f ORTIOLTIUR FRANÇAIS DE MIL BUIT CEXT CnQUA.ME ET \}\ mmmi 'ile chaque mois, par livraison de 32 payes de texle grand in-$, et d'une planche gravée et coloriée avec le plus yraud soin. [ Paris 10 Ir. PRIX DE L'AnOîiNEHENT : ! DÉPARTEMENTS. 11 fr. [ Étranger ... 15 tï. par an. Toutes les demandesd'almnnemcntdevrant être acoouipagni^es d'un hou du montant do l'abonne- ment sur lu poste on sur une maison de laris, et au nom de M. E. DOH)IAUD, rue Cassette, 9. Les Souscripteurs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demanile d'abonnement, un bon sur la pi*ie ou sur une inulson de Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de D\ franc sert à payer les frais de négociation de la traite qui leur est adressée. , '^j-^-SœJ^^-a^' PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. - 1868 MM. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs calalogues an bureau du journal, rue Cas- ette,^}, et de communiquer tout oeqiÉ ils auraienl d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. Nous .mettons sur la dernière page de l'Horticulteur français, le nom des catalogues parus" dans le ',vxiv fi -{font noui* .ùvons reçu U7i exemplaire. -« co *^ t^ 5h », © '*^ co M Q) S W c. Ciraines, Plantes et Arbres AU BON JARDINIER, réuni à l'Eorticulteur français, 46, quai de la Mégisserie, Paris, anciennement quai Na- poléon, 23. JACQUIN jeune, grainier- fleuriste , acquéreur de l'an- cienne maison JacqUin aîné , ci-devant Jacquin frères. A IX CLOCHE DES HALLES CENTBALES ADZ LÉGUKES Kue de la Ferronnerie, 14, à Paris. THIBAULT- PRUDENT, Depuis le l'r Oc tobre 1865, la Maison Marchand Grainier, Fleuriste et Pépiniériste, est transférée pour cause d'expropriation et d'agrandissement, rue de la Cossonnerie 3. CHANGEMENT DE DOMICILE. g«5 AU COQ HARDI. Maison fjondée en 4760 ^î^ r^T^ a i:^ ^3^ "^:r Hd GRàlNIER, FLEnRISTE ET PEPINIERISTE, Agriculteur, membre de la Scciété d'agriculture de Belgique et de celle d'horticulture de France, Auteur de VUUtoire et culture du Lit. Graines de toutes sortes, potagères, fourragères, d'arbres, d'arbustes et forestiers, etc. — Collection d'Oignons à fleurs de toutes sortes, tels que Lis, Amaryllis, Crocus, Jacinthes, Glaïeuls, etc., soit par couleur séparée ou en mélanges. — Graminées pour tapis d'agrément approprié au sol. — Ensemen- cement de prairies naturelles ou artificielles. — Envoi de Cata- logues, soit d'Oignons à fleurs, et de graines et d'arbres, aux personnes qui en feront la demande par lettre affranchie. SPÉCIALITÉ D'ASPERGES BOUGON, Plant d'un an : & fr. le cent. — Plant de deux ans 10 fr. le cent. Les demandes devront être. adressées avant le 4er mars. BROME DE SCHRADER, i /r. 50 le kilog. TRÈFLE DES SABLES TRES-PRODUCTIF 2 /r. 60 le kilog. 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Le premier volume relatif aux Poires est en vente, chez l'auteur, à ANGERS, à6 fr.,, et franco par la posfe, \ fr. 20 en plus, payable en un mandat sur la poste eti adressant la commande. Le Catalogue des pépinières sera envoyé franco contie i fr. en timbres-poste. L'HORTICULTEUR FRANÇAIS l)E MIL HUIT cm ClXQl ANTE LT li\ Paria. — Iniprimerie horticole de E. DoN>-AtD, rue Cassette- < DE MIL HUIT CENT CINQUANTE ET m JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES KEDIGE PAn F. HERINCO ATTACHÉ AU MUSÉUM D HISTOIRE -NATUIIELLE DE PARIS COLLABORATEUR DU RÉGNE VÉGÉTAL, DU NOUVEAU JARIUMER ILH MRÉ, DU MANUEL DES PLANTES, ANCIEN RÉDACTEUR DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE d'hORTICULTUREDE LA SEINE, ETC. PARIS LlBRAk MEW \qm BOTANICAL QAROfiN. E. DONNAUD, LIBRAIHE-ÉDITEL !1 Rue Cassette, I . M D CCC LVXIll SOMMAIRE DES AailCLES COmTE^US DAIVS CE NUMÉRO. F. Herincû, Chronfqao. — 0. Lejcuyer, les Xioroinbcrgia : N. frutescens (PI. I). — F. HEfiI^co et Bdrel, PIau(es à feuillage ornemenul servant à la décoration des appartements. — F. Herincû. de rinci<«ion annulaire pour hàtor la maturation des fruits. — L. Gdilloteadx, le Fruitier de ['Horticulteur français. — De Cuvilleb, sur la Poire Beurré do l'Assomption. — Em. Ciiaté, de l'emploi d>s Kniçrais liquides et solides en horlicultnre. — Ern. Bonard, Arbres et Arbrisseaux nouveaux d'ornement. — Travaux du mois de janvier. CHRONIQUE Distribution solennelle des récompenses de l'Exposition universelle attribuée à riiorlicullure. Nous allions mettre sons presse quand la grande voix de la presse, le Moniteur universel, a annoncé que la distribution des récompenses de l'Exposition universelle^ accordées à l'horticulture, était fixée au 5 janvier. Nous avons attendu quel- ques jours, pour pouvoir donner de suite le compte rendu de cette cérémonie, si impatiemment attendue par les amis de l'horticulture en général, et les aspirants à la plus haute ré- compense en particulier. Celte solennité a eu lieu aux Tuileries, dans la salle des Ma- réchaux, et, conformément à la règle adoptée pour la céré- monie du 1" juillet, les récompenses des degrés supérieurs, c'est-à-dire les grands prix et médailles d'or accompagnées d'objets d'art, ont seules été distribuées. L'Empereur a daigné accorder, en outre, à l'agriculture et à l 'horticulture, comme pour les autres classes de l'industrie, plusieurs promotions et nominations dans l'ordre de la Légion d'honneur. La séance a commencé à deux heures^ présidée par Sa Ma- jesté, accompagnée du Prince impérial, président d'honneur de la Commission impériale de l'Exposition universelle, et en- tourée de tous les grands officiers du palais, des ministres, des membres de la Commission impériale, des commissaires et. Janvier 1868. \ — 0 — membres du jury étrangers des classes de l'agriculture et de l'horticulture. Après la lecture du rapport de S. Exo. le ministre de l'a- grioulture^ l'Empereur a prononcé ralloculion suivante : « Messieurs, > Le succès de l'Exposition universelle a rendu bien difficile 3) pour mon Gouvernement la tâche de récompenser tous les » mérites, tant ils sont nombreux et divers. 11 a fallu faire un » choix entre les meilleurs, opération toujours délicate et qui » laisse des regrets. » Aujourd'hui j'ai voulu distribuer moi-même les récom- •0 penses accordées parle jury, et donner la décoration de la )j Légion d'honneur aux personnes qui ont le plus excellé » dans l'agriculture comme dans le travail manuel, et, parmi » les délégués de la classe ouvrière, à ceux qui se sont le plus » distingués. » J'espère que ces encouragements porteront leurs fruits, » que l'agriculture et l'industrie continueront leur marche » ascendante, que ceux qui travaillent à féconder la terre et à » transformer la matière verront leur sort s'améhorer, et que » la France^ enrichie par leurs efforts, sera toujours au premier » rang dans les voies du progrès et de la civilisation. » A la suite de ces paroles chaleureusement applaudies, S. Exe. le ministre d'État, vice-président de la Commission impériale, a proclamé les noms des lauréats pour les grands prix et les médailles d'or. Pour l'horticulture, qui seule nous intéresse ici, voici l'or- dre du classement, et l'énoncé des plantes pour lesquelles les exposants ont été récompensés. Grand prix avec objet tVart. Linden, de Bruxelles. — Plantes d'introduction nouvelle et plantes de serre. — 7 — Grands prix (sans objet d'nrt). Veitch et fils, de Londres. — Plantes de serre Conifères et plantes d'introduction nouvelle. Vilmorin- Andrieux etC*'', de Paris. — Plantes d'ornement de pleine terre . Société de secours mutuels des maraîchers du département de la Seine. — Légumes. Chantin, de Paris. — Plantes de serre. Médailles d'or avec objets d'art. Hippolyte Jamain, de Paris. — Rosiers, Grenadiers, Oran- gers, Myrtes. Margottin, de Bourg-la-Reine. — Rosiers, Roses-trémières. Croux et fils, à Antony-les-Sceaux. — Arbres et fruits. Jamin et Durand, à Bourg-la-Reine. — Arbres et fruits. Cochet, à Suisnes. — Conifères, Rosiers, arbres d'orne- ment et arbres fruitiers. Deseine, à Bougival. — Conifères, arbres fruitiers, arbres d'agrément et fruits. Oudin aîné, à Lisieux. — Conifères, arbres fruitiers et ar- bres d'ornement. Thibaut et Keteleêr, à Sceaux. — Plantes de serre. Guibert, Paris. — Orchidées. Comte de Nadaillac, Paris. — Orchidées. Médailles d'or (sans objet d'art). P. -M. Dormois, Paris. — Serre monumeniale et petite serre hollandaise. Bernard, Paris. -- Bouquets montés, garniture de jardi- nières. Alph. Dufoy, Paris. — Plantes de serre de collection. Gauthier-Dubos, à Pierrefitte. — OEillets. C.-H. Krelage et fils, Hollande. — Jacinthes et Tulipes. Lierval, Paris. — Plantes de serre. Loise-Chauvière, Paris. — Plantes annuelles d'ornement de pleine terre, (Uaïeuls, etc. Souchet, Fontainebleau. — Glaïeuls. Van-Acker, à Ris. — Plantes de serre ; Azalées, etc. Société d'Horticulture de Glermont (Oise). — Légumes, fruits. Crémont frères, à Sarcelles. — Ananas, primeurs. Rémont, ^'ersailles. — Arbres, d'ornement Conifères^ Igname de la Chine. L.-F. Gontier. D. Chevalier, Montreuil. -- Fruits^ Pèches, etc. Constant Gharmeux, à Thomery. — Raisins de table. Rose Gharmeux, à Thomery. — Raisins de table. L. Cirjean, à Conflans-Sainte-Honorine, — Chasselas doré. Crapotte, à Gontlans-Sainte-Honorine. — Chasselas doré. Alexis Lepère, à Montreuil. — Pèches. Louis Lhérault, à Argenteuil. — Asperges. RoUet. Société des horticulteurs de Stockholm. — Arbres fruitiers, fruits, légumes, etc. Vicomte de Saint-Trivier. Forest, Paris. — Arboriculture. Bleu, Paris. — Galadium. Gels, Paris. — Plantes grasses : Cactées, Agaves, etc. Emile Chaté fils, Paris. — Plantes de serre; Pelargonium zonale, etc. Madame Legrelle d'Hanis, Belgique. — Plantes de serre à feuillage ornemental. G. Luddemann, Paris. — Plantes de serre : Orchidées. Pfersdorff, Paris. — Plantes grasses : Cactées, Aioès, etc. A. Verschaifelt, Belgique. — Plaates deserre ; introduction nouvelle. — 9 — Gustave Wallés, Belgique. C'est à la suite de la simple énumération de ces médailles d'or — car ces médailles n'ont pas été distribuées dans cette séance — que les exposants nommés dans l'ordre de la Légion d'honneur ont reçu les insignes de cet ordre des mains de l'Empereur. Nous avons dit qu'il y avait beaucoup d'aspirants. Hélas ! il y a eu bien peu d'élus. M. Hardy père, ancien jardinier en chef du jardin du Luxem- bourg, a été promu au grade d'officier. Les nouveaux cheva- liers, sont MM. Antoine Chanlin, Eugène-Hippolyte Jamain, et... c'est tout Une décoration qui nous a fait le plus grand plaisir est celle de notre savant confrère de la Belgique, M. Morren, pro- fesseur à l'Université de Liège, et Membre du Jury. Récom- pense bien méritée par la science et le dévouement à l'horti- culture. La Belgique n'aura pas à se plaindre ; elle a eu ses deux légionnaires, comme la France, car M. Linden, le grand prix avec objet d'art, a été nommé chevcffier, à la grande distribution du 1*' juillet. Quant aux médailles d'argent, de bronze, et aux mentions honorables, chacun peut retirer la sienne, au siège de l'ad- ministration, aux jours et heures qui ont été et seront indiqués au Moniteur universel. F. Herin'CQ. NIEREMBERGIA FRUTESCENS (PL. I). Le genre Nierembergia, de la famille des Solanées, comprend des petites plantes herbacées ou sousfrutescentes, à petites feuilles très-entières, solitaires ou réunies par deux. Les fleurs sont solitaires, situées en dehors de l'aisselle des feuilles. — 10 — ou opposées aux feuilles ; elles ont un calice tubuleux à 5 lobes un peu inégaux ; une corolle en entonnoir très-évasée ou mieux en coupe antique, presque entière ou à 5 lobes, avec un tube très-étroit et souvent très-long ; cinq étamines insérées à la gorge du tube de la corolle, saillantes ; un ovaire à 2 loges, surmonté d'un long style qui est terminé par 2 stigmates en forme de lamelles réniformes. Le fruit est une capsule renfer- mée dans le tube persistant du calice, et qui contient plusieurs graines anguleuses (triquètres.) Tous les Niereinbergia appartiennent à la flore de l'Améri- que australe. M. Dunal en décrit 23 espèces, dans le Pro- drome de DecandoUe ; celle que nous figurons dans ce nu- méro porte donc le nombre à 24. Mais les jardins ne les possèdent pas tous. On ne cultive généralement que les Nie- remhergia gracilis, et flUcaulis. Le gracilis est à tiges dressées ou retombantes très-rameuses, formant des petites touffes difl'uses, liantes de 20 à 25 centi- mètres, à feuilles en spatule et à jolies fleurs terminales ou extra-axillaires de couleur blanche, avec le fond violet et 5 stries de cette couleur qui se prolongent sous chaque lobe. Le Nierembergia fîlicaulis, que les jardiniers confondent avec le iV. gracilis, en diffère en ce qu'il est glabre, que ses feuilles sont linéaires aiguës, et par ses fleurs, qui sont oppo- sées aux feuilles, violacées ou blanches avec une étoile couleur violette à 5 branches qui rayonnent vers les lobes ; enfin le tube de la corolle est glanduleux extérieurement. On emploie avec avantage cesi deux espèces pour la con- fection de bordures, de corbeilles^ pour la décoration des ro- cailles, et aussi pour la garniture des vases-suspensions. Ce sont de ravissantes petites plantes. Le Nierembergia calycina est le nom, dit M. Vilmorin, sous lequel on rencontre quelquefois dans le commerce le Nierembergia gracilis. C'est une erreur. Il existe une espèce — M — de ce nom, créée par Hooker, et qui a été figurée dans le Bota- nical Magazine, pi. 3371 ; elle est ti-ès-différente desiV. gracilis et fîlicaulis par les long poils glanduleux blanc grisâtre qui la recouvrent, par ses feuilles obovales, longues de 30 à 35 millim. sur 17 à 20 mill. de largeur, et par la corolle blanche à base jaunâtre et à tube très-long. Le Nierembergia frutescenSf que nous figurons dans ce nu- méro, est considéré comme tout à fait inédit. Il a été trouvé dans un semis de graines diverses reçues des Andes du Chili, il y a 3 ou 4 ans, par M. Durieu de Maisonneuve, directeur du jardin des plantes de Bordeaux, qui en a distribué géné- reusement des semences. Nous l'avons vu pour la première fois chez M. Chaté, et ensuite à l'Exposition universelle, oh la maison Vilmorin en avait fait une ravissante corbeille. Sa tige ligneuse, haute de 40 centimètres environ, est simple intérieurement, dressée, roide, se ramifiant supérieurement, à rameaux très-nombreux dressés. Les feuilles sont linéaires aiguës, longues de près de 5 centimètres. Les fleurs, qui cou- vrent presque toute la longueur des rameaux, sont opposées aux feuilles, comme dans le N. filicaulis, et ressemblent beaucoup, comme grandeur, forme et couleur, àcelles de cette espèce. Ce Nierembergia frutescens est une excellente plante pour la pleine terre, mais surtout pour la culture en pot. 11 forme de très-gracieux buissons tout couverts de fleurs des plus élégantes. Sous le climat de Bordeaux il passe, depuis trois ans, en plein air. Mais sous le ciel moins clément de Paris, il faut le rentrer en serre froide . Tous les Nierembergia dont nous venons de parler sont vivaces : on peut les multiplier de boutures, faites en au- tomne et tenues sous cloches, et au printemps dans les mêmes conditions, ou à l'air libre. Mais on les cultive préférable- ment comme plantes annuelles. Dans ce cas, on sème au 12 printemps, en mars, sur couche ; on repique sur couche ou en pot, et pour obtenir des touffes bien buissonnantes, on pince les jeunes plants. On peut également semer en automne, au mois d'août; on repique en septembre ou octobre, en pots, pour pouvoir faire hiverner le plant en serre froide ou châssis froid. A l'aide des semis d'automne, on obtient des fleurs dès le mois de mai, et la floraison se continue ensuite jusqu'aux premiers froids. Ces plantes ne sont pas assez cultivées ; nous recommandons surtout la dernière venue^, le Niereinbergia frutescens. 0. Lescuyer. PLANTES A FEUILLAGE ORNEMENTAL SERVANT A LA DÉCORATION DES APPARTEMENTS. Aujourd'hui que le goùt et la mode persistent à introduire les plantes dans les appartements, l'horticulture est parvenue à connaître les espèces qui supportent le mieux l'atmosphère des salons, dans laquelle les végétaux les plus rustiques finis- sent par perdre d'abord leur exubérante santé, et ensuite la vie lorsqu'on s'obstine à les y maintenir. Pour épargner aux lecteurs de VHortimlteur français de nombreuses et cruelles déceptions, nous allons consigner les résultats des observations de notre ami et collaborateur M. Burel, qui a entrepris une étude spéciale du tempérament des espèces les plus employées dans la décoration des appar- tements. Mais d'abord nous rappellerons, en quelques mots, les con- ditions d'existence des végétaux. L'eau est le véhicule qui dissout et charrie les principes ali- mentaires qui se trouvent dans la terre. Il faut donc avoir soin d'arroser, de manière à ce que la terre soit toujours hu- mide, depuis la surface jusqu'au fond des vases, mais sans ja- — 13 — mais former boue. L'arrosement est une des opérations les plus délicates du jardinage; de la manière dont l'eau est dis- tribuée dépendent la vigueuret la santé d'une plante. Quelques personnes, dans la crainte de voir leurs plantes mourir de soif, leur donnent quotidiennement une petite ration d'eau ; voyant ainsi la surface constamment humide elles s'imaginent que tout va bien, et quand, après quelques jours d'un pareil ré- gime, les plantes se flétrissent ou perdent leurs feuilles, elles sont toutétonnées d'apprendre que c'est par le manque d'eau : Je les ai cependant arrosées tous les jours un peu, disent- elles. Il faut donc se bien garder de tomber dans ce travers . Ce système est très-mauvais, en ce que la petite ration d'eau versée ne mouille que la superficie de la terre, et il arrive ceci : la température des appartements l'enlève très-rapidement par évaporation ; l'eau n'arrive jamais au fond du vase qui est généralement le séjour des racines. De là dessèchement de ces organes d'absorption, dépérissement et mort de la plante. Pour que l'arrosement produise son etlet, il ne faut pas que le pot soit entièrement rempli avec la terre. Au moment de l'empotage, on doit réserver toujours, à la surface, une cuvette de '5 à 10 mil- limètres de profondeur, suivant la grandeur du vase, qu'on em- plit alors complètement d'eau à chaque arrosement. De cette manière la terre se trouve mouillée jusqu'au tond du pot. Malheureusement cette disposition ne peut pas toujours être prise ; on veut mettre dans des petits vases de très-grosses plantes, et, pour y parvenir, il faut diminuer la motte de terre^ couper les racines, et malgré cette mutilation, le vase se trouve rempli au delà des bords. Dans cette condition, Farrosement est impossible ; les plantes dépérissent. On traite alors le jar- dinier d'ignorant^ ou bien le marchand est accusé d'avoir mis de la chaux dans la terre. Pour qu" une plante vienne convenablement, il faut qu^elle _ 14 — . soit dans un pot de grandeur proportionnée à sa force, pour que ses racines puissent s'y développer et trouver la nourri- ture nécessaire à l'entretien des organes aériens. La chaleur est indispensable à l'accroissement des végétaux, surtout exotiques ; mais il faut en même temps que cette chaleur soit accompagnée d'une atmosphère un peu humide. Sans humidité atmosphérique les tissus se dessèchent et les plantes se rident par la perte de leur eau de végétation qu'elles cèdent à l'atmosphère. Or, comme dans les appartements l'air est toujours sec et aride, la végétation se trouve presque aus- sitôt arrêtée. Il faut, pour atténuer l'effet désastreux de cet air sec, laver les feuilles en dessus et en dessous aussi souvent que possible, à grande eau qui doit être à la température de l'appartement. On doit surtout se bien garder de placer les plantes trop près des bouches de chaleur et sur les. cheminées. Le lavage des feuiUes a ce double avantage, d'humecter leurs tissus, et d'enlever la poussière qui entrave la respiration. Les plantes ont, comme les animaux, besoin d'air ; il faut par conséquent, chaque fois que le temps le permet, changer celui du milieu dans lequel elles vivent, en ouvrant les fe- nêtres, pendant quelques instants ; les hommes y trouveront également leur profit. Mais il faut faire bien attention de ne point les placer dans un courant d'air froid ; car ces courants sont aussi funestes aux plantes qu'à nous-mêmes. Enfin, la lumière étant l'agent sous l'influence duquel se forme la matière verte, on doit se garder de mettre les plantes dans les endroits obscurs, parce que, placées dans cette con- dition, elles s'étiolent, deviennent chlorotiques et finissent par mourir. Et maintenant que nous passons en revue les plantes qu'on soumet à ce genre de culture, nouslaissons la parole à M. Burel. F. H. Les Pandanus sont des arbres des pays chauds de Tancien — 15 — conlinent : Indes orientales, Madagascar, les îles de France et Maurice, Java, etc. On n'en connaît aucune espèce en Amé- rique. La tige est généralement simple, et porte dans sa par- tie supérieure de longues feuilles s'élargissant vers la base et semblables, quant à la forme, à celles du Poireau ; mais beaucoup plus amples, très-fermes, coriaces, souvent bordées de dents épineuses, et disposées autour de l'axe sur trois rangées spirales, qui simulent comme trois petits escaliers en colima- çon. On pourrait reprocher à ces plantes trop de roideur dans le port, et les dents épineuses qui bordent leur feuilles. Néanmoins on emploie dans la décoration des appartements de très-jeunes sujets de Pandanus utilis ou sativus, de Ma- dagascar ; odoratissimus, des Indes orientales et des îles de l'océan Pacifique ; candelabrum, de l'Afrique tropicale ; ama- ryllifolius, d'Amboine ; les javanicus et (jraminifolius. Tous ces Pandanus demandent une température élevée ; ils crai- gnent beaucoup les courants d'air. Les Dracœna sont nombreux dans les cultures, et, à peu près tous, peuvent concourir à la décoration des apparte- ments. Ce sont des plantes qui, par leur port_, ressemblent aux Pandanus, du moins certaines espèces à feuilles élargies à leur base. Au sommet d'une tige généralement simple, se dresse un bouquet de feuilles tantôt en forme de longues la- nières non épineuses, tantôt plus ou moins rétrécies à la base en un pétiole cylindrique. Les plus rustiques, ceux du moins qui supportent le mieux l'air très-chaud et toujours aride des appartements sont : les Dracœna (1) ferrea, termmalis, cernua, brasiliensis, gracilis, umbraculifera, marginata et nobilis. Les congesta. rubra, cannœfolia, re/îexa et leurs variétés, se (4) Les botanistes ont divisé le genre Dracœna; ils ont conservé le nom de Dracœna aux espèces qui n'ont qu'un seul ovule dans chaque loge de l'ovaire; et !• nom de Cordyline a été appliqué aux espèces chez lesquelles ont trouve plu- -- 16 - - contenteii < d'une température moins élevée et n'exigent pas une trop vive lumière. Les es] lèces qui exigent moins de chaleur mais beaucoup de lumiè 'e et d'air, sont les australis, draco, indivisa et leurs variétés. Toutes ces espèces veulent néanmoins de l'air et de la lu- mière; car, placées dans les endroits obscurs des apparte- ments, ils prennent en quelques jours une teinte jaunâtre, qui est le prélude de la mort. Pour ne pas les perdre, il faut s'em- presser de les remettre en serre ; avec quelques soins, le jar- dinier peut leur rendre la santé , IL BUREL Jarclii)ier-ll('iiristo,ruo du lifUlcr. DE L'INCISION ANNULAIRE, POUR HATER \A MATURATION DES FRUITS. Il y a près d'un siècle que la ^tvdiûqne àeV incision annu- laire a été préconisée pour hâter la maturité des fruits, et nous en somn.es encore à nous demander si cette opération est une bonn i chose. L'inventeur est un nommé Lambry, pé- piniériste à Mandres, près Brunoy. En 1776, à la suite de nombreux essais, il établissait publiquement le mérite de l'incision annulaire ; en 1796, une commission nommée par le ministre de l'intérieur et qui avait suivi les expériences de Lambry, constatait, dans son rapport, le résultat heureux de l'incision, et déclarait le succès complet. En 1800, la Société d'Agriculture de Paris reconnaissait les avantages de la dé- couverte de Lambry. Enfin, en 1816, tous les maires du canton de Brunoy se réunirent, sous la présidence du juge de paix^ pour reconnaître les excellents effets de l'incision appliquée sur sieurs ovules dans les loges. Mais ces caractères sont impossibles à apprécier dans les cultures où les sujets ue tleurissent pas toujours. Nous avons donc adopté le seul nom de Dracœna pour toutes les plantes de ce groupe. F. H. — 17 — les vignes par M. Lambry, auquel le. -^ciété d'Agriculture dé- cerna unemédaille d'or en 1817. Mais la question en resta là^ malgré les études de M. Vibert, d'Angers, et de M. Bourgeois, membre de la Société d'Agriculture de France, qui poursuit avec une persévérance digne d'un meilleur sort, le procédé du mal- heureux Lambry. Nous avons vu souvent, dans les expositions d'horticulture, les résultats incontestables de l'application de l'incision par M. Bourgeois, et cette année encore, il nous a montré, à l'Exposition universelle, de longs sarments incisés, plusieurs fois même, et qui ne permettent aucun doute sur l'utilité de cette opération. Aujourd'hui, un homme dont le nom a fait grand bruit, il y a quelques années, dans le monde viticole, M. Jules Guyot, se fait le propagateur du procédé Lambry, après avoir été un de ses plus chauds détracteurs ; mais il déclare cette année, dans un rapport à S. Exe. le ministre de l'agriculture, sur la viticulture de l'Aube, qu'il avait été « prévenu et aveuglé par des expériences personnelles mal instituées Je reconnais et je proclame aujourd'hui, dit-il, l'importance de l'incision annulaire. » C'est à la suite d'une visite faite à l'é- tablissement de MM. Ballet frères, pépiniéristes à Troyes, que M. Guyot a reconnu qu'il était dans une erreur profonde ; que l'incision annulaire sur la vigne est une excellente et utile opération, dont les résultats sont : absence de coulure, quand l'opération est faite au moment de la floraison ; beauté de la grappe et des grains ; maturité plus hâtive de quinze jours. Cette opération est des plus simples ; on enlève un anneau d'écorce de 5 à 6 millimètres de longueur, a quelques centi- mètres au-dessous de la grappe. Les propagateurs de l'inci- sion expliquent ainsi l'effet de cette opération : « L'incision, dit M. Guyot, arrête la sève descendante et forme pléthore fa- vorable au fruit, c'est-à-dire surabondance de nourriture. >• C'est là une erreur, qui découle naturellement de ces faux Janvier 1868. 2 principes de physiologie végétale : sève ascendante et sève descendante. Cette surabondance de sève descendante, comme on dit, loin de hâter la maturité du fruit, ne ferait, au contraire, si elle existait, que la retarder. Chacun sait que les arbres frui- tiers qui croissent dans les terres humides mûrissent leurs fruits plus tard que les arbres plantés dans des terrains sa- blonneux. Pourquoi ? Parce que leurs fruits reçoivent une plus grande quantité de liquide séveux, et qu'il leur faut par con- quent plus de temps pour l'élaborer, et le transformer. Les arbres en espaliers exposés au midi mûrissent leurs fruits plus tôt que les mêmes essences plantées au nord^ parce que la chaleur des rayons solaires détermine une évaporation plus considérable, par conséquent une élaboration et transforma- tion plus rapides des liquides contenus dans le tissu des fruits. L'incision annulaire, au lieu de procurer aux fruits une sur- abondance de sève, comme le disent les arboriculteurs^ réduit au contraire la quantité de liquide séveux ascendant qui par- vient à ces fruits, en ce cfue les vaisseaux de toute la périphérie du corps ligneux mis a nu, par l'enlèvement del'écorce, sont desséchés, et ne fonctionnent plus ; les grappes situées au- dessus de ces incisions reçoivent donc moins de sève ascen- dante que les grappes qui ne sont pas incisées ; et par cette même raison, les fruits ayant moins de séye brute à élaborer pour la transformer en un liquide sucré, mûrissent quelques jours plus tôt. Du reste, nous développerons cette théorie en parlant prochainement de l'élaboration. Aujourd'hui nous n'avons voulu que faire connaître une opération pratique jui permet d'avancer de quinze jours au moins la maturité du raisin et même des autres fruits, F. Herincq. — 19 — LE FRUITIER DE VllORTICULTEUR FRANÇAIS (1). Notre fruitier se dégarnit fort ; les Poire de Curé, et Vau- quelin, Bézi Chaumontel commencent à blettir, il est grande- ment temps de les servir ; il est vrai que nous entrons dans le mois de janvier. Parmi les variétés d'hiver de bonne qua- lité qui dépassent à peine la fin du mois, nous apercevons les Joséphine de Malines, Beurré d'Arenberg, Passe-Colmar, Or- pheline d'Enghien^ Beurré Sterckmann^ Beurré de Luçon, Fondante de Noël, Beurré Rance;, ete. Parmi les variétés qui commencent à mûrir sont les deux suivantes que nous recommandons à nos lecteurs : Poire Abbé Pérez. C'est un fruit au-dessus de la moyenne, de forme ovoïde, bosselée, pourvu d'un gros pédoncule assez long, charnu à sa base, inséré obliquement dans une cavité peu profonde ; la peau est d'un vert jaunâtre, ponctuée, striée de roux et marbrée de couleur fauve autour de Poeil. C'est un très-bon fruit, à chair fine, fondante, avec quelques pierres cependant au-dessous des loges ; mais son eau est abondante, slicrée acidulée, et très-agréablement parfumée. Cette Poire est encore peu répandue ; il n'y a que quatre ou cinq ans que M. l'abbé Dupuy l'a fait connaître dans une revue de pomologie qu'il publiait alors. L'arbre est très-fer- tile, et d'après M. André Leroy [Did, de pomologie), « il paraît devoir se greffer plus avantageusement sur cognassier que sur franc ; toutefois, dit-il, il est encore impossible de pré- ciser quel sujet on devra lui donner de préférence. Sur cognas- sier, il forme de belles pyramides. » Les premiers fruits mii- (1) Sous ce titre nousTpublierons daos chaque numéro une revue des meil- leurs fruits du moment: Poires, Pommes, Prunes, Raisins, etc.; ce sera une sorte de Guide indicatif àe l'époque de maturité des fruits. — 20 — rissent vers .la fin de décembre, et les derniers n'acquièrent leur maturité que fin janvier et même février. Poire Angélique de Bordeaux. Cette Poire,, qui n'est pas pré- cisément de première qualité, commence seulement à mûrir ; elle est précieuse, précisément à cause de sa maturité tar- dive, car on peut encore en manger d'assez bonnes à la fin d'avril. Cette poire est connue sous 17 noms, d'après M. André Leroy : 1» Mouille-Bouche d'hiver, 2° Poire de Légat, 5° An- gélique, 4" Saint-Martial, 5° Cristalline, 6" Bouge, T Bens, 8° de Dumas, 9° Christalline Morin-Gout, 10° Douce, IT Gros- franc-réal d'hiver, \T Saint-Marcel, 13° Angélique de Lan- guedoc, 14° Angélique de Pise, 15" Angélique de Toulouse, 16" Saint-Mareil, et 17° Angéhque de Bordeaux. La varia- tion du fruit explique toute cette longue synonymie ; comme grosseur il dépasse la moyenne ; sa forme est tantôt oblongue, tantôt eu forme de toupie arrondie ; le pédoncule assez long est implanté plus ou moins obliquement dans une cavité évasée mamelonnée sur les bords; la peau est d'un jaune obscur, très- finement ponctuée de gris, et souvent marbrée de roux sur la partie frappée par le soleil. Cette poire n'est que de deuxième qualité ; sa chair est cassante, un peu pierreuse autour des loges ; mais son eau est suffisante, douce un peu sucrée, et d'un goût très-franc et agréable. Cette variété vient mal sur cognassier, elle est très-vigou- reuse sur franc. Mais^ pour que les fruits acquièrent quelque saveur, il faut la planter au midi. L. GUILLOTEAUX. — 21 — POIRE BEURRÉ DE L'ASSOMPTION. Nous recevons la lettre suivante que nous nous empressons de publier, pour montrer combien nous tenons, avant tout, à faire la lumière: Monsieur, Une erreur s'est glissée dans le dernier numéro de votre intéressant recueil. Permettez-moi de vous la signaler. A la page 376, M. Bonard, votre collaborateur^ attribue à M. Morel, horticulteur à Vaise, l'obtention de la Poire de l'Assomption. Use trompe. Ce magnifique et excellent fruit a été gagné par M. Rouillé de Beauchamp, amateur pomologiie, à Nantes. Plusieurs années de suite, M. Rouillé de Beauchamp en a envoyé des échantillons à la Société impériale et centrale d'horticulture de France ; après un examen des plus minutieux, cette Société a cru de- voir décerner à l'heureux inventeur une médaille d'argent de première classe. Veuillez agréer, Monsieur, etc. De GUVILLER. Dans le dépouillement des catalogues et des prospectus qui m'est confié, en trouvant l'annonce de cette Poire, sans in- dication de provenance à la suite de la Poire Souvenir du Congres, sur le prospectus, que M. iMorel a publié avec gravure, j'ai cru que c'était un nouveau gain de l'habile pé- piniériste de Vaise. Je remercie M. de Guviller, qui a bien voulu signaler mon erreur, et rendre ainsi à César ce qui appartient à César. E . B. DE L'EMPLOI DES ENGRAIS LIQUIDES ET SOLIDES (I). A trois périodes distinctes, l'emploi des engrais liquides dans la culture des Canna sera toujours d'un excellent effet. Pendant l'hiver, les pieds conservés en végétation, soit pour (1) Extrait du livre le Canna^ son histoire et sa culture, par Emile Chalé. Dounaud, éditeur, rue CasFelte, 4. Prix : 4 fr. 50 c. — 22 — ornement, soit pour les féconder au printemps suivant, sont arrosés aux engrais liquides ; ils entretiennent à chaque pied une chaleur vivifiante, qui contribue à leur conserver l'aspect luxuriant qui les fait tant admirer pendant la helle saison. Après la division et ]a mise en pots des éclats, les engrais li- quides peuvent, dans une certaine mesure, suppléer aux couches sur lesquelles on est obligé de les placer pour leur faire prendre un nouveau développement, et aussi pour achever la pousse des nouvelles racines. Après la mise en pleine terre, si les premiers arrosements sont faits avec des engrais liquides, les Canna s'enracinent plus promptement dans le sol. Enfin, chaque fois qu'on voudra obtenir un accroissement de végétation, l'emploi de ces en- grais sera toujours un bon stimulant. Les engrais liquides présentent dans leur usage cet avan- tage, qu'au lieu de la décomposition plus ou moins lente des engrais solides et d'une action plus longue, mais plus lente, ils sont d'un effet plus prompt et presque immédiat ; aussi doit-on les administrer avec réserve, sans excès et par gra- dation. L'analyse a démontré que le guano, la colle-forte, les urines, la poudre tte, le sang desséché, la corne de cheval, les matières fécales, etc., etc., donnent lieu, après des transfor- mations plus ou moins complètes, à des sels à base d'ammo- niaque qui ont un principe caustique ; de telle sorte que si on emploie des engrais trop concentrés, ou si on donne aux plantes des arrosages trop fréquents ou trop abondants, on s'expose à porter atteinte à leur organisme. C'est en ajoutant à l'eau, dans de certaines proportions, du guano, du sang en poudre, du purin, de la colle-forte, de la poudrette, des matières' fécales, de la corne et du crottin de cheval;, de la fiente de pigeon ou de poule, de la chaux ani- malisée, de la bouse de vache, qu'on se procure des engrais liquides. Ce n'est que depuis peu d'années qu'ils sont em- 23 ployés dans lu culture des plantes; aussi refticacitc de chacun de ces engrais, et la dose 'dont on doit faire usage ne sont-ils pas encore parfaitement connus. Dans l'impossibilité de donner des renseignements positifs sur tous les engrais cités plus haut, nous nous bornerons à indiquer ceux que nous avons em- ployés avec assez de succès dans nos cultures, invitant les personnes qui désireraient avoir des notions plus étendues, à se reporter aux Iraités spéciaux, quoiqu'ils soient encore eux-mêmes loin d'être complets. Chaque fois qu'on voudra employer des engrais, on devra agir avec une extrême prudence, sous peine de brûler les racines dos végétaux par les sels aaimoniacaux qu'ils con- tiennent. Pour les premiers arrosements, les matières doivent être étendues d'une plus grande quantité d'eau; on augmen- tera successivement la quantité d'engrais, de manière à ha- bituer les plantes à ce traitement. La quantité d'engrais doit être proportionnée au degré de vigueur des plantes, et aussi, lorsque les plantes sont en pots, à la circonférence des pots. Par les temps humides et pluvieux, il faut diminuer la dose de l'engrais, tandis que par les temps clairs et secs, elle devra être augmentée dans de certaines proportions. On se gardera de faire usage de l'engrais liquide au milieu du jour, surtout quand le soleil est ardent ; il convient mieux d'arroser le matin ou le soir, mais le matin est toujours préférable, parce que les plantes ont toute la journée pour absorber les prin- cipes contenus dans un engrais liquide, et aussi pour que celui-ci puisse facilement s'évaporer. On fera bien aussi de suspendre ces arrosements quand le temps est orageux. Ces arrosements doivent être alternés avec ceux faits à l'eau pure, de manière que les plantes n'aient de l'engrais liquide que tous les deux jours. Dans la culture des plantes molles, nous avons remarqué qu'aussitôt que les plantes prennent des boutons à fleurs, il — 24 — faut cesser tout arrosement d'engrais liquide. Arrivées à celle période, les plantes doivent concentrer leur végétation dans les fleurs ; ce que les engrais empêcheraient, puisqu'ils provo- quent toujours une extension de bois et de feuillage, qui, à ce moment, se ferait au détriment des fleurs. Ceci posé, nous venons à l'application des engrais qui ont été l'objet d'expéri- mentations de notre part, ou de la part de quelques-uns de nos confrères . Le purin, jus de fumier, soit de cheval ou de vache, est un engrais excellent à employer dans les arrosements. M. Rivière, l'habile jardinier-chef du palais du Luxembourg, nous a montré, à plusieurs séances de la Société impériale et centrale d'horticulture, des Dracaena arrosés avec de l'eau dans laquelle on avait mis un dixième de purin ; la végétation en était ma- gnifique. On s'en sert dans les mêmes proportions en Belgique, pour i'arrosement des Azalées, des Camellias et de plusieurs autres plantes dures, contrairement aux plantes molles, au mo- ment 011 elles sont pour prendre leurs boutons à fleurs. Dans la riche propriété de M. Sacken, à Saint-Maur (Seine), nous avons vu et admiré des Musa Ensete et autres belles plantes, arrosées avec du purin dans des proportions doubles de la quantité d'eau. Pour les plantes dures, que nous avons citées plus haut, le puriu provenant de fumier de vache est préférable, parce qu'il est plus gras et plus froid. L'un de nos amis, M. Scocart l'a aussi employé avec succès à un dixième pour arroser les Gloxinia, les Gesneria, les Aclii- mèneset presque toutes ses plantes de serres chaudes. Dans nos cultures, il nous a donné de très-bons résultats, étendu d'eau dans une proportion double pour arroser les Canna, les Géranium zonale, les Fuchsia et toutes les plantes à feuillages d'ornement préparées pour la belle saison. Ne serait-ce que du crottin de cheval étendu d'eau dans — 25 — une proportion double, ce sera toujours préférable à de l'eau de puits pure. Le guano. Cet engrais très-puissant est en grande partie formé de phosphates alcalins et terreux ; il contient huit parties d'azote ; on le rencontre dans plusieurs îlots de la mer du Sud, notamment aux îles Chinchas-Pérou (Amérique), où il est l'objet d'un grand commerce. lia été employé avec beaucoup de suc- cès par plusieurs horticulteurs, en premier lieu par MM. Burel et Lencezeur dans la culture des Fuchsia et des Héliotropes, dans les proportions de 500 grammes pour 200 litres d'eau. Par M. Mallet père, l'habile cultivateur du Pelargonium, de la manière suivante : 500 grammes de guano pour un tonneau contenant 2 hectolitres d'eau ; celui-ci est rempli deux fois d'eau sans remettre de guano. Dans la culture des Canna et de presque toutes les autres plantes molles, il nous a donné de très-beaux résultats à la dose indiquée par M. Mallet pour ses Pelargonium. Colombine, fiente de pù/eon. Cet engrais a quelque analogie avec le guano ; on peut l'employer de la même façon dans les cultures des plantes molles. Cependant il est moins énergique que le guano ; nous nous en sommes servis dans nos cultures, dans la proportion de 4 grammes par litre d'eau pour les Canna et autres plantes citées pour le guano. La colle-forte ou (jélatine est d'un excellent effet, à la dose de 2 grammes par litre d'eau, pour les plantes de serres chaudes, telles que Bégonia, Caladium, Gloxinia, Gesnériacées et autres cultivées en pots. La colle-forte n'agissant qu'à mesure qu'elle se décompose, son effet est lent. La corne des chevaux, employée dans les mêmes propor- tions, nous a aussi donné de très-bons résultats dans nos cul- tures, soit pour les Canna, soit pour les plantes déjà citées. Dans les fabriques de boutons ou autres objets fabriqués en — 26 — os, les résidus en poussières constituent un engrais d'une grande puissance à employer comme les deux précédents. Le sang desséché des animaux de boucherie est un engrais très-puissantj employé avec beaucoup de succès dans les grandes cultures de la ville de Paris au jardin de la Muette à Passy-Paris. II est vendu sous !e nom d'engrais de la Minière. Son emploi, aussi simple que facile, consiste à en déposer une petite poignée sur chaque pot, ou dans le bassin qu'on fait au- tour de chaque plante placée en pleine terre ; les arrosements le font peu à peu descendre vers les racines qui en profitent amplement, car la végétation qui en résulte est vraiment ad- mirable. Cet engrais, d'abord en poudre lorsqu'on le met sur les pots, forme après les premiers arrosements une espèce de croûte noire à la surface qui empêche de voir quand les plantes ont soif, ce qui réclame de l'attention pour les arrosements ; il donne aussi, lors des deux premiers arrosements, une mau- vaise odeur. Malgré tous ces désagréments , il n'en est pas moins un excellent engrais à employer en horticulture, chaque fois qu'on voudra obtenir une végétation extraordinaire. Le sang desséché est un engrais solide; à l'état frais, et mé- langé avec de l'eau, il peut être regardé comme engrais hquide; il agit en se décomposant. Son action n'a pas la rapidité des urines par exemple. Ayant passé en revue les principaux engrais qu'on emploie en liquide dans les arrosements, il nous reste à parler de ceux qui sont employés à l'état solide dans la terre. On comprend que ceux-ci ne peuvent être appliqués que sous forme de fumier. Le fumier de ferme, quoique infiniment moins riche que beaucoup d'autres engrais, convient mieux dans les terrains longtemps incultes que des engrais plus concentrés ; par la paille qu'il contient, il ameublit la terre ; par son association avec le sol, il constitue un mélange favorable à un dévelop- 27 pement des racines des planies. Cependant, de même qu'il ne faut pas planter plusieurs années de suite les mêmes plantes dans un même sol, il faut aussi renouveler la fumure, appli- quée plusieurs années de suite dans un même terrain. C'est faute d'avoir suivi cette prescription que dans les marais de Paris, qui sont fumés chaque année avec force ter- reau ou débris de fumier de cheval, on est arrivé à avoir des terrains tellement légers, que dans les années chaudes et sèches, où il faut arroser souvent, les plantes viennent difficilement et prennent de nombreuses maladies. La terre est tellement légère que l'air et le soleil se trouvent trop en contact avec les racines, et l'eau des arrosements passe comme dans un panier et lave les racines des plantes. Les bons maraîchers remédient à cet état de choses en redéfonçant leur terrain, c'est-à-dire en mettant la surface du sol dessous et vice versa. Ce qu'on ne sait pas assez, c'est qu'on aurait pu éviter cette légèreté du sol en changeant le mode de fumure, c'est-à-dire en alternant avec delà poudrette, du fumier de vache qui rendent la terre com- pacte. Dans les terrains légers et sablonneux, il est préférable de fumer avec du fumier de vache au moins une fois tous les deux ans ; tandis que pour les terres fortes ou argileuses, le fumier de cheval est d'un meilleur effet ; celui-ci, plus chaud que le précédent, ameubht aussi la terre, comme nous l'avons dit plus haut. On voit par ce qui précède, que l'engraissement ou la fu- mure d'un terrain est une affaire qui réclame de l'intelligence pour entretenir la fertilité nécessaire à la vie des végétaux. Il est évident que tel végétal qui viendra bien dans une terre fumée avec un engrais qui lui convient, poussera mal dans une terre fumée avec un engrais qui contiendrait des sels contraires à sa constitution . On fume très-bien un terrain avec les débris des animaux de boucherie déjà consommés, avec le guano, la colombine, la fiente de poule, ou encore avec la corne des chevaux, les — 28 — gadoues, etc., etc. ; ces engrais doivent être répandus sur la terre en petite quantité avant de la labourer, et cela un mois au moins à l'avance. Les matières fécales, ou déjections humaines, sont peu em- ployées dans le jardinage, leur odeur répugne à tout le monde, et cependant elles n'en sont pas moins l'engrais le plus puis- sant. L'impossibilité de pouvoir les désinfecter autrement qu'en les abandonnant aux influences combinées de l'évaporation par l'air, et à la séparation des matières par ordre de densité rend son usage difficile et malsain. C'est avec ce moyen qu'on produisait la poudrette qui ne rend que 9 à 10 p. 100 de l'effet utile ou de la richesse fertilisante des matières fécales, et cela après en avoir dégagé dans l'atmosphère les 90 p. 100 de principes nutritifs des plantes, convertis en gaz délétères pour l'homme. Plusieurs amateurs d'horticulture, notamment M. J. Sisley, désinfectent avec du sulfate de fer dans la pro- portion de 1 kilog. par hectolitre et exposent, pendant plu- sieurs jours, les matières à l'air ; chaque soir en les remuant on jette du chlorure de chaux qui enlève l'odeur pendant la nuit. Grâce à ce moyen, on l'emploie non-seulement comme fumure, mais encore dans l'eau des arrosemenls, à un cin- quième de matière par litre d'eau. On désinfecte aussi avec du chlorate de manganèse mélangé par moitié avec du sulfate de fer ;" dans ce cas il faut mélanger ces matières avec des feuilles, des menues pailles, des nettoya- ges de jardins, etc., qui en facilitent le transport sous forme de fumier. Ainsi préparé, il faut encore l'enfouir dans le sol quelque temps avant la plantation, sa décomposition étant assez longue. Parce qui précède, on voit que ce puissant engrais présente encore quelques difficultés pour qu'il soit employé communé- ment dans le jardinage. Ces difficultés ont été vaincues par MM. Mosselsmann et — 29 — G'*, 16, rue de la Tour-cles-Dames, à Paris, par l'emploi de la chaux grasse et d'autres matières essentiellement propices à la végétation ; grâce aux procédés employés par cette com- pagnie, l'engrais est devenu maniable, il n'offusque plus les yeux ni l'odorat, et son emploi, en plein air comme dans les serres, n'amène aucune émanation nuisible ou désagréable. Il est vendu sous le nom de chaux animalisée, à raison de 5 fr. 50 l'hectolitre pris à la fabrique. La chaux animalisée est en poudre ou granules, ayant l'aspect d'un sable blanchâtre et graveleux. Nous l'avons employé mélangé dans la terre destinée aux empotages de Canna, Pelargonium et autres plantes, dans les proportions d'un douzième ; il nous a donné d'excellents résultats. Cependant il est essentiel que la terre soit mélangée au moins un mois avant de s'en servir. Dire qu'au lendemain d'un mélange fait comme nous venons de le dire, à un douzième, la fermentation a fait monter un ther- momètre à 31 degrés centigrades, c'est montrer suffisamment le danger qu'il y aurait à l'employer immédiatement. Cet en- grais produit son effet progressivement et d'une manière lente et durable, parce qu'il se décompose lentement. On peut aussi l'employer dans l'eau des arrosements dans les mêmes proportions : plusieurs horticulteurs de notre con- naissance l'ont ainsi employé avec le plus grand succès. Si, comme nous avons lieu de le croire, on parvient ainsi à utiliser toutes les matières excrémentielles des hommes, les récoltes augmenteront bien vite ; l'horticulture y trouvera, de son côté, l'engrais le plus actif et le meilleur marché. Ce qui, en outre, ferait disparaître cette fabrication barbare de la j)oudret(e qui infecte les villes, et qui a pour résultat, comme l'a dit Schwertz, de réduire à la capacité d'une taba- tière un tombereau du meilleur engrais. Notre intention était de fermer ici ce chapitre déjà bien long, et cependant il nous faut encore parler d'un engrais que ■— HO — nous avons vu employer avec succès dans les cultures de rosiers de Brie-Gomte-Robert (Seine-et-Marne), notamment chez MM. Dubois père et fils. Cet engrais est vendu sous le nom de kermarin, à raison de 18 fr. riiectolitre pesant environ 60 kilos. Il est, paraît-il, le produit des herbages et du limon que rejette la mer. A juger de la belle végétation que nous avons vue et admi- rée dans les plaines de Brie-Comte-Robert, on peut croire qu'il rendrait d'éminents services dans d'autres cultures. Dans un rapport fait à la Société impériale et centrale d'hor- ticulture, sur les cultures de Pêchers faites à Montreuil-sous- Bois (Seine), chez M. Chevalier, on signale encore un engrais très-puissant à base de fer que cet arboriculteur emploie pour guérir des Pêchers malades. Cet engrais est connu et vendu sous le nom d'engrais Boutin; ne le connaissant pas autrement que par ce rapport, nous ne pousserons pas plus loin nos investigations à son sujet. La nécessité d'éclairer sur la valeur des divers engrais que nous avons successivement traités, nous a fait entrer dans de nombreux détails dont quelques-uns sont étrangers à la cul- ture du Canna qui était l'objet spécial de notre ouvrage ; mais cette digression était peut-être inévitable pour initier ceux qui voudront se servir d'engrais, aux règles qu'ils doivent suivre. Plus tard la science et la pratique se chargeront de les con- duire d'une manière encore plus certaine. E. Chaté. ARBRES ET ARBRISSEAUX D'ORNEMENT NOUVEAUX. Rosiers. L'article nouveauté n'est pas rare sur la plAce. Les offres arrivent de tous côtés ; les amateurs n'auront que l'embarras du choix. __ 31 — Parmi les arbres et arbustes d'ornement de pleine terre, MM. Ballet frères annoncent un Frêne à feuille cucullée, dont la tige droite, peu branchue_, porte des feuilles gaufrées, tour- mentées-cucullées d'une façon bizarre ; le Lilas Ville de Troyes, à fleurs d'un riche coloris violet purpurin, plus foncé que dans les autres Lilas ; puis le Peuplier parasol de Saint-Julien, arbre très-élégant par ses nombreux rameaux ténus retombants, couverts de feuilles couleur vert de mer. Le Sophor a pendilla microphylla est une variété annoncée au catalogue, M. Morel, de Vaise (Lyon), à feuillage très-fin et très-élégant. M. Billiard, de Fontenay-aux-Roses, a obtenu un Lonicera (Chamaicerasus) angustifolia, les Ribes intermedium et Bil- lardii, le Rhamnus frangula sempcrvirens, un Coronilla eme- rus lutescens, et lesSpirœa expansa nivea alba,Fontenaysii alba, ei Fontenaijsiiî'osea. Les Rosiers ne font pas défaut. M. DucHER, chemin des Quatre-Maisons (Lyon), en a obtenu quatre, de graines provenant de fécondations artificielles. Ce sont : Curé de Charentay, fleurs eu corymbe, très-larges, pleines, pourpre foncé. Enfant d' Ameiigny, ûeuvs vose très-tendre, striées de blanc. Jean Brosse, fleurs moyennes en coupe, rose foncé. Président Willermoz, fleurs grandes, rose vif. Ern. Bonard. (A continuer.) KM^lW-^glfcl — 32 ravayx m mois m Potager, On doit préparer le terrain pour semer sur ados ou cotières: Pois, Fèves de marais. Ail, Échalottes, Poireaux, Oignons rouges et pâles. Dans les planches d'oignons, on peut semer quelques choux, soit de Vaugirard ou gros Milan, qu'on repique en place ensuite vers le mois de mars, pour être bons à récolter en juin. On peut encore y semer un peu de carottes que l'on tire pendant l'été ; du Persil qui reste pour la consommation d'automme : ces plantes ne nuisent aucunement aux plantsd' oignons. Pendant la gelée, on couvre ces semis de litière sèche. Vers la fin du mois, on plante les pommes de terre hâtives, Comice d'Amiens et Marjolin. Sur couche et sous châssis, on sème : Poireau, Carottes, Tomates, Pois et Haricots nains, Melons, Concombres, Choufleurs tendres. Chicorée frisée d'Italie ; on continue les semis de Laitues et Romaines hâtives. Radis roses, Navets, Cerfeuil. On pince au-dessus de la quatrième feuille les Pois semés le mois précédent ; la transplantation qu'on leur fait subir en avance la production. On chauffe les châssis de fraisiers en [ots; les variétés les plus convenables sont: Queen Seedling, Goliath, Comte (le Paris, Princesse royale^ Crémone, etc. Fruitier. On peut commencer la taille des. arbres, mais il est préférable d'attendre la pousse : on obtient de meilleurs résultats; les cicatrices se recou- vrent plus rapidement, et l'on n'a pas à craindre les décollements de l'écorce ou la dessèchement des bourgeons supérieurs voisins de la coupe. On continue les travaux de défoncement et plantations : il faut se bien garder de planter par un temps pluvieux ou par la gelée; la terre doit être très-meuble. On peut placer des panneaux vitrés contre les espaliers de "Vignes, Cerisiers, Pêchers, etc., pour en obtenir des fruits précoces. Parterre. Couvrir et découvrir les plantes délicates suivant l'état de l'atmos- phère; il est bon de couvrir, si le froid est vif, les Pensées au moyen d'un pot renversé ; préserver aussi de l'humidité les Œillets et Auricules cultivés en pots. Terreau ter les gazons et bordures de fleurs. Tailler les Rosiers et arbres à fleurs, excepté les Rosiers thés qu'on ne doit tailler qu'à la fin de février. Serres. Maintenir la température nécessaire, la propreté sur les feuilles, arroser suivant le besoin. On doit faire des boutures de Fuchsia, Bouvardia, Pelargonium, Lantana, Sauges, Héliotropes, Cuphea, etc. Pour conserver les Épacris et les Ericas ou bruyères, il ne faut pas chauffer les serres ; il suffit de couvrir les vitres de paillassons ou de feuilles pendant les froids ; on doit leur donner le plus d'air possible, toutes les fois que le temps la permet; ces plantes peuvent supporter quelques degrés de froid sans souffrir. Paria . — Iinprimeri* horticole de E. Do.nnaud, rue Cassette, LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR, RDP CASSETTE, 9, A PARIS. VIENT DE PARAITRE : CULTURE DE L'ASPERGE par T. LENORMAND, horticulteur. Un volume i>n-46<;olomhier, ave© ligures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. «S. SON HISTOIRE , SA CULTURE Suivi d'une monographie des espèces et des variétés principales Par E. GHATÉ fils, horticulteur. Un volume in-lG colombier. — Prix : broehé, 1 fr. &0. SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE AVEC I<'ia«ltc*tio« «leli moyctts proprra In les élal«;ner ou A les d^trnlfo-et l'hiatoive de« inxectsa et antrea animaux utiles aax. cultuvéM Par le D" BOISDUVAL. )uvrage illustré ilc f-25 ligures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier, Prix : broché. 6 francs. LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A L'ANCrENNE CULTURE SUIV» D'UNE NOTICE SUR LA CULTURE FORCÉE DU FRAISIER Par m. GONTIER, horticulteur. Un volume iû-46 colombier, orné de gravures. — Prix 3 francs. AUNE ENTOMOLOGIQUE FRANÇAISE (Lépidoptères), description de tous les Papillons qui se trouvent en France, par M. E. Berce, président de la Société entomolo- gi(|ue de France. Premier volume , figures noires . 5 » — — figures coloriées 8 » OURS PRATIQUE D'APICULTURE (culture des abeilles), professé au jardin du Luxembourg, par M. H. Hamet. i vol. in-18 Jésus de près de 400 pages, avec de nom- breuses figures intercalées dans le texte et des planches, 3* édition. Prix : . 3 fr. 50. Cet ouvrage a été encouiragé par S. Exe. le ministre de Vagnculture. E. DONNAUD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, 9, RUE CASSETTE, 9. VIENT DE PARAITRE POUR L'ANNÉE 1868. LE- mmm jardinier ILLUSTRÉ nÉniGÊ PAR' MM. F. HERINCQ ALPH. LAUALLÉE — L. NEUMANN — B- VERLOT — CELS — COURTOIS- GÊRARD — J.-B. UERLOT — PAUARD — BUREL Avec plus de SOO dessins intercalés dans le leite^ DE ■ MM. COURTIN , FAGUET, HAUBERT ET RIOCREUX GRAVÉS PAR M. BISSON. I\-18 JÉSiJS DE PLUS DE 1,800 PAG. PUIXBR.. 7 Fr. CART.: 8 Fr. REL.: 9 Fr. On parle beaucoup du succès spontané obtenu par un nouveau journal de modes et de travaux de dames, dont le prix d''abonnement se trouve di- minué de moitié d'après le tari^' ordinaire des journau'x, et qui offre comme renseignements et dessins, le recueil le plus complet qui se soit encore vu dans ce genre. . . Il est, du reste, facile de se convaincre de ces avantages qu'une combi- naison toute particulière a pu seule établir, car, sur toute demande affran- chie qui lui en sera faite, 53, 4'.ue Vivienne, à Paris, le directeur, M. Fran- çois Ebhardt enverra franco, à titre d'essai, un numéro du journal LA bAISON, journal publié en dix langues et dont les divers sièges d'adminis- tration se trouvent à Berlin, à Londres, à New -York, à St-Pétersbourg, à Varsovie, à Turin, à^ Florence, à Madrid^ à Copenhague, à la Haje, àPesth aussi bien qu'à Paris. LA SAISON a deux éditions bi-mensuelles, du format de V Illustration, pa- raissant depuis le ■1'"' décembre 1 867. ,La prémî<5î:é, an prix ide ©francs (départements 8 fr.), donne par an, en 24iVnmér0Sj'plus^ de 1600 màgoiliques gravures noires ainsi que 42 sup- çlémenls, conlenaiiVplus de 160 patrons en grandeur naturelle et en outre plus de 400 dessins de broderie. La deuxième^ conforme à. la première"' et au prix de 1!3 francs (dépar- temonls 14 fr.) par an, donne en plus 2i belles gravures coloriées, ducs aux artistes les plus distingués de Paris. Les abonnements pourront être de trois mois, à i^arlîr'de chaque î*"". En- voyer (franco) un mandat sur la poste <à l'ordre de M. Fkançois Ebhardt, •83, rue Vivieaue, à Paris. Paris.— Iiop. horli'cble de E. Donsaod, rue Casselie, 9. , :-<->- '^M w ■ Mo 2. tS* Année. ises. JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT LA CULTUHE RAISONNÉE, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, ET NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERUE, DES FRUITS ET DES LÉGUMES, LA DESCRIPTION ET L'CSACE DES INSTRUMENTS NOUVEAUX, PUBLIÉ AVKC LE CONCOURS DES AMATEURS ET DES PRINCIPAUX HORTICDLTEDRS DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DE M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. «TTACaÉ AC MCSÉCM d'UISTOIRE NATCREI.LE DE PARIS, Collal)Oral(;ur du Slannel des Plmuet, des ligures du Bon JardMtr, Ex-U(''(lacteur lirilicipal de la SucUié irhoniculiure de la Seine , Membre honoraire et corrcs]ioiulaiit de plusieurs Sociétés d'borticulturc, etc- L'Horticnlteur Français parait le S de chaque mois, par lirraison de 32 payes de texte grand iit-$, et d'une planche gravée et coloriée arec le plas grand soin. i Paris 10 fr. par an. Départements. 11 fr. — ÉTRANGER 15 fr. — Toutes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'nn bon du montant de l'abonne- ' meut sur la poste ou sur une maison de l'aris, et au nom de M. E. DONNADD, rue Cassette, 9. Les Souscripteurs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de UN franc sert à paver les frais de négociation de la traite qui leur est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 1. 1868 •vÇyo. MM. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs catalogues au bureau du journal, nie Cas- sette, i, et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal- Nous mettons sur la dernière pnge de l'Horticulteur français, le nom des catalogues parus' dans le mois et dont nous avons reçu un exemplaire. draines, Plantes et Arbres BON JARDINIEH réuni à l'Horticulteur français^ 16, quai de la Mégisserie, Paris, anciennement quai Na- poléon, 23. JACQUIN jeune, grainier- fleuriste , acquéreur de l'an- cienne maison Jacquin aîné , ci-devant Jacquin frères. A ..A CLOCHE DES HALLES CEHTRALES AUX LÉGUMES Rue de la toK^^65;^; Ma£; THIBAULT- PRUDENT Marchand Grainier, Fleuriste et Pépiniériste, est transfér pour cause d'expropriation et d'agrandissement, rue de Cossoanerie 3: CHANGEME JNTDE DOMICILE. Md Agriculteur, Maison fondée en 1760 s^ S ^:^i i3^ "^^^ d'arbustes et forestiers, etc. —Collection d'Oignons a fleurs ( toutes sortes , tels que Lis , Amaryllis , Crocus, Jacinthe Glaïeuls, etc., soit par couleur séparée ou en mélanges. • Graminées pour tapis d'agrément approprié au sol. — Ensemei cément de prairies naturelles ou artificielles. — Envoi de Cati logues, soit d'Oignons à fleurs, et de graines et d'arbres, ai personnes qui en feront la demande par lettre affranchie. SPÉCIALITÉ D'ASPERGES BOUGON, Plant cTun an : 6 fr. le cent. — Plant de deux ans 40 fr. le cent. Les demandes devront être adressées avant le le» mars. GRAINIER, FLEDHISTE ET PEPINIERISTE, membre de la Scciété d'agriculture de Belg et de celle d'horticulture de (Yance , Auteur de l'Histoire et culture du Lis. ique Graines de toutes sortes, potagères, founagères, d'arbres. BROME DE SGHRADER, 1 /r. 50 le kilog. TRÈFLE DES SABLES TRÈS-PRODUCTIF 2/r. 60 le kilog. MAISON LOISE-CHAUVIÈRE 14, Quai de la Mégisserie, 14 ANCIEISNEMEÎST QUAI AUX FLEURS, 3, PARIS Graines potagères, fourragères, de Fleurs et d'Arbres, Plantes de serres, de pleine terre, d'ornement, Oignons à fleurs. ÉTABLISSEMENT nORTlCOLE, RUE DU TRANSIT, 62 COHIHISSION. PAMS-MÛHTKOllGS EXPORXAT10I«. Les Catalogues seront envoyés sur demande. PORTE-ÉTIQUETTES en cristal, à capuchon métallique, conservant indéfiniment les inscriptions po\ plantes^ arbustes et cavett. Modèle. N" 1,2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11, Prix : 5, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14 et 15 fr. le cent. SEIVE, souffleur de verre, rue du Poirier, n" 9, à Pai quartier du Père-Lachaise. DICTIONNAIRE DE POMOLOGIE CONTENANT l'hISTOIRE, LA DESCRIPTION ET hk FIGURE DES FRUITS ANCIENS ET MODERNES LES PLUS GÉNÉRALEMENT CONNUS ET CULTIVÉS PAR ANDRÉ LEROY Pépiniériste, Chevalier de la Légion d'honneur. Le premi&r volume relatif aux Poires est en vente, chez l'auteur, à ANGERS, àèfr.^et franco par poste, h fr. 20 en plus, payable en un mandat sur la poste en adressant la commande. Le Catalogue des pépinières sera envoyé franco contie 4 fr. en timbres-poste. SOMMAIRE DES ARTICLE? CONTENUS DANS CE NUMÉRO. F. Herincq, Chronique. — F. llEfiiNCQet Em. Cuaté, Les IViegolia (PI. II).— Burel, Plantes a feuillage ornemental servant à la décoration des appartements. — Ern. Bo- NARD, les Rosiers nouveaux. — Lodvot-Dupu(s, moyen d'obtenir le développement des yeux sur les arbres fruilieis à pépins. — F. Herincq, nouyeau lien pour greffer. — L. CuiLLOTEAUX, Exposition uniTorseile d'horticulture ; fruits et légumes. — L. CoRDiER, le Baricot-Aspergc. — V. Chatel, nouvelles instructions pratiques sur la culture de la Poninio de terre. — Catalogues d'horticulture pour 1868. — Tra- vaux du mois de février. CHRONIQUE Tennpérature d'Hyères; établissement horticole des frères Iluber; l'île Port- Cros; sa végétation; les fleurs du mois de janvier ;"i Hyères. Le dîner des cultivateurs; son but et ses avantages. Les Pissenlits de M. Baron-Charlier. Les 366 Menus du Baron Drisse et le Nouveau jardvner illustrp pour 1868. Récompense accordée au livre du Docteur l'.oisduval : Essai sut- rEidomoloijic horticole. Ce que coûte la transplantation d'un Cèdre à Toulouse, et d'un Magnolia à Bordeaux. La taille des racines de Pêchers. INloyen de régler la fructification des arbres. Exposition d'horticulture pour 18G8. Depuis la distribution des récompenses accordées à l'horti- culture, nous n'entendons que récriminations, plaintes et gé- missements; c'est à fuir et à abandonner le sol de notre belle patrie : ce que je ferais, du reste, bien volontiers, par le temps de froid, de pluie, de gel et dégel qui court. Heureux, cent fois heureux, celui qui peut aller passer la saison des frimas dans les pays où fleurit 1 Oranger, et continuer ainsi, à l'air libre, le doux et agréable plaisir de la culture des jardins! Je me contenterais, à la rigueur, du séjour de la charmante petite ville d'Hyères^ sur les côtes de la Méditerranée, où com- mence à fleurir aussi la science horticole. On y trouve, en effet, le riche établissement des frères Hu- ber, dans lequel les amis de l'horticulture peuvent trouver de quoi satisfaire leur innocente passion, pendant la saison des frimas parisiens. Favorisés par ce climat exceptionnel, MM. Huber cultivent particulièrement des plantes qui exigent chez nous des abris plus ou moins chaull'és ; et le nombre en Février 4868. 3' — 34 — est grand. D'après le catalogue que nous venons de recevoir, nous avons compté 57 espèces d'Acacia; le genre Eucalyptus, qui dans ce moment jouit des faveurs de la raode^ n'en compte pas moins de 38 ; puis ce senties Palmiers : Dattiers, Ghamaî- rops, Latanier, Corypha, Cocos australis, etc. Nous y voyons que le majestueux Dahlia imperialis, magnifique espèce in- troduite il y a quelques années, atteint, daus cette région, en une seule pousse, lahauteurde i m. 50, etc. Mais les cnltures des frères Huber sont plus encore aiîectées à la production des graines d'arbres et d'arbustes de la Nou- velle-Hollande particulièrement; d'espèces herbacées et vi- vaces, nouvelles et anciennes, aquatiques, grimpantes, etc. Parmi ces dernières se trouve une belle série d'Ipomea dont plusieurs nouveaux. Les graminées ornementales compren- nent environ 240 espèces ; nous n'avons pas compté moins de 140 Canna; les Statice, charmantes plantes vivaces a florai- son prolongée, figurent pour le chiffre 33; les Gucurbitacées, qui ont acquis une certaine renommée par le beau travail de notre collègue, M. Naudin, occupent aussi une large place dans les cultures des frères Huber. Nous n'en finirions pas si nous vouhons énumérer toutes les richesses de leur bel éta- blissement. En parcourant ses catalogues, j'ai compris l'attraction que la petite ville d'Hyères exerce, depuis quelques années, sur les botanistes parisiens. M. Germain de Saint-Pierre un des au- teurs delà Flore parisienne, y est installé depuis longtemps 'y M. Tulasne, derhistitut, va s'y reposer, chaque hiver, de ses sa- vantes et minutieuses études cryptogamiques ; non loin de là, M; Thuret, savant algologue, a créé de magnifiques collections d'arbres de la Nouvelle-Hollande; notre ami Naudin ne rêve qu'un petit coin de terre à Hyères, pour continuer ses intéres* santés études sur l'hybridation des Gucurbitacées; et moi je rêve aussi une chaumière et...., un bout de jardin dans l'île — 35 — située en face, — l'île Port-Cros, — séjour des fées; car là on voit des Bruyères de plus de 5 mètres de hauteur, formant des forêts ; le Romarin et la Sauge qui mêlent leurs parfums à celui de la mer ; j'y ni laissé des Anthémis frutescens, et des Pe- largonium, qui avaient atteint en deux végétations, à l'air libre, plus de deux mètres de diamètre . Cette année, Hyères a eu à subir la dure influence de l'hiver qui s'est fait sentir sur tout le littoral méditerranéen ; pendant quatre nuits le thermomètre est descendu à 1 degré au-des- sous de zéro, mais il remontait dans le jour à 7 et 8 degrés au- dessus. Ces petites gelées n'ont pas été meurtrières; car, le 12 jan- vier, nous écrit une de nos honorées lectrices, on jouissait, à l'air libre, de la fleuraison des Rosiers Bengale et de la Mal- maison, de celle des Jacinthes, Narcisses odorant et de Con- stantinople; Violette de Parme, Calycanthus prcecox,Sparman- nia africana, Habrotamnus, Abutilon,Eupatoire, Polygala cor- data, Salvia coccinea^ Mimosa dealbata et Farnesiana, Cassia, Cyclamen, Fabiana, Phytolacca dioica, Pittosporum undula- tum ; des Magnolia, Cognassier du Japon, OEillets, Yucca, et naturellement des Orangers et Citronniers. Mais détournons les yeux de ces lointains et doux rivages ; les souvenirs de quelques jours passés au milieu de la splen- dide végétation de l'île Port-Cros ne font que ranimer mes regrets, et rendre plus lourde la chaîne qui me retient à ce qu'il y a de plus avancé, en fait de civilisation, à la charmante ville de Paris. A propos de civilisation, nous avons assisté le mois dernier à la réunion amicale et fraternelle des agriculteurs et des écri- vains de la presse agricole et horticole. C'est une nouvelle institution qui ne manque ni de charmes ni d'intérêt. Elle a pour but de réunir, dans un dîner mensuel, tous les hommes qui s'occupent de culture, soit comme praticiens, soit comme — 36 -^ publicistes. Nous applaudissons fort à ces réunions libres, qui mettent en rapport tous ceux qui travaillent au progrès de l'agri- culture et de Thorticulture ; elles rapprochent des hommes sé- parés par des idées ; font naître des sympathies et des amitiés_, et peuvent arrêter des combats de plumes, qui tournent presque toujours au détriment des champions et, naturellement, de l'intérêt qu'on prétend défendre. De la discussion libre, au coin du feu, devant des hommes compétents, ou entre la poire et le fromage, les opinions se modifient, et la vérité se fait jour sans le moindre effort, au seul bruit des verres qui se choquent et s'entre-choquent à la suite des toasts portés à la bonne confraternité des publicistes agricoles, à l'heureuse in- fluence des dîners des cultivateurs, etc. Puis à la fm, après avoir allumé un cigare, on se presse la main^ en se donnant rendez-vous pour le dîner suivant^ qui est fixé au 2* mercredi de chaque mois. Au dîner du mois dejanvier, M. Baron-Chartier avait apporté des Pissenlits obtenus par un procédé particulier de culture, et qu'il a soumis à l'appréciation des amateurs de salades. Dans une Société d'horticulture, le Pissenlit de M. Baron-Chartier aurait obtenu, du Comité de culture maraîchère, une prime de 1" classe. Au dîner des cuUivateurs on l'a mangé simplement avec plaisir, en reprochant toutefois, au producteur, de n'en avoir pas fourni suffisamment pour satisfaire tous les convives ; il est vrai que nous étions plus de soixante à table. Ce que M. Baron-Chartier a fait, tous les producteurs peuvent le faire. C'est un moyen de faire connaître un nouveau produit; car, s'il est bon, il est assuré de l'appui des écrivains compétents de toute la presse parisienne. J'espère que cette idée des or- ganisateurs (MM. Jacques Valserre, de La Valette^ L. Hervé, H. Hamet, etc.) germera dans l'esprit des agriculteurs et horticulteurs, et qu'il « en sortira, comme le dit M. de La- valette, une grande Société libre d'agriculture et d'horticul- — 37 — ture, qui couvrira la France de son réseau bienfaiteur ». Le dîner mensuel des cultivateurs, n'est pas, qu'on le sache, un repas oh. l'on va exclusivement pour nourrir son corps de mets succulents et recherchés; on y va surtout pour nourrir son esprit. Par conséquent, ceux qui tiennent à bien manger, peu- vent s'abstenir; ils n'y trouveraient pas ce qu'ils cherchent. A ceux-là, je leur recommande un livre, tout nouveau, que j'ai trouvé à la librairie de notre éditeur, et qui a pour titre : les 566 Metms du Baron Brisse. C'est le livre par excellence, non- seulement pour le gourmet, mais pour la ménagère qui est chaque matin très-embarrassée de savoir ce qu'elle va offrir aux personnes qu'elle admet à sa table. Dans ses 366 menus, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses. On n'a que l'embarras du choix. Il va sans dire qu'on trouve aussi, dans ce recueil, les meilleures recettes de cuisine. Je vous re- commande donc, aimables lectrices, le livre du Baron Brisse, la célébrité du jour. Mais,va-t-ondire, quel rapport peut-il y avoir entre la cuisine et le jardin pour en parler dans un journal d'horticulture? Mais un très-grand, il me semble. Ne sont-ils pas liés Tune à l'autre par un trait-d'union : — le légume ! Bel avantage, ma foi, d'avoir de beaux Artichauts dans son jardin, et de ne pas savoir comment on les accorpmode à la barigoule, à la bonne femme, à la lyonnaise, à l'essence de jambon, à l'ita- lienne, farcis, frits, etc. ! Deux livres me paraissent indispensables dans la bibliothèque de tous les propriétaires de jardin : 1" Le Nouveau Jardinier illustré, édition de 1868, qui indique le meilleur procédé de cultiver les légumes ; 2° les 366 Menus du Baron Brisse, qui donnent les meilleures recettes pour les accommoder. Et je loue notre éditeur M. Donnaud d'avoir eu la bonne idée de joindre à sa librairie horticole le livre du Baron, qui en est le compté- — 38 — ment indispensable. Le succès de ce livre est complet. A peine paru d'hier, la première édition tire à sa fin ; et je puis jurer sans crainte, sur les poinles d'asperges au jus, ^— page 129 des 366 Menus, — que d'ici à quelques jours, le livre du Baron Brisse tirera sa seconde édition. Un autre succès de la librairie Donnaud, que nous croyons devoir aussi enregistrer, est celui qu'elle vient d'obtenir pour le livre du D'' Boisduval : Essai sur V entomologie horticole. Ce livre, qui est appelé à rendre des services importants à tous ceux qui se livrent à la culture des jardins, en leur faisant distinguer, parmi les insectes et d'autres petits animaux fort répandus, leurs amis et leurs ennemis, et en leur faisant con- naître les moyens de protéger les uns et de combattre les autres; ce livre, dis-je, a été soumis à l'examen d'une com- mission de la Société impériale et centrale d'Horticulture de France. Sur le rapport de M. Duchartre, la commission des récompenses a décerné une médaille de vermeil à son auteur, M. le D^ Boisduval. Si les Sociétés d'horticulture ne récompensaient jamais que de pareilles publications nous applaudirions toujours. Nous n'avons jamais su, ni cherché à savoir, combien coûte la transplantation des grands arbres de nos promenades publiques. Mais voici quelques renseignements " intéressants sur le prix de transplantation d'un Cèdre à Toulouse, et d'un Magnolia à Bordeaux, cjui se trouvent inscrits aux procès^ ver- baux des séances de la Société d'horticulture de la Haute- Garonne et qui vont nous instruire ; en les reproduisant, VAmi des champs de Bordeaux les fait précéder de cette réflexion : « Cette communication intéresse à la fois les horticulteurs et jes contribuables bordelais. » Le Cèdre de Toulouse était âgé de 30 ans environ ; il a 8" 50 de hauteur ; la motte avait 4" 20 de diamètre et pesait de 34 à 35,000 kilogr. Le parcours du lieu d'arrachage à la — 39 — nouvelle destination représente, dit l'opérateur M. Démouilles une distance de 2,529 mètres et 5S cent. — J'espère qu'il y met de la précision. — Le temps employé "pour toute l'opération est de 1 7 jours. « Le travail, dit-il, aurait pu peut-être s'exécuter dans un temps moins long; mais cette opération, au lieu de coûter 1,000 francs, tous frais compris, serait revenue à des sommes bien plus considérables, comme l'on peut s'en con- vaincre en se renseignant sur ce que coûte chaque jour, à Paris, le déplacement d'arbres peut-être moins lourds, fait dans les conditions d'un outillage spécial, et en se rappelant que le transport du Magnolia du jardin des plantes de Bordeaux a coûté, pour un parcours de 2,000 mètres environ, la somme énorme de 30,000 francs. Trente mille francs ! Les Bordelais peuvent s'inquiéter de la santé de leur cher Magnolia ! J'aime à croire que le transport de chaque Marronnier de la place de la Bourse n'a pas coûté trente mille francs Voici une opération de transplantation cie Pêchers, qui paraît produire de meilleurs résultats, sans exiger de fortes dépenses. Cette opération est la taille des racines avant de planter les arbres. M. Chevalier, de Montreuil, assure qu'en coupant aux Pêchers le pivot de leurs racines à 12 centim. de longeur, et leurs ramifications à peu près dans la même proportion, on détermine la sortie de nombreuses racines près du collet, lesquelles racines s'écartent et s'étendent beaucoup moins que de coutume. M. Chevalier regardece procédé comme utile pour les plantations dans une bonne terre, et comme pouvant rendre service lorsqu'on plante dans de mauvais sols. — ]\L Jamin (J.-L.) prétend que ce système n'est bon que pour les planta- tions priulanières et mauvais dans les terres argileuses et compactes. Je me demande en vertu de quelle loi physiologi- que, xMM. Forest et Forney prétendent que l'extrémité des racines ainsi taillées noircit et meurt. C'est une mauvaise plaisanterie. Est-ce que ces habiles arboriculteurs plantent — 40 — leurs arbres sans les habiller, sans coaper les extrémités des racines qui sont toujours déchirées ou meurtries dans l'opéra- tion de l'arrachage ? Dans ce cas il y a toujours une section ; et quelle soit à 1 2 ou à 20 centimètres, le résultat de la cica- trisation est le même. Un autre cultivateur de Montreuil prétend avoir découvert le secret de- régler à volonté la fructification annuelle des arbres, de telle sorte que les récoltes seront toujours égales et aussi abondantes et qu'il n'y a plus à craindre les mauvaises années. Joseph qui fut vendu par ses frères, et qui laissa son manteau entre les mains de Madame Putiphar, emmagasinait les grains du roi d'Egypte son maître, pendant les années grasses, pour n'en point manquer pendant les maigres. M. La- haye, de Montreuil, n'emploie pas ce procédé devenu vulgaire. Il pince seulement les feuilles qui forment rosace autour des boutons à fleurs destinés à s'ouvrir au printemps suivant ; par là, dit-il, 011 retarde d'une année l'ouverture des boutons à fleurs. Mais ce fait est encore contesté par M. Forest, qui as- sure que les boutons à fleurs bien constitués s'ouvrent tout de même, et qu'on nuit seulement à la production du fruit pen- dant l'année de l'opéralion ; c'est aussi mon avis. Du reste cette opération n'est guère applicable. Gomment prévoir en effet que la fructiflcation de l'année suivante sera faible pour lui ménager des boulons à fleurs ? Je crois devoir soumettre néan- moins ce fait à l'examen .des arboriculteurs prudents, cjui tiennent beaucoup à se réserver une belle et bonne poire pour la soif. F. Herincq. P. S. — La Société royale d'agriculture et de botanique de Gand annonce une Exposition internationale d'horticulture qui sera ouverte sous les auspices du gouvernement belge, du 29 mars au 5 avril prochain. Les exposants devront faire par- — 41 — venir leur demande d'inscription au secrétaire-adjoint de la Société, rue digue de Brabant, n" 20, au plus tard le 29 fé- vrier^, en indiquant l'espace approximatif que leurs produits occuperont et les concours auxquels ils veulent participer. 241 concours sont ouverts. La Société de Mulhouse ouvrira la sienne du 4«u 8 juin. Le Havre en prépare une pour le mois d'octobre. Elle sera spécialement consacrée aux fruits. Toutefois un concours est ouvert pour la destruction des hannetons. L'Exposition internationale d'horticulture de Saint-Péters- bourg est fixée au 5 mai 1 869 , ce qui correspond à notre 17 mai. NiEGELIA(Pl.II). 1. Chomatella; 2. Mme Paul Boutez ; 3. Mme Van Jlouite, Ce que nous appelons aujourd'hui Nœgelia était autrefois, il y a seulement dix ans, tout simplement un Gesneria zehrina. M. Hanstein, dans sa monographie des Gesnériacés, publiée de 1855 à 1859, a cru devoir séparer cette espèce du genre Gesneria, pour en créer un nouveau. Mais les caractères sur lesquels il repose, nous paraissent assez vagues, et même très- incertains. « La corolle est, dit-il, ventrue, à limbe court, presque bilabiée ; les anthères sont h peine saillantes et le disque annulaire, qui entoure la base de l'ovaire, est à cinq crénelures. » Si de pareils caractères sont suffisants pour troubler l'ordre générique précédemment établi, il faut s'attendre à voir bien- tôt autant de genres qu'il y aura d'espèces^ et même de variétés ou simples formes. Quoi qu'on puisse dire, il nous est impossible de considérer comme des hommes sérieux^ les bota- — 42 - nistes qui se livrent à l'exercice immodéré de la division des genres d'après de si pauvres caractères. Quoi qu'il en soit, acceptons le nom de Nœgelia , puisqu'on horticulture ce nom est adopté, et que c'est sous cette dési- gnation générique que les jolies plantes figurées dans ce numéro ont «té inscrites au grand-livre de Flore. Le Nœgelia type, ou ancien Gesneria zebrina de Paxton, est originaire de l'Amérique du Sud ; on en doit l'introduction en Angleterre à M. Low, de Glapton, vers 1840. C'est une plante vivace, herbacée, velue, pubescente^à rhizome écailleux, d'où naissent des tiges hautes de 50 à 60 centimètres, dressées, garnies de larges feuilles opposées, en cœur arrondi, faiblement crénelées en leur bord, fortement nervées et vert pâle teinté de rouge en dessous, d'un beau vert foncé en dessus. Les fleurs forment une splendide grappe paniculée au sommet de la tige ; elles ont chacune un pédicelle dressé, de 7 à 8 centimètres de longueur, au sommet duquel est sus- pendue une belle corolle renversée^ de couleur rouge en dessus, jaune en dessous, c'est-à-dire la partie renflée regar- dant la tige, qui est, en outre , parsemée de petits points rouges comme les trois lobes inférieurs du limbe. Ce type a produit, dans la culture, un assez bon nombre de variétés^ qu'on attribue, naturellement, à l'influence de la fé- condation croisée ; je le veux bien, mais franchement je ne vois en elle que des variations pures et simples du type primitif. M. Van Houtte a obtenu et mis au commerce, dans ces der- nières années, plusieurs variétés qui sont très- ecnrieuses et jolies par le coloris; nous les avons admirées à l'Exposition universelle, et chez notre collaborateur Emile Ghaté où notre dessinateur a pu les peindre. Dans le Nœgelia chromatella (fig. 1) la couleur rouge a dis- paru , le jaune a tout envahi ; il n'y a pas la moindre ponctua- tion. — 43 — Dans Mme Paul Boutez (fig. 2.) le rouge est affaibli, et est passé au rose ; les ponctuations existent comme dans le type. On retrouve dans Mme Yan Houtte la riche couleur rouge vermillon du type ; mais les ponctuations n'existent plus sur les lobes qui sont d'un joli rose, comme dans Mme Paul Boutez ; quelques points rouges seulement forment une ligne centrale qui s'avance jusque sur le lobe du milieu. Quant à la forme de la corolle, elle ne diffère pas essentiel- lement de celle du Gemeria zebrina. F. H. Tout le monde horticole connaît et apprécie, aujourd'hui, le mérite ornemental de ces plantes qui unissent ,à la beauté de leur feuillage une longue et d'abondantes floraison, et fleurs aux coloris éclatants, variant du rouge-feu au jaune, et du rose tendre au bianc pur. Mais ce qu'on ne sait pas assez, c'est que ces jolies plantes ne sont de serre chaude qu'autant qu'on veut les avoir fleuries de très-bonne heure au printemps, ou pen- dant l'hiver ; car autrement une bonne serre tempérée, — la serre aux Pelargonium par exemple, — suffit à leur végétation. En effet, dans la plupart des cas, les serres restent vides pendant l'été. On pourrait donc^ en rabattant les châssis, y placer des Gesneria, NLCgelia, Gloxinia, Achimenes, etc., des- quels on obtiendrait facilement une végétation et une floraison des plus luxueuses. Et voici comment on peut obtenir ce ré- suUat. A partir de la dernière quinzaine d'avril on peut mettre les tubercules ou rhizomes en végétation, dans des pots de gran- deur moyenne placés ensuite sur une bonne couche pouvant donner de 23 à 30 degrés de chaleur. Quand les plantes sont bien poussées, on les rempote dans des vases de gran- deur proportionnée à leur force et au nombre de leurs rhi- zomes. — u — La terre de bruyère grossièrement concassée convient tout particulièrement à l'empotage de ces plantes. Une serre basse dans laquelle on tient les chemins dans un état constant d'humidité, est préférable à une serre élevée, danSk laquelle les plantes se trouvent trop éloignées des vitres. Les seringages ne doivent être donnés qu'avec de l'eau qui a chauffé au soleil ; car l'eau froide sortant des puits ou des ré- servoirs tache le feuillage. L'emploi de quelques engrais liquides favorise le| dévelop- pement de la végétation ; du purin de fumier de vache, ajouté à l'eau d'arrosement, dans la proportion d'un dixième, donne de très-beaux résultats. De la sciure d'os ou de la corne de cheval employée en petite quantité dans l'eau (soit un 1 kil. pour un tonneau de 500 litres) provoque aussi une exubérante végéta- tion. Mais il est important de cesser les arrosements aux engrais dès l'apparition ou la formation des boulons à fleurs ; car l'excès de végétation qu'on provoquerait à ce moment se ferait au détriment des fleurs dont une partie coulerait. Ces plantes ont besoin d'être tenues constamment humides, surtout pendant la période active de végétation. Pour jouir plus longtemps de la floraison^ on ouvre quelques panneaux de la serre, pour y faire pénétrer un peu d'air frais, qui atténue le trop grand effet de la chaleur concentrée. Toutes ces Gesnériacées peuvent demeurer pendant la pé- riode de repos dans la terre dans laquelle elles ont végété et fleuri. Dans ce cas, aussitôt après la floraison, on doit diminuer graduellement les arrosements ; et, lorsque les tiges sont des- séchées, on cesse tout à fait de les arroser. On place alors les pots qui contiennent les rhizomes ou souches, sur des tablettes dans un endroit o\x la chaleur est tempérée, et où l'humidité n'est pas à craindre. Au printemps, ou plus tard, — selon qu'on veut avoir une floraison précoce ou tardive — on pro- cède au rempotage. On retire avec soin, pour ne point les casser, — 45 — tous les rhizomes — qui ressemblent àde certains chatons de Noisetiers au d'Aulne, — en les débarrassant de leurs vieilles racines, et on les rempote en terre neuve, comme nous l'a- vons dit plus haut. A mesure que les jeunes pousses sortent de terre, il faut avoir bien soin d'ombrer pendant le milieu du jour, pour les garantir des coups de soleil. On multiplie les Gesnériacées herbacées de quatre manières : 1 " par division des rhizomes qui fournissent autant de plantes qu'on a fait de fragments ; 2" de boutures de rameaux ; mais ce procédé retarde la floraison des plantes coupées qui, d'un autre côté, se trouvent plus ramifiées ; 5" de boutures de feuilles, qui produisent des plantes qui ne fleurissent que la seconde année; pour faire ces boutures il faut prendre des feuilles adultes, c'est-à-dire celles qui sont bien aoùtées, si on peut employer cette expression ; 4" enfm par la graine. Ce mode de multiphcation est surtout employé pour obtenir de nouvelles variétés. Dans ce cas, il est bon de croiser, entre elles, toutes celles qu'on possède ; on est plus certain d'acquérir un plus grand nombre de variations. Le semis se fait en terrine remplie de terre de bruyère ta- misée. Les graines, qui sont très-fines, ne doivent pas être recouvertes; on les sème sur la terre humide, et, au lieu de placer la terrine sous une cloche, on pose simplement dessus une feuille de verre qui comprime mieux l'air, et maintient mieux l'humidité de la terre qui doit, en outre, recevoir une bonne chaleur de fond . Tel est le meilleur et le plus simple mode de semis. Emile Chaté. — 46 — PLANTES A FEUILLAGE ORNEMENTAL SERVANT A LA DÉCORATION DES APPARTEMENTS. Broméliacées. Les Broméliacées sont des plantes qui supportent généra- lement bien le séjour des appartements ; aussi sont-elles fort recherchées pour servir à leur décoration. Le genre yEchmea comprend des espèces qui sont tout à la fois des plantes à fleurs, et à feuillage; mais leur principal attrait réside dans les fleurs, qui ressemblent à des grains de corail et forment des grappes d'un bel effet et d'une longue durée . Les plus belles sont : fulgens, fulgens-discolor , mîniata discolo)\ Weilbachii et Luddemanii ; elles sont très-rusliques. Le genre Billhergia ne doit fournir que des espèces florales, qui ne doivent entrer dans les appartements que pendant leur floraison. A ce moment ce sont de très-belles plantes. Privées de leurs charmantes fleurs, les Bilbergia n'ont rien de gracieux; car leurs feuilles, disposées en vase, sont gé- néralement roides et ressemblent à des petites gouttières en fer blanc. Les espèces les plus estimées et les plus belles sont : thyrsoïdea, Z07iata, Leopoldii, Croyana, splendida, rhodocyanea ou fasciata, Moreliana et pyramidalis; ce dernier, par excep- tion, est plutôt ornemental par ses feuilles que par ses fleurs. Les Tillandsia et Pholidophyllum sont des plantes pure- ment à feuillage; leurs feuilles sont, en effet, bizarrement zonées, panachées de diverses couleurs; les fleurs sont insi- gnifiantes. Les T. undulata, zonata-mridis ^ zonata-fusca , izonata-zebrina, et le splendens ou Vriesia speciosa, sont les plus employés ; le dernier est curieux et joli par la forme aplatie de son épi à bractées rouges. — 47 — Le Gusmannia trieolor est une bonne plante par ses feuilles, et aussi par ses fleurs Manches disposées en épis garnis de brac- tées de deux sortes : les inférieures marquées d'une bande \io- lette^ et les supérieures rouge-ponceau. Le Vriesia psittacitia est intéressant également par son feuillage léger et par ses épis aplatis de fleurs et de bractées rouge et jaune. Le genre Hectia comprend des espèces extrêmement rus- tiques et qui, par leur feuillage touffu dont les feuilles cen- trales se colorent en rouge, conviennent parfaitement pour la décoration des appartements. On emploie à cet usage les : pitcairmœfolia, JoinviUei, carnea, et hrevifoUa. Ce genre est assez mal défini ; les espèces sont mal dénommées et peu connues; elles appartiennent à la serre froide. Les Nidularia sont de jolies plantes à feuillage, surtout lorsque les feuilles du centre ont pris leur teinte rouge; les meilleures espèces sont les N. Innocenti,. faUjenSy et spleiidens^ (maintenant Bromclia Carolùiœ). V Hohenbergia erythroslachis a de jolies fleurs, et le slrobi- îacea est une plante très-propre aux vases suspension. Le Portea kermesina ne doit être employé qu'en fleurs. Le Bromclia discolor peut être recherché seulement pour son feuillage. On trouve encore quelques belles plantes à fleurs, dans les genres PitcaÎDiia, Pourrctia ou Piuja, mais elles sont trop dis- gracieuses par leur port, pour être employées à la décora- tion des appartements. Quant aux Ananas, ils n'ont rien d'é- légant. BUREL. — 48 — ROSIERS NOUVEAUX (suite). M. LiABAUD, montée de la Boucle (Lyon), annonce : Elie Morel (hybride remontant), fleurs extra-grandes, très- pleines, d'un rose lilacé, blanches à la circonférence. Tourne fort {hjhv.), fleurs très-grandes, pleines, d'un beau rouge coquelicot. Souvenir de Ponsard (hybr.), fleurs grandes, pleines, d'un rose métallique éclairé de feu. Madame Luizet, île Bourbon, issue de Louise Odier; fleurs grandes, très-pleines, rose vif mêlé de couleur orange et de saumon . Ernest Boîicenne, hybride issu de Madame Laffay ; fleurs globuleuses, d'un rose brillant à l'intérieur. A la Rose Prince Humbert, de M. Margottin, à Bourg-la- Reine (Seine), qui a été figurée dans ce recueil, il faut ajouter : Duchesse d'Aoste (hybr.), fleurs très-grandes, pleines^ plates, d'un beau rose vif glacé. M. Charles Verdier fils, successeur de Vict. Verdier père, rue Duméril, 12, Paris, met au commerce : Madame Marie Cirodde (hybr.), fleurs grandes, pleines, bien imbriquées, d'un beau rose très-frais. Madame Adèle Buzard (hybr.), fleurs moyennes, pleines, globuleuses, rose vif, avec liséré blanchâtre sur le bord des pétales. Jules Bourgeois (hybr.), fleurs moyennes, pleines, rouge foncé velouté. M.Eugène Verdier fils aîné, 3, rue Dunois, Paris, outre ses gains marqués (E. V.), s'est rendu acquéreur des variétés suivantes : Thés. Clotilde (R.), ayant quelque analogie avec le Thé Bougere ; fleurs très-grandes, pleines, de coloris variable rose hor- "*- 49 -** teiisia transparent ou rose violacé, ou rouge-brique nuancé. Laure Fontaine (F.), Heurs grandes, pleines, bien faites, blanc crème à centre plus vif, Irès-tlorifère. Hybrides remontants. Aristide Dupuis (T.), fleurs grandes, pleines, ardoisé flammé ou rubané feu. Aurore du matin (R.), fleurs très-grandes, pleines, d'un joli coloris aurore, revers des pétales argentés. Champ-de-Mars (E.V.), fleurs grandes, pleines, cncorymbes, cramoisi vif ombré de violet, très-odorante. Charles Turner (E. V.), fleurs grandes, pleines, beau rouge vif très-brillant. Clotilde Rolland (R .), fleurs grandes, pleines, ayant la forme de la rose Madame Furtado, beau rose-cerise tendre, superbe. Comte Raiinbaud (R.)^ fleurs grandes, pleines, cerise foncé carminé. Comtesse de Falloux (T.), fleurs très-grandes, très-pleines, rose nuancé mauve. Impératrice Charlotte {E . V.), très-florifère; fleurs grandes, pleines, imbriquées, en corymbes, beau rose tendre vif et- très-frais. Madame Rolland (R.) , très-florifère ; fleurs très-grandes, pleines, forme de la Baronne Prévost dont cette variété est is- sue^ superbe coloris de la rose Cuisse de Nymphe, très- tranché et imitant, à distance, le Souvenir de la Malmaison. Merveille d' Anjou (T.), fleurs très-grandes, très-pleines, très- odoranteSj beau coloris rouge pourpre éclatant, superbe. Meyerheer (E, V.), fleurs très-grandes, pleines, à pétales on- dulés, rouge pourpre nuancé feu brillant. Reine du Midi (R.), très-florifère, ayant quelque analogie avec la Rose de la Reine; fleurs grandes, pleines, bien faites, beau rose tendre, superbe en toute saison. Février 1868. 4 — 50 — Sophie de la Villeboiîiet (T.), fleurs très-grandes, très-pleines, beau rose glacé de blanc. Souvenir de Caillât (E. V.), fleurs grandes, pleines, en co- rymbes, pourpre et feu. Souvenir de François Ponsard (T.), de floraison continuelle ; fleurs grandes, pleines, globuleuses, à pétales larges, beau rose très-vif, très-odorante. Souvenir de Redouté (F,), fleurs grandes, pleines, rouge pourpre ombré de vermillon et d'écarlate. Souvenir du Champ-de-Mars (F.), fleurs grandes, pleines, bien faites, rouge pourpre ombré de brun. SurpHse {¥.), fleurs grandes, pleines, rose clair satiné et re- flété de blanc. Thunberg (E. V.), fleurs très-grandes, pleines, rouge pourpre violacé. Mousseux remontant. Madame Charles S aller on (F.), fleurs grandes, pleines, rouge cramoisi éblouissant illuminé de feu, ayant quelque analogie, par son coloris, avec V hybride remontant Monte- Christo, Dans le catalogue de M. Guillot père, rue du Repos, 43, à Lyon, nous trouvons : Abbé Venière (hybride remontant) à floraison perpétuelle ; fleur moyenne, pleine, d'un superbe rose vif. Deuil de l'Empereur du Mexique (hybride), fleur grande pleine, rouge pourpre noirâtre nuancé et éclairé de feu vif. Madame Noman (hybride), fleur moyenne ou grande pleine, blanc pur. Ces deux dernières variétés sont signalées comme propres à faire des bordures de massif. Ern. BoNÂRD. 51 MOYEN D'OBTENIR LE DÉVELOPPEMENT DES YEUX SUR LES ARBRES FRUITIERS A PEPINS (1 ) . Depuis deux ans j'emploie un moyen bien simple pour faire développer les yeux, ou, s'ils sont annulés, les sous-yeux sur les Poiriers ou les Pommiers qui, par le défaut de leur déve- loppement, laissent toujours des vides regrettables sur les branches charpenticres, et privent, par conséquent, d'une partie de la récolte. Au mois de mai, au moment de la plus forte ascension de la sève, je pratique une incision transversale à environ deux centimètres au-dessus de l'œil que je désire faire développer, une seconde incision longitudinale prenant naissance sur la transversale et amenée jusque contre l'œil, et, avec la spatule du greffoir, je |oulève l'écorce de chaque côté de cette der- nière incision jusqu'à l'œil. La sève, attirée par cette plaie béante, fait développer im- médiatement l'œil, ou, à son défaut, les sous-yeux, et j'obtiens des bourgeons à bois, qu'au moyen du pincement je convertis en bonnes branches fruitières. , Cette opération faite plus tard ne donne pas les mêmes résultats. Pratiquée dans le courant de juin, on obtient encore quelques bourgeons sur les arbres vigoureux, mais le plus généralement des dards ou des lambourdes. A l'automne, les plaies sont parfaitement cicatrisées et ne laissent aucune trace de mutilation comme les incisions faites avec une scie et lors- qu'on attaque le bois parfait. . . LouvoT-Dupuis. (1) Bulletin delà Soc. d'Uort, de Chauny . — 82 — NOUVEAU LIEN POUR GREFFER. Une des grandes préoccupations des greffeurs est le lien qui sert à assujettir le greffon sur le sujet. La laine a été pen- dant longtemps la seule ligature employée à cet usage. On reconnaissait bien le défaut de sa trop grande résistance, dont l'effet était d'arrêter, au-dessus de la ligature, toutes les fibres radiculaires descendantes du greffon, qui produisaient un bourrelet, au lieu de continuer à s'allonger sur tout le corps du sujet pour opérer la soudure intime des deux parlies. On était obligé de suivre attentivement l'évolution de la greffe, pour couper à temps la ligature; et c'était une perte de temps. On chercha à employer l'écorce de tilleul, d'osier et la toile gommée, etc. ; le même inconvénient de résistance se repro- duisait toujours. Depuis quelques années , les pépiniéristes font usage de longues feuilles, qu'ils appellent feuilles de Laiche [Carex], et qui réunissent toutes les conditions voulues. Nous devons la connaissance de ces feuilles à M. Coulombier fils, pépiniériste à Vitry (Seine), qui nous en a remis une petite botte. L'examen de ce nouveau hen à greffer, nous a appris que ces feuilles n'appartiennent pas aux Carex ou Laiches, mais à une plante aquatique, qui croît abondamment sur les bords des rivières et dans les marais, la Spargaîne rameuse (sparga- nium ramosum), aussi vulgairement appelée Ruban d'eau. Cette plante appartient à la famille des Typhacées (Massettes et Masses d'eau) ; au lieu d'avoir deux longs épis superposés au sommet de leur tige (dont un est comme du velours) comme dans les Typha, ces Spargaînes ont plusieurs petits chatons globuleux (les uns mâles, les autres femelles), disposés le long de la hampe dans la partie supérieure ou de ses ramifications. Ses feuilles sont très-longues, étroites, rubanées et offrent un certain degré de résistance, suffisant pour maintenir la — 53 — greffe^ pendant les premiers jours seulement de l'opération du greffage; car, par la dessiccation à Tnir et Taction des agents extérieurs, ces feuilles se dessèchent, perdent leur ténacité, et se brisent naturellement, sous le simple effort du sujet qui grossit. Il n'y a dès lors ni bourrelet^, ni étranglement comme avec les autres liens. La récolte des feuilles de la Spargaîne rameuse se fait à la fin de l'été; on les fait sécher à l'ombre; puis on les rassem- ble en bottes qu'on tient dans un endroit sec. Au moment de s'en servir, on les descend à la cave, ou on les place dans un endroit un peu humide oîi elles absorbent un peu d'humidité et redeviennent souples. On les fend alors longitudinalement en lanières plus ou moins étroites suivant le besoin. F. Herincq. EXPOSITION UNIVERSELLE D'HORTICULTURE. Tout finit, dit-on, par un bouquet. L'Exposition universelle d'horticulture de 1857, fait toutefois exception ; car elle a fini par des avalanches de fruits et de légumes. L'œil n'avait plus rien à faire dans ces derniers jours d'exhi- bition; ce n'était pas pour lui qu'on avait étalé tant de ri- chesses pomologiques. Cependant, il se récréait encore et trou- vait plaisir à contempler toutes ces grosses Poires disséminées dans divers lots, et qui portaient les étiquettes de : de Belle Angevine, Beurré Clairgeau, Râteau gris, Colmar d'Aremberg, Doyenné du Comice, Poire de Curé, Duchesse d'Angoulème, Beurré Diel, Soldat laboureur, Van Marum, Beurré Capiau- mont, deg, deux Sœurs, Triomphe de Jodoigne, Beurré Bache- lier, Prince impérial, Sucrée de Montluçon, Beurré superfin, Louise bonne d'Avranches, etc. Il se demandait sont-elles aussi bonnes qu'elles sont grosses? Et le palais son voisin de l'entresol lui répondait: excepté la Belle" Angevine, toutes — 54 — sont excellentes, car le Curé est délicieux dans telle localité, et certaines années . Nous n'essayerons pas^ cette fois, de citer les noms de tous les exposants; la liste serait par trop longue; car tout ce qui possédait quelques belles Poires dans son jardin, à cette époque, s'était empressé de les envoyer à Paris, avec des noms plus ou moins exacts; et ceux qui n'y songeaient pas, trouvaient de bons voisins pépiniéristes, qui les leur empruntaient pour les , oindre à celles de leur collection. C'est admis, paraît-il, pour les expositions de fruits. L'année prochaine je veux exposer la plus riche collection de belles Poires; elle me coûtera un peu cher ; mais je ne serai pas le seul à faire des folies pour obtenir une grande médaille, à l'aide de laquelle on passe pour un grand homme aux yeux des gens... qui ne vous connaissent pas ; car pour les voisins et les amis^ ils savent bien à quoi s'en tenir sur votre mérite personnel, et vos droits à pareille ré- compense; ils vous appellent même d'un nom qui n'est pas précisément agréable; mais on met leurs, quolibets sur le compte de leur jalousie, et on est fier d'être un lauréat d'une société d'horticulture quelconque; ça fait bien dans le paysage. 0 vanité ! tu rends plus aveugle que les sables brûlants de l'Egypte ! Donc, pour l'année prochaine je veux exposer un lot des meilleures Poires pour la spéculation. J'en ai pris la liste, cette année, en relevant les noms de toutes celles que MM. Baltet, de Troyes, avaient exposées comme telles; il ne me reste plus qu'à trouver les plus beaux spécimens, c'est affaire d'argent . Voici, en effet, d'après ces habiles pépiniéristes de Troyes — qui avaient une des plus belles et des plus nombreuses collections de fruits à cette dernière Exposition — les Poires quHls expo- saient comme avantageuses pour le commerce : Duchesse d'An- goulême, Fondante des bois, les Beurrés six, gris, superfm, Hardy, Diel, d'Amanlis, Capiaumont; Louise bonne d'Avran- ob ches_, Colmar d'Aremberg, de Tongres, Graslin, Délices d'Har- denpont, Passe-crassane, Sucrée de Montlucon, Conseiller de la Gour^ Nouveau Poiteau, Seigneur Espéren, Soldat laboureur, Alexandrine Douillard, Fondante de Panisel, Catillac et belle Angevine. Les Pommes étaient aussi magnifiquement représentés. Les plus grosses, celles qui attiraient par conséquent l'attention des visiteurs, avaient noms : Belle Dubois, Calville blanche, Rei- nette franche^ grise de Hollande, d'Angleterre, de Brie ; Can- torbéry, Canada, Grand Alexandre, etc. Quant aux exposants, il faut citer en première ligne M. An- dré Leroy d'Angers, dont la collection, placée hors concours, se composait de 200 variétés, au moins, de Pommes; 400 et plus de Poires; 15 Coings, etc. Après cette collection sans rivale, on peut placer celle des frères Baltet, de Troyes (hors concours); de MM. Deseine, de Bougival, Dupuy-Jamin (collection rigoureusement étiquetée) Croux (1), Jamin-Durand, Cochet, de Suisnes, Rouillé Courbe, Rivière, d'Amiens, Alfroy Neveu, Vasseur, Aguillon, Bivort, Guillot, Lelandais, Mauduit, MiUet (Belgique), Méchin, Donné, Marc, La Haye, etc. ; puis les Sociétés d'horticulture de la Cute- d'Or, de Glermont (Oise), de la Moselle, du Hainaut, et Do- donée (Belgique), etc., d'Orléans, Nantes, Coulommiers, Metz, Melun et Fontainebleau, l'école communale de Remalard (Orne) ; la Commission prussienne qui a exposé la plus inté- ressante collection de Pommes, accompagnée de dessins co- loriés. La Suède avait aussi une collection de fruits cultivés dans ce pays du Nord, et qui étaient dignes d'attention; elle se composait des variétés d'origine indigène dont quel- ques-unes seulement paraissent de bonne qualité; et de va- k'I) Dans noire dernière Chronique, nous avons placé par erreur l'élablisse- ment de M, Croux à Antony; c'est vallée d'Aulnay, ù Sceaux (Seine) qu'il faut dire, F. U. — S6 — riétés étrangères au pays, qui sont pour >a plupart de nos fruits de choix. La culture des arbres fruitiers en Suède remonte au moyen âge; et ce sont les moines qui, en ont été, dit M. Anderson, les premiers promoteurs. Au commencement du 18' siècle, les jardins fruitiers possédaient déjà, — grâce aux encouragements donnés par Gustave Vasa, Charles IX et la reine Christine, — 42 variétés de Cerises, 30 de prunes, 129 de Poires et 53 Pommes. Depuis la fondation de la Société suédoise d'horticulture à Stockholm, en 1832, le nombre des variétés s'est considérablement accru, et aujourd'hui la culture des arbres fruitiers est en possession 'de nos meilleurs fruits, en Pommes, Poires, Prunes, Cerises, Groseilles; caries Abri- cots, Pèches, Amandes, Raisins^ ne mûrissent que dans les an- nées chaudes. Mais à défaut de Raisins de la Suède nous avons eu les ma- gnifiques Chasselas dits de Fontainebleau, de MM. Rose et Constant Charmeux, de Thomery, qui avaient de terribles concurrents en IMM. Crapotte, Cirjean et Lambert Pacotte de Conflans-Sainte-Honorine, sur les bords de l'Oise, non loin de Poissy. Les Chasselas de cette localité n'offraient aucune diffé- rence avec ceux de Thomary ; et il me paraît certain qu'une bonne partie des beaux Chasselas de Fontainebleau, si recher- chés sur les marchés de Paris, proviennent de Conflans. Je n'y vois pas grand mal, bien au contraire. Quant aux Rai- sins de table en collections, on admirait toujours ceux do M. Knight de Ponchartrain, et de la Société d'agriculture de Reaune. Les plus belles Pèches, il va sans dire, sortaient des cultures de M. Lepère de ^lontreuil ; et de grosses Grenades avaient été envoyées de Kouba (Algérie) par M. Leroy qui avait joint à son envoi des Ketmies (fruit de l'Hibiscus esculentus), des gros Piments et de belles Aubergines. La dernière quinzaine d'octobre était consacrée aux lé- — 57 — gumes. La Société de secours mutuels des jardiniers maraî- chers de la Seine avait réuni un lot tout à fait hors ligne. Puis venaient les sociétés de Clerniont (Oise), de Nantes, Dodonée (Belgique), la maison Vilmorin, la Suède qui montrait des Pommes de terre provenant des provinces extrêmes situées sous le 6Q' degré de latitude; MM. Devaux, Thibaut-Prudent, Guénot, etc. Jamais on n'avait vu de Choux aussi volumineux que ceux de M. Chauvart. Le café des Variétés s'en est rendu ac- quéreur, et s'est empressé de mettre une grande pancarte sur laquelle on lisait : Pour faire la soupe aux choux. — Tout n'est que réclame en ce monde î M. Guénot avait réuni une très-intéressante collection de beaux Navets : Lincolnshire, Longrosedu Palatinat, Long blanc de Westburg à collet violet, Jaune de Finlande, Jaune hâtif de Drummond, etc. Les Ignames de la Chine [Dioscorea hatatas) étaient repré- sentées par celles de M. Remond, de Versailles, un de ses zélés propagateurs, et de M. Vivet d'Asnières ; et sous ce nom de Dioscorea batatas la Société de Clermont (Oise) avait exposé des vraies Patates qui appartiennent aa Convolmdus batatas. Il est fâcheux qu'une Société qui doit enseigner la science, commette pareille erreur. L'école de Remalard exposait aussi des Ignames d'une belle venue, et qui dénotent de sérieuses connaissances horticoles chez le zélé instituteur qui la dirige. Le Cerfeuil bulbeux était exposé par MM. Vivet et Verneuil ; cette racine, malgré les beaux spécimens qu'on montre dans toutes les expositions, a beaucoup de peine, commerigname, à se faire accepter ; c'est pourtant un délicieux mets. Dans le lot de M"' veuve Froment on remarquait de beaux produits en Patates : grosse courte, Wattehne, ronde Sageret, rose de ^lalaga^ et une variété rose de la Nouvelle-Orléans. Les Pommes de terre étaient nombreuses. M. Vilmorin en — 58 — avait une collection d'au moins 150 variétés ; celle de M. Sa- muel Adler (Cologne) pouvait en compter 160 à 180. Dans la collection de M. Thibaut-Prudent, il pouvait y en avoir de 130 à 140. La Société de Nantes n'avait guère qu'une soixantaine de variétés; mais les produits étaient beaux; les deux autres appartenaient à MM. Remy, de Pontoise, et Cour- tois-Gérard de Paris . Ici je termine ma tâche ; je l'ai remplie avec conscience. Si j'ai passé sous silence quelques lots de l'Exposition des fruits, c'est que véritablement, ils m'ont paru n'avoir aucun intérêt général ; et si je n'ai pas parlé des nombreuses nouveautés po- mologiques, les exposants en comprendront la raison : pour apprécier la valeur d'un fruit il faut le déguster; or, il n'était pas même permis d'y toucher. J'ai donc fait ce que j'ai pu ; advienne maintenant que pourra ! L. GUILLOTEAUX. HARICOT- ASPERGE. Un jardinier de Pouilly-lès-Dijon, M. Henri Olivier, a pré- senté dernièrement à la Société d'horticulture de la Côte-d'Or, une variété de Haricot qui paraît' appartenir au genre Dolichos, et qui est cultivée dans le midi de la France, avec succès, comme succédanée des Asperges vertes en petits pois ; on la cultive sous les noms de Dolique à longue gousse, et de Haricot- Asperge. Son lieu d'origine est inconnu, mais elle doit appar- tenir aux [régions chaudes; car elle a besoin d'être semée à bonne exposition pour mûrir ses gousses. Elle est grimpante et réclame les rames. Ses gousses, qui sont d'excellente qualité, dit M. Olivier, mangées en vert, mesurent de 40 à 50 centimètres de longueur. — 59 ^ On les accommode comme les Asperges en petits pois ; c'est-à- dire qu'on les récolte vertes, on les casse par petits morceaux et on les prépare ensuite comme les Asperges. C'est ime variété à essayer. Louis CORDIER. NOUVELLES INSTRUCTIONS PRATIQUES SUR LA CULTURE DE LA POMiME DE TERRE. i . — N'arracher qu'à la fin d'octobre, c'est-à-dire quand elles sont parfaitement mûreSy les Pommes de terre tardives. 2. — Les Pommes de terre précoces doivent être arrachées, au contraire, vers la fin de septembre. Un plus long séjour dans la terre les exposerait à germer prématurément, ce qu'il faut surtout éviter. 3. — Aussitôt après l'arrachage, étendre et laisser sur le sol," durant au moins un mois, celles que l'on destine à la plantation, afin de les faire verdir sous l'action du jour et du soleil, en ayant soin toutefois de les remuer plusieurs fois et de les préserver des gelées, s'il en survenait. Ce procédé que j'ai indiqué pour la première fois en 1855, dans ma notice du 2 janvier, a été constamment employé avec succès, notamment par M. R.-R. Gauthier, horticulteur dis- tingué de Paris, à qui j'avais remis manuellement cette notice, et qui, deux ou trois ans après, a propagé en son nom ce pro- cédé, oubhant sans doute de qui il le tenait... 4. — Après avoir ainsi fait verdir les Pommes de terre, on doit les rentrer dans un lieu sec et les placer sur des claies grossières (notice du 14 janvier 1853), au lieu de les mettre en tas. Ces claies de branches d'arbres sont, pour les cultiva- teurs, d'un emploi beaucoup plus pratique et plus économique que les boîtes à claire-voie inventées postérieurement par — 00 — M. R. Gauthier, et elles produisent le même effet; mais il faut avoir soin, en les superposant, de laisser un intervalle entre elleS;, au moyen de trois petits billots de bois ou de supports, afin que l'air et le jour puissent circuler, et qu'on puisse re- muer avec la main les tubercules. 5. — Pour retarder la. germination des Pommes de terre des- tinées à la plaatation ou à la consommation, il faut les remuer souvent, pour changer la direction de la sève qui tend surtout à se porter dans les yeux qui, par la position du tubercule, se trouvent placés en dessus. Par ces fréquents déplacements des tubercules, on détourne donc momentanément la sève de sa direction naturelle, c'est-à-dire verticale. J'ai longuement expliqué ces divers phénomènes de végétation, de germina- tion et de circulation de la sève dans la notice que je lue au Congrès de la Sorbonne, en mars 1864. 6. — Avec cette précaution, mais toujours dans des lieux exempts d'humidité, on peut encore conserver les Pommes de terre, en les mélangeant avec de la braise de four à chaux ou de four à pai7i, ou avec des cendres ; on évite ainsi la fer- mentation et l'altération spéciale qui se produisent souvent après la rentrée de la récolte. ^ 7. — Pour la plantation, on conserve encore, avec avantage, les Pommes de terre en les déposant, aussitôt après la récolte, dans des trous de 3 à 4 pieds de profondeur et au miheu de terre fortement tassée. A cette profondeur, elles ne germent pas, si l'opération a été bien faite. 8. — Quant aux Pommes de terre destinées à la consom- mation, il faut surtout se garder de les rentrer humides. On doit les passer dans un lait de chaux fortement salé, préparé dans une cuve. On met successivement les Pommes de terre dans un panier à main, et on les plonge plusieurs fois de suite dans le liquide refroidi, puis on les étend pour les faire sécher avant de les rentrer. -^ 61 — Le léger enduit de chaux et de sel qui les recouvre les pré- serve de la fermentation et les empêche de se gâter. Cette préparation (espèce d'enrobement ou de pralinage), est aussi excellente pour les tubercules destinés à la plantation ; mais elle doit être appliquée avant tout travail de germination, c'est-à-dire aussitôt après la récolte, car le contact de ce lait de chaux sur des Pommes de terre ^er?/iees fait jaunir les ger- mes, les altère et peut même les détruire. 9. — Employer pour semence des Pommes de terre prove- nant de plantations d' automne ou de février, bien mûres, entiè- res et de moyenne grosseur et avoir soin de les placer la cou- ronne en dessus*. Les germes de la couronne sont les plus nombreux, les plus vigoureux, les plus hâtifs et les plus pro- ductifs. Le renversement du tubercule dans la terre retarde et contrarie le développement naturel des germes. 40. — Dans des terres de médiocre qualité, j'ai obtenu de bons résultats de l'emploi de grosses Pommes de terre pour semence ; mais, dans de bonnes terres, elles donnent des tiges d'une trop grande vigueur qui attirent à elles une partie de la sève qui se serait portée dans les tubercules, dont la grosseur, sinon le nombre, laisse alors beaucoup à désirer. On remédie à cet inconvénient en coupant les gros tubercules en deux et en travers, et on divise ensuite la couronne en deux morceaux. La partie inférieure du tubercule portant les germes les plus tardifs, les moins vigoureux et les moins productifs, germes souvent fiU formes {diis k ioTl femelles), il faut la réserver pour la consommation. Lorsqu'on divise les tubercules, il faut faire cette opération au moins un mois avant la plantation, afin que la plaie, en se desséchant, forme une croûte dure qui garantit la pulpe contre la pourriture et les attaques des insectes. 1 1 . Si, au lieu de donner à manger aux bestiaux les petites Pommes de terre, un veut les utiliser pour la plantation, voici — 62 — deux moyens d'en tirer un Ires-grand parti (mes expériences de Billancourt): Si la culture se fait à la charrue, on plante ces petites Pom- mes déterre, qui ne donnent qu'une ou deux tiges deux ou trois tubercules, dont un beau, à trois pouces de distance en ligne non interrompue. Dans les jardins, oii les labours se font à la bêche (louchet), on doit planter 5 ou 6 tubercules en cercle d'un pied de dia- mètre, et en placer 5 ou 4 au milieu. On obtient ainsi une touffe, non pas de tiges Irès-vigoureuses^ mais donnant, en raison de leur grand nombre, un produit considérable. (]e second mode de plantation pourrait également se prati- quer dans la culture en champ ; mais il faudrait, après le labour, bien herser le terrain et planter au piquet, en espaçant les toufïes d'au moins un pied sur la ligne. Les Pommes de terre ainsi obtenues doivent être employées- pour la consommation, mais non pour la reproduction. 12. — Les plantations doivent se faire, autant.què possible, dans un jardin qui a été fortement fumé pour la dernière ré- colte : dans les jardins, par exemple, à la suite de Choux- pommés ; dans les champs, à la suite des Betteraves, Colza, Sarrasin, Chanvre, Lin, etc. 13, — Généralement on plante tard les Pommes de terre tar- dives et c'est très à tort; elles doivent être plantées en février, comme les précoces. Les tardives mettant plus de temps à ac- comphr toutes les phases de leur végétation, elles ont besoin d'un séjour dans la terre plus long même que les précoces. 14. — La plantation peut se faire avec avantage à l'automne, mais de préférence, comme je l'ai dit bien des fois depuis 1852, dans les beaux jours de février. Toutefois, à ces deux époques, mais surtout à l'automne, elle demande des précautions par- ticulières. • 15. Pour la plantation de février et à défaut de terrain — 63 — suffisamment fumé de Ja dernière récolte, on doit donner le plus tôt possible, à l'automne, un premier labour très-profond pour ramener une couche de terre neu^e ou reposée (mais vé- gétale) à la surface du sol. Dans les terres compactes on don- nera, quelque temps après, plusieurs hersages énergiques pour bien diviser la terre. — Puis on fumera le terrain, et, par un léger labour, on enfouira peu profondément le fumier. 16. — Au moment de la plantation en février, on donnera un nouveau labour peu profond, afin de laisser à la superficie du sol cette couche de terre neuve ou reposée et d'y conserver l'engrais. C'est cette terre qui servira en partie au buttage d'hiver. Victor Chatel, Proprjctairc-agrononic ù Caïupaiidré-Valcoograin, prcs Aunay-sur-Odon (.Calvados . (A continuer. ) CATALOGUES D'HORTICULTURE Boucharlat aîué^ à Cuire (Lyon). — Plantes nouvelles : Pelargonium à gran- des fleurs, zonales, Verveines italiennes, Pétunia, Aûtirrhinum panaché, Tro- paîolum, Héliotrope, Dianthus mousseux. liciuoine, à Nancy. — Plantes nouvelles : Gynerium, Pentstemon, Pelargonium à grandes fleurs, zonales à fleurs simples et doubles, Cleraatis, Fuchsia. Graines — de fleurs . Courfois-Ciérard et Pavaril, 24, rue du Pont-Neuf, Paris. — Listes de plantes nouvelles et autres plantes recoramandables, potagères, à fleurs, etc. Charles lluber et comp. à Hyères. — Plantes et graines de fleurs, d'ar- bres, de serres, etc. Dupuy-vTamain, anciennement route d'Italie, 73, l'établissement de cet ha- bile pépiniériste est transféré chemin du Moulin-des-Prés, 18, en face le n° 73 de la route d'Italie . — Par une circulaire, M. Dupuy fait connaître qu'il a cessé la culture des plantes de serres, pour ne plus s'occuper que des arbres fruitiers. Boisbuiiel, à Rouen. — Poiriers nouveaux, mis en vente en 4 867, 1 866, etc. Nous reviendrons sur toutes ces nouveautés. ^ 64 -- f ravaiix du mm Ûb Février, Jardin d'agrément. On peut commencer à la fin du mois les semis de gazons et de plantes annuelles de pleine terre qui ne supportent pas le repiquage, telles que giroflée de Mahon, pavot, coquelicot, adonis, coreopsis, nigelles, pieds d'a- lonotte, réséda, nemophila, clarkia, gilia, etc. On plante en motte les plantes vivaces et bisannuelles qui n'auraient pu l'être à l'automne, telles que campa- nules, digitales, coquelourdes, œillet de poëte, etc. Les bordures de pâquerettes, mignardises, etc., peuvent êlre aussi replantées, si les gelées ne sont pas trop fortes. C'est encore le moment de semer sur couche les quarantaines, giroflée, amarante, cobéa, verveine, sensitive, pétunia, pervenche, rose, etc. On doit tailler ou éplucher les arbustes, et avancer le plus possible les labours. Jardin fruitier. On continue activement les labours, lès plantations et la taille. Mais le groseillier noir ou cassis ne doit être taillé qu'au moment où les feuilles commencent à se développer; il en est de même des framboisiers. On peut commencer, si le temps le permet, de mettre la main aux fraisiers qui ont dû être fumés avant l'hiver ; on émiette le fumier, on débarrasse le cœur des plantes, et si le terrain est préparé, on peut planter du nouveau plant. Enfin, s'il y a des punaises sur le bois des pêchers, il faut les détruire, en brossant, par un beau temps, toutes les branches qui en sont garnies. Potager. On sème en pleine terre l'oignon, les pois hâtifs, tels que michaux, nain de Hollande, prince Albert, d'Auvergne, des lentilles, des fèves de ma- rais, etc. Dans la seconde quinzaine, ce sont : salsifis, scorsonères, poireau^ panais, carotte, épinards, cerfeuil, persil, pimprenelle, cresson alénois, chicorée sauvage, et des petites laitues de printemps dans les planches d'oignon. Ces différentes salades et fournitures doivent être semées trés-serrées, sans quoi les feuilles deviennent très-dures; la chicorée surtout est très-amère. On repique de la romaine verte, oignons, choux-pommés, choux-fleurs, oseille. Vers la fin du mois, on peut semer choux-fleurs, gros choux cabus de Saint-Denis, de Milan ; pomme de terre Marjolin, comice d'Amiens, etc. Les couches et châssis reçoivent de nouveaux semis de pois, haricots, fèves, concombres, melons, choux rouge, choux-fleurs, aubergine, piment, radis roses» raves, céleri. Ou y repique les cucurbitacées semées le mois précédent, ainsi que des laitues pommées et des romaines. On continue le forçage des asperges et des fraisiers. Serres. Maintenir une chaleur suffisante pour entretenir la vie des plantes, mais pas assez élevée pour provoquer la végétation. Donner de l'air toutes les fois que la température extérieure le permettra, et arroser avec modération les plantes qui sont (ïbcore dans leur période de repos. Paris. — ImpiiiueriB horticole de E. Do.nnald, rue Cassette, 1. LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR, nCE CASSETTE, i. A PARIS. VIENT DE PARAITRE: CULTURE DE L'ASPERGE par T. LENORMAND, horticulteur. Un volume in-16 colombier, avec figures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. «5. se ^ ^^ H il J^ SON HISTOIRE , SA CULTURE Suivi d'une monographie des espèces et des variétés principales Par E. CHATÉ fils, horticulteur. Un volume iu-IC colombier. — Prix : broché, f fr. 50. SSA SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPUENAIST HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE AVEC L indication des moyen, propres à les i-loJsner „„ „ les dctrniro et 1 histoire des Insectes et autres anlntan:^ utiles aux cultures Par le D"^ BOISDUVAL. frage illustré de 425 ligures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier. Prix : broché, 6 francs. LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A L'aNCIENNE CULTURE SUIVI D'UNE NOTICE SUR LA CULTURE FORCÉE DU FRAISIER Par m. GONTIER , horticulteur. Un volume in-IG colombier, orné de gravures. — Prix 3 francs. UNE ENTOMOLOGIQUE FRANÇAISE {Lépidoptères), description de tous les ►apillons qui se trouvent en France par M. E. Berce, président de la Société entomolo- ;ique de France. Premier volume, figures noires . . cmumuio^ — — figures coloriées '.'.'.'. 8 » JRS PRATIQUE D'APICULTURE (culture des abeilles), professé au iardin du .uxembourg, par M. H. Hamet. 1 vol. in-18 Jésus de près de 400 pages, avec de nom- )reuses figures intercalées dans le texte et des planches, 3^ édition. Prix : . 3 fr. 50 Cet ouvrage a été encouragé par S. Exe. le ministre de ï agriculture. E. DONNAUD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, 4 , RUE CASSETTE , 4 . VIENT DE PARAITRE POUR L'ANNÉE 4868. LE NOUVEAU JARDINIER ILLTJSTR É nÉDiGÉ fxn lYIIVI. F. HERINCQ ALPH. LAVflLLÉE — L- NEUIVIANN — B- VERLOT — CELS — COURTOIS- GERARD — J.-B. VERLOT — PAVARD — BUR|L Avec plus de îîOO dessins intercalés dans le teite^ DE MM. COURTIN . FAGUET, MAUBERT ET RIOCREUX GRAVÉS PAR M. BISSON. l^'-^8 JÉSUS DE PLUS DE 1,800 PAG. PRIXBR.: 7 Fr. CIRT.: 8 Fr. REl.: 9 Fr. On parle beaucoup du succès spontané obtenu par un nouveau journal de modes et de travaux de dames, dont le prix d'abonnement se trouve di- minué de moitié d'après le tarif ordinaire des journaux, et qui offre comme renseignements et dessins, le recueil le plus complet qui se soit encore vu dans ce genre. Il est, du reste, facile de se convaincre de ces avantages qu'une combi- naison toute particulière a pu seule établir, car, sur toute demande affran- chie qui lui en sera faite, 53, rue Vivienne, à Paris, le directeur, M. Fran- çois Ebhardt enverra franco, à titre d'essai, un numéro du journal LA SAISON, journal publié en dix langues et dont les divers sièges d'adminis- tration se trouvent h Berlin, à Londres, à New-York, à St-Pétersbourg, à Varsovie, à Turin, à Florence, à Madrid, à Copenhague, à la Haye, àPeslh aussi bien qu'à Paris. LA SAISON a deux éditions bi-mensuelles, du format de VlUustration, pa- raissant depuis le 4 "décembre 4867. La -première, au prix de 6 francs (départements 8 fr.), donne par an, en 24 numéros, plus de 1600 magnifiques gravures noires ainsi que \% sup- pléments, contenant plus de 4 60 patrons en grandeur naturelle et en outre plus de 400 dessins de broderie. La deuxième^ conforme à la première et au prix de 118 francs (dépar- tements 14 fr.) par an, donne en plus âil^elles gravures coloriées, dues aux artistes les plus distingués de Paris. Les abonnements pourront être de trois mois, à partir de chaque 4". En- voyer (franco) un mandat sur la poste à l'ordre de M. FaANçofs Ebhardt, 53, rue Vivienne, à Paris. Paris.— Imp. horticole de E. Donnadd, rue Cassette, 1. P¥» 3. 18» Année. 18«$ JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES COHTENANT LA CULTOnE RAISONNÉE. LA DESCRIPTION F.T L'HISTOIRE DES PLANTES, KT NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FRUITS ET DES LÉGDMES, LA DESCRIPTION ET L'USAGE DES INSTRUMENTS NOUVEAUX. PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DES AMATEDJIS ET DES PRINCIPAUX HORTICDLTEDRS DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DK M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. IkTTACnÉ Ad MCSi^CM d'hISTOIRE NATURELLE DK PARIS, Collaborateur du Mmiel de» Plante», des figures du Bon Janllnltr, Ex-Rfdactenr i)rincipal de la SocUié rt soient tous femelles. Le fait n'avait rien d'extraordinaire, puisque partout les Aucuba se trouvaient sté- riles. IMais, Tannée dernière, grand fut notre étonnement de voir certains sujets couverts de jolis fruits rouges. Il n'y avait pas à douter, tous ces Aucuba femelles avaient virginalement — 71 — produit, puisque pas un seul mâle n'existait parmi eux. Mal- heureusement tous ces fruits étaient vides : les graines n'a- vaient pas été fécondées! Cette année, ces mêmes Aucuba, déplantés et dispersés dans tous les coins du parc, portent à nouveau des fruits actuellement d'un beau rouge cerise; et cette fois, ils contien- nent des graines parfaites! C'est qu'aussi, je dois dire qu'il existe, "dans l'école des arbustes créée par M. Alphonse La- vallée, un jeune sujet mâle qui a parfaitement fleuri l'année dernière, et qui, bien qu'éloigné de plus de quatre cents mè- tres de certains sujets femelles, ne leur a pas moins fait perdre leur virginité. La fécondation des Aucuba, à l'air libre, est donc possible sans le secours de l'homme, et elle s'est opérée^ à Se- grez, à une distance assez grande pour que les partisans de la parthénogenèse cessent de mettre en doute l'allirmation d'An- toine-Laurent de Jussieu, concernant la fécondation du Pista- chier femelle du Jardin des plantes de Paris, par le Pistachier mâle du Jardin des Chartreux ou du Luxembourg. Comment a pu s'opérer cette fécondation des Aucuba? Mystère ! qu'il ne m'appartient pas de dévoiler dans une simple chronique, et que. . .je serais ma foi bien embarrassé d'expliquer dans un livre sérieux de la science ; car il me faudrait admettre que le vent et les insectes sont bien plus intelligents que les hommes en général et que certains individus en particulier. Je crois devoir prévenir que les fruits d' Aucuba sont un poison assez violent ; les journaux anglais ont déjà enregistré plusieurs cas d'empoisonnement par ces fruits. Qu'on se le dise. F. Heringq. P. S. La Société impériale et centrale d'horticulture de France vient de décider qu'elle ouvrira, en mai prochain, une Exposition dans ie grand Palais de l'Industrie, en même temps — 72 — que l'Exposition des Beaux-Arts ; c'est se décider un peu tar- divement. C'est le 28 de ce mois qu'ouvrira celle de Gand. Le mois suivant, le 26, la Belgique en aura une autre à Bruxelles. A la même date, et jusqu'au 3 mai, s'ouvrira celle de Mu- nich . En France nous en aurons : • A Montpellier, dans la première quinzaine de mai ; Orléans, du 6 au 1 0 mai ; Rennes, du 14 au 17 mai; Mulhouse, du 4-8 juin; ^ Coulommiers, dul4-15juin; Nemours, du 24-25 juin; Caen, les 17 et 48 octobre. LASIANDRA MACRANTHA (Lmden) (Pl. llï). Le genre Lasiandra appartient à la belle et curieuse famille des Mélastomacées, qui comprend aussi toute cette série de magnifiques plantes à feuillage qu'on appelle Sonerilla, Cya- nophi/llum, etc. Les espèces qu'il renferme sont presque toutes des arbrisseaux ou des sous-arbrisseaux — rarement des herbes — qui croissent spontanément dans l'Amérique méridionale, tout particulièrement au Brésil, et dans des situations très-va- riables. Les feuilles sont toujours opposées, et les fleurs, assez grandes dans le plus grand nombre d'espèces, sont pourpre violacé ou blanches. Chacune d'elles est constituée par un ca- lice tubuleux à 5 dents ou 5 longues lanières ; 5 pétales obo- vales souvent plus développés d'un côté, et insérés au sommet du tube du calice; 10 étamines de deux grandeurs, alterna- tivement petite et grande, avec des anthères plus ou moins — 73 — arquées s'ouvrant par un pore au sommet; un ovaire soudé avec le tube du calice, divisé intérieurement en 5 loges, et surmonté d'un long style filiforme arqué en C, qui est ter- miné par un petit stigmate. La plus belle espèce de ce genre est, sans nul doute, celle que M. Linden, de Bruxelles^ a présentée à l'Exposition univer- selle de Paris, sous le nom de Lasiandra macrantha, h cause de la grandeur extraordinaire de ses fleurs, comme on le voit dans la figure que nous donnons dans ce numéro, et qui a été exécutée d'après uii assez mauvais croquis que j'ai fait sur place, mais qui donne exactement l'ampleur exceptionnelle de la corolle. Le Lasiandra macrantha de AL Linden est un arbrisseau tout poilu, à feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées, aiguës^ comme denticulées, parles poils réunis en faisceaux sur les bords, à 5 nervures très-saillantes en dessous, dont trois prin- cipales, et deux marginales prenant naissance sur les deux intermédiaires, un peu au-dessus de la base du limbe qui esi anguleuse cunéiforme; le pétiole est de couleur rose ; les ra- meaux sont relevés de 4 angles. Les fleurs, qui mesurent de 10 à 12 centimètres de diamè- tre, sont solitaires au sommet de courts rameaux qui ne por- tent généralement que deux, rarement quatre feuilles. Le ca- lice, de forme ovoïde et à 5 lobes lancéolés acuminés, est tout couvert de poils couchés, et enveloppé, avant Tépanouisse- ment, par 4 bractées concaves, opposées en croix, entières aiguës, ou divisées en plusieurs lanières inégales. 5 pétales très-larges cunéiformes tronqués au sommet, longs de 5 à 6 centimètres, et d'une belle couleur pourpre violet', forment une splendide corolle étalée, qui n'a pas son égale dans tout ce genre; les 10 étaminessont ascendantes, à filet poilu et d'un rose violet; le style est également de couleur violacée, et renversé. — 74 — Cette magnifique plante, qui fleurit très -facilement, puisque des boutures de J5 à 20 centim. portaient déjà fleui-, va ûgurer dans les collections horticoles sous le nom de La- siandra macrantha ; elle ne paraît pas différer cependant du Lasiandra macrocarpa, décrit par M. Naudin, dans sa mono- graphie des Mélastomacées. Si j'avais à faire un travail bota- nique sur ces plantes, je n'hésiterais pas à réunir la plante de M. Linden à celle de M, Naudin. Je ne sais de quel pays est le L. macrantha, de Linden ; mais il est très-supposable qu'il n'a pas été découvert très- loin du Brésil, qui est la patrie du L. macrocarpa^ trouvé par Auguste de Saint-Hilaire dans les montagnes de la Sierra do Po* pogayo (province de Minas-Geraes), à une altitude de 2,000 mètres. • Mais, quoi qu'il en soit, L. macrantha ou macrocarpa, cette nouvelle introduction de M. Linden sera très-recherchée par les amateurs de belles plantes à fleurs. Elle ne paraît pas très- délicate^ et je crois qu'elle pourra se contenter d'une bonne serre tempérée. F. Herixcq. LE FREMONÏIA CALIFORNIGA. Pendant son expédition aventureuse aux Montagnes-Ro- cheuses^ dans les Etats-Unis, le colonel Frémont a fait quelques bonnes récoltes de plantes, qui ont profité à l'horticulture. Parmi ces plantes, il en est une qui a constitué un genre nou- veau, auquel M. Torrey a donné le nom de l'intrépide explo- rateur, et qui est une bonne et véritable fortune pour les jar- dins ; elle est rustique et fleurit parfaitement à l'air libre, du moins en Angleterre. La floraison de cet arbuste n''a eu lieu jusqu'à présent — que nous sachions du moins — que chez les introducteurs en Europe, MM. Veitch, ce qui a permis à M. Hooker fils d'en pubUer, en 1866, dans le Botanical — 75 — magazine, une splendide image qui a été reproduite par presque tous les journaux d'horticulture de l'Europe. D'a- près cette figure, c'est bien en effet, comme le dit M. Hooker, le plus remarquable arbrisseau qui ait été iaiporté dans ces dernières années, et qui surpasse sous beaucoup de rapports les Forsythia. Le Frcmonlia californica a été découvert près des sources du Sacramento, dans la partie boréale des montagnes de la Sierra-Nevada^ non loin des fouilles des terrains aurifères de la Compagnie Merced. Il constitue un bel et grand arbrisseau de 3 mètres de hauteur environ, et qui rappelle, par son port et son feuillage, ceux d'un Mespihis ou d'un' Figuier^ quand il est couvert — au mois de mai — de ses gros boutons à fleurs. Les feuilles n'occupent que l'extrémité des ramules ; elles sont pétiolées, presque rondes (de 3 à 8 centim. de largeur), mais à 3 ou 7 lobes, couvertes en dessus d'un duvet à poils étoiles ; en dessous elles sont glauques d'abord, et prennent ensuite une teinte ferrugineuse. Les fleurs se sont montrées, en Angle- terre, au mois de juin ; elles sont nombreuses, d'une belle cou- leur jaune d'or, de 5 à 7 centim. de diamètre,* et portées par un .gros et robuste pédoncule. Les caractères botaniques sont très -anormaux, et ne permettent pas de placer ce nouveau genre dans aucune des familles naturelles telles qu'elles sont établies actuellement. MM. Bentham et Hooker pensent toute- fois qu'il doit constituer une nouvelle tribu de la famille des Malvacées, ou une nouvelle famille à côté des Sterculiacées. Mais poumons peu importe. Nous ne voyons dans le Fremontia californica qu'un magnifique arbrisseau d'ornement, dont la place est assignée dans lous les jardins. Malheureusement, il est une chose qui s'oppose à sa vulgarisation ; c'est la difliculté de multiplication, ce qui maintient le prix de vente toujours très-élevé : 15 et 20 fr. 0. Lescuyer. — 76 — REVUC DES JOURNAUX ÉTRANGERS. JOURNAL OF BOTANY. * Abies arctica, Ândr. Murray. — [Coniferœ). Ce nouvel Abies a été découvert par M. Herald ; il forme de vastes forêts sur les bords de la rivière Noatak, vers le détroit de Behring, en Amérique. C'est as- surément l'arbre qui croît le plus au nord. C'est un arbre de moyenne grandeur: le lieutenant Redford a reconnu qu'il atteignait une hauteur de 8 à 1 0 mètres, et qu'il avait de \ mètre 40 à 1 mètre 80 en circonférence, comme le prouvent du reste les coupes transversales 'envoyées au Muséum de Kew. Il est voisin du Picen alba, mais il s'en dislingue nettement à ses feuilles plus épaisses, à ses strobiles plus petits, à ses écailles presque rondes, à ses bractées aiguës et triangulaires. Ses cônes sont aussi plus petits et plus courts. gardener's chronicle. Dendrobium cumulatum, Wn^X. — iOrchideœ). Cette plante, introduite déjà vers 1855, avait disparu promptement. MM. Veitch l'ont reçue de nouveau des Moluques par les soins de M. Henry Hul- ton. Le D. cuinulatvm. est voisin du D. lilacinmn, Reich. qui croît cà Rornéo. H s'en distingue à ses fleurs plus petites, qui ne sont que de la grandeur de celles du D. mngxinolentiim ; elles sont d'un beau rouge pourpre, avec le labelle jaunâtre. Stanhopea platyceras, Reich. — (Orrhideœ). Voisin du 5. grandiflora. Cette nouvelle espèce s'en distingue à son pédoncule bi- flore, à ses bractées ovales aiguës, à son ovaire beaucoup plus court. C'est une très-belle plante, aussi digne d'être cultivée que le »S. Hosla- iriana. Elle estqriginaire de la Nouvelle-Grenade d'où elle a été intro- duite par MM. LaAv. Lœlia anceps, Var. Dainmni. — (Orchideœ). De toutes les Orchidées aucune ne mérite plus d'être cultivée que le Laelia anceps. La nouvelle variété, également belle, a été découverte par le collecteur de MM. Law, M. John Tucker, près de Juquila;, au Mexique, dans des conditions d'habitat fort différentes de celles du type, comme le prou- vait la lettre du hardi voyageur. C'est en effet à une grande élévation, dans une localité où les jours sont extrêmement chauds et les nuits extrêmement froides. Allamanda nobilis. — {Apocineœ). Superbe Apocinée, intro- duite des bords du Uio Branco au Brésil, par M. Bull. Elle fleurit l'au- tomne dernier, et chacun reconnut combien était juste le nom spéci- — 77 — fique donné à cet Allamanda : ses fleurs sont aussi grandes que celles du A. Schuttii, mais ont sur elles l'avantage d'avoir de grands lobes arrondis qui restent étalés, au lieu d'être réfléchis, en sorte que l'as- pect de ces fleurs est très-différent de celui des autres espèces cultivées, sauf du A. grandi flom. Lq A. nobilis diffère pourtant de cette espèce par son mode de végétation. Ses fleurs. sont d'un beau jaune brillant, plus foncé au centre. Lselia albida, Var. Tuckeri, bvunncaaa, et ocliracea. — [Orchideœ). Ces trois intéressantes plantes ont été découvertes et introduites par M. Law. Elles diffèrent du L. albida, mais n'en sont certainement que des variétés. La variété"oc/ dur à la gelée que le Milan des Vertus. Chou de Bruxelles nain^ moins élevé que le type, plus trapu et tout aussi productif. En semant au printemps et jusqu'au mois de juin, on récolte à l'automne et dans le courant de l'hiver. Chou-fleur Lenormand à pied court. Variété rustique don- nant une tète très-volumineuse. Chou Brocoli Sprouling. Très-intéressante variété qui fournit au printemps, à l'aisselle de ses feuilles, une foule de petites têtes qu'on peut récolter successivement comme les Choux de Bruxelles. Cette curieuse variété a été exposée par M. Cour- tois-Gérard à la grande Exposition universelle de 1^67. Chicorée frisée delà Passion. Cette nouvelle variété, obtenue par M. Courtois-Gérard, est indiquée comme très -rustique pour être consommée au printemps, comme la Chicorée de la Pas- sion, en la semant et repiquant à l'automne. Mais nous n'avons bien réussi qu'en la faisant hiverner sous châssis froid. Chicorée sauvage améliorée, à feuilles très-larges et entières. Cette variété forme une petite pomme dont les feuilles sont très-tendres. Mâche à grosse graine, forme des touffes plus larges et plus pleines que la Mâche ronde . Pissenlit à larges feuilles. C'est cette variété qui est cultivée au Potager impérial de Versailles. Pour en obtenir une bonne salade d'hiver, M. Courtois-Gérard recommande de la semer en juin, pour en repiquer le plant à environ 15 centim., en Mars 1868. 6 — 82 — tous sens, et ne pas le laisser fleurir. En octobre, on le recouvre de 15 à 20 centim. de terreau pour faire blanchir. Persil mousse. Très-curieuse variété pour décorer les plats. Epinard d'Australie. Je ne suis pas assez fixé sur le mérite et les avantages de cette plante pour la recommander. Laitue Bossin. Même observation que pour la précédente. Haricot à rames à cosse violette. Variété hâtive et produc- tive à longues gousses moelleuses^ violet foncé, et à grain très- tendre jaunâtre. Haricot de Mohawk. Variété naine très-productive comme Haricot vert. On peut la semer depuis la fin d'avril jusqu'en juillet. Haricot nain de Hongrie. Variété demi-naine, à grains blancs ; très-précoce et très-productive. Haricot sabre noir. Variété très-haute, produisant beaucoup, à très-longues et très-larges gousses sans parchemin ; c'est ce qu'on appelle encore Haricot d'Alger-Saunier. Haricot de Prague blanc rosé. Variété à rames, à gousse sans parchemin,, mange-tout par excellence, d'après MM. Fontaine et Duflot. Haricot zébré, est donné comme très-productif. . Pois Carter j très-hâtif, de 8 à 10 jours en avance sur le Pois Prince Albert; il doit être semé de bonne heure au printemps le long d'un mur au midi. Pois ridé nain hâtif à bordures j haut à peine de 15 centim., très-précoce^, à grains très-sucrés ; peu productif. Pois ridé nain vert de Mac Léans Advancer, haut de 50 à 60 centim.^ très-hâtif et très-productif. Tomate monstrueuse et Tomate géante, doivent être une seule et même plante à fruit énorme, rouge foncé. L. CORDIER. — 83 — NOUVELLES INSTRUCTIONS PRATIQUES SUR LA CULTURE DE LA POMME DE TERRE. {Suite) (1). 17. — Aux deux époques et dans tous les cas, les lignes de plantation doivent être espacées d'un mètre, afin de pouvoir butter fortement pendant l'hiver, pour garantir les tubercules - semences des gelées. Avec cet espacement, les récoltes sont d'ailleurs beaucoup plus abondantes et ont beaucoup plus de chances d'échapper à la maladie. 18. — Dans les terres légères, sèches et sur coteaux, on plante de 13 à 18 centimètres environ de profondeur et on donne immédiatement un bultage d'hiver de 15 à 20 centimè- tres de hauteur, au moyen de la terre prise de chaque côté, de manière qu^e chaque billon ail au moins deux pieds de largeur. 19. — Dans les terres fortes ou humides, on plante à la sur- face du sol et on donne immédiatement un fort et large buttage de 25 à 30 centimètres de hauteur, qui billonne également le terrain . 20. — Dans les terres non fumées d'avance, le fumier peut être employé de la manière suivante : Lorsque le tubercule a été enfoncé peu profondément en terre, ou, ayant été déposé à la surface du sol, recouvert d'une petite butte de terre de quelques centimètres, avec une fourche on recouvre cette butte d'une quantité convenable de fumier, de manière à ce qu'il couvre une étendue a peu près égale à celle sur laquelle se développeront les tubercules ; on butte en- suite, comme je l'ai dit plus haut. Le fumier placé ainsi dans le billon, entre deux terres, au-dessus du tubercule, produit les meilleurs effets. (1) Voir, a° 2, page 59. — 84 — Dans mon mémoire imppimé du 19 janvier 1853, présenté à la séance de l'Académie nationale, agricole, manufacturière et commerciale de Paris, dans ma notice du 14 du même mois, ei bien des fois depuis, j'ai longuement expliqué tous les avan- tages des plantations d'automne et surtout de février, d'après les procédés que je rappelle ici et à l'occasion desquels mes collègues, MM. Bossin et A. Pagny, ne pourront contester ma réclamation de priorité. Je demandais également, le 14 jan- vier 1853, que l'on établît une charrue et une herse spéciales pour ce mode de buttage. Ce vœu a été rempli par l'invention de M. A. Pagny. Dans ce système de buttage, la rigole profonde dont chaque biUonse trouve lianqué /orme un véritable drainage à découvert^ ainsi que je le disais dans mon Mémoire précité. 21 . — Si le buttage est fait à la charrue ou avec un buttoir ordinaire, il est indispensable que deux hommes suivent, ar- més du croc et d'un fort râteau, afm de régulariser le buttage. 22. — Il est encore un moyen de fumure que j'ai indiqué et qui donne généralement de très-bons résultats, mais qui est en opposition avec les données de la science; c'est d'employer moitié fumier et moitié chaux, au lieu de l'un ou l'autre seu- lement de ces engrais . La formation de nitrates qui résulte de leur contact est sans doute la cause de leurs bons effets. On peut aussi employer, avec un grand avantage, un compost de chaux et de terre au moment du buttage. Avant de l'opérer on répand à la pelle ce compost sur la ligne de plantation, puis on butte aussitôt après. — La chaux, placée ainsi entre deux terres, absorbe-t-elle l'humidité du sol, contribue-t-eile à son aération, à son ameublissement ou à son échaufPement? Neu- tralise-t-elle T action de l'influence atmosphérique anormale à laquelle je tïai pas cessé d'attribuer la cause principale de la maladie? je ne saurais indiquer la véritable cause du succès, mais j'engage beaucoup à employer ce procédé. — 85 — 23. — Dès le mois d'août 1852, et bien des fois depuis, j'ai aussi conseillé l'emploi des cendres non lessivées ou de la char- rée. En en semant une poignée suret autour de chaque tuber- cule au moment de la plantation, on en obtient d'excellents résultats et souvent l'absence de maladie. 24. — Lorsque les gelées ne paraissent plus à craindre, on rabat au râteau ou à la fourche, dans la petite culture, et à la herse dans la grande, environ la moitié du buttage d'hiver dont la terre s'est ameublie, sous l'action des diverses in- fluences atmosphériques, et qui^ dans ces conditions, convient parfaitement pour former le buttage définitif. Ce système de buttage ou de mise en billon, de débiUtage et de rebuttage est même apphcable à d'autres cultures, surtout comme moyen de faciliter l'ameublissement, l'aération et ré- chauffement delà couche dans laquelle doit s'accomplir la vé- gétation, non-seulement des Pommes de terre, mais aussi des Betteraves et même des Blés, s'il a été appUqué préalablement à la fin de l'été ou au commencement de" l'automne. J'ai été heureux de le voir adopté par l'un des agriculteurs les plus éminents du Nord à qui f avais adressé mes notices^ et qui a^^i l'appliquer avec de grands succès de divers genres. Dans ses lettres du 27 novembre 1853 et 9 janvier 1854, mentionnées dans mon mémoire du 15 mars 1854, M. Ren- neville y avait déjà donné une complète approbation, ainsi qu'à mes conseils pour la plantation en février, 25. — Lorsque les tiges commencent à percev la terre et non lorsqu'elles ont 20 ou 30 centimètres de hauteur, on donne un nouveau mais dernier buttage, précédé d'un léger hersage. C'est alors qu'on peut, après avoir ameubli et nivelé la terre du fond de chaque rigole intermédiaire, semer encore, avec un très-grand avantage, des Haricots nains, des Carottes courtes hâtives de Hollande, des Navets de diverses espèces, mais par- ticulièrement le pla\ hâtif blanc ou à collet rose, le blanc long — 86 — des Vertus, le jaune d'Ecosse, le Turneps à collet violet, très- bon, mais seulement quand il est jeune. On, peut encore repiquer des Betteraves fourragères ou potagères, dont on obtiendra de très-beaux produits, en les arrosant avec du purin, ou avec de l'engrais humain auquel on ajoute une quantité d'eau suf- fisante, de même qu'au purin, s'il était trop fort. C'est avec cet engrais, le plus fertilisant de tous, et avec le purin, répandus au moyen de tonneaux d'arrosage, qu'on ob- tient de si belles récoltes en tout genre, dans le département du Nord notamment. C'est à ce môme engrais humain, le seul à peu près, avec les urines, qu'emploient les Chinois, que ce peuple doit la prodigieuse fertilité de son sol, auquel il fait donner trois ou quatre récoltes différentes chaque année. Le jour où le purin et l'engrais humain (matières fécales et urines) seront employés avec intelligence dans toutes les exploi- tations culturales de France, la production générale augmen- tera, on ne peut trop le répéter, dans des proportions très- considérables, et que les hommes les plus compétents ont évaluées à un tiers ou même moitié en sus de ce que notre sol produit aujourd'hui. 26. — En dehors des très-grands avantages du butfage hâtif, qui hâte la formation et le développement des tubercules et amène h une maturation plus avancée ceux de seconde for- mation, c'est-à-dire développés sur les tiges souterraines ou tuberculifères dont il provoque rapparition, il a encore celui, non moins important, de permettre d'obtenir, comme je viens de le dire, une excellente récolte intercalaire de plantes ali- mentaires. Je ne puis trop recommander ce procédé. 27. — Après cette opération, il est bon, au moment où les plantes vont fleurir, de faire sauter avec une faucille l'extrémité des tiges où se développent les fleurs et ensuite les petites boules ou fruits qui renferment la graine. La sève qu'elles auraient inutilement absorbée profite aux tubercules. — 87 — 28. — Nous arrivons maintenant à l'époque de l'apparition delà maladie. Dans les plantations d'automne et de février, faites dans les conditions que j'ai indiquées, la maladie, surtout après deux ou TROIS ANNÉES DE RÉGÉNÉRATION DES TUBERCULES-SEMENCE PAR UN PLUS LONG SÉJOUR DANS LA TERRE ET PAR UNE MATURITÉ PLUS COMPLÈTE DE CEUX QUI LES ONT PRODUITS, n'a que peU OU point d'action sur la récolte et même sur la végétation exté- rieure. Dans ma culture, quelques taches se montrent sur les feuilles seulement, mais ni celles-ci, ni les tiges ne pourrissent. Toutefois, il y a certaines variétés qui sont toujours atteintes dans leurs tiges et leurs produits. Il y a donc, comme je l'ai fait et dit depuis longtemps, un grand intérêt à essayer comparativement la culture de plusieurs espèces ou variétés, afin de conserver celles qui réussissent le mieux, suivant surtout la nature des terrains. 29. • — J'ai indiqué deux moyens d'empêcher généralement la maladie d'envahir les tubercules : l'un, qui n'est guère appli- cable que dans la petite culture, consiste à tasser fortement la terre autour de chaque toutfe de Pomme de terre, vers l'époque où paraît la maladie ; Tautre, applicable en grand, consiste à couper les tiges rez-terre, avec une faucille bien aiguisée, et à butter de nouveau, en tassant ensuite fortement la terre, non pas avec le plat de la bêche (louchet), — ce qui serait trop long et ne peut se pratiquer que sur de petites cultures, — mais en faisant passer un lourd rouleau sur chaque billon ou sur deux billons à la fois. Toutefois, la suppression des tiges demande, comme je l'ai fait remarquer dès 1851, à être faite en temps opportun, c'est- à-dire ni trop tôt, ni trop tard. — Trop tût, elk arrête com- plètement le développement des tubercules, à l'époque où ils grossissent le plus ; — trop tard, la maladie a envahi les tu- bercules, soit directement, soit par suite de l'infection des -- 88 - tiges aériennes, qui transmettent aux tubercules, parles tiges souterraines auxquelles ils sont attachés, une sève infectée. « L'intluence morbifique pénètre également dans le tubercule » par ses yeux et par les perforations ou lésions produites » par les insectes. > (Notice lue au Congrès de la Sorbonne en 1864.) Il ne faut donc couper les tiges que quand on s'est assuré qu'elles sont atteintes elles-mêmes . Partout 011 on a employé avec intelligence et en temps op- portun ce double procédé de suppression des tiges et de buttage, on en a obtenu de bons résultats. 50. — Au moment de l'arrachage de la récolte, on remarque sur un certain nombre de tubercules malades des germes ]mr- faitement développés et portant déjà même, quelquefois, de très-petits tubercules. Ces Pommes de terre malades, mais germées, étant replantées à l'instant même, ou conservées sous' terre jusqu'au moment de la plantation, afin d'éviter la flétris- sure des germes et du chevelu, donnent des produits abondants, excellents, et exempts de la maladie. Ce qui prouve, comme je l'ai avancé, que la maladie n'est pas héréditaire. Le savant agronome M. Joigneaux ayant dit dernièrement qu'il y avait témérité de ma part à émettre cette opinion, je lui soumets, entre autres, les deux communications suivantes, mentionnées dans ma brochure du 15 mars 1854, oii je consignai les ré- sultats de l'enquête ouverte par moi, en 1853, sur la maladie des Pommes de terre. Communication de M. le général marquis de Grouchy, séna- teur : (( Il y a quelques années, sur une de mes propriétés » dans le département de l'Allier, la plus grande partie d'une » récolte presque entièrement malade ayant été abandonnée » en terre, une très-belle végétation se montra au printemps » et une récolte magnifique d'excellente qualité et exempte de » maladie fut faite sur ce même terrain. » — 89 — Le 22 janvier 1853, M. Carlier, conseiller d'Etat et ancien préfet de police, me fassait l'honneur de ni'écrire : « ... J'ai » constaté, depuis 1846, que la maladie des Pommes de terre » ri' est pas héréditaire, » Je plantai à cette époque, et pour expérience, environ » 10 ares de Pommes de terre choisies parmi les plus malades, » toutes noires, d'une odeur repoussante, et j'ai eu une ma- » gnifique récolte sans une seule malade. » A ces deux citations, j'ajoutais : « Je suis heureux de pou- » voir publier ces deux faits si intéressants et qui viennent à h l'appui de mes propres expériences. » Je ne doute pas que les personnes qui auront fait ou qui » feront i'essai que j'ai provoqué dans mon mémoire du mois » d'octobre 1853, n'obtiennent, de la plantation à l'automne » de tubercules malades, des résultats analogues à ceux de » MM. Carlier et de Grouchy et aux miens, autant toutefois » qu'on aura soin de ne confier à la terre que des tubercules » sur lesquels apparaîtra un commencement de g er?ni nation, » car j'ai, dernièrement encore, observé que toutes les Pommes » de terre malades ne conservent pas la faculté de germer. » Je désire que cette nouvelle pubHcalion contribue à provo- quer de nombreux essais de culture, suivant les procédés que j'indique avec confiancej après bientôt vingt années de recher- ches et d'expériences innombrables. Victor Chatel, Propriétaire-agronome à Caiiipamlré-Valcongraiu près Auaay-sur-Odoii (Calvados). PROCÉDÉ AJALBERT POUR OBTENIR LES DEUX PRE- IMIÈRES BRANCHES D'UN ARBRE FRUITIER. Pour obtenir d'un Pécher, par exemple, la double palmette, ou la forme en U, on rabat le sujet sur deux yeux aussi rappro- chés que possible l'un de l'autre et qui en se développant — 90 — constituent les deux branches charpentières.MaiSjComme dans tous nos arbres fruitiers les yeux sont alternes, il en résulte que ces deux branches ne sont jamais exactement opposées, ou à la même hauteur, et que l'arbre manque de régularité ; pour un amateur tout le charme est détruit. Un propriétaire de Saint- Maur (Seine), M. Ajalbert, a trouvé le moyen d'obtenir, pour le Pécher, ces deux branches exactement opposées, et son pro- cédé est aussi simple qu'ingénieux. Or, ce qui est possible pour le Pêcher, doit l'être également pour les autres arbres fruitiers. Déjà depuis longtemps, M. Philibert-Baron obtient les bran- ches opposées, des palmettes simples, par le pincement du bourgeon de prolongement lorsqu'il a de 10 à 12 centim. de longueur. Par ce pincement, opéré au-dessus d'une feuille de face, on détermine le développement des deux yeux latents qui se trouvent à là base, et l'on a ainsi deux branches qui nais- sent exactement à la même hauteur. 3Iais il est rigoureuse- ment nécessaire de pincer ce bourgeon dans la partie tendre herbacée, et quand la feuille, au-dessus de laquelle on doit opérer, n'est pas encore entièrement développée. Le procédé de M. Ajalbert repose a peu près sur le même principe : sur le développement des yeux latents ; mais l'opé- ration est différente. M. Ajalbert ayant choisi un œil placé sur le devant du sujets rabat la tige sur l'œil placé immédiatement au-dessus et il supprime tous les yeux situés au-dessous. Lors- que ces deux yeux se développent et que le bourgeon combiné a atteint une longueur de o millim. environ, il le taille par le milieu et respecte le supérieur qui sert d'aspirateur de sève. A la suite de cette opération, les yeux de la base du bourgeon combiné s'organisent et se développent; c'est alors qu'il choisit les deux qui sont le mieux constitués, placés à droite et à gau- che, pour fermer ces deux branches, et qu'il supprime les au- tres. A mesure que les deux bourgeons réservés s'allongent, on les amène doucement à la direction et à la forme qu'on veut — 91 — obtenir ; puis on supprime l'onglet supérieur qui porte le bour- geon aspirateur. Ce procédé, comme on le voit, est une combinaison des pro- cédés Philibert-Baion et de M. Millet qui, par l'éborgnement de l'œil terminal des bourgeons à peine développés^ obtient sur les arbres à feuilles alternes, des branches verlicillées par o. 6 et souvent plus, suivant que le^ bourgeon a été opéré dans son extrême jeunesse. Quoi qu'il en soit^ le procédé de M. Ajalberl confirme les théories des deux habiles arboriculteurs que nous venons de citer, et les arboriculteurs désireux d'avoir des arbres modèles, peuvent l'appliquer avec certitude de succès. F. Heringq. LE FRUITIER DE L'HORTICULTEUR FRANÇAIS. Quelques Poires Doyenné et d'Alençon, Monseigneur Affre, Passe-Crassane, Tardive de Toulouse, Saint-Germain Vauque- lin, Bergamotte de Soulers, Beurré de lévrier, etc. , restent encore sur les tablettes, mais elles demandent à être rapidement con- sommées. Il est temps en effet de les servir; car voici les Ber- gamottes Espéren et Fortunée, les Fortunée Boisselot, Marie Cuisse, Suzette de Bavay, Beurré de Bohvillers et Bési mai qui, à leur tour, vont se recommandera l'attention des consomma- teurs. Les Doyennés d'hiver, les Beurrés de Bohvillers, Ber- gamotte de Hollande et Bési de mai sont toujours très-frais et peuvent passer les derniers. La Fortunée Boisselot est une Poire qui ne date encore que de quelques années (1864). C'estun fruit assez gros, enferme de toupie, déprimé vers l'œil et arrondi vers le pédoncule; sa peau est un peu rude, d'un vert très-foncé marbré de roux fauve, et jaunissant à la maturité. La chair est jaunâtre, très- fine, très-fondante, et son eau sucrée, d'un goût relevé. — 92 — La Poire Marie Guisse date à peu près de la même époque. C'est un fruit moyen, allongé, élargi et arrondi vers l'œil, dé- primé vers le pédoncule. A la maturité, sa peau est d'un beau jaune d'or, marbrée de grisâtre-, et ponctuée de couleur vert noir de bouteilles; sa chair est fondante et parfumée. Le Bési de mai est aussi d'une introduction assez récente (1861) et n'est pas aussi répandu qu'il mérite de l'être. C'est une assez grosse Poire de forme oblongue, ventrue, bosselée • autour du pédoncule; sa peau est d'un vert assez intense, marquée de stries et de points brun fauve. La chair est blan- che, fine, ferme, fondante, quelquefois demi-cassante, mais peu pierreuse ; son eau est suffisante, un peu sucrée, avec une saveur un peu acidulée et aromatique. L. GUILLOTEAUX. DE L'ACIDE PHÉNIQUE EN HORTICULTURE. Décidément l'acide phénique est une panacée; il guérit tout, détruit tout, saluhrifie tout, — pardon pour ce mot. — Encore un peu de temps, et il resuscitera les morts, ou bien il ne sera plus bon à rien. Parlons donc un peu de l'emploi de ce fameux agent en horticulture, pendant qu'il possède encore ses précieuses propriétés. L'acide phénique est une substance que la chimie a décou- verte et extraite de la houille ; ce puits sans fond duquel on retire les couleurs les plus riches, les essences les plus pré- cieuses et les plus variées, depuis l'infecte benzine Collas, jus- qu'à la douce et suave essence de violette. On trouve l'acide phénique, dans le commerce, sous deux états : liquide et solide. L'acide phénique liquide a la consistance d'une huile, de couleur brun foncé. Le Phénol Bobeuf, qu'on a tant et tant prôné, n'est autre chose que ce liquide auquel on a ajouté de — 93 — la soude et de l'eau. Avec l'un ou l'autre de ces deux liquides, on tue parfaitement les plantes qu'on veut guérir; car il faut employer l'acide phénique à des doses très-précises, et le dosage de ces liquides est impossible, puisque les fabricants ne peuvent pas faire connaître exactement la composition et la richesse, en acide, de la marchandise qu'ils livrent. Or, il faut qu'on le sache bien, au point de vue horticole, l'acide phénique peut être com- paré aux substances médicamenteuses de la médecine homœo- pathique ; il ne faut l'employer qu'en solution très-faible ; au milhème, de 1 à 4 miUièmes au plus. La préparation, toute- foiSj est très-simple et très-facile avec l'acide phénique solide. A cet état, il se présente sous forme de sel blanc cristallisé en longues aiguilles, ou en paillettes, à peu près comme le sel de sedUtz (sulfate «de magnésie). Le D' liCmaire, auquel on doit la découverte des nombreuses propriétés de cette sub- stance, recommande, pour les applications horticoles, l'emploi de cet acide à l'état du sel tiès-blanc. Il peut être employé en dissolution dans l'eau ou incorporé à des poudres inertes. Pour préparer la dissolution aqueuse, on fait fondre ce sel, à une température de 3o degrés centigrades seulement; on agite fortement l'eau, car, sans cette précaution, il se forme des gouttellettes ^d'huile, et, alors, malheur à la feuille, au fruit, etc., sur lequel tomberait une de ces gouttes, il serait impitoyablement et subitement frappé de mort. On voit qu'il faut beaucoup de précaution et de grands soins pour admi- nistrer, aux plantes, ce précieux remède. Il est assez pro- bable que c'est pour n'avoir point pris de suffisantes précau- tions et avoir négligé ces soins que certains expérimenta- teurs n'ont obtenu que de tristes résultats. M. Lemaire indique un moyen très-simple et très-sûr de préparer l'eau phcniquée, exactement selon les formules : à 1 , 2, 3, 4 et 5 millièmes. On fait dissoudre 50 grammes d'acide phénique cristallisé, — 94 — dans un litre d'eau. Cette solution concentrée est ensuite plus ou moins étendue d'eau, pour obtenir les solutions faibles à 1 , 2, 3, etc. millièmes. Ainsi, en ajoutant 49 litres d'eau, à ce litre concentré, on obtient exactement Feau phéniquée à un millième; si l'on n'ajoute que 24 litres, la préparation donnera 25 litres de solution à deux millièmes. Enfin on pourra encore doser en prenant pour base 1 gramme d'acide par litre d'eau, ce qui donne la solution à un millième; deux grammes, la solution à 2 millièmes, etc. Et maintenant quel genre de service peut rendre cet acide phénique à l'horticulture ? M. Lemaire détruit les micro- phytes_, les microzoaires et les larves de toutes espèces d'in- sectes qui fourmillent dans les fumiers ; il combat, avec ce li- quide, les maladies parasitaires des végétaux, pucerons, cryp- togames, etc. Pour tuer tous les insectes du fumier, il arrose avec de l'eau phéniquée à deux millièmes; puis, après, il étale l'en- grais pour lui faire perdre la plus grande partie de l'acide phé- nique, et au bout de 2 ou 3 jours il peut procéder à son en- fouissage par le labour, et ensuite au semis. L'introduction de cet engrais phénique, d'après le D' Lemaire, fait fuir les in- sectes, et les graines germent, que c'est grand plaisir à voir. Pour combattre les maladies parasitaires et les animaux nuisibles, on prépare une poudre que l'on répand sur le sol ; l'effet se produit alors par la volatilisation de l'acide. La pré- paration est simple : on étale sur un plancher une quantité de 6 à 8 centim. d'épaisseur de terre, sable, marne pulvérisée, et même sciure de bois ; on arrose avec de l'eau phéniquée à cinq milhèmes, soit cinq kilogrammes d'acide phénique pour tOOkil. déterre en poudre; puis on mélange bien avec une pelle par un bon brassage. Cette terre ainsi phéniquée est ensuite étalée sur le sol, en couche de 2 centim. d'épaisseurj à l'air hbre. Rien ne résiste ~ 95 — aux émanations de l'acide phénique. Insectes, champignons parasites, chenilles, voire même le hanneton et sa larve, tout meurt, excepté naturellement la plante, qui recouvre la santé et une vigueur à nulle autre pareille. Dans les serres, il ne faut employer de poudre phéniquée qu'à 1 ou 2 miUièmes. Il faut se bien garder de phéniquer son sol par un temps venteux; car les principes volatils sont entraînés loin des vé- gétaux malades : autant alors en emporte le vent; il faut re- commencer. Nous ne pouvons qu'engager les ennemis des insectes, des animaux nuisibles et des champignons parasistes, à suivre le D' Lemaire dans la voie phéniquée qu'il indique ; ils finiront peut- être par purger leurs cultures de toute les maladies qui affli- gent la vigne, la Pomme de terre, et autres végétaux de nos jardins. Qui ne risque rien n'a jamais rien. F. Herincq. CATALOGUES D'HORTICULTURE POUR 1868. Fontaine et Duftot, grainiers, 2, quai de la Mégisserie, Paris; — Supplé- ment au catalogue de graines ; nouveautés et récentes introductions. Haa$;e et Schmidt, à Erfurt (Prusse). — Catalogue générai et extrait dea catalogues de graines de plantes de serre, de pleine terre, potières et four- ragères. Henry Jacotot, à Dijon (Côte-d'Or). Catalogue général : nouveautés. Liebeuf, à Argenteuil (Seine-et-Oise). — Catalogue descriptif d'Asperges Frai- siers, Vignes et de fleurs. lihéranlt (Louis), 14, rue de Calais, à Argenteuil. — Asperges et Figuier. •I.-B. Reudatler, horticulteur, près la gare du chemin de fer, à Nancy (Meurthe). — Plantes nouvelles : Gaillardia, Phlox, Abutilon, Bégonia, Gé- ranium, Pelargonium, Penstemon, Weigelia, Calcéolaires, Verveines, Dahlias, Plantes de serre chaude, froide et tempérée. Thibaut et Keteleêr, rue Houdan, 7, à Sceaux (Seine). Catalogue général : nouveautés de plantes de serre : Gloxinia, Azalea, Pelargonium, etc. Verdiep (Eugène), 3, rue Dunois, Paris. Lilium auratum et autres. Vilmorin-Audrieux, 4^ quai de la Mégisserie, Paris. — Extrait général des catalogues de plantes potagères, de fleurs, arbres et arbustes, etc. ■ TiiOQlrr-i — 96 — Travaox in mm A Potager. C'est pendant le mois de mars que l'artichaut exige le plus de soins. On peut commencer vers le 45 à dégarnir les souches de la terre et du fumier entassés à chaque pied : la litière sèîhe doit rester à portée pour recouvrir si la température l'exigeait. Aussitôt que le hâle n'est plus à craindre, il faut enlever à chaque souche les œilletons superflus et ne laisser que les deux plus beaux ; après cette opération, il faut arroser copieusement les artichauts et leur donner une bonne couverture de fumier. C'est aussi pendant ce mois qu'on sème, laboure et fume les asperges. Le fumier de cheval est le meilleur pour ce der.,ier usage; mais, dans les terrains très-secs, on doit employer le fumier de vache; l'un et l'autre doit être à moitié décomposé. On plante choux-pommés, choux- fleurs, fraisiers, laitues, oignon blanc, oseille, poireau, romaines. On fait les semis de carottes, chicorée sauvage, choux-fleurs, choux-cabus de Saint-Denis, de Milan, de Bruxelles, épinards, fèves, ciboules, cresson alénois, panais, persil, poireau, tous les pois, radis rose et noir, salsifis, scorzonères, pommes de terre Vers ia fin du mois : céleri à couper, cerfeuil, choux Quintal et de Poméranie* toutes les laitues, romaines blondes et grises. Les couches et châssis exigent beaucoup d'attention, car, à cette époque, les réchauds dont on entoure les couches sont trop forts : il se produit des coups de chaleur qui détruisent toute la récolte ; il faut aussi veiller aux coups de so- leil, qui produisent le même effet. On sème sur couche : concombres, melons, piments, tomates, raves, salade et fournitures diverses. Jardin fruitier. Finir la taille, labourer et pailler les plates-bandes. T Jardin d'agrément. Terminer les labours, travaux de propreté, la taille des arbustes divers et la plantation des plantes vivaces ; faire des boutures d'arbres et d'arbrisseaux. On sème en pleine terre : Giroflée de Mahon, Adonis, Coreopsis, Nigelles, Réséda, Nemophila., Clarkia, Gilia, Crépis roses, Giroflée jaune, Malope, Œillets de Chine, Pois de senteur, Reines-Marguerites , Capucines, Volubilis, Colli7}sia bicolor^ Siléné à fleurs roses. Balsamines, Belles de Nuit et Belles de Jour, Muflier, Pétunia, Thlaspi, Scabieuse ou Fleur des Veuves, Phacelia, Linaria bipartia. On sème sur couche: Célosia Crête de coq, Amarantes, Balsamines, Reines-Marguerites, Calcéolaires, Quarantaine, Martinia, Cosmos. On place aussi sur couche les tubercules de Dahlia pour déterminer la végé- tation des bourgeons, les séparer ensuite et les mettre en potjusqu'au moment de les livrer en pleine terre. Serres. C'est en mars que les Camellia sont dans toute leur beauté; il faut leur donner des arrosages modérés et entretenir avec soin la propreté des feuil- lages. Pour les autres plantes, même soin que pour le mois précédent ; mais on Yeillera pour éviter l'effet des coups de soleil ; on blanchit les vitres avec de la chauî, ou l'on tend des toiles. Paris. — Imprimerie liorticole de E. Donnaid, rue Cassette, 1. LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR, RCE CASSETTE, 1, A PARIS. VIENT DE PARAITRE : CULTURE DE L'ASPERGE par T. LENORMAND, horticulteur. Un volume in-16 colombier, avec figures dans le texte cl un plan. .Prix r 1 fr. 95. ILB CQÀill SON HISTOIRE , SA CULTURE Suivi iVune monographie des espèces et des variétés principales Par E. CHATÉ fils, horticulteur. Uu volume in-ltt colombier. — Prix : broclié, 1 fr. AO. SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT L'HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE AVEC • L'Indication des moyens propres à leia éloigner on ù leK détruiro et l'histoire des lnsect«« 0 et autres anînkaux. utiles aux. cultures Par le D"^ BOISDUVAL. Ouvrage illustré de 125 ligures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier. Prij^ : broché, 6 francs. ^ LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A l' ANCIENNE CULTURE SUIVI D'UNE NOTICE SUR LA CULTURE FORCÉE DU FRAISIER Par m. GONTIER , horticulteur. Un volume in-16 colombier, orné de gravures. — Prix 3 francs. FAUNE ENTOMOLOGIQUE FRANÇAISE {Lépidoptères), description de tous les Papillons qui se trouvent en France, par M. E. Berce, président de la Société entomolo- gique de France. Premier volume , figures noires ... 5 » — — ligures coloriées ... 8 » COURS PRATIQUE D'APICULTURE (culture des abeilles), professé au Jardin du Luxembourg, par M. H. Hamet. \ vol. in-18 Jésus de'près de 400 pages, avec de nom- breuses figures intercalées dans le texte et des planches, 3* édition. Prix : . 8 fr. Cet ouvrage a été encouragé par S. Exe. le 7nmistre de l'ngncuUure. E. DONNAUD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, . 4, RUE CASSETTE, \. VIENT DE PARAITRE LE BARON BRISSE RECETTES A L USAGE DES MÉNAGES BOURGEOIS PETITS MÉNAGES COMPRENANT LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Un beau toI. in-18 cartonné ORNÉ DE NOMBREUSES FIGURES DANS LE TEXTE PRIX : 2 FR. 50 (franco). LK NOUVEAU JARDINIER ILLUSTR É nÉDTCÉ PAR MM. F. HERINCQ ALPH. LAVALLÉE — L- NEUMANN — B- VERLOT — CELS — COURTOIS- GERARD — J.-B. VERLOT — PAUARD — BUREL Avec plus de SOO dessins intercalés dlns le texte^ DE MM. COÙRTIN, FAGUET, HAUBERT ET MOCREUX GBAVÉS PAR M. BISSON. l.\-i8 JÉSUS DE PlllS DE 1,800 PAG. PRJXBR.: 7 Fr. CiRT.: 8 Fr. REL.: 9 Fr. ^Sfa3- Paris.— laip. horticole ie E. Oo.iNtoD, rue Cassette, 1 X» 4. 18* Année. 18'" G iH' Année. t$«S. m um GDiïiiiî ©Ê^ir ©osi^iD^Knrii sir JOUHNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT I,A CUUORE RAISONNER. H r>F.Sr,RIPT10\ KT I/HISTOIIIF, DES PLANTES, KT NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FRUITS ET DES LÉGUMES, LA DESCRIPTIO^ ET L'USAGE DES INSTlUiMENTS NOUVEAUX. PDHI.IK AVEC LK CONCOURS DES AMATEURS ET DES PRINCIPAUX HORTICULTEURS DE FRANCE sons LA DIRECTION DE M. 1. HEKINCQ, UÉIViCTEUR EN CIIEK, AriAi.uF m HcsÉrM d'histoire NATrnEi.iE iir nuis, CoIlHlpOratPIir rill Mitnn'f Jes nianlei, (iPS figtirCS dll Itôn Jmrrthi'fr, Ex-RMaclonr principal rie la SocUU iThMiruiiure dr u Siiue , Mpmlirr honoraire rt correspondant de plnsionrE Sorif^K^s d'iiortlriilliirc, elf. l/florlkaltenr Francis parait le !> de cliaqne mois, par lirraison de 32 pages de (exle grand in-8, et d'une planche grarée el coloriée arec le plas grand soin . [ Paris 10 fr. par an. PRIX DE L'ABOMEMEi^T : ! DÉPARTEMENTS. 11 fr. — Ttranger ... 15 fr. — Tontes les rtcnmndesd'absnnement devront être accompagn",cs d'un hon du monlanl d" Islionnc- mentsnr la poste ou sur une maison de Taris, et an nom de M. E. D0NN4DD, rue Cas»elte, 1. Les Souscriplenr» des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'alionnement, un bon sur la noste on sur une maison di; Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de D\ franc sert* parer les frais de négociation de 1« traite qui leur est adressée. PAHIS librairih: de e. donnaud, éditeur RI'E CASSETTE, 1 . MM. les HorlicuHeurs sont prié* défaire paruenir leurs catalojues au bureau du journal, rue Cas- *<'ile,\, el de communiquer tout ce qu'Us auraient d'intéressant à faire connaître par la voie dujoutMl. Sous meltont »ur la dernière paqe de l'Horticulteur fra>>çais, le nom des catalogues parus dans le mois et dont n^us avons reç'i unexemplaire. Élévation _ ,•„, ( ir 8 w*^"- «. 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MÉDAILLE D'ARGENT A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 rOUR LA PURETÉ DE SES GRAINES. Envoi franco des Catalogne» sur demande par lettre affranchie. IMÉ:DAILI.K »'0R a I^'EXPOSITIOX UXIVERSEIXE de 18SÏ (La seule donuée pour colle spécialité.) Vu grand noiubro do McdailleB de vermeil et d'argent A DIVERSES EXPOSITIONS D'HORTICULTURE DE FRANCE ET DE L'ETRANGER. LOUIS LHÉRAIJLT HORTICULTEUR ET CULTIVATEUR 14, rue de Calais, à Argenteuil (Seine -et -Oise) SPÉCIALITÉ D'ASPERGES ET DE FIGUIERS Vente en mars et avril de griffes d'Aspera;es de première qualité, SOMMAIRE DES ARTICLES COi\TEi\US DANS CE IVUMÉRO. F. Herincq, Chronique. — F. Hehincq, Compte rendu de l'Exposition d'iiorti- culture de Paris. — H. Bâillon, Dorcoeorus hy^romolrica (PI. VI). — Bureau. Note sur la culture des Biguoniacécs. — Ern. Bonard, Culadliiiu nouveaux de M. Bleu. — Charles Baltet, Coiubiiiaisoii de la taille et de l'aninie sur le l'oirior. — QuÉTiER, Procédé pour hâter la production des boutons à fruits des Poiriers greHés sur franc. — Herder, Les erreurs eu horticulture; fausses dénominalions des plantes. —X... Travaux du mois. CHRONIQUE Chasse aux hannetons du bois de Boulogne; l'engrais de hinnetons mis en suspicion ; 'c pourquoi ; l'huile de hanneton. Il n'est pas seul à oommettre les dégâts qu'on lui reproche -, les chenilles; la loi sur l'échenillage ; Platon et les philosophes de Brives-la-Cîaillarde. Résultat de l'association du travail sans capital. Le jardin d'Arboriculture fruitière à Vincennes; l'École d'hor- ticulture mijote; ce qui manque encore; condition d'admission des jardiniers à l'établissement de la Muette comme élèves. La seconde Exposition d'hor- ticulture de Paris; ])TOcéàé torturo-physiologique pour obtenir un bourgeon à bois d'un bouton à fleurs. Taille en trois temps. Jamais on n'avait vu Hannetons aussi drus. D'où il résulte que M. le préfet de la Seine, qui ne manque aucune occasion de donner des preuves de sa sollicitude pour la classe des promeneurs du bois de Boulogne, a fait faire des battues dans cette somptueuse promenade parisienne, dans laquelle les hannetons aveuglaient les visiteurs qui vont là admirer nocturnement la belle nature et méditer, au clair delà June, sur les bienfaits de l'administration municipale. Des escouades de cantonniers secouaient les arbres ; d'autres ra- massaient les insectes importuns, les fourraient dans des ton- nes où ils trouvaient la mort par asphyxie dans l'huile lourde; puis on les broyait comme chair à pâté, et le tout est devenu un excellent engrais qui va servir à fertibser les squares de la capitale. Bel exemple de prévoyance et d'économie. — Sera- Juin 1868. Il — 162 — t-il suivi par les propriétaires et les cultivateurs? C'est peu probable. Déjà une inquiétante question a été soulevée et qui refroidira le zèle 4es personnes disposées à imiter l'adminis- tration du bois de Boulogne. Dans une des dernières séances de la Société d'horticulture de France, quelques membres ont mis en doute, en effet, la valeur de l'engrais de hannetons, et ils se sont réciproquement demandé s'il n'y a pas inconvénient à enfouir, dans le sol, des insectes qui portent dans leur sein, le germe de leurs des- cendances, ou, autrement dit, des œufs d'oîi naissent les vers blancs. Cette question a été discutée par les médecins de la savante compagnie, hommes compétents en la matière^ mais qui n'ont rien résolu ; il n'y a là rien d'étonnant. Les uns prétendent c[ue les œufs de hannetons asphyxiés con- servent leur vitalité, et qu'ils sont aptes à reproduire le ver blanc, quand ils sont ensuite enfouis en terre ; que, conséquem- ment, il y a péril en la demeure. Les autres docteurs soutiennent au contraire que l'asphyxie s'étend aux œufs; que la mort de la mère entraîne naturellement la mort des jeunes embryons, comme l'asphyxie chez une chatte anéantit la vitalité de ses petits chats, etc., etc., qu'en conséquence il n'y a aucun péril à les enterrer. La question en est là, et ne fera pas grand chemin tant que les médecins seuls s'en occuperont, car ils n'ont pas tous la science infuse les docteurs, malheureusement pour l'humanité souffrante. Voilà donc l'engrais de hannetons en suspicion. Il ne reste plus aux détenteurs de cette nouvelle matière fertilisante, pour ne pas perdre le fruit de leur récolte, que d'imiter ce grand industriel du Midi qui extrait du hanneton une huile excellente et de toute première qualité; car c'est ainsi que ce qui est calamité pour les uns est une source de richesse pour lés autres. Mais soyons juste envers tout le monde, même envers le — 165 — hanneton. Aussitôt qu'on aperçoit un arbre dont les feuilles sont toates rongées, on s'empresse d'accuser ce coléoptère, et le propriétaire de l'arbre ainsi ravagé ne trouve pas d'impréca- tions assez virulentes pour lui témoigner son peu de reconnais- sance. Si ce brave propriétaire regardait de plus près, il verrait que le hanneton n'est pas seul à commettre un tel dégât. Il a, cette année^ comme auxiliaires, et auxiliaires très-actifs, les che- nilles qui s'acquittent assez bien, elles aussi, de la mission qu'elles ont reçue de la nature : celle de tenir en éveil l'activité des cultivateurs. Jam;ds et c'est surtout ici le cas de dire : on n'a tant vu de chenilles barbues. — Dans certaines localités les chênes sont entièrement dépouillés de feuilles comme en hiver. Il y a pourtant jme loi sur l'éclienillage ! A quoi donc sert-elle? Certes, s'il fut jamais une bonne loi, c'est bien celle-ci; car elle ne lèse la liberté de personne. Si Platon l'eût connue, il l'aurait certainement citée comme étant une de celles que les citoyens doivent aimer plus que leur vie, puisqu'elle a pour elfet d'as- surer la conservation des substances indispensables à leur existence. Mais bien différente est la manière de voir du phi losophe d'Athènes, de celle d'un philosophe de Montmorency, cultivateur de cerises, qui prétend, lui, — ainsi que tous ses coreligionnaires de Brives-la -Gaillarde et autres lieux, — que le bien doit venir en dormant ; que l'échenillage est du su perflu, et qu'il faut savoir se contenter du nécessaire. Cette philosophie est, en effet, celle de tous les cultivateurs routiniers. Une loi nouvelle dont la stricte exécution leur assu- rerait chaque année une belle et abondante récolte, sera tou- jours considérée, par eux, comme vexatoire, et portant atteinte à leur liberté d'action. Eh bien ! braves gens, dormez encore ainsi philosophiquement sur vos deux oreilles pendant quel- ques années, et vous verrez ensuite ce que peuvent les vers blancs, hannetons et chenilles réunis ; ils vous donneront une fameuse preuve de la puissance de l'association du travail sans -_ 164 — le moindre capital, et ils vous apprendront, puisque vous sem- blez l'ignorer : « qu'entre nos ennemis « Les plus à craindre sont souvent les plus petits. » . Pour aujourd'hui je ne vous dis que ça!... le développement serait du superflu et friserait l'économie politique, terrain sur lequel je ne dois pas m'aventurer. Seulement, lisez et méditez à l'ombre de vos arbres dévastés, la fable du bon La Fontaine: Le Lion et le Moucheron, vous pourrez en tirer un salutaire enseignement. En fait d'enseignement, il parait que nous allons être enfin bientôt dotés d'une Ecole d'Horticulture; la chose ^mijote à l'ombre des grands arbres du bois de Boulogne, dans la grande officine de la Muette, à Passy. Il y a quelques années, à l'occasion de la Saint-Fiacre, de la distribution des prix aux élèves jardiniers de la ville de Paris^ et de la destruction de la pépinière du Luxembourg, nous émettions cette idée : que l'administration municipale possé- dait, dans son jardin de la Muette, les premiers rudiments d'une école d'Horticulture, qu'il ne lui manquait plus, pour la com- pléter, qu'un jardin fruitier et potager, et qu'elle pourrait se servir du square de Montsouris pour créer une école pomolo- gique et arboricole. Cette idée est aujourd'hui en partie réa- lisée. A côté de son jardin de plantes vivaces, établi sur le ta- lus des fortifications du bois de Vincennes, au bout de l'avenue Daumesnil^ la Ville vient de créer cette école, qui est placée sous la direction du professeur Dubreuil. C'est un jardin mo- dèle, destiné à l'enseignement delà taille des arbres fruitiers et à l'étude des différentes espèces de fruits. Des dépenses con- sidérables, mais bien entendues, ont été faites pour en assurer le succès. Le terrain, très-mauvais de cette partie du bois, a été pré- paré et fumé d'une manière toute spéciale. Pendant le défon- — 165 — c ement, M. Dubreuil fit mettre comme engrais : une couche de fumier de vache, une couche de raclures de cornes et de calcaire, et enfin une couche de vieux chiffons de laine . Par cette combinaison de matières fertilisantes, les arbres sont assurés d'une abondante nourriture pour plusieurs années. Dès la première, ils se nourriront des principes du fumier ; la seconde et la troisième ils recevront ces principes encore du fumier et des déchets de cornes ; plus tard, les chiffons de laine, dont la décomposition est encore plus lente, entre- ront enhgnepour servir à l'ahmentation . On a ainsi une base d'étabhssement des plus solides. Ce terrain, si parfaitement préparé, est coupé par des murs en bois — l'administration de la guerre ne permettant pas de constructions en maçonnerie dans le périmètre des servitudes mihtaii;^s de ses travaux de défense, — pour la culture des arbres en espaliers. Cette école comprend deux parties distinctes : l'une consa- crée à la démonstration et aux collections; elle réunit toutes les variétés et toutes les formes. L'autre est destinée à l'ex- ploitation, c'est-à-dire à la culture de quelques espèces seule- ment, qui sont représentées par les Poires Doyenné d'hiver et Doyenné blanc, pour montrer tout le parti qu'on peut tirer (le la culture fruitière Un cours est fait par M. Dubreuil; et en dehors dos leçons, du professeur, le public est admis à visiter ce nouvel établis- sement les mardis et jeudis de 1 h. à 4 heures, et le dimanche de 9 à 3 heures. Au point de vue de l'arboriculture fruitière et de la culture des plantes de serres, la France n'a donc plus rien à envier à la Belgique ; une école de plantes de pleine terre est en voie de création h Vincennes^ non loin du jardin fruitier où M. Jarlot (Jules) commence à réunir les plantes les plus ornementales , et, d'ici à quelques temps, ces collections d'espèces vivaces de pleine terre seront aussi complètes et aussi intéressantes que celles des plantes de serre de la Muette. " 166 — Restera à créer l'école des plantes potagères et renseignement horticole. Leur tour viendra, nous l'espérons j car l'adminis- tration municipale ne voudra pas laisser son œuvre in- achevée. Dans l'état actuel des choses^ l'école proprement dite n'est pas positivement constituée j toutefois, chaque année, on admet un certain nombre de jeunes ouvriers comme élèves, qui, à défaut de cours, peuvent puiser la science théorique dans les livres d'une riche bibliothèque horticole qui est mise à la dis- position de tout le personnel de l'établissement, durant les heures non consacrées au travail. D'après une circulaire de M. l'administrateur des promenades de la ville de Paris, voici les conditions d'admission : c( Les élèves, pour être admis, doivent être âgés de 1 8 ans révolus^ et être munis, soit d'un Uvret, soit d'un passe-port, qui constate leur identité. Il est nécessaire., en outre, qu'ils possèdent les premières notions de l'art horticole et qu'ils aient fait pendant un an au moins de la culture pratique. » Les demandes d'admission doivent être adressées à M. l'ad- ministrateur (avenue d'Eylau, 137) avant le T' mars de chaque année. Elles indiqueront les noms et prénoms, date et heu de naissance des candidats; elles seront accompagnées d^ine note sur leurs antécédents et de leur adhésion aux conditions sui- vantes : » 1° Les élèves sont assujettis aux règlements concernant les ouvriers et chefs de section des établissements horticoles de la ville de Paris. » 2° Chaque mois ils sont changés de section, afin d'étudier avec fruit tous les genres de culture. » 3" L'administration aUoue aux élèves, à titre de rémuné- ration de leur travail, une somme de 65 fr. par mois ; » 4° Les élèves qui désirent quitter l'établissement en pré- viennent le chef de culture, quinze jours à l'avance et ne peu- — 167 — vent réclamer le payement de ce qui leur serait du avant le jour de la paye, qui a lieu du 8 au 10 de chaque mois. » Ce n'est guère, comme .on le voit, qu'un règlement admi- nistratif pour des ouvriers et non pour de vrais élèves, puis- qu'il faut posséder les premières notions de l'art horticole et avoir fait de la culture pratique pendant au moins un an. On ne peut donc regarder les jardins de la ville que comme des Ecoles de perfectionnement. C'est toujours quelque chose. Espérons que M. le Préfet de la Seine, qui a presque tous les éléments d'une bonne école d'horticulture, en décrétera offi- ciellement bientôt la création. Il ne lui manque plus qu'une école de culture maraîchère ; on peut l'avoir facilement. Un grand hospice d'aliénés se termine en ce moment aux environs de Paris, près Epinay. Pour être fou, on ne mange pas moins. Il faut donc des légumes à l'administration, par conséquent un potager est nécessaire, et un assez grand potager; car, outre les pensionnaires, il y a un personnel assez nombreux qu'il faut aussi nourrir. Ne pourrait-on pas profiter de cette nouvelle création pour étabhr, sur les vastes terrains de la ferme de cet hospice, un potager école, où les élèves de la Muette iraient tour à tour parfaire leur instruction horticole? C'est une idée que je soumets — toujours très-humblement — à qui de droit ; je serais seulement très-heureux — dans l'in- térêt de l'horticulture de mon pays — de la voir mettre à exécution. Elle a tant besoin, en effet, l'horticulture de notre belle France, qu'on élève un peu le niveau des connaissances scientifiques de ses jardiniers — soit dit sans vouloir médire de mes confrères — ; car c'est bien triste de voir autant de hautes intelhgences horticoles si peu défrichées! La seconde Exposition d'horticulture du Pafais de l'indus- trie n'a pas fait précisément merveille comme les fusils chas- sepots ; elle a été néanmoins visitée pendant sa durée de cinq jours, par 2,499 personnes, qui croyaient entrer à l'Expo- — 168 — sition des Beaux- Arts, et qui, parait-il. s'il faut en croire les grands journaux, se sont plaintes à l'administration des tour- niquets, qu'elles n'en avaient pas vu pour leur argent. Ceci pourrait bien être vrai. Ce qui est certain, c'est que cette nou- velle exhibition des produits de l'horticulture parisienne res- semblait singulièrement, avec ses nombreux cyprès et thuya, à un cimetière, dans lequel on allait enterrer les Expositions horticoles de Paris , décédées des suites de l'abus qu'on en fait depuis quelques années. Que les autres Sociétés se le disent, et particulièrement la Commission de l'Exposition du Havre, qui a la prétention de tenir une Exposition d'horticul- ture ouverte du 1" juin au 31 octobre! N'est-ce pas de la démence? «. On va sans doute me reprocher encore la véhémence de ma criticpie. A qui la faute si je suis véhément ? On veut tuer la science que j'aime ; je défends la chose aimée; et si mes ar- guments sont souvent habillés à la légère, c'est parce que les choses ou les hommes qu'il me faut combattre ne se montrent pas toujours très-sérieux. — Un arboriculteur de Chartres, qui s'est voué à la torture des arbres fruitiers, vient de découvrir un nouveau procédé torturo-physiologique^ à l'aide duquel il transforme les tleurs de Pêcher en bourgeons à bois. Au commencement de l'au- tomne, quand l'opérateur éprouvé le besoin de faire naître une branche, là où il n'y en a pas, il s'arme d'une loupe, cherche une fleur dans la région dénudée, l'ouvre délicatement quand il l'a trouvée, et enlève entièrement son pistil Cette sup- pression a pour effet de donner plus de vigueur aux autres organes delà ûeur qui se transforment en feuilles, et alors cette fleur devient un bourgeon. — Morphologiquement, la chose n'est pas impossible, l'inventeur ne nous apprend rien de nou- veau ; mais pour découvrir, au mois de septembre, le pistil d'une fleur de Pécher et l'enlever seul, sans blesser les autres — 169 — organes, il faut être un très-habile organogénistc et posséder une fameuse loupe. L'opérateur de Chartres me paraît être très-fort ; car le chef actnelde l'école organogénique, M. Bâillon, — autrement habile qu'un tailleur d'arbres dans l'art de dé- couvrir un organe qui n'est pas encore formé, — n'a réussi, dans cette opération, que pour ainsi dire exceptionnellement ; presque toutes les fleurs ainsi opérées par lui se sont fanées et n'ont rien produit. Le procédé proposé et développé par le savant arboriculteur de Chartres est donc tout simplement impraticable. — Le dernier numéro des Annales de la Soi^iété d'iiorticul- ture de Maine-et-Loire, en parlant de la taille en trois temps, d'après un article de la Revue horticole du mois de juillet der- nier, dit à ce sujet : ce Ce procédé, dont l'inventeur n'est pas nommé, est nouveau sans contredit et fort original. » Ce pro- cédé n'est pas nouveau, et il est regrettable que notre confrère ait cru devoir garder le silence au sujet de l'inventeur ; car il ne doit pas ignorer que c'est M. Armand Gontier^ de Fonte- nay-aux- Roses, qui en faisait l'application dans ses pépinières pour former ses abris; et que c'est l'Horticulteur français qui l'a fait connaître, sous ce titre humoristique — comme dit M. le Vice-secrétaire de la Société d'Angers — Taille en trois temps — dans le numéro de mars 1863, page 63. Si messieurs de la Revue croient devoir cacher la source oii ils puisent leurs ar- ticles inédits et s'abstenir de nommer l'Horticulteur français, ceci les regarde ; mais ils devraient au moins citer l'auteur des inventions qu'ils recommandent. Cette manière de praticper leur donne un petit air, qui pourrait faire supposer, aux mal- intentionnés, qu'ils cherchent comme M. chose à s'emparer tout simplement du bien d'autrui. F. Heringq. 170 COMPTE RENDU DE LA 2^ EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS. 0 ! Vérité trois fois sainte! toi que tout le monde adore en général, mais que chacun hait en particulier, enseigne-moi donc un peu, pour écrire ce compte rendu, l'art de te faire entendre sans blesser personne!... Impossible, n'est-ce pas? Alors... alors, je n'ai qu'à signer. F. Herincq. DORCOCERAS HYGROMETIGA Runge (Pl. VI). Les Dorcoceras appartiennent à la famille des Cyrtandracées ou, suivant d'autres auteurs, à la tribu des Cyrtandrées de la famille des Gesnériacées. Il y a, en effet, tant d'analogie entre les deux groupes des Gesnériacées et des Cyrtandracées, que les dernières ne diffèrent en somme des premières que par l'absence d'un périsperme dans les graines ; caractère aujour- d'hui reconnu comme étant d'une valeur fort secondaire pour la classification. Les Dorcoceras sont des plantes vivaces, à rosettes de feuilles appliquées contre le sol; ces feuilles sont alterneS;, parsemées de poils, à bords découpés de larges crénelures. De ces rosettes sortent des hampes dressées qui portent quelc^ues fleurs for- mant des cymes qui imitent une sorte de grappe lâche. La fleur a un calice à cinq divisions profondes, à peu près égales entre elles. La corolle est monopétale, campanulée, à limbe ir- régulier, partagé en cinq lobes imbriqués dans le bouton. Elle ne porte que deux étamines qui s'insèrent sur sa gorge et ré- pondent au côté antérieur de la fleur. Les anthères sont in- trorses. Le pistil est formé d'un ovaire uniloculaire, avec deux gros placentas latéraux bilobés et chargés d'un nombre consi- — 171 — dérable d'ovales. Le style est coudé, graduellement renflé vers son extrémité stygmatique. Le fruit est une capsule bi- valve et polysperme. Par tous ces caractères, les Dorcoceras sont très-voisins des Baea, petit genre établi par Commerson pour une plante américaine du même groupe, comme nous l'ap- prend A. L. de Jussieu, qui les désigne, après Lamarck, sous le nom français de Béole. Mais M. A. de Bunge a séparé les Dor- coceras des Béoles pour des raisons qui ne paraissent pas d'ail- leurs avoir une grande valeur, et il a également noté leur grande analogie avec les Streptocarpus , dont ils se distinguent, dit-il, « par le tube de la corolle presque nul et parle manque d'étamines stériles. )) Le Dorcoceras lujgrometica est une petite plante du nord de la Chine, que M. A. de Bunge a le premier décrite dans son Eiîumeratio plantarum Chinœ borealis (page 6-4). Le R. P. Da- vid retrouva cette herbe en Mongolie, et c'est de graines en- voyées par lui, à Paris, que Ton a obtenu, auMuséum, des pieds représentés par de petites rosettes de feuilles irrégulièrement obovales, molles, cassantes, découpées irrégulièrement en crénelures dont les bords portent d'assez longs poils blanchâ- tres. Les nervures partent toutes en éventail de la base de la feuille et sont fort saillantes sur les deux faces. Elles sont, comme toute la plante, à un certain âge, et principalement à l'état sauvage, complètement recouvertes de longs poils blancs et mous qui leur donnent beaucoup de ressemblance avec les jeunes feuilles de laSolarée. La hampe florale est nue dans rétendue d'un décimètre environ, puis elle porte un petit nombre de fleurs pédicelées, qui s'épanouissent successive- ment, de manière que deux ou trois d'entre elles étalent en même temps leurs corolles délicates d'une jolie couleur lilas- violacé, — avec le fond blanc légèrement teinté de jaune , Les deux étamines sont d'un beau jaune d'or et ressortent sur le fond pâle de la corolle qui rappelle, de loin, celle de c[uelques — 172 — ■ violettes et celle de plusieurs Cyrtandra. Les boutons du som- met de l'inflorescence sont, pendant ce temps, encore teintés d'un jaune pâle ou verdâtre et demeurent enroulés en crosse lâche, comme il arrive dans toutes les cymes scorpioïdes. Les fruits sont tout à fait ceux d'un Streptocarpus. Le mode de végétation des Baea a été décrit par les bota- nistes voyageurs. On sait que leurs feuilles velues semblent se dessécher et se rapprochent les unes des autres, quand le ciel n'est pas chargé d'humidité, et que ces plantes sont alors comme collées contre les roches arides qui les supportent, tan- dis que la pluie leur permet de s'étaler et de reprendre leur fraî- cheur et leur vigueur de végétation. On était, d'après cela, porté à croire que le Dorcoceras s'accommoderait d'un mode de culture qui réunirait des conditions analogues. Mais l'expé- rience a prouvé, à M. L. Neumann, que le Dorcoceras souffrait beaucoup de se trouver exposé à la sécheresse et au vent. Il lui faut la culture des Streptocarpus y c'est-à-dire une serre chaude, ou au moins une boime serre tempérée, avec beaucoup d'hu- midité pendant la période de végétation. Pendant celle du re- pos, il convient de tenir encore les sujets à une bonne tempé- rature. Jusqu'ici la plante a été reproduite de graines, et les pieds ont été divisés cette année avec succès. H. Bâillon. NOTE SUR LA CULTURE DES BIGNONIACÉES ET SUR LES GRAINES DE PLANTES DE CETTE FAMILLE ENVOYÉES PAR M. CORRÉA DE MÉLLO (1). Depuis plusieurs années^ je m'occupe d'étudier la famille des Bignoniacées, et j'ai dû porter mon attention non-seule- i\) Journal Soc. imp. ci cent, d'Hort. de France. — 173 — ment sur les plantes conservées dans les herbiers, mais encore sur celles qui existent dans les cultures. Je n'ai pas tardé à m'apercevoir que la plupart des Bignoniacées introduites jus- qu'ici dans les serres ne sont pas traitées comme elles demanderaient à l'être, et par suite ne fleurissent pas ou fleurissent mal, et que d'ailleurs ces espèces cultivées sont en très-petit nombre, eu égard surtout à l'étendue de la famille. La majeure partie des Bignoniacées sont, en effet, des Lianes, et tout le monde a pu remarquer combien ces sortes de végé- taux sont peu répandus, combien ils font défaut, particulière- ment dans les serres chaudes, qui se trouvent ainsi privées de l'un des éléments caractéristiques de la végétation tropicale. C'était là une lacune regrettable, aussi bien au point de vue horticole qu'au point de vue botanique ; car les Bignoniacées joignent à un port élégant des fleurs d'une grande beauté. Je résolus donc de me rendre compte des conditions dans lesquelles ces plantes demandent à être mises pour prendre tout leur développement et pour fleurir, et en même temps de provoquer l'introduction de nouvelles espèces. Ce dernier point présentait des difficultés toutes particu- lières. Je ne pouvais songer à faire venir des plantes vivantes : le volume et la longueur des Lianes n'en permettent guère le transport dans des caisses vitrées. L'introduction de graines semblait plus praticable ; mais, malheureusement, les graines des Bignoniacées, dont l'embryon est le plus souvent recouvert d'une enveloppe mince comme une feuille de papier, perdent en très-peu de temps la faculté de germer; en outre, il s'en faut de beaucoup que toutes les fleurs arrivent à donner leurs fruits : ces lleurs^ très-souvent portées sur un pédoncule ar- ticulé au sommet, se détachent et tombent avec une facilité extrême ; dans un très-petit nombre seulement l'ovaire noue et se développe. Enfin, lorsqu'on est parvenu à découvrir un fruit bien formé, une nouvelle difficulté se présente, c'est de saisir — 174 — le moment où il doit être cueilli. Si Ton se presse un peu trop, les graines ne contiennent pas encore d'embryon ; si l'on at- tend, les valves se détachent, et le vent emporte les graines qui sont entourées d'une large expansion membraneuse . Il fallait donc trouver, sur l'un des points du Nouveau- Monde 011 croissent des Bignoniacées^ un collecteur doué d'une persévérance à toute épreuve et d''une infatigable activité, qui voulût bien se charger d'explorer le pays sur une étendue assez considérable; de marquer les pieds en fleur pour les re- trouver ensuite, de surveiller 4e développement et la maturité des fruits, et d'expédier les graines en Europe aussi prompte- ment que possible. J'aurais certainement désespéré du succès si je n'avais connu ^I. Corréa de Méllo. Aussi zélé botaniste qu'excellent observateur, M. de Méllo, qui habite Campinas, province de Saint -Paul, au Brésil, m'envoyait depuis quelque temps les collections sèches recueillies avec une rare intelli- gence. Il me suffira de dire que chaque plante est expédiée par lui en fleurs et en fruits, accompagnée d'une description com- plète faite sur le vivant, et souvent de dessins analytiques et de la figure coloriée de la fleur . Personne, parmi les explora- teurs du Brésil, n'avait encore montré le talent d'observation dont fait preuve M. de Méllo. Je ne crus donc pouvoir mieux faire que de lui signaler le service qu'il pourrait rendre à l'horticulture européenne et à la botanique. M. de Méllo a répondu, au delà même de ce que j'espérais, à cet appel fait au nom de la science dont nous nous occupons. Il vient de faire parvenir en Europe les graines fraîches de 24 espèces de Bignoniacées. Ces graines sont en assez grande quantilé pour qu'il ait pu diviser celles de chaque espèce en trois parts, de manière à donner au semis plus de chance de réussite. L'un des paquets ainsi formés est destiné au Jardin royal de Kew, l'autre à M. Hanbury, et j'ai reçu le troisième qui va être semé de suite au Jardin des plantes de Paris. — 175 - Sur les 21 espèces envoyées par M. Méllo, une seule existait dans les serres : c'est VAnemopœgma racemosum DG. (Bignonia Chamberlaynii Hort.); quelques-unes sont peut-être entière- ment nouvelles; la plupart étaient connues seulement dans les herbiers. De ces dernières, quatre rentrent dans des genres dont on cultivait déjà une ou deux espèces. Ce sont : Le Lundia obliqua Sond.. à fleurs d'un rose clair, d'une forme très-différente de celles duL. cordata DC. qui est cultivé au Muséum sous le nom de L. acuminata Decne ; L'Adeiiocahjmna bracteatum DC, à grandes fleurs jaunes, veloutées, disposées en grappes ; espèce plus belle encore que l'A. niiidum DC, lequel est désigné dans les cultures sous le nom d'A. comosum DC ; VAnemopœgma prostralum DC, à fleurs blanches, de la grandeur de Celles de notre Liseron des haies et réunies en grappes lâches^ axillaires ; Enfin une espèce de Bignonia qui pourrait bien être le B. eœoleta Vellozo, et qui viendra se ranger près des Bignonia Unguis L. et Tweediana Lindl., déjà connus dans les serres ; elle a de grandes fleurs jaunes, en petites ombelles axillaires, pauciflores. Les autres espèces appartiennent à 10 genres qui n'ont en- core jamais, que je sache, été cultivés en Europe. Ce sont : Les Arrabidœa Blanchetii, floribundaet rosea DC, espèces très-élégantes, dont les fleurs roses, de moyenne taille, sont très-nombreuses et forment des thyrses terminaux. VA. rosea paraît contenir dans ses feuilles une matière colorante rouge ^ Les Petastoma samydoides M iees et foî'mosum n. sp., très- remarquables par leurs corolles pourprées, glabres à la base et couvertes, au sommet, de poils blancs tomenteux. La première espèce est simplement pubescente; la seconde a la tige et les — 176 — feuilles revêtues d'une sorte de velours fauve doré ; elle doit être éminemment ornementale ; Le Tijnanthus fasciculattis Miers, qui porte des thyrses de fleurs dont les corolles blanches sont profondément labiées : la , lèvre supérieure concave, l'inférieure à trois lobes étalés; Le Ciispidaria pterocarpa DC, à jolies fleurs rose clair, dont le calice est surmonté de cinq longues dents. Ces fleurs sont disposées'en thyrses terminaux et le fruit est garni de quatre ailes ; Le Pleonotoma tetraquetra Miers, belle espèce couverte d'un tomentum fauve-jaunâtre. La tige, qui est carrée, porte des feuilles décomposées . La corolle est intérieurement d'un jaune vif. extérieurement d'un jaune pâle à la partie antérieure et d'un rose brun à la partie postérieure. Ces fleurs, d'assez grande taille, sont malheureusement peu nombreuses; Le Distictis MansoanaBvK., à feuilles veloutées en dessous et à grandes fleurs blanches, odorantes, avec le tube de la co- rolle fortement incurvé. Ces fleurs sont réunies en longues grappes de cymes ; Une espèce nouvelle, que M. de Méllo regarde comme con- stituant un genre distinct, et qu'il envoie sous le nom de Da- nielia splendens : le tube de la corolle, dit-il, est d'un rose- pourpre ou d'un lilas presque blanc, avec deux sinus longitu- dinaux à la partie antérieure ; intérieurement cette même par- tie est parcourue par 10 ou 12 raies d'un rose-pourpre très- vif et les saillies correspondant aux sinus sont de couleur lilas ; les cinq lobes sont d'un lilas très-brillant et très-vif; Une espèce du genre Cre??«asto de M. Miers, couverte de poils visqueux, à calice vésiculeux et à corolle écarlate ; Une espèce appartenant au genre Macfadyena, d'après M. de Méllo; Enfm le Bignonia triplihervia DC. qui constitue probable- ment un genre nouveau. Les fleurs sont en panicules lâches et — 177 — terminales ; leur corolle est d'un pourpre rosé avec le palais plus pâle, parcouru par des bandes longitudinales d'un pour- pre foncé. Toutes les plantes que je viens d'énumérer sont des Lianes. M. de Méllo n'a envoyé les graines que d'une seule Bignonia- cée arborescente : le Zeyheria tuberculosa Bcr. [Bicjnonia tu- berculosa Vell.). C'est un bel arbre à feuilles digitées, comme celles du Marronnier, mais blanches-tomenteuses en dessous. L'inflorescence est au contraire couverte d'un tomentwn brun, et les fleurs sont jaunes avec deux petites taches allongées, de couleur pourpre, à la base de chacun des trois lobes anté- rieurs. Le fruit est volumineux, hérissé de longues papilles et entièrement revêtu des mêmes poils bruns que l'inflorescence. Si toutes ces graines sont suffisamment fraîches, ce que j'espère, elles ne tarderont pas à lever ; car la germination des Bignoniacées est assez prompte. Le semis se fait en serre chaude ou en serre tempérée, suivant les espèces, mais il ne demande pas des soins exceptionnels (1). On peut cultiver les plantes en pots pendant leur jeunesse ; mais, dès qu'elles ont atteint une certaine force, il est indis- pensable de les livrer à la pleine terre, dans une serre dont la température leur convienne. Les Bignoniacées grimpantes qu'on maintient en pots, ne pouvant donnera leurs racines le déve- loppement convenable , restent petites , chétives et ne prennent pas leur port naturel ; la plupart refusent de fleurir dans ces conditions. Le véritable mode de culture consiste donc à les planter, soit contre le mur du fbnd dans les serres (1) Au moment de mettre sous presse, M. Bureau nous remet la liste des espèces qui ont dé'i levé. Ce sont : Bignonia tiipliiiervia DC. ; B. exolata Veljl.; Airabidœa llorihunda Bur. et rosea DC: Petastoma formosum Dur. ; Anemopœgma racemomm Mgr. •, Listidis mamoana Bur.; Pleonotoma tetraquetrOL BUR.; Cuspidaria ntcrocarpa DC. \ Macfadyena spedes (ex. de Mello). F. H. iuin 1868. 12 — 178 — adossées, soit dans les angles, soit auprès des piliers de la serre. La terre queje leur donne, et dont elles se trouvent très-bien, est un mélange de terre franche et de terre de bruyère addi- tionné d'une forte proportion de terreau de feuilles. Dès que les branches ont atteint la toiture, on les soutient le long de fils de fer, ou mieux de baguettes de bois disposées sous le vitrage. Au bout de quelque temps, on peut se dispenser de les diriger-, elles s'entrelacent, s'accrochent entre elles avec leurs griffes, et forment bientôt une voûte de verdure qui in- tercepte plus ou moins les rayons du soleil, et de laquelle pendent, comme des guirlandes, des rameaux qui se couvrent de fleurs. On peut couper impunément les branches qui prendraient un développement excessif et deviendraient gênantes ; mais, en général, il faut éviter, lorsqu'on le peut , de tailler les Bignoniacées et probablement toutes les Lianes : elles poussent à bois avec une grande vigueur pour réparer les pertes qu'on leur a fait subir, et la tloraison se trouve alors compromise. Les Bignoniacées grimpantes, cultivées comme je viens de l'indiquer, donnent beaucoup d'ombre dans les serres, et les plantes quelles recouvrent s'étiolent toujours un peu. Mais il est tout un groupe de végétaux qui s'accommodent très-bien, au contraire, de cette lumière diffuse : ce sont les Fougères. Si, au lieu de tenir en pots les plantes de cette famille, on dispose dans la serre des rocailles dont tous les interstices soient remplis de terre de bruyère et qu'on plante les Fougères dans ces sortes de vases naturels, elles ne tardent pas à prendre un développement remarquable, et très-souvent elles se ressèment d'elles-mêmes [sur les rochers et -au pied des murs. Une serre à Fougères tapissée de Lianes offre un très- joli coup d'œil et se trouve très-convenablement utilisée. Une expérience per- sonnelle me permet de recommander avec confiance cette as- sociation de culture. — 179 — Quant aux Bignoniacées arborescentes , elles ne s'accom- modent pas, cela va sans dire, de l'ombrage donné par les Lianes. On peut les conserver plus longtemps en pots ou en caisses; mais il arrive un moment oîi le mieux est de les mettre en pleine terre dans une serre élevée, soit chaude, soit tempérée, suivant les espèces. Le Jacaranda tomentosa vit en pleine terre sur les bords de la Méditerranée; il y aurait donc lieu d'essayer dans les mêmes conditions d'autres plantes du même genre et un certain nombre d'espèces du genre Tecomay (jui croissent dans les provinces méridionales du Brésil. Ed. Bureau. CALADIUM NOUVEAUX. M. Bleu continue, avec succès, la production de nouvelles variétés de cette belle et intéressante plante. Cette année, M. Charles Verdier va en mettre treize au commerce, qui ont été fort appréciées pendant l'Exposition universelle oii elles ont obtenu une médaille d'or. La plupart de ces nouveautés ont été nommées par le Jury de l'Exposition : en voici le signa- lement . Alphand. Très-bel hybride du Pœcile des Anglais et du Neumanii. Les feuilles ont les nervures et le centre d'un beau rouge qui s'étend sur presque tout le limbe où il forme de bizarres dessins avec le vert doré du pourtour dans lequel sont disséminées de larges macules du même rouge que celui du centre. Bellinii. Les feuilles très-allongées ont le centre plus rouge que celui du C. hicolor, et elles ont en plus les macules du G. Verschaffeltii, mais en plus grand nombre et mieux dissémi- nées. Duc du Ratibor. Très-bel hybride du Belleymei et du bicolor — 180 — . picturatum dont les feuilles allongées ont les nervures d'un rose vif encadré de blanc transparent, parfois légèrement rosé dans toute l'étendue de la feuille, avec de larges taches vertes, sur- tout dans les premières feuilles. Duchartre. Hybride de Belleymei et du Verschaff'eltii, très- curieux par l'originalité de sa végétation. Ses feuilles sont, en effet , constamment dissemblables, tantôt presque complètement blanches avec quelques taches rouges, tantôt moitié blanches et moitié vertes, parfois encore presque roses, ou bien le blanc et le vert sont mélangés ensemble et seules les nervures sont constamment d'un vert bleu foncé. Lucy. Plante trapue qui tient le milieu entre le C. Chan- tiaii et le C. Neuma?iii, desquels elle est sortie. Les feuilles ont les nervures d'un rouge carminé qui s'étend assez large- ment dans le limbe, et le vert des extrémités est un peu plus clair que celui du C. Chantinii; les macules très-nombreuses rappellent celles du C. Neumanii. Madame Duteil. Hybride du C. Madame Andrieu et du C. Neumanii; les feuilles plus allongées que dans ce dernier ont des macules beaucoup plus nombreuses et d'un coloris plus vif. Marquise de Caux. Hybride du Baraquinii et du C. HouUetii, à centre rouge, ou plutôt d'un rose foncé transparent qui s'é- tend sur la presque totalité de la feuille, et dans lequel le vert clair du bord vient comme s'estamper; la feuille est, en outre, parsemée de larges macules blanches lavées de rose du plus ra- vissant effet. MaxKolb. Vigoureuse variété à nervures d'un blanc faible- ment rosé, et encadrées de gris bleu qui s'étend sur une assez grande partie du limbe en se mélangeant au vert de l'extré- mité; de larges macules rouge vermillon foncé sont dissémi- nées dans toute la feuille. Maxime Duval. Variété remarquable par les nervures rouge _„ 181 — laqu« carminé, entourées de riche violet qui s'étend et se perd dans le vert clair de la feuille qui a un aspect soyeux. Mercadante. Cet hybride des C. Houlletii et Brongniar tu àiî- fère tout à fait de ses congénères par ses nervures qui ont à peu près la couleur et le brillant de l'ivoire, et qui sont enca- drées dans du jaune marron qui occupe la moitié environ de la feuille ; le reste du limbe est d'un beau vert doré. Mozart. Hybride des C. Houlletii et Brongniartii qui se dis- tingue du C. Impératrice Eugénie par la feuille plus allongée, à nervures d'un rose plus foncé, et par son vert beaucoup plus clair. Meyerbeer. Hybride magnifique des C. Belleijmei et Bron- gniartii ; il diffère du Belleijmei par les nervures principales qui sont d'un rouge faiblement violet. Triomphe de l'Exposition. Les feuilles ont le centre d'un rouge foncé qui fait vivement ressortir les nervures principales et secondaires qui sont d'un rouge ardent. C'est certainement ce quia été obtenu de plus brillant jusqu'à ce jour. Ern. Bonard. COMBINAISON DE LA TAILLE ET DE L'ARQURE SUR LE POIRIER. L'arqùre dont nous voulons parler n'est pas l'arqùre des anciens auteurs. Celle-ci appliquée radicalement sur tous les membres de charpente d'un arbre ne tardait pas à le fatiguer et à le déformer sans avoir atteint le but. Les Chartreux em- ployaient ce moyen défectueux, en accrochant de grosses pier- res aux extrémités des branches de leurs quenouilles et éven- tails; mais la tradition rapporte que le bruit des pierres qui s'entre-choquaient la nuit, empêchait les révérends de dormir — ce qui est essentiellement contraire au régime monastique^ — 182 — — le système fut condamné, comme si un matérialiste i'eùt inventé . C'est encore le même procédé que recojiimandait Cadet de Vaux, dans une brochure que nous avons là sous les yeux. Un dictionnaire biographique nous apprend que jadis M. Cadet de Vaux proposa au gouvernement de rétablir la roue pour améliorer la race humaine. Cet amour de la ligne circulaire a dû le conduire à y soumettre les arbres fruitiers. L'arqùre s'applique aux arbres fruitiers très- vigoureux et peu productifs en fruits. Elle est basée sur ce principe, que l'absence de taille et la courbure d'une branche gênent la vé- gétation, et prédisposent les bourgeons à se transformer en dards et lambourdes. Or, si l'on arque une branche charpen- tière, il est certain qu'elle se mettra à fruit, mais la symétrie de la forme y perdra. Donc il suffira d'arquer, c'est-à-dire de courber la tête en bas, les branches et rameaux d'un arbre qui ne concourent pas à la construction de sa charpente. Habituellement, les rameaux vigoureux se rencontrent au sommet des branches, à côté du rameau terminal, surtout quand on n'a pas eu le soin d'en éborgner l'œil rudimentaire lors de la taille. Ces bourgeons favorablement placés, se trans- forment en gourmands, et sont assez récalcitrants à la mise à fruit. L'arqùre les domptera, et l'arbre n'en sera pas fatigué, puisque le rameau terminal est conservé intact, et continue à recevoir la taille. Cette combinaison de la taille courte et de la taille longue, ou de la taille et de la non-taille est donc à l'avantage de la végétation et de la fructification. — Désormais le D' Pigeaux et le professeur Gressent peuvent s'embrasser. Les branches arquées pourront être écimées ou légèrement écourtées, au moment de l'arqùre si elles sont trop longues; — et au moment de la floraison si elles sont trop chargées de fleurs . — 183 — Ï4 est à remarquer que l'arbre mis à fruits forcément, aura sa vigueur douiptée, et se couvrira naturellement de boutons à fruit. Les branches courbées seront soumises au traitement ordinaire, une fois leur première production achevée. Après une ou deux années de taille, elles seront réduites à l'état de coursonne fruitière ordinaire. Depuis une quinzaine d'années, nous employons ce système, et en avons toujours été satisfaits. Nous avons actuellement un exemple assez bizarre de l'in- fluence de l'arqùre sur la fructification. Un Poirier palmelte- candélabre, Docteur Trousseau, a été regreffé sur tous ses mem- bres avec la variété Duchesse précoce. Deux rameaux ont été conservés à chaque greffe. L'un dirigé verticalement, est sou- mis à la taille; l'autre est courbé en arc. La variété étant très- fertile, des boutons à fruit se sont montrés partout, et les bran- ches droites ont fleuri aussi abondamment que les branches courbées. Mais aujourd'hui la conrbure a détruit l'harmonie; un seul bouquet de poires est resté sur les 10 branches verli- cales, tandis que les branches arquées en sont littéralement couvertes. La branche courbée a-t-elle nui à la branche droite, ou si c'est un effet du tempérament de la variété; car cette ditférence n'est pas autant caractérisée sur d'autres variétés, soumises au même traitement. Chaque année nous greiibns en fente ou en couronne les nouveautés fruitières, sur les branches d'anciens arbres. Nous conservons deux jeunes branches à chacune, lors de la végéta- tion. L'une est soumise à la taille et nous fournit de nouveaux gretfons. L'autre est destinée à la courbure, et nous permet de juger promptement la variété. Enfin ce procédé est applicable aux sujets de semis ; aux arbres dressés en haute-tige et en basse-tige, en pyramide, en palmette, en vase et en cordon ; et plus pariicuhèrement aux variétés très-vigoureuses et moins fécondes. Ainsi dans le Poi- — 184 — rier, on l'appliquera plutôt aux : Coîiseiller de la Ceur, Triom- phe de Jodoigne, Jaminette, Madame Élisa, Beurré de Rance^ André Desportcs, Prince Albert, Bon-Chrétien di'été, Urbaniste ^ Curé, Doyenné du Comice, Nec pliisMeuris, Souvenir de la Reine des Belges, tandis qu'il n'y aura pas nécessité d'y avoir recours à l'égard de : Madame Millet, Prévost, Frédéric de Wurtemberg^ Raisonne de Mello, Beurré Clairgeau, Duchesse, Colmar d'Are?!- berg, Van Marum, Reurré d'Albret, Sucrée de Montluçon, Alexan- drine Douillard, Sénateur Vaisse, Passe Crassane, Zéphirin Grégoire, Napoléon Savinien, Sucrée blanche, suffisamment fertiles . Charles Ballet, horticulteur à Troyes, PROCÉDÉ POUR HATER LA PRODUCTION DES BOUTONS A FRUITS DES POIRIERS GREFFÉS SUR FRANC (1). Le Poirier greffé sur franc est à peu près le seul arbre qu'on puisse planter dans les terrains où le Cognassier ne vit pas. A Meaux, oii le sol ne convient pas au Cognassier, il faut donc, lorsqu'on veut cultiver les Poiriers, les greffer sur franc. Mais alors ces arbres, soumis à la culture, poussent avec une telle vigueur qu'il arrive fréquemment que les dards et 1res- souvent les lambourdes se convertissent en branches à bois, fait que le pinçage même n'empêche pas. Il provoque des empâtements à la base des branches, qui, en peu de temps, forment des es- pèces de têtes de saule. Nous ne nous étendrons pas sur ce su- jet, qui est bien connu. A qui s'en prendre de ce fait, si ce n'est à nous qui n'avons pas su dompter à temps cette luxu- riante végétation? Un amateur de notre ville, M. Vavasseur, praticien éclairé ('l)Bull. Soc. d'hort. de Meaux. — 185 — et intelligent, et surtout très-bon observateur, a su vaincre cette difficulté et faire que les Poiriers, dont la vigueur est tout à fait inaccoutumée, se couvrent chaque année de fruits. Il a fait lui-même la plantation de son jardin, et ses arbres, on peut le dire, sont des modèles de perfection dans les formes comme dans la régularité. On peut faire aussi bien, mais mieux, cela n'est guère possible. Son jardin, d'une contenance de 21 ares, entouré d'un mur, est uniquement consacré à la culture des arbres fruitiers ; il contient 230 Pommiers, 220 Poiriers, 14 Pêchers, 22 Pruniers, 6 Abricotiers, IG Cerisiers et 68 pieds de Vignes. A part quel- ques Fraisiers qui croissent à l'ombre des arbres, il n'y a au- cune autre plante de cultivée. Bien que M. Vavasseur ait, pour ainsi dire, adopté toutes les formes, celle qui domine chez lui est le cordon oblique. Son jardin, qui est un vrai modèle eu ce genre, est divisé par carrés, et chacun de ceux-ci est entouré de poteaux supportant sept gaulettes de treillage qui servent à la direction des bran- ches charpentières ; dans l'intérieur des carrés existent encore plusieurs lignes de poteaux, plantées d'arbres. On remarque plusieurs Poiriers et Pommiers qui ont 10 mètres d'étendue, et, comme chacun d'eux a sept branches charpentières de cette même longueur, cela donne 70 mè- tres par arbre de production fruitière. Les branches des ar- bres qui se rencontrent sur la même ligne sont greffées par approche. Primitivement, tous ces arbres, qui étaient taillés d'après les principes généralement admis, donnaient les résultats que nous avons signalés plus haut. C'est alors que M. Vavasseur s'est posé cette question : « Pourquoi les Poiriers sur franc, qui poussent si vigoureusement, sont-ils si inférieurs, comme production de fruits, à ceux qui sont greffés sur Cognassiers? » Pour M. Va- vasseur, il y avait là quelque chose d'anormal ; sans doute le — 186 — fait d'une pratique vicieuse. Convaincu de ce fait, il obse'rva encore avec plus d'attention le mode de production des lam- bourdes, et c'est alors que, par un travail raisonné, il est par- venu à faire naître sur les Poiriers sur franc, même dans les parties des branches charpentières les plus rapprochées du tronc de l'arbre^ de nombreuses productions fruitières. Ajou- tons que, par son traitement, les jeunes Poiriers sur franc rap- portent du fruit dès la troisième année de plantation, ce qui, ordinairement, n'a lieu que vers la dixième. Afin de ne pas faire une révolution trop subite et trop con- sidérable, et maintenir en même temps l'équilibre dans toutes les parties des arbres, M. Vavasseur procède avec prudence dans la suppression des rugosités formées par le pinçage sur les branches chapentières ; il en fait l'ablation en deux ans : une entre deux, pour revenir l'année d'après à celles qui res- tent. Ces suppressions étant faites avec la scie, et les coupes étant ravivées avec la serpette, n'offensent pas l'écorce de l'ar- bre; elles sont faites à peu près à la sommité de la ride, où existent toujours des yeux latents, et ces plaies sont recouvertes de cire à grefTer. Les bourgeons qui sortent du collet de l'am- putation et qui, suivant les variétés, ont 7 à 8 centim. de lon- gueur, ont l'extrémité pincée de manière à n'enlever qu'un centimètre, au plus; le deuxième et le troisième pinçage, qui se pratiquent sur les bourgeons qui repoussent, sont traités de la même manière, et, s'il part d'autres bourgeons, on les rabat sur le premier pincement en les cassant. Par ce système, le bois de la base des bourgeons se maintient relativement mou, et il est mieux disposé à former des lam- bourdes que par la méthode du pinçage ordinaire, qui durcit le bois des productions. En effet, si l'on examine attentivement la base du bourgeon, au-dessus des rides de l'empâtement, on reconnaît que les tissus sont relativement mous ; on pourrait même dire que sa consistance diffère peu du support de la — 187 — partie qui supporte les fruits. Si tous ne sont pas dans ces con- ditions, l'exception est en minorité. Le pincement se fait à partir du printemps et se continue pendant l'été jusqu'au moment du ralentissement de la végé- tation ; si l'été est pluvieux et que la sève se prolonge jusqu'à l'automne, le dernier pincement sera fait plus tard. Comme le pincement doit être fait successivement et proportionné à la force de l'arbre, on ne pincera pas plus de dix à quinze bran- ches, pour y revenir quelcjucs jours après, et ainsi de suite de- puis le commencement. Quant à ce qu'on est convenu d'appeler taille, ici il n'y en a pas, et M. Vavasseur se borne à opérer le cassement au-dessus du deuxième œil et très-rapproclié de ce dernier. Ce casse- ment se fait en posant le tranchant de la serpette au-dessus et tout près de l'œil, du côté opposé^ et en appuyant avec le pouce, de sorte que d''un tour de main renversée on casse le rameau, d'oîi résuite une déchirure des fibres du bois, qui se prolonge dans l'intérieur et détermine la formation et la sortie des lam- bourdes, au lieu que, par le procédé ordinaire, on n'obtient le plus souvent que des branches à bois. Les branches charpentières ne sont pas taillées, si ce n'est les plus vigoureuses, qu'on arrête sur un œil inférieur, à la distance des autres branches de prolongement qui, étant plus faibles, ne sont pas taillées. Pour certaines variétés de Poiriers , telle que Crassane, Bon-Chrétien d'hiver, Doyenné Goubaut, Beurré Diel, Van Mons, Léon Leclerc et Orpheline d'Enghien^ qui sont difficiles à se mettre à fruits, on doit modifier l'opération, car si on les traitait comme nous venons de le dire, on n'obtiendrait pas de bosses fruitières. Pour celles-ci, le pinçage doit se faire de quelques centimètres plus long, et la cassure devra être prati- quée au quatrième œil. Tel est le système suivi par M. Vavasseur, et à l'aide duquel — 138 — il a pu amener à une fructification prompte et régulière des Poiriers greffés sur franc, fait que, jusqu'ici, ou avait regardé comme impossible. Du reste, M. Yavasseur ne fait pas un secret de ce procédé; il est prêt à l'enseigner et à montrer ses résul- tats à tous ceux qui le désirent. S'il n'en a jamais parlé, c'est par convenance et parce que sa modestie égale son talent. Quant à nous, qui avons l'avantage d'être admis dans l'intimité, peut- être avons-nous commis une indiscrétion; mais, connais&ant son désintéressement et son amour du progrès, nous espérons qu'il nous pardonnera en faveur de l'intention qui nous fait agir. QUETIER. LES ERREURS EN HORTICULTURE ; FAUSSES DÉNOMINA- TIONS DES PLANTES, D'APRÈS M, HERDER. Bien des fois nous nous sommes élevé contre la facilité avec laquelle on fait des plantes nouvelles en horticulture. Le plus souvent, disions-nous, l'horticulteur peu versé généralement dans la science des plantes, considère comme nouvelles toutes celles qu'il ne connaît pas ; il n'admet pas qu'en dehors de ses connaissances, il puisse y avoir encore quelque chose. C'est bien présomptueux sans doute; mais c'est comme cela, pour quelques-uns du moins. Il en résulte que, chaque année ; on présente aux amateurs une infinité de nouveautés qui n'en sont pas ; ou bien encore, on vend une plante pour une autre, de là une confusion dans laquelle le plus habile botaniste y perd sa science. Aussi avons-nous dû nous incliner souvent devant certaines déterminations horticoles, que nous savions erronées, parce qu'il était difficile d'établir rigoureusement les rectifications, ne sachant pas si l'erreur était ou n'était pas le résultat de la transposition d'étiquettes, ou le fait de l'igno- — 189 — rance, car souvent nous trouvions la même plante sous plu- sieurs noms, ou bien encore plusieurs espèces sous le même nom. Ce que nous n'avons pas osé faire, M. de Herder, du Jardin des plantes de Saint-Pétersbourg, l'a entrepris pour les plantes annuelles ornementales qui, chaque année, sont mises au commerce comme nouveautés, et il publie ses rectifications dans \e Gartenflora . Nous lui empruntons aujourd'hui une partie de son travail, pour nous encourager à publier ensuite les rectifications que nous avons faites pour les arbustes d'ornement. C'est rendre service — comme le fait observer le secrétaire-rédacteur de la Société impériale et centrale d'horticulture de France — non- seulement aux amateurs qui se liennent au couiant de nou- veautés et qui se trouvent par là entraînés à des erreurs fâcheuses, mais encore aux horticulteurs qui pourront ainsi rectifier les noms des plantes qu'ils possèdent sous de fausses dénominations. Voici donc les rectifications faites par M. de Herder^, auquel naturellement nous laissons la responsabilité : Agrostis pulchella de l'établissement de M. Jilhlke, est sim- plement VAira canjophyllca. Amaranlus giganteus de la maison Benary, est Ainarantus hypochondriacus. AnagaUis grandiflora de M. Benary, est A. colUna. Argemone BarJdayana de M. Mœhring, est Argeinone mexi- cana ochroleuca. Argemone platyceras de M. Jûhlke, est la variété alhiflora à^Y Argemone mexicana. Briza rufibarbis de M. Jiihlke, est le Brtza maxima. Calceolaria flexuosa du même, est C. glulinosa. Calendula speciosa imbricata du même, est C. officinalis, à fleurs orangées pleines. — 490 — Calendula Pongii fl. pleno de M. Ausfeld, est tout simple- ment le Dimorphotheca pluvialis. Chœnostoma fastigiatum de M. Mœhring, est C. hispidum. Chrysanthemum multicaule à fleur blanche, de MM. Haage et Schmidt, est Anacyclus radiatus. Chrysanthemmn tricolor Dunetti à fleurs pleines de MM. Be- nary, Jûhlke et Mœhring, est Chrysanthemum carinatum à fleurs pleines, variété du reste très-inconstante. Chrysanthemum carinatum Dunetti de M. Huber, est C. ca- rinatum venustum» Chrysanthemum carinatum purpureum de M. Benary, est en- core C. carinatum venustum. Chrysanthemum nanum luteum plénum et C. nanum album plénum de M. F. A. Haage, sont tout bonnement des Chrysan- themum coronarium, qui ne sont pas nains du tout. Cleome iberica de MM. Haage et Schmidt, est le C. steiiC" niana. Coreopsis Oemleri provenant de l'établissement de M. F. A. Haage, est le C. intcgrifolia. Corydalis sempervirens de MM. Haage et Schmidt, est syno- nyme de C. glauca. Cosmidium. Engelmanni de M. Ausfeld, est Cosmidium ou Thelesperma Burridgeanum atropurpureum. Cosmidium atropurpureum du même, est le C. fîlifolium. Cuphea miniatade MM. Huber, est le C. purpurea. Cuphea purpurea lilacina de MM. Haage et Schmidt, est le C. procumbens. Eschscholtzia crocea de M. Benary, est le Californica. Cilia minima cœrulea de MM. Haage et Schmidt, est le G. laciniata. Gilia nivalis de M. Jûhlke^ est G. multicaulis. Gilia splendens du même, est G. tricolor. — 191 — Iberis arvatica et umbellata dlba de M. Jùhlke, est Iberis amara. Iberis odorata de M. F. A. Haage, est/. Lagascana. Iberis umbellata nana superba de M. Mœhring, est le simple umbellata, sans rien de nain ni déplus superbe. Ipomœa schizoloma de MM. Haage etSchmidt, est Pharbitis ou Ipomœa hispida. Ipomœa purpurea Hermesina de M. F. A. Haage, est encore le même Ipomœa hispida» Ismenia coronopifolia de MM. Haage et Schmidt, est Chry- santhemum carnulosum. Lathijrus azureusde M. F. A. Haage, est L. sativus. Lathyrus mauritaniens de M},1. lïuber, estL. tingitanns. Limnantes sulphurea odorata de MM. Haage et Sclimidt, est L. Douglasii. Linaria elegans de M. Mœhring, est L. iiersicolor. Lopezia mexicana de MM. Haage et Schmidt, est L. coro- nata. Lupinus venustus versicolor de M. Mœhring, est L. Barkeri. Lupinus Dimetti atroviolaceus du même, est L. elegans, var. Dimetti. Lupinus Dunetti atroviolaceus de M. Benary, est le L. elegans, 'Ciar. hybridus. Lupinus mutabilis roseus de MM. Haage et Schmidt, est L. mutabiiis, var . Cruickshanskii. Lupinus affinis de M. Benary, eslL. ?ianus. Lupinus Ehrenbergii et speciosus de M. Juhlke, sont leL. pubescens. Lycopersicum giganteum de MM. Haage et Schmidt^ est le simple L. esculentum . {La suite au prochain numéro). — 192 — f ravaiiK eu mm ée Jym, Potager. Le jardinier doit toujours penser àl'avenir; si les légumes abondent ce mois-ci, il n'en est pas de même dans les mois d'automne; il doit continuer ses semis de choux-fleurs, brocolis, choux-navets, navets, radis roses et noits, choux à grosses côles, de Milan, de Bruxelles, chicorée, scarole, laitues, hari- cots, pois de Clamart, etc . Jardin fruitier. Le pincement, l'ébourgeonnage et le palissage sont les prin- cipaux travaux du mois . Les branches nouvelles qui s'emportent trop devront être pincées; mais il faut bien se garder de les couper trop court; tous les bour* geons de la base se développeraient, et à la taille prochaine on se trouverait très-embarrassé par la présence d'une foule de faux bourgeons. On doit se con- tenter de pincer seulement l'extrémité, ainsi que le recommande M. Lepère, et si plusieurs bourgeons se développant au sommet faisaient confusion, on les taille en vert au-dessus du bourgeon inférieur qu'on pourra lui-même pincer si son élongalion est trop rapide. Pour l'ébourgeonnement du pêcher, on peut en- lever sans inconvénient tous les bourgeons qui se trouvent sur les branches frui- tières, au-dessous des fruits, et qui pourraient gêner dans le palissage; le bour- geon terminal qu'on peut rogner indistinctement, suffit pour appeler la sève nécessaire à la maturation des pêches. Jardin d'agrément. Les soins de propreté, placement des tuteurs, palissac^es des plantes grimpantes, sont à peu près ce que réclament les jardins d'agrément. On plante les Dahlias, et met en place les plantes repiquées en pépinières, et pendant la belle saison, telles que Pétunia, Chrisanthéme frutescent, Felar- gonium, Eahrotamnus . Les semis de plantes annuelles du mois dernier peuvent se continuer dans les premiers jours du mois ; mais il est trop tard pour les Reines-Marguerite et les grosses Giroflées jaunes. C'est le bon moment de semer les espèces vivaccs cl bisannuelles, telles que Primevères, Ancolies, Phlox, Pieds d'Alouettes vivaces. Croix de Jérusalem, Roses Tremières, Œillet de Poètes, Campanules, Digitales, CoquelourdeSj etc. l'aiis. - imprimerie horticole de E. D0^i^AlJD, rue Casscitc. ). LIHKÂIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR. EUE CASSETTE, 1, A PAIUS. VIENT DE PARAITRE : CULIURE DES PLANTES AQUATIQUES par M. D. HÉLYE Chef de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. — Prix : \ fr. 50. CULTURE DE L'ASPERGE par T. LENORMAND, horticulteur. Un volume in-16 colombier, avec figures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. «5. SON HISTOIRE , SA CULTURE Suivi d'une monographie des espèces et des variétés principales Par E. CHATÉ fils, horticulteur. Un volume in-16 colombier. — Prix : broelié, 1 fr. AO. SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT L'HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE AVEC L'indIcatioB des morena proprrs à les ëloisnprou aies détruir.) et L'HISTOIBE DC8 INSECTES ET AUTRES ANIIUAUX. UTILES AUX CULTURES Par le B' BOISDUVAL. Ouvrage illustré de <25 ligures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auleur gravé sur acier. Prix : broché. 6 francs LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A l' ANCIENNE CULTURE SUIVI D'UNE NOTICE SUR LA CULTURE FORCÉE DU FRAISIER Par m. GONTIER , horticulteur. Un volume in-16 colombier, orné de gravures. — Prix 3 francs. FAUNE ENTOMOLOGIQUE FRANÇAISE {Lépidoptères), description de tous les Papillons qui se trouvent en France, par M. K. Berce, président de la Société enlomolo- gique de France. Premier volume , figures noires .... 5 » — — figures coloriées 8 » COURS PRATIQUE D'APICULTURE (culture des abeilles), professé au jardin du Luxembourg, par M. H. Hamet. 1 vol. in-18 Jésus de près de 400 pages, avec de nom- breuses figures intercalées dans le texte et des planches, 3* édition. Prix : . . 3 fr. 50 Cei oiivrmje a été encouragé par S. Ex':, le ministre de royiicvlture. ■ - o?ro)))^ r.. DONNAUD, l.liîHAIRE-EDITKUn, I, RUE CASSETTn. 1. 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I H* Aiiiiêc. tH^H. m mi MO? mm ^mms^m^ hî m JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT l-A CULTUIIK RAlSONNÉr;, LA UKSOIMPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, IJ ^(^IAMME^T DES ESPÈCES DE PLEINE TEHRE, DES FRUITS ET DES LÉGOMES, LA nESORinn>\ ET L'CSAGE DES INSTRUMENTS ISODVEADX, PCBI.IKvWKC I.K COXCOURS DES AMATEURS ET DES PRINCIPAUX HORTICULTEURS DE FRANCE sous LA lMIti;CilO> DE M. F. HERINCQ. RÉDACTEUR KN CUKI . iruCHÉ *0 MDSÉDM d'UISTOIKE SiTURELLl! DE PÀKIS , Collaborateur du Manael NF, MAISON JACQVIN FRÈRES. AU BON JftRDIHIER RéÙm a L'HORTICULTEUR FRANÇAIS Prix : 1 fr. — 1 fr, 10 c. par la poste. MAISON LOISE-CHAIJVIÈRE 14, Quai de la Mégisserie, 14 ANClENNEMEÎiT QUAI AUX FLEURS, 3, PARIS Graines potagères, fourragères, de Fleurs et d'Arbres, Plantes de serres, de pleine terre, d'ornement. Oignons à fleurs. ÉTABLISSEMENT HORTICOLE, RUE DU TRANSIT, 62 comaiissioiv. PAR1S-MÛ8TR011GE expoktaxiciv. Les Catalogues sont envoyés sur demande. 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LOUIS LHÉRALLÏ HORTICULTEUR ET CULTIVATEUR 14, rue de Calais, à Argenteuil (Seine -et -Oise) SPÉCIALITÉ D'ASPERGES ET DE FIGUIERS Vente en mars et avril de gnriffes d'Asperg;e8 de première qualité. SOiUIllAIRE DES AflTIGLES CONTENUS DANS CE NUMERO. F. Herincq, Chronique. — X..., récepticn des députatious horticoles au palais de Fontainebleau. — 0. Lescuyer. Rose Duchesse d'Aosto (PI. Vil). — F. He- RiNCQ, ua bougnet de fleurs de Segrez, ei notHinmeiu du Eiespcdczu bicolor. — L. CoRDiER, coffre pour la culture forcée des Asperges. — Hervé de Qdevilly, de l'eui. ploi des t*oniiucs de terre jnalades. — F. Heri.ncq, de l'influence de la grcITe sur le siijel. — Herder, les erreurs en lioriicullure. Travaux du mois de juillet. CHRONIQUE Deux nouvelles livraisons de l'Histoire des familles^ par M. Bâillon. Traitésdes Plantes aquatiques el du Champignon. Ce que dit de moi un ami inconnu de chemin de fer; biographe imprudent et inconséquent. Singulier résultat d'hybridation de deux Fuchsia ; comme quoi le Lophospermum ne serait qu'un hybride et le Dianthus superlus un Silène armeria. Erreurs et théories; trop pressés d'atteindre à la célébrité ; les monstres ne prouvent rien ; ils font divaguer les aveugles. Un Chamœrops humilis qui produit, à la volonté de son propriétaire, ou des fruits ronds, ou des fruits allongés; la cause. L'hybrida- tionne change ni les caractères ni la forme du fruit du sujet fécondé -, exemple tiré du règne animal et de l'espèce humaine : ânessc, négresse et blncche. Chenilles et Hannetons. Les Pierrots attaqués par M. Eugène Robert et défendus par M. Chatel : ce qu'ils détruisent de Hannetons. Les Engrais minéraux de M. Georges Ville. Évanouissemeal, résurrection et recomman- dation de mon ami inconnu. C'était samedi dernier. Sept heures venaient de sonner au chemin de fer qui conduit dans la patrie de Corneille, et je fuyais à toute vapeur, comme tous les samedis, cet excès de civilisation parisieime qui altère et déprave les consciences. J'étais en compagnie d'un brave Monsieur qui imite ma sage prudence, pour lequel j'ai unegrande vénération et qui éprouve pour moi, m'a-t-ii dit cent fois, depuis deux ans que le hasard nous réunit presque chaque semaine dans le même train, la plus vive et la plus profonde sympathie. Nous sommes ce qu'on peut appeler des amis de chemin de fer; je le vénère sans con- naître son nom, et lui, malheureusement, m'adorait sans savoir que j'étais inscrit sur le registre de l'état civil sous celui de Juillet 1868. «3 F. Hérincq, et que je suis le rédacteur de V Horticulteur français , car j'ai pour principe de ne jamais parler herbe, en dehors de l'exercice de mes fonctions , ne voulant pas fatiguer les gens de choses qui peuvent ne point les intéresser.. J'emportais les deux Monographies desDilléniacées et Anonacées de M. Bâillon^ récemment parues, pour me bien pénétrer — dans le silence des bois — des nouvelles et intéressantes vérités scientifiques contenues dans ces deux dernières publications du savant pro- fesseur de l'École de médecine; j'avais, en outre, deux petits livres qui viennent de paraître à la librairie Donnaud : les Plantes aquatiques, par M. Hélye, et la Culture des Champi- çinons, par M. Laizier. — Qu'est ce que cela ? me demanda mon vénérable ami in- connu. Je lai passai les Dilléniacées etAnoîiacées. et, jusqu'à la sta- tion de Poissy, où saint Louis fat baptisé, il resta muet_, dévo- rant, des yeax, ces deux nouvelles livraisons de VHisloire des Plantes. Enfin l'usage de la parole lai revint à la hauteur de la résidence d'été du grand peintre Meissonnier qui fait de si pe- tits tableaux. . — (( Mais c'est très-intéressant, dit-il. Voilà comme je com- prends les livres de botanique. Science d'abord, ensuite his- toire., propriétés, et usage des espèces, leur application dans les arts, la médecine, l'industrie, etc. Et puis c'est écrit claire- ment, en bon français et non en ce langage scientifique mo- derne, incompréhensible souvent pour les savants eux-mêmes, et qui arrête tout nouvel apôtre au seuil du sanctuaire, comme Ta dit avec raison, je le reconnais, un écrivain grincheux, en parlant de la première livraison de cet ouvrage, dans son Horfî- culteur français, Tannée dernière. 11 faut que je me paye ça, Vous vous occupez de botanique, à ce que je vois. Et ces petits ivres ? fit-il en prenant les Traités des plantes aquatiques et du Champignon ? — 195 — Et le voilà replongé dans sa lecture^ — '« Tiens^ liens, di(-il,'à la slation de Meulan, j'ai une grande pièce d'eau inculte, j'en vais faire un aquarium. Ce petit livre contient d'excellents renseignements sur les plantes aqua- tiques, sur celles qu'on peut cultiver et sur celles qu'on doit bannir. îl faut que Je me le paye, avec la Culture du Cham- pignon, Mon jardinier n'a jamais pu m'en faire pousser un seul ; et pourtant, d'après ce petit Traité, c'est simple comme Lonjour. La grande affaire, à ce que je voi.>, c'est de bien con- naître le degré de maturité du fumier. Où vend-on cela? Ah ! c'est chez Donnaud ; c'est lui qui est aussi l'éditeur du fameux journal V Horticulteur français. Vous connaissez ce journal ? « Il est bien fait, oui ! c'est seulement dommage que son rédacteur en chef soit si méchant. C'est un garçon d'esprit que cet Herincq, mais mauvais esprit j et puis, entre nous, mauvais gredin, mauvais coucheur en diable. — Est-ce que vous avez couché avec lui et reçu des horions? — Non, reprit-il, je ne le connais pas ; mais tout le monde le dit. C'est un petit bout d'homme rageur et hargneux comme tous les avortons. — Vous confondez, avec un autre dis-je; car celui qui ne me parait pas être votre ami, est assez grand. — Du tout, du tout, il est très-petit, et avec ça une figure, un regard.... qui vous donnent le frisson, et montrent de suite ce qu'il est. On a voulu me faire faire sa connaissance, mais je ne tiens pas à connaître un aussi mauvais homme Et lancé sur ce chapitre, mon brave biographe ne tarissait pas. J'avoue que j'étais assez euibarrasé de ma personne; j'au- rais bien voulu être ailleurs ; non pas qu'il m'était désagréable d'entendre ce panégyrique, — je le connais depuis silongtemps ! — mais je redoutais pour cet excellent homme, — qui se fai- fait ainsi l'écho des louanges qu'on débite sur mon compte, — le dénouement qui devait arriver nécessaiiement; car il était — 496 — difficile de conserver longtemps encore notre incognito, et le jour où il devait apprendre qae je suis cet être dont le simple regard donne le frisson, ce jour-là ne me paraissait pas de- voir être pour lui le plus beau jour de sa vie. Fort heureusement, qu'en passant devant le parc du prince de Talleyrand Périgord, à la station de Triel, mon panégyriste aperçut les éclatantes corbeilles de fleurs qui garnissent la pelouse devant le château, et il changea le sujet de sa con- versation; il se mit à parler alors horticulture, hybridation. — « Mon jardinier, dit-il, est un garçon assez inteUigent qui s'amuse à hybrider. Cette année il a obtenu un singulier résultat. Il avait fécondé, l'an passé, \e Fuchsia fulgens avec le Vainqueur de Puebla ; il en a eu trois graines, qui récoltées et semées avec soin lui ont donné. . . . devinez quoi ?. . . . — Un rosier? dis-je. — Du tout, mais aussi fort que cela. Une plante grimpante de la famille du Muflier!... Oui^ Monsieur, de cette fécondation croisée de deux Fuchsia, il a obtenu un Lophospermwn ! Et qu'on vienne dire que le croisement ne produit pas d'effet. 5) Voyez vous d'ici V annonce (ï un Fuchsia grimpant à fleur extraordinaire ! Comme Herincq aurait daubé dessus. — Et vous croyez qu'il aurait eu tort ? — Assurément non ! Mais un, autre fait du Dianthus sm- perbus, charmant OEillet à pétales très-finement frangés, et que je cultive abondamment, car il est très-joli. Cette année, il s'est trouvé, dans le semis, moitié plant du Silène armeria, et, chose extraordinaire, par le repiquage, chaque touffe se trouve composée d'un pied d'OEiliet et d'un pied de Silène. Un partisan de l'instabilité de l'espèce, ou un ami de l'hybri- dation, ne manquerait pas de faire grand bruit de ce résultat. Ce serait pour lui du dimorphisme, de la disjonction de deux races ! Et c'est tout simplement le résultat de graines mé- langées; ce qui arrive souvent dans les opérations de culture. -- 497 — Les expérimentateurs et les faiseurs de théories ne tiennent pas assez compte des erreurs de ce genre. Ils établissent des lois — pressés qu'ils sont d'atteindre à la célébrité — sur des faits semblables ou sur des anomalies qui ne prouvent rien, qui ne peuvent pas plus témoigner en faveur de n'importe quoi, que les bossus et les muets ne prouvent que l'espèce hu- maine était primitivement ornée d'une bosse sur le dos et privée de l'usage de la parole. En général, l'homme qui se passionne pour une chose, ne voit jamais ce que cette chose est réellement : elle l'aveugle et le fait divaguer. « Ainsi, un amateur du Midi prétend que le Chamœrops hu- milis, quia les fruits ronds, lui donne des fruits allongés quand il le féconde avec le pollen du Dattier. Je ne nie pas le fait de la présence de fruits allongés sur son Chamaerops, mais je suis très-porté à douter de la cause qu'il donne. La fécondation agit sur l'embryon qui, lui, peut produire un arbre dont les fruits auront plus ou moins les caractères du père. Le pollen n'agit en effet que médiatement, c'est-à-dire par l'intermédiaire de la petite plantule contenue dans Tovaire de la fleur fé- condée, et non immédiatement, directement sur la plante, sur le fruit entier. » Le croisement végétal ne produit pas plus d'effet sur la mère que le croisement animal. Ici jamais on n'a vu, par exemple^ une ânesse^, mère future d'un mulet, modifier sa forme et se rapprocher de celle du cheval ; elle est et reste tou- jours ce qu'était l'âne sur lequel notre Seigneur fit son entrée à Jérusalem. De même pour la race humaine. Jamais une négresse ne perd de son beau noir nubien par le seul fait de son mariage avec un blanc ; et si une femme blanche devait prendre la moitié de la couleur noire d'un nègre en se mariant avec lui, il est à parier 100 contre 1 que les maires des 20 arrondissements de Paris n'auraient jamais à proclamer une telle union. — 198 -»- « Le Chamœrops d'Hyères, qui donne des fruits ronds et * longs, n'est cerlainement qu'un individu d'une variété très- nomade, c'est-à-dire sans fixité, donnant tantôt des fruits longs comme ceux de la variété signalée par M . Cosson, tan- tôt des fruits ronds comme le type, et cela sans qu'il soit be- soin de lui imposer le pollen du Dattier. Je n'aime pas beau- coup Herincq, ajouta mon estimable compagnon, mais je trouve qu'il a raison de rire et de plaisanter sur certaines hybrida- tions horticoles. -— Mais voyez donc ces malheureux arbres ; dans quel triste état ils sont. » Nous passions, alors, devant une prairie dans laquelle sont plantés des Pommiers, et, en effet, ils ont été tellement rava- gés par les chenilles qu'il ne leur reste plus une seule feuille. — (( Ce mangeur de ver blanc^ continua mon bienveillant compagnon^ devrait bien se nourrir aussi de chenilles — (Faut-il qu'il me déteste pour me vouera une telle nourriture !) — lui qui prétend que les Pierrots mangent les Hannetons et les chenilles, il ferait chorus avec eux, et ia France serait bien vite débarrassée de ces désastreux insectes. — Vous avez l'air de rire, dis-je enfin à cet excellent homme, mais yoivQ ennemi intime, M. Herincq, me paraît être dans le le vrai. Voici une notice que j'ai reçue ce matin de M. Ghatel, en réponse aux anathèmes de M. le D' Eugène Robert contre les Moineaux, dans laquelle il est dit aussi que « c'est en . partie à leur disparition presque complète et inexpliquée dans un grand nombre de localités, et aussi à la grande diminution dans leur nombre et celui des oiseaux en général, par suite des divers moyens auxquels on a recours pour les détruire, que doit surtoui être attribuée la grande muUiplicalion des Hannetons » . M. Eugène Robert a traité, eu effet, le Pierrot avec un sans- façon qu'on est surpris de trouver chez un homme sérieux; il veutbien concéder à ces vauriens, à ces voleurà, à ces effrontés. — 199 — comme il les appelle, qu'au printemps ils s'emparent de quelques chenilles. M. Chatellui affirme que c'est par centaines chaque jour, et que d'après une expérience faite par M. Roy, delà Société d'acclimatation, un ménage de Moineaux apporte journellement à ses petits 60 à 65 Hannetons. Or, dit M. Chatel en supposant 300 Moineaux par chacune des 38,000 com- munes de France, on trouve qu'il y a 11,400,000 Pierrots français. Ce chiffre ne m'étonne pas, j'ai toujours cru qu'il était égal à celui des trois quarts des habitants. Mais prenons les chiffres approximatif de M. Chatel. — 11,400,000 Moi- neaux doivent former au printemps^ statistiquement parlant, 5,700,000 ménages, soit, en moyenne, 150 par commune. Donc 60 Hannetons par couvée, et 25 pour la nourriture quo- tidienne des grands parents, font 85 par famille; par consé- quent les 5,700,000 ménages débarrassent la France de 484,500,000 Hannetons par jour. Maintenant en multipliant ce chiffre par 30, qui est le nombre de jours que peut durer cette grande Saint-Barthélémy, on obtient le chiffre de qua- torze milliards cinq cent trente-cinq millions de Hannetons qui sont annuehement dévorés par les Pierrots. Quand on voit de pareils chiffres, on est étonné qu'il existe encore des vers blancs. Que serait-ce donc s'il n'y avait plus de Moineaux? — C'est vrai, dit mon compagnon, c'est très-vrai, mais ce sont des chiffres, et avec eux on prouve et on démontre tout ce qu'on veut. Le tout est de bien savoir s'en servir. Amsi voyez pour les engrais chimiques. D'après les chiffres donnés par M. Georges Ville^ son engrais produirait énormément plus, et à meilleur marché que le fumier. Mais pour moi ce ne sont toujours que des chiffres, de la statistique, et je n'ai qu'une médiocre confiance en eux et en elle. Ce que je voudrais ce sont des faits-, des résultats matériels, et M. Ville n'en montre pas. — Je vous demande bien pardon. Il les montre dans ses con- férences a Viuceuncs, qui ont lieu les dimanches pendant les — sou- rnois de juin et juillet. Là, chacun peut voir ses cultures compa- ratives, et les effets surprenants de cet engrais. Je suis ces expé- riences depuis trois ans, et ce que je vois chaque année ne me permet pas de douter de la supériorité des engrais miné- raux et de leurs avantages sur tous les autres engrais chimiques qui sont toujours plus ou moins falsifiés. Si cet engrais était employé en horticulture on obtiendrait certainement des effets merveilleux. Je me propose de l'essayer pour les plantes cul- tivées en pot, et j'en espère de bons résultats. Nous en re- causerons h notre prochaine rencontre. J'étais, en effet, arrivé au terme de mon voyage, à la pre- mière station de Mantes ; je quittai mon bienveillant pané- gyriste. Mais au moment oii je fermais la portière, il me tendit la main en me priant de lui laisser mon adresse parce que, ajouta-t-il, il pourrait bien avoir quelque chose à me communiquer avant de me revoir. J'eus un moment d'hésita- tion, car je redoutais l'effet. Le train se remettait en marche quand je lui tendis ma carte. Hélas! à peine avait-il lu mon nom, qu'il poussa un cri dé- chirant; laissa échapper le fatal petit carré de papier, et dis- parut dans sa case Lundi matin en reprenant le train pour Paris, j'appris qu'un employé du buffet, de la station suivante, avait trouvé un homme évanoui dans un compartiment, en ouvrant les por- tières pour permettre aux voyageurs de profiter des 10 minutes d'arrêt; mais que, grâce aux soins intelligents du médecin de la compagnie, le docteur Drouet, il revint à la vie et put con- tinuer son voyage, après avoir fait celte recommandation à son sauveur. (H Jeune homme, ne dites jamais de mal de quelqu'un que TOUS ne connaissez pas, à une personne dont vous ignorez le nom, quelle que soit la sympathie que vous éprouviez pour elle. C'est imprudent et très-malsain ; on peut perdre l'amitié d'un homme qu'on estime. 3> — 201 — Que mon spirituel et respectable ami de chemin de fer se rassure sur les suites de cette aventure. Je ne m'en suis rappelé que pour m'en amuser un instant; demain elle sera oubliée. Je suis taquin mais non rageur ni hargneux. Quanta ma mé- chanceté, si c'est le fait d'un être méchant de dire la vérité aux gens, de dévoiler les charlatans et les intrigants ; de ne pas s'astreindre à toutes les volontés de tout le monde, ou de ne pas toujours applaudir aux vues ambitieuses de certains hommes, oui, je suis méchant, et je reconnais qu'il est difûcile d'en trouver on qui le soit plus que moi ; mais je proteste contre l'idée de ceux qui veulent que je sois un de ces êtres pervers, qui aiment à faire le mal, pour se donner le misérable plaisir de nuire à de pauvres innocents, de sacrifier à leurs rancunes de malheureuses brebis qui ne veulent pas se soumettre à leurs ciseaux tondeurs. F. Herincq. P. S. M. Camille Bernardin nous a fait adresser la note suivante avec prière de lui donner place dans ce recueil. Nous l'insérons uniquement pour lui montrer notre désir d'aider au progrès de l'horticulture, puisque l'honorable président de la Société des rosiéristes croit que celte note peut contribuer à son avancement — du progrès bien entendu. F. H. RÉCEPTION DES DÉPUTATIONS DE LA SOCIÉTÉ d'hORTIGULTURE DE MELUN ET DE FONTAINEBLEAU ET DE LA SOCIÉTÉ DES ROSIÉRISTES DE BRIE-COMTE-ROBERT AU PALAIS DE FONTAINEBLEAU. 28 juin 4 868. Dimanche dernier Leurs Majestés l'Empereur et l'Impératrice ont reçu à une heure, au Palais de Fontainebleau, une dé- — 202 — pulation des membres de la Société d'horticulture des arron- dissemenls deMelun et de Fontainebleau ainsi que les lauréats de l'Exposition horticole de Nemours. Leurs Majestés ont éga- lement reçu à la même heure une députation de la Société des rosiéristes de Biie-Comte-Robert et ses environs. M. le Vi- comte de Vesins, préfet de Seine-et-Marne, M. le baron de Beauverger, député, président de la Société d'horticulture de Meian et Fonlainebleau, M. le comte de Jaucourt, député, et M. Josseau, député et président de iaSociété d'Horticulture de Coulommiers, accompagnaient les députations. Après les pré- sentations, la Société d'horticulture de Melun et de Fontaine- bleau, placée sous le patronage de Sa Majesté l'Impéralrioe, à offert à Leurs Majestés une corbeille garnie de plantes magni- fiques à feuillage, au milieu desquelles étaient étalés les beaux raisins sortis des serres de M. Rose Gharmeux deXhomery qui avait placé au miheu de son chasselas Napoléon, Frankental, muscaiis à' Alexandrie et trois Pêches, admirables sur chacune desquelles il avait eu la gracieuse idée d'incruster ces mots : Vive i Empereur! Vive l" Impérati ice ! Vive le prince Impé- rial! Leurs Majestés ont complimenté les membres de la So- ciété d'horticulture et félicité les principaux lauréats de l'Ex- positiûu de Nemours sur les succès qu'ils avaient remportés à cette solennité horticole. La Société des rosiéristes de Brie-Comte-Robert, placée aussi depuis l'année dernière sous le patronage de l'Impératrice, a offert ensuite à Leurs Majestés une admirable corbeille des plus belles Roses cultivées dans sa circonscription. Au milieu de ce gracieux groupe de trois mille fleurs trônait un bouquet de Roses Impératrice Eugénie, soutenues par les variétés Empereur Napoléon, Prince Impérial, entourées elles- mêmes par les nouvelles Roses mises au commerce par 1-es ro- siéristes de Brie-Comte-Robert, telles que Vicomtesse de Vesins, Baronne de Beauverger, Elise Chabrier, ainsi que les Roses de — 203 — semis primées dans les difl'érentes Expositions de l'année. Leurs Majestés ont daigné féliciter les rosiéristes sur la beauté et la fraîcheur de leurs belles Roses. L'Empereur s'est entretenu ensuite avec M. Camille Bernardin, président de la Société, sur l'importance considérable du commerce de Rosiers dans sa contrée et a bien voulu accueillir favorablement la demande qui lui était faite de planter dans le jardin des Tuileries les plus beaux Rosiers cultivés à Brie-Comte-Robert et dans ses environs. De son côté, Sa Majesté l'Impératrice {juestionnait les rosiéristes sur les beureux résultats qu'ils obtenaient chaque jour dans leur commerce et a reçu elle-même des ro- siéristes quarante magnifiques bouquets de Roses que chacun d'eux offrait à Sa Majesté comme témoignage de sou respect et de sa reconnaissance. Les députations se sontensuileretirées vi- vement impressionnées du gracieux accueil qui venait de leur être fait.- Kn sortant du palais les rosiéristes ont jonché six hectolitres de pétales de Roses sur le grand escalier et dans la cour d'honneur dii château, voulant ainsi émailler de ïleurs le chemin qu'allaient parcourir Leurs Majestés pour se rendre aux courses de Fontainebleau. ROSE DUCHESSE D'AOSTE (>L\RGOTTINi (Pl. VII). Arbuste vigoureux, à rameaux de couleur marron clair nuancé de vert olive, et recouverts d'une fine poussière glauque comme celle qui constitue la fleur des Prunes; les aiguillons sont de couleur carminée, aplatis latéralement, recourbés en bec de corbin, et d'inégale grosseur; les plus petits sont droits, et se confondent avec les poils glanduleux qui garnissent la partie supérieure des rameaux. Les feuilles, d'un vert clair en dessus et d'un vert pâle blanchâtre en dessous, sont composées de'3 ou o folioles fixées — 204 — à un pétiole qui est coudé au point d'insertion de la foliole su- périeure, creusé en gouttière, rougeâtre, garni de cils glan- duleux en dessus^ et armé de quelques aiguillons rudimen- tairesen dessous. Les stipules sont vertes, ciliées sur les bords, élargies dans la portion soudée, très-étroites, linéaires-lancéo- lées dans la portion libre, et formant un angle droit avec le pétiole. Les folioles ont une consistance qui tient le milieu entre celle des folioles des Roses île Bourbon et celle des Rosiers hybrides : les deux inférieures, beaucoup plus petites^ sont oblongues-lancéolées, aiguës ; les deux supérieures, ovales- lancéolées, et la terminale, plus grande, est ovale-oblongue, atténuée au sommet ; toutes sont finement et inégalement dentelées, glabres en dessus, pourvues de poils glanduleux sur la nervure médiane de la. face inférieure. Le pédoncule est très-gros, très-ferme, rouge-marron clair, tout hérissé de nombreux poils glanduleux courts. La fleur, solidement soutenue sur son pédoncule, est grande, très-pleine, d'un joli rose groseille carminé, nuancé plus pâle, exhalant une fine et délicate odeur de rose cent- feuilles. Les pétales extérieurs sont obovales, formant cuillère, dressés^ puis plus ou moins étalés, rose pâle avec veines rose vif en dessus, rose argenté en dessous ; les pétales du centre, d'un beau rose carminé vif_, sont plus petits ou plus ou moins repliés, simulant le cœur de la rosette d'officier de la Légion d'honneur. Le tube du calice ou ovaire est oblong, à peine contracté au sommet, de couleur vert olive nuancé de brun clair ; les sépales ou folioles calicinales sont très-inégaux : deux sont bordés à leur base d'appendices sur les deux côtés, tout à fait foliacés, plus ou moins profondément dentelés au sommet; deux autres sont simples, entiers, terminés en pointe ou par une petite expansion foliaire ; le cinquième offre une forme intermédiaire, c'est-à-dire qu'il n'a d'appendices que d'un seul côté. — 205 — C'est ici, surtout, que ce dernier sépale pourrait poser l'énigme latine du poëte botani&te : Quinque sumus fvatres, duo sunt sine barba Barbatique duo^ sum semi-berbis ego. C'est-à-dire : nous sommes cinq frères (allusion aux cinq sépales), deux sont sans barbe, autrement dit sans cils ou sans appendices foliacés ; deux sont barbus sur leurs bords ; moi je ne suis barbu que d'un côte. Cette nouvelle variété a été obtenue par M. Margottin_, hor- ticulteur de Bourg-la-Reine (Seine), qui a été autorisé à la dédier à M"* la princesse Dalpozzo délia Cislerna, nouvelle- ment mariée à un des fils du roi d'Italie, à S. A. R. le duc d'Aoste. 0. Lescuyeh. UN BOUQUET DE FLEURS DE SEGREZ ET NOTAMMENT DU LESPEDEZA BICOLOR. On a beau dire, mais un bouquet de fleurs est bien autre- ment joli qu'un tas de feuilles. Un de nos amis, M. Alphonse Lavallée, vient de m'envoyer de Segrez, quelques rameaux fleuris de plusieurs plantes nou- velles ou peu répandues dans les cultures, et qui forment le plus élégant bouquet. Je vais le décomposer pour recommander chacune d'elles à l'attention de l'amateur Oui dompte et foule aux pieds d'importunes erreurs; car celui qui abandonne les fleurs pour des feuilles de Chou panachées ou non. n'a rien à voir, ni à trouver dans ce mer- veilleux bouquet, «f Ravissant pour les yeux, intéressant pour l'âme, » comme dit toujours l'illustre poëte Delille. Ce bouquet se compose des Lespedeza bicolor, Maackia — 206 — amurensis. Swainsona corontUœfoHa, des Clematis Jackmanm, Viticella venosa, Viticella violacea, Viticella purpurea, crispa rosecif Hendersoni ei campaniflora. Le Lespedeza bicolor est un arbuste de la famille des légu- mineuses-papilionacées, qui est voisin du genre Indigofera, et aussi rustique que VIndigofera décora^ mais beaucoup plus élégant. Il est originaire de la Mantchourie, de cette grande partie de l'Asie située au nord de la Chine, au delà de la fa- meuse muraille, et qui est arrosée parie fleuve Saghalien, plus connu aujourd'hui, en horticulture, sous le nom lie fleuve Amour, dont reuibouchure est sur les côtes de la petite mer d Orkhotsk, qui est formée par la longue presqu'île du Kamt- chalka. On comprend que les plantes de cette région — qu'on désigne généralement sous le nom de fleuve Amour ou Amur, — ■ doivent être clouées d'un certain degré de rusticité, et que leur culture soit possible en plein air, sous le climat de la France. Aussi toutes les introductions de M. Maximowilcz sont-elles très-précieuses pour notre pays. Le Lespedeza bicolor est une de ses introductions, et, bien que connu des Russes dès 1840, nous ne le conuaissons, en France, qu'à Segrez où il est cultivé depuis plusieurs années. C'est, je le répète, un des plus élégants arbustes de la famille des Papilionacées, beaucoup plus que les Indigofera. Il atteint à lahauteur de 1 m. à 1 ni. 50. Ses tiges dressées, émettentdes rameaux elfllés simples, souples, longs de 50 à 60 centimètres, et plus ou moins canuL'lés. Les feuilles sont composées de 3 fo- lioles portées au sommet d'un long pétiole (3 à 5 cenlim.), et ressemblant, pour la forme générale, la couleur, la contexture et pour la grandeur, aux folioles du Faux-Acacia {Robinia). De l'aisselle des feuilles supérieures, naissent une infinité de petites ramules florifères longues de 10 à 20 centim., portant de 12 à 15 grappes assez longuement pédonculées, composées de nombreuses petites fleurs rouge plus ou moins foncé, analo- — 507 — gii6s — comme forme et grandeur — à celles de Vindigofera décora. F^'ensemble de toutes ces petites ramules constitue une élégante panicule terminale longue de 30 à 40 centimètres. Il existe probablement plusieurs variétés de celte espèce. L'auteur qui l'a décrite — M. Turczaninow — en signale deux : Tune à fleurs rouges, l'autre à tleurs rouge violacé. M. Alph. Lavallée a roçn, cette année, comme Lespedeza argyracea — d'un horticulteur cpi'il m'a prié de ne point nom- mer — une plante qui n'est pas du tout le Lespedeza argyra- cea du Japon décrit par Siebold et Zuccarini, mais qui se rapproche tellement,, par le feuillage, du Lespedeza bicolor, qu'il est porté à croire que sa plante n est qu'une variélé de cette espèce; ce qu'il lui sera facile de décider lors de la pro- chaine floraison du sujet qu'il cultive. Une plante du même pays, qui se recommande, outre ses panicuies de fleurs, par un ample feuillage, à 7 grandes folioles ovales soyeuses, est le Maackia amiireîisis. C'est un petit arbre — croyons-nous — qui pousse admirablement bien dans l'é- cole de Segrez ; toujours bonne acquisition. Voici une gracieuse et très-coquette plante; le Sivainsoiia coronillœfoUa, vendu sous le nom de Indigofera speciosa! C'est une manière commode de faire des espèces nouvelles, et qui est souvent employée par l'auteur de cette nouveauté. Mon excellent ami, qui ne peut pas croire à la mauvaise foi, pense que c'est une erreur involontaire; laissons-lui cette croyance, iit ne nommons pas encore l'auteur d'une simple négligence dans l'étiquetage des plantes nouvelles qu'il vend. Donc, le Swainsona coronillœfoUa est une vieille plante, mais qui s'est bien conservée ; car elle est toujours fraîche et jolie. Ses fleurs ont la forme et la grandeur de cehes du Baguenaudier (Golu- tea), d'une belle couleur violet pourpre foncé, disposées par io à 20, en grappes simples, et auxquelles succèdent des fruits allongés vésiculeux comme ceux desColutea. Ce Sicainsona est — 208 — originaire d'Australie et n'est pas de pleine terre ; mais on peut le planter ainsi pendant l'été. En pot, il forme également un élégant arbuste pour la garniture des appartements d'été. Le fond de mon bouquet est composé d'une demi-douzaine de charmantes plantes grimpantes, de Clematis. Le Clematis Viticella est une espèce vieille comme le monde, originaire des régions méridionales de l'Europe, mais qui supporte très-bien notre climat- le type est à petites fleurs bleu violacé. On en cultive beaucoup de variétés : je recom- mande celles-ci : Le Viticella violacea à petites fleurs rose violacé . Le Viticella purpurea a ses fleurs plus grandes^ d'un violet pourpre. ,Le Viticella venosa est une somptueuse variété à très- grandes fleurs^ comme dans les païens ou cœrulea, espèces du Japon (6 à 7 cent, de diamètre), mais plus riche de coloris; elles sont d'un beau violet velouté nuancé bleu et Ulas, avec un réseau très-prononcé de veines plus foncées. C'est une plante très-florifère; les treillages qu'elle garnit sont littéralement cachés sous ses fleurs. — On a dit, je crois, que c'était un hybride de Clematis patens et de Viticella. J'en suis fâché pour i'obtenteur, mais cette plante était déjà connue au jardin des Plantes de Paris du temps de Vaillant, il y aura bientôt 200 ans; j'en ai trouvé des échantillons dans sonherbier, et il est inutile de rappeler qu'à cette époque le Clematis patens ou autre à grande fleur, n'était pas introduit du Japon dans les cultures européennes. C'est donc une simple variété accidentelle, comme la plupart des hybrides de beaucoup d'horticulteurs. Le Clematis Hendersoni est très-certainement un de ces hy- brides, mais qui, selon moi, ne serait qu'une variation natu- relle du Clematis cylindrica; ses fleurs sont d'un beau bleu d'azur ou violacé, suivant le jeu de la lumière. Le Clematis crispa rosea est aussi une ravissante variété, à — 209 — fleurs en cloche de couleur rose clair à sépales marqués de trois fortes côtes, et dont les extrémités sont élargies, ondulées et redressées. 11 n'a rien de commun avec le Cvematis crispa du jardin des Plantes de Paris qui ressemble tout à fait au campaniflora. Ce Clematis campaniflora, de Brotero, est une très-coquette espèce d'Espagne, par ses jolies petites fleurs en clochettes; il y en a de plusieurs couleurs, depuis le bleu jusqu'au rouge; celle de Segrez est d'une belle couleur blanche lilacée. C'est cette espèce que Desfontaines a appelée C. revoluta; on doit lui rapporter également le Clematis parviflora de Decandolle. Enfin — au dernier les bons — c'est le Clematis Jackmanni hybride — toujours — du lanuginosa et du viticella atro-ru- bens; mais je ne sais pas trop ce que cet atr o-ruh eus o\i rouge- foncé a pu lui communiquer; car la couleur des fleurs est du plus beau bleu violet foncé qu'on puisse voir, et les intervalles des veines, qui font un peu sailhe, provoquent un velouté et un ton chaud qui n'existent dans aucune des espèces à larges fleurs. C'est certainement la plus belle Clématite. Si les se- meurs ne nous en donnaient que de cette qualité, nous ap- plaudirions toujours, sans réserves, leurs nouvelles obtentions, et nous les accepterions toutes, même comme hybrides. Toutefois le Clematis Jackmanni me paraît être tout sim- plement un jeu du hasard du lanuginosa, et non de l'amour d'un viticella. F. Herincq. COFFRE POUR LA CULTURE FORCÉE DES ASPERGES. Les Asperges d'hiver s'obtiennent, comme chacun sait, par divers procédés, mais toujours au moyen de fumier et de châs- sis. Ce chauffage se fait ou sur place ou sur couches. Pour la culture sur couches, on prend des grifl'es d'Asperges de 3 ou 4 ans ou de vieilles griffes d'un plant qu'on veut dé- MUet 1868. 44 — 210 — tniire; on raccourcit les racines à peu près également à 20 ou 25 centim. de longueur; on place les touffes sur la couche l'une près de l'autre, on remplit les intervalles avec du terreau, puis on place les coffres et les panneaux. Par cette méthode, les touffes ainsi chauffées ne servent qu'une fois . Une autre méthode, celle qui est généralement employée dans les cultures particulières, est le chauffage sur place. Les Asperges étant plantées en planches, on ouvre une tranchée autour de chacune d'elles, c'est-à-dire qu'on enlève la terre des sentiers jusqu'à 50 à 60 cent, de profondeur, et ces tran- chées sont remplies de fumier chaud, bien foulé, qui ne tarde pas à chauffer la terre et à provoquer la végétation. On place ensuite les coffres, les panneaux, etc. Tous les ans il faut, re- commencer ce travail de terrassements, et, à la fin de l'opéra- tion, il faut rapporter de la terre pour combler les tranchées; c'est une affaire très-onéreuse . Pour dispenser ses jardiniers de cette espèce de travail de Pénélope, M. Alphonse Lavalléo a fait établir^ à Segrez, une Aspergerie, pour la culture forcée, dans laquelle il n'y a pas un pouce de terre à remuer, et qui, en outre, donne des pro- duits quelques jours plus tôt que par le procédé ordinaire. Cette année, voulant être parfaitement édifié sur ce système, au point de vue de la durée de l'opération, M. Alphonse La- vallée a fait deux cultures comparatives : commencées simul- tanément le 10 décembre, la culture d'après le système ordi- naire a produit le 30, et celle du système Lavallée le 27, soit une avance de trois jours. Il y a donc double avantage : tra* vail en moins pour le jardinier, et avance de trois jours pour la production. Ce système consiste tout simplement à encaisser les plan- ches d'Asperges dans des murs à claire-voie qui forment ainsi des sortes de bâches. Voici comment se fait TétaWissement. Étant données des planches d'Asperges de 1° 30, séparées par — 211 — des sentiers de 70 centimètres, on enlève la terre de ces sen- tiers comme pour la culture forcée ordinaire, jusqu'à 50 ou 60 centim. de profondeur. La tranchée ainsi ouverte, on creuse de chaque côté une petite tranchée de 10 à 15 centimètres pour établir les fondations des murs en brique qui doivent en- caisser les planches. Les briques de la première rangée sont mises à plat. Sur cette première rangée du fond on pose, à chaque point de jonc- tion des briques, une brique dressée de manière à former une sorte de colonnade sur laquelle on couche une rangée de brique qui reçoit une nouvelle rangée de briques dressées, et ainsi de suite jusqu'à ce que le mur de devant dépasse de quel- ques centimètres la surface de la terre, et que le mur de der- rière soit de 10 à 15 centimètres plus haut pour établir la pente qui existe à tous les coffres ou bâches. La tranchée qui sépare deux planches se trouve par ce fait bordée de murs de 1 0 centimètres d'épaisseur, mais qui sont percés de nombreuses et larges ouvertures. Quand on veut forcer une partie de ces planches, on emplit tout simplement les deux tranchées (de- vant et arrière) de fumier qu'on remanie deux ou trois fois pendant l'opération, et ce travail est d'autant plus facile qu'on n'a pas à craindre l'éboulement des terres, puisqu'elles sont re- tenues par les murs. La chaleur àa fumier pénètre dans le sol desplanches par les ouverturesde ces murs, et aussi rapidement que s'il n'y en avait pas, puisqu'on a obtenu, cette année, une avance de trois jours sur la production des planches ordinaires. Le sommet de ces murs est disposé de manière à recevoir les panneaux vitrés. Lorsque Topéralion est terminée, on vide les tranchées, qui servent alors de fosses pour les détritus du jardin ; et ces dé- tritus, au printemps suivant, fournissent un excellent terreau qui se trouve être complètement consommé, dans la partie de r Asperger ie qui n'a pas été soumise au chauffage; car il va — 212 — sans dire que ces sortes de coffres sont partagées en deux par- ties par une tranchée transversale, pour pouvoir chauffer al- ternativement, une année sur deux, chacune de ces deux moi- tiés. C'est une idée ingénieuse, et qui produit de très-bons ré- sultats. L. CORDIER. DE L'EMPLOI DES POMMES DE TERRE MALADES. Depuis l'année 1845^ époque à laquelle se manifesta pour la première fois en Europe la maladie de la Pomme de terre, un grand nombre d'agriculteurs et de savants cherchèrent non- seulement les causes de ce fléau, mais encore les remèdes efficaces pour prévenir ses ravages. Ainsi, les uns placèrent dans les poquets, comme préservatifs au moment de la plan- tation, du sel marin, de la sciure de bois, des cendrons de chaux, du poussier de charbon, des cendres communes, du tan, etc. D'autres firent macérer les tubercules, avant de les semer, pendant une demi-heure environ, dans une dissolution de chaux, de sulfate de cuivre, de sulfate de zinc ou de sel marin. Quelques-uns répandirent aussi sur les tiges, au moment de l'activité de leur végétation, du plâtre en poudre, de la fleur de soufre, du sel marin ou bien encore de la chaux nou- vellement éteinte. D'autres enfin conseillèrent de changer l'époque du semis; par exemple :' M. Fonsard de la Marne indiqua la culture tar- dive et M. Payen recommanda, dans un traité spécial, de faire la plantation dès les premiers jours du printemps et même avant l'hiver, en octobre et en novembre . Mais, malgré le savoir et le zèle de ceux qui ont conseillé et pratiqué ces divers procédés, on est forcé de constater qu'ils sont, ainsi que beaucoup d'autres que nous ne pourrions citer ici, restés presque infructueux, au grand désespoir des culti- — 213 — vateurs qui abandonnent la culture de cette prt^cieuse solanée ou qui, du moins, ne la pratiquent qu'avec défiance. Pourquoi, disent-ils en effet, donner tous nos soins à une récolte dont la majeure partie, peut-être, sera complètement perdue pour nous qui ne pourrons tirer aucun profit des Pommes de terre malades? C'est pour répondre à cette objection que nous essayerons de faire connaître les divers usages que Ton peut faire des Pommes de terre atteintes de l'affection spéciale, en appelant toutefois de nos vœux le jour heureux où l'agriculteur pourra disposer de remèdes efficaces propres à la conjurer. Dans la Grande-Bretagne et l'Irlande, on donne les Pommes de terre malades aux bestiaux, surtout aux porcs; mais lors- qu'ils en font leur nourriture spéciale, cet aliment est très- malsain pour eux. D'un autre côté, il n'est mémo pas écono- mi(|ue de le leur donner en doses convenables dans les rations alimentaires, car il est insuffisant pour engraisser ces animaux. Dans le canton de Genève, on soumet à la cuisson, par la va- peur, les tubercules gâtés avant de les leur distribuer. Cette précaution fait peut-être disparaître certains principes mal- faisants, mais elle ne procure pas plus que la méthode an- glaise une nourriture inoffensive. Plusieurs personnes ont aussi conseillé de les livrer aux fé- culeries. Nous n'avancerons point que cela est impossible, mais nous pensons que les industriels qui dirigent ces établis- sements n'acceptent que très-rarement de telles matières premières. Du reste, comme il y aurait témérité et inconvenance de notre part à faire la critique de ces divers procédés, nous n'ap- précierons pas davantage leur efficacité et nous nous empres- serons de citer un moyen plus facile et plus praticable pour les cultivateurs . C'est le résultat de nos observations et de nos expériences. — 214 — Au mois d'octobre 4866, nous faisions arracher, en notre présence, des Pommes de terre arrivées à leur maturité. Comme la moitié environ de la récolte se trouvait atteinte de la maladie, on mit le plus grand soin à fouiller le terrain et à choisir les tubercules sains, de sorte qu'après la cueillette il ne resta pas un seul de ces derniers dedans ou sur le sol. Quant aux autres, ils séjournèrent sur le terrain, pendant une se^ maine environ, c'est-à-dire jusqu'au moment où l'on donna un labour au champ en les enfouissant_, persuadé qu'on était qu'ils pourriraient en terre. Mais il en fut tout autrement, car dès le commencement du printemps suivant ils levèrent et présentèrent bientôt des tiges longues et vigoureuses. La ré- colte fut précoce et abondante. Un petit nombre de tubercules qui étaient attaqués furent immédiatement replantés et don- nèrent une seconde récolte dans le courant de l'été. Nous avions rapporté ce phénomène à un de nos amis^ sa- vant professeur de botanique ; il recueillit aussitôt et planta dans son jardin une certaine quantité de Pommes de terre affec- tées et même à moitié putréfiées. Elles lui donnèrent une ré- colte aussi abondante et aussi belle que si elles avaient été complètement saines. Deux fois nous avons recommencé cette même expérience, elle nous a toujours donné des résultats identiques. D'après ces faits^ dont il est facile de déduire l'application, nous conseillons aux cultivateurs de recueillir non-seulement les Pommes de terre saines, mais aussi celles qui sont malades, au lieu de les laisser comme ils le font le plus souvent, se transformer en immondices infectes et nauséabondes. Elles pourront servir de semences pour une autre plantation, car elles n'ont nullement perdu leur propriété germinative. En les plaçant dans un endroit sec, à l'abri des variations atmosphériques, elles se conserveront sans se putréfier pen- dant cinq à six mois, c'est-à-dire jusqu'au moment où l'on -- 215 — sera disposé à faire le nouveau semis. Néanmoins, pour éviter la pourriture et la décomposition, quand on a à sa disposition du terrain convenablement préparé pour recevoir la semence, il vaut mieux la lui confier immédiatement après la récolte, quelle qu'en soit l'époque, car si l'arrachage se fait au mois de juin, on peut encore ensemencer pour récolter avant les gelées, et il est encore avantageux de planter en octobre et en no- vembre si la cueillette ne s'opère que dans ces mois. Plusieurs auteurs ont, en effet, souvent conseillé de semer profondé- ment en terre avant l'hiver, afin d'avoir au printemps suivant des tubercules nombreux et précoces. (Cependant, dans ce der- nier cas, il y a deux choses à redouter : l'humidité et la gelée. Pour obvier au premier inconvénient, il suffit de mettre dans chaque poquet, en y plaçant la Pomme de terre, une poignée de balles ou glumes d'avoine vulgairement appelées pailles d'avoine. Quant aux gelées, elles n'ont que très-rarement d'ac- tion sur la partie souterraine de la plante ; mais elles détruisent souvent les tiges et les feuilles, poussées avant l'arrivée du froid. Il ne faut cependant pas considérer alors la récolte comme perdue, caria tige reparaîtra et repoussera vigoureu- sement dès les premiers beaux jours. Quelques horticulteurs ont même remarqué que, dans cette circonstance, la maturité avait lieu beaucoup plus tôt_, mais toutefois un peu au détri- ment de la quantité. Dans tous les cas, quelle que soit la saison oii l'on emploiera pour semence des Pommes de terre avariées par la maladie, on recueillera presque toujours des tubercules sains. Du reste, pour plus de sécurité à cet égard, nous conseillons de les im- merger, avant de les planter, dans une dissolution préserva- trice que l'on obtient en faisant dissoudre, par la chaleur, 5 htres de chaux vive mélangés avec un demi-kilogramme de fleur de soufre dans 50 litres d'eau. Enfin, s'il reste dans les esprits quelques doutes sur la réus- — 216 — site et l'efficacité du procédé que nous venons de décrire, nous pensons qu'ils disparaîtront quand on aura vu l'analogie qu'il peut avoir avec celui qui est rapporté dans les lignes suivantes publiées^ il y a quelques années, par le Comice agricole de Valcongrain (Calvados), dans le Moniteur des connaissances utiles et pratiques : c Dans les premiers jours de février dernier (1853) un cul- tivateur des environs de Liège a planté suivant les procédés ordinaires des Pommes de terre d'une espèce très-hâtive. Trois mois après, il a fait la récolte des nouveaux tubercules qui se. sont trouvés d'une très-bonne qualité. Cette récolte enlevée, il a placé la mère qui l'avait fournie dans la même fosse et vers la fin de juin^ il a fait une récolte plus abondante que la pre- mière et les tubercules étaient d'une saveur également irré- prochable. Cette même mère a été replantée de nouveau et vers la fin d'août, le cultivateur liégeois a mis à découvert une troisième récolte semblable aux deux précédentes. Enfin, la mère a été enfouie une quatrième fois dans le sol et elle a fourni une quatrième récolte (1). » Ces expériences démontrent assez clairement, ce nous semble, qu'une Pomme de terre qui a subi une altération quelconque, soit par la maladie, soit en produisant une première récolte, peut encore servir de semence. Nous n'entrerons donc point dans des considérations botaniques tendant à le prouver. Tel n'est point le but que nous nous sommes proposé. Nous avons voulu seulement faire connaître aux agronomes un pro- cédé qui doit les engager à continuer la culture d'une plante digne de tous leurs soins et que ne pourront jamais remplacer, dans notre pays, les produits douteux de la Picotiane, de l'Ul- luco et de l'Igname. Hervé de Quevillï. (1) Il va sans dire que nous ne prenons nullement la responsabilité de ce fait cité dans cette note -, mais cette réserve ne veut pas dire non plus que nous in- firmons ce fait. I* • H. — 217 — DE L'INFLUENCE DU SUJET SUR LA GREFFE. C'est une question qui a longtemps préoccupé les physiolo- gistes et les horticulteurs; tous, à peu près indistinctement, ont nié que le sujet puisse exercer une influence sur la greffe, de manière à lui faire subir un changement quelconque. C'est que jamais, en effet, les horticulteurs ne se sont aperçus de la moindre modification dans les caractères de l'espèce greffée, — Dieu sait ce qui se fait de greffes par an en horticulture, — et c'est pour cette raison qu'ils multiplient les variétés accidentelles par la greffe pour en fixer le caractère, pour main- tenir la variation. On croyait le fait positivement acquis à la science. Aujourd'liui la romantique Allemagne jette une lu- mière toute nouvelle sur la question, à l'aide de Pommes de terre greffées qui viennent témoigner en faveur de l'influence du sujet; et le doute ne paraît pas possible, en présence de l'exactitude des expériences, pourlesquelles la Providence s'est montrée, toutefois, bien bonne mère, en dirigeant son fils, le Hasard, dans la reprise des greffes. M. Hildebrand est un savant allemand . Il avait entendu dire qu'une personne, ayant eu l'idée de greffer les yeux de Pommes de terre colorées dans des Pommes de terre blanches, en avait obtenu des tubercules bigarrés; mais il ne crut pas au sérieux de cette opération qui lui semblait quelque chose de fabuleux. C'est un homme habile, M. Hildebrand, de dé- clarer tout d'abord qu'il regardait cette chose comme fabuleuse, afin de faire croire qu'il est, lui, très-sérieux et très-véri- dique; malheureusement son récit tient trop du roman. Ecou- tez-le ; je l'emprunte au journal de la Société d'horticulture de Paris, qui en donne la traduction dans son numéro de mai qui vient de paraître. M. Hildebrand, pensant toutefois que l'expérience valait la peine d'être répétée, s'exprime ainsi : « Dans ce but, j'eus recours, d'un côté, à une variété de — 218 — Pomme de terre dont les tubercules sont rouges, comme écail- leux à leur surface et généralement plus longs qu'épais; d'un autre côté, à une variété dont les tubercules sont blancs, unis à leur surface et constamment globuleux. Pour m'assurer de la pureté et de la fixité de ces deux variétés, je plantai un cer- tain nombre de tubercules de l'une et de l'autre, qui tous, tant les rouges que les blancs, donnèrent des tubercules entière- ment semblables aux tubercules semences. » — Et osez dire, amis lecteurs, que les Allemands ne s'enten- dent pas à préparer des petits coups de théâtre;, pour donner à leur roman scientifique un petit air de réalisme ! Ainsi voilà qui est bien établi : les tubercules rouges et blancs non gretîés ont produit des tubercules exactement semblables à eux. Voyons ce qu'il va advenir de l'union de sèves par le greffage, ce En même temps, dit notre romancier, je pris cpielques tubercules blancs sur lesquels j'enlevai avec soin les yeux ; à la place de ceux-ci j'introduisis et je maintins, au moyen de petits morceaux de bois, d'autres yeux que j'avais pris sur la variété rouge. Réciproquement sur quelques tubercules de la variété rouge j'enlevai tous les yeux que je remplaçai par ceux que j'avais détachés des tubercules blancs, j — Tel est le morceau d'ouverture; c''est une musique bien nourrie comme toute musique allemande, et les accords sont plus que parfaits. Attention maintenant ; le rideau se lève. Sur le premier plan est un champ de Pommes de terre ; M. Hilde- brand entre en scène du côté du jardin. Il prend un air sérieux; mais le mouvement de ses bras et de ses jambes prouve qu'il... ne l'est pas. « Les tubercules ainsi greffés furent ici mis en terre, dit-il. La plupart ne donnèrent pas de pousse j m3i\s deux d'en- tre euXy un blanc et un rouge, donnèrent naissance chacun à une plante . 3> — Ici M. Hildebrand tombe à genoux et remercie la divine ~ 219 ~ Providence d'avoir bien voulu autoriser son fils, le Hasard, à conserver la vie seulement à deux de ses tubercules greffés et de manière à ce qu'il ne s'en trouve juste qu'wn blanc et qu'wn rouge. S'adressant ensuite au parterre il continue : « Lorsque je les arrachai, à l'automne suivant, pour chacun de ces pieds, avec plusieurs tubercules unicolores, tout à fait semblables à la Tariété mère, ']en trouvai un qui tenait plus ou moins le milieu entre les deux. — Un seul dans chacun des pieds ! Je trouve que ce n'est pas assez ; M. Hildebrand aurait bien pu en mettre deux ; au moins le père et la mère eussent eu ainsichacunleleur. Moi, plus ma- lin, j'en aurais trouvé un dans la touffe rouge, et uneldomi dans la touffe blanche ; ça aurait eu un petit air de vérité bien plus naturel que un tout seul dans chaque pied, surtout quand, sur deux piedssauvésdu naufrage, il y aeu déjà un pied de chaque, un de rouge, un de blanc. Ce un partout sent un peu trop ce fameux héros de roman du jour, qu'on appelle Rocarabole. Après cela, la Providence a des coups à elle, qu'il n'est pas donné à l'homme de comprendre, et M. Hildebrand ne pou- vait pas aller contre^ sa volonté. Enfin il a deux tubercules qui tiennent plus ou moins le milieu entre les deux tubercules rouges et blancs. Comment sont -ils? a Le plus beau était celui qui provenait d'un œil de la va- riété rouge, implanté dans un tubercule de la variété blanche. Il était allongé; à l'une de ses extrémités il ressemblait parfai- tement à la Pomme de terre rouge par sa couleur et par l'état de sa surface ; à partir de cette portion colorée, la coloration rouge s'étendait jusque près du milieu de la longueur du tu- bercule, puis venait une zone blanche avec des raies transver- sales rouges; enfin le reste du même tubercule, formant l'ex- trémité opposée, était complètement blanc, comme le sujet dans lequel avaient été implantés les yeux du tubercule rouge. Ce tubercule avait donc nettement, ajoute M. Hildebrand, vers l'un de ses bouts, le caractère de la variété rouge, vers l'autre — 220 — bout le caractère de la variété blanche ou du sujet, et sa por- tion moyenne offrait un mélange des deux caractères, néan- moins avec quelque prédominance de la variété rouge, c'est-à- dire de celle d'oii provenait l'œil greffé. » Quanta l'autre tubercule mixte qui provenait d'un œil de la variété blanche, greffé dans un tubercule rouge, M. Hilde- brand déclare qu'il était moins bien venu. Gela se com- prend. La couleur rouge est l'emblème de la force et de la toute- puissance — le pantalon rouge des militaires en est la preuve, — tandis que le blanc est le symbole de la virginité et de la faiblesse ; donc un tubercule blanc doit produire na- turellement un être moins bien venu qu'un tubercule rouge ! De tout ceci l'auteur conclut ainsi du dénoùment de sa petite comédie : « Ces tubercules sont évidemment le produit de l'union non sexuelle de deux variétés, entre lesquelles ils tiennent le milieu, et ils montrent d'une manière éclatante l'influence que peut exercer le sujet pour changer les propriétés d'un œil qui y a été implanté. » Pour moi, ils montrent, enoutre^ qu'il y a en Allemagne des hommes assez peu respectueux des choses sérieuses pour se moquer des savants, gens généralement crédules. Les expériences de M. Hildebrand ressemblent à celles d'un médecin français quia entretenu, ces années dernières, l'Académie des Sciences d'un nouveau mode de culture des Champignons, qui consistait à faire germer les spores sur une plaque de verre, et de les prendre ensuite, à l'aide du mi- croscope, pour les déposer sur les couches. Il en obtenait, di- sait-il, des Champignons colossaux, et pour montrer sa bonne foi, il en déposait des échantillons sur le bureau de la docte assemblée. Nous avons ri de l'effronterie de cet enfant d'Es- culape, et plaisanté de ses prétendues expériences . Le résultat définitif a prouvé que nous avions eu raison de ne point prendre la chose au sérieux ; car, depuis, on a appris que les 221 — magnifiques agarics, qui ornaient le bureau de l'Académie des Sciences, poussaient tout seuls dans la cave d'un marchand de vins du quai Valmy ! Je ne veux pas conclure cependant que le docteur français et le savant allemand se moquent intentionnellement du public. Je les crois, au contraire, sé- rieusement de bonne foi ; mais j'ai la conviction qu'ils ont chacun, non pas un tubercule de Pomme de terre dans le cer- veau, mais seulement, et malheureusement, un grain d'inflam- mation cérébrale, qui donne naissance à des productions sur- naturelles, comme la germination des spores des Champignons sur les plaques de verre, comme des Pommes de terre hy- brides par l'union de deux sèves, et comme la fameuse théorie de la Parthénogenèse. On me reprochera sans doute encore de n'èlré pas sérieux dans la discussion ; mais peut-on prendre au sérieux des expériences qui n'ont jamais été faites ; car il n'est pas besoin d'être en possession d'une bien grosse somme d'intelligence pour découvrir que les expériences de M. Hildebrand n'ont jamais existé que dans son cerveau, comme celles du Cham- pignonniste du quai de Valmy. Dès lors il faut se garder d'en parler sérieusement; ce serait leur donner un brevet d'autorité. Il faut au contraire les traiter selon leur valeur ; dans ce cas, on ne peut qu'en rire et s'en moquer . F. Herincq. LES ERREURS EN HORTICULTURE ; FAUSSES DÉNOMINA- TIONS DES PLANTES, D'APRÈS M. HERDER. (2^ article.) '■ Continuons la publication des rectifications de M. Herder. Madaria corymbosa des mêmes, est M. elegans. Malva variegata de M. Jiihlke, est M. mauritiana. Mimulus robustus de M. Renary, est M. lutcus v'ar. cupreus. Mimulus quinquevulnerus robustus de MM. Haage etSchmidt, est le luteus grandiflorus. — 222 — Nemophilu. Trois espèces de ce genre : atomaria dtscoïdalis, insignis et maculata, sont vendus dans plusieurs établisse- ments sous douze noms différents ! Nîcotiana orientalisàe M. Ausfeld, est le N. iabacum. Nigella orientalis de M. Jithlke, est le iS'. damascena; le vé- ritable orientalis de Linné a les fleurs jaunes. Ocimwn mexicanum de M. F. A. Haage, est 0. basilicum. OEnothera Drummondii nana du même, est le Drummondii genuina. OEnothera Sellowii du même, est le OEnothera odorata. Oxalis tropœoloides de M. Jûhlke, estle cornicidata atropur- purea. Phacelia texana de MM. Haage et Schmidt, est tantôt du P. congesta, tantôt du P. tanacetifolia. Podolepis afjînisde M. F. Haage, est le P. chryaantha. Polygonum orientale speciosum de M. Benary, est tout sim- plement le type. lleseda arborea de MM, Haage et Schmidt, est le R. mediter- ranea. Ricinus macrophyllus atropurpureus de M. Mœhring, est le R. commimis var^ genuinus. Ricinus spectabilis de M. Benary, est même plante que ci- dessus. Ricinus rutilam de M. F. A. Haage, est P. communis vi- ridis. Ricinus tunicensis de M. Benary, et P. ornatus de M. Mœh- ring, sont le P. communis var. rubescens. Schizanthus. Les deux variétés du pinnatus : violaceus ge- nuinus et lilacinus ôculatus ont été vendues par MM. Haage et Schmidt, sous les noms de : gracilis, humilis, obtusifolius,por- rigens, pulchellus, venustus ei violaceus; par M. F. A. Haage^ sous celui de grandi florus ôculatus ; et par M. Benary, sous la désignation de Schizanthus species du Chili. Silène hirsuta de MM. Haage et Schmidt j est S. bipartita» Silène Bergeri des mêmes, est Silène trinervia. Silène procumbens et S.pulchella des mêmes, est S.vespertina . — 223 — Solanwn decurrens des mêmes, est S. sisymbriifolium. Sorghiim rubens de M. Jûhlke, est tout bonnement le S. vul- gare. Tropœolum Tom Thumb white (Capucine Tom Pouce blanche), est Tropœolum majus var. cilrina. Tropœolum elegans nanum et T. King Thcodor de M. Mœh- ring, est T. majus var. nana. Venidium calendulotdes et V. muUi/hrum de M. F. A. Haage, soniArclotis fastuosa et var. spinulosa. Waitzia acuminata cilrina et W. corymbosa sulphurea, sont du \V. corymbosa. Zinnia ambigua de M. Jûhlke, est Zinnia tcnuiflora. On voit, par cette liste, que nous devons avoir raison quand nous disons que les noms des horticulteurs ne doivent jamais être pris en considération par les botanistes, et que la nomencla- ture horticole n'a rien à voir avec la nomenclature botaniste. Nous pourrions en donner une nouvelle preuve en pubhant des rectifications de noms d'arbustes. Mais il nous faudrait ci- ter un millier de noms, au moins, et cela, deviendrai tl'astidieux; outre les fausses nouveautés, il y a, en effet, des erreurs qui proviennent de la négligence, ou de l'ignorance des pépinié- ristes qui envoient la même espèce sous trois et quatre noms différents; pour citer ne qu'un exemple nous prendrons un Ber- beris qui est venu de la même provenance sous le nom de Ber- beris ruscifolia, glauca et umbellala. Les erreurs de ce genre sont tellement nombreuses, que nous n'avons plus aujourd'hui la moindre confiance dans les noms sous lesquels les plantes nous sont envoyées, non-seulement parles horticulteurs, mais aussi par les établissements scien- tifiques, et c'est malheureux, on en conviendra. Si nous citions toutes les fausses déterminations qu'on rencontre dans les écoles de botanique, on nous accuserait aussitôt de calomnia- teur; car on ne voudrait jamais croire qu'au foyer même des lumières, on trouve par exemple le platane d'orient, sous le nom de Platanus occidentaîis, etc., etc. F. Heringq. 924 Travaux eu mm de Jyîil Jardin Potager. On continue, pour les couches, les opérations du mois pré- cédent; on veille sur les Melons, les Patates et les Aubergines qui les couvrent. En pleine terre, on sème Poireaux, Ciboule, Chicorée de Meaux, Scarole et Choux-fleur; on met en place ceux qu'on a semés le mois dernier. On peut encore semer des Navets, Raiponces, en mêlant des Radis, des Carottes demi-longues pour l'hiver, et, à la fin du mois, de la Chicorée blanche, de l'Oignon blanc pour être repiqué en octobre, et de la Scorzonêre pour passer l'hiver ; on met en place le Céleri turc, et on en butte tous les quinze jours pour en avoir toujours de bon à être consommé; c'est le meilleur temps pour l'arrachage des Échalotles et l'Ail. Jardin fruitier. 11 faut visiter fréquemment les espaliers; palisser, ébour- geonner, découvrir, sans trop les dégarnir, les fruits dont on veut avancer la maturation ; veiller avec attention à maintenir l'équilibre des arbres, arquer ou pincer les branches vigoureuses; dépalisser et dresser les faibles. Regarnir les vides des espaliers ou des quenouilles, par le procédé de la greffe par approche des rameaux herbacés . Dans les journées très-chaudes arroser les pieds des arbres nouvellement plantés, surtout les Pêchers, et seringuer les feuilles. Vers la fin du mois on greffe en écusson, à œil dormant, les Cerisiers, Pêchers, Abricotiers, Poiriers, etc., dont la sève s'arrête de bonne heure; et à œil pous- sant tous les arbres dont la végétation se prolonge jusqu'aux gelées. Jardin d'agrément. Arroser, palisser, élaguer, mettre en place les plantes d'automne, ébourgeonner les Dahlias, relever et mettre sur les tablettes, dans un endroit sain et aéré, les bulbes ou griffes de Jonquilles, Narcisses, Jacinthes, Tulipes, Renoncules. Anémones, etc., aussitôt que les feuilles ou hampes seront desséchées; marcotter les Œillets, semer les Cinéraires et les Lupins. Serres. Les plantes restées en serre ne demandent plus que des arrosementg, de Tair et uq peu d'ombre quand le soleil est trop ardent. Paris. - Imprimerie horticole de E. DONNADD, rue Cassette.». LlliRAIRlE DE E. DONNAUD, I^.DITIMIH. RUE CASSETTE, 1, A PAIIIS. VIENT DE PARAITRE CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES par M. D. 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DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 1. 1868 MM. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs catalogues au bureau du journal, rue Cas- sette, \ , et de communiquer tout ce qu'ils auraitnl d'intéressant à faire connaître par la voie dit joittual. Nous mettons sur la dernière page de l'Horticulteur fratiçaif, le nom des calaltgues parus dans le mou et dont nout avons reçu un exemplaire. ARGENT 67. Arrosoir à orifice à brise-jet. Hélichydroéolipyle Rue IÎ,ocliech.ou.art, -4:5, à Paris RAVJBNEAU bti MACHINES ÉLÉVATOIRES et APPAREILS D'ARROSAGE A tA CLOCHE SES HALLES CERTBALES ADZ LÉ6DKES Rue de lu Cossonnerie, 3. u Paris. tobre 1865, l^MaiÏÏ; THIBAULT" PRUDENT Marchand Grainier, Fleuriste et Pépiniériste, est transfén pour cause d'expropriation et d'agrandissement, rue de Cossonnerie 3. CALENDRIER HORTICOLE CALENDRIER JACQUIN AÎNÉ PUBLIÉ PAR JACQUIN JEUNE Grainier -Fleuriste et Pépiniériste. âl», Quai de la Mégisserie A PAt\Ift. ANCIENNEMENT Ql'Al NAPOLÉON, Î3. 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MÉDAILLE D'ARGENT A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 POUR LA PURETÉ DE SES GRAINES. Envoi franco des Catalog^ues sur demande par lettre affranchie. MÉDAILI^G D'On A E.'EXPO<IYRR8C:iXl!: DE «809 (La seule donnée pour cette spécialité) I)n grand nombre do Médailles do vcrnioil et d'argent A DIVERSES EXPOSITIONS D'HORTICULTURE DE FRANCE ET DE L'ETRANGER.' LOUIS LHÉRAULT HORTICULTEUR ET CULTIVATEUR 14, rue de Calais, à Argenteuil (Seine -et -Oise) SPÉCIALITÉ D'ASPERGES ET DE FIGUIERS Vente en mars et avril de griffes d'Aspergées de première qualité, SOMMAIRE DES ARTICLES CONTE^iUS DANS CE NDMÉRO. F. Herincq, rhronfqno. — Jclfs Jarlot, If^ I*rln»eT«vcs d« la < hine. vai-iétés nouvellts (P, Vlili. — 0. Lkscuykr, Hui'tensia ou Itydrangoa lionceaux. — F. H^■BlNCû, le Kerria et le RhiMlot>pufl. — F. Herincq, a Y'iune vierge du Japon : Cissus Royie ou Ci^sus triciispidiia. — L. (]obdier. Haricot à r;im"s a cosse . violette. — ïh. MnLiÉ, WrelTe d'été en couronne- — 0. Lescoïer, revue des journaux : plantes nouvelles. — Travaux du mois d'août. CimONlQUE Un mot sur l'hybridalion par les s(^ves ; un hybride de la carpe et du lapin. M. Darwin, et sa ihéorie de la trans^formation des êtres; comment on éta- blit des lois scientifiques. Nouvelles greffes des pommes de t^rre de M. Trail; création de la première moK cule alnjo-phèie de l'homme et du chêne, daines d'héliotrope antédiluviennes trouvées à Manies. Nouveau procédé espagnol de multiplication des poiriers, M. Naner. Résuhal de nos expériences sur l'en- grais de hannetons; engrais nouveau, les cendres végétatives; essai de culture de l'Arracacha, par M. Vavin ; une plaisanterie que je trouve mauvaise; l'Exposition de Levallois; une histoire scandaleuse mais instructive. Dans noire dernier numéro, nous avons fait connaître un fait d'hybi'idalion obtenue par le greffage de bourgeons de Pommes de terre sur im tubercule. Un membre de la Société d'horticulture nous écrit, à cette occasion, que nous avons eu tort de traiter aussi légèrement cette question; (( car, dit-il, le fait est incontestable, on nous a montré le produit de cette hy- bridation par les deux sèves. 5) 0 crédule confrère, ne vous rappelez-vous pas cet illustre saltimbanque qui annonçait le fruit incestueux d'une carpe et d'un lapin, mais qui ne montrait que le père et la mère, s'excu- sant de ne pouvoir faire admirer leur fils, parce que, disait- il, (( il est, pour le moment, chez le célèbre Cuvier, ce grand naturaliste l'ayant emporté pour l'étudier plus à son aise. » M. Hildebrand, lui, fait le contraire, il montre l'enfant,. parce que la chose est plus facile . Août 1868. 15 — 226 - Il y a quelque dix ans, ayant reçu d'Amérique des graines de Pommes de terre, je les semai, et en obtins une foule de va- riétés parmi lesquelles il se trouvait des tubercules moitié rouges et moitié blancs et d'autres qui étaient marbrés de plaques blanches et rouges- J'aurais certainement pu, avec ces tubercules, me faire alors un grand nom dans la science, en publiant un récit bouffon sur leur provenance; mais j'ai tou- jours eu un profond respect pour la science et les vrais savants , et j'ai préléré rester un être infime, tout au plus bon à cha- rivariser les pantins scientifiques. C'est un rôle qu'on m'at- tribue et que j'accepte sans honte ; car, en le remplissant avec conscience, on peut rendre service au monde vraiment sa- vant, qui est trop honorable pour soupçonner même qu'il y a des gens capables d'inventer des faits pour soutenir leur opi- nion, défendre une mauvaise théorie, ou qui les appuient sur les expériences des autres, tout en n'ayant aucune con- fiance en elles. En voici un exemple que j'emprunte à la célébrité du jour, à M. Darwin, l'adversaire acharné de l'espèce. M. Darwin veut que l'homme soit une transformation de la puce ou du pou, qui ne seraient eux-mêmes qu'un perfectionne- ment de l'animal leplus infime, la monade. 11 prétend également que le Chêne rustique n'est qu'un frère de l'homme ayant subi une transformation différente , en s'engageant dans l'autre voie du perfectionnement des êtres. C'est sublime de philosophie, n'est-ce pas? Or, M. Darwin appuie sa théorie sur des faits de la force de celui-ci : — « M. Trail, dit- il, a fait en 1867, à la Société botanique d'Edimbourg, une communica- tion dans laquelle il rapporte (et depuis, il m'a donné de nou- veaux détails sur ce sujet) qu'à la date de plusieurs années il avait coupé en deux moitiés une soixantaine de Pommes de terre, les unes bleues, les autres blanches^ et de telle sorte que la section partageât un œil ou bourgeon. Après avoir ainsi 227 supprimé les autres yeux, il avait réuni avec soin ces demi- tubercules, y> — une bleue et une blanche, et de manière à unir exactement deux moitiés d'yeux. — (c Quelques-uns dei tubercules ainsi unis produisirent des Pommes de terre blanches, d'autres bleues, et les tubercules nés de quatre ou cinq plantes étaient régulièrement mélangés de ces deux cou- leurs.... J'ai répété ces expériences, dit M. Darwin, mais sans succès !! » M. Darwin est un homme sérieux, j'aime à le croire. Com- ment alors accepte-t- il , pour prouver la transformation des êtres , des faits que ses expériences n'ont pu confirmer? De ce que certaines plantes, certains animaux éprouvent des modifications dans leur forme, sous l'influence de cer^ taines conditions dans lesquelles ils se trouvent placés, est-ce donc une raison pour conclure que Dieu , qi>e la Nature si l'on veut, n'a créé qu'un être organisé des plus infimes, qui s'est transformé ensuite de mille et mille manières pour for- mer toutes ces innombrables espèces animales et végétales qui peuplent la terre ! M. Darwin ne peut pas admettre, dit-il, que l'homme et le Chêne soient sorlis de toute pièce et directe- ment de la création. La pensée que ces êtres ont élé ainsi créés de rien bouleverse son imagination. Il y en a bien d'autres placés à la même enseigne ; seulement ils sont plus raison- nables que lui. Ils déclarent carrément le fait incompréhen- sible et ne cherchent pas à l'expliquer ; ils se contentent de dire : qui peutlemoins peut le plus. En effe!, comme la première molécule qui a servi de pivot à toutes celles qui sont venues se grouper autour d'elle pour constituer ce que nous appelons l'univers, a dû être nécessairement créée de rien, ils admettent que celui qui l'a forgée n'a pas été plus embarrassé de forger ensuite toutd'une pièce un homme, un cheval^ un Chêne, et le Pommier, source de tous nos malheurs. Mais l'homme est telle- ment rempli d'orgueil et de vanité qu'il ne peut pas souffrir une — 228 — intelligence plus forte que la sienne. 11 veut l'anéantir ; niais il ne fait queperdre son tempsetle plus souvent sa pauvre raison. En admettant, un instant, la théorie de la transformation successive des êlres , il faut avouer que la nature met bien du temps pour modifier ses anciennes transformations ; car l'homme existe depuis des siècles sans avoir encore perdu un seul poil de sa barbe, et nous possédons aujourd'hui, 1" août 1868, des plantes que les ancêtres de Noé ont dû connaître. Voici, en effet, ce qui a été constaté, dernièrement, par un bo- taniste de Mantes (Seine-et-Oise), M. Lecureur, et qui le prouve surabo ndam ment. Des travaux de nivellement d'une rue de cette ville ont né- cessité des terrassements jusqu'à deux mètres de profondeur. Le terrain sur lequel ses travaux ont été exécutés n'est pas un . terrain de remblai ; on pourrait dire que c'est une terre vierge ; car c'est un sable d'alluvion qui a été apporté là par les eaux, par conséquent il y est depuis le déluge. Or, le nouveau sol de cette rue est actuellement tapissé par une herbe qu'on ne trouve pas dans les environs de cette partie de la ville et qui est très-rare dans quelques champs de la partie opposée : celte herbe ainsi née de graines antédiluviennes,, " n'est autre que VHeliotr opium europœum dans toute sa pureté! Que M. Darwin ou ses disciples veulent bien expliquer le cas. En attendant la solution de cet intéressant problème, voici un Espagnol qui a franchi les Pyrénées pour démontrer au peuple français qui s'occupe d'arboriculture fruitière, que cet art est encore à l'état d'enfance dans notre belle patrie, et qu'on a besoin de ses leçons pour multiplier les Poiriers. M. Naner, tel est le nom de ce noble et lier Castillan, nous apporte, en effet, un procédé de multiphcalion qui n'est ni le semis, ni le greffage, ni le marcottage !!... Pendant quelque temps l'auteur faisait un secret de son pro- cédé, espérant, sans doute, s'en faire dix mille livres de rente; — 229 — - aujourd'hui il l'a dévoilé en opérant dans les pépinières du Muséum. C'est tout simplement le bouturage ! mais de grosses rameaux, comme pour le saule, et non de petits tronçons de branches. Certainement le Poirier peut reprendre de boutures. J'ai vu dans les pépinières de M. André Leroy, à Angers, de mauvais Poiriers de rebut qu'on avait utilisés en les transfor- mant en tuteurs, et qui avaient émis des racines sur la portion affilée. Néanmoins, je ne vois pas trop l'avantage de ce procédé. Pour avoir de ces grosses branches, il faudra les couper sur de gros arbres qu'on détruira plus ou moins, et ensuite sera-t-on certain de la reprise? En Espagne, à Angers, c'est très-possible; mais sous les climats de Paris et du nord, je ne garantis rien. Ce que je puis garantir — sans le concours du gouverne- ment, — c'est que l'engrais des hannetons ne produit pas de vers blancs, comme l'ont assuré quelques médecins membres de la Société d'horticulture de Paris. Les expériences que j'ai faites ne laissent aucun doute dans mon esprit ; elles me paraissent très-concluantes. J'ai enfoui des hannetons dans une caisse di- visée en trois compartiments et enterrée jusqu'aux bords supé- rieurs qui se trouvaient par conséquent au niveau du sol. (]es hannetons avaient subi une mort différente : les uns avaient été écrasés ; les autres asphyxiés dans un tonneau, et la troisième catégorie était des décapités, qui subissaient l'opération au moment même de l'enfouissement : la vie ne les avait pas encore entièrement abandonnés. Je viens de vider la caisse avec la plus grande précaution en présence de mon excellent ami, M. Alphonse Lavallée; j'ai étalé le contenu sur le sol, en passant en revue — à la main — chaque grain de terre. Une odeur infecte se dégageait de cette sépulture de laquelle nous fûmes obhgés, plusieurs fois, de nous éloigner; mais de vers blancs, pas la moindre trace. La pâtée des hannetons était complètement décomposée; des hannetons enterrés entiers, il ne restait plus que quelques ailes. Nous sommes donc con- — 230 — vaincu qu'il n'y a aucun inconvénient à se servir de Tengrais des hannetons, et MM. les médecins de la Société d'horticul- ture de Paris pourront en conclure : que l'asphyxie produit sur le hanneton les mêmes phénomènes que sur la chatte qui va devenir mère : la vie abandonne en même temps et la mère et les œufs . En fait d'engrais, en voici encore un nouveau, pour lequel notre ami et collaborateur Jules Jarlot réclame une petite place dans ma chronique. Gomme je n'ai rien à lui refuser quand il ne demande pas l'impossible ou une chose injuste, la petite place est accordée : Voici sa lettre : Paris, le 25 juillet 1868. Mon cher Directeur, MM. Van Boiiiberchen et C'^ d'Anvers viennent de produire un nouvel engrais artificiel qu'ils désignent sous le nom de cendres végé- tatives. Ils ont avec ce produit obtenu en Belgique des résultats très- satisfaisants , et ils désirent propager la découverte en France. M. Victor Léniau, agent général de la Société, 8, place de la Bourse, à Paris, offre aux lecteurs de V Horticulteur français^ qui lui en feront la demande, la quantité de cendres végétatives qu'ils désireront pour en faire l'essai et, de plus, ils n'auront aucuns frais à faire, M. Léniau se chargeant d'expédier franco à la gare qui lui sera désignée. Je vous prie donc, mon cher directeur, de me faire une petite place dans votre chronique pour l'insertion de la présente. Veuillez agréer, etc. J. Jarlot. Nous avons reçu une autre lettre de M. le Président de la Société d'horlicultui-e de Pon toise, concernant VArracacha, plante de la famille des Ombellifères, qui produit de grosses racines ahttientairés fort estimées dans certaines parties de l'A- mérique, et dont la culture serait avantageuse ep France. Cet honorable Président, M. Vavin, nous annonce qu'on lui a en- voyé de Santiago (île de Cuba) des tubercules de celte plante intéressante ; qu'il en a obtenu des pieds d'une végétation — 231 — extraordinaire, et dont quelques-uns sont actuellement en fruits. Ce n'est pas la première fois que cette plante est introduite en France ; les premiers essais d'introduction remontent à l'année 1 830^ et, depuis, beaucoup d'autres ont été tentés, mais toujours sans succès. C'est qu'aussi le mode de cullure appli- qué était diamétralement opposé à celui usité en Amérique, comme l'a fait connaître notre malheureux ami, M. Goudot, trop tôt enlevé à la science, dans un mémoire présenté en 1845, à l'Académie, sur la culture de PAn'acacha dans la Nonvelle-Gre'- nade et sur la possibilité de raccli7nater en Europe. M. Goudot en avait encore apporté, à cette époque, des tubercules en France, mais les personnes auxquelles ils les avait confiés, au lieu de suivre ses conseils, qui étaient de ne point pousser à la fructification, firent précisément le contraire. Ils voulurent en obtenir des fruits, et toutes leurs plantes périrent, ce que l'introducteur avait prédit. LesNéo-Grenadiens empêchent, en effet, VArracacha de fleurir; ils le multiplient par boutures du collet qui est divisé en plusieurs morceaux munis chacun d'un œil. Il est bien certain qu'en laissant développer l'œil central en hampe florale, on détermine l'oblitération de tous les autres yeux latéraux et l'épuisement de la racine qui meurt ensuite comme meurt la betterave, le navet quia fructifié. M. Vavinse réjouit d'avoir un piedd'Arracacha haut d'un mètre et couvert déjeunes fruits. Nous, au contraire, nous le regrettons; car c'est un pied mort sans profit pour la propagation. Nous espérons que M. Vavin abandonnera les errements de ses devanciers^ et qu'il empêchera ses autres Arracaclia de fleurir pour pouvoir les multiplier par le procédé indiqué et recommandé par M. Goudot. Voici maintenant une plaisanterie, que; pour mon compte, je trouve très-mauvaise. Vers la fin du mois de juillet, M. le Président nommé de la — 232 — Société d'horticulture de Levallois-Perret, m'informait, par une lettre très-aimable, qu'il y aurait dans ce pays —ignoré des dieux — une Exposition du 1" au 7 août, et qu'elle pourrait c( offrir à la presse horticole matière à quelques notes utiles pour l'in- struction générale. «Après avoir consulté, en vain, tous les dic- tionnaires géographiques , j'appris d'un cocher de fiacre que celte noble ville, qui possède une Société d'horticulture et une Exposition, est située au pied des fortifications de Paris : côté nord. Je m'y rendis S'il est permis de se moquer des gens, MM. de Levallois ont largement abusé de la permission. Oser appeler Exposition quelques Géraniums chétifs et trois ou quatre plantes de serres réunies, à peu près pêle-mêle, .dans une grande salle à manger, c'est montrer qu'on a perdu com- plètement le sentiment de la pudeur. J'admets que les habi- tants de Levallois-Perret se soient ^assemblés pour former une Société d'horticulture, afin d'être : les uns Président, les autres Vice-Présidents, secrétaire-général, etc. ; j'admets cela, parce que, dans un pays aussi essentiellement démocratique que la France, chacun éprouve le besoin d'être ou de paraître un peu plus que son voisin. Mais je ne puis admettre qu'on dérange des honnêtes gens, et qu'on leur fasse payer 50 cen- times pour voir les réclames vivantes et peu attrayantes de quelques horticulteurs. J'en excepte toutefois deux Ipomœa du Ja[)on à feuilles panachées, du jardinier Labrousse ; un ma- gnifique pied de Cyanophyllum et quelques Gynmostachys de M. Jean Maître. C'étaient des perles égarées dans un tas de gros sable ; mais elles ne sauraient composer toute une Expo- sition' florale. Si encore ces Sociétés, ces Expositions, aidaient à l'instruc- tion générale, au progrès de l'horticulture! mais point. Dans le plus grand nombre de cas, ehes ne sont que le marchepieds de l'intrigue et de l'ambition. Ce qui vient de se passer dans une de nos grandes villes de province en est une grotesque el — 233 — scandaleuse preuve. Écoutez cette histoire, elle est instruc- tive. M. Trois étoiles est un honnête commerçant, que la croix de son fils empêche de dormir ; il n'a jamais pu comprendre qu'un père ne soit pas décoré quand le fils l'est. Il remua donc ciel et terre pour l'être aussi ; mais en vain. Possédant les connais- sances nécessaires pour voir une Pensée en arbre dans un Pe- largonium à cinq macules, il se fit recevoir membre de la So- ciété d'horticulture de sa localité, et bientôt, ii;Tâce aux procé- dés en usage chez les gens de son espèce, et à l'aveuglement de ses collègues, il fut porté au fauteuil de la présidence. Alors recommença une nouvelle série de démarches. Il envoya son épouse dévouée à Paris, auprès d'un de ses amis : Je serai décore, lui dit-il, s'il le veut. La femme partit, et deux jours après il en recevait un télégramme qui lui annonçait qu'il rétait. Ivre de joie, il court la ville et montre le télégramme à qui veut le voir. Le malheureux cepehdant était trompé par sa femme et son ami. Il l'apprit de la bouche même de sa tendre moitié. Elle lui avoua, à son retour, rouge de honte, cfu'il ne l'était pas; que son ami n'avait pas pu le faire — malgré sa bonne volonté, — chevalier comme son fils. — Je crois plutôt que la conscience de l'ami lui avait interdit de servir les vues ambitieuses de son ancien camarade. Mais l'intrigue ne se décourage pas : chassée par la porte, elle rentre par la fenêtre. Profitant de l'exposition qui a eu heu le mois dernier, le zélé président obtint ce qu'il convoitait- depuis si longtemps. Au- jourd'hui il l'est! Les moyens qu'il a employés ne sont peut- être pas très-honorables, car il a trompé le pouvoir, trahi ses collègues; mais bast! la fin justifie les moyens. Telle ne fut pas cependant l'opinion des ex()Osants. Au jour de la distribution des récompenses, ils manifestèrent une opi- nion contraire, en huant le président à son entrée solennelle ^- 234 — dans la salle. Des cris « à la porte V intrigant! 3> raccueillirent dès son apparition. Il voulut parler, et monter au bureau : mais les cris redoublèrent et des mains vigoureuses, crispées par la colère de l'indignation, l'empêchèrent de franchir les premiers degrés. Le tumulte était à son comble; la sonnette du coura- geux secrétaire-général, qui avait pris la présidence, était im- puissante à apaiser l'orage; les invectives les plus sanglantes couronnaient l'œuvre de l'astucieux président. Une voix enfin, dominant toutes les autres, demanda que la révocation du traître fût mise aux voix, et elle fut prononcée à l'unanimité moins une voix. — Après la révocation vint l'expulsion, de- mandée et votée avecla même unanimité. Ce président sans vergogne fut aussitôt chassé honte'usement de la salle des séan- ces ; le scandale s'étendit par toute la ville, et l'expulsé fut accompagné jusque chez lui par la populace, qui chantait la dernière phrase. du fameux télégramme : « Oui, tu l'es, » sur l'air des lampions. Mais peu lui importe. Ill'estbel et bien, et aujourd'hui il se moque tranquillement des moutons qu'il a si magnifiquement tondus. Tel est le dénoûment de l'exposition d'une des plus impor- tantes sociétés d'horticulture de France, que le fameux art. H de la loi Guilloutet ne nous permet pas de nommer. Nous avoqs voulu néanmoins relater ce fait inique, et non unique dans l'histoire de l'horticulture;, afin que ce scandaleux abus du pouvoir présidentiel éclaire tous les hommes sérieux, les véritables amis de la science. Nous les engageons h imiter leurs courageux confrères, quand ils reconnaîtront parmi eux de semblables impuretés; car ce sont ces êtres méprisables qui tuent toutes les associations horticoles dont le but est incon- testablement utile; mais qui est rarement atteint, parce que presque toujours l'ivraie sociale envahit et étouffe le bon grain . F. Herincq. 535 P. S. L'Exposition des insectes nuisibles et utiles est ouverte au Palais de l'Industrie depuis le l" août, et ne sera close que le 3f . Elle intéresse à la fois et les horticulteurs, et les agri- culteurs, et surtout les apiculteurs. LA PRIMEVÈRE DE LA CHINE ET SA CULTURE. (PL. VIII.) La Primevère de la Chine [Primula sinensia) dont le nom indique l'origine, est une fort jolie plante dont les larges om- belles, aux couleurs variées, ornent les serres et les apparte- ments pendant la saison d'hiver. Elle fut apportée des jardins de Canton (Chine) par le capi- taine anglais Ravves ; mais il est très-probable que son aire est la région septentrionale de l'empire chinois. Cette belle acquisition fut introduite en France, en 1820, par M. Soulange-Bodin, horticulteur de Ris, aussi habile qu'expé- rimenté, qui l'acheta d'un horticulteur anglais . C'était une belle plante à fleurs rouges, mais simples. Cultivée en Angle- terre avec succès, par M. Thomas C. Palmer de Bromley, elle fit les délices de l'exposition d'horticulture de ChisAvick en mars 1825. Plus tard on obtint en France (1835) une variété à lleurs blanches, mais simples comme la première. Quelques années ensuite un horticulteur anglais eut la chance de trouver, dans un semis, deux sujets à fleurs doubles : un à fleurs blanches, l'autre à fleurs rouges. La Primevère à fleurs rouges doubles fut introduite en France en 1839 et celle à fleurs blanches doubles ne fut connue chez nousquel'année suivante. Comme toute chose nouvelle et pour donner raison au pro- verbe : Tout nouveau, tout beau, — 236 — la Primevère à fleurs doubles devint une sorte de rage et Dieu sait avec quelle effronterie certains industriels horticoles abu- sèrent de la bonne foi des amateurs. Un d'eux possédait 1 0 plantes environ de Primevères blanches à fleurs doubles remarquables par leur caducité ; les amateurs anxieux vou- ' lurent à la fois cette plante, et par un phénomène extra- ordinaire de végétation, les quelques primevères de cet in- dustriel produisirent en moins de 6 semaines 1200 plantes qu'il expédia de Paris sous le titre de Primevère blanche à fleurs doubles . Ajoutons que les amateurs reçurent des plantes non-seule- ment à fleurs simples, mais encore quelquefois à fleurs rouges. Après cette déception^ le monde s'en dégoûta bientôt; la .Primevère à fleurs doubles lut délaissée, et les amateurs se mirent en quête d'une autre nouveauté et de quelque autre nouvelle déception. Quelques mots maintenant sur la culture de cette plante. Celte Primulacée peut se multiplier de deux façons : 1° Par le semis ; 2" par éclats ou boutures. Je ne conseillerai pas d'employer ce dernier mode de multiplication qui, répété plusieurs fois sur le même sujet, — cette plante comme tant d'autres tendant à dégénérer, — finirait par donner un résultat peu satisfaisant; or nous voulons améliorer et non rétrograder, et la multiplication par le semis seule doit être mise en pra- tique, et telle que je vais l'indiquer elle présente toutes les garanties de réussite qu'on doit attendre d'une culture soignée et suivie. Vers la fin de juillet on sème les Primevères sous châssis dont on tournera la pente vers le nord. La terre qu'il convient d'employer est celle-ci : 1/4 terre franche. 1/4 boue de rivière. 1 /4 terre de bruyère . - 237 — 1/4 terreau de feuilles. Il ne faudrait pas employer de terreau de fumier, cela con- vient aux Giroflées, Réséda, etc., mais ce n'est pas ici le cas d'en faire usage. Le coffre devra être rempli de cette composition en ména- geant seulement un espace de 6 à 7 cent, de la terre aux vitres. Le semis étant terminé, on donnera un bassinage copieux pour activer la germination et on aura soin d'ombrer aussitôt que les graines commenceront à lever. Le plant auquel on aura eu soin, suivant le temps et l'accroissement, de donner de Pair du côté du midi, le châssis étant disposé pour cela, sera un mois environ après le semis assez fort pour être repiqué. Cette opération sera faite encore sous châssis, avec la même terre et eu observant toujours que le plant se trouve le plus près possible des vitres. Plus tard, c'est-à-dire vers la lin de septembre, on lèvera ces plants qui devront être rempotés dans des godets de 10 cent, et placés ensuite sous châssis; lorsqu'ils auront acquis une certaine force on leur fera subir un nouveau rempotage dans des pots de 20 cent , où ils devront fleurir. Ce dernier rempotage sera fait avec beaucoup de soin, de manière que la plante, tout en étant bien maintenue dans son pot, ne soit pas non plus trop enfoncée. Ces plantes ainsi rempotées seront placées sur une tablette dans une serre 'tempérée bien aérée, mais en ayant soin toute- fois, pour ne pas les laisser faner, de les préserver des cou- rants d'airs. Les Primevères de la Chine n'aiment pas beaucoup le soleil, mais elles aiment un arrosage régulier, qui les maintienne constamment dans un même état d'humidité. I^'eau qu'on emploiera pour les arrosements devra avoir le même degré de température que celui de la serre. _ 238 — Lorsque les fleurs seront épanouies il faudra éviter de les arroser, ce qui les tacherait et les ferait pourrir. . En observant ces petits détails on ne peut moins faire que d'obtenir une floraison splendide. Les Primevères arrivées au terme le plus complet de leur floraison, on choisira les plus belles plantes pour en récolter les graines. Celles-ci se distinguent par leurs fleurs larges bien arrondies, les pétales un peu frisés se croisant les uns sur les autres. Le choix des plus' beaux sujets étant fait, on les placera en pleine terre sous châssis, en évitant le voisinage d'autres plantes, et l'on attendra l'époque de la maturité des graines. C'est en employant les moyens que je viens d'indiquer que M. Jarlot père, jardinier en chef au château de Bagatelle, a obtenu, et sans avoir recours à la fécondation artificielle, les belles Primevères à fleurs doubles illustrées à la fin du numéro et présentées à la séance du 27 février dernier de la Société impériale d'horticulture de Paris. On distinguait d'abord parmi ces plantes une variété à fleurs simples dont les larges pétales rose carné méritaient bien d'être remarqués. Puis plusieurs variétés à fleurs doubles rouges. Mais celle qu'on distinguait plus particulièrement était la Primevère à fleurs blanches doubles, dont les larges pétales striés de rose carné étaient supportés comme les feuilles par de courts pétioles rouges. En somme c'est une très-bonne acquisition pour nos serres^ et c'est par l'entente d'une bonne culture^ que nous venons enregistrer, encore aujourd'hui, un nouveau succès de l'hor- ticulture moderne. Jules Jarlot. ^:^9 HORTENSIA, OU HYDRANGEA NOUVEAUX Il est peu de plantes qui pourraient rivaliser avec les lly- drangea, au point de vue floral. Ce sont des petits sous-ar- brisseaux dont quelques-uns n'atteignent guère plus de 50 cent. de hauteur, et qui offrent — pendant les mois de juillet, août et septembre, — ou d'élégantes cymes de fleurs blanches ; ou de gros bouquets globuleux de fleurs roses qu'on peut rendre bleues par quelques soins particuliers de culture. Un connaît un assez grand nombre d'espèces dlhjdrangca : les unes croissent en Amérique, les autres sont d'origine chi- noise et japonaise. Nous ne voulons parler ici que de l'Hydran- gea du Japon, dont deux ou trois espèces sont des plantes tout h fait hors ligne. VHydrangea paniculata est une introduction toute récente, due à M. Siebold et qui est des plus remarquables par ses am- ples bouquets de fleurs d'un blanc très-pur. 11 est originaire de la Chine où il est connu sous le nom de Too-sju-kjtin; ou le rencontre dans les montagnes sur les pentes des rochers. Im- porté au Japon, il reçut des Japonais le nom de Nori-Soki. C'est un arbrisseau de l à 2 mètres. Ses tiges sont dressées, garnies de feuilles ovales ou ovales-oblongues, aiguës, lâche- ment dentelées, disposées par 3 en verticilles, ou rarement op- posées. Dans la plante sauvage, l'inflorescence est composée de nombreuses petites fleurs fertiles, et de quelques rares fleurs stériles plus grandes, qui ressemblent à celles de la Boule de neige. En cet état elle est peu ornementale. Dans la plante cultivée^ l'inflorescence est composée de fleurs toutes stériles, très-nombreuses, d'un blanc pur; c'est alors une grosse et ma- gnifique panicule pyramidale-conique, haute de 25 à 30 cent., sur 15 à 20 de diamètre; son poids fait souvent courber la tige qu'elle termine. — 240 — Les individus actuellement en fleurs dans l'école de Segrez ont des panicules tellement fortes, que chaque tige a dû être maintenue avec un tuteur. Je n'ai rien vu de plus beau dans ce genre. C'est, je le répète, splendide, et cette espèce deviendra une très-bonne plante de marché et pour la garniture des appartements. Par ses fleurs blanches, elle difl'ère essentielle- ment des autres espèces japonaises. L'Hydrangea hortensia, que tout le monde connaît, est cul- tivé en Chine et au Japon depuis des siècles . Aussi les Japo- nais en possèdent-ils plusieurs variétés. Dans les cultures ja- ponaises les fleurs sont toujours bleues, ce Cette couleur,^ dit Siebold dans sa flore du Japon, provient des substances ferru- gineuses que contient le sol argileux de ces îles volcaniques; plus tard la couleur dégénère, comme chez toutes les espèces du genre, et devient d'un vert pâle. VHydrangea Otaksa est certainement la plus belle variété de VHortensia. Elle est surtout remarquable par l'ampleur de ses bouquets globuleux qui ont jusqu'à 30 centimètres de dia- mètre. Ses fleurs sont bleues au Japon; mais ceux que nous possédons ont tous les fleurs roses, excepté quelques petites boutures placées en bordure d'un massif de Rhododendrum, et qui ont des tleurs bleue de ciel. Cette coloration est due proba- blement à des matières ferrugineuses que coniient la terre de bruyère. Cet tiydrangea Otaksa est très-variable au point de vue de la grandeur des fleurs; sur le même pied, et souvent dans la même panicule, on trouve des fleurs qui sont plus pe- tites que ceUes de IHortensia commun, et d'autres qui sont beaucoup plus grandes que celles du Japonica; nous en avons trouvé qui avaient jusqu'à 7 centimètres de diamètre. Celte variété sera recherchée, non-seulement à cause de l'ampleur de ses panicules et la grandeur de ses fleurs, mais encore par sa facihté à fleurir; nous en avons des boutures de 10 cen- timètres au plus de tige, portent des bouquets de 1 0 et 1 2 cenli- — 241 — mètres de diamètre. C'est donc encore une plante précieuse pour les marchés et les appartements. 0. Lescuyer. LE KERRIA ET LE RHODOTYPUS. On appelle Kerria ou Corête et Corchorus, de jolis arbris- seaux du Japon, qui forment buissons, dont les tiges et les rameaux sont verts comme les feuilles. Ils portent des petites fleurs jaunes simples ou doubles et des feuilles alternes, fortement nervées, en forme de fer de lance, très-longue- ment rétrécies au sommet, bordées de grosses dents fine- ment denticulées; ces feuilles sont accompagnées, à la base du pétiole, de deux petites stipules triangulaires allongées. Les fleurs sont terminales, solitaires ou réunies plusieurs à l'ex- trémité des rameaux : elles ont un calice tubuleux, à tube court, très-évasé, couronné par cinq lobes arrondis entiers ; les pétales normalement au nombre de cinq, sont insérés nu som- met du tube calicinal, en dehors des étamines qui sont très- nombreuses. Le centre de la fleur est occupé par 5 ovaires à une seule loge contenant un seul ovule et surmontés chacun d'un style filiforme. Les fruits sont des sortes de capsules glo- buleuses. Le Kerria japonica est originaire du Japon où il a donné plu- sieurs variétés. La variété à (leurs pleines, introduite en 1700, est la plus ornementale, la. plus répandue dans les jardins et la plus vigoureuse ; les fleurs ressemblent assez à des petites roses pompons jaunes ; elles ont de 3 à 4 centimètres de dia- mètre. Le type à fleurs simples est assez rare : il est vrai qu'il pro- duit peu d'effet. Cependant, lorsqu'il est palissé et exposé au nord, il donne des fleurs beaucoup plus grandes, qui attei •• Août 1868. 16 — 242 — gnent jusqu'à 5 centimètres de diamètre ; alors il est aussi or- nemental que la variété à fleurs doubles. Depuis l'invention néfaste des plantes à feuilles panachées, la culture a produit deux variétés très-malingres, rnais qui sont fort appréciées des partisans des panachures. Le Kerria japonica yslt. ramulis aureo vittatis ou strialiSf est surtout remarquable par sa débilité ; car il faut regarder d'assez près pour découvrir que ses rameaux sont ornés de petites bandelettes couleur jaune pâle. Le Kerria japonica var. foliis variegatis est tout aussi dé- bile, et, parce fait, aussi remarquable que la variété précé- dente. Il a été introduit il y a également peu d'années par M. Siebold, et M. Lemaire, en le décrivant et en le figurant dans V Illustration horticole, en 1862, lui a attribué des fleurs doubles. M. Edouard Morren, qui s'est occupé de plantes panachées, trouvait en elle une exception à la règle qu'il avait établie : que la panachuredes feuilles et la duplicature des fleurs s'ex- cluent l'une Pautre. Or, ce Kerria à feuilles panachées, loin d'être une exception au principe avancé par M. Morren, en devient au contraire une des plus remarquables confirmations. En eflèt les fleurs en sont parfaitement simples. M. Morren l'a constaté en 1865, à Amsterdam, d'après des individus fleuris chez M. Krelage à Harlem ; et, l'année suivante, M. Andrews en pubhait, dans le Floral Magazine, un dessin qui le repré- sente à fleurs simples, mais composées chacune de quatre pétales, au lieu de cinq comme dans le type normal. M. Le- maire, tout récemment — sur la foi d'un correspondant, — et d'après ce dessin, a cru voir dans ce Kerria à feuilles pana- chées, le Rhodotypus kerrioides de Siebold, arbuste du Japon tout nouvellement introduit dans les cultures. C'était une erreur grossière^ et qui doit engager notre estimable confrère, à ne pas s'en rapporter à la foi de ses correspondants, ni aux - 243 — dessins souvent fort inexacts des publications horticoles ; car \e Kerria k ^if pétales du. Floral Magazine, — pour lequel le savant rédacteur de V Illustration horticole propose, dans son dernier numéro, le nom de Kerria tetrapetala, après avoir reconnu son erreur, que ce n'était pas du tout le Rhodotypus, — ce Kerria, disons-nous, n'est pas une variété nouvelle à 4 pétales, mais bien le Kerria japonic a, à feuilles panachées, à cinq pétales, comme nous venons de le constater sur les indi- vidus fleuris de l'école de Segrez. Le peintre du journal anglais atout simplement commis une inadvertance en ne lui accor- dantque 4 pétales ; inadvertance que commettent malheureu- sement beaucoup de dessinateurs qui ne sont pas botanistes et qui ne comprennent pas l'importance des nombres ou la po- sition des organes dans la caractéristique des espèces. Mais si nous comprenons ces erreurs d'un peintre, et si, à la ri- gueur, elles sont excusables, nous les comprenons et les excu- sons moins chez l'homme du métier, chez le botaniste qui s'occupe et fait des espèces. En rapportant au iîAo(/o^y//Jus le Kerria à 4 pétales du Floral Magasine, M. Lemaire a commis là une erreur impardonnable. Un horticulteur peut confondre le Kerria et le Rhodotypus ; il juge généralement au simple couq d'œil, au faciès, au port des plantes, et rien n'est plus trompeur que l'apparence, c'est même passé en axiome. M. Lemaire, qui est un botaniste habile, aurait dû voir de suite^ à l'inspection du dessin, que le Kerria de M. Andrews n'était pas le Rhodotypus. Ce dessin, en effet, présente les feuilles en disposition alterne., et le rédacteur de l'I^/wsirafwn n'ignore pas que le Pihodotypus a les feuilles opposées. C'est un caractère de végétation qui saute aux yeux, et qui étonne le botaniste ; car il est rare dans les Rosacées, tellement rare, qu'avant la dé- couverte de ce nouveau genre, on ne connaissait aucune plante de cette famille à feuilles opposées. Il est donc surprenant que M. Lemaire ne le signale pas dans son dernier article rcHîlifi- — 244 — catif aux lieu et place de ces descriptions banales de feuilles ovéesduplici-dentéesy'k nervures pennées, etc., qui sont autant les caractères du Kerria que du Rhodotijpus. A la disposition des feuilles, il était donc facile de reconnaître que le Kerria panaciié était bien un Kerria. Pour montrer la difTérence entre ces deux genres, M. Lemaire continue sa description du Rhodotypus, en disant que les fleurs ont un pédoncule très - court, à peine plus long que les pétioles : un calice à 4 sé- pales ; corolle à 4 pétales, et des étamines nombreuses, etc. Mais si M. Lemaire croit à l'existence du Kerria à 4 pétales, figuré dans le Floral Magazine, ces caractères de la fleur se retrouvent encore dans les deux genres. Pour bien établir la différence, il aurait dû commencer là où il a fini, c'est-à-dire donner le caractère de l'organe qui se trouve après les étami- nes. Il y a là, en effet, un disque très-remarquable, en forme de sac dans lequel sont complètement enfermés les 4 ovaires, et qui peut faire croire — quand on n'est pas botaniste — qu'il n'y a qu'un ovaire surmonté de 4 styles. Ce disque en forme de sac n'existe pas dans le Kerria. M. Lemaire pouvait donc en deux coups de plume établir les caractères différen- tiels de ces deux arbrisseaux de cette manière : Kerria : feuilles alternes ; 5 ovaires libres. Rhodotypus : feuilles opposées ; 4 ovaires renfermés dans un disque en forme de sac. C'était simple, et l'intelligence la plus obtuse était forcée de ne plus prendre un Kerria pour un Rhodotypus, et un Rhodotypus pour un Kerria. L'étude des plantes, comme on le voit, n'est pas aussi héris- sée de difficultés qu'on le croit généralement ; il faut seule- ment en avoir la clef. Ces deux genres étant ainsi bien définis, disons un mot maintenant du Rhodotypus kernoides. Le Rhodotypus kerrioides est, comme le Kerria, unarbris- ^ 245 — . seau du Japon. A l'état sauvage, il atteint de 5 à 6 mètres de hauteur ; mais dans les cultures il ne s'élève pas à plus de 1 met. 50. Il a alors tout à fait le port et l'aspect du Kerria, ce qui lui a valu le nom spécifique de kerrioides. Son bois est en effet vert, et ses feuilles, qui sont opposées, ne diffèrent de celles du Kerria que par un peu plus de largeur à la base ; elles sont accompagnées de stipules filiformes. Ses fleurs sont blanches, solitaires au sommet des rameaux ; mais quelque- fois il s'en développe deux autres à l'aisselle des deux feuilles supérieures. Elles ont un calice tubuleux, à tube court évasé, et à 4 sépales très-grands, foliacés, dentés, accompagnés, entre chacun d'eux, d'une petite dent parfois bifide, ce qui dévoile leur nature stipu 1 aire. Quatre grands pétales orbicu- laires alternent avec les sépales et sont insérés, avec les nom- breuses étamines, au sommet du tube calicinal. Au centre se trouvent 4 ovaires entièrement renfermés dans une sorte de sac qui est un disque urcéolé, glabre en dehors, et très-poiiu en dedans. Après la fécondation, les ovaires grossissent, bri- sent le disque, et se transforment en 4 fruits drupacés de cou- leur rouge brun foncé, ou marron. Les ovaires contiennent deux ovules ; mais les fruits n'otfrent plus qu'une graine ; l'autre avorte. Le RJiodotijpus est un joli arbuste,- mais qui ne produit pas autant d'effet que le Kerria à fleurs simples car ses fleurs ne sont pas aussi nombreuses. Dans l'école de Segrez^ il prospère admirablement, forme de larges touffes buissonnantes, qui se couvrent de jolies petites drupes d'un rouge plus ou moins foncé. F. Herincq. — 246 — LA VIGNE VIERGE DU JAPON. Cissus Roylei des horticulteurs, ou Cissus tricuspidata Sieb. ET ZUCG. Il y a déjà plusieurs années que le commerce horticole est en possession de cette magnifique Vigne-vierge, et c'est à peine si on la rencontre dans quelques jardins. Elle a cepen- dant des droits à faire valoir pour prendre place à côté de l'an- cienne espèce, qu'elle pourra même supplanter lorsqu'elle sera mieux connue. Mais d'abord, est-ce bien de la Vigne-vierge du Japon ou Cissus Roylei dont je veux parler? La plante cultivée au Jardin des Plantes de Paris, sous ce nom, est un arbrisseau grimpant qui s'attache au moyen de vrilles dont les bras sont terminés par une sorte de ventouse; ses feuilles sont composées de cinq folioles obovales , pé- tiolulées, dentelées, d'un beau vert luisant en dessus, et de couleur glauque en dessous. Cette plante ne diffère de la Vigne-vierge commune ou de Virginie que par ses ventouses et la couleur glauque de la face inférieure de ses feuilles. Elle ressemble tout à fait aux échantillons rapportés par Michaux, de l'Amérique et de l'Orient, et qui est son Ampélopsis hede- racea, se rapportant parfaitement au Vitis hederacea àe\S'\\lde- now, pour lequel il est dit que ses tiges grimpent à l'aide de ra- cines : caiilis radicansscandens. C'est là, avec la face inférieure glauque des feuilles, le caractère qui distingue la plante de Michaux du Vitis quinquefolia de Linné ou Vigne-vierge commune des jardins , auquel on a cru devoir la réunir. Quoi qu'il en soit , le Cissus Roylei du Jardin de Paris est exactement la plante de Michaux. M. Verlot, jardinier chef de l'École de botanique , dit cependant qu'il tient cette plante de l'obtenteur même du Cissus Roylei. Cène serait ~ 247 — donc pas une espèce, mais une variété obtenue par le semis. Et pourtant le Cissua Roylei est indiqué dans le Nouveau Jardinier illustré, comme une espèce des montagnes de l'Hy- malaya, qui se fixe solidement comme le Lierre, et la figure qu'il en donne le représente avec des feuilles simples, cordi- formes et non à cinq folioles. Aucun livre de botanique ne mentionne ce Cissus, Dans le Bon Jardinier seulement on l'indique comme originaire du Népaul, et ayant deux sortes de feuilles : les unes à trois fo- Jioles, les autres simples, cordiformes ; il s'appliquerait sur les murailles à l'aide de ventouses. C'est bien là la plante dont je veux parler, le vrai Cissus Roylei, très-difTérent de l'indi- vidu du Jardin des Plantes, lequel'n'est réellement, je le répète que V Ampélopsis hederacea de Michaux. Mais maintenant qu'est-ce que c'est que le Cissus Roylei du commerce horticole? C'est une espèce qui a été trouvée au Japon, et que Siebold et Zuccarini ont nommée et décrite sous le nom de Cissus ou Ampélopsis tricuspidata. L'horticul- teur qui a mis cette plante au commerce ignorait ce fait. Des échantillons authentiques avec lesquels j'ai comparé le Cissus Roylei du commerce ne laissent aucun doute sur l'identité spécifique. Comme le dit notre collaborateur, M. Alph. Lavallée, dans ie Nouveau jardinier illustré, ce Cissus est très-élégant. De la base de la tige naissent, chaque année, des petits rameaux rampants et rayonnants, garnis de petites feuilles simples en cœur, dentelées^ d'abord rouge lie de vin, et ensuite d'un beau vert foncé . Les tiges se fixent sur les arbres ou sur les mu- railles à l'aide de nombreux crampons ou vrilles à ventouse, qui les tiennent exactement appliquées sur ces corps, comme les tiges du Lierre . Les feuilles sont très-variables de forme. Les unes sont simples, dentelées, ou à trois lobes égaux entre eux, mais plus ou moins profonds, quelquefois lobées seulement — 248 — en trois courtes pointes [tricuspidées), d'autres fois divisées presque jusqu'à la base du limbe; les autres sont à trois fo- lioles distinctes allongées, grossièrement dentées et terminées par une pointe. Ces feuilles ont parfois une ampleur extraor- dinaire, et sont d'un beau vert foncé luisant, reflétant des nuances métalliques. Par la manière dont il s'attache , par sa vigoureuse végé- tation, par l'ampleur et la teinte de son feuillage, ce Cissus tri- cuspidata supplantera un jour, je le répète — quand il sera connu, — la Vigne-vierge commune qui s'attache mal sur les murs et fait souvent un affreux fouillis. Le Cissus triciispidata qu'on pourrait appeler vulgairement Vigne-vierge du Japon, tapisse au contraire comme le Lierre, et ses tiges une fois fixées ne se détachent plus ; il faut les briser. Nous le recom- mandons expressément. F. Herincq. HARICOT A RAMES A COSSE VIOLETTE. Cette variété d'introduction récente est d'une végétation très-luxueuse, et peut être tout aussi ornementale qu'ahmen- taire. Ses tiges, de couleur violet brun marbré vert^ attei- gnent à une hauteur qui dépasse de beaucoup celle qu'atteint le Haricot d'Espagne. Son feuillage est très-ample; ses fleurs, relativement petites, sont rose violacé. — Les gousses sont d'une belle couleur violet foncé uniforme ou marbrées de violet, et de vert plus ou moins pâle sur les parties qui correspondent auxlogettes des Haricots. Elles ont de 10 à 20 cent, de lon- gueur. La cosse est charnue, sans parchemin, et sa chair est plus épaisse, plus tendre et plus moelleuse que dans le Hari- cot beurre; le grain est relativement petit, un peu allonge. Ce nouveau lîaricot est particulièrement propre à être mangé — 249 — en jeunes cosses vertes, et comme mange-tout ; en cet état, je le trouve supérieur au Haricot beurre; il peut être mangé ainsi jusqu'au moment de sa maturité. C'est une variété très-re- commandable. En passant, je rappellerai les précieuses qualités du Haricot nain hâtif de Hollande. C'est une race excessivement fertile, à grains fins. En ce moment il est à peu près le seul qui me fournisse pour la consommation de la maison; la plupart des autres ne m'ont donné que quelques gousses au début de la fructification. C'est la variété par excellence pour la culture forcée . L. CORDIER. GREFFE D'ÉTÉ EN COURONNE (1). A la séance du 45 décembre dernier, j'ai eu l'honneur de remettre au Comité du Cercle professoral un spécimen de Ce- risier greffé en couronne pendant le mois de juin. En même temps, je priai un des membres^ M. Burvenich, à qui j'avais déjà fait connaître mon procédé, de vouloir entrer dans quel- ques explications à cet égard. Je suis heureux que la présentation de cet échantillon ait donné lieu à une discussion qui certes n'était pas sans offrir de l'intérêt ; cependant je regrette que^ la séance devant se terminer, je n'aie pu répondre à certaines objections qui ne me paraissent pas bien fondées. Laissons de côté qu'un membre, M. Vollon, et^ 5 son exemple, quelques autres aient immédiatement contesté la nouveauté de la greffe d'été en couronne, comme je l'ai pratiquée. H y a souvent plus de (1) Bidl, du Cerc. profess. de la Belgique. — 250 — mérite à relever de l'oubli et à propnger une bonne chose qu'à inventer dn tout neuf. Avant d'analyser quelques-unes des objections ayant une apparence sérieuse, je répéterai brièvement de quelle façon j'ai opéré. Le Cerisier se greffe entièrement en fente, au printemps, lorsque les yeux commencent à s'allonger, c'est-à-dire en mars- avril; mais en Belgique, il arrive souvent que, jusqu'à la fin de mai, de petites gelées ou des vents froids interrompent la végétation, et les greffes périssent bientôt malgré tous les soins mis à les garantir. La greffe en couronne ordinaire n'offre guère plus de chances, puisqu'elle se pratique en avril-mai et qu'alors les gelées et les haies sont encore à redouter. M. Carrière a préconisé la greffe en fente à œil dormant, c'est-à-dire faite en septembre, parce qu'alors la température est plus douce, les hâles ne sont pas à craindre, il n'y a plus assez de sève pour que les greffes poussent et il y en a assez pour opérer la soudure avant l'hiver ; au printemps suivant, les greffes s'allongent comme un rameau ordinaire. Ce raisonne- ment est vrai, mais pour connaître juste le moment de placer ces greffes afin qu'elles se soudent avant l'hiver, sans pousser, il faut une longue expérience. Encore les plus habiles prati- ciens peuvent s'y tromper, car il arrive des années où il gèle dès le commencement d'octobre, et la végétation s'arrête^, tandis que d'autres années elle se prolonge jusqu'en novembre; il suffit que, peu de jours après l'opération, il survienne une pluie douce suivie d'un beau temps pour raviver la végétation et faire développer les greffes qui ne peuvent alors plus s'aoù- ier avant l'hiver ; les premières gelées en font périr une bonne part. J'ai donc cru qu'il serait beaucoup plus sur de pratiquer une sorte de greffage qui offre d'un côlé toutes les chances de re- — 251 — prise de la greffe en fente en septembre et qui, d'un antre côté, fasse éviter tous les inconvénients que peut présenter cette même greffe. Je crois avoir atteint ce but en faisant^ dans le courant de juin, des greffes en couronne avec la base demi-ligneuse des rameaux herbacés. Je le répète, je n'ai pas la prétention, en faisant connaître cette greffe, de vouloir annoncer quelque chose de nouveau, car elle est assez simple pour que bien des praticiens aient pu l'employer avant ce jour; mais ce que je désire, c'est que quelques grand s maîtres en arboriculture en recherchent les avantages et tâchent de l'améliorer encore. Voici comment je l'ai pratiquée : Vers la mi-juin^ alors que la base des bourgeons du Cerisier est assez lignifiée, je scie horizontalement la lôte du sujet et j'incise l'écorce de la manière ordinaire. Alors je coupe un bourgeon du Cerisier que je veux multiplier ; je prends à la par- tie la plus lignifiée de ce bourgeon un greffon de longueur or- dinaire en ayant soin d'avoir au moins deux bons yeux à la partie supérieure, et après avoir enlevé toutes les feuilles (sauf le pétiole), je taille le greffon et le place comme à la greffe en couronne ordinaire. Si l'on opérait sur des sujets jeunes et vigoureux, il con- viendrait de conserver un rameau destiné à consommer la sève surabondante, jusqu'à ce que la greffe commence à s'allonger; dès lors on rabattrait ce rameau et l'on surveillerait la greffe comme d'habitude. Les avantages à retirer de cette sorte de greffe me parais- sent nombreux : elle permet de regreffer les sujets dont la greffe en fente n'aurait pas réussi, et puis, en cas de nécessité, de re- commencer l'opération tous les quinze jours, puisque la sève étant en pleine marche et la greffe à l'état demi-herbacé, celle- ci ne tarde pas à s'allonger, si l'opération a été bien faite; de — 252 — plus_, les greffes ont le temps de s'aoûter avant l'hiver, et l'on n'est pas obligé, comme pour la greffe en fente^ de recourir à divers moyens pour retarder la végétation des greffes. Il ré- sulte encore maints petits avantages qu'il n*est pas nécessaire d'énumérer ici, mais que chaque personne peut apprécier sui- vant le cas où elle se trouve. Arrivons maintenant aux opinions émises pour et contre le greffage en couronne appliqué en été avec des rameaux de l'année. Un membre s'est contenté de dire qu'il était toujours préférable de greffer les gros sujets au printemps. Ce membre voudra bien comprendre, alors même qu'il serait dans le vrai, et qu'il n'y aurait plus de progrès à faire en matière de gref- fage, que mon procédé ne fait nullement double emploi avec le greffage du printemps. lia été dit très -clairement que le greffage de juin était une bonne ressource pour rétablir les échecs de celui du printemps, et je persiste à croire que, sous ce rapport surtout, aucun ^omme sensé ne dédaignera le pro- cédé, et en particulier les pépiniéristes en feront bon usage. Le greffage de juin est au greffages de mars-avril ce que la taille en vert est à la taille en sec. Il ne faut pas avoir appris la trigonométrie pour comprendre cette proportion. La greffe que j'ai présentée était loin d'être la plus forte; mais j'ai fait en cela comme chacun ferait, à tort peut-être : je n'ai pas voulu sacrifier un bel arbre. Le sujet en question avait été greffé, sans réussite, deux années successives et venait en- core d'être transplanté au mois de février, qui a précédé l'o- pération du greffage. Je ne m'explique pas pourquoi un arbre greffé en juin ne pourrait pas tout aussi bien produire une bonne pousse que celui qui l'est au mois d'avril ; il me semble que, de la mi- juin jusqu'à l'époque du repos, il y a un intervalle suffisant pour la production d'une pousse vigoureuse, surtout chez le Cerisier. On a objecté aussi contre l'emploi de greffons mi-her- — 253 — bacés, qu'il vaudrait mieux conserver dès le mois de février des rameaux de l'année précédente. M. Fauvel entre autres a placé des greffes de Poirier conservées jusqu'au milieu de l'été et l'opération a réussi. Mais je fais, sous ce rapport, une im- mense distinction entre le bois de Poirier et celui de Cerisier. Ce dernier s'altère et même se désorganise très- vite, tandis que le premier non-seulement se conserve, mais, fiché enterre à l'ombre en lieu frais, il fait bourrelet et souvent s'enracine. Et d'ailleurs^ fùt-il possible de conserver ces greffes moyen- nant quelques petits soins (de février à juin), n'est-il pas pré- férable de pouvoir au besoin et sans inconvénients pour les ré- sultats qu'on envisage, prendre ses greffes au fur et à mesure pleines de vitalité^ directement sur les pieds mères? Au moins ainsi le jardinier ne doit pas en février se préoccuper de ce qu'il aura à regreffer en juin, chose évidemment difficile à prévoir. Ce sont là, je pense, des arguments irréfutables en fa- veur de kl greffe d'été en couronne et du choix des rameaux à moitié aoùtés pour la pratiquer. Th. Mulié, REVUE DES JOURNAUX. PLANTES NOUVELLES. L'Illustration horticole de M. Verschaffelt a figuré, depuis le commencement de cette année, les plantes suivantes : Lilium Leichtlinii ;lÀs du Japon, où l'a rencontré M. Veitch qui a récemment exploré cette contrée. Il a fleuri d'abord en Angleterre, puis chez M. Verschaffelt. Sa tige, haute d'un mètre environ, garnie de feuilles éparses linéaires, longues de 1 0 à 1 2 centim., est terminée par une fleur d'un beau jaune foncé, mar- quée de nombreux et gros points pourpre-marron pâle. Les fleurs ont la forme de celles du Lilium tigrinum . C'est une plante de plein air, qui n'a rien à craindre de nos hivers; mais, — 254 — par précaution, il est bon de la rentrer sous châssis froid, ou de la couvrir avec une bonne couverture de feuilles pendant les gelées. Epidendnim atropurpureum var. roseum. Belle Orchidée qui se retrouve dans le Guatémela, la Nouvelle-Grenade et le Venezuela. Les fleurs, d'un beau pourpre violacé avec le labelle d'un rose vif, exhalent le plus suave parfum. Comme les Orchidées mexicaines, cette jolie variété demande seule- ment une bonne chaleur en hiver pour former et développer ses fleurs; après la fleuraison, il suffît de la placer en serre tempérée. On peut la planter en corbeille suspendue, ou sur morceau de bois, avec un peu de Sphagnum à sa base. Maranta Baraquinii. Espèce nouvelle qui a été découverte dans les contrées boisées et humides que baigne l'immense fleuve des Amazones^ par M. Baraquin, qui l'a envoyée à M. Verschaffelt. C'est une petite espèce, à feuilles ovales-lan- céolées, d'un beau vert clair^, relevé de bandes parallèles obUques d'un beau blanc d'argent. Chrysanthèmes nains d'Automne. On ne saurait trop recom- mander ces sortes de plantes, dit M. Lemaire, « dans le but forcé de l'ornementation des jardins, à une époque oîi toute verdure et toutes fleurs y disparaissent sous le souffle désas- treux de l'aquilon. » Les sept variétés figurées dans V Illustration sont des gains de madame veuve Lebois, et portent les noms de : Ba?onne^'U/îm6er^, rose pointé jaune; F^6re^s, beau jaune d'or ; Madame Sabatier, lilas clair, M. de Soulages, rouge ama- rante ; Comtesse de Mons^ rose lilaeé clair pointé jaune ; Attila^ petit pompon rouge foncé à centre jaune nuancé rouge ; M. As- tie, jaune brun ou marron clair. Passiflora trifasciata. Magnifique espèce à feuilles trilobées d'un vert olivâtre foncé^ avec une admirable panachure rouge le long des 3 nervures principales. On en doit la découverte et l'introduction à M. Baraquin qui l'a trouvée dans les mêmes — 255 — contrées où il a roncoiitré tant de richesses végétales. La fleur, d'après cet infatigable botaniste, est assez grande, belle, blanche et exhale un suave arôme . Le coloris de la pana- chure des feuilles subit, parait-il, trois phases principales. Dans la première jeunesse, dit M. Lemaire, c les feuilles, peu ou point colorées en dessous, sont largement et irrégulière- ment peintes de blanc en dessus; peu à peu le blanc devient rose, puis rougeâtre, puis enfin môme cocciné, tandis qu'en dessous d'abord il est d'un violet pourpré sombre, passant plus tard au brun marron mat. Enfin, dans le déclin de la feuille adulte, la belle teinte rouge de la surface pûlit de plus en plus et passe au blanchâtre. Saccolabium Bhimci var. majus. Orchidée de Java, d'oîi la reçue M. Verschaffelt, et des plus remarquables par ses ma- gnifiques grappes pendantes longues de 70 à 75 centimètres, composées de nombreuses fleurs blanc légèrement teinté de rosé, avec le labelle lilas violacé. D'après M. Lindeu, il faut au Saccolabium « beaucoup de chaleur et d'humidité (surtout dans l'atmosphère) pendant la végétation, ' Repos en novem- bre, décembre et janvier; période pendant laquelle la plante forme ses boutons. La végétation commence en février; la flo- raison tombe d'ordinaire en mai et souvent une seconde fois en août et septembre. Il est facile du reste de changer ces époques de floraison, en laissant la plante se reposer plus ou moins longtemps, et pendant ce repos, elle peut sans danger rester dans une serre chaude ordinaire. Mais dès que la tige et Tinflorescence commencent à s'allonger, elle réclame une bonne chaleur soutenue, sans quoi les ileursne s'épanouissent pas réguhèrement; l'ensemble de f inflorescence perdrait beau- coup de sa beauté. » 0. Lescuyer. ^ A continmr.) — 256 — Potager. Les chaleurs du mois d'août nécessitent de copieux arrosements aux Choux-Fleurs, Choux, Cardons, Céleri, etc. ; les Concombres, Cornichons, veu- lent aussi des bassinages nombreux. — A mesure que les Artichauts cessent de produire, il faut couper immédiatement les tiges au niveau du sol, en fai- sant attention de ne pas endommager les œilletons qui commencent à se déve- lopper. — Toutes les Laitues doivent être l'objet d'une attention soutenue de la part du jardinier; il faut lier lès Laitues et les Scaroles, empailler les Car- dons et Céleri pour les faire blanchir selon le besoin de la consommation; semer de la Romaine d'hiver, de la Laitue de la Passion, qu'on replante sur rotière. On peut encore à bonne exposition, semer dans les premiers jours du mois, des Haricots pour récolter en vert, pour les conserves d'hiver; mais alors le terreau etles arrosements ae doivent pas manquer, on sème aussi, Radis roses. Oignon blanc. Poireau, Salsifis, Scorzonères, Épinards, Cerfeuil, Navet, Mâches, Carottes, Choux-Fleurs, Choux de Milan, Pommiers hâtifs. Si on veut avoir du plant de Fraisier Qualre-Saisons, il faut, dès les premiers jours du mois, laisser les coulants se développer librement, on les paille un peu pour faciliter l'émis- sion des racines. On veillera enfin à abattre, . avec le dos d'un râteau, toutesles tiges d'Oignons qui seraient restées debout, pour que la sève se concentre dans l'Oignon et en augmente le volume. Jardin fruitier . Palisser, ébourgeonner, pincer, sont les principaux travaux à opérerj on doit avoir soin aussi de découvrir les fruits qui approchent de la maturité, et profiter de cette opération pour visiter les branches malades, soit par la gomme, le chancre, etc. — On commence la greffe à œil dormant, à mesure que le bois sur lequel on veut pratiquer est parfaitement aoùté. Jardin d'agrément. Les travaux de ce mois sont à peu près les mêmes pour l'entretien. On commence à grefl'er les Rosiers en écussonà œil dormant; on sèvre. les OEillets qu'on aurait marcotté le mois précédent, et on les plante dans des pots ou en pleine terre. 11 faut s'empresser de lever et mettre en place les plantes annuelles d'automne repiquées en pépinière, telles que Reine-Marguerite , Ralsamine et Rose d'Inde, etc. On sème des Quarantaines pouc les repi- quer en pots et qu'on abrite pendant l'hiver, des Giroflées grosseespèce, Calcéo- laires, Cinéraires, Pensées, Pelargonium, Pivoines, Renoncules, etc. Serre, Comme au mois de juillet. -^liSiia&Sxs» Itjji. - Jnjpriruerie horticole iJeE. DO^^ADl^^ue Cassctie.l. LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR, UDE CASSETTE, i, A PARIS. VIENT DE PARAITRE: CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES par M. D. HÉLYE Chef de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. — Prix : 1 fr. 50. CULTURE DE L'ASPERGE PAR T. LENORMAND HORTICULTEUR Un volume in-l 6 colombier, avec figures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. 185. SON HISTOIRE , SA CULTURE Suivi d'une monographie des espèces et des variétés principales Par E. CHATÉ fils, horticulteur. Un volume iu-l4i colombier. — Prix : broché, 1 fr. AO. SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT 'HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE AVEC L'indication des moyenu proprc-H & 1rs éloigner on aies détruir» et L'HISTOIRE DES INSECTES EX AUTRES AWilMAUX UTILES AUX CULTURES Par le D-^ BOISDUVAL. ouvrage illustré de 125 figures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier. Prix : broché. 6 francs. '"les ananas a fruit comestible LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A l' ANCIENNE CULTURE SUIVI D'UNE NOTICE SUR LA CULTURE FORCÉE DU FRAISIER Par m. GONTIER, horticulteur. 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DONNAUD, me Cassette, I . Les Souscripteurs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, sont-avertis que nous leur ferons préseuter une qiiit- tancede DOUZE francs. Cette augraentatioa de UN franc sert à parer les frais de négociatioa de la traite qui leur est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUÉ CASSETTI-:. 1 . <868 v.ai MM. lex Horlicullgurs sont priés défaire parvenir leurs catalogues au bureau du journal, rue Cas- telte, \, ef de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. Nous mettons sur la dernière page fie l'Horticulteur français, le nom des catalr^uet parus dans le mois et dont nous avons reçu un exemplaire. Élévation et diUribiiion d'tai Arrosage, "^ 'rrigation ARGENT 67, Arrosoir à orifice à brise-jet. 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LOUIS LHÉRAULT HORTICULTEUR ET CULTIVATEUR 14, rue de Calais, à Argenteuil (Seine -et -Oise) SPÉCIALITÉ D'ASPERGES ET DE FIGUIERS Vente en mars et a^ril de griffes d Asperges de prem.èrennaUté. SOMHAHIE DES ARTICLES COIVTEIVCS DANS CE .XIMERO. F. Herincq, Chronique. — F. H^rincq, Kxpositiou des insectes. — P. Herincq, Bei'beris luacruphylla, ■loolt.erii et ^Valiiriilana (PI. VUli. — F. Herincq, Calens nouveaux des Anglais. — Birel, Plantes pour l'oriipineinalion des appar- trmenls. — 0. Lescuyer , culture du Torcnîa asiatit'a. — A. di; Talou, culture de la Sousitivc KM plein air. — I.oois Bodlat, taille des Melons. — L.Cordier; quelques Fraises nouvelles. — 0. Le.icdyeu, rcvuo des journaux.— Travaux du mois de septembre. CHRONIQUE Effets de la chaleur et de la sécheresse sur les arbres de Paris, et sur certaines plantes d'ornement. ~- Les Rosiers hybrides remontants ont besoin d'être* réhybridés pour remonter; lettre d'un mécontent; appel en réhabilitation dos Rosiers centfeuilles et Provins. — Exposition de Versailles; les Colms nouveaux des Anglais; les Zinnia doubles; procédé à l'aide duquel on les obtient; les docteurs ès-culture; réflexion au sujet de l'admission drs membres des Sociétés horticoles. — Comment les journalistes cachent leur ignorance; opinion du Siècle sur l'Exposition des insectes; niaiserie d'un de ses rédacteurs. La chronique pourrait bien prendre des vacances ce mois- ci; les grandes chaleurs ont séché sur pied toutes les nou- velles, et votre pauvre chroniqueur a eu quelque peine à trouver un petit fruit vert, pour en répandre le jus^ en guise d'arrosements, sur le sol aride du jardin qu'il cultive. Ces grandes chaleurs, et surtout la sécheresse inconvenante de Pété, ont cependant déterminé des phénomènes de végé- tation des plus curieux, paraît-il ; car, depuis quelque temps, ils font la joie et le bonheur de tous les journaux politiques el littéraires. Tous, en eifet, sans en excepter le grave Moniteur universel et son jyeiit du soir, ont raconté, à tour de rôle, que les arbres des promenades publiques de Paris ont été complè- tement dépouillés de leurs feuilles du printemps, et qu'ils se sont empressés de cacher leur nudité, avec de nouvelles feuilles, bien plus tôt que les années précédentes. C'est très- pudique assurément, de la part des arbres parisiens de se vètir^ Septembre 186ii. 47 — 258 — quand on voit tant d'autres fleurs se dévêtir autant que pos- sible; mais de la part des journaux, c'est bien naïf de rap- * porter un piiénomène qui se reproduit chaque année, et que les jardiniers désignent sous le nom de sève d'août ; l'intérêt de celte nouvelle se chiffre donc, comme celui de certaine valeur financière, par un beau zéro. En voici un autre qui a échappé aux nouvellistes des susdites feuilles, — non pas celles qui sont tombées — mais des feuilles littéraires et scientifiques, chargées de nourrir et d'agrandir l'intelligence des enfants de la France. J'ai remar- qué, et nos lecteurs ont dû faire également cette remarque, que, sous l'influence de la chaleur et de la sécheresse de cet été, beaucou[i de plantes ont à peine fleuri, tandis qu'elles se sont développées tout en feuilles; sous l'influence de cet air sec et chaud, un très-grand nombre de Pelargonium panachés sont retournés aussi au type^ c'est-à-dire redevenus verts. Tels sont particulièrement les Pelargonium zonale, qui, dans certains jardins, — au Luxembourg par exemple, — n'ont pour ainsi dire pas donné de fleurs. La belle corbeille de l'avenue Soufflet, ordinairement rouge de fleurs, est restée, depuis le commencement de la saison, à peu près complètement verte ; les plantes qui la composent sont d'une vigueur extraordi- naire. Les Chrysanthhaes frutescents, ou Anthémis, n'ont pas donné dix fleurs dans le courant de l'année ; les pieds sont vigoureux, très-trapus et tout en feuilles. Les Ageratum, n'ont pas non plus fleuri comme de coutume ; leur floraison a été maigre. Le Tagetes signala qui est généralement inondé d'or, n'a eu qu'une demi-floraison. Mais où le phénomène d' infloraison a été le plus manifeste, c'est sur le Rosier. Les variétés de Rosiers thé et de Bourbon, ont presque toutes remonté en feuilles. Quant aux Rosiers dits hybrides remontants, c'est tellement leur habitude de ne point - 259 — remonter autrement, que j'aurais été surpris de les voir re- fleurir une seconde fois. Pour que ces hybrides cessent de re- monter comme ils le devraient, d'après le croisement auquel ils doivent le jour, il faut évidemment qu'il se passe chez eux quelque chose d'analogue à ce qui se manifeste cliez nous au sujet du vaccin. Jadis on croyait qu'une fois vacciné, on pou- vait se jouer impunément de toutes les petites véroles; il paraît qu'on jouait gros jeu, puisqu'il est reconnu que le vaccin ne dure qu'un certain nombre d'années. Ne pourrait-il pas en être de même pour l'hybridation ? Car enfin, si nos anciens hybrides remontants ne remontent plus ou que très-peu , ne serait-ce pas parce que le fluide pollinique hybridateur est usé, comme s'use le vaccin, et qu'alors ses effets ne se font plus sentir? Dans ce cas, ne faudrait-il pas les réhybrider comme on nous revaccine? C'est vraiment à voir. Je soumets cette simple réflexion aux hommes compétents et les engage à étudier cette question ^ Il y va de la vie de tous les hybrides en général, et des Rosiers remontants en particulier ; car voici une lettre d'un de nos abonnés qui montre toute la gravité de la situation. Les Ciiiurdières, ce 27 aoùl 1868. Monsieur le rédacteur, c'était hier la fête de ma femme ; elle s'ap- pelle Suzanne. Je voulais la lui souhaiter avec des roses, vu que c'est la seule fleur qui soit digne d'elle. Eh bien! Monsieur le rédacteur, vous me croirez si vous le voulez, dans ma collection de Rosiers re- montants que mon jardinier m'a dit d'acheter parce que ces Rosiers-là ça donne des fleurs toute l'année, eh bien! vous me croirez si vous vouleZj n'est-ce pas? je n'ai pas pu trouver une seule rose pour lui faire un bouquet. Je viens donc vous déclarer, Monsieur le rédac- teur, que je ne crois plus en vos roses remontantes; c'est de l'attrape- niais. Je regrette, voyez-vous, d'avoir écouté mon jardinier qui m'a arraché tous mes beaux Bosiers centfeuilles qui me venaient de mon père. A la bonne heure, ça ne se vante pas de remonter celles-là ; mais c'est plus beau que tous vos hybrides remontants qui ne remontent pas plus qu'elles. — 260 — ' Si vous voulez imprimer ma lettre, Monsieur le rédacteur, ça me fera bien plaisir ; seulement je tiens à ce que vous n'y changiez rien, parce aue je veux que tous les faiseurs de roses remontantes sachent bien ce que je pense de leurs roses, et qu'ils ne m'attraperont plus à croire qu'elles fleurissent plus que les autres. Je vous remercie. Monsieur le rédacteur, de votre complaisance, et j'ai bien l'honneur d'être votre tout dévoué lecteur. Jean-Marie Sévin. Notre correspondant a malheureusement raison ; à part quelques-unes de ces variétés dites hybrides, le phis grand nom- bre ne remontent que rarement, et cette année elles ont été tout à fait rétives à la seconde floraison. Je n'ai certes pas l'inten- tion de leur intenter un procès et de demander pour elles la déportation ; loin de moi cette pensée ; je poursuis en simple appel , la réhabilitation des roses non remontantes comme les centfeuilles et les Provins, que les rosiéristes persistent à condamner à l'exclusion perpétuelle; ils ont tort. Si ces Rosiers avaient toujours reçu les soins qu'on donne aux autres, peut-être, aujourd'hui, seraient-ils devenus «remon- tants comme certains végétaux qui ne l'étaient pas primitive- ment, et qui, depuis plusieurs années, remontent sans le secours d'aucune hybridation, mais par le simple effet d'une volonté toute-puissante. Celui qui présente très-manifestement ce phénomène est la Glycine de la Chine. Cette année, lorsque tant de plantes se 'sont abstenues de fleurir, ou n'ont que très-imparfaitement fleuri, la Glycine — les vieux comme les jeunes sujets — a donné trois floraisons. Quant à chercher l'explication de toutes ces anomalies, pour vous la donner, amis lecteurs, j'y renonce : « Dans ce rude métier où mon esprit se lue » En vain, pour la trouver, je travaille et je sue. » Je la mets donc au concours, et je me retire sous la tente de l'exposition de Versailles. F^lle est toujours jolie cette exposition ; mais comme toutes — 261 — les expositions, elle perd chaque fois en intérêt. Les horticul- teurs locaux se fatiguent, paraît-il, à Versailles comme à Paris. Sans les beaux lots de plantes de serres de M. Lier val, des Thèmes, et la magnifique collection de Pelargonium zonale de MM. Thibaut et Keteleêr, de Sceaux, l'intérêt de l'exposition du mois d'août eût été à peu près nul. Beaucoup de Pelargonium zonale très-ordinaire comme végétation; des Pétunia, des Glaïeuls, de Reines-Marguerites qui nous ont fait regretter que M. TrufTaut ait abandonné cette culture; des Lierres, des Aroïdées, des Maranta, des Palmiers, et quelques beaux Hélio- tropes en pyi-amides, de M. Tavérnier, tel est le contingent fourni par les horticulteurs ou plutôt par quelques jardiniers de jnaison bourgeoise de Versailles. On pourrait dire que c'était une exposition d'amateurs. M. Deseine, de Bougival, avait une riche et nombreuse col- lection de fruits et d'arbres fruitiers. Dans le lot de M. Lierval, j''ai vu, avec étonnement, les fameux Co/eus nouveaux des Anglais, dont 12 variétés seule- ment ont été achetées au producteur rfij? mille francs! A ce compte-là, le vieux Coleus Verschaffeltii à feuilles rouges vaudrait, lui tout suul. plus de cent mille francs (!), Les 122 variétés de Coleus anglais exposés par M. Lierval étaient dans toute leur beauté ; c'est-à-dire d'une luxueuse végétation, comme sait si bien l'obtenir M. Lierval pour toutes les plantes qu'il cultive. Le même éloge revient au Pelar- gonium de MM. Thibaut et Kételeér ; quand on expose, il faut au moins présenter des plantes comme les leurs ; elles faisaient pâlir toutes celles des autres collections. Il y avait encore de beaux lots de Zinnia doubles, entre autres celui de M. Tripet, de Boulogne. Je n'avais pas encore vu autant d'ampleur dans le capitule ; M. Tripet a atteint certainement (1; Voir pajie tl] . -- 262 — au dernier degré de perfection , je ne vois pas trop maintenant quel nouveau progrès pourrait faire la culture dans l'amélio- ration de cette race. D'après un cicérone de l'exposition, ce se- rait par la multiplication artificielle qu'on aurait obtenu la transformation des étamines et des fleiKS aussi parfaitement pleines de Zinnia. « On est vraiment heureux, — comme di- sait à ce cicérone un visiteur avec un petit air gaulois — de rencontrer dans les expositions et les sociétés d'horticulture, des hommes aussi savants qui dévoilent au public les mystères de la nature, et qui l'instruisent sur les merveilleux effets de la multiplication artificielle. )> Quand donc tous ces faux docteurs ès-culture comprendront-ils que le public n'est pas précisé- ment composé d'ignorants et qu'ils se font bafouer souvent par les gens qu'ils veulent instruire ? En tout cas il est fâcheux pour la science horticole, que les sociétés d'horticulture ne soient pas plus sévères dans l'admission de leurs membres. Gomment veut-on que ces sociétés propagent les saines doctrines scien- tifiques, quand leurs membres sont aussi complètement igno- rants des plus simples notions de la science ! Si encore ces membres-là possédaient l'art de se taire; mais non ! Boileau l'a dit : a L'ignorance toujours est prête à s'admirer. » Et tous ces illustres ignares débitent leurs sottises avec une arrogance qui déroute même souvent le vrai savoir. Ils en imposent ainsi plus aux masses que le savant qui, lui, toujours modeste ne prend jamais cet air impétueux pour convaincre. Quelquefois l'ignorance est dédaigneuse et tourne en ridi- cule ce qu'elle ne comprend pas : mais ce genre appartient surtout aux écrivains des journaux qui traitent des matières étrangères à leur sujet . Ainsi, la Société d'insectologie agricole vient de faire une exposition, qui, en présence des ravages croissants causés par — 263 — les chenilles, les hannetons et le ver blanc, est pleine d'cà-pro- pos. Aussitôt les journaux, et particulièrement le Siècle, de chercher à couvrir de ridicule cette exposition. Il faut leur pardonner, car ces illustres discoureurs n'en compi*ennent pas l'importance ; leur myopie ne leur permettant pas d'apercevoir le but auquel on veut atteindre. Pour eux il n'y a d'important, d'utile, que les questions politiques. Parlez-leur des réunions du Vauxhall où se discute en ce moment la grave et impor- tante question des droits politiques de la femme. A la bonne heure, voilà qui est du plus haut intérêt! C'est bien autrement sérieux, en effet, que la question du hanneton. Mais chacun son goût. Je ne suis pas l'ennemi du sexe aimable, bien au contraire ; néanmoins je ne partage pas l'enthousiasme de ces journaux, au sujet des réunions herma- phrodites présidées par l'ilhistre Assolant, parce que, si les prin- cipes mis en délibération par cette sérieuse institution étaient jamais appliqués en France, nous serions bientôt menacés d'une nouvelle invasion d'insectes, cpii, pour n'êfre pas aussi nuisibles que le ver blanc, sont au moins plus désagréa- bles. Et, en effet, du moment que nos compagnes pourraient devenir gardes champêtres, députées, préfeltes ou mairesses, elles trouveraient indigne d'elles de se livrer à l'exercice de la chasse au gibier qui trouble parfois leur sommeil, et à celui qui se remise dans la blonde chevelure de leurs chérubins d'enfants. Nous serions donc obligés de chercher encore les moyens de nous garantir de cette nouvelle invasion. Or, je trouve que c'est déjà bien assez d'avoir à faire la besogne des cultivateurs, qui dédaignent de faire la chasse aux hannetons, sous ce falla- cieux prétexte qu'un homme qui jouit des droits politiques, doit conserver sa dignité, et ne doit pas s'occuper de chasser des insectes cpji le ruinent en ravageant ses champs . Ces braves cultivateurs partagent, entièrement sur ce point, les idées du Siècle. Qu'est-ce que cela leur fait que le ver blanc — 264 — nous menace d'une bonne petite disette? Ce n'est pas une question politique ; ce n'est qu'une simple question debètes ; donc, nn homme d'esprit, qui est électeur et garde national, serait ridicule de s'en occuper. La niaise ironie avec laquelle certains journaux ont parlé de cette exposition des insectes, ne paralysera pas les efforts de tous les modestes savants, qui réunissent leurs forces pour combattre^et vaincre un ennemi plus petit mais plus puissant qu'une armée munie de fusils à aiguille; ils ont à cœur de mener à bonne fm leur œuvre, et ils atteindront au but. C'est une œuvre utile et sérieuse, trop sérieuse peut-être^ pour être comprise des spirituels écrivains du monde politique et litté- raire. Quant à ce rédacteur de la feuille de M. Havin, qui prétend être allé à cette exposition pour se donner le plaisir de voir sauter des puces , et qui a été désapointé de n'en point trouver, il faut qu'il soit bien profondément pénétré de l'esprit du journal le Siècle, pour lancer un pareil trait d'esprit ;'. ime institution dont l'importance n'échappe à .personne ; s'il n'était pas aussi imbu des principes développés dans cette feuille, il aurait compris qu'il n'avait pas besoin d'aller à l'exposition des insectes du Palais de l'Industrie pour voir tout simplement des sauteurs dans l'exercice de leurs fonctions ; ce n'est pas là qu'ils sont. F. Herincq. : P. S. Le Congrès pomologique de France se réunit à la tin de ce mois à Bordeaux ; à cette occasion il y aura une exposition horticole. Tous les journaux de Paris ont annoncé que les mem- bres de la Société des rosiérisles de Brie exposeraient les pro- duits de leurs cidtures. Si par le temps de chaleur et de sécheresse ces braves .cultivateurs, réussissent à envoyer un beau lot de roses h Bordeaux , il faudra bien convenir , cette fois, que leur président aura bien mérité.... non pas la croix, mais la reconnaissance des bordelais. - 265 - EXPOSITION DES INSECTES. Cette Exposition, qui devait fermer ses portes le 31 août, se trouve prolongée jusqu'au 15 de ce mois; l'intérêt qui. s'y rat- tache, par suite de l'envahissement des insectes, et par les con- férences que font là MM. Boisduval, Millet^ Personnat, etc., sur les mœurs des animaux et insectes, a décidé l'autorité à ac- corder cette prolongation . Pour les gens oisifs, qui ne demandent (|u'à tuer le temps et l'ennui qui les dévore, l'Exposition de la Société d'imeclologie agricole, n'offre pas ce qu'ils cherchent. A la place des esto- macs d'oiseaux insectivores, exposés par M. Millet, ils auraient préféré trouver une grande cage vitrée, dans laquelle des puces se livreraient à de joyeux cbattements sur le corps pudiquement vêtu d'un écrivain du Siècle. Mais les membres de la Société d'insectologie agricole, préoccupés de la grave question des insectes qui menacent l'agriculture, de la ques- tion si intéressante de l'introduction d'insectes utiles, des vers à soie particulièrement, et aussi de la propagation des nou- veaux procédés de culture des abeilles, ont complétemeni ou- blié que le Français est ami du plaisir, et qu'il faut lui en offrir un peu partout, même au milieu des choses les plus graves. Avec une vitrine de puces dévorant un être humain, la Société d'insectologie aurait fait revenir toute la France à Paris, comme elle y est venue l'année dernière pour l'Exposition universelle, et le succès eût été complet; c'est un oubli qu'elle réparera très-certainement l'année prochaine. Telle qu'elle est, cette Exposition n'intéresse réellement que les hommes sérieux : les agriculteurs et surtout les apicul- teurs. La plus grande partie des salles, est, en effet, consacrée aux produits des abeilles, depuis le gâteau de miel dans la ruche, jusqu'au cierge pascal, les nonnetteset le pain d'épices. Le miel et la cire sont là sous toutes les formes, sous tous les as- — 566 — pects ; et il y a des aspects qui sont vraiment très -appétissants. Quant à la partie qui intéresse spécialement l'horticnUiire elle est très-restreinte. Je n'ai vu de remarquable qu'une col- lection de plantes assez nombreuse, dont chaque espèce portait l'insecte qui s'abreuve de ses sucs; elle avait été rassemblée paries soins de M. Burel. Tous ces insectes sont parfaitement étiquetés et peuvent servir à l'étude ; des loupes sont à la disposition des visiteurs pour voir les plus petits. C'est devant cette Exposition, que le docteur Boisduval fait, chaque semaine, une conférence sur les insectes nuisibles. Il en décrit, bêtes en mains, les caractères et les mœurs, puis il fait connaître les moyens de destruction, quand il y en a ; malheureusement il n'y en a pas souvent. Il n'y en a réelle- ment qu'un seul ; celui que fournit la nature^ et que l'homme s'acharne de plus en plus à détruire : les oiseaux. C'est pour le prouver aux aveugles très-voyanis, mais peu clairvoyants, que M. Millet a exposé une série d'estomacs dans lesquels on voit encore la nature des aliments de chaque es- pèce d'oiseau, et qui lui servent pour les conférences qu'il fait, lui aussi, chaque semaine, devant un nombreux audi- toire, sur l'utihté de certains oiseaux. Ces conférences sont très-intéressantes et très- suivies. M. Millet n'est pas précisément de l'avis de M. Eugène Ro- bert « chargé de voir si l'échenillage est bien fait dans les promenades de Paris » et qui demande la destruction com- plète des Pierrots et des Mésanges, parce que les premiers ramassent, sur les routes, les graines qui pourraient servir de nourriture à ses pigeons, et que les secondes lui ont abîmé la plus belle Poire de son jardin (1). M. Millet pro- clame au contraire que ces oiseaux sont des plus utiles; qu'il faut les proléger et favoriser leur multiplication, car i'\) « . . . . Sans exagérer, ils m'ont privé (ces oiseaux mésanges) de la moitié — 267 — ce sont les plus grands destructeurs d'insectes. Sans avoir jamais appris la chimie, ils savent que les substances ali- mentaires sont d'autant plus nutritives, qu'elles sont d'au- tant plus azotées, et tous les oiseaux, en général, nourrissent leurs couvées avec des chenilles et des insectes de toutes sortes, qui réunissent ainsi la plus grande somme de matières nutri- tives, sous le plus petit volume possible de substance. Il est vrai que quand ils n'ont pas d'enfants à nourrir, ils font main basse sur les grains et sur les fruits; mais, comme ledit M. Millet, tout travail mérite salaire : nous payons en argent les ouvriers que nous occupons à détruire les nids de chenilles et les vers blancs; il faut bien sacrifier quelque chose en na- ture, à ces utiles auxiliaires du cultivateur ; et tous comptes faits ils rapportent beaucoup plus qu'ils ne coûtent. Proté- geons donc -les oiseaux ; même ceux qui mangent les Poires de M. Robert ; car, après tout, pour une Poire, il ne faut pas que la France manque de pain. Le plus grand mangeur de hannetons et de vers blancs c'est le corbeau ; après lui vient le moineau dit Pierrot; les estomacs de ma récolte que je me réjouissais de voir échappée à la voracité des che- nilles.... ; et il n'en serait pas resté si je n'avais pris le parti de cueillir les Poires qui étaient encore intactes. (Eugène Robert : Actions nuisibles des mésanges pendant la maturation des Poires : Bull, de soc centr. iVagric.., 1867, page H). » Je certifie avoir vu, rue de Montparnasse dans un jardin du u° H, des Abricotiers qu'ils avaient presque complètement dégarnis de fleurs Les moineaux doivent absorber dans les villes, aux dépens des volailles et des pigeons, une masse énorme de subsistances en froment, avoine, pain, etc On pourvoirait certainement de pain, des bureaux de bientaisance, avec ce qu'on jette, uniquement pour s'amuser, de celte précieuse denrée aux moi- neaux. (Idem, année 1868, page 474 et 495). » Et voilà ce qu'on appelle des hommes sérieux ! Pendant qu'il était en veine de philanthropie, M. E, lîobert aurait dû protester contre les dépenses que fait la ville de Paris, uniquement pour amuser les Parisiens. Avec l'argent employé ainsi inutilement, non-seulement elle pourvoirait très-am- plement de pain les bureaux de bienfaisance, mais encore elle pourrait donner des voilures à ses indigents. F. H. — ^268 — que montre M. Millet en font foi. La mésange qui abîme les belles poires de M. Robert, se nourrit pendant tout l'hiver de la chenille à bague, ou plutôt de ses œufs qui sont collés en ' nombreux anneaux autour des rameaux. Elle mérite pourtant bien que M. Robert lui sacrifie une Poire pour étancher sa soif! Le Coucou vit de chenilles, et particulièrement de la processionnaire qui a si bien dévoré ce printemps toutes les feuilles de nos arbres forestiers. Il est le seul destructeur de cette chenille si horriblement velue : il a été créé et mis au monde tout exprès pour la détruire. Le coucou est donc excu- sable de faire couver ses œufs par un autre oiseau étranger à sa race ; ses nombreuses occupations ne. lui permettent pas, en effet, de couver ses œufs et de s'occuper de sa progéniture. Dieu veuille que M. Assolant, le grand orateur de Vauxhall, n'obtienne pas les droits qu'il demande pour nos tendres épouses ; car alors elles pourraient bien faire comme le coucou, ne plus s'occuper du tout de leur descendance, sous le prétexte que leurs occupations politiques ne leur permet/traient pas de faire cuire la bouillie, et de veiller à la propreté des couches. L'Exposition des insectes aura donc pu rendre des services à l'agriculture, soit en faisant connaître certains insectes nui- sibles, soit par les conférences des quelques hommes intelli- gents qui se sont associés pour la défense des oiseaux, et la destruction des plus dangereux ennemis de l'homme. Défen- dez donc, amis lecteurs, tous les oiseaux à peu près indistinc- tement ; tous sont plus ou moins utiles, et quelques-uns, par leurs chants joyeux, répandent la vie et la gaieté dans nos jar- dins. Mais combattez et travaillez à la destruction des principes d'Assolant, car si jamais cet illustre défenseur du droit fémi- nin parvenait à faire voter nos vertueuses épouses, ttius les oiseaux de nos jardins auraient beau chanter du matin au soir, qu'ils ne parviendraient pas à faire entrer la vie et le bonheur dans l'intérieur de nos maisons. F. Herincq. — 269 — BERBEPxIS M ACROPHYLLA, HOOKERII ET VyALLICHIANA (PI. VIIÏ). Le Bcrbcris Wallichiana est une des plus jolies espèces d'Epine-vinettes ou Vinettiers, cultivées jusqu'à ce jour dans les jardins d'Europe. Son port et son feuillage sont tellement différents de ceux des autres Berberis, que le premier horticul- teur qui l'a introduit dans le commerce, n'a pas hésité à en faire une espèce nouvelle, sous le nom de macrophijlla, ne se doutant pas, (ju'elle était décrite déjà, sous un autre nom, dans les livres de botanique. Le Berberis macrophylla du commerce n'est, fen eifet, que le Wallichiana décrit par DecandoUe, dans le premier volume de son Prodrome, en 1824. Il en est de même de la plante tout récemment introduite dans les cultures sous le nom de Berberis Hookerii ; c'est encore du Wallichiana. La plante qui porte ainsi trois noms, et que nous figurons dans ce numéro sous son vrai, est un arbrisseau tout à fait buissonneux, diffus, qui peut atteindre deux et trois mètres de hauteur. Ses branches sontroides, portant des ra- meaux et ramules effilés un peu grêles, flexibles, étalés ou renversés, recouverts d'une écorce lisse et luisante de couleur café au lait clair. Les épines dont les rameaux sont hérissés, sont à trois pointes très-divergentes, longuement amincies en alênes, de la cojileur de l'écorce. A l'aisselle de ces épines, naît une sorte de petit rameau courson, ou rosette de quatre feuilles persistantes, au centre de laquelle apparaît un faisceau de fleurs ; sur les coursons de plusieurs années, les feuilles sont plus nombreuses. Les feuilles d'une même rosette sont de grandeurs différentes, mais elles ont toutes la même forme : elles sont épaisses, coriaces, allongées ou oblongues, rétrécies en pétiole à la base, aiguës au sommet, bordées de fines - 270 — dents épineuses très-solides ; la couleur de la face supérieure est d'un beau vert foncée très-agréable. Les fleurs, qui nais- sent du centre de la rosette de feuilles, ne sont pas disposées en gra)~ipes comme dans la plupart des espèces de ce genre ; elles ont chacune leur pédoncule distinct, et sont agglomérées plusieurs, jusqu'à 12 et 15, sur chaque petit rameau cour- son ou floral qui se trouve à l'aisselle des épines ; la couleur de ses fleurs est celle de tous les Berberis, mais un jaune très- frais. Le Berberis Wallichiana^ ou macrophylla, ou Hookerit, comme on voudra, — pour moi, ça m'est parfaitement égal ici, — est originaire du Népaul ; il a été découvert dans les montagnes, par M. Wallich, directeur du jardin de Calcutta, et plus tard, MM. Hooker et Thompson l'ont rencontré dans les régions tempérées de l'Inde, dans le Sikkim, à une alti- rude de 3,350 mètres ; ce sOnt ces deux voyageurs qui l'ont introduit vivant en Europe, ce qui explique le nom de Hookerii, qui lui a été donné par les horticulteurs anglais. Cette espèce varie dans la grandeur de ses feuilles et dans la grosseur du fruit. MM. Hooker et Thompson en ont signalé deux variétés : l'une à petit fruit (variété microcarpa), et l'au-^ tre à plus grandes feuilles (variété latifoUa), mais qui ne correspond pas au macrophylla des horticulteurs, lequel est positivement le type du Wallichiaua de De Candolle. Quant à la culture^ elle n'a rien de particuher : planter en pleine terre, n'importe dans quel sol. Cette espèce de Vinet- tier est très-rustique; elle ne craint aucunement les hivers de la France. C'est un joli et bon arbrisseau pour les jardins des villes, à cause de ses belles leuilles persistantes, et de ses noml)reuses fleurs d'un beau jaune qui apparaissent au pre- mier printemps. F. Herincq. — 271 — COLEUS NOUVEAUX DES ANGLAIS. Les Coleus sont des plantes herbacées de la famille des Sauges (Labiées) et qui sont ornementales seulement par leur feuillage. Les jardins sont en possession.^ depuis plusieurs an- nées, de quelques espèces, dont la plus remarquable est le Co- leus Verschaffeltii qui a produit des variétés à feuilles profondé- ment dentelées, plus ou moins teintées de rouge : tantôt à centre vert encadré de pourpre, tantôt rouge au centre et vertes sur les bords, tantôt enfin complètement pour[)re foncé. Cette dernière est surtout très-recherchée, et avec raison, pour for- mer des corbeilles qui rivalisent, par réclat, avec les plus bril- lantes corbeilles de fleurs. L'année dernière on a introduit le Veitchii, à feuilles moins fortement dentelées, à centre pourpre marron foncé, ou cho- colat, plus ou moins grand et régulier, encadré d'une bande verte plus ou moins large; puis le Gibsonii dont les feuilles d'un vert foncé presque noirâtre et velouté sont parcourues par des nervures rouges. Ces deux espèces sont également très-belles, mais en pied isolé, et non en masse, comme le Verschaffeltii. Cette année l'Angleterre a annoncé, avec grand bruit, Tappa- rilion de nouveaux Co/eux, et, d'après le prix auquel ils ont été achetés par des horticulteurs anglais, on s'attendait à voir des beautés sans pareilles. Il n'en est cependant rien. Je les ai vues dans le lot de M. Lierval, à l'exposition du 23 août à Ver- sailles, et franchement j'ai plutôt admiré les horticulteurs an- glais — qui ont payé six de ces Coleus, 6,000 fr. — que les Coleus mêmes. Je n'ai vu, en eux, aucun prodige de beauté, et pourtant j'ai mis beaucoup de complaisance à les examiner; j'ai même forcé l'illusion pour les trouver tous distincts et simplement beautiful; mais je n'ai pu voir, dans toutes ces va- riétés, que les différents dessins formés par le centre couleur 272 ■ chocolat des feuilles du Coleus Veitc/iii et Verschaffeltii, et qui, dans ces espèces, se trouvent réunis sur un seul et même pied. Pour moi, l'obtenteur, M, Bause, qui les donne comme des hybrides de Verschaffeltii et Veitchii a tout bonnement fixé ces variations, par le bouturage, comme on a fixé au jardin de la Muette la variété marmorata Verschaffeltii, et comme j'ai obtenu le type à feuilles vertes de VAchyrantes Herbstii. Je croyais les horticulteurs anglais plus sérieux ; c'est encore pour moi une illusion, une cruelle déception. Les nouveaux Coleus de M . Bause sont au nombre de douze, et forment deux séries. La première série est composée de variétés à feuilles planes dont la couleur pourpre foncé ou chocolat du centre, s'étend plus ou moins régulièrement vers les bords ; elles ne sont, pour moi, je le répète, que de simples variations du Coleus Veitchii. bien qu'on fasse intervenir le croisement entre les Coleus Vers- chaffeltii et Gibsonii ; elles portent les noms de : Berieleyi, Marshalli, Saundersiif Diœii, Ruckeri et Murragi. La seconde série comprend les variétés à feuilles dont les bords sont gros- sièrement dentelées et comme frisées dans le genre de celles du Coleus Verschaffeltii duquel elles ne diffèrent que par la coloration chocolat du centre ; c'est la couleur pourpre qui a pris une teinte plus foncée, teinte qu'on rencontre sur quelques pieds de la variété à feuilles entièrement colorées de cette es- pèce. Pas plus que pour les variétés à feuilles planes, nous ne croyons à l'influence du Gibsonii et du Blumei dans la produc- tion de celles de cette seconde série . Le Coleus Verschaffeltii a su parfaitement se passer de leur concours pour produire ces variétés, qu'on a nommées Bai/sei, Scottii, Clarckii, Batemani, Willsonii et Reevesii. Outre ces douze variétés soi-disant obtenues de l'hybrida- tion par M. Bause, un autre horticulteur^ M. WiUiam Bull, en a mis au commerce 18 qui, naturellement, sont aussi le ré- — 273 — sultat de la fécondation croisée, et elles diffèrent aussi peu des Veitchii et Verschaffeltii que les gains de M. Bause. Ces 1 8 autres Coleus répondent aux noms de : Attraction, Beauty, Charm, Crimson Velvet^ Display, Elégant, Gaiety, Gem, Grandeur, Jais- tre, Matchlees, Marvel, Nonsuch, Perfection, Renown, Spangle, Sparkler, et Simbeam. La plupart de ces variétés font double emploi avec celles de M. Bause. Je ne condamne certes pas toutes ces plantes. Il y a des va- riations très-curieuses, surtout parmi celles du Verschaffeltii ou à feuilles frisées, et que nous nous plaisons à distinguer et à sortir de la masse. . Telles sont les suivantes : Bausei. Feuilles frisées, couleur violet-pourpre chocolat, n'ayant qu'un étroit liséré v-ert-jaunâtre au bord. Scoltii. Feuilles frisées, vertes, parcourues seulement par des veines pourpre foncé. Batemanii. Feuilles frisées, pourpre foncé avec quelques portions vertes. Clarkii. Feuilles frisées, centre irrégulièrement lie de vin, avec les bords vert clair et des taches rouges. Berkeleyi. Feuilles planes, entièrement pourpre-violet-cho- colat, à l'exception de l'extrémité des dents qui est verte. Sanndersii. Feuilles planes, à centre pourpre chocolat foncé, veiné de pourpre bronzé, avec les bords d'une teinte bronzée plus pâle. Ruckeri. Feuilles planes, couleur pourpre foncé sur toute la surface. Dixii. Feuilles planes, couleur chocolat foncé, avec large bordure vert-jaunâtre, et la pointe des dents chocolat foncé. Beaiity. Feuilles frisées, rouge amarante avec bordure verte parcourue de nervures rouge amarante foncé. Junbeam. Feuilles frisées, lie de vin au centre avec large bordure verte irrégulièrement ponctuée de pourpre. Septembre 1868. 18 — 274 — Elégant. Feuilles frisées^, rouge foncé à la base, verte dans le reste du limbe qui est maculé de pourpre. Gaietij. Feuilles planes, violet-chocolat foncé, avec large bordure verte. Charm. Feuilles planes, pourpre-violet foncé ou chocolat, étroitement bordées de vert. Non Such. Feuilles planes, chocolat-violacé, marquées de vert sur le bord, avec l'extrémité des dents jaunes. On pourrait sans doute réduire encore ce choix; mais nous n'avons pas voulu être trop sévère envers des horticulteurs qui ont payé 12 plantes 10,000 fr. C'est du moins ce qu'ils disent, et nous n'avons aucune raison de douter de la parole des Anglais. Nous ne voyons pas trop le produit qu'ils tire- raient de l'aveu d'une somme aussi énorme, à moins qu'ils aient voulu exalter par là le mérite de leurs plantes ; ce qui. ... ce qui n'est pas du tout dans le caractère si noble et si franc des enfants d'Albion. F. Herincq. PLANTES POUR ORNEMENTATION D'APPARTEMENTS. Acanthus lusitanicus. Plante rustique et de longue durée. Son plus grand défaut est le vert foncé des feuilles qui lui donne un aspect sombre. Cette plante est néanmoins pré- cieuse pour garnir les endroits obscurs et froids de certains appartements. Aloes. Les plantes de ce genre, au feuillage roide et charnu, ne présentent aucun caractère d'élégance, surtout lorsqu'elles ont atteint un certain développement. Aussi ne conviennent- elles que toutes petites, à cause de la disposition ou de la forme des feuilles. Les plus ornementales sont : mitrœfonnis , va- riegata, pentagona, verrucosa, apiîiulosa, et soccotrina. Cette — 275 — dernière ne perd rien à devenir forte. Toutes aiment la lumière et supportent une basse température. Aphelandra Lcopoldii. Le feuillage de celte plante est fort joli. Lorsque la plante est jeune, elle peut être employée avec succès pour orner une pièce chaufTée et sans courant d'air froid. Agave. Ces plantes sont trop peu employées dans la déco- ration des appartements; c'est sans doute à cause de l'ai- guillon qui termine les feuilles. On ne peut, en effet, les placer qu'éloignées ou assez élevées pour que la figure et les crinolines n'en puissent approcher. Quoique peu difficiles, les Agaves ne se conservent longtemps que dans les pièces bien éclairées, sans chaleur artificielle, mais à l'abri de la ge- lée et de l'humidité. Bo7iapartea. C'est le même traitement que pour les Agave. Aralia, Parmi les araliacées, VAralia papyrifera et Sie- boldii sont des arbustes d'un effet ornemental, mais seulement dans leur jeunesse. Le dernier, qui est d'une grande rusticité, peut occuper à peu près toutes les positions dans les appar- tements; cependant lorsqu'on a le choix, on doit toujours placer ces plantes dans les endroits éclairés ; elles se conser- veront plus longtemps belles. Aucuha. Pour les couloirs, bas d'escalier, et en général tous les endroits accessibles au froid et à la gelée, l'Aucuba est un arbuste précieux ; il ne craint que le voisinage des bouches de chaleur. Aspidistra elatior. Le feuillage de cette plante ne brille certainement pas par la légèreté ni l'élégance ; mais c'est cer- tainement la plus rustique de toutes les plantes. Elle vit long- temps, trop longtemps même, dans l'appartement où elle ré- siste à tout ; la gelée seule pourrait la détruire. Bégonia. Les nombreuses variétés à feuillage ample, dé- coupé, zone colorée, etc., s'emploient beaucoup pour garnir — 276 — les vases d'appartements. Quelques précautions sont néces- saires pour en prolonger la durée ; les courants d'air relatiye- ment froids doivent être évités, ainsi que le voisinage des bouches de chaleur ; il leur faut une température à peu près uniforme de 15-20 degrés. Boehmerianivea. Cette plante peut servira l'ornement d'un salon bien chauffé et suffisamment éclairé. Le feuillage pro- duit un effet assez décoratif ; mais il n'est que d'une durée limitée.. Brexia. Le feuillage des Brexia n'a rien de bien ornemen- tal , seulement ces arbustes sont très-résistants, peu difficiles sur la place qu'ils doivent occuper. Caladium tuberculeux. Cette race de Caladium on Alocasia se convient dans les appartements chauffés. Son effet s'har- monise surtout près d'un jet d''eau ou d'une fontaine. La forme et le port de ses feuilles ont, en effet, quelque chose d'aquatique. Les Caladium bulbeux ou Baraquins, au feuillage marqué des plus vives couleurs^ sent d'excellentes plantes d'apparte- ments, mais pour l'été ; elles sont par conséquent précieuses à la campagne où l'on habite toujours en cette saison. Carludovica. Ces élégantes et très-jolies plantes sont d'un effet très-ornemental ; malheureusement elles sont excessive- ment sensibles au froid et ne peuvent être placées que dans une pièce chauffée . en observant, en outre, de ne pas les placer dans les embrasures de porte et de fenêtre, oii le moindre cou • rant d'air les tue lorsque la température extérieure est basse. Conifères. La grande famille des Conifères ne présente que Irois plantes séduisantes pour le pubhc, V Araucaria excelsa et ses deux frèreS;, Cookii et Cunninghamii, à cause de leurs branches disposées en verticilles, ou couronnes superposées. Dans un appartement sans feu, ils sont de très-longue durée, et très-peu exigeants quant aux soins à leur donner. Curculigo recurvata et sumatrana. Très-bonnes plantes pour — 277 — les grands vases et jardinières dans les appartements chaufTés. Eviter le contact du froid, mais ne pas négliger l'arrosage et le lavage des feuilles ; — la variété sumatrana au feuillage plus ample convient dans un grand massif de plantes variées et exige une chaleur soutenue. * Croton. Ces plantes au feuillage nervé et tiqueté de diverses couleurs, notamment de jaune, doivent occuper une place dans la pièce la mieux chauffée et la mieux éclairée de l'apparte- ment; les courants d'air froids leur sont funes.tes; la lumière est, pour eux, un élément de longue vie. Cycas. Les Cycadées sont de volumineuses et solides plantes au feuillage élégant, mais trop étalé et trop piquant, ce qui nuit considérablement à leur entrée dans les appartements, généralement exigus que la spéculation construit maintenant. Dans les pièces où l'on ne fait pas de feu, on mettra de préfé- rance les suivants : Cycas revoluta, Dion edule au port roide^ mais de longue durée. Les Cycas circinalis et ruminiana exi- gent une assez haute température et doivent occuper une pièce chauffée. Les genres Zamia, Ceratozania, Encephalartos et Macro- zamia pourraient durer très-longtemps dans les appartements ; mais, comme les Cycas, leur port roide et leurs feuilles piquan- tes, souvent encombrantes, sont la cause du peu d'usage qu'on en fait. Cyperus alternifolius. Dans les garnitures d'appartements, on emploie beaucoup cette Cypéracée à feuilles vertes ou pa- nachées ; c'est surtout à cause du prix, comparativement peu élevé, car elle n'est pas de longue durée. Isolepis gracilis. Autre peti-te plante de la même famille, excellente pour border les vases de suspension et les jardi- nières, autour desquels elle retombe gracieusement. BUREL. 278 CULTURE DU TORENIA ASIATICA. Il est des plantes qui jouissent, dans le monde horticole, de la plus mauvaise réputation, et que, pour cette raison, on cul- tive peu ou même point : on les accuse, ou de fondre, ou d'être rebelles à la multiplication, ou de prendre la grise, le pou, etc., etc., et ce sont toujours les plus jolies espèces qui ont ces vilains défauts. Le Torenia asiatica est naturellement du nombre; car c'est une de nos plus belles plantes pour gar- niture de vases-suspensions. Mais est-il bien vrai que l'insuc- cès dans leur culture tient de leur mauvaise nature ? Ne serait-ce pas plutôt parce que nous leur donnons des soins qu'elles ne réclament pas, que nous affaiblissons par là leur tempérament , en altérant leur merveilleuse et rustique constitution? C'est au moins ce qui arrive pour le Torenia asiatica. Il est très-vrai que cette plante est originaire des Indes orien- tales; mais il y a, dans cette partie de l'Asie^ des montagnes plus ou moins élevées, au sommet desquelles la température est naturellement plus basse et oii l'humidité atmosphérique est moins grande que dans la région" des plaines marécageuses qui avoisinent la mer. Or, le Torenia asiatica est précisément une espèce des montagnes du Silhet; par conséquent il'est habitué au grand air, à l'air vif, et au soleil brûlant pendant l'été. On comprend dès lors que le mode de culture appliqué jusqu'à ce jour ne lui soit pas sympathique, et qu'il ne fasse que bouder dans nos serres chaudes où on l'enferme toute l'année. Je ne L'ai vu vigoureux et bien portant que chez M. Chaté, boulevard Picpus, qui le cultive abondamment avec le plus grand succès, et sans le moindre soin , ce qui précisément ex- plique ce succès. Voici comment opère notre ami et collabo- rateur : Il fait ses boutures vers le mois de février, ou mars, en .-. 279 — serre chaude. Après l'émission des racines, il empote dans des godets, et place sur couche tiède et sous châssis, pour aider à la reprise. Il pince un peu les premières ramifications ; rempote ensuite dans des pots de 12 cent., et à la mi-mai ou commencement de juin, il place ses multiplications dans le premier endroit venu, les pots simplement sur terre et arrose au besoin. Au mois d'août, il a des plantes des plus ro- bustes ; les feuilles ont une teinte vigoureuse ; les fleurs appa- raissent à toutes les aisselles, et Dieu sait si ces fleurs sont jolies ! Ce sont des corolles comme porcelainées, longues de 3 cent., a tube arqué largement évasé en entonnoir, se divi- sant au sommet en 4 lobes arrondis, étalés, d'une belle et tendre couleur bleu porcelaine, et dont trois de ces lobes, — les intérieurs — sont marqués chacun d'ime riche macule couleur bleu pourpré. La délicatesse du tissu des fleurs ne permet pas à ce Torenia de passer, à l'air, les nuits fraîches de la fin de septembre. (?est alors seulement que M. Ghaté ren- tre en serre ses multiplications de l'année ; pendant tout l'hiver il en obtient une brillante floraison^ qui le dédommage très-amplement des soins quil ne leur a pas donnés. Il en est ainsi de beaucoup d'autres plantes dites de serre chaude . 0. Lescuveu. CULTURE DE LA SENSITIVE EN PLEIN AIR. J'ai vu ces jours derniers, dans un jardin d'Arpajon, une curieuse et bien intéressante bordure de plantes. Je n'en vou- lais pas croire mes yeux; il m'a fallu y mettre la main. C'est qu'il s'agit en effet d'une bordure faite avec la pudique Sensi- tive que, jusqu'à présent, nous tenons, même en été, dans nos — 280 — • . serres les plus chaudes, et de laquelle nous n'obtenons, ainsi cultivée, que de grêles tiges, quelques rares fleurs, et jamais de fruits mûrs. Je ne sais comment le propriétaire du jardin qui possède cette bordure a été amené à cultiver ainsi la Sensitive; le hasard peut-être? En tous cas, depuis plusieurs années, il n'a pas d'autres bordures dans son parterre , et c'est je vous assure, de bien curieuses et intéresantes bor- dures. Ces plantes sont très-trapues, des plus florifères , et, chose remarquable, elles sont toujours d'une extrême sensibi- lité j le moindre attouchement fait fermer leurs folioles, et ren- verser la feuille entière. Voici comment il procède pour obtenir ses belles Sensitives : Vers la fm de février, ou commencement de mars, il sème en rayon sur une couche à melon et sous châssis, en ayant soin d'isoler les graines pour pouvoir lever le plant en motte plus facilement, au moment de la transplantation. Il faut que ^ la couche ne soit plus trop brûlante ; mais il ne faut pas non plus qu'elle ait perdu la plus grande partie de sa chaleur ; car si elle était trop froide, les graines pourriraient. Toutefois l'excès de chaleur de la couche est plus à craindre que le froid. Les graines germent au bout d'un certain temps. On repique le plant sous châssis et on le laisse ainsi jusqu'à la fm d'avril; il ne demande pa*s d'autres soins que ceux qu'on donne aux Melons : arrosements, air, etc. A la fin d'avril, on prépare, dans la partie la mieux exposée au soleil, le terrain qui doit recevoir les Sensitives, en ajoutant du bon terreau et de manière que le sol se trouve être à peu près mi-terre, mi-terreau. On lève ensuite le plant de la couche en bonne motte, pour mettre en place; chaque pied isolé vaut mieux que la réunion par deux : la Sensitive est plus forte et plus belle. Il faut alors la tenir fraîche, sans excès et la garantir, jusqu'à la reprise, de l'action des rayons trop vifs du soleil. Après cela — 281 — il n'y a plus d'autres soins à donner que ceux que reçoivent les autres fleurs : binages, arrosements, sarclyge, etc. Quand vient le froid, on peut lever les Sensitives et les mettre en pot pour les conserver l'hiver ; mais la conservation est dif- ficile. Mieux vaut renouveler le semis au printemps suivant, avec des graines achetées, car la Sensitive ne mûrit pas ses fruits à l'air libre, et très-peu parviennent à maluritù dans la serre. Tels sont les renseignements que nous a fournis le proprié- taire du jardin où nous avions tant admiré ses Sensitives, et nous les publions, espérant qu'ils pourront engager nos lec- teurs à tenter la culture en plein air d'une plante aussi cu- rieuse. A. DE Talou. TAILLE DES MELONS (1). La taille des Melons pendant les mois de mai et juin est une opération très-importante pour les maraîchers. Permettez-moi donc de vous dire quelques mots sur la manière de la faire. Je n'avancerai rien que ne m'ait appris l'expérience. On nous demande souvent pourquoi on taille les Melons dans ce pays-ci^ tandis qu'ailleurs on les laisse croître en li- berté. C'est qu'ici la température étant trop peu élevée et variable, on est obligé d'établir des couches et de les enfermer dans des vitrines. Les Melons, ainsi privés du grand air poussent des branches longues et comme étiolées et les yeux loin du pied ; en sorte que l'espace qui leur est consacré se trouve envahi avant que les branches à fruits ne soient venues. (1) Exlr. Bull. Soc. dliort. de VAube. 282 Par la taille, on dégarnit et on rapproche^ et une fois que le fruit est bien formé, toutes ces pousses s'arrêtent, et il est facile de les maintenir dans les limites convenables. Quand le semis fait sur couche chaude est bon à mettre en nourrice, c'est-à-dire quand les cotylédons sont assez déve- loppés et que la première feuille paraît, on les repique sur couche également chaude (25 à 30 degrés). Aussitôt que ce plant a trois yeux bien développés, on l'étête en ne laissant que deux feuilles. Il faut être exact à saisir le moment, et sur- tout ne pas trop attendre, car la plaie ne se cicatrise que difficilement. Cette première opération a pour résultat de donner deux branches qui se placeront facilement sur le terrain, l'une d'un côté et l'autre de l'autre et le garniront à peu près comme les deux branches opposées d'un pécher couvrent le mur où elles sont palissées. Une fois que ce plant a montré ces deux branches, il est temps de le mettre en place sur couche chaude. On le plante de manière que les branches naissantes soient tournées du côté qu'on veut les étendre. Lorsqu'elles ont poussé chacune sept ou hait yeux_, on les arrête à cinq ou six. A partir de ce mo- ment, on doit couper ce qui pousse dans les cotylédons, pour éviter la confusion et la perte de sève. Il est bon aussi de supprimer les premières feuilles qui sou- vent ont souffert et ne sont pas bien vertes. Huit ou dix jours après la taille des premières branches, on refait une nouvelle taille qui a pour but de disposer toutes les pousses de manière que le terrain soit couvert le plus tôt pos- sible, parce que si l'espace n'est pas entièrement garnie la chaleur du soleil, qui augmente de jour en jour^ surtout sous les châssis, finit par dessécher le chevelu. Pour ne point m'arrêter ici à refaire la théorie de la taille, je dirai seulement qu'il faut pincer toutes les branches pour — 283 — qu'elles se ramifient, et recommencer cette opération de dix jom'S en dix jours au moins, jusqu'à ce qu'on voie des fleurs qui aient leurs fruits naissants, ce qu'on appelle la maille. On rencontre aussi quelquefois des branches gourmandes qui pous' sent par dessus les autres — si elles font confusion, il faut les supprimer — mais si l'on a encore des places vides, il vaut mieux s'en servir pour garnir, après toutefois les avoir pincées. Quant aux autres pousses qui sont à leur place, qu'elles aient des fruits ou non^ il faut les tailler à un, deux ou trois yeux, suivant le terrain qu'on a pour les loger, sans s'inquiéter si l'on coupe près ou loin des petites mailles ; car, pour un Melon qu'il faut à chaque pied, on est toujours sûr de le trouver. A quelques jours de cette taille, toutes ces mailles sont or- dinairement nouées, surtout quand le temps est favorable : s'il en était autrement, on recommence à tailler, et si les pousses forment confusion, on refait ce qui a été dit précé- demment, en ayant soin de supprimer toutes les mailles qui ont avorté. Mais si, au contraire (et c'est ce qui arrive le plus souvent sous les châssis), les mailles sont nouées et qu'on trouve trois ou quatre Melons sur chaque pied, on choisit le plus clair, le plus frais^ le mieux fait, et on supprime impi- toyablement les autres, fussent-ils gros comme des œufs dé pigeon, et même bien plus gros encore : un Melon suffit à chaque pied. On continue à supprimer les pousses qui feraient confusion, les feuilles malades, et les petits Melons ({ui se forment au détriment du principal. Louis Boulât. QUELQUES FRAISES NOUVELLES. C'est toujours en tremblant que nous inscrivons le nom de M. Gloëdedans les pages de Y Horticulteur /Vrtnmù; nous crai- gnons toujours de l'indisposer, même en lui adressant des éloges. Depuis qu'il a voulu couper les oreilles à un de nos — 284 — collaborateurs, qui lui avait appliqué la qualification de hor- ticulteur, nous ne savons réellement plus par quel bout le prendre pour ne pas encourir une nouvelle disgrâce. Je tiens cependant à m'abriler sous son égide pour recommander quelques nouveaux Fraisiers ; car il est grand maître en la matière, et ses jugements sont généralement pris en considé- ration dans le monde des Fraises. M. Ferdinand Gioëde est, en effet, un spécialiste de talent, qui a eu pendant fort long- temps ses cultures à Moret-sur-Loing, près Fontainebleau, et qui depuis peu d'années les a transportées à Beauvais (Oise). — J'espère qu'il n'y a rien dans tout ceci qui puisse chatouiller désagréablement l'épiderme de son amour-propre; en tous cas jetions une de mes oreilles à sa disposition. — Chaque année, dans son catalogue, M. Gioëde fait une petite revue des nou- veautés, et signale à l'attention des amateurs celles qui ont quelques valeurs. Dans celui qu'il vient de publier^ voici les nouveaux Fraisiers de l'année dernière, qu'il regarde comme du plus grand mérite : Belle Cauchoise (Acher), fruit gros ou très-gros, de forme- ovale ou aplatie, couleur rouge cerise vif, et dont la chair rose, ferme, beurrée et sucrée, est d'un parfum exquis. Doctor Hogg (Bradley), fruit de première grosseur, ovale al- longé ou aplati^ souvent en crête de coq, rose orangé vif glacé, à chair blanc de crème, ferme, beurrée, fondante, très-sucrée et parfumée, c'est la variété la plus tardive des grosses Fraises, et elle ne devrait manquer, dit M. Gioëde, dans aucune col- lection de choix. Her Majesly (M"' Cléments), fruit de premièi^e grosseur, co- nique très- régulier ou quelquefois lobé, rouge cramoisi glacé, à chair blanche, ferme, juteuse^ très-sucrée et parfumée. Jeanne Hachette (Gioëde), gros fruit conique ou ovale, rose pâle, à chair blanc déneige, ferme, sucrée, très-parfumée. Va- riété très-fertile , — 285 — La petite Marie (Boisselot), joli fruit moyen^ conique ou al- longé et aplati, d'un rouge vif glacé, à chair ronge pleine, ferme, fondante, sucrée, parfumée et très-relevée. C'est, — dit M. Gloëde, — une Fraise par excellence pour les vrais ama- teurs gourmets. Monsieur Radclyffe (Ingram) , fruit de première grosseur, va- riable dans la forme, rouge orangé vif, à chair blanc pur, ferme, fondante, très sucrée, avec un arôme délicieux d'ananas. C'est une variété extrêmement fertile^ de maturité tardive. Triomphe de Paris (Souchet), fruit de première grosseur, rond ou en crête de coq, rouge orangé glacé, avec une cavité centrale, à chair rose, juteuse, fondante très-sucrée et parfu- mée. Variété très-vigoureuse et fertile, elle a été primée par la Société impériale et centrale d'horticulture. Cette magni- fique Fraise, ajoute M. Gloëde, a, cette année, dépassé la bonne opinion que j'en avais conçue déjà l'année dernière. Victoria ovata (Robine), fruit très-gros, ovoïde ou en cœur, vermillon clair, à chair ferme, pleine, rosée au centre, rouge à la circonférence, d'un goût plus relevé que Victoria (Trollope). Roi d'Yvetot (Acher), fruit gros ou 1res -gros, variable de forme, rouge vif, à chair rouge, très-sucrée et parfumée. Va- riété vigoureuse et rustique, très-fertile et assez tardive. Louis CORDIER. REVUE DES JOURNAUX. Illustration horticole. Camellia Madame Ambr. Vcrschaffelt. Magnifique variété qui disputera la palme de la beauté aux Camellia Lavinia maggi, Bononiana et à quelques autres des meilleures. Elle a été ob- tenue de semis, à Brescia (Itahei, par M. le comte Bernardino Lechi, auquel on doit déjà plusieurs belles variétés. Ses fleurs sont au-dessus de la moyenne grandeur, à pétales très-nom- breux, petits, arrondis, entiers, imbriqués, avec la plus rigou- — 286 — reuse symétrie; le coloris en est d'un rose tendre el delà nuance la plus fraîche; veiné et quelquefois pointillé d'une teinte plus vive; en outre, de fines et gracieuses cramoisies ajoutent encore à la heauté de l'ensemble. Cibotium regale. Grande et majestueuse fougère en arbre, la plus belle peut-être du genre. Elle a été découverte par M. Ghiesbreght, au Mexique, dans les goi-ges des montagnes les plus élevées_, à 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur les versants exposés au soleil. Son stipe~(vulgairement tige) et le pétiole des feuilles sont couverts d'un long et épais duvet soyeux de couleur fauve doré, passant au marron vif dans le jeune âge ; c'est une sorte d'édredon végétal qui protège la plante contre le froid intense de ces hautes régions. Les frondes, longues de 4 mètres au moins, sont composées de nombreuses pinnules à segments falciformes fendus jusque sur la nervure principale . Calceolaria pisacomeîisis. Très-belle espèce originaire du Pérou, à fleurs d'un très-beau rouge vif à la base de la lèvre inférieure, et jaune d'or à la partie supérieure. Elle est donnée comme plante de serre froide. Maranta virginalis. Découverte par M. Wallis, sur les bords inférieurs du HuoUaga^ un des affluents supérieurs de l'Ama- zone, dans d'épaisses forêts non loin de Yuramagua, cette belle et brillante espèce a été envoyée à M. Linden, qui lui donna le nom de virginalis, à cause de la disposition des panachures blanches de ses feuilles qui rappelle la couronne virginale d'une mariée. C'est une plante robuste; les feuilles atteignent 20 cent, de longueur, sur 16 de largeur; elles sont d'un beau vert foncé et luisant en-dessus, sur lequel tranchent trois bandes blanches à boî-ds mordillés . Camellia Virginia Franco. Belle variété obtenue par un amateur de Florence, M. Santarelli. Ses fleurs, de grandeur moyenne, ont les pétales nombreux ovales-oblongs, très-fai- blement échancrés au sommet, parfaitement imbriqués, fond — 287 — blanc rosé transparent, d'une grande délicatesse, orné de quelques stries ou points d'un rose à peine plus foncé. La flo- raison est abondante, mais le. feuillage est petit. Pa?ïicum plicatum var. foliis niveo-vittatis, à feuilles ruba- nées de blanc. Aux yeux des amateurs de panachures, ce Pa- nicum est une plante des plus ornementales; je le veux bien. Cochliostema Jacobianum est cette splendide commélinée épiphyte de M. Linden, qui a figuré Tannée dernière à notre exposition internationale et de laquelle il a été souvent parlé. Par ses feuilles, leur contexture et leur disposition, elle res- semble à un Agave. Mais les fleurs sont essentiellement diffé- rentes. Leur structure est des plus bizarres, et a donné lieu à des méprises de la part des botanistes. Nous ne voulons pas faire de l'érudition ici ; nous dirons seulement que ses fleurs, de couleur lilas clair, sont disposées en bouquet au sommet d'assez longs pédoncules qui sortent de l'aisselle des feuilles, et qu'elles ont suscité l'admiration de tous les visiteurs de l'Exposition universelle. Huntleya albido-fulva (Cli. Lemaire) est une charmante Orchidée récemment découverte au Brésil, et qui a fleuri dans l'établissement de M. VerschafFelt dès le mois de mai dernier. € Elle est extrêmement voisine de V Huntleya ou Batemannia meleagris, dit J\L Lemaire, et si elle n'en est pas spécifique- ment distincte, c'en est au moins une variété qui en diffère surtout par le coloris des fleurs. Le centre est blanc pur; les trois quarts supérieurs des sépales et des pétales sont de cou- leur marron très-clair, et l'extrémité du labelle est d'un beau rose . )) Alternanthera amabilis var. foins majoribus. Cette nouvelle variété, d'une sorte d'amarante, diffère de ses devancières : ficoidea versicolor^ spalhulata, sessilis et amœna, par son feuillage du double de grandeur. Le coloris des panachures est le même : c'est du rouge, du rose, du jaune, du brun, du vert tendre et olivâtre, etc. On sait que tous les Alternanthera — 288 — constituent d'épaisses. touffes naines; qu'ils sont peu difficiles sur le choix du terrain, et qu'on en foi^me dans les parterres, les jardins d'hiver, etc., de charmantes bordures. 0. Lescuyer. Travaux do bbIs de Septembre, Potager. On continue de semer en pleine terre, des Radis, Raves, Carottes hâtives, Pimpernelle, Poireau, Cerfeuil, Chicorée fine d'Italie, Laitues diverses, Mâche, Épinard ; Choux pornmés hâtifs, Choux-fle rs, etc. — On prépare les meules à Champignons; on continue de butter le Céleris ou on l'arrache, ainsi que le Cardon, pour le faire blanchir, en les plantant profondément en rigolies dans du terreau. Pépinière. On veille toujours à l'équilibratioLi des arbres ou espaliers; pincer long, coucher et palisser les branches vigoureuses; dépalisser et redresser les branches faibles; découvrir les fruits trop ombragés. Jardin d'agrément. Récolte des graines, et serais d'automne {voir page 444, 4 851). Vers la fin du mois, o:: peut commencer à planter dans des pots ou à mettre en carafes, pour les ap artements, les Oignons de Narcisse de Constan- linople, grand Primo et Soleils d'or, les Jacinthes, les Crocus, Tulipes hâtives. Il faut avoir soin de choisir des Oignons très-réguliers, bien fermes, et la couronne, où naissent les racines, tres-saine. On peut attendre le mois d'oc- tobre pour planter ces oi nons en pleine terre. Serres. Les nuits commencent à devenir fraîches; on doit rentrer, dans la deuxième quinzaine, les plantes deserres chaudes; rempoter, avant, celles qui en auraient besoin; les arroseoieiits doivent être donnés préférablement le matin. On dispose, vers la fin du mois, les panneaux des serres tempérées, châssis, bâches, etc. IrTis. - Iniprinierie hortitoledeE. D0^^Al]l), rue Cassette». LIHKÀIRIE DE E. DOiNNAUD, ÉDITKUK, lîtK CASSETTE. 1, A PARIS. VIENT DE PARAITRE: CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES par M. D. HÉLYE Chef de cuUure au Muséum d'hisloire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné do gravures. — Prix : 1 fr. 50. "^iTnïïlE^i^L'ASPERGE PAR T. LENORMAND HORTICULTEUR . Un volume ia-lfi colombier, avec ligures dans le lovre cl un plan. Prix : 1 Cr. «5. (■■l |MB|i ^^ AJ^l^ Pifi <^i^ ^'^^^^^ SON HISTOIRE , SA CULTURE Suivi tVune monographie des esphees et des variétés prineipales Par E. CHATÉ fils, horticulteur. Un volame in-lG colombier. — Prix : broché, 1 fr. AO. SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE r.O.MPUF.NANT L'HISTOIRE DES INSECTES NUISIRÏ-ES A L'HORTICULTURE WiX »iX Al-'-TRES AXl.n.*UX UTILES Al'X CULTURES Par le D"^ BOISDUVAL. Ouvrage illustré de 425 tigUres gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier. Prix : broché. 6 franc». ""TËTaNANAST FRUiï¥MESTIBLE LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A L'ANCIENNE CULTURE SUIVI D'UNE NOTICE SUR LA CULTURE FORCÉE DU FRAISIER Par m. GONTIER, horticulteur. Un volume in-16 colombier, orné de gravures. — Prix 3 francs. FAUNE ENTOMOLOGIQUE FRANÇAISE [Lépidoptères] y description de tous les Papillons qui se irouYeiit en France, par M. E. Berck , président de la Société entomolo- gique de France. Premier volume, figures noires 5 » — — figures coloriées 8 » COURS PRATIQUE D'APICULTURE (culture des abeilles), professé au jardin du Luxembourg, par M. H. Hamet. 1 vol. in-18 Jésus de près de 400 pages, avec de nom- breuses figures intercalées dans le texte et des planches, 3» édition. Prix : . . 3 fr. 50 Cet outrage a (lé encouragé far S. fa;'.-, le ministre de Vognculkire. 'i E. DONNAUD, LIBIUIRE-ÉDIÏEUR, 1, RUE CASSETTE. 1. LE BARON BRISSE RECETTES A L USAGE DES MÉNAGES BOURGEOIS PETITS MENAGES COMPRENANT LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Un beau vol. tn-tS cartonné ORNÉ DE NOMBREUSES FIGURES DANS LE TEXTE PRIX : 2 FR. 50 (Iranco). LK NOPEAU JARDINIER I L I. U s T 1^ K fflM. F. HERINCQ ALPH. LAVALLÉE - L- NEUMANN — B. VERLOT — CELS — COURTOIS- GÉRARD — J-B. VERLOT — PAVARD — BUREL Avec pins de Si90 dessins intercalés dans le teite^ MM. COURTIN. FAGUET, MAUBERT ET RIOCREUX GRAVÉS PAT» M. BISSON. 1^-18 JÉSUS DE PLUS IIE 1,800 PAG. PRIX BB.. 7 Fr. CAIIT.: 8 Fr. UEL. 9 Fr Paris.— Irap. horticole de E. DosNAno. rue Cassetle, 1. N' 1« tH' Année. I«I«I9. JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLE^ COHTEHAHl I.A CULXIRE RAliOiNNKK, \A WiSCItIPlION 1;T L'IIISIOIKE DES PLAM'tS , RT NOIAUIMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERKE, DES FBCITS ET DES LÉGUMES, LA DESCRIPTION ET L'USVOE DES INSTRUMEOTS «OIVEAOÏ, PDHLIK AVEC LK CONCOURS DES AMATEORS ET DES PRINCIPAUX HORTICOLTEORS DE FRANCE ^UUS I.A UIKECTION UF. M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CftEK. iTTiCBÉ kl HCliÉCM D'aiSTOIEK ^ATCntlLl DE l'ARIs, Collaborateor du Hlantel T Ql Al NAPOLÉON, 23. ÎON J&ROII Prix : 1 fr. — 1 fr. 10 c. par la poste ACQLICKKril U\: LA MAISON ftU BON JÛRDINIER béunî a L'HORTICULTEUR FRANÇAIS .1 Ki.Q i IN r li Li; 1: ^. MAISON LOISE-CHAUVIÈRE 1 4 , Quai de la Mégisserie . 1 4 A>CIEN>EME>T QUAI AUX FLEURS, 3, PARIS Graines potagères, fourragères, do FJeuis et d'Arbres, Plantes de serres, de pleine terre. d'ornement, Oignons à fleurs. ÉTABLISSEMENT HORTICOLE, RUE Dl TRAKSIT, 62 LA MAISON HAVARB-BEÂliRiEUX FONDÉE EN 4789 (inriennement, "ÎG, quai de la Mégisserie EST TRANSFÉRÉE MÊME QUAI, 10. Graines potagères, fourragères, forestières, plantes, arbustes, oignons à fleurs. connissionr. PARIS-UOBTRÛDGI exportaxioiv. Les Catalogues sont envoyés sur demande. VIENT DE PARAITRE : A la librairie de E. DOA\ADB, rue Cassette, {. LE CHAMPIGNON ET SA CULTIKB Par n. I..«IZIER 4 volume in-32 colombier, orné de gravures PRIX : 80 CENTIMES. DUCHER HORTICULTEUR Chemin des Qnaire-Maisons, Guillotière LYON (RHONE) En vous offrant, celte année, deux gains nouveaux de rosiers h>brides remontants, gains que je recommande à l'égal de leurs devanciers, Antoine Ducher (D.), Ma Gloire (D.), Ville de Lyon (D.), etc., par- tout avantageusement appréciés, je suis heureux de leur joindre trois gains très-méritants aussi appartenant à ia section des rosiers thés. Bien sûr que ces trois va- riétés recevront un bon accueil, je multiplie et vendrai l'arj prochain plusieurs autres gains de la même section, lesquels réunissent aux caractères de la perfection des coloris vraiment nouveaux. DUCHER, Lyon, le I" oftobre 0W8, ROSIERS OBTENUS DE SEMIS DANS L'ÉTABLISSEMENT A LIVRER AU COMMERCE LE |ei NOVEMBRE 1868 THÉS LA TULIPE (D.). Arbustes vigoureux, Heurs larges, oléines et bien faites, blanc teinté rose et parfois li- lacé ; plante à grand effet. MARIE DUCHER (D.). Arbuste très-vigoureux, aux rameaux gros et droits, très-larges fleurs pleines et bien faites, rose très-clair, superbe nouveauté. MONTPLAISIR (D.). Arbuste très-vigoureux, fleurs très-grandes et très-pleines, jaune saumoné très- foncé. Ce gain issu, par sa mère, de la variété Gloire de Dijon, a la vigueur de cette plante avec des fleur auàsi belles, mais au coloris plus foncé et très-riche. HYBRIDE REMONTANT "* PERFECTION DE LYON (D.;. Rameaux vigou- reux et érigés, fleurs très-larges, pleines, en coupo, rose à reflets lilas. • HYBRIDE DE. PORTLAND REMONTANT HARDY FRÈRES (D.). Arbuste très-vigoureux, à rameaux forts et droits. Heurs très-larges, pleines et bien faites, beau rose violacé à reflets ardoisés. Cette belle plante rappelle, par sa végétation, la variété Madame Boll, elle remonte franchement. Les cinq variétés sont disponiMes en forts exem- plaires grefl'éssur églantiers nains de semis. Je n'en pos- sède pas (le greffés sur églanliers-tiges. PRIX : CHAQUE VARIÉTÉ, 25 FR. SOIdMilRE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE NDMËRO. F. Hérincq, Chronique. — 0. Lescoyer, Polargonfnm xonale iiiqulnans à fl. doubles, var. Madame Lemoine (PI, X). — 0. Lescdter, choix de Canna ou Balisiers. F. Herincq, quelques belles Jacinthes de Hollande. — Ern. Bonard, Plantes anntiellcs à semer pendant le mois d'octobre. — Marc, Procédé avantageux pour conserver les rameaux destinés à la greffe, pendant une année entière. — L. CordieR, Légumes nouveaux ou peu connus. — Eue. de Martracny, les Engrais perdus. ' — F. Herincq, il n'y a pas de sé^o deiicendante. — Loarer, du climat do l'Hi- malaya. — Catalogues d'horticulture pour 1868. — Travaux du mois de octobre. CHRONIQUE Un communiqué au sujet de l'Exposition de Levallois. Première floraison de VAkebia quinata; moyen de garantir les petits Pois des mulots , et de ga- rantir les plantes des insectes nuisibles ; toujours le hanneton , estimation des dommages qu'il cause à l'agriculture. L'Etisie ou nouvelle maladie de la vigne. Cause de la chute prématurée des. feuilles des arbres de Paris; effets rafTraîchissants du ratissage et du binage. Commençons par régler nos comptes avec la Sociét(^ d'hor- ticulture de Levallois-Perret. Un communiqué a été adressé à notre éditeur pour l'engager à ne rien laisser imprimer de notre chronique avant d'en avoir pris lecture, parce que, dis- sent les communiqueurs, « avec le ton ironique, trivial et de goût équivoque dont il a le monopole, votre chroniqueur s'ef- force de ridiculiser la nouvelle Société d'horticulture de Le- vallois-Perret, etc.» ; et la demi-douzaine de signataires en demande l'insertion dans le n" 9 de V Horticulteur français ,• ce qui ferait environ 4 pages de réclame gratis en faveur de quelques horticulteurs de cetle intéressante localité. Ce n'est ma foi pas béte du tout, trivialement parlant. J'étais toutefois très-disposé à lui donner place dans ce numéro, quand le ha- sard m'a fait découvrir que son véritable auteur avait négligé une légère formalité : celle de signer! Donc, nous insérerons sa spirituelle lettre, et je me ferai un vrai plaisir d'y ré- pondre aussitôt que l'honorable président de la Société d'hor- ticulture de Levallois-Perret aura daigné apposer sa signature Octobre 1868. 19 — 290 — à côté de celles de la demi-douzaine de ses collègues qu'il a fait signer à sa place» afin de ne pas être exposé à la malignité ordinaire des appréciations de son ancien collègue du Comité de rédaction de la Société de la Seine; car il sait que l'ex^-ré- dacteur principal de cette société n'a jamais pu transiger avec sa conscience, et qu'il a toujours sacrifié ses intérêts et ses amitiés aux intérêts de la science et à la vérité. Et maintenant quand M. le Président voudra , nous sommes à ses ordres, — L'événement le plus considérable de l'année — après l'exposition de Levallois bien entendu — est la fructification d'un charmant arbrisseau grimpant du Japon, de VAkebia qui- nata. C'était dimanche dernier; je venais de lire une note du savant professeur de Toulouse, M. Clos, président de la So- ciété d'horticulture de .la Haute-Garonne, sur la rusticité de cette plante qui réclame, dit-il, l'orangerie sous le climat de Paris, et qui résiste depuis deux ans, sans le secours d'aucun abri, sous le climat de Toulouse. Je passais devant une belle et majestueuse colonne à'Akebia, établie dans l'école deSegrez, depuis 5 ou 6 ans, en informant mon excellent ami M. Al- phonse Lavallée, que lAI. Clos constatait, dans sa note, que l'Akebia de Toulouse n'avait pas encore fructifié, quand soudain mes yeux aperçurent quelque chose de violet au milieu du feuillage : c'était un fruit aussi bizarre que magnifique, et il n'était pas seul; nous en avons recueiUi cinq. Cest la première fois que l'Akebia fructifie en Europe; personne ne connaissait son fruit. Notre collègue M. Lavallée s'est réservé naturellement d'en donner la description quand nous en pu- l)lierons le ravissant dessin; mais nous pouvons dire, dès aujourd'hui, que VAkebia qui résiste parfaitement aux hivers de Paris, acquiert, par ses gros et merveilleux fruits violacés, une nouvelle valeur ornementale. — Voulez-vous garantir vos prochains semis de petits Pois de la rapacité des Pierrots et de la voracité des Mulots? Oui, — 291 — n'est-ce pas? Eh bien! faites tremper, avant de les semer, vos Pois dans de la suie délayée dans de l'eau. Si vous trouvez le procédé malpropre, imitez M. Racouchot, de la Société au- tunoise d'horticulture. Depuis quatre ans il fait tremper ses Pois dans une dissolution d'Aloès, et il s'en trouve bien. Après avoir séjourné pendant deux heures dans ce bain, les graines s'imprègnent d'une forte dose d'amertume, qui a le double avantage, dit- il, d'en hâter la germination et de les faire res- pecter par les rats et les moineaux qui n'aiment pas prendre médecine . — Autre moyen de se débarrasser des rats et des insectes nuisibles aux plantes. C'est avec le chlorure de chaux; tout le monde connaît le chlorure de chaux; c'est cette poussière blanche que les cantonniers de Paris répandent dans les petits enfoncements de murs et de portes qui sont toujours humides, et d'où s'échappe une odeur plus ou moins ammoniacale. Quand on met de ce chlorure dans une pièce habitée par des rats, aussitôt ces rongeurs désertent, par suite de l'odeur du chlore qui les incommode ; on en a fait l'expérience, rap- porte le Journal de chimie médicale , dans un vaste hôtel de Nuremberg. Mais c'est surtout pour préserver les plantes des insectes que nous recommandons ce chlorure. Il a suili, tou- jours au dire du Journal de chimie^ d'en asperger des champs, (le choux pour mettre en fuite les puces de terre, les chenilles et les papillons. S'il pouvait déterminer aussi la fuite des vers blancs, quel service il rendrait à l'humanité! C'est à essayer. — On se préoccupe toujours du hanneton. M. Hecquet d'Orval a évalué les dommages occasionnés en Picardie par les vers blancs et les vers gris. Il estime ces dommages de 33 à 50 pour 100 sur les céréales ; 25 à 50 pour î 00 sur les prairies et plantes fourragères ; de 49 à 50 pour 100 sur les Betteraves et les Pommes déterre, et il déduit, de tous ces nombres, cette conclusion : que la perte moyenne générale causée par ces _ 292 insectes est de 40 pour 100. Mettant ensuite en balance les dégâts que produisent les taupes et les oiseaux, il conclut, tout compte fait, à respecter tous ces auxiliaires. Ce n'est pas l'avis de M. Eugène Robert, qui est l'ennemi delà taupe, non- seulement parce qu'elle bouleverse les champs, mais encore et surtout parce qu'elle fait la guerre aux lombrics ou vers de terre qui sont ses protégés, et qui, selon lui, jouent un rôle très- important à la surface de la terre. Gomme chacun à ses préfé- rence ! c'est vraiment curieux. — Un autre fléau sévit sur la vigne ; c'est un mal plus grave que l'ancienne maladie, car il s'attaque aux racines. Cette nouvelle maladie s'est montrée dès 1865 sur quelques points dans le Midi ; aujourd'hui elle a gagné du terrain en Provence ; des vignobles entiers sont dévastés, on trouve des hectares sur lesquels il ne reste plus un pied vivant. Dans cette maladie, les ceps attaqués par le mal entrent plus tard en végétation au printemps ; leurs bourgeons poussent sans vigueur, restent faibles, languissants pendant quelques temps et finissent par sécher ; alors laplante est tout à fait morte. La cause de ce mal est à peu près inconnue ; les avis sont très-partages. Les uns l'attribuent à l'influence de circonstances météorologiques dé- favorables, notamment à la sécheresse suivie d'un hiver long et rigoureux. Pour M. Paul de Gasparin, la vigne, ainsi affaiblie par défaut d'ahmentation, succomberait à une sorte d'inani- tion. Pour M. Joulie, pharmacien en chef de l'hôpital St-Antoine, ce serait toujours un champignon, dont le mycélium se déve- loppe d'abord dans la moelle, puis gagne toute la masse du bois, déterminant par làle dépérissement et la mort des indivi- dus envahis.. D'un autre côté, la Société d'agriculture de IMont- pellier a fait étudier la maladie par une commission com- posée de MM. Planchon, Bazille et Sahut. Ces savants ont constaté que les racines des vignes malades portent des amas de — 293 — corpuscules jaunâtres dans lesquels se trouve niché une sorte de puceron nouveau, pour lequel M. Planchona créé le genre Rhizaphis et qu'il a nommé spécifiquement Wiizaphis vastatrix. Cette maladie que l'on désigne maintenant sous le nom d'Ea"- sie, est très-grave, par la raison que le siège du mal est sou- terrain, et très-difficile par conséquent à découvrir. On ne reconnaît, en effet, sa présence, que quand le mal est incu- rable, quand les individus atteints sont à moitié morts. De tous côtés on est à la recherche du remède à opposer à ce terrible fléau ; mais rien jusqu'à présent n'a réussi à entraver sa marche. Décidément notre prestige reçoit un rude échec ; il nous faut bien reconnailre que nous ne sommes pas aussi puissants que nous avons la vanité de le dire, puisque nous sommes obhgés de nous incliner devant un simple puceron ! — Un de nos abonnés nous pose cette question : « La chute prématurée de feuilles des arbres de Paris ne provient- elle pas de la sécheresse excessive du sol, déterminée par le nouveau mode d'entretien des ailées et des places publiques? » — C'est très-possible. Autrefois, on avait la sage précau- tion de ratisser les allées et de les parer au râteau. De celte manière le sol était perméable aussi bien à l'air qu'à la pluie. Aujourd'hui les jardiniers sont devenus de simples balayeurs ; ils ont relégué la ratissoire au grenier, et le râteau n'ayant plus sa raison d'être, est allé lui tenir compagnie; c'est le balai qui le remplace très-désavantageusement. Le sol des allées est de- venu, en effet, par la suppression du ratissage, une sorte de macadam impénétrable à la pluie; le sous-sol par conséquent s'est desséché, et n'a plus ou presque rien à fournir aux ra- cines des arbres. Dès lors, les feuihes ne recevant qu'une faible quantité de Uquide, acquièrent plus rapidement leur ma- turité — car les feuilles mûrissent comme les fruits -— et elles tombent, comme tombent les fruits mûrs. Non-seulement le ratissage permet la pénétration de l'eau des pluies ; mais — 294 — elle pare encore, comme le binage, aux inconvénients de la sécheresse en favorisant Tévaporation qui détermine par l'efîet de la capillarité, l'ascension de l'humidité intérieure. Cette assertion va trouver certainement bien des incrédules, aussi je vais citer mes aulorités. Dans un article pubUé par le bulletin de la Société d'horticulture de Nice, intitulé : Le bi- nage comme moyen de suppléer à Varrosement, l'auteur assure que, pendant deux années de grande sécheresse, il a entretenu la fraîcheur et la vigueur de ses plantes par ce seul moyen, quoique son jardinier, peu convaincu, ait fort mal fait le tra- vail dont, plus tard, il fut le premier à reconnaitre l'importance. A la séance du 1 7 juin dernier de la Société impériale et centrale d'Agriculture de France, on a soulevé cette question du binage. M. Heuzé dit avoir observé les fâcheux effets de la sécheresse dans le département du Nord, et qu'il a remarqué aussi la beauté exceptionnelle des plantations de betteraves de M. Constant Fievet. Si ces plantes n'ont pas souffert de la sécheresse, M. Heuzé l'attribue aux nombreuses façons qui leur ont été données, et particulièrement à l'usage de la fouiheuse, entre les lignes. M. Becquerel pense qu'il doit exister un réservoir inférieur, et que l'eau remonte par l'effet de la capillarité, favorisée elle-même par Fameubhssement du sol. M. Chevreul admet en partie Fexphcation de M. Becquerel; mais il croit qu'il faut tenir compte, aussi, des vapeurs fixées par condensation, dans un sol perméable à l'air. M. le maré- chal Vaillant ajoute cjue, dans l'Aunois, les meilleurs blés sont obtenus dans des terres très-pierreuses et mauvaises en appa- rence^ mais que, sous ces pierres, le sol s'entretient frais par une sorte de transsudation; et M. Mohl cite, à cette occasion, ce qui se passe dans les iVlpes, où les paysans accumulent des pierres au pied des oliviers qu'ils ne peuvent ni piocher ni biner, à cause de leur éloignement, Enlin M. Chevreul rap- pelle également les plaintes élevées par des propriétaires de — 295 — la Seine-Inférieure, dont les terres épierrées, par les agents des ponts et chaussées, avaient' perdu leur fertilité à la suite de cette opération. De tout ceci, il paraît résulter: r que notre correspondant pourrait bien avoir raison, pour ce qui concerne la chute des feuilles ; et 2°, que les binages profonds, loin de des- sécher les terres, comme on le croit généralement, entre- tiennent au contraire la fraîcheur. La conséquence naturelle est donc qu'il faut ratisser profondément les allées et les places publiques, et qu'on ne doit pas craindre de biner trop souvent et profondément son jardin. F. Herincq. PELARGONIUM ZONALE-INQUINANS A FLEURS DOUBLES VAR. MADAME LEMOINE (Pl. X.) Depuis l'introduction, en 1864, des premières variétés à fleurs doubles, Auguste Ferrier et Martial de Champflour, par M. Chaté, ce genre de plantes s'est enrichi de nouveaux gains perfectionnés V soit comme forme, soit comme coloris. Nous avons eu, en 1860, Gloire de A^anc*/ (Lemoine) ; en 1867, Surpasse-Gloire de Nancy (Crousse), Triomphe de Lorraine (Hendatler), Triomphe (Lemoine), et Triomphe de Thumesnil (Delesalle). Cette année a vu surgir : Andrew Henderson (Le- moine), à lleur garance; Emile Lemoine, Madame Lemoine (Lemoine) et Tom-Pouce Madame Uose Charmeux (A. Le- clerc). Emile Lemoine est à fleurs couleur incarnat, reflété écarlate au centre et disposées en ombelles très-amples. Celte variété a obtenu une prime de V classe à la Société d'horticulture de Paris . Tom-Pouce Madame Rose Charmeux, est un accident fixé — 296 — par M. Leclerc, jardinier à Thomery, qui en a cédé la propriété moitié à M. Lemoine, moitié ii MM. Henderson, de Londres. La plante a conservé le port du Tom-Pouce à fleurs simples, c'est-à-dire qu'elle est naine; ses fleurs sont aussi nombreuses mais parfaitement pleines. C'est une excellente variété ; elle a remporté un premier prix à l'Exposition universelle. Madame Lemoine que nous figurons, planche X, est une plante hors ligne, très-distincte de toutes celles connues jus- qu'ici, par ses fleurs très-grandes, bien faites, d'un beau rose carné, de la couleur de la rose cent-feuilles, formant des om- belles larges de 10 centimètres de largeur, et presque globu- leuse. La plante est trapue, aussi florifère que les variétés à fleurs simples, et s'on feuillage d'un beau vert clair est large- ment zone de brun. Cette merveilleuse variété a remporté le l"*" prix, l'année dernière, au concours du 15 août de l'Exposi- tion universelle, et il était bien mérité. 0. Lesguyer. CHOIX DE CANNA OU BALISIERS. On ne peut se dissimuler que le genre Canna ou Balisier a été considérablement perfectionné, quand on se reporte à l'é- poque où les Canna indica et cjlauca étaient à peu près les seules espèces cultivées dans les jardins. Aujourd'hui le nom- bre des variétés obtenues par différents semeurs et introduites dans le commerce est peut-être trop considérable, et un grand nombre de ces nouveautés ne sont, trop souvent, pas assez distinctes entre elles. Un choix sévère est donc faire pour éli- miner toutes les infériorités et les doubles emplois. En atten- dant qu'un homme courageux entreprenne la révision de toutes les variétés de Bahsiers, nous avons pris note, chez M. Chaté, fils, qui possède la collection la plus complète, d'un certain nombre des plus remarquables, soit comme plantes à feuillage, — 297 — soit comme plantes à flem'S, et nous avons admiré (juelques- unes d'elles chez M. Hornet, de Bagnolet, qui cultive les Canna avec le plus grand succès. Chez cet habile cultivateur, ces plantes acquièrent une telle ampleur qu'on pourrait les prendre pour des Bananiers. Voici celles qui nous ont le plus frappé : Edouard Morren (Jean Sisley, 1868). Haut de 1 m. à 1 m. 50, à feuilles lancéolées, d'un vert clair; fleurs extra grandes, jaunes, ponctuées et granulées de couleur capucine vif. C'est une des plus jolies variétés de Canna ponctués et qui sera un* très-précieux ornement pour les serres tempérées ou jardin d'hiver, dans les pays où ces plantes ne peuvent pas être cultivées à l'air libre. Jean Vandaël {] . 'ë>ïs\ej , 1868). Haut de 1 m. 50, à feuilles lancéolées, aiguës, dressées, de couleur glauque; fleurs très- grandes, rouge grenade vif. Auguste Février (Chaté, 1807). Tiges vertes, teintées de grenat à la base, très-grosses et atteignant jusqu'à 2 m. 50 de hauteur; feuilles très-grandes, longues de 80 centhn., dres- sées^ épaisses, vert foncé luisant, bordées de grenat pourpre. Fleurs grandes, bien faites, rose orangé. — Variété rusiique et d'une vigueur extraordinaire, dépassant, comme ampleur de feuillage, les C. musœfolia, maxima, aurantiaca, splendida et expansa. Barillelti. Feuilles très-grandes, d'un vert tendre, rayées- et bordées de rouge pourpre ; fleurs rares, petites, rouge orangé. Cette variété à feuilles rouges est la plus gigantesque du genre ; elle atteint à des proportions de Bananier, lorsqu'on est deux années sans diviser les touffes . Daniel Hoïenbrenck{}eain Sisley). Tiges vertes; feuilles d'un vert clair, dressées^ ovales-lancéolées. Fleurs grandes, jaune souci vif. — Variété très-vigoureuse, ayant l'aspect du Canna Anneiy mais bien supérieur. Oriflaimne (Chrétien). Tiges de 2 à 3 mètres, de couleur — 298 -^ grenat; feuilles longues, étroites, lancéolées, dressées, vert lavé etnervé de violet. Fleurs très-grandes, les plus grandes connues, de couleur saumon-orangé, à pétales contournés mais de beaucoup d'effet, BihorelH. Tiges hautes de 1 m. à 1 m. 50, de couleur pour- pre; feuilles moyennes, grenat, bordées d'une étroite bande pourpre. Fleurs nombreuses^ petites, mais d'un beau rouge clair. Insig7iis [Chaié). Tiges brunes, duveteuses, de 1 m . 50 à 2 m. ; feuilles ovales, dressées, d'un fond vert tendre^ rayées de belles bandes rouge pourpre simulant les rayures du Maranta ze- brina; fleurs petites, rouge orange. Député Hénon (J. Sisley). Plante de moyenne giandeur, ne dépassant pas 1 m. 50; feuilles vert glauque, très-étroites. Fleurs grandes, bien faites, jaune serin pur à onglets capu- cine. Variété extraordinairement florifère. Maréchal Vaillant (J. Sisley). Plante d'un port superbe; tiges robustes, hautes- de 1 m. à 1 m. 50 ; feuilles oblongues- lancéolées, dressées, longues de 70 à SOcenlim., d'un vert foncé, zébrées de pourpre violacé très-prononcé. Fleurs grandes,, élégantes, orange pur, disposées en beaux épis s'élevant ma- jestueusement au-dessus du feuillage. Thibauti (Chalé). Tiges violet pourpré, hautes de 1 m. 50 à m.; feuilles ovales, dressées, violettes, rayées de pourpre ; fleurs grandes, rouge sang, en grandes panicules. IridifJora rubra (Année). Nouvel hybride du C. Iridiflora et d'une variété de ^yarscewiczii. Tiges violettes, duveteuses, hautes à peine de 1 m. 50 ; feuilles brun grenat, entourées d'un ruban pourpre noir. Fleurs d'Iris^ rouge ponceau. Va- riété déhcate et de serre chaude pour l'hiver. Prémisses de Nice (Année). Haut de 1 m. 50 ; tiges et feuilles vert glauque ; fleurs extra grandes, jaune vif, à labelle orange. Variété très-florifère et très-rustique. — 299 — Annei discolor (Ghaté). Tiges rouge pourpre, de 1 m. à 1 ni. 50; feuilles larges, acuminées, dres-sées, rouges, zébrées et lavées de pourpre. Fleurs petites, rose orangé. Atro -nigricans (iaràîn de la Muette). Tiges rouges, dépas- sant rarement 1 m. ; feuilles rouge pourpre, passant au grenat foncé; fleurs mordorées mais rares. Variété délicate. Aurantiaca splcndida (jardin de la Muette). Tiges vert foncé, duveteuses, de 2 m. à 2 m. 30; feuilles grandes, ovales, dres- sées, à nervures très-saillantes. Fleurs grandes, bien faites, orange vif. Très-vigoureux. Ameliœ (Menorreau). Tiges vert d'eau, de 1 m. à 1 m. 50; joli feuillage glauque, ovale, acuminé. Fleurs grandes, jaune d'or'maculé de pourpre 5ur tous les pétales. Atro-piirpurca (Chaté). Tiges petites, rouge pourpré presque noir ; feuilles petites mais très-rustiques, rouge*pourpi'e pas- sant à la couleur noire. Fleurs moyennes, couleur aurore mor- doré. Variété unique, pour la coloration noire des feuilles. Bonnetti (Crozy). Tiges grenat glauque vers le sommet, atteignant 2 m. 50; feuilles lancéolées, vert foncé lavé de grenat. Fleurs moyennes, capucine nuancé amarante. Chatei discolor (Clialé). Tiges grosses, pourpres, de I m. 50 à 2 m.; feuilles épaisses, d'un vert foncé, rayées et entourées de rouge pourpre. Fleurs rares mais bien faites, rouge sang vif. Chatei grandis (Ghaté). Tiges grenat, grosses, pourpres, de i m. à 1 m. 50 ; feuilles grandes, d'abord dressées puis pen- chées, grenat clair. Grande panicule de Heurs rouge sang, magnifiques. Expansa (André) ou rotundifolia vera (Année.) Tiges les plus grosses du genre., vertes, duveteuses à la base, hautes de 1 m. à 1 m. 50; feuilles très-grandes, ovales, obtuses, s'é- tendant horkonlalemenl. Fleurs petites jaunes insignifiantes; par son ample feuillage c'est un vrai Musa que ce Canna. Expansa ruhra (Chaté.) Tiges très-grosses, grenat, de 1 m. — 300 — !20 à 1 m . 50 ; feuilles énormes comme le précédent^ mais de couleur grenat; fleurs grandes, à divisions arrondies, rouge éclatant. Comme le précédent, doit èlre planté à l'abri des vents. Eoocelsa zebrina (Chaté). Tiges moyennes, violacé grenat,, duveteuses, de 2 m. à 2m. 50; feuilles ovales, dressées, très- grandes, à fond vert foncé passant au grenat, rayées de pour- pre violacé. Fleurs petites de couleur orangé. Elegantissima rustica (Gliaté). Tiges d'un vert foncé brillant, de 1 à 2 m. 50; feuilles grandes, ovales, d'un vert foncé lui- sant, légèrement bordé d'une bande grenat. Fleurs très-petites, rose orange passant au saumon. Guyaqmlla purpurea (Année) ou Penwiana (André). Tiges moyennes vertes lavées de rose^, de 1 m. 50 à 2 m. ; feuilles larges et épaisses, dressées, rondes, lavées de rouge clair, s'en couvrant entièrement en vieillissant. Fleurs petites saumonées. Espèce introduite de la rivière du Guyaquil par M . Année ; unique dans ce genre de feuillage. Grandi/lorOf fJorihunda (Année). Tiges petites, de 0 m. 60 à 4 m., d'un vert blond; feuilles verles, glauques, luisantes. Fleurs très-grandes à divisions arrondies, ros€-orange, dispo- sées en belles panicules. Variété très-rustique et d'un effet incomparable par son abondante et brillante floraison. Imperator (Année). Tiges très-grosses, vigoureuses^ rou- geâtres à la base, vertes et duveteuses au sommet, bautes de 2 m. 50 à 3 mètres; feuilles dressées entr'ouvertes, d'un vert blond à nervures très-saillantes. Fleurs tardives, mais d'un rouge éclatant. Krelagei discolor (Chaté). Tiges très-grosses, hautes de 1 m. 50 à 2 m., rouge pourpre; feuilles très-grandes et très-épais- ses, fond grenat, rayées et bordées de pourpre foncé. Fleurs très-grandes, rouge carminé, quelquefois rayées de blanc. C'est toujours un des plus beaux Canna à feuilles rouges. — 301 — Maxima (Lierva!). Tiges vertes, duveteuses, de 1 m. 50 à 2 m.; feuilles très-grandes, lancéolées-aiguës, décombantes en vieillissant^ à pétiole long de 15 à 18 centimètres. Fleurs petites rose orange. Serre chaude pour passer l'hiver. Musœfolia type (Année) ou cxcclsa (Bouché.) Tiges vertes, duveteuses, de 1 m. 50 à 2 m. ; feuilles dressées très-grandes, d'un vert clair, à pétiole long. Fleurs petites jaune orangé. Serre chaude pour passer l'hiver. Macrophylla type. Tiges d'un vert luisant, de 1 m, à 2 m. 50 ; feuilles longues décombantes de 75 à 80 cent, de long, et larges de 25 à 30, Fleurs petites, jaune orangé. Serre chaude pour passer l'hiver. JSigricans (Année). Tiges rouge pourpre, de 1 m. 50 à 2 m.; feuilles lancéolées, acuminées^ dressées, rouge cuivré, à reflet métallique quand elles sont bien exposées au soleil ; les an- ciennes perdent leurs teintes rougeàtres et prennent une teinte sombre. Fleurit rarement et tard; les fleurs sont de couleur fauve. Purpiirea spectabilis (Année.) Tiges de 1 m. 50 à 2 m. ; feuilles grandes rouge pourpre ; grandes grappes de Heurs rouge orange. Porteana (Jardin de la Muette). Tiges moyennes rouges, de 1 m. à 1 m. 50; feuilles grandes, rouge cuivré à reflet métal- lique; fleurs moyennes rouge orange clair. Variété unique par ses reflets métalhques. Picturata fastuosa (Lierval). Tiges nombreuses et vigou- reuses, vert d'eau, de 1 m. 80 à 2 m. 50 ; feuilles vertes, glau- cescentes, étroites, très-acuminées, longues de 60 à 65 cent, sur 15 cent, de large; floraison abondante de grandes fleurs jaune clair granité de rouge. Belle variété panachée. Gloù^e de Na7ites (Menorreau). Semblable au précédent mais à panachures plus accentuées. Picturata nana (Année). Tiges petites, d'un vert blond, de — 302 — 40 à 50 cent, déliant; feuilles de même couleur, petites. Fleurs grandes, jaune pieté de rouge. Charmante variété pour bor- dure. RenJatleri (Chaté). Tiges moyennes, vigoureuses, grenat clair, de 4 m. 50 à 2 m. ; feuilles glauques, vert foncé lavé de grenat ; floraison abondante de fleurs très-grandes à divisions arrondies, orange saumoné. C'est toujours un des Canna ayant les plus grandes fleurs. Vanhouttei (Lierval). Tiges vigoureuses, grenat, de 1 m. 80 à 2 m. 50; feuilles lancéolées, acuminées, vertes, rayées et "bordées grenat pourpre, étroites, mais longues de 70 à 75 cent. Fleurs grandes bien faites, rouge ponceau. Zebrina Géant (Année). Tiges grosses, duveteuses à la base, grenat; feuilles grandes et épaisses, vert foncé lavé de grenat pourpre et rayées de belles bandes de même couleur. Zebrina nana (Année). Tiges petites, de 40 à 50 cent., vertes, lavées de grenat; feuilles moyennes, vert clair, rayées et bordées de pourpre; fleurs moyennes rouge vif. Variété in- dispensable pour faire des bordures. 0. Lesguyër. QUELQUES BELLES JACINTHES DE HOLLANDE. Voici l'heure et le moment de planter les oignons à tleurs en pleine terre, et de les préparer en carafes pour en orner les appartements. Il n'est donc pas inopportun de mettre à jour une liste des plus belles et des meilleures variétés de Jacinthes, •que j'avais en portefeuille depuis l'exposilion d'Amsterdam. C'est un choix que j'ai fait dans ce pays favorisé des dieux pour la culture de ces plantes, durant mon voyage en Hollande, il y a trois ans ; ces variétés n'ont pas vieilli pour cela; elles sont toujours ce qui m'a paru être le plus beau et le plus cligne des soins de Tamateur. — :503 — Voici d'abord les variétés à fleurs simples : § Fleurs rouges. Amphion, rouge carmin." Annj, rouge foncé. Cavaignac, rose saumon. Dibitsch Sahalkanski, rouge clair. Dame du Lac, rose foncé vif. Gare les yeux., rouge feu. Macaulay, rouge vif. Queen Victoria Alexandrina, rouge foncé. Reine des Jacinthes, rouge foncé. Solfatare., écarlale nuancé orange. § Fleurs bleues et violeltes. Baron van Tugll, bleu foncé. Belle Africaine, bleu très-foncé, noirâtre. Charles Dickens, beau bleu. Général Lauristonj bleu foncé à œil blanc. Hayden, violet loncé à œil rougeâtre. Maria, bleu, Mimosa, bleu très^foncé, noirâtre. Nemrod, bleu clair. Siam, bleu noir. Oncle Tom, bleu violet noir. § Fleurs blanches. Alba maxima, blanc pur. Blanchard, blanc pur . Mirandolina, blanc pur. Mont Blanc, blanc pur. Reine Victoria ^ blanc pur. Voltaire, blanc rosé. — 304 — § Fleurs jaunes. Alida Jacoba, jaune clair. Ida, jaune clair. Prince d'Orange, jaune pâle. Les Jacinthes à fleurs doubles ne sont pas, selon moi, des plantes d'un grand mérite; c'est lourd, massif, monstrueux ; pour mon compte je ne les prise pas beaucoup ; mais, comme tous les goûts sont dans la nature, en voici quelques-unes qui m'ont paru les plus remarquables dans chaque coloris : Fleurs bleues. Kaiser Alexander, bleu foncé. Laurent Koster, fleur semi-double, grande, bleu foncé. Van Speyk, fleur semi-double, très-grande, bleu clair. Prince Albert, bleu très-foncé, presque noir. Transparente, bleue à lobes bardés azur. Fleurs rouges ou roses. Acteur, grande fleur rose à cœur plus foncé. Ko-I-Noor, fleur semi double, rose foncé. Bouquet royal, rose chair, plus rouge au centre. Grootvorst, grande fleur rose pâle, plus foncée au centre. Panorama^ beau rouge vif. Prince d'Orange, fleur semi-double rouge clair. Wellington, rose chair. Fleurs blanches. Anna Maria, blanc à centre violet. Mathilda, blanc à centre rose. Miss Ketty, blanc carné aveC; le centre rouge brun. Vestale double, blanc pur. Prins van Waterloo, blanc, magnifique. Sphœra mundi, blanc à centre bleu. Sultan Aehmet, hhnc h. centre jaune. — 305 — Fleurs jaunes. La Tour d' Auvergîie, hlanc ydiiu'àtTe. Bouquet d'orange, semi-double. Gœthc, jaune. Poire (for, fleur semi-double, jaune clair. La grandeur f beau jaune. Louis d'or, jaune avec le centre rougeâtre . Un petit conseil en finissant. Pour les Jacinthes cultivées en carafes ou en pots, il faut préférer les variétés à fleurs simples ; elles fleurissent beaucoup mieux. Il est bon de les placer, au commencement, dans l'obscurité, pour favoriser le développe- ment des racines; au bout de 15 jours ou trois semaines on doit mettre les Jacinthes en carafes à la lumière ; mais celles en pots demandent au moins un mois ou six semaines pour bien former leurs racines. F. Heringq. QUELQUES PLANTES ANNUELLES A SEMER PENDANT LE MOIS D'OCTOBRE. Chacun sait que les semis d'automne produisent des plants plus vigoureux que ceux qu'on obtient des semis de prin- temps; ces semis doivent être faits vers la fin de septembre et dans le courant d'octobre. Mais toutes les plantes ne peu- vent pas être soumises à ce genre de culture. Voici un choix des espèces qu'on peut semer en place en pleine terre : Adonis a-stivalis. Althaearosea (rose trémière). Alyssum maritimum. Campanula spéculum (Miroir de Vénus). Centâurea cyanus (Bluet). — moschata. Centranthus macrosiphon. Clarkia pulchellaet ses variétés. Gollinsia bicolor. Odohre 1868. '20 — 306 Coreopsis tinctoria. — picta. Crépis rubra. ' — alba. Cynoglossum linifoliiim. Delphinium ou pied d'alouette. Dianthus sinensis. — Heddewigii. Erysimum Petrowskianum. Eschollzia californica. Gaura, Lindheimeri. Gilia tricolor. — capitata. Godetia (tous). Gypsophila elegans. Helichrysum bracleatum (Immor- telle). Hesperis maritiraa (Julienne de Mahon). On peut encore semer en plein air, les espèces suivantes; mais alors il faut les repiquer sous châssis froid pour faire lii- verner le plant. Iberis amara (Thlaspi varié). Impatiens tricornis. Lathyrus odoratus (P®is de senteur) . Limnanthes Douglasii. Linaria bipartita. Antirrliinum (Mufliers). Myosotis alpestris. — palustris. Nemopbila (toutes espèces). Nigella damascena. Papaver (Pavot et Coquelicot). Pensées. Saponaria calabrica. Scabiosa atropurpurea (Fleurs des veuves). Silène araieria. — pendula. — biparlita. Trapa natans (dans l'eau). Acroclinium roseum. Agrostemma cœli rosa. Anagallis (toutes espèces). Bracbycome iberidifolia. Gentaurea americana. Gaillardia Drummondii. GiEoflée quarantaine. Hugelia cœrulea. Kaulfussia amelloïdes. Leptosiphon (toutes espèces) Malva mauritiana. Miraulus cardinal! s. -— moschatus. Mimulus punctatus, — rivularis. — etc. Nemesia floribunda. Nycterinia selaginoïdes. (Etnothera Drummondii. Phlox Drummondii. Schizanthus retusus. — Grabami. Senecio elegans, var. à fl. doubles. Tagetes lucida. Verbena on Verveine. Viscaria oculata. Pour les plantes de la dernière catégorie, c'est-à-dire celles — 307 — qu'il faut repiquer sous châssis, on choisit, à cet effet, une planche abritée et bien exposée au midi, sur laquelle on place ses châssis, qu'on emplit de bonne terre bien ameublie et tas- sée, jusqu'à 15 ou 20 cent, du bord. On repique le plant à 10 ou 12 cent., et quand il survient des froids ou de grandes pluies^ on place les panneaux vitrés. Pendant l'hiver on veille à ce que la gelée ne pénètre pas dans les coffres ; on les entoure d'abord avec de la litière ou des feuilles, et durant les froids on couvre avec des paillassons; mais il faut aérer toutes les fois qu'il ne gèle pas. Au printemps on lève le plant en motte pour le mettre en place ; on obtient de cette manière des plan- tes vigoureuses mais trapues, et plus florifères que celles qui proviennent des semis de printemps . Ern. Bonard. PROCÉDÉ AVANTAGEUX Pour conserver les rameaux destinés à la Greffe, pendant une année entière. L'immense quantité de greffons qu'il me faut placer chaque année en toutes sortes d'espèces fruitières, m'a suggéré l'idée de chercher le moyen de conserver les rameaux dont j'ai be- soin, le plus longtemps possible ; je suis parvenu, non sans peine, à me procurer cet avantage, en employant les moyens suivants. Je coupe mes greffons un mois avant la chute des feuilles. J'enlève celles-ci en ne ménageant que leurs pétioles. Je. place dans un endroit exposé au sud ces rameaux en les en- fonçant quelques centimètres dans le sol. Ils y séjournent jusqu'à moitié de janvier; à cette époque je les retire de cet endroit et je les replace également en terre, l'extrémité, et non le bout coupé, et à une exposition fraîche, le- nord ou l'ouest, où elles deviennent dans un état parfait de conservation et — 308 — peuvent servir toute l'année pour greffes soit en écusson, soit en ramilles^ soit en fente. J'ai l'avantage de pouvoir soumettre à la société, aujour- d'hui 19 mai, des échantillons de mon procédé. Marc . (Bulletin de la Société impériale et centrale d'horticulture • de la Seine-Inférieure.) LÉGUMES NOUVEAUX OU PEU CONNUS. Radis de Madras. Ce nouveau Radis est une sorte de Rave blanche, qui ressemble beaucoup, par la forme, à un Navet. Sa peau est épaisse ; mais le centre est très-tendre comme le Radis. Ses fruits sont comestibles à l'état vert; on peut les manger crus ou confits. Comme la Rave noire, ce nouveau Radis neut être semé jusqu'au mois de juillet ; pour en obtenir des racines plus volumineuses, il faut semer très-clair ou éclaircir le semis, et arroser très-copieusement pendant les chaleurs. Chicorée sauvage améliorée. Cette Chicorée n'est pas nou- velle; mais elle n'est pas assez cultivée. Elle est remarqua- ble par ses feuilles très-larges, formant une espèce de pomme à cœur très-plein ; comme salade d'hiver elle est de beaucoup préférable a notre antique Barbe-de-capucin. On la fait blan- chir surplace, soit en la couvrant d'une bonne épaisseur de li- tière, soit en encadrant la plate-bande avec des planches dispo- sées sur champ, comme pour former un coffre, puis en couvrant avec des panneaux ou des planches à plat recouvertes de feuil- les pour plonger la plante dans la plus profonde obscurité." On obtient ainsi, pendant tout l'hiver, une excellente salade aux larges feuilles trèsrtendres, blanches avec quelques marbrures rouges. On peut aussi entployer le procédé en usage pour la Barbe-de-capucin. C'est-à-dire qu'on dispose dans une cave obscure, le long d'un mur, d'abord une couche de sable, puis — 309 — un lit de racines de Chicorée qu'on recouvre de sable sur lequel on ajoute un second lit de racines et ainsi de suite. Chicorée de Ruffec. Cette variété est la plus grosse de toutes les Chicorées d'été et d'automne ; elle est frisée, c'est-à-dire que ses côtes demi-fines sont garnies de fines lanières très- nombreuses, un peu crépues. Un horticulteur de l'Anjou, M. Constant Lemoine, dit en avoir obtenu qui ne mesuraient pas moins de 50 cent, de diamètre, et du poids de \ kilog. Le même horticulteur recommande aussi le Chou pointu de Wennïgstad. Ce Chou, dit-il, donne une pomme élevée conique et excessivement serrée, surmontée de quelques petites feuilles renversées comme le Chou de Poméranie avec lequel il a beau- coup d'analogie; mais il est plus trapu, donne une deuxième saison et est d'une excellente qualité . Le Chou de Norwége dont nous avons parlé d'après MM. Vil- morin, dans notre n" 3, est décidément un très-bon Chou; M. Constant Lemoine s'exprime ainsi à son égard dans les An- nales d'horticulture de Maine-et-Loire : « Un autre Chou digne de notre attention est le Chou de Norwége ; il est tardif et très^ dur au froid; ses feuilles sont très-cloquées ; ses pommes un peu lâches ne se fendent pas ; c'est assurément un des meilleurs Choux pommés pour l'hiver. » Trois variétés de Pois sont recommandées par cet habile horticulteur : le Pois ridé nain blanc, très-sucré comme le ridé à rames, et qui a l'avantage de ne point exiger de soutien. Le Pois ridé Eugénie, très-belle et bonne variété naine, à gros grains très-sucrés ; il a toutes les qualités des Pois ridés, et possède la qualité de précocité des Pois Michaux de Hollande. Enfin le Pois ridé nain sans parchemin a l'avantage de conser- ver ses cosses tendres comme tous les Pois mange-tout; ses cosses sont beaucoup plus larges et plus sucrées que celles du Pois nain de ce genre. L. CORDIER. 310 — LES ENGRAIS PERDUS. Lorsqu'on traverse un village quelconque de la France, on est étonné, et quelquefois désagréablement impressionné, de rencontrer dans les rues et sur les bords du chemin, un engrais très-puissant, dont la valeur fertilisante semble être méconnue des cultivateurs. Pour mon compte, en- voyant, dans la cam- pagne, les purins s'écouler des cours sur la voie publique, et en rencontrant dans les ruelles désertes du village, les rési- dus de la digestion que les habitants vont déposer là, quand ils ont dans leur cour un tas de fumier qui pourrait en être le dépositaire, je me suis demandé si ces deux substances sont bien réellement fertilisantes -, car enfin pour que le cultivateur généralement très-intéressé, souvent jusqu'à la rapacité, les laisse ainsi perdre, il faut ou qu'il ait reconnu leur inefficacité, ou qu'il soit bien indifférent et peu soucieux de ses intérêts. Mais il parait que c'est de l'indifférence, et que cette indiffé- rence entraîne à une perte de deux milliards de francs d'en- grais par an, pour les campagnes de France seulement. Il est bien certain que nous sommes peu avancés dans Tart de pro- duire des engrais ; bien peu de propriétaires savent utihser toutes les immondices de leur propriété. Qu'on le sache donc : rien ne doit sortir d'une maison quand on possède un jardin : eaux grasses du lavage de vaisselle, balayures des maisons et de cour^ raclures de jardins, feuilles, débris de plantes, de ga- zon, etc., tout doit être déposé dans un trou au fond du jardin; car toutes ces matières se décomposent, et fournissent un excel- lent engrais qui, souvent, peut fournir aux besoins de l'exploi- tation horticole. Cette assertion pourra paraître un peu exagé- rée ; mais qu'on essaye, l'essai ne coûte rien. En attendant, voici les résultats obtenus avec les eaux d'égouts de Paris, d'après une communication faite à la Société centrale d'horticulture par — 311 — M. Mille, ingénieur en chef des travaux de la ville, et qui prou- vent combien de matières fertilisantes sont perdues pour les communes rurales de France, qui laissent croupir leurs eaux dans des fossés bordant les routes, et qui deviennent des • foyers d'infections et de maladies. L'administration municipale de Paris, voulant employer les eaux d'égouts à l'irrigation des terres, a nommé une commis- sion pour étudier la question, et indiquer le meilleur moyen d'utiliser ces eaux. Cette commission a cherché d'abord à se' parer les produits organiques ferlihsateurs, à l'aide du sulfate d'alumine qui précipite ces produits et rend les eaux parfaite- ment limpides. Elle a constaté, d'après les expériences faites dans la plaine de Clichy, qu'on pouvait épurer ainsi l'eau, au prix d'un centime par mètre cube, qui fournissait alors trois kilogr. de dépôt ou matière fertilisante. Mais on a reconnu que l'azote, qui existe dans les eaux d'égouts, n'était pas enlevé en entier au profit de la culture, et qu'il en restait une partie dans l'eau sous forme de combinaisons solubles, ainsi que des alcalis et de l'acide phosphorique. La commission a dès lors reconnu que, comme engrais,, il valait mieux employer l'eau noire en irrigation ; et avec le système préparé à cet effet, elle a ob- tenu des prairies artificielles qui ont fourni cinq coupes ; des Pommes de terre, des Haricots, des Tomates, des Melons ma-" gnifiques qui sont vendus un très-bon prix sur les marchés et à la halle de Paris. Le terrain sur lequel ces expériences ont été faites est un très-mauvais terrain, composé uniquement de gravier, et sur lequel il n'a pas été employé un atome de fu- mier. On a disposé par couches le .dépôt obtenu par l'épuration des bassins, et on a arrosé avec l'eau noire. En ce moment l'administration de Paris s'occupe d'appli- quer les eaux d'égouts à la culture agricole de la commune de Genevilliers ; 800,000 fr. ont été votés pour exécuter des tra- vaux qui permettront de conduire sur ces terrains de 5 à 10 _ 312 — mille mètres d'eau par jour; ces eaux seront remises directe- ment aux cultivateurs. Il est à désirer que toutes les communes de France imitent la ville de Paris, en réunissant toutes les eaux des ruisseaux dans de grands bassins pour de là être dirigées sur les terres en cultures; car il est triste de voir ces eaux se perdre dans des fossés infectes, dont les bords sont garnis déplantes d'une rare vigueur qui attestent la puissance fertilisante de ces engrais perdus. EUG. DE MaTTRAGNY. IL N'Y A PAS DE SÈVE DESCENDANTE. Depuis que nous avons publié (1) une notice pour démontrer qu'il n'y a pas de sève descendante, nous avons reçu l'adhé- sion de plusieurs physiologistes, et de quelques horticulteurs expérimentés. Mais certains praticiens persistent à »vouloir faire descendre la sève, et entre autres M. Bassot, de la Société d'horticulture de Chauny, qui prépare, parait-il^ un travail pour nous réfuter. Le bureau de cette Société, qui avait donné un résumé de notre notice , a décidé dans sa séance du 28 juin dernier, que le travail de M. Bassot nous serait envoyé aussitôt qu'il en aura fait le dépôt. Nous remercions la Société de sa décision ; si ce travail nous parvient^ nous l'examinerons, et si son auteur paraît comprendre la ques- tion, nous l'insérerons pour pouvoir, à notre tour, réfuter à nouveau cette vieille théorie de la circulation de la sève, derniers débris d'un système suranné, éclos dans le cerveau de ces savants philosophes des siècles passés, qui voulaient que les plantes fussent pourvues d'un cerveau, d'un (4) L'Hortic. frdnç., -1867, page ;233 -^ 313 — estomac et d'un cœur avec tout son appareil de veines et d'artères. En attendant la défense de M. Bassot, nous croyons utile au progrès de la science et de la question en litige, de reproduire une observation faite par le savant professeur M. Brongniart^ à la séance du 13 août de la Société d'Hor- ticulture de Paris, qu'il présidait. A l'occasion d'une commu- nication de M. Lepère sur un Pécher, portant et nourrissant une branche greffée et séparée d'un pécher voisin, M. Bron- gniart s'exprime ainsi : « La reprise de la greffe une fois opérée, il n'y a rien d'ex- traordinaire à ce que la sève se porte des racines qui con- stituent son point de départ vers toutes les parties qui sont en végétation et oii la continuité des tissus lui permet de se rendre sans difficulté. // ne faut point prendre au pied de la lettre les mots de sève ascendante et sève descendante, auxquels il serait très -convenable de substituer, à l'exemple des physiologistes les dénominations de sève brute et sève élaborée ou nourricière. Ces mots ne préjugent rien sur la direction suivie par la sève, selon les circonstances, mais ils indiquent que la sève brute, résultat de l'absorption opérée par les racines, se porte vers les feuilles pour y être modifiée et concentrée ; qu'ensuite l'autre sève élaborée ou nourricière, produit de cette modification et concentration, va fournir les éléments essentiels des nouvelles productions partout où elles se développent {Bull. Soc. d'Hort. 1868, p. 450). Nous ne sommes pas seul, comme on voit, à combattre la théorie de la sève ascendante et descendante . Le plus grand physiologiste de notre époque, notre savant professeur M. Brongniart, le dit positivement ; il ne faut point prendre à la lettre le mot de (( sève ascendante et descendante ». Toutefois nous ne partageons pas tout à fait l'opinion de notre éminent et illustre maître, quand il dit que la sève brute se porte vers les feuilles pour y être modifiée et concentrée Nous ne voyons — 314 — pas que les feuilles soient chargées exclusivement de ce travail d'élaboration. D'après nos observations et nos nombreuses expériences nous sommes arrivé à conclure : que chaque or- gane élabore la sève nécessaire à ses besoins, c'est-à-dire à la production de ses nouveaux tissus . M. Lep?ire, dans la même séance du \ 3 août, a signalé un fait, que nous avons observé et provoqué souvent artificiellement, et qui démontre très- clairement l'exactitude de nos conclusions : Voici en quels termes ce fait est annoncé au Journal de cette société, p. 450 : (T. M. Lepère signale encore ce fait qu'une bonne partie de ses pêches Galande sont déjà mûres, comme étant venues sur des brindilles non accompagnées de scions feuilles » . Ce fait est assez concluant ce nous semble. lUi'y avait pas de feuilles pour élaborer la sève brute ; les fruits ont donc dû l'élaborer eux-mêmes. F. Heringq. DU CLIMAT DE L'HIMALAYA. Un peu de géographie ne nuit pas en horticulture. Nous extrayons donc du Bulletin de la Société d'acclimatation quelques passages d'un article de M. Loarer, sur l'Himalaya, relatifs aux climats de cette région de l'Inde ; ils ont un grand intérêt pour l'horticulteur, qui y trouvera des renseignements utiles sur les milieux divers dans lesquels vive;it les plantes de ce pays, et il comprendra alors pourquoi tous les végé- taux de l'Himalaya ne peuvent pas être cultivés en Europe dans les mêmes conditions et recevoir les mêmes soins. F. H. L'Inde anglaise est bornée de trois côtés^ à l'est, au nord et à l'ouest par une immense chaîne de montagnes couvertes de neiges éternelles et à travers lesquelles, si l'on excepte la vallée d'Assam , qui donne passage aux eaux du Brahmapouthra, — 315 — la gorge étroite dans laquelle l'Indus s'élance vers les plaines, et les passes conduisant de Peshawr au Caboul, il n'existe que des cols escarpés, presque impraticables et d'une élévation moyenne de 5000 mètres. C'est à travers ces passes, obstruées pendant dix mois par la neige, que l'Inde reçoit chaque année quelques marchan- dises importées du Boothan, du Sikkim, du Thibet, de la Tar- tarie chinoise, du Turkistan et de l'Afghanistan . Telles sont les difficultés de ce voyage, surtout dans la par- tie orientale et septentrionale de ces montagnes, que des mou- tons et des chèvres sont les seules bêtes de somme que l'homme puisse s'adjoindre pour les transports . Sur la frontière de l'Afghanistan, les obstacles sont moin- dres, et l'on peut s'y servir de chevaux, de mules et même de chameaux. Sans la férocité et la fourberie intraitables des habitants, les Anglais auraient déjà, depuis longtemps, ex- ploré cette région mystérieuse de l'Asie centrale. 11 semble être réservé à une autre grande nation d'ouvrir ce pays à la civilisation ; les progrès rapides et bienfaisants des Russes dans le Turkistan ne laissent pas que de causer tie très-graves préoccupations à nos amis les possesseurs actuels de l'Inde. L'Himalaya enveloppe de trois côtés les possessions an- glaises de l'Inde et les sépare de l'Asie centrale par une bar- rière d'une hauteur presque uniforme de 6,000 à 7,000 mè- tres d'élévation, au-dessus de laquelle dominent les pics les plus élevés du globe, et dont quelques-uns, d'après les obser- vations les plus récentes, atteignent, dit-on, 10,000 mètres au-dessus de la mer. Cette barrière arrête les nuages , et lorsque , pendant la saison chaude, les vents de sud-ouest poussent devant eux les masses de vapeurs fournies par l'évaporation de l'Océan Indien , elles s'amoncellent contre le versant méridional de — 316 -. l'Himalaya, s'y condensent et produisent des pluies auxquelles il faut avoir ^té exposé pour s'en faire une idée. 3 et 4 mètres de pluie sont réputés très-modérés dans ces mon- tagnes ; il existe des localités^ particulièrement dans le sud- est, où l'on en mesure chaque année 12 à .15 mètres (Hooker). Il est facile de se figurer quelle doit être la végétation sous l'influence d'une humidité pareille, combinée avec une tem- pérature, constante à cette époque, de 22 à 24 degrés centi- grades . La quantité de pluie décroît à mesure que l'on s'élève dans l'Himalaya, et cet etîet est encore, bien plus apparent lorsque l'on voyage à travers ces montagnes en tournant le dos aux plaines de l'hide ; car, dès que l'on a mis entre soi et ces plaines une chaîne de 4,500 mètres, oh n'a plus que des ondées faibles et peu nombreuses , on arrive à une humidité qui ne dépasse pas la moyenne de la France; enfin, si l'on franchit les chaînes de 6,000 mètres, on arrive dans une région où il ne pleut jamais . Il est donc possible de se procurer sur l'Himalaya exacte- ment le climat que l'on désire, soit pour ses travaux, soit pour ses plaisirs, soit pour sa santé ; et l'on y rencontre en partant du pied et en voyageant perpendiculairement à la direction générale de la chaîne, depuis la végétation la plus luxuriante des tropiques, jusqu'aux plantes salées et rabougries qui ne poussent que dans les déserts privés d'humidité. En dedans de cet immense fer à cheval et sur une ligne presque parallèle, on rencontre avant d'arriver à l'Himalaya propre, une série de collines d'une élévation de 1,000 à 1,500 mètres, laissant entre elles dévastes ouvertures, mais suivant avec régularité les sinuosités de la chaîne jprincipale . Entre ces collines et les hautes montagnes, existe une zone d'alluviou d'une largeur de douze à quinze railles, d'un niveau presque constant, sillonnée par des milhers de cours d'eau et -^ 317 — dont l'élévation au-dessus de la mer oscille entre 500 et 600 mètres. • Cette zone, emprisonnée entre ces deux lignes concentriques de montagnes parallèles, reçoit au sud le nom de Douars, à Fest, le nom de Terrai, au nord et au nord-ouest, le nom de Dhoons. Toutes ces divisions sont également fertiles; mais les Dhoons sont seuls cultivés. Quelques voyageurs attribuent à Finsalubrité incurable des Douars et du Terrai l'abandon dans lequel ces deux régions se trouvent; la vérité est qu'aucun cultivateur ne pourrait s'y établir sans s'exposer, même aujourd'hui, à être tué ou em- mené en esclavage par les gens du Boothan. deSikkim ou du Népaul. Les Douars et le Terraï sont, en conséquence, abandonnés à la nature, et sont revêtus de forêts vierges qui, pour le pit- toresque et la grandeur sauvage, n'ont rien à envier aux au- tres parties de la terre. L'insalubrité n'y est que le résultat de l'amoncellement séculaire de détritus végétaux constamment décomposés sous l'effet d'une chaleur et d'une humidité con- stantes, et l'Européen ne peut s'y aventurer quelques jours pendant la saison chaude sans s'exposer à une mort presque certaine. Ceci est au reste une règle générale pour toutes les forêts de l'Inde, et Victor Jacquemont paya de sa vie son oubli des précautions qui lui avaient été recommandées. Ces forêts sont d'une grande importance pour le gouver- nement anglais de Tlnde qui se fait un revenu considérable en affermant la coupe des arbres. Le plus commun et en même temps le plus précieux de ces arbres est le Shorea robusta, dont on trouve de nombreuses pièces de 25 à 30 mètres de long, sans branches, sans nœuds et sans défaut sur un dia- mètre de \"\ 50 franc d'aubier. Par son liant, son élasticité, sa finesse de grain, sa iténacilé et sa durabilité, le Shorea est le premier bois de l'Inde ; il se travaille avec facilité et reçoit un beau poh. Le Teck\ tant préconisé pour les constructions - 318 — navales, est en tous points inférieur au Sfiorea. On peut ache- ter ce bois à Calcutta, en grandes pièces, à raison de 450 à 200 francs le mètre cube. - Le Shorea Tumbagia produit également de belles pièces d'une grande valeur et exsude, en outre, en abondance, une gomme-résine aromatique très-employée dans l'Inde pour la parfumerie et la fabrication de certains vernis inconnus aux Européens. A côté de ces deux géants se trouvent plusieurs espèces de Vateria qui produisent également des résines odoriférantes ; le Feronia Elephantum au tronc droit et massif, à l'écorce rugueuse et profondément gercée, et dont le feuillage gracieux parfume la forêt d'une odeur pénétrante d'anis, présente en janvier, février et mars (précisément au moment où ces soli- tudes sont fréquentées), une profusion de fruits acidulés, très- sains et très-agréables au goût ; le bois de cet arbre est très- dur, très-compacte, d'une belle couleur jaune; mais son faible échantillon en détourne la hache du bûcheron. Le Sissoo [Dalhercfia sissoo) qui, par le port, rappelle cer- tains Peupliers de l'Europe, atteint d'énormes proportions ; la facilité et la rapidité de reproduction de cet arbre le rendraient probablement très-précieux en Algérie : il sutïit qu'un brin de la racine soit mis à découvert pour qu'il se couvre de feuilles et produise un nouvel arbre ; les graines du Sissoo ont égale- ment une faculté germinative qui change bientôt en un épais taillis le voisinage d'un de ces arbres. Le bois du Sissoo est richement veiné de brun foncé et de noir ; il se prête à la sculpture la plus délicate et est presque exclusivement employé dans l'Inde pour la fabrication des meubles; enfin, par ses grandes dimensions^ il peut être appliqué aux constructions navales* Ed. Loarer, capitaine au long cours. (A continuer.) — 319 — CATALOGUES D'HORTICULTURE POUR L'AUTOMNE 4 868. André I^eroy, pépiniériste, près la station du chemin de fer à Angers. — Catalogue descriptif et raisonné des arbres forestiers et fruitiers et d'ornement. Prix, 1 fr. Boisbunel. Catalogue des fruits nouveaux obtenus de semis dans l'établis- sement. Courtois-Gérard et Panard, 24j rue du Pont-Neuf, Paris, Catalogue et instructions sur les Oiynoas à fleurs. Dykmanii, horticulteur à Harlem (Hollande). Prix courant pour marchands des Oignons ù fleurs et Plantes bulbeuses. Faudou, à Saint-Didier près Lyon. Roses nouvelles. Foutaine et Duflot (ancienne maison Bossin-Louesse), 2, quai de la Mé- gisserie, Paris. Catalogue des Oignons -à fleurs, Piaules bulbeuses, Arbres fruitiers, etc., et Graines de plantes que l'on peut semer en septembre et en octobre. Ciuillot père, 3, rue du Repos à la Guillotière (Lyon). Catalogue et prix courant de Rosiers. Haa^e et Schmîdt, à Erfurt (Prusse). Catalogue d'Oignons à fleurs, bulbes, griffes, rhizomes, tubercules, etc. Huber et C*^, à Hyères (Var). Catalogue des plantes deserre et de pleine terre . licinoine, à Nancy (Meurtho). Supplément et Catalogue n° 53, des plantes de serre et de pleine terre. Nouveautés diverses. Liier-val, rue de Rouvray, parc de Neuilly, à Neuilly (Seine). Extrait du Ca- talogue général des plantes l'i feuillage et autres. Nouveautés. Rendatler, à Nancj'. — Supplément de plantes nouvelles et rares. Thibaut et Ketelcer, rue Iloudan, à Sceaux (Seine). Extrait du Cata- logue général : Plantes nouvelles. Verschaffelt (Ambroîsc), rue du Chaume, à Gand (Belgique). Catalogue n° 83, des plantes disponibles pour l'automne de 1868 et le printemps 1869 ; Nouveautés. Vilmorin et C*, quai de la Mégisserie ; Catalogue des Oignons à fleurs. Plantes bulbeuses, et des graines qui peuvent être semées en octobre. Weick (Adolphe), à Strasbourg. — Extrait du Catalogue des plantes diverses de serre et de pleine terre. TravayK du mm d^Octobra Jardin potager. On sème en place : Mâche, Epinards, Cerfeuil, pour récolter en mars, et des Laitues crêpe rouge, petite noire, romaines hâtives, pour repi- quer ensuite sur couche. On repique en place ou en pépinière : Choux d'York et autres. Oignons blancs, Oseille; et sur cotières, Laitues de la PassiiT.; Choux-fleurs. Lorsque les gelées arrivent, il faut couvrir les serais et jeunes plants, ainsi que les planches de Chicorée, Scaroles et Haricots qui pourraient encore rester dans le jardin. Jardin fruitier. Récolter les fruits d'hiver et choisir pour cela un temps bien sec. Pour que ces fruits se conservent plus longtemps, il faut éviter de les meurtrir et les laisser ressuyer dans une pièce bien sèche, avant de les trans- porter dans le fruitier. C'est le moment d'adresser les demandes d'arbres. Jardin d'agrément. Travaux d'entretien et de propreté. On met en place les Chrysanthemum. On peut planter des Œillets de poète, Mufliers, Scabieuse, Campanules, Digitales, Polemonium et autres plantes vivaces élevées en pépi- nières. On fait ses plantations, en pleine terre, d'Oignons de Jacinthes, Tulipes, Narcisses, Crocus. On doit relever, pour mettre en pot, de la Giroflée jaune et la rentrer sous un abri quelconque pendant l'hiver, afin de l'avoir de bonne heure en fleurs au printemps. Serre. On doit aérer pendant les heures les plus chaudes, tant que la tem- pérature extérieure sera égale à celle de la serre ; mais vers la fin du mois, les nuits commencent à être froides, il est alors prudent de préparer les paillassons pour en couvrir les vitres. On ne doit pas oublier que les plantes ont besoin de repos pendant un certain temps; on doit donc commencer à diminuer les arrosements . Il est cependant quelques espèces qui ne fleurissent, sous notre climat que pendant^ la saison d'hiver ; à celles-là, les arrosements ne doivent pas manquer, surtout lorsqu'elles se disposent à entrer en végétation. Si les plantes d'orangerie ne sont pas encore rentrées, il ne faut pas tarder aies hiverner; les nuits commencent à être froides et humides; il faut choisir une belle journée de soleil et attendre que l'humidité delà rosée des nuits soit disparue; autrement on risquerait de voir les plantes pourrir. On doit disposer ces plantes, dans l'orangerie, de manière à réserver le devant pour les plantes délicates ou celles qui conservent leurs feuilles. On place les arbrisseaux à feuilles caduques tout à fait au fond avec les Orangers et les Lauriers roses. Règle générale: toute plante à feuilles molles et qui les conserve pendant l'hiver, doit être rentrée dans un endroit bien éclairé, pour recevoir autant de lumière que possible. On dépouille les Fuchsia et les Géranium zonales de leurs feuilles, et on les intercalle entre les caisses d'Orangers; ils n'ont pas besoin de lumière avant le mois d'avril, si on ne les pousse pas à l'eau ; on ne doit arroser le» plantes d'orangerie que très-rarement, pour maintenir seulement la vie. Itris. - iDipriiDerie horticole de E. DONNAID, rue Cassette. 1. LIHHAIHIE DE K. D()x\x\AUI), l^^f) IT I-: (! f> CI K CUs!-ILXTi:, I, \ \\\{l<. VIENT DE PARAITRE: . LE CHAMPIGNON & SA CULTURE PAR M. LAIZIER i roliimc in-32 colombier, orné do g-ravures. - Prix : 80 cent. CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES par M. D. HÉLYE ^ Chef illO dessins intercalés dans le (extc^ DE xMM.'COUKTlN . FAGUET, MAUBKRT ET KIOCHEUJC GRAVÉS TAR M ItISSOÎf. I\-18 JÉSUS m l'LUS DE 1,800 l»Af.. PRIX 1515. . 7 Fr. tAUT.: 8 Ir. KEL.; 9 Fi !»iris ~ liiip. Iiorlicole Je K. Do;iH\iiii. lue Gasseite, 1. N°ll. 18* Année. 1S68. JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENAIT LA CDLT13RE RAISONNER. LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES. ET NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE. DES FRUITS ET DES LEGUMES. LA DESCRIPTION ET L'CSAGE DES INSTRUMENTS NOUVEAUX. PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DES AMATEORS ET DES PRINCIPAUX HORTICULTEURS DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DK M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. iTTlCBÉ tO MDSÉOM d'HISTOIBE NàTORELlE DE PARIS, Collaborateur du Nannel des Plant», des figures du Bon JardMtr, Ex-Rédacteur principal de la SocUié ikoMcuUurç de /«•'<'"? . Membre honoraire et correspondaut de plusieurs Sociétés d horticulture , etc. L'HorlicnUenr Français paraît le S de chaque mois, par lUraigon de 32 panes de texle graud in-8, et d'uoe planche gratée et coloriée avec le plus grand soin . { Paris 10 fr. par an. PRIX DE L'ABONNEMENT : | DÉPARTEMENTS. 11 fr. — \ ÉTRANGER 15 fr. — Toutes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'un Ij^nn du montant de labonne- ment s,Tr "a poste ou sur une maison de raris, et au nom de M. E. DONNADD, rue Cassette, 1 . I »c Snii^rriDteùrs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon su^la poste ou sur une maison de Paris, sont averlis que nous leur ferons Présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de UiN franc sert à payer les frais de négociation de la traite qui leur est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNÂUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 4 1868 ieiie, Nous mettons sur la dernière page «m et dont mu$ avons reçu un txemplaire. Élévation et diitrlbatloi d'en A tA CLOCHE MS HAUES CEHTBAtES AUX IÉ60.M «"« de la Co.sonnerle, 3. « Pari.. /l • , . ARGENT 67. ' • rtéliohydroéolipyle Kne Rocheehoiaart, 45, àl>aris RAVJENEaU bté MACHINES ÉLÉVATOIRES et APPAREILS D'ARROSAGE Depuis le le, Oc- mTT-r^ . '»b„ ,865, ,. M.isc. THIBAULT- PRUDEN CALËNÏÏÏÏTËFlïÔRÎTcÔLË CALENDRIER JACQUIN AÎNÉ PcnLiÉ PAR JACQUIN JEUNE 16, Quai de la Uég^isserie A PARIS, ANCIENNEMENT QUAI NAPOLÉON, 23, GraiDier- Fleuriste et Pépiniériste, ACQUÉREUR DE LA MAISON dTACQUIlV AIIVÉ AîiClENNE MAISON JACQUIN FRÈRES. MAISON ^LOISE-CHAUVIÈRE 14, Quai de la Mégisserie 14 ANCIENNEMENT QUAI AUX FLEURS 3 ' PARIS eiaAFûres, Fiantes de serres, de pleine terre d'ornement, Oignons' à fleSrs! ' ÉTABLISSEMENT HORTICOLE, RUE DD TRANSIT 62 c«M»„ss,o«t PARlS-MÛBTfiOUGE bxporx^'x.o^ Les Lalalogues sont envoyés sur demande. AU BON JARDINIER RéunI a L'IlORTICULTEUR FRANÇAIS Prix : 1 fr. - 1 fr. 10 c. par la poste. LA MAISON HAVARD-BEAURIEUX FONDÉE EN 4789 anciennement, 76, quai de la Mégisserie EST TRANSFÉRÉE MÊME QUAI, 10. Graines potagères, fourragères, forestières, plantes, arbustes, oignons à fleurs. DUCHER HORTICULTEUR Chemin des Quatre-Maisons, Gnillotière LYON (RHONE) SPÉCIALITÉ DE ROSIERS I^OUIS LHÉRAULT 44 K». ^ HORTICULTEUR ET CULTIVATEUR SPÉciAUT^''n.fc''"^"^*^^^^ (Seine-et-Oise) '^^ g^"^^^ ^ Asperges de première qualité. PÉPINIÈRES D'ANDRÉ LEROY à ANGERS Cafaloffue descriptif raisouué des arbres f ..»i«« . . es ai lires fruitiers et d'ornement (1S6S) t*nK : 1 franc en timbres-poste SOMMAIRE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE NUMM. F. Herincq, Chronique. — T. Herincq, Ueviie bibliog;raphi, VUUtoke des plantes^ par M. Bâillon. — 0. Lescuyer, Rose Thyra Ha::inierich (l'I. XI). — Léon PELf|:<., notes sur, la culture de.s Anénioues. — Etjg. de Martragny, les i'Jucalyp- tus. — Louis CûMPEaAT, observations sur la taille des Afielons. — A. Passy, les Truffes dans le département de la Haute-Marne. — F. Hirincq, en)|iloi du scJ en liorticulinre. — Ed. Loarer, du climat de l'Biuialaya. — Catalogues d'horticuliure pour 1868. — Travaux des mois de novembre et décembre. CHRONIQUE Une nouvelle Société d'horticulture; Exposition d'Amiens; les liortillons; le Jardin des plantes et le D' Uicher. Rien sans la science. L'hybride de Pomme de terre de M. HildebrandtetlaPommede terre Pousse debout; Î^Iarronniers blancs et Marronniers rouges ; expériences de M. Carrière. Saluons d'abord une nouvelle Société d'horticultui^e; qui se lève pleine de bonnes intentions : le Cercle horticole du Nord, formé à Lille en vertu de l'autorisation préfectorale du 1 7 mars dernier. Gomme il m'offre gracieusement le titre de membre honoraire correspondant, c'est bien le moins que je lui donne la bienvenue et que je lui souhaite bonne chance, longue vie, et grand succès. Sans vouloir promener nos lecteurs d'exposition en expo- sition par toute la France, je tiens à les conduire à celle d'A- miens, qui a un intérêt tout particulier, à cause de l'hortillon- nage, c'est-à-dire de la culture spéciale des légumes établie sur les anciennes tourbières des environs de la ville. Nulle part, en eff'et, je n'ai vu d'aussi beaux légumes, ei lus magni- fiques produits qui figuraient à la dernière exposition d'oc- tobre de la Société de Picardie, ont témoigné une fois de plus que la réputation des laborieux et intelligents liortillons est toujours bien méritée. Les fruits pouvaient défier aussi ceux de Bordeaux où s'est tenu le Congrès, sinon comme nombre, Novembre 1868. ■i\ — 322 — da moins comme beauté et qualité. Le résultat de cette expo- sition affirme la prospérité et l'utilité de la Société d'horti- culture de Picardie. Ce succès ne nous étonne pas. L'horticulture trouve à Amiens tous les éléments mêmes de ce succès : des hommes instruits et intelligents comme MM. Mennechet et le comte de Gomer, qui dirigent le mouvement horticole, et un jardin des plantes où se trouvent réunis les végétaux de toutes sortes, des arbres fruitiers, etc., et oii les horticulteurs et amateurs peuvent aller puiser la pratique horticole et la théorie scientifique ; car l'administration municipale à créé une chaire de bota- nique, qui est confiée, en ce moment, à un homme d'un rare dévouement, au docteur Richer. Ce savant professeur, en effet, non content de donner son temps à son enseignement — car franchement ce ne sont pas 600 francs d'honoraires qui peuvent le dédommager du temps qu'il passe au jardin botanique, — ce savant professeur, dis-je, a rédigé un résumé de son cours avec dessins à la plume qu'il a fait autographier, et à chaque leçon les élèves reçoivent, en entrant dans l'amphithéâtre, la partie qui va être traitée par le professeur. De cette manière les auditeurs prennent d'abord une connaissance sommaire du îujet qui doit faire l'objet de la leçon, et il leur devient fa- cile ensuite d'en suivre le développement oral, et de com- prendre ce qu'on leur enseigne. M. Richer est le seul profes- seur, à noire connaissance, qui pousse ainsi l'amour de la science et de l'enseignement. Nous sommes heureux d'avoir trouvé une occasion de témoigner publiquement notre ad- miration, et de lui adresser nos félicitations pour son zèle et son désintéressement. Les hommes comme lui sont si rares, qu'on est heureux, quand on les rencontre par hasard sur son chemin, de counnettre une indiscrétion, en enregistrant leur conduite : ce n'est que justice. — Nous engageons donc les membres de la Société d'horticulture de Picardie à profiter de — 323 — ses utiles leçons ; car, quoi que dise M. le secrétaire général adjoint de celte Société, les théories des savants instruisent un peu plus que la simple vue des magnitiques exemplaires de fruits qui figurent dans les expositions. Qu'on le sache hien : on ne peut rien édifier de solide en horticulture, sans le con- secours de la science; et c'est parce que les Sociétés d'hor- ticulture ne peuvent pas toujours s'alimenter à son râtelier qu'elles meurent presque toutes d'inanition, après quelques années d'existence. Et c'est fort heureux; car il en est pas mal qui émettent, avant de mourir, des principes dont le simple énoncé ferait pâlir le moins farouche bachelier es sciences. Il est vrai que les Sociétés d'horticulture n'ont pas seules ce privilège. N'avons-nous pas vu dernièrement un savant de l'Allemagne, soutenir qu'on pouvait obtenir des hybrides par le mélange de deux sèves? N'a-t-il pas même présenté un tubercule de Pomme de terre rouge et blanc^ comme un exemple de ces hy- brides? Nous avons alors apprécié la valeur de ses assertions, et Dieu sait les murmures d'improbations que notre incrédu- lité a soulevés chez les savants honnêtes, qui ne peuvent pas croire à la fourberie des faiseurs. Depuis cette époque, nous n'avons cessé de chercher cruelle pouvait être la variété de Pomme de terre qui a fourni le fameux métis envoyé à la So- ciété impériale et centrale d'horticulture de France. Dieu a couronné-notre persévérance. En assistant à l'arrachage de la collection de Pommes de terre, que cuUive un de nos amis, nous avons enfin trouvé le fameux hybride de M. Hildebrandt. C'est tout simplement la Pomme de terre pousse debout! Ses tuber- cules sont plus ou moins allongés ; toute la moitié supérieure est blanche, toute la moitié inférieure rouge, et au miheu — ou point de jonction des deux couleurs — la teinte est d'un rose pâle. Si M. Hildebrandt a besoin de nouveaux tubercules, pour affirmer sa théorie, en les montrant comme hybrides, je suis — 324 -=- maintenant en mesure de lui en fournir autant de tubercules qu'il y a de Sociétés de botanique et d'horticultuçe en Europe; et je prends ici rengagement de ne point divulguer la prove- nance de ses Pommes de terre soi-disant mulets. Après cela ma découverte ne veut pas dire que le célèbre physiologiste allemand n'a jamais obtenu des tubercules hybrides de deux sèves. Il y a des expérimentateurs qui ont tant de chance dans leurs expé- riences, que ce serait téméraire de contester leurs résultats. Ainsi, par exemple, notre confrère, M. Carrière ne voyant dans les Marronniers rouges et blancs que deux variétés d'une même espèce, entreprit de prouver matériellement à ses adversaires qu'il avait raison. A cet effet, il sema 50 marrons d'Inde blancs, et 50 marrons rouges, et il obtint plusieurs Marronniers rouges, dans le semis de marrons d'Inde blancs, et un certain nombre de Marronniers blancs, dans le semis de marrons rouges. Le fait était concluant : pour M. Carrière, les deux Marron- niers ne sont que deux variétés d'un même type. Le résultat de cette expérience, me paraissant très-intéressant, fit naître en moi l'idée de répéter ces deux semis. Je semai donc un jour — sans prévenir personne — 50 marrons blancs et 50 rouges. Eh! bien!... pas de chance; les 50 blancs m'ont donné exac- tement un demi-cent de Marronniers blancs, et les 50 rouges ont reproduit le même nombre de Marronniers rouges. Dès lors, pour moi, les deux Marronniers sont bien réellement deux espèces. M. Carrière assure maintenant qu'il a obtenu du Radis rose, de la Rave noire, du Radis de Madras^ du Radis ser- pent, etc., etc., en semant uniquement de la graine d'une seule plante, du Radis sauw âge {Raphanus raphanistrum) . J'ai semé aussi de la graine du susdit Radis sauvage dans des pots placés sur mes fenêtres. Cette fois, moins de chance encore : après huit jours d'attente, j'ai vu tout simplement apparaître un sergent de ville, qui m'a invité très-poliment à retirer mes pots, — 325 — parce que, m'a-t-ildit avec raison, leur chute pourrait blesser les passants. C'est donc une expérience à recommencer!... F. Herincq. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Uhistoire des plantes, Par M. Bâillon. Nous avons déjà parlé, à plusieurs reprises, de ce grand et splendide ouvrage de M. Bâillon ; nos lecteurs connaissent notre opinion sur cette œuvre qu'on peut appeler gigantesque, et qui sera un des plus sérieux monuments scientifiques de la seconde moitié du xix^ siècle. On connaît aussi notre manière d'apprécier les hommes et les choses ; nous n'avons donc pas besoin d'in- sister sur la valeur et le mérite du livre du savant botaniste de la faculté de médecine de Paris . Ce que nous voulons aujour- d'hui, c'est tout simplement annoncer la publication du qua- trième cahier, qui comprend la Monographie des AnonacéeSy et que vient de mettre en vente la librairie Hachette (1) j car, pour le travail, il est toujours le même que pour les familles précé- demment traitées : ce sont d'abord les études analytiques des principales espèces de chaque genre, qui permettent de trouver quels sont les caractères constants dans tous les genres^ et quels sont ceux qui se rencontrent chez toutes les espèces de cette famille. Puis ces caractères trouvés et bien définis, l'auteur signale les affinités des genres entre eux et de la famille avec les familles voisines : ensuite vient l'histoire géographique, les usages des espèces , et enfin les diagnoses latines de la famille, des tribus et des 29 genres que comprend la famille des Anonacées. (1) Boulevard Saint-Germain, n" 77. ^ — 326 — Mais pour qu'on puisse mieux juger de la valeur du livre de M. Bâillon nous voulons lui faire un emprunt de quelques lignes; elles se lisent très-bien. Voici ce qui a rapport à VAsi- irnna triloba : texte et gravures ; c'esl une plante qui nous intéresse; elle est dans nos jardins. Fig. 1. Uvaria (Asiminà triloba). « Il n'y a guère qu'une Anonacée qu'on puisse complète- ment étudier sur le frais dans nos pays. Elle a été rapportée au — H27 — genre Asimina (1), sous le nom ir.4. Iriloha (fig. 1). Elle est ciiltivéedansiios jardins, et ses fleurs s'épanouissent au prin- temps, un peu avant les feuilles. Ces lleurs^, régulières et her- maphrodites,, ont un réceptacle convexe. La base, à peu près co- nique, supporte un triple périanlhe ; puis il se renfle, au niveau de l'androcée, en une sorte de dôme chargé d'étamines et por- tant les carpelles sur son sommet légèrement déprimé (fig. 2). Fig. 2. — Fleur, coupe longitudinale. Le calice est formé de trois sépales, dont deux antérieurs, libres, valvaires dans le bouton, ou quelquefois légèrement imbri- qués. I! y a deux corolles, formées chacune de trois pétales libres. Les pétales extérieurs sont alternes avec les sépales, im- briqués dans le bouton, plus tard valvaires. Les pétales inté- rieurs sont jilus petits que les extérieurs, superposés aux sé- pales et disposés également dans leur jeunesse en préfloraison imbriquée ; quand la fleur est largement épanouie, ils ne se touchent même plus au niveau de leurs bases rétrécies. Les étamines sont en très-grand nombre, insérées en spirale. Elles ont la forme d'un coin allongé, implanté par son sommet sur le réceptacle et dont la base dilatée en une tète arrondie se (l) L'auteur ajuule souveùl — eu note — des cilations d'auteurs qui ont publié quelque chose sur le même sujet, mais nous ne croyons pas nécessaire de les reproduire ici. — 328 — trouve à la partie supérieure (fig. 3 et 4). L'anthère est consti- Fig. 3 et 4. — Étamines. tuée par deux loges étroites, appliquées verticalement suivant la longueur de ce coin, non loin de ses bords, mais plus près de la face externe que de l'interne. Chacune de ses loges ex- trorses s'ouvre par une fente longitudinale. Le gynécée est composé, ou de six carpelles indépendants, superposés aux pé- tales, ou, plus ordinairement, d'un nombre moindre ou plus élevé. Chaque carpelle se compose d'un ovaire uniloculaire, surmonté d'un style court et recourbé, à extrémité recouverte de papilles stigmatiques. A l'intérieur de l'ovaire, on observe dans l'angle interne un placenta pariétal partagé par un sillon longitudinal, en deux lobes verticaux portant chacun une série d'ovules analropes. Ces ovules se regardent par leurs raphés. Fis. 5. — Fruit. Fig. 6. — Fruit, coupe longitudinale. Les fruits (fig. 5 et 6) sont des baies; chaque ovaire devient une masse indépendante, stipitée , à péricarpe épais , pénétrant — 329 — dans l'intervalle des graines, sons forme de cloisons charnues, et limitant ainsi un certain nombre de compartiments qui lo- gent chacun une graine (fig. 7). Les graines renferment sous leurs téguments un albumen charnu, ruminé, et un petit em- ta7on placé près du sommet de l'albumen (fig. 8). De ce côté se Fig. 7. — Graine. Fig. 7. — Graine, coupe longitudinale. trouve un épaississement arillaire très-peu prononcé, au niveau du micropyle et de la cicatrice ombilicale. 351 — f ravayx àj mm de ievembre, Jardin potager. Le potager commence à revêtir sa tenue d'hiver; mais le Poireau, le Céleri, les Choux, la Chicorco, la Scarole cl la Laitue d'hiver, etc., couvrent encore le terrain. Pour prolonger sa jouissance de Fraise, on place des châssis sur les planches ; il faut songer à la plantation de nouveaux frai- siers. Lorsqu'on craint la gelée, on arrache une partie des ditïcrcnls légumes, pour les rentrer dans la serre aux légumes, ou les mettre en jauge pour les couvrir de feuilles ou litière sèche, afin d'en avoir toujours à sa oisposition. Un jnepare également la couverture pour les Artichauts, Céleri, Chicorée, Sca- role, etc., restés en piace. On arrache les Choux-lleurs qui commencent à mar- quer pour les planter dans la serre aux légumes, ou dans des tranchées sur lesquelles on pose des châssis. A défaut de serres et châssis, on peut couper les Choux-fleurs au-dessous de la tête, en supprimant les plus grandes feuilles, et on les suspend avec une ficelle dans un cellier. Pour ceux dont la tête n'est pas encore formée, il faut les couvrir pendant la gelée, et les découvrir dès que la température est radoucie. On butte le Céleri en place ou on l'enterre profon- dément dans du terreau pour le faire blanchir. On repique encore sur côtière : Choux d'York, Cabus et Laitues d'hiver. Vers la fin du mois, on commence à forcer les Asperges, soit en plaçant un châssis, entouré de réchaud, sur nue planche d'Asperges en pleine terre, soit en plantant des griffes sur couche chaude et sous châssis. On sème encore, sur de vieilles couches chaudes ou sur terreau et sous cloches de la Laitue crêpe et gotle. Romaine, Choux-fleurs ; sur couche tiède. Laitue à couper, Radis hâtifs; on repique aussi les Salades et Choux-ileurs semés en octobre. Jardin fruitier. Trois opérations appellent l'attention du jardinier : le défon- cement, la plantation et la taille des arbres. Pour la plantation, il n'y a aucun inconvénient à replanter sur l'emplacement d'un arbre rnort ou épuisé, pourvu qu'on fasse un trou plus grand qu'il ne le serait daus un terrain neuf, et qu'on renouvelle la terre. On ne peut tailler, dans ce mois, qu'un petit nombre d'arbres fruitiers, ce sont les vieux sujets épuisés ; les jeunes, plus vigoureux, peuvent attendre jusqu'aux derniers jours de février. Dès qu'on craint les gelées, on doit rassembler toutes les branches des Fi- guiers, à l'aide de cordes, et les envelopper de litière sèche; ou bien on creuse de petites tranchées au pied des arbres, daus lesquelles ou rabat les branches en les y maintenant avec de» crochets en bois ; on les recouvre ensuite d'une épaisseur de terre suffisante pour que la gelée ne les atteigne pas. Jardin d'agrément. On va encore quelquefois dans son parterre jouir des charmantes lleurs de Chrysauthèmes, et contempler tristement les derniers Asters, ou chercher ^cs derniers brins de Réséda. Apres avoir taillé les Rosiers de Bengale, et couvert de feuilles les plantes et arbustes qui craignent les froids, arracher les Dahlias pour rentrer leurs tubercules dans une pièce bien sèche et à l'abri de la gelée, séparer et plaater les plantes vivaces. Tulipes, Jacinthes et Narcisses, etc., on peut dire adieu pour longtemps au jardin d'agrément. Serres. Les plantes de cette température n'exigent que peu de soins pendant ce mois ; il faut seulement arroser avec discernement ; bassiner de temps en temps les feuilles de Camélia ; veiller à maintenir la température au degré nécessaire, en observant que la température de la nuit soit plus basse que celle du jour ; renouveler l'air toutes les fois que le temps le permet; et, enfin, entre- tenir les plantes dans un état parfait de propreté. — 352 — Travaux tki mm de iéceiibre» Il esi essentiel de la'ioiirer grossièrement les terres fortes et argileuses, afin que la gelée, pénétrant les grosses mottes , les défrite facilement au moment des dégels ; on doit aussi commencer à enterrer les engrais et fumiers. Potager. W faut avoir soin de surveiller les plantes qui ont besoin d'être couvertes pen- dant les gelées, telles que les Articliauts, Céleris, etc. ; écarter la couverture quand le temps est doux ou pluvieux. On repique sur couches et sous cl clics ou sous châssis, les plants de Concombres semés en novembre, ainsi que les Laitues crêpe et gotte, Romaine, Choux-fleurs. On y sème la laitue à couper, les Radis, Laitues et Romaines pour faire pommer, Carottes de Hollande, Haricots de Hollande^ Pois hâtifs, i'oireaux, des Cou- combres et des Melons en pots, pour les mettre trois semaines plus tard sur une autre couche neuve. On force les Asperges plantées en pleine terre, et on en prépare sur cou- ches Toutes ces cultures doivent être soigneusement garanties des gelées. Jardin fruitier. Commencer la taille des vieux arbres chélifs. Planter toutes les fois qu'il ne gèle pas et que la terre sera bien meubla. Jardin d'ornement. Plantations de plantes vivaces toutes les fois que le temps le per- met, défoncement, labours. Serre. Entretenir une température de 10 i\ 20 degrés dans les serres chaudes, et renouveler l'air autant que faire se peut ; arroser les plantes qui poussent, et très-peu celles qui restent en inaction ; déterminer une certaine vapeur par le seringage on l'airosement des sentiers, pour éviter l'étiolement des plantes en végétation ; cette opé- ration doit se faire le matin. Les serres à forcer exigent une température aussi élevée que celle de la serre chaude, mais plus régulière ; il faut consulter souvent les thermomètres placés au dehors et au dedans, et prévenir, autant que possible^les variations dans la chaleur. Elles doivent être garnies de fraisiers et autres plantes qu'on veut forcer. La serre tempérée et Vorangerie n'exigent que peu de soins : veiller seulement à ce que la température ne descende pas au-dessous de 0°^ chasser l'humidité et renou- veler l'air toutes les fois que la température extérieure le permet. Il faut peu arroser les plantes qui ont besoin de repos pendant tout l'hiver ; on ne doit leur donner de l'eau que pour empêcher les feuilles de se dessécher; ceci s'entend particulièrement des Pe- îargonium ; toutes les i)lantes grasses, Greuadiers, Lauriers-Roses, Orangers, n'ont pas besoin d'eau. Appartements. La plupart des plantes qu'on achète en Heurs pendant ce m; is, sont le produit de la culture forcée ; il est bien difficile de les conserver longtemps dans les appartements, car ce passage brusque d'une température humide et élevée est un coup presque mortel. On parvient à les conserver quelque temps encore, en les plaçant dans une pièce bien chauffée; le plus possible de lumière; on leur donnera un peu d'air vers le milieu de la journée, si le temps le permet. Les arroser avec soin toutes les fois que la terre commence à se sécher , et laver ou asperger les feuilles pour enlever la poussière qui ne manque pas de s'y attacher; l'eau doit être k peu près au même degré de température que la pièce oij sont les plantes. I»r»s.— Imprimerie horticole de E. DONNACD,rue Casscue.4. LIBKAIKIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR, BOE CASSEÏTE, <, A PARIS. VIENT DE PARAITRE: E CHAMPIGNON & SA CULTURE PAR M. LAIZIER i volume in-32 colombier, orné de gravures. - Prix ; 80 cent. ;ULTURE DES PLANTES AQUATIQUES par M. D. HÉLYE Chef de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. — Prix : 4 fr. 50. CULTURE DE L'ASPERGE PAR T. LENORMAND, HORTICULTEUR Un volume in-IG colombier, avec figures dans le texte et un plan . Prix : 1 fr. «5. i.B SON HISTOIRE , SA CULTURE ^mvi d'une monographie des espèces et des variétés principales Par E. CHATÉ fils, horticulteur. U« volume in-tG colombier. - Ph, .. broché, f fr. ftO. R L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT CIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE AVEC lleatloB des moyens propres à les éini». EX au;t«es A«.m'^^x ^ÎiVÉI ^^k'c'i'^i^^i^^*'"'^ "^* insectb. Par le D»^ BOISDUVAL llustré de m figures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier. Prix : broché, 6 francs. ESlNANÂsTFRlJlTœ^ le™ culture actuelle comparée a l'ancienne culture SUIVI D'UNE NOTICE SUR LA CULTURE FORCÉE DU FRAISIER Pa» m. GOMTIER. iioBTicuLiEua. Un volume ln.<6 colombier, orn» PARIS BRAÎRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 1. 4868 UM. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs catalogues au bureau du journal, rue Cas- te, \ , et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie dujout-ntL Sous mettons sur la dernière page lie l'Horticulteur français, le nom des catal0çuet parus dam le ns et dont nous avons reçu un exemplaire. Le Catalogue général de Graines potagères, fourragères, économi- ques, d'arbres et de graines de fleurs , est envoyé franco à toute personne qui nous en fait la de- mande. Maison Paul TOLLARD, fondée en 1796, négociant en graines, 20, quai de la Mégisse- rie, Paris. â LA CLOCHE DES BALLES CEHTBALES AUX LEGOl Rue de la Cossonncrie, 3, à Paris. to£:^S5/^J Maiï; THIBAULT- PRUD] Marchand Grainier, Fleuriste et Pépiniériste, est tj! pour cause d'expropriation et d'agrandissement, rCU Cossonnerie, 3. CALENDRIER HORTICOLE CALENDRIER JACQUIN AÎNÉ PUBLIÉ PAR JACQUIN JEUNE Grainier - Fleuriste et Pépiniériste, tO, Quai de la Uégisserie A PAR.IS. ANCIENNEMENT QUAI NAPOLÉON , 23 . 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Ex. le Ministre de l'instruction publique sur l'enseignement supérieur de l'agriculture et de l'horticulture; l'école d'horticulture de Cluny. Le Muséum d'histoire naturelle transformé en école centrale d'agriculture et d'horticulture. Création d'un jardin central d'horticulture au Bois de Vincenues, son but et son utilité. Importance de la consommation des légumes en France. Singulière théorie professée à... Saint-Germain-les-Belles- Filles ; trois sèves; moyens certains d'obtenir de beaux Navets, Carottes^ Oignons blancs, etc. L'horticulture et l'orphéon dans les écoles de village. Nous allons avoir enfin une école, si ce n'est deux écoles d'horticulture. La ville de Paris se préoccupe beaucoup, comme nous l'avons dit plusieurs fois, d'organiser quelque chose qui ressemble à une institution horticole : à la Muette elle a de nombreuses serres, et une n)a2:nifique bibliothèque ; sur les lalus des fortifications de la porte Dauménil, elle a créé un jardin de plantes vivaces et un jai'din fruitier ; et, dans les différentes sections de ce grand établissement de culture, les garçons jardiniers sont admis comme élèves, aux conditions que nous a"^ons fait connaître dans notre chronique du mois de juin (p. 164). x\ujourd'hui,la ville fait un pas de plus dans la voie de l'enseignement, elle veiit relever le niveau des études horticoles; ce qui ne fera pas mal. A l'étude pratique, qui a lieu à la Muette et aux jardins du bois de Vincennes, elle vient d'annexer l'étude théorique, en organisant des cours d'arbo- riculture c{ui ont lieu les mercredis à 8 heures du soir au siège de la Société d'horticulture de Paris, rue de Grenelle -Saint- Germain, n° 84. Décembre 1868. • :23 — 354 — D'un autre côté, S. Exe. le Ministre de l'instruction pu- blique, qui s'applique avec une énergique persévérance à or- ganiser l'enseignement théorique et pratique de l'agriculture et de riiorticullure dans les écoles normales et dans les écoles communales, veut aussi doter la France d'une école spéciale d'horticulture comme il en "existe depuis longtemps en Bel- gique et en Allemagne. Dans son rapport présenté à l'Empe- reur, sur l'enseignement supérieur, M. le Ministre propose d'établir en outre un ya?Y/m central d'horticulture ^ pour faire sur les fruits et les légumes des observations et. des expé- riences. « Il n'existe pas, dit-il^ de sciences appliquées; il n'y a que d'innombrables applications de la science. D'où cette consé- quence que, pour multiplier encore ces applications heureuses, pour rendre l'industrie plus prospère, l'agriculture plus fé- conde, etc., une des conditions essentielles est de fournir à la science les ressources nécessaires pour développer la théo- rie, etc. )) La loi du 15 mars 1850, avait déjà classé dans la partie fa- cultative du programme des écoles d'enseignement spécial, les notions d'agriculture et d'horticulture. La loi du 21 juin 1865 ayant rangé ces notions parmi les matières obligatoires, on s'est autorisé de cette loi , lors de la réorganisation des études dans les écoles normales , pour y rendre l'enseigne- ment agricole obligatoire, et actuellement 44 de ces écoles — sur 77 — possèdent 88 hectares en pleine culture. Lamarck^, Lacépède, Fourcroy, Bron- gniart et les autres officiers du jardin des Plantes appelaient l'attention du législateur sur les services que le Muséum d'his- toire naturelle pouvait rendre à l'agriculture, et_, peu d'années après, la Convention nationale y instituait un cours de culture où devaient être expérimentées toutes les applications des sciences à l'art du cultivateur. » M. le Ministre fait ensuite remarquer que les sciences natu- relles ne doivent pas être enseignées, au Muséum, comme au collège de France ou dans les facultés de médecine, ce La chi- mie, dit-il, n'y peut pas être une chimie générale, ou indus- triehe, ou médicale ; on a le droit de demander à la zoologie de donner, dans ses cours, une place importante aux animaux do- mestiques, aux insectes utiles ou nuisibles, etc., etc. En pla- çant ces sciences au Muséum, le législateur a voulu qu'elles y prissent un caractère particulier. L'enseignement peut donc être foi'tement organisé dans cet établissement, en vue des be- soins nouveaux. » Le Muséum possède, dans le parc de Vincennes, un grand terrain que M. le Ministre propose comme champ d'expériences et qui deviendrait ainsi un laboratoire de recherches pour toutes les applications des sciences à l'exploitation de la sur- face du sol. Dans l'esprit deM. le Ministre, pour constituer l'en- seignement supérieur agricole au Muséum, il suffirait de coor- donner une partie des cours, de faire appel au dévouement « des professeurs qui sont prêts à accepter cette tâche qui ra- — 357 ■— mène ce grand établissement à l'esprit de sa fondation )), et, ajoute le chef de l'Université, « si on voulait un jour créer une école centrale qui fût pour les arts agricoles ce que l'établisse- ment de ce nom(l) est pour les arts industriels, on trouverait au Muséum tout l'enseignement supérieur qui lui serait né- cessaire. » Quant à l'enseignement de l'horliculture proprement dite, voici en quels termes s'exprime M. le Ministre dans son rap- port du 15 novembre dernier : « Création d'un jardin central d'horticulture. — Le terrain possédé par le Muséum au parc de Vincennes est assez vaste pour qu'à côté du laboratoire de recherches agronomiques, que je propose d'y fonder, il soif possible d'étabhr une école d'horticulture, théorique et pratique, qui n'existe en aucun pays d'Europe. » Il n'est pas nécessaire de disposer de grandes surfaces et de gros capitaux pour faire sur les fruits et légumes, et sur les produits industriels qu'on en tire, des observations et des expériences d'une extrême importance. L'iiomme veut appro- prier la terre à ses besoins et ne laisser vivre à la surface, dans les deux règnes, que les êtres utiles à son alimentation ou à son industrie. Mais il renc^ontre une foule d'ennemis. (1) V École centrale des arts et manufai tares est une inslitulion dont peut s'enorgueiilir notre pays ; elle a produit de grands ingénieurs, et les arts in- dustriels lui doivent, en partie, les progrès accomplis depuis 1830. Cette école a été d'abord une institution privée. Fondée par M. Lavallée — le père de notre excellent collègue et ami M. Alphonse Lavallée — elle ne devint institu- tion nationale que par le don fait, au gouvernement, par son fondateur, auquel elle rapportait, au moment de la donation, en 'ÎSoT, un revenu annuel net qui dépassait cent mille francs. (Rapport de M. Mérimée, au Sénat, sur la loi relative à la donation de l'Ecole centrale, à l'Etat, par M. Lavallée et ses enfants.) Les actes d'un pareil désintéressement sont tellement rares en France, qu'il est bien permis de les rappeler quand l'occasion se présente. L'unique récompense que l'honorable M. Lavallée a emporté dans sa retraite, est l'affection que lui conservent toujours ses anciens élèves, la seule, du reste, qu'il ait ambi- tionnée. F. Herincq. — 358 — et les plus redoutables ne sont pas ceux qu'il est le plus facile d'atteindre et de connaître. Il lui faut donc, dans cette lutte implacable, appeler à son aide les patientes investigations de la science qui sait voir l'invisible. )) C'est ainsi, par exemple, qu'à la suite d'études persévé- rantes on a pu trouver le moyen de débarrasser nos Vignes de lapyrale Nous sommes beaucoup moins avancés au sujet des Pommiers, des Poiriers et des boissons qu'ils fournissent à une partie de la France, même à plusieurs régions de l'Europe. )) Le jardin central d'horticulture , en permettant aux botanistes et aux chimistes d'entreprendre des observations variées et des expériences à long terme, que l'industrie privée ne peut poursuivre, serait une institution heureuse à la fois pour la science et pour le bien-être de nos populations rurales (1). » Mis en rapport avec nos 77 écoles normales des dépar- tements qui ont des élèves dans tous les villages, il lui serait facile de faire arriver promptement et sûrement des renseignements utiles jusqu'au fond de nos campagnes les plus reculées. » Quand l'organisation de l'enseignement agronomique sera établie, quand les ressources budgétaires auront permis de mettre en état le terrain de Vincennes pour les expériences d'horticulture, la France se trouvera dotée d'une école de plus, et le Muséum d'une vie nouvelle. » Nous en acceptons l'augure et faisons des vœux pour que (4) « On pense que les fruits, légumes et racines entrent peut-être pour un tiers dans la consommation alimentaire de Paris, ce qui permettrait de dire qu'ils entrent pour moitié dans l'alimentation générale de la France. L'école d'horticulture aurait donc à opérer, pour en améliorer la produc- tiou, sur des denrées dont la valeur en argent se chiffre par des mil- liards. » (Note insérée au Rapport.) . — 359 — les ressources ImJgétaires de rinstniclion publique permet- tent d'établir bientôt l'école centrale d'borticultiire ; car le besoin s'en fait vivement sentir. Il est pénible, en effet, d'en- tendre professer en France, à la tribune des Sociétés d'hor- ticulture, des théories comme celle-ci, par exemple, qui me tombe sous la main, en ouvrant les bulletins de la Société de... mettons que ce soit de Saint-Germain-les-Belles-Filles, dans le Limousin. L;\ un professeur discute et résout 24 ques- tions à chaque séance. Cette fois, parmi les questions posées se trouve la suivante, sur laquelle nous sommes tombés : ce Les branches et les rameaux correspondent-ils avec les racines ?» : (( Réponse : Oui ! parla circulation des trois différentes sèves : sève foulante^ sève montante et sève ascendante. » Et voilà la science qu'on enseigne dans les cercles d'hor- ticulture ; c'est imprimé en tontes lettres dans le Bulletin de la Société d'horticulture de Saint-Germain-les-Belles-Filles, dans le Limousin. Dans une autre Société, un professeur d'arboriculture conseille de contre -planter de l'Ail et de l'Échalotte dans des Choux d'York; des Carottes et des Navets pour graines, dans les planches de Pois ; de l'Oignon blanc dans des Frai- siers, etc., etc. ; ce on obtient dit-il, de bien plus beaux pro- produits. )) Il est temps que tous ces professeurs de contrebande rencontrent dans les réunions horticoles des hommes sérieux, pourvus d'une instruction scientifique solide, pour mettre à néant les absurdités qu'ils y débitent et propagent. Et nous applaudissons fort à ce projet de M. le Ministre, de faire donner quelques saines notions d'agriculture et d'horticul- ture aux jeunes écoliers villageois ; ces notions leurs seront certainement aussi profitables que les leçons de musique des Sociétés orphéoniques, que nous ne blâmons pas, qu'on le sache bien. La musique est une excellente chose, surtout pour la — 3(^0 — France où tout finit par une chanson : il est tout naturel qu'on soit en mesure de la bien chanter: c'est assez juste. F. Herincq. LE COUEOPSIS ARISTOSA ET OBSERVATIONS SUR LES GENRES VOISINS (Pl XII). Le Corcopsis aristosa, originaire du nord des Étals-Unis, est une plante annuelle, herbacée, glabre, très-rameuse, atteignant environ 80 centimètres à 1 mètre. Les feuilles, courtement pétiolées et légèrement engainantes, sont oppo- sées, lobées profondément en 5 ou 7 segments irrégulière- ment dentés. Les fleurs, groupées en capitule, reposent sur un réceptacle plan accompagné d'un double involucre et naissent à l'extrémité de longs pédoncules scabres non renflés au sommet. Des deux involucres , l'un extérieur se compose de 8 à 10 folioles lancéolées, entières, aiguës, étalées, de même nature que les feuilles ; l'autre intérieur, formé de 8 à 1 0 folioles scarieuses à l'aisselle desquelles se trouvent 7 à 10 fleurons d'un centimètre de largeur, d'un beau jaune de Naples, neutres, hgulés, ovales, arrondis au sommet, atté- nués légèrement à la base, entiers, à nervures nombreuses apparentes et parallèles. Les fleurons centraux, fertiles et tubuleux à 5 dents régulières, renferment 5 étamines dépas- sées par le style qui se divise en deux branches au-dessus de l'oriflce du tube de la corolle. Le fruit ou Achène, cunéiforme, comprimé, légèrement triangulaire, émarginé au sommet, cilié sur les bords, est surmonté de deux petites pointes aiguës et hispides, carac- tères pouvant servir, comme on le verra, de passage du genre Coreopsis au genre Bidens et à créer le genre Diodonta. Le Coreopsis aristosa n'' est i^3,s délicat sur la nature du sol; il parait même, d'après ce que l'expérience nous a démontré, préférer les terres calcaires et meubles. Il demande à être semé au premier printemps sous châssis pour être mis en — 3{)1 — place à la fin d'avril oa au commencement, de mai ; sans cette précaution, on le verrait bien fleurir, mais on risquerait fort de ne point en récolter les graines. Il peut occuper avanta- geusement le centre des massifs et principalement ceux de Pelargoniiim zonale, oîi, en attendant la Ileuraison, son feuil- lage, d'un vert agréable, ne nuit nullement à l'effet des nom- breuses fleurs de ceux-là. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris a reçu au prin- temps de cette année, d'un amateur passionné de nouveautés horticoles, M. Thompson d'Ispwich, quelques graines de cette plante de la famille des composées récemment introduite dans ses riches cultures ornementales, sous le nom de Coreopsi s an's- tosa de Michaux ou Diodonlaaristosa de Nuttal. Ayant réussi à la cultiver avec succès, je la comparai avec les échantillons de l'herbier américain du Muséum et avec la description donnée par Asa Gray dans sa Flore du nord des Ëtats-Unis, et je constatai que c'était bien le Coreopsis aristosa de Michaux. Cependant le port et le fruit ressemblaient tel- lement à ceux d'un Bidens, qu'ils m'engagèrent à rechercher les caractères distinctifs propres à chacun des deux genres. La difi'érence est si faible pour moi, que je crois être agréable aux lecteurs de l'Horticulteur français en leur donnant un court aperçu de la forme des Achènes (fruits), sur laquelle forme repo- sent les deux genres Coreopsis eiBidens et tous ceux qui ont été créés avec les anciens Coreopsis, par Nuttal, sous les noms de Chrysomelea, GijrophijUum, Eublepharis, Babdocaulis, Calliop- sis^ Diodonta, Cosmidium, laissant ainsi Hbre de classer notre plante dans les Coreops/s ou da-us les Diodonta, comme le fait Nuttal, ou bien de ne considérer ces divisions que comme les groupes d'un grand genre qu'on nommerait Coreopsis ou Bi- dens. I. Coreopsis. Achène aplati, comprimé, ailé, bidenté au sommet : Coreopsis delphinifoUa, tenuifolia, Wrayi, etc. — 362 — II. Chrysomelea. Achène suborbiculaire, ailé, bidenté^ courbé ou convexe dans sa longueur : ancien Coreopsis lan- ceolata , crassifolia, integrifolia, auricula, diversifolia ou Drummondi^ grandiflora, etc. III. Gyropkyllwn. Achène oblong comprimé, ailé, plan, surmonté de paillettes obtuses courtes ou de deux dents : an- cien C. tenuifolia, stellata, rigida, palmata, tripteris. IV. Eublepharis. Achène oblong comprimé, plan, caréné,, marginé, cilié, sommet terminé par 2 courtes arêtes : ancien Coreopsis gladiata. V. Habdocavlis. Achène linéaire, oblong, plan, comprimé, à bords ciliés, terminé par deux soies roides, quelquefois sca- bres : ancien Coreopsis angustil'olia, linifolia, nudata. VI. CaUiopsis. Achène comprimé, lisse, courbé, chauve, sans arêtes : ancien Coreopsis tinctoria, cardaminifolia, atkin- soniana, rosea, etc. VII. Diodonta (intermédiaire entre les Coreopsis et les Bi- dens), Achène cunéiforme, comprimé, émarginé terminé par deux pointes aiguës, hispides : ancien Coreopsis coronata, tricliosperma, mitis, ambigaa, aurea, aristosa^, leptophylla, involucrata. VIII. Heterodonta . Achène linéaire, comprimé, émarginé, terminé par 2 soies longues divergentes hispides, mais à den- ticules non réfléchies : ancien C bidentoides. IX. Cosmidium. Achène subcylindrique tuberculeux, ter- miné par deux soies à denticules réfléchies : ancien Coreopsis filiformis, gracilis, etc. X. Bidens. Akène cunéiforme ou linéaire, comprimé ou cy- lindrique, souvent triangulaire, terminé par deux, trois ou même quatre soies roides, plus ou moins longues, hispides à denticules réfléchies, comme dans les Diodonta. Albert Gouault, chef de culture au Muséum. 363 QUELQUES MOTS SUR LA CULTURE DES PATATES. On a déjà bien parlé de la Patate; on a indiqué bien des moyens de culture et de conservation^, et malgré cela on est toujours à tâtonner ; car les résultats obtenus laissent beaucoup à désirer. C'est après l'avoir vu cultiver et conserver l'hiver de bien des manières par différents jardiniers, et entre autres par mon ancien patron, M. Cajon — et non Cajan, comme il est écrit par erreur dans mon article sur la taille du Melon — que je viens indiquer un procédé bien simple et infaillible de l'obte- nir au maximum de sa beauté. Je ne veux pas faire ici l'histoire des divers modes de cul- ture auxquels la Patate a été soumise; je me bornerai au pro- cédé à l'aide duquel M. Cajon obtient depuis 5 ans un succès surprenant. Il faut mettre en végétation les tubercules de Patates con- servés à cet effet, dans le courant du mois de mars ; un peu plus tôt, un peu plus tard^ suivant la quantité qu'on veut faire. On peut les mettre en végétation de plusieurs manières : 1° en plaçant les tubercules dans des pots remplis de terre de bruyère sèche, et qu'on enfonce sur couche tiède; 2° en les mettant dans de la mousse un peu humide, et en les plaçant ainsi dans un local modérément chauffé ; S" ou bien encore en les enterrant dans une terrine remplie de terre de bruyère ou de terreau un peu humide qu'on dépose dans une serre chaude. Mais, quel que soit le moyen employé pour les mettre en vé- gétation, il faut bien observer qu'une température subitement trop élevée et trop humide les fait pourrir au lieu de les faire végéter. On doit donc, par conséquent, leur donner graduelle- ment et simultanément la chaleur et l'humidité. Aussitôt que les tubercules ont poussé des jets longs de 10 — 364 — à 1 2 cent. , on conpe ces jets pour faire les boutures. Ici ce n'est plus comme pour mettre les tubercules en végétation ; il n'y a pas à craindre une température élevée subitement. Toutefois, il convient de dire qu'avec 25 ou 30 degrés de chaleur et le degré d'humidité correspondant, on obtient facilement la re- prise des boutures qui reprennent comme du chiendent. Quand on est pourvu de boutures en quantité suffisante pour pouvoir couper dessus, c'est-à-dire du iO au 20 mai ou plus tard, si la saison est humide et fraîche, comme par exemple en 1867, — car on serait exposé à un insuccès, — on prépare son terrain par un bon labour. Les Patates réussissent bien dans toutes les terres; mais elles préfèrent une terre douce et légère fumée de l'année précé- dente, à une terre trop compacte. Les terres fortes donnent de beaux produits, mais les tubercules sont très- aqueux et pour- rissent presque aussitôt après l'arrachage. Le terrain étant préparé et disposé en planches larges de l'"20 cent., tracées en deux rangs, on coupe les extrémités des tiges de Patates au-dessous de la troisième ou quatrième feuille, et on les plante, avec le doigt, à 60 cent, de distance sur rang, puis on arrose un peu. On place ensuite, auprès de chaque Jaouture, un pot de jardin qui doit servir à la couvrir quand le soleil sera trop ardent, ou les nuits trop froides. Quinze jours après cette plantation les boutures seront parfai- tement enracinées. Les soins à leur donner ensuite consistent à enlever les mauvaises herbes, et à donner quelques bonnes mouillures de loin en loin dans le courant de l'été. Par ce simple procédé M. Gajon obtient tous les ans une ré- colte extraordinaire. Cette année il en avait deux planches cul- tivées de cette manière, et c'était plaisir de voir à chaque pied de Patate, de 4 à 6 tubercules du poids moyen de 7 à 800 gr. chacun. Il y en avait bien de plus gros^ de 2 kilogr., mais le pied qui les avait fournis en portait un moindre nombre. — 365 — Les Patates plantées comme je viens de l'indiquer ne pous- sent par beaucoup de tiges, et tous les tubercules se trouvent attachés à la base de la bouture; de sorte que ce sont les pre- mières racines formées qui donnent tout le produit. Quand les boutures sont au contraire repiquées avec des racines, il ar- rive le plus souvent que les tubercules se trouvent à 50 cent, du pied; les plantes produisent beaucoup de chevelu; par conséquent beaucoup de tiges, et la sève se trouve ainsi perdue en favorisant le développement des parties herbacées. Quant à la conservation, de tous les essais que nous avons faits avec M. Cajon, le seul qui nous a réussi jusqu'à présent est celui dans lequel les tubercules sont placés à une haute température sèche, sans être changés de place souvent. Par exemple : aussitôt arrachés les mettre sous la bâche d'une serre chaude, sur des planches ou toute autre chose, de manière qu'ils ne reposent pas sur le sol qui est toujours plus ou moins hu- mide. On peut les mettre aussi dans un local quelconque d'un appartement, oîi la température est ordinairement de 15 à 20 degrés et ne descend pas ou-dessous 4 à 6 au-dessus de zéro pendant les plus grands froids. Rien n'est plus simple et plus facile comme on voit que cette culture, devant laquelle recu- lent bien des jardiniers et des propriétaires; c'est surtout la conservation hivernale qui effraye; c'est la pierre d'achoppe- ment. 11 faudrait pouvoir obtenir, par des semis répétés, une variété plus facile à conserver. Alors les Patates feraient une rude concurrence à la Pomme de terre . M. Cajon poursuit avec une persévérance digne d'éloges ses essais de culture de la Patate; il en fera connaître les résul- tats, par des note"^ qui viendront compléter cet article que je publie aujourd'hui pour engager les lecteurs de V Horticulteur français à tenter cette culture,, et à faire, comme cet habile jar- dinier, des essais et des remarques dont la publication vien- drait aider au développement et à la propagation d'un produit — 366 — alimentaire. Je serais heureux si, pour ma part, je pouvais con- tribuer à faire avancer un peu la culture de la Patate qui, je l'espère, fera bientôt partie de la grande culture, et fournira un aliment sain et délicieux aux pauvres comme aux riches. Je réclame l'indulgence des lecteurs de V Horticulteur fran- çais.pouv cette note qui, je l'avoue est un peu roide; mais j'ai fait mon possible pour être compris; et j'ose espérer qu'on ne jugera pas trop sévèrement un' humble garçon jardinier qui n'a que ses soirées pour écrire, et qui cherche à les employer le plus fructueusement en partageant aves ses confrères le fruit de son travail et de ses observations . Louis, dit GOMPERAT, garçon jardinier à la Faisanderie, à Chatou CORDON HORIZONTAL BRISÉ POUR LA VIGNE. Depuis quinze ans que je me livre à la culture des arbres fruitiers, j'ai pu comparer les différentes formes appliquées à la Vigne. J'ai remarqué que ces formes n'arrêtent que peu ou point l'élan de la sève vers les extré- mités et que la plupart des formes adop- tées jusqu'ici donnent une mauvaise di- rection aux productions fruitières : ce qui ^Q, rend le palissage d'été difficile lorsqu'il est fait sur des treillages en fils de fer tendus horizontalement. Je remplace avantageusement ces formes an. par le cordon horizontal brisé (fig. 10). Les brisures à angle droit de cette nouvelle forme — arrêtent l'élan de la sève vers les extrémités, ^'^" '"' ramènent alternativement la branche dans une direction tantôt horizontale, tantôt verticale, et main* — 367 - tiennent ainsi l'équilibre entre les coursons inférieurs et les coursons supérieurs qui ne doivent être établis que sur les parties horizontales. Cette forme garnit très-bien les espaces les plus étendus lorsqu'on dresse une série de ceps* à la suite les uns des autres. Dans ce cas, ils se plantent de 40 à 80 cent, de distance les uns des autres^ suivant la hauteur du mur. Les parties horizontales du cordon doivent présenter un écarte- ment régulier de 50 cent,, distance nécessaire au- palissage d'été. Cette forme est aussi très-convenable pour garnir les empla- cements très-élevés. On partage alors la hauteur du mur en deux parties é'gales : on double le nombre des ceps, puisqu'il y a deux séries superposées ; une moitié des ceps sert à garnir le bas du mur et l'autre moitié plantée alternativement garnit le haut. Cette forme répond complètement à toutes les exigences d'emplacement et peut tenir lieu, de la manière la plus absolue et la plus avautageuse, de toutes les autres formes. Tels sont les avantages que j'ai reconnus à cette forme. Je ne suis peut- être pas le premier qui l'ai pratiquée; mais comme elle n'a pas encore été livrée à la publicité, j'ai cru devoir la porter à la connaissance des amateurs qui se livrent à la culture de la Vigne. H. Pécheux, jardinier a la ^euviIle lès-Wasigny. PETITES NOUVELLES. Séquoia gigantea. Ce géant des forêts de la Californie pa- raît fructilier très-facilement et très-jeune. Dans le massif éta- bli à Segrez, il y en a plusieurs, à peine hauts de 2 mètres, qui . portent des fruits bien constitués ; ce sont des individus qui proviennent de boutures. Haricot Jean-Pierre. Variété d'origine canadienne, cultivée — us — aux environs de Cherbourg oii elle a été importée par un ma- rin français. Ce Haricot est un mangetout, et le grain en est de bonne qualité; il est très-ruslique, supporte bien les pre- mières gelées de l'automne et les dernières du printemps. Citrus trifoliata. Petit Citronnier buissonneux de la Chine, très-rustique supportant en pleine terre, sans souffrir, jusqu'à 14" au-dessous de zéro. lia fructifié pour la première fois en France cette année, chez M. Dauvesse à Orléans, et chez M"" la baronne de Neuflize, dans le département du Cher. L'individu qui a fleuri chez M. Dauvesse forme un buisson de 2"" 55 de hauteur sur 1" 40 de circonférence; il a donné deux florai- sons : la première, au commencement de mai, a procuré 50 fruits; et la seconde, au mois d'août^ en a donné 150. Les fruits sont globuleux, mamelonnés au sommet et très-odo- rants; mais ils ne paraissent pas comestibles. Une plante cV appartement . — L'Eranthemum sanguinolen- turn ou Pachystachys coccinea est une jolie acanthacée que M. Bachoux, horticulteur à Bellevue, recommande tout parti- culièrement pour l'ornementation des appartements; elle peut rester, dit-il, plus d'un mois dans les chambres les plus mal aérées et éclairées sans souffrir. On la multiphe par boutures très-facilement, sous cloche, même à froid, pourvu qu'on la garantisse du soleil. Fraisiers. D'après le Comité de culture potagère de la So- ciété impériale et centrale d'horticulture de France, le meil- leur moyen pour obtenir du Fraisier des quatre saisons des fruits plus hâtifs, plus gros et de meilleure c^ualité, c'est de prendre le premier filet provenant des pieds de semis. Pour les variétés à gros fruits^ il faut prendre les premiers filets dé- veloppés après la récolte ; ces filets produisent de très-bons plants en état d'être plantés dans la première quinzaine d'oc- tobre. TABLE DES MATIÈRES. CONTENUES DANS LE' DIXIÈME VOLUME, IV SEIUE 1808. I. — Janvier. P.\GES. F. IIiiuiNCQ. Chronique : Distribution .solennelle des récompenses de l'Exposition universelle attribuées à l'iiorliculture : Liste des lauréats (f,n'ands prix, cl médailles d'or) et chevaliers de la Légion d'honneur. 5 0. Lesccyeu. Los Nierembergia : N. l'rutescens (PI. 1) 9 H. BuREL. Plantes à feuillage ornemental servant à la décoration des appartements 12 F. Uerincq. De l'incision annulaire pour hâter la maturalioii des fruits 46 L. GuiLLOTEAUx. Lc fruiticr de l'horticulteur français 19 De Cuviller. Poire Beurré de l'Assompliou 21 Emile Chaté. De l'emploi des engrais liquides et solides 21 Er.n. Boa'ard. Arbres et arbrisseaux d'ornement nouveaux •{1 X Travaux du mois de janvier 3'2 Février. F. Herincq. Chronique : Température d'Hyères ; établissement hor- ticole des frères Hubert. L'île Port-Cros; sa végétation ; les fleurs du mois de janvier. Le dîner des cultivateurs; son but et ses avantages. Les Pissenlits de M. Baron-Chartier, Les 306- menus du Baron Brisse. Le JSouveau Jardinier illustré pour 1868. Récompense accordée au livre du docteur Boisduval : Essai, sur l'entomologie horticole. Ce que coûte la transplan- tation d'un Cèdre à Toulouse, et d'un Magnolia à Bordeaux. La taille des racines des Pêchers. Moyen de régler la fiuctih- cation des arbres. Exposition pour 1868 33 Emile Chaté. Les TNa^gelia (PI. II)-, nouvelles variétés et culture. . 41 Décembre 1868. 24 — 370 — PAGES. BuREL. Plantes à feuillage ornemental servant à la décoration des appartements (Broméliacées) 46 Ernest Bonard. Les Rosiers nouveaux 48 LouYOT Dlpuis. Moyen d'obtenir le développement des yeux sur les arbres fruitiers à pépins ^j'J F. HtRiNCQ. Nouveau lien pour grelïer • 52 L. GuiLLOTEAiix. Exposition universelle : fruits et légumes 53 J.. CoiiiiiER. Le Haricot-Asperge 58 V. (JuATEL. ^ouvelles instructions pratiques sur la eulUire de la Pomme de terre 59 X Catalogues d'horticulture 63 \ Travaux du mois de février 64 IIÏ. — Mars. F. Ueriiscu. Chronique : Moyen degarantir les Vignes etautres arbres fruitiers des gelées prinlanières. Remède pour détruire le blanc des Champignons, ou Mycélium, sur les racines des arbres. Le Hanneton et l'engrais Baron-Chartier pour le dé- truire, La Société etIejournald'J/isecio/ogteagnco/e. M. Jacques Yalserre et la Truffe. La Résurrection plant des Américains, Do- labello des Mexicains {Lycopodium des botanistes). Un nouveau cas apparent de parthénogenèse sur les Aucuba ; empoisonne- ments par les fruits d'Aucuba 65 F. Herincq. Le Lasiandra macrantha (fig. III) 72 0. Lescuyer, Le Fremontia californica. 74 A. DE Talou. Revue des journaux anglais 76 L. CoRDiER. Légumes nouveaux 80 \. Chatel. Nouvelles instructions pratiques sur la cullure de la Pomme de terre (suite) 83 F. Hebincq. Procédé Ajalbert pour obtenir les deux premières bran- ■ ches d'un arbre fruitier 89 L.* GuiLLOTEAux. Le fruitier de l'horticulteur français 91 F. Herincq. L'acide phénique en horticulture 92 X Catalogues d'horticulture de 1868 95 X. ^ . . . . Travaux du mois de mars 96 IV. - Avril. i\ Heriîscq. Chronique : Le Marronnier du 20 mars; causes présu- mées de ce phénomène de précocité; ses concurrents des pé- pinières de Vitry; avantages des variétés tardives et hâtives. Abus des nouveautés ^ les Sociétés d'horticulture encourageut — 371 — PAGES . cet abus; prodigalité des récompenses. Réduction du nombre des prix accordés pour chaque concours à la prochaine Expo- .sition de Paris; ce que sera cette Exposition. Exposition des insectes utiles et nuisibles. La TrufTeet la mouche truiUgrne; lettre de M. Jacques Valserres sur la lliéorie truffière : opinion de Pline; la Trulle de Lartius Licinius 98 Baltet FRÈRES. Poire sueréc de MontJuron (PI. IV) 105 A. Bleu. Culture des Caladium bulbosum ou à feuillage panaché-. 406 Jules Jarlot. Les Mufliers ou Antirrhinum m.ijus 112 Eue. Verdier. Quelques mots sur la culture des Glaïeuls 417 U. Lescuyer. Le Rhus glabra laciniata 119 F. HER1^CQ. Procédé André Leroy, pour l'emballage des graines, greffes et boutures 120 EuG. DE Martragny. Sulfatage des tuteurs 121 Ern. Bonard. Plantes nouvelles obtenues en France 122 Ern. Bonard. Poiriers et Pommiers nouveaux de m. Boisbunel. . . 126 X. .... . Catalogues d'horticulture pour 18G8 127 X Travaux du mois d'avril 128 V. — Mai. F. Herincq. Chronique : Encore les Hannetons et le Ver blanc ; ce qu'on fait pour les détruire : des chansons ; causes de leur mul- tiplication : Dénicheurs d'œufs et chasseurs. Le Ver blanc pro- posé comme substance alimentaire; premier essai au dîner des cultivateurs. Un nouveau livre de cuisine du Baron Brisse, Nouvelle lettre de M. Jacques Valserres au sujet de Li mouche U'uffière; attaque et riposte : à bon chat bon rat 129 J. Jarlot. Compte rendu de l'Exposition internationale d'horticul- ture de Gand i\Ji\ F. Herincû, Compte rendu de l'Exposition d'horticulture de Paris. 147 O. Lescuyer. Les Ipomées du Japon (PI. V) , . 14^ F. Heruncq. Un inol de critique au sujet de la nomenclature mo- derne des horticulteurs 450 BuREL. Plantes à feuillage ornemental servant à la décoration des ap- partements : Palmiers . . . . ISl Hélie. Les Pêchers à fleurs doubles. 455 F. Herincq. La Doradillo ou Lycopodium Icpiduphylium 158 X '. Expositions pour 1868 45,9 X Travaux du mois de mai 160 VI. — Juin. F. Herincq. Chronique : Chasse aux Hannetons dans le bois de Bou- logne ; l'engrais de Hannetons mis en suspicion, le pourquoi; — 372 — PAGES. huile de hannetons. Le Hanneton n'est pas seul à commettre les dégjîts qu'on lui reproche; les Chenilles; la loi sur l'éohe- nillage; Platon et les Philosophes de Brives -la-Gaillarde. Le jardin d'arboriculture fruitière à Vincennes. École d'horticul- ture; condition d'admission des jardiniers à l'établissement de la Muette comme élèves. Seconde Exposition d'horticul- ture de Paris ; procédé nouveau pour obtenir un bourgeon à bois d'un bouton à fleurs. Taille en trois temps 164 F. Herincq. Compte rendu de la â"" Exposition d'horticulture de Paris 170 H. Bâillon. Dorcoceras hygrometrica (PI. VI). 170 Bureau. Note sur la culture des Bignoniacées 172 Ern. Bonard. Caiadium nouveaux de M. Bleu 179 Ch. Baltet. Combinaison de la taille et de l'arqiire sur le Poirier. . 181 QuÉTiER, Procédé pour hâter la production des boulons à fruits des Poiriers greffés sur franc 184 Herder. Les erreurs en horticulture; fausses déterminations des plantes 188. X Travaux du mois de juin 192 VU. — Juillet. F. Herincq. Chronique : L'histoire des plantes par M. Bâillon; Traités des plantes aquatiques, par M. Hélye et des Champignoiis, par M. Laizier. Ma biographie en chemin de fer par un bio- graphe imprudent et inconséquent. Singulier résultat d'hybri- dation de deux Fuchsia. Erreurs et théories. Effets de l'hybri- dation sur un Chamserops humilis ; la fécondation ne change pas les formes du sujet fécondé: Chenilles et Hannetons. Les Pierrots destructeurs de Hannetons : MM. Eugène Robert et Victor Chatel. Les engrais minéraux de M. Georges Ville. . . 193 X Réception des députations horticoles de Melun et Brie- Comle-Robert au Palais de Fontainebleau 201 0. Lescuver. Rose Duchesse d'Aoste (PI. VII) 203 F. Herincq. Un bouquet de fleurs de Segrez et notamment du Les- pedeza bicolor 205 L. Cordier. Coffre pour la culture forcée des Asperges ...... 209 Hervk de Quevilly. De l'emploi des Pommes de terre malades. . . 213 F. Herincq. De l'influence de la greffe sur le sujet 217 Herder. Les erreurs en horticulture; fausses dénominations des plantes , 221 X Travaux du mois de juillet 224 — 373 — VIII. — Août. PACKS. F. Herincq. 'Chronique : Un mot sur l'hybridation par les sèves ; Darwin et sa théorie de la transformatiou des êtres; com- ment on établit des lois scientiflques. Nouvelles greffes de Pomme de terre de M. Trail ; la première molécule atmo- sphérique; le premier homme et le premier Chêne. Graines d'Héliotrope antédiluviennes trouvées à Mantes. Nouveau pro- cédé espagnol de multiplication des Poiriers, M. Naner. Ré- sultat de nos expériences sur l'engrais de Hannetons. Engrais nouveau, les cendres végétatives. Essai de culture de i'Arra- cacha, par M. Vavin. Une plaisanterie que je trouve mau- vaise : l'Exposition de Levallois. Une histoire instructive mais scandaleuse 225 .luLEs Jarlot. La Primevère de la Chine (variétés nouvelles) (PI. YIII) et sa culture .» • • 235 0. Lescuyer. Hortensia ou Hydrangea nouveaux 239 F, Herincq. Le Kerria et le Rhodolypos 24'! F. Herincq. Vigne vierge du Japon ; Cissus Roylei ou tricuspidata. 246 L. CoRDiER. Haricot à rames à cosse violette 248 Tic. MuLiÉ. Greife d'été en couronne. . .- 249 0. Lescuyer. Revue des journaux; plantes nouvelles 253 X Travaux du mois d'août 256 IX. — Septembre. F. Herincq. Chronique : Effets de la sécheresse et de la chaleur sur les arbres de Paris, et sur quelques plantes d'ornement. Les Rosiers hybrides remontants cessent de remonter; lettre d'un mécontent; appel en réhabilitation des Rosiers centfeuilles et Provins. Exposition de Versailles; les Coleus nouveaux des Anglais ; les Zinnia doubles et procédé à l'aide duquel on les obtient. Les docteurs es culture; réflexion au sujet de Pad- mission des membres des Sociétés d'horticulture. Comment les journaliste? cachent leur ignorance. Opinion du Siècle sur l'Exposition des insectes; niaiserie d'un de ses rédacteurs. 257 F^ Herincq. Compte reiidu de l'Exposition des insectes 265 F. Herincq. Note sur les Berberis macrophylla, Ilookerii et Walli- chiana (PI. IX) 269 F. Herincq. Coleus nouveaux des Anglais , 2Ti P>UREL. Plantes à feuillage ornemental servant à la décoration des appartements • 274 0. Lescuyer. Culture du Torenia asiatica 278 — 374 ^ PAGES. A. DE Talou. Culture de la Sènsitive en plein air. 279 Louis Boulât. Taille des Melons 284 L. CoRDiER. Quelques Fraises nouvelles 283 0. Lescuyer. Revue des journaux; plantes nouvelles. ..:... 285 X Travaux du mois de septembre 288 X. — Octobre. F. Herincq. Chronique : Un communiqué au sujet de l'Exposition de Levallois. Première fructification de l'Akebia quinata. Moyen de garantir les petits Pois des Mulots, et de protéger les plantes contre les insectes nuisibles. Toujours le Hanneton; estimation des dommages qu'il cause à l'agriculture. Etisie ou nouvelle maladie de la Vigne. Cause de la chute prématurée des feuilles des arbres de Paris. Elïels rafraîchissants du ratis- sa:ge et du binage 289 0. Lescuyer. Pelargonium Madame Lemoine (zonale-inquinans à fleurs doubles) (PI. X) 295 0. Lescuyer. Choix de Canna ou Balisiers 296 F. Merincq. Quelques Jacinthes de lloUande 302 Erx. Bokard. Plantes annuelles à semer pendant le mois d'octobre. 305 Marc. Procédé avantageux pour conserver les rameaux, destinés à greffer, pendant une année entière 307 L. CoRDiER. Légumes nouveaux ou peu connus 308 EuG. DE Martragisy. Les engrais perdus 310 F. Herincq. 11 n'y a pas de sève descendante 312 LoARER. Du climat de l'Himalaya ; . 314 X Catalogues d'horticulture 319 X Travaux du mois d'octobre 320 XI. — Novembre. F. Herincq. Chronique : Une nouvelle Société d'horticulture. Expo- sition d'Amiens; les horlillons, le jardin des Plantes et le doc- teur Richer. Rien sans la science. L'hybride de Pomme de terre de M. Hildebrand et la Pomme de terre pousse debout. Marronniers blancs et Marronniers rouges : espèces et variétés; expériences de M. Carrière et les nôtres 321 F. Herincq. Revue bibliographique : Histoire des plantes, par M. Bâillon 325 0. Lesclyer. Rose Thyra Hammerich (PI. XI) 331 Léon Pelpel. Culture des Anémones 332 EuG. DE Martragny. Les Eucalyptus. . 336 Louis Comperat. Observations sur la taille des Melons 338 A. Passy. Les Truffes dans le département de la Haute-Marne . . . 341 F. Herincq. Emploi du sel en horticulture 345 — 375 — PAGES. Ed. Loarer. Du climat de l'Himalaya 347 X Catalogues d'horticulture 350 X Travaux des mois de novembre et décembre 351 XTT. — Décembre. • F. Herincq. Deux écoles d'horticulture en Fi'aiice. Cours d'arbori- culture de la ville de Paris. Rapport préseuté à l'Empereur par S. E. le ministre de Tinslructiou publique sur l'enseigne- ment supérieur de l'agriculture et de l'horticulture. L'école d'horticulture de Ciuny. Le muséum d'histoire naturelle d« Paris transformé eu Ecole centrale d'agriculture et d'horticul- • ture. Création d'un jardin coulral d'horticulture au bois de Vincennes: sou but et son utilité. Importance de la consom- mation des légumes en France. Singulière théorie professée à St-Germain. ..-les Uellcs-Filles : trois sèves. Moyens certains d'obtenir de beaux navets, des carottes, oignons blancs, etc. Horticulture et Orphéon dans les écoles de villages 353 Albert Gouault. Le Coreopsis arislosa (PI. XII), et observations sur les genres voisins. 360 Louis Comperat. Quelques mots sur la culture des Patates 363 H. Pécheux. Cordon horizontal brisé pour la Vigne 366 . ...... Petites nouvelles ' 367 PLANTES FIGURÉES COLORIÉES. I. Nierembergia frutescens. 9 II. Nff'gelia chronialella, Madame Paul Boulez, Madame Van lloutle, . 41 III. Lasiandra niacranllia. . . 72 IV. Poire sucrée de Montlu- oon 103 V. Ipompea grandiflora du Japon 148 PAG. VI. Dorcoceras hygrometrica. 170 VU. IU)se Duchesse d'Ausle. . 203 Vill. Priuievère de la Chine, Jarlol 235 I\. lîerberis Wallichiana.. . 26i) X. Pelargoniuni à llcurs dou- bles, Madame Leuioine. 295 \I. Rose Thyra llammench.. 331 Xil. Coreopsis aristosa. . . . 360 FIGURES NOIRES. PAG. 1 . Asimina triloba : rameau fleuri. . . . 326 2. — — fleur coupée. . 35S7 3-4. — — étamines.. . . 328 PAG. 5-6. — — fruits 328 7-8. — — graines 329 9. Monodora rayristica : ra- meau fleuri 330 376 — TABLE ANALYTIQUE. Abies arctica, 76. Abus encouragés par les sociétés d'borticuUure. Clironique, 99. Acacia de l'Himalaya, 347. Acanlhus servant à la décoration des appartements, 274. Acer oblongum, 348. Acide phénique : son emploi en hor- ticulture, 92. Acroclinium roseum, 306. Adenooalymna bracteata , nilida , comosa, 475. Adonis sestivalis, 305. /Echmea servant à la décoration dos appartements, 46. Agave servant à la décoration des appartements, 275. Ageratum (singulière inlluence de la chaleur et de la sécheresse sur les). Chronique, 258. Agrostemma codi rosa, 306. Agrostis pulehella, 189. Ajaibert : son procédé pour obtenir les deux premières branches d'un arbre fruitier, 89. Akebia quinata-, sa première fructi- ficationen Europe. Chronique, 290. Allamanda nobilis, 76. Aloès servant à la décoration des ap- partements, 274. Aloès en dissolution employé pour garantir les semis des Pois, etc. Chronique, 290. Alternanlhera amabiiis foliis majo- ribus, 287. AltbBea rosea, 305. Alyssum marilimum, 305. Amaranthus giganteus, 189. Amiens : Exposition ; jardin des plantes; cours de botanique du docteur Richer. Chronique, 321. Ampélopsis tricuspidata, 246.- Anagaliis grandiflora, 189; ~ épo- que de semis, 306. Anémones (culture des), 332. Anemopœgma prostrala, 475. Anonacées (monographie des), par M. Bâillon, 194, 325. Anthémis. Voir Chrysanthèmes .fru- tescents. Antirrhinum (les) et leur culture, 113. Aphelandra servant à la décoration des appartements, 275. Appartements (plantes à feuillage or- nemental servant à la décoration des); soins à leur donner, 12; — linumération des espèces, 14, 46, loi, 274. Aralia servant à la décoration des appartements, 275. Arboriculture : procédé pour trans- former les fleurs du Pêcher en bourgeons à bois. Chronique, 168. Arbres et arbrisseaux d'ornement nouveaux, 30. Arbres fruitiers à pépins : moyen d'obtenir le développement des yeux, 51 . Arbres fruitiers : moyen de détruire le blanc de champignon qui atta- que les racines. Chronique, 66. Arbres fruitiers : procédé Ajaibert pour obtenir les deux premières branches, 89. Abricotiers : moven de les garantir des gelées prinlanières, 65. Areca servant à la décoration des appartements, 153. Argemone Barkieyana et plalyceras, 189. Arqîire : combinaison de la taille et de l'arqûre sur le Poirier, 181 . Arrabidœa Blanchelii, floribunda. rosea, 175. Arracacba : nouvelle tentative de culture. Chronique, 230. Arrosement par le binage. Chroni- que, 294. Asimina triloba : description et his- toire, avec ligures noires, 326. Asperges : coifre pour la culture forcée, 209. Aspidistra servant à la décoration des appartements, 275. — 377 — Attale» servant h la décoration des appartements, 4 54. Aucuba •.|fructilication naturelle à l'air libre. Chronique, 70; — servant à la décoration des appartements, 275. Azalea indica no'uveaux, 124. Azalées nouvelles, 124. B Bâillon : Histoire des plantes. Chro- nique, 194, 325, Balisiers (choix; de), 296. Bambous de l'ilimahiya, 3i9. BambusaTulda,glauea,arundinacea, 349: — stricta, 350. Baron Brisse : ses 366 menus, 37; — Recettes à l'usage des ménages bourgeois et des petits ménages. Chronique, 132. Bassia lalifolia, 347. Bégonia servant à la décoration des appartements, 275; — nouveaux, 78, 79. Derberis raacrophvlla, ITookerii et Wallichiana (Pi". I\), 269. Bidens. 362. Bignonia exoleta, unguis, Twediana, 175; — triplinervia, 176. Bignoniacées. Note sur la culture, et sur les graines de plantes de cetle famille envoyées du Brésil par M. Corréa de Mello, 172. Billbergia servant à la décoration des appartements, 46. Binage comme moyen (1(\ suppléer à l'arrosement. ciironi(iue, 294. Bœhmeria servant à la décoration des appartements, 276. Boisduval, récompense accordée à son livre : Essai sur l'entomologie horticole. Chronique, 38. Bonapartea servant à la décoration des appartements, 275. Bouturage du Poirier. Chronique, 229. * . Boutures : emballage d'après le pro- cédé André Leroy, 120. Brachycome iberidifolia, 306. Branches. Procédé Ajalbert pour oli- tenir les deux premières branches d'un arbre fruitier, 89. Brexia servant à la décoration des appartements, 276. Briza ruitibarbis, 189. Brocoli sprouting, 81 . Bromelia discolor, 47. Broméliacées servant à la décoration des appartements, 46. Caburgia trichroma, 77. Caladium bulbosum à feuillage pa- naché (culture des), 106; — nou- veaux de M. Bleu, 179; — servant à la décoration des appartements, 276. Calamus servant à la décoration des appartements, 154. Calceolaria llexuosa, 189; — pisa- comensis, 286. Calendula speciosa imbricata, 189; — Pongii tl. pleno, 190. Calliopsis, 362. Camellia nouveaux, ;285, 286. Campanula spéculum, 3U5. Canna (choix de), 296. Carcx : les feuilles employées comme, lien à grefier, 52. Cariota servant à la décoration des appartements, 154. Carludovica pour la décorafion des appartements, 276. Cataloi(ues d'horticulture, 63, 95, 127,' 319, 350. Cattleya aniethystoglossa, 77. Cèdre (frais de transplantation (l'un). Chronique, 38. Céleri plein blanc court hâtif ou Turc nain; — rouge foncé ; — cave monstrueuse, 80. Centaurea cyanus, moschata, H05 ; — americana, 306. Centranthus macrosiphon, 305. Cercle horticole du Nord, 321. Ceroxylon servant .à la décoration des appartements, 154- Chaleur anormale de l'été : son effet sur les arbres et quelques plantes d'ornement. Chronique, 257. (-hamtedorea servant à la décoration des appartements, 153. Chanijvrops humilis : phénomène singulier d'h^tbridation. Chro- nique, 197; — servant à la déco- ration des appartements, 151. Champignon des racines d'arbres : moyen de le détruire. Chronique, 66. Champignon (opinion de Linné et de Munckausen sur le). Chronique. 101. — 378 — Champignon (Traité de la culture du), par M. Laizier, Chronique, 194. Champignons colossaux, 220. Chenilles et hannetons : leurs ra- i vages. Chronique, 163: — (Oiseaux j destructeurs des), 268. ' Chevaliers de la Légion d'honneur, delMiorliculture . Chronique, 9, 232. Chicorée frisée de la passion; — sauvage améliorée, 81, 318 ; — de Ruffec, 308. Chlorure de chaux pour chasser les insectes. Chronique, 291. Chd-nostoma fastigiata, 190. Choux nouveaux, 80, 309. Chou-tleur Lenormand à pied court, 84. Chou pointu de Wennïgstad, de Nor- wége, 30». Chrysanthèmes frutescents (singu- lière influence de la chaleur et de la sécheresse sur les).Chronique,258. Chrysanthèmes nains d'automne nouveaux, 254. Chrysanthemum multicaule, 190 ; — trifolor Dunelti , carinatum Du- nelti, carinatum purpureum , na- num luteum plénum, nanum al- bum plénum, 190. Chrysiphiale trichromum. Voir Co- burgia . Chrysomelea (caractères des), 362, Cibolium regale, 286. Cissu^ Roylei, tricuspidata, 246. Citrus trifoliata, 368. Clarkia à semer en octobre, 305. Clematis viticella, yiticella purpurea, viticella violacea, viticella venosa. Hendersonii, crispa rosea, campi- niflora, revolutii, parvifiora, Jack- manni, 208. Cleomc iberica, 190. Climat de l'Himalaya, 314, 347.^ Cochliostema Jacobianum, 287. Cocos servant à la décoration des ap- partements, 153. Coffre pour la culture forcée des des Asperges, 209. Cola acuminala, 79. Coleus nouveaux anglais, 271 . Chro- nique, 201 . Colle-forte (emploi de la) comme en- grais, 25. Collinsia bicolor, 305. Colombine ou liente de pigeon (Em- ploi de la), 25. Conférences sur les oiseaux insecti- vores et les insectes nuisibles, 266. Conifères pour la décoration d,#s ap- partemenls, 276. Coquelicot : époque de semis, 306. Cordyline. Voir Dracœna. Goreopsis arislosa(pl.\lI), 360, OEm- leri, 190; — époque de semis, 306. Corne de cheval (emploi de la) comme engrais. 23. Coronilla emerus lutescens, 31 . Corydalis sempervirens, 190. Corypha servant à la décoration des appartements, 152. Cosraidium, 362. Engelmanni, atro- purpureum, 190. Cotylédon velulina, 77. Crépis rubraetalha, 306. Croisement. Voir Hybridation. Crotou pour la décoration des appar- tements, 277. Cuphea miniata, purpurea lilacina, 190. Curculigo pour la décoration des ap- partements, 276. Cuspidaria pterocarpa, 176. Cycas et Cycadées servant à la déco- ration des appartements, 277. Cynoglossum linifolium; 306. Cyperus pour la décoration des ap- partements, 277. D Dalbergia sissoo, 318. DarAvin. Sur quoi il appuie sa théorie de la transformation des êtres. Chronique, 226. Dallicr. Influence de son pollen sur le Chani.-erops humilis. Chroni- que, 197; — Voir Phœnix. Décoration. C'ironique, 232. Delphinium Ajacis, 306. Dendrobiuni cumulatum, 76. Dénominations fausses des plantes,. 188, 221. Dianthus et Silène. Chronique, 196; — époque de semis, 306. Dicentranthera macrophylla, 79. Dilléniacées(Monographie des). Chro-, nique, 194. Dîner des cultivateurs. Chronique, 35. Diodonta, 362. Disticlis Mansoana, 176. Dœmonorops melanochetes, 134. Dolique à longue gousse, 58. Doradillo des Mexicains, 69; — cul- ture, 158. — 379 Dorcoceras hygrometrica (PI. VI), 470. DracTiia servant Tt la décoration des appartements, 15. E Echenillage (loi sur I'). Chroniquo, 16':1. Ecole d'Iiorticulture et d'ni'bnricul- turefruitirro.Climniqoo, 164,167. Eltois servant ;"i la décoration des ap- partements, 154. Elseocarpus serrattis, 348. Emballage des graines, grcfl'es et boutures, d'après le procédé André Leroy, 120. Engrais Baron-Chartier. Chronique, 67. Engrais de hannetons. Chronique, 162, 229. Engrais de la minière, 26; — hu- main (emploi de 1'), 28; — ker- marin, 30. Engrais minéraux de Georges Ville. Chronique, 199. Engrais nouveau : cendre végétative. Chroni(iue, 230; — perdus : eaux d'égouts, 310. Engrais liquides et solides (de l'em- ploi des), 21 . Entomologie horticole : récompense accordée au livre du docteur Bois- duval. Chronique, 38. — Voir Inseclologie. Epidendrum atropurpureum var. ro- seum, 254. — Voir Cattleya. Epinard d'Australie, 82. Epine-vinelte. Voir Berberis. Erable de l'Himalaya, 348. Eranthemum sanguinolenlum, 368. Erreurs de noms en horticulture, 438, 221. Erysimura Petrowskianum, 306. Escholtzia californica, 306. Espèces (mutabilité des), 227. Etisie : nouvelle maladie de la Vigne, 293. Eucalyptus ou géants des forêts de l'Auslralie (les), dimensions et usages des feuilles, 336. Eublepharis, 362. Exposition universelle d'horticulture: fruits et légumes, 53; — distribu- tion des récompenses, 5 ; — d'Amiens, 321 ; — de GandJUl ; — de Levallois; 231; — de Paris, 147, 167, 170; — de Versailles, 260; — des insectes, 263, 265. F Feronia elephantum, 318, Feuillage ornemental (plantes à) • servant à la décoration des appar- tements, 12, 46, 151,274. Feuilles : cause de leur chute pré- maturée. Chronique, 293. — de Vinceniics, 357. Fontainebleau (palais de) : réception des députations horticoles, etc., 201. Fraîcheur du sol (moyen d'entre- tenir la). Chronique, 294. Fraises nouvelles, 283. Fraisiers: moyen d'obtenir des fruits hâtifs, 368.' Fremontia californica, 74. Frêne à feuille cucuUée, 31 . Fruclilication (moyen de r!gler la). Chronique, 40. Fruits : moyen d'en hâter la matu- ration, 16. — Consommation en France. Chronique, 358. Fruitier de l'horlicultcur français, 19 91 . Fuclisia nouveaux, 125; — singulier hybride. Chronique, 196. Fulchironia servant îi la décoration des appartements, 153. Fumier de ferme (emploi du), 26. G Gaillardia Drummondii, 306. Gand . Exposition d'horticulture, 141 . Gaura Lindheimeri, 306. Gélatine ^Emploi de la) comme en- grais, 25. . . Geonoma servant à la décoration des appartements, 154. Gesneria zebrina, 42. Giliaminima ca^rulea, nivalis, splen- dens, 190-; — tricolor, capilata, 306. Giroflée quarantaine : époque de semis, 306. Glaïeuls : quelques mots sur leur culture, 117 ; — nouveaux, 124. Gloxinia nouveaux, 122. Glycine remontante. Chronique, 260, Godetia : époque de semis, 306. — 380 — Graines d'héliotrope (longévité des). Chronique, 228. Graines : emballage d'après le pro- cédé André Leroy, lâO. Grefle (Influence dusujet sur la), 217: — d'étéen couronne, 249 ; — pro- cédé avantageux pour conserver les rameaux destinés à la greflfe pen- dant une année entièreT307; —nou- veaux liens pour greffer, 52 ; — de Pomme de terre/ Chronique, 226.' Greffes : emballage d'après le pro- cédé André Leroy, 120. Guano (emploi du)^ 25. Gueule de lion, de loup.FoirMulliers. Guzmannia tricolor, 47. Gyrophyllum, 362. Gypsophila elegans, 306. H Hanneton : dégâts et destruction. Chronique, 6'7, 129, ICI, 198, 267; — (engrais de), 229. Haricot-asperge, 58. Haricots nouveaux, 58, 82, 248, 367. Hectia servant à la décoration des appartements, 47. Helichrysum bractentum, 306. Heliolropium europeum (longévité des graines d'). Chronique, 228. Hélye : Traité des plantes aquatiques. Chronique, 194. Herincq, son panégyrique en chemin de 1er. Chronique, 195. Hesperis maritima, 306. Heterodonta, 362. Hildebrandt : son hybride de Pomme de terre par les deux sèves, 217, 225, 323. Himalaya : son climat, 314, 347. Histoire des plantes, parl\r. Bâillon. Chronique, 194; Revue bibliogra- phique, 325. Hohenbergia' servant à la décoration des appartements, 47. Hortensia nouveaux, 239. Hugelia cierulea, 306. Huntleya albido-fulva, .287. Hybridation, 194; — par les sèves, "217. Chronique, 225, 323. Hybride de Pomme de terre pnr le mélange de deux sèves, 217, 225. 323. Hybrides singuliers de Fuchsia et de Charaan'ops humilis. Chronique, 196. Hydrangea nouveaux, 293. llyères ; tempéniturer, établissement des frères Huber; les, plantes qui sont en fleurs au mois de janvier. Chronique, 33. Hypoxis elata, 78. llypericum patulum, 78. I Iberis arvatica, umbellata,alba, odo- rata, umbellata, nana, superba, 1 91 ; — époque de semis, 306. Ignorants ! Chronique, 262, Impatiens tricornis, 306. Incision annulaire pour hilter la ma- turation des fruits ; fausse in- terin'èlation du phénomène phy- siologique, l6. Inde : climat. Voir Himala^^a. Indigofera speciosa, 207. Insectes (Exposition des). Chronique, 263 et 265 ; — Moven de les chasser. 291. Inseclologie agricole : Société etJour- nal. Chronique, 67. Ipomn^-a nouveaux du Japon (PI. V ), 149. Ipoma^a schizoloma, purpure ker- niesina, 191. Ismenia coronopifolia, 191. Isolepis pour la décoration des ap- parteraenls, 277. Jacaranda tomcntosa, 179. Jacinthes de Hollande (quelques belles), 302. Jubn\a servant à la décoration des appartements, 153. Julienne de Mahon, 306. Kaulfussia amelloides, 306. kerria (les) et le Uhodotypos, 241 La^lin anceps var. Davvsoni, 76; — aJbiila var. Tuckeri, brunneana, ochracea, 77. Laiche : les feuilles employées comme lien à grcifer, 52. 381 Laitue Bossin, 82. ' Lai/.ier: Traité de la culture des Cham- pignons. Chronique, 194. Lasiandra macranlha ou macrocarpa (PI. III) li. Latania servant à la décoration des appartements, 152. Lathyrus azureus, mauritanicus, 191; — époque de semis, .306. Légumes nouveaux, 80, 248, 308. — Consommation en France. Chro- nique, 3o8. Leptosiphon : époque de semis, 306. Lespedeza bicolor, 206 ; — argy- racea, 207. Levallois-Perret : Exposition. Chro- nique, 231, 290, Lilas Ville de Tro,yes, 31. • Lilium Leichtiinii, 253. Limnanlhes sulphurea odorata. 191 ; — époque de semis. 306. Linaria elegans, 191 ; — époque de semis, 306. Lonicera angustifolia, 31 . Lopezia mexicana, 191 . Lotus des anciens, 348. Lundia obliqua, cordata, acuminala, 175. Lupinusvenustus vcrsieolor, Dunetti atroviolaceus, mutabilis roseus, afllnis , Ehrenbergii, spcciosus, 191. Lycopersicum giganteum, 191 . Lycopodium lepidophyllum ou cir- cinale, 69; — sa culture 158. Maackia amurensis. 207. Mâche à grosse graine, 81 . Madaria corymbosa, 221 . Magnolia (irais de transplantation d'un). Chronique, 38. Malva variegala, 221 -, — époque de semis; 306. Maranta Baraquini, 254 ; — virgi- nalis, 286. Marronnier du 20 mars; causes de sa précocité; jeunes sujetsprécoces. Chronique, 97. — blancs et rou- ges : résultats de semis faits par M. Carrière. Chronique, 324. Médailles accordées à l'horticulture à l'Exposition universelle. Chroni- que, 6. Melia azadirachta, 348. Melons (taille des), 2S1, 338. Menus du Baron Brisse. Chroni- que, 37. Mésanges, 267. Mimulus robustus, quinquevulnerus robustus, 221 ; — époque de se- mis, 30 6. Miroir de Vénus, 305. Monodora myristica (ligure noire\ 330. Muile de veau. Voir Mudier. Mulliers (les;) et leui- culture, 112, Multiplication des Poiriers; procédé nouveau de M. INaner. Chronique 228. Mycélium. Voir Champignon des • racines. Myosotis alpestris, 306. N Nemophila (douze variétés), 222; — époque de semis, 306. Nemesia : époque de semi.s, 306. Mcotiana orientalis, 222. Nidularia servant à la décoration des appartements, 47. Nierenibergia frutescens, gracilis, fi- licaulis, calycina (note sur les), (PI. I), 9. Nigella orientalis. 222; — épo(iue de semis, 306. Nœgelia nouveaux (PI, II), 41 ; — culture, 43. Nomenclature moderne des horticul- teurs : un mol de crilique, 150; — fausse des hi)rticult(>urs, 221 . Nouveau Jardinier illustré pour 1868. Chroniciué, 37. Nycterinia selaginoidcs, 306. 0 Ocimum mexicanum, 222. Octobre : Plantes à semer pendant ce mois, 305. Odontoglossum Alexandreœ, 78 ; — Alex. var. guttatum, 79. OEillet. ForrDianthus. OEnothera Drummondi nana, 222; — époque de semis, 306. Oiseaux insectivores : V. Exposition des insectes, 266. Oxalis tropœoloides, 222. 382 — PachystaChys coccinea, 368. Palmiers servant à la décoration des apparlemenls, 151. Pancralium trichromum. FoirCabur- gia. Pandanus servant a la décoration des appartements, 14. Panicum plicatum foliis niveo vitla- tis, 287. Paris. Exposition d'horticulture, 147, 167, 170. Parthénogenèse : un nouveau cas. Chronique, 70. Passiflora trifasciata, 254. Patales (culture des), 363. Pavot : époque de semis, 306. Pêcher (de la taille des racines de). Chronique, 39. Pêchers à fleurs doubles (notes sur les), 155. Pelargonium zonale nouveaux, 125; — à fleurs doubles nouveaux : M'"^ Lemoine (PI. X), 295. Pelargonium zonale (singulière in- fluence de la chaleur et de la sé- cheresse sur les). Chi;onique, 258. Pensées : époque de semis, 306. Pentstemon nouveaux, 125. Persica h fleurs doubles. Voir Pê- cher. Pei'sil mousse, 82. Petastoma samydoides, formosum, 175. Pétunia nouveaux, 126. Peuplier parasol de Saint-Julien, 31. Phacelia texana, 222. Phénol Bobonif, 92. Phlox nouveaux, 126; — époque de semis, 306. Phœnix servant à la décoration des appartements, 153. Pholidophyllum servant à la décora- tion des appartements, 46. Pierrots destructeurs de Hannetons. Chronique, 198, 266. Pissenlit à larges feuilles, 81 . Pitcairnia, 47. Plantes nouvelles, 9, 31 , 41, 48, 72, 76, 122, 148, 235, 253, 271, 285, 29o. Plantes annuelles à semer pendant le mois d'octobre, 305. PianLes à feuillage ornemental pour la décoration des appartements, 42, 46, 1^1, 274. Plantes aquatiques (Traité des), par M. Helye. Chronique, 4 94. Plalanes : Observatious sur les Pla- tanes d'(irieat et d'Occident, 223. Pleonotoma letra(|uetra, 176. . Poifolepis afllnis, 222. Poire sucrée de Montluçon (PI. IV). 105, — Beurré de l'Assomption, 21. Poires nouvelles, 126 ; — du mois de janvier, 19; — du mois de mars, 91. Poirier : combinaison de la taille et de Tarqùre, 1 81 ; — Procédé pour hâter la production des boutons à fruits du Poirier greffé sur franc, 184: — nouveau mode espagnol de multiplication de M. Naner, 228. Pois nouveaux, i>2. Pois recommandés, 309; — moyen de garantir les semis. Chronique, 290. Pois de senteur : époque de semis, 306. Polygonum orientale speciosura, 22'2. Pomme de terre hybride- de deux sèves, 217,225;— ce que c'est réel- lement, 323. Pomme de terre : nouvelles instruc- tions pratiques sur sa culture, 59, 83. Pommes de terre malades (emploi des), 212. Pommes nouvelles, 127. Port-Cros : sa végétation. Chronique, 35. Portea Kermesina,47. Poudrette, 29. Pourretia, 47. Précocité et tardiveté. Chronique, 99. Président révoqué (histoire scanda- leuse d'un). Chronique, 232. Primevère de la Chine : variétés nou- velles (PI. VIII) et culture, 235. Primula sinensis. \oir Primevère de la Chine. Purin (emploi du), 24. Professeur d'horticulture. Chroni- que, 359. . Puya, 47. R Rabdocaulis, 362. Radis de Madras, 308. Radis Sauvage : résultat de semis faits par M. Carrière. Chronique, 324. Réception des dépulàtions horticoles de Melun, Fontainebleau et Brie- — 383 — Comte-Rob&rt, ;iu Palais de Fon- tainebleau, 201 . Recettes du Baron Bdsse. Chronique, 132. Récompenses de l'Exposition uni- verselle, 6. Rescda arborea, 222. RésurrecLiou plant des Américains, 68; — sa culture, 158. Révocation d'un Président. Clbro- nique, 232. Revue des journaux, 76, 253, 285. Rharanus frangulasempervireus, 31. Rhapis servant à la décoration des appartements, 151 . Rbodotvpus et les Iverria, 241. Rbus giabra laeiniata, 119. Rlbes intermeJiuni et Rillardii, 31 . Richer (cours de botanique du doc- leur). Chronique, 321. Ricinus macrophyllus atropurpu- reus, speetabilis, rutilans, tuni- censis, ornalus, 222. Rose Duchesse d'Aostc (PI. VU), 203. Rose Thyni Ilainuierich (PI. XI), — Henri Lcdechaux,— Clovis, 331. Rose trémière, 305. Rosiéristes de Brie au Palais Fontai- nebleau, 201 , et Chroin(iue, 264. Rosiers nouveaux de M. Duclier, 31 ; — de M. Liabaud, 48; — Cliarles Verdier, 48, 331 ; — Margottin, 48, 203; — Eug. Verdier, 48; — Cuil- lot père, 50. Rosiers (singulière influence de la chaleur et de la sécheresse sur les) . Chronique, 258. Rosiers remontants, non remon- tants I lettre d'un mécontent, 259. S Sabal servant k la décoration des apparie me nts, 152. Saccolabium Blumei majus, 255. Sang desséché (emploi du) comme engrais, 26. Sapindus de l'Himalaya, 347. Saponaria calabrica, 306. Scabiosa : époque de semis, 306. Schizanlhus gracilis, humilis, obtu- sifolius, pulchellus, venustus, grandillorus. oculalus, species du Chili, etc., 222; — épo(iue de semis, 306. Seafortia servant à la décoration des appartements, 153. Sécheresse anormale de l'été : ses elléts sur les arbres et sur quelques plantes d'ornement. Chronique, 257. Segrez (un bouquet de fleurs de), 205. Sel : son emploi en horticulture, 345. Selaginella lepidophjUa, 69; — sa culture, 158. Semis de plantes d'ornement à faire pendant le mois d'octobre 305. Senecio : époque de semis, 306. Sensilive (culture de la) en plein air, 279. Séquoia gigantea, 367. Sève descendante, 18, 312; — éla- borée par cha(juc organe, 312. Sève (les hybrides par la). Voir in- fluence du sujet sur la grelFe, 217, et Chronique, 225, 323. Sèves (trois diflérentes). Chronique, 359. Sborca robusla, 317; tumbagia, 318. Silène hirsuta, Bergcri, procumbens, pulcbella, 222. Silène et Dianlhus. Chronique, 196; — épo([ue de semis, 306. Sissoo, 31.8. Sophora pendula microphylla, 31. Sorgluuii rubeus, 223. SoulVe : sou action sur le blanc de Champignon tjui attaque les raci- nes. Chronique, 66. Spargaine. Voir Sparganium. Spargauium : ses feuilles employées comme lien à greffer, 52. Spir;ea expansa nivea-alba, — Fon- tenaysii alba, — Fontenaysii ro- sea, 31. Slanhopea platyceras, 76. Stapelia l'ianlii, 78. StengclJa calvoana, 79. Slerculia acumiuata. Voir Cola. Sulfatage des tuteurs, 12.1 . Sumac. Voir Rhus. Swainsonia coronillsefolia, 207. T Tabac : succédané. Voir Eucalyptus. 337. Tageles signala (singulière influence de la chaleur el de la sécheresse sur les). Chronique, 258 ; — époque de semis, 306. Taille : combinaison de la taille el de l'arqùre sur le Poirier, 181 . Taille des racines de Pêcher. Chro- nique, 39; —des Melons, 281 , 338, — 384 -- Taille en trois temps. Chronique, 469. Teck, 317. Thlaspi, 306. , ■ Thrinax servant ù la décoration des appartemenls, 152. Thunia Bensonipe, 79. Tillandsia servant à la décoration des appartemenls, 46 . Tomates monstrueuse et géante, 82. Torenia asiatica (culture du), 278. Transplantation d'un Cèdre et d'un Magnolia (frais de). Chronique, 38. Trapa natans : époque de semis, 306. Trichocentrum albo-purpureum, 78. Trithrinax servant à la décoration des appartements, 454. TropfPolum Tom Thuml) ^Vhite, ele- gans nanum, King Theodor, 223. Truffe et Galle-, théorie de la Mouche Iruffigène ; lettres de M. Jacques Valserres. Chronique, 102, 134. Truffes (les) dans le déparlement de la Haute-Marne, 341 . Tusser, 348. Tynanthus fascicuhtus, 176. II Uvaria, 326. Valserres (Jacques): sa théorie sur la truffe. Chronique, 102,134. Valeria, 318. Venidium caienduloides, multiflorum 223. Ver blanc (multiplication et moyen de destruction du), 131, 267. Ver blanc et ver gris : évaluation des dommages qu'ils occasionnent. Chronique, 291. Verbena : époque de semis, 306. Vernonia Calvoana, 79. Verveines nouvelles, 126; ^- époque de semis, 306. Vigne vierge du Japon, 246. Vigne (cordon horizontal brisé pour la), 366. Vignes : moyen de les garantir des gelées printanières. Chronique, 65; — nouvelle maladie. Chronique, 292. Ville (Georges); ses engrais miné- raux. Chronique, 199. . Vincttiers. Voir Berberis. Viscaria oculala, 306. Vilis planicaulis, 77. Vriesia servant à la décoration des appartements, 46 . w Waizia acumiyata-citrina , corym- bosa-sulphurea, 223. z Zeyheiia lubcrculosa, 177. Zinnia amlûgua, 223; — double : comment on les obtient. Chronique, 262. Zi/yphus de l'Himalaya, 348. • Paris. — hiiprimerie horticole de E. Dok.nat'd rue Cassette 1 Vi/U />,'/■/ /" /J luirai/ "h ^-c^<;^ie7y-^i<' ^ v^:^^^/^-^ <-i^^-//:ii^<;>-?<) . ^' I Vr'^/ ^- // ^/^ 3 . .r/-""' /;^/. y/o^^/àc. ■iJ>ou>.rAt vuui 7)c{}ra\/ . lz^VA>/^///^/y >/ ////^r/'^^/7?^/i// /", /•'/vi/iii/i/.iA-/ i'i/t.r /y,■/., ^^^^^^/^/'O^^ /'j/i^y^yy^//^Jv??p^^- V /mjp.//oiiù,-f,-. â. fi/.,- J/i, /*! ûra^l^an^sÂi ^M . -/J(^S/"cz?y S^ . é^^r^^i/^"^/^,) A^//^ig^^j ^V/^ ^^ifi-r/j" /'m^i f,.,' 4/..,p,.^.. Jfa^^ef^ pms^ /A'A, cJ9^^-/^-. /nw. ^tiiiid't^-, />, fUi; Jfr't/no// £. ('/rt/ion/jAi/ f/c/ /J('/> '/tty E j7,;,/,ou.rÂl ./,'/ /■/eùfui/ xc r_,^^X^ '^I^Û^'/'/. ) //r'/l/,f/i' /'m/>. f J/i,///,/// ^;'i /',//'/'f. J/,r///>,v/ />/// /r) ' ^ r/// /y//V// ///// ^Y WV//V^ ,) ' V ////_ ^ / /// 1 '//// • E. ûraJ'ûtasÂi /" I?sSrat/ ^^-^/^/rr y y 7/7 77/ ^ '7 '7.7:^ A/ ifiii/ '^ic^-y ^z'- ^ '//,)/- ,j ^^/'y'f^J /V V J^/' LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RDE CASSEÏTE, I, A IMRIS. VIENT DE PARAITRE: LE CHAMPIGNON & SA CULTURE PAR M. 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