yipWYORKBOTMICALCAKÈ ^^ 1311 ^ FRANÇAIS DE MIL HUIT CENT CINQUANTE ET DIV (les Amateurs et des Intérêts horticoles REDIGE PAR F. HERINCQ ATTACHÉ AU MUSEUM D HISTOIRE NATURELLE DE PARIS, COLLABORATEUR DU RÈGNE VÉGÉTAL, DU NOUVEAU JARDINIER ILLUSTRÉ, DU MANUEL DES PLANTES, ANCIEN RÉDACTEUR DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE d'hORTICULTURE DE LA SEINE, ETC. PARIS E. DONNADD, L. iRAI RE-ÉDlTEUR Rue Cassette, 9 7-A '' -=---^c^i4!î N» t. 9t* Année. ±S72. m 52110, laïQiiî <èmi (SDia^is^Kiîii i? m JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT LA CDLTDRE RMSONNÉE, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, KT NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE. DES FROITS ET DES LÉGUMES. LA DESCRIPTION ET L'DSACE DES INSTRUMENTS NOUVEADX. PUBLIÉ AVEC LK CONCOURS DES AMATEORS ET DES PRINCIPAUX HORTICDLTEDRS DE FRANCE sous LA DIRECTION DE M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. ATTACHÉ AD MDSECM d'uISTOIRE NATORELLE BE PARIS. CoUallorateiir du Manuel Jet niâmes, des figures du Bon Jardinier, Ex-Il(*ilacteiir principal de la SocUlé Who:licull«re de la Seine , Membre boauraire et correspoudaiit de plusieurs Sociétés d'bortlculture, etc. Ji'IlorlicnUenrFrançais paraît le 5 de chaque raois, par lÎTraison de 32 pages de leile grand iu-8, et d'une planche gravée et coloriée arec le plas grand soin . ( Paris... 10 fr. par an. PRIX DE L'ABONSiEMENT : | DÉPARTEMENTS. 11 fr. — l Étranger 15 fr. — Toutes les demandos d'abonnement devront être accompagnées d'un bon du montant de l'abonne- ment sur la poste ou sur ime maison du Paris, et au nom de M. E. DONNADD, rue Cassette, 9. Les Souscripteurs des départements qui n'enverraient p.TS, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la niiste ou sur une maison di; Paris, sont avertis ijue ni)us leur ferons préseiiter uuc quit- tance (le DOUZE francs. Cette augmentation de UN franc sert à payer les frais de négociation de la iraite qui leur est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. 1872 ,f?o 2 M_2 MM. lex Uortïcnllenrs sont priés défaire parvenir leurs cfilnlonues au bureau du journal, rue Cas- sette, 9, et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. Nous mettons sur la dernière pape de l' Horticulteur français, le nom des catalogues parus dans m mois et dont nous avons reçu un exemplaire. CULTURE SPECIALE DE ROSIERI de JOiSeph ISCIi^l^AKTZ^ horticulteur 43 , rue du Repos , 4.3 , à la Guillotière ( LYON ) " M. GUILLOT père, horlicuUeur rosiéri.«le, 43, rue du Repos, à Lyon, se décide, après tant d'ann de fatigues el de travail opiniâlrc, pendant lesquelles il nous a livré de si bonnes et b lies msos, à pren un peu de repos, si bien gagné. Il a cédé sou bel établissement à M. Joseiu SCIUVARTZ, qui, dep déjà six ans, dirigeait l'établissement ; c'est donc à lui que les clients de M. GUILLOT père doiv adresser leurs commandes. Celte année, M. SCUWARTZ met au commerce six variétés nouvelles roses : André Duuand, Aug^nste Rii^otartl, 11"'^ Georg^es Schwartz, prince Stirb Virgile hjbride remontante, et Vaucanson, hybride de noisette. CULTURE PRATIQUE DES CINÉRAIRE Par E. CHATÉ, horticulteur Joli volume m-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : 1 fr. 25 FRAISIERS, FRAMBOISIERS, GROSEILLIERS ET GLAYEULS WILLIAM GLOEDE, successeur de F. GLOËDE, son pè Collection de iOO Fraisiers (iO variélés) à 10 et 20 francs conlre mandat de poste. En vente : Les bonnes Fraises, 2 francs. Prière de bien s'adresser, pour éviter tout relard : WILLIAM GLOËDE, horticulteur, rue de l'Hôlel-Dieu, n' à Beauvais (Oise). LES ORIGINES DU CHEVAL DOMESTIQUE D'APRÈS LA PALÉONTOLOGIE, LA ZOOLOGIE. L'HISTOIRE ET LA PHILOSOPHIE PAR ,C.-A. PIÈTREMENT Chevalier de la Légion d honneur, Vétérinaire en lir aux lanciers de la garde 1 volume in-S". — Prix : 8 fr. CULTURE DE L'ASPERGE PAR T. LENORMAND, HORTICULTEUR Un volume iû-46 colombier, avec figures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. 'iâ. CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES Par M. D. HÉLYE Chef de cullure au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. — Prix : 1 fr. 50. LE CHAMPIGNON ET SA CULTURE PAR M. LAIZIER \ vol. in-32 colombier, orné de gravures. Prix : 80 cent. mu âji DE MIL llUiT CENT CINQUANTE ET UiV Paris. — Imprimerie hrrlicole de E. Donnaud, rue Cassette, D. l j Uit DE MIL HUIT CEi\T CIIVQUAIVTE ET i;.\ JOUKN DE? AMATEUIiS ET DES INTÉRÊTS HOliTICOLES RÉDIGÉ PAR F. ÎIEIIÎNCO AïlACHÉ AU MUSÉUiM d'iiisTOIRE NATURELLE, COLLABORATEUR DU REGKE VÉGÉTAL, DU NOUVEAU MRD.MEP. ILLUSTRE, DU iMANUEL DES PLANTES, ANCIEN RÉDACTELU DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE d'horTICULTURK DE LA SEINE ETC. |.^.^,i^- Année 1872 LIBRARY NEW YORK BOTANICAL QARDBN. PARIS E. DONNADD, LIBRAIRE-ÉDIÎEUR Rue Cassette, î> M D CCC LXXII SOMMAIRE DU NIJMÉRO DE JANVIER. F. Herincq. Chronique. — 0. Lescxjyer. Gomphia Theophrasta. — Ern. BoNARD. Ageratum Lasseauxii. — Charles Yerdiek. Galadium nou- veaux, de M. Bleu. — A. Lecarox. Semis de Gazons ou tapis d'agréments. — L. CoRRiER. Do !a culture du Plaut de Choux. — Lud. Guilloteaux. Greffe à la vrille. — Faivre. Recherches sur les mouvements de la sève à travers l'écorçe. — F. B. Destruclion hivernale des Pucerons. — X... Chenille et Echenil- lage. — X... Travaux du mois d'avril. CHRONIQUE . L'hiver de 4871-1872; rusticité de la violette Willson-, orage d'iiiver; les Expositions pour 1872 ; société de l'Ile-Adam ; nouveaux journaux d'iiorli- culture; l'instruction liorticole gratuite et obligatoire seul moyen de payer les 3 milliards à la Prusse. Étalilissement J.-Jamin; les cultures d'Asnières; haricot-chocolal-, les Catalogues de MM. Bertier-Rendatler, Courtois-Gérard et Pavard, Groussc, Duflot, Haage et Schmidt, Krelage, ToUard (Paul), Lecaron successeur, Tarcy et Vannier, Verdier Cliarles , Yerdier .(Eugène) et Vilmorin. — V hiver de 1871-1 872. Année néfaste que celle de 1871 ! Ce que les Prussiens n'avaient pas anéanti dans nos jardins, le froid s'est chargé partout de le détruire pour montrer aux partisans de racclimatation qu'ils poursuivent une chimère. A Paris et aux euvirons, tous les arbustes et arbrisseaux à feuilles persistantes ont été complètement gelés. Jusqu'à pré- sent il n'y a d'exception que pour le Rhododendrum pontique, le Buis, le Buisson ardent, et les Mahonia de l'Amérique du Nord. Nous avions cru un instant que le Laurier de Portugal {Pnmus lusitanica) était d'une rusticité à toute épreuve. Au miheu de tous les autres Lauriers amandes, des Magnolia, des Houx, dont les feuilles étaient entièrement roussies ou noircies, il avait conservé les siennes avec toute la verduresse de l'ar- tichaut. Hélas ! c'était une fausse rusticité : son bois était gelé ; mais les feuilles, douées d'une constitution particulière, Janvier 4 872. 4 — 6 — paraît-il, n'étaient pas atteintes; elles s'étaient conservées parfaitement vertes; ce n'est que depuis quelques jours qu'elles se séparent des rameaux gelés, ^t tombent sans offrir la ' moindre apparence de mortification. Il est impossible de con- naître encore les végétaux qui ont résisté à ce froid excessif de 23 et même 25 degrés, comme à Segrez par exemple. Nous croyons prudent d'attendre le mois de mai pour faire le relevé des morts, car il est à craindre que certains Magnolia, Fusains du Japon et Aucuba qu'on voit encore très-verts dans certains jardins, ne présentent, dans quelques semaines, le désolant spectaclo que nous a offert le Laurier de Poriugal. — YiolellG Willson. Cette violette à longue queue dont nous avons }>arlé à la page 6 du volume 21, année 1870 1871, et qui a été découverte en Algérie, nous parait èlre très-rustique et susceptible de la culture en pleine terre. A Segrez, elle a supporté 25 degrés de froid sans souffrir. Il est vrai que pen- dant cette dure période elle était recouverte et protégée par la neige. — Orage dliiver. Le jour des cendres, vers six heures du soir, un orage épouvantable déchaînait ses éclau^s et son tonnerre sur la bonne'ville de Paris. J'ignore ce que présage, pour tous les Mathieu de la Drôme et de la non-Diôme, le ton- nerre grondant dans le mois de février, qui n'est pas un mois réputé pour sa haute température; mais pour les anciens Mathieu campagnards, ce serait un bon présage : c'est signe d'abondance. Un de ces Mathieu, plus poêle que les autres, a même traduit cette prophétie par ce distique : Tonnerre de février Remplit notre grenier. Si celui qui a grondé le lendemain du mardi gras, avec accompagnement d'éclairs, s'est fait entendre réellement pour nous annoncer cette bonne nouvelle, qu'il soit le bien venu. — Les Expositions. On nous écrit de Lyon : € Les iravaux de l'Exposition internationale de Lyon sont aujourd'hui en pleine activit^. La partie agricole formera un groupe divisé en six sections et en quarante- trois classes. Ces six sections sont : î° l'Agriculture proprement dite; 2* la Viticulture; 3° la Sylviculture ; 4° la Sériciculture ; 5^ l'Horticulture ; 6° les divers autres produits. « L'administration municipale de Lyon avait concédé, dès l'année dernière, à la direction de l'Exposition, un espace d'environ i2 hectares de terrain du parc de la Tète-d'Or, pour y placer des produits destinés à être exhibés. Ce terrain, qui longe le quai du Rhône, au nord, en amont et à proximité du palais de l'Exposition, est complanté d'arbres et d'arbrisseaux, la plupart à feuilles persistantes, disposés en groupes. On ne pourrait les arracher sans détruire l'harmonie des plantations du parc et sans endommager gravement ce dernier. Les inter- valles nombreux et assez distancés des groupes pourront toute fois suffire à l'installation de l'horticulture, de la viticulture, et de la sériciculture ; mais, pour les produits agricoles, notam- ment les animaux, les machines, etc., ils seraient insuffisants. 3) On est en ce moment à la recherche d'un emplacement convenable, et on le trouvera sans doute dans la partie sud, plane et nue du vaste Champ de Mars, à environ deux kilo- mètres du Palais, sur laquelle le Jockey-Club a fait exécuter ses courses hippiques en 1870. )) Déjà la Société de Viticulture de Lyon s'est arrangée avec la direction de l'Exposition pour avoir l'espace nécessaire afin d'y installer ses produits. )) L'horticulture dresse en ce moment son plan sur le terrain concédé par la ville. Tout fait espérer que rEx])Osition sera prête pour le jour fixé, l"mai prochain, et qu'elle sera digne de la seconde ville de France. )) Cette exposition durera du 1"' mai au 31 octobre. — 8 — Vers ce même mois de mai, la nouvelle capitale de la Répu- blique française fera les honneurs de son horticulture à MM. les membres de la Chambre souveraine. La Société d'Hor- ticulture de Versailles a décidé, en effet, qu'une Exposition aurait lieu du 2 au 4 juin. L'Exposition de Versailles, qui tient ordinairement sous une tente dressée dans le parc, est une des plus jolies et des plus coquettes que nous cocnaissons, et c'est toujours avec un nouveau plaisir que nous la visitons. Il est à espérer que celle de cette année n'aura pas moins d'attrait. A Paris, on parle d'une exposition pour la fin de mai dans l'orangerie des Tuileries ; IMontpellier aura la sienne à la fin de mars ; Valognes du 25 au 28 mai : Caen du 4 9 au 22 sep- tembre. L'étranger fait aussi ses préparatifs. A Anvers c'est pour le 7 avril; à Gand pour le 24 mars. L'administration de la Société royale d'Agriculture et de Botanique de cette ville, informe aussi les amateurs belges et étrangers qu'à la fin da mois de mars 1873, aura lieu l'Exposition internationale de plantes, que d'ancienne date elle ouvre tous les cinq ans. Cette Exposition, dont le programme paraîtra au printemps prochain, dépassera en importance, dit la circulaire, celle par laquelle fut inauguré, en 1868, le nouveau local de la Société. — Société de Vhle-Adam. Nous avons à constater un succès mérité et bien promptement alTirmé. La Société d'Agriculture et d'Horticulture du canton del'Isle-Adam (Seine- et-Oise), compte à peine deux années d'existence, et déjà elle a inauguré une première Exposition qui ne laissait rien à désirer. Maintenant elle annonce la pubhcation d'un Bulletin, envoyé gratis à ses adhérents, dans lequel seront traitées les principales questions pratiques spéciales à la culture en général, ainsi qu'aux arts et industries qui s'y rattachent. Nous souhaitons bon accueil et prospérité à celte Société. Au reste succès oblige ; elle a pour président M . Thoureau, — 9 - maire à l'Isle-Adam, et pour secrétaire général, M. Desgraz. Ce dernier a tenu, pendant 25 ans, sa place dans la presse agricole. — Nouveaux journaux. L'année 1872 a vu éclore plusieurs journaux d'horticulture. Le besoin s'en faisait vivement sentir, paraît-il; c'est du moins ce que proclame l'un d'eux, qui se publie à Lyon sous le titre F Horticulteur hjonnais; c'est peut- être possible, il y a tant d'amateurs sérieux en France! € A part les publications de certaines sociétés, publications impor- tantes, dit le chroniqueur (1), j'aperçois seulement quelques journaux, quatre ou cinq, qui se tiennent tant bien que mal sur leurs jambes, faute de nourriture convenable. Gela n'est pas suffisant. » Il est vraiment &uWime, ce spirituel chroni- queur : il voit quatre ou cinq journaux qui se tiennent mal sur leurs jambes faute de nourriture, et il se propose ce de pi- coter dans. leur râtelier, !> pour faire vivre le sien ! C'est d'une naïveté charmante. Enfin, comme il faut après tout que tout le monde vive, — même les plumes [inutiles, — comme on aurait dit pendant le siège — nous accordons à Ulorticulteur lyonnais ce qu'il demandé : « la liberté àe picoter chez nous. )) Puisse la nourriture qu'il y trouvera lui donner vie et longue existence ! C'est ce que nous appelons de tous nos vœux. Son premier numéro contient une lettre de M. Willermoz, sur l'instruction horticole gratuite et obligatoire, (C seul moyen, dit-il, de nous acquitter, en peu d'années, de notre dette envers une puissance spoliatrice plus heureuse que brave ». M. Willermoz aurait pu ajouter : et de faire des Communards de tous les jeunes jardiniers qui, se croyant alors des phœnix, ne voudront plus accepter 1,500 francs pour être portier, pa- (1)16 volumes d'un Journal d'Iiorticnlture, viennent d'être vendus 4 francs, à la vente des livres du malheureux Lemaire; pas même le prix du papier au poids! ô! brûleur d'encens! F- H. lefrenier, cocher, frotteur 'et jardinier à la fois. Tout produit qui n'a pas de débouché ne peut que se gâter et se corrompre. Or, les jardiniers des écoles gratuites et obligatoires, qui de- vront nous acquitter, en peu d'années, des trois milliards que nous devons à la Prusse, ne trouvant pas de vraie place de jardiniers, pour pouvoir payer noire dette, crieront que la société n'est pas bien organisée, et alors ils travailleront à la désorganiser d'avantage. Toujours de l'irréflexion chez les citoyens chevronnés. Les autres articles de l'Horticulteur lyonnais sont : le Jardin potager ; quatre Poires nouvelles extra, par M. Gh. Baltet ; Cul- ture sous verres ; Fleurs printanier es, par M. L. Lille; Culture du Pétunia; Cul tu -e de la Giroflée; Encre pour écrire &uv le zinc, enfin Revue des squares, tous articles, comme on voit, dont le besoin se faisait depuis longtemps vivement sentir; la Revue des squares surtout, qui est ainsi conçue : (C Un linceul de neige a couvert les jardins publics ; mais, dit l'auteur d'un ton sérieux, nous pressentons des préparatifs pour leur ré- veil » ; qu'elle nourriture substantielle et de facile digeotion pour les abonnés. L'autre nouveau Journal, qui a pour titre : Revue de l' Arbori- culture, et pour directeurs MM. Simon-Louis, de î\ïetz, pense, lui, qu'on a beaucoup fait pour la propagation des connais- sances pomologiques, mais qu'il reste néanmoins beaucoup à faire. Dans sa chronique il passe en revue les principaux jour- naux d'horticulture ; il brûle l'encens en l'honneur des con- frères et amis, et s'il parle de V Horticulteur français^ c'est qu'il ce regretterait infiniment de ne pas posséder ses bonnes grâces. î Elle n'a rien à redouter de nous, cette brave Revue, nos bonnes grâces lui sont acquises ; n'est-elle pas née dans une ville qui a été française, et qui aujourd'hui est entre les mains d'un cruel ennemi ! Ce titre suffit pour qu'elle ait droit à nos cordiales et fraternelles sympathies. _- 11 __ — Etablissefiient J. Jamiti. Au sujet de la note que nous avons insérée dans noire dernier numéro, sur \a.Frahe docteur Morrero et i'élablissement de M. Durand fils, un horticulteur de la même localité, M. J. Jamin, écrit à notre éditeur, pour rectifier uneerreur qui a été commise de bonne foi — « Je n'en doute pas, 3) dit-îl — relative à l'ancien établissement Jamin-Du- raud. Il résulte de sa lettre que son établissement a été aussi fondé par Î^I. Jamin Jean-Laurent _, et « de même que M. Durand fds, il tient u perpétuer la réputation d'honorabilité que son père s'était acquise. i> Nous n'y voyons aucun incon- vénient et nous nous empressons de porter ce fait à la connais- sance de nos lecteurs. Les renseignements sur M. Durand ont été puisés dans son prospectus sur la Fraise Morrère ; notre bonne foi n'est pour rien en celte affaire. Quant ^ux détails sur la cessation de la maison Jamin-Durand, exposée, dans cette lettre, l'auteur nous permettra de les passer sous silehce ; nous n'avons pas à intervenir dans les alfaires de famille. — Les cultures cVAsnieres. Dans une des séances de la Société d'Hortrcullure de Paris, M. Vivetjardinier à la colonie horticole d'Asnières, a présentédeux Choux-Raves de Siam, deux Choux-' Navets ou Turneps, une botte de Poireaux de Rouen, un Radis noir et quelques Pommes de terre, obtenus dans les terrains de cette colonie sans avoir été arrosés avec l'eau noire des égouts de Paris, qui, parait-il, produit des effets différents selon la na- ture des terrains. Sur les terres légères, cette eau maintient la fraîcheur, tandis que sur les fortes elle divise et ameublit. — - M. Duraud-Claye, ingénieur attaché aux travaux d'utilisation des eaux d'égouts, rend compte, à l'occasion de la présentation de M. Vivet, des bons effets obtenus par cet engrais; mais M. Louesse pense que, pour mettre mieux en évidence l'impor- tance des eaux d'égouts dans la culture, il conviendrait d'éta- blir des cultures comparatives avec et sans engrais. Je croyais la question vidée^ car en Angleterre on utilise de- i2 puis longtemps les eaux d'égouts. Ilest incroyable qu'en France nous en soyons encore àla période d'essais. La Société d'Horti- culture de Paris, qui se montre si sévère dans cette question des eaux d'égouls, aurait bien fait de mettre la moitié de sa sévérité quand il s'est agit de l'importante et malheureuse affaire des Radis de famille. Haricot-chocolat» Variété très-productive, et qui donne son produit jusque vers la fm d'octobre. M. Vavin, propriétaire à Bessancourt (Seine), en a présenté, à la séance du 12 octobre de la Société d'Horticulture, des échantillons, qui étaient abondam- ment chargés de gousses. Sa récolte a été de 1 ,500 kilogr. sur un espace de 800 mètres carrés, et à cette époque rien ne sem- blait indiquer que cette production était arrivée à sa fin. M. Forest, l'homme universel, témoigne en faveur de cette va- riété : d'après lui^, la qualité des gousses à manger en vert est aussi bonne que celle du grain à consommer sec. — Les catalogues. Nous avons reçu différents catalogues. M. Bertier-Rendatler (de Nancy) consacre le sien aux plantes nouvelles; il comprend les Petuqia, dont un, Marguerite Bertier, annoncé comme variété d'élite. Après les Pétunia viennent les Géranium à fleurs doubles (1) et simples ; Pelargo- nium à grande fleur, Abutilon, Delphinium, Gaillardia, Pents- temon, Phiox, Verveines, Chrysanthèmes, Fuchsia, etc. Un se- cond prospectus de M. Bertier-Rendatler est consacré 'aux graines de fleurs de collection et autres nouvelles, ainsi que de quelques légumes. MM. Courtois-Gérard et Pavard, 24 rue du Pont-Neuf, Paris, ont publié leur catalogue général des graines de plantes pota- gères, fourragères, fleurs, etc. Ces honorables commerçants se bornent, disent-ils, à indiquer les plantes les plus recomman- dables sans chercher à en augmenter le nombre par une grande (I ) Le PelargoniuLQ zonale double blanc esteufm trouvé; voir au u° de février. — 13 — quantité de variétés dont le mérite n'est pas suftisamment re- connu ; et ils ont exclu avec soin — après essai — toutes les variétés dites nouvelles qui n'ont de mérite sur les anciennes qu'une substitution de nom. Nous félicitons MM. Courtois- Gérard et Pavard, d'être entrés franchement dans cette voie; il seraità désirerque tousles commerçants suivissent leur exem- ple ; le commerce ne ferait qu'y gagner, car les amateurs achè- teraient alors, en toute confiance, les nouveautés ainsi an- noncées. M. Crousse, à Nancy, annonce les plantes nouvelles obtenues de semis dans son étabhssement. Ce sont des Delphinium, Hé- liotropes, Géranium zonale à fleurs doubles et simples, Pétunia idem., Pentstemon, Verveines, Phlox, Bégonia, Pivoines her- bacées. M. G. Duflot, successeur de Bossin-Louesse, 2, quai de la Mégisserie, Paris, recommande, dans son catalogue général de graines, le Chou-fleur impérial (très-hâtifj obtenu en 1868 par 1^1. Monnier, et le Pois-Fève (vrai) remarquable par la grosseur de son grain et sa rusticité. M. Haage et Schmidt, à Erfurt, ont un catalogue de graines des plus riches en nouveautés. Les plus intéressantes sont les Gerardia, genre de plantes non encore introduit dans les cul- tures, et dont les espèces, rappellent le faciès des Pentstemon. M. Krelage et fils^ à Harlem (Hollande)^ nous ont adi-essé leur catalogue marchand de plantes bulbeuses, dans lequel les Jacinthes et les Tulipes tiennent la plus large place. L'étabhs- sement Krelage est aux plantes bulbeuses ce qu'est [en France l'établissement André Leroy pour les arbres de pépinières. M. ToUard (Paul), marchand grainier, 20, quai de la Mé- gisserie, Paris, a cédé son établissement à M. Lecaron^ qui a publié trois catalogues: le catalogue général, annoté d'observa- tions sur les quaUtés, cultures des espèces les plusimportantes ; un supplément à ce catalogue pour les plantes nouvelles ou — 14 — celles qui sont méiilantes et peu connues ; enfin, nne notice sur l'ensemencement des prairieset gazons, dans laquelle se trouvent la tormule de différents mélanges de graines de prairies appro- priées aux diverses natures de terrains. Ce sont des renseigne- ments très-intéressants et que nous reproduisons à la page 19. MM. Torcy el Vannier, marchands grainiers-liorliculteurs à Melun, publient leur catalogue de graines qui comprend les plantes potagères, officinales et d'ornement. M. Verdier (Charles), 12, rue Uuméril, Paris. Catalogue con- sacré exclusivement aux Glaïeuls, qui ont été une des spécia- lités de M. Victor Verdier père ; cet habile et honnête horticul- teur a été un des premiers à cultiver ce beau genre et nous lui devons un bon nombre de belles et intéressantes variétés qui sont restées dans les collections. A son catalogue de Rosiers disponibles pour 1871-1872, M. Charles Verdier a joint le prospectus des six variétés nouvelles de Caladium provenant des semis de M. Bleu, voir à la pag'e 17. M. Verdier (tîugène) fils aîné^ o, rueDunois, Paris, s'est aussi spécialement occupé des Glaïeuls concurremment avec les Rosiers. Dans le prospectus consacré aux Glaïeuls, il ne mentionne, enfai'i de nouveautés, que les gains de M.Souchet. Son prospectus des Rosiers nouveaux mentionne 85 variétés mises au commerce par les semeurs les plus connus. A raison de 25 francs l'une, c'est une somme de 2075 francs que coûterait l'acquisition de toutes ces nouveautés dont le mérite et la vraie nouveauté sont très-ccntestables pour un grand nombre d'elles. Vilmorin-Andrieux et compagnie, 4, quai de la Mégisserie, Paris, envoie franco aux personnes qui en font la demande ; l'ie catalogue général avec supplément pour les nouveautés; 2° catalogue des graines de fleurs qu'on peut semer en septem- bre ; 3o catalogue des graines d'arbres et d'arbustes ; 4° catalo- gue des graines de plantes, d'arbustes, d'arbres d'orangerie et de serre ; 5" catalogue des oignons à fleurs. Le catalogue général _ 15 -_ pour 1872, qui vient de paraître;, comprend à peu près toutes les espèces et variétés de graines potagères, officinales, fourra- gères, industrielles, de fleurs que possède l'établissement. Pour faciliter le choix, toutes les meilleures espèces sont signalées par un caractère d'impression différent. Enfin MM. Vilmorin déclarent, qu'ils ne peuvent plus fournir de plantes vivaces, arbres fruitiers, arbustes d'ornement, Rosiers, etc. Ces mes- sieurs veulent reporter tous leurs soins à leurs affaires de graines et d'oignons à fleurs, et nous les approuvons fort. F. Herincq. GOxWHl THÉOPHRASTA. (Pl. 1). Les Gomphia sont des arbrisseaux qui croissent dans les ré- gions chaudes de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. Ils ont de belles feuilles persistantes^ coriaces, alternes, simples, ovales ou oblongues, pourvues d'un court pétiole qui est ac- compagné de stipules axillaires. Les fleurs sont jaunes, de la grandeur de celles des Malionia et disposées en grajDpes au sommet des rameaux ; chacune d'elles offre un calice à 5 sé- pales souvent coloré comme les pétales qui sont un peu plus grands; 10 étamines et plusieurs ovaires, disposés autour d'un style simple. Les fruits sont des petites baies qui ne con- tiennent qu'une seule graine. Le Gomphia Theophrasta que nous figurons dans ce numéro rappelle, par son beau feuillage, le Theophrasta imperialis. Ses feuilles^ longues de 60 à 80 centimètres, sont ovales-oblon- gues, coriaces, fermes, luisantes, à nervures saillantes, d'un beau vert à l'état adulte, mais d'un joli rose_ tendre dans le jeune âge. Ses fleurs, d'un beau jaune vif, forment despanicules qui n'ont pas moins de 30 à 50 centimètres de hauteur. Cette belle espèce, originaire des régions tropicales de l'A- mérique, demande la serre chaude humide pour bien déve- — 16 — lopper son feuillage : la terre doit être substantielle, mais ren- due perméablejpar le mélange de morceaux de charbon de bois qui empêche en outre la décomposition de l'eau. Sa multiphcation est assez difficile ; les boutures reprennent bien, mais il n'est pas facile de ï'en procurer, puisque la tige reste presque toujours simple ; les feuilles peuvent servir à la multiplication, mais elles mettent un temps infini à former racines et bourgeons. 0. Lesguyer. AGEUATUM LASSEAIXII. Ce qu'on recherche acluellement pour l'ornement des jar- dins, ce sont des plantes à floraison presque perpétuelle, c'est- à-dire qui fleurissent depuis le premier printemps jusqu'aux premières gelées, et qui dispensent, ainsi, d'avoir plusieurs séries de réserves en pépinière pour remplacer les espèces à floraison limitée. On en possède déjà un certain nombre : tels sont les Pelargonium zonale, les Pétunia, les Verveines, l'Age- ratum bleu ou Ageratum mexicanum, etc. Cette intéressante légion, vient de recevoir \mn nouvelle recrue, qui a^ comme tout nouveau venu, ses partisans et ses détracteurs : c'est FAgeratum de Lassea.ux {Ageratum Lasseauxii), introduit par M. Lasseaux, jardinier français qui a résidé à Montevideo, et mis en vente, à Paris en 1870, p^r MM. Courtois-Gérard et Pavard, 24, rue du Pont-Neuf. Cette plante appartient bien au genre Ageratum ; elle est vivace et traçante, haute de 35 à 50 centimètres, ramifiée, portant à l'extrémité de ses rameaux des petits pompons roses de la grosseur de ceux de l'Ageratum bleu!; elle a, du reste, le port de cette ancienne et précieuse espèce. Comme elle, lors- qu'on l'abandonne aux simples soins de la nature, sa tige prin- cipale s'allonge, ses rameaux latéraux ne prennent que peu de développement, et alors la plante a l'air d'une pauvre dé- laissée, amaigrie par le jeune. Dans cet état l'Ageratum de Lasseaux est en effet d'un mérite contestable. Mais si celte Montévidéenne tombe dans les mains d'un jardinier qui la cultive comme toute plante doit être cultivée; si sa tige est d'abord pincée, puis ses rameaux, elle forme une large touffe trapue, qui se couvre de nombreux et joli à petits pompons roses. VAgeratum Lasseauœii devient, ainsi traité culturale- ment, tout aussi ornemental que Tespèce mexicaine. Car il faut qu'on le sache bien, VAgeratum mexicanum, abandonné à lui- même, est une plante de peu d'effet. C'est par la culture qu'il acquiert tout son mérite. Ainsi sera rAgeratum nouveau que propage MM. Courtois- Gérard et Pavard. On le multiplie par graines et par boutures qu'on traite comme celles de l'Ageratum bleu . EuN. BONARD. GALADIUM NOUVEAUX DE M. Bf.EU. Après cinq années d'observations, M. Bleu s''est décidé à livrer au commerce les six variétés suivantes, que M. Charles Verdier annonce ainsi : C. Burel. Issue du Caladium A. Bleu et du C. Rossini, cette variété, très-recommandable, se dislingue par sa feuille gra- cieusement allongée^ bien posée sur un pétiole très-court ; ses nervures rose vif sont largement entourées de rose violacé qui se perd dans la zone vert bleu de l'extrémité ; de nombreuses macules rouge ocre semées dans toute la feuille achèvent de lui donner l'aspect le plus séduisant. C. Laingii. Cette nouveauté , produite par le Caladium A. Bleu, et le Caladium Keteleèr, se fait remarquer par la viva- cité de son coloris et la beauté de son dessin ; le centre de la Janvier iSli. 2 — Î8 — feuille est d'un rouge carminé superbe entouré de vert doré; le limbe est parsemé, dans toute son étendue de belles macules du blanc le plus pur. A ces divers mérites, cette magnifique plante joint encore celui de rester bien trapue. C. Leplaij. Produite par les Galadium poécile anglais et Bel- leymei, celte jolie variété a la feuille liastée très-gracieuse; ses nervures sont rose violacé ; le limbe presque complètement blanc rappelle parfaitement le Galadium Belleymei. C. Lepeschkinei. Cette variété, d'une extrême richesse de coloris et de dessin, est très-difficile sinon impossible à décrire. Gomme le G. Keteleèr, elle a toute la partie centrale delà feuille rouge ; mais cette couleur est beaucoup plus ardente que dans ce dernier ; ses nombreuses et larges macules tiennent le milieu entre les deux sujets qui l'ont produite ; elles sont toutes, sans exception, de couleur laque rose d'un superbe effet ; le vert doré de l'extrémité se fonce vers le centreen s'unissant au rouge. La forme de la feuille, quoique plus allongée, a, cependant, bien plus d'ampleur que celle du G. Keteleèr. Cette nouveauté est le produit du G. Keteleèr et du G. A. Bleu. C. Donizetti. Ce remarquable gain, produit par les Galadium Neumanii et bicolor, diffère essentiellement de l'un et de l'au- tre par sa forme et son coloris. Le rouge du centre et le vert de la circonférence sont tous deux beaucoup plus foncés que dans le C. bicolor : les nombreuses macules roses sont aussi plus larges que celles du G. Neumanii; le rouge et le vert sont reliés ensemble par un superbe vert doré formant de jolis dessins sur le rouge qui va se perdre dans le vert de l'extérieur, en passant insensiblement à celte couleur. C. Vesta. D'un aspect complètement nouveau, cette belle variété des Galadium Bleu et Keteleèr, se fait remarquer par ses nervures blanc verdâtre qui font fortement ressortir le rouge cramoisi qui les entoure. Cette nuance est encadrée de vert très-clair, pointillé de vert foncé formant l'encadrement ; de — -19 — larges macules d'un rose vif au centre et seulement lavées de rose vers les exlrémités, sont éparses dans toute la feuille. Charles Verdier. SEMIS DES GAZONS OU TAPIS D'AGRÉMENT. Le Ray-grass est certainement l'herbe qui forme les plus jolis gazons, et celle qu'on doit préférer aux autres, pourvu qu'on puisse donner au gazon tous les soins incii pensables à sa conservation; ces soins sont : employer de bons engrais, terreauterj rouler, arroser et couper fréquemment. En ajoutant au Ray-grass un tiers de graines de Paturin, la pelouse devient plus durable. Le Ray-grass Pacey est une qualité sur choix de Ray-grass anglais; nous en avons i^emé une partie de la pelouse du parc réservé de l'Exposition universelle de 1867, avec le mélange suivant : Ray-grass Pacey, Paturin, Féluque, Flouve, Cretelle, Agrostis, etc. Ce mélange coûte i fr. 25 le kilo. Voici les mélanges que nous conseillons aux personnes qui désirent quelques fleurs dans leurs gazons : 1 •-"' semis fortement hersé de Ray-grass anglais Pacey, à raison de 100 kil. à l'hectare; 2^ semis roulé seulement : 2 kil. Trèfle blanc; 1 kil. Lolier; <00 grammes Pâquerette. Cette composition revient à H8 fr. 70 cent, pour l'hectare. Quand le terrain à ensemencer est exposé à une grande sé- cheresse, le Ray-grass ne peut résister ; il se dessèche et meurt. Si cependant le sol a du fond, on peut obvier à cet inconvé- nient en augmentant la quantité de Trèfle blanc qui, en ram- pant sur la surface du sol, y maintient une fraîcheur propice à la végétation du Ray-grass. Dans le cas où le sol a peu de profondeur, et si la sécheresse — 20 -- est inévitable, voici les mélanges à employer et la quantité par hectare : En 1" semis fortement hersé : 12 kil. de Ray-grass anglais de Pacey, 6 kil. Fétuque durette; 3 kil. Brome des prés; puis en 2^ semis légèrement hersé : 6 kil. Agrostis com- mune, 8 kil. Fétuque traçante, 3 kil. Flouve odorante, iOkil. Canche flexueuse, 3 kil. Cretelle des prés ; enfin en 3^ semis seulement roulé : o kil. Fétuque ovine, et 4 kil. Trèfle blanc. Cette composition revient à 76 fr. environ à l'hectare. Un autre mélange dont le prix de revient monte à 95 fr. par hectare peut être ainsi combiné : en 1" semis toujours forte- ment hersé : 25 kil. Ray-grass d'Ilahe, 15 kil. Ray-grass anglais de Pacey. 40 kil. Fétuque traçante, 4 kil. Brome des prés; puis en 2' semis légèrement hersé : 10 kil. Canche flexueuse, 10 kil. Avoine jaunâtre ; enfin en 3' semis seule- ment roulé : 4 kih Trèfle blanc, et 2 kil. de Lotier corniculé. A, Lecaron (1). DE LA CULTURE DU PLANT DE CHOUX. Du terrain. — Le Chou, par l'abondance de son feuillage, absorbe et évapore une énorme quantité de liquide; sa culture et surtout celle du plant, n'est avantageuse que dans les terrains de consistance moyenne, qui possèdent une certaine fraîcheur, mais sans ofl'rir le degré d'humidité qui permet de peloter la terre. Les sols humides sont généralement com- pactes et tenaces, et se durcissent par ia sécheresse; alors les racines ne peuvent pas s'y développer, même en donnant de fréquents binages, et l'absorption des liquides dans le sol, n'étant pas en rapport avec la consommation par les feuilles, la végétation est faible et le développement languissant. Dans les terres légères, les sécheresses un peu prolongées arrêtent (1) Voir la chronique, page 13. — 21 — également la croissance des Choux. La fraîcheur, sans hu- midité, est donc nécessaire pour obtenir du bon plant, sinon le plant n'acquiert pas le développement voulu; à la plantation, il boude et ne produit qu'un Chou mal venant de médiocre qualité. Le terrain destiné à l'élevage du plant de Choux doit être fertile ; lorsqu'on n'a pas un pareil terrain, il faut le fumer avec une forte dose d'engrais décomposé, qu'on mêlera le mieux possible au sol, afin que chaque plant puisse avoir sa part. 11 est important, en effet, que l'engrais soit assimilable de suite pour que la plante, qui ne doit occuper le sol que très- peu de temps puisse en profiler. Le guano, en cette circon- stance, fait merveille ; les fumiers longs et pailleux ne pro- fitent pas aux plants qui sont enlevés du sol avant sa décom- position. Dans le cas de fumure au fumier, il faut fumer la pépinière a Choux avant l'hiver, pour obtenir par les labours le mélange et la décomposition de l'engrais au moment du semis. On sème depuis la fin de janvier jusqu'en mars. Pour bien réussir, dans ses semis, il faut semer immédiatement après le labour définitif, et ce labour doit être fait par un temps sec, quand le terrain est bien ressuyé, car les terrains la- bourés par un temps de pluie "se durcissent promptement et il devient difficile ensuite de les ameublir par les binages. Des graines. — Les graines qu'on achète, ne sont pas tou- jours très-pures, ou elles ont perdu leur faculté germinative ; c'est du moins ce que prétend M, Loudet, dans les Annales de r Agriculture française, c: Les marchands peu consciencieux, les mélangent, dit-il, avec des graines moins chères de colza, de navets, ou avec des vieilles graines de fonds de magasins. » Le choix du marchand de graines est donc aussi important que le choix du terrain. Mais un moyen sûr d'avoir de bonnes graines, c'est de les faire soi-même. On choisit clans ce cas les plus beaux Choux, de ses préci'dentes cultures, ceux qui réunissent le plus complètement tous les caractères de la variété qu'on veut produire, et on les réserve pour porte-graines. 25 à 30 pieds de beaux Choux fournissent 1 kilogramme de graines. On en fait la récolte lorsque les siliques sont jaunes ; on les laisse sécher sur le sol on dans un endroit bien aéré, et, dès que la dessication est complète, on les bat pour en conserver la graine dans un sac phcé dans un endroit très-sec. Du semis. — Pour obtenir du beau plant, bien vigoureux, il faut lui donner de bons binages. Pour cette raison, il est indispensable de semer en lignes. On prépare alors le terrain en planches de 1"" 40 de largeur, et on y trace au cordeau des rayons assez profonds à la distance de 20 centimètres en- viron. On sème ensuite à la main dans ses rayons et on recouvre la graine à l'aide du râteau. La quantité de graines est de 500 à 700 grammes par are ; mais mieux vaut semer dru que trop clair, pour faire la part des altises qui se chargent toujours d'éclaircir le semis. Si, après la levée des graines, la terre se dessèche et durcit à sa surface, il faut s'empresser de donner un léger binage entre les lignes et aussi près que possible du plant, car autre- ment le plant serait arrêté dans sa végétation; un binage trop profond serait plus nuisible qu'avantageux ; il faut réserver les binages profonds pour l'époque où le plant aura atteint de 7 à 8 centimètres de hauteur. A ce moment, il ne faut pas craindre de biner souvent pour entretenir le sol bien meuble et perméable à l'air et aux eaux d'arrosements et de pluies, c'est le moyen d'obtenir du plant pourvu de nombreuses et bonnes racines, qui assureront la reprise au moment de la mise en place; le meilleur plant n'est pas celui qui a le plus beau feuillage, mais bien celui qui a les plus belles racines. -- 23 - Les altises font souvent de grandes ravages dans les semis et plantations de Choux; on prévient ces dégâts en semant le matin, au moment de la rosée, des cendres non lessivées, sur les jeunes feuilles. Mais, pour obtenir un plein succès de cette opération préservatrice, il faut la répéter souvent^ Le plant est bon à mettre en place quand sa lige est de ia grosseur d'un crayon. Il ne faut employer que les pieds dont les racines sont longues, garnies de nombreuses petites radi- celles ; les feuilles larges, d'une couleur vert-jaune plutôt que vert foncé. Un plant dont les feuilles sont d'une belle couleur verte indique un plant qui a eu une végétation vigoureuse en pépinière, et ce n'est pas le meilleur ; car s'il survient des séche- resses au moment de la plantation, il soutTrira, et ne donnera qu'un produit médiocre. Il est rare que le plant se développe régulièrement; il y a toujours des pieds qui se développent plus rapidement. Quand on a de grandes plantations à faire, on peut faire des repiquages successifs en utilisant les pieds qui ont pris plus de développement ; dans ce cas, il est bon de donner un binage à la pépinière jpour combler las trous pro- duits par l'arrachage. L. CORDIER. GREFFE A LA YRÏLLE. M. Brisson, membre delà Société d'Agriculture de la Lozère, a inventé une greffe assez bizarre, et qui donne des résultats vraiment avantageux ; c'est ce qu'il appelle : greffe à la vrille. Cette greffe s'applique, en effet, au moyen d'une vrille Ou vilebrequin. A l'endroit d'un arbre, tige, branche ou rameau, que Ton veut regarnir on creuse un trou du même diamètre que le rameau qui doit être introduit. Ce trou doit èlre fait perpendi- 24 culairement à l'axe et de manière à ne point pénétrer jusqu'à la moelle. Le trou étant fait à l'aide de l'instrument perforant, on ra- fraîchit, avec un canif, les bords de la plaie faite à l'écorce, et l'on donne à l'ouverture la netteté nécessaire à la production des tissus générateurs. Le greffon est alors écorcé sur une lon- gueur égale à la profondeur du trou, et il est introduit dans le trou de manière que la section de l'écorce du rameau s'applique exactement sur l'aubier. On termine l'opération par l'applica- tion du mastic à greffer (1). Une commission de la Société d'Agriculture de la Lozère a constaté la réussite de cette greffe sur un sujet déjà âgé, et elle lui reconnaît des avantages sérieux. Ell« est plutôt appli- cable aux arbres déjà âgés qu'à des sujets de pépinières ; mais pour ceux-là elle rend'possible la création de branches de remplacement qu'on n'obtiendrait par aucun autre procédé ; elle permet aussi et surtout de changer la nature du fruit d'un arbre sans mutilation préalable, comme avec la greffe en fente, ot permet de ne supprimer les anciens rameaux qu'autant que leur rôle de tire-séve est devenu inutile. Cette greffe a, en outre, l'immense avantage d'une grande solidité dans l'assemblage du greffon sur la branche, et dans le cas de non-réussite, l'arbre n'éprouve aucune pertuibation dans sa végétation, n'ayant pas eu à subir de mutilation par la suppression d'une portion des branches et rameaux . Mais c'est surtout pour regarnir les parties dénudées des branches, que la greffe à la vrille nous parait appelée à rendre de grands services. L'essai n'est pas coûteux; on peut s'assurer facilement si elle offre les avantages qu'on lui attribue. LUD. GUILLOTEAUX. (1) Nous croyons devoir recommander tout particulièrement le mastic liquide Marchand^ pour employer à froid. Ce masic a subi de lrè?-imporlants per- feciionnements depuis sa première apparition-, aujourd'hui nous n'en cod- Laissons pas de meilleur. 25 - RECHERCHES SUR LES ^MOUVEMENTS DE LA SÈVE A TRAVERS L'ÉCORCE (1). (( La sève monle-t-elle par l'écorce? Par quelles parties de l'écorce s'élève-L-elle? Dans quelles conditions nutritives, à quel moment de la saison végétative? Telles bontles questions sur lesquelles nous avons essayé d'apporter expérimentale- ment quelques éclaircissements. )) Posée depuis bien longtemps, la question a été contra- dictoirement résolue ; elle l'est encore aujourd'hui d'une ma- nière insuffisante et incomplète. En ce qui concerne l'ascension en particulier, Halls se bornait à émettre l'opinion qu'elle peut avoir lieu par l'écorce; au contraire, Ronnet, de la Raisse Parent, de Candolle n'acceptaient pas que la sève put s'élever par cette voie. Nous avons cherché vainement, dans les travaux les plus modernes, une solution décisive et directe de la ques- tion, et nous ne l'y avons pas rencontrée, bien que plusieurs auteurs, Hanstein enparticuHer, semblent tenir comme certaine la marche ascensionnelle de la sève à travers l'écorce. D Pour dissiper nos doutes, pour que nos expériences fussent plus complètes et plus précises, nous avons fait des recherches sur les mûriers, à toutes les époques de l'année et dans di- verses conditions. D Des opérations pratiquées sur les boutures pendant l'hiver ont été notre point de départ. » Nous avons fait évider deux rameaux de mûrier dans les mêmes conditions, de manière qu'il ne fût réservé que l'écorce avec le moins possible de tissu ligneux, et sur celte écorce, un bourgeon situé à la même hauteur. Ces deux boutures étant disposées avec la précaution ordinaire, nous pratiquons au- (4) Mémoire lu à l'Académie des Sciences. - 26 - dessous du bourgeon de l'une d'elles i.ne incision iinnulaire ; la végétation du bourgeon supérieur est manifestement ra- lentie, puis bientôt arrêtée, tandis que sur le second rameau elle s'effectue régulièrement. )) Le 3 mars 1871, nous avons injecté au mercure, puis bouturé deux rameaux de mûrier, dont l'un d'eux avait une annulation au-dessous du bourgeon supérieur; la végétation de ce bourgeon n'a pas tardé à s'arrêter, tandis que le rameau non opéré a produit des pousses assez vigoureuses. » Sur deux rameaux de mûrier, à 1 centimètre au-dessous du sommet, où un bourgeon a été réservé, on pratique une incision annulaire; sur l'un des rameaux l'incision est entière, sur l'autre elle est partielle, de manière qu'un pont d'écorce de 1 centimètre de largeur soit réservé, qui fait communiquer entre elles les deux lèvres de l'incision. Les boutures ainsi pra- tiquées , le 3 mars, sont placées sous la tanné chaude ; le 17, il est manifeste que le bourgeon correspondant au pont d'écorce réservé s'est développé de 1 centimètre plus que l'autre ; l'ac- croissement se continue dans les mêmes proportions pendant la semaine suivante ; il a suffi, pour le ralentir et l'arrêter, d'in- tercepter, en complétant l'incision, la communication établie entre les deux lèvres par le lambeau d'écorce réservé. Nous avons répété, avec les mêmes résultats, l'expérience sur le mûrier et sur la vigne; nous l'avons répétée en l'inversant, c'est-à-dire en réservant le bourgeon et faisant l'incision annu- laire incomplète vers la base du rameau; le bourgeon corres- pondant au lambeau d'écorce en communication avec les deux lèvres de l'incision a pris toujours un développement bien supérieur à l'autre. )) Il nous a été possible d'obtenir sur le mouvement ascen- dant des sucs nourriciers par l'écorce une preuve expérimen- tale d'une évidence incontestable; le 13 juillet, sur une pousse herbacée vigoureuse de 1 centimètre de diamètre, nous avons fait une coupe au-dessus du bourgeon, puis fendu longiludina- lement l'écorce sur une étendue de 3 centimètres; le cylindre cortical a été isolé du bois, et le bois entièrement enlevé à son intérieur ; les lèvres du cylindre cortical creux ayant été rap- prochées, l'intérieur a été rempli de terre argileuse humide, l'extérieur maintenu humide et protégé par des liens végétaux. Le bourgeon isolé vers le sommet du tube cortical creux n'a pas tardé à se développer ; le 28 juillet il mesurait déjà plus de 1 centimètre; le 28 août, il en avait 18 et portait huit feuilles. Nous constatâmes à cette époque qu'une couche d'exsudation devenue depuis de nature ligneuse, s'élait déve- loppée à l'intérieur du tube cortical^ à travers et en dedans des couches libériennes. 3) Gomment expliquer le développement considérable du bourgeon, fixé sur ce tube cortical ? comment expliquer l'a- bondance de l'exsudation intérieure, si l'on admet que les sucs nourriciers se sont élevés régulièrement par l'écorce? )) Nous avons pensé que la même expérience, qui nous in- struisait si clairement sur l'ascendance de la sève par l'écorce, pourrait aussi nous fournir quelques indications sur le mouve- ment des matières élaborées par les feuilles nées du bourgeon développé sur le cyhndre cortical. Nous avons pratiqué, le H août, une incision annulaire à 1/2 centimètre au-dessous de la jonction de l'écorce isolée, avec le reste du rameau de- meuré sain; mesurée dans cette région, la circonférence du rameau était alors de D'yole; le \\ septembre un bourrelet volumineux s'est développé à la lèvre supérieure de l'incision, comme dans les circonstances ordinaires ; une croissance appréciable en diamètre a eu heu entre l'incision et la base du cyhndre cortical isolé; la mesure prise à nouveau le 3 sep- tembce dans cette partie, a été de 0"" 018. Le 9 octobre, cette croissance était de 0"° 0185. La croissance, la formation du bourrelet au-dessous du cylindre cortical isolé ne supposent- — 28 -■ elles pas le transport de haut en bas, à travers cette écorce, de matières nutritives ? 3) Nous rapporterons, comme témoignant du même fait, deux autres expériences. Il y a plusieurs années, nous avons exécuté la suivante, ignorant qu'Hanslein faisait en Allemagne une observation analogue. Une bouture de mûrier est pi-atiquée en hiver dans une serre à multiplication; un bourrelet se forme à la base, et il en naît des racines ; quelques feuilles se forment à l'extrémité opposée : une annulation est pratiquée alors vers le milieu de la bouture; elle suffit pour priver la racine de sucs nourriciers et en. arrêter le développement; tandis qu'à la lèvre supérieure de l'incision nouvelle des fibres radicales commencent à se former, les feuilles supérieures cessant de recevoir de la base du rameau les sucs nécessaires, deviennent d'abord stationnaires dans leur évolution, puis s'al- tèrent et périssent. 3) Le 26 juin 1871, nous avons opéré comme il suit : nous isolons sur un rameau Hgneux de deux ans un lambeau sous forme de triangle allongé dont la base est adhérente au ra- meau, tandis qu'il en est maintenu écarté dans tout le reste de son étendue par un mince fragment de bois ; ce lambeau constitué dans toute Pécorce d'une couche de bois le plus mince possible, porte en son milieu un bourgeon ;' on a opéré par un temps humide, et recouvert avec précaution la partie opérée. y> Du 26 juin au 27 juillet, la pousse du bourgeon situé au milieu du lambeau et auquel le liquide nourricier ne pouvait arriver que par en haut et surtout par les couches corticales bien intactes, s'est opérée réguhèrement ; l'éîongation a atteint 4 centim., les feuilles se sont étalées, une exsudation s'est produite à la face interne et sur les parties latérales du lam- beau; le développement a donc eu lieu par un mouvement de sève nourricière se portant de haut en bas par Vécorcej seu- 29 — lement, il s'est produit d'une manière insuffisante, comme le prouve l'état des parties. 3) On sait que les physiologistes allemands ont établi que le transport des sucs nourriciers descendant de l'écorce aurait lieu particulièrement dans la zone libérienne, et surtout au moyen de cellules dites cribleuses. » En résumant les expériences qui précèdent, en les rap- prochant des. faits déjà connus sur le transport de ces sucs nourriciers par l'écorce, chez le mûrier particulièrement, nous arrivons aux conclusions suivantes : )) 1° L'hiver, sur les boutures, pendant la saison végétative, sur les rameaux herbacés et ligneux, la sève s'élève de bas en haut par l'écorce, particulièrement par les couches libé- riennes. Nou^ ne préjugeons rien ici sur les mouvements de la sève par les parties autres que l'écorce. )) 2° Cette sève est nourricière, c'est une'nouvelle preuveji'un courant séveux ascendant renfermant des matières élaborées. 3) 3" L'écorce est donc le siège, spécialement dans la région libérienne, de mouvements séveux ascendants et descendants ; comme il est difficile de comprendre l'existence simultanée, à travers la même région, de ces deux courants inverses, on est conduit à admettre que les deux mouvements s'exécutent successivement, par les mêmes voies dans des conditions de périodicité que nous ignorons encore. )) 4" Les expériences qui précèdent nous expliquent la gravité des plaies, de l'écorce, et les conséquences funestes des incisions annulaires ; la destruction des parties supérieures consécutivement aux incisions et aux plaies de quelque gra- vité ne s'explique pas seulement, comme nous l'avons déjà indiqué dans un précédent travail, par Faction d'ensemble des influences extérieures sur le bois dénudé, elle est due surtout à l'entrave que l'ablation de l'écorce apporte au mou- vement ascendant de la sève. — 30 — » I.'écorce est donc loin déjouer seulement le rôle de couche protectrice; on ne saurait trop, ce nous semble, insister sur son importance relativement aux mouvements de la sève. » Faivre, Professeur à la FacuUé des Sciences de Lyon. CHENILLES ET ECHENILLAGE L'échenillage est prescrit par une loi du 26 ventôse de l'an IV de la première République; mais en généial la loi est souvent éludée, ou bien l'échenillage est mal fait, sans précau- tions suffisantes. Si les jardiniers se conformaient aux indica- tions de la science, il serait facile de dimituier considérablement les dégâts causés par les chenilles. Pour les arbres fruitiers d'ornement et forestiers, nous n'avons véritablement, aux envi- rons de Paris, que quatre espèce? fortement nuisibles parmi les lépidoptères. Ce sont les suivantes, par ordre d'importance de leurs dégâts : Le Liparis chrysorrhea (de Linné) a ses petites chenilles, qui passent l'hiver entre des feuilles terminales des rnmeaux qu'elles assemblent par des fils de soie, de sorte que ces feuilles ne tombent pas avec les autres, et qu'on aperçoit en hiver les paquets de feuilles desséchées, qui sont les nids de la funeste engeance. Au terme de la loi, tout' propriétaire doit enlever ces nids avant la fin de février, sous peine d'amende. Cette opération se fait souvent ; mais alors, dans le plus grand nombre de cas les jardiniers laissent sur le sol les paquets de feuilles, croyant que leur suppression de l'arbre suffit. C'est une grave erreur : les petites chenilles sortent au premier temps doux et se hâtent de regagner les arbres sur le-quels — 31 — elles se répandent pour en dévorer les jeunes feuilles. Il faut donc après avoir coupé ces nids, les ramasser avec grand soin et les brûler. Le Bombyx neustria pond en automne ses œufs en anneaux, autour des branches comme un bracelet. Il serait trop long de racler ces œufs ou de couper les branches, risquant, en outre de nuire aux arbres. Ces œufs ne devant éclore qu'au début du printemps, il est plus simple de passer sur ces œufs une cou- che de goudron mêlé de vieux suif ; cette opération peut se faire en hiver, au fur et à mesure de la taille de chaque arbre. Le Liparis disparate fait sa ponte sur les troncs des arbres et à la naissance des grosses branches. La femehe se dépouille des poils de son abdomen pour en recouvrir ses œufs, afin de les préserver du froid; de sorte que l'ensemble paraît sous forme d'un tempon ovoïde pareil à, un morceau d'amadou. Il faut passer dessus le pinceau imprégné de goudron et de vieux suif. Les chenilles sont amsi tuées sous l'enveloppe de l'œuf. Cela est bieil plus vite fait que de racler les œufs pour les recueillir, les brûler ; car dans cette opération un certain nom- bre d'œufs tombent au pied de l'arbre et donnent leurs che- nilles. Les trois espèces que nous venons de signaler s'attaquent à tous les arbres possibles, fruitiers et autres. Il faut encore citer comme nuisible, dans les conditions dont nous nous occupons, une quatrième espèce, VArgya antiqua dont le mâle vole vivement et dans le jour, pendant que la femelle, privée d'ailes, reste sur le cocon d'où elle est sortie jusqu'à l'accouplement. Elle pond ensuite ses œufs gris,, en petits pa- quets, sur le tronc et à la naissance des branches, sur les arbres fruitiers et les rosiers à tige. Il faut plus d'habitude pour trou- ver ces œufs que ceux des espèces précédcmtes, car le monceau qu'ils forment est plus petit. On doit les enduire de goudron. - 32 ~ Ces onctions de goudron et de suif ranci mêlés ensemble ont_, en outre, l'avantage que leur odeur chasse les insectes volants, charançons, punaises, etc. X.. Travaux eu mm d'âvnL Les travaux de ce mois diffèrent peu de ceux du mois précédent. Potager. On peut semer maintenant en pleine terre toutes sortes de légumes, tels que radis, raves, épinards, laitues, romaines, chicorée d'été, céleris, choux de Milan et de Bruxelles, brocolis violets, navels hâtifs, betteraves, haricots, pois, potirons, etc. On plante les laitues, choux-fleurs, concombres, aubergines, etc., élevés sur couche; les artichauts, asperges, fraisiers, etc. On sème encore sous châssis des haricots, melons, choux-fleurs, aubergines, tomates, pour obtenir des récoltes à différentes saisons. Jardins fruitiers. On achève la taille des arbres vigoureux, et, vers la fin du mois, quand les bourgeons ont acquis une longueur de deux à trois centimètres, on supprime ceux qui sont inutiles ou nuisibles au parfait développement de l'arbre. On termine les greffes en fente; on veille les a.-bresen fleurs, afin de les protéger, par un abri quelconque, des gelées tardives qui peuvent détruire toute la récolte. Jardins d'agrément. On repique en place les plantes élevées sur cçuche; on continue aussi la plantation des plantes vivaces ; les semis de plantes indiquées au mois de mars: plus les Belles de nuit, capucines, haricots d'Espagne, lupins, œillets et roses d'Inde, volubilis, etc. Il faut se hâter de terminer la planlalion des arbustes d'ornement. Serres. Le soleil commence à prendre de la force; on peut se dispenser de faire du feu dans les serres. Il faut donner de l'air toutes les fois que le temps le permet, et arroser en raison de la chaleur et de l'étal de végétation des plan- tes. On pratique les boutures et les greffes de différentes plantes. P«ris— Imprimerie liorhcole «le E. Donkai'd. rr« Cassettf, 0. Spécialité d'ASPERGES d'ARGENTEDIL, de Figuiers et de Vignes EiOnls I.aÉRAlJL.T, horlicuUeur- cultiïateur, à ARGENTEUIL (Seine-et-Oise). Veivte, de février à avril, de griffes d'ASPERGE HATIVE Louis LHÉRAUIiT dont je suis le ;eul propriétaire cl clcp'ifilaire. Médaille d'or (unique) encore par ses qualités à celles que j'ai désignées sous les noms d'ASPERGES INTERMÉDIAIRES CL TARDIVES d' ARGENTEUIL. i l'Exposition universelle de -1867, et 50 récompenses N. B. — J'engage les amateurs à exiger une facture le l'^'" ordre pour cette variété, qui est supérieure I de ma maison pour être certains de la provenance. RECETTES A l'usage des MEIVAGES BOURGEOIS ET DES PETITS MÉNAGES AVEC LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Orné de Figures dans le texte PAR LE BARON BRISSE Un volume in-IS jésus, cartonné. Prix : îî fr. â© La couverture est ornée «In portrait de l'auteur. LES 366 MENUS DU BARON BRISSE avec 1200 recettes o" ÉDITION MENUS EN^GRAST^N MAIGRE Un beau volume in-12. Prix ; 3 francs. LA PETITE CUISINE DU BARON BRISSE ORDINAIRE ET RECETTE POUR CHAQUE JOUR DE L'ANNÉE Un volume in-12. — Prix : 3 francs. L'ORTIE SES PROPRIÉTÉS ALIMENTAIRES MÉDICALES, AGRICOLES ET INDUSTRIELLES PAR Arthur ELOFFE Un joli volume in-32 colombier, avec' gravures. — Prix, broché : h fr. oO TRAITE DE L'ESSIMPLAGP] ET DE LA CULTURE DES GIROFLÉE ET DES QUARANTAIÎNES Par E. CHATÉ, horticulteur. Un vol. in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : \ fr. 50. ANNÉE 1872 NOUVEAU JARDINIER ILLUSTR É RÉOIGB FiR MM. F. HERINCQ ÛLPH. LAVALLÉE — L. NEUMANN — B- VERLOT — CELS — COURTfiiS- 6ERARD — J.-B. VERLOT — PAVARD — BUREL Avec plDS de îiOO dessins intercalés dans le texte, DE MM. C0UR7IN, FAGUET, MAUBERT ET RIOCREUX GRAVÉS PAR H. BISSON. IN-IS JÈSDS DE PLDS DE 1,800 PAG. PRIX BR.: 7 Fr. CART.: 8 Fr.REL. : 9 Fr. ESSAI SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT L'HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTURE AVEC E,'indlca(Ion des moyens propres à les éloigner on aies détruiro et L'BISTOIRE DES INSECTI£i> EX AUTRES AtVIMAUX UTILES AUX CUUTURES Par le Dr BOISDUVAL. Ouvrage illustré de 125 figures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier. Prix : broché, 6 francs. GUIDE POUR RECONNAITRE LES CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU PAYS DE FRANCE 1' A U KRŒNISHFRANCK BOTANISTE Un joli volume in-32 colombier, avec gravures coloriées.— Prix, broché : 5 fr. Paris. — Imprimerie horticole de E. Doknaud, rue Cassette, 9. N» ». 31* Année. 1873. lIORTirail FRA^CAI JOURNAL DES ABIATEUUS ET DES INTÉRÊTS UORTICOLES COKTEHANT LA COLTDRE RAISONNER, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, ET NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FIIDITS ET DES LÉGUMES, LA DESCaiPXtON ET L'USAGE DES INSTRUMENTS NOUVEAUX, PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DES AMATEURS ET DES PRINCIPAUX HORTICOLTEORS DE FRANCE sous LA DIRECTION DE M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF, iTTACHB AD MOSEOM u'hISTOISC NATUnELLB DU PARIS, CulIallurafUltr du Manuel det l'IanUS, dP.S flgIirCS du Bon Janliitm, Ex-lléilacteiir principal île la Saciéié MM. lex Horncnlteiirs sont priés défaire parvenir leurs citalO(jiies au bureau du journal, rue Cas- sette, 9, et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. Nous mettons sur la dernière pape de l'Horticulteur français, le nom des catalogues parus dans le mois et dont nous avons reçu un exemplaire. CULTURE SPECIALE DE ROSIERS de JOISCph f^ClklVAKTZ^ horticulteur 45, rue du Repos, 45, à la Guillotière (LYON) M. CUILLOT père, horliculleur rosiérisie, 43, rue du Repos, à Lyon, se décide, après tant d'années de fatigues el de travail opiniûlrc, pendant lesquelles il nous a livré de si bonnes cl h llos roses, à prendre un peu de repos, si bien gagné. Il a cédé son bel établissement à M. JosEm SCllWARTZ, qui, depuis déjà six ans, dirigeait l'établissement; c'est donc à lui que les clients de M. GUILLOT pèro doivent adresser leurs commandes. Cetîc année, M. SCHWARTZ met au commerce six variétés nouvelles de roses : André Dmiand, Ang:nste Iti^otartl, 11"'<' . Georges Schwartz, prince Stirbey, \'ir§:ile hybride remontanle, et Vancanson, hybride de noiseitc. CULTURE PRATIQUE DES CINÉRAIRES Par E. CHATÉ, horticulteur Joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : \ fr. 25 FRAISIERS, FRAMROISIERS, GROSEILLIERS ET GLAYEULS "WILLIAM GLOEDE, successeur de F. GLOËDE, son pèro Collection de 400 Fraisiers (10 variétés) à <0 et 20 francs contre mandai de poste. En vente : Les bonnes Fraises, 2 francs. Prière de bien s'adresser, pour éviter tout relard : "WILLIAM GLOËDE, horticulteur, rue de l'Hôtel-Dieu, n» 3, à Beauvais (Oise). - LES ORIGINES DU CHEVAL DOMESTIQUE D'APRÈS LA PALÉONTOLOGIE, LA ZOOLOGIE, L'HISTOIRE ET LA PHILOSOPEIE PAR C.-A. PIÈTREMENT Chevalier de la Légion d honneur. Vétérinaire en 1" aux lanciers de la garde 1 volume in-S". — Prix : 8 fr. CULTURE DE L'ASPERGE PAR T. LENORMAND, HORTICULTEUR Un volume in-16 colombier, avec figures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. a«. ^ CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES Par M. D. HÉLYE Chef de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. — Prix : i fr. 50. LE CH/iMPIGIVO]\ ET SA CULTURE PAR M. I.AIZIER i vol. in-32 colombier, orné de gravures. Prix : 80 cent. ÎOMMAIRE DU NUMÉRO DE FEVRIER. Hérincq et BoLCiiARLAT. Le Pelargonium zonale double blanc vrai. — Herincq et Boisduval. Les Parasites du Poirier. — I>sectologie agricole. Re- cctle contre les Insectes qui grimpent aux arbres. — Georges de la Marnière. Remèdes contre les effets de la Piqûre des Abeilles. — Duchartre. Glaïeuls, de M. Souchet ; nouveautés pour i81i. — Erx. Bonard. Plantes nouvelles, des frères Huljcrt. — Fréd. BuRVEMCit. Culture annuelle du Paulownia. — Ern. Bokaup. Fraises nouvelles. — Erk. Boxard. Revue des Journaux. PELARGONIUM ZONALE DOUBLE BLANC. Cette fois il est à nous, le fameux Blaiic double après lequel tout le monde court et travaille. En a-t-on fait des hybridations de toutes les couleurs! A-t-elle travaillé cette pauvre humanité horticole pour nous démontrer son impuissance créatrice ! Quel sublime soufflet vient de lui administrer dame Nature ! Pendez-vous tous Grillon, de riiorticulture^ le Pelargonium double blanc a été créé et vous n'êtes pour rien dans sa créa- tion. 11 est venu tout seul au monde, comme un pauvre petit saint Jean, pour témoigner une fois de plus que lliomme est plein de vanité et de présomption, quand il prétend perfec- tionner à sa volonté le travail de la nature. Quelle imprudence, aussi, d'annoncer qu'on travaille à la création du Bla?ic double par la fécondation d'un simple par les doubles ou d'un double par les simples! Quelle admirable simplicité! Allons, chers confrères, un peu plus de modestie à la clef; rendez à Gésar ce qui appartient à Gésar, et à Dieu ce qui est a Dieu. Vous n'en resterez pas moins d'habiles horti- culteurs quand vous aurez fait l'aveu que le hasard, cette pro- vidence des veinards^, vient parfois vous rendre visite, et vous apporter quelques gains inconnus du reste de la terre. Imitez lAL Boucharlat aine, de Lyon, qui est l'heureux posses- seur de ce fameux Blanc double. Si vous perdez un peu de votre récrier 1872. 3 — 34 — ^ autorité créatrice en avouant que vous n'êtes pas le moindre petit bon Dieu, vous gagnerez e.i confiance auprès des en- nemis de lavanlerie, en estime auprès des amis de la sincérité? et, comme commerçants, vos affaires n'en iront que mieux. Voici la lettre par laquelle M. Boucharlat aîné nous annonce la naissance et l'histoire du Pelargonium en question : c( Monsieur Herincq, je viens par la voix de votre honorable journal annoncer au commerce horticole une bien bonne nou- velle. L'horticulture florale française et étrangère attendait avec impatience la venue du Pelargonium zonale blanc à fleurs dou- bles; tous les semeurs de ce genre travaillaient, fécondaient avec soin sans pouvoir obtenir jusqu'à ce jour, que je ne sache, ledit Pelargonium blanc double. Eh bien ! ce que l'homme n'a pas pu produire avec tous ses soins^, la Nature, toujours si impénétrable dans ses opérations, vient de nous le donner gratis sans aucun travail de l'homme ; c'est la Nature seule qui est l'obtenteur direct (1), et voici comment : )) Un jardinier de maison bourgeoisede Toulouse avait dans sa collection un zonale simple blanc (Beauty). L'année dernière, il vit sortir sur cette plante une branche portant des ombelles de 00 à 40 fleurs doubles d'un beau blanc de neige, contraire- ment au blanc ordinaire de la plante qui est toujours violacé. Il a soigné cette plante pour voir si le même phénomène se re- produirait Tannée suivante; ce printemps même doublure et même coloris des fleurs. Par conséquent fixation de la dupli- cature. î)Les fleurs ne sont pas d'une perfection irréprochable; maia elles ne sont pas moins le résultat attendu et le point de départ pour des variétés à fleurs blanches doubles plus parfaites ; elles sont pour les blancs ce que le premier zonale double Triomphe (1) Nous rappellerons ici que le premier double a été obtenu ainsi, et que leTom-Pouce double ne doit rien non plus au génie créateur des hybridateurs. — 35 — deGcrgoma a été pour les doubles ronges et autres nuances. 3) Je dois la possession de celle intéressanle variété àM. Smith, horticulteur à Toulouse, qui ayant ou connaissance de la plante, l'avait achetée de l'iieuieux propriétaire, et m'en avait avisé confidentiellement. Je me suis rendu immédiatement à Tou- louse, et après ravoir vu ea fleurs, M. Smith a bien voulu m'en remettre la propriété exclusive. )) Je ne suis donc pas Tobtenteur du Peîargonium zonale à fleurs blanches doubles, puisque c'EaT la nature qui a opéré elle- même, mais simplement Theureux introducteur et propagateur. Il est en ma possession aujourd'hui, et en pleine fleuraison^ et comme je conserve les ombelles pour la fécondation, les ama- teurs peuvent venir le voir et s'assurer de la réalité du fait. )) Plus heureux par ce dernier que par celui de l'année der- nière, dont les lecteurs du journal connaissent l'histoire, — puisque j'en ai fait l'acquisition après l'avoir vu et jugé moi- m.ême, — je vais le mettre immédiatement en multiplication; mais la multiplication sera assez lente, car il n'y a qu'un seul jeune pied. Aussitôt qu'il sera sulfisamment multiplié, je serai bien heureux d'en doter le commerce, surtout que la prove- nance est française. )) Je vous autorise à insérer ma lettre dans votre prochain numéro, prenant sur mon honneur la responsabilité du fait avancé. » Agréez, etc. )) BoucHARLAT aîné. » LES PARASITES DU POIRIER. (Pl. II et III). Comme tous les arbres, le Poirier est exploité par une foule de parasites qui vivent à ses dépens et au détriment du culti- vateur ; car la fructification en souffre toujours, soit comme — 36 — qualité et beauté des fruits, soil Comme quantité. Ces parasites appartiennent aux règnes végétal et animal ; les plus communs sont des petits Champignons nommés Rœslclia, et des insectes que les entomologistes désignent sous les noms de Tcnthrédes et de Teignes. Le parasite végétal est le Rœstelia cancellaia. Sa présence se manifeste par des petites taches rouges à la surface des fenilles, au milieu desquelles apparaissent bientôt des sortes de verrues d'abord globuleuses, puis allongées qui s'ouvrent latéralement pour laisser échapper une fine poussière composée de myriades de petits grains jaunes qui sont les spores ou graines. Lorsque ce Champignon se développe abondamment sur un poirier, et qu'il y réparait plusieurs années de suite, il détermine promptement un grand affaiblissement de l'arbre qui ne produit plus que des petits fruits généralement pierreux. On accuse la Sabine (Jiuiiperus Sabina), petit arbuste de la famille des Conifères, lorsqu'elle est attaquée par un autre Champignon de la même famille, mais qui est très-différent du Uœstelia cancellota, de produire cette maladie du Poirier. Cette question a occupé les horticulteurs dans ces temps derniers, et, bien qu'il faille admettre la transformation com- plète du parasite de la Sabine, en passant sur le Poirier, les savants acceptent aujourd'hui le principe de la contagion et de la transfiguration de l'espèce en général et du parasite sabi- nien en particulier. ■ Malgré notre profond respect pour les décisions du monde savantj et malgré les faits présentés pour appuyer cette théorie de transmulalioii, nous nous permettons d'élever un doute sur l'influence de la Sabine malade sur le Poirier, l'étayant aussi de faits pratiques. Aiiisi, dans le potager du château de Guitrancourt, près Mantes, appartenant à Madame de Morel de Rougemont, il existe un énorme pied de Sabine, sur lequel je n'ai jamais pu _ 37 — découvrii' la moindre trace de son fameux Champignon. Les Poiriers sont néanmoins aitaqués par le Bœstelia dans cer- taines années ; mais, chose assez bizarre, quelquefois les sujets qui en sont le plus rapprochés, n'offrent pas une seule feuille lâchée de rouge, quand au contraire ceux qui en sont le pkis éloignés ont toutes leurs feuilles multimaculées. Quoi qu'il en soit, que le voisinage de la Sabine exerce ou non une influence pernicieuse dans les jardins fruitiers, le cul- tivateur qui aperçoit des taches rouges sur les feuilles de ses Poiriers doit s'empresser d'enlever ces feuilles avant l'appa- rition du petit Champignon verruqueux. Dans le cas oîi il aurait un pied de Sabine dans sa propriété, il pourra en faire le sacrifice aux dieux des enfers ; si ses Poiriers continuent en- suite à lui offrir des feuilles maculées de rouge, il n'aura au- cun reproche à s'adresser. Pour les parasites du règne animal, nous passons la plume à un écrivain plus autorisé, au docteur Boisduval, qui a traité le sujet dans Ylnseclologte agricole, journal publié par notre éditeur M. Donnaud, et auquel nous empruntons les deux plan- ches qui accompagnent ces deux articles. Hkrincq. TEIGNE A ÉTUI DU POIRIER (Tinea (Coleophora) hemerobiella Pl. II.) — Il y a des années et des localités où Ton voit les feuilles des Poiriers de nos jardins fruitiers couvertes de taches noirâtres, arrondies, vésiculeuses, produites par la mortifi- cation et le dessèchement de l'épiderme. Ces taches, dont beau- coup d'horticulteurs ignorent la cause, sont occasionnées par une petite chenille renfermée dans un fourreau d'un noir brun, composé de petits fragments de l'épiderme de la feuille. Cette espèce d'étui, dont la chenille augmente la dimension au fur et à mesure qu'elle prend de l'accroissement, présente sur un côté untî sorte de suture, et à l'extrémité antérieure, une ou- — 38 — verture un peu dilatée en forme de collerette par laquelle la chenille fait sortir sa tète à volonté ; l'extrémité opposée se termine par une valvule, sorte d'^i clapet, pour la sortie des excréments. Cette petite chenille (voir pi. II), quiaéléfortcommune'cette année, se tient constamment renfermée dans son fourreau. Lorsqu'elle s'établit sur une feuille, elle perce en dessus ré[)i- derme à l'aide de ses petites mandibules pour ronger tranquil- lement le parenchyme, sans cependant s'enfoncer entièrement dans son tissu. Elle se lient dans une position verticale, ne lais- sant sortir et pénétrer dans la feuille que les premiers anneaux de son corps. Elle adhère assez fortement à la partie où elle s'est fixée et ne change de place que lorsque, arrêtée par la petite collerette dont nous avons parlé, elle ne peut plus at- teindre sa nourriture. Il n'est pas rare de trouver sur la même feuille de quatre à six de ces petits cyhndres noirs qui parais- sent immobiles. C'est vers le milieu de mai que l'on peut obser- ver celte chenille dans les jardins et les pépinières; à la tin de ce mois, elle a acquis son entier développement ; alors elle dé- ménage, emportant son habitation sur son dos, se fixe à une branche à l'aide de quelques fils de soie, se retourne dans son fourreau et se change en chrysalide. L'insecte parfait éclôt dans le commencement de juin. C'est un très-petit papillon, dont les ailes sont allongées, étroites, linéaires, munies d'une frange soyeuse. Les supérieures sont grisâtres, pointillées de bîun, avec un point plus prononcé et plus obscur sur le milieu. Il y a une seconde génération de chenilles à la fin d'août et au commencement de septembre dont les chrysalides passent Vhiver pour cclore au printemps et propager l'espèce. Les feuilles attaquées par celte Tinéide sont toutes parse- mées de macules noires s'exfolianl facilement. Dans cet état, l'élaboration de la sève se fait moins bien et les Poiriers en souf- frent plus ou moins. ~ 39 — Nous avons aussi observé cette petite chenille sur le Pom- mier, mais ce cas est plus rare. Elle se tient presque toujours dressée sur la face supérieure des feuilles, et c'est à tort cpie le peintre chargé du dessin l'a placée sur la face inférieure. 11 n'y a pas d'autre moyen de détruire cet ennemi de nos vergers f|ue de couper, au mois de mai et d'août, les feuilles sur lesquelles sont implantés ces fourreaux noirs, redressés comme des quilles. (Voir pour d'autres détails, notre Essai d'Ento^ mologie horticole, p. 588 (1). TENTHRÈDE DU POIRIER (Pl. ÏII). — Jusqu'à présent on ne connaissait guère que la Tenthrède fulvicorne vivant dans l'intérieur des fruits, nous en signalons une seconde à l'atten- tion des arboriculteurs. Cette dernière, inconnue en France pendant longtemps, est devenue depuis plusieurs années un très-grand fléau dans les départements de la Sarthe, de la Mayenne et de l'Orne. C'est par milliers qu'on la rencontre aujourd'hui dansles jardins sur les Poiriers en fleurs. Cette Ten- thrède, communiquée à notre savant collègue le docteur Sichel, a été reconnue pour l'espèce désignée sous le nom de Tenthredo (Selindria) brevis par Klug. Hâtons-nous de dire, toutefois, que la découverte de cet insecte destructeur au moment de son apparition, ne nous appartient pas ; elle est due à M. Anju- bault, bibliothécaire archiviste de la ville du Mans, savant mo- deste que la mort vient d'enlever à ses amis. C'est en 1854 que cet observateur en aperçut d'abord quel- ques rares individus ; Tannée suivante, il en voyait dans tous les jardins aux environs du Mans. Depuis lors, cet ennemi n'a cessé de se multiplier de plus en plus, et ses ravages s'étendent maintenant dans les départements voisins. En 1863, M. Anju- baull, qui n'avait pas à sa disposition des ouvrages spéciaux pour déterminer cet hyménoptère, supposa que l'espèce pou- (1) Donnaud, éditeur, Paris, rue (lasselle 9. Prix, 6 francs. — 40 — vait être nouvelle et nous l'adressa sous le nom de TetithreJe cénonaiie, en même temps qu'une quantité de Poires renfer- mant des larves. Depuis ce premier envoi, nous avons reçu beaucoup de Poires malades provenant de diverses localités ; elles nous ont mis à même d'étudier et de bien apprécier les dégâts que cette mouche à scie cause aux Poiriers. L'insecte parfait est très-abondant à la un d'avril et au com- mencement de mai sur les fleurs des Poiriers, mais on n'y trouve que des femelles ; les mâles disparaissent après l'accou- plement, et comme ils n'ont rien à faire dans les fleurs,, ils ne se montrent jamais sur les arbres fruitiers. La femelle une fois fécondée s'introduit dans les corolles, dépose un œuf sur l'ovaire et passe successivement à une autre fleur jusqu'à ce qu'elle ait terminé sa ponte. Au bout de trois jours au plus, l'œuf est éclos et donne naissance à une pelite larve -blanches munie de vingt pattes, qui pénètre dans le parenchyme des poirettes. Celles-ci continuent encore de grossir pendant une dizaine de jours sans se déformer ; seulement elles présentent extérieurement des marbrures noirâtres qui deviennent de plus en plus intenses, puis elles se détachent des branches et tom- bent. Deux ou trois jours après, la larve, ayant acquis toute sa croissance, sort du fruit par un petit trou et s'enfonce en terre au pied des arbres oh elle a vécu ; elle se renferme dans une petite coque cylindrique où elle reste jusqu'au mois de mars de l'année suivante sans se changer en nymphe. Cécidomye des Poires. 11 ne faut pas confondre les Poires ha- bitées par cette larve de Tenthrède avec celles qni sont attaquées par une petite mouche noire à deux ailes, appelée Cécidomye des Poires. Dans ce dernier cas, les fruits se déforment, de- viennent globuleux, et ont reçu le nom vulgaire de Calebasses. Au lieu d'une larve à vingt pattes, ils renferment plusieurs petits vers apodes dont la métamorphose a également lieu dans la terre. — H — Pyrale des pommes. Il ne faut pas non plus prendre pour la larve de la Tenthrède dont il s'agit, une petite chenille à seize pattes qui ronge et laboure intérieurement la chair des Poires et des pommes. Cette dernière donne naissance à un petit pa- pillon appelé Pyrale de lapomme. Contrairement aux autres, sa présence dans les fruits n'empêche pas leur développement ; on a même remarqué que les fruits qui étaient véreux par la larve de cette pyrale mûrissaient les premiers. La Tenthrède dont nous donnons ici la figure (pi. III) est comme tous les hyménoptères, pourvue le quatre ailes ; elle est d'un tiers plus petite que la mouche domestique. Sa cou- leur en dessous est entièrement d'un jaune pâle ; ses yeux sont noirs et son front offre un petit trait transversal de la même couleur ; le corselet est ferrugineux, tacheté de noir ; l'abdo- men est d'un brun jaunâtre varié de noir. Telle est la descrip- tion de la femelle faite sur le vif. Quant au mâle, dit M. le doc- teur Sichel, il est totalement inconnu des entomologistes. Le seul moyen que nous ayons à conseiller aux arboricul- teurs pour amoindrir les calamités occasionnées par cet insecte, c'est de recueillir toutes les poirettes tachetées ou marbrées de noirâtre, tombées ou tenant encore aux arbres, et de les brûler immédiatement avec les larves qu'elles renferment. Il sera bon aussi de secouer les arbres le matin sur une toile. En agissant ainsi, on fera tomber une quantité de femelles^ qui, à cette heure de la journée, sont complètement engourdies et ne cherchent nullement à faire usage de leurs ailes. Notredessin représente une branche de Poirier dont les fruits renferment des larves ; une Poire coupée pour montrer la petite larve; la larve grossie; la Tenthrède ou mouche de grandeur naturelle, et enfin cette dernière grossie. BOISDUVAL. — 42 — RECETTE CONTRE LES INSECTES QUI GRIMPENT AUX ARBRES. Depuis quelques années le goudron jouit de propriétés les plus merveilleuses : il guérit tout, il préserve tout. Nous enga- geons nos lecteurs à en faire usage, pendant qu'il possédé encore ses qualités, pour préserver leurs rosiers ou autres ar- bustes de la visite des fourmis. Voici ce c]ue nous trouvons dans Vinsectologie agricole : (( On indique souvent, pour éloigner ces insectes des arbustes, déplacer sur la tige ou sur le tronc un ou plusieurs anneaux de goudron. L'anneau, simplement appliqué au pinceau, ne tarde pas à sécher et à devenir inefficace. Il faut mettre au pied de l'arbre ou du petit arbuste, un bourrelet de longue filasse. Puis on fait fondre du goudron avec du vieux suif et on en bar- bouille au pinceau la filasse. L'odeur éloigne d'abord tous les insectes, et les marcheurs, comme les fourmis, qui tenteraient, malgré cela, de grimper^ n'y peuvent parvenir, leurs pattes s'empêtrant dans la filasse. Il est bon de mettre aussi de pareils anneaux après les grosses branches, car l'odeur du suif rance chasse tous les insectes qui volent. Dans les planches à melons, on ferait bien de placer de distance en dislance des piquets avec des tampons de filasse trempés dans le mélange de goudron et de vieux suif. L'odeur empoche les insectes de s'ar- rêter, notamment des hémiptères; on aura encore avantage à arroser à l'eau de sel de morue les feuilles de cucurbitacées trop atlac|uées. » 43 REMÈDES CONTRE LES EFFETS DE LA PIQUKE DES ABEILLES, DES GUÊPES, fAV. (1). Beaucoup de personnes ne se livrent pas à la culture des abeilles, malgré les avantages réels et surtout l'amusement qu'elles procurent, parce que ces peiisonnes en redoutent la piqûre. Celte piqûre est bien facile à éviter avec la précaution de se couvrir les mains de gants, et la figure d'uti camail; ou même, si une al>eille irritée vous attaque à l'improvisle (fait très-rare) on évite tout danger en se tenant coi, ou en se met- tant dans un endroit obscur, pour y rester immobile. Quand par malheur on est piqué, il y a beaucoup de re- mèdes. Après avoir enlevé le dard le plus tôt possible, doucement et en le tournant, on suce la piqûre, si l'endroit le permet, on la lave, on l'essuie ; ensuite il faut la frotter avec une plante aro- matique, en particulier avec une feuille de plantain écrasée, ou mieux y appliquer une compresse d'un dissolvant, eau, alcool, élher, huile de pétrole, etc., et de façon que la piqûre soit un peu comprimée et isolée de l'air. Il y a beaucoup d'épidermes qui se contenteront de ces soins; d'autres se trouveront mieux de ce remède : Au lieu de dissoudre le venin, il faut l'attaquer et le dé- truire avec de l'alcali volatil (ammoniaque), ou avec de l'acide phénique ou phénol. L'acide phénique est plus -commode que Talcali, en ce que son odeur n'est pas piquante^ et ne suffoque pas, qu'il ne s'é- vapore pas comme l'alcali, et qu'on ne risque pas, en se servant d'un vieux flacon^ de le voir sans effet. Dans un petit flacon avec bouchon à Fémeri et terminé en (I) Extrait de l'Apiculteur., par M. Hamet. _ u — porte-goutte, l'acide phéniqne coiite 2 à 3 francs; mais, pour les bourses économiques, l'acide phénique cristallisé coûte au plus 8 francs le kilogramme, c'est-à-dire 8 centimes les dO grammes, chez les marchands de produits chimiques. On dissout les cristaux dans la plus petite quantité possible d'esprit-de-vin (quelques gouttes sufl^sent pour 10 grammes), et on ajoute ensuite un volume d'esprit- de- vin six fois plus petit environ que le volume de la dissolution; de cette façon l'acide phénique corrode et blanchit la peau sans la brûler et sans produire d'ampoule ; on en met une petite goutte sur la piqûre ; au bout de 10 à 20 secondes, la douleur disparaît et on n'a plus à s'occuper de rien. 11 est vrai qu'on peut être piqué et n'avoir sous la main ni son flacon d'acide phénique, ni même de l'eau ou des plantes aromatiques; dans ce cas, voici un remède très-simple, mais /m-e//?cace et sur lequel j'insiste particulièrement : Un peu de salive triturée en forme de boue avec de la pous- sière, et appliquée comme emplâtre sur la piqûre. La salive étant alcaline dissout et même attaque le venin qui est acide ; la terre qui la maintient préserve la piqûre de l'air et y entretient la fraîcheur; la plupart du temps, après 3 ou 4 minutes, même pour la peau la plus délicate, la douleur de la piqûre est passée. Si on avait négligé de soigner une piqûre et qu'une forte enflure fût survenue, je crois que le seul remède est de mettre une compresse d'éther, ou de frotter l'enflure avec une brosse douce, d'y metlre une compresse d'eau pure et fraîche et de la renouveler souvent. Georges de la Marnière. — 45 — glaïeuls de m. SOUCHET ; NOUVEAUTÉS POUR 1871-1872. (1) Au mois de septembre dernier, une circonstance particulière m'ayant conduit à Fontainebleau, je me suis empressé d'aller faire visite à M. Souchet et à ses Glaïeuls. Hélas ! à peine ai- je eu le [)laisir de voir quelques instants cet horticulteur juste- ment renommé ; une maladie cruelle contre laquelle il lutte avec un rare courage depuis longtemps déjà, le condamne à une retraite à peu près absolue. Quant à ses Glaïeuls, j'ai eu la vive satisfaction de pouvoir les admirer, non sur pied, mais dans les grands et splendides bouquets dont leurs fleurs four- nissent chaque jour les éléments à Mme Souchet; il est bon de savoir en efiet que l'épuisement de la terre très-légère de Fon- tainebleau, dans les jardins, et je pourrais même dire les champs consacrés, depuis plusieurs années, à la culture de ces plantes, a forcé M. Souchet à chercher loin de cette ville des conditions plus favorables. C'est de ses nouveaux champs de culture que, chaque matin, le chemin de fer lui apporte des gerbes de fleurs éblouissantes d'éclat, de variété, de fraîcheur, que les amateurs de ces brillantes Iridées vont voir chez lui et qu'il peut montrer avec un légitime orgueil, puisque toutes sont dues à son art consommé et à ses efforts persévérants. Sur ma demande, M. Souchet a bien voulu me remettre le re- levé de ses nouveautés de l'année. J'ai vu les fleurs de presque toutes ces plantes et je ne pourrais rendre l'impression que leur beauté a produite sur moi, sans recourir aux expressions les plus élogieuses. On conçoit dès lors qu'une description suc- cincte et froide n'en donne qu'une idée imparfaite ; néanmoins cette description est essentielle comme constituant, si je puis (I) Journal de la société centrale d'horticulture de France. — 46 — m'exprimer ainsi, un signa^ binent précis, et comme permettant d'élablir la comparaison entre les variétés nouvelles et celles qui, chaque année, ont été décrites dans ce Journal, d'abord par M. Rouillard, dans ses Repaies annuelles de la FioriuuUure, ensuite, depuis la mort de ce zélé collègue, par le conlinualeur de son œuvre, M. A. Malet. Toutefois, avant de mettre sous les yeux des lecteurs de ce Joui liai l'exposé des cdraclères par lesquels se distinguent les 13 Glaïeuls qui forment, pour Tannée 1871, le lot de M. Sou- chet, il ne sera peut-être pas inutile de rappeler d'abord suc- cinctement quel a été le point de départ de cet horticidteur et comment, grâce à lui surtout, lès jardins de l'Europe entière sont devenus tributaires de la France pour ces brillantes Mo- nocotylédones. On sait que la souche de tous les Glaïeuls de plein air qui forment aujourd'hui l'un des principaux ornements de nos jardins est la plante qui a reçu le nom de Gladiolus gandauensis Van Houtte, Glaïeul de Gand. Bien que le nom de cette plante^ formé contrairement aux règles de la nomenclature botanique, semble indiquer une espèce particulière, c'est un simple hybride issu de la fécondation croisée des Gladiolus psitia- cinus HooK., Bot, Mag., pi. 3032 [Gl. natalensû Reinw.) et car- dinalis Curt., Bot. Mag., pi. 135. Malheureusement on a oublié de dire quelle est celle de ces deux espèces qui a été le porte-graines ou la mère, et quelle est celle qui a fourni le pollen ou qui a été le père dans cette fécondation. C'est dans les jardins du duc d'Arenberg, près de Gand, qu'a été obtenu ce précieux hybride dont la descendance devait être aussi nom- breuse que brillanle et variée. La première description et la première figure en ont été données, du moins à ma connais- sance, par M. Van Houtte, dans son importante publication connue de tous les amateurs de plantes, la Flore des serres^ cahier de mars 1846, vol. II, pi. 1. 47 — Le Glaïeul perroquet, GladioUis psitiacimis Hookeu., est une plante indigène de Port-Natal, dsns le sud-esl de l'Afrique ; il a été introduit en Europe en 1830. Sa taille est haute, puis- qu'il s'élève à un mètre ou un peu plus ; il produit un bel épi de grandes fleurs jaunes, maculées et mêlées de jaune louge ou de mordoré, lavées de jaune verdâtre à l'extérieur, dans lesquelles les divisions supérieures du périanlhe forment voûte, tandis que les inférieures se rejettent plus ou moins en dehors. C'est de cette espèce que tient le plus l'hybride . Qaant au Glaïeul cardinal, Gl. cardinalia Gurt., il croit natu- rellement dans les terres du Cap de Bonne-Espérance, d'où on l'a importé en Europe dès \ 789. Il n'a guère que la moitié de la taille du précédent, duquel il diffère d'ailleurs par la couleur vert glauque de sa tige et de sesfeuilles^ ainsi que par son épi un peu lâche et unilaléial de grandes tleurs presque dressées, dont la couleur générale est un rouge-écarlate vif, et qui offrent;, en outrt, sur chacune de leurs trois divisions infé- rieures, une grande macule blanche, oblongue et prolongée supérieurement en pointe. Quelque belles que soient ces deux espèces, l'hybride qui est provenu de leur fécondation croisée l'emportait déjà nota- blement en beauté sur elles ; aussi fut-il recherché avec un juste empressement aussitôt que M. Van Houtte le fit connaître et le mit dans le commerce. Voici en quels termes s'exprimait à son égard l'article dont il fut l'objet dans la Flore des serres : « Au y> coloris floral le plus splendide, le plus éclatant, le plus 3> agréablement mélangé, ce Glaïeul joint un nombre considé-' y> rable de iîeurs, un port noble et grandiose... Un fort indi- 3) vidu peut donner 50 à 60 fleurs et plus, d'un minium écla- y> tant, à reflets losés et amarante ; les pétales inférieurs, d'un )) jaune de chrome, sont lavés aux extrémités de vert pistache )) et des mêmes taches rouges qui décorent les supérieurs. y> Tout ce riche coloris tranche avec le bleu violacé intense des — i-8 — » étaraines et le blanc des 3 stigmales claviformes du style. )) Les fleurs forment un tpi serré, non interrompu, et sont 3) subsessiles dans une spathe bivalve, beaucoup plus courte 3) qu'elles. » L'importance capitale de cette conquête fut appréciée comme elle méritait de l'être par tous les liorticuUeurs européens qui comprirent fort bien qu'une mine presque inépuisable venait d'être ouverte pour eux. Ce fut surtout en France que des fé- condations artificielles et des semis du nouveau Glaïeul furent entrepris d'abord et poursuivis ensuite avec plus ou moins de persévérance. Ceux qui se sont le plus distingués chez nous sous ce rapport sont MM. Truffant, de Versailles; A. Malet, du Plessis-Piquet ; Courant, de Poissy; Eug. Verdier et Domage, de Paris; surtout M. Souchet, de Fontainebleau. (1) Leurs ac- quisitions ont été bientôt nombreuses, de plus en plus brillantes et variées ; mais le dernier de ces habiles jardiniers et amateurs, après avoir ouvert la voie, a continué jusqu'à ce jour de la parcourir avec la même ardeur et avec des succès de plus en plus grands, même après que plusieurs de ses émules s'étaient arrêtés dans leurs travaux. Aussi son nom s'est-il en quelque sorte identifié avec celui du Glaïeul, et partout où les belles variétés de cette Iridée trouvent dans les jardins la place qu'elles méritent, ce sont ses gains successifs qui figurent au premier rang, souvent même qui composent la collection presque entière. La pan considérable que M . Souchet a prise à la production de Glaïeuls issus du Gl. gandavcnsis, la rare habileté qu'il a su acquérir sous ce rapport ont éié constatées en termes formels parles autorités les plus compétentes. En 1851, M. Truffant (1) L'auteur de cet article a oublié l'homme qui a le plus contribué au per- fectionnement de celle belle plante, M. Victor Verdier, un des premiers se- meurs, et dont la plupart des gains sont restés dans les collections ; cette omission est Irés-regreltable. F. IIerincq. — 49 — faisait connaître, dans la Flore des serres (VU, p. 144-148), les soins qui conviennent à ces plantes et les variétés que lui- môme avait su déjà obtenir; mais il s'empressait de dire avec une honorable franchise : seils qu'a bien voulu me donner Vhabile M. Souchet fiîs, de » Fontainebleau, qui a eu le bonheur d'obtenir le premier les » plus belles variétés des Gladiolus eardinalis, f/andavensis et » floribwidus; c'est en fécondant arlificiellement entre elles » les variétés des plus beaux Glaïeuls nouveaux, que M. Sou- > chet et moi nous sommes arrivés à obtenir, par leur déve- » loppement, leur forme, leur port et leurs brillantes cou- » leurs, des variétés qui surpassent, j'ose le dire, tout ce que 2) la Hollande et la Belgique ont livré au commerce jusqu'à ce D jour. )) D'un autre côté, quelques années plus tard, M. Van Fîoutte n'a pas été moins explicite : (( M. Souchet, de Foiitainebleau, y> a montré, dit-il dans sa Flore desserres (2'= série, If, 4857 )) p. 125), ce que peut faire d'une plante un intelligent travail- » leur. Il s'est livré, lui, à faire produire au Glaïeul type que » nous mîmes en vente, il y a quinze ans, toutes les couleurs » que miroite l'arc-en-ciel. f.es plus beaux gains sortent de ses 3) mains. C'est à lui que nos jardins en sont redevables. » Enfin notre regretté collègue Rouillard, dans plusieurs de ses Revues de laFloricultureque connaissent tous les lecteurs de ce Joimial, s'est laissé aller à tout son enthousiasme pour célébrer la beauté et la variété des Glaïeuls dus à M. Souchet, ainsi que pour rendre hommage au mérite de cet horticulteur distingué. « Il a été obtenu sans doute, dit-il dans l'un de ses articles sur :» ce sujet {Jour., V, 4859, p. 146), de fort belles variétés du 2) Glaïeul de plein air ailleurs qu'à Fontainebleau ; cependant » toutes ces variétés réunies sont loin du nombre de celles de )) premier ordre qui ont été produites par M. Souchet. De tous » les semeurs, celui-ci paraît être le seul qui sache multiplier Fcvricr -1872. , — oO — i> rapidement ses plantes comme il est le seul qui ait su, par )) fécondations bien entendues, faire varier indéfiniment leur )) colons. 3) Les nombreuses variétés de Glaïeuls que nous devons à M. Souchet tirent leur remarquable diversité d'abord de ce que leurs fleurs offrent deux gammes complètes de couleurs, l'une du bianc pur au rouge-pourpre intense, l'autre du jaune pur au rouge-minium et au rouge-feu le plus vif ; en second lieu, de ce que ces tons si divers s'y montrent combinés de toutes les manières possibles en teintes plates ou fondues, en macules uniformes ou encadrées, en mouclielures,enlignes, etc.; en troisième lieu^ de ce que la forme primitive du type n'a pas tardé à s'y effacer pour devenir ce périanthe bien ouvert dans toute sa périphérie, à divisions toutes élégamment reje- tées en dehors dans leur partie supérieure, qui, rappelant par son ampleur et sa configuration générale un Lis ou un Ama- ryllis, fait souvent qualifier ces magnifiques plantes de Lilii- jlores ou Amaryllidi flores. — Maintenant est--il permis d'espé- rer que les acquisitions se succéderont encore pendant longtemps dans la voie qui a été suivie jusqu'à ce jour avec tant de suc- cès ? M. Souchet lui-même ne le pense pas et je suis convaincu qu'il exprimait une vérité que j'oserais presque appeler néces- saire quand il me faisait l'honneur de me dire que tous les filons de cette mine semblent bien près d'être épuisés. Heu- reusement une autre mine vient d'être ouverte. 11 y a peu d'années qu'une nouvelle et très-belle espèce de Glaïeuls, le Gladiolus cruentus Moore fGard. Chron., 1868, p. 1138; Bo- tan. Magaz, 18G9, pi. 5810), a été importée en Angleterre, de la terre de Natal d'où était déjà venu bien antérieurement le €1. psittacinus. C'est une plante vigoureuse qui produit un bel épi terminal, distique, d'une douzaine de très-grandes fleurs ijien ouvertes et régulières, colorées du plus bel écarlate. Dès la première floraison de cette belle plante, et elle a eu lieu chez — 51 — M. Will. Bull, pendant l'été de 1868^ on avait présumé qu'elle donnerait lieu, par suite d'hybridations, à quelque nouvelle catégorie de Glaïeuls ; cette prévision est déjà réalisée : les journaux horticoles anglais nous annoncent que la fécondation des Gladiolus cruentus et Brenchleyensis l'un par l'autre a déjà donné plusieurs hybrides éminemment liliiflores, sur les fleurs desquels la répartition du blanc et du carmin-rose vif se pré- sente d'une manière toute nouvelle. Un pareil début fait très- bien augurer des résultats des tentatives qui sont encours d'exécution dans ce moment même. Après ce relevé historique succinct et ces considérations gé- nérales que j'ai cru devoir présenter à l'occasion des Glaïeuls nouveaux de M. Soucliet, il ne me reste qu'à insérer ici la des- cription des treize plantes qui constituent, pour cet heureux et habile semeur, ses nouveautés de cette année. Celles-ci dépas- sent peut-être leurs aînées en beauté ; on ne pourrait en faire un plus bel éloge. Nouveautés pour 1871-7'j. Jupiter. — Très-long et bel épi de grandes fleurs parfaites ; fond rouge clair, très-largement llammé rouge cramoisi très- foncé ; splendide variété d'un grand efl'et. Béatrix. — Très-long épi de grandes fleurs parfaites; fond blanc pur, très-délicatement flammé lilas carminé ; splen- dide et très-fine variété de hauteur moyenne. Ariane. — Très long épi de grandes fleurs parfaites, fond blanc très légèrement teinté de rose ou de lilas bordé et flammé rose tendre carminé, les divisions inférieui es fond blanc pur ; splendide et fine plante des plus séduisantes, perfection, hauteur moyenne. Phébus. — Bel épi de grandes fleurs rouge-feu très-éclatant, très-grandes macules blanc pur d'un grand efl'et ; splendide — 52 — variété tardive, très-recommandée pour le brillant éclat de sa couleur unique ; hauteur moyenne. Minerve. — Epi très-ample de grandes Heurs très-ouvertes, cra- moisi vif Irès-brillant, petite macule roùge carminé, sur large fond blanc ; très-belle nuance d'un grand effet; hau- teur moyenne. Antigone. — Long épi de très-grandes Heurs, rose tendre très- largement flammé rouge carminé; d'un grand effet, perfec- tion. Virginalis. — Long- épi de grandes fleurs, blanc très-pur bordé et flammé rose tendre carminé ; petite plante très-fine et très sédnisante. Célimhiei — Fort long épi de très-grandes fleurs très-ouvertes, parfaites, rouge orangé clair, largement flammé rouge vif très brillant ; splendide planie, perfection, Antiopc, ~ Très- long et bel épi de grandes fleurs cerise orangé clair, macule carmin très-foncé sur large fond blanc pur; plante d'nn grand elîet. Ossian. — Ttès-long et bel épi de grandes fleurs parfaites, très-beau rose \ if teinté violet et flammé carmin, fond très- éçlairé ; irès-bidle planie de hauteur moyenne. Alcyon. — Très-bnl épi de grandes fleurs, fond blanc large- ment bordé et flammé rose carminé ; charmante plante très- basse. Didon. — Fort long épi très-ample de grandes fleurs parfaites, blanc vaporeusement teinté et flammé lilas tendre, divisions inférieures blanc pur; hauteur moyenne, perfection. Arsinoé. — Bel épi de grandes fleurs parfaites, très-beau rose satiné, flammé carmin vif, charmante plante très-basse; A. DUCHARTRE. — 53 — PLANTES NOUVELLES. Les frères Hubert, horticulteurs à Hyères{Var), annoncent et recommandent les plantes suivantes dont ils mettent les graines cette année'au commerce. Amaranthus atropurpureus. Variété la plus remarquable d'une plante recherchée pour les grands effets. Elle forme des touffes hautes, enmoyenne^ de 1 mètre, composées d'une masse de tiges partant d'une même souche, et se subdivisant en centaines de rameaux et ramuscules qui se terminent par de longs épis cylindriques retombants et du plus beau pourpre. Amaranthus bicolor albiensis. Variété de V Amaranthus hico- lor, obtenue dans rétablissement Hnhert. Elle se distingue du type par des tiges plus grêles, très-élancées et bien garnies de feuilles toutes d'un pourpre foncé, à l'exception des terminales, qui forment la rosette et dont la teinte devient vive et presque couleur de sang. Antennaria Hoezlii, des frères Hubert. Prise d'abord pour unGnaphalium, celte jolie petite plante de l'Amérique du Nord paraît devoir rentrer dans le même genre que l'Antennaire per" lée (Antennaria margaritacea) quoiqu'elle en soit très-diffé- rente par le port. C'est une plante naine, probablement an- nuelle, ne traçant pas, ou ne |)araissant pas iracer du pied, dressée, à tiges presque simples, ou peu ramifiées, bien garnies de feuilles, hautes de 25 à 50 centimètres, terminées par un large corymbe de capitules d'un blanc argenté plus gros que ceux de l'Antennaire perlée. Comme plante de plate-bande, cette jolie Immortelle sera appréciée; mais elle parait convenir mieux pour la culture en pots. Astragalus mariamis des frères Hubert. Légumineuse vivace formant des touffes hautes de 40 à 50 centimètres, dont les ra- mifications se terminent par un capitule ovoïde de fleurs ses- — 54 — siles d'unbleu violae(^\ Cette plante a été trouvée par M. Roezl dans les montagnes de Saint-Mary près Wionning (Texas) à plus de 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle pa- raît convenir pour les terrains secs, les talus non arrosables. MM. Hubert croient qu'elle pourrait être avantageusement cul- tivée comme fourrage vivace. Campamda laciniata, de Linné. Espèce bisannuelle^ une des plus belles du genre autant par ses grandes fleurs bleues que par son feuillage luisant élégamment découpé. Elle est très- rustique sous le clim& t méridional. Originaire de la Grèce, et signalée par Tournefort, elle vient d'être introduite dans les culturespar lessoinsdeM. Orphanidés, (professeur de botanique à Athènes. Coronilla vimînalis. Cette plante du Maroc a ses fleurs blanches et roses comme celles de notre Coronille indigène, le Coronilla varia. Dipteracanthus grandi florus. Âcanthacée américaine vivace, herbacée, à tiges retombantes, terminées par un bouquet de grandes fleurs à corolle bilabiée, d'un violet foncé. C'est une jolie plante de plate-bande, disent MM. Hubert, rustique à Hyères, et qui le sera probablement assee, dans les climats plus septentrionaux, pour fleurir en été dans les plates-bandes des parterres. Echium pomponicum. Belle espèce bisannuelle à tige simple, haute de 2 mètres, donnant naissance, de la base au sommet, à des grappes de fleurs. Euphorbia pandurata, des frères Hubert. Curieuse espèce annuelle à feuilles ayant la forme d'un violon. Ses fleurs in- signifiantes sont entourées de bractées teintes d'unejarge ma- cule rouge de sang, d'un singulier effet. C'est d'après MM. Hu- bert, une jolie plante à élever en pots. Hesperis speciosa. Plante bisannuelle, de 40 à 50 centi- mètres de hauteur, en fortes touffes, dont les tiges simples, dressées Irès-feuillées se terminent par de volumineuses grappes de fleurs pourpre ou lilas foncé; elle se rapproche des Giroflées à fleurs pourpre, mais son feuillage est vert glabre et non co- tonneux blanchâtre. On garantit sa parfaite rusticité. Hibiscus spinulosus, des frères Hubert. Plante du Brésil mé- ridional, rustique h Hyères, probablement vivace, à tiges et rameaux aiguillonnés ; à feuilles en cœur plus ou moins lobées, velues. Les fleurs sont grandes et d'un rose violacé avec le calice hérissé de gros poils roides. Ipornœa oculata des frères Hubert. Liseron annuel -à tiges volubiles s'élevant à 3 ou 4 mètres, à feuilles en cœur, acu- minées glabres. Lesfleurs, disposées en petits bouquets à l'ais- selle des feuilles, ont la plus grande ressemblance avec celles du Convolvulus altbœoides ; elles sont roses avec un œil pour- pre au fond de la corolle . Lantana urticœfolia des frères Hubert. Espèce du Brésil mé- ridional, probablement vivace, mais fleurissant dès la première année du semis. C'est une petite plantefrutescente, dressée, ra- meuse ou buissonnante, à larges feuilles en cœur, veloutées. Ses fleurs, d'un bel orangé-rouge -sont disposées en petits bou- quets ombelliformes au sommet des rameaux. Si sa petite taille (50 centim. environ) se maintient, ce joli Lanlana^ di- sent MM. Hubert, pourra prendre rang parmi les plantes de plates-bandes. Il sera prudent de le rentrer en serre tempérée pendant l'hiver. . Luj)inus albifrons des frères Hubert. Espèce du Mexique voi sine du L. Hartwegii, vivace, k tiges demi-hgneuses, dressées, ramesses, soyeuses, blanchâa^es, comme la face inférieure des feuilles. Les fleurs en grappes terminales sont d'un violet bleuâtre. Gomme tous les Lupins vivaces, celui-ci est très-rus- tique dan§ le midi delà France, mais dans le nord il doit être abrité pendant l'hiver. OEnothera giijantea des frères Hubert. Provenant des graines — 56 ~ de M. Roezl, cet Onayre est une plante hors ligne par sa taille. Son port rappelle le classique OEnothera biennis indigène à la France; mais ses proportions sont triples et même quadruples. Sa tige ligneuse s'élève à 9 mètres 50 centimètres et plus (1), et se trouve garnie de fleurs jaune clair versjes deux tiers de sa hauteur. Pentstcmon verticillatum des frères Hubert. Plante presque naine pour le genre, ne dépassant guère 30 centim. en hau- teur, vivace, glabre, glaucescenle, émettant de la souche plu- sieurs t;iges simples dressées. Les fleurs, d'unbeau bleu violacé clair, sont longues de 10 à 12 millim., très-nombreuses à l'ais- selle des feuilles et formant comme des collerettes superposées dans le tiers supérieur des tiges. Gettecharmante nouveauté, qui a des analogies avec les P. micrantlms et Tolmiei, surtout par sa taille, a été découverte dans les montagnes Rocheuses à 0,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. On peut la sup- poser rustique dans une grande partie de l'Europe. Rivina herhacea des frères Hubert, introduite de l'Amérique du Sud sous le nom erronée de Polygonum species. MM. Hubert ignorant si cetteespèce était déjà décrite lui donnentle nom pro- visoire de Rivina herbacea, parce que, disent-ils, c'est une pe- tite herbe dressée de 35 cent. 40 cent, de hauteur, assez mo- deste d'ailleurs de fleurs et de feuillage; ses fleurs très-petites sont roses en petites grappes dressée ►.; mais à ces fleurs suc- cèdent des baiqs rouge vif d'un effet fort agréable. C'est sur- tout pour la culture en pots et sur fenêtre que, cette nouvelle acquisition paraît devoir être recommandée. Il est très-pro- bable que ce Rivina herbacea est le charmant petit Rivina hu- milis de Linné, qui se sème de lui-même dans lous les coins humides des serres chaudes. Salvia camphorata des frères Hubert. Sauge américaine à (M) Il doit y avoir là erreur-, c'est probablement 3 mèlres 50 qu'on a voulu dire. Er>. B, — 57 — tige demi-ligneuse iiaute de 2 mètres 50 à 3 mètres. Son feuil- lage est cotonneux, exhalant une odeur de camphre. Soîanum hœmatocarpum des frères Hubert. Originaire du Brésil, ce Solaimm est voisin par sa taille, son port et ses épines du S. pyracanthum, il s'en distingue par des fleurs une fois plus grandes, blanches en dedans, violacées en dehors, et par des baies rondes, de la grosseur d'une cerise et du rouge de sang le plus vif. On le cultive comme tous les autres Soîa- num spinescents. Cyperifs cylindrostachys . Espèce propre à border les pièces d'eau et les ruisseaux ; elle est trapue, haute de 40 à 45 cen- timètres pourvue d'un feuihage relativement large, luisant et d'une verdure vive. Ses tiges triangulaires portent de larges ombelles de 20 à 30 pédoncules à demi-étalés, terminés cha- cun par un gros épis cylindrique d'un vert brunâtre. Cyperusdives. Originaire de rEgypte,il est moins grand que le Papyrus, ne s'élevant qu'à 1 mètre 80 à 2 mètres. Ses chaumes sortent d'une immense gerbe de feuilles dressées longues de plus d'un mètre et se terminent par de ' très-larges ombelles subdivisées en ombellules d'un fauve clair. Gymnotrix japonica. Cette graminée occupe une des pre- mières places parmi les graminées ornementales. Elle forme de fortes touffes hautes de 1 mètre^ à longues feuilles retom- bantes, et à chaumes feuilles terminés par une grosse pani- cule serrée hérissée de longues soies brunâtres. Très-appropriée en touft'e isolée sur les pelouses. Spartina cijnosuroides. Nouvelle graminée ornementale, for- mant de larges touffes s'élevant jusqu'à 1 mètre 70 cent. Ses chaumes dressés ont presque la grosseur du petit doigt, garnis de feuilles longues de 1 mètre et terminés par une panicule de 25 à 30 centimètres. — :;8 CULTURE ANNUELLE DU PAULOWNL\. Les plantes dont la végélation luxuriante et rapide, le feuil- lage ample et le beau port contribuent à l'ornementation des jardins en été, forment 'une section spéciale, cju'on désigne sous le nom de plantes décoratives ou à feuillage. Les Wigan- dia, les Ferdinanda, les Heracleum, les Ricins, certains Sola* num, Aralia, Helianthus, Canna etc., en sont les représentants les plus répandus. Sous notre ciel incléraent, plusieurs de ces plantes doivent être cultivées en serre jusqu'au mois de juin, époque à laquelle on les confie timidement à la pleine terre. Si un été chaud les favorise, elles sont un bel ornement, soit iso- lées, soit groupées sur les pelouses. Aucune de ces plantes ne saurait lutter de beauté, d'ampleur de feuillage, de luxe de vé- gétation, avec le Pauloumia imperialis, lorsque cet arbre est soumis à une culture annuelle, c'est-à-dire recepé rez terre tous les ans. Indiquons sommairement comment il faut s'y pren- dre. Disons avant tout, que ce bel arbre est parfaitement rustique. On en plante de jeunes sujets en terre fraîche, richement fumée de terreau de fumier ; la première année on les rabat à 30 cen- timètres du sol ou plus bas encore, si les bois bien conformés ne se trouvent que rez terre, et on laisse pousser en pleine liberté les jets qui se produisent. La plante présentera dès cette première année un aspect tout particulier ; toutefois, ce ne sera qu'à partir de la deuxième année, alors qu'on aura rabattu la plante au pied et qu'un seul jet est conservé, qu'on pourra se convaincre que le Paulownia, traité comme nous venons de le mentionner, est une plante essentiellement décorative et cons- titue une nouvelle acquisition dans une vieille plante. En effet, les jets annuels atteignent assez fréquemment de 2 — 59 — à 3 mètres, lorsque la croissance est soutenue par des arrose- ments fréquents qui ne doivent pas être toujours d'eau claire. Ces tiges bien droites sont régulièrement garnies de feuilles de 50 à 00 centimètres de large, et le tout tigure un immense obélisque de verdure. Lorsque, après quelques années, cette végétation vigoureuse ralentit, il faut laisser la plante une année sans taille et lui donner une nouvelle dose de terreau de fumier, pour pouvoir recommencer le traitement annuel avec un nouveau succès. Nous soumettions cette année au même essai d'autres plan- tes dont la végétation herbacée a quelque analogie avec celle du Pauloicnia, notamment ï'Ailanthus glandulosus, le Catalpa syringœfolia, les Rhiis elegans et Typhinum. Nous croyons qu'il y a bon parti à tirer de tous ces végé- taux, aussi bien pour les parcs, où l'on fera de grands groupes^ que pour les petits jardins, où on en placera des individus isolés. ^ Fréd. Burvenigh. (Bull, du Cercle d' Arbor . de Belgique.) FRAISES NOUVELLES. Dans le steeple-chase aux Fraises nouvelles, c'est le docteur Nicaise qui tient la corde cette année. Il a obtenu sa demi-dou- zaine de bonnes Fraises/ que chacun à l'envi îoue et recom- mande. Si nous en parlons, c'est uniquement pour tenir nos lecteurs au courant des nouveaufés; carj'Jnousne les connais- sons pas même en peinture. À?ina de Rothschild est un fruit gros, aplati ou en cône tron- qué, rouge vermillon : ses graines sont saillantes, et sa chair, blanche veinée de rouge, est julense, parfumée, sucrée et lé- gèrement acidulée. — GO — Auguste Nicaise est un fruit très gros, de très-jolie forme arrondie en cœur, et de couleur écarlate ; ses graines d'un beau clair régulièrement disposées,, tranchent, dit-on, d'une manière admirable sur- le fruit. — J'avoue que cette qualité me touche peu, et intéresse médiocrement mon palais ; — mais sa chair pleine et de couleur saumon foncé est juteuse, parfumée, agréablement acidulée, avec la saveur très-prononcée d'a- bricot ; son eau abondante est très-rafraîchissanle. Cette variété est déclarée très-fertile et de premier ordre. Berthe Montjoie a le fruit gros, de forme ronde un peu al- longée, rouge vermillon, très-luisant; ses graines petites sont enfoncées, et sa chair, de couleur saumonée, est pleine et juteuse. Duc de Magenta est une Fraise de qualité supérieure ; elle est très-grosse, de forme camarde et arrondie, louge vermil'on clair très-luisant; ses graines sont jaunes, distantes et très sail- lantes; sa chair, rouge marbrée de blanc, est juteuse, très- sucrée et [tarftimée. Madame JSicaise est une Fraise de premier ordre, grosse, de formes diverses^ aplatie, a côtes ou à surface régulière légère- ment aplatie, ou en cône allongé, de couleur noire à reflets violets ; ses graines sont saillantes et violettes ; sa chair, ferme, presque blanche, formant un contraste avec la couleur exté- rieure, est juteuse et très-parfumée avec la saveur de fram- boise. Marie Nicaise est une variété d'une grande fertilité; son fruit est gros, de très-belle forme conique, très-laisant, rouge vif; ses graines peu saillantes sont brunes; sa chair blanche et pleine est sucrée, parfumée et d'une saveur très-agréable. Docteur Morere est un gain de M. Berger, d'un grand mérite commercial, paraît-il, car la fermeté de sa chair permet d'ex- pédier facilement le fruit sans le défraîchir. Cette Fraise est grosse, de forme irrégulière, nouant toujours bien, rx)uge écar- — 0-1 — late, à chair ferme, très-fondante, d'un beau rose, sucrée et agréablement parfumée. V Inépuisable est une variété obtenue par M. Mabille~, et qui se recommande, dit son obtenteur, par son inépuisable ferti- lité; car elle ne cesse de fructifier sans aucune interruption depuis avril jusque fin d'octobre. Au printemps elle donne des fruits aplatis, et à l'automne des Fraises coniques. C'est une nouveauté vraiment merveilleuse, et qui, achetée au détail, ne coûte que 1 fr. le pied, quand les Nicaisesse vendent 3 francs la pièce et la Morère 5 francs.*Là se borne mes réflexions. Ernlaire. Médaille d'or (unique) ;xposilion universelle de -1867, et 50 récompenses [er ordre pour cette variété, qui est supérieure encore par ses qualités à celles que j'ai désignées sous les noms d'ASPERGES INTERMÉDIAIRES et TARDIVES d'ARGENTEUIL. N. B. — J'engage les amateurs à exiger une facture de ma maison pour être certains de la provenance. RECETTES ^ A l'usage des MENAGES BOURGEOIS ET DES PETITS MÉNAGES AVEC LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Orné de Figures dans le texte PAR LE BARON BRISSE Un volume ia-18 Jésus, carlonné. Prix : 9 fr. oO L,a couverture est ornée du portrait de l'aufeur. ES 3 6 6 MEN[)S DU BARON BRISSE avec 1200 recettes 5« ÉDITION MENUS EN GRAS & EN MAIGRE Un beau volume in-12. Prix : 3 francs. LA PETITE CUISINE DU BARON BRISSE ORDINAIRE ET RECETTE POUR CHAQUE JOUR DE L'ANNÉE Un volume ini-12. — Prix : 3 francs. SES PROPRIÉTÉS ALIMENTAIRES MÉDICALES, AGRICOLES ET INDUSTRIELLES Arthur '^ELOFFE Un joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : t fr. .50. TBAITE DE L'ESSIMPLAGE ET DE LA CULTURE DES GIROFLÉE ET DES QUARANTAINES Par E. CHATÉ, Jtorticnltenr. Un vol. in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : < fr. 50. ANNÉE 1872 NOUVEAU JARDINIER ILLUSTR E BÉDICS PAR MM. F. HERINCQ ALPH. LAVALLÉE — L- NEUMANN — B- VERLOT — CELS — C0U8T6ÎS- GÊRARD — J.-B. VERLOT — PAÏARD — BURÊL Avec [tias de SOO dessins intercalés dans le teite, DE MM. C0UR7IN, FAGUET, MAUBERT ET RIOCREUX GRAVÉS PAK M. BISSOM. Vi'i 8 JÉSUS DE PLDS l)K 1,800 PAG. PRIX BU.: 7 Fr. CART.: 8 Fr. UEL. .9¥t. ESSAI SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT L'HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTIGULTUR AVEC L'Indication de» luareoM propres à l«s cloii;;nerau aies détruira ot C'HISTOIKE DES IIVSECXKa EX A.CJXRES ^KUIAUX CJXIt.ES ACX. CUCXURES Par le Dr BOISDUVAL. 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''' RÉDACTEUR EN CHEF. iTTACBÉ AO MOSEDM d'HISTOIKE NATOREr.LE DE PARIS, Collahorateur du Manuel rfe» Ptanlm, des figures du Bon Jardlnltr, Ex-Rédacteiir principal de la Société Whorilculture de la Seine , Membre honoraire et correspomiant de plusieurs Sociétés d'horticulture, etc. _a^ p aj l/Horticaltenr Français parait le S de chnqae mois, par liTraison de 32 pages de texte grand in-8, et d'une planche gravée et coloriée avec le plas grand soin. ( Paris 10 fr. par an. PRIX DE l'ABONlNEHElNT : | DÉPARTEMENTS. 11 fr. — { ÉTRANGER 15 fr. — Toutes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'un bon du montant de l'abonne- ment sur la poste ou sur une maison de l'aris, et aunomde iM. E. DONNAUD, rue Cassette, 9. Les Souscripteurs ries départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, sont avertis ijne nous leur ferons présenter une (juit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de CM franc sert à payer les frais de nésocistion de la traite qui leur est «dressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. 4872 MM. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs catalofjiies au bureau du journal, rue Cas- •ette, 9, et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. Nous mettons sur la dernière pnqe de IHorticuUeur français, le nom des catalogues parus dam le mois et dont nous avons reçu un exemplaire. CULTURE SPECIALE DE ROSIERS de JOiSCph $§€eiVAtlTZ3 horticulteur 43, rue du Repos, 45, à la Quillotière (LYON) M. GUILLOT père, horticulteur rosiériste, 43, rue du Repos, à Lyon, se décide, après tant d'année de fatigues et de travail opiniâtre, pendant lesquelles il nous a livré de si bonnes et belles roses, à prendr un peu de repos, si bien gagné. Il a cédé son bel établissement à M. Joseph SCHWARTZ, qui, depui déjà six ans, dirigeait l'établissement ; c'est donc à lui que les clients de M. GUILLOT père doiven adresser leurs commandes. Cette année, M. SCHWARTZ met au commerce six variétés nouvelles d roses : André Dnnand, Auguste Ri{»^otard, M»"* «eorg^es Schwartz, prince Stirbey Virgile hybride remontante, et Vaucanson, hybride de noisette. CULTURE PRATIQUE DES CINËRAIREâ Par E. CHATÉ, horticulteur Joli volume in-32 colombier, avec gravures.— Prix, broché : 1 fr. 25 FRAISIERS, FRAMBOISIERS, GROSEILLIERS ET GLAYEULS TATILLIAM GLOEDE, successeur de F. GLOËDE, son père Collection de 100 Fraisiers (10 variétés) à 10 et 20 francs contre mandat de poste. En vente : Les bonnes Fraises, 2 francs. Prière de bien s'adresser, pour éviter tout retard : WILLIAM GLOËDE, horticulteur, rue de l'Hôtel-Dieu, n» 3 à Beauvais (Oise). LES ORIGINES DU CHEVAL DOMESTIQUE D'APRÈS LA PALÉONTOLOGIE, LA ZOOLOGIE, L'HISTOIRE ET LA PHILOSOPEffi PAR C.-A. PIÈTREMENT Chevalier de la Légion d'honneur. Vétérinaire en /[" aux lanciers de la garde 1 volume in-S". — Prix : 8 fr. CULTURE DE L'ASPERGE PAR T. LENORMAND, HORTICULTEUR Un Yolume in-16 colombier, avec figures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. «5. CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES Par M. D. HÉLYE Chef de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. —Prix : 1 fr. 50. LE CHAMPIGIVOIV ET SA CULTURE PAU M. LAIZIJSR I vol. in-32 colombier, orné de gravures. Prix : 80 cent. SOMMAIRE DU NUMÉRO DE MARS. F. Herincq. Chronique. — 0. Lescuyer. Le Bomaria Ghontalensis (PI. III). — F. Herincq. Le Camellia sasanqua rosèa. — F. Herincq. Le Prunus tri- loba et le Goignassicr du Japon greffés en tête. — L. Cordier. Le Quinoa. — Paul Hauguel. La Greffe à la vrille.— Daudin. Notice sur les plantations d'arbres forestiers et d'ornement. — Eue. de Martragny. Destruction des campagnols ou mulots. — Ern. Bonard. Plantes nouvelles de MM. Thibaut-Keteleêr, Crousse, etc. — X Travaux du mois de mai. CHRONIQUE Le beau temps et le Marronnier du 26 février. Les Expositions d'horlicullure pour 1872. Prune précoce de Bergthold. Nouvelle propriété médicale de l'Eu- calyptus globulus. Teinture de Coleus. Enduit protecteur de la Vigne et de la Pomme de terre. Nouvelles du Phylloxéra et l'enseignement agricole : une nouvelle espèce; programme pour l'obtention du prix de 20,000 fr. pour sa destruction; remèdes Charles Ballet, Faucon et autres. Les forêts ne dessè- chent pas le sol ; pourquoi notre fille est muette ! Le beau temps et le Marronnier du 26 février. Le printemps, après nous avoir souri un instant dans le mois de février, nous montre décidément sa bonne figure épanouie, enca- drée dans sa fraîche couronne de verdure émaillée de mer- veilleuses et attrayantes fleurs. La végétation est de quinze jours en avance sur celle des années ordinaires. Elle a éprouvé un peu de ralentissement vers la fin de mars ; dans le mois de février l'avance était de plus de trois semaines. Le fameux Marronnier du 20 mars était feuille le 28 février, et il a été devancé même, par deux intrigants qui le jalousent depuis quelques années. Oîi la jalousie va-t-elle se nicher! Le fait est pourtant exact; je connais deux Marronniers qui cherchent couper l'herbe sous le pied du vieux des Tuileries, et ils y sont parvenus cette fois. L'un, vieil intrigant du jardin des Plantes tout déjeté, avait deux jours d'avance sur celui du jardin de nos anciens rois. L'autre, jeune fat des Champs-Ély- Mars 1872- 5 — 66 — sées, se poussait des feuilles dès le 26 février, et il attirait à lui les regards de tous les jeunes et vieux désœuvrés, qui battent le bitume comme passe-temps, s'arrètant macliinale- ment devant ce jeune mécréant, pour dire tout simple- ment : « c'est drôle »;, sans chercher la cause de cet excès de précocité. 11 est vrai qu'ils n'auraient probablement pas été plus heureux que les membres de toutes les sociétés d'hor- ticulture de France en général et de celle de Paris en particu- lier, qui ont disserté, à perte de vue, sur la cause ou les causes de la précocité du Marronnier du 20 mars, et qui n'ont jamais trouvé que des raisons abracadabrantes. La fameuse histoire des Prussiens de 1815 enterrés sous son ombrage, tombe na- turellement devant le jeune et déloyal concurrent des Champs- Elysées, car il n'a jamais eu de Prussiens à son pied, à moins d'admettre l'influence extérieure de ceux qui ont séjourné 48 heures, en février 1 87 1 , à la surface du sol élyséen, protégés par les baïonnettes des soldats français. C'est possible; je connais des savants très-capables de soutenir celte thèse. Les Expositions d' horticulture pour Vannée 1872. Nous an- noncions dans notre dernier numéro une Exposition à Paris pour la fin du mois de mai. Voici la circulaire que nous re- cevons de la société centrale de France : « Mon cher Collègue, la Société centrale d'HorticuUure de France tiendra, du S5 au 30 mai 1872, dans une portion de la nef du Palais de l'Industrie, et en même temps que l'Exposition des Beaux- Arts, une Exposition des produits de l'Horticulture. Elle invile tous les horticul- teurs et amateurs à y prendre une part aussi active que possible. Elle ouvrira aussi, eu même temps et pendant un laps de temps un peu plus long, du 25 mai au 30 juin, une Exposition des instruments du jardinage, et elle engage tous les producteurs à y envoyer des objets provenant de leur art ou de leur industrie. J'ai l'honneur de vous adresser ci-joint le règlement où sont spécifiés les détails d'organisation de ces Expositions. » LL. EE. MM. les Ministres de l'Instruction publique, des Travaux — 67 — publics^ de l'Agriculture et du Commerce, ont exprimé le désir que notre Exposition eût lieu au Palais de l'Industrie, en même temps que celle des Beaux-Arts; ils ont mis à notre disposition, comme les an- nées précédentes, le Jardin préparé par l'administralion dans une por- tion de la nef du Palais de l'Industrie et, en outre, nous ont chargés de l'entretien de ce jardin pendant la durée de l'Exposition des Beaux- Arts. » J'appelle donc toute votre attention, non-seulement sur le règlement de l'Exposition principale, mais encore sur la note que vous y trouverez insérée relativement à la présentation au public des plantes de toute nature pendant l'Exposition des Beaux-Arts, du 14 mai au 30 juin. Nos horticulteurs auront la faculté de profiter ainsi de la publicité la plus considérable qu'il soit possible d'obtenir à Paris. » Quant à rExposition principale, je n'ai pas besoin d'insister sur son importance pour tous et sur l'utilité que les horticulteurs retire- ront de la présentation de leurs produits à la fête horticole où nous les convions. » Vous remarquerez, mon cher Collègue, que la modification prise en 1869 par le conseil d'administration de la Société a été maintenue pour la réglementation de cette Exposition : c'est la suppression des concours spéciaux dont le cadre, toujours forcément incomplet ou in- suffisant, ne permettait pas, le plus souvent, de récompenser chacun des exposants selon le mérite de ses présentations. » Des récompenses nombreuses seront attribuées aux lots exposés. Le Jury chargé de les décerner aura toute latitude d'en augmenter le nombre et l'importance, d'après la valeur qu'il reconnaîtra aux col- lections présentées. » La quantité et la valeur des médailles dont dispose la Société per- mettra d'ailleurs de ne laisser sans récompense suffisante aucun des lots méritants qui seront exposés. » Le Jury fonctionnera, comme d'habitude, le matin du jour même de l'ouverture de l'Exposition. Il sera tenu grand compte, dans l'at- tribution des récompenses, de la part qu'aura prise l'Exposant à la beauté de l'Exposition, comme aussi du meilleur étiquetage, et de l'heureuse disposition des objets exposés. L. BOUCHARD-HUZARD, Secrétaire-général de la Société. » — 68 — La Société centrale d'Horticulture de France ayant, sur la demande de l'administralion ministérielle, accepté l'obliga- tion de garnir de plantes diverses, le jardin du Palais de l'In- dustrie, pendant toute la période de l'Exposition des Beaux- Arts, c'est-à-dire du 14 mai an 30 juin 1872, recevra deslior- ticulteurs et amateurs, pendant la durée de ce temps, tous les végétaux fleurissants ou à feuillage persistant, de plein air ou de serre, pouvant contribuer à la décoration de ce jardin, tels que Rhododendron, Aucuba, Houx, Conifères arborescentes, Gycadées, Palmiers, etc., et, parmi les plantes herbacées, celles que la saison permettra de montrer en bon état. La dé- claration d'envoi devra être faite quelques jours à l'avance ; on y joindra rindication du nombre de jours que les plantes pourront rester au Palais. — Ces apports n'auront droit à au- cune récompense ; mais des pancartes placées au centre des lots porteront à la connaissance du public le nom des présen- tateurs qui auront ainsi contribué d'une manière gratuite à la décoration du jardin. Toutefois, selon le désir des Exposants, les plantes de haut ornement, devant rester dans le Palais pendant toute la durée de l'Exposition des Beaux-Arts, et s'y trouvant par conséquent le 25 mai, au moment du passage du Jury, seront examinées par lui et pourront recevoir des récompenses, même de pre- mier ordre, si elles en sont jugées dignes. — Les personnes qui se proposeraient d'exposer des plantes dans ces conditions sont priées d'en informer le Président de la Société avant le 8 mai. Les apports devront être faits les 11 et 12 mai et l'ins- tallation définitive terminée le 13 mai. — La Commission d'or^^anisalion pourra autoriser le remplacement des plantes dont elle jugerait l'enlèvement opportun. Certains journaux ont annoncé que l'ouverture de l'Expo- sition de Lvon devait subir un retard. L'administration de cette Exposition a d'abord démenti ce bruit par l'intermédiaire du — 69 — journal de Lyon ; mais il est certain,, aujourd'hui, que l'Ex- position lyonnaise n'ouvrira ses portes que le 1" Juin. — Le Secrétaire-général de la Société d'Horticulture de la Gironde nous informe que cette Société fera à Bordeaux dans la première quinzaine de septembre, une grande Exposition, à laquelle les amateurs, producteurs, jardiniers et industriels, tant français qu'étrangers, sont appelés à concourir. Le pro- gramme sera publié prochainement. Prune précoce de Bergthold. On nous a beaucoup vanté cette petite Prune. D'après M. Baltet, l'arbre est très-vigoureux, et très-fertile ; il produit ses fruits quinze jours avant les Pru- niers à fruits jaunes, c'est-à-dire vers la mi-juillet. C'est une petite Pi une jaune très-parfumée, qu'on pourrait appeler petite Mirabelle hâtive. Eucalyptus globulus. .Dans une note sur quelques plantes utiles, insérée dans les Annales de la Société horticole, vigne- ronne et forestière de Troyes, M. Ch. Ballet donne une nouvelle propriété de cet arbre précieux introduit par M. Ramel. (( Aux nombreuses propriétés économiques et industrielles de l'Eu- calyptus globulus, dit-il, vient s'ajouter la vertu thérapeutique des feuilles employées dans le pansement au lieu de linge. Le D" Gimbert de Cannes a reconnu que ces feuilles facilitaient une prompte guérison, et enlevaient, aux plaies, l'odeur infecte qui remplit ordinairement les salles d'hôpital. C'est un titre de plus à la propagation de ce colosse australien dans nos pos- sessions algériennes, oui il se développe avec une rapidité surprenante. Il paraît, en outre, qu'il assainit l'atmosphère des locahtés insalubres... 3) Mais restons-en là; autrement nous finirions par découvrir qu'il préserve de la teigne, guérit les cors aux pieds, et prévient la chute des cheveux. Teinture de Coleus. Un pharmacien de Troyes, M. Hariot, a obtenu des feuilles du Coleus Yerschaffeltii, une magnifique couleur du plus beau rose, bien supérieur à la cochenille, et — 70 — . qui ne se dissout pas dans l'alcool sans le concours d'un alcali. Mais la culture en grand est-elle possible pour fournir assez abondamment la matière première, et le produit de rextraction en sera-t-il suffisamment rémunérateur? Quoi qu'il en soit, c'est une nouvelle Source à exploiter; aux industriels de voir si la chose est exploitable. Enduit protecteur de la Vigne et des Pomines de terre. Par le temps de maladies des végétaux qui court, chacun est à la re- cherche d'un remède pour guérir ses plantes plus ou moins atteintes du mal qui menace leur existence. Un chimiste de Honfleur, fif. Doré, a composé une eau qui guérit la Vigne et les Pommes, de terre. 11 en donne la formule dans la Gazette des campagnes ; la voici dans toute sa simplicité : Prendre : chaux vive, 1 kilogramme; fleur de soufre, 50 grammes; eau, 8 litres. Eteindre d'abord la chaux. Lorsque les morceaux de chaux se fendillent et que cette substance a atteint sa plus haute chaleur, verser la fleur de soufre partiellement sur toute la surface. Dès que le soufre est fondu, verser lentement Peau en remuant le tout ensemble pour bien opérer le mélange. Par ce moyen le soufre se trouve mêlé avec la chaux, ce qui forme un hydrate de chaux. Avec ces 8 litres, qui reviennent à 8 centimes, on peut en- duire 46 mètres superficiels, ou environ 530 ceps de Vignes. Pour employer ce lait de chaux, dans la maladie de la Vigne, il est de toute nécessité de déchausser la Vigne jusqu'à ia racine. On se sert d'un pinceau pour l'appliquer en ayant soin de bien remuer le mélange : une couche de cet enduit suffit. On peut appliquer cet hydrate de chaux au moment de la taille, jusqu'à l'époque où le raisin commence à tourner; mais, d'après M. Doré, le moment le meilleur et le plus certain, c'est l'époque de la taille. Si toutefois le Raisin était atteint, il ne faudrait pas craindre d'enduire la grappe. — 71 — Cet hydrate de chaux est encore un excellent remède pour les arbres chancreux et attaqués par les insectes. Il protège aussi conlre les rongeurs les semences mises en terre. On fait tremper au préalable les graines dans ce lait de chaux, et on les laisse sécher avant de les semer. On agit de même pour les Pommes de terre. On les laisse tremper dans le liquide pendant deux ou trois minutes avant de les planter. Nouvelles du Phylloxéra et de renseignement agricole. Dans une des dernières séances de la Société centrale d'Agricul- ture de France, M. Heuzé a communiqué des renseignements sur la nouvelle maladie de la vigne, par le Phylloxéra vasta- trix. Cet insecte continue, dans le bas Languedoc, à attaquer plusieurs vignobles, pour n'en laisser absolument aucune trace, malgré un grand nombre de tentatives faites pour le combattre. M. Guérin-Méneville, à la suite de celte communication, signale le fait du rétablissement spontané de quelques Vignes précédemment malades, et il pense que la Vigne ne périra pas. De même que la maladie par Voïdium a diminué et presque disparu, il espère que celle du Phylloxéra, après avoir eu sa période croissante et son état algide, aura aussi sa période décroissante pendant laquelle on observera de plus en plus des cas de rétablissement spontané. « Alors, dit-il, on verra des procédés euratifs donner des résultats plus ou moins effi- caces : les uns les attribueront à l'effet du remède ; les autres, plus dans le vrai, suivant M. Guérin-Méneville, croiront à la diminution d'intensité de la maladie profonde qui a modifié la constitution de la Vigne. » Pour ce savant entomologiste, le Phylloxéra n'est pas la cauSe de la maladie, mais' une des conséquences de l'altération de la constitution de la vigne. C'est aussi notre opinion. Qu'on remplace les vieilles Vignes asthmatiques par de jeunes ceps vigoureux; qu'on donne au sol de bonnes fumures pour le refaire de l'épuisement dans le- — 72 — quel il se trouve depuis si longtemps qu'il nourrit la Vigne, et nous verrons la maladie disparaître. C'est ici le cas ou jamais, pour MM. les chimistes, de prouver l'importance de la chimie et des calculs différentiels dans l'enseignement de l'agricul- ture. Rien de plus facile en efTet, à l'aide des réactifs, de dé- montrer que le sol où végètent les Vignes malades est dépourvu du sel favori de cet intéressant et précieux arbrisseau, et que c'est son absence qui provoque une affection quelconque des voies digestives, ou détermine l'altération de la constitution de l'individu, laquelle altération amène le développement du Phylloxéra. Allons, Messieurs les chimistes, un peu de terre dans vos creusets, et voyez si le sol contient bien tous les principes minéraux nécessaires à la bonne santé de la Vigne. Ceux qui manqueront lui seront rendus, et vous aurez prouvé aux culti- vateurs que la cbimie est une science réellement très-utile en agriculture; car, jusqu'à présent, ces braves gens se deman- dent « à quoi qu'ça sert la chimie ^ pour faire pousser du blé et pour engraisser des cochons? J'en connais même un, subi- tement arrivé à Paris, pour emmener son fils dont l'intention était d'entrer à la nouvelle Ecole d'agriculture de l'Ecole cen- trale et qui s'écriait : ((Comprenez-vous ça? mais le malheureux désapprendrait bien vite ce qu'il sait d'agriculture! 2) Il faut, en effet, être chimiste et métallurgiste pour croire qu'on peut apprendre l'agriculture à Paris, dans des creusets et sur de grands tableaux noirs. Nous reviendrons sur celte nouvelle création et sur les écoles d'horticulture. Un nouveau Phylloxéra. Un naturahste du Midi, M. Signoret, a découvert un nouveau type du malencontreux insecte qui se rencontre sur les Vignes malades. M. Heuzé, qui arrive du bas I.anguedoc, en a rapporté un dessin, d'après lequel l'insecte serait différent de celui du Bordelais. M. Planchon reconnaît, en effet, l'existence de deux variétés. Celui que nous avons figuré est très-exactement le Phylloxéra vastatrix. — 73 — Programme 'pour l'obtention du prix de la nouvelle maladie de la Vigne. Le gouvernement, plein de sollicitude pour les in- térêts de la viticulture, a institué un prix de 20,000 fr. pour la découverte d'un moyen capable de guérir les Vignes malades par le Phijlloxera. Voici les termes du programme : Art. 1"'. — Toute personne qui voudra concourir pour le prix devra adresser au ministère de l'agriculture et du commerce une notice sur son invention. Art. 2. — Ne seront admises que les personnes pouvant fournir, à l'appui de leur demande, des certificats attestant que le moyen proposé a déjà été soumis à l'épreuve de l'expérience pratique et établissant la présomption, d'après les faits déjà re- cueillis, qu'il peut être efficace et économiquement applicable dans la générabté des terrains. Art. 3. — Les demandes à l'effet de concourir pour le prix seront communiquées à la Commission centrale. Après examen des pièces présentées et même, s'il y a lieu, après enquête préa- lable, elle donnera son avis sur l'opportunité de soumettre le procédé indiqué à des expériences qui seront suivies et dont les effets seront constatés par des Commissions locales. Art. 4. — Il sera tenu un procès-verbal détaillé des diverses circonstances de chaque expérimentation . Ce procès-verbal, rédigé par les soins des Commissions locales, sera adressé par le préfet au ministre de l'agriculture et du commerce, qui en saisira la Commission centrale. Art. 5. — Cette Commission examinera les procès-verbaux soumis à son appréciation. Elle décernera le prix, s'il y a lieu. Art. 6. — Les mémoires, pièces et notices devront être dé- posés soit au ministère de l'Agriculture (direction de l'agri- culture), soit dans Tune des préfectures de la République, le 31 décembre 1872 au plus tard. — M. Charles Baltet, pépiniériste à Troyes, croit avoir trouvé — 74 — le remède . 11 a envoyé sa méthode préventive et curative à la Société centrale d'Agriculture de France; les intéressés la trouveront dans les Annales de la Société horticole et viiicole de Troijes, tome II 1871^ page 174. Elle repose sur les données suivantes : Provignage des Vignes malades ou non, soit en sec, au prin- temps, avant la végétation, soit en vert, dans l'été^ quand la présence du Phylloxéra est certaine ; Amendements placés au pied des ceps, autour des provins et dans le champ de Vigne; cet amendementserait exclusivement de la chaux, ou préférablement un mélange de substances fortifiantes, hostiles au puceron ; Pralinage des plantes et boutures, lors de leurs plantations, avec de l'eau de chaux pure ou additionnée de soufre, de sul- fate de fer, de jus de plantes fortes, de savon noir, d'acide car- bolique ou d'autres amendements. Pareil badigeonnage ap- phqué aux tiges, branches et rameaux laissés hors de terre ou couchés dans le sol pour le provignage; Greffage non souterrain (greffe en fente sur bifurcation) de bonnes espèces de Vignes sur des cépages spéciaux, dont la racine serait exempte de l'attaque du puceron. Chasse au phylloxère ailé, au moyen de toiles et de cartons poisseux disséminés au-dessus de la pièce de Vigne. Destruction par le feu des souches malades et de feuilles bour- soufflées ou tombées . Et de un! Un cultivateur du bas Languedoc, M. Faucon, est arrivé, dit- il, à détruire le Phylloxéra à l'aide de submersion pendant l'hiver; des arrosements pendant l'été; de la taille de la Vigne faite avec soin; enfin de composts formas de tourteaux et d'en- grais salins. Un professeur de Grignon a constaté le succès de ce procédé; des Vignes, qu'on regardait comme perdues, ont été complètement débarrassées de l'insecte et la récolte de 1871 a — 73 — été de 450 hectolitres là où en 1870 elle avait été de 120, et en 1869 de 35. Mais est-ce aux inondations que ce résultat est dû ? Ne serait- ce pas aux engrais salins? Dans la séance du 28 février dernier de la Société centrale d'Agriculture de France, son président, M. Glievreul, a rapporté qu'une personne du Midi regarde le sel marin comme très-avan- tageux pour combattre le phylloxéra, et M. Mares, viticulteur à Montpellier, a constaté que la maladie n'a pas paru dans les terrains salés. Avis donc aux amateurs des 20,000 fr. Les forêts ne dessèchent pas le sol. M. le maréchal Vaillant et le célèbre Haies vont être bien étonnés, eux qui prétendent que les forêts enlèventl'eau du sol. Le fait contraire a été démontré par des expériences concluantes, d'un savant suisse ; jugez plutôt. Pour prouver que les forêts ne dessèchent pas le sol, notre sa- vant a pris deux morceaux carrés de grosse toile de coton mesu- rant 45 centim. et pesant 39 grammes chacun j il les a plongés dans de l'eau et, après les avoir tordus, chacun pesait alors 74grammes, et contenait par conséquent 35 grammes d'eau. A 1 1 heures et 12 minutes, les deux toiles ont été exposées : l'une sur la terre nue et en plein soleil ; l'autre sur la terre nue mais à l'ombre des chênes. La première était complètement sèche à 11 heures 25 minutes, soit en 13 minutes; l'auire exposée à l'ombre n'était sèche qu'à 12 heures 5 minutes, soit en 53 mi- nutes. « Ce qui confirme, dit l'ingénieux et intelligent expéri- mentateur, que les forêts conservent l'humidité et ne dessè- chent pas le sol... » 0 Molière! si notre fille est muette, c'est précisément aussi parce, que les objets mouillés exposés au soleil se sèchent plus vite que ceux étendus à l'ombre! Gomment n'a-t-on pas dé- couvert cela plus tôt ! F. Herincq. — 76 BOMARIA CHONTALENSIS (Pl. III.) Le genre Bomaria a été créé par Mirbel pour trois espèces d'Alstroémères [A. salsilla, ovataei multiflora) dont la tige est grimpante, et les divisions de la fleur droite, de même que les filets des étamines. Dans les Alstroémères les divisions ex- ternes de la fleur sont plus ou moins réfléchies, et les filets des étamines courbés en arc. Ces caractères peuvent servir à distinguer des sections de genre; mais ils sont bien faibles pour l'établissement d'un genre. Aussi le genre Bomarm n'est- il pas accepté par tous les botanistes; on le considère généra- lement comme section du genre Alstrœmeria. Toutefois, ce genre qui, à Tépoque de sa création, ne comprenait que trois espèces, en comptait 61 en 1850, lors de la publication du volume V de YEnumération des plantes par Kunth. Toutes ap- partiennent à l'Amérique tropicale, ou, pour être plus juste, aux régions élevées des côtes de l'océan Pacifique, depuis le Chili jusqu'à Mexico; quelques espèces seulement se retrouvent sur les côtes de l'Atlantique, depuis Rio-Janeiro (Brésil). Les Bomaria, quoique d'origine tropicale, ne croissent que dans les régions tempérées ; leur aire de végétation s'élève jus- qu'à 3,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le Bomaria chontalensis nommé et décrit par M. Seemann dans le Gardener^s chronicle, 1871, p. 479, a été trouvé sur les bords des forêts de Chontales, situées dans les montagnes de. la belle province du Nicaragua au Guatemala, entre 660 et 800 mètres d'altitude. L'air y est sain, mais les chaleurs sont grandes. Cette nouvelle espèce doit être, par conséquent, cul- tivée en serre chaude. Comme tous les Bomaria, le Chontalensis a ses racines tubé- reuses fasciculées., d'où naissent des tiges volubiles, cylindra- — 77 — cées, velues, rouge-brun au sommet, garnies de feuilles al- ternes, excepté celles de l'extrémité qui sont comme verticillées pour former une sorte de collerette aux branches florales; ces feuilles sont en fer de lance, acuminées, glabres, glauques en- dessous, longues de 10 centimètres sur 4 de largeur. Au som- met des tiges partent 4 ou 5 branches florales longues de 20 à 25 centimètres, retombantes — notre dessin n'en reproduit qu'une portion — pubescentes, garnies de 6 ou 7 fleurs en clo- chette, longues de 3 centimètres sur 3 de largeur, composées de 3 divisions externes d'un beau rose, de forme obovale, concaves, obtuses; de 3 divisions internes en forme de spatule, entières, de couleur jaune pâle, finement maculé de brun ; les étamines ont les anthères pourpre-noir. C'est une très-belle espèce introduite et mise au commerce par M. W. Bulle, horticulteur àChelsea (Angleterre). Elle or- nera admirablement une serre chaude pendant sa floraison qui a eu lieu, en Angleterre, dans le courant du mois d'août. 0. Lescuyer. LE CAMELLIA SASANQUA ROSEA Le Camellia que nous avons reçu de l'établissement André Leroy, d'Angers, sous ce nom, est bien le plus délicieux, le plus charmant petit CameUia; et c'est à peine s'il est connu de quelques amateurs. Mais est-ce bien une variété du Sasanqua? Je laisse à d'autres le soin de décider la question. Le type de Sasanqua est un petit arbrisseau à rameaux ouverts, rougeâtres et velus dans leur jeunesse : les feuilles larges de 5 centimètres sur 8 de Ion* gueur sont ovales, obtusément dentelées, fermes, d'un vert terne; les fleurs terminales sont petites, simples, à 5 pétales d'un beau blanc pur. — 78 — Le Camellia Sasanqua rosea, d'Angers, est également un petit arbrisseau à rameaux grêles, ouverts, même réfléchis ; mais ils portent des petites feuilles longues de 3 à 5 centimètres sur 2 à 3 de large, ovales-lancéolées, aiguës ou acuminées, finement dentelées, d'un beau vert foncé en dessus, vert clair en dessous, munies d'un pétiole de 5 millimètres ou environ. — Par le feuil- lage, ce petit Camellia ressemble tout à fait à un Thé ; mais la fleur est bien celle du Camellia. Le bouton est rond, de la grosseur d'une balle de chas- sepot. La fleur est du rose vif de la Rose cent feuilles, toute mi- gnonne, ravissante, large de 3 centimètres; elle est solitaire au sommet des rameaux, ou bien quelquefois on en trouve 2 ou 3 réunies. Le pédicelle, très-court, est garni d'écaillés qui se confondent avec les sépales extérieurs; les sépales intérieurs plus grands sont arrondis en cuillères, bordés de vert-jaunâtre. Les pétales très-nombreux forment la rosette; les 4 ou 5 rangées extérieures sont composées de pétales plans obovales- arrondis, d'un beau rose vif, larges de 2 centimètres sur 3 de longueur; le centre est occupé par des pétales plus étroits, chif- fonnés, ce qui donne à la fleur l'aspect de la fleur d'Anémone. Ce Camellia est pour moi le plus ravissant Camellia d'appar- tement ; il est très-joli^ gracieux, tout coquet. F. Herincq LE PRUNUS TRIL(3BA ET LE COIGNASSIER DU JAPOiN GREFFÉS EN TÈTE. Parmi les nombreux et flamboyants arbustes qui fleurissent au premier printemps, le plus ravissant est sans contredit le Prunus triloba, avec lequel un philosophe-jardinier a fait le — 79 fameux genveAmijfjdalopsis, sans pouvoir dire en quoi il ditlere du genre Prunus, mais uniquement parce que le besoin de fourrer, à la suite, son nom, se faisait vivement sentir. Peu importe l'imbroglio qui en résulte pour la science : l'homme, avant tout, doit satisfaire à tous ses caprices, et les caprices de cet éminent botaniste-jardinier- philosophe sont de faire des genres et surtout des espèces nouvelles; ce qui ne s'explique pas parfaitement, chez un philosophe ne croyant pas à l'es- pèce. Enfin, il en faut comme ça pour amuser les autres. Donc, le Prunus triloba est un charmant arbuste fleurissant dès le mois de mars, et qui convient, en conséquence^ pour orner les jardins des villes; mais, comme toutes les bonnes choses sérieuses, il est peu connu, et les pépiniéristes n'ont pas su en tirer tout le parti qu'on en peut tirer. Ce prunier n'atteint guère que deux mètres de hauteur, et, bien que sa tige soit unique, il a toute l'apparence d'un buisson. Dès le mois de mars tous ses rameaux se couvrent de nom- breuses et jolies petites fleurs roses pompons, dont l'épanouis- sement successif procure une floraison de lo jours à trois se- maines. Mais si ce petit arbuste est charmant en sa forme buisson- nante; il devient gracieux et coquet lorsqu'il est grefl'é à haute tige, à \ m. 50 ou 2 mètres du sol. J'en ai vu un, ainsi greffe dans un jardin de campagnard, et l'effet en est admirable. Le possesseur n'a pas pu me dire chez c^uel pépiniériste il avait eu ces Pruniers à tige ; mais l'obtention n'est pas difficile. Il suffit de signaler cette forme pour la voir appliquée par les amateurs eux-mêmes, si les pépiniéristes n'en fabriquent pas. Un autre déhcieux arbuste de printemps, qui devrait pro- duire aussi un bon effet, greffé à haute tige, est le Coignassier ou Poirier du Japon [Chœnomeles ou Pyrusjaponica). Ses ra- meaux, ayant une tendance à s'infléchir, en feraient une sorte d'arbre pleureur qui ne manquerait pas de charme. — 80 — Il y a encore certainement beaucoup d'autres arbustes qui s'accommoderaient de cette forme; nous avons signalé le Pru- nier et le Coignassier pour appeler l'attention des pépiniéristes sur cette greffe; c'est à eux de chercher et d'en tirer profit. F. Herincq. LE QUINOA. Presque chaque année nous voyons reparaître, dans les bulletins des Sociétés d'horticulture et d'agriculture, l'annonce de l'introduction d'une plante précieuse, le Quinoa, dont les Péruviens mangent les graines en l'associant à tous leurs mets. Ce prétendu précieux végétal appartient à la même famille que l'Epinard et la Betterave ; c'est lui que les botanistes dési- gnent sous le nom de Chenopodium quinoa. La première intro- duction en Europe remonte à l'année 1822; depuis cette époque, le Quinoa est tour à tour abandonné et repris. Et franchement il faut être profondément pénétré de l'envie d'être placé dans la catégorie des bienfaiteurs de l'humanité pour proposer à des gens aussi civihsés que l'est le peuple français, de se nourrir de pareilles graines, qui ressemblent tout à fait à celles du Millet pour les petits oiseaux. C'est peut«être à cause de cela qu'on tient tant à nous nourrir avec. Dernièrement encore M. Stanislas Martin, président de la Société de pharmacie de Paris, en a présenté des graines à la Société centrale d'agriculture de France, en changeant un peu la formule. Cette fois on associe l'animal à l'homme. a Cette plante, dit M. Martin, paraît pouvoir être employée comme plante fourragère; elle a, il est vrai, une végétation très-lente, durant son jeune âge, mais elle vient bien dans les terrains où les céréales végètent mal; dès lofs, pense-t-il, elle — 81 — pourrait être très-utile à l'agriculture dans les terres pauvres. :s> Mais M. Boussingault, qui connaît parfaitement le Quinoa pour l'avoir vu, dans l'exercice de ses fonctions au Pérou, ne croit pas qu'il soit exact de penser que ce Quinoa pourrait être avantageusement importé en Europe. Cette plante, dans le nouveau monde, a disparu, dit-il, devant le froment, comme les troupeaux de lamas ont disparu devant ceux de moutons. 11 faut avoir la rage de la nouveauté pour vouloir nous faire manger ce que des sauvages abandonnent quand ils peuvent se procurer ce que nous mangeons. L. CORDIER. ENCORE LA GREFFE A LA VRILLE. D'après le bulletin de la Société d'agriculture de la Lozère, nous avons fait connaître un procédé de greffer à la vrille qui, d'après le rapport, aurait été inventé par M. Brisson. Or, cette greffe n'est pas de l'invention de M, Brisson. Dans une lettre qui nous est communiquée, M. Charles Baltet, prési- dent de la Société vigneronne, forestière et horticole de Troyes, la revendique pour un Troyen : « La greffe à la vrille, dit-il' émane depuis plusieurs années de mon ami Jules Benoist (dé l'Aube) qui rendit compte de cette opération chez un amateur d'Arcis. Il en parla dans nos annales ; depuis, cette note a été tellement reproduite que la source en a été dénaturée 5 En effet, cette greffe n'a pas été inventée même'à Troyes en Champagne, comme le dit M. Ch. Baltet, son invention se perd dans la nuit des temps, et pourrait parfaitement avoir pris naissance dans la Troie de l'antique Grèce. Voici la lettre que M. Paul Hauguel, jardinier à Montivilliers, a adressée à notre directeur : Mars 1872. — SS- CI: M. Herincq. — Dans un des derniers numéros de l'Horticul- teur, M. Guilloteaux, en parlant de la greffe à la vrille, attri- bue cette invention à M. Brisson, de la Société d'agriculture de la Lozère. Il y a là erreur évidemment, car cette greffe est connue depuis longtemps, et il en a été parlé dans plusieurs ouvrages d'horticulture, ï) Le véritable auteur de cette greffe, serait Gaton Marcug. Porcins, censeur et agriculteur romain, mort en l'an 147 avant Jésus-Christ. Il est du moins cité pour tel par Pline, en son livre XVII, page 648 du tome 10 (1), et voici textuellement comment est décrite cette greffe : (H La tierce manière d'enter la Vigne se fait en perçant de 5) byais, avec une tarière, la tnère- vigne Jusques à la moelle; 3) mettant par après dans le trou un chappon de la longueur 3> de deux pieds. Mais il faut bien remboucher l'cute avec de 3> l'argille et terre peslrie, et garder surtout que le chappon T> qu'on aura enté demeure droit et par-ainsi le faut tenir 3) lyé. Toutefois depuis nos gens trouveront fort bon d'user, D en cet endroit, de tarière à boyste qui perce aisément, sans 3> eschauffer le bois ; caria chaleur fait esvanouir et esventer D la vertu tant delà mère que de la greffe. » )) Voiiàbien, il me semble^ la description parfaite de la greffe dite aujourd'hui à la vrille; et si du temps de PHne cette greffe s'appliquait à la Vigne, rien ne dit que l'on ne l'apphquait point à nos arbres fruitiers. 5) Serait-il donc vrai que tout ce qu'on invente de nos jours est purement et simplement, comme on dit, renouvelé des Grecs ou des Romains. 5) Agréez, etc. 3> Paul Hauguel, » Jardinier à Montivilliers. » (1) Pline, 3* édition, traduit en français par Antoine du Piaet, seigneur de Noroy, édicté par Charles Pernot, à Lyon, en 4BS4. «- 83 — Nous remercions M. Hauguel de son intéressante commu- nication, qui met à néant toutes les prétentions des inventeurs modernes de la greffe à la vrille. Nous serons toujours très- heureux de recevoir de semblables communications, pour rec- tifier des faits qui nous seraient personnels, ou dont nous ne serions que les reproducteurs. La vérité avant tout. Il n'y a pas de honte s n'être point universel ; il n'y a que les sots qui ont cette prétention. LtJD. GuiLLOTEAUX, DESTRUCTION DES CAMPAGNOLS OU MULOTS. Les petites souris des jardins sont de très-jolies petites bêtes qui animent le paysage et divertissent les yeux par leurs courses saccadées, dans les chemins et sentiers des parterres et des serres ; mais elles ont le défaut de faire des trous dans les plaies-bandes, de détruire les cultures, de bouleverser les semis, etc., etc. Aussi, malgré leur gentillesse, cherche-t- on les moyens les plus prompts et les plus rapides de s'en débar- rasser. Je viens de découvrir, dans mes papiers, une recette pour la destruction de ces petites souris, formulée par M. Boussingault. Faire dissoudre dans 15 cenliUtres d'eau 4 grammes d'ar- séniale de potasse, ou 4 grammes d'arséniate de soude. Humecter avec cette dissolution un htre de blé; remuer dans un vase avec une spatule en bois, jusqu'à labsorption de la dissolution. Laisser ensuite sécher le blé. On en pose alors de 6 à 8 grains dans chaque trou de souris, ou sur les chemins qu'elles suivent. On reconnaît ces trous soit aux déjections, soit à la terre Iraîchement grattée. 5 ou 6 grains de blé tuent une souris en 12 heures. — 84 — Le kilogramme d'arséniate de soude doit revenir à \ fr. 50 ou 2 francs ; le litre contient environ 2,000 grains de blé. On peut donc, avec un litre de blé et 4 grammes d'arséniate de soude, détruire 400 souris, et la mort de ces 400 ennemis de nos cultures coûtera : 25 centimes de blé^ et 0 fr. 008 d'arsé- niate, ensemble, pas tout à fait 26 centimes. Le procédé n'est pas ruineux, et tout le monde peut l'essayer et l'appliquer. Il n'y a aucun inconvénient, aucun danger, à poser les grains de blé avec la main quand ils sont secs . Il est bon, néanmoins, pour l'emploi de grains empoisonnés, de prendre toutes les précautions d'usage. EUG. DE MaRTRAGNY. not;ce sur les plantations d' arbres forestiers et d'ornement (1). M'étant occupé, depuis un demi-siècle, de silvicnlture et de plantations, j'ai pensé qu'on pourrait trouver quelque intérêt dans l'exposé fidèle des résultats que j'ai obtenus, et des obser- vations suivies que j'ai faites. J'ai comparé le développement progressif d' un certainnombre d'arbres forestiers ou d'ornement, dont j'ai mesuré, d'année en année, la circonférence prise à la hauteur de la main. J'ai pu constater ainsi le maximum d'accroissement que peuvent atteindre quelques arbres, dans un temps donné. J'ai indiqué par des chitfres précis, la moyenne de la croissance annuelle des sujets soumis à mon examen. J'ai remarqué que cetaccroisse- raenteslégal et régulier, pendant la suite d'années où la végé- tation des individus conserve la vigueur normale qui leur est propre, mais que chez ceux qui sont parvenus à un certain état (I) Extrait du Journal de la Société centrale de France. — 85 — de maturité, raccroissement se ralentit d'abord et devient en- suite presque insensible. Il est un fait constant, c'est que la grosseur d'un arbre est pro- portionnée au développement de ses branches. Le tronc d'un arbre pourvu d" un grand nombre de bras deviendra, à égalité de temps et de conditions, plus gros que celui dont la tige est élancée et nue. J'ai reconnu, par de nombreuses observations faites sur les arbres qu'on est dans l'usage d'émonderpériodi- quement presque jusqu'à leur cime, comme les Ormes et les Peupliers, que, dans l'année oîi cette opération a été pratiquée, l'accroissement de la circonférence de l'arbre est à peu près nul. Toute la sève est alors absorbée par la formation des bourrelets, qui doivent commencer par recouvrir les nombreuses plaies qu'on leur a faites. Il faut en conclure que c'est une pratique nuisible d'émonder oud'ébrancherles arbres do hautefutaiesur taillis. Ondevracon- sidérer si le jour donné au taillis environnant compense la dimi- nution de la valeur des arbres et le retard apporté à leur crois- sance. Relativement aux arbres d'ornement, surtout aux Conifères, pour lesquels j'ai toujours eu une prédilection particulière ,j'ai fait les remarques suivantes. On augmente sensiblement le développement de la flèche en hauteur, en pinçant une partie des bourgeons sur les verticilles latéraux. On obtient le même résultat, en supprimant peu à peu et avec ménagement, les branches qui forment les verticilles inférieurs. C'est un usage à peuprèsgénéral, de laisser lesjeunes arbres plantés isolément, garnis débranches jusqu'au niveau du sol. Unjeune Sapin présente en effet un aspect agréable et pit- toresque quandil forme une pyramide compacte et régulière, de- puis la pelouse, sur laquelle s'étendent ses premières branches, jusqu'au sommet; mais pourles arbres adultes ou devenus grands refl"et n'est plus le même. Les basses branches meurent ou se — 86 — dénudent. EUescachent le tronc, qu'on aime avoir dans t (iitela beauté fie sa végétalion vigoureuse. Un grand arbre estfaitpour offrir un abri : il faut qu'on puisse en approcher. Les espèces les plus rustiques résisteront mieux aux fortes gelées si on les place au nord, derrière de grands arbres ou des bâtiments qui les garantissent des rayons du soleil. J'ai, à ce sujet, à signaler un fait tout particulier. Dans un groupe formé de trois Cèdres Deodora différents, le plus ancien, déjà haut de six mètres, appartenant à l'espèce type, a gelé complètement dans les grands froids du mois de décembre dernier. Les deux autres, désignés sous les nomsàe Deodora robusta et Deodoravi- ridis, ont parfaitement résisté à cette température excessive. L'excès d'engrais est nuisible et même mortel aux Conifères. Un Séquoia giganlea déjà fort, de l'âge des premiers sujets introduits en France, est mort après qu'on eut versé à son pied un tonneau de puriu, avec lequel on arrosait les pelouses. On sait que le Taxodium distichiim se plail particulièrement dans les terrains humides et au bord des eaux. Un de ces arbres, atuour duquel on avait creusé ia terre pour l'agi-andissement d'une pièce d'eau, a, depuis vingt ans, la partie inférieure de sa tige constamment sous l'eau, à une profondeur de 40 centi-^ mètres. Il ne parait pas souffrir de celte situation, et sa partie submergée s'est développée en grosseur d'une manière sen- sible. J'ai pratiqué souvent, avec succès, la greffe herbacée, d'après la méthode du baron de Tschudy. Des pins de Calabre et La- ricio greffés près de terre sur déjeunes Pins silvestres, ont au- jourd'hui près de deux mètres decirconférence. On voit à peine, au niveau du sol, la ligne de suture formée parla greffe. J'ai obtenu par cette greffe un effet singulier : deux jeunes Pins d'Ecosse, plantés à droite et à gauche d'un sentier, ont été inclinés l'un vers l'autre et rapprochés au sommet, à la hauteur de 2'" 50 c. Les deux pousses terminales, apphquéeset liées en- ^ 87 — semble, après avoir été coupées longitudinalement à moitié de leur épaisseur, se sont parfaitement soudées . Un des deux bourgeons terminaux ayant été suprimé, le bourgeon restant a développé une tige unique qui forme aujourd'hui un arbre de 25"' d'élévation, dont le pied est double, comme une arcade ogivale sous laquelle on passe, quoiqu'elle se rétrécisse gra- duellement par l'effet du grossissement. Les premières plantations que j'ai faites autrefois dans des pe- louses ont été souvent contrariées par les vers blancs qui ron- geaient les racines des arbres et les faisaient périr. Je les ai con- servés plus tard, en couvrant leur pied d'un lit de feuilles, dans un rayon de SOcent. autourde l'arbre, J'ai reconnuqueles Han- netons nevontpas déposer leurs œufs sous les feuilles, et queles larves qui infestent les gazons, ne s'engagent pas sous cette cou- verture qui maintient la terre constamment humide et plus froide que le sol environnant. Quant aux résultats généraux que j'ai obtenus, voici ceux qui rendront témoignage des soins persévérants auxquels je me suis livré. Vingt hectares de coteaux nus et stériles, n'ayant qu'une maigre couche de terre végétale, sur un fond de craie, sont aujourd'hui couverts d'une jeune futaie de Pins, de Sapins et de Mélèzes, mêlés deHètres dans quelques parties. Dans d'autres bois, situés sur un sol siliceux plus favorable, j'ai introduit des Chênes rouges d'Amérique, dont j'avais semé les glandS;, et quelques individus du Quercus Cerris, Ces arbres commencent à s'élever au-dessus du taillis, et form.ent déjà des baliveaux de belle espérance . Les autres espèces améri- caines, Quercus alba, coçcinea, inacrocarpa, dont j'ai fait l'es- sai, ainsi que le Quercus Mirbeckii, de l'Atlas, n'ont pas sup- porté nos hivers. J'ai mis aussi dans les piirties sablonneuses quelques Abies Douglasiù Cette espèce languit dans les sols calcaires. Elle est _ 88 — remarquable par son écorce couverte de vésicules toutes rem- plies d'une résine liquide et limpide, d'un parfum très- agréable. Une large avenue au milieu d'un bois a été plantée, en 1832 et 1834, de trois cents Sapins Epicéas, de la plus belle venue, qui forment aujourd'hui un long berceau de verdure, impéné- trable à la pluie et aux rayons du soleil. Une autre avenue, bordée d'un côté par une colline boisée, et de l'autre par un ruisseau d'eau vive, où se trouvaient déjà quelques arbres séculaires, soigneusement conservés, a été depuis quelques années, prolongée sur une longueur de près de deux kilomètres. Elle se compose aujourd'hui d'environ cinq cents pieds d'arbres variés, comprenant quatre-vingt- huit espèces différentes. On y trouve des Abies cœcelsa taxifolia, des Mélèzes, des Pins d'Ecosse, des Platanes, des Érables planes et Sycomores, ayant de 2" à 2"" 50 de circonférence. Parmi les plantations plus récentes, je citerai les espèces sui- vantes: Séquoia gigantea et S. sempervirens ; Cupressus Law- soniana; Cryptomeria japonica; Thuya gigantea, Th. Lobbii; Abies orientalîs, Morinda, Monziezii, cilicica, Nordmanniana, Pinsapo, cephalonica; Cedrus Libaîii, C. atlantica; Pinus La- ricio, calabrica, taurica^ Salzmanni^ Sabiiiiana, macrocarpay excelsa, Lambertiajia, monlicola, abasica; Fagus ferruginea ; Alnus barbala; Juglans nigra, J. cinerea; Carya alba, C. oli- vœformis; Liriodendron tulipifera ; Acer purpureum, neapoli- tanum, rubrum, macrophyllum ; Tilia argentea; Gkditschia caspica, etc., etc. Tous ces arbres végètent d'une manière sa- tisfaisante, et composeront, dans un certain nombre d'années, une avenue remarquable, digne d'être visitée par les ama- teurs. Je passe sous silence des lignes de Peupliers et d'Ormes, plantées autour des prairies et sur les berges des fossés, de manière à ne laisser aucun terrain improductif. Le Peuplier — 89 — . d'Italie offre cet avantage que ses branches, serrées contre la tige, ne s'avancent jamais en saillie sur les chemins, ni sur les propriétés voisines, ce qui dispense de l'obligation de les éla- guer. J'ai remarqué que les plantations de Frênes sont peu avantageuses. Cet arbre demande à croître en liberté dans les terrains où il se plaît. On voit ailleurs, en plein rapport, dans les terres cultivées, des plants et des avenues de Pommiers à cidre, tous élevés par moi en pépinière et greffés de mes propres mains. En dehors de ces plantations réguHères, quelques arbres d'ornement sont plantés sur les pelouses ou dans les massifs. J'indique leur circonférence actuelle en regard de leurs noms. Taxodium distichum, l'^ ^i; Séquoia gigantea, 0"" 85; Sé- quoia sempervirens, l" 33; Cupressus Lawsoniana, 0^ 56; Crijplomeria japonica, 0'"92; Thuya gigantea, 0" 96; Thuya Lobbii^ O'^SS ;Juniperus virginiana, l'^ôS; J. drupacea, 0"° 50, Abies cœrulea, 2*" 10; A. PinsapOy 1°"43; A. cephalonica; Ora 93 ; A. Douglasii, Om 92; A. Morinda, 0™ 60; A. balsa- mea, 0™ 84; A.nobilis, Om 40; A. grandis (de Vancouver), 0"î 45; A. bracteata, Om 24; Araucaria imbricata, 0"^ 35; Larix Kœmpferi, O^'^ ^^\Cedrus Libani, 1™ 93; C. atlantica^ 1™ 30; Pinus calabrica, 2m 56 (dû à l'obligeance de M. Vil- morin, à l'époque de l'introduction de ce bel arbre.) ; P. nigra, austriaca, 1™ 52 ; P. Laricio, Im 60; P, macrocarpa, 1"^; P. Sabiniana, O'" 78; P. excelsa, 0™ 82; Fagus aspleniifolia, 1°» î2;Pavialutea, 1™ ^^;OEsculusrubicunda, 1™ 40; Planera cre?iata,i°^ 52; Cerasus virginiana^ i'^ 64 (noyau semé par moi); Paulownia imperialis, \^ 45; Virgilia lutea, 1"^ 15; So- phora japonica,!'^ S'2;Gymnocladus canadensis, 1™ ^^]Gledits- chia ferox, 0™ 80; G.inermis^O'^ l^;Liquidambar styraciflua, 0™ 40; Diospyrosvirginiana, 0"" 33; Chamœrops excelsa, 0™ 90 (empaillé pendant l'hiver). On admire dans une prairie, dont le sol est frais sans être — 90 — humide, un groupe de trois Peupliers de Virginie, plantés en 1820, dont le plus gros a 3 m. 47 cent, de circonférence, les deux autres 3 m. 35 et 3 m. 20. Ces arbres, auxquels ou n'a pas retrauché une branche depuis trente ans, ont encore une végétation vigoureuse, grâce à l'engrais laissé autour d'eux par les bestiaux qui viennent chercher un abri sous leur ombre. La moyenne de l'accroissement du plus gros de ces arbres, pris sur la circonférence, est pour les 51 ans depuis leur plan- talion, de 6 centimètres 8 millimètres par an et pour le second de 6 cent. 5 mill. Celte mesure, décomposée en deux périodes, donne pour les trente-deux premières années^ 7 cent. 9 mill. et 6 cent. 9 mill. et pour les dix années suivantes, 5 cent. 5 mill. Je n'ai observé une croissancep lus rapide que sur un Peu» plier du Canada, qui, dans une période de quatorze ans, a donné une augmentation annuelle de 9 cent, 4 mill. J'appelle l'attention sur cette belle espèce : Populus canadensis iMiCH. [Popuhis lœvigata Willd.), qu'il ne faut pas confondre avec le Populus grandidentata MicH., originaire aussi du Canada. Celui dont je parle est l'un des plus beaux du genre. Malgré la vigueur de sa végétation, son bois est supérieur à celui des autres espèces. Ses boutures sont un peu plus dures à la re- prise ; c'est ce qui. a fait donner. !a préférence au Peuplier de Virginie, Populus monilifera MicH., dit vulgairement Peuplier suisse et improprement Peuplier de Caroline. Le vrai Peuplier de Carohne, Populus angulata H. K., est un arbre à bois tendre, dont les jeunes pousses sont souvent atteintes par les fortes gelées, sous notre climat. Je termine en indiquant, d'après les mesures que j'ai prises, l'accroissement annuel de la circonférence de quelques arbres. On comprend d'ailleurs que ces indications ne sont pas d'une exactitude absolue, et qu'elles peuvent varier, selon la nature du sol et la vigueur relative des sujets. — 91 — Le diamètre étant à peu près égal au tiers de la circonfé- •rence, le tiers des mesures données indiquera l'augmentation annuelle du diamètre de l'arbre. Peuplier blanc de Hollande, 5 cent. 4 mill. ; Tilleul argenté, 5 cent. ; Hêtre commun, 3 cent. 6 mill. ; Orme, 3cent.'5 mill.; Frêne, 3 cent.; Tulipier, 2 cent. ; Platane, 2 cent. 8 mill.; Sycomore, 2 cent. 7 mill.; Châtaignier, 2 cent. 2 mill.; Chêne, 2 cent. 2 mill. ; Alizier, 1 cent. Pour les Conifères : Cèdre du Liban, 5 cent. 8 mill. ; Pin de Calabre, 4 cent. 8 mill. ; Pin Laricio, 4 cent. 4 mill. ; Pin d'Ecosse, 3 cent. 3 mill.; Epicéa, 3 cent. 2 mill.; Mélèze, 2 cent. 5 mill.; Pin du nord, 1 cent. 1 mill. Je prie les Membres de notre Société, et tous ceux qui s'in- téressent à l'économie forestière, d'accueillir avec bienveil- lance celte communication où j'ai consigné le résultat de tra- vaux assidus et de patientes observations. La plupart des arbres auxquels j'ai donné mes soins resteront encore long- temps pour faire vivre le souvenir de celui qui les a plantés. Je puis donc dire, comme le poêle latin, exigi mommentum, et même ajouter avec lui, momimentum œre perennius, car nous savons par de tristes exemples, que beaucoup d'arbres, mo- numents vivants et témoins séculaires de la fragihtédes œuvres humaines, peuvent avoir plus de durée que certains monu- ments d'airain ou de bronze, qui semblaient devoir être impé- rissables. Daudjn , au domaine de Pouilly (Oise). PLANTES NOUVELLES. MM. Thibaut et Keteleêr, horticulteurs à Sceaux, annoncent les nouveautés suivantes : Aclwnenes Nesida (Rosciaud), à fleur moyenne, lilas tendre, — 92 — centre jaune et blanc picoté et rayé de lilas. A. Ni?ia (Ros.), à fleur très -grande, lilas foncé satiné, avec les trois divisions inférieures rayées de blanc et de marron clair vers le centre. Bégonia atrata (Boutard). Plante à effet et très-distincte, à feuilles de moyenne grandeur, très-planes, avec le pétiole couvert d'une pubescence rouge vit; les jeunes feuilles sont d'une teinte rouge pourpre qui passe ensuite au vert noir marbré et pointillé de blanc terne quand les feuilles sont en- tièrement développées. Fleurs très- grandes, presque régulières, blanches légèrement teintées de rose à l'extérieur. Pelargonium zonale à fleurs simples (semis Boutard) : Com- tesse de Courcy, très-grosse ombelle de grandes fleurs rose sa- tiné, à centre blanc; — Hélène de Nadaillac, blanc pur à centre rose orange ; — Lina Boutard, très-grosse ombelle de fleurs rose très-tendre à centre blanc veiné de rose plus foncé; — Marquis de Nadaillac, hybride de Nosegay; ombelle de 12 à 15 centim. de diamètre formant une énorme boule sphérique couleur rouge cramoisi foncé. Les fleurs sont d'une longue durée; on acompte sur la même ombelle près de 200 fleurs épanouies à la fois et qui ont duré plus d'un mois sans se flé- trir. C'est une variété très-remarquable; — Vendôme, ombelle très-large, de fleurs très-grandes, d'un rouge vermillon bril- lant. Phlox (semis de M . Malet) : Coccinea, vermillon vif; — Res- plendcns, pourpre aurore ; — docteur Parnot, fleurs très-larges blanc pur à œil violet. Primulajaponica. Nouvelle introduction du Japon, dont les hampes dressées sont terminées par une longue panicule ou grappe de fleurs très-nombreuses d'un rouge magenta, très- larges formant des verticilles superposés. Cette espèce est con- sidérée comme de plein air. Prunus simonii. Introduit au jardin des Plantes de Paris par M. Eugène Simon. C'est un arbrisseau buissonneux à feuilles — 93 — longues de 10 à 12 cent., dentelées, à nervure médiane sail- lante et de couleur rouge comme le pétiole qui est court. Les fleurs sont blanches épanouissant vers la mi -mars. Les fruits, qui mûrissent en août-septembre sont presque sessiles comme les abricots, déprimés, profondément concaves au sommet, à peau lisse, d'un rouge vineux; la chair est ferme, d'un jaune abricot, contenant une eau abondante, sucrée mais légère- ment acidulée, et d'une saveur toute particulière, mais agréable. Le catalogue Grousse, horticulteur à Nancy, porte les nou- veautés suivantes obtenues dans l'établissement : Delphinium, — quatre variétés : Chevalier de Saint- Jean a grandes fleurs pleines renonculiformes, bleu rosé, centre presque blanc et bleu de ciel vif au bord ; — Comte de Lam- bertije, large fleur très- pleine, d'un beau bleu de ciel très- clair, blanc rosé au centre; — Endymion, fleur renonculi- forme, très -pleine, bleu très-pâle nuancé lilas clair et blanc au centre; — Jupiter y fleur très-pleine bleu violacé clair bordé de bleu plus vif. Héliotropes : — Anijéliquc, blanc lilacé liséré bleu violet; — La Favorite, violacé bordé de bleu noir: — Raphaël, bleu foncé à centre blanc. ' Pelargonium -zonale. Les variétés à fleurs doubles sont : — Jules Janin, carminé clair nuancé rose groseille, à œil blanc ; — Mme Crousse,TOse mauve carminé ombré de violacé; — M. Rœmpler, beau rouge cerise clair; plante naine ; ^- Rose de mai, rose carne tendre presque transparent, avec le revers des pétales blanc et le bord légèrement frangé. — Les variétés à fleurs simples sont : — Alorme, saumon vif, plus pâle sur les bords; — Baron de Ma?idell, rouge saturne à pétales supé- rieurs plus clairs; — Cuvier, couleur groseille vif, nuancé de cerise sur les deux pétales supérieurs ; — Isoline, amarante ve- louté nuancé groseille,— /nsjoecfewrCo^ueron, rouge cramoisi — 94 — feu à œil blanc, maculé plus clair sur les pétales supérieurs ; — Dame blanche^ grandes fleurs du blanc le plus pur ; — Léon Mour/cnot, carmin groseille, avec pétales supérieurs cerise vif; — Marias Chaîne, cerise foncé nuancé de couleur amarante; — Toison (for, saumon vif, centre blanc, à pétales lisérés blanc. Pétunia à fleurs doubles : — Apollon, rouge violacé entre- mêlé de carraiil strié et maculé blanc ; — Auguste Yillaume^ rouge velouté à lobes ondulés et frangés; — Candeur, blanc ,glacé avec quelques macules carmin pur. — Laure Marut, plante naine; fleur blanc maculé violet et rose pourpre à lobes frangés ; — Marlha, beau rose^ourpré glacé passant au rose de Chine à centre mauve; — Mme Rollot, amarante violacé velouté à lobes frangés ; — Nancy, rose lavé amarante, marbré de rouge foncé) variété incomparable. Pétunia à (leurs simples : — Jean Weiss, rose carminé vif à gorge jaune; .— Mélitée, carmin pourpré brillant^ à gorge blanc lilacé, nervé de bleu noir; — Paul Voinier^ beau rose à gorge jaune pâle, entouré d'un cercle violet ardoisé ; — Pline^ rouge carmin vif, à gorge blanc nuancé de gris et nervé de noir; — Talisman, beau rouge vif, à gorge blanc légèrement nervé de noir; — Sylphide, rose clair lilacé, à gorge blanc nervé de noir avec cercle violet bleuâtre. Pentstemon : Ileîiriette, variété naine, à fleurs rose magenta avec gorge blanche ; — La Quintinye, rouge clair, pointé blanc à gorge ornée de trois macules cramoisies; — Meurtlie-et- Mo- selle, plante naine, à fleurs rose laque carminé, avec gorge blanche; — Zaïnpa, plante basse, fleur rouge sang, à gorge pourpre -marron . Verveines. Les onze variétés de Verveines semis de M. Grouse, sont : Bergère, Blanche des parterres, Ganova, Fulton, Gio- vana, Gloire des massifs, Grand Gondé, Hector, Isis, Mlle Ma- ria, et Reine Metzlard. Phlox. Les variétés suivantes appartiennent au decussata : — 95 — Bullonia, rose chair et rose vif, œil en étoile rouge marron ; — Conseiller, rouge cocciné clair, œil à centre cramoisi ; — Gé- néral Douai, carmin pourpré nuancé amarante, à œil rouge sang, — Mme Heintz, blanc glacé, avec large centre carmin vif; — Météore, beau rose frais, légèrement ombré mauve, avec large auréole d'un rouge vif; — Offenbach, rouge cocciné entouré de rose aurore, avec œil cramoisi velouté; — Palais ducal, rouge orangé feu, avec œil cocciné brun; — Phare de l'Espérance, rouge magenta et amarante avec œil cramoisi vif ; — Président Thiers, rose saumon éclairé dé blanc, avec le centre rouge pourpre ; — Van-Dyck, fleurs mauve lilacé à large centre rouge vif. Bégonia Exposition de Louvain. Cette variété est un hybride des Begoma Pearcii et Boliviensis ; elle est relativement basse (20 à 30 cent, de hauteur), très-ramifiée, donnant naissance, à l'aisselle de chaque feuille, à un pédoncule portant trois grandes fleurs ailées, d'un beau rose vif. La plante se trouve ainsi cou- verte de fleurs, depuis juin jusqu'aux gelées, quand elle est cultivée en pleine terre. Elle fait de magnifiques massifs ; et forme de ravissantes toulîes, lorsqu'elle est cultivée en pot. Pivoines herbacées. Toutes les variétés suivantes sont des gains de M. Calot, qui s'est acquis une grande réputation en ce genre; il en a cédé les éditions entières à M. Crousse : Alice Crousse, forme anémone diversement nuancée par étage î la collerette est rose vif; un étage rose saumon et le centre blanc rosé ; — Beauté de Douai, imbriquée en coupe, rose car^ min vif reflété blanc; la Tulipe, blanc à centre rose, l'exté- rieur liséré carmin vif, les pétales du centre largement striés carmin foncé; — Mlle Marie Calot, c'est en grand la plus belle rose cent feuilles, d'un beau rose chair, fond satiné éclniré de teintes argentées ; — M. Dupont, imbriquée, à pétales très- larges, blanc soufré, bordé carmin vif au centre; — M. Hip-- polyle Delîlle, imbriquée, plate, en coupe, rose cendré teinté — 96 — lilas rose ; — Ville de Nancy, forme anémone d'un beau pour- pre violacé brillant. Dans le prochain numéro, nous publierons les nouveautés des autres producteurs français. 3s m imi Potager. On continue de semer en pleine terre toutes espèces de plantes^ po-^ tagères : pois, fèves, haricots, carottes, chicorée d'été, cornichons, choux divers, ehoux-navets, navets de Suède, etc., etc. On met en place le plan élevé sur couche, telles que tomates, aubergines, concombres, choux-fleurs, etc. On établit en plein air des meules à champignons et des couches tièdes ou BOurdes pour melons d'arrière-saison ou pour planter des patates. Jardin fruitier. C'est le moment où il faut visiter assidûment les arbres frui- tiers et porter son attention sur le développement des branches, afin de suppri- mer celles qui pourraient nuire au parfait développement de l'arbre, ou altérer sa tertilité. Il faut veiller surtout à maintenir l'équilibre des espaliers, en dé- palissant et redressant les membres faibles, en palissant au contraire très-vigou- reusement et horizontalement les parties vigoureuses, ou en pinçant les braû- ches verticales qui prendraient trop de développement. Jardin d'agrément. On peut livrer en pleine tene, dans la première quinzaine de ce mois, les héliotropes, hortensias, pelargo^^, pétunias, verveines. On continue les semis de plantes annuelles du mois d'avril; mais il est un peu tard pour les balsamines, belles-de-nuit, malopés, œillets, Zinnia, etc. Quelques plant» doivent être déjà bons à repiquer; il faut y veiller et ne pas attendre qu'ils soient trop grands; la reprise alors est plus difficile. Serres. Rempotage, bouturage et greffes herbacées, sont les principaui travaux du mois. Dans la deuxième quinzaine on sort les plantes d'orangerie, et vers la fin les plantes de serres tempérées et de serres chaudes. Il faut avoir bien soin de choisir un temps couvert, autrement le soleil détruirait les jeunes pousses, encore trop tendres pour affronter ses rayons brûlants. Paris. — Imprimerie horticole de E. DOKKAUD, rue Cassette, 9. Spécialité d'ASPERGES d'ARGENTEUIL, de Figuiers et de Vignes lioals liHÉRAIJIiT, horticulteur -cnlthatenr, à ARGENT EU IL (Seine-et-Oise). Ve5TB, de février à avril, de griffes d'ASPERGE ATIVE Lonis LHÉRAULT dont je suis le ul propriétaire et dépositaire. Médaille d'or (unique) l'Exposition universelle de 1867, et 50 récompenses ) 1" ordre pour cette variété, qui est supérieure encore par ses qualités à celles que j'ai désis;nécs sous les noms d'ASPERGES INTERMÉDIAIRES et TARDIVES d'ARGENTEUIL. N. B. — J'engage les amateurs à exiger une facture de ma maison pour être certains de la provenance. RECETTES A l'usage des MÉIVAGES BOURGEOIS ET DES PETITS MÉNAGES AVEC LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Orné de Figures dans le texte PAR LE BARON BRISSE Un volume in-18 jésus, cartonné. Prix ; 3 fr. âO ILeL couverture est ornée du portrait de l'auteur. JS 3 6 6 MENUS DU BARON BRISSE avec 1200 recettes 5» ÉDITION MENUS EN GRAS & EN MAIGRE Un beau volume in-lâ. Prix : 3 francs. 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Donhaud, rue Casselte, 9. 21.* Année. 1899. :'Cyco- iiORTiWËi nmm JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTEHANX LA CDLTDRE RAISONNER, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, ET NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FRDITS ET DES LÉGOMES, LA DESCRIPTION ET L'DSAGE DES INSTRUMENTS NOUYEADS, PUBLIÉ AVEC LB CONCOURS DES AMATEURS ET DES PRINCIPAUX HORTICULTEURS DE FRANCE sous LA DIRECTION DE M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CREE, ATTACHÉ AO MOSECM u'UISTOIRE NATCRELIE DE PARIS, Collaborateur du tlnnuel des Plames, des figures du Bon Jardlaisr, Ex-Réllacteur principal de la Société iThorticullure de (a Seine , Membre honoraire et correspoadant de plusieurs Sociétés d'horticulture, etc. L'Borticalteur Français paraît le S de chaque mois, par lirraison de 32 pages de texte grand in-8, et d'une planche grarée et coloriée avec le plus grand soin. / Paris 10 fr. par an. PRIX DE L'ABOJJNEMEKT Départements. Étranger . . . . 11 fr. 15 fr. Tontes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'un bon du montant de l'abonne- ment sur la poste ou sur une maison de Paris, et au nom de M. E. DONNAUD, rue Cassette, 9. Les Sduscripteurs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la poste on sur une maison de Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation Je ON franc sert à payer les frais de négociation de la traite qui Ie«r est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. 4872 MM. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs catalogues au bureau du journal, rue Cas-- sette, 9, et de communiquer tout ce mCils auraient d'intéressant h faire connaître par la voie dujourna. Nous mettons sur la dernière page de l'HorticuUeur français, le nom des catalogues parus aans ic fnois et dont nous avons reçu un exemplaire. CULTURE SPECIALE DE ROSIERJI de JOlSCph J§CeirARTZ^ horticulteur 45, rue du Bepos , 43, à la Guillotière (LYON) M. GUILLOT père, horticulteur rosiériste, 43, rue du Repos, à Lvod se déri.îp anrès tant d'ann.c de fatigues et de travail opiniâtre, pendant lesquelles il nous a livré deli bonne. S leUe^» ?oses à pren UQ peu de repos, si bien gagné. Il a cédé son bel établissement à M. Joseph SCHWARTZaJiden déjà SIX ans, dirigeait l'établissement ; c'est donc à lui que les clients de M GUILU)T pèîe S l'.'f ' AndrV «™'"*^H • T' ''""r-I- ^?^^V^2^ '"^^ ^" commerce six varSs Svel es roses André Ounand, Auguste Kigotard M»>e «eorgcs Schwartz, prince Stirb* Virgile hybride remontante, et Vancanson, hybride de noisette. CULTURE PRATIQUE DES CINÉRAIRE; Par E. CHATÉ, horticulteur Joli volume in-32 colombier, avec gravures.— Prix, broché : 1 fr. 25 FRAISIERS, FRAMBOISIERS, GROSEILLIERS ET GJLAYEULS W^ILLIAM GLOEDE, successeur de F. GLOÉDE, son pèr Collection de iOO Fraisiers (10 variétés) à 10 et 20 francs contre mandat de poste. En vente : Les bonnes Fraises, 2 francs. Prière de bien s'adresser, pour éviter tout relard : WILLIAM GLOËDE. horticulteur, rue de l'nôtel-Dieu, n» a Beauvais (Oise). LES OR^IGINES «-. DU CHEVAL DOMESTIQUE D'APRÈS LA PALÉONTOLOGIE, LA ZOOLOGIE, L'HISTOIRE ET LA PHILOSOPHIE PAR C-A. PIÈTREMENT Chevalier de la Légion d honneur. Vétérinaire en 1" aux lanciers de la garde 1 volume in-8°. — Prix : 8 fr. CULTURE DE L'ASPERGE PAR T. LENORMAND, HORTICULTEUR Un volume in-lG colombier, avec ligures dans le texte et un plan. Prix : 1 fr. g«. CULTURE DES PLANTES AQUATIQUES Par M. D. HÉLYE Chef de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. —Prix : i fr. 50. LE CHAMPIGIVOIV ET SA CULTURE PAR M. LAIZIER 1 vol. in-32 colombier, orné de gravures. Prix : 80 cent. SOMMAIRK DD INIJMERO D AVRIL. F. Herincq. Chronique. — F. Herincq. Notice historique sur Poiteau. — 0. Les- cuYER. Cypripedium Ghantini (l'i. IV.) — L. Coudier. Légumes nouveaux. — EuG. DE Maktragny. Lcs effeis de la Gelée sur les sols couverts et dénud s. — F. Herincq. La Taupe et le Ver blanc. — Ch. Baltet. Destruction du Pu- ceron lanigère. — Ern. Bonard. Plantes figurées dans les journaux étran- gers. — X... Travaux du mois de juin. CHRONIQUE Toujours le froid. Création d'une école maraîchère en Egypte. Appel de la Société d'acclimatation de Toulon. L'exposition de Lyon, et l'horticulteur Lyonnais. MM. Baltet de Troyes, et les pendules anglaises. Un Veuillol horlicole, et les reporters de bons mots. Le jardinier Rcnoull assassiné par les Prussiens. Honneur et patrie. Pour faire changer le temps, parlons-en un peu ; ce procédé m'a toujours réussi. Décidément nous ne sommes pas en odeur de sainteté auprès de dame Nature. Il y a quelques jours elle nous faisait entrevoir les rives du printemps, et tout à coup, elle nous ramène en plein hiver. Quand donc finira-t-elle ce jeu, qui n'est cependant guère de saison ? Dans la nuit du î ! au 12, la gelée a causé encore des dom- mages considérables aux environs de Paris et notamment sur les coteaux de Saint-Germain et de Poissy ; la journée du 12 a été froide et pluvieuse, comme une journée de décembre. On annonce qu'aux environs de Tours, la gelée a fait aussi beau- coup de mal sur les bords delà Loire. Les vignes, quioffraient de belles apparences et promesses, ont été fortement atteintes. Nous ne sommes donc pas encore sauvés des désastres du froid. L'année dernière, du reste, c'est le jour de l'Ascension que tous les fruits ont été détruits par la gelée, et l'Ascension éltlit le \S mai. Ecole maraîchère en Egypte. — Le vice-roi d'Egypte est Avril \8Tà, 7 — 98 — décidément dans le progrès. Il veut régénérer ses sujets par la culture du légume ! c'est une idée comme une autre. Après çivoir créé un jardin d'acçlimalaliQn,à l'instar de celui dul)ois de Boulogne pour amuser ses grands sujets, il a voulu avoir vme école maraîchère, pour former les petits Egyptiens au régime du travail et de l'art de transformer les plantes sauva- ges en plantes économiques. Il y a déjà quelques années qu'un jardinier du jardin de la Ville de Paris, M. Delcheval- lerie, occupe la place de directeur des jardins de Son Excel- lence. Aujourd'hui, nous venons de rencontrer un autre com- patriote, M. Courtois-Gérard — le rapporteur de la commission du Radis des familles — qui arrive du Caire où il était allé organiser l'école maraîchère. Celte école n'attend plus que des élèves pour fonctionner : les magasins sont remplis de graines de Radis sauvage; le vice-roi compte beaucoup sur les jeunes jardiniers français, qui veulent apprendre la culture ration- nelle des légumes, et ne trouvent pas en France ce qu'il vient de créer au Caire. 11 est à craindre que le kédive actuel ne réussisse pas mieux qu'un de ses prédécesseurs, Ibrahim-Pacha, qui avait également de grandes idées européennes en tête; il avait fait venir aussi un jardinier du Jardin des Plantes de Paris, nommé Bovô; mais, il s'aperçut bientôt que son bon peuple aimait mieux vivre très-sobrement sans travail, que d'avoir un peu de bien-être en travaillant ; la vie du lézard au soleil est et sera encore longtemps Tidéal de la vie égyptienne. Jardin d'acclimatation de Toulon. — Et puisque nous sommes au chapitre des nouvelles créations, réparons une fâcheuse omission que nous avons commise au sujet du nou- veau jardin de la Société d'accHmatation de Toulon. La répa- . ration est bien tardive mais nous prions la Société de Toulon de vouloir bien recevoir nos excuses; la lettre qui nous annon- çait cette création s'était introduite subrepticement dans un paquet de noies étrangères à ce journal, et c'est en vain que — 99 ^ nous l'avons cherchée pendant, phisieurs mois. L'ayant enfin retroQvée, nous nous empressons de la publier, pour montrer à son honorable auteur que nous portons le plus vif intérêt à la création pour laquelle il demande notre concours qui ne manque jamais aux institutions utiles. Voici ce que nous écrivait, à la date du 28 novembre dernier, l'honorable iM. Turrel, secrétaire-général de la Société d'accli- matation du Var : ■ « Je viens user de votre bienveillance, pour l'annonce d'une » création que notre Société est en train de l'éahser dans un )) but d'intérêt public. )) Vous n'avez pas oublié que la destruction de notre beau D Jardin botanique, provoquée par la nécessité du déplace- )) ment de l'hospice civil, possesseur du terrain, occasionna )) d'universels regrets et d'énergiques protestations dans le )) monde savant. C'est que le jardin possédait de précieux 3) porte-graines que sollicitaient, à l'envi , tous les établissements D botaniques de l'Europe. Or, c'est une création semblable que )) notre Société a l'ambition de réaliser à Toulon. Nous nous » sommes assuré la jouissance d'un terrain d'un demi-hectare D dans l'enceinte agrandie de la ville, à l'est de l'observatoire )) de la marine, au sud d'un grand cavalier des remparts, de y> sorte que ce terrain, abrité du nord à l'ouest, est dans une )) exposition excellente. Nous allons le planter cet hiver, et au )) printemps, le défoncement, le nivellement et les divisions J> étant achevés, nous ferons appel à tous les horticulteurs qui 5) voudraient faire expérimenter la rusticité de certaines es- y> pèces végétales sous notre climat. Nous réserverions les grai- )) nés de ce^ végélavco à leurs donateurs. Il nous a semblé que )) vos sympathies nous étaient acquises pour une semblable 3) visée. Nous comptons donc sur votre aide et sur votre cha- » leureux appel. 5) D' Turrel. » — 100 — Notre silence a pu faire croire à la Société d'acclimatation de Toulon que nous lai refusions notre concours; c'est ce qui nous fait regretter plus vivement encore de n'avoir pu parler plus tôt de cette intéressante et importante création d'un véri- table intérêt public S'il s'agissait d'acclimater, en cherchant à modifier la nature ou la constitution des végétaux, nous le déclarons sincèrement, la Société de Toulon n'aurait pas à compter sur nous. Ce qu'elle veut, c'est d'aider les horticulteurs dans leurs recherches du degré de rusticité de certains végé- taux, et de leur appropriation aux divers climats de la Fnince; dans ce cas, elle a toutes nos sympathies, et elle peut compter sur notre concours. Nous ne manquerons jamais l'occasion de concourir à l'œuvre utile qu'elle entreprend ; car nous croyons qu'elle est appelée à rendre de grands services aux horticul- teurs, et aux (Quelques amateurs sérieux que possède la France. VEarposilion de Lyon. Cette exposition annoncée primitive- ment pour le 1" mai, n'ouvre décidément ses portes que le 1" juin, malgré V Horticulteur lyonnais, qui affirmait dans son numéro du 16 avril, que l'ouverture était « fixée irrévoca- blement au 1*' mai. )) Où donc le nouveau-né prend-il ses renseignements? Les horticulteurs qui se sont présentés avec leurs plantes, pour cette date, ont dû éprouver une singulière déconvenue et le spirituel rédacteur, exira-muros, du nouveau journal de Lyon, pourra bien appeler l'affirmation intem- pestive de ses collègues intra-muros « un poisson d'avril venu 16 jours après terme. 5) Ce ne serait pas tout à fait de l'esprit à la Veuillot ; mais la plus belle fille du monde ne peut pas se revêtir d'un ornement quelle ne possède pas. MM. Ballet et les pendules anglaises. A propos d'Exposition, réparons une omission. En parlant du succès obtenu, l'année dernière, par JMM. Ballet, à l'Exposition d'horticulture de Lon- dres, nous avons oublié denieniionner un trait de probité qui tait le plus grand honneur à nos excellents amis de Troyes. — 101 — Vainqueurs à l'Exposition d'horticulture, oîi il y avait, paraît- il, des pendules, ces honorables pépiniéristes champenois sont retournés chez eux sans en emporter une seule ! Voici en quels termes un spirituel rédacteur de V Horticulteur lyonnais expose ce trait d''honnêteté dans sa Chronique horticole de l'Ain, et que reproduisent les Annales de la Société horticole et vigneroime de Troyes, présidée par M. Charles Baltet : pies civilisés, les vainqueurs sont retournés chez eux sans » emporter ni meubles ni pendules. » Honneur donc ! à MM. Ballet ; mais honneur aussi et sur- tout au spirituel écrivain, qui sait appliquer si habilement et avec tant d'à propos, un trait d'esprit si plein de finesse et de goût exquis. Un Veuillot horticole. En fait de goût, en voici un qui est tou- jours appliqué, avec la même ardeur, par les partisans de la sainteliberté. En ouvrant « les portes de la vie » pour se bien poser dans le monde, V Horticulteur lyonnais, dont nous avons annoncé la naissance, a trouvé très-bon de dénigrer un peu ses aînés dans la carrière. (( Ils sont quatre ou cinq, dit-il en aspirant les premières bouffées de la vie, qui se tiennent tant bien que mal sur leurs jambes faute de nourriture suffi- sante. Eh bien ! ce n'est pas assez; il en faut un cinq ou sixième qui se nourrira bien, qui deviendra, grâce à la saine et fraîche nourriture qu'il prendra un peu partout, gros, gras, et bien portant. » Il trouvait bon, ce jeune et nouveau confrère, de nous traiter ainsi de vieux héquillards ; mais il trouve mau- vais et ne permet pas que le bon vieux de 1851 , comme il appelle V Horticulteur français, se permette de rire de ses spiri- tuelles naïvetés, et le plaisante sur ses adorables prétentions. Il se fâche tout rouge et ramasse, un peu partout, pour nous - J02 — en tresser une fine couronne, les épithètes fleuries, mais lé- gèrement surannées, « de jaloux, hargneux, rageur, aristar- que, etc., » qui ie guettait pour l'assommer, primé d'aujourd'hui se trouve parmi nous ; s'il reproduit ce mot, c'est que très-probablement, il a été informé de cette émis- sion, par un Troyen de la Champagne, qui n'emporte pas non plus les pendules de l'exposition qu'il visite, mais qui prend seulement des Pommes, pour les jeter au milieu de ses amis et connaissances, copiant ainsi une page de l'histoire des an- tiques Troyens de la Grèce. Décidément, rien de nouveau nulle part; rien de changé sous le ciel. Le jardinier Renault assassiné par les Prussiens. Le Bulletin de la Société d'horticulture d'Eure-et-Loir (décembre 1871) reproduit le triste réoit du maire de Toury sur l'assassinat, par les soldats prussiens, d'un otage de Châteaudun, M. Re- — 103 — noult, jardinier au Froii. Ce malheureux, après avoir reçu des coups de crosse et de sabre sur la télé, après avoir eu le nez el les oreilles coupes, les yeux crevés, a élé passé enfin par les armes. A la suite du récit de cette exécution barbare, l'honorable Président de la Société de Chartres. M. Courtois, ajoute ces quelques réflexions : ce Nous nous étions promis de ne plus rien dire de nos ennemis ; mais, ayant eu sous nos yeux le récit qu'on vient de lire de l'atrocité commise sur un jardinier de nous connu, et dont nous avons visité et encou- ragé les travaux, nous nous sommes laissé aller encore à re^ produire ce récit, pour rendre hommage à la mémoire de l'in- fortuné Renoult, et aussi pour faire pénétrer dans les âmes, avec l'horreur du Prussien, l'horreur de la guerre. )> Fasse le ciel que cette pensée pénètre aussi dans les âmes de certains français, pouf lesquels patriotisme et dignité na- tionale sont de vains mots. Honneur et Patrie! On annonce pour paraître prochaine- ment, à Paris, un grand ouvrage de luxe sur les roses. L'édi- teur est un ancien soldat des armées du roi Guillaume, et les auteurs, qui ont fait alliance avec lui pour cette publication, sont deux Français, — de nom, — dont la boutonnière est ornée de l'insigne de la Légion qui a pour devise : Honneur et patrie !... F. Herincq. NOTICE HISTORIQUE SUR POITEAU. En publiant aujourd'hui, cette notice sur M. Poiteau (i), (I) Celle notice devait paraître dans le numéro de janvier 1871, accompagnée du portrait de noire vénéré maîlre. Les événements de la guerre en ont empê- ché la publication ; s'il paraît aujourd'hui sans le portrait, c'est que pendant les terribles effets du bombardement, le bois a élé égaré lors du déménagement préôipiié de nos magasins. — 104 — mort il y a d(?jà nombre d'années, nous avons voulu, non- seulement honorer la mémoire du vénérable savant qui a illustré l'horticulture française ; nous avons eu aussi pour but, de montrer à la jeunesse horticole, que l'homme Ifbnnête, non perverti par les idées malsaines du jour, peut acquérir de lui-même, par le travail et l'étude, toutes les connaissances nécessaires à la pratique du jardinfige. C'est un exemple rare, sans doute, que celui d'un jardinier ignorant, qui parvient à prendre position dans les hautes régions de la science, sans autres ressources que la ferme volonté de s'instruire, sans autre appui que la noble ambition de dé- velopper son intelligence, sans autre but que celui d'élever le niveau de ses connaissances scientifiques. Tel a été le savant et vénérable Poiteau, Pierre Antoine Poiteau est né le 23 mars 1766, au village d'Âmbleny près Soissons (Aisne). Ses parents étaient fort pau- vres ; son père, simple batteur en grange, ne savait ni lire ni écrire; mais, contrairement, aux principes d'un grand nombre d'habitants des campagnes, il comprenait l'utilité et l'impor- tance de l'instruction. Aussi, dès que le petit Antoine eut atteint sa sixième année, l'envoya-t-il à l'école de Viviers, tenue par un pauvre homme, faucheur de son métier, et qui recevait 20 centimes par mois, de chacun de ses élèves ; on comprend sans peine le genre d'instruction qu'un pareil instituteur pou- vait donner, pour 48 sous par an. Néanmoins, le jeune Poiteau était enfant de chœur à l'âge de neuf ans, et il chantait au lutrin avec son maître ; ce qui prouve, tout au moins, qu'il savait bre. Après sa première communion, son père le prenant pour un homme, suivant l'usage de la campagne, le fît battre en grange avec lui. A cette époque, les principes de 93 — qui ne sont pas ceux de 89 — n'étaient pas encore proclamés, et l'exer- cice de la gymnastique n'était pas introduit dans les écoles primaires. Le pauvre enfant se soumit donc, sans observation. — 105 — aux volontés de son père; mais, comme la gymnastique n'avait pas développé les muscles de ses biceps, il ne put résister aux fatigues de ce dur mélier et tomba bienfô'. gravement malade. A peine rétabli, on le plaça, comme garçon limonadier, dans un café à Noyon; il y resta un an et revint au foyer paternel reprendre le triste et cruel fléau, dont l'exercice altéra de nouveau sa santé. On comprit alors qu'il lui fallait un autre état. Le curé de Viviers, ayant obtenu de ses parents qu'il quitterait à jamais la grange, le fit entrer au couvent des de- moiselles de Saint-Denis, en qualité d'enfant de chœur et ap- prenti jardinier à 20 écus de gage. Après deux années d'appren- tissage, il entra comme jardinier chez une dame Hasard, veuve d'un garde-marteau de la forêt de Villers-Golterets, aux appointements de 100 francs. N'ayant pu, par la suite, obtenir d'augmentation, il quitta celte place et vint chercher fortune à Paris, ce foyer de lumière et de science, en même temps que capharnaum social. Il chercha mais en vain. Comme ses fonds de réserves commençaient à être fortement attaqués, sa raison lui conseilla de faire retraite immédiate sur Yillers-Cottercts où, en arrivant, il trouva de l'ouvrage à 20 sous par jour, mais sans nourriture. Il entra ensuite au couvent des filles nobles, à Soissons ; de là au couvent de Saint-Paul, aux appointements de 1 50 francs portés plus tard à 200 francs ! On ne gagnait pas gros à cette époque. Il est vrai que les principes de 93 — qu'il ne faut pas toujours confondre avec ceux de 89 — n'avaient pas encore provoqué le développement de la prospérité publi- que, au nom de laquelle on nous fait payer le pain depuis r Empire, au prix de 50 centimes le kilogramme. Du couvent de Saint-Paul, Poiteau revint à Paris. Malgré son titre de jardinier en chef, il avait compris que ses connais- sances, en jardinage, n'étaient pas à la hauteur de la position qu'il occupait, et il voulait se perfectionner dans son art. Peu déjeunes jardiniers aujourd'hui avoueraient ainsi leur inca- pacité : autre temps autre mœurs. — 406 — Dès son arrivée à Paris, Poiteau fut embauché chez un ma- raîcher, à raison de 18 francs par mois, plus \S sous par dimanche . C'était en l'année de la proclamation des fameux et immor- tels principes. Surexcité par les idées nouvelles qui annonçaient l'émancipation du citoyen, le règne de la I.iberté, de l'Égalité et de la Fraternité, le peuple parisien , avide de jouir de tous ces bienfaits qui devaient faire à jamais son bonheur, avait décidé la prise et la démolition de la Bastille. Poiteau avait alors 23 ans ; âge des illusions, des grandes et nobles idées, chez les âmes ardentes et généreuses, mais âge, aussi, de l'irréflexion et de tous les aveuglements. 11 crut, dans son ignorance naïve et toujours honnête, qu'une citadelle au centre de Paris était un obstacle au développement des nouvelles institutions, sociales. Armé d'une fourche, il marcha résolument sur ce dernier rempart de la tyrannie des rois et des privilèges des grands. Mais il arriva trop tard : le peuple avait terrassé, sans lui, les soldats de l'hydre monarchique; il avait abattu, non-seule- ment l'asile des abus et bons plaisirs de l'autorité, mais il avait aussi détruit le principe même de l'autorité, sans lequel il n'y a pas d'organisation, de vie sociale possible. Le jeune citoyen d'Ambleny se consola facilement, du reste, de n'avoir pris aucune part à cet acte populaire et retourna, le cœur léger, vers ses choux et ses arrosoirs. Trois mois après, il se trouvait sans place ; son patron, ne gardant pas de garçon jardinier pen- dant l'hiver, l'avait remercié ; d'aucuns virent dans cette mesure de sage économie un fait de réaction !... En sortant dç chez ce maraîcher réactionnaire, Poiteau entra presque aussitôt chez un autre, qui le remercia deux jours après, parce que, disait-il dans sa bonne humeur, a je n'avais pas su repiquer de la romaine, au gré de la maîtresse de réta- blissement; elle me fit congédier par son mari. y> Les événements politiques .marchaient et s'aggravaient chaque jour; le travail était rare, même chez les jardiniers. — 107 — Poiteaii entra alors dans l'établissement des glaces du faubourg Saint- Antoine comme polisseur; mais quelques mois plus tard, il était admis en qualité de garçon jardinier à l'école de phar- macie. C'est là que le démon de la botanique, ainsi qu'il disait souvent, pénétra dans son cerveau, et qu'il résolut de se faire recevoir au jardin des plantes de Paris. Refusé une première fois, il se représenta une seconde, avec la recommandation de Lemonnier, premier médecin de Louis XVI, et il fut accepté. (( Mon intention, écrivait-il à Poiret, en sollicitant un em- ploi dans ce jardin, n'était pas d'apprendre à connaître les plantes, mais seulement leur nom; car je n'avais encore nulle idée de la botanique. Mais mon naturel studieux ne voulut pas que je m'en tinsse aux seuls noms des plantes ; il voulut quç je les étudiasse en elles-mêmes (1). C'est alors que, pour la première fois, je connus de quel prix est l'instruction. Loin de savoir le latin, je ne savais môme pas deux mots de français, et je n'avais jamais entendu parler de la grammaire. » Poiteau était depuis quelque temps au jardin des plantes, quand le gouvernement décida l'expédition à la recherche de La Peyrouse. Le chef de l'école de botanique ayant été désigné pour faire partie de cette expédition, M. Thouin donna cette place an protégé de Lemonnier, avec des appointemetds de GOO francs. Sa joie fut grande, car il pouvait alors se livrer entièrement à l'étude des végétaux. Il instruisit aussitôt, de sa nouvelle position, un de ses protecteurs, le professeur Paillet, du collège de Versailles, qui vint à Paris pour l'éclairer sur les difficultés de sa situation, en lui faisant comprendre que pour occuper une pareille place, il fallait un certain degré d'ins- (I) Beaucoup de jeunes jardiniers, aujourd'hui, s'imaginent qu'il suffit de copier toutes les éiiqucUes d'une école de botanique, comme ils font tous au Muséum, pour être botaniste. Poiteau leur montre ici que cela ne suffit pas • qu'il faut en connaître les caractères distinctifs pour pouvoir établir leurs différences ou leurs rapports, comprendre les classifications, etc. — 108 — truclion, et qu'il ne savait même pas parler sa langue. Grand fui le désappointement de Poiteau. Honteux de son ignorance, il résolut d'en sortir, et se mit aussitôt à l'œuvre, œuvre ardue, car les difficultés sont grandes ; mais Poiteau ne redoutait point les obstacles. A 23 ans, il s'engagea donc résolument dans l'a- rêne des études classiques, et il eut le rare mérite de vaincre, seul^ le géant ténébreux de l'ignorance qui le tenait plongé, depuis sa naissance, dans les couches les plus profondes de l'obscurité' sociale, comme dirait sérieusement un grand poëte populaire. Il acheta le modeste Rudiment de Lhomond, et se lança, sans maître, dans l'étude pleine d'aspérité, de la langue fran- çaise et de la langue latine. Il y consacra ses heures de ré- création, et les moments de repos pendant le travail. « Je tenais mon rudiment d'une main, dit-il dans la notice qu'il adresse à l'auteur de VEncydopédie méthodique, tandis quaje prenais mes repas de l'autre. Quand je labourais la terre, il était toujours dans ma poche, et je l'interrogeais toutes les fois que la fatigue du travail me forçait à prendre haleine. Eu portant mes arrosoirs, je déclinais des noms, et je conjuguais des verbes. Bientôt je passai mes soirées à traduire à coups de dictionnaire; enfm j'entendis quelques mots du Sijstema vege- tahilium. » Oîi trouver aujourd'hui, chez nos jeunes jardiniers^ cet amour du travail; cette passion de l'étude qui fit, de Poiteau, l'homme le plus vénéré, l'autorité la plus éclairée de la science horticole ? L'activité qu'il avait déployée, dans l'accomplissement de la tâche qu'il s'était imposée, fut telle, qu'en moins de 8 mois, il possédait les règles de la langue française et qu'il comprenait le latin des ouvrages de botanique. A cette époque, les administrateurs du Muséum tenaient compte des efforts que faisaient les élèves de l'établissement — 109 — pour acquérir les connaissances de leur profession; ils les en- courageaient en leur donnant de l'avancement, ou en leur pro- curant des positions plus avantageuses. C'est ainsi que le jeune Poiteau fut chargé de la direction de l'école des arbres fruitiers du Muséum, école qui a été pendant longtemps un modèle. Plus tard, en 1 79 i, Thouin le proposait au gouvernement pour établir un jardin botanique à Bergerac (Dordogne). Malheureu- sement, les fonds manquèrent au moment de l'exécution du projet, et Poiteau, qui avait quitté sa place au Muséum, se trouva sans position et bientôt sans ressources. Il prit alors du service dans l'armée des Pyrénées-Orientales où il devint garde- magasin des fourrages. Après la paix avec l'Espagne, ce magasin établi à Agen ayant été supprimé, son malheureux gardien se trouva de nouveau sans emploi et sans argent. Le Muséum de Paris ne l'avait cependant pas oublié. Quand, en 1796 (an iv delà République), le gouvernement envoya des agents à l'île de Saint-Domingue pour veiller sur les nègres menaçants, et organiser notre ancienne colonie, M. Thouin fit admettre Poiteau parmi les membres de l'expédition comme naturaliste, chargé d'étudier les productions végétales de cette île .Celle mission mit le comble au bonheur de l'ardent bota- niste. C'est, en effet, à cet âge que la passion des voyages se développe chez l'homme tourmenté par l'impatiente curiosité de contempler le splendide spectacle de la nature tropicale, et surtout par le désir d'entrer en possession de ses incom- parables et inépuisables richesses. Cette louable ambition, peut conduire certainement à de grandes et utiles découvertes; mais s'il est beau de s'abandonner à ses douces et suaves as- pirations, il est aussi prudent de ne s'y abandonner qu'après avoir pris toutes les mesures et précautions qui doivent en assurer le succès. C'est ce que ne lit point Poiteau. Au comble de ses vœux, il partit pour Rochefort, lieu d'embarquement, sans s'être enquis des ressources matérielles qui lui étaient — 440 — accordées pour remplir sa mission, et cette indifférence, des choses nécessaires à la vie, faillit lui èlre funeste. D'abord arrêté et mis en prison à Bordeaux, comme suspect, par les hommes qui protestent contre les arrestations arbitraires quand ils ne sont pas au pouvoir, Poileau n'obtint sa liberté que par l'en- tremise d'un ancien officier de l'armée des Pyrénées avec le- quel il avait fait de la botanique, au temps ou il était garde- magasin. En arrivant à Rochefort, il ne trouva ni commission, ni ordre d'embarquement que lui avait promis M. Thouin. Ce n'est que la veille du départ du navire qu'il reçut l'autorisation d'embarquer, mais sans commission, sans argent, sans les objets de première nécessité, pour l'accomplissement de sa mission. Il n'avait que 24 sous en poche, et encore dut-il les donner aux matelots qui lui avaient monté sa malle à bord du navire. € Je partis donc, pour le nouveau monde, dit-il dans une correspondance, aussi pauvre que j'étais quand je fis mon entrée dans l'ancien. 3> Après trente-cinq jours de traversée, il débarquait à St-Do • mingue, au Cap français. A la vue de la riche végétation qui entoure la ville, Poiteau, cédant au démon de la botanique, suit le quai du port et arrive dans une savane qui exalte son imagination, et lui fait perdre toute prudence ; il se livre à la récolte des plantes, sans songer à son établissement dans la cité. La chute du jour seule le force de retourner vers le Cap, où il erre jusqu'à la nuit close, sans trouver où coucher. Arrivé devant le palais du Gouvernement il se hasarde enfin à se mettre sous l'escalier pour y passer la nuit ; mais bientôt découvert par un aide de camp du gouverneur, il est conduit au poste, où il put dormir, plus à l'aise que sous l'escalier, quoique n'ayant pas soupe. Mis en liberté le lendemain, il. alla im- plorer la biejiveillance d'un commissaire du gouvernement auquel il fit connaître le dénûment dans lequel il se trouvait, et le jeûne forcé qu'il subissait depuis 24 heures. Il en obtint — m — un déjeuner et deux gourdes (monnaie du pays), ce qui lui permit de faire descendre son chétif bagage qui était resté à bord du navire. Quant aux agents qu'il accompagnait, ils ne purent s'entendre sur le traitement à lui allouer, et, pour s'en débarrasser, ils déclarèrent sa mission parfaitement inutile. En conséquence on lui refusa toute ressource pécuniaire, et il fut mis provisoirement en subsistance à l'hôpital, où il reçut, pen, dant deux mois, une ration de malade par jour. Réduit à cette extrémité, Poileau ne perdit pas courage, mais il usa ses forces et sa santé. Les commissaires du gouvernement s'étant enfm décidés à établir un jardin botanique où l'on devait ensei- gner les premiers éléments d'agriculture aux enfants, il en fut nommé jardinier. Pendant cinq mois, il laboura, ratissa le terrain ; mais sans avoir jamais touché un sou des appointements qui lui étaient accordés. Se trouvant dans la plus grande dé- tresse ; sa santé s'altérant de plus en plus, par la petite quan- tité et Ja mauvaise qualité de la nourriture qu'il prenait; voyant, en outre, qu'il était dupe d'une commission qui faisait beaucoup de bruit et peu de besogne, le pauvre jardinier de la future école de botanique de St-Domingue, — école qui n'a jamais existé, du moins sous le rapport de l'instruction, — crut devoir donner sa démission, et chercher ailleurs les moyens de subvenir aux premiers besoins de la vie. 11 entra en qua-= lité de commis dans l'administration coloniale où il touchait quelquefois des à-eompte sur ses appointements. Mais de plus en plus aflaibli par les privations de toutes sortes ; le moral abattu par tant de duperies; ne recevant aucune réponse aux lettres qu'il adressait au Muséum de Paris pour faire connaître sa fâcheuse situation : se voyant ainsi abandonné de tout le monde, dans un pays où il ne connaissait personne, il prit la fièvre qui le conduisit, comme malade cette fois, à l'hôpital. A peine rétabli, il dut entrer, comme ouvrier, à la direction des fortifications, pour ne pas mourir de faim. — 112 — Un moment la fortune vint sourire au botaniste délaissé. Le général Hédouville, nouvellement arrivé à Saint-Domingue et amateur de botanique, ayant appris sa présence et sa triste posititm, le chargea de faire un herbier et lui accorda vingt- cinq gourdes par mois, avec promesse d'appoinlement iixe et plus considérable, lorsque l'instruction publique serait orga- nisée. «Je me livrai donc entièrement à la botanique, dit-il dans une lettre à M. de Jussieu, mais je compris bientôt combien l'art du dessin est utile à celui qui, comme moi, n'a pas l'art de s'exprimer avec cette précision que Ton voit partout dans vos ouvrages. D'après mon principe, que l'on n'est jam.ais trop vieux pour apprendre, je me mis à dessiner et à faire marcher de front l'étude du dessin et la description des plantes. » Poiteau venait de faire la connaissance du sergent Turpin, de la légion du Calvados, qui était attaché comme dessinateur à l'élat-major du gouverneur. Ils se prirent tous deux d'une amitié, que la mort seule a pu rompre, et cette amitié tourna entièrement au profit de la science : Poiteau fit un botaniste de Turpin, et Turpin fit un dessinateur de Poiteau. De cette union sont sorties différentes publications importantes et de précieux matériaux pour une Flore des Antilles restée mal- heureusement inédite. Mais le bonheur dont jouissait Poiteau, depuis l'arrivée du général Hédouville, et sa rencontre avec le jeune Turpin, fut brisé par Toussaint Louverture, dont les menées forcèrent son protecteur à quitter Saint-Domingue. Privé encore une fois de ses appointements, il retourna vers le génie militaire qui l'em- ploya à faire des plans de maisons. Enfin, après avoir été emprisonné pendant quelque temps, sur l'ordre du fameux Toussaint, il vit de nouveau la fortune se décider tout à fait en sa faveur ; mais c'est pénible à dire, celte benne fortune ne lui venait pas de la France. « J'ai trouvé chez un étranger, dit-il dans sa correspondance, des — 113 — secours que je n'avais pu obtenir de ceux de qui je devais en attendre. Le D' Stevens, consul général des États-Unis d'A- mérique, est ce^lui à qui je dois la conservation et l'augmen- tation de mon travail; les secours que j'ai obtenus de sa libé- ralité m'ont mis à même d'augmenter, non-seulement nia col- lection, mais encore mes connaissances en botanique. Je lui dois tout, jusqu'à mon retour en France ; car c'est lui qui m'a procuré les moyens de me rendre aux Etats-Unis, près du con- sul français qui favorisa mon passage pour la France, d En 1801 (an X àe la République), après cinq années de triste et pénible séjour à Saint-Domingue, Poiteau revoyait en effet son pays auquel il apportait de précieuses collections de plantes et de graines. 11 déposa toutes ces richesses, si pé- niblementet si durement acquises, au Muséum d'histoire natu- relle, qui cependant n'avait répondu à aucune des lettres que le pauvre délaissé lui avait adressées. C'est qu'aussi Poiteau n'a jamais pu employer cette basse et honteuse servilité, à l'aide de laquelle on obtient tout des autorités de notre société moderne. Dans sa modestie et son humilité devant ses supé- rieurs, il conserva toujours sa dignité d'homme et la hberté du savant. Nommé en 1815 jardinier des pépinières de Versailles, puis en 1817 jardinier en chef du parc de Fontainebleau, il devint peu de temps après botaniste du roi et directeur des cultures et habitations royales de la Guyane française. Mais la noblesse de son caractère ne lai permit pas de séjourner plus de quatre années dans celte colonie. Il dut rentrer en France à la suite d'une discussion très-vive avec le directeur des domaines. D'après les mémoires rédigés sur cet incident, et qui sont dé- posés aux archives de la marine, le ministre, dans une note de sa main, inscrite en marge de la première page, déclare que Poiteau n'a en rien démérité de l'estime de ses chefs. De retour à Paris vers 1820, Poiteau se mit à publier cette Avïil'>S'l'2. g — 114 — série de mémoires sur la botanique organographique et des- criptive, qui ont iUustré sonnom et qui l'ont élevé au rang dis- tingué des savants botanistes' français, alliant la pratique à la science théorique. Lorsqu'en 1829, l'établissement d'horticulture de M. Sou- lange-Bodin, à Fromont, fut déclaré Institut horticole, par une ordonnance royale du 24 mars, Poiteau occupa la chaire d'horticulture, jusqu'au moment où les événements de 1830 obligèrent le nouveau gouvernement de supprimer l'école de Fromont. Sans autres ressources que celles que procure le travail, cet éminent savant dut recourir à sa plume et à son crayon pour satisfaire aux besoins de la vie. Il les consacra au progrès de l'horticulture, et, jusqu'à ses derniers moments, il poursuivit, avec une opiniâtreté que l'amour seul de la science peut sou- tenir, la tâche qu'il s'était imposée. Dès 1807, il commença, en collaboration deTurpin. son His- toire des arbres fruitiers, qu'il continua seul de 1837 à 1847, sous le nom de- Pomologie française. En 1818 il publia avec Risso la remarquable Histoire Jiaturelle des Orangers. A partir de 1826, il devint collaborateur iiu Dictionnaire d'Agriculture d'Aucher-Eloy, au journal le Cultivateur, au Bon-Jardinier, et, en 1829, il fonda le premier journal d'Horticulture paru en France, sous le titre : B.eime horticole. Un des fondateurs de la Société royal d'horticulture, il a rem- pli, de 1828 à 1848, les fonctions de rédacteur des Annales de celle Compagnie; et c'est dans ce recueil qu'il pubUa son Cours dliorticulture. Quant aux mémoires et notes horticoles ou botaniques, ils sont nombreux et dispersés dans diverses pubUcations scien- tifiques. Tant de peines courageusement supportées ; tant de persévé- rance dans le malheur ; tant d'énergie dépensée pour se rendre — 115 - utile à son pays, n ont reçu leur récompense qu'en 1S39; c'est seulement a celte époque que Louis-Philippe lui décerna la croix de la Légion d'honneur qu'il avait si noblement et depuis si longtemps gagnée. Insouciant au positif de l'existence, ne songeant qu'aux in- térêts de la science, il se trouva sans ressources à l'heure fa- tale où l'intelligence, affaiblie par l'étude, cessa de fournir à sa plume l'élément du travail rem.unéralif. 11 vécut alors pauvre- ment, retiré du monda horticole qu'il avait tant aimé, et au- quel il avait fait tant debien; abandonné même de ceux qui lui devaient une partie de leur fortune ou de leur brillante posi- tion. La Société royale d'Horticulture, seule, se souvint de ce qu'elle devait à Poiteau, et elle lui fit une pension, juste assez modique, pour ne pas le voir mourir de faim. Telle a été l'existence de l'homme illustre, du savant labo- rieux, modeste et bienveillant, qui succomba le 27 fé- vrier 1834, frappé d'une congestion cérébrale qui Ta enlevé en une nuit. Il partit pour l'autre monde a peu près aussi aban- donné que quand il s'embarqua pour le nouveau; quelques rares amis l'accompagnèrent à sa dernière demeure, oîi pas un mot d'adieux, pas une parole de regrets ne fut prononcé! De- vant qui les deux ou trois hommes de cœur, qui l'avaient suivi au champ du repos, auraient-ils parlé? Mais si la parole a été forcée au silence, devant les dépouilles de cette homme modeste, dont le nom est inscrit à tout jamais à côléde ceuxdes La Quintinie, des Duhamel et des Thouin, une plume a tracé ces paroles éloquentes qui éternisent le mérite et la gloire du simple jardinier, devenu une de nos plus grandes et nobles illustrations, par le travail et la probité : « La jeune génération d'horticulteurs qui s'élève, dit M. De- » caisne, daiis une notice lue à la Société d'Horticulture de la 3) Seine., s'avancera sans doute plus loin dans la pratique hor- 3) ticole; c'est la loi de l humanité que de dépasser ceux qui — IIG — D nous précèdent ; mais qu'elle n'oublie pas qu'elle s'est for- ]& mée sous la direction de Poiteau, et qu'elle sache faire ï) remonter ses progrès à l'homme éminent qui en a été le 5) phis actif promoteur. 3) F. Hekincq. CYPRIPEDIUM CHANTINI (Pl. iv). Les plantes qui appartiennent au genre Cypripedinm sont très-reconnaissables au labelle en forme de sac ou de pantoufle orientale. Ce sont des herbes ; les unes ont des tiges feuillées qui portent les fleurs ; les autres sont dépourvues de tiges aériennes. Les feuilles partent d'une souche souterraine et se disposent sur deux lignes parallèles , entre lest[uelles lignes s'élèvent les hampes florales. Chaque fleur sort d'une grande bractée, et offre un ovaire infère allongé qui peut être cou- fondu ou pris pour le pédoncule ; l'enveloppe florale est com- posée de deux grandes divisions extérieures perpendiculaires à la hampe: puis deux latérales intérieures formant les bras d'une croix, et enfin du curieux labelle ou sabot, renversé en avant de la division inférieure. A la base ou plutôt a la nais- sance de ce labelle, se trouve une colonne nommée colunielle formée de la soudure des étamines et du style : elle porte la- téralement deux anthères fertiles, et au centre une anthère stérile dilatée pélaloïde. Les Cypripedium et les espèces des genres qui en dérivent, sont surtout caractérisés par les deux anthères fertiles que porte lacolumelle ; dans toutes les autres Orchidées il n'y a qu'une anthère fertile. On trouve des espèces de ce genre a peu près sous toutes les latitudes depuis la Sibérie, jusqu'au Pérou, et dans toutes les parties du monde. Mais elles sont beaucoup plus nombreuses dans les régions chaudes et tempérées de l'Amérique. Ce genre peut donc satisfaire tous les amateurs, depuis le simple pos- sesseur du jardin sur un balcon, jusqu'au propriétaire de somptueuses serres chaudes. Comme espèce de plein air, on possède le G. calceolus qui croît dans les Alpes et la Sibérie; puis les G. pubescens et surtout le spectabile de l'Amérique du Nord. La serre froide compte les Cypripedium insigne, barbatum et ses variétés, les concolor, fairieanum,hirsutissimumHookeri, Parishii purpuratum, venustum_, etc. A la serre tempérée ou chaude sont réservée les G. Lowii, japonicum, superbiens, Stonei villosum, et toutes les espèces à longues divisions en lanières qui constituent, pour certains auteurs, le genre Selenipedium^ telles que : caudatum., Pearcei Schlimei, etc. Le Cypripedium Chantini, que nous figurons dans ce numéro, est une variété obtenue d'un semis de graines du Cypripedium insigne opéré par M. Ghantin ; nous l'avons vu dans le bel éta- blissement de MM. Thibaut Kelelèer, qui est aujourd'hui com- plètement relevé des désastres de la guerre. Ce nouveau gain est très-distinct du type, et lui est bien supérieur au point de vue du mérite floral. Ses feuilles sont toutes radicales et distiques comme dans V insigne ; mais les fleurs sont très-différentes. Les deux divisions extérieures sont moins vertes; elles sont presque blanches parsemées de nom- breuses macules violettes et brun clair ; les divisions latérales sont plus allongées, longuement obovales, ondulées, de cou- leur jaune pâle, sur laquelle ressort un réseau élégamment quadrillé de couleur rouge orange. Le labelle ou sac est poilu intérieurement, jaune clair finement pointillé de carmin ; exté- rieurement il est d'un beau marron clair uniforme : la base de — 118 »- la columelle des divisions latérales est garnie de papilles rouge carmin. C'est, nous le répétons, une très belle plante, qui tranchera, sur toutes les autres variétés de cette espèce, par la couleur marron clair de ses fleurs. Tous les Cypripedium sont des Orchidées terrestres, qu'on cultive en pot rempli de terre de bruyère, de mousse et d'es- carbilles de charbon de terre, ou mieux de morceaux de char- bons de bois qui empêchent la décomposition des eaux d'arro- sements. 0. Lescdyer. LÉGUMES NOUVEAUX. La maison Vilmorin et C% marchands grainiers 4 quai de la Mégisserie, Paris, annonce quelques variélés nouvelles de lé- gumes, qui entêté soumises à la culture dans leur jardin d'ex- périence ; ce sont les suivants : Chicorée fine de Louviers. Cette nouvelle chicorée diffère de toutes celles qui ont été cultivées jusqu'à ce jour. Les feuilles sont très fines, déchiquetées ou laciniées, et le cœur est très- plein. Pour la maison Vilmorin, c'est une excellente variété, et, en fait de qualité de légumes, on s'y connaît chez MM. Vil- morin. Chicorée frisée dliiver de (a Passion. C'est une très-grande Chicorée, sans cœur, c'est-à-dire au cœur creux, et à longues feuilles légèrement frisées. Dans les cultures du midi, elle s'est montrée plus rusticjue que les autres variétés ; mais dans le nord, elle a paru tout aussi sensible à la gelée que ses congé- nères. Haricot de Saint' Seurin, ou H. Moustey. Variété très-pro- ductives, recommandée pour la consommation des gousses en — 419 — aiguilles vertes, et en grains frais. Le Haricot est large, blanc zébré de violet. Haricot Asperge on Yard long Sean. C'est un Haricot très-tar- "dif, qui ne pourra convenir que dans les climats méridionaux. Ses tiges atteignent une grande hauteur; les gousses sont très- longues et rondes ; le grain est long, mince, comprimé, de cou- leur café au lait foncé. Haricot intestin. Variété à rames, très-remarquable, demi- hâliye et très-productive. La gousse est extrêmement charnue, très-tendre, et absolument sans parchemin, ventrue, de 8 à 13 centimètres de longueur. Cette variété a été obtenue par un propriétaire d'Albertville, en Savoie, qui se livre depuis long- temps à la culture des Haricots, tant au point de vue de la bo- tanique que de l'économie domestique. Il a réuni, paraît-il, une collection de Haricots qui se compose de plus de trois cents variétés. Celle que M. Perrier appelle infestin a des qualités exceptionnelles qui le placent au premier rang parmi les Ha- ricots à manger en gousses vertes. Melon brodé de Siam. C'est un fruit de forme très-arrondie, à écorce vert foncé, marbrée de noirâtre ou de grisâtre ; sa chair est rouge orange très-fine. Oignon rouge gros plat d'Italie. C'est un oignon de Madère gros piat, pour la forme et la. nature, mais il est de couleur plus foncée. Pois nain Léopold II. Variété hâtive, très-productive, à très grosse et longue gousse. Pois nain gris hâtif san?, parchemin. Variété à fleur violette, très productive, à grain gris. L. CORDIER. - 120 — DESTRUCTION DU PUCERON LANIGÈRE. Enfin on peut le détruire ce fléau du Pommier envoyé par l'Amérique, 50 ans avant le Phylloxéra. Jusqu'ici le puceron lanigère avait résisté aux frictions, aux flambage^ aux aspersions, aux fumigations, etc. des ingrédients les plus divers. Les poudres insecticides elles-mêmes échouaient par suite de la rusticité de l'insecte, de son agglomération sous les branches ou dans les cavités, et de sa reproduction extraordi- naire. Les journaux, les bulletins horticoles sont là pour rap- peler tous les engins de destruction préconisés, et leur insuffi- sance . Aujourd'hui il est démontré qu'au lieu d'agir directement sur l'insecte, il est préférable d'opérer sur le sol au pied de l'arbre infesté. Ainsi, dès l'automne, on dégage la terre autour du collet de l'arbre, jusqu'au grosses racines, sur une étendue proportionnée àla grosseur du sujet, etTon y enfouitdela chaux soit en poudre, soit hydraulique, soit à l'état de marne calcaire. On recouvre de terre, et cela suffit. Le puceron ne paraîtra plus sur Tarbre. Si cependant, par suite d'un mauvais voisinage, il en surgissait d'autres, il suffirait de recommmencer l'opération l'année sui- vante. En tout état de choses il est toujours prudent de couper et de brûler les branches trop puceronnées, qui reviennent difficile- ment à la santé, et de chauler les tiges après un nettoyage ra- dical des vieilles écorces. ■ J'ai vu les heureux résultats de ce procédé dans le jardin de l'évêché de Troyes, de vi(?ux Pommiers perdus de pucerons lanigères, condamnés à être jetés au feu, ont été sauvés. Leur végétation est devenue vigoureuse, tandis que leurs voisins, — 421 — respectés comme terme de comparaison, sont restés vermines et rabougris. La Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube a rendu compte de ce travail, et les personnes qui l'ont essayé en France et en Belgique en ont reconnu les bons effets. Depuis, M. Bossinnous a dit avoir employé depuis 10 ans, avec le même succès, l'enfouissement de charbon pilé sur les racines, et le badigeonnage du tronc avec un lait de chaux. Les entomologistes nous apprennent que le puceron pond dans la même année plusieurs générations exclusivement com- posées de femelles naissant toutes fécondées et que la dernière, venue à l'automne, comporte seule des mâles et des femelles et s'enfonce en terre pour s'échapper au printemps. N'est-ce pas l'explication de la destruction de l'insecte par un chaulage souterrain à l'automne? Nous avons la conviction qu'une application de ce procédé sur la Vigne atteinte du phylloxéra serait également efficace. D'ailleurs, quelle que soit la substance employée, chaux, charbon, suie, acide phénique, etc. il conviendra de recourir en même temps au provinage des ceps, aûn d'amener le mal à la portée du remède, d'extirper les souches-mères et de les brûler sur le champ. Charles Baltet. Président de la Société horticole, vign. et forestière de l'Aube. LA TAUPE ET LE VER BLANC. Quoi qu'en dise Aristote et sa docte cabale, le Tabac est di- vin et la Taupe vit en très-bonne harmonie avec le Ver blanc, son rival qui, en sa ravageante compagnie, se livre à un su- perflu de propagation très-peu fait pour me retenir sous la — 122 — bannière des Taupéophile. Je n'étais pas prc^cisément un fou- gueux ennemi du libre-taupisme; j'avais fait, maintes foiSjFau- topsie d'une infinité de taupes sans avoir jamais aperçu, dans leur estomac, le moindre vestige de mandibules de larve du hanneton, et je doutais de leurs aptitudes pour la destruction du Ver blanc : mais en sage, je suivais le précepte : « Dans le doute abstiens toi ; 2) je me bornais seulement à lancer quelques traits antitaupistes, pour calmer Timpatience que tout doute fait naître en moi. Aujourd'hui des faits incon- testables, et qui ne sont pas contestés ■ — malheureusement pour les propriétaires du domaine de Segrez, — m'autorisent à déclarer de la manière la plus formelle, que la Taupe ne met aucun frein à l'envahissement ni aux dégâts du Ver blanc» qu'elle ne fait, au contraire, qu'ajoutera ses désastres. Depuis trois ans, sur la foi des traités, M. Alph. Lavallée, avait congédié le laupier, pour laisser aux Taupes la pleine liberté de leurs actions; il voulait avoir le cœur net, au sujet de leurs faits et gestes vis-à-vis du Ver blanc. Elles ont pu croître et multiplier tout à loisir, sans le moindre empêche- ment; car si quelqu'un peut chanter, comme dans je ne sais plus quel joli petit opéra comique: Liberté chérie, Seul bien delà vie, Le bonheur est là, évidemment c'est bien la gent souterraine et taupière de Se- grez. Elle s'est livrée, là, à des ébats des plus inconsidérés, en nous donnant, toutefois, une sublime leçon de philosophie politico-sociale : elle nous a montré, en effet, comment on doit entendre la liberté : elle a usé très-lafgement de celle que les propriétaires lui avaient accordée, mais elle s'est arrêtée, dans ses ébats, juste à l'endroit où commence la liberté de son voisin, qui n'a pas eu à souffrir la moindre vexation de sa part ; bien des peuples ne la comprennent pas ainsi. Aussi lo — 123 — Ver blanc a-t-il vécu et prospéré en toute tranquillité au milieu de ce peuple libre, et tellement à l'aise, que jamais nous n'avons constaté autant de larves et de hannetons que l'année dernière. Et cependant, il n'y a pas, dans tout le domaine de Segrez, un seul mètre superficiel du sol qui ne soit sillonné de galeries souterraines de Taupes. Les prairies sont toutes ma- melonnées de taupinières, et là, comme dans le potager, comme dans l'intéressante école des arbustes, le Ver blanc exerce des ravages désolants. Et que les partisans de la Taupe le sachent bien; ces galeries souterraines ne sont pas aussi salutaires qu'ils le prétendent. Depuis deux ans, beaucoup d'arbustes précieux : des Araucaria imbricata de 2 et 4 mètres de hauteur, des Chamœrops excelsa de 2 mètres, et de nombreux petits arbustes, qui jusqu'alors avaient poussé vigoureusement et luxueusement, sont deve- nus tout à coup malingres, puis ont fini par périr à la fin de l'été dernier. Eh bien!4oujours j'ai constaté que le vers blanc n'était pour rien dans ces pertes, mais que le sol, tout autour du pied de ces végétaux, était affreusement sillonné de nom- breuses galeries, dans lesquelles les racines étaient à nu, cou- vertes de moisissures ou blanc de champignons. En présence d'aussi cruels désastres, et du développement toujours croissant du Ver blanc, le doute, pour moi, n'est plus permis. L'épreuve est trop douloureusement concluante. Je dé- clare donc, en mon âme et conscience : que la Taupe a usé trop sagement de sa liberté, mais qu'elle a abusé , outre mesure, de la protection de M. le maréchal Vaillant; qu'en conséquence, elle est indigne de figurer plus longtemps parmi les membres de la Société protectrice de nos champs, de nos bois et de nos jar- dins ; qu'il faut lui retirer cette haute protection, et la vouer, à tout jamais, aux pièges et engins libérateurs des indispensables et salutaires Taupiers. F. Herincq. — 124 — LES EFFETS DE LA GELÉE SUR LES SOLS COUVERTS ET DÉNUDÉS. L'hiver que nous venons de traverser a été funeste à un grand nombre de végétaux qui, jusqu'alors, avaient supporté parfaitement les rigueurs de notre climat. C'est ainsi, par exemple, que des lauriers amandes, des lauriers de Portugal, des Aucuba^ etc., de plus de vingt années d'existence, ont été déiruits jusqu'à quelques centimètres au-dessus du niveau du sol, ne conservant leur vitalité que dans la partie souterraine, et dans la portion inférieure de la tige correspondant à la couche de neige qui recouvrait le sol pendant les grands froids du mois de décembre. Ce phénomène démontre très-clairement l'influence pro- tectrice de la neige qui empêche la transmission du froid jusqu'au collet ou point vital des tiges.. Mais la neige n'est pas seule capable de combattre les effets de la gelée sur les parties qui se trouvent sous terre. Les feuilles sèches, la paille, les feuilles mêmes du végétal sont autant d'agents qui s'opposent à la pénétration du froid dans le sol. D'intéressantes obs£rvations de MM. Becquerel père et fils établissent, en effet, que les sols couverts de végétation ou de neige conservent une température plus élevée que les sols nus et découverts. Comme ce sont des faits qui intéressent les culti- vateurs de plantes exotiques, nous reproduisons le résultat de leurs observations : il pourra les guider dans les soins à prendre pendant l'hiver. Ces savants physiciens se sont occupés de la transmission de la chaleur dans quatre sols différents, jusqu'à 10 centimètres de profondeur, pendant le mois de décembre 1871, oii la température a atteint une rigueur exceptionnelle. — 125 ~ De ces quatre sols, trois (étaient couverts d'une végétation herbacée, el le quatrième était dénudé. Les observations que Ton a comparées sont celles de trois heures du soir, les seules qui ont été faites à la même heure, dans trois localités : le Jardin des plantes de Paris, l'Observa- toire, et Montsouris. Les températures moyennes ont été : A l'Observatoire;, sol couvert. . iJ° 21, au-dessus de zéro. Au Jardin des plantes. . '1° 36 — A Montsouris. . . 0" 90 — Au Jardin des plantes, sol dé- couvert . 0° 20 La température a donc été plus élevée dans le sol couvert à l'Observatoire, et moins éievë^i au Jardin des plantes dans le sol dénudé. D'après un tableau qui indique la température jour par jour, on trouve que depuis le 5 jusqu'au lo décembre, au Jardin des plantes, dans le sol dénudé, la température a été constamment au-dessous de zéro ; le 9, elle était à 1° 20 au-dessous; à Mont- souris, elle a été à zéro, depuis le 9 jusqu'au 15. Dans les autres sols couverts, la température a été constamment au- dessus de zéro ; le plus bas degré a été^, pendant les plus grands froids, de 0° 75 centièmes au-dessus de zéro au Jardin des plantes, et de 0" 70 à l'Observatoire. Au Jardin des plantes, sous le sol couvert, la température a été plus uniforme que dans les autres sols, peut-être à cause du voisinage des arbres verts, qui servaient d'abri contre le rayonnement des espaces célestes. Le climat, sous le rapport delà température, a donc été plus tempéré; des graines, des bulbes, des racines sensibles à la gelée y souffriraient donc moins qu'à Montsouris. On peut voir, par ces observations, l'avantage que l'horti- culteur pourrait obtenir^ en répétant ces observations dans ses — V>6 ■■- cultures pour connaître le degré de température de son sol pendant l'hiver. H aurait immédiatement des indications sur les précautions à prendre pour garantir ses cultures, et il con- naîtrait la profondeur à laquelle il pourrait, sans crainte, planter ou semer à l'automne, les plantes sensibles h la gelée. En tout cas, il peut conclure, des faits constatés par MM. Bec- querel : qu'il ne faut pas faire trop tard les semis d'automne; car pics les jeunes plants seront développés au moment des froids, plus leurs feuilles couvriront le sol, et plus il y aura de chance qu'ils ne souffrent pas des gelées. C'est par des expériences directes et des observations de ce genre que les savants peuvent rendre des services à la culture. EUG. DE MarTRAGNY. PLANTES FIGURÉES DANS DES JOURNAUX ÉTRANGERS. [Botanical magazine, année 1871). Oncidium tigrinum, var. splendidmn (Bot. mag. pi. 5878). Cette belle variété d'Orchidée, originaire des environs de Mexico et du Guatemala, estVOncidUtm Barkeri de Lindley, et VOncidium splendidum d'Achille Richard. Elle est très-remar- quable par ses grandes fleurs jaunes, avec des bandes transver- sales de couleur marron sur les sépales et les pétales latéraux. Paullinia ilialictrifolia (Bot. mag. pi. 5879). Sapindacée grimpante du Brésil, à ieuilles très -élégantes qui rappellent certaines fougères. Ses fleurs sont très-petites, rosées, en pani- cules axillaires, mais très-insigniflantes. L'intérêt ornemental est dans le feuillage. Aristolochia Duchartrei (Bot. pi. S880). Très-curieuse espèce découverte par M. Wallis, dans les provinces du haut- Amazone, et mise au commerce en 1867 par M. Linden, de — 127 — Bruxelles. La fleur est de couleur jaune pâle, fortement réti- culée en dehors, maculée de pourpre; la face interne du limbe obliquement campanulée, est échancrée en cœur. C'est une espèce de serr§ chaude. Hœmcmthus ienuiflorus, var. coccineus (pi. 5881). Jolie variété découverte en Abyssinie en 1868, par M. Honble, et qui a été introduite au jardin royal de Kew. Elle diffère du type par la couleur écarlate de ses fleurs. Amaryllis Rayneri (pi. 3883). Admirable espèce du Brésil, à grandes fleurs blanc jaunâtre et pourpre pâle, dont les divisions du périanthe sont élégamment ondulées, terminées par une sorte d'onglet jaune pâle. Elle a fleuri en novembre 1870, chez le D' Rayner d'Uxbridge, auquel M. Hooker Ta dédiée. Gladiolus dracocephalus (pi. 5884). Moins beau que le Psit- tacinus; ses fleurs sont d'un vert jaunâtre criblées de fines stries pourpres. Cirshim Grahami (pi, 5885). Ce nouveau Chardon du Nou- veau-Mexique, à fleurs écaijlate foncé, n'a aucune chance de succès, auprès des amateurs de rareté ; il ressemble trop à un de nos Chardons indigènes. Podor/yne Douglasii (pi. 5886). Ce genre qui a été établi par M.Benlham, pour des plantes du nord de la Californie, est voisin du genre Calamintha,de la famille des Labiées. Le P. Douglasii est très-aromatique, et se recommande, autant par cette qualité que par la beauté de ses jolies fleurs violettes, gorge jaune maculée de pourpre , et à lèvre inférieure 4'un violet plus foncé. C'est une plante annuelle, qui mérite une place dans nos jardins, et qui ne demande pas d'autres soins que ceux accordés aux plantes annuelles de la Californie. — 128 — dî potager. Le jardinier doit toujours penser à l'avenir; si les légumes abondent ce mois-ci, il n'en est pas de même dans les mois d'automne; il doit continuer ses semis de choux-fleurs, brocolis, choux-navels, navets, radis roses et noirs, choux à grosses côtes, de Milan, de Bruxelles, chicorée, scarole, laitues, hari- cots, pois de Clamait, etc. Jardin fruitier. Le pincement, l'ébourgeonnage et le palissage sont les prin- cipaux travaux du mois. Les branches nouvelles qui s'emportent trop devront être pincées; mais il faut bien se garder de les couper trop court; tous les bour- geons de la base se développeraient, et à la taille prochaine on se trouverait très-embarrassé par la présence d'une foule do faux bourgeons. On doit se con- tenler de pincer seulement l'extrémité, ainsi que le recommande M. Lepère, et si plusieurs bourgeons se développant au sommet faisaient confusion, on les taille en vert au-dessus du bourgeon inférieur qu'on pourra lui-même pincer si son élongation est trop rapide. Pour l'ébourgeonnement du pêcher, on peut en- lever sans inconvénient tous les bourgeons qui se trouvent sur les branches frui- tières, au-dessous des fruits, et qui pourraient gêner dans le palissage ; le bour- geon terminal qu'on peut rogner indistinctement, sulût pour appeler la sève nécessaire à la maturation des pêches. • Jardin d'agrément. Les soins de propreté, placement des tuteurs, palissades des plantes grimpantes, sont à peu près ce que réclament les jardins d'agrément On plante les Dahlias, et met en place les plantes repiquées en pépinières, et pendant la belle saison, telles que Pétunia^ Chrisanthùme frutescent, Pelar- gonium. Ilabrotamnus. Les semis de plantes annuelles du mois dernier peuvent se continuer dans les premiers jours du mois ; mais il est trop tard pour les Reines-Marguerite et les grosses Giroflées jaunes. C'est le bon moment de semer les espèces vivaccs et bisannuelles, telles que Primevères, Ancolies, Phlox, Pieds d'Alouettes vivaces. Croix de Jérusalem, Roses Tremières, Œillet de Poètes, Campanules, Digitales, Coquelourde?, etc. ■ n^jTN^/»y- Pari». — Imprimerie horlicole de E. DOKKAL'D, rue Cassetle, 9. TRAITE DE L'ESSIMPLAOE ET DE LA CULTURE DES GIROFLÉES ET DES QUARANTAINES Par E. CHATÉ, horticulteur. Ua vol. m-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : 1 fr. 50. 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PDBLIK AVKC LK CONCOUHS DES AMATEURS ET DES PRINCIPAUX HORTICULTEURS DE FRANGE sous LA DIRECTION DE M. F. HERÏNCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. ATTACUÊ *0 MOSECM u'UlSTOlBE NATUUELLB Ui PARIS, collaborateur du !iia«..ct Je. ;v«„«., des ligures du Bon JaM«i.r, Mea..re l.^^ô?f;lï'^%S?ië^|^!a^^t'^/";ïîlli^urs'^siciét^ '^^ e.c. L'norticuUeur Français paraît le 5 de chaque mois, par litniisou de 32 pages de lexle grand iu-S, et dune planche gratée et coloriée arec le plus grand som. ( Paris lÔ fr. par an. PRIX DE L'ABONNEMENT ; ] DÉPARTEMENTS. 11 fr. — [ Étuanger 15 fr. — Les":script..:^Hes.Jôr.rte;nentscp,l.e„,^ra^ ?rnVeMe DOUZE francrcëin;smeataaoa"dé''D.N' f'ra Je sert à payer les f rafs de négoc.at.on de la traite qui leur est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, EDITEUR RUE CASSETTE. 9. 1872 MM. les norncultears sont pnés défaire P^^r^e^J^^-^^f^Z^Z^l^"^^ ielte,% et de covimuniquer tout ce qa'ûs auraient d intéressant à ff'^^^^'i^ffJ^'^ paras dans le Nous mettons sur la dernière pane de l'Horticulteur français, le nom des catalogues paru mois et dont nous avons reçu un exemplaire. VIE]¥T nm PARAITRE •• TRAITÉ DE L'ESSIMPLAOK ET DE LA CULTURE DES GIROFLÉES ET DES QUARAINTAINES Pa.v E. CflATÉ, horticaltenr. Un Tol. in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : < fr. 50. CULTURE PRATIQUE DES CINERAIRE Par E. CHATÉ, horticulteur Joli volume in-32 colombier, avec gravures.— Prix, broché : \ fr. 25 FIUISIERS, FRAMBOISIERS, GROSEILLIERS ET GLAYEULS WILLIAM GLOË DE, successeur de F. GLOËDE , son pt Collection de 400 Fraisiers (10 variétés) à 40 et 20 francs contre mandat de poste. En vente : Les bonnes Fraises, 2 francs. 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Les Chenilles Processionnaires (PI. V). — DucHARTRE et Herincq. Moft de M. Gontier, et notice historique sur l'emploi du soufre dans la maladie de la vigne. — Comte de Gomer. Système Potel, pour le Chauffage des serres. — Ern. Bonard. Plantes figurées dans les jour- naux étrangers. — X Travaux du mois de juillet. EXPOSITION DE CHERBOURG. La Société d'horlicultore de l'arrondissement de Cherbourç a ouvert son Exposition le 18 mai dernier, ainsi qu'elle avait élé annonréo; ei, nnilgré la pluie, les venis et Its tempêtes qui n'ont cess('' de fondre sur la ville, cette Expnsition a été splen- dide. Elle était disposée sur im ancien terrain va:^ue, en forme de jardin anf;lai.-J, avec corhrilles de fleurs, [)aviIlons de toutes sortes, gracieusement piôtés i ar la maiine. L'entrée était graluiie; chose r.tre anjourd'iiui. Il est vrai que la Société dhoi ticuliure de Cherbourg est actuellement présidée par l'honor.ibie M. Li.iïs, et (pie j-on biircau est com- posé d hommes animée, cou. me lui, de saines et sages idées qui n'engendrmt jamais (jue de belles et honnes choses. Le but des sociétaires n'est pas d'avoir des réunions dans les- quelles chacim apporte une Poire ou une tèie de salade pour faire inscrire son nom dans les bulletins de la Société. L'indi- vidualisme est inconnu parmi les membres de la Société de Cherbourg ; le but de chacun est la moralisalion de tous par un travail attrayant et productif. Ils sont parvenus à faire pé- nétrer le goût de la culture des jardins chez la population ou- Mai <872. 9 — 130 — vrière, et nombre d'ouvriers a son petit jardin oh viennent plantiireusement fleurs, fruits et légumes. Là, en effet, l'ouvrier qui rentre de sa journée, au lieu d'aller au cabaret, y dépenser bien souvent au-delà de ce qu'il a gagné et prendre des habitudes de paresse, va cultiver une petite parcelle de terre avec peu de frais. Souvent la culture qu'il a adoptée de préférence dépasse ses espérances ; elle lui procure plus que pour les besoins de la consommation du ménage. Il réalise alors un peu d'argent de ce superflu, et apporte ainsi dans son intérieur quelques douceurs ignorées des siens jus- qu'à ce jour. Que de villes en France pourraient et devraient prendre modèle sur la Société d'horticulture de Cherbourg !!! Si toutes nos sociétés étaient animées du même esprit, elles n'auraient pas à redouter nos critiques ; car nous ne sommes pas malade au point de critiquer toujours et quand même; le besoin ne s'en fait pas aussi vivement sentir que cela ; notre état de santé nous permet encore de discerner le bon du mjiuvais; celui qui fait bien de celui qui fait mal, et nous éprouvons un bonheur bien autrement doux, quand nous trouvons à distri- buer l'éloge à pleine main. Malheureusement le monde horti- cole ne nous procure pas souvent l'occasion de savourer un pa- reil bonheur. Merci donc h la Société de Cherbourg de nous le procurer aujourd'hui. Pour ajouter à l'attrait de cette fête, une tombola avait été organisée, et, à l'entrée de l'Exposition, des sociétaires tenaient à la disposition du public, mais sans rien imposer^ des billets à 25 centimes. Tout le monde en prenait, dans i'espoir de ga- gner quelques-unes des belles fleurs exposées ; car le produit de celle loterie était destiné à l'achat de plantes de l'Expo- sition pour servir de lots aux mortels favorisés des dieux du jeu de hasard. La brillante musique du AT régiment de ligne et celle du 1^' régiment d'infanterie de marine avaient aussi — 131 — apporté leur concours à cette fête : les yeux et les oreilles étaient à la fois charmés. Le dimanche, plus de 10,000 personnes sont allées affirmer leur satisfaction à MM. les organisateurs, par leur présence à l'Exposition, et* 6,000 ont pris des billets de loterie, ce qui a produit 1,500 francs pour l'achat des lots. A l'entrée du jardin, dans une verte pelouse, se dressaient, comme une signification du climat de Cherbourg, de magni- fiques Agave americana variegala, Chamœrops excelsa, Cor- dyline indivisa, Cocos auslralis, Casuarina tenuissima. A droite était le pavillon des produits maraîchers. Plus au fond du jardin — ce jardin a un hectare environ — se trouvait l'Exposition florale. En face la porte d'entrée de droite était un massif de grandes plantes au milieu duquel figurait une Fougère en arbre, le Balantium antarcticum, de 2 mètres .50 centimètres ; aux extrémités de ce massif étaient groupés un Corypha australis, un Chameerops excelsa eu beaux exemplaires riches d'un beau feuillage, qui tranchait sur celui des Littea gracilis et juncea, Agave univittata, niicracantha et xylinacantha. Les côtés étaient garnis dénormes Strelitzia reginae, Neotopteris austra- lasica, qui attiraient l'attention, et, dans lo centre, on remar- quait : Areca sapida, Lomatophyllum borbonicum, Anthurium augusta, Yucca demetziana, (]hamsedorea elegans, Araha reti- culafa, Bromelia Joinvillei, Acrostichumalci'corne, Galadium violaceum et une infinité d'autres plantes de cette même phy- sionomie tropicale. Un deuxième massif était composé d'une collection de Ro- siers basse tige très -richement fleuri et qui aurait pu soutenir avantageusement la concurrence avec les Expositions des ro- siéristes de Paris; elle appartenait à M. Cavron. En face du massif de Rosiers, et comme pendant, était un groupe d'Azalées indiennes, dans le centre duquel se dres- — 132 — saient de splendides sujets de 1 mètre 50 à 2 mètres de hau- teur, en forme régulière, arrondie, en pyramide, en girandole, et tous admirablement couverts de fleurs; ils appartenaient aux variélés d'élite, telles que : Grande Duchesse de Bade, grandis, le Progrès, Jean Verschaffelt, M. Thibaud, Roi de Hollande, Duc de Nassau, Printemps, la Paix, Bernard An- dréas, Mme VanderCruyssen, Punctulata, Etendard de Flandre, Souvenir du Prince Albert, Déesse, Incomparable, Souvenir de l'Exposition universelle de Bruxelles, Fleur de mai. Etendard de Flandre, Princesse Stéphanie, Glotilde, Neige, etc. Dans un autre massif, faisant face à la porte de sortie, se trouvait une collection de plantes panachées, parmi lesquelles on distinguait : Arabia Sieboldii variegata alba et aurea, Yucca alœifolia variegata et quadricolor, Agave americana luteo stricta et medio-picta, Goprosma baueriana foliis aureo marginatis, Richardia albo-maculata, aloe umbellata varie- gata, etc. Un beau massif de Rhododendron remplissait l'aile droite du jardin; il était composé de sujets de 1 à 3 mètres de haut, couverts de leurs belles boules de fleurs au coloris des plus variés, et appartenant à des variétés de choix, telles que : Mis- tress Fiiz-Gérald, à nombreux bouquets d'un beau rouge vif; Gomte de Gomer à fond blanc bordé de rose vif; Duc Adolphe deNassau, à larges macules noires; Empereur François Joseph, à gros bouquets écarlate brillant; Evelyn, blanc pur; Everes- tianum, variété ancienne mais toujours belle par ses fleurs lilas lendi-e à pétales ondulés; enfin Tune des beautés de ce «^roupe était un Rhododendron Jenkinsii, espèce du Bjotan, haut de deux mètres, avec une tète de l nièire 50 dont les branches étaient toutes terminées par des bouquets d'énormes fleurs blanches odorantes. En dehors de ces divers groupes et massifs, se trouvaient encore une foule d'autres végétaux qui dénotent qu'à Gher- — 133 — bourg rhorticulture n'est pas une afTairea de mode mais de goût. Ainsi on voyait là de très-beaux exemplaires de Grevillea robiista, Agnostus sinuaius, Cocos campesiris, Lalania bor- bonica, Seatbrthia elegans, Jubœa spectabilis, Cycas revoluta, Rhapis flabeliiformis, Dracœnn spectabilis de 2 mètres de haut; l'indivisa de 4 mètres, le cannsefolia, de même force et en fleurs, des australis de deux mètres et garnis, depuis la base, de feuilles larges de 10 à 12 centimètres. Puis des Griselinia ma- crophylla, Eurybia Siandisliii, Engenia ou Metrosideros spe- ciosa, avec ses fleurs en aigrettes brillantes, Dasylirion lon- gifolium glaucum, Agave densiflora, Dracœna Guiifctgli, Aralia dactylifolia, Oziana, Thibaudi, crassifolia-integrifolia et mexicana; Ficus ghimacea, laurilulia, macrocarpa, Goo- perii,etc., etc. Bien que les jardins de Cherbourg fournissent des légumes d'une admirable venue, c'est à peine si l'on en voyait quelques- uns à cette exposition ; mais le pou qui s'y trouvait exposé par M. Louis Desmares était l'objet,, pour tous, de la plus grande convoiiise : Choux, Poireaux, Asperges, Pommes de terre, Ar- tichauts, Carottes^ Navets, Radis de toutes sortes, tout y était. Il y avait aussi quelques instruments de jardinage de forme gracieuse, tous fabriqués à Cherbourg. Le Jury était composé de membres de la Société auxquels étaient venus se joindre des délégués de différentes Sociétés de la Normandie. Il a été sobre de récompenses, ce qui augmente la valeur des prix. Parmi les lauréats, nous citerons surtout MM. Dagoury, Léon Cavron, Levéel, Balmont, Letellier, etc., auxquels apparte- naient les plantes que nous avons citées ; le Jury a dû être sou- vent bien embarrassé pour prononcer sa sentence. Enfin notre éditeur, M^ Donnaud, a été récompensé deux fois : 1° Médaille d'argent 1*' module pour le Nouveau Jardinier — 134. — illustré; 2° mention très-honorable pour le livre : Essai sur F Entomologie horticole, par le docteur Boisduval. F. Herincq. LES BERGES ET LES FÉRULES. On voif, en ce moment, dans le labyrinthe du jardin des Plantes de Paris, de grosses toiifTes d'ombellifères dispersées dans la petite vallée des Hemlock-Spruce^ voisine de la colline des Cèdres ; elles font l'admiration de tous les promeneurs. On contemple le port majestueux de ce grand Panais, et chacun de reconnaître que c'est une superbe plante à effet pittoresque, en même temps qu'ornementale pendant la floraison. Les feuilles d'une même souche forment une masse hémisphérique très- découpée- dans laquelle l'œi) peut suivre les mille et gra- cieux- contours des nombreuses pinnules qui se superposent et s'entrelacent. Vers la fin de mai, de cette masse de verdure, s'élèvent plusieurs grosses tiges cyhndriques et cannelées, hautes de 2 mètres à 2 mètres 50, et qui se divisent, vers le sommet, en 5 ou 6 rameaux étalés, terminés par de larges ombelles de fleurs blanches, d'un bel effet ornemental. L'om- belle centrale, ou celle qui terniine la lige, est de forme bom- bée et mesure jusqu'à 50 centimètres ; les ombelles latérales ont de 25 à 30 centimètres de diamètre. Beaucoup de ses admirateurs s'imaginent que c'est une es- pèce très-rare, qui doit venir an moins d'Amérique, et qu'on ne trouve qu'au jardin des Plantes de Paris. Erreur sur toute la Hgne : cette [liante n'est pas rare ; elle ne vient pas d''Améri" que, et tous les marchands de graines tiennent sa semence à la disposition des amateurs. Toutes ces gigantesques touffes, que j'admire aussi, chaque fois que je passe devant elles, appar- -= 135 — tiennent au genre Heracleum, composé d'espèces presque toutes originaires d'Europe, et de l'Asie Mineure; une d'elles est des plus communes dans nos prairies, VHeracleum sphon- dylium, mais elle n'a pas l'ampleur et la majesté de ses con- génères du Caucase, de la Sibérie et de la Perse, qui produi- sent un si bel e (Tel sur les pelouses du Muséum, et auxquelles les botanistes ont donné les noms de Heracleum persicum,pu- bescens, verrucosum^ Wilhemsii, etc. Ces diverses Berces forment des touffes simples de plus de 3 mètres de diamètre et 2 de hauteur. Les feuilles n'ont pas moins de 1 m. 50 de longueur, et nous en avons mesuré qui avaient 1 m. 70; elles ont un long et épais pétiole; le limbe est découpé en pinnules latérales lobées et plus ou moins profondément incisées, d'un beau vert foncé en dessus, d'un vert plus pâle en dessous. Toutes les espèces que nous avons citées ont une végétation très-rapide ; elles peuvent acquérir des dimensions extraordi- naires, quand on leur donne quelques soins, et qu'on les place dans de bonnes conditions. Jusqu'à présent on n'a pas su en tirer parti pour agrémenter les parcs. Sur une pelouse, sur les bords d'une rivière, d'une pièce d'eau, des touffes isolées produisent, je le répète, un effet grandiose et des plus pitto- resques; mais il faut des touffes isolées et non des masses com- pactes, dans lesquelles les plantes à feuillage perdent tous leurs avantages. Leur culture est des plus simples. Les Berces, en général, aiment les sols argileux et les terrains frais et profonds. On sème aussitôt après la récolte des graines, c'est-à-dire vers la fin d'août, commencement de septembre. Le plant est repiqué en pépinière, et l'année suivante à l'automne ou au printemps on le met en place. On sème aussi au printemps; mais le plus souvent les graines ne germent que la seconde année. La mul- tiplication des Berces peut également se faire par la divi- — 136 — sion des souches, soit à l'automne, soit au premier printemps. Les Fémles appartiennent à la même famille des Ornbelli- fères ; elles sont également ornementales au point de vue du pittoresque; leurs feuilles sont très-grandes, irès-finemcnt dé- coupées en lanières linéaires, et forment de grosses (ouftes de ver- dure d'où s'élance une longue lige de 3 à 4 mèlrâs de hauteur^ de couleur vert glauque, garnie de branches ascendantes ter- minées par des petites ombelles de fleurs d'un beau jaune ; ces branches diminuent graduellement de longueur de la base au sommet de la lige, ce qui donne à l'ensemble une forme df gi- randole très-pilioresque ; les ombelles représenlenl les bol)è- ches dorées. Les plus remarquables sont les Ferula glauca et FerulafjO. Elles veulent être expressément isolées. Elg. le AIautragny. DE 1 A TAILLE DES PLANT.-S LIGNEUSES Spécialement des Camellia et Rhododendron, Ce principe admis en sylviculture : qu'il faut botter ou éla- guer tard, étant mis également en pratique en horticulture, je m'y suis conformé pendant bien d'^s années; mais, je dois le dire, sans succès, surtout quand il s'est agi, non pas seulement de tailler, mais de rabattre, sans leur laisser une seu e fe "Ile, des Camellias élevés, dégarnis et dont toute la scve se portait vers les extrémités des rameaux. Celte année, en étud ant plus attentivement les procédés que la nature met en œuvre pour la végétation des plantes, en examinant les périodes de repos et en même temps celles où la sève reprend toute son activité, j'en suis arrivé à conclure : que pratiquer tardivement sur les plantes une taille énergique, était à la fois une faute et une — 137 — perte réelle des éI6ments qui doivent nous seconder, quand, il s'agit d'un remède héroïque. En effet, lorsqu'il s'agit de rabatire un Camellici, ou une autre plante, de la laisser sans une feuille, on opère une véri- table mulildtion,, et il ne faut rien enlever à la plante de sa puissance végétative sous peine de la voir périr. Or, on mé- connaît celte loi delà nature qui se jnsiifie parfaitement par le raisonnement, si, conformément aux vieilles habitudes, on pratique tardivement la taille dans une large mesure, car alors déjà, la sève, mise en complète et active circulation, s'est ré- l)andiie dans tous les ram<. aux et dans les parties de la tige qui doivent être sujiprimées. Convaincu de la justesse de celte conclusion, j'ai taillé, le 31 janvier 1871, à 80 centimètres de la caisse, des Camêilias qui mesuraient 5 mètres de hauteur, et dont plusieurs présentaient des liges de 15 cà 18 cenlim. de cil confère née, et, à 1 heure qu'il est, mes plantes me présen- tent une muliiliide de pousses de l'année, de 50 à 00 et même 80 centimètres de longueiu\ Les p'aulcs que j'ai au contraire traitées de la même manière au commencement d'avril, c'est- à-dire au moment du complet développement delà sève, m'of- frent à peine des pousses de 8 à 1 0 ceniimètres. L'expérience apphqaée à des Rhododendrons m'a fourni un résultat exactement semblable. Toutefois, les plantes soumises à un traitement aussi sévère réclament des soins tout particuliers. Evidemment on leur cause un moment de souffrance ; elles boudent, pour parler le langage des jardiniers. Alors, il faut les sevrer de tout arrose- ment et se contenter de les bassiner très-fréquemment, et, par là_, on préparera le vieux bois à donner passage aux nou- veaux bourgeons, qui se manifestent d'abord par l'apparition sur la lige d'une masse de petites nodosités. J'ai fait de plus une remarque, c'est que les bourgeons s'ob- tiennent sur la lige même de la plante plutôt que sur les bran- ^ 138 — ches latérales que l'on aurait laissées pour former, dès la pre- mière année^ la charpente de la plante. Les principes que je viens d'indiquer ejt dont je donne en même temps les résultats pratiques, m'ont conduit à penser que, si j'uvançais également l'époque des greffes en approche, j'obtiendrais assurément plus de succès qu'en les pratiquant suivant les vieilles habitudes, en mai et juin ; là encore l'ex- périence a complètement réussi et le problème est résolu d'une manière absolue. Comte Maxime de Gomer, Vice-président de la Société d'hort. de Picardie. DU BOUTURAGE DES ARBUSTES DE PLEINE TERRE. Le bouturage est une opération des plus usitées en horticul- ture, et c'est un grand plaisir de pouvoir conserver et multi- plier ses plantes. Certains végétaux se bouturent facilement et réussissent presque toujours sans qu'ils demandent d'auires soins que de les arroser de temps en temps, tandis que d'autres offrent plus de difficultés et réclament plus d'attention. Je citerai parmi eux l'OEillet et le Rosier, qui étaient autrefois d'une reprise difticile et qui réussissent toujours aujourd'hui, grâce à la méthode de M. Raguet, auquel j'emprunte les lignes suivantes qu'il a. fait insérer dans le petit Bulletin de la Société d'horticulture de l'arrondissement de Monldidier. J'ajouterai que j'ai fait, par moi-même, usage de cette méthode, que sur une terrine de cent boutures d'OEillets j'en ai réussi quatre- vingt et quelques, et que sur des Rosiers, mêmes rebelles, j'ai eu 50 pour 100 de francs de pieds. ♦ Voici l'article de notre excellent collègue, d C'est en sep- i) tembre qu'on réussit le mieux les boutures de Rosiers, de — 439 — )) Lilas, de Seringa, de Chèvre- feuille, de Goronille, de Deut- » zia, de Diervilla, de Forsythia, de Fusain, de Groseillier san«- » guin, et, en général de tous les arbustes et arbrisseaux de » pleine terre ; en plein soleil sur une couche recouverte d'une )) épaisseur de i 0 centimètres de sable, sous cloche ou sous 3) châssis, à l'étouffée pendant 15 à 18 jours. 3) En août il faudrait les mettre à l'ombre au pied d'un mur, 3> Pour les boutures d'arbustes , dont la reprise présente ï) quelques difficultés, je serais heureux de vous voir essayer 3) des boutures avec crans; pour le Rosier, par exemple, vous )) ferez à la base de chaque bouture un ou deux crans, comme p pour les marcottes et les boutures d'OEillets. » Voyez comme ces boutures d'OEillets, faites d'après ce ï) procédé ont bien réussi; comme le chevelu des racines est 3) abondant ; comme il s'est développé avec vigueur, surtout à 3) la naissance des incisions, à la pointe des esquilles ! Je suis 3) heureux de vous présenter aujourd'hui les résultats qu'un )3 de nos bons jardiniers, le jardinier du château de Moreuil, a 3^ obtenus ; 70 boutures d'OEillets lui ont donné 70 plantes )) bi^n enracinées. 3) Qu'il y a loin de ce résultat à celui qu'on obtenait autre- 3) fois ! Heureux était le baron de Pansart, quand il obtenait 33 50 pour 100; heureux encore quand il obtenait 25 pour 100, 33 et nous obtenons 100 pour 100 ! Aussi le baron ne consi- 33 dérait-il pas le bouturage comme un moyen bien sérieux de ï> la multipHcation de sa plante favorite. Pour lui c'était le 33 marcottage, l'incommode marcottage qu'il fallait employer; 33 pour, nous, c'est le bouturage, désormais tout aussi sûr que 3> le marcottage et beaucoup plus commode, mais ce sera, bien 33 entendu, le bouturage avec incisions ou crans. 33 Un de nos amis, savant botaniste, le D"" Thorel, a pendant 33 7 ans expérimenté le mode de bouturage du Rosier avec » crans ou incisions dans des conditions mauvaises, sous le — 140 — D ciel brûlant de la Cochinchine, sans matériel, n'ayant pour ï) toutes cloches que desbouleiiles en verre défoncées. Jamais D ou à peu près, m'assurail-il, il ne manquait ses boutures de !> Rosiers. Toujours il employait les crans ou incisions, et ses 3> succès étaient nombreux. » Quoi! nous disons que l'horliculture est avancée et depuis 3) longtemps nous employons l'incision pour la marcotte, et 3) jusque-là l'idée ne nous était pas venue, à nous autres gens » du métier, d'appliquer à la bouture le procède qui rcussis- D sait si bien pour la marcotte : oui, nous savons ; mais ce que î nous ignorons est immense. Travaillons. y> J'ajouterai à l'article si intéressant de M. Raguet, que cette méthode est des plus simples et des plus faciles, et que le sa- vant professeur a iDien voulu en faire la démonstration dans une des séances ordinaires de l'assemblée. Je crois rendre ser- vice aux membres qui n'étaient pas présents, en leur faisant connyître ce procédé, et en les engageant à l'employer, étant sûr de sa réussite par mon expérience personnelle. G. d'Hangest. (Bull. Soc. d'hort. de Picardie.) INSECTOLOGIE. Si le hanneton est rare cette année dans nos environs, les chenilles, par contre, sont malheureusement fort communes; des bois entiers, des parcs sont dévastés par elles Nous em- pruntons au journal Vlnsectologie agricole, les dessins et l'his- toire de ces chenilles. CHENILLES PROCESSIONNAIRES (PI. V). Les chenilles qui sont aux environs de Paris et dans toute — 141 — la France cenirale un redoutable fléau dans les bois et les parcs plantés de chênes, ne sont pas de celles qui nuisent à l'agricul- ture et à riiorticuUure, attendu qu'elles ne se trouvent jamais dans les champs ni dans les jardins. 11 y a des années où les processionnaires du chêne sont si abondantes dans nos bois, que ce n'est pas sans danger que l'on se hasarde à péiiélrer dans les localités où ces chenilles ont établi leurs nids. Ea 1865, le bois de Boulogne en était tellement infesté que M. Pissot, l'intelligent conservateur de cette promenade publique, dut, dans l'intérêt de la santé des promeneurs, interdire la circulation dans plusieurs cantons. Le pré Catelan et le jardin d'acclimatation n'étaient pas plus épargnés ; les bois de Vincennes et de Meudon étaient égale- ment envahis par les chenilles. C'est précisément à l'époque où nous sommes qu'a lieu l'é- closion des œufs. Ceux-ci sont déposés par petits tas sur les écorces des chênes, vers la fm du mois d'aoùl, et légèrement recouverts d'une espèce de bourre que la femelle du papillon détache de son abLlom"n. Us supportent le froid de nos |)lus rudes hivers sans éprouver la moindre altération. Ces œufs, au nombre de sept à huit cents, donnent naissance à autant de petites chenilles qui, aussitôt après leur naissance, filent en commun une toile légère pour se mettre à l'abri. Dans leur jeunesse, elles changent plusieurs fois de doniicile, sans pour cela quitter le tronc de l'arbre. Ce n'est qu'.-tprès leur der-iier changement de peau qu'elles ont une habitation fixe. Cette dernière demeure a ordinairement de 50 à 60 centimètres de long sur 15 à 20 de large; elle est arrondie à chaque bout et appliquée verticalement sur l'écorce des chênes, tantôt atscz près de terre et tantôt à 2 mètres ou même à 2 mètres 50 au- dessus du sol. La configuration de ces nids n'a rien de constant ni de bien régulier ; ils forment à l'endroit du tronc où ils sont placés des espèces de bosses comparables à certaines nodosités — 142 — que l'on voit sur les vieux arbres. Dans le haut de ce sac com- posé d'une soie grisâtre, il y a une ouverture par laquelle les chenilles sortent et rentrent à volonté, lorsqu'elles quittent leur logement pour aller s'établir ailleurs ou le soir pour se répandre sur les branches ou se nourrir pendant la nuit (voyez notre figure). Leur mouvement s'exécute dans un ordre régu- lier : au moment oii elles sortent, une chenille va la première et ouvre la marché ; les autres suivent à la file en formant un cordon non interrompu. La première est toujours seule, les autres sont quelquefois deux ou trois de front. Elles observent un alignement si parfait que la tête de l'une ne dépasse pas celle de sa voisine. Quand la conductrice s'arrête, la colonne reste immobile, elle attend que celle qui est à la tête se mette en marche pour la suivre. Lorsque ces chenilles sont bien re- pues, elles rentrent le matin de bonne heure dans leur nid. Il n'est pas rare cependant d'en trouver à peu de distance de leur habitation, réunies par paquets les unes à côlé des autres, ou m^éme les unes sur les autres, en train de prendre le frais. Dans cet état elles sont tellement plaquées sur les écorces qu'on peut passer à côté sans les apercevoir. Ces chenilles, lorsqu'elles sont adultes, sont un peu plus petites que celles de la livrée. Leur dos est d'un brun noirâtre avec les côtés d'un cendré pâle et le ventre d'un gris jaunâtre ; elles sont, outre cela, pourvues sur chaque anneau d'une ran- gée circulaire de petits tubercuies rougeâtres donnant naissance à de longs poils blanchâtres inégaux, peu touffus, chacun ter- miné par un petit crochet. Quand le moment de la métamorphose arrive, elles filent, chacune dans le nid commun, une coque particulière où elles se changent en chrysalides. Le papillon connu sous le nom scientifique de Bombyx processionnea éclôt dans les premiers jours du mois d'août, rarement plus tôt. Il est d'une couleur peu brillante : le mâle dont nous donnons la figure est d'un — 143 — gris blanchâtre, avec les ailes supérieures marquées de trois raies transversales d'un ^ris noirâtre et d'un arc central de la même couleur. Ses ailes inférieures, beaucoup plus blanches, sont traversées par une seule raie ; sa femelle est plus grande ; ses quatre ailes sont d'un gris-cendré [)âle, avec une ombre à la base des supérieures et une raie commune, transversale, un peu plus obscure que le fond ; son abdomen est garni à l'ex- trémité d'une plaque écailleuse, munie d'une espèce de brosse composée de poils d'un gris roussâtre qui servent à recouvrir les œufs au moment de la ponte. Nous avons dit que les processionnaires étaient un fléau dans nos bois, moins parce qu'elles dépouillent en partie les chênes de leurs feuilles que parce que leur voisinage est dan- gereux pour les personnes qui les touchent par im[)rudence ou qui s'en approchent par ignorance. Dans ce cas on ne tarde pas à éprouver d'atl'reuses démangeaisons souvent compliquées de fièvre et d'éruptions sur tout le corps et même le gonliement du visage et des mains. Les plus à craindre de ces nids sont ceux dont les papillons son^éclos, parce que leurs dépouilles étant desséchées se brisent avec la plus grande facilité et se réduisent en une poussière une qui s'attache à la peau. Hâ- tons-noiis d'ajouter que ces accidents n'ont jamais rien eu de très-alarmant, c'est l'affaire de trois ou quatre jours, surtout si l'on fait usage de lotions acidulées et de bains d'amidon. L'é^henillage prescrit par la loi du 26 ventôse an iv, que l'on fait exécuter presque toujours trop tard ou assez mal, comme nous le démontrerons dans un prochain article, n'est pas applicable aux chenilles de la processionnaire, dont les œufs passent l'hiver cachés dans les fissures des écorces. C'est donc en été qu'il faut leur faire la guerre. Le meilleur moyen et le plus simple, selon nous, est de brûler les nids avec une poignée de paille ou une torche allumée. C'est celui que nous avons Loiiseillé pour en purger le jardin d'acclimatation. — 144 — M. Pissot en a employé un autre qui lui a bien réussi ; il con- siste à mélanger dix parties d'huile lourde de gaz avec cent parties d'eau et à imbiber à l'aide d'une grosse éponge ou d'un balai les nids avec ce liquide. La processionnaire du chêne n'existe pas en Angleterre, ni même dans le nord de la France; selon Raizeburg, elle est assez peu répandue en Allemagne, où les forêts sont en grande partie constituées par des essences i-ésineuses. Nous avons dans le midi de la France et en Algérie une autre chenille processionnaire, c'est celle du pytiocampe Bom- hyx pityocampa^ qui dévore les pins, principalement les espè- ces désignées sous les noms de pinussylcestris, maritima cl al' pensis. Celte espèce forme à l'exlrémilé des branches des nids d'une soie blanche qui ressemblent à des cônes renversés, ren- fermant ordinairement une colonie de sept ou huit cenls indi- vidus qui le soir sortent de leur retraite pour dévorer les feuil- les aciculaires de ces conifères. Nous les avons vues sortir en plein jour à la lin de l'hiver pour prendre l'air nu soleil et se réimir par paquets, puis ensuite faire leur procession en ob- servant le même oidre et la même régularité que l'espèce pré- cédente. Les chenilles du pilyocampe, lorsqu'elles sont adultes, ont le dos d'un bleu noiià:re avec des tubercules rougcâtres surmontés d'aigrettes et poils fauves clair-semés , tern.inés chacun par un petit crochet. Elles mangent tout l'hiver et nc- quièient leur développement complet vers les premiers jours de mars; alors elles quittent !e domicile commun, descendent au pied des pins et entrent très- superficiellement en terre pour se métamorphoser en chrysalides dans une petite coque de soie. L'éelosion du papillon a lieu en juin ; celui-ci est d'une couleur grisâtre comn)e celui de noire processionnaiie, mais les raies transversales sont plus flexueuses et mieux éciiies. Après l'accouplement, les œufs sont pondus en juillet, au bout — 145 — des rameaux. Dès que les petites chenilles sont écloses, ce qui a lieu dans le même mois, elles filent une petite tente propor- tionnée à leur taille dans laquelle elles renferment comme pro- vision un certain nombre d'aiguilles de pin. Après chaque mue, elles changent de domicile et continuent de vivre en commun pendant l'automne et une partie de l'hiver. La chenille du pityocampe est considérée par les forestiers comme une calamité dans les forêts de pins. Ses nids occasion- nent les mêmes accidents que ceux de la processionnaire du chêne, lorsqu'on a l'imprudence d'y toucher sans précaution. On peut en détruire une grande quantité à l'aide d'un éche- nilloir longuement emmanché. Mais il faut pour cela choisir une journée pluvieuse, pour être certain que les chenilles sont toutes renfermées dans leur tente. Cette chenille est très-nuisible dans les forêts de l'Allema- gne. Ratzeburg signale une autre espèce. Bombyx pinivora, que nous n'avons pas en France, mais qui dans certaines lo- caUtés est aussi redoutée que le pi'.yocampe. Dl" BOISDUVAL. NOTICE HISTORIQUE SUR L'EMPLOI DU SOUFRE DANS LA iMALADIE DE LA VIGNE ; MORT DE M. GONTIER. L'horticulture vient de perdre un de ses membres les plus distingués, M. Louis-François Gontier, ancien garçon jardinier, qui, par sa bonne conduite, son travail assidu et son activité, est parvenu à créer un établissement d'horticulture très-re- nommé par la production des primeurs et la culture des Ananas. M. Gontier a été un des premiers à s'occuper de l'emploi du soufre dans la maladie de la Vigne. Jusqu'à ce jour on lui aat- Mai ^872, 10 — 146 — tribut la découverte de oe procédé deguérison. Anjourd'hiii, à l'occasion d'une notice biographique lue à la Société d'horti- culture de Paris sur cet éminent et regretté horticulteur, M. Duchartre a cru devoir rectifier cette partie de Thistoire de la maladie delà Vigne par V Oïdium. Voici en quels termes l'honorable rédacteur de la Société parisienne a fait cette rectification : € Il est toujours fort délicat, dit-il, de parler de soi; aussi, jusqu'à ce jour la première application en France du soufrage des Vignes malades n'ayant été mentionnée qu'en simples conversations, dans des séances de la Société centrale d'Hor- ticulture, me suis-je toujours abstenu de me mêler à ces con- versations, même quand j'y entendais donner des indications qui me semblaient peu exactes ; mais aujourd'hui la notice tiès-intéressante dont on vient d'entendre la lecture, attribuant à M. Gontier la découverte de l'emploi du soufre pour le trai- tement des Vignes attaquées par l'Oïdium, c'est-à-dire du pro- cédé qui a sauvé la viticulture française d'une ruine complète, je ne puis consentir à laisser passer, sans la rectifier, une as- sertion qui me semble être une inexactitude historique. M. Gontier, dont tous nous regrettons très-vivement la perte récente, avait ceriainement assez de mérite horticole, assez d'honneur s'attache à s.on nom vénéré pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y ajouter en faisant plus large encore qu'elle ne Ta été en réalité son intervention dans l'application du soufrage. Je prie la Compagnie de me permettre d'entrer à ce sujet dans des détails précis. » C'est en Angleterre qu'on a observé pour la première fois la maladie delà Vigne, et, par une conséquence naturelle, c'est aussi en Angleterre qu'on a essayé pour la première fois d'y porter remède. La première note que je connaisse à ce sujet est due au célèbre cryptogamiste anglais, M. M.-J. Berkeley; eUe a été insérée dans le Gardener^s Chronicle, au commencement du — 147 — mois de décembre 1847 (n° 48, colon. 779 a, avec %.). Le sa^ vant anglais y décrit et figure la Moisissure qui cause la maladie et il l'appelle Oidium Turkeri, du nom de M. Tucker, jardinier àMargate, non loin de Londres, qui l'avait observée le premier^ dans ses serres, pins d'un an auparavant. Arrivant à la ques- tion de traitement, M. Berkeley s'exprime de la façon suivante : € Le premier remède qu'on ait essayé, et qui était une disso- lution de sel ordinaire, n'a pas réussi, peut-être parce qu'on l'a employé trop fort. Ensuite on a appliqué avec soin un mé- lange de soufre et de lait de chaux sur toute la surface attaquée, au moyen d'une brosse et d'une éponge; dans quelques cas^ on a fait une simple friction avec le» mains préalablement trem* pées dans de l'eau ; et dans les deux cas, on a obtenu un grand succès. En conséquence, on voit de bons raisins dans les serres où la maladie a été ainsi combattue^ tandis que dans le jardin voisin la destruction est plus ou moins complète. » Quelques mois plus tard, en aotit 1848, une note due probablement à J. Lindley fut publiée dans le même recueil {Gard. Chrome.^ 1848, n" 32, colon. 523 a), et constata un progrès important. On y lit le passage suivant : a: Le meilleur moyen d'arrêter les progrès de ce mal est un problème dont on attend encore la solution (a problera y et lo be solved). Divei-s moyens ont été proposés, parmi lesquels ceux dont on s'est bien trouvé parfois (occasionally) sont un lavage à i'eau de chaux, une solution de«avon, de l'eau salpètrée, le soufre... Nous devons dire que M. Kyle, de Leyton, jardinier très-intelligent, est parvenu à arrêter les progrès du mal et à en diminuer beaucoup les ra- vages par l'emploi du soufre. S) Eu etfet, dans une courte note publiée quinze jours aup:!ravant pai' le Gardner's Chroîiicle (1848), n" 30, colon, 493 c), M. Kyle disait : « La première fois que je découvris la Moisissure {YOidium), je mis de la fleur de soufre dans de l'eau, et je lançai ce mélange sur les pieds de Vigne avec une seringue. Le lendemain j'examinai — 148 — ces plantes, et je reconnus que le soufre n'adhérait qu'aux feuilles, et que les grappes n'en offraient pas du tout. Pour obtenir un bon résultat, je fermai la serre quand le soleil y donnait, jusqu'à ce que les grappes fussent couvertes de buée, et alois j'opérai mon mélange en répandant du soufre sur chaque grappe à travers un morceau de gaze. Une serj'e était en si mauvais état que lorsque nous éclaircissions les grappes, il en tombait de la poussière ; mais maintenant les grains sont aussi gros qu'ils l'étaient au moment du ciselage. Quelques- uns commençaient à se fendre, et je crois que tous l'auraient fait, si j'avais laissé le mal faire des progrès pendant une se- maine de plus. I) Ainsi, en 4848, M. Kyle avait arrêté la ma- ladie de la Vigne avec du soufre délayé dans l'eau ou projeté à sec sur les grappes humides de buée : néanmoins on a vu que Lindley, instruit de ces expériences et de leurs résultats, écri- vait : € Le meilleur moyen d'arrêter les progrès de ce mal est un problème dont on attend encore la solution. 3) î> Sur ces entrefaites, la maladie delà Vigne arriva en France, et, en 4849, elle se déclarait dans les serres du potager de l'Etat, à Versailles. Ce jardin historique dépendait alors de l'Institut agronomique dont la création venait d'avoir lieu. J'eus l'honneur d'être nommé, à la suite d'un concours, le 7 février 4850, professeur de Botanique à ce grand établisse- ment. Le 13 juin suivant, M.Dumas, Ministre de l'Agriculture, me donna la mission d'étudier la maladie qui sévissait sur les pieds de Vigne du Potager, et de faire des expériences en vue de combattre ce mal. Le 25 du même mois, je remis à M. Hardy, fils, jardinier en chef, des instructions écrites dans lesquelles je lui traçais la marche à suivre, et les expériences commen- cèrent aussitôt. Les résultats en furent satisfaisants; aussi furent-ils signalés en quelques mots à la Société centrale d'Hor- ticulture de France, par M. Pépin, dans une note qui porte la date du 22 août 4850, et que je crois être le premier écrit qui — U9 — ait été publié en France sur ce sujet [Annal, de la Soc. cent. d'Hort. deFr., XIJ, 4850, p. 406-407), puis par M. Rousse- Ion, le 5 septembre suivant (/6ïc?,, p. 413); mais l'un et l'autre étaient fort incomplètement renseignés, et s'étaient bornés à mentionner ces expériences en passant. Pour moi, sur la de- mande de M. le directeur de l'Institut agronomique, je rédigeai un Rapport qui fut publié dans Moniteur universel du 9 sep- tembre 1850, et dans lequel j'exprimais catégoriquement la confiance que m'avaient donnée les expériences relativement aux effets du soufre. Que la Société me permette de reproduire ici quelques lignes de ce Rapport : « Je suis heureux, disais-je, de pouvoir vous annoncer, Monsieur le Ministre, que le trai- tement auquel ont été soumises les Vignes malades a donné de bons résultats, et que désormais on peut se flatter de com- battre le mal avec succès, toutes les fois qu'il se manifestera, jd Plus loin j'ajoutais : « La fleur de soufre avait déjà donné d'excellents résultats, en 1848, à un horticulteur anglais, M. Kyle, de Leyton; et nos expériences de cette année com- plètent à cet égard la démonstration de la manière la plus sa- tisfaisante Deux procédés de soufrage ont été suivis dans le Potager de Versailles : 1° on a mis la fleur de soufre en sus- pension dans l'eau qu'on a lancée sur les pieds des Vignes ma- lades à l'aide d'une seringue de jardinier percée de trous un peu larges ; 2° on a lavé les grappes à la main avec de l'eau ordinaire, afin de les mouiller; après quoi, l'on a projeté sur elles de h fleur de soufre préalablement introduite dans un soufflet; ce dernier procédé a donné un soufrage plus exact et, par suite, des résultats plus complets... En somme, je^ne crois pas, Monsieur le Ministre, pouvoir rien proposer encore qui présente autant d'avantages ni une action aussi certaine que la fleur de soufre. » On le voit, les premières expériences de trai- tement des Vignes atteintes par l'Oïdium qui aient eu lieu en France par la fleur de soufre, soit en suspension dans l'eau, — 150 — . soit projetée au moyen d'un sonfjlet, ont été faites d'après mes instructions écrites, dès le 25 juin 1850, dans les serres du Po- tager de Versailles; le premier écrit publié en France sur ce sujet et dans lequel le soufrage ait été conseillé comme un j ro- cédédont l'action fût certaine, est mon Rapport publié dans le Moniteur universel^ journal officiel de la République française^ n° du 9 septembre 1850, p. ^948. Aussi, lorsque, dans sa séance générale du 3 juin 1«57, ia Société d'Encouragement pour l'industrie nationale décerna le prix de 10,000 francs, qu'elle avait proposé avec le concours du Gouvernement, elle le répartit par quarts entre quatre concurrents^ dans Tordre suivant déterminé par la date de leurs expériences : MM. Ryle, Ducharlre, Gontier et Maiès (H.). Les expériences des deux premiers de ces lauréats ont été faites en 1848 pour l'un, en juin 1850 pour l'autre. D'un autre côté, le Rapport sur le con- cours ouvert par la Société d'Etlcouragement nous apprend (p. 7 1 du tirage à part) que a M. Gontier, horticulteur à Mont- 5) rouge près Paris, commença, à l'automne de 1850, à faite » quelques essais avec de la fleur de soufre battue dans de D l'eau. Eu 1851 , il imagina un soufflet qui permit une appli- T> cation facile du soufre en poudre, et qui, employé sur les 5) espaliers de Tliomeiy, sauva de la destruction la récolte de 3) ce vignoble célèbre. » Enfin M. Gontier lit des expériences en grand dans le Midi, en 1854 et 1855. Quant à M. H. Mares, de Montpellier, dans son vignoble composé de 72 hectares, 3) en 1854, 20 hectares furent guéris par le souftage ; en 1855 3) et 1856, la totalité du vignoble a été sauvée par le soufrage. î> — Telle est, je crois pouvoir Taffirmer, dit en terminant M. Duchartre, la part qui revient à chacun de ceux qui ont con- tribué à la découverte et à l'âpplicàtiOn du soufrage des Vighes malades, et dont les efforts ont eu pour résultât desàUvef la vi- ticulture d'une ruine imminente. » Comme nous avons soutenu et propagé l'erreur qui attribue — 151 — h M. Gontier la découverte de l'emploi du soufre dans la ma- ladie de la Vigne, c'est un devoir pour nous de reproduire la rectification de M. Duchartre. F. Heringq. SYSTÈME POTEL POUR LE CHAUFFAGE DES SERRES, Lorsque l'on est, ccmme nous, aux prises avec un climat froid, la passion des fleurs ne peut trouver à se satisfaire que si on parvient à trouver, pour la conseivation et la multiplica- tion des plantes délicates, des artifices qui permettent les cul- tures obtenues naturellement par ceux qui sont plus favorisés par le climat. A l'origine, on a essayé d'échauffer les serres avec le fumier, afin de maintenir la végétation dans les bâches; les progrès de l'art ont ensuite fait inventer les divers sys- tèmes de chauffage, et ainsi on est parvenu à créer dans tous les climats une saison que n'avait pas indiquée la nature. Ce n'était pas assez, en effet, pour l'horticulteur ami du progrès, d'avoir embelh, par la fécondation et l'hybridation, les espèces indigènes, il a fallu mettre à contribution toutes les parties du monde, et faire son choix parmi les plus belles plantes exo- tiques; et c'est précisément pour résoudre ce problème qu'il a fallu recourir à la construction des serres qui permettent de na- turaUser, sinon d'acchmater des plantes de climats très-diffé- rents du nôtre. C'est ainsi seulement qu'il est permis de con- server pendant l'hiVer, pour les livrer à la pleine terre pendant les mois les plus chauds de l'année, une infinité de plantes exotiques du plus grand mérite Je dois monlionner ici une amélioration apportée dans les foyers dechauifage des serres par M. Potel. J'avais espéré qu'une commission nommée dans la séance d'octobre serait — 152 — venue constater les résultats obtenus et qui sont de nature à détruire les préventions de plusieurs horticulteurs qui, sans doute, on fait, de ce système, l'expérience dans des conditions peu convenables. Pour mon compte, après avoir accepté avec une grande dé- fiance l'exposé du système de M. Potel, je suis obligé de con- venir qu'il offre de nombreux avantages dont je vais essayer de rendre un compte exact. L'invention de M. Potel n'est pas aussi simple et aussi élé- mentaire qu'on veut bien le prétendre; il n"a ni amélioré ni complété des appareils déjà employés ; il a inventé un système complètement nouveau dont les avantages sont incontestables. Ainsi, j'ai appliqué son système à cinq chaudières de ther- mosiphon et à un 6" appareil portatif , et, dans tous ces essais, j'ai obtenu un succès complet sous le double rapport de l'éco- nomie et de la promptitude du chauffage. 11 résulte des expériences répétées, que l'économie de com- bustible est à peu près des trois quarts^ ainsi un hectolitre de ' charbon au lieu de trois au minimum. La promptitude du chauffage est également évidente, et elle est produite par cette cause que la circulation de l'eau est activée par la disposition de l'intérieur des chaudières. En effet, dans ce nouveau sys- tème, le feu se fait non plus à l'intérieur des chaudières, mais sur un foyer construit en avant et à l'extérieur delà chaudière; la ilamme est alors projetée, non-seulement à l'intérieur de la chaudièi'e, mais également sur lei^^arois extérieures, de telle sorte que la surface de chauffe est plus que doublée. De plus, l'intérieur de la chaudière étant garni de briques réfractaires, le métal de la chaudière elle-même n'est plus en contact direct avec le brasier incandescent et, par là même, il est protégé contre les détériorations qui viennent si souvent désespérer l'horticulteur au moment où il a le plus besoin de chaleur. Enfin, la circulation de l'eau est rendue plus forte et plus — 155 — prompte avec ce système, par la raison que le point où corres- pond dans l'intérieur de la chaudière le tuyau de rentrée^ étant garni de briques réfractaires, l'eau se trouve moins chaude que dans le tuyau de départ, et par là même la circulation s'é- tablit infiniment plus facilement que dans les appareils ordi- naires, pour lesquels le feu met en équilibre l'eau dans les tuyaux de départ et dans ceux qui la ramènent à la partie in- férieure de la chaudière. Le résultat obtenu est incontestable pour tous ceux qui se rendent compte de ce phénomène que l'eau chaude est infiniment plus légère que l'eau froide ; car, en neutralisant, à l'aide de briques réfractaires, l'action di- recte du feu sur les points correspondants aux tuyaux de ren- trée, on y maintient l'eau à un degré de température inférieure à celui du tuyau de départ, et, dès lors, rien ne vient plus con- trarier la circulation naturelle de l'eau. Ces détails sont assu- rément fort arides, mais je les ai jugés indispensables pour faire apprécier l'invention de M. Potel, qui, je le répète, a produit chez moi un résultat des plus satisfaisants. J'ajoute un seul mot, pour faire remarquer que le système appliqué h l'appareil le rend funiivore, et, qu'en second lieu, la disposition du foyer, extérieure à la chaudière, permet l'em- ploi du coke dont oif doit s'abstenir dans les chaudières oîi la flamme porte directement sur les parois métalliques. Ce der- nier point présente une importance qui n'échappera à personne, car le coke fournit une chaleur plus intense que le charbon, il ne produit pas de fumée, et surtout il ne pèse que 42 kilogr. à l'hectolitre au lieu de 75. Il y a donc encore une économie réelle à le substituer au moias en partie au charbon. Comte Maxime de Gomer . — 154 — PLANTES FIGURÉES DANS LES JOURNAUX ETRANGERS. (Botanical Magazine) Cyrtanthera chnjsokephana (pi. 5887). Genre de plante de la famille des Acanthacées, voisin des Jaslicia ; l'espèce en question est à fleurs jaune d'or, longues de 5 cenlim. environ el disposées en bouquet au sommet des rameaux. Originaire du Mexique, elle a été importée en Angleterre par les soins de M. W. Bull, horticulteur à Ghelsea, chez lequel elle a fleuri au mois de décembre \ 870. Beluperone cilia^a (pi. 5888). Décrite par Seemann, en 1870, dai)s le Gardener's Chronicle^ sous le nom de Jacobinia ciliala, cette nouvelle Acanthacée, qu'on rencontre dans diffé- rentes contrées de l'Amérique méridionale, a été rapportée par M. Hooker, au genre Beloperone. C'est une herbe annuelle, à grandes fleurs violet foncé, avec gorge blanche. Xiphium junceum (pi. 5890), C'est ce que Poiret appelle Iris imherhis'y ce que Desfontaines a décrit sous le nom de Irisjimcea; ce que Glusius nommait Iris mauritanica et ce que Salisbury regarde comme genre distinct auquel il applique l'épilhète de Diaphane. C'est tout simplement un Iri^ à fleurs jaunes, qui croît en Algérie, dans le Maroc et dans la Sicile. Massonia odorata (pi. 5891). Petite Liliacée du Cap à fleurs blanches, et qui pourrait avoir pour suc^^édané, dans les jardins^ un Ornithogale quelconque, soit la vulgaire Dame de onze heures. Tillandsia ionantha (pL 5892). Très-jolie petite Broméliacée épiphyte du Brésil^ à fleurs violettes et à extrémités des feuilles centrales rouges ; elle porte aussi, dans certains catal -gués, les noms de Tillandsia eruhescens, el Pityrophyllmn, erubescens. Agave iœtlioides (pi. 5893). C'est cette espèce que Lemaire avait d'abord décrite sous le nom de Agave fourcroydes; la — \m — hampe florale atteint jusqu'à 3 et 4 mètres de hauteur; ses fleurs, d'un vert clair jaunâtre, ont des éiamines à anthères d'un beau jaune d'or. Costus Malortieanus (pi. 589i). C'est le Costus elegans^ des horticulteurs, espèce de Costa-Rica, découverte par M. Wends- landen 1857, et introduite par lui dans le Jardin royal de Her* rerihausen (Hanovre) ; el'e est voisine des G. spicatus et pictus. Ses fleurs sont grandes d'un beau jaune d'or, marquées de nombreuses stries rayonnanles sur les divisions du labelle. Gilia liniflora (pi. 5895). Très-élégante plante de la famille de la Valériane grecc^ue (Polémoniacées), découverte par David Douglas en 1826, dans la Nouvelle Californie, et introduite datis les cultures européennes en 1869, par M. Thompson d'Ipswieh. C'est une espèce très-rus'ique, annuelle, à tiges grêles et dressées, terminées par une charmante et ample pa»- nicule de grandes fleurs blanches très-faiblement lavées de rose carné en dehors, formant de grosses boules. Excellente acquisition pour la pleine terre. Noihoscorduîn aureum (pi. 5896), ou Bloonteria aurea. C'est tout simplement une espèce d'ail, à grandes fleurs jaunes, -de la Californie. Bégonia crinita (pi. 5897). Très-jolie espèce à grandes fleurs rose tendre, découverte dans les Andes de hi Bolivie, par M. Pearce, et introduite datis les cultures par MM. Veitch. Chlorocodon Wluleii (pi. 5898). Plante de Port Nalal, dé- couverte par M. White, et qui a paru, à M. Hooker, très-diffé- rente des autres plantes de la famille des Asclépiadées à- laquelle elle appartient. Il en a donc fait un genre nouveau sous ce nom de CÂlorocodon, qui fait allusion à la couleur vert jaunâtre de la corolle. Philcdendron WilliamMi (pi. 5899); Celle nouvelle espèce d'Ami de l'arbre — si le nom générique n'est pas trompeur — est un des plus beaux ornements, paraît-il, de l'aquarium de la — 156 — serre à Palmiers de Kew. Membre de la grande famille des Aroïdées, son tronc émet de nombreuses racines aériennes, et sa partie supérieure est garnie de grandes feuilles sagittées, qui n'ont pas moins de 2 mètres de longueur, parcourues, à la face inférieure, de nervures rouge pourpre. La spathe est un grand cornet vert, qui accompagne un -gros spadice blanc jaunâtre. C'est une brésilienne enlevée des environs de Bahia par M. Wil- liam, qui Fa confiée au jardin de Kew. Baptisialeucophœa (Bolanical Magazine, pi. 5900). Plante de la famille des légumineuses, et originaire de l'Amérique du nord. Elle est vivace, et on la suppose assez rustique pour sup = porter l'hiver en plein air, sous notre climat. Sa tige est haute environ de 60 centim. ; la partie inférieure est garnie defeuilles à 3 folioles, accompagnées de grandes stipules foliacées; la partie supérieure est une belle grappe de fleurs blanches tein- tées de jaunâtre et de la grandeur des fleurs des Pois. Nerine pudica (B. M., 5901. Cette pudique Nérine est une africaine du sud qui, introduite à Kew, a fleuri pour la pre- mière fois en octobre 1868. Elle se distingue des autres par la pureté de la couleur blanche de ses fleurs, dont les segments sont délicatement relevés d'un strié rose carminé sur le centre. On ne possède rien de précis sur le lieu de sa naissance, ni sur Fépoque de son introduction en Europe. Epidendrum evectum (B. M., 5902). Espèce d'Orchidée voi- sine de l'Epidendrum Lindeni, à belles fleurs entièrement d'un rose pourpre. On la croit originaire des montagnes de la Nou- velle-Grenade. Hœmanthus deformis (Bot. M., pi. 5903). Espèce d'Amaryl- lidée plus grotesque que jolie, qui cache ou à peu près, un petit bouquet de fleurs blanches, entre quatre feuilles couronnant un gros bulbe déprimé. Elle est originaire de Port-Natal;, dans l'Afrique du sud. Drymoda picta (B. M., 5904). Orchidée microscopique très- — 157 — curieuse par un petit pseudo-bulbe et ses petites fleurs ver- dâtres à labelle pourpre. Rhododendron sinense (B. M., 5905). Ainsi a été nommée par Sweet, et désignée par Maximowicz, une charmante Azalée, qui porte encore les noms de Rhododendron molle, Azalea sinensis, A. mollis et A. japonica. Elle appartient aux régions alpines du Japon ; les Japonais et les Chinois la cultivent. Elle a été in- troduite une première fois en 1824, puis une seconde en 1845, mais sans succès. Cette fois elle se trouve dans l'étabUssement de M. WiUiam Bull, de Chelsea, où elle a fleuri dès le mois de mars et une partie de l'été de 1870. C'est une jolie et curieuse espèce, à fleurs jaune pâle passant au jaune orange, disposées par 5 à 10 en bouquet terminaux. Il est probable qu'elle a la rusticité des azalées américaines et qu'elle pourra prendre place auprès d'elles dans nos parterres. Androsace carnea, \av. eximia{B. M., 5906). Petite variété naine à fleurs plus grandes que celles du type et de couleur rose pourpre avec œil jaune d'or. Fuchsia sessifolia (B. M., 5907). Découvert aux États-Unis et en Colombie en 1835, par le professeur Jamesson, de Quito, retrouvé plus tard en 1842, par Hartweg, ce Fuchsia vient d'être introduit dans les cultures européennes par les soins de M. Jamesson qui en a envoyé des graines à M. Isaac Hender- son Henri. Il n'est pas absolument, remarquable de beauté; mais par l'abondance de ses fleurs en grappes retombantes, il est à prendre en considération. Dorsteniaman7iii{B. M., 5908). Curieuse plante de la fa- mille des figuiers, mais pour le botaniste seulement; rien d'or- nement. Curcuma albiflora(B. M., 5909). Découverte et décrite par M. Twaites, cette nouvelle espèce originaire de Ceylan est à fleurs blanches avec le labelle marqué d'une bande jaune en — 158 ^ son milieu; elle a fleuri pour la première fois en 1862 dans le le jardin de Kew. Pa^iflora cinnabarina (B. M., 5910). Ancienne espèce dé- crite par Lindley en 185o, mais toujours belle par ses fl.'.urs rpuge cinabre ; elle ept ^'Australie et se contente chez nous de la serre froide. Milla capitata de Baker (B. M., 5912) ou Brodiçea capitula deBenlham, ou encore Dichçlosiemma capitata de Wood. Es- pèce d'ail de la Californie à grandes fleurs bleu violacé, réunies G ou 7 dans une espèce de spalhe violette. Rhynchosia chrysocias (Bot. Mag., 5913). C'est une plante grimpante à fleurs jaunes, originaire du Cap de Bonne-Espé- rance, qui a reçu les noms de Clirysocias grandi flora^ par E. • Meyer, Glycine erecta, par Thunberg et Glista lancifolia, par Eiklon elZeyher. Arisœma concinnum (B. M., 5914). Espèce d'Arum du Sikkim, dont la spathe est très -élégamment relevée de bandes violet pourpre, alternant à des bandes blanches. Elle" a été décou- verte, en 1848, parle docteur Hooker, à uneélévalion de 2,000 à 3,500 mètres. . Grevilleanmcrostylis (B. M., 5915). Originaire de l'Australie, cette nouvelle espèce décrite par M. Ferdinand Muller, a ses fleurs rouges réunies en petits bouquets au sommet de petits rameaux. Primula japonica (B. M., 5916). Splendide Primevère du Japon à fleurs pourpres, disposées en verticilles superposées formant par leur ensemble une admirable panicule. Abulilon Darwini (B. M., 5917). Arbrisseau du Brésil, voi- sin des Ahutilon Bedfordianum, virens et pictum; mais très- distinct par ses fleurs orange veinées de rouge; très-belle espèce. GrevilUa intricata (B.M., 5919). Cette espèce, originaire du sud-ouest de l'Australie, est très-élégante par son petit feuil- — 459 — lage et ses épis de fleurs blanches dont l'ensemble, au sommet des rameaux, forme des panicules pendantes. Darlinglonia californica (B. M., 5920) . Plante vivace de la Californie, et qui appartient à la famille des Sarracéniées, dont presque toutes les espèces ont les feuilles creuses et ouvertes en cornet. Celle-ci a l'extrémité des feuilles roses, et les fleurs jaunes avec de larges stries rouges. -^ Gomme pour les âarra- cenia, la culture n'est possible que dans la mousse de sphag- num tenue consiamment humide. Cypripedium niveiwi ÇB . M. , 5922). Cette espèce décrire par M. Reichenbach dans }§ Gardener's Chyonic}e, en 1869, est originaire des Indes et de la Chine; elle abeauooup d'affinité avec le Cypripedium concolor. Ses fleurs sont grandes, blanches, avec les deux pétales latéraux saupoudrés de petits points rouge sang. Utricularia montana (B. M., 5923). Vieille espèce d'Utricu- . laire, mais très curieuse et fort jolie; on dirait, une Orchidée. Elle vit en épiphyte sur les troncs d'arbres des forêts de l'A- mérique méridionale. Ses fleurs sont blanches avec une large macule jaune au centre delà lèvre inférieure. JLinnéeranom- JJtriculaiiaaJpina; Vevsoon Ta décrite sous celui de J7. gran- di flora, et elle figure dans la Flore du Pérou de Ruitz et Pavon, sous le nom de U. uni flora. Sedum glaudulosiim (B. M., 5924). Très-jolie et petite es- pèce à fleurs roses des montagnes de Sardaigne. Episcia chontalensis (B. M., 1925). Gesnériacée de l'Amé- rique centrale, décrite par Seemann dans le Gardeper's Chro- nicle en 1867. Son feuillage est très-curieux : le centre du limbe est vert, et les bords marron clair; les fleurs sont blan- ches ou très-faiblement nuancées de lilacé. Lithospermvm Gastoni (B, M., 5926). Borraginée des Pyré- nées à fleurs d'un beau bleu étoilées de blanc. — 460 — iL Jardin Potager. On continue, pour les couches, les opérations du mois pré. cèdent; on veille sur les Melons, les Patates et les Aubergines qui les couvrent. En pleine terre, on sème Poireaux, Ciboule, Chicorée de Meaux, Scarole et Choux-fleur; on met en place ceux qu'on a semés le mois dernier. On peut encore semer des Navets, Raiponces, en mêlant des Radis, des Carottes demi-longuea pour l'hiver, et, à la fin du mois, de la Chicorée blanche, de l'Oignon blanc pour être repiqué en octobre, et de la Scorzonêre pour passer l'hiver ; on met en place le Céleri turc, et on en butte tous les quinze jours pour en avoir toujours de bon à être consommé ; c'est le meilleur temps pour l'arrachage des Échalottes et l'Ail. Jardin fruitier. Il faut visiter fréquemment les espaliers ; palisser, ébour- geonner, découvrir, sans trop les dégarnir, les fruits dont on veut avancer la maturation; veiller avec attention ^ maintenir l'équilibre des arbres, arquer ou pincer les branches vigoureuses; dépalisser et dresser les faibles. Regarnir les vides des espaliers ou des quenouilles, par le proct'dé de la greffe par approche des rameaux herbacés. Dans les journées très-chaudes arroser les pieds des arbres nouvellement plantés, surtout les Pêchers, et seringuer les feuilles. Vers la fin du mois on greffe en écusson, à œil dormant, les Cerisiers, Pêchers, Abricotiers, Poiriers, etc., dont la sève s'arrête de bonne heure; et à œil pous- sant tous les arbres dont la végétation se prolonge jusqu'aux gelées. Jardin d'agrément. Arroser, palisser, élaguer, mettre en place les plantes d'automne, ébourgeonner les Dahlias, relever et mettre sur les tablettes, dans un endroit sain et aéré, les bulbes ou griffes de Jonquilles, Narcisses, Jacinthes, Tulipes, Renoncules. Anémones, etc., aussitôt que les feuilles ou hampes seront desséchées; marcotter les Œillets, semer les Cinéraires et les Lupins. Serres. Les plantes restées en serre ne demandent plus que des arrosemcuta, do l'air et un peu d'ombre quand le soleil est trop ardent. ■^aa^®gg?B-- Paris. — Iniprimcnc horlicolc de ï. DOINKAUD, rue Cassette, 9. LES 366 MENUS DU BARON BRISSE avec 1200 recettes 6» ÉDITION MENUS EN GRAS & EN MAIGRE Un beau volume in-<2. Prix : 3 francs. RECETTES A L USAGE DES MÉIVAGES BOURGEOIS ET DES PETITS MÉNAGES AVEC LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Orné de Figures dans le texte PAR LE BARON BRISSE Un Yolume in-18 jésus, cailonné. 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HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. ilTàCBÉ AO MOSEDM o'bISTOIRE NiTURELlE UE PARIS, Collaborateur du Manuel des Plantes, des figures du Bon Jardinier, Ex-Rédacteur principal de la SocUlé Whanicullure de la Se.nç , Membre honoraire et correspondant de plusieurs Sociétés d horticulture . etc. l/HorticnlteurFrançais paraît le S de chaque mois, par livraison de 32 payes de lexle grand in- 8, et d'une planche gravée et coloriée avec !e pins grand soin. [ Paris 10 fr. par an. PRIX DE L'ABONNEMEIST : ! DÉPARTEMENTS. 11 fr. — l Étranger .... 15 fr. — Toutes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'nn bon du montant de rabonne- ment sur la poste ou sur une maison de Paris, et au nom de M. E. DONNAHD, rue Cassette, 9. r^^ Souscripteurs des départements qui n'enverraient pas,avec leur demande d'abonnement un bon snr la Doste ou suriine maison de Paris, sontavertis que nous leur ferons présenter une quit- tanc!en< à Beauvais (Oise). 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Eranthemum cinnabarinum var. ocellata (PI. VI). — Ern. Bonard. Plantes figurées dans les journaux étrangers. — L. Cordier. Pomme de terre Early rose. — Eug.de Martragny. Le Cerfeuil bulbeux. — Lud. Guilloteaux. La cloque du Pêcher et le Taphrina deformans. — F. Herincq. Les Raphanodes ou Radis de l'Ardèche. — Thozet. Notes sur l'habitat, l'utilité et la culture de quelques plantes subtropicales de l'Australie. CHRONIQUE Les Expositions d'horticulture d'Orléaas, de Paris, de Versailles. Orléans. La Société d'horticulture d'Orléans a profité de la foire du Mail pour faire exhiber les produits horticoles de l'Or- léanais. Un joli jardin avec rivière, rocher^ cascade, avait été dessiné par M. Lanson, pour recevoir tout ce que les genres Azalées, Bégonia, Calcéolaires, Cactées, Cinéraires, Pelargo- nium, etc., ont de plus beau, de plus rare et de plus nouveau. C'est le Bouleau à feuilles pourpres [Betula erythrophylla) exposé par M. Désiré Dubois qui a eu les honneurs du con- cours; le Jury lui a décerné la médaille d'or du ministre de l'agriculture. — Pour témoigner de sa reconnaissance aux hommes qui ont aidé au progrès de la science horticole^, les organisateurs avaient placé des écussons sur lesquels étaient inscrits les noms des Tournefort, de Jussieu, de CandoUe, du Haniel, Parmentier, etc. C'est très-bien, assurément, de rap- peler ainsi les noms des grands savants qui ont rendu des services indirects à l'horticulture; mais il nous semble qu'il serait mieux, et plus juste, de signaler à l'attention des horti- culteurs et des amateurs de fleurs, les noms des hommes mo- destes et dévoués, de ces voyageurs intrépides auxquels on doit l'introduction de tous ces splendides végétaux, qu'on admire et qu'on récompense de médailles. La plupart sont Juin 4872, 41 — 162 — morts à la peine, loin de leur pays, comme Leichhard, Porte, etc. Qui a jamais entendu parler de ce malheureux Pervillé, jeune jardinier du Jardin des Plantes de Paris, parti pour Madagascar, abandonné à l'île Bourbon, sans ressources, et obligé, pour ne pas mourir de faim, de s'embarquer à bord d'un navire marchand, comme garde-magasin ? Il est mort sans revoir son pays !... Combien d'autres victimes ainsi inconnues! Paris. Après les désastres de 1870 et 1874, nous aurions pu nous dispenser d'une Exposition d'horticulture à Paris, sans encourir le moindre reproche; les circonstances atténuantes ne manquaient pas. C'était assez l'opinion des horticulteurs parisiens ; mais celle de la Société d'horticulture a prévalu. L'Exposition a dotic eu lieu, et elle a laissé beaucoup à dé- sirer. Nous avons vu vingt -neuf noms sur les lots exposés. MM. Vilmorin et C'% marchands grainiers, avaient là une collection pour laquelle le mot splendide est bien au-des- sous de sa mission qualificative ; il est incapable, en effet, de rendre le sentiment qu'on éprouvait en voyant ces fleurs si belles, si fraîches et si artistement groupées. Les personnes qui n'ont jamais vu les collections exposées par la maison Vil- morin ne peuvent pas se faire l'idée de l'effet que produit une masse de fleurs variées, habilement mélangées. Si j'étais cer- tain que les élèves jardiniers qu'on nous propose de faire dans une école d'horticulture arrivent à cultiver les plantei^ comme celles que produit le jardinier de MM. Vilmorin — -qui, probable- ment, n'a jamais hanté aucune école de jardinage, — je pousse- rais de toute la force de ma plume au projet Joigneaux et Com- pagnie, de transformer le Potager de Versailles en histitut hor- ticole. Malheureusement, on peut prédire — sans être prophète — que jamais le futur Institut ne formera un seul jardinier capable de lutter avec celui de la maison Vilmorin. On trou- vera le pourquoi h l'article consacré au projet de loi Joigneaux sur l'enseignement horticole en France. — 163 — La collection qui nous a plongé dans cette douce extase, de laquelle nous ne sommes pas encore tout à fait sorti, se com- posait de quelques plantes à la portée de toutes les bourses : Schizanthus aux fleurs bizarres, ronges, blanches, striées, maculées, etc.; Clarkia pulchella flore pleno; Leptosiphon hy- bride et androsacé nain ; Kaulfussia amelloides atroviolacea ; Oxalis valdiviana à fleurs jaunes ; Nemophila discoidalis ; Fenzliadiantiflora ; Calcéolaires variées dont les fleurs n'avaient pas moins de 5 centim. de largeur; Mimulus variés, etc. Des Cinéraires, dont les capitules mesurant 6 centim. de diamètre, offraient des coloris francs et nettement tranchés dans les va- riétés bicolores. Aux deux bouts de cette charmante corbeille, se trouvaient les nouveautés : Sutherlandia spectabilis floribunda alba, à fleurs vert pâle, pas beau du tout ; Sutherlandia floribunda, à fleurs rouges; Julienne de Mahon compacte, rose, blanche et jaune.; Leptocyne maritima, Composée à fleurs jaunes ; Im- mortelle à bractées Borussurum rex, naine blanche ; Cinéraire bleu foncé, très-beau et diverses Capucines. En plantes potagères, la maison Vilmorin avait un lot de salades : Laitues, Romaines et Chicorées variées, admirable- ment cultivées. Un autre joli lot de plantes herbacées appartenait à la maison Paul Tollard, marchand grainier, quai de la Mégisserie ; c'é- tait une sorte de plate-bande garnie de cinq espèces, dispo- sées en cinqhgnes parallèles : Nemophilla insignis, Rhodanthe Manglesii, Collinsia bicolor, Capucine hybride de Lobb et Hoteia japonica. M. Yvon, horticulteur, route de Châtillon, avait exposé un lot de Pyrèthre qui ofl'raient, toutes, le dernier et peut-être le suprême degré de perfection. La forme des capitules était exactement celle des capitules de la Reine-Marguerite. Le coloris n'est pas encore très-varié; on ne possède que quatre — 164 — couleurs : rouge, rose, carné et blanc ; Rose perfection est le nom du plus beau rose ; Madame Billiard s'applique au rose chair; rubra plena, et M. Barrai au rouge et candida plena au blanc. M. Vyeaux-D uvaux, avait ajouté cette fois, à son magnifique Réséda amélioré, deux ravissantes plantes qui prendront bien vite place dans l'ornementation des parterres. La première est le Chrysantliemum carinatum, espèce annuelle introduite de- puis plusieurs années, mais dont on n'a pas su jusqu'à présent tirer parti. La culture de M. Vyeaux a montré tout le mérite de cette charmante plante, dont les capitules, plus grands que ceux de la grande Marguerite des prés, offrent un disque gris ou rosé, encadré par plusieurs couronnes de couleurs tran- chées : jaune, rouge plus ou moins carmin et un large cercle blanc ou légèrement teinté de violacé. L'autre plante dont le rôle est tout tracé dans l'ornementa- tion à l'air libre, est le Celosîa àpanicule cramoisie, ravissante petite amarante à panicule terminale dressée, rouge cinabre ou rouge carmin de diverses nuances. Dans le lot de plantes vivaces de M, Bonnet, se trouvaient de belles touffes de quelques ravissantes espèces peu cultivées, parce qu'elles sont peu connues : le Thahctrum aquilegifolium à fleurs violettes et la variété à fleurs blanches ; le Sedum py- ramidale, rOEthionema coridifolia, etc. Les Pétunia étaient^représentés par les lots de MM. Tabar et Bertier-Rendatler. Malgré le voyage de Naucy à Paris, la col- lection de ce dernier avait conservé tout son éclat ; il est vrai que l^ime veuve Rendatler était là pour les soigner et empê- cher les garçons jardiniers de l'administration^ de leur donner des soins surabondants, comme par exemple des arrosements superflus. Nous avons admiré dans tout leur éclat : Titien, Marguerite Bertier, Jean de Lambertye, Marie Van Houtte, Lincoln, Minerve, Gênes, Séville, Lamblin, Mme Boucharlat et ^ 163 ~- General de Caen. M. Bertier-Rendatler avait en outre trois col- lections en fleurs coupées : de belles et grandes Pensées à fond blanc : d'Iris et une Pyrèthre (Princesse Charlotte) à capitule simple^ mais d'une belle couleur ponceau. Les Pelargonium'relevaient un peu cette pauvre Exposition. MM. Thibaut et Keteleêr en avaient une belle collection à grandes fleurs et de fantaisie dans laquelle figuraient : Prin- cess Teck, Mistriss Dorling, Annette, l'Eblouissant, Madame Mignon, Victor Lemoine, Rob-Roy, Madame Alphonse Favre, Lavilia, Anna Duval, Bridesraaid, Elvire, Ernest Duval, Lack Field, Rival (blanc pur), Armide, Corinne, Gloire de France, roseum, Périclès, Inimitable, Raphaël, etc., toutes variétés très-tranchées et qui, réunies, constitueraient une bonne col- lection de choix. Les Pelargonium zonale n'avaient rien de remarquable, et ne sortaient pas des coloris rouge, saumon et blanc. M. Bleu continue son exploration du genre Caladium et en obtient encore quelques variétés intéressantes ; il en exposait plusieurs nouveaux gains qui diffèrent plus ou moins des an- ciens types ; son n" 1 1 par exemple, ne nous paraît pas différer assez des Brongnàrtii et Impératrice Eugénie, pour constituer une nouveauté digne d'un nom quelconque. Malgré toutes les hybridations possibles, il est un moment oîi la nature refuse ses complaisances à ses mortels concurrents et réduit consi dérablement ses grands écarts; il faut alors que l'homme s'in- cline et cherche un nouveau champ d'exploration. Nous croyons que le Caladium est, comme les anciennes mines du Pérou, à peu près épuisé, et qu'il est temps de l'abandonner. D'autres plantes de serre étaient exposées par M, de Na- daillac, amateur ; MM. Chantin et Savoye, horticulteurs, et le jardin de la ville de Paris, qui avait fourni tous les beaux Pal- miers, les belles Fougères pour garnir les nombreux vides. Sans ces grandes plantes, l'Exposition de Paris manquait abso- — 166 — lument d'effet. Je n'insiste pas et passe à celle de Versailles. Versailles. Toujours coquette et charmante, cette Exposi- tion! J'aime à le reconnaître et à le constater. On y retrouvait les charmants lots que MM. Vilmorin, Thibaut-Keleleèr et Vyeaux avaient exposés à Paris quelques jours auparavant. Puis venaient les Pivoines de MM. Paillet et Verdier, parmi lesquelles on remarquait : Jussieu, Arsène Meuret, Triomphe de Paris, Reine des Français, edulis superba, homei carnea. V Hortensia otaUsa, a pu être vu là dans toute sa splendeur; M. Duval en avait une touffe qui mesurait plus d'un mètre de diamètre; placée sur une pelouse, elle ferait un splendide effet. Le Bégonia ascottiensis est une charmante espèce qui ac- quiert aussi d'assez belles proportions ; les deux touffes que M. Duval avait exposées avaient chacune au moins 1 m. 30 de diamètre. Le même exposant possédait plusieurs lots de plantes variées qui renfermaient des espèces très-précieuses comme rareté et comme spécimen ; nous citerons, entre autres, des Gloxinia d'une rare beauté, comme grandeur de fleurs et comme coloris; un gain nouveau de l'exposant avait des fleurs de 7 centim. de diamètre. Toutes les collections de M. Duval étaient cultivées habilement, et nous les otïrirons en exemple au futur professeur de culture du futur Institut hor- ticole de Versailles. Le Pétunia était représenté par ceux de MM. David et Sé- guin . Les Pensées avaient pour représentant la belle collection de M. Falaise, de Boulogne, qui s'est acquis une certaine célé- brité en ce genre. En Rosiers, il y avait ceux de MM. Margottin, Nolard et Garçon ; dans le lot de ce dernier, on admirait une variété à très-grande fleur semi-double qui était très-remarquable. Sous le nom de Rosier japonais Taïcoun,j'ai retrouvé une variété qui a été vendue, il y a quelques années, sous le nom — 167 — de Rosa rugosa à fleurs pleines et qui diffère assez du type à fleur simple, avec lequel un illustre botaniste d'occasion a fait, sans hésitation, une espèce nouvelle, qu'il a décrite dans un recueil étranger. Ce savant, sans pareil, a parfaitement raison du reste, et est conséquent avec ses principes : il dé- clare savoir tout et connaître tout. Or, comme il ignorait l'existence du type Rosa rugosa^ cette Rose a été naturellement nouvelle pour lui ; dès lors, il l'a nommée Je demande la permission de ne pas dire le nom qu'il lui a donné, car alors je dévoilerais aussi son auteur. Quelques beaux massifs de Pelargonium zonale apparte- naient à MM. David, Poirier, Micliou, Alfroy; ce dernier en avait une corbeille encadrée de Goleus qui faisait un joli effet. MM. Croux et fds, d'Aulnay, avaient quelques beaux coni- fères et un lot de Kalmia, arbuste charmant par ses jolis bou- tons à côtes et par ses ravissantes fleurs en coupe. Enfin M. Truffant a exposé un lot de plantes diverses et de magnifiques pieds de Phormiuni à feuilles panachées qui faisaient l'admiration de tout le monde. F. Heringq. ERANTHEMUM CINNABARINUM, variété OCEIXATA. ■ ' (Pl. VI.) VEranthemum cinnabarinum est une plante de la famille des Acanthes, découverte d'abord par WaUich à Martaban, dans l'Inde, et plus tard par le révérend Parish, dans son ex- pédition "à Ma-Toung dans la Birmanie. La variété ocellata, que nous figurons dans ce numéro, est une production accidentelle obtenue et fixée dans les jardins de Moulmein, et introduite dans le jardin royal de Kew, en Angleterre. — 168 — C'est une plante charmante, par les fleurs qui sont d'une belle couleur rouge carmin, disposées en grappes terminales, et très-curieuse par ses feuilles parsemées de macules irrégu- lières, arrondies ou oblongues, de couleur jaune ou avec une bordure de couleur jaune pâle. Elle peut atteindre 1 m. à 1 m. 50 de hauteur. Ses feuilles sont ovales ou oblongues- lancéolées, prolongées en bec. Les fleurs sont groupées par 5 ou 6 à l'aisselle de bractées fdiformes. et constituent par leur ensemble une grappe terminale de 15 à 20 centimètres de longueur, un peu arquée. Le calice est à 5 segments su- bulés ; la corolle a un tube grêle long de 2 centimètres ; le limbe, qui est étalé, a 2 lobes supérieurs oblongs-arrondis, et l'inférieur, obovale-orbiculaire, porte une petite macule blanche à sa base. A l'orifice du tube apparaissent deux étamines dont les anthères sont d'un beau d'azur. Les Eranthemum sont des sortes de Justicia, mais qui en diffèrent par le limbe de la corolle étalé et presque régulier. Leur culture est à peu près la même. Ce sont des plantes vigoureuses qui demandent beaucoup de nourriture. Comme tous les végétaux de cette nature, il faut leur donner, après la floraison, un repos bien accusé. Ils se trouvent mieux de la lumière un peu obscure que du grand soleil, et ils prospèrent mieux en bonne serre tempérée que dans la serre chaude, surtout lorsqu'on peut les livrer à la pleine terre ; leur feuillage est alors plus ample. Pour la culture en pots, il leur faut la terre de bruyère grossièrement concassée et bien drainée. La multiplication est facile par boutures faites sur couche chaude et sous cloche. 0. Lescuyer. PLANTES FIGURÉES DANS LES JOURNAUX ÉTRANGERS. Lithospermum Gastoni (Rotanical Magazine 5926). Borra- ginée des Pyrénées à fleurs d'un beau bleu, étoiléesde blanc. — 469 — Xiphion fiUfolium (B. M. 5928). Espèce d'Iris, du iMaroc et du sud de l'Espagne, à fleurs d'un beau et brillant violet, et dont les divisions extérieures offrent, au centre;, un disque jaune avec des lignes rouges, encadré d'un liséré bleu de ciel. Cette belle espèce, que M, Boissier a nommée Iri s filifolia, croit dans les rochers calcaires de la Sierra Bermeja, à 1,000 et 4,300 mètres d'élévation au dessus de la mer, EpiJendrum pseudepklendrum (B. M. 5929). Curieuse Or- chidée de l'Amérique centrale, découverte dans la Nouvelle- Grenade par Warscewicz. Toutes les parties de la. fleur sont d'un vert clair, excepté le labelle qui est rouge orange et denticulé en ses bords. Echidnopsis cereiformis (B. M. 5950). Espèce de Stapelia et de la famiUe des Asclepiadées, dont la tige charnue est, à défaut de feuilles, marquée de quadrilles aréolaires; les fleurs très- petites sont jaunes et naissent dans la partie supérieure des tiges et rameaux. Cette plante est de l'Afrique du sud. Meryta lalifolia (B. M. 5932). C'est ce qu'on appelle aussi Botryodendron latifolium et Aralia macrophylla. C'est une es- pèce d'Araliacée de File Norfolk, à grandes feuilles obovales- allongées, longues de 40 centim. à 4 mètre, et garnissant le haut de la tige seulement . Les fleurs sont jaunes, en épis denses dis- posées en panicule centrale et dressée. Diascia Barberœ (B. M. 5933). Plante herbacée du Cap, ap- partenant à la famille des Scrophularinées et dont les fleurs éperonnées comme les Linaires, sont de couleur rose. Prunus cerasifera (B. M. 5934). C'est ce que Duhamel ap- pelle mirobalan, et Loiseleur le Prunus mirobalana. Son fruit est une petite Prune à chair jaune et à peau rouge violet. Plagianthus Lyallii (B, M. 5935). C'est le Hoheria Lyallii de Hooker fils, charmant arbuste de la famille des Malvacées, à fleurs blanches avec des masses d'étamines à anthères jaunes. Il a été découvert par le docteur Lyall dans les districts mon- — 170 — tagneux de la Nouvelle-Zélande, à une élévation de 700 à 1 ,300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Megadiniiim purpuratum (B. M. 5936). Orchidée del'A- frique tropicale, dont les fleurs très-petites, jaunes et tigrées de rouge, sont portées sur un long pédoncule garni de bractées oblongues de Gouleur pourpre tigrées de vert. Curieuse^ mais peu belle. Crinum bracliynema (B. M. S937). Sorte d'Amaryllis de Bom- bay, à fleurs blanches, introduite déjà depuis fort longtemps- Sphœralcea miniata (B. M. 5938). C'est tout simplement la charmante petite Mauve de couleur rouge mine, que Gava- nilles a nommée Malva miniata. Son introduction en Angle- terre remonte à l'année 1798 . Gilia acliilleœfolia (B. M. 5939). Espèce annuelle de la Ca- lifornie comme ses congénères, mais à gros capitules globuleux de fleurs bleu cobalt j très-belle. Agave Besseriana (B. M. 5940). M. Jacobi a nommé ainsi une espèce qu'on suppose être mexicaine, et dont; les fleurs sont d'un vert clair. Ophrys lutea (B. M. 5941). C'est une espèce d'Orchidée à fleurs jaunes, et qui est naturelle au Portugal et à toute la région méditerranéenne. Lithospermum petrœum (B. M. 5942). Espèce de Borraginée de Daimatie, qui produit des fleurs bleues et des fleurs rouges à la fois, comme il arrive dans la Vipérine. Ern. BoNARD. POMME DE TERBE EARLY ROSE. Cette variété de Pomme de terre Early rose a été introduite dans ces derniers temps et recommandée comme plus produc- tive et aussi hâtive que la Pomme déterre Marjolin. M. Vavin^ propriétaire à Bessancourt (Seiue-et-Oise), et qui ^ 171 _ s'occupe tout particulièrement de la culture expérimentale des végétaux alimentaires, a établi chez lui une culture com- parative des Pommes de terre Marjolin et Early rose. Dans une plantation faite au commencement de mars, il a arraché, le 11 juin dernier, deux touffes de chacune des deux variétés pour établir la comparaison, et voici le résultat qu'il a fait connaître à la Société d'horticulture de Paris ; Les deux touffes de Marjolin ont fourni 39 tubercules pesant ensemble l k. 50 grammes ; le plus gros tubercule ne dépassait pas en poids cSO grammes. Les deux touffes d'Early rose ont produit 45 tubercules dont le poids total était de deux kil. 200 grammes. Ces derniers sont donc plus beaux que ceux de la variété Marjolin ; mais, comme précocité, ils se sont montrés un peu moins hâtifs, * Desrenseignemenis fournis par M. Henry Laloy, horticulteur àRueil, confirment les résultats obtenus par M. Vavin, quant au rendement. La variété Early rose a produit chez lui une fois plus que la variété Marjolin, mais elle s'est montrée plus hâtive de 8 jours sur cette dernière. D'après M. Laloy, les tubercules delà Earhj rose sont fort inférieurs en qualité à ceux de la Mar- jolin, et cet horticulteur pense que cette nouveauté ne sera bonne que pour la culture en pleine terre ; qu'elle est im- prope à la culture sous châssis, parce que ses tiges y deviennent très -longues, atteignant plus d'un mètre. L. CORDIER. « LE CERFEUIL BULBEUX. Malgré les présentations faites, de ce cerfeuil, aux expositions et aux séances des sociétés d'horticulture, on le rencontre rare- ment dans les jardins, et il serait bien difficile de s'en procurer de quoi faire un plat, à servir à table, chez tous les marchands réunis de comestibles végétaux. Ce n'est cependant pas la faute — 472 — de la trompette de la renommée ; car elle a assez bruyamment entonné, par toutes ses embouchures, que le cerfeuil bulbeux était la plus délicieuse, la plus exquise, la plus fine racine alimentaire, que la nature ait mise à la disposition de l'homme pour apaiser sa faim . Autant j'ai compris l'abandon, avec accompagnement de mépris, de VUlluco et delà Picquotiane, autant je suis surpris de rindifîérence qui entoure encore ce délicieux Cerfeuil avec lequel on devait certainement préparer les mels préférés des dieux de l'Olympe. Il faut n'avoir jamais goûté de cette racine si délicate, comme goût, pour n'en pas avoir au moins une planche dans son jardin. Ce qui a peut être nui au développement de la culture de cette racine légumière, c'est le procédé employé au début de son introduction, le semis d'automne ; il fallait, en effet, semer en septembre, et nous ne sommes pas habitués à confier, au sol des graines dont le jeune plant doit subir les rigueurs de l'hiver ; on craint pour lui les gelées. Et pourtant, dans la grande culture, on sème le blé à l'automne, et le blé ne s'en trouve que mieux. Pourquoi donc tant d'hésitation en horticulture pour les semis de septembre? Si c'est l'ennui de ces semis d'arrière-saison qui est un obstacle à la propagation du cerfeuil bulbeux, cet obstacle peut être levé très-facilement. Aussitôt après la maturité des graines, ou à l'automne (quand on achète les graines), on les met en stratification dans de grands pots avec du sable , et on attend alors la pre- mière quinzaine de février pour faire le semis en pleine terre ; vers la un de juin, les racines sont suffisamment développées pour entrer dans l'aménagement d'une table à manger. La cuisson est rapide, et sa préparation n'offre rien qui exige des connaissances bien approfondies de l'art culinaire. Dans un — 173 — déjeuner rustique et pittoresque que nous fîmes, un jour, dans les rochers des environs de Segrez, nous en préparâmes, de nos propres mains, avec des côtelettes, un mets qui eut le plus grand et légitime succès, et qui reçut à l'unanimité des convives', le nom de côtelette à la Segres. Essayez-en, amis le(?teurs; voici la recette : D'un côté, faire cuire des côtelettes dans la casserole; d'un autref côté, faire revenir assez fortement les cerfeuils bul- beux; faire ensuite le mélange et servir chaud. Je ne redoute pas d'en recevoir des nouvelles. Eug. DE Martrâgny. LA CLOQUE DU PÉCHER ET LE TAPHRINA DEFORMANS. Tout le monde connaît, malheureusement, cette maladie du Pêcher qu'on appelle la cloque; mais il est peu d'horti- culteurs qui en connaissent l'origine et la cause. L'opinion la plus accréditée dans le monde arboricole, c'est que les pluies froides et les changements brusques de la température au printemps déterminent cette maladie ; d'autres la regardent comme le résultat de la piqûre d'un puceron, ou du séjour de gouttelettes d'eau sur les feuilles, etc., etc. Personne n'est dans le vrai, paraît-il. La cloque du Pécher est due à un Champignon microscopique, comme celui de la Vigne ; il a été découvert par M. Tulasne qui lui a donné le nom de Taphrina deformans, dans un mémoire publié en 1866, dans les Annales des sciences naturelles que lisent rarement les arboriculteurs, et les professeurs d'arboriculture encore moins. Voici la traduction du passage relatif à cette cloque et que vient de reproduire le Journal de la Société d'Horticulture de Paris : c( Ce petit Champignon, quand il envahit les feuilles des — 174 — Pêchers, les rend di versement bullées el déformées ; ces bulles ou renflements se révèlent généralement sur la face supé- rieure et aussi, mais très-rarement, à la face inférieure des feuilles, de telle sorte qu'on voit parfois ces deux sortes de relèvements sur la même feuille simultanément de quelque côté qu'ils se trouvent; Thyménium du petit Champignon ne se présente que sur leur face convexe ; il est beaucoup plus rare de le trouver sur leurs deux faces. Avant de devenir fer- tiles, beaucoup de ces bulles se dessèchent, ou bien la feuille entière se flétrit et tombe. L'épiderme de la feuille est composé de cellules globuleuses-polygonales, mesurant en diamètre 0" 003 — 0"" 004; mais le mycélium du Champignon toujours étalé (sous la cuticule) forme une couche très-mince^ ou plutôt une membranule-lacuneuse, composée de cellules quatre fois plus petites, ovales- globuleuses ou ovales-anguleuses. — Au moment convenable, il nait de ces très-petites cellules thèques, d'abord peu serrées, le devenant ensuite davantage, obovales- cylindriques, très-obtuses ou à peu près tronquées à leur extrémité, renfermant chacune 8 spores. Ces spores sont sphériques, lisses, blanches ; elles ne dépassent guère 0°"" 005 Qmm QQg ^^ diamètre ; quand elles sont sorties des thèques, elles représentent une poussière blanche^, et chacune d'elles émet ici ou là, ou bien à ses deux pôles opposés, des bour- geons semblables à elle; ceux-ci se multipliant de même en abondance, il en résulte bientôt des sortes de chapelets. )") Ce petit Champignon devient apparent aussitôt que s'é- talent les feuilles nouvelles du Pécher ; il détermine sur ces organes des bulles et des déformations, depuis le premier printemps jusqu'au mibeu de l'été. S'il reste stérile, la feuille bullée n'augmente pas d'épaisseur ; mais partout où il produit son hyménium séminifère (c'est-à-dire la couche de chèques), la feuille envahie par lui devient plus épaisse que dans son état normal, et elle remplace sa structure habituelle lacuneuse — 175 — et variée par une texture serrée, résultant de cellules globu- leuses et semblables entre elles. » C'estdonc ce petit Champignon parasite, Tdphrmadeformans, qui s'introduit dans les tissus de la feuille et produit la cloque. Ces faits ont été de nouveau présentés par un jeune botaniste, M. Prillieux, qui n'a fait qu'ajouter à la découverte de M. Tu- lasne, celle de la présence d'un vrai mycélium dont les fila- ments déliés s'étendent dans le tissu même des feuilles et dé- terminent l'épaississement des feuilles cloquées. M. Prillieux, dans son mémoire présenté a l'Académie des sciences, indique comme moyen sinon de guérir, mais d'ar- rêter la propagation du mal, l'enlèvement des feuilles cloquées et leur destruction par le feu. Les jardiniers n'ont pas attendu ce conseil de M. Prillieux pour enlever et brûler les feuilles cloquées ; ils le pratiquent depuis bien longtemps ; je le recom- mande depuis des années ; et néanmoins les arbres attaqués, dépouillés de leurs feuilles malades, en développent de nou- velles qui sont aussitôt cloquées. Je crois qu'il serait bon de soufrer les jeunes feuilles naissantes aussitôt après l'enlève- ment des feuilles malades. LUD. GUILLOTEAUX. LES RAPHANODES OU RADIS DE L'ARDÈCHE. Nos lecteurs n'ont pas oublié la fameuse plaisanterie d'un écrivain horticole, appartenant au genre sérieux, qui annonça sans rire, il y a quelques années, qu'il avait obtenu de gros et délicieux Radis, en semant, d'une certaine manière^ des graines du Radis sauvage dont la racine est ligneuse, comme les racines d'un Chêne ou à peu-près. Nous avons déjà combattu cette théorie purement philoso- phique émise bien avant l'époque de la naissance de l'homme — 176 — au Radis qui voudrait la faire sienne, et nous nous sommes élevés, surtout, contre les moyens employés pour faire con- firmer de prétendus faits, obtenus de soi-disant procédés cul- turaux. La question est à nouveau mise sur le tapis par l'inventeur de cette mystification, qui éprouve le besoin de détruire lui- même la théorie de la transformation des végétaux; l'intérêt de la vérité ne lui permet pas, dit-il, dans une note à l'adresse de ses contradicteurs, de garder plus longtemps le silence. Avec une habileté, dont il ne se croyait pas assurément aussi capable, il renverse tout d'un coup l'édifice sur lequel reposait sa mystification du Radis sauvage transformé en Radis comestible. Dans un opuscule intitulé : Origine des plantes cultivées, dé- montrée par la culture du Radis sauvage, l'auteur de la su- perbe transformation de ce Radis fait connaître les procédés à employer pour obtenir ce merveilleux résultat. « H ne suffit pas, dit-il (page 21) de semer à telle époque ou )) à telle autre indistinctement, il faut opérer de manière que » la partie qu'on tient à faire développer ait le temps d'acqué- » rir les plus fortes dimensions possibles. De là deux époques )) différentes à choisir suivant le but qu'on veut atteindre. Si » l'on se proposait d'obtenir de fortes siliques, par exemple, j) on devrait semer en avril-mai dans une bonne terre bien y> fumée, etc., et continuer ainsi jusqu'à ce qu'on ait atteint '» le but désiré. Voilà pour les siliques ou pour toute autre par- )) tie aérienne qu'on veut améliorer. — Si, au contraire, on veut )) obtenir an développement considérable des racines, il faut »' semer vers la première quinzaine de septembre... C'est en 5) opérant ainsi que nous avons obtenu nos résultats, etc. — )) Si Ton veut se convaincre, continue l'inventeur théorique du 5) Raphanode, à la page 22, de l'efficacité du procédé, et le 3) contrôler, il suffit de prendre des graines provenant d'un — 177 — 3) même individu et de faire les deux expériences que nous 3) avons indiquées; c'est-à-dire qu'on en sèmera la moitié au » printemps et l'autre moitié à l'automne. En répétant ce se- D mis pendant plusieurs générations, et en pratiquant chaque 3) fois la sélection, on obtiendra, en peu d'années, des produits 5> analogues à ceux que nous avons obtenus si Von sème à Vau- y> tomne; au contraire, si Von semé au printemps on n'obtiendra » très-probablement autre chose que le type même ou des indi- » vidusà peine modifiés. Ces résultats doivent-ils étonner? )) Non ! dit-il, au contraire, ils sont ce qu'ils doivent être.. . 3> Ainsi, d'après l'inventeur des Raphanodes, pour obtenir la transformation de la racine, <( on récoltera des graines qu'on sèmera à l'automne, et successivement ainsi, mais toujours à V automne, vers le 45 septembre » comme il est dit au résumé de la page 23 dudit opuscule. Or, voici ce que nous trouvons dans la note dernière adres- sée par l'inventeur à ses contradicteurs : « Les moyens que nous venons d'indiquer pour opérer la 3> transformation des Raphanistrum ou Raphanodes sont plus )) particulièrement propres à l'obtention des races automnales. » Si l'on voulait créer des races estivales et des races hiver- )) nales, il faudrait^ dans le premier cas, semer en mars- )) avril. )i (!!) Il est impossible de démontrer avec plus d'habileté le peu de consistance des faits sur lesquels repose la théorie de la trans- formation : « Eu semant au printemps on n'obtiendra très- probablement (!) que le type même ou la transformation des parties aériennes, disait-on en 1869 dans un opuscule; pour transformer les racines, il faut semer et toujours semer en au- tomne. Et c'est après l'affirmation de cette condition sine qua non, qu'on vient dire en 1871 : « Si l'on voulait crééer des races de Raphanodes estivales, il faudrait semer en mars-avril. 3)— - Franchement il n'est pas permis de se jouer plus maladroite- Juin <872. ^2 — 178 — ment des gens. Et on trouve étonnant d'être en butte à des insi- nuations malveillantes ! Si nous avons combattu celte fausse et funeste doctrine de la transformation à volonté des végétaux par la culture, c'a été par devoir, pour empêcher l'erreur de s'implanter à la place de la vérité, et non par malveillance envers le défenseur de cette théorie, comme il veut l'insinuer dans l'esprit de ses lecteurs. Il ne s'agit pas seulement d'une question scientifique, il y a aussi la question d'économie domestique en vertu de laquelle on prétend que l'homme peut, à volonté, transformer une plante inutile en plante alimentaire! Nous croyons rendre service à ceux qui seraient tentés de dépenser un temps pré- cieux, à l'entreprise de ces prétendues transformations des végétaux, en les éclairant à nouveau sur la question. Le défenseur de toutes ces utopies philosophiques et phy- siologiques se plaint que nous l'ayons combattu, jusqu'à ce jour, à l'aide de mots, et il demande que nous opposions des faits à ceux qu'il prétend avoir fournis. Nous allons le satis- faire. Mais d'abord quels sont les faits qui ont été présentés par lui et publiquement ? Un jour, de Fan de grâce 1869, le Journal d'agriculture pra- tique publia une note, dans laquelle l'auteur annonce qu'il a obtenu des Radis d'un nouveau genre, en semant des graines de Radis sauvage et en les cultivant pendant 3 années d'une certaine manière. Plus tard des Radis de ce genre nouveau sont présentés à la Société d'horticulture de Paris, et une com- mission est nommée, à la suite de cette présentation, pour s'as- surer de la réalité des faits avancés. Celte commission se rend auprès de l'auteur, qui lui montre : d'une part des graines de Radis sauvages récoltées dans les ciiamps; d'auire part il fait voir des petits godets dans lesquels se trouvent des espèces de plants de Radis quelconque, qui devront produire des ra- — 179 — cines semblables à celles qu'il montre de troisième part comme Radis perfectionnés du Radis sauvage. Sans autre forme de vé- rification, cette commission confirine, de confiance, le dire de l'auteur. Nous démontrerons plus tard, au sujet des Kaki, qu'elle a eu tort de s'en rapporter à son dire. Voilà ce que l'inventeur des Raphanodes ou Radis de fa- milles appelle des faits; il est vraiment bien bon. Cette espèce de fait moral^ comme il dirait dans son langage ultra-philosophique, n'ariende sérieux. Le premier mystifica- teur venu peut en offrir de semblables, en déclarant, par exemple, qu'il a obtenu de beaux Choux pommés en semant de la graine de moutarde sauvage récoltée dans les champs, et il n'aurait qu'à présenter un Chou cabu à la Société d'horti- culture pour prouver le fait. La Société nommerait alors une commission ; la commission se rendrait chez le mystificateur qui lui présenterait : d'une part, de la graine de moutarde sauvage, récoltée dans les champs; d'autre part, du jeune plant de Choux provenant de graines de vrais Choux, et enfin de beaux Choux bien pommés qu'il affirmerait avoir obtenus avec de la graine de moutarde sauvage semée pendant cinq années de suite, au printemps, pour obtenir la transformation des feuilles. Comme la commission n'aurait pas- le droit de douter de son honorabihté, elle confirmerait le fait avancé et le tour serait joué; et les partisans de la transformation des êtres auraient un nouveau faux-fait à ajouter à ceux non moins faux sur lesquels ils s'appuient pour étayer et défendre leur doc- trine. Demain je puis être ce mystificateur, et la commission n'aurait pas le droit d'exiger de moi ce qu'elle n'a pas de- mandé à celui des Raphanodes. Telle est la valeur morale des prétendus faits étabhspar l'homme qui nous défie de présenter des faits démontrant qu'il est dans la voie de Terreur. • A ses prétendus faits nous opposerons les suivants qui sont tout matériels. — 180 — En 18G9, nous avons récolté, dans les environs de Guitran- court, près Mantes, des graines de radis sauvage. Une partie a été semée, au mois de septembre, sur couche froide et en pleine terre dans le potager du château de Guitrancourt et dans celui de Segré. Les expériences ont été suivies depuis avec tous les soins et toutes les précautions indiquées par le transfor- mateur. Aujourd'hui, à Guitrancourt, comme à Segré, nos semis n'ont produit que du radis sauvage et tout ce qu'il y a de plus sauvage. Ceci ressemble assez, je crois, à un fait. La même année, nous avons remis des graines à M. le D' Bâillon, professeur de botanique à la Faculté de médecine de Paris ; elles ont été semées ; l'expérience a été suivie pendant trois ans sans donner la plus légère transformation. Même essai a été tenté par M. Hélye, chef de service au Muséuni ; même résultat négatif. Nous croyons savoir que M. le professeur Decaisne, du Mu- séum, n'a pas mieux réussi à transformer le Radis sauvage. Voulant m'assurer de Tinfluence des fameux milieux, j'ai envoyé des graines de radis sauvage récoltées à Guitrancourt à M. Briant, chef des cultures au collège de Gluny (Saône-et- Loire). En les semant exactement en septembre, époque con- venue pour la transformation des racines, en sélectant ensuite, il a constaté, comme nous, a Paris et dans les environs, que cette époque de semailles ne transforme rien du tout : les pro- duits qu'il obtient sont toujours du plus pur Radis sauvage. On demande des faits ! En voilà qui établissent suffisam- ment, ce me semble, que l'inventeur de ces Raphanodes est tombé dans une erreur tellement profonde, qu'il serait diffi- cile de remonter à sa source, ou d'en trouver l'origine ; car les causes d'erreurs sont nombreuses. D'après la philoso- phie, dirait notre transformateur, il y a ï imagination, qui allume le feu des passions et leur fournit constamment de nouveaux aliments ; mère de toutes les illusions, elle déna- — j81 — ture les objets en les faisant passer au travers d'un prisme ; amie des rapports brillants plutôt que des rapports solides, plus curieuse du reflet que de l'essence des choses, l'ima- gination est, par ses écaris, un obstacle fréquent au progrès de la raison, en ce qu'elle éloigne sans cesse du chemin qui conduit à la vérité. Il y a aussi les sophismes, eu raisonnement faux, mais spécieux, comme par exemple la 'pétition de principe^ qui sup- pose vrai ce qui est contesté ; le non causa pro causa, ou confu- sion des causes; le dénombrement imparfait des parties dont on tire une conséquence absolue, générale, pour le tout; à juger d'une chose parce qui ne lui est qu'accidentel, etc. Enfin, il y a les passions qui fascinent les yeux et légitiment tous les désirs. En effet, lorsque l'homme veut fortement une .chose, il emploie tous les moyens pour l'obtenir, et il ne voit rien que de louable dans les procédés employés, quelque coupables qu'ils soient. . C'est en conséquence d'un sophisme de ce genre, que l'in- venteur du Radis de famille est parvenu à se convaincre, qu'en mélangeant des graines d'un Radis peu connu quel- conque, avec des graines du Radis sauvage, il était agréable à Dieu et à son prochain, et qu'il opérait, naturellement, la transformation d'une racine inutile en racine comestible. Avec un peu plus de modestie et un peu moins d'orgueil, il eût pu éviter cet écueil, dans lequel tombe constamment une certaine classe de savants modernes. L'erreur ne trouve accès dans l'intelligence et ne parvient, en effet, â s'y établir, qu'à la faveur du servage de la raison. Pour lui en interdire Feutrée, il suffit, par conséquent, de conserver tout simplement à la raison saprééminence naturelle. Quand par hasard les préjugés, l'imagination ou les passions — car per- sonne n'en est exempt — jettent des nuages dans l'esprit et mettent l'homme en péril de s'égarer, il faut avoir la prudence — 182 -^ de suspendre son jugement, et attendre, pour le porter, que le calme de l'âme et le libre exercice des facultés intellectuelles permettent de prononcer. Ou bien il faut avoir la sagesse de recourir aux préservatifs que suggère la raison, au doute par exemple, non à ce doute absolu de Pyrrhon, qui condamne l'intelligence à la déportation perpétuelle, ni à celui de Bayle, qui doutait par système et pour se donner le plaisir de douter; mais à ce doute prudent de Descartes, à cette douce et sage hésitation qui est l'âme delà vraie philosophie^ et qui conduit à l'examen, à la vérification de toutes choses, soit par le rai- sonnement, soit par des expériences matérielles, soit enfin par le témoignage des autres dont on sait tenir compte. C'est ainsi que nous avons toujours agi, et nous n'avons pas fait différemment dans la question de la transformation des organes des végétaux* Si notre adversaire pratiquait cette philosophie, il nous épar^ gneraitla triste et pénible mission de relever une erreur aussi grossière que malheureuse ; car, il faut bien le dire, puisqu'on nous demande des faits, le fameux Radis des familles ou Raphanode, xn'est autre chose que le Radis de l'Ardèghe, race très-distincte et peu répandue en dehors de ce département, et qui varie à l'infini déformes et de couleur . Il nous a porté le défi de démontrer, par des faits, qu'il n'a pas transformé le Radis sauvage, en voilà un, pour finir, que chacun pourra vérifier et constater dans le courant d'une année en cultivant comparativement les Raphanodes et les Radis de FArdèche. Les graines du Radis de l' Ardèche que nous nous sommes procurées proviennent de la maison Vilmorin, qui a commencé à épurer et h fixer quelques-unes de ses meilleures variéj;és. Pour avoir ce Radis dans sa pureté native, c'est-à-dire dans son affolement, il conviendrait de faire venir les graines d'An- nonay ; le principal marchand grainier est M. Jacquemet-Ron- nefont. ' — 183 — On a voulu la vérité établie sur des faits matériels , on doit être satisfait. F.Hërincq. NOTES SUR L'HABITAT, L'UTILITÉ ET LA CULTURE DE QUELQUES PLANTES SUBTROPICALES DE L'AUS- TRALIE (1). Nelumhium speciosum. — Cette plante historique orne de ses belles et grandes fleurs rose tendre la plupart des lacs et lagunes du nord du, Queensland. Gomme les Indiens et les Chinois, les indigènes d'AustraUe mangent ses graines, qui rappellent à la fois, par leur goût, la noisette et l'amande. (Plantes alimentaires, Exposition universelle de Paris, 4867, collection Thozet.) Capparis canescens. -Arbuste grimpant. Ses branches, très- ramifiées et munies d'épines courtes, courent sur les brous- sailles ou s'attachent en forme de filet autour des Eucalyptes, Acacias, etc. Feuilles oblongues ; fleurs blanches ; fruit piri- forme, comestible. Sol très-pauvre, sur la lisière des forêts. (Plantes alimentaires du Queensland, Exposition universelle de Paris, 1867, nM2.) Pittosporum ferrugineiim. — Diamètre, O^jOS à 16 centi- mètres ; hauteur,? à 12 mètres. Sur les flancs des montagnes, aune altitude de 330 mètres. Fleurs odorantes. (Bois de (1) Nous empruntons ces noies au bulletin delaSociélé d'acclimacation qui es doit à notre excellent arai M. Thozet, Français résidant à Queensland, et qui a puissamment contribué Jt faire connaître les végétaux utiles de l'Australie. On lui doit l'introduction, en France, de nombreux végétaux nouveaux. Des graines de toutes les plantes citées dans cette note ont été remises à la Société d'acclimatation ei au Jardin des Plantes de Paris. Nos lecteurs trouveront dans ces notes des renseignements utiles pour aider à la culture des plantes australiennes. ^- "• — 184 — l'Exposition universelle de Paris, 1867, n" 29, collection Thozet.) Pittosporum undulatum, — Arbre de 13 à 30 mètres de hauteur, mais n'atteignant plus que les dimensions d'un mo- deste arbrisseau dans les endroits stériles et exposés. — Lieux humides et rocailleux. (Bentham, Flora aiistraliensis, I, p. m.) Citriobatus pauciflorus. — Arbuste à tronc très-court; dia- mètre, 0*^,04 à 0™,16; hauteur, 3 à 5 mètres. Port compacte, généralement sphérique; branches épineuses. Fleurs d'un blanc virginal, abondantes et très-odorantes. Fruit de la gros- seur d'une petite orange mandarine, jaune à maturité. Sa crois- sante très-lente permet de l'employer pour bordure. — Sol très-pauvre, légèrement sablonneux. (Bois de l'Exposition universelle de Paris, 1867, n" 10, collection Thozet.) Ahutilon indicum. — Vivace. L'odeur de ses feuilles épaisses lui a fait donner par les colons australiens le nom de Géranium sauvage. Grandes et belles fleurs d'un jaune d'or foncé. Hibiscus ficulneus. — Hauteur, G"", 30 à 2 mètres. Fleurs blanches au centre pourpré. Bonne plante textile. On la trouve dans l'humus noir de la riche vallée de la rivière Fiizroy. Hibiscus heterophyllus. — D'une croissance rapide, atteint quelquefois 3 mètres de hauteur. Tiges et branches souvent recouvertes d'aiguillons coniques et courts. Feuilles entières ou lobées, d'un vert très-foncé. Grandes fleurs blanches, roses ou jaunes, avec un centre pourpré. Les jeunes tiges et les feuilles ont l'acidité de l'Oseille et sont mangées par les indigènes ; mais ils préfèrent les racines des jeunes plantes, cuites sous la cendre. Ils fabriquent leurs filets et leurs lignes de pêche avec les fibres que fournit son écorce. — Abondant dans les terres d'aliuvions légèrement sablonneuses. (Plantes alimentaires du Queensland, Exposition universelle de Paris, n" 1, collection Thozet.) — 185 — Abroma fastuosa, — Arbuste du nord du Quèensland, donne aussi aux indigènes, pour filets et lignes de pêche, des fibres excellentes, peu corruptibles à l'eau. Turrœa puhescens. — Diamètre, 0™,04 à 0™,08 ; hauteur, 3 à 6 mètres. Arbuste ou petit arbre. Fleurit comme l'aman- dier, avant le développement de's feuilles ; fleurs blanches et jaunes, très-odorantes. — Se plaît à l'ombre des grands massifs [scrubs], terrains rocailleux. (Bois de l'Exposition uni- verselle de Paris, 1867, n° 16, collection Thozet.) Siphonodon australe. — Diamètre, 0'^,13 à 0™,50; hauteur, 20 à 27 mètres. Grand arbre des massifs {scrubs) de Rockhamp- ton. Son tronc est nu jusqu'à Ï3 ou 20 mètres; ses branches, tortueuses, d'une petite étendue, se forment en un dôme com- pacte très-gracieux. Fruits abondants, de la grosseur d'une prune Reine-Claude et jaunâtres. Les Kangurous (Wallabies) en sont très-friands. (Bois de l'Exposition universelle de Paris, 1867, n°3l, collection Thozet.) Zizyphus Jujuba. — Cette variété, découverte au détroit de Torrès, il y a près de vingt ans, par le commandant Dubouzet, pourrait bien différer de la variété cultivée en Afrique et dans l'Inde. Dans l'espace de sept ans, sur des terrains d'alluvions, dans mon jardin, à Muellerville, elle a atteint 12^,50 de hau- teur et O'^jSS de diamètre. Ses graines, semées en sillons, forment au bout d'un an des haies vives et déjà presque im- pénétrables. (Plantes alimentaires du Quèensland, Exposition universelle de Paris, 1867, n° 17, collection Thozet.) Ximenia americana. — Se recommande par son beau feuil- lage et par son fruit mangeable, mais très-acide. S'po72dias pleiogyna. — Arbre magnifique ; tronc cylindrique et droit, atteignant quelquefois 40 mètres de hauteur et 1™,20 de diamètre. Feuilles pinnées, luisantes, d'un vert tendre. Fleurs petites^ en grappes axillaires ou terminales. Le sarco- carpe de sa drupe, d'une acidité agréable, est très-bon à — 186 — manger. Bois dur et lourd, d'une couleur rouge et, brune, joli- ment marqué, reçoit un beau poli. — Presque tous les terrains, à la condition qu'ils soient un peu riches, lui conviennent; croissance rapide. (Bois de l'Exposition universelle de Paris, 4867, no 44, et Plantes alimentaires du Qaeensland, n° 15, collections Thozet. ) Vitis opaca. — Petit, grimpant ou sarmenteux. Feuilles (ligitées ou entières, produisant de nombreux tubercules, pesant chacun de 2 à 5 kilogrammes. Les indigènes les mangent en guise de pastèques : les plus petits sont les meilleurs ; ils ne sont cependant pas d'une digestion facile pour les Euro- péens. ~ Terres glaises sablonneuses. (Plantes alimentaires du Queensland, Exposition universelle de Paris, 1867, n" 4, collection Thozet.) Acacia Bidwilli. — Dia^mèiTe, D'à, 08, à O^'^IG ; hauteur, 7 à 40 mètres. Se recommande par la délicate découpure de ses feuilles et par ses nombreuses fleurs jaunes, globuleuses, sur des rameaux légèrement tombants. Fournit une gomme sem- blable à la gomme arabique. Ses racines, cuites sous la cendre, sont mangées par les indigènes. — Sol sec, rocailleux et sté- rile ; à une faible élévation, au pied des montagnes, toujours au-dessus du niveau des inondations. (Bois de l'Exposition universelle de Paris. 4867, n'' 38 ; Plantes alimentaires du Queensland, n° 38, et Résines. n° 46, collections Thozet.) Acacia macradenia. — Diamètre, 0™,24 à 0'°,36 ; hauteur, 40 à 17 mètres. Port généralement pyramidal; phyllodes lancéolés, falqués et coriaces ; beau bois noir, à grain serré, susceptible d'un beau poh. ~ Massils [scrubs) et forêts ouvertes (opm forests). Exposition universelle de Paris, n° 39, collec- tion Thozet.) Cassia Brewsteri. — Arbre de taille moyenne ; beau feuil- lage d'un vert foncé ; flteurs jaunes en grappes avec longues — 187 — panicules tombantes. — Sur les berges des rivières et sur les coteaux peu élevés. Erythrina Vespertilio. — Diamètre, 0'",24 à 0 ,60 ; hau- teur, dO à 17 mètres. Ses folioles à trois lobes sont d'un vert pâle. Ses fleurs, d'un rouge éclatant, sont disposées en grappes droites ; elles s'épanouissent avant la formation des feuilles, de telle manière que, placé à une certaine distance, on croirait voiries extrémités de ses branches dévorées par les flammes. Son bois ne se fend pas au soleil : cette propriété permet aux indigènes de s'en fabriquer des boucliers ; ils s'en font aussi des vases pour le transport de l'eau et du miel ; et, en raison de sa légèreté à l'état sec, ils peuvent en construire à la hâte des espèces de petits radeaux à l'aide desquels ilà traversent les rivières et les criques. (Exposition universelle de Paris,- 1867, n" 46, collection Thozet.) Trigonella suavissima. — Petite plante annuelle^ s'étalaut sur le sol et distribuée dans un grand nombre de plaines du continent australien. Hardenbergia monophyUa vnr. alha, —Joli, grimpant. Af- fectionne les pays montagneux. Canavalia ohtusifolia. — Grimpant-, beau feuillage ; fleurs roses. — Sur les bords et dans les lits des criques. Barinarinm Nonda, — Petit ; joli arbre qui, d'après l'infor- tuné et célèbre explorateur Leicbliardt, donne un très-bon fruit. — Des graines semé.es à Muellervillf n'ont levé qu'après deux ans. (Nous écrivons ceci pour que ceux de nos confrères ou correspondants de notre Société qui ont reçu des graines ne perdent pas patience.) Eucalyptus citriodora. — Diamètre, 0m,24 à 0™,60; hauteur, 17 à 28 mètres. Tronc très-droit ; écorce lisse, couleur cendrée. Longues feuilles ovales, falquées, lancéolées. L'odeur des feuilles des jeunes plantes dilfère de celles des feuilles des plantes adultes. L'espèce melissiodora, Lindl., n'était qu'une — 188 — jeune plante d'E. citriodora, comme l'illustre président de la Linnean Society de Londres l'avait soupçonné. — Côtes est de l'Australie du Nord, sur les versants des montagnes et les coteaux rocailleux. Nous l'avons cependant rencontré. au sommet d'une montagne, près de Rockhamptou, à une altitude de 567 mètres. (Bois de l'Exposition universelle de Paris, 1867, n» 52, et Résines, n° 1 8, collections Thozet.) Ayant reçu par la dernière malle des graines de cette inté- ressante espèce, je me suis empressé de les expédier à Alger, à notre très-zélé confrère, M. Ramel, qui sait toujours faire un usage si pratique des végétaux australiens. Eugenia sp. — Cultivé à Muellerville. Les indigènes du Cape York s'enivrent en fumant les feuilles sèches de cette cu- rieuse plante. Voici ce c|ue M. Jardine, un de mes amis, qui a séjourné quelque temps dans cette localité, dit à ce sujet : <( J'ai été embarrassé pendant longtemps de trouver la cause des traces de nombreuses brûlures que la plupart des indi- gènes portent sur leurs corps ; quelques-uns en sont même es- tropiés : c'est qu'ils fument à un tel excès, qu'ils deviennent totalemient insensibles, et que, dans cet état, ils tombent dans les feux allumés dans leurs camps. La pipe dont ils font usage est un singulier instrument : c'est un bambou d'environ deux pieds et demi de long sur trois pouces de diamètre... Prenant des feuilles sèches d'un Eugenia, et les plaçant dans un petit tuyau en forme d'entonnoir, qui s'adapte à un trou pratiqué à l'une des extrémités, chaque fumeur à son tour, en soufflant, remplit de fumée cet instrument, qu'il passe ensuite à son voisin après en avoir aspiré autant de fumée qu'il lui était possible. J'ai vu un fumeur affecté par une seule dose au point de tomber et de perdre l'usage de ses sens pour quelques minutes. Cette plante, que je ne crois pas encore décrite, doit posséder des propriétés narcotiques bien puissantes. {Jardine'' s Journal, p. 84.) — 189 — Callistemon rigidus. — Arbuste d'ornement déjà connu. Sarcocephalus cordatus. — Diamètre, 0"i,48 à Om,80j hau- teur, 20 à 34 mètres. Arbre magnifique, à grandes feuilles ovales-obtuses, donne un bon ombrage ; fleurs globuleuses, jaune nankin, d'un parfum très-suave. Son gros fruit charnu, légèrement amer, est comestible. — Bois à grain ondulé d'un jaune clair; il brûle très-difûcilement ; même sec, il se car- bonise sans flamber ; son écorce est fébriluge. — Abondant dans les terrains sablonneux; d'une croissance aisée et ra- pide. (Exposition universelle de Paris, n" 57, Plantes alimen- taires du Queensland, n^' 23, et Ecorces, if 8, collections Thozet.) Achras Pohlmaniana. — Diamètre, 0»s24 à 0'",40 ; hau- teur, 13 à 24 mètres. Feuilles obovales-oblongues, contrac- tées en longs pétioles et massées à l'extrémité des branches. Fleurs en groupes sur le vieux bois en dessous des feuilles. Son fruit globuleux, de 2 centim. de diamètre, est mangé par les indigènes. — Bois à grain serré, de couleur uniforme. — Dans les massifs {scrubs) des vallées et des ravins, aux en- virons de Rockhampton. (Exposition universelle de Paris, n" 64, et Plantes ahmentaires du Queensland, n° 26, collec- tions Thozet.) Mimusops parvifolia. — Petit arbuste sur les bords de la mer, au Cape York, mais atteignant, dans des localités favo- rables, à l'intérieur, de 10 à 13 mètres de hauteur. Son fruit est comestible. Convolvulus sp. — Très-belles fleurs ; espèce non décrite. Deeringia celosioides. — Remarquable par ses petits fruits rouges, arrangés en grappes généralement pendantes. Grevillea Broionii. — Splendide arbuste à grandes fleurs rouges. — On le trouve sur le littoral, endroits secs et rocail- leux. Culture facile. — 190 — Helicia terni folia. — Beau feuillage ; produit des noix ex- cellentes à manger. Petalostigma quadriloculare. — Diamètre, 0'",20 à 30 cen- timètres; hauteur de !0 à 13 mètres. Très-élégânt, branches pendantes. Leichhardtdit, dans son journal, qu'à la crique de Smith, les Émeus se nourrissent exclusivement du petit fruit de cet arbre, ce qui communique à leur chair une amertume intense. Son écorce, dit-on^ possède toutes les propriétés de la quinine. Se trouve dans les terrains sablonneux assez élevés pour n'être pas envahis par les inondations. — Bois dur, joli- ment marqué. (Exposition universelle de Paris, 1867, n° 90, et Ecorces, iio 7, collections Thozet.) FîCM5 aspera. — Arbrisseau, arbuste ou arbre, suivant les localités. Les tribus d'aborigènes près de Cleveland-bay, font usage de ses feuilles sèches et mises en poudre pour guérir leurs blessures. La figue, en mûrissant, devient noire et très- sucrée. (Plantes alimentaires du Queensland, Exposition uni- verselle de Paris, 1867, no 30, collections Thozet.) Pipturus propinquus. — Arbrisseau presque herbacé ; gran- des feuilles ovales, serrées, tomenteuses et blanches en dessous ; fruit blanc et transparent, comestible. Ses fibres, soit pour la solidité, soit pour la durée dans l'eau, sont préférées par les indigènes aux fibres de toute autre plante texiile. — Très-abondant sur-les bords et dans les lits des criques. Crois- sance rapide, culture facile. Comme les variétés du China- grass, ses tiges pourraient être coupées plusieurs fois dans l'année. (Exposition universelle de Paris, 1867, fibres, n" 1, et Plantes alimentaires du Queensland, no32, collections Thozet.) Casuarina tenuissima. — Dimension, 0^,12 à 0'û,30; hau- teur, 10 à 15 mètres. Sur le versant des montagnes, à une élévation delOOO pieds et au-dessus. Beau bois à grain fin, avec des figures blanches et roses. (Exposition universelle de Paris, 1867, n» 95, collection Thozet.) — 191 — Tous les Casuarina sont d'une venue rapide. Leurs feuilles cylindriques, que les vents les plus forts ne peuvent emporter qu'à de faibles distances, ne sont-elles pas aptes, en s'entre- laçant et se décomposant, à former ces premières couches végétales favorables au boisement des montagnes et des dé- serts (1)? Leurs graines, légèrement ailées, émigrent aisément. A Muellerville, un Casuarina a atteint 05 jdeds de hauteur dans l'espace de dix ans . Cycas média. — Charmante Cycadée, atteint de 2 à 7 mè- tres de hauteur sur Om,lS à Om, 24 de diamètre. Frondes élé- gantes à pinules étroites et nombreuses, d'un vert très-foncé en dessus. La plante femelle émet de nombreux fruits jaunes delà grosseur d'une noix, qui retombent en forme de cou- ronne autour du sommet de la tige, et desquels les indigènes, après les avoir concassés, fait macérer et cuire, obtiennent une espèce de pain. (Plantes ahmentaires du Queensland, Exposi- tion universelle de Paris^ 1867, no 45, et Bois, n" 97, collec- tions Thozet.) Encephalartos Miquelii. - Son tronc robuste ne s'élève ja- mais au-dessus de 60 centimètres. Ses belles frondes élancées, d'un vert clair et luisant, se recourbent gracieusement à leurs extrémités. Son fruit, presque eUiptique, ressemble assez à un gros fruit d'Ananas. Les grosses graines, concassées et macé- rées, sont mangées par les indigènes. Croît au pied et princi- palement sur les versants des montagnes, mêmtj sur les pentes les plus abruptes, où il forme avec les Cycas média des bos- quets d'un effet on ne peut plus pittoresque. La nature, en les y groupant si admirablement et en si grande quantité, ('i) Au sujet des derniers, le docteur von Mueller recommande comme un puissant auxiliaire son Mesembriantliemum tegens, que nous avons rapporté d'Australie et remis au Jardin des Plantes • il se multiplie en se ramifiant avec une promptitude vraiment surprenante. Mon savant ami le recommande éga- lement pour les rivages de la Méditerranée. — 192 — semble avoir assigné à ces arbres, de concert avec les Casua^ rina, les Xanthorrhœa, les Graminées, etc., etc., le rôle de retenir contre les pluies diluviennes des tropiques les débris minéraux et végétaux. Pas une des noaibreuses montagnes et vallées qui constituent le grand bassin de la rivière Fitzroy n'est dénudée. Si l'on songe un jour à reboiser les montagnes d'Afrique, il ne faudra pas oublier ce fait. Encephalartos Denisonii. — C'est la belle Cycadée arbores- cente de Leichhardt. Sa tige f^tteint quelquefois 20 pieds de hauteur sur 2 pieds de diamètre: couronnée d'un grand nombre de belles frondes proportionnées^ à ses autres dimen- sions, elle donne un grand relief aux localités qui la possèdent dans leurs flores Son fruit mesure 40 centimètres de long sur 18 centimètres de diamètre ; les indigènes mangent les graines de la même manière que celles del'E. Miquelii. Deux plantes, dont l'une pesait plus de 300 kilpgr.^ ont été importées d'une distance d'environ 200 milles anglais à Muellerville : le trajet avait duré quinze jours, par un temps très-chaud et très-sec; aucune précaution n'avait pu être prise par le voiturier pour protéger au moins ce qui restait des racines ; et cependant ces deux mêmes plantes, après avoir été mises en place^ recom- mencèrent tranquillement à pousser. Ce fait, je tenais à le constater, parce qu'il intéresse les grands amateurs et corro- bore ce que le docteur Mueller a déjà dit : « Que les Cycadées, fussent-elles âgées d'un demi-siècle, pouvaient facilement être transportées en Europe. )> A. Thozet. ijins. -^ imi liiiicric liorlicclc de F. LO^^AlI), ir.e €; Fpcltc, 9, LES 366 MENUS DU BARON BRISSE avec 1200 recettes 6» EDITION MENUS EN GRAS & EN MAIGRE Un beau volume in-<2. Prix : 3 francs. LA PETITE CUISINE DU BARON BRISSE ORDINAIRE ET RECETTES POUR CHAQUE JOUR DE L'ANNÉE Un volume in-^a. — Prix : 3 francs. RECETTES A L USAGE DES MÉNAGES BOURGEOIS ET DES PETITS MÉNAGES AVEC LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Orné de Figures dans le texte PAR LE BARON BRISSE Un volume in-18 Jésus, cartonné. Prix : 8 fr. ôO KiS couverture est armée du portrait de l'auteur. ANNÉE 1873 NOUVEAU JARDINIER ILLUSTR É BÉDIGB PàB MM. F. HERINCQ AtPH. LAVALLÉE — L. NEUMANM — -B. WERLOT — CELS — COURTOIS- SÉRARO — J.-B. 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JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT LA CULTURE RAISONNÉE, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, KT NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FRUITS ET DES LÉGUMES, LA DESCRIPTION ET L'USAGE DES INSTRUMENTS NOUVEAUX, PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DES AMATEDRS ET DES PRINCIPAUX HORTICDLTEDRS DE FRANCE sous LA DIRECTION DE M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CBEF, ATTACHÉ AC HUSEDM d'hISTOIRE NATURELlri DE PARIS, Collaborateur du Manuel des Plantes, des figures du Bon Jardliiici, Ex-Rédacteur principal de la Société iChonicutiure de la Seine , Membre honoraire et correspondant de plusieurs Sociétés d'horticulture, etc. I/Horticaltenr Français paraît le S de chaque mois, par livraison de 32 payes de texte grand iu-8, et d'une planche gravée et coloriée avec le plas grand soin. ( Paris 10 fr. par an. PRIX DE L'ABONNEMENT : | DÉPARTEMENTS. 11 fr. — V Étranger .... 15 fr. — Toutes les demandes d'abonnement devront être accompagni^es d'nn bon du montant de l'abonne- ment sur la poste ou sur une maison de Paris, et au nom de M. E. DONNADD, rue Cassette, 9.' Les Souscripteurs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de UN franc sert à payer les frais de négociation de la traite qui leur est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. 4872 MM. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs catalogues ait bureau du journal, rue Cas- tte,9, et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. 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HÉLYE Chef de culture au Muséum d'histoire naturelle de Paris Un joli volume in-32 colombier, orné de gravures. — Prix : ^ fr. 50. LE CHAMPIGNOl^ ET SA CULTURE PAB. M. LAIZIEB. 1 voi. in-32 colombier, orné de grai-iircs. Prix : 80 cent. L'ORTIE SES PROPRIÉTÉS ALIMENTAIRES MÉDICALES, AGRICOLES ET INDUSTRIELLES PAR Arthur ELOFFE Un joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : \ fr. 50 SOMMAIRE DU NUMERO DE JUILLET. Thozet. Notes sur l'habitat, l'utilité et la culture de quelques plantes subtropicales de l'Australie (fin). — F. Herincq. Ecole d'horticulture au potager de Versailles. — Asystasia violacea (PI. VII). — Edg. de Martragwy. La Centaurée de Babyione. — H.-J. Vain-Hulle. Voulez-vous des Roses? — Ad. d iIaene. Multipli- cation du Rosier par boutures de racines. — Deméautis. Culture de la Chicorée (quelle que soit la variété). — Th. Plbcker. Aperçu de la végétation des provinces de l'Amour, pour servir à la culture des plantes de cette région. — Ern. Bonard. Plantes nouvelles MM. Ernest Broux et Ghaté. — X Travaux du mois de septembre. NOTES SUR L'HABITAT. L'UTILITÉ ET LA CULTURE DE QUELQUES PLANTES SUBTROPICALES DE L'AUS- TRALIE {fin). Dioscorea bulbifera, — Les racines traitées par le lavage, comme l'arrow-root, font partie de l'alimentation des indi- gènes. Musa Banksii. — Donne des régimes avec de petits fruits remplis de graines. Abondant au nord de Port-Denison, où il constitue une partie de la nourriture des tribus chez lesquelles le matelot anglais naufragé, J. Murrels, avait vécu pendant dix-sept ans. (Plantes alimentaires du Queensland) Exposition universelle de Paris, n°33, collect. Thozet.) Xanthorrhœa, — Espèce non décrite. Dimension, O^jOS à 0™,i2; hauteur, l" 50 à 5 mètres. Au sommet de son tronc généralement tortueux et souvent dichotome, pendent comme une chevelure ses feuilles longues, étroites et cassantes; du centre et au-dessus de celles-ci, s'élève le pédoncule, qui quelquefois mesure plus de deux fois la hauteur du tronc. D'après des expériences faites à Melbourne, un arbre pèse de 84 à H 2 livres, et donne la moitié de son poids de résine dont la valeur est de 30 livres sterling par tonne. De cette ré- sine, d'après Stenhouse, on obtient l'acide anthrazotique ou Juillet 1872 ' , .13 — 194 — nitropicrique, une des teinlupes les plus chères ; la moelle, sou- mise à la presse hydraulique, donne par tonne 20 gallons de jus qui produisent à leur tour 4 gallons d'alcool. Son impor- tance commerciale le signale donc déjà comme une plante qui n'est pas à dédaigner; mais sa valeur véritable, comme nous l'avons démontré plus haut, serait d'aider d'une manière effi- cace à la grande œuvre du reboisement. (Bois, Exposition uni- verselle de Paris, 4867, n° 100, et Résines, n° 20, collect. Thozet.) Phjchosp^rma Alexandrœ, — On rencontre ce noble Palmier sur les cours d'eau, ou dans les fourrés humides, où il s'élève à plus de 100 pieds de haut. Ses froildes, déhcatement dé- coupées, et légèrement argentées en-dessous, atteignent plus ,de 15 pieds, en s'arquant gracieusement ; de leur base pendent de grandes grappes à 'petits fruits sphériques d'un rouge vif. (Bois, Exposition de Paris, 1867,, n° 98, coll. Thozet.) Paniciim clecompositum. — Une des Graminées qui résistent le mieux aux longues sécheresses australiennes. Les graines, écrasées entre deux cailloux, servent à faire un pain recherché par les indigènes. Triticum sp. — Croît en fortes touffes; ses tiges mesurent de 2 à 3 mclres 50 ceniim. de hauteur. A. Thozet. ÉCOLE D'HORTICULTURE AU POTAGER DE VERSAILLES. « C'est une chose un peu rare qu'un jardinier soit habile en son art. La plupart ont plus de routine que de science, plus d'entêtement que de raison, et plus de forte présomption que d'esprit. Ils aiment qu'on les applaudisse, et veulent du mal à ceux qui leur* disent leurs défauts. Ils se persuadent être instruits sur tout, et le plus souvent ils ne savent que très-peu de choses, d — 195 — Ce portrait n'est pas de moi, comme on pourrait le croire, et ne s'applique pas aux jardiniers d'aujourd'iiui. Il est tiré d'un vieux bouquin imprimé à Amsterdam en 1706, et tombé de la plume d'un Bourguignon des bords de l'Yonne, nommé Louis Léger (d'Auxerre). J'avoue, toutefois^ qu'il est parfaite- ment réussi, et qu'il ressemble quelque peu au portrait qu'on pourrait tracer de certains jardiniers modernes de la vieille Europe : présomptueux et le plus souvent ne sachant que très- peu de choses, tels sont toujours les traits principaux. C'est pour réformer ces vices de conformation de l'esprit horticole que des hommes sérieux demandent, depuis long- temps, la création d'une école de jardinage où les jeunes jardiniers ne manqueraient pas d'apprendre tout ce qui ne concerne pas leur état. Cette question d'une école d'horticulture vient de faire un grand pas vers la réalisation. Voici, en effet, le projet de loij que MM. Joigneaux, Guichard, Ram eau, et le général Guille- maut viennent de proposer au gouvernement : ce Art. l^'. Le Potager de Versailles est distrait du ministère » des travaux publics pour être attribué au ministère de )) ^agriculture et du commerce, afin d'y étabhr une école » nationale de jardinage destinée à former des praticiens » éclairés. » Art. 2. L'école ne reçoit que des élèves externes. Ces )) élèves sont admis à la suite d'examens constatant qu'ils » possèdent les connaissances enseignées dans les écoles pri- D maires. i> Art. 3. Un règlement ministériel fixera les autres condi- » tiens d'admission. » Art. 4. M. le ministre de l'agriculture et du commerce et )) M. le ministre des finances prendront, d'un commun accord, » les mesures nécessaires pour assurer, au profit de l'Etat, la » vente des produits horticoles de l'établissement. — 196 — € Art. 5. Un crédit supplémentaire de 20,000 fr. est ouvert i) sur l'exercice de 1872, pour que l'école nationale de jardi- 5) nage fonctionne à partir du 1«^ septembre prochain. t> Certes, il est beau de s'intéresser à cette classe de citoyens dont les travaux réjouissent à la fois les yeux, l'estomac et l'esprit ; mais croit-on qu'en faisant une école de jardinage du potager de Versailles, on redressera ses petits travers, et qu'on en obtiendra des praticiens éclairés ? Je ne le crois pas. Les écoles de ce genre n'ont jamais fourni des travailleurs ; elles forment des directeurs d'exploitations, d'usines, d'ateliers, etc. _, pour commander et non pour travailler ; les fruits secs mêmes des écoles ne supportent pas le travail manuel, ou bien ils font de très-mauvais travailleurs, c'est-à-dire des travailleurs qui ne travaillent pas. L'ouvrier vrai, honnête, se fait dans les atehers et non dans des écoles. Il n'y a pas d'écoles nationales de menuiserie, de serrurerie, de badigeonnage, ni de pavage, et nous avons d'excellents ouvriers menuisiers, serruriers, peintres en bâtiment ; nos rustiques paveurs ne sortent pas non plus de l'école des mines, ni de celle des ponts et chaus- sées. Pourquoi donc faire autrement pour le jardinage ? * Mais, dira-L-on, c'est très-différent : l'horticulture n'est pas un métier, c'est une science L'horticulture une science !... je ne m'y oppose pas, pour peu que cela fasse plaisir à n'importe qui ; mais franche- ment..... il y a bien des gens qui ne s'en doutent guère. Enfm^ c'est convenu : le jardinage est une science. Croit-on sérieusement qu'on pourra enseigner cette science dans l'an- cien potager de Versailles, et que les élèves qui passeront deux ou trois ans dans cette école deviendront de parfaits jardiniers praticiens ? Il faudrait sortir des sources du Nil dé- couvertes dernièrement par le grand citoyen Livingstone, pour répondre affirmativement. — 197 — Le jardinage n'est pas seulement la science du légume et de la Poire, il est encore la science des fleurs, et autres plantes agréables à l'œil ; c'est même par là qu'il prend son vernis scientifique. Or, comment les élèves de l'école de Versailles apprendront-ils à connaître ces fleurs, ces plantes, leur culture, leur multiplication^ leur emploi dans l'ornementation des parcs et jardins ? On ajoutera, je n'en doute pas, aux légumes et aux arbres fruitiers qui se trouvent au potager, quelques pots de Géra- nium, d'OEillets, de Fuchsia, etc», siir lesquels on exercera les élèves. Chacun d'eux fera une bouture de Géranium, d'OEillets ; puis on le fera passer, de la même manière, à un autre genre d'exercice. Quandil aura fait ainsi une bouture, une grefl'e, un semis de n'importe quoi ; qu'il aura versé un arro- soir d'eau sur une laitue ; qu'il aura taillé un poirier, et allumé une fois le feu de la serre à primeur, le directeur de l'école convoquera quelques membres d'une société quel- conque d'horticulture, pour examiner ses élèves qui, naturel- lement, satisferont MM les examinateurs. Le diplôme signé du ministre de l'agriculture leur sera alors délivré en séance solennelle et publique, par un haut personnage qui prophéti- sera, aux jeunes élèves diplômés, les plus radieuses destinées. De là enivrement, aff'olement et embrassement général. Mais le lendemain le décor changera ; les porte-diplôme avaient rêvé le Capitole, ils se trouveront au pied de la roche Tarpéienne, La réalité leur apparaîtra dans toute sa laideur. Comme en Allemagne, pour les diplômés des écoles d'agricul- ture, les propriétaires ne voudront pas d'eux ; on aura peu conflance en leur savoir, efc l'on craindra leur prétention. Ce sera peut-être un préjugé ; mais il y a tout ce qu'il faut pour le faire naître et le maintenir dans l'esprit des proprié- taires, qui veulent un vrai jardinier praticien et travailleur. En effet, ce n'est qu'en forgeant qu'on devient forgeron ; et — 198 — dans les écoles d'horticulture, comme dans les écoles d'agri- culture, on ne forge rien, ou pas assez pour faire des forgerons de la terre. Il y aurait encore beaucoup à dire au sujet de ces écoles, mais ce serait prêcher à peu près dans le désert. Toutefois, nous dirons aux auteurs du projet de l'école au potager de Versailles : Vous voulez élever le' niveau des con- naissances horticoles de nos jardiniers, eh bien, organisez des ateliers dans lesquels vos apprentis acquerront, en travail- lant, tout ce que vous croyez nécessaire à la confection d'un bon jardinier. Votre potager de Versailles ne pourra faire que des légumistes et des arboriculteurs; en sortant de chez vous, il sera incapable de diriger un jardin dans une maison bour- geoise ; il ignorera à peu près complètement la culture des plantes d'ornement, et l'art de les grouper en massifs et cor- beilles; quant aux noms botaniques par lesquels on les dé- signe, ce sera pour lui, non-seulement du latin, mais encore du plus pur hébreux. Aujourd'hui, un jardinier vrai doit posséder quelques no- tions de botanique, et les principes sur lesquels reposent la nomenclature et la classification des plantes qu'il pourra avoir à cultiver ; il faut qu'il connaisse en outre, et surtout, la culture de chacune d'elles et le meilleur mode de leur multiplication. Au potager de Versailles, il n'y a pas ce qu'il faut pour cela. Il vous faut donc un autre atelier pour ce genre d'étude et de travail. Cet atelier existe, il n'y a qu'à l'organiser un peu pour en tirer quelque chose. C'est le Jardin des plantes de Paris. Là, vos élèves acquerront la partie scientifique du métier : la nomenclature des plantes, et l'art de cultiver et de diriger les végétaux d'après les principes de la physiologie végétale, puisque la physiologie végétale joue un grand rôle dans la bouche des arboriculteurs. Mais au Jardin des plantes ils n'apprendront pas la culture - 199 — des plantes ornementales, la plus importante pour le jardinier de maison; il faut un autre atelier; il existe aussi, et là rien à changer ; il est tout approprié pour la chose. C'est le Jardin de la ville de Paris, où se trouvent réunis tous les vé- gétaux de collections horticoles, depuis la modeste Violette jusqu'au hautain et fier Palmier. Là, on multiplie par milliers les espèces les plus propres à garnir les squares et les prome- nades publiques. Vos élèves y apprendront, par conséquent, lamultiplication et l'art de tirer le meilleur elFet possible d'une plante quelconque dans l'ornementation. Vous avez donc tous les éléments nécessaires pour la con- fection de vrais jardiniers praticiens instruits : Première année, Jardin des plantes pour les notions de botanique. Deuxième année, après examen de fin d'annéO;, envoi au Jardin delà Muette, pour la culture, la multiplication et l'agen- cement des végétaux d'ornement. Troisième année à Ver- sailles pour la culture des légumes et des arbres fruitiers. Avec ce système, pas un sou à dépenser : le Jardin des plantes et le jardin de la Muette ont leur budget. Quant à Versailles, il ne peut réellement servir à faire des jardiniers qu'autant que les élèves seront constamment et journellement occupés à la culture des légumes et des arbres fruitiers. Par conséquent il produira beaucoup en légumes et en fruits de toutes sortes. Or, l'Etat ne peut pas devenir producteur et faire concurrence aux horticulteurs avec l'argent de ces honorables contribuables. Pour entrer dans ce système d'éducation pra- tique, qui ne coûterait rien au pays, il suffit simplement d'alFermer le potager de Versailles, avec cette clause, que le fermier recevra les élèves sortant de la Muette comme gar- çons jardiniers. Je crois qu'on obtiendrait ainsi de vrais jardiniers praticiens, qui n'auraient pas perdu le goût du travail. F. Herincq. — 200 — ASYSTASIA VJOÎ ACEA (Pl. VII). Le genre Asystasia appartient à la famille des Acanthacées ; il a été établi par Blume pour des plantes de l'Asie tropicale qui ont des feuilles opposées et des grappes simples dans lesquelles lesfleurs sont disposées et tournées d'un seul côté. Le calice est composé de cinq petits pétales linéaires égaux. La corolle a la forme presque en entonnoir, c'est-à-dire que la partie inférieure du tube est tubuleuse cylindrique et que la partie supérieure est plus renflée, couronnée par cinqlpbes presque égaux, les supé- rieures un peu concaves. Les étamines sont au nombre de quatre, dont deux plus longues, mais ne dépassant pas l'ori- fice du tube de la corolle sur lequel elles sont insérées ; les filets sont rapprochés par paires à leur point d'insertion sur la corolle^ et les anthères, à deux loges étroites et parallèles, sont pourvues de deux sortes de caïeuxou d'appendices à leur base. L'ovaire est à deux loges, surmonté d'un style simple qui est terminé par un stigmate capité ou plus ou moins divisé en deux lobes. Le fruit est une capsule onguiculée à quatre angles, et qui contient quatre graines discoïdes. L'espèce que nous figurons dans ce numéro est originaire de la province de Goncan, à l'ouest de la péninsule indienne ; elle a été introduite en Angleterre par le docteur Anderson, qui en envoya des graines du jardin botanique de Calcutta, sous le nom de Asystasia chelonioides, espèce avec laquelle elle a été confondue, mais qui en diffère par ses grappes 'composées et ses fleurs pédicellces. U Asystasia violacea, de M. Dalzalle, est un petit sous-arbris- seau de 60 cent, à \ mètre de hauteur, à tiges relevées de 4 angles, ascendantes, glabres, garnies de feuilles brièvement pétiolées, ovales, aiguës, glabres ou légèrement pileuses sur les deux faces. Les fleurs sont admirables par leur belle cou- — 201 — leur violette, et le liseré blanc qui borde les lobes ; elles sont sessiles et disposées en grappes étroites unilatérales, termi- nales, solitaires ou réunies par deux. Cette charmante plante vient admirablement dans les serres, lorsqu'on peut la livrer à la pleine terre ; elle forme de jolis sujets qui se couvrent de nombreuses fleurs. Pour la culture en pot, il faut bien drainer et mélanger du charbon à la terre. On la multiplie par boutures, tenues sous cloche. P. Lesguyer. LA CENTAURÉE DE BABYLONE. {Centaurea babylonica). Le genre Centaurée est un des genres de la grande famille des Composées qui comprend le plus d'espèces. De Candolle, dans son Prodrome, en décrit 246 espèces, sans compter une cinquantaine d'autres qui ont été transportées dans des genres voisins, comme Amberboa, Rbaponticum, etc. Parmi ces espèces il en est une qui mérite une place dans les jardinspittoresques, c'est la Centaurée de Balylone (Centaurea babylonica). Originaire d'Orient^ de la Palestine» etc., elle est depuis longtemps connue des botanistes ; car c'est Linné qui lui a donné le baptême. Mais elle est peu répandue dans les cul- tures, et c'est un tort. Son port élevé, l'ampleur et la couleur blanchâtre de son feuillage ; ses nombreux capitules jaunes dressés au sommet de sa tige, en font une des bonnes plan- tes pour l'agrémentation des pelouses surlesquelles elle produit un très-bel effet. C'est une plante vivace, revêtue, sur toutes ses parties, d'un court et fin duvet blanchâtre. La tige, qui atteint jusqu'à 3 mè- très de hauteur, est garnie d'ailes membraneuses sinueuses ou — 202 — plus ou moins dentées, et de grandes feuilles mélancolique- ment renversées. Ces feuilles, larges et coriaces^ vont en dimi- nuant de longueur de la base vers le sommet, et forment par leur ensemble, sur une tige isolée, comme une pyramide élan- cée terminée par une panicule cylindre de fleurs jaunes. Les feuilles radicales qui retombent vers le sol sont un peu lyrées, et n'ont pas moins d'un mètre de longueur sur 30 à 40 centim. de largeur ; celles qui garnissent la tige sont entières, ovales, toutes d'un beau blanc d'argent. ' Les fleurs, d'une belle couleur jaune, sont en capitules qui ressemblent à de tout petit pompons (jes anciens soldats vol- tigeurs ; les premiers de ces capitules naissent à Taiselle des feuilles supérieures, ils sont là solitaires, ou bien ils portent sur leur court pédoncula deux autres petits boutons qui succèdent au principal ; mais, au fur et à mesure qu'on élève le regard vers le sommet de la tige, on les aperçoit réunis par 2, 3, 4 et plus, sur des petits rrmeaux qui naissent alors à l'aisselle de bractées étroites et longues, et c'est l'ensemble de toutes ces petites inflorescences qui iorment la panicule cylindracée, ter- minale, dont la longueur varie de 70 à 80 centimètres. La Centaurée de Babylone n'a pas besoin de ses fleurs pour produire son effet ; son ample feuillage seul lui suffirait, à la ri- gueur, pour se faire ouvrir les portes d'un jardin d'amateur, et pour obtenir une place sur une verte pelouse. Comme toutes les plantes à feuillage, cette belle Centaurée doit être isolée ; et nous conseillons de ne laisser .à chaque touffe qu'une seule tige qui, alors, prend un grand déve- loppement et porte des feuilles d'une ampleur extraordinaire ; c'estainsi, seulement, qu'on peut jouir du port de cette plante. Peu difficile sur le choix du terrain ; elle vient partout. Sa multiplication n'est possible que par la division des touffes, car les graines mûrissent rarement sous le climat du centre de la France. ~ 203 — Toutefois on peut s'en procurer chez les marchands grainiers du Midi. Dans ce cas on peut semer au printemps ou en au- tomne. Le semis se fait en terrine rempHe de terre de bruyère; on le fait hiverner sous châssis. Au printemps on repique le plant en pépinière, et à l'automne ou au printemps d'après on le met en place. La multiplication par éclats peut se faire également aux deux époques * automne et printemps, mais on recommande l'été, l'opération réussit mieux. En juin et juillet on éclate tous les drageons et œilletons qui se sont développés au pied du sujet ; on les repique en pot bien drainé; on les traite alors comme on traite les œilletons d'artichaut. La terre doit être un mélange de terre franche sableuse et de terre de bruyère aux- •quelles on ajoute de la poussière de charbon qui empêche la décomposition de l'eau d'arrosement qui séjourne plus ou moins dans les pots. ' Pour favoriser la reprise de ces sortes de boutures, on les place sur une vieille couche, et on ombre pendant les premiers jours pour diminuer l'évaporation parles feuilles. Quand les jeunes plantes commencent à pousser, on les habitue graduel- lement à la lumière, et on fmitparne plus ombrer que pen- dant le passage du soleil. On rempote selon le besoin, en drainant bien les pots, et, lorsque les froids surviennent, on rentre sous châssis jusqu'au printemps suivant, époque à la- quelle on met en place. EUG. DE MaRTRAGNY. VOULEZ-VOUS DES ROSES? Dans un précédent, article nous avons fait mention d'une petite modification à la taille du Rosier. On se le rappelle, elle consiste tout simplement dans une taille longue (8 a 10 yeux — 204 — au lieu de 2 h 3) des rameaux annuels, ordinaires, en laissant entre ceux-ci un autre unique rameau, auquel on n'enlève que le quart supérieur, partie souvent imparfaitement aoùtée. C'est là le procédé que nous avons pratiqué ce printemps. Les Rosiers ainsi taillés font l'effet de buissons au milieu desquels se trouve une haute tige, qui réclame un tuteur. Dans la conviction que, généralement, les Rosiers ne pous- sent pas avec une aussi grande vigueur que les nôtres, nous avons recommandé de ne conserver que quatre rameaux courts et de tailler le long à un mètre seulement. Mais nous sommes allé plus loin : nous avons laissé 6 ou 7 rameaux et à celui que nous conservions long, au milieu, nous avons laissé jus- qu'à 1 m. 30 de longueur. Au réveil de la nature, avec quel intérêt ne suivions-nous pas le développement de nos bourgeons de Rosiers! Bien que nous eussions donné l'assurance d'avoir environ 100 fleurs par plante (celles-ci sont distantes de 90 centim.), nous devons avouer que nous étions très- curieux. Le rameau du milieu, laissé long, ne développa d'abord que ses 7 ou 8 yeux supé- rieurs. Les inférieurs restèrent et restent encore endormis, tandis que les arbres-rameaux étaient très en retard. Enfin les boutons apparurent sur les bourgeons du rameau du milieu, alors que ces bourgeons n'avaient encore que 10 à 15 centim. de longueur, tandis que 8.à io jours, 3 semaines après, il n'y avait encore aucune apparence de boutons sur les bourgeons des rameaux inférieurs, qui. en attendant, avaient déjà acquis* 20 à 25 centimètres de longueur. Franchement nous crai- gnions que le rameau laissé si démesurément long n'eût tout absorbé en affamant les inférieurs. Mais. non. Tout a bien tourné; il y a partout des Roses. Il y en a non-seulement 75 à 80 par plantes, ainsi que nous l'avions prédit, mais il y a des pieds qui porteront jusque 150 Roses, dont les boutons se laissent déjà compter et s'épanouissent en ce moment même. -^ 205 — Aussi les visiteurs du jardin botanique de Gand, qui est ou- vert au public, s'arrêtent tous devant notre parc de Rosiers ; tous ne saisissent peut-être pas le mode de taille qu'on y a ap- pliqué, mais tous s'extasient en voyant des Roses si nom- breuses. Le résultat obtenu nous suggère une autre idée. Ne pourrait- on pas soumettre le Rosier à un mode de culture et de taille analogue à celui du Poirier et obtenir ainsi, non plus des touffes uniformes, mais des pyramides de différentes formes et hauteurs, garnies de Roses de haut en bas? C'est à essayer* H. J. Van Hulle. [Bull, d'arboric, floric, etc., de la Belgique). MULTIPLICATION DU ROSIER PAR BOUTURES DE RACINES. Jusqu'ici on a généralement multiplié les Rosiers francs de pied par boutures des rameaux et par séparation des toufTes. Ces deux modes de multiplication offrent parfois des difficultés qui sont surmontées par la nouvelle méthode que voici. Dans le courant de l'hiver, on coupe les extrémités des ra- cines principales des Rosiers que l'on déplante, sans nuire à ceux-ci. On les coupe bien nettement en tronçons de O^^jOS à Oii,05 de long, et on les pose un peu obliquement, soit dans des pots, soit dans des bacs, soit sur une tablette de la serre froide, dans du terreau bien consommé, et on les couvre d'un demi-centimètre de la même terre tamisée. Ce bouturage réussit aussi très-bien en pleine terre. A cet effet, on prépare une planche de terrain, à exposition mi-om- bragée, de laquelle on enlève la terre à une vingtaine de cen- timètres de profondeur pour la remplacer par du terreau. Les boutures y sont mises comme précédemment, seulement, ici, on les recouvre de 0m,02 de terreau. Ces boutures, faites en pots et en serre froide, ne tarderont — 206 — guère de pousser. Au mois d'avril, alors qu'elles auront fait des pousses -de quelques centimètres de longueur, on devra les dépoter et les séparer pour la mise en pleine terre. On tâ- chera de conserver une petite motte de terre autour des racines afin de faciliter la reprise. Des boutures de racines de la variété Triomphe d'Angers, que j'ai faites au mois de janvier dernier, en serre froide, ont fleuri au commencement de mai. D'autres variétés, telles que Gloire de Dijon, Vainqueur de Goliath ei Souvenir de la Malmaison, sont en ce moment (2 juin) en boutons dont quelques-uns prêts à s'épanouir. Comme on le voit, les résultats que j'ai obtenus prouvent assez que le bouturage du Rosier par tronçons de racines est appelé à rendre de grands services à l'horticulture, principa- lement par la promptitude, la bonne réussite et le peu de soins que demandent les opérations. Une sera peut-être pas sans utilité, pour nos lecteurs, de dire ce qui m'a conduit à tenter ces expériences : Au mois de fé- vrier de l'année iSTl, j'arrachai tout un carré de Rosiers. Le terrain fut labouré et préparé pour d'autres cultures. L'été venu, je vis pousser des Rosiers à des endroits où il y en avait eu l'année précédente ; j'en déplantai un, pour examiner comment il avait pris naissance ; je vis que c'était une racine coupée par la bêche et resiée en terre. Je ne doutai pas que ce ne fût là un bon moyen de multiplication. Aussitôt le mois de janvier venu, je me suis mis à l'œuvre^ et la réussite de mes essais ne s'est pas laissé longtemps attendre. Peut-être y aura-t-il quelque chose à faire, sous ce rapport, pour d'autres plantes qui se multiplient difficilement par bou- tures. C'est ce que l'expérience démontrera. Ad. d'HAENE, horticulteur à Courtrai. [BulL du Cercle d'Arbor. de la Belgique.) — 207 — CULTURE DE lA CHICORÉE (QUELLE QUE SOIT LA VARIÉTÉ). La Chicorée qui demande un soin particulier se cultive de la manière suivante : Pour l'obtenir de bonne heure, faites en février, une couche chaude en bâches et sous châssis; cette couche étant préparée, couvrez-la de son panneau pour qu'elle reprenne sa fermenta- tion et que la. terre se repose ; laissez les choses dans cet état pendant quaranle-huit heures, ensemencez ensuite et paillez de famier court pour l'aider à supporter l'arrosage. Il faut veiller avec soin à ce que la germination s'effectue sous le délai de trois jours ; lorsqu'il n'y a pas apparence de germination, on peut, à l'aide d'eau tiède (à peu près un ar- rosoir par panneau), arriver à la forcer; après le bassinage à l'eau tiède, on referme le châssis hermétiquement pour y conserver la chaleur ; si après cette opération la germination ne s'effectuait pas, la couche pourrait être considérée comme d'un état peu satisfaisant. A ce moment, et jusqu'à la plantation en plein air, si l'on réussit, il faut pratiquer de fréquents bassinages qui sont in- dispensables, particulièrement lorsque le soleil a trop de vi- gueur; on doit aussi entr'ouvrir les châssis pendant l'ardeur du soleil et les refermer au déclin du jour j dans la soirée on les recouvre de paillassons pour ne pas perdre la chaleur ob- tenue dans la journée. Les plants de Chicorée doivent être bons à mettre en place sous le délai de quatre semaines ; il faut pendant la quatrième semaine^ ouvrir grandement les châssis pour habituer le jeune plant à l'air. Lorsque la Chicorée en est arrivée à ce point, on plante à — 208 — demeure à peu de profondeur, pour faciliter son développe- ment, sur une terre bien préparée ; on bine le plus fréquem- ment possible, sans négliger les arrosages dont la Chicorée a le plus grand besoin jusqu'à sa maturité. J. Deméautis. (Cercle d'hort. du Havre). APERÇU DE LA VÉGÉTATION DES PROVINCES DE L'A- MOUR POUR SERVIR A LA CULTURE DES PLANTES DE CETTE RÉGION (1). L'Amour, le fleuve Noir des Mandcboux, issu de l'union de la Schilka avec l'Argoun, s'étend, avec ses affluents, sur cette immense région de l'Asie orientale comprise entre les monts Stanovoi au nord, l'Océan Pacifique à l'est, les hautes steppes de la Mongolie et la Transbaïkalie à l'ouest et au nord-ouest, les montagnes Rlanches (Shan Alin) et le pays des steppes Gartschin au sud. Cet espace, dont la superficie, d'après Ber- ghaus, est de 38,000 lieues carrées, appartient encore, malgré les nombreuses et récentes explorations dont il a été l'objet, aux contrées les moins connues de l'Asie. Le pays de l'Amour, si l'on en excepte la contrée de ses sources, a la forme d'un carré presque régulier ; le fleuve venant du nord-ouest, le par- court diagonalement ea décrivant un grand arc à convexité dirigée vers le sud. Le territoire qu'arrosent la Schilka et l'Argoun se ressent du voisinage du Gobi; c'est un ensemble de vastes plaines ondulées, souvent privées de végétation par une sécheresse implacable. Le sol y est généralement et parfois fortement salé. (1) D'après les Primitiae Qorae amurensis.de M. Maximowicz, par M. Th, Plucker. {Extr. de la Belgique horticok.) — 209 — De temps à autre, le voyageur s'enfdnce dans des marécages que recouvrent à peine quelques maigres arbustes ; parfois encore, son œil fatigué de la monotonie du paysage se repose sur des bouquets de Trembles ou de Bouleaux que nourrissent les pentes les plus favorisées. Mais bientôt l'aspect de ia con- trée se modifie : déjà le sommet de l'angle forméparla réu- nion des deux principales sources du fleuve Amour, nous offre un pays plus accidenté, souvent pittoresque : des collines, des rochers escarpés entre lesquels serpentent de nombreux et bruyants cours d'eau. Le fleuve Argoun, gonflé par les nom- breux tributaires que lui envoie le dégel des marécages, y précipite ses eaux mugissantes, gênées à tout instant par des îles verdoyantes, des bancs de sable ou de gravier, entre des rives couvertes de véritables forêts de Bouleaux et de diffé- rentes espèces de Conifères. Le fleuve Amour proprement dit nous présente un cours pittoresque par endroits, mais souvent aussi, monotone sur de grands intervalles. La partie supérieure en est très-accidentée : des forêts de Bouleaux, l'imposante famille des Conifères es- caladent les cimes ardues, s'étalent sur les croupes ou bien s'échelonnent en rangs pressés dans les sombres gorges où bondissent les affluents du grand fleuve. D'autres fois, l'horizon s'étend : les montagnes deviennent de modestes monticules qui rompent çà et là l'uniformité de plaines immenses souvent marécageuses s'étendant à perte de vue. De vastes archipels, des baies, des canaux, des impasses innombrables désorien- tent le voyageur qui s'aventure dans ce labyrinthe. Parfois à ses yeux étonnés apparaît le Tougouse que le hasard de la chasse a mené en ces parages, ou le Montjogir nomade qui vient abreuver ses cavales dans les eaux déjà troublées de ce prince des fleuves. Le fleuve Amour passe ainsi par des alternatives d'élargis- sement et de rétrécissement : l'un des plus remarquables parmi Juillet 187â. 14 — 210 — ces derniers, est celui que provoquent les monts de la Burija. Aux roches à parois verticales d'un aspect sinistre, succèdent de nouvelles prairies, de nouveaux marécages, théâtre des exploits du Goldien pêcheur. Ce sont toutes ces contrées, de caractères si variés, qui ont été l'objet des découvertes de nombreux et intrépides voya- geurs. Qu'il nous soit permis de citer quelques noms : Turcza- ninow, en 1833, visite l'Amour supérieur, depuis Uststrelots- chnoi-Karaul jusqu'à Albosin, ville établie sur le fleuve par les Cosaques, ses premiers explorateurs, mais détruite quelques années plus tard par une armée de cent mille Chinois. L'un des principaux explorateurs de l'Amour, le célèbre Maximowicz, dut à un simple hasard « le bonheur si rare *de nos jours » (ce sont ses propres expressions) de se vouer à l'ex- ploration d'une contrée encore inconnue sous tous les rap- ports. En automne 1853, il avait été chargé, par la direction du jardin botanique de Saint-Pétersbourg, d'accompagner, en qualité de botaniste, la frégate Diana, dans son voyage autour du monde. Il visita Rio de Janeiro, Valparaiso, Honolulu et atteignit la baie deCastries (côte de Mandchourie) le 11 juillet 1 854, au moment même où éclatait la guerre franco-anglo- russe. Forcé d'abandonner la Diana, il consacra, dès ce mo- ment, ses loisirs à l'étude de la flore de l'Amour, et, son bel ouvrage intitulé : Primitiœ florœ amurensis, fut le résultat de plus de deux années de pénibles recherches, dirigées principa- lement sur l'Amour moyen et inférieur. Le docteur L. von Schrenck, voyageur de l'Académie impériale des sciences à Saint-Pétei'ibourg, fut son fidèle compagnon dans plus d'une de ces excursions. On doit à M. Maack de nombreuses et belles découvertes dans la vallée du grand fleuve ainsi que dans celle d'un de ses principaux atfluents, l'Ussuri. Qui n'a entendu parler des Maackia amurensis, Phellodendron amurense, Galatella Moyen- — 211 «- dorffi, Delphinium Maackianum, Deutzia parviflora var. amu- rensis, etc., glorieux trophées de ses voyages! Les noms d'autres hardis explorateurs se pressent sous notre plume. Ce sont les Weyrich, les Ditmar, les Schmidt, les At- kinson, les Raddé, les Slenbock et tant d'autres qui tous ont fourni quelques brillants fleurons, c[uelques précieux joyaux à ce temple si récent, mais si majestueux déjà, que les sciences naturelles ont vu s'élever en leur honneur dans ces lointaines régions. Et que de difficultés surmontées pour l'édifi cation de ce temple ! Obstacles de tout genre opposés par les Chinois, an- ciens possesseurs de ce territoire et qui voient d'un œil jaloux la Russie étendre ses limites par l'usage judicieux de sa diplo- matie et de ses armes redoutables. Obstacles puisés dans la nature du fleuve qui ne se laisse explorer en hiver qu'en traî- neau; en été, qu'au moyen de simples bateaux à rames^ mode de procéder fatigant et peu sûr. Obstacles enfin, empruntés au climat bien plus rigoureux' que la latitude de la Mand- chourie (latitude correspondant à nos régions tempérées d'Eu- rope) ne semblerait le faire croire de prime abord. Quelques notes à ce sujet pourront peut-être ne pas sembler tout à fait hors de propos. Au point de vue de la température générale, partant, de la distribution géographique des espèces, la chaîne des montagnes qui, courant parallèlement aux rives de l'Océan Pacifique, divise en deux parties très-inégales le pays de l'Amour, exerce une influence tout à fait prépondérante. C'est ainsi que les lignes de délimitation botanique si importantes font un brus- que et considérable écart vers le sud et qu'elles l'ont dépassé; aussi la flore du littoral a-t-elle un caractère tout différent de celle de l'intérieur, pour des latitudes correspondantes. La durée de l'hiver dans la région moyenne et inférieure du pays de l'Amour, dépasse de beaucoup la moitié de l'année. On y voit le fleuve se couvrir de glaces au mois de novembre ^ 212 — déjà, et ce n'est que bien avant dans le mois de mai que les vents du nord-ouest en amènent le dégel. La région supérieure jouit d'un climat plus modéré : la neigé y tombe en quantité si minime, que les chevaux des Monjagirs peuvent passer l'hiver entier dans les pâturages. La Mandchourie méridionale paraît, au contraire, bien moins favorisée sous ce rapport : la neige y est très-abondante, et, pendant de longs mois, toute transaction se fait en traî- neau. Les froids de 30 degrés centigrades n'y sont point rares et le sol y gèle jusqu'à trois pieds de profondeur. Pas d'au- tomne, pas de printemps, car à ces gelées excessives succè- dent sans transition des températures élevées et les pluies d'été ont bientôt converti les chemins en affreux marécages. Quel pays pourrait-on, sous le rapport climatérique^ com- parer à la région de l'Amour? A cette question, répond M. Maximowicz, on ne peut satisfaire d'une manière bien précise. Sans nulle doute, des latitudes correspondantes de l'Amérique septentrionale fourniraient des températures esti- vales analogues, mais il faudrait chercher jusque dans le nord-ouest du Canada et dans le sud de l'Amérique anglaise des hivers aussi rigoureux. A ce point de vue, la Russie n'est pas sans analogie avec la Mandchourie. C'est ainsi qu'à Saint- Pétersbourg, le docteifr Ruprecht est parvenu à faire hiverner en plein air tous les végétaux de l'Amour, même ceux prove- nant de latitudes plus méridionales. A ces modestes considérations sous le triple rapport de la géographie, des explorations, du climat, qu'il nous soit permis de faire suivre immédiatement une indication de quelques- uns des végétaux les plus caractéristiques de l'Amour. Fai- sant abstraction des sources du grand fleuve, la Flore de l'Amour proprement dit, y compris les affluents (1) s'étend (<) Affluents r^incipaux : Dséja, Burija, SsunagarijUssuri, Doadon, Shuagar, Gorin, Amgung, etc. — 213 — sur vingt-six degrés de longitude entre l-Ss 47" et 53^ parallèles. On peut, d'après Maximowicz, y distinguer deux grandes régions que séparent les monts de la Burija: la Daurie à l'ouest, la basse Mandchourie à l'est. Ces deux régions, assez bien dis- tinctes, se subdivisent à leur tour en plusieurs autres de tran sition insensible. 1" RÉGION, — Cours supérieur de l'Amour jusquà Albasin. Cette région est principalement remarquable par la prédo- minance de Conifères (surtout de Mélèzes et d'autres espèces septentrionales). Les premiers peuplent généralement les hau- teurs : dans la plaine, les bois clair-semés d'ordinaire, sont formés de Bouleaux, de Peupliers, de Prunus Padus (1), et à leur lisière croissent : Alnaster, Pyrus baccata, des Rosiers, des Aulnes et des Saules. Çà et, là se rencontrent des groupes - de Cornus alba, de Spireea, Piosa cinnamomea et Rosa auricu- laris aux fruits justement estimés des naturels. D'après Pallas, toutes les montagnes de l'Onon et de la Schilka se parent, au printemps, sur les pentes méridionales> de fleurs du Prunus siberica qui leur communiquent une teinte orangée, et, sur les pentes septentrionales, des corolles pur- purines du Rhododendrum dauricum. La même saison voit s'épanouir dans Içs vallées : Primula farinosa et Papaver alpinum, ce dernier surtout dans les lieux découverts. Notons en passant que Prunus siberica et Primula farinosa ne tardent pas à disparaître à mesure qu'on se rap- proche du sud. Les prairies, en amont d' Albasin^ sont généralement rares et maigres et, pour ce dernier motif, appelées steppes par les Cosaques de l'endroit. En automne, Maximowicz y reconnut (')) Les fruits de cet arbre, desséchés et piles avec leurs noyaux, sont pétris avec de Thuile en forme de petits gâteaux aplalis», noio-violet, cassants et d'un goût à la fois aigrelet et légèrement amer. - 214 — plusieurs espèces d'Arnjoises, la Clematis angustifolia dont les fruits blanchâtres couvrent de grands espaces, des Sanguisor- bées, des Nepeta lavandulacea, Vicia pallida, Adenophora verticillata, Thalictrum trigynum, Lilium tenuifolium, Aster tataricus, Polygonum divaricatum, Bupleurum scorzonerœ- folium, Pœonia albiflora, Dictamnus, Sculellaria macran- tha, etc. Sur toute l'étendue du cours de l'Amour, on rencontre des masses de rochers que revêtent le plus souvent : Rhododen- dron dauricum et glebera. Ici et là : Sorbus aucuparia, Alnus incana, Populus suaveolens, Grataîgus sanguinea. Citons dans la flore herbacée : Selaginella, Woodsia ilvensis, Dianthus dentosus, Palrinia rupestris, Saxifraga siberica et bronchialis, Umbilici, Silène repens, Ptarmica mongolica, Papaver alpi- num fl. albo, etc. 2" RÉGION. — Entre Albasin et l'embouchure de la Dseja. Après Albasin, le f.-ays s'aplatit : il y a moins de Conifères, plus de prairies, plus d'arbres angiospermes. C'est ainsi qu'on voit apparaître les Frênes, les Ormes, les Tilleuls et les Chênes qui rougissent, en automne, les croupes des collines. Déjà aussi les arbres prennent un diamètre plus considérable. L'élégant Lespedeza bicolor se montre aux pieds des Bouleaux blancs et noirs; les Orobus latliyroïdes, Artemisia laciniata, Saussurea elongata, Serratula coronata, couvrent le sol ; les Aconitum tenuifolium, Sedum Fabaria, Parnassia, Pédiculaires et Carex, fréquentent les terrains tourbeux. Au bord des eaux, croît une belle Gentiane bleue (Gentiana scabra) à côté de Rubia cordi- folia et de Lysimachia brachystachys. 3" RÉGION. — De la Dseja à la Burija. Le steppe a fait place à la prairie : à perte de vue s'étendent d'immenses espaces couverts de graminées gigantesques dont — 215 — c'est ici le mobile royaume. Quel aspect changeant, que de teintes variées! Ici une coloration rougeâtre et soyeuse due à la belle Imperata sacchariflora. Là, les Vicia pallidaet pseudo- robus qui sillonnent le sol dans toutes les directions, teignent en bleu de vastes pâturages. Les blanches fleurs du Polygonum divaricatum tranchent parfois sur le vert uniforme d'herbes à larges feuilles souvent veinées de blanc ou de rouge. Qu'un souffle de vent se fasse sentir, et l'on voit s'entrelacer fami- lièrement les chaumes élancés des Imperata, des Spodiopogon qui^ avec le Panicum mandschuricum composent le fond de cette végétation. Pénètre-t-on dans ces flots agités, on découvre parfois les magnifiques inflorescences rouge clair de l'Aster tataricus, des touffes de Rosa cinnamomea, de Galatella dahurica, de Biotia discolor, mêlés aux Veronica sibiri^,a, Gentiana triflora, Pœonia albiflora, Eupatorium Kirilowii, etc, Sur les terrains sablonneux on peut rencontrer des Peupliers, des Maackia amurensis souvent accompagnés d'Ormes, de Trembles, au pied desquels croissent les Smilax bifolia, So- phora flavescens, etc. Les bois, toujours peu considérables qu'on aperçoit à de rares intervalles, outre les Chênes et autres arbres précités, nous offrent parfois des pieds de Vigne sauvage chargés, en automne, de belles grappes bleuâtres, des Armoises au feuil- lage finement découpé, et, surtout comme plante caractéris- tique, le Glematis raandschurica avec ses innombrables fleurs blanches. Les Saules des terrains humides voient croître le long de leurs troncs, les tiges de la Rubia au feuillage vert foncé qui fait ressortir ses nombreuses baies noires et luisantes entre lesquelles brille, parfois, l'une ou l'autre des belles grappes rouges du Solanum persicum. — 216 — 4" RÉGION. — • Comprise entre VemhouchWe de la Burija et de rUssuri. Ici, comme précédemment, on remarque k prédominance des graminées. Les plantes herbacées prennent un développe- ment plus complet ; mais^ par contre, le nombre d'espèces a diminué. La prairie est parsemée d'arbres isolés et vigoureux, le plus souvent des Chênes,"'des Tilleuls, des Ormes, des Poi- riers, etc. Les forêts clair-semées de la rive droite présentent, au mois d'août un aspect remarquable, sous l'ombrage des Ormes, Til- leuls, Erables, Maackia, à côté d'un magnifique tapis de pourpre que forment les corolles du Lespedeza bicolor (un des plus beaux arbustes d'ornement), s'étalent l'azur des Vicia, le blanc des grandes ombelles de la Biotia et le rouge brun des capitules des Sànguisorba. Sur les rochers se montre la belle Selaginella pulvinata. On voit apparaître la Woodsia subcordata aux feuilles larges et d'un vert gai. Aux buissons et aux rocailles se suspendent en riches festons ]a clematis aethussefolia aux fleurs d'un jaune pâle, au dessus de l'aventureux Ghrysocalyx perfoliatus. Les bords du fleuve sont le théâtre où les saules déploient les ressources de leur vigoureux tempérament. Tantôt ils se pen- chent en désordre, entrelaçant leurs têtes échevelées au-dessus de l'eau qui ronge impitoyablement le terrain oii plongent leurs racines; tantôt ils entrecroisent leurs rameaux de façon à jeter sur le sable une ombre épaisse qu'on chercherait vaine- ment ailleurs. C'est là qu'on trouve des colonies d'Artemisia vuîgaris de six pieds de haut, des fourrés de Mulgedium, d'Aster tataricu s et de Lespedeza juncea. Plus vers l'eau, en dehors de l'ombre des Saules, on peut admirer les feuilles déli- cates de l'élégante Arlemisia scoparia. Mais c'est dans les îles surtout que le genre Salix fait son — 217 — séjour de prédilection. On l'y voit former parfois des groupes isolés ou bien d'impénétrables massifs, dont les individus atteignent jusque vingt pieds de hauteur ou enfin constituer à l'état d'arbres tout à fait respectables des forêts en miniature. 11 est un adversaire qui lutte avec avantage contre les préten- tions envahissantes des saules : c'est le Spiraea salicifolia dont les buissons de quatre n six pieds de hauteur étouffent toute • autre végétation ; mais cette exception faite, c'est à peine si ces dominateurs égoïstes daignent admettre dans leur royaume quelques pieds de Cornus, des Pyrus baccata, Prunus padus, Acer tataricum. Est-il quelque . endroit découvert que n'obs- truent pas les troncs des arbres morts ou que ne régissent pas en maîtres les nouveaux jets de leurs successeurs, on voit s'y établir au plus vite les Polygonum hydropiper et nodosum. Chenopodium album, Mohringia, et Stellaria longifolia. Souvent il arrive que les îles renferment, à l'intérieur, de vé- ritables lagunes : c'est là que se réfugient les végétaux aqua- tiques que le courant trop rapide du fleuve bannit de son sein : Salvinia, Nymphsea et Trapa, en aboïidance. Qu'on nous pardonne ces détails un peu étendus sur la flore des îles ; mais comme elle demeure à peu près invariable, telle que nous l'avons esquissée, depuis l'embouchure de la Ssunngari jusqu'à la mer, c'est une des rencontres que le voyageur fait le plus souvent sur sa route. Chose singulière en amont de la Ssunngari les îles ne présentent plus que fort peu de Saules : ce sont des arbres de haute futaie qui l'emportent. 5" RÉGION. — De l'Ussuri à la Gorin. La prairie s'étend encore très-loin sur la rive gauche, mais toujours plus pauvre en espèces, de façon à ne présenter bientôt plus qu'un genre unique universellement usité pour toitures^ le genre Calamagrostis et spécialement le purpurea. La rive droite, au contraire, nous présente la forêt de — 218 — l'Amour inférieur avec ses particularités les plus saillantes. Grâce aux nombreux accidents de terrain et, par suite, aux conditions variables d'exposition, on voit réunies, sur un petit espace, quantité d'espèces forestières communes aux deux grandes régions de l'Amour. Après avoir traversé des champs d'Artémises, d'Urtica dioïca de six pieds, deChanvre principa- lement, aux alentours des villages d'indigènes, qu'enlacent les tiges volubiles del'Humulus janonicus, on pénètre sous l'om- brage épais que forment les Maackia amurensis, Acer Mono et tegmentosum, Salix caprea, Rhamnus, Populus tremula^ Corylus mandschyrica, mêlés aux deux espèces de Tilleuls et d'Ormes de l'Amour. L'Ulmus campestris se fait surtout re- marquer par sa prodigieuse grosseur. Citons dans la flore her- bacée : Gaulophyllum, Pilea, Actinospora, Solidago, Actœa, Paris, Chelidonium, Cacaliahastala et de nombreuses Fougères de quatre pieds de hauteur, entre autres, profusion de belles Osmondées. C'est là qu'on trouve aussi l'Aconitum volubile ou, plus rarement, là magnifique Glossocomia avec ses grandes cloches singulièrement colorées. Au commencement de l'été les fleurs jaune pâle du Lonicera clirysantha embaumant la forêt ; les Syringa, Corydalis, Anémone, Viola, la parent de leurs charmantes inflorescences et l'Hylomecon fait éclore par- tout ses pétales jaune d'or. Monte4"On quelque peu, on pénètre dans le sombre do- maine des Conifères : Pinus Pichta et mandschurica, Abies ajanensis, Larix, etc. — Les Glossocomia et autres espèces méridionales font place aux Berberis amurensis, Spiraea digi- tata, Circcea lutetiana, Lactuca triangulata, la déhcate Cacalia auriculata, Asparagus Sieboldi, etc. Mais nous voici profondément enfoncé dans cet Océan de forêts. Toute trace de sentier a disparu. Tantôt il faut escalader à grand'peine de gigantesques troncs d'arbres à demi pourris, dont l'ouragan, depuis de longues années, a jonché le sol ; — 219 — tantôt d'impétueux torrents dont les bords escarpés laissent flotter dans l'écume les longs et flexibles rameaux du Scutel- laria dependens, nous barrent le passage. Des arbres qui, à l'ouest de la Burija n'atteignaient qu'environ c[uarante pieds, dépassent ici soixante-dix pieds de hauteur. Leur cime est devenue pointue de large qu'elle était; leur taille est plus élancée, leur feuillage plus serré. Et ces modifications portent même sur les plantes herbacées les plus communes : les Biotia, Ligularia, Aster tataricus, etc., ont vu leurs tiges s'allonger, leurs feuilles s'élargir, leurs inflorescences devenir comparati- vement moindres ! Revient-on après cela vers le fleuve en remontant vers le nord, on trouve des espaces couverts de Trembles, de Bou- leaux blancs et noirs (1), d'Aulnes qu'accompagne une espèce rare, le Betula costata. A la lisière de la forêt, l'œil s'arrête parfois, avec étonnement, sur la cime palmée et les blanches inflorescences du Dimorphanthus, une forme méridionale égarée au milieu de ces rustiques espèces. Les clairières sont rares dans les bois ; quand il y en a, ce sont principalement des marécages. Une telle rencontre est une bonne fortune pour le naturaliste, car elle lui permet de contempler, réunies et dans toute leur majesté, beaucoup d'es- pèces que l'épaisseur du fourré et lé manque de lumière ne lui avaient permis d'envisager qu'incomplètement. Ce qui rehausse singulièrement ce paysage, ce sont les jeunes Noyers dont les troncs, avec leurs feuilles de quatre pieds de longueur, peuvent (1) De quelle utililé n'est pas, pour les naturels de l'Amour, la possession du Bouleau blanc, non pas tant pour son bois (qui leur sert cependant à façon- ner maint ustensile, voire même des traîneaux) que pour sou inestimable écorce. Découpée en larges bandes au printemps, puis soumise à l'action prolongée de la vapeur, elle les protège parfaitement contre les intempéries, leur procure un abri chaud en hiver, et leur tient lieu de couvertures en toute occasion. Elle sert aussi, entre leurs mains habiles, à fabriquer des seaux élégants, des tasses, des plats, etc. — 220 — déjà produire des fruits en abondance, quoique leur épaisseur ne dépasse pas quelques centimètres. Les prairies sont tout aussi rares que les clairières et on n'en déco nvreordinairement qu'aux endroits périodiquement inondés par le fleuve. 6° ET 7^ RÉGIONS. Nous ne dirons que peu de mots de ces deux régions ; leur caractéristique développée i^ous forcerait à des répétitions inutiles. Aux espèces forestières précitées viennent s'adjoindre Betula Ermani, Sorbus sambucifoiia, Loniceia cœrulea, etc. Les Betula alba, Popnlus tremula, Acer spicatum, occupent une place plus notaLlû dans la flore et les forêts de Conifères qui deviennent plus nombreuses, nous offrent une transition à la dernière région, celle du littoral. La flore printanière des rochers mérite d'être notée pour son élégance. Sur un blanc tapis de spiraea (citons surtout spiraea sericea) tranchent fort agréablement les rouges corolles du Rhododendrum dauricum, mêlés aux inflorescences de Pyrus baccata, Corydalis speciosa, Androsace lactiflora, Géranium erianthum, etc. S*" RÉGION. — Littoral. Comme dans la région montagneuse de l'Amour supérieur, ce sont les Conifères qui l'emportent ; mais, tandis que dans le premier cas les Mélèzes étaient les principaux représentants de cette agreste famille, ici ce sont les Pins et Sapins (Picea ajanensis, Pinus pichfa) qui en remplissent le rôle. Si l'on considère la situation de ces deux régions comprises, à peu de chose près, entre les mêmes parallèles, il parait naturel d'ad- mettre, comme cause decette apparente anomalie, la différence de constitution des terrains. Dans lo premier cas, la grande abondance de terrains granitiques, en empêchant l'écoulement facile des eaux, rend le sol généralement très-humide; ici. — 221 — tout au contraire, une certaine sécheresse est la rouôéquence légitime de la constitution du sol formé principalement de ter- rains tertiaires, de conglomérats, etc., sol sillonné par de nom- breuses crevasses. Cette réflexion, bien entendu, ne concerne que la partie montagneuse du littoral, car dans la plaine, les bois sont souvent coupés de marécages parfois très-considé- rables. A la lisière des forêts de Conifères croissent, mais en petite quantité : Pyrus sambucifolia et aucuparia, Ledum dilatatum, Pinus cembra, pumila, etc. Le naturaliste a-t-il la bonne fortune, dans ces pérégrina- tions au milieu de ce sévère paysage, de découvrir un endroit quelque peu abrité, une pente favorisée, les bords escarpés de quelque ruisseau , que de grâces n'aura-t-il pas à rendre à l'aimable Flore pour la charmante surprise qu'elle lui ménage! A côté des Aconitivm, Ligularia, Solidago, Polemonium, Spirsea aruncus, Cacalia, etc., croissent à profusion les Fritil- laria Kamtchatiensis, Lilium spectabile, Rosa rugosa, Clematis fusca, Seencio palmatus et bien d'autres. Au bord de la mer, il trouvera d'immenses prairies d'Elymus mollis bordées de Lâthyrus maritimus et de Rosa rugosa. Les îles du fleuve le frapperont par la taille gigantesque de leurs Polygonées et Chénopodiacées qui forment à l'ombre des Saules des touffes de plus de dix pieds de hauteur. Les rochers lui présenteront à peu près les mêmes espèces que précédemment ; mais quelle abondance de Saxifraga bron- chialis, Thymus, Polystichum fragrans ! Ici et là s'élève soh- taire un beau Mélèze qui du haut de sa taille majestueuse semble régir un peuple de Vaccinium vitis idaea (1) modeste- ment courbé sous son ombrage. Th. Pldgker. (\) Les Giliaks recueillent d'immenses quantités de fruits de cet arbrisseau et les conservent gelés pour et pendant l'hiver. «uacw ~ 222 — PLANTES NOUVELLES. Pelargonium zonale-inquinans. — Un de nos abonnés, M. Ernest BroQX, jardinier chez M. le comte de Valon au châ- teau de Rosay, par Léons-la-Forêt (Eure); nous annonce que, dans un semis de 4 où 500 Pelargonium zonale, qu'il a fait l'année deraière, il en a remarqué quatre qui lui paraissent assez distincts pour constituer de nouvelles variétés : le 1"' esta fleurs blanches" avec le centre rose ; le 2^ a du rapport avec Loranzo, comme plante ; seulement, les fleurs sont un peu plus roses ; mais son mérite, .c'est sa rusticité aux pluies ; il ne défleurit pas sa boule, dit M. Broux, c'est-à-dire qu'au mo- ment où il commence à fleurir, il s'ouvre des fleurs dans toutes les ombelles, et dès qu'une fleur disparaît, il en refleurit une autre ; dans la serre, ses fleurs sont de la couleur des fleurs du Géranium rubens, sauf qu'il n'y a pas de nervures dans le milieudespétales. Le 3* est très-florifère, à pétales ronds à fleurs mine orange avec œil blanc. Enfin le 4:" est très-florifère, à grandes fleurs groseille velouté avec œil blanc, et pétales supérieurs plus foncés avec une tache couleur mine de plomb au milieu. L'obtenteur désire céder ces quatre nouveaux gains. M. Chaté, horticulteur, 9, rue Sibuet, Paris, annonce les nou- veautés suivantes : Pelargonium zonale -inquinans a fleurs simples. — Ami Casse rouge pourpre et yerinilioniié à large centre blanc ; Ami Couture rouge orangé teinté de violet ; Ami Breton^ sec- tion des Nosegay rose orange cuivré ; Camille Dumesnilf extra grandes, blanc à large centre rose lilacé ; Ernest Morin, rose solferino passant au pourpre, avec blanc ; Elysée Reclus, grosses ombelles, rose brique, orangé, à large centre blanc ; M. Ferray, grandes fleurs pourpré carminé, à large, centre bianc; Macramé Desvigne, 'Nosegay rose satiné, avec centre blanc, passe au coloris* brique lilacé; Madame Alphonse La- — 223 -" vallée, beau saumon à centre plus foncé ; Marie Lagardere^ rose cerise vif à large centre blanc ; Souvenir de Mauléon, énormes ombelles de fleurs longues (genre Nosegay), orange satiné; Victor Hugo, extra grandes, rouge garance éblouis- sant. Canna. — Alphonse Lavallée. Tiges rouge ponceau, feuilles dressées d'un rouge cuivré métallique ; fleurs rouge orange vif. — Jules Collin. Tiges petites rouge amarante -, feuilles petites rouge vif éclatant; fleurs grandes orange fauve. Delphinium. — François Herincq (fleurs simples), issu de Triomphe de Saint-Mandé : il en diffère par son coloris d'un beau bleu de Prusse plus foncé ; par ses maculatures roses sur chaque pétale, et par des étamines d'un noir de jais — ■■ (fleurs- doubles) : Joseph Pioche, bleu foncé maculé de rouge j Madame Pierre JoigneauXy bleu de ciel maculé de rose chair. — Mademoiselle Lecouteuœ, bleu clair rayé de rose et à centre blanc. Phlox decussata. — Alceste, longue panicule de fleurs rouge vif; Madame Julien Bardas, très-grandes fleurs rose carmin vif, à large centre pourpre orangé ; Madame A . Du- mesnil, fleurs grandes, fond blanc déneige à large centre rose lilacé. Phlox pyramidalis. — Antonine de Gerandau, Fleurs blan- ches ; la plus belle variété parue dans cette série de Phlox. Verveines. — Mademoiselle Eugénie Fleury, Italienne lilas clair, ponctuée et rubanée de blanc et de brun ; Ma- dame André, violet clair passant au bleu, à large centre blanc ; Julie Casse, pourpre marron, à large centre blanc ; Madame A. Couture, fond rose chair avec large maculature pourpre, à œil blanc ombré plus foncé ; Madame Léopold Charpentier, rose brique à large œil jaune ; Madame Michel, Italienne à fond blanc strié et rabane de bleu de Prusse ; Madame J. Lévy, rouge cramoisi à large centre blanc ; M. Michel, rouge orangé à — 224 — large centre blanc jaunâtre ; Président Sanzel, rose groseille reflété de lilas; Madame Henri Ferrier, couleur Violette de Parme, à large centre blanc ; Souvenir de Rossini, Italienne fond rose chair^ strié et rubané amarante, ombré de violet au centre ; Jeanne Ledru, Italienne fond blanc rayé et réticulé de rose et de violet. Ern. BoNARD. Potager, On continue de semer en pleine terre, des Radis, Raves, Carottes hâlives, Pimpernelle, Poireau, Cerfeuil, Chicorée fine d'Italie, Laitues diverses, Mâche, Épinard ; Choux pommés hâtifs, Choux-fle rs, etc. — On prépare les meulQS à Champignons; on continue de butter le Céleris ou on l'arrache, ainsi que le Cardon , pour le faire blanchir, en les j)lantant profondément en rigolles dans du terreau. Pépinière. On veille toujours à l'équilibration des arbres ou espaliers; pincer long, coucher et palisser les branches vigoureuses; depalisser et redresser les oranches faibles; découvrir les fruits trop ombragés. Jardin d'agrément. Récolte des graines, et semis' d'automne (voir page 4 44, 1851). Vers la fin du mois, o ' peut commencer à planter dans des pots ou à mettre en carafes,pour les ap artements, les Oignons de Narcisse de Constan- linople, grand Primo et Soleils d'or, les Jacinthes, les, Crocus, Tulipes hâtives. — Il faut avoir soin de choisir des Oignons très-réguliers, bien fermes, et la couronne j où naissent les racines, tres-saine. On peut attendre le mois d'oc- tobre pour planter ces oi nons en pleine terre. Serres. Les nuits commencent à devenir fraîches; on doit rentrer, dans la deuxième quinzaine, les plantes de serres chaudes; rempoter, avant, celles qui en auraient besoin; les arrosements doivent être donnés préférablement le matin . On dispose, vers la fin du mois, les panneaux des serres tempérées, châssis, bâches, etc. Paris. '- Imprimerie horticole de E. DONISAUD, rue Cassette, 9. IS 366 MENUS DU BARON BRISSË avec 1200 recettes 6» ÉDITION I MENUS EN GRAS & EN MAIGRE ^^^*^A^^i^^<^^^»^#^^^AA»tfWS»M»^» Profondément imbu de cette idée, pendant l'automne de cette année 1860, je commençai à faire construire une serre froide pour Vignes, sur ma propriété qui est située dans la partie occidentale de Philadelphie. Je me rappelai alors avoir appris, quand je suivais des cours de physique, qu'en 1666, Newton, faisant l'analyse de la lumière solaire au moyen du prisme, l'avait décomposée en sept rayons primaires : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigot, violet;... que plus récem- ment sir John Herschel... avait montré que la puissance de l'action chimique de ces différents rayons réunis dans la lu- — 237 -— mière du soleil est la plus forte dans les rayons bleus qui sont les moins éclairants de tous... mais qui exercent une influence stimulante sur la végétation. Décidé à tenter une application de cette influence stimulante des rayons bleus et violets sur la végétation, je me livrai à toutes les recherches qui m'étaient possibles pour savoir s'il avait été fait jamais quelque utile application pratique de celte propriété. J'appris ainsi que di- verses expériences avaient eu lieu en Angleterre et sur le con- tinent européen avec des verres ayant la couleur de chacun des sept rayons primaires; mais qu'elles avaient donné des résultats assez peu satisfaisants pour qu'il n'en sortît rien d'u- tile, quant au perfecLiounemant des procédés destinés à favo- riser la végétation. » Ne trouvant pas de sentier tracé, je fus obligé de m'en fraye i- un moi-même. Ma serre fut terminée en mars 1861. Elle avait 84 pieds anglais (25 m. 620) de longueur, 26 de largeur (7 m. 930) et 16 de hauteur (4 m. 880) au faîte, avec double pente... Les plates-bandes qui la longeaient en dehors et celles de l'intérieur furent creusées à 'S pieds 6 pouces (966 centim.) de profondeur, et on remplit cette excavation avec le compost nutritif qu'on emploie habituellement pour les Vignes à forcer. Elle était dirigée du nord-est quart d'est, au sud-ouest quart d'ouest. » La première question à résoudre pour l'achèvement de ma serre à Vignes consistait à déterminer la proportion de verre bleu ou violet qui devait entrer dans le vitrage. En y en mettant trop, on aurait amené un trop fort amoindrissement de la température qui aurait fait avorter l'expérience, tandis que, en y plaçant trop peu, on s'exposait à ne pouvoir tirer au- cune conclusion des faits qui pourraient se produire. A tout hasard j'essayai de faire mettre une ligne de carreaux violets après sept lignes blanches, et ainsi de suite. Ces hgnes de car- reaux colorés alternaient entre elles sur les deux versants de la — 238 — serre, de telle sorte que le soleil, dans sa marche diurne, jetât de la lumière violette successivement sur toutes les feuilles des plantes qu'elle devait contenir. Cela fait, des boutures de Vignes appartenant à une vingtaine de variétés, âgées d'un an et ayant la grosseur d'un tuyau de pipe^ rognées tout contre les pots qui les contenaient, furent plantées dans les plates-bandes, au dehors et au dedans de la serre, au commencement d'avril 1861. Elles commencèrent à pousser peu après leur plantation. Celles qui avaient été plantées à l'extérieur furent couchées dans des tuyaux de terre, à travers le mur de la serre, jusqu'à péné- trer dans l'intérieur de celle-ci, et lorsqu'elles poussèrent, leurs jets furent attachées à des fils de fer absolument comme ceux des pieds qui avaient été plantés à l'intérieur. Bientôt ces Vignes fixèrent vivement l'attention de tous ceux qui les voyaient, à catise de la rapidité avec laquelle elles croissaient. Journelle- ment elles prenaient une nouvelle extension, et le jardinier n'était occupé qu'à attacher chaque jour du bois nouveau qui n'existait pas la veille. Peu de semaines après leur plantation, elles couvraient les murs et le dessous du vitrage de la serre, par suite du développement luxuriant qu'avaienL pris leur bois et leur feuillage. » Dans les premiers jours de septembre 1861 , M. Rob. Buist, horticulteur bien connu, à qui j'avais acheté mes pieds de Vignes, ayant entendu parler du merveilleux développement qu'elles avaient pris, vint visiter ma serre. En y entrant il sembla tout ébahi de ce qu'il voyait. Après avoir tout examiné avec la plus grande attention, il se tourna vers moi et me dit : « Général, je cultive depuis 40 ans des plantes et des Vignes de difTérentes variétés : j'ai visité les plus belles cultures for- cées de Vignes de l'Angleterre et de l'Ecosse ; mais jamais je n'ai vu quoi que ce soit qui approchât de ce qui existe ici. î — Il mesura alors quelques-uns de mes pieds de Vignes et recon- nut qu'ils avaient jusqu'à 45 pieds (lo'"72b) de longueur et — 239 — un pouce (25 millim.) de diamètre à la hauteur d'un pied (305 millim.) au-dessus du sol , et ils avaient acquis de pareilles dimensions dans l'espace de cinq mois seulement de végéta- tion. Il ajouta alors : ce j'ai visité, la semaine dernière, près de Darly, une nouvelle serre h Vignes dont j'ai fourni le plant en même temps que le vôtre. Ce plant était formé des mêmes variétés que le vôtre, du même âge et de la même force ; la plantation en a été faite de la même manière que chez vous et au même moment. Or, quand j'ai vu ces Vignes la semaine dernière, c'étaient des plantes grêles et chétives, qui ne dé- passaient pas cinq pieds (l'^525) de hauteur, et qui avaient à • peine gagné en épaisseur depuis leur plantation ; cependant elles ont été très-bien soignées et conduites. » y> Mes Vignes, à partir de ce moment, continuèrent à être parfaitement portantes et à pousser, produisant une grande quantité de nouveau bois, pendant le reste de la saison de 1861. )) En 1862, après avoir été nettoyées^^et taillées au mois de janvier, elles commencèrent à pousser au mois de mars, l^eur croissance, pendant cette seconde saison, fut, je ne crains pas de le dire, encore plus remarquable qu'elle ne l'avait été pen- dant l'année précédente. Non-'Seulement ellesformèrent de nou- veau bois et un feuillage des plus luxuriants, mais encore elles donnèrent un nombre surprenant de grappes qui ne tardèrent pas à prendre les proportions les plus remarquables, les grains en étant d'un volume extraordinaire et les grappes elles-mêmes ayant un développement exceptionnel. )) Au mois de septembre de cette seconde année 1862,1e même M. Robert Buist, qui avait visité ma serre l'année pré- cédente, revint accompagné cette fois de son chef de culture. Les Raisins commençaient alors à prendre une couleur et à mûrir. En entrant dans la serre, étonné de la masse de feuil- lage et de fruits qu'il voyait, il resta un moment silencieux et — 240 — comme stupéfait ; puis il parcourut la serre à plusieurs re- prises, en examinant tout avec la plus scrupuleuse attention. Il prit ensuite son carnet et un crayon, nota sur le papier le nombre de Raisins, en évaluant le poids de chacun ; après quoi, ayant fait le total, il vint vers moi et me dit : ce Savez- vous, Général, que vous avez dans cette serre i ,200 livres de Raisins?» Quand je lui eus répondu que je n'avais aucune idée de la quantité de fruits qui se trouvait sur mes Vignes, il ajouta : ce Oui, vous en avez ce poids; mais je n'oserais point publier un fait pareil, car personne ne me croirait. » On peut ■ concevoir l'étonnement de cet horticulteur à la vue d'une pareille production, si l'on songe que, dans les parties de ce pays où on cultive de la Vigne depuis des siècles, on a toujours vu s'écouler un espace de cinq ou six années avant qu'un pied de ce végétal produisît la moindre grappe, tandis qu'ici les boutures enracinées qu'il avait fournies lui-même, dix-sept mois auparavant, portaient déjà cette remarquable récolte de magnifiques Raisins ! y> L'année suivante, en 1863, mes Vignes donnèrent une récolte de Raisins qui, par comparaison avec !e produit de l'année précédente, fut estimée peser environ deux tonnes (1,200 kilogr.) ; les pieds restèrent parfaitement sains et furent exempts de toutes les maladies auxquelles la Vigne est sujette. A cette époque, ma plantation et les produits con- sidérables qu'elle donnait étaient connus des cultivateurs qui assuraient qu'une production si exceptionnelle épuiserait les arbustes, et qu'il n'y aurait plus de fructification l'année sui- vante, puisqu'il est parfaitement connu que tout végétal a besoin de se reposer après qu'il a produit abondamment ; néanmoins de nouveau bois fut développé, pendant cette même année, pour la production prochaine, qui fut aussi abondante que celle de 1863, et, d'année en année, mes pieds de Vignes ont continué jusqu'à ce j«ur de donner sansinter- — 241 — ruption de grandes récoltes de beaux fruits. Elles sont, au moment actuel, bien portantes, vigoureuses, et elles ne pré- sentent pas encore le moindre signe de décrépitude ni d'épui- sement. )) Tels sont les faits exposés par le général Pleasonton, dit M. D.ichartre, à la suite de la traduction qu'il a publiée dans le Journal de la Société d'Horticulture de Paris. Ainsi des boutures ordinaires auraient pris en une année un développement prodi- gieux ; la seconde année elles auraient produit 1,200 livres de Raisins ; la troisième 2,000 kdogr. ; les années suivantes un produit considérable sans épuisement, et ce merveilleux ré- sultat aurait été obtenu grâce à la simple intercalation d'une bande de carreaux violets toutes les huit rangées de vitres blanches dans le vitrage de la serre ! ce La première impression, qu'on éprouve, dit le savant secrétaire-rédacteur de la Société parisienne, à la lecture de cet exposé, c'est de douter delà réalité de pareils faits, d Pour nous, notre première impres- sion a été de douter de l'existence du général ! Comme le dit, du reste, M, Dncharlre, « l'histoire des sciences fournit des exemples de personnes qui, sous^un nom supposé, se sont fait un jeu de publier de prétendues observations qu'elles avaient créées de toutes pièces; i> mais il est porté à croire à la réalité du^fait exposé par le compatriote de Barnaum, parce que le Présidentde la Société d'agriculture de Philadelphie, M. Poëey, s'est fait le propagateur et le garant des assertions' du général Pleasonton. Savant sérieux et honnête, M. Duchartre croit à la sincérité et à l'honnêteté scientifique de tous les hommes de sciences. C'est pénible à dire, mais nous ne partageons passa crédulité. Il y a dans le monde savant, comme dans toutes les régions du monde social, des hommes avides de popularité et qm ne craignent pas, pour l'obtenir, d'inventer de prétendues observations, et d'abuser de l'honnêteté de hauts personnages, pour obtenir leur garantie. Un exemple sur mille. Août Hl'i ,, ••■ 242 — Il y a quelques années, un docteur présenta, à plusieurs re- prises, à l'Académie des sciences, des Champignons de couche (Agaricus eduiis) d'un volume extraordinaire, qu'il obtenait, disait-il, par un procédé nouveau de culture, consistant à faire germer les spores de cet Agaric sur des plaques de verre, et à chercher, à l'aide du microscope, les plus belles spores, germées pour les placer sur le sable, etc. L'Académie, émerveillée d'un pareil résultat, qu'on lui mettait chaque lundi sous les yeux, eut toutefois la prudence de ne l'accepter que sous bénéfice d'inventaire, et bien lui prit ; car, ayant demandé la répétition des expériences sous les yeux d'une commission, l'auteur s-y refusa au moment d'agir, sous le fallacieux prétexte qu'il avait vendu son procédé et qu'il ne pouvait plus le divulguer. Or, il a été reconnu, depuis, que ces fameux Champignons poussaient naturellement dans la cave d'un marchand de vin du quai Valmy. Sans la sagesse du Président de l'Académie des sciences, la culture de l'Agaric sur verre avait les honneurs de la publicité dans les bulletins de l'Institut, et l'auteur pou- vait se couvrir de la garantie de ce grand corps savant. Avec de l'audace, de l'audace, et toujours de Taudàce, l'homme de^ rien finit par devenir un grand personnage : la maxime de Danton produira toujours son effet. Donc, la garantie du Président de la Société de Phila- delphie n'est pas, pour nous, une garantie suffisante, surtout en présence des faits qui se produisent, dans la végétation, sous l'influence de la couleur bleue ou violelle. Et quand bien même cette influence serait bienfaisante, il est impossible d'admettre qu'un végétal qui reçoit les rayons de la lumière bleue pendant une heure seulement par vingt-quatre heures, puisse en ressentir les effets merveilleux annoncés par le collègue du général Tom Pouce. En effet, par' la disposition perpendiculaire des bandes de verres bleus, la marche du soleil déplace la lumière colorée très-rapidement ; d'après les .-« 243 — expériences que nous avons faites , ohaque feuille de Vigne placée en arrière d'une ban*de de carreaux colorés, n'en reçoit la lumière que pendant les 35 à 40 minutes que dure le passage du soleil devant elle. Or, quel effet peuvent produire en 40 minutes sur 24 heures les rayons bleus ou violets sur l'oiganisme d'une feuille de Vigne ? Mais, la lumière bleue ou violette est-elle réellement favorable à la végétation ? Les faits acquis à la science prou- vent le contraire, ainsi qu'on pourra le voir par les observations suivantes de M. Bert, savant professeur de physiologie de la Faculté des sciences de Paris; nous les empruntons au Bulletin de l'Académie des sciences. F. Herincq. INFLUENCE DES DIVERSES COULEURS SUR LA VÉGÉTATION. Les faits singuliers rapportés dans la dernière communia cation de M. Poëey, et surtout les conséquences qu'il a cru pouvoir en tirer, me déterminent à entretenir l'Académie, plus tôt que je ne l'avais projeté, du résultat d'expériences entreprises l'année dernière sur l'influence que la lumière diversement colorée exerce sur les êtres vivants. Relativement aux animaux, sujet très-déhcat et encore à peine effleuré, je dirai seulement que j'ai constate qiie les très-jeunes larves d'Axolotl, élevées sous un verre jaune- orangé, sont devenues beaucoup moins pigmentées que celles qui recevaient la lumière blanche à travers un verre dépoli. Mais, relativement au règne végétal, mes résultats sont plus complets et plus intéressants. J'ai placé sous de grands châssis garnis de verres de différentes couleurs, vingt-cinq espèces de plantes appartenant à presque autant de familles — 214 — végétales: il y avait des plantes de grand soleil (Bouillon- blanc, Mille-feuilles, etc.); d'autres vivant à l'ombre (Vio- lette, etc.); des plantes grasses (Joubarbes, Cactées); des Cryp- togames verts (Mousse, Sélaginelle , Capillaire); des plantes fortement colorées en rouge (Per i7/a) ; des Sapins . Les végé- taux d'une même espèce étaient de même taille, provenant d'unnième semis. L'un des châssis était garni de verres ordinai- res, un autre de vitres blanchesdépolies, un troisième de verres bien noircis, un quatrième était vitré de rouge, un cinquième de jaune, un sixième de vert, un septième de bleu. Examiné au spectroscope, avec un faible bec de gaz. le verre rouge était sensiblement monochromatique ; le verre jaune laissait passer le spectre entier avec éclat relatif plus grand de la région jaune ; avec le verre vert, les régions non vertes étaient Irès-aiTaiblies, surtout la région bleue-violetfe'; le verre bleu arrêtait tout^ sauf le bleu et le violet, laissant à peine voir le rouge. Les châssis furent exposés de manière ii ne janaais recevoir les rayons directs du soleil; dans cette condition, les verres pou- vaient, sauf le jaune, être considérés comme à peu près mono- chromatiques. Les plantations, ayant été faites à l'avance, furent recou- vertes avec les châssis le 20 juin. Le 24 juin, je semai sous chaque châssis plusieurs espèces de graines à germina- •tion rapide, qui parurent sortir de terre en même temps partout. Dès le 15 juillet, les plantes de grand soleil sont mortes dans les châssis noir et vert; elles sont malades dans les autres châssis colorés, surtout sous les verres rouges ; les autres sont toutes malades. La mortalité va toujours en augmentant: le 2 août tout est mort dans le châssis obscur, sauf le Cactus, la Lemna, les Sapins, la Sélaginelle et la Capillaire, qui sont fort malades; les végétaux placés sous le châssis vert sont morts également, à l'exception du Géranium, du Céleri, de — 245 — la Joubarbe et des plantes qui vivent encore dan^ le châssis obscur : le tout est fort mal en point. La mortalité est moindre dans le châssis rouge, moindre encore dans les châssis bleu et jaune. Les Perilla, mortes dans le noir et le vert, ont perdu tout à fait leur couleur rouge dans les autres châssis colorés. Des plantes en pots, dont on examine les racines, montrent ces organes très-grêles dans les châssis noir et veri, moins dans le rouge, assez fournis dans le jaune et le bleu, et très- abondants dans les châssis à vitres blanches. Le 20 août, la situation a notablement empiré. Il ne reste plus vivants, mais malades, sous les verres noirs et verts, que les Acotylédones ; ceux-ci sont même malades sous le verre rouge, mais ils vont assez bien sous le jaune et le bleu; quant aux autres plantes, le rouge leur a été évidemment plus nuisible que les deux autres couleurs. En examinant les choses de près, on voit que les végétaux placés dans le rouge se sont beaucoup plus allongées que dans le jaune et surtout que dans le bleu ; mais leur tige est peu vigoureuse. Les plantes grasses sont plus étiolées dans le jaune que dans le bleu : sous l'influence de cette dernière couleur, les plantes ont conservé pendant longtemps une teinte verte naturelle, plus foncée même que dans le jaune, et une certaine apparence de santé. Les semis qui ont disparu très-vite dans le noir et dans le vert, puis dans le rouge, se sont mieux comportés dans le bleu que dans le jaune. Ajoutons enfin que, dans les châssis colorés, tout a continué de vivre et de grandir, un peu moins vigoureusement sous le verre dépoli que soUs le verre ordinaire. Si l'on tient compte de ceci que le verre jaune était d'un tiers moins épais que le verre bleu et qu'il laissait passer beau- coup de rayons d'une autre couleur que le jaune, tandis que le bleu était monochromatique, on en arrive à conclure : V Que la couleur verte est presque aussi funeste pour les — 246 — yégétaux que l'obscurité; c'est ce que j'avais déjà vu dans mes expériences sur la Sensitive (yo\t Comptes rendus, t. LXX, p. 338, 1870). Ce fait avait été comme prévu et expliqué d'avance par M. Cailletet (voir Comptes rendus, t. LXV, p. 322, 1865). Il ne serait cependant pas exact de dire que la lumière verte n'a aucune influence sur les végétaux; j'ai constaté, en effet, que des plantes fortement héliotropes, se tournent et s'inclinent du côté du vert, plutôt que du côté du rouge, et vont à celui-ci pour fuir l'obscurité. 2° Que la couleur row^'e leur est encore fort nuisible, bien qu'à un moindre degré. Elle les fait s'allonger d'une manière singulière. 3" Que la couleur jaune, beaucoup moins dangereuse que les précédentes, l'est plus encore que la couleur hleue ; car si les verres jaunes laissent vivre les plantes aussi bien que les bleus, cela tient aux raisons énoncées ci-dessus . 4* Qu'en définitive, toutes les couleurs prises isolénient sont mauvaises pour les plantes; que leur réunion suivant les proportions qui constituent la lumière blanche est néces- saire pour la santé des végétaux; et qu'enfin les jardiniers devront renoncer à l'emploi des verres ou abris colorés pour serres ou châssis. Or, si l'on examine au spectroscope la lumière qui a traversé une feuille, on voit qu'elle est surtout riche en rayons ver ig et rouges ; ce qui signifie que ces rayons n'ont point été utilisés par la plante. Il n'est donc pas étonnant que les végétaux ne puissent vivre, si on ne leur donne comme lumière que celles précisément desquelles ils ne tirent ordinairement point parti. Pour employer une comparaison énergique, je dirai que c'est comme si l'on voulait nourrir l'animal avec les ré- sidus de sa propre digestion. Mais les chlorophylles contenues dans les feuilles de diverses — 247 — espèces de végétajjx ne laissent point passer exactement les mêmes rayons colorés. De là vient sans doute que, si à l'ombre d'un grand chêne, par exemple, les taillis de chêne ne poussent qu'à grand peine, les Mousses et les Fougères y prospèrent à merveille, et que dans les buissons les plus obscurs, les Violettes, certaines Neottia, etc., poussent parfaitement. Je crois, en un mot, que les associations des plantes vertes qui poussent à l'ombre les unes des autres ont pour raison princi- pale la différence des rayons colorée que leurs feuilles utilisent. Il y a là, on le voit, le sujet d'un grand nombre d'expériences que je compte entreprendre dans la campagne prochaine. Il est possible que les réactions chimiques, dont une plante est le siège, ne soient pas les mêmes lorsqu'elles se sont dé\e- loppées sous l'influence de couleurs différentes, et qu'une plante qui a poussé dans le rouge une longue tige grêle ne contienne pas les mêmes principes immédiats, et surtout en même pro- portion, qu'une plante de même espèce, demeurée courte et vigoureuse' dans la lumière bleue. J'ai déjà quelques faits qui semblent déposer dans ce sens ; mais les expériences à faire à ce propos nécessiteraient l'intervention d'un chimiste exercé. (18 décembre 1871.) P. Bert. OBSERVATIONS RELATIVES A LA DÉTERMINATION DE LA TEMPÉRATURE ET A CERTAINS FAITS DE CULTURE QUI EN RÉSULTENT. M. Becquerel a fait la communication suivante à la Société centrale d'agriculture de France. Les faits que nous avons constatés à la suite de l'hiver der- nier, confirment la théorie de M. Becquerel. Ainsi au domaine de Segrais (Seine-et-Oise), toutes les Vignes (espaliers et contre espaliers) , ont été complètement gelées jusqu'au niveau de la neige et point de récolte cet automne; là le terrain est froid et humide. A un kilomètre de la, sur le plateau de Saint- Yon, oii la couche peu épaisse de terre arable repose sur la meulière, la vigne n'a pas gelée et il y a récolte abon" dante de raisin : les Lauriers Amandes n'ont -même passoufTert. Dans le domaine de Guitrancourt, près Mantes, le sol est très- calcaire ; la couche de craie — ou pierre molle — est à 60 ou 80 centimètres de la surface. Là, pas un seul rameau de Vigne n'a été gelé pendant l'hiver; pas une seule pousse nouvelle n'a souffert des gelées du printemps, et les espaliers, contre- espaliers, de toutes expositions, sont chargés actuellement de — 250 - superbes et abondants raisins -, la récolte compte parmi les meilleures, comme qualité et comme quantité. Et comme à Saint-Yon, les Lauriers Amandes, les Aucuba n'ont pas perdu une seule feuille par la gelée. Au village de Limay, situé sur les bords de la Seine en face de Mantes, et au pied d'une colline, où la craie et la pierre se trouvent à 40 centimètres tout au plus de la surface du sol, les Vignes en espaliers sont actuellement couvertes de raisins comme â Guitrancourt. F. Herincq. EXPOSITION D'HORTICULTURE DE MONTMORENCY. La jolie petite ville de Montmorency, dont la forêt est un des rendez-vous les plus fréquentés des promeneurs parisiens, vient, à l'exemple des centres plus populeux, d'avoir sa fête horticole. C'est au Casino à quelques pas de l'Ermitage oîi habitait jadis le grand philosophe, et oh mourut il y a cinquante ans à peine, le célèbre musicien auteur de Panurge et de Richard Cœur de LioUf que la Société d'Horticulture et de Botanique de Montmorency avait organisé son Exposition. Cet endroit, voisin de la forêt, est très-pittoresque, mais il est loin de réunir les conditions qu'exige un local destiné à une Exposition horticole. Cette salle est beaucoup trop sombre, ce qui est nuisible à plus d'un titre aux plantes exposées. D'un autre côté, si vous voulez vous rendre compte si la dénomination des plantes est exacte et surtout quand les couleurs de leurs fleurs n'offrent entre elles qu'une différence microscopique, le manque de lu- mière vous oblige forcément de renoncer à cette inquisition. Dans cette salle nous avons remarqué la belle collection de — 251 — Dracœna de MM. Chaatrier frères, horticulteur à Mortefontaine, et pour laquelle le jury leur a attribué une médaille d'or. Dans ce lot figuraient les espèces suivantes : Dracœna knerkiana. — Guilfoylei. — serrea. — Rumphei. — Brasiliensis. Dracœna rubra. — Cooperii. — punctata. — regina. — Ehrenbergii. Toutes ces plantes groupées avec art dans un^massif, étaient remarquables de santé et témoignaient des soins intelligents que savent leur donner ces deux jeunes horticulteurs. M. Tabar, de Sarcelles, avait exposé sa collection de Pétunias à fleurs doubles, 11 est impossible de produire des fleurs mieux perfectionnées, et il est vraiment fâcheux qu'elles ne se fussent pas trouvées dans un endroit mieux éclairé, M. Tabar a été récompensé par une médaille de vermeil. Les Gynerium de semis et les Bégonias de M. Coureau, jar- dinier chez M. Guy à Saint-Brice, lui ont valu une médaille d'argent. M. Robert, jardinier chez M. Rey de Foresta à Montmorency, présentait un lot de Bégonias et une collection de plantes de serre chaude appartenant aux genres Maranta, Gesneria, Tra- descantia et Fougères. M. Robert, pour lequel le jury s'est montré prodigue, a reçu une médaille de vermeil pour ses Bégonias et une médaille d'argent pour ses plantes de serre chaude qui laissaient beau- coup à désirer sous le rapport de l'étiquetage. Cela valait cependant mieux que les plantes de serre de M. Jamet, qui ne possédaient aucune étiquette, et qui néan- moins ont été gratifiées d'une médaille d'or. Pourquoi les Coleus du même exposant ont-ils été primés — 232 — d'une médaille d'argent? J'ai vainement cherché quel pouvait être le mérite de ce lot ; je n'ai rien trouvé qui puisse confir- mer une telle récompense. Les Pelargonium à ombelles étaient bien représentés à l'Exposition de Montmorency. Nous avons vu les belles collec- tions de MM. Desfossés (médaille de vermeil), Foucard fils et Deveaux. M. Foucard avait en outre une collection de Pelargo- nium à fleurs doubles dont l'ensemble était d'une valeur très- contestable, et pour laquelle il a reçu une médaille de vermeil. Heureux M. Foucard, comme il doit bénir la main généreuse qui a présidé à la distribution des médailles ! Les Reiues-Margueriles de M Tabar, encadrées dans les lots de Cucurbilacées de MM. Vigneau et Desmoulins, n'étaient pas à leur place. Qui a empêché de leur en donner une plus convenable? Les fleurs coupées, Dahlias et Zinnias, sortaient des cultures de MM. Vigneau, horticulteur à Montmorency, et Desmoulins, jardinier chez M. Binder à l'Isle-Adam. La belle et nombreuse collection de Cactées de M. Cauchin lui a valu une médaille d'or. Quelques beaux lots de légumes avaient été apportés par MM. Cauchin, cultivateur à Montmorency, Pirmey, Desmou- hns, et par là Société d'Horticulture d'Etampes. M. Poitevin, amateur à Ormesson, avait exposé une collec- tion de Tomates très- variées. MM. Vigneau et Desmouiins présentaient chacun une col- lection de Pommes de terre d'environ 150 variétés. Comme collection, c'est bien^ mais j'aurais désiré rencontrer dans ces apports un progrès quelconque au double point de vue de la culture et de l'alimentation. Les fruits étaient représentés d'abord par la collection de M. Pirmey, qui était très-variée et très-méritante. U est re- grettable que la commission d'Exposition n'ait pas cru devoir -_ 253 — venir en aide à cet exposant en rectifiant, INHiqiietagc de ses fruits. Tout aurait été pour le mieux, et le lot exposé aurait doublé de valeur. MM. Desmoulins et Fouquet, deCorbei!, exposaient égale- ment des fruits, ils avaient le double mérite d'être beaux et surtout bien étiquetés. Un seul pépiniériste s'est présenté à Montmorency, il n'en manque cependant pas aux en virons : c'est M. Latouche, d'En- ghien-les-Bains. 11 exposait une collection d'arbres fruitiers en jeunes scions de un à trois ans. M. Latoucbe aurait pu fournir une collection plus complète, il a moUieureusement trop sou- vent répété les mêmes sujets. Il n'a pas à se plaindre du jury, qui lui a oclroyé une médaille de vermeil. Deux concurrents étaient en présence pour les plans de jar- dins . M. Louis, géomètre à Deuil, exposait un projet de jardin pour la Société de Montmorency, et pour lequel il lui a été décerné le 1" prix. Son concurrent, M. Bonvoisin (2* prix), exposait divers plans de jardin, parmi lesquels celui de la propriété de M. Armand à Vitré. Ce plan est de beaucoup préférable au projet de M. Louis, et je suis certain de n'être pas seul à dire que M. Bonvoisin n'a pas eu la récompense qu'il méritait. A notre avis, pour qu'un jury soit dans la légalité, il faut qu'il soit d'une impartiale et légitime sévérité; je ne doute pas cependant que celui de l'Exposition de Montmorency ne soit pas pénétré des véritables intérêts de l'art horticole, mais il s'est montré d'une générosité qui ne peut que compromettre ces mêmes intérêts. Jules Jarlot. — 254 — PLANTES D'ORNEMENT QU'ON PEUT ENCORE SEMER EN OCTOBRE. On obtient par les semis d'automne, pour beaucoup de plantes annuelles^ des sujets bien plus vigoureux, à fleurs plus grandes et de coloris plus vif, et la fleuraison a lieu de bonne heure l'année suivante. Toutefois, il convient de distinguer les espèces qui peuvent être semées en place, de celles qu'il faut repiquer soit en planches, en pépinière, et protéger pendant les gelées. Les espèces qui passent l'hiver semées en place en octobre et sans abri sont : Crépis rose. — blanc. Enothère de f.indley. Erysimum Petrowskianum. Gilia capitata. — blanc et ses variétés. Godetia rubicunda. — alba. — Schaminii. Julienne de Mahon. — — à fl. blanche. Leplosiphon densiflorus. Nemophila insignis. — atomaria. discoidalis. — maculata. Pied d'alouette grand, — — nain. Pied d'alouettedesblés double. — — panaché tricolore. Pois de senteur. — — blanc. — — rouge. — — violet. — — brun violet. — — panaché de violet. — — — de rose. Souci double des jardins. — à bouquet ou prolifère. — à la Reine ou de Trianon Thlaspi blanc. — julienne. — lilas. — violet foncé. — — nain. — • odorant. - 255 — Les espèces suivantes ont besoin d'être repiquées, et abri- tées de litière ou de paillassons pendant les gelées continues de 3 à 4. degrés : Campanule miroir de Vénus violette. — — lilas. — — blanche. Campanula Pentagonia. Centaurée Barbeau. — panachée. Clarkia pulchella rosea. — — alba. Gollinsia bicolor. — — à grandes fleurs. — — à fleurs marbrées. — multicolor. Coqnelourde Rose du ciel . — naine. — r pourpre. — blanche . Immortelle annuelle violette. — — blanche. — à bractées jaunes. — naine jaune. — — 'blanche. — à grandes fleurs. Leptosiphon androsaceus. — à fleurs blanches. — nain. Limnanthes Douglasii. — graiidiflora. Madia elegans. Mimulus speciosus. — arlequin fond jaune. Monolopia californica. Némophila insignis. — bleu bordé blauc. — à fleur blanche» — panaché. — à fleur bleue. Séneçon des Indes double. — double violet. — blanc pur. — couleur de cendre. Valériane d'Alger. — macrosiphon. — blanche. — naine. G. DUFLOT. {Eœt. du cat. d'août 1872.) ê\ Jardin potager. On sème eu place : Mâche, Epinards, Cerfeuil, pour récolter en mars, et des Laitues crêpe rouge, petite noire, romaines hâtives, pour repi- quer ensuite sur couche. On repique en place ou en pépinière : Choux d'York et autres. Oignons blancs. Oseille ; et sur cotières, Laitues de la Passi?" . Choux-fleurs. Lorsque les gelées arrivent, il faut couvrir les semis et leuues plants, ainsi que les planches de Chicorée, Scaroles et Haricots qui pourraient encore rester dans le jardin. Jardin fruitier. Récolter les fruits d'hiver et choisir pour cela un temps bien sec. Pour que ces fruits se conservent plus longtemps, il faut éviter de les meurtrir et les laisser ressuyer dans une pièce bien sèche, avant de les trans- porter dans le fruitier. C'est le moment d'adresser les demandes d'arbres. Jardin d'agrément. Travaux d'entretien et de propreté. On met en place les Chrysanthemum. On peut planter des CEillets de poète, Mufliers, Scabieuse, Campanules, Digitales, Polemonium et autres plantes vivaces élevées en pépi- nières. On fait ses plantations, en pleine terre, d'Oignons de Jacinthes, Tulipes, Narcisses, Crocus. On doit relever, pour mettre en pot, de la Giroflée jaune et la rentrer scus un abri quelconque pendant l'hiver, afin de l'avoir de bonne heure en fleurs au printemps. Serre. On doit aérer pendant les heures les plus chaudes, tant que la tem- pérature extérieure sera égale à celle de la serre ; mais vers la fin du mois, les nuits commencent à être froides, il est alors prudent de préparer les paillassons pour en couvrir les vitres. On ne doit pas oublier que les plantes ont besoin de repos pendant un certain temps; on doit donc commencer à diminuer les arrosements. Il est cependant quelques espèces qui ne fleurissent, sous notre climat que pendant, la saison d'hiver ; à celles-là, les arrosements ne doivent pas manquer, surtout lorsqu'elles se disposent à entrer en végétation. Si les plantes d'orangerie ne sont pas encore rentrées, il ne faut pas tarder aies hiverner; les nuits commencent à être froides et humides; il faut choisir une belle journée de soleil et attendre que l'humidité delà rosée des nuits soit disparue; autrement on risquerait de voir les plantes pourrir. On doit disposer ces plantes, dans l'orangerie, de manière à réserver le devant pour les plantes délicates ou celles qui conservent leurs feuilles. On place les arbrisseaux à feuilles caduques tout à fait au fond avec les Orangers et les Lauriers roses. Règle générale: toute plante à feuilles molles et qui les conserve pendant l'hiver, doit être rentrée dans un endroit bien éclairé, pour recevoir autant de lumière que possible. On dépouille les Fuchsia et les Géranium zonales de leurs feuilles, et on les intercalle entre les caisses d'Orangers; ils n'ont pas besoin de lumière avant le mois d'avril, si on ne les pousse pas à l'eau ; on ne doit arroser les plantes d'orangerie que très-rarement, pour maintenir seulement la vie. =sB^g>®(Ssas» Pariî. — Iniprinicric horlicole de £. DOKNAUD, rue Cassette, 9. LES 366 MENUS DU BARON BRISSE avec 1200 recettes 6» ÉDITION MENUS EN GRAS & EN MAIGRE Un beau volume in-12. Prix : 3 francs. LA PETITE CUISINE DU BARON BRISSE ORDINAIRE ET RECETTES POUR CHAQUE JOUR DE L'ANNÉEJ Un volume in-IZ. — Prix : 3 francs. RECETTES A l'dsagee des MÉNAGES BOURGEOIS ET DES PETITS MÉNAGES AVEC LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Orné de Figures dans le texte PAR LE BARON BRISSE Un volume in-18 Jésus, cartonné. Prix : 3 fr. 50 ta convertiireest ornée du portrait de ïantear. VIENT DE PARAITRE ANNÉE 1873 LE NOPEAl) JARDINIER ILLUSTRÉ BÉDIGÉ PIR MM. F. HERINCQ ALPH. LAVALLÉE — L. SEUMflNN — B. VERLOT — CELS — COURTBIS- GÉRARD — J-B. VERLOT — PAVARD — BURIL Arec pins de SOO dessins intercalés dans le texte, DE MM. COURTIN, FAGUET, MAUBERT ET RIOCREUX GRAVÉS PAR M. BISSON. Ia-18 Jésus de plus de 1,800 pages. PRIX: br. 7 fr.; cart. 8 fr.; rel. 9 fr. ESSAI SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT L'HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTUP AVEC I,i»*l€.atIon de» moyen, propres à les éloigne roo nies détrniro et tHISTOIHE DES IIVSBCTES ET AUTRES AWIMAUX «XH,ES ATJX CUI-TURES Par le D' BOISDUVAL. Ouvrage illustré de 425 ligures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur aciei Prix : broché, 6 francs. GUIDE POUR RECONNAITRE LES CHAMPIGNON COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU PAYS DE FRANCE PAR KRŒNISHFRANCK BOTANISTE Un joli volume in-32 colombier, avec yiavures coloriées.— Prix : broché, 5 fr. Paris, — Imprimerie horticole de E. Donnjsdd, rue Cassette, 9. N^ ». SI* Année. 187». rDORTiwEi nmm m 62111 GOIBQT ©iraT ©OliîKSO/arairiI IT 111)53 JOURNAL DES AMATEDRS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT LA CDLTURE RAISONNER, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, ET NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FRDITS ET DES LÉGOMES, LA DESCRIPTION ET L'DSAGE DES INSTRUMENTS NOUVEAUX, PUBLIÉ AVKC LE CONCOURS DES AMATEDRS ET DES PRINCIPADX HORTICDLTEDRS DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DE M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. ITTACBÉ «D MBSEOM o'aiSTOIBE NATDRELtE DE PARIS, Collaborateur du Manuel Jet l'iamet, des figures du Bon Jardlnlar Ex-Rédacteur principal de la SocUii if horticulture de la Seine ' , Membre honoraire et correspondant de plusieurs Sociétés d'horticulture etc i/Horticnltear Français parait le 5 de chaque mois, par livraison de 32 pages de texte grand in-8, et d'une planche grarée et coloriée avec le pins grand soin. ( Paris 10 fr. PRIX DE L'ABONNEMENT : ! DÉPARTEMENTS. 11 fr. l Étranger 15 fc. par an. Toutes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'un bon du montant de l'abonne- ment sur la poste ou sur une maison de Paris, et au nom de M. E. OONNADD, rue Cassette 9. Les Souscripteurs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement un bon snr la poste ou sur une maison de Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une ouit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de UN franc sert à payer les frais de néKociation de la traite qui leur est adressée. PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. 1872 Jtfitf . les Horticulteurs sont priés de faire parvenir leurs catalogues au bureau du journal, rue CaS' sette, 9, et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. Nous mettons sur la dernière page de l'Horticulteur français, le nom des cataloguée parus dans le mots et dont nous avons reçu un exemplaire.^ LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE AGTUE[.LE COMPARÉE A L'ANCIENNE CULTURE SUIVI d'une notice sur la. culture forcée du fraisier Par M. CiOMTIEB, horticulteur. Un joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : 3 fr. LE MURIER Par CABAIVIS. 1 beau volume in-IS jésus. — Prix, broché : 2 fr. LE CHAMPIGNON ET SA CULTURE Par II. IiA.IZlER. Un joli volume in-32 rolombier, avec gravures. — Prix, broché : 80 cent. Par lilERVAL, horticulteur Joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : i fr. 25 CULTURE PRATIQUE DES LANTANAS Par £. CHJlTÉ, horticulteur. Joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : 1 fr. 25 LE CANNA SON HISTOIRE, SA CULTURE SUIVI d'une monographie des espèces et variétés principales Par E. CIIATÊ, horticulteur. Un joli volume in-32 colombier. — Prix, broché : 1 fr. 50 eu LTURE PRA TIQUE DES PELARGONIUM Par MAliET, horticulteur et B. "VEBIiOT chef des cultures de l'École de botanique du Jardin des Plantes de Paris. Joli vol. in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : i f r. 25 SOMMAIRE DU NUMÉRO DE SEPTEMBRE. . Herincq. Chronique. — 0. Lescuyer. Primula japonica (PI. IX). — J. Jakloi. Gullure des Poinsettia pulcherrima. — L. Van IIoutte. Cultures des Jacinthes, Tulipes, etc., eu puis, eu carafes et dans la mousse. — 0. Lescuyer. Fleurs d'automne : les Aster. — Eue. de Martragny. Les trois cents Fraises de MM. Simon-Louis et les nouveautés du docteur Nicaise. — Briant. Mode de conservation pour les Racines et Tubercules. — P.-Gh. Joubert. Exposition des Insectes utiles et nuisibles à l'horticulture. — Ernest Lacan. Nouvellesde la maladie de la Vigne. — Ern. Bonard. Plantes nouvelles du commerce. — X Travaux du mois de novembre. CHRONIQUE Le Nouveau Jardinier iUustré pour 1873. L'automne. Les Pommes de terre et les Anglais. Mise en vente du Pelargonium zonaleà Qeurs blanches doubles. Les catalogues, pour l'automne de 4 872, de MM. Gontier jeune, Dullot, Joseph Schwartz, Paul Tollard, Bertier-Rendatlcr, Ducher fils, Louis Van- HouUe, etc. Jacinthes pour le forçage. Plantes et léguoies nouveaux.. Déplace- ment du marché aux fleurs de la Cité. Exposition de Troyes. La Télra- gone ou Epinard de la Nouvelle-Zélande n'est pas une nouveauté; son histoire. Le Nouveau Jardinier illustré. Notre éditeur vient de mettre en Yente l'édition du Nouveau Jardinier illustré pour 1873. Ce n'est pas à nous à faire l'éloge de cet ouvrage auquel nous avons collaboré ; nous rappellerons seulement qu'ayant été présenté à l'Exposition dernière de Cherbourg, il a obtenu une médaille d'argent 1 " module, dans le concours des publica- tions horticoles. « De tous les ouvrages présentés, dit le rapport du Jury, c'est celui qui rentre le mieux dans les conditions prévues à la première partie du programme tracé pour le concours (Traité d'horticulture pour les instituteurs). — Il renferme, sous une forme claire et concise^ la matière de plusieurs vo- lumes et constitue à lui seul une vraie Encyclopédie horticole, tenant lieu d'un grand nombre de Traités spéciaux qui tous Septembre 4872. 47 — 258 — ont leur place marquée dans les bibliothèques des Sociétés d'horticulture, etc., mais dont le prix n'est malheureusement pas à la portée de toutes les bourses. CL Cet ouvrage, dont le prix est relativement modique, nous a paru digne de la plus sérieuse recommandation Il nous pa- raît mériter une haute récompense, la commission vous pro- pose donc de décerner aux auteurs une médaille d'argent 1" module. » {Bulletin Soc. dliort. de Cherbourg, 1872, page 46.) Dans un autre récit de l'Exposition , cette publication dit encore, page 27 : ce Les conclusions de la commission sur renseignement hor- ticole dans les écoles, ont été adoptées à l'unanimité et le jury a pris les décisions suivantes : « Une médaille d'argent, 1"" module, est décernée au Nou- mau Jardinier illustré , édité par M.Donnaud. La médaille d'or n'a' pu être utilisée, faute d'un ouvrage présentant, dans un cadre restreint^ les qualités essentielles qui distinguent le Nouveau Jardinier illustré 5) Lautomne, C'est le dimanche 22 septembre, à six heures deux minutes de l'après-midi, que l'été nous a quittés. A ce moment, disent les astronomes, le soleil — qui ne bouge pas passe du signe de la Vierge dans celui de la Balance ; c'est l'équinoxe d'automne ; pendant quelque temps, les jours ont la même durée que les nuits. L'automne, cette année, n'a pas attendu que l'heure de son retour soit sonnée pour entrer en fonction. Dans la nuit du 20 au 21, il a débouclé ses malles, s'est confortablement installé au milieu d'une belle et bonne gelée blanche, et le di- manche matin il ne faisait pas précisément bon à cueillir la fraise perpétuelle ; le thermomètre, à Segré , est descendu à 4 degrés au-dessous de zéro. Les jardiniers ne se sont cepen- dant pas découragés par cette proclamation automnienne; ils ont vu en elle un excès de zèle du Dieu des frimats, et, ce qui — 259 — leur faisait croire cela, c'est que les hirondelles ne s'en étaient pas émues. On les voyait toujours se livrer à leurs ébats au milieu des airs, sans se rarprooher des corniches proleclrices, heu de rendez-vous pour le départ en pays plus clément. De- puis, les hôtes des cheminées et des fenêtres sont partis; mais nous jouissons toujours d'un temps déhcieux. Il est bon ce- pendant de prendre sea précautions pour la rentrée ou la pro- tection des plantes déhcates et de mettre les appareils de chauffage en état ds fonctionner. Les Pommes de terre se sont bien trouvées de la chaleur et de la sécheresse continue de l'été qui vient de finir : abon- dante récolte et peu ou pas de maladie. Malgré cela les Pommes de terre, comme le blé^ se maintiennent, dans la vente au dé- tail, à des prix très-élevés. Et pourtant, j'ai vu, sur les mar- chés de Mantes (Seiiie-el^Oise), des cultivateurs fort mécontents du bas prix offert. Il est probable que les Anglais, qui, au dire des journaux, achètent a raison de 30 et 40 pour 100 au-dessus des cours des années précédentes^ n'avaient pas encore en- vahi les marchés delà Normandie; mais ces Anglais-là pour- raient bien être tout simplement une bande d'éhontés spécu- lateurs français, reliquat du dernier empire (1). Pelargonium zonale à fleurs blanches. Désirant faire profiter le plus tôt possible le commerce horticole de l'introduction de cette nouvelle variété obtenue par M. Smith, de Toulouse, M. Boucharlat aîné, qui en a acquis la propriété, nous prie d'annoncer qu'il en a fixé la vente au 1'' novembre de cette année, malgré le nombre très-limité de la multiplication. Les livraisons se feront par ordre d'inscription. Donc il n'y a pas de temps à perdre pour prendre rang. — a: Cette haute nou- veauté, dit M. Boucharlat dans sa circulaire, a été vue et jugée (1) Les ageuls français de l'Angielerre vienneat de faire leur apparition sur le marché de Mantes-, ce qui se vendait, le. mois dernier, 8 fr., valjii, au marché du 7 nctobr!^, lO ri -'f, [•-. — 260 — dans mon établissement par de nombreux Français et étrangers, qui tous l'ont appréciée quoique non parfaite de forme. Comme point de départ depuis longtemps attendu, cette nouveauté est d'un grand avenir pour la fécondation artificielle, vu que chaque fleuron, sans exception, laisse voir ses pistils à décou- vert, avantage contraire à une fleur trop pleine, ce qui per- mettra d'obtenir promptement des fleurs parfaites et très- doubles, comme de nouveaux coloris inconnus à ce jour. La plante est naine, très-vigoureuse etdes plus florifères, ornée d'un large feuillage vert foncé zone brun, portant des ombelles sur des pédoncules roides, bien au-dessus du feuillage, de 30 à 35 fleurons sur les ])lantes fortes, et de 12 à 15 sur les jeunes su- jets ; fleur plus que semi-double à pétales irréguliers finement laciniés, d'un blanc de neige légèrement rosé à sa complète floraison ; ombelle bombée et floraison d'ensemble parfaite. 3> Le prix est fixé à 30 fr. la pièce. Les Catalogues pour Vautomne 1872. M. Gontier jeune, successeur de M. Guénot, marchand grainier, 6, quai de Gesvres, Paris, vient de publier la deuxième édition de son prix courant spécial des Oignons à fleurs et plantes bulbeuses. Dans une note placée en tête, M. Ad. Gontier recommande tout particulièrement les Jacinthes simples, pour le forçage en pots ou sur carafes ; « elles sont, dit-il, moins délicates, vé- gètent plus vigoureusement que les variétés doubles, et pro- duisent des bouquets de fleurs plus forts. Pour forcer les Ja- cinthes sur carafes, il est bon de les placer, pendant les dix ou quinze premiers jours, dans l'obscurité, et pendant un mois à six semaines pour celles forcées en pots. Les oignons forment alors promptement de fortes racines et poussent ensuite avec plus de vigueur. — Voir la culture, page 269. M. Duflot, successeur de MM. Bossin-Louesse^ n" 2, quai de la Mégisserie, nous a adressé son Catalogue pour l'automne de 1872.11 comprend : oignons à fleurs ; plantes bulbeuses ; arbres — 261 — fruitiers, forestiers et d'agrément ; Fraisiers, plantes vivaces et une liste des graines que l'on peut semer en septembre et oc- tobre. Nous avons donné dans le précédent numéro un extrait de cette liste concernant les graines à semer en octobre. M. Joseph Schwartz, successeur de M. Guillot père, rue du Repos, 43, à Lyon, annonce la mise en vente^ pour le l«r no- vembre prochain, de deux nouvelles roses : Beine Victoria, \]e Bourbon à fleur d'un beau rose vif, et Madame Lachanne, hybride remontant, obtenu par M. Lacharme. C'est, dit M. Schwartz, la plus belle rose hybride blanche connue jusqu'à ce jour. La maison Paul ToUard (Lecaron successeur), quai de la Mégisserie, n° 20, a publié un supplément au Catalogue gé- néral concernant les plantes nouvelles et d'autres peu connues. Comme nouveautés, se trouvent cités : Amaranthus [atropur- pureus, Amaranthe crête de coq très-naine, Ageratum Las- seauxi, Centaurea babylonicaet macrocephala, CUtoria à fleurs blanches, Coreopsis aristosa, Dolichos bicontortus, Gaillardia naine jaune soufre, Gilia liniflora et minima, Gymnotrix japo- nica, Campanule à grande fleur rose, etc. Comme légumes nouveaux, ce sont: Laitue Tom Pouce, Mâche verte d'Étampes, Pois nain à bordure et le ridé vert de hairs. Pomme de terre rouge d'Amérique et le Pissenlit améhoré à large feuille, qui acquiert la grosseur d'une belle Chicorée frisée qu'on peut lier ou couvrir de terre ou de terreau pour faii-e blanchir en hiver ou à la fm de l'hiver. Le Catalogue de M.Bertier-Rendatler, de Nancy, contient la description dePentstemon nouveaux, semis de l'établissement : Henriette de Montesquieu, Mme Weeber, M. Alégatière, Etienne Henry, P. Odinot. — A la suite des nouveautés de son établissement;, M, Bertier fait suivre les nouveautés diverses, des genres : Pelargonium, Fuchsia, Coleus, Canna, Bégonia, Chrysanthèmes, Verveines, et plantes diverses de serre et de plein air. _ 262 — Le" Catalogue n° 144 des cultures de Louis Van-Houtte, à Gand, qui vient de paraître, est consacré aux arbustes de terre de bruyères : Azalea, Camellia, Rhododendron, Ericacées, etc. On y trouve une collection tout à fait épurée d'Azalées de pleine terre, d' Azalea mollis, espèce japonaise parfaitement rustique pour plein air, d' Azalea indica, et dernières nou- veautés de Camellia, variétés exclusivement d'élite ; de Rho- dodendron divisés par section de rusticité, etc. Nous en ex- trayons plus loin les dernières nouveautés. MM. Thibaut et Keteleér, horticulteurs à Sceaux (Seine), viennent de publier leur prix courant pour l'automne 1872. Parmi les plantes de serre chaude, se trouve le Ficus hahnei, très-belle espèce nouvelle à grandes feuilles ovales-arrondies, et à bords ondulés, poussant vigoureusement. Leur collection de Fougères comprend un grand nombre d'espèces de serre froide très-intéressante, et dans leur collection de plantes variées, delà même température, se trouve le Macadamia terni- foha, introduction assez récente qui peut-être pourra supporter le climat de France. La liste des arbrisseaux et arbustes de plein air comprend les espèces nouvelles de tous genres : Acer palmatum septembolum, dissectum; Aralia hybrida, DesmO' dium penduliflorum, charmante plante qui n'est pas assez ré- pandue; Enkianthus japonicus, Idesia polycarpa, Negundo cissifoliura, Prunus Simonii, etc., etc. M. Ducher, chemin des Quatre-Maisons, à la Guillotière (Lyon), annonce sept roses nouvelles pour le l'" novembre pro- chain. Perle de Lyon, Amazone, Anna Ollivier, Marcelin Roda, Mont rosa, Vallée de Chamonix, de la section des Thés, et enfin le septième : Bouquet d'or, delà section des Noisettes (1). (1) Au moment de mettre sous presse, nous recevons les catalogues suivants : — M. F. Jamia, à Bourg-la-Reine (Seine) : Arbres fruitiars et fraisiers; — J.-B. YvoD, avenue de Châtillon, n° 20, Paris : Plantes vivaces et nouveautés pour 1872 ; — Simon-Louis, à Plantières, près Metz : Supplément au catalogue des arbreset nouveautés inéditesi — Eugène Verdier fils aîné, rue Ekinois, n"^3, — 263 »- Marché aux fleurs de Paris, On parle beaucoup du déplace- ment de l'ancien marché aux fleurs de la Cité, Actuellement relégué sur les quais et le pont Notre Dame, par suite de Tin- cendie de l'hôtel de ville ; ce marché serait réinstallé, au prin- temps prochain, sur les terrains qui se trouvent entre la rue d'Arcole, l'avenue de Gonstantine et le quai Desaix; il re- viendrait ainsi sur son ancien emplacement qui est complète- ment déblayé. Un instant il avait été question d'en faire un marché couvert, comme les halles centrales ; mais la routine l'a emporté sur le progrès : les fleurs veulent le grand air, et les marchandes aussi, parait-il! Que le froid et la pluie leur soient agréables! Expositions d'automne. De tous côtés on ne voit qu'Exposi- tions automnales. Le journal de Troyes nous fait un récit mer- veilleux de l'Exposilion de la Société horticole et vigneronne de l'Aube. Les collections de fleurs étaient groupées avec art dans le jardin du théâtre, au premier plan des massifs d'arbres; autour des pièces d'eau étaient les pompes; les fruits et les vins avaient trouvé abri sous des baraquements, etc. Les fruits étaient abondants. Un lot surtout attirait les regards; c'était celui de M. Buchetet, de Paris; ses fruits étaient si beaux, si à point comme maturité, si parfaits de forme et de coloris, que chacun grillait de l'envie d'y goûter. Malheureusement les fruits qu'expose M. Buchetet sont toujours des fruits arfiticiels. Mais la nature est si exactement et si admirablement repro- duite, qu'on ne peut qu'applaudir à la médaille de vermeil qui a été décernée, à Troyes, au producteur, M. Buchetet lui-même, modeleur de fruits par état, chroniqueur omnibus par goût et Paris : Glaïeuls, et plantes bulbeuses, Rosiers (nouveautés) — Joseph Schwariz : Rosiers disponibles pour l'aulomne de 1872; — Loise-Ghauvière, 14, quai de la Mégisserie : Glaïeuls et autres oiguons à fleurs; — Legendre- Garriau, avenue Victoria, 8, Paris : Oignons à fleurs et plaates bulbeuses^ — Delahaye, 18, quai de la Mégisserie ; Oignons à fleurs. — 261 — tempérament. —Les fruits naturels étaient représentés par les collections de MM. Baltet frères, Berihier-Roblot, Ferrand, Bernard fils, etc. L'Exposition Ûorale était, paraît- il, très-re- marquable. M. Sellier, de Troyes, avait une admirable et très- intéressante collection de plantes variées, et M. Léger, le doyen des horticulteurs troyens, exposait une riche collection de plantes exotiques; on admirait aussi celle de madame Moreau- Philippon. Les autres lots de plantes d'ornement appartenaient à MM. Béhcaut, Denis-Rozier, Blanche, Gibey-Lorne, Lefort, Mignard, etc. Les légumes faisaient aussi très-bonnes figures ; ils avaient été exposés par MM. Dosseur, Cuisin-Gombey, Teroyes. « Un nouveau légume, dit le journal de Troyes, exposé par M. Dos- seur, la Tétragone cornue, ou Epinard de la Nouvelle-Zélande, paraît être appelé à un grand avenir. y> ' — La Tétragone ou Épinard de la Nouvelle-Zélande. Cette Tétragone, que la Société horticole de l'Aube considère comme une nouveauté, n'est pas tout à fait d'introduction récente; mais elle prouve une fois de plus qu'il faut bien du temps pour faire accepter à l'homme les choses qui ne sont pas des futilités. Ainsi cette Tétragone qu'on a présentée à Troyes comme « légume nouveau qui paraît être appelé à un grand avenir, y> se trouve dans les cultures européennes depuis un siècle juste. Reconnue par le capitaine Cook, pendant son voyage d'exploration dans la mer du Sud, pour un excellent légume et anti-scorbutique, elle fut introduite en Europe, en 1 772, par sir Joseph Banks, naturahste de l'expédition anglaise. Et voici, d'un autre côté, ce que disait le Bon-Jardinier en l'an- née 1824, il y a par conséquent de cela 48 ans, près d'un demi- siécle : c( Dans les distributions de graines faites par le jardin du Roi, la Tétragone a été comprise pendant plusieurs années, sans que sa culture parût s'être répandue. M. le comte d'Our- ches, agronome zélé et instruit, s'en était enfin occupé; les — 265 — résultats satisfaisants qu'il avait obtenus ont été consignés dans le numéro de septembre 181 9, des Annales d'agriculture. Cette plante lui a paru pour l'été, saison où elle donne son produit, beaucoup préférable aux Épinards. Il la semait sur couche et repiquait le plant en pleine terre à 18 pouces de distance. Il a encore mieux réussi en la semant clair en place, dans une terre fraîche et substantielle, après la saison des gelées, attendu qu'elle est sensible au froid. La Tétragone demande ensuite de la chaleur et de l'eau; elle donne jusqu'à quatre coupes dans rannée. J> Il y a 48 ans que ceci est écrit et la Tétragone est encore à l'état de « légume nouveau, appelé à un grand avenir ! H) A quoi servent donc les Sociétés d'horticulture? Car il est bien vrai que cette plante est à peine connue en dehors du cercle restreint des amateurs sérieux, qui, il est vrai, font peu partie des Sociétés d'horticulture. G'estune plante des plus précieuses qui remplace très-avantageusement TÉpinard pendant l'été. On la sème en avril, immédiatement en place; elle prospère mieux dans les terres légères. Les hauts talons n'ont pas mis autant de temps à pénétrer dans nos mœurs; il est vrai que le haut talon est une haute inutilité, et que la Tétragone est une planfe alimentaire par excellence. Il ne faut donc pas chercher plus longtemps la cause du succès des uns et celle de l'insuccès de l'autre. Toujours à la futilité! Quand donc serons-nous sérieusement sérieux? F. Herincq. PRIMULA JAPONICA (Pl. IX). Le Primula japonica est une introduction récente, qui fait quelque bruit dans le monde horticole, et c'est avec quelque raison. Des hampes, hautes de 30 à 40 centimètres, portent, en effet, 4 ou 5 collerettes superposées de nombreuses et grandes — 266 — fleurs pourpres, de 3 centimètres environ de diamètre; et ses hampes naissent au milieu de feuilles obovales-oblongues ou en spatule, longues de lo à 20 centimètres, sur trois de large, un peu gaufrées, finement dentelées. Cette belie et intéressante Primevère a été observée par M. Fortune en pleine floraison, à Yedo, dans le courant de mai 1861; mais elle n'a été introduite en Angleterre que récem- ment par le consul anglais, M. Hodgson qui l'a trouvée à Hakodadi, et envoyée à M. Bull, horticulteur à Chelsea. Depuis son introduction, de nouvelles variétés ont été obte- nues en Angleterre, ce qui fait supposer que la plante intro- duite par M. Hodgson doit être déjà une variété des jardins japonais, et non le type de l'espèce indigène ; car elle se se- rait affolée bien rapidement, et n'aurait pas attendu les cinq générations de rigueur pour se modifier. Quoi qu'il en soit, le commerce en possède six variétés au moins. Nous trouvons dans le Catalogue de MM. Thibaut et Keteleêr, horticulteurs à Sceaux (Seine), les suivantes : d'abord le japonica comme type, puis les variétés alba ■■■— carminata-^ lilacina — rosea et splendidci:, Cette belle Primevère, qui a été proclamée la Reine des Primevères, serait beaucoup plus belle à l'état de culture qu'à l'état sauvage.- C'est du moins ce que dit M. Kramer, dans une lettre adressée par lui de Jokohama au journal anglais le Flo- rist and Pomologist, et qui contient des renseignements pré- cieux pouvant aider à sa culture. Le Primula japonica croît à l'état sauvage dans File de Yédo ; on le trouve généralement sur les bords des rivières, dans une terre forte et jaunâtre. M. Kramer dit en avoir vu des pieds de 80 centimètres de hauteur, dont la hampe portait six et même sept collerettes de fleurs. Le climat où croît cetteplante n'é- tant pas chaud, lorsqu'on veut, en Europe, en faire des semis, il ne faut pas donner de chaleur de fond, c'est-à-dire qu'il ne -= 267 — faut pas les semer sur couche. Les graines ne germent très- souvent qu'au printemps suivant. Il convient dès lors do semer ces graines aussitôt après la récolte, et les laisser en repos pen- dant au moins six mois. M. Kramer a fait des semis; il a ob- tenu beaucoup plus de germination la seconde année que pen- dant la première. Il suit de ces renseignements que le Primula japonica doit être planté en bonne terre franche, et le tenir, en attendant qu'on soit parfaitement édifié sur son degré de rusticité, en simple châssis froid pendant l'hiver. 0. Lesguyer. CULTURE DU POINSETTIA PULGHERRÎMA. Le PoinseUia pulcherrima, du Botanical Magazine, ou E«- phorbia pukherrima, de Willdenow, appartient à la flore mexi- caine. Il fut trouvé en i 828 par M. Poinsette, mais il ne parut, sur le continent, qu'après son introduction en Angleterre(l 834). Cette magnifique Euphorbiacée est un arbuste rameux, dont la hauteur varie de 1 m. 50 à. 2 m. ; ses feuilles sont ovales- oblongues d'un beau vert en dessus et pâle en dessous. Elle fleurit en janvier-février. Ses fleurs verdâtres sont entourées de 12 à 15 bractées terminales, longues de 15à 18 centimètres, d'un rouge vermillon très-éclatant. On peut obtenir, par une culture bien entendue, de beaux spécimens de cette plante, qui, lorsqu'elle est abandonnée à elle-même, n'offre guère qu'un assemblage confus de rameaux grêles et nus d'un bien vilain aspect. Si au contraire on a le soin d'en rabattre à temps les rameaux, on obtiendra de belles plantes ramifiées et une floraison splendide. Le PoinseUia pulcherrima se multiplie de boutures qu'on doit renouveler tous les deux ans. Aussitôt la chute des bractées, on rabat les rameaux ; on en- — 268 — fonce ensuite les pots dans la tannée d'une serre à multipli- cation, le plus près possible du verre, et dans l'endroit le plus chaud et en même temps le plus sec. Un lieu humide ne sau- rait convenir à cette plante. On obtiendra bientôt de nouvelles pousses, sur lesquelles, lorsque le bois sera assez mùr, on prendra les boutures. Celles- ci, exposées comme il vient d'être dit, prendront vite racines, et, ayant été préalablement rempotées en godets, on les placera sur une couche chaude jusqu'à leur parfaite reprise. Après un second rempotage, on pourra, du commencement de juin à fin septembre, les laisser séjourner dans la serre tem- pérée. C'est pendant ce séjour qu'il convient d'apporter toute sa vigilance pour les soins à donner à ces jeunes élèves, sur- tout en ce qui concerne les arrosements dont il ne faut pas être trop prodigue. Au commencement d'octobre, les jeunes plantes seront ren- trées en serre chaude, toujours dans les mêmes conditions, et, vers le milieu du mois de janvier, on pourra compter sur une floraison des plus brillantes. Le Poinsettia pulcherrima est souvent atteint par l'araignée rouge ; on peut l'en débarrasser par des seringages répétés se- lon les besoins. Comme terre, le mélange suivant, qui est très-nutritif, con- vient beaucoup à cette euphorbiacée. 1/3 terre franche grasse. 1/3 terreau de feuilles. 1/3 sable blanc. Nous avons eu l'occasion de voir, il y a quelques années, à Londres, dans les jardins delà Société royale d'horticulture à South Kensington garden's, quelques-unes de ces plantes cul- tivées d'après le mode que nous venons d'indiquer et dont la beauté était tout à fait remarquable. J. Jarlot. 269 CULTURE DES JACINTHES, TULIPES, CROCUS, NARCISSES, SCILLES, IRIS ANGLICA ET IIISPANICA, ANÉMONES ET RENONCULES. Voici, d'après M . Van Houtte, le grand et savant horticul- teur de Gand (Belgique), quelques bonnes et simples notions de culture des plantes ci-dessus indiquées. c: Culture en plein air. On plante les Jacinthes en plein air, depuis le 1" octobre jusqu'au 1" décembre, dans de la terre légère, sablonneuse autant que possible, ou bien ameublie par des labours et dont la fumure ne soit pas trop récente. On em- ploie de préférence, pour engrais, le fumier de vache bien con- sommé. Si la terre est froide et humide, il faut exhausser la planche oîi l'on veut planter, l'incliner légèrement du côté du midi et y mettre, à environ deux pieds de profondeur, des gravois, des branches d'arbres ou d'autres débris pour faciliter l'écoulement des eaux. On plante les oignons à une profondeur de à 15 à 20 centimètres et à une distance de ll2 à 15 centi- mètres les uns des autres, en ayant soin de ne pas fouler la terre. Aussitôt que les gelées surviennent, on couvre la planche de feuilles mortes ou de htière, et on la découvre aussitôt que les fortes gelées ne sont plus à craindre. Lorsque les Jacinthes sont en pleine végétation et que la pluie se fait attendre, il faut les arroser légèrement. Culture forcée en pots. On plante les Jacinthes dans des pots ou dans des vases d'une forme quelconque, dont les dimen- sions diffèrent suivant le nombre d'oignons qu'on veut y mettre ; si l'on veut que chaque oignon soit isolé, on prend des pots de 12 centimètres environ de hauteur et de 12 centi- mètres de largeur à l'orifice. La plantation a lieu du 1«'" octobre au 1" décembre, mais le mois d'octobre est le meilleur mo- ment pour bien réussir. On emplit les pots de bonne terre lé- — 270 — gère de potager, de terreau ou de terre légère de bruyère, et on y plante les oignons de manière qu'ils soient entièrement recouverts et que leur colleL soit de niveau avec la terre. Cela fait, on place les pots dehors, en les enterrant jusqu'au dessus des bords et on les y laisse pendant six ou huit semaines en- viron, en ayant soin, cependant, de les couvrir d'une légère couche de feuilles si la gelée menaçait. Ce temps écoulé, les Jacinthes auront des racines et leurs feuilles commenceront à paraître ; elles sont alors en état d'être forcées. A cet effet, on les retire du plein air, — en les relevant avec leur pot— et on. les place près de la lumière dans un appartement, ou sous un châssis, ou dans une serre, en leur donnant de l'air autant que possible. Quand on veut activer la floraison des Jacinthes, on les met dans un endroit qu'on chauffe graduellement, soit en bâche, soit en serre, etc.; on doit bien en soigner l'arrosement et ne jamais liiisser la terre se dessécher; on y aidera en plaçant chaque pot dans une soucoupe qui recevra la surabondance d'eau et la rendra à la terre par voie d'aspiration. Les deux modes de culture ci-dessus détaillés s'appliquent également à toutes espèces de bulbes, tels que : Tulipes, Cro- cus, Narcisses, Scilles, Iris hispanica et anglica, Renoncules et Anémones. Les Anémones demandent une terre fraîche ; le terreau et le fumier bien consommé leurs sont très-favorables, pourvu qu'ils soient bien mélangés à !a terre. On plante les pattes ou racines à 6 centim. environ de profondeur et à une distance variable, mais pas à moins de 15 à 20 centimètres. — En été si la pluie se fait attendre, il faut arroser, mais de préférence le soir. — Les Anémones se plantent en toute saison^ mais mieux au prin- temps, de février en mars et avril. Les Renoncules se cultivent de la même manière que les Anémones; on doit les planter h nii-ombre, de manière qu'elles — 271 — ne reçoivent pas les rayons du soleil en plein jour, mais seule- ment le matin ou le soir ; il faut leur choisir une place fraiche. On arrose copieusement en temps de sécheresse. Culture en carafes. — On choisit des vases dont l'ouverture soit assez large pour pouvoir y poser à ferme un oignon de Ja- cinthe, de Tidipes, etc., de manière que l'eau contenue dans le vase, qu'on a rempli entièrement, puisse bien mouiller le pla- teau de l'oignon. On emploie de préférence l'eau de pluie ou de rivière ; un peu de sel ou de poudre de charbon de bois en prévient la corruption. On aura soin de remplir les vases à mesure que l'eau s'épuisera et de renouveler celle-ci, deux fois par mois environ, par une eau nouvelle qu'on aura tenue pendant quelques heures dans le local même, afin qu'elle y ac- quière la même température. S'il se forme des matières vertes autour des racines, il faut les laver soigneusement, en prenant garde de ne pas les casser. On attache l'oignon sur le vase au moyen d'un petit' fil métallique ou de tout autre lien pour que la plante ne se renverse pas lorsqu'elle a poussé feuilles et fleurs. Culture dans de la mousse. — Ce genre de culture consiste à placer des Jacinthes dans des vases remplis de mousse non tas- sée et tenue constamment humide. Quand les oignons émettent leurs racines, celles-ci s'entrelacent et s'attachent à la mousse, ce qui permet d'enlever les Jacinthes quand elles sont en pleine floraison et de les em^ployer à la formation de corbeilles, etc. Cette culture ne diffère guère de celle en carafes. L. Van-Houtte, Horticulteur à Ganch 272 -- FLEURS D'AUTOMNE. Les Aster. Depuis l'introduction, dans les cultures, de certaines plantes à floraison pour ainsi dire perpétuelle, comme les Pelargo- nium, Fuchsia, Ageralum, Verveines, Pétunia, etc., et les plantes à feuillage ornemental, on néglige beaucoup les fleurs d'automne, qui, cependant, ont un mériie incontestable; elles viennent rompre, en outre, un peu l'uniformité florale des parterres, qui, depuis le commencement du printemps, oflrent invariablement les mêmes fleurs. Pour justifier le rejet de ces plantes, dans l'ornementation des jardins, on leur re- proche d'occuper le terrain pendant tout le printemps et l'été sans servir à la décoration. Ce reproche n'est pas suflîsamnient justifié ; car la plupart de ces plantes ont le grand mérite de pouvoir être levées en mottes, sans souffrir de la transplanta- tion. En voyant, cet automne, la brillante floraison des Aster, nous avons regretté vivement de voir les congénères de la Reine-Marguerite abandonnés aussi complètement qu'ils le sont depuis quelques années ; car, outre l'avantage qu'ils pré- sentent pour l'ornementation et la garniture des massifs d'ar- bustes, les rameaux fleuris d'Asler se conservent très-long- temps dans l'eau et sont d'un grand secours pour la confection des bouquets et la décoration des vases d'appartement. La culture des Aster n'offre rien de difïlcile ; ils se trouvent bien d'un sol léger, profond et frais ; mais leur rusticité est telle qu'on peut s'en servir pour tous les terrains et à toutes les expositions. Cependant il ne faudrait pas abuser de leur degré de rusticité pour les employer à garnir le dessous des arbres : l'ombre ne leur convient que très-médiocrement ; pour jouir de leur brillante floraison, il faut les placer dans les en- — 273 — droits abrités, à mi-ombre. Une fois plantés, ils ne demandent plus aucun soin, si ce n'est quelques arrosements durant les fortes chaleurs d'été. On peut les laisser ainsi en place pendant plusieurs années, et n'opérer le renouvellement des touffes que- tous les quatre ou cinq ans, lorsque Tamaigrissement porte at- teinte à la floraison. Mais, pour obtenir ce luxe de fleurs que doit offrir une plante réellement ornementale, il faut renouveler les touffes tous les deux ou trois ans, et les changer de place. On peut aussi, comme il a été dit, les élever en pépinière, et les mettre en place chaque année. L'opération de la séparation des touffes d'Aster se fait en automne, ou pendant les mois de février et mars. Comme pour les Chrysanthèmes,, on les repique en pépinière, et on les lève en mottes au moment de la floraison. Ainsi cultivés, ils n'occu- pent le terrain qu'au moment de produire leurs fleurs. Pour assurer leur reprise, à l'époque de la transplantation d'au- tomne, on opère le soir ou par un temps sombre ou pluvieux ; dans le cas où le ciel trop clément « inonderait l'espace de ses rayons desséchants 3) on ombragerait avec des toiles pendant quelques jours, et on arroserait copieusement. Depuis quelques années, les marchés aux fleurs sont large- ment approvisionnés d'Aster en pots. Pour cette culture, on opère comme pour les Chrysanthèmes. Au mois de février ou mars, on repique, en pépinière, des éclats^ réduits à un simple drageon, à 20-30 centimètres de distance, selon la vigueur de l'espèce. Lorsque la tige a atteint 10 à 15 centimètres de hau- teur, on en pince l'extrémité, et cette opération est renouvelée pour les rameaux qui naissent de ce pincement. On obtient ainsi des touffes basses bien garnies, qui sont littéralement couvertes de fleurs vers les mois de septembre et octobre. La mise en pot a lieu selon le besoin ; mais, pour ne pas nuire à la floraison, Vempotage doit être fait quand les boutons à fleurs sont bien formés, . Septembre <872. 48 — 274 — Les Aster cultivés ainsi en pots procurent des plantes fleuries pour la garniture des parterres, des jardinières et des groupes dans les appartements, Jusque vers la fin d'octobre; leurs fleurs sont de couleurs assez variées. Les espèces d'Aster les plus méritantes, à mon avis, sont les suivantes : Aster AmelluSf haut de 60 centimètres ; larges capitules bleu lilas à disque jaune. Aster bicolory tiges de 20 à 30 centimètres de hauteur, cou- vertes littéralement de capitules d'abord blanc carné, puis rose, passant enfin au lilas. Elle fleurit jusqu'en novembre. Une des plus jolies espèces avec laquelle on peut faire de délicieux tapis fleuris en couchant ses tiges et en les retenant sur le sol à l'aide de petits crochets. Elle forme également de très-joKes potées pour l'ornement des appartements, etc. Aster cœspitosus, haut de 30 à 40 centimètres, se couvrant d'abondants capitules d'abord blanc lilas clair, prenant ensuite une teinte plus foncée. Aster formosissimus, haut de près d'un mètre, à rameaux dressés formant des touffes pyramidales couvertes de capitules d'un beau bleu lilas avec disque jaune ; très-propre pour la culture en pot, surtout sa variété à grandes fleurs. Aster grandiflorusy haut de 1 mètre environ, à grands capitules de 4 à 5 centim. de diamètre, d'un bleu violet à disque jaune. Aster lœvisy très-grande espèce qui atteint près de 2 mètres en hauteur, formant buisson, chargé de nombreux capitules lilas clair, à disque jaune. Aster multicaulis ou ericoides, haut de 1 m. 50 environ^ à feuilles très-petites et étroites, comme celles des bruyères, et à capitules nombreux, petits, blancs, avec disque blanc jau- nâtre. Très-élégant, et ses rameaux fleuris font très-bien dans les bouquets. • — 275 — Aster Novce-Anglice, haut de 1 m. 80, d'un aspect particulier, à gros capitules bleu foncé avec disque rougeâtre. Propre pour les grands massifs ou bordures de groupes d'arbustes. Aster roseus, haut de 1 m. 80 environ, à gros capitules roses avec disque pourpré. Propre pour les grands massifs comme la précédente. Aster repertus, haut de 80 centimètres, à capitules rou- geâtres avec disque jaune. Aster Reversa f haut de 30 à 40 centimètres, trapu, à petites feuilles et à petits capitules blanc carné. Pour bordures et culture en pot. Aster pendulus ouhorizontaliSf haut de 70centim. à 1 mè- tre, à rameaux grêles horizontaux ou un peu pendants, couverts de petits capitules blancs, puis roses. Très-élégant, pour bouquets et garnitures de vases . Aster tenuifolium, haut de 1 mètre 30, à rameaux grêles étalés, couverts de petits et nombreux capitules blancs à dis- que jaunâtre ; fleurit jusqu'en novembre. Aster versicolor, haut de près de 2 mètres, très-rameux, à rameaux dressés, portant de nombreux capitules blanc carné, puis rosé, passant ensuite au violet, avec disque jaune et brunâtre. Convient pour grands massifs ou touffes isolées, etc. 0. Lescuyer. TROIS CENTS FRAISES! NOUVEAUTÉ POUR 1872. Dans une circulaire récente, MM. Simon-Louis, horticul- teurs, à Plantières, près Metz, annoncent la publication de leur Catalogue général, descriptif et raisonné des trois cents Yaviélés de Fraisiers qui composent actuellement leur collection, Oiî s'arrêtera-t-on, dans la fabrication des Fraises? Certaine- ment qu'une bonne Fraise est un fruit délicieux ; mais ce n'esc — 276 ~ pas une raison pour nous offrir, sous son couvert, les fruits les plus épouvantablement acides. Il y a quelques années, un hor- ticulteur m'invita à déguster les Fraises de sa collection, qui se montait à une centaine de variétés. L'opération commença à 10 heures; à midi ma langue et mon palais avaient perdu le sentiment de l'impressionnabilité ; ils étaient Uttéralement in- sensibilisés par l'action de l'acide de la plus grande majorité des plus merveilleuses variétés. Je ne trouvai pas à ce moment, que la Fraise était un fruit déhcieux. Il est bien certain que les faiseurs abusent. Sans doute il ne faut pas se contenter de ce qu'on a : l'homme doit toujours chercher le mieux ; mais, en fait de Fraise, le mieux n'est pas, il me semble, dans l'excès d'acidité. Or, le plus grand nombre des variétés nouvelles sont d'une acidité à faire rechercher les feuilles crues de l'oseille comme succédanées des Fraises modernes; il faudrait même, je crois, beaucoup moins de sucre pour obtenir le même effet. Les sociétés d'horticulture devraient bien s'occuper un peu de toutes ces mauvaises productions nées de l'abus de l'esprit commercial; elles serviraient à quelque chose d'utile. Mais avec l'esprit de conciliation qui les anime presque toutes, elles n'entreprendront jamais d'arrêter l'élan du mercantilisme éhonté qui commence à troubler les joies de l'honnête et pai- sible amateur; elles se feraient des ennemis et perdraient ceux de leurs membres qui s'abritent sous leur drapeau, pour mieux exploiter les gens crédules. Espérons que MM. Simon-Louis ne manqueront pas de signaler toutes ces variétés hors ligne, comme acidité ! Parmi les nouveautés de 1872, le commerce annonce les gains du docteur Nicaise, qui a mis toute sa famille en Fraises : c'est d'abord Mme Nicaise, très-ferme, affectant diverses for- mes, mais généralement aplatie, de couleur noire à reflet violet; puis Marie Nicaise, belle forme conique, à chair blanche, su- crée, d'un goût très-agréable; ensuite Auguste Nicaise, très- — 277 — gros, arrondi en cœur, saumon foncé, ayant un goût prononcé d'abricot; Anna Rothschild, rouge vermillon, aplatie ou en cône tronqué, chair blanche veinée de rouge, pleine et juteuse; Duc de Magenta, forme arrondie, rouge vermillon clair, très-sucrée; JSer//ie Montj oie, s. chaiv saumonée, pleine, juteuse, très-sucrée (1). EUG. DE MaRTRAGNY. MODE DE CONSERVATION POUR LES RACINES ET TUBERCULES. , A l'approche de l'hiver, l'homme éprouve le besoin de se ga- rantir du froid, en augmentant le nombre de ses vêtements ; pourquoi le cultivateur, à l'égard des plontes confiées à ses soins, n'agirait-il pas de même? Aussi, dès que l'hiver se fait sentir il met au pied des plantes les pluS délicates, de la mousse, de la paille, des feuilles, etc., etc. Quelquefois même le cultivateur leur confectionne une espèce de manteau ; d'autres plantes, qui parleur natare, ou le climat dont elles sont origi- naires, réclament des soins plus assidus, sont soumises à la cha- leur de la serre tempérée ou de la serre chaude, suivant le de- gré de rusticité qui leur est propre. Si ^.our les végétaux d'ornement on prend tous ces soins, combien plus encore doit- on s'occuper de préserver les racines ou tubercules alimentaires de la rigueur de la saison d'hiver? Si l'on joint à cela des quantités de tubercules, ou de ra- cines à préserver du froid et que l'emplacement manque, que deviendraient donc les Pommes de terre? Cependant il y a un (1) Au moment de mettre sous presse, nous recevons le catalogue des fraises de M. Gloëde, de Beauvais [Oise), qui contient aussi des nouveautés; nous nommes donc forcé d'eu remettre la reproduction au prochain numéro. — 278 — moyen bien simple et qui se pratique depuis longtemps dans le pays que j'habite où l'on conserve les Pommes de terre de- puis la récolte jusqu'au mois de mai, et cela en parfait état. Pour obtenir un bon résultat, voici comment il faut s'y prendre : Vous faites un trou de 1 m. 50 à 1 m. 60 dans un endroit bien sec ; vous mettez une couche de bois de 0 m. 10 cent, en- viron dans le fond du trou et une légère couche de paille par- dessus ce bois et vous déposez doucement vos Port:!mes de terre ; puis vous mettez une couche de paille de plusieurs centimètres, ou de feuilles bien sèches et vous recouvrez avec la terre sortie du trou, de façon à ce que l'eau s'égoutte en dehors de l'endroit creusé. Ce même procédé employé pour conserver les Pommes de terre peut également s'apphquer à la conservation des ra- cines. Pour mon compte voilà cinq ans que je l'emploie très- avantageusement pour conserver différentes espèces de Bet- teraves, de Choux-raves, de Carottes, de Radis et de Raves ; le tout s'est toujours maintenu dans un état parfait de conser- vation. Je ne me suis pas arrêté là, j'ai essayé si le Dahlia et le Canna pouvaient résister à la saison rigoureuse, ainsi abrités ; j'ai eu la satisfaction, depuis plusieurs années, de réussir par- faitement à leur faire passer l'hiver par le procédé que je viens d'indiquer; toutefois en les préservant bien de l'humidité, car ces deux espèces la craignent beaucoup ; aussi je n'épargne pas la litière. Comme on voit, il ne faut pas dédaigner les petits moyens ; pour mon compte, souvent j'en fais usage et je m'en trouve bien ; c'est pourquoi j'invite les amateurs à me suivre dans cette voie . Briant, Jardinier en chef au collège de Cluny (Saône-et-Loire). — 279 — EXPOSITION DES INSECTES. Paris a eu ses expositions agricoles annuelles ; la dernière porte la date de l'année 1860. Depuis l'inauguration des ex- positions universelles, l'agriculture a fait cause commune avec l'industrie, elle n'est plus qu'une grande section de la pro» duction générale. Mais un fait important à constater, c'est que dans toutes ces grandes manifestations, un groupe essentiel des connaissances humaines a toujours fait défaut : nous voulons parler de ces êtres infîmes qui rampent sur le sol, hivernent en terre, et qui, à un moment donné, attaquent la végétation avec une telle voracité, qu'on voit en quelques jours des récoltes disparaître et à l'abondance succéder la disette. L'insecte nuisible enfin n'a, jusqu'à ce jour, été l'objet d'aucune préoccupation. S'il n'en a pas été de même de l'insecte utile : Abeille, Ver à soie, Cochenille, Kermès, c'est que les produits de ces petits êtres viennent puissamment en aide à l'induslrie et sont l'objet d'importantes transactions commerciales. L'agriculture officielle, ainsi que la science officielle, repré- sentée par la Société entomologique de France, nous paraissent avoir commis un regrettable oubli au sujet des insectes nui- sibles. Il afallu, à leur défaut, que l'initiative privée s'en mêlât et, quoique les résultats obtenus jusqu'ici n'aient pas donné ce qu'on était en droit d'en attendre, il ne faut pas moins savoir gré aux hommes qui, en 1865 et cette année, 4872, sont par- venus, par leurs persévérants efforts, à pouvoir organiser une exposition des insectes utiles et des insectes nuisibles. La première exposition, en 1865, eut lieu au Palais de l'In- dustrie ; la deuxième s'est tenue cette année au Luxembourg dans un modeste pavillon situé dans le jardin, sur l'emplace- ment de l'ancienne pépinière des vignes. Seulement, vu l'exi- — 280 —. guité du local, on fut obligé d'y adjoindre une lente annexe, spécialement destinée à l'exposition du produit des abeilles. Ces produits consistaient en cire, miel, pain d'épices, hy- dromel, bonbons, nougats, liqueurs et autres préparations pro- venant exclusivement de la manipulation de la cire et du miel. L'industrie de la cire et du miel occupe une place impor- tante dans nos transactions commerciales . on estime la pro- duction annuelle de la matière brute à 70 millions de francs ; la France en importe en outre pour 60 millions, et cependant elle pourrait aisément en produire pour 200 millions, et, par suite, au lieu d'en importer, en exporter pour 70 millions. En présence d'une telle situation, l'agriculture ne devrait- elle pas apporter tous les soins à l'éducation de l'abeille? Elle suce les fleurs, rase en volant les eaux. C'est de ces doux tributs de la terre et de l'onde Qu'elle revient nourrir la famille féconde, Qu'elle forme une cire aussi pure que l'or, .' . Et pétrit de son miel le liquide trésor. (Les Géorgiques, liv. IV.) Outre les produits des abeilles, l'exposition était relative- ment riche en ruches de toutes sortes et de tous modèles, ainsi qu'en appareils propres à la manipulation du miel et de la cire. La sériciculture y était également représentée : nous y avons admiré des cocons de différentes races appartenant à l'espèce désignée sous le nom de Bombyx du mûrier; puis le Bombyx de l'allante, ainsi que celui du chêne, Bombyx Pernyi. Mais passons sur les soies qui n'occupaient qu' une place secon- daire à l'exposition des insectes. Pour étudier cette belle in- dustrie et la suivre dans tousses développements, il faut au- jourd'hui aller à Lyon; il faut visiter l'exposition lyonnaise, qui a réuni dans sa vaste enceinte la magnanerie, les ateliers de dévidage, de moulinage et de tissage. _- 281 — Le point capital de l'exposition des insectes^ est les insectes nuisibles. Parmi les collections exposées, une particulièrement dominait toutes les autres : nous voulons parler de celle de M. Dillon, de Tonnerre. M. Dillon est un savant observateur qui, tout en restant fidèle aux grandes lois scientifiques, ne cherche que le fait qui peut, par lui-même, intéresser la culture ou plutôt la production. S'il vous montre le charançon gris : Peritelus griseus, il vous dira que c'est un coléoptère qui dé- vore les bourgeons de la vigne et il vous montrera en même temps l'insecte à l'œuvre. 11 ne faut pas plaisanter sur cette simpUcité de démonstration, elle est réellement pratique. Car que faut-il à l'horticulteur et à l'agriculteur ? Connaître l'en- nemi à combattre, et le lui montrer au moment oîi il cause ses déprédations, puis lui apprendre l'époque de ses métamor- phoses. Ceci est préférable, quoique d'un comme il faut moins scientifique, que le langage souvent peu compréhensible du savant ou du savantasse qui dira à un jardinier : Le Peritelus griseus est de l'ordre des coléoptères tétramères, de la famille des curculionides gonatocères et de la division des cyclomides ; son corps sub-ovalaire est revêtu de squamules. Voici sa tête, son rostre, son prothorax, les ongles de ses torses, etc., etc.. Si bien qu'après la description, jardinier et cultivateur seront aussi avancés que devant. Avec M. Dillon, nous le répétons, il n'en est pas de même ; sa belle collection est un véritable chef-d'œuvre et mérite les plus grands éloges. Que de services rendraient de semblables galeries dans les écoles primaires ! Car l'enfant Ht mieux avec les yeux qu'avec l'intelligence : une description échappe à l'entendement, un dessin se grave à tout jamais dans la pensée, et mieux encore l'objet lui-même. Il y a urgence d'entrer le plus promptement possible dans cette voie d'instruction, surtout au point de vue des insectes, qui, depuis quelques années, se multiplient à l'infini. — 282 — Ces infiniment petits sont, en effet, d'une fécondité déses- pérante. Les froids rigoureux des hivers ne les détruisent pas. Les oiseaux insectivores diminuent de jour en jour par le fait de l'imprévoyance humaine; de telle sorte que l'insecte prend ses coudées franches, butine en liberté et multiplie à l'infini. On comprendra les dangers de cette multiplication quand on saura qu'une seule femelle du Dacus de l'Olivier renferme dans son corps 2,000 œufs; qu'un puceron, soit celui du rosier, du pécher ou même le Phylloxéra, dont on parle tant depuis quel- ques années, peut arriver à l'état parfait en douze jours et qu'une puceronne donne naissance à cent pucerons cjui, à la neuvième génération, auront produit 10,000,000,000,000.000,000 de pucerons : soit 10 quintillons !! En présence d'une si prodigieuse fécondité, ne devrions-nous pas tous pousser un cri d'alarme et être reconnaissants à MM. Ducuing, Valserres^ de Liesville, Favaiger et Hamet d'a- voir pris l'initiative d'une exposition indispensable, dans toute l'acception du mot ? Mais laissons de côté les généralités et revenons à la belle collection de M. Dillon. Voici d'abord les ennemis de la vigne : Coléoptères, Lépi- doptères, Hémiptères, Orthoptères, Hyménoptères, Acarides ; puis viennent successivement les ennemis des arbres fruitiers : pommiers, poiriers^ noisetiers^ cerisiers, pêchers, pruniers, noyers, framboisiers, oliviers, orangers, etc Ce sont ensuite les insectes qui dévorent les chaumes et les grains des céréales, les graines des légumineuses, les fleurs, les feuilles des végétaux potagers, les fourrages, les plantes in- dustrielles, les bois de nos forêts et les^bois de nos construc- tions. Ces innombrables légions d'ennemis de nos récoltes sont tellement redoutables, par leur nombre et leur voracité, que l'homme, malgré la toute-puissance de son intelligence, serait — 283 — incapable d'arrêter leurs dévastations, si le Créateur ne lui avait donné de précieux auxiliaires, .appartenant également à la grande famille des insectes. Ces auxiliaires font également partie de la collection de M. Dillon. Parmi eux nous mentionnerons dans la classe des Coléoptères les genres Cicindela, Garabus, Galosoma, Feronia, Harpalus, Silpha, Telephorus, Coccinella/Apaliaet trente antres. Chez les Hyménoptères nous trouvons Tlchneumon, le Sphex, le Tiphia, le Pompilus et vingt autres. Parmi les Aptères ce sont les Syrphus, les Chrysotoxum, les Asilus^ les Cerceris et quinze autres. Nous en passons^ car ces auxiliaires de l'homme sont en nombre considérable. Sans eux il n'y aurait pas d'équilibre possible entre la production et la consommation. Si parfois ils viennent à manquer, l'élément destructeur prend le dessus et le roi de la création devient l'esclave de la nature, de maître qu'il était auparavant. C'est ce qui est arrivé lors de l'invasion de la pyrale, c'est ce qui arrive lorsqu'il prend fantaisie au Gribouri, au Phyl- loxéra, à la Noctuelle, au Puceron laniger, au Charançon, au Scolyte, à l'Altise, à la Gourtillière, etc., etc., de sévir en quantité trop considérable et de porter leur dévastation sur toutes les récoltes en terre ou emmagasinées. En présence de ce combat continuel de l'homme contre le parasitisme, et surtout des résultats qu'on obtient, dans le cas oti la victoire reste aux défenseurs des récoltes, ne doit-on pas sourire des plaisanteries de mauvais goût auxquelles la grande presse s'est livrée à propos de l'exposition des insectes ? Plai- santeries qui dénotent de la part de leurs auteurs la plus pro- fonde ignorance, ou bien le dépit dc; ne pas avoir coopéré à l'exposition si intelligemment organisée des insectes utiles et nuisibles. — 284 — Nous ne devons pas omettre, en terminant, qu'nne médaille d'argent de V' classe a été décernée à M. Donnaud, notre édi- teur, pour la publication de ses nonîbreux ouvrages sur les insectes, parmi lesquels nous signalerons V Entomologie hor- ticole de M. Boisduval , la partie des insectes traitée dans le Nouveau Jardinier illustré^ le Journal d'insecislogie agricole un moment interrompu par le fait de la guerre, mais qui l'an prochain va reprendre le cours de sa publication. P. Ch. Joubert. . NOUVELLES DE LA MALADIE DE LA VIGNE. Depuis quelques semaines, l'étude du Phylloxéra a fait de grands progrès; si l'on n'est pas encore en possession d'un moyen assuré de détruire ce terrible ennemi de nos vignes, on a pu du moins acquérir des données importantes sur sa nature, son origine et ses mœurs. Déjà au Congrès scientifique de Bordeaux d'utiles communications avaient été faites sur ce sujet, qui intéresse non-seulement les entomologistes et les viticulteurs, mais le public en général, puisqu'il s'agit de sauvegarder une de nos principales sources de richesses. Des renseignements fournis dans cette circonstance par les hommes les plus compétents, il résulte que le Phylloxéra aurait été importé d'Amérique en France. M. le docteur Plumeau, notamment, a cité des faits qui paraissent justifier complètement celte opinion. Le phylloxéra était connu en Amérique dès 1856, et c'est seulement depuis 4868 qu'on a signalé chez nous sa présence. Dans le Borde- lais, où ses ravages (hâtons-nous de le dire) sont beaucoup moins graves que dans le sud-est, c'est précisément chez un agriculteur distingué de la Gironde qui cultive des cépages — 285 — américains qu'on le découvrit, et seulement sur ses vignes. C'est de là qu'il se répandit bientôt alentour. Le même fait à dû, suivant le docteur Plumeau, se présenter dans les contrées du Midi qui lurent attaquées les premières. C'est donc de l'autre côté de l'Atlantique que nous serait venu le fléau. Maintenant quel est cet insecte si redoutable? Voici^ à cet égard, des détails d'une grande précision, adressés à l'Acadé- mie des sciences par M. G. Bazelle, président de la Société d'horticulture de l'Hérault, un des pays les plus éprouvés. Nous croyons devoir reproduire les termes mêmes de sa commu- nication : « Le mercredi, 4 septembre, nous sommes restés deux heures avec M. Faucon et ses deux jeunes neveux, couchés à plat ventre à côté de souches malades, cherchant le phylloxéra ailé. Invisible jusqu'à ce moment, il se présentait à chaque instant sous nos yeux, marchant allègrement sur le sol dans tous les sens et faisant plus usage de ses pattes que de ses ailes. Pendant tout le temps que nous sommes restés à l'afrût, nous avons suivi à la loupe une trentaine de ces insectes, aucun n'a fait mine de s'envoler... 3) En même temps que lephylloxera ailé, nous voyions aussi, marchant rapidement à la surface du sol, plein de vie malgré le grand jour et le soleil, de jeunes phylloxéra aptères, ceux que jusqu'à présent nous avions crus vivre dans Tombre et sous terre. Ces insectes, beaucoup plus petits que le phylloxéra ailé, étaient pour le moins aussi nombreux; ils allaient, ve- naient, remuant vivement leurs antennes comme pour palper le terrain et assurer leur route. Un souffle de vent, un grain de sable difficile à gravir les renversaient parfois. 3) Ainsi donc, à certains moments de l'année, les phylloxéra avec ou sans ailes courent sur le sol comme des fourmis ; il sera plus facile de les détruire dans ces conditions : c'est là une importante révélation. — 286 — Une question, qui a aussi son importance, a été soulevée dans la dernière séance de l'Académie par M. le baron The- nard : le phylloxéra est-il une cause ou un effet ? L'insecte ne peut-il être assimilé à ces parasites qui naissent sur des animaux ou des végétaux dont les fonctions sont dans un état anormal? Attaque-t-il au contraire les vignes parfaitement saines? L'éminent viticulteur croit que les deux cas se pré- sentent. Pour lui le phylloxéra est effet dans ces vastes plaines de silex roulés, souvent imperméables à l'eau, mesurant à peine un boisseau de terre végétale au mètre cube et que, avec une aveugle précipitation et sans les soins nécessaires, on s'est, en Provence et dans le Comtat, empressé de peupler des plants les plus productifs, mais les moins robustes. Ces vignes meurent de misère, et ensuite de vermine, suivant l'expression de M. Thenard, et c'est là le point de départ du fléau. Le phylloxéra est cause, au contraire, dans les ex- cellents vignobles qui bordent ces plaines devenues fatales . C'est de là qu'il part après avoir tout détruit, pour envahir les climats propices à la vigne et les ravager, sans toutefois anéantir complètement ces vignobles, et sans même y demeurer plus de deux ou trois campagnes. M. Guérin-Ménéville, quia aussi une autorité incontestable en pareille matière, exprime la même opinion. Pour lui, la multiplication exagérée du phylloxéra n'est qu'un des phéno- mènes consécutifs d'une maladie du végétal. Il lui paraît évident que les vignes sont atteintes d'une affection qui pour- rait être comparée au vice scrofuleux, à la maladie pédi- culaire chez l'homme, et aux invasions de parasites observées chez les animaux plus ou moins malades. C'est donc à un traitement susceptible de ramener les vignes à l'état normal qu'il conseille de recourir, application des meilleurs procédés de culture, emploi d'amendements et d'en- grais appropriés, etc. • — 287 — ■ Tel est aujourd'hui l'état de la question. Il n'est pas douteux qu'en associant leurs efforts les savants et les praticiens n'ar- rivent à la résoudre victorieusement. Ernest Lacan. {Petit Moniteur,) Nota. Le Gouvernement, effrayé des ravages qu'exerce ce terrible insecte, a nommé une nouvelle Commission pour étudier sur place les dégâts et la marche de la maladie : les membres de cette Commission viennent de partir pour Bor- deaux. PLANTES NOUVELLES DU COMMERCE, Les nouvelles productions nées dans les jardins avec ou sans le travail de l'homme sont toujours très-abondantes, ce qui ne veut pas dire qu'elles sont parfaitement et absolument^distinctes des anciennes. Ne pouvant vérifier ni Vétat de nouveauté^ ni l'état de supériorité, nous les annonçons ici, comme simples renseignements, avec les descriptions des auteurs : Pentstemon. Henriette de Montesquiou (Rendatler), naine, rameaux com- pactes, serrés; fleurs larges, à tube rose aurore, avec gorge blanc nacré. Mme Weeber [Rend.) f fleurs dressées, à tube amarante vio- lacé, avec gorge blanche gracieusement marmorée et lisérée carmin. — Plante naine. M. Alégatïère (Rend.), immenses fleurs vermillon vif, avec gorge blanc rosé, marmoré et réticulé de vermillon pourpre. — Plante demi-naine. itf. Etienne Hew«/(R3nd.), fleurs bien rondes, très-larges, à tube couleur laque carminée, avec gorge blanc argenté lavé de rose, légèrement réticulé de couleur carmin. — Plante naine. (A suivre.) „^. Jardin potager. Le potager commence à revêtir sa tenue d'hiver; mais le Poireau, le Céleri, les Choux, la Chicorée, la Scarole et la Laitue d'hiver, etc., couvren' encore le terrain. Pour prolonger sa jouissance de Fraise, on place des châssis sur les planches ; il faut songer à la plantation de nouveaux frai- siers. Lorsqu'on craint la gelée, on arrache une partie des différents légumes, pour les rentrer dans la serre aux légumes, ou les mettre en jauge pour les couvrir de feuilles ou litière sèche, afin d'eu avoir toujours à sa disposition. On prépare également la couverture pour les Artichauts, Céleri, Chicorée, Sca- role, etc., restés en place. On arrache les Choux-fleurs qui commencent à mar- quer pour les planter dans la serre aux légumes, ou dans des tranchées sur lesquelles on pose des châssis. A défaut de serres et châssis, on peut couper les Choux-fleurs au-dessous de la tête, en supprimant les plus grandes feuilles, et on les suspend avec une ficelle dans un cellier. Pour ceux dont la tête n'est pas encore formée, il faut les couvrir pendant la gelée, et les découvrir dès que la température est radoucie. On butte le Céleri en place ou on l'enterre profon- dément dans du terreau pour le faire blanchir. On repique encore sur côtière : Choux d'York, Cabus et Laitues d'hiver. Vers la fia du mois, on commence à forcer les Asperges, soit en plaçant un châssis, entouré de réchaud, sur une planche d'Asperges en pleine terre, soit en plantant des grifi"es sur couche chaude et sous châssis. On sème encore, sur de vieilles couches chaudes ou sur terreau et sous cloches de la Laitue crêpe et gotte. Romaine, Choux-fleurs ; sur couche tiède, Laitue à couper, Radis hâtifs; on repique aussi les Salades et Choux-fleurs semés en octobre. Jardin fruitier. Trois opérations appellent l'attention du jardinier : le défon- ceraent, la plantation et la taille des arbres. Pour la plantation, il n'y a aucun inconvénient à replanter sur l'emplacement d'un arbre mort ou épuisé, pourvu qu'on fasse un trou plus grand qu'il ne le serait dans un terrain neuf, et qu'on renouvelle la terre. On ne peut tailler, dans ce mois, qu'un petit nombre d'arbres fruitiers, ce sont ies vieux sujets épuisés ; les jeunes, plus vigoureux, peuvent attendre jusqu'aux derniers jours de février. Dès qu'on craint les gelées, on doit rassembler toutes les branches des Fi- guiers, à l'aide de cordes, et les envelopper de litière sèche; ou bien on creuse de petites tranchées au pied des arbres, dans lesquelles on rabat les branches en les y mamtenant avec des crochets en nois ; on les recouvre ensuite d'une épaisseur de terre suffisante pour que la gelée ne les atteigne pas. Jardin d'agrément. On va encore quelquefois dans son parterre jouir des charmantes Heurs de Chrysanthèmes, et contempler tristement les derniers Asters, ou chercher .v-s deruicrs brins de Réséda. Après avoir taillé les Rosiers de Bengale, et couvert de feuilles les plantes et arbustes qui craignent les froids, arracher les Dahlias pour rentrer leurs tubercules dans une pièce bien sèche et à l'abri de la gelée, séparer et planter les plantes vivaces, Tulipes, Jacinthes et Narcisses, etc., on peut dire adieu pour longtemps au jardin d'agrément. Serres. Les plantes de cette température n'exigent que peu de soins pendant ce mois ; il faut seulement arroser avec discernement ; bassiner de temps en temps les feuilles de Camélia : veiller à maintenir la température au degré nécessaire, en observant que la température de la nuit soit plus basse que celle du jour ; renouveler l'air toutes les fois que le temps le permet; et, enfia» entre- tenir les plantes dans un état parfait de propreté. laris. — Iniprin.crie liorlicole de E. DOKNAl'D, rue Cassette, 9. LES 366 MENUS DU 6AR0\ BRISSE avec 1200 recettes e» EDITION MENUS EN GRAS & ENïMAIGRE Un beau volume in-12. Prix : 3 francs. LA PETITE CUISINE DU BARON BRISSE ORDINAIRE ET RECETTES POUR CHAQUE JOUR DE L'ANNÉE Un volume in-12. — Prix : 3 francs. RECETTES A L USAGE DES i^MAGES BOURGEOIS ET DES PETITS MÉNAGES AVEC LA MANIÈRE DE SERVIR A NOUVEAU TOUS LES RESTES Orné de Figures dans le texte PAR LE BARON BRISSE Un volume iïi-18 jésus, cartonné. Prix : 3 fr, 50 IL.a couverture est ornée du portrait de l'autcur« VIENT DE PARAITRE ANNÉE 1873 NOUVEAU JARDINIER ILLUSTR É BiDiai PAR MM. F. HERINCQ ILPH. LAVftLLÉE — L. MEUMANN — B. VERLOT — CELS — C0URT6IS- 6ERARD — J-B. VERLOT — PAVARD — BURËL ArecplDS de SOO dessins intercalés dans le texte, DE MM. COURTIN, FAGUET, HAUBERT ET RIOCREUX GBATÉS PAR H. BISSOK. la-18 Jésus de plus de 1,800 pages. PRIX: br. 7 fr.; cart. 8 fr.; rel. 9 fr. ESSAI SUR L'ENTOMOLOGIE HORTICOLE COMPRENANT L'HISTOIRE DES INSECTES NUISIBLES A L'HORTICULTU AVEC L'iaâlcatlan des morens propres à les éloigner on aies détrniro et I.'HISXOI»E DES IIVSECTES EX AUTRES ANIMAUX UXItES AUX CUI.XURES Par le Dr BOISDUVAL. Ouvrage illustré de 125 figures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur aci Prix : broché, 6 francs. GUIDE POUR aECONNÂITRE LES CHAMPlGIVOf COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU PAYS DE FRANCE PAU KRŒNISHFRANCK BOTANISTE Un joli volume in-32 colombier, avec gravures coloriées. — Prix : broché, 5 fr. Paris. — Imprimerie horticole de E. Donkaod, rue Cassette, 9. N«10 J- Mil' liM.1 Sfl* Année. 18 :î. MTlWEUll f RANCi JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT LA CCLTDRE RAISONNÉE, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, ET NOTAMMENT i>ES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FRDITS ET DES LÉGUMES, LA DESCRIPTION ET L'OSAGE DES INSTRUMENTS NODVEADX, PUBLIÉ AVEC LB CONCOUBS DES AMATEDRS ET DES PRINCIPAUX HORTICOITEDRS DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DK M. F. HERINCQ, RÉDACTEUR EN CHEF. ÀTtACHÉ AD HCSEUM d'hISTOIRE KÀTtIRELLS UE PARIS, Collaborateur du Manuel des P/amet, des figures du Bon JantiiiJcr, El-Rédacteur principal de la SocUli Whonicullure dt la Seine , Membre honoraire et correspondant de plusieurs Sociétés d'horticulture, etc. L'HorticaUenrFrançais parait le S de chaque mois, par lirraigon de 32 pages de texte grand io-8, et d'uae plaache gravée et coloriée avec le plas grand soin. [ Paris 10 fr. par an. PRIX DE l'ABONPiEMENT : \ Départembnts. 11 fr. — Étranger . 15 fr. — Toutes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'un bon du montant de l'abonne- ment sur la poste ou sur une maison de Paris, et au nom de M. E. DONMADD, rue Cassette, 9. Les Souscripteurs desdé|:.artements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de UN franc sert à payer les frais de négociation de la traite qui leur est adressée. ^ a PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. 4872 ^SO. ATiV. les Horticulteurs sont priés défaire parvenir leurs catalogues au bureau dujournal, rue Cat' !ette,y, et de communiquer tout ce qu'ils auraient d'intéressant à faire connaître par la voie du journal. Nous mettons sur la dernière page de l'Horticulteur français, le nom des catalogues parus dans le mon et dont nous avons reçu un exemplair e^ LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A L'ANCIENNE CULTURE SUIVI d'une notjce sur la culture forcée du fraisier Par M. GO:%TIEB, borticalteur. Un joli volame in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : ^ fr. LE MURIER Par CABAIVIS. 4 beau volume in-18 jésus. — Prix, broché : 2 fr. LE CHAMPIGNON ET SA CULTURE Par H. liAIZIER. Un joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : 80 cent. Par lilERVAIi, horticulteur Joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : i fr. 25 CULTURE PRATIQUE DES LANTANAS Par E. CHATÉ, horticulteur. Joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché ; 1 fr. 25 LE CANNA SON HISTOIRE, SA CULTURE survi d'une monographie des espèces et variétés principales Par E. CHATE, horticulteur. Un joli volume in-32 colombier. — Prix, broché : 4 fr. 50 CULTURE PRATIQUE DES PELARGONIUM Par llAIiET. horticulteur et B. VEB1.0T, c/ie( des cultures de l'École de botanique du Jardin des Plantes de Paris. Joli voL in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : i fr. 25 SOMMAIRE DU NUMÉRO D'OCTOBRE. F. Herincq. Chronique. — F. Maackia amurensis (PI. X). — Paul Hauguei. Les Pavots et spécialement le Pavot cornu. — Eude. La Centaurea candi - dissima, sa conservation l'hiver. — F. Herincq. Culture forcée de la vigne. — Eude. Le Théndion bienfaisant, confondu avec l'oïdium de la vigne. — Briant. La terre de bruyère artificielle. — Martin. Procédé chimique de désincrus- tation des chaudières. — X Plantes nouvelles. — X Travaux du mois de décembre. CHRONIQUE L'Histoire des plantes, par M. Bâillon. — Cours praMque d'arboriculture frui- tière^ par M. Delaville aîné; sève descendante et faits conlradietoires. — Les Serres-vergers , ou Traité complet de lu culture forcée et arti/icielle des arbres fruitiers, par M. Pynaerl ; Un bout d'histoire sur le progrès de l'horticulture chez les peuples de tous les âges. — Le Cercle horticole lyonnais. UHistoire des plantes continue le cours régulier de sa publi- cation. L'éminent et persévérant auteur, M. Bâillon, qui a en- trepris l'étude monographique de toutes les familles du règne végétal, vient de livrer son troisième volume qui ne le cède en. rien aux deux premiers. C'est bien toujours le même savant, scrutant jusqu'au moindre repli de la corolle, de l'ovaire, etc.^ pour suivre le développement de la fleur; étudier le nombre des parties qui la constituent; la position qu'affecte chaque or- gane, et comment s'organise le petit mamelon ovulaire, depuis sa première apparition jusqu'au moment où l'embryon, qu'il doit contenir, brise les entraves qui le retiennent prisonnier dans la graine, pour se livrer à tous ses ébats dans la terre, et devenir un végétal complet orné de feuilles et de fleurs, aux- quelles succéderont des fruits qui contiendront de nouveaux et petits êtres embryonnaires, espoir de générations futures. A côté de la science du maître, se retrouve toujours aussi le talent de l'artiste, M. Faguet, dont l'habile crayon rend, avec une rare exactitude, le port des plantes typiques et les carac- Octobre 1872. 19 — 290 — tères de chaque genre. Il convient d'ajouter que la librairie Hachette, ne néglige rien au point de vue typographique, pour faire un beau livre. Dans les deux premiers volumes l'auteur a traité les familles suivantes : Renonculacées, Diliéniacées, Magnoliacées, Ano- nacées, Monimiacées, Rosacées, Connaracées , Légumineuses Mimosées, Cœsalpiniées et Papilionacées, Protéacées, Lau- racées, Eléagnées, et Myristicées. Le troisième volume, quia fait son apparition dernièrement, tout d'un coup, contient les familles : Ménispermacées, Berbé- ridées, Nymphéacées, Papavéracées, Capparidées, Crucifères, Résédacées, Crassulacées, Saxifragées, Pipéracées el Urticées. C'est, nous le répétons, le même travail monographique, dans lequel l'auteur examine, comparativement, tous les organes des plantes de chaque genre, depuis la racine jusqu'au stigmate, et l'embryon inclusivement. Puis, après cet historique des caractères, des affinités, des propriétés des plantes, etc., il condense, en style latin, sous la rubrique : Gênera, les carac- tères ou diagnoses génériques, qui permettent aux botanistes de déterminer les plantes avec autant d'aisance et de facilité, qu'avec un Gênera plantarum quelconque publié en Allemagne ou en Angleterre. Le savant comme l'homme du monde y trouve de quoi sa- tisfaire son appétit intellectuel. Ainsi, le botaniste apprend, en peu de mots, que la famille desBerbéridées est une famille par enchaînement, c'est-à-dire qui n'a presque pas de caractère absolu; que, toutefois, on peut reconnaître les plantes de cette famille : par la placentation qui est toujours pariétale ou basi- laire; par l'ovaire uniloculaire, avec des carpelles, tantôt in- dépendants, tantôt unis bords à bords ; par les graines toujours pourvues d'un albumen, etc., etc. Pour l'homme du monde, que la placentation intéresse médiocrement, il y trouve : 1" que les marchands de simplea lui font avaler de la poudre — 291 — de racine de Berberis en guise de Rhubarbe ; 2° que, s'il a le malheur d'avoir le ver solitaire, on lui fait prendre de la susdite racine pour celle du Grenadier, ce qui ne produit pas le même effet, et jette la défaveur sur cet intéressant anthel- minthique'; 3° que les fruits du même végétal servent à faire un vin qui ne vaut pas absolument le vin de Mâcon ou de Bor- deaux, mais qui joue le rôle du merle à défaut de grives; que ces mêmes fruits servent à faire des confitures assez ai- grelettes, qui finissent cependant par être mangeables, quand on y met beaucoup de sucre, etc., etc. Plus loin, au sujet des Nymphéacées, le botaniste retrouve les mêmes commentaires sur les caractères, les affinités de la famille et des genres. Le simple curieux de la nature voit à quoi peut servir le Nénuphar ; il apprend l'histoire naturelle et mythologique du Nelumbo, dont le fruit sert de siège au dieuBrahma, etsur une feuille flottante duquel fut trouvée une autre divinité indienne, le grand Vichnou, naviguant dans son jeune âge sur les ondes, à l'instar de Moïse qui naviguait, lui, dans une corbeille de jonc. Tel était le programme tracé dès le début de la publication, et tel est le programme rigoureusement suivi encore aujour- d'hui. On se démande donc ce que certain savant voudrait encore y trouver — M. Delaville aîné, professeur de la Société d'horticul- ture de Beauvais, vient de publier un Cours pratique d'arbo- riculture fruitière, pour la région du nord de la France (1). En publiant ce livre, l'auteur n'a fait que céder aux vœux de ses auditeurs . Il a voulu faire avant tout, un guide pratique , et il a réussi; son livre est plein dénotions simples et précises, dé- (1) Chez l'auteur, rue Sainte-Marguerite, 7, à Beauvais. Dépôt à Paris chez ' Germer-Baillière, libraire, 17, rue de l'Ecole-de-Médecine, et chez M. Duflot, marchand-grainier, 2, quai de la Mégisserie. Prix : 6 fr. — 292 — barrasser de toutes ces théories plus ou moins embrouillées, qui ne servent à rien, qui n'expliquent rien, mais qui jettent la confusion partout. C'est la reproduction exacte de son cours. Il l'a divisé en huit leçons. La première est consacrée à l'étude de l'arbre fruitier, des diverses parties qui le constituent, de la sève en hiver, et de la mort de l'arbre. Il prend donc l'arbre à l'état de graine, suit son développement pendant la germina- tion, et passe ainsi à l'examen de la racine , de la lige, des yeux, des bourgeons, des feuilles, boulons, fleurs, fruits, etc. Nous pourrions relever une légère confusion entre la pré- tendue sève élaborée descendante et le cambium. Pour l'auteur c'est tout un. Pour les physiologistes, même ceux qui ad- mettent la sève descendante, cette sève descendante est un, le acmbium est autre. Mais ceci importe peu, et cette confusion que font tous les arboriculteurs, n'empêche pas les arbres de se bien porter. Seulement, quand on annonce que le cran pra- tiqué au-dessus de l'œil favorise le développement vigoureux du bourgeon, on est en contradiction avec la théorie de la sève descendante ; car ce cran empêche la sève élaborée de descendre jusqu'à lui, ce qui n'empêche pas l'arbre de lui pro- curer la saine et abondante nourriture avec laquelle il gorge si généreusement ses tissus. Môme contradiction quand le cran est en dessous. Cet obstacle, qui arrête et maintient la sève descendante à la naissance de l'œil, devrait favoriser l'èlon- gation démesurée du bourgeon; c'est encore le contraire qui a lieu. Ces contradictions, entre la théorie et la pratique ne nui- sent en rien à la formation de l'arbre : quand un jardinier, qui n'est pas physiologiste, veut une rosette, il obtient une rosette, et un gourmand quand il tient à avoir un gourmand, sans plus se soucier du reste, et il a raison. Les mots sève ascendante, éla- borée et descendante, cambium, acide carbonique, carbone, oxygène, sont des mots qui font très-bien dans le paysage, mais c'est tout ; ils l'ont comme ces figurants ou personnages muets • _ 295 — des comédies qui produisent de l'effet sur les spectateurs sans rien dire, sans rien ajouter à l'action. Les professeurs d'arbori- culture feraient bien de suivre l'exemple d'un certain nombre de professeurs de botanique des Facultés des sciences, qui, n'ayant plus une foi bien profonde dans la circulation de la sève, n'en parlent, dans leurs cours, que comme un (( on- dit. )) Le jour oii les arboriculteurs auront aussi la sagesse d'a- bandonner tout cet attirail de mots inutiles, ils pourront faire de bons et excellents livres. Si M. Delaville aîné avait eu le courage de rompre résolii- menl avec cette vieille routine des deux sèves, son livre serait nu inodèle de leçons pratiques de la taille et de la direction des arbres fruitiers. Ce n'est pas sa faute, après tout, si la science classique enseigne des impossibilités. Du reste, il n'abuse pas de l'attirail scientifique, et l'on est heureux de. ne point ren- contrer à chaque page, de son livre, la fameuse formule : « d'a- près les lois de la physiologie végétale d si chère aux profes - seurs de l'horticulture. Son langage est naturel, sa méthode est claire, rationnelle j ses procédés sont simples et faciles à appliquer. C'est le livre élémentaire par excellence. Les sept autres leçons du livre de M. Delaville, sont con- sacrées aux études suivantes : 2^ Agents naturels utiles à la végétation. Il est sobre d'acide carbonique, et nous l'en félicitons: 3« Pépinière et greffes ; i'' Création du jardin fruitier; 5" Meilleurs instruments et étabhssement de la charpente des arbres fruitiers ; G' Traitement des ramifications fruitières en général ; ma- ladies et insectes nuisibles, T'' Cueillette et conservation des fruits ; S" Abris mobiles et entretien du sol des arbres fruitiers. — 294 — , Grâce au concours bienveillant d'un membre de la Société d'horticulture de Beauvais, M. Delaville a pu joindre à son texte, déjà très-net et précis, 269 figures admirablement dessinées d'après nature, et qui représentent des modèles de greffes, de formes d'arbres, des exemples de rameaux avec le trait indicatif de leur taille, etc. A part les quelques obser- vations, tout amicales, surla partie théorique, nous recomman- dons tout particulièrement l'ouvrage de M. Delaville aine. — Les serres-vergers. Sous ce titre, M. Pynaert, professeur à l'école d'horticulture de l'Etat, au jardin de Gand^ vient de publier une seconde édition de son Traité complet de la culture forcée et artificielle des arbres fruitiers (1). Cet excellent livre commence par un aperçu historique de la culture forcée des arbres fruitiers, aperçu plein d'intérêt et d'enseignements précieux. Nous sommes toujours à vanter notre esprit et notre intelli- gence! Certainement que nous sommes spirituels et intelli- gents, c'est incontestable; mais je ne trouve pas que nous de- vions tant en faire parade. Bien des peuples, avant nous, ont eu ce même esprit, cette même inteUigence, et, comme nous, ils ont mis largement Pun et l'autre à profit. Sans remonter à Noë qui découvrit l'art de faire le vin avec des raisins; ni à l'am- bitieuse Sémiramis dont le puissant génie inventa les jardins suspendus ; au temps où la belle et astucieuse Cléopâtre régnait sur l'Egypte — qui en ce temps-là était, comme la France d'aujourd'hui, le foyer des lumières — on voit que les Égyptiens et les Romains employaient leur esprit , leur intelligence et leurs lumières, à faire ce que nous ne faisons que depuis peu de temps seulement, c'est-à-dire à forcer des fleurs et des fruits pour en avoir pendant l'hiver. Il est curieux de voir l'igno- rance dans laquelle sont plongés les peuples, au sujet de l'his- (4) Paris, Masson, éditeur, place de i'Ecole-de-Médeciae, — 295 — toire des nations qui ont porté, avant eux^ le flambeau de l'in- telligence et des lumières. Demandez, par exemple, à un habitant de la France, — aussi intelligent et aussi spirituel que vous pourrez le trouver, — demandez-lui quel est l'heu- reux mortel qui a inventé le forçage des arbres fruitiers? Qu'il soit Marseillais ou Picard, il vous répondra sans sourciller : c'est un Français ! Tous les autres peuples modernes, y compris les Allemands, revendiquent de même, pour eux, ce progrès de la science horticole, signalé chez les Romains par Pline et Mar- tial à l'époque oil Hérode-Tétrarque persécutait le fils de Dieu fait homme. Dans son livre : les Serres-vergers, M. Pynaert rapporte, en effet, que les curieux Romains avaient des jardins portatifs ou ambulants, placés sur des charrettes, pour les avancer en lieux découverts aux beaux jours et les relitrer à couvert en temps de pluie et de froid. Ces jardins n'étaient pas seulement à fleurs, ni fruitiers seulement à Oranges, Grenades, etc., mais à Vignes, à Pommes et autres arbres. Pour avoir des fruits nouveaux en tous temps, même au cœur de l'hiver, ils les mettaient dans une espèce de maison close couverte de spécii- laria (mica) ; le soleil venait darder ses rayons à travers cette substance et cuisait les fruits au naturel, c'est-à-dire les mûris- sait. Et si le soleil, au dire de Martial, n'avait pas assez de force pour conduire les fruits à une maturité parfaite, on se servait d'eau bouillante pour les arroser ; on savait si bien prendre le degré de chaleur, qu'on ne manquait jamais d'avoir quelques fleurs ou quelques fruits mûrs à perfection dans les hivers les plus rigoureux. D'après le mêmeMartial, les Romains avaient non-seulement des serres à forcer, mais aussi des murs creux traversés [lar des conduits calorifiques, pour forcer les Pêchers et la Vigne ; ce que les Anglais ont imité avec l'esprit d'application qui les caractérise. Malheureusement Tinvasion des barbares — les' prussiens et les communards de ce temps- — 296 — là, — en faisant écrouler le vaste empire romain, détruisit jusqu'aux derniers vestiges de cet état florissant de l'horticul- ture sous le règne des Agdppine et des Néron ; et Dieu sait quand on verra les jardiniers romains envoyer des raisins, à Paris, en plein cœur de l'hiver, pour fêter sainte Véronique, voire même pour célébrer les Pâques; car ils n'ont guère l'air d'en prendre le chemin. La barbarie étouffa si bien la civilisation chez eux, qu'il a fallu près de deux mille ans, aux peuples les plus intelligents de l'Europe, pour arriver au point où le peuple le plus spirituel d'alors, avait amené la culture forcée des arbres fruitiers. C'est d'abord en Angleterre que cette culture fut relevée, ce Au diner d'installation donné au château de Windsor sous Charles II, le 23 avril 1667, des Cerises et des Fraises figuraient parmi le dessert. C'est en Angleterre égale- ment que parut le premier ouvrage traitant de la culture forcée ; il est de Switzer, et sa publication remonte à l'année 171 7. En France, le forçage était encore inconnu sous le règne de Louis XIV. C'est en 1776 que les premières Fraises forcées, obtenues par un jardinier français nommé Legrand, furent servies sur la table de Louis XVI ; la première douzaine coûtait 24 francs. Mais jusqu'en 1789, c'était un seigneur belge, le feld-maréchal prince de Ligne, qui offrait chaque année, an roi, les premières Pêches provenant de ses serres à forcer de Belœil. Aujourd'hui, cette culture n'occupe pas encore, en France, la place que lui assigne naturellement l'état de notre esprit et de notre intelligence. En Angleterre, le moindre cottage a son for- çage ; en Belgique et en Hollande, presque toutes les grandes propriétés ont leur serre à forcer. En France, c'est un luxe que se permettent seulement quelques richissimes. Il est vrai que les trop nombreux auteurs français qui ont écrit sur les arbres fruitiers, n'ont jamais pu donneràleurs élèves la bonne et excel- lente idée d'avancer de plusieurs mois la maturité des fruits. — 297 — Dans ces dernières années seulement, M. le comte de Lam- bertye a publié 2 ou 3 livraisons sur la culture forcée des fruits et légumes de primeurs parle tbermosiphon. L'horticulture belge et hollandaise, — il faut malgré nous le reconnaître, — "a toujours primé l'horticulture française. C'est la Hollande qui approvisionnait de fruits forcés toutes \%s an- ciennes cours d'Europe ; et c'est la Belgique qui, aujourd'hui encore, nous a fourni le premier Traité complet de la culture forcée et artificielle de tous les arbres fruitiers. Ce livre, publié en 1861, a rendu un immense service; il a planté les premiers jalons de cette spécialité qui est devenue une branche importante de commerce horticole ; il a donné l'impulsion de cette culture attrayante et productive à la fois ; et si, actuellement, le forçage des arbres fruitiers n'est pas aussi répandu en France qu'en Angleterre, on le voit au moins pénétrer chaque jour de plus en plus dans les domaines d'une certaine étendue. M. Pynaert a donc droit aux éloges et à la reconnaissance des amis du progrès horticole. Son livre n'est pas un de ces livres de commerce, comme on en voit surgir de tous côtés^ rapsodies de banalités antiques qui ont pour effet, non d'éclairer et de provoquer au progrès, mais au contraire d'en- rayer le mouvement progressif naturel, en pr()pageant l'erreur et les préjugés les plus insensés des siècles passés. Le Traité de la culture forcée des arbres fruitiers est une œuvre originale, résultat du travail et de l'expérience. Tout ce qu'il enseigne, l'auteur le sait ; il ne l'a pas copié, sans le comprendre, dans les livres de ses devanciers. Aussi, en suivant ses procédés, ses conseils, on est certain du succès. Nous n'entreprendrons pas l'analyse de ce livre ; elle n'ap- prendrait rien. C'est l'exposé complet des connaissances né- cessaires à la culture des arbres forcés, et, nous le répétons, la réussite est assurée à quiconque le consultera, se pénétrera - 298 — bien des préceptes qu'il enseigne ; les appliquera avec l'in- telligence et la persévérance que réclame une culture qui repose sur des éléments aussi mobiles que la chaleur, l'air et la lumière. F. Herincq. P. S. Une nouvelle Société d'horticulture s'est formée à Lyon. Composée exclusivement des hommes actifs de la science, c'est-à-dire d'horticulteurs et d'amateurs sérieux qui aiment et cultivent les plantes, elle prend le nom de Cercle horticole lyonnais, et elle a pour président M. Faivre, professeur de bota- nique à la faculté. Nous lui souhaitons la bienvenue. Quant à son avenir, il dépend de ses membres de le lui assurer. Nous faisons des vœux pour que leur œuvre ne soit pas une longue série de stérilités. Nous nous rendons donc avec empressement à l'appel cordial qui nous est fait, en insérant la note ci-jointe : ce Le Cercle horticole lyonnais prie les horticulteurs de la France et de l'étranger, d'adresser leurs catalogues à M. Jean Sisley, secré- taire général du Cercle horticole lyonnais, rue Saint-Maurice, n" 1, à Monplaisir-Lyon (Rhône). F. H. MAACKIA AMURENSIS (Pl. X). Il est un pays qui fait beaucoup de bruit, depuis quelques années, par les plantes intéressantes qu'il fournit àThorticul- ture européenne; c'est le pays qu'on désigne vulgairement sous la dénomination de Fleuve Amour, et qui occupe une partie de la pointe asiatique qui forme le détroit de Behring, et dont la côte est arrosée par l'océan Glacial arctique. Cette partie de l'Asie est située sous une latitude beaucoup plus — 299 — nord que la France, il y fait plus froid; par conséquent les vé- gétaux de sa flore nous intéressent vivement; trouvant sous notre climat^ à peu près les mêmes conditions d'existence, ils doivent y prospérer parfaitement sans le secours d'aucun abri. Plusieurs, en effet, sont acquis déjà à nos jardins, et pour n'en citer qu'un seul, le Phellodendron, n'est pas le moins in- téressant. Le Maackia amurensis, que nous figurons dans ce numéro, est un arbre de la famille des Légumineuses-papilionacées, voisin du Vircjilia lutea avec lequel il ne doit former qu'un même genre ; il en diffère par ses rameaux plus gros, par ses bourgeons coniques velus, etc. 11 croit dans les terrains sableux, et forme des bois sur les bordsdes'prairies, avec les Acer mono, Tegmen- tosum, Salix caprea, Populus tremula, Ulmus campestris, etc.; les indigènes la nomme Kottola ou Kottolang. Il atteint de '10 à 15 mètres de hauteur ; mais, souvent, il est réduite Tétat d'arbuste. Les feuilles sont composées de 7 à 9 folioles ovales ou oblongues brièvement acuminées, très-entières, d"un beau vert gai en-dessus, un peu glauque en-dessous. Ses fleurs, blanc verdâtre avec de petits points de rose sur la carène, sont dis- posées en grappes simples compactes au sommet des rameaux. Le Maackia est un très-bel arbre suffisamment rustique pour entrer dans l'aménagement des parcs. Toutefois, nous devons dire que sa végétation ne paraît pas rapide, et que les sujets soumis à notre observation, à l'école de Segrais, sont plutôt destinés à faire des arbustes trapus que des arbres élan- cés. Ils ont parfaitement supporté 27 degrés de froid l'hiver der- nier; mais les pousses printanières ont été grillées par les ge- lées blanches du mois de mai, comme du reste toutes celles de nos arbres forestiers, ce qui nous a privés de sa floraison. Nous en donnons le portrait d'après la gravure de la Belgique hor- ticole qui, plus heureuse, a pu le faire dessiner chez M. Jean van Volxen, dePerek, où cet intéressant arbuste a fleuri. D'après — 500 — cet habile pépiniériste, le Maackia amurensis prospère par- faitement dans les terres sablonneuses, et vient mal en ter- reau ; il ne fait rien en pot. Sa multiplication ne réussit pas de bouture, et, jusqu'à ce jour, il a été impossible de trouver un sujet pour le greffer. Ses graines paraissent devoir mûrir en Europe ; elles permettront sa multiplication rapide. Les premières graines du Maackia amurensis, ont été mises au commerce^ en 1858 ou 1859^ par la maison Vilmorin, de Paris; depuis, il n'en n'est pas reparu. Seulement, quelques commerçants alléchés par le bénéfice, mais peu honnêtes, ont vendu, pour telles, 'des graines de Virgilia lutea, qui ressem- blent beaucoup à celles du Maackia. Toutefois, ces induslriels étaient à moitié honnêtes; pour ne pas nuire à la réputation de l'espèce du .fleuve Amour, à laquelle on aurait pu reprocher d'être tout simplement du Virgilia îujtea, ils ne vendaient que des graines mories qui n'ont jamais rien produit. C'est une nuance d'honnêteté qui prouve que le cœur de l'homme n'est pas encore tout à fait corrompu. 0. Lescuyer. LES PAVOTS ET SPÉCIALEMENT LE PAVOT CORNU. Pourquoi les pavots sont -ils si rares dans les jardins? On nous répondra, peut-être, que c'est à cause de la caducité de leurs pétales qu'ils ont été abandonnés par beaucoup de jar- diniers; que pour cette raison ils ne peuvent être considérés que comme plantes de3^ ordre. Cependant rien n'est plus joli, dans un jardin paysagiste, qu'un massif de Coquelicots {Pa- paver Rhœas), bord'^ du Pavot cornu ; la couleur ronge écarlate du premier est relevée par les reflets blanchâtres de celui-là : il est vrai que le premier ne brille d'un grand éclat que pendant un petit nombre de jours ; cependant, il peut durer un mois et — 301 — plus si la saison est favorable. Ces plantes, d'un effet si brillant, ont été appréciées avant nous par nos ancêtres. Les Pavots ont été cultivtls, tant comme fleurs d'agrément que comme plantes alimentaires ou médicinales, dès la plus haute anti- quité. Homère en fait une fréquente mention, et Virgile cite le Pavot parmi les plantes qui épuisent le plus la terre. Torréfiée et pétrie avec de la farine et du miel, la graine de Pavot servait à confectionner des gâteaux dont l'usage était très-répandu à Rome et qui constituaient une friandise. Dans les cérémonies religieuses, la fleur du Pavot jouait un rôle im- portant : elle était consaciée, comme symbole de la fécondité, à Junon Lucine. Dans les fêtes do Vénus, les amants liraient des augures du bruit que faisaient ses pétales froissés. Cette dissertation, peut-être un peu longue, nous prouve, une fois de plus, que les anciens y voyaient aussi clair que iious sur la beauté de ces plantes. Arrivons à notre but, au Pavot cornu qi;e nous voudrions voir figurer dans les jardins. Ceux qui ont visité les rivages de la mer ont pu remarquer celte magnifique Papavéracée (Che- lidcnium glaucium L.), aux fleurs d'un beau jaune, aux si- iiques si bizarres qui alteigrient de 25 à 30 centim. de lon- gueur, après ia floraison, et dont les reflets blanchâtres de toute la plante, la ferait prendre de loin, pour la Centaurea candi- dissima. Celte magniflque plante que l'on rencontre encore plus rarement dans les jardins que les autres Papavéracées, a, au point de vue horticole, des avantages que bien des plantes cultivées n'ont pas : c'est d'être très-ornementale et de croître dans les terrains les plus arides, bien qu'elle ne dédaigne pas les terrains frais. Associée avec des plantes à feuillage foncé, telles que Coleus, Achyranthes, etc., elle est très-ornementale. Ce pavot peut également être cultivé dans les petits massifs en bordure de premier rang, à la condition de ne pas le laisser fleurir. Il faut pincer les tiges à fleurs, à mesure qu'elles se dé- — 302 — veloppent. Parce moyen elles poussent en feuilles d'un déve- loppement remarquable. Sa multiplication se fait par semis. On sème en septembre et octobre ou au printemps en pépi- nière, et l'on repique en pot; car la plante supporte difficile- ment la transplantation. On peut aussi, en automne^ essayer de séparer les rejetons qui se forment au pied des anciennes touffes ; mais ce moyen léussit rarement ; les rejetons déta- chés ont beaucoup de peine à reprendre et à devenir de bonnes plantes. La multiplication par semis est la seule qui réussisse toujours, et pour toutes les espèces de Pavots vi- vaces. P. Hauguel. LA CENTATJREA GANDIDISSIMA ; Sa CONSERVATION L'HIVER. La Centaurea candidissima, que tout le monde connaît, est une charmante plante.de la famille des Composées, qui, depuis son introduction, rend de réels services à l'ornementation des jardins; aussi, croyons-nous qu'il n'est point inutile de dire quelques mots sur sa culture et surtout sur sa conservation pendant l'hiver. Cette Centaurée aime les terres siliceuses, mais grasses, où les eaux trouvent un écoulement facile ; une bonne exposition au midi lui est favorable ; plantée dans des terres fortes, dans des lieux ombragés et humides^ elle ne fait que végéter et finit même par pourrir; aussi, lorsqu'on n'a, à sa disposition, que des terres consistantes, il est urgent de les drainer et de mêler, à ces terres, du terreau et du saisie. Placée au contraire dans la terre qui lui est propre et dans le milieu qui lui convient, celle plante est vigoureuse et forme de fortes touffes dont les reflets blancs tranchent agréablement sur la couleur pourpre — 308 — de nos Coleus et de nos.Achyranthes. Beaucoup de personnes connaissent le mode de multiplication de cette plante, multi- plication qui se fait par boutures. Pour bien assurer le succès de l'opération, il est utile d'éclater partiellement, sur la plante mère, les rameaux devant servir à la reproduction et les laisser ainsi une quinzaine de jours; au bout de ce temps, les bou- tures sont définitivement séparées et repiquées dans une ter- rine pleine de sable auquel il aura été préalablement mélangé une légère dose de terreau. La terrine est alors placée en serre ou sous châssis froid ; lorsqu'on s'aperçoit que la terre sèche, on mouille légèrement avec un arrosoir à bec, en ayant soin, autant que possible, de ne point mouiller les feuilles, car ces plantes sont très-susceptibles à l'humidité. A peu près tout le monde, ai-je dit, connaît ce procédé ; mais, ce que peut-être bien des personnes ne savent pas, c'est qu'il est possible de conserver les vieux pieds de Centaurée sous châssis froid pen- dant l'hiver. Voici la manière dont on procède. Vers le mois de septembre ou octobre, on place, dans un coffre à châssis, une couche de feuilles bien sèches de 0" 15 à 0™ 20 cent, d'épaisseur que l'on tasse comme s'il s'agissait de faire une véritable couche. Les Centaurées sont alors arrachées soigneusement en mottes, placées sur la couche et ensuite recouvertes de feuilles jusqu'au collet ; on couvre alors le coffre d'un châssis, et, quand la gelée se fait sentir, on couvre le tout de paillassons : il est inutile de dire qu'on doit enlever avec soin toutes les feuilles tachées. Les plantes sont ainsi laissées jusqu'en février ou mars ; elles ont alors perdu toutes leurs feuilles, mais leur tige est garnie d'yeux ; on les empote, puis on les place sur une couche chaude oîi elles entrent alors en végétation. On a ai^si, pour le mois de mai, des sujets qui ne le cèdent en rien pour la beauté et la fraîcheur, aux boutures de l'année précédente cultivées en serre et qui, déplus, par le grand nombre de rejetons qu'ils — 304 — développent, sont plus aptes à fournir des sujets pour la re- production. C'est le moyen qni nous a toujours le mieux réussi de ceux que nous avons employés ; je l'ai pratiqué pour la première foison d 869-70 sous la direction de mon père à Haifleur, près le Havre. Nous engageons les amateurs à essayer ce procédé et nous espérons qu'ils s'en trouveront bien. EUDE, Garçon jardinier à Montivilliers CULTURE FORCÉE DE LA VIGNE. De tous les arbres fruitiers, la Vigne est celui qui se prèle le mieux à la culture forcée;, ou du moins, celui qui donne ses fruits avant l'époque marquée par la nature, sans procédés culturaux dispendieux. En effet, il n'est pas nécessaire, pour forcer la Vigne, d'appa- reils compliqués et de soins minutieux, comme on le croit généralement. Tout propriétaire, qui possède quelques châssis vitrés, peut se livrer, sans grands frais, à cette culture, et en obtenir des résultats, sinon merveilleux, au moins des résul- tats marqués. On peut donc être étonné de voir le forçage de la Vigne sipeu pratiqué dans un pays comme le nôtre, où l'homme est si avide de jouissances anticipées, quand on voit cette cul- ture presque populaire en Angleterre. Là, depuis longtemps déjà, le moindre petit cottage possède sa serre-verger, et, chez les riches propriétaires, de vastes serres sont consacrées exclu- sivement au forçage de la Vigne. En France, quelques grands établissements commerciaux seulement se livrent à ce genre de culture ; les propriétaires se refusent le bien-être qu'elle procure, dans l'idée, qu'ils ont, — 305 - qu'elle exige des frais d'installation et d'entretien considé- rables. Nous profitons de la publication de la 2-^ édition d'un excel- lent livre sur la culture forcée des arbres fruitiers : les Serres- vergers de M. Ed. Pynaert, de Gand (l), pour faire connaître les différents procédés de culture à l'aide desquels on peut se procurer d'excellents raisins, dès le mois d'avril ou le commen- cement de mai. Le procédé le plus simple est celui qui consiste à placer de simples châssis vitrés devant quelques pieds des Vignes en espalier qui existent dans les jardins. On commence -var établir en avant du mur, à 90 cent, ou à un mètre, une cloison en planches de 50 à 60 centimètres d'élévation, sur laquelle re- poseront les châssis vitrés. Cette cloison se construit en enfon- çant fortement des pieux cairés de 10 à 15 centimètres de diamètre, qu'on peut solidifier à l'aide d'autres pieux obhques qui servent de contre-fort, et sur lesquels on hxe des planches qui forment comme le devant d'un coffre. A la hauteur du mur, que doit atteindre le sommet des châssis inclinés, on dispose une forte traverse en planche pour recevoir et fixer les montants sur lesquels poseront les panneaux vitrés ; sur le bord extérieur de la cloison, on fixe des targettes pour retenir et empêcher les châssis de gUsser. On ferme les ucux extré- mités, par des cloisons en planches, en réservant à l'une d'elles une porte. L'intérieur de la serre est alors divisé, dans sa lon- gueur, par une cloison en planches à 30 centimètres du mur, pour former un chemin, et haute de oO à 60 centimètres, pour établir, avec la paroi du devant, une sorte de bâche dans la- quelle on accumule du fumier et feuilles mélangés recou- verts par de la tannée, pour constituer la couche de chauffage. Tout primitif que soit ce mode de forçage, on en obtient (1) Voir Chronique, page 294. Octobre 1872. 20 — 3(36 — du raisin mûr dans le courant de mai, comme il m'est arrivé .souvent. Il va de soi qu'on peut ajouter, au chauffage du fumier, un petit poêle avec des tuyaux en terre cuite tra- versant la serre dans toute sa longueur. Dans l'un et l'autre cas, on doit établir, sur le devant et aux extrémités de la serre, pour maintenir la chaleur interne, un bon réchaud de fumier et de feuilles, Il est inutile de recommander le remaniement du réchaud et de la couche intérieure, quand l'un ou l'autre ont perdu leur feu ; c'est une opération élémentaire mais délicate ; il faut des précautions pour la faire et n'opérer que quand le temps le permet. Avant de placer les châssis vitrés, on doit disposer le plus convenablement la treille, pour que les Jeunes pousses, qui en naîtront, reçoivent le plus possible l'influence de la lumière et de la chaleur du soleil. On peut sans doute laisser la Vigne appliquée au mur dans toute la hauteur, il y a moins de com- plication dans le travail, mais le succès est moins assuré. Il vaut mieux détacher du mur la partie supérieure de la treille;, et l'incliner en dessous des montants, à l'aide de treillage, de manière à la maintenir dans cette position. C'est après cette espèce de palissage sur treillis mobiles parallèles aux vitres, qu'on couvre avec les châssis, et qu'on calfeutre partout avec de la mousse. On peut aussi établir des cultures forcées sur des vignes en contre- espalier. A cet effet, on dresse une cloison en planche derrière la treille et faisant face au midi; cette cloison doit avoir environ 4 mètre 30 ; quant à sa longueur, elle peut va- rier; mais il ne faudrait pas dépasser 10 mètres. A 80 centim. en avant de cette cloison, on en élève une seconde de 30 à 35 centimètres seulement de hauteur. On fixe, comme toujours, les planches sur de gros piquets équarris et plantés à la dis- tance de la largeur des panneaux, de manière que ies barres décartement assemblées au sommet de deux piquets parallèles, — 307 — le grand de derrière et le petit de devant, puissent servir de montants sur lesquels reposeront les panneaux. Les deux extré- rnitées sont fermées par des cloisons commeles coffres ordinaires. On peut, lorsqu'on veut chaufTer chaque année une certaine quantité de ceps, établir des panneaux mobiles d'une longueur de deux châssis vitrés en largeur, et qu'on dresse le long des piquets avec de longues vis; on construit très-rapidement alors ces grands coffres. Au moment du chauffage, on établit les ré • chauds, comme il a été dit pour le premier procédé ; et si les moyens le permettent, pour activer la production, on place un fourneau dont l'ouverture se trouve en dehors : les tuyaux sont disposes dans l'intérieur, et sur le devant, parallèlement, mais à quelques distances de la cloison antérieure. A défaut de fourneau, on le remplace par une bonne épaisseur de fumier et de feuilles sèches mélangés. Ceci est pour le simple elle peu coûteux. Voici maintenant pour les plus favorisés de dame Fortune : On élève sur une longueur variable un mur en briques, en plein midi, haut de 1 m. 55 à 1 m. 45, et, en avant de ce mur, on en élève un second de 65 centim. en hauteur. On ménage des entailles pour poser les montants devant recevoir les châssis vitrés; les deux bouts sont fermés également par deux murs en briques, mais dans l'un d'eux est réservée la porte. Un four- neau ou mieux un petit thermosiphon portatif est alors installé dans la serre, la porte du foyer toujours en dehors. Dans cette condition d'établissement, la Vigne, forcée seulement à la un de décembre, donne de beaux et excellents produits dès le commencement de mai. Sans doute un propriétaire peu versé dans la science du primeuriste ne doit pas espérer, armé de ces appareils si simples, obtenir des raisins qui gagneront la médaille d'or à Texpûsition printanière de Paris. Mais au moins il pourra se donner la satisfaction de goûter des raisins, deux et trois — 308 — mois avant le temps. On parle des difficultés de cette culture. Eh mon Dieu, je ne les crois pas aussi au-dessus d'une simple intelligence humaine. Ily a quatre ans, j'avais placé un châssis devant une portion d'un bras de treille en espalier, pour des expériences physiologiques. L'appareil était très-simple : le châssis appliqué obliquement reposait en haut sur le mur, et en bas sur un mauvais petit réchaud de fumier; les côtés étaient fermés par des plaques de gazon. Ceci se passait au commen- cement de février. Au mois de juin, vers le 15, j'avais d'ex- cellents raisins parfaitement mûrs sous mon châssis; tandis que la portion du bras, près la tige, et celle formant l'extrémité qui n'avaient pas été chauffées, ne donnèrent leurs grappes que vers la fin d'aoùr, à l'époque ordiuaire : c'était de la Madeleine. 11 est vrai que l'année suivante, le jardinier qui m'avait vu faire cette expérience, cioyant qu'il s'agissait de forcer le rai- sin, voulut me donner une petite leçon. Il abaissa presque jus- qu'à terre, quelques pieds de la treille ; mit un coffre dessus, l'entoura de réchaud, et, pendant tout l'hiver, donna je ne sais quels soins à sa Vigne. Au commencement de mai, quand toute la treille était brillante de verdure, il n'y avait que des sar- ments desséchés sous le coffre de mon illustre donneur de leçon ; il s'était livré à un surcroît de" soins qui avait tué toutes les ceps. Ce n'est pas à dire que la Vigne forcée vient toute seule, loin de moi cette pensée. Elle en demande, mais pas d'excessifs. Le livre sur la culture forcée des arbres fruitiers de M. Py- naert, professeur à l'école d'horticulture de l'Etat, en Belgique, et maître en la matière, va me fournir quelques données, et faciliter mon travail. Les Vignes qu'on veut forcer dès le mois de décembre doivent être taillées cpielques jours avant la mise en place des châssis vitrés.^ D'après leur vigueur, on les taille sur 3, 4, 5 et même 8 yeux. — 309 — Pour mettre la plante en végétation, il n'est pas nécessaire d'attendre que la température soit descendue au-dessous de zéro. Au début du forçage, la température ne doit pas être très- élevée ; il faut qu'elle s'élève par degré et lentement jusqu'au moment de la floraison, pour permettre aux boutons de se bien former : 10 degrés suflisent pour commencer; ensuite on l'élève de 1 à 2 degrés par semaine, sans la laisser dépasser 17, avant le développement des bourgeons. Un peu avant le développement des feuilles, on donne un bon arrosage, avec de l'engrais liquide. On arrose également, mai? à l'eau pure, le sentier, et le tuyau s'il y a un chauffage. Quant à Ja couche, il faut le faire avec précaution; car le fumier trop mouillé perd sa chaleur; trop sec, il n'en donne point ou peu. Il n'est pas nécessaire, jusqu'à ce moment, de donner de l'air, à moins d'apparition de moisissure; dans ce cas ou le fait comme pour les autres coffres à primeurs . Aussitôt que les feuilles se développent, on peut donner un second arrosement avec l'engrais liquide, fortement étendu d'eau; il est absolument nécessaire que l'eau soit chaude; on renouvelle cet arrosement quand on le juge nécessaire; ei on seringue à l'eau tiède pour ralentir l'évaporation du liquide contenu dans les tissus de la plante, et maintenir son abon- dance qui favorise le développement des organes en voie de formation. A ce moment la température peut être élevée gra- duellement à 20 ou 22 en moyenne, pendant le jour. Il va sans dire qu'en cas de gelée, et à défaut d'appareil de chauf- fage, on doit couvrir les vitres avec des paillassons, et ne dé- couvrir que pendant la présence du soleil. Dès cflie les bourgeons sont suffisamment développés pour montrer la première apparition des grappes, on procède gia- duellenient à l'ébourgeonnement pour ne pas jeter trop de ~ 319 — trouble dans la végétation ; on ne laisse qu'un bourgeon ; celui naturellement qui offre les plus belles apparences. Aussitôt que la floraison commence, il faut cesser tout bas- sinages ; mais on arrose légèrement le sentier, les tuyaux du poêle, et à chaque apparition du soleil, on soulève, du haul, les châssis pour établir un petit courant d'air sans lequel la fécon- dation risque de ne point s'opérer. Lorsque le grain est noué, on peut laisser la température monter à 25 et 28 degrés pendant le jour et 18 à 20 pendant la nuit. L'acte principal de l'opération étant ainsi accompli, on n'a plus souci de la réussite. La maturation vient à peu près toute seule. On fait des pincements et des suppressions au fur et à mesure de l'apparition des bourgeons inutiles. Les bourgeons fertiles sont alors palissés ; on les arrête par le pincement, à la première ou deuxième feuille au-dessus de la grappe la plus élevée ; et comme les vrilles ne servent à rien, on les supprime toutes. Quand le soleil prend de la force, il est prudent d'en garantir les Vignes, en plaçant des claies ou, à défaut, des paillassons, pendant son passage sur la serre ; car un co-jp de soleil est bien vite donné, et le fruit d'un pénible labeur est non moins vite perdu. En même temps que le grain grossit, on reprend et on con- tinue les bassinages au moins une fois par jour, pour empêcher la déperdition des liquides qu'il contient et assurer son gros- sissement. C'est à ce moment que les gens soigneux qui tiennent plus à la qualité et à la beauté qu'à la quantité, se livrent à l'exercice du ciseau. Quand le grain a atteint le volume d'un petit pois, on passe en revue chaque grappe, et, avec des ci- seaux, on rogne l'extrémité des grappes trop longues ; en même temps on supprime tous les grains trop petits et ceux qui, se — 3U — trouvant sur l' arrière-plan, nuisent au développement des plus parfaits. Nous recommandons cette opération du ciselage, pour les raisins en plein air; c'est une bonne et excellente opération. Quand la Vigne est arrivée à cet état, on est dans les mois de mars ou avril. Le soleil commence à chauffer; on peut alors donner un peu plus d'air dans le milieu de la journée, sans toutefois trop soulever les châssis. En mai et juin, on peut aérer largement; le raisin commence à tourner, on supprime les bassinages qui le défleureraient et les arrosements qui ne pro- duiraient plus que rimmidité si favorable au développement des moisissures en général et à l'oïdium en particulier. On se contente alors d'enlever quelques feuilles pour laisser les grappes se livrer elles-mêmes à ce délicieux dorage qui relèvi> leur mérite, etc et l'on contemple son ouvrage, ce qui fatt attendre patiemment le moment d'en détruire le résultat. Ce n'est pas plus difficile que ça ! F. Heringq. LETHÉRIDION BIENFAISANT CONFONDU AVEC L'OIDliri TUCKERI OU OIDiUM DE LA VIGNE. Un fait digne de remarque, que plusieurs journaux horti- coles et agricoles ont relaté, s'est passé à Chartres, dans le courant du mois de juillet dernier. Une arachnide, le Théri- dion bienfaisant [Theridion henicjnum), grand ami de l'horti- culture, a été la victime du manque de connaissances cj'un propriétaire de Chartres, qui Ta confondu, à notre avis, avec le Champignon de la Vigne [Oïdium Tuckeri). Noid textuelle- ment ce que nous lisons dans un des journaux dont nous par- lons ci-dessus : (( Un propriétaire de Chartres avait dans son jardin des ~ 312 — treilles qui, le 10 juillet dernier, ne présentaient aucun symptÔQie de maladie. Quinze jours plus tard, elles étaient atteintes par une maladie que l'on suppose être l'Oïdium. Une mousse blanchâtre s'était développée sur la totalité du fruit^ et de très-petits insectes filant comme l'araignée par-dessus cette mousse rendaient la végétation impossible. Une applica- tion de fleur de soufre n'ayant donné aucun résultat sensible, le propriétaire eut l'idée de bassiner plusieurs grappes avec- de l'eau de mer, au moyen d'une barbe de plume. La maladie disparut en peu de jours sur les grappesainsi traitées ; le fruit mûrit, et fut trouvé de bonne qualité. Les autres grappes furent totalement perdues. Ainsi l'eau de mer constitu.erait un remède efficace contre la maladie de la Vigne. » Il y a là évidemment une grave erreur; la description de la maladie se rapporte un peu, il est vrai, à l'Oïdium Tuckeri, mais, si c'eût été réellement ce Champignon, l'application de fleur de soufre eût infailliblement amené un résultat quelque peu sensible ; tandis que le second moyen n'aurait pu amener qu'un résultat négatif ; car il a été prouvé, par des expériences faites en 1850 et répétées bien des fois depuis, que le bassi- nage à l'eau de mer n'a produit qu'un succès apparent et rao- mentaié. De plus, si c'eût été rOïilium, il n'y aurait point eu seulement que les grappes d'attaquées, mais, bien certaine- ment, l'arbre entier se serait ressenti de la présence du terrible Champignon. Pour nous, nous ne voyons dans cette mousse blanchâtre que le travail du Théridion bienfaisant, insecte très-commun, à l'automne, sur les treilles de nos jardins. Cet insecte appartenant à l'ordre [des Aranéides ou araignées de la classe des arachnides, est de la taille d'une fourmi, et marqué d'une tache noire sur le dos, ainsi qu'aux deux extrémités de son corps ; ses pattes sont de longueur inégale. Se nourrissant presque exclusiveinent de mouches, cette araignée enveloppe souvent nos grappes de raisin d'une toile - 313 — très-fine et peu visible, mais qui, vue de profil, éclairée par le soleil, présente l'aspect d'un duvet blanchâtre, ce qui ex- plique l'erreur commise par le propriétaire de Chartres. Quoique très-fin, ce tissu est suffisant pour empêcher les guêpes et autres mouches d'approcher; cet insecte rend ainsi à l'horticulture de réels services. Pauvre Tliéridion! il fut une victime de plus de l'erreur, erreur fatale qui s'est propagée comme toujours très-vivement par la voie des journaux. Nous supposons bien que les viticulteurs ne commettront point pareille méprise; ils ont trop appris, à leurs dépens, à connaître l'Oïdium, et ils savent le distinguer de toute autre chose. Aussi, ce n'est point pour eux que nous écrivons ces lignes ; nous nous adressons surtout aux propriétaires, qui, eux, ne pratiquant que sur une très-petite échelle, sont moins à la portée de distinguer l'utile du nuisible. Espérons que notre faible voix sera entendue et que le Tliéridion bienfaisant^ qui sert si bien nos intérêts, sera dé- sormais protégé. Ernest Eude. TERRE DE BRUYÈRE ARTIFICIELLE. La terre de bruyère est assez rare en France pour que bien souvent on en expédie à de très-grandes distances ; on peut se figurer à quel prix elle revient à l'horticulteur ou à l'amateur, quand elle a traversé la moitié de la France. Mais alors ce n'est que celui qui a des avances qui peut se permettre ce véritable luxe; il y a bien quelques bons prati- ciens qui se rient de l'ignorance de leurs voisins et qui fa- — 314 — briquent de cette terre à leur aise sans rien en dire à personne. La terre de bruyère est utile pour un grand nombre de végétaux; ainsi je citerai les quelques familles suivantes : Eri cacées, Epacridées, Gentianées, Saxifragées, Orchidées, Lyco- podiacées, Fougères, sans parler d'un bon nombre de plantes qui se trouvent seules dans une famille, à réclamer la terre de bruyère. En général toutes les plantes délicates aiment, dans leur jeune âge, a être placées dans cette terre, quitte à être transplantées plus tard dans une terre mélangée propre à leur organisation. En tout cas, je crois que la terre de bruyère es! surtout très- utile pour les boutures enracinées, les jeunes sujets ligneux provenant de semis ou de boutures et pour couvrir les semis précieux qui se font en pots. On se sert encore avec avantage de la 'erre de bruyère pour la culture en massifs de Rhodo- dendrons, d'Azalées, etc. , etc. Toutefois, en remplaçant la terre végétale par de la terre de bruyère et souvent même en atta- quant ou changeant le sous-sol, par ce moyen, on change par- . fois entièrement l'aspect d'un jardin. Mais la difficulté est presque toujours de se procurer de la terre de bruyère à bon marché; c'est pourquoi, je conseillerai aux personnes qui le pourraient, de s'en fabriquer comme je le fais, économique- ment, parle procédé suivant : A Fautomne, je fais ramasser autant que possible toutes les feuilles du jardin ; je les fais mettre en tas pour m'en servir un peu plus tard, afm de les mettre au pied des plantes déhcates qui craignent la gelée et auxquelles une simple garniture de feuilles suffit pour faire passer l'hiver sans avarie. La saison du froid passée, j'enlève ces feuilles pour faire une couche que j'élyblis en étalant un lit de feuilles d'une épaisseur de 0" 20 c . que l'on arrose, et sur lequel on jette près d'un centimètre de chaux hydratée; on répète ce travail trois ou quatre fois suivant la hauteur que l'on veut donner à la — 315 — couche et suivant aussi ce que l'on a de feuilles, cependant en lerminanL par une épaisseur de feuilles ; alors on place les coffres et on établit les réchauds comme d'habitude, on peut sans craindre y mêler une légère quantité de paille. Au bout de quelque temps, huit, quinze jours après, la couche chauffe déjà; par ce moyen j'ai pu obtenir jusqu'à 30 et 40 degrés de chaleur assez facilement; on peut ajouter que la chaleur se conserve longtemps lorsqu'on surveille la couche. Il est facile, comme on le voit, de faire lever des graines de Melons ou toutes autres espèces de graines qui réclament de la chaleur ; on peut également s'en servir pour le bouturage, etc. Quoi qu'il en soit, je ne conseillerai pas de faire mûrir des Melons sur ces couches, car ils ne prendraient aucun goût agréa ble au palais. Quand la fin de l'été arrive, que l'on a terminé ses cultures sur la couche de feuilles, on la démoht et on met les débris en lots pour passer ajnsi l'hiver. En ayant le soin de re- manier plusieurs fois ces détritus de végétaux, on peut déjà, dans le courant de l'été, avoir' de la terre de bruyère en ajou- tant, à ces détritus, 50 pour 100 de silice, à son défaut du sable de rivière ou autre. Si l'on veut donner une teinte plus foncée au feuillage, un coloris plus- vif aux fleurs, on n'a qu'à ajouter une faible quantité de limaille de fer; ainsi on augmentera les charmes que nous offrent les végétaux dans nos jardins. Voilà, comme on peut en juger, un procédé des plus simples et des plus avantageux ; mais il n'est pas le seul qui soit digne d'être mis en pratique; j'en citerai un autre, pratiqué depuis sept à huit ans par M. Citerne, jardinier en chef de la ville de Clermont-Ferrand^ homme très-habile en horticulture et très- modeste, qui opère d'une autre manière et obtient également de fort bons résultats. (( Après, dit-il, avoir fait usage pendant l'hiver des feuilles 5) dont je puis disposer, je les réunis en lots et les arrose co- 3) pieusement à mesure que je fais un lit de feuilles de Om 30 — 316 — 3) à 0" 35 c, après quoi on foule etrrefait un nouvel arrosage, » ayant le soin de fouler encore, et ainsi de suite Jusqu'au 3) bout du tas de feuilles, ayant soin de l'arroser de temps en 3) temps . Quand la décomposition commence à détruire le tissu T) des feuilles, alors on remanie le tas en y mêlant 50 pour 100 » de silice ou d'un sable quelconque, mais très-fin, et on laisse 3) ainsi le temps à ce mélange de se faire, après quoi, vous » avez une terre de bruvère de bonne qualité. » M. Citerne depuis longtemps n'emploie pas d'autre terre de bruyère et n'a pas de peine à y trouver de l'économie. Il a vu de cette manière que ses plantes prospéraient parfaitement dans celte terre artificielle. Comme prix, il a payé de la terre de bruyère jusqu'à 25 et 35 francs le mètre! La cherté de celte terre engage donc à en fabriquer lors- qu'on n'est point à proximité des endroits oîj l'on tire de la terre de bruyère naturelle de 1'^ qualité, surtout quand ell) est obligée de faire un long trajet et qu'alors elle revient à un prix très-élevé. Briant. PROCÉDÉ CHIMIQUE DE DÉSINCRUSTATION DES CHAUDIÈRES ET D'ÉPURATION DES EAUX CALCAIRES. Voici le moment de veiller sur les chauffages des serres. Un inconvénient du Tliermosiphon est le dépôt du calcaire con- tenu dans l'eau, qui, en se déposant sur les parois des chau- dières, nuit à l'émission rapide de la chaleur et corrode le métal de l'appareil. Nous avons trouvé dans un journal industriel, Vlnvcrdion, un procédé simple et d'une facile application, qui nous a paru devoir rendre service aux horticulteurs Ils pourront essayer ce procédé que voici, et qui ne parait pas très-coûteux. « Mon procédé repose sur la réaction chimique suivante, dont j'ai observé en grand les effets pratiques : les silicates à — 317 — base de soude ou de potasse se décomposent dans l'eau à une haute température en présence des matières calcaires ou al- calino-terreuses contenues dans l'eau (sels de chaux, de magné- sie, de baryte, d'alumine, etc.), et par voie d'affinité forment avec ces matières des silicates insolubles de chaux et àe magné- sie, de baryte et d'alumine, qui se précipitent en poudre im- palpable sans aucune espèce d'adhérence. C'est ce fait que je suis le premier à avoir constaté industriellement et que je me suis proposé d'utiliser à la désincrustation des chaudières et à répuration des eaux calcaires en général. Étant données une chaudière incrustée ou non et une eau d'alimentation quel- conque, calcaire ou séléniteuse, j'ajoute à cette eau dans le ré- servoir, dans la proportion de3 kilogrammes, pourl, 000 litres, de siHcate soluble et 15 à 20 pour 100 d'oxyde "de sodium ou de potassium ; cette eau ainsi silicatée est envoyée dans la chaudière par une pompe, mais de préférence par uninjecteur GilTard, qui sera de la sorte soustrait aux effets de l'incrusta- tion. L'elï'et se manifeste presque instantanément : non-seule- ment les calcaires en suspension dans l'eau se trouvent immé- diatement précipités à l'état de silicates de chaux insolubles, mais encore les dépôts qui s'étaient formés préalablement se détachent des parois et se réunissent avec les premières ma- tières précipitées, tout l'ensemble étant expulsé lors dii net- toyage de la chaudière. » Martln. PLANTiiS NOUVELLES DU COMMERCE. Pentstemon [Suite). P. OrfmoMRendatler), Plante demi-naine; grandes fleurs amarante foncé reflété violet, avec gorge fortement marmorée et lignée de couleur marron foncé. — 318 — Alsacien-Lorrain (Lemoine), rouge foncé à centre cerclé de rouge brillant. Défense nationale (Lem.), rouge vif; fond blanc veiné au centre du tube. Émigration (Lem.), carmin; centre blanc marqué de cra- moisi et de blanc. Protestation (Lem.), rouge vineux à gorge largement ma- culée de cramoisi. Pelârgonium zonale a fleurs doubles. Sans compter le double blanc, dont nous parlons dans notre précédente chronique, voici ce qui est annoncé au catalogue^ comme dernières nouveautés. Candide (Lemoine), nain ; fleurs en bouquets nombreux, rose argenté, le plus clair connu. C/iar/es Daricm (J. Sysley), grand feuillage presque unico- lore ; fleurs grandes, groseille vif. Deuil de Strasbour.] (Alegalière), feuillage zone; fleurs lie de vin en bouquets serrés. Emilîo Castelar (J. Sysley), feuilles légèrement zonées; fleurs groseille clair. Fr. Arles Dufour (J. Sysley), feuilles légèrement zonées ; fleur groseille. Le Nègre (Lemoine), fleurs très-pleines, à pétales marron, et revers lie de vin. Moguintia (H.), fleurs violet lie de vin. V Année terrible (Lemoine), écarlate vermillon. Fr. Gerbeaux (Lem.), variété perfectionnée de Victoire de Lyon ; couleur plus clair-brillant. Rose de mai (Grousse), fleurs rose très-pâle, avec centre blanc. Rose pur (Alegatière), fleurs d'un beau rose plus foncé que Ch , Royer. — 319 — Pelargonium zonale a fleurs simples. Chant national (Lemoine), fleur cramoisi pourpre, le plus foncé. Comtesse de Courcy (Bout.), grandes fleurs rose satiné, à centre blanc. Exquisite (Hend.)^ chamois nervé et maculé de blanc. Gênera/ 67mc/iawf. Nain ; fleur rouge anglais violacé, apé- tales supérieurs tachés orange. Hélène de Nadaillac (Bout.), nain; fleur rose orange. Hospitalité suisse. Fleur très-grande ; pétales ronds, rouge orange foncé avec centre blanc. Kronprincessin (Hend.), rose très-pâle. Lord maire (Lem.), fleur légèrement ondulée, rose violacé, à centre blanc. Lina Boulard (Boul.), fleur rose, à centre blanc veiné rose plus foncé. Marquise de Nadaillac (Boul.) , Nosegay ; fleur rouge cra- moisi foncé, en ombeUe de 12 à 15 centimètres. Princesse Alice (Hend.), centre saumon, bordé blanc. Sir Richard Wa/Zace (Lem.), forme Nosegay ; fleur grande à pétales rose foncé carminé, tachée de blanc à la base des pé- tales supérieurs. Vendôme (Bout.), grande fleur rouge vermillon brillant. Winterflor (H,), variété florifère, remonte en hiver; fleur rouge vif à centre blanc. Daniel Manin (Lemoine), rouge groseille vif avec point blanc au centre ; pétales supérieurs feu à leur base. Docteur Liwingston (Lem.), rose carmin très-vif. Eugène Ténot (Lem.), groseille carminé, à pétales supé- rieurs éclairés feu. La Nation (Lem.), plante multifiore blanc pur. (A suivre). Il est essentiel de labourer grossièrement les terres fortes et argileuses, afin que la gelée, pénétrant les grosses mottes , les defrite facilement au moment des dégels ; on doit aussi commencer à enterrer les engrais et fumiers. Potager. W faut avoir soin de surveiller les plantes qui ont besoin d'être couvertes pen- dant les gelées, telles qne les Artichauts, Céleris, i te. ; écarter la couverture quand le temps est doux ou pluvieux. On repique sur couches et sous cl ches ou sous châssis, les plants de Concomhri's semés en novembre, ainsi que les Laitues crêpe et gotte, Romaine, Choux-fleurs. On y sème la laitue à couper, les Radis, Laitues et Romaines pour faire pommer, Carottes de Hollande, Haricots de Hollande, Pois hâtifs. Poireaux, des Con- combres et des Melons en pots, pour les mettre trois semaines plus tard sur une antre couche neuve. On force les Asperges plantées en pleine terre, et on en prépare sur cou- ches Toutes ces cultures doivent être soigneusement garanties des gelées. Jardin fruitier. Commencer la taille des vieux arbres chétifs. Planter toutes les fois qu'il ne gèle pas et que la terre sera bien mcubl?, Jardin (Fornement. Plantations de plantes vivaces toutes les fois que le temps le per- met, défoncement, labours. Serre. Entretenir une température de 10 h 20 legrés dans les serres chaudes, et renouveler Tair autant que faire se peut ; arroser les plantes qui poussent, et très-peu celles qui restent en inaction ; déterminer une certaine vapeur par le seringage ou l'arroscment des sentiers, pour éviter l'étiolemeut des plantes en végétation ; cette opé- ration doit se faire le matin. Les serres à forcer exigent une température aussi élevée que celle de la serre chaude, mais plus régulière; il faut consulter souvent les thermomètres placés au dehors et au dedans, et prévenir, autant que possible, les variations dans la chaleur. Elles doivent être garnies de fraisiers et autres plantes qu'on veut forcer. La serre tempérée et iorangerie n'exigent que peu de soins: veiller seulement ii ce que la température ne descende pas au-dessous de 0°, chasser l'humidité et renoii vcler l'air toutes lus fois que la température extérieure le permet. Il faut peu arroser les plantes qui ont besoin de repos pendant tout l'hiver; on ne doit leur donner de l'eau que pour empêcher les feuilles de se dessécher; ceci s'entend particulièrement des Pe- largonium ; toutes les plantes grasses. Grenadiers, Lauriers-Roses, Orangers, n'ont pas besoin d'eau. Appartements. La plupart des plantes qu'on achète en Heurs pendant ce mois, sont le produit de la culture forcée ; il est bien difticile de les conserver longtemps dans les appartements, car ce passage brusque d'une température humide et élevée est un coup presque mortel. On parvient à les conserver quelque temps encore, en les plaçant dans une pièce bien chauffée ; le plus possible de lumière; on leur donnera un peu d'air vers le milieu de la journée, si le temps le permet. Les arroser avec soin toute.s les fois que la terre commence à se sécher , et laver ou asperger les feuilles pour enlever la poussière qui ne manque pas Je s'y allaclier ; l'eau doit être à peu près «u même degré de température que la pièce où sont les planies. taris, — Imprimerie borticole de li. DOINISALD, rue C£.ssetlc, 9. LES 566 MENUS DU BARON BRISSE avec 1200 recettes 6» ÉDITION ""^^^^^^^s/s/i^^^s/s^^t^^^^^^^^^^^^^^^^W^ MENUS EN GRAS & EN MAIGRE Un beau volume in-12. Prix : 3 francs. 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Ouvrage illustré de 425 figures gravées sur bois, et orné du portrait de l'auteur gravé sur acier. Prix : broché, G francs. GUIDE POUR RECONNAITRE LES CHAMPIGNONS COMESTIBLES ET VÉNÉNEUX DU PAYS DE FRANCE PAR KRŒNISHFRANCK BOTANISTE Un joli volume in-32 colombierj avec gravures coloriées.— Prix : broché, 5 fr. Paris. — Imprimerie horticole de E. Donnaud, rue Cassette, 9. Non Sfl" Aunée. is;*î. JOURNAL DES AMATEURS ET DES INTÉRÊTS HORTICOLES CONTENANT LA CCLTDRE RAISONNÉE, LA DESCRIPTION ET L'HISTOIRE DES PLANTES, ET NOTAMMENT DES ESPÈCES DE PLEINE TERRE, DES FRUITS ET DES LÉGUMES, LA DESCRIPTION ET L'USAGE DES INSTRUMENTS NOUVEAUX, PCBLIÉ AVEC LB CONCOURS DES AMATEURS ET DES PRINCIPAUX HORTICULTEURS DE FRANCE SOUS LA DIRECTION DE M. F. HERINCO, RÉDACTEUR EN CHEF. ITTACBB AU MUSEUM d'BISTOIBE HATURELLK DE PARIS, COlIaboratenr du Manuel rf«» Plantel, des figures du Bon JardtHitr, Ex-Rédactenr principal de la Société cthoniculture de la Seine , Membre honoraire et correspondant de plusieurs Sociétés d'horticulture, etc. L'HortiealtearFrançais paraît le S de cbaqae mois, par lirraigon de 32 payes de teite grand in-8, et d'une planche gravée et coloriée avec le plas grand soin. i Paris 10 fr. par an. Départements. 11 fr. — Étranger 15 fr. — Tentes les demandes d'abonnement devront être accompagnées d'un bon du montant de l'abonne- ment sur la poste on sur une maison de Paris, et au nom de M. E. DONNAUD, rue Cassette, 0. Les Souscripteurs des départements qui n'enverraient pas, avec leur demande d'abonnement, un bon sur la poste ou sur une maison de Paris, sont avertis que nous leur ferons présenter une quit- tance de DOUZE francs. Cette augmentation de UN franc sert à payer les frais de négociation de la traite qui leur est adressée. -•-*■ PARIS LIBRAIRIE DE E. DONNAUD, ÉDITEUR RUE CASSETTE, 9. MM. les Horticulteurs sont priés de faire parvenir leurs catalogues au bureau du journal, rue Cas- sette,^, et de communiquer tout ce qu'ils auraitnl d'intéressant à faire connaître par la voie dujoutnal. iVoKS metUms sur la (lernière page de l'Horticulteur français, le nom des catalogues parus dont le mois et dont nout avons reçu un exemplaire^ ASPERGES D'ARGENTEUIL VIGNES ET FIGUIERS Ceux qui ont des plantations à faire doivent s'adresser à Cultivateur-Producteur A ARGENTEUIL (seine-et-oise) lie seul qui ait obtenu des MÉDAUiLiES D'OR. MÉDAILLES d'or en 1869, 1870 et 1872 MÉDAILLE d'or {unique) à l'Eœposition Universelle de 1867 GRANDE MÉDAILLE D'HONNEUR en 1872. LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE ACTUELLE COMPARÉE A L'ANCIENNE CULTURE SUIVI d'une notice sur la culture forcée DU FRAISIER Par M. CSO^TIl^B, horticulteur. Un joli volame in-32 colonribier, avec gravures. — Prix, broché : 3 fr. LE MURIER Par CABAIVIS. 1 beau volume iu-18 jésus. -- Prix, broché : 2 fr. LE CHAMPIGNON ET SA CULTURE Par U. liiilXlER. Un joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : 80 cent. CULTURE PRATIQUE DES LANTANAS Par Ë. CHATÉ, horticulteur. Joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché .- i fr. 26 LE CANNA SON HISTOIRE, SA CULTCRE SUIVI d'une MONOGRAPHIE DES ESPECES ET VARIÉTÉS PRINCIPALES Par JE. CJDIATÊ:, horticulteur. Un joli volume in-32 colombier. — Prix, broché : 1 fr. 50 CULTURE PRATIQUE DES PELARGONIUM Par ÏIAliET. horticulteur et B. VEWiOT, ciiel des cultures de l'École de botanique du Jardin des Plantes de Paris. Joli vol. in-32 colombier, avec gravures. — Prix, broché : 1 fr. 25 SOMMAIRE DU NCMERO DE NOVEMBRE. F. Herincq. Chronique. —0. Lescuyer. Clematis Jackmanni (PI. XI). — Pynaert. Bégonia fleurissant en hiver. — F. Herinco. Violette Willson. — Ch. Baltet. Les meilleures Pommes pour verger. — D' Jeannel. Application de l'engrais chimique dans l'horticulture d'ornement. — E. Bonnard. Plantes nouvelles. — X.... Catalogues pour 1878. CHRONIQUE Cytises remontants du Jardin des plantes de Paris, et les Rosiers qui ne le sont plus. — Définition du milieu; les Rosiers doubles du 3® de spahis de- venus simples-, pourquoi je n'obtiens pas de Raphanodes, comme mon voisin. — Influence de la greffe sur le sujet; application de cette influence en horti- culture -, les savants aux épinards. — Ail géant de Naples; — Nouvelles du Phylloxéra; les Vignes américaines. — Les verres violets [du général de Pleasonton et M. Blavet. — Exposition universelle de Vienne et de Gand pour 4 873. — Les tentes du marché aux fleurs de Paris. — Mort de MM. Paillet et Rémond. — Pomme de terre Dickmens. — Culture des Morilles et grain de sel. Des Cytises remontants. On voit souvent, trop souvent même, des Rosiers remontants qui se dispensent de remonter; mais, par contre, il n'est pas rare de rencontrer des arbustes et ar- brisseaux qui n'ont pas mission de refleurir une seconde fois, et qui néanmoins se livrent au luxe d'une seconde floraison inat- tendue à l'automne. La Glycine de Chine, par exemple, depuis longtemps déjà, nous gratifie, à la fin de chaque été, d'un développement floral, qui n'est pas aussi luxueux qu'au prin- temps, c'est vrai; mais ses longues et belles grappes d'un beau bleu violet, apparaissant au milieu d'un feuillage élégant, font peut-être un meilleur effet. Cette année les promeneurs du Jardin des plantes de Paris ont pu voir plusieurs des pieds de Cytisus Lahurnum ou Faux Ebénier, plantés le long du Musée de minéralogie, et qui, eux aussi, n'ont pas respecté les lois de Novembre 4 872. 21 — 322 — la nature ; ils ont refleuri jusqu'à ^la lin d'octobre . Gomment et pourquoi ont-ils contrevenu à ces lois? Pourquoi quelques in- dividus seulement et pas tous? Eprouveraient-ils le besoin de secouer le joug despotique de la nature ? Ou est-ce simplement un effet du milieu dans lequel ils vivent? C'est possible, c'est si bizarre un milieu^ qu'on ne sait jamais à quoi s'en tenir avec lui. Les milieux. Un écrivain très-habile dans la science des milieux, ne sachant que répondre à notre dernier article sur la production des Rap/ia?2orfcs, se retranche d?ns la définition suivante du milieu: « Plusieurs fois déjà, dit-il, nous avons parlé de l'influence 5) considérable qu'exercent les milieux sur tous les corps qui y » sont soumis. C'est toujours à l'occasion des végétaux que 5) nous avons cherché à appeler l'attention sur ce fait, qui, D dans ce cas, est des plus importants. En voici encore quel- 3> ques exemples que nous communique un de nos collègues, » et dont nous pouvons garantir l'exactitude . — En 1 866, des 3) Rosiers du Roi furent envoyés par M. Berthrand à M. Legour, 5) jardinier du 3' spahisj en garnison à Balna, Algérie (heureux 3> spahis du 3" ! ils ont un jardinier ! L'exactitude est garan- 3) tieî). — La première année les fleurs étaient pleines, » comme elles le sont en France ; mais depuis, ces Rosiers qui 3) fleurissent chaque année, ne donnent que des fleurs sim- » pies (1). En Espagne, où j'ai résidé, il se manifeste sur les D Balsamines un fait tout au moins aussi remarquable.... ; les » Balsamines doubles deviennent simples, et en Belgique les ^ simples deviennent pleines Pourquoi tous ces change- (1) L'auteur de celte note a dû évidemment placer dans son école d'arbustes un pied de ce Rosier avec une étiquette comme au jardin de Kew, oiî toutes les plaiîtcs vivantes sont soigneusement étiquettées. 11 a pu faire cette exception eu faveur d'un Rosier envoyé par le jardinier du 3* de spahis, F. H. — 323 — 3) ments si singuliers ? ajoute- t-il. Pourquoi? )) — (Écoutez, écoutez ! l'oracle va parler !) — « Parce que la vie étant toujours )) en rapport avec le milieu, celui-ci peut donc être considéré » comme cause; et comme, d'une autre part, le milieu n'étant 5) et ne pouvant jamais être identique, la cause est donc tou- 5) jours différente et continuellement variable, d'où il résulte 5) que les effets {êtres : végétaux, animaux ! ) ne peuvent ja- 3) mais, non plus, être identiques ! d Voilà, j'espère, qui est clair et bien dit. Ainsi, nous semons dans un terrain d'un centimètre superticiel, deux graines de Radis sauvage prises dans la même silique. Vous, vous semez la vôtre à droite et moi je sème ma graine à gauche. De votre graine naît un beau Raphanode, à grosse racine rose et dodue comme un chérubin; de la mienne sort un simple radis sau- vage avec une longue racine grêle et sèche comme un pauvre mendiant en quête d'un morceau de pain. Pourquoi cette dif- férence? car enfin, direz-vous, les deux graines étaient placées dans le même milieu, à un centimètre de distance, et les mêmes effets ont dû être produits ! Eh bien ! pas du tout ; ce serait une grave erreur de croire pareille chose. Dans un sol d'un centimètre superticiel, il y a deux milieux et ces deux milieux ne peuvent être qu'ana- logues, et nullement identiques, ce parce que la viC; etc. » — Voir ci- dessus. Voilà pourquoi je puis semer pendant des siècles — avec le concours de mes neveux et arrière-petits-neveux, bien-entendu, — des graines prises sur le même pied de Radis sauvage avec l'auteur des Raphanodes, sans obtenir jamais autre chose que des Radis sauvages ; tandis que lui obtiendra chaque cinq générations des Radinodes de toutes formes et de toutes cou* leurs. C'est l'affaire, pure affaire de son milieu. Donc la cause est bien entendue et jugée. Ainsi soit-il. Influence de la greffe sur le sujet. Il résulte d'un fait dont on — 324 - garantit aussi l'exactitude que, dorénavant, il suffira d'avoir un seul "greffon à sa disposition pour greffer des milliers de sujets, et en obtenir autant de spécimens analogues — peut-être pas identiques — mais enfin analogues à la variété à laquelle appartient le greffon. La manière de s'en servir sera très-simple. On opérera comme pour l'ancien procédé ; seulement, aussitôt qu'on aura introduit le grelTon, on pratic[uera une légère pres- sion sur les lèvres de la plaie du sujet; puis on retirera le gref- fon omnibus, pour le passer à un autre sujet sur lequel on pratiquera la même opération. Un mois après, peut-être même moins, par suite de la transfusion de la sève du greffon sur le sujet, il se développera ce une grande quantité de bourgeons sur toute l'étendue des bords de la fente, depuis la pointe de la base jusqu'aux deux extrémités supérieures, j Je ne garantis pas précisément le succès de ce nouveau genre de greffe ; car il doit y avoir également ici une affaire de milieu qui ne permet pas à tout le monde de réussir. Mais enfin le fait de la transformation du sujet par la simple application du greffon existe. Il est raconté tout au long, avec force conjonc- tures et conjectures physiologiques, dans deux recueils d'hor- ticulture. Le voici : En 1 87 1 , un Bouleau est greffé avec un greffon de Betula laciniata; mais le greffon ne prend pas ; il meurt. Néanmoins le sujet a développé « au point d'insertion, une grande quan- tité de bourgeons quelque peu monstrueux ou fasciés, à feuilles pus ou moins rapprochées, mais, à cette différence près, repré- sentant parfaitement le Bouleau à feuilles laciniées. y> Le même phénomène, complètement identique cette fois, pas seule- ment analogue, mais parfaitement identique, s'est reproduit le printemps dernier, ce Le greffon a été retiré avec précaution, et nous pûmes constater, dit l'auteur de la découverte, qu'il était sec dans toutes ses parties, et n'adhérait en aucun point au sujet, et qu'il n'y manquait rien. 3> — celui de sa mort, dans une greffe non réussie, le sujet peut » se trouver transformé en la variété à laquelle appartenait le » greffon, ou tout au moins en une forme possédant le prin- y> cipal caractère de cette variété. » J'ai donc raison de dire^ avec cette belle théorie : intro- duisez la greffe, retirez-la; passez-la à un autre sujet et ainsi de suite; et vous obtiendrez le même résultat qu'en laissant le greffon. Je ne comprends pas que des hommes, qui ont la préten- tion d'èlre sérieux, puissent émettre de pareils principes. En supposant que les deux sujets greffés ne se soient pas trouvés -appartenir à la variété qu'on a voulu greffer, ce qui est pro- bable, quelle importance physiologique veut-on qu'ils aient? Puisque la greffe n'a pas poussé, ses feuilles n'ont pas pu éla- borer la sève, comme on dit, et cette sève n'a pas pu descendre pour opérer la transformation. D'après les déductions qu'on en veut tirer, tout sujet greffé doit subir l'influence de la greffe. Or, combien ces habiles praticiens en trouvent-ils d'exemples à mon- trer chaque année dans leurs pépinières? Combien par 1,000, par 100,000 même ? Non! ce n'est pas un fait mal observé, ou une anomalie avec laquelle la nature se joue de nos concep- tions, qui peut détruire « l'hypothèse scientifique, » comme le proclame un écrivain qui tranche un peu trop facilement toutes les questions qu'il ne comprend pas. Qu'on signale un fait anor- mal, quelque monstrueux qu'il soit, je le comprends et l'ad- mets ; mais qu'on vienne ajouter qu'il détruit une théorie ap- puyée chaque année par des milliers de faits contraires, c'est tout simplement de la déraison présomptueuse au suprême degré, et je demande la liberté de rire, en lisant et en rapportant les élucubrations de tous ces savants aux épinards. VAil géant de Naples. On a voulu faire du bruit avec ce - 326 — nouveau produit, mis au commerce en 1871 par la maison Benary, l'un des horticulteurs-grainiers les plus renommés d'Erfurt (Allemagne). Or, ce fameux Ail géant est tout sim- plement du Poireaw o/^nomîe, c'est-à-dire du Poireau dont la base des feuilles s'épaissit comme dans l'Oignon. C'est une anomalie assez fréquente dans les cultures, et la maison Benary n'a pas fait de grands efforts pour trouver ce nouveau sujet d'exploitation. Le Phylloxéra continue ses déprédations malgré les commis- sions, les rapports officiels et les procédés de destruction sans nombre qu'on oppose à ses envahissements. La régénération par les cépages américains sur laquelle on avait compté doit être abandonnée ; car il paraît à peu près certain que c'est l'Amérique qui nous a envoyé cet ennemi opiniâtre de la Vigne. Le Messager agricole du Midi a publié un article de MM. Planchon et Lichtenstein, duquel il ressort, en effet, que le malencontreux insecte est d'origine américaine, et qu'il a été importé en France. Les Américains, gens pratiques avant tout, effrayés, comme nous, des ravages qu'exerce ce fléau destructeur, ont envoyé en France un savant entomologiste pour étudier la maladie de notre Vigne. Il est sorti de cette étude la confirmation que les insectes de France et du nouveau monde sont parfaitement identiques. Sur ^es indications de MM. Planchon et Lichtenstein, ce savant, M. Riley, a examiné les racines des Vignes américaines qui sortent de quatre types botaniques, les Vitis cordifolia, œstivalis, Labrusca eiimlpina\- il a confirmé ce fait, déjà entrevu, que le Phylloxéra attaque à divers degrés les différents cépages, tantôt sur les feuilles seulement, tantôt sur les racines, tantôt sur les feuilles et les racines à la fois. Il a constaté, en outre, que tous les essais de naturalisation de nos Vignes européennes, qui sortent toutes du Vitis vinifera, — 327 - ont échoué en Amérique, et sans qu'on sache pourquoi. Les racines pourrissaient et la plante mourait. MM. Planchon et Lichtenstein tirent de ce fait l'explication suivante, qui ne nous paraît pas jeter une hien vive lumière sur la question qui agite les viticulteurs français : ce Ce fait curieux, disent- ils, s'explique à présent très-facilement : le Vitis vint fera, ainsi que les hybrides que cette espèce a formés avec les Vignes américaines, sont attaqués aux racines et non aux feuilles par le Phylloxéra^ et meurent très-vite en Amérique. Les cépages américains sont en général beaucoup plus grands et plus vi- goureux que la Vigne européenne; ils résistent donc beaucoup mieux qu'elle à un insecte qui probablement abandonne les racines dures, plongeant profondément, de la Vigne d'Amé- rique, pour les feuilles tendres et les bourgeons, où il paraît alors établir de préférence son domicile dans plusieurs des cas. 3) Cette explication, nous le répétons, n'explique pas grand'- chose, puisque les Vignes américaines sont attaquées tout à la fois par le Phijlloxera et sur les racines et sur les feuilles. Il s'en faut donc qu'elles soient à l'abri des atteintes de cet in- secte^ et dès lors il est impossible d'accepter cette conclusion du Journal d'une société d'horticulture que : ce il pourrait y avoir avantage à greffer nos vignes européennes sur les cépages américains les plus réfractaires à l'infection, » L'auteur de cette conclusion n'a pas réfléchi sans doute à ce travail d'Hercule du greffage de toutes les Vignes de France, qui ne promet, après tout, qu'un résultat à peu près négatif, puisque pas une Vigne américaine n'est absolument à l'abri du puceron. Nous ne sommes donc pas encore débarrassés de ce terrible fléau, car il tend au contraire à sévir sur les arbres frui- tiers. Ce n'est pas seulement la Vigne qui est attaquée, nous disait M. Cornu, un des membres de la commission chargée d'étudier la maladie, les arbres fruitiers qui se trouvent dans le — 228 — voisinage des régions infestées meurent avec des symptômes analogues. Les verres violets du général Pleasonton. Le pauvre général américain n'a pas eu le moindre succès avec sa serre bariolée de violet. De tous côtés pleuvent des contestations. Nous ne reproduirons que celle de M. Blavet, grand amateur à Etampes. Dans une lettre adressée à la Société d'Horticulture de Paris, il déclare qu'il est porté à croire que les énoncés [du général sont entachés d'exagération. Quoique chercheur obscur, il se livre par amour pour la science, qui lui procure de doux et agréables passe-temps, à des essais sur la végétation, et en dernier Heu sur l'influence que peut exercer la lumière colorée. Or, dit-il, je fus on ne peut plus surpris de me trouver en présence d'un résultat tout à fait en contradiction avec celui du général américain : dans mes expériences le violet a tou- jours occupé le dernier rang et le bleu l'avant-dernier. Ces résultats, qui détruisent les faits avancés par le compatriote du général Boum-Boum, confirment au contraire les résultats obtenus dans les expériences du savant professeur de physio- logie delà Faculté des sciences, M. Paul Bert, que nous avons fait connaître dans un de nos derniers numéros, et qui con- cordent avec tous ceux publiés par les journaux belges. Exposition de Vienne. Les Expositions universelles sont en vogue ; ce ^qui, toutefois, ne comporte pas le succès. Lyon en a essayé cette année et il paraît que le résultat n'a pas abso- lument dépassé les espérances . Vienne, en Autriche, se dis- pose à reprendre la partie; nous lui souhaitons un peu plus de chance. Comme à Lyon, l'horticulture a sa place marquée; et sans reproduire le long et minutieux programme de l'ar- chiduc Régnier, président de la commission impériale, nous dirons que toutes les plantes quelconques sont admises aux nombreux concours qui seront ouverts durant la période de l'exposition générale, du 1" mai au 23 septembre. En ou(re, — 329 — quatre expositions spéciales temporaires auront lieu pour les genres de plantes dont la floraison marque des époques horticoles, comme par exemple les Jacinthes, Tulipes, Crocus, Azalées, Gamellia, etc., du 1" au 10 mai; les Calcéolaires, Cyclamen, Anémones, Spirea, etc., du 15 au 25 juin; les Glaïeuls, Canna, Phlox. Allamanda, Pétunia, Bégonia, etc., du 20 au 30 août ; enfin Dahlia en pots, Lilium lancifo- lium, etc. Pour les oignons à fleurs, Jacinthes, Tulipes, etc., il sera accordé aux exposants, qui voudraient faire une exposition en plein air, des places dès l'automne de 1872. Exposition universelle de Gand. Nous rappelons que cette exposition, une des plus remarquables et des plus suivies, ouvrira du 30 mars au 6 avril prochain. Les demandes d'in- scription doivent être adressées au plus tard le samedi 1" mars, au secrétaire adjoint de la Société, rue Digue-de-Biabant, n° 20, et mentionner les numéros des concours auxquels les objets annoncés sont destinés. — ■ Les envois devront être adressés franc de port au siège de la Société (Casino), et seront reçus du 22 au 28 mars. Comme cette exposition est une exposition sérieuse^ chaque plante devra être munie d'une étiquette por- tant son nom spécifique. Le nombre des médailles ofTertes aux exposants dépasse sept cent cinquante. Marchés aux fleurs de Paris. Un de nos confrères annonce, comme un fait à peu près certain, que les marchandes de fleurs ne seront plus enfin exposées à la pluie ; qu'on va leur dresser des tentes couvertes en dessus seulement, et supportées par quatre colonnes légères en fonte. 11 parait que notre confrère ne visite pas souvent nos marchés. Ces tentes qu'il indique existent depuis bien des années déjà. MM. Paillet et Rémond. L'horticulture vient encore de perdre deux hommes distingués qui ont puissamment concouru au progrès de la science : M. Paillet, auquel on doit tout parti- -=■ 330 — culièreiiient la multiplication et la vulgarisation de l'Igname de Chine; et M. Rémond, pépiniériste à Versailles, qui s'était voué spécialement à la propagation, des arbres résineux, et qui le premier lança lintéressant Abies Pmsapo, dont l'intro- duction en France fit sensation. Ces deux pertes sont irré- parables. Pomme de terre Dickmens. Cette variété nouvelle ne se re- commande, au dire des personnes de Tart, que par son abon- dante production ; car elle est de mauvaise qualité. Culture des Morilles. On a pu lire dans les grands journaux qui réclament avec tant d'ardeur la liberté de la presse comme condition sme qua non pour instruire le peuple et lui inculquer les saines vérités, etc., etc., on a pu lire, dans ces journaux, disons-nous, qu'un propriétaire de Bourg-la-Reine (Seine) du nom de Gelin, était enfin arrivé à cultiver la Morille, ce Champignon délicat, si cher aux gourmets. Ces journaux, qui demandent la liberté absolue pour combattre l'ignorance, la superstition, etc., donnaient de précieuses indications sur la composition de la couche, et sur le succès merveilleux de l'en- treprise. (( L'an dernier, disaient-ils, la récolte dura du commen- cement d'avril jusqu'à la mi-/iu7/ef(!) et s'éleva au poids tolal de 13 kil. 500 grammes, » Cette année la récolte'aurait donné le même résultat. — Vraiment MM, les journalistes abusent un peu trop (le cette trop fameuse liberté d'écrire; il semblerait, à voir leurs nouvelles^ qu'ils regardent leurs lecteurs comme de misérables croquants, desquels on peut se jouer impunément en leur donnant en pâture les inepties les plus grossières^ les mystifications les plus niaises. J'admets les plaisanteries spirituelles dans lesquelles on laisse percer un peu le bout de l'oreille de la malice, pour permettre au plus naïf de découvrir ce jeu de l'esprit ; mais il ne doit pas être permis, ce me semble, de jouer au sérieux ses lecteurs, et de les induire dans des erreurs pouvant compromettre leurs intérêts, comme par — 331 — exemple dans l'affaire des Morilles, qui n'est qu'une vulgaire mystification. Pour qui connait les mœurs et coutumes de la Morille, la mystification n'est pas possible. Jamais, en eiïet, la récolle de ce Champignon ne dépasse, aux environs de Paris, la fin de mai. Or, le spirituel auteur de l'article Culture de la morille, la prolonge jusqu'à la mi-juillet. C'est ce qui nous a fait découvrir cette mauvaise plaisanterie. Du reste, cette plaisanterie a eu son petit grain de sel. Un écrivain très-ériidit, qui avait reproduit cet article , comme bon argent, et désirait voir cette culture, alla de son pied léger à Bourg-la-Reine ; il apprit là, parait-il, (H qu'il n'existait dans la localité aucun propriétaire du nom de Gelin. •» Ce n'est ma foi pas la peine d'être si érudit, pour se laisser jouer aussi peu spirituellement par le premier racontar venu. F. Hërincq. CLEMATIS JACKMANiM (Pl. XI). Je ne crains pas d'être démenti en déclarant celte Clé- matite la plus vigoureuse, la plus florifère, la plus somp- tueuse de toutes les Clématites. Elle n'est pas nouvelle, c'est vrai ; mais elle est bien autrement splendide que cer- taines nouveautés, par son abondante et longue floraison, et surtout par le riche et velouté coloris de ses pétales. Une des premières à fleurir, elle reste une des dernières en fleurs, et pendant' toute la durée de la floraison, ce n'est qu'une élégante et vaste tapisserie, dans laquelle le vert foncé du feuillage disparaît sous le brillant et riche yiolet d-es vastes et gracieuses fleurs longuement pédonculé<5S. On est surpris de ne rencontrer que très-rarement cette belle variété dans les jardins d'amateurs. Nous appelons à nouveau l'attention sur elle, et la recommandons sans réserve. — 332 — Cette Clématite, par l'ampleur de ses fleurs, paraît de prime abord une espèce tout à fait distincte. En effet, ses fleurs me- surent jusqu'à 15 cent, de diamètre; mais lorsqu'on l'étudié avec soin, lorsque surtout, on suit son|développement, depuis l'apparition du premier bourgeon jusqu'à la chute de son dernier fruit, on reconnaît facilement que cette belle Clématite Jackmajini, n'est qu'une splendide et simple variation du Clematis viticella, La différence réelle avec le Viticella n'est que dans l'am- pleur de toutes les parties de ses organes, feuilles et fleurs : c'est la même forme, ce sont les mêmes caractères; et cette identité se retrouve dans le fruit, qui est exactement l'akène du Viticella, arrondi , plat, à large bord saillant, terminé par la base persistante du style. Si quelqu'un veut que ce soit un hybride d'un père et d'une mère inconnus, je déclare n'être pas disposé à soutenir une discussion avec lui : hybride ou variété, pour moi, peu importe. Je vois une superbe plante trop délaissée, et je cherche à lui trouver des partisans qui ne tarderont pas à devenir ses admi- rateurs. 0. Lesctjyer. BEGONIA FLEURISSANT L'HIVER. Il y a quelques années, la mode était aux Bégonia, mais aux Bégonia à feuillage, comme on dit en terme horticole. C'était un engouement universel. Puis un beau jour on a commencé à les délaisser, malgré leurs teintes si riches et si variées. Au- jourd'hui on se remet à les cultiver, mais à titre de plantes fleuries. La Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, dont le programme pour la grande Exposition interna- . — 333 — tionale de 1873 nous repassait récemment sous les yeux, a inscrit un concours spécial pour la plus jolie collection de Bé- gonia en fleurs. Gela dit assez que ce genre de culture a de l'avenir. A ce sujet nous trouvons dans un journal anglais « The Garden » publié sous la direction de M. W. Robinson, que les horticulteurs de Paris connaissent par les excellentes descrip-, tiens qu'il a faites de leurs jardins,, de leurs squares et de leurs procédés de culture, une liste des meilleures espèces de Bégonia fleurissant l'hiver, que l'on nous saura gré de re- produire ici. La voici : gonia fuchsioides, Bégonia Dregei, ■ — nitida^ — Daviesii, — saundersii (1), — Ingrami, — insignis. — Weltoniensis, — erecta, — Wagneri, — Pearcei, — Sedeni, — manicata, — incarnata, etc La culture de ces plantes est extrêmement facile. Une terre légère et substantielle, formée d'un mélange de terreau de feuilles, de terreau de couche et de terre franche, et addili- tionnée d'une certaine quantité de sable blanc, leur convient parfaitement. On pourra les arroser de temps en temps au moyen d'engrais liquide faible. En hiver les arrosements de- vront être modérés. La température d'une serre tempérée leur suffit alors amplement. Ed. Pynaert. (Du cercle d'arboriculture de Belgique.) (1) C'est certainement à cette espèce qu'il faut rapporter le Bégonia qui se trouve dans le commerce parisien sous le nom de Castaneifolia et que nous avons figuré dans un de nos précédents numéros. — 334 — VIOLETTE WILLSON. Nous avons annoncé il y a quelques années', dans une de nos chroniques, l'introduction de cette Violette découverte par M. Ramel dans les ruines de nos possessions algériennes. Nous la recommandions, à cette époque, surtout pour ses longs pédoncules qui atteignent jusqu'à 15 et 20 centimètres de longueur, et qui permettent de faire plus facilement ces petits bouquets, si chers aux Parisiennes. Depuis lors nous avons suivi cette charmante plante, et nous lui avons reconnu beaucoup d'autres mérites. Et d'abord, elle est parfaitement rustique; elle a supporté l'hiver rigoureux de 1871-1872, qui a porté la désolation dans tous les jardins. Ensuite, [elle est aussi, si ce n'est même plus, odorante que la violette ordi- naire; enfin, elle est plus franchement remontante que la violette des quatre-saisons. Actuellement encore — 20 no- vembre —, ses fleurs se montrent toujours au-dessus de son beau et large feuillage ; la gelée seule semble devoir arrêter sa floraison. Eu relevant vers le mois de novembre, les pieds qui ont fleuri tout l'été en pleine terre, et les rempotant pour les placer sous simple châssis froid, on est assuré d'une abondante flo- raison pendant tout l'hiver. C'est ainsi que nous avons fait Tannée dernière, et que nous venons de faire. Depuis le com- mencement d'octobro , une cinquantaine de pieds relevés de la pleine terre et placés dans des coffres non encore re- couverts, n'ont pas cessé de fleurir et fournissent chaque semaine leurs déhcieuX bouquet» obligés (1). La Violette Willson est certainement la plus précieuse (1) Les pieds de la pleine terre sont aujourd'hui encore — 14 janvier — admirablement fleuris. — 335 — Violette, et ce n'est pas sans surprise qoe nous avons lu dans un rapport, non imprimé il est vrai, que cette espèce ne convient pas pour la culture ; qu'elle a le défaut « d'être trop odorante; d'avoir le pédoncule trop long, et le feuillage trop ample. » — Nous garantissons l'exactitude de celte accusation, qui a été adressée à l'introducteur même de la Violette Willson. Quant à nous, nous recommandons tout particulièrement cette Violette, à cause même des défauts qu'on lui reproche, et que nous considérons, au contraire, comme de brillantes et précieuses qualités. F. Heringq. LES MEILLEURES POMMES POUR VERGER. Le Cercle d'Arboriculture de Belgique posait l'année der- nière cette question à son ordre du jour : « Quelles sont les meilleures pommes pour verger ? > C'est le bon moment d'y répondre. Voici, d'après M. Ch. Baltet, six groupes de Pommes d'élite dans lesquels on peut choisir à coup sûr les six Pommes les meilleures : 1° Les six meilleures Pommes d'été sont : Astrakan rouge. Arbre robuste ; beau fruit rouge. Rose de Bohême. Arbre fertile; fruit aplati, d'un beau coloris rose vineux. Borowitsky. Arbre fécond; beau fruit strié de carmin, d'un goût acidulé. Transparente de Croncels. Le plus vigoureux des pommiers ; joli fruit d'un blanc d'ivoire varié d'incarnat. Rambour d'été. Arbre robuste , gros fruit panaché rouge, bon en marmelade. — 336 — Gravenstein. Arbre rustique de la région du Nord; assez belle pomme jaunâtre striée de lilas. 2° Les six meilleures pommes d'automne sont : Reinette ])oirée. Gros fruit strié rose. Heinette Burchardt. Pomme plate, assez grosse et bariolée de fauve. Grosse Reinette grise d'automne. Arbre très-fertile, gros et bon fruit à couteau et à cuire. Doux d'Argent. Arbre ramifié ; pomme d'une saveur agréable. Rei7ie des Reinettes. Arbre d'une fécondité remarquable ; fruit assez gros ou moyen, vivement strié carmin. Linneous pippin. Arbre pyramidal; fruit élégant par sa forme oblongue et son coloris jaune léché de rose. La maturité de ces dernières se prolonge jusqu'en hiver. 3" Les six meilleures pommes d'hiver sont : Belle fleur. Arbre robuste ; fruit côtelé et coloré. Reinette de Canada, Arbre d'un beau port ; une des pommes à couteau les plus précieuses. Reinette de Cusy. Arbre productif; fruit très-répandu en Bourgogne sous le nom de Reinette carrée. Reinette de Caux. Arbre fertile et vigoureux ; fruit de bonne qualité et tardif. Reinette grise. Sous ce nom général on comprend les Rei- nettes grise de Canada; grise de Saintonge : grise de Portugal; grises d'hiver et de Bretagne. Wagener. Arbre très-fertile; fruit ferme, coloré à l'in- solation. A défaut de cette dernière on peut prendre : Reinette Bau- mann, assez grosse et frappée de rouge pourpre. 4° Six pommes à végétation tardive : Azeroly anisée. Espèce de fenouillets. Saint-Bauzan. Espèce de pomme châtaignier. Court-pendu. Arbre court et ramifié. — 337 — Cusset. Pomme répandue dans l'Allier. Bonne de mai. Jolie pomme couleur de l'Api. D'Argent ou de jaune. Fruit blanc jaunâtre de très-longue garde. 5° Sujets à basse tige à intercaler dans les vergers d'arbres à haute futaie : soit en vase, soit en buisson, soit en pyra- mide. Ananas. Arbre d'une grande fertilité ; fruit ayant la forme et la couleur du citron et de l'ananas. Calville de Dantzick. Arbre fertile ; fort beau fruit. Pippi7i de Parker. Arbre très-fertile ; assez grosse pomme à robe dorée. Api rose. Le bijou des pommes de dessert. Reinette franche. Petit fruit d'une qualité exquise. Calville blanche. La Reine des pommes. Ces deux dernières variétés ont souvent un arbre qui se chancre ; quand la localité s'y prête, on peut les planter en haute tige. 6° Six plus grosses pommes, ou pommes d'apparat : Dominé. Nouveauté mûrissant en août. Empereur Alexandre. Richement colorée de carmin. Belle Dubois. Arbre vigoureux et fertile, Joséphine. Robe verte ; chair moins fade. Ménagère. La plus grosse de toutes. Cantorbéry. Acquiert souvent des proportions énormes ; épidémie lisse, blanchâtre. En faisant un choix dans ces six groupes, dus à une plume autorisée, on est certain d'avoir la main heureuse. LuD. Gdilloteaux. Novembre 4872. 22 — 338 ~ APPLICATION DE L'ENGRAIS CHIMIQUE DANS L'HOR- " TICULTURE D'ORNEMENT. Dans une conférence faite au jardin d'acclimatation, au mois de juillet dernier, M. le D' Jeannel a fait ressortir les avantages que l'horticulteur pourrail tirer de l'engrais chinnique. Nous empruntons au Eulletin de la Société une partie de cette con- férence, et nous en recommandons tout particulièrement la lecture. Quant à l'engrais, ce que nous en avons obtenu et les résultats merveilleux qu'en obtient un de nos amis sur les plantes grasses, nous font un devoir d'ajouter notre témoignage à ceux du savant conférencier. Il est temps que la vérité perce. F. H. L'art de la culture des plantes a fait un immense progrès le jour où M. Boussingault a écrit, en rendant compte de ses expériences sur la végétation de V Helianlhus : ce Pour chaque équivalent d'azote assimilé, la plante fixe un équivalent de potasse... Il n'est pas nécessaire d'ajouter au sol une matière ori^anique putrescible. 3> {Journ. de pharmacie et de chimie, 1856, p. 271.) En eiïet, on avait cru, jusque-là, que la végétation exigeait une sorte de fermentation, la putréfaction lente de certains éléments du sol; le jour oli il a été reconnu que la plante absorbe purement et simplement des éléments minéraux et qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter au sol une matière orga- nique putrescible, la théorie a fait un grand pas, et la pratique des engrais chimiques a commencé. ^tloyennant ces observations, la composition élémentaire du lumier offre un intérêt capital, puisqu'elle indique en quoi consiste la valeur réelle de celui-ci et la nature des aliments qu'il faut donner aux plantes pour le remplacer. Passons en revue les divers éléments du fumier. — 339 — 1° L'eau qui humecte le fumier dans la proportion de 80 p. 100 ne joue aucun rôle particulier; elle augmente inuti- lement le volume et le poids de cet engrais. 2" La fibre ligneuse (13 pour 100) n'offre rien de nutritif par elle-même, mais elle se convertit peu à peu en humus, dont le rôle est de fournir aux racines un support spongieux dans lequel elles s'enchevêtrent et se multiplient, et qui pos- sède en outre la propriété, qu'il partage avec l'argile, de retenir momentanément les sels nutritifs et de les abandon- ner peu à peu à l'eau des arrosements. 3" La silice, l'oxyde de fer, le chlore, i'acide sulfurique, la magnésie et la soude sont nécessaires, en d'inégales pro- portions, à la constitution des diverses plantes. Mais les belles expériences de M. G. Ville ont mis en lumière un fait très-im- portant (voy. Entretiens agricoles, 1867 et 1868) : c'est que ces substances existent presque toujours en quantités suffisantes dans tous les sols même les plus stériles; j'ajoute qu'on les retrouve tous, ou presque tous, dans les eaux qui ont coulé à la surface du sol, dans l'eau commune dont on se sert pour arroser les plantes. Par conséquent, ce sont des éléments dont l'horticulteur n'a guère plus à se préoccuper que l'agriculteur. J'arrêterai cependant un moment votre attention sur le fer, dont le défaut produit Ja décoloration, l'étiolement chez les plantes, comme la chlorose chez les animaux, et qui, à doses très-minimes (un millième de sulfate de fer en solution), gué- rit merveilleusement l'étiolement des plantes, selon les cu- rieuses recherches de M. Eusèbe Gris, comme la;chlorose chez l'espèce humaine. (Voy. Bulletin de la Société d'acclimatation, juillet 1862.) Quant aux plantes élevées dans des vases et mises au ré- gime de Tahmentation artiûciehe, dont je parlerai tout à l'heure, elles se trouvent bien d'une certaine dose de sel fer- — 340 -- rugineux. Le sol où elles sont confinées peut manquer de ter, et le plus souvent les eaux d'arrosage n'apportent pas assez de cet élément essentiel. A° L'azote, l'acide phosphorique, la potasse et la chaux, prin- cipes qui existent à la dose de 3 pour 100 dans le froment, et qui manquent toujours plus ou moins complètement dans les sols stériles, sablonneux, épuisés, ne figurent dans le fumier que pour 1,64 pour 100. Il est donc vrai dédire que 1,64 d'un mélange convenable de sels azotés, de potasse, d'acide phos- phorique et de chaux, équivaut à 100 de fumier de ferme, et doit produire les mêmes effets sur les plantes végétant dans un sol stérile. Encore est-il nécessaire de remarquer, que les matières azo- tées du fumier ne deviennent propres à la nourriture des plantes, qu'après avoir subi la fermentation putride, pendant laquelle une portion notable d'azote se dégage dans l'atmo- sphère à l'état d'azote libre ou à l'état de gaz ammoniaque. On estime è 30/100 de la richesse eu azote la perte que subit de ce chef le fumier de ferme enfoui dans la terre. De plus, et ce point est capital, si l'on cherche à activer la végétation par l'addition d'une grande quantité de matière animale ou de fumier, la chaleur produite par la fermentation, ou bien la propagation de la putréfaction, détruisent les ra- cines, organes d'absorption très-délicats, et la plante périt. Les sels minéraux que l'analyse chimique découvre dans le fumier, et provenant, non plus de la décomposition du fumier dans le sol, mais des fabriques de produits chimiques, n'au- raient assurément pas les graves inconvénients que je viens de signaler : avec eux point de volumes de poids inutiles, point de mauvaises odeurs, point de fermentation putride, point de cha- leur destructive; mais auraient-ils la même puissance fertili- sante ? C'est à cette question que répond l'expérience. Je mets sous — 341 — vos yeux les expériences horticoles commencées il y a deux mois seulement parles soins de M. Quilhou, dans la serre de ce jardin, et quelques spécimens d'expériences tentées par moi- même à Paris depuis quinze mois, dans mon appartement. Chacune des plantes cultivées au Jardin d'acclimatation est en trois échantillons qui étaient exactement semblables le 2 mai 1872, lorsque l'expérience a commencé : N° 1 . Culture dans le sable ; N° 2. Culture dans le terreau; N° 3. Culture dans le sable, avec addition d'engrais miné- ral soluble. Toutes les plantes ont été arrosées également avec Teau commune, et les vases reposaient sur des assiettes pour éviter la déperdition des principes nutritifs. Vous pouvez juger du succès obtenu pour les Bégonia, les Mais, les Avoines (1), la Sauge cardinale, le Tradescantia vir- ginica, lé Pelargonium zonale, les Fuchsia, etc. Les Maïs, dans le sable arrosé d'engrais minéral soluble, sont énormes; i!s sont au moins trois fois plus développés que ceux qui ont vé- gété dans le terreau. Le Pelargonium zonale est au moins deux fois plus beau et mieux fleuri que celui qui a végété dans le terreau. Les autres plantes démontrent, bien qu'à un moindre degré, par la beauté de leur feuillage d'un vert sombre et par l'éclat de leurs fleurs, la supériorité delà culture dans le sable arrosé d'engrais minéral. Le Bambou fait seul exception; le nouveau régime ne lui convient pas, la silice lui fait proba- blement défaut. Les expériences commencées par moi-même, il y a quinze (1) Les Avoines dans le sable, après avoir pris, sous l'influence de l'engrais, un développement triple de celui des Avoines cultivées dans le terreau, n'ont point fourni de graines, mais elles avaient végété dans une serre oii la tempé- rature est devsnue excessive au milieu de l'été. (Octobre 1872, note de l'au- teur.) — 342 — mois, pour èlre moins métliodiques, n'en sont pas moins dé- monstratives. Le sol arrosé d'engrais minéral ne s'épuise ja- mais ; on lui rend journellement ce que la plante lui emprunte, de sorte qu'on ne saurait prévoir à quelles dimensions par- viendront certaines plantes ainsi cultivées, même dans des vases de dimension relativement très-petits. Voici, dans un vase de la capacité de 3 litres, un Tradescan- tia virgiJiica, dont la terre n'a pas été changée depuis quinze mois; il forme une touffe|di! plus beau vert, qui n'a pas moins de 1"", 6 de longueur, sur 0"", 8 de large. Voici un Lierre qui_, après avoir épuisé la terre du vase d'un litre et demi dans lequel il est planté, était arrivé au dernier dfgré du marasme. Il a été nourri d'engrais minéral soluble, depuis le 1*' février dernier, dans un appartement non chauffé: vous voyez qu'il a lancé cinq ou |six pousses bien étoffées de plus de 1"", 5 de longueur. Enfin voici trois Arum italicum, tous trois dans le sable et dans des vases non percés. Le n" 1 et le n° 2 étaient exactement de dimensions pareilles le 1" avril 1872 ; vous voyez que l'un est double de l'autre; l'un a reçu chaque semaine une dose d'en- grais minéral, l'autre n'a reçu que de l'eau commune. Le n'3, qui est beaucoup plus développé, reçoit chaque semaine une forte ration de sels nutritifs. Remarquez que ces Arum sont dans des vases non percés; c'est une innovation qui peut devenir très-intéressante pour l'horticulture d'appartement. Voici maintenant toute une série de plantes de jardin en deux échantillons, dans de petits pots à boutures {Péttmias, Véroniques, Coleus, Bégonia, Fuchsia, etc.), qui n'ont pas été rempotées depuis l'automne dernier. Vous voyez le beau dé- veloppement de celles qui portent le n" 1 ; ce sont celles qui ont reçu l'engrais ; elles sont à ce régime depuis un mois seu- lement. En résumé, les plantes cultivées dans le sable ou dans la terre épuisée, avec addition d'engrais minéral soluble, l'em- portent, et de beaucoup, sauf le Bambou, sur les plantes cul- tivées dans le terreau. 11 en est de même dans la grande cul- ture : l'engrais minéral offre le plus souvent des rendements bien supérieurs à ceux que donne le fumier (voy. G. Ville, Ré^ sultats obtenus en 1868). Quant aux plantes cultivées dans le sable ou dans la terre épuisée sans engrais minéral, elles sont chétives et misérables, ainsi qu'on devait s'y attendre. III Quel est donc le mélange qui provoque ces curieux résultats? Voici la formule à laquelle je me suis arrêté, a[)rès quelques tâtonnements, pour la composition de l'engrais minéral entiè- rement soluble destiné à l'horticulture : Engrais minéral soluble. Azotate d'ammoniaque 400 Biphosphate d'ammoniaque 200 Azotate de potasse 250 Chlorhydrate d'ammoniaque 50 Sulfate de chaux 60 Sulfate de fer 40 1000 Cette formule diffère de toutes celles qui ont été publiées et qui sont destinées à l'agriculture. Là on est dominé par la question d'économie ; là on peut introduire le phosphore à l'état de phosphate de chaux, qui ne se dissout que lentement sous diverses influences ; et peu importe d'ajouter l'azote à Télat d'azotate de soude ou de sulfate d'ammoniaque, les doubles — 344 — décompositions ou les partages de bases fournissant peu à peu aux racines les sels vraiment assimilables (1). Pour les plantes confinées, au contraire, il fallait évidem- ment fournir des sels entièrement solubles, autant que possible tous également nutritifs et pouvant suffire, avec l'eau, à l'ali- mentaiion complète des végétaux. Aussi avons-nous donné l'azote surtout à l'état d'azotate d'ammoniaque. L'azotate d'am- moniaque est le sel qui prend naissance incessamment dans le sol aéré humide : c'est !e sel qu'on trouve dans les pluies d'o- rage ; c'est l'agent naturel de la fertilisation, d'après les belles recherches de Schœnbein (voy. Journ. de 'pharmacie et de chi- mie, 1862, p. 437). Quant à l'acide phosphorique, il est im- médiatement soluble à l'état de phosphate d'ammoniaque. Le développement indéfmi des plantes toujours dans le même sol, sous l'influence de l'engrais soluble dont je viens de donner la formule, semble justifier mes vues. J'ai même été amené, pour certaines plantes nullement aquatiques, à suppri- mer le support naturel, à supprimer la terre, et j'ai eu le plaisir de voir la végétation continuer, les racines restant plongées dans de l'eau additionnée de très-faibles doses d'engrais mi- néral. Je vous présente un Tradescantia virginica élevé de cette manière; vous voyez avec quelle vigueur il s'est développé. Voici un Hartwegia comosa, dont j'avais fait une bouture, au mois de juin 1872, dans un très-petit pot rempli de terre de (1) Voici la composition de l'engrais chimique représentant 1000 de fumier, d'après M. Ville : Phosphate acidede chaux 15 Azotate de potasse 8 Sulfate d'ammoniaque , 14 Sulfate de chaux 21, 2t 58. 25 dont le prix de revient on 1869 s'élevait à I4fr. 55 c., soit 25 fr. les 100 kil. (Voy. Bésnitats obtenus e/z 1868, p. 29.) — -345 -- bruyère ; en septembre, je me suis aperçu que, sous l'influence de l'engrais minéral, il prenait un développement hors de toute proportion avec la dimension du récipient ; puis les racines l'ont soulevé. Alors je l'ai transvasé dans un verre à pied, où il continue de vivre en très-belle santé. Voici un Aspidistra qui se dispose à se soulever au-dessus du vase (de 2 litres) qui le contient, tant ses racines se multiplient et se gonflent sous l'in- fluence de l'alimentation artificielle qui leur arrive chaque se- maine avec l'eau d'arrosement ; il développe vingt feuilles (phyllodes) nouvelles avec une vigueur extraordinaire. Le mode d'emploi de l'engrais minéral est bien simple : il faut faire dissoudre dans l'eau commune le mélange de sel; la proportion est de 4 grammes par litre, et c'est cette solution au 4/1000 qui est distribuée aux plantes chaque semaine à doses soigneusement ménagées. Voici les rationnements que j'ai essayés avec succès : Les plantes mises en expérience dans la serre du Jardin d'ac- climatation ont reçu seulement 50 grammes de solution chaque semaine. Les rations successives ont été d'environ 150 grammes par semaine pour le grand [Tradescantia et pour le Lierre cul- tivés chez moi. Or, 50 grammes de solution à 4/1000 représentent 0 gr., 2 de mélange salin; en un an, la plante reçoit donc 10 gr., 40 de ce mélange, soit 10 grammes. En admettant que le prix de cet engrais s'élève à 3 francs le kilogramme, cela fait 3 cen- times par plante et par an^ en économisant le terreau et les soins du rempotage. Pour composer cette formule, j'ai forcé la dose d'azote en raison des quantités mal déterminées d'azotate d'ammoniaque toujours apportées par les eaux d'arrosage et pour atteindre aux proportions d'azote indiquées par l'analyse du froment. Quant à l'acide phosphorique et à la potasse, je me suis ap- pliqué à me rapprocher des proportions indiquées par les ana- — 3^6 — lysesdn fumier de ferme. En somme, j'offre aux rcacines mie solution analogue à celle que donnerait le fumier lui-même ré- duit h ses éléments minéraux, mais plus riche en azote assi- milable. J'ai ajouté la chaux à l'état de sulfate en très-petite por- tion, pensant que les eaux d'arrosage apportent toujours une notable proportion de cette base à l'état de carbonate et de chlorure. J'ai introduit un peu de sulfate de fer, ainsi que je l'ai déjà dit, afin de pourvoir à l'insuffisance possible de ce prin- cipe important, lorsque les plantes resteront indéfiniment dans le même sol. L'engrais minéral ainsi composé convient-il également à toutes les plantes sans distinction? Non; mais il convient cer- tainement au plus grand nombre. Les sujets que vous avez sous les yeux autorisent à affirmer qu'il favorise beaucoup la végé- tation des plantes dont les noms suivent : Acanthus mollis^ Hedera Hetioc, Agave americana^ A. corni- Heliotropium , culata, Avena^ Jacinthus, Arum italicum, A. esculen- Lmum usitatissimum, tum, Aspidistraf Pétunia, Balsamina impatiens, Reseda odorata, Bégonia, Salvia splendens, Coleus, Sparmannia, Cucurbita, Solanum tuberosum, Fuchsia, Veronica, Hartwegia comosa, Zea Mays . Des expériences entreprises par M, G. Ville, en vue de la grande culture, et dont on peut voiries magnifiques spécimens au champ d'études de Vincennes, je crois pouvoir conclure, — 347 — bien que son engrais soit différent, que les Graminées, la Bet- terave, le Chanvre, le Colza, le Lin, etc., sont influencés de la manière la plus favorable par l'engrais chimique. Et comme toutes les plantes d'une même famille offrent beaucoup de rap- ports quant à leur organisation, je ne crains pas de dresser, dès à présent, d'après ces données, une liste de familles qui, selon toutes les probabilités, prospéreront sous l'influence du nouvel ensrrais : Acanthacées, Aroïdées, Asparaginées, Balsaminées, Bogoniacées, Borraginées, Cannabinées, Ghénopodiées, Composées, Convolvulacées, Cucurbitacées, Crucifères, Fumariées, Géraniacées, Graminées, Hédéracées, Labiées, Liliacées, Linacées, Malvacées, Papavéracées, Personnées, Polygonées, Résédacées, Solanées, Tradescantiées. Voici maintenant une liste des plantes pour lescpielles cet en^ grais m'a paru peu favorable aux doses relativement élevées que j'ai employées : Saxifrages, quelques Cypéracées, quelques Bambous. En général, je recommanderais de l'employer avec beau- coup de réserve pour les plantes dont la croissance est lente, pour celles qui souffrent dans un sol fumé, et d'en suspendre absolument l'emploi pendant la période de repos. J'ai fait, en outre, une remarque importante : c'est qu'il nuit — 348 — manifestement à la germination (1). On conçoit, en effets que les graines, pourvues de toutes les réserves alimentaires né- cessaires à la jeune plante, ne s'accommodent pas d'une nour- riture trop substantielle; elles n'ont besoin que d'eau pure pour dissoudre les aliments préparés naturellement ou pour favoriser les transmutations moléculaires, sur lesquelles je n'ai pas a m'arréter ici. Les jeunes plantes sont comme les nouveau- nés, qui ont besoin du lait maternel et que le beef steak em- poisonne. Les patients travaux, les ingénieuses expériences de M. G. Ville ont fait connaître quel est l'aliment principal exigé par certaines plantes d'un grand intérêt agricole : c'est ce qu'il ap- pelle la dominante de l'engrais minéral. Ainsi, dans le sol de Vincennes, la dominante du Froment, c'est la matière azotée; celle de la Pomme de terre est la potasse. Dans le sol de la Gua- deloupe, chez M. de Jabrun, la dominante de la Canne à sucre est le phosphate de chaux, etc. On sait d'ailleurs, parles expé- riences de M. Boussingault, que les Légumineuses prennent l'azote à l'atmosphère (2). (^) Nos expériences nous ont donné des résultats contraires. Pour la Carotte, la Betterave, la Pomme de terre, la germination des graines cl luberculos sou- mis à l'engrais chimique, avait une avance de plusieurs jours sur celle des graines semées dans les terres fumées, et le jeune plant n'avait pas l'aspect maladif. F. H. (2) M, G. Ville résume en ces termes la doctrine des engrais chimiques pour l'agriculture : i° L'engrais chimique complet participe des propriétés ferlilisantes du fumier dont il contient toute la matière active, et auquel il est supérieur par les rendements qu'il détermine. "2° L'action de chacune des quatre substances donU'engrais complet se com- pose, exige, pour se manifester, le concours des trois autres. 3** Principes des dominantes : chacun des quatre termes de l'engrais com- plet remplit une fonction subordonnée ou prépondérante à l'égard des trois autres, selon la nature des plantes. 4» Analyse du sol par la culture comparative de parcelles .égales avec ou sans engrais, avec un engrais privé d'un ou plusieurs de ses éléments. (Voyez G. Ville, Résultats obtenus en 1868, p. 72.) — 349 — Il y aura certainement des plantes de jardin qui exigeront quelques modifications à la formule que j'ai donnée : ainsi je n'hésiterais pas à supprimer entièrement l'azotate d'ammo- niaque pour la plupart des Légumineuses; certaines plantes exigeront de la soude, d'autres de la silice soluble (silicate de potasse). C'est toute une série de nouvelles expériences à en- treprendre. Une me sera certainement pas possible de les faire toutes, mais elles tenteront, j'ose l'espérer, des praticiens plus expérimentés et mieux outillés que je ne le suis. Quant à l'horticulture maraîchère, elle trouvera certaine- ment des indications utiles dans la théorie que je viens de ré- sumer et dans les faits qui la confirment. Il sera facile d'ajou- ter, dans beaucoup de cas, l'engrais minéral à l'eau d'arro- sage : il y a là une belle mine à exploiter. PLANTES NOUVELLES. Caprifolium occidentale var. Plantierensis (Simon Louis), Chèvrefeuille obtenu en 1867, de graines du C. occidentale, connu plus généralement dans les cultures sous les noms de Caprifolium Brownii et fuchsioides, et considéré à tort, dit le tres-illustre directeur de Vlllustration horticole, comme une forme du Caprif. sempervirens . Nous n'avons jamais vu con- fondre, dans les ouvrages de botanique, le C. occidentale avec le C. sempervirens. Pour tous les botanistes ils constituent deux espèces parfaitement distinctes. Quoi qu'il en soit, d'a- près la description et le dessin du catalogue de MM. Simon Louis, cette nouvelle variété est un arbrisseau très-vigoureux et très-florifère. Le feuillage est d'un vert mat. Les fleurs sont disposées en épis composés de plusieurs collerettes convena- blement espacées ; le tube — et non les tubes, car chaque fleur n'a pas plusieurs tubes — est d'un rouge vermillon pâle — 350 — fortement nuancé d'orange dans la partie supérieure ; le limbe manifestement bilabié, est à divisions plus planes, d'un superbe coloris orange foncé brillant. La fleur est plus grande et plus belle que celle du Chèvrefeuille de Brown. Ceanothus Léon Simon. Buisson plus élevé que dans les autres variétés, très-vigoureux et d'une extrême rusticité. La floraison des plus abondantes et presque continuelle pendant la belle saison, a lieu en très-grandes panicules pyramidales à l'extré- mité des rameaux. Les fleurs sont d'un beau bleu lilacé. — Les Ceanothus sont de charmants et gracieux buissons qui se plaisent en plein soleil et qui fleurissent durant toute la belle saison; la gelée seule arrête leur floraison. Nous en avons encore en ce moment— 12 novembre — couverts de grappes fleuries et en boutons. Les Ceanothus ne sont pas assez connus, ils méritent d'être représentés dans tous les jardins. Excepté le C. ovatus hybridus qui atteint jusqu'à deux mètres, les autres n'atteignent guère que 60 à 80 centimètres et forment de larges toufl"es. Clematis nigricans (Simon Louis) . Cette belle variété se distingue de ses congénères par la forme de sa fleur, de son coloris dont la vivacité et la richesse sont incomparables. La fleur presque aussi grande que celle du C. splendida (vraie) est composée de quatre pétales d'un pourpre foncé presque noir. Spartocystiis albus durus. Le genêt blanc est un des plus jolis arbustes de printemps^ qui se couvrent d'innombrables fleurs blanches. On peut lui reprocher sa nature délicate, et* c'est sans doute à cela qu'il est peu répandu dans les jardins. MM. Simon Louis en possédait depuis un certain nombre d'an- nées un sujet provenant de semis et qui paraissait mieux ré- sister aux gelées. L'hiver qu'il vient de subir sans souffrir les a engagés à le propager et à le mettre au commerce. C'est donc comme variété rustique qu'il faut considérer leur nouveauté. — 351 — Fuchsia. Curiosity (Henderson), tube rouge; fleur semi-double à larges pétales violet bleu. Duke of Edimbourg (Hend.), calice rouge ; fleur simple à pé- tales mauve clair. Emperor of Brésil (Hend.), calice cramoisi foncé; fleur double a pétales violet pourpre veiné de carmin. Guardsmann (Hend.), calice vermillon ; fleur double à pé- tales violet noir. Little Gem (Hend.), calice rose; fleur double à pétales bleu de cobalt . Mac-Mahon (Lemoine), calice corail brillant à sépales vi- neux en dessus; fleur très-pleine violet prune. Mauve Queen (Hend.), corolle simple couleur mauve. M. Fisch (Hend.), calice écarlate foncé ; corolle simple cou- leur prune violette. M. E. Bennet (Hend.), corolle blanche simple. PrmceleopoM (Hend.), calice cramoisi foncé; corolle double violet foncé. The American Banner (Hend.), fleur simple à pétales striés et marginés rouge sur fond bleu. Bégonia. Cora^7 rose (Lemoine), hybride du Veitchiiet du rosaeflora, à fleur de la forme et de la dimension du premier, couleur d'un beau corail rose tenant de celle des deux parents. Atrata (Thib. et Keteleêr) ; feuillage rougeâtre. Ascotliensis (Duval), fleur écarlate vif. Variété supérieure à toutes les variétés de pleine terre pour l'été. Nous l'avons vue — 332 — à l'Exposition de Versailles ; elle est magnifique, et forme d'é- normes touffes. Boliviensis superba (Lem.), rouge amarante brillant. Exposition de Louvain (Grousse), fleur rose aurore vif. Hageana, hybride du Pearcei ; fleur moyenne rose clair. Nigro-venia (Th. et Keteleèr), feuillage épais, d'un vert métallique rubané noir. Lohengrin (Hend.), feuilles bordées de vert foncé, et perlées de blanc. Madame Martin Meletta (Hend.), feuilles vert foncé noi- râtre à reflets métalHques avec grosses perles blanches. Madame Ad. Ackermann (Hend.), feuilles à centre blanc veiné vert, et bordées vert de mer. (A suivre!) CATALOGUES POUR 1873. Baltet frères, à Troyes (Aube). Arbres fruitiers, arbres et arbris- seaux torestiers et d'ornement. BoucHARLAT aîné, à Cuire-lès-Lyon (Rhône). Plantes nouvelles obte- nues de semis dans l'établissement : Géranium doubles zonales, Lan- tana. Verveines, etc. — Le Petargonium zonaleV Avenir , est d'un genre nouveau, marqué de cinq macules blanches, Mézard, à Reuil. Pelargonium zonale à fleurs simples. Deleuil, à Marseille, annonce un Echeeria scaphylla, MoRLET, à Avon, près Fontainebleau. Plantes nouvelles de 1872 : Coleus, Pelargonium, Verveine, Pétunia, Phlox, etc. Conifères peu ré- pandus, etc. Rendatler, à Nancy. Plantes nouvelles de semis obtenus dans réta- blissement : Pétunia, Géranium, Delphinium, Phlox, etc. Vilmorin-Andrieox et C'*^, 4, quai de la Mégisserie, Paris. 1° Cata- logue général de graines et d'ognons à fleurs ; 2" Suppléments au ca- logue, ou liste des nouveautés. i';l|■i^, — In^yu inicric lioi licolc do E. DO^^AliD, rue CusseUc, 9. ih-huy //. '- /// 7 GRANDE MÉDAILLE D HOi\NEUR en \ 87â. LES ANANAS A FRUIT COMESTIBLE LEUR CULTURE AGTUE[.LE COMPARÉE A L'ANCIENNE CULTURE SUIVI d'une NOTiCE SUR LA CULTURE FORCEE DU FRAISIER Par M. CîO!«TIE52, îsortleulteur. Un joli voUime in-32 colo;nbier, avec gravures. — Prix, broché : 3 fr. >\ 1ER I»jir CABAIIffiS. \ beau volume iu-i8 jésus. - Prix, broché : 2 fr. LE CHAMPIGNON ET SA .CULTURE ^"•Av M. l. AILIER. Un joli volume in-32 colombier, avec gravures. — Piix, broché : 80 cent. CULTURE PxRâTIQUE-DES LANTâNAS fl*ar JE. CMA'fi'É, Siorticultcur. Joli volume in-32 colombier, avijc gravures. — Prix, broché ; \ fr. 25 eu LTU liË PRATIQUE DES PELARGONIUM Il»ar MAfiiBiT, horticulttui- et B. VEEîILOT, cael des cultures de l'École de botanique du Jardin des Plantes de Parie.. Jjh vol. in-o2 columbier, uvec gravures. — ■ Prix, broché : 1 fr. 25 SOMMAIRE DU NUMERO DE NOVEMBRE. F. Herincq. Chronique. — 0. Lescuyer. Plagianthus Lyallii (PI. Xll). — Ch. Baltiît. Le Prunus triloba et le Cognassier du .Tapoii greffés en lôte. — BuRVENiCH. Recepage annuel de quelques arbres d'ornement. Rivière. Traitement de la brindille da Poirier. — E. Bonard. Plantes annuelles nouvelles. — Table sénérale des matières contenues dans le volume de -1872. CHRONIQUE L'hiver et l'orage du 19 janvier IS'TS. — Les fleurs des jardins au mois de janvier, et les fleurs des marchés au i" jour de l'an. — Le Pelargonium zonale h fleurs doubles blanches, de M. Sisley. — Les catalogues pour 1873 ; Broméliacés du jardin botanique de Liège) de MM. Berlier-Rendaller^Crousse, Ch. Huber et Cie. Avis de cet établissement. — Phijlloxeni : nouveau délai pour le prix de 20,000 francs; emploi du microscope de Montagne; précaution prise parles Allemands contre cet insecte; procédé de M. le Vte de Thury pour sa deatruclion et celle du Paceron lanigère. — Circulaire au sujet du jus de Tabac. Vhiver. Curieux hiver, celui que nous traversons. Après nous avoir menacé de ses rigueurs au commencement d'oc- tobre, il est revenu tout à coup à des sentiments très-tempérés, et le 19 janvier un orage coni.ne on n'en voit pas en pleine canicule, un orage des tropiques, plongeait toute la population parisienne dans une foule d'émotions très-diverses et des plus contradictoires : M. Tant-mieux^ mon voisin de droite, me criait de sa fenêtre : a Quand il tonne en janvier, » Prépare ton grenier. » Mais ma voisine de face, Mme Tant-pis, répondait en hochant la tête : « Tonnerre d'hiver, » » Tonnerre d'enfer. » « Quand il tonne en janvier, » » Bonhomme il faut prier. » Quant à moi, j'ignore complètement le bien ou le nnl atie Décembre 1872. o^ — 354 — peut prédire un orage au mois de janvier. Je constate simple - nieul les bizarres caractères de l'hiver 1872-1873, et les étranges perlurbalions atmosphériques auxquelles nous assis- tons. Ainsi, avant cet orage, nous avions eu une nuit et une journéd de rafales pluvieuses. Le lendemain la matinée était brumeuse et froide ; l'après-midi clan- et ensoleillé, et pourtant le baromètre se tenait cantonné obstinément dans la région de la lempèle. Aujourdliui 21, nouvelle surprise : la neige tom- bait à gros flocon, dans la matinée ; mais bieniôt le soleil prit radieusement le dessus, et a midi, heure a laquelle j'écris ces lignes, le thermomètre siguale une température de 5 degrés au-dessus de zéro.Qae nous ménage le ciel pour cet après- midi'.'' Je ne suis pas prophète. Mais je fais des vœux pour que le dieu des frimats persévère jusqu'au mois dq mai dans la douce apathie dans laquelle il me parait être plongé de- puis le commencement de l'automne. Les fleurs d'hiver. Par suite de cette température anormale, les jardins n'ont presque pas cessé d'être garnis de fleurs. Les Rosiers de Bengale et les Carysanthèmes de l'Inde ont pro- longé leur floraison j jsqu'aujourd'liui; il en est qui sont en- core fleuris comme aux beaux jours d'aitomae. La Giroflée est en pleine fleurs depuis quinze jours déjà; les marchanda des rues en vendent des bouquets à 10 centimes la botte comme au printemps. La Violette et l'Aubrietia ont devancé également l'époque de leur humble apparition. Dès le mois de décembre les Saxifraga ligulata et crassifolia étaient fleuris. Dès le corn - mencement de janvier, le Cognassier du Japon montrait ses premiers rameaux de fleurs. J'ai vu le Perce-neige à l'étalage des bouquetières le 10 du mèm3 m^is. A la même époque l'Hellébore du printemps {Eranthis hyeinalis) perçait la terre ; les Lo/licera fragrantissuna et Slandishii mêlaient leur doux parfum à celui du Jasmuium nadijloruin. — 355 — -^ Les marchés aux Ûears de Paris ont été, tout l'hiver, admi- rablement pourvus de plantes fleuries. Voici ce qu'ils offraient aux amateurs parisiens pour le premier jour de l'an. Prime- vère de Gliine, Jacinthe, Tulipe duc de Thol simples et dou- bles ; Pâquerette double, Véroniques, Cinéraires variés; Spîrea pranifolia, Reoesiatia et chainceirifolia; Laurier-tin ; Bruyères, (Erica peUucida alba et rubra, hyemalis, porcellana, persoliita alba, — rosea, — • rubra, — regenninans), Anthémis fra- tescenSf Thlaspi semper/lorôtis, Epiphylluui, Fuchsia, Epacds heteronema à fleurs blanches, Libonia, Gamellia, Azalea indica, Lilas blanc; Rosiers divers. Pensées, Violette de Parme, etc. Il y a 30 ans seulement, quiconque aurait annoncé que le 1" janvier 1873, on trouverait toutes ces plantes fleuries sur les marchés de Paris, n'aurait rencontré que des incrédules, et j'aurais bien pu être du nombre, car à cette époque rien n'an- nonçait le progrès rapide qui s'est opéré dans l'horticulture. Les Pelargoniwn zoaale double blanc de M, Sisley. On ne pensait guère en effet, en l'an de grâce 1843, que tous les hor- ticulteurs perdraient le sommeil, à force de construire dôs châteaux en Espagne avec les immenses richesses que leur rapporterait le fameux Géranium blanc double! En fait de double blanc, on ne connaissait que celui du jeu de dominos, et il passionnait peu. 11 n'en n'a pas été de même de celui du Pelargonium zonale. Chacun croyait l'avoir dans son semis, et plusieurs l'ont annoncé et môme vendu, avant la constatation légale de son authenticité, c'est-à-dire avant la floraison, tant ils étaient certains de l'efl'et merveilleux de l'hybridation et de la combinaison de leur croisement. Mais comme toujours il est venu à celui qui n'avait rien fait pour l'obtenir. On se rappelle que le Géranium double blanc, annoncé l'année der- nière parM. Boucharlat aîné, est tout simplement un accident trouvé sur un pied d'un anci^iu Qéraaium. — 356 — Depuis son apparition, des doubles blancs apparaissent de tous côtés, et cette fois c'est l'hybridation qui aurait opéré. Le succès obtenupar M. Sisley, de Lyon, est dû, dit-il, aux croise- ments pratiqués pendant six années consécutives! Il me semble qu'on pourrait tout aussi bien faire intervenir le hasard ; mais je ne veux pas discuter. J'annonce seulement la mise au com- merce, par M. Alégatière, de Lyon, d'un nouveau Pelargonium zonale à fleurs doubles blanches, obtenu par M. Sislqy, celui de M. Crousse, etc., et rien déplus. Accident ou hybride, peu importe aujourd'hui aux acheteurs ; ils commencent à être singuHèrement blasés d'hybridations; ce mot n'a plus la moindre influence. Quant à la science, il y a longtemps qu'elle sait à quoi s'en tenir sur les croisements horticoles. Les catalogues. Parmi \er- catalogues que nous avons reçus il en est un qui mérite une mention toute particulière. C'est celui des Broméliacées cultivées au jardin botanique de l'Uni- versité dé Liège. C'est surtout au point de vue de la nomen- clature que nous le recommandons. En général, il faut bien le (]ire — puisque; c'esl la vérité, — les catalogues du commerce ne brillent pas toujours par l'exactitude et l'orthographe des noms; mais il est difficile qu'il en soit autrement. Dans l'état actuel de la science horticole, les horticulteurs commerçants n'ont rien pour les guider dans la rectification des épithètes latines employées pour désigner les plantes. Il n'existe aucun ouvrage, aucun catalogue général oîi se trouvent inscrits tous ces noms, et. quand ils reçoivent des plantes, les étiquettes sont souvent à moitié effacées, ou bien l'écriture laisse à désirer, — tout le monde n'est pas calligraphe, — et alors on transcrit par à peu près les noms qui se trouvent plus ou moins estropiés et défigurés. C'est ainsi, pour n'en citer qu'un exemple, que s'est trouvé créé un genre nouveau, avec une plante qui portait le nom de Fret/ctne/m. Un horticulteur, en la recevant, trouva l'é- tiquette à moitié effacée, et n'ayant pas d'ouvrage pour l'aider — 357 -^ à retrouver ce nom, copia Pincénectia, et vendit cette plante sous ce nom qui s'est perpétué ; il existe encore dans le com- merce; c'est aujourd'hui le genre Beaucarnea de Lemaire. Le Catalogue des Broméliacées du jardin de Leyde, rédigé par M. Ed. Morren, deviendra un guide sur pour les personnes qui cultivent les plantes de cette belle et intéressante famille. Non-seulement elles trouveront les noms parfaitement ortho- graphiés, mais encore la synonymie de chaque espèce, c'esl-à- dire tous les noms qui s'appliquent à la même plante, ce qui les dispensera d'acheter des plantes qu'elles possèdent déjà et annoncées sous un autre nom. C'est presque un travail mono- graphique que ce catalogue, et, dans l'intérêt du commerce, nous engageons tous les horticulteurs et amateurs de Bromé- liacées, à adopter la nomenclature de M. Morren. — Ce cata- logue comprend 198 espèces et variétés, réparties dans 42 genres. M. Berlier-Rendatler , à Nancy, a publié un nouveau sup- plément des plantes nouvelles obtenues de semis dans son établissement. Il comprend 11 Pétunia à fleurs doubles et à pétales frangés ; 10 Pétunia à fleurs doubles non frangées ; et 5 variétés à fleurs simples. Les Géranium doubles sont au nombre de 4; les simples au nombre de 9. Il y a 3 Héliotropes ; 5 Delphinium; 11 Phlox ; 4 Pentstemon; 10 Lantana semis de Ferrand, et différentes autres nouveautés de divers semeurs. M. Crousse, à Nancy. Son catalogue de nouveautés obtenu is dans l'établissement comprend 16 Pétunia à fleurs doubltir, et 12 à fleurs simples; 4 Pelargonium zonale à fleurs doubles et 4 à fleurs simples; 4 Pentstemon; 7 Phlox ; 7 Pivoines her- bacées semis de Calot. Au 15 mars seront livrées deux autres nouveautés : le Géranium zonale à fleurs doubles blanc sau- moné (Alice Crousse)et un double pourpre (monsieur Crousse). Ch, Huber etcomp. à Hyères. Le nouveau catalogue de son établissement est consacré aux arbres, arbustes et plantes de — 3B8 — divers genre?, de serres et de plein air ; n > Palmiers, "Draffena, Orangers, liulbes et tubercules de divers végétaux d'orne- ment, plantes aquatiques, Cannas, etc. Parmi ces derniers, il y a trois nouveautés obtenues dans l'établissement : Ernest Benàry, Henry Vilmorin et Jean Sisley. L'avis suivant figure entête du catalogue : «La sociélé Ch. Tluber elccmp., dont la raison sociale subsiste toujours, a été fondée il y a de longues années, par six jardiniers. Le sieur lîuber n'a donc pas créé à lui seul cet établissement, comme il l'annonce dans une circulaire publiée dans un journal d'horti- culture. Depuis le i*' novembre 1865, c'est-à-dire depuis 7 ans bientôt, le sieur Hubern'avait plus aucun intérêt dans roite société, où il travaillait comme simple employé ; sa sortie de l'établissement n'a donc pu y apporter aucun changement. » Phylloxéra. • — Par décret du 9 décembre dernier, considé" rant- que les procédés présentés, jusqu'à ce jour, en vue du prix de 20,000 fr. promis par l'arrêté du 44 juillet \ 870, à l'auteur d'un procédé pratique pour combattre le Phylloxéra, n'ontpas donné de résultat suffisant, le délai fixé au 3t décembre 1872, pour la production des mémoires par les concurrents à ce prix, est reculé jusqu'au 31 décembre 1873. La dernière Commission envoyée dans le midi vient de faire demander par l'Institut au Jardin des plantes de Paris, un microscope de Montagne pour suivre avec plus de sûreté la marche et le développement de ces terribles légions phylloxe- riennes; quel ques'membres espèrent qu'à l'aide de cette pièce d'une très- grande puissance, ils parviendront à arrêter le mou- vement envahisseur, et à protéger les régions qui n'ont pas encore été attaquées par ce terrible ennemi de nos Vignes. Le IMuséum s'est empressé de faire transporter, ce microsrope à l'Institut, auquel le docteur Montagne l'avait légué. Les Allemands se préoccupent beaucoup aussi du Phylloxéra. La Bavière et le grand-duché de Bade ont présenté au conseil — 359 — fédéral une loi défendant l'importation, en Allemagne, des plants de Vigne français, sons prétexte d'empêcher l'invasion des insectes qni ravagent les vignes en France. Le président de l'Alsace-Lorraine a constaté que, jusqu'ici, dans les pays annexés, on n'a pas remarqué la moindre dévastation des Vignes parle Phylloxéra ; mais il demande néanmoins qu'on vote la loi en question. Destruction du Puceron lanigère et du Phylloxéra. Dans une note adressée à la Société centrale d'agriculture de France, M. le vicomte de Thury dit qu'il pense avoir découvert un pro- cédé simple et facile pour combattre le Phylloxéra. Il n'en a pas fait l'application à la Vigne, mais il a réussi pour faire dis- paraître les Pucerons lanigères qui avaient envahi ses Pom- miers en cordons. Ce procédé cotisiste à faire au printemps, au moment oîi la sève va se mettre en mouvement, un trou, au collet de l'arbuste, par le moyen d'une forte vrille, et péné- trant d*une manière inclinée jusqu'au canal médullaire ; puis à injecter dans ce trou, en se servant d'une vessie de caout- choucj armée d'une canule, de l'essence de térébenthine légè- rement phéniquée. Le jus de Tabac. Une circulaire du directeur général des ma- nufactures de TEtat informe MM. les horticulteurs que le jus de Tabac se vendra dorénavant au degré qu'indiqueront les acheteurs, de 1 à 15 ; le prix en sera déterminé à raison de 4 centimes le litre par |degré. Pour la première demande, l'a- cheteur devra faire légaliser sa signature par le maire de sa commune; pour les demandes subséquentes cette formalité n'existe plus, mai il faut rappeler la date de la première de- mande, V. Berincq. — 360 PLAGIANTHUS LYALLII (Pl. XII). On appelle Plagianthus un genre de plantes que certains botanistes placent dans la famille des Mauves, d'autres dans la famille des Sterculiacées ou Bombacées qui, du reste, diffère si peu de celle des Mauves qu'on peut placer, sans commettre une grave erreur, les plantes de l'une dans la famille des autres. Mais ceci est un détail scientifique sur lequel nous pouvons passer sans trop nuire à notre plante. Donc le genre Plagian- thus comprend une douzaine d'espèces qui sont des végétaux ligneux, arbres ou arbrisseaux, tous indigènes à la Nouvelle- Zélande, et aux terres de Van Diemen. Les feuilles sont al- ternes munies de très-petites stipules. Les fleurs de grandeurs variables, sont rassemblées plusieurs à l'aisselle des feuilles ou disposées en grappes Irès-rameuses paniculées; chacune d'elles présente un calice campanule à 5 lobes ; 5 pétales étalés; des éiamines nombreuses à fdets soudés entre eux en un tube qui recouvre un ovaire à 2 ou 5 loges, surmonté d'un style simple, terminé par 2 ou plusieurs branches stigmatiques. Le Plagianthus Lyalli^ que Hooker fils a figuré dans le Bo- tanical magazine, est la môme plante que le même auteur a lié- crite, dans sa flore de la Nouvelle-Zélande, sous le nom de HQheria Lyallii. Cette mutation de geare ne paraît pas être absolument heureuse ; mais les grands maîtres ont parlé, il faut s'incHner. Le Plagianthus Lyallii est un arbre à rameaux et faceinfé-* rieure des feuilles couvertes de poils étoiles j il ressemble [A\l-^^ comme port cl aspect, au Spaimannia africana qu'au Plagian- thus divaricatus. Ses feuilles sont ovales échancrées en cœur à la base, acuminées au sommet, profondément dentelées. Ses fleurs, grandes comme celles du iSparman» m et blanches comme — 361 — elles, sont manies d'un pédoncule aussi long que le pétiole des feuilles, à l'aisselle desquelles elles sont rassemblées ordinai- rement par trois. Les et aminés très-nombreuses ont les anthères d'un beau jaune d'or qui tranche coquettement sur le blanc virginal des pétales. Cette belle espèce croît dans les districts montagneux de la Nouvelle-Zélande; elle a été découverte par M. le docteur Lyalle à une élévation de 700 à 1,400 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le docteur Haast en a envoyé, au jardin royal de Kew, des plantes vivantes qui ont fleuri au mois de juillet dernier. M. Hooker le signale comme un arbre beautifuL 0. Lesguyer LE PRUNUS TRILOBA ET LE COGNASSIER DU JAPON GREFFÉS EN TÈTE. U Horticulteur français a recommandé au commencement de cette année, la greffe en tête des Prunus triloha et Cognassier du Japon, comme produisant de fort jolis arbustes. Il est bien certain qu'ainsi greffés, ces deux espèces ont un port parti- culier qui fait mieux ressortir la beauté de leurs charmantes fleurs. Ce procédé, en effet, n'est pas assez usité. Cependant, de- puis longtemps nous greffons le Prunus triloba en tête, et les squares de Troyes en fournissent la preuve. Le mode de greffage est l'écusson, sur Prunier myrobolan ou plutôt sur Prunier Saint-Julien, appliqué au rameau de l'année, et assez tard en saison ; ou bien encore au jeune bois de deux ans; on n'en surveille pas moins la strangulation de la greffe. Lorsque le greffon se développe, on le pince à 10 centi- — :î62 — mètres i il se ramifie et forme de suite une tête en boule pour fleurir au printemps suivant. Le greffage sur rameau n'est pas aussi certain. Quant au Poirier ou CogUcissier du Japon appelé Chœno- melcs, comme le Pmnvs iriloba et VAmygdalopsiSj à ce que disent les savants, nous avons échoué dans nos tentatives de sujets en boule à longue durée. On le réussit assez bien sur Epine blanche et sur le Cognassier d'Europe, et mal sur le Poirier comestible. Mais, où nous avons obtenu un vrai succès, c'est la multiplication par énisson des variétés du Cognassier du Japon sur la race dite ombiiiquée ou à fleurs roses, la plus vigoureuse, la plus robuste du genre. On obtient ainsi des py- ramides superbes, qui ne tardent pas, dans un bon sol, à pro- duire des liges à boule, ainsi que le recommande VHorliculteur français. Je souligne le mot écusson parce que les gros livres dé- clarent que le mode de greffage par écusson ne convient pas au Cognassier du Japon. Ces faits sont consignés dans ma bro- chure VArt de greffer. Ch. BaLtet. BECEPAGE ANNUEL DE QUELQUES ARBRES D'ORNEMENT. Dans un article intitulé : Culture du Paulownia imperialis comme plante annuelle, nous avons entretenu nos lecteurs d'un procédé fort simple, pour obtenir de cet arbre des pousses annuelles luttant de majesté et d'ampleur de feuillage avec les belles plantes herbacées recommandées comme plantes orne- mentales à feuillage coloré. A cette occasion, nous avions ex- primé notre opinion sur la réussite probable qu'aurait eue l'o- pération do rocepage annuel sur certains autres arbres. Nous — 363 — sommes à même de pouvoir affirmer aujourd'hui que VA ilanthvs glandvlosa ruYernis du Japou planté en bonne terre etrecepé annuellement, produit une ou plusieurs pousses qui peuvent atteindre jusqu'à deux mètres, étalant au loin de magnifiques feuilles pennées qui re ssemblent à de gigantesques frondes de Fougères. On obtient également une superbe végétation annuelle en appliquant ce procédé de culture aux Catalpa syringœfolia {Bignonia catalpa) C. Bvngei et C. Wallichù La belle variété à feuilles jaune d'or du Catalpa ordinaire, mise dans le com- merce par notre excellent confrère, M. Gaujard, pépiniériste à Gand, fera, au moyen du recepage, un des plus beaux orne- ments des pelouses. Les Sumacs, tels que Rhtis elegans, juglandifolia typhina, aîata, sont encore de ces plantes qu'on peut soumettre avec avantage au recepage annuel. Le Rhiis ylabra laciniata, une acquisition encore récente pour les plantations dans les jardins paysagers, est également une des plus gracieuses plantes en pousse annuelle. Nous n'oublierons pas de mentionner aussi les élégants Aralia japonica^ spinosa et Maxmowkzi et le beau Dimorphan- thus Mandshvrieiis, quand il sera devenu moins rare. On voit c[u'il y a là toute une ressource pour imiter, dans les jardins, ces plantes au port^ imposant et insolite, telles que les Wiganditty Udhea, Ferdinanda, Heracletim, etc., etc., dont quelques-unes sont difficiles et dont d'autres ne commencent, sous les climats incléments, à étaler leur beauté qu'au moment oîi déjà une première gelée d'automne leur prépare le coup de grâce. FrÉD. BrRVENiCH. {Bull, d'arbor., étendu cercle arb. de Belgique.) _ 364 — TRAITEMENT DE LA BRINDILLE DU POIRIER, PAR M. A. RIVIÈRE. Dans la séance du 26 septembre dernier de la Société d'hor- ticulture de Paris, M. Aug. Rivière a exposé sa méthode de traitement des brindilles du Poirier, pour les amener à ce qu'on pourrait appeler une double fructification. Voici, d'après le Journal de cette Société, comment il procède : (t Ces brindilles, qui abondent principalement sur les su- jets vigoureux, sont ordinairement l'objet d'opérations di- verses, ayant toutes pour but d'en modérer et ralentir la vé- gétation. M. Rivière arrive au même résultat par le procédé suivant : La brindille étant fréquemment terminée par un bourgeon à fleurs, il la conserve tout entière et laisse ainsi se développer un ou deux fruits à son extrémité. En même t^.mps il en supprime tous les bourgeons ou yeux latéraux, sauf les deux qui sont les plus voisins de la base. Comme la brindille est, de sa nature, grêle et flexible, elle se trouve bientôt arquée de force par le poids du fruit qu'elle porte à son extrémité. Les deux bourgeons conservés à sa base se trouvent ainsi favorisés, et ils ne tai'dent pas à se former en lambourdes. ?L'inclinaison des brindrilles, sous le jioids de leurs fruits terminaux, produit dès lors l'effet du pincement et de 1 ébourgeonnement. PLANTES NOUVELLES. Chaque année la maison Vilmorin-Andrieux et Cie publie ses appréciations sur les plantes nouvelles qu'elle reçoit de ses correspondants et qu'elle a cultivées dans ses cultures expéri- mentales pendant une saison. On ne saurait trouver un meil- — 365 — leur juge. Voici les nouveautés qu'elle offre, pour la première fois, et l'opinion qu'elle émet sur chacune d'elles. Ageratum impérial nain. Bonne variété mexicaine à fleurs bleues, tout a fait naine, et précieuse pour bordures. Amanthus salicifolins. Plante annuelle haute de 1 m. re- marquable par son port pyramidal, à ramifications nom- breuses, garnies de bas en haut de feuilles linéaires très- longues, pendantes; le tout d'une teinte bronzée et rouge métallique d'un bel effet décoratif. Aspect très-pittoresque isolée ou par petits groupes sur les pelouses. Sutherlandia spectabilis floribimda alba, ou mieux en français : Bagiienaudier d''Élluopie à fleur blanche. — Variété intéressante par ses nombreuses fleurs qui, au lieu d'être rouges comme dans le type, sont blanches. Campanula Eohenakerii. Bisannuelle, originaire de Sibérie, haute de 30 à 40 centim. très-ramiûée, se couvrant de fleurs très-nombreuses, en cloche renversée, d'un beau bleu violacé intense. Capucine spit fire. Cette admirable variété de Capucine de Lobb, ou Capucine vivace^ à fleurs d'un rouge éblouissant, ne pouvait être multipliée que par boutures conservées en serre pendant l'hiver. La maison Vilmorin a réussi à lui faire pro- duire des graines qui rendent parfaitement ce coloris, et qui permettent de la cultiver comme les autres Capucines an- nuelles. Célosie à panache feu. Variété très -remarquable par la co- loration feu cocciné de ses élégantes panicules marabout, qui peuvent être séchées et conservées pour les bouquets dits per- pétuels, fort à la mode actuellement. Cinéraire hybride bleu d'azur. Très-jolie variété à fleur en- tièrement d'un bleu franc et gai, et qui se reproduit identi- quement par le semis. Très-rustique; convient pour garniture d'appartement et approvisionnement des marchés. — 366 — Coloquinte miniature. Jolie Coloquinte grimpante à fruits de la grosseur d'une pjinuid d'api, d'abord verls, se colorant à la maturité en jaune orange souci. CoqueUcol. Quatre variétés à ûeurs doubles : blanc, écarlate, écarlate bordé blanc et rose. Eupatorium melissoïdes. Espèce vivace à fleurs blanc pur, très-nombreuses, disposées en bouquets aplatis, au sommet de toutes les ramifications. Très-avantageuse pour bouquets et garnitures. Godetia Whitneyi. Jolie variété d'Onagre, naine, haute de 25 à 30 cent., compacte, à grandes fleurs d'une teinte carnée ou lilacée, avec une grande macule ou œil carmin pourpre à la base interne de chaque pétale . Immortelle Borussorum rex blanche naine. Il faut convenir que voilà un bien singuUer nom ; mais il était difticile de dire : Immortelle roi des Prussiens; il n'y aurait pas eu grande chance de succès en France. Laissons-la, en effet, pour les fidèles sujets de l'empereur Guillaume. Julienne de Mahon compacte. Bonne race à fleur rose et lilas, plus naine et plus compacte que le type ; excellente plante pour massifs, bordures et pour poteries. Julienne de Mahon compacte blanche. Variété à fleurs blanc pur de la précédente. Leptosiphon roseus. Variété à fleurs plus grandes que les anciennes variétés, et d'une couleur rose vif très-gaie. Con- vient pour tapis, bordures. Lobelia erinus stricta multiflora. Haut de 15 centim., gazon- nant, très-compacte, à rameaux dressés, à fleurs plus grandes que celles des anciennes variétés et d'un beau bleu foncé. Pour bordures, tapis et poteries. Lupinus hybridus atro-coccineîis. Très-jolie variété annuelle et très-florifère, a fleurs odorantes, variant et passant, sur le même épi, du blanc pur au rose, puis au rouge vif. —1367 — Mimidus Tilingi, Tros-voisin des Mimulus luteus et punctatus lïiiis plas vigoureux et plus florifère. pn peut ie traiter comme plante annuelle et vivace. Nigelle d'Espagne blanche. Variété vigoureuse, à fleurs grandes d'un blanc très -faiblement bleuâtre. Pavots grands double^ panachés : rouge et blanc à pétales entiers; — rouge et blanc à pétales frisés. Pavots nains doubles : écarlate et blanc, — lilas bordé de feu, — pourpre foncé, — rose et cramoisi . Perilla nankinensis à feuilles laciniées. Le feuillage d'un beau pourpre bronzé et métallique intense est festonné frisé, et découpé aux bords. Phlox Druinmondii rouge strié de blanc. Jolie variété à fleurs violettes striées avec gor^e blanche. Pied d'alouette rouge écarlate (Delphinium nudicaule). Espèce vivace très-intéressante et très-distincte par la forme curieuse de ses fleurs d'un joli rouge écariate minium oraugvi. Elle forme des toulïes de hampes ramifiées peu élevées et très- élégantes. Semée comme les variétés de Delphinium vivaces, cette espèce fleurit parfois dès la première année . Pied d'alouette des blés nain double. Race naine à ramifica^ tions disposées eu candélabre et terminées par de volumineux épis dressés de fleurs doubles et de coloris très-vifs. Potentilla rupestris à fleur blanche. Vivace et rustique for- mant des touffes de 33 à 40 cent, de hauteur, produisant en abondance et longte iips des fleurs d'un blanc vif. ReinC'Mar guérite à pétale : Aîiénione indigo et Anémone ma- genta (violet rougeâtre). Demi-naine ; ce sont deux bonnes variétés à ajouter aux variétés blanc pur et rose pur qu'on possède déjà en ce genre. Scabieuse double naine lilas. Jolie variété flîée de cette nouvelle et charmante race. Schizanthus papilionaceus. Jolie variété issue du Schizanthus — 368 — grandiflorus oculatiis, à fleurs bariolées, ponctuées, mouchetées et coulées comme les ailes de certains papillons. Silène pendula Bonnetii. Variété hors ligne, glabre dans toutes ses parties, d'un rouge pourpre intense et à fleurs d'un rose rouge plus vif que chez les anciennes variétés. Très-pré- cieuse pour bordures, tapis et massifs . Solarium hœmatocarpum. Belle et élégante espèce pitto- resque, analogue aux Solanum sisymbriifolium et Balbisii qui ne sont pas assez répandus ; convient pour massifs et groupes. Soleil globuleux, fîstuleux (Helianthus globosus). Variété moins élevée que le soleil double ordinaire, à capitules plus grands, très-doubles bien bombés, jaune d'or très-vif, com- posés de fleurons tubuleux très-allongés. Statice incana hybride varié. Joli mélange de staticés vivaces, rustiques, hauts de 30 cent, à inflorescences trapues, étalées, garnies de fleurs très-nombreuses dont le coloris varie du blanc lilacé au carmin violet. Staticé pyramidal de Sibérie. Une des plus belles espèces vi- vaces, haute de 70 cent., à fleurs nombreuses d'un beau bleu lavande, disposées en inflorescences très-ramifiées. En général les staticés ne sont pas assez cultivés. Ce sont de jolies et pré- cieuses plantes dont les fleurs séchées se conservent très-bien pour les bouquets d'hiver. Tfilaspi cilié (Iberis ciliata). Plante bisannuelle parfois vi- vace, ne s' élevant pas à plus de 15 ou 20 cent., étalées en large toufl'e ramifiée très-compacte et se couvrant, de juin en août, d'ombelles de fleurs blanches, mais dont les boutons sont couleur violacée ou lilacée. ïrès-précieux pour les terrains secs et chauds et dans les jardins qui ne sont pas faciles à arroser. Violette des quatre saisoîis ce le Csar 3). Variété à floraison remontante, à grandes fleurs portées par de tris- longs pédon- cules. Les graines ne lèvent qu'au printemps qui suit le semis. =- 369 — Cette variété appartient à la même race que la Violette Willson, que nous avons plusieurs fois recommandée; mais ses fleurs sont plus foncées, Viscaria ocidata cœrulea. Très-jolie variété à fleurs plus foncées que dans le type, et d'une teinte iilas bleuâtre très- gaie. Zinnia haageana à fleur double. On commence à obtenir, par le semis, des plantes à fleurs doubles de ce joli Zinnia du Mexique nain^ de couleur jaune orange. Ern. Bonard. GREFFE EN ÉCUSSON DE PRINTEMPS. Monsieur Hérincq, j'ai l'honneur de vous adresser, pour êtrç publié dans votre très-estimé journal, une communication d'un nouveau moyen de pratiquer la greffe en écusson, ou l'emploi (le la greff'e en écusson à une nouvelle époque de l'année. Je*' l'appellerais greffe en écusson de printemps. Cette greffe qui, je n'en doute pas, rendra de grands services en arboriculture, remplacera avantageusement sur les jeunes arbres en pépi- nière la greffe en fente qu'on est obligé de leur appliquer, si l'on ne veut pas éprouver de retard, quand celle en écusson de l'été précédent est manquée, et si, par suite de sécheresse ou d'autres circonstances, on ne pouvÊ^it faire en juillet-août toutes les gretïes en écusson, on pourrait encore y remédier facilement par ce nouveau moyen. Cette greffe en écusson se pratique au début de la végéta- tion, fin mars et commencement d'avril, quelque temps après celle en fente qu'elle suit de près. On opère aussitôt que la circulation de la sève permet de soulever l'écorce des sujets et de la même manière que pour celle d'été, avec cette différence qu'on peut lever l'écusson avec une petite épaisseur de bois. Pour se procurer des yeux ou greffes, on fait en février ou Décembre 1872. 24 — 370 — mars provision de rameaux de l'année précédente des espèces ou variétés qu'on se propose de multiplier,- on enfonce la partie inférieure en terre le long d'un mur et au nord pour re- tarder le [ilus possible leur développement, comme cela se pratique pour ceux qu'on destine à servir à la greffe en fente, et on attend le moment que l'ascension de la sève permette de soulever Fécorce des sujets, ce qui du reste est indiqué lors du commencement de l'apparition ou du développement de leurs bourgeons. C'est alors que se pratique immédiatement cette greffe en écusson, avec des yeux pris sur les rameaux con- servés ; on ligature comme d'ordinaire et quinze jours après on enlève l'enveloppe, on rabat les sujets à 13 ou 15 cent, au- dessus de la greffe s'ils ne l'ont pas été avant ou au moment de l'opération ; les greffes sont reprises et commencent déjà à pousser. Comme on le voit il n'y a de retard que d'une quinzaine dans le développement de ces gre6fes sur les autres, et je peux affirmer qu'elles forment de belles pousses pendant le cours de la végétation; à la tin de la saison, elles n'offrent pas de diffé- rence avec celles des sujets greffés l'année précédente. La réussite de cette greffe est d'autant plus certaine qu'au moment où elle se pratique la sève abonde avec force. La première fois que je l'employai, y a quatre ans, quoiqu'il y avait longtemps que je l'avais méditée, je plaçai les écussons avec une portion adhérente de bois, car on ne peut faire autre - ment en employant des rameaux ligneux, et je ligaturai avec une branche d'osier fendue ; sur douze greffes, je n'en man- quai pas une. Depuis, je me sers de cette greffe tous les ans avec le même succès. Veuillez agréer, etc. Théodore Rousseau, Pépiniérislc ;\ Villeneuve-la-Guyard (Yonne). TAlBLE DES MATIÈRES GONTEMUES DANS LE TREIZIÈME VOLUME IIP SÉRIE. 1872 I. — Janvier. F. Herincq. Chronique : L'hiver de 1 871-1 87î; rusticité de la violette Wiilsoû. Orage d'hiver. Ex;positioa pour 1872. Société d'Hor- ticulture de risle-Adam; nouveaux journaux d'horticulture; l'instruction horticole obligatoire et gratuite, seul moyen de payer les 3 milliards à la Prusse. Établissement J. Jamiu. Cultures d'Asnières. Le Haricot chocolat. Catalogues de M iM. Berlier-Rendatler, Courtois-Gérard et Pavard, Grousse, Duflot, Haage et Schraidt, Krelage, Tollard (Paul), Lecaroa succes- seur. Tarcy et Vannier, Yerdier (Charles), V^erdier (Eugène), Vil- morin 6 0. Lescuyer. Le Goraphia Theophrastae (Flanche coloriée) . « , . 15 Ern. Bonard. Ageratum Lasseauxii 16 Charles Verdier. Les Caladium nouveaux de M. Bleu.. .... « 17 A. Lecaron. Semis de gazon ou tapis d'agréuents \9 L. CoRDiER. De la culture du Plant de choux » . . . 20 LuD. GuiLLOTEAux. GreflTe à la vrille. ...<, , 21 Faivre. Recherches sur les mouvements de la sève à travers l'é- eorcCo „ , * o , ... . 25 X Chenille et échenillage. *,«.,....,,».., 30 X Travaux du mois d'avril » 32 II. — Février. F. Herincq et B0UCHARL4T. Pelargonium zonale double blanc. ... 33 F. Herincq et Boisduyal. Les Parasites du Poirier (PI. II et III). . . 35 Insectologie agricole : Recette contre les insectes qui grimpent aux arbres. ,....,.. « » ,. o .«...« » 42 Georges de la Mvrniêre, Remèdes contra les effets de la piqûre des abeilles ,. c ...... 43 Duchartre : Les Glaïeuls de M. Souchet; nouveautés pour 1872. . 45 — 372 — PAGES. Ebn. Bonaud, Plantes nouvelles de rétablissement Hubert et Cie. . 53 Fréd. Bdrvemch, Culture annuelle du Paulownia 58 Ernest BoNARi). Fraises nouvelles 59 E. B Destructions hivernales des pucerons 60 Revue des journaux 63 III. — Mars. F. Herincq. Chronique : Le beau temps et le marronnier du 26 fé- vrier. Exposition pour 1812 : Paris, Lyon, Bordeaux. Prune précoce de Bergthold. Nouvelle propriété médicinale de l'Eu- calyptus globulus. Teinture de Coleus. Enduit piuLccleur de la Vigne et de la Pomme de terre. Nouvelles du phylloxéra et l'enseignement horticole; une nouvelle espèce dephylloxère; programme pour l'obtention du prix de 20,0C0 francs pour sa destruction ; reaièdes de MM. Ch. Baltet, Faucon et autres. Les forêts ne dessèchent pas le sol 65 0. Lescuyer. Le Bomaria Chontalenyis, avec figure coloriée .... 76 F. Herincq. Le Camellia sasanqua rosea "77 L. CoRDiER. Le Quinoa, plante potagère, 80 Paul Hauguel. Observation sur la greffe à la vrille 81 EuG DE Martraginy. Destructiou dcs campaguols OU mulots 83 Daudiis. Notice :r les plantations d'arbres fruitiers et d'ornement. . 84 Ern . Bo.'^ard . Pla-itos nouvelles de MM. Thibaul-Keleleêr , Crousse etc 91 X Travaux du mois de mai 96 IV. - Avril. F. HiP,!ï!fQ. Chronique : Toujours le froid. Création d'une école ma- raîchère en Egypte. Appel de la Société d'acclimatation de Toulon . L'Exposition de Lyon et l'Horticulteur lyonnais. MM. Ballet de Troyes et les pendules anglaises-, un Vcuillot horticole el reporters de bons mots. Assassinat du jardinier Renault par les Prussiens. Honneur et Patrie 91 F. Herincq. Notice historique sur Polteau 103 0. Lescuyer. CypripediumChaniinii, avec figure coloriée 116 L. CoRDiEB. Les légumes nouveaux 118 Ch. Baltet. Destruction du Puceron lanigère 120 F. Herincq. La Taupe et le ver blanc 4^1 EuG. deRTartragny. Les effets de la gelée sur les sols découverts et dénudés. . . , 114 — 373 — PAGES. Ern. Bonard. Revue des journaux ; Plantes nouvelles ou rares figu- rées dans les journaux étrangers <26 X Travaux du mois de juin <28 V. - Mai. F. Herincq. Compte rendu de l'Exposition d'Horticulture de Cher- bourg 1 20 Eue. DE Martragny. Les Berces et les Férules, plantes à feuillages pit- toresques i34 Cte de Gomer. De la taille des plantes ligneuses, spécialement des Camellia et des Rhododendron/ 436 G. d'A.ngest. Du bouturage des arbustes de pleine terre 438 D' BoisDuvAL. Les Chenilles processionnaires avec planche 140 F. Herincq. Mort de M. Gontier 145 DucHARTRE. Noticc histofique sur l'emploi du soufre dans la maladie de la Vigne 145 Cte DE GoMER. Système Potel pour le chauffage des serres 151 Frn. Bonard . Revue des journaux ; Plantes nouvelles ou rares figu- rées 164 X Travaux du m«is de juillet 160 VI, — Juin. F. Herincq. Chronique : compte rendu des Expositions d'Orléans, de Paris et de Versailles 161 0. Lescuver. Eranlhemuni cinnabarinum variété Ocellata, avec plan- che coloriée 167 Ern. Bonard. Revue des journaux étrangers : plantes figurées. . . . 168 L. CoRDiER. Pomme de terre I^arly rose 178 EuG. de Martragny. I-e Cerfeuil bulbeux 174 Lud. Guilloteaux. La cloque du Pêcher et le Taphrina deformans . . 173 F. Herincq. Les Raphanodes soûl le Radis de l'Ardèche 175 A. Thozet. Notes sur l'habitat, l'utilité et la culture de quelques plan- tes subtropicale de l'Australie 483 VII. — Juillet. A. Thozet. Notes sur l'habitat, l'utilité et la culture de quelques plantes subtropicales de l'Australie. (Suite et On.) 193 — 374 — P4GES. F. HER1^CQ. Projet d'une école d'horticulture au potager de Ver- sailles. 494 0. Lescuyer. Asystasja violacea, avec planche coloriée. ...... 200 EuG. DE MAllTRAG^Y. La Centaurée de Babylone, plante pittoresque . 191 H. J. Yan Hclle. You1cz-\ous des Roses? 203 Ad. d'Uaene. Multiplication du Rosier par boutures de racines. . . , 205 J. Deméaihis. Culture de ]a Chicorée, quelle que soit la variété. . . 207 Th. Plucker. Aperçu de la végétation des provinces de l'Amour, pour servir à la culture des plantes de celte région. 208 Ern. BoKARD. Plantes nouvelles obtenues de semis 222 X Travaux du mois de septembre 224 VIII. — Août. F. HEB1^CQ. Les Groseilliers à fleurs jaunes : avec Cgure coloriée du RibesOregoni 225 F. Herikcq. Les Erjngium ou Panicauts pandaniformes 228 DuM0^T-CARME^T. Des engrais applicables à la culture des Pommes de terre 231 F. Herincq. Production merveilleuse de Raisins, obtenue sous l'in- fluence de la couleur violette ; procédé du général Pleasonton. 235 Paul Rert. Influence des diverses couleurs sur la végétation .... 243 F. Berincq. Observations de M. Becquerel relatives à la détermina- tion de la température et à certains faits de culture qui en ré- sultent « 247 Jules Jarlot. Compte rendu de l'Exposition de Montmorency. . . . 250 G. DuFLOT. riantes d'ornement qu'on peut semer en oc'obre. . . . 255 X Travaux du mois d'octobre 256 IX. — Septembre. F. HtRiNCQ. Chronique : Le Nouveau Jardinier illustré récompensé à l'Exposition de Cherbourg ; Rapport du Jury. L'automne. Les Pommes de terre et les Anglais. Mise en vente du véritable Pelargonium zonale à fleurs blanches doubles. Les Catalogues pour l'automne de 1872, de MM. Gontier jeune, Duflol, Joseph Schwarlz, Paul Tollard, Bertier-Rendatler, Ducher fils, Louis Van Houtte, stc. Jacinthe pour forçage. Plantes et légumes nouveaux. Déplacement projeté du marché aux fleurs de la Cité. Exposition de Troyes. La Tétragone ou Épinard (ic la Nouvelle-Zélande n'est pas une nouveauté; son histoire. . . 257 — 375 — PAGES 0. Lisci'YEB. Primula Japonica avec planche coloriée.. » .... . 265 J. Jarlot. Culture du Poinseltia pulcherriina ?67 L. Van Hoctte. Cultures des Jacinthes, Tulipes etc., en pois, cara- fes et dans la mousse 269 0. Lescuyer. Les fleurs d'Automne : Aster. 271 EuG. deIMartragny, Les trois cents Fraises de MM. Simon Louis et les nouveautés du D"" Nicaise <. . . . 275 Briant. Mode de conservation pour les racines et tubercules, . , . 277 P. Ch, Joubert. Compte rendu de l'Exposition des Insectes utiles et nuisibles à l'horticulture. S'9 Ern. Lacan. Nouvelles de la maladie de la Vigne 284 Ern. Bonard. Plantes nouvelles obtenues de semis . . . ^ 284 X Travaux du mois de novembre. . 288 X. — Octobre. F. Hepjncq. Chronique : L'histoire des plantes par M. Bâillon. Cours pratique d'arboriculture fruitière par M. Delaville aîné ; sévc descendante et faits contradictoires. Les serres vergers, ou Traité complet de la culture forcée et artificielle des arbres fruitiers, par M. Pina^rt; un bout-d'bisloire sur le progrès de l'horticulture chez les peuples de tous les âges et dn tous les pays. Le cercle horticole de Lyon .. ^ ....... .. . . 289 O. Lescuyer. Le Maackia amurensis, avec planche coloriée 289 Paul Hauguel. Les pavois et spécialement le Pavot cornu 300 Ern. EuBE. La Cenlaurea candidissima; sa conservation l'hiver. . . . 302 F. Herincq. Culture fercée de la Vigne 304 Ern. Eude. Le Théridion bieniaisant confondu avec l'Oïdium Tuckéri ou Oïdium de la Vigne 3H Briant. Terre de bruyère artificielle 313 Martin. Procédé chimique de déiincruslation des chaudières et dé- puration des eaux calcaires 31 6 Ern. Bonard. Plantes nouvelles obtenues de semis 317 X Travaux du mois de décembre 320 XI. — Novembre. F. Herincq. Chronique : Cytises remontant du Jaidin <.:c;:- PUintcs. et les Rosiers qui ne le sont plus. Définition du milieu ; les l^o- siers doubles du jardinier du 3« de spahis ; pourquoi je n'obtiens — 376 — PàGES. pas do Raphanodes. Influence de la greffe sur le sujet; appli- cation de celte influence en horticulture; les savants aux Épinards. Ail géant de Naples. Nouyelles du Phylloxéra et les Vignes américaines. Les -verres violets du général de Plea- sonton et M. Blavet. Expositions universelles de Vienne et et de Gand pour 1873. Les tentes des marchés aux fleurs de Paris. Mort de MM. Paillet et Rémond. Pomme de terre Dick- mens. Cu Mure des Morilles et grains de sel 321 0. Lescuter, Clematis Jackmanni avec planche coloriée 331 Pynaert. Les Segonia fleurissant en hiver 332 F. Herincq. La Violette Wilson 334 Ch. Baltet. Les meilleures Pommes pour verger 335 D' Jkamel. De remploi des engrais chimiques en horticulture.. . . 338 Ern. Bonard. Plantes nouvelles obtenues de semis 349 XII. — Décembre. F. Herincq. Chronique 353 0. Lescuïer. PlagianthusLyallii (PI. XII) 360 Ca. Baltet. Les Prunus triloba et le Cognassier du Japon greffés en tête .' 361 Burvenich. Recépage annuel de quelques arbres d'ornement 362 Rivière. Traitement de la brindille tlu Poirier 364 Ern. Bojnard. Plantes annuelles nouvelles 364 T&ÉoDORE Rousseau. Greffe en écusson de printemps 369 Vilmorin- Légumes nouveaux 370 PLANTES FIGURÉES ET COLORIÉES. I. Gomphia theophrasta> II. Teigne héinérobe , ou à élui, du Poirier. . . . III. Tcnthr^îde raccourcie du Poirier IV. iJomaria cbonlalensis. . . V. Cypripodiiini Chanlinii. . VI. Chenilles processionnai- res PAG. 15 37 76 116 140 VII. Eranlhcmum cinnabari num var. ocellata, . VIII. Asvstasia violacea. . . IX . Rihes orei;oni X. Piiniul.i japoniea . . . XJ . Maackia aiiiuiensis . . XII. Cifinalis Jackmaiiiii . . XIIl. Plagianlhus Ljallii.. . PAG. 167 200 225 265 5 '.18 :u\ -61 — 377 — TABLE ANALYTIQUE Abeilles; remèdes contre les effets de leurs piqûres, 43. Abies Douglasii : sol qui lui con- vient, 87. Abroma fasluosa, 185. Abutilon Darwinii, 158-, — indi- cum, 184. Acacia Bidwilli, macradenia.M 86 . Archimenes nesida, 91. Achras Pohlmaniana, 189. Agave Besseriana, 170; — ixtlioides; Fourcroides, 154. Ageratum Lasseauxii, 16; — impé- rial nain, 365. Agrostis pour gazon, 19. Ail géant de Naples, 325. Amanthus salicifolius, 365. Amaranihiis atropurpureus, — bico- lor albiensis, 53. Amaryllis Rayneri, 127. Amour (province de 1') : aperçu de la végétation; température géné- rale ; durée de l'hiver, etc., 208. Amygdalopsis, 79. Androsace carnea var. eximia, 157. Anémones : culture. 269. Antennaria Roezlii, 53, Aralia macropliyUa, 169; — soumis au recépage annuel, 363. Arboriculture fruitière : Traité pra- tique par Delaville aîné, 291. Arbres forestiers et d'ornement : notice sur leur plantation, 84. Arbustes (taille des), 136; — du bouturage, 138. Argya antiqua (chenille), 31 . Arisœnia concinnum, 158. Aristolochia Duchartrei, 126. Asnières : résultats des cultures avec l'eau des égouts de Paris, M. Aster : fleurs d'automne, 272. Astragalus marianus, 53. Asystasia violaeea, avec planche coloriée, 200. Australie subtropicale ; notes sur l'habitat, l'utilité et la culture de quelques plantes de cette région, 183. Automne de 1872, 258; — (fleurs d'), 272. Avoine jaunâtre dans la composition des gazons, 20. Avril : travaux du mois, 32. Azalea sinensis, mollis, japonica, 157. Baguenaudier d'Ethiopie à fleur blanche, 365. Bâillon : Histoire des plantes, 289. Baltet (Charles) : méthode pour la destruction du Phylloxéra, 74. Baltet frères : Catalogue pour 1873, 352. Baptisia leucophaea, 156. Bégonia atrata, 92; — crinita, 155; — nouveaux, 3oi ; — fleurissant pendant l'hiver, 332. Bertier-Rendatler : Catalogue pour l'automne de 1872 et 1873,12,261, 352. Be4operone ciliata, 154. Berces (les) : plantes à effet pittores- que, 134. Belula erythrophylla. 161 . Bloomoria aurea. 155. Bomaria chontalensis avec planche coloriée, 76. Bombyx neustria (chenille), 31 ; — processionnea,142 ; — pityocampa, 144. Botryodendrum latifolium, 169. Boucharlat aîné. Catalogue pour 1873. 352. Bouleau à feuilles pourpres, 161. Bouturage des arbustes de pleine terre, 138. Brindille du Poirier : son traitement, 360. Brodiaea capitata, 158. ^ 378 — Brome dans la composiiion des gazons, 20. Buis : sa rusticité, 5. c Caladium nouveaux de M. Bleu, i»7 5 — de l'Exposilion de Paris, 165. Callislemon rif^idus, 189. Camellia (Taille de&jjISO; — sasan- qua rosea, 77. Campagnols : moyen de les dé- truire, 83 Campanula laciniala, 54; — Hohe- uackerii^ 365. Canavalia obtusifolia, 4 87. Canche flexueuse dans la composi- tior des gazons, 20. Canna nouveaux de M. Chaté, 223. Capparis canescens, 183. Caprifolium occidentale var. plan- tierensis, 349. Capucine spit fire, 365. Carotte nouvelle, 370. Cassia Bre^nsteri, 4 86. Casuarina lenuissinia, 490. Catalogues pour l'automne 4 872. MM. Chaté, 222. — Gontier jeune, 260. — Duflot, î60. — Schwartz, 264. — Lecoron, 261 . — Bertier-Rendaller, 264. — Thibaut et Keleleêr, 262* ~ Van-IIoutte, 262. — Ducher, 262. — Jamin, 262. — Ivon, 262. — Simon-Louis, 262. — Verdier (Eugène), 262. — Loise-Chauvière, 263. — Legendre-Garriau, 263. — Delahaje, 263. — Gloede, "277. — trousse, 277. Catalogues pour ■i873. Al M. Ballet Irères ; 352. — Boucharlat aîné, 352. — Mézard, 3b2. — Deleuil, o52. — Morlei, 552. -- Beriier-Rcndatler, 357. ,— Vilmorin Andrieux, 352. — Crouss.e. 357. — îiuLcr, o57. Catalpa soumis au recépage annuel, 363. Ceanothus Léon Simon, 350. Cécidomye des Poires, 40 Cèdres deodora : exposition qu'ils préfèrent, 86. Celosia à panicule cramoisi, 164. Celosie à panache feu, 365. Centaurea babylonica, ÎOI ; — can- didissima ; conservation pendant l'hiver, 302. Centaurée de Babylone, comme plante à effet pittoresque, 204 . Cerfeuil bulbeux, 474 . Champignon : sa culture sur verre, 242. Chaté : plantes nouvelles obtenues dans l'établissement, 222. Chauffage des serres: système Potel, 1 51 ; — procédé chimique de désin- crustation de chaudières et épu- ration des eaux calcaires, 316. Chelidonium japonicum, uniflorum, 63 ; — glaucium, 301. Chênes d'Amérique : sol qui leur convient, et leur degré de rusti- cité, 87. Chenopodium quinoa, plante pota- gère, 80. Chenilles processionnaires, avec planches, UO; — des pins, 444. Chenilles et échcnillage, 30. Cherbourg : Exposition du 48 mai, 429. Chèvrefeuille. Voir CaprifoHvm, 349. Chicorée fine de Louviers, et frisée d'hiver de la Passion, 448;— nou- velle culture, 207. Chlorocodon ^\hitei, 455. Chœnomeles japonica greffé en tête, 79, 362. Chou-navet jaune plat hâtif, 370, Choux (de la culture du plant de), 20. Chrysanlhemum carinalum, 164. Chiysobotrya revolula, inlermcdia, 226. Chrysocias grandiflora, 458. Cinéraire hybride bleu d'azur, 365. Cirsium Grahami, 127. Citriobatus pauciflorus 4 84. Clavija macropbylla, 03. Clematis Jackmanni, avec planche coloriée, 331 ; — nigricans, 350. Cloque du Pêcher, 173. Cognassier du Japon ereflé en lêle, 78, 362. Coleus, (teinture de), 69. S'-'Q — Coloquinte miniature, 366. ' Conifères : effet du pincement et de l'émondage, 85. Conservatiou des racines et tubercu- les pendant l'hiver, 277. Coquelicot nouveau, 366, Corbularia nionophylla, 64. Coronilla viminalis, 54. Corysanthera elliptica. 64. Costus elegans, malortieanus, 155. Couleur violette : son influence sur la végétation, et sur la production du raisin, 235, 328. Couleurs : leur iufiuence sur la vé- gétation, 243, 328. Courtois-Gérard : Catalogue pour 1812, 12, Crelelle pour gazon, -19. Crinum brachynema, 170. Crocus : culture, 269. Crousse : Catalogue pour 1872-13; — Plantes nouvelles, 93. Cupressus Lawsoninna, 88. Curcuma albiflora, 157. Cycas média, 191. Cyperus cyliiidroslachys; dives, 57. Cypripedium Chantini, avpc planche coloriée, 116; — niveum, 159. Cyrtanlliera chrysostephana, 154. Cytises remontants, 321 . D Dahlia d'une momie d'Ejjyple 235. l'arlingtonia californica, 159. Décembre : travaux du mois, 320. Deeringia celosioides, 189. Dehihaye, Catalogue pour l'automne de 1872, 263. Deluville aîné : Cours pratique d'Ar- boriculture fruitière, 291 . Dciphinium no-uveaux, 93, 223, 357., Diaphane, 154. Diascia barberae, 169. Dichelostemma capitata, 158, Dioscorea bulbifera, 193, Dipleracanthus grandiflorus, 54. Dolique corne de Bélier, 370. Dorstenia Mannii, 157. Drymoda picta, 156. Duchai tre : son procédé de guérison de la Vigne malade par l'oidium, 145. Ducher : Catalogue pour l'automne 1872 262. Duflot :'Calalogue pour 1872, 12, 260. Eaux d'égouts de Paris employées dans les cultures potagères d'Âs- nières, 11 . Echenillage et chenilles, 80, 143. Ecbeveria scaphylla, 352. Echidnopsis cereiformis, 169. Echium pomponicum, 54 . Ecole d'Hurlicullure; projet d'éla- tablissement au potager de Ver- sailles, 194. Ecole maraîchère en Egypte, 97. Encephalartos Miquelii, 19f ; — De- nisonii, 192. Engrais applicables à la culture des Pommes de terre, 231 . Engrais chimique appliqué à l'hor- ticulture d'ornement, 338. Epidendrum erectum, 136 ; — pseu- depidejidrum, 169. Epinard de la Nouvelle-Zélande, son histoire, 264. Episcia chontalensis, 159. Eranlhemum cinnabarinum, var. ocellata, avec planche coloriée, 167. Eryngium pandaiiiiorniis, 22 8. Erylhrina Vespertiiio. 187. Egypte : création d'une Ecole maraî- chère, 97. Eucalyptus globulus; nouvelle pro- priété thérapeutique, 69 ; — citrio- dora, melissiodora, 187. Eugeuia de Muellerville, 188. Eiipatorium melissoides, 366. Euphorbia pulcherrima; sa culture, 267; — pandurata, 54. Expositions de 1872 (annonces des), 7, 66, 68, 69, — pour 1873,329. Expositions (comptes rendus): Cher- bourg, i:9; — Orléans, Paris, Versailles, 161 ; ~ Montmorency, 250 ; — Troyes, 263; — des insec- tes, 279. Faucon : son procédé pour la des- truction du Phylloxéra, 74. Faux-Ebéniers remontants, 321. Férula. Voir P«w/es, 136. Férules ; plantes à effet pittoresque, 136. 380 Fétuque pour gazon, 19. Ficus aspera, 190 ; — Ilahnei, 262. Flouve pour gazon, 19. Forçage des arbres fruitiers chez les Romains, 294 i — de la Vigne : différents modes, 304. Forêts : elles ne dessèchent pas le sol, 75. Fraises (les trois cents), 275 ; — nouveautés, 276 ; — Catalogue de M. Gloéde, 277. Froid du mois de septembre, 1872, 258. Fuchsia sessilifolia, 157; — - nou- veaux, 351. G Gand : Exposition pour 1873, 329. Gazons : semis et composition des mélanges pour différents terrains, 19. Gelée de 1870-1871, 6; — de 1872, 97, 238; — ses elTets sur les sols couverts et dénudés, 124. Genêt blanc. 350. Géranium à fleurs doubles blanches -. son obtention, 35. 355 ; — Géra- nium. Voir Pelargonium. Gilia achilleaefolia, 170 -, — liniflora. 155. Gladiolus gandavensis : son origine, 46; — psitlacinus et cardinalis, 47 ; — cruentus, SO; — dracoce- phalus, 127, Glaiculs de M. Souchct (historique des), 45; — nouveaux de M. Sou- chet, 51 . Glista lancifolia, 158. Glycine erecta, \^6. Godelia Wihlne.vi, 366. Goniphia theophraslae (PI. I), des- cription et culture, 15. Gonlier : la part qui lui revient dans la découverte du procédé de gué- rison de la Vigne par le soufre, 145. Goudron et vieux suifs employés pour détruire les insectes grimpant aux arbres, 42. Greffe (influence de la) sur le sujet, 323 ; — à la vrille, 23, 81 ; — en écusson de printemps, 369. Grevillea intricata macrostylis, 158; — Brownii, 189. Groseilliers à fleurs jaunes de l'Ore- gon, 225. Guêpes : remèdes contre les effets de leurs piqûres, 43. Gymnotrix japonica, 57. H Haage et Schmidt : Catalogue pour 1872, 13. Hardenbergia monophylla, var. alba, 187. Haricots nouveaux, 12, 119,370. Helicia ternifolia, 190. Héliotropes nouveaux, 93. Heracleum. Voir Berre, 134. Hesperis speciosa, 54. Hibiscus ficulneus heterophyllus , 184 ; — spinulosis, 55. Histoire des plantes par M. Bâillon, 289. Hiver ; ses effets sur les végétaux, 5 Hœmanthus deformis, 156; ~ te- nuiflorus, var. coccineus, 127. Hoheria Lyallii, 169, avec planche co- loriée, 360. Hortensia otaksa, 166. Horticulteur Lyonnais (!') : nouveau journal, 9; — ses aménités, 101. Ilylomecon vernale,63 . Iberisciliata, 368, Immortelle Borussorum rex, 366. Influence de la greffe sur le sujet, 323. Insectes : compte rendu de l'Expo- sition de 1872, 279, Insectes : recelte pour détruire les espèces qui grimpent aux arbres, 42. Instruction horticole gratuite et obli- gatoire, 9. Iponiœa oculata, 55. Iris anglica et hispanica : culture, S69. Iris imbcrbis, juncca, mauritanica, 154 ; (ilifolia, 169. Isle-Adam, (Société d'Horticulture), 8, 381 — Jacialhes : culture en plein air, en pois, en carafes, etc., 269. Jacobinia ciliata, 134. Jamin : Rectilicalion relative à la cessation de l'établissement Jamin- Durand, W . Janvier : les fleurs des jardins et des marchés au 1""' jour de l'an, 354. Jardin d'acclimatation de Toulon, 98. Jardinier Illustré pour 1873 (le Nou- veau) à la Société d'Horticulture de Cherbourg; récompense qui lui est accordée, 257. Journaux d'horticulture nouveaux, 9. Juillet : travaux du mois, 160. Juin : travaux du mois 128. Julienne de Mahon compacte, 366. K keteléer : plantes nouvelles, 91 . Krelage et fils : Catalogue pour 1872, 13. Lantana urticœfolia, 55. Laurier de Portugal : son degré de rusticité, 5- Lecaron : Catalogue pour l'automne de187i', 13,261. Legendre-Garriau î Catalogue pour l'automne de 1872;, 263. Légumes nouveaux, 118. Leptosiphon roseus, 366. Liparis chrysorrhea (chenille), 30 ; — diparate, 31. LithospermumGastoni, 159, 168 ; — petrœura, 170. Lobelia erinus stricta mulliflora, 366. Loise-Chauvière : Catalogue pour l'au- tomne de 1872, 263. Londres : Exposition et pendules, 100. Lonicera : Voir CaprifoHum. Lotîer dans la composition des ga- zons, 19. Lupinus albifrons, 55; — hybridus atro-coccineus, 366. Lyon : ouverture de l'Exposition, 10O. Maackia amurensis, avec planche coloriée, 298. Mahonia : degré de rusticité, 5. Malva m.iniala, 170. Marché aux fleLirs de Paris : projet de déplacement, 263 ; — projets de tentes-abris, 329. Marronier du 26 février, 63. Mai : travaux du mois, 96. Massonia odorata, 154. Megaclinium purpuratura, 170. Melon brodé de Siam, 119. Meryta latlfolia, 169. Mézard : Catalogue pour 1873, 352. Milieux : (déiinilion amphigourique des), 322. Milla capitata, 158. Mimulus Tilingi, 367. Mimusops parvifolia, 189. Mirobolan, 169. Montmorency : compte rendu de l'Exposition, 230. Morilles (culture des), 330. Morlet : Catalogue pour 1873, 552. Mulots : moyens de les détruire, 83. Musa Banksii, 193. Narcisses : culture, 269. Narcissus bulbocadium, var. mono- phyllus, 64. Nelumbium speciosum, 183. Nerine pudica, 156. Nigelle d'Espagne blanche, 857. Nolhoscordum aureum, 155. Novembre : travaux du mois, 288. Ocimumgrandinorum, 64. Octobre : travaux du mois, 166; — 382 — — plantes d'ornement qu'on peut encore semer dans le courant de ce mois, 254. CEnolliera ^igantea, 55 ; — mar- ginata, 63. Oïdium : historique du procédé de desiruction par le soufre, 146. Oignon roug:c gros plat d'Italie, < 19. Oncidium ligrinum, var. splendi- dum -, — Barkeri et splendidum, 126. Ophrys lutea, 170. Orage de février 1872, 6; — de janvier 1873, 353. Orléans : compte rendu de l'Exposi- tion, 161. Ormes : émondage, 85. Orlhosiphon stamineus, 64. Paillet. (mort de M.) 329. Panicauts pandaniformes, 228. Panicum decompositum, 194. Pâquerette dans la composition des gazons, 19. Paranephelius uniflorus, 63. Parinarium nonda, 487. Paris : compte rendu de l'Exposition, 162. Passiflora cinnabarina, 158. Paturin pour gazon, 19. Paullinia thalictrifolia, 126. Paulownia en culture annuelle, 58. Pavots, (les) et spécialement le Pavot cornu, 300. Pavots variés nouveaux, 367. Pêcher : la cloque et son origine, 173. Pelargonium de l'Evposition de Pa- ris, 165; — nouveaux, 92, 93, 222, 318-, — zonale à fleurs blanches doubles, 33,259, 355. Pentstemon verticillatum, 56 \ nou- veaux, 94, 287, 3*7, 318. Perilla nankinensis laciniata, 367. Petalostigma quadriloculare, 190. Pétunia nouveaux, 94, 164. Peupliers : elFet de l'émondage, 85. Philodendron WiUiamsii, 155. Phlox nouveaux, 92, 94, 223 ; — Drummondi nouveau, 367. Phylloxéra de la Vigne : nouveaux renseignements, 71, 72, 284, 326; — Programme du prix de 20,000 francs pour sa destruction, 73,3o8 ; — Remède Ch.Baltet pour sa des- truction, 74; — Procédé Faucon pour sa destruction, 74. Pied d'allouette variés nouveaux, 367. Pins : résultats de la greffe herba- cée pour certaines espèces, 86. Pinus : belle végétation de quelques espèces rares, 88. Pipturus propinquus, 190. Piltosporum ferrugineum, 1 83 ; — undulatum, 184. Pityrophyllum erubescens, 154. Pivoines herbacées nouvelles de Ca- lot, 9o. Plagianthus Lyallii, 169 ; — avec fi- gure coloriée, 360. Plantation des arbres forestiers et d'ornement, 84. Plantes à semer en octobre, 254. Plantes nouvelles, 53, 63, 91, 126, 154, 154, 163, 168, 222, 287, 317, 349, 364. Pleasonton (général) : ses expérien- ces sur la Vigne avec la couleur violette, 235, 328. Podogyne Douglasii, 127. Poinseltia pulcherrima : sa culture, 267. Poirier : ses parasites (PI. II et III), 35 -, — Traitement des brindilles, 364. Pois nouveaux, I'19, 370. Poileau (notice historique sur), 103. Polygonum species, 56. Pomme de terre Early rose, 170 ; — Dickinens, 330; — Enduit protec- teur, 70 ; — Rognon rsse, 370 ; — Engrais applicables à sa culture, 231 ; — Récolte et prix en 1872, 259. Pommes pour verger (les meilleures), 335. Potel : son système de chauffage des serres, loi . Potentilla rupestris à fleur blanche, 367. Primula japonica, 92, 158; — ■ avec planche coloriée, 265. Prune précoce de Bergthold, 69. Prunus mirobolanus cerasifera, 169; — Simonii, 92. — lusitanica : son degré de rusticité, 5. — Iri- loba greffé en tête, 78, 361 . Plychosperma Alexandree, 194. Puceron : sa destruction hivernale. 61, — 383 — Puceron lanigère : sa destraction, 120,359. . Pynaërt ; Les Serres-vergers , ou Traité du forçage des arbres frui- tiers, '294. Pyrale des Pommes, i\ . Pyrèllires de Chine, 163. Pyrus japonica gretTé eu têle, 79, 362. Quercus alba, coccinea, macrocarpa et mirbeckii : degré de rusticité, 87. Quiiioa, plaute potagère, 80. R Racines : mode de conservation pen- dant l'hiver, 277, Radis de famille. Voir Raphanodes. Radis del'Ardèche et les Raphanodes, Raisins : production merveilleuse sous l'influence de la couleur vio- lette, 235, 328. Raphanodes ou Radis de TArdêche, 115. Ray-grass Pacey pour gazon, 19. Reines-Marguerites nouvelles, 367. iîémond (mort de M.), 329. Renoncules : culture, 269. RenoulL, jardinier, assassiné par les Prussiens, 102. Revue de l'Arboriculture : nouveau journal. 10. Rhododendron (taille des), 137; — pontique : son degré de rusticité, 5 ; — molle, sinensis, 157. Rhus soumis au recépage annuel, 363. I Rhynchosia chrysocias, 158. Rhynchotechum ellipticura, 64. RibesOregoni avec planche coloriée, fragrans, palmatum, aureuin, tenuiflorum,longiflorum, interme- dium, 225. Rivina herbacea, humilis, 56. Rœstelia cancoUata ; champignon parasite du Poirier, 30. Rosa rugosa rebaptisé, 167. Rosier japonais Taïcoun, 166. Rosier : petite modilication à sa taille, 203 -, — multiplication par boutures de racines, 205. Salvia camphorata, 56. Sapin : effet de l'émondage, 8j. Sarcocephalus cordatus, 189, Scabieuse nouvelle, 367. Schizanthus papilionaceus, 367. Schwartz (Joseph). Catalogue de Rosiers pour l'automne de 1872, 261. Scilles : culture, 269. Sedum glandulosum, 159. Semis : plantes qu'on peut semer en octobre, 254. Septembre: travaux du mois, 224. Séquoia giganlea : effet des engrais, 86. , o Serres : chauffage par le système fo- tel, 151. , ^ , Serres-Vergers : Traité complet de la culture forcée des arbres frui- tiers, par M. Pynaerl, 294. Sève : recherches sur ses mouve- ments à travers l'écorce, 23. Sève descendante et cambium. 392. Silène pendula Bonnetii, 368. Simon-Louis : Catalogue pour 1 au- tomne 1872, 262, Siphonodon australe, 185. Sol • son influence sur la tempéra- ture, 247. Solanum hœmatocarpum, 57, 3b8. Soleil globuleux fistuleux, 368. Souchet : historique de sesGlayeuls, 45. , . Soufre : historique sur son emploi dans la maladie de la Vigne, 145. Spartina cynosuroidos, 57. Sparlocystus alba s durus, 350. Sphœralcea miniala, 170. Spondias pleiogyna, 185. Stalice nouveaux, 368. , Stylophorum japonicum, 63. I Suifs et goudron employés pour dé- truire les insectes qui grimpent aux arbres, 42. I Sumacs soumis au recépage annuel, i ^68. ., ^ Sutherlandia spectabilis floribunda alba, 368. T Tabac (vente du jus lie), 359. Taille des camellia et des Rhodo- dendron, 136. 384 — Taphrina deforruans, cliampignou qui produit la cloque du Péclier, 173. Taupe et ver blanc, 121 . Taxodiura distichum : terrain qui lui convient, 86. Teigne du Poirier, 37. Température (observations relatives à la détermination de la) et à certains faits de culture qui en résultent, 247. Tenthrède du Poirier (pi. JII), 39. Tenlhredo brevis ; insecte parasite du Poirier, 39. Terre de bruyère artificielle, 313. Tétragone, plante légumière ; son histoire, 26 i . Theophrasta macrophylla, 63. Theridion bienfaisant confondu avec l'oïdium de la Vigne, 311 . Thlaspi cilié, 368. Thuya; belle \é ation de quelques espèces, 88. Tillandsia ionanlha erubescens, 154. Tinea hemerobiella ,pl. II), insecte parasite du Poirier, 37. Tollard (Paul): Catalogue pour 1872, 13. Torcy et Vannier : Catalogue pour 1872, U. Toulon: jardin d'acclimatation, 98. Trèfle blanc dans la composition des gazons, 19. Trigonella suavissima, 187. Troyes : compte rendu de l'Exposi- tion, 263. Tubercules : mode de conservation pendant l'hiver, 277. Tulipes : culture en plein air, en pots, en carafes, etc., 269. Turrœa pubescens, 185. u Ulricularia montana, alpina, grandi- flora, uniflora, 159 . Van-Houlte : Catalogue pour l'au- tomne de 1872, 262. Ver blanc et taupe, 121 . Vers blancs : moyen d'en garantri les arbres, 87. Veriiier (Charles) : Catalogue pour 1872, 14. Verdier (Eugène) : Catalogue pour 1872, 14, 262. Verger (les meilleures Pommes pour), 335. Versailles : projet d'une école d'hor- ticulture au potager, 194. — Compte rendu de l'Exposition, 166. Verveines nouvelles, 84, 223. Veuillot horticole (Un), 101. Vienne : Exposition pour 1873, 329. Vigne : remède contre sa maladie, 71 ; — Programme du prix de 20,000 francs pour la guérison de la nouvelle maladie, 73 ; — Remèdes Ch . Baltet et Faucon pour la guérison, 74. — Nouveaux renseignements sur la miiladie, 284,358. — Historique sur l'emploi du soufre dans sa maladie, 145 ; — — Enduit protecteur, 70; — Cul- ture forcée, 304; — Greffe ;\ la vrille, 23,81 ; —Le Theridion bien- faisant confondu avec l'oïdium, 311 ; — Sous rinfluence de la couleur violette. 235, 328. Vignes américaines et le phylloxéra, 326. Vilmorin-Andrieuxet compagnie: Ca- talogues pour 1872, 14 ; — pour 1873, 352. Violette Wilson, 6, 334 -, — le Czar, 368. Violette (couleur) : son influence sur la végétation de la Vigne et la production du Raisin, 235, 328. Viscaria oculala cœrulea, 369. Vitis opaca, 186. Xanthorrhfea, 193. Ximenia americana, 185. Xiphium junceum, 154; — filifo- lium, 169. Yvon : Catalogue pour l'automne 1872, 262. Zinnia Haageana à fleur double, 369. Zizyphus jujuba, 185. Paris. — Imprimerie horticole de K. Uonmaud, rue Cassette, 9. //>!!/■/ ^WJ' Jhi/,r„i/ 'YV///////^/ ////y /////^^.}/„ r>. /'„ / ,"/// •//// /'///, / • /J,^Ar,n/ ..V. ^/ f^/A//y//' f y f ^1^////'/^/^'/'/ /^///^ />///'/ //^/"//.i - >^ y/ /^ ■///'/' ^// /m/>. //,.„,:,■/.■ fJ/wi.'»..'i. /'.. #' / -^^^ JiSfc^" t^" ■/ \W '\. ^"o7t7fZ7r i/e'/ l?e7>rti-i/ se. ^ // /// / V v/<" ' ^ /-/'/• V V ' // / y i? ' z^// y'e/ç/r^ /'/"'^^y-/^) T'ffT^-.ShT^z^âÉ. r- Jl^ù/n^:>7^ . -/^. Imp fùmi.ffe. r. M/imin , ,">. />,;/■,.■■ . De'7>rirl/ Maijf'i'r/' fiuur Dchrai/ . f^l//^^.A^Y///^ /// 7 // >^r /////// rnip JI,'uj,,-ù' ,■■ r. .Viani;, . Ta,;.,- / / /// //r,Jr/ /. '^ /^ / '^ '' y/j/^ '// //^/// V • ^/Z , ■// , y/ , ^m/>.//iirtù/f, r:jj/i>/in,n. S. /'a MfLiibert pm^r y^^^fy^z^t^^- -l'-i/^/a^-e^-y. Imp. Si'iiJ,rfe . fi. r. Mu/mm . ,i Pi- V Ûe/>rt7i/ , Cf<^Z'^l^z/>zZ^^7?-^y^/ Imf. Jim.rft', fi. r. Mu/non ù Paru,- r^ Mini/vrt /nn.i- /Mirai/ , /y/^y// fnifi. /louijt.-.r. .V,,,r„in. .i l'n ûdr ) ////////r/ . ^^/•//^ y//^ y/ ^. 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