T% ftà 'fSrsr\ Ê^aMÉÉ&M ;oaAi C\^5fc5S ÉfMjJU vnnr^m tàïft ^ ■ « *S ? 5 M®, Irasp^ nnHi MaI» L'HORTICULTEUR PRATICIEN. .0 7/ * y;/. 'S /sf/; s s ss/ss /;- / /// //s L'HORTICULTUER PRATICIEN. 'v Yomg BLANDFORDIA FLAMMEA (Hook). Planche I. Le genre Blandfordia a élé créé par le célèbre botaniste anglais, M. Robert Brown, en l'honneur du marquis de Blandford, fils du second duc de Marlborough, et grand amateur de plantes. Il se compose d'un petit nombre d'espèces assez difficiles à distinguer entre elles ; sa place dans la série des genres de la famille naturelle des Asphodélées est près des Tritoma; ses six étamines libres et un style unique le rangent dans l'Hexandrie Monogynie du système sexuel de Linné. Ses caractères génériques sont de présenter un périgone ou périanlhe pétaloïde, tubu- leux-campanulé, six lobes courts et égaux au limbe; six étamines insérées à la base du tube, filets filiformes, inclus ; un ovaire pédicellé, triloculaire; ovules nombreux, bisériés, horizontaux, anatropes ; un style subulé à stigmate simple ; une capsule prismatique, triloculaire, tripartible, contenant un grand nombre de graines à test lâche et pubescent. Les Blandfordia sont indigènes aux régions de la Nouvelle- Hollande orientale situées au delà du tropique; elles sont herbacées, acaules, à racines fibreuses ; leurs feuilles radicales sont linéaires, allon- gées; les feuilles caulinaires sont distantes, courtes; le racème est ter- minal et court; les pédicelles sont munis de deux bractées; les fleurs sont d'nn rouge éclatant ou de couleur orangée. Le Blandfordia flammea ( Tritoma flammea de Lindley) est une des plus nobles plantes que l'on puisse voir, lorsque ses grandes fleurs inclinées s'épanouissent en plein soleil, auquel elles semblent avoir r~ -, emprunté un des rayons ardents, pour revêtir leur corolle d'une robe 1 rouge de flamme. C'est du centre d'une touffe de feuilles longues, : minces, légèrement rudes au toucher sur les bords et sur la carène, d'un \ert glauque, que s'élève le scape dont la partie supérieure se ter- Janvier t838. 1 — 6 — mine par l'élégant racème multiflore que nous représentons comme première planche inauguralive du second volume de ce Recueil. Nous saisissons cette occasion pour remercier les amateurs du bon accueil qu'ils ont bien voulu faire à notre publication ; nous espérons conti- nuer à mériter leur bienveillant appui ; et nous redoublerons de soins et d'exactitude pour rendre notre recueil le plus utile et le plus inté- ressant possible. Les fleurs du Blandfordia flammea sont presque campanulées, plus ou moins étranglées à la base, pendantes; le tube du périanthe est d'un vermillon orangé vif ou flamboyant; le limbe est d'un jaune vif; les pédicelles sont aussi longs que les fleurs et de couleur orange foncé; les étamines sont aussi longues que le périanthe ; le scape pré- senle des bractées vers sa partie supérieure. L'introduction du Blandfordia flammea date déjà de quelques années; c'est à lord Walter Butler qu'en revient l'Iionneur; ce gentil- homme en rapporta quelques racines du Jardin botanique de Sydney et les offrit au docteur Mackay, du Jardin botanique de Dublin; les plantes fleurirent pour la première fois dans ce jardin en 1854, et depuis, celte noble Liliacée, la plus belle espèce du genre Blandfordia, a commencé à se répandre, mais lentement, dans le commerce. Nous n'avons pas besoin de la recommander. Les Blandfordia sont des plantes de serre froide, aimant l'air et la clarté; les arrosemenls doivent être modérés en hiver, un peu plus abondants au printemps, mais néanmoins distribués avec discerne- ment; elles exigent une terre de bruyère fibreuse, mélangée de sable et. parfaitement drainée; il faut particulièrement veillera ce que les kermès ne s'y attachent pas, ce qui arrive souvent lorsqu'elles sont placées dans un lieu trop chaud ou mal aéré; en été (époque de leur floraison)on les expose en plein air à mi-ombre ou même en plein soleil en les arro- sant alors un peu plus copieusement que d'habitude. Leur multiplica- tion est assez difficile, car les fortes touffes produisent seules des jets latéraux et la fructification ne s'accomplit pas toujours complètement. SirW. Hooker fait observer que l'on cultive dans les serres un Bland- fordia, sous le nom de Grandiflora, et qui ne serait, suivant lui, qu'une variété du Blandfordia nobilis à pédoncules moins développés. Le vrai Blandfordia grandiflora, décrit par Brown, a de longs pédon- cules et de minces bractées membraneuses et des étamines très-cou ries ; relie espèce aurait pour synonymes VAlefris punicea de Labillardière et le Blandfordia marginata de Herbert. Une quatrième espèce cultivée serait le Blandfordia inlermedia Herbert; introduite de la Nouvelle-Hollande sous le nom de Bland- fordia grandiflora; la description est trop vague pour qu'on puisse l'adopter définitivement. ^///////V/v/vv/ y^ ,//■/•/. >// . Enfin M. Lindley a décrit deux autres espèces (non encore intro- duites) : 1° le Btandfordia Backousii dont les fleurs ressemblent à celles du Blandfordia grandiflora deBrown ( Blandfordia marginata) . Sir W. Hooker pense que ce n'est qu'une variété accidentelle de cette dernière espèce, et 2° le Blandfordia Cunninghamii, espèce probable- ment distincte et fort belle dans le genre du Blandfordia nobilis. Il ne resterait donc dans nos cultures que trois espèces véritable- ment certaines : le Blandfordia nobilis , type du genre, le Blandfordia grandiflora de Brown et le Blandfordia flammea; les autres ne seraient que des plantes s'écartant du type normal de leurs espèces respectives par suite de conditions différentes de culture, de sol, etc. Ces variations, qui font le désespoir des botanistes, sont assez fré- quentes dans les Kniphoffia, les Tritoma et autres genres de la grande famille des Liliacées. THUNBERGIA HARRISII (Hooker). Planche II. A peu près en même temps que le Jardin botanique de Kew recevait directement de la péninsule Malayenne le splendide Thunbergia lau- rifolia (voir pi. XV de notre premier volume, page 109), un paquet de graines lui était adressé par lord Harris, gouverneur de Madras, et portait comme indication : « Nouvelle et magnifique espèce de Thun- bergia. » Ces graines ont produit la plante que nous figurons aujour- d'hui. La première floraison eut lieu chez MM. Veitch. Il existe de grands rapports entre le Thunbergia Harrisii et le Thunbergia laurifolia, mais la forme différenle des feuilles et du pétiole, les pédicelles plus courts et verticillés, les fleurs plus grandes et autrement colorées, suffisent pour distinguer nettement la première espèce de la seconde. Le Thunbergia Harrisii est un arbrisseau sarmenteux, glabre, qui doit être attaché à un mur, ou à une colonne de la serre chaude; ses branches sont arrondies; pétiole assez court, gros, anguleux; feuilles ovées-lancéolées, étroitement acuminées, légèrement sinuées-denfées, trinervées. Racèmes pédoncules, tantôt axillaires, solitaires et courts, tantôt terminaux et allongés, pendants et multiflores. Fleurs grandes, à limbe corollaire ample, étalé presque horizontalement, d'un beau bleu violacé; gorge jaune passant au blanc à la base du limbe. — Nous renvoyons pour les autres détails botaniques à la description détaillée que nous avons donnée de cette plante dans notre premier volume, page 196. - 8 — La floraison a lieu en hiver ou de bonne heure au printemps. Celle belle plante grimpante sera certainement le plus bel ornement de nos serres chaudes; sa culture facile, sa croissance rapide, sa riche flo- raison sont des titres plus que suffisants pour lui assurer un bon accueil de la part des amateurs. Elle sera, nous assure-t-on, disponible au printemps dans les principaux établissements horticoles français et belges. Nous ferons remarquer que noire format ne nous a permis de repré- senter qu'une faible portion du racème floral, lequel porte en nature de dix à douze fleurs épanouies à la fois et une quarantaine de boulons d'un développement plus ou moins avancé; la longueur de ces racémes est de 25 à 50 centimètres et plus. BEVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. SERRE CHAUDE. C'yprlpetlium Fnirleanum (LlNDLEv), figuré dans le Bot. May., pi. 5024. — Famille des Orchidées. — Gynandrie Digynie. De toutes les espèces connues du beau genre Cypripedium , celle-ci est peut-être la plus élégante, la plus agréable à l'œil; ses fleurs sont cependant d'une simplicité extrême de coloris : le vert jaunâtre passant au blanc et le violet font lous les frais de leur toilette; mais ces cou- leurs sont si harmonieusement distribuées qu'elles provoquent sans peine l'admiration. Il parait que cette espèce provient du pays d'Assam; elle faisait partie d'un lot d'Orchidées des Indes orientales exposé en vente publique à Londres. Des exemplaires fleuris oui élé communiqués à sir W. Hooker par M. Reid et par M. Parker, horti- culteur à Hornsey. M. Lindley a décrit ce nouveau Cypripedium dans le Gardeners Chronicle (51 octobre 1857), en lui imposant le nom spécifique de Fairieanum d'après M. Fairie de Liverpool qui en avait envoyé un beau spécimen en fleurs à une des dernières expositions de la Société d'horticulture de Londres. Le Cypripedium Fairieanum est acaule ; ses feuilles sont en lanière oblongue , concolores, obliquement apiculées au sommet, bases caré- nées et équitantes. Scape plus long que les feuilles, érigé, arrondi, vert, duveteux, uniflore. Fleur grande, extrêmement jolie, s'élevant d'une bractée terminale, engainante, aiguë et laineuse; celte bractée embrasse la partie inférieure de l'ovaire, lequel est d'un violet foncé, — 9 — allongé, glanduleux-poilu, quelque peu fusiforme. Périanthe très-élalé; sépale supérieur ou dorsal très-large, cordiforme, d'un blanc verdâtre pâle, admirablement veiné de violet foncé et partiellement marqué de ver! plus foncé; sommet oblus recourbé; les deux sépales inférieurs sont unis en un petit sépale (un tiers de la grandeur du sépale dorsal) ové, oblus, vert pâle rayé de violet et de vert. Pétales oblongs-lancéolés, défléchis et courbés d'une façon toute particulière, comme les cornes d'un buffle, par exemple, blanc strié de vert et de violet. Labelle très- grand, allongé, enflé, d'un vert brunâtre orné de réliculations vio- lettes, enroulé à la base. Élamine stérile, orbiculaire en croissant, verdâtre, violette et blanche, duveteuse; on remarque un long appen- dice proboscidiforme qui s'élève du centre de la partie concave de l 'élamine stérile. Celle espèce a assez d'analogie avec le Cypripedium insigne, mais ses fleurs sont moins grandes ; elle se rapproche encore plus du Cypri- pedium superbiens de Reichenbach, mais elle s'en distingue en ce qu'elle est beaucoup plus petite dans toutes ses parties; elle ne présente point de verrues aux côtés enroulés du labelle, la couleur est tout à l'ait différente et elle offre de plus ce singulier appendice proboscidiforme dont nous avons parlé. La floraison du Cypripedium Fairieanum a lieu eu octobre. Sa culture est la même que celle des autres espèces acaules indiennes. Bégonia laeiniata (Roxburgh), figuré dans le Bot. Mag., pi. 5021. — Famille des Bégoniacées. — Monœcie Polyandrie. Cette nouvelle espèce de Bégonia est originaire du Bengale oriental, du Silhel et du Népal; elle a été récemment introduite au Jardin bota- nique de Kevv de graines envoyées par le docteur Royle. Son feuillage est admirablement panaché; ses fleurs, surtout celles qui portent les étamines, peuvent être rangées parmi les plus grandes du genre et frappent l'attention par le fort duvet rouge vif qui recouvre le tond blanc des sépales. C'est une espèce à tige rameuse s'élevant à 50 ou GO centimètres de hauteur; tige et branches vertes, fortes, arrondies, duveteuses, plus ou moins diffuses. Feuilles pétiolées, longues de 12 à 15 centimètres, obliquement cordées, acuminées, laciniées ou plutôt pinnalifides (mais peu profondément), glabres, d'un vert foncé en dessus; le bord et le centre d'un violet très-foncé presque noir, vert pâle en dessous, bordé de rouge; centre et veines rouges; lacinies ou lobes acuminés et fortement dentés en scie. Pétiole vert, à peu près aussi long que la feuille, laineux, sous-tendu à la base par deux stipules membraneuses, assez grandes, blanc teinté de rose. Pédoncules axillaircs, à peine plus longs que les feuilles, portant une ombelle do — 10 — trois ou quatre grandes fleurs. Fleur mâle pourvue de quatre sépales blancs, ovales, étalés, dont deux petits et glabres sur les deux faces et deux externes deux fois plus grands que les internes, concaves, revêtus extérieurement d'un duvet rouge entremêlé de poils. Étamines nom- breuses, formant un capitule dense. Fleur femelle plus petite que la fleur mâle, à cinq sépales érigés, larges, ovales, concaves, de même grandeur, lomenteux et poilus à l'extérieur. Capsule très-tomenteuse, présentant trois angles : deux courts et étroits, le troisième ample, ovale très-obtus. Cette espèce vraiment ornementale se multiplie très-facilement de boutures; les jeunes plantes fleurissent mieux et sont d'un port plus compacte que les vieux exemplaires dont les brandies se déjettent souvent au grand détriment de l'aspect de la plante. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. Lupinns Menziesii (Agardh), figuré dans le Bot. Mag., pi. 5011). — Famille des Légumineuses. — Diadelphie Décandrie. Ce Lupin à fleurs d'un beau jaune doré et plus ou moins suffruti- queux, a été présenté au Jardin royal de Kew, par M. Thomson, d'Ipswich, comme une espèce inconnue provenant de la Californie. Le savant rédacteur du Botanical Magazine le rapporte au Lupinus Menziesii de M. Agardh, et avec d'autant plus de confiance que ce der- nier botaniste assigne la couleur jaune aux fleurs de cette espèce; néanmoins quelques doutes se sont élevés devant lobservation du doc- teur Torrey, à savoir « que le Lupinus densiflorus Rentbam (nom antérieur), et le Lupinus Menziesii Agardh, ne peuvent être consi- dérés comme distincts l'un de l'autre ; tous les deux portent des fleurs blanches. » M. Torrey croit que M. Agardh s'est trompé en disant (d'après des échantillons secs) que les fleurs étaient jaunes. Cette opinion sur la couleur du Lupinus Menziesii semble être confirmée par JM. Benlham , à en juger par une remarque dans les Plaidai Hartwegianœ, que la plante de Douglas décrite sous le nom de Lupinus densiflorus est le Lupinus Menziesii d'Agardh; or, ce Lupinus den- siflorus Bentham [Bot. Mag., pi. 1089) est à fleurs d'un blanc délica- tement tacheté de rouge vif. « La plante que j'ai devant moi, dit sir W. Hooker, a, je l'avoue, tous les caractères essenliels du Lupinus densiflorus ; mais ses fleurs sont entièrement jaunes lors de leur épanouissement, même avec une forte tendance à la couleur orange, teinle dont le passage au blanc lavé de rose est difficile à admettre. » Quoi qu'il en advienne de celte question de couleurs, le Lupinus Men- ziesii de M. Thomson est une fort belle espèce vivace, à Heurs nom- — 11 - breuses, verlicillées, péclicellées et disposées en un très-long épi ; les pédicelles sont à peu près aussi longs que les bractées ; celles-ci sont persistantes, subsétacées ; calice dépourvu de bractées, lèvres entières ; la supérieure scarieuse, l'inférieure herbacée et deux fois plus longue. Pétioles et dessous des feuilles poilus. iiiairea Canarinoides (Lenné et Koch ) , figuré dans le Bot. Mag., pi. 5022. — Famille des Loasées. — Icosandrie Polyandrie. Un magnifique dessin de cette plante a été donné il y a trois ans, par M. L. Van Houlte, dans sa Flore des serres et des jardins de V Eu- rope {t. IX, pi. 915). Depuis celte époque Ylllairea Canarinoides s'est répandu assez rapidement dans les jardins, où on le cultive comme plante annuelle. De grandes et nombreuses fleurs d'un rouge-cinabre en cloche renversée, de longues tiges grimpantes d'une croissance rapide recommandent celte plante à l'attention des amateurs, mais il est bon aussi que ces amateurs sachent que toute la plante est couverte de poils, dont le contact inflige à la peau une cuisson plus terrible que celle de l'ortie, l'urlicalion brûlante qu'ils produisent peut même causer des maux sérieux ; sir W. Hooker dit qu'un jardinier à Kew avait horriblement souffert pendant quelques semaines pour avoir été piqué accidentellement par celle jolie, mais méchante plante. Riibus ii ii ta h s (Wallich), figuré dans le Bot. Mag., pi. 5025. — Famille des Rosacées. — Icosandrie Polygynie. Ce nouveau et fort joli Rubus est originaire de l'Himalaya, où il croît à une élévation supramarine de 8,000 à M, 000 pieds, mais à quelle époque et par qui il a été introduit en Angleterre, c'est ce que l'on ignore. Il fut remarqué par sir W. Hooker, près d'une pièce d'eau dans le jardin de M. Borrer à Henfield (qui l'avait reçu de M. H. Lowe, horticulteur à Clapton lez-Londres), où il recouvrait le sol, comme le lierre, de ses feuilles luisantes et portait de grandes fleurs semblables à de petites roses d'un blanc pur, à calice d'une belle couleur rouge de sang. Le port du Rubus nutans rappelle celui de notre Rubus saxatilis, et comme dans celui-ci, de nouvelles branches herbacées sur- gissent du vieux bois; mais il est complètement dépourvu d'aiguillons; les branches et les pétioles sont couverts de nombreuses longues soies purpurines. Ce Rubus est connu dans l'Himalaya occidental sous le nom d'Ishal ; son fruit est d'un goût très-agréable (fructus sapore optimus), suivant M. Edgeworth (Plants of N. W. India). Le Rubus nutans forme un petit arbrisseau très-branchu, tout à fait inerme, long de 2 à 5 pieds, décombant; le vieux bois est glabre, les jeunes rameaux sont verls, ascendants, arrondis, el portent les feuilles — 12 - et les fleurs; de nombreuses soies longues, étalées, douces au toucher, généralement d'une belle couleur pourprée, mêlées à des poils courts et blancs, recouvrent les nouvelles pousses, les pétioles, les principales nervures de la face inférieure de la feuille, les pédoncules et les calices. Feuilles pétiolées, Irifoliolées, glabres, luisantes, fortement veinées, peu profondément lobées et fortement dentées sur les bords, d'un vert foncé en dessus, plus pâle en dessous; pétiolules courts, hispides; foliole terminale plus grande que les latérales. Stipules grandes, submembra- neuses, ovales ou oblongues, souvent incisées au sommet. Pédoncules ne portant chacun qu'une fleur, généralement solitaires, mais quelquefois deux ou trois ensemble el alors terminaux. Fleurs grandes, fort jolies, ressemblant à une petite rose. Calice de cinq sépales ovés très- acuminés, plus longs que la corolle, unis en une coupe à la base, extérieurement d'un beau pourpre, très-velus ou soyeux, à bouts verts souvent quelque peu pinnatifides et subfoliacés. Pétales presque arrondis, blancs, très-élalés. Étamines nombreuses. Filets érigés, filiformes. Anthères ovales, jaunes, terminées par une grande glande ou appendice globuleux, pédicellé. Plusieurs ovaires obliquement ovés, glabres. Style aussi long que les filets staminaux. Le fruit, examiné sur des échantillons secs, paraît à peine pulpeux. ■ihododeiidruui ucuUiobum , figuré dans V Illustration horticole, pi. 149. Le joli Rosage, malgré son nom latin qui semblerait indiquer une espèce botanique, est un hybride obtenu à Gand? et dont la propriété a été cédée par M. A. Van Geert à M. Ambroise Verschaffelt. L'aspect de la plante lorsqu'elle est en fleurs a quelque chose de particulier, qui éloigne ce Rosage de tous ses congénères, et M. Lemairc dit avec raison « que l'on croirait voir quelque espèce bien distincte, arrivée tout fraîchement du Sikkim-Himalaya ou du Boutai). » La forme des fleurs est absolument celle d'une Campanule (Campanula pyramidalis sur- tout); les lobes sont étalés et aigus; caractère que l'on ne retrouve dans aucune des espèces, variétés ou hybrides connus. Les fleurs sont nombreuses, à fond blanc, relevé de rose vif avec des points cramoisis à la base intérieure des pétales supérieurs. Les feuilles sont amples, d'un beau vert luisant en dessus, ferrugineux en dessous. C'est une belle acquisition pour nos serres froides. — 15 — CULTURE MARAÎCHÈRE Nous convenons tous de ceci, à savoir que l'année du jardinier ne commence ni au premier janvier, ni au printemps; mais nous n'en continuons pas moins à agir comme si nous étions convenus du con- traire. Nous voulons à toute force que le jardinage commence après les gelées et finisse au bout de l'été. C'est une idée que nous nous sommes mise en tête, sans savoir pourquoi, que nous nourrissons religieusement depuis des siècles, et dont nous n'entendons point démordre. Cepen- dant, j'ai toujours ouï dire qu'erreur ne faisait pas compte, et par cela même que, à mon avis, il y a erreur dans notre façon de conduire les choses, je me crois le droit de protester et de réclamer. Toutes les fois que je me suis occupé des opérations de la grande culture, j'ai consulté la nature, je l'ai copiée de mon mieux, soit que je la comprisse, soit même que je ne la comprisse pas, et n'ai eu qu'à m'en louer. Je ne vois donc pas pourquoi je ne m'adresserais point au même guide en matière de petite culture ou de jardinage. Ce qui fait règle ou loi d'un côté, doit faire règle ou loi aussi de l'autre côté. Eh bien , je me demande d'abord ceci : — Est-ce que le bon Dieu sème presque toutes ses graines au prin- temps ? Et la question faite, je regarde autour de moi et m'aperçois que non. Je suis forcé de reconnaître qu'il les sème au contraire dans le courant de l'été et en automne. Je me demande ensuite pourquoi les jardiniers ne s'y prennent point comme le bon Dieu, et je crois entendre les plus vieux me répondre d'un air de dédain qu'ils ont de la théorie par-dessus les épaules et qu'ils s'en tiennent à la pratique. Pour mon compte, je trouve que la bonne et vraie pratique nous est enseignée par la nature, et c'est là que j'aime à l'étudier. Que si vous me demandez pourquoi elle fait ceci, pourquoi elle fait cela, quelles sont ses raisons, je ne me charge point de donner réponse à tout. Je m'empare du fait d'abord, puis je l'explique tant bien que mal ou ne l'explique pas. De ce que nous n'avons point la raison des choses, il ne suit pas qu'on doive absolument les dédaigner. Si l'on savait tout, le monde s'ennuierait et les savants bâilleraient. La vie est une recherche continuelle et la science une grande curieuse que l'on dédommage de ses peines et des imporlunités de laquelle on se débar- rasse en soulevant de loin en loin un très-petit coin du rideau qui — 14 — cache les mystères. Or, pendant que les curieux cherchent et se creu- sent la tête, je m'en liens à l'observalion pure et simple, et me dis : — Voyons comment le maître à tous s'y prend pour fabriquer ses arbres, ses légumes, ses fleurs; voyons les modèles qu'il nous offre, les époques qu'il choisit, et je reconnais, comme je vous le disais tout à l'heure, qu'il ne sème rien au printemps. Pourquoi cela? Je l'ignore et ne tiens pas trop à le savoir. Seulement, le modèle me paraissant de ceux que l'on peut suivre les yeux fermés, je pense que les petits jardiniers de ma sorte ne se trouveraient pas mal de prendre le mot d'ordre du grand jardinier qui fait la leçon à l'univers, et par suite de travailler beaucoup plus à l'automne et beaucoup moins au prin- temps. Lorsqu'une plante indigène ou bien acclimatée a mûri ses graines, il me semble que le moment est venu de la semer, puisque c'est précisé- ment l'époque où cette plante se reproduit d'elle-même. La véritable place de la graine n'est pas dans un sac de toile ou de papier, elle doit être sur la terre ou dans la terre. Partant de ce principe qui me paraît raisonnable et vrai, vu qu'il est dans l'ordre des choses naturelles, je voudrais que l'on s'attachât au jardinage de la fin de l'été et de l'arrièrc- saison. Nous procédons ainsi déjà en ce qui concerne divers légumes, mais sans jamais raisonner nos opérations. Le chou mûrit sa graine sur pied en juillet et complète sa maturation en siliques. Nous pouvons donc confier celle graine au sol dès le mois d'août, et c'est ce que nous faisons pour obtenir nos pépinières de cabus rouge, de gros cabus blanc, de savoyard, de cabbage, chou-pain, chou d'York, chou- fleur même, etc. Si nous n'agissons pas ainsi à l'endroit du chou de Bruxelles, du chou de Vaugirard et du chou d'hiver, c'est parce que nous avons intérêt à échelonner nos légumes, à en créer de tardifs, et, par conséquent, à les semer hors de saison pour arriver à ce résultat. Ces semis de fin d'été nous donnenl-ils sujet à plainte? non, bien au contraire, ce sont eux qui nous fournissent les plus beaux produits. Est-ce que les navets semés en juillet et août, alors que leur semence est mûre, ne l'emportent pas eu délicatesse et en régularité de formes sur ceux que nous voulons obtenir contre nature, en les semant d'avril en juin? Est-ce que la mâche et la raiponce, qui se ressèment naturellement vers le mois de juillet, ne se multiplient pas au moment convenable et sans le secours de l'homme? Est-ce que les semis d'oseille ne réussissent pas mieux à l'automne qu'au printemps, c'est-à-dire mieux quand la graine de l'oseille est neuve et se détache que lorsque la feuille commence seulement à se montrer? Est-ce (pu1 les semis d'épinards, faits au moment de la chute des — 15 — graines, en août ou septembre, ne sont pas plus beaux et plus robustes que ceux du printemps? Est-ce que le persil, la carotte, le panais, l'arroche belle-dame, mis en terre à l'époque indiquée par la maturité de leurs semences, ne passent point parfaitement l'hiver et ne poussent pas plus tôt et mieux que les mêmes plantes, dont la graine, mise en sac pendant l'hiver, n'a été répandue qu'au printemps? Est-ce que la fève de marais, retirée de ses gousses noires, vers le mois de novembre ou de décembre, et plantée de suite, ne lève pas de meilleure heure à la sortie de l'hiver et ne résiste pas mieux aux gelées tardives que la fève conservée à la maison et plantée en mars ou avril? Est-ce que la brède ou morelle noire qui se sème toute seule avec ses baies, en octobre et novembre, sous ce climat du moins, n'est pas et pk.s hâtive et plus vigoureusement constituée que la brède semée par les jardiniers, hors de saison? Est-ce que les graines de tomates que nous jetons au fumier ou aux composts dans le courant d'octobre, ne nous donnent pas en temps con- venable et en pleine terre, des plants autrement beaux que nos semis de printemps? Est-ce que le crambé, que nous semons à la sortie de l'hiver, au lieu de le semer à l'époque de la maturité de ses graines, ne proteste pas contre notre pratique absurde en ne nous donnant qu'un plant ou deux seulement par douzaine de silicules? Est-ce que Philippe Miller, qui se connaissait en jardinage et écrivait dans le siècle dernier, ne nous a pas dit que pour multiplier le crambé dans un jardin, ■( on répandait ses » graines aussitôt mûres, sur un sol sablonneux où elles profilent très- « bien. » De quel droit donc ne le semons-nous aujourd'hui que six mois après que ses graines ont mûri? Et ce qui est vrai pour les légumes qui précèdent, l'est ou doit l'être pour beaucoup d'autres, pour le pourpier, le salsifis, la scorsonère, le scolymc d'Espagne, la picridie cultivée, la tétragonie étalée, la valé- riane d'Alger, la rhubarbe, la bette poirée, etc. Et puis, est-on bien sûr que l'on n'aurait pas d'avantage aussi à semer dès l'automne la bet- terave et la bette à cardes? Ce serait à vérifier. En y regardant de près, nous sommes amené à reconnaître que dans nos travaux habituels de jardinage, nous procédons juste au rebours de la loi naturelle, que nous ne semons presque jamais à l'époque indi- quée, pour chaque plante, par la maturité de ses graines sur pied, et qu'en nous émancipant ainsi sans raison, nous provoquons nécessaire- ment des insuccès que nous ne nous expliquons pas. Oh! je sais bien que pour rentrer dans Tordre, on devrait froisser des coutumes reçues, des pratiques traditionnelles, que l'on devrait, par exemple, semer le s n I s i fi s et la scorsonère vers la (in de l'été, que l'on devrait s'attendre — 16 — à la levée de beaucoup de graines avant l'hiver, notamment de celles de la scorsonère et du salsifis dont il vient d'être parlé; mais, après tout, qu'est-ce que cela ferait? Serions-nous empêché pour autant de les tenir en réserve pour le carême de la seconde année? Pas le moins du monde. En soumettant au public les observations qui précèdent, mon buta , été de rappeler d'abord les jardiniers au respect de la nature, en ce qui concerne la multiplication des légumes, puis de leur prouver que le jardinage d'automne est beaucoup trop négligé, que, dans celle saison, ils pourraient aisément avancer de moitié leurs travaux du printemps, réussir des graines qu'ils ont souvent beaucoup de peine à conserver en bon état, et obtenir des sujets moins délicats, moins sensibles aux sorties d'hiver et plus hâtifs que ceux obtenus sur couche tiède ou à exposition chaude, en février ou mars, c'est-à-dire dans des conditions plus ou moins forcées. Et qui dit plante forcée ou bêle forcée d'une manière quelconque, dit plante ou bêle maladive, souffreteuse, craignant le chaud, craignant le froid et mourant souvent de ce qui ne compro- mellrait même pas la vigueur de sujets élevés et conduits comme il conviendrait de le faire dans plus d'un cas. Les jardiniers ont l'engrais sous la main à l'automne aussi bien qu'au printemps; donc pas d'objection valable à attendre d'eux sous ce rap- port : quant à la main-d'œuvre, elle me paraît plus abondante, plus facile à trouver dans l'arrière-saison qu'à la sortie de l'hiver. Raison de plus pour entreprendre le jardinage d'automne. Il restera toujours assez de besogne pour le printemps. Nous avons, Dieu merci, quantité de légumes d'origine étrangère, fort beaux et fort bons, mais qui vivent dans nos potagers, un peu à la façon des autruches et des boas dans nos jardins zoologiques, des légumes qui se reproduisent à la condition de ne point passer toutes leurs journées à la belle étoile, comme les serins se reproduisent à la condition de ne pas chercher leur vie en temps de neige et en compagnie du moineau ou du verdier. Avec ces légumes-là, nous sommes bien forcé de supprimer l'hiver de l'année du jardinier et de ne commencer les semis qu'au printemps. Les pois, par exemple, ne demanderaient pas mieux que de pousser avant l'hiver; mais ils ne sauraient le traverser, puisqu'un froid de trois ou quatre degrés les fait périr. Bon gré mal gré donc, il faut que nous sortions de la voie naturelle avec cette plante originaire d'une contrée plus chaude que la nôtre. J'en dirai autant du haricot qui pourrirait et gèlerait, de la chicorée- endive qui ne saurait passer la rude saison en terre, mais qui demande toutefois à être semée fort avant dans l'été, c'est-à-dire à une époque aussi rapprochée que possible de celle où elle mûrit sa graine. J'en dirai autant de la laitue qui nous vient de l'Asie et graine tardivement, — 17 — cl ti concombre et de la courge, légumes des contrées chaudes et qui, abandonnés à eux-mêmes sur le sol de ce pays, ne sauraient se repro- duire ; de l'oignon et du porreau qui mûrissent si tardivement leurs semences sous ces climats qu'elles ne pourraient lever avant l'hiver et nous donner des plants pour le repiquage du printemps, tandis qu'il en est autrement dans les contrées méridionales. N'oublions point que la culture de pleine terre n'a pas à s'occuper uniquement de légumes indigènes, acclimatés et robustes. Elle a affaire aussi à beaucoup de légumes dépaysés, étrangers, délicats, que l'on a sorti peu à peu des conditions normales, qui ne retrouvent plus chez nous leurs saisons, leur atmosphère et leur sol, qui vivent en égarés, en dehors de lois naturelles bien déterminées, et avec lesquels, par conséquent, il convient de recourir à des cultures exceptionnelles. Il est clair que nous ne pouvons pas, avec ces légumes déclassés, procéder régulièrement comme avec les autres. Eh bien, ceux que nous venons de citer en dernier lieu appartiennent à cette catégorie, et avec eux, il n'y a pas de loi naturelle à invoquer, puisque nous les contraignons à vivre en dehors de leur nature. Il faut bien donner le printemps ou l'été aux plantes qui ne supporteraient pas les hivers rudes, comme on donne l'orangerie ou les serres à des plantes qui, autre part, vivent en plein air et en pleine terre. Que les jardiniers fassent cette distinction, et qu'après l'avoir faite, ils ajournent au printemps la culture de tout légume incapable de se multiplier par lui-même, à cause de l'hiver ; mais aussi, qu'ils cultivent en leur saison et le plus possible les légumes acclimatés et pouvant à la rigueur se reproduire sans le secours de l'homme. P. JoFGNEAUX. MISCELLANEES. APPAREIL POUR CHAUFFER LES SERRES AU MOYEN DU GAZ. La difficulté de chauffer en hiver d'une manière satisfaisante el économique de petites serres, des balcons vitrés ou jardins suspendus, détourne bien des personnes du plaisir de cultiver des fleurs. Vous aurez beau suivre docilement les préceptes indiqués par les guides d'horticulture sur l'arrosement , la taille, le rempotage, etc., des plantes, toutes vos peines seront perdues si vous n'avez pas de moyen prompt et efficace pour combattre des froids un peu rigoureux; les — 18 — volets, les nattes ou paillassons sont ou impuissants à garantir l'inva- sion de la gelée ou d'un maniement difficile; ils privent les plantes de lumière et sont d'un aspect disgracieux; les poêles ordinaires au char- bon de terre ou au bois chauffent, il est vrai, mais ils chauffent généra- lement beaucoup trop, dessèchent l'atmosphère et les plantes, et salissent par la poussière qui s'en élève le feuillage et les fleurs, et en supposant que l'on puisse obvier plus ou moins à ces inconvénients,' ils présenteront toujours la grave incommodité de vous assujettir à une surveillance continuelle et de vous faire éprouver des vexations sans nombre si vous en confiez le soin à des mains mercenaires. Le thermo- siphon ordinaire est d'un effet trop puissant pour de petits locaux, son placement est assez coûteux ; il exige une certaine surveillance, enfin la disposition des lieux se prêle rarement à son installation. On a eu ensuite l'idée d'employer le gaz comme agent calorique; la facilité de le conduire à peu de frais partout où l'on désirait l'avoir semblait indi- quer en lui un substitut naturel aux poêles et aux thermosiphons; des essais furent tentés, tous échouèrent parce que le gaz employé comme seul agent de calorique empoisonnait l'atmosphère des serres et la rendait impropre à la respiration des plantes. Les journaux et divers recueils horticoles français et étrangers ont, à différentes reprises, appelé l'attention du public sur des moyens plus ou moins ingénieux proposés pour employer le gaz au chauffage des maisons, mais l'in- succès de tous ces systèmes avait fini par faire complètement aban- donner toute tentative en ce genre. Il paraît cependant que les diffi- cultés ont été vaincues et que l'appareil actuel fonctionne parfaitement, ne cause aucun préjudice ni aux personnes ni aux plantes, que ses frais d'établissement sont très-minimes, et que sa construction est des plus simples. Le Gardener's Chronicle dit que la connaissance de celte invention est d'un intérêt assez général pour qu'il regarde comme un devoir envers le public de donner toute la publicité possible au nou- veau système. Un correspondant du Gardener's Chronicle ayant eu occasion de visiter le domaine de Dalkeilh, propriété du duc de Buccleugh, près d'Edimbourg, y remarqua entre autres choses intéressantes un système pour chauffer les appartements et les serres au moyen du gaz. « Cet appareil, dit-il dans sa lettre à M. Lindley, consiste en un récipient en forme de fourneau contenant de l'eau, à travers duquel l'air, échauffé par un jet de gaz placé sous le récipient, est conduit par un tube disposé en serpentin dans l'eau jusqu'à ce qu'il arrive au sommet de l'appareil, d'où il est mené dans la cheminée. La chaleur se fait sentir dès que le gaz est allumé; un robinet en règle les effets. On ne sent pas la moindre odeur de gaz ; point de poussière ni d'émanations sulfureuses comme avec l'emploi du charbon de terre. La dépense — 11) — quotidienne pour chauffer un grand salon d'environ 16 pieds en carré, ne s'élève pas, m'a-t-on dit, à plus de trois pence (30 centimes environ). Les avantages de ce système sont sans aucun doute très-grands sous le point de vue de l'économie; et quant à ce qui regarde la propreté, je me bornerai à faire observer que la dame de la maison me dit que l'on se servait de l'appareil depuis plus d'une année et qu'elle serait extrême- ment peinée si elle devait de nouveau avoir recours aux feux de char- bon de terre, parce que l'appareil au gaz ne produisait rien qui salît les appartements. Quand on n'a plus besoin d'un salon, on tourne le robinet du gaz sans crainte d'accidents et tout est dit. » « L'inventeur et breveté, M. Thomson, jardinier du duc de Buc- cleugh, dans la maison duquel le premier essai fut tenté, essai cou- ronné d'un entier succès, voulut bien me donner des détails sur l'agencement de l'appareil, et d'après ses remarques et mes propres observations, je ne doule aucunement de l'efficacité de sa puissance de chauffage ni de sa propreté. Une serre tempérée, chauffée par cet appareil, jouissait, lorsque je la visitai, d'une température de 25 degrés centigrades (75 Fahrenheit), et le robinet à gaz avait été fermé une demi-heure auparavant. L'appareil était placé à un des côtés de l'entrée; on y avait adapté un tuyau de deux pouces de diamètre qui revenait à la chaudière après avoir fait le tour de la serre. Il est du reste inutile de décrire plus longuement un système si simple et si efficace à la fois , que l'on est étonné qu'il n'ait pas été inventé plus tôt. » « On m'a dit que MM. Thomson et fds, plombiers à Dalkeilh , se préparent a fabriquer un grand nombre de ces appareils, et je suis convaincu que les mérites de ce système seront appréciés comme ils doivent l'être aussitôt qu'il sera connu du public. Les maisons, les serres tempérées de moyenne grandeur, les bureaux et magasins situés dans les villes où le gaz est établi, peuvent être entièrement chauffés à peu de frais. » « Enfin dans tous les autres systèmes imaginés pour faire servir le gaz comme agent chauffeur, et que j'ai eu occasion d'examiner, aucun n'était à l'abri de reproches mérités; les uns laissaient échapper le gaz, les autres brûlaient tout l'air de l'appartement ou le viciaient à à un point dangereux pour la santé; mais grâce à la faible quantité de gaz employé, à la position des becs alimentaires (de niveau avec le foyer de la cheminée), et surtout grâce à la méthode simple et efficace de chasser tout air impur ou brûlé, les objections contre l'emploi du gaz sont complètement écartées par le système Thomson. » Le rédacteur du Gardener's Chronicle ajoute, à la suite de l'intéres- sante communication de son correspondant, les observations suivantes : « Nous savions depuis quelque temps qu'un nouveau système de chant — 20 - fage par le gaz était employé dans les environs d'Edimbourg, mais il nous paraissait prudent, vis-à-vis des nombreux insuccès antérieurs, de nous taire jusqu'à ce que des preuves évidentes de la bonté de la nou- velle invention nous fussent fournies. Celles que nous possédons main- tenant nous paraissent suffisantes. » D'après les informations que nous avons prises, l'honneur de l'in- vention du système actuel revient à M. Thomson, jardinier du duc de Buccleugh, au parc de Dalkeith (Ecosse), le même qui a inventé les chaudières dites « Thomson' s retort Boilers, » dont l'usage se répand pour le chauffage des serres à multiplication et à forcer. L'appareil consiste en une colonne en cuivre ou en zinc, à doubles Fig.l, Fig. 2. parois, pouvant contenir de 20 à 100 litres d'eau; le fond est un cône renversé, en cuivre, contre lequel frappe la flamme du gaz; la chaleur produite par cette flamme s'élève en chauffant l'eau dans une série de — 21 — tubes disposés en hélice et se réunit au sommet de l'appareil dans un tube plus gros; par ce moyen tout le gaz non brûlé et les émanations malfaisantes produites parla combustion sont conduites à l'air extérieur, soit par la cheminée ou par une ouverture dans le mur. Un autre point important, c'est que pour mettre en train l'appareil, l'embarras n'est pas plus grand que celui d'allumer un bec de gaz ordi- naire, et de fermer le robinet lorsque la température devient trop élevée; point n'est besoin de régulateurs. Les vignettes ci-contre achèveront de faire comprendre les détails du système : Fig. 1. Représente un modèle élégant d'un appareil monté et placé, vu à l'extérieur. Fig, 2. Coupe longitudinale; elle est commune à tous les appareils; les seules différences qui existent entre eux consistent dans la grandeur et l'ornementation extérieure. A. Sortie de l'air chaud provenant des liées de gaz et que l'on conduit au moyen d'un tuyau, soit dans la cheminée, soit à l'air libre, par une ouverture quelconque. B. Entrée de l'air chauffé par le gaz dans les tubes en spirale. C. Ouverture par laquelle s'introduit l'air froid pour chasser l'air chaud de la chambre E. D. Ouverture pour alimenter d'eau la chaudière F. E. Chambre à air chaud, ouverte au sommet pour que cet air se dégage dans la serre. F. Chaudière; autour de sa paroi interne s'enroulent les tubes en spirale, les- quels chauffent directement l'eau de la chaudière, et indirectement l'air de la chambre E. G Becs de gaz. H. Ouverture munie d'un robinet pour vider la chaudière. L. Robinet de jauge. Le prix d'un appareil varie nécessairement selon les circonstances. Un dans le genre de celui représenté par la figure 1, pouvant contenir environ 24 litres d'eau, coûte 150 à 152 francs; nous supposons que les frais de placement ne sont pas compris dans cette somme. La seule cause d'insuccès qui puisse se présenter, selon nous, surgi- rait de la mauvaise construction de l'appareil ou de la mauvaise qualité des matériaux employés par suite de la parcimonie des acheteurs. Le dicton vulgaire « que le bon marché ruine » s'applique parfaitement ici. QUELQUES MOTS SUR LA CONSERVATION DES PLANTES DÉLICATES PENDANT L'HIVER, Par M. H. Dyer. Le point capital à observer dans la conservation des plantes délicates sous châssis ou bâches durant l'hiver, est de les empêcher de pousser; Janvier 1858. - 22 ce repos ou sommeil doit durer depuis la fin d'octobre jusqu'à la fin de février; or, comme le développement normal des plantes dépend sur- tout de la chaleur et de l'humidité, il est évident que plus on les main- tiendra sèches et dans un milieu frais en hiver, de manière toutefois qu'elles ne souffrent ni de la gelée ni des courants d'air, plus les chances de les conserver seront grandes. Il est donc indispensable que les, châssis et les bâches de même que les plantes, soient tenus aussi secs que possible; celte sécheresse ne doit pas être portée pour celles-ci au point de faire flétrir leur feuillage; mais, en général, les arrosements doivent être Irès-rarcs et appliqués avec modération, par une journée claire, et seulement lorsque le besoin s'en fait absolument sentir. Les pots devraient être placés sur un lit épais de cendres de houille ou autres matières de nature sèche qui absorbent facilement l'humidité, sans lui permettre de s'accumuler. Le fond des bâches devrait être en pente légère de l'arrière à l'avant; une petite gouttière placée sur la devanture rendrait un grand service en écartant tout danger d'humidité. Donnez de l'air aussi longtemps que la saison est favorable et qu'il ne gèle pas; il faut cependant garantir les plantes des vents secs et cou- pants et de la pluie; les châssis resteront fermés ces jours-là. Il a été reconnu qu'un certain degré de froid qui serait fatal à des plantes en état de végétation, ne les affecte pas lorsqu'elles sont dans leur période de repos; on peut en dire autant des graines, pourvu qu'elles soient conservées à sec; et il ne résultera aucun dommage pour les plantes ou les graines qui auraient été ainsi surprises par la gelée, si on a le soin de les conserver couvertes jusqu'à ce qu'elles dégèlent peu à peu. H est bon d'observer que, quelle que soit la nature de la couverture que l'on emploie pour garantir les châssis, il est nécessaire que celle cou- verture ne soit pas mise en contact direct avec le vitrage, mais qu'il y ait entre les deux un espace vide d'au moins deux ou trois centimètres; on prévient ainsi en grande partie la déperdition de la chaleur de la bâche, en interposant une couche d'air sec entre le vitrage et la couver- ture. Lorsque la couverture est directement placée sur le châssis, l'un et l'autre acquièrent bientôt la même température et la chaleur rayonne de la couverture presque aussi facilement que de la bâche seule; ceci a surtout lieu lorsque la bise souille ou après une averse, suivie d'une élévation de température, laquelle, en provoquant l'évapo- ralion de l'humidité, soustrait beaucoup de chaleur de la bâche. Il est donc facile de comprendre, d'après cela, qu'une couche d'air admise entre le vitrage et la couverture économise la chaleur en l'empêchant de se dégager rapidement. Les couvertures en nattes de Russie sonl les plus mauvaises qu'on puisse employer; elles absorbent beaucoup d'humidité cl enlèvent conséquemmenl le calorique au fur et à me- sure qu'il monte et s'évapore. Et c'est de ce dont on se sert cepen- — 45 — tlant le plus généralement. Des volets en bois, des cadres garnis de canevas, ou de paillassons, sont infiniment supérieurs. Quant aux plantes conservées dans un appartement, il ne faut leur donner que la quantité d'eau strictement nécessaire pour les préserver en vie; on les placera près des fenêtres, où elles ne puissent être atteintes par la gelée; s'il gelait fort, on les placerait au milieu de la pièce, et le soir on jetterait dessus quelques couvertures en laine; ce moyen suffit pour les garantir de toute injure du froid. PLANTATION DES POMMES DE TERRE. EXPÉRIENCES SUR LE SOUFRAGE APPLIQUÉ LORS DE LA PLANTATION, par M. W. Iver [Gardener's Chronicle , 3 octobre 1857). Un savant naturaliste botaniste, collaborateur du Gardener 's Chro- nicle et auteur d'une série d'articles signés J. M. B., fort intéressants sur la pathologie végétale, avait en mars dernier suggéré une méthode pour préserver jusqu'à un certain point les pommes de terre du botrytis; il recommandait l'application du soufre au moment même de la plantation et indiquait sommairement la marche à suivre dans les expériences comparatives qui pourraient êlre laites par quelques-uns des lecteurs du Gardener s Chronicle. M. Iver a entrepris ces expé- riences et a bien voulu en donner un compte rendu dans un des der- niers numéros de l'excellent journal anglais que nous avons si souvent occasion de citer. Les résultats obtenus par M. Iver sont extrêmement intéressants et nous engageons nos lecteurs à ne les pas perdre de vue. M. Iver choisit dans un lot de pommes de terre dites régents, une certaine quantité de petits tubercules tels qu'on les vend habituellement pour la plantation et connus sous le nom vulgaire de chats, et une autre quantité de tubercules d'un volume normal, et bien mûrs; les uns et les autres paraissant exempts de maladie. Les petites pommes de terre furent plantées entières, les grosses divisées selon la coutume ordinaire; de celles-ci une portion fut mise en terre sans soufre, une seconde portion fut saupoudrée de soufre avec soin sur toute la surface incisée. La plantation fut faite le 9 avril 1857, en trois compartiments : les chats, ou petits tubercules, les tubercules coupés et enfin les tuber- cules coupés et soufrés. Les lignes de plantation furent espacées de 60 centimètres environ, les plantes à 25 ou 24 centimètres l'une de l'autre. La récolte se fit le 28 août 1857; on pesa le produit brut de chaque division ou compartiment et l'on vérifia scrupuleusement pour chacun d'eux la proportion des tubercules malades et des tubercules sains — 24 - M. Ivcr trouva ces résultats : du n° 1 ou dés chais, 11 livres anglaises avaient été plantées en une ligne, dont le produit fut de 27 livres et demie de bonnes pommes de terre et 26 et demie de mauvaises, soit en tout 54 livres. Du n° 2, 20 livres plantées en trois lignes produirent 105 livres et demie de bonnes pommes de terre et 74 livres de malades, c'est-à-dire 177 livres et demie en tout. Vingt livres du n° 5 ou pommes de terre fractionnées et soufrées, également placées sur trois lignes, donnèrent 158 livres de tubercules sains et 122 livres et demie de tubercules malades, soit un poids total de 2G0 livres et demie. Ces différents résultats nous donnent en chiffres ronds un produit brut : 1° de 5 pour 1 pour les pommes de terre plantées entières, et comme la proportion entre les malades et les saines est comme 1 est à 1, il s'ensuit que l'on a obtenu 2 livres et demie de pommes de terre saines par chaque livre de tubercules plantés. 2° Le produit brut fourni par les tubercules divisés est plus considé- rable, les termes sont de 9 pour 1 ; et la proportion des tubercules sains est comme 4 est à 5 ; le résultat définitif est une récolle de 5 livres et quart pour chaque livre de semence. 5° Le produit brut des tronçons soufrés est dans la proportion de 15 à 1 de semence; la proportion entre les tubercules sains et les tubercules malades est comme 7 à G ; de telle sorte que la récolle a pro- duit environ 7 livres de bonnes pommes de terre par livre de tronçons. Il résulte de ces premières expériences qu'il est plus profitable d'em- ployer pour la plantation des tubercules ayant: acquis tout leur développement que de planter de petits tubercules, comme on le fait généralement; d'abord parce que vous servant des premiers, vous n'avez besoin que du tiers en poids de semence, et ensuite parce que le produit est deux fois plus grand. Le saupoudrage au soufre des tron- çons élève considérablement le produit net de tubercules sains. Rosiers nouveaux. — M. Margotlin, 55, rue du Marché-aux-Chevaux, à Paris, annonce quatre nouveaux hybrides remontants : Lord Pal- merston, fleur moyenne, rouge vif écarlate, floraison abondante et pro- longée; Duc de Cambridge, fleur moyenne, rouge foncé, superbe; Thomas Hivers, fleur grande, pleine, globuleuse, rose vif à reflet bril- lant : celte belle variété est issue du Rosier Colonel Foissy ; Madame Van Houlte, fleur moyenne, pleine, forme très-régulière; beau rose tendre satiné. Ces quatre variétés sont très-vigoureuses; leur prix est fixé à 15 francs chacune, et une île Bourbon : Madame Contcsse, plante vigoureuse, fleur moyenne, pleine, carné vif, forme parfaite; provient du Rosier Louise Odier ; même prix que les variétés précédentes. ///V/ ////-> . y, 1 S/J 16. iYfY/Y'YYYYY Y YYYY YYYYY /y Y . ï il <».»•('. — 25 — LUPINUS MENZ1ESII (A g.)- Planche III. Le genre Lupin s'est enrichi depuis une vingtaine d'années d'un grand nombre d'espèces fort intéressantes provenant, la plupart, du Mexique, de la Californie, et de diverses parties du vaste territoire des Étals-Unis. La rusticité, sous notre climat, de la majeure partie de ces espèces, les a toujours fait accueillir avec plaisir par tous les ama- teurs, et il n'est point maintenant de jardin, si modeste qu'il soit, qui ne possède quelques-uns des plus jolis représentants du genre. Jusqu'à présent les espèces à fleurs jaunes sont peu nombreuses et peu répan- dues; c'est à cause de cela que nous nous sommes décidés à donner la figure du Lupinus Menziesii qui, par sa belle coloration d'un jaune doré, ne sera pas déplacé parmi ses congénères, appartenant, pour la plupart, par leur coloris, à la série cyanique (1). (Voir, pour la des- cription, la livraison de janvier, page 10.) BEGONIA LACINIATA (Roxb.). Planche IV. Le port réellement élégant de cette nouvelle espèce indienne, re- marquable à plus d'un litre, tant par la belle panachure de ses feuilles que par la grandeur de ses fleurs, qui en font une plante vraiment ornementale , tout cela nous a semblé assez méritant pour que nous en représentions la figure ; la description en a été publiée dans la livraison de janvier, page 9. (I) On donne l'épitliète de cyaniques aux fleurs de la nuance dont la couleur bleue est le type. Février 1858. — 2ti - REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES SERRE CHAUDE. «ordiu ipomcpjrflorn (Hook.), figuré dans le Bot. Mag., pi. 5027. — Famille des Boraginées. — Penlandrie Monogynie. Quoique celte plante offre sans doule beaucoup de ressemblance avec le Cordia saperba , figuré planche 4888 dans le Botanical Ma- gazine (et que l'on suppose être originaire du Brésil), elle en est réellement une espèce distincte. Dans notre serre, quoique cultivée en pot, cette espèce tout à fait arborescente a atteint jusqu'à 14 pieds de hauteur. Les feuilles en sont ternes, jamais luisantes, longues d'un pied et plus, munies de pétioles de 2 à 5 pouces de long; la moitié du bord supérieur du limbe est irrégulièrement dentée en scie ; les dents en sont grandes et spinescenles, à sommet aigu, mais non pas brusquement et finement actionnées comme dans le Cordia su- perba. Les fleurs sont lâchement paniculées, et quoique de la même forme et de la même couleur que celles du Cordia superba, elles sont une fois cl demie plus grandes et ressemblent à la première vue à quelque blanc Convolvulus ou Epomœa ; on peut très-bien les distin- guer à une hauteur considérable du sol. Il est à regretter que, de même que pour le Cordia superba, nous ne sachions rien concernant son lieu d'origine ni la date de son introduction en Europe. Tout ce que-nous pouvons dire à ce sujet, c'est que la plante en question est un vieil habitant des serres du Jardin royal de Kew, que nous ne pou- vions manquer d'aller visiter pendant la chaude période de l'été de 1857. La section du vaste genre Cordia (maintenant que presque tous les Yar- ronia y sont compris), à laquelle celte espèce appartient, est indubita- blement la section Sebestenoïdes (Cordiœ macranthœ, Chain.), ren- fermant douze espèces originaires, les unes de l'ancien, les autres du nouveau continent. Parmi ces espèces, aucune d'elles ne ressemble par les caractères spécifiques à celle qui fait le sujet de cet article. Voici la description qu'en donne M. Hooker : < Comme il est cultivé chez nous, c'est un petit arbre très-branchu, de 12 à 14 pieds de haut, qui probablement, dans sa contrée natale, doit avoir, comme le Cordia macrophylla de la Jamaïque, une hau- teur de 40 à 50 pieds. Branches à leur partie inférieure d'un aspect brunâtre, produit par une lomentosilé courte el dense. Feuilles très- — 27 — rapprochées sur les rameaux, à pétiole cylindrique de 2 à 5 pouces de long, obovales-lancéolées, de 1 pied à 16 pouces de long et de 5 pouces dans la plus grande largeur, aiguës ou seulement brièvement acumi- nées, à surface terne et glabre ; la moitié supérieure des bords du limbe est très-grossièrement et inégalement dentée en scie, à dents spi- nescenles ; les pétioles et les jeunes fouilles sur la nervure médiane et sur quelques-unes des principales nervures sont vaguement pubes- cents; fleurs disposées en une panicule lâche, terminale. Le pédon- cule et les pédicelles, aussi bien que le calice, sont tomenteux ; ce dernier, sessile , cylindrique et presque urcéolé, à 2-5 divisions iné- gales et courtes. Boutons coniques mucronés, disposés presque uni- latéralement sur les pédicelles. Corolle d'un pouce et demi de dia- mètre, campanulée-infundibuliforme, à cinq lobes arrondis, plissés, d'un blanc jaunâtre. Cinq étamines insérées à la base de la corolle, plus courtes que le tube, à filets hérissés de poils à leur base. An- thères ovales, cordées à la base. Ovaire subarrondi , quadriloculaire. à loges uni-ovulées, se terminant au sommet par un style bifide à stigmates trilobés. » Celle plante est remarquable par l'abondance et la grandeur de ses fleurs, ainsi que par la beauté et la dimension de son feuillage. Ananas bi-ncteatus ( Lindl. ), figuré dans le Bot. Mag., pi. 5025. — Famille des Broméliacées. — Hexandrie Monogynie. L'aspect de cette plante est vraiment admirable; quant à sa forme, elle est pour ainsi dire en tout semblable à celle de l'Ananas ordinaire, mais elle s'en dislingue surtout par la belle coloration de ses bractées qui sont d'un beau cramoisi, est plus intense encore sur leur face interne. Aussi M. Hooker n'exagère-l-il pas en disant : « Si grandement ornementale que soit celle plante pour nos serres, dans les mois d'été, il est néanmoins douteux qu'elle puisse être consi- dérée autrement que comme une des diverses variétés de l'Ananas ordinaire (Ananas sativus). Celle espèce est en effet caractérisée par ses fleurs terminées par une touffe de poils (coma terminali), même dans notre plante il y en a un rudiment qui, dans la figure du docteur Lindley, esl plus pleinement développée. Nos plantes n'ont pas encore produit de fruits mangeables; mais, selon le docteur Lindley, le grand mérite de cette espèce (Ananas bracteatus) consiste dans les bractées qui sont d'un beau et clair cramoisi aux extrémités florales qui conservent leurs couleurs, quoique moins brillantes, dans le fruit mûr. Le dernier, quoi qu'il en soit, est si bon qu'il nest pas de collection d'Ananas complète sans cette espèce. Une grande latitude doit être accordée pour la variation dans les plantes qui ont été pendant des — 28 — siècless ous l'influence de la culture, spécialement à l'égard des espèces fruitières ; et ces espèces sont d'autant plus un objet de concurrence ou plutôt de rivalité qu'il semble n'y avoir pas de limite tracée quant aux formes ni à la couleur. Cette espèce n'a rien de commun avec les Bromelia bracteata S\v., ainsi qu'avec celui du jardin de Kew. « En voyant qu'aussi loin que s'étendent nos connaissances, il n'y a pas de différence réelle entre les deux et V Ananas sativus, déjà repré- senté, nous nous dispensons de plus ample description. Rœmer et Schultes expriment un doule sur le point de savoir si celle-ci est dis- tincte de l' Ananas Sagenaria (Bromelia Sagenaria; Arruda de Ca- mura, Diss., etc., p. 41), décrit aussi dans \eVoyagede Koster, vol. II, p. 458. L'un et l'autre sont considérés comme originaires du Brésil. iNous n'avons aucune connaissance du dernier. Y a-l-il réellement plus d'une véritable espèce d'Ananas ? <> sonerila speciosa (Zenker), figuré dans le Bol. Mag., pi. 5026. — Famille des Mélastomacées. — Triandrie Monogynie. Celte cbormante espèce, dont la richesse de couleur des fleurs excède de beaucoup celles du Sonerila elegans, provient de la collection de MM. Veitch d'Exeler et des pépinières de Chelsea, qui introduisirent celte plante du Neilgherries en même temps que le Sonerila elegans, figuré d'après la même collection (pi. 4978 du Bot. Mag.). C'est une espèce qui était presque inconnue à M. Naudin, quand il publia sa monographie des Mélaslomacées ( Melastomaceamm qvœ in Museo Parisiensi continentnr Monographicœ descriptionis et secundum afp,- nitates distributionis Tentamen). Zenker dit que cette planle est originaire d'Olacamund; le docteur Wight indique le Kailie-Falls , où elle est Irès-abondanle et fleurit en février, sur les flancs humides des ravins au-dessus de l'avalanche Bungalow. Le docteur Wight semble faire allusion au Neilgherries. Voici la description de celte belle espèce : Tiges ayant à peine un pied de haut, peu branchues, herbacées, glabres, oblusément quadrangulaires. Feuilles opposées, pétiolées, ovales- cordées, acuminées, munies de cinq à neuf nervures, glabres. Pétiole plus court que la feuille, canaliculé, garni de poils vers le haut. Pédoncule terminal, solitaire, cylindrique, à cyme bifide, muni de poil s glanduleux. Inflorescence subscorpioïde. Calice urcéolé, à trois divi- sions, poilu-glanduleux comme les pédicelles. Fleurs d'un rose violacé très-vif , disposées unilatéralement sur les pédicelles. Corolle à trois lobes étalés, subarrondis- acuminés, munis à leur face inférieure d'une nervure médiane garnie de poils glanduleux. Trois élamines comme dans le genre à filets flexueux. Anthères cordées à la base, effilées au sommet; à la partie antérieure, au point d'intersection du — 29 — filament, se trouve un éperon court, obtus. Style décliné aussi long que les étamines. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. Grammatocarpus volubilis (Presl.), figuré dans le Bot. May., pi. 5028. — Famille des Lousacées. — Icosandrie Polyandrie. Cette plante, originaire du Chili, offre, tant par le port que par la couleur de ses fleurs, quelque ressemblance avec certains Tropœolum . En voici la description : Plante herbacée, volubile, pubescente. Tiges longues, grêles, bran- chues, grimpantes, subdichotomes , devenant brunâtres, hérissées de poils minces et mous, probablement urlicants comme dans les indi- vidus du même genre. Feuilles opposées, velues; les inférieures bi- pennatiséquées ; les supérieures pennaliséquées et parfois trilobées, à segments oblongs, obtus, uninerviés; pétiole court, canaliculé. Calice à tube linéaire adhérent à l'ovaire, à cinq divisions égales, spalulées. Corolle composée de dix pétales jaunes insérés sur le limbe calicinal ; les cinq pétales externes obovato-spalulés, profondément sacciformes â la base; les internes plus petits, cuculliformes, triaristés au sommet, et offrant deux callosités rougeâtres. Étamines nombreuses insérées à la base des pétales, à anthères biloculaires, déhiscentes longitudinale- ment. Style et stigmate simples. — Les fleurs, dans cette espèce, sont axillaires et sessiles, mais elles paraissent pédonculées à cause de l'ovaire qui est infère, sessile, étroit et allongé (pédonculiforme). Cette plante ornementale est annuelle dans notre climat. Grenadier de madame Legrelle, var. à fleurs pleines. — Ptinica gra- natum, Legrellœi var. flore pleno , figuré dans l'Illustration horticole, pi. 156. Plante aussi vigoureuse et aussi florifère que le type ; fleurs grandes, et, comme le dit très-bien M. Lemaire, « absolument pleines dans toute l'acception du mot, » car, si l'on disait t r es- doubles , on ne pour- rait pas par ces mots faire comprendre la compacité de l'insertion des pétales dans les fleurs de cette belle variété, admirablement panachée de rouge et de jaunâtre, dont la première teinte occupe toute la base de chaque pétale, et la seconde le sommet. Il est à présumer que celle variété toute nouvelle provient du croisement d'une variété à fleurs rouges avec une autre à fleurs jaunâtres. Celle élégante et remarquable variété est originaire de l'illinois (États-Unis), d'où elle a été envoyée, il y a sept ans, à Mmc Legrelle dTIanis, amateur distingué d'Anvers, par une dame de ses amies, — 50 — Mme Parmentier, établie dans celle contrée, et grand amateur de plantes elle-même, en l'assurant que l'exemplaire qu'elle lui adressait était le seul de son espèce. Cet, exemplaire a fleuri chez Mmc Legrelle pour la première fois depuis son introduction en Europe. L'établissement VerscliafFell possède une partie de l'édition de celte variété, dont MM. Jacob-Makoy et O ont acquis de Mn,e Legrelle la propriété entière. Il est donc à même d'en céder de jolis individus au même prix et à la même époque que celle fixée par les acquéreurs. Rhododendruui Byisfanum (hybride), figuré dans l'Illustration horticole, pi. 155. L'apparition de ce nouvel et magnifique hybride est une véritable conquête pour le monde horticole; on peut avec raison le mettre au premier rang parmi les nouveautés suivantes qui, certes, ne manquent pas de mérite : Rhododendrum album speciosum, Rhododendrum Prince Camille de Rohan ; Rhododendrum Madame Wagner; Rho- dodendrum Madame Picouline; Rhododendrum acutilobum ; Rhodo- dendrum concessum, Fleur de Marie, etc., etc. Après une pareille énumération on est à même de juger de sa valeur; mais ce qui l'aug- mente encore, c'est sa floraison tardive ainsi que sa culture à Pair libre, où il peut braver impunément, toutes les intempéries de nos hivers. Voici le détail qu'en donne M. Lemaire : « C'est un arbrisseau vigoureux, d'une croissance rapide, et des plus florifères que l'on connaisse. Le feuillage en est superbe, ample, ovale-elliptique, d'un riche vert foncé. Les fleurs, réunies en nombre indéfini, forment de gros et nombreux bouquets compactes, et sont très-grands, à fond blanc pur; chaque lobe (oblong) est bordé d'un rose carminé vif, et les deux supérieurs sonl ornés en dedans de quel- ques poinls d'un jaune olivâtre. Les élamines, au nombre de huit ou dix, sont d'un rose violacé. » On doit l'acquisition de cette belle plante aux soins intelligents de MM. les frères Byls, à Gand, qui ont acquis dans la spécialité de cette culture une réputation justement méritée. La propriété exclusive de ce Rosage a été cédée à M. Verschaffelt, qui le mettra dans le commerce à l'automne prochain. iris Kirmpfcri (Sieb.) , figuré dans V Illustration horticole, pi. 157. Le genre Iris, déjà si nombreux et si riche en espèces réellement belles, vient de s'augmenter encore d'une espèce qui, on peut le dire, ne le cède en rien à celles qui l'ont précédée dans l'ornementation de nos jardins. - 31 — Celte espèce, à feuillage d'un beau vert, a des fleurs grandes, am- ples, à divisions extérieures du périanlhe, à limbe oblong-arrondi, réfléchies, étalées, d'un lilas purpurin, réticulé-veiné, d'un pourpre plus foncé, marquées à leur base d'une tache d'un beau jaune d'or au milieu d'une légère teinte de bleu violacé ; les divisions extérieures sont d'un pourpre violet foncé; les sligmales d'un beau lilas. Nous croyons qu'il est inutile d'étendre davanfage la description de cetle belle plante, car aussi parfaite qu'on pourrait la faire, elle ne rendrait que très-imparfaitement les beautés du brillant coloris dont cetle charmante nouveauté est douée. Voici ce qu'en dit M. Lemaire : « Vliis Kœmpferi peut lutter pour la beauté et le riche coloris de ses amples fleurs avec toute autre espèce connue. Parmi ses nom- breuses congénères, elle se montre parfaitement distincte, par ses caractères spécifiques, et devient donc une charmante addition aux collections de plantes de plein air. Elle est encore fort rare, et nous regrettons bien vivement de ne pouvoir en donner ici l'histoire. Nous ne savons à ce sujet que ce qui suit : elle est originaire du Japon, d'où elle a été très-récemment introduite par l'initiative de H. Siebold. Nous l'avons vue pour la première fois (et en fleurs), au mois de juil- let 1857, dans l'élablissemenl Verschaffelt , à qui les amateurs pour- ront s'adresser pour se la procurer. » Il est vraisemblable que celle belle espèce pourra, comme tant d'autres, supporter nos hivers à l'air libre, moyennant tout au plus une couverture de feuilles et l'abri d'une double tuile inclinée, pour en éloigner les eaux glaciales de l'hiver; mais en attendant que l'expé- rience ail prononcé à ce sujet, il sera prudent de la cultiver en com- pagnie d'autres plantes bulbeuses ou tuberculeuses (Amaryllis , Ixia, elc, etc.), sous châssis froids, ou en pois qu'on rentrera dans la serre froide ou l'orangerie, bien à l'abri des gelées ou de l'humidité. Terre légère, mais riche en humus; bon drainage. Multiplication par la division des rhizomes. » 52 — CULTURE MARAICHERE C'est encore et toujours la morte-saison des jardiniers ; il s'agit donc encore et toujours aussi de tuer le temps, mais de le tuer le plus utilement possible. Or, c'est le cas de vous entretenir des conserves de l'hiver et de quelques vieux moyens qui s'en vont de certains pays et que l'on n'a pas connus dans d'autres. Les jardiniers sont fort en peine de conserver des légumes frais en hiver, et nous le comprenons. Ils savent bien que pour empêcher la fermentation, c'est-à-dire la germination ou la pourriture, ce qui, au bout du compte, revient au même, il faut empêcher que les causes se produisent; ils savent bien que les causes sont l'air, la chaleur et l'humidité, et que lorsqu'on peut les empêcher de se produire toutes les trois à la fois, il n'y a pas d'inconvénient à craindre. Oui, mais les moyens d'en arriver là, quels sont-ils? Voilà la question. Presque partout, c'est à l'air que l'on a voulu s'attaquer; c'est lui que l'on a cherché à supprimer d'abord ; et, à cet effet, on a renfermé les fruits et les légumes, dans des futailles, avec de la cendre ou du son ; ou bien dans des futailles que l'on soufrait ensuite au moyen d'une mèche, comme on soufre le vin ; ou bien encore à l'aide de tonneaux défoncés par un bout, remplis exactement des denrées à conserver, et renversés ensuite sur de la chaux par le bout, défoncé. De celte manière, on fait mieux que de supprimer l'influence de l'air atmosphérique, on sup- prime aussi l'humidité au moyen de cette chaux qui en est très-avide. Mais convenons franchement de ceci, c'est que pour recourir à de pareils procédés, il faut avoir du temps à perdre et des produits précieux à conserver; il faut s'appeler Chevet ou d'un autre nom qui fasse à peu près autorité en gastronomie. Donc, nous autres, petites gens, qui ne fabriquons nos produits qu'au grand air et au grand soleil, qui les consommons maigrement ou les vendons au marché de la ville, il n'y aurait pas d'eau à boire si nous procédions de la sorte. Que faisons-nous donc? Nous allons vous le dire : Nous devinons tout simplement que deux choses ne peuvent pas occuper la même place en même temps, et nous nous disons dans notre gros bon sens que si nous remplissons avec du sable ou de la terre fine les vides qui peuvent se trouver entre nos conserves, l'air ne les remplira pas; où il y a du sable ou de la terre fine, il ne saurait y avoir autre chose. C'est vrai, jusqu'à un certain point, mais ce ne l'esl pas tout à fait. Dans le cas particulier, nous remplaçons bien la plus» grande partie de l'air, mais quoi que nous fassions, nous ne le rempla- çons pas complètement ; il s'en faufile encore plus ou moins entre les grains de sable et les particules de terre, et toujours assez pour nous jouer de mauvais tours en aidant à la germination. Il n'y a pas à nier ; c'est l'exacte vérité. Personne plus que nous n'a usé de la recette, el nous savons au juste ce qu'elle vaut. Sans doute, elle modère, elle retarde la germination et nous rend par cela même des services, mais elle n'est pas aussi efficace qu'on pourrait le désirer. Ce n'est pas tout. Quand même elle serait d'une efficacité absolue, elle aurait un gros inconvénient, celui de manger trop de place, beau- coup trop. Vous ne sauriez croire combien il faut de brouettées de sable ou de terre fine pour sauvegarder convenablement quelques centaines de carottes, de panais, de scorsonères ou de salsifis, et com- bien les plus minces conserves exigent de place; c'est à ruiner quant à la main-d'œuvre; c'est à décourager quant à l'emplacement. Ajoutez à cela les gazons nécessaires pour recouvrir les tas, pratiquez un peu la cliose, notez les ennuis, notez les déboursés, comptez juste, défalquez les frais d'entretien de la valeur réelle des denrées, el vous resterez stupéfaits. Nous n'exagérons pas, croyez-le bien ; c'est la pure vérité. Nous avons donc intérêt à sortir de cette impasse ; c'est évident. Eh bien, nous savons un moyen pour cela, et un bon. Au lieu de perdre notre temps et notre argent à chasser l'air qui ne veut pas s'en aller, ou ne s'en va jamais entièrement, laissons-le tranquille et essayons plutôt de chasser la chaleur, autre cause de fermentation ou de pourriture; nous en viendrons plus facilement à bout, et d'autant mieux qu'à partir d'octobre ou de novembre, époques de l'arrachage des légumes, nous n'avons plus guère à craindre l'ennemi. Si l'air est de tous les temps et de toutes les heures, en retour, la chaleur est pour ainsi dire accidentelle; nous savons mieux que personne qu'elle passe vite et qu'elle est, dans l'ordre des choses insaisissables, ce que la bécasse est au moineau dans un ordre différent. La bécasse passe vite, le moineau reste; la chaleur passe vite, et l'air reste également. Or, nous aimons mieux avoir affaire à l'ennemi qui décampe qu'à l'ennemi qui ne s'en va point. C'est donc au premier que nous devons nous attaquer; et c'est précisément ce que nous ne faisons pas. Nous avons des caves profondes, des caves chaudes, mal éclairées, mal aérées, dont nous avons grand soin de boucher les larmiers avec de la paille, du foin ou du fumier, dès les premiers froids, en sorte que nous faisons de nos caves des étouffoirs, des serres tièdes, des fabriques à champignons. Nous nous arrangeons, en un mot, de façon à avoir de la chaleur, de l'air et de l'humidité, c'est-à-dire tout ce qu'il faut pour amener la pourriture de nos conserves. Sans le vouloir, nous cherchons le mal el nous le trouvons. C'est trop juste. — 34 — Selon nous, le jardinier ne devrait point avoir de caves; il ne devrait avoir que des celliers, au niveau du sol, celliers bien éclairés, bien aérés, et dont les ouvertures ne seraient, parfaitement closes qu'en temps de fortes gelées. L'air devrait s'y renouveler, y courir librement toutes les fois qu'il ne gèlerait pas. Nous voudrions plus encore, nous voudrions que les légumes, et notamment les racines de conserves, fussent empilées à claire-voie, pour ainsi dire, par piles étroites, à la manière du bois de corde, en pleine direction des cou- rants d'air, et qu'elles ne touchassent pas au mur. Il y a plus ; nous voudrions en outre que pour les pommes de terre, par exemple, qui naturellement ne se piètent point à cette disposition, l'on établît des claies à quelques centimètres au-dessus du sol du cellier, que sur ces claies l'on plaçât debout, de loin en loin, des fagots de grosse ramille qui tiendraient lieu de cheminées d'appel, et qu'ensuite l'on versât les pommes de terre sur ces claies et autour de ces fagots. L'aération ne ferait pas défaut après cela; l'intérieur du tas ne s'échaufferait plus, la germination et la pourriture n'auraient plus lieu comme avec les pro- cédés usités. Nous avons, vous le pensez bien, nos raisons pour vous tenir ce langage. Sans sortir de la culture maraîchère, nous savons, et vous savez aussi bien que nous, si ce n'est mieux, que les navets enterrés au potager à sept ou huit pouces seulement de profondeur , que les choux pommés, rouges ou blancs, dont la tète a été enterrée de même, sans précaution aucune, que les porreaux mis en jauge purement et simplement, que les racines pour porte-graines mises dans une fosse ouverte et garanties seulement par un toit de chaume contre les fortes gelées, se conservent beaucoup mieux qu'en cave. Nous savons également que les navets empilés en plein air et un peu recouverts de paille, de terre et de gazon, se conservent mieux que si on les empilait avec les mêmes précautions contre un mur et sous un hangar à jour ; nous savons enfin que des pommes de terre placées dans un trou de deux à trois mètres de profondeur ne se gardent, pas comme celles que l'on entasse au-dessus du sol et que l'on recouvre convenablement. Or, sachant cela, il n'est pas besoin d'être sorcier pour conclure. Du côté où les conserves se gâtent tout de suite, il y a de l'air chaud ou doux ; du côté, au contraire, où elles se maintiennent bien, il n'y a que de l'air froid qui se renouvelle sans cesse. Donc, l'air chaud qui dort gâte tout, tandis que l'air frais qui se renouvelle conserve tout. Consultez plutôt la dernière des cuisinières, et elle vous répondra que c'est la vérité, et vous dira pour preuve qu'elle a toujours soin de placer son garde-manger dans un corridor, entre deux portes, pour avoir la res- source d'un courant d'air permanent. Vous voyez que si nous nous lamentons la plupart du temps sur les — .35 — difficultés que l'on rencontre à maintenir les conserves, c'est parce que nous avons des yeux pour ne pas voir et un gros bon sens pour ne pas nous en servir. Nous cherchons toujours, pour sortir d'embarras, les procédés compliqués. Quant aux procédés faciles, à la portée de tout le monde, nous n'y arrivons qu'en dernier lieu et d'ordinaire trop tard. Promesse faite, promesse tenue. Voilà donc pour les conserves; voici maintenant pour les vieux usages qui s'en vont ou que l'on ne connaît pas. Autrefois, dans nos cuisines, et notamment dans la cuisine anglaise, on faisait grand cas du maceron ou persil de Macédoine. On l'a remplacé, nous dit-on, par le céleri plein blanc; mais il nous semble qu'il doit y avoir entre l'une et l'autre plante une différence quelconque, et qu'en substituant ce légume-ci à ce légume-là, on ne saurait occuper exactement la place. Nous sommes, nous, pour le maintien des vieux légumes et pour l'introduction des nouveaux. Abondance de bien ne nuit pas. Avec les substitutions, on pourrait aller on ne sait où; c'est ainsi que, si nous n'y prenons garde, nous verrons un beau jour les salsifis disparaître de nos tables, parce qu'on leur aura substitué les scorsonères qui ne les valent pourtant pas, mais qui donnent plus de produits et les donnent plus sûrement de qualité tendre. Nous voulons bien croire que le maceron ne se trouve pas dans ce cas vis-à-vis du céleri plein blanc; mais enfin chat échaudé craint l'eau froide, au dire du proverbe, et nous verrions avec plaisir ramener le vieux légume au potager. Et puisque nous avons cité le salsifis, parlons-en. Généralement, nous le cultivons pour ses racines; nous ne sachions même pas qu'en Bel- gique et en France, on le cultive dans un autre but; mais voici qu'en rôdant parmi les vieux livres, où nos contemporains, sans excepter votre serviteur, trouvent souvent d'intéressantes nouveautés, nous lisons à propos du Tragopogon porrifolium , c'est-à-dire de noire salsifis blanc, pour parler la langue des grainetiers et des jardiniers : — « On apprête ses racines de différentes manières pour la table. Depuis » quelques années, plusieurs personnes mangent les tiges en guise » d'asperges : on les coupe au printemps, quand elles ont quatre ou » cinq pouces de hauteur, comme celles de la précédente ( Tragopogon » minus); les liges de celles-ci sont beaucoup plus longues, plus » tendres, et par conséquent aussi beaucoup meilleures pour cet » usage. » Ces paroles sont de Philippe Miller, un Anglais qui fait autorité en jardinage pour son temps, et qui a dit encore autre part, toujours à propos des tiges de salsifis, que d'aucuns les préféraient aux asperges. Cette assertion, que nous croyons risquée, nous fait néanmoins dresser l'oreille. Ah! si le salsilîs pouvait remplacer et, mieux encore, détrôner l'asperge, il n'y aurait plus d'Ardenne et nous bâtirions des mains. — 36 - Essayons et vérifions; mais, dans la circonstance, ne chassons pas deux lièvres à la fois ; nous ne devons pas compter en même temps sur les tiges et les racines, car dès que les unes montent, les autres dur- cissent et ne valent plus rien. Reste à savoir maintenant si l'on peut espérer plusieurs coupes. Nous le croyons. Du moment où l'on ne coupera pas la tige principale trop près du collet, il se formera des rejets assez vigoureux comme dans les scorsonères, en sorte que si ce légume ainsi utilisé avait réellement de la valeur, on gagnerait plus à consommer ses liges que ses racines. C'est à voir. P. JOIGNEAUX. MISCELLANEES. NOTES SUR LES EPACR1S. Les Epacris sont de charmants arbustes indigènes à l'Australie et à la terre de Van Diemen où ils jouent le même rôle dans l'aspect du paysage que les Bruyères dans les environs du cap de Bonne-Espérance; ces deux genres de plantes se ressemblent beaucoup et demandent à peu près les mêmes soins. Le port des Epacris est plus raide et plus diffus que celui des Bruyères ; mais au moyen de la taille, on parvient à maîtriser l'allongement des rameaux et à former des buissons ver- doyants d'un aspect fort agréable. On compte un grand nombre d'es- pèces d' Epacris j dont la généralité porte de fort jolies fleurs d'une durée assez longue et d'autant plus intéressantes qu'elles apparaissent de bonne heure au printemps. La culture de ces plantes n'est pas aussi difficile qu'on se l'imagine; elle exige comme toutes les fleurs quelques soins dans le rempotage et dans l'arrosemenl. Nous avons vu de fort gentilles collections A' Epacris cultivées avec succès par de modestes amateurs qui nous ont assuré ne pas avoir eu plus de peines à les élever que pour d'autres plantes plus communes. Nous le répétons, il faut, pour réussir dans celte culture, comme dans toutes en général, des soins, du discernement et de la bonne volonté. On ne trouve guère de fortes piaules <¥ Epacris que chez quelques amateurs ou chez des horticulteurs, et dans ce cas à des prix assez élevés; il vaut mieux pour un commençant d'acheter des boutures d'un an ou deux, bien enracinées, ou en faire soi-même ; l'époque la plus favorable pour le bouturage est l'automne ou le mois de mars; le bois non entièrement aoùlé est préférable pour ce genre de multipli- — 0/ — talion; on enlève les feuilles inférieures de la bouture pour qu'elle ne vacille pas dans le petil godet rempli de sable blanc dans lequel on la placera, puis on plonge le pot jusqu'au bord dans une couche chaude H on le recouvre d'une cloche. Rempotez lorsque la bouture est bien pourvue de racines, donnez de l'air peu à peu et placez-la ensuite dans une bâche pour la fortifier. Un mélange de terre de bruyère et de gros sable blanc est celui qui convient le mieux aux Epacris; la terre de bruyère ne doit pas être tamisée mais brisée en petites mottes; on verse le sable sur le tas et on opère le mélange aussi intimement qu'il est possible de le faire sans trop broyer les mottes ; les pots seront bien drainés et l'on mettra un peu de mousse au-dessus de la couche de tessons; cette mousse retient les fines particules du mélange, qui -eraient balayées par l'eau des arrosements. On rempotera, en voûte, de manière que le collet de la plante se trouve sur le point le plus élevé de la surface bombée; celte méthode de donner une forme bombée à la surface du sol des pots empêche que l'eau ne séjourne autour du collet des plantes et ne cause sa destruction; les Amaryllis et la plupart des plantes bulbeuses, les Bégonia, les Cactées, les arbris- seaux à bois mou, devraient toujours être ainsi rempotés. La taille qui a lieu après la floraison consiste à retrancher les longs jels défleuris; on place les plantes dans une bâche sous châssis, et on ombre pour les préserver des rayons solaires; elles devront rester ainsi jusqu'à ce que de nouvelles pousses se fassent voir; alors on donnera de l'air et bientôt après on pourra sans crainte enlever les châssis. Les amateurs qui ont une serre chaude pourront y placer leurs Epacris pendant une dizaine de jours, ils s'y referont beaucoup plus vile que dans une bâche ordinaire dans laquelle ils devront néanmoins être placés pour quelque temps pour fortifier peu à peu leurs pousses. On procède au rempotage lorsque les pousses ont acquis une longueur de G à 8 centimètres, en enlevant avec soin une partie du vieux sol autour de la motte. Il sera d'abord nécessaire d'ombrer ces plantes pendant quelques jours; puis on les exposera en plein air dans un lieu abrité et ombragé, en faisant reposer les pots sur un lit de cendres de charbon de terre ou de toute autre matière sèche. Les soins ultérieurs jusqu'à la fin de l'été consistent à béquiller la surface du sol, à s'assurer que les plantes n'ont pas soif, et à tourner les pots pour que les pousses se développent uniformément et qu'un côté ne soil pas plus fort que l'autre. La rentrée dans la serre froide a lieu à la fin de septembre: on aura préalablement enlevé les parties mortes et examiné si les racines sont en bon étal. Les Epacris ne requièrent, durant Pau- lomnc et l'hiver, qu'une température peu élevée, suffisante pour les préserver des atteintes de la gelée; ces plantes sont d'autanl plus saines el plus vigoureuses qu'elles reçoivent de l'air en abondance, aussi doit-on profiter de toute occasion favorable pour leur en donner. On rencontre trop souvent des exemplaires à rameaux allongés, épars, étiolés, jaunâtres, dont l'état maladif provient presque unique- ment de rempotages faits avec négligence. En taillant court et en rem- potant comme nous l'avons indiqué, plus haut, on peut refaire ces exemplaires, et avec un peu de soins les voir touffus, et d'un vert-gai. On doit surtout bannir dans cette culture comme dans celle des bruyères et de la plupart des plantes ligneuses du Cap, de la Nouvelle-Hollande et des régions alpines, l'emploi de terres fines et tamisées, lesquelles, en se tassant par l'action des eaux d'arrosages, finissent ensuite par devenir compactes et presque imperméables. La terre de bruyère non tamisée et brisée en petites moites, obvie à ce grave inconvénient, et dans cette terre les plantes seront belles et verdoyantes; dans la terre tamisée elles seront le plus souvent souffreteuses et jaunâtres. Nous insistons beaucoup sur l'inopportunité du tamisage en fin des terres de bruyère, parce que cet usage est très-répandu chez les jardiniers dont beaucoup hocheront la tète en nous lisant. Mais, messieurs, essayez, et nous sommes convaincus que les résultats satisferont vos chefs et serviront vos intérêts. Un amateur anglais donne dans le Floricullurul Cabinet la liste sui- vante des Epacris les plus distingués et parmi lesquels un choix peut être fait sans hésitation. Epacris attenuata alla; d'un blanc pur; florifère. * — carminata; rose orangé, très-dislinct. — camea; d'un rouge carminé brillant. coruscans; rouge foncé, tube très-long. — delicata; cramoisi tendre, à bouts blancs; belle espèce. * — Eclipse; cramoisi rose et blanc. — eleyantissima ; rose foncé. — fulgens; rouge orangé; très-beau. — fulgida; rouge carmin. — (/randi/lora; rose pourpré ombré et passant au blanc; tube long. — — rubra; cramoisi et blanc. " — hyacinlhiflora ; rose carné foncé; très-florifère. * — candidissima ; du plus beau blanc connu ; très-florifère. — tmpressa; rose carminé. — — candida compacta ; blanc pur, très-beau. — coccinea; écarlale. ■ — Lady Alice Peel; saumon clair (couleur nouvelle); très-florifère. " — Lady Panmure; fleurs blanches en très-longs épis. — Lucifer . rose écarlale clair, très-beau. — magnifica; rose carné ; très-florifère. — microphylla; à fleurs blanches; variété très-distincte et d'un aspect très-agréable. — miniata; carmin orangé à bouts blancs; belle espèce. — splcnriens; d'un cramoisi orange vif et blanc : beau — 31) — * Epacris Madame Pym; d'un rose vif à bouts carné pâle; beau. — vivalis; blanc; florifère. * — Princess Royal; pourpre ou rose violacé et blanc; tube allongé. — sanguinea ; écaiiate foncé ou couleur rouge dp sang. — splendida; écarlate orangé; fleurit facilement; Irès-beau. — Tauntoniensis , rose foncé ; défloraison facile. * — The Bride: carné clair; florifère. " — Viscountess Bill; beau rouge orangé; florifère. — Vilmoreana; rose carmin clair; tube très-long. Les variétés marquées d'un astérisque (*) sont nouvelles et se vendent par conséquent à un prix encore assez élevé; les autres sont des variétés anciennes, mais fort belles, fleurissant bien, vigoureuses et d'un beau port; elles se vendent actuellement à des prix fort modérés. CULTURE DES AUBERGINES (Solarium melongena). L'Aubergine est une plante annuelle originaire de l'Amérique méri- dionale. Sa culture est très-répandue dans tout le midi de l'Europe, dans la France même, pour l'alimentation de l'homme. On en mange beaucoup à Paris. Le fruit est la partie dont on fait, usage. Il est charnu, très-aqueux, de saveur douceâtre, de forme ovoïde ou allongée, lisse, luisant, de couleur violette. Une culture bien entendue peut lui faire acquérir 40 à 20 centimètres de longueur. On le mange à sa matu- rité comme légume vert ou on le cueille un peu avant pour lui faire subir quelques préparations et le conserver pour l'hiver; ordinaire- ment on le coupe en deux parties sur la longueur, on fait quelques incisions à la chair, on recouvre celle-ci d'une farce composée de mie de pain, huile, sel et poivre, et on les fait cuire sur le gril ou entre deux plats; on le mange aussi coupé par tranches et frit. L'Aubergine donne ordinairement ses fruits en août et septembre, mais par la culture maraîchère on les obtient un mois à six semaines plus tôt. Sous notre climat elle demande une exposition chaude et bien abritée, ou, mieux encore, la chaleur d'une bonne couche. M. Brégats, jardinier chez M. de Villefranche à Lavernière, a publié, dans la Revue horticole, une notice sur la culture de cette plante culinaire (plante à peine connue de nos maraîchers) que nous reproduisons dans l'intérêt des amateurs. 1 n lot qu'à loule autre cause; car, de même que les forêts de sapins séculaires de la Scandinavie el du Hanovre dépérissent au boni, d'un cerlain laps de temps pour céder la place à une autre essence , pourquoi en serait-il autrement des arbres fruitiers ? D'ail- leurs, les anciennes espèces de pommes et de poires, qui, sans nul doute, avaient été introduites en Europe des provinces orientales de la mer Noire, où elles étaient sauvages, et qui étaient plus vigoureuses, n'existent plus dans nos cul- tures; elles ont été remplacées par des variétés de nos jardins, meilleures sans doute, mais moins robustes et plus artificielles. (Le traducteur.) Mars 18o8. 0 — GO — ment de tristesse en les voyant la plupart couverts de blessures ; ces bles- sures doivent nécessairement influer sur la santé de l'arbre et abréger la durée de son existence, surtout si la tige est formée par la greffe. Il y a des variétés dont la tige se gâte de bonne heure, et l'on s'en aperçoit déjà dans la pépinière aux tout jeunes arbres. Dans celte catégorie appartiennent plusieurs Bergamotes, la plupart des Calvilles et d'autres originaires du midi de la France. On peut pré- venir cet inconvénient en greffant sur haute lige de sauvageon. Les lièvres, et sans doute aussi les lapins, rongent de préférence l'écorce des arbres greffés près du sol et dont par conséquent la lige n'est pas sauvage. C'est l'odorat qui semble guider ces rongeurs dans leur choix, car ils n'entament point les tiges sauvages. Pour prouver combien peu les vues rationnelles sont encore répan- dues parmi les éleveurs d'arbres, nous citerons le fait suivant : On de- mandait à un pépiniériste de la campagne s'il connaissait toutes les sortes et s'il était assuré de l'identité des variétés qu'il cultivait! « Tous les arbres de ma pépinière porlent déjà et autant qu'il m'en faut, pour ma provision, répondit-il. » Il n'était pas médiocrement satisfait de ce que ses arbres portassenl déjà à leur jeune âge; cl le bonhomme ne se doutait pas que celle, précocité seule suffisait pour condamner ses producteurs. (Traduit de l'allemand du Recueil mensuel de Pomol(i(jiey III, 7 juillet). Nous connaissons plusieurs jardins de chàleaux et d'anciens couvents où les arbres fruitiers se trouvent dans un état pitoyable. On arrache les vieux et on en plante d'autres, et au bout de quelques années ils succombent aux mêmes causes délétères. C'est, comme nous l'avons dit déjà, à l'épuisement du sol qu'il faut l'attribuer. L'engraissement du terrain ne suffit pas ici pour remédier au mal, il faut de deux choses l'une, ou bien planter d'autres essences, c'est-à-dire des pruniers ou des cerisiers à la place des poiriers, ou des pommiers, ou recourir à un des remèdes proposés par Liebig, c'est-à-dire engraisser le sol avec un engrais minéral composé d'après l'analyse des cendres des pommiers ou des poiriers. Sans doute une lige de sauvageon est plus durable qu'une lige élevée du scion; mais la première ne vivra pas plus longtemps si les éléments inorganiques dont elle a besoin manquent dans le terrain. La preuve de ce que nous avançons, c'est qu'on obtient encore de hauts et beaux arbres dans les terrains vierges, mais que tous dépérissent au contraire, dans les terrains plantés depuis long- temps d'arbres fruitiers. Sch. — 67 — SYNONYMIE POMOLOGIQUE. POIKE FONDANTE DE Cil A UN EUX. M. Luche, chef des cultures fruitières de Travemunde, près Lubeck, et notre abonné aux Annales de Pomologie publiées par la Commission royale, nous communique l'article suivant qu'il a adressé à un journal français : « La science pomologique ne fut jamais cultivée avec plus de chances de succès qu'elle ne l'est aujourd'hui. * Dans chaque contrée nous voyons congrès établis, réunions, exposi- tions de fruits, dirigés ou présidés par les hommes les plus éclairés, les plus compétents dans cetle branche si utile du jardinage. Le désinté- ressement est bien certainement le moteur le plus direct de ce progrès. Pourquoi faut-il donc aujourd'hui reprendre la nomenclature pomolo- gique d'une manière aussi sérieuse, aussi sévère même, et qu'il y ait tant à dire? Rien de plus simple, va-t-on me répondre ! le commerce en est le motif très-innocent! Mais l'envie de gloire, de célébrité qu'on nomme aussi renommée, n'y a-t-elle pas ajouté sa part? En rendant justice aux auteurs célèbres, sincères et dévoués, il n'est pas moins vrai que les plus passionnés nous ont conduits à ce labyrinthe dans lequel nous trouvons la pomologie. » Étant à même de fournir plusieurs exemples frappants de ce que je viens d'avancer, je ne puis m'ahslenir de faire connaître ici ce que nos meilleurs poires ont subi de synonymies ; je me servirai de la Fondante de Charneux pour exemple. — Celle poire fut trouvée, par hasard, par M. Legipont, propriétaire à Charneux, près Liège, dans une haie, entre Verviers et Hervé ; il y a environ soixante-dix ans, ce propriétaire en possédait encore le pied mère dans son jardin. Celte poire s'était répandue dans celte contrée, chez les particuliers, sous le nom de Poire Legipont. Plus tard, Diel ayant reçu cetle variété du jardinier Hamèle, d'Aix-la-Chapelle, l'un d'eux lui donna le nom de Fondante de Char- neux; cependant son premier nom serait encore en usage en Belgique, par les arboriculteurs expérimentés. » C'est alors que cette variété fut multipliée, vendue, achetée et nommée de nouveau, etc. » N'ayant d'autre intérêt que la vérité, dans les détails que je me propose de faire connaître, je fais suivre, avec fidélité, les noms sous lesquels nous cultivons celte excellente poire dans nos envi- rons. Pour être bref et clair, je rangerai les noms ainsi qu'il suit : — 68 — 1° Fondante de Chameux, reçue d'Allemagne (Koslliche von Kharneu), Fondante des Chômeuses, reçue de Bordeaux, Beurré des Chameuses, reçue de Belgique (voir pour la synonymie, Congrès pom. de Lyon; Cat. raisonné de MM. J. et D.; Cat. raisonné de Vilvorde, de feu M. de B.). Ces trois noms ayant le plus de rapport au nom primitif, — ce qui annonce être des plus anciens, — foi nieraient alors la première génération ; 2° viennent les noms : Miel de Waterloo, reçue d'Angle- lerre (Congrès pom. de Lyon; Cat. F. et D. ; Bon Jard., 1855); Bèzy des Vétérans (Van Mons), reçue deux fois, de deux maisons diiférenles de Belgique, et Belle Excellente, reçue également de Belgique. Pour ceux-ci, n'ayant pu découvrir la date de leur apparition dans le com- merce, je ne puis mieux faire que de les présumer du moyen âge! Z° enfin, les dernières nouveautés sont : Duc de Brabant (Van Mons), reçue de Belgique; Désiré Van Mons, également reçue de Belgique (Congrès pom. de Lyon; Cat. J. et D., Bon Jard., 1857), et Maria Stuart (Van Mons), reçue d'un amateur pomologue distingué, qui, lui-même, l'aurait reçue du docteur Van Mons, dans un envoi de ses meilleurs fruits non nommés. Trouvant cette poire méritante, cet amateur l'aurait baptisée Marie Stuart, espérant découvrir plus lard le nom que lui donnerait son obtenteur; ce dernier nom n'est probable- ment pas répandu en Fiance. Pour Bèzy des Vétérans, qui serait une autre variété, dont les fruits mûriraient de novembre à décembre, ainsi que la Belle Excellente, qui mûrirait de septembre à octobre, ne trouvant aucun auteur qui les donne, comme synonymes de Fondante de Chameux, je n'hésite pas à dire qu'elles doivent être réunies aux huit exemplaires cités plus liant, et qu'elles ne font toutes qu'une seule variété, qui doit prendre le nom simple et généralement connu de Fondante de Chameux. y Pour conclure, j'ajouterai que celte poire a été comprise par le jury de l'Exposition de Gotha, du 9 au 15 octobre dernier, dans les douze variétés les plus recommandables. Est-elle vraiment aussi par- faite? On pourrait, avec raison, lui reprocher sa mésalliance avec le coignassier; c'est un défaut, à la vérité, mais que l'on oublie en \oyant sa prospérité constante sur sauvageon, qui, par une conduite entendue, nous livre des pyramides des plus gracieuses; la grosseur convenable ainsi que la délicatesse du fruit en font une variété qui sera toujours du goût de l'amateur. » Note de la rédaction. — Nous admettons avec l'auteur de cet article que la science pomologique est en progrès et que le désintéressement des personnes dirigeant les congrès et les expositions de fruits, soit le prin- cipal moteur de ce progrès, mais nous ne pouvons admettre ce para- doxe, que l'envie de gloire et de célébrité ail poussé des auteurs célèbres, — 09 — sincères et dévoués à donner aux fruits qui leur étaient connus, des noms faux, et que les plus passionnés nous aient ainsi entraînés dans le labyrinthe où nous nous trouvons. Nous croyons que ces auteurs ont écrit de bonne foi et sans autre passion que celle de la science, et que loin de les dénigrer, nous devons plutôt les remercier de leurs travaux. Ils ont posé un premier jalon, c'est à leur successeur à continuer : cette lâche est plus facile que la leur. L'historique de M. Luche en ce qui concerne la Poire de Legipont est exact, et nous admettons sa synonymie avec la poire Fondante des Charneux ou des Chanteuses et aussi avec les poires Miel de Waterloo et Belle Excellente, qui sont venues de France en Belgique et ensuite à Travemunde. Nous admettons également comme synonymie le Bèzy des Vétérans (Van Mons) tel qu'il est connu dans le commerce ; nous dirons seulement qu'il ne ressemble ni à la description de l'auteur ni à la figure que nous avons sous les yeux. Il nous paraît certain qu'il y a là erreur matérielle et que le vrai Bèzy des Vétérans se sera perdu comme tant d'autres fruits du même auteur. En ce qui concerne la poire Duc de Brabanl, sa forme et son coloris sont tellement diffé- renls de la Poire de Legipont, que nous réservons notre jugement jusqu'à plus ample informé et après comparaison non-seulement des arbres, mais aussi des fruits; en conséquence nous remettons notre décision à l'automne. MISCELLANEES. EMPLOI DE LA FÉTUQUE DES BREBIS {FESTUC OVLVA , L.) COMME PLANTE DE BORDURE. On a longtemps désiré pour les allées des jardins une bordure élé- gante, peu coûteuse et vivace; car bien que rien ne puisse convenir mieux à cet effet que le buis nain, encore ne réussit-il pas dans toutes les situations et est-il très-coûteux quand il en faut de grandes quantités. Aucune des plantes que nous nous souvenions d'avoir vu employer pour le remplacer n'est comparable comme aspect au buis formant bor- dure. Le statice est peut-être la meilleure entre toutes, et quand cette plante est dans sa plus tendre jeunesse, elle est très-belle autant que régulière; mais bientôt elle s'étend, s'écarte de l'alignement, exige de fréquentes replantations, et, ce qui pis est, elle semble se dégoûter du sol et s'anéantir par morceaux, fia Genlianelle croit dans les terrains — 70 - forts, mais ne réussit pas dans plusieurs autres; et, quoique belle quand elle est en fleurs, c'est difficilement, en aucun temps, une véri- table plante de bordure. La Saxifroga wnbrosa et d'autres plantes semblables occupent un rang plus bas encore dans celle classe de plantes d'ornement. Il y a quelque temps, dit l'auteur de cet article, que parut dans le journal de la Société d'Horticulture une description de quelques pe- tites espèces de graminées pour bordures, employées avec beaucoup de succès pour certains usages par M. Duncan. Elles se composaient de très-petites plantes de graminées, mais, ne pouvant être entretenues qu'au moyen d'élagages continuels, elles ne furent pas appliquées à un usage général. Il nous arriva cependant, en lisant le rapport de M. Dun- can, de remarquer quelques-unes des plus belles graminées naines qui ne produisent ni stolons ni liges rampantes, qui, quand elles sont semées et transplantées de manière à être parfaitement conformes à l'espèce, fourniraient une bordure élégante et uniforme qui croîtrait dans toute espèce de sol et de situation, ne réclamerait que très-peu d'attention, et seraient trouvées propres à toute espèce de bordure or- dinaire. Nous en avons ici la preuve. La plante choisie pour faire l'expérience était la gramiuée connue sous le nom de gazon ou herbe de brebis {Fesluca uvina, L.); un mor- ceau de terrain en fut semé, et les jeunes plantes, aisément distinctes des autres graminées par leur aspect, furent repiquées à deux ou trois pouces de distance; elles formèrent bientôt de très-élégantes lignes d'un gazon fin, d'une apparence plus gracieuse que les lignes du buis et éga- lement propres a la même destination. Le seul inconvénient que nous ayons découvert est que la couleur de ce gazon est plutôt sombre et triste; mais néanmoins c'est, après le buis, la meilleure espèce de bor- dure vivace que nous ayons vue; elle est beaucoup moins chère que celui-ci, et par celte seule raison elle est préférable pour plusieurs usages. La Féluque des brebis forme une masse continue de feuilles sélacées, dont les centrales d'environ trois pouces de haut sont dres- sées, tandis que celles de côté retombent gracieusement, de manière que la bordure a de quatre à six pouces de largeur. A l'été suivant, les plantes montrent leurs tiges florales, lesquelles se dressent à environ un pied du sol. Ces plantes peuvent être transplantées en toute saison après qu'elles sont formées, et ceci est peut-être la seule précaution qui soit nécessaire dans les cas ordinaires. Ensuite elle pousse ses feuilles, mais sans beaucoup gagner en volume, et peut, ou bien rester ainsi, ou bien être tondue en automne pour renouveler les feuilles mortes et préserver les nouvelles. Ce genre de gazon étant très-touffu dans son mode de croissance, la distance entre les plantes ne doit pas excéder trois pouces, aliu qu'il — 71 - n y ait pas d'intervalle entre les touffes, mais qu'elles puissent former des lignes uniformes el compactes. Il est d'ailleurs important de remar- quer que, des nombreuses espèces de Féluque il ne faut en planter qu'une seule, sinon la croissance ne serait pas égale. L'espèce ordi- naire étant la plus petite et la plus courte en feuilles, c'est la meilleure pour cet usage, et il serait utile de recueillir soigneusement la graine de quelques plantes cultivées dans un bon terrain, afin d'assurer une parfaite régularité. Ordinairement une très-petite quantité de semence fournit des plantes pour une longueur considérable de bordure; de manière que très-peu de plantes mûres fourniraient dans beaucoup de cas une ample provision de rechange. Dans celles des bordures de Féluque qui ont maintenant deux ans, il n'y a pas d'apparence d'irrégularité ou de changement dans la crois- sance, et elles ne montrent, non plus, aucune tendance à croître déme- surément. En effet, dans une plante aussi vigoureuse et d'une croissance aussi compacte, on ne devait s'attendre à l'un ni à l'autre de ces effets. Deux tontes, l'une en été pour renouveler les liges, l'autre en automne pour enlever les feuilles mourantes, paraîtront suffisantes pour entre- tenir les lignes propres et saines. Les plantes, d'ordinaire, si elles de- venaient éventuellement trop massives dans un bon sol de jardin, peu- vent être tiiées, divisées et replantées avec un succès parfait, ou elles peuvent être détruites, cl les jeunes plantes provenant des semis être employées. Il existe une espèce de Fétuque à feuilles glauques (Fesluca glanca, L.), qui pourrait être employée efficacement dans quelques cas, mais probablement aucune autre espèce ne conviendra aussi bien à l'usage général que la Fétuque des brebis, à cause de sa croissance régulière et touffue, ainsi qu'en raison de sa forme compacte et de la finesse de ses feuilles courtes et gracieuses ; certainement on ne choisi- rait aucune des espèces qui ont une tendance à croître en rampant. En faisant des bordures de ce gazon ou de quelque autre espèce similaire, il est, sans aucun doute, préférable de semer en planche, et. de transplanter les jeunes pousses pour former la bordure, que de semer du même coup sur place; car, lorsqu'elles sont bien pourvues déracines, elles se transplantent avec facilité et peuvent ainsi être placées plus régulièrement, et, de plus, l'on a ainsi l'occasion de re- jeter sans inconvénient les plantes défectueuses ou douteuses qui peuvent avoir surgi d'un mélange accidentel de graines. Il y a une bonne raison d'espérer que ce gazon commun , traité comme nous venons de le dire, peut réellement former une bordure aussi durable que de belle apparence et à bon marché, convenable à tous les usages ordinaires, et qu'il suppléera ainsi à un besoin qui a longtemps existé. [Gardêner's Chronide, 16 janvier 4858.) 72 MOYEN POUR DETRUIRE LES KERMES SUR LES CACTUS. Voici ce que dit ;'i ce sujet un amateur anglais dans le Garde/ter'.* Chronicle : Les kermès semblent avoir donné plus d'embarras aux horticulteurs que tous les antres insectes. Quant à moi, grand amateur de plantes grasses, à part quelques cas exceptionnels, je n'en ai jamais été importuné, parce que j'ai pris le soin, chaque fois que j'ai voulu augmenter d'une nouvelle plante ma collection, de la nettoyer complè- tement avant de la mêler aux autres. Je n'y ai épargné ni temps, ni peine. Il y a un an, j'avais acheté quelques plantes à la vente de la Société d'Horticulture, parmi lesquelles il s'en trouva une que je tentai vainement de nettoyer, les aiguillons étaient tellement épais et serrés qu'il aurait été de toute impossibilité d'en détacher une bouture. Je passai toute une soirée en essais infructueux, et quelques semaines après, j'y consacrai une autre soirée, huit heures environ, puis je la mis dans la serre séparée des autres plantes. La température élevée de l'été semblait favoriser la propagation des kermès, car à la fin de sep- tembre j'observai que la plante prenait une forme turbinée, ce qui m'indique son élat maladif. En l'examinant de près, je découvris qu'elle était littéralement couverte de myriades de petits kermès. Je crois que le centre seul de la couronne en était exempt. En voyant le Iriste élat dans lequel se trouvait celte plante, je songeai que le kermès n'étant pas un animal amphibie, il me serait facile sans doute de le détruire par immersion. Je pris donc un vase plein d'eau dans lequel je mis un peu de soude (de ménage) mélangée de savon noir de ma- nière à en faire une bonne savonnée; puis ayant soigneusement enlevé la terre des racines de la plante , je les enveloppai dans du papier de peur que la savonnée ne les touchât. Je mis alors la savonnée dans un pot de grès et j'y introduisis toute la plante, de telle sorte que les racines demeurassenl en l'air, et la laissai, ainsi immergée, pendant près de deux heures. Ce temps écoulé, je retirai la plante, et l'ayant fortement seringuée avec de l'eau fraîche, je la remis en pot et la plaçai dans la serre aussi propre et en aussi bonne santé que jamais. J'aurais voulu tenter l'expérience sur un plus grand nombre de sujets, mais je n'en avais plus. Je donne donc cet exemple pour qu'il soit apprécié à sa juste valeur et comme avis aux jardiniers, afin qu'ils adoptent le système de noyer au lieu de seringuer purement cl simplement. C'est, surtout, je le suppose, à l'action corrosive du savon sur l'épidémie des kermès, qu'il faut attribuer le succès de ce mode de destruction d'ani- maux qui font souvenl le désespoir des horticulteurs. /"//s"/y / //. > sr//// r/s /// — 75 — HELLEBORUS ANTIQUORUM (A. Braun.) Planche VII. Tous les amateurs de plantes de pleine terre qui ont visité la dernière exposition de la Société royale de Flore, ont remarqué, nous n'en dou- tons pas, parmi les nombreux envois qui encombraient la salle, une belle collection d'Ellébores, appartenant à M. Bedinghaus, horticulteur à Nimy, près Mons (Belgique), et dans laquelle trônait en reine la ma- gnifique espèce dont il est ici question. Notre honorable correspondant, à l'obligeance duquel nous en devons la communication, a reçu cette plante du Jardin botanique de Saint-Pétersbourg; elle est originaire de l'Asie Mineure. La beauté de son coloris ainsi que la grandeur de sse fleurs en font une rivale des plus belles espèces connues en ce genre. Plante haute d'environ 5 décim. Feuilles radicales palmées, à cinq lobes oblongs-lancéolés, fortement dentés en scie, très-coriaces, gla- bres, luisantes en dessus; feuilles caulinaires semi-amplexicaules, tri- lobées, à lobes latéraux parfois bifurques, finement dentées en scie. Tige herbacée, d'un vert rougeâtre portant 2-3 fleurs penchées, à pé- doncule chiffonné, muni de deux feuilles bractéales trifides finement dentées. Corolle grande, concave, formée par cinq sépales rhomboï- daux, pélaloïdes persistants, longs de 4 centimètres, larges de o, verdàtres à la base, puis blanchâtres et marginés très-largement d'un rose purpurin réticulé. La face inférieure des sépales (lorsque les fleurs viennent d'éclore) est d'une teinte purpurine foncé, uniforme qui, diminuant graduellement, fait place à une teinte d'un blanc ver- dâtre devenant de plus en plus prononcée à mesure que la fleuraison s'avance. Pétales 14-16 tubuleux, nectarifères, d'un vert jaunâtre. Eta- mines, nombreuses. Styles, 5-6. Nous n'avons pas besoin de recommander cette plante aux amateurs, car la reproduction fidèle que nous en donnons suffit pour juger de son mérite. Elle constitue une acquisition précieuse, tant pour nos jardins que pour les serres froides et orangeries qu'elle orne pendant l'hiver. J. E. Bommer. Avril 1858. — 74 - PRUNE JEFFERSON [i). FRUIT RÉCOLTÉ SUR HAUT-VENT. Planche VIII. L'inlroduclion en Belgique de celte variété américaine dale de quel- ques années, et on la voit figurer sur les catalogues de nos principaux pépiniéristes dés 1848. Il est néanmoins probable que peu de personnes ont pu déjà la déguster, sa culture dans nos jardins étant encore trop récente. Ce fruit, des plus estimés dans son pays natal, nous paraît mériter également en Belgique les éloges que lui donne l'auteur américain Downing, dans l'article qu'il lui a consacré. Voici un extrait de cet article : « Il existe une prune très-dcmandée , belle, et des plus désirables » comme fruit de dessert : vous avez déjà sans doute trouvé le nom de » cette nouvelle variété. Quand elle est tout à fait mûre, elle égale en » saveur le Green-Gage , qui ne peut être surpassé sous ce rapport; » mais quand nous comparons la petitesse et l'apparence insignifiante » de ce dernier fruit, avec la beauté de la Jefferson, nous devons > admettre que celle-ci tient le premier rang ; sa grosseur égale celle de » la Washington, mais son coloris est plus vif, plussplendide, et l'époque » de sa maturité est de dix à quinze jours plus avancée. » Elle reste longtemps sur l'arbre, s'améliore graduellement en » saveur et n'est pas, comme beaucoup d'autres, sujette à être attaquée » des guêpes. » Nous avons reçu la Prune Jefferson, il y a peu d'années, de feu » M. le juge Ruel, par qui elle a été gagnée et nommée. L'arbre mère » existe encore dans ses jardins près d'Albany. Il est très-fertile, et » lorsqu'il est chargé de ses fruits, il présente le plus beau coup d'oeil. » Celte variété, transplantée sous le climat de la Belgique, nous paraît différer en quelques points des indications données par Downing; au lieu de précéder la Washington, elle lui succède, car nous n'avons pas encore vu la Jefferson mûrir avant le 15 septembre. Son volume est moindre que ne l'indique l'auteur américain, mais c'est réellement une excellente prune, très-sucrée et bien parfumée. Le fruit est gros, ovale-arrondi, légèrement rétréci vers sa base. La (1) Nous empruntons aux Annales de Pomologie , publiées par la commission royale de Belgique, la description des deux fruits que nous faisons figurer dans ce numéro. £ ^//^ / V /W YfYYSYYS/YY Y. u s/; / /'-; Y/s , - 75 — peau, jaune d'or, plus ou moins ponctuée de pourpre violacé et maculée de pourpre rouge sur les joues, est couverte d'une légère fleur blanche et se détache de la chair. Le pédoncule, long d'un pouce, assez gros, brun, est placé dans une petite cavité arrondie. La couture est super- ficielle et sépare le fruit en deux parties égales. Le point pistillaire est petit, roux, placé à fleur du fruit. La chair, jaune d'abricot, se détache partiellement et parfois complètement du noyau; elle est succulente, remplie d'un jus sucré, abondant et de haute saveur. Le noyau est assez gros, ovale allongé pointu. L'arbre est de vigueur moyenne; son bois est rouge brun violacé, lisse. Ses rameaux sont droits, grêles, un peu cotonneux. Les feuilles sont ovales-lancéolées, planes, longues de 8 à 10 centi- mètres, sur 6 à 7 de largeur. Le pétiole est gros, canaliculé. CERISE BELLE AUDIGEOISE. Planche VIII. Le fruit est gros, arrondi, déprimé à sa base; la peau est fine, lisse, transparente, rouge vif ponctué de rouge pâle à sa parfaite maturité. La couture est simplement accusée par une ligne d'un rouge foncé, qui s'étend du pédoncule au point pistillaire; celui-ci est rond, brun, proéminent, placé dans un léger enfoncement. Le pédoncule, long de 35 à 40 millimètres, gros, vert ombré de roux, est implanté dans une cavité profonde et arrondie avec un large empâtement à son insertion. La chair est jaunâtre, remplie d'un jus abondant, sucré, acidulé, très- agréable. La Belle Audigeoise est plus volumineuse que la Belle de Choisy avec laquelle on lui trouve quelque analogie de qualité; elle mûrit vers la fin de juillet. L'arbre est vigoureux et peu fertile; son bois, brun violet lavé de gris, est ponctué de lenticelles rousses, proéminentes. Les jaunes rameaux sont droits, longs, vert lavé de brun-roux et parsemés de nombreuses lenticelles fauves très-saillanies. Les huilles sont étroites, très-allongées, pointues, vert foncé; leur denture est profonde et aiguë. Le pétiole est gros, vert, profondément canaliculé ; il supporte deux glandes ovales, concaves, jaune clair lavé de rouge, placées en regard et près du disque. — 7(> — REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. SERRE CHAUDE. Brgonin Maritime «vagner (hybride) figuré dans V Illustration horti- cole, pi. 16) . Dans la livraison précédente, nous avons parlé du bel hybride Bégonia Prince Troubetzkoï et annoncé l'apparition prochaine de la seconde des trois sœurs, obtenues comme il a été dit. Celle dont il s'agit ici a été dédiée par M. Verschaffelt à l'épouse de l'un de ses cor- respondants, M. Wagner de Riga. Ce bel hybride, parla forme du feuillage et son coloris général, rap- pelle celui d'un de ses parents, le B. xanthina \ar.marmorata, mais l'emporte sur lui de beaucoup par la teinte générale d'un blanc d'argent mat, qui en revêt la face supérieure et la marbrure de vert léger et de rouge, surtout au centre, près de la nervure médiane, tandis qu'en dessous cette teinte est d'un vert clair presque doré et métallique, richement peint de rouge vif aux bords et surtout le long des nervures, dont elle décore et dessine plus nettement la réliculation. L'attrait d'un coloris si riche et si varié, beaucoup plus chaud chez les jeunes feuilles, est doublé encore par celui si brillant des pétioles, des pédon- cules et des calices, d'un rouge cocciné vif et hérissés d'un poil serré d'un ton plus foncé. A tous ces attraits, elles joignent de gracieuses fleurs, qu'elles donnent en abondance et avec facilité, qui participent à la fois par la forme et le coloris de celles de ses ascendants. Nous informons les amateurs que l'établissement Verschaffelt a l'in- tention de les mettre dans le commerce dès ce printemps. nendrobium puicheiium (Hook.), figuré dans le Bot. Mag ., pi. 5057. — Famille des Orchidées. — Gynandrie Monandrie. D'après sir William Hooker il n'est pas douteux que la plante dont il est question soit le Déndrobium puicheiium de nos jardins ainsi que celui de Maund et Loddiges, mais il n'est pas du tout certain que ce soit le Déndrobium puicheiium de Roxburg et Lindley. Il paraîtrait que le docteur Lindley publia d'abord la plante d'après V Icônes piclœ et les manuscrits du docteur Roxburg, que possédait la compagnie des Indes; mais il décrit les racèmes latéraux comme dressés et très- florifères. — 77 — Roxburg dans le dernier volume de la Flora indica fait de même, comme nous l'indique ces mots : Racème latéral, dans le caractère spécifique, et dans la description : Racèmes laléraux des vieilles tiges ou branches dépourvues de feuilles, divergents, flexueux avec une grande fleur pâle rose à chacune des six ou huit courbures. Ceci est totalement en désaccord avec l'inflorescence de la plante du jardin royal de Kew et avec les figures de Maund et Loddiges; néanmoins, le caractère et la description spécifique dans Maund indique les fleurs comme étant en racème très-fleuri. Loddiges plus prudemment, ne donne ni caractère, ni description. Lindley au contraire, se basant sur le dessin de Roxburg, dit : « Sepala alba, petala rosea; labellum iules- cens, macula basi rubro aurantiaca; * ce qui s'accorde beaucoup avec les fleurs du Dendrobium que nous avons sous les yeux; aussi, sir W. Hooker désire-t-il que cette plante soit considérée comme le Den- drobium pulcheliuni des jardins, douteusement de Roxburg et de Lindley, si, comme le dit Roxburg, la plante de ces derniers auteurs croît sur les rochers et les arbres des montagnes de Silhet. Plante petite, épiphyte. Tiges ou pseudo-bulbes feuilles, naissant plusieurs d'un seul point, plus ou moins pendants, ayant à peine une palme de long, subcylindriques, striés, articulés, émettant des radi- celles de différents points de ses articulations. Feuilles alternes d'envi- ron deux pouces de long, oblongues-lancéolées, poinlues, à demi pliées, fléchies, étalées, charnues, à base engainant la tige. Fleurs, dans le spécimen du jardin royal de Kew, solitaires, venant aux articulations de la tige et généralement aux endroits où les feuilles sont tombées. Bractées petites, ovales, obtuses, apprimées à la base d'un pédoncule court atténué en un ovaire claviforme. Sépales étalés, égaux, oblongs, presque acuminés, faiblement striés, d'un pourpre pâle. Pétales beau- coup plus larges que les sépales ovales, obtus, striés, d'un pourpre lilas. Labelle large, orbiculaire concave, velu, gracieusement et fine- ment frangé-cilié sur ses bords, à onglet portant deux lobes involutés; le disque du labelle, orange au centre, présente une ligne blanche circu- laire marginée de pourpre devenant plus foncé à l'extrémité. cntticya Aciaudiœ (Lindl.), figuré dans le Bol. Mag., pi. 5051). — Famille des Orchidées. — Gynandrie Monandrie. Cette plante, l'une des plus belles du genre Catlleya a été baptisée, par le docteur Lindley, du nom de la regrettable lady Acland de Kil- lerton, par qui elle fut d'abord importée du Brésil et figura dans le Botanical register d'après un dessin de celte dame. Depuis lors, le jardin royal de Kew a reçu des plantes vivantes de Bahia qui lui ont été envoyées par M. Welherall, consul de S. M. Britannique à Paraïba. -78 - f Les fleurs sont d'une charmante variété de couleurs, et la structure du labelle s'éloigne de la forme ordinaire, constituant, comme chez le Cattleya bicolor, une section distincte du genre, différente en ce que la base du labelle est trop étroite et trop étalée pour recouvrir la colonne. Cette plante a fleuri dans les serres chaudes de Kew en avril. Pseudobulbes calil'ormes de 4 à 5 pouces de long, cylindriques, articulés, striés, rameux à la base et engaînés dans des spathes mem- braneuses aux articulations. Feuilles au nombre de deux, terminales, elliptiques, obtuses, épaisses et charnues. Du centre de cette paire de feuilles naît le pédoncule portant deux grandes et. belles fleurs. Sépales et pétales uniformes, étalés de 2 à 2 1/4 pouces de long, obovales-lancéolés, fermes, charnus, d'un jaune verdâlre, fortement maculés de taches d'un pourpre sombre sur la face supérieure et beau- coup moins distinctement en dessous. Labelle large, panduriforme, à base étroite, étalée à lobes latéraux ne renfermant pas la colonne, comme on le voit ordinairement dans les autres espèces du genre. Le labelle, offrant vers son milieu deux sinus profonds, devenant alors plus large et réniforme, émarginé au sommet, est pourpre avec des veines plus sombres et une ligne jaune sur le disque. Colonne parallèle aux deux tiers du labelle, obovale, étalée, d'un pourpre foncé. Loge de l'anthère enfoncée entre deux dents ou petits lobes du clinandre. Masses polliniques comme dans le genre. DuMjllrliim gluuropliylluni (Hook.), figuré dans le Bot. Mag., pi. 5041. — Famille des Asparaginées. — Dicecie Hexandrie. Les plantes de cette espèce de Dasylirium furent reçues au jardin royal de Kew en même temps que le Dasylirium acrolrichum et de la même source, c'est-à-dire de M. Repper de Real del Monte, et la grande chaleur de l'été de 1857 qui favorisa la floraison de cette espèce a de même exercé son influence sur celle-ci, qui parvint à un état parfait à la même époque. La tige florale était d'environ 11 pieds de haut; probablement, comme les plantes croissent en volume, elle deviendra encore plus forte. Sir W. Hooker dit ne l'avoir trouvée décrite nulle part. Toutefois elle possède des caractères bien marqués par la couleur très-glauque des feuilles les plus droites et les plus rigides (non gra- cieusement retombantes), et par la totalité des sommets des feuilles, lesquels ne se déchirent pas en une espèce de pinceau de fibres ainsi que cela a lieu dans le Dasylirium acrotriclnim. La tige de celle plante quoique d'un caractère arborescent n'a pas plus d'un pied de haut; plus grosse qu'un bras d'homme, portant les cica- trices des feuilles tombées, elle est couronnée au sommet d'une touffe de beau feuillage. Feuilles de 3 pieds et plus de long s'étalanl dans — 79 — toutes les directions, mais non recourbées, raides, droites, à large base s'atténuant insensiblement, linéaires, subulées, ne se déchirant pas au sommet en un pinceau de fibres ridiges et dures, striées, marginées d'un bord étroit cartilagineux finement denté et garni de dislance en dislance d'aiguillons plus grands, subulés, falciformes et très-aigus. Du centre de la tige naît une hampe s'élevant à une hauteur de 10 à 12 pieds, laquelle est robuste en proportion de sa hauteur ; les feuilles qui la garnissent, par la dilatation de plus en plus grande de leur base squamiforme et par le raccourcissement de leur lame, passent à l'état de simples bractées subulées. Plante mâle à épi jaune. Fleurs très- denses sur les épillets, petites, chacune de six sépales obovales , émoussés, droits, d'un blanc verdâtre rayé de rouge au sommet. Éla- mines au nombre de six très-exserles. Anthères oblongues, larges, jaunes. Ovaires aborlifs au nombre de trois, petits avec des bulbes coniques sur le disque. Peu de fleurs femelles. Ovaire obcordé, trilobé et abortif dans cette espèce. Cette plante réclame la même culture que les Bonapartea. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. H y «1 rangea cyanema (NUTT.), figuré dans le Bot. Mag., pi. uOÔ8. — Famille des Saxifragacées. — Décandrie Trigynie. L'une des nombreuses plantes intéressantes de l'Himalaya que M. Nuttall importa de Rhotan où elle fut découverte par M. Booth. Comme espèce, elle tient exactement le milieu sous le rapport des ca- ractères entre YHydrangea robusta, H. f. et T., et YHydrangea stylosa, H. f. et T., l'une et l'autre natives de la province limotrophe de Sik- kim. Il est en effet possible d'établir que YHydrangea cyanema est une variété de l'une de celles-ci, car l'espèce arborescente d'Hydrangea, dans laquelle celle dont nous nous occupons doit indubitablement être rangée, n'est reconnaissable qu'avec difficulté dans son jeune âge, et quelques-unes des marques les plus dislinctives de l'espèce, résident dans les capsules, lesquelles dans cette plante ne sont pas formées. VHydrangea stylosa avec laquelle YHydrangea cyanema offre une analogie parfaite sous le rapport de l'habitat, du feuillage et des sépales des fleurs imparfaites, en diffère en ce qu'elle a des styles subulés très- grêles, et YHydrangea robusta à laquelle la plante de M. Nuttall ressemble par la couleur des pédoncules, les pédicelles, le calice, les étamines, etc., et la forme des styles, est une espèce très-robuste, avec des feuilles plus larges, ordinairement cordées, profondément et étroi- tement dentées et frangées ; le pétiole est généralement ailé et les sépales des fleurs imparfaits sont acuminés dentés. - 80 — Tige presque grimpante (comme dans les jeunes individus de diverses espèces), pubescentes, ainsi que les feuilles sur les deux surfaces et l'inflorescence. Feuilles brièvement pétiolées, ovales, acuminées, gros- sièrement dentées en scie, ciliées ; pétioles non ailés. Corymbe étalé. Pédicelles rouges. Fleurs imparfaites de trois à cinq sépales largement ovales ou subcunéiformes, sinués, déniés, sessiles, blancs faiblement veinésd'un rouge pourpre. Fleurs parfaites, petites, dispersées, glabres; pétales et étamines bleus avec trois styles robustes, recourbés, libres à la base. La culture générale de ce genre de plantes n'offre aucune difficulté, mais demande quelques soins spéciaux à l'aide desquels ces végétaux peuvent braver impunément toutes les intempéries de noire climat, d'autant plus que la plupart de ces plantes croissent sous des latitudes semblables aux nôtres et à des hauteurs parfois très-considérables au- dessus du niveau de la mer. Ces plantes demandent de la terre de bruyère pure non passée au crible, elles doivent être placées au nord dans une situation bien aérée, entièrement à l'abri du soleil depuis 9 heures du malin jusqu'à 4 à 5 heures du soir en été. Le sol doit être bien drainé en dessous et exhaussé sur un lit épais de décombres et de gravais afin d'éviter la stagnation des longues pluies. Pendant la belle saison, tant que durera leur végétation, on leur prodiguera les arrosements. Multiplication par le bouturage des jeunes rameaux. Eugcniu mma (Berc), figuré dans le Bot. Mag., pi. 5040. — Fa- mille des Myrtacées. — Icosandrie Monogynie. Ce charmant arbuste, de la famille des Myrtacées, vient de fleurir en plein air dans le jardin de MM. Veitch, à Exeter, vers le sud-ouest de l'Angleterre; ils en introduisirent l'espèce du Chili par l'intermédiaire de M. William Loob. Celle plante fleurit dans les mois d'été avec une telle profusion que ses fleurs blanches cachent pour ainsi dire littéra- lement son feuillage dense et persistant. Les feuilles, peu différentes de celles du Myrte commun, sont plus larges et brusquement apiculées. Celte espèce habile les parties les plus froides du Chili depuis la Con- ception jusqu'à l'île de Chiloë et Valdivia, c'est ce qui explique sa rus- ticité. Les habitants lui donnent le nom tfArroyan. Arbuste variant beaucoup, dit-on, en volume, dans son pays natal, de trois à plusieurs pieds de hauteur; très-rameux. Rameaux, pétioles et nervures tomenteux et d'une couleur ferrugineuse. Feuilles nom- breuses, opposées, presque sessiles, d'environ (rois quarts de pouce de long, larges, ovales, presque orbiculaires, soudainement rélrécies à la base et brusquement acuminées au sommet, distinctement pennincr- — 81 — vées lorsque la plante est vivante et obscurément quand elle est sèche ; la nervure inférieure est marginale. Fleurs solitaires sur de courts pé- doncules parfois rameux et portant de trois à cinq fleurs blanches mo- dérément grandes, ressemblant beaucoup à celles du Myrte commun, mais les pétales, au nombre de quatre, sont plus larges et plus con- caves. Il y a une paire de bractées à la base de l'ovaire. Étamines nom- breuses. Ovaire biloculaire à loges biovulées. Il n'est pas nécessaire d'en dire davantage pour recommander celte espèce comme étant, pour nos jardins, un arbrisseau ornemental tou- jours vert. Cette belle plante, quoique rustique dans les contrées sud-ouest de l'Angleterre, semblerait, paraît-il, réclamer la protection de l'orangerie dans des climats moins favorisés quant à la douceur des hivers. Cul- ture ordinaire des plantes d'orangerie. Multiplication de boutures. tudi-oiucdu formosa (HORT. LODD.), Comarostaphyiis formosa (Lemaire), figuré dans V Illustration horticole, pi. 1G2. Quoique ancienne déjà dans les collections, cette plante, fort remar- quable par la beauté de son feuillage persistant, la profusion, l'élégance et le frais coloris de ses fleurs d'un blanc de neige quelquefois maculé de rose, n'a, au dire de M. Lemaire, jamais été figurée ni décrite dans aucun ouvrage systématique; elle est cependant assez méritante sous tous les rapports pour être mentionnée dans tout recueil iconogra- phique; aussi, l'Illustration horticole s'est-elle acquittée de ce devoir avec empressement en en donnant une belle et exacte figure. M. Lemaire, respectant la rubrique commerciale qui l'a fait nommer Andromeda formosa, fait néanmoins observer, que par son ovaire 5-loculaire à loges uniovulées, son fruit évidemment baccien, elle n'appartient pas à ce genre et vient se ranger dans la tribu des Arbu- teœ et, comme il le suppose, après en avoir fait une analyse fidèle, rentre dans le genre Comarostaphyiis. En conséquence, il lui a donné le nom de Comarostaphyiis formosa (Lemaire). Arbrisseau touffu, d'un mètre à un mètre et demi de hauteur. Feuilles elliptiques glabres , rapprochées, coriaces, réticulées-nervées, sub- acuminées, d'un beau vert luisant et finement denticulées aux bords, longues, sans le pétiole, d'environ 12 centimètres sur 5 1/2 millimè- tres de largeur. Fleurs d'un blanc de neige virginal quelquefois maculé de rose, en forme de grelots ouverts au sommet, très-nombreuses, alternativement unilatérales sur des grappes rapprochées, penchées et formant une ample panicule terminale, dont les divisions, les pédon- cules, les pédicelles et les bractées sont d'un rouge obscur, teinte qui tranche agréablement avec le coloris des fleurs. — 82 — Lupinus insigni» (hybride), figuré dans V Illustration horticole, pi. 165. Cetle plante annuelle, cultivée depuis plusieurs années déjà en Angleterre, où elle s'est montrée constante, devient par là un riche ornement de plus pour les parterres à l'air libre. Les fleurs en sont grandes, groupées en verlicilles serrés autour d'une très-longue grappe terminale; blanchâtres en naissant, elles acquièrent bientôt une riche leinte rose vif, que relève encore le macule d'un jaune d'or, qui orne la base interne de l'étendard. M. Ambroise Verschaffelt a fait l'acquisition d'une partie de graines de cette espèce ; elles ont été mises dans le commerce par MM. Carier et Cie à Londres, qui en ont cédé une partie à M. F. A. Haage, horti- culteur à Erfurt, qui en est par arrangement particulier le seul dispen- sateur pour le continent; c'est donc de lui que M. Verschaffelt tient celles qu'il met à la disposition de ses commettants. CULTURE MARAÎCHÈRE. Continuons de tuer le temps, si vous le voulez bien ; de la part d'un homme qui ne s'occupe après tout que du jardinage de pleine terre, c'est très-pardonnable. Un potager sans légumes, c'est un moulin sans eau, et bien qu'il en coûte, j'en suis à peu près réduit à me croiser les bras, ou, ce qui vaut moins encore, à me lamenter de temps en temps sur le compte des repiquages d'automne qui font triste mine. Dans ces dernières semaines, l'approche du printemps s'annonçait déjà par la pousse violette du crambé; aujourd'hui plus rien ne bouge, du moins à l'heure où je vous écris; on dirait que nous sommes refoulés en plein hiver. Décidément, c'est monotone. A propos du crambé, je vois avec plaisir que l'on s'occupe active- ment de sa culture. De mon côté, j'y pousse tant que je peux, de la plume et de la parole ; vous y poussez de même du vôtre et je vous en fais compliment. Ce légume si peu connu des jardiniers, si peu ré- pandu, mérite cependant, je vous le répète, une place importante parmi nos plantes potagères, et pour lui faire conquérir celte place, il ne faut qu'un peu de bon vouloir. A force d'en dire du bien aux cul- tivateurs et aux consommateurs, ils finiront nécessairement par tendre l'oreille et essayer de la chose. Ces jours passés, un Anglais des envi- rons me demandait encore pourquoi Ton ne voyait nulle part de ces — 85 — crambés, étiolés sous châssis, et à si juste titre recherchés pour les bonnes tables d'Angleterre, dans une saison où les provisions s'épui- sent et où les légumes nouveaux sont rares et hors de prix. Et je ré- pondais à l'Anglais en question : — Patience! nous sommes sur la bonne voie, et avant peu, si j'en juge par les promesses qui m'ont été faites , vous trouverez les pousses du chou-marin sur les marchés de Liège et de Huy ; j'aurais voulu pouvoir ajouter de Bruxelles et d'ail- leurs. Pour mon compte, je me propose de cultiver le crambé dès cette année sur une assez grande échelle. A ce propos, je vous dirai qu'un jardinier de ma connaissance, à qui je parlais de ce projet, cherchait à me détourner des repiquages du printemps, attendu, m'assurait-il, qu'il les avait tentés à deux reprises différentes, mais toujours sans succès. Je vous avoue que je ne comprends rien à cet échec, car il m'est arrivé l'année dernière de semer des silicules de crambé au printemps el de les faire changer de place deux ou trois fois de suite, de leur donner à chaque fois un peu d'eau, de les abandonner après cela à eux-mêmes, et de ne perdre aucune plante. A quoi donc peut tenir cette différence dans les résul- tats. Je suppose que le jardinier que je vous citais tout à l'heure, repi- quait ses crambés trop jeunes, et au sortir d'une couche chaude ou tiède. Pour cette opération, il me paraît prudent de ne point trop se hâter, et d'habituer les crambés de couche au grand air, en étant les châssis, avant de les mettre en pleine terre. Il me paraît prudent aussi de laisser aux jeunes plantes le temps de bien se développer en racines et en feuilles, avant de songer à la transplantation. Ainsi, j'aurai affaire cette année à des crambés de couche et ne les mettrai à demeure que lorsqu'ils auront atteint 7 ou 8 pouces. Puisque en attendant j'ai des loisirs à dépenser, vous me permettrez de vous entretenir ici d'un engrais dont nous nous servons bien rare- ment dans la petite culture, et dont même la plupart des horticulteurs ne se servent, jamais. Je veux parler des tourteaux de graines oléagi- neuses, et donner le temps aux personnes qui voudraient en faire l'essai, de s'en approvisionner. Règle générale, les plantes cultivées s'accommodent parfaitement de leurs propres débris. C'est un fait connu, incontestable et incontesté. Dans le jardinage, nous savons d'ailleurs à quoi nous en tenir sur ce point, puisque les composts qui produisent le plus d'effet sont précisément ceux qui contiennent le plus de déchets de nos divers légumes. Or, cela étant, il y a lieu de croire que les tourteaux de graines oléagi- neuses, comme ceux de colza , de navette et de navets, seraient d'un excellent effet dans la culture des plantes du potager appartenant à la famille des crucifères. Sous ce rapport, vous savez combien nous sommes riches; nous cultivons en très-grand nombre des choux de — 84 — toutes les sortes, des navets, des radis. Ce sont, en un mot, les cruci- fères qui tiennent le haut du pavé dans notre grosse culture maraî- chère. Nous pourrions employer les tourteaux soit après les avoir réduits en poudre, soit après les avoir délayés dans du purin et ahandonnés à une sorte de fermentation plus ou moins prolongée, comme cela se pratique dans la grande culture, où il est d'usage d'associer les tour- teaux aux urines du bétail et aux matières fécales dans des citernes construites à cet effet. Tous les hommes de la grande culture vous parleront des merveilleux résultats que donnent les résidus d'huilerie parmi les emblaves de plantes oléagineuses; de même que dans le midi, on vous citera les effets du tourteau d'olives sur les plantations d'oliviers; de même que dans la Normandie, on vous entretiendra de l'influence heureuse du marc de pommes ou de poires désacidifié sur la végétation des vergers; de même, enfin, qu'en Bourgogne et aulre part, on vous vantera, à titre d'engrais parfait pour les vignobles de premier choix, les rafles de raisins, le sarment broyé et la cendre de souches de vignes. Nous donnons assez souvent des leçons à la grande culture, pour que, sans humiliation aucune, nous puissions aussi en recevoir d'elle de loin en loin. Ce qui lui réussit doit nécessairement nous réussir; entre elle et nous il n'y a pas d'abîme; il n'y a qu'une ligne de démarcation plus ou moins tranchée, et qu'elle tend chaque jour à faire disparaître. Employons donc les tourteaux pour les cultures spéciales que nous indiquions plus haut, et employons-les sous toules les formes, en poudre et à L'état liquide. Vraisemblablement, nous nous en trouverons au mieux. Et si ce que rapportaient dernièrement les journaux est exact, s'il est vrai que les tourteaux éloignent les insectes nuisibles, et nous le croyons volontiers, nous ferions là une excellente opération. Vous savez combien nous avons à souffrir de plusieurs larves, de celles du hanneton, du taupin et de divers autres insectes; vous savez de même que ces larves n'épargnent pas nos plantations de choux, surtout dans l'intervalle qui s'écoule entre la transplantation et la reprise; donc ce serait une bonne fortune d'empêcher les ravages des dites larves avec un engrais liquide contenant une certaine quantité de tourteau. Et ce qui me donne un certain degré de confiance dans l'essai, c'est que les propriétés préservatrices des matières huileuses contre les insectes sont établies depuis longtemps. C'est avec de l'huile que nous combattons la courtilière; c'est avec de l'huile également que nous combattons certains insectes nuisibles aux pommiers. A propos de nouveautés agissant dans le même sens, on a beaucoup parlé le mois passé de l'influence heureuse qu'aurait le goudron de houille dans la culture des espaliers. Souffrez donc que je vous en dise — 85 — un mot, sans le moins du monde empiéter sur un domaine qui ne m'appartient pas. Je connaissais cette substance de réputalion, et celte réputation n'était pas des meilleures, puisqu'on l'employait à noircir des engrais frelatés sur le marché de Nantes, engrais que l'on vendait ensuite sous le nom de noir animal ; mais j'ignorais qu'en goudronnant des murs d'espaliers et des treillages, on pût en éloigner les araignées et d'autres insectes plus nuisibles. Toutefois, je vous ferai remarquer que le goudron ordinaire du commerce passe pour jouir de propriétés qui s'en rapprochent beaucoup. Ainsi, je sais des gens qui, pour se débarrasser des charançons qui infestent les greniers et attaquent les provisions, recommandent d'enduire les murs de ces greniers de gou- dron fondu, à une hauteur de 50 centimètres environ. Mais comme entre les deux goudrons il n'y a réellement qu'une ressemblance de nom, il est à supposer que s'ils arrivent au même résultat, ce n'est point par la même voie. Le goudron de houille doit agir par son odeur d'huile de schiste, huile très-funeste aux insectes, mais en même temps aussi très-funeste aux végétaux. Reste à savoir si en l'affaiblis- sant d'une manière quelconque ou en l'employant à de très-faibles doses, on viendrait à bout des petits animaux sans nuire aux plantes. Reste à savoir aussi, d'un autre côté, si le goudron de houille mêlé dans de faibles proportions à nos engrais, ne nous rendrait pas des services. C'est déjà beaucoup de savoir qu'un simple enduit de cette substance a eu de bons effets sur des arbres ; il n'y aurait pas de raison pour que ces bons effets ne se produisissent pas avec la même énergie en faveur des légumes. C'est à essayer. Avant d'en finir avec cette chronique maraîchère, il me paraît utile d'appeler votre attention sur une explication nouvelle des effets que produisent les binages en temps de sécheresse. Vous connaissez le proverbe : — Un binage vaut un arrosage ; — mais tout le monde ne le connaît pas, et la preuve, c'est que quantité de jardiniers négli- gent, cette opération, uniquement parce qu'ils ne s'en rendent pas compte. Quand la terre est sèche et que le soleil brille , ils hésitent presque toujours à remuer la terre, et cette hésitation vient de ce qu'ils ont peur de brûler les racines de leurs légumes. On a invoqué des raisons pour les convaincre ; on leur a dit que la terre remuée offrait des aspérités très-favorables à la condensation de la vapeur d'eau atmosphérique pendant la nuit. C'était un peu trop savant, et ils ont secoué la tête en signe de doute. On leur a dit encore que la terre non remuée perdait son humidité plus vite que l'autre, parce que plus les particules sont serrées, plus il y a sympathie entre elles et mieux l'effet de la capillarité se produit. Quand, ajoutait-on, lhumidité qui se trouve dans la couche supérieure d'un sol tassé est évaporée par le soleil, cette couche, devenue sèche, emprunte de l'humidité nouvelle à — 86 — celle du dessous, et épuise ainsi très-vite l'eau nécessaire à la végé- tation. Quand, au contraire, la terre se trouve remuée, l'emprunt d'humidité devient plus difficile et la fraîcheur se maintient plus long- temps dans les couches profondes. Les jardiniers n'ont pas compris, et c'est fort heureux, car ils auraient compris le contraire de la vérité. Il n'est pas vrai que la terre foulée perde son eau très-vile ; elle la conserve mieux que la terre qui ne l'est pas; et voilà pourquoi, en jardinage, nous nous trouvons toujours bien de tasser énergiquement les planches où nous cultivons la betterave, la carotte, le panais, trois légumes qui ont besoin de fraîcheur et qui poussent ordinairement mieux dans le voisinage de nos sentiers, c'est-à-dire à portée d'un sol foulé, qu'autre part. L'explication que je vais vous donner satisfera, je l'espère, les pra- ticiens, et les amènera à biner en temps convenable. On ne bine que lorsque la terre est plus ou moins salie par de mauvaises herbes. Ces herbes prennent nécessairement dans le sol l'eau qui leur est indispen- sable , et cette prise d'eau est d'autant plus funeste qu'elle a lieu en été. Or, si, à ce moment on bine, on supprime par cela même les planles parasites qui contribuent si fortement à l'assèchement du sol, et l'humidité qu'elles ne peuvent plus enlever profite évidemment aux légumes des planches. En un mot, biner en temps de sécheresse, c'est empêcher des centaines ou des milliers de plantes mauvaises de boire à la même source que les bonnes ; c'est réserver dans le sol de l'humi- dité qui s'en irait par toutes sortes de racines. Par conséquent, on a raison de dire que le binage vaut un arrosage. Celui-ci donne l'eau, le binage empêche de la prendre; c'est aller au même but par deux voies différentes. A l'appui de cette explication, je vous ferai observer que la terre placée sous un gazon est toujours plus sèche que la terre labourée; que la terre qui a porté récolle est toujours plus sèche que la jachère; que la terre qui avoisine les racines d'arbres est toujours plus sèche que celle qui en est éloignée. Ainsi, partout où les racines abondent, racines d'herbes, racines de céréales et racines d'arbres, il y a prise d'eau considérable et dessèchement rapide en été. C'est donc une raison pour supprimer les plantes inutiles avec un soin extrême, et de les supprimer d'autant mieux que la température de l'atmosphère est plus élevée. C'est encore une raison, soit dit en passant, pour pailler en été les légumes qui ont besoin de beaucoup d'eau , ainsi que nos arbres fruitiers cultivés à l'exposition du midi. Le paillis maintient la fraîcheur et fournit de l'engrais aux végétaux toutes les fois que des pluies surviennent. P. Joigneaux. — 87 — MISCELLANEES DESTRUCTION DES FRUITS EN 1857. L'an dernier (1857) les poiriers après avoir noué leurs fruits, qu'au- cune gelée n'est venue compromettre, les ont vus prendre une couleur plombée et tomber par milliers, gros à peine comme une noisette. Parmi ceux échappés au désastre, le plus grand nombre ont été la proie du ver du fruit connu depuis longtemps. On sait que ce ver est le produit d'un œuf déposé dans le fruit par une pyrale ou très-petit papillon nocturne. La larve éclose à l'intérieur y creuse des galeries durant toute la saison, et n'en sort qu'à l'automne. Mais le premier de ces ravages a été causé par un ennemi nouveau, ou du moins dont les méfaits avaient, jusqu'à ce jour, passé inaperçus. C'est un diptère de la tribu des tipulides, voisine des cousins, et d'un volume infiniment petit. La larve introduite dans le fruit le ronge inté- rieurement en quelques jours et provoque sa chute. Il est à craindre que cet insecte dangereux et qui a démasqué tout à coup ses colonnes innombrables, n'exerce ses dégâts durant plusieurs années; il est donc prudent d'être en garde et de se mettre en quête des moyens de pré- servation. On a déjà indiqué l'enlèvement de la couche supérieure des terres situées au pied des arbres et son dépôt dans la fosse aux purins. Il est certain que ces terres contiennent les larves et que le remède serait efficace s'il était généralement appliqué. Mais le sera-t-il ? et, s'il ne l'est pas, n'oublions pas que l'ennemi a des ailes. L'an dernier nous avons essayé, non point contre lui (il était trop tard), mais contre la pyrale, une précaution qui pourrait prévenir ou du moins atténuer les ravages de tous les deux. Chez l'un comme chez l'autre de ces deux insectes, l'œuf d'où sort la larve est introduit par la femelle dans l'œil du jeune fruit. Nous avons barbouillé la partie inférieure de quelques formes avec un bouil- lon épais d'eau et d'argile. Cette expérience tentée trop tard, timide- ment et sur un trop petit nombre de formes, nous a néanmoins sa- tisfait. Les fruits se sont fort bien dégagés de leur croûte, lentement et sans aide. Quelques-uns seulement ont été la proie du ver, et nous avons soupçonné que, pour eux, l'introduction de l'œuf avait précédé notre tentative. Nous le répétons, cette expérience n'est point concluante; — 88 — nous ne l'avons point assez étendue, nous l'avons faite trop tard, mais nous y avons foi. C'est pourquoi nous l'indiquons ici pour qu'elle soit soumise à des épreuves multipliées. Son application serait facile, puisque avec un pinceau grossier et un baquet d'argile liquéfiée, une seule personne peut, en un jour, encapuchonner ainsi les fruits de tout un jardin. On pourrait essayer aussi une décoction de suie, un lait de chaux, etc. Nous avons donné la préférence à l'argile comme étant inoffensive à toute dose. Le soin essentiel sera toujours d'enduire l'œil, siège de l'introduction. Fayge-Blanc. (Journal le Sud-Est, février 4858.) UN MOT SUR LA CULTURE DU L1NUM GRANDIFLORUM. Nos lecteurs connaissent cette jolie plante (1) qui, par l'éclat de ses fleurs dont le rouge vif fait un si beau contraste avec le blanc, le jaune et le bleu des autres espèces du genre, est venue prendre la première place dans sa famille. On sait aussi que, soit que les graines ne ger- ment pas toujours, soit que les plantes qu'on en obtient restent faibles ou fleurissent mal, on se plaint en divers endroits de la difficulté de sa culture. Eh bien, dirons-nous, la culture de celte plante est des plus sim- ples. On peut en juger d'après la méthode que nous avons suivie l'année dernière; si peu compliquée qu'elle soit, cette méthode ne nous a pas moins procuré l'avantage de jouir d'une floraison riche et de longue durée. Nous n'avons rien fait autre que de semer de bonne heure, c'est-à- dire à la fin d'avril, en des pots larges et peu profonds, dans un ter- reau ordinaire de feuilles bien digérées, mêlé de sable blanc; nous avons ensuite placé ces pots sous châssis froid , où les graines ne tar- dèrent pas à germer. Vers le milieu du mois de mai, nous avons pré- paré, contre un mur exposé au sud, un autre même sol que celui qui avait reçu les graines, pour y transplanter nos jeunes plantes, avec la précaution de les couvrir, les premiers jours, d'un châssis qui ne s'ouvrait qu'à moitié et seulement les jours clairs. Dès que les plantes eurent repris leurs fonctions normales, il n'y eut plus d'autre soin à prendre que d'humecter un peu le sol les jours secs du printemps. Les plantes acquirent bientôt assez de force pour commencer à fleurir, et à peine le soleil appelait-il les pétales à s'épanouir, qu'ils se dérou- (t) Figurée dans ce journal en février 18*>7. ?WM m §m m f mmimi ^ M 4 WJJ INiius Sli'olins pendilla — 89 — laient en masse, brillant de tout leur éclat jusqu'à l'après-midi, et même, les jours chauds, jusqu'au soir. Le lendemain on en trouvait encore un plus grand nombre. On ne saurait se figurer rien de plus beau que ces fleurs, alors que, sous l'action du soleil, miroitent leurs couleurs éclatantes; l'aspect de la plante en devient si gai, si riant, qu'on reste sur place à les admirer. Nous nous sommes fait un jour cette question : est-il bien nécessaire de semer sous châssis? les graines ne germeraient-elles pas tout aussi bien en pleine lerre? — Prenant alors quelques graines du même pa- quet, nous les avons confiées à un sol argilo-sablonneux, bien exposé au soleil. Deux ou trois graines ont, en effet, bien germé et ont même produit leurs fleurs; mais ces fleurs n'ont produit aucun fruit, tandis que les premières nous donnaient des graines en abondance. Nous croyons donc que l'été n'étant pas toujours aussi favorable que celui de 1857, il sera prudent de se donner quelque peine, alors surtout qu'on a la certitude de s'en voir richement récompensé. (Flore des jardins des Pays-Bas, 1858.) PINUS STROBUS PENDULA. Mainzer hânge-tanne. — Sapin pleureur mayençais. Le genre d'arbres pleureurs vient de s'enrichir encore d'une nou- velle variété des plus gracieuses. M. Heimbourg, l'actif vice-président de la Société Gartenbau-Verein (Société d'Horticulture) à Mayence, a obtenu, d'un semis d'environ six ans, un exemplaire de Pinus Strobuç qui a tout à fait les caractères du pin pleureur (Pinus pendida, Ait.). Le possesseur de cette charmante nouveauté ayant eu la bonté d'en faire parvenir un dessin à l'éditeur de ce journal, nous nous empressons, en le reproduisant ici, de le signaler à l'attention des amateurs d'arbres intéressants. Combien de fois n'a-t-on pas laissé se perdre, faute d'attention, de pareils jeux de la nature, qui peut-être pendant des siècles ne se pro- duiront plus dans les mêmes conditions; il faut donc savoir gré à M. Heimbourg d'avoir, dès l'apparition de cette belle anomalie, procuré l'occasion de l'apprécier, et la possibilité de la voir se perpétuer dans les collections des amateurs européens. Le pin de Weymoulh, dont provient cette remarquable variété, atteint des dimensions considérables dans un bon terrain, quoique cependant, il montre encore une très-grande vigueur dans un sol sec Avril 1858. 8 — 90 — et aride. De tous les pins, c'est celui dont les qualités varient le plus en raison des divers sols où il croît. Il y a en Belgique et en Prusse des plantations très-importantes de pins de Weymouth, le climat de ces pays semble lui être fort convenable. Le dessin ci-contre est exact quant à l'aspect général de cette nou- velle variété, mais pour ce qui regarde le feuillage, il laisse beaucoup à désirer; nous l'avons reproduit tel que le dessin qui nous a été com- muniqué. Le meilleur mode de propagation de cette plante sera, nous le pen- sons, la greffe en placage, en fente ou en fente de côté, le bouturage étant trop chanceux pour ce genre de plantes. EXPOSITIONS. SOCIÉTÉ ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES, Kxposmotx des 14, 15 et 10 mars 1858. La belle et vaste salle du Jardin botanique, qui avait déjà précédem- ment été mise par le conseil d'administration de la Société royale d'horti- culture de Belgique, à la disposition de la Société royale de Flore, vient d'être de nouveau témoin d'une solennité horticole qui, si elle n'a pas surpassé celles qui l'ont précédée, a du moins rivalisé avec elles tant sous le rapport des nombreux et brillants contingents qui l'encombraient que sous celui de la décoration due au talent et au bon goût de M. Fuchs, architecte de jardins, qui avait transformé la salle en un charmant jardin, dans lequel le bruit d'une cascade et de jets d'eau ajoutaient encore à l'illusion. Aussi, MM. les membres du conseil de la Société de Flore, en retour du zèle et du talent dont M. Fuchs avait lait preuve pour l'arrangement de l'exposition, lui ont décerné une médaille en vermeil grand module comme témoignage de leur recon- naissance. M. J. Linden qui, comme toujours, par l'importance et la variété de ses envois, a beaucoup aidé au succès de cette fêle horticole, a reçu la médaille d'or destinée à celui qui a le plus contribué à enrichir l'expo- sition. Parmi les plantes composant le magnifique envoi hors concours de M. Linden, nous citerons entre autres les suivantes qui se faisaient remarquer par leur splendeur et leur rareté. Nidularium fulgens , Inga ferrugmea, très-beau pied bien fleuri, Gesneria cinnabar- rina (1), Batemania meleagris, Cypripedium villosum , Odonto- (I) Figuré dans la première armée de ce recueil. - ni - glossum Pescatorei, etc. Parmi les plantes nouvelles non fleuries figu- raient deux nobles espèces : le Bégonia rex, nom qu'il ne porte pas à tort, car il est bien le roi des Bégonias, et le Cyanophytlum magni- ficum, véritable joyau du régne végétal, découvert par M. Giesbrecht , dans la province mexicaine de Chiapas. M. Forckel, chef des serres chaudes du palais de Laeken, dont l'envoi un peu moins nombreux que celui de son concurrent, M. le notaire Morren, qui a remporté le premier prix pour une collection d'au moins 75 plantes, avait exposé une collection plus méritante sous le rapport de la rareté des espèces que celle de son concurrent. On y remarquait plusieurs belles Orchidées, une belle collection de Bégonias dont plu- sieurs espèces nouvelles, de magnifiques pieds à'Ixora coccinea, qui seuls auraient pu concourir pour un prix de belle culture. Un premier prix a été décerné à M. Demoulin de Mons, pour un charmant envoi des mieux assortis dans lequel on remarquait un Gre- villea eoncinna, Erioslemon scabrum, Boronia pnrpurea, etc. Un prix hors concours a été décerné à M. Schram , pour une su- perbe collection de plantes ornementales, dans laquelle se trouvaient plusieurs espèces remarquables, entre autres : Pandanus Amherstiœ et Javanicus fol. varieg., Anthurium cannœfolium, Dracœna indivisa, Chrysophyllum macrophyllum, Theophrasta Jussieui, etc. Un premier prix a été accordé ex œquo à M. Ch. Roukens de Wezem- beck, pour une collection de Cyclamen, et à M. U. Bedinghaus, pour une fort belle collection d'Ellébores. Dans la collection de fougères exposée par M. Cesarion et qui a obtenu le second prix, un très-beau pied de Dicksonia rubiginosa se faisait remarquer par ses frondes mesurant 2 mètres 25 centimètres de long sur 1 mètre de large. Vu superbe Rhododendruni pelargoniœ florum, svnùs de M. Delmolle, bien connu pour la culture de ce genre de plantes, emporte le premier prix comme étant la plante nouvelle en fleurs la plus remarquable. Un bel Azalea indica var. Étendard de Flandre, concourant dans la même catégorie, obtient un second prix. M. Bedinghaus, de Nimy lez- Mons, avait envoyé à ce concours une nouvelle et magnifique espèce, V Helleborus anliquorum qui, quoique fort rare, n'a pas été mentionnée par le jury. Une très-belle collection de 15 Rhododendrum arboreum, appartenant à M. Delmolte, de Gand, emporte le premier prix à l'una- nimité. Au concours des Orchidées, un premier prix est accordé ex œquo aux collections présentées par MM. Brys de Bornhem et baron Ileyn derycx de Gand. A la plus belle Orchidée en fleurs un premier prix a été décerné à l'unanimité à M. le baron Heynderycx de Gand, pour un magnifique Dendrobium fimbriatnm o cul aluni var. qui portait huit grappes de fleurs d'un jaune orangé maculées d'un cramoisi foncé. Le prix destiné à la plus belle collection de Boses a été décerné à l'unanimité au bel envoi de M. Medaer, horticulteur à Saint-Gilles lez- Bruxelles. Pour la plus belle collection de 15 Broméliacées, un premier prix a été décerné à M. De Jonghe, pour un envoi remarquable de ce genre de plantes, parmi lesquelles nous mentionnerons spécialement le — 92 — Dyckia princeps introduit par l'exposant, un Bilbergia miniata rosea et VEnclwlirium Jonghii, superbe plante à feuilles retombantes. Le premier prix de belle floraison et bonne culture est emporté par VHebecliniumjanthinum exposée par M. Van Thilborg, pharmacien à Bruxelles. Celle plante, à ample feuillage et à capitules de fleurs d'un bleu lilacé tendre, ne saurait être assez recommandée aux amateurs comme ornement des serres en hiver et en été des plates-bandes des jardins. Sur la demande de MM. les membres du jury le conseil d'administra- tion décerne pour les objets envoyés hors concours, les médailles sui- vantes : 1° Médaille en vermeil grand module, à M. Amb. Verschaffelt de Gand, pour un envoi de 42 camellias nouveaux; 2° médaille en ver- meil, grand module, à S. A. S. le duc d'Arenberg, pour ses riches corbeilles ornées; 5° médaille en argent, à M. L. Desmet, horticulteur à Gand, pour une collection de 29 cactées; 4° médaille en argent, à M. Jacobs, de Malines, pour une collection de 28 espèces de poires; 5° médaille en argent, à M. Sanders, négociant, rue des Douze-Apôtres, 15, pour appareils de jets d'eau de salon; 6° médaille en argent, à MM. Cormann et Comp., pour meztbles gracieux de jardin; 7° médaille en argent, à M. R. Story, pour un très-beau bouquet de table. SOCIÉTÉ ROYALE LINNÉENNE DE BRUXELLES. EXPOSITION DES 14, 15 ET 16 MARS 1858. Par un singulier concours de circonstances, l'Exposition de la Société royale Linnéenne avait lieu le même jour que celle de la Société royale de FLore et malgré cette coïncidence toutes deux déployaient un grand luxe de plantes rares et méritantes. Le marché du Parc, transformé en salle d'exposition, était garni au fond par le grand et magnifique envoi de M. Ph. Janssens, horticul- teur. Il était composé de plantes fleuries et ornementales; on y remar- quait surtout les suivantes : Medinilla magnifica, Latania borbonica, Araucaria excelsa , bi'asiliensis , et cuningharni , Strelitzia reginœ, Rhopala corcovadensis , Yucca obliqua en fleurs ainsi que deux ma- gnifiques pieds de Yucca atoœfolia, etc. A cet envoi hors concours, dédié à S. A. R. le duc de Brabanl, a été décernée une médaille en vermeil. Le jury a décerné les prix suivants : 1° A la plus belle collection de 20 variétés d'Azalea indica, distinctes et bien fleuries. Un premier prix, médaille en vermeil, a été remporté par Mmc Ve Breziers pour une collection de 30 Azaleas qui étaient de toute beauté, tant sous le rapport de la culture que de l'état floral. 2° Au plus bel envoi de 50 à (50 plantes fleuries et non fleuries, pré- sentées par un horticulteur, le jury n'a pas décerné de premier prix et n'a accordé qu'un second prix à M. C. Decraen, quoique la collection qu'il avait envoyée fût fort remarquable par sa belle culture. 5" Au plus bel envoi de 50 à GO plantes fleuries et non fleuries, pré- senté par un amateur. Premier prix, décerné à l'unanimité, à M. Vanden Ouweland de Laeken, pour un magnifique envoi très-varié dans lequel on remarquait de beaux Rhododendron*, Azaleas, Camellias, etc., — 95 — ainsi qu'une Tulipe duc de Thol jaune. Le second prix a été décerné à M. Verdickt, dont l'envoi était aussi très-méritant; on y remarquait un très-bel exemplaire d'Azalealedifolia à fleurs blanches, un Dracœna indivisa, etc. 4° Le prix destiné au plus bel envoi de 25 Camellias présenlés par un horticulteur, a été décerné à l'unanimité à M. Vervaene, horticulteur à Gand , pour un superbe envoi dont chaque plante aurait pu seule concourir pour un prix de belle culture. Le second prix a été décerné à MM. Vandendriessche et Panis. 5° A la plante obtenue de semis qui se distingue par sa beauté. Pre- mier prix à M. Vervaene, déjà nommé, pour VAzalea comtesse de Hai- naut. Celte nouvelle variété a de belles fleurs semi-doubles d'un sau- mon foncé maculé de brun. Le deuxième prix est décerné au même exposant pour un Azalea Gloire de Belgique, fort belle variété à fond blanc strié de rose. 6° Le premier prix de belle culture a été décerné à M. Lannoy, jardi- nier chez M. Legrand, à Grand-Hornu, pour un Gnidia simplex de toute beauté, parfaitement fleuri, dont la tête avait i mètre 20 centi- mètres de diamètre. Le second prix a été obtenu par M. Vervaene de Gand, qui avait exposé un magnifique Camellia archiduchesse Augusta qui rivalisait sous tous les rapports avec le Gnidia précité. 7° Un premier prix a été décerné à M. F. Vander Maelen, pour une belle collection de Palmiers, parmi lesquels se faisaient remarquer un Dœmonorhops melonochites, un Acrocomia species, un Astrocaryum mexicanum, etc. 8° Pour la plus belle collection de plantes bulbeuses, le premier prix a été décerné à MM. Vandendriessche et Panis, dont l'envoi se compo- sait de Jacinthes, Narcisses et Tulipes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs nouveautés. 9° A la plus belle collection de poires ou de pommes récoltées en 1857; Premier prix, à M. De Jonghe, horticulteur à Bruxelles. Second prix, à M. Glibert, amateur à Bruxelles. Ces deux collections étaient également méritantes. 10° Au plus bel envoi de légumes forcés, premier prix à M. A. We- ringer, jardinier en chef de M. le baron Goethals, à Bruxelles, deuxième prix, médaille en bronze, à M. Vander Meulen, jardinier chez M. Bey aîné, à Droogenbosch. Ces deux MM. ont rivalisé de zèle par leur envoi. Le jury a décerné hors concours les médailles en argent comme suit : 1° à M. Palmans, médecin vétérinaire à Lokeren, pour une belle cul- ture d'asperges ; 2° à M. le baron Heynderyckx, de Gand, pour un très-fort et bel exemplaire de Dendrobium Wallichianum; 3° à MM. Vandendriessche et Panis, pour fruits d'ornement; 4° à M. Beyc- kaert, horticulteur à Stalle, pour une collection de plantes de pleine terre; 5° à M. le comte Coghen pour quatre énormes touffes de Phor- mium tenax; 6° à M. Parent, éditeur à Bruxelles, pour les exemplaires du Journal d'horticulture pratique de la Belgique. Nous aurions désiré donner un plus grand développement à ce compte-rendu, mais la place qui lui était réservée dans ce journal ne nous l'a point permis; nous nous sommes donc vus forcés d'en faire une énumération simple et rapide. NÉCROLOGIE. M. Henri Guillaume Galeolti, né à Paris le 10 septembre 1814, rédacteur en chef de ce recueil, directeur du Jardin botanique de Bruxelles, administrateur de la Société royale de Flore, membre correspondant de l'Académie royale de Belgique, de l'Institut de Mexico, de la Société géologique de France, de la Société géolo- gique de Mexico, etc., est décédé à Bruxelles le 14 mars 1858. Ancien naturaliste voyageur, à qui nos jardins doivent l'intro- duction d'un grand nombre d'espèces mexicaines; connu aussi honorablement comme horticulteur que comme botaniste et géologue, M. Galeolti a été enlevé à ses travaux et à ses nom- breux amis, et sa mort prématurée a causé parmi tous ceux qui l'ont connu la plus profonde et la plus légitime douleur. Nous nous estimons heureux de trouver ici l'occasion de rendre un hommage public à la mémoire d'un homme aussi zélé pour le bien de l'horticulture qu'exact dans l'accomplissement de ses devoirs, et de louer en lui les rares qualités qui le faisaient aimer comme collègue, estimer comme écrivain. Le savoir chez M. Galeolti ne recherchait pas l'éclat et n'es- sayait d'éveiller autour de lui aucun écho approbateur. Sa mo- destie, sa simplicité fuyait tout ce qui est étalage et retentis- sement. C'était un de ces hommes qui semblent nés pour faire le bien, qui le font simplement, sans relâche et sans paraître se douter qu'ils accomplissent un devoir, car ils ne font qu'obéir aux inspi- rations et aux élans de leur conscience. Son instruction ne se bornait pas à ses vastes connaissances théoriques et pratiques en horticulture, sa belle intelligence embrassait à la fois la botanique et la géologie, pour laquelle il éprouvait surtout une prédilection particulière; c'est dans celle science qu'il a débuté d'une manière brillante par son Mémoire sur la constitution géognostique de lu province de Brubanl, couronné par l'Académie royale de Belgique. — 95 — M. Galeotli visita le Mexique de 1855 à 1840. Parti de Ham- bourg en septembre 1 855, il arrive à Vera-Cruz en décembre, à l'époque où la végétation est pour ainsi dire slationnaire; une herborisation de quelques jours lui amène cependant la décou- verte de quelques espèces nouvelles. Il visite ensuite la région fertile et tempérée de Xalapa, ville située à vingt-cinq lieues de Vera-Cruz. Un séjour de six mois lui permet de récolter une foule de plantes vivantes (surtout d'Orchidées) et d'échantillons desséchés. De Xalapa, M. Galeolti poursuit sa route vers Las Vigas, régions froides et boisées de la Cordilière, que l'on quille pour enlrer dans la région froide des plaines de Perote et au- delà de Puebla jusqu'au pied de la chaîne volcanique de l'Iztac- cihuall, et la chaîne qui sépare les plaines de Puebla de celles de Mexico. A trois différentes époques, en 4856, 4857 et 4858, il herborise dans la plaine de Mexico, près d'Ayotla, de Chalco, de San-Augustin, de Tisayuca, etc., jusqu'à Pachuca. En juillet 4856, il se rend aux montagnes de Real-Monle; accompagné de M. Ch. Ehrenberg de Berlin, il herborise pendant deux ou trois mois dans celte intéressante région. Il visile quelques pics élevés, tels que le Sumale et le Cerro del Aguila, Régla, près de Real-Monte, le ravin du Rio-Grande, de Mexlitlan à 4,000 pieds plus bas que Régla, les montagnes escarpées de la Cordilière de San-Jose-del-Oro, au nord deZimapan, etc. A la fin de 4855, M. Galeotti part de Mexico pour visiter la Cordilière occidentale du Mexique, en passant par San-Juan-dcl- Rio, les plaines de Zelaya, Salamanca et Léon. H visite Guadala- xara et les rives du lac de Chapala, à treize lieues de cette ville. Une course rapide le transporte ensuite à San-Blas, au bord de l'Océan Pacifique. A son retour de la côle, en 4857, il se rend à Guanaxuato; à la Sierra de Santa-Rosa, etc. Au mois de juin, il part de Mexico pour visiter le haut volcan de Popocatepell et en rapporte un herbier recueilli pendant un campement de trois jours, près des limites de la végétation, à 40,500 pieds; il repart en juillet pour les riches régions de Michoacan, après avoir visité et esca- ladé le sommet du Campanario (clocher) du Nevado de Toluca, situé à près de 45,000 pieds de hauteur absolue, et les rives du lac qui remplissent en partie la cavité de l'ancien cratère. Il explore successivement Morelia (Valladolid de Michoacan) et ses environs, Jesus-del-Monle, Sanla-Maria, laripeo (à 5,000 pieds), Palzenaro, le volcan de Jorullo, Uruapan. De ce dernier endroit — 96 — il traverse toute une région de montagnes et arrive à Guada- laxara. En décembre 1857, il se dirige vers le nord sur Aguas- Calientes et sur San-Luis-Potosi, ville située près du tropique, et à plus de 6,000 pieds au-dessus du niveau de l'Océan. De retour à Mexico en avril 1858, après un voyage de 4 à 500 lieues, il revient à Xalapa et à Vera-Cmz, et va établir sa station bota- nique à la colonie allemande de Mirador et de Zamapan. Au mois d'août, il visite le pic élevé d'Orizaba. Établi pendant onze jours dans une caverne située à environ 41,000 pieds, il recueille entre 9,000 et 12,000 pieds de hauteur absolue 5 à 400 espèces de plantes. En avril 1859, M. Galeolli part pour Tehuacan, dans l'État de Puebla, par Cordova, Orizaba et Acullzingo; visite Oaxaca et le Cerro de San-Felipe, au nord de la ville, Yavezia , Caslra- sana, etc., dans la Cordilière orientale d'Oaxaca et la Chinanila, vaste réunion de ravins et de montagnes. Son voyage à la Cor- dilière, au sud d'Oaxaca et à la côte pacifique est marqué par des stations importantes : la plaine d'Oaxaca, Sola, Juquila, près de la côte, à 4,000 pieds d'élévation, dans la Cordilière et près du mont de la Vierge, et où se trouve la flore la plus riche, la plus variée et la moins connue du Mexique. De retour à Oaxaca, à la fin de 1859, il parcourt la Misteca-Alta, Penoles, Ialtepeque, Nusinu, etc., retourne à Vera-Cruz par Tehuacan, Huatusco et la colonie de Mirador, et quitte le Mexique en juin 1840, effectuant son retour par la Havane et l'Angleterre. Indépendamment de la botanique à laquelle M. Galeolli a donné une attention toute particulière pendant son séjour au Mexique, il a encore examiné le pays sous différents rapports, étudiant avec un soin égal la géographie physique, la topogra- phie, la statistique et l'ethnographie des diverses régions, qu'il a parcourues. Le souvenir de ce savant, de cet homme de bien, vivra long- temps parmi nous, et les divers ouvrages auxquels il a attaché son nom, le feront toujours honorer comme un des hommes qui, dans ces derniers temps, ont le plus aidé au perfectionnement de l'horticulture. J. E. Bommer. ' •"'/' y /"/ // ///ss.j /î/'rr/r/' . //"■>/,<■/ — 97 — .ESCHYNANTHUS TRICOLOR (Hook). Fiotanical Magazine, pi. 5031. — Gesnériacées-Cyrlandrées. Planche IX. Voici certainement une admirable espèce qui ne le cède en rien à fout ce que nous connaissons de mieux dans ce genre. Cet JEschy- nanthus a été introduit de Rornéo, dans les serres de MM, Low et Cie, à Clapton. Il est très-distinct de ceux déjà décrits et convient parfaite- ment pour les vases suspendus. Ses tiges grêles, flexibles, légèrement duvetées, retombent gracieusement autour du vase et chacune de ses ramifications se terminant par 3 ou 4 fleurs des plus singulièrement coloriées, à pédoncules redressés, contribuent beaucoup à augmenter la grâce et l'élégance de cette espèce. Une de ses qualités les plus sail- lantes est sa floraison facile même dans les jeunes individus. Elle sera recherchée par les amateurs de jolies plantes. Description. — Tiges retombantes, cylindriques, légèrement poi- lues, émettant des racines advenlives aux aisselles des feuilles ; celles- ci sont d'environ un pouce de longueur, opposées, ovales-acuminées, charnues et sans nervure apparente, ciliées, un peu fomenteuses en dessous. Fleurs en grappes terminales et axillaires; corolle de 4 à 5 centimètres de longueur, lavée régulièrement de rouge écarlale et de jaune brillant; des lignes d'un beau noir sillonnent ces deux cou- leurs; un duvet glanduleux recouvre la partie supérieure de la corolle ; son tube est arqué et son limbe forme deux lèvres, dont la supérieure est entière, tandis que l'inférieure est divisée en trois lobes ovales, concaves, à peu près égaux entre eux. Le calice est rougeâtre, trois fois plus court que la corolle, cupulaire, à cinq divisions arrondies, égales, larges, peu profondes, il est garni ainsi que les pédoncules de poils glanduleux. Ses quatre étamines didynames se rencontrent au sommet de la lèvre supérieure de la corolle. Ovaire linéaire, cylindrique, co- tonneux, s'élevant du centre d'un disque glanduleux, hémisphérique et déprimé. Stygmate obscurément bilobé. Culture. — Serre chaude humide; mélange de terre de bruyère et Mai 1858. 0 — 98 — d'humus végétal. Elle se cultive également en pot à la manière des autres sEschynanthus. Nous ne connaissons rien concernant l'introducteur ni l'année de son introduction. MONOCH^ETUM SERICEUM (Naudin). Mélaslomacées. — Lasiandrées. Planche X. Ce joli petit arbrisseau est le digne pendant du M. ensiferum, dont la figure et la description ont paru dans la troisième livraison de ce journal pour 1857. Le dessin en a été fait sur un des nombreux exemplaires qui sont en fleurs, en ce moment, dans les serres de M. Linden. Excepté les feuilles, qui sont plus grandes, plus larges et veloutées, et les fleurs, qui sont d'un carmin plus tendre, elle pré- sente beaucoup d'analogie avec le M. ensiferum, livré pour la première fois au commerce le 1er septembre de l'année passée. Rien de plus joli et de plus frais que cette piaule, lorsqu'elle est bien cultivée et bien fleurie. Elle habile les régions les plus froides de la Cordilière orientale de la Nouvelle-Grenade, et provient des découvertes faites dans ces parages par MM. Funck et Schlim. Description. — Petit arbrisseau touffu, à rameaux presque divari- qués, de 1 1/2 à 2 pieds de hauteur, à tige et branches rougeâtres, couverts de poils courts et serrés; feuilles opposées, de 2 à 5 centi- mètres de longueur sur 2 de largeur, ovales, entières, pointues ou légèrement obtuses, veloutées ou soyeuses, à cinq nervures, rougeâ- tres en dessous; pétiole de 2 1/2 centimètres de long, également poilu et rougeâtre. Fleurs grandes, terminales, d'un beau rose tendre; calice velu, rougeâtre, tubuleux-urcéolé, à divisions lancéolées, aiguës, de même longueur que le tube. Les autres parties de la fleur ressemblent exactement par leur forme et leur disposition à celles du M. ensife- rum, pi. VIe du volume précédent. Culture. — Serre froide ; terre de bruyère avec un peu de terre franche. Cette espèce fleurit de février jusqu'en avril et mai avec une rare abondance. Si l'on veut relarder sa floraison, il suffit de pincer c /// r •//' // ////// ■ Js / w y ///// . Mut* t.™ — 99 - les bouts et d'ajourner le rempotage qui, dans les cas ordinaires, doit avoir lieu vers la fin de l'automne. Plantée en plein air et en terre de bruyère, elle forme des touffes très- fournies pour l'arrière-saison. REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES, EXTRAITES DU CATALOGUE DE M. LINDEN POUR 1858. SERRE CHAUDE. Bégonia «ex (Putz.), genre des Platycentrés (Klotsch), figuré pour la première fois dans la 5me livraison de Vlllustraled Bouquet. Aucune description ne saurait donner une idée exacte de la magni- ficence extraordinaire de ce Bégonia. En sa présence tout autre plante, quelque belle qu'elle soit, disparaît dans l'ombre, et le regard du plus indifférent s'arrête avec élonnement et admiration sur cette merveille végétale, qui porte à juste titre le nom de Roi des Bégonia. Il est poul- ies p.lantes herbacées à feuilles panachées ce que le Cyanophyllum magnificum est pour les plantes à port ornemental. Le B. Rex est originaire d'Assam, où il habite le versant tempéré de l'Himalaya. Sa découverte est due à M. Simons. Depuis longtemps aucune espèce aussi remarquable n'est venue enrichir l'horticulture ; elle fçra époque dans ses annales. Description. — Acaule, feuilles grandes, d'un vert sombre velouté, à reflets d'un bleu métallique présentant au milieu un cercle irrégulier d'un blanc d'argent intense, très-brillant et se prolongeant par une longue pointe jusqu'à l'extrémité. Fleurs grandes, roses, les mâles à quatre sépales, les femelles à cinq; les anthères se prolongent supé- rieurement en une longue pointe aiguë. Fruit analogue à celui du B. rubro-venia. Culture. — Ce Bégonia demande la serre chaude tempérée, un bon compost de terre de bruyère et de terreau, beaucoup d'eau dans la saison de la végétation que l'on peut faire varier à volonté, et une cer- taine somme d'ombre. Celle plante est surtout propre à être cultivée dans les appartements. — 400 — Cyanophyiium mu «ni ne «m (Lind). — Famille des Mélastomacées. Quoique d'un aulre genre de beauté que le B. rex> nous pourrions presque employer les mêmes adjectifs pour qualifier la magnificence de cette noble plante, noble par le port, noble par la forme et par la couleur de son feuillage. Voici lecompte rendu qu'en donna l ' Allgemeine Garten-Zeitung , à propos du grand festival horticole de Berlin, des 21 et 22 juin 1857 : • « Parmi les introductions nouvelles, aucune ne provoqua autant « l'attention et l'intérêt des connaisseurs, que les 9 plantes envoyées par « le directeur Linden de Bruxelles. A l'exception du Tapîna splendens, « qui seul figura en fleurs, toutes les autres espèces étaient des plantes « à feuilles d'une rare magnificence. Toutes, cependant, étaient sur- it passées par la Mélastomée à grandes feuilles, le Cyanophyllum ma- « gnificum et le Bégonia Rex. Sans excepter les plus beaux Maranta « des derniers temps, nous ne possédons, dans nos serres, aucune « plante qui puisse être comparée à ce Cyanophyllum, découvert par « le voyageur bien connu Ghiesbrecht, dans les forêts humides et « sombres qui environnent les mystérieuses ruines de Palenque dans « la province mexicaine de Chiapas, d'où il l'introduisit dans l'établis-» « sèment de Bruxelles. » Description. — Tige droite cylindrique; feuilles opposées courlc- ment pétiolées de 16 pouces de longueur sur 7 1/2 de largeur, ellip- tiques, oblongues-lancéolées à bords finement ciliés; face supérieure d'un magnifique vert velouté foncé sur lequel ressorlent vivement la blancheur de la nervure médiane et le vert émeraude clair des ner- vures latérales et des vénules; la face inférieure est d'un pourpre bleuâtre d'une grande richesse. Fleurs blanches, petites, portées sur des panicules de G pouces de longueur. Culture. — Le Cyanophyllvm magnificum demande la serre chaude humide et un endroit ombragé; un compost moitié terre de bruyère et moitié terreau; des arrosemcnls abondants dans la saison de sa végé- tation. Cnmpylobotrys argyroncura (LlND). — Famille des BubiacéeS. Celte charmante espèce est une heureuse addition à celte catégorie de plantes en vogue, désignée sous le nom de plantes à feuilles variées — 101 — on ornées. Elle est voisine du C. disçolor, dont elle se distingue par ses feuilles d'un développement plus considérable et d'une coloration plus brillante et plus animée. Cette jolie petite plante acquiert seu- lement de 10 à 15 centimètres de hauteur. C'est encore une introduction de notre zélé et infatigable naturaliste belge, M. Ghiesbregbt, qui la découvrit dans les ravins ombragés et humides de l'État de Chiapas au Mexique, d'où l'établissement de Bruxelles la reçut en 1857. Description. — Tige cylindrique; feuilles opposées, elliptiques, ob- tuses, à bord marginé et cilié de rose tendre; dans les jeunes feuilles celte teinte est plus vive et s'étend sur une grande partie de la surface supérieure qui est d'un beau brun olive satiné et chatoyant, ondulé de sillons réguliers de cinq lignes de largeur et dans la profondeur desquels apparaissent les nervures latérales d'un gris argenté se rejoi- gnant vers le bord ; la nervure médiane est également d'un gris argenté dont l'éclat contribue puissamment à la beauté de la feuille qui se rétrécit en un court pétiole et dont les extrémités sont toujours in- clinées. Même culture que l'espèce précédente. Bégonia l.iizuli (LlND). Sans avoir la prétention de se comparer au B. Rex , celte espèce est néanmoins dune grande beauté ainsi que d'une délicatesse de cou- leurs rare. Elle mérite sa dédicace par l'analogie frappante du coloris de ses feuilles avec la pierre précieuse connue sous le nom de lapis- lazuli. La partie supérieure de ses grandes feuilles est en effet d'un bleu minéral parsemé d'une poussière élincelante. La fleur jaune est de la grandeur et de la forme de celle du B. xanthina. Celte espèce habite les mêmes localités que le B. Rex, et a été découverte par le même collecteur. Sa culture est la même que celle de tous les Bégonias de serre chaude. Aristolocuia leuconenra (LlN'D). Cette belle espèce prendra une place distinguée parmi les plantes à feuilles ornées. La fleur nous est encore inconnue, mais quel que puisse en êlre le mérite, cette plante sera toujours recherchée pour la beaulé de ses feuilles d'un vert sombre et luisant, sur lequel se détache — 402 — un réseau de nervures blanches, qui lui donnent exactement le ca- ractère des plantes panachées, anomalie fort rare dans ce genre de plantes. Son introduction est due à M. J. Triana, qui la découvrit sur les bords du rio Magdalena, entre Honda et Ambalema. Elle exige également la serre chaude humide. Boehiueria argcutea (Llnd). — Famille des Urticacées. Encore une plante ornementale panachée d'un grand effet à ajouter à la liste de celles qui ont enrichi l'horticulture belge depuis quelques années. Nous pouvons même dire que celle-ci présente un cachet tout particulier dans ce genre de plantes. Sa tige est semi-ligneuse ; ses feuilles alternes, ovales, longuement acuminées, atleignent jusqu'à 40 centimètres de longueur sur 25 de largeur; la face supérieure est d'un vert tendre, recouvert de pustules et de larges plaques d'un gris argenté; sur la face inférieure apparaissent d'une manière saillante les nervures médianes et latérales d'un brun rougeâtre. Elle a quelque analogie avec le B. nîvea originaire de l'Indo-Cbine et a été découverte en 185G par M. Ghiesbreghl dans les forêts tempé- rées de l'État de Chiapas au Mexique. Elle réclame une place ombragée et une forte dose d'humidité, une terre forte mélangée de sable et de terreau. PLANTES NOUVELLES OU RARES DÉCRITES DANS LES JOURNAUX D'ilORTICULTURE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. Botanical Magazine, avril, vol. XIV. « Mium iw Dominii (hybride), pi. 5042. — Orchidées. Encore une des rares Orchidées obtenues de semis des C. Masuca et C. furcata, par M. Dominy, dans les serres de M. Veitch à Exeler. La semence, obtenue en 4854 par le croisement de ces deux espèces, fut immédiatement semée, et deux ans plus tard elle développa ses fleurs. Celles-ci sont abondantes, en épis, à périanthe plane; les sépales sont intérieurement blancs, bordés de rose à l'extrémité, extérieurement - 105 — lirant sur le violet; labelle grand, étendu, quadrifîde, d'un rouge tirant sur le pourpre. Tous les autres caractères génériques sont les mêmes que ceux des deux espèces dont il tire son origine. Cette jolie plante, d'un bel effet, a été dédiée à M. Dominy en sou- venir de son heureuse réussite dans une opération si difficile, dans ce genre de plantes surtout, et qui dénote une rare adresse. Serre chaude. PVyphea albo-lineata, var. reticulata, pi» 5045. — Gesnériacées. Cette variété est une bonne acquisition pour les amateurs de plantes de ce beau groupe de la famille des Gesnériacées. Quoique peu diffé- rente par ses fleurs du vrai N. albo-lineata , elle en diffère par ses feuilles à nervures mieux marquées et surtout par ses nervures ter- tiaires également blanchâtres formant ainsi un véritable réseau de lignes blanches. Handstein a fait une variélé du JV. albo-lineata qu'il appelle B. reticulata « nervis omnibus reticulatus; » qu'il rapproche du N. argyroneura de Lind. et Planch. [Fl. des serres, 8. 825, p. 201) et du N. anaectochilus de Warzc. C'est sous ce dernier nom que notre plante a été introduite de Berlin en Angleterre et décrite par Lindley. Serre chaude. Caniellia rosneflora. Ce Camellia, d'une beauté incontestable, a été longtemps cultivé à Kew sous le nom de C. euryoïdes (Lindl.). Celui-ci était une plante greffée en Chine sur un C. japonica et apporté en Angleterre par M. Potts en 1822. Quelques années plus tard, la partie greffée mourut et il en résulta, du sauvageon, la plante en question. Jusqu'à ce jour on ne sait rien de plus concernant le C. euryoïdes, aucun botaniste n'en ayant fait mention. La plante dont il s'agit dans cet article, et dont nous ignorons également l'histoire, est très-différente de ce der- nier Camellia, d'un habitus plus robuste, à fleurs plus grandes, d'un rose carmin. Elle ressemble davantage au C. assimilis , dont elle dif- fère cependant par ses fleurs axillaires et terminales, souvent géminées, son style tripartile presque aussi long que les étamines et ses trois stigmates bien distincts ; pétales au nombre de six ; presque soudés à la base, rangés en deux séries imbriquées, formant à la base un lobé peu apparent ; anthères courts, jaunes ; ovaire globuleux entièrement «labre. — 104 - Kefersteinia graminea (Reich. fils). — Famille des Orchidées. — Vol. XIV, n° 160. — PI. 5046. Celte curieuse Orchidée, décrite dans le Journal de botanique de V. Mohl et Schlecht, 634, Xen. Orch., p. 67, t. 25 , f. 2-11 , n'était, pas encore introduite vivante lorsque le docteur J. Lindley la décrivit d'après des échantillons secs sous le nom de Zygopetalon gramineum. Elle a été découverte par M. Harlweg, sur le versant occidental de la Cordilière des Andes, aux environs de Popayan, et introduite vivante par MM. Linden etFunck, qui la trouvèrent aux environs de Caraccas (1). On la reçut en Angleterre du jardin impérial de Saint-Pétersbourg sous le nom de Hunlleya fimbriata. Trois espèces de ce genre sont décrites par Reichenbach fils. Description. — Pseudobulbes nuls ou presque nuls ; feuilles de 6 à 7 pouces de longueur, presque droites, disposées en éventail, lancéo- lées, légèrement acuminées, pointues, finement striées longitudinale- ment, carénées inférieurement, comprimées et engainantes à la base. Pédoncules grêles, filiformes, de 2 à 5 pouces de longueur, naissant à la base même des feuilles par fascicules de quatre à cinq, uniflores, garnis de bractées à la base, une au milieu et deux opposées à peu de distance de la fleur. Avant l'épanouissement de celle-ci, le pédoncule est couché; il se redresse à mesure que l'épanouissement avance. Fleurs à fond jaune, d'un pouce de diamètre, plus ou moins copieu- sement poinlillées de carmin foncé; tablier lavé de rose, pointillé finement de carmin avec le centre largement maculé d'un rouge noi- râtre ; sépales extérieurs étalés horizontalement, lancéolés-oblongs, égaux; sépales intérieurs relevés; labelle large, ovale, bilobé, quel- quefois trilobé, gibbeux à la base, concave au milieu, marginé à l'ex- trémité qui est subitement recourbée en arrière; bords crispés et fine- ment dentelés; à sa base, du côté supérieur, on remarque une qua- druple élévation glanduleuse ayant l'apparence d'une mouche aux ailes étalées. Colonne allongée, semi-cylindrique, carénée devant avec les (1) C'est par erreur que la découverte de cette plante a élé attribuée à Harlweg. Elle est due au contraire aux deux voyageurs belges, qui la rencontrèrent en 1841 dans les forêls de Galipan, près de Caraccas, par conséquent deux années antérieurement à l'arrivée de M. Harlweg en Colombie. (Note du traducteur.) — 105 — bords de la carène unidentés vers le milieu ; le dos est légèrement tomenteux. Anthères placés antérieurement sur la colonne; quatre masses polliniques en forme de massue attachées sur une glande trian- gulaire. Bégonia Wageneriana. — IMoselikowltzla Wageneriana (KLOTSCH). — Bot. Mag., pi. 5047. — Begoniacées. — Patrie : Venezuela. Quoique moins beau que beaucoup d'autres Bégonia, dont le nombre des espèces brillantes augmente d'une manière si considérable depuis quelques années, la couleur vert-jaune foncé et brillant de ses feuilles, le rouge brun de ses tiges, pétioles et pédoncules, et le grand nombre de ses fleurs blanches étoilées, avec leurs anthères d'un beau jaune au milieu, le fera rechercher par les amateurs, d'autanl plus que cette espèce continue à fleurir pendant plusieurs mois de l'été. Elle a été introduite par M. Wagener dans le Jardin botanique de Berlin, d'où elle a été importée en Angleterre. Description. — Plante herbacée, glabre; tige droite de 2 4/2 à 5 pieds de hauteur, cylindrique, un peu en zigzag, rouge brunâtre; feuilles de 5 à 6 pouces de longueur, ovales-cordées, fauciformes, très- inégalement partagées, légèrement peltées, acuminées ; le bord du côté le plus large de la feuille est sinué; le bord opposé est dentelé; nervures saillantes dessous; pétiole cylindrique, raide, de moitié moins long que la feuille; stipules caduques, d'un pouce de long, membraneuses, oblongues , longuement mucronées; pédoncules axillaires, très-longs, cylindriques, succulents, formant une espèce d'ombelle doublement trichotome de fleurs fertiles et stériles; fleurs stériles à quatre, fleurs fertiles à cinq sépales lancéolés aigus, plus étroits que ceux des fleurs stériles ou mâles; étamines nombreuses, serrées, naissant d'un récep- tacle globuleux, presque sessile; capsule obconique à trois angles iné- gaux, dont deux courts, obtus et légèrement denticulés , le troisième plus long, triangulaire et obtus. La culture est la même que celle de ses congénères. Mai 1858. — 100 CULTURE MARAÎCHÈRE Nous croyons vous avoir parlé déjà d'une plante sauvage très-abon- dante sur plusieurs points de la Belgique, de l'Epilobe à feuilles étroites (Epilobium angustifolium) ou laurier de saint Antoine, et vous avoir dit qu'il conviendrait peut-être de l'introduire au potager, de l'amélio- rer en vue de la récolte de ses jets qui ressemblent beaucoup à ceux du houblon, se mangent de même et valent pour le moins tout autant. Voici le moment de se procurer du plant dans les forêts, à l'exposition du nord particulièrement, et surtout sur les places de fauldes. Ceci nous donne à penser que les cendres de bois ou les engrais à base de potasse sont très-profitables à cette plante. Nous voudrions que des amateurs soigneux se livrassent quelques années de suite à cette culture nouvelle sur divers points du pays, qu'ils traitassent l'Epilobe avec les mêmes égards que les légumes admis, et se rendissent compte du produit. Il y aura bientôt six ans, nous fîmes une planche d'Épilobes avec des souches arrachées dans un bois des environs; nous la fîmes à l'automne el à la hâle, dans un sol mauvais, sans nous donner la peine de fumer ni d'arroser, et malgré cela la reprise complète eut lieu, et dès le printemps suivant, nous pûmes détacher quelques poignées de jets de la plantation et les goûter. Ils étaient très-délicats. Nous attendîmes une seconde pousse que nous récollâmes environ huit jours après, mais cette fois hors de terre, avec les feuilles, c'est-à-dire non étiolées. On supprima les feuilles el on fit cuire les tiges. Elles étaient d'une amertume insuppor- table. Nos deux coupes n'affaiblirent pas sensiblement la plante qui repoussa et fleurit comme si on ne l'eût point maltraitée. L'année d'après le plant fut arraché, et la culture de l'Epilobe abandonnée. Nous ne nous en repentons pas, car elle avait été mal faite, mal con- duite, et il était impossible que, dans ces conditions, les produits couvrissent les frais. Aujourd'hui, nous nous proposons de reprendre cette culture manquée au début. A cet effet, nous allons ouvrir des rigoles de 40 centimètres de profondeur sur autant de largeur, el y mettre les planls à un pied de distance, sur de l'excellent terreau. Puis - 107 — nous recouvrirons de 45 centimètres seulement de bonne terre. L'Épi- lobe s'enracinera assez vigoureusement dans le courant de l'année pour se prêter à une première récolte dès le printemps prochain. Nous n'aurons pas à nous inquiéter sur son compte pendant l'hiver; il défie les froids de Russie comme les neiges d'Ardenne. Vers la fin de février, nous fumerons les rigoles avec un mélange de feuilles pour- ries et de cendres de bois; puis nous attendrons la pousse. Au fur et à mesure que les jets se montreront, nous les recouvrirons avec quelques pelletées de la terre extraite des fosses, au moment de la plantation, et placée sur les côtés, afin d'étioler, de blanchir rigou- reusement la plante. Lorsque les fosses seront comblées ainsi peu à peu , nous aurons nécessairement des jets d'une belle longueur, que nous pourrons couper à 40 pouces en terre sans inconvénient, à mesure qu'ils apparaîtront, non pas tous, mais le plus grand nombre, laissant partir quelques tiges en liberté, afin de ne pas tuer la plante sous la récolte. A l'automne , quand les tiges seront mortes et dessé- chées, rien ne nous empêchera d'enlever la terre des fosses et de la placer sur les côtés afin de nous en servir l'année suivante pour étioler une nouvelle récolte. On pourrait également, au lieu de cultiver l'Épilobe en fosses, le planter à une faible profondeur et butter les lignes pendant la végé- tation, comme nous faisons pour les crambés. C'en est assez sur ce sujet. Passons maintenant, si vous le permet- tez, à la culture des pois de seconde saison que l'on doit poursuivre pendant les mois de mai et juin, afin de maintenir le plus longtemps possible la durée de ces légumes. Parmi les pois de seconde saison, je recommande, comme toujours, le pois d'Auvergne ou serpette, en raison de son rendement considérable et de sa qualité, et les knight ou pois ridés verts et blancs, parmi lesquels se classe naturellement le mammouth, dont on a prétendu faire une sous-variélé. Mauvaise plai- santerie qui consiste à choisir les plus beaux grains du knight ordi- naire, à les mettre et à les vendre à part. Les Anglais qui sont, vous le savez, d'intrépides chercheurs de races légumières, qui en trouvent souvent et en inventent, au besoin, quand ils n'en trouvent pas, nous conseillent la culture du white per- fection marrow pease , de V alliance Eugénie, du climax Napoléon et du blue glory marrow pease. Dans le cas où il nous arriverait de mal- traiter la langue de nos voisins, on voudrait bien nous le pardonner ; — 108 — ce serait sans mauvaise intention ; nous copions machinalement les étiquettes et serions fort en peine de les traduire. Le white perfection est un pois à écosser, de grosseur moyenne, à grains jaunâtres, très-irréguliers dans leurs formes, ni ronds ni carrés, à peau chagrinée et se rapprochant un peu du crochu sans parchemin. Voilà tout ce que nous savons de ce nouveau pois anglais. L'alliance Eugénie est un pois ridé hlanc, plus petit que le knighf, mais moins tardif, chargeant beaucoup et constituant une véritable sous-variété de ceknight, dont il possède la saveur sucrée. L'année dernière, nous avions le pois alliance et le pois Eugénie, les deux faisant la paire, et l'on et l'autre désignés sous la qualification de pois ridés blancs, l'un et l'autre signalés sur le catalogue de M. Vilmorin comme Irès-produc- tifs et les plus hâtifs de leur catégorie. Aujourd'hui, peut-être faute d'avoir pu les distinguer, on les réunit dans le même sac, grains et noms, et l'on nous conseille de les planter de quinzaine en quinzaine depuis mai jusqu'à la mi-juillet, afin de récolter des pois verts de septembre à la fin d'octobre. Le climax Napoléon qui , l'année der- nière, s'appelait tout simplement climax, est encore une nouvelle sous-variété du knight ou pois ridé, à grains verdâtres, que l'on cul- tive comme le précédent, qui le vaut sous tous les rapports et n'en diffère réellement que par la couleur. Quant au hlue glory marrow , c'est une connaissance toute nouvelle pour nous. Son grain, irréguliè- rement arrondi, d'un jaune verdâtre sale, n'appartient pas à la caté- gorie des ridés et ne s'en rapproche que par sa saveur sucrée. La culture des pois est la même pour toutes les races et sous- variétés. Un terrain léger, plutôt maigre que riche, n'ayant pas porté de pois depuis sept ou huit, années au moins, voilà ce qu'il faut à ce légume. En terrain riche, il fournirait trop de feuilles et pas assez de gousses ; ramené trop souvent à la même place, il dégénérerait vite et les grains prendraient une saveur amère. Pour précipiter la levée des pois, on doit échauder la semence avec de l'eau bouillante, les retirer de cette eau, devenue froide, au bout d'une beure ou deux, les rouler dans de la cendre de bois pour les ressuyer et les praliner, et les mettre en terre. Le procédé liégeois qui consiste à les planter sur une seule ligne, de manière à établir des brise-vents de loin en loin dans le potager, est supérieur à tous les autres. Ces lignes chargent bien des deux côtés, surtout quand, au lieu de se servir des rames ordinaires pour les soutenir, on les fixe — 109 — avec soin et avec goût à une sorte de palissage formée de pieux et de perchettes. A mesure que les tiges montent, on les accole avec des liens délicats, en ayant la précaution de serrer plus étroitement du haut que du bas, afin de refouler la sève vers les parties moyennes. Les pois, ainsi conduits, produisent beaucoup et n'ont rien à craindre des coups de vent. Le procédé que nous suivons ici est inférieur au précé- dent, nous nous empressons de le reconnaître, et, le reconnaissant, nous en ferons peu à peu le sacrifice. Il consiste à planter sur deux lignes, à laisser entre ces deux lignes un espace d'un mètre au moins, et à ramer en dedans avec des rames ordinaires. A propos de rames, vous saurez que dans certaines localités, les gens ne s'en procurent pas toujours facilement. Ici même, dans ce pays de forêts, nous n'en avons pas de premier cboix et les payons assez cher. N'y aurait-il pas moyen de se soustraire à cette dépense de tous les ans? Ne pourrait-on pas imaginer des treillages mobiles avec cadres en bois et fil de fer galvanisé? Ne pourrait-on pas, avec la cul- ture sur deux tiges parallèles, fixer sur le sol un cadre mobile, garni de fils de fer galvanisés, formant le cercle, sur lesquels on accolerait les tiges des pois. Ainsi arquées, ces tiges produiraient vraisemblable- . ment plus. Aussitôt la récolte faite, on enlèverait le treillage, fabriqué de plusieurs pièces pour la facilité du transport, et on le conserverait au grenier pour l'année suivante. Il y a lieu de croire que ce procédé, plus expéditif que celui en usage, serait aussi moins coûteux. C'est à examiner. Puisqu'il est question de pois, permettez que je vous signale la pré- sence des mulots ou campagnols en grand nombre. Si nous n'y prenons garde, nous aurons fort à souffrir de leurs ravages; les semences de fèves et de pois y passeront pour la plupart. Les pots vernissés en dedans, à moitié remplis d'eau et enterrés jusqu'au bord, ne suffisent point à leur destruction. J'ai employé les pâtes empoisonnées, pâte de pommes de terre, de lard fondu et de phosphore, pâte de farine de maïs et de strychnine, mais les résultats n'ont pas été satisfaisants. L'année dernière, j'ai dû recourir à l'emploi du sulfate de strichnine, j'en fis dissoudre quelques grains dans un demi-verre d'eau chaude, et versai deux ou trois poignées de froment dans cette eau empoisonnée. Une fois ce froment bien imprégné , je le répandis par petites quan- tités dans le voisinage de mes planches de fèves et de pois, et à partir de ce moment, je n'eus plus à me plaindre des campagnols. — HO - Celle année, mes pois planlés sur couche ouverle, en vue d'un repi- quage, ont été visités par les campagnols au moment de la levée. Tiges et graines disparaissaient chaque nuit. J'essayai de nouveau de la houillie de maïs empoisonnée avec de la strychnine. Les campagnols y touchèrent quelque peu et les pois furent épargnés ; mais le lendemain la houillie fui évitée et la plantation fouillée et maltraitée de rechef. Cette fois, je commençai par faire la part des rongeurs; je leur jetai une grosse poignée de graines de pois sur le sol de la couche. Le lendemain pas un grain ne restait, tous étaient mangés ou emmaga- sinés, et la provision ayanl suffi, le légume en végétation n'avait pas été louché. Le surlendemain j'usai du même moyen ; seulement j'eus soin d'empoisonner les poignées de pois secs en les laissant tremper dans de l'eau chaude chargée d'un gramme de strychnine. Les campa- gnols en prirent quelques graines, cinq ou six par nuit, et ne louchèrent plus aux pois en végélalion. Avant d'en finir avec les pois, j'appellerai l'attention des cultivateurs sur le pincement. Cette opération est conseillée avec raison par tous les auteurs, mais elle n'est pas convenablement détaillée. On nous dit : — Voulez-vous hâter la venue des gousses el en obtenir de belles? Pincez au-dessus de la seconde fleur. C'est fort bien, mais l'on devrait ajouter : pincez de bonne heure, de façon à n'enlever qu'une très- petite partie de fane et à ne supprimer par conséquent qu'une très- pelilc quantité de sève. Quand la suppression est forle, la sève dispo- nible est considérable el elle éclate en feuilles et en rameaux ; quand, au contraire, la suppression est faible, la sève disponible est si minime qu'elle n'a pas la force de faire de la feuille; elle se loge dans le voi- sinage de la partie pincée et donne du volume aux gousses. Nous n'avons pas besoin de rappeler aux cultivateurs que pendant le mois de mai on doit planter les haricots ou repiquer ceux que l'on a fait lever sur couche pour gagner une quinzaine d'avance. On doit continuer aussi les semis de laitues, de cerfeuil, de cresson alénois, de radis, les repiquages de choux de savoie tardif, de Bruxelles, de choux- fleurs de Hollande. On repiquera les betteraves, les poireaux, le céleri, et enfin, vers la fin du mois, il n'y aura pas d'inconvénient à semer les endives sous les climats doux de la Belgique. En Ardcnne, elles monteraient; aussi, pour éviter ce mécompte, on attend la seconde quinzaine de juin. V. Joigneux. 111 — MISCELLANEES. GROUPES DE PLEINE TERRE POUR LES GRANDES PELOUSES. Les personnes qui ont eu l'occasion de visiter le Jardin zoologique de Bruxelles dans le courant de l'année passée, ont pu remarquer, en entrant, un magnifique groupe de plantes entièrement inconnues dans nos jardins jusqu'ici et dont l'aspect présentait quelque chose de vrai- ment tropical. On se sérail crû transporté subitement dans les plaines de l'Amérique méridionale où les Heliconia, les Canna, les Arum et toutes ces plantes herbacées à feuilles colossales déploient ce luxe de végétation qui ne dépasse guère la zone lorride. Enfin, depuis quelques années, à force de soins et de persévérance, on est parvenu, sous le 51e degré de latitude, à faire végéter, en plein air, ces habitants des bords de l'Orénoque et de l'Amazone. Ce groupe, taillé au milieu d'une pelouse de la forme d'une ellipse presque circulaire, avait 6 mètres de longueur sur o mètres et demi de largeur. Le centre était occupé par une forte touffe de Cyperus Papyrus, garni d'une triple ceinture de Canna indica, qu'entourait à son tour une double rangée de Canna discolor.La bordure était formée par un cercle de Caladium aux feuilles gigantesques. La masse entière avait conservé une forme parfaite, celle d'une demi-hémisphère, et offrait un coup d'oeil admirable de fraîcheur et d'élégance. Nous apprenons que pour cette année plusieurs autres plantes exotiques, à grand effet, seront sou- mises à la même expérience. Des Musa paradisiaca, des Hedychium Gardnerianum et des Maranta devront également payer, à la pleine terre, l'hospitalité que nous leur avons donnée si longtemps dans nos serres. Voici comment on procède : creuser à 1 mètre et demi de pro- fondeur; vers le mois d'avril remplir de fumier à 50 centimètres d'épaisseur, puis recouvrir de bon terreau jusqu'au niveau du sol; vers le 15 avril ou le 1er mai, selon la précocité de la saison, on procède à la plantation en ayant soin de choisir les espèces les plus élevées pour le centre et les plus petites pour rapprocher de la circonférence. Le moindre abri, une simple toile tendue sur des piquets, suffit pour pré- server les jeunes pousses de l'atteinte des gelées tardives du mois de — M2 — mai. Des arrosements très-fréquents et très-abondants sont une condi- tion sine quâ non pendant les grandes chaleurs. Vers la fin de juillet, et surtout dans le courant des mois d'août et de septembre, ces plantes ont acquis tout leur développement et le groupe se présente dans toute sa splendeur. Les rhizomes, que l'on peut diviser à l'infini, se conservent parfaite- ment pendant l'hiver en serre froide et même dans une bonne cave peu humide, CULTURE DE CERTAINES ESPECES DE DRACŒNA EN PLEINE TERRE PENDANT L'ÉTÉ ; PAR M. JAEGER. La culture des Dracœna en plein air, pendant l'été, paraît avoir été mise en pratique pour la première fois au jardin botanique de Berlin. Les bons résultats qui ont été obtenus, l'effet pittoresque que produisent ces belles plantes, ont déterminé plusieurs horticulteurs a suivre cet exemple, et aujourd'hui il est à Berlin peu de jardins dans lesquels ne figurent des Dragonniers. M. Jaeger dit qu'il a été frappé d'admira- tion la première fois qu'il a vu de forts pieds de Dracœna australis et indivisa en pleine terre. Il les a trouvés d'un effet bien supérieur à celui des palmiers placés dans les mêmes conditions. Jusqu'à ce jour, on n'a cultivé, en pleine terre, que le Dracœna australis Hook. (Dracœnopsis australis Planch., Cordyline australis Kth.), de l'île de Norfolk, de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle- Hollande, le Pracœna indivisa Forst (Dracœnopsis indivisa Planch , Cordyline indivisa Kth.), de la Nouvelle-Zélande et le Dracœna con- gesta Sweet (Cordyline congesta Klh., Charhvoodia congesla Sweet). On plante ces végétaux à l'air libre à la fin de mai, lorsque les gelées ne sont plus à craindre, dans une terre légère et nutritive, à l'abri d'une trop grande humidité et parfois même sur une légère élévation qui les met mieux en évidence. Ils réclament un arrosement abondant pendant l'été et doivent être rentrés aussitôt l'apparition des premières gelées. Le Dracœna australis peut supporter plusieurs degrés de froid ; ce fait n'a rien qui doive étonner, puisque dans son pays natal il neige assez fréquemment. Le Dracœna indivisa est tout aussi rustique; mais il est encore trop rare et trop cher pour qu'on l'expose à la — 115 — gelée. LeDracœ7ia congesta, quoique un peu plus délicat, résiste cepen- dant aux premières gelées d'automne. Ces espèces se conservent très- bien dans une serre froide à une température de 5 degrés centigrades. Le Dracœna australis réussit très -bien en serre froide comme les Yucca et les Agave. Si l'on place ces espèces en serre chaude, pendant, l'hiver, elles doivent être tenues plus au frais de bonne heure, pour qu'elles puissent s'habituer graduellement à l'air libre. Après leur mise en pot à l'automne, pour les rentrer, il est bon de les enfermer d'abord dans une serre ou une bâche chaude pour qu'elles s'enracinent bien. Tenues constamment en serre chaude, ces plantes végètent et sont très-sujettes aux atteintes de la Rouge. Les Dragonniers mis en pleine terre croissent rapidement. On voit des pieds de trois ans s'élever à 1 mètre et 1 mètre 50; parfois même ceux du Dracœna congesta atteignent 2 mètres de hauteur à cet âge. L'endroit où on les plante doit être abrité contre le vent, ou tout au moins ne pas y être trop exposé. On doit avoir soin de planter les pieds isolément ; car, groupés, ils perdraient une grande partie de leur beauté. Il est probable que l'on pourrait cultiver de même, en pleine terre, la plupart des espèces de Dracœna, Dracœnopsis, Cordyline, Calodracon et Charlwoodia. Cela est certain pour le Dracœna draco, Lin., des Canaries, et le Dracœna nutans (Cordyline), espèce très-voisine de Vaicstralis, le Dracœna stricto Bot. Mag. (Cordyline stricta Klh.) de la Nouvelle-Hollande et le Dracœna spectabilis {Cordyline spectabilis Kth. et Bouché) passent aussi bien l'été en pleine terre que le Dracœna australis; M. Jaeger pense que ce mode de traitement conviendrait aussi à deux nouvelles espèces, encore assez rares, de la Nouvelle- Zélande, décrites par Goeppert, sous les noms de Cordyline Hoibren- kiana et Charlwoodia australis, et au Dracœna terminalis purpurea- variegata (Calodracon Jacquini Planch. Cordyline Jacquini Kth.). Il se propose de faire des essais avec ces dernières espèces. (Gartenflora.) — 414 - LES MAGNOLIA ET LEUR CULTURE. (Traduit de l'anglais du Floricultural Cabinet.) Le genre Magnolia se compose d'arbres et d'arbrisseaux qui bril- lent tous, tant par leur magnifique feuillage que par leurs belles et grandes fleurs. Nous ne parlerons ici que de ceux qui supportent la pleine terre, ainsi que des variétés que l'on est parvenu à acclimater au moyen d'aulres espèces rustiques. Nous ne comptons que douze espèces ou variétés répandues dans les cultures, parmi lesquelles le blanc nuancé de pourpre et de violet domine dans les fleurs. Ces espèces sont pour la plupart originaires de l'Amérique du Nord où elles embellissent les forêts et les savannes. Quelques unes sont originaires du Japon et des monts Himalaya. Le docteur J. D. Hooker, dans ses relations sur ces contrées, dit que le sol est quelquefois jonché des débris de leurs grandes et belles fleurs et que les forêts sont saturées de l'odeur suave qu'elles exhalent. Il en est dont les feuilles sont persistantes et toujours vertes tandis que d'aulres ont les feuilles caduques. La plus belle de toutes est, sans contredit, le M. grandiflora introduit en 1757 de l'Amérique du Nord et qui a donné lieu à diverses variétés parmi lesquelles nous citerons particulièrement : M. grandi/1, prœcox, qui a pour qualité principale de fleurir de bonne heure et surtout de conserver ses fleurs jusque bien avant dans l'été. Il se prête suiiout à la culture en espalier, tandis que le M. grandifl. exoniensis, plus robuste que le précédent, se plaît davan- tage dans un endroit isolé. Le M. grandifl. ovata, très-différent des deux premiers et quoique moins abondant dans sa floraison, ne laisse pas d'avoir son mérite. Tous les trois ont les feuilles persistantes et tou- jours vertes. Parmi les espèces à feuilles caduques nous citerons : Le M. purpurca, du Japon, qui fleurit en avril et en mai. Cet arbris- seau, de 10 à 12 pieds de haut, doit être planté de préférence le long des murs. Ses fleurs sont blanches à l'inlérieur, pourpres à l'extérieur; toutefois elles n'atteignent tout leur éclat que par un temps excep- tionnellement beau. Le M. purpurea gracilis, une variété de la précédente, a le feuillage moins touffu et d'un vert moins foncé. La couleur pourpre des fleurs est plus intense. — 145 — Le 31. tripetala qui acquiert parfois de 24 à 25 pieds de haut; a des fleurs, souvent d'un blanc de neige, qui mesurent de 6 à 8 pouces de diamètre. Son feuillage, très-dense, passe, vers l'automne, au brun foncé ou au noir. C'est une des espèces les plus rustiques que nous connaissions. Le M. acuminata, d'une croissance plus vigoureuse et qui résiste presque aussi bien que le précédent. Les fleurs s'épanouissent en mai et en juin; elles sont d'un jaune pâle dans l'intérieur et exhalent moins d'odeur que le 31. grandi flora. Avant de tomber, les feuilles changent de couleur comme dans le M. tripetala. Le 31. conspicua, originaire de la Chine, atteint la taille d'un arbre de 20 à 50 pieds de haut. Ses feuilles n'apparaissent qu'après les fleurs; celles-ci sont très-grandes, dressées et exhalent une odeur très- intense. Il fleurit de février en avril. C'est une très-belle plante, mais comme elle ne résiste pas aux froids rigoureux, il est préférable de la planter dans un lieu abrité, de préférence adossée aux murs. Ce ma- gnolia est introduit depuis 1789. On en connaît une variété sous le nom de 31. Soulangeana à fleurs plus grandes et teintées de pourpre. Le 31. glauca, une des espèces les plus anciennement introduites en Angleterre, est d'une taille moyenne et conserve, en partie, ses feuilles pendant l'hiver. Les fleurs sont petites, mais très-odoriférantes, elles s'ouvrent en juin et continuent à se montrer jusqu'en septembre. Les feuilles, en vieillissant, deviennent d'un brun jaunâtre. Elle est origi- naire des plaines marécageuses des parties tempérées de l'Amérique du Nord. Tous les Magnolia, et surtout ceux que nous venons d'énumérer, se multiplient facilement au moyen de boutures, de provins ou mar- cottes. Ce dernier moyen est employé de préférence pour les espèces à bois dur, tandis que la bouture convient davantage pour celles à bois tendre. La marcotte se fait depuis le mois d'octobre jusqu'au mois de fé- vrier. L'automne suivant les plants sont enracinés. On les sépare de la plante mère; on les plante en pots, puis on les place ainsi en terre afin de préserver les jeunes racines des fortes gelées. Pour plus de sûreté on fera bien de couvrir ces jeunes plants de paillassons si les froids deviennent rigoureux. Lorsqu'ils sont parfaitement bien enracinés, toutes ces précautions deviennent inutiles. Pour se procurer un grand nombre de jeunes sujets, on choisira une — M G — des espèces les plus rustiques, que l'on plantera dans un endroit abrité, mais spacieux; on couchera autant de branches que faire se peut dans le sol, en ayant soin de faire l'entaille au bas de chaque entre-nœud et l'on verra se former une succession de jeunes plantes qui se développent à mesure que l'on enlève les premières. Pour toutes les espèces asiatiques que l'on voudra multiplier, soit par greffe, soit par écusson, on devra choisir de préférence le M. purpurea. La greffe par approche se pratique surlout lorsque l'on veut obtenir de suite de forts sujets. La manière d'opérer la greffe par approche ne doit plus être un secret pour celui qui a la prétention de connaître le jardinage, mais comme il est probable que tous ceux qui nous lisent ne sont pas iniliés à la floriculture, nous croyons devoir donner un aperçu de la méthode que Ton emploie en pareil cas. Après avoir choisi un sujet robuste de M. purpurea, que l'on place à proximité de la plante qui doit fournir l'approche, on enlève de celle-ci, ainsi que du pied correspondant, une tranche de 5 pouces de longueur, de manière à ce que les deux parties ainsi entaillées puissent se placer exactement l'une sur l'autre (bois sur bois, écorce sur écorcc), puis on procède immédiatement à la ligature. Ces opérations réclament un instrument bien tranchant et une main exercée. Si les deux sujets n'étaient pas d'un diamètre égal, on tâchera de faire correspondre les deux écorces d'un côté seulement. Le moment le plus propice pour celle opération, c'est celui où les plantes entrent en sève. La plupart des espèces d'origine américaine peuvent s'obtenir égale- ment de graines. On sème celles-ci dans des pots d'une largeur moyenne, on les recouvre d'un demi-pouce de terre, puis on place sur couche chaude. Lorsque les jeunes plants ont atteint une certaine hauteur, alors on procède à un premier rempotage. On les place de nouveau sur couche chaude et dès ce moment on commence à les habituer à l'air libre pour pouvoir les sortir en cas de besoin. Les Magnolia gagnés de semis étant très-délicats, on fera bien de les préserver des vents froids et surtout de leur ménager une bâche froide pour la nuit. Un second rempotage devient indispensable avant que l'on puisse les ris- quer en pleine terre. Tous les Magnolia, sans exception, ne prospèrent que dans un sol bien drainé et dans un endroit à l'abri des vents du nord et de l'est. Avant de planter on creusera le sol à 1 pieds de profondeur sur V à — 117 — 6 pieds de diamètre. Les racines doivent êlre convenablement étalées et recouvertes d'un mélange de terre argileuse et de terre de bruyère jusqu'à la base de la lige. Celle-ci étant trop profondément en terre nuirait au développement de la plante. REVUE DES JOURNAUX. Nous trouvons dans le Cottage-Gardener, country-gentlemans com- pétition and poultry chronicle, une description des jardins du duc de Devonshire, à Chatswortb. Dans le n° 448, M. Beaton recommande par- ticulièrement les plantes suivantes pour serre froide : Acacia longifolia. Correa picta snpeiba. Cyclamen persicum rubrum. — Alkinsii. Daphne indica rubra. Epipbyllum Snowii. Eriostemon intermedium. Linum tigrinum, Primula chinensis fl. pi. rosea. — — fl. pi. aîba. Stylidium tubiflorum. Witsenia floribunda. Plantes grimpantes. Bignonia grandiflora. Gompbnlobium polymorphum splendens. Jasminum grandiflorum. Mandevillea suaveolens. Rhynchospermum jasminoïdes. Lazardibala biternata. Hedera colchica. Tacsonia manicata. Tacsonia mollissima. Clematis indivisa lobala. Fagelia biluminosa. Lapageria rosea. Passiflora Billotii. Stauntonia lalifolia. Hedera algeriensis. Zichya longepedunculata. Le n° 450 contient une figure de VHibberlia grossnlariœfolia de la famille des Dilleniacées, extraite du Végétable Kingdom and its pro- ducts, par Rob. Le même numéro fait mention d'un Dendrobium ftm- briatum, des serres du duc de Devonshire, qui mesure 8 pieds de hau- teur sur 4 de largeur et qui fut introduit directement, en 1818, des Indes orientales. On y comptait 250 grappes, dont chacune contenait de 10 à 12 fleurs. Le n° 454 cite un Richardia africana (Calla œlhiopica,) h fleurs — 418 — doubles. II est probable qu'il ne peut être question ici de la véritable fleur, mais plutôt du spalhe qui entoure le spadice. Dans tous les cas une pareille anomalie doit être quelque chose de bien curieux. Parmi les plantes particulièrement cultivées en serre froide, en Angleterre, on cite les espèces suivantes : Andromeda phillyriacfolia (Hook.), à feuilles d'un vert sombre qui contrastent singulièrement avec le blanc de neige des fleurs. Atiopterus glandulosus de Van Diemen (Labill.), de la famille des Cunoniacées. Elle fleurit en hiver. Bejaria œstvans (Lin.), de la famille des Ericacées, joli arbrisseau à fleurs carmin, à feuilles petites, glulineuses, d'un très-bel effet. Desfonfainia spinosa, toujours rare à cause de la difficulté que l'on éprouve à le multiplier, mais toujours beau et distingué. Dillwynia scabra, une des plus belles espèces du genre à fleurs écartâtes bordées de jaune. Daviesia Hookeri, plante naine, à fleurs panachées, en grappe. Genelylis tulipifera (Flore des serres, t. 1004), figuré aussi dans le Gardeners Chronicle sous le nom de Hcdaroma tulipifera (Lindl.), res- semble par ses feuilles à une Ericacée (Vaccinièe) quoique appartenant à la famille des Myrlacées. Belles fleurs blanches et carmin retombant en clochettes de l'extrémité des branches. Hemiandra pungens, de la famille des Labiées, et à feuilles d'Érica. Lapageria rosea, plante grimpante à grandes et belles fleurs. La liste de ces plantes se termine par : Boronia Drummondii, Da- viesa Fraseri, Gomphrena venustum et Lindleyanum, Gastrolobium Lekianum et Spectabile, cités comme plantes méritant d'être cultivées dans les serres froides. Dans les nns 455 et 458 se trouve la description par le docteur Lindley, des quatre Rhododendrum que Hugh-Low a introduits de l'île de Bornéo. Ils rappellent les espèces de Sikkim et se cultivent comme celles-ci en serre froide (sic). Jusqu'à ce jour on ne les a guère rencon- trés dans les collections du continent; il paraît même qu'ils finissent par disparaître des cultures de nos voisins d'outre-mer. La difficulté de leur culture tiendrait-elle à leur état épiphyle ? La plupart des Rho- dodendrum de Sikkim le sont également cl cependant leur réussite n'est plus douteuse. * Il est plus probable qu'il faudra les cultiver en serre tempérée pour obtenir de bons résultats. * — 119 — Dans le n° 459 on cite six espèces nouvelles de Cinéraires, qui font sensation en Angleterre, ce sont : Brillant (Lidgard), fond blanc, bordures d'azur, centre obscur. Earl of Clarendon (Turner), fond violet foncé, un cercle rouge autour d'un centre obscur. Emperor of the French (Turner), fond blanc, bord rose-carmin, centre obscur. Excelsior (Turner), fond d'un blanc éclatant, bord violet avec le centre de même couleur. Miss-Labouchère (Baussie), même fond, bordé légèrement de rose 1 îlas. Optima, même fond, à large bord bleu foncé avec le centre de même couleur. Le n° 460, donne une liste d'un grand nombre de Pelargonium que nous recommandons aux amateurs : Andover. Bride of Abydos. Carlos. Conqueror. Duchess of Wellington. Empress. Fair-Ellen. Gem of the West. Governor General. Laura. Leah. Lord Raglan. 1° Pelargonium vrais. Marginata. Novelety. Pointer improved. Phaëton. Rebecca. Sanspareil. Silenus. Bête noire. Una. Virginia. Vulcan. Yarico. Advencer. Bealy of Slugh. ClothofSilver. Crimson King. Défiance. Duchess of Sulherland 2° Fancy- Pelargonium . Eminent. Lady Hume. Masterpiece. Moone light. Resplendens. Victoria magna. (La suite au numéro prochain.) — 120 — BIBLIOGRAPHIE. LE JARDIN FLEURISTE, ou Instructions simples et précises a l'usage des ama- teurs et des horticulteurs pour la culture des plantes d'ornement annuelles ou vivaces, oignons a fleurs, etc., par Charles Lemaire. — Paris, librairie d'agri- culture et de jardinage de Goin , quai des Grands-Augustins , 12. — Bruxelles, au bureau du journal. Prix : 3 fr. 50 c. Voici un livre vraiment de circonstance, au moment où le printemps se mani- feste, où les bourgeons s'épanouissent, où les crocus, les byacinthes, les oignons de toutes sortes viennent émailler les plates-bandes, et, rivalisant avec les vio- lettes, les primevères annoncent le réveil de la nature. C'est la saison où les jar- dins deviennent charmants, où chacun sent le désir des paisibles jouissances de l'horticulture, où l'habitant des villes, que ses occupations privent de cette inno- cente distraction, cherche à se faire, au moins pour quelques mois, un jardin sur sa fenêtre ou dans un coin de son habitation. Mais, pour ces amateurs peu versés dans les procédés du jardinage pratique, et étrangers le plus souvent aux notions les plus élémentaires de la botanique, il faut un guide, et un guide à leur portée. Voilà pourquoi M. Charles Lemaire, connu par des publications horticoles esti- mées, a rédigé ce nouveau volume, qui manqua}! à une classe nombreuse de lec- teurs, bien que les écrits que l'on possède sur l'horticulture soient pour ainsi dire innombrables. De l'apparition incessante de nouveaux traités sur ce sujet, qui paraît inépuisable, M. Lemaire conclut que l'horticulture, l'une des plus aimables occupations auxquelles on puisse se livrer, est désormais passée dans nos mœurs, et qu'elle est devenue, sinon une nécessité, du moins une compagne inséparable de toute existence intellectuelle et tant soit peu aisée. Les fleurs sont le plus gracieux des dons que nous ait faits la Providence. M. Lemaire, dans son traité, écrit d'une manière nette, simple et pleine d'en- train : il veut mettre chacun à même de profiter de ce bienfait du Créateur. — Voici le plan de son volume, illustré de vignettes sur bois représentant les prin- cipaux outils. Après avoir traité des conditions de l'établissement d'un jardin fleuriste, donné la manière d'organiser un rocher, un bassin , une serre écono- mique, l'auteur parle des amendements, engrais et composts. Il consacre ensuite des chapitres séparés aux inslrumenls et ustensiles horticoles, aux maladies des plantes et aux remèdes à employer, aux insectes nuisibles et aux moyens de les détruire, puis à la multiplication des plantes, semis sur couche, bouturage, gref- fage, division des tubercules, oignons, etc. Nous recommandons aux dames en particulier et à toutes les personnes qui aiment à cultiver des fleurs dans l'intérieur de leur habitation, ou sur leurs fenêtres, un chapitre où sont expliqués les soins à donner aux plantes dans les appartements : ce chapitre est suivi d'une liste de plantes nouvelles, soit grim- pantes, soit arborescentes, qui réussissent mieux que d'autres emprisonnées dans des jardinières ou suspendues dans des corbeilles. Enfin, après avoir donné des instructions spéciales sur la manière de pratiquer convenablement les arrosements, M. Lemaire donne une liste étendue, avec des- cription sommaire, des plantes d'ornement vivaces ou annuelles, arbres et arbrisseaux que l'amateur doit réunir de préférence dans un jardin fleurisle. Un calendrier indiquant les travaux à faire mois par mois complète cet amusant volume d'environ 250 pages, et qui a sa place marquée sur les rayons des plus modestes bibliothèques, sur la table de travail de l'employé, du rentier, du curé de campagne, de l'instituteur rural, de tous ceux enfin qui ont un petit jardin à orner ou quelques loisirs à consacrer aux délassements horlicoles. >Y'///j/f /// 1 '// W/ //Vf //" /' /v: ' ■ — 121 — PEXTSTEMON JAFFMYAÎVUS Pentslemon de Ja/fraij. — Fam. des Scrophularinees. Planche XI. Colle jolie espèce, dont nous trouvons le dessin el la description dans le n° 100 du Botanical Magazine, est originaire de la partie Nord de la Californie, où elle a été découverte par M. Jaffray en 1853, Ce fut M. Lobb qui on envoya des graines à MM. Veitch et fils, à Exeter. La figure que nous donnons ci-contre a été faite sur un échan- tillon qui a fleuri dans leurs serres au mois d'août 1857. Elle a beau- coup d'analogie avec le P. speciosus (Dougl. cl Lindl.), qui habite les bords du Slrahon-River dans l'Amérique du Nord; mais elle en diffère visiblement par le coloris particulier de sa corolle d'un bleu rougeâlrc intense, dont nous ne trouvons guère d'exemple que dans quelques genres de la famille des Borraginécs. Elle est une excellente acquisi- tion pour nos parterres en tant que plante rustique de pleine terre; elle fleurit abondamment durant plusieurs mois de l'été. Description. —Tige droite, branchue, d'un pied de hauteur, glabre el maculée de rouge. Feuilles très-glauques, entières; les inférieures sputulées, particulièrement les radicales, légèrement atténuées et décurrcnlcs; celles du milieu oblongucs elliptiques, les supérieures obtuses, presque sessiles, passant graduellement à l'état de bractées, ovales cordées, entièrement sessiles; pétiole court. Panicule terminale; pédicelles opposés, à 2, 5 ou plusieurs fleurs pseudo-verlicillées. Calice court, à cinq divisions larges, ovales, acuminées, tant soit peu imbri- quées. Corolle d'un pouce et quart de longueur, d'un bleu intense, rouge à la base et à la gorge; limbe à deux lèvres, la supérieure divi- sée en deux parties, l'inférieure en trois lobes arrondis, étalés; filaments stériles aussi longs que les filaments fertiles, non barbus ; ovaire pres- qu'ovale; style de longueur égale aux élamincs; stigmate obtus. Juin 1858. !l — lt>2 — SPIGELIA .ENEA (Cn. Lem.) Fam. des Loganiacées. Planche XII. La description de la charmante petite plante dont nous offrons lé dessin dans celle livraison, a élé faite par M. Ch. Lemaire, dans le quatrième volume, page 55 de V Illustration horticole; voici comment il s'exprime : « Dans une visite récente à l'établissement de M. Linden , si riche en plantes intéressantes et nouvellement introduites, soit par lui-même, lors de ses voyages en Amérique, soit par les soins de ses collecteurs dans celle vasle contrée, l'une d'elles, alors en fleurs, attira, surtout par cette raison, noire attention spéciale, par sa gracieuse petite stature, son élégant feuillage d'un vert sombre à reflets cuivreux, et ses épis circinés d'assez grandes fleurs blanches et roses, d'une forme assez semblable à celle du Sipanea camea, Ad. Brong, mais plus grandes et à gorge nue, à organes génitaux presque inclus. Elle sera bien accueillie par les amateurs judicieux de ces plantes à feuilles ornées ou panachées, que leur beauté foliaire engage avec raison les collec- teurs à rechercher particulièrement aujourd'hui, dans leurs pénibles mais glorieuses explorations lointaines. » Description. — Plante herbacée de 4 à ;i pouces de hauteur, ra- meuse, à tige cylindrique, tant soit peu aplatie, sous-frutescente et rougeâtre à la base; feuilles nombreuses, serrées, opposées, ovales, pointues, légèrement, acuminées, à bord ondulé, membraneux et jau- nâtre; face supérieure d'un vert foncé velouté à reflets cuivreux-oli- vâtres; nervures d'un vert pâle; pétiole court, un peu cannelé, mar- giné; stipules inlerpéliolaires, presque amplexicaules , épais , courts, charnus et aigus; fleurs sessiles, blanches et roses à l'extrémité, très- serrées sur des épis circinés, axillaires ou terminaux; corolle lubu- leuse, supérieurement renflée et campanulée, â cinq divisions régu- lières, peu profondes, aiguës, étalées; calice charnu, très-court, anguleux, gibbeux, à cinq divisions profondes, subulées, membraneuses; élamines au nombre de cinq insérées sous la gorge, â filets courts, arquées vers le sligmalc; anthères introrses à peine saillantes; ovaire très-petit, ovale, biloculairc, à loges monospermes; disque nul; style mince, cylindrique, de la longueur du lube; stigmate peu apparent, poilu. m ï 1 * 75i ■ > V — 123 — Nous ajouterons que celle piaule lilliputienne, d'une culture très- facile, a été découverte par M. Marius Porte, dans la Jacobina, district, oriental de la province de Bahia, et que, depuis l'époque de son intro- duction, elle n'a pas cessé de fleurir avec une rare abondance. CcLtUBE. — Serre chaude; terre de bruyère avec un mélange de sable et un peu de terreau, arrosements fréquents pendant les grandes chaleurs. On doit avoir soin de la tenir toujours dans un endroit om- bragé, c'est alors seulement que la couleur cuivré de ses feuilles appa- raît dans toute sa beauté. KEVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. Botanical Magazine, n" 161. SERRE CHAUDE. Caitieya granitiosu (LiNDL.). — Orchidées. — Gvnandric Monandrie, pi. 5048. Ce magnifique Cattleya, décrit et figuré par le docteur Lindley, a été découvert au Guatemala par Ilarlweg et introduit vivant au Jardin bo- tanique de Livcrpool, en 1845, par Henry Schepherd. Plus lard, M. G. M. Skinner, auquel l'horticulture doit un si grand nombre de belles Orchidées du Guatemala, en envoya plusieurs exemplaires en Angleterre. Description. — Pseudobulbes au-delà d'un pied de longueur, garnis de Yiceuds de dislance en distance, comprimés, cannelés, et recouverts partiellement de gaines membraneuses. Feuilles au nombre de deux, oblongues, obtuses, coriaces, réfléchies, d'un vert obscur, plus larges au milieu, engainantes seulement à l'extrême base. Pédoncule terminal, robuste, cylindrique, formant un épi ou grappe de six à huit fleurs. Sépales et pétales étalés, d'une couleur vert-jaune-olive uniforme, par- semés de quelques taches rouge de sang; sépales oblongs, obtus, égaux ; pétales obovés-oblongs, crispés sur les bords. Labelle d'un beau blanc, charnu, moins long que les sépales et pétales, trilobé, pointillé de carmin, à lobes latéraux de la base auriculés; le rétrécissement de la base du labelle est jaune ainsi que le fond antérieur de la colonne, les bords sont crispés. 124 Poiygonatum roscum (Lededourg, Flora Iiussicu). — Smilacécs. — Ilexandrie Monogynic. Ce joli Polygonatum , très-voisin du P. verticillatum par son porl cl ses feuilles, a élé envoyé nu jardin royal de Kew par M. Bunge ej décrit par son ami le professeur Lcdebourg, dans sa Flora Russica. 11 esl originaire de l'Altaï sibérique et de la Songarie chinoise. Parmi plusieurs exemplaires, de l'herbier de Ledebourg on constate des diffé- rences assez notables de l'un à l'autre quant à la longueur et au nombre des feuilles en verlicille. Celte plante a beaucoup d'analogie avec le P. verticillatum de nos contrées, sauf quant à la couleur rose jaunâtre de ses fleurs; elle se rapproche également du P. sibiricum ou Con- vallaria cirrhifolia de Wallich. Description. — Feuilles moins linéaires que celles du verticillatum dont elle présente tous les caractères ; pédoncules axillaires, solitaires ou par deux, toujours bifurques, portant ordinairement deux fleurs, quelquefois quatre ; pédoncules cl pédicelles tachetés de pourpre foncé. Périgone de Irois-quarls à un pouce de long, à fond blanc, légèrement teinté de pourpre cl entremêlé de mouchetures diverses qui lui donnent une couleur rose; tube long, limbe de six divisions ovales étalées, dentelées au sommet. Elamines et pistil inclus; anthères oblongs, jaunes; ovaire obové. Slylc plus court que l'ovaire. Stigmate tronqué. Bolbophyllum Nellgherrense (WlGIlT, le. PL. IiNI).). Orchidées. — Gynandrie Monandrie. — Bot. Mag., PI. oO.'JO. Des bulbes de celle piaule furent envoyées vivantes par M. M'Ivor qui en récolla en 1849 dans les Neilgbcrries. Le docteur Wighl, qui en donna la première description, indique le Malabar comme son pays natal. L'auteur fait mention de ses affinités avec le Bolbophyllum Careyanum, mais il la considère comme plus distincte de celle dernière espèce que semblerait le faire supposer la figure que nous avons donnée sous le n° 41GG. Elle fleurit chez nous, en serre chaude, en janvier 18l»8. Description. — Pseudo-bulbes ovales-oblongs, légèrement compri- més, en partie recouverts par des gaines membraneuses et naissant de distance en dislance d'un rhizome cylindrique rampant, également en- — 125 - touré d'une gaine membraneuse. Feuilles solitaires au sommet du bulbe, de 4 à 6 pouces de longueur, presque dressées, coriaces, ovales- elliptiques, oblongucs, presque obtuses, se terminant à leur base en un pétiole court et épais. Hampe florale de 5 à 4 ponces de longueur, naissant de la base des pseudo-bulbes, cylindrique, à nœuds enveloppés d'une gaine membraneuse. Les fleurs, disposées en un épi de 5 pouces de long, sont nombreuses, serrées et garnies chacune, à leur base, d'une bractée étroite, lancéolée, aiguë, presque aussi longue que le pédicelle. Sépales d'un vert brunâtre, rouges à la base, ovales -lancéolés, celui du milieu étroit, les latéraux cinq ou six fois plus larges, connivents à la hase et formant la carène; pétales étroits, pourpres, très-aigus, à hase large. Labelle naissant de la base décurrente de la colonne, soudé à celle-ci, recourbé, trilobé; lobes latéraux étroits, dentelés; celui du centre en forme de langue, sillonné au milieu. Colonne courte, ayant de chaque côté des ailes qui se terminent supérieurement en une pointe aiguë, recourbée en dehors. SERRE FROIDE ET PLEINE TERRE. Fritiiiai-ia oi-icctt (Doiss. etSpui'NNER JN Uoiss. Diagnos. Plant. Orient. nov., n° 7, 1840, p. 104). — Liliacées. — Hexandrie Monogynie. Ce joli Fritillaria, originaire du mont Ilymettus, en Grèce, a élu envoyé vivant au jardin royal de Kew, par M. Boissier de Genève auquel nous devons également la figure que nous donnons sous le n° d0j2, liv. KM. Il fleurit aisément en pleine terre et au mois de mars, sous châssis. C'est une excellente acquisition pour nos jardins. Description. — Bulbe subglobuleux. Tige de G à 8 pouces de lon- gueur, droite, cylindrique, svelte. Feuilles radicales des jeunes hulhes longues de 4 à o pouces, lancéolées, se rétrécissant en un court pétiole; feuilles caulinaires au nombre de cinq, quelquefois six ou sept, ellip- tiques ou linéaires-lancéolées, presque dressées, striées, devenant gra- duellement plus étroites et linéaires. Fleurs terminales, solitaires, rarement par paire, plus petites et plus ouvertes que celles du F. Meleagris. Sépales elliptiques, d'un rouge ferrugineux, tachetés mais légèrement marqués, ayant au milieu une ligne dorsale verte qui se continue jusqu'à la hase; les bords sont d'un vert pâle. Flammes plus courtes que les sépales et le pistil. Ovaire ohlong. Si vie deux fois plus long que les divisions du stigmate. — 12C — Gardner's Chronicle. Torreya grandis (Lindley). — Cette noble plante de la famille des Conifères a été découverte par Fortune, dans les provinces monta- gneuses du Nord de la Chine, en cherchant le Pin doré (Abies Kaemp- feri). Elle résiste parfaitement en pleine terre. ■les Fortune! (Lindley). — Celte plante, qui résiste également en pleine terre, a été découverte par le même voyageur dans le Nord de la Chine. D'après le docteur Lindley, c'est un bel arbuste toujours vert, Ablcs K.aempferl OU Pin doré des Chinois. — Ce COIlifèrC, ainsi que les trois plantes qui précèdent, sont annoncées en vente chez R. Glen~ denning, Chiswick Nursery, près Londres, à 21 schellings chaque. Le même horticulteur annonce les plantes suivantes livrables dans le courant de cette année. < iiHM-iiiu Princesse Frciieriii«ie-w iiiiam. — Le plus remarquable de tous les Camellias qui aient élé introduits de Chine par 31. Fortune. Ses fleurs sont parfaitement bien striées et poinlillées de rose sur un fond blanc. Il est parfait de forme, bien double et à fleurs nombreuses. Il sera livré en automne. Dans le numéro CXXV du Florist se trouve une excellente ligure de ce Camellia. Cameiiia eup or ocaiity. — Un des plus magnifiques Camellias, dont le nom est traduit du Chinois. Les fleurs sont très-grandes, d'un blanc pur avec une bande de mouchetures qui apparaît parfois sur les pé- tales ; elles sont plus grandes que celles du double blanc; ses pétales sont plus symétriques, plus larges et gracieusement incourbés. Le docteur Lindley assure que ces deux Camellias doivent être considérés comme tout ce qu'il y a de mieux en ce genre. La livraison du mois de juillet, du Florist, donnera la ligure de la plante. Nouveaux pêchers a fleurs doubles. — Ces curieux et très-rcmar- quables pêchers, envoyés de Chine en Angleterre par M. Fortune, fleurissent maintenant pour la seconde fois à Chiswick. Les fleurs sont très-nombreuses et bien doubles. Trois de ces pêchers seront livrés au commerce en automne. L'un d'eux, qui a élé figuré en oclobre dernier dans le Florist, a élé nommé parle docteur Lindley Camellia flowered peach. Ils résistent parfaitement en plein air. Parmi les nouvelles variétés de plantes qui viennent d'être livrées au commerce depuis le 1" mai, par M. Alex. VerschalTelt, de Garni, nous remarquons .- — 127 — Bégonia argentan guUttta , Bégonia Miranda , Tydaea comte de Flandre, T. duc de Brabant, T. duchesse de Brabant, et T. Princesse Charlotte. Parmi les espèces nouvelles figurent : Punica Legrelli et Cydonia Mallandi. Toutes ces plantes ont été figurées dans Y Illustration horticole, et elles méritent l'attention des amateurs sous tous les rapports. Rhododendron virgntum. — Belle et nouvelle espèce du Bholan, in- troduite dans rétablissement de MM. Hugh-Low et O, Clapton Nur- sery, près de Londres. En s'ouvrant, les fleurs sont d'un blanc de crème, plus lard elles passent au blanc pur. Elle fleurit abondam- ment; un pied de G pouces de bailleur portait 15 fleurs ouvertes en même temps. CULTURE MARAÎCHÈRE. Dans le numéro précédent, à l'occasion de la culture des pois, nous avons l'ait un oubli, et comme la cbose oubliée ne manque pas d'origi- nalité, il nous paraît bon de la signaler en passant. Un peu plus tôt, un peu plus tard, qu'est-ce que cela fait? Il n'y a point péril au potager, et les bonnes recommandalions qui n'arrivent point précisément à l.'beure, se conservent aisément des mois et des années. Ce qui n'a pas servi en janvier ou février de l'année présente, servira en janvier ou février de l'année proebaine. Vous connaissez tous la métbode qui consiste à remplir de terreau des coquilles d'eeufs, à y semer telle ou telle graine et à mettre à demeure les. plantes en temps opportun, sans les déranger, ni les déraciner, vous bornant à broyer les coquilles pour faciliter le développement des racines. Eb bien, il existe dans certaines localités de la Belgique, dans la. Flandre orientale notamment, un procédé de jardinage qui se rap- proebe beaucoup de cette pratique et nous paraît valoir mieux. On ne l'applique qu'aux pois, mais on pourrait bien certainement, et avec autant d'avantage, l'appliquer à d'autres légumes. Afin de gagner une avance de huit ou quinze jours, on prend des navels vers la fin de l'hiver, on les creuse, on les vide, on les remplit de terre et on y — D28 — plante des pois précoces, lois que IcBivort, le prince Albert, le Mi- chaux et le Daniel Oroureke. Ainsi plantés, les pois sont conservés en terre ou dans quelque pièce chaude et convenablement éclairée, où ils poussent rapidement. Dès que les fortes gelées ne sont plus à craindre et que le jardinage de pleine terre peut être entrepris, on ouvre des fosses assez rapprochées l'une de l'autre, comme pour la plantation des pois en paquets ou par touffes, et l'on y enterre chaque racine de navet, en ayant soin, préalablement, de les fendre en divers endroits pour hâter la décomposition. Cette méthode, vous le voyez, remplace la culture en pois, dispense du dépotage, ne fait point souffrir les plantes et a le mérite d'entretenir la fraîcheur au pied, fraîcheur fort utile dans les terres légères et pendant les hàlcs du printemps. A diverses reprises, et toujours dans la Flandre orientale, nous avons entendu parler de la plantation des graines de betteraves sur les racines mêmes de celle plante, en vue d'obtenir de magnifiques pro- duits, mais jamais nous n'avons vu pratiquer l'opération ni pu nous renseigner à souhait sur les détails de la chose. Aujourd'hui, nous sommes porté à croire, par induction, que l'on creuse les racines de betteraves comme celles des navels, que l'on y introduit du terreau et que la graine, logée dans ce terreau, doit y prospérer d'autant mieux qu'elle vit des propres débris de la plante-mère, et trouve à sa portée la fraîcheur, don!, elle a si grand besoin. Ce n'est de noire part, notez le bien, que pure supposition, mais celle supposition n'a rien qui choque le bon sens et la vraisemblance, puisque des graines île pois vivent très-bien dans l'intérieur d'une racine de navel, des graines de betteraves ne sauraient souffrir dans une racine (h; betterave. La culture maraîchère et l'art culinaire se tiennent par la main, nul ne l'ignore. Les meilleurs légumes n'ont souvent de valeur qu'en raison i\vs préparalions auxquelles on les soumet ; c'est pourquoi nous nous permettrons de vous dire, en passant, (pie les radis de printemps, blancs, roses, rouges, jaunes ou violets, courts, demi-longs et longs que nous cultivons à litre île bors-d'œuvre, que nous mangeons crus habituelle- ment, dont nous éluvons quelquefois les feuilles, mais rarement, peu- vent être élu vos en entier, racines et feuilles, et le sont déjà dans quelques ménages. Alors que la verdure manque, vous pouvez jeter des belles de radis dans l'eau avec un peu de sel, les y faire cuire, et une fois cuits , les égoutter, les hacher et les sauter au beurre à la manière des feuilles de (houx ou de navels. De celle façon, vous aurez — 129 — un légume délicat et favorablement relevé par la saveur piquante de la racine. Sous le climat du Brabant vous avez semé depuis longtemps déjà les endives à couper ou endivelles ; quant aux endives à repiquer et desti- nées par conséquent à être blanchies, on ne les sème guère qu'à partir de la seconde quinzaine de mai, et l'on continue en juin. Ici, sous le climat de l'Ardenne, nous sommes moins pressés; nous ne commen- çons qu'après la Saint-Jean, sans quoi, nous nous exposerions à voir nos plantes monter en (leurs, à moins cependant de nous en tenir à la variété dorée et lente à monter, qui porte dignement son nom. Dernièrement des jardiniers de la province de Liège nous question- naient sur les détails du repiquage des plantes, détails qui ne figurent point dans les livres spéciaux, malgré leur importance. Vous trouverez bon que nous exposions ici notre manière de voira ce sujet, d'autant plus que le sujet a le mérite de l'à-propos. Nous sommes à l'époque des repiquages .de toutes sortes. Règle générale, il doit en être des lé- gumes comme des arbres; que les plantes soient herbacées ou ligneuses, ce sont toujours des plantes, et ce qui est admis cbez les unes en con- formité des lois physiologiques ne saurait être repoussé chez les autres. Or, quand nous transplantons un arbre, nous avons égard à la profon- deur qu'il mesurait dans le sol de la pépinière et à l'état de ses racines. Nous ne l'enterrons pas plus profondément que dans la pépinière; nous ne supprimons qu'une faible partie des rameaux si les racines sont intactes et fraîches; nous forçons au contraire la suppression des rameaux si les racines ont été maltraitées ou desséchées durant le trajet. En un mol, moins les racines sont aptes à la reprise, moins elles peuvent prendre de nourriture dans les premiers temps de la transplan- tation ; moins nous leur laissons de bois à nourrir, plus nous diminuons le nombre des convives assis en quelque sorte à leur table. Celle manière d'opérer esl si naturelle, si rationnelle, si logique, que les pépiniéristes l'ont devinée et apprise d'instinct. Ceux qui nous expédient des arbres mutilés aux racines ne manquent jamais de mutiler, de raccourcir les branches, afin d'assurer la réussite des replants et de ne point com- promettre leur réputation ; ceux qui, au contraire, nous les expédient dans de bonnes conditions, plutôt déplantés qu'arrachés, avec les ra- cines intactes, se bornent à rafraîchir l'extrémité des branches, excel- lente méthode lorsque la transplantation doit être faite immédiatement, mais méthode défectueuse lorsque l'expédition se fait au loin et donne — m — au chevelu le temps de se dessécher un peu. Dans ce cas, et sans rien ôter aux racines, ils feraient bien de raccourcir un peu plus les branches. Quoi qu'il en soif, voilà la règle, voilà le principe, et ce qui est une vérité en arboriculture ne saurait être un mensonge en culture maraîchère. Ce n'est point un mensonge non plus; la pratique confirme parfai- tement les données de la théorie. Donc, chaque fois que nous n'avons pas intérêt à allonger la tige d'un légume, comme lorsqu'il s'agit de l'asperge ou du poireau, repiquons à la profondeur de la pépinière. Parfois, c'est embarrassant pour certains choux d'automne que nous repiquons au printemps avec des tiges démesurément longues. N'im- porte, ne les enterrons pas trop bas; n'imitons pas ces praticiens qui les enfouissent jusqu'aux feuilles, sans remarquer qu'ils soustraient ainsi les racines aux influences atmosphériques et sortent sans raison des conditions naturelles. L'essai comparatif a été fait dans notre po- tager avec des choux d'York, et l'avantage est resté à ceux qui n'avaient point subi la transplantation profonde. Ce point admis, demandons-nous ensuite si les racines de nos lé- gumes à repiquer sont en bon état, si elles sont déchirées ou non, altérées par la sécheresse ou fraîches. Avec des racines entières et fraîches, nous avons la chance d'une reprise rapide, mais entre l'époque du repiquage et celle de la reprise complète, il y aura nécessairement une période de souffrance, et quelque courte que vous la supposiez, il n'en est pas moins vrai que la plante ne portera pas de suite à la tige, aux rameaux et aux feuilles la même somme de nourriture que lors- qu'elle vivait robuste et pleine de santé dans la pépinière. Cela devant être et étant, nous ferons bien, nous aussi, à la manière des arboricul- teurs, de. rafraîchir les extrémités de nos légumes, de supprimer une petite partie des rameaux ou des feuilles, afin de proportionner l'ap- pétit de nos légumes à l'apport de la sève qui, devenant moindre par le fait de la transplantation, devra nécessairement nourrir moins. Aussi, nous approuvons sans réserve la pratique des jardiniers qui consiste à opérer ces suppressions à l'extrémité des feuilles de bette- raves, endives, laitues, poireaux, etc. Avec des racines éclatées, flétries, plus ou moins desséchées par négligence ou à la suite d'un long trajet, la reprise sera plus lente que dans le premier cas, l'apport de la sève sera beaucoup plus faible, et il s'ensuit que nous devons augmenter les suppressions, ne plus seulement rafraîchir les feuilles parleur extrémité, mais encore supprimer des feuilles à la base, en ne conser- — loi — vant que le pétiole ou le point d'insertion quand les feuilles n'ont pas de queue. Ceci est applicable aux choux comme aux autres légumes. Pour en finir avec les procédés de repiquage, nous ferons observer aux praticiens que s'il est utile dans la plupart des cas de presser la terre après le repiquage, il est nuisible d'opérer celle pression au risque de froisser les tissus de la tige. Il vaut mieux presser de haut en bas que sur les côlés, mieux presser avec le pied qu'avec la main. Voici le moment de commencer les semis de navets pour leurs ra- cines ; toutefois, vous n'aurez jamais dans les navets de juin, la qualité des navets de juillet et d'août. Les premiers seront plus gros, les se- conds seront plus délicats. A vous de choisir entre la qualité et la quantité. Voici le moment aussi de coucher les fanes des pommes de terre pré- coces, de butter sur ces fanes, afin de les couder, de ralentir la circu- lation de la sève et de la rejeter sur les tubercules qui gagneront en volume et en précocité. Dans le courant de ce mois, vous ferez bien de semer le chou de Vaugirard, qui vous donnera d'excellentes petites pommes à l'entrée de l'hiver. Vous n'oublierez pas non plus de semer de la raiponce pour la sortie de l'hiver, de repiquer des choux-fleurs de Hollande, de plan- ter des fèves de marais et des haricots pour l'automne, de biner en temps sec cl d'arroser vos porlc-graines avec un mélange de purin et d'eau. P. Joig.ne.ux. — 432 — MJSCELLANEES, SUR LES ACHIMEXES. Je me demande souvent pourquoi la culture des Achimènes est si négligée aujourd'hui. Sont-ils passés de mode; présente-l-elle trop de difficultés ou demandc-t-elle trop de soins? Quant au premier point on aurait tort de soumettre de jolies plantes au caprice de la mode; ce qui est beau restera toujours beau et les Achimènes, qui certes peuvent être rangées dans la catégorie des plantes belles, présentent dans leurs nombreuses variétés une si grande diversité de couleurs brillantes que je considérerais leur abandon comme un crime. Quant à leur culture, je prétends que rien n'est plus facile. On peut même se passer d'une serre chaude et les élever parfaitement dans les appartements ou élans la moindre petite serre, et \oici comment : Vers le 13 mars on se procure des bulbilles, qui se vendent aujour- d'hui à vil prix ; on en place ô, 4 ou a dans un pot de 2 à 5 pouces de diamètre, puis on préparc une barbe rustique, dans un coin bien exposé de son petit jardin, avec quatre planches d'un pouce d'épaisseur sur seize de largeur elsur un mètre à un et demi de longueur. Ces planches, ajustées tant bien que mal, il faut creuser le sol, dans l'intérieur, à une profondeur de 1 '/' ;| - pieds; remplir ce trou avec du fumier de cheval jusqu'au niveau du sol extérieur et recouvrir, jusqu'à moitié planche, avec de la vieille tannée ou même de. la terre de bruyère. Ceci préparé et les bulbilles plantées, on enterre les petits pots jusqu'au bord en les serrant les uns contre les autres de manière à pouvoir en placer 150 à 200 dans un espace de 1 à 2 mètres carrés. On couvre celle bâche improvisée avec un châssis des plus simples que l'on recouvre à son tour d'un paillasson pendant les nuits froides et dune loile légère lorsque le soleil darde trop fort dans la journée. Sitôt que les bulbilles montrent leurs pousses on devra copieusement arroser tous les soirs et donner de temps en temps un peu d'air. Les jeunes pouces bien dé- veloppées, il faudra procéder au rempotage et leur donner des pots de 4 à G pouces de diamètre. Vers le mois de mai, ces plantes ont déjà acquis un certain développement cl commencent à montrer leurs — 133 — boulons à la fin tic mai. C'est alors le moment de les sortir de leur réduit pour on garnir sa serre ou ses fenêtres d'appartement en les plaçant près du jour, mais en ayant toujours soin de les ga- rantir des rayons directs du soleil. Vous ne tarderez pas, alors, à être largement récompensé de vos petits soins par d'innombrables ileurs, grandes ou petites, bleues, pourpres, roses, blanches, cramoisies, carmin, lilas, etc., dont les nuances varient à l'infini. Vous jouissez pendant plusieurs semaines, pendant quelques mois même, selon que vous avez relardé la végétation d'une partie de vos élèves, d'une floraison des plus abondantes et des plus brillantes. Quelques espèces fleurissent de bonne heure, d'autres, comme les Locheria, sont plus tardives; par la grandeur cl la beauté de leurs fleurs, elles terminent la période de vos Acliimènes avec éclat. Dans le temps de la floraison. il est bon de diminuer graduellement les arrosages pour les terminer complètement à l'époque de la décrépitude. Il s'agit maintenant de con- server vos plantes jusqu'au printemps prochain; celte opération, si opération il y a, est des plus simples : vous ôlez les bulbilles de la terre, que vous n'avez qu'à secouer, vous les placez par espèces, dans des sacbels de papier et vous les conservez tout bonnement dans une armoire ou dans un tiroir où les gelées ne pénètrent point. L'année suivante vous eboisissez vos meilleures bulbilles pour recommencer la même opération. QUELQUES NOUVELLES VARIÉTÉS DE BROCCOLIS. Du Florist, Fruitist and Garclen Misccllany , par II. M. Cluvelasd. Dans ces dix dernières années, un grand nombre de variétés nouvelles sont venues enrichir la série de ces piaules culinaires. Plusieurs d'entre elles sont reconnues d'un mérite réel : port ramassé, tète belle et blanche, constitution robuste résistant aux hivers rigoureux, d'autres enfin possèdent des qualités qui manquent à la plupart des variétés anciennes. Pendant les trois années qui viennent de s'écouler, M. Cleveland a porté tous ses soins à celle intéressante classe de végétaux et, par des essais continus, il est parvenu à en obtenir un grand nombre de variétés, qu'il a élevées en vue de constater quelles seraient celles qui présenteraient les qualités les plus recommandablcs. — 134 — Parmi toutes les variétés qu'il a gagnées, il recommande plus parti- culièrement les suivantes, comme le née. plus ultra de sa collection : 1° Walcheren, — qui fut semé dans la dernière semaine de mars et récolté en automne; 2° Snoiv fine Winter White, — qui fut semé en même temps et dont les têtes furent coupées en décembre et en janvier; 5° Veitch Early Spring White, — dont la semence fut mise en terre dans la seconde semaine d'avril et qui succéda au n° 2° ; 4° Elletsons Emperor, — semé en même temps que le précédent, ne se récolle que vers le mois de mars; 5° Cock's Late White, et G" ffigheleer, sont les deux variétés les plus tardives et ne se sèment que vers le commencement de mai. Tous ces Broccolis, dit M. Cleveland, sont excellents et recom- mandés comme tels; ils méritent sous lous les rapports d'être préférés à nos anciennes variétés. ARACACHE ESCULENT A. AlUCACHE DES INDIGÈNES. Voici une plante dont on a parlé fort peu ou peut-être pas du tout, dans les nombreux articles qui ont traité des succédanées de la pomme de terre, cl cependant elle mérite, à plus juste litre, l'attention des agronomes, que le fameux Dioscorea batatus, dont la réussite est encore si problématique malgré les essais réitérés que l'on a faits depuis deux ans tant en France qu'en Belgique, en Angleterre, en Hol- lande, en Allemagne el peut-être dans toute l'Europe. L'Ara cache est une espèce d'Apium (Céleri) qui est cultivé dans toute la terre froide de l'ancienne Colombie, sur une étendue de plus de 400 lieues, et qui passe, avec raison, pour le meilleur légume du pays. Nous, qui en avons fait notre nourriture favorite pendant trois années, nous pouvons assurer, sans exagération, que nous étions souvent embarrassés du choix entre l'Aracache et la pomme de terre, que l'on cultive aussi dans toutes les contrées froides de la Cordillère. La feuille de l'Aracache ressemble beaucoup à celle du Céleri ordinaire, mais celui-ci ne donne qu'un seul tubercule ou plutôt une seule racine — 1Ô5 — tubéreuse, taudis que la plante dont il est question en donne trois et même quatre d'égale dimension et de la forme de nos navets ordinaires. Sa chair est jaunâtre, farineuse et d'une saveur très-agréable. Cuite dans les cendres, comme on a coutume de le faire avec la pomme de terre dans nos campagnes, cette racine est préférable encore à ce dernier tubercule, et peut, au besoin, remplacer le pain. Tandis que le Diosc. batatas exige, à cause de ses racines trop allongées, un sol d'une profon- deur très-grande (chose parfois difficile à trouver), l'Aracache demande un bon sol meuble, mais d'une profondeur ordinaire. Voici de quelle manière on la traite dans son pays nalal : après la première récolte des tubercules, on recueille les jeunes pousses que le collet fournit en abondance, puis en toute saison, mais surtout dans la saison des pluies, on les place en lignes ou en quinconces , à la même distance que l'on plante nos céleris; on ne s'en inquiète plus après avoir biné une seule fois; six mois après on fait la seconde récolle, et ainsi de suite. Chaque plant fournit jusqu'à 8 livres en poids. Reste à examiner si celle manière d'opérer peut réussir chez nous, c'est-à-dire si notre climat permet une culture de six mois, et surtout s'il n'y a pas trop d'inconvénients à conserver les jeunes plants ou jets de l'année jusqu'au printemps suivant. Quant au premier point, c'est un essai à faire; et si cet essai réussit, je ne doute pas que l'on parvienne à surmonter la seconde difficulté. Il en est, du reste, de même avec le Dioscorea batatas, qui demande aussi à être conservé durant l'hiver, et dont la période de végétation est tout aussi longue. Dans tous les cas, l'introduction de l'Aracache dans le Midi de la France, et surtout en Algérie, serait une ressource immense pour les populations de ces pays, et si l'on n'a pas encore élevé une statue à l'introducteur du Solanum tnberosam, on profitera certainement de cette occasion pour réparer cet oubli, en élevant une seconde statue à l'heureux introducteur de l'Aracache escidcnta. J'ajouterai encore que celte plante fut introduite vivante en 1840 dans l'établissement horticole de M. Linden, à Luxembourg, par MM. Funck et Schlim. Cultivée en pot. pendant deux ans, elle disparut en 1848, lors de la translation de rétablissement à Bruxelles. — 156 — IvLOPSTOCKIA CERIFERA OU PALMIER A CIRE. Ce superbe palmier que l'on a longtemps confondu avec le Ccroxylon undicola, découvert par Al de IJumboldt, et décrit par Kunlli dans le Sinopsis planlarum, a élé trouvé pour la première fois par MM. Lin- den cl Funck dans leurs explorations scientifiques au Venezuela et dans la Nouvelle-Grenade. Ces messieurs le remarquèrent d'abord sur la Silla de Caracas, une des plus liantes cimes de la chaîne qui longe le littoral du Venezuela, où il croit à une élé\alion de 7,000 pieds au- dessus du niveau de la mer, entre la végétation de la région tempérée- froide caractérisée par les Be far ici ledifolia, B. cjlauca, Weimannia pubescens, Gaultheria odorata et la végétation de la région froide, représentée dans celle partie du pays par les Trixis neroifolia , Gaylussaccia, Hedyotis, Gardoquia, etc. Plus tard, ces naturalistes le retrouvèrent en grand nombre, entre f> et 7,000 pieds de bailleur, lout le long de celle chaîne, et principa- lement à la colonie Tavar, entre Caracas et la vallée d'Aragua, au •mi- lieu de magnifiques forèls de Ccdrcla odorata, Podocarpus , Purdia- nus, Torreya Humboldtiana , à'Aguacatiers sauvages et de Styrax. Partout ce beau palmier domine les plus grands arbres. Son slipe, qui atteint souvent 200 pieds de bailleur, s'élance comme une colonne du centre des forêts, pour aller déployer ses immenses frondes au-dessus des cimes les plus élevées. Rien de plus grandiose, rien de plus impo- sant que ce géant des forêts, surtout quand autour de lui une partie des arbres a disparu sous la hache du planteur, et qu'il apparaît ainsi seul, isolé, avec son gigantesque chapiteau de frondes dont la silhouette se dessine sur le ciel embrasé des tropiques. La face inférieure de ses feuilles ainsi que toute la surface de son slipe sont recouverts d'une poussière fine et blanchâtre sécrétée par l'épidémie de ces organes. Celte poussière, qui atteint jusqu'à un millimètre d'épaisseur autour du slipe, s'enlève facilement au moyen d'un couteau de bois et, placée sur le feu, elle se fond en une cire bleuâtre d'une très-bonne qualité. Les premières graines qui ont germé en Europe y ont été envoyées par MM. Lindcn el Funck, qui introduisirent aussi en Belgique plusieurs pieds vivants. Aujourd'hui ce Palmier commence à devenir rare dans nos serres, tandis que le Cerùxylon ferruginum, également découvert el introduit par les mêmes voyageurs quelques années plus lard, se — iô7 — Irouvo plus fréquemment dans nos collections. Celle dernière espèce croît dans la Gordilière de la Nouvelle-Grenade, aux environs de Pam- plona et de la Baja. Jusqu'ici fous les palmiers se cultivent indistinctement en serre chaude, et c'est là la cause probable de la non-réussite d'un grand nombre d'espèces. La plupart des borticulteurs et des amateurs partent de l'idée Cixc que tout palmier qui vient de l'Amérique exige la serre chaude. C'est là une erreur que les amateurs payent souvent très-cher, et qui provient en général de l'ignorance dans laquelle on les laisse sur le lieu de provenance. Nous tâcherons, dans un article ultérieur, de désigner les espèces de palmiers qui sont susceptibles d'être cultivés en serre froide. En attendant, nous pouvons assurer, dès à présent, que les deux espèces de Ceroxylon dont il est question dans cette notice, résistent parfaitement bien sous une température de o" Réaumur, en hiver bien entendu. Le véritable Ceroxylon andicola a été découvert par Al. de Hum- boldt dans les montagnes du Quindiu, province de Mariquila, dans la Nouvelle-Grenade. Nous empruntons la description suivante sur les genres Ceroxylon et Klopstoclcia, d'une publication du docteur Karzten sur les plantes de Colombie (Pi. columb., fasc. prim.) : « Le genre Klopstockia est très-voisin du genre Ceroxylon de de Humboldt, duquel il ne diffère que par ses enveloppes florales mono- sépales, profondément divisées; par le grand nombre de spalhes, ses anthères moins nombreuses, et son embryon basilaire. En outre, il paraît que les fruits de toutes les espèces de Klopstockia sont de cou- leur rouge corail, tandis que dans le genre créé par de Humboldt ils sont violets. La présence de la cire qui recouvre le slipe de ces deux espèces, a engagé Martius à les réunir en un seul genre. Humboldt et Bonpland ont, du reste, parfaitement caractérisé leur genre Ceroxylon : stamina 12-24, drapa violacea, embryo lateralis vel subbasilaris. M. Karslen a également constaté une différence dans la nature de la cire que ces deux genres fournissent : d'après Boussingault la cire du Ceroxylon se fond dans l'eau bouillante, tandis que celle du Klopstockia ne s'obtient point ainsi. » Le genre Klopstockia est répandu dans les trois républiques de l'ancienne Colombie : le Venezuela, la Nouvelle-Grenade et l'Equa- teur. » Juin 1858. 12 — 138 - .M. Karzlen indique encore deux espèces : K. àtterrvpla qui descend jusque dans la région chaude. K. ittUis qui croît à 4,100 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Ses feuilles sont employées à la confection dos chapeaux. Ces deux palmiers sont appelés Palma de ramo à cause de l'usage que l'on fait de leurs feuilles donlon se sert pour orner les auiels dans la semaine sainte. EXPOSITIONS. COMPTE-REIVDU DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS, P. Mi LE COMTE LÉONCE DE L:\MBERTYE. Du jardin, je n'en parlerai pas, il en a été fait des descriplions dans tous les journaux. Ce sera déjà trop long de passer en revue toutes les plantes qui le méritent, car cette exposition se distingue particulière- ment par le choix des espèces, par la valeur des sujets. — A celle quantité de plantes tropicales dispersées à profusion, on doit croire que le goût s'en répand en France. — Certes, je suis loin de dédaigner ces charmantes plantes à fleurs qui emhellissent nos jardins et nos habi- tations, mais la plupart sont des variétés sujettes à disparaître très- vile pour faire place à de plus nouvelles. Les espèces coûtent plus à acquérir, c'est vrai, mais elles restent, et plus elles sont âgées, plus elles ont de valeur. Voici la division de ce travail : I" Végétaux des tropiques. fi» Arbres fruitiers. -2" » de serre tempérée. 7° Fruits forcés. ;>><• » de serre et cliâssis froids. 8° Légumes. 1° Arbres et arbustes de pleine terre. fl° Arts et industries horticoles. fi0 Plantes de pleine terre. 1° Plantes tropicales. — Palmiers, Pandanées, Dracœna, Orchidées, Broméliacées, Fougères, Plantes diverses. t. Palmiers. — Les différents lots ont été fournis par MM. le prince Trou- belzkoy; Luddemann, ex-directeur des serres de M. Pescalore, horticulteur, boulevard des Gobelins; Rougier-Chauvière, rue de la Roquette; Verdier père et fils, rue du Marché-aux-Chevaux ; Ryfkogel, rue Vaugirard ; Mathieu fils, rue de Bufl'on ; Gontier fils, à Montrouge: Leroy, jardinier de M. Guiberl. à Passy. — 151) — M. le prince Troubelzkoy a exposé 14 genres, — 20 espèces très-rares, très- nouvelles. — Il faut citer particulièrement : Astrocaryum rostratum, — Calamité assamicus, — Carludovica speciosa, — Caryota propingua, — Uœmonorops latis- pimts, — Latania rubra, — Zamia linearis, — Pandanus latifolius, — Thrinax lunicata indiqué comme exemplaire unique. Le lot de M. Lmlilemann est très-important; il renferme 54 espèces les unes très- nouvelles, d'autres d'un prix encore fort élevé. — Arenga Saccharifera, Arecu rubra, — Bactris setosa, — Calamus flabellalus, — Carludovica plicata, Cha- mœdoreageonomœformis, — Chamerops gracilis, — C. Hyslrix, — Cocos flexuosa, — (,'. amara, — Geonoma lalifrons, — G. Porleana, — Marlinezia Caryolœj'olia. — Seaforlhia Diksonii, — Thrinax passiflora, — et 5 Dracœua très-peu connus. M. Rougier-Chauvière a présenté 40 espèces, dont 21 de Dracœna , parmi lesquelles je mentionnerai : elliplica, fragranlissima, indivisa, lalifolia, reflexa, marginata , rumphii , congesta, guatemalensis, fragrans. Thrinax parviflora. Astrocaryum Airi, — Chamœdarea elatior, — Saribus olivœformis. MM. Verdier père et fils ont exposé 70 espèces réparties dans 40 genres , — 15 palmiers de récente introduction : on remarque : Calamus sp.? Java, — Carlu- dovica Hookeriana, — C. incisa, — C. microcephala , — Chamœdorea fragran- lissima, — Calamus flabellalus, — Geonoma paniculigera, — QEnocarpus caraca- sanus, — Thrinax sp. ? Antilles. Viennent après MM. Ryfkogel : Gontier (ils ; Mathieu fils; Leroy chez M. Guibert, à Passy ; Joly, horticulteur, route de Choisy-le-Roi : Chevalerie, jardinier, à Bou- gival, qui ont de belles plantes, mais moins précieuses et en moindre quantité. 2. Orciudkes. — Celte famille bizarre et magnifique tout à la fois renferme un nombre innombrable d'espèces très-caraelérisées et qui forment le pius bel orne- ment des serres chaudes. Malheureusement le prix en est et en sera longtemps Irès-élevé; — il leur faut un abri perpétuel. Aussi, le nombre des amateurs qui se livrent à leur culture, quoique augmenté, est-il encore très-reslreinl. Les horticulteurs qui ont envoyé des lots d'Orchidées soûl MM. Linden, directeur du Jardin zoologique de Bruxelles; Luddemann déjà cité; Thibaut et Keleleer, horticulteurs, rue de Charonne. à Paris. M. Linden a présenté les 25 espèces suivantes, la plupart introduites directe- ment : Aerides Fieldingii, — Anguloa Clovesii, — Brassia Cinnamomea, — Brassia guttata, — Cattleya Acklandiœ, — Chysis Limminghii, — Cleisostoma crassifolta, — Cypripedium barbât um suparbum, — Dendrobium chrysanthum densiflorum. — Dendrobium crepidatum, — Devonianum et viltosum, — Epidendrum macro- cliilum, — Eriopsis biloba, — Odontoglossum cordalum, — Odontoglossum nœvium, — Oncidium sphacelatum, — 0. leitcochilum, — Phalenopsis grandiflora, — Sacco- lobium rctusum, — Selenipedium caudalum roseum, — Tricliopilia suavis, — Uropedium Lindenii, — Yanda tricolor formosum. Piaules fleuries de M. Luddemann : Cattleya amclliyslina. — Lœlia ptirpurata. — L. Cinnabarina. — Odontoglossum nœvium. — Oncidium cebolleta. — Sacco^ labium retusum. Les orchidées de MM. Thibaut et Keleleer ne sont pas des plus nouvelles, mais lis avaient 16 espèces en fleur : Cypripedium barbalum superbum, — C. villôsum, — 140 — — Epidendrnm Hanburii, — arides roseum, — Vanda tricolor, — Anguloa Ruc- keri, — Çalanthe veratrifolia, — Dendrobium Griflilhii, — Sobralia macrantha. Dans le remarquable groupe des piaules tropicales de M. Rougier se trouvent quelques Orchidées. 3. Broméliacées. — Le lot le plus considérable a été fourni par M. Renard, jardinier chez Mw* de Frileuse à Frileuse (Seine-et-Oise) ; il se compose de 11 genres et 45 espèces; il renferme les plus nouvelles plantes. Je citerai : sEchmea speclabilis, — Bilbergia Porleana, — Nidulariwn fulgens, — Portea Kermesina, — Tillandsia acitminala. — Très-bonne culture. MM. Yerdier père et fils avaient 16 espèces parmi lesquelles on pouvait distin- guer : Bilbergia gigantea, — B. miniala, — B. Zebrina, — Encliolirium Jonghii, — Pitcairnia clandestina, — Tillandsia ocaniensis. Le choix de M. Rougier était très-beau : Il liilbergia, — le Giganlea.. — le /;. Cœlestis, — B. Viltata, — B. miniata, — B. lantiginosa, — B. Sceptrum, — B. marmorata, — /;. Wiolhana, — "2 espèces ? — .Echmea speclabilis. Parmi les 8 espèces exposées par M. Leroy, chez M. Guiberl, a Passy, j'ai renia iqué : .Eclimea tincloria, — Bilbcrgia Vittata, — B. Zonata. 4. Fouuékls de serke chai de. — Les fougères rachètent l'absence de fleurs par la variété, l'élégance, la richesse de leurs feuilles. — Elles commencent à se répandre dans les serres où elles produisent un effet charmant mêlées à d'autres familles. M. Antoine Chanlin, horticulteur à Monlrouge, en a réuni 28 genres, — 57 es- pèces, dont plusieurs nouvelles. Son lot est sans concurrent. D'abord il y en a 4 d'arborescentes : Cibolium Schiedei, Alsuphila radens, — Ucmitclia ftorrida, — Cijat/tea (de la Martinique), sp. ? — Les autres à citer sont nombreuses : Aneimia colfina, — Dicksonia antartica, — Diplaziinn vbtusum, — D. Serampariim, — Silolobiitm adiantoidcs, — Angiopleris erccta, — Mcuiscium serratiini, — Gytnno- gramma argentea et G. Cbrysophyila, saupoudrées lune de grains d'argent, I autre de grains d'or. — 10 asplcnium que voici : A. ailtri/olium, — A. seçitmdum, — .4. lutescens, — A. Vidus, — A. Brusilicnse, — A. falcalum. — .4. [urcalum, — .1. Incens, — A. Stevalam, — .4. Scolopendroides, — Ncolloplcris vulgaris, — •V. ])ubescens, - N. trapezi forme, — Todcea Aj ricana, — Maraltia fraxinifolia, — Aspidium Sicboldlii, — Kephrolepis davalliuides, — Lumaria cliilcnsis, — Cee- nopteris funiculata. 5. Plantes diybrsbs de sbbhb chai de. — Je range dans ce paragraphe les espèces qui ne sont point groupées par collection. J'ai à citer pour la troisième fois M. Linden. Je ne sais rien de plus éclatant que celte petite corbeille qu il a formée avec une cinquantaine de jeunes pieds du Bé- gonia Rex, découvert par M. Simons dans l'Assam, versant tempéré de l'Hima- laya. Ses feuilles, grandes, d'un vert sombre à reflet métallique, présentent dans leur milieu une large zone régulière, d'un blanc d'argent très-brillant qui se pro- longe en poinle vers le sommet. Je suis revenu à deux reprises savourer ce ravis- sant coup-d'œil, et je dois avouer que l'éclat des plus belles fleurs n'en a pu détruire I effet dans mon souvenir, il faut n'avoir pas 511 francs dans sa poche, pour se refuser un exemplaire de celte plante Dans un autre groupe exposé éga- — m — leraeot par M. Linden, se trouve un Bégonia moins magnifique, mais d'un grand mérite. Je veux parler du Bégonia Lazuli, rappelant par son coloris la pierre pré- cieuse dont il porte le nom, et du Bégonia argentea, aux feuilles rosées glacées d'argent. Une remarquable Proteacée, c'est le Rhopala australis, introduit en 185". M. Rougier a produit des espèces très-rares et d'un grand prix. Une très-belle collection û' Aralia, 13 espèces, parmi lesquelles je citerai : V Aralia japonica, fari- nifera, lanigera, diversifolia, gracilis, guatemalensis. — 9 espèces de Rhopala, le H. princeps, magnifica, Jonghii, Porleana. — Un exemplaire très-fort du Corco- vadensis , puis Coccoloba nijmphœifolia et stricta, — Theophrasta ocanensis et impériales, — Fernandusa superba, — Hippomane longifolia, — Ficus Leopoldi, — Carapa Guyanensis, — Theophrasta macrophylla, — Caladium colocasioides. — le Bégonia Rex, y figure. — Enfin, 8 variétés de Gloxinia fleuris. Je retrouve encore les Bégonia Rex et Lazuli dans la collection de MM. Thibaut et Keleleer à côlé des plantes les plus nouvelles : Gardénia Plantii, — Aralia lep- lophylla et reticulata. — Acmenia floribunda- Le lot de 51. Chanlin se distingue par-dessus tout par 1:2 espèces de la famille des A roidées, originaires des rives du fleuve des Amazones, à feuilles très-orue- menlales; l'une d'elles les a d'un vert tendre taché d'argent. Je citerai encore parmi 6 Araliacées : V Aralia splendida et reliculala, — les Rhopala Skinneri, — heterophylla, ~ Purteana, — Janghii. Parmi les plantes de M. Ryfkogel, les suivantes méritent une mention : Rromelia ïceptrum, — Caladium rubrkaule, — Ficus amazonica, — Gaslonia macrophylla. On pouvait remarquer dans l'exposition de M. Mathieu lils un très-bel exem- plaire de : Littœa gracilis, — liavenala madayascariensis, — blrelttzia reginœ en fleur. — Curculigo Sumatruna, — un beau pied il' Asplenium nidtts On peut citer avec avantage les Rhopala corcouadensis. — Porleana. — inayni- l,ca^ _ Carolina insignis, — Rombax insignis. — Quelques Orchidées fleuries appartenant à M. Gonlier fils, de Montrouge. Enfin, M. Luddemann avait de très-beaux Bégonia : le Rex , — splendida argentea, — Griffitlui, — Reichenheimii. II. Plantes de serre tempérée. — Mélanges, Selaginella, fougères, Pélargonium , Cinéraires, Cactus, Agave, Aloës. 1. Mélanges. — M. Hervieu, horticulteur à Caen, avait un magnifique groupe de 180 arbustes variés. Rhododendrum, —Azalea, — Correa, — 12 Pimelea, modèles de force et culture. Il me semble qu'on cultive moins certaines Papillionaceœ élégantes, et que j'ai retrouvées avecplaisir dans le loi de M. Quilhou, horliculleurà Ris (Seine-el-Oise), telles que Daviesia longifolia, — Eulaxia myrlifolia, — Templelonta glauca. — J'en dirai de même de lllelichrysum atropurpureum, fort belle immortelle qu'on regrette de rencontrer si rarement. Les plantes suivantes sont nouvellement introduites par MM. Thibaut et Kele- - 142 — leer : Limonia trifoliata, — Rhododendrum Blumei et tubiflorum (de Java), — Grevillea pteridifolia, — Lomalia heteropliylla, — elegantissima, — Farfuyium grande (de Chine), dont les feuilles marbrées de jaune rappellent aussi pour la force celles du lierre d'Irlande. M. Chantin a exposé également le Farfugium grande, — Quadrya heterophylla. — Grevillea Drummundi, — Rhododendrum Garminibralum. 2. Sisl.vginella. — La petite corbeille garnie par M. Thierry (quai de la Mégis- serie, 70, à Paris), de 20 espèces de Selaginella était eliarmanle. Rien n'est com- parable à la délicatesse du feuillage de ces miniatures avec lesquelles on fait des gazons et des bordures dans les serres. — S il faut choisir parmi elles, je nom- merai : S. innbrosa, — apoda, — cœsia, — lepidophylla, — dichroa, — Schottii, — microphylla, — formosa, — cordifolia. — paradoxa. 3. Fougères. — M. Luddemann avait 31 espèces de Fougères, dont plusieurs très- rares. •4. PiaAKGoivii m. — Ce beau genre ne cesse d'èlre à la mode. Les fantaisies, les o macules, l'ont transformé. II se perfectionne toujours. Le moment où il jette le plus d'éclat n'était pas encore arrivé; cependant les horticulteurs qui l'exploitent , avec le plus île succès n'ont pas fait défaut. Il suffit de citer MM. Dufoy (Alphonse et Pierre), Lierval. Malet père, Rougier, Thibaut et Keleleer. Les lots île chacun de ces horticulteurs comprenaient, à une légère différence près, la même quanlité de variétés, 30 de grandes fleurs, 23 de fantaisie. M. Malet seul n'a exposé que des fantaisies. M. Alp. Dufoy avait un massif de Gloire de Paris d'un vif éclat. Toutes ces collections brillaient par le choix des meilleurs gains, par une culture qui paraît avoir atteint les limites de la perfection. Quant aux fantaisies, je donnerais la préférence aux coloris clairs. Rien de plus frais, de plus transparent que les 2 variétés du nom de Evelina et Siveet Lucy. Je me borne à ces citations La liste des variétés de premier choix serait Irop longue. Un seul jardinier d'amateur, M. Pigny, chez M. Ed. Rodrigues à Reuil (Seine-el- Oise),a exposé 55 variétés. M. Chauvière a quitté, comme ou sait, les affaires au mo- ment le plus brillant de ses succès. Il a eu le bon espril de continuer dans sa retraite à aimer les plantes auxquelles il devait et sa réputation et sa fortune. Il a envoyé au nom de son jardinier (Victor Serre), 17 charmanles variétés. M. Lemoiue de Nancy, un heureux semeur, avait 10 variétés inédiles de ses semis. Elles com- mençaient à fleurir quand je les vis à l'ouverlure de l'exposition : il m'a paru toutefois que les nus 1 et 19 avaient du mérite. MM. Domage, Ch. Rousseau, Fou- cher, Tocquet. C héron, ont aussi des semis, mais d' Inquiuans. Il me reste à citer des modèles de force et de forme, des exemplaires 'uniques, dont les lêles parfaitement régulières et chargées de fleurs mesurent de 1 à 2 mè- tres de diamètre ! Variété Flore appartenant a M. Pierre Dufoy. Variété Reine des Français (2 pieds), appartenant à Mmc la comtesse de Girardin , à Âulnay, près Sceaux (Seine), et encore Heine des Français ( 1 pied), à M. Ed. Rodrigues. au château de Boispréau, à Reuil (Seine-el-Oise). E>. Cinékairh. — Un lot unique fourni par M. llcurlaux, horticulteur, rue de Cuaronne. 30 variétés naines 1res- bien cultivées, entourées d'une zone de beaux Résédas, variété grandi/lora. — 143 — ti. Cactus, Agave, Alot.s. — Un lot unique appartenant à MM. Landry, horti- culteurs à Passy, composé de 10 Cereus, — 28 Echinocactus, — 30 Mamillaria, — 2 Pilocereus, — 19 agave. — 12 aloés. — Beaucoup d'espèces rares; plusieurs n'ont pas encore donné des fleurs en France. Culture excellente. III. — Plant on «le serre et châssis froids. [Rhododendrum. — Azalée. — Erica. — Yucca. — Canna. — Clematis. — Pétunia. — Verbena. — Calceolaria.) 1. Rhododemiium.— M. Berlin, de Versailles, n'a à redouter aucune concurrence. Il avait un massif de 42 variétés, composé de forts arbrisseaux couverts de Heurs. J'ai remarqué les suivants: Adèle, Blandiatium , Ewereslianum , Maculatum grandi 'florum, Princesse Amélie. MM. Jamain et Durand, pépiniéristes à Bourg-la-Reine, ont produit 22 variétés. Sujets jeunes. Se distinguaient : Alexandrina, Pardeloton , Victoria Prince, Chelsonii. 2. Azalea. — Ces délicieux arbustes couverts de fleurs si vives, si agréable- ment nuancées, formaient avec les Pelargonium le plus bel ornement du jardin. Ont exposé : MM. Charles Michel : Henri Courtois; Modeste Guérin; Lemoine de Nancy; Briot, jardinier en chef des pépinières de Trianon. Le lot de M. Charles Miche! était très-important ; il réunissait 78 variétés. Sans tenir compte du mérite relatif des variétés et m'altachanl seulement aux belles formes et aux nuances vives et tranchées, je mentionnerai : Prince Albert, Verscliaffelti, Ruchers, Gracilis. Burlingtonii, Albertini, Pergana, Cuprea. Splen- dens, Souvenir de l'Exposition. Dans le lot de M. Henri Courtois, horticulteur, rue de la Muette, comprenant 51 variétés, se trouvaient les meilleures plantes; j'ai été frappé de la beauté de Laleritia carnea, — Lateritia variegata, — Flora. M. Modeste Guérin avait 43 variétés, arbustes, petits mais bien choisis, bien cultivés. M. Briot. 20 variétés. Enfin, M. Lemoine de Nancy avait envoyé 22 variétés nouvelles, introduites pour la plupart en 1857. J'ai particulièrement remarqué : Duchesse Adélaïde de Nassau, Princesse Mathilde d'Anhall, Hosea illustrata et Souvenir de l'Exposition. 3. Eiuca. — Lot unique exposé par M. Charles Michel, 30 espèces ou variétés en pleine floraison et très-fraîches. 4. Yicca. — Le groupe unique des 23 espèces ou variétés de Yucca appartenant à M. Charles Truffaut, de Versailles, témoignait des soins et du savoir de l'exposant. 5. Ca\>a. — Un petit lot de 18 Canna a été fourni par M. Tollard frères, place des Trois-Maries, à Paris. 6. Clematis. — Ce genre est en dehors des concours prévus par le programme. M. Lemoine que j'ai cité déjà deux fois pour ses Pelargonium de semis et pour ses Azalea nouveaux, avait un petit lot charmant composé de 7 Clematis à larges corolles : C. lanuginosa, — C.pallida, — C. païens amalia, —païens Helena. — païens louisa, — patens monstruosa, — semi-double, païens Sop/iia. — \u — Il avail ajouté 2 très-beaux exemplaires du Statice Halfordii chargés de 5 hampes fleuries el du S. arborescens. Figuraitaussi le Fuchsia monstruosaplena de ses semis de 1857; mais il ne m'a paru ni plein ni même semi-double; j'aime à penser qu'il retrouvera plus tard sa plénitude. 7 Pétunia. — Oui exposé ; MM. AlplionseDufoy, 28 variétés parmi lesquelles j'ai noté : Heine blanche, fl double. Victor de Pruines, Guillaume-le-Conquérant. M. Tabar, horticulteur à Sarcelles (Seine-et-Oise), en avail un lot assez étendu, bien cultivé, mais qui n'offre rien de bien remarquable. Enfin j'en compte 25 Variétés parmi l'exposition mélangée de M. Chauvièré. Les nouvelles variétés doubles tant vantées et misés au commerce ce printemps par M. Mézard jeune, faisaient défaut; j'ai pu admirer un exemplaire robuste, très-bien cultivé, fleuri, du vicomte d'Avesne; j'ignore par qui il avait été apporté. 8. Verbeiva. — Ont exposé : MM. Pierre et Alphonse Dufoy, l'un 29 variétés, l'autre 41. M. Chafé fils, horticulteur à Bercy, 25. — M. Lenoir, jardinier chez M. Delaporle, à Maison-Alforl (Seine) ; je n'ai trouvé rien de bien particulier à noter. 9. CALr.Kot.ARU. — 3 lots présentés par MM. .Thierry, marchand grainier. quai de la Mégisserie; Tabar déjà cité et un horticulteur de Saint-Élienne (Rhône), M. Lotlin. Celles des deux premiers exposants étaient naines, ramifiées, couvertes de fleurs larges et régulières; les calcéolaires du troisième étaient plus hautes, mais très- vigoureuses, étoffées et remarquables par la fleur. [La suite au prochain numéro). La Société royale de Flore de Bruxelles ouvrira, les 18, 19 el. 20 juil- let prochain, une exposition extraordinaire au Jardin royal de Zoologie et d'Horticulture de Bruxelles. Cette fête florale promet d'être des plus brillantes. Tous les amateurs et horticulteurs les plus distingués de notre pays contribueront, nous n'en doutons point, à embellir cette exposition de leurs plus beaux produits. Bien n'est épargné pour en assurer le succès : des médailles extraordinaires, destinées à cette occasion, notre beau jardin zoologique avec ses arbres séculaires et ses magnifiques pelouses, et de plus l'excellent orchestre du jardin qui exécutera des morceaux choisis, attireront de nombreux exposants et, nous l'espérons, une foule de visiteurs. Voir, couverture page 5. l'annonce d'une vente de plantes remar- quable* appartenant à .AI. YrctOR Bauchau. -/// Y// s/s/. >//s/// ////S S // , A, . — 145 - SALVIA DAZIANTHA (Ch. Lem.). Labiatées, — Lamiacées (Liivdl.). Planche XIII. Si un porl noble cl louffu, bien ramifié, un bel et ample feuillage, des myriades de fleurs d'un rouge cocciné éclalant et d'une longue succession, peut constituer une belle plante, cette Sauge l'est à un degré éminent et sera un vrai ornement pour les serres tempérées et les serres froides dans les premiers jours du printemps. Elle a été décou- verte dans la province de Bogata près de Cipaquira (Nouvelle-Grenade), par J. Triana, et introduite en Europe par M. Linden, qui en reçut des graines en 1856. Nous l'avons observée dans toute sa splendeur florale pendant deux années de suite : en février, mars, avril et mai, dans le riche établis- sement de plantes nouvelles, exotiques, de M. Linden à Bruxelles et nous nous sommes empressé, cette année, de déférer à sa bienveillante invitation en nous occupant de sa détermination. C'est une Sauge appartenant au groupe des Calospbacées Tubnlifores de M. Banlham; mais nous n'avons pu, malgré nos recherches, le rapporter identiquement à aucune de celles qui le composent jusqu'ici, ainsi qu'on en pourra juger par la description exacte qui suit et d'où il résulte, pour nous, qu'elle est bien une espèce encore inédile. Description. — Plante herbacée, d'un mètre de hauteur, très- rameuse, très-touffue, sous-frutescente à la base et se couvrant littérale- ment de fleurs. Rameaux tétragones, renflés aux articulations, et cou- verts d'une pubescence bleuâtre extrêmement fine, perceptible seule- ment au toucher ou à la loupe. Pétioles très-longs (0-09 à 0-10centim. et plus) assez grêles. Feuilles amples (0-17 X 0-09), à base très-large, échancrée en cœur, puis ovées-Iancéolées, acuminées, entières, ciliées, glabres sur les deux faces, un peu lomenteuses sur les nervures, d'un vert blanchâtre en dessous et criblées là de petits points enfoncés cristallins et brillants. Pendant la jeunesse les feuilles sont sublobées, sinuées ou bordées de grandes dents obtuses. Inflorescence axillaire, et terminale, en longs épis verticillastrés. Verticillaslres très-rappro- chés,mulliflores(18à22 fleurs et plus). Pédicelles longs de 0-01. Calice tubuleux, campanule, couvert, ainsi que les pédicelles et l'axe de l'épi Juin 1858. 15 — UG — de poils glandulifères au sommet; lèvre supérieure entière, ovée, l'in- férieure bifide, plus grande; toutes deux aiguës, mucronées, récurves, veinées-costulées (long. 0,012, 44 expans. 0,005) d'un vert pâle. Tube de la corolle trois fois plus long que le calice; limbe courbé en dessus, à peine renflé dorsalement, très-glabre en dehors, absolument nu en dedans à la base; lèvre supérieure droite, entière, oblongue, arrondie : l'inférieure trilobée, un peu plus longue, à lobes latéraux denliformes, le terminal grand, arrondi, échancré, étalé. Organes gé- nitaux inclus. Étamines monanlbères, glabres, à filaments comprimés, dilatés au point d'insertion et prolongés longuement en appendices spatules. Style très-grêle, à peine plus long que les étamines, égale- ment inclus, poilu vers le sligmale, lequel est fendu en deux segments courts, oncinés, récurves, inégaux. Ovaire disque, etc., comme dans le genre Salvia. Culture. — Cette plante peut se cultiver de différentes manières : En hiver on peut la conserver soit dans une serre tempérée, soit dans une serre froide; au printemps on peut la sortir en plein air et même la cultiver en pleine terre, où elle acquiert alors un grand développe- ment. En refardant la floraison, on obtiendrait des fleurs en pleine terre vers le mois de mai. Terre légère mais substantielle et profonde, avec un bon drainage en dessous. Arrosemcnls copieux et fréquents pendant les chaleurs. Multiplication facile de boutures ou de graines. FRAISE FERDINANDE (Lorio). Planche XIV. L'horticulleur liégeois qui a obtenu cette fraise de ses nombreux semis, M. Lorio , la considère comme l'un de ses gains les plus pré- cieux. La fraise Ferdinande mesure en moyenne 55 millimètres de lon- gueur sur 40 de largeur, et ne se creuse jamais. L'épicarpe est rosé clair, mais s'empourpre avec plus ou moins d'in- lensilé du côlé frappé des rayons solaires; les graines sont jaunes, parfois rougeâlres, et affleurent presque le fruit. Généralement les fruits affectent la forme conique, tantôt rebondie, tantôt allongée; il s'en rencontre parfois aussi qui, rapprochés et soudés, simulent une sorte d'hémisphère aplatie. Y Y/ Y M / Y Y Y/YY/Y7Y/YYY / Z or/M) v/sy/ rv yy//yy /yy//yy/ — 147 — La chair est rosée, très-juteuse ; un doux arôme framboise s'y marie heureusement au goût de la fraise des bois. Sa saveur rappelle sensi- blement celle de l'excellente fraise bien connue, Comle de Paris, qui mûrit un peu auparavant, dans la moyenne saison ; seulement la Fer- dinande a moins d'arôme avec une petite pointe acidulée de plus. L'un de ses principaux titres de recommandation est sa tardiveté ; la saison où elle donne avec une étonnante profusion ses meilleurs fruits est la mi-juillet : époque où mûrit aussi la Mammouth , fraise anglaise très-grosse, comme on sait, parfois même monstrueuse, mais ingrate, de médiocre qualité et que nous devons éliminer de nos frai- sières pour lui substituer la bonne et rustique Ferdinande , dont la fertilité est incomparable. A cet égard , elle est peut-être sans rivale parmi toutes les variétés à gros fruits. Un autre mérite précieux la distingue éminemment : c'est la durée de sa production qui se prolonge pendant plusieurs semaines. Ajou- lons que, peu stolonifère, la plante n'envahit pas, comme tant d'autres, le terrain avec une luxuriante et incommode rapidité. Cependant elle est vigoureuse, rustique même, car elle résiste bien mieux que d'autres variétés étrangères aux intempéries de nos hivers. Le feuillage, peu touffu, d'un vert un peu blond, s'élève à une hau- teur d'environ 22 centimètres, et se couvre souvent de macules d'un blanc grisâtre bordé de brun. La hampe, ligneuse, érigée, assez haute, soutient bien les fruits, sans pouvoir toutefois les empêcher toujours de toucher le sol, à cause de leur nombre et de leur poids. Les divisions calicinales reposent la plupart sur le fruit; quelques- unes seulement sont dressées. C. Aug. Hennau. {Annales de Pomologie.) ABRICOT COMICE DE TOULON. — (Flory). (Planche XIV.) La Commission royale de pomologie a reçu directement de Toulon, en 1854, des fruits de cette variété nouvelle, par l'entremise de M. L. Turrel. Il paraîtrait, d'après la notice insérée cette même année dans Yffor- — 148 — licuUeur provençal, que M. Flory, son obtenleur, aurait trouvé il y a prés de douze ans, dans un semis d'abricotier, une variété assez remarquable, et qu'ayant semé les noyaux de celte variété, il en est résulté en 1852 l'apparition d'un abricot beaucoup plus volumineux, moins sujet aux gerçures et à la pourriture que son ascendant. C'est ce fruit qu'il a placé sous le patronage du Comice de Toulon. Le fruit est gros, arrondi ou ovale-arrondi, un peu aplati sur ses deux faces latérales et rétréci vers son sommet; son plus grand dia- mètre est vers la queue où il mesure GO à G5 millimètres ; sa hauteur étant de G5 à 70. Il vient isolément ou par groupes de deux à trois. La peau, légèrement duveteuse, jaune-clair du côté de l'ombre, est jaune- orangé, ponctuée de nombreux points carmin-foncé du côté du soleil. La couture superficielle vers le sommet du fruit est très-profonde vers sa base; le point pislillaire, moyen, gris, est placé au sommet d'un léger mamelon occupant lui-même le centre d'une petite cavilé. Le pédoncule gros et court est placé dans une cavité profonde et arrondie. La chair, jaune-orangé, est fine, remplie d'un jus agréable, sucré et aromatisé. Le noyau , ressemblant pour la forme à celui de l'abricol- pêche, est d'une couleur grisâtre, et l'amande en est douce. M. Turrel affirme donc avec raison, nous paraît-il, que ce n'est pas un fruit de la section des abricots-pêches et que celle circonstance lui assigne un classement à pari. L'arbre est vigoureux, très fertile et diffère peu pour le port avec l'iibricol-pèche ; la fleur, grande, blanche, s'épanouit en avril. En résumé, c'est un des plus recommandables que nous ayons dégustés en Belgique vers la mi-juillet en 1854, mais dont la maturité a lieu, d'après M. Turrel, au commencement du mois. Quant à sa culture sous noire climat, il est presque superflu de dire qu'elle devra avoir lieu en espalier comme celle de tous ses congénères. Alexandre Bivort. (Annales de Pomologie.) — 141) — REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. Botanical Magazine, n° 161. SERRE CHAUDE. Dendrobium chrysotoxum (Lindl.). — Famille des Orchidées. — Gynandrie Monandrie. — Groupe des Dendrocoryne. La plante dont il est question ici est une des plus belles de ce groupe. Elle a fleuri en mars dans les serres de MM. E. G. Henderson, qui sont cités comme ayant introduit cette belle Orchidée des Indes orien- tales. Description. — Pseudobulbes longs de 20 à 50 centimètres, ordinai- rement claviformes, cannelés, un peu comprimés aux articulations, garnis de longues gaines blanches, membraneuses et serrées. Feuilles au nombre de deux, trois ou quatre, oblongues, accumulées, presque sessiles, amplexicaules, d'un vert sombre. Pédoncule sortant de la partie latérale de l'extrémité du pseudobulbe et formant une grappe retombante garnie de douze fleurs et plus, d'un beau jaune d'or. Près de la base du pédoncule se trouve une bractée scarieuse, engainante; chaque pédicelle est accompagné à sa base d'une petite bractée verte à peine visible. Fleurs de deux pouces de diamètre; sépales et pétales étalées; les premiers étroits, ovales ou ovales-oblongs; les autres largement ovés, deux fois plus larges que les sépales, et légèrement tordus. Labelle étendu, entier, orbiculaire en forme de capuchon; face supérieure pubescente; bords gracieusement ciliés et frangés; base du labelle contractée, ayant en arrière un éperon émoussé; sa couleur est orange et se termine sur les bords par une bande jaune de la même couleur que les sépales et les pétales ; deux arcs d'un jaune d'or foncé se trouvent à la base de la lame. C'est cette particularité qui lui a valu son nom spécifique qui signifie à arc d'or. Au moment de terminer cet article, nous recevons la livraison du mois de juin de l'Illustration horticole, qui donne également la figure de ce Dendrobium. En les mettant en regard l'une de l'autre, nous y remarquons des différences assez sensibles : la lame du labelle de l'espèce figurée dans le Bot. Magazine est presque circulaire, très- — 450 — étalée, à bords profondément frangés et plus grande que dans la figure de V Illustration dans laquelle le labelle est beaucoup moins ouvert, la lame moins étalée, moins frangée, et le tube du labelle plus déve- loppé. Les feuilles de cette dernière figure sont beaucoup plus courtes, c'est-à-dire ovales elliptiques; la couleur des fleurs et surtout des sépales est moins intense. M. Lemaire, dans le texte qui accompagne sa planche, avoue aussi que leur plante diffère notablement de la des- cription qu'en donne le docteur Lindley dans le Botanical register (décembre 1857). Mais si la planche reproduite dans le n° 462 du Bot. Mag. est exacte, il en ressort que le coloris de cette figure est beaucoup plus brillant que ne l'est celui de la plante de V Illustration. Laquelle est maintenant la véritable? C'est ce que nous ne pouvons encore affirmer n'ayant pas vu les deux plantes en fleurs. A propos de ce Dendrobium , M. Lemaire fait une remarque très- juste et très-importante : « Encore une plante dont nous devons regretter de ne pouvoir consigner dans nos pages ni le nom du décou- vreur, qui en est probablement aussi l'importateur, ni l'époque de sa découverte et de son importation. Nous nous sommes déjà bien des fois élevés contre le silence que gardent les auteurs sur ces importantes particularités; non-seulement c'est là un impardonnable oubli, mais encore une révoltante ingratitude envers ceux qui, dans des pérégri- nations lointaines, risquent à tout instant leur santé et leur vie, bra- vant à la fois l'insalubrité des climats et les attaques des animaux de proie, pour enrichir et la botanique et l'horticulture de leurs pré- cieuses découvertes. » Nous ajouterons à cette remarque qu'il reste encore une question à décider, c'est de savoir lequel en a le plus de mérite : est-ce celui qui quitte sa patrie pour se vouer à de pénibles et dangereuses recherches, où est-ce celui qui, au moyen de quelques centaines de francs, acquiert une plante nouvelle? La question ne me paraît pas douteuse. Mais si nous mettons en parallèle l'horticulteur qui sacrifie une partie de sa fortune à des explorations dont les résul- tats sont quelquefois douteux, alors oui, le mérite me semble au moins égal. Culttre. — Même culture que ses congénères. — 151 — xiphidium floribundum (Siv. Prud., p. 17). — Wachendorfiacées. — Triandrie Monogynie. Celte plante est encore peu connue dans le monde horticole. Au premier aspect on la prendrait pour une Asphodelée, groupe avec lequel elle présente les plus grandes affinités. Son ovaire est supère, et ses enveloppes florales régulières de six pièces. M. Hébert en a fait l'ordre des Wachendorfiacées, qui a été maintenu par Lindley. Elle a été envoyée en Angleterre par M. Purdie qui la trouva aux environs de Sainte-Marthe (Nouvelle-Grenade). Plusieurs espèces, dont les des- criptions se rapportent plus ou moins exactement à celle-ci, et qui sont décrites sous des noms spécifiques différents, ont été trouvées aux envi- rons de VéraCruz, dans l'île de Tabago, dans les Guyannes fran- çaise, anglaise et hollandaise, au Venezuela, enfin dans presque toute la zone tropicale. Description. — Plante de 1 1/2 à 2 pieds de hauteur, à port sem- blable à celui de nos Iris germanica. Rhizome long, descendant, arti- culé, de la grosseur d'une plume de cygne, émettant des jets assez rapprochés. Tige apparemment annuelle, herbacée, haute de plusieurs pouces à un pied, droite, comprimée, simple, souvent prolifère, glabre, très-feuillée. Feuilles alternes, droites, en forme d'épée, en- gainantes à la base, longues de 10 pouces à 1 1/2 pied, larges de 1 à 2 pouces, distiques membraneuses, à nombreuses stries longitudi- nales, plus ou moins distinctement et finement dentelées en scie, parti- culièrement vers le sommet. Pédoncule terminal, muni de bractées, se terminant en un long thyrse ou racème de nombreuses fleurs blanches et bleuâtres disposées par 6 ou 8 sur des pédoncules secon- daires recourbés en crosse à leur extrémité. Pédicelles courts munis de petites bractées. Périanthe de six sépales réguliers, ovales-oblongs et étalés. Étamines au nombre de trois, droites, naissant de la base des sépales intérieurs. Filets courts, glabres, à peu près de la longueur du pistil. Anthères oranges, oblongs. Ovaire supère, globuleux, obscu- rément trifide. Style deux fois plus long que l'ovaire. Stigmate obtus. Culture. — Ayant nous-mêmes trouvé celte plante dans plusieurs localités du Venezuela, nous pouvons affirmer qu'elle mérite de prendre place dans nos serres. Elle devra être tenue en serre tempérée et recevoir, en été, une place ombragée et beaucoup d'humidité. — 152 — usieronia acauiis (Griff.). — Orchidées. — Gynantlric Monandrie. Voici une Orchidée l)ien curieuse que l'on prendrait plutôt à la première vue pour une plante d'un tout autre genre, je dirai même d'une toute autre famille. La figure qu'en donne le Bot. Mag. nous présente un jet de feuilles lancéolées, oblongues, sans bulbe appa- rent et relombant en décrivant une courbe assez gracieuse. Du centre «le ces feuilles sort, un véritable épis cylindrique de fleurs petites, jaunes, très-serrées, en forme de queue de chat. Cette Orchidée est originaire de Churra, dans l'est du Bengale ; c'est une des intéressantes et nombreuses espèces envoyées au Jardin de Kew par M. Simons. Elle a fleuri dans la serre à Orchidées sur un morceau de bois. roiygaia uuniriaua (Endl.). — Polygalées. — Diadelphie Octandrie. Sous ce nom, la planche U0U7 nous donne la figure d'un Polygala que le Jardin de Kew a reçu de MM. Jacob Makoy de Liège, sous la dénomination de P. brasiliensis , et dont les caractères se rapportent au P. ffilairiana d'Endlicher, originaire des environs de Bahia. A voir ses feuilles grandes, ovales, d'un vert foncé, sa tige simple, sous-fru- tescente, épaisse et cylindrique, on croirait avoir à faire à tout autre genre de plante. Ses fleurs, les plus grandes du genre, sont blanches, légèrement lavées de vert; les deux sépales intérieurs ont quelques taches noirâtres. A en juger d'après son lieu d'origine, elle demande la série chaude humide. Illustration horticole, 5e vol., 6e liv. juin 1858. Hyrrhlnlnm snrcopctaion (Cn. Lem.). — Myrlacécs. Joli arbrisseau découvert au Brésil, par M. Libon, et introduit dans rétablissement de M. de Jongbe où il vient de fleurir pour la première fois. C'est en apparence un arbrisseau grand, très-ramifié, très-touffu, «à beau et moyen feuillage ovalc-oblong, serré, luisant, finement ponctué en dessous, d'environ S centimètres de long; à rameaux télragones, verts, un peu velus pendant la jeunesse, plus tard cylindriques, glabres et brunâtres. L'inflorescence est une petite cyme ombelloïde, dont les fleurs, peu nombreuses dans chaque cymule, sont d'un double coloris d'un elle! — 153 — attrayant et dont l'un surtout, celui îles pétales, est unique jusqu'ici, nous le croyons du moins, parmi les plantes connues : ce coloris est d'un gris de porcelaine chinoise ou japonaise, tandis que les longues étamines et le style sont d'un rouge cocciné vif; le tout d'un effet aussi singulier qu'attrayant, comme nous venons de le dire. C'est une qua- trième espèce à ajouter au genre Mirrhinium, fondé par lï. Scholt {in Spring. Si/st., veg. IV, app. 404), et adopté récemment par M. Berg dans sa Revue monographique des Myrtacêes. Cultivée de manière A fleurir abondamment, celle plante deviendrait en réalité un ornement pour nos serres chaudes-tempérées. SERRE FROIDE. Azalea indica. — Grande Duchesse Hélène. Sous ce nom, l Illustration horticole nous donne la figure d'un charmant Azaléa à fleurs rose pâle, bordées en quelque sorte de blanc tout à l'entour. Mais ce qui est surtout remarquable, ce sont les feuilles de cette hybride : à peine longues de 1 1/2 pouce, nous les voyons largement bordées d'un cercle jaune et longuement ciliées sur les bords. Ce sera une bonne acquisition pour les amateurs d'Azalées. niusschia vkoiiastoui (Lowe). — Campanulacées. — Pentandrie Monogynie. Au premier aspect nous prendrions celte curieuse plante plutôt pour un Loasa que pour une Musschia. Figurez-vous une lige florale herbacée, de la grosseur d'un doigt, entièrement hérissée de poils serrés et s'enlrecroisant ; des fleurs grandes, nombreuses, pen- dantes , à calice vert exactement comme celui des campanules ; une co- rolle à divisions longues, étroites, jaune vers la base, rouge orange vers les extrémités, relevées par une courbe gracieuse de manière à ce que les sommets atteignent la base du calice, et vous aurez une idée plus ou inoins exacte de cette espèce. La tige, haute d'environ 55 centimètres, se termine par une rosace de grandes et belles feuilles oblancéolécs, oblongues, acuminées, aiguës, sessiles, régulièrement dentées en scie. C'est du centre de cette rosace que s'élève la lige florale qui porte au delà de 50 fleurs à pédicclles triflores. — 154 — Cette plante est originaire de l'île Madère où elle a été découverte en 1847 par le révérend Richard Thomas Lowe, dans un ravin rocheux et humide, le long de la Levada, dans la Ribeira da Metade. Depuis ce temps plusieurs exemplaires vivants en ont été introduits en Angleterre. Culture. — On la tiendra pendant la belle saison à l'air libre, et plantée en pleine terre, si l'on veut, à bonne exposition. En automne on la rentrera en serre froide pour la préserver des gelées seulement. On peut la multiplier en coupant la tête que l'on bouturera. Embothrium coccineuni (Forst.). — Proléacée. — Emboihriées. — Tetrandrie Monogynie. Voici certainement une jolie plante sous tous les rapports : arbris- seau peu élevé, bien branchu, joli feuillage presque sessile, à nervures blanchâtres sur un fond vert tendre, de nombreux racèmes axillaires et terminaux, à fleurs multiples, pendantes, d'une couleur écarlate brillant; ajoutez à cela une floraison facile et toujours très-abondante, et vous reconnaîtrez à celte plante toutes les qualités désirables pour figurer dignement parmi ce que nous possédons de mieux en fait de plantes de serre froide. La description et la figure de celte jolie espèce ayant déjà paru dans l'Illustration horticole, dans la Belgique horticole et dans plusieurs journaux anglais, nous nous bornerons à dire qu'elle est originaire de l'île de Chiloe, aux environs de Valdivia (au sud de la Conception), dans le Chili austral. Déjà connue et décrite en 1775 par Forster père et fils, elle ne fut introduite que récemment par M. W. Lobb, dans l'établissement horticole de MM. Veitch et fils à Exeter. AuiyetiniuM persica, var. sinensis cantelliœ (lora. — Pécher de la Chine à fleur de Camellia. Nous ne pouvons que recommander celte magnifique variété qui vient encore augmenter la série des pêchers à fleurs doubles, intro- duits de Chine par M. Fortune, et décrits dans le Florisl and Frui- tist. La figure que nous en donne l'Illustration horticole de M. Ver- schaffelt représente une branche de 8 pouces de longueur, à feuilles lancéolées, dentées en scie, d'un vert pâle dessous, entre lesquelles se groupent huit fleurs à 5 ou G rangées de pétales d'un beau cramoisi pourpré; au milieu apparaissent encore une cinquantaine d'élamines — 155 — à anthères jaune d'or, et au centre même des étamines on remarque un cœur serré formé de pétales non développés. Culture. — La floraison des pêchers de Chine étant plus précoce que celle des nôtres, leur culture réclame quelques précautions contre les froids printaniers et tardifs lorsqu'ils sont plantés en pleine terre. Cet arhrisseau étant susceptible d'être forcé en hiver pour les bouquets et la décoration des appartements, on conseille de le tenir, de préférence , en pot. La multiplication en est facile au moyen de la greffe sur l'Amandier commun, ou par le marcottage et même le bou- turage. wisteria sinensis (De C.) , var. albiflora (Fortune). — Glycine de la Chine à fleurs blanches. Cette belle variété de la Glycine de Chine vient de fleurir dans l'éta- blissement de M. Verschaffelt où elle entremêlait ses charmantes grappes de fleurs blanches avec celles du Wisteria sinensis à fleurs d'un bleu lilaciné. C'est encore une conquête que l'horticulture doit à M. Fortune qui la découvrit dans le nord de la Chine. On ignore l'époque de son introduction en Angleterre où elle fleurit depuis plusieurs années. Nous constatons toutefois qu'elle est encore rare sur le continent. Même culture que celle de la Glycine de Chine. L'exposition au midi est toujours la plus à recommander ; celle au nord ne lui convient aucunement. Bot. Mag., n° 161, pi. 5054. Rkododendruui nrgenteuni (HoOK. FIL., RllOtl. Sik. Himal., p. 10, t. 0). — Éricacées. — Décandrie Monogynie. Ce Rhododendron , originaire des Sikkim Himalaya , croît sur les sommets des monts Sinchul, Suradah et Tonglo, à une élévation de 8 à 40,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. C'est un véri- table arbre de près de 50 pieds de hauteur, et un des plus beaux Rhododendron qui aient été découverts par le docteur Hooker. Il est remarquable tant par les moindres détails de ses fleurs que par la beauté de son feuillage, d'un vert sombre dessus, argenté dessous, et atteignant jusqu'à 1 pied de longueur sur une largeur correspondante. Ses jeunes pousses sont très-grandes , recouvertes de larges écailles colorées et imbriquées qui leur donnent l'aspect d'un cône de sapin; — 150 — les écailles inférieures sont larges, coriaces, glabres et d'un brun- rougeâtre; les supérieures et celles du milieu sont oblongues, spatu- lécs et pubescentes. Ses grandes fleurs sont réunies en une lête com- pacte; elles sont blanches, teintées de jaune avec de larges macules d'un pourpre noirâtre vers l'entrée du tube. Avant l'épanouissement, elles sont d'un rose tendre passant graduellement au blanc. [Gardeners Chronicle.) Nephrodium molle, var. corymbiferum (T. Moore). — Fougères. Celle nouvelle variété de Fougère a été gagnée de semis par M. Sim, horticulteur. Elle est recommandée comme une des plus jolies Fou- gères ; ses frondes mesurent de 3 à 4 pieds de longueur et sont (comme dit le Gardeners Chronicle), éxceedingly hundsome, c'est-à-dire d'une excessive beaulé. Les jeunes piaules que nous avons eu l'occasion de voir ont leurs feuilles finement découpées comme VAnthyrium (dix mas feminina. Quoique originaire des régions tropicales, elle habite les hautes montagnes et se prèle à la cullure en serre froide. Epipbora pubescens (Lindl.). — Orchidée. — Gynandrie Monandrie. Celte jolie Orchidée, encore peu connue, est une bonne acquisition pour les amateurs qui aiment les espèces à fleurs odorantes et belles. Son habilus n'est guère recommandable (c'est celui d'un Polystachya), mais en revanche elle exhale une odeur des plus suaves, et ses fleurs sont d'un jaune d'or richement striées de carmin. Deux ou trois fleurs apparaissent à la fois sur une hampe de 5 à 6 pouces de longueur, qui naît à la base de petits pseudobulbes coniques aglomérés par petites masses. Il est assez extraordinaire que cette plante soit encore si peu connue et si peu répandue, d'aulant plus qu'elle a fleuri depuis plusieurs années déjà chez M. Loddiges, et qu'elle se trouve dans les collections de Herrnhausen , à Amsterdam, à Kcw, ainsi que dans les belles serres de M. Schiller, consul du Venezuela à Hambourg. Elle a élé trouvé par Burchell en CaftYeric, plus tard par Drège dans le nord de la colonie du Cap; M. Loddiges la reçut de la baie Delagua. L'exem- plaire que nous avons sous les yeux a fleuri chez le rev. M. Ellis, à lloddesdon, qui nous assure qu'elle lui vient de Madagascar. — 157 — CULTURE MARAICHERE. Dans ces derniers temps, nous étions à Belle-Fontaine chez le pré- sident du comice agricole d'Etalle. En visitant le potager de la ferme, nous nous aperçûmes que les choux n'y étaient point, comme dans le nôtre, attaqués par les vers et les larves, ni par conséquent bouleversés par les taupes. Nous en demandâmes la raison; il nous fut répondu que cela tenait au système de culture; qu'autrefois les vers, les larves et les taupes exerçaient beaucoup de ravages, mais que par suite des fumures en couverture et de l'emploi du plâtre au moment des repi- quages, ces ravages avaient cessé. En ce qui concerne les fumures en couverture, le résultat ne pouvait nous surprendre, car on se le rappelle sans doute, nous les avons pré- conisées dans le jardinage à diverses reprises. Pour qui se donne la peine d'observer un peu, il est évident que le fumier court, bien pourri, le seul qui convienne à la culture potagère, est rempli de vers et de larves, et, que si nous l'enfouissons avec cette vermine, nous convions les taupes à une véritable fêle. Or, c'est précisément pour éviter cela que nous avons si souvent engagé les jardiniers à fumer en couverture sur les labours d'automne, en plein hiver, par un temps rude, de façon à détruire les animaux nuisibles et à empêcher les taupes de miner à l'excès nos terres légères. Malheureusement, il n'est pas toujours facile d'exécuter chez soi ce que l'on recommande à autrui, surtout, lorsqu'on passe une partie de son temps sur les grandes routes, comme fait voire serviteur. Celte année donc, nous avons dû enterrer le fumier au lieu de l'étendre en dessus, et Dieu sail ce qu'il nous en coûte aujourd'hui d'ennui et de tracas. Pour ce qui regarde l'emploi du plâtre au moment des repiquages, nous avons été agréablement surpris d'apprendre que cette substance éloignait les vers, ainsi que les larves du hanneton et les taupes. On avait déjà recommandé l'usage des cendres lessivées, à cel effet, mais il paraît que le plâtre est bien autrement efficace. Voici la manière de s'en servir : alors que l'on procède à la transplantation des choux, on s'approvisionne d'une certaine quantité de plâtre cuil. en poudre, et au fur et à mesure que l'on ouvre les trous, pour y mettre les plants, — 158 — on y verse une cuillerée à bouche de celte substance, puis l'on repique à la manière habituelle. On le voit, le procédé est d'une exécution facile ; seulement il convient de se servir de longs plantoirs, afin d'ouvrir la terre à une assez grande profondeur. Reste à savoir maintenant, si le plâtre qui donne de bons résultais sur les choux, n'en donnerait pas également de bons sur divers autres légumes à repiquer. C'est ce que nous ne saurions affirmer quant à présent et ce que l'expérience seule pourra nous apprendre; nous croyons vous avoir dit déjà que le plaire ne produisait pas seulement un effet énergique sur la végétation des plantes appartenant à la famille des papillionacées, mais qu'il agissait encore d'une manière remarquable sur toutes celles de la famille des crucifères ; il s'ensuit qu'en même temps qu'il s'oppose aux ravages des insectes, il doit nécessairement servir d'engrais pour les choux de toutes sortes, et que l'on ferait une bonne opération en l'utilisant pour le repiquage des rutabagas, choux-navets et autres légumes de celle famille. Peut-être aussi, conviendrait-il de le semer en poudre sur les légumes sujets à être attaqués par les allises. Dans un de nos précédents articles, nous vous avons dit d'après Philippe Miller, qu'autrefois il était d'usage en Angleterre de cultiver le salsifis pour ses liges, et que beaucoup de personnes les assaisonnaient à la manière des asperges et les tenaient pour supérieures à ce dernier légume. A ce propos, nous vous avons promis de vérifier l'assertion, et aujourd'hui que la vérification est faite, nous n'avons plus qu'à vous exprimer notre manière de voir dans la circonstance. Les tiges du salsifis, coupées dès qu'elles ont 6 ou 7 pouces de hauteur, et dépouillées de leurs feuilles, ressemblent si l'on veut à des asperges vertes, cuisent parfaitement, restent tendres, mais n'ont point de saveur assez marquée. C'est de l'herbe purement et simplement, de l'herbe fade et qui n'a de mérite qu'en raison de l'assaisonnement. A notre avis, on a eu tort de mettre ce légume en parallèle avec les asperges; il ne s'en rapproche en rien par le goût et nous ne le croyons pas destiné à faire fortune dans la cuisine de ce pays. Nous continuerons donc à le cultiver pour sa racine, non pour sa tige. A diverses époques, nous vous avons entretenu du cerfeuil bulbeux et nous sommes plaints de ce que la graine semée par nous persistait à ne point lever. C'était la faute de MM. les marchands grainetiers qui, en nous la livrant au printemps, se dispensaient des recommandations qu'ils ne manquent jamais de donner pour les fleurs et pour les — 159 — anciens légumes connus de loul le monde. S'ils nous avaient dit : Voici de la graine d'un légume nouveau; ne la semez qu'au mois d'oc- tobre et vous la verrez lever au printemps suivant, il est clair que nous aurions réussi chaque fois, tandis qu'en la semant au printemps, nous avons constamment échoué. L'année dernière, nous avons changé de méthode; nous avons fait le semis en son temps et la nouvelle plante s'annonce fort bien à l'heure où nous écrivons. Il y a plus : c'est que notre cerfeuil bulbeux, semé l'année dernière en pure perte, dès le printemps, a conservé ses facultés germinatives et se montre en abon- dance à cette heure, parmi des haricots nains plantés à la même place, et en désespoir de cause. Nous pourrons donc vous tenir au courant des résultats et vous donner notre avis sur le mérite de ce légume d'in- troduction nouvelle qui, dans ces derniers temps, a fait en France beaucoup de bruit. Nous saurons si c'est à tort ou à raison. On ne parle plus guère de l'igname batate en Belgique, et vous vous rappelez que, dès le principe, nous avons douté du brillant avenir que des cultivateurs plus ou moins intéressés présageaient à cette plante d'origine chinoise. Eh bien, plus que jamais nous doutons de cet avenir, sinon pour les climats tempérés de la France, tout au moins pour ceux qui se rapprochent du nord. Non, l'igname n'aura ni la gloire, ni l'avantage de remplacer la pomme de terre. Pour obtenir de belles racines, nous sommes obligés de laisser plusieurs années ce légume en terre, et si les amateurs qui les exposent dans nos concours, vou- laient avouer la vérité, ils reconnaîtraient tous que les racines d'un beau volume et de belle apparence, ont pour la plupart trois années d'âge, et que plus ces racines vieillissent, plus elles perdent en qualité. Nous allons, à présent, vous entretenir d'une plante bien connue, dont la réputation est établie depuis longtemps, et dont la culture, malheureusement, est négligée partout. Nous voulons parler du cardon. Pourquoi cette culture est-elle négligée par tous les jardiniers et honorée seulement de l'attention des amateurs. C'est pour deux raisons : 1° Parce que le cardon est sujet à monter quand on le plante de bonne heure, et que nous avons constamment la faiblesse de semer hors saison pour arriver plus tôt; 2° parce que pour blanchir les cardons, on se croit forcément obligé de les empailler, de les encapuchonner avec des soins qui exigent beaucoup de temps. C'est déjà cette dernière raison qui a détourné les cultivateurs de semer le crambé, et il serait bien à désirer que les auteurs de publications sur le jardinage, missent — 16Q — de côlé, autant que possible, les procédés lents et coûieux et s'occu- passent un peu plus des procédés économiques. On nous rendra la justice de reconnaître. que nous avons toujours abondé dans ce sens, et que pour le crambéen particulier, nous avons toujours eu soin de recom- mander la substitution de la simple butte de terre, qui ne coûte rien, aux cylindres en poterie ou aux cloches en bois qui coûtent beaucoup, et amènent plus souvent la pourriture des pieds que les buttes. Eh bien, cette fois encore, nous chercherons à faire adopter la culture du cardon par les jardiniers en substituant à la méthode de l'empaillage la méthode des anciens, du temps d'Olivier de Serres, qui consistait tout simplement à enterrer les feuilles de la plante, pour les blanchir. Voici la manière de procéder : — aussitôt que le cardon a pris tout son développement, on le lie à trois places différentes, en commençant par le bas et en relevant les feuilles en faisceau. Près du pied, on ouvre une rigole assez large et de la profondeur d'un pied environ ; on couche le cardon dans celle rigole et l'on recouvre de terre. Au bout de trois semaines ou un mois au plus, les cardes sont blanches et tendres, et il n'y a plus qu'à les livrer à la consommation. Voilà certes un procédé des plus simples et des plus économiques, à la portée de tous les cultivateurs, mais surtout applicable aux terres légères. Il est évident que si l'on voulait procéder de la sorte dans un terrain consistant et trop frais, on s'exposerait à la pourriture. Autrefois encore, on agissait de la même façon pour blanchir les endives, principalement celles qui avaient de la tendance à monter, mais nous n'osons recommander cette vieille pratique qui nous paraît inférieure à celle que nous suivons aujourd'hui. Il est bien tard pour vous entretenir du céleri-navet qui, généra- lement, n'est pas cultivé comme il devrait l'être. On s'imagine qu'il est dans la nature de ce légume de donner une racine chargée de chevelu, et l'opinion sur ce point est telle que dans nos publications spéciales, on ne manque pas de nous donner des dessins affreux, qui jamais ne représentent fidèlement le type. C'est à Namur que, pour la première fois, nous avons vu des échantillons de céleri-navet, cultivés dans la perfection , très-bien développés et pas du tout chevelus. M. Delmarmol qui les avait exposés, cul l'obligeance de nous donner de la graine de cette plante que nous tenions pour une variété particulière, mais avec laquelle nous n'obtînmes que des produits mal conformés et tout aussi' laids que ceux qui figurent sur nos marchés. Nous jugeâmes d'après — 161 - cela que la mauvaise culture pouvait seule être cause du mauvais résultat et que pour avoir de beaux céleris, il faut nécessairement les placer dans un terrain frais, très-frais, ou bien les arroser continuel- lement et en abondance, après avoir ouvert une sorte de bassin autour de chaque pied. Le fond de ce bassin ne doit jamais être à sec. C'est parce que nous marchandons trop souvent l'eau à la plante que nous l'obtenons rarement belle. Voici le bon moment de cultiver les radis d'été ou ramonasses, et c'est le cas de rappeler à nos lecteurs la méthode usilée dans les Vosges par un grand nombre d'amateurs. Lorsqu'ils veulent obtenir de très- belles racines, ils prennent du crollin de mouton frais, ouvrent un trou dans chaque crottin, y mettent une graine et plantent ensuite en riche terrain, à la dislance de quelques pouces, quitte à éclaircir plus tard. Nous avons eu ces années dernières l'occasion d'expérimenter ce procédé qui a le défaut de prendre beaucoup de temps, mais qui a le mérite de donner de beaux produits. Nous le signalons donc en passant avec la certitude du succès. Les radis d'élé sont de diverses sortes ; il y en a de gris, de noirs, de blancs, de rouges et de roses. Les gris et les noirs sont assurément les meilleurs entre tous; les autres, quoiqu'on dise, ont une saveur particulière de navet qui ne nous paraît pas agréable. Les plus remarquables par la beauté sont ceux d'un rouge saumonné, mais ils conviennent mieux pour les expositions que pour la table. Les récoltes en terre se présentent bien et nous annoncent de magni- fiques produits. Nous ferons remarquer toutefois que si la sécheresse se maintient, les choux pourront avoir à souffrir de l'invasion des pucerons. Dès la fin de mai, nous en avons rencontré sur des plants de chou rouge. Nous conseillons donc aux jardiniers de visiter ce légume avec soin et de nettoyer les feuilles qui seraient attaquées, soit en écra- sant les pucerons, soit en les inondant d'eau à diverses reprises. Il y aurait à faire à ce sujet différents essais, à rechercher si parmi les plantes à odeurs fortes que nous possédons, il ne s'en trouverait point qui eussent la vertu de nous délivrer de cet ennemi. Nous croyons nous rappeler qu'il est d'usage, en Bourgogne, chez quelques cultivateurs de pêchers, de suspendre des tiges de sauge des prés aux arbres, afin d'en éloigner les insectes. D'autres, et des plus intelligents, sèment du chanvre dans leurs vignes, parmi leurs choux, également dans le but de chasser les insectes par les odeurs fortes. Or, si nous cherchions bien, si nous voulions prendre la peine de préparer des décoctions à Juillet 1858. 44 — 162 — odeurs pénétrantes, nous réussirions bien certainement à nous débar- rasser à peu de frais des animaux nuisibles qui nous inquiètent si sou- vent dans nos cultures. P. Joigneaux. EXPOSITIONS. COMPTE RENDU DE L'EXPOSITION D'HORTICULTURE DE PARIS, PAR LE COMTE LÉONCE DE LAMBERTYE. (Suite et fin. — Voir la livraison précédente, p. 138.) ■ V. — Arbres et arbustes de pleine terre. Conifères. — Rosiers. — Pivoines arborescentes. 1. Comfkues. — Plusieurs conifères, surtout dans leur jeunesse, sont de serre froide. Mais pour ccux-lù, je voulais éviter un classement à part; je les ai con- fondus avec la majeure partie qui est de pleine terre. Le goût s'en répand de plus en plus à en juger par toutes les espèces introduites depuis peu d'années : je noterai ici les plus nouvelles et je mettrai en regard de chacune l'année de son introduction. Ont exposé : MM. Rémond . de Versailles, 71 espèces réparties en 22 genres; — Jamin et Durand, pépiniéristes à Bourg-la-Reine, 15 genres, 36 espèces ; — Dupuy-Jamin, pépiniériste ù la barrière de Fontainebleau, 17 genres, 37 espèces; — Cliantin, 11 genres, 27 espèces; — Thibaut et Keteleer, 6 genres, 10 espèces. Lot de M. Rémond : Abies bracteata (1853), — A. pendilla (LindI.), très-peu connu, — A. Zezoenzis (1850), — A. Nordmanniana (1848), A. obovata (1852), plus nouveaux, — A. echinoformis, — A. Hookerii, — Cupressus Corneyana (1847), plus nouveau, — C. Nabiana, — Libocedrus chilnensis (1818), — Piius Bentha- miana (1849), — P. Jeffreyi (1854), — P. Grevillœ (1847), — Pinus sous les noms de macrocarpa (LindI.) et Montezumœ (Lam.), c'est le même, — P. parvi- flora (1846), — P. tuberculata (1846), plus nouveaux, — P. Gerardiana, — P. lasiocarpa, — Saxe-Golhea conspicua (1848), — Séquoia gigantea, — Torreya Myristica (1851). Lot de MM. Jamin et Durand : peu de nouveautés. Cedrus afrîcana (1842), — Cupressus Corneyana (Hort. 1847), — Pinus insignis (1846), —Séquoia gigantea. Lot de M. Dupuy-Jamin : Cupressus Corneyana, — Séquoia gigantea, — Pinus insignis (1846), — P. radiata (1846), — Cephalolaxus Fortunei (1848). Lot de M. Chanlin, qui se distingue par 5 Araucaria: — A. Cookii, — A. exeelsa, — A. Cuninghami, — A. Bidivillii, — A. imbricala, — et le Thuya Lobbii, très- nouveau. — On y remarque en outre : Abies Nordmanniana (1848), — Biola macrocarpa, — B. freneloides, assez nouveau ; — Séquoia gigantea. MM. Keteleer et Thibaut ont présenté 12 espèces nouvellement introduites dans les cultures françaises, dont voici les noms : Thuya Lobbii, — 7'. dumosa, — Abies gracilis, — A. taxifolia, — A. Hookerii, — A. lasiocarpa, — Chamœcyparis Ihurifera, — Arthrotaxus Uoniana, — Cupressus Laiosoniana, — Torreya grandis. 2. Rosiers. — Les deux grandes collections de M. Fontaine, horticulteur à Châtillon (Seine) et de M. Hyppolile Jamain, horticulteur à Paris, figuraient en première ligne. — 165 — M. Fontaine avait 106 variétés réparties dans les hybrides, les îles Bourbon, Bengales, noisette, mousseux. — J'ai particulièrement remarqué: Félicité Higaux, — Empereur Napoléon, — Cardinal Patrizzi, — Pauline la Bonté, — Gloire de Dijon, — Madame Mélanie Willermoz, — Êlisa Sauvage, mousseuse remontante, — Impératrice Eugénie. M. Jamain n'a pas exhibé moins de plantes. Parmi ses variétés nouvelles dont le nombre était grand, j'ai distingué : i)/lle Godard, — Maximilien II, — M. de Mon- tigny, — Pieine de Danemarck. Le lot de 82 variétés exposé par M. Margottin, horticulteur à Paris, avait aussi beaucoup de mérite. 3. Pivoines arborescentes. — Il y en avait 59 variétés, appartenant à M. 31o- deste Guérin, de Paris, parmi lesquelles j'ai noté, sans tenir compte du mérite attaché à la nouveauté : Elisabeth, — Madame Van Houtle, — Rosa mundi. Ce lot était superbe. Les variétés apportées par MM. Verdier père et fils, horticulteurs à Paris, étaient moins nombreuses, mais bien choisies. Figuraient également : VanHoullei, — Elisabeth, — Louise Mouchelet, — Lam- bertina. 4. Arbres et arbustes divers. — M. Chapsal, horticulteur à Reuil (Seine-et- Oise), avait un groupe de 106 espèces ou variétés. Plusieurs Buxus, Cerasus, Evonymus, Phyllyrea, Ilex au nombre de 18. M. Clavier, horticulteur à Tours : 5 variétés de Robinia pseudo-Acacia, obtenues de semis par lui. M. Desfossé Thuillier, pépiniériste à Orléans, un Aulne à feuilles de fougère, non encore dans le commerce. La corbeille d'IIydrangea variegata, de M. Bondoux, eût produit plus d'effet si ces plantes avaient été mélangées avec ÏHydrangea Japonica, type. V. — Plantes de pleine terre. Giroflées. — Pensées. — Anémones. — Plantes annuelles et vivaces en mélange. — Fougères. 24 variétés de Giroflées quarantaines Irès-bien cultivées formaient le lot de M. Lenormand fils, horticulteur à Paris. Plusieurs corbeilles de Pensées exposées par MM. Charpentier, chez Mme Gabriel Odier, à Meudon (100 variétés). Falaise, horticulteur à Boulogne (Seine), 70 va- riétés, Aubin, horticulteur à Paris : de grandes fleurs à coloris vif et relevé par des stries. 202 variétés d'anémones, fleurs coupées, envoyées par Mme veuve Quétel, horti- culteur à Caen. Il y en a beaucoup de fort belles. Je ne sais pourquoi ce genre a de la peine à reprendre faveur ; il n'y a qu'un petit nombre d'amateurs qui lui soit resté fidèle. MM. Tollard frères, place des Trois-Maries, à Paris, avaient une jolie corbeille de plantes annuelles (44 espèces et variétés) parmi lesquelles se distinguaient : Schizanthus retusus, — S. pinnatus, — Nycterinia selaginoïdes, — Veronica syriaca toute nouvelle, — Venidium multiflorum. Ils avaient en outre 48 plantes de rocailles dont 11 Saxifrages, — 9 Sedum, — 6 Sempervirum. Plantes vivaces. — Chacun sait que M. Pelé, horticulteur, rue de l'Ourcine, à Paris, a depuis longtemps une collection très-étendue de plantes vivaces de pleine terre dont le nombre s'augmente chaque année. - 104 — Son lot était considérable (150 espèces) dont 11 Saxifrages, — 14 Scdum, — 15 Sempervirutn, — 7 Ranunculus, — 6 Vcronica. On se rappelle le rocher surmonté d'un pavillon rustique qui orne une des extrémités du jardin. Toutes les plantes qui décorent ce rocher font partie de la collection de M. Pelé. On y voit !e Silène thyrsiflora, de petites Arcnaria, des Polentilles aux corolles d'or, l'élégant Mayanthemum bifolium, le Ramundia, celte singulière Solanée de la flore pyrénéenne, des Sedum, des Saxifrages. En face, sur le bord de la pelouse, un charmant groupe fleuri de ces plantes botaniques qu'on a rencontrées dans leur pays natal, en herborisant sur les mon- tagnes et qu'on retrouve avec joie : Achillœa clavenœ, — Anémone albida, — Géranium pheum, — G. aconitifolium, — Cheiranthus Marsclialii, — Ranunculus graminifolius, — Cypripedium calceolus et bien d'autres. Eu terminant celle série , je cilerai les fougères de plein air de M. Pelé (42 espèces), de MM. Tollard (17 espèces). 2 très-beaux lots de M. Basseville de Passy et de M. Luddemaun (33 espèces) ; Parmi celles de M. Basseville 5 espèces d'Osnucnda, 13 Aspidium; des genres peu répandus, tels que Dickonia, Woodsias, etc. Puis les grands exemplaires de M. Rouillard, disséminés dans la pelouse. VI. — Arbres fruitiers. 1. Akiskes fruitikhs pobmés. — Pendant que MM. les pépiniéristes et arboricul- teurs s'évertuent à nous présenter des arbres aux grandes formes, le public paraît s'en éloigner insensiblement et adopter le cordon pur et simple appliqué à tous les genres. Il ne faudrait pourtant pas que la mode qui se mêle à toute chose lil abandonner complètement ces belles charpentes dont MM. Jamin et Durand, Dupuy-Jamin et Dufresne Honoré nous ont fourni de bons spécimen. Les palmeltes de poiriers de 1 à 4 mètres de hauteur, de cerisiers, de pruniers, de pécher, témoignaient de l'habileté de ces horticulteurs cl laissaient peu à désirer aux plus exigeants. Vil. — Fruits forcés et couservés. Fat us ro'RCÉs. — Le lot capital provenait des cultures de M. Pavard, jardinier chez M",c Héléna Fould, au château du Val (Seine et Oise); tous les fruits y figuraient : 5 vignes chasselas, — S framboisiers ronges, — i groseilliers, — 4 cerisiers, — 6 pruniers, — 3 figuiers, — fraisiers comtesse de Marne, — comtesse de ISeuilly, — princesse Royale, — queen Victoria, tous en pot et avec fruits. En outre une corbeille de fruits munies; on y distinguait quelques pêches. M. Hose Charmeux, horticulteur à Thomery, avait mis en regard du raisin con- servé, coupé le 28 octobre cl du raisin forcé de ses cultures. L'un et l'autre étaient de toute beauté et hors ligne. On remarquait un appareil en fer-blanc destiné à conserver le raisin frais. — Les autres lots de raisin ont élé fournis par MM. Crémonl, Gonlier, horticulteurs, — par M. Cb an trier, jardinier en chef chez M. le duc de Lévis, à Noisiel (Seine-et-Marne), et M. bonhomme, jardinier de M. le comte de Lamberlye, au château de Chaltraif (Marne). Il y avait peu d'ananas mais ils étaient beaux. M. Gonlier en avait 8 en i variétés. M. Crémonl 7 en 5 varioles. M. Chantrier en a produit plusieurs non mûrs, mais d'une belle culture. Les melons étaient rares. — MM. Crémonl et Confieront présenté chacun un fond blanc petit. — Dans le lot des fruits de M. Pavard il y avait 3 petit Pirescott — M. Chantrier déjà cité a exposé 1 fond blanc, beau, bien fait, non mûr (du — 165 — moins les premiers jours). — M. Letellier chez M. le marquis de Querrien, près Amiens (Somme), a également exposé un lot, mais je n'ai pu le voir. Enfin, M. Bonhomme, jardinier de M. de Lamberlye avait un lot de 7 fruits fond blanc et petit Prescott du poids de 4 à 6 kil. qui ont été renouvelés durant toute l'exposition; je ne saurais exprimer mon opinion sur leur mérite, le jury et le public en décideront (1). Fruits conservés. — La corbeille de fruits montés avec beaucoup d'art et exposée par M. Couturier, boulevard des Italiens, à Paris, était admirable; les fruits étaient si bien conservés que je les ai vu prendre pour des fruits moulés. — Des fruits nouveaux étaient mêlés aux fruits anciens. M. Boyer, jardinier chez 31. le marquis de la Briffe, à Neuville, près Houdan (Seine-et-Oise), avait aussi un très-beau lot comprenant 8 variétés de poires, 10 variétés de pommes, — des Saint-Germain, des Doyenné d'hiver, des Reinettes, des Calville blancs d'une conservation irréprochable. VIII. — Légumes. L'Igname occupe l'attention des savants et des cultivateurs: elle a de grandes qualités. Sa racine à surface égale est deux fois plus abondante que la pomme de terre. Elle est féculente et cependant les avantages de sa culture sont contestés. Un fait grave, c'est la tendance des racines à s'enfoncer droit et profondément dans le sol, s'opposant ainsi à tout moyen économique d'extraction. Les frais pourraient dépasser peut-être en certaines localités la valeur de la récolte. Mais on a pu s'assurer que si la racine rencontre un corps dur, impénétrable, elle s'aplatit et se digite; dans ce cas les frais d'extraction sont diminués. On a pu juger de ces résultats pleins d'intérêt à l'exposition en examinant les exemplaires fournis par M. Perraule, jardinier au Petit-Val. — Plantée sur un sous-sol tuf eux, la racine arrêtée dans sa croissance en longueur a acquis un plus fort diamètre. Plusieurs jardiniers ont exposé des Ignames. — M. Limele à Brie-Comte-Robert. — M. Courtois-Gérard qui en avait une caisse de 50,000 bulbilles. Les asperges de M. L'hérault, cultivateur à Argenteuil, passent tout ce qu'on peut imaginer. Encore un peu plus de grosseur et il faudra les fendre en quatre pour les manger. Elles constatent une culture très-intelligente, mais y a-t-il réellement avantage pour la table? M. Tanguy, maraîcher de Roscoff (Finistère) a produit des hampes vigoureuses chargées d'artichauts de grosseur à être vendus (culture de plein air). — Le climat privilégié de cette pointe de la Bretagne et l'habileté des Roscoviles ont causé quelque perturbation dans la culture maraîchère de Paris, particulièrement pour les choux-fleurs. Le lot de choux-fleurs, romaine, chicorée, laitue grise de M. Moreau fils, rue de Charonne, était très-beau. B\. — Arts et industries horticoles. On se perd au milieu de tous les objets exposés. Il faudrait des connaissances spéciales et un volume pour en rendre compte. J'en donne le sommaire : Librairie horticole de Mme veuve Huzard et de M. Goin : Plans de jardins par MM. Duvilliers-Chasseloup, Le Breton, Gouduin fils, Legendre, Masson fils. (1) Aujourd'hui la décision du jury nous est connue. Une médaille d'argent grand modèle a été décernée à M. Bonhomme pour le lot de Melons qu'il a exposé et une médaille d'argent petit modèle pour son Raisin forcée. (Noie de l'éditeur.) — 1G6 — Coutellerie et instruments de MM. Arnheiler, Groulon fils, Garde, Lesueur, Marmuse, Richard, de Chartres. Bancs et meubles de jardin de MM. Troncbon, Allez, Borel, Clairin, Laude jeune, Tessier, Vincent. Volières de M. Boyer. Serre à boutures de M. Garbonnier. Modèles de serres de Mlle Lefèvre, MM. Izambcrt, Herbeaumont, Gollin. Châssis pour bâches et serres de MM. Parmenlier et Drouin, de Rouen. Appareils de chauffage de MM. Gervais, Chevalier, Charoppin, Martre, Meslier, Verly. Pompes de différents modèles de MM. Dubuc, Faure, Letestu, Monlillier, Rohé Andoche, Seugel, Slolu fils. Poteries de terre de MM. Folet, Vatier, Lécuyer, Moreau. Sacs de raisin de M. Bachelier, en toile enduite. Fruitier portatif de M. Lachenaye. Verreries diverses de M. Leune. Bacs coniques de M. Loyre. Paillassons de M. Guyot, avec divers systèmes d'application à la protection des végétaux et des serres. Arroseuse roulante servant également de compression pour les gazons, de M. Pernollet. Clôtures cl treillages avec raidisseurs de M. Thiry jeune. Travaux rustiques de M. Tricottel. Jardinières en cuir repousse, travail d'une délicatesse et d'un art infinis, par MII1C la comtesse de Dampicrre, — et en bois sculpté par M. Guy. Exposition de produits de l'Algérie. Provinces d'Algbb, d'Oral, de Cokstahtirb. — Je mentionnerai seulement les produits qui rentrent dans l'horticulture; en voici la liste : Balaies, ignames, limons (7 variétés), bergamoltes, noix, amandes, raisins secs, oranges, nèllcsdu Japon, figues de Barbarie, melons d'Espagne. REVUE DES SERRES. Depuis longtemps les serres de M. Linden n'offraient une floraison aussi abondante et aussi variée que ces jours derniers. Les Orchidées surtout semblaient s'être donné le mot pour se faire concurrence. Parmi ces dernières nous citerons particulièrement : Le Vanda tricolor, exemplaire de plus de trois pieds de hauteur avec deux racèmes de nombreuses fleurs d'un blanc de crème, qui semblent faites de cire ou de porcelaine, à sépales tigrés de brun et à labelle tacheté de violet. Deux Succolubhtm relusum ayant chacun deux épis retombant — 1G7 — gracieusement , garnis de plusieurs centaines de petites fleurs, telle- ment serrées, que l'on était tenté de les prendre plutôt pour des cylin- dres à mosaïques roses et blanches. Des épis semblables devraient être destinés à orner la chevelure d'une reine ou d'une impératrice ; l'effet serait bien supérieur à celui du diamant. Un Cattleya Acklandiac, d'une dimension peu commune, portant douze fleurs épanouies en même temps, et de la plus grande beauté. C'est à notre avis une des plus belles plantes du genre. Que l'on se figure des pseudobulbes de trois pouces de longueur sur un tiers de pouce de largeur seulement, surmontés de deux petites feuilles ovales, coriaces, et sur celte miniature de Cattleya des fleurs de quatre pouces de dia- mètre à sépales verts, richement tachetés et rayés transversalement de carmin brunâtre, un grand labelle d'un rose tirant sur le violet, une colonne blanche nacrée, le tout recouvert d'un vernis épais et l'on aura une idée plus ou moins exacte de cette jolie plante, dont une des plus belles qualités est encore de fleurir avec facilité et en toute saison. A côté de cette plante, nous avons remarqué un Cattleya Mossiœ, véritablement splendide : c'était un exemplaire de deux pieds de cir- conférence, portant cinq fleurs du carmin le plus tendre, de G à 7 pouces de diamètre chacune. Un Uropedium Lindenii, magnifique exemplaire ayant cinq fleurs, dont chacune mesurait un pied et demi de longueur; ses sépales infé- rieurs, tournés en spirale, dépassaient de beaucoup la hauteur de la plante elle-même; aussi doit-on la placer sur un piédestal pour donner à la fleur l'espace nécessaire à son développement. Un Oncidium flabelliferiim, qui, par le brillant coloris de ses fleurs attira surtout notre attention. Elles ne sont réellement qu'à fond jaune tachetées et maculées de carmin brunâtre; mais elles sont si serrées, si gracieuses et d'un ton si distingué, que l'on ne peut se lasser d'ad- mirer cette plante. Plus loin nous remarquâmes : deux Phalœnopsis , Yamabilis et le grandiflora, dans tout l'éclat de leur beauté. Chaque hampe portait cinq et six grandes fleurs d'un blanc de neige à labelle jaune au centre et maculé de carmin. Un Eriopsis biloba avec de curieuses fleurs jaunes à sépales bordés de brun. Plusieurs Dendrobium : le D. clavatum à trois grappes de fleurs — 108 — du plus beau jaune orange lustre, avec une large lâche d'un brun velouté à l'entrée du cornet que forme la base du labelle; le D. Devo- nianum, un des plus charmants que nous connaissions, à fleurs roses blanches et jaunes, à labelle large, étalé, dont les bords sont finement déchiquetés et frangés; les D. transparais, crepidatum et villosum qui semblent se disputer la palme, et parmi lesquels il serait difficile de choisir celui auquel il faudrait, la décerner. Entre ces jolis Dendro- bium, on distinguait un Cypripedium barbatitm, avec cinq grandes fleurs d'un aspect sévère par les couleurs obscures de son sabot, d'un brun foncé lustré, puis un Batemaunia meleagris, à fleurs grandes et des plus curieuses. Un Acineta nouveau de Chiapas, à longue hampe retombante garnie de nombreuses fleurs d'un blanc de crème cl à labelle pour- pre foncé. Puis le Chclanthera Roltissonii , VOdontoglossum citrosmum, VO. cit. roseum, YEpidendrum Xylostachium , \\\\ Odontoglossum nou- veau de Chiapas, le Brassia guttata et YOdontoglossunt hastilabium , le plus fort exemplaire qui existe en Europe, avec une hampe de plus d'un mètre, dont la moitié supérieure portait plus de quarante fleurs. Enfin, le net plus ultra de la beauté : le Laelia grandis, le Caltleya purpurala et le Cœlogyne pandurata. Celle dernière Orchidée, à ce que l'on nous assure, fleurit pour la première fois sur le continent. C'est une plante d'un port noble et sévère; sa hampe, de deux pieds de hauteur, était garnie, aux deux tiers, de fleurs mesurant près de G pouces de diamètre; ses sépales, légèrement incourbés en avant, sont d'un vert d'émeraude; le labelle était blanc, je crois, mais ce qui frappait surtout notre attention, c'étaient les larges taches, les ma- cules, les stries et points d'un noir de charbon, qui donnaient à ce labelle l'aspecl le plus étrange. Le Laelia grandis est réellement beau ; ses fleurs grandes à sépales jaunes, contournés en spirale sont d'un bel effet. Le Laelia purpurala restera toujours la plus noble et la plus brillante espèce du genre. Nous terminons la série des Orchidées en fleurs, en ajoutant que nous avons rarement vu ailleurs une culture aussi parfaite, et des exemplaires d'une plus belle dimension. La prochaine fois, nous nous occuperons des serres de nos horticul- teurs et amateurs les plus distingués, en indiquant, comme ici, les espèces que nous y avons trouvées en fleurs. f'\ .,'/' — 1G9 — CLIAxNTHUS DAMP1ERI (All. Cunn). Famille des Légumineuses, groupe des Fabacés, section des Lolées. Planche XV. Il y a des plantes qu'on ne pourrait trop louer et c'est le cas pour le magnifique Clianlhus qui fait le sujet de cet article. Bien que des des- sins coloriés aient déjà paru dans le Bol. mag., dans le Fruitistand Flo- rist et, au moment où nous écrivons, dans l Illustration horticole de Gand, nous n'hésitons pas à en offrir la figure à nos lecteurs. Le Clianlhus Dampieri, originaire de la nouvelle Hollande et décou- vert par Dampier en 1699, ne paraît avoir été introduit vivant, en Europe que depuis une dizaine d'années. Ce fut en 1850, d'après M. Lindley, que celte belle plante fut exposée en fleurs par MM. Veitch et qu'elle obtint la grande médaille en argent. D'après ce même bota- niste, la multiplication en est très-facile et cependant ce n'est qu'après huit ou dix années d'attente que MM. Veitch se décident à la livrer au commerce. Enfin mieux vaut, tard que jamais; elle sera la bien venue et chacun s'empressera, je ne doute point, à en faire l'acquisition. Au pre- mier aspect, on croirait, voir le Clianlhus puniceus dont les fleurs sont tout aussi grandes, mais le coloris de celles de notre Clianthus est bien plus vif et la base de l'étendard est d'un beau pourpre très-foncé. On suppose que c'est à M. W. Lobb que nous devons l'introduction de celte nouveauté. Description. — Plante herbacée, procombante ou ascendante, glau- que et entièrement couverte de longs poils soyeux et blanchâtres. Tiges légèrement anguleuses et rougeâlres. Feuilles alternes, i m pari pennées, pétiolées, à 8 paires (plus une) de folioles serrées, presqu'apposées, oblonguesou elliptiques, sessiles, ciliées et le plus fréquemment aiguës et animinées. Pétiole long, garni à sa base de deux larges stipules lancéo- lées, herbacées, bifides et ciliées. Pédoncule terminal ou axillaire, de 6 à 8 pouces de long formant une grappe de quatre à six grandes fleurs retombantes. Pédicelles bibractéolés. Calice velu, à cinq segments pres- que égaux, dressés, étalés, lancéolés-acuminés; à tube cupuliforme, obtus à la base. Corolle d'un rouge cramoisi brillant. Etendard très- large, ové-lancéolé, brusquement relevé et présentant à sa base une projection bifide colorée de pourpre foncé. Ailes petites , lancéolées- subulées, défléchies. Carène Irès-giande, défléchie, lancéolée et en Août 1858. 13 — 170 — l'orme «.le faux, acuminée, plus longue que l'étendard. Elamines dia- del plies dont neuf soudées presque jusqu'au sommet et une libre, très- longue. Anthères linéaires. Ovaire pédicellé, velu, linéaire, atténué en un long style subulé. Culture. — Le Clianlhus Dampieri est de serre tempérée; il de- mande une terre forte mélangée de terre de bruyère et de terreau de feuilles, le tout bien meuble. On doit se garder de trop l'arroser et sur- tout, de le déplacer trop souvent. Quoi qu'il aime l'air et la lumière, on fera bien, en le plaçant à l'air libre, en été, de lui choisir une place demi-ombragée. Il se multiplie assez facilement de boutures, dans la serre chaude et sous cloche, de juin en août. CAMELUA PRINCESSE FREDERICK WILLIAM. (Planche XVI.) Il s'agit aujourd'hui d'un Camellia que nous offrons à nos abonnés. Quoique ce genre de piaules ail trouvé rarement une place dans notre journal, nous n'avons pas hésité, cette fois-ci, à reproduire la figure de celte nouvelle et magnifique variété, qui vient de paraître dans le Flo- risl and Fruilist, ne doutant pas qu'elle sera reçue avec satisfaction. En effet, depuis bien longtemps, il n'est apparu, à notre connaissance, une forme plus parfaite, une disposition de pétales plus régulière et un coloris plus suave cl plus distingué ; enfin, des qualités plus remar- quables que celles de ce Camellia. Et puis nous tenons à varier un peu le genre de fleurs dont nous donnons la figure. Notre plante, à ce que nous apprend le Fruilist and Florisf, est origi- naire de la Chine, d'où elle a été importée par M. Fortune, puis présentée pour la première fois en fleur, au concours de la Société d'Horticulture de Londres, le 2 février dernier, par son heureux possesseur, M. Glen- dinning, de Chiswick. On lui décerna à l'unanimité le premier prix, en attestant que, de toutes les variétés connues jusqu'à ce jour, c'était, sans contredit, la plus remarquable. A propos de ce Camellia le journal en question ajoute: Quelle quesoil la réputation dont jouissent plusieurs de nos collections de Camellia relativement «à leur culture et au traitement, en général, auquel on les soumet dans les établissements britanniques, il est une / , ' y a//?////// - v/v//rs:/.j '/yyA -/vs"/' ffâtà* — 171 — chose certaine, c'est qu'ils ne supportent pas encore la comparaison avec les magnifiques plantes cultivées en Belgique et en France, où des collec- tions entières sont élevées en forme de pyramide ou de colonne, de 42 à 15 pieds de hauteur, et. dont les exemplaires sont tellement garnis de bois et de feuilles du vert le plus foncé, que le tronc et les branches dé- garnies de l'intérieur se trouvent totalement cachés; et si alors, les fleurs se groupent régulièrement autour de la surface de la plante, l'aspect en est réellement pompeux. Nous citons avec plaisir ce passage, ne fût-ce que pour prouver que l'orgueil national de nos voisins d'outre-Manche ne va point jusqu'à ne pas rendre justice à qui de droit. REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. Botanical Magazine, n° 16J. SERRE CHAUDE. toeiidrobiutu Faiconerf, var. sepalis petalisque obtusioribiis. — Famille des Orchidées. — Gynandrie monandrie. C'est en mars 18o8, et dans l'établissement de M. Jackson, que celte Orchidée a donné pour la première fois ses belles fleurs si richement colorées. C'est une des nombreuses introductions envoyées par M. Simons des Indes orientales, ou, pour être plus exact, du royaume d'Assam. Quelque élégante que soit cette plante, qui contribue largement, dans cette saison, à l'embellissement de nos serres, nous ne pouvons guère l'admettre comme espèce distincte du D. Falconeri; ses fleurs sont moins grandes; les extrémités des sépales et des pétales sont moins acuminées; les taches pourpres sont plus petites et plus pâles sur le sommet du la- belle. Dans tous les cas c'est une très-belle variété à ajouter au genre Dendrobium . — 47:> — SERRE FROIDE. ilex coruutn (liisdl. et paxt.) Famille des Ilicinées. — Tetrandrie Monogynie. Ce Houx, à feuilles très-curieuses, à été découvert par M. Fortune dans le Nord de la Chine, aux environs de Shanghaï, du temps qui! voyageait pour compte de la Société d'Horticulture de Londres. Plus tard ce voyageur le retrouva près de Kin-tang, d'où il est à supposer qu'il l'envoya vivant en Angleterre dans l'établissement de MM. Standish et Comp. Nous ne savons rien de plus sur celte plante, pas même l'année de son introduction. Ce Houx, qui promet d'être très-rustique, a été cultivé jusqu'ici en serre froide et y a fleuri au mois d'avril. Description. — Le spécimen fleuri était jeune et petit; il mesurait 1 '/a pied de hauteur ; mais nous ne savons pas quelle taille celte espèce acquiert dans son pays natal. Son habitos a beaucoup d'analogie avec celui de notre houx commun (//ex aquifolium); mais les feuilles en sont différentes cl d'une forme très excentrique. Elles sont alternes, de 2 à 4 pouces de longueur, très-raides, coriaces et luisantes, d'un vert noirâtre dessus; en général leur forme est large-oblonguo, se rapprochant de celle d'un parallélogramme qui se terminerait par quatre angles saillants prolongés en pointes très-dures et épineuses; le sommet de la feuille paraît tronqué pour se terminer subitement en une cinquième pointe épineuse semblable aux précédentes. Le pétiole est court et épais. Les fleurs sont blanches, peu apparentes, c'est-à-dire rien moins que belles, disposées en petites ombelles axillaires. Pédoncules courts, glabres. Calice capillaire, demi-adhérent, à quatre lobes dressés, arrondis. Pé- tales au nombre de quatre, oblongs, obtus, étalés. Quatre élamines dressées à filaments durs, subulés et deux fois plus longs que la corolle. Anthères ovales-obtuses. Ovaire surmonté de quatre stigmates presque sessiles. Les baies sont citées comme élant grandes, globuleuses, à quatre pyrènes. ■»oiysonntum punctatnni, (Royle.) Famille des Smilacinécs. — Hcxan- drie Monogynie. Dans notre dernière livraison, nous avons mentionné le Polygonalum roseum, des Indes orientales. Voici maintenant une autre espèce rare du même genre que le Dr Wallich indique comme originaire du Nepaul où le Dr Hooker l'a retrouvée à une élévation qui variait entre 7 et — 175 — 11,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. L'échantillon figuré sur la planche 5061 nous a été communiqué par M. Nuttall, chez lequel la planle a fleuri en pleine terre, en avril dernier. Elle a été introduite vivante dans son établissement, à Nutgrove, Rninhill, Lancashire, par M. Boolh, des montagnes du Bholan. Elle diffère notablement du P. oppositifolium de Kunth, avec lequel elle a quelque rapport, par ses feuilles réellement alternes. Description. — Rhizome blanc, gros, tuberculeux, à racines vigou- reuses, charnues, cotonneuses, ordinairement tronquées à l'extrémité. Tiges simples, droites, garnies à leur base de plusieurs bractées, larges, imbriquées, membraneuses, dégarnies de feuilles à la base, multian- gulaires, vertes, élégamment pointillées de rouge. Feuilles alternes, presque distiques, rapprochées, étalées, ovales- lancéolées, sessiles, acuminées-obtuses, épaisses et charnues, obscurément striées et gla- bres partout. Pédoncules courts, dressés, solitaires, axillaires, divisés en deux pédicelles très-courts qui supportent chacun une fleur tubu- laire d'un demi-pouce de long, blanche au milieu et à la base, verte à l'extrémité et pointillée de lilas; gorge un peu relrécie; limbe à six divi- sions peu profondes. Etamines incluses. Filaments dressés, glabres. Ovaire large, ovale, tacheté. Syle gros, court. Stigmate trilobé, papil- leux. ludigofera décora (Lindl.). — Famille des Légumineuses. — Diadelphie Decandrie. Très-jolie plante ornementale de serre froide, native de Chine et cultivée dans les jardins de Shanghaï, d'où M. Fortune l'introduisit dans les jardins de la Société d'Horticulture de Londres. Elle fleurit facilement dans la serre froide, qu'elle égaie de ses jolies fleurs d'un rose tendre, disposées en longs épis dressés et avec ses feuilles pinnées de la plus grande délicatesse de couleur. Il est à regretter que les plantes de ce genre figurent si rarement dans nos serres. [Allgemeine Berliner Gartenzeilung.) Ferdinanda eniinens (Lac), Cosmophyllum cacaliaefolium (C. KochJ, Podachenium paniculatum (Bentham). — Famille des Compositées. Groupe des Spilanlhées. — Sygénésie Polygamie Superflue. Le n° 25 (1858) de l' Allgemeine Gartenzeilung de Berlin contient la figure et la description de celte plante, à laquelle ce journal consacre — 174 - un assez long article sur l'opportunité ou la non opportunité de con- server ou de rejeter l'un ou l'autre des nombreux noms déjà donnés ou qui restent encore à donner à la plante en question. Nous croyons bien faire en supprimant ces détails purement botaniques et bistoriques, et nous nous hâtons de dire que MM. Koch et Scbultz ont fini, et avec raison, je crois, par conserver l'ancien nom donné par Lagasca (en 1816), en l'honneur du roi Ferdinard VII. Il y a déjà huit ans, à ce qu'il paraît, que des graines de celte plante furent envoyées au Jardin Botanique de Berlin, par M. Warszewicz. Ce ne fut qu'en 1854 ou 1855, qu'un des exemplaires levés de graines parvint à fleurir. Elle appartient à celte catégorie des Composilées arborescentes à grandes feuilles ornementales, qui est si recherchée aujourd'hui pour la décoration des grandes pelouses. Ses fleurs sont blanches, à disque jaune, très-nombreuses et disposées en panicule ; elles ressemblent, à s'y méprendre, aux fleurs des Anthémis et surtout à celles de ÏAnthemis Chamomilla, mais elles sont le double plus grandes. Les feuilles, atténuées vers la base et décurrenles le long du pétiole, ont une forme ovée-lriangulaire; de chaque côté elles pré- sentent de larges découpures peu profondes, déterminant ainsi plu- sieurs lobes aigus que j'appellerais plutôt des dents; le péliole est long d'un demi à un pied. Les nervures, qui sont blanchâtres, relèvent beaucoup le vert douteux de la face supérieure. En somme, c'est une piaule très-recherchée en Allemagne, où on la cultive en pleine terre, en été, à la manière des Wigandia caracasana, Nicotiana glaaca, IV. wigandioïdes, des Pohpnnia, Schistocarpha. etc. [Illustration horticole.) Ce journal nous offre, dans la livraison du mois de juillet, une figure du superbe Rhododendron Boothii, ainsi nommé par M. Nulall, en souvenir de son introducteur M. Boolh. C'est une plante robuste, bien ramifiée, à feuilles ciliées, d'un beau vert foncé dessus, jaunâtres dessous; à fleurs d'un jaune de soufre sur lequel se détachent, de la manière la plus curieuse, les anthères d'un brun-rougeâtre. Les jeunes feuilles sont brunes ou vert-brunâtres, selon l'âge, et couvertes de duvet. — 175 — CULTURE MARAÎCHÈRE Les produits de la culture maraîchère font triste figure; c'était à pré- voir et nous l'avions prévu. Il est de règle que pour obtenir de beaux légumes, il faut nécessairement beaucoup d'engrais et beaucoup d'eau; l'engrais n'a pas manqué, mais l'eau a fait défaut partout, de sorte que le développement des récoltes laisse et laissera beaucoup à désirer. Les choux de toutes sortes qui, en définitive, forment la base de toutes les cultures maraîchères, ont moins à souffrir des ravages des chenilles que les années précédentes, mais, en revanche, ils sont envahis par les pucerons, blanchissent et rougissent par place, se tordent, se reco- quillent et s'arrêtent dans leur végétalion. On nous assure même que sur certains points, de petites larves les atteignent au pied, détermi- nent la formation d'excroissances nombreuses et amènent la mort des plantes. Chez nous, nous n'avons pas encore eu l'occasion de constater ce fait, mais nous avons beaucoup à nous plaindre des pucerons ou aphis. Pour en dégager les feuilles de nos légumes, nous avons dû recourir à l'emploi de l'eau salée et frotter chacune des feuilles en ques- tion avec un morceau de laine douce imbibée de cette eau. C'est un travail de patience, sans doute, qui mange du temps, de la peine et de l'argent, mais après tout, mieux vaut s'imposer ce sacrifice que de s'exposer à une perte complète. La longue sécheresse a eu, en outre, cet autre résultat d'empêcher la germination des semences, et dans la cul- ture des légumes comme dans celle des fleurs, des semis entiers ont manqué, tandis que des graines tombées à terre avant l'hiver ont par- faitement levé. C'est ainsi que le pourpier semé chez nous au prin- temps ne nous a fourni que quelques rares plantes, alors que celui qui s'est resemé seul, l'année dernière, nous a donné une planche admira- blement réussie. C'est une nouvelle leçon dont il conviendrait de tirer profit. Plus que jamais, nous pensons qu'il serait convenable de jar- diner beaucoup plus à l'automne et beaucoup moins au printemps, notre conviction, sur ce point, est si fortement assise que, celle année même, nous réaliserons sur le terrain ce que le bon sens et nos obser- vations nous conseillent depuis longtemps. Nous sèmerons donc non- seulement les épinards en septembre, comme de coutume, mais encore — 17G — vers la fin du même mois, des carottes, des panais, le crambé, la scor- sonère, le salsifis, l'oignon blanc, le porreau, la betterave, la bette à cardes, l'arrochc, l'antenne quinoa, l'oseille, la rhubarbe, le pourpier, la picridie, la mâche, la valériane d'Alger, la pomme de terre et la télragnnie, persuadé que la plupart des graines de ces plantes se main- tiennent bien en terre pendant la mauvaise saison, lèvent de bonne heure et donnent des sujets vigoureux. A propos de la tétragonie, nous avons une communication assez inté- ressante à vous soumettre. Vous devez vous rappeler qu'à diverses reprises, nous avons signalé les difficultés de germination qui s'op- posent à la propagation de certains légumes. Nous avions cru pouvoir lever ces difficultés, par l'échaudage, et nous étions d'autant plus fondé à le croire que la méthode est recommandée par Lindley, et que nos essais dans ces derniers temps avaient réussi à souhait. Cependant, il est de notre devoir de reconnaître et d'avouer que la méthode n'a pas eu celle année le succès que nous en attendions. Elle ne nous a réussi ni sur les épinards, ni sur la télragnnie. Le même insuccès a élé constaté chez divers autres amateurs, chez M. Del Marmol notamment, qui ne s'est point laissé décourager pour cela. Il a eu l'heureuse idée de recouvrir ses graines d'eau froide et d'attendre que leur germination se déclarât avant de les mettre en terre. De celle façon M. Del Marmol a obtenu depuis deux ans le résultat le plus satisfaisant. C'est de lui même que nous tenons ces détails, et nous les publions avec d'autant plus de plaisir que jusqu'à ce jour la capricieuse levée des graines de tétragonie a été le seul obstacle à la propagation de cet excellent légume. Évidemment, les personnes qui seraient dans l'intention de la semer en automne, ne devront pas recourir à cette méthode qui amène- rait la pourriture. Elle n'est admissible que pour la culture de prin- temps. Le H juillet, nous avons visité la belle exposition de la Société d'horticulture de Namur et admiré de magnifiques lots. Malheureuse- ment, la floricullure seule s'y trouvait représentée avec éclat; la cul- ture maraîchère, à laquelle la Société cependant avait fait appel, n'avait pas cru devoir y répondre. Trois ou quatre amateurs seulement avaient exposé quelques tètes de choux-fleurs, quelques échantillons isolés de légumes communs, presque rien. Il ne s'y trouvait réellement de remarquable que deux lois de champignons de couche, appartenant à M. Namèche et au jardinier de M. le duc d'Arenberg. Dans cette — 177 — circonstance, nous devons faire la part des temps exceptionnels que nous venons de traverser; l'eau a été si rare, le jardinage a tant souffert, que le découragement a pu mettre les jardiniers de mauvaise humeur. On ne se soucie pas de soumettre à l'appréciation d'un public parfois sévère, des produits défectueux. Mais est-ce bien le seul motif d'absten- tion des maraîchers de la localité ? Nous ne le pensons pas. Alors même que les légumes auraient été favorisés par un temps convenable, il y a lieu de croire qu'il eût été difficile de secouer l'apathie des cultivateurs de profession. A Namur, comme dans un grand nombre de localités, le maraîcher ne voit dans les organisateurs d'un concours que des théori- ciens indignes de lui ; il s'imagine avoir atteint la perfection et n'entend pas se soumettre à la critique; il se renferme dans sa routine de plu- sieurs siècles et ne veut pas en sortir; il n'admet pas les nouveautés, il les repousse avant même de les connaître, sous prétexte qu'il n'y a rien, qu'il ne peut rien y avoir de supérieur aux espèces et variétés communes. Plusieurs fois déjà, la commission d'organisation a essayé de stimuler l'activité, d'éveiller l'amour-propre des jardiniers iiamu- rois, mais toujours inutilement. Il y aurait peut-être un moyen d'y réussir : ce serait d'appeler d'autres cultivateurs, appartenant à des pays moins favorisés, à prendre part aux expositions de légumes, de porter un défi et de donner à ce défi toute la publicité possible. Il ne s'agit pas d'établir la lutte entre les maraîchers de Malines, de Gand, de Bruxelles, de Liège et ceux de Namur, car on trouverait des pré- textes pour ne pas l'engager; il s'agit tout bonnement d'inviter les vil- lageois de l'Ardenne à entrer en lice avec les jardiniers namurois. Il y aurait là de quoi nécessairement piquer la curiosité du public, froisser les dédaigneux et mettre la routine de l'endroit en demeure de prouver sa supériorité. Vraisemblablement, elle ne résisterait pas à ce défi; elle l'accepterait avec l'assurance d'en sortir victorieuse. Nous ne dési- rons que cela. Bien que nous ne soyons encore qu'au mois d'août, il nous paraît utile d'appeler l'attention de nos lecteurs sur une culture de la fin de l'automne qui n'est pas sans importance en Belgique. Quand la produc- tion des endives cesse, il est d'usage chez les maraîchers de Bruxelles de préparer les chicorées à étuver. A cet effet, ils prennent la chicorée à racines, la plantent de façon à incliner chaque plant, la couvrent de sable et même de fumier, pour mieux la forcer. Celle culture, très-peu répandue, donne d'excellents résultats et mérite d'être propagée. — 178 — Nous sommes si pauvres en observations, si déroutés par l'anomalie des saisons, que nous n'osons même pas vous entretenir de nos petits essais. Il y aurait de l'imprudence à juger d'un légume sur les mauvais résultats, car enfin, il peut y avoir plus de la faute du temps que de celle de la plante, et, dans le doule, il y a sagesse à s'abstenir. Nous nous permettrons donc cette fois, et pour cause de pénurie, de mettre le pied dans le domaine de l'arboriculture, afin de mener notre corres- pondance à terme. Après tout, ce n'est point là de l'usurpation dans la rigueur du mol, les arbres fruitiers ont une place au potager, soit aux angles de nos plates-bandes, soit à nos murs de clôture, quand nous en avons. Nous nous occupons d'eux aussi souvent et aussi bien que de nos choux et de nos salades, par conséquent nous avons le droit d'en dire un mot à l'occasion et en passant. Or, nous vous dirons que chez nous et sur bien d'autres points, les poiriers et les pruniers rapporteront beaucoup plus de fruits que les pommiers. Cependant, pour les uns comme pour les autres, la floraison s'est accomplie dans des conditions favorables; les pluies pas plus que les gelées ne l'ont compromise. A quoi donc attribuer la différence que nous signalons ? Pourquoi donc, toutes choses égales d'ailleurs en appa- rence, les fruits n'onl-ils pas noué aussi abondamment sur certaines espèces que sur certaines autres ? C'est ce qu'il s'agit de rechercher. Les racines de poiriers et de pruniers vont chercher l'humidité qui leur est nécessaire à de grandes profondeurs ; les pommiers, au contraire, avec leurs racines traçantes, sont plus exposés à l'action des sécheresses et n'ont pas dû, celte année, trouver de quoi faire de la sève en quan- tité convenable pour nouer le fruit. Il n'en a pas été de même des poi- riers et pruniers. Seulement, à moins d'arrosages fréquents au pied ou sur les feuilles, il est présumablc que leurs fruits ne se développeront point comme dans les temps ordinaires et resteront petits ou médiocres. Au début, de la floraison, nous avons eu, pour notre compte, l'attention de faire donner de l'eau aux arbres et de recommander à nos lecteurs d'en faire autant. Celte opération nous a bien réussi et les preuves sont là. Aujourd'hui, nous nous proposons de le continuer en vue du déve- loppement des fruits, et il y a lieu d'espérer que nous nous en trouve- rons également bien. C'est le cas de rappeler encore aux cultivateurs belges que les paillis sont trop négligés, et qu'il eût été de leur intérêt de mettre du fumier de vache ou des herbes de mare au pied de leurs arbres, comme font — 179 — les arboriculteurs d'un grand nombre de localités. Par ce procédé ils auraient entretenu constamment dans le sol une fraîcheur indispen- sable. Beaucoup l'admettent aujourd'hui, grâce à la chaleur exception- nelle qu'ils ont eu à subir. On voit de nouveau par là qu'à quelque chose malheur est bon. C'est le cas aussi de faire remarquer aux mêmes cultivateurs d'arbres qu'il n'y a pas lieu, cette année, de faire une taille en vert rigoureuse, mais que l'année prochaine, au printemps, il deviendra nécessaire de raccourcir la taille plus que de coutume. En voici les raisons : — les arbres fruitiers ont besoin en ce moment de toutes leurs forces pour résister à la sécheresse, et il y aurait danger de les amputer immodéré- ment, alors qu'ils souffrent déjà trop. En second lieu, et par cela même qu'ils auront enduré beaucoup de privations, il sera urgent de faire du bois l'année prochaine, c'est-à-dire de pratiquer la taille courte, et au besoin le rapprochement. P. JOIGNEAUX. MISCELLANEES. QUELQUES MOTS SUR LES BEGOXIA. Voici dix ans à peine que la culture des Bégonia a commencé à prendre de la vogue. Avant ce temps ces curieuses plantes étaient con- servées soigneusement en serre chaude et traitées avec les mêmes soins que l'on prodigue aux Orchidées. Aujourd'hui, grâce à l'époque de leur développement et au peu de soins que leurs rhizomes réclament, pendant la saison morte, elles ont fini par passer de la serre chaude dans la serre tempérée, de celle-ci dans la serre froide et enfin jusque dans les appartements dont elles font l'ornement. En Belgique surtout, il n'est presque pas de maison, tant soit peu convenable, où l'on ne voie plusieurs espèces de Bégonia orner les vitrages des salons. Quoique les fleurs ne soient pas brillantes, ni même toujours belles, un grand nombre d'entre elles possèdent un feuillage si frais et si curieux que l'on peut fort bien se passer de leurs fleurs qui, du reste, exhalent parfois une odeur suave et agréable. Dans les derniers temps surtout, le nombre des espèces à feuilles brillantes et ornées a considérablement — 480 — augmenté. Celaient d'abord les B. Thwailesii et Xanthina, puis les B. Royleiel Griffithii, les B. Reiehenheimii, Argenlea et Splendida ; en dernier lieu les B. Madame Wagener et. Prince Troubetslcoy, puis enfin, pour couronner dignement ce magnifique contingent des deux dernières années, est apparu, comme un brillant météore végétal, Sa Majesté le roi des Bégonia (B. Rex), avec son digne satellite le B. Lazvli. De mé- moire d'horticulteur, aucune plante, sans en excepter même VAmherstia nobilis, dont l'heureux introducteur reçut une gratification de mille livres sterling du ducdeDevonshire, aucune plante dis-je, n'est venue faire une sensation pareille dans le monde horticole. Jusque parmi les profanes le bruit en a pénétré et l'on se demande avec étonnement, ce que c'est que ce B. Rex, dont le nom est cité par toutes les bouches. Il ne fau- drait pas avoir cinquante francs dans sa poche, comme le dit très-heu- reusement M. le comte Lambertye, dans son compte-rendu de l'exposi- tion de Paris, pour se refuser le plaisir d'en faire l'acquisition. Il n'y a qu'une chose qui nous inquiète à l'heure qu'il est, c'est l'appréhension dans laquelle nous sommes qu'après ce Bégonia il faut tirer la corde! Mais ne nous désolons pas encore, ne faisons pas comme les espèces du genre canis , c'est-à-dire ne pleurons pas avant d'être battus. Une chose est encore possible et la nature est si bizarre dans ses combinaisons, qu'il ne faut pas perdre tout espoir : vous verrez qu'il nous arrivera l'un jour ou l'autre un Bégonia dans lequel le cercle d'argent sera remplacé par un cercle d'or; qui sait, peut-être les rubis, les topazes, les émeraudes, les saphirs et le diamant devront également payer leur tribut de cou- leurs et d'éclat au règne végétal; déjà le B. Luzuli a empiété sur le Lapis Lazuli et le diamant, mais pour celte fois-ci il s'est contenté de la poussière de cette pierre précieuse; rien n'est plus impossible dans le meilleur des mondes possibles. D'ailleurs n'avons-nous pas déjà les Anœlochilus, de la famille des Orchidées, où l'or pur est répandu entre le velours des feuilles. Et vous horticulteurs zélés! prenez les plus belles espèces, croisez- les et produisez la plus grande somme de variétés possible. Votons dès à présent des rcmercîments à MM. Van- Houlle et Verschaffelt pour les belles variétés qu'ils sont parvenus à produire par le croisement, et rendons à César ce qui appartient à César en volant une médaille de commémoration à MM. Linden et Simons (I) (l) Le Bégonia rex a été envoyé vivant en Europe par M. Simons qui l'a décou- vert dans le royaume d'Assam. — 181 — pour l'introduction du fameux roi des Begoniu! Ils ont par là rendu un immense service à l'horticulture européenne. Les ignorants nous demanderont le comment et le pourquoi; le voici : tout en faisant la part du sentiment du beau, que cherchent à satisfaire les véritables amateurs de belles plantes, nous ne parlerons ici que de l'avenir com- mercial du B. Rex. Celte plante a éternise dans le commerce, au ltr mai, à raison de 50 fr. le pied. Au 1er juin rétablissement Linden en avait placé en Belgique et à l'étranger pour une somme de 40,000 fr. La moitié de l'édition, vendue à MM. Rollisson et fils, à Londres, aura certainement produit la même somme, soit 20,000 fr. D'ici au mois d'août on en placera probablement encore autant à prix réduits de moitié, ce qui fait 30,000 fr. Vers le mois d'août et de septembre les horticulteurs qui ont eu le bon espril d'acquérir celte plante, l'auront considérablement multipliée et la vendront à 5 fr. pièce. Chaque pied acheté pouvant produire pour cette époque quarante plantes au moins, à raison de o fr.,cela fait, pour six cents plantes déjà placées, un nombre quarante fois plus élevé, c'est-à-dire 24,000 qui produiront, par consé- quent 120,000 fr. L'année suivante elle sera répandue dans le com- merce par tous les petits horticulteurs au prix moyen de 2 fr. ; chacun alors voudra la posséder et , en ne comptant dans toute l'Europe que deux millions d'amateurs de fleurs, nous arriverons au chiffre de 4,000,000 fr. sans compter les 150,000 fr. produits en 1858 Je crois que nous ne nous trompons guère dans nos suppositions et nous sommes certain que tous ceux qui ont quelque idée du commerce des plantes, trouveront qu'au contraire, nous avons encore atténué notre calcul. Afin de consoler, dès à présent, les amateurs de beaux Bégonia, nous pouvons leur annoncer que l'établissement Linden possède encore huit ou dix espèces nouvelles de la plus grande beauté, et quoiqu'au- cune d'elles n'ait encore eu l'heureuse idée de nous gratifier du cer- cle d'or que nous attendons, leur feuillage est si varié, si curieux et si riche en couleurs diverses que l'imagination se refuse presque à croire à la réalité de tant de merveilles. L'on pourrait appliquer à ces Bégonia le proverbe espagnol : Quien no ha visto SeviUa nunca ha vislo maravilla, c'est-à-dire qu'au lieu de Séville, que je remplace par les Bégonia en question, je dirai : qui n'a vu ces Bégonia n'a jamais vu de merveille. Qui vivra verra ! 482 LES BEJARIA ET LEUR CULTURE. Ce genre de plantes, de la famille des Éricacées, groupe des Azalées, a été fondé par Mutis (1), en souvenir de Antonio de Bejar, vice-roi de la Nouvelle-Grenade. Nous ne savons pour quelle raison et à propos de quoi on a changé l'orthographe de ce nom en Befaria, nom sous lequel il figure dans plusieurs ouvrages scientifiques et dans presque tous les catalogues des horticulteurs. Ce n'est, sans aucun doute, qu'une erreur involontaire qui provient probablement de la difficulté de prononciation de la jota espagnole, dont le son est. difficile à rendre et encore plus difficile à comprendre pour une oreille étrangère à cette langue. Du reste, il n'est pas inutile de signaler, le plus souvent que faire se peut, les nom- breuses erreurs qui fourmillent dans les catalogues de la plupart des horticulleurs, car si cela continuait encore pendant quelques années, l'horticulture deviendrait une véritable confusion. Mais laissons là les récriminations et revenons aux faits. Quoique créé par Mutis, vers le milieu du xviuc siècle, ce ne fut que par Al. de Numboldt que nous eûmes réellement connaissance du genre Bejaria, dont plusieurs espèces furent décrites dans le Siuopsis plan- tarum de Kunlh. Dans la relation de son voyage, ce célèbre naturaliste se plaît à entretenir ses lecteurs de la beauté des Bejaria, qu'il compare aux rosages des Alpes. En clï'el, rien de plus gracieux, rien de plus joli, de plus frais et de plus dégagé que ce rosage, qui fait l'ornement de la végétation alpine de ces contrées, toujours grandioses, mais toujours tristes et froides. Ce sont les Bejaria, ainsi que quelques Melastoma- cées à fleurs brillantes et formant de jolis buissons touffus, puis quel- ques Ceratoslemma et Gaxdlheria à fleurs rouges ou blanches qui animent, par-ci par-là, la monotonie et le caractère sévère des. hautes Cordilières. La végétation y prend parfois un air plus gai dans quelques localités abritées contre les tempêtes qui désolent ces parages, que nous connaissons sous le nom de Paramos, et c'est là que plusieurs espèces de Bejaria aiment à se dérober à l'œil du naturaliste, qui ne parcourt (I) Botaniste distingué de la Nouvelle-Grenade qui a fait connaître le premier 1rs (liantes de ce pays. — 185 — ces plateaux élevés et ces crêtes escarpées qu'au péril de sa vie. La description que nous en avions lue et le souvenir qui nous en était resté, fit que notre attention se porta particulièrement sur ce genre de plantes, pendant notre première excursion sur le Cerro de Avila et la Silla de Caracas (1). Notre attente ne fut pas longtemps en suspens; arrivés à une élévation de 5,000 pieds, nous eûmes la satisfaction de rencontrer la première plante en fleurs : c'était le Bejaria glanca qui se présenta à nous sous la forme d'un petit arbre de la dimension de nos Grenadiers. Son bois était dur et grisâtre; ses feuilles, d'un vert pâle luisant sur la face supérieure et glauques sur la face inférieure, nous rappelèrent l'Olivier que nous avions vu, quelque temps auparavant, dans le midi de l'Espagne; mais chacun de ses rameaux et minuscules se terminait par un grand bouquet de fleurs roses d'une fraîcheur et d'une élégance rare. Cette espèce se montre encore jusqu'à 6,000 pieds d'élévation. A mesure que la hauteur de la station augmente, la plante devient plus petite et finit par se transformer en un petit arbrisseau dont les branches retombent vers le sol. La terre dans laquelle elle croît naturellement est argileuse et compacle. Ses voisins les plus immé- diats sont les Weinmannia pnbescens, les Gaultheria odorata, G. coc- cinea et bractescens, ainsi que plusieurs jolies Melastomes, entre autres le Monochaelum umbellatum, dont les branches flexibles s'abaissent vers le sol sous le poids de leurs nombreuses et grandes fleurs roses pourpres. Jamais il ne croît dans les forêts à haute futaie, souvent entre la basse futaie, mais de préférence isolé ou sur les bords de ces petiles forêts caractérisées par les Weinmannia. A sa limite supérieure apparaît le Bejaria ledifolia, ainsi nommé à cause de la ressemblance de ses feuilles avec celles des Lednm, moins la couleur glauque de la face inférieure de ces organes qui sont 1res -serrés et dressés vers le haut des rameaux. Les fleurs de ce Bejaria sont d'un rouge très-vif, très-glutineuses, à moitié ouvertes et disposées en une espèce de corymbe. La plante forme un arbrisseau sans tige réelle; celle-ci se sépare, à partir du sol, eu branches nom- breuses qui atteignent jusqu'à un mètre de hauteur. Elle tapisse le versant méridional de la Silla de Caracas jusqu'à 8,000 pieds d'éléva- tion. Tandis que le B. glanca croît dans un sol compacte, celle-ci semble se plaire, de préférence, dans un sol léger recouvert d'humus. (1) Deux pies de 6 et 8000 pieds de hauteur, situés entre La Guayra et Caracas. — 184 — Elle suit la même décroissance que la précédente, en s'élevant jusqu'à ses limites supérieures. On la trouve d'abord au milieu de Gaylussaccia earacasana et des Hedyotis; plus haut elle a pour compagnons le Gardoquia earacasana et le Trixis nereifolia. Le Klopstockia cerifera, ou palmier à cire, se montre aux environs de la région des Bejaria ledifolia, jusqu'à une hauteur absolue de 7,000 pieds. Mais c'est surtout dans la haule Cordillère , qui commence dans la province de Truxillo, et dont les ramifications les plus considérables traversent la province de Merida, puis toute la Nouvelle-Grenade, l'Equateur et le Pérou, que le genre Bejaria se montre dans toute sa splendeur et que le nombre des espèces devient plus varié. Ce fut entre San-Jose de Cucula et Pamplona, sur les hauteurs qui avoisinenl le village de Chinacota , que nous découvrîmes le plus beau des Bejaria, B. drymifolia, à grandes fleurs d'un blanc de neige, à feuilles glauques en dessous, et de la taille de celles des Dryinis. Aux environs de Pamplona, entre 10,000 et 11,000 pieds de hau- teur, apparaît le Bejaria aesluans, espèce très-velue, à fleurs grandes et glulineuses d'un beau rouge carmin. Non loin de Pamplona nous découvrîmes également le B. tricolor (Liod.), un des plus beaux du genre, à belles feuilles, d'un vert foncé luisant et à fleurs assez grandes dans lesquelles le jaune et le blanc se marient à la belle couleur rose foncé de la corolle. D'autres localités de la Notnelle-Grenade, entre autres les montagnes de la Baja, de Manlanzas et de las Lajitas, aux environs de Pie de Cuesta, offrent trois espèces : les B. densa, B. Lindeniana et B. com- pacta, tous les uns plus beaux que les autres. Outre les espèces que nous venons de citer, et qui ont été introduites vivantes par nous, on connaît encore sept espèces originaires des Andes de l'Amérique du Sud, puis une du Mexique et une des États-Unis. En voici la description que nous traduisons du Prodrome de De Candole et des annales de Walpers : H. resinosa (Mulis), à rameaux velus: à feuilles ovales: à fleurs visqueuses d'un rose pourpre, ramassées en corymbes terminaux. Pairie : Nouvelle-Grenade. H. coarctala ( Humb. et Bompl.), le plus anciennement connu, à rameaux tomen- leux ; à fleurs d'un rouge pourpre; à pédoncules, pédicelles et calice d'un brun l'errupineux-tomenleux. Patrie : Pérou, environs de Caxamarea. — 185 — B. grandiflora (Humb. et Ronpl.), ;*! feuilles ovales, glabres dessus, face infé- rieure ainsi que les rameaux, les pédoncules, les pédicelles et le tube du calyce d'un brun ferrugineux-tomenteux ; fleurs pourprées. Patrie : environs de Quito. B. Caxamarcensis (Humb. et Bonpl.), rameaux poilus; feuilles oblongues, gla- bres dessus, poilues ou pubescentes dessous ; fleurs pourpres ; jeunes rameaux, pédoncules, pédicelles et calice ferrugineux-lomenleux. Pairie : Pérou. B. hispida (Endl. et Poepp.). Rameaux et pédoncules visqueux et bispides; feuilles elliptiques, déniées, ciliées, à cils soyeux, poilues dessus, ferrugineuses et rudes dessous; fleurs rouges cocciné. Patrie : Pérou, province de Huanaco. B. denticulata (Remy). Rameaux presque glabres, feuilles oblongues-sublancéolées, aiguës-mueronées, à face supérieure d'un vert noirâtre et glabre, à face inférieure plus pâle et poilue; fleurs roses terminales. Patrie : Bolivie, province de Yungas. B. pollens (Remy). Tige noirâtre et poilue; feuilles oblongues elliptiques légèrement dentelées sur les bords, intérieurement pâles, à poils ferrugineux-glanduleux; fleurs roses, nombreuses, en panicules terminales; pédoncules, pédicelles et calices recouverts de poils glanduleux obscurs. Pairie : Bolivie, province de Yungas. B. racemosa (Vent.). Rameaux épars, raides, poilus; feuilles glabres, ovales- lancéolées; fleurs blanches teintées de rose. Patrie : Étals-Unis, dans la Géorgie et dans la Caroline. B. Mexicaiia (Benlb. et Harlw.). Petit arbre à rameaux ferrugineux el poilus; feuilles oblongues lancéolées, légèrement poilues et pubescentes dessus, glau- ques dessous; fleurs grandes, roses, disposées en corymbes ou en grappes très- fournies. Patrie : Mexique. Nous ne savons, au juste, si le B. racemosa a jamais été introduit vivant en Europe. Quant au B. mexicana, on le cultive depuis plusieurs années dans l'établissement de M. Linden, où il promet de fleurir sous peu. Eh bien, malgré la beauté réelle des Bejaria, leur port ramassé, leur floraison abondante et facile, nous ne savons à quoi attribuer l'état d'abandon et d'oubli dans lequel ce genre de plantes est tombé. Nous avons cultivé, pendant plusieurs années, des Bejaria avec le plus grand succès; nous avons obtenu, à Luxembourg, des plantes de 10, de 12, de 15 et de 20 pouces de hauteur, avec trois eleinq bran- ches portant chacune une grappe très-bien fleurie. J'ai vu des exem- plaires des B. Lindeniana, densa et glaiica, bouturés depuis six mois el n'ayant que 6 pouces de long, développer une grappe parfaite- ment bien garnie. N'oublions pas d'ajouter encore que la véritable région des Bejaria est la terre froide, entre 7,000 et 1 1,000 pieds d'élé- vation au-dessus du niveau de la mer; que la température au milieu de laquelle ils se plaisent a pour maximum 18° à 20" centigrades, et pour minimum 1° à 5° au -dessus de zéro. Des espèces comme Yœstuans, le Août 1858. tti — 180 — tricolor, le ledifolia, le compacta, le densa et le lindeniana , doivent supporter la température de zéro. Si donc vous voulez obtenir de beaux Bejaria, bouturez les à demi- bois, placez-les, une fois enracinées, dans des bâches froides, bien aérées pendant les chaleurs; pincez les extrémités lorsque votre petite plante aura atteint la hauteur que vous désirez, afin de lui former une tête, et cultivez-la dans la serre froide à la manière des Azalées, tout en ayant soin de la tenir constamment humide dans sa période de végétation et, au lieu de plantes délicates, débiles, effilées, rabougries et maladives, comme celles que nous voyons actuellement dans les serres, vous aurez la satisfaction de voir des individus robustes, solides, d'un port hardi, avec une tète bien fournie, bien fleurie et qui vous prouveront que vous avez dédaigné, bien à tort jusqu'ici, une plante qui est destinée à rivaliser de beauté et de grâce avec l'Azalea. Une bonne terre de bruyère mélangée de sable pur, des pots bien drainés et pas trop grands sont encore des conditions de réussite. Les graines, que l'on obtient facilement, doivent être traitées exacte- ment comme celles des Azalées. LE POINCIAN GILLIESI1. Dans le tome V de l'année 1850 de la Revue Horticole, page 521 se trouve un dessin colorié de celte plante qui ne donne cependant qu'une faible idée de sa beauté. Je crois faire plaisir aux lecteurs de ce recueil en leur communiquant ma manière de cultiver cette intéressante Cœsalpiniée qui, je regrette de le dire, n'est pas aussi répandue, qu'elle le mérite. Il est vrai que sous notre latitude c'est une plante trop délicate pour [tasser l'hiver en pleine terre, mais voici comment elle m'a donné la plus grande satisfac- tion depuis nombre d'années. L'ayant admirée souvent dans son pays natal (le Rio de la Plata) j'en ai rapporté des graines que je semai au printemps 1850, sur couche tiède. Après la levée, je les repiquai isolément, en pots, et j'eus le plaisir de voir mes (liantes prendre bientôt un beau développement; à l'approche de l'hiver, vers le commencement de novembre, je rentrai mes piaules dans un endroit sec, à l'abri de la gelée où elles restèrent sans aucun soin jusqu'au printemps suivant. Vers la fin d'avril, je les sortis pour les placer dans un endroit abrité mais bien exposé au soleil. A l'automne de — 487 — la seconde année, je les plantai dans des caisses de 35 centimètres carrés. La Iroisième année, les premières fleurs paraissaient. La plante ainsi couverte de ses admirables fleurs et avec son gracieux feuillage présente le plus agréable effel. Mes sujets sont élevés en arbre et ont maintenant une hauteur de A pieds et une tête arrondie que je maintiens en raccourcissant chaque printemps les pousses de l'année précédente à environ un tiers de leur longueur pour avoir une abondante floraison. Dans ce moment-ci je compte sur un seul sujet plus de 50 grappes de fleurs. La plante cultivée en caisse demande à être abondamment arrosée et je me suis bien trouvé en la bassinant tous les soirs après le coucher du soleil. La terre employée est moitié terre franche, moitié terreau bien con- sommé et de temps en temps j'arrose avec du jus de fumier. Cette magnifique plante peut donc être aussi facilement cultivée que les Orangers et Grenadiers et procurer de grandes jouissances pendant toute la saison d'été tant par ses belles fleurs que par son joli feuillage. Les chaleurs de l'année, dernière ont parfaitement mûri les graines. ■10 juillet 1858. Ferdinand Gloede, Propriétaire aux Sablons (Sei?ie et Marne). EXPOSITIONS. SOCIETE ROYALE D'AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAISD. La H l« exposition de celle Société, qui a eu lieu les 27 et 28 juin dernier, a été, comme toujours, aussi brillante qu'elle pouvait l'être dans cette saison. Le beau local destiné à ces exhibitions florales, orné avec simplicité et avec goût, offrait un admirable coup d'œil de fraîcheur et d'élégance. Rendons cette justice aux Gantois : ce qu'ils font est bien fait; pas de mesquineries; pas d'économie mal-entendue; pas de demi mesures; ils agissent largement; ils vont droit au but et c'est là toujours le meilleur moyen de réussite; ils se rappellent le proverbe : qui veut la fin veut les moyens. El vous horticulteurs de la capitale de la Belgique, resterez-vous donc toujours à la queue des Gantois? Les ressources, me direz-vous, — 188 — les ressources nous manquent pour dépasser les limites de l'ancienne ornière ! Mais de quelles ressources s'agit-i! ? Sonl-ce les ressources en piaules dont vous voulez parler? Je vous répondrais que vous avez à Bruxelles ce qui est difficile à trouver ailleurs; vous avez dans la capitale même les plus belles collections d'Orchidées et de piaules rares et brillantes du continent ; vous avez notre beau Jardin Botanique avec ses magnifiques serres et ses palmiers grandioses; vous avez encore à Bruxelles même et dans ses environs des amateurs et des horticulteurs très-modestes, mais riches en plantes de serre chaude, de serre froide et de pleine terre; vous avez les ressources d'une capi- tale; vous avez dans le sein de \os sociétés des hommes qui possèdent des fortunes princières; vous avez des hommes de mérite, vous avez des hommes de talent, des hommes de science, et ce qui plus est : vous avez la protection constante de l'auguste Famille Royale! El avec tous ces moyens vous ne réussissez jamais à donnera la capitale de la Belgique une exposition digne d'elle. Savcz-\ous à quoi cela lient? Eh! bien je me permettrai, dans l'intérêt de nos expositions futures, de vous le dire en quelques mots : Vous n'avez pas confiance en vous; vous doutez de vos moyens; vous lésinez, permettez-moi le mot, c'est- à-dire vous hésitez à vous lancer, ne fut-ce qu'une seule pauvre fois, dans une entreprise hors de vos coutumes journalières, et, au lieu de réunir toutes \os ressources, vous finissez par vous séparer ! Vous avez oublié la devise de notre patrie : l'Union fait la force ! Réjouissez-vous Gantois, votre orgueil d'horticulteurs ne recevra pas encore la plus légère atteinte. .Nous entendons toujours dire autour de nous : nous ne pourrons jamais lutter avec eux ! L'exposition de Garni a été brillante disions-nous; néanmoins pour être juste nous devons dire aussi qu'en fait d'Orchidées, de plantes remarquables et nouvelles, elle laissait beaucoup à désirer. Pour les Orchidées il n'y avait que deux concurrents : M. A. Verschaiïell et le baron Ileynderyckx, qui se sont partagé le prix. Les espèces les plus saillantes du premier, étaient : Cypripedium Loivii, Phalaenopsis grandi/lora , Dendrubinm Gibsonii et trois JE r ides : le crispum, Y affine rosemn et Yodoratum. Dans celui du baron Heynderyckx on remarquait : jErides crispum, Luelia purpu- rata, Uropedium Lindenii et Vanda cœrtdea en beaux spécimen. Le concours des vingt-cinq plantes remarquables et nouvellement introduites était représenté par deux lots très-beaux, mais ni dans l'un — 189 — ni dans l'autre de ces deux envois nous n'avons remarqué de ces plantes réellement nouvelles, c'est-à-dire de celles dont l'exposant possède la propriété exclusive. Les deux concurrents étaient MM. A. Van Geert et A. Versehaffelt. Ce dernier a remporté le premier prix, sans doute à cause de deux plantes rares : le Calannis javensis et le Daemouo- rops hygrophilus. Noos avons remarqué, en outre, plusieurs plantes remarquables : le Caladium Lowii, le Coccoloba majestica, le Cura-. tella imperialis, le Torreya grandis, le Lomatia elegantissima , les Bégonia Rex el Lazuli, le Ctianthus Dampieri et YAbies Kaempferii. Le contingent de M. Van Geert renfermait également de très-belles plantes; nous citerons particulièrement: Olea ilicifolia, Curatella imperialis, Bégonia Rex el Lazuli, Maranla fasciala, Campylobotrys urgyroneura, Boehmeria argentea, Lomatia Bidivillii nova; Cha- maecyparis thurifera, ainsi que les deux beaux Rliododendrum encore rares : le Veitch iaimm et le Blumei. Le concours pour la collection de quinze plantes en fleurs n'avait que M. Beaucarne pour tout concurrent; on lui a décerné le troisième prix. C'est encore M. A. Versehaffelt qui a remporté le premier prix au concours n° 2 (belle culture) pour un magnifique Ixora Javanica. Pour le concours des plantes non fleuries récemment introduites, il ne s'est présenté que deux concurrents : MM. A. Versehaffelt et A. Van Geert. Le premier avait produit un bel exemplaire de Bégonia Rex, le second le Stangeria paradoxa. On a décerné le premier prix au Stan- geria paradoxa. La rubrique du concours étant au pluriel, il nous paraît assez étrange que l'on ail décerné le prix à une seule plante. Le premier prix du concours n° 5 pour trente Pelargonium en fleurs a été décerné, ex œquo, aux deux lots exposés par M. A. Tonel: le second à M. Charles De Biïck, les deux seuls concurrents. Deux très-belles collections de Fuchsia, de 40 variétés chacune, se disputaient la palme. MM. A. Coene fils et A. Tonel ont obtenu le pre- mier et respectivement le deuxième prix. C'est encore M. A. Coene qui a remporté le premier prix pour son contingent de trente Verveines en fleurs. Le second prix a été décerné à M. Lammens. Trois collections étaient en présence. Des trois lots de trente Pétunia, c'est Mme Tcrlzweil-Boucqué qui a reçu le premier prix, M. A. Tonel le second. La collection de trente Fougères de M. De Smet a obtenu le second prix; le premier n'ayant pas été décerné. Il n'y avait qu'un seul cou- — 190 — carrent, et encore devons nous dire qu'il pouvait exposer mieux que cela; excepté le Balantivm culcita, le Coenopteris vivipara, Cyrlo- nium falcatum, Lastraea Jfermistonii et spinulosa, Asplenium ger- manicum, et le très-beau mais très-connu Struthiopteris germanicay la plupart des espèces étaient très-ordinaires. Deux collections très-belles de Conifères étaient en présence; l'une de M. A. Van Geert, qui a remporté le premier prix; l'autre de M. Spae, qui a obtenu le second prix. Toutes les deux étaient d'un grand mérite. Nous aimerions à énumérer toutes les espèces si nous ne craignions de donner trop détendue à ce travail. Nous ne pouvons cependant passer sous silence les beaux Araucaria excelsa, Cunnin- ghamii, Cunningh. var. et Cookii, les Abies Xurdmanniana et Je<- zoensis, le Biota gigantea, les Podocarpus longifolius, nobilis et coraianus, le Cupressus Lawsonii, le Pinus Jeffreyi, le Cupressus rcligiosa, le Torreya Humboldliana et le Wellingtonia gigantea de Ai. I). Spae (ils, ainsi que les Dammara Brownii, orientalis et Moo.rii, les Araucaria excelsa, multiceps et Cunninghamii, les Biota aurea, meldensis et glauca, les beaux Libocedrus Doniana et chilensis, le Chamœcgparis glauca, le Pinus Hamiltoniana , le Cupressus Cor- neyana, Y Araucaria Bidwillii et le Cryptomeria Lobbii, de M. A. Van Geert. Comme toujours c'est M. A. Tonel qui a remporté le prix pour les Cactées. La collection de M. De Smet n'a pas été admise au concours, taule de ne pas s'être conformé aux dispositions réglementaires. Les Yucca, les Agave, les Pincenetitia, les Aloë et Dracaena, étaient très-nombreux et très-variés. Quatre lois, chacun de trente espèces, donnaient on aspect vraiment tropical à l'exposition. Après les Orchi- dées et les Palmiers, il n'y a pas de plantes qui fassent plus d'effet et qui donnent plus de cachet que les espèces de ces genres. Les quatre concurrents étaient : MM. Bcaucarne, L. De Smet, de Grael-Bracq et A. Tonel. Comme l'année précédente, c'est M. Bcaucarne qui a rem- porté le premier prix; M. De Smet a eu le second prix. La plus belle Orchidée en fleur, YJErides affine roseitm de M. A. Ver- schafïelt, a remporté le prix. Un Vanda coerulea du baron Heyn- deryckx, ayant un racème de dix-sept fleurs, concourait avec cetyErides. Deux magnifiques contingents de Palmiers, exposés par MM. Amb. et Jean Verschaffelt contribuaient grandement à l'ornementation du salon. Chacun de ces messieurs a reçu respectivement un premier et — 1T)1 - un second prix. Nous remarquerons, en passant, que le Cycas revo- luta, le Zamia horrida et le ï)ion edule, qui fesaient partie du lot de M. Jean Verschaffelt, ne devaient pas figurer parmi les Palmiers. Pour- quoi ne pas ouvrir un concours spécial pour les Cycadées? Pour le concours de trente Gloxinia en fleur, le premier prix a été décerné à M. F. Coene; le deuxième prix, à M. Beaucarne. MM. Ch. de Biick et V. Van den Hecke de Lembeck, ont obtenu le premier, et respectivement le deuxième prix pour leurs collections de trente Bégonia. Le prix pour les vingt Lycopodiacées a élé décerné à M. Ed. Claus, le seul concurrent. MM. le baron Heynderyckx et V; Van den Hecke de Lembeck se sont disputé la palme avec deux riches collections de plantes à feuilles ornées. Le jury a décerné le premier prix au baron Heynderyckx et le second, à son digne concurrent. C'est une collection charmante de Tydaea obtenu de semis, par M. A. Verschaffelt, qui a remporté le prix du vingt-sixième concours. Une médaille en argent a été donnée à M. F. Leys, pour ses jolis bouquels. MM. Kickx, directeur du Jardin bolanique de Gand et M. P. Robichon, ont obtenu une mention hono- rable, le premier, pour sa jolie collection d'Anœctochilus, le second, pour son lot de Roses coupées. La commission de l'exposition avait ouvert vingt-sept concours ; sur ce nombre, cinq ont élé annulés faute de concurrents ; un seul, celui de quarante Calceolaires en fleurs n'a pas obtenu de distinction. Nous attribuons aux chaleurs précoces, le manque de certaines collections fleuries; telles que : Rosiers, plantes vivaces, Lis, Achimenes, etc.; mais nous ne concevons pas l'absence totale de Fougères en arbre, d'autant plus que Gand ne manque point de beaux spécimen, el encore le douzième concours ne mentionnait qu'une seule fougère en arbre : la plus belle. La place nous manque pour pouvoir donner le compte-rendu de l'exposition de Bruxelles qui s'ouvre en ce moment sur les belles pelouses du Jardin Royal de Zoologie. Elle promet de devenir belle. Nous nous réservons d'en parler en détail dans le prochain numéro. Nous remettons également, au prochain numéro ce que nous avons à dire sur l'exposition de Namur. Les détails que nous attendions ne sont pas arrivés à temps. — 192 — REVUE DES JOURNAUX. Dans le dernier Bulletin de la Société d'Horticulture de la Somme nous lisons une notice sur le Haricot-beurre nain et à grains blancs et sur l'Alkekenge comestible, par M. Dumont-Carment. Le haricot dont il est queslion est une nouvelle variété de mange-tout de premier mérite. Ses cosses sont longues et belles, sans parchemin, de couleur jaune, à surface lisse et très-arrondie, les grains sont blancs et au nombre de cinq ou six; la plante n'atteint que 30 centimètres et porle dix à douze gousses ou cosses qui peuvent être mangées même lorsqu'elles ont alteint leur entier développement. Il ressemble, du resle, au haricot d'Alger; il est savoureux comme lui et conserve sa forme lorsqu'il est cuil. L'Alkekenge des Jîarbades (Pliysalis edulis) est recommandé comme excellent fruit à saveur sucrée légèrement acidulée et d'un bon- quel rappelant celui de l'oranger. Ses fruits se prèlenl surtout aux confitures el compotes; ils peuvent aussi être employés comme dessert; l'intérieur est pulpeux comme celui de la groseille à maquereau; l'exté- rieur d'un jaune foncé diaphane; l'intérieur est rempli de petites graines plates, ovales el disposées en cercle. La capsule qui entoure le fruit el qui n'est que le calice persistant de la fleur, devient d'un jaune paille à la maturité. La piaule est vivace en serre et annuelle dans la culture potagère. Elle forme d'assez fortes loufFes de Om, 70 à lni et donne des fruits en abondance. Le Bulletin de la Société d'Horticulture de lu Seine inférieure indique le moyen suivant pour faire produire aux asperges plus de parties comestibles : Couvrir les planches de .'i à 6 centimètres de paillis pour obliger les liges à s'allonger d'autant plus, avant de verdir el de se durcir à l'air libre, ou remplacer le paillis par un mélange de terre sablonneuse finement passée au tamis et de terreau ; ce dernier procédé fournit à la plante un riche aliment; la partie comestible acquiert beau- coup plus de qualité et de grosseur; les écailles d'huîtres concassées, tamisées et mêlées avec du terreau, sont aussi excellentes à cet effet. ERRAT.t. Dans noire dernier numéro, le composileur nous a fa i l faire une grave f;iult> : ainsi le lecteur esl prié de lire el de corriger, au litre de l'article de M Cli. Le- maire {Salvia) dasyantha, comme le porle la planche, el non daziatitua. Ou lira de même plus bas Bogota (el non Hogxta) Br.nlham (el non BMlham). / /. /'/v//rr /'/'rr/ert't'À' ////Zv/vw r/t //y.v.>v\ -j./i'.'.c .000 pieds), il — 197 — est plus que probable qu'elle résistera en pleine terre, en la couvrant légèrement pendant l'hiver. Description. — Plante droite ou ascendente, branchue, ligneuse à la base, glabre, de 2 à 3 pieds de hauteur. Tiges et branches si liées. Feuilles distantes, ovales, profondément pinnatifides, décurrentes le long des pétioles, à pinnules linéaires lancéolées, dentées. Pédoncules très allongés et renflés vers le sommet. Involucre calycinal, formé de bradées ou d'écaillés ovales, lancéolées, vertes, à bords marginés de brun. Fleurs de trois pouces de diamètre; demi-fleurons blancs, lavés légèrement de lilas; fleurons d'abord d'un pourpre foncé, devenant jaunes en s'épanouissant. Cet assemblage de trois couleurs si distinctes est d'un fort bel effet. Les fleurons épanouis forment un cercle d'un jaune d'or qui contraste singulièrement avec le blanc des demi-fleurons et le pourpre foncé du disque central. « ampaiiiiiH strigosa (Russel, Desc. of Alep.-Alph. de Cand. mongr. Camp.). Famille des Campanulacées. — Pentandrie Monogynie. Native de Syrie, aux environs d'Alep où elle fut décrite par Russel. La même espèce a été trouvée par Labillardière et Aucher-Eloy, et, dans les montagnes du Taurus, par Kotschy. Balanza la recueillit en Cilicie, et des graines en furent envoyées au Jardin impérial de botanique de Vienne, par le professeur Fenzl. Nous en possédons dans ce moment, en serre froide, quelques exem- plaires, et nous pouvons dire que la vivacité de leurs fleurs bleu-lilas donne un véritable air de gaieté aux groupes de plantes qui les envi- ronnent. Le lieu d'origine de celle jolie espèce de Campanule nous fait présumer, avec raison, qu'elle se prêtera à la culture de pleine terre. Dans ce cas on pourra en former de charmantes bordures. Depuis un mois elle continue à fleurir, en pois, avec une rare abondance. Description. — Piaule herbacée, annuelle; recouverte partout, et particulièrement le calice elles pédoncules, de poils courts, blanchâtres et pellucides. Tige droite, flexueuse,de4 à 5 pouces de long, cylindrique, à poils étalés, dicholome au sommet. Feuilles distantes, alternes, ciliées, ovales-oblongues, sessiles entières, étalées ou légèrement inclinées. Pédoncules disposés en une fourchette terminale, dont chaque bifurca- lion est surmontée d'une seule fleur. Calice ample, d'à ne structure ;issez curieuse, qui lui donne, d'un côté, l'aspect d'un calice infère; sa — 498 — partie libre esl quinquepartile, à partitions ovales, hispides, terminées par une pointe subulée et recourbée en debors; la base de chaque divi- sion du calice se prolonge inférieurement, de manière à former deux ap- pendices en forme d'oreilles, qui cachent l'ovaire entièrement. Corolle campanulée-infundibuliforme; tube d'un blanc jaunâtre, un peu plus long que le calice. Étamines à filets larges, ovales, bifides au sommet.; les anthères linéaires sont inserrés entre les deux pointes qui surmon- tent les filets. Style en massue, deux fois plus long que les étamines. Stigmate divisé en trois lobes courts à peine distincts. Ovaire petit, turbiné. CULTURE MARAICHERE. Nous avons sous la main un vieux livre, VEcole du Jardin potager, de De Combles, et dans ce vieux livre, nous lisons ce qui suit : — « On peut dire que la plupart des graines doivent être nouvelles, » c'est-à-dire de la dernière récolte, pour mieux réussir : il y en a » plusieurs qui ne lèvent pas la seconde année. Cependant il y a quel- » ques exceptions, si l'on en croit le commun des jardiniers qui pré- » tendent que diverses graines, telles que celles de melon, de chicorée, » doivent avoir plus d'un an, et même plusieurs années pour mieux » lever, ou que leur produit soit de meilleure qualité. D'autres jardi- » niers qui ne croient pas si bonnement tout ce qu'on leur a dit, et » qui ont pris la peine d'éprouver le produit, des graines de différents » âges, ont vu que les plus nouvelles sont toujours les meilleures à « employer. Il y a lieu de croire que l'opinion en faveur des graines » qui ont plusieurs années, vient des jardiniers particuliers qui, pour » s'excuser de n'avoir pas semé, planté et cultivé, comme ils le devaient, » quelque légume, disent à leur maître qu'ils n'ont pas réussi, parce » que leur graine était trop nouvelle : comme ils disent, d'autres fois, » qu'elle était trop ancienne. Aussi nous conseillons de semer toujours » la graine de la dernière récolte, dont le produit est très-beau et » bon, quand les graines étaient bonnes et que leur produit a été très- » soigné. » Quelques jardiniers qui croient que les vieilles graines de melon » donnent des pieds qui se mettent plus tôt à fruit, et qui n'en ont pas, — 199 — » suppléent, selon eux, à la Irop grande nouveauté ou jeunesse de » leurs graines, en les portant dans leurs poches de culotte, durant six » semaines ou deux mois avant de les semer ; mais il est aisé de juger » qu'on peut avoir des graines bien sèches sans ce moyen grossier, et » qui expose les graines à être gâtées par le froissement. » Quant à la supériorité des graines nouvelles sur les anciennes, nous sommes de l'avis de De Combles, ce qui n'empêche pas les jardiniers d'avoir raison parfois en préférant les anciennes. Les explications de De Combles sur ce qu'il nomme un préjugé, ne sont ni vraies ni vrai- semblables. Les praticiens racontent purement et simplement ce qu'ils observent; ils sèment de la graine de différents âges, remarquent que, dans certains cas, la vieille réussit mieux que la jeune, et ils le disent, sans le moins du monde rechercher la cause du succès ou de l'insuccès. C'est à nous de rechercher cette cause. Quand on nous affirme que les vieilles graines sont moins sujettes que les autres à donner des légumes qui s'emportent, on l'affirme sérieusement. Vous trouverez beaucoup de personnes, même parmi les plus intelligentes, qui veulent de la semence de carotte de deux ans, de la semence d'endive et de betterave de deux ans et plus, de la semence de navet et de chou du même âge etc., etc. Que peut donc signifier l'âge en cette affaire? Selon la nature et selon nous, qui la copions de notre mieux, la graine nouvelle est destinée à reproduire l'espèce ou la variété dans un bref délai; c'est à cette fin qu'elle s'est formée et qu'elle a mûri. Elle est bonne dans les bois, bonne dans les prairies artificielles, bonne dans les prairies naturelles; pourquoi ne le serait-elle pas ailleurs? Pourquoi voudriez-vous que la nature fît les choses imparfaitement? Pourvu que cettegrainenouvellesoitd'excellentequalité, récoltéeà son heure, soignée convenablement, semée à propos, elle donnera de beaux produits, les circonstances météorologiques aidant, cela va sans dire. Si nous avons à nous en plaindre parfois, c'est que nous l'avons mal récoltée, mal soignée et semée hors de saison. Parmi ces semences fraîches, venues on ne sait d'où, achetées au hasard la plupart du temps, il peut s'en trouver beaucoup de chétives, d'incomplètement développées, d'im- parfaitement mûres. La première année, elles poussent quand même, mais avec peine et comme à regret, et produisent nécessairement des sujets maladifs, souffreteux, enfants de mères rachitiqucs et sans force, prédisposés par leur état physique à s'emporter de suite et à — 200 — porter fleurs avant, terme, surtout quand l'époque mal choisie pour le semis vient ajouter son influence au mal héréditaire. Je sème des navels en mars ; ils s'emportent ; je les sème en juillet et ils ne s'em- portent pas. Dans le premier cas, je contrarie la nature qui n'entend point perdre ses droits ; dans le second, je l'imite et m'en trouve bien. Toutes les fois, soyez-en convaincus, que nous répandrons de la graine nouvelle, de qualité irréprochable, à l'époque même où la piaule se ressème naturellement, nous la trouverons préférable, et de beaucoup, à la vieille graine. Ce n'est pas la jeunesse de la graine qui prédispose les plantes à filer en pure perle, c'est ou sa mauvaise qua- lité, ou l'époque à laquelle on la répand. Si, parmi les légumes de vieille graine, il y en a peu qui s'empor- tent, c'est tout simplement parce que les semences imparfaites qui s'y trouvaient à l'heure de la récolle, ont perdu leurs facultés germina- tives, déjà très-faibles; c'est parce qu'elles sont mortes dans le sac, et que les plus robustes seules germent et nous donnent des produits. Avec la jeune graine, tout pousse, le faible et le fort; avec la vieille graine, il n'en est pas ainsi; seuls, les hercules de la famille résistent en sac et se réveillent en terre. Vous voyez que nous nous laissons tromper par les apparences. Cependant, nous savons qu'il convient de semer dru la vieille graine et clair la graine nouvelle. Pourquoi cela? C'est que dans le premier cas beaucoup de semences sont sans vie, tandis que dans le second, elles vivent toutes plus ou moins. Cessons donc d'attribuer à la jeunesse des graines l'emportement des plantes; ne l'attribuons qu'à la faiblesse d'une partie de ces graines qui ne sont pas nées viables, qui se mettent tout de suite à feuilles et à fleurs, lorsque nous les semons promptement, comme si elles étaient pressées de mourir, ou qui meurent dans nos tiroirs, lorsque nous tardons à les répandre. On a dit et cru que l'emportement des légumes avant terme était contagieux. Ceci nous paraît fort hasardé. A la rigueur, on pourrait admettre, sans choquer la raison, que des plantes malades sont une mauvaise compagnie pour les plantes saines, et que celles-ci ont à souffrir plus ou moins du voisinage et du contact. Toutefois, nous ne croyons pas à la conlagion. Avons-nous à nous plaindre de nos semis, nous mettons l'échec au compte de la pluie, du chaud, du froid, de la lune, de la conlagion, et n'allons pas plus loin à la recherche des causes. Nous n'entendons pas, — 201 — on le pense bien, nier les influences météorologiques; mais nous n'en- tendons pas non plus qu'on vienne les exagérer à plaisir. On reconnaîtra avec nous que l'année a été singulièrement contraire aux légumes qui aiment la fraîcheur, aux carottes, panais, navets , choux, etc.; et cependant les plantes n'ont point filé comme il leur arrive de le faire dans des années parfois très-favorables. Qu'est-ce que cela prouve? C'est que les semences de l'année dernière étaient de bonne qualité, bien développées et riches de vie. En sera-t-il de même des semences de cette année? Il est permis d'en douter, car la sécheresse a pris des proportions telles que la végétation des porte-graines a souffert, et que la graine pourrait bien s'en ressentir. Que le mal vienne de la chaleur, de la pluie ou de tout autre cause, il n'en existe pas moins, et nous ne savons trop si la graine qui a mûri trop tôt est bien préfé- rable à celle qui a mûri trop tard (1). Cette question des graines a une telle importance à nos yeux que nous saisissons avec empressement toutes les occasions qui se présen- tent pour la ramener sur le tapis. Nous dépendons d'elle; nous sommes à sa merci; et quand nous ne faisons pas nos semences nous- mêmes, nous n'avons réellement pas de lendemain. Un jardinier va semer des milliers de choux qu'il repiquera vers la fin de septembre ou un peu plus tôt, pour les vendre à la sortie de l'hiver. Est-il bien sûr qu'ils ne monteront point et qu'il ne recevra pas des reproches de sa clientèle? Nullement. C'est une loterie, un hasard; on ne sait pas lequel du bon ou du mauvais numéro sortira. Or, il nous semble que l'on devrait et que l'on pourrait le savoir. Il suffirait, pour cela, de donner aux semenceaux tous les soins qu'ils méritent, de dépenser, pour les élever et les conduire à bien, autant d'attention et d'intelligence qu'on en dépense chez les pépiniéristes et les floriculteurs , de faire un choix dans les graines et de ne point les récolter dans des conditions fâcheuses. Quand il s'agit de la multipli- cation de plantes d'ornement, nous ne laissons pas de prise à la cri- tique; quand il s'agit de perfectionner nos races d'animaux, nous nous montrons difficiles sur le choix des reproducteurs, et faisons bien ; pourquoi donc ne pas procéder de la sorte pour le perfeclionne- (1) A la suite d'expériences réitérées nous sommes convaincus que la graine de plusieurs salades, entre autres celle d'endive et de romaine, pomme beaucoup mieux lorsqu'elle est vieille, quelle que soit la saison où elle a été semée. [Note de la Rédaction.) — 202 — ment et la reproduction de nos races végétales de première nécessité ? Nous vous avons dernièrement entretenu de l'exposition de Namur ; vous nous permettrez de vous entretenir aujourd'hui de celle de Iluy. Autant la première était pauvre en légumes, autant la seconde était riche et encourageante. Précédents obligent; les succès obtenus à diverses reprises sont des titres de noblesse qu'on ne sacrifie pas volontiers. Il n'y a pas d'année calamiteuse qui tienne avec les gens de cœur; on lutte avec le soleil, avec le froid, avec toutes les misères pour sauver l'honneur du drapeau. La Société horticole et agricole de l'arrondissement de Huy s'est cramponnée à son vieux niveau , et n'a pas voulu descendre des hauteurs où nous l'avons vue et applaudie lant de fois. Nous la félicitons non-seulement pour ses magnifiques produits de culture maraîchère, mais aussi pour l'ornementation de son jardin improvisé, où les plantes de serre, d'orangerie et de pleine terre produisaient un effet charmant. On a beaucoup remarqué les collections de deux fleuristes en renom, MM. Parnajon et Florent Degey, de Huy. Je suis au regret de suspendre ici ma correspondance, mais à l'im- possible nul n'est tenu. La ville est si remplie, si bruyante, si gaie- ment tapageuse; les hôtels cl autres établissements publics sont tellement encombrés, qu'il ne m'est pas possible d'écrire une ligne en paix. Jugez-en par ce crayonnage fait à la hâte sur les genoux, au beau milieu du jardin de l'exposition, et en plein soleil. J'ai besoin d'indulgence et la réclame tout franchement. P. JOIGNEAUX. MISCELLANEES. SUR LA CULTURE DE QUELQUES ESPÈCES D'ORCHIDÉES. Les amateurs d'Orchidées se rappellent encore les nombreuses difli- cullés avec lesquelles ils ont eu à lutter avant d'en arriver à l'espèce de perfectionnement auquel on est parvenu à l'heure qu'il est. Il y a quinze ans à peine, la culture de cette curieuse famille de plantes était encore dans son enfance, et l'on passait pour un phénix si l'on parvenait a exhiber une douzaine d'espèces en bon élat ou en fleurs. Depuis ce temps, on a fait beaucoup de progrès, il est vrai; mais il est vrai aussi — 205 - qu'il reste encore beaucoup à faire. Certaines catégories d'Orchidées, entre autres les espèces terrestres et même les espèces épiphytes qui sont originaires des hautes cordilières de l'Amérique tropicale, parais- sent ne pas vouloir se plier encore au mode de culture généralement adopté aujourd'hui. Et cependant quelles belles choses; quel remar- quable feuillage; quelle délicatesse de couleurs et quelle richesse de teintes ne distinguent pas les espèces les plus revèches de ces plantes? On pourrait nous dire : ce qui est beau est difficile ! Nous acceptons le proverbe, mais nous n'en acceptons pas l'augure. Ce que l'on a fait pour les espèces épiphytes des régions chaudes, peut également se faire poul- ies espèces épiphytes des régions froides, ainsi que pour toutes les espèces terrestres. Avec de la patience et de la persévérance, on parvient à vaincre beaucoup de difficultés. Il estvrai que jusqu'ici ce sont les Orchidées ter- restres surtout, qui résistent le plus souvent aux soins les plus assidus que nous ne cessons de leur prodiguer. Parmi ces dernières je citerai particulièrement : le Cypripedium Irapeanum du Mexique, introduit à plusieurs reprises et qui a toujours fini par disparaître de nos cul- tures; le superbe Disa grandiflora du cap de Bonne-Espérance, dont il n'existe peut-être plus un seul exemplaire vivant en Europe; les charmants Cleisthes; les Ponthieva, etc., etc., qui apparaissent et qui disparaissent comme des êtres éphémères; enfin les Uropedium,\es Selenipediiim et même les Cypripedium et les Anœclochilus se jouent le plus souvent de nos soins et de notre sollicitude. Il n'en est pas seu- lement ainsi des espèces terrestres exotiques ; nous ne sommes pas plus heureux avec les jolis Ophris, Orchis, Seropias, et Cypripedium qui croissent sauvages dans nos bois et dans nos prés. Nous croyons devoir attribuer le peu de succès que nous avons ob- tenu, jusqu'à ce jour, dans la culture de ces sortes de plantes, à une cause principale : c'est que les espèces terrestres croissent spontané- ment, chacune, dans des sols et dans des stations très-différentes, tandis que les espèces épiphytes, vivant surtout de l'air ambiant, s'ac- commodent plus aisément du milieu dans lequel on les place, pourvu que la température requise ne fasse pas défaut. Et, non-seulement le sol et la station sont des conditions sine qua non, pour les Orchidées terrestres, mais une foule d'autres circonstances contribuent, à la fois ou séparément, à la réussite de telle ou telle espèce. La quantité de lumière et d'air, les qualités physiques et chimiques du terrain, le degré d'hu- midité, l'exposition, etc., sont tous des facteurs qui doivent jouer un - 204 — rôle important dans la distribution géographique de ces sortes de plantes. Il ne s'agirait donc que de rechercher ces causes et leurs effets. Des essais réitérés ne manqueraient certainement pas de résoudre le problème ou, tout au moins, de jeter quelque lumière dans l'obscurité où nous talonnons encore. J'engage fortement quelques horticulteurs adroits, c'est-à-dire, ceux qui possèdent le feu sacré de leur métier, à se mettre à l'œuvre et à nous faire connaîlre le résultat de leurs décou- vertes. Mais avant tout il faudrait avoir quelques renseignements sur le mode d'existence de ces jolies espèces exotiques, qui se cachent hum- blement sous ces sombres retraites des forêts vierges, ou qui animent par la vivacité des couleurs de leurs fleurs, les prés secs ou savanes du Mexique et de la Colombie. En attendant mieux, nous croyons tou- jours rendre service à l'horticulture en consignant ici les remarques que nous avons été à même de faire, pour plusieurs espèces, sur les lieux mêmes, ainsi que les renseignements que nous nous sommes procurés depuis : Le Cypripedium Irapeanvm, originaire du Mexique, croît entre 5,000 et 4,000 pieds d'élévation, sur les versants exposés au couchant, dans un sol argileux, rougeâtre et compact. Ses racines, charnues et garnies d'un duvet épais, sont profondément implantées dans ce sol avec trois ou quatre pouces de lige. Au-dessus de ce sol argileux se trouve une couche de deux à trois pouces de bonne terre franche. Cette piaule croît toujours à découvert, de préférence dans les savanes incli- nées. La température qu'elle exige varie entre 18 et 24° cenligrades. Le Neottia aurantiaca croit dans les forêts humides et froides du versant oriental de l'Orizaba, à nue bailleur de 7,000 à 8,000 pieds, dans un sol riche en humus. VUropedium Lindenii végète au milieu de ces petits bois de Wein- mannia et de Bejaria qui caractérisent la végétation subalpine de la Nouvelle-Grenade et du Venezuela. On le rencontre, de préférence, entre des touffes de fougères, au-dessus desquelles ses curieuses fleurs vont s'épanouir. Les racines, quoique reposant sur un sol argileux, ne s'y implantent pas; elles puisent leur nourriture des amas de détritus qui s'accumulent autour d'elles. La température que celte plante exige varie entre 15 et 22 degrés centigrades. Le Ponthieva maculata croît à 6,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, dans une terre riche en humus et à l'ombre des forêts qui tapissent les versants sud de celle partie de la cordillère qui longe le littoral du Venezuela. — 205 — Les Cleisthes, très-belles plantes, à grandes fleurs d'un carmin pour- pré, ne se rencontrent que dispersés entre les graminées des savanes argilo-calcaires, entre 4,000 et 6,000 pieds de hauteur. Leurs racines charnues et tubéreuses sont très-profondément implantées dans ce sol compact de manière à ce que 4 à 5 pouces de tige reste à couvert. Presque tous les Anœetoehilus croissent à l'ombre des grandes forêts de la zone chaude, dans une terre d'humus très-riche en sub- stances alcalines, toujours humide et bien drainée. Il en est de même de la plupart des Spiranthes, entre autres du Spiranlhes Eldorado {Anœetoehilus Eldorado), qui habite les sombres forêts qui bordent le fleuve des Amazones. Beaucoup d'Orchidées terrestres, surtout les espèces des trois der- niers genres, perdent leurs feuilles dans la saison des sécheresses. Rien de plus naturel donc que de traiter ces plantes, dans nos serres, de la même manière que les Achimènes et autres Gesnériacées qui sont dans le même cas. Il faut les tenir plus sèches vers l'époque de la chute des feuilles et saisir le moment favorable pour recommencer les arrosages. Si je ne me trompe, le Cypripedium Irapeanum perd aussi ses feuilles et même des tiges. L'ignorance de ces petits détails est cause que beaucoup d'amateurs et d'horticulteurs ont fini par perdre ces jolies plantes et, ce qui est plus regrettable, les ont exclues de leurs cultures. Les jolis Anœetoehilus, que l'on garde toujours soigneusement sous cloche ou sous châssis, dans l'intérieur de la serre chaude, font le plus souvent le désespoir des amateurs. Les plantes nous arrivent en bon état; nous les soignons comme la prunelle de nos yeux; puis au bout d'un an ou deux, elles deviennent malingres, se fanent et finissent par périr. Le seul moyen pour avoir toujours de belles plantes, moyen que nous avons vu réussir souvent, c'est, de couper les jeunes pousses, de les planter séparément et de traiter les rhizomes sans jets, comme bouture. Ce mode de multiplication a l'avantage de nous donner de nouvelles plantes plus vigoureuses que le pied mère, et de sauver celle-ci d'une mort presque certaine. Il est bon de recommencer la même opération le plus souvent que faire se peut. Celui qui ne vou- drait pas se contenter d'une plante peu fournie, pourrait y remédier en plantant plusieurs jeunes plantes dans la même terrine. Le compost qui convient le mieux aux Anœetoehilus, est le Sphagnum haché avec moitié tourbe et terreau de feuilles. Une chaleur égale, une atmosphère — 20G — étouffée, beaucoup d'ombre et une humidité très-égale leur sont des conditions essentielles d'existence. La moindre négligence, c'est-à-dire trop ou trop peu d'humidité, trop d'air ou de lumière, leur donnent le coup de mort ou tout au moins les rendent chélives et tristes. C'est surtout dans ce moment que nous conseillons de ranimer la plante en la séparant par œilletons, Voici un moyen peu coûteux el plus approprié que les cloches ou les châssis, pour emménager ces espèces délicates : Faites faire une caisse carrée de cinq carreaux de vitre de la dimen- sion que vous voulez, quatre pour les côtés, un pour le dessus; reliez ces carreaux au moyen de bandes étroites de zinc ou de tout autre métal, de manière à les joindre plus ou moins hermétiquement; rangez vos plantes en pots entre de la mousse bien fraîche, et placez votre caisse par-dessus. Vous aurez alors une petite serre dans votre grande serre, sous laquelle vos plantes feront un charmant effet; vous évitez les effets désagréables de la convexité des cloches et le coup-d'ceil peu agréable d'un châssis; vos jolies plantes seront parfaitement visibles et l'humidité que dégage la mousse, que vous arroserez de temps en temps, entretiendra assez de fraîcheur sous cet appareil pour vous épargner des arrosages fréquents. Si la lumière est trop intense, placez alors quelques fougères autour de la caisse pour en atténuer l'effet. Au besoin un morceau de papier, placé sur la vitre de dessus, suffira. Avec ces sortes d'abris vous pouvez loger beaucoup de ces belles plantes très-délicates, et former ainsi des groupes charmants que vous ne vous lasserez pas d'aller admirer. (La suite au numéro prochain.) EXPOSITIONS. EXPOSITION DE LA SOCIETE ROYALE DE FLORE DE BRUXELLES. La soixante et treizième exposition de noire Société de Flore a été inaugurée, le 18 du mois de juillet, pour la première fois, dans le superbe local de notre Jardin Royal de Zoologie, par un temps magni- fique et une chaleur tropicale. C'était bien certainement une heureuse idée que l'on a eue, cette fois-ci de choisir le plus beau jardin de la capitale, avec ses belles pelouses, ses cascades, ses bassins grandioses et ses arbres séculaires — 207 — pour y abriter ces gracieux habitants, ces fleurs curieuses de l'Amé- rique, des Indes et de l'Océanie. Cinq tentes pavoisées aux couleurs nationales, les unes adossées contre de beaux massifs, les autres éparses sur les deux grandes pelouses vis-à-vis du grand bâtiment du jardin, recelaienl des richesses innombrables en Orchidées, Palmiers, Dracœna, Yucca, en plantes nouvelles, plantes rares et panachées. Les heureux qui ont vu cette exposition se souviendront longtemps encore de ces merveilleux Bégonia, dont les feuilles sont composées de velours et d'argent, de ces Orchidées extraordinaires par la force des exemplaires, par leur rareté et par leurs fleurs si brillantes et si cu- rieuses ; de ces plantes ornementales à feuilles ornées, veloutées ou panachées ; enfin du coup d'œil général qu'offraient les pelouses, où des corbeilles de plantes et de fleurs de toutes les couleurs nous transpor- taient, comme par un coup de baguette, au milieu de régions fabuleuses. Comme toujours, ce sont les collections de M. Linden qui primaient par le nombre, le choix et la rareté des exemplaires. Il avait pour dignes concurrents : Madame Legrelle d'Hanis, dont le contingent était de toute beauté; ainsi que M. Jacob Makoy, le baron Heynde- ryckx, M. de Cannaert-d'Hamale et 31. Brys de Borhem, dont les col- lections d'Orchidées étaient d'un choix admirable. Nous avons surtout remarqué, dans la collection de M. Linden : deux Aerides odoratum d'une dimension colossale et couverts de fleurs, VOncidium flabelli- ferum , Y Aerides Lindleyanum , YOdontoglosmm hastilabium avec 100 fleurs, et le nouvel Odontoglossum grande varietas; dans le lot de MM. Jacob Makoy : deux magnifiques Lœlia, Yelegans var. et le purpurata, Vanda suavis (Veitch), Cypripedium Veitchianum et Vanda Iricolor superba ; dans celui de M. le baron Heynderickx : Cattleya Mossiae superba, Uropedium Lindenii , Slanhopea tigrina nig. violacea, et un superbe exemplaire de Vanda cœrulea. Dans le lot de M. de Cannaert-d'Hamalle on remarquait un exemplaire de Chysis laevis et un Cattleya Mossiœ, variété d'une rare beauté. Les plantes de M. Brys, quoique un peu fanées, offraient plusieurs espèces remar- quables, entre autres ses Cattleya magnifica et C. superba. Le Dendro- bium densiflorum album de MM. Jacob Makoy a été beaucoup admiré. Les Palmiers étaient très-nombreux. Trois collections de 25 plantes chacune, se disputaient la palme. Dans celle de Madame Legrelle nous avons remarqué : Areca lutescens, Ceroxylon andicola et Raphissp.; dans celle du prince Troubetzkoï de Moscou : Areca sapida , Cocos comosa, Ceroxylon niveum, Syagrus Tamacca et Brahea conduplicata ; dans le lot de M. Linden : Bactris Puyamo , Maximiliuna regia, Ceroxylon andicola, C. niveum et C. ferrugineum. Le contingent de plantes ornementales de M. Allard, directeur de la Monnaie, brillait — 208 — au premier rang; celui de Madame Legrelle d'Hanis lui faisait une rude concurrence. M. Lubbers, horticulteur à Ixelles, avait également exposé un très-bea>u lot. Une collection de plantes panachées de serre, de Madame Legrelle, attirait tous les regards. Le choix et la culture élaient parfaits. Ren- dons cette justice à Madame Legrelle, tout ce qu'elle avait exposé était dans un état de fraîcheur et de vigueur bien rare. Les collections de Yucca, Dracœna, Dasylirion, exposées par MM. Reyckaert, horticul- teurs à Stalle, Schram, de Saint-Josse-ten-Noode, de Cannaerl-d'Ha- male, Lubbers d'Ixelles, Mraes Fonson de Mons et Ve Breziers, horti- culteur à Bruxelles, étaient riches et très-variées. Les belles plantes du Jardin botanique de Bruxelles ont largement contribué à l'ornementation de l'exposition. Pour le concours des plantes nouvellement introduites, il y avait deux rudes concurrents : MM. Jacob Makoy et puis encore une fois Mme Legrelle. Malgré le Cyanophyllum magnificum, le Bœhmeria ar- gentea, le Campylobolrys argyroneura, le Maranta fasciata, le Ficus ' Leojioldu et le Bégonia Rex de la collection de Mme Legrelle, ce sont MM. Jacob Makoy qui ont remporté le premier prix. Leur lot se distin- guait surtout par le Dracœna Halioides , les Plectoeomia argentea et Tcysmanni, le Lomatia Bidicillii et le Podoearpus longifolia fol. var. Une seule, mais superbe collection d'Araliacées , a été exposée par M. Linden. Le même avait exposé aussi une riche collection de plantes nouvelles et ornementales, parmi lesquelles plusieurs espèces hors ligne et non encore dans le commerce, ainsi qu'un groupe de 40 ou 50 Bégonia Rex avec lesquels on avait formé une corbeille charmante devant le buste du Boi. Il avait également exposé un beau lot de Tillandsia et tfÂechmea. Hâtons-nous de dire que M. Linden avait d'avance renoncé à concourir. Le jury a toutefois jugé convenable de lui décerner la médaille en or destinée à celui qui aurait le plus con- tribué à la splendeur de l'exposition. Deux plantes très-curieuses : le Stephanotis floribunda de Mmc Fonson et VAtaccia cristatadu baron Ileyndcrickx, puis quelques magnifiques Clerodendron Kaenipftrii de Mnu' Fonson et de M. Jansscns de Bruxelles, des Hydrangea japonica d'une tenue superbe concouraient pour le prix de la belle culture. Je crois que toutes méritaient un premier prix. M. Panis, marchand grainier du Boi, avait présenté un beau lot de 100 conifères. Au milieu de la pelouse on admirait : le beau contingent de 75 plantes fleuries de M. Van Biet, les beaux envois de plantes de pleine terre de MM. Beyckaertet Vandervee, et la curieuse collection de plantes pana- chées, de pleine terre, de M. Beyckaert. La tente circulaire était occupée par un groupe très-méritant de — 209 — plantes rares de M. de Jonghe. Nous y avons remarqué les grands pieds mères des Rhopala et Stadmannia, introduits par M. Libon. Nous dirons toutefois que ce groupe perdait de sa valeur par les 10 ou 42 Lantana en fleurs que l'on aurait mieux fait de placer ailleurs. M. Tonel, de Gand, a exposé la seule collection de Cactées. MM. Warocqué, de Mariemont, ont exposé un très-beau lot de Pelar- gonium à grandes fleurs. — M. Lubbers, une jolie collection de Bégonia. Enfin, les charmants Pétunia, de MM. Brohart et Leroy; les OEillels flamands de M. Bailleul, de Gand ; les Fuchsia de MM. Corne et Brohart; les Pelargonium de Mme Verhulst; les bouquets de MM. De Craen et Leroy; les plantes ornementales de M. de Koster; les arbustes à feuilles panachées de M. Panis; les OEillels verviélois de M. Halkin; les Roses coupées de M. Vandievoet; les fleurs en cire deMm' Jaubert; les Pétu- nia de M. Malou; les corbeilles suspendues de MM. de Moor et Drug- man; les poteries, les ouvrages en fil de fer de MM. Gysling et Lebrun, ont grandement contribué à la splendeur de cette exposition. N'oublions pas de mentionner un produit très-important, qui a apparu pour la première fois à nos expositions : je veux parler d'un petit flacon contenant la belle fécule, extraite des bulbes du Lilium croceum. C'est M. Dubus, de Bruxelles, qui avait envoyé ce produit qui est destiné à jouer, un jour, un rôle très-important. Comme toujours Sa Majesté le Roi, L. A. R. et I. le duc et la duchesse de Brabant, accompagnés d'une nombreuse et brillante suite, ont daigné gratifier celte solennité de leur auguste présence, et témoigner leur salis- faction sur la richesse et la gracieuse distribution des produits exposés. En somme, nous pouvons dire que la soixante et treizième exposition de la Société de Flore a pleinement réussi. Pas un horticulteur, pas un jardinier fleuriste, pas un amateur de quelque renom, n'a fait dé- faut. Cette entente ne pourra qu'être favorable à l'horticulture de la capitale, et nous espérons que les rivalités de méfier disparaîtront devant l'intérêt général ; chacun ne peut qu'y gagner. Avant de terminer ce compte rendu général je me permettrai de dire que, quoique cette exposition ait surpassé ce que nous avons eu de mieux jusqu'à ce jour, il reste beaucoup à faire, et nous nous flattons de l'espoir que la prochaine fois ces tentes disparâtes feront place à des tentes plus gracieuses et plus uniformes. Une seule chose nous a frappé désagréablement : c'était l'ubsence complète de tous les membres du jury, le jour de l'ouverture de l'expo- sition et surtout lors de la réception du Roi. A quelle cause attribuer cette absence? N. B. Labondance ries matières nous a obligé de remettre au prochain numéro les résultais des concours ainsi qu'un article très-intéressant sur la greffe, de M. le professeur Scheidweiler. Septembre 18o8. 18 — 210 — LE FUCHSIA, SON HISTOIRE ET SA CULTURE SUIVIES D'UNE MONOGRAPHIE CONTENANT LA DESCRIPTION DES ESPÈCES ET DE LEURS VARIÉTÉS ; Par IH. Félix PORCHER '. C'est une joie pour un jardinier de tomber sur un livre de culture bien fait, écrit en bon français, savant, ce qu'il en faut, ni trop ni trop peu; un livre parfaitement pratique. Cette joie, je l'éprouve. Je félicite M. Goin de s'être fait l'éditeur du Traité du Fuchsia de M. Por- cher. — L'auteur est connu de vieille date ; c'est l'honorable président de la Société d'Horticulture d'Orléans. — En 1844 il parla du Fuchsia pour la première fois dans les bulletins de sa société. A la fin de la même année, il fit paraître chez M. Audot un petit opuscule sur sa plante favorite, comprenant son histoire, sa culture et la description de 500 variétés. — En 1848 une deuxième édition succéda à la pre- mière épuisée, avec des additions importantes. — Une troisième édition a été réclamée : c'est celle dont je vais rendre compte. M. Porcher a consenti à faire paraître « un nouvel ouvrage, comme il le dit, dont > toutes les parties ont été remaniées et refondues à un tel point, qu'il » serait difficile d'y rencontrer deux pages semblables. » Personne n'était plus en position que M. Porcher d'entreprendre ce travail et de le mener à bonne fin. Depuis vingt ans qu'il a adopté le genre brillant dont il nous donne la monographie, il n'a cessé d'y consacrer les loisirs qui lui étaient laissés. Quelle volonté, quelle adresse ne lui a-t-il pas fallu pour sortir sain et sauf de ce déborde- iikdI périodique de variétés qui, au retour de la belle saison , nous inonde chaque année! Il a pesé la valeur de toutes ; il a échelonné les bonnes et repoussé impitoyablement les mauvaises. Il a débrouillé les synonymies. (Car MM. les horticulteurs ont aussi leurs synonymies comme les botanistes !) Grâce à lui, l'amateur sans expérience est à même de se monter une collection d'élite en prenant les yeux fermés tous les noms de sa liste comprenant 5 espèces : corymhiflora, spectabilis, Venusta, et 75 variétés. Celte liste est close au printemps 1858 (1). Être sûr du mérite des variétés ne suffirait pas, si l'on ne savait bien cultiver l'arbuste. N'ayez garde : tout a été prévu et quand vous aurez pris la peine de lire deux fois attentivement le traité en question, (1) Un vol. in-18. Prix : 2 fr. 2a c. A Paris, Auguste Goin, éditeur ; à Bruxelles, Parent, libraire-éditeur. (1) La Société Impériale d'horliculture de Paris voulant récompenser les efforts heureux de l'auteur, lui a décerné à la suite de l'exposition qui a eu lieu dans le mois de mai dernier , la grande médaille d'argent (concours des ouvrages utiles à l'horticulture). (Note de l'éditeur). — 211 — si vous consentez à suivre à la lettre les ordonnances du docteur, je vous présage un succès complet. — Voici les divisions du livre : I. Notice historique. II. Division du genre Fuchsia. III. Des hybrides. — Théorie de l'hybride. — Origine et caractères des variétés jardinières. — Conditions de beauté d'un Fuchsia. — Variétés à fleurs doubles, à fleurs panachées. IV. De la culture. — Rentrée, taille, rempotage, de la terre. — De la sortie, du pincement, arrosages simples ou composés. — Culture en serre et à l'air libre. V. Delà multiplication. — Bouturage,— semis, fécondation artificielle. — Greffe. VI. Des noms et des synonymies. VII. D'une monographie du genre Fuchsia. Passons maintenant en revue chacune de ces divisions, le livre sous les yeux et le suivant page par page. 1. Notice historique. « Avant de s'occuper de la culture d'une plante, il est à propos » de dire dans quels lieux elle végète. » Je m'arrête un moment sur cette très-judicieuse remarque physiologique. — En effet, si les jardi- niers cherchaient à se rendre plus compte de l'habitation et de la station d'une espèce, ils éviteraient bien des tâtonnements et de fausses manœuvres. — Ainsi, il me suffira de citer au hasard un exemple, c'est pour avoir négligé la station du Dahlia qui croît spontanément au Mexique à l,700m suprâ mare et sur un plateau découvert qu'il a été, lors de son introduction en France, cultivé en serre chaude, et c'est aussi parce que, depuis que la géographie botanique est devenue une vraie et belle science, qu'on peut donner aux plantes nouvellement intro- duites et de prime abord les milieux qui leur conviennent, — renonçant à les accoutumer insensiblement à une température pour laquelle elles ne sont pas faites. L 'acclimatation est une idée chimérique dont plu- sieurs cerveaux utopistes se bercent encore. — Mais pas un jardinier de quelque valeur n'y sera pris. Le premier Fuchsia fut observé vers l'an 1764 par le R. P. Plumier, dans la Nouvelle-Grenade. Il dédia cette plante à Léonard Fuchs, botaniste Bavarois. L'espèce reçut le nom de triphylla, H. B. et Kunth. Depuis, d'autres espèces apparurent rapidement. A l'exception de deux appartenant à la Nouvelle-Hollande, toutes sont originaires de l'Amérique, particulièrement du Pérou, du Chili et du Mexique. — On en a rencontré quelques-unes au Brésil, dans la Colombie, et dans la Nouvelle-Grenade. M. Porcher a le soin d'indiquer que cet arbuste se plaît dans les régions élevées (par conséquent tempérées, quoique sous une latitude chaude), dans les lieux ombragés et humides , au milieu des forêts- Or, voilà la culture du Fuchsia trouvée en grande partie sur ces sim- ples renseignements fournis par les botanistes-voyageurs. — 212 — Le Fuchsia coccinea, dit hort. Kew, a é'é la première espèce in (ré- duite en Europe en 4 788. — On l'a cultivé à ce litre depuis bien des années. Il est le point de départ, et sert à mettre en relief les con- quêtes faites depuis. — De Candolle, dans son Prodrome (1828), décrit 26 espèces. — Le docteur David Dielricht élève ce chiffre à 56 dans son Synopsis plantarvm. — Walpers, dans le Repertorium et Annales botanicœ systemalicœ, en mentionne 64. — On est en droit d'espérer de nouvelles découvertes. 3. Hes hybrides. M. Porcher, pour débrouiller la confusion établie journellement par les jardiniers entre l'espèce, la variété et Ihybride, donne une définition rigoureusement scientifique de l'espèce, indique en quoi elle diffère de la variété, et ce qu'il faut entendre par plante-hybride. Je le laisse parler : « Dans le genre Fuchsia il existe des hybrides, mais en » petit nombre. Lors de l'introduction du F. fulgens et du F. corym- » biflora, de nombreux croisements ont été opérés entre ces deux belles » espèces à longues fleurs et les espèces à fleurs globuleuses. Mais ces » hybrides, après avoir servi à des fécondations ultérieures, ont cédé » la place à des plantes plus méritantes, et leur abandon a été tel qu'on » retrouverait difficilement leur trace. » Et à l'appui il cite cinq à six exemples. Selon lui le beau Fuchsia Domyniana serait un hybride du F. spectabilis, fécondé par le F. serratifolia. — Il a été amené à reconnaître la fertilité de la plupart des hybrides de Fuchsia. Historique des hybrides et des variétés. — Antérieurement à 1850, on cultivait un très-petit nombre de Fuchsia, à peu près tous à petites feuilles et à petites (leurs. L'introduction des belles espèces mexicaines à ample feuillage et à longues fleurs fit abandonner les premières. — « Ce fut surtout en 1857 qu'une nouvelle et puissante impulsion fut » donnée à la culture du Fuchsia par la présence du fulgens et du co- » rymbiflora, et qu'il s'opéra dans ce genre une amélioration sensible. » L'auteur donne une liste très-intéressante de tous les semeurs Anglais, Français, Belges, Allemands. En regard de leurs noms figurent les hybrides et les variétés qu'ils ont obtenus. — Il flétrit avec une juste énergie la trop grande facilité des producteurs cà créer de nouvelles variétés d'une médiocrité à décourager l'amateur. Il pense à bon droit que si un pareil état de choses se prolongeait, il pourrait faire négliger la culture de ce genre gracieux. M. Porcher ramène les variétés à quatre groupes : Le premier, qui a pour type les Fuchsias a courtes fleurs. Exemple : F. microphylla. Le deuxième groupe, dont le F. arborescens, qui se dislingue par une inflorescence particulière (panieule trichotome). Troisième groupe, les rnacrostemmœ (éta mines Irès-allongées). — 213 — Quatrième groupe, les longiflorœ (longues fleurs), lels que le corym- biflora et le fulgens. « Depuis un certain temps les semeurs ont presque abandonné les » espèces à longues fleurs et ils donnent, avec une certaine raison, la » préférence aux groupes produits par les Fuchsias dépendant de la » section des macrostemmœ, car c'est de ce groupe que sont issues les » meilleures variétés jardinières parues jusqu'à ce jour. » Quelles sont les conditions de la beauté d'un Fuchsia ? — Port agréa- ble, beau feuillage, floraison abondante. — Tube de la fleur propor- tionnée à sa longueur. — Sépales larges égalant la longueur du tube, étalés horizontalement ou réfléchies. Nuances vives, éclatantes; la nuance de la corolle en opposition avec celle du calice. — La réunion de toutes ces conditions chez le même individu en fait une perfection. Mais les perfections sont rares. C'est en 1850 qu'il a été question des premières variétés à fleurs doubles. Elles paraissent issues du Corallina, Fn 1852 Henderson obtint une plante méritante, Yffendersoni. En 1853 parut le grandis, de Turner.— L'auteur passe en revue plusieurs variétés qui n'ont pas fleuri et se sont montrées d'un médiocre effet. Il fait cas du F. violœ flora plena, de Lucombe, plante qui justifie son titre, ainsi que de Star. — Il pense qu'on est en droit d'espérer de nouveaux perfectionnements. Le premier Fuchsia à fleurs panachées remonte à 1850, et fut obtenu par M. Story, puis variabilis, de M. Burel, rubané et d'un effet char- mant. — En Allemagne, Gloire de Neisse. — En somme, nos richesses en Fuchsia à fleurs panachées ne sont pas encore bien grandes. 4. De la culture du Fuchsia. M. Porcher établit ce principe élémentaire et rationnel de toute bonne culture. C'est de placer le Fuchsia dans des conditions analogues à celles où il se trouve dans son pays natal. — Il faut au Fuchsia, pour l'obtenir beau, une place à l'abri du vent et du soleil, produire de la fraîcheur en tenant la terre humide et en bassinant le feuillage. Riche nourriture et grands vases. On le rentre à la fin d'octobre, avant les premières gelées, dans une serre froide ou une orangerie. — On le taille en novembre, en laissant à chaque variété la forme qu'elle paraît préférer (pyramide ou buis- son). — Si l'on veut renouveler une plante, on la coupe près du sol. Il reparaît une tige vigoureuse qui fleurit abondamment. Rempoter dans des vases de 50 à 40 centimètres. — Le moment le plus favorable est avant le développement des jeunes pousses. — Ré- duire la motte entière et retrancher les racines extérieures. — Si dans l'été un Fuchsia a besoin de plus de nourriture, on le rempote, mais celle fois sans retrancher de racines. — Sol léger, perméable, prin- cipes nutritifs abondants. — L'auteur donne plusieurs receltes de corn- — 214 — posls. — En somme, un mélange formé d'un tiers de terre de bruyère, tiers de terre franche, tiers de terreau de feuilles, convient très-bien. — La terre sera rendue plus légère pour les variétés délicates. On sort les Fuchsia en mai, quand il ne gèle plus. On les place au grand soleil jusqu'à la formation des boutons, mais il faut choisir un temps calme et couvert pour les sortir. Le pincement a pour but de faire ramifier la plante en obligeant les yeux de la base à se développer. On retranche le sommet des bour- geons au-dessus de la deuxième paire de feuilles quand elle est bien développée. Il est bon d'exécuter un deuxième pincement sur les bour- geons développés à l'aisselle des feuilles laissées, c'est-à-dire sur les bourgeons anticipés; le pincement est le moyen pour obtenir des plantes de forme irréprochable et sans aucun vide. Chez M. Porcher, les Fuchsia soumis au pincement en mars et même jusqu'au 15 mai, commencent à fleurir à la mi-juin et sont en pleine floraison pendant les trois mois suivants. « Il est donc facile, en continuant ou en cessant » le pincement, d'amener une collection de Fuchsia à une floraison » complète pour une époque voulue. » L'auteur fait remarquer avec un grand sens que le pincement s'ap- plique avec autant d'avantage sur les arbres d'ornement que sur les arbres fruitiers. Cette opération est loin cependant d'être vulgarisée dans le premier cas. Il a été dit que le Fuchsia se plaît dans une atmosphère humide. Il faut de copieux arrosemenls et de fréquents bassinages. Pendant l'hiver, qui est le temps du repos du Fuchsia, l'auteur recommande un peu d'eau. Au moment de la formation des boutons et pendant la période de floraison , les arrosements seront plus copieux. Mouiller même le sol environnant pendant les grandes chaleur, pour que l'air ambiant soit saturé d'humidité. Il conseille également l'emploi d'engrais liquides composés de guano, purin ou colle-forte, etc., généralisés depuis peu d'années seulement dans la culture jardinière et dont les résultats ont été parfois éton- nants. Mais il faut agir avec une prudence extrême, sous peine de brûler les racines des végélaux. La force du liquide doit être propor- tionnée au degré de vigueur des plantes. Éviter d'en faire usage au milieu du jour et par un soleil ardent. L'auteur indique la manière de faire tous ces engrais liquides. Pour la culture en serre, application de la (aille, rempotage et arro- sements d'après les règles déjà exposées : la serre hollandaise est la forme la plus convenable, parce que les plantes ont plus de lumière et d'air. En plantant en pleine terre dans la serre des sortes sarmen- leuses, on obtient des résultats merveilleux. M. Porcher en a de magni- ques dans sa serre à Camellia. — 215 — On cultive en Belgique, en pleine lerrc et à l'air libre, le fulgens et ses variétés en massif d'un grand effet. Tous les Fuchsia vigoureux peuvent être traités ainsi. On les met en place en niai. On peut laisser les touffes passer l'hiver en pleine terre avec un abri de feuilles. L'ar- buste repousse du pied. — On forme aussi des haies avec le Fuchsia. Ce moyen est indiqué dans le Floricultural cabinet. 5. De la multiplication. Le bouturage est le moyen le plus généralement employé. Il reproduit la variété identique, l'opération est des plus faciles. L'époque la meil- leure à choisir, c'est quand l'arbuste développe ses premières pousses. L'auteur conseille de prendre les boutures de 8 à 10 centimètres, de les incider dans un entre-nœud et de les planter dans des godets de 5 à 4 cenlimètres, remplis de terre de bruyère sableuse et tamisée. — Placer sous cloche à une chaleur modérée. Visiter les cloches, essayer la vapeur d'eau condensée à la paroi interne , bassiner s'il y a lieu. Une fois enracinées, les accoutumer à l'air par gradation. — Puis les remettre dans des godets plus grands, et au fur et à mesure dudévelop- pemenl des jeunes plantes, leur donner des rempotages successifs. — C'est le mode suivi avec succès par M. Porcher depuis quinze ans, ce qu'il nomme l'ancien système et qu'il défend. M. Burel, de Paris, pro- cède autrement (voilà le système nouveau), et les succès qu'il obtient sont extraordinaires. Tout le monde aura pu voir comme moi vers le milieu de l'été au Pré Catelan des Fuchsias isolés sur la pelouse, hauts de 1 mètre 50 centimètres, les uns en pyramides, les autres avec des têtes mesurant 5 mètres de circonférence, tous soutenus par des fils de fer comme les nouvelles plantations du bois de Boulogne. Eh bien ! ces vigoureux et remarquables spécimen provenaient de bou- tures faites en janvier de la même année ! — Comment s'y prendre pour atteindre un si prodigieux résultat? — L'auteur va nous l'ap- prendre. — Les boutures reprises, les rempoter une première fois dans des godets de 5 à 6 centimètres placés sur couche tempérée. — Un mois après, deuxième rempotage dans des pots de 12 centimètres. — « Un mois après, on passe les boutures dans des vases de 50 à » 40 centimètres, où elles devront accomplir toutes les phases de leur » végétation annuelle. ■» — Laisser ces jeunes plantes de 25 à 50 jours sous châssis. Puis placer en serre hollandaise, quand elles ont atteint 50 cenlimètres de haut. — Cette méthode, je l'ai pratiquée avec quel- ques variantes. Je suis parvenu à obtenir aussi avec des boutures de l'année des plantes très-fortes et très-bien fleuries en juillet-août. Je ne me vante pas toutefois de les avoir amenées à celte perfection de forme que M. Burel a su atteindre. Il faut des soins constants, de 1a vigilance, des seringages répétés plusieurs fois par jour quand il fait chaud. La moindre faute peut entraîner de funestes conséquences. Je — 21U — laisse M. Porcher en donner la raison. « Le danger vient de ce que, ■ plaçant une jeune plante au centre d'un très-grand vase, les racines » sont insuffisantes pour absorber l'humidité provenant des arrose- » ments, et elles seraient exposées à une pourriture certaine s'il n'y » était suppléé par les évaporaiions provoquées par l'état atmosphé- » rique et par la chaleur de la serre, que le talent du praticien sait » combiner. Ces difficultés et ces inconvénients ne se rencontrent pas » dans le système des rempotages gradués. » - Il y a encore un autre procédé, celui de M. Massé, que développe l'auteur, mais qui se rap- proche beaucoup de celui de M. Burel. Semis. — Fécondation artificielle. — Une espèce se reproduit habi- tuellement identique par la voie de semis. La variété est rarement constante. Pour obtenir des variétés, il faut, dit M. Porcher, ébranler la stabilité d'une plante. Ce but est depuis longtemps atteint pour le Fuchsia. On est donc certain en récoltant des graines sur les nouveaux Fuchsia, de produire des variétés nouvelles. Mais il faut des nouveautés de mérite. Pour cela il faut féconder. La fécondation artificielle est l'emploi du pollen d'une espèce ou variété sur l'ovaire d'une autre espèce ou variéié. — Il faut faire un choix judicieux des porte-graines pris parmi les variétés de premier ordre. Quant à l'opération, quoique suffisamment connue, elle se trouve traitée très en détail dans ce livre. On sème en février et en mais en terrine. Quand les petits plants ont atteint quatre ou six feuilles, on les repique dans de très-petits godets. La greffe est peu usitée. Celle en approche a réussi. Jamais M. Por- cher n'a rencontré dans ses nombreuses visites horticoles un seul exem- ple de greffe de Fuchsia. G. Ues nom* et des synonymes. M. Porcher déplore le mélange des noms appartenant à toutes les langues qui se rencontre sur les catalogues marchands. Il en résulte souvent une orthographe vicieuse, toujours une prononciation des plus grotesques, et de plus, des méprises dans les demandes et les livrai- sons des plantes. La botanique a adopté la langue latine. Pourquoi l'horticulture, « qui d'art est devenu une science » (je dirais art et science tout à la fois) n'adopterait-elle pas le latin pour sa langue exclusive? Déjà les jardiniers sont familiarisés avec les noms latins des espèces. — Ce désir exprimé par M. Porcher, je m'y associe, et je crois qu'un jour la pluralité des langues disparaîtra des catalogues marchands. — Ma conclusion sera courte. L'ouvrage est excellent d'un bout à l'autre, et il doit devenir le vade mecum de tout amateur du Fuchsia. C,e LÉONCE DE LaMBEKTYE. 10 mai. Clin M rn il (Marne)- Sf//// //,/■//,/ f aUa f /f//f/r//Y.covrs. — Pas d'envois. 21e Concours. — Yucca, Agave, Dasglirion, etc. — lPr prix, à M. Scliram, déjà nommé. — 2e prix, à Mme veuve Bresiers, horticulteur, à Scliaerbeck. 22e Co^cocrs. — Collection de Conifères. — 2e prix, à M. Panis, grainier du Roi, à Bruxelles. 23e Concours. — Arbustes de tous genres, remarquables par le port et le feuil- lage. — 1er prix, à Mme Legrelle-d'Hanis, déjà nommée. 24e Co>cocrs. — Pelargonium à grandes fleurs. — Pas de concurrents. 25e Concours. — Pelargonium zonale. — \" prix, à Mme Ch. Verbulsl, pro- priétaire à Slalle. 26e Corcodbs. — Fuclisia. — 2e prix, à MM. A. Cocne, horticulteur à Lacken, et J. Brohart, à Mons. 27e, 2SC et 20e ConcofBS. — Pas de concurrents. 30e Concours.— Œillets flamands.— \er prix, à H. Baillent, horticulteur, à Gand. 31e et 32e Coscoirs. — Pas d'envois. 33e Concours. — Pétunia. — \" prix, à M. Brohart, déjà nommé. — 2e prix, à M. Leroy, borliculleur, à lxelles. 34e, 35e et 36e Co>cocrs. — Aucun envoi. 37e Concours. — Plantes de pleine terre. — 1erpn\r, à M. N. Beyckaert, horti- culteur, à Stalle. — 2epru\ à M. Vandervee, horticulteur, à Etlerbeek. 38e Concours. — Plantes de pleine terre à feuilles panachées. — 1er prix, à M. N. Reyckaert, déjà nommé. — 39e et 40e Coacoras. — Pas d'envoi. 41e Co-scoirs — Bouquets. — 1er prix ex œquo , à M. C. De Craen, horticul- teur, à Bruxelles, et M. De Saegher, horticulteur, à Molenbeek-Saint-Jean. — 1* prix, à M. Leroy, déjà nommé. 42e Concours. — Les riches tributs fournis par M. Linden et le désintéressement dont il a fait preuve, déterminent le Conseil d'administration, sur la proposition unanime du jury, à lui décerner la médaille d'or destinée à celui qui a contribué le plus à la splendeur de l'exposition. (#3 vr - Stephanotis Clorihunda — 255 — médailles décernées hors concours. Médaille de vermeil (grand module), décernée à M. J. de Jonghe, horticulteur, à Bruxelles, pour un magnifique envoi de plantes rares. A cette occasion, le Jury décerne à l'unanimité une médaille de vermeil à M. Libon, collecteur et introducteur desdites plantes. Médaille de vermeil, à M. J. B. De Koster, horticulteur à Bruxelles, pour un envoi de plantes ornementales. Médaille de vermeil, à M. M. Warocqué, à Mariemont, pour un envoi de Pelar- gonium à grandes fleurs. Une médaille d'argent: 1° aux arbustes à feuilles panachées de M. Panis; 2° à M. Halkin, pour un envoi d'ŒilIets verviétois ; 3° aux Cactus de M. Tonel, à Gand ; 4° aux Roses coupées de M. Vandievoet, pépiniériste, à Meysse; 5° aux plantes ornementales (petits exemplaires) de Mme Legrelle-d'Hanis; 6° à M. Leroy, pour une vigne laciniée, chargée de raisins ; 7° aux Cerises de M. de Jonghe. Médaille en bronze : 1° aux Fleurs en cire de Mme N. Jaubert; 2° aux Poteries de M. Gyseling; 3° aux ouvrages en fil de fer de M. Lebrun ; 4° à M. De Graen (François), à Saint-Gilles, pour un envoi de 10 plantes; 5° aux Corbeilles de M. Demoor, jardinier de M. Drugman, administrateur de la Société. Des mentions très-honorables sont accordées : à Mme Legrelle-d'Hanis, pour un Mamntavittata; à M Demoor, déjà nommé, pour des Œillets coupés et des Fruits; à M. Malou, membre de la Chambre des Représentants, pour ses fleurs de Pétunia- Ces opérations terminées, le Conseil d'administration appréciant tout le zèle et le talent déployés par M. Fuchs, architecte de jardins, dans l'arrangement gra- cieux et élégant de l'exposition, lui décerne unanimement une médaille de vermeil (grand module), comme un témoignage de sa reconnaissance. STEPHANOTIS FLORIBUNDA. Famille des Asclépiadies. La vignette ci-conlre représente le magnifique exemplaire de Ste- phanotis floribunda, de Mme Fonson de 3Ions, qui a obtenu le premier prix à la dernière exposition de la Société royale de Flore, pour la belle culture et sa floraison d'une rare abondance. Quoique d'une introduction déjà ancienne, ce sera toujours une de ces espèces classiques qui ne devront jamais faire défaut dans les collections des amateurs. Le Stephanolis floribunda a été décrit par Ad. Brongniart (1. c, p. 50) comme étant originaire de l'île de Madagascar. Il est positif toutefois que la même plante se trouve également dans les îles Maurice et Bourbon, où elle est connue sous le nom de Liane à odeur de tubé- reuse. — 250 — EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ D'ORLÉANS (France). Cette exposition a été installée sous une tente dressée sur remplacement d'un ancien jardin, au centre de la ville, là, où en 1855, a eu lieu la brillante fêle florale organisée à l'occasion de l'inauguration de la slalue de Jeanne-d'Are. Sur celte place aride et inculte, l'habile architecte-paysagiste, M. Le Breton, a créé en quelques jours un jardin-paysager complet, avec ses allées immenses, ses pelouses, ses massifs d'arbres verts et de fleurs; rien n'y manquait, pas même un pont rus- tique assis sur des blocs de rochers grisàlres, d'une imitation si parfaite, que l'œil aurait pu s'y tromper, tant l'art simulait à merveille la nature, et d'où l'eau s'échappait en cascade pour former au centre de la pelouse un lac en miniature. Dans ce délicieux jardin on avait arlistement groupé les produits des cultures orléanaises et jeté çà et là de magnifiques arbustes provenant des cultures du Jardin des Plantes, parmi lesquels on distinguait un superbe exemplaire du Cycas revolula, les Chamœrops Palmetto et humilis et deux Araucaria. On avait ainsi réalisé l'une des plus riches et des plus élégantes expositions florales que la société d'Orléans ail encore faites. La partie florale se composait de plusieurs belles collections de Dahlias, de (Uadiolus , de Balsamines et Beine-Margueriles , de Liliutn lancifolium, de Fuchsia, A'Achimcnes , de Pétunia, de Pelargonium zonale, de Roses en fleurs, de Roses coupées et de plantes annuelles et vivaces, c'est-à-dire de tout ce que la saison d'été offre de plus intéressant en fleurs. La médaille en or, d'une valeur de 300 francs, mise à la disposition de la Société, par S. M. l'Empereur, celles en or données par M. le ministre de l'agri- culture et les dames patronesses, et la médaille en vermeil offerte par la ville, ont dû exciter l'émulation des exposants. Ce n'est ni aux fleurs, ni aux fruits, ni aux légumes qui étaient cependant repré- sentés par deux beaux lots, que le jury a attribué le prix de l'empereur. Celte récompense exceptionnelle a été obtenue par deux remarquables collections, l'une de Conifères, l'autre d'arbustes à feuilles persistantes, exposées par M. Desfossé- Thuillier, pépiniériste, route d'Olivet. Les plus intéressantes nouveautés de ces deux genres s'y rencontraient en beaux exemplaires, et dans l'impossibilité où nous sommes de faire des citations, nous mentionnerons seulement : Alnusimperialis asplenifolia, de récente introduction, et dont l'exposant a acquis toute l'édition. La médaille en or du ministre a été pour M. Aubert, jardinier en chef de M. le prince de Chimay, au château de Menais, près Blois, qui a exposé un lot de 15 Ananas delà Providence, de Cayenne, de Mont-Serrat et delà Martinique, d'une grande beauté. Les dames patronesses ont elles-mêmes attribué leur médaille à la riche collec- tion de Liliutn lancifolium, album, rubrum et punctatum de M. Théophile Grange, horticulteur, avenue Dauphine. Une autre récompense exceptionnelle, la médaille en vermeil de la ville, a été décernée par le jury à un jeune, zélé el intelligent horticulteur, M.Léon Bernicau, rue du Coq-Saint-Marccau, en remplacement de sept seconds prix, obtenus dans — 257 — les concours de Conifères, de Fuchsia, de Pclargonium zonale, de Chrysanthèmes précoces, d'arbustes à feuilles persistantes, de Pétunia et pour deux Lanlana et un Pelargonium de semis. Pareille distinction a été accordée à l'habile dessinateur du jardin de l'expo- sition, M. Le Breton. Après ces observations générales passons à quelques détails. La partie maraîchère était représentée par un lot, Lors concours, suivant le désir de l'exposant, M. Le Breton, et par celui de M. Vion, jardinier d'amateur, à Saint-Pryvé, dont les beaux produits ont justement mérité un premier prix Quant aux fruits, ils étaient peu nombreux; cela tient à la saison où l'on se trouvait; outre de belles pêches exposées par M. Roulleau de Sainl-Ay et de celles également belles de M. Demond, on ne rencontrait que deux lots de fruits, offrant un mélange de fruits d'été, d'automne et d'hiver. Il nous semble que le programme, s'il ne l'avait pas dit expressément, n'avait entendu faire appel qu'aux fruits de la saison , ou à ceux dont la maturité était prochaine et le déve- loppement presque complet. Quoi qu'il en soit, ces collections étaient assez variées; elles indiquent assez que les pépiniéristes d'Orléans cultivent un grand nombre d'espèces nouvelles. Chacun des exposants a reçu un second prix. Le concours de melons exigeait un ensemble de six variétés au moins ; un seul exposant, M. Demond, directeur de l'école normale supérieure, a satisfait aux exigences du programme et au delà, car il en avait exposé dix variétés. Cette intéressante collection offrait des spécimen de variétés pour ainsi dire oubliées et d'autres presque inconnues, qu'on était heureux de pouvoir apprécier. Un pre- mier prix a été la récompense de cet exposant. Les Dahlias de M. Thouvenel f Olivel, ceux de M. Loiseau de Sarran étaient beaux et très-variés; ils ont obtenu chacun un premier prix. Lacollection de M. Gombault se distinguait par un choix des meilleures variétés striées et panachées ; le jury l'a trouvée inférieure aux deux premières, et ne lui a attribué qu'un second prix. Les Reine-Marguerites de M. Ligneau, jardinier à Orléans, et de M. Pignard , jardinier au Boucher près Cléry, se faisaient remarquer par des qualités différentes ; les premières étaient moins variées, mais la culture était plus belle: les secondes offraient plus de diversité dans les couleurs et les formes. Elles ont été placées au même rang, et un premier prix a été décerné à chacun de ces deux exposants. La collection de Fuchsia exposée par le président de la Société, M. Porcher, se composait de 50 variétés d'élite en forts exemplaires et de 26 nouveautés. Par l'exhibition de cette riche collection, dont la culture ne laissait rien à désirer, M. Porcher, auteur d'un Traité sur le Fuchsia, dont la troisième édition est récemment apparue, a voulu témoigner qu'il ne s'en tenait pas seulement à la théorie, mais qu'il savait lui-même mettre en pratique et avec succès les pré- ceptes par lui enseignés. Il lui a été décerné un premier prix, et dans les jour- naux de la localité nous lisons qu'à la séance de la remise aux lauréats de leurs médailles, lorsqu'on a fait appel du nom du président de la société et que celui-ci a reçu des mains du préfet la médaille, juste récompense d'une culture aussi soi- gnée, l'assemblée a particulièrement manifesté ses sympathies par ses applaudis- sements. — 238 — Parmi les nouveautés de cette collection, nous avons remarqué Belle Oriana, Catherine Hayer , Cedu Nulli, le Cygne d'argent, Daniel-Lambert, Gloire de Dellevue, Princesse Royale à corolle blanche, Roi des Blancs, Royal Victoria et Virgo Maria. Dans les variétés à fleurs doubles, Auguste Renoult, plante à effet, Meldensis et Coronata, flore pleno. Le lot de M. Léon Bernieau, horticulteur, était moins riche, moins fleuri, et il a dû se contenter d'un second prix. Une mention toute spéciale doit être faite en faveur d'une élégante collection de plantes annuelles et vivaces exposée par un facteur-chef de la poste aux lettres, M. Despons , qui se livre avec succès à la culture des plantes dans les courts instants de loisir que lui laisse l'exercice de sa profession. Le jury, en juge consciencieux et éclairé, lui a décerné un premier prix. M. Ch. Fouquet, du Havre, avait envoyé des fleurs coupées de Glaïeuls, dont l'élégance et la fraîcheur, malgré le voyage, charmaient tous les regards. Celte collection, riche en variétés nouvelles, de coloris bien divers, a obtenu un pre- mier prix. Quant aux objets d'art, qui sont devenus l'accompagnement obligé de toute exposition florale, ils ont été convenablement récompensés. M. Groulon de Paris, pour sa collection d'instruments d'horticulture, dont la bonne fabrication et l'élé- gance sont connues et appréciées par tous les horticulteurs ; M. Buchetet, pour la reproduction plastique de fruits de tous genres et M. Ploton-Moulon, l'habile treil- lageur d'Orléans, pour un charmant pavillon en treillage artistique, qui couron- nait les rochers dont nous avons parlé ci-dessus, et pour de jolis entourages de corbeilles, ont reçu chacun une médaille d'argent. Un appareil ingénieux pour proléger les arbustes contre l'invasion des fourmis, de l'invention de M. Gante, professeur de culture à Montberneaume, près Pithi- viers, a valu un second prix à son inventeur, et si de nouveaux essais de cet appa- reil réussissent, il n'est pas douteux qu'une autre récompense plus importante lui soit décernée à juste titre. Un appareil de chauffage exposé par MM. Charropin et Marc Carrien, que le jury ni la commission n'avaient pu expérimenter; des tuyaux en papier bitumé pour la conduite des eaux dans les jardins; des chaises rustiques et des cor- beilles qu'on voit partout; des plans de parcs et de jardins; un spécimen de store pour ombrer les joncs, de Guyol-Lalignan d'Orléans ; des bancs et châssis en fer de M. Guillol, serrurier à Saint-Loup, complétaient celte partie de l'exposition. Voilà pour l'exposition, mais la Société d'Orléans, qui avec raison cherche à étendre son action au-delà d'une exhibition, avait ouvert divers concours pour la tenue des jardins et pour la meilleure taille et direction des arbres fruitiers. C'est à un élève du Cours municipal d'arboriculture, M. Roulleau, de Saint-Ay, que le conseil d'administration de la Société, sur le rapport d'une commission spéciale, a décerné le premier prix. Une médaille d'argent a été également accordée à M. Ganguin-Godillon, pépiniériste au faubourg Saint-Marceau, pour le même objet; et une médaille de bronze, un second prix, à M. Vion de Joulaire. Le rappel de la médaille d'argent que M. Bille, jardinier à Orléans, a reçu l'an dernier, a encore eu lieu en faveur de cet horticulteur. On voit avec satisfaction que le pro- — 239 — grès, grâce aux efforts île la Société d'Horticulture, se développe dans toutes les branches de l'horticulture, d'une manière incessante. Il nous reste encore à enregistrer un fait et à le proposer pour exemple aux autres sociétés horticoles : ce sont les récompenses et les encouragements que chaque année la Société d'Orléans accorde à ceux de MM. les instituteurs commu- naux, qui donnent à leurs élèves des leçons de jardinage et qui se livrent eux- mêmes à la culture des plantes potagères et des arbres fruitiers. N'est-ce pas, en effet, le meilleur moyen de répandre dans les campagnes le goût du jardinage, que de donner aux enfants le principal élément de succès, savoir : l'instruction ? Aussi, à la séance solennelle de la distribution des récompenses, que présidait M. le préfet du département et où assistaient plusieurs bauts fonctionnaires, et dont faute d'espace il ne nous est pas permis de rendre compte, on a vu avec un vif intérêt s'approcher du bureau, pour recevoir à litre de récompense, des ouvrages d'horlicullure, plusieurs instituteurs communaux et des élèves du cours d'horticulture professé à l'école municipale supérieure d'Orléans. Il ne nous reste plus qu'à féliciter la Société d'Horticulture d'Orléans de ses efforts pour faire progresser la science horticole et à engager ceux qui la dirigent si bien dans celte voie, à y persévérer avec le même zèle. A. G. SOCIÉTÉ CENTRALE D'HORTICULTURE DE PARIS. EXPOSITION D'AUTOMNE. La Société centrale d'horticulture a ouvert, le 26 septembre dernier, son Expo- sition daulomne, dans une des grandes galeries du Palais de l'Industrie, aux Champs-Elysées. Celle exposition, qui n'avait pas eu lieu depuis cinq ans, était bien différente de celle du printemps. Elle offrait un coup d'oeil moins imposant, moins gracieux et moins coquet. On n'y voyait ni pelouse, ni ruisseaux, ni ponts, ni jets d'eau; mais toutes les richesses des vergers en fruils à pépins et à noyaux; tous les pro- duits les plus beaux de la culture maraîchère y étaient accumulés. C'était l'utile uni à l'agréable; car les fleurs d'automne, telles que les Dahlia, les Reine-Mar- guerites, les Aster, les Echinocaclus, les plantes de serre chaude et de pleine terre, fleuries dans celte saison, s'y trouvaient réunies en grande quantité et dans toute leur beauté. Ainsi, dans celle partie, nous avons examiné le lot de plantes de serre chaude de M. Chantin, et sa collection de Caladium, plantes nouvelles fort belles. Elles viennent des bords de l'Amazone et ne sont pas encore connues dans le commerce. Nous citerons aussi, dans la même collection, un Dracenaauslralis, remarquable sous tous les rapports. Mais la Passiflore de M. Gonlier a eu, nous le croyons, les honneurs de l'exposition; c'est une magnifique plante nouvelle, Passiflora alata, obtenue par l'exposant lui-même. La fleur, d'un dessin original, capricieux, ne dure malheureusement qu'un jour. Venaient ensuite les Phlox de M. Lierval, jolie collection; les Pelunia, riches de variétés et de culture, de M. Rendatler, de Nancy; les nombreuses plantes — 240 — vivaces de pleine terre, ornements des jardins d'aujourd'hui, et surtout les Aster, de M. Pelé. Les Dahlia étaient innombrables par leurs variétés. Celte belle fleur, introduite en France pour la première fois en 1800, est actuellement dans tout son éclat; elle est partout cultivée, et offre chaque année des variétés nouvelles. Les collections exposées par MM. Basile, Mézard jeune et Dufoy, ne laissaient en quel- que sorle rien à désirer. Dans la collection de Cactus de M. X..., on remarquait surtout un Tamus rlcpliantipes, connu sous le nom de : « pied d'éléphant. » C'est bien la planta la plus curieuse qu'on puisse voir; c'est aussi la plus rare pour l'activité de sa végé- tation quotidienne. Près d'elle on trouvait le Gynerium argenleum, sorte de gra- minée de plus de trois mèlres de hauteur, venue en pleine terre, et produisant, par ses touffes droites et ses feuilles longues et étroites, des effets délicieux sur les gazons. Nous citerons encore les Verveines de M. X..., de Versailles; les belles Reine- Marguerites, étonnantes par la variété des couleurs, de M. Tollet; les Bégonia, plantes fort recherchées aujourd'hui, de M. Thierry; un Yucca gloriosa de pleine terre, superbe fleur, et un Ceanolhus graniflorus, également de pleine terre, de M. Croux. Nous avons remarqué aussi une collection de Lanlana variés, de M. Sellier, jardinier chez M. deVatry ; ce sont de bonnes plantes pour celle saison, et qui conviennent fort bien aux grands jardins, tant pour leur port élégant que pour l'étendue de leurs branches fleuries. Les Géranium zonales, de M. Chardine, ainsi que le magnifique pied de Véronique Anderson, de M. Burel, méritaient l'attention des visiteurs. Les roses coupées de M. Fontaine, et les glaïeuls de M. X..., n'étaient pas les moins dignes de l'exposition. Nous ne pouvons nous dispenser enfin de parler du beau groupe de plantes de serre chaude de MM. Dieuzy-Fillion et fils : ce sont des orchidées nouvelles, des palmiers d'un grand développement, des Bégonia rares, des fougères de prix, et comme originalité de couleurs et de forme, le Bilbergia Ihgrsoidea, le Gusmania tricolor, petites fleurs précieuses qu'il faut aller chercher dans le milieu du groupe. Les plantes à fleurs introduites en France cette année sont : très nombreuses. Les nouveaux légumes introduits également celle année sont : la batale douce, la petite batate, la grande balaie, l'igname grasse, le haricot rouge de l'Inde, VAricouvaray, sorle de haricot; le haricot vert de l'Inde et l'estragon du Texas. Nous avons dit que les collections de fruits étaient aussi très-nombreuses. Les plus belles, les plus riches, étaient celles de MM. Deseine (de Bougival) et Jamin. Les Sociétés horticoles de Marseille, de Bordeaux, d'Orléans, de Lyon, avaient envoyé de grandes quantités de poires, de pommes, de raisins, qui permettaient aux amaleurs de comparer la culture fruitière de ces pays avec celle des environs de Paris. C'est la première fois que de pareils envois ont été faits. Celait égale- ment la première fois qu'on voyait à l'exposition des collections de pommes acides; celle de M. Cochel n'était remarquable que sous ce rapport. Les plantes maraîchères, toujours si recherchées dans les environs de Paris par leur immense ressource, étaient dignement représentées par un superbe lot de M. Thibaut-Prudent. En résumé, l'exposition de la Société Centrale d'Horlicullure était digne d'atlirer les amateurs, et ils ne lui ont pas fait défaut. Elle répondait au goût, si développé de nos jours, de la culture des fruits et des fleurs, et permeltra d'enrichir encore les jardins des particuliers de nouvelles piaules et de nouveaux arbustes. Elle aura eu surtout l'avantage sur l'exposition du printemps, d'offrir pendant une semaine entière des fleurs toujours fraîches et des fruits qui, venus en leur temps, ne pouvaient rien perdre de leur éclat et de leur saveur. J. A. Dréolle. ;/J f y / y 7s / V V/fs Y? f/ïyys, y, ja/r/ _L / y y y /f Ytf//[ America). — Famille des Onagrariées. — Octandrie Monogynie, — PI. 5078. Celte espèce a été découverte par Nutlal; puis introduite vivante par M. W. Lobb dans l'établissement de MM. Veitch, d'Exeter et de Chelsea. Elle est originaire de Saint-Gabriel, dans la Californie du sud. Ses fleurs sont assez grandes, d'un beau jaune, très-nombreuses, axillaires, mais tellement rapprochées qu'elles semblent former une véritable infîorence en grappe ; à la base de chaque pétale on remarque une tache couleur de sang. La plante est annuelle, pubescente, mais non poilue; la tige ordinairement simple, cylindrique, verte, colorée de rouge d'un côté seulement; les feuilles sont lancéolées, accuminées, profondément dentées, passant graduellement à l'état de bractées. C'est sans contredit la plus belle espèce de ce genre à fleurs jaunes. Illustration horticole. Axalca (indien) gigantiflora (hybride), pi. 178. Fort belle plante à fleurs rose vif, à reflets coccinés, à larges macules violacées, tigrées de cramoisi sur les trois pétales supérieurs. Elle a donné ses premières fleurs en avril 1857 dans l'établissement de M. Verscbaffelt qui a acquis l'édition de M. Dclimon, à Waldeghem , près de Gand. H existe peu d'azalées à fleurs aussi grandes. Azalea variés de l'Inde. — PI. 182. 1° Léopold Ier (C. Van Loo). — Fleur de première grandeur; d'un beau rose vif, virgule de carmin sur les pétales supérieurs; au centre un cœur serré de petits pétales. 2° Duc de Brabant (C. Van Loo). — Même dimension de fleurs; lobes arrondis, d'un beau rose métallique, tous virgules de carmin de — 248 — la base vers le milieu; au contre un cœur serré formé d'élamines transformées en pétales. 3° Étoile de Gand (Spae). — La plus gracieuse azalée qui existe. Fleurs très-grandes; blanches; au centre une grande étoile rose qui se prolonge en rayons jusqu'aux extrémités des divisions de la corolle; les lobes supérieurs sont pointillés de carmin vers la base. 4° Reine des panachées (De Witte). — Fleurs tout aussi grandes que les précédentes, à fond blanc orné de nombreuses stries carmin on cramoisies; au centre se trouve un ample macule d'un jaune de miel ponctué de jaune d'ocre. Ces quatre variétés nouvelles d'azalées sont réellement admirables, tant sous le rapport du coloris que sous celui de la dimension bors ligne de leurs fleurs. Elles ont été gagnées de semis, à Gand, et acquises par M. A. Verschaffelt qui vient d'en céder l'édition entière à MM. Hen- derson, à Londres. PriiiiiiH Juponira, flore allio pleno. — PI. 185. Superbe arbrisseau de pleine (cire importé en Angleterre, en 1840, par M. Foi tune qui le trouva dans le nord de la Chine aux environs de Foo-Cbow-Foo. C'est un arbrisseau d'un mètre de hauteur, très-touffu, à écorce rougeâtre dans sa jeunesse, ses feuilles sont petites, ovales, accuminées, très-brièvement pétiolées. Il se couvre de fleurs pleines, d'un blanc de neige dès les premiers jours du printemps. Quoique déjà introduit dans nos jardins, il est encore assez rare. Clematla puten»; var. Sophia, flore pleno. — Pi. 184. Nous ne pouvons que recommander ce clematis à fleurs doubles passant graduellement du rosé au rose, du rose au lilaciné, puis enfin au blanc en vieillissant. Ilnrdcnbcrgla Mnkojnna (hybride). — PI. 179. Très-jolie plante grimpante rappelant par ses fleurs et ses feuilles les Kennedia et les Glycine. Celle-ci a été obtenue de semis p;ir MM. Jacob- Makoy de Liège de YHardenbergia comptiena ou macrophylla ; on ne le sait pas au juste. Les fleurs sont en grappes, assez grandes, et d'un bleu lilaciné; les feuilles sontternées, lancéolées, linéaires, longuement pétiolées. File vient de fleurir riiez M. A. Verschaffelt. 249 Rhododendron azaleoïdes 5 var. Crispifl07'Um. — PI. 181. Celte variété a été obtenue de semis produits par le croisement d'un Rhododendron hybride avec une Azalée de l'Inde. Les fleurs, d'une lionne grandeur, sont d'un beau rose vif, ponctuées intérieurement de cramoisi, surtout sur les lobes supérieurs; elles sont en outre large- ment ondulées et crispées sur les bords. En somme c'est une fort belle planle qui tient à la fois de sa double origine et que nous considérons comme une bonne acquisition. CULTURE MARAÎCHÈRE. D'aucuns vous diront que les vacances du jardinier sont venues, qu'il a le droit de prendre ses aises aussitôt que les feuilles commencent à jaunir, qu'il a bel et bien de la marge devant lui pour le labour d'automne, que rien ne l'empêche de le faire avant les gelées, sans se presser, à bâtons rompus. Soit, je n'y trouve rien à redire, mais je vous déclare que, pour mon propre compte, l'année du maraîcher n'est pas close. Tant que les grandes pluies, ou les grands froids ou les neiges n'apporteront pas leur veto, je jardinerai, non dans les condi- tions reçues, en me traînant humblement dans les sentiers battus, mais en dehors des pratiques adoptées et toujours conformément à la loi natu- relle, qui, après tout, ce me semble, vaut bien celle des hommes. A la fin de novembre, mon potager sera aux deux tiers ensemencé; toutes les graines qui mûrissent de septembre en octobre seront en terre et en lignes, et jouiront là du bénéfice de la stratification aussi bien qu'en pot ou en caisse. Quand viendra le printemps et alors que mes con- frères guetteront les beaux jours, s'impatienteront de fois à autres ou travailleront d'arrache-pied , je prendrai la liberté de me croiser les bras en attendant que mes graines poussent, après quoi, je donnerai le coup de râlissoir entre les lignes. C'est, j'en conviens, du jardinage comme on n'en fait pas; reste à savoir maintenant si ce n'est pas du jardinage comme on devrait en faire. Je vous attends à l'année pro- chaine; nous en reparlerons. Toujours est-il qu'à cette heure (16 oc- tobre), les carottes, les panais, les bettes à cardes, les oignons, les Novembre IS08. 22 — 250 — épinards, le persil à grosses racines, le cerfeuil bulbeux, le salsifis, la scorsonère, et les graines de pommes de terre sont à leur place. Dans quelques jours, quand le soleil ne sera plus aussi chaud et que nous n'aurons plus à craindre de germination avant l'hiver, je continuerai la besogne par la betterave, le crambé, le cardon, les laitues de prin- temps et d'été, les radis, les asperges, les choux, etc., etc. Je ne réserve pour l'année prochaine que les fèves de marais, les pois, les haricots, les endives, les navets et les radis d'été. Le raisonnement me dit que je réussirai, et je vais où la raison me pousse, sans le moins du monde me soucier de ce qu'on en pensera ou dira ; si je réussis, je crierai le succès par-dessus les toits, je vous en préviens, et chercherai à en déduire des applications à la grande culture; si j'échoue, je ne dissimu- lerai pas l'échec et en serai quitte pour quelques paquets de semence. Assez sur ce point; il faut que je vous entretienne à présent de deux ou trois essais de cullure. Il s'agit dune seconde récolle de chou de Winnigstadt, du chou-fleur d'Argos et du Rutabaga, gelbe-Schmalz, que je prends la liberté de maintenir parmi les gros légumes de pleine terre. Le chou de Winnigstadt qui tourne à merveille et témoigne d'une vigueur rare par les petites pommes qui se forment d'ordinaire à la base de la tête principale, est, à mon avis, le plus tendre, le meilleur de nos choux blancs. J'en recommande donc de nouveau la cullure. Il est d'usage de le semer vers la fin de mars ou au commencement d'avril, de le repiquer environ six semaines après la levée et de le récolter du 15 septembre au 15 octobre, pour la consommation jour- nalière ou pour la préparation de la choucroute. La pomme de ce chou, extrêmement serrée, présente la forme d'un cône Irès-évasé el sensiblement incliné sur la tige. C'est une variété bien caractérisée el préférable sans conlredil au chou conique de Poméranie. Le chou-fleur d'Argos, qui me vient de la maison Vilmorin, diffère essentiellement des variétés que j'ai cultivées jusqu'à ce jour. Il ne m'a donné qu'un demi-succès; la plupart des plantes ont eu une végé- tation tourmentée, monstrueuse, indescriptible et se sont emportées ; mais les quelques pommes obtenues étaient en quelque sorte duve- teuses, si belles et si appétissantes que je me propose bien de revenir à celle culture. Quant à la prétendue variété nouvelle de Rutabaga, ou gelbe-Schmalz, j'en suis pour une erreur ou une mystification, de deux choses l'une. J'ai semé le gelbe-Schmelz; j'ai récolté d'assez pauvres échantillons du — 251 — Rutabaga à collet bronzé. Je ne sais si M. Vilmorin a été plus heureux que son serviteur. Un amateur distingué, M. le comte Léonce de Lamberlye, vous a parlé, dans le dernier numéro de V Horticulteur praticien, de la culture des tomates sur côlière et en cordons horizontaux. Cette culture m'était inconnue. Très-souvent, sous les climals froids, nous palissons au mur les tomates hâtives, en ayant soin d'incliner le plus possible les rameaux dans le sens de l'horizontale et de pratiquer un pincement rigoureux et suivi, mais nous ne cultivons pas ainsi sur côlière et en pleine terre, après deux repiquages. La couche chaude, d'ailleurs, n'est pas de notre domaine; nous ne disposons que d'une couche tiède et remarquons ici que les tomates forcées et repiquées au mur sont plus tardives et plus ingouvernables que celles semées à demeure. Les tomates les plus robustes que j'aie observées, et les seules qui aient approché de la maturité en pleine terre, sous ce climat, sont celles qui provenaient de débris de tomates, jetés au fumier et enterrés pendant l'hiver. Je vous ai promis de vous entretenir en temps et lieu des effets du cassement des feuilles de betterave, à partir de l'époque où la racine commence ta se bien développer, à partir de la seconde quinzaine d'août, par exemple. J'ai praliqué cetle opération à diverses reprises, tous les huit jours, rompant à demi la partie verte des feuilles au tiers, au quart ou à moitié de leur longueur, de façon à modérer l'appel de la sève vers les extrémités et à la maintenir par conséquent vers les parties basses. De cette façon, et sans perdre beaucoup de temps, j'ai réussi à donner à mes betteraves à salade un volume considérable et je m'empresse de reconnaître que les anciens jardiniers avaient raison de rouler une futaille vide sur les fanes de ce légume, au mois de septembre. J'ai opéré de même sur une planche de carottes courtes de Hollande, ou plutôt, j'ai voulu opérer le cassement, mais l'opération me paraissant très-lente et très-ennuyeuse, je me suis borné à com- primer fortement l'extrémité des tiges entre les doigts, de façon à les écraser, à les aplatir. Il en est résulté un arrêt de sève au profit des racines. Chez nous, les oignons ont fort mal réussi cetle année. J'en accuse la sécheresse extrême et les pluies d'arrière-saison qui ont provoqué une pousse intempestive. La végétation s'est arrêtée de bonne heure, faute d'eau et par conséquent de sève; puis les pluies sont arrivées, la — 252 — végétation interrompue a repris son cours, les feuilles persistent à ne point se faner, les racines ne veulent point lâcher prise, et cependant les gelées blanches nous annoncent la rude saison. Notez, s'il vous plaît, que ces lignes ne seront imprimées que dans une quinzaine de jours, et que d'ici là les conditions ne seront plus les mêmes. Souffrez qu'avant de terminer, je fasse une petite excursion parmi les arbres du potager. Ils ont trop porté de fruits; ils ont par consé- quent beaucoup souffert. Pour les sortir de l'étal d'épuisement où ils se trouvent et assurer pour l'année prochaine une émission convenable de rameaux et une récolte passable, on devrait dès à présent leur rendre des forces avec un mélange de fumier d'élable très-décomposé, de cendres de bois et de suie. Autrement, il serait à craindre que les bourgeons à bois ne se développassent pas au printemps, que la floraison fût exceptionnelle et que les fruits ne nouassent point. Il conviendrait aussi de tailler plus court que de coutume au printemps; et peut-être même conviendrait-il de tailler avant l'hiver les arbres qui ont énormément produit. Voici pourquoi : — Ces arbres, alors même qu'ils seraient jeunes ou dans la force de l'âge, ont perdu toute vigueur et se trouvent dans l'état d'affaissement des vieux arbres. Or, vous savez que les vieux arbres gagnent à être taillés les premiers et de bonne heure, et que les plaies sont moins pénibles à l'a mère-saison qu'au printemps. La taille tardive a pour but de reculer un peu la végétation des sujets vigoureux ; avons-nous besoin de prendre une semblable précaution celle année? Je ne le pense pas, et c'est pour cela que je vais prêcher d'exemple : Quand les saisons changent, les usages doivent changer aussi. P. JOIGNEAUX. Dans le numéro «lu mois de septembre de ce journal, nous avons inséré une note au bas de l'article de notre excellent collaborateur, M. Joigneaux, et signé « note de la rédaction. » Nous prions nos lecteurs de considérer cette note comme non avenue; les explications que M. Joigneaux a bien voulu nous donner, détrui- sent l'observation que nous avions faite par suite d'un mal-enlendu et sans sa participation. M. Joigneaux appartient du reste à la rédaction, comme nos autres collaborateurs. F. Parioxt. — 25Ô — MISCELLANÉES. LES PHLOX ET LEUR CULTURE. La dernière livraison de ce journal (année 1857, p. 281 ), confient un article sur ces plantes ; nous y ajoutons, à litre de complément, les observations suivantes : Les nombreuses variétés de Phlox issues des deux espèces (decussala et fructicosa) , sont aujourd'hui indispensables à l'ornementation des jardins à fleurs. Chaque année de nouvelles variétés, plus belles les unes que les autres, viennent augmenter le contingent des années pré- cédentes. Toutes résistent parfaitement en pleine terre; elles ont, en outre, le mérite de nous faire jouir d'une floraison abondante et variée dans l'arrière-saison. A l'exception des Dahlia, peu de plantes n'offrent des nuances plus variées que les Phlox; leurs couleurs passent du blanc le plus pur au pourpre le plus foncé; plusieurs variétés se distinguent par des nuances diverses ou des stries élégantes qui plaisent par leur singularité. En général, toutes les variétés obtenues par la culture et le croise- ment, surpassent en beauté les espèces primitives. Elles s'en distinguent non-seulement par leurs teintes plus brillantes, mais encore par la forme et la grandeur des fleurs et surtout par le diamètre plus considé- rable de leurs bouquets ou racèmes. Les Phlox sont d'une grande ressource pour l'embellissement des jardins; ils ne manquent jamais de produire de l'effet; leur multipli- cation est facile, leur croissance rapide et leur floraison des plus variées. Il n'y a que deux manières de planler les Phlox : en plates-bandes ou en massifs. Dans le premier cas, ils demandent à être espacés et doivent alterner avec d'autres espèces de plantes, soit avec des Fraxinelles, soit avec des Géranium, soit avec des OEillels; celle disposilion présenle cet avantage que l'on jouit d'une floraison successive depuis le com- mencement du printemps jusque bien avant dans l'automne. Dans le second cas, ils demandent à être Irès-rapprochés de manière à former des massifs touffus qui ne doivent pas avoir moins de 9 pieds de dia- — 254 — mètre. Mais comme leur floraison est tardive , nous conseillons de ne les planter en massif qu'après que d'autres espèces hâtives ont terminé leur période de végétation ou, si l'on veut, de les mettre en place en même temps que celles-ci. La facilité avec laquelle les Phlox se multiplient, et le bas prix auquel on peut se les procurer, permet de les employer avec profusion. Ces plantes exigent un sol riche et une exposition libre. Après deux ou trois ans on fera bien de les transplanter et de leur donner une bonne dose d'engrais. Trop longtemps dans le même sol et sur la même place, ils finissent par dégénérer. La multiplication des Phlox se fait par bouturage, par division des souches et par semis. Le bouturage doit se faire de bonne heure pour avoir de bonnes plantes à fleurir en automne. A cet effet on force les plantes, en février ou en avril, sur couche chaude ou en serre; on enlève les jets lorsqu'ils ont 1 ou 2 pouces de long; on les coupe immédiatement au bas du deuxième ou troisième nœud , on en met plusieurs réunis dans de petits pots à boutures que l'on remplit préalablement de terre de bruyère mélangée de sable, puis on place ceux-ci sur couche chaude ou sous verre dans la serre à multiplication. Sitôt enracinés, ce qui ne tarde pas, on rempote et on les habitue graduellement à l'air libre avant de les mettre en place. La multiplication par division des souches doit se faire avant que les jeunes pousses aient pris trop de développement. Celte opération n'exige par beaucoup de soins. S'il s'agissait d'obtenir de nouvelles variétés, il faut faire usage du semis. Plantés très- rapprochés en massifs, la fécondation des diverses espèces au variétés entre elles, se fait tout naturellement. Les graines que l'on récollera sur ces individus doivent être semées immédiatement, après leur maturité, dans des terrines en serre froide ou, de préfé- rence, sur couche froide. Les jeunes plantes, germées dans le courant de l'automne, se conservent dans l'endroit le plus sec et le plus aéré de la serre froide. A défaut de serre, on fera bien de ne semer qu'au printemps, mais de bonne heure. Les semis de l'arrière saison ont cet avantage qu'ils donnent leurs fleurs l'automne suivant , tandis que ceux du printemps ne fleurissent point dans le courant de la même année. Nous ajouterons encore qu'il est indispensable que les variétés soient — 255 — souvent renouvelées ; il en est des Phlox comme des Dahlia : avec le temps, ils finissent plus ou moins par dégénérer, et, dussent-ils ne pas perdre en mérite sous le rapport des formes et des nuances, nous con- seillerions, quand même, de les renouveler afin de ne pas s'en fatiguer. Les variétés de ces dernières années que nous recommandons parti- culièrement sont : Uct-iissnta. Abbé Marin. Absalon. Claire de Pruines. Clio. Comtesse de Sercourt. Dilscbneider. Docteur Jossel. Empereur. Ëvêque de Nimes. George Piquette. Henry de Saint-Cyr. MIle Berlhe. — Carteron. — Maria. Mme Andry. — Dargent. — Donnaud. — Durdan. — Le Cerf. — Piquette. — Planlamour. Mme Plalz. — Royer. — Vaulot. Montijo. Mr. About. — Bien-Venu. — Cbauvraux. — du Boulet. — Gros. — Guldenbusch. — Léon Lille. — Luiset. — Vidal. Président Morel. Princesse Alice. Purpurea superba. Raphaël. Surpasse Mme Bellanger. — — Rendatler. Victori. Fructloosu Aline Bertberaud. Cécile d'Alincourt. Docteur Van Acker. L'Ami Held. Marie Démange. Mmc d'Ingelrelst. Mme Lemoine. — Perret. Mr. Thélémann. Pauline Pairet. Vicomtesse de Belleval. Virginia. — 256 — EMPLOI DU SPHAGNUM POUR LE BOUTURAGE. L'art de faire des boutures est, sans contredit, ce qu'il y a de plus important en horticulture; c'est par ce seul moyen que l'on parvient à multiplier un grand nombre de plantes précieuses et rares. Beaucoup d'espèces se prèlent facilement à ce genre de multiplication, d'autres, et ce sont toujours les plus recberchées, se refusent à nos moyens ordinaires, ou restent des mois et quelquefois des années avant de produire des racines. Depuis quelque temps on se sert, en Hollande, de sphagnum au lieu de terre ou de sable et, jusqu'à ce jour, aucune plante ainsi traitée n'a fait défaut; le succès a été complet et, ce qui plus est, on a réussi à bouturer, en fort peu de temps, les espèces les plus difficiles, c'est-à-dire, celles dont le bois, même à l'état naissant, est dur et cassant. La meilleure espèce de sphagnum à employer est le Sph. aruli- folium ; les autres espèces telles que Poly g onatum Juniper um strictum et Aulacamnium palustre, Br. et Schl., sont moins tendres et par conséquent moins propres à cet usage. Néanmoins on fera bien de n'employer que les parties submergées ou enfouies, c'est-à-dire, celles qui constituent ces amas d'un brun-noirâtre déposés au fond des marais. On fait sécher convenablement ce sphagnum; on le réduit en poudre en le frottant entre les mains; après avoir rempli les terrines on l'hu- mecte parfaitement, puis on y place les boutures à 1 ou 2 pouces de profondeur. Le sphagnum ainsi préparé maintient parfaitement les boutures; il se dessèche beaucoup moins vile que la terre; il conserve une humidité égale; le callus et, par suite les racines, se développent plus rapidement. Il suffit de secouer légèrement pour mettre les jeunes racines à nu sans les endommager lorsqu'il s'agit du rempotage. Les boutures ainsi traitées ne manquent que fort rarement. Des plantes telles que : Artocarpus, Dillenia, Aralia, Sapota, Myristica, Quassia, Stadmannia, Rhopala, etc., développeront leurs racines en fort peu de temps; trois ou quatre semaines suffisent parfois, tandis que d'après la méthode ordinaire il faut des mois. Ce mode ne convient point toutefois pour les boutures des plantes très-herbacées et très-succulentes; l'humidité presque constante du sphagnum en provoque souvent la pourriture. — 257 — La publicité de celle découverte, faile par M. Schnurmans Steckhoven ci-devant inspecteur du Jardin botanique de Leyde, est due à M. Witte son successeur. (Hamburger Garten und Blumenzeitung.) DESTRUCTION DU PUCERON LANIGÈRE. M. Trouillef, de Monfreuil-aux-Pêehes , a parfaitement réussi à détruire le Puceron lanigère, ce terrible ennemi du pommier. Voici le remède qu'il emploie depuis trois ans avec le plus grand succès : Il compose un mélange, par parties égales, d'urine fraîche et de vieille lessive, qu'il renferme dans un vase bien bouché pendant 24 heures, ayant soin, dans cet intervalle, de remuer plusieurs fois le liquide; après quoi il en use de la manière suivante : Il secoue la bouteille, verse ensuile un demi-verre environ de ce mélange dans un vase peu profond (une tasse par exemple) , y trempe un pinceau à poils raides, et badigeonne partout l'arbre al laqué, en appuyant plus fortement sur les parties malades, de manière à faire pénétrer le liquide dans les cavités creusées par les insectes. Un seul lavage suffit le plus souvent, lorsqu'il est pratiqué avec soin; mais deux lavages, à un mois de distance, ont toujours produit l'effet désiré et jamais le puceron n'a reparu sur les arbres ainsi lavés. (Extrait des Bulletins de la Soc. d'hort. de l'Aube.) DE L'EMPLOI DU SOUFRE EN HORTICULTURE. Les heureux effets de la fleur de soufre employée pour combattre la maladie de la vigne (Oïdium Tuckeri) sont maintenant hors de doute pour la plupart de nos habiles viticulteurs, el le soufrage est déjà assez entré dans la pratique pour qu'il ne soil pas nécessaire, d'en parler longuement ; je me bornerai à rappeler que l'on conseille de faire l'opé- ration immédiatement avant l'épanouissement des fleurs; de la répéter, si V Oïdium a reparu, lorsque les grains de raisin ont acquis la grosseur de pelit plomb de chasse, el lorsqu'ils offrent le volume de petits pois; de choisir, comme le meilleur moment pour opérer, le milieu du jour, lorsque la chaleur est le plus intense. On peut, au surplus, consulter un — 258 — excellent mémoire publié en mai 1856 par M. Mares, secrétaire de la Société d'agriculture de l'Hérault, ou l'analyse qui en est donnée dans le premier volume de V Année scientifique et industrielle, mémoire dans lequel l'aclion directe du soufre est démontrée par des observations microscopiques. Ce n'est pas d'ailleurs contre la maladie de la vigne seulement que le soufre est efficace; son action curative s'étend aussi à la maladie de même nature qui depuis quelque temps envahit les arbres fruitiers, et qui est due à une mucédinée du même genre que V Oïdium Tuckeri, et les expériences faites en 1856 dans quelques vergers des environs de Paris ne laissent guère de doute à cet égard. Déjà, en 1855, M. A. Lepère, à Monlreuil, avait sauvé ses récolles de pêches par ce moyen. Le soufre paraît, en outre, propre à activer la végétation, et le bulletin de janvier 1857 de la Société d'agriculture de l'Hérault contient à ce sujet un travail de M. Mares, dont les conclusions sont que : 1° Le soufre en poudre favorise la fructification et développe la végé- tation d'un grand nombre de plantes, lorsqu'il est répandu sur leurs parties vertes en temps utile. 2° Son emploi peut offrir, en agriculture et en horticulture, de pré- cieux avantages, en fournissant un moyen nouveau et peu coûteux d'accroître la vigueur et de régulariser la fructification d'un grand nombre de plantes et d'arbres cultivés. 5° Il paraît susceptible de rehausser l'éclat des fleurs d'ornement, en augmentant l'intensité de leur coloration. Ces propriétés du soufre en poudre paraissent avoir été soupçonnées depuis longtemps, car il en a été parlé déjà en 1823, dans le Diction- naire raisonné et universel d'agriculture ; mais, très-imparfaitement étudiées alors, elles étaient tombées dans un oubli complet; l'emploi récent de cette substance contre la maladie de la vigne les a remises en lumière. On a remarqué, dit M. Mares, que, quelques jours après chaque soufrage, les pampres prennent une nouvelle vigueur, et que leur couleur devient d'un vert plus intense. Les résultats sont d'autant plus marqués que la température est plus élevée et le soleil plus brillant, et une pluie entre deux opérations successives rend leurs effets plus sensibles. Lorsqu'on répand le soufre sur la vigue en pleine floraison, la fructification s'opère avec plus de régularité, et la quantité des fleurs qui passent fruit heureusement est sensiblement plus considérable. Si — 259 — l'opération est réitérée dans le courant de l'été, les raisins sont plus gros, plus colorés, d'une qualité supérieure et d'une maturité plus hâtive, et les feuilles persistent plus longtemps dans Tarrière-saison. Ces effets sont locaux, c'est-à-dire que, dans une treille formée de deux branches dirigées en sens contraire et dont une seule est soumise à l'action du soufre, on n'observe d'effets que sur la branche soufrée, la végétation sur l'autre ne recevant aucune impulsion parliculière. M. Mares a fait des essais comparatifs de soufrage, en les soufrant comme la vigne au moyen du soufflet, sur des cognassiers, poiriers, pommiers et pruniers, et il a obtenu les même effets que sur la vigne. Le premier soufrage, opéré lors de la floraison, a favorisé la fructifi- cation d'une manière remarquable; les autres ont eu lieu en juin, juillet et août, à trois semaines ou un mois d'intervalle. Il a également soufré à plusieurs reprises, de juin en septembre, des touffes de pensées et de glaïeuls; leur feuillage est devenu d'un vert intense, et leurs fleurs d'un éclat remarquable, qu'étaient loin d'avoir les mêmes plantes cultivées dans les mêmes conditions, mais non soufrées. Enfin les essais de M. Mares ont eu lieu, avec un égal succès, sur des citrouilles dont le volume a parfois doublé, sur des luzernes et sur des pommes de terre. Le soufre paraît agir ici comme excitant, et non comme engrais; son emploi ne dispense pas des fumures nécessaires pour fournir à la végé- tation les principes nutritifs dont elle a besoin, il rend seulement les plantes plus aptes à s'assimiler ces principes, sans qu'il y ait lieu de redouter qu'il amène un épuisement anormal. Son action, qui paraît être d'autant plus énergique qu'il est en poudre plus fine, se fait peu remarquer tant que la température est basse; mais elle devient très- sensible dès que la chaleur augmente, au printemps et surtout en été, pourvu que la sécheresse ne soit pas trop forte. Ces nouvelles propriétés du soufre, si la pratique vient les confir- mer, peuvent être d'une grande importance, et j'ai pensé qu'il était utile de les signaler aux horticulteurs, en les invitant à répéter les essais de M. Mares. Il est bon de remarquer que l'action de la fleur de soufre proprement dite, laquelle s'obtient par la sublimation, est beaucoup plus énergique que celle du soufre en poudre obtenue par la trituration du soufre en canons. (Voir dans le bulletin de mars 1857 de la Société d'agriculture de l'Hérault, une notice sur la subli- — 2G0 — ma Lion du soufre, le classement de ses produits, el le moyen d'appré- cier leur degré de division.) L'action du soufre dans la maladie de la vigne paraissant pouvoir être attribuée à la formation d'une petite quantité d'acide sulfurique, soit que cet acide détruise le mycélium de Y Oïdium Tuckeri déjà développé, soit que, Y Oïdium étant, comme quelques observateurs l'ont avancé, un effet de la présence de mites, d'acarus, cet acide en prévienne le développement en détruisant la cause première, j'ai eu l'idée de l'appliquer à la destruction des pucerons. Mes essais à cet égard sont trop peu nombreux encore pour que je puisse me prononcer d'une manière positive sur l'efficacité de ce moyen de destruction; cependant les résultats que j'ai déjà obtenus sont de nature à m'en- courager. Ainsi des soufrages locaux ayant été pratiqués sur des rosiers infestés de pucerons dans des circonstances qui paraissaient cependant peu favorables, la température étant basse et le temps humide, la majeure partie de ces insectes avait disparu le lendemain, et une seconde opération a suffi pour faire disparaître le reste. Je ne terminerai pas sans mentionner le perfectionnement qui vient d'être apporté au soufflet à soufrer par M. Granal, ferblantier à Bézicr, dont le soufflet, soumis à des expériences comparatives par la Société d'agriculture de l'Hérault, a été reconnu supérieur à tous les autres instruments déjà en usage. HÉBERT. (Bulletin de la Société d'horticulture de lu Sarthe.) BARIL A SEL POUR CONSERVER LES POMMES. Un correspondant du journal le Scieniific american, raconte qu'il avait acheté l'automne dernier cinq barils de pommes bien choisies et prises toutes à un même tas, et qu'il les plaça dans un même cellier. Le Ier avril dernier lorsqu'il vint pour les examiner il trouva que dans quatre barils elles étaient entièrement pourries. Celles du cinquième baril étaient entièrement fraîches, bien conservées et d'un goût parfait. Ce cinquième baril avait seul contenu du sel; nous ne pouvons voir, dit-il, d'autre cause de la bonne conservation de ces pommes que dans la présence du sel dans ce baril. — Traduit de l'anglais par C. B. Nous engageons les agriculteurs el les horticulteurs à essayer ce non- — 261 - veau mode peu encombrant de conserver les pommes. Il suffirait de faire dissoudre quelques kilogrammes de sel commun dans l'eau dont on aurait rempli un baril ; y laisser celte solution pendant quelques semaines et y déposer alors des pommes bien choisies. On pourrait employer l'eau salée provenant du lavage du baril à mouiller les four- rages, destinés à la nourriture des bestiaux, ou le répandre comme engrais ou enfin revivifier le sel en faisant bouillir l'eau salée dans une bassine de cuivre éîamée, presqu'à siccité. Il nous paraît avanta- geux de déposer dans le fond du baril quelques fragments de chaux vive; mettre une couche de paille, sur laquelle on verserait un peu de sel, et l'on empilerait les pommes dessus en interposant de temps à autre de la paille que l'on aurait imbibé de la solution de sel ou sur laquelle on déposerait quelque peu de sel. La chaux vive et le sel agissent en enlevant à l'air l'eau qui est indis- pensable à la putréfaction des matières d'origine végétale ou animale au contact de l'air. B. DE QUELQUES SOUS-VARIÉTÉS NOUVELLES ANGLAISES du concombre vert long (C. long green). Je recommandais dans mon article sur la Culture forcée du Con- combre, n°4, avril 1857 (de ce journal), la variété Gladiator, qui me paraissait fort au-dessus du Vert long des maraîchers. Aujourd'hui le Gladiator a disparu des collections marchandes anglaises, et je doute qu'à Paris on puisse s'en procurer de la graine Irès-purc. Mais à défaut de celte variété que je cultive et apprécie toujours, bien qu'elle me semble avoir un peu dégénéré, je puis garantir le mérite de huit nou- velles, choisies dans une liste nombreuse de gains anglais, et dont j'ai dû la communication bienveillante à M. Vilmorin. — Ces variétés, dont je vais donner une courte description, ont été cultivées à Chai trait celte année, isolées les unes des autres et étudiées avec soin. J'en attends une ample récolte de graines que j'ai l'intention d'offrir à M. Vilmorin, qui sera en mesure de répondre, dès l'automne, aux demandes qu'on pourrait lui adresser. roiney Caieb. — Plante vigoureuse, assez hâtive, très-fertile; fruit de vingt jours, long de 29 centimètres, légèrement anguleux; peau — 262 — lisse, d'un verl jaunâtre; épines noires. Fruit à maturité, long de 50 centimètres : peau jaune foncé, nuancée de vert tendre, légèrement brodée. « iitMii* biaek spine. — Plante vigoureuse, tardive, assez fertile; fruit de 20 jours, long de 26 centimètres; peau lisse, d'un vert foncé; épines noires. Fruit à maturité, long de 56 centimètres, légèrement anguleux; peau presque lisse, d'un jaune orange. victory of suffoik. — Plante vigoureuse, très-hâtive, très-fertile; fruit de 20 jours, long de 25 centimètres, légèrement anguleux; peau lisse, d'un vert clair d'abord et passant au vert foncé; épines blanches. Fruit à maturité, long de 40 centimètres, très-plein, très-lourd, non anguleux; peau d'un vert tendre, marbrée de plaques d'un jaune très- pâle; réticulée ça et là. surprise. — Plante très-vigoureuse, très-tardive, assez fertile; fruit de 20 jours, long de 28 centimètres, anguleux; peau d'un vert foncé, glauque; épines blr.nches. Fruit à maturité, long de 56 centimètres, un peu anguleux; mamelons assez nombreux et très-saillants; peau jaune très-pâle, nuancée de vert clair. sir colin Campbell. — Plante vigoureuse, hâtive, fertile; fruit de 20 jours, long de 30 centimètres, anguleux; mamelons saillants; peau d'un vert foncé, glauque; épines noires. Fruit à maturité, long de 65 centimètres, à légères angulations, absence de mamelons; peau d'un jaune-orange, légères broderies. Plk.es Défiance. -- Plante très-vigoureuse, la plus hâtive des huit variétés, très-feriile, de premier mérite. Fruit de 20 jours, long de 5V2 centimètres, très-bien fait, un peu anguleux, mameloné; peau d'un verl foncé, glauque; épines blanches. Fruit à maturité, long de 50 cen- timètres, légèrement anguleux; peau jaune très-pâle nuancée de vert tendre. Nighlaad siary. — Plante vigoureuse, hâtive, très-fertile; fruit de 20 jours, long de 25 centimètres, cylindrique; peau lisse, d'un verl tendre, sans épines; chair verte, épaisse, cassante, d'excellente qualité. Fruit à maturité, long de 58 centimètres, cylindrique, lourd, plein; peau verle, nuancée de jaune pâle; broderies réticulées, plus nom- breuses vers le pédoncule. weciioiix synimetry. — Plante vigoureuse, la plus tardive des huit variétés, ne paraît pas fertile, mérite la culture cependant, parce que ses fruits sont magnifiques. Fruit de 20 jours, long de 50 centimètres, — 263 — non anguleux; peau verl foncé, glauque; épines noires. Fruit à matu- rité, long de 50 centimètres; peau jaune-orange; réticules assez abon- dantes. Challrait (Marne), 30 août 1858. Comte Léonce de Lambertye. LE FESTUCA OVINA , L., PLANTE DE BORDURE. NOUVEAUX ESSAIS. C'est par voire journal, numéro de mars 1858, que j'ai appris tout l'avantage qu'on pouvait tirer du Festuca ovina, L., employé en bor- dure; et c'est à lui que j'adresse ces quelques lignes sur mes essais qui confirment en tout point les essais anglais. Je lisais donc dans cet excellent journal un article bien fait sur l'em- ploi en bordure du Festuca ovina, L., lequel était cité du numéro du 16 janvier du Gardener's Chronicle. — Dans mes herborisations j'avais maintes fois examiné les allures de cette petite Graminée ; et je ne dou- tais point après avoir lu l'article, qu'elle ne pût être employée très- heureusement à cet usage. Dès lors j'en demandai de la graine voulant me rendre compte sur le champ des résultats obtenus en Angleterre. Cet article que je résume en peu de mots disait donc que le Buis est coûteux, qu'il ne réussit pas toujours, — que le Statice (Ârmeria Vul- garis. Wild.) peut être la meilleure entre toutes les bordures dans sa jeunesse, s'étend bientôt, s'écarte de l'alignement, se dégarnit et exige de fréquentes replantafions. — M. Duncan avait signalé plusieurs espè- ces naines de Graminées propres aux bordures. L'expérience fut faite sur le Festuca ovina, L., qui ne produit ni stolons ni rhizomes. — On sema en pépinière, — on repiqua très-serré. — Bientôt le plant forma de Irès-élégantes lignes d'un gazon fin. — Deux tontes, l'une en été pour supprimer les hampes florales, l'autre en automne pour nettoyer les feuilles jaunissantes paraissent suffire à la propreté de ces lignes. — En somme on obtient une bordure durable, de belle apparence et à très- bon marché. Voici maintenant ma culture : Je semai lre quinzaine d'avril 0,50 gr. de Festuca ovina, dans une planche de potager large d'un mètre, longue de 15 et recouvris la graine de terreau. — Huit jours après elle commençait à lever. — Je fis arro- — 2G4 — ser de temps à autre et esherber. — Là se bornèrent les soins jusqu'au 28 septembre. — Alors le plant étant suffisamment fort, il fut repiqué en bordure à raison de 10 plants par mètre courant. J'en eus assez pour garnir 850m ! - La reprise se fit très-vite. — Dès maintenant (20 oc- tobre) les pieds ont gazonnéel forment des lignes charmantes. Je crois que nulle plante ne donnerait un résultat plus prompt, plus économi- que et meilleur en somme. Cte L. de Lambertye. Chaltrail, 20 octobre. M. Bazin, jardinier de M. Duvoir, à Liancourf, nous communique le remède suivant qu'il vient d'employer avec efficacité pour la destruction des pucerons sur les plantes de serre et de pleine terre : « Ayant rentré ses Verveines, ses Héliotropes, ses Géranium et une centaine de Cinéraires de choix pour garnir une serre, il remarqua que ses plantes, après une dizaine de jours, étaient littéralement remplies de pucerons noirs et verts. N'ayant pas voulu employer les fumigations de tabac à cause de la proximité des appartements et l'eau de Tatin (recommandée à cette usage), exigeant un temps plus ou moins long pour la préparer, il essaya de réduire ses feuilles de tabac en poudre en les frottant entre les mains, et de répandre celte poussière sur ses plantes. Au bout de 24 heures, tous les pucerons avaient disparu ou plutôt étaient morts et bien morts. » Ce remède, quoique fort simple, nous semble devoir être pris en considération; mais au lieu de feuilles de tabac broyées, il serait bien plus simple d'employer le tabac à priser dont l'effet doit être le même. Plusieurs de nos abonnés ont demandé pourquoi nous n'avons dit mot des expositions de Namur, d'Anvers et de celle de la Société linnéenne de Bruxelles. Quant à la première de ces expositions, un compte rendu, qui nous avait été promis, ne nous est jamais parvenu, et pour ce qui concerne les autres expositions, nous regrettons que les conseils d'administration de ces Sociétés aient négligé de nous commu- niquer et leur programme et le résultat des concours. Nous y pourvoi- rons à l'avenir. **"«** .u/. — 2C5 — BELOPERONE VIOLACEA (Pl.) Acantliacées. — Ecmatocanlhacées. Planelie XXIII. Le genre Beloperone, dont la signification grecque est flèche agrafe, a élé formé par Nées Von Esenbeek aux dépens du genre Jtulicia dont le Juslicia elongata a fourni le type. Il se compose de plantes frules- centesou sous-frutescentes, plus rarement de plantes herbacées, toutes originaires de l'Amérique tropicale et particulièrement du Brésil et du Pérous Le nombre des espèces connues est encore assez limité : De Candolle en indique quarante et une dans le IIe volume du Prod. Si/s. JVnt. ; quelques autres sont citées dans les Annales de Walpers. Les principaux caractères du genre sont : fleurs ordinairement allongées, alternes, pourpres ou bleuâtres, munies de bractées ou de bractéoles colorées disposées en épis terminaux ou axillaires. Calice à cinq divisions égales; tube court, étroit. Corolle hypogyne, ringente; lèvre supérieure concave, lèvre inférieure à trois lobes égaux. Élamines au nombre de deux inserrées au-dessous du milieu du tube. Anthères biloculaires à loges éperon nées à la base. Stigmate subulé; style simple. Capsule unguiculée, biloculaire, letrasperme. Graines discoïdes, colorées. Le Beloperone violacea dont nous offrons la figure ci-contre est peut- être la seule espèce du genre qui soit cultivée dans nos serres. C'est une Irès-belle plante sous-frutescente, rameuse, à fleurs en épis terminaux, d'un beau violet et remarquables par l'ampleur de la lèvre inférieure. Cultivée en pleine terre, elle acquiert 2 a o pieds de hauteur; cultivée en pots, elle atteint à peine la moitié de celte taille. Nous devons cette plante à M. J. Triana , qui la découvrit dans les régions tempérées de la Nouvelle-Grenade, d'où il en envoya des graines à rétablissement de M. Linden qui voulut bien, sur notre demande, nous en communiquer une branche en fleurs, ainsi que le nom qui lui a élé donné l'année précédente par M. Planchon. Nous devons la diagnose qui suit, au professeur Deeaisne, auquel nous avons communiqué un échantillon fleuri. Description. — Rameaux herbacés et finement striés, très-glabres, portant des feuilles oblongues acuminées, atténuées à la base en un Drcrmbiœ 1858. 23 — 206 — court pétiole canaliculé, légèrement pubescent sur les bords, à limbe bulle, d'un vert foncé, à nervures saillantes en dessous et pubescentes; l'épiderme de la face supérieure renferme, ainsi que plusieurs autres plantes du même groupe, de nombreux petits cristaux (cystolilbes). Les fleurs naissent au sommet de chacun des rameaux, entourées de bractées foliacées qu'elles dépassent et sur lesquelles elles se détachent élégamment. Le calice est formé de cinq folioles vertes, blanches sur les bords, acuminées. La corolle ringente, d'un beau violet, présente à l'entrée de la gorge deux séries de petites lignes d'un blanc-jaunâlre, qui partent de la nervure médiane du lobe moyen inférieur. La lèvre supérieure légèrement bifide et concave, cache les étamines ainsi que le style comme dans la plupart des espèces du genre. Culture. — Quoique originaire des régions tropicales de l'Amérique méridionale, on aurait tort de l'assimiler aux plantes deserre chaude. Elle végète parfaitement dans la serre tempérée, et nous supposons même qu'elle résiste en serre froide. Plusieurs exemplaires, plantes en pleine terre vers les premiers jours de mai, se sont développés avec une vigueur peu commune et ont donné une floraison parfaite d'un effet charmant. Cette plantées! une excellente acquisition pour l'orne- mentation de nos parterres d'été et d'automne surtout. File réussit fort bien dans In terre de hruvère mélangée de terreau. FUCHSIA VARIES. I . Duc . Sire de Créqui. Planche XXIV. Nous offrons aujourd'hui aux amateurs de Fuchsia, un contingent de cinq variétés à fleurs doubles obtenues de semis par M. Cornelissen, horticulteur, rue Saint-Alphonse, à Bruxelles. Déjà l'année précédente, cet horticulteur, aussi modeste qu'habile, nous a communiqué trois variétés nouvelles, figurées tome I, pi. XII, qui ne manquent pas de, mérite. Plus heureux encore cette fois, il a obtenu vingt variétés, toutes à fleurs doubles, non pas doubles comme celles que nous con- naissons sous les noms de Imjterialis , Coronata, Henderson, Bella- flora, etc., mais bien pleines dans toute l'acception du mot. C'est une véritable bonne fortune pour les amateurs de Fuchsia et nous félicitons Duc de 7rem'i 'terre Zeçrand. J . Prince C/zi'Âa, , £ . Mured. d. St're de Créant — 267 — M. Cornelissen de ce succès inespéré. Sous le rapport de la forme, de l'ampleur, et. surtout sous celui du dédoublement de la corolle, ces variétés surpassent tout ce qui a été obtenu jusqu'à ce jour. Du reste, un coup d'œil sur la planche ci-contre suffit pour conslater la vérité de ce que nous venons de dire. Elles sont le résultat du croisement de trois variétés : des Fuchsia Duchesse de Lancastre et Violacea fl. pleno avec Prince of Wales. C'est ce dernier qui a fourni les semences. Description. — N°l. — Calice rouge carmin. Sépales à moitié ouverts ou presque étalés. Corolle violet bleuâtre , composée d'un grand nombre de pétales densement imbriqués et formant une boule compacte et régulière. Les panachures de lignes rouges carmin irrégu- lières qui parcourent longitudinalement les pétales bleu-foncé donnent à cette variété une grande originalité et un cachet de beauté remar- quable. N° 2. — Calice carmin ; sépales relevés aux deux tiers vers le tube du calice. Corolle d'un violet foncé, parfaitement pleine; pétales régu- lièrement imbriqués. La rose la plus parfaite n'a pas une forme plus nelte et plus symétrique que la corolle de celle variété. N" 5. — Calice carmin; sépales complètement relevés et repliés sur le tube qu'ils cachent presqu'enlièremenl. Corolle presque droite, peu évasée, carmin violet, plus rouge à la base. Quoique moins volumineuse que dans les variétés précédentes, elle ne laisse pas d'être fort belle. NT° 4. — Calice carmin foncé; sépales à moilié ouverts, un peu relevés par les extrémités. Corolle parfaitement double, d'un violet très-foncé, d'une ampleur, d'un diamètre et d'une régularité irrépro- chable ; sépales épais, bien formés et symétriquement imbriqués. Ce Fuchsia se distingue encore par ses pédoncules beaucoup plus longs que dans toutes les variétés que nous connaissons. N° 5. — Calice rose tendre, marqué de rose plus foncé et de quelques côtes blanchâtres ; sépales étalés, relevés dans la moilié de leur longueur, à extrémités d'un vert jaunâtre. Corolle rose teintée de violet, ample et parfaitement double. Nous apprenons que M. Cornelissen met ces cinq variétés en vente au Ier avril prochain, au prix de ff. 25. — 2<ÎS — REVUE DES PLANTES NOUVELLES ET RARES. SERRE CHAUDE. Illustration horticole. Tamia rathcai'ti (Lindl., fol. Orch.) — Famille (les Orchidées. — Gynandric Monogynie. Cette magnifique Orchidée a été découverte par M. Hooker fils, dans les vallées chaudes du Sikkim Himalaya oriental, entre 2,400 et 5,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. C'est l'Orchidée la plus remarquable qui ait été trouvée dans le nord de l'Inde; aussi a-l-elle été choisie pour porter le nom de J. F. Calhcart, en souvenir de la noble collection de dessins que cet amateur fit exécuter dans le Sikkim Himalaya. C'est une plante en apparence grimpante, d'un bel aspect et ayant beaucoup de rapport, dans l'habitas, avec le Renanthera coccinea. Les feuilles ont dix-sept pouces de long sur un et demi de large; les fleurs, de trois à quatre pouces de diamètre, sont charnues et disposées en un racème mulliflore (G à 7) ; les pétales et sépales sont blancs en dehors, jaunâtres en dedans et marqués transversalement d'étroites bandes ou lignes d'un brun ou rouge canelle. Le labelle, qui ressemblée une auge, est blanc, avec un bord relevé tomenteux et jaune ; ses oreillettes sont piquetées de rouge; quatre lignes rouge carmin (d'après le dessin), longent le col formé par la jonction de deux fortes côtes, qui s'étendent le long de son milieu ; à la base, au lieu d'éperon est une cavité horizontale, profonde, pratiquée dans l'épaisseur du la- belle et atteignant à peu près le tiers de sa longueur. Le gynostème est vert, maculé de rouge ; l'anthère d'un jaune brillant. Masses polliniques au nombre de quatre (Lindl.). Le dessin que donne V Illustration, hor- ticole, pi. 187, est une copie exacte du dessin original public, pi. XXIII, dans le bel ouvrage du J. F. Calhcart et Hooker fils, inti- tulé : Illustrations of Himalayan plants. Le même journal , planche I8o. donne les dessins coloriés de trois feuilles des plus beaux Caladium de M. Chanlin, dont nous avons parlé dans notre livraison du mois de novembre; ce sont celles des — 269 — C. Chanlinii, Verschaffeltii et Argyrites. Nous n'avons qu'un mot à dire sur leur mérite : ils sont superbes! Nous ajouterons même qu'ils surpassent tout ce que nous connaissons dans ce genre. SERRE FROIDE. Pciecyphora aseiiiformis (Ehrenb.). — Famille des Caclées, Pliymato- colyledonées; groupe des Mélocactées. Ce Cactus a fleuri celle année chez M. Tonel, de Gand, qui l'a com- muniqué à M, Ch. Lemaire. C'est une fort jolie espèce à têtes multiples d'un vert tendre, dont les podaires coniques présentent chacun, au centre, un sillon longitudinal, bordé d'une espèce de bourrelet blanchâtre ou brunâtre, formé parla réunion de petits corpuscules transversaux, linéaires, aigus au sommet et très-serrés. Les fleurs sont nombreuses, grandes, bicolores; les pétales extérieurs sont blancs, les intérieurs sont roses. Elle habite les environs de San-Luis-de-Potosi au Mexique, d'où les frères Tonel de Mexico l'ont envoyée en Europe. Belgique horticole, 12e livraison, 8e année. Amygdalus persicn, val'. Sldlata (Hort. SlEB.). Sous ce nom M. Morren nous fait connaître une charmante variété de pêcher, qui a été décrite et figurée dans les Annales d'Horticulture et de Botanique des Pays-Bas, par M. Witte, jardinier en chef du Jardin botanique de Leyde. C'est un arbuste de pleine terre. Ses fleurs, qui se montrent dès les premiers jours de printemps, sont simples; mais au lieu de cinq pétales, elles en ont quinze, vingt ou vingt-cinq, étroits et disposés régulièrement sur un seul rang, et divergeant parfaitement du centre vers la circonférence de manière à présenter plus ou moins la forme étoilée, d'où son nom de stellata; les fleurs sont blanches, nuancées de rose; celte dernière couleur devient prédominante à mesure que la fleur vieillit. Il se multiplie de greffe comme les autres pêchers et amandiers. — 270 — Rimphioiepis japoniea (Sieb. et Zucc). — Famille des Rosacées — Icosandrie Polyandrie. Encore une nouvelle espèce de serre froide, introduite du Japon, par M. Von Sieboldt, et formée aux dépens du genre Cratacgus avec lequel elle a beaucoup d'analogie. C'est un arbrisseau de six à dix pieds de hauteur, ramifié dès sa base, formant, avec ses rameaux serrés et son feuillage touffu, une pyramide épaisse dont chaque branche se termine par une particule de fleurs blanches de la grandeur de nos fleurs de Philadelphus. Les feuilles sont entières, toujours vertes, ellipliques, presque obtuses, largement dentées en scie, lisses et coriaces. Les élamincs sont roses à la base. Le fruit est une baie noire de la grosseur d'une cerise et couverte d'une poussière bleuâtre. Son nom japonais est Mokkok. Ajoutons que c'est M. Teysmann de Java, qui l'a envoyé à l'établissement de M. Von Sieboldt. Cosiuanthiis graudifiorua (Be.ntii.). — Famille des Hydrophyl- Icacées. — Pentandrie Monogynie. Celle plante herbacée, découverte par M. Douglas en Californie, et introduite récemment à l'établissement de MM. Veitch, à Chelsea, a les plus grandes fleurs de la famille des Hydrophylleacées. M. Lobb, son introducteur, dit qu'elle atteint, dans sa patrie, trois à cinq pieds de hauteur. Quoique herbacée, elle est vigoureuse, rameuse et quelque peu décombante. Elle est couverte de poils sim- ples et courts, entremêlés de poils glanduleux et visqueux. Les feuilles, assez grandes, sont épaisses, ovales, semi-cordées, souvent presque triangulaires. Les fleurs sont en épis scorpioïdes et terminaux; la co- rolle, quinquélobée, est largement campanuléc, d'un bleu purpurescent, à tube blanc; au centre, on remarque un disque blanc au milieu duquel se détache un cercle d'un pourpre foncé. On peut la cultiver, en. été, en pleine terre où elle fleurit abon- damment. On vient d'introduire récemment en Angleterre, dans l'établissement de MM. W. Bollisson et fils, à Tooting, près de Londres, le remarquable liheitm nobile, Hook. fils et ïhoms., figuré et décrit dans : Illustra- — 271 — lions of Himalayan plants. Voici ce qu'en dit le découvreur M. Hooker : Celte espèce est sans contredit la plus étonnante de toutes celles qui ont été découvertes dans les Sikkim. La première fois que j'aperçus celte plante, à un mille de distance sur les roches noirâtres de la vallée de Lachen, à 14,000 pieds de hauteur, dans un endroit inacces- sible, je ne pouvais concevoir ce que ce pouvait être. Il me fallut l'examiner de près pour me convaincre que c'était une vraie Rhubarbe. La piaule mesure au delà d'un mètre de hauteur et forme une espèce de tour de forme conique, composée d'une infinité de bractées larges, imbriquées, serai transparentes, d'une couleur de paille brillante et dont les supérieures sont marginées de rose; ses larges et amples feuilles radicales, fortement lustrées et brillantes, avec leurs pétales et leurs nervures rouges, forment une base digne de cet ensemble. Des stipules d'un beau rose argenté entourent les panicules de petites fleurs vertes très-insignifiantes. La racine, de plusieurs pieds de lon- gueur, embrasse le roc; elle a la grosseur d'un bras d'homme, et est d'une couleur jaune dans l'intérieur. Après la floraison, la tige s'allonge, les bractées s'écartent les unes des autres , se colorent d'un brun rouge, épais, se fanent et se déchirent; enfin lorsque les fruits mûris- sent, elles tombent et la plante, toute délabrée, ne présente plus qu'une tige couverte de panicules de fruits d'un brun foncé. En hiver, ses tiges nues et noirâtres, se détachant sur les roches ou sur la neige qui les environne, semblent les sentinelles perdues de cette désolante région. La tige fistuleuse de cette plante, appelée Chuka, par les indigènes, est d'un acide agréable et se mange ; l'intérieur contient une eau pure et limpide. Des graines de cette Rhubarbe ont germé pour la première fois à Kew. A Igemeîne Berliner Gartenzeitimg . cordyiine rigidifoiia ( C. Koch), Alg. Berl. Gart., n° 51, 1858. Cette nouvelle espèce de Cor dy Une a été établie par le professeur Ch. Koch, avec une plante que l'on cultivait depuis plusieurs années au Jardin bolanique de Berlin, sous le nom de C. stricto, (Endl.) (C. con- testa des horticulteurs), et que déjà on faisait figurer sous le nom de — 272 — Charlwoodia rigida dans le Catalogue de cet établissement. M. Kocli a cru devoir la rapporterai! genre Cordijline, fondé par Royen (Prod. flor.f Leid.). Elle diffère surtout de la C. stricta, par ses feuilles plus raides et par ses tiges fouillées presque jusqu'à la base. La plante paraît ne pas dépasser 10 pieds de hauteur; ses feuilles, surtout les supérieures, sont très-rigides, de 1 et demi à 1 deux tiers de pied de longueur sur 42 à 15 lignes de largeur; intérieurement plus pâles, terminées en alêne, et à bords légèrement denticulés; les feuilles inférieures seules sont canaliculées. L'inflorescence est d'abord terminale et en panicule, puis devient latérale par l'accroissement de la plante; le pétiole et ses ramifications sont brunâtres. Les fleurs sont campanulées, longues de a lignes, pendantes, d'un lilas pâle. L'ovaire est ovoïde, d'un jaune blanchâtre; à style filiforme de la longueur de la corolle. Patrie inconnue. CortJyPinc ottorata (C. KoCIl), Al(J. Berl. GlirL, n° 51. Encore une nouvelle espèce créée par M. Koch, d'une plante culti- vée au jardin de Berlin, et probablement originaire de la Nlle-lIollande. Elle a beaucoup d'analogie avec le C. congesta (rem) de Endl. et la C. spectabilis Elh. , mais paraît toutefois n'être qu'une variété du Charlwoodia fragrantissima de Lem. Néanmoins les feuilles de ces deux dernières espèces sont constamment recourbées, même celles du sommet, tandis que dans l'espèce en question les feuilles supérieures restent toujours dressées ; les feuilles, à l'exception des plus anciennes, ne sont jamais denticulées sur les bords, comme celles du Ch. fra- grantissima. Les fleurs sont violettes, en racème dressé, très-nom- breuses et presque sessiles. Gardner's Chronicle. Ligustriiiu sincnse (Loir.), Gard. Chron., 14 août 1858. — Famille des Oléacées. Cet arbrisseau à feuilles tombantes est originaire de la Chine et parait rustique. Ses branches sont cotonneuses, ses feuilles ovales, obtuses, ondulées, glabres avec un léger duvet en dessous; ses fleurs blanches forment des panicules semblables à celles de notre Troène commune. Il a fleuri dernièrement dans l'établissement de M. Glendinning, qui — 273 — l'avait reçu de M. Fortune. M. Lindley fait observer que les baies de celle espèce ne sont pas globuleuses, comme le dit Loureiro, mais bien oblongues. Louicera stipulât» (Hook.. fils et Thoms.), Gard. Chr. 18 septembre 1858. — Famille des Caprifoliacés. Ce nouveau Chèvre-feuille a été découvert par M. Hook. fils, dans le Sikkim Himalaya, à une hauteur de 3000 mètres, ce qui permet de supposer qu'il supporte la pleine terre, en Angleterre du moins et par- tout où le climat est analogue. C'est un grand et vigoureux arbrisseau presque sarmenteux, fort remarquable au point de vue botanique, comme possédant de grandes stipules interpéliolaires; ses branches, le dessous de ses feuilles et ses stipules sont couverts de poils laineux d'un blanc jaunâtre qui font un contraste frappant avec le vert de la face supérieure. Ses feuilles mesurent jusqu'à 10 et 41 centimètres de lon- gueur; elles sont ovales, semi cordées, acuminées, bordées de quelques dents très-espacées. Ses fleurs blanches ou un peu jaunâtres sont abon- dantes et disposées en nombreux fascicules axillaires. Loulccra glancopuytla (Hook. fils et Thoms.), Gard. Chr. du 18 septembre 1858. — Famille des Caprifoliacés. Cette seconde espèce de Chèvre-feuille a été découverte par le même voyageur; elle est plus rare et plus brillante que la précédente, à cause de la belle couleur rouge de ses fleurs qu'elle produit en abondance. Elle forme un arbrisseau grêle, parfaitement glabre, dont les feuilles, assez semblables de contour à celles de la première espèce, mais plus longuement acuminées et un peu moins larges, sont colorées de vert pâle à leur face supérieure et glauques à l'inférieure; elles sont accompagnées de petites stipules interpéliolaires. Comme elle ne croît sur l'Himalaya qu'à 1500 mètres de hauteur, elle exigera l'orangerie. — 274 — CULTURE MARAÎCHÈRE, En ce moment, nous sommes condamnés au repos; l'hiver vient do. nous lier les bras, et le cœur nous manque dès que nous promenons un regard de regret et d'espérance sur le potager. Dieu que c'est triste! Besogne à moitié faite et interrompue par surprise; vieux légumes attardés, saisis par la gelée et cassants comme du verre ; légumes jeunes d'arrière-saison, qui baissent la feuille, ne vivent plus que pour mémoire et font laide figure des pieds à la tête. Voilà le tableau, et pas de neige pour nous le dérober, pas de neige pour réchauffer un peu les plantes refroidies. Que faire donc? Si vous voulez me croire, nous prendrons place autour du foyer, nous tisonnerons le feu et causerons d'un projet qui intéresse tous les cultivateurs de légumes et d'autres encore, non-seulement dans ce pays, mais aussi dans les pays voisins, parce que les bonnes idées ne connaissent pas de frontières, passent au-dessus de la douane, s'expriment dans toutes les langues et sont les bienvenues, d'où que souffle le vent qui les porte et quel que soit le lieu où elles tombent. En cette affaire, la Belgique a le droit de prendre date et la prend ; voilà tout. Il s'agit de donner une vigoureuse impulsion aux études horticoles parmi les instituteurs primaires, de faire passer les plantes et les pra- tiques nouvelles par le jardin de l'école, comme pour les acclimater, les naturaliser, avant de les jeter dans le domaine de la grande culture. On ne tient pas à ce que l'instituteur instruise le fermier ou le fils du fermier des procédés agricoles, attendu que pour avoir de l'influence en pareil cas, il faudrait avoir des champs au soleil et de riches récolles sur pied; mais on tient essentiellement à ce qu'il donne de bons exemples au potager, à ce qu'il prenne position dans la culture maraî- chère et y conquierre une supériorité, facile d'ailleurs à conquérir, et que personne ne lui contestera. Ceci revient à dire que l'instituteur entrera par la fenêtre au lieu d'entrer par la porte. Peu importe, il suffit qu'il entre et qu'on l'accepte. Il ne traitera point des terrains, des engrais, du drainage, de la physiologie végétale, à l'occasion des colzas, des avoines ou du seigle, mais il en traitera à l'occasion des choux, des laitues et des épinards, par exemple, sans que personne ne — 275 — songe à le tourner en ridicule. Il n'ouvrira point la bouche en ce cjui touche la carotte blanche à collet vert, mais les gros cultivateurs trou- veront tout naturel qu'il parle de la carotte de Hollande, d'Altringham, de Brunswick et. les recommande pour le jardinage. Les hommes sont de grands enfants tout gonflés de petites vanités et qu'il ne convient pas toujours d'aborder de face. On l'a compris parfaitement ; les leçons de l'instituteur ne peuvent et ne doivent arriver à leur dernière desti- nation qu'en passant modestement par le jardin. Donc , elles y passeront. Jusqu'ici, l'idée n'a rien de neuf, et la Belgique n'a pas le privilège exclusif de l'enseignement horticole par l'intermédiaire des instituteurs; la France et l'Allemagne n'ont rien à lui envier sous ce rapport. Mais voici un projet tout frais éclos, dont l'application est bien arrêtée, nous assure-t-on, projet nouveau, original, d'une exécution facile, peu coûteuse et qui, naturellement, sera mis à l'essai dans la province la plus arriérée de la Belgique. S'il y a réussite dans le Luxembourg, il n'y aura plus à hésiter nulle part. 11 s'agit d'établir, à la fin de chaque année scolaire, des expositions et concours horticoles entre les instituteurs, d'établir la lutte entre plusieurs cantons, entre plusieurs inspections. MM. les instituteurs seraient tenus de produire, au jour fixé-, des échantillons de toutes les espèces ou variétés de légumes, dont les graines leur auraient été distribuées. Aucun d'eux, à moins de causes majeures, n'aurait la faculté de se soustraire à cette obligation. En lui-même, le projet n'a rien d'embarrassant, au premier abord, mais quand on y regarde de près, on rencontre certaines difficultés d'exécution. Ainsi, par exemple, il convenait de s'arrêter à la question du transport des légumes, au moment du concours, et de se demander s'il serait raisonnable de mettre à la charge de l'instituteur des frais qui seront d'autant plus élevés que les distances à parcourir seront plus grandes. Ce n'était point admissible, d'abord parce que les instituteurs ne sont pas dans une position qui permette de leur imposer des sacrifices à la légère; en second lieu, parce que le gros lot des désavantages aurait frappé nécessairement les plus éloignés du chef-lieu de canton. Longue route à faire, grands frais à débourser. L'administration prendrait donc ces frais à son compte, et s'arrangerait de façon à les réduire le plus possible. Supposons que le concours ait lieu dans toute la province, et le même jour, par circonscriptions de trois ou quatre cantons réunis, — 27G — on choisirait, pour la cérémonie, un chef-lieu à peu près central et l'on désignerait, en vue du transport des denrées à exposer, trois roules rayonnant de ce chef-lieu vers la circonférence de chaque circonscription d'exposants. Au jour fixé, une voilure partant de la limite extrême de chacune des artères, recevrait sur divers points du parcours les colis des instituteurs qui se trouveraient sur la ligne même ou n'auraient que de courtes dislances à franchir pour y arriver. Voilà, si nous sommes bien renseignés, et nous croyons l'être, l'ensemble du projet et quelques-uns des moyens de réalisation. Les primes consisteraient en médailles, livres spéciaux et graines. Resle à savoir maintenant à quelle somme, tout hien compté, s'élèverait le chiffre de la dépense. On nous assure qu'elle n'atteindrait pas celui de six cents francs pour la province entière. Or, à ces conditions, il est évident qu'on ne saurait reculer devant l'essai, et nous caressons l'espoir qu'il se réalisera l'année prochaine. Déjà, des graines de diverses sortes ont été distribuées aux instituteurs, à la suite des confé- rences horticoles de l'arrière-saison; d'autres le seront prochainement, en vue des semis de printemps; en sorte que ces. messieurs seront parfaitement en mesure, et sans bourse délier de se préparer pour la lutte. Nous approuvons fort celte manière de procéder. C'est la seule, à notre avis, qui puisse conduire à de prompts et sérieux résultats. Tant qu'il n'y aura pas concours, il n'y aura pas émulation et les instituteurs ne se croiront point tenus de se livrer aux travaux du jardinage, dans leurs moments de loisir. Le concours impliquera une sorte de con- trainte morale; ils devront se mettre à l'œuvre, songer à l'exposition, semer les graines distribuées, soigner les semis, se rappeler chaque jour que l'honneur de leur inspection cantonale est engagé dans l'affaire, que, sous ce rapport, il doit y avoir solidarité entre tous les instituteurs d'un même ressort, que la négligence de l'un peut paralyser l'activité de l'autre et compromettre le succès. Ces considérations auront du poids. Les plus zélés réchaufferont, stimuleront les plus lièdes. Les inspecteurs cantonaux, intéressés moralement dans la question, déploieront bien certainement une activité inusitée, et en moins de trois ou quatre années, chaque village de la province aura son potager modèle, chaque instituteur en saura plus sur la matière que la plupart de nos jardiniers de profession. Alors même que renseignement horticole, parmi les instituteurs, ne — 277 — comprendrait que la branche légumière, les résultats seraient déjà fort utiles et fort beaux; mais il ne se borne point à cette seule branche, il embrasse, en outre, la culture des arbres fruitiers, le gref- fage, la (aille, etc., à litre de récréation, non de surcharge. Les études ordinaires n'en souffriront point; les loisirs s'utiliseront et la moralité y trouvera son compte. Les enfants du cultivateur viendront en aide au maître pour conquérir ses bonnes grâces ; ils le seconderont dans ses petits travaux, s'initieront, en jouant, aux pratiques du jardinage et de l'arboriculture, questionneront, apprendront toutes sortes de connaissances intéres- santes qui se fixeront pour la vie dans leur tête, qu'ils rediront au père et à la mère, qui leur feront aimer le village, aimer la profession de cultivateur, et qu'ils appliqueront tôt ou tard à leur profit. Aussi longtemps que nous ne nous adresserons pas à l'intelligence de l'enfant, que nous ne la satisferons point, qu'il ne verra que le côté mécanique et abrutissant des opérations, il ne se fixera ni à la grande ni à la petite culture. Mais du moment que nous lui donnerons la raison d'un labeur, d'une fumure, d'un sarclage, d'un pincement, que nous lui révélerons les secrets de la vie chez l'arbre et la plante, que nous fournirons un aliment à sa légitime curiosité, que nous aurons une réponse à chaque demande qu'il nous soumettra, il saisira bien vite le beau côté de la culture, et cela sans fatigue, sans efforts d'esprit; et le saisissant, il s'y attachera comme l'on s'attache à une profession libérale. Voilà le but utile de l'enseignement horticole. Les cerveaux étroits ne voient que des légumes et de beaux fruits au bout de l'œuvre; les hommes intelligents doivent y voir autre chose encore. P. Joigneaux. — 278 — POMOLOGIE. NOTICE SUR LA TAILLE DES ARBRES FRUITIERS. Nous venons de recevoir la lettre suivante, concernant la taille de quelques arbres fruitiers, de M. Bazin, jardinier-horticulteur chez M. Duvoir, à Liancourt : En lisant les travaux du mois de votre journal, j'y ai vu un passage concernant les arbres fruitiers. Comme je m'occupe depuis de lon- gues années de cette culture, et que l'époque de la taille des arbres approche, je crois me rendre utile en vous communiquant quelques observations à cet égard. A mon avis, il y a trois raisons qui obligent à tailler les arbres : I" Pour prolonger l'existence de l'arbre ; 2" Pour lui donner une forme agréable à l'œil; 3° Pour lui faire produire de meilleurs et de plus nombreux fruits. Par la taille on retranche les brandies inutiles en laissant seulement celles destinées à porter fruits, et celles qui ne peuvent s'enlever sans faire du tort à la forme de l'arbre. Celle opération a surtout pour but d'empêcher l'épuisement du sujet, dont une foule de branches gourmandes diminuent l'existence normale. Quelle que soit la forme que l'on veut donner à l'arbre, il est néces- saire de laisser, pour le moins, 25 centimètres de greffe à la première série des branches latérales qu'on laisse se développer, afin que le travail soit libre au pied de l'arbre, lorsqu'il a acquis tout son déve- loppement; il faut dans la taille, observer une régularité et une symé- trie parfaite, et il faut surtout qu'elle soit calculée de manière à ne pas empêcher l'action de l'air et du soleil, que le fruit réclame pour acquérir la qualité el le coloris; enfin, il faut que chacune de ses branches soit garnie de rameaux fruitiers sans pourtant qu'il y ait confusion. On comprend aisément qu'un arbre, dans ces conditions, bien soigné et surtout bien taillé, doit produire de plus beaux fruits. L'en- lèvement des branches gourmandes et inutiles a aussi pour objet de — 279 — porter vers le fruit, le surplus de la sève; celui-ci en profile; il gagne ainsi en grosseur et en beauté. La meilleure époque pour la taille est celle qui suit immédiatement la chute des feuilles. Un arboriculteur ne l'ignore pas , mais cette règle n'est pas exclusive. Voici comment je procède et je puis assurer que j'ai réussi complètement : Je commence par tailler tous les arbres poussant peu de bois et. ayant peu de vigueur, et je laisse jusqu'en février et mars, ceux qui sont vigoureux et qui ont beaucoup de bois. Je taille donc les uns en automne, afin de leur conserver toute la sève pour l'époque où elle se met en mouvement, tandis que je ne taille les autres que vers le mo- ment de la reprise de la sève, afin de leur faire perdre une partie de celte sève qui tourne à l'avantage des branches à fruits. Ce sont sur- tout les arbres à pépins et ceux à noyaux, que je conseille de ne tailler qu'au moment de la première circulation de la sève, c'est-à-dire en février ou en mars. Si la saison est précoce, les bourgeons à fruits grossissent, ceux à feuilles s'allongent et, comme la sève, alors en mouvement, a une grande tendance à se porter vers les extrémités, on comprend que celle qui se serait déjà portée dans les rameaux à sup- primer, ferait éprouver une perte réelle, tandis que le contraire a lieu si on supprime les branches superflues avant que la sève les ait at- teintes; celle-ci passera dans les autres parties de l'arbre et peut, si la taille a été habilement combinée, faire développer en rameaux précieux, les yeux qui seraient restés à l'état latent. Voilà, selon moi, les conditions essentielles et indispensables pour obtenir de beaux et bons arbres. MISCELLANÉES. GLORIOSA SUPERBA. Il est difficile de se faire une idée exacte de la magnificence de celle plante si on ne l'a vue dans tout son développement. Originaire des vallées humides et chaudes des Indes Orientales, elle fleurit et végète selon les alternances des saisons, tantôt exposée aux effets saturants des pluies périodiques, tantôt aux rayons ardenls d'un soleil tropical. — 280 — Dans la culture artificielle, il faudra donc, pour obtenir des sujets vigoureux, leur procurer, pour autant que faire se peut, les mêmes conditions atmosphériques. Ayant eu l'occasion de me procurer de bons et forts bulbes, je les traitai de la manière suivante, et j'ai eu la satisfaction de voir mes plantes se développer à merveille. Mes bulbes furent mis en pots vers la seconde semaine du mois de. mars, dans une bonne terre grasse mélangée de tourbe, de terreau et d'une bonne proportion de sable blanc. Les pots, assez grands pour permettre aux racines de se développer librement, furent bien drainés avec des tessons brisés que je recouvris d'une coucbe de mousse afin d'empêcher la terre de se tasser entre les tessons, et, sur cette couche de mousse, je plaçai une légère couche de bouse de vache séchee, durcie et brisée en morceaux de la grosseur d'une noisette. Ce n'est qu'après celte opération que je remplis mes pots avec mon mélange de terre en secouant légèrement sans presser de la main. Ceci fait, voici comment il faut procéder : On plonge le pot jusqu'au bord supérieur dans une couche chaude de 75 à 80° Fahr. (pendant quelques jours seulement), jusqu'à ce que la masse ait la température voulue. On y enterre les bulbes, que l'on n'arrose que douze ou quinze jours après celte opération et selon les circonstances de végétation, en maintenant la même chaleur régulière au pied. Quand les piaules commencent à croître, il faut les aider par tous les moyens possibles ; c'est-à-dire les asperger souvent, élever la température exlérieure selon les nécessités de la saison, et avoir soin de tenir l'atmosphère environnante dans un élal d'humidité constant. On laisse la plante se développer librement, car la florai- son en dépend le plus souvent , et l'on fera bien de lui administrer de temps en temps un fumier liquide de bouse de vache pour em- pêcher la croissance de languir. Vers le milieu de juin, au moment où les boulons à fleurs commencent à se former, on donnera dos tuteurs ou des supports quelconques à la plante, et on maintiendra la température élevée et humide jusqu'à l'entier épanouissement des fleurs. Ensuite on placera la plante dans une serre plus froide pour faire durer plus longlemps la floraison ; on diminue les arrosages à mesure que celle-ci avance; on les cesse entièrement lorsque les liges commencent à prendre une leinle jaune. A ce moment la piaule exige une température chaude cl sèche pour faire mûrir convenable- ment les bulbes. Silo ( que loutc végétation a cesse, on placera les — 281 — pots avec les bulbes sur une tablette, près du jour, dans la serre chaude, et on les tiendra entièrement secs jusqu'à la reprise de la végétation. Le Gloriosa superba se multiplie par division des bulbes, en lon- gueur, en ayant égard aux yeux principaux situés vers l'extrémité, car ce sont ceux-ci qui fournissent de nouvelles plantes. Il est à remar- quer que les autres yeux qui naissent autour du bulbe principal sont presque toujours stériles. (J. R. T. - Florist et Fruitist, n° 75.) EXPOSITIONS. COMPTE RENDU de l'exposition de la société royale linnéenne de bruxelles, tenue les 25, 24, 25, 26 et 27 septembre. Celte exposition a été certainement la plus belle que la Société Linnéenne ait organisée depuis sa créa lion. L'agriculture, la pomo- logie et l'horticulture y étaient représentés et le bel établissement de MM. Vandermaelen avait revêtu un air de fête et de splendeur qui nous rappelait ses beaux jours d'autrefois. L'Administration de la Société n'avait épargné ni démarches, ni frais, ni appels pour donner à cette fête, organisée à l'occasion du 28me anniversaire de l'in- dépendance belge, tout le relief et toute la splendeur possibles. Sa Majesté le Roi, L. A. R. et I. le Duc et la Duchesse de Rrabant, sont venus honorer et rehausser cette solennité de leur auguste présence. De nombreux cultivateurs, pomologues et horticulteurs, ont répondu à l'appel de la Société; l'horticulture surtout y a pris la plus large part, et a de nouveau prouvé, par ses nombreux produils, la grande importance de cetle intéressante branche de l'industrie belge. A cette occasion, 55 concours ont été ouverts, savoir : Agriculture : 17, pour lesquels 2 médailles de vermeil, 17 d'argent et 17 de bronze. * Pomologie : 10, pour lesquels 7 médailles de vermeil, 10 d'argent et autant de bronze. Horticulture : 28 concours, pour lesquels 7 médailles de vermeil, 56 d'argent et de bronze. Décembre 1858. 24 — 282 — Résultat des concours. AGRICULTURE. MM. De Cock, cultivateur à Ledeborg lez-Gand : premier prix, pour le plus beau fromenl ; 5 médailles d'argent pour seigle, orge et avoine: Ch. Larivière, cultivateur à Destelbergh lez-Gand : médaille d'argent pour froment, deux médailles en bronze pour orge et sarrasin ; Baron Diert de Kerwerved'Hemixem : deux médailles de bronze pour froment et seigle ; Steens, cultivateur à Schoolen, province d'Anvers : médaille de ver- meil pour seigle et première médaille d'argent pour sarrasin; Marinus, directeur de la maison pénitentiaire de Saint-Hubert : une médaille de bronze pour avoine; médaille d'argent pour sa collection de plantes fourragères, ainsi que plusieurs mentions hono- rables pour une gerbe d'orge céleste, pour graine de colza d'hiver et pour son froment fougère; De Maegd : médaille d'argent pour lin roui ou non roui ; C. Desmet et O, de Zélé : premier prix pour chanvre; Vandermeulen, d'Uccle : médaille de bronze; Carolus, de Louvain, et Palmans, de Lokeren : mentions honorables ; J. B. Van Eeekhout fils, cultivateur à Zèle : médaille en bronze; Pregaldino, d'Assche, H. Gilliodts, d'Oostcamp, et Nopin, surveillant à l'école vétérinaire de rîruxellcs : respectivement un premier et un deuxième prix et une mention honorable pour houblon ; Matthieu, de Corlcnberg : médaille d'argent pour tabac; Nopin, prénommé : mention honorable pour plantes fourragères; Vandendriesse et Panis, de Bruxelles : médaille d'argent pour une collection de pommes de terre ; Nopin, prénommé : médaille en bronze pour le même concours; De Yergnies, agronome à Bincbe : mention honorable pour le même concours ; Une médaille en bronze a été remportée par la Société des cultiva- teurs ardennais pour la plus belle collection de plantes fourragères. CULTURE MARAÎCHÈRE. MM. Vanden Ouvvelant, de Laeken, et Marinus prénommé: premier prix ex œquo pour la plus belle collection de légumes; le premier a, en outre, obtenu la médaille d'argent pour sa collection de légumineuses et gousses ; Vandendriesse et Panis, prénommés : médaille de bronze pour le même concours; premier prix pour leur collection de courges et de potirons; le second prix a été décerné pour le même concours à Mme Vanderslraeten de Tergaelen de Vorst, province d'Anvers. — 283 — Pour les ruches à miel, au poids, la médaille d'argent a été décernée à M. Troost, et la médaille en bronze à M. Prinz, tous deux de Molenbeek-Saint-Jean. Des mentions honorables ont été accordées , hors concours , à Mme Vanderstraeten déjà nommée, pour ses céréales et ses lins; à M. Fauvel, de Molenbeek-Saint-Jean, pour un concasseur applatisseur et un coupe-racines. POMOLOG1E. Concours entre amateurs. MM. De Boeck, jardinier chez M. le comte Coghen, à Uccle, et De Doncker déjà nommé, ont obtenu le premier et respectivement le second prix pour leurs collections de pommes dans le concours entre amateurs. Les plus beaux lots de raisins ont été présentés par Mme veuve Bréziers, de Schaerbeek, MM. G. Marchand, de Saint-Josse-ten-Xoode, et de Franquen, lieutenant-colonel à Mons. La médaille d'argent a été décernée au premier exposant; le second prix a été partagé entre les deux derniers. M. Rumens, jardinier chez M. Van Volxem-Marechal, de Vilvorde, a obtenu à l'unanimité la médaille de vermeil, pour ses beaux ananas. MM. Weiringer, chef de culture chez M. le baron Goelhaels : médaille de vermeil pour sa collection de tous genres de fruits cultivés en jardin; médaille d'argent pour une collection de melons; Devos, chef de culture au couvent du Sacré-Cœur, à Jette-Saint- Pierre, pour une collection de fruits divers : médaille d'argent; Lengrand, de Binche : médaille d'argent pour une collection de poires et mention honorable pour une collection de melons ; H. Bivort, de Jumet : second prix pour le même concours ; le troi- sième prix a été décerné à M. J. De Doncker, chef de culture chez M. le baron d'Hoogvorst, à Limai. Des mentions honorables à MM. De Boeck et Liefmans, de la Gâche. Les collections de ces deux concurrents n'ont pas été admises aux concours ordinaires à cause de l'inexactitude des noms. Concours entre pépiniéristes. M. De Jonghe, horticulteur à Bruxelles, a obtenu la médaille de vermeil pour le plus beau lot de fruits; le second prix (médaille d'argent), pour sa collection de pommes et une seconde médaille de vermeil a été décernée à ses fruits nouveaux. Le second prix pour les poires a été adjugé à M. Springael, horti- culteur à Hal. — 284 — Les récompenses suivantes ont. été accordées, hors concours : Médaille d'argent, à M. Jacobs, pépiniériste à Malines, pour ses fruits ; médaille de vermeil, à M. Vanden Ouwelant, de Laeken, pour trois corbeilles de fruits divers; médaille d'argent à M. Louis, jardinier de monseigneur le duc d'Arenberg, de Bruxelles, pour une collection de melons; médaille de vermeil à M. Alexis Lepère, horticulteur à Monlreuil, près Paris, pour une collection remarquable de fruits divers; médaille d'argent à M. Sahut, horticulteur à Montpellier, pour un très- beau lot de raisins; même médaille à M. Royer, président de la Com- mission royale de pomologie, à Namur, pour une belle collection de prunes; médaille d'argent à M. Buchelet, de Paris, pour ses fruits plas- tiques; médaille de bronze, à M"e Prégaldino, d'Asschc, pour une corbeille de fruits en cire. (La suite au numéro prochain.) AVIS IMPORTANT. Depuis quelque temps nous voyons circuler, dans le monde horti- cole, un catalogue de M. Roèzl, annonçant la vente décent et quelques espèces nouvelles de graines de Conifères recollées au Mexique. Ce pays ayant été explorée par nous, de 1837 à 1840, et plus tard par un grand nombre de voyageurs, cette quantité d'espèces nou- velles, décrites et offertes par M. Roèzl, devait nous paraître plus que suspecte; aussi n'avons-nous pas hésité à dire notre opinion à cet égard aux personnes qui ont bien voulu prendre des informations auprès de nous. Toutefois rien n'étant venu confirmer positivement nos doutes, nous n'osions les dénoncer publiquement. Aujourd'hui cependant, nos suppositions s'étant malheureusement confirmées, nous croyons qu'il est de notre devoir d'informer le public horticole, que la plupart de ces nouveaux Conifères se rapportent à des espèces déjà connues. En effet, nous lisons dans le n° 45 du Gardner's Chronicle que : le Pinits grandis et le P. Haageana ne sont autre chose que le P. fili- folia; que le P. Carrieri est le P. macrophylla ; le P. robusta est le P. Lindleyana; les P. inflexu, Wilsonii, Decaisniana et Endliche- riana longifolia sont le P. Montczumœ • les P. Gracilis, Comon- fortii, Huisquilacœnsis, Decandolleana, Lecuii, Dépendons et Cedrus sont tout bonnement le P. Leîophylla ; les P. Hoseriana, Trompo- liana, Escandoniana, sont le P.palula; le P. Rolia/ii, Astecacnsis est le P. Apulcensis ; le excerta est le P. protuberans ; les /\ Magni- fica, Ocampii, Zitacuari, sont identiques au P. Devoniana. TABLE DES MATIÈRES. PLANCHES. Pages. Pages. 1° Thnnbergia Barrisii (Houk. )■ 1 16° Clianthus Dampieri. 169 2° Blandfordia flammea. ib. 17° Camellia Princess Frederick 3° Bégonia laciniata. 25 William. ib. 4° Lupinus Menziesii. ib. 18° Fucbsia variés. 193 5° Cosmanthus grandiflorus. 49 19° Rhododendron virgatum. ib. 6° Sonerila speciosa. ib. 20° Scutellaria Trianœi, — ama- 7° Helleborus antiquorum. 73 rantnina. 217 8° Cerise belle Audigeoise. - 21° Verveines variées. ib. Prune Jefferson. »&. 22° Stephanotis floribunda. 235 9° Pinus Strobus pendtila. 89 23° Prune des Bureltes ( Gré- 10° JEschynànthus tricolor. 97 goire). 241 1 1° Monochœtum aericeum. ib. 24° 1. Bouvardia Oriana. — 12° Spigelia cenea. 121 2. B. Laura. — Veronica de- l'a" Penlstemon Jaffrayanus. ib. cussata Devoniana. ib. 14° Salviadasyantha 145 25° Beloperone violacea. 265 15° Fraise Ferdinande. —Abricot 26° Fucbsia variés. 266 Comice de Toulon. ib. Abies Kœmpferi ou Pin doré des Chinois. Abricot Comice de Toulon. Acliimènes (Sur les). ALschynanthus tricolor. JEsculus californica. Amygdalus persica. 154, Ananas bractealus. Andromeda formosa. Appareil pour cbauffer les serres au moyen du gaz. Aracache esculenta. Arbres et arbustes de pleine lerre. — fruitiers. Aristolochia leuconeura. Arls et industries horticoles. Asperge (Culture de I'). Aubergines (Culture des). 126 147 132 97 246 269 27 81 17 134 162 164 101 lti5 62 39 Azalea indica (Gr. Duch. Hélène.) 153 — (indica) giganliflora. 247 — ovata. 195 — variés de l'Inde. 247 Baril à sel pour conserver les pommes. 260 Bégonia (Quelques mots sur les). 179 — laciniata. 9, 25 — Lazuli. 101 — Prince Troubetz-koï. 51 — Rex. 99 — Madame Wagner. 76 — Wageneriana. 105 Bejaria (les) et leur culture. 182 Bibliographie. 120 Beloperone violacea. 265 Blandfordia flammea. 1 Boehmeria argentea. 102 — 286 — Bolbophyllum Neilgherrense, 124 Bouvardia variés. 241 Brassavola fragrans. 246 Broccolis (Quelques nouvelles va- riétés de ). 133 Caladium nouveaux. 243 Calanthe Dominii. 102 Camcllia cup of beauty. 126 — Princesse Frédérique-William. 126, 170 — rosœflora. 103 Campanula slrigosa. 197 Campylobolrys argyroneura. 100 Cantaloup d'Alger (le). 43 Cattleya Acklandiœ. 77 — granulosa. 123 — iuleola. 52 Cerise belle Audigeoise. 75 Chrysanthème de Chine (Culture du). 232 Chou Marin (Culture du). 60 Clarkia pulchella. 54 Clemaiis patens. 248 Clianthus Dampieri. 169 Cœlogyne Schilleriana. 245 Colletia cruciala. 55 Colney Caleb. 261 Concombre (du) verl, long. ib. Conservation des plantes délicates pendant l'hiver. 21 Cordia Ipomaeflora. 26 Cordylinc rigidifolia. 271 — odorata. 272 Cosmanthus grandi florus. 49, 270 Courges (Nouvelles espèces de). 42 Culture maraîcbère. 1 3,32, 56, 82,106, 127, 156, 175, 198.. 222, 240, 274 Cuthillsblackspine. 262 Cyanophyllum magnificum. 100 Cypripedium Fairieanum. 8 Dasylirium gtaucophyllum. 78 Dendrobium chrysotoxum. 149 — Falconeri. 171 — pulchellum. 76 Dracœna. 112 Embothrium coccineum. 154 Epacris (Note sur les). 36 Epiphora pubescens. 156 Eugenia huma. 80 Exposition de la Société Royale d'agriculture el de botanique de Gand. 187 — de la Société d'horticulture de Paris. 138, 162, 239 — de la Société d'horticulture d'Orléans. 236 — des produits de l'Algérie. 166 — de la Société Royale de Flore de Bruxelles. 90, 206, 233 — de la Société Royale Linnéenne de Bruxelles. 92, 281 Ferdinanda eminens. 1 73 Festuca ovina (le). 263 Féluque des brebis ( Emploi delà). 69 Flèche de jeunes pieds (Méthode pour rétablir la). 41 Fraise Ferdinande. 146 Fruits (Destruction des) en 1857. 87 — forcés et conservés. 164 Fuchsia (le). 210 Fuchsia variés. 193. 266 Gaulteria discolor. . 53 Gesneria Donkelarii. 220 Gloriosa superba. 279 Grammatocarpus volubilis. 29 Greffe en placage sur l'écorce. 227 Grenadier de Madame Legrelle. 29 Groupes de pleine terre pour les grandes pelouses. 111 Gustavia insiynis. 219 Hardenbergia Mukoyana. 248 Ih'lleborus antiquorum. 73 Hydrangea cyanema. 79 llex cornuta. 172 — Fortunei. 126 lllairea Canarinoïdes. Il Indigo fera décora. 173 Inga macrophylla. 244 Iris Kœmpferi. 30 Ismelia Broussonetii. 1U6 Isotoma senecioides. 221 Kefersleina graminea. 104 Kermès Moyen pour détruire les) sur les Cactus. 72 Klopstockia cerifera ou palmier à cire. 136 Légumes. 165 Ligustrum sinense, 272 Lilium croceum (Fécule du). 231 — 287 Linum grandi fîorum (Un mot sur la culture du). 88 Lonicera stipidata. 273 — glaucophylla. ib. Lupinus insignis. 82 — Menziesii. 10, 25 Magnolia (les) et leur culture. 114 Mésanges (Utilité des) dans les jar- dins. 48 Miscellanées. 17, 36, 69, 87. 111, 132, 179,202, 224,253,279 Monochœtum sericeum. 98 Moschkoivitzia Wageneriana. 105 Musschia Wollasloni. 153 Myrrhinium sarcopetalon. 152 Nécrologie. 9i Nephrodhim molle. 156 Nighland Mary. 262 Nolicesur la taille des arbres frui- tiers. 278 Nyphea albo-lineata. 103 Oberonia acaulîs. 152 Œnothera bislorta. 247 Orchidées (Sur la culture de quel- ques espèces d'). 202, 224 Orchis foliosa. 221 Ouvirandra Rernieriana. 245 Pêchers nouveaux à fleurs doubles. 126 Pelecyphora aselliformis. 269 Pennisetum thyphoideum. 41 Pentstemon Jafrayanus. 121 Philodendron erubescens. 220 Phlox (les) el leur culture. 253 Pikes défiance. 262 Pilumna fragrans. 52 Pinns Strobns pendula. 89 Plantes de pleine terre. 10, 29, 53. 79, 125, 163 — de serre et châssis froids. 143 — de serre tempérée. 141 — tropicales. 138 — utiles et intéressantes de l'Aus- tralie. 44 Poinciana (le) Giltiesii. 186 Polygala Hilairiana. 152 Polygonatum roseum. 124 — punctatum. 172 Pommes de terre (Plantation des). 23 Pomologie. 63 Prune des Burettes. 242 Prunus japonica, flore albo pleno. 248 Prune Jefferson. 74 Puceron lanigère (Destruction du). 257 Revue des journaux. 117,192 — des plantes nouvelles et rares. 26, 50,76,99,123,149,195,219,243,208 Rhaphiolepis japonica. 270 Rhododendron aculilobum. 12 — azaleoïdes. 249 — bysianum. 30 — Griffilhianum. 195 — virgatum. 127, 155, 194 Rubus nutans. 1 1 Salvia dasiantha. 145 Saxifraga purpurascens. 196 Sadellaria Triunœi. 217 — amaranthina. 217 Serres (Revue des). 166 Serre chaude. 8, 50, 76, 99, 123,149. 171, 219, 243, 268 — froide. 10, 29, 53, 79, 125, 153, 172, 195, 221,269 Sir Colin Campbell. 262 Sonerila Speciosa. 28, 50 Soufre (De l'emploi du) en horti- culture. 257 Sphagnum (Emploi du) pour le bouturage. 256 Spigeliaœnea. 122 Stephanotis floribunda. 235 Surprise. 262 Synonymie pomologique. 67 Thunbergia Harrisii. 7 Tomale (Culture à l'air libre delà). 222 Torreya grandis. 126 Tradescantia discolor. 245 Tydœa (Variétés hybrides de). 50 Vanda Cathcarti. 268 Veronica decnssata, 242 Verveines variées. 218 Yictory of Suffolk. 262 Weedous symmetry. ib. Wisteria sinensis. 155 Xiphidium floribundnm. 151 FIN DE LA TABLE. AAj^I»i KfàfSfflttimfflAVm mmwmmm AA/W a A Al aAO .AAAAAA 3 5185 00256 32 9aF rïrïrs AWA¥S - XN^N I^YX «SA- IBS : : àr\AA f\Ç\/fè or vv v v v v V W* > J* F/2&'x** 1 m w Jm¥ vw