Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.arcliive.org/details/lhorticulturedanOObalt L'HORTICULTURE DANS LES Cinq Parties du Monde Tous droits de reproduction et de traduction, expressément réservés. L'HORTICULTURE DANS LES Cinq Parties du Monde PAR CHARLES BALTET Horticulteur a Troyes Membre honoraire ou corrcsponj.int Je Sociétés d'Horticulture de France, d'Angleterre, de Belgique, de Hollande, de Russie, d'Autriche, d'Allemagne, d'Alsace-Lorraine, de Suisse, d'Italie, du Japon, etc. Correspondant de la Société Nationale d'Agriculture de France, Président de la Société Horticole, Vigneronne et Forestière de l'Aube. OUVRAGE COURONNl-: De la Médaille d'Or du Congrès ET DU Prix joubert de l'Hyberderie par la Socictc Nationale d'Horticulture de France et publié sous ses auspices. , , Heureux les peupUs qui consacrent ' ' • • loiifes leurs forces au développement Je l'Agriculture et de l'Horticulture. PARIS AU SiKGE DE LA SoCIÉTÉ NATIONALE d'HoRTICULTURE 84, RUE DE Grenelle, 84 A ÏROYES, chez l'auteur, eauiiourg Groncels, aG. 1 8 9 5 qA L2A SOCIÉTÉ NATIONALE 'V'HORTICULTURE 'DE FRANCE qA la plus ancienne et la plus importante de nos Sociétés d' Horticulture françaises qui, de tout temps et en toutes circonstances, a su récompenser et encourager les Travailleurs. Hommage respkctueux de l'Auteur. 52064- PRÉFACE PLA.N DE L OUVRAGE Le Congrès horticole de 1893, organisé par la Société nationale crUorticulturc de France, avait inscrit à son programme : Sixième question. — Etude comparntwe entre Vllorti' culture française et rHorticulture étrangère. Ces deux lignes renferment tout un monde de recherches et de faits accomplis à coordonner. Aucun jalon de la marche à suivre n'ayant été posé par la Commission, il nous semble tout naturel d'aborder le sujet par ses côtés les plus saillants : Horticulture d'enseignement ; Horticulture de produit ; Horticulture d'agrément. Tout en suivant ces grandes lignes qui sont, pour ainsi dire, les assises de l'IIorliculture moderne, il a fallu quelquefois pénétrer au Conservatoire botanique ou côtoyer le champ de plantes industrielles, traverser la forêt, s'intéresser au vignoble ou frapper aux portes de l'usine, qui accapare et transforme les produits de la terre. Des excursions de ce genre au delà des frontières fictives du jardin sont inévitables, tant l'IIorticulture a su s'imposer à riiomme des chanqis, propriétaire ou métayer, à riiomme de science, auteur ou professeur, à l'artiste en quête d'idéal, aussi bien qu'au négociant, plus terre à terre. D'obligeants amis et correspondants nous ont guidé dans ce voyage à travers les cinq parties du monde. Nous les remercions cordialement de leur aide désintéressée, dictée par l'amour de la vérité et par les bons rapports confraternels. Les contrées principales seront donc ainsi visitées, Vm PREFACE Pour chacune d'olles, la surface territoriale, placide eu regard de la densité de la population, permettra d'apprécier rimportance relative des résultats obtenus. Toutefois, la statistique comparée devra tenir comi)te de la valeur des milieux : 1° Le sol et le climat du pays, favorables ou contraires ; 2° Sa situation géographique, topographique, économique; 3° Les facilités de travail, de commerce et d'échanges ; 4° La stabilité politique et gouvernementale, etc. Il n'est pas moins prouvé que, depuis un demi-siècle, de l'Europe à TOcéanie, une prosjjérité morale et matérielle s'est manifestée par l'organisation libre ou ollicielle de renseignement agronomique, par la création de pépinières, de potagers, de vergers, de parterres tleuris, de bûches à primeurs, d'abris vitrés pour les végétaux exoticpes, et par l'embellissement de nos demeures. L'approvisionnement des marchés s'est amélioré et l'ahmentation populaire s'en est ressentie ; un sentiment déUeat et naturel ne tarda pas à inspirer la conception des parcs et des jardins publics ou particuliers ; la passion de l'inconnu a soutenu l'enthousiasme des explorateurs et la persévérance des semeurs ; enfin, des relations suivies ont cimenté l'union scientifique et commerciale des horticulteurs de tous les pays. Nous ne voulons pas déduire nous-mème la conclusion dune étude aussi étendue, touchant à des sujets qui ne sont pas actionnés par les mêmes facteurs fondamentaux ; mais il est impossible à l'observateur de ne pas reconnaître, au milieu de tant d'autres sources de la richesse nationale, le rang élevé de l'Horticulture française et son influence prépondérante. Marchant à l'avant-garde, la France horticole ne doit pas se laisser entamer. Son territoire est grand et varié ; et toujours nos savants et nos praticiens seront assez forts pour tenir tète à la marée montante de la concurrence. PRÉFACE IX En siiivanl cet ordre d'idées, pourquoi l'Algérie, avec ses oasis et ses irrij^ations, ne Iburnirait-elle pas les Aurantiacées et toutes les productions de lu ré^^ion médi- terranéenne, aussi bien que TEspaj^ne, le Portujçal ou l'Italie? Les Figues et les Uaisins passerillés de la Grèce et de la Turquie ne devraient -ils pas non plus embarquer aux ports d'Alger, de Philippeville et d'Oran, au lieu de venir de Corinthe et de Salonique ? Et nos colonies, ne seraient-elles pas en mesure de livrer des matières tinctoriales, textiles, oléagineuses, alimentaires ou ofTicinales, à la foçon de l'Amérique centrale ou méridionale, du Mexique au Pérou? Qu'attendons-nous pour fertiliser les friches, à. l'exemple des Belges et des Hollandais, ces travailleurs hors ligne, qui ont révolutionné les steppes ardennaises et les polders de la mer du Nord? En faisant surgir, n'importe où, un jardin lleuriste ou maraîcher, un parterre de Tulipes, une pépinière ou une fabri(iue de plantes, et jusqu'à des vergers ou des vignobles sons verre, n'ont-ils pas continué l'antique renommée des Pays-Bas et des Flandres ? Nos stations de la Manche, de l'Océan, de la Méditerranée, ne rivalisent-elles pas avec l'Angleterre, dans le décor du littoral? De même, les exploitations fruitières ou maraîdières de la banlieue parisienne, le véritable jardin producteur de la France, ne redoutent nullement la comparaison avec le luxuriant comté de Kent, The Garclen of En gland. La réputation justifiée des forceries d'outre-Manche ne prévoit-elle pas déjà la mise en discussion de sa suprématie, par l'elfet des tentatives de nos pionniers hardis, grelfées sur l'alliance du travail et du capital ? Maintenant, si nos administrations ne comprennent pas, — comme au pays de nos milHards. — cpie les routes fruitières constituent une brandie de hi fortune publique, protestons contre les retardataires ! Signalons les aveugles PREFACE qui ne veulent pas voir ! Faut-il donc franchir le Rhin pour rencontrer un Gouvernement qui ordonne les plantations routières à revenu annuel, et en démontre pratiquement la culture et rentrctien ? Nous avons passé d'agréables instants à parcourir les plaines et les montagnes d'États modestes en apparence, grands en réalité : la Suisse, le Luxembourg, le Danemark. Comptant sur elle-même, et bénéficiant de la protection éclairée de ses gouvernants, la population jardinière y est laborieuse, aisée, instruite. Plus au Nord, les peuples Scandinaves se livrent froidement, mais avec la ténacité qui triomphe, à renseignement horticole et aux essais d'acclimation, favorisés à souhait par les courants sous-marins attiédis et par les nuits diaphanes, presque lumineuses, cjui accentuent la chlorophylle des végétaux et fécondent leurs semences. Quant à l'empire russe, — nous traitons de la Finlande à part, — il nous offre, sur ses millions de kilomètres carrés, un champ inépuisable d'observations, depuis le septentrion où Ton savoure, faute de mieux, des baies de Vaccininm, de RiibuSj dcPadus, et les cynorrhodons du Rosier sauvage, jusqu'aux fertiles vergers de la Crimée, jusqu'au Caucase où fleurit l'Oranger. Est-il besoin d'ajouter que les classes aristocratiques et le haut commerce ont accaparé les somptueuses villas, où se prélassent de superbes représentants de la Flore étrangère et les primeurs les plus ralïinées ? L;i Pologne nous a séduit... En dehors de toute visée diplomatique, nous avons reconstitué, à notre façon, ses fragments déuK inbrés... Ah! si on laissait aux vieux patriotes leur langue maternelle, combien d'écoles d'Horti- culture et d'associations à enregistrer ! PREFACE XI Nous ferons la mémo réllcxion à })ropos dv l'Alsacc- Lorraine. On se rappelle les hrillanles l'êtes de Metz, de Strasbourg, de Golmar, de Mulhouse... sous le simple et pacifique patronage de Flore et de Pomonc... N'insistons pas ! La Hongrie s'est plus vite émancipée; elle nous montre dans toute leur splendeur rurale, vergers, potagers, vignobles et vastes domaines de laniilles, alors que TiVulrielie, éminemment agricoK-, boisant les Carpalhcs, vivifiant le Tvrol, lleurissant rAdriali([ue, présente une variété de produits d'utilité ou d'ornement et, par suite, des transactions rré([ueninient renouvelées par terre ou par mer. Cette situation privilégiée se rellète au cœur des régions danubiennes : Bulgarie, Roumanie, Serbie, Bosnie, Herzé- govine, qui se sont créé des ressources financières avec de vulgaires fruits ou des légumes de consommation journalière et d'exportation. La Bavière et le Wurtemberg jouissent de toute liberté en matière de jardinage. Les services rendus par les Comices, par les conférences aux instituteurs ou aux cantonniers gardiens cVarhrcs (Baunuvdrter), et l'abondance des récoltes à grand rendement donnent raison à l'autonomie sur ce terrain neutre. Nous arrivons maintenant à deux situations extrêmes, au point de vue de la superficie : la Principauté minuscule de Monaco, avec ses jardins féeriques et ensoleillés de Monte- Carlo, se mirant dans la mer bleue, et ses séduisantes mandarines, apportant une note harmonieuse qui scintille comme un louis d'or sur le tapis vert..., et l'un des plus grands pays visités, les États-Unis, fournissant l'exemple d'une nation jeune, vibrante d'audace et d'énergie, se lançant tète haute dans le mouvement infini de la culture extensive ou industrielle : a En avant ! » Les portes de l'Union sont grandes ouvertes aux immigrants ; une loi tulélaire leur XII PREFACE offre certains avantages qui les fixent au sol, et la colonisation et la nouvelle patrie gagnent ainsi chaque année des milliers de lamilles agricoles. Le « Department of Agriculture » de Washington, divisé en sections de Jardins, Pomologie, Botanique, Forêts, Semences, Chimie, Entomologie, Pathologie, etc., seconde vigoureusement les efforts individuels ou syndiqués des dé- fricheurs et des planteurs, entre FAllantique et le Pacifique. Le Canada se ressent d'un voisinage aussi influent. L'avenir est à ses plantations libres ou officielles, à ses pâturages couvrant des landes immenses — où le nom français n'est pas oublié — préparant ainsi aux provinces canadiennes une fortune assurée. A son tour, TAustralie réserve également des surprises à l'ancien monde. Après les viandes, les laines et les blés, voici les bois, voici .les plantes ou leurs graines, voici les fruits. Pays étrange, grandiose, où le Casoar et le Kanguroo Aivent — comme les aborigènes — au milieu des Eucalyptus et des Mimosas, pays qui a tenté les explorateurs et approvisionné nos parcs et nos orangeries de ses productions naturelles, arborescentes ou florales. Aujourd'hui, en plein hiver, nos primeuristes voient, non sans appréhension, débarquer sur les marchés européens des Pèches, des Prunes, des Abricots, des Cerises, des Poires, des Pommes, des Raisins, des Tomates, des Bananes, des Aubergines, des Concombres récoltés à l'air libre, aux antipodes, — concurremment avec le Cap, — et confiés à des navires réfrigérants, au moment où nos thermosiphons ont grand'peine à lutter contre la bise. Enfin, mieux inspiré que son vaste voisin, l'Empire des Fleurs nous ouvre ses portes. Salut à la patrie du Camellia, de rilorlensia, des Lis et du Chrysanthème! Le Japon ! un vétéran de la carrière, un vaincjueur du Trocadéro ! Dç PRÉFACE XIII rExtrômc-Oricnl, il c>sl vriui respirer le parfum de nos Roses, goûter à nos Doyennés, savourer nos Chasselas, s'inslallant à rampliilliéâtrc du Muséum ou paçcoui'anl les Jardins de AVrsailles, de Gand, de Levde, de Kew Peuple chercheur, lin et poli, ne répèle-l-il pas avec un org^ueil bien capable d'exciter aussi notre fibre patriotique : (( Nous voulons être les Français de TAsie. » Jardiniers japonais, vous avez bravement conquis voire place à la Fédération de THorticulture internationale ! Une pareille inveslii^alion chez les peuples civilisés démontre, une fois de plus, que rilorticulture est d'autant plus prospère et considérée que Tinitiative privée a été soutenue par l'action de l'Etat. Il convient de proclamer encore le rôle actif des Sociétés d'Horticulture, des Conjj^rès, des Expositions, de la Presse et des Cours publics, de tous ces puissants organes du progrès qui ont su rallier autour du Drapeau toute une population amie du travail et des pacihques entreprises. Leur but est louable, honnête, désintéressé. Aussi les Gouvernements ne sauraient troj) les encourager dans celte voie d'intérêt i)ublic et national ! CHARLES BALTET. PROCES-VÉRBAUX xv Procès-verbaux de Séances ; Raitort ; Délibération (Extrait du (Jongrès horticole de iSq3.) Procès-verbal de la séance du 26 mai 1893. Présidence de M. Henhi ni-: Vilmoiun M. LE Président. — Je donne d'abord connaissance, à rAsseinblce, des prix qui ont été décernés par la Commission, en conformité de l'article 10 du règlement : Sixième question. — Médaille d'Or à M. X L'épigraphe est : « Heureux les peuples qui consacrent toutes leurs forces au développement de lAgriculture et de l'Horticulture ». Ce dernier mémoire est extrêmement intéressant, plein de détails utiles et précis ; c'est un travail complet et très bien fait ; nous n'avons qu'un regret : c'est de ne pouvoir vous faire connaître le nom de son auteur, le manuscrit qui nous est parvenu étant anonyme, de telle sorte que nous devons déclarer de la manière la plus sincère que l'auteur nous est inconnu. {A ce moment, un membre du Cong-rcs remet un pli cacheté à M. le Président.) M. LE Président. — Messieurs, en ouvrant l'enveloppe qm vient de m'être remise à l'instant, j'apprends que l'auteur du mémoire auquel il a été attribué une Médaille d'Or, et qui porte sur la sixième question, est M. Charles Baltet, horticulteur-pépiniériste à Troyes. {Vifs applaudissements.) Je dois à la vérité d'ajouter que quelques personnes s'en doutaient, mais qu'il n'existait pour nous aucune certitude. Extrait du Journal de la Société nationale d'IIovticnltnre de France, Procès-veubal de la séance du 10 AOUT 1893. Présidence de M. D. Vitry M. le Président appelle l'attention de la (Compagnie sur un ouvrage d'un haut intérêt. Des six questions, dit-il, qui avaient été proposées pour être traitées au Congrès horticole dont la date avait été lixée au XVI RAPPORÎ mois de mai 1893, la sixième était formulée dans les termes suivants : Étude comparative entre l'Horticulture française et V Horticulture étran o-ère. Cette question a été traitée dans un manuscrit considé- rable dont l'auteur avait dabord gardé l'anonyme, mais s'est fait connaître ensuite comme étant notre collègue de Troyes, M. Charles Baltet. Ce travail a été tellement apprécié par la Commission chargée d'examiner les mémoires relatifs au programme du Congrès que, sur sa proposition, il a été accordé à l'auteur une médaille d'or qui avait été mise à la disposition du Congrès par la Société nationale d'Horticulture. La Société devant à feu le D' Joubert de l'Hyberderie un leo-s considérable, qui lui a été fait pour que les revenus en fussent employés en un prix destiné à l'auteur d'une œuvre importante au point de vue horticole, et un concours pour ce prix étant ouvert devant elle, l'ouvrage de M. Baltet a été présenté à ce concours. Il a été examiné très attentivement par une Commission dont l'organe a été notre honorable collègue >L Hariot qui, dans un rapport spécial, a conclu à ce qu'une somme de 10,000 francs, constituant cette fois le Prix Joubert de l'Hyberderie, soit donnée à M. Charles Baltet. Ce Rapport a été lu aujourd'hui même au Conseil d'Administration qui, à l'unanimité, en a adopté la conclusion. M. le Président avertit que l'avis ainsi formulé par le Conseil est soumis maintenant à la Société réunie en séance. Il met donc aux voix cette attrilnition du Prix Joubert de l'Hyberderie qui est approuvée, sans opposition, par les Membres présents. Après ce vote, M. le Président prononce le renvoi du Rapport à la Commission de Rédaction. M. Charles Baltet, se trouvant présent à la séance, adresse à la Société ses plus chaleureux remerciements pour la haute distinction qu'elle vient de lui accorder. Rapport sur l'ouvrage de M. Charles Baltet intitulé : Etude comparative entre l'Horticulture française et l'Horticulture étrangère ; M. Paul Hariot, Rapporteur. Messieurs, Le Congrès horticole de 1893 avait inscrit à son programme la question suivante : « Étude comparative entre V Horticulture fran- çaise et V Horticulture étrangère. » Le sujet était bien fait pour tenter ; il demandait de nombreuses recherches, un esprit méthodique et sagace, une plume capable de faire passer l'aridité des détails statistiques sous l'élégance de la forme. IIAPPOUT XVII Un seul mémoire a été présenté. La Commission du Congi'ès l'a iuffé digne d'une liante réeompense et a demandé que la Soeiété nationale dllorticullure de France voulût bien lui attribuer une allocation importante, prélevée sur le reli(iuat du legs Joubcrt de l'Hyberderie. Dans sa séance du u^ juillet dernier, le Bureau de la Société nommait une Commission chargée d'examiner le tra\ ail de M. Charles Baltet et de lui présenter un Rapport à ce sujet. Cette Coiûmission, composée de MM. Vitry, Président, Defresne (Honoré), Trull'aut, Berguian, Delessart et Hariot, ma confié les fonctions ardues de Rapporteur. L'Horticulture française, par laquelle le sujet devait naturellement être abordé, ne comprend pas moins de 200 pages : mais il faut dire qu'il reste, après cela, bien peu de chose à glaner. A titre de docu- ment, j'indiquerai la manière dont le sujet a été traité. Il est envisagé sous trois grandes lignes principales : Horticulture d enseignement. Horticulture de produit, Horticulture d'agrément. L'action exercée par l'État est soigneusement étudiée, aussi bien que le rôle joué par les Sociétés, par les écoles et les orphelinats, les cours et les confé- rences, les jardins d'études. Les centres de production et de conunerce y sont relevés avec une minutieuse exactitude ; les cultures indus- trielles indiquées avec chiffres à l'appui ; la bibliographie et la biographie horticoles, les services rendus par la presse spéciale ne sont pas non plus oubliés. En bon patriote, M. Charles Baltet se préoccupe vivement de l'avenir de nos colonies ; il montre le peu de profits qu'elles nous ont procurés jusqu'à ce jour et tous ceux que nous sommes appelés à en retirer, si nous savons nous y prendre. Prenons par exemple l'Angle- terre et la Hollande dont les colonies constituent la plus grande part de la richesse, et ne souffrons plus qu'on dise encore que la France ne sait pas coloniser ! Pourcpioi l'Algérie ne nous fournirait-elle pas les productions de la région méditerranéenne, aussi bien que l'Espagne, le Portugal et l'Italie ? Pourquoi les ports d'Alger, d'Oran, de Philippeville ne remplaceraient-ils pas pour nous ceux de Salo- nique ou de Corinthe ? Ne pourrions-nous enfin retirer des Antilles françaises , de la Péninsule Indo - chinoise, de nos possessions d'Océanie ces masses de produits textiles, tinctoriaux, pharmaceu- tiques ou alimentaires que nous sommes obligés de demander à des nations rivales et jalouses, au plus grand détriment de notre fortune nationale? Tout autant de questions sur lesquelles M. Charles Baltet a insiste en y appelant notre attention, et que nous ne pouvons que lui être reconnaissants d'avoir encore une fois soulevées. XVIII DELIBERATION Les principes qui ont guidé lauteur de ce travail, en ce qui concerne la France et ses colonies, nous les retrouvons appliqués à l'étude comparative de THorticulture dans quarante autres nations de l'Europe, de l'Afrique, de l'Asie, de l'Amérique et de l'Océanie. Chacune d'elles est sérieusement envisagée au point de vue de sa surface territoriale et de sa population, ce qui permet d'apprécier l'importance relative des résultats obtenus ; du sol et du climat favo- rables ou contraires : de la situation géographique ou économique ; des facilités du travail, du commerce et des échanges internationaux. La stabilité politique et gouvernementale, à très juste titre d'ailleurs, est considérée par l'auteur comme un facteur important du mouve- ment horticole et nous la trouvons partout indiquée avec soin. Que pourrions-nous dire de plus ? sinon que le travail de M. Charles Baltet sera, à chaque instant, consulté par tous ceux qui s'intéressent aux progrès de l'Horticulture. Ils y apprendront ce qu'était l'Horti- culture autrefois, ce qu'elle est actuellement, ce qu'elle doit être. Un des membres les plus distingués de la Commission du Congrès disait : « Ce sera le Larousse de l Horticulture ». Nous souscrivons de tout cœur à cette exclamation enthousiaste, sachant quels sont les services de tous les instants que rend le Dictionnaire de Larousse ! La Commission que vous avez nommée, reconnaissant toute la valeur de la réponse faite par M. Charles Baltet à la question posée par la Commission du Congrès, vous demande d'attribuer à M. Charles Baltet la récompense qui a été demandée, persuadée que ce travail, qui marquera dans les fastes de l'Horticultm-e française, fait tout à la fois le plus grand honneur à l'auteur qui l'a traité et à la Société qui l'a proposé. Décision du Conseil d'Administration de la Société nationale d'Horticulture de France {séance du lo août i8g3). Le Mémoire présenté par M. Charles Baltet, couronné d'une Médaille d'Or par le Congrès horticole de 1893 et du Prix Joubert de l'Hyberderie (10,000 francs^ par la Société nationale d'Horticul- ture de France, sera imprimé et distribué à tous les sociétaires. L'auteur aura le droit de faire paraître une édition spéciale. Le titre définitif de l'ouvrage, proposé par l'auteur et adopté par le Conseil d'Administration de la Société nationale, sera : L Horticulture dans les cinq parties du Monde. PAYS VISITÉS -s•^•^ Algérie Allemagne Alsace-Lorraine Amérique centrale République Dominicaine. Guatemala Nicaragua Angleterre Argentine (République). . Australie ( 7 Colonies anglaises, autonomes) . Autriche-Hongrie Bavière Belgique Bosnie et Herzégovine. . . Brésil Bulgarie Canada Gap (le) Chili Danemark Espagne États-Unis Finlande Pages I 3o 73 8: 87 90 92 93 i33 i37 i55 171 181 •211 2l3 217 219 229 23l 235 245 25l 271 Pages France 293 Françaises (27 Colonies : Afrique, Asie, Amérique, Océanie) 544 Grèce 5G9 Hollande 575 Italie 585 Japon Go5 Luxembourg 625 Mexique G33 Monaco 637 Norvège 643 Pérou 649 Pologne (Ancienne) 653 Portugal 667 Roumanie 673 Russie 675 Serbie 7i3 Suède 7i5 Suisse 723 Tunisie 735 Turquie 743 Venezuela 749 Wurtemberg 757 Au total, soixante-dix-sept pays, y compris les contrées autonomes, confédérées, coloniales ou soumises au Protectorat. i-^-i- ALGERIE G"(),ouu kilonu'lros cai'rt's. — '],(Sij,'3()o lial)ilants. — ^^-î I. — Les Régions de culture. Depuis i8'3<), ép()(|uo do hi eonquèlc do lAlijfério, lo (itnivonioiiiont français a voulu favoriser la colonisation do sos nouvollos posses- sions africaines et intéresser l'indigène à la production du sol. Mais, sous riniluence de milieux si dilleronts, rexpérionco rai sou- née et la pcrsévéï'ance rélléchie ont localisé, pour ainsi dire, le mode de travail et d'exploitation du cultivateur. (Conformément aux travaux de M. Cosson eliargé. dès 18.'/}, de l'exploration l)olaniquo de l'Algérie, et rédigés sur un plan observé par M. Charles Rivière, président du Comice agricole d'Alger, dans son rapport présenté à l'Exposition universelle de 1889, nous divisons notre colonie en <[uatro grandes zones : I" La région littorale, chaude et humide ; u" La région montagneuse, tempérée et froide en ses dernières altitudes ; 3" La région des Hauts-Plateaux, aux oxtréuies mariiués ; 4" La région désertique, bridante et sèche. Région lîÉforalc. La Région littorale, installée sm* les sables de la mer. ou sur un territoire assez rapproché de la Méilitcrranée. doit en ressentir les effluves bienfaisantes. Le thermomètre étant conslannnent au-dessus de zéro, la Flore subtropicale n'a pas manqué d'y établir son territoire délocliou. C'est une véritable station d'acclimatement. 2 ALGERIE Les Palniiors tic toutes diniensions, depuis les troncs élevés en colonnes gigantesques justpiaux humbles toulles naines, sont réunis en vastes et riches collections au milieu desquelles se remarquent, à côté des Cocotiers à petits fruits des plaines brésiliennes, les Caryotas des Indes Orientales, les Palmitos de la Guyane et les Thrinax de la Havane, accompagnés des Sal)als aux larges feuilles souvent dupliciformes et de toutes ces Pabnacées nabellifères, les Livistonées et les autres (^oryphinées. Espérons que ces « Princes du règne végétal », suivant l'expression de Linné, ne tarderont pas à se répandre là-bas comme ils le sont dans la Provence maritime. Les beaux feuillages des Musacées, ceux presque aussi amjiles des Strclitzias, avec leurs Heurs aux formes originales et aux colora- tions éclatantes, disent que toutes ces j^lantes des pays chauds peuvent vivre facilement avec leurs nombreuses congénères au milieu des terres algériennes abritées et voisines de la mer. Les Bambusées de PIndo-Chinc balancent dans les airs leurs roseaux géants où A'iennent nicher les petits oiseaux. Les Aroïdécs s'accrochent aux arbres et vivent sous leurs frais ombrages, tandis que de formidables Agaves et des Cactées bravent la sécheresse et les ardeurs du soleil comme en pleines savanes du Mexique. Et les gros arbres sont enlacés par les grimpants BougainA-illéas, Passiflores et Bignones, immenses amas de lianes disparaissant sous des myriades de floraisons. Si les P'iguiers verts ont de nombreux représentants à tronc lisse, véritable fut supportant une immense cime au feuillage persis- tant, il en est d'autres dont l'axe central disparaît bientôt empri- sonné et caché sous une foule d'appendices venus des raniificalions pour s'enfoncer dans le sol ; ce sont les Ficus à racines adventives ou aériennes. Le Figuier de Roxburgh, qui prend eu Algérie des proportions colossales, est dans ce cas. Des Bombacécs aux énormes troncs renflés s'élèvent en arbres gigantesques. Leur écorce a un revêtement formidable cuuq)osé d'aiguillons pyramidaux à pointes acérées sendjlant défendre les mervcilletises floraisons des chues contre les destructions des grim- peurs. Des troncs ont plus d'un mètre de diamètre et les ondirages de leurs fortes ramures recouvrent de larges surfaces. A défaut du séculaire Baobab de la Sénégambie, le rivage africain possède les géants des Deux-Mondes qui présenteront ])ar la suite de ]}uissants exemples de végétation. Les grands arbres ne sont pas seulement remarquables i)nr la hauteur de leurs masses ligneuses. Les Erylhrines cultivées en petit pot (hms les serres de l'Europe sont, sur la côte d'Algérie, des ^ AI.GKUIK ai'boresconls do prcuiii-ro gi'aïKlfiir en inrmo Icniits (juc ]>iinluetours (léclalanlos (loraisons. Leur large têto se couvi-c de noiiibrouses iiillorcsc(Mices, sorte de erètes rouges. cinal)re ou vermillon. Le littoral est le favori des (^ycadées, plantes étranges d'un autre âge, dont le groupement reporte aux paysages anl«'diluviens • c'est le i)ays adoptif des superl)es Conifères de lAnstralie. des l*ins colomnaires et des Araucarias cpii menaeenl l(>s nuées de leurs (lèches hautes de j)lusde 'io mètres, de ces superhes Kucalyptus à croissance rapide, ])lus élevés encore, et des curieuses floraisons des Méla- leu([ues, des Callistémons et des Protéacées océaniennes. Aux arl)res des vergers pendent les fruits des tropiques : lAnono, cette grosse bourse enllée de crème aux senteurs fades ou suaves, mais au goût agréable ; la Poire d'Avocat, Persea, beurre végétal, les Goyaves facilement transformables en délicieuses gelées. Les lîananiers sont en massifs couipacls ; du milieu du feuillage sortent de lourds régimes de la Figue-Banane ou de la Banane chinoise à chair parlumée. ou bien encore de la grosse Banane, fniit de vulgaire alimentation. Sous rinlluence directe du climat nuirin. les champs se couvrent pendant l'hiver de j)roductions de primeurs. Quand la neige envahit les jardins des grands centres de TEurope. les légumes sont ici en pleine maturation comme aux premiers jours de lété sous le beau ciel de France, et les récoltes de décend)re ou de janvier, en Algérie, résultant d'une culture rationnelle et j)rati((ue. vont faire les délices des populations qui vivent au milieu des frimas. Plus tard, cette même zone produit (in juin les Raisins liùtifs qui arrivent sur les marchés de la nu'tropole, cpiand la A'igne (Icurit à peine aux treilles de ses espaliers. Le littoral est encore la nouvelle patrie des riches collections botaniques et de l'horticulture ornementale, si recherchées pour le décor des serres et rend)ellissement des appartements les plus luxueux ou les plus modestes, chez tous les peuples de haute civi- lisation. Le Jardin d'essai sudit à peine à ses approvisionnements. Il convient cependant de dire que les climatures favorables, en dehors du pied du Dahara, s'étendent plutôt vers l'Kst. La variété des cultures s'accentue sous l'induence tles baies ilAlger, de Cher- chell, do Philippeville, de Bone et de La Calle, baie corallifère. Le ciel d'Oran est moins clément; celui de Bougie, plus hmnide. L'horticulture est donc appelée à un grand avenir dans celte région favorisée par le climat, où les rares abaissements de la tempe- ratiu'c sont atténués par des haies de verdure également protectrices contre les vents desséchants ; aux rigueurs de l'été, l'irrigation 4 AI.dlhuE l'cicilcmeiit iiiuéiiagco oppose iim- IVaichoiir hit-nraisaulc qui assurt' la vie végétale dans toute sa libre luxuriance et clans sou entière production. La région suivante est égaleuicnt favorable à Iborticulture. Kégion nioutagueiise* Figurons-nous tout dabord un niassil' montagneux ceiitral et puissant, c est la Kalniic avec ses ravins frais et onil)ragés et ses petites vallées arrosées : ensuite les sinuosités, les découpures et les crevasses des contreforts de lAtlas. avec leurs altitiules di\ erses, toutes parties encore léchées par les dernières ellluves des vapeurs marines, ou plus ou moins voisines des nuages. A'éritable région de l'arboriculture forestière et fruitière, elle comprend une variété infinie de végétaux des pays tempérés du Japon, de la Chine, des hautes Cordillères, t(Mit en olfrant des conditions de végétation analogues à celles de nos vergers du centre de la France. Quelques points de cette zone sont à citer : Médéah, Milianah, pour Alger; à IFst, IPklough, Constantine et son Hamma, les montagnes Beni-Salah ; à FOucst, Tlemceu et quelques localités de la frontière marocaine. Les altitudes moyennes et au-dessous conviennent aux Orangers et aux Oliviers. Les Aurantiacées plantées en bosquets aux lianes des coteaux, abritées des vents du Xord-Ouest. ont une verdeur de feuillage et une délicatesse de fruits tout à fait incomparables. L'Olivier se présente en véritables forêts composées darbres souvent séculaires. Un gi'and nombre de plantes craignant la chaleur pndongée ou exigeant une période de repos de végétation se plaisent dans ces contrées : les Conifères rt- ded'Kau. Ain-Taya. etc... Les Espagnols et les Mallais ont presi|ue s AI.GIJRIE lo inonop«)lr de it-ttc ]tri)(liutioii juMir lîtqiulU' ils mauilV'stent dos aptitudes spéciales, de nature à les faire comparer aux bous maraîchers des environs de Paris, tant sont bien compris reutreticn du sol et la rotation permanente des cultures. Souvent, sur une surlaee «le nu)ins duu hectare arrosé, le Gabo- nais vit avec sa laniille et ses oun riers. T.e matériel est simple : il se i-tuupose d'uue noria avec son bassin île reserve, d'une modeste habitation et souvent d'un hanij^ar pour la voiture, le matériel et les bêtes. Un terrain de cette nature ])cut être loué juscpi"ii i.ooo à I.200 fr. par an, sans exagération. Les légumes comnums et de production constante, même en hiver, sont ceux connus de tous: Choux. Choux-lleurs, Salades diverses. (Carottes. Haricots. Pois. Pommes de terre, etc. Les Artichauts se cultivent en plein champ, ordinairement disposé pour lirrigation. La Pomme de terre d"hiver se lait sur d'assez vastes espaces, et, quant à la récolte dété.idlc sui)porte aisénu'ut larrosage, ainsi cpie cela se pratique dans les plaines d'Oran. Pendant cette saison. Courges et Courgettes. Pastèqxu^s et Melons divers, cultivés en champs irrigués, se rencontrent sur les marchés, amoncelés en immenses pyramides. Dans les terres bien préparées et avec des arrosements d'été, la Betterave donne en feuilles et racines un poids utilisable d'environ loo.ooo kilog. à rhectare; avec la Betterave Mammouth, il est même facile de dépasser ce 'rendement. Les cultures bien soignées des jai'dins environnant les fermes procurent aux Choux cavaliers et à toute cette série des Choux arbres une excellente végétation. Les Choux ujoclliers blancs et rouges, en cultures disposées pour l'irrigation, jicuveut tlonner toute l'année, hiver comme été. un abomlant feuillage alimentaire, dont le poids varie eutre 80.000 à 100.000 kilog. à rhectare. Les Choux mille-têtes ont des l'ésultats analogues. Le Maïs (^aragua et le Sorgho donnent jus([u"à 100.000 kilog. de vrolus rap[)rochée de la mer. est le véritable milieu de [)roduction hâtive: là. les abaissements de température sont peu à craindre, les terres sont légères, l'irrigation assurée, les fumures possibles aux cu\ irons des grands centres, et l'ex])loitation à peu de distance îles [torts d'end)ari]uement d'où partent des services quotidiens, 10 ALGKIUK Doux articles priiuiiuiux visent l'oxportatiou du i5 découihi-i- à liu janvier : les Haricots et les Pois. Le Haricot vert est délicat, il craint le froid : aussi clia(|ue i)ied. dans un sol bien iunié. aura ])our la nuit et les jours de pluie un petit abri mobile qui i;arautira ce jeune et tendre léi>unie contre les intempéries. La principale variété est le Haricot noir de Bcli>i(pu\ Le Pois, dit « Petit Pois. » plus rusticpie, brave les contre-temps ordinaires, tout en craignant les chutes d'eau qui recèlent quelques grêlons dv nature à tacher la cosse. La saison du Petit Pois se prolonge assez tard. Une zone plus écartée de la mer. en terrain sec, ordinairement en coteau bien exposé, produit notre Léguminense : mais connue elle arrive plus tardivement, elle est quelquefois ilune valeur inférieure. L'excès de sécheresse est nuisible aux Pois de primeur. Les variétés usitées sont les Pois : Prince Albert. Michaux, etc. Haricots verts et Petits Pois s'emballent facilement dans de petites corbeilles faites en roseaux tressés. Les Artichauts de i)rimeur sont ordinairement nuîins voisins de la mer ; leur culture en i)lein champ s'étend siu'de grandes STU'faces; des i)ropriétaircs en possèdent i)lusieurs hectares préparés pour fournir des produits à des épo(pies déterminées, notamment de décendire à mars. Les tètes d'Artichaut sont endjallées dans de grandes corbeilles tressées avec des roseaux, ce cpii pernu-t mie aération facile. Les Artichauts d'Algérie se vendent courannuent au connnerce parisien. La princij)ale variété est l'Artichaut violet hâtif de Provence. La colonie exporte Hoo.ooo kilog. de légumes verts par an. La Ponnne de terre de priuieur est une des cultures inq)ortantes d exportation: elle a j)our but d'arriver pendant la première saison l)rintanière de la France, c'est-à-dire poui- le carême et les environs de Pâques, à la majoration des prix. Des ex])ériences idiles sont encore à tenter ])our déterminer la nature des races à cultiver : actuellement on enqdoie avi'c succès la variété Ouarantaint- et mieux la U()\;il Ki(hu y: l'une et lautre plaisent au consonnuatcur : gi'osseur moyenne, l'orme oblongue, chair farineuse et de bonne (puilité. Déjà, les espèces généreuses comme Richter's iuq)eralor ont été distri- buées dans les villages de l'Aurès, Suivant les années, on a xw le (piiulal de Pomuics (h- terre atteiudre le prix de .^o à ."io francs. Les chillrcs (rexportalion s'élèvent auiiuel- lement aux environs de 3, 000,000 de kilog. Les (Jhoux-lleurs. à cause de la tra\('i'sée. ollreul (|uel(|iies incer titudes de lionne ari'ivée; les Asperges redouleut le même obstaeh' AI.GKUIK II l'im et Taiilrr sont ai)pr(''(i(''.s sur la lal)lr riche ou nujclcsU', »U-s le luois (l(> lévrier. Les terres lé«,'èros tlu littoral et les ahoiulantes l'uniures possibles aux environs des villes assurent à ee jn-oduit un véritable succès. Les Fraises ont une niaturil('- précoce, mais elles Noyai,'eul U'al cl sont de consouiniation locaK- : de nièuu- les Piments et la Tomate. Ne serait-ce })as le nionuMit d'i-ncourager la création «l'usines à conserves, ([ui pourraient s'installer au cieur niènie de la production et oilrir un débouché certain au cultivateur? En attenilant. les trieurs, les emballeurs et les vanniers sont autant de satellites qui i^ravitent autour du marché et y ^ifagnent leur salaire, III. — Production fruitière. Au début de la eon«piète de l'Algérie, on a voulu introduire la cul- ture des espèces l'ruitières de l'Europe : mais les déceptions n'ont j)as tardé, surtout avec li's arbres fruitiers à péj)ins. Il y a ])ourtant des situations privilégiées dans les ravins Kabyles, parmi les massifs boisés des Djidjelli. de Constantine, de lEdough, des lieni-Salah, province de Constantine: à Milianah. à Médéah, sous les contreforts du Petit-Atlas, province d'Alger: enfin, aux environs de Tlenicen et sur la ligne des laits non steppiens de la province d'Oran. L'AJjricotier et le Pécher fournissent des fruits au marché. En sol frais, celui-ci est grell'é sur Prunier, celui-là sur Ai)ricotier franc. La Pèche dure tend à céiler la place aux Pèches molles, c'est-à-dire (pie la Pèclie à chair libre, non adhérente au noyau, est préférée à la Pèche dite Pavie, (pii n'olfre pas cet avantage. L'Amandier a de grandes plantations dans la province il'CJran: on y achète le fruit lorscpi'il est encore vert. L'Anumde amère trouve sa place à la pharmacie et à la distillation. Le Prunier, assez comnum, se localise à Laghouat, au Souk-Ahras, où le fruit est séché par h-s indigènes. Aillem-s, en jardin arabe ou européen, on le grelle sur le Prunier-CÀ>rise ou Myrobolan. Le Cerisier vient en futaie ou à revers côte, dans une situation élevée, préférablement irriguée. La Cerise ordinaire, la Merise, le Bigarreau forment le fond des plantations. La Figue blanche, violette oii noire, est consommée fraîche ou sèche. L'arbre vit longtemps sur les grès de Souaraks, la .\i.«;i;uiK La Fii-uc tli" l>ai-l);u-io aboutie sm* les roclu'i's. li's talus, les IVielies. Des essais «le ilislillation ont ol»tenn li,") litres (raliool imliistriel rectifié à 5o j)ar loo kilog. «.le iVuits. A neui-Maneoua. «les champs de rOpoiitia inerme nonri'iss«'nt le gros l)t''tail, iaute de iniciix. La Figue ca«|ue on l'la(]iu'niiiu' est «lans sou «'•U'uuMit et j)oui'ra. comme au Jap«)n. devenir lui l'ruit de eousommati«)n, alors cpu' sou arbre aura son entri^e à rébénisterie. Les premières plantations l'ont démontre'. Il aj)partient aux pépiniéristes de vulgariser le Diospyros par la grelle sur le typ«' italien. Les Coings. l«'s Xèlles prospèrent autour de Cherchell. à des altitudes dillérentes. et les Alises, «lans les Bab()rs. Les Framboises, les Groseilles et Cassis de Médéali sont en renom sur la place publi«pie. D'autres contrées en produisent également. La Jujube, la Pistache, la Goyave, la Bibace restent assurées de la vente, comme l'Arbouse et l'Azcrolc ; trop de plants sauvageons réclament encore leur amélioration par la grelle. Les Châtaignes, les Xoix. les Noisettes se récoltent en montagne. Les vallées élevées du massif de l'Aurès 2)laisent au Xoyer. Le Caroubier prospère à Bougie, le Grenadier à El-Kantara et Milianah, et le Câprier sauvage rapporte au Kerata, gorges du (^habct. Les Poires et les Pommes sont quelquefois parfaites dans le haut de la vallée de l'Oued-Sahel. à Saint-Denis-du-Sig, aux environs de Perrégaux et dans toutes les p«)sitions tenqiérées. à l'abri «lu siroco ou privées de l'ardeur accablante des rayons solaires. Xous donnerons plus «le «létails aux fruits réellement davenirpourla première de nos possessions d*Outr«'-Mer : les Oranges, les Bananes, les Olives, les Dattes, les Raisins, en atten«lant duits et leiii- \ igueui' «le végétation ; à pail le Citronnier «t de rîires Cédratiers. l'Oranger dominant était le Franc ou sujet obtenu par le semis des gi^aines. A 1.(1 Kit ii: i3 l/;irI)oi'iciillmi' IVauciiisr a l)icM »i(''\ cloiiix- citlo Itiaiulif iiii|(i>r- tanlr de la pnniucliou iVuitière et inlrodiiit eu Algérie uuf cerlaiiio (juantité de variétés ou trcs[)éc('S, dont la plus belle eoïKiiièli'. jiis<|ii'à ce j<»iir. est eerlaiiicnient le Mandariiiicr. Un e(tl(tM. M. 1* raneois. expluilaiil i.") lieelai'es du (•1()S« Tapis \ ei'l » à lîliilali, e\])édie cpialre niillious de Maudai'iues eu l'iMuee. L'arbre se pr()])age par la <;i'elle sur le semis du Bii;aradici\ Les terres profondes, très lertilcs. à sous-s(d peruiealile. on 1 ini- gation est assurée et abondante, ont permis de eréer. dej)uis dix ans, de vastes orang;eries ou orangeraies, abritées de la violenee des courants atuu)sphériciues par des brise-vents de (Après. Les plaines aérées eonvieuneut mieux à ees Aurautiacées «pie le littoral bas et étoulle : elles y vivent ee])endant, mais uont ]>as le rendement éeonomi(pie de la })reniière station: aussi les orauj;i'ries et niandarineries se sont rai)idement étendues dans la plaiiw de la Milidjab. aux envirous de lîlidali. JUidali est justement renonnuée i)our ses j)lanlalions silu»-es au pied de l'Atlas, à l'entrée d'une gorge dont le torrent, l'Oued-el-Ké- bir. déverse ses eaux, sagement aménagées i)ar les intéressés syndi- (|ués à eet ell'et, dans des vergers d'Orangers, d'une étendue évaluée à ^oo liet'tares et produisant une moyenne annuelle de Ôo millions de l'ruils. Autour de JUidali. il y a dans la montagne, chez les lieui-Salali. de petites, mais de superbes et fécondes orangeries. Dans la ])laine, ([uehpies plantations «le valeur sont à la Cliilla. à Dalmatie. à Sou- mal», etc., et au \ncd du Petit-Atlas, à Rovigo, à l'Arbah. etc. Des vergers analogues ont été créés de toutes ])ièces à lîoufarik. En peu d'années, de luxuriantes plantations, régulières et bien alignées, se sont dévidoppées: ai-tuelU'ment. i-lles s'elcudcnl sur jdus de 25o hectares en plein rapport. Quoi(pu^ de moindre importance que celles de la Miliiljah.dcs oran- geries sont en création aux alentours de Bône et de Bougie: d'autres, prospèrent aux environs de Philippeville, où elles ont été complan- tées à l'aide de variétés Maltaises, pour la i)lu]Kirt. La provim-e d'Oran possède à Missergliiii un véritable peupleuu-nt d'Orangers eu ijarlailc cxploilalion : puis, des cré-alions réeenti-s, semblant sm-gir sponlanémeiil sous l'eUel tie liri-igalion. se font remarquer à Perrégaux cl ilaus le ilomaine ile l'IIabra. En général, les Aurantiaeées ont l»Mir ]dace acquisi* aux environs des grandes villes installées au milieu des plaines aérées, malgré la présence du climat marin. L'irrigation pendant l'été est une condition indispensable de succès. 14 ALGERIE Les Aurantiacécs de la montagne donnent les véritables Oranges de ehoix. tonjonrs appréeiées par leur tardiveté : elles mûrissent au soleil du ])rintemi)s, ([uand celles des plaines ont disparu depiiis longtemps: toutefois, rarl)re ne saurait atteindre les cimes froides, ni les steppes des Hauts -Plateaux, ni les altitudes au-delà de 5oo mètres. L'ond)rage des Dattiers, dans les oasis du Sahara algérien du Sud-Est, leur serait plus salutaire. L'orangerie kabyle, la plus remarcpial^le par la densité de son gi'oupement comme par sa culture soignée, est accpiise au nuissif montagneux de lîougie. au-dessus du village de la Réunion ; elle est connue sous le nom d'Orangerie de Toudjah. Toudjah. véritable jardin des « Pommes d'or, » semble accrochée aux flancs d'une montagne qui reçoit les chaudes eflluves du sud-est; elle est protégée des courants l'roids par une masse rocheuse qui la domine et l'arrose de mille cascades, se perdant en ruisseaux fécon- dants sous l'ondirc toufl'ue des Hespéridées. Les produits de Toudjah sont connus et estimés; ils font prime, aussi bien «pie les oranges de la vallée de 1 Oued - Sahel, près d'Akhou, Actuellement. lUidah est encore le marché principal des Oranges et centralise, dans une certaine mesure, les produits de ses environs. Ses Oranges sont recherchées comme primeurs ; elles sont ensuite délaissées quand vient lépocjne de maturation des similaires d'Espagne et d'Italie : celles-ci sont belles, bien nn'ires et peuvent arriver sur nos grands nuirclu*s dans des conditions écononii(jues de transport, cpii font encore défaut aux ])roduits algériens. Les frais de culture et d'entretien dune orangerie s'élèvent à 3oo fr. environ, et la production d'un arbre en plein rapport est de 700 à 800 fruits. Les Mandarines se sont vendues jusqu'à 20 fr. le mille ; leur eudjallage se ]>ratique en caisses ou en petits paniers, chaque fruit (tant envelo])])é d'un papier de soie. De nondu'cux colis [»ostaux s'expédient aux époques de Noël et des étrennes. Les Oranges ont été end:)allées dans de grandes caisses en bois, classées par dimension ou grosseur, suivant un calibre convenu qui «n détermine le prix. Le fruit de choix fait l'objet d'un paquetage plus minutieux. L'expédition des fruits utilise une grande main-d'onivre, où les indigènes cux-inèmes trouvent de l'emploi. La cueinelte, le triage, le papillotage des trois premiers choix, la confection des caisses à claires-voies et à compartiments, etc., créent un vérilal)lc uiouvc- ment industriel. ALGERIE l5 T/()rjuif;vric est donc appolro à so (k''Vi'lcnt U'Ilcmciit cette opinion, (jiie Von peut rencon- trer à liouluiik, par exemple, des pro])ri(''taires possétlant jnscpià ao et 4" licetarcs duu seul tenant et de ci-éation récente. Le rendement l)rut est évalué à environ i.aoofr. ]»:ir an dans la Milidjali. 1/estimation dune orangerie en ])lein rap])ort est de (i.ooo IV. Les orangeries nouvelles, créées dans le ])érimètre irrij^'ué de lllaln-a. lais.sent entrevoir les ménies résultats. L'Algérie exporte "3,000,000 de kiloi^. d'Oranges et de (litrons. Les lÎAX.vxES. — Le Bananier se voit dans les jardins des gi-ands centres tlu littoral. d'Alger notamment. Pour ])rospércr et donner de réels résultats, il lui faut une exposition chaude, absolument abritée des grands vents, tout en restant sous lindueiu-e immédiate du climat marin. Un sol Trais, profond. .substanti(d cl non comjtacl, où l'irrigation estivale est assurée, sont des conditions indispen- sables à la bonne venue de la plante. Le lîauanier se cultive en ligne et ])ar toull'c. (;iia(|uc sujet porte plusieurs stipes fructifères: mais le stipc ou tige disparail a|)rcs la fructification, pour faire place aux rejets de la souche, lue bananc- rie bien entreteniK> et abondamnuMit fumée peut durer six ans. Aux environs d'Alger, on en rencontre quel([ues ])lants dans les jardins. Un certain nondjre d'hoi-liculteiu's, des Mahonais. entre autres, possèdent, au Ilamma et à Hussein-Dey, des baiumeries «pii ont .souvent près d'un hectare détendue. La zone de bonne culture est restreinte. Les dépenses de création et d'entretien exigées i)ar une bananerie sont assez élevées pour limiter l'extension de ces plantations; celles-ci néanmoins terniront toujours à s'accroître, afin de satisfaire à la consommation des ^ illes algéi'iennes et aux besoins de l'exportation. Kn ellet, les régimes de Bananes s'expédient facilcnu'ut, end)alles dans un jianier long contenant à l'intérieur de la paille sèche j)Our éviter le choc et le frottement des fruits. Par nuiins détachées du régime, bien disposées en boites de colis postaux, les Bananes sujv portent aisément d'assez longs trajets pour arriver à tlestination. parfumées et en parfaite nuiturité. Il va sans dire cpi'on parle ici des fruits venus à point sur lu plante nuMUC et en plein soleil, et non de ces produits à peine formés. cpTon fait jaunir et mûrir à la chaleur d'tm f«)ur. Le régime du Bananier, issu d'une bonne culture, peut encore présenter de 100 à i5o fruits, et il n'est pas extraordinaire de trouver un premier choix dépassant ces chilfres. l6 ALGÉRIE Les prix ;u-lucls sont basés sui- rosliinalittn de o IV. o5 par li'uil. au luiniiuuin. Los variétés cultivées sont les Musa Sapienliun, à petit l'ruit, paradisiaca, à gros fruit, si n en six, do Chine. Li:s Oi.ivKs. — L'Olivier est l'arbre nuVlilerranéon et cssenliel- lenu'Ut algérien. On peut citer les groupes d'Oliviers de la Grèce, de rArchi})el, de rKs{)agne, de la Tunisie inènie: mais, pour avoir mie idée exacte d un peu})lenient de ces arbres oléifères dans toute sa beauté et sa vigueur de production, il faut voir les véritables massifs de l'intérieur de la Kabylie, de l'Oued-Saliel ou du Djurjura. Les arlu'es. plantés régulièrement, y deviennent séculaires, et leurs dinu'nsions gigantes({ues sout la conséquence de soins constants et d'une irrigation assurée. Les variétés didérentes, et toutes de races préférées, sont les résultats d'une culture avancée, après avoir été fixées par la grelfe ou i)ar la multiplication de bouture, pratiques eulturales fort anciennes et perpétuées par la tradition. Dans le cours de la vallée de l'Oued-Sahel, se trouvent quelques ])lantations véritablement remarquables. Citons les bois d'Ichou, de lîoudjelil. de Tixcriden, de Mzaia et Ferrayas. de Beni-Aïdel, etc. Les principales variétés d'Oliviers caractérisées par leurs fruits portent des noms locaux : Azernic, Chmellal, Zeradj.... Kn dehors de la Kabylie, qui est le centre le plus important de végétation de l'Olivier et de la production de riiuile, l'arbre précieux se rencontre encore à l'état vigoureux, au cœur des ravins frais et fertiles avoisinant la ])laine de la Seybouseà l'Est, et sur le mamelon arrosé de Tlemcen à l'Ouest. L'aire d'extension de l'Olivier est considérable en Algérie, et des plantations nouvelles y sont déjà i)rospères. Depuis la colonisation assez récente de la Kabylie, de jeunes arbres ont été plantés. Le périmètre irriguable du barrage de Perrégaux, le village de ce nom, le domaine de IHabra, puis Sahourïa, l'Habra, etc., renferment de jeunes Olivets très vivaces ; enfin, le cultivateur du Sahel d'.Vlger commence lui-même à soigner par la grelle et la culture des sujets abandonnés au hasard de la broussaille. « L'iniile d'Algérie est de qualité fine et supérieure : la coiileur et le goût de fruit peuvent être ou accentués ou modérés par l'art de la fabrication, qui, entre les mains des Français, fait de rapides progrès. Deux centres ont une réputation : Tlemcen, dont le marché est restreint par rapport a celui de la Kabylie, ensuite Bougie, qui est le véritable marché Kabyle et le port d'exportation. AI.c.KKIK 1- Lc tableau ilcs ».h)uaiies acc-usc une sorlic de .") millions «le kilo^'. d'huile d'Olives et de 3oo,(K)0 kilojç. d'Olives vertes. La création d'olivets doit doue tenter l'arboric-ultiMir (|ui, en dehors de la fabrication (h- l'iiuilc, peut obtenir par re de Palmiers, de vigoureux Phœnix originaires du Brésil, du Paraguay, du Sénégal, des Canaries, et le gigantesque Cocotier chilien, Jubœn spectabilis: des Sabals et des Thrinax des Antilles; des Caryotas. des Arengas originaires des Moluques, de Java, de Singapour: de fertiles Latanias et Coryi^has reçus de Madagascar et de la Nouvelle-Hollande: de modestes Pritchardias océaniens: de superbes Oreodoxas, des Antilles; de rustiques Cha- ma?rops asiatiques ou américains, et rpielques Arecas d'avenir, provenant des Seychelles, de Madagascar et des Lides Occidentales. Toutes ces espèces, remarquables par leur vigueur ou leur aspect, se rencontrent déjà sur les places publiques, ou décorent les villas pittoresques aux murs blancs, sous un ciel chaud, ayant comme horizon la mer bleue, les monts Atlas couronnés de Cèdres ou les immenses plaines de sable. Un des premiers, M. Dufour a créé des oasis de Dattiers dans la zone saharienne et a trouvé des imitateurs. Le Dattier est l'arbre le plus utile du Sud de l'Algérie. Le Phœnix tennis, une des esjx'ces les plus vigoureuses, ne donne pas un bon fruit. Notre ancien Phœnix dactj-lifera est le plus répandu et le plus profitable Parmi les centaines de formes et de variétés de Dattes, « Deglet-noour » a la préférence des planteurs ; ensuite, « Deigla-beida » ou Datte blanche, de première qualité. Combien d'oasis fécondes viennent rompre la monotonie désespé- rante du désert et le rendre fructueux ou quelque peu habitable ! N'ont-elles pas facilité la végétation d'arbres fruitiers — Abricotiers, Figuiers, Grenadiers, Opontias, — d'arbustes économiques qui se développent sous leur ombrage, et d'un grand nombre de plantes fourragères, potagères ou ollicinales ? Au milieu de cette expansion végétale, les Oignons, les Aubergines, les Piments, les Fèves, les Choux, le Gombo, semblent vivre en famille avec l'Orge, le Blé, le Sorgho, la Luzerne, et quelquefois avec le Tabac, le Cotonnier, le AUIKKIE IJ) Chanvre hachich, le Chalel' dOrient, se contentant des eaux d'irrijifation maintennes ])ar des relevés de terre. La domestication du Palmier Dattier étend son aire : en ce moment, ou creuse des ])uits artésiens en plein Sahara et l'on y crée des oasis. Des centaines de mille plants ont été apportés par des compa- gnies linancières, dans rOued-Uir, au-delà de liiskra, des chotts et des sables à mirage, après Tongoin-t, où les caravanes de fliamcauN ne trouvaient pas toujours à brouter Pour vivre, le Dattier veut avoir : « les pieds dans Tean cl la tcte dans le feu du ciel. » L'Arabe observe cette maxime connue un article du (]oran. et le stipe liardi de la Monocotylédone se couronne d'une plantureuse frondaison . On sait que le Palmier dioïque fournit trop de plants mâles par le semis ; le colon ou l'indigène a donc le soin d'extirper des rejets au pied des types femelles, de les re])lanter et d'assurer ainsi la durée et la fécondité de l'oasis. Les variétés de Dattes sont assez nombreuses : la« Deglet-noour ». nous l'avons dit. est la ])lus distinguée. La Datte connnnne. appelée « Datte sèche », dont le nomade met quelques poignées dans son burnous pour la journée, et la « Datte molle », que l'on presse dans des peaux de boucs pour être vendue sur les marchés arabes, sont des denrées d'échange avec les céréales de la fertile région du Tell. Les Dattes fines, savoureuses, sucrées, sont récoltées dans le Sonf, ttu sud de la province de Constantine, au Djérid, sud de la Tunisie, et au M'zab, sud de la province d'Alger. Les eaux plus douces de l'Oued-Souf y permellcnt en même temps la végétation de légumes alimentaires. Afin d'éviter les attaques des oiseaux, la récolte des Dattes sèches, denu-sèches ou grasses se fait aussitôt ([xw la maturation com- mence; celle-ci s'achèvera dans les nuigasins où les régimes vont être suspendus. Le séchage des fruits ([ui tombent se contente de nattes étendues sur des terrasses. La Datte précoce, placée sur des claies, laisse dégorger un sirop à distiller. Quant au dernier choix, s'il n'est pas vendu à bas prix aux cara- vanes de nomades, le rebut est i)ressé en tourteaux et livré aux chèvres et aux moutons. D'aucuns l'expédient « désossé » aux distil- leries des environs de Paris. Le noyau extrait de la pulpe, adressé à des négociants étrangers, entrera, avec les gousses de Caroubier et de Tamarin, dans la fabrication des vins dits « de comnuM-ce. » Les Dattes sont expédiées avec leur réginu' ou par ranuiles déchi- quetés portant i5 ou ao fruits, et groupés en caisses de 5o kilog. 20 ALGEIUE A Xoël et au i>roiiiier janvier, la Datte d'Algérie et de Tunisie se vend u t'v. à 12 l'r. 5o le kilog.; celle d'Egypte atteint à peine la moitié de ce jirix Le eoniinerce des Dattes est considérable. On prétend qu'une plantation de Dattiers tenue et irriguée avec soin, de moyenne étendue, peut rapporter jusqu'à mille francs de fruits dans son année. IV. — Arbres et arbustes industriels. L'Administration de l'Algérie encourage, par l'allocation de primes, les reboisements et même les plantations ellectuées autour des nouveaux centres de colonisation. Elle a reconnu linihience des plantations d'arbres à haute tige sur le climat et sur le régime des eaux. Le Hamma a voulu la seconder dans ses essais d'acclimatation. Le sol forestier de l'Algérie occupe 3.'25o,ooo hectares, d. ou épineux de PAurès. rustitpic dans les sols secs, à u,ooo mètres d'altitude, est très recherché. De toutes les essences exotiques. l'Eucalyptus est le plus propagé. Depuis i856. date de son importation par Prosper Ramel. et à la ^uite des tentatives hardies des planteurs Cordierà la Maison-Carrée, <2Q ALGERIE et Trottier ù Hussein-Dey, le géant australien compte cinq millions de sujets en Algérie, particulièrement dans la région littoralienne, tjn'il contribue à rendre salubrc. L'Eucalyptus globulus, admis au début, semble devoir l'aire place aux Eucalyptus rostrata. colossea, polj-cintbemos, maculata, viminalis, saligna, obliqua, tereticor- nis, etc., plus robustes et plus vigoureux. Aux environs de Ain-Baïhnen, des Eucalyptus âgés de 17 ans me- surent 3o mètres de Iiautcur et une circonférence de i"^6o; ils sont le produit d'un boisement à raison de 1,200 plants à l'hectare. L'exploitation du bois d'Eucalyptus a commencé ; on peut en cons- tater l'usage à rétablissement agricole des Pères de la Trappe, à Staoueli. défricheurs, planteurs, cultivateurs et distillateurs aux usines d'Aïn-Mokra, ù Bônc. L'essence d'Eucalyptus résultant de la distillation s'élève déjà à 3.000 kilog, par an pour toute l'Algérie, Les Acacias et Mimosas ne tarderont pas à approvisionner l'art des fleuristes, l'industrie de la corroicrie et même à alimenter do leurs jeunes ramilles les troupeaux ovins ou camelins. La ramure libre et les frondaisons élégantes de ces jolies espèces australiennes vont agrémenter quelques profils de la campagne algérienne et adoucir les brusques horizons. Un semis de l'Acacia à bois noir, A.melanoxjdon, en mélange avec le Pin d'Alep, dans le sol argilo-sableux de Baihnen, a produit des plants d'Acacia hauts de 7 mètres à l'âge de i5 ans. Une autre variété. Acacia leiophjdla, est, dans les terrains sablonneux, un abri contre les vents de mer. Les BandDOUs, section littoralienne et section de montagne, sont d'un grand avenir pour l'iiygiène et l'industrie. Les Casuarines, les Mélalcuques, les Grcvilléas, les Frenelas, les Cyprès viennent enjoliver les habitations. Le MoUé du Pérou décore les routes poudreuses par ses panicules de baies corail, précieuses à la confection des bo\iquets d'iiiver. Signalons quelques autres végétaux utiles et acclimatés : Le Savonnier de l'Inde, Sapindu8, peut donner à l'âge de vingt ans 80 à loo kilog. de fruits à i fr. le kilog. Le fruit contient 5o 0/0 de sapindine, sorte de saponinc qui remplacera le savon i)our le ]>lanchissage. L'écorce et le feuillage sont égaleuient saponifères. Le Cédrèle de Chine, Faux Acajou, sert à la fabrication des boites à cigares et d'autres articles de l'ébénisterie de luxe. Le Croton à suif, Euphorbiacée arborescente donne des fruits blancg qui contiennent de trois à cinq graines recouvertes d'une substance sébacée dite « suif végétal », Ai.GKiuE a3 Le Figuier de ll()xljur<(li est rcprésenlô par tic jcuiu-s e.\emi)laiiis d'une envergure extraordinaire; abondant en sue laiteux, élasticiue, eongulé, qui déeoule des incisions sur le Irone, il laisse enli'evoir un arbre utile pour rex[)loitaliou de la région litloralii'une. Le Mûrier, précieux à la sériciculture, est propagé par la grefle sur le type sauvage. Les Sumacs des terres scchcs et calcaires, oii li-urs racines drageonnent à l'aise, sont des arbrisseaux tannil'ères et tinctoriaux. Le Camphrier, bel arbre toujours vert, n'a i)as dit son dernier mot sur les sols frais de la zone montagneuse et littoralienue. Une Lythrariacée sous-rrulescenle, le Lawsonia blanc, croit dans les oasis où elle est récoltée pour la teinture en rouge bruu. Mentionnons aussi les arbres à groupes ou rideaux, ou brise-vent: les Cyprès, les ïluiias, les Troènes, les Lauriers ; et enlin, les arbris- seaux destinés aux haies vives, le Maclure, le Paliure, le Limonier trifolié, le CoUetia, le Coulteria, le Févier de Chine, l'Aubépine Ergot-de-co(j. le Mimosa épineux, les Rosiers à long bois, sans oublier les Agaves et les Opontias, clôtures naturelles et impénétrables des douars, des gourbis ou des habitations particulières plus luxueuses. V. — Floriculture. Ici, la Horicullure est toute nuturelle ; elle est arbuslive avjiut tout, s'étendant sur le littoral et gagnant l'intérieur. La floriculture des jardins trouve avec la variété des arbustes et des arbrisseaux un grand élément dendjcllissement. Dans la zone maritime, on compose plutôt des massifs fleuris ([ue des ])arterres, et l'on a efl'ectivement, pour ce i)remier emploi, une diversité de végétaux déjà cités, qui ont leur place marquée dans les plantations de luxe avec les Palmiers, les Gyeadées, les Liliaeées, etc. Ilsuflit de rap])eler les Acacias Mimosas, dont les infloreseenees se vendent en gracieux branchages sur les marchés, et qui souvent s'expédient en France ; les Habrothamnus aux grappes corallinées, les Cestreaux, les Abutilons, les Jasmins, les Sparmannias. les Bignones, etc., à floraison abondante et reclierchée. Les plantes dites annuelles ])euvent prosjK'rer dans certaines régions, mais leur floraison s'arrête à la saison chaude. La graine se forme bien et devient la base d'un conunerce extéi-ienr (jui tend à se développer encore, a\ alCtKrte CepenJant quelques petites; plantes Je parterres lleurisscnt bien et longtemps : le Pétunia résistant à la séeheressc, les Pervenches de Madagascar, les Dahlias à fleurs simples ou doubles, le Lantana vigoureux au soleil, les Sauges, les Pourpiers, les Pentstémons, etc. Les végétaux à bulbe ou à rhizome l'orment, en hiver et au premier printemps, des corbeilles éclatantes par leurs coloris : Anémones, Renoiuules, Jacinthes, Glayeuls, C.yclamens, Sparaxis, et collection de Narcisses à fleurs simples ou doubles et odorantes. Pendant l'été, les Balisiers, les Amaryllis, les Crinoles. etc., sont en pleine floraison et conservent leur beau leuillage. Avec les ressources de la flore exotique, les bouquets sont souvent dune conqiosition et dune beauté incomparables : l'hiver olTre des Roses, des Liliacées, des Mimosas, des Strclitzias et de bonnes provisions de Violettes embaumées : l'été, le bouquet est peul-èlre encore plus splendide et i)lus séduisant quand se trouvent mélangés, avec art, les larges corolles des Magnolias blancs, les Nélombos roses, « l'Églantine des eaux », et les ondjcUcs lileu faïence des Agapantiies. Toutes ces jolies fleiu's vont être entourées d'une couronne de verdure, avec le Jacaranda aux feuilles flnement décou- pées comme les frondes des Fougères. (Aqjcndant, au milieu de toutes ces richesses de l'ornementation végétale, le Rosier mérite une mention spéciale. On commence à le cultiver auprès des villes pour la vente de la fleur en hiver. Des fleuristes sont venus s'inspirer auprès de leurs confrères Provençaux, où la production des Roses pendant la saison de repos est devenue un art lucratif. VI. — Plantes économiques. Pi.ANTKs A rAiu iM : Pi.A.NTKS oi'FiciNAi.Ks, — Cc gcurc (Ic pro- duction i)romtl un icvcnu important l'I une exjjloitation facile; ce qu'il faut, ce sont des iTi'as et de leau. Kn général, les cultiu'cs sont installées sur des terrains irrigués, salubres ; l'arrosage en est facile au moyeu de rigoles naturelles ou de norias installées à proximité. Voici quehpies espèces déjà admises par le commerce : La Mauve commune laisse sa fleur à l'usage médical. Une seule maison exporte 1,200 kilog. de feuilles vendues comme légume. Le (îéranium fournit trois coupes par an. Le Sahel d'Alger a près de cinquante distillateurs, produisant ensemble 3. 000 kilog. d'es- AI.rrKRlK •).) scncc lie (n'-raïuiim. Luc (lislillorio di' l^mliiiiU en l'oui'iiil à elle seule 'j.ooo kilog. Les provinces d'Orau cl de Conslanline culti\'eiit le ('léraiiiiim, mais en moindre (juautitc. L'Algérie compte plus de (îoo hectares de ("icraninui. prodnisanl 6,o«o kiloof. d'essence. A la Trappe, cette cnltiire s'étend sur plus de 3o hectares. La Rue, variétés li.hracfcosa, c/ia/<'pcnsis,jnonlann, du Tell ou de la 7.0UI' l'oreslière des taillis de (Ihènes verts, et rilaploph\ lliiiu tuberculeux du Sahara soûl des plantes riches en cssenie. De cette l'ainille des llulaeécs, le l^eg'aninn « llarmel », coinuiuu dans le Chélif, le 'ïcW Oranais et les Hauts-PhUeaux. est recherché par les Arabes pour ses propriétés thérapeutiques. Le lîifjaradier et le Citronnier produisent des l'euilles, des (hurs. des Irnits, des essences, des jus et des aciiles accaj)arés par le commerce d'exportation. Les friches de Té^'ébinthes et de I^entisques. de Ik'toum, poui"- raient être transformées en Pistacheraies par la i^relle. surtout les Lentisques, et fourniraient (pielques petits profits aux indigènes de la vallée du Khémis. Les Mimosas de la Xouvelle-IIollande. qui donnent de si belles grappes de (leurs ponr les envois en France, ne tarderont pas à être exploités pour le tannage des peaux et l'extraction de la gomme. Les variétés Acacia decurrens. petiolaris. picnant/ia, ont déjà fait leurs prcnves à la corroierie.et rexemjjle de 1" Australie, (jui en tirejuscpià 2,000 fr. de revenns à l'hectare, donne à réiléchir aux planteurs. Le Cassie, même genre botani([ue, plante à parfum, tant appréciée dans les Alpes-Maritimes, prend de lextension. L'usine de IJoufarik, déjà nommée, distille ao.oookil. de fleurs de Cassie de Farnèse, par an. Un antre établissiMuent d'Alger exporte 3,ooo kilog. déc-oi'ces de Grenadier, et un troisième, de 200 à "ioo kilog. de l'aronychia argenté, pour les infusions théiformes. Le Tell et les Hauts-Plateaux vcutlent aux pliarniacii'iis léciurc di- la racine du Tha{)sia, employée dans la médecint'. Les Ond)ellifères ont encore le Fenouil, commun en Algérie. TAche, l'Anis vert, le Cumin, le Carvi. la Coriandre cl la (Irande Ciguë aux graines sédatives. Parmi les Composées, la Pyrèlhre «les llauts-l'lateaux. exportée aux Indes, fournit une racine insecticide aux pharmaciens, et l'.Kr- témise « herbe blanche », employée comme semen-contra. est conujie en pleines steppes du Sud. L'Atractylis, commun de Lamhèse à liordj Taza, laisse coucréler 20 ALGÉRIE un latex abondant vendu pour la confeetion de la glu. Le Cj'nara Carduneuhis, l'ancêtre du Cardon et de l'Artichaut, de cette utile famille desGarduacées,foiirnit aux Arabes ses capitules alimentaires et les côtes de ses leuilles qui sont utilisées dans le ménage. Les broussailles et les clairières sont garnies de TÉrytlawa, petite Centaurée, la Meurs-el-Khranech des Arabes. Une maison d'Alger en exporte 3,ooo kilog. par an, avec un millier de kilog. de Heurs de Bourrache. Le groupe des Solanées recèle des poisons et des remèdes. Le "Withania somnifère a été employé à l'hôpital civil d'Alger comme sédatif et hypnotique. Le Datura Stramoine est abondamment récolté et exporté. Il en est de même de la Morellc noire, dite Mek'ennia, du Piment de Cayenne, et du « Poivron », Piment annuel. Le Tabac est représenté par 10,000 hectares produisant de 5 à G millions de kilog. de feuilles : sur 9,5oo planteurs de Tabac, 8,000 sont indigènes. Les Labiées abondent jusqu'aux vallées de l'Aurès : Romai'in, Lavande, Menthe ont le degré de parfum voulu. L'essence de Menthe Pouliot, la «Phliou », se chiffre par 2,000 kilog. La Mélisse reste spontanée dans les bois frais de Bouzaréa, de l'Aima, de Blidah, des Babors. La Sauge officinale, dite Souak-el-Nebi, est cultivée dans les jardins arabes. La Sclarée se trouve à l'état sauvage, en Kabylie. Les Calaminthes, Marrubcs, Germandrécs, sont très employés par les Arabes, ainsi que le Globulaire, d'un autre groupe botanique. Une Yerbénacée, Lippia citronnelle, Louiza des indigènes, arbuste connii en France sous le nom de « Verveine aromati([ue», a sa place dans -les parfums et les liqueurs de table. Un négociant d'Alger en exporte 800 kilog. de feuilles. La Scille maritime dont l'énorme bulbe, pesant jusqu'à 8 kilog., orne la devanture des grainetiers de la métropole, garnissait les terres à culture du Tell avant les défrichements. Le commerçant d'Alger, précité, envoie en France 600 kilog. de squanu-s dv scillcs sèches pour l'usage médical. Enlin le Ricin, qui devient arborescent; la griunc jjressée à froid donne une huile limpide bien connue. La culture de ces différentes plantes iitiles a débuté vers i8.5o, avec MM. Sinionnct à .\lgcr et Mercurrin à Chéragas. Textilks. — Les végétaux textiles sont recherchés : Phormium, Lin, Corchorus, Bananier, Sida Abutilon. Chanvre, l^ahnier nain. AI/IKUIK 27 Mauve, Riiiiiio; CfUc-ci, irriguée sous uu ciel chinitl. peut (Itmiici- a5,ooo kilog. de tiges vertes par hectare, à eliiu|ue eoupe. Hélas! tro]) souveut les bras nian(|uent et. plus eucore, les ])ro»'éclés industriels (rutilisalit)U. Nous classons ici THaU'a «)u Alla, Stipa tenaciftaima, la (Iraniiiiéc des stej)pes tlésertiques, tlu Tell t-t des Hauts-Plateaux, (jiii aliiuenti' les papeteries, les sparteries, les eorderies, les vanneries, les iabricjiies de chaussures, de tentures et de tissus. Kn i88<), la récolte a produit 110,000 tonnes, dont 80.000 ont été ti'ansporlées aux papeteries d'Eiu'ope. L'Angleterre en consonune mie grande (putnlité. Le département d'Alger a plus de 600,000 hectares d'Alfa non exploités, faute de moyens de transport. •i-^-i- VII. — Jardins d'études, Pépinières. Le Hamma. — Pour l'assainissement dun marais insalubre et dans une idée de propagande végétale, le Jardin du Hamma fut créé aux portes d'Alger au début de l'occupation française; il grandit en importance sous ses divers directeurs : liai'uier, liérard, Hardy, Auguste Rivière et Charles Rivière, actuellement en fonctions depuis plus de vingt-ci n([ années. Situé au bord de la mer, couvrant 80 hectares, ce Jardin est l'objet de visites nondjreuses, d'études ou de promenades ; la population indigène, coloniale ou étrangère s'y intéresse vivement. Utile et agréable, le Jardin d'es.sai, quasi oiliciel,vit de ses propres ressources, sans aucune subvention du Gouvernement. Au mois de décembre 18G7, l'État l'a ali'ermé à la Société générale algérienne, ([ui l'exphiite sous certaines conditions. Par ses soins, des njillions d'arbres et d'arbustes, d'utilité ou d'ornement, ont été répandus et plantés dans les trois provinces algériennes. ai)rès avoir subi les épreuves d'acclimatement au Jardin. Des plantes ont également traversé la mer et sont venues appro- visionner les établissements français. Des graines d'espèces rares ou de maturation dillicile ont été récoltées au Hamma et vendues ou échangées sur le continent européen. La description du Jardin d'essai est cho.se connue, 28 ALGÉRIE Ka Jc'harqiiaiit. Ihomme « iln Xord » s'extasie devant cette luxu- riante végétation dont les conservatoires européens ne donnent guère une idée. Ces allées majestueuses et étranges de Palmiers, de Figuiers verts, de Bambous, de 400 mètres de longueur, commandent ladmiration et l'enthousiasme. Tant sérieux ou fier soit-on, il faut s'incliner. Lhonorable académicien Pierre Duchartre, qui rédige les Annales de la Société nationale d'horticulture de France avec la science élevée, froide et concise de l'homme qui sait et qui observe, a lui-même éprouvé ce sentiment et n'a pas hésité à le dire. Pour le Jardin, c'est un triomphe I L'Ecole d'agriculture de Kouïba possède des collections naissantes de végétaux. A Alger, sont utilisés aux expériences scientifiques du docteur L. Trabut. botaniste du Gouvernement, le Jardin botanique des Ecoles sui)éricures et la pépinière municipale de l'Hanach, créée récemment par la municipalité d'Alger siu* un domaine de 90 hectares, où se trouvent forés les puits artésiens qui alimentent la ville. Pépinières. — Jadis quelques pépinières, créées avec l'appui des Administrations de l'État ou des communes, ont facilité la tâche des colons et des planteurs : Médéah et Milianah, province d'Alger, Guelma et Philippeville, province de Constantiue. Mostaganem et Mascara, province d'Oran, en portent encore des traces. Les pépinières privées, tenues en presque totalité par des Français, ont été installées sur de bons sols, en plaine arrosable. Les espèces en multiplication sont celles que la colonie réclame. Il nous faut citer à divers titres : Les cultures d'Orangers de la ferme de lîou-Amrou : Les pépinières fruitières et forestières de Boufarik, de Bùne, du Kheneg, de Misserghin, du Camp d'Erlon et des chemins de fer ; Les collections d'Eucalyptus de M. Cordicr, à Maison-Carrée ; Outre les arbres et les j)lants, plusieurs pépinières vendent des plantes de décor, des fruits, des légumes, des Fraises. Le commerce des j)épiniéristes est d'autant plus prospère (pie. par suite de mesures prises depuis l'invasion phylloxéricpu- en Euroi)e, aucun envoi de plantes de lextérieur n'est admis en Algérie. Cette précaution exagérée, disons-le avec regret, n'a i)as empêché l'ennemi de pénétrer dans la place, tout en retardant les })rogrès de l'iiorticulturc et particulièrement de l'arboriculture fruitière. Ai.(;i:uiE 29 VIII. — Sociétés, Comices, Concours. l'iic Socit'lô (riioi'liiiilliiir s'est rivôo rôcciuiiicnl à Ali^'cr. Soiiliiii- tons-lui prospi'i'ilé ot iinilaloui-s. L"ap[>ui de rAdiiiiiiislriiliitii 110 saurait inan<|uoi' à uiio initiative aussi lu'urcuse, point de départ d'un cuseigneinent horlieole déjà eomineiicé à IKeole normale. Déjà, il existe des Associations agricoles cpii. loi-eénient. Irailent des ([uestious arlnistivcs, des plantations orangères ou oléinières, des oasis, des vergei'S, des potagers, des graineteries, du vignohli-, de raeeliniatation. du Ijoisenicnt, du eouinieree des végétaux ou vie leurs produits, etc. Tels sont : La Société d'Agriculture d'Alger, reconnue d'utilité puldicpic, présidée par Charles Rivière, qui est en nu''nie temps directeur du journal L'Algérie agricole et du Jardin du Hamma : Les Comices agric(Âes d'Alger, des Aril), de Bône.du llaut-CJH'liir. de Médéali. de Mostaganem, de Sétil". de Souk-Aliras, etc., s'occupant de cidtures horticoles, viticoles et connncrciales ; Un orphelinat agricole protestant, à Dély-Ihrahim : Une colonie agricole émanant du Conseil général de la Seine et recueillant les enfants assistés à lîen-Chicao, près de Médéah. Ces deux asiles imposent des travaux de culture maraîchère cl de plantes économiques à leurs élèves. Concours tii':Ni':uALx. — Le Ministère de l'Agriculture a voulu faire profiter la colonie algérienne de la prospérité forcément amenée par les concours généraux agricoles récents et des bonnes relations qui en résultent. En voici un exemple : Le Concours général de 1892, spécial aux arrondissements d'Oran et de Mostaganem. s'est tenu du i() au 124 nvi'il- à Mostaganem. La Prime d'honneur de l'horticulture a été décernée à M. (Iharles Pfrimmer, amateur à Misserghin. La Prime d'honneur de l'arboriculture, à M. Antonio Fernandcz. propriétaire à Saint-Denis-ilu-Sig. Le lauréat de la Prime d'honneur de l'agriculture, M. Priou. ])rési- dent lie la Société hippique et du Comice agricole de Mostaganem. conseiller général, a été fait cju'valier de la Légion il'lionueur. De hautes récompenses ont été accordées à la viticulture et aux irrigations. Le .Tury a i)lacé au rang de la médaille d'or grand module les exploitations et améliorations suivantes : Plantations d'arbres fruitiers et d'Oliviers à Bekraka ; 3o ALGERIE Plantations d'Oliviers, d'Orangers et d'autres arJjres fruitiers, ù Saint-Denis-du-Sig ; Plantations d'Oliviers par la commune d'Ain -Tédelès, sur les anciens remparts, sous la direction du Maire et du Conseil municipal ; Syndicat de la Vallée des Jardins, pour l'ensemble de ses travaux et le bon exemple donné aux cultivateurs et jardiniers maraîchers ou pépiniéristes. La médaille d'or est attribuée jDour les travaux ci-après : Création d'une olivette de cinq hectares par la commune de Bou- guiras et dune pépinière d'Oliviers livrés aux habitants à prix réduits; Création de pépinières par la commune de Bélizane, qui donne gratuitement les plants aux colons et aux villages voisins ; Création de jardins et de pépinières à Lhilill ; Défrichement et création d'un verger à Rivoli : Initiative de l'oléiculture et de la faljrication d'huile à Ain-Tédelcs; Divers travaux de reboisement et de pépinières des différents ter- ritoires des cercles, services et communes des deux arrondissements. Si nous remontons à huit années, nous constatons qu'en 1884 des diplômes d'honneur et de mérite ont été accordés pour les reboise- ments et la création de pépinières : A la Compagnie des chemins de fer P. L. M. ; A la Ligue du reboisement d'Orau ; A la Compagnie algérienne ; Aux communes mixtes de Malakoff, Saint-Lucien, Saint-Denis-du- Sig, Ténès, Aïn-Bessem, Cassaigne. Dellys, Palestro, Thiaret, Teniet-el-Haad, et à la commune indigène de Laghouat. Au concours général agricole de 1886, à Oran, la Prime d'honneur a été décernée à un domaine de 83 hectares, situé dans la ban- lieue de Sidi-bel-Abbès, sur lequel sont installées, en outre de l'exploitation agricole, des plantations d'arbres forestiers, d'arbres fruitiers, d'Oliviers, de Vignes, etc., soumises à l'irrigation. Des médailles de spécialité ont été attribuées à des vergers de Citronniers, de Mandariniers, d'Orangers, d'Oliviers, à des cultures maraîchères, des vignes, des luzernières et des vergers, créés encore après irrigation et captation de sources. En Algérie, l'Arboriculture, la Viticulture, la Sylviculture sont intimement liées k l'Agriculture proprement dite. Le service de l'Inspection en est oniciellcment confié depuis plusieurs années à M. Nicolas, Inspecteur d'agricullure pour l'Algérie. "^^^^ ALLEMAGNE 540,610 kilomètres carrés. — 49,^21,260 liabilants. I, — Action du Gouvernement. Sur toute retendue de leurs territoires, les gouvernements alle- mands encouragent l'horticulture par les moyens suivants : i'^ Création d'Écoles d'horticulture spéciales ou mixtes et de cours de jardinage aux Écoles d'agriculture ; 2" Installation de Stations et de Lid^oratoires agronomiques mis à la disposition du cultivateur pour les analyses de terres, les véri- lications d'engrais, de semences, etc. qui prollteut en même tenqis à l'amateur de jardins ; 3« Admission de l'enseignement horticole au programme des écoles normales et des écoles primaires ; 4« Organisation de conférences, c'est-à-dire de cours publics dans les campagnes, spécialement aux instituteurs primaires, en vue de la plantation et de l'entretien des vergers et de la cultm-e potagère ; 5» Plantation d'arbres fruitiers sur les routes et leur exploitation par l'État ou les Communes ; 6° Annexion d'un jardin botanique à chaque Université ; 70 Cahier des charges imposé aux Compagnies de chemins de fer, à propos des tarifs de pénétration qui favorisent l'exportation des produits de l'Allemagne, etc. Le Ministère d'agriculture de Prusse a une réserve de 10,000 fr. pour l'amélioration de la cultui-e des arbres fruitiers et de la vigne. Il dispose d'un crédit d'environ aoo,ooo francs pour régler le budget des Écoles d'agriculture placées sous sou patronage du-ect. 32 ALLEMAGNE LÉtat a dépensé cinq millions do francs pour condjattrc linvasion phylloxériquc. L'Administration a voté certaines mesures économiques ou fiscales utiles aux exploitations horticoles; par exemple, les tarifs de chemins de fer, la durée des trajets, les envois par colis postal, etc. Quelque- fois, à la suite d'hivers destructeurs, elle a donné ou cédé à bas prix des arbres extraits de ses pépinières ollicielles ou achetés aux éta- blissements privés, afin de ne pas arrêter le système de plantations fruitières ou forestières quelle recommande, les propriétaires, fer- miers ou usagers étant déjà atteints dans leurs biens par les rigueurs de la température. II. — Instituts horticoles d'Enseignement. .1. — INSTITUTS SUPERIFXRS POUR l'instruction des jardiniers et des romologistes. Royaume de Prusse. Province de Brandebourg. Etablissement royal d'instruction horticole, au parc de Potsdam, placé sous la surveillance supérieure du Gouvernement, et rattaché à l'Administration des Jardins royaux. La direction de cet Institut est confiée à M. Vetters, directeur des jardins de la (Àjur, à Sans-Souci. P^nseignement théorique et pratique sur toutes les branches de l'horticulture. Parcs, jardins et matériel d'enseignement. Les élèves doivent avoir préalablement séjourné pendant deux années dans un bon établissement d'horticulture, et prouver qu'ils sont aptes à faii-e leur volontariat militaire. Les cours durcnt.deux ans. Le prix de la pension est de 25o fr. par an, logement et leçons : la nourriture est prise au dehors. Les dépenses peuvent s'élever à 1,200 fr. par an et par élève, tout compris. AL1.E.MA(.M!; 33 L'établissement organise des expositions publi((ucs à riutéricur. Des conditions analogues régissent les divers étaldisscments d'ins- truction horticole. L'Ktat accorde un subside de t^o.ooo bancs ; le surplus de la dépense est réglé par lAdministration des JarcUns royaux. Province de Silésie. Institut pomologique de Proskau, près ()pi)eln, ouvert le i""'' octobre 18G8. Directeur-prolesseur : M. Rudolt' StoU. Le but est de faire progresser le jardinage en général et surtout les arbres fruitiers et la connaissance des bons fruits. Pépinières et vergers de démonstrations. Excursions dans le voisinage. Leçons aux jeunes gens, aux maîtres jardiniers, aux vo vers-fruitiers dits gardiens d'arbres, « Baumwaerter ». et aux élèves forestiers. Subvention de l'Klat : 65, 000 francs. Province du Rhin. Établissement d'instruction supérieure, fondé le i-"^ février 1872, la Flora, à Cologne. Le nombre insullisant d'élèves a entraîné la fermeture de l'école. Province de Hesse-Nassau. Etablissement royal d'arboriculture fruitière et de viticul- ture, il (ieiscnlieini-sur-le-Rliin, ouvert à rautoiiiue i8;ii. Dii-ecteur : M. Rudolf Gœthe. L'enseignement comprend trois sections : Cours réguliers pour l'enseignement supérieur ; Cours de jardinage pratique ; Cours pour les élèves temporaires. Verger, jardin, pépinières, vignoble pour les démonstrations, Sid^side de IKtal, 8."). 000 francs. AI.LEMAGNi; B. — INSTITUTS SECONDAIRES. Province de Prusse Orientale. Pépinière provinciale d'Althof-Ragnit. — Jadis plus impor- tant, rétablissement s'est concentré sur la pépinière. Province de Prusse Occidentale. Cours pratique aux garçons et aux niaitres-jardiniers, sous la direction de ^NI. Ratlike. Inspecteur des jardins, à Dantzig. Province de Brandebourg. École municipale pour les jardiniers de Berlin, fondée en octobre 1891, sous la direction du professeur D' L. A\ ittmack, con- seiller à la Cour, homme distingué par ses vastes connaissances théoriques et pratiques. Cet établissement est administré par une délégation de la ville (Arts-et-métiers) . Cours supérieur et cours inférieur. Le personnel enseignant comprend six professeurs. École des champs et des jardins, à Wittstock. — Station dessai. Cours d'arboriculture fruitière pour les patrons, les jardiniers, les cantonniers. — Directeur : M. F. Schneider. École de viticulture et d'arboriculture fruitière, à Crossen- SUr-l'Oder, fondée le i*^^' octobre 1891. Directeur : M. A. Haeckel. Entretenue par l'Etat, l'Administration provinciale, la Société provinciale, le Cercle et la Ville. Leçons sur le verger, la vigne, les engrais, le potager, la vini- fication. Province de Poméranie. École d'horticulture et d'arboriculture à Eldena, près Greifs- wald, présidée par l'inspecteur royal Mensing, sous les auspices de la Société d'agriculture de la Baltique. allemaum: 35 Province dk Posex. École de jardiniers, à Koschmin. ouvcrlc le i"" novembre i8(î-. École de jardiniers, à Bromberg, sous la direetion «le la Société horticole et iVuilière île Bromberir. Province de Silésie. Cours d'horticulture et de viticulture à Griinberg, sous les auspices île la Société locale. Cours pomologique pour les iustituteurs, et Cours pratique pour les jardiaiers arboriculteurs, à l'Institut pouiolog'i(jue de ProsUau. Province de Saxe. École d'horticulture à Nauendorf, près Annabourg. Propriétaire et directeur : .M. B. lîoetlclier. Etablissement privé, divisé en deux sections. Lensci^ncmeut dure trois ans: le cours supérieur est g'ratuit. Province de \^'estimialie. Cours pratique et théorique d'arboriculture fruitière pour les jardiniers et les « gardiens d arbres l'ruitiers », à Lûaea, dirigé par M. Hennann (^oers. Le but de ce cours est de dresser et d'instruire les personnes i[ui auront, plus tard, à soig^ner les arl)res fruitiers daus leur connniuie. École pépinière d'arbres fruitiers, à Liidinghausen.en rapport avec la Société d'agriculture, sous la direcliou spéciale du docteur Goetting. I*ROviNCE de IIesse-Nassau. Jardin pomologique de Cassel, établissement de l'Etat, ayaut pour but la réfection des arbres fruitiers pour la province et l'ius- truction des personnes chargées de les soigner. Jardinier : M. Huber. Etendue du jardin : 5 hectares 20. Cours d'instruction pratique et théorique, à- ré£ab?i.sscnl(^lt_ royal d'arboriculture et de viticulture, à Geisenheim. ' ' " ■••'° Cours temporaire pendant la belle saison. ,**', î" . 36 ALLEMAGNE Provinces Rhénanes. Cours de viticulture. Leçons uomadcs en trois séries, se trans- portant dune année à lautve, dans les villes des localités vinicoles des provinces du Pdiin. Cours d'enseignement d'arboriculture fruitière, pour les professeurs, les gardiens darbrcs et les cantonniers, à TEcole d'agriculture de Glèves, sous la direction de l'administrateur du Jardin zoologique. M. AVolile. École de viticulture et d'arboriculture à, Merl, près Coblentz, sous la direction du garde général de la conmiune. Pfeillcr. Pépinière. — École d'arbres fruitiers, â, Wetzlar, sous la direction du professeur A\"erner. École de culture potagère et fruitière à Bitburg, reliée à rÉeole dagriculture. sous la direction de M. Arnold. Cours théoriques. — Leçons pratiques. Écoles fruitières et forestières. — i° A Bitburg, district de Trêves, sous la direction du garde SchelTer, secondé par Arnold, 2° A Trêves, sous la direction du garde général communal ^Veïsniuller. 3'^ Cours particuliers de taille et délagage des arbres pendant une période de cinq semaines. Pépinière. — École à Engers, district de Coblentz. Établisse- ment de l'Etat sous la direction de l'inspecteur des jardins Ritter. Province de IIohenzollern. Jardins-École et pépinières d'arbres fruitiers. Leçons données sur ])lace. oii sont plantés les arljres et installées les pépinières qui font l'objet de la démonstration. Royaume de Bavière. (y air le, ckcif>i(re HprciaJ pour la M.wiknE.j .vî.i.i-.>rA(i\i': 'i-: Royaume de Saxe. École d'horticulture, l'ondée par IKlal cl la SocirU' iHJi'licoIc du royaume do Saxe, à iJrosdo, sous la survcillaucc du Minislro do riutérieur. — OuverLo le iG Mai i8 III. — Sociétés d'horticulture. Les Sociétés (l'hortieultiu'e sont nombreuses en Allemagne. Il en est quel([ues-unes qui ont un caractère général et ne manquent pas de ramitications sur le territoire. D'autres se groupent en manière de fédération, afin de défentlre les intérêts communs ou de solliciter les subsides de TKtat. Une troisième série comprend des groupements ou des sociétés plus modestes qui, avec leur liberté, n'eu rendent pas moins de signalés services aux habitants. Les plus importantes sont certainement les sociétés générales et les associations fédérées ou pomologiques. A. — SOCIETES GENERALES. SociKTK DE Pomoi.(k;ii: ai.lem vxni;. La Société se réunit ordinairenienl tous les trois ans à l'occasion de l'assemblée générale des pomologues allemands ; une exposition de fruits vient s'y ajouter. Les expositions ont eu lieu : en octobre iH", à Potsdam ; en 1880. à Wurzbourg : en i883, à Hambourg: en t88(!. à Meinen : en i88(), à Stuttgart : eu i8ç)2. à lîreslau. 4o AI.LKMAOXE La Société accepte coiniiie organe le Journal poniologiqiie mensuel de M. Fritz Lucas, à Reutliugeu, eu AVurteuiberg. ]NL Fritz Lucas est le secrétaire, et M. Franz Spaetli, Conseiller d'agriculture, à Rixdorf, le président. — Le nombre d'adhérents à cette grande association pomologiquc s'élève à cpiinzc cents. Société de Viticulture allemande. Le 3o septembre iSj^, luie Société a été fondée à Trêves pour le perfectit)nncment de la culture de la vigne. Son ])ut })rincipal est d'étudier la culture de la vigne, la prépa- ration ilu vin et sa conservation en cave. La Société poursuit son ])ut en demandant à ses diftërents membres un compte rendu des ol)servations qxi'ils peuvent faire ou recueillir sur la viticulture et sur la vinification. Société des Jardiniers pavsaoistes. Le bureau est composé du Directeur des Jardins Royaux, d'inspec- teurs, d'ingénieurs et de jardiniers paysagistes. La Société s'occupe, en congrès, des questions relatives à l'architecture des parcs et des jardins et des sujets qui s'y rattachent. Fédération des Horticulteurs d'Allemaone. Siégeant à Steeglitz-Berlin et précédemment à Leipzig. Par des congrès où les délégués sont invités, et à l'occasion d'expositions, on discute les intérêts généraux de Ihorticulture et des Sociétés en particulier. B, — SOCIÉTÉS RÉGIONALES OU LOCALES. Royaume de Prusse. Province de Prusse Orientale. Kœniosbeiu;. — Société d'horticulture. — Union des jardiniers agriculteurs, AI.I.K^rAOXK Mkmkl. — Société dhorticulliiir. TiLsrr. — Société pour rcinbcllisseiiu'ut des jardins. Union des auiatours des jardins. FuoviNcr: de Prusse OccinENT.u.E. CrLM. — Société pour rendjoUissement des jardins. Uantzki. — Société d'horticulture. Flatow. — Société pour rembcllissemcnt des jardins. Si AïKiAHi). — Société pour rembcllissenicut des jardins. Province du Brandebourg. Belzig. — Société agricole, horticole et forestière. Bert,i\. — Union pour le procures de l'agriculture dans les Etats prussiens. — Société d'horticulture. — Union des jardiniers de Berlin. — Union des architectes de jardins cl des horticulteurs de Berlin et des environs. Société de Poniologie de la Marche. — Société de viticulture de rAllemagne Orientale. CuAULOTTENBOXiui. — Société dhorticuUure de Charlottenbourg. — Union des jardiniers. _ Société des horticulteurs de la Marche. GoTTBUS. — Société dhorticultiu-e. Crossex-siu-lOdeu. — Société vinicole, ponudogicpu- et horticole. Ebekswalde. — Société d'horticulture Feronia. Foust-ex-Laus. — Société horticole et agricole. Fraxcfout-suk-l'Odeu. — Société d'horticulture de Francfort-sur- l'Oder et des environs. _ Société d'horticulture Flora. (iiBEX. — Société d'horticulture. _ Union des jardiniers fruitiers et maraîchers. — Union des jardiniers. Laxdsberc.-sur-leAVeser. — Société d'horticulture. Société d'embellissement. Paxkow. — Société d'horticulture de Pankow-Schoenhausen.pour rembellissement des jardins. 42 AIXEMACtNE Perleberg. — Société dhorticulturo. PoTSDA>r. — Société d'horticulture . — Union des jardiniers de Potsdam. — Association horticole Flora. SoMMERFELD. — Société d'horticulture. Spaxdau. — Société d'horticulture et d'ag-riculture. — Société des horticulteurs et dos amateurs de jardins du Havelland. Steglitz. — Société d'horticulture de Steglitz et ses environs. ViETz. — Société d'horticulture de Yietz et des environs. AVanxsee. — Union des jardiniers Ahen. Weissexsee. — Société des horticulteurs et des amateurs de jardins de Weissensee et ses environs. Werder. — Société de pomologic. AViTTSTOCK. — Société d'horticulture et d'agriculture. — Société des rosiéristes allemands. Zui-LiCHAU. — Société d'horticulture. Province de Pomérame. AxKLAir. — Association des horticulteurs et des amateurs. — Union des Sociétés horticoles de la Poméranie, à Anklam. Belgard. — Société d'horticulture. Cœslix. — Société centrale d'horticulture la Poméranie orientale. — Société d'horticulture pour Gœslin et ses environs. Colberg. — Société d'horticulture. Demmix. — Société d horticulture. FiNKEXAVAi.DE. — Unloii dcs jardiniers. GREIFs^vALI). — Société d'horticulture do la Poméranie occidentale et de Rùgen. — Société d'embellissement des jardins. Jarmex. — Société d'horticulture. PvKiTZ. — Société d'ond)ollissoment des jardins. Star(;aiu). — Société d iiorticulture. Stethx. — Société d'horticulture. Strai.sum). — Société d'horticulture poui* Stralsund et ses environs. ai.i.i:ma(;m-: 4^ PiioviNCK i)i: lV)si:.\. lÎKOMHF.iu;. — Société erembcllisseiiieul tles jardins. — Société horticole et fruitière. PosKN. — Société d'eiiibellisseinent de la ville de Posen, SciiXEiDEMUiii.. — Société d'einbellisseineut des jardins. SruKLXO. — Union poniologicpic Provinck dk Silksie. Breslau. — Société centrale des horticulteurs et des amateurs de jardins de la Silésie. — Section pour les fruits et lliorticulture de la Société Silésienne. — Union Silésienne des jardiniers. Brieg. — Société d'iiorticulture et d'apiculture. Fribourc. — Société d'horticulture. Gœri.it/. — Société d'horticulture de la Ilaute-Lusacc prussienne. — Association des liorticulteurs de la Haute - Lusace prussienne. Gruxberg. — Société d'horticulture et d'industrie. HiRscHBERG. — Société d'horticulture des Monts-des-Géants. Leobschutz. — Société de poniologie et d'horticulture. LiEGNiTZ. — Société d horticulture. — Union des horticulteurs de Liegnitz. La:wENBERG. — Union des liorticulteurs et des amateurs de jardins. MiLiTscn. — Société de pomologie et d'iiorticulture de Militsch et ses environs. Neumaukt. — Société de pomologie et d'horticulture du territoire de Xeumarkt. Oppelx. — Société horticole de la Haute-Silésie. Ratibor. — Société d'horticulture. Scuweidmtz. — Société des lun'ticulteurs du territoire de Sch^veidnitz. Trebmtz. — Société de pomologie et d'iiorticulture. — Société d'eml>elIissenK'nt. ZiEGK.MiAi.s. — Société irencouragement à lapiculture, la sérici- culture, la pomologie cl l'horticulture en Silésie, 44 ALLEMAGNE Province de Saxe. AsciiERSLEBEX. — Société dhorticulturo et d'agriculture. Bleicuerode. — Société d'horticulture. BuRG. — Société d"embellissemeut des jardins. Grossex. — Société pomologique. EiLEXBOURG. — Union des jardiniers. — Société d'embellissement des jardins. EisLEBEx. — Union des jardiniers Hortiilania. Erfi RT. — Société d'horticulture Flora. — Union des jardiniers. — Société derabellissement des jardins. — Société des fleuristes d'Erfurt. Gexthix-et-Burg. — Société des horticulteurs et des amateurs du district de JeriehoAV. — Société d'embellissement des jardins. Halberstadt. — Société horticole d'Halberstadt, avec section pour la pomologie. Halle-sur-la-Saale. — Société d'horticulture. — Union des jardiniers. — Union des jardiniers pour Halle et ses environs. Laxgexsalza. — Société d'horticulture. Magdebourg. — Société d'horticulture. — Union des jardiniers Elhflova. — Union des jardiniers fleuristes pour Magdebourg et ses environs. Naumbourg-sur-la-Saale. — Union des jardiniers. — Société de viticulture. XoRDMAisEX. — Société des aides-jardiniers Flora. OuERFL RT. — Société pomologique et horticole de Qucrfurt et de ses environs. Stasseurt. — Société d'iiorticulture pour Stassfurt et ses environs. Stexdal. — Société pour rembellissement de la viHe de Stendal et de ses environs. Suiil. — Société d'horticulture. ToRGAU. — Société d'horticulture. UxTKisMAi!/. — Société de pomologie. AI.I.KMAd.M:; \ A» PllOVINCK DK Scm.KSWlO-IIoLSTKlX. Altona. — Union dos jardiniers Pomona. Flensboi Kd. — Union des jardiniers de Flcnslxjur»';'. — Société d'endiellissenient pour Flensbourg et ses environs. Gardixg. — Société horticole dEiderstedt. Heide. — Société horticole de Dithniarsch. Itzeiioe. — Société d'horticulture pour le territoire de Steinbourff. KiEL, — Société centrale de pomologie et d'horticulture du Schles- Avig-Holsteiu. — Société d'horticulture du S(•hles^vig-Holstein, — Société d'cndjellissenient des jardins. — Réunion des jardiniers du Schleswig--Holstein. Oluesloe. — Société d'endjellissenient des jardins. — Société de pomologie et d'horticulture. — Société des jardiniers Germania. AVandsheck. — Société des jardiniers Uolsatia. Province du Hanovre. Blumenthal. — Société d'agriculture et d'hoi'ticulture. Dannenbeug. — Société des cultivateurs de houblon du territoire de Dannenberg. EvERSBOLRCi. — Société d'horticulture d'Eversboursf. Gœïïixgen. — Société d'horticulture. — Société des jardiniers Viola. Société d'horticulture pour la province du Hanovre. HANDvr.i;. — Société hanovrienne de pomologie. — Union des jardiniers de la ville de Hanovre. — Union des jardiniers Floi-a. HiLDESHEiM. — Société d'horticulturc. — Société d'embellisseuient des jardins. Leer. — Société d'horticulture. Xiexrourg-sur-lk-Weseu. — Société d'horticulture. OsxABRUCK. — Société d'horticidture. Qu.VKEXBRUGK. — Société d'horticulture. 40 allemaonl; Province de Westphalie. BiELEFELD. — Société dhorticulture. DoRTMUN'D. — Société d'horticulture. IsKRLOHX. — Société des jardiniers Hortalania. — Société d'horticulture. MiNDEN. — Société d'horticulture et de floriculture. — Société d'embellissement des jardins. MuNSïEK. — Société dhorticulture de Miinster. — Société d'embellissement des jardins. — Union des jardiniers Viola. — Société des jardiniers indépendants. Pauerborx. — Société d'horticulture. SoEsr. — Société dhorticulture. Province de Hesse-Nassau. BocKEXHEiM. — Société des jardiniers Flora. Cassel. — Société pour le progrès de l'agriculture, de la pomologie et de la viticulture dans la région de Cassel. — Union des jardiniers de Cassel. — Union des jardiniers-fleuristes. EscnwEGE. — Société d'horticulture pour Eschwegc. Fraxcforï-sur-le-Meix. — Société d'horticulture. — Union des jardiniers Hortiilania. — Société d'essais horticoles. — Société d'embellissement des jardins. FuLDA. — Société d'horticulture. Geixsexheim. — Société de pomologie, de viticulture et d'horti- culture du Rheingau. Gelxhausex. — Société d'horticulture. Marbourg. — Société de pomologie et d'horticulture. AViESBADEX. — Société d'horticulture. — Société des jardiniers Hedera. Provinces Rhénanes. Aix-LA-CnAi'Ei.Li:. — Société des jardiniers Au^M.sia. Aix-LA-CnAPELLE ct BuRTSCHEiu. — Société dhorticulture. Barmex. — Société d horticulture de Barmeu. — Société d'embellissement de Barnicn. ALLEMAGNE <- ^^ BiRGEL. — Union poniologi([uc ilo la coiiinumc de nir<;cl. Boxx, — Société d'Iiorticullni'f. — Soc-iôté iri'iuhcllissrnuMil poiu- lionn et ses environs. — Société des htn'lieiilleiu's. BrunAcn. — Société horticole pour Malstatt-Burhacli. (]oBLENTZ. — Société poniologique et liorlicole. Cologne. — Société horticole Flora (montée par actions). — Société pour la culture des jardins et la holanicpie de (]olo. — Société d'hortieulture. Duché de Saxe-Altenbourg. Altkxik)uiu;. — Société de pomologie de l'Est. — Société d'horticulture. — Société d'horticulture Hortalania. — Société nationale d'arboriculture fi'uiticre et d'horticulture. Duché d'Anhalt. BERxnouuG. — Société d'horticultui-e. — Société pour les end)ellissenients. Cœthex. — Société d'horticulture. — Société pour les embellissements. Dessau. — Société d'horticulture d'Anhalt. 54 .\î.r.i:AtA«;\K PRINCIPAUTÉS de Schwarzbourg-Sondershausen. Arnstadt-i:x-ïhuiiixgk. — Société d'horticulture Flora. — Société d'horticulture d'Arnstadt. -^ Société d'arboriculture fruitière. PRINCIPAUTÉS de Schwarzbourg-Rudolstadt. Blankenbouro. — Société pour les enibellissements. RuDOLSTADT. — Société d'horticultui'e. — Société pour les embellissements. Principauté de ReUSS (ligne Cadette) Gkra. — Société d'horticulture. Villes libres et hanséatiques. llAMROiud. — Société dhorliculture de Hambourg, Altona et les ciivii'ons. — Club des horticulteurs de H ambourjç- Altona. — Société d'hoi'liculture IlorllciiJtiir. — Société des jardiniers de Hambourg et des environs. LuBECK. — Société d'horticulture. Brème. — Société d'horticulture de Brome et des environs. — Société d'horticulture Altmanniis. — Société bourgeoise dhorliculture. — Société d'horticulture Flora, à Hasted. — Société d'horticulture du HoUerland. ;i Obcrneuland. Ai.r.K.M \(;m; .).> IV. — Jardins botaniques et d'études. L'Allemagne compte seize uiuversiti-s eomplMes vl (jiu'hjues académies : elles ont chacune leiii' jardin holanique ou d'éludcs. Plusieurs grandes villes possèdent un enclos consacre à Tctude scientifique des végétaux : llandjourg. Dresde, Francfort, (iarlsrulie, sont de ce nombre. Le plus grand jardin botanique, le mieux distribué, celui de lîcrlin, est doté d'un personnel érudit. Quoiqu'ayant un caractère moins mondain que les parcs et les squares de la ville, il n'est pas moins visité par les habitants et par les étrangers. lireslau, Leipzig, Halle, lleidclbcrg ont aussi (h's jardins: l'organi- sation en est savamment entendue et suivie. Ceux de Bonn, de Kiel, de Ko'nigsbcrg, d'Erlangen, de Fribourg, de Marbourg. de (liessen, de (Ireifswald, de Xeustadt méritent d'être cités; à la tétc de chacun d'eux sont placés un directeur- professeur et un inspecteur. Tous ces jardins rendent service à la science par l'instruction donnée aux jeunes gens, et à l'horticulteur qui vient y étudier les plantes, leur nomenclature, leur végétation. La jeunesse est d'ailleurs préparée à cet enseignement par les jardins annexés aux écoles connnunales ou professionnelles. Des cultures expérimentales organisées à Proskau, à (îeisenheim. et récemment à Dresde, attirent et intéressent les associations, les groupes d'étudiants et le public stationnairc ou nomade. D'autres localités se contentent d'un modeste carré pour s'y livrer à l'étude des nouveautés horticoles. Il en est qui ajoutent à leur biulget la vente des multiplications supplémentaires, par exemple Darmstadl. — ce (jui leur permet d'étendi-i' le cliamp de leurs essais. Les parcs paysagers ou urbains, les promenades et les squares se sont perfectionnés dans Icui- caractère et leur ordonnancement. On a surtout Iransfornu' en jardins pul)lic3 les anciens rcnq)arts et fossés de plusieurs villes autrefois fortiliées. Le style qui a rendu célèbre Sckell, le prince Puckler-Muskau, Lcnné, Meyer, Xiepraschk, Jager, etc., s'est sensiblement amélioré en s'inspirant des conceptions des grands ingénieurs paysagistes français et anglais, tout en conservant une tendance manifeste à cxajj^érer la minutie des détails. 5G ALI.KMAdNK Francfort, llanibouri;. C^()loj>iic, ^Nlayouce, Hanovre, Heiclelberg, Gotha, A\'oiniar. lîroslau. Dresde, Leipzig, Plisenaeh, etc., Ibnrnissent les preuves de la faveur ({ue les pares pul)lies ont eonquise en Alle- magne. Actuellement. Berlin dépense près dun million île francs pour ses plantations arl)ustives, ses parterres de Heurs, ses lioulevards et ses promenades, occupant une assez vaste superiicie. Les domaines des souverains confédérés et des personnages de manpie sont nondjreux et cvu'ieux à visiter. Les villas sur le Rhin, les jardins des villes d'eaux ont un aspect pittoresque ou Henri et ne manquent pas d" égayer le parcours du touriste, qui explore un pays souvent monotone et habité par un peuple agricole et travailleur. Enfin, nous pouvons citer un fait assez récent, qui prouvera tout l'intérêt porté à l'horticulture par l'aristocratie allemande et quelles peuvent être les conséquences d'une Exposition publique. Pendant l'année 1892, à Carlsruhe, le (Irand-Duehé de Bade célébrait la quarantième année du règne du grand-duc Frédéric: à cette occasion, une Exposition internationale d'horticulture eut lieu. Tous les jardins étaient en liesse, entre autres le parc du château Grand-Ducal, où les Orangers sont plantés en pleine terre dans vm vaste bâtiment, où la Nymphéacce Victoria regia nage en plein bassin du jardin botanique. La Souveraine, le Ministre d'Etat et le Président du Conseil étaient à la tète de la cérémonie. L'horticulture V a o-ao-né : i" la session normale des « Amis des Roses»; 2" un cono-rès tenu par les « Connaisseurs des Conifères » ; 3 "une troisième réunion provoquée par la Société générale des horticulteurs alle- mands ; 4** fondation de la Société de Dendrologie, et .")" un Congrès des Rosiéristes fut projeté à Lid)eck en iS^^, d'accord avec le cercle belge des Rosiéristes d'Anvers. Rappelons la grandiose exposition internationale qui eut lieu à Hambourg en iHG(), ne le cédant en rien aux splendides (loralics d'Erfurt, ouvertes quatre ans plus tôt. Nous avons gardé le souvenir des arcs de triomphe dressés s»u> les places des deux cités; et chaque rue, chaque maison était décorée de verdure et de fleurs ou pavoiséc des couleurs nationales do tous les Etats européens qui avaient pris part à la fête ! A Hambourg, on avait très judicieusement transfornu'* à cette occasion en parc accidenté une partie des anciens fossés de la ville; ils ont été conservés depuis et constituent une promenade publique des plus pittoresques. ai.i.i:ma<;\f. V. — Production de légumes. L'Alli'ina^iu' a tic vaslcs j)laiiics l'crlilisrcs par li's cM^rais cl les boucs de ville ou des marais assainis eoiisaei'és à la enltur»' potagère. Les (]hoiix de loule es})èce. les Cllioux-raves. Hutahai^a-;. (ilujux- lleurs et (Ihoux verts, les Radis, les Xavets, les Haricots, les Chicorées, les lîctteraves, les Pois sont en cultures exlensives et aliiuenteut les marchés et les usines aux légumes conservés, sèches ou salés. Leur étendue peut être évaluée à i5o,ooo hectares. La Pomme de terre figure dans tous les districts sous plusieurs variétés ménagères, fourragères ou féculières. La statisticjue de iSS3 lixe limportanre de cette culture à 2.90-, 400 hectares. s(jit Ô.'J ■ , du territoire et la pi-oduction à 249,000,000 de (juintaux. Le rendement actuel a conservé sa moyenne de 7^)9.14 par hectare. Lart du primeuriste reste souvent réservé aux domaines de grands seigneurs, parce que les jardiniers marchands ne peuvent soutenir la lutte avec les primeurs naturelles de l'Algérie et de l'Italie, Le matériel d'exploitation commence à se perfectionner. La ques- tion des engrais et des amendements se trouve mieux étudiée. Des rapports olliciels sont attendus sur ce point à notre Ministère : car il a nommé, cette année, au poste d'attaché technique agricole à Herliu un de nos jeunes Ingénieurs agronomes, qui a déjà fréquenté les laboratoires allemands, au titre de stagiaire. Espérons (pie ce paci- fique système diplomatique appliqué à l'agriculture et à riiorticullure ne tardera pas à s'étendre et à porter ses i'ruits ! La sélection des espèces et variétés maraîchères a été une consé- quence forcée du grand commerce de graines, (jui s'est créé sur quelques points de l'Allemagne : les centres renommés sont Li'furt. le premier à l'ancienneté, puis Quedlinbourg. La fortune d'Krfurt a commencé avec Christian Ueichardt ; le pays reconnaissant lui élevait une statue à Poccasion de Pexposition internationale de i8G5. D'après l'exemple du jardinier agro- nome, la plaine de Dreienbrunnen a été entrecoupée de canaux, et elle pouvait fournir en i865 trois millions de paquets de Cresson, 600,000 de Céleri, .100,000 Choux-fieurs, ."100,000 Choux-raves, 100,000 Clijux pommés frisés et 12,000 kilog. d'Asperges. Il paraît que, déjà, au tenqis de Luther, la culture potagère était en vogue à Krfurt : le Raifort parfumé était dirigé vers la Russie où il combattait le scorbut. Il y a deux cents ans. la graine de Chou- 58 AI.I.KMAC.Xl' Jleui- arrivait de (Ihypre, d'Ang^lcterrc on de Hollande ; mais, pendant l'année i86a, certains établissements erfnrtains vendaient ù leur tonr eliacnn 5oo kilogr. de semences de cette espèce recherchée, et la "grande vitesse expédiait cent mille kilogr. de belles pommes blanches de Choux-lleurs. Erfnrt compte actuellement 200 liectares de potagers, dont la moitié est consacrée à cette race recherchée. Le Ghou-llcur a gagné Zerbst ; le Chon Ijhuic, Magdebourg et Schwcinfurt ; le Chou irisé, Ulm, taudis que le Concombre et le Raifort se concentrent à Lirebbenau. — L'usine à conserves attire l'Asperge, les Pois et les Haricots autour d'elle ; le Hanovre, la Hesse," Bade, la Saxe, le territoire de Lubeek et l'Alsace en profitent. Brunswiciv fournit quatre millions de kilogrammes d'Asperges, dont les trois quarts aux usines: ici l'industrie des conserves d'Asperges occupe jusqu'à i.ooo ouvrières. Les j)lantes maraîchères fourmillent, pour ainsi dire, dans les cliamps d'épandage de Berlin : elles s'étendent sur ^,^00 hectares. I^es terrains dits à légumes produisent par hectare jusqu'à 18,000 kilogr. de Choux rouges et de ('houx blancs. Les eaux-vannes de Breslau, de Dantzig et de Fribourg-en-Brisgau ont pareil succès. Par une conséquence des guerres qui, hélas ! désolent trop souvent les nations, les variétés de Pommes de terre cultivées en Silésie ont été propagées dans les pays riverains de la Prusse, comme certaines Graminées à fourrages, d'origine germanique, se sont ressemées autour de Sadowa et dans la vallée de la Loire, après i8G() et i8jo. Une véritable Flore obsidionale ! Le va-et-vient des productions maraîchères en Allemagne a son importance aux douanes. En 1891, les territoires allemands ont exporté 4'4"4^'^ kilog. de légumes ; G8,C54 kilog. ont franchi nos frontières. Kn i8(ja, l'exportation baisse à aii,3'}a kilog., et notre destination s'arrête à ^'i,o•^^^ kilog. L'importation de Icgiuncs en Allemagne a moins varié. Kn 1891, elle se chi (Ire par ."ii-.Gj.") kilog., dont 12, 9.">() kilog. à notre crédit. L'année suivante, la statistique accuse ()07,8i(j kilog. de légumes importés chez nos voisins, soit une valeur de <),i3'3.75() francs ; un dixième environ est de provenance française. Un tableau de la production i)<)lagèrc en Allemagne, dressé par un consul général de France et transmis à notre Ministère de l'Agriculture, classe de la façon suivante les provinces qui s'adon- nent à cette culture, en tenant compte de la surface territoriale et de la densité de la population. lui iirciiiièrc ligne, le Schlcswig-Holstcin, puis le Hanovre. At.I.K.MAdNK •>0 I.a Poinérimic viciil ai>r«'S, suivie «le la l'i-iissc oi'iciilalc. de la Prusse oecidcntale, de la West[)halie. des juvn iuees du lUiiii. Au troisième rang s'oeliclonncnt la Hessc-Xassau. la Saxe, la Poniéranie. Knfin le Brandebourg, le Ilohenzollern, la Silésie. VI. — Production de fruits. Vu à vol d"(tiseau. le territoire allemand l'esseml)!»' à un immense verger disséminé par massifs eompaots ou par oasis au milieu des eliamps, se reliant tous par des rubans liserés de verdure, qui sont les routes fruitières. Quel joli eoup d\eil lors de la (loraison ! Quelles rieliesses emmagasinées à la récolte ! Le (louvernement. les administrations pul)li(jues et les Sociétés ont bien raison d'encourager les plantations d'arbres fruitiers par des sujjsides en argent, des distributions de plants, des conseils gratuits, et en prècliant d'exemple , car la production fruitière, quoique considérable, ne sullit pas à la consommation directe ni aux usines de sécliage, de conliturerie ou de distillation. L'initiative de l'Ktat, ses circulaires relatives aux plantations routières, et les conférences prati([ues données jusque dans le moindre village, ont provoqué la création de vergers à la ferme ou en pleine campagne. La préparation des fruits joue un grand l'ôlc dans léconomie rurale de ce pays. On nous assure (pie l'Allemagne vend à l'extérieur pour douze millions de francs de Poires, de Pommes, de Prunes, de (lei-ises. de Pèches et d'Abricots ; mais elle en acliète pour vingt millions de francs, non compris les importations d'oranges et les arrivages des bords de la Méditerranée ou de l'Adriatique. La culture fruitière forme une partie de l'exploitation agricole des régions Sud-Ouest. Klle est très répandue dans le Centre et le Xord. en plein champ ou au jardin ; elle domine au Sud et à l'Ouest. La Hcsse-Nassau, très riche en fruits et en légumes, sm-ocjuiméc « le Verger de l'Allemagne », récolte ii'i.ooo (piintaux de fruits, très jolis d'aspect et tins de (pialité, sous le climat du Uliin. En Saxe, à l'ouest de Dresde, l'année fertile île iSiji a donné ()3..>'J() quintaux de fruits vai'iés. 6o ALI.KMAOXr: Le Pruuioi' se rencontre un pou partout : — à lui seul, le territoire de la liesse en compte trois millions de sujets. Au pays de Souabe, le Prunier est l'arbre de fond des plantations de route et des places publiques. Les provinces du Nord et de l'Est fournissent des fruits excellents, par exemple le Schleswig-Holstein. la Silésie, la Prusse Orientale, le Hanovre, le Brunswick. L'Altelan. dans le Hanovre, près de l'emboucliure de l'Elbe, ayant i4:000 liectares de superlicic, est célèbre pour sa production de fruits ; de ses 4<>OîOOo arljrcs fruitiers, il expédie à Hambourg, en Angleterre et à Berlin, des fruits à pépin ou à noyau pour une somme de deux millions de francs. AVerder, près de Berlin, vend 5o,ooo cpiintaux de fruits et parti- culièrement de Cerises. Des commissionnaires achètent sur place et expédient dans les grandes villes de l'Angleterre, de l'Allemagne et de la Russie. Guben, de la province de Brandebourg, produit 3o,ooo quintaux de fruits ; on cite des Cerisiers qui ont rapporté de cent à cent cinquante francs de cerises. Prenons un exemple de la prospérité des plantations fruitières sur les grandes voies publiques. Les routes nationales, en Saxe, sont bordées d'arbres fruitiers, et la vente des fruits que produisent ces plantations apporte a\ix recettes de l'Etat un contingent qui, pour la période des treize dernières années, représente une somme de 1,431,292 marks ou de 1,789,11.5 francs. La quotité annuelle du revenu n'est pas cons- tante et varie nécessairement avec les saisons favorables ou défavo- rables à la fructification ; mais, en somme, elle est plutôt en voie d'aecroisscment, ainsi qu'en témoigne le tableau que nous repro- duisons d'après la statistique ofiicielle : Années fr. c. 188G I09. j3o » 1880 41 -77^ 25 1887 111.00G25 1881 ii;.GG8 ;5 1888 106.42.3 » 1882 112.C18 75 1889 177.39875 i883 140. 568 75 1890 188 278 75 1884 1 32 . 026 25 1891 2o3 . 091 25 i885 J^\'2 8'Î2 .5o 1892 2o5 . 753 75 L'entraînement s'est manifesté dans tous les rangs de la population. L'Etat et les administrations recommandent les plantations, qui fructifient librement sous la surveillance d'un personnel spécial. Le grand propriétaire, de son côté, se plaît à orner sa demeure d'un jardin fruitier composé d'arbres taillés et abrités. H en est de Aij.i;\iA(;.\i-: <;, fort l)t'au\ i[yn rrvrlcnl la iiiaiii irai-horicultcurs lVaiiirne, pour compotes, sirops, séchage ; Sontbirne, pour cuire, sécher, conlire ; se colore à la cuisson; Wittenberger Glockenbirne, poire à cuire ou à sécher; Kaniper Venus, pour ciiisson et pâtisseries ; chair rouge; Vcldcnzerl)irne, Iruit à sécher, à cuire et poui- cidre ; Spitzbirne et Clrosse (Uasbirne, fruits pour séchage et boisson; Scknackenburger ^^ inlerbirne, pour la cuisson ; chair rouge ; lîaronsbirne, se colore au l'eu comme la précédente. La Pomme « à tout l'aire, » dispersée de TKst à l'Ouest, se distingue sous les noms ci-après : Xikitaer streilling, fruit juteux et acidulé ; Luiken, l'ruit recherclié pour le cidre, la cuisine et le séchage ; Kleiner Langstiel, de pressoir et de séeliage ; i)lautalit)n routière ; Kleiner Fleiner, iruit acidulé, pour ouire et pour citlro ; Rheinischer Krummstiel, poiu* la cuisine et la cuve: De Bohémien (de Bade et de W'urlendjorg), pour cuisson et cidre; (Irauer Kin'zstiol, ponnnc de cuisine ou de pressoir : AVinter Brodoke (de Hanovre), fruit robuste, à cuire et pour cidre ; Brauner Matapfel, pour cuisson et cidre ; "NVeisor ^^'einaplel, pour séchage et boisson : Zwiebelborsdorfer, ixtmme des plus populaires au si-ehage : Cirosser Bohnapfel, poiu* séchage, cuisson et pressoir: Apfel von Ulzcn, pour diverses préparations ménagères; Purpurrother Cousinot, acidulé, l'ruit de marché ; ii'2 Al.l.KMACiXK (iubcuor AVarriiselike, pomme pour la cuisine el pour la cuve ; Sulinger (Iriiuling, iïniit robuste, à deux lias; Rother Eiserapl'el, spécialement k cidre ; arbre élevé ; Rother Trierscher Weinapfel, première qualité pour cidre ; arbre de route. Il s'agit ici du Pommier «Rouge de Trêves», au port érigé, recommandé par les administrations des Travaux publics ; sou fruit l)rave les tempêtes et se prèle au séchage. La (lerise, dans ses espèces robustes aux climats moyens ou froids, nous procure : LAmarelle Royale, cerise pour coutire et pour sécher ; Le Bigarreau blanc de Winkler, dont le fruit séché et « désossé », fait concurrence au raisin de Gorinthe ; Le Bigarreau de Fromm. fruit noir, pour cuisson et séchage; Le Bigarreau île Kruger, fruit noir, pour confitures et « prunelles »; La Guigne Lucien, beau et bon fruit rouge clair pour tous usages ; La Griotte dOstheini, à confire et à sécher; La Griotte de Frauendorf, pour tous usages ; La Griotte de KleparoAV, cerise à ratalia ; La Griotte AVelser, à confire et à sécher ; La Griotte du Xord, à confire; arbre robuste aux grands hivers. Quant aux Prunes qui, dans leur ensemble (22 millions de quin- taux), constituent une production égale aux Poires et aux Pommes réunies, Tespèce dominante et traditionnelle dans les plantations liomogènes, c'est la Quetsche, la Prune nationale d'Outre-Rhin. Les variétés Quetsche hâtive de W'angeiiheim et llàtive d'Essling y supportent les climats les plus rudes. (hielques espèces locales, à pruneaux, ont été adoptées. La Poire à cidre produit des types spéciaux qui se dispersent sur les routes et dans les exploitations rurales ; telles sont : Betzelsbirne, boisson de longue durée ; Champagncr liratbiriie, au jus pétillant comme le vin de Ghampagne ; De Weiler, arbre robuste, vigoureux, bon cidre ; Eisgriiber Mostbirne, arbre rusti([ue au froid, cidre agréable ; Gelbe ^^"adelbirne, fruit allongé, au jus abontlant ; Knausbirne, à sécher et pour cidre ; Pomeranzenbirne voni Zabergau, cidre de longue conservation; Sievenicher Mostbirne, juteux, acre, à cidre ; AVildling von Kinsiedel, l)()ii poiré comparé au vin mousseux ; A\'olfsbirne, jus clariliaut le., vins devenus lourds. Le i)oiré est plus recherché sur la rive droite du Rhin, sans doute pour les combinaisons destinées à suppléer à linsullisance du vin. Le Raisin est légendaire sur les coteaux du Rhin. Le Xassau et ai,i.i;ma«;Vk (j'i plusieurs ])r()viiu('s rlu'iiancs vivcnldii criKii^c Uiesliuf^. I.c Cliassolas se })laît dans les liantes vallées du fleuve, de lîàle à (larlsruhe, où il porte le nom de « (lut-Kdel »: il est très reelierehé du gournu-t et du négociant. D'ailleurs, le Ulieini'au a vu s'installer des l'oreeries de vignes, faeon heli^e ou aiig-laise, pour 1 approvisioniuMueut des grandes eités allemandes. Les Noisetiers, les Xélliers, les (Cognassiers st)nt Itien répandus, le plus souvent en bordures de parcelles. La (Iroseille à grappes est exploitée sur ])lusieurs ])oints, par exem])le à Werder, près de Potsdam ; avec les Oi'ises, elle a contri- bué à l'augiuentation de la plus value des terrains. Des faits d'expropriation l'ont prouvé. Les jardiniers et les paysans se livrent à cette eidture : on rahi'itfiit^ beaucoup de vins de (iroseilles dans les pays allemands. Les Framboi-ses, appréciées par leur emploi dans l'industrie des jus, se récoltent dans les jardins ou en plein champ. La Fraise enrichit de vastes plaines assainies, aussi bien ([ue les jardins maraîchers ; la grande culture s'en est emparée. Les Yierlandes, près de Hambourg, ont été célèbres en tout temps pour la culture des Fraises. Il en arrive, à Handjourg. de gros aj)provisionnements conduits par des habitants portant le costume pittoresqiu' de leur [)rovince. Non loin de Dresde, à lûçtzschenbroda, il se tient une l)ourse de Fraises. De là, en 1890, on a expédié par chemin de ter /}0,ooo kilog. de ce petit « fruit rouge »; autant, en 1H91, ont été dirigés vers Berlin et Leipzig, et par terre, vers Dresde. L'Airelle Myrtille, broussaille sous-frulescenle qui garnit les clairières des bois et des taillis, fournit, ainsi que la Konce, uiu* baie utilisée dans la fabrique des sirops destinés à la préparation de boissons de table, de confiseries, de compotes. Une maison de Francfort qui pressait, en 1883, déjà •j,ooo kilog. de Myrtille, la Brindjclle des Vosges, utilisait l'année dernière, c'est-à- dire dix ans après, la ([uantité incroyable de i5(j,ooo kilog. La Ca-anljcrry américaine, f)x}-coccof<, plus riche en })ectine, commeuvait à être exploitée dans les marécages desséchés ou irri- gués ; elle s'est retirée dans les jardins d'essai ou de collection. Partout, maintenant, se montent des usines à vins de fruits. Les principales sont à Berlin, à duben, à (Irimbcrg, à Francfort-sur-le- Mein. Celte dernière ville a la spécialité des Cidres pour l'expor- tation. Chaque année, il entre dans ses brasseries de province ou cidreries à peu près 35o,ooo quintaux de fruits : il en sort ^'30,0(x^ hectolitres de Cidre. 04 ALLKMAGXK Pendant ilix années (i88o-i88()), Tiinportation des IVuils dans TEmpire allemand a été, en moyenne, de 600,000 qnintaux. L'exportation s'est limitée à 25o,ooo qnintanx. Le séchage des frnits, si lucratif au farmer américain, commence à sïmplanter à la ferme d'Outre-Rliin. La période décennale précitée donne à Timportation allemande, par année, a5o,ooo quintaux de fruits séchés ou coutils, estimés Go francs le ({uintal, et lexpor- tation seulement ^î-^oo quintaux. Ouoi(prétant reconnus de qualité inférieure, ils n'en sont pas moins devenus une concurrence aux fruits français et américains sur les marchés de la Russie. En ce moment, on étudie les procédés de fabrication et le perfec- tionnement du matériel. L'ennjloi des appareils de séchage réduira sensiblement les achats à l'extérieur de fruits passés au feu, entiers ou par tranches. Un certain nondn'C de séchoirs et d'étuves à fruits sont essayés dans les différentes provinces allemandes ; tout fait espérer que le cultivateur saura en apprécier les avantages, d'autant plus que le Gouvernement allemand a compris le.^ fruits séchés au clia[)ilre de l'approvisionne- ment des troupes de terre et de mer. VII. — Établissements commerciaux. Le recensement fait au i*"' janvier 1892, avec le concours des Sociétés locales, nous renseignera sur le nombre d'étaljlissements horticoles de l'Allemagne. Berlin et sa banlieue, juscpi'à Potsdam inclus, déclarent 800 éta- Ijlisseinents, cvdtivant une supcrlicie de u,(3oo hectares ; la ville de Berlin figure pour i'38 maisons et 280 hectares de jardins, et pour 400 maisons et magasins de graines, fleurs et bouquets, en ville. Ilauibourg-Altona et environs possèdent actuellement, en chiflres ronds, 200 établissements. Erancfort et environs 1 lo Stuttgart 4^ lîreslau Go (larlsruhe 38 Munich ii5 Le royaume de Saxe compte i,9o3 établissements, occasionnant un salaire de 2,280,000 francs; sur ce nombre, la capitainerie de Leipzig en possède 279; celle de Dresde, 809. Leipzig et son voisinage ont, sur une surface de 25o liectares, i85 établissements occupant i,5oo ouvriers. Les cultuici sous verre d arbustes et de plantes y dominent. ALl.EMAGNK 65 Le Cercle de la ville tlErt'urt a 7:2 horticulteurs travaillant sur 'j3'2 hectares; quatre d'entre eux ont plus de ôo hectares, et dix, plus de 10 hectares, particulièrement consacrés à la })roduction des semences llorales ou potagères. La banlieue d'Erfurt compte 16 établissements couvrant 06 hectares. Ouedlinl)ourg j)ossède de plus vastes exploitations, parce que l'on y cultive en même temps la Betterave à sucre. Nous reviendrons, page 68, sur la production des semences. D'après la statistique du 5 juin i88a, le nombre des établissements horticoles, y compris les pépinières et les maisons de commerce de fleurs de l'Allemagne, s'élevait à 17,700, parmi lesquels on comptait 16,000 maisons exclusivement consacrées à l'iiorticulture. On estime à 4^,900 le nombre des personnes qui y étaient employées. Les établissements se trouvaient ainsi répartis, en chifi'res exacts : Prusse II. 3-23 Bade o~o Bavière 767 Hesse 325 Royaume de Saxe i . 4^5 Hambourg 356 Royaume de Wurtemberg 702 Alsace-Lorraine 602 Cette étude prétend (pie le nombre proportionnel de personnes occupées dans le jardinage, sur 10,000 habitants, pourrait être établi à peu près sur cette base : ^ Allemagne 9 Bavière 3 Prusse 10 Royaume de Saxe i4 Province de Brandebom*g, y Capitainerie de Dresde ... 21 compris Berlin i3 Capitainerie de Leipzig. . . 20 Province de Saxe 32 ^^'urtemberg 7 Schleswig-Holstein i4 Bade G Hesse-Nassau 11 Hambourg 19 En dix années, ces chiffres ont pris une plus gi'ande importance. ASSUllAXCES CONTRE LA GIlÈLE. Un système d'assurances contre la grêle fonctionne pour les horticulteurs, principalement de 1" Allemagne du Nord et du Centre. Au I" janvier 1892, la « Compagnie allemande d'assurances contre la grêle » comptait 5,264 opérations, représentant une valeur de 8,472,000 francs. La prinu^ annuelle produisait un total de i3o,366 francs. L'Allemagne du Sud, plus exposée aux orages, est cependant moins bien traitée par la Compagnie. Erfurt et Quedlinbourg, pays rarement sinistrés, ne sont pas assurés. 66 allemagm: imi'ort.vtiox et expoutatiox. La proJuctiou et le eoiniiicrco des végétaux vivauts : Arbres et Arbustes, Plantes, Ognous à Heurs, Dahlias, Muguets ont fourni, eu 1891 : i"^ Une importation de 5-, 000 quintaux évalués 4,o5o,ooo francs. 2"^ Une exportation de 3o,ooo quintaux évalués 2,85o,ooo francs. PÉPINIÈRES. Les pépinières allemandes se sont développées, et quelques-unes atteignent une étendue considérable ; ainsi la maison Spiitli, fondée en i;20, exploite à Rixdorf, près de Berlin, i6oliectares de pépinières fruitières, forestières ou d'ornement, et occupe 35o ouvriers. Quelques établissements envoient des explorateurs aux Etats-Unis, au Canada, au Caucase et au Japon, pour y rechercher des espèces iné- dites, mais robustes au climat de l'Eui'ope Centrale ou Septentrionale. Les principales pépinières sont installées sur les territoires de Rixdorf, Xieder-Schœnweide, Berlin, Llïbeck, Trêves, Bergedorf, Hambourg, Zœschen-Mersebourg, AVeener en Ostûùesland, Kamenz et Dresde (Saxe), Celle (Hanovre), Hofheim, Ehi'enfeld-Cologne, Praust-Dantzig, Gelnliaussen, Stralsund ; et non loin de la capitale : Biesenthal, Lorberg, Marienfelde, Steglitz, Tempelliof, Treptow. Les plantations routières en arbres fruitiers ont provoqué la multiplication de variétés propres à cet usage. Les pépinières cultivent des arbres d'ornement, des conifères, des arbrisseaux, des plants forestiers et beaucoup d'arbres à fruits de table, de pressoir, de séchage ou de distillation. Dans les localités froides de rAllemagnc, le bouturage et le greffage de jcimes plants se pratiquent à la maison, pendant l'hiver. La greffe des Groseilliers à grappes ou à maquereau, sur tige de Ribes aureum, est une spécialité chez quelques horticulteurs. La culture des Rosiers s'est fixée en se localisant, et elle a atteint lin développement extraordinaire. Les plus grands établissements de rtosiéristes sont à Trêves, à Bteinfurth-Nauheim, à Hambourg, à Lûbeck, à Dresde, à Koestritz, à Nieder-AValluf, à Rixdorf, à Potsdam, à Schœnweide, à Berlin, à Erfurt, k Genthin, à Unna, à AMcsbaden, à Augsbourg, etc. Les nouveautés proviennent surtout de la France, de l'Angleterre, des Etats-Unis; quelques-unes, de l'Allemagne et du Luxembourg. Le greffage du Rosier se fait sur tiges ou sur racines. Les plantes destinées au forçage sont hivernées en cave, dans les localités très froides; les autres sujets, d'espèce robuste, restent en pleine terre. Al,l,i;.MA(i.\K (1- Tous les élablisseiac'Uls de pépinières sont l)ien lemis. II \ a d'un- ciennes maisons qui se sont succédé de père en (ils. La culture du soi se fait en bonnes conditions ; les transports sont facilités i)ar l'adininislralion. Presque tous les jardiniers l'ont partie de la Société de pré\ (jyance qui, moyennant une redevance mensuelle dun nuirU et demi, assure aux titulaires, en cas de maladie, une indomiiilé journalière de 3 marks ('3 Ir. ;5). Le personnel llxe ou libre est moins coûteux «pieu France. Parmi les chefs de culture, les uns ont suivi les conférences publiques, d'autres sont d'anciens élèves des Kcoles dliorlicultiu'c. Beaucoup de jeunes gens voyagent d'un établissement à un autre pour mieux s'instruire. Une fois leur service militaire accompli, quelques-uns émigrent vers l'Amérique, où déjà la population alle- mande constitue un elfectif relativement prodigieux : un plus grand nombre d'entre eux revient au pays, apxès un stage cliez les Anglais, les Belges ou les Français. FLORICULTURE. Tandis qu'autrefois chaque horticulteur cultivait une collection de toutes plantes variées, aujourdbui, seuls, les petits jardiniers qui vendent sur les marchés conservent cette méthode hétérogène, et les établissements en renom prennent chacun leur spécialité de plantes à beau feuillage ou à Heurs, de serre ou de pleine terre ; le producteur y gagne, l'amateur aussi. La Heur « coupée » pour bouquets et parures, figure au tableau de l'exportation de 1891 pour u,()5o quintaux évalués "Go, 000 francs : mais elle arrive de l'Autriche (Trieste), de l'Italie, de la Suisse et de la France, par iG,55o ({uintaux évalués 3, 600, 000 francs. Plantes de Serre. Dans ces dernières années, les Orchidées ont eu la préférence des amat(MU's. Leur culture })our la vente se fait principalement à Berlin, à Hambourg', à Hreslau. à Brieff, à Frfurt. à Bonn, à \Viesbaden.eli". Les jardins botaniques et de nond^reux jardins particuliers possèdent de remarquables collections d'Orchidées. Les Palmiers et les plantes à feuillage, de serre chaude ou de serre froide, sont, en beaucoup d'endroits, l'objet principal de la culture et de l'exportation; tels sont : Leipzig, Dresde, Leisuig(Saxe), Alteu- bourg, Hambourg, Berlin, Mayence, Darmstadt, etc. C8 ALLEMAGNE La culture des Azalées, des Caniellias, des Rhododendrons et aussi des Bruyères est depuis longtemps lapanage de Dresde, où Ton cultive au moins un million et demi d'Azalées, 800,000 Caniellias, 200,000 Rhododendrons, par bouture, grelfe ou marcotte. La culture des Cyclamens est devenue dune grande importance. Le Draca'ua, le Ficus, lAralia se fabriquent par centaines de mille. On cultive beaucoup de plantes destinées à meubler les corbeilles et les plate-bandes du jardin : Pélargoniums, Fuchsias, Bégonias, Œillets, Cannas, Pétunias, Verveines. Les espèces dites du Gap et de la Xouvelle-HoUande et les plantes variées ou d'assortiment, sans être par collections de genres, se trouvent à Stuttgart, à Carlsrulie, à Xeu-Ulm. à Munich, à Baden-Baden, à Mannhcini, à Francfort- sur-le-Mein, à Cassel, aussi en Saxonie, à Herrenhut, etc., et à Erfurt. qui possède la plus forte maison de production. Les Cycas sont tenus en serre pour la vente des palmes. Les cérémonies de famille et le chanq> du repos olTrent un grand débouché au commerce des plantes. Plantes de pleine terre.— Plantes d'été. Les Reines-Marguerites, les Giroflées, les Résédas, les Pétunias, les Phlox, etc., dont la cultm^e se fait à Erfurt et à Quedlinbourg, sont classés par espèces et par variétés sur des superficies immenses. A l'époque de la floraison, le coup d'œil est ravissant. Les Pensées y sont aussi cultivées, de même qu'à Oschersleben, à Lïmebourg, etc. L'exploitation du Dahlia ou Georgina se pratique en grand à Erfurt, Koestritz, Zerbst, Nordhausen, Arnstadt, Stuttgart, Berlin, Elbing, etc. Les rhizomes de Muguet vont, par 100,000 kilog., en Angleterre et aux États-Unis, alimenter les forceries. SEMENCES. Graines de Légumes et de Fleurs. L'exploitation des graines florales ou maraîchères a suscité la création de maisons de commerce, qui cidtivent elles-mêmes et accaparent les produits des petits cvdtivatcurs. Cette industrie de la province de Saxe, concentrée d'abord à Erfurt, sur la Géra, s'est étendue à Quedlinbourg, sur la Bode. La ville d'Erfurt s'appelait, au Moyen-Age, le Jardinier du Saint-Empire ; mais on se bornait au Chou-fleur, au Cresson, etc. AI.f.KMAiiXK (;<) Ce n'est ([no vers \o milieu «lu siîclc (Icriiier qu'où a coininciieé le commerce des graiues ; llouri l'ialz elle, dans son (^alaloj^uc do Ij88, une liste de i,'355 sortes de •jraines de Heurs. Actuellement, la culture totale est si étendue, que plus de 5oo licc- tares servent exclusivement à la production de jçraines de fleurs. Environ 200,000 mètres carrés sont sous verre exprès pour elles. (Voir pages 5^ et 65.) On élève près d'un uiillion de pots de (lirollées contenant cliaciui de sept à neuf planttv;, cent uiille pots d'CKiliets, cent cin(piaule mille Violicrs. — Quatre mille personnes y sont occupées et, par an, on envoie deux millions de catalogues. Un établissement renommé produit cent mille Giroflées, trente mille Primevères et vingt mille Pétunias ; il utilise six nulle châssis, couvrant une superficie de 9,000 mètres carrés. Le nombre des espèces et variétés cultivées est tel, ([ue le Catalogue commercial dune maison porte 14,000 numéros. A côté des Reines-Marguerites, des Balsamines, des Phlox et des Quarantaines, la fleur séchée, qui est exportée poiu' les bouquets et rornementation d'hiver, a ses points de repère et ses ateliers. Un cultivateur se concenlre sur vingt hectares d'Immortelles. Certains exploitants ont les (Iraminées dans leur lot. Le matériel de culture ou de préparation des graines est soigné. Les grandes maisons, pour lesquelles travaillent des cultivateurs attitrés, ont des succursales ou des tenanciers dans la Provence et l'Algérie pour les espèces à maturation plus diflicile. Erfurt cultive aussi des plantes de serre ou d'appartement. Elle a vu naître le Cinéraire à fleurs doubles. Quedlinbourg, par contre, s'est adonnée à la grande culture des «graines de jardins », sans abandonner l'agriculture. La production de semences potagères date de 1840 et Ait fondée par Martin Grashofl'. Les bénéfices de la culture quedlinbourgeoise sont tels, la bonne réputation justifiée aidant, que des fcu'tunes se sont bâties sur cette industrie; à ce point, que l'un des chefs d'une maison, qui était l'enfant de ses (ouvres, léguait en mourant — il y a de cela quelques années — près d'un million de francs pour encourager et réc ompenser les ouvriers du pays et les jeunes gens laborieux qui se destinent à la culture. Quedlinbourg possède le plus grand territoire urbain des villes de l'Etat prussien : 8,625 hectares ; presque tout ce terrain est consacré à l'exploitation des plantes fournissant des graines destinées aux cultivateurs agronomes ou jardiniers. Les champs consacrés aux semences de Betteraves sucrières et de ro ALLEMAGNE Blé eu absorbent la plus grande partie; cependant cet espace ne siiHit pas, et beaucoup de terres sont louées en plus. Une seule maison travaille sur 2,700 hectares de terres, et fait cultiver au dehors plus de 4,000 hectares de graines sous un contrôle sévère, en procurant elle-même la semence. Elle exploite ainsi ; 900 hectares de Blé ; 600 — de Betteraves ; i5o — de Pois ; 95 — de Haricots; 3^5 — de Salades et d'Ognons : Nous trouvons ensuite : i5 hectares de Cornichons ; 3o — de Reines-Marguerites ; 18 — de Résédas ; 5 — de Phlox de Drummond. Ces cultures sont en pleine terre ; à son tour, la poterie retient pour graines, environ : 390,000 Giroflées ; 36, 000 Yioliers ; i5,ooo Cinéraires ; 5,000 Calcéolaires ; 80,000 Primevères de Chine. Le personnel comprend : 240 jardiniers, 3o appi'cntis, 1,800 ouvriers des deux sexes. Un second établissement fait valoir par lui-même 85o hectares, et 825 au dehors ; il occupe 70 jardiniers et 55o manœuvres. Un troisième cultive 4^0 hectax^es, avec 55 jardiniers et 200 manœuvres. Au total : Oucdlin])Ourg et ses environs comptent 40 jardiniers horticulteurs cultivant : trois, plus de 25o hectares ; cinq autres, do 25 hectares à i hectare 1/4 ; et les autres, moins de i hectare 1/4. L'émigration, rpii lance avec tant de succès ses grifles en Allemagne, ne doit pas trouver clientèle à Erfurt ni à Quedlinbourg. La production des graines a gagné Aschersleben, Eisleben, Halberstadt, dans le Sud de rAllcmagnc. De vastes établissements existent à Maycnce, à Darmstadt, à Baml)erg, à AschafTenbourg, à Schweinfurt, à Miltenberg, à Munich, à Nuremberg, à Olle, à Ulm, à Gross-Tabarz, etc. Ils ont la spécialité des graines potagères et fourragères, et les expédient un peu partout. Des semences forestières s'échappent de Darmstadt, de Gross- Tabarz, d'Aschaflenl>ourg, se dirigeant vers tous les Etats de l'Europe. AIJ.KMAGXE 7ï Plantes officinales. L'cxploilalion des plantes oflîcinalos est d'aulant profilaljlc (fii rllo s'exerce sur un sol riche et se trouve confiée à la lamille tlu eulli- vateur. Dans ces conditions, elle fournit un revenu appréciable ù la petite culture et aux niénag-es ruraux. Il convient, d'ailleurs, d'adopter les bonnes espèces robustes au climat, et s'iniprégnant copieusement de leurs principes essentiels. La Tliuringe présente ces milieux désirables : Kœlleda, lénalobnitz, léna et Erfurt figurent au premier rang. — Ailleurs. Schnecbcrg, de l'Erzgebirge saxon, les environs de Selnveinfurt, de Nuremberg, de Bamberg, etc., ont des champs lucratifs et bien soignés. Le territoire de Kœlleda possède : 34 hectares de Menthe poivrée fournissant 1,000 quintaux évalués 62,000 francs, et 18 hectares de ^lentlic crépue ; 62 hectares de Valériane produisant 3,ooo quintaux évalués 42,000 fr.; 35 hectares d'Angélique produisant i.ooo quintaux évalués 8,5oo fr.; 18 hectares de Livèche rapportant 5oo quintaux. Nuremberg et Schwcinfurt produisent 3oo quintaux de Guimauve. La campagne de T^eipzig a 4^ hectares de Rosiers pour la distillerie et la fabrication d'essence de roses. a«jt,'., . ^ c-tj , , zzj»-^^ U-.2.-f i^ VIII. — Journaux horticoles. Les principaux journaux horticoles, publiés en Allemagne, sont : Gartenflora, rédigé autrefois par E. D. Regel. aujourd'hui par L. Wittmack. Der prahtiscJie Rathgeber (populaire) R. Retten et Roettxeu. Deutsche Gârtnerzeitiing' Lid. Moller. Der Obstniarkt R. L. KCu.v. Ilandehblatt furdendeiitschen Gartenbaii. FéïKiaiion dos Sooiéu-s •^ allcmandos. Illustrierte Monatshefte (XenberVs Garten Ma^àzin) Max Kolr, Lehl, Weiss. Pomologische Monatshefte Furrz LrcAs. Rheinischer Gartenfreiind SociOti- (riioriieuUurp (U- WmXv. Rosenzeitiing- P. Lambeut. Zeitschrift fiir Gartenban und GartenJmnsl. G.IlAMrEE. Zeitschrift fur Obst iind Gartenbau. . . Société poniolo»,M(iuo de Saxe. D'autres Rulletins de Sociétés horticoles et des Journaux scienti- fiques ou agricoles prêtent leurs colonnes à l'Horticulture. i-a ALLEMAGNE IX. — Ouvrages horticoles. Les ouvrages remarquables de riiorticulture alleiuamle sont ; Album f a r Tcppichgâvtnerei K. Goetze. Alpenpflanzen, 1889 Max Kolb. Dendroîogie Karl Kocn. Der Garten, Berlin 1884 Jacob von Falke. Beutsche Dendroîogie . . E. Koehxe. Deutsche Pomologie W. Lauche. Deutschlands beste Obstsorten Oberdieck. Die Gartenhunst der italienischen Renais- sance Zeif ^V. r. TUCKERMANX. Die Lehre vom Baumschnitt Fritz Lucas, Die Succulenten, Berlin 1892 Bumpler-Schumanx. Die Blumenbindekunst Louise Biss. Die Winferblumen H. Gaerdt. Garlenanlagen nach alten Yorbildern Jessex. Gartenbau im Mit tel al ter und wàhrend der Renaissance, Berlin 1892 A. Kaufmaxx. Gartenbeete und Gruppen . . G. Hampel, Gartenkunst und Garten, sonst undjetzt. . . H. Lî:ger. GaiHnerische Plankammer Bertram, Bouché, Hampel. Gârtnerisches Planzeichnen Bertram. Handbuch der Laubhohkunde Léopold Dippel. Handbuch der Nadelhohkunde Beissxer. Handbuch der PJlanzenkrankheiten Paul Sorauer. Handbuch des Gartnerischen Planzeichnens. G. Eichler. Ulustriertes Gartenbau-Lexikon Tn. Bûmpler. Illustriertes Gehôhbuch .T. Hartwig. Ulustriertes Handbuch der Obstkunde ^ OberdÎeck. Kulturpraxis der besten Warni und Kalthauspjlanzen W. Allexdorff. Lehrbuch der schœnen Gartenkunst Meyer. Xonienclator Po/nologicus, iSS'g Garl Mathieu. Reichenbachia, die schOnsten Orchideen Beiciienbach. Rosennamen Garl Mathieu. Schmidlin's Gartenbuch Nietxer et Bumpler. Steins Orchideenbuch Stkix. Théorie des Gartenbaues Max Kolb. Vollstandiges Handbuch der Obstkultur . . . Fritz Lucas. Wredow Gartenfreund Gaerdt. ALSACE-LORRAINE 14.^09 kilomôlres carres. — i,50/|.30o lial)ilaiits. I. — Action du Gouvernement. Le Gouvernement d' Alsace-Lorraine, sans rtre autonome, a cependant appli([ué des mesures qui lui sont particulières et (pii se rapportent à l'exploitation du sol. Dans un but politique, d'après un de nos compatriotes chai'gé d'étudier l'agriculture ollicielle en Alsace -Lorraine, et avant la nomination d'un Statlialter qui concentre le pouvoir entre ses mains, l'Administration allemande a créé, dès les premières années de l'annexion, un service agricole spécial, espérant ainsi s'assurer les sympathies des populations rurales. Cette institution comprend, dans les pays annexés : 1° Les réunions territoriales, les partages de biens communaux et les améliorations culturalcs d'un intérêt général ; 2° La régularisation et l'endiguemcnt des lleuves et rivières ; 3" Le dessèchement des marais ; 4' Les travaiix de drainage et d'irrigation en grand ; la création de prairies par des communes et par des associations autorisées. Pour l'exécution de ces travaux, il avait fallu jusqu'alors le consentement unanime des participants, condition qui élait rarement remplie à cause du trop grand morcellement. Ou a remédié à cet inconvé- nient, en complétant la loi française du 21 juin i865 par une loi du II mai 1877, en ce sens que les entreprises purent être réalisées malgré l'opposition d'une minorité. Les irrigations se sont ainsi multipliées, surtout dans la Basse- Alsace, tandis que les drainages ont plus d'importance en Lorraine ; ^4 ALSACE-LORRAINE 5'' La création do réservoirs de montagnes destinés à retenir les eaux des pluies du printemps et de l'automne, qui seront utilisées pendant la saison sèche, conformément aux intérêts de l'agriculture et do l'industrie ; 6' L'établissement de règlements pour l'utilisation do l'eau, dans un intérêt pulilic ; ^' L'entretien et le curage dos cours d'eau. A peu d'exceptions près, les différentes lois françaises sont restées en vigueur. Los terrains destinés aux pépinières, aux vergers, aux potagers, aux cultures industrielles sont prospères. Le budget d'Alsace-Lorraine porte à chaque exercice un crédit de 3,760 francs, spécialement affecté à des subventions remises par le Gouvernement aux communes cpii font dos plantations fruitières sur leurs terrains communaux. Le subside est fixé à la moitié de la dépense totale. D'ailleurs, le Gouvernement a cherché à démontrer qu'il voulait encourager, en Alsace-Lorraine, l'arboriculture qui a tant souffert pendant l'hiver 1879-1880. Afin de hâter le remplacement des arbres détruits, l'Administration a fait acheter de jeunes sujets dans les pépinières indemnes, et les a cédés à moitié prix aux propriétaires, aux usagers, aux communes. Chaque année, des diplômes d'honneur, accompagnés de primes en argent ou de collections de fruits plastiques, sont décernés aux personnes et aux Communes cjui se sont distinguées par les soins donnés à la culture fruitière. Le Gouvernement a également favorisé la création de pépinières pour ses divers services dos Ponts et Chaussées et des Cliomins de fer, et auprès dos Municipalités qui disposaient d'un emphaoemont favorable. Ces divers procédés ont puissamment encouragé la plantation dos arbres fruitiers. Enfin, le Gouvernement a publié, dans le Journal officiel d'Alsace- Lorraine, une liste des variétés d'arbres fruitiers en Poires et en Pommes qui sont rocommandablcs pour la grande culture de vergers ou de routes fruitières. Cotte liste, reproduite plus loin, a été drossée par le Conseil d'Agricidturc composé de quinze membres, cIikj ])ar département, et a\u[ucl le Ministère soumet toutes les questions rohitivos aux améliorations agricoles. AT-SACE-I,OIlcment son efl'ectif. Le Ministère et l'Administration départementale encouragent cette œuvre d'intérêt public. L'ancienne Société d'horticulture de Metz, en Lorraine, si prospère autrefois, sommeille aujourd'hui. Elle a, dans son district, des pépinières qui sont restées au premier rang depuis longtemps, malgré les vicissitudes de la guerre et les changements de gouvernement. (Voir page 86.) IV. — Progrès de l'arboriculture. Le goût de l'arboriculture sest beaucoup développé en Alsace- Lorraine. L'on y trouve de nombreux amateurs, tenant à avoir de beaux arbres, bien conduits, bien soignés et généreux en fruits. Des expériences comparées sont faites en vue de l'emploi des -8 ALSACE-LOURAINE engrais cliiniiqucs dans la culture arborescente, mais, jusquà ce jour, ces essais nont pas fourni de conclusions définitives. Les produits des vergers sont en général consommés dans le pays même. Il s'en exporte fort peu. Bien au contraire, de nom- l)reux arrivages de fruits, provenant du DouIjs, de Bàle et de diflerents points de la Suisse, se succèdent et se renouvellent. La cause de cette importation provient des désastres occasionnés par les grands froids de 1879-1880. La production de fruits est restée là-l)as à peu près indemne, tandis que lAlsace-Lorraine sest trouvée forcée de refaire presque toutes ses plantations fruitières, qui avaient été détruites par la gelée. Des vergers importants et de nombreux jardins fruitiers sont entretenus, créés ou restaurés avec goût. Le marcbé aux fruits et la consommation publicpie s'en ressentent. Nous devons signaler encore la région fruticole qui occupe la vallée de Metz à Tliionville, où les petits fruits rouges sont l'objet d'entreprises cultm'ales et industrielles des plus isrofitables. Los enclos, les prés et les vergers de Plappeville, de Lorry, de Marange ont une réputation bien méritée. Depuis longtemps, la Mirabelle de Metz et la Cerise de Tliionville ont leur cote à la halle. La Haute-Alsace a de grandes plantations de Pi'uniers Quetsche pour la confection des pruneaux, et des champs de Cerisiers dont le fruit est destiné au Kirschwasser. Les Pruniers de Reine-Claude et de Mirabelle y sont d'un bon rapport : les espèces ordinaires vont à l'alambic. Le Châtaignier boise les vallées ou couronne les plateaux. Le Noyer a des types séculaires respectés par le cultivateur. L'Abricotier et le Pêcher prospèrent dans les jardins et sur les coteaux bien orientés; le fruit n'est jamais invendu ni perdu. Le Chasselas doré, dit « Doucet », est exploité à Beblenlieim, à (lolmar, à Hunawihr, à Ribeauvillé, à Riquewihr, à ZcUenberg. Plusieurs fms cépages, la fleur de cuve du versant oriental ou méridional des A^osges, sont demandés pour la consommation. Des spéculations analogues se présentent dans la Basse-Alsace, peuplée de vergers et de vignes. L'eau do cerises du Val-de-A'illé égale en (jualilc- le Kirschwasser de la Forêt Noire. Dans quelques années, TAlsace-Lorraine suffira amplement à ses besoins, par suite des plantations nouvelles, administratives ou particulières. Al.SACK-LOUUAlM. ^,, V. — Routes fruitières. L'Administration a lait (riiiiportantcs plantations Iruitièros le long des routes, pour remplacer les platanes, les érables, les ormes, les tilleuls, les peupliers, etc., d'un revenu faible ou nul. La bancpiette des routes vicinales a été consacrée aux Pruniers et aux (Cerisiers; les routes départementales ou d'État restent plutôt aU'eclées aux Poiriers et aux Pommiers. Les travaux dinslallation et d'entretien sont suivis avec jn(Hliode. L'exploitation du fruit se passe en bonnes conditions. Chaque année, avant la récolte des fruits, leur vente est mise en adjudication, et le produit annuel de ces adjudications peut être estimé à une somme de 100,000 francs; il augmente tous les ans. Les arbres fruitiers sont plutôt en espèces à deux fins, c'est-à-dire pour la table, le séchage ou le pressoir, et la distillation ; leur entre- tien est rigoureusement observé en connaissance de cause. D'ailleurs, le Gouvernement allemand a fait imprimer, en iS'-q, une brochure intitulée : Instruction pour les Plantations à faire sur les routes et les chemins, émanant de la Présidence supérieure d'Alsace-Lorraine, et rédigée par Rudolf Gœthe, alors directeur de l'Ecole d'arboriculture de Brumath-Grafenbourg. Nous en extrayons le chapitre relatif au choix des ^ariétés de Pommiers et de Poiriers. ARBRES FRUITIERS. Une des principales règles de la culture des arbres fruitiers sur le sol des routes consiste dans la plantation des arbres de même espèce, sur des longueurs de i à a kilomètres. Euellet, lexpérieuce a démontré qu'il est Ijcaucoup plus facile de louer ou de vendre les produits de plantations elfectuées dans ces conditions ; la récolte se fait en même temps, la surveillance en est abrégée. Les Cerisiers ne doivent être plantés qu à proximité des localités d'une certaine importance et des stations de chemins de fer, parce que, partout ailleurs, les frais élevés de la cueillette et les dillicultés du transport des fruits absorbent la plus grande partie du bénélîce. Les Pruniers sont, en général, moins propres à la plantation des routes ; cependant, si le sol est humide et s'il s'agit d'une i)lantation alternée avec des essences comme le Cerisier, ils couvieuueul {vi"S bien et sont d'un produit relativement élevé. 8o ALSACi:-L01UlAlXE Les fruits à pépins fournissent le meilleur rapport ; parmi ceux-ci, il faut préférer le Pommier et le cultiver comme espèce dominante, à cause Je sa fertilité; les floraisons tardives sont avantageuses. ¥a\ distribuant les espèces, on évitera de mélanger les fi'uits à pépins avec les fruits à noyaux, la durée de l'arbre n'étant pas la même. Si le sol le permet, on placera alternativement des Pommiers et des Poiriers ; la plantation devient fort belle et donne à peu près chaque année une récolte soit de l'une, soit de lautre espèce. Pommier. — Le Ponnnier est peu exigeant sur la qualité du terrain ; ses racines s'étendent plutôt en largeur, de sorte qu'il prospère même dans les terres peu profondes. LTn sous-sol humide ne lui convient guère mieux ([uun terrain sec et une exposition chaude. Certaines espèces réussissent à une altitude de ;;oo mètres. Ordinairement, on objecte contre la plantation des Pommiers sur le bord des routes, que leurs branches, s'étendant trop en largeur, empêchent la circulation des voitures. Il existe toutefois un certain nombre de Pommiers dun excellent produit, dont les couronnes peuvent être arrondies ou taillées en pyramide. Le cantonnier a, du reste, toute facilité de supprimer, par une taille convenable, les branches gênantes, et même de pouvoir forcer la couronne à s'élever en flèche, sans que l'arbre en souff're. Voici les espèces qu'il conviendra de choisir pour les plantations bordières de routes : Bolin Apfcl. — Pomme de ménage; fruit d'hiver de moyenne grosseur. Couronne élevée ; fleurit et végète tard. Reinette des Carmes. — Fruit de table et de ménage, de moyenne grosseur ; automne et hiver. Couronne élevée. Carpentin. — Fruit petit, de table et de ménage, excellent pour cidre, produit abondamment. Décembre à mars. Couronne élevée, portant son brancliage en l30ule. Reinette de Caux. — Fruit de table et de ménage; moyenne grosseur ; tardif. Arbre d'un excellent produit, à couronne en boule, robuste pendant la floraison ; résistant aux gelées. Reinette de Champagne. — Fruit de table et de ménage, aplati, mûrit très tard. Arbre très productif et tardif, à couronne en boule; résistant au froid. Normand ordinaire. — Petit fruit à cidre. Couronne élevée, donnant beaucoup de fruits ; port pyramidal. Arbre dur, résistant ; réussit dans un terrain maigre. Fursten Apfel. — Fruit de ménage, de moyenne grosseur; hiver. ai.sa(;i>i.()1{uai.m; u. -Vi'bre vigoureux il procluisaul abondaniuiful : couronne vu houle résistant au f'roiil. Reinette llarberl. — Fruil de table et de lueiiaj^e ; iiiver. Arbre dune croissance rapide : convient pour les situations exposées au vent. Couronne en boule. Court-pendu royal. — Fruit de ménage et de table, aplati et tardif: hiver. Couronne régulière et élevée; végète et fleurit tanl. Mat Apfel brun. — Fruit de ménage et à deux lins. Couronne en boule ; lloraison résistante. Reinette Oberdieek. — Fruit de table et de ménage. Couronne élevée; arl)re iiroduclil". Pépin de l'ari'i Celle année, iUidoU' (loclhe ajoute à la noniendaliire des esijèecs fruitières, destinées aux elianips, aux routes, aux canaux, ((uelqucs Pommiers et ([uelqucs Poiriers propices à cet usage. 1" Les Poniniiei's : Baluilen Api'el. Heinetle tlu Luxeinl)ouri;-. (laesdonker Keinetle. Reinette dorée. Kleiner Langstiel. Reinette Oherdieck. Konii-lielier Rollier Kur/stïel. Reinette dT)siial)ruek. Langer Griiner (Inltlerling. Winler Spripeling. 2" Les Poiriers : Aarer Pfundbirnc. Kuhfuss. Relzers Rirne. Veldenzerbirne. Arbres vigoureux, robustes et productifs en toute situation. VI. — Légumes. L'art ihi maraîcbcr et chi prinieurisle a l'ait de sensibles progrès chez le jardinier de profession, libre ou à gages. La culture des légumes est très développée dans la banlieue de Strasbourg, de Colmar, de Metz et des villes de garnison. A Colmar, surtout, se trouve une population maraîelière labo- rieuse qui alimente les marchés de toutes les villes de la Haute- Alsace, Thann, Guebwiller, Mulhouse, le pays de Rade, par Fribourg, hi Suisse, par Râle, de ses produits toujours très soignés et très estimés des consommateurs. Aux environs de Metz, de Mulhouse, de Cohnar et de Strasbourg, on traverse des champs consacrés à la cullui'e extensive de l'Asperge améliorée, dite d'Argenteuil. La variété d'Ulm est restée couliuée dans les jardins particuliers. Partout, on produit en abondance les Choux, les Xavets, lea Rutabagas, les Haricots, les Pois, les Carottes, les Panais, les Arti- chauts, les Salades, le Cresson, les Courges, le gr»js Radis. Dans tous les districts, la Pomme de terre domine ; c'est une vieille connaissance de la terre d'Alsace et de Lorraine. La Basse-Alsace consacre de grandes surfaces à lacidture potagère. La Pomme de terre y rend en moyenne i8o hectolitres à riicctarc, les Pois et les Haricots, de 20 à 22 hectolitres, tandis que les Xavets 84 ALSACK-hOUUAINE produisent uo.ooo kilog., les Belleravos '3o,ooo. les Topiiuunboiirs i5.ooo, les Choux pommés 3o,ooo kilog. ù Iheetare. On sait que le Chou quintal, dit Chou de Stras])Ourg, est la base de la ehoucroute préiîarée à l'usine ou dans les ménages, et qu'il eons- titue en Alsace un bon rendement au cultivateur et au fal)i*icant. LOgnon de INIulliouse maintient sa bonne réputation. La culture raisonnée a accaparé le Houblon, le Tabac, la Chicorée à cal'c, l'Osier, le Chanvre, sur des sols de nature diUcrenlc. Les primeurs sont du ressort du château ou du riche marais. L'Alsace et la Lorraine ne manciucnt pas de riches demeures décorées et soignées par des propriétaires amateurs, aidés par d'iialjiles jardiniers. Les Ibrcerics y sont liautement considérées. A Slrasboura^, à la Roliertsau, à Mulhouse, et dans les environs de Metz, la production des primeurs s'est développée en s'inspirant du travail des mailres parisiens. VII. — Fleurs. La culture des Heurs se ressent des progrès accomplis dans les départements français voisins, particulièrement à Nancy. Le goût de l'horticulture de luxe a pris un nouvel essor. Serait-ce l'cflet du calme revenu dans les espints, suivant les uns, ou le besoin d'une distraction salutaire, selon d'autres? Les fleuristes marchands possèdent de modestes cultures, qui appro- visionnent les marchés et les maisons bourgeoises ; mais celles-ci ont un jardinier à leur service, pourvoyant lui-même aux besoins du jardin, sauf en ce qui concerne les variétés nouvelles. Les bonnes espèces florales, pour le décor des corbeilles et pour la mosaïculturc à feuillage ou à fleurs, sont produites par les horticul- teurs de profession. Après la Pensée, la Scabicusc, llinniorlelle, le Myosotis, au langage sentimental, apparaissent: Pélargonium, Fuchsia, Verveine, Lantana, Bégonia, l'entstémon. Pétunia, Lobélia, qui épanouissent leurs brillantes ou fraîclies corolles auprès des espèces à plus grand développement : les Cannas, les Nicotianas, les Musas, les Solanums, les Coléus, les Périllas, au feuillage ample ou diversement teinté. Le Dahlia, le Zinnia, la Reine-Marguerite, la (;ii'oflée,la Capucine, l'Œillet, le Muflier, l'Ipomée, la Primevère, le l'hlox, et toute la série de j'I^iûe terre sont jiopulaires dans chaque province. ALSACE- I.OHR A INR 85 Los plantes raros, qui rét-lainent la « maison Je verre ». restent l'apanage des fortunés de la terre et des amateurs de hautes nouveautés ou de dillicultés à vainci'e. La culture de la Rose est toujours en lionueur de l autre eùlé des Vosges. Les admirables variétés : La France, Turenne, Déranger, Adolphe Thiers, Victor Hugo, Ktentlard de Marengo, Jeanne d'Are, Patrie, Souvenir d'un Auii, Souvenir de la Malmaison, Le Président, Triomphe de l'Exposition, Deuil du colonel Denfert, Euiotion, L'Espérance y sont choyées avec amour et respect. Les graines de Heurs et de légumes arrivent de Metz, d'Erfurt, de Quedlinhourg, de Paris ou d'Angers, et sont semées par les jardiniers et les propriétaires. VIII. — Jardins botaniques. Parcs publics ou privés. Le Jardin botauiijue de Strasbourg a conservé ses collections et les augmente avec goût et intelligence. Le Parc de la llobertsau, désigné sous le nom d'Orangerie, et digne de porter ces deux noms, attire la population sédentaire et les étrangers sous ses ombrages séculaires. Les villes principales, s'inspirant depuis longtemps de l'initiative artistique de Paris ([ui entraine tontes les grandes villes à sa suite, ont des boulevards, des squares, des lieux de promenade fréquentés par le public et fort bien entretenus. L'Etat a engagé les municipalités à end)ellir les places pul)liques par des jai'dins. La population bourgeoise jouit à Taise des charmantes villas et des parcs sonq)tueux, où le talent du fleuriste décorateur le dispute aux richesses naturelles de la dendrologie ornementale. Les conseils de MM. Charles Ko'nig et Georges Purckel.de Colmar, facilitent dorénavant la tâche de l'artiste qui veut faire appcd aux richesses de la Flore alsacienne, tlont ils ont signalé l'ulilisiition dans les parcs et les jardins. Les établissements horticoles ont toujours été l'objet de visites instructives et agréables. Faut-il rappeler les pépinières des frères Simon -Louis, à Plantières-les-Metz, et les pépinières des frères Baumann, de Bolhviller, les plus anciennes de la Lorraine et de l'Alsace? Les unes et les autres ont rendu célèbres plusieurs générations. 80 AT.SACE-LORRAIXE L'établissement Simon-Louis a obtenu, par le semis ou la sélection, de remarcfuables variétés arbustives. Voici les principales : 1° Arbres et Arbustes d'orxemext. Aeci' pseudo-plalaims liitoo vires- cens, 1887. — platanoidcs oolumnaris, 1878. iEsculus Hiiipoeastanuni pyramicla- lis, 1882. — foliis marginatis, 1869. — digitata major, 1871. Aucuba jai^onica gigantea, 1873. — — iiana roliindifolia. Berberis buxilolia minima, 1874. — — pygnuea, 1874. Bclula alba pendilla nana, 1875. Caiirifolium occidentale Plantieren- sis, 1871. Carpinus Betulus i)yramidalis (1874). Ceanothus le Géant, 1874. — Lucie Simon, 1867. — Marie Simon, 1867. — rose carmin, 1874. — albidus, 1859. — corymbosus, 1859. — Léon Simon, 1872. — multillore, 1873. — bleu céleste, 1873. — bijou, 1875. — flore all)o pleno, 1884. — Gloire de Plantières, 1892. Chaenomeles japonica Simoni, i883. Cladrastis tinctoria variegala. Clematis fulgens, i865. — perfecla, 1867. — splendida, i863. — Alice, 1875. — Clara, 1868. — Lucie, 1871. Clematis Cécile, 1870. — Marie, i865. — nigricans, 1871. Fagus sylvatica Bornyensis, 1884. — — Pagnyensis, 1869. — — Remillyensis, 1868. Fontanesia nana, 1892. — linearis, 1892. Fraxinuscxeclsior foliis aurcis, 1878. — — spectabilis, 1862. — lenliscilblia nana, 1868. Lembotropis nigricans rcflexa, 1854. — scssilifolialeucantha;i804. Padus racemosa rotundifolia, 1871. Populus Eugenei, i834. — l'astigiata Plantierensis, mascula. Id. femina. 1874. Prunus Plantierensis 11. pleno, 1884. — œcouomica foliis margina- tis, 1869. Sambucus Plantierensis, 1874. — nigra foliis tricoloribus, 1869. — racemosa plumosa, var : dentata; elegans; lacinia- ta ; ornata ; pteridifolia ; lenuifolia, 1892. Sparlocytisus albus durus, 1871. Spirtea Fortunci macrophylla, 1866. Syringa Piothomagensis Mettensis, 1871. — vulgaris Béranger, 1866. Tilia argentca orbicularis, 1890. Ulmus campcstris Berardi, 1866. — — rubra. 2" GOMFÈRES. Abies balsamea nana, 1862. Pinus syh'cslris umbraculi fera, i885. — pectinata stricta. — Strobus pyramidalis. Biota nana «tricta, 1874. — austriaca variegata, i883. Larix Europ:ea fasligiata, 18^9. Thuia occidcnlalis dcnudata. Picea excelsa denudala. ïsuga Douglasi glauca. 3' Ahbues ET Arbustes fruitiers. Poirier Marie Guissc, 1862. — Pécher Baron Dufour, 1872, — Framljoisiers bifères, à fruit jaune ou à fruit rouge, 18^9 à 1866. Cerisier lîeaufrette. — l^runier Grosse Maranj^e. — Vigne Enfant trouvé, etc. y^ AMÉRIQUE CENTRALE •!-^"!- Les Ktals de rAniérique centrale ou équinoxialc sont riches par leur Floi'c arbustive ; ils se livrent à l'exploitation industrielle et commerciale des végétaux qui forment la base des forêts naturelles et le fond des plantations ou des cultures dues à la main di; l'homme . L'analogie qui existe dans les productions du sol de ces divers États nous engage à limiter notre étude au Guatemala et au Nicaragua. Nous y joignons le territoire Dominicain, des grandes Antilles. Les Républi(iues de Gosta-Rica, de Honduras, du Salvador sont à peu près dans les mêmes conditions géographiques et culturales. Plus loin, le chapitre des Colonies françaises nous fournira encore quelques exemples de l'horticulture de cette région. REPUBLIQUE DOMINICAINE 45,200 kilomùlrcs carres. — 004,000 liabilanls. L'agriculture, pendant les dernières années, a pris ici un grand développement; elle est devenue la brunclie. la plus importante de la richesse du pays Dominicain. Il y a, dans la Républiton, le sucre de Canne, Le Tabac. — Naturel du pays, le Tabac est cultivé partout ; la largeur de sa feuille est remarqual)le et ses qualités sont compa- rables à celles du Tabac de lile de Cuba, car il est aussi estimé que celui-ci dans les fabriques d'Espagne, j^our l'élaboration de ses cigares. Le Tabac dominicain, en « andouilles », est recherché en France parce que, mêlé à d'autres, il leur communique de la qualité par la vigueur de son arôme. Son prix de vente a sensiblement monté à Brème, à Liverpool, à Amsterdam, à Anvers, à Xew-York. Dans toutes les régions et tous les districts, des manufactures sont établies pour la fabrication des cigares et des cigarettes, sous la direction de Cubains expérimentés Le commerce avec l'extérieur augmente tous les jours. D'après la Gazette officielle du j^ays, l'exportation du Tabac dominicain a donné, pour les sept années, de 1881 à 188;, un total de ;83, 238 quin- taux. Le mouvement ascensionnel continue. Le C\fé. — Le Caféier réussit dans toutes les parties de l'île et produit beaucoup, principalement sur les hauteurs d'Azua, qui dominent la baie d'Ocoa. Le Café est aujourd'hui cultivé avec soin ; le grain est traité par les meilleurs procédés, et cette culture s'est développée si rapidement, (pic le Café de Saint-Domingue est bien classé sur les divers marchés étrangers : il est coté au même prix que celui de la Martinique. La République dominicaine a exporté, dans les années de 1881 à 1887, la quantité de 22,896 quintaux de Café, Le Cacao. — Le Cacaoyer est indigène et se trouve dans beaucoup d'endroits, spontané ou cultivé. On récolte le Cacao toute l'année ; le rendement de 100 kilog. d'amandes fraîches fournira 5o kilog, de Cacao sec, AMÉRIQUE CENTRALE 89 La veille ù rexU'-ricur, pemlanl la période de 18S1 à 188;. a élo de 43,4^7 ([idiilaux. Aujonrdlud, la eullure du Cacaoyer se fait surloul à Sainaua ; on y compte près d'un million de plants. Un agent de la Compagnie Générale française des Sucreries et de; la Tjigne Iransallanlicpu' des Paquebots français, a créé récemment, ù San-Ca'islobal, une plantation de 80,000 Cacaoyers. Le Cotox. — La valeur ilu coton a séduit le cultivateur. Le Cotonnier croit naturellement à Saint-Domingue, et son produit est reconnu d'excellente qualité, lors même qnil est venu sans soins. Aujourd'hui, les environs de la capitale ont des plantations consi' dérahles de celte plante textile. La Canne a sucre. — La culture et Texploitation de la Canne à sucre augmentent tous les jours à Saint-Domingue, s'étendent dajis les districts maritimes et gagnent les ilôts voisins. Les principales plantations de Canne à sucre sont à INlacoris, Puerto-Plala, Sanlo-Domingo, Azua et Samana. Plus de cent usines existent, et il s'en élève cliacpie année de nouvelles. La région centrale de Tile possède également de grandes planta- tions et des sucreries à vapeur qui en accaparent le produit, comme cela se pratique aux Antilles françaises. Le sucre de Saint-Domingue, à l'Exposition de Philadelphie, a obtenu la priorité sur les sucres de Parchipcl. ce qui donne une idée exacte des résultats acquis pendant ces dernières années. Le Miel des abeilles est une des richesses de Saint-Domingue. Les Cires et les Miels sont devenus un sujet d'exportation très sérieux et qui figure, avec quelque importance, dans le tableau des produc- tions agricoles de la Uépublique. Les forets produisent l'Acajou, le Gayac, l'Espénille, le Grenadille, le l)ois de Cauqièche, si précieux dans l'induslrie. Enfin, les planteurs et les négociants exploitent les extraits de plantes médicinales, la llamie, le Ricin, les feuilles de Mauve. le Sassafras, les graines de Sésame, l'huile de Coco, la racine de Canelle, le Gingend^re, les fruits et le vin d'Acajou, l'amidon de Patate, le Ri/, le Mais, le Sagou : diverses semences, des écorces, etc. Le succès croissant du Rananier dans l'Anu-riciue cenlrale. en Colombie et aux Antilles, a tenté le planteur dominicain. Ces exploitations sont déjà de l'horticulture industrielle. 90 AMERIQUE CENTRALE GUATEMALA Io5.6i2 kilomèlrcs carrés. -— 1,390,000 habitants. Le climat de la République de Guatemala, eu géuéral très sain, varie suivaut l'altitude et la ])roximité de la mer; sur les côtes, il se rapproche du climat des Antilles. La capitale, Guatemala, ville de plus de 70,000 habitants, est située dans une vallée à 1,700 mètx'es au-dessus de l'Océau, et jouit d'un ciel calme et délicieux. La température moyenne du pays varie de -}- S" à -|- 20° ; grâce à ses dilTérentes situations, on trouve au Guatemala les productions végétales de presque toutes les zones culturales. La fertilité est extrême dans les plaines élevées ; on y récolte du Maïs, du Blé, de l'Orge, un Riz excellent, puis des Légumes, des Fruits, des Pommes de terre, comme en Europe, des Patates, du Manioc, de l'Indigo, des Cannes à sucre, du Coton, de la Vanille, du Tabac, du Poivre, etc. Le commerce du Guatemala a pris une grande extension depuis quelf[ues années, jusque dans ses vingt-deux départements. L'exportation comprend les bois d'ébénisterie et de teinture, la Cochenille, les Plantes médicinales, l'Indigo, la Vanille, le Sucre, la Banane et surtout le Café et le Cacao. La culture et le commerce du Café se sont notamment beaucoup développés. En 1808, l'exportation du Café ne s'élevait qu'à dix mille francs ; quinze ans plus tard, elle atteignait douze millions de francs. La récolte du Café, en 1889, dépassait de beaucoup (îoo,ooo quin- taux, ce qui représente une valeur en Europe de plus de 72 millions de francs. En 1891, le Guatemala expoi-te pour 54 millions de francs de Café et en consomme pour 7 millions. Les Cacaoyères sont plantées avec ordre. A titre de renseignement, nous dirons que l'hectare de Cacaoyers, y compris les chemins de service et les canaux d'irrigation, contient de i,5oo à 1,800 sujets. A huit ans. l'arbre est adulte et peut produire,'^" dans la même année, déjà 800 grammes de cacao sec, en deux récoltes. AMlîniQUP CENTRALE 91 De vastes forets fournissent le caouteliouc, Siphonia elastica, qui est aujourd'hui une source de richesses incalculables. En plaine, des champs de (lannes à sucre ondulent mollement. Ça et là. les plantes textiles : le Mafçuey ou Ag-ave americana, le Junco ou Carlndorica palmata, le Bammier on Musa, la Pila ou 7''oH/*c/'o;-rt, la Ramie ou Urtlca utilis; toutes ces plantes peuvent assurer de sérieux bcnéfices et donner la vie à plusieurs industries. Le réi^ime de Bananes revient à o fr. ^o; le planteur le vend ofr.Go sur place, et au eomptant, à des Compa^^uies fruitières américaines qui se chargent des risques du transport Les produits véji^étaux : Cire, Suif, Ambre, Térébenthine, Salse- pareille, Vanille, eidln les Résines, les Gommes, les Baumes se trouvent partout. Les végétaux qui les produisent sont élevés et exploités [)ar des particuliers ou des soeiétés en connnandite. Le Miroxilon, le llizophora, le Mirospermuni, lllymenéa. K' Quinquina, le Tamarin, l'Eugénia sont là dans leur sphère. Les fameuses plantes ti'opicales « Fève du Tonka », Dipterix odorata, aux graines parfumées, et la « Dividivi », Cœsalpinia coriaria, aux écorees tannifères, comptent dans le transit. Les épis de lUé se pressent dans les vastes vallées, et les fruits de régions bien dissendjlables se vendent sur un même marché, les inégalités dorigine étant atténuées par les altitudes ou par le voisinage de la mer. Ici, la belle saison dure de novembre à nuii. Les Vignes font lobjet d'études suivies ; des vignobles importants de plants français alimentent les marehés et le pressoir. Les fruits dominants sont la Mangue ou Mangifera. le Lit-chi ou Nepheliiim,\\K.\o(ii\\ ou Persea,\A Banane ou Musa, l'Abricot des Antilles ou Mainmea, le Mangoustan ou Garcinia, la Raquette ou Opuntia, les Dattes ou Phœnix, la Sapotille ou Ac/tras Sapola. Les légumes les plus vulgaires sont la Pomme de terre, la Patate, la Tomate, l'Apios, l'Aubergine, les Courges, les Melons d'eau, les Pastèques. Les tentatives d'acclimatation des espèces alimentaires d'Europe ont déjà produit de bons résultats. Parmi les arbres d'origine guatemaléenue, notre midi hérite du Pimis tenuifûlia, vn\i\-ioric vers 1840; il habite, au Guatemala, les montagnes escarpées, nommées Canales, sur le sommet de la chaîne Coacas, dans la Aéra-Paz, à une altitude d'environ i,Goo mètres. Nos serres doivent au Guatemala une curieuse Aroidée, YAnthuriuni Scherzerianum, trouvée par Scherzer et retrouvée ensuite par Wendland, à Costa-Rica. Des explorateurs anglais ont rapporté du (iuatomala de jolies Orchidées. 92 AMERIQUE CENTRALE NICARAGUA 1 33.800 kilomùtrcs carrés. — 3oo,ooo hal)itanls. — :-^-:—- Le Nicaragua est favorisé par un climat exceptionnel. Ses Imit départements lîénéficient de la brise des deux Océans. Les Fruits et les Légumes sont ceux du Guatemala. Les Céréales, le Maïs, le Coton et llndigo sont de bon rapport, ainsi cpie le Caoutclione, les bois d'Acajon, de Cédrèle, de Gayac. Le Caféier est l'objet de cultures importantes ; son fruit ronge corail devient la base diine exportation cpii fait vivre de nombreuses familles indigènes ou coloniales. La paille destinée aux cliapeaux de Panama, provenant du Carlii- doiùca pahnata, est vendue, chaque année, à des intermédiaires. Un textile qui prend de l'extension, la Pita ou F owcj'oj' a, Anmvyl- lidée comme l'Agave, donne une fibre résistante qui trouve son emploi dans les fdatures, les corderies et les fabriques de vêtements. L'Agave fournit une boisson abondante par sa sève. Le Cocotier porte un aliment recherché sur place ou exporté. Le Pabnier Dattier donne des nattes d'emballage et des dattes comestibles que l'on embarque à Grey-Town ou ù San-.Tuan. En 1890, la République du Nicaragua a vendu pour 1,200,000 francs de bananes aux Etats-Unis. Le Costa-Rica en fournit autant; le Honduras atteint le doidile: le Salvador est plus faible. Le Cacaoyer jouit d'une haute réputation pour la qualité de ses « fèves de cacao ». la matière première du Chocolat. La maison Menier, de France, a créé à Tortugas. en iS65, la plantation de San-Emilio, à 20 kilomètres de l'Océan Pacifique, au centre même de l'isthme américain. Sa cacaoyère de Yalle-Menier, entre Xanda'ime et Rivas, d'une étendue qui dépasse i,5oo hectares, rapi)ortant 2,000,000 kilog. d'Amandes, a décuplé la valeur de rilacicnda primitive: elle a suscité des iiuitateui'S dont l'influence immédiate a été une iuiuiigration de pbis de 3o,ooo personnes. C^ette phnntation est un des phis beaux exemples de l'horticulture industrielle de l'Américpie centrale. ANGLETERRE — — :•^•^— Ji'î-*).")! UiloiurliTS fanrs. — 'ij.-^ojioo liahilaiils. — :-^-:— L'horlicullurc du lloyauiiie-Uiii se développe librciiRul. sans aucun patronage olliciel. Son mccauisnie didère du nôtre; elle n'en produit pas inoins des œuvres remarquables. De distingués praticiens, de fortunés amateurs lui consacrent leur intelligence ou leurs guiuées, et la presse lui ouvre ses portes toutes grandes. I. — Écoles d'horticulture. A rexccption des Jardins de Chiswick placés sous le patronage de la Société royale d'horticulture de Londres, il n'existerait pas do Collège horticole en Angleterre, si lÉcole de Swanley n'était créée depuis cinq ans et bien organisée à ce point de vue. Un cours particidier pour les jeunes filles y est même autorisé. L'enseignement du jardinage nest ccpendanl pas lettre morte chez nos voisins, car les Écoles d'agriculture et les Chaires d'agronomie ont toujours accordé quelque attention à la production des fruits et des légumes. Les Fermes-écoles continuent à former des régisseurs et des chefs de culture qui se sont vite familiarisés avec le jardin. La Chambre des Communes a voté récemment une loi introduisant l'enseignement liorticole dans les établissements d'instruilion élé- mentaire pour les enfants et les adultes. L'École forestière « School of Forestry», à Cooper's HilK Staines. est spécialement destinée aux employés supérieiu's du « Forest Départ inent )> des Indes Orientales. l»f an<;i.i:teimu-: Le laineux laboratoire tle Rolhanisted et ses eliainps dexpérieiiees ont éelairé les (juestioiis de lanalyse du sol, de rassiniilation des véi^étaux. des engrais et des réeoltes. Antflais. éeossais, irlandais disent, là-bas, (|ue la meilleure éeole lie jardinage, eest laeeès au travail dans un établissement d'horticulture sérieux. Or. il nen manque pas dans la Cirande-lirelagne: par exemple, rétablissement Veitch et lils à (Ihelsea, Londi'cs. ({ui est une sorte de l»]ialanstère, où les ouvriers et les employés tro\ivent l'instruction gratuite et la nourriture à bon marché. Les jeunes Iranc^-ais, les belges, les hollandais y sont volontiez-s acceptés. Ainsi (pie nous le verrons plus loin, le Jardin royal de Kcw est un véritable Institut théorique et prati([ue. Le personnel et les élèves ont d'abord les travaux manuels de la journée; le soir, ils profitent des lerons de sciences naturelles. II. — Sociétés d'horticulture. La Royal Horticultural Society de Londres, fondée en 1804, est la plus ancienne de l'Europe. Le voyageur ami des botanistes, Sir Joseph Banks, fut ini de ses fondateurs avec Thomas AndrcAV Knight, qui occupa le fauteuil de la présidence pendant vingt-sept années. Son clfectif dépasse le chiflre de trois mille nRMnbrcs. Les publications et les expositions de la Société sont hautement réputées, et ses titres honorifiques ne sont délivrés qu'à bon escient. Fille a patronné des explorations qui ont été des plus avantageuses à l'horticulture d'ornement. Grâce à la munificence du Duc de Devonshire, ses jardins d'études et d'expériences ont été installés à Ghiswick, dès 1822, et confiés depuis trente années au praticien émérite Archibald F. Barron. Les récoltes et les multiplications de végétaux sont répai'ties entre les sociétaires. J^a Société royale d'horticulture fait ses expositions de quinzaine dans son voisinage, au « Drill Hall », tandis que ses grands concours se tiennent au « Temjde (iardens », ou dans une grande ville. I.i Royal Hotanic Society de Londres, a choisi Regcnt's Park jiour le liiéàtrc de ses exhiiiitions, de ses galeries, de son jardin. A part un nombre respectable de groupes et de comités ([ui orga- nisent de petites réunions ou dc3 concours horticoles, et qui traitent de leurs affaires commerciales, la Cirrande-Bretagne compte près de A.Nor.ETKllRi: 9^ lieux cents Sociétés l'ocoiiiuics et iicceplées. ayant leur piMpi-e organisation avec séances, meetings, expositions; ])arnii elles, une soixantaine seulement sont en con'es])on(lance directe avec la Société royale iriiorticulture, et lui sont alliliées. lOlles édiangent leurs annonces, se partageant des graines, des boutures, les billets de laveur aux expositions ou congrès, et reçoivent de la Société mère des médailles à décerner en prix et ses diverses publications. Un certain nombre dassociations se bornent chaque année à un concours spécial : les Roses, les (Eillets. les (Ihrysantlièmes, les Auricules, les Pélargoniums, les Lis. les Dahlias, les (Cinéraires, les Jacinthes, les Tulipes, les Légumes et les Pi'i meurs, même les Fraises et les Groseilles à maquereau. D'autres encouragent les produits des jardins de la classe ouvrière et leur bonne tenue; les approvisionnements du marché aux fleurs; la conl'ection des bouquets, des corbeilles de salon ou de table; le petit jardin du prolétaire; rornementation fleurie des balcons, des l'enètres et des mansardes dans les quartiers populeux ; le décor des magasins, des cimetières, etc. L'ouverture des expositions est de courte durée. Time is money. l3eaucoup de récompenses sont en numéraire. La Scottisch arboricultural Society a puissamment contribué à l'entretien des forêts occupant 4 o/o du territoire écossais. La Société royale d'agriculture d'Ecosse encourage les «occu- pants» d'habilatit)ns rurales, soigneux dans l'entretien de leur jardin. L'Ile de Jersey possède une Société royale d'agriculture et d'horticulture (pii organise jusqu'à six expositions spéciales par an. Les Sociétés de secours mutuels et de bienfaisance entre jardiniers commencent à se développer dans les Iles-Britanniques. La Gardeners' Royal Benevolent Institution est une Société charitable fonctionnant à Londres depuis 18.^0; son action s'étend jusqu'en Ecosse et en Irlande; partout elle vient au secours des travailleurs honnêtes et âgés. En 1898, elle comptait cent soixante pensionnaires des deux sexes ; les hommes reçoivent 5oo francs par an, les femmes 400 francs. Au bancfiiet du 10 juin 1890, célébrant le 5i^ anniversaire de sa fondation, le président Harris James "N'^eitch recueillit une somme qui dépassait ^5,ooo fi*anc3. Une autre institution non moins philanthroi)ique, fondée en 1887, Gardeners' Royal Orphan Fund, commémoration du jubilé de la reine Victoria, rend de grands services. Actuellement, 56o orphelins reçoivent, jusqu'à leur quatorzième année, un sccoiu's hebdomadaire de cinq shellings (G fr. ao). Le Comité a capitalisé et placé à intérêts une somme de 170,000 francs. oG ANXiLETKlUll-: La United Horticultural Benefit and Provident Society, établie eu 18G6, est nue association qui assure une retraite aux jardiniers àiçés. Elle possède eu ce moment en caisse plus de 200,000 francs. Xos jeunes compatriotes ont coustitué un centre de relations personnelles et dinstruction réciproque avec le titre de Société française d'horticulture. Le président actuel et doyen est M.Georges Sclmeidcr. chel" du « Royal exotic nursery »; Alsacien français, horticulteur délite, il a toujours été sympathique à nos nationaux. Les Belges et les Hollandais, groupés jadis eu un foyer coumiun, se sont ralliés aujourd'hui à la Société française. Les Anglais ont dailleurs un « Horticultural Club » confortable, où ils viennent causer de leurs affaires et où se font cliaque mois des lectm'cs sur la pomologie et sur dautrcs sujets d'horticulture. Voici le tableau des Sociétés horticoles auglaises; d'abord les Sociétés d'horticulture générale ou spéciale, puis les Sociétés qui se consacrent exclusivement au genre Chrysanthème. A. - SOCIÉTÉS D'HORTICULTURE GÉNÉRALE OU SPÉCIALE. Angleterre. Acton Horticultural. — Middlesex. Alnwick Horticultural and Botanical. — Northundjerland. Alvaston and Boultou Floral and Horticultural. — Derbyshire. Ascot, Sunninghill, Sunningdale and District Horticult. — Berkshire. Astwood Bank Horticultural. — Buckinghamshire. Atherstone Horticultural. — Leicestershire. Aylesbury Floral and Horticultural. — Buckinghamshire. Banbury Chrysanthemum, Flower and Fruit. — Oxfordshire. Barnsley Agricultural and Horticultural. — Yorkshire. Barustaple Chrysantliemum and Fruit. — Devonshire. Basingstokc Horticultural. — Hampshire. Bath and AVest of England, Agriculture, Arts, Manufactures and Commerce. — Somersetshire. liath Floral Fête and Band Committee. — Somersetshire. Bcckenham Horticidtural. — Kent. Beddington, Carshaltoii and AVellington Horticultural. — Surrey. liedford aud lîedfordshire Horticultural. — Bedfonlshire. liecston Horticultural. — Notlinghamshirc. Bicestcr Agricultural and Horticidtural Association. — Oxfordshire. Birkenhcad and W'ii'ral Hoilicultural. — Clieshirc. liirmingham and Midland Counties Chrysanthemum, Fruit and Floricultural. — Warwickshire. Bitniingluim lîolani'-al and Horticultural. •— ^^'ar^vic]e, Laitues, Fèves, Céleri, Radis, Asperges» Échalottes, non compris les Citrouilles et les Melons, fort goûtés chez les végétariens d'Outre-Manc-he. La consouimation individuelle de la population de Londres a été évaluée à 400 grammes de légumes par jour. Les Pommes de terre qui arrivent par la Tamise sont soumises au mesurage ou au pesage par un « SAVorn Meter », avant le dél^arque- mcnt, puis transportées à leur marché spécial, Great-Noi-tlicrn, et dans les magasins particuliers « W harves », sur les rives du fleuve, où elles sont soumises à un criblage de classement, ANai.ETERUE ÏO^ Le chemin de fer Great Noi-thern a créé auprès de la station King's cross Terminus, dans le Wcsl-End, d'immenses docks où viennent se ranger et les wagons de Ponuues de terre et les véhicules des acheteurs. Ce débouché permet à notre Parmcnlicrc de ligurcr aux taljlc.iux de 1891 pour une superficie de 5uo.3ii hectares, ayant l'ourni un rendement moyen de 119 quintaux à lliectarc. La surlacc est ainsi répartie dans la Grande-Bretagne : Angleterre, i43,G3o hectares ; Ecosse, 5G,64o : Pays de Galles, i5,3;o; Irlande, 3o4,66o. La production irlandaise a été de 3o, 855. 900 quintaux. En même temj)s, la Carotte et les Pois occupent plus de 200.000 hectares chacun, les Turneps et Rutabagas près de 900,000 hectares, et les Choux 100,000 hectares de jardin et de pleine campagne, pour la terme, le marché ou l'usine. Des cultivateurs ont amélioré ou augmenté le nombre des variétés de Pois, de Betteraves, de Carottes, de Concombres, de Crambés, d'Epiuards, de Panais, de Cardons, de Pommes de terre, de Ruta- bagas, de Tomates, et les négociants en graines les ont promptement répandues dans les Deux-Mondes. La Fraise occupe de vastes surfaces, particulièrement dans le comté de Kent. Le « Grand Old man », M. Gladstone, a vanté le parfum de la Fraise des îles baignées par la mer ou récoltée dans le comté d'Aberdeen ; cette région de l'Ecosse expédie à Londres plus de 5o,ooo kilog. de Fraises poiu* l'industrie des conserves. Le Kent a des fraiseraics d'une telle étendue que les chemins de fer qui les traversent ont dOl construire des wagons spéciaux pour le transport des fruits, wagons lâchés sur rails au milieu des champs, et remorqués au retour par un express qui les conduit à Londres. Les cultivateurs ont des voitures spéciales « Luggage car » pour conduire les petits paniers lîombés, de la fraiseraie à la gare ou au marché. Quel([ues-uns ont des exploitations de 200 hectares qui fournissent dans inic journée jusqu'à 10,000 kilog. de Fraises. Le second choix, acheté et récolté par des « Middlemen, » est livré aux confiturcries. Le bénéfice net d'un hectare de Fraisiers atteint de douze cents à cpiinze cents francs. Depuis longtemps, la grosse Fraise est l'objet de perfectionnements par le semis et la sélection. Voici quelques exemples méritants: Fraises uaïives. — Alpha. — Amy Robsart. — Early Crimson. — Keen's Seedling. — May Quccn. — Noble. Fraises de deuxième satsox. — British Queen. — Doctor Hogg. — Io8 ANGLETERRE Pioneer. — Secdling Eliza. — Sir Charles Napier. — Sir Joseph Paxton. — The Countess. Fraises tardives. — Bonny Lass. — Elton. — Enchantress. — Frogniore Late Fine. — Jubilee. — Loxford Hall Seedling. Les premiers plants de la grosse Fraise importés en Europe, reçus de la Caroline et de la Virginie, sont arrivés dabord en Angleterre ; de là, le nom de Fraise anglaise donné au type américain. Primeurs. — La culture forcée n'est pas restée le privilège du domaine royal et du château ; le commerçant s'en est emparé, et les restaurants de luxe peuvent oflrir au milieu de Ihiver des Ananas, des Melons, des Concombres, des Choux-fleurs, des Tomates et des Haricots verts, aussi bien que des Pèches, des Abricots, des Prunes, des Cerises, des Raisins ayant poussé sous bâche chauffée au thermosiphon. Le travail du primeuriste est un véritable art, et dans l'installation des maisons de verre et dans le savoir-faire, qui consiste à distribuer en connaissance de cause l'air, la lumière, la chaleur, l'humidité, enfin les éléments réclamés par la plante et par son fruit. Des variétés légumières ont été fixées dans un but de hâtiveté. Les forceries insulaires sont devenues insuffisantes, celles du continent viennent à la rescousse; on peut se convaincre de l'accueil fait à nos primeurs lorsque nous voyons nos voisins accaparer les productions les plus rares des cultivateurs français ou belges. Les arrivages à contre-saison du Cap et de la Nouvelle-Zélande n'ont pas encore fait baisser le prix des produits si fins et si délicats des cultures anglaises. V. — Production fruitière. Malgré ses cent mille hectares de vergers, l'Angleterre reçoit environ 800,000 hectolitres de fruits de France, de Belgique, de Hollande, et une quantité incroyable de Pommes récoltées aux Etats- Unis et au Canada. H existe cependant de nombreux vergers ; mais le climat des régions septentrionales n'est pas toujours favorable à la robustesse de l'arbre et à la fécondité de sa fleur. Dans plus d'un endroit, les plantations sont tenues à demi-tige pour échapper à l'action des ANGLETEIlllE KK) courants froids et des bourrasques marines, quoique brisés déjà par des rideaux de peupliers ou de sapius. Les sujets à basse tige sont en groupes, en lignes et en contre- espaliers dirigés de façon à bénéficier des variations de la tem- pérature. Souvent, les allées d'arbres fruitiers encadrent les carrés du potager, et le grand verger protège les cultures dérobées de plants de légumes ou de petits fruits rouges. A proximité des villes, les plantes et les bulbes à fleurs trouvent leur place et leur acquéreur. Le comté de Kent est pour ainsi dire le potager et le verger de la Grande-Bretagne, sa richesse sous ce rapport est proverbiale ; désor- mais il est nommé ; « Le Jardin de l'Angleterre ». Fruits à pépin, fruits à noyau, petits fruits rouges, tout y prospère et y rapporte au milieu des champs de légumes fms ou de grosse culture. La majorité de ses produits est expédiée aux marchés de Londres, par chemin de fer, par la Tamise, et par voitures suspendues à étages intérieurs ; certains cultivateurs s'entendent avec les maraîchers et les font transporter en commun sur de gi'ands chariots attelés de deux, trois ou cpiatre chevaux cpii partent le soir et rentrent le lende- main, chargés de fumiers et dengrais. Les commissionnaires asser- mentés « Salesmen » vendent alors les denrées au public, à la criée ou en gros. Le Herefordshire, le Devonshire et le littoral sont riches en fruits. La Poire Bon chrétien Williams est la plus répandue et fait honneur à son pays d'origine ; Louise-Bonne d'Avranches, dite « de Jersey », vient ensuite avec Duchesse et Beurré Hardj' ; et Texcellen- tissime Doyenné du Comice y prend droit de cité. La Pomme Reine des Reinettes « Kiug of the Pippins », si fertile, la Ribston Pippin, la Cox's Orange se rencontrent à peu près partout. L'Abricotier fructifie dans les sols calcaires du Yorkshire et dans rOxfordshire ; le Péchera pu s'acclimater en espalier, comme à l'air libre le Figuier de Worthing ; mais il se réfugie bien souvent dans rOrchard house où le talent du jardinier sait faire mûrir à point les Pèches, les Abricots, les Prunes, les Cerises, les Figues, les Poires, les Pommes, les Fraises et les légumes de haute lignée. L'arboriculture doit au semeur heureux Thomas Rivers une série de Pèches hâtives dont l'apparition a été un véritable événement. La Cerise May Duke, notre « Anglaise hâtive », est réclamée par les planteurs et les consommateurs. Après Early Rivers, la prune Victoria si féconde et si rougeaude plait aux pacifiques enfants d'Albion, sans cependant qu'ils négligent « Green Gage », notre Reine «Claude. Les amateurs de pruneaux IIO ANGLETERRE dounent leurs préférences aux Crittenden's Damson, Pershorc qui rapportent, net, jusqu'à 1,200 francs riicctarc. La Damson rentre dans les « Ritclien Pluins », prunes de cuisine ou de pâtisserie. L'excellente et fertile Early Rivers propage le nom de son respec- table auteui' jusque au-delà des mers. L'Amandier, le Châtaignier sont mal à l'aise en Angleterre, et le Noisetier, malgré ses races de Filhert ou de Cobnut. laisse cependant se faire une importation de Noisettes évaluée i2,5oo,ooo francs. A l'exemple du Kent, le AVorcester, le Gloucester et la région de Cornouaille sont réputés pour la qualité de la Framboise, de la Groseille, de la Fraise. Sur le sol fertile de ces riches comtés, le Framboisier produit 4,000 kilog. de fruits à l'hectare, le Groseillier à grappes et le Cassissier jusqu'à 6,000 kilog.; et la terre est louée i5o francs! Quant à la Groseille à maquereau, qui pénètre dans la capitale par ;. 000 tonnes dans une saison, les maraîchers du Middlesex et du voisinage de la mer l'exploitent en bordure ou en lignes de refend du potager, et en vendent encore pour vingt 1, st. à l'acre ou arpent, soit 1,200 francs à l'hectare. Des fermiers, quelque peu gênés, ont pu, suivant les conseils de célèbres économistes, payer leur fermage en traitant les gros fruits par vergers dans les herbages et les petits fruits en culture pleine, provisoire ou dérobée, après avoir signé des ti-aités avec les usines à conserves, à confitures, à compotes ou à sirops, qui alimentent les pâtisseries, les confitureries, les distilleries et les restaurants. Le fruit recherché dans les préparations culinaires est certes la Pomme, et son arbre est largement dans son aire géographique. La Pomme est devenue indispensable dans tout repas bien compris. ^Le 5 octobre i883, un plébiscite fut ouvert par la Société royale d'horticulture, à Chiswick, en vue de connaître les variétés les plus cultivées ; 236 exposants praticiens et amateurs répondirent à l'appel, présentant plus de dix mille assiettes de fruits avec une notice descriptive et d'appréciation. Voici le nom des variétés les plus recommandées; nous les classons d'après le nombre de voix obtenues : Pommes a cuire (Kitchen Apples). Lord Sullield. New Hawthornden. Dumelows Secdling. Cellini. Keswick Codlin. Ecklinville. Warner's King. Stirling Caslle. Blenheim Orange. Ha-v\^hornden. ANGLETERRE III Pommes a couteau (Dessert Apples). King of tlie Pippiiis. Claygale Pearmain. Cox's Orange Pippin. AVorcester Pearniaiu. Ribstou Pip[)iii Margil. Kerry Pippin. Wyken Pippin. Bleuheiiu Orange. Coekle's Pi))pin. Irish Peaeli. Court of ^Vick. Devonshire Quarrenden. Red Astracan. Sturnier Pippin. Adanis' Pearmain. Scarlet Nonpareil. Monsieur Gladstone. Court-pendu Golden Pippin. Yellow Ingestrie. Mannington's Pearmain. Fearn's Pippin. Gravenstein. Ce sont de beaux fruits de verger et de jardin abrité, déjà bien connus des ménagères et des cuisiniers. En pleine campagne, quelques Comtés possèdent des vergers cidricoles, d'un bon rapport. Le poiré du Hertford et du Worcester a sa réputation, comme le pommé du Hereford, du Devon, du Somerset. •i-^-i- VI. — Raisins sous verre. Depuis longtemps, lAngleterre est le pays modèle de la viticidture en serre. De grands établissements en ont entrepris l'exploitation sur de larges bases, et la spéculation idéalise de beaux bénéfices. La production totale des raisins sous verre, des environs de Londres, de l'Ecosse et des Iles de la Manche, — enfin de toute la Grande-Bretagne, — a été évaluée pour l'année 1891, à plus de 1,200 tonnes anglaises ou 1,220,000 kilogrammes. Les ports anglais exportent de ces raisins vers l'Amérique du Nord; mais ils en reçoivent aussi de France et de Belgique. Nous dcAons reconnaître que le château royal de AViudsor a été l'un des premiers à profiter de cette ciUture et à la propager; ses vineries restent célèbres par leur bonne direction et leur production incroyable. Le service de la « bouche » (il y en a 200 1) eu consomme î8o livres par jour ! IIU ANGLETERRE Faut-il citer le cep historique Black Haïuburgli, de Hampton-Court, produisant plus de 2,000 livres de raisins, et un autre non moins fameux, en Ecosse, occupant ime surface de 4-^t)o pieds superficiels et portant 3, 000 grappes à la t'ois? Nous puiserons des renseignements authentiques sur le progrès de cette cidture, dans le nouvel ouvrage Vines and Vine Culture, 3* édition, par Archibald F. Barron, directeur des Jardins de la Société royale dhorticulture de Londres, à Chiswick. Le livre est traduit en langue française (1893), sous le titre : La culture de la vigne en serres et sous verre, par Edouai'd Pynaert, de Gand, auteur lui-même de publications popidaircs sur cette cpiestion importante : « Laccroissement considérable de la culture du raisin en serre pour la vente au marché et le développement rapide de ce commerce, durant les dernières années, à Londres et dans toute l'Angleterre, sont réellement remarcpiables. Aucmi autre fruit, à l'exception de la tomate, n'est devenu si promptement populaire et d'un emploi si général. Il y a peu d'années encore on ne pouvait se procurer du raisin qu'en minime quantité; actuellement, ce fruit constitue un article de commerce très important et peut être obtenu en abondance et à des prix modérés, en toute saison. Il est intéressant d'indiquer les causes qui ont amené ce résultat. Celui-ci est dû en partie, sans aucun doute, à l'introduction dans les cultures, des bons raisins tardifs; mais il doit être attribué principalement à la tomate. Si extraordinaire que cela puisse paraître, c'est la facilité de la vente des tomates qui a rendu possible la grande production du raisin. Les deux cultures requièrent dans leur ensemble le même traitement; les serres construites pour vignes sont cultivées les premières années en tomates ; le produit inmiédiat permet au cultivateur d'attendi'e deux ou trois ans avant cpie les vignes entrent en production. « L'extension que la vente des raisins a'prise de cette façon est de la plus haute importance et peut être difficilement évaluée. Des capitaux énormes ont été engagés dans cette nouvelle industrie. Directement ou indirectement, des milliers de personnes y trouvent un salaire ou des bénéfices. « Il n'est pas de branche d'industrie qui lui soit comparable pour le bien qu'elle a fait au peuple en si peu de temps. En 1886 les raisins de production anglaise mis en consommation s'élevèrent à 400,000 kilog. Un seul commissionnaire à Covent Garden, M. Monro, en plaça 40.000 paniers ou l'équivalent de 260,000 kilog.; l'an dernier, en 1891, cette quantité fut considérablement dépassée. En une journée au mois d'octobre 1891, la totalité vendue s'éleva à 760 paniers ou 4,000 kilog. ANGLETERRE II "3 « Les |)i'iiiripaii\ »HalilissfiiK'iils de prodiictiuii se trouM-ut à une distauce peu éloij^née de Londres, de sorte ({ue le fruit peut être délivré par voiture ou eainiou, sans riutervenlion du dicinin de Ter et sans subir aueuue altération. « Beauc-oup de ces établissements ont une étendue très grande. Des eliamps entiers sont couverts de verre, ollranl ainsi dans cer- taines parties de la contrée un élément nouveau dans le paysaj^e et cliacpie année, cela s'étend de plus en jdus. Actuellement les plus grands producteurs sont MAL Rocliford, dont les diverses installa- tions à Chesliunt, lîrox])ourne. etc., couvrent au delà de aoliectares; la moitié de la superficie est plantée en vignes, et devra produire 3oo,ooo kilogr. de raisins par an, nnc fois cjue les plants seront en pleine production. Parmi les autres gi'ands cultivateurs des environs de Londres, on peut citer M. Peter Kay, de Finchley, M. Ladds, de Bexley et Swanlcy, M. Sweet, de AVhetstone, etc. « Un centre important de production s'est formé à Worthing, dans le Sussex, d'où 3oo,ooo kilogr. envii'on sont envoyés cliaquc année à Covent Garden. Les principaux cultivateurs sont M. N. Piper, Bushby, M. G. Russell, M. Sams et M. Béer. En Ecosse notamment, la culture du raisin se fait en grand pour les marchés de Londres par MM. Thomson et fds, à Clovenfords, Galasliiels, et Beatson, de Kirkaldy. Egalement considérable est la (piantité de raisins produite dans les îles de la Manche, en particulier de Guernesey. La récolte, qui en i8"G, était de 5o,ooo kilogr., s'est élevée en lo ans au chilfre de 5oo,ooo kilogr. dont un seul commis- sionnaire à Covent Garden vendit 3oo,ooo kilogr. et environ 35o,ooo en 1890 et 1891. Quoique la production ait beaucoup augmenté, la quantité vendue à Covent Garden ne s'est pas accrue en proportion, parce que le commerce de ces raisins s'est propagé dans les villes de province, notannnent à Manchester où, par exemple, M. Monro a livré en commission l'an dernier au delà de ao,ooo kilogr. « Il y a 20 ou 3o ans, les plus beaux i*aisins rpie Ion vendait à Covent Garden provenaient d'établissements privés ; il n'en est plus ainsi. Cela est dû en partie à la qualité supérieure du raisin obtenu par les spécialistes qui approvisionnent le marché, et en partie au grand abaissement des prix, le proiluit de petites quantités étant insunisanl pour payeur les dépenses. « Raisins de MAP.cnÉ. — La variété (pii tient la tète ]»our le marché, comme primeur ou eomme raisin d'été, et successivcnu'nt jitsqu'en décembre, est le Black Hamburgh ou Frankenlhal. Vienl ensuite, comme raisin tardif, le Gros Colmau » II/J ANGLETERRE Pai'ini les autres plants, Gros Maroc ollre des espérances ; Black Alicante se vend bien, ainsi cpie Madresfield Gom^t, variété hâtive et Lady Do"\vue's, tardive, de longue garde. Parmi les raisins blancs : Buckland S"vvcctM'ater, hàtif, Muscat d'Alexandrie, tardif, sont appréciés du consommateur. Pour la cultui'e en pots, 1" auteur recommande seulement : Black Hamburgh (Frankentlial). Madresfield Court. Gliasselas de Fontainebleau. Royal Ascot. Foster's -wliite Secdling. Black Alicante. Il paraît que la vinerie des frères Rochford, déjà citée, produisant 3oo,oookilogr. de raisins, occupe une centaine de serres de 80 mètres sm' 10 mètres et se borne aux cépages Gros Colman, Black Alicante, Muscat d'Alexandi'ie. D'autres serres aussi importantes abritent 5o,ooo Chrysanthèmes et toute la légion des Palmiers : Arécas, Coco- tiers, Géonomas, Kentias, Latanias Les dernières constructions ont rapporté de suite 40,000 kilogr. de Concombres et 10,000 kilogr. de Tomates, ce qui facilite l'achat des 3,i5o tonnes de charbon et de coke, absorbés par les thermosiphons ! VII. — Floriculture. La floriculture anglaise est caractérisée par un luxe de plantes à grand effet, à large développement, à superbe floraison, en variétés rares. Quelle rivalité entre lords et jardiniers ! Une visite aux serres et aux expositions reste inoubliable. Ne serait pas moins intéressante une promenade au marché aux fleurs ; chaque halle est dotée de salles ou de galeries consacrées aux plantes fleuries et aux fleurs coupées. Covent Garden, propriété du duc de Bedford, est le plus vaste des marchés aux légimies, aux fleurs et aux fruits. Le hall floral est ravissant dans son décor et son animation. L'horticulteur fleuriste des grandes cités simplifie ses frais géné- raux en concentrant son travail sur des spécialités composées de quelques genres, espèces ou variétés, qui plaisent à l'acheteur et se nmltiplient facilement. Certaines maisons do Londres ne font pas autre chose que des Orchidées ; d'autres les associent aux Palmiers, aux Fougères ; les Dracénas, les Aralias, les Ficus, les Araucarias et diverses plantes d'appartement sont en plus grandes quantités. ANGLETERRE Il5 Les plantes bulbeuses, les Caniellias, les Rosiers, les (Jullels. les Pélai'goniuins, les Fuehsias, les Bruyères, les Héliotropes, les Plilox, les Verveines, les Lantanas, les Primevères de Chine, les llésédas, les Cyelainens. les Cliroflées. les Chrysantliènies. les Morelles, le Poinseltia, l'ilelléliore, la A'iolette, le Lilas. les plantes annuelles occupent, successivement, les bâches et les serres des cultivateurs qui alimentent de plantes fleuries les marchés et les magasins. La fleur coupée est une entreprise l'ructueuse, témoins les Orchi- dées, les Anthuriums, le Gardénia, le Stéphanotis, — fleurs bou- tonnières du gentleman — qui paient largement les frais d'installation et d'enti'etien de leurs pavillons vitrés. Plusieurs de ces usines occupent des légions d'ouvriers, de vingt à trente chevaux, des millions de pots et des quantités incroyîdjles de composts, engrais et terreaux. Leur prospérité est dautant plus grande que le travail est dirigé par les membres de la i'amillc et le matériel est construit ou réparé par le personnel. On cite la maison May, à Upper-Edmonton, véritable « Fernery »; i5o serres meujjlées de Fougères et quelques genres de vente assurée : Asparagus, Camellia, Campanula, Carex. Clematis, Croton, Aspidistra, Cyperus, Ficus, Lapageria, Primula, Dianthus... Les établissements qui ne travaillent pas « for the million » sont irréprochables de tenue. Les plantes fortes y deviennent l'objet de soins particuliers et les nouveautés sont multipliées à outrance Les expositions horticoles, si fréquentes dans le Royaume-Uni, en fournissent la preuve. Un établissement des plus remarquables et des plus honorables, par la valeur de ses chefs et l'importance des services rendus, est celui de la famille Veitch, à Chelsea, Londres. Sur une surface de 3o hec- tares, en plus des carrés, des ombrelles, écrans ou rideaux, et des bâches, on compte cent dix grandes serres ; une partie est aflectée aux Orchidées et aux Fougères ; plusieurs aux Vignes ; d'autres aux Caniellias, aux Rhododendrons, aux Azalées, aux Palmiers et Cycadées, aux Népenthès, aux Araucarias. Les Rhododendrons javanais, les Lis, les Amaryllis, etc. ont chacun leur serre. Des voûtes vitrées sont tapissées à l'intérieur par dos Fuchsias. Un musée d'objets recueillis par les botanistes du « Royal Exotic Nursery » est annexé à la Bibliothèque. L'Angleterre a toujours eu des voyageurs collecteurs à la recherche de l'inconnu. Certaines maisons, à la piste des nouveautés, font recueillir des chargements de la même plante, les annoncent et les livrent aux enchères publiques. Une certaine quantité de végétaux exotiques, dits à feuillage ou à Il6 A.NGLEÏKIUIE lleurs. de serre ou de pleine terre, out fait leur entrée en Europe i)ar la Aoie britannique et de là se sont répandus sur le eontineut. Quelles abondantes et riches collections ont pénétré directement dans les serres et les parterres de nos voisins, depuis l'Orchidée épiphvte indienne juscpiau Séquoia géant de la (^alilornie, du robuste Palmier australien au Lis japonais si délicat dans ses détails ! Parallèlement, la culture anglaise a cherché des perfectionnements par la sélection ou le semis. Plusieurs genres d'utilité ou d'ornement doivent à ses horticulteurs de notables améliorations. Citons parmi les Arbrisseaux de terre de bruyère, les Azalées, les Camellias. les Rhododendrons : et parmi ceux de pleine terre, la Clématite, la Pivoine; et pourquoi n'y ajouterions-nous pas le Fuchsia, la Verveine, le Lantana, le Bouvardia ? La série des Pélargoniums à feuille panachée est née eu Angleterre. Le gi'oupe « zonale » y gagne des coloris tendres, striés ou éblouis- sants. Le Fuchsia à fleur double s'y est perfectionné. La Capucine a marginé son feuillage et nuancé sa corolle. Les Calcéolaires. les Cinéraires, les Primevères de Chine et du Japon sont l'objet d'épurations minutieuses. La Pensée anglaise, la Rose trémière écossaise ont une marque chez les grainetiers des autres pays. L'enthousiasme pour le Dahlia a failli tourner au type « simple », encouragé par des intérêts privés. Quant aux Chrysanthèmes, c'est i)resque une folie, quoique les graines proviennent de l'extérieur ; mais les flatteurs ont nonuné « méthode anglaise » la série de procédés suivis au Japon pour obtenir de larges capitules, procédés décrits pai- Robert Fortune, et..,, les enfants d'Albion ont dépassé les lils du Soleil ! VIII. — Établissements d'horticulture. Les établissements horlicolcs des lles-J>rilanni(pies sont très bien organisés et montés sur des assises toutes diflérentes : Grands établissements qui entretiennent des explorateurs en pays étrangers; l'^tablisscments de cultures générales; Plantes de serre chaude et de serre tempérée ; Plantes de pleine terre ; ANGLETERRE II- Arbrcs et arbustes Je pépinière on de serre, ensemble ou séparés; Arbres fruitiers jeunes, dressés ou formés; Conifères ; arbustes à feuilles persistantes; Plants forestiers; arbres de parc et d'avenue; Cultures maraîchères ou de primeurs; A'ineries et Orchanl-llouses (vergers vitrés) ; Cultures de plantes pour semences ; Arbustes et plantes de marché, lleurs coupées ; Dessin de parcs et de jardins; Maisons mixtes pour la vente de graines, la confection des bou- quets, l'entretien des jardins. Nous négligeons les spécialités que chaque groupe comporte. Fleuristes et pépiniéristes abondent dans les Comtés d'York, de Kent, de Surrey, de Lancasliire, de Middlesex, de Somerset, de Hertford, de Sussex. L'Ecosse a de grandes pépinières dans le Midlothian, le Lanarck. L'Irlande les concentre dans le Comté de Dublin et auprès de Belfast et de Cork. Les observateurs ont reconnu ([u'un changement s'était opéré sur le marché européen. Ainsi, il y a une dizaine d'années, l'Angleterre recevait de France, de Belgicpie et de Hollande, des masses d'ar- bustes verts, de plantes à feuillage et d'appartement; aujourd'hui, elle les fabrique elle-même pour ses besoins et au delà, et ne reçoit que les plants de pépinières, les Lilas, les Muguets, de France; les Azalées, de Belgique; les Ognons à fleurs, de Hollande... Grâce à la nature du sol et au climat insulaire, les Comtés du littoral produisent admirablement les Rhododendrons et les autres arbustes toujours verts; les plantes de terre de bruyère y sont bien étofl'ées ; les Conifères, splendides, les Rosiers, luxuriants. La production de vignes en pots et d'arbres fruitiers destinés aux vergers sous verre a provoqué des installations particulières. Quant aux Orchidées, elles triomphent clicz nos voisins, ainsi qu'une foule de plantes délicates réclamant la chaleur et l'abri en toute saison. On compte plus de ileux mille établissements horticoles ayant quelque importance. Londres et ses districts en possèdent cent au moins, non compris les cultures des Comtes du Middlesex, d'Essex, du Hertford. de Kent et de Surrey sur lesquels la plus grande ville du monde est assise. En voici la répartition par Comtés. Une seconde colonne indique combien il existe de Parcs et de grands Jardins d'amateurs placés sous la direction d'un jardinier. ïi8 ANGLETERRE ANGLETERRE Bedlbiilshiro.. Berkshire Buckinorhamshire. . Cambridgeshire . . . Chesliirc Cornwall Cumbcrlaud Derbyshire Devonshire Dorselshire Durham Êssex Gloueestershire. . . . Hampshire Herefordshire Hertfordshire. . . . . . Huntingdonshirc. . . Kent Lancasbire. Leicestershire Lincolnshirc Middlesex.. Monmouthshirc Norfolk Korlhamptonshire TsorthumDerbind. . Nottinghamshire. . Oxlordshire Rutlandshire Shropshire Somcrsetshire Staffordshire Suirolk Surrey Susscx AVarwickshire . . . . "SVestmoreland. . . . ^Viltshire Worcestershire . . . Yorkshire Eta- blisse- ments PAYS DE GALLES Anglcscy Breconsliirc Cardiganshire Carmarllicnsliirc (JaniarvoMsliirc Dcnbighsliirc Flintsliire f Hamorganshire Merionellisire Montgomerysliirc- Pcinbrokcsbirc lladnorsLire ILES DE LA MANCHE Islc ol' Man Gucrnsey Jersey 24 33 10 3a 5o 20 10 25 60 43 Go 18 r t -H 10 120 120 20 40 7» 1 45 20 35 3o 25 2 20 60 45 3o 95 80 5o 10 25 i5 i3o Parcs i3o 86 3o Î20 Go '>" 80 ii5 l\ G5 120 118 iSo Go iGo 3o 210 190 Go i^ 9^ 3o 80 65 80 65 G5 i5 70 75 IIO 85 2G0 iGo 80 25 86 65 320 10 10 AJ 1^) 16 i5 10 Aberdeeushirc Argyllshirc Ayrshire BànfVshirc Berwicksliire Butesbiro Caithncss • . . . Clackniannausbire. . Dumbartonshire Duiufriesshire East Lotliian Fifeshire. Forfarshire Invcrnessbirc Kincardincshire Kiuross-shire . . . ■ . Kirkcudbrightsbire. Lanarkshire Midlothian Moraysliire Nairnshire Orkney . Pecble'sshire Perthshire Renfrewshirc Ross-sbire Roxburgbshire .... Selkirksbire Stirlingshire. ...... Sutheriandshire . . . West Lolhian Wigtownsbirc IRLANDE Aulrini Arniagli Carlow Cavan CUire Cork Dcrry Douegal Down Dublin Fermanagh . . . . . Gahvay.... Kcrry Kildare Kilkenny King's (>ounty. . Liiiu'iifk. Longl'ord Loulli Mayo Mc."ali Moiiiiglian Qiiceii's Counly. Roscoiiimon .... Sligo '1 ipperai-y .. Tyioiic AN'alei lord A\'(stni( alli AVexford AN'ieklow 10 7 12 3 7 10 70 i5 60 i5 25 20 10 20 25 5o 3o 40 70 i5 i5 I 3o 45 5o 20 10 I i5 60 .3o i5 3o i5 3o 5 3 i5 i3 3o 3 10 I 10 10 2 10 i3 35 10 5 10 2.Î 22 45 1 a 2 l5 10 \ù 4 10 I 5 4 ij I 2 4 a 10 7 20 I 10 10 1 10 2 10 2 20 I 10 2 10 3 i:> la 2 la ANGLETERRE I iq IX. — Jersey. Avec son climat privilcjçic, sa véjjctatiou exotique darbustes et de fleurs, jetée eu pleiue nier. Jersey est non seuleiiifui cU-vonuc nie des (leurs et de la vilk-gialure, mais encore un pourvoyeur des marchés de la Cité, concurremment avec la banlieue de Londres et les villes de province. Des familles de cultivateurs viennent s'y installer et gagnent honorablement leur vie. malgré le prix relativement élevé du sol et de la main-dicuvre. Dans une année, l'île a produit : 5o,ooo tonnes de Pommes de terre récoltées sur I25 hectares et livrées immédiatement à la consommation ; 100,000 kilogr. de Tomates à i franc 5o, et à 2 francs en hiver ; 66,000 kilogr. de Panais, valeur 286,000 francs; 100,000 Choux-fleurs pesant 6 kilogr. en moyenne, vendus 2 fr. 5o la douzaine ; Et 125,000 kilogr. de dill'érents légumes: Pois, Carottes, Salades, ayant réalisé un chiU're de 200.000 francs. Ses vergers de plein air ont fomuii de beaux et bons fruits pour un million de francs Disons à ce sujet que la Poire Chaumontel, qui a fait de Jersey son terrain d'élection, est si jolie et si abondante que 3o.ooo fruits ont été vendus 5o centimes pièce, alors que les Poires Louise-Bonne, Duchesse et Passe-Colmar ne dépassaient pas 10 francs le cent. Le Raisin sous verre approche le million de francs, les deux tiers en Raisin dit d'été, Black Hamburgh ou Frankenthal. Un cultivateui" a fait construire plusieurs serres à 00,000 francs pièce ; six hectares vitrés sont consacrés aux Raisins, aux Pèches, aux Tomates et aux Fraises. Guernesey à son tour, dotée de serres-vergers, cultive dos h'-gumes sous verre ou à lair libre. La vente en est assurée par un traité à forfait avec des conqjagnies anonymes représentées par des courtiers. La culture des Ognons à fleurs y est eonuuencée avec succès Dix horticultcui's sont installés à Jersey, six à Guernesey ; on y voit encore de beaux pares d'amateurs. Des coquettes villas de Jersey, une vingtaine appartiennent à des amateurs distingués secondés par des praticiens habiles. La liste des associations agricoles et horticoles figure au tableau publié plus haut, pages 96 et suivantes. I20 ANGLETERRE ) X. — Jardins d'études. — Explorateurs. Les Jardins botaniques de Kcw et d'Edimbourg ont été installés et sont entretenus par les soins du Gouvernement. Le Jardin de Glasnevin, en Irlande, fondé en 1^91 par la Société d'agriculture de Dublin, est également à la charge de TÉtat. Il occupe 16 hectares et possède un superbe Palmarium. Les Jardins de Dublin, de Gand^ridge et dOxford sont les annexes des Universités qui, d'ailleurs, subviennent à leurs besoins. Les Jardins de Liverpool, de Manchester, de GlasgoAV, vivent au budget des municipalités ; celles-ci y organisent des concerts, et les Sociétés, des expositions. Les autres Jardins de ce genre sont alimentés par des Administra- tions, des Sociétés ou des souscriptions particulières. Le vaste Sefton Parle, à Liverpool, créé en 18G7 par l'ingénieur paysagiste i'rançais. M. Edouard André, à la suite d'un brillant concours, comprend, au milieu de ses conceptions grandioses et har- monieuses, une partie spéciale destinée à faire aimer et connaître la botanique aux étudiants et aux nombreux visiteurs. Par leurs intéressantes collections constamment augmentées, les grands établissements de cultiu'e et de conmierce sont devenus de véritables foyers d'enseignement scientifique et horticole. Voici la statistique des Jardins botaniques du lloyaume-Uni : Angleterre. Londres. — Kcw. — Royal Bo- Hull (Yorkshire). tanic Society of London. — Liverpool (Lancashirc). Chelsea : Jardin ollicinal. Manchester (Lancashirc). Birmingham (Warwicksldre). Oxford (Oxfordshire). Cambridge (Cambridgesliire). Shcflield (Yorkshire). Ecosse. Edimbourg (Midlothian). — GlasgoAV (Lanarkshire). Irlande Dublin. — Glasnevin. — Trinity Collège. Belfast (Ulster). — Cork (Cork). Jardins botaniques et d'essai des colonies anglaises. Europe. Mi';i)rrF:i{RANi':E. — Malte. Asie. Indes. — Agra. — AUahabad. — Baroda. — Cawnpore. — Gwalior. — Lucknow. — Mysore (Bangalore). — Morvi. — Nagpur. — Saharanpur. — Travancore, — Udaipur. ANGLETERRE 121 Bengale. — Calcutta (Scebpore). — Darbliangah. — Darjceling. — Mungpoo. Bombay. — Muniiipal Gardon. — Ghorpui'i. — l^oona. Ceylan. — Auuriulliapura. — Badulla. — Ilakgala. — Hcnaratgoda — Peradcniya. Détroit « Straits Settloments ». — Malacca. — Penank. — Perak. — Sin<^aporc. Maouas. — A^ri-Hoi'ticullural Society. — Oolacuiiimul. Plxjah. — Lahore. — Siiiila. CiiiNi:. — iroiii,f-Kong. Afrique. Afrique Occidentale. — Lagos. Côte-d'Or. — Cape Coast-Cattle. Le Cap. — Cape Town. — (iraaf-Reinet. — Cîralianistmvii. — King- Williams Town. — Port-Elizabeth. — Uitcnhagc, Ile-Maurice. — Pamplemousses. — Curepipe. Natal. — Durl^au. — Pietormaritz])ui'g. Amkiiique. Canada. — Moulroal. — (3ttaAva. Guyane Anglaise — (ieorgetown. — Berbice. Honduras Anglais. — Station botanique. Iles sous le Vent. — Anligua. — Dominica. — Monlserrat. — Saint- Kitts-Nevis. Jamaïque. — Batli. — Castleton Gardon. — Cinchona. — Hopc Gardons. — Kingston Parade Garden. — King's House. Petites Antilles. — La Barbade. — Grenade. — Sainte-Lucie. — Saint- Vincent. La Tiumtj':. — Port of Spain. OCÉAME. Australie Méridionale. — Adelaide — Port Darwin. Victoria. — Ilamilton. — Melbourne. Nouvelle-Galles du Sud. — Sydney. Nouvelle-Zélande. — Auckland. — Christchurcli. — Diinodin. — Invorcai'gill. — Xapior. — ^^'ellington. QuEENSLANi). — Accliuiatation. — Brisbane. — Uockliamplon. Tasmanie. — Ilobart Town. Fiji. — Station botani({uo. Les jardins dossai des colonies, dirigés par des hommes dévoues à la prospérité du pays, ont contribué à importer et à propager une foule d'arbres et de plantes utiles dont l'exploitation a été une source importante de revenus poiu* les indigènes et les colons. 123 ANGLETERRE Jardin de Kew. — Le Muséum, horticole de Kew occupe i8o bec- tares et coûte à lÉtat 5oo,ooo francs par an d'entretien. Il est unique au monde par le développement de ses jardins, Tétendue des serres et des collections, par le nombre de végétaux introduits directement ou propagés dans les colonies anglaises ou à l'étranger, et par les essais de culture, d'innovation, d'acclimatation, enfin par l'enseigne- ment donné matin et soir aux élèves jardiniers. Il faut encore tenir compte à l'administration du Jardin royal des notices instructives distribuées au public et des conseils qui ne sont jamais refusés à ceux (pii les sollicitent. La population londonienne ou passagère a pris l'excursion à Kew tellement en goût que le nombre des visiteurs s'élève jusqu'à douze cent mille dans une seule année. Sa fondation remonte au siècle précédent et l'énumération des services rendus serait longue à développer. Bornons-nous à des faits principaux d'importation de plantes rares ou inédites. EXPLORATIONS En 1772, sur les instances de Sir Joseph Banks, le Gouvernement envoie Francis Masson, du Jardin de Kew, au Gap de Bonne- Espérance, aux Antilles et au Canada; il en rapporte quatre cents espèces, parmi lesquelles des Pélargonimns, des Stapélias, des Bruyères, l'Encephalartos à longues feuilles. Le botaniste français Lhéritier, assisté du peintre Redouté, se rendirent à Kcm', pour étudier l'ancêtre de nos Cinéraires, le curieux Tamus au pied d'éléphant, l'Eucomis ponctué, le Chloranthus, et autres plantes fraîches débarquées, pour les décrire dans le Sertum «no-//cHw?. Le geni'c Eucalyptus s'y trouve fondé sur le Gommier à feuilles obliques, découvert en 1774 P^i' Nelson, dans la Terre de Yan Diemen, aujourd'hui Tasmanie ; son importation est attribuée au capitaine Funeaux, compagnon de Cook, qui aurait introduit en même temps les élégants Casuarinas. David Nelson, jardinier à Kew, comme Masson, devient le compagnon du navigateur Cook, de l'^'G à i;;9; puis il entreprend une seconde traversée du Pacifique aux Antilles, pour répandre le Jacquier ou Arbre à pain. Pendant cette période, les premières Orchidées s'épanouissent au Muséum, en 1787-1788: les Epidendrum Cochleatum eifrag-rans. En qualité de botaniste et de chirurgien, Archibald Menzies accom- pagne le capitaine Vancouver, de 1791 à 1795, sur la cote sud-ouest de l'Amérique; il envoie l'Araucaria imbriqué du Chili, le Séquoia toujours vert de Californie, ANGLETERRE 123 Christophcr Smith recueillit, en i~f)~, do nombreux végétaux aux Moluques. Son camarade James AViles transportait des centaines d'Arbres à pain dans les Antilles. Smith, nonmié botaniste de la Compagnie des Indes, préparait à Calcutta iine belle collection do plantes vivantes. Peter Good en dotait plus tard le jardin de Kcw, avec de jolies Légumineuses, Protéacées et Myrtacées australiennes. Au début du siècle. Banks déléguait (leorge Caley h la Xouvelle- Galles du Sud. Ses dix années de séjour valurent des ricliesses nou- velles au célèbre Jardin ; entr' autres, le Livistona australis. un des Palmiers les plus redierchés. Vers i8o3, le jardinier AVilliam Kor est envoyé en Chine, à Ceylan, à Java, aux Philippines. Le Cunninghamia de Chine, les Lis tigré et du Japon, le Kerria sont les souvenirs marquants du voyage. Le chevalier Sir Josepli Banks, un botaniste passionné, qui avait rapporté vers i;;88 et années suivantes, de beaux Hydrangéas, la Pivoine arborescente, de jolis Fuchsias du Brésil et du Chili, le Nélumbo a Fève sacrée ». des Strélitzias, la Tétragone alimen- taire, etc., voulut, une fois la guerre continentale finie, entreprendre et organiser d'autres explorations. Sous son inspiration. AUan Cunningham se dirige vers l'hémis- phère austral ; James Bo-vvie le suit, puis visite le Brésil, le Cap et y trouve des plantes bulbeuses, des Orchidées, des Cactées. Fn iSaS, il donne à Kcav une Amaryllidée de l'Etat de la Rivière d'Orange. "William Hooker la nomme « Imantophyllum Aitoni ». dans le Bota- nical Magazine, alors que cette espèce, détournée du Muséum, fleu- rissait chez le duc de Xorthumberland et paraissait dans le Botanical Register avec le nom de « Clivia nobilis », donné par Lindley. Des îles océaniques. AUan Cunningham envoie, vers 1826, le Séaforthia élégant, leBowéniaremarqual)le, le Grévilléa robuste, des Laportéas, des Sténocarpus et le superbe Araucaria qui rappelle son nom. A cette même époque arrivaient à Kcav, par David Lockhart, l'im- portateur du Gardénia à longue fleur, \ine collection d'Orchidées recueillies à la Trinité : Stanhopea insignis, Oncidiiwi Papilio. 1823, Loclihartea elegans, Cataaetum tridentatnm, et la curieuse plante aquatique Pontederia craasipes, aux pétioles vésiculeux. Comme Edimbourg, le Jardin de Kew avait reçu, en 1818, les premières semences du Rhododendron de l'Himalaya. parAValliel», fouillant les Indes Orientales; et, ensuite, le Cèdre Deodara, par Leslie Melville, parcourant les montagnes du Népaul. De Kew, Oldham Richard se dirigea vers la Chine et le Japon, et Charles AVilford visita les îles japonaises et de Formose. 124 ANGLETERRE Les élèves du ]Muséum placés dans les jardins coloniaux ne tardaient pas à transmettre régulièrement le résultat de leurs recherches : John Fraser qui devait ensuite nous enrichir de 200 espèces américaines, parmi lesquelles l'Azalée à fleur de souci, le Groseillier doré, le Pavier à épi, le Rhododendron de Cateshy; "William Morrison, important des Protéacées de la Rivière an Cygne : (icorge Aldrige, collecteur d'Orchidées à la Trinité ; George Barclay, explorateur de l'Amérique Sud et des Sandwich ; NathanielAVilson, planteur des premiers Quinquinas à la Jamaïque. Nous pourrions ainsi continuer l'historique des services rendus par le premier Muséum horticole du monde , et nous arriverions ainsi aux célébrités modernes qui ont constamment trouvé à Kew protection, conseils et appui. Parmi le personnel dirigeant — toujours à la hauteur de sa mission — nous devons citer, après Alton, le savant Sir William Hooker, réorganisateur du jardin, puis son fils Sir Joseph Dalton Hooker, qui fit paraître chaque année un Report on the progress and condition of The Roj-al Gardens. — Thiselton Dyer, de la même famille, lui succéda en janvier 1887 ; il publie actuellement le Kew Bulletin, devenu populaire, par Tintérèt de sa rédaction et par son prix modique de o fr. 20 par mois. Les ouvriers, employés et élèves jardiniers reçoivent à l'établisse- ment une solide instruction théorique et pratique, au moyen des riches collections du Musée, du Jardin et de la Bibliothèque, concur- remment avec les conférences et les travaux manuels. Répétons enfin que Kcav est la pépinière ou le laboratoire des colonies anglaises, leur préparant ces végétaux industriels ou écono- miques si précieux et les approvisionnant jusqu'à ce que les jardins d'outre-mer puissent se sufiire. La Société royale d'Horticulture n'a pas hésité à organiser à ses frais des explorations lointaines, depuis Jolin Reeves et Joseph Banks, par exemple : Georges Don, John ForbesetPotts, en Afrique; John Dampier, Parker, en Cliinc: David Douglas, — im martyr de la science, — aux États-Unis et en Océauie, d'où il recueille plus de 200 espèces ; John Weir, au Brésil et en Colombie ; Hartweg, dans l'Amérique centrale ; Robert Fortune en Chine et au Japon ; etc. Des maisons renomuiées, celles de Veitch, Sander, Bull, Low, entretiennent des voyageurs collecteurs à leur profit. Après avoir parlé des arrivages directs au « Royal Muséum », nous énumérerons les principales trouvailles de Robert Fortune, A.N(;i.ETi:iuu-: 1-20 voyageur de la Soc-iclé royalr iriiorticiilliin', — (|ui apporta ;ui\ Indes le Thé de la Chine, — eelles des « allacln-s » aux ('■lahlisscuiciits eoninuTciaux, et nous eilerons quekjues exphn-aleui's lihirs. ,1. l'^Xri.OltATKLItS DK LA SoCllCTK UOVAI.K DIlOiniCUI-TUIlK i)K Londres. lloiuan l-'lei'is Mastaeluuitus. Caniellia Cu[) Ik-auly; Prince Frédéric \\'illianis; rclicniala llorepleno. Chaniicrops Forlunei. Cilrus jai)oniea « Kuni Quai ». — mandarin. — média « Finf;ered ». Clemalis lanuf^inosa. Daphne Forlunei. Diervilla rosea dit Weigela. Edjceworlliia elirvsanlha. Forsylliia viridissima. Gardénia llorida Fortuuei. Ilex cornuta. Indigofera décora. Jasminum nudillorum. Lonicera fragranlissima. Pajonia arborca Moulan. (collection). — sujets porlc-grelles. Prunus triloba. — sinensis flore pleno albo. Quercus sinensis. Rliyncospeinium jasminoides. llosa sp. — aneniona-dora. — Forlunei. — Yeliow (l*"(ulunc). Skimmia Forlunei. Spalhoglollis Forlunei. Spira'a callosa. — pruuilolia llore plcno. Viburuum inacroce[)haIum. — plicalum. "NVistaria sinensis alba. Plantes licrbaeées de la Chine. Adamia versicolor. Anémone japonica. Arundina sinensis. Brassica sinensis. Calyslegia pubescens. Campanula nobilis. Cliirita sinensis. (^lirysantiicnium « Pom[)on ». Dielylra s^jcctabilis. F'arlugium "(randc. F^ouf^cres, plusieurs espèces, Pa'onia, |)lusicurs variétés. Plalycodon j^randilloiiim ; album. Sclaginclla ca'sia; W'ildcnow i. Statice Forlunei. Conifères du Japon. Cryptomcria var. Podocarpus, plusieurs types. Uclinospora aurca; oblusa; pisilera. SciadopUys vert ici liai a. Thuiopsis dolabrata varicjfata. — Slandisiiii. Arbres et arbustes du Japon . Acer, plusieurs espèces. Aralia varicjçala. Aucuba japonica (màlel : variétés. ClcmatisFortunci;JohnGould Veitch; Slandisiiii. Corylopsis parvillora; spicata. Daphne varicf^ala. Deulzia crcnala llore plcno. Eheag^nus rellcxa variegata. Eurya japonica varicf^ala. Evouymus isérie variée). Kcrria japonica varicf^ata. Ligustrtim japon, aurco-varictjalum. Lonicera bracliyp. aureo-rcliculata. Osmanlhus aipiilolium; varic<,Mlum. — nanum. Pillosporum varic«,'atuMi. Prunus japonica. Uapliioiepis ovala. Rliapis llabellil'ormis ^ ancirata. Rhododendron Mcltcrnichii. Skimmia japonica vcra : nova, etc. ïhea viritlis varicf^ata. Vilis de Yedo. Plantes lierbaeées du Japon. Chrysanthemum (variétés). (^ouN allaria varicijata. Laslrca Slandisiiii. Lilium auralum, elc. Lychnis Senno ; variej^ata. Sàxil'raga Forlunei, Spiraeapalmata. Tricvrlis hii'la. 126 ANGLETERRE B. — Explorateurs de l.v Maison William Bull A CHELSEA-LOXDRES. Baloerhama. iS7'3. — Coloml)ie. — Oneidium Haldorranup. BRVciiMhi.LEn. iS;i. — Colombie. — Tillandsia mu«;aica. Cahoeu. 187.1. — Colonibio. — Anthurium Veitchii. — Bouiarea Carderi. — {]ollea liborica, iS^^- — l)ieHVnl)aiMiia. variétés. — Masdevallia Cardeii. — Oniidimu Carderi, 1875. Crocker. 1S7S. — Bornéo. — Bulbophylbim Beecarii. IIarris, 1870. — Cc»te ouest Afrique. — Allamanda Chelsoni. HiLL, 1878. —Natal. — Enceplialartos Frcderiei Gul- lielnii. Seemann, 18G6-18O8. — Amérique cen- trale . — Adiantum Seemanni, 1868. — Ay^ave Seemanni, i8l)fi. — Casimiroa edulis, 18G6. — Cyrtodeira chontalcnsis, 1867. — Geonoma Seemanni. i8()8. — (lodwinia Gigas, 1868. — Parmenliera cerilcra, 1866. SiiUTTLEwuHTn, 1S76 — Colombie, — Antitçonum insiofne. — Bijjnonia majjnilica. — Masdevallia eaudata: muscosa. — Masdevallia Shuttleworthii. C. — EXPLOR.VTEURS DE LA MaISOX HuGII LoW & O^ , ClAPTOX LoXDRES Baxter William, 1828 — Australie. — Yé-i878. — Colombie. — Odontoglossuni nevadense. Ericsson, i88,")-i893. Birmanie. — Brésil. — lies de la Sonde. — Bulboidiyllum Ericssoni. — Cattleya Yictoria llcginn. — Cynri()cdium EllioUianum ; Kimballianum ; Uothschil- diaiium ; Sanderianum ; Yic- loriic Mariae, etc. Arel R., 1887-1888. — Mexique. .VlrreciitH., 1887-1888. — Yenezuela. Arnold F , i88i-i883. — Yenezuela. Colombie — Cattleya Percivaliana, i88a. — C)dontoglossum Sanderianum. Bartiiolomaels P'., 1883-1893. — Co- lombie. — Mexique. — La lia anccps Schrccderiana. — Lalia anceps Sanderiana. BoKisr:ii, i8H3-i88-i88-'J . — Ilcs do la Sonde. — Indes. — Cœlogync Forsterniaunii. — — Sanderiana. — Deudioltiiiui eruenliuu. — — dactvlil'ciuni . Fritz II ,1888-1889 — liirmanic. IIamf.i.in L., i8()'3. — Madajfascar. — Eulopliiclla Elisahetliae. HkxnisW., 1884-188G. — Colombie. — Indes — Ëucharis Maslersiana. — — Sanderiana lluBscii, 1881-1884. — Equateur. — Pérou . — Masdcvallia anchorifera; ealu- ra ; (lavcola ; ludihunda. — Maxillaria Ilui)scliii. — Odontofïlossum Sclirœderia- num . — Oncidium Hubscliii, — — Iricuspidatiim. Hu.mblotL., 1880-1887. — Les Como- res. — Madagascar. — Angfriccum l'asluosuiii; Gernii- njanuni ; Ilumhlotii; Leonis; Sanderianuui. — Cynil)idiuni Huniblotii. — Piiajus Humblotii. Kkhach O.. i88i-i89'3. — Colond)ie. IvL.vuocii frères, 1871 . — Equateur.ele. — BoUea cœlesUs ; Lawrenceana. — Masdevallia Edwardi. — Masdevallia Klabochortim. — Maxillaria Sanderiana, etc. — Odonloglossum cirrhosum; con- l'erluni ; Edwardi; orientale; pardinum ; polyxanthuni. — Oueidium chrysôrnis ; lamelli- gerum ; melanops ; virgula- lum, — Pescatnrea Klabocliorum. Khomer E , 1886-1890. — Brésil. — Venezuela. LiXDGREN, 1892-1893. — Brésil. — Paraguay. LoRENZEN J., 1891. — Colombie. Max, 1884-1885. — Colombie. — Cattleya gigas Sanderiana, i883. — — Schrœderae. .MicuoLirz W., 1881-1893. — Africpic. Birmanie. — (loehineliine. — Con^^o. — Nduvelle-riuim'e — Philipj>ines. — Aloeasia Sandeiiana. — Atridcs Savageanuin. — (;yi)ripcdiuiu Ciianiberlainia- num. — Cirrlioixlnlum Sanderianum. — Dcmliobium Imiieratrix ; vera- tritolium. — rirammatophyllnni Measure- sianuni. OsMKiis J , 1S81-1S85. — Brésil. — Lielia grandis var. tenebrosa. OvEusiAYS C, 1887-1893, — Brésil. — Coloml)ie, — Equateur. — (liiatc- niala. — Ilonibiras. — Pérou. — Venezuela. — Oueidium Sanderiannm, etc. Pat.mkr, i88()-i8(jo. — Venezuela. Guyane anglaise. Peu.vceck F., 1881-1887 — Mexique. Peutuiis, 1893.— Brésil. — Pérou, ' Petus E . 188.5-1890. — Argentine. — Brésil. — Equateur. BimannE ,1881-1880. —Birmanie. — Bornéo. — Brésil. — Indes. IloEUELEN G ,1880-1884.— PJiilippines. — Aerides Lawreneeanum; iiolia- nianum ; Sanderianum. — Phabrnopsis Sanderiana, 188."). — Vanda Sanderiana, 1887. IloDEL, 1888-1889. — Les Indes. Rœzl (Benedict), 1871.- Equateur.— Mexique. — Masdevallia abbreviata; Clii- nuera ; Livingstonianà ; ma- erura, 1874; xantliodactylis. — Miltonia Bcezlii. — Odontoglossuni niadrense, 1872. — Oueidium hastatum Rœzlii. ' — Peseatorea Rcezlii. — Sobralia Uœzlii. — Zygopetalum expansum. ScuMiuTcuEN, 1880-1893. — Colombie. SciiRŒDER A., 1883-1884. — Afrique. — Indes. — Sierra Leone. — Crinum Sanderianum. SeidlE., 1881-188,5. — Guyane an- glaise. — Cattleya Gaskelliana, i883. — — Lawrenceana. Starker, 1885-1893.— Brésil. Wallis, 1877-1878. — Equateur. — Péi-ou . — Orchidées diverses. Wells A., 1882-1886. — Brésil. E. — Explorateurs de la Maison Veitch a Ciielsea, Londres. BuRBiDOE W. F., 1877-1878. — Bornéo et Sumatra. — Aloeasia seabriusoula. — Hurbidgea nitida. — (hyploeorvne eaudata. — Gamogynè Burbidgei. — Ixora Burbidgei. — Kepenllies Rajah ; bicalcarata ; Burbidgei. — Pinanga Veilohii. — Piptospatha insignis. ~- Rhododendron stenophyllum. — AVormia Burbidgei. — Oreliidées variées. Chesterton, 1872-1877. — Colombie. — Odontoglossuni Coradinei. BuRKE, 1881-1894.— Guyane anglaise. — Bornéo. — Philip[)ines. — Bur- mah. — Nouvelle-Guinée. — Nepenlhes Burkei. — Phabenopsis Scliilleriana. — Ileliampliora nutans. ia8 ANGLETERRE — Cypripciliuni Liiulloyamuu. — Zviroi>etalum lîmkri. ClHTis (Chaulks). iS:S-iSS<. — Arclii- pel indien . — Madai^ascar. — Gran- des Conioies. ele. — Anirra'cuni sesquipedale. — Cypripediuni Curlisii. — ^Medinilla Curlisii. — Nepenthes variés DoAVNTON. 1S72. — Cliili. — Dieksonia Berleroana. ExDRES, i8:2-i87'3.— Améri([ue Cent. — Epidendrum Eudresii. — Utrieularia Endiesii. HvTTON. i806-i!S(xS — Indes. — Aerides Huttoni. — Dendrohinni Iluttoni. — Yanda insii:;nis. Kalbbeyeu. 187SMSS1. — Colombie. — lla'manthus Kalbreyeri. — Paehystoma Thomsonianum Loiuî (Thomas), i84o-i858. — Areliipel indien — Aerides Fieldin«jrii. .— Araclinanlhe Catliearti. — Bulbopliyllum Lol)bi. — Cypripediuni l)arl)atum. — CVpripedinm superbiens. — PliaUenopiis interniedia. — Phalwnopsis amabibs, Bhime. — Yanda cierulea ; tricolor. — ^Esehynanlhus Lobbii. — Medinilla niagnilioa. — Nepenthes Yeiteliiana. — llbododendron Brookii; jasnii- nillorum ; javanicum ; Lolilji. LoBB (AYii.liam), i'84oi857. — CaUfor- nie. — Amérique du Sud. — Abies l)raeteata : concolor. — Araucaria imbricata. — Eitz-roya patagonica. — LiJjocedrus letragona. — Podocarpus nuln^enus. — Saxe-Gothea eonspieua. — Séquoia j^ij^antea. — ïliuia Loltbi i<^iotlirium eoccineum. — Escallonia maerantlia. — Lapageria rosea. — Philesia buxifoHa. — Pleroma elegans. Maries (Chaules), 1873-1879 —Japon ; Ile Foriuose. — Abies Mariesii. — Acer japonica (variétés). — Caryoi>teris Mastacliantus. — Clerodendrou tricliotomuui. — Ca-salpini.i japonica — (Cornus liracliypoda — Dapliiiipliylluiu «;laucescens. — Davallia Niaritsii. — Ela-a^nus maeroplnilus. — Iris KaniptVri. — Slyrax japonicuni. Peahce ilic.uAui). i8t)4-i8()8. — Auiéri- ([ue du Sud (Coloml)ie). — Amaryllis pardina. — Bejïonia l)oliviensis ; Pearcei ; rosa'llora ; N'eitcbii. — Cyiiripedium caricinum. — Gymnofïramiua Pearcei. — Gymnoslacliyum Pearcei. — ]Maranla Yeitcliiana. — Odonloiilossum coronarium. — Sancliczia noljilis. — Stemonacanthus Pearcei. — Urceolina pendula. Yeitcu, John GorLn, (1839-1867). — Chine et .lapon, 1859-18G0. — Aus- tralie et Pliilii)pines, i864-i865. — Al)ies lirma. — Cryptomeria elegans. — Picca ajanensis. — Picea Àlcockiana. — Acalypha Wilkesiana tricolor. — Amarantus mclancliolicus. — Ampélopsis tricuspid. Yeilclii. — Ampélopsis japonica. — Aralia ^ eitchii. — Coleus A'eitcliii ; Gibsoni. — Croton undulatus Yeitchi, etc. — Draca-na Chelsoni ; ]\Iac-Leaii ; magnilica ; Mooreana ; regina et autres. — Lilium auratum. — Maranta Yeitchi. — Pandauus Yeitchii. — Primula cortusoides. — Ycitcliia Johannis. YEiTCH,(Hi:nuEUT-JAMEs), fils du ]oré- cédent, rapporte en 1893, des végé- taux recueillis aux Indes, au Japon et en Australie. Yeit(:h(Pi;teu), 1877-1880. — Australie (Nouvelle-Zélande, Fiji.) — Bornéo. — Lomariadiscolor bipinnatilida. AYallis, 1872-1874. — Colombie. — Cypripedium caudatum. — Epidendrum ^Yallisii. — Loasa Wallisii — Masdevallia Chinuera. \Yalteh (Davis), 1873-1877. — Améri- (juc du Sud. — Bégonia Davisii. — Bro-svallia ])edunculata. — Calceolaria lobata. — Cypella jx-ruviana. — (Cypripedium reliculalum. — ^fasdcvallia Davisii; Darlacana; ionocliai'is. — Poly])otrya Zeelileriana. — Yiicsia c'iirysostacliys Zah\, 1.S70. — .\mérique Centrale. — TiMandsia Zahuii. Etc. Le D' Maxwell T. Mastcrs et rorehiclograi)lu' John O'iîrien ont bien voulu nous guider dans ees recherches uiiniilieuses. Certes, il nous eut été facile de les étendre encore. ANGLETKKIIE l-2f) F. — Explorateurs liuues. B.vcKiiovsE (James et Fils). 3. — Bholan. — Khododcudron. BowM.w (U.vvio), i8'38-i8G8. — Pérou. Equateur. (CyanophjUum.) Bridges Thomas, 1807-1865, Cliili — Pérou — Bolivie. — Victoria regia. Catiic.vrt (J. W.) (décédé en i85i). — Himalaya oriental DuvMMONi) (.Iames) (décédé en i863i. — Australie du Sud Ellis iRév' 1-94-18721. — Madajjascar. — Ouvirandra î'euestralis, etc. P'alconeh (décédé en 1860). — Indes occidentales. Gaudner (G.) (décédé en i84"). — Bré- sil — Ceylan GiHsoN (John), jardinier chez le duc de Devonshire. — Amherstia nobilis, etc. GiLLiEs(J.) — Chili. Gordon (J.vmes), décédé en 1780. — Améri(|ue du Nord. — Japon. — Ulmus americana, 1702. — Sophora japonica. — Ginkgo biloba, 1754. Guay ( ChristopiierI). l-'iO- i-iV<,. Améri(]ue. Ghii-fitii (William), décédé en 1845. — Indes. IIiLL Walticr — Queenslaiid. lIooKER (Sir JosKi'ii). — Héfrjons an- tarctiques. — Nouvelle-Zélande. — Ilimalava — Syrie. — .Maroc. — Uhododendronsliinialavcns.etc, Jeffrey Joh.v, i85o. — Calirornie. — Orégon. — Conifères. Lke James, (horticulteur, 1715-179.11. Lehmann (consul}. — Auiéri(jue Sud. — Orcli idées Plrdie ^^■. (décédé en 1S571. — Ré- gions tropicales de rAuiériquc. Skinner (George), i8o4-i8hàtaigiiicr, le Noyer restent sur les plateaux. La Midland Railvay Company expédie à Londres, par paquebots- poste, des cargaisons de Poires, de Pommes, de Raisins, de Pommes de terre et d'Ognons provenant en partie de la culture des colons. Le voisinage des gares et des ports d'embarquement ne tardera pas à se peupler de stations fruitières attirant à elles les négociants ; telles seraient les conclusions de la mission oflicielle Richardon et Paterson, chargée d'étudier les établissements agricoles, les vergers et les potagers des colonies voisines : Victoria et Nouvelle-Galles. En attendant que les plantations deviennent commerciales, des usines à séchage et à conserves se sont élevées dans les districts fruitiers, et des installations vinaires viennent à la suite du vignoble, qui se développe chaque année. Jusqu'alors, les contrées moins favorisées sont restées tributaires des colonies Adélaïde et Tasmanie. Nous pouvons dire ({ue la Sériciculture et l'Apiculture ont trouvé leurs centres de prospérité dans l'Australie occidentale. Les forêts se peuplent de bois utiles à l'industrie : des Eucalyptus, des Casuariuas, des Banksias. des Santals, des Mimosas, etc. Le botaniste baronVonMueller, Directeur des Jardins du Gouver- nement, et le secrétaire des colonies, Malcolni Fraser, ont su mettre en relief les ressources sylvicoles de l'Australie occidentale, tandis que le député Fitzgei'ald en a fait valoir les richesses orchidéennes. l4a AUSTKAL1£ NOUVELLE -GALLES DU SUD Capitale : Sydney. Dendrologie. — Les études botaniques Uc Bentham, de Mueller, de Maindou, de Hooker ont permis de classer les éléments de lai'borescence végétale de la rsouvellc-Galles, par exemple les Eucalj-ptus au fût hardi, au feuillage glaucescent, arbres recherchés par le génie civil ou maritime. Les grandes forets fom'nissent encore dautres essences utiles : L'Angophora, bois lourd et de longue durée ; Le Campêche, employé aux travaux de chemins de fer ; Le Syncarpia. de Maclay, résistant le mieux aux attaques des tai^ets, arbre précieux pour les piles de pont ; L'Arbre à cire, au nord de Sydney, pour la parquetterie et les ponts de navire. Dans les forets de second ordre, nous rencontrons : L'Acacia « Green Wattle » aux élégantes frondaisons broutées par les moutons et les chèvres, arbre riche en principes tannifères ; L'Araucaria de Cunningham, superbe et facile à travailler ; Les Casuarinas « Sea Oak », Uns d'allures et de feuillage ; Le Cédrèle rouge « Red Cedar », beau bois d'ébénisterie et de menuiserie ; Le Frenela « White Cj'pres », léger dans ses tissus ligneux ; Le Livistona « Chou-Palmiste » des alluvions maritimes, dont le feuillage sert à la confection des chapeaux ; Un peu partout, des Banksias, des Callistémons, des HarpuUias, des Mélaleuques, des Mélias, des Myrtes, des Oléarias, et les Pins noirs, rouges ou blancs des régions septentrionales. Mais combien sont extraordinaires les vallées et les ravins de Fougères arborescentes, qui élèvent jusqu'à 20 mètres leur tige rugueuse couverte par une voûte de frondes d'une rare finesse. A leurs pieds, sont des tapis de Ficoïdes sur lesquels gambadent et broutent des bandes de Kanguroos. Une vingtaine de pépinières, non compris celles de la Direction, contribuent au peuplement des forêts de la colonie. Fruits. — Nous retrouvons déjà acclimatée la majeure partie de» espèces fruitières des Deux-Mondes : AUSTRALIE 1^3 L'Amandier, le Ghûtaigaier, le Noyer du Levant et son proche parent le Pacauier du Canada. L'Abricot, la Pèche, ht Prune, la Cerise y sont eu honneur ; la Poire et la Pomme constituent de grands vergers. Certains Fruits semi-tropicaux : Banane, Orange, Pamplemousse, Grenade, Pomme de pin, se propagent, et les essais d'introduction de l'Anone, de l'Avocat, de la Mangue, du Mangoustan, du Litchi, du Kaki, donnent de l'espoir partout. Le Raisin prend de l'extension et parfois quitte le pressoii* pour le séchage et le marché. " Les Orangers du district de Parramatta, presque contemporains de la création de la colonie, rapportent, à 60 ans d'âge, jusqu'à 10,000 fruits par arbre. Les Mandarines en renom proviennent de la vallée de l'Ha^kesbury. A Gardon, un champ destiné aux orangeries coûte quatre fois plus que la terre atlectée aux vergers, tant réputés, deGosfordà Newcastle. Les frais de défrichage et de plantation s'élèvent à i,5oo fr. par hectare, mais le produit ne tardera pas à atteindre le doidjle de la valeur du sol. La Nouvelle-Galles du Sud a expédié juscfu'à 400,000 caisses de fruits d'Aurantiacées aux colonies de Victoria et de Qucensland. Les Compagnies de transport modilicnt leur matériel, réduisent leur fret et abrègent les parcours en faveur de la Pomme d'or si hautement désirée. Les vapeurs qui visitent les ports de Sydney et de Newcastle peuvent désormais alimenter le marché anglais, pendant que la région méditerranéenne est au repos. Cette révolution des saisons a procuré des débouchés aux cultiva- teurs australiens. Ainsi la Californie, voulant éviter le chômage à ses fabriques de conserves de fruits, reçoit par la navigation océanique des productions analogues de l'Australie. Ici, la siu'face des vergers a triplé ; les immenses alluvions se transforment en vignobles ou favorisent la cultvu-e du Mais, de la Canne à Sucre, du Gaie, du Thé, du Coton, de Marantacées fournis- sant l'Arrow-Root, depuis le district d'IUowurée jusqii'à la pointe Sud. Le Gouvernement a secondé le cidtivateur, et l'ère de prospé- rité, prévue par Sir Henry Holkuid, secrétaire d'État aux colonies, a commencé. LEGUMES. — Nous avons parlé de laction du Gouvernement ; nous retrouvons, cette année, son influence dans la propagande de circu- laires et de notices exposant les procédés de culture, de commerce et d'importation de plantes nouvelles» 144 AUSTRALIE Le Ministère recommande Fessai de culture de quelques bons légumes ayant fait leurs preuves dans d'autres pays : Le « Pigeon Pea or Catjang », Cajanus indiens, sorte de Pois dété pour la consommation : Le Dolique, DoUchos hijlorus, pour les sols secs et sablonneux ; Le « Soy Béant », Soja hispida, plante oléagineuse, saponifère, et mets favori des Japonais ; Et quelques autres végétaux utiles: Anona reticiilata, à fruit comestible ; Cœsalpinia coriaina, à écorce tannifère ; Corchorus capsiilaris (Jute), textile; Manihot Glaziovi, Euphorbiacée alimen- taire, produisant le tapioca; Tagasatas, le Cytise prolifère des Canaries, pour fourrage ; Terniinalia, qui porte des fruits à tannin. La Fraise n'est pas oubliée dans cette production populaire. D'après une notice sur le Fraisier, par F. Liisberg Jensen, publiée en iSgS, par le « Department of Agriculture », sont recommandées : 1° Pour la consommation de l'amateur, les Fraises French Seedling, hâtive ; Charles Downing, de demi-saison ; Kentucky, tardive. 2" Pour le marché, la Fraise AYilson's Albany, vantée pour « les marins et les ouvriers », ainsi que Princess Alice ; Crescent et Manchester, se prêtant à l'emballage ; Noble et Sir Joseph Paxton, de récolte profitable ; British Queen, une des plus répandues ; TroUopp's Victoria et Marguerite, très appréciées en Australie. A tous usages, la Fraise des Alpes, dite Reine des quatre-saisons, et la Capron Belle Bordelaise, au goiit parfumé. En culture extensive, le pays produit POgnon de cuisine pour un million de francs et la Pomme de terre pour cinq millions. Enseignement et Propagande. — Un journal, La Gazette, traite de l'exploitation du sol et de ses conséquences culturales. Mais la véritable publicité revient au 'Gouvernement qui envoie aux culti- vateurs, ainsi que nous venons d'en citer un exemple récent, de nombreuses communications résumant ses conseils sur les plantes à étudier, les modes de culture, le greffage, Fécussonnage, la récolte et la conservation des produits alimentaires, leur mode d'emballage et de transport, les conditions dun frigorifique, la lutte contre les maladies et les animaux nuisibles ou les parasites, etc. C'est un système d'instruction essentiellement gratuit et obligatoire. Le Collège agricole de Hawkesbury, institué sur de larges bases, a des professeurs et des cours de botani(]ue, des chaires d'arboricul- ture fruitière ou sylvicole. L'étude des fruits, basée sur le sol et le cUmut et &urleur utilisation économiqiie ou industrielle, est inscrite Al SIUAIJK j'-, iiu lil'(i|4r;iliiIiU' (If l\'lisci<;Milii(lil. De liollihiciix ('Irvcs ont dt'ià poilr à tous les points de la colonie le Ix'-iu'-lict' de Inii-s ti"a\ ;in\ scohiiivs. La sériciculture et re.\|doitalion des phintcs à |);irlimi sont rohirt d'encourag'einents répétés. On i)eut dire ((ue rarljoriculturr Iriiilièrt' j)n'o((iij)(' a\iiiit tout les réf^ions olliciellrs et le monde eulliv;ileur ou néj^ocianl. La confusion règ-ne (|iul(|Me peu dans la nonienclaluri- ponioloj^ioue. Le rapport de Sir llcnry A ndrrson, directeur de laf^rieullure au Ministère des INIiaes el d'Agronomie, du 5 mai iSjju. pi-ésenté au l'aiUMuent, fait pressentir les dillicultés ([ui vont résulter de la statisti({ue assez obscure de la Poniologie locale, l'îus de six cents types de Pommes existent, nés dans la colonie cl propagés sans ordre nu-tliodicpu*. Les Poires et les Prunes ne sont pas mieux déterminées. 11 iuïporterait d'améliorer cet état de choses. Un Musée de toutes les variétés indigènes ou exotiques est commencé ; le modèle des fruits est plastique, une note descrii)tive l'accompagne. En iSya, la collection de fruits moulés comprenait plus de 5oo variétés. Des délégués de chaque district de la Nouvelle-Cialles du Sud sont invités à se réunir deux fois par an. à Sydney ou dans un centre de culture, afin d'y étudier la nonuMiclature des fruits rocomman- dables pour la consommation ou pour le marclié. C'est le début dune Société Ponu)logi([ue australienne, qui ne tardera pas à orga- niser des Congrès publics, à créer des vergers d'étude et des collec- tions typiques des meilleures espèces, dans un pays qui produit pour ([uelques millions de dollars de fruits à pépins ou à novau. Parcs et Jardins rriujcs. — La capitale est largement d(»lfc de parcs et de jardins ; la phq)art sont dessinés avec goût. Le Jardin botani([ue de Sydney, merveilleusement situé sur le port Jackson, occupe une surface de i5 hectares. Hyde Parle, qui lui est eontigu, brille par ses parterres lUuris. Le Centennial Park. créé à Textérieur. pour le ccnlenaii-e de la colonie, a 3oo hectares d'étendue et Moore Park, 200 hectaies. Viennent ensuite: Victoria Park, Outer Domain, Palmoie Park. Prince Alfred P;n'k. AVcntworth Park. Observatory Heserve. Les municipalités suburbaines ont imité la capitale. D'ailleurs, toutes les grandes villes de la colonie rivalisent entre elles pour la composition et le décor de leurs promenades gazonnées et fleuries. Le Flore exotique est venue seconder les ressources locales, et la population prend un plaisir extrême à fréquenter ces jardi»». lu l46 AVSTUALIÈ NOUVELLE-ZELANDE Capitale : AN'ellixgto.v. Les lies do la Nouvelle-Zélande se prêtent admirablement à la production arborescente et florale. Certaines espèces de Conifères, délicates ailleurs, y forment des sujets superbes ; ainsi, les Dammaras et les Podocarpus fournissent des bois de construction, à côté des Pins et des Nagéias. Les Fougères arborescentes, de haute stature, se comptent par quantités d'espèces ou variétés; leurs jeunes plants viennent décorer les jardins d'hiver de l'Europe. Le Phormium « Lin de la Nouvelle-Zélande » est l'ol^jct d'une exploitation en règle pour la corderic et les industries similaires. Linfluence des milieux se manifeste sur le développement de certains bois de service : l'Aristotelia, le Dodonœa, le Harpullia et le Corvnocarpus « Karaka » des forets humides de l'île de Chatam, Malgré la quantité de végétaux indigènes, l'Administration des domaines a fait semer de vastes prairies dans le Canterbury et l'Otage, avec les essences australiennes d'avenir, Eucalyptus et Mimosées, entremêlées de plantes d'origine américaine ou européenne. La production de graines de ces essences variées a suscité Tinstal- lation de comptoirs de semences, recueillant tout ce que la nature leur fournit pour approvisionner les autres parties du monde. Du Cap nord à la pointe sud de l'île, nos arbres fruitiers à pépins ou à noyau réussissent. L'Olivier prospère à Free-Hill, et le district d" Auckland est garni dOrangers, de Citronniers, de Limoniers. Le Figuier s'y est acclimaté, la Yignc prend de l'extension, et, quoique vivacc, le Bananier ne menace pas dune concurrence sérieuse les îles de l'Océan Pacifique. Les vergers de Pommiers et de Poiriers représentent une véritable fortune. En iSg'i, leur étendue était de 20,000 acres ; il en est qui rapportent de 40 à 00 1. st. par acre ou arpent de 4i ares, soit un revenu de 3,ooo francs à l'hectare. Les variétés en sont bien choisies ; nous avons pu le constater au concours de mai 1889, à lExposition universelle, où des h'uits. Cueillis là-bas en mars et emballés en avril, furent soumis à l'appré- ciation du Jury. Les Poires étaient des Williams, des Duchesse, des Diel, des Louise-Bonne, des Doyenné, des Beurré, des Curé. Les Pommes portaient les noms de Adams' Pearmain, Baldwin, Calville blanc, Calville rouge, Cox's Orange, New-York Pippin, Reinette de AISTIIALIK j/- Gaux, lleiucllo de (^auiulu, lU-incllc jj^rist\ Uiljslun l'ipiiiii, ScarU-t Pcarinaiu, Stiirnier Pi])piii, AVallhaiu Abljcy. Les planteurs s'attachent aux IVuils de Ijoniie \ ente à Londres. Les veri^ers. deveiius plus n()iMl)reux dans rAiicIdaïul et le ^Vhangarei, s'étendent surtout le pareours de la lij^ne de la -ManaAvatu llaihvay Company. Les efns U'ucoxj-lon, crchra, cxi/iiia, heniip/tloid, siderophloid, Icrcticurnis, ruslrata, provisions pour les briquettes de bois (U'sliiiécs au pavaj,^' des nies. Les bois durs, destinés aux eonslruclions ten-estres on marines, sont encore fournis i)ar le beau Tristania, le Myrte, bois d'acier, le Syncr à feuille de laurier, le Lysicarpus à feuille ternée. Le Cédrèle rouge, aux veines colorées, menacé par la luulie du destructeur, est protép;é par une loi qui en rè*iflemente l'abattage. L'Acacia à tannin peuple les futaies de Gladlield, associé (piehpu'- fois au Flindersia « Yellow-Wood », au Tari'ietia de la cote, au Dysoxylon, au beau Sarcoceplialus. l'arbre à (piinine du bûcheron. La Dendrologie possède d'autres espèces utiles : le Zanthoxylum, « bois de satin » ; le IlarpuUia « Tulipier d'Australie », au bois fin, le Cimelina de Leichhardt « AVliite Beech», dont la libre ne se dilate ni ne se contracte, le Grévilléa robuste, exploité pour les douves, le AVeinmannia, Saxifragée. qui pullule dans les broussins des tropiques. Les grands massifs de (^.onifèrcs sont en partie composés du bel Araucaria de Cunningham, dit Pin de la baie de Moreton. L'Araucaria de Bidwill, le « Bunya-Bunya » des naturels, croit sur la montagne ; les peuplades aborigènes dévastent les bois pour en recueillir les graines qu'ils mangent : l'Administration a dû y mettre bon ordre. Le Dammara robuste décore le Mont Bartle Frère. Le Podocarpe élevé « Colonial Deal », des régions maritimes, approvisionne les mâtures ; tandis que les Frénélas et les Callitris de l'intérieur, inattaquables par la fourmi blanche, se transforment en poteaux télégraphi([ues. Le paysagiste en quête de végétation combinée, trouverait satisfac- tion avec cette série intéressante : Apliitonia, Cassia, Cinama, Citriobatus, Drimys, Eudiandra, Ficus, Gardénia, Hakea, Helicia, Hibiscus. Melicope, Schistocarpea, etc., trouvés au bord des rivières et des torrents ou sur le liane des montagnes, par F. M. Hailey, botaniste du Gouvernement. L'artiste ne saurait d'ailleurs négliger les Fotigères spontanées : Platycerium ou Corne de Cerf ; Asplenium Nid d'Oiseau ; Lygodium Langue de Serpent. La question des pelouses en terrain pauvre semble tranchée avec les genres Astrebla, Andropogon, Anthistiria, Neurachne, Paspalum, Sporobolus, des friches centrales ou littorales, i5o austhalie Signalons qnclcfiies fruits indigènes au milieu dos broussailles : La « Prune de Davidson », produite par le Davidsonia pruriens ; La « Cerise de Herbert », fruit de V Antidesma Dallachyanum ; La « Noix de Queensland », à saveur de Noisette, récoltée sur le Macadamia ternifoUa. Diflerents Citrons à fruits ronds, oblongs ou sanguins, sont préférés au « Kum Quat » des Chinois, notre Atalantia (Pscudtiegle), commun dans le Maranoa, où sa fleur entre dans les parfums et son petit fruit arrondi, au goût résineux, devient la ])ase des confitures. N'oublions pas de rappeler les Jardins botaniques de Brisbane, de Rockhampton et de la Société d'acclimatation, dignes de fixer laltention des amateurs. TASMANIE Capitale; Hobart. Flore. — La Tasmanie est appelée le « Jardin do l'Australie », par ses richesses naturelles au milieu desquelles brillent de jolies étran- gères : les Azalées de l'Inde, les Camellias du Japon, les Cinéraires de Ténériffe, les Calcéolaires du Pérou, les Pélargoniums du Cap... Ici, sur le rocher, l'Agave du Mexique ; là, au milieu du gazon, les panaclies des Gynériums de la Plata ; plus loin, à l'horizon, le Séquoia, le géant californien, semble vouloir jeter un défi au géant tasmanien. l'Eucalyptus, découvert sur cette terre mémo « de Van Diemen », le G mai 1792, par nos compatriotes La Billardière, futur académicien, et Delahaye, jardinier de la Malmaison, accompagnant l'expédition d'Entrocasteaux envoyée à la recherche de La Pérouse. Mais combien de végétaux indigènes aux floraisons élégantes ou brillantes ? Des Cliantluis, des Chorizèmcs, des Corréas, des Epacris, des Goodias, des Pimélées, des Prostanthéras, des Swainsonias, des Véroniques, et tant d'autres espèces associées aux Mimosées. La ravissante Fougère de grande taille, Dicksonia antarctique, semble dispersée sur le flanc des montagnes pour le plaisir des yeux, et ne pouvait échapper au botaniste U. M. Johnston, qui a étudié la nomenclattire des Fougères de hi Tasmanie. L'Atherospcrma nuisqué prend l'aspect du Houx, et l'Exocarpus ressemble à un Cyprès couvert de Cerises. AUSTRALIK l5l Quelques Conifères dans los genres Actinosti'obus, Arthrotaxis, Dacrydiuni, Diselnia, Frenela, Phyllocladus, sont un agréable Hcconipagiienu'iit à des espèces non résineuses : lianksia. (]alotliam- nus, Callistenion, Gasuarina, Dryandra. Ivlwardsia. Metrosiileros, Stenocarpus, aux floraisons variées de tenue, de coloris ou de saison. La Flore de Fiji ou Viti, ile tVnetueuse du groupe poh-nésien, a importé les arbres suivants ; Guettarda, Afzelia, Prenuia, fournissant un bois lourd ; Lnninitzera, A'oeea. pour les piles de constructions en mer ; Alpbitenia. Olacina, (^alopbyllum. Pongamia, bois de eliarpente ; SeriantUes, Kylocarpus, Neplieliuni, destinés à la l)atellerie. La Sylviculture est placée sous la direction d'un Conservateur des forêts remplissant les fonctions de « Baillif of Crown Lands ». Les pépinières organisées par l'administration ou par des parti- culiers sont une ressource pour les reboisements et les plantations d'utilité ou d'ornement. Fruits. — Les fruits de Tasnianie jouissent d'une certaine réputa- tion. Les ponnnes Bakhvin, Boston Russet, NewtoAvn Pippin, Northern Spy rivalisent avec celles du Massachusetts. On cite les vergers du district de Iluon pour leur vigueur et leur fécondité. Partout, on plante des Pommiers ; le fruit, beau et bon, est demandé sur les marchés des colonies voisines ou de la métropole. La dernière récolte de Pommes a fourni plus de 400,000 boisseaux de trente-six litres. La poire arrive à 20,000. Faut-il rappeler les Poiriers de Bon-Chrétien, à Launceston, qui fournissent cliacun cinquante boisseaux de fruits? Les belles poires étant recherchées, les planteurs auginenlent leurs jardins consacrés à cette production. Le Cerisier croit dans les sols pierreux et fructifie largement. Le Prunier réussit de même, loin des brouillards marins. Le Figuier, le Pécher, l'Abricotier, l'Amandier ne « chargent » pas autant que dans la grande île australasienne, tandis que les Framboises, les Groseilles, les Fraises y viennent ;d)ondantes. Les Noix, les Noisettes, les Xèflcs croissent sur les plateaux ou en ])ordure des taillis. Sous l'innucnee active de la chaleur, la Vigne mûrit son fruit, particulièrement les Raisins précoces, même le Chasselas doré, le Pineau noir, le Black Hamburgh (Frankenthal), le Swect AVater; mais le Muscat d'Alexandrie, le Saint-Pierre, le Riesling, l'UUiadc et autres cépages tardifs y réclament l'espalier. L'île Mai'ia fait espérer une facile exploitation du vignoble, La valeur totale des fruits frais ou conservés, expédiés en 1890, a été de 3.5oo.ooo fr., et l'entrain n'est pas près de s'arrêter. l52 AUSTRALIE LÉGUMES. — Tous les léguiiies de la Grande-Bretagne deviennent plantureux en Tasmanie. Le maraîcher y fait trop souvent défaut, à ce point cpie des particuliers sont obligés de cultiver eux-mêmes les légumes de leur consommation : la population minière se nourrit des plantations laites par des escouades de (Chinois et de Coolies nomades qui viennent, chaque année, se livrer à cette exploitation. La Pomme de terre constitue une spécialité pour la Tasmanie, depuis que l'île a été colonisée ; de grandes quantités en ont été exportées dans les gouvernements voisins. Les Pommes de terre de Brown River sont supérieures à toutes les variétés renommées de l'Angleterre et de l'Amérique ; Cucular Head et la cote Xord-Oucst fournissent aussi de gros tubercules. La production de i8ç)i a monté à ;3, 1 58 tonnes anglaises ; l'année précédente, il en était exporté 33,385 tonnes estimées à 101,047 livres sterling, la plus grande quantité destinée aux colonies australiennes de A'ictoria, de la Xouvclle-Galles du Sud et de l'Australie méridionale. La culture rurale des Navets, des Carottes, des Betteraves, du Melon, de l'Ognon, a suivi la même progression croissante. Des usines à conserves et à séchage s'apprêtent à tenir tête à la concurrence américaine. LvsTiTUTioNs noRTicoLEs. — Il cxistc dcs institutions publiques consacrées à l'avancement de l'horticulture, dans la plupart des giviudes villes. La Société royale de Tasmanie entretient dans la ville capitale l'un des plus beaux jardins Ijotaniques des colonies. A Launceston, la Corporation dirige un parc pulilic, dans lequel l'horticulture est pratiquée spécialement en faveur des autres parcs de la colonie. A Ilobart, Ici amateurs jardiniers et la Société d'horticulture des Cottagers organisent des expositions périodiques. La Société d'horticulture ou nord de Launceston a quatre expositions par au. Des groupes semblables ou analogues existent dans quelques municipalités de la campagne. Les districts fruitiers possèdent des syndicats de producteurs de fniits, qui ont pour objet l'amélioration de l'arboriculture et l'ouver- ture de nouveaux débouchés aux vergers. Ces associations s'occupent aussi de l'envoi et de la vente des fruits aux marchés étrangers. Le journal Webster s Tasmanian AgricuUarist and Machinery Gazette, de Hobart, traite des questions d'arboriculture fruitière, de viticidture et de reboisement. AUSTRALIE l53 VICTORIA (Capitale : Mki.houiini:. La colonie Victoria est la plus iinporlante par son agi-iculture, ses vignobles, ses jardins de rapport, son eoinnieree et ses institutions. ENSKir.xK.MKxr. — L'horticulture est enseignée ofliciellement avec l'agriculture dans les collèges de Dookie et de Longerenong, qui sont dotés d'un personnel spécial et de cliamps d'études. Le Collègue agricole de Dookie l'ut érigé le i' octobre i88C, sur le terrain de la Ferme expérimentale. Les cours d'instruction comprennent la chimie, la botanique, l'entomologie, la géologie, l'anglais supérieur, l'arithmétique, la mensuration, la levée des plans, l'arpentage, la tenue des livres, les travaux pratiques de la ferme, etc. Les leçons d'agriculture, d'horticulture, de botanique, d'arpentage et autres sont théoriques, pratiques et gratuites. Les élèves, au nombre de quarante, paient aS livres (625 fr.) par an, pour leur entretien. Le Collège agricole de Longerenong a été établi en mars 1889, sur la réserve de la Ferme expérimentale de ce nom, au nord-est de Horsham, district de AVimmera. La réserve comprend 1,000 hectares de culture, en bonnes conditions. Des bâtiments sont consacrés aux collections, aux cours théoriques et à l'installation de 40 élèves. Sur \ine ferme de 120 hectares, on a réservé un cinquième pour les cliamps d'essais, les pépinières fruitières, les plants forestiers et la collection de vignes de jardin. Un potager, l'annexe obligatoire d'un établissement de ce genre, sert aux démonstrations des cultures intensives ou extensives. FiU'iTS ET Lkciumes. — Le Clouvernemenl accorde des prinu\s de G 1. st. aux cultivateurs qui exportent leurs fruits, mais parfaitement emballés. Les espèces de légumes adoptées sont les principales espèces de l'Angleterre, augmentées de quelques types apportés par les Chinois et les Anjéricains, l54 AUSTRALIE Bois. — Les Gomiuiers ou Eucalyptus composent dans la colonie Victoria de superbes massifs. Les planteurs les cultivent par le semis, propageant les espèces réputées pour leur résistance aux épreuves du temps et des fardeaux et qui semblent réfractaircs aux attaques du taret. « teredo navalis ». On remarque, dans les chaînes de Dandenong, près de Healesville, un Eucalyptus amygdaJina tombé, mesurant, dit-on, i5o mètres de longueur. h'Eiical)'ptiis rosti'ata a la favem' des ingénieurs de marine pour les piles et les traverses des ponts et les genoux de la charpente des vaisseaux, tandis que plus légère, l'espèce jpf/u/aris entre dans la fabrication des "wagons de chemin de fer. Nous retrouvons les Protéacées, les ^lyrtacées, les Mimosées^ les Casuarinées des autres provinces, et les Fougères arborescentes extirpées des ravins de montagnes au profit des serres européennes. Parcs et Jardins. — En dehors des l)eaux jardins d'amateurs, ornés des plus jolies espèces ai'bustives ou florales, les principales villes de la colonie ont des promenades, des avenues, des boulingrins, des parcs ; toutefois la cité australienne la mieux dotée, sous ce rapport, est certainement Melbourne. Plus de 2,000 hectares, — non compris les municipalités subur- baines. — sont convertis en une centaine do « Park, Square, Cricket Ground. Récréation, Ornamcntal Plantations. Public Gardons, Mili- tary- Parade Ground, Racecoursc ». Ajoutons les cimetières, où le respect des morts se confond dans un riant paysage. Le Royal Park occupe 200 hectares, au centre desquels se trouvent le Jardin zoologique d'acclimatation et le pâturage des fauves. Cent lioctares sont affectés au « Botanic Gardon and Domain ». Dans la section de Riclimond, le « Park » couvre ^o hectares et « Horticultural Gardons » i.5 hectares. Albert Park figure pour 200 hectares à cheval sur South Melbourne City et Saint-Kilda City. Les jardins des universités, collèges, écoles, asiles et sociétés entrent dans le cliiflrc total pour une bonne part. Une grande ville telle que la capitale do Victoria, tirée au cordeau, fréquentée par une j)oj)iilall(»n indigène, coloniale ou cosmopolite, le rendez-vous du monde de la finance et du négoce, ne saurait engendrer la mélancolie, lorsque les vagues de la mer viennent mourir à ses pieds, quand les Eucalyptus et les Mimosas sont à l'horizon, et que ses carrefours disparaissent sous la verdure, les gazons et les fleurs ! "f^ AUTRICHE-HONGRIE 622,309 kilomùlrcs cams. — ^^i ,28"] yÇfOij hal)ilanls. l — Action de l'État. — Écoles d'horticulture. Avec raccroissemcnt des libertés politiques, le coniiiierce et rindustric ont certainement fait des progrès importants, et c'est à cette cause que l'on doit attribuer les prostrés toujours plus grands de riiorticulture autrichienne. Le Gouvernement en favorise l'essor par les procédés suivants : 1° Des subventions sont accordées, pour certains travaux de culture déterminés, aux Sociétés privées ainsi qu'aux Sociétés publiques ; a" La fondation d'écoles d'horticulture est encouragée ; 3" Des médailles de l'Etat et autres distinctions sont destinées à récompenser les travaux horticoles de mérite. Ces encouragements ont retenu le travailleur au sol. L'Autriche est, en effet, le pays où la population agricole, relativement la plus importante, obtient une proportion de 55 pour cent de la population totale, alors (jue la France atteint 4^. le Danemark 47- 1^^ Ktats- Unis 44? l'AUeuiagne 4'-^- l'Italie 35. la Belgique 3'j pour cent. L'organisation d'établissements d'iastruetion agi'icole a été la conséquence naturelle du mouvement des esprits et des intentions gouvernementales. Institut supkrieur de Klosterneuhoirg. Situé aux portes de Vienne, sur le Danube, au centre d'une riche contrée de vergers et de vignes, cet établissement de haute science et d'applications pratiques était tout indiqué au Ministère de l'Agri- culture pour rinstallalion d'une Station expérimentale, consacrée aux études viticoles, o'uologiques et pom«)logiques. l56 AUTRICHE-HONGRIE La cultiiro et rcntreticn des vergers, l'exploitation du vignoble, l'étude des maladies végétales, l'expertise des vins sont devenus la base du programme de Klosterneubourg. En 18-0, l'organisation et la direction en furent confiées au D' Léonliard Hoesler, alors professeur de chimie technologique et agricole à l'Université de Carlsruhe, déjà renommé par ses travaux; il sut réaliser son programuie, consistant à vulgariser par la parole et par la plume les découvertes scientifiques et leur application aux vignes et aux jardins, sans oublier les fruits et les vins. Il en résulta d'abord l'achat, et l'annexion par l'Etat, de l'école de vignerons fondée par les moines en 1860, ce qui entraînait, en 1874, la création dune école intermédiaire destinée tout particulièrement aux régisseurs de vignes et aux sommeliers. Les administrations en sont tout-à-fait distinctes. Outre ses laboratoires, ses bibliothèques et salles à microscopes, la Station expérimentale possède des champs d'expériences, des serres et des pépinières qui lui permettent de répondre aux exigences du service. Elle est en relations avec les établissements analogues, libres ou ofliciels, de tous les pays, et rend de grands services à l'agriculture. Les études cryptogamicpies sont confiées au baron de Thuinen, adjoint à la direction; mais tous les travaux de la station se trouvent résumés dans les Mittheilungen der K. K. Versiichsstation éditées par le savant directeur-professeur Roesler. Écoles et Cours d'horticulture. Après l'école primaii'e, où la jeunesse rurale apprend les premières notions de la culture du sol, l'enseignement horticole pénètre aux soixante Ecoles d'agriculture ou forestières par l'arboriculture et la maraicherie. Le chapitre pépinière et dendrologie est ajouté au programme des Ecoles supérieures d'agriculture et de sylviculture. C'est ainsi que l'horticulture est démontrée aux élèves : De l'Institut impérial royal d'agriculture et d'économie forestière, à \'icnne ; De l'Ecole impériale royale (r-nologicpie et pomologique, à Kloster- neubourg ; De l'École d'agriculture «Francisco Josephinum », à Môdling; Des Ecoles supérieures d'agriculture de Tabor et de Tetschen- Liebwerd, en Bohême; De l'Ecole d'agriculture, de fruiti-viticulture» à Feldsberg ; De l'École d'agriculture et de viticulture, à Znaim, en Moravie ; AUÏlUCniMIONGlUi: 10^ De l'École cragricMillurc cl Slalioii oxpc'-rinu'iitalc, à San .Mifhelr, Union des jardiniers-marchands de Prague. l(>0 AlTRU'.llK-HOMlllIE jiciN. — Société pour le développement de riiortieulture, 1886. JouxsDoiu'. — Société darboriculture fruitière et d'embellissenieut, l'ondée en 1879. Kladuau. — Société d'arboriculture fruitière, fondée en 1847. KoHUAXOvic. — Société d'arboriculture, fondée en 1878. KuTTEXBERG. — Société d'horticulture de la Bohème orientale, 1887. Laun. — Association horticole de Laun, fondée en i883. Leitmeritz. — Association des horticulteurs et des amateurs, i885. PisEK. — Association des horticulteurs, fondée en i883. Rakonitz. — Société d'arboriculture de Rakonitz et de ses environs, fondée en 1879. Reichexau. — Société d'embellissement, de pomologie et de plantes vertes, fondée en 1881. Saaz. — Société pour les plantes vertes, fondée en 1877. Sciilackenwertu. — Société pour la plantation et le dressage des arbres fruitiers, fondée en 1884. AVamberg. — Société d'embellissement et de pomologie, 1888. AVelwarx. — Société de pomologie pour le district de Welwarn, fondée en i883. BuKOWINE. CzERXowiTZ. — « Ami du peuple » pour diverses améliorations rurales; association fondée en 1877. Garinthie. Arxoldstein (Willach). — Société de pomologie, fondée en 1881. Klagexfuut. — Société d'horticulture de Carinthie, 1872. Carniole. AssLiXG. — Société d'arboriculture et d'apiculture, fondée en i883. Galicie. Lemuerg. — Société d'horticulture et d'arboriculture fruitière, fondée en 1867. — Société d'apiculture et d'horticulture, fondée en 1870. Moravie. Bruxx. — Société d'horticulture et de pomologie, fondée en 1887. M.i-:nR-SciK)EXUERG. — Association des jardiniers, fondée en 1876. SlLÉSlE. Tîtoi'i'AU. — Société de culture des fruits, fondée en 1882. ObLR-KuuzwALL». — Société de pomologie, fondée eu 1879. Al TUICIIE-ilOXGttlE iGl Styrie. GuATZ. — Société styrionnc d'horticulture, fondée eu i834. — Société d'horticulture impériale et royale, iH'j3. — Association des horticulteurs et des amateurs de jardins, l'ondée en 1888. — Société d'arboriculture fruitière ihi district, 1889. Sociétés de pomologie à : MURECK, 1887 PfAUBERG, 1887 Maubouiiu, i883 Raxx, 1889 Saint-Mautin. 1882 Saint-Cikougen, 1881 ÏYHOL. I3ozE\. — Société d'horticulture, de pomologie et de viticulture, fondée en 1884. Mera.v. — Association des hvé, Kradec, jus(|B'au Chriidini, au nord- ouest de cette province, i)résentent rasj)e(l dune forrl Iruitièi-f. La récolte est généralement dirigée vers rAllemague, et le produit atteint une valeur de dix millions de francs. AUTRICIIE-IIJONGRIE lC5 La Pomme a des fruits locaux estimés au marché ; telles soûl : Cossonct (le Kicnast à floraison tardive ; Kdol Uollicr et VaU'I Tâuhlii»^, du Tvrol ; Pojnick, originaire de Bojkov, en Moravie : Batullocn Apfel, de Transylvanie ; Pogasca-alma, qui brave les tempêtes dans les steppes sablon- neuses de la Hongrie : Tôrôk-bàlint, Sùvàri, Sreica, de la Croatie, de Hongrie; En Bolièuie: Isinové, Framboise d'Holovous, Kminové, Kosikové, Malvazinka, Salové, Muskat-Reinet, Vejlimek, Yirzinské. La Pomuie de Romarin, qui doit son nom au parl'um qu'elle dégage, forme la base des vergers du Tyrol méridional. Le revenu d'un arbre ayant été évalué à 4'> francs, le Gouvernement autrichien a, sur ce chifl're, établi l'impôt foncier des plantations fruitières, La question des fruits à introduire en Autriche a été traitée au Congrès international de Pomologie qui sest tenu, à Vienne, du 2 au 7 octobre 1873. Des délégués des principales provinces y assis- taient et ont recommandé le choix de vingt Pommiers et de vingt Poiriers aux planteurs. Voici ces quarante variétés admises par l'aréopage et appelées dans leur ordre de maturité : Pommes. Charlamovski (Boiovitsky.) Reinette Harbert. Pearmain d'été. Reinette d'Orléans. Cludius d'automne. Beaufin strié. Pearmain de Sclnvarzenbach. Ribston Pippin. Non-pareille de Langton. Reinette grise du Canada. Pearmain écarlate. Reinette Oberdieck. Reinette de Burchardt. Court-pendu royal. Noble jaune. Reinette Raumann. Orange de Blenhcim. Reinette de Champagne. AVageuer. Wellington (Dumelows'Sccdling.) Poires. Souvenir du Congrès. Colmar d'Arenberg. Seigneur (Esperen). Soldat Laboureur. Fondante des bois. De Grundvow. Beurré Hardy. Conseiller à la Cour. Poire Dcchaut Dillen. Nouveau Poiteau. Beurré Capiaumont. Passe Colmar. Marie-Louise. Colmar Nélis. Beurré Superfîn. Beurré de Rance. Louise bonne d'Avranches. Beurré Sterckmans. Duchesse d'Angoulème. Joséphine de Malines. Ces excellentes variétés ont pénétré au verger. On le reconnaît aux approvisionnements du marché, arrivant par voie ferrée, par chariots ou par le Danube, l66 AUTRICHE-HONGRIE En même temps, de bonnes variétés étudiées et recommandées dans les congrès français on allemands, faisaient leur entrée dans les pépinières et les jardins d'expériences. Le commerce des fruits a dispersé son siège à Gorice, à Bozen, à Meran. à Gratz. à Marbourg, mais il est arrêté brusquement aux frontières de Russie, de Roumanie, de Serbie, de Turquie, par suite de mesures douanières restrictives. L'industrie des conserves de fruits, et surtout leur dessiccation, a acquis ime certaine importance, depuis que le Ministère a décidé qxie les séchons de fruits devaient être compris au chapitre des approvisionnements de la flotte et de l'armée. Plusieurs types admis au séchage traditionnel, par les paysans du Tyrol. de la Styrie, de llstrie, de l'Illyrie, de la Bohême et de la Moravie, sont scrupuleusement respectés. Hongrie. Les arbres fruitiers sont répandus et considérés en Hongrie. Les contrées qui se sont acquis une plus grande réputation sont : La A'allée du Danube sur les rives du Tisza et du Maros, le beau pays transylvain, les contrées de l'Ouest, et le comitat de Soprony ; les fruits y viennent superbes et en excellente qualité. L'arbre vraiment populaire de la Hongrie est sans contredit le Prunier, surtotit l'espèce connue sous le nom de « Besztercze ». Plaine ou colline, tout lui convient ; il s'accommode même des hautes vallées, et partout son fruit est très estimé, à tel point que l'habitant de certains villages en compose parfois, avec le maïs, sa principale nourriture. Les Prunes non consommées, fraîches ou sèches, servent à faire une marmelade d'un placement facile, ou d'excellente eau-de-vie. Les Cerisiers, quoique propagés partout, prédominent à travers les comitats du centre. La Griotte, dite d'Espagne, prospère particulièrement au bord du lac Balaton et parmi les comitats de Szeps et de Verôcze, où elle frappe par sa beauté et sa grosseur. Kôrôs est un centre d'exportation de Cerises et de Griottes. Les Abricotiers ne se distinguent pas par la qualité de leurs fruits, bien qu'ils soient recherchés auprès des villes. Debrcczen, Kecskemët, \agy-K«')rùs sont les contrées de production. Le Pêcher donne de Ijons fruits; leur réputation commence à baisser depuis que les chemins de fer permettent de tirer d'Italie des Pêches qui sont plus appréciées pour la forme et la grosseur. Les Pommiers et les Poiriers, plus estimés, sont remarquables AUTRICIIE-HOXGRTE l6;7 par la beauté et par la bonté de leurs produits, daus les comitats de de Poszega, de Verôczc, de liarauya, de Soniofçy. Los Noyers et les Châtaigniers prospèrent à fîoo mètres; mais ils ont beaucoup à soullVir des gelées du printemps sur les plateaux l'roids. Les (Miàlaignes sont petites, et pins douces ipie celles d'Italie; les Noix ont la coque mince et l'anuinde agréal)le au goût. Les Figuiers croissent à l'état sauvageon Croatie et, eà et là, à l'aljri dos i'oréts de l'ancien lîanat. Les Grenadiers et les Oliviers n'ornent <(ue le littoral. Les Groseilliers sont communs au jardin et au champ de vigne. En dehors de la production du potager ou du jardin, la Fraise, la Framl)oise, la Mûre, le Cynorrhodon se récoltent dans la forêt ; — or, la Hongrie compte 9,5oo,ooo hectares de forets. Nous citerons la propriété de fondation de Pilis-Maroth, qui encaisse 3,5oo à 4>ooo francs de fermage annuel j)our la récolte des fruits d'une forêt do 3oo à 4oo hectares de jeunes taillis. La zone du vignoble hongrois est la transition de la plaine à la montagne; on y retrouve les cépages renommés du vignoble français. Tout n'est pas livré à la cuve; une grande partie des raisins sont vendus au marché ; toutefois le Chasselas occupe le premier rang au verger et au jardin. Une certaine quantité de raisins à vin est exportée vers la Russie et vers rAUemagne. La vigne sous verre a commencé son installation dans le domaine des grands propriétaires. La Hongrie reçoit de l'Autriche 20,000 quintaux métriques de fruits frais ou secs, et moitié autant de l'étranger. Sa production est évaluée à trois millions d hectolitres de fruits. VI. — Floriculture. Nous ne pourrions suivre le développement de la floriculture dans les classes aristocrati((ues, bourgeoises ou populaires ; c'est un véritable engouement. Le nombre et l'importance des Sociétés d'horticulture en sont la preuve la plus évidente. La capitale a donné l'exemple, en meublant ses jardins publics des richesses florales qui caractérisent notre temps. Les fleuristes ont augmenté leurs serres et leurs bûches, et arrivent diflicilement à donner satisfaction complète à leur clientèle. H lG8 AUTRICHE-HONGRIE s'agit toujours de végétaux de serre pour les conservatoires vitrés, de plantes à feuillage pour les appartements, et de plantes toutes fleuries pour les corbeilles ou les parterres. Œillets, Rosiers, Muguets, Cannas, Nymphéas, Monthrétias, Glaïeuls, Résédas, Violettes, Pensées, Héliotropes, Giroflées, Violiers, Galcéolaires, Cinéraires, Primevères, Perce - neige, Pélargoniums, Fuchsias viennent orner les jardins à l'intérieur, ou passent la frontière. L'importation s'exerce avec les plantes de luxe, les ognons à fleurs, les semences florales ou potagères. Les plantes alpines ont déjà recruté une légion de fervents. Le succès de la fleiir cueillie en Provence devait empêcher de dormir les habitants des gorges échauflees par le soleil et la population des rivages maritimes. AujouixVhui, le littoral prépare des envois de fleurs à bouquets et à garnitures, dirigés vers les grandes villes de l'Europe septentrionale, et, le croirait-on, vers l'Italie, qui ne peut sulhre à la commande de ses propres produits. VII. — Parcs publics ou privés. En lisant les récits des voyageurs à travers l'Europe, Etienne Masson (i84;), Edouard André(i8GG), Ernest Rergman (1886), à chacun vingt années d'intervalle, on constate une extension notable dans l'art paysager austro-hongrois qui a créé de véritables modèles de l'architecture des parcs et des jardins, secondé, il est vrai, par le goût éclairé des administrations et des propriétaires. Il nous sera permis d'invoquer le souvenir du maître français, de Rarillet-Deschamps, appelé à la restauration du Prater, à AMenne, qui" l'on assimile à nos Champs-Elysées. Les jardins de la cour, à Schambrun et à Laxenbourg, occupent un premier rang pour leur étendue; puis les jardins du prince de Schwarzenberg, du comte de Harrach, du baron de Rothschild. Les parcs et jardins du prince de Liechtenstein à Eisgrub et à l-'elberg, ceux «lu baron Nathaniel de Rothschild à Vienne et à la Hohe Warte. ont été dessinés par notre ami Edouard André, de Paris. l'armi les parcs de la capitale, signalons encore Augarten, Beivcckre et son jardin botanique, Iletzendorf. Rathhauspark, Schiinbornpark, A'ulksgarlen. ^'otivkirchen Park, Waldsleingarten. AUTRiniIE'IIOXOniE j(^,j Parcs des grands de la terre ou jardins et squares urbains, c'est partout le bon goût qui se manifeste et crée de nouveaux prosélytes. La Hongrie est riclic en jardins de luxe; ils datent pour la plupart des temps oîi le manant travaillait sans salaire pour son soigneur et maître... Des parcs et des jardins hongrois encore existants, ceux de Tarclii- due Joseph à Alcsuth, Fiume et dans l'île Sainte-Marguerite arrivent en première ligne: citons cusiùte le parc du prince Karolyà Folh, les jardins j)ublics de Budapest, de Temesvar et les jardins des pi'emiers magnats du pays, des comtes Karolyi, Hunyady, Zichy, Gsekonics, Festetits, des princes Esterhazy et Bathianny. Aux environs de Prague, un grand parc nommé « Slromovka », aux ombrages séculaires, est le rendez-vous de la population. VIII. — Journaux horticoles. La littérature horticole périodique n'est pas très étendue. Elle embrasse, indépendamment de la Hongrie, treize journaux dont le plus ancien est le Journal mensuel botanique autrichien. Parmi les autres, deux sont exclusivement consacrés à la Pomologie; trois sont bi-mensuels : les autres, au nombre desquels figure le Journal horticole illustré de Vienne, paraissant tous les mois. Celui-ci Wiener Illustrirte Garten-Zeitung, de la Société impériale royale d'horticulture, est sous la direction du D'" Giïnther Ritter Beck, secrétaire général et de Friedr. Abel, secrétaire de la Société. Les journaux d'horticulture imprimés en Hongrie sont au nond^rc de cinq. L'organe de la Société d'horticidture de Budapest est le plus important, grâce au choix des matériaux qui le composent. Dillérentes publications agricoles, viticoles ou forestières traitent, à l'occasion, des questions de jardinage, de pépinière ou d'arbori- culture et d'utilisation des fruits. La presse horticole est bien représentée, en Bohème, ovi elle comprend les organes suivants : Flore de Bohême, par M. Fulin, à Prague. Journal de pomologie, par L. Naumanx, à Troja. Revue d'arboriculture, par Jos. Buxat, à Troja. Bévue horticole, par Fr. Tho^iayer, à Prague. 170 AUTRICHE-HONGRIE IX. — Ouvrages horticoles. La plupart des ouvrao^cs «fénôraux ou spéciaux de riiortieulturo d'utilité ou d'ornement, et de l'art des jardins, sont remarquables par leur érudition scientifique ou pratique. Voici le titre des principaux ouvrages horticoles de l'Autriche : AiîEL LoTiiAR. — Die Boumpjlanzuno-en in de?' Stadt iind auf dem Lande. Vienne 1882. Beck aox Maxxagetta et Fr. Abel. — Wiene?' Illiiatrirte Garten- Zeitiing. Organe de la Société impériale royale d'horticulture à Vienne. Bedô Alb. — Die (l'irtschaftliche iind commercielle Beschreibung der Wàlder des Ungarischen Staates. Budapest 1886. Blaskovics Edm. — Die Sajahohne. — Etwas iiber deren Ciiltiir iind ^yert als Fiitterniittel. Vienne 1880. Briem h. — Die Zuckerrûhe. Vienne 1889. BuGUHOLZER. — Kateckismus des Obstbaiies. Kronstadt 1887. CzuLLiK AxG. — Behelfe ziir Anlage iind Bepjlanziing von Gàrten. Menne 1882. Hamback D"^ L. — Prahtische Schule des Obstbaues iind der Obstbeniiiziing. i. Tabor i883. IIempel g. AViLiiELM K. — Die Bannie iind Stràucher des Waldes in botanischer und forstwirtschaftlicher Beziehnng. Vienne 1889. RosEXTiiAL. — Das pomologische Ilandbnch fiir Xiederoesterreieh, Vienne. SghmidtF. — Oesterreichs allgemeine Baumziicht. Y ienne 1792-1823. Stoll, Prof. D' Rri). — Oesterreichisch-ungarische Pomologie. Klosterncul)ourg 1 883- 1884. TnoMAYER F. — Ceské Ovoce. (D.-I. — Jablka). Prague 1889... Nous rappellerons les pidilications de la Station expérimentale chimico-pliysiologique de Klosterueul>ourg dues à la plume de MM. lloesler, directeur, et du baron Félix von Thiimen, adjoint à la direction. Les maladies des végétaux, la cryptogamic et les observa- tions microscopiques y occupent une place importante. ^"^^ BAVIERE ^5,865 kilomètres carrés. — 5,589,400 liabilanls. -s-^-:- I. — Action de TÉtat. Le Gouvernement bavarois actionne le progrès de riiorticulturc et spécialement la plantation, la culture et l'exploitation îles arbres fruitiers. II encourage la création de pépinières libres ou administratives et donne l'impulsion à l'organisation de routes fruitières et à leur bon entretien. L'État, secondé par les sociétés et les propriétaires, admet l'en- seignement de l'arboriculture dans ses écoles, et excite son expansion par des cours et des conférences en pleine campagne. L'alliance de l'initiative privée avec le concours de l'administration supérieure s'est fait ressentir jusqu'au conir des Sociétés horticoles, juscpi'à la production alimentaire et à la fourniture des marchés. La Bavière possède 10 millions d'arbres fruitiers, 2,000 établisse- ments d'horticulture, sans compter les Stations oflicielles. Partout, on aime et on produit des Arbres, des Fleurs, des Fruits, des Légumes, et partout la propagande horticole par l'enseignement est accueillie avec reconnaissance. II. — Écoles d'horticulture. Les Ecoles supérieures, normales, forestières et agricoles ont un enseignement plus ou moins élémentaire ou développé des questions de jardinage. IJ2 BAVIERE Les établissemeats purement horticoles sont à l'état embryonnaire, tout en cliercliant à étendre leur sphère daction. Une institution consacrée à renseignement de l'arboriculture et de la viticulture est à Kirschheimbolanden. L'école de Landsberg manque d'une pépinière d'application. A AVeihenstephan, l'Institut agronomique a annexé une école de brasserie et ime école de jardinage. La pépinière est le point de centre des leçons pratiques données aux élèves ; elle est affectée aux cours publics du personnel cliargc des routes fruitières. Nous trouvons encore des traces de l'enseignement de l'horticulture et de la botanique à l'Ecole des ingénieurs agricoles, à l'Ecole «entrale d'agronomie, aux Cours forestiers de l'Académie d'Aschaffenbourg et de l'Université de Munich, enfin à l'Ecole vétérinaire. Frappé de cette situation qui ne répond pas aux besoins du pays, le Ministre de l'Instruction publique, secondé par les Sociétés agricoles et horticoles, a préparé le plan d'un Institut spécial d'hor- ticulture qui serait installé à Veitzocheim, près de AVurtzbourg, et pourrait recevoir d'abord 60 élèves. Les bâtiments et les serres sont déjà construits. III. — Sociétés d'horticulture. La Bavière compte près de 120 Associations qui traitent des productions du sol ; un quart seulement est exclusivement réservé à l'horticulture. L'organisation d'expositions et de cours publics, qui entre dans leur programme, a vivement contribué à propager les bonnes méthodes de culture et à faire connaître les meilleures espèces alimentaires ou florales. Une conséquence de l'esprit de corps a été la création de la Gartner Unterstûtzung, association privée qui reçoit le bénéfice des loteries organisées à l'occasion des expositions, et qui distribue des secours aux jardiniers malades ou infirmes. Les petites villes, fréquentées par les touristes en été, ont vu s'élever des sociétés dites d'embellissement. Il est bien entendu que les associations consacrées à la Viticulture, aux boisements et môme au Houblon, ne restent pas indifférentes à la production des Fruits et des Légumes ; elles s'en occupent incidemment. BAVIKKE 1^3 IIautk-Bavikre. FuEisiNG. — Société irhorliculttirt'. Munich. — Société dhorticulturc de liavicrc. 1. l'résiilcnl, baron Pfeufor. II. Max Kolb. Cette Société, l'ondée par Martius et Kilïier, compte 780 nuMuhres. — Union des jardiniers " Iloi-tcnsia », l'ondée en 18.28. La Société d'agricnllnre, siégeant à Munich, pi-olège larhorienltnre fruitière dans ses sections, secondée par des personnes compétentes qui organisent de petites expositions de Fruits. Basse-Bavikuk. Les comités de province et d'arrondissement l'avorisent le progrès de l'arboriculture . La Société d'agriculture de Landshut distribue des semences de Légumes rares. Palatixat. Quelques cercles font enseigner la culture fruitière, la viticulture, la pépinière. Haut-Palatinat. Ratisboxne. — Société d'horticulture du Haut-Palatinat. Weiden. — Société d'horticulture pour le nord du llaut-Palatinat. — — d'endjellissement des jardins. Des groupes locaux organisent des réunions où l'on s'occupe d'arboriculture, par des conférences et au moyen de distributions de jeunes plants vendus à prix réduits ou tirés en loterie. Les élèves des écoles reçoivent des livres d'horticulture en prix. Les sociétés du Haut-Palatinat sont très actives. H AUTE-FllAXCOX lE . Ansbacu. — Société pour la culture des arbres fruitiers. Bambekg. — Société d'horticulture. — Association des horticulteiu's. Bavreuth. — Société horticole. La Société de Bayreuth organise un Jai'din école et subventionne la création de jardins fruitiers. D'accord avec les organes de la Société d'agriculture, des sections d'arboriculture encouragent la culture fruitière et font échange de 174 BAVIERE grelTons dos meilleures sortes. Telles sont les sections de pomologie instituées aux centres ci-après : Berneck — EU'eltrich — Emtmannsberg — Hochstadt-sur-Arsch — Kersbach — Kronacli — Langensendclbach — ]\listelgau — Poxdorf. Francome Centrale. FuRTii. — Société d'horticulture. Nuremberg. — Société d'horticulture. — Union des jardiniers. ScHOPFLOCH. — Société pomologique. Les Sociétés horticoles, les sections agricoles et des cercles d'amateurs, secondés par le professeur nomade, rendent de signalés services avec leurs expositions, leurs conférences, les tombolas de plants et les distributions de greffes. Basse Fraxcome et Aschaffenbourg. AscHAFFENBOURG. — Société horticolc et pomologique. AVuRTZBOLRG. — Société horticole franconienne. — Société d'embellissement des jardins. — Société d'horticultui'e et de viticulture pour la Basse Franconie. Cette dernière association fournit des greffes et organise des concours, et des conférences en faveur des vignerons. SOUABE ET NeUBOURG. Al'gsbourg. — Société horticolc bavaroise de Souabe. EsciiACU. — Société d'horticulture. Kaufbeurex. — Société d'horticulture. Kempten. — Société d'horticulture. LiNDAU. — Société d'horticulture. Plusieurs comités d'arrondissement de la Société d'agriculture tendent à la formation de sections pour la culture des fruits ; ils accordent des subventions aux jeunes gens qui fréquentent l'Institut pomologique de Reutlingen, en Wurtemberg, où la question des vergers est la base de l'enseignement. Le Comité provincial s'occupe de l'introduction de bonnes variétés et de leur étiquetage exact ; il vote des bourses aux jeunes gens qui suivent les cours d'horticulture, et décerne des primes aux gardiens surveillants des plantations fruitières qui s'acquittent convenable- ment de leur service. BAVIERE 1-5 IV. — Cours et conférences d'horticulture. Les cours et les conférences horticoles ont plutùl <'u vue l'arbori- culture fruitière et assez souvent la culture potagère. Les uns sont fixes, les autres sont nomades. 1 Cours fixes d'arboriculture. Cours d'arboricMiiturc i'ruilière à \\'cihcnstc[)lian, pi'ès Freisinj:;-, sous la direction de llùolo centrale d'agriculture de ^^'eihenstcphan. Directeur, M. Kraus. — Jardinier en chef: M. Schinabeck. Les cours sont suivis pondant une, deux ou trois années. Cours de gardiennage d'arbres à Woihenstephan, dépendant de l'Ecole centrale d agriculture. Leçons du i*""^ février au i5 mars. Cours d'arboriculture frTiitière, à Landshut. — Jardinier démons- trateur : M. Grill, jardinier-chef de la ville. Cours d'arboriculture fruitière à Triesdorf, dans la Franconie centrale. Les conférences se tiennent du i5 février au i5 mars. Jardi- nier : ]M. Abel, jardinier-chef démonstrateur. Cours pratique d'arboriculture fruitière à Wurtzbourg, en faveur des gardiens d'arbres. Le cours a lieu pendant 4 semaines au printemps, et environ 10 jours en juillet ; il est relié à l'Ecole d'hiver du pays. 2^ Cours nomades d'arboriculture. Haute-Bavikue. ■ — L'enseignement nomade a été institué par un décret royal du 28 février 1889. 11 y a trois circonscriptions où les professeurs nomades exercent au moyen de conférences publiques. Sur leurs rapports, les augmentations de traitement sont allouées aux gardiens d'arbres de district. Les administrateurs donnent leur appui à ces professem's. Les surveillants doivent une visite annuelle à leur canton. La Haute-Bavière n'a pas d'instructeurs nomades ; souvent les conférences émanent de la ' Société d'agriculture de Landshut, et roulent sur la culture des arbres, expliquée par le jardinier en chef. Six pépinières et autant de Jardins écoles distribuent jusqu'à 10,000 greffons d'arbres fruitiers au printemps. Le Paus.tixat est dans la même situation : mais il y a des conférences faites par le professeur de l'École d'agriculture de fjô BAVIERE Deux-Pouts et de lEcole d'arboriculture et de viticulture de Kirscliheiiubolanden. Douze pépinières de district ou communales sont annexées aux Jardins écoles. Haut-Palatixat. — Par leurs conférences, les Sociétés d'agricul- tiu'C et d'horticulture suppléent à l'absence du professorat régulier. Elles ont suggéré l'établissement de cultures commerciales. Halte-Franconie. — Le chef d'arboriculture, dressé à l'École de Reutlingen, est nommé par le comité du Cercle d'agriculture. Quand le comité d'arrondissement le désire, le professeur surveille les plantations et donne des conseils aux planteurs. Il s'occupe des plantations routières du district et des friches communales. La Société d'horticulture de Bayreuth forme aussi de bons surveillants des plantations rurales. Des pépinières libres ou administratives, de diverse importance, et 25 Jardins écoles répandent les meilleures espèces fruitières. La Fraxcoxie centrale a son instructeur depuis 20 ans ; c'est le professeur de pomologie de Triesdorf qui a cette charge ; ses conférences et ses visites régulières aux plantations d'arbres fruitiers de l'Etat et des districts ont amené beaucoup d'adhérents et suscité d'heureux résultats. La Basse-Francoxie possède depuis 1862 un professeur nommé par le gouvernement ; ses conférences pratiques ont excité à la fondation de Sociétés d'arboriculture ; aussi est-il devenu très populaire. Les centres de distribution de greffes rendent des services aux paysans. En SouABE, les conférences sur l'arboriculture fruitière, lors des réunions de la Société d'agriculture, attii^ent beaucoup de monde ; et l'action des Pépinières régionales ou communales en est d'autant mieux accueillie. V. — Routes fruitières. Les routes nationales ou de district, de cercle et de commune sont généralement bordées d'arl>res fruitiei-s. Leur importante adminis- tration a nécessité une organisation de personnel et un mode d'enseignement appropriés à ce genre d'exploitation. La Haute-Bavière possède trente gardiens d'arbres fruitiers de district, payés par le Comité de district uni à la Société d'agriculture, et subissant un examen annuel. BAVIERE I^y Ces cantonniers arboriculteurs sont instruits ; les plus dignes d'intérêt bénéficient de bourses accordées par les comités de cercle, qui leur permettent de fréquenter l'Ecole de ^^'cillenstephan. Quel([ucs professeurs nomades remplissent les fonctions de moni- teurs dirigeant le travail de ces cantonniers. La BAssE-lÎAVHiiiE a plusieurs districts pourvus de routes fruitières et de leurs surveillants; d'autres en manquent. Les routes nationales sont les mieux tenues. A Landshut, un cours annuel et très sérieux, destiné aux gardiens d'arbres de routes, a déjà formé trois cent quarante jardiniers cantonniers ; les conséquences de leur instruction sont à remarquer. On rencontre, dans le Palatinat, des personnes compétentes qui. avec l'exemple des jardins fruitiers d'arrondissement, instruisent les gtu'diens d'arbres pour les soins à donner aux vergers situés à proximité des routes, et propagent les conseils aux particuliers. Les agents-voyers gardiens de routes de districts (Sti'assen-wârter) remplissent souvent les fonctions de gardiens d'arbres (Baumwârter). Pour acquérir les connaissances nécessaires à ce service, ils doivent suivre un cours à l'Ecole de Kirscheimbolanden. L'Administration du district de Spire plante les arbres fruitiers sur les champs riverains et accorde au propriétaire une indemnité de I fr. 25, tout en lui concédant la propriété de ces arbres ; ceux-ci seront mieux surveillés et les routes plus spacieuses, mieux aérées. Le Haut-Palatixat a plutôt des instituteurs et des pasteurs qui propagent la culture des arbres à fruits. Du reste, les personnes chargées de l'entretien des routes peuvent être employées au rôle de gardiens d'arbres, lorsqu'elles ont suivi les cours de l'École de Landshut. La Haute-Francoxie et la Franconie centrale ont confié la tâche de surveiller la plantation fruitière des routes de district à des ingénieurs et constructeurs de chemins. D'autres régions se con- tentent d un jardinier voyageur, nommé par le Comité de cercle et la Société d'agriciUture. Le district d'Ansbach a planté plus de 10,000 arbres sur les routes ; celui de Nuremberg 5, 000. Depuis vingt-cinq ans, trois cent cinquante jardiniers-voyers ont été formés aux cours de Triesdorf. DilTérents ai'rondissements de la Basse- Fraxcoxie ont à leur disposition des gardiens d'arbres de districts, de cercles et de communes, dont le nombre va toujours en augmentant. Dans beau- coup de villages, les ecclésiastiques et les instituteurs aident de leurs conseils et de leur exemple les producteurs de fruits. 13 I^ BAVIÈRE Le Cercle fournit graluitement les arbres fruitiers aux localités peu fortunées ; les jardiniers du Cercle désignent les emplacements. Quelques districts, arrondissements, régions et sections adminis- tratives de SouABE ont leurs cantonniers: les sociétés locales en ont également désigné. Le Comité de cercle de la Société d'agriculture accorde des bourses pour Tinstruction de ces modestes fonctionnaires et de jardiniers soccupant de l'arboriculture fruitière et routière. VI. — Culture potagère. Comme l'arboriculture et la floriculture, la production de Légumes ne diflere guère des méthodes et des espèces adoptées en Allemagne. Haute-Bavière. — La culture maraîchère a de l'importance autour des grandes villes, principalement de la capitale. La banlieue de Munich compte 200 hectares de marais potagers occupant Goo ouviners. L'exploitation de ce genre de denrées a gagné la campagne ; les marchés d'alimentation en ont profité, tandis que le Tvrol et l'Italie, expédiant par wagons chauffés, approvisionnent les campagnes pendant la mauvaise saison et même l'été. Basse-Bavière. — La culture des Légumes en plein champ est peu développée, mais les jardins potagers des environs de Landshut et de Passau-Deggendorf envoient leurs produits à Munich. Palatixat. — La maraîcherie a pris une certaine extension. Frankenthal et ses environs cultivent les Asperges, les Ognons, les Haricots, les Pois, etc. ; Schœnfeild et Kapsweyer, les Choux blancs ; Oflenbach, les Ognons. Zeiskam a des récoltes plus précoces. Lud-wigshafen, Neustadt et Spire travaillent pour l'exportation. L'Asperge de Spire est hautement réputée. Haut-Palatixat. — A l'École d'hiver d'agriculture de Ratisbonne, on donne des leçons sur la culture potagère. Les Radis de Ratisbonne sont renommés pour leur volume. Haute-Fuanconie. — Les Sociétés d'horticulture de Bamberg et de Bayreuth s'occupent du développement de la maraîcherie. Ces Sociétés font venir des espèces rares et organisent des expositions périodiques pour les propager et les faire connaître ; déjà leurs productions maraîchères sont appréciées au nord de l'Alle- magne. Le forçage des Légumes dans les environs de Bamberg ayant faibli par suite de la concurrence italienne, le Comité provincial de la BAVIERE i:o Sociùlé diigricullure a suscilé la crc-alioii J'iiu ('■lahlisscniciil (|ui utilise les Légumes à rinJuslric îles eonserves. Une iisiuc a done été l'ondée à IJaniberg ; elle oll're un débouehé aux cultivateurs. Entre 13andjerg et Erlanzen, on cultive le Railort en grande quantité et on l'envoie dans le nord de rAllemagne. Ces cultures ont une certaine réputation. Francoxie centrale. — L'organisation de la culture potagère est complète dans cette province, grâce aux leçons données à Triesdorl" et à Nuremberg, oîi la Société d'horticulture a fondé une école pour les différentes branches du jardinage. Le travail du maraîcher est plus important aux environs de Niïremberg, d'où les Légumes sont ainsi exportés vers les villes d'eaux de la Bohême. Là aussi, la concurrence des produits de l'Italie et de l'Algérie se fait sentir lors des primeurs. Basse-Fraxcome. — La maraicherie atteint ici un grand déve- loppement. L'exportation se fait pour la Thuringe, l'Allemagne du Nord, les bords du Rhin et le Wurtemberg ; on y cultive aussi beau- coup d'espèces précoces de légumes. Plusieurs établissements de AVurtzbourg sont dotés d'une organisa- tion complète pour le forçage des primeurs sous verre. Souabe. — La culture potagère est moins importante. Récem- ment, on a tenté de l'étendre aux champs de grande culture et de vendre les produits ainsi obtenus à l'usine de dessiccation. Dans un district, l'Administration s'est procuré un appareil dd séchage et a organisé en commun, au profit des habitants, la fabri- cation de conserves de légumes. La vente des graines potagères est admise au marché aux grains. VII. — Jardins botaniques. — Parcs publics. Les Jardins botaniques et les Parcs pid^lics ou privés sont dé puissants auxiliaires de l'enseignement et de la vulgarisation. Les uns et les autres ne tarderont pas à se développer davantage encore. Chaque Université bavaroise possède un jardin botanique. Munich, AVnrtzbourg, Erlangcn en fournissent la preuve. Créé au commencement du siècle, le Jardin de Munich est, après celui de Berlin, le plus important de l'Allemagne. Son organisation scientifique et ornementale fait honneur au Directetir Gcebel et à l'Inspecteur eu chef Max Kolb. Pour soutenii' la renommée du l8o BAVIERE jardin, M. Kolb na pas hésité à gravir les plus hautes niontagues et à seuloneer daus les marécages : doù cette collection rare des « Plantes alpines de l'Europe et dOutre-Mer », qu'il a décrites avec un amour paternel (Alpenpjlanzen), et toute une série de plantes aquatiques, trop ignorées dans le décor des eaux de plaisance. Un Latania de Bom'bon, haut de 70 pieds, a été apporté là, en 1824, pai' 1 ont leurs séances, leurs causeries, leurs expo- sitions et leurs promenades horticoles. Etendant la question rurale, le Comice agricole de Saffelare, 1871, organise des expositions provinciales. Des graines sont distri- buées aux auditem'S des conférences. Dans ces réunions, le verger, le potager et le choix des meilleurs fruits sont traités par MM. Ternest et Fr. Burvenich. Le Cercle floral d'Anvers, 1877, ^^ P^s manqué de prendre rang, surtout à l'occasion des Expositions universelles et des Congrès internationaux de i885 et 1894, à Anvers. 11 prépare des herborisations, suivies par la jeunesse des écoles, par les praticiens et les amateurs de jardins. D'autres concours scientifiques ou pratiques laissent deviner rintervention du laborieux professeur Charles de Bosschere. Son voisin, le Cercle des rosiéristes d'Anvers, 1877, lauréat de l'exposition de Carlsruhe, se signale par l'organisation d'expositions de Roses, de congrès internationaux et de conférences. L'Orchidéenne â Bruxelles, 1878, ouvre une exposition dOrchi* dées, le -r dimanche et le a-^ lundi de chaque mois, dans la galerie centrale de F « Horticulture internationale », établissement dirigé 192 BELGIQUE par MM. Lindcu : de plus, elle provoque des meetings qiii semblent encore mystérieux au commxm des mortels. Voici d'autres groupes qui rendent également de réels services dans leur rayon d'action ; quelques-uns même sont devenus assez importants. Beveren. — Société d'agriculture et de botanique. BixcuE. — Société d'horticulture et d'agriculture. BoRGERHOUT. — Société Van Mons. BoRGERHOUT. — Société Flora. BoRXHEM. — Société d'arboriculture du canton de Puers. Bruxelles. — Société centrale. Dînant. — Cercle horticole. FoREST. — Union agricole et horticole. Fpiameries. — Union agiùcole et horticole. Gaxd. — Société Sainte-Dorothée. Gand. — Société botanique Dodonée. Héron. — Société horticole. HuY. — Société d'horticulture et de botanique. HuY. — Société des cultivateurs jardiniers. IxELLES. — Cercle du progrès horticole. IxELLES. — Société maraîchère. Lierre. — Société horticole et agricole. Lierre. — Section de la Société botanique Dodonée. LouvAiN. — Société d'arboriculture. Malines. — Société horticole et agricole. Marciiin. — Société d'agriculture et de botanique. Steeniiuyze. — Société d'arboriculture. Tamise. — Société d'agriculture et de botanique. TER^VAGNE. — Société horticole et agiùcole. TiHANGE. — Société maraîchère. ToNGRES. — Société agricole et horticole. Nous avons vu disparaître 1 Académie d'horticulture de Gand, fondée en i855, œuvre de Joseph Baumann, et la Société "Van Mons, qui s'était engagée à continiier l'anivre du célèbre pomologue, et la Commission royale de pomologie, l'ondée comme la précédente en i8r>2, dans le but de l'aire connaître, dans un album illustré, les ressources fruitières de la Belgique. Nous n'avons rien dit des Chambres syndicales créées dans un but C(jmmercial et de défense iimliiellc des intéressés, lorscpi'il s'agit de questions financières, fiscales, de contentieux ou d'arbitrage. La Chambre syndicale des horticulteurs de Gand, fondée le 17 mai ibbo. est imitée à Bruxelles et à Anvers. BELGIQUE 193 La majorité des Sociétés se sont groupées en nn seul faisceau, sous le titre île Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique. Les ellorts é[)arpillés île chacune sont ainsi coorihjiini's et prennent une force nouvelle, pour s'éclairer solitlaircnient et rayonner ensuite sur leur circonscription. On doit celte uuilualité au ministre (Iharles Uofi;ier. cpii lit appel, le 2*3 octobre i858, à la bonne volonté des associations. Le 5 mai i85ij, la Fédération était fondée à Malines: Auguste Rover, président ; Edouard Morren, secrétaire. La Fédération obtint innnédiatcment certaines faveurs en ce qui concerne les transports de végétaux, leur envoi aux expositions, l'exonération du timbre aux prospectus, etc. Le budget de la Fédération est alimenté par l'Etat, les provinces et les intéressés. Son bulletin rend compte des travaux collectifs et des travaux propres à chaque société adliérente, celles-ci conservant leur autonomie et leur indépendance. Cependant, l'enthousiasme du début est un peu calmé. Quelques gi'oupements se sont, en outre, manifestés en dehors de la Fédération principale. Ainsi seize sociétés, de la province de Liège, se sont fédérées, groupant leurs forces lors des concours généraux et centralisant leurs publications dans un Bulletin unique. Mais elles agissent ensuite, séparément, dans une agglomération de villages et hameaux par des expositions et des conférences, où le verger et le potager jouent le rôle principal. Une vingtaine de cercles à Liège, Yerviers, Huy, Hamoir, Héron, Marchin, Ay^vaille, Tihauge, Horion-Hozémont, etc., réunissent près de 5, 000 adhérents. Le Hainaut a vu naître également fascicules et faisceaux, sous l'inspiration de jeunes jardiniers et d'auditeurs des conférences. V. — Jardins botaniques. Le vieux pays des Flandres, le berceau du Bocce de Boodt, de Courtois, de Charles de l'Esclusc. de Charles de L'Obel. de Dodoëns. de Kickx, de Lejeunc, de Rémacle Fusch, de Charles Morren et Edouard Morren, son fils, de Van den Spiegel, de Van Sterbeeck, de Barthélémy Dumortier, a toujours tenu la science botanique en grand honneur, et s'est intéressé à la création de jardins et de conservatoii'es afTectés à l'étude des végétaux. 13 194 BELGIQUE Les principaux jardins botaniques de la Belgique sont : i^ Le Jardin botanique de l'État, à Bruxelles ; admirablement dirigé par M. François Crépin. LÉcolc de botanique a été complètement remaniée. 11 lui a été annexé des écoles de plantes officinales, vénéneuses, industrielles, potagères, fourragères, etc. Deux grands carrés sont consacrés aux plantes ornementales. Les serres contiennent des végétaux rares. Les salles de musées et les collections sont richement pourvues. 2° Le Jardin botanique de Liège, iondé en 1819, dirige et trans- formé par Charles Morrcn en i83i, fut continué par son fils Edouard. Après de longues années de luttes et de persévérance, un Institut botanique remplaçait solennellement l'ancien Jardin de l'Université, dès le 24 novembre 1884. Les grandes relations des deux Morrcn avec tous les savants ont tourné au profit des collections scientifiques et végétales du Jardin, aujourd'hui dirigé par M. Auguste Gravis. 3° Le Jardin botanique de Gand fut jusqu'en 1888 le siège de l'École d'horticultiu'e de l'État. — Bibliothèque, — Herbiers, — Laboratoire de micrographie. — L'importance des collections a diminué depuis la démolition des grandes serres et galeries monu- mentales, remplacées en 1892 par des serres provisoires, construites uniquement en vue de la culture. 4' Le Jardin botanique de Louvaln, appartenant à l'Université catholique. Travaux d'anatomie et de physiologie végétale; biologie cellulaire. Laboratoire, cythologie, micrographie. Collections scientifiques. Direction et Musée confiés au professeur Éd. Martens. Un Institut agronomique a été annexé à l'Université en 187g. 5° Le Jardin botanique d'Anvers, annexe du vieil hôpital. Collection microscopique, sous la direction de M. Van Heurck. 6'' Le Jardin botanique de Pitsembourg, à Malines. Société particulière de floricultiire et d'agrément. Beau jardin et serres. Les villes d'Anvers, de Gand, de Liège ont chacune un jardin Zoologique et d'acclimatation très fréquenté. Les deux premières villes sont dotées d'une section de la Société Dodonée. La botanique est d'ailleurs enseignée dans les Athénées royaux, dans les Lcoles moyennes et les Ecoles normales. L'instruction est plus élémentaire à l'École primaire. IJELGIQUÊ Kjo VI. — Production maraîchère. Depuis uiu' vinglainc daniiûes. la Ik'lgiquc a décuplé son expor- tation de fruits et de légumes. Les cultivateurs, stimulés par la perspcclive de débouchés importants, ont redoublé d'edorts en augmentant encore le nond>re des cultures dont la rulalion selléctue dans le cours de la même année, et en allectant à la production maraiclière des terrains juscpialors cndjlavés avantageusement. Il est donc démontré que la Belgique est un pays de travail et de production du sol; non seulement le défrichement y est poussé avec activité, mais de toutes les nations, c'est elle qui, relativement à son étendue, possède le moins de terres incultes et le plus grand nondjre de travailleurs agricoles. Par exemple, nous pouvons dire que si l'Europe produit pour 3 milliards 5oo millions de Ponnnes de terre, la lîelgicpie consacre à cette Solanée G. ^7 pour cent de son territoire et dépasse ainsi la proportion des autres États européens. Nous ne nous écarterons pas de notre sujet en déclarant que la conséquence de cette situation avantageuse a élevé le prix du fermage, — plus qu'en France, — et que, à l'inverse des proprié- taires exploitants, les fermiers ou les locataires augmentent en nombre et en importance. La culture nuiraîchère rentre dans ces grandes lignes agrono- miques, car elle a pénétré dans la ferme et encouragé l'emploi des engrais de toute nature. Les sables granitiques de l'Ardenne et les humus tourbeux ont été adaptés à la production, aussi bien que les plaines fertiles et les accrues des fleuves et de la mer. Nous avons visité la plaine irriguée d'Haeren, produisant à profusion de beaux légumes sous linfluencc des eaux- vannes de Bruxelles , tandis que les boues, les balayures et les gadoues de la capitale vont fertiliser jusqu'aux potagers qui entourent Malines. Quant aux polders, il y a là de quoi exploiter, avec le concours d'engrais et le correctif d'amendements spéciaux. On a déjà constaté qtie la Betterave y produit couramment 55, 000 kilogr. à l'hectare, la Carotte ao,ooo kilogr., les Fèves et Féverollcs 2,5oo kilogr. Les Flandres, qui andjitionnent le titre quelque peu justifié de « Potager de l'Angleterre », produisent des quantités considérables de légumes luxuriants de végétation, riches en principes alimen» taires. 196 BELGIQUE Les expéditions se l'ont en mannequins, eu sacs ou eu vrac. Un bon paquetage est indispensable. Les cultivateurs de Saiut- Trond, qui expédiaient jusqu'à 5,5oo,ooo kilogr. de Pommes de terre en Angleterre, ont perdu nue partie de leur clientèle, par suite d'un triage incomplet des tubercules et d'un eudjallage trop primitif ; ils ont dû y remédier. Une Société s'est formée pour lacliat des Ognons, des Échalottes et des Carottes, en vue de l'approvisionnement exclusif du marché de Londres où ces trois espèces sont prisées par l'acbeteur, surtout la Carotte nantaise et lOgnon de Vertus. Certaines Compagnies de transport fournissent les paniers à titre de prêt, ou ramènent gratis les emballages. Le uiarché de Stratford appartenant à la Compagnie du Great- Eastern Raihvay, ligne de Harwicli à Londres, est bien situé, et par suite bien achalandé. Les chargements pour l'Ecosse pénètrent par le port de Leith, qui dessert Edimbourg et Glasgow. Les petits paniers de Fraises vont au plus près, à Covent-Garden, par des trains rapides, ainsi que les primeurs. Les sols marécageux sont attribiiés aux Fraises Jucunda, Louis Yilmorin, Triumph, Docteur Morèrc. L'Angleterre a des champs de légumes admirablement tenus dans le Kent et le Middlesex, — ce qui oblige l'étranger à s'adonner plutôt à la production de variétés moins connues et facilement transportables. Les provinces frontières de la Belgique bénéficient d'iin voisinage populeux. Ainsi, les jardiniers de Courtrai, de Wevelgem, de Menin, d'Ypres travaillent déjà pour la population ouvrière de notre région industrielle du Nord français. Nos courtiers vont s'y approvi- sionner et reviennent alimenter les marchés de Lille, de Tourcoing, de Roubaix, d'Armentières. La Rhubarbe, malgré l'intérêt de la variété Early Paragon, qui oublie de fleurir au profit de ses parties comestibles, le Céleri à côtes, la Laitue romaine, la Courge à la moelle, le Crambé sont dirigés vers le Rhin. Les provinces rhénanes absorbent encore le trop plein des marais du fertile pays de Hervé, Certains légumes se sont pour ainsi tiirc cantonnés sous diverses influences. Rappelons, à cette occasion, le Céleri rose de Fleurus; le (>hou-fleur des confins néerlandais, et le Cliou »I<- Rrunswick \><>\iv la prt'paiation de la fameuse « Saucr Kraut, » BELGIQUE 197 Le Chou de Bruxelles est dans son milieu ; toutes li's pr(i\ inco^ en cultivent, en consomment et en font corameree. Un autre produit flamand, la Cliicorée é Dfcjrrsxr, à Mons : Coliiiar ^'an .Mons, iSoS. Di iioNDEAi', à Tougre-Nolrc-Dame : Durondeau (de Tongre), 1811. DrvAL, dans le llainaut : Beurré Duval, avant 1828. Major Ksi'i:iu:x. à Malines : l'rineesse Charlotte, 1S4G. Seigneur Esperen, 1^37. Soldat Laboureur, 1820. Siizetle de Bavay, i843. Vineuse Esperen, 1840, Alexandre Bivort, 1848. Bergamote Esperen, i83o. Beurré Burnicq, 184O. Bon Gustave, 1847. Emile dTIeyst, 1847. Fondante de Malines, 1842. Fondante de Noël, 1842. Grand Soleil, vers 1840. José|)hine de Malines, i83o. La Juive, i843. Passe Colmar musqué, i845. Poirc-l'éehc, iH\'^. EvKUAUi), Gabriel, à Tournai : Beurré de Naghin, vers 1840. Colmar Daras, i84j. Colmar du Mortier, 1840. Délices Everard, iS',2. FoXTAixE i)K GuELix, à Mous : Beurré de Fromcnlel, 18G."). lieurré de Glielin, 18.1.1. Général Tottlebcn, 1842. Gambikh, à Rhodes-Sainte-Genèse ; Beurré de Jonghe, 1802. Beurré Gambier. Marie-Louise d'Uccle. Gilles, Adolphe, ù Antoing : Beurré Gilles, 18,17. Curé GuÉcoiRE, à Saint-Amand : Beurré Saint-Amand, i853. Gathoye, à Liège : Edouard Morren, 1802. GiET, à Audcnarde : Le Libéral, 1847. GnÉnoiuE-NÉLis, Xavier, à Jodoignc; Aglaé Grégoire, i852. Alice Baltèt, 1862. Antoine Dellbsse, i863. Auguste Mignard, 186.Ï. Avocat Alhir.l. i8:)3. Barbe Xélis, uS48. Bergamote de Jodoignc, i865. Beurré rouge (Grg.), iS6.>. Colmar Delahaul, 1847. Commissaire Delmolte, i8,'»i. f Consul Ladé. iS(>(. Docteur Lent hier, i853. lùigène Maisin, i8l)5. Iléiène Grégoire, i852. Hubert Grégoire, 18.Î7. Léon Grégoire, i8.")2. Léon Poncin, iS,")2. Louis Grégoire, 1841. Madame Grégoire, 1860. Monseigneur Sibour, i855. 203 BELGIQUE Nouvelle Fulvie, i854. Présideul Gilbert, 1870. Président Rover, iS()2. Prinee impérial de France, i856. Secrétaire llodigas, 1S7S. Sœur Grégoire. 18 j8. Souvenir de la reine des Belges, l85o. Souvenir de Léopold I", i865. Vice-Président Delaliaye, i858. Vingt-cinquième Anniversaire, i856 Zéphyrin Grégoire, i843. Zénliyriu Louis, 1849. L'abbé Haudexpoxt. à Mons : Beurré dllardenpont, 1709. Beurré Rance, 17(53. Délices dHanlenpont, I7"i9. Fondante du Panisel, vers 1762. Passe Colmar, 1708. Hellinckx. à Alost : Colmar d'Alost. 1840. Hrr.É, Nicolas, à Mons : Monseigneur Gravez, 1869. Kevers, à Saint-Josse-ten-Noodc : Madame Verte, avant 1818. Les demoiselles Kxoop, à Malines : Poire des Deux-Sœurs, vers 1840. Légipoxt, Martin, à Larbuisson : Légipont (Fondante de Charneu), vers iSoo. Lemyé, à Bonsecours : Bési Macaron, 1859. LuoiR, à Mons : Reine des Poires, vers 1800. LiART, à Mons : Beurré Liart (Poire Napoléon), i8o8. Millet, à Ath : Madame Millet, i852. Nklis, à Malines : Bonne de Malines, vers i8i5. Papelec, à "Wettcren : Beurré Pajen, avant 1846. Parmextier, à Nivelles : Beurré Parmentier, vers i84o. Paterxoster, à Engiiien : Bronzée d'Enghien, vers i83o. Prixgalle, à Lesdain : Beurré Pringalle, 1809. Six, à Courlrai : Beurré Six, i845. Spae, Fr., à Gand : Beurré Spae, 1861. Beurré perpétuel. Sprixoael, à liai : Sydonic Springael, Stkrckmaxs, à Louvain : Beurré Slcrckmans. TiuERLixcKx, à Malines : Beurré d'Avoine. Vax Caiwexberoiie, à Audcnardc : Henriette Van Gauwenberghe, vers 18127. Vax Driessche. à Ledcberg-lez-Gand : Beurré Van Driessehe, 1808. Vax Gi:i;rt, à Gand : Beurré Jean Van Geert, 1864. Vax Moxs, à Bruxelles : Alexandre Lamljré, 1844» Arbre courbé, i8'3o. Auguste Royer, i853. Baronne de"Mello(IIis), avant iSSo. Bési des Vétérans, vars 1820. Beurré bronzé, avant iSaS. Beurré Dalbret, avant i8'34. Beurré de Koninck, i823. Beurré Dclbecq, 1823. Beurré de Mérode (Doyenné Bous- soch), vers 1800. Beurré d'Hardenponl d'automne. Beurré du Mortier, 1818. Beurré Gens, 1827. Bcui-ré Lié^el d'automne, vers 1840. Cadet de Vaux, avant 1816. Charles Bivort, avant 1842. Charles Frédérickx, 1840. Colmar dArenberg, vers 1821. Comte de Flandres, i843. Conseiller à la Cour, 1840. Cumbcrlaud, vers 1827. De Bavay, avant i83o. Délices c\e Lowenjoul, iSSg. Des Chasseurs, 1841. Doyen Dillen, i843. Duc de Nemours, avant i833. Espérine, 1826. Léon Leelerc de Laval, 1816. Louise de Prusse, 1826. Nec plus Meuris, vers 1822. Nouveau Poiteau, i843. Théodore Van Mons, i843. Thompson, avant 1820. Triomphe de Louvain, vers 1822. Van Marum, i85>o. Vicomte de Spoelberg, 1827. A tous ces fruits d'origine connue, on peut ajouter les poires: Ananas de Gourtrai, variété découverte avant 1774^ dans le clos de Six, jardinier à Gourtrai. Beurré Diel, trouvée en 1800 par Meuris, jardinier de Yan Mons, à la ferme des Trois-Tours, à Perk, près de Allvordc. Doyenné d'hiver, fruit revendiqué par plusieurs localités. Fondante des bois, trouvée par Ghàtillon, d'Alost, dans un bois des environs de cette ville, vers 1700... Les autres genres fruitiers ont gagné des nouveautés, mais en faible proportion. Il y a cependant des fruits locaux intéressants, plus ou moins mal déterminés. BELGIQUE 203 Nous avons dit (jiic les diverses provinces de la Bolgicpie pro- duisent des fruits pour l'exportation. La Cerise y est assez abondante ; les variétés rentrent dans les groupes Cerise, Griotte, Bij^^arrcau, Guigne. La Groseille, le Cassis, la Groseille à maquereau garnissent les dessous des vergers du littoral, ou entrecoupent les potagers, et se dirigent ensuite vers l'Angleterre. Les Noisettes sont recueillies sur les talus et les lisières de taillis et de fourrés; dos courtiers les recueillent et les envoient en Russie. La Poche est représentée par de beaux fruits d'espalier : Double montagne, Lcopold I", Raymaekers, Nectarine Galopin, indigènes, et nos bonnes Pèches hâtives, fertiles et colorées. Les arbres sont artistement dirigés. En plein vent, on récolte la Pèche d'Oignies et le Brugnon dit Féligny. Ces deux variétés se reproduisent par le semis de leur noyau. Sur les rives de la Meuse, aux confins de la Hollande et de r Allemagne, la récolte des Cerises et des Prunes est achetée siir pied. Les intermédiaires au compte de l' Angleterre ont contribué à la majoration des prix de vente. La Prune Victoria est, après la Reine-Claude et la jNIirabelle, la plus répandue; elle est destinée aux voisins de la Grande-Bretagne. Les Compagnies de transport favorisent le commerce des fruits pour Londres, en affichant dans le pays de production le cours des marchés anglais et en ajoutant des conseils, tels que : « Envoyer la Reine-Claude quand elle prend le jaune, et la Mirabelle dès qu'elle a acqiiis une légère teinte rougeàtre... » La Compagnie fournit les paniei's à emballage, et les ramène franco. Pendant la saison, des cargaisons de tous fruits provenant des marchés de Saint -Trond et de Tongres, arrivent à Tirlemont, destinés à la Grande-Bretagne. Le raisin récolté sous verre est une branche des plus importantes de la Ponione belge. Propriétaires, cultivateurs, industriels, jardiniers... ont une vineric pour leur agrément ou leur commerce. Le village de Hoeilaert, perché sur un mamelon, a près de 80 hectares de vignes sous abri vitré. Le Franlcenthal ou Black Ilamburgh est le cépage dominant ; il a été longtemps le seul. Mais il a fallu lutter avec la France depuis l'application de nouveaux tarifs de douane, et, pour entretenir la clientèle, la greffe est venue transformer les Black Hamburgh en Black Alicante et Gros Colman, pour les fournitures d'hiver. 204 HE LOI QUE Un seul établissement de cette commune occupe 200 serres à vignes; il absorbe par an 100 wagons de 10,000 kilogr. de houille et produit 00,000 kilogr.de raisins. Doù cette conclusion que 3o kilogr. de cliarl)on de terre sont nécessaires à l'obteution d'un kilogr. de raisins. Le matériel, quelque peu primitif, est en partie établi par le personnel de rétablissement. Patrons et ouvriers deviennent tour à tour jardiniers, maçons, charpentiers, vitriers, chauffeurs, j^rimeuristes, fabricants de cais- settes à emballage, etc. Il existe d'ailleurs, dans le voisinage et au delà, des installations bourgeoises plus élégantes, ayant aussi un but commercial. Les vergers abrités se multiplient en Belgique. Sous les vitraux tapissés de pampres de vignes, de petits arbres élevés en caisse : Pêchers, Cerisiers, Abricotiers, Pruniers, — souvent Poiriers et Pommiers — sont là, fructifiant en pleine terre ou en pot. Les lacunes sont remplies par les Fraisiers et les Tomates, dont la production rapide permet d'attendre la fructification plus lente des arbres fruitiers. Tous ces fruits se vendent sur place et doivent aborder ensuite au Royaume-Uni. Le Gouvernement prend soin d'organiser des halles de vente aux ports d'embarquement ; les fruits et les légumes y seraient vendus sur échantillon, avant la remise totale au steamer. On éviterait ainsi les déchets et les ventes à vil prix de marchandises souvent en- combrantes, toujours fragiles et périssables. Le système préconisé par M. Amelin, qui fut charge des cpiestions horticoles et de transports au Ministère de l'Agriculture, a fonctionné à Londres, à Hull, à Leith. A l'arrivée des paquebots, les consignataires font des ventes de fruits à la criée sur « échantillon ». Les commandes fermes trans- mises par dépêche arrivent alors par le premier navire. La Belgique a développé considérablement son exportation fruitière et potagère, et a dfi forcément modifier son mode de culture et d'exploitation. En 1882, avec Coo,ooo boisseaux de fruits envoyés en Angleterre, elle devenait pour ce pays le fournisseur le plus important de l'Eu- rope, — sous le rapport du nondjre de fruits, — car la France et la Hollande figurent au tableau des douanes avec une valeur argent supérieure. La même remarque s'applique à l'Espagne, où la majo- rité des fruits exportés se compose d'Oranges et de Limons. BELGIQUIi 2O0 VIII. — Production florale. « La Bel^i({uc est \c pays îles (leurs, et Gaud la capitale de Flore », répètent les journaux lors des floralies gantoises. Ce })etit coin de terre, si heureux en jardinage, à force de travail acquis et de science développée, n'est-il pas la patrie des botanistes déjà nommés et des explorateurs tels que Funck, Galeolti, Ghies- breglit, Libon, Linden, Schlini, Yan Houtte et autres, qui ont fouillé les cinq parties du monde ? La Belgi({ue n"a-t-elle pas vu se fonder et grandir les beaux étal)lis- sements horticoles de Bruxelles, de Gand et de Gentbrugge, de Liège, d'Anvers, de Bruges, de Yilvorde, de AVetteren?Et les visiteurs nout-ils pas conservé un agréable souvenir des réceptions enthousiastes et confraternelles, de la pépinière commerciale et des parcs somptueux entretenus par de riches amateurs? Partout des végétaux de luxe, de hautes nouveautés et des plantes populaires d'appartement ou de marché. Les Orchidées s'y sont donné rendez-vous et charment les regards par leurs étonnantes variations. Des auteurs distingués en ont pénétré les secrets mystérieux. Les Palmiers y trouvent leur dernier degré d'adaptation à la serre froide, ou sous les dômes vitrés du grand domaine. Les Broméliacées épanouissent leurs hampes curieuses, au centre d'un feuillage rigide. Les Fougères s'élancent sur un stipe rugueux, ou couvrent le sol de frondaisons élégantes. Et ces plantes à feuillage, si recherchées dans les magasins de plantes vivantes, qui sont semées ou boulurécs, puis vendues à diflërents âges, sur place, ou exportées ! Mais les Rhododendrons, les Camellias, les Azalées s'y multiplicut d'une façon prodigieuse. Tous les ans, des millions d'élèves greflés s'échappent des trois cents laboratoires gantois et vont courir le monde, l'animant de leurs corolles admiral)les de forme, de tenue, de couleur. La haute serre chaude a recueilli les végétaux des régions équato- riales et les entremêle de Xepeuthès, de Bertolonias, de Caladiums, de Crotons et île toute la série de plantes originales que chaque saison voit apparaître. Un abri plus tempéré recueille les Amaryllis, les Clivias, les Gloxinias, les Achimèncs, les Aroïdées égayant la tonalité un peu vague des aibustes du Cap ou de l'Australie. 2o6 BELGIQUE La modeste bàclie se contente des Cinéraires, des Calcéolaires, des Œillets, dos Primevères, des Résédas, des Pervenches, des llotéias, des Cyclamens, plantes faciles à multiplier et à vendre. Les arbustes verts de pleine terre sont élevés, comme les Conifères, en terrain frais et léger ; le chevelu se forme aux racines et en assure le succès. — Anvers, Tournai, Rochfert, Nyregene, Malines sont des centres renommés de celte branche dendrologique. Le Lauriei'-Sauce est cantonné à Bruges ; on le dresse en pyramide branchue ou en boule sur tige, et il est vendu en caisse ou en bac — sinon en pot — dans les pays septentrionaux où l'Oranger vient mal, où le Nérium reste chétif. Anvers, Liège, Namur, Tournai, Mons, Louvain ont des établis- sements mixtes consacrés aux pépinières d'essences fruitières ou forestières, aux serres, aux Rosiers, aux plantes de pleine terre, Malines et Liège cultivent les plantes de collection ; Bruxelles et Louvain, les plantes de marché. A^erviers a conservé sa réputation pour les Œillets. Gand et ses environs comptent, dit-on, huit hectares couverts par le vitrage des fleuristes et des multiplicateurs de plantes vertes. Les constructions de serres et de bâches vitrées dans cette grande ville, et leur entretien, sont moins onéreux qu'en France, en raison du prix du fer, du verre, de la houille, de la terre de bruyère et de la main-d'œuvre. Les villages de la banlieue gantoise concentrent leur travail sur des spécialités de productions arbustives et florales.'; Il en est qui se limitent à quelques vai'iétés d'Azalées ; donc, ils peuvent vendre à plus bas prix. Les villages suburbains se livrent également aux cultures de plein air, d'arbustes et de plantes de marché. Dans ces parages, le sol tourbeux se prête au développement des Hotéias, cette charmante Spirée vivacc, d'origine japonaise; on l'expédie par centaines de toufles (mottes de racines) en tonneaux à clouterie ; les fleuristes les achètent et les forcent pour les revendre fleuries au mois de mai. Nos souvenirs se reportent au temps oi'i Louis Yan Houttc s'enthousiasmait devant les premiers Bégonias bulbeux. Quels progrès depuis vingt-cinq ans! Il seulhousiasmait déjii, le grand maître, en 1837, lorsqu'il décrivait les Glaïeuls obtenus par Beddinghaus — un perfectionneur aussi du Pyrèthre. — Ces Glaïeuls extraordinaires étaient la conséquence d'une hybridation du Gladiohis psittaciniis rapporté du Cap, en iHîi'i, avec les Gladiohis Jloribundas et cardinalis, importés en BELGIQUE 207 1780. Le Glaïeul de Gainl élait créé; mais à ([uels prodiges ne s'est-il pas prèle depuis, sous le pinceau de nos fécondateurs ? N'est-ce pas Van Houlte, ce créateur de la « Flore des Serres » et de rKeole d'horlicullure de Gentbruggc, n'est-ce pas lui qui construisit le premier aquarium sous verre pour y implanter une Nympliéacée gigantesque de l'Aunizone , Victoria re^ia'l 11 lut aussi l'un des premiers à tenter la cullure des Ognous à fleurs, à la façon de la Hollande. Van Houtte aimait à collectionner et à répandre. 11 protégeait les jeunes ! 11 chérissait la France ! En tout temps, combien d'établissements célèbres ou remar- quables? Blancquaert, Burvenich, Buysse, De Cock, De Coster, Dallière, Desbois, Dui'iez, Jacob-Makoy, D'Haene, Linden, Peeters, Pynaert, De Smet, Spae, Story, Van Coppenolle, Van Eeckhaute, Van Geert, Vermeire, Verschaflelt, Vervaene, Vervaet, Yuylsteke, et de plus modestes, mais non moins sérieux producteurs, appro- visionnant les maisons principales ! En 1874. fiii Congrès international de Vienne, un maître horticul- teur-conférencier gantois, Hubert Van Huile, prononçant un discours sur l'horticulture belge, allinnait que sur le territoire de Gand. un établissement dit de première classe fabriquait alors, annuellement, plus d'un million de plants, y compris les bulbes, soit : 75.000 Camellias, Azaléas et plantes analogues. 5o.ooo Arbustes de pleine terre. 100.000 Rosiers. 25. 000 Héliotropes, Pélargoniums et autres plantes molles. 3.000 Arbres et Arbustes de la Nouvelle-Hollande, ao.ooo Plantes ordinaires de serre chaude. So.ooo Gesnériacées. 3o.ooo Fougères d importation ou de graines. 4.000 Palmiers et Cycadées d'importation ou de graines. 20.000 Plantes vivaces. 20.000 Conifères. 25.000 Arbres fruitiers. 10.000 Rhododendrons, Magnolias et plantes analogues. Goo.ooo Jacinthes, Tulipes, Amaryllis, etc., etc. Nous avons fait l'éloge de l'Etablissement A'an Houtte, qui, pendant longtemps, a tenu la tète de Ihorliculture continentale. Toutefois, depuis vingt ans, quelles améliorations dans la culture, quelle augmentation du matériel ! De cette même région, il en est qui possèdent de 8,000 à 10,000 mètres caiTés de cultures sous verre. ao8 BELGIQUE On peut dire copoiidanl que, dans la ville de Gand, le contre- coup d'une production aussi considérable se fait sentir au transit de la gare du chemin de fer plus quaux approvisionnements du marché aux flem's local. Nous sommes dans une ville de fabrique et non dans une ville de luxe. On reconnaît l'utilité d'un foyer d'intelligence et de travail lorsqu'on visite les propriétés bourgeoises, les parcs des châtelains et les squares des villes belges, depuis les promenades d'Arlon jusqu'au Bois de la Cambre à Bruxelles, jusqu'aux casinos et aux villas littorales d'Osteude et de Blankenberghe. Les richesses de l'horticultiu'e s'y étalent avec magnificence et délicatesse. Importation d'Orciiidkes. — Nous avons cité des explorateurs renommés appartenant à la Belgique, et Louis Yan Houtte, et Jean Linden, et de non moins enthousiastes. Linden eut l'insigne honneur de commencer jeune, d'être secondé par de zélés collabora- teurs et de survivre lui-même à ses propres découvertes. Il débutait le 2 octobre i835, se dirigeant vers le Brésil, accompagné de Funck et de Ghiesbreght. D'autres voyages le conduisirent aux Antilles, au Mexique, au Venezuela, dans la Colombie, aux États-Unis. De 1845 à i853, il dirigea d'intelligents collecteurs vers l'Amé- rique centrale ou méridionale, le Congo, la Malaisie. Les végétaux rapportés de ces diverses pérégrinations ont paru avec honneur aux Expositions internationales. Le gi'oupe des Orchidées prend une large place dans cette riche moisson. Énumérons les plus remarquables espèces : Ada auranliaca. Cypiipodiiim caudatum. Acranlhus Lindciii. Epidendrnm ( environ 70 espèces, Aerides Reiflienbachi ; japouicum ; parmi lesquelles E. Randianum: E. Aufcusliamim. Frideriei Guilielmi ; E. iiemorale ; Aganisia ionopleia. E. sceptrum ; E. stcnopelalum ; E. Anguloa Clowesi ; eburnea : Ruckcri ; Capartianuni ). unifiera. Eriopsis biloba. Barkeria elegans. Eulophiella Elisabelbie. Brassia cinnaljarina ; cinnamomca ; Galeandra Claesii ; Funckiana; Esra- Ocanensis, etc. ffnoUiana. BulbopJiylluni aneeps. GaleoUia (Zyoopelaluni) jîrandiQora. Bodrifjuezia j^ranatensis; réfracta. Gongora alro-purpurea ; odoratis- Catasetum Bwngerothi ; Gnonius ; sinia. Naso;sanguincum;Rodigasianum; IlouUctia odoratissima : picla ; tencbrosum. tigrina. Cattleya aurea ; chocoensis ; ametliys- Ilelcia sangninolenta. toglossa; Eldorado ;gigas; Tria nae; I.îclia superJ)iens. Rex ; Alexandrae ; Buyssoniana. Luddeinannia Peseatorei. Cirrhopel.ilum Brienianu'in ; Amesia- Lycaslc barliifrons ; eostala : fulves- num; ^la.-,lcrsianuni. cens; giçanlca ; lanipes ; inacro- Coryanthes Bungerollii; leucocorys ; bull»on; Skinneri. macrocorvs. ' Masdevallia amabilis; caudata; Clii- Cycnocbes barbatnni ; j)eruviaiium. mîora ; eivilis; coceinea ; Lindeni ; Chysis Linimingliei. Ephippium; fenestrata(Cryptopho- Cleisosloma Guiberlis. rantlius) ; oclilodcs ; racemosa ; Cochlioda sanguinea ; Nùlzliana ; Roezli ; Schlimi ; lovarensis ; Tro- rosea, chilus. llELGK^LK ^09 Maxillariit iiUtala ; •^raiulilloia ; llians : Sclilieporia- mim : W'allisi. OiU'idiuiii aciiiacruiu : ani'osaiu : brfvifoliuiii : ( ristatniu : ciuiilla- tuiii: llalxdlulaliim; liaslalmii: Kra- lucriamiiu : uiacraiillimii : iiiii-ro- chiluiu: ol)ryzaluiu ; l'lialaouoi)sis : scrratum ; sphacelatum: lifçrinuiii ; zcbrinum. l'ciislcria aspcrsa ; Lindciii. Pcscatoica liiuliriala. l'Iiala-iiopsis Scliilli riaiia. l'iliimiia riajiians : laxa : n(d)ilis. lMtiiinlliallis(pliis de trente fspèci-s). llcslrcpia aideniiircra. U<»driia' : li<;i'iiniiii. Trielioccros iiMirali<<. Tri(li()[iilia alhida ; Galeoltiaaa ; l)ieta ; lirevis. Uritl>ediuiii Liiideiii. AX'arna cyanea ; Liiideni. A\'arse('\v)(/illa iiiar<;iiiala; Lindeni. Zyffojjelaluiii (lautieri : gramineuni ; Jorisiaimm ; lostratuni. M. Liaden, succédant à la firme Ambroise "S'erschafrclt, de Gand, transporta le célèbre établissement à Bruxelles, sous le titre « d'Hor- ticulture internationale », où se vendent désormais les conquêtes végétales de la Maison. Elles y trouvent deux Journaux spéciaux et une Société particulière , rOrchidéenne , pour les étudier et les vulgariser. IX. — Journaux horticoles. Les Sociétés d'horticulture de Belgique ne publient guère de Bulletins, ce qui explique le premier succès de la presse périodique. Voici les principaux journaux spécialement horticoles: IS Ilhistration horticole, fondée en i853 par Ambroise Yerschaflelt, à Gand, actuellement au siège de l'établissement de l'Horticulture internationale, à Bruxelles, continuateur de la feuille d'Ambroise Yerschaflelt. Publication devenue bi-mensuelle depuis 1894, avec planches coloriées. Nos compatriotes, MM, Ch. Lemaire,de i854 à iSSg, et Ed. André, de 1870 à 1880, en ont été les rédacteurs en chef. Aujourd'hui, ces fonctions sont confiées à MM. Eui. Rodigas et Max Garnier. Bulletin d'arboriculture, de Jloriculture et de culture potagère, fondé à Gand, en 1864, par Fr. Burveuicli. Ivl.Pyuaert, Em. Rodigas et Van Huile, professeurs, auteurs d'ouvrages pratiques sur ces matières. Le Bulletin est puldié en deux éditions, l'une en langue française et l'autre en langue flauiande. Recueil mensuel avec planches coloriées de fruits ou de légumes. U 210 BELGIQUE JRei'ue fie l'horticulture belge et étrangère, créée à Gancl en i8;;5, par les mémos, avec M. le comte Oswald deKercliove de Denterghem, auteur d'ouvrages sur les Palmiers et les Orchidées, et M. Auguste Yau Geert, président d'honneur de la Chambre syndicale des horticulteurs de Gand. Journal mensuel, illustré de planches coloriées d'arbustes et de plantes de serre ou de pleine terre. Lindenia, iconographie des Orchidées. Publication mensuelle, in-4'^ avec planches coloriées; éditée par M. Lucien Linden, à Bruxelles ; rédigée par MM. Linden, Rodigas et Rolfe. Journal des Orchidées, paraissant tous les quinze jours, publié et rédigé par M. Lucien Linden, à Bruxelles. L,'Arenir agincole et horticole du Hainaut, iS^SjàMons, mensuel; par MM. Laurent et DubruUe. Toutes ces publications périodiques sont traitées avec un véritable talent pratique et scientifique. Parmi leurs aînées, il en est qui ont cessé de paraître : Académie d'horticulture de Gand, par J'' Baumann, i855-i863; Album de pomologie, par Arthur Bivort, iBSa-iSG^ ; Annales de pomologie, par la Commission royale de pomologie, 1853; Annales de Gand. par Charles Morren, i844-i849 ; La Belgique horticole, par Charles et Edouard Morren, 1849-1885 ; Hortus Lindenianus, par Linden, 2 fascicules, iSSg ; Iconographie des Azalées de l'Inde, par Aug. Van Geert, 1882 ; Iconographie des C«me///as,parAmbroiseVerschaflelt, 1848-1860; Journal d'horticulture pratique, par Scheidweiler, Ysabeau, Galeotti, Funck, i844'i859; Le Jardin Jleuriste, par Charles Lemaire, i85i-i854; La Feuille du cultivateur, par Pierre Joigneaux, i854 ; 'L'Horticulteur belge, fondé par Louis Van Houtte en 1829, disparu pendant les voyages d'exploration de son fondateur ; Le Jaarboek voor Ilofbouwkunde , par les professeurs de l'Ecole d'horticulture de Gand, i863-i86G ; h' Arboriculteur, moniteur et mémorial des conférences, par Buisseret, 1874 (fondu dans le Bulletin d'arboriculture); Flore des serres et des Jardins de l'Europe, fondée par Louis Van Houtte en i845, et conduite jusques et y compris le 2a* volume, après la mort de son fondateur ; Enfm quelques journaux mixtes, agricoles et horticolesi ^•^r BOSNIE HERZEGOVINE Dijiio kilumùlres liutcs. — 1,438, loo liabilaiils. Le Gouvernement Jes provinces occupées de la Bosnie et de rilerzégovine, appréciant la valeur des plantations dai'bres fruitiers et l'importance des revenus qui pouvaient en résulter, a décidé l'annexion de jardins modèles aux pépinières centrales de l'Etat. Ces étal)lissements distribuent gratuitement les sujets, de pied franc ou .gredes. aux cultivateurs qui organisent des vergers de commerce. En 1892, la pépinière de Derout, en Bosnie, possédait ia,ooo arbres fruitiers, 5, 000 Mûriers et 20,000 Vignes à distribuer. La pépinière de Mostar, Herzégovine, moins importante, tenait également ses élèves à la disposition des planteurs. L'Administration a décidé l'ouverture de nouvelles pépinières d'Etat : l'à Travink et Lasva, Bosnie; 2" à Nwcssigne, Herzégovine. Ou a recruté des jardiniers et des chefs de culture parmi les élèves des écoles d'agriculture de l'Europe. Le personnel doit fournir des preuves de ses aptitudes culturales, et se montrer scrupuleux sur le choix des espèces d'arbres à nmltiplier et à répandre. • Les Fruits d'économie ménagère ou industrielle deviennent l'objet de soins tout particuliers. Leur nomenclature est étudiée d'accord avec les pays voisins. Les Légiuncs de gi'andc ou de moyenne culture sont exploités sans constituer, cependant, une branche importante de commerce: 212 IJOSXIE ET IIKRZKGOVINK Bosnie. La confii^iiration aci-icloutée de la Bosnie, son climat rude, ses hivers longs et rigoureux ne lui permettent pas de eultiver tous les «renrcs d" arbres fruitiers. Le Pommier d'abord, le Poirier, le Cerisier ensuite, sont plantés k la ferme et approvisiannent la famille et le marché. Le Noyer, dispersé dans les champs, en terrain sec, où la gelée n'est pas à eraindi'c, produit sainement bois et fruits. Le Noisetier buissonneux fixe souvent la séparation des héritages. Le Prunier est l'espèce dominante. Il fournit à l'exportation, bon an mal an, 1,200,000 cpiintaux métricpies de Pruneaux qui prennent, en partie, la direction de l'Allemagne ; le surplus est destiné à l'Autriche, à l'Angleterre, à la France, à l'Italie, aux Etats-Unis. L'exploitation de la Prune se concentre dans les plaines de la Posavina et les districts du Nord, à Bréka notamment, où le four français rivalise avec le four bosniaque. Le Pruneau passe au crible de classement. L'emballage se fait en boîtes de 5 à 10 kilogr., en sacs de 80 à 100 kilogr., en barils de 5oo à 600 kilogr., suivant le choix. La première qualité ne dépasse pas ^5 fruits à la livre. La plantation de Pruniers en bordure de chemins et le grelTage des sauvageons sur les friches font partie des habitudes traditionnelles de la Bosnie. Herzégovine. Située sous un climat plus chaud, dans des conditions plus favorables, l'Herzégovine peut étendre la variété de ses provi- sions fruitières. Les espèces à noyau s'y rencontrent avec les fruits à pépins. L'Amandier, le Figuier, le Grenadier, l'Olivier, la Vigne y fructifient à l'aise, avec le Poirier, le Pommier, le Prunier, le Cerisier, le Pécher, l'Abricotier, le Noyer, le Châtaignier. Le vignoble a pris de l'extension; il expédie ses Raisins et ses vins en Hongrie, ravagée par l'invasion phylloxérique. La belle qualité de gi-appes est vendue au marché, pour la tal)le ou le séchage. Les deux pays produisent les Fruits et les Légumes nécessaires à leur consommation journalière. Les espèces, de nature robuste et fertile, sont celles de la région. Les centres de culture ont vu se constituer des groupes de produc- teurs défendant entre eux leurs intérêts itation, nnnsiL 210 La Région du Parnahyba du Sud ust l)ordcc de lorcHs cùlitrcs, sur la cliaîuo ([ui s'ôlcuJ du cap Frio au cap do Saula-Marlha, Des bois précieux daus l'iaduslrie en sout exl)'ails pour être embarqués à lUo-de-Janeiro, avec le Calé, de première marcjue. Le Tecoma « Ipès » fournit arcs et flèches aux Lidiens. L'arbre caractéristique do la Région du Paranà est certes l'Araucaria du Brésil. Haut do '3.") uiMros sur un diauiètro do i mètres, ce superbe indigène aliuiento la cliarpentorie, les exploitations de résine, de goudron, de térébenthiue, de potasse et de soude. La Région de l'Uruguay couiprouaut la seule province; ilo Uio- Grande-du-Sud, au sous-sol de marbre ou de houille. olTre des surprises do végétation par les lianes qui enlacent ses grands arbres et les plantes épiphytos qui aniuient le tronc moussu du populaire Gédrèle Acajou, s'élevant à 5o mètres de hauteur, du « Perobas » Aspidosperuia, du « CanoUas » Nectaudra, aux fouilles miroitantes, estompant le ciel blou du Brésil. Couibicn de botanistes ont exploré ces forêts vierges au profit de nos serres ! Les immigrants ont im[)lanté la Vigne sur les coteaux dénudés. En plaine, dos léguuies, des fruits, dos céréales, du Manioc. Les fruits les plus variés, les diamants, les métaux rares se sont donné rendez-vous dans la Région auro-ferrifère. Plus d'une fois, le cultivateur du Cotonnier est doublé de l'usinier qui profite des chutes d'eau de la province de Minas pour le filage et le tissage du produit. La Vigne et l'Olivier y rappellent la France et l'Italie. Il est à reuiarquer que l'abondance du vin et la similitude avec certains crûs européens ont contribué à accroître l'immigration dans ces parages et augmenter d'autant la population agricole. Occupant une surface qui dépasse deux millions de kilomètres carrés, la Région centrale résume le Brésil, riche producteur forestier, fleuriste, botaniste ou jardinier. Les savants Freire Allemào, Charles Darwin, Achille Uichard, Saint-Hilaire, George Gardner, Martius, etc., n'ont pu déterminer toutes ses richesses végétales. Plus de aa,ooo espèces appartenant à i.ooo genres et à i55 fauiilles, au uioins : tel est le résumé de leurs investigations. Les Vanilles des provinces aurifères de Goyaz et de Matto-Grosso, hantées par les colibris et les jaguars, sont bien connues des armateurs. Quant à nos Fruits et à nos Légumes, ils no semblent pas dépaysés îiu milieu du cadre grandiose que leur procure la Flore brésilienne. II. — Enseignement agricole et horticole. Le Miiiistôiv a ol)toiui des Cliaiubros la création et lentreticii de plusieurs établissements d'instruction agricole et horticole. Les événements politiques n'en ont pas permis la complète réalisation. Voici, cependant, un résumé de ceux qui existent, libres ou créés par le (louvorneinent. Linstitut agricole de Rio-de- Janeiro, iondé en 1860. vulgarise remploi des machines, distribue des plants et des semences, organise des expositions et publie un Bulletin. Un Jardin botanicpie, bien connu par sa majestueuse avenue de Palmiers, y est annexé, avec l'Asile agricole, la Ferme normale et une Pépinière de propagande eles espèces végétales à cultiver. Plus âgé dune année, linstitut agricole de Bahia est doté depuis 187G de lEcole d'agriculture de San-Bcnto-dc-Lages, et de cours d'histoire naturelle ; la Dendrologie y est étudiée. Sur les mêmes bases. l'Institut agricole de Sergipe date de 1860. L'École agricole de Piracicaba. muuicipe dltabira, iS^S, dé- montre aux colons et aux petits exploitants les applications des cultures économiques au moyen de petites fermes d'expériences. A Pernambuco, l'Orphelinat Isabelle, de iSj^, recueille les orphelins et les mineurs sans ouvrage pour les transformer en cultivateurs et en jardiniers. Grands jardins de produit. — i5o élèves. La Colonie Blaziana, province de Goyaz, est dotée d'une pépinière darbrcs fruitiers, de vignes et de plantes industrielles que l'on y exploite : Caféiers, Bananiers, Mûriers, Cognassiers, Manioc. L'Asile agricole de Sainte-Isabelle, créé en 188G, à Desengano, province de Uio-de-Janciro, apprend aux enfants à devenir bons ouvriers de culture ; il reçoit un subside de l'Etat et des dons parti- culiers. Un jardin potager-fruitier de quatre hectares y est annexé. L'Orphelinat Christina. installé sur une ferme de Céarà, donne liiistruction niralc i»ratii|uc à cinquante orphelins. L'Institut de la Providence, province de Paru, fondé par lévéque du diocèse, Mgr de Maccdo, comte de Belem, en faveur des indigènes, exploite les essences végétales de la contrée. La Station agronomique de Campeinas (San-Paulo) comprend un laboratoire d'analyses, des bureaux météorologiques ou œnologiques, des champs d'essais pour les engrais et racclimatation des végétaux. Tous ces établisseuients mènent de front l'agriculture, l'arboricul- ture et le jardinage. "^^0^ BULGARIE ()(),. Sj2 kiloiiu'lrcs carrés. — i,ijj,5oo haljilaiils. I. — Légumes. Les Légumes jouent un grand rôle dans lalimentation des paysans bulgares, qui ont, du reste, beaucoup de goût et d'habileté pour la culture nuu'aiclière. Bien que celle-ci nait pas une très grande extension, elle est généralement répandue, chacun travaillant pour ses propres besoins. Dans certains départements, notamment ceux de Tirnow, Yidin, Silistrie, la production niaraîclu'rc dépasse la consommation et permet d'exporter une certaine quantité de légumes qui, en 1877, représentait pour toute la Principauté un poids de deux millions de kilogrammes. La Roumanie constitue le principal débouché de ce commerce. Les espèces alimentaires dont l'usage est le plus répandu sont : les Fèves, les Pois, les Lentilles, les Choux, le Piment, les Ognons, l'Ail, le Poireau, les Concombres, le Céleri, les Carottes, les Raves, le Raifort, les Tomates et les Melons de diverses sortes. La cidture des Pommes de terre commence seulement à se répandre, la région montagneuse étant quelque peu en retard. II. — Fruits. L'arboriculture est également en honneur en Bulgarie ; les maisons des villages sont, en général, accompagnées d'arl)res fruitiers, parmi lesquels dominent les Poiriers, les Pommiers, les Pruniers, les Cerisiers, les Cognassiers, les Abricotiers, les Pêchers, les Néfliers, les Mûriers. On trouve surtout de belles espèces de Pommiers, de Poiriers, de Cerisiers. Les Noyers s'installent un peu partout en Roumélie : on rencontre aussi des Amandiers dans la plaine de Stara - Zagora, et des Châtaigniers, au cœur de la région de Kazanlik. Les Figuiers et les Grenadiers ne paraissent pas devoir réussir. Les contrées les plus favorisées au point de vue de la culture des arbres fruitiers sont : le Balkan oriental, les environs de Tirnova, et 3l8 BULGARIE la plaine de Knstcndil. Cette dernière région, particulièrement riche en Pommes, en Poires, en Prunes, exporte une grande quantité de fruits jusqu'en France. La dessiccation est employée par le cultivateur pour utiliser le trop plein de sa récolte. Les Prunes servent à la fabrication d'une sorte d'eau-de-vie appelée Slivovitsa ; l'habitant des campagnes confectionne une pâte pour ses besoins, et porte le beau fruit à la ville pour le séchage. Le bassin de Kazanllk extrait des Noix une huile qui figure à l'exportation pour i>5,()00 kilogr. par an. III. — Vignes. La culture de la Vigne a reçu, en Bulgarie, une grande extension ; des cépages vinifères sont dispersés dans toute la Principauté ; cependant, les départements de Soficr et de ïern se montrent moins favorables à l'expansion du vignoble. La superficie, cultivée de cette façon, embrasse près de i,ooo kilomètres carrés. La viticulture est particulièrement importante dans le départe- ment de Tirnow, sur les bords du Danube, depuis le Tinok jusqu'au delà de Roustcliouk ; elle règne en Roumélie, où le département de Philippopoli et la région située au sud de la Sredna-Gora lui sont absolument fidèles. L'École pratique de viticulture, installée à Widin, a pour but d'enseigner aux vignerons bulgares les meilleures méthodes de culture de la Vigne et de vinification. La production en vins dans toute la Principauté s'élève à environ 252 millions de litres. Les départements de Philippopoli, de Stara-Zagora, de Bourgas expédient en Tunpiie une partie de leur récolte. Les autres régions, dont la production dépasse la consommation, dirigent leur excédant vers les parties moins favorisées de la Principauté, notamment à Sofier et aux environs. A ces détails précis et aux considérations générales exposées avec tant de soin, en 1892, par M. le Capitaine du Génie français Lamouche, nous pouvons ajouter que, déjà, le commerce et les marchés de l'intérieur recevant les provisions amenées par terre et par eau, ce seul fait a sufii pour exciter le paysan bulgare à recher- cher des cépages produisant en abondance des grappes de ])elk! mine, de bonne qualité et capables de pouvoir être envoyées sur le marché aux fruits. *v CANADA 8,988,000 kilomèlrcs carres. — 4?9oo,ooo hal)ilaiils. I. — Action de l'État. Le GouYorncmcnt do la Puissance Ju Canada, colonie anglaise, patronne luuilenient la colonisation et rexploitalion de la terre dans chacune des provinces de la Confédération canadienne. Chaque province a son gouvernement local et, parmi ses ministres, nn Commissaire de l'Agriculture et de la Colonisation, et son Département spécial de l'Agriculture. Le Conseil d'Agriculture, choisi par le Lieutenant-Gouverneur parmi les agriculteurs notables de la province, fait distribuer des plants d'arbres fruitiers, des plants forestiers et des graines potagères provenant de l'extérieur ou de l'intérieur. Par son initiative, des associations de cultivateurs ont été créées dans une foule de paroisses ; il en est qui se sont groupées par comtés, par districts ou autres agglomérations électorales. Le Conseil est chargé de toute l'organisation agricole, des Sociétés, des Écoles, des Fermes d'essais, des subventions, des concours publics, des expositions, etc. Le Département d'Agriculture publie et distribue les rapports oITiciels de ses Directeurs et Inspecteurs des Fermes expérimentales, des Ecoles d'agriculture et des Congrès organisés sur dillérents points du territoire. La tenue de ces assises agricoles et horticoles est encore l'objet de la sollicitude de l'administration, en ce cpii concerne les facilités de voyage et de séjour des assistants, 220 CiVN.VDA Le Lioutonant-GouYcrneur nomme, en conseil, les ollieiers d'agri- culture, les agents de colonisation tjui auront désormais des relations directes avec les Sociétés recevant une allocation, et décerne, après concours, les diplômes et les médailles du Mérite agricole : i° de mé- rite : 2 ^ de grand mérite ; 3" de très grand mérite ; 4" t les bulletins publiés par les Sociétés agricoles, horticoles ou l'orestières et particulièrement : Le Journal d'économie /•«/•fl/e«Tidskrift for Landôkonomi », i8i5, organe de la Société royale d'agriculture ; Le Journal hebdomadaire des agriculteurs « Ugeskrift for Landmoend », i856 ; Le Petit Journal agricole « Landmandsblade », i858. V. — Jardins d'études et de plaisance. Les études botaniques, horticoles et sylvicoles sont d'abord préparées par les Jardins des Sociétés et des Ecoles précédemment décrites. Elles sont continuées en se généralisant : Au Jardin botanique de TUniversité, à Copenhague ; Au Jardin forestier-botanique de l'Académie royale et supérieure d'agriculture et d'horticulture, situé à Charlottenbund, près de Klampsenborg. Les végétaux y sont classés d'après leurs propriétés économiques ou industrielles. L'étiquetage en est dicté par leur distribution géographique. Ici, se trouve installé un Arboretum des espèces robustes, sylvicoles ou purement décoratives, de l'Ancien et du Nourcau- Monde. Les formes ou écarts, dits sous-variétés, n'y sont point négligés. A lui seul, le Ghamœcyparis de Boursier eu a réuni plus de cincpiante. Le Picéa présente ses dispositions étagées, pygméennes ou colomnaires. L'If et le Gené^Tier, spontanés sur quelques points, s'elTacent devant cette avalanche de Pins, de Sapins, de Thuias,de Thuiopsis, de Séquoias qui fout l'objet d'essais et de démonstrations. Les Conifères jouent un grand rôle dans l'économie forestière du Danemark et dans le sentiment décoratif des Parcs et des grands domaines. La Piuetum et l'Alpinum jouissent des faveurs du pid^lic 240 DANEMARK Le Jardin forestier de Charlottenbund a même envoyé des plants à acclimater dans lile d'Islande, an sol montagneux et volcanique, aux étés de trois mois sans nuits. Déjà le Sorbier s y plaît, et ses baies fermentées fournissent un tonifiant ou stimulant apprécié de nos pêcheurs de morue. La Zélande septentrionale a reçu, vers la fin du xviii^ siècle, des milliers d'arbres fruitiers extraits des pépinières administratives de Frédériksborg. A cette même époque, le prince Jeorgen, propriétaire du château de Vordinborg, envoyait ses jardiniers cultiver les arbres des paysans pour mieux leur démontrer la manière de travailler. La Zélande du Nord -Ouest a conservé les précieux vestiges de cette incursion princière chez l'homme de la plèbe. Les Jardins Royaux ont été de tout temps de véritables jardins d'études pour leur personnel et pour le public. Parmi les Parcs instructifs et agréables à visiter, il faut citer : Le Jardin public, à Copenhague, toujours visité; Le vaste Parc de Frédéricksborg et son jardin zoologique; Le Parc du Palais royal de Rosenborg, un des plus anciens ; Le Parc Charlottenlund, habité par le Prince héritier ; Le Parc Bernstorf, palais d'été de la famille royale ; Le Parc Fadensborg, séjour habituel de la famille royale ; Le Parc d'Œrsted, créé sur d'anciennes fortifications décorées de statues, par le Mécène Jacobson ; Le Dyrehave, bois de promenade très fréquenté. Les hommes du métier voudi'ont parcourir file de Fionie, si riche et si plantureuse, les cultures de l'île de Falster, entourées de haies vives tressées, et la pépinière d'Oresund qui avait fourni à l'Expo- sition Scandinave de 1888 les deux superbes Sapins du Caucase ou Sapins de Xordniann, placés à l'entrée du Concours. VI. — Production maraîchère. La culture des légumes s'est vite propagée sur les sols alluvion- naires du Danemark, h proximité des cités et des cours d'eau, d'autant mieux que la température est favorable à la maturité des semences et à leur qualité. Dans les villages, la grande culture potagère est admise et s'y développe, sous l'influence des brises marines. La Pomme de terre occupe 52, 000 hectares dans les champs et les jardins, et rapporte cinq millions d'hectolitres de tubercules. DANEMARK 24! Une zone de jardins maraicliers entoure la capilalc ; la pluiiai-l onl des eultures mixtes de légumes, de fruits, de llcui-s, de sementes et de plants de pépinières. Le potager IVuilier est assez eouimuii dans les iles danoises. Les marais de l'île plate et fertile dAuiaguc approvisionnent les marchés de Copenhague. Les Asperges, les Choux pommés, les Ognons, les Rutabagas d" Auiague sont renouiuiés ; i)lus dune sorte est exportée vers Londres avec les Concombres et les Tomates. La maraîcherie aurait été importée dans l'île par des familles hollandaises qni vinrent y débarquer, il y a plus de trois siècles, le roi Christian les ayant autorisées à s'y installer, à la condition qu'elles y continuassent leur industrie. Nous n'avons pas besoin de dire (pie, ici connue partout ailleurs, la fenune seconde eourageusemenl le jardinier dans ses travaux. Les engrais sont fournis par le bétail, toujours abondant en Danemark, et par les détritus des eaux ou de la mer. Les espèces et variétés cultivées sont choisies parmi les plus robustes. Les forceries sont encore rares. A contre-saison, le sud de l'Europe fournit ses primeurs. Cependant les vineries déjà installées débutent par une récolte de Fraises et de Tomates. A l'exemple du cultivateur <{ui récolte, dans les prairies consacrées au bétail d'élevage et de laiterie, des semences de Graminées et de Légumineuses, le jardinier danois sait ajouter à son revenu la vente des graines potagères, llorales et fourragères. Aussi l'on voit fréquemment les porte-graines disséminés dans son enclos. Choux- fleurs, Choux pommés. Carottes, Pois, Betteraves, Raves, Navets sont élevés dans ce but, et la récolte des semences est expédiée à des maisons de gros, sur divers points de l'Europe et de l'Amérique. La péninsule a des cultures potagères étendues à Steensballe, bailliage de A ejle. Les paysans transportent les légumes aux marchés de Vejle, Aarhuus, Horsens, et en retirent d'assez beaux bénéfices. Ils ont créé la Carotte de Steensballe, dont la graine est très recherchée au Jutland. Le voisinage des régions polaires influe sur la bonne et prompte maturité des graines. Quant au coloris modifié du feuillage et des Heurs, sous ce climat froid, aux courts étés, voici l'explication fournie par l'honorable M. Bert, de lAdministration des forêts : « La quantité de chaleur solaire reçue par la terre végétale n'est que les o,54 environ de celle qui est distribuée à l'équaleur. La lumière est également moins intense, mais la grande durée du jour, en été, a pour effet d'accroître l'activité de la végétation. Les feuilles 16 u4a DANEMARK et les Heurs présentent une coloration plus i'oucéc et des dimensions plus fortes qu'aux latitudes moins élevées ; le développement des plantes sellectuc avec une grande rapidité. « La masse de matière végétale résultant de la fixation, par la lumière, du carbone provenant de l'acide carbonique de l'atmosphère est donc beaucoup plus considérable qu'on ne pourrait le penser au premier abord : la cidture dos plantes qui n'exigent qu'une faible dose de chaleur, devient réellement alors profitable. Il y a surtout avantage à produire de l'herbe et du l)ois » Parmi les plantes industrielles, le Tabac, le Houblon, la Chicorée, le Cumin et quelques espèces oflicinales sont du domaine de la petite culture. VII. — Production fruitière. Le continent et la zone littorale du Danemark sont assez bien garnis d'arbres fruitiers. Certains endroits, exposés aux raffales marines, réclament des abris de plantations forestières. La capitale est alimentée par les vergers de la péninsule et les arrivages des îles danoises qui, cependant, expédient beaucoup de fruits vers les ports de la Baltique et le marché de Saint-Pétersbourg. On rencontre des plantations séculaires de Cerisiers et Griottiers, pour l'industrie des conserves et des confitures, dans les bruyères du district de Lovskal, bailliage de Yiborg. Après Copenhague et ses alentours, l'ile de Fionie accentue le progrès de l'horticulture : sol généreux, climat favorable, abri des vents d'ouest, surtout vers la région sud. Les bailliages d'Odense et de Svcndborg se font remarquer par l'étendue des jardins, leur bonne tenue et la valeur du produit. Il ne faut pas oublier, vers le nord de l'île, Middelfort, ville renommée pour ses houblonnières, et Hofmansgave, oii certaines plantations fruitières prennent de l'extension ; par exemple, le Poirier greffé sur Cognassier, le Pommier sur Doucin ou sur Paradis, Les petites lies Fausinge et Langeland, voisines de Fionie, ont également des propriétaires qui distribuent des plants fruitiers aux paysans. Les espèces à pépins fournissent des fruits destinés à la consommation locale, au pressoir ou à l'exportation. L'ile de Seeland a son industrie fruitière auprès des villes mar- chandes de Presto et de Vordingborg ; elle cet florissante dans les villages de Sandvig, de KrageVig, de Pjederoed qui expédient l,5oo hectolitres de Pommes et de Poires à Copenhague. bANEMARK a43 Les variétés de Poimniers ilcMuinautes, de ces parages, sont : Aaii;cs;d)le. Fraise de Sk'svig. Calville d Aulouiuc. Graveiisteiu. De For. Xoimctille. De Fontaine. llougc, ete. Les Poires locales plus répandues se nomment : SUjensved Birne et MoUke, et la Poire des Allouettes pour la cuisine ou le pressoir. Les bons IVuils nés eu l'rance, en Belgique, en Angleterre, en Russie, «lislrihués aux eullivaleurs et aux pépiniéristes, ont déjà lait leur apparition au marché populaire. Les Cerises et les Griottes à confire sont récoltées sur les calcaires qui entourent la butte de Stevns, les Guignes et les Bigarreaux arrivent du Lac de Fruirs«en et des alluvions du bailliage de Frederiksborg. La région continentale et les lies danoises oflrent ([uelques bonnes stations au Prunier, à ses espèces robustes cultivées de pied franc ou grcllées. Le l'ruit sert à la distillation ou au séchage. Grâce aux laveurs du climat insulaire et à l'abri de criques et de contreforts, le Pécher, l'Abricotier, le Figuier, la Vigne, en variétés précoces, ont pu s'installer dans quelques coins privilégiés. Sous verre, des grapperies ont été organisées par des Anglais ; ils les entretiennent et les exploitent à leur profit. VIII. — Fleurs, Pépinières et Serres. La bourgeoisie danoise a un gofit prononcé pour les in'opriétès plantées d'arbres et d'arbustes, et pour les belles plantes vertes ou fleuries à cultiver sous verre ou dans lappartement. Une partie des étaljlissements dhorticullure du Danemark est groupée aux environs de Copenhague. Les bailliages d'Odense, de Svenborg, de Proesto, de Maribo, d'Aarhuus sont réputés pour leurs jardins et leurs pépinières. On y cultive de grandes quantités de plantes choisies parmi les quelques espèces les plus demandées, principalement : Aralia, Aspi- distra. Bégonia, Camellia, Coléus, Cycas, Cyclamen, Dattier. Frira, Figuier, Fuchsia, Hellébore, Hortensia, Pélargoniuui, des Bromé- liacées, enfin des Rosiei^ pour la culture forcée. L'n fleuriste uniltiplie les Muguets et les exporte en Amérique. La production des Ognons à fleurs, façon Hollande, donne des espérances aux jardiniers. 244 DANEMARK Les fêtes de Xoël suscitent une importatiou tle Roses et de Lilas de Franee. Le transport des produits hortieoles se l'ait généralement par voitures fermées ou vitrées. Dimportants étaljlissements cultivent les Choux-fleurs pour la graine et possèdent des pépinières d'arbres d'ornement et d'arbres fruitiers : beaucoup de ces derniers sont achetés par la Suède. Les divers produits des serres et des pépinières alimentent non seulement le commerce intérieur, mais encore l'exportation qui tend à s'accroître. Le climat relativement doux et la bonne qualité de la terre du littoral destinent le Danemark à foiwruir aux planteurs suédois ou russes leur provision de végétaux, tels que de robustes Palmiers, des Cycadées, des Pélargoniums, même des Rosiers, aussi bien cpie des Sapins, des Rétinosporas, des Houx et des Lauriers. IX. — Bois et Forêts. Les forêts représentant encore une puissante production végétale qui s'entretient et s'accroît, grâce aux travaux incessants du service forestier. Peuplées en majeure partie de Hêtres et de Chênes, dont quelques- uns atteignent des proportions monumentales, les deux cent mille hectares de forêts rapportent annuellement 800,000 stères de bois. On rencontre aussi de beaux spécimens d'Abies, de Picea, de Pinus, qui entrent j^our un cinquième dans le peuplement. Grâce aux essais d'acclimatement dus à M. le professeur Cari Hansen et à des arboriculteurs distingués, on emploie des Conifères rustiques venant de Russie ou d'autres pays septentrionaux, jiour garnir les forêts à clairières stériles et boiser certaines contrées dont la température rigoureuse refusait, jusqu'alors, à favoriser la végétation des espèces aborigènes. Le climat maritime du Danemark se prête admirablement d'ailleurs à la culture des essences résineuses ou feuillues. De remarcpiables massifs, dont la ramure imposante et vivaee se profile sur les horizons l)rumeux de la Baltique, donnent à certaines parties du paysage danois un caractère sauvage, pittoresque, étrange ou grandiose, qui a inspiré à William Shakespeare une de ses plus belles tragédies ! ""f^^^* ESPAGNE — >-))(->— 495,000 kilomètres carres. — 18,000,000 Imbilanls. I. — Action de l'Etat. — Enseignement. Le climat exceptionnel de l'Espague permet à cette ualiôii de tenir vm rang honorable dans riiorticulture de TEurope. Désireux de progresser, le Clouvernement inscrit riiorticulture au programme de ses institutions agricoles à tous degrés. La dendrologie fait partie des connaissances exigées des ingénieurs agronomes qui, depuis 18^9, ont pour mission d'examiner les projets de travaux et les études sur le phylloxéra, d'évaluer les récoltes, d'organiser les expositions, etc. Ces ingénieurs sont sous la direction du Ministère et se tiennent constamment en relations avec les assemblées provinciales agricoles. Nous retrouvons l'arboriculture au programme des Lycées et de l'École centrale d'agriculture, Institut Alphonse XIII, à Madrid, qui fournit un corps auxiliaire du service agronomique, et envoie des titulaires aux chaires de culture entretenues aux frais des villes dans la Vieillc-Castille, la Nouvelle-Gastille, l'Andalousie et les provinces de Léon. d'Eslramadure, de Galice. L'Institut agricole Alphonse XII, qui relève du Ministère du Commerce et de la Direction générale de l'Agriculture, est un centre de propagande ; les plantes nouvelles y sont étudiées, et Ion y fait aussi des distributions de graines et de végétaux recommandablcs. L'Institut agricole Catalan, à Barcelone, a compris dans ses conférences les jardins et les vignes; cette puissante association de la Catalogne est secondée par la Société d'horticulture. Les Écoles spéciales de Valence et de Saragosse ont un cours de jardinage allié à l'agriculture, 246 ESPAGNE Depuis i8;6, toutes les Écoles primaires, secondaires ou spéciales enseignent les éléments de l'agriculture, conformément aux lois. Chaque province doit posséder une ferme modèle et iine station agronomique: les principales sont celles de Séville, de Grenade, de Saragosse, de A alladolid. On y forme des chefs de culture, des jardiniers et des vignerons qui trouvent facilement un emploi libre ou attaché à une administration. Qucl([ues-uns se sont déjà essayés aux démonstrations ou à la propagande de l'art des jardins. Une École forestière est ouverte à Madrid. La pépinière d'élevage en est le corollaire obligatoire. Enfin, le travail du vignoble cl du verger est enseigné à l'École d'agriculture et de commerce de Yillablino, fondée en 1886, dans la province de Léon, p.ir Francisco Fernandez lîlanco. Le Jardin botanique de Madrid, illustré par Cavanilles, a des coiu-s de botanique professés depuis un siècle. Au Jardin botanique de Valence, le personnel et d'anciens membres de la Société La Flora traitent la question des arbres fruitiers, y compris les Orangers et la Vigne. Les Jardins botaniques de Barcelone, de Séville, de Grenade ont des végétaux assez rares dans leurs collections. Les leçons et les démonstrations plaisent à la jeunesse et aux amateurs. Une Société purement horticole, La Gardénia, a été fondée à Madrid, mais plutôt par la classe ouA'rière, dans un l)ut d'assistance et de secours mutuels. II. — Production maraîchère. La plaine, la montagne, la mer donnent un aspect pittoresque au pays, modifiant sensiblement le genre de cultures ou de produc- tions, ainsi que les moyens de travail. De Barcelone à Cadix, c'est ime succession de jardins, de plantes odoriférantes ou médicinales, de potagers et de vergers dun grand rapport. Les provinces de Burgos, de Barcelone, de Léon, de Madrid, de Murcie, de Saragosse, de Tolède, de Zamora sont productrices de fruits et de légumes de consommation ou de commerce. La chaleur plus vive et plus régulière des îles maritimes y fait mûrir la Banane, l'Ananas, les primeurs. Alicante, Dénia, Malaga, Santander et Vigo embarquent les conserves de fruits ou de légumes pour l'Amérique du Sud. Les potagers sont entourés d'arbustes ou défendus par une bordure d'Agaves, et les brise-vents naturels ou en roseaux y ont leur utilité. ESPAGNE a47 L'aiTosagc est secondé par des norias emplissant des réservoirs où l'ouvrier vient puiser l'eau. Kii plaine basse, on se contente de rigoles alimentées par les rivières, lournissant l'eau jetée à l'écope. L'épandage des engrais est encore à l'état primitif. Afin de simpli- fier le travail, le jardinier reelierche les terres fertiles et le voisinage des rivières. Des exemples existent îiTorquemada, (pii approvisionne Yalladolid et lîurgos.Les riches sols de Séville ont été ainsi utilisés, L'emploi des engrais chimiques s'accentue chaque année. Des provinces moins imporlantes, Iluesca, Coruna. Ciudad-Ucal. ont une population maraîchère laborieuse. Elle est considérable à Valence, à Grenade, à Murcie. En général, l'activité culturale règne autour des centres de popu- lation et des voies commerciales ou des marchés. Ici, le métier d'agriculteur se confond volontiers avec celui d'horticulteur. Kn gi'ande culture, le Maïs produit i.") millions d'hectolitres; la Fève, 1,400,000; le Pois chiche « Garbanzo », 700.000. Valence et Murcie fournissenl à Madrid les premières Fraises, les Asperges, les Tomates, les Ananas, l'Ail, les Concombres de primeur. Le Haricot vert d'Kspagne arrive bon premier à Paris. Dans les provinces du centre, les Choux, les Ognons, les Pommes de terre, les Haricots, les Lentilles, les Artichauts, les Carottes, les Panais, l'Arachide approvisionnent copieusement les marchés. Plus au sud. les Melons, les Concombres, les Pastècjucs. les Tomates, les Piments, les Aubergines occupent de grandes surfaces pour l'exportation. LIAnauas y obtient quelque succès. Aa'cc un sol frais et un soleil chaud, le Souchet comestible, dont le petit tubercule contient 28 pour cent d'huile, 14 de sucre, ay de fécule, a donné par hectare 8,000 kilogr. de tubercules verts, dont les principes sucrés et féculents ont pu être convertis en alcool. Le Canna et le Gombo ont déjà paru aux étalages madrilènes. Aux .stations balnéaires, connue Caldetis, le jardinier produit des Patates, des Tomates, des Piments et de bons légumes de saison. III. — Production fruitière. La caractéristique fruitière de l'Espagne, c'est l'Oranger; cet arl^re se trouve bien sous un ciel ardent, attiédi par la brise et les vapeurs marines : il y devient luxuriant et fécond. Les pépinières sutlisent à peine à répondre aux besoins des planteurs. Faut-il ajouter que, là-bas, l'Oranger est semé, planté, greUé en plein vent et vendu à racines nues ? 248 ESPAGNE La vallco du Jucar Alcira. les provinces d" Andalousie, de Gastille, de Catalogne ont des orangeries de rapport. La Murcie exporto ses oranges en Russie. Les Baléares sont peuplées détrangcrs qui admirent les orangeries et se reposent sous leurs ombrages parfumés. Après ces îles, on classe Se ville et Tarifa ; nuiis la haute réputation est à A'alence et à Garcagenta. A celle-ci le produit, à celle-là le renom. La culture s'y trouve parfaitement étudiée et le profit ne se fait pas désirer. Xe touchez pas à lOranger de Valence, et vous serez respecté ! Le propriétaire Tentoure de soins, améliore son sol et travaille à perfec- tionner son exploitation en simpliliant les rouages. Le prix de revient a gagné sensiblement de ce côté. Quelle fortune pour la province, et combien son arbre favori est considéré ! Pour lui, le roc saute, la friche se transforme et l'arbre aux Pouimes dor se substitue aux Oliviers, aux Pins, aux Garoidiiers. De 1860 à i88o,la culture orangère des jardins valenciens s'est élevée de 2,5oo hectares à 20,000. A cette dernière date, la statistique constatait une production annuelle de 80,000 tonnes de mille kilogrammes d'Oranges, représentant un cliiffre de dix millions de francs. Depuis, il en a été embarqué, de juillet 1886 à juillet 1887, par les divers ports de la province, une quantité de 1,578,067 caisses, non compris les transports par voie ferrée et par les petits voiliers, soit encoi'c l5o,ooo caisses dirigées sur Marseille, Londi'cs, Livcrpool. Aujourd'hui, A'alence envoie 1 5, 000. 000 dOranges à Paris. Kn vingt années, Garcagenta, ligne de Valence-Madrid, a triplé sa jKjpulaliou. Il lui faut des l)ras pour cultiver l'Oranger, et l'exploita- tion de l'Oranger s'étend pour occuper les arrivants, enrichissant plaines et coteaux, sols sablo-argileux ou argilo-siliceux additionnés de car])onate de cliaux, terrains arrosés par les norias ou par le fleuve Jucar. C'est le Jardin des Hespérides. //Celte végétation luxuriante est attiibuée au sujet porte-gi*efle, le Bigaradier, plus ri)iANA. — La Fayette. lowA. — Ames. Kansas. — Manhattan. Kextucky. — Lexington. — Frankfort . LoiisiAXA. — Bâton Rouge. — New Orléans. Maixe. — Orono. Marylaxd. — Collège Park . Massachusetts. — Amlierst. MiciiiGAX. — Agricultural Collège. MixxESOTA. — Minneapolis. — St. iVnthony Park. Mississippi. — Agricultural Collège. — "SVeslside. Missorui. — Columhia. — Jefferson Cit. agriculture classés par Etat : Xebiiaska. — Lincoln. Nevaua. — Reno. New IIa.mpsuiue. — Hanover. New Jersey. — New Brunswick, New Mexico. — Las Cruccs. New York. — Uliaca. NoRTii Caiïolixa. — Raleigli. NoRTii Dakota. — Fargo. Omo. — Colnnibus. Oklaiioma. — Stillwater. Oregox. — Corvallis. Pexxsylvaxlv. — State Collège. Riiode IsLAXD. — Providence. — Kingston. SouTii Carolxna. — Clemson Collège. — Orangeburg. SouTii Dakoïa. — Brookings. Texxessee. — Knoxvillc. Texas. — Coll. Station. — Prairie View. Utah. — Logan. Vermoxt. — Burlington. YiRoixiA. — Blacksburg. — Haraplon. Washixgtox. — Pullman. W. Virginia. — Morganto wn. — Farm. Wiscoxsix. — Madison. Wyomixg. — Laramie. Les Stations expérimentales d'agr Alab.uia. — Auburn. — Uniontown. AiiizoXA. — Tucson. Akkaxsas. — Fayetteville. Califorxia. — Berkeley. CoLOR.U)0. — Fort Collins. CoxxECTicuT. — New Havcn. — Slorrs. Delaware. — Newark. Florida. — Lakc City. GeorgIa. — Experiment. luAno. — Moscow. Illinois. — Cliampaign. IxDiAXA. — La Fajetlc. lowA. — Ames. Kansas. — Manhattan. Kentucky. — Lexinglon. Lot ISIANA. — Audubon Park. — New Orléans. — Balon Ronge. — Calhoun. Maine. — Orono. Marylano. — Collège Park. ALvssAciiusETTs. — Amlicrst. MiciiiGAN. — Agricultural Collège. Minnesota.— St. Anthony Park. Mississippi. — Agricultural Collège. Missocri. — Columljia. Montana. — Bozenian. iculture sont les suivantes : Neruaska. — Lincoln. Nevada. — Reno. New Hampsiiire. — Durham. New Jersey'. — New Brunswick. New Mexico. — Las Cruces. New York. — Geneva. — Ithaca. NoRTii Carolina. — Raleigh. Nortii Dakota. — Fargo. Oiiio. — Wooster. Oklaiioma. — Stillwater. Oregon. — Corvallis. Pennsylva.nia. — State Collège. Riiode Island. — Kingston. South Carolina. — Clemson Collège. South Dakota. — Brookings. Ten.nessee. — Kuoxville. Texas. — Collège Station. Utaii. — Logan. Vermont. — Burlington. Virginia. — Blacksburg. Washington. — Pullman. A\'est Virginia. — Morgantown. WiscoNsiN. — Madison. ^^'YOMING. — Laramie. lÎTAIS-UNlS a&S III. — Sociétés d'horticulture. An iiKiis (le juin iSji'j, le Secrétaire de l'Aji^ricullurf a bien voulu nous rcnicllrc la lislc ci-dessoiis. A. — SOCIÉTÉS NATIONALES. American Association ot' Nurserymen. American Carnation Society. American Chrysanthemum Society. American Cranberry Growers Association. American Horticultural Society. American Pomological Society. Association ol' American Ccmetery Superintendents. Society of American Florists. /y. _ SOCIÉTÉS DE DISTRICTS. Cider Maker s Association ol' llie Norlh AVest. Eastern Nurserymens Association. Inter State Shipper's Association. Peninstda Horticultural Society. AVestcrn Nurserymens Association. C. — ORGANISATIONS PAR ÉTATS. Alaham.v Horticultural Society. Arizona Fruit Growers Association. Arkaxsas Horticultural Society. Califorxia Roard ol' Viticultural Commissioners. — Fruit Association. — Fruit Union. — Horticultural Society. — State Roard of Horticulture. — State floral Society. — Southern, Pomological Society. Colorado Horticidtural Society. CoxNECTicuT Pomological Society. Florida Fruit Excliange. — Horticultm'al Society. =- Orange Growers Union. ^56 ETATS-UN I^^ Georgia Horticultural Society. Illinois Horticultural Society. IxDiANA Horticultural Society. — Society ofFlorists. lowA Horticultural Society. — Northeastern lov.a Horticultural Society. — Nortlnvestern lowa Horticultural Society. Kansas Horticultural Society. Kentucky Horticultural Society. LouisiAXA Horticultural Society. Maine State Pomological Society. Massachusetts Horticultural Society. — Cap Cod Cranberry Growers Association. INIiciiiGAX Horticultural Society. West Michigan Horticultural Society. Minnesota Horticultural Society. — Society of Florists. Mississippi Horticultural Society. Missouri Horticultural Society. Nebraska Horticultural Society. New Jersey Horticultural Society. New Mexico Horticultural Society. New York. — Western New York Horticultural Society. NoRTH Garolina Horticultural Society. Oiiio Horticultural Society. Oregon Horticultural Society. — Poraological Society. — State Board of Horticulture. Pexnsylvania Horticultural Society. State Horticultural Association. Riiode Islani) Horticultural Society. South Garolina Horticultural Society. South Dakota Horticultural Society. Tennessee. — West Tennessee Horticultural Society. Texas State Horticultural Society. — Nursery mens Association. Washington Horticultural Society. State Board of Horticulture. WiscoNSiN Horticultural Society. ETATS-UXIS yay IV. — Production maraîchère. Il est ;i peu pics impossible de déterminer rimporlaiice do la culture i)(>lai,à're et la valeur de ses produits aux Ktats-l'uis. Les graudes eilés y sont entourées de « marais » et de jardins Ijien tenus, consacrés aux légumes, aux Iruils, aux primeurs et aux Heurs. La plupart des occupants ont appris leur profession en l^uropc; mais l'extension des villes et des établissements indus- triels, la création de voies de communication repoussent les jardins vers la campagne. A son tour, en plein champ et à la ferme, la culture légumiére envahit chaque année le ilomaine agricole an prolit des nuirchés urbains, des ports d'embarquement et de l'industrie des conserves. Aussi la statisti(pie culturale et connnerciale règle diilicilement ses tables, malgré son personnel considérable. Les méthodes de culture visent à l'économie du tenq)s et de l'argent. Leur auxiliaire principal est un outillage perfectionné et simplifié, suppléant à rinsullisance des bras. Le jardinier n'a pas le temps de chercher des espèces ou variétés nouvelles ; l'Européen plus patient, son aîné dans la carrière, lui envoie ses sélections et ses découvertes. Examinons superficiellement les genres principaux : La Pomme de terre, classée immédiatement après les céréales, vient partout, mais mieux dans la région septentrionale, pour le rendement et la qualité : les autres contrées vont s'y approvi- sionner des éléments de plantation. La ville de Cambridge, Etat de New-York, est un centre pour cette sorte d'afl'aires. La température chaude des lùats du Sud et du Centre nuit au développement complet du tubercule; il atteint, au contraire, de belles proportions dans les sols irrigués des Montagnes Rocheuses. La production annuelle est évaluée cinq cent millions de francs. Les Etats supérieurement cotés sont New-York, Pensylvanîe, Ohio, Michigan, lowa, Illinois, AN'isconsin, Indiana, Minnesota, Missouri, Kansas, Ncbraska, Californie, Dakota, Orégon, Montmedy, Washing- ton. La variété dominante est Early rose. Le rendement moyen peut atteindre 5oo boisseaux de 36 litres par acre de 41 ares. Sont également propagées partout les précoces Early Ohio, Early Maine et Lee's Favorite ; puis Gcm, Surprise, Beauty of Hebron. Parmi les tardives, AVhite Star est à grand rendement et plus fine en qualité que les bonnes Maininoth Pearl, Saint Patrick, Grange. 17 a58 ÉTATS-UNIS La Patate prospère dans les Etats ilu Centre et du Sud : Géorgie, Mississipi, Caroline du Nord et du Sud. Alabama, Kentueky, Louisiane. Xew-Jerscy, Tennessee, Virginie. Floride, Arkansas, etc. Les Xavets ont une grande importance culturale. Le Nord-Ouest exporte le trop plein de sa récolte. La consoniuKition accepte les variétés hâtives Extra Early Purple-top Alunich. violet, Red-top Strap Leaf, rouge. AVhite Strap Leal", blanc. Les Radis, voisins des précédents, ont Ne Plu8Ultra,le plus hûtif, puis Early Round, Dai;lv Red, Philadelphia White Box, excellent à manger comme le Scarlet Turnip. Pour l'hiver, California Mam- moth et White Winter. A grand rendement, White Vienna, Chartiers. En petite ou en gi*ande culture, le Chou, destiné à la cuisine, à retable ou à l'usine, a pris possession de surfaces immenses; les variétés populaires ont été répandues par les soins du Gouvernement et par des cultivateurs intelligents. Toutes les races de Choux verts ou rouges ont entrée à la ferme et au jardin. Les Choux pommés sont très répandus. Au Minnesota, on préfère les variétés Early AVyman et Wakcfleld. L'Est adopte Early Jersey, Henderson's Early Summer. Au Kansas, le plus hâtif est Henderson's Premier. Pour l'hiver, Excclsior, Posters Brunswick. Le Chou-fleur SnoAvball est le plus apprécié. Non moins répandue pour tous usages est la Carotte. Lespremièresà la vente sont Scarlet Short lïorn, Half-long Stunip Rooter, Oxheart; puis Henderson ; et à larrière-saison, Danvers, Long Orange. Au Kansas, le Panais hâtif est Early Turnip, et pour grande production, Long Smooth, Hollow Crown. Les Haricots liàtifs (îolden Wax, Black Wax, AVardAvell's Kidney W'ax sont répandus dans le Kansas; ensuite le Haricot de Lima. Un Haricot blanc, spécialement cultivé pour les conserves, occupe la région nord et les f)oints culminants des monts Alleghanys. Sa production s'élève à 800,000 hectolitres; l'Etat de New- York entre pour moitié dans ce chiffre. Le « Cow Pea » habite les Etats du Sud, à titre fourrager; il y produit i,5oo,ooo hectolitres. Le Pois, ravagé par le charançon, sauf dans le voisinage des Lacs du Nord, donne encore 600,000 hectolitres. Les Etats de Pensyl- vanie, de New-York, de la Nouvelh'-Angleterre et du Maine, ces dernier.*», pour l'approvisionnement des fabriques de conserves, emmagasinent de fructueuses récoltes de Pois. Les grandes villes commerçantes et les ports d'embarquement, comme San-Francisco, reçoivent des petits Pois toute Tannée. ÉTATS-UNIS 269 l'arini les variôlrs liàlivrs : Alaska, Rufal XcAV-'ï'oi'kci'. Aiiicricau AVoiitlrr: |)!>i-mi les lanlivi's: Yorksliirc Ik-ro cl Vv'u\v nl'llio Markct soul bien ronmirs au iiiai-clM'. Le (jOk'j'i oL-casioime un l'cvouu do millions do iVaucs pour plusioui's villes du Michigau où se préparent, entre autres, les i)lants de Céleri W'hito Plume, à blanehir, le nain Ilall" Dwarf, leClianl White Solid, plus élevé. Les voiliers de la eote Ouest les reeueillent et les Iniusporlenl dans les eliamps de grande eullure. LOgnon alleete la région Nord, le territoire des Lacs, le Haut MissoiH'i. Les villes de AN'elhorneld (Conneetieut), de Cliesler (New- \ Drk), de Davenporl (lowa) ont af([uift par cetlo planlo une réputation justifiée. Le commerce réclame les variétés White Globe, blanc, lied Globe, rouge. Dawners Yellow, jaune. LV'xportalion vers rAniéri([uo du Sud en est considérable. Lrt marchandise est endjarcpiée à la Nouvollo-Orléans. arrivant du Nord- Ouesl piir le Mississipi. Au Minnesota, l (Jgnon (ilobe rentl beaucoup plus que tout autre. A surface égale, le Kansas donne ses préférences à The Qucen, Globe, Early Red, Early Yellow ('racker. de première saison. Sous le climat floridicn. TOgnon semé en octobre, repicpié en janvier, donne au mois de mai suivant de 4oo '^ 55o hectolitres à l'hectare. Les Etats de No^^-\ork et dOhio ont des champs d'élevage consa- crés aux semis d'Ognons. La Betterave, confinée sur la rive Atlantique, a gagne le versant du Pacifique, et les types saccharilores sont en pleine prospérité dans la Nouvelle- Angleterre et les Etats du Nord-Ouest. La variété Egyptian Turuip est assez précoce; puis Eclipse, Deming's Improved. Les Maïs sucrés, de première saison, mets popidaire — l'épi tendre cuit — Corn's Sweet, Narragansett, suÎAis par Triuuqdi cl Amber Gream, sont admis dans les clinmts tempérés; les tartiil's Slow ells Evergreen et Egyptian mûrissent sous une latitude plus élevée. Le Maïs doux occupe 'i'2 millions d'hectares; le type Sweet Corn est recherché pour la consoHunation directe et l'industrie des conserves. La production du Maïs aux Etats-Unis s'est élevée, en iHç)o. à j5o millions d'hectolitres dont im vingtième a été exporté. Le rendement de lio hectolitres à l'hectare est constaté dans la Floride, où le Cotonnier fournit à riiectare jusqu'à ."100 kilogr. de coton, et la Canne à sucre i,25o kilogr. de sucre. Le Concombre gagne du terrain, libre ou abrité. Ou ado[)tc dans leur ordre de maturit''^ E\lr;t E;u'lv Giti'h PiNdific, Iniprovod Wlntp 26o ÉTATS-UMS Spinc. Early Frame. Tailby's Hybrid: et pour leur géuércuse production, AVliitc Spinc, Kuglish Franic. (lliicago Wliitc. Les Pastcques sont cxpcdiées par centaines de wagons provenant des lies Bennudes. de la Floride, de la Louisiane, et dirigées vers l'Ouest et le Nord. Sont reconiniandables : Icing, précoce, les pro- ductives Kolb's Geni, Scaly Bark, Caban Queen, Gipsy. La Courge, un des principaux aliments d'hiver, croit au milieu des céréales. Les Etats exposés aux pluies printanièrcs, lors de la llorai- son des Courges, en récoltent moins ; mais le prix de vente se maintient bien. Sont recommandées les hàlives AVhite, Yellow, Scalloped Bush: demi -saison. Crookneck ; d'automne, Jîutmann, Boston Marrow : d'hiver, la Hubbard. Les régions centrales sont favorables à la végétation normale du Melon, puisque 5.ooo hectares lui appartiennent. Le Michigan. llUi- uois et le Nebraska deviennent ses Etats favoris. Les Melons musqués : précoce New Early Hackensack, tardif Montréal Markct. sont appréciés du producteur et du consomma- teur. La Tomate prend une importance croissante. Les usines à conserves accaparent tout. La fertile Champion, la Beauté, la précoce Perfection et Livingston's Favorite ont les préférences des connaisseurs. La Floride produit 36o hectolitres de Tomates à l'hectare. Les contrées chaudes cultivent les Piments Ruby King, Golden Dawn à saveur douce, et Cayenne à saveur forte. Nous avons cité la majeure partie des bonnes variétés admises au Kansas; cet Etat, étant situé au centre de l'Union, démontre l'in- fluence des milieux et le bénéfice des relations commerciales. La diflërencc qui existe entre le Sud et le Nord est diflicilement appréciable. La production potagère, en Californie, est d'une importance consi- dérable pour la consommation et pour l'exportation vers les Etats de l'Est ou les côtes du Pacifique. Le marché de San-Francisco est achalandé en toute saison ; depuis les arrivages de Los-Angélès et San Diego, en janvier et février, jusqu'à l'arrière-saison, où l'Orégon entre en ligne. La Floride a de grandes cultures maraîchères bien irriguées : Asperges, Betteraves, Carottes, Céleris, Choux-lleurs, Choux-Brocolis. Haricots, C)gnons, l'ommes de terre, l*atates, Pois, Tomates, Ananas sont expédiés vers le Nord à la morte saison. C'est la contrée natu- relle des primeurs à la façon de notre Provence et de l'Algérie. La Patate y j)roduit O20 liectolilreset la Tomate se chiffre à l'expor- tation pour deux millions de francs. ÉTATS-UNIS 2G1 Des cultivateurs floritlicns ont des fermes de 4 hectares d'Ananas, variété Roiiijo rspai^nolo. Au mois de jjinvicr i%3, les fruits étaient vendus I dollar la i)icec sur le niarclic de Xew-Vork. La latitude tropicale des Etats méridionaux, en relation directe et prompte avec les principales villes du Nord — par trains rapides, — leur a permis d'inonder de leurs produits les régions situées au- dessus de rOhio et de la baie de Chosapeake. avant que celles-ci soient arrivées à point de niaturib' ou de récolte, Populaticui l)lanc1ie ou de couleur, cliacun fait de la primeur exten- sive, en plein soleil, avec d'autant plus de succès que la terre et la main-d'œuvre sont relativement à bon compte. Le maraîcher du Nord n'est pas ruiné, tant s'en faut, par cette concurrence. Les cultures intensives, ybrcm^ pit, des grandes villes restent vohnitiers prospères ; elles peuvent être très progressives, associées à des industries de conserves, en communication télépho- niqiu^ avec le niarclié et les grands commissionnaires. La statistitjuc de la production légumière nous montre que, pour les principales races de légumes, le Market Gardener du Nord récolte des produits pour une valeur supérieure à celle réalisée dans le Sud, et parfois avec une marge plus grande de bénéfices. Les cultivateurs des Etats du golfe du Mexique : Louisiane, Ala- bama, Mississipi, Floride, et ceux; des Etats Sud- Atlantique : Géorgie, Caroline du Sud. Caroline du Nord, récoltent donc en plein champ des produits de primeurs destinés aux marchés du Nord. Entre les deux industries, il s'en est créé une troisième qui a très vite progressé, c'est linstallation en plein champ de cultures priutauières, le Triick-Fanning- , la grande industrie maraîchère de la Virginie : la ville de Norfolk en est devenue le grand port d'embarque- ment. La culture légumière en plein champ occasionne un mouvement de fonds annuel de plus de 5oo millions de francs, sur lesquels il faut iléduire un cincpiième pour droits de commission et frais de transport. La superficie des terres afiectées à cette entreprise est établie de la façon suivante pour l'année 1892, en chilïrcs ronds : Fltats du Sud et du golfe du Mexique 55. 600 hectares. EuAirons de New-York et de Philadelphie. 43-3oo — Etats du Centre : Ohio, ^Nlichigan, Illinois.. 4^000 — Banlieue de Norfolk- Virginie 18.200 — Les deux districts principaux de la culture des primeurs pour le Nord sont Mobile (Alabanui) et Jacksonville (Floride) ; celui-ci y joint les envois de fraises et de fruits tropicaux. 36a ÉTATS-UNIS Mobile est le contre et le point d'einbarcpiement tl'nne zone assez liniitée comme superftoie,mais qui, par suite du 'prolongement vers la mer de IKtat du Missi^ipi, se trouve répartiesurtrois États: Louisiane, Mississipi.. Alabama; un peu plus à Test commence un district moins important situé en Floride, ses expéditions se font par Pensaoola. Les cultivateurs de la région do Moljilo ont généralement des formes à légumes d'une contenance de i5 à ao hectares entiers, h surface sableuse, meuble, mais conservant un peu do fraîcheur, à cause du voisinage de la nappe d'eau. Le prix de l'hectare, dans ce district, oscille de 1,200 à 1,800 francs. La production des légumes do primeurs dure, dans les États du Golfe, do décembre à mars et parfois un peu plus ; elle cesse alors presque complètement, sauf pour nn article, la Pastèque, cpii arrive à maturité sous cette latitude au commencement de l'été et donne, presque sans soin, une récolte d'une certaine valeur. En général, le terrain ne porte qu'une récolte par an, bien qu'il ne doive pas être difllcilo d'en faire deux successives ; certaines parcelles de la ferme restent do six à huit mois en jachères. L'Asperge occupe une superficie assez importante dans les fermes. Elle y est cultivée en ados, engraissée au guano, et reste en place quatre ans en général. Cette culture est presque la seule qui demande encore de la main-d'œuvre, après la récolte, car il faut « débutter » et tenir le terrain propre. On récolte l'Asperge en février et on la met en paquets de doux livres ; ces bottes, réunies par deux ou trois dou- zaines, font une boite. Les premières arrivant au marché sont vendues un prix élevé, parfois 10 francs la botte; le prix baisse ensuite beau- coup. Somme toute, l'hectare a dû rapporter, en fin de saison, de 600 à 800 francs de bénéfices nets. Le Haricot vert est l'objet d'une culture analogue, comme date de récolte et d'expédition. Les variétés Early red Valentin et Newhawk, semées en novembre ou décend)ro, donnent on février ou mars des « filets » dont les uns, les tout premiers, gagnent le marché par voie ferrée, et les autres prennent la voie d'eau, plus économique. Les frais de récolte sont assez élevés, si ceux de culture le sont peu ; le l)énéfice par hectare est moindre que pour l'Asperge, et on l'estime à5oofr. Los Choux sont de culture facile et très rémunératrice ; ils se dis- tinguent on deux sortes, les Choux pommés liàtifs et les Choux frisés, dont les jeunes pousses non ])()mméos sont acceptées avec une certaine faveur par rachetcur du Nord qui le consomme. ilopiqués- en hiver, les Choux donnent un bénéfice net de près do 1 ,000 francs ^ riiectare, et leur produit figure au second rang, comme valeur, dans les expéditions de Mobile. ^.TATS-UN'IS afi3 D'une façon générale, Li plus grosse récolte est celle do la Poninio de terre. Une moitié de la superficie de» fermes à légumes est consa- crée à cette plant(% dont les tubercules de seuienccs sont souvent récoltés dans les Etats du Nord, spécialement celui de New- York. Ces tubercules, (lui arrivent à une bonni' maturité en août, peuvent être replantés en octobre ou iu)vcmbre par le cukivalcur du Sud; la gard«î des tuberciUes de mai jus(|u'à celle ilale sei'ait dillicik' dans le climat du Golfe. La Pomme de terre imiversellement cultivée est l'I^larly rose, très appréciée aux Ktats-L nis comme Pomme de terre })otagére. Le sol qui la produit est fortement fumé et le produit net à l'hectare est de ^Oû à 800 francs. Depuis 1880, la valeur de la production a doublé. Les cultures de Norfolk S4)nt presque toujours citées en première ligne, lorsqu'aux l\lats-Unis on parle des fermes à légumes. Les mille fermes environ qui occupent le district de la Virginie maritime, sont, en effet, des modèles d'exploitation de ce genre, et leur produit annuel n'est pas inférieur à vingt-cinq millions de francs, d'après M. Maurice de Vilmorin, qui a fait une étude spéciale des fermes potagères, lors de son voyage à l'Exposition universelle de Chicago. Voici quelques chinVes indi(puint l'impoi'tance et la valeur des expéditions laites en 1H93 par le port de Norfolk : Choux pommés 347. i3o barils. Valeur a. 1(39.000 francs. Choux non pommés. 177.707 — — 888.000 — Epinards 133.829 — — i .U28.000 — Pommes de terre . . . 3a5 . 000 — — ^ 5 . 000 . 000 — Laitues ^174 paniers. —' i43.ooo •■ — Melons 856. i5a mannes. — Saa.ooo — Tomates 35o.ooo boîtes. — i .aÔo.ooo — Haricots verts 80.935 — — O07.000 — Pois verts 185.4^5 paniers. — i .Gia.o«o — Fraises 9.465.3o(j boites de i litre. 4-732û<^o — Aux premiers jours de juillet 1893. le total des expéditions était évalué à q3, 608, 000 francs. 11 y a des journées inscrites pour un million de francs environ. Norfolk, situé sur rElisabeth-River. à cpielques lieues de l'Atlan- tique, devient actuellement un gi'and centre expéditeur. Les fermes à léginncs sont situées presipie toutes à moins de deux lieues de la mer. ipii les rejoint par tics chenaux ramifiés, navigables à marée haute ; une innombrable fiotille charge, le long des berges, les produits de la ferme et les concentre au port de Norfolk, De li\. les navires légumiers se rendt^it à Baltimore, à Philadelphie, à New-York, à Boston; alors les lignes de cUeiuius de fer qui ont a64. KTATS-UXIS recueilli ce que les bateaux n'ont pu prcntlre. mettent Norfolk à vingt-quatre heures de Cincinnati, et à trente-cinq heures de Chicago. Cette région est consacrée à la Pomme de terre Early rose : plantée en janvier, elle sera récoltée en nu\i-j\iin. Les Choux pommés sont repiqués dans le courant de Thiver : ce sont les variétés Express, d'Ktampes. Early Jersey, W^akefield, etc. Les Asperges, de race hollandaise, et la Conovers Colossal sont envoyées en bottes de une ou deux livres. On les désigne sous le nom abrégé de Grass. et la Fraise sous celui de Berrj'. Les Fraises sont souvent exclues de la rotation des Termes ; certaines terres en font une spécialité, leur consacrant de vastes superficies. Un champ de Fraises, près de Portsmouth, occupe une étendue de 80 hectares. On donne la préférence à la Fraise Ilofl'man ou à la Sharpless. bien supérieure, mais moins bonne A'oyageusc. L'emblave dure deux années. Pour avancer la récolte des Tomates, les fermiers virginiens ont adopté le serais en hiver sous verre, sui^i du repiquage. Les Pois sont expédiés en cosses: les Laitues, Haricots verts, Tomates et Fraises sont rais en paniers ou boîtes à claire-voie, bien agencés. Le mois de juin, qui marque la fin des grosses expéditions du port de Xorfolk, est, au contraire, celui qui voit débuter la grande produc- tion légumière dans les districts de Pensylvanie et de l'Etat de New- York, et aussi dans ITUinois méridional et le sud-ouest du Michigau. Les deux premiers centres travaillent surtout en vue de Philadel- phie ou de New-York, le second pour l'approvisionnement de Saint- Louis, le troisième pour Chicago et Détroit. Les cultures de Pensylvanie et de l'Etat de New- York, qui ne sont pas au voisinage immédiat des villes, comptent comme produits principaux : l'Asperge, le Céleri, le Chou, le Concombre, le Haricot, les Melons, les Pois et les Tomates. Les Etats du centre, de l'Ohio à l'est, jusqu'au Nebraska àrouest, en comprenant le Michigan comme extrême nord, ont de vastes exploitations potagères, })uisque la superlicie de ces cultures le cède à peine à celles des Etats de New-York et Pensylvanie. Là, le (A'ieri et le Melon y ont une importance exceptionnelle. Aux portes de Chicago, la ferme potagère de Summerdal, reliée à la ville par le téléphone, exploite 200 hectares de Légumes et ."io hectares de prairies pour la nourriture du bétail et des chevaux. Les 200 hectares de potager sont ainsi répartis : (>oncombres Go hectares. Choux 20 hectares. (Jgnonsj ^,0 — Maïs sucré 20 — l'ois hàlif» 20 — Divers 4^ — ETATS-UXIS o65 D'avril en octobre, 200 à 3oo ouvriers et ouvrières, groupés par é(]uip('s de Tx) personnes, travaillent à la culture et à l'expédition des produits au marché; une ciucpiimtaine reste aux travaux dliivcr et à la préparation des pickles et des conserves ordinaires de Légumes, Enfin, les Etats-Unis possèdent plus de Goo iernu-s destinées à produire des semences légumières représentant un revenu aniuicl d'un million de francs, au bas mot. L.v FuAisi:. — La Fraise, classée légume ici. IVuil ailleurs, mérite un paragraplie spécial. La Fraise est la primeur de lagricnlteur. On la trouve dans les jardins de presque tous les États et les Territoires, sauf l'Alaska septentrional. Le Fraisier réclanumt une certaine dose d'iiumidité, nécessite des irrigations en Californie et partout où il ne pleut guère. Dans la vallée du Mississipi, et plus à l'est, il est cultivé avec beaucou[) de soin. Il n'y a pas de fruit analogue qui soit aussi répandu et dont les marchés soient aussi abondauiment approvisionnés. Les i)roducleurs lloridiens envoient leurs premiers navires en janvier, et alimentent les quartiers mondains des Villes du Nord de leurs coûteuses primeurs. La Louisiane tient ensuite la saison jusqu'en mars. La Géorgie, l'Alaliama, le Mississipi, le Tennessee, l'Arkansas et le Texas viennent ensuite vers le mois d'avril et vendent leurs produits beaucoup moins cher, en raison de la moindre distance et de la bien plus grande surface cultivée. Au moyen de wagons l'rigo- rillques à grande vitesse, les villes du Xonl les plus éloignées sont rapidement servies. Le Delaware, le Missouri, le Michigan, l'Ohio, le Connecticut et l'Etat de New-York envoient leur production auprès des centres do population. La saison s"a\ anoant. lépoque de maturité se présente pour d'autres régions, de sorte que les Fraises du Minnesota et de la j^arlie orientale du Maine prolongent la vente jusqu'au mois de jiiilU'l. Le Kentucky, le sud de llllinois, l'est de l'Ohio et la Pensylvauie fournissent alors un fort contingent de grosses fraises. A l'occasion de l'Exposition de Chicago, dès la fin de mai, vingt wagons arrivaient chaque jour au marché. Cette quantité, doublée au commencement de juin, partant du Caire, au sud de l'Etat, était transportée par des trains spécialement réservés aux Fraises et ne s'arrètant en route que pour reuiorqner les chargements tout enwagonnés. Un train de trente wagons déposait 324,000 quarts de Fraises. aG6 ÉTATS-UNIS A l'an'ivéo du StrawbeiTy-Express, une ariiu'e d'employés tHuit occupée à décharger les fruits cueillis et empaquetés quelcjues heures auparavant. Précédemment, on a cilé des journées où le marché de New-York recevait près de 4.000 hectolitres de Fraises ; les trois-quarts prove- naient du port de Norfolk, par bateaux à vapeur. Les fermiers cultivent le Fraisier sur billons, accompagnant les plants de première année avec ime emblave de Mais ou do petits légumes cultivés à la lioue à clieval. La deuxième année, la production est abondante. Une fois la récolte faite, la cliarrue détruit la fraiserale ; la rotation y introduit im autre assolement. Les principales variétés les plus répandues sont Wilson, Crescent, Charles Downing, Sharpless, Giunljerland, Triomphe do Gaud, Kentueky, Miner, Monarch ; enfin et surtout dans la région du nord z Warfleld, Ilaverland, Gandy, Jucunda, Hovey, Wilder. Ce sont toutes des fraises de race américaine. On rencontre aussi des champs de Fraisiers du Gliili, de l'Ananas, et, parmi les petits fruits, la Rouge alpine de Suisse et la Fraise des bois, rouge ou blanche, prolongeant ainsi les approvisionnements du marché. La valeur annuelle des Fraises de l'Union a été fixée à trente millions de francs. INDUSTRIE DES CONSERVES DE LÉGUMES La conservation des légumes et des fruits dans des boîtes hermé- tiquement fermées a créé, depuis une dizaine d'années, une industrie très importante, et a ouvert un vaste champ à la production d'une nourriture salutaire, dont on ne pouvait jouir autrefois que pendant quelques semaines de l'année. Le point de départ de cette iu(bistrie est la ville de Baltimore (Maryland). Des établissements de conserves se sont fondés dans chaque Ftat, et leur nombre s'est élevé à 1,800 pour le pays tout entier. Les KUits les mieux partagés sont : New-York, Maine, Virginie, New- Jersey, Californie. La quantité moyenne de Maïs conservé pendant les trois dernières années a été de trois millions de caisses de u^ boites chacune; il a fallu, en ehifires ronds, cultiver chaque année, pour cet UÉjago, ao.ooo hectares de Maïs sucré « Sugar-Corn. » Le total des Tomates conservées donne deux millions cinq cent mille caisses de 24 boites, ce qui représente uu rcndomont moyeu de ÉTATS-UNIS 367 qSo boisseaux de 30 litres par aère île 4' '^''^^ • 2«>ooo acres dt! Tomates sont cultivés à cet eflet. Le total (les Pois conservés chaque année est d'au million deux cent mille caisses de 24 boites, ce qui exige une moyenne de 8,000 hectares de Pois. Les Haricots verts sont aussi conservés en grande quantité ; les demandes s'accroissent régulièrement. Les élablissenu'uts de conserves en boite ont c'i leur service, en été, Tui million quatre cent mille ouvriers ; beaucoup d'entre eux travaillent toute Tannée. Les eommereants ([ui (buruissent les matériaux nécessaires, les faljricants de boîtes, do caisses, les iuqu'imeurs d'étiquettes, etc., en emploient autant. Si l'on ajoute, à ce nombre de travailleurs, ceux qui cultivent et recueillent les fruits et les légumes ainsi conservés chaque année, on verra que cette industrie occupe facilement (puitre uiillions de personnes. Le fer-blanc importé pour cette industrie coûte, par an, trente millions de francs. A l'occasion des fruits, nous reviendrons sur ce sujet important, V. — Production fruitière. La production fruitière a pris, aux États-Unis, des proportions colossales. Tous les districts plantent des arbres à fruits, organisent des vergers de profit. Des fermes fruitières d'une étendue considé- rable sont exploitées par le propriétaire ou l'occupant, et souvent par des associations de capitalistes. Le défrichement des terres incultes, en faveur de l'arboriculture, a siu'tout gagné les États et Territoires qui, jusqu'alors, avaient paru rebelles à la végétation fruitière, par exemple, le Dakota, le Montana, le Wyoming, le Colorado, le Nouveau-Mexique, l'Arizona et certaines parties du Texas, du Kansas, du Nebraska, de la Floride. D'autres, déjà pourvoyeurs du marché aux fruits, ont, en dix années, connue l'Ontario, décuplé le revenu du sol avec les vergers. Presque partout, le cultivateur s'est fait industriel, annexant h sa ferme un matériel destiné à préparer et à conserver les fruits, afin d'en prolonger le l'ùle aliuientaire, pour augmenter les ressources des mauvaises années, ou leur permettre de faire un voyage au long cours et approvisionner ainsi les contrées moins heureuses. Les usines, qui travaillent le fruit ou le transforment, ont ouvert un débouché extraordinaire aux producteurs. Par un traité avee l'usine, 268 ÉTATS-UNIS ceux-ci ont pu assurer le placement de leur récolte pendant un laps de temps déterminé. Le jardinier est devenu cultivateur, el réciproquement. Les Sociétés ont secondé les uns et les autres par leurs concours et leui's meetings, en indiquant surtout les bonnes méthodes de culture et les meilleures espèces ou variétés à propager. Les doctes assemblées sont entrées dans certains détails de cuisine, de prépa- ration, d'emballage, etc., ce qui prouve l'intérêt porté à l'arboricul- ture dans un grand pays. N'a-t-il pas. d'ailleurs, introduit dans les rouages du gouvernement une Division de Poniologie qui rend d'éminents services ? L'année 1892 a valu aux Etats-Unis une exportation de i3 millions de kilogrammes de pommes séchées, alors que le fruit frais a donné trois fois moins au commerce. Les fruits conservés figurent au tal)leau pour "j millions de francs, et tous les autres fruits verts ou scellés pour un million de francs. La Po^fMi:. — La Pomme est le fruit le plus répandu atix Etats- Unis. Le versant de TOcéan Pacifique, du détroit de Puget au Mexique, lui offre un climat tempéré, tandis que la région nord du jNIinnesota et le versant ouest des Montagnes Rocheuses lui sont moins propices. Arbre des pays froids, le Pommier ne se plaît guère dans les chaleurs de la Floride et de l' Arizona. L'aire géogi'aphique du Pommier semblerait être ici limitée, au nord, par les grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent ; à lest, par l'Océan Atlantique ; au sud, avec une ligne fictive de Savannah (Géorgie) au Fort Worth (Texas) ; de là, une autre ligne se dirigeant vers le nord, à travers le Kansas central, le Nebrasiva et le Dakota, délimiterait la partie occidentale. La zone qui s'étend du Nord-Est au Nord-Ouest, de la Nouvelle- Angleteri'e à l'Etat de AVashington seml)leraitêtrc sa terre d'élection. La ]*omme est populaire dans l'Orégon, le Micliigan, la Caroline du Nord, le Kentucky, l'ouest des Etats de New- York et de AVas- hington, le sud du Minnesota, le nord-ouest de l'Arkansas, le sud- ouest du Missouri, et dans « la Prairie » située à l'est du Kansas et du Nebraska, au sud de l'Iowa, à l'ouest du Missouri. Nous la retrouvons sur tout le territoire du comté de Sonoma, en Californie. La Californie possi-de 5, 000 hectares de Pommiers. Les comtés Del-Norle, llundjoklt, Siskiyou, Modoc, Lassen, Marin, Santa-Cruz, exportent deux millions de livres de pommes dans l'Océanie et l'Amérique Centrale. Les Pommes récoltées sur les montagnes de Pajaro-A'alley, eomlé de Santa-Cruz. sont réputées les meilleures de l'Union. KTATS-UXIS -^'9 Ta's variétés hâtives ou ré('ieii\ au S(''cliaf(e,le Tokai aux loni^s grains roses, et toute une collection de diverses origines. Cv pays, toujours i;raiid dans ses entreprises, a des champs de Vigne ininuMises, appartenant au mcme propriétaire, et d'une Couteaanee de 800 hectari's. La récolte des Raisins en Calilbrnic s'est élevée, en 1891, à 20 millions de kilogrammes, et augmente chaque année. Le Raisin sec rapporte jusqu'à 4,000 francs à l'hectare. Une récente statistiijue fixe à i5o,ooo hectares l'étendue du vignoble de l'Union, et son produit, à 900,000 tonnes, destiné à s'accroître encore. Le capital engagé à cet elTet approche d'un milliard de francs. Les variétés indigènes les plus répandues sont : Brighton. Ives. Catawba. Niagara. Clinton. Norton's Virginia. Coneord. Scuppernong. Delaware. Wilder. Hartford. AVorden. L'Ancien Monde a fourni ses plants à gros fruit sur divers points de rAméri{{ue. Leur accliuuitement n'est pas encore bien déter- miné, mais leur vente peut être assurée sur les ports et au marché. La Mûre ( Mulljerry ). — Le Mûrier, déjà propagé pour la sérici- eullure, a quel([ues variétés à sirops; le Mûrier DoAvning, pour clinuit tempéré ; Hick's Everbcaring et Slubbs, pour clinuit chaud. La Framboise. — Le Framboisier est soumis à la culture exten- sive, sans préjudice de la production spontanée dans les bois, où les familles pauvres vont récolter la baie de la Ronce « Blackberry », de l'Airelle « Cranberry », de l'Aniélanchier « Juneberry » et de l'Argousier « Buftaloberry ». Notre Framboise « Rapsberry », ronge ou pourpre, jaune ou orange, est l'objet d'un grand commerce pour la fabrication du jus colorant ou aromatisant le vin et certains entremets. La production atteint .5o hectolitres à l'hectare. Les variétés à fruit rouge, Clarke, Ilerstine, la pourpre Franconia, et les variétés à fruit jaune, Orange, Souehetti, sont productives en plein champ ou sous verger, La Framboise noire, « Black Cap », Rubus (nllosus, peut rapporter 2,000 francs à l'hectare. A'ariétés recommandées pour la distillerie et l'industrie : Agawam, Dorchester, Kittatinny, Lawton. Snyder, Stone, Western Triumph, AVilson, les occidentales Doolittle, Greesr, Mac Cormick, et la Ronce du Canada « Dewberry » Lucretia. 278 ÉTATS-UNIS La Groseille, — Arbuste du Nord, le Groseillier fait défaut dans les régions chaudes. Partout ailleurs, il tient sa place au jardin, ou accessoircnieut au grand verger. Le Gassissier est d'un bon rapport, libre ou associé, dans le Gounecticut et les Ktats Aoisius. La Groseille à inacpiereau se répand, d'ajDrès les résultats obtenus, dans le Kentucky, lOrégon, le Washington, le sud de la Virginie. Parmi les bonnes variétés fertiles, signalons les suivantes : Les Groseilles à grappes « Gurrant » rouges, sont: d'Angers, Gerise, Fay's, Knight, de Palluau, Prince Albert, Red Dutch, Yersaillaise. Les Groseilles blanches : Wliite Dutch, White Grape. Les Groseilles noires ou Cassis : Black Naples, Gommou Black, Lee. Les Groseilles à maquereau « Gooseberry »: GroAvn Bob, Dow- ning, Houghton, Industry, Pale Red, Pearl, Smith's improved. La Noix. — La Noix (Walnut) mûrit, et les rameaux de l'arbre se lignifient à souhait, dans toutes les situations où le climat est sec, les chalem's prolongées, les hivers modérés. Il nous suffira de citer, en Galifornie, les comtés de Los-Angélès, Orange, Santa-Barbara, Yentiu'a, où il rapporte de 200 à 400 dollars à l'acre de 4i ares. L'arbre est dispersé ou aligné sur la banquette d'un chemin. Le fruit, diin transport facile, est exporté pour 5oo,ooo francs. Les variétés sont dues au hasard, le greffage y étant inconnu. Signalons un syndicat de 47 cultivateurs qui, en 1890, réunissait 400,000 kilogr. de Noix, vendus 3oo,ooo francs. Le Pacanier, Carya, est exploité dans le comté d'Orange. Le Goixg. — Le Gognassier(Quince)cst planté isolé ou groupé dans les fermes, souvent en bordures de rivière. Son fruit est employé à divers usages culinaires et d'économie ménagère. Nous le trouvons dans les comtés Del Norte, Marin, Santa-Barbara, Santa-Glara, Tehama, en Galifornie. Le Going-Pomme dit « Orange » est le plus commun ; puis les Going-Poire, Going-d' Angers, Rea, Ghampion, Going de Portugal. L'Olive. — Déjà, plus do 800,000 Oliviers existent dans la région sud. Le succès des espèces oléifères pour les huileries, et de l'espèce Richoline pour la table, a contribué à l'extension de l'arbre en Galifornie et dans la Floride. Un verger dOliviers de Santa- Ynez-Valley, du comté de Santa- Barbara, possède 10,000 Oliviers dont les 4/5 ont fourni 460,000 hec- tolitres d'huile. En outre, 7,600 Noyers et 10,000 Amandiers font partie du domaine. L'Amande. — Nous trouvons l'Amandier dans la région sud. La Floride, la Géorgie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et la Galifornie, ÉTATS-UNIS Q^9 comtés d'AlainéJa, Bulle, Gontra-Costa, Sacraracnto, Sanla-Clara, Saiita-Ciruz. Souuiiia, Tohaiiia, Yolo. réunissent plus de 3,<)oo,ooo d(! sujels d'Amandiers à louL vent. La variété à coque dure et amande douce vit plutôt dans la plaine ; celles fpii ont la coque tendre, Princess, Sultana, résistent mieux dans les bons sols de la montagne et des côtes. En 1892, les États-Unis recevaient d'Europe 7,G3o,ooo livres d'Amandes évaluées 1,200,000 dollars ou six millions de francs. L\ Figue. — La zone méridionale et l'influence des courants chauds pernu'tlcnt au Figuier de vivre et de mûrir ses fruits. L'Alabama. la Louisiane, le Nouveau-Mexique, la Floride, la (Californie possèdent de vieux Figuiers. Les Figues floridiennes titrent jusqu'à Go p. 0/0 de sucre. Les Figues à peau violet-noir, de l'Adriatique et de Smyrne, ont beaucoup de succès. Le Département de l'Agriculture a fait venir des plants des pays d'origine et les a distribués aux planteurs. L'air sec et la chaleur solaire de l'Arizona et de la Californie, au temps de la maturité des Figues, facilitent le séchage. Il nous suflira de citer les comtés californiens de Los Angeles, Sauta-Barbara, San- Diego, San-Bernardino, Placer, Stanislaus, et ceux de Fresno, de Tulare qui se sont fait une réputation dans le séchage des Figues. Les variétés préférées sont : Angélique. Celestial. Black Ischia. Green Ischia. Elue Genoa. Turkey. Brown Smyrna. AVhite Adriatic. Brunswick. White Marseilles. Il arrive des provisions considérables de Figues au port de San- Francisco, toutes apprêtées en boîtes. L.v Grenade. — La région « Mountain and Goast » cultive le Grenadier, et son fruit résiste bien aux voyages. Les variétés à fruit doux « Sweet » ou acidulé « Acid » attendent un complément de variétés européennes qui ne saurait larder. La Plaquemixe. — Déjà l'Amérique du Xord cultivait le « Persimmon », c'est-à-dire le Plaqueminier de Virginie, dont le fruit, analogue à une belle Prune de Reine-Claude, est consommé à maturité extrême ou vendu sur les marchés. L'arrivée du type japonais « Kaki », dont les drupes ont l'aspect d'une Tomate ou d'une Mandarine, a été accueillie en Géorgie, en Floride, au Texas, dans la Louisiane et en Californie, avec une faveur telle qu'en 1888, le Japon exportait vers ces régions 5oo,ooo jcuues sujets de Kakis greffés, 28o ÉTATS-UXIS Les variétés déjà implantées là-bas sont : Among, — Dai-Dai, — Hachiya. — Hiyakume, — Kurokunia, — Minokaki, — Okame, — Sliiino-Schiradzu, — Tanc-Naslii, — YeJc-islii, — Yemon, — Yama ïsiiru, — Zengi. Les pépiniéristes américains en opéreront désormais eux-mêmes le grelTage et la propagation. LOiiAXGE. — La région de lOranger commence au centre de la Floride, longe la cote du golfe du Mexi(|uc vers l'Ouest, prend le Mississipi, la Louisiane. l'Arizona méridional et gagne la Galifoi'nie, négligeant toutes les situations qui ne lui oflrent pas de garanties de sécurité et de production. De la limite d\i Mexique au mont Sliasta. une siu'facede i.oookilo- m<-'tres est acquise aux Aurantiacécs comestibles. Les irrigations ont été un facteur puissant de la prospérité des orangeraies californiennes. Un verger de cette sorte, irrigué, vaut 400 dollars à l'acre de 4i ares, environ 5, 000 francs l'hectare. Les comtés de San-Bernardino, de Los Angeles, de Butte sont abondamment pourvus : ceux de San-Diego, Ventura, Placer, Orange, Yuba, Santa-Barbara, Fresno, San-Joaquin marchent sur leurs traces, proportionnellement à leurs ressources. De mars en mai, la Californie envoie ses Oranges vers l'Est ; la vente en est assurée, Los Angeles a sa clientèle à Chicago, à Philadelphie, au Nouveau- Mexique et dans l'Arizona. D'une seule saison, les six comtés du Sud fournissent 6,000 voi- tures d'Oranges ou 2 millions de boîtes à 2 dollars net la boîte, ce qui porte le revenu à 4 millions de dollars en faveur du producteur. Et les Etats-Unis sont encore tributaires de l'étranger ! L'extension donnée aux orangeries californiennes a valu à la presqu'île le nom « d'Etat doré ». Son importance s'était manifestée à la « ^Vorld's Fair » de Chicago par une exhibition merveilleuse d'Hcspéridées. Les variétés admises sont, par ordre de mérite : Xavel, à gros fruit, la principale sorte sur toute la ligne ; Seedling, fertile et résistante, d'un bon rendement ; Saiut-Michaels, fruit moyen à saveur fine, à écorce mince ; Ruby Blood, à chair rouge plus foncée que Maltese Blood; Mediterranean Sweet, Centennial, Dulcissima, Prolific... Le Citron aime les situations abritées des comtés de San-Diego, Los Angeles, San-Bernardino, Orange, Santa-Barbara, Ventura, San-Luis. Les Limons, Bigarades, Cédrats et Bergamotes, moins abondants, ont toutefois leur valeur 4e comre^erce et de profit. KTATS-UXrS 281 Sur rAtlantiquc, la Floride suit l'excuipli' de sa sour du Paci- fi((ue. Les orangeries s'accroissent en étendue et en valeur. Le choix des variétés et leur reproduction sont observés. Le Citron et la liigaraA(Cas.sandra) angnslif'olia, giniana. calyculala, glaïua, poliifolia ;(L(ii- (]ahva alba ; aniara ; aquatica ; oli- (•olli(i')axillaiis,c-oria(i'a, Maiiaiia; vailormis ; sulcata; lonicnlosa. (Lyonia)rrondosa, liguslrina; (Oxy- Castaxea amcricana ; puniila. dcndron) ar])oreuin; (Zcnoijia) llo- Castaxopsis chrysopliylla; i)umila ; ribiiiida, speciosa. vulgaris. Au vi.iA si)inosa. Catalpa bignonioides ; speciosa. Aniîi ris pi-occra. Ceaxotius ainerioaniis ; dcnlalns ; AiusTOLociiiA Si[)lio ; toinfiilosa. divaricalns ; inlormcdius ; papillo- Aiioxiv iirbulirolla ; lloribunda ; sus ; ri^idus ; lardilloriis ; lliyrsi- grandifolia : ni(lanocaij)a. llorus ; Vcitcliianus ; vclutinus. AsiMiXA grandidora : parvidoia ; Iri- Celasthus scandons. Iol>a. Celtfs crassiiolia ; mississipicnsis; A/Ai.KA arborcsccns : bicolor ; ca- ofcidcnlalis. b-ndulacca ; cancsccns; giauca ; Ceimialaxtiius occidcntalis. nudiflora ; viscosa. Cerasus Capuli ; carolinana; iiici- I5Af:rnAiiis haliniit'olia. Iblia; niolbs; persicifolia; seroliua; HhitKKHis canadensis : carnliniana ; l'adus virginiana. duleis; nilcns; spathulala; vulgaris. Cercis caliloinica ; canadensis. i KTATS-UMS M Cn VM.icuATiA l'oliolosa. (;ii.\m.i;c;kii.vsis caTulci»; ciliala. (liiioNANTiiis viij,'iiiiia. Ci.ADiiASTis lincloiia. ( j,i:.MArrs t'Mccinca ; conlala; crispa; cyliiulrica ; rilclu ri ; rcliciilala ; vcrlicillaris ; vionia; \ ii-j^iniaiia. (h.KTiiuA acniiiiiiata; aliiilVtlia ; paiii- cuiala; loiiiciUosa; vir'^iniaiia. (l()<;('.i'i,i"s carolinianiis. CoMi'TOMA asplcnilolia. CouMS all)a : altcrnilolia ; ca-nilca ; caiiadt-nsis ; circiiiata ; llorida ; Nullalli ; paniculala ; soi-icca ; slric'ta. CoiiYi.L's anicricaiia ; laciniala ; ros- liala. Chat.i:(Hs liclula-folia : Rosciaiia : (A'isiana ; coccinca ; oordala; Dou- <;lasii ; lissa ; tlava ; Fontam-siaiia ; "laiidulosa ; licliTopiiylla ; lalifo- lia : Ifucoplila-os; liiu'ai'is; iiicida ; ovaliColia ; parvilolia : pruiiilolia ; piinclala; pyiiuaiitliilnlia ; salici- l'olia; tonientosa ; unillora; Wcnd- landi ; olo. I)i;r.iMAiiiA barbara. Di:sMoi>nM caiiadcnse; Dillcni. DiKiiviM.A oanadcnsis : scssilifolia. Diosi'YHos vir^iiiiana. DiucA paUislris. E L.1-: Ac; M' s a r }ço n t e a . EvoNYMis amcrifanus ; atropurpu- rens. ExocnonnA grandi llora. Fac.is americaiia ; caroliniana ; l'er- ni<îinca ; lalilolia. Foiu:sTiKi«A acuiuinala ; ligustrina. FoTiiEiuiiLLA alnifolia. Fraxims acuiuinala ; alba ; america- na ; cincrca ; dliptica; opiptcra ; expansa ; hispida ; incana ; Jiii(bin- ditoUa ; luixta ; nana ; inj;:ra ; plat j'- carpa ; pubescens; (juadraricrularis; Ricliardi ; inila; sambiuitolia. FuKMUMiA californica. Gaii/iiikiua i)rocuiuboiis ; Siiaflon. Glkuistsciiia nionospcrma; triacau- tlios. GoiiDOMA lasianlhos ; pubescens. GYMNOCLAurs canadcnsis. IIalesia diptera ; parYiflora ; totrap- tcia. IIyhuangea arltorcscens ; cordata ; nivea ; qucrcifoiia ; urtic;el'olia. IlYiMuucrM chituiu; kabniauum; pro- lificum; pvramidalum. Ilex iL'stivalis ; Cassine ; Uahoon ; opaca ; voiuiloria. Ii.r.icuM noridanum ; parvifloruru. IsoMEius arborca. Itea virginica. Iva fruloscens. JroLvxs cinerca; nigra ; rupeslris ; slylosa. Kalmia angustifolia ; glauca ; lali- lolia. Leuim canadonse ; latifoliuiu ; pa- lustre. Leiophyllum buxil'olium. Leicopsidium arkanseum. LiNDEiiA ncnzoiii. LiiiiiiiAMitAU styracillua. LiiuoDEMiitov tulipifcra. J.iti(.i:a lauriiia. LoMcicuA Hrow iiii ; ( Cajuilolinui ) Douglasii ; (lava; glauca; grala ; liiisula ; uiacrophylla ; occidcula- lis ; paivillora ; |)ubescens ; seui- [)cr\ ircus. IMvci.riiA auranliaca. Mai;.\()lia acuuiiuala ; auriculala ; cordala ; Frascri ; glauca ; gi'audi- llora ; uiacrophylla ; pyramidala ; uuibrclla. IMamoma acpiii'oliuui ; l'ascicularis ; gluniaeca ; ri'pcns. Mams auguslilolia ; coronaria; di- \<'rsill()ra. Mi;Msi'inon M canadonse ; carolinia- luiiu ; virgiuicuni. MicNziEsiA gloi)ularis; empclriformis. Monis rubra. Myhica caiolincnsis ; ccrilera ; ])cu- sylvanica. Xeguxdo calilornicuui; fraxiuifoliuni. Nemoi'anïiies canadcnsis. Nltt ALLIA ccrasiformis. Nyssa a(piatica ; candicans; capilala ; iiuiltillora ; unillora; villosa. OuMs aniciicana ; roluudilblia. OsTHYA virginica. I'assuloha ca-nilca; L;nircnceana. Pavia atropurnurca; calilornioa (Ca- lothyrsus) ; discolor ; llava ; lunui- lis; liyin'ida ; Lindlcjana ; lucida ; Micliauxii ; oliioteiisis ; rui)ra ; spi- eata (Macrotliyrsus) ; Wiiitlevi. Peksea caroliniana. PuiLAOELiMUs californiens; Gordo- nianus ; grand illorus : liirsutus ; inodorus ; lalilolius; laxus; Lewi- sii ; pubescens ; speciosus ; verru- eosus ; Zeyhcri. PuYLLODOCE ciiipelriformis. PiRUs rivularis. Planera a([ualica; uliniiblia. Platanus occidcnlalis; raccinosa. PopiLUs angulala ; balsaniifcra; ca- nadcnsis; candicans; grandiden- data ; lieteropiiylla ; inonilifera ; Ireiuuloidcs : virginiana. PiUNos glal)cr; hevigata; lanc-eolata; verticillala. Prims acuiuinala ; aniericana ; bo- realis ; Chicasa ; depressa ; Iiyenia- lis; marilima; nigra : [uiuiila; pyg- iiijpa. Ptelea trifoliala. QuERCis ali)a ; aqualiea; nanislcri ; bicolor ; Cliinca[)in ; cinerea; coc- cinea ; tlensillora; laleata; Genabii; imbricaria; lyrata ; loljata; macro- carpa ; inonlana ; nigra ; nobilis ; oliviclorniis ; palustris ; PlicUos ; Prinus; rubra; scricea ; slellata; linetoria; virons. RiiAMMs alnifolius; californicus; interniedius ; oleifolius. lliionoDENDHON califomicuiu ; cataw- biensc ; macrophyllum ; maximum , punctatum ; purpureum. 286 ETATS-UNIS RnoDORA canadcnsis. Riiis aroniatica ; eopallina; glabra ; leueanllu»- radicans; suaveolcns ; toxicodonuron ; lyiiliiua; varielo- l»ata ; vouenata ; viridillora. lliBEs au 1 ou 111 ; tiTcuiu; Cyuobasti ; divaricaluiu ; lloriduiu ; Iragrans ; gracile ; lacustre ; malvaceum ; Sienziesii ; nivcum ; oregoni ; jialmatum ; prostratum ; rcvolu- tuui ; loluudilolium ; sauguincuiu ; subvcslilum ; leuuilloruui ; trillo rum. RoBixiA alba (Pseudo-acacia); dubia; bispida ; macrophylla ; neo-mexi- cana ; viscosa. RoBsoMA speciosa. RosA calilornica ; caroliniana ; hud- soniaua; lucida; parvillora; iicu- svlvanica ; rubifolia ; seligera ; ^Voodsii. RuBus canadensis ; deliciosus ; Law- lonii ; leucodcrmis; nobilis ; nutka- nus; occidentalis ; odoralus ; parvi- llorus; Ristonii ; spcclabilis. Salix argcntea ; candida ; nigra. Samblcus canadcnsis ; pubens. Sassafras oflicinale. Sebastiana ligustrina. Shepiiekdia canadensis. Smilacixa racemosa. Smilax lanceolala ; laurifolia; pseu- do-cliina ; rotundifolia ; Salsapa- rilla. SoRBUs americana. Spir.t:a ariicfolia; Douglasii; lobala; Monziezii ; Nobloana ; opulifolia ; salicilolia ; lomeulosa. SrviMivLEA triloliata. Stewarïia Malacodendron ; pcnla- gyua. Styphonia integrifolia. Styrax calilbruicuni ; Itcvigalum. Sv.MPiiomcARPOs parviflorus ; race- niosus ; vulgaris. Tec.oma radicans. TiLiA glabra ; licteropliylla ; laxiflo- ra ; neglccla ; Iruncata. Ulmvs americana ; elata ; fulva. UxGXADiA speciosa. Vaccixium ereclum; macrocarpum ; Oxycoccos; pensylvanicum ; slan- nicum. Yeroxica vii'ginica. Yiblrxlm acerilolium ; cdule ; laevi- galuiu ; Lentago ; nuduiu ; obova- tuni ; Oxycoccos ; piritblium ; pru- nilolium; punicilolium. WisxARiA irutescens . Vixis ajstivalis; candicans; caribsea; cordifolia ; Labrusca ; monticola ; rolundilolia ; rubra. Xaxthorriza apiilolia. Yucca aloifolia ; anguslifolia ; cana- liculata ; draconis ; lilamentosa ; llaccida ; llexilis; glauca; glauces- cens ; gloriosa ; lulescens : pendu- la ; recurvifolia ; stricla ; Treculea- na ; Wbipplei. Zanthoxylum fraxinifolium. B.— CONIFÈRES, ARBRES RÉSINEUX ORIGINAIRES DES ÉTATS-UNIS. Abies amabilis ; aromatica ; balsa- mea; bracteata ; falcata ; Fraseri ; Gordoniana ; grandis ; micropbyl- la ; mucronata ; nobilis. CiiAM.TiCYPAHis Èoursicii ; nutkaen- sis; sphceroidea. CupREsst's californica ; Goveniana ; Hartwcgii ; Lanibcrliana ; Alac- NaJjiuna. JuxiPERUS andina ; californica ; com- muuis ; dealljata ; nana canadensis; najia bemisphœrica; occidentalis; pacbyplilaea ; proslrala ; virginia- ua. Larix americana crenifolia ; ameri- cana pendula; americana proliféra; LyalUi; microcarpa. PiCEA albaj californica; Engelmanni; Menziesii ; nigra;Parryana; rubra. PiNUS aristata ; Balfouriana ; 13ank- siana ; Benthamiana ; Boursier! ; bracliyiitera ; Coulteri ; contorta ; dellexa ; Engelmanni ; excelsa ; flexilis; Fremonliana ; inops ; insi- gnis; Jeflïeyi ; Lambertiana; mitis ; monticola ; muricata ; Parryana ; ponderosa ; pungens; rigida; rubra; Sabiniana ; serolina ; Sliasla ; Stro- bus; Tuida ; ïorreyana. PsEUDOTsuGA Douglasii. Seqcoia giganlea (Wellingtonia) ; sempervirens. Taxodium distichum. Taxus baccata ; Boursieri ; brevi- folia ; canadensis ; iloridana. TiiuiA gigantca ; Mcnziezii ; occiden- talis ; piicala. ToRREYA brevifolia; floridana ; mj'- ristica ; taxifolia. TsuGA canadensis ; canadensis gra- ciiis ; canadensis nana ; Hookcria- na ; Martcnsiana. C. - VÉGÉTAUX HERBACÉS ORIGINAIRES DES ÉTATS-UNIS. AbRoma umbellata. AcROCLiMt'.M roseum. AiJiAXTCM pedalum. AiiLt'MiA cirrhosa. Agave divers. Agf.rati'm odoratum. Allicm fiagrans. Amaryllis Atamasco; formosissima. Amsoma salicilolia ; Tabernœmonlan. AxTENNARiA margaritaceft. Apios tuberosa. Apogynu.m androsœmifoliumi Aquilegia canadensis ; chrysantha } cîcrulea; Skinncri. AscLEWAs Cornuti ; incarnata ; tu* berosa, A.si'RELL.\ Ilyslrix. Aster anifjlcxicaulis; Bigelowii; Ces* KTATS-UXIS 287 pilosus; noril)miiliis; fras^ilis; ^raii- d^lloiiis; la-vis; laxus; iiiullitloius; novic aiif^lia- ; ()l)li([nus ; pondu- lus; rcpcrlus ; rosciis ; ruhriraulis ; laiililloriis ; Iciiuiroliiis j Tnidt'S- caiitii ; Imhiiiclliis ; vcrsicolor. HAi.r.i.v clir^soNloiiia. UAiiTOxr.v aurca. lW()i[.v corymhosa ; lalifolia. 15(>r.TOM.v àstcroitlos ; glaslifolia: la- tis(iuana. Huui)i.i;.v ron<;osla; grandillora. (;.vi.AM)mM.v Liudlcyana. (^VM.iciiKOA platjtîlossa. Cai.i.iiuiok iiivoliu rata ; pcdata. Camassia csculcnla. Canna llacrida. CKNTAtuKA aiurricana. Ckxtaiiudii'm DruiniuoiuU. CiiELOXK obliqua. Claukia elegans ; ]>ukliella. Cli:omi-: pun^riMis ; spiiiosa. CuNTONiA pulchcdla. CoLi-iNsiA l)icolor ; u^raridillora; vor- na ; violacca. CoLLOMiA coccinca ; grandiflora. CoKDorsis Ackermanni ; auriculala ; cardaïuinololia; coronala; Druiii- niondi: lancoolala: priccox: liiiclo- ria ; vorlicillala. CoKNis oaiiadoiisis. CoRYDALis glauca. CosMANTiirs limbriatus. CosMiniUM lUirljidgcaïuim. CccrnniTA pcronnis. CucuMis Anguria. Cyclantiikua pt-dala. Gypripediim spcctabile. Datura meleloidcs. Delpiiinium cardinale ; nudicaule. DiKLYTRA cximia; lormosa. DoDi:cATiii:oN inU-grilbliuiu; ^Sloadia. ŒxoïiiKiiA bionnis; bistorla Voil- chiana; campylocalyx ; Druinmon- di ; Fraseri ; glauca ; grandiflora ; Lamarckiana; macrocarpa ; spccio- sa ; soroUna. EniGiaiox glabellum ; spcciosuni. EsciisciioLTZiA calilornica; tcnui- folia. EfciiAuiniuM Brcweri ; concinnum; granditlorum. EuPATORiLM agcraloides ; aromali- cuni ; purpurcuni ; iirticaefolium. EcpuoRiîiA varicgala. EuTocA Mcnziesii ; viscida; "NVrangc- liana . Fexzlia diantliiflora. Gaillardia amblyodon ; lanccolata ; picta. Galatella linifolia ; punctala. Gaultheria procumbcns. Gaura Lindhcimeri. GiLiA capilala ; liuiflora; Iricolor. Gillenia trifoliala. G0DETIA rubicunda ; Romanzowii ; Lindlojana ; Whilncyi, Grindelia squarrosa. GuTiERREziA gyuuiospermoides. Gy'mxopsis uniscrialis. ILvrpalium rigidum. IIi;r,EXH'>t anlumnalo; alropurpu- icuni; iJokuulcri ; calirornicuni ; Ic- Muitoliuni. IIii.iAxriifs argopliyllus : cucumcri- loliiis ; uiullillorus ; orgyalis. lli.i.ioi'sis kuN is. Heloxias J)iillala. IIeuciiera anioricana ; micranlha ; sanguinca. lliurscns [)alustris; niililaris. HouoEf.M jui)aluni. Hymexaterim lcnuiloI)um. IpoMOPSis cU'gans. Iius fulva ; vii'ginira. Jeeeersonia dipliylla. Layia ok'gans; helorolriclia. Leptosumiox androsacous ; aurcus ; densillorus ; |)arvinorus. Leptosvni: calliopsidca. Leucopsidium arkansanuni. LiATRis pycnoslachya; spicala, LlMNANTRES Doilgkisii. LiXDiiEiMERA tcxana. LiMUM canadonsc ; Catcsbœi ; Hum- lioldti ; kamlchatkonse ; pardali- num; Parryi ; parvuux ; superbum ; A\'ashinglonianum. LoiîELiA cardinalis ; syphililica. LiiTxis Dmmelli supcrbus ; maoro- pliyllus ; nauus ; pidyphyllus ; sul- [ihurcus ; sui)oarn()sus ; veiiuslus. Martyxia proboscidca. MiMULis cardinalis ; luleus ; mos- clialus. MoxARDA didynia ; listulosa. MoxoLOPiA calilornica. Nemopiiila alomaria ; discoidalis ; insignis ; maculata. NicoTiAXA virginica. Nymph-TSA odorata. OxocLEA scnsibilis. Opuntia llalincsquiana ; vulgaris. OxYi'RA ckrysuntkcnioidcs. Palaecxia Icxana. Paxicum capillave ; virgalum. Papaa'er connuulalum. Pextstemon Cobœa ; confcrtus ; fligi- lalis: diU'usus; glabcr; heterophyl- lus; JalTrayanus: Lobbii; murraja- uus ; ovalus; puoescens; proccrus ; llicliardsoni ; speciosus ; \Vrightii. PiiACELiA bipinnatilida; campanula- ria ; tanacclilblia. PiiLox acuiuiuata; Drumniondi; ma- culata; ovala; paniculala; sctacca; subulala ; vcrna. PiiYsosTEGiA imbricala ; virginiana. Phytolacca decandra. PoHALYRiA australis. PouoPHYLLUM pcltatum. PoLEMOxiuM rcptans. PoxTEDERiA copdata. PoRTtLACA grandiflora. PiL.MOXARiA virginica. RuExiA virginica. RoMXEYA Coulleri. RinBECKiA hirta ; purpurca ; spc» ciosa. Sarbatia campcslris. Salvia azurca ; carduacca ; coccinca 5 Pilcheri; Rœmeriana. 288 ÉTATS-UNIS SAXoriNARiA canadcnsis. Stokksia cyanca. Sanoiisouba média. Tuadkscantia virginica. SAVurnrs commis. Tiialia cU-albata . Saxikrac.a peltata ; ponsylvaniea. Tiaheli.a conlilolia. ScHOHïiA calilbinica. Tuacuiu.u.m caM-ulciim. SiDALCKA oandida. Thillum granditloriiin ; scssile. SicDr.M populilolium ; pulchclliim. Tiiitklkia Huillova. SiDALCKA candida. l'vi lahia grandillora. SiLruiUM laciniatnm. Vi:hbi%na Aul)lolia. SoLAMM citruUiroliuin ; toxanum. A'khxoxia nova'l)oracensis ; pra-alla. SoLiDAGO canadcnsis; glabra ; multi- Ykhoxica virginica. llora ; nutaiis. Viola palmata, SrnKXOGYXK speciosa. Yittadixia triloba. Si'iGELiA iiiarylandica. A\'mTLA>iA grandifloi'a. Spir.t;a lol)atii. Zalsciixi;hia californica. Combien de ces végétaux d'utilité ou dagré nient ont été, avec les essences fruitières, les héros de YArbor Do)', jour sacré de l'arbori- culture ! Depuis 1844, la Fête des Arbres a été l'occasion de boisements faits par les classes ouvrières ou bourgeoises, par les collèges, les sémi- naii'es, les écoles, en pleine liesse dans cette journée mémorable. Quelle fortune pour les Etats moins richement dotés ! Bonne leçon de civilisation ! Bel exemple à suivre chez toutes les nations du monde ! VII. — Ouvrages d'horticulture. La grande République de l'Amérique du Nord, quoique relative- ment jeune, a déjà produit des ouvrages horticoles remarquables. En voici la liste dressée au Ministère de l'Agriculture, le 8 juin 1894: HORTICULTURE GÉNÉRALE Annals of Horticiiltiwe , 1889, 1890, 1891, 1892. L. H. Bailey, Jr. Cross Breeding and Hybridizing, 1892 — Horticiiltiirists Ride Book, 1889 — Nursery Book, 1891 — Gardening for Pleasure P. Henderson. Gardening for Profit — Practical F l or i culture — Propagation of Plants. 1889 A. S. Fuller. 2'he Caulifiower, 1891 A. A. Crozier. Truck Farming at the South Dr. A. Oemler. CULTURE GÉNÉRALE DES FRUITS American Fruit Book, 1849 ^- ^^- Gole. American Fruit Culturisl, i844 J- J- Thomas. American Fruit Grower's Guide F. R. Elliott. American Orchardist, 1822 James Thaciier. American Pomologj^, iHfjj J. A. Warder. Fruits and Fruit Trees of America, î845 A.J.etC.DowNiNO. KTAÏS-UNIS 289 The Fruit Gardai, \Km 1'. J^aiiuv. Fruits of America, 1801 CM. Hovey. New American Orchardisl, l'i^W ^^'^'- Kknrick. New England Fruit liooh, iS/"/, Robert Maxning. Pomolog-ical Manual, i83i Wm. U. riuNCE. Western Fruit Buoh, iH5; E. J. Hooi'eu. A View of the Cultivation of Fruit Trees, 181;. AVm. Coxe. CULTURES FRUITIÈRES SPÉCIALES Raisins American Grape Training, 1893 L. H. Bailey. Cultivation of American Grapes GEonoElIusMANX. Cultii'ation of the Grape W. G. Stuoxg. Cultivation of the Vine in America, 1828 John Adlum. Grape Culture, 18G; T. II. IIyatt. Grape Culturist A. S. Fuller. Grape Growers Guide Wm. Ciiorlton. The Raisin Industrj-, 1890 Gustav Eisex. Treatisc on the Vine, i83o AVm. R. Prixce. Petits Fruits Cape Cod Cranberries, 188G James Wehr. Cranberrj' Culture J. J. Wiiite. Small Fruits, t886 W>r. H. Hills Small Fruit Culturist A. S. Fuller. Strawberrj-, i854 R. G. Pardee. Success with Small Fruits, 1880 E. P. Roe. Pêches p0ach Culture, 1870 J. A. Fultox. Peach Culture Joiix Rutter. Peach , Pear and Quince, and Nut Bearing Trees on the Chesapeake Peninsula, 1887 J. J. Black. Poires Pear Culture for Profit P. T. Quixx. Coings Quince Culture, i88i AV. \V. Meecii. Pommes American Pomologj', 1867 J. A. Warder. Apple Culturist, 1871 S. E. Todd. Field Notes on Apple Culture, 1886 L. H. Bailey. Fruits des tropigues et semi tropicaux Florida Fruits IIei^ex KarcourT. Hand Book of Orange Culture, 1881 T. W. Moore. The Olive, 1888 A. T. Marvix. Trcatise on Olive Culture, 1882 Ellwood CoopKr. Condition of Tropical and Semi-tropical Fruits in the U. S., 1887. Divisiox OF Pomology, Departmext of Agriculture. 19 agO ÉTATS-UNIS VIII. — Presse horticole. État actuel de la Presse horticole périodique des États-Unis : American Farm and Horticiiltuvist, Richmond, V. L. J. Thompson. American Florist, American Florist Q\ Chicago, Illinois. American Gardening, New-York A. T.DeLaMareC°. California Fruit Grou'er, San Francisco, Cal. B. M. Rowley. Florist's Exchange, New-York A. T. DeLaMareC°. Fruit GroH'er's Journal, Cobden. Illinois.. . . Fruit Trade Journal, New- York Fruit Grower, Maçon, Gcorgia Garden and Forest. New-York C. S. Sargent. Gardening, Chicago, Illinois William Falconer. Green's Fruit Grower, Rochester, N. Y C. A. Green. Journal ofthe Columbns Horticultural Society^ Columbus, Ohio. Leaflet, AVest Casco, Michigan E. S. Thompson. Maj'Jlower, Queens C", New-York J. L. Childs. Meehan's Monthî)-, Germantown,Phil., Pa . . T. Meehan. Nebraska IlorticuUurist, Bower, Nebraska. . J. G. Carpenter. Northwest Horticulturist, Tacoraa, Washingt. Bootiiroyd & Tonn. Orchard Fruits, Enïiigham, Illinois William Dyke. Orange Belt, Rialto, California L. M. Holt. Ornamental ikForest Tree Groupe/', Evergreen, Wisconsin J. J. Pinxey. Park's Floral Magazine, Libonia, Pennsylv. . . G, W. Park. Purdy's Fruit Recorder and Evaporator, Palmyra. New-York A. M. Purdy- Science and Horticulture, Orcutt, California. C. R. Orcutt. Seed Time and Harvest. La Plume, Pennsylv. Smith's Small Ffuit Farmer,liaiwrence,KAns. B. B. Smith. Southern Floral Magazine, Clarksville, Ten. Morton and Titus. Success with Flowers, West Grovc, Pennsyl. . Dingee & Conrad. Vick's Magazine, Rochester, New- York Vick Publishing C". Vine)-ardist. Penn Yan, New-York J. H. Butler. M^cstern Garden, Des Moines, lowa J. W. Page. Woodsman, Evcrgrcen, Alabama G. W. Caldwell. Kn outre, des Journaux agricoles, forestiers, de villégiature, etc. '*^i0r FINLANDE 373,600 kilomèlrcs carrés. — 2,3oo,ooo habilauls. — — i-^':— Situe entre la ScandiRarie et la plaine de Russie, baigné de deux Cistes par de vastes bras de mer, — les golfes de Finlande et de Bollinio, — le Grand-Duché de Finlande, placé sous la suzeraineté de la Russie, s'étend vers le nord, du Go"^^ au ^o*" parallèle, tout aux approches de la mer glaciale. La population a des goûts forestiers. L'instruction est déve- loppée chez les deux sexes. La femme prend part aux élections comnmnales ; diverses attributions, la sténographie entre autres, lui sont dévolues. Elle seconde aussi son mari dans les travaux de culture et de jardinage. Les Légumes: Choux, Raves, Navets, Rutabagas, Pois, Haricots, Pommes de terre, Raiforts, Ognons, Ails, sont élevés dans la plaine, conservés en silos et vendus à la ville. La campagne d'Helsingfors, siège du Gouvernement, est travaillée avec soin par les cultivateurs jardiniers. Un Jardin botanique et une Station expérimentale y sont installés. Les Pommes et les Griottes, récoltées autour des habitations, servent à la consommation locale ou sont destinées aux hôtels ; les voyageurs y sont chaque année plus nombreux, grâce à l'initiative de la Société des touristes de Finlande. La Poire, la Prune se plaisent sur le littoral, avec quelques légumes abrités : Choux-Ueurs, Salades, Concombres. La Myrtille, la Ronce, la Framboise, la Groseille, la Fraise sont récoltées dans les taillis et autoui* des huttes d'habitation. Les conserves de légumes et de fruits, les extraits ou préparations économiques de produits fruitiers ou maraîchers sont préparés dans les 3^ et 4'' classes sociales : bourgeois, commervants, paysans. Les nobles et le clergé s'en occupent peu. La culture potagère fait aujourd'hui partie des soles coniposant la rotation des cultm'es ; cependant les grands domaines du sud 292 1 ISLANDE admcUcnt depuis ([uel(|iic loinps rassolcuieiil liueimal. Quant au système primitif de déli'iehement par liueendie des forets, il est eueore pratiqué en Savolaks et eu C.orélie, provinces de l'est. Les Céréales ft)urnissent des semences de clioix. Le sol étant argileux, on a converti de vastes plaines en prairies pour l'élevage du bétail et l'industrie du lait. Des écoles de laiterie ont été instituées par l'État. La Finlande exporte pour treize millions de francs de beurre en Angleterre et en Russie, sans compter les chevaux, les animaux de boucherie, les produits de la cliasse et de la pèche. Ces faits démontrent ce (|u'un peuple laborieux peut tirer du sol. L'agriculture est l'industrie mère de la Finlande ; elle occupe 80 0/0 du territoire où, déjà, les lacs prennent u,5oo,ooo hectares. La sylviculture oflicielle s'exerce sur les i3i,5oo kilomètres carrés des forets de la couronne, — la moitié de l'étendue forestière du pays. L'exportation des bois bruts ou ouvrés atteint soixante millions de francs par an. Les bois destinés à la France et à l'Angleterre sont amenés sur le cours d'eau où l'usine est installée, puis découpés et chargés sur des chalands ([ui sont remorqués jusqu'aux navires alTrétés. La fabrication de la pâte de bois, dont la force motrice extractive était actionnée par les nombreux rapides du pays, a fait augmenter le revenu des Peupliers Trcnd)le et des Sapins. Les essences les plus répandues sont : le Pin sylvestre, l'Kpicéa, le Bouleau. Le Pin est l'espèce dominante: la graine se dissémine au printemps, le jeune plant se développe pendant la belle saison, et en hiver, la neige, qui persiste quatre mois durant, le préserve du froid toujours dangereux lorsqu'il atteint le collet du jeune arbre. Le Pin et le Bouleau croissent sur les terres où les eaux pluviales ne séjcmrnent pas. L'Kpicéa préfère les sols humides; cette essence forme le dixième, environ, des peuplements résineux. Le Bouleau n'est guère employé (juau rôle de bois de feu. Nous sommes un peu sorti du domaine liorticole pur ; mais le jardinier qui recueille les Légumes et les Fruits en été, nest-il pas un peu bûcheron en hiver ? Nous pouvons assurer (lu'il n'est pas le dernier lorsqu'il s'agit de faire le coup de feu sur l'ennemi, l'ours blanc et le lou]», aussi bien que pour doniver la chasse au lièvre des neiges, au co<| de bruyère, et poursuivre la lyrnre des bouleaux, la liécasse, le lagopède blanc... Nous connaissons plus d'un de ses confrères, liorticultenr français, (j[ui vou(b-ait être de la ])artie ! •^' FRANCE -— s-^-: 530,400 kilomètres carrés. — 3S, 102,000 Ii:il)il;nils. — — s--*--:— I. — Action du Gouvernement. Depuis longtemps, le Gouvernement français encourage Fllorti- culture. Jamais il ne la autant favorisée qu'en ce moment : nous espérons que cette bienveillance s'accentuera davantage encore. La création du Ministère de l'Agriculture, en 1881, ne doit-elle pas avoir pour conséquence l'organisation d'un bureau ministériel de y Ilorti culture, seule ou associée à la Viticulture ? En attendant, plusieurs ministères ont une partie de lllorticulturc française dans leurs attributions. Le Ministère de l'Intérieur reconnaît d'utilité publique les Sociétés horticoles qiii présentent toute garantie morale et financière. Le Ministère de l'Agriculture subventionne les Soei'étés qui, déjà, reçoivent une allocation du Conseil général de leur département, et leur accorde des subsides en argent avec des médailles lors des concours et des expositions. Il leur donne également des livres pour la bibliothèque sociale ou pour les lauréats. Souvent, le Ministre préside les distributions de prix ou s'y fait représenter. Sur sa proposition, le Gouvernement fait inscrire les horticulteurs au grand livre de la Légion d'honneur cl leur confère la décoi'ation du Mérite agricole, instituée en i88'3. Les ouvriers de culture ont des titres à la médaille d'honneur agricole, après trente années de services. Le Ministère admet la culture des pépinières, des potagers, des vergers, des parterres au bénéfice des concours régionaux, et décerne des objets d'art et des médailles aux établissements producteurs de « l'horticulture » ou de « l'arboriculture ». qui ont été visités et jugéfj dignes par un Jury spécial, 394 FRANCE Les légumes, les fruits, les fleurs, les arbres et arbustes ont leur entrée au Concours général agricole de Paris et aux Concours régionaux. Les champs d'études et d'expériences sont mis à la portée des cultivateurs de toute espèce de végétaux. Les Stations agronomiques rendent des services aux jardiniers et au commerce des graines, par l'analyse des terres, la vérification des engrais, l'essai des semences. L'Administration des Forêts s'approvisionne assez souvent auprès des pépiniéristes pour le boisement des friches et le peuplement des bois et des forêts. Le personnel du Ministère, les Inspecteurs généraux et les Professem's d'agriculture entretiennent de bons rapports avec les horticulteurs. Le Ministère de l'Instruction publique contribue pour une large part à l'enseignement horticole, en subventionnant les Chaires départementales d'Agriculture et en demandant aux Écoles normales, aux Écoles primaires supérieures ou communales l'annexion d'un jardin quelconque, qui s'impose définitivement aux créations nouvelles. l^ musée scolaire s'enrichit de collections d'histoire naturelle fort utiles à l'enseignement. Nos professeurs d'agriculture et d'horticulture deviennent des organes influents du progrès, par leur enseignement dans les établis- sements d'instruction à tous les degrés, à l'un ou à l'autre sexe. De même que l'Administration de l'Agriculture, l'Instruction publique souscrit aux ouvrages horticoles en faveur de nos Associations; celles-ci en enrichissent leur bibliothèque ou les décernent à titre de prix aux instituteurs et aux institutrices. Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts comprend le monde horticole dans la répartition des palmes académiques. Le Muséum d'histoire naturelle et les Jardins botaniques appar- tiennent à son Département. Le Ministère du Commerce et de l'Industrie place l'Horticulture sur un rang d'égalité avec l'Agriculture, les Beaux-Arts et les grandes branches de l'Industrie, au programme des Expositions universelles. La Direction des Postes et Télégraphes grossit son budget avec le mouvement d'affaires causé par les catalogues d'horticulture, la correspondance, les envois postaux, etc. L'Administration des Colonies a sous ses ordres des jardiniers et explorateurs qui contribuent à faire valoir nos richesses coloniales. FRAXCR 295 Le Ministère des Travaux publics traite les ([ucstions di- Irauspoil «les véjçélaux et de plantations routières. Sur ces deux points, il est parfois lohjct de rédanialions de la part des intéressés. Enfin, le Ministère des Finances encaisse, avec une gravité tout ollicielle, les inipiHs (pii grèvent l'exploitation du sol et les transac- tions l'orcées de ses produits. r li. — Ecoles d'horticulture. A.- ENSEIGNEIÏIENT AGRICOLE ET HORTICOLE PAR LÉTAT. Ouvrant la séance solennelle de la Société nationale dagriculture de France, le 4 juillet 1893, rhonorable président, M. Eugène Tisserand, Conseiller d'Etat, Directeur de l'Agriculture au Ministère, proclamait l'extension de l'enseignement agricole en France sous les auspices du Gouvernement de la République. L'Administration de l'Agriculture n'a-t-elle pas, en elTet, créé, organisé et subventionné des établissements d'instruction agricole et horticole, à divers degrés? Partout, nous retrouvons l'Horticulture expliquée, démontrée ou professée par des maîtres de la parole ou de la pratique, dont l'action est secondée par des jardins d'expériences ou de profit. L'enseignement de la Botanique vient s'ajouter à l'Horticulture dans les Etablissements de l'Etat ci-après énumérés : L'Institut national agronomique fut créé le 3 octobre 1848, à Versailles. Auguste Hardy était alors jardinier chef et M. Duchartre, professeur de botanique. Reconstitué le 9 août i8^G, à Paris, après une interruption de quatorze années, il a pour directeur actuel M. Eugène Risler. Les cours durent deux années. L'entrée des élèves est mise au coneom's; un grand nombre de jeunes gens français et étrangers s'y présentent. Le diplôme d'ingénieur agronome est délivré à la sortie, après examen. Les champs d'expériences sont à Joinville-le-Pont, près de Paris. L'École nationale d'agriculture, à Grignon (Seine-et-Oise), fondée en 18^9, par Auguste Relia et Poloneeau. a pour directeur M. Philippar; le douuiine comprend jfi'è hectares. L'École nationale d'agriculture, à Grandjouan (Loire-Infér"'), créée en i833. doit être transportée prochainement à Rennes, Direc- teur, M. Jules Godefroy. 2q6 FRAXCE LÉcole nationale d'agriculture, à, Montpellier, d'abord créée en iS4i. par Nivière. à la Saulsaie (Aiii), l'ut réinstallée à la Gaillarde (Hérault), eu 1870, par l'Etat, et s'occui^e plus spécialement de la viticultiu'e. Directeur. M. Gustave Foex. L'École nationale forestière, à Nancy, créée pendant l'année 1824. Une station expérimentale y l'ut annexée en 1882. Plus tard, le Ministère décidait que les élèves de l'École forestière seraient recrutés à l'Institut national agronomique. Directeur, M. Boppe. École vétérinaire d'Alfort, créée on 1766. Directeur, M. Trasbot. École vétérinaire de Lyon, créée en 171 1. Directeur, M. Arloing. École vétérinaire de Toulouse, fondée en 1828. Dir'^M. Laulanié. Écoles pratiques d'agriculture organisées dans les départements: DKPAHTKMKMS Kt:orj:s i'hath^iks Dinr.CTi-.rns OATi: 1)1-: CKKATION M. M. Aisne. (à'ézaney. Brunel. 26 février 1891. Al^er. Allier. Rouïba. Deeaillet. 12 aoiit 1882. Gennetines. Desriot. 16 novembre 1888. Aljjes (Basses). Oraison. ^\■olll■. 29 avril 1891. Ali)es-Maritimes. Antibes. Gos. 26 février 1891. Ai-dennes. Rethel. Coutte. 7 mars 1890. Bouches-du-Rhône. Yalabre. Crespin. 2G juin 1884. Charente, Les Faurelles. Biais. 28 avril 1892. Cùte-d'Or. Beaune. Durand. 25 octobre 1884. Creuse. Les Granges. Dufresse. 10 juin 1892. Creuse. (ienouillat. Mingasson. 19 novembre 1892. Eure. Le Neubourg. P argon. ■$septembrei89i.' Finistère. Le Lczardeau. Baron. 29 juillet 1881. Garonne (Haute-). Ondes. Tallavignes. 24 août 1889. Ille-et-Vilaine. T rois-Croix. Hérissant. 'k> novembre 1888. Indre. Cllon. Masson. 8 juin 1894. Loiret. Le Chesnoy. Jolivel. 12 janvier 1889. Lot-et-Garonne. Saint-Pau. Capgrand-Molhes. i3 août 1889. Manehe. (^oignv. Etienbled. 21 août 1886. Manelie. Sartilîy. x\.ubril. 1887. Marne (Haute-). Saint-Bon. Rolland. 21 octobre 1876. >Li}'enne. Beaueliène. Coignard. 'k août 1889. Meiirthe-el-Moselle. Mathieu-de-Dom'. Thiry. 'k octobre 1879. Meuse. Les Mereliines. Krant/. 29 janvier 1876. Meuse. Ménil-la-Horgne. Doyen. 27 décembre i883. MorJ)ihan. Grand-Resto. Le Dain. 2 janvier 1889. Nièvre. Cf)rijigny. Grandjean. à avril 1894. Nord. \\'agnonville. Manteau. Juin 1894. Pas-de-Calais. Bertlionval. Diekson. i(> novembre i885. Puj-de-Dùmc. La Molière. Puissant. 11 juillet 1883. Rliône. Kcully. Pulliat. I" mars i883. .Saone-cl-Loire. Frjutaine. Rayiiaud. 3o juillet 1892. .Saône (H.iute-). S.iint-Réiny. (L'irou. 18 décembre 1876. Seiiie-lnlérieure. Aumale. Ba/angeon. 1(5 décembre 1887. Somme. Le l'araelel. Tanviray. 4 février 188G. ^'aucluse. .Vvignon. Allier. 3o octobre 188G. Vendée. l'être. Vauehez. iG décembre 1887. Vosges. Saulxures-s-M. Poussier. 3i mars i88.>. Yonne. La Brosse. Thierry. 2.5 juillet 1882. Les Écoles pratiques d* Antibes. d'Ecully, d'Oraison sont plus spécialement des Ecoles pratiques d'agriculture et d'horticulture. Beaune, Écully, Yalabre ont des cours spéciaux de viticulture, FHAxr.i: ^o: Nous passons les Kcoles spéciales do iV(iinaf,^erio. (ravioulturo. Je piseiriillure; mais nous devons signaler l'École pratique forestière des Barres (Loiret), destinée à l'éducation des gardes-lorestiers domaniaux, depuis iH7'3, et des gardes généraux adjoints, depuis 1884, installée sur le domaine eréé, dès i8'jG, ]Kir Philippe-André Lévéque de Vilmorin. L'Klat, devenu propriétaire en 18GG, en a confié la direction à M. Constant Gouët, directeur actuel. Fermes-Écoles. — L'enseignement du jardinage y est avant tout prati(pie ; la culture potagère y domine. Dl'.rAUTI.MIiNTS i-i;hmi:s-i';<:()m:s i>iHi:(ii:ti«s MM. Ai'icge. Royal. Jaul)ert. Aude. Jiose. Heylles. (Mian'nli'-IiilÏTiourc. l'uillxireau. lîouseasse. Cht-r. Laniuoy. l'allienne. (^orrèzo. Les Plaines. (Miauvin. l)<)ul)s. La Roeiie. Tar.ly. (laroiine (Haute-). ( laslelnau-les-Nanzes. Taelmircs. Ccrs. La Hourre. Lalitau. (liroiulf. ^Llell()re. (louraiid. Loire (llaule-). Nolliac. (^Iiaudier. Lot. Le Montât. Dufour. Lozère. (]|iazeiroleltos. (".nieize. Orne. Saiil-Gaulier. lUin. Vienne. Monllouis. De Larelause. A'ienne (Haute-). (ihavaijfnae. De Rnieliard. Vosges, Le lîeauiroy. Le Rlanc. A tous ces foyers d'enseignement, il convient d'ajouter : I" Les Stations agronomiques, au nombre de ^5 environ, dotées d'un laboratoire de recherches sur la sélection des plantes, la physi- que végétale, l'étude des semences et des engrais. 2" Les 200 Chaires d'agriculture départementales, d'arrondisse- ment ou de canton, confiées, après concours institués par le Ministère de l'Agriculture, aux brillants sujets de nos Écoles supérieures, et qui portent la bonne parole, contribuant ainsi au perfectionnement de la culture des jardins de la ferme, des vergers, des pépinières, du vignoble et de l'exploitation forestière. Il faut savoir gré au Grand-Maitre de l'Université d'introduire l'horticulture au progranune des Écoles communales, des Ecoles secondaires ou primaires supérieures, et des Ecoles normales d'insti- tuteurs ou d'institutrices, d'en favoriser l'entrée aux collèges et lycées, de seconder l'organisation d'Ecoles primaires agricoles, d'après un programme rédigé par ]\I. Eug. Tissei-and. On peut en voir l'exemple à Bar-sur-Seine (Aube), à Dourdan (Seine-et-Oise), à Cadillac (Gironde), etc. N'oublions pas que les petits cultivateiu*^ forment les 96 ceatièmes Jésus Franciscaines Hcllgleuses Franciscaines. Frères de S'-Françols-d'Asslso. Sœurs de Salnt-Vlncont-de-Paul Pères du Saint-Esprit et du Saint-Cceur de Marie. Sœurs de Salnt-Vincent-(ie-Paul. fondé par l'abbé Costa de lleauregard. Soeurs Salnt-Vinoent-dc-Paul. fondé par le I>. Josi'iih Frères Sainl-Françols-Uégis. Frères des Écoles Chrétiennes. Frères de Ploërniel. fondé |iar le patronage des enfant; lAlsace-Lorraine. Société de Marie. A :e PItIX DE Aitmis Sortie IVnsion Trous- SIM 11 10 ans 18 ans -20(1 fr 50 ans 1 0 A 17 ans 2V(» 50 ans 10 A -21 ans ■200 30 II! ans 20 ans -2'.o 50 3 à 5 ans 13ÙU ans 50 100 ;t A 4 ans ans •250 50 I.J 20 200 A 250 50 ans ans 0 à 8 ans 15 ans 300 50 '.) à t -.i ans 20 ans 250 A 3 GO selon âge il fournir 3 A 7 ans du place- ment. lin 2'.0 100 3à7 de l'ap- ans pren- tissage 300 100 13 ans 18 ans 180 » - 17 il ans ans 120 fournir "J ans 18 ans 18 à 21 180 » ans ans 2^0 50 SPKCIALITKS Cranile ruiliire, liurliculture, viticulture. Jardins, vignes (su lieclares). Ferme, basse-cour, Jardin. Culture, horticulture. Jardinage, agriculture. Jardinage. Agriculture, meunerie. Jardinage. Agriculiure. horticulture. exclusivement liortieole. exclusivement horticole. Agriculture, horticulture. Jardinage, culture. Horticulture, agriculture. Agriculiure, horticulture. X>0 KRAXCE NOM r>E L"KT.\nLIS>EME\T CorRBESSAC-LES-NÎJIES, ((îanl). noMois, Uijoii (r/ito-ilOr). DOWAINE (Hautc-Savole). Asile rural. DrCHERAIS -EN-r.Aill'BO.N (Loire-lnforicun). Elancoirt, par Trappes (Seinc-et-Oise). L'Épixe, par Chàlons-s-Marno (Marne)- Fernev (Aiiii. F.A Ferté-Saixt-Aibis (Loiret). ùri»helinat Saint-Léon. N0TRE-DASIE-r)L-FLEIX, Fleix (Dordogne). NOTRE-F)AME- IH-CaXTAL La Forrt, liar Cahinil (Cantal), Ailnii^ r.iEi.. par l'utanges (uni.). Refuf,'e (les Enfants aljamlonnrs (iHANI) Qlevii.i.v. par Kouen (Scine-JnftT.). I)E Saint-Joseph. IfOuJevarrl des Adieux, (Jrenolde (Isire). IiE Notre-Dame ir'IoNv, Ifrny. par Fismes (Marne). Kavmar. par Najac (Aveyron). Fondé par M. Cibkl. SivuiN de S'-Josepli de Vesseaux (Ardèclie). Frères de Saint-Vineent-ilf-Paul. fondé par le R. P. Joseph. Sreurs de la Croix. laljbé Dabin. fondé par labbc Méquignon S" S*-Vincent-df-Paul. fonilé et dirigé par labbé l'ierron, curé de l'Épine. Petites - Sœurs des Orphelins de IJcUey. Religieuses de rjmraaculée- Conception. l'n Prêtre de la maison de l'abbé Roussel. Frères de Saint- Vineent-df-1'aul. Sous le patronage de ré\é(|ui' de Séez. In prêtre du diocèse. Pères du Saint-Esprit. Su'urs de .Saint-Joseph deCIuny Frères des Écoles Chrétiennes. Religieux Trappistes. Frères df Saini:Viateur. Sorlif PRIX DE Pensiou C ans 6 ans 5 à 10 ans 2 à 7 ans i ans .ï à 12 ans 10 ans 3 à 10 ans 3 à 9 ans 7:\ 11 ans ans lOA là ans 8à ii ans 18 ans -2(1 ans 13 ans 18 ans 12 à IG ans 13 à 1j ans suivant tOHVfU- lion. 13 ans 18 ans 21 ans 200 18(1 18(1 200 300 '*00 200 240 Trous- seau SPECIALITES fournir 50 50 50 50 1« ans 15 ans 21 ans avee (n^agm. 18 ans 180 250 fr. jusqu'il 12 ans, 200 f Ae IZkli. gratuit rnsuitc. 300 fr. Craluit pour l'arrond. 200 fr. jusqu'il 15 ani. gratuit 50 50 50 10 50 fonroir Travaux agricoles. Crande culture, horticulture. Agriculture, horticulture, Jardinage, agriculture. Jardinage, Travaux agricoles. Jardinage. Jardinage. Agriculture. viticulture, jardinage. Agriculture, soin des bestiaux. Agriculture. iHirliculture (culture de 80 hectares). Agriculture, jardinage. Jardinage. Agriculture. ('•levage de besl. horticulture. Agriculture. KKAXCE 3oi NOM DE L KTAIll,ISSK.MKNT De Saint-Joski'h, Nourr.'iy, ]>•■ S'-Aiiiaïul ile-ViMidnino (L.-el-C.) Ohuevii.i.k, \)^ l'acy-sur KuiT (Kurr). Ecolo iirDfi'ssidiiiR'lle l't at^ricolc. HoiTE DE Itl ItMS. l'au (Uassc.s-Pyirm'i's) DIIti;(.TD>.\ AtiE Admis Sortir IMIIX DE Prniion De Saint-Alexis, IVypogoux, par l.autrec (Tarn). POLILI.É. l)ar les l'onls-(ic-Cé (Maino-et- Loire). De IJethléem. licims (Manie), liue Jaeiiuarl, -l't. De S'-KiiANçoi.s-llÉ(;is, l-a Koclio-Arriaud, par l.é l>uy (Haute-Loire). De Saixt-A.ntoi.ne. par Saiiit-deiiis (Cluireiite-iiiforieure). Du Sacké-Oh-uh, Saiiil-Dié (Vos^'e.s), S'-Mai»tin-des-Dolets, près Tours (lii(lre-el- Loire). ItE Saint-Joseph. S'-l'ierre-le.s-(".alais (l'as-tle-Caiais). S'-Joseph-de-la-Payé, Soint-Yriei.x (Haute- Vienne). Salvert. par Mi^rni' (Vienni). l'ilOVIDENCËS AliKlCOLES lie Saint-Isidore. Seiliiip. par Hourg (Ain). Frères de S'-Franeois-llégis du l'uy. fondé par M. Itonjeati. Soiro-lnférleure). Suceurs, de l'orphelinat de Nantes. La Moerhe, par Savenay (Loire-Inférieure). Mont Sai.nt-MicheL, (Manche). F)K Bethléem, quartier Saint-Félix, Nantes (Loire- Infér")- De Saint-Jo>ep(I, 1^ Navarre, jiar \ji Crau- d'Hyêres (Var). Frères de S*-Fran(;ois-Régis (lu l'uy. Sœurs de Saint-Vincent-de-l'aul. ï^(l■urs S'-Fran(;ois-d".\ssise de Seillon. laljbé Clanct, lleligieux Cisterciens. Frères de Marie. Frères Maristes. l'abbé de Suyrot Sœurs de Saint-Cœur de Momiaison. Sreurs Franciscaines. Sœurs Saint-Joseph de Cluny. So,'urs de Bethléem. Sœurs Cannélites Tertiaires. Sœurs de la Miséricorde. fondé par l'abbé llauduz. Sœurs de Bethléem. Prêtres de S'-François-de-Sales. Adniii Sortie a i à s ans 3 à 7 ans dessous del2aiis 10 à 13 ans 8à 11 ans 6 à 10 ans is ans 13 ans 16 ans 21 ans engagera à i8 ans 18 3 21 ans 13 ans .•^PECIALITtS 3 à 10 16 A 18 ans ans 9 ans 6 ans 13 ans U 0 ans tout iiff. \1 ans divers âges 18 ans 18 ans 18 ans 13 ans IK ans rien de lixé pour la sortie. ■200 20(1 180 200 250 2i(l 300 180 180 à 200 2i0 200 fr, pendant 2 aoi 150 fr. juiqu'k iG ans. 200 200 gr« a gre .jO fournir 50 100 50 a fournir 50 50 50 Agriculture, élevage de be.st. liorticulture. Jardinage. Agriculture. Agriculture, horticulture. École professionnelle, jardinage, Agriculture, arboriculture, horticulture. Jardinage. Agriculture, horticulture. Agriculture, jardinage. Travaux agricoles. Grande culture, jardinage. Jardinage, agriculture. Jardinage. Jardinage, travaux le la cami)agnc Agriculture, horticulture. FIIANCE 3o3 NOM US L KTABLISSKME.NT l)K Sens, boulevard (lu Miili, 31 (Yoniic). Colonie he Seiivas, par Alais ((iard). fiiiidrc liar M. Varin-d'Aiiivi'llo. TllODLKE, l»ar Virivillo (ISÏTO). VAriillIMENMI,. par Pi'Tii rs (Mauclic). Vaijoirs. par l.ivry (Sciiif-et-oisf). Asilc-écolo Fcriélon. Notre-Dame l'ES TllEIZE-PlEItlIES. à Villtfranchc (Aviyruii). ViLLEPIlELA, (Scine-et-uisf). Nrurs de la Providence d'AleM(;on. Sii'urs Saint- Vincenl-(le- Paul t^(|'Urs de Nolre-l»ame-de-la- C.roix. Itcii^deuscs desÉcides ("liri'lieiiiies de Saint- Sauveur-le-Vicomle. fondé parl'aiil)é Duiieau. Frères des Écoles Chrétiennes. Frères de Saint-Viateur. fondé Iiar M. IJonjean. an> a A 9 ans ans 8à li ans 15 ans IK li ans 13;\1'» ans 18 ans I'11I\ liK --«*. -^ -- — - Prnsiun Trous- ir:iu -2:.n 50 1-2(1 Tuarriir •2'.(t il fournir -250 3C)(i fr. 30 fr. pour le vin. -200 fr. jusqu'à 16 ans. 1 liO SPECIALITES Culture, j.irdiiiaire. Agriculture, A;:riculture, horticulture. Jardinage. fne école d'horticulture est annexée. A{,Ticulture, horticulture. Age.v, § a. — Orphelinats agricoles Filles). (Lot-et-Garonne). PHOVIDE-NCE. Ars (Ain). AlBAZINE, liarS'-llilaire-AuIjazine (Corrèze). Bebdoues, par Mirande ((iers). Saint-Joseph. Uezouofte. par Mirebeau-sur-Hèze (C(Jte-dUr). Cahignan. (Ardennes). Le Ciievalon. par Voreppe (Isère). »'.OL"RCELLES-.SlR-.\lJON, (Haute-Marne). Sœurs de la Miséricorde de Moissac. so.^urs de Salnt-Joscpli de Hourg. So"'urs du Saint-Cœur de Marie. Sipurs de la Sainte-Famille, So?urs de l'Adoration- Perpétuelle. ^u'urs de Sainte-Chrétienne, Sœurs de la Providence. Soeurs du Cd'ur-Immaculé de Marie. 7A8 ans 8 ans oa / ans 18 ans suivant convrnt. par acte noiario. A 10 ans 8 an> -21 ans 21 ans 18;\-2I ans -21 aiiv 18 à -21 ans 300 fr. une fois (lonni'S. 180 i:)(i 150 300 180 180 20 15(1 00 30 Jardinage. Jardinage. Travaux des champs, jardinage. Travaux des fliampj, jardinage, \aclierie, Iiasse-cour. Exploitation d'une ferme. Jardinage. Jardinage. Exi.loilatloii de 13 hect.de terre. làlAXClE ECITIGNY. i)ar Hligiiy-sur Ouche (r,ùle-aOr). Gos, tiar la Cauno (Tarn). Gléret. (Creuse). Sivurs (le Saint-Joseph dOulias. Stours (le Saint-Josepli lie la Providence. Sd'urs llARUIMlHEM. (Pas-de-Calais). llAROlÉ. (Meurllic-et-Moselle). Huisseal-en-Realce, par Saint-Amand-dc- Vendôme (Loir-et-Cher). ItE MAniE-lMMACVLÉE, Lourdes (Hautes-Pyrénées). d(> si.inte-Anne 5 ans |21 :>"s j.u.in'i Culture. 1(10 .lardinatre. Jardinage. Jardinage. Maretz, de Sauniui So'urs de la Foi Sœurs de Sainte-Mario. Sœurs do la Charité de Nevers. Jardinage, ■250 100 E\ploilalion d'une fornip (le i 5 licctaros. Soins de la ferme. Sœurs z de par Busigny Isainl-Vincent-de-Paul (Nord) ' Jardinage. Jardinage. NOTUE-DA^E-OE-MACBEC .,';;;;;»JS. ^^^^ Maubec. parMontélimar(Urùmc). Meysse, par Hochemaurc (Ardèche). Précigsé, (Sarthe). Hemiremoxt, rue de la Foltree, 7, (Vosges). Saint-Ctk, (Var). Trappistines. Soîurs de r immaculée Conception de Marie. petites-Sœurs de Jésus. Sœurs du Pauvre Enfant Jésus. Filles de Maric-Auxiliatricc foiulé par l>om Bosco. Stj^urs de Saint- Joseph, PROVIIIENCE, S«-Jean-de-Maurienne (Savoie). Miséricorde. Salindres (Gard). Sœurs de Saint-Vinccnt-de-Paul. ans ïravau.v agricoles. Travau.v des champs. Travaux des cliamps et du jardin. Travaux - 'de la campagne. Travaux je la campagne. iUANCE 3o5 Le Conseil général dv la Seine, de coneerl avec l'Assistance publique, a disséminé en France et en Algérie des colonies d'enfants pauvres ou abandonnés, dans le but de les convertir en bons travailleurs des champs, des vignobles et des jardins. A Esternay (Marne), la ville de Paris possède la Colonie agricole de La Chalmelle, sur une terre de 128 hectares, en laveur des « sans travail » âgés de vingt-cinq à cinquante ans, ayant de bons antécédents et olTrant des garanties nécessaires pour devenir garçons de ferme on de jardin. Le directeur, M. (laslon Malet, ingénieur-agronome, tient la nuiin aux travaux de jardinage. C- ECOLES D'HORTICULTURE. A tous égards, le premier rang appartient à l'Kcole nationale d'horticulture de Versailles, exclusivement administrée par l'Ktat. Nous examinerons ensuite les établissements fondés ou entretenus par des administrations départementales, municipales ou particu- lières. École nationale d'horticulture de Versailles. — L'Kcole nationale d'horticulture de Versailles, véritable Ecole normale de l'Horticulture, dépend du Ministère de l'Agriculture. Son Directeur actuel est M. Jules Nanot, ingénieur-agronome, publiciste horticole. Instituée par la loi du 16 décembre iS'j'i, l'Ecole est établie au Potager de Versailles, organisé, de 1679 à iG83, par le célèbre Jean de La Quintinye, jardinier de Louis XIV. Le promoteur de la loi fut Pierre Joigueaux, député de la Côte-d'Or. Déjà, à sa session de février 1872, le Congrès de la Société des agriculteurs de France avait, sur notre proposition, émis le voni de la fondation dune Ecole nationale d'horticulture à l'ancien Potager du roi, à Versailles. L'Association amicale des anciens élèves de l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles a témoigné sa reconnaissance, en confé- rant le titre de Membre d'honneur de l'Association à MM. Pierre Joigneaux et Charles Baltet. Lors de sa création. l'Ecole fut placée sous la direction habile du savant Auguste Hardy, jardinier en chef du Potager, qui sut y rassembler tous les éléments nécessaires à la connaissance appro- fondie de la science qu'elle a pour but de propager. Le Potager de Versailles a une surface de près de 10 hectares, sur lesquels i hectare 36 ares sont occupés par les cultures potagères ; 20 3o6 FkAXCÈ I liettarc o<) arcs par les arbres fruitiers dressés à lair libre ; 35 ares 28 ceutiares par Fécole de botaiii(pie. Les serres de culture et de Ibrvage, lorangerie, le jardin dliiver couvrent une suriace de 3o ares; une petite pépinière modèle a 3i ai*es. Les végétaux ligneux d'ornement de plein air, l'école d'arbres fruitiers (contre-espaliers doubles), les Rosiers, les plantes vivaees et autres avec leurs nombreuses et riches collections, les châssis, les allées, les terrasses, les bâtiments, les cours, etc., occupent le surplus du terrain. Une station météorologique est établie dans le jardin pour permettre aux élèves de faire toutes les observations qui intéressent la végétation. But de l'École! — L'École nationale d'horticulture a pour but de former : 1° Des jardiniers capables et instruits, possédant toutes les connaissances théoriques et pratiques relatives à l'art horticole ; 2° Des chefs de culture pour l'enseignement horticole dans les écoles pratiques d'agriculture et dans les écoles normales ; 3'^ Des professeurs d'horticulture et des architectes-paysagistes ; 4' Des agents instruits et capables pour les divers services publics ou privés (services départementaux, municipaux, établis- sements horticoles, Jardins d'essai aux colonies, etc.) ; o" Des horticulteurs, des pépiniéristes, des maraîchers, etc. L'École, depuis 20 ans qu'elle est ouverte, a reçu 684 élèves appar- tenant à ;8 départements et à i3 pays étrangers. Le nombre des élèves présents le i" janvier 1893 était de 102. Voici le programme de l'enseignement, tel qu'il a été prévu à la fondation de l'École : Arboriculture fruitière de plein air ou de primeur ; Pomologie ; Arboriculture d'ornement et multiplication des végétaux ; Culture potagère de plein air ou de primeur; Floriculture de plein air et de serre ; Botanique ; Pépinière ; Architecture des jardins et des serres ; Physi(pie et météorologie ; Chimie, minéralogie et géologie; Zoologie et entomologie horticoles ; Arithmétique ; lever de plans, nivellement ; Géométrie ; Dessin linéaire de plantes et d'instruments de jardinage ; Langue française ; langue anglaise ; Comptabilité. FRANCE '3o7 Nature de l'enseignement. — Lenscigncincnt est à la l'ois théorique et pratique. L'cnseigueiucut théorique comprend les cours désignés dans la nomenclature ci-dessus. Les cours sont complétés par des exercices ou des démonstrations sut" le terrain par les professeurs. L'enseignement pratique est manuel et raisonné. 11 s'applique à tous les travaux de jardinage, quelles que soient leur nature et leur durée. Afm de rendre cet enseignement plus facile et plus profitable aux élèves, il a été spécialisé ; la culture des arbres fruitiers, celle des primeurs, celle des plantes de serre, la floriculturc de plein air et l'arboriculture d'ornement, enfin la culture potagère forment autant de sections dans lescptelles les élèves passent successivement, et par roulement, une quinzaine de jours. Ils sont guidés dans leurs travaux journaliers par six jardiniers principaux, chefs de pratique, et un chef des ateliers pour le travail du bois et du fer. A la fin de chaque quinzaine, les élèves remettent au Directeur une rédaction sur les divers travaux qu'ils ont exécutés. Indépendamment des excursions, des conférences et des cours réglementaires, des visites aux principaux établissements d'horti- culture permettent de mettre sous les yeux des élèves les meilleurs exemples de la pratique horticole et arboricole. L'enseignement est encore facilité par les ressources de l'Ecole rpii comprennent des albums de plantes, des collections de graines, de bois coupés, d'animaux et d'insectes utiles et nuisibles, des outils de jardinage, des fruits moulés, un herbier, etc. Une bibliothèque, recevant tous les ouvrages importants publiés en France et à l'étranger sur l'horticulture, est à la disposition des jeunes gens de l'École. Ajoutons cpie les élèves sont initiés à l'instruction militaire par des sous-olliciers du génie. Laboratoire de recherches horticoles. — Dans ce laboratoire» de récente création, les professeurs de physique, de chimie et d'histoire naturelle font, sous les yeux des élèves, des applications de leurs cours. En outre, ils y poursuivent l'étude de nombreuses questions scientifiques qui se rattachent à l'art horticole, parmi lesquelles il convient de citer : Les propriétés physiques et chimiques des diverses sortes de terre et des composts utilisés dans les jardins et les serres ; La composition chimique des divers organes des plantes ;. La physiologie végétale appliquée à la production du sol 5 3o8 FRANCE Les malaclics des plantes et les divers traitements à appliqncr ponr les combattre ; L'utilisation et la conservation des produits du jaixlin ; L'emploi des engrais en horticulture ; l'essai des graines, etc. Une autre innovation consiste dans Tinstallation d'un atelier de charpente et d'un atelier destiné à la forge et à l'ajustage. Les élèves s'y rendent à tour de rôle, sous la conduite d'un chef qui leur apprend à travailler le bois et les métaux, à faire et à raccommoder l'outillage, le matériel, les accessoires de culture, à sulfater les bois et les paillassons, et à étendre sur la toile ou sur les bois les enduits de goudron et de bitume. Quelques notions de maçonnerie sont également enseignées aux élèves pour la construction des bâches. Un local spécial est consacré à la fabrication des étiquettes. Durée des études. — La durée des études est de trois ans. Chaque année, les cours théoriques sont suspendus pendant deux mois, du I" août au i*"^ octobre. Pendant cette période, des congés temporaires peuvent être accordés aux élèves qui en font la demande. Examens et diplôme. — Le travail et les progrès des élèves sont constatés : I" Par des examens ^particuliers et par l'appréciation de tous les travaux et exercices pratiques ; 2° Par des examens généraux qui ont lieu à la fin de chaque année d'études. Les notes ainsi obtenues servent à établir le classement des élèves à la fin de chaque année scolaire. Ceux d'entre eux qui sont reconnus trop faibles pour passer à une division supérieure cessent de faire partie de l'Ecole. Les moyennes de ces trois classements annuels servent à établir le rang de chaque élève dans le classeuient général de sortie, et ;i dresser la liste des élèves reconnus aptes à obtenir le Diplôme de l'École nationale d'horticulture, qui est délivré par le Ministre de l'Agriculture. Stage. — Les élèves sortis parmi les preuiicrs peuvent obtenir, si le degré de leur instruction et leurs aptitudes justifient cette faveur, un stage d'une année dans de ga^ands établissements horti- coles de la France ou de l'étranger. Une allocation de 1,200 francs est affectée à cliacun de ces stages, dont le nombre ne peut être supérieur à deux par année. Toutefois, le stage n'est pas acquis de droit aux élèves classés les premiers ; — il est accorde, dans le cas seulement où les notes des examens de sortie démontrent qu'ils sont capables de tii'cr un bon parti de ce complément dinstniction cl, — de préférence, — ii ceux qui manilestout des dispositions pour renseignement et le désir do s'y consacrer. Les élèves classés après les stagiaires peuvent recevoir, s'ils se sont fait remarquer par leur bonne conduite et leur travail : le premier, une médaille d'or; le second, une im-daillc d'argent: le troisième, une médaille de bronze. Régime de l'Kgole. — Le régime de l'Kcole est Yexternat. Le Directeur de l'Ecole indique, aux familles qui le désirent, des établissements d'instruction et des maisons particulières où les élèves peuvent prendre pension, tout en restant soumis à une certaine surveillance. Les élèves entrent à TKcole, en été, à cinq heures du matin et, en hiver, à six heures ; ils en sortent à neuf heures du soir. Tout leur temps est consacré aux leçons, aux études et aux travaux pratiques, à l'exception de deux repos d'une heure et demie chacun, pendant lesquels ils vont au dehors prendre leurs repas. Conditions d'admission. — Les candidats doivent être Français, ûgés de seize ans au moins et de vingt-six ans au plus, au i^' octobre de l'année de leur entrée à l'école. La demande d'admission, rédigée sur papier timbré, est adressée au Ministre de rAgriculturc par l'intermédiaire du préfet du dépar- tement dans lequel réside la famille du candidat. Les candidats porteurs du certificat d'instruction d'une école pratique d'agriculture ou d'une ferme - école, ainsi cpie ceux cpii possèdent le certificat d'études primaires ou un diplôme au moins équivalent, sont admis sans examen. Sur le vu de leurs pièces, qui doivent être légalisées, le Ministre prononce, s'il y a lieu, l'admission, ou l'autorisation de se présenter à l'examen d'entrée. L'instruction est donnée gratuitement. Toutefois les élèves sont tenus de verser, au moment de leur entrée, une somme fixe de 3o fi'ancs pour garantir l'École du payement des objets détériorés, cassés ou perdus par eux. Les épreuves écrites et oi*ales de l'examen d'entrée ont lieu à l'Ecole devant un Jury nommé par le Ministre. L'examen d'entrée et l'ouverture des cours sont fixés au premier lundi d'octobre. Bourses de l'Etat. — Des bourses, au nombre de six, d'une valeur de i,ooo francs, et pouvant être fractionnées, sont accordées chaque année, 3lO FRANCE Tous les candidats aux bourses doivent subir l'examen d'entrée à leur aiTivée à l'École. Ils sont âgés de 18 ans au plus, à moins qu'ils n'aient satisfait aux obligations de la loi militaire. Les bourses sont attribuées pai' le Ministre de l'Agriculture, en tenant compte à la lois de la situation de fortune, de l'ordre de classement à l'examen d'entrée et de l'âge du postulant. Bourses des Départements, Villes, etc. — En dehors des élèves sentretenant à lem's frais et des boursiers de l'État, l'École d'horti- culture admet également des élèves envoyés par les départements, les villes, les associations agricoles, horticoles ou autres sociétés savantes et subventionnées par ces administrations. Depuis la création de l'École, beaucoup de départements ont entre- tenu des élèves à Versailles. Le nombre des bourses de l'État étant limité à six par année, les candidats dont les ressources sont insufli- santcs ont tout intérêt à solliciter une subvention de leur départe- ment ; ils y sont connus des Conseillers généraux et les compétitions sont nécessaii'cment moins nomlDreuses que pour les bourses de l'État, celles-ci n'étant données C£ue par voie de concours. Étrangers. — Les étrangers peuvent, exceptionnellement, être reçus à l'École nationale d'horticultm'e, aux mêmes conditions que les nationaux ; ils doivent adi'csser leur demande au Ministre de l'Agriculture et, de plus, présenter im certificat émanant de leur agent diplomatique en France. Ils ne sont admis toutefois qu'autant que l'efrectif total de l'École n'est pas atteint par les nationaux. Ils ne peuvent concourir pour l'obtention des bourses. Association. — Depuis 1882, dans un but de mutuelle et franche camaraderie, les élèves de chaque promotion se sont réunis en Association des Anciens élèves de l'École nationale d'horticulture de Versailles, sous la présidence d'honneur du Directeur de l'Kcole, d'abord M. Hardy, ensuite M. Nanot, qui lui a succédé. Un bulletin annuel, fort intéressant, rend compte du mouvement de l'École et des observations recueillies par les sociétaires. Chaque année, au lendemain de la Fête nationale, les meshbres se réunissent dans une agape fraternelle et traitent de leurs questions d'intérieur. Le nombre des adhérents dépasse deux cents. Plusieurs de ces jeunes gens ont déjà gagné les distinctions hono- rifiques du Mérite agricole et des Palmes académiques. Conclusion. — En résumé, Versailles est un établissement modèle, organisé sur de solides bases, doté d'un enseignement élevé et formant des jeunes gens instruits. Les futurs professeurs ou FRANCK 3ll praticiens qui suivent ses cours pendant trois ans onl un oliaiiip ailiini'ablo (rt'tiulos et deviennent, {"aeileinent, avec un pende travail, d"l»al)iles horlieulleurs, ayant arcjuis des connaissances scientilii{iies sérieuses et approfondies : sur la conduite des jardins de toute sorte, sur les cultures potagères, les cultures fruitières et forcées, sur l'arboriculture d'ornement, la floriculture, l'installation et l'en- tretien des pépinières et des serres, sur le dessin des parcs et jardins. Les services rendus par notre Ecole nationale d'horticulture sont déjà considérables et hautement appréciés. I/École des pupilles de Villepreux (Seine-et-()ise), créée et subventionnée par le Conseil général du département de la Seine, recueille des enfants assistés qui ont séjourné à la campagne ou qui se trouvent dotés du certificat d'études primaires, et manifestent le désir d'apprendre le jardinage. Le jardin fruitier, le putager, les serres occupent 4 hectares. L'enseignement est théorique et pratique. L'Keole prend part à certains concours, fait des excursions utiles et n'hésite pas à soumettre son œuvre au verdict des Sociétés d'horticulture. Le directeur. M. Guillaume, y déploie une grande activité. École municipale et départementale d'arboriculture de la ville de Paris. — La ville de Paris, ayant reconnu l'urgence de former de bons jardiniers pour les travaux libres ou administratifs, a créé sur les terrains de son «Jardin d'études et vignoble modèle» de l'avenue Daumesnil, à Saint-Mandé, une École municipale et départementale d'arboriculture d'alignement et dornement, ayant pour but, dit l'arrêté, « de donner gratuitement l'instruction théorique et pratique nécessaire aux jeunes gens c[ui désirent devenir jardiniers de plantations urbaines ou départementales, ainsi que des parcs et jardins publics ou particuliers. » Les candidats doivent être français et habiter Vavis ou le département de la Seine ; ils sont âgés de quatorze ans accomplis, et présentent les conditions d'aptitude physique aux travaux horti- coles constatés par une visite médicale : le certificat d'études primaires est obligatoire. La direction de l'École est confiée à M. Ghargueraud. pi'ofcsseur d'arboriculture de la ville de Paris, déjà placé à la tète des collections arbustivcs de Saint-Mandé. Le recrutement de l'Kcole comprend les i/<' ans, sur loo élèves cpii lui sont eouliés. L'Orphelinat de Louveoiennes, fondé et entretenu par M' et M'"* Jules 13eer dans leur domaine de A'oisins, créé en faveur d'enfants moralement abandonnés, âgés de douze à dix-sept ans ; ils revoivent une double instruction primaire et horticole, ot retrouvent les bons exemples de la vie de famille. Un jardinier-professeur est attaché à l'établissement ; une quaran» taine d'élèves y ont été promptcmcnt recueillis, École des Jardiniers de Ferrières. Celle-ci a son oaractèro particulier ; elle est exclusivement réservée aux garçons jardiniers et apprentis du Domaine de Ferrières-en'Brie (Seine-et-Marne), appai tenant au baron Alphonse de Uothschild, et dont les jardins, seri' s, potagers et vergers sont dirigés, depuis de longues années, pai' Ihouorable famille Bergman. Kn organisant cette institution utile et unique, ou à peu près, M. Ernest Bergman s'est inspiré, sans doute, des souvenirs de l'Ecole de pépiniéristes de La Rochctte, près de Mclun, fondée par Moreau, ou de l'Institut royal de Fromont, près Ris, ci'éé par SoulangC'Bodin, connus de ses ancêtres. N'a-t-il pas entendu parler des Ecoles plus modernes : d'Ecully (Rhône), due à Charles-Fortuné Willernioz ; de Chaltrait (Marne), où le comte Léonce de Lambcrtye apprenait à ses jardiniers la botanique, la taille des arbres, les semis de fleurs et de légumes, l'art du primeuriste? Toujours est-il que l'École des jardiniers de Ferrières fait l'éloge de son auteur. Un bâtiment spécial est allecté au logement des garçons et apprentis jardiniers. La nourriture est prise à la maison et leur coûte de 40 à 5o francs par mois. Un règlement détermine les heures de travail ou de garde, les gratifications, les amendes, le service de la bibliothèque, etc. Ajoutons que celle-ci, propriété des élèves, est fort bien composée d'ouvrages et de publications horticoles ou botaniques de l'Europe. Les lectures, les études de dessin, de musique et autres ont lieu le soir ; une bonne confraternité s'établit entre les élèves. De 1875 à 1894, il y est entré 200 gai-çons jardiniers ; 4^ y sont en ce moment. Quelques-uns ont dix-sept années de séjour. Les gages mensuels varient de 90 francs à i5o francs. Les jardins de Ferrières ofl'rent à ces jeunes gens un enseigne- ment à peu près complet de toutes les branches de l'horticulture. 3l6 KllAXCE III. — Sociétés d'horticulture. Depuis un temps immémorial, les jardiniers avaient compris lintérct quil y a pour eux à se réunir, à se grouper et à s'entretenir de leurs petites alVaires. Vers la fin d'août, on célébrait avec entrain et respect le patron des jardiniers, saint Fiacre. On ne manquait pas d'assister aux funérailles des confrères ou de leur famille. Il y avait même des corporations où les secours étaient donnés gratuitement aux membres adhérents, moyennant une faible cotisa- tion, et les travaux interrompus par la maladie ne tardaient pas à être repris par les confrères valides. Quelques-unes de ces confré- ries existent encore : l'esprit qui les animait a persisté ; mais les intérêts de la science et de la propagande horticole sont restés étrangers au but de l'association. Quel(|ues Sociétés d'agriculture ou d'économie rurale — dont la Société nationale d'Agriculture de France a toujours été la plus haute expression — traitaient pourtant dans leurs réunions des questions de jardinage, quoique d'une façon incidente ; c'est une des raisons qui excitèrent les amis des jardins à se grouper d'une façon spéciale, stimulés déjà par la lecture des journaux, de Y Almanach du Bon Jardinier et d'autres publications en vogue. Sans remonter jusqu'à la Société des jardiniers et des amateurs de Gand, qui s'organisa en 1808, alors que cette ville était incorporée à notre territoire, on peut dire que la première Société d'horticulture créée en France l'a été à Paris, le 11 juin 1827. Le Roi s'en déclara protecteur, et sa cassette payait les jetons de présence des membres du Conseil d'administration. Les séances furent tenues régulièrement et le journal parut à date fixe ; cependant, la première exposition n'eut lieu que le 12 juin i83i. Pendant cet intervalle de quatre années, les amis des jardins habitant la ville de Nantes fondaient la Société nantaise d'horti- culture, le 21 mars 1828 et organisaient une exposition le 2<) juin suivant, à l'occasion du passage d'une princesse du sang. Vinrent ensuite les fleuristes, les pépiniéristes, les botanistes de Lille, qui s'associaient le 16 août 1828, et manifestaient leurs inten- tions, huit mois après, par une exposition publique. Ces faits étant connus par la presse et par les relations qui existent depuis longtemps dans le monde horticole, des associations analogues s'installent où le groupement des amateurs et des prati- ciens devient facile, surtout quand un homme actif et considéré se place à la tête de l'organisation et entraîne les adhérents u sa suite. l-KANCE 3 1-7 Nous devons dire ([uc les statuts do loulcs nos Sociétés horticoles excluent les (jucslions élrani^èrcs à leur proj^^rainiiM' cl ne varient guère dans leurs moyens d'acliou : Séances et bulletins périodiques. — Expositions publiques. Conférences et le(;ons praticiues. — Proj^aj^ande des végétaux. Un certain noud)re possèdent un janlin d'études et d'exj)éricnees, dirigé par un professeur conférencier. Quelques-unes se sont annexe une caisse de secours mutuels en faveur des vieillards, des malades et des orphelins. D'autres créent des boiu'scs ou des sul)sides en argent, destinés à subvenir à l'entretien d'élèves dans une école d'horticulture. D'autres encore fêtent saint Fiacre, patron des jardiniers, et profitent de la circonstance pour récompenser les travailleurs et célébrer, le verre en main, la prospérité du jardinage et la bonne confraternité de ses adeptes. En ^'néral, les Sociétés encouragent les professeurs et les lustituteurs qui les secondent dans leurs cU'orts. Les ressources financières des Sociétés sont le produit des cotisations, des subventions de l'Etat ou des administrations locales, et des dons particuliers. Une vingtaine de ces associations sont reconnues d'utilité publique. Leur situation financière le permettant, elles jouissent d'un état civil qui les autorise à recevoir des legs et donations. Plusieurs Sociétés ont subi la loi fatale d'une existence mouvementée. La majeure partie a progressé ; quelques-unes ont sond^ré ou se sont mises en sommeil. La présence ou l'absence de Sociétés horticoles n'empêche pas l'action de certains Comices et Sociétés agricoles, appelant à leurs concours et inscrivant au programme de leurs études l'horticulture, la viticulture, la sylviculture. Le dévouement des professeurs d'agriculture leur vient en aide sur ce point. L'horticulture n'est-elle pas un peu le laboratoire de l'agriculture, la pépinière de la sylviculture et n'est-ce pas elle qui a secouru la viticulture en condDattaut l'oïdium par le soufre, le mildew par le cuivre, le phylloxéra par la greffe ? Remercions aussi les Sociétés de botanique ([ui, tout en concentrant leurs études sur le domaine des sciences naturelles, favorisent le progrès du jardinage, les Comices viticoles et les Associations forestières qui empruntent à l'arboriculture et à l'art de la pépinière les méthodes de rcpï'oductiou et d'entretien des végétaux ligneux. 3i8 lii-VxcË SOCIÉTÉS GÉNÉRALES Avant d'examiner dune façon sommaire les associations horticoles de chaque département, désignons le rùlc des Sociétés plus générales qui veulent embrasser toute la France dans leurs attributions : La Société nationale d'horticulture de France ; La Société poniologi(|ue de France ; La Société nationale d'agriculture de France ; La Société des Agriculteurs de France ; La Société nationale d encouragement à l'agriculture ; La Société nationale d'acclimatation de France ; L'Association pomologique de l'Ouest ; Le Syndicat pomologique de France ; L'Union commerciale des Horticulteurs et marchands grainiers de France ; La Société française des Amis des arbres. La Société nationale d'horticulture de France, fondée le II juin 1827, a suivi rigoureusement son programme en ce qui concerne les séances bi-mensuelles, la publication des Annales, l'ouverture d'expositions. Les séances fournissent le sujet d'apports horticoles ou industriels et de débats cpii ne manquent pas d'intérêt ; il en est ainsi de la réunion des Comités de culture, d'arts ou d'industries, où l'intimité de la discussion est plus instructive encore. Des primes ou des certificats sont délivrés aux produits exposés qui le méritent. Les rapports des commissions de visite et des délégués aux expositions sont insérés au bulletin. La rédaction des Annales est confiée à l'un des fonctionnaires du conseil d'administration, avec le concours d'une commission spéciale composée de délégués des Comités. En ce moment, le secrétaire rédacteur est un membre de l'Institut des plus savants et des plus dévoués à la Société, payant bravement de sa personne et de sa science. Une bibliothèque abondamment pourvue est mise à la disposition des sociétaires. Une collection de fruits moulés et parfaitement imités, a été placée sous la direction du Comité d'arboriculture fruitière. La considération dont la Société jouit à juste titre rejaillit sur SCS délégués en province ou à l'étranger. Le Gouvernement la consulte quelquefois. Elle est admise aux cérémonies o/iicielles. IKA.NCK 3l9 Son palronajçc est acquis à 1 avance aux oeuvres similaires qui réclauieut son appui ou rauloritc de son nom. Son hôtel est ouvert aux associations utiles (jui désirent propager la lumière et rinstruction scientifique. Les expositions organisées depuis i83i ont toujours été un succès pom* la Société, pour les ex[)osanls, pour les visiteurs ; elles sont trop connues de tout le monde pour que nous ayons à en faire rélog(! ou la description. On sait (pic les plus liants personnages de l'Etat tiennent à assister à leur inauguration et à mettre des prix d'honneur à la disposition du Jury des récompenses. Ces lètcs publiques ou particulières ont lieu à diverses époques de l'année, pour permettre à tous les produits de s'y montrer. De temps en temps, une exposition internationale convie les étrangers à la lutte, et, chaque année, les Floralies prin tanières •nt désormais loccasion d'un Congrès d'horticulture ou de botanique, basé sur un progranuuc de questions annoncées à 1 avance. Une autre innovation, qui a du succès, est l'organisation de confé- ivnces publiques et de causeries-promenades confiées à des hommes spéciaux, sur le champ même du concours. A la distribution des prix aux lauréats de l'exposition s'ajoutent les récompenses décernées aux anciens serviteurs du jardinage, aux praticiens et aux amateurs français, dont les travaux ont été jugés dignes d'être encouragés ou récompensés, aux auteurs d'ouvrages intéressants, aux semeurs, aux inventeurs, etc. L'histoire de cette doyenne de nos Sociétés d'horticulture, fondée en 1827, enregistre, au i""'" janvier i855, sa fusion avec le « Cercle des conférences horticoles », fondé en 1841, transformé en Cercle général d'horticulture, puis en Société nationale. Cette réunion constitua définitivement la Société impériale et centrale, aujourd'hui Société nationale d' horticulture de France qui, depuis le II août i855, est déclarée établissement d'utilité publique. Les derniers survivants de la création du Cercle, en 1841, les honorables et distingués praticiens Bcrtin, Thibaut, Margottin et Dufoy viennent de disparaître en 1891, 1892, 1898. En principe, l'honorariat est accordé par la Société nationale au titulaire cpii a payé sa cotisation pendant trente années consécutives. Le prix de la cotisation annuelle est vingt francs. Au mois de mars l8g3, le recensement annuel constate à l'eflectif environ 3.5oo dames patronnesses, membres honoraires, membres correspondants, membres titulaires. La caisse sociale est dans un état florissant. 3ao Fil ANC li La générosité de quelques riches protecteurs de l'horticulture a permis à la Société d'encourager ou de récompenser les auteurs de livres populaires sur les travaux du jardinage, et les élèves les plus intéressants de nos écoles d'orphelins ou d'apprentis jardiniers. La Société accorde des bourses à l'Ecole nationale d'herticulture de Versailles. Elle a institué une caisse de secours en faveur des ouvriers jai'diniers nécessiteux, qui fonctionne régulièrement. Depuis 187a, la Société pomologique de France continue ra?uvre du Congrès pomologique de Lyon institué le 21 septembre i856, à Lyon, par la Société d'horticulture pratique du Rhône. Nous avons eu l'honneur de présider les sessions de i856 et de iSS^. Son but est de parcourir la France pour en étudier la production fruitière, au moyen de congivs organisés avec l'appui des agglomé- rations locales, puis de publier le Bulletin de ses travaux et de rédiger un ouvrage descriptif et illustré : îa Pomologie française. Le taux de la cotisation annuelle est dix francs. Depuis l'année 1867, elle décerne à chaque session une médaille d'or et le titre de Membre d'honneur à la personne qui a rendu le plus de services à l'arboriculture et à la pomologie. La session de 1875 s'est tenue à Gand, sous les auspices du Cercle d'arboricultui^e de Belgique. Suivant le siège des sessions, le Congrès aborde l'étude des fruits de pressoir : Poires, — Pommes, — Raisins, avec les fruits de table ou d'économie ménagère. La Société qui reçoit le Congrès organise des concours de fruits, à cette occasion. La session de 1894 se tient à Lyon. Celles de 1892 et de 1898 ont eu lieu à Grenoble et à Toulouse. La Société nationale d'agriculture de France, la première de nos associations agricoles, a été établie par arrêt du Conseil d'Etat du I" mars i^Gi' sous le nom de Société roj'ale (V agriculture de la généralité de Paris. Une ordonnance royale, en date du 3o mai 1788, donna à la Société un règlement d'organisation, qui la constitua en Société roj'ale et centrale pour toute l'étendue de la France. Comprise dans la loi des 8-14 août 1793 qui supprimait toutes les Sociétés savantes, elle fut reconstituée le 12 juin 1798, sous le titre de Société libre d'agriculture du département de la Seine. De nouveaux décrets, arrêtés et ordonnances de 1804 à 1880 retouchèrent son nom ou ses statuts. La Société n'a pas moins travaillé dune faron active, traitant librement ou officiellement des questions importantes, décernant des l'UANCK 3*21 récompenses aux iaventious, aux découvertes, aux travaux utiles, aux ouvras en temps, la Société organise des expositions, des concours, des visites de cultures, des leçons de greflage de la vigne, et elle distribue des récompenses au moyen de primes, de médailles, de diplômes. Elle a vivement encoin*agé la production des légumes et primeurs ; le Cerfeuil bulbeux et le Melon sont devenus articles d'exportation. Les services rendus par la Société de Dùle lui ont valu, en 1893, notamment, un diplôme dhouneur de la Société des Agriculteurs de France et une subvention du Ministère de l'Agriculture, en outre de la médaille d'or obtenue à l'exposition d'horticulture annexée au Concours régional de Besançon. Loiret. Société horticole du Loiret, à Orléans. Fondée en 1874, pai* des pépiniéristes et des horticulteurs, elle compte aujourd'hui 470 membres. La cotisation, de dix francs pour les membres titulaires, est abaissée à cinq francs pour les dames patronnesses et les instituteurs.. Le but de l'association est de maintenir et de relever le niveau de la culture orléanaise, afin de lutter avec plus d'avantages contre les établissements similaires du dehors, et aussi pour propager et faire aimer les plantes. A cette fin, des conférences théoriques et pratiques ont lieu à toutes les assemblées générales. La Société horticole, présidée par un pépiniériste de marque, seconde le professeur du département et de la ville, M. Gilton; ses élèves ont droit à un certificat d'aptitude, après examen. Expositions intéressantes et parfaitement agencées. — Conférences suivies par un public d'amateurs et de jardiniers. Visites aux pépinières, aux potagers et aux jardins d'amateurs. Récompenses aux travailleurs de toutes les catégories. Publication trimestrielle du bulletin, varié dans sa rédaction. Au mois de juillet 1893, la Société horticole du Loiret s'est associée à son aînée la Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret, et au Comice agricole élu T^oiret, lors des fêtes agricoles de Chûteavuieuf- sur-Loirc présidées par M. Viger, député de l'arrondissement et ministre de l'Ai^riculture, 344 FRANCE Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret. Fondée eu 1839, par Delaiiv [ù-vc, Trauson aîné, Félix Porcher, Chevricr, Brossard de Corbigny, Dcmadicrcs-Mirou, Janvier, reconnue d'utilité publique le 6 juin i885, la Société compte plus de Goo mem])res. dont 100 dames patronnesses. La cotisation, de dix francs, est réduite à cinq francs pour les instituteurs. Séances mensuelles. Bulletin trimestriel, toujours intéressant. Les nombreuses expositions générales ou spéciales qu'elle a préparées se font renianiuer par leur l)onne organisation, et la variété des produits annonce une localité éminemment horticole. Son cinquantenaire a été brillamment fêté, au printemps 1889. Une caisse de secours a été instituée pour les vieux jardiniers. La Société a délégué, aux concours régionaux, son secrétaire général, M. Eugène Delaire, et d'autres collègues qui ont vaillamment réclamé l'admission de l'horticulture dans ces grands tournois agricoles. En même temps, ils ont obtenu des Compagnies de chemins de fer une amélioration importante sur les tarifs de transport des végétaux. L'association a pris part à plusieurs expositions internationales, où ses collections de fruits lui ont valu les premières récompenses. Elle a reçu le Congrès pomologique de France. Son succès est dû principalement à l'impulsion qu'elle a reçu de ses honorables présidents, et au zèle de son infatigable secrétaire général, qui est à son poste depuis trente-cinq années. Loir-et-Cher. Société d horticulture de Loir-et-Cher. Fondée en 1884, elle a rendu de signalés services. Cotisation, six francs. Effectif, 180 membres. Séances mensuelles. Récompenses aux apports par des primes ou des médailles. Tous les ans, la Société organise des expositions et concours dans divers centres. L'émulation est vive entre praticiens et amateurs. Loire-Inférieure. Société Nantaise d'horticulture, à, Nantes. Fondée par des amateurs et des notabilités de la ville, le 21 mars 1828. Sa séance d'ouverture eut lieu le 7 avril suivant. La première fête de printemps, le 29 juin 1828, suivie d'une fête d'au- tomne, le 28 septembre, compte, au début de nos expositions. Les fondateurs s'étaient proposé d'encourager la culture et la mise en vente de plantes nouvelles et intéressantes, au moyen de prix distribués aux horticulteurs. La Société a atteint son but, connue en témoigne le dévelojipement du commerce horticole de la région. FRANCE 34O On peut dire, sans ctre taxé d'exagération, que les élablisseraenls horticoles de Nantes doivent iine bonne part de leur prospérité à la Société ; c'est elle qui les a fait connaître par ses expositions, et par les récompenses qu'elle a accordées à leurs cultures. Elle excite vigoureusement à la production et au commerce des fruits. Kn 188G, elle a re^u le Congres pomologicjue de France. La Société s'occupe de renseignement horticole dans les écoles primaires. l<^lle a distribué et distribue encore des récompenses aux instituteurs et à leurs élè\es. — KfTeelif, O.ïo meml)res. Les Annales sont rédigées consciencieusement ; elles savent repro- duire les communications intéressantes de l'extérieur. Cotisation, dix francs, réduite à six francs pour les jardiniers placés en maison bourgeoise. Société des horticulteurs de Nantes et des environs. Fondée en 1886, entre les horlieulteurs de la ville de Xanles et de la région, dans le but de les grouper et de faire connaître, par la propagande, leurs produits et leurs spécialités, elle créait ensuite un tarif spécial, pouvant servir de base aux relations mutuelles de ses uiendDi'cs et à leurs rapports avec les propriétaires. Tout d'abord « Chambre syndicale des Patrons horticultevu's», elle est devenue « Société des Horticulteurs de Nantes ». en même temps qu'elle ouvrait ses portes à toute personne s'occupant d'horticulture. Dès les premières années, elle a rendu des services commerciaux à ses adhérents, et organisa, au chef-lieu, des expositions qui ont pris de plus en plus d'importance, avec concours et marchés pour annexes. Déjà, /{oo syndicataires se sont fait inscrire. Enfin, voulant développer renseignement horticole et le rendre applicable, cette association a ouvert, deux fois par mois, des cours théoriques et pratiques d'horticulture et d'arboriculture, confiés à des professeurs compétents, dans différents établissements de sociétaires et au siège de la Société. — Bibliothèque ouverte. Cotisation, six francs, plus un droit d'entrée de deux francs. Loiue-(Haute). Comice agricole et Société de viticulture, horticulture et apiculture de Brioude. Le Comice agricole fut fondé en 1814 ; en 1868, la Société d'horti- culture était créée, et en 1869, les deux groupes se réunissaient sous le titre actuel. Le nombre des membres s'élève à plus de 400. La cotisation est fixée à cinq francs par an. 346 FRANCE La Société reçoit du Gouvernement nne snljvention tic Goo francs pour l'agricultui'c, et de 5oo l'rancs pour la viticulture ; le Départe- ment lui alloue (îoo l'rancs. L'association s'applique avec succès à l'amélioration pratique des diverses branches de l'industrie agricole, par des concours publics, des visites aux cultures et des encouragoiuents. Le vignoble, le potager, le verger, le rucher ont ses préférences. Maine-et-Loire. Société d'horticulture d'Angers et du département de Maine-et-Loire. Existe sous ce titre depuis i863. Elle constituait précédemment, depuis i838, une branche de la Société d'agriculture, sciences et arts, sous la dénomination de Comice horticole d'Angers. Son jardin vit naître, en 1849, la meilleure des poires actuelles : Doj'enné du Comice. Le nombre des membres est actuellement de 3oo, versant une coti- sation de dix francs ; il faut y ajouter i35 sociétés correspondantes. L'association est subventionnée par l'État, par le Conseil général et par la Ville. Tous les deux ou trois ans, elle organise une exposition où se donnent rendez-vous les nombreuses cultures horticoles et les remarquables établissements de la région. Aussi souvent que possible, une Commission nommée par la Société visite les cultures maraîchères et leur accorde des primes en argent. Des professeurs d'arboriculture et de viticulture donnent chacun vingt leçons par an, au public et aux élèves inscrits, qui subissent des examens à la fin de chacpie année. Un Jury décerne à ces derniers un diplôme d'arboricidteur ou de viticulteur, s'il y a lieu. Bulletin semestriel, Ijicn rédigé. Le Congrès pomologique de France a pu constater la valeur des pépinières renommées, et la grande production de fruits et de légumes destinés à Paris ou à l'exportation. Société d'horticulture de Cholet et de l'arrondissement. Fondée en i863. — Effectif, 100 membres. — Cotisation, dix francs, les amateurs; cinq francs, les praticiens. En dehors des réunions des membres du bureau, la Société a quatre assemblées générales par an. Chaque année, au mois d'octobre, a lieu une exposition de fruits et de légumes ; cette exposition est générale et très complète ; on y remarque habituellement de belles collections de fruits. FRANCE 347 Enfin, tous les cinq ou six ans, suivant les ressources de la Société, une exposition réunit arbres fruitiers, arbres verts, conifères, légumes, fruits et (leurs. Cette association rend des services à sa région. La pépinière, la culture maraîchère et la floriculturc, à peine connues en i8G3, y sont représentées aujourd'hui par des établissements importants. Manche. Société d'horticulture d'Avranches. Fondée sous le nom de Cercle horticole en i84î»., réorganisée le 22 août i852, la Société d'horticulture d'Avranches a pris ce titre définitivement le 25 octobre 18^5. Elle compte environ 200 membres. Le clnlfre de la cotisation est de cinq francs pour les amateurs, cl deux francs pour les praticiens. Des cours d'arboriculture fruitière sont donnés aux élèves, aux propriétaires, aux instituteurs, tous les dimanches ; des examens consacrent les résultats obtenus. La Société contribue ainsi à former de bons jardiniers et à déve- lopper le goût de Ihorticulture. Elle oi'ganise des expositions, des concours, ainsi cpie des visites dans les jardins et les plantations. Les vergers cidricolcs, les arbustes à feuillage persistant, la dian- thologie ont prospéré rapidement, grâce à l'impulsion de la Société. Société d'horticulture de Cherbourg. Fondée le 5 juillet 1844 par douze amis de l'horticulture, elle compte aujoiird'hui 35o membres. La contribution est de cinq francs. Les instituteurs sont admis à titre gratuit. Séances mensuelles. — Tombola. La Société entretient des jardins d'expériences ; l'un est consacré aux plantes d'acclimatation et d'agrément, l'autre à l'arboriculture. Le Jardin d'acclimatation planté, en 18^1, de végétaux exotiques, contribue à vulgariser des genres remarquables. L'hiver 1890-1891 a cependant flagellé fpiokpies beaux spécimens d'Aralias, de Camphriers, de Dracénas, de Phormiums et d'Oliviers, tandis que résistaient Chamérops, Araucarias, Camellias, Bambous, Rhododen- di'ons himalayens, sous la bienfaisante influence du Gulf-Stream. Le Jardin de la Société est consacré aux arbres fruitiers en plein air, aux forceries de vigne sous verre, à la production maraîchère et à la multiplication des plantes décoratives. Le professeur, M.Lévesque.y fait ses cours publics d'arboriculture et de taille de la Vigne, suivis avec intérêt. 348 FRANCE La visite aux jardins de produit ou d'agrément n'est pas négligée et permet d'encourager les progrès réalisés. Les expositions organisées aussi fréquemment que possible stimu- lent et développent le goût de l'horticulture. La première eut lieu en juin i845, sous la Halle au Blé ; les frais d'installation et de récompenses s'élevèrent à 2^0 francs. En 1890, l'organisation coûtait 1,220 francs et les prix un peu plus. Le cinquantenaire de la Société a été célébré en juillet 1894, avec une grande fête florale à l'appui. GiMce à l'action de la Société et à l'énergie des travailleurs, des pépinières se sont installées sur le littoral, la culture des arbres à cidre s'est étendue, la production maraîchère a pris un large essor au point de vue commercial ; des marchés aux fleurs ont été créés, et le nombre des jardins, des parcs, des serres s'est accru dans une notable proportion. Riche bibliothèque. — Bulletin annuel. Société d'horticulture de l'arrondissement de Coutances. Fondée le i5 octobre 1857. Avant sa fondation, l'horticulture proprement dite était à peu près inconnue dans cette région; les ellbrts de la Société en ont peu à peu propagé les doctrines et répandu le goût ; aussi des établissements horticoles se sont fondés avec succès, et la maraîcherie, qui n'était représentée jusqu'alors, sur les marchés, que par des légumes communs, cultivés sur les côtes, est sortie de la routine. Les appro- visionnements en légumes et primeurs de toute nature ne laissent, aujourd'hui, rien à désirer. Le nombre des membres est de 3oo environ ; la cotisation annuelle est de cinq francs pour les membres amateurs, et deux francs pour les instituteurs et les jardiniers. Des subventions sont accordées à la Société par l'État, par le Département, par la Ville. Les séances ont lieu tous les trois mois, et, pour donner plus d'attrait à ces réunions, on les fait suivre d'une loterie composée de plantes achetées aux horticulteurs locaux, et d'une distribution de fruits du Jardin d'expériences. Les visites de jardins se renouvellent chaque année, et les exposi- tions de produits horticoles, organisées tous les deux ans, deviennent l'occasion de nombreuses récompenses. Les pépinières de sujets pour les plantations de Pommiers à cidre font aussi le sujet d'excursions et d'encouragements ; ces vergers sont bien tenus et donnent lieu à un commerce assez important. 1-UANCE 34() Des couférenccs publiques sur la eiillure potaj^èrc, la taille des arbres fruitiers et leur traitement })eudaut la végétation, intéressent la population rurale. Les membres reçoivent des plants de légumes ou de (leurs, provenant du Jardin d'expériences, indépendanunent des graines distribuées aniuiellemcnt. Marne. Société d'agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne, à, Châlons-sur-Marne. Établie le i*" fructidor an VI (i8 août 1798). par les soins de l'administration centrale du département, à la suite du désir exprimé le 3 lloréal précédent, par le ministre François de Neufchàteau, ami de ragriculture, cette Société savante fut reconnue d'utilité publique par décret du 3i août i8G3. Elle succédait à l'académie de Ciuilons, fondée en i;;5o, dissoute par la Convention nationale. Il s'agit ici d'une Société académique, à ellcctif limité ; nuiis l'association n'en a pas moins organisé des expositions publi(iues, des concours annuels en faveur des pépinières, vergers, potagers, plantations, boisements, jardins, serres et forccries du département de la Marne, encourageant la tenue du vignoble champenois, publiant des comptes rendus intéressants sur l'amélioration et l'utilisation des sols crétacés. En 1806, un décret accordait à la Société le jardin de lÉcole centrale pour y faire des expériences de semis et de plantations. Ses premières expositions remontent à i843 et i844- Sous ses auspices, la flore de la Marne a été étudiée. Société d'horticulture et de viticulture d'Épernay. Fondée en octol^re i8;3, avec oj membres. Le premier Président élu, M. le comte Léonce de Lambertye, était une de nos célébrités horticoles. Le Président actuel, M. Gaston Chandonde Briailles, a été nommé en 1880. Grand amateur d'horticulture et grand viticulteur, il est secondé par un bureau de connaisseurs distingués et de praticiens d'élite. La Société compte a,3oomembres payant une cotisation de six francs. Il y a séance tous les mois ; le bulletin est mensuel. A chaque réunion, la Société organise une tombola de plantes, d'arbres, de semences, boutures, etc. Deux fois par an, il est fait une distribution de graines ; la première, à la séance de février, pour les espèces à semer au prin- temps ; la seconde, au mois de mai, pour les semis d'été. 350 FRANCE Des expositions spéciales sont ouvertes tous les ans pendant quatre années, et une grande exposition générale tous les cinq ans. Les services que la Société a rendus sont parlants; car, depuis dix ans, presque tous les ouvriers à Épernay possèdent un jardin; les graines leur sont ollcrtes gratuitement. La Société na pas de professeur attitré ; mais il est fait des confé- rences par des spécialistes de Paris ou de la province, deux ou trois fois dans le cours de Tannée. — Elle célèbi'e la Saint-Fiacre. Société de viticulture, d'horticulture, de sylviculture de l'arrondissement de Reims. Fondée le 20 avril 1877. — Cotisation annuelle, dix francs. Séances quatre ou cinq fois par mois, ayant lieu successivement à Reims, à Ay, à Hermonville, à Yerzy et à Gueux, de sorte que chacune des sections a une réunion mensuelle. L'enseignement horticole, à la fois théorique et pratique, donné par un professeur expérimenté, M. Joseph Dubarle, élève de Versailles, a fait des adeptes et porte ses fruits ; la routine tend à disparaître. Pour développer cet enseignement, des concours ont été établis entre les instituteurs de l'arrondissement. Le Jardin-École, admirablement organisé et entretenu par le jardinier-professeur, est l'objet de fréquentes promenades. Les arbres fruitiers, la Vigne, la Dendrologie sont parfaitement distribués et visités par un public amateur. Les expositions libres ou associées au Comice agricole obtiennent un véritable succès auprès de la population. Viticulture et entomologie ont, au sein de la Société, de savants apôtres et vulgarisateurs. — Effectif, environ 1,000 membres. Marne-(IIaute). Société horticole, viticole et forestière de la Haute-Marne, à, Chaumont. Fondée le i3 avril 1881 ; en 1892, elle a pris le titre de : « Société horticole, viticole et forestière de la Haute-Marne », succédant à la « Société dhorticulture », fondée en i858, devenue la « Société industrielle, agricole et horticole de la Haute-Marne», en 1864. Au début, elle comptait à peine une centaine de membres ; aujourd'hui, elle en possède plus de Goo. — Cotisation, six francs. Son bulletin est devenu mensuel. Elle est divisée en quatre sections : Chaumont, Langres, Vassy, Saiut-Dizier, dotées d'un bureau spécial. La Société s'occupe de tout ce qui a Irait à Tliorticulture, à la viticulture, à la sylviculture. En général, elle ouvre chaque année FRANCE 35 1 SOU exposition dans une des villes du déparlenu-nl, à lour de rôle : ces fètcs sont, tous les deux ans, générales, intercalées avec une exposition spéciale. De nombreux concurrents y prennent part. Son jardin d'essais est annexé au potager de l'asile de Saint-Dizier. Par ses concours publics, ses visites de jardins, ses cultures d'expé- riences et par la distribution de plantes nouvelles, le goût de riiorliculturc s'est développé et perfectionné. Association Haut-Marnais3 d'horticulture, de viticulture et de sylviculture, à Langres. Fondée en iS(j3, elle compte plus de 4^0 membres ; la cotisation est de cinq francs. — Les séances sont mensuelles. Elle a rinlcntion d'organiser des expositions et des conférences dans les chef-lieux de canton de l'arrondissement de Langrcs. Déjà, elle a décidé l'admission gratuite des instituteurs qui auront créé un jardin pour l'instruction de leurs élèves, et bientôt elle les fera concourir. Ses Annales seront publiées aussi souvent (jue le Conseil d'Administration le décidera, suivant les ressources budgétaires. Meiutiik-kt- Moselle. Société centrale d'horticulture de Nancy. Fondée le 5 janvier 1877. Séances mensuelles avec apports et conférences. — Bulletin de 3a pages, paraissant tous les deux mois. — Visites aux cultiu'es. Eil'ectif, 45o membres, dont 76 dames patronnesses. Cotisation, dix francs. Les jardiniers en place paient cinq francs. La Société organise de fréquentes expositions, toujours réussies, par suite du concours d'établissements commerciaux nombreux et importants. Les floralies nancéienues jouissent d'une haute réputation. Des plantes inédites, obtenues à Nancy, y sont souvent consacrées par un jui'v délite. Le professeur de la Société, M. Picoré, donne deux leçons par mois sur l'arboriculture et la viticulture, chacune étant suivie d'une démonstration pratique dans un jardin. Le cours se fait alternativement à Nancy et dans un chef-lieu de canton; l'arron- dissement choisi est renouvelé l'année suivante. Les instituteurs reçoivent des encouragements. La Société a organisé une exposition horticole géographique ; elle a provoqué la réunion du Congrès de Berne sur la question phylloxérique, et reçu le Congrès pomologi({ue de France. Ajoutons cfu'elle est dirigée par des hommes d'une haute valeur et d'une renommée justifiée en France et à l'étranger. 352 FRANCE Meuse. Société d'horticulture, d'arboriculture, de viticulture et de sylviculture de la Meuse, à, Verdun. Fondée en juin 1888. Cotisation, six francs. — EUectil', i25o membres. Encouragements pour la meilleure tenue des cultures et des jardins, et pour la présentation de produits : fruits, fleurs, légumes. Primes pour le hannetonnage et réchenillage. Expositions publiques en 1890 et 1892. Conférences et publications trimestrielles traitant, au point de vue théorique ou pratique, de questions de jardinage, de vergers, de vignobles, de forêts. Expériences sur des champs d'essais en diverses situations. Distribution gratuite de graines. Morbihan. Société d'horticulture de l'arrondissement de Lorient. Fondée en iSGG, la Société compte aôo membres. Le taux de la cotisation est établi à cinq francs. Les réunions sont mensuelles et se terminent par une loterie à o fr. 25 le billet, ce qui permet de consacrer une certaine somme à Tachât de lots de plantes, de fruits et de légumes. Ses expositions, vastes et bien organisées, ont fait pénétrer le goùi de l'horticulture dans toutes les classes de la société, et contribué au développement de la culture des fleurs, des fruits et des légumes pour la consommation locale ou l'exportation. Nord. Société d'horticulture d'Armentières. Fondée le i" février 18", la Société se compose de i5o membres titulaires, honoraires et dames patronnesses, payant une cotisation mininmm de six francs. Son but est de concourir au progrès de l'horticulture en général et d'en propager le goût ; elle y parvient par ses assemblées mensuelles, ses conférences, ses expositions spéciales ou générales, son bulletin trimestriel, sa belle et intéressante bibliothèque mise à la disposition de tous les sociétaires, par les visites aux cultures, aux serres, aux jardins, etc. Installée dans une région agricole et industrielle, elle contribue à faire aimer et développer le jardinage, Tarboriculture, la floriculture. M. Eugène Bongard, professeur à l'Institut de Ronchin, s'est mis à la disposition de la Société pour les conféi'cnces publiques. KHANCK i^i Société d'horticulture do Douai. Fondée en 18SG, à l'occasion d'une scission qui s'est produite dans la Société régionaU' d'Iiorticulturc du Nord de la France. En'ectif, 'îoo URMnbres environ. — Ihulj^el, i2,.')oo francs. Pour lavorisci' et développer le goût de lllorticulture, la Société organise des expositions et des conférences ; elle visite les jardins et distribue des récompenses, même aux fournisseurs des marchés. Les séances se terminent par une loterie de produits horticoles, et sont suivies d'un bulletin mensuel. Sa bibliotlièque prête les publications aux sociétaires. Douai compte une dizaine de jardiniers fleuristes et quehjues pépiniéristes. Les amateurs garnissent leurs appartements de plantes ornementales : de beaux jardins occupent le tour de ville. La culture maraîchère de l'arrondissement prend de l'extension; les légumes sont vendus à l'intérieur et à l'extérieur. L'action de la Société est donc secondée par des auxiliaires dévoués, praticiens, instituteurs et propriétaires, de chaque canton. Union horticole de Hautbourdin. Fondée le 5 mars 1889, l'Union compte iio sociétaires. Les membres actifs paient cinq francs par an, les membres honoraires, six francs. Séances mensuelles de la Société et de la Commission. Les apports aux séances sont réconqiensés. Déjà quatre expositions, et de fréquentes conférences. Cercle horticole du Nord, à Lille. Fondé à Lille, le aO juillet 18G8. Continuant pour ainsi dire les traditions de la Société d'horticulture du Nord créée en 1828, et laissée en sommeil, le Cercle, fondé quarante ans après, et modifiant ses statuts en 1880 et en 1889, a pris pour devise « Travail et progrès ». Il comprend des membres honoraires ou titulaires et des dames patronnasses ; au total, 0^0. L'élément praticien domine dans son effectif. La cotisation, fixée à huit francs, est exigible à partir du i" août. Des comités de culture florale, fruitière ou potagère, et d'arts ou industries, apprécient les apports aux séances mensuelles et en font valoir le mérite. Tombola aux séances, en faveur des membres présents. Visites aux cultures de profit ou d'agrément et comptes rendus intéressants, suivis d'une distribution de récompenses. Conférences pidjliques et pratiques. — Bulletin, chaque mois. 2.3 354 FUANCË Importantes expositions au Palais-Rameau, monument dû à la srénérosité de M. Rameau, l'un des fondateurs de la Société de 1828, avec les Grolez, les Lcmonier, les Lestiboudois, les Miellez... Société régionale d'horticulture du Nord de la France, à Lille. Fondée à Lille, le 25 octobre 1880. par Adolphe et Séraphin Van den Heede, Jules Grolez, Alphonse Rogé, RyckcAvaert-Déjardin. Eflectif, 2,750 membres. — Les 400 premiers inscrits sont déclarés fondateurs et leurs noms gravés sur une pierre de marbre. La devise de la Société est empruntée aux statuts : « Amener dans la région du Nord de la France tous les progrès de l'horticulture moderne et en favoriser le développement par toutes les voies possibles. « Améliorer la position des serviteurs horticoles par la mutualité, l'enseignement et l'encouragement. » Il y a, en effet, une section de secours mutuels avec caisse de retraite pour les vieillards, les veuves et les orphelins du jardinage; la réserve financière est arrivée au chiffre de 10.000 francs. La Société a déjà tenu près de 200 assemblées générales, davantage de séances de conseil et organisé i5o conférences, dues à Go personnes dévouées. Apports et loterie de plantes à chaque séance mensuelle. Expositions au Palais-Rameau, toujours belles et suivies. Concours et visites aux jardins, vergers, potagers, forceries, parcs et serres, aux collections, aux pépinières. Des catégories sont basées sur l'étendue des cultures, intra ou extra muros. Distribution gratuite de boutures offertes aux ouvriers non jardiniers, avec instructions sur les soins à leur donner, à la condi- tion qu'ils rapportent les plantes toutes venues, toutes fleuries, à une exposition publique et spéciale ; primes oftcrtes aux propriétaires des balcons, fenêtres, terrasses, vestibules, etc., les mieux ornés de plantes et de fleurs. Journal mensuel rédigé avec soin, toujours instructif. Bibliothèque richement composée. La cotisation est : huit francs pour les membres actifs ; cinq francs pour les membres associés ; minimum de cinq francs pour les dames patronnesses, huit francs pour les membres protecteurs. Cercle horticole de Roubaix. Fondé le i"^ décembre i8;8. — Eirectif, •2'jo sociétaires. Subventions tlu gouvernement, du département et de la ville de Roubaix. Le total des subventions s'élève à la somme de i,'3oo francs. I UA.vcK "355 L;i colisutioii t'sl cU- six Iriiiics jxjiii' los uil'iuIji'os titulaires, et vingt francs pour les nicnihros honoraires. — Hullclin nicnsuol. L'action iln Cercle s'étend à toutes les cultures de plein air ou de primeurs. En reculant ses limites, la cité a provoqué rétidjliesemenl d'exploitations commerciales, lleiiristes, maraichères, fruitières et surtout de vineries, sous verre. Des conférences, confiées à des })rofesscurs émérites, français ou étrangers, éclairent les praticiens peu instruits ou routiniers. Le Cercle a répandu le goût (le la bonne culture, par des expositions, un grand marché aux Heurs, des concours mensuels aux séances et des visites de jardins. — Il célèbre la Saint-Fiacre. Cette association n'oublie pas les vieux serviteurs horticoles, ni ceux de ses membres qui se trouvent sans ouvrage. Société d'horticulture de rarrondissement de Valenciennes et des arrondissements limitrophes. Fondée en mai 187G, la Société conq^te plus de Soo nuMnbrcs ; la cotisation est de six francs. — Son titre actuel lui a été octroyé par un arrêté préfectoral du iT) juin 1894. Chaque année, des conférenciers développent un sujet intéressant. Des cours pratiques d'arboriculture sont professés, dans tous les cantons de l'arrondissement, par ]NL Léon Saint-Léger, diplômé de l'École de Versailles, directeur du Jardin botanique de Lille. Des leçons données au jardin-école de la Société intéressent vivement la population praticienne ou bourgeoise. Bulletin trimestriel. — Séances mensuelles du Conseil. Par ses expositions remarqiudjles et son enseignement bien compris, la Société de Valenciennes a acquis dans le nord de la France une grande notoriété. Elle a obtenu un prix à l'Exposition universelle de 1889. Oise. Société d'horticulture, de botanique et d'apiculture de Beauvais. Fondée depuis 18G4, reconnue établissement d'utilité publi(j[ue par décret du 19 mars 1881. Cotisation, dix francs. — Eflcctif, 1.200 membres. Les séances sont mensuelles. Un bulletin est puldié cha«[ne mois; il contient les procès-verbaux: des séances, le budget annuel avec l'avis de la conunission des finances, les i^apports des jurés aux expositions, divers documents d'horticulture, de botanique, d'apiculture, etc. 356 FUAXCE La Société organise des expositions à Beauvais et subventionne, s'il y a lieu, ses sections pour leurs expositions cantonales. Chaque année, les jardins des ouvriers de la ville de Beauvais sont visités par une commission, et aussi ceux des instituteurs. Des récomj)enses sont décernées aux plus méritants. Aux apports des sociétaires sont attribuées des médailles d'or, de vermeil, d'argent ou de bronze, ou bien des primes en espèces. Le professeur, M. Alexandre Delaville aîné, distingué dans son art, fait un cours régulier au jardin d'expériences et à l'HOttel de Ville de Beauvais, depuis l'année 186G. Le samedi, il se tient à la disposition des sociétaires, au Jardin-Ecole. Pendant huit mois de Tannée, des leçons d'horticultm^e ont lieu dans les seize sections cantonales où sont admis gratuitement les instituteurs et leurs élèves. La visite aux vergers cidiùcoles est inscrite au programme du professeur, ainsi que la répartition des grelles d'arbres fruitiers. fn résumé des leçons est distribué aux nouveaux membres. Les jeunes jardiniers, qui suiA eut assidimient les leçons d'horti- culture, subissent un examen, et il leur est décerné, suivant leur aptitude, divers ouvrages d'horticulture ou des diplômes de capacité. Quelques donations fondamentales permettent de récompenser des praticiens dévoués à l'horticulture et à la Société. Société d'horticulture de l'arrondissement de Clermont. Fondée en i8G5. La cotisation est de dix francs. — Effectif, 400 membres. Les séances et le bulletin sont mensuels. La municipalité loue à la Société, pour son jardin d'expériences, un terrain dépendant de l'école connnunale. M. Bazin, jardinier-professeur, fait au jardin des cours pratiques d'horticulture et se rend aussi dans les divers cantons oii sa parole facile, étayée sur sa longue expérience, est toujours écoutée. Des expositions sont organisées dans les villes de l'arrondissement. L'influence de la Société, grâce notamment à son professeur actuel, se fait sentir d'une façon remarquable dans toutes les branches de Ihorticulturc. Les expositions universelles de 1878 et 1889 en sont la preuve. — Elle célèbre la Saint-Fiacre. Société d'horticulture de l'arrondissement de Compiègne. Fondée en 18GC. L'année suivante, des sections cantonales ont été annexées à la section centrale ; elles sont au nombre de onze. FRANCE 357 Depuis cette époque, la Société n'a cessé de prospérer : elle possède un jardin inodMe et répand ronsciii^ncmcnt horticole dans tout rarrondissement, au moyen de conlérences mensuelles, d'expositions, de récompenses aux travailleurs, aux instituteurs et aux élèves qui suivent ses cours. Le Jardin d'études est ouvert à tous les sociétaires, le samedi. Le professeur se transporte chez les membres de la Société qui lui demandent des conseils. C'est ainsi ({ue depuis longtemps déjà, à Compiègne, ont été enseignés les bons principes d'arboriculture, de floriculture et de maraicherie. Après MM. Georges Bellair et Désiré Layé, le titulaire actuel est M. Eugène Goui'tois, élève de Versailles, comme ses prédécesseurs. Par son A'ergcr-écolc, la Société propage les espèces cidricoles rccommandables. Séances mensuelles, résumées dans un bulletin imprimé. Le prix de la cotisation est de dix francs par an, cinq francs pour les instituteurs et les jardiniers. Le nombre des membres s'élève à 800, répartis en douze sections. Le professeur d'horticulture organise, tous les mois, ime conférence dans chacune d'elles. Société d'horticulture et d'apiculture de l'arrondissement de Senlis. Fondée en septembre 1866 ; après des fortunes diverses et malgré l'épreuve de 1870, elle se maintient avec 400 membres. Séances et bulletins mensuels. — Cotisation, dix francs. Son action s'étend sur six cantons, dans chacun desquels elle a fondé une section. Toutes ont leur bureau, leurs séances chaque mois, leurs apports de produits, etc. Le professeur actuel de la Société, M. Lozet, se rend aux séances de chaque section pour y donner des leçons orales et pratiques. Une exposition générale est organisée tous les deux ans, alternant avec des concours trimestriels, entre sociétaires. Les instituteurs publics de rarrondissement sont admis à titre gracieux, avec tous les privilèges des membres payants. Visite des cultures et récompenses aux plus intéressantes. Le jardin d'expériences possède : 1° Une école d'arbres fruitiers à cidre, dont les greffes sont délivrées gratuitement aux sociétaires ; 2° Une collection de Poiriers à maturité tardive ; S*" Des cultures comparatives de Légumes au fumier de ferme et aux engrais chimiques. "358 FRANCE Enfin, poui* couronner renseignement, la Société ouvre un concours annuel où les garçons jardiniers peuvent ol)tenir un diplôme constatant leur degré d'instruction théorique et pratique. OllNI-. Société d'horticulture de l'Orne, à Alençon. Fondée le i- juin 1847. ollc a, depiiis cette époque, tenu chaque année une exposition publique ou un concours sur place. Les concoiu's de visites aux jardins sont divisés en trois séries : 1° Culture maraîchère ; 2° Culture horticole proprement dite (plantes de serre ou de pleine terre, arbres et arbustes d'ornement) ; 3" Arboriculture fruitière, comprenant la culture des pépinières d'arbres fruitiers et la taille des arbres. Par suite du roulement, chaque série a son concours triennal. En sonmie, la Société cherche à développer le goût des diverses branches de culture dans le département, et contribue à l'améliora- tion des vergers d'arbres à cidi'c. Séances mensuelles. — Bulletin, deux fois par an. Les jardiniers paient une contribution de sept francs par an; les amateurs, dix francs; les dames, cinq francs. — Effectif, 200 membres. ]\vs-de-Calais. Société Artésienne d'horticulture, à Arras. Fondée en 1893. La cotisation est de huit francs pour les membres titulaires, et cinq francs pour les membres associés. D'origine récente, la Société qui compte 120 membres, a déjà organisé une exposition parfaitement réussie ; elle se propose de renouveler pareille fête tous les ans et d'instituer des visites dans les jardins. L'ouverture d'un cours d'enseignement horticole et la création d'un jardin d'expériences et de démonstration sont en ])rojet. Puy-de-Dôme. Société d'horticulture et de viticulture du Puy-de-Dôme, à Clermont-Ferrand. F'ondée en juillet 1882, elle compte aujourd'hui 36o adhérents. Cotisation, dix francs pour les titulaires et les dames ; cinq francs pour les correspondants; deux francs cinquante pour les instituteui'S. Les séances mensuelles sont l'occasion de conrércnces confiées à des hommes de bonne volonté, ou à M. Layé, élève de Versailles, i-n.WGR 359 Au moyen trexpositious et tlo visites, la Société encourage la culture des vergers, des parterres, la tenue et le grelTage du vignoble, les ruchers dabcilles et renseignement agricole par les instituteurs. Des concours ont lieu chaque année sur ces objets divers, et de temps à autre, une exposition est olTerte au public. Quatre bulletins paraissent dans l'année. Rhône. Association horticole lyonnaise. Fondée en août 1872, par le fait d'une scission survenue au sein de la Société d'horticulture pratique du Rhône. Reconnue d'utilité juiblique le 22 mai i894- 1,100 membres titulaires. Les réunions sont mensuelles. Les plantes apportées sur le bureau sont payées et récompensées, s'il y a lieu. Les questions techniques, traitées en séance, et les discussions qui en résultent tournent au profit de l'instruction horticole. En dehors de brillantes expositions, dont quelques-unes lui ont coûté plus de 20,000 francs, elle institue des concours spéciaux à domicile et encourage les essais sur les engrais. Des diplômes sont délivres aux jardiniers cpii ont fait preuve d'aptitude suflisante dans leur art. Les jardiniers, depuis longtemps employés dans la même maison, sont compris dans la distribution des récompenses. Le journal mensuel Lyon-IIoj^ticole, publié par M. A'iviand-Morcl, rend compte des travaux de l'Association. Société d'horticulture pratique du Rhône, à Lyon. En 1837, la Société d'agriculture, sciences et industries de Lyon, organisait une exposition au Jardin des Plantes de cette ville ; cinq années plus tard, la même tentative fut renouvelée avec un succès semblable. C'est alors que germa le projet de fonder une Société dhorticultvu'c ; Charles-Fortuné Willermoz en eut l'initiative. Après quelques réunions préparatoires, l'association fut constituée le i3 janvier suivant ; 47 membres étaient inscrits. La Société débuta par une exposition au mois de septembre. Le président fondateur fut M. Menoux, conseiller à la Cour; M. Réveil, maire de Lyon, puis vice-président du Corps Législatif, lui succéda en i856. Le 21 septembre de cette même année vit naître le premier congrès national pomologiquc. Troycs et Bordeaux furent les points les plus 36o FRANCE éloignés qui fournirent des délégués. L'aréopage pomologique trouve toujours à Lyon bienveillance et sympathie (v. p. Sao). Quelques mois auparavant, la Société avait prélevé sur sa caisse une somme de 1.400 francs en faveur des inondés de la Guillotière. La cotisation, primitivement de vingt francs, est réduite à dix francs, depuis l'année 1887. — Personnel, 38o sociétaires. Le voisinage des établissements scientifiques et du Fleuriste municipal ont aidé à l'oi'ganisation de la Société. Les séances se tiemicnt tous les mois ; les apports méritants sont récompensés, et des conférences intéressantes sont développées. Chaque mois, un bulletin signale et traite des sujets nouveaux ou peu connus. Les expositions publiques qu'elle organise rencontrent une grande faveur dans la population. En célébrant ses noces d'or, la Société constate qu'elle a ouvert cinquante-quatre expositions, en dehors de ses concours particuliers. Les pépinières, les fruits, les légumes, les plantes de serre ou de pleine terre, les Roses, les Œillets, les Dahlias, les Cannas donnent toujours un vigoureux éclat aux exhibitions lyonnaises. Société horticole et viticole de Tarare. Fondée en 1898 par la fusion de la Société d'horticulture et de viticulture de Tarare, créée en 1868, et de la Société d'horticulture et de viticulture de Tarare, plus jeune de dix ans. Ces deux Sociétés contribuèrent grandement au progrès par leurs publications, les expériences faites dans leurs jardins, par des conférences cpi'elles organisèrent, et des expositions, des visites aux cultures de légumes, de fleurs, de fruits, etc. Quand survint le phylloxéra, elles luttèrent pour combattre ce fléau, en organisant des leçons de greffage qui n'ont pas été étrangères aux résultats obtenus. Cotisation, cinq francs. — Effectif, a'3o membres. Société d'horticulture de Villefranche. Fondée en i858. Subventionnée par l'Etat, le département et la ville de Villefranche. Le but de la Société est l'amélioration des pratiques connues, la vulgarisation de nouveaux procédés horticoles ou viticoles et l'en- couragement des ouvriers de ces deux branches de l'agriculture. Elle organise, chaque année, soit une exposition générale, soit des expositions partielles ou des concours de cultures, et récompense les anciens serviteurs. FRANCE 3(3 1 Les sacrifices imposés sont amplement justifiés par les beaux résultats obtenus. Les conférences prali([ucs ou démonstratives sont bien suivies. La cotisation est tic ilix francs. — L'cllcctif c(tmpte 80 sociétaires. RillN-IlLur). Société d'agriculture et d'horticulture du territoire de Belfort. La Société de Bell'ort succède à la Société dagriculturc et d'horti- culture du Ilaut-llhin qui avait, dès 1840, son sièfçc à Colmar. Les statuts sont restés à peu près les mêmes. Cotisation, cinq francs. — Effectif, 5oo membres. Son fonctionnement a été interrompu pendant quebjues années, après la guerre de 18^0 ; et vers 1878 fut rétablie, eu France, cette association qui a rendu tant de services à notre fertile Alsace. Suivant les traditions des Sociétés de Colmar et de Mulhouse, elle continue la tâche de favoriser le progrès agricole et horticole. Sous son iniluence, la culture du Chou à choucroute a pris une grande extension ; elle a fourni un des produits les plus rémunéra- teurs dans toutes les exploitations de ce coin de terre alsacienne resté français. Amélioi'ation de la composition des vergers et des potagei's. Saône-et-Loire. Société autunoise d'horticulture, à Autun. Fondée en i858 par un groupe d'amateurs, à la suite du cours d'arboriculture professé par Alphonse Du Breuil. La première réunion eut lieu le 12 décembre, à Ihùtel de ville. Le marquis de Saint-Innocent fut élu président ; Éd. Dolivot, secrétaire. L'existence légale de la Société date du i3 avril 1859, avec 209 membres ; la première exposition eut lieu du i*" au 4 septembre de la même année, dans les jardins de la sous-préfecture. La fête publi([ue se renouvela tous les ans au même endi'oit, ou au collège, ou dans les allées du Petit-Séminaire renommé pour les beaux arbres fruitiers de son enclos. Depuis les événements de 1870 les expositions devinrent triennales. Après une vie indépendante, la Société d'iiorticulture s'est associée, depuis 1890, à la Société d'agriculture et au Syndicat agricole pour la rédaction d'une publication collective. La Société autunoise est toujours restée fidèle à son programme : « lamélioration de la culture des jardins maraîchers, des pépinières, des arbres fruitiers, des plantes d'ornement. » 363 FRANGE Société d'horticulture et d'apiculture de Saône-et-Loire, à Chalon-sur-Saône. Depuis 1844. riiorticulturc formai l une section de la Société générale d'agriculture et d'horticulture de Chalon-sur-Saône. Après trente années de vie commune, les horticulteurs se groupèrent séparément. La Société prit le titre de « Société d'horticulture de Ghalon-sur- Saone », et, le 5 mai i8j5, l'autorité préfectorale approuva les statuts qui ont subi des modifications, en 1878 et i883. Enfin, le 25 mars 189a, l'apiculture fut ajoutée au mécanisme social. La cotisation est fixée à six francs; on compte i5o membres. Des leçons pratiques sont données à l'école communale, et un concours est ouvert entre les instituteurs de l'arrondissement. Un bulletin trimestriel fut créé à l'origine; depuis i883, il est mensuel. Tous les deux ou trois ans, a lieu une exposition ; huit ont été organisées jusqu'à présent. Les séances se tiennent chaque mois. — L'Association possède iine bibliothècpie à laquelle les sociétaires peuvent, le dimanche, emprunter les documents qui les intéressent. La Société est appelée à visiter les établissements horticoles ou apicoles, et à récompenser les j^lus méritants. L'efl'ectif comprend 400 membres titulaires et 3o dames patron- ncsses, versant une contribution annuelle de six francs. Société d'horticulture de Mâcon. Fondée on février 1846. Cotisation, six francs. — Effectif, 200 membres. Après une période brillante, pendant ses vingt premières années, la Société a subi des crises intérieures qui ont failli compromettre son existence ; cependant, elle a compris qu'une association horticole peut vivre au milieu de comices et de syndicats ruraux. Son action s'exerce par des réunions mensuelles, dont rend compte un bulletin, à chaque trimosti'e, par des expositions publiques, par des visites de jardins et des récompenses attribuées aux apports en séance. Elle encourage la création et l'entretien des pépinières, des potagers, des vergers et des jardins fleuristes. La Société prête son concours aux l'êtes de cliarité et aux expo- sitions agricoles de la localité. FRANCE 303 Savoie. Société horto-agricole de Chambéry. Fondée en 1807. pour « rt'-iinu' les personnes de toutes conditions qui s'occupent de la culture des Heurs, des fruits cl des légumes, afin de solidariser leurs elTorts. dauiéliorer et perl'eelionner les procédés de culture, de signaler et de récompenser ceux de ses membres qui, par leurs travaux, se sont fait remarquer. « La Société a encore pour but de réunir les ressources nécessaires pour venir en aide aux personnes qui eu feront partie, lors((ue la maladie les contraindra k abandonner momentanément leur travail.» Les membres actifs, au nombre de i5o, résident dans im rayon de 3 kilomètres autour de Chambéry, payant une cotisation annuelle de douze francs, et ils sont seuls admis à la mutualité des secours. Les membres honoraires, au nombre de aSo, versent six francs et n'ont pas droit aux mêmes avantages. Une délégation, portant une couronne, assiste aux funérailles des sociétaires. Les expositions générales des produits agricoles, horticoles et apicoles se tiennent dans la première quinzaine de septembre. Un concours de greffage de la vigne est fixé pour 189^. « Chaque concurrent devra planter ses sujets greffes, dans un rayon ne dépassant pas 3 kilomètres de la limite de l'octroi de Chambéry. » Seine. Société nationale d'horticulture de France. Fondée le 11 juin 1827, à Paris. ( Voir page 3 18.) Société d'horticulture de Boulogne-sur-Seine. Fondée en 1890, elle compte 200 membres. La cotisation est de huit francs. Les séances ont lieu cinq fois par an; les membres, qui y assistent, reçoivent un jeton de présence. Des causeries faites en séance, des cours et des conférences propagent les connaissances horticoles. La Société encourage les producteurs en leur décernant des récom- penses aux expositions et à la suite de visites aux cultures. Des primes sont attribuées aux produits méritants apportés aux séances. Société d'horticulture pratique de Montreuil-sousBois. Fondée le 28 décembre 1878. Api'ès être restée statiouuairc. la Société prend un nouvel essor et son effectif dépasse 3oo membres,— Cotisation, six franc.'?. 364 FRANCE Elle étudie tout ce qui concerne l'horticulture, ses améliorations, ses progrès; elle propage l'instruction horticole et les notions profes- sionnelles par des cours pidjlics et des conférences populaires. Les séances sont mensuelles ; le huUetin est trimestriel. La bibliothèque est appelée à intéresser la population laborieuse de cette région, si riche en productions fruitières, maraîchères et florales. Ses espaliers de Pêchers sont restés célèbres. Depuis sa fondation, la Société a organisé différentes expositions nationales qui ont eu de légitimes succès : elle a pris part aux grandes Fêtes universelles de Paris, d'Anvers, de Saint-Pétersbourg. Elle doit aux personnes honorables qui la dirigent, et à ses laborieux praticiens, une partie de sa notoriété. Société départementale d'horticulture de la Seine, à Saint-Maur-des-Fossés. Fondée le 3o janvier 1890; autorisée le aS avril suivant. La cotisation des membres titulaires est fixée à six francs ; les membres du conseil d'administration, les dames patronnesses et les membres protecteurs paient dix francs. L'effectif comprend 320 mend^res. Les séances doivent se tenir au moins dix fois dans l'année ; le conseil se réunit chaque mois. Récompenses aux apports. D'après l'article 2 des statuts, « la Société étend son action sur tout le département de la Seine et princij)alement sur la région de Saint- Maur-des-Fossés. » Elle y a d'abord rétabli la Saint-Fiacre, réunion confraternelle des jardiniers. Conférences et cours publics sur la culture et les engrais. Bulletin. — Distribution de graines de fleurs et de légumes. De belles expositions ont eu lieu en septembre 1891 et 1894. Société régionale d'horticulture de Saint-Maur-des-Fossés, Champigny, Joinville et Gréteil. Fondée en avril 1880, par des jardiniers réunis au théâtre d'Adam- ville, sous le titre de « Société d'horticulture de Saint-Maur-des- Fossés.» Le siège de l'association est resté dans cette commune, bien que l'action de la Société se soit étendue en dehors. Cotisation, huit francs. — Bulletin annuaire. Plus de 2.5o membres se sont fait inscrire pendant loe quatre premières années. Expositions réussies dans les principales communes de la région. — Visites aux cultures. Cinq séances par an; les apports sont primés. FIIANCE 365 Société d horticulture de Neuilly-sur-Seine. Fondée en i88i, par Yavin, amateur, et Saisou-Lierval, praticien. Cotisation, douze francs. — EfTectif, 120 membres. Séances mensuelles. Les membres reçoivent un jeton de présence. Les ouvriers et garçons jardiniers en touchent deux. La valeur du jeton peut entrer dans le paiement de la cotisation. Subventions de la Aille, du Conseil général, du Ministère. Expositions bisannuelles, toujours réussies. Chaque année, au '3o août, concours de fleurs coupées, couronnes, corbeilles de tables, parures en fleurs, entre les jardiniers et leurs employés. Des conférences ont lieu à diverses époques de l'année. La Société est en instance auprès de la municipalité pour obtenir un terrain qui serait converti en jardin d'expériences. L'Union horticole de Nogent-sur- Marne. Fondée en 1869, cette Association compte environ 200 membres. LUnion a pris part à l'Exposition universelle de Paris, 1889. Apports de fleurs, de fruits et de légumes aux réunions mensuelles. Coiu's faits par des professeurs des environs, traitant de larbo- ricultm'c et de l'emploi des engrais chimiques, de la taille de la Vigne, de la production maraîchère. Distribution de récompenses à la suite d'expositions publiques, de visites et de concours sur place. Société d horticulture de Villemomble. Fondée en 1874, la Société reçoit une subvention du Ministère et compte 200 membres environ. Son but est de grouper les nombreux jardiniers et amateurs de Villemomble et des environs, dont le goût pour le jardinage se manifeste d'une façon si évidente ; soit dans les grandes propriétés bourgeoises, soit dans les jardinets d'ouvriers ou de bureaucrates en villégiature. Elle organise des expositions, des visites aux jardins, suivies de distributions de prix. Des cours d'arboriculture fruitière et de floriculture, professés sous sa direction, enseignent, à tous, les meilleurs principes. Des récompenses annuelles sont attribuées, après examen, aux garçons jai'diniers qui les suivent. En 1878, la Société a présenté à l'Exposition universelle un loi collectif qui a été récompensé. 3G6 FRANCE Société régionale d'horticulture de Vincennes. Fondée eu 1880; sou prcaiier buUcliu a paru eu 1884. Séances mensuelles. — Bulletin trimestriel. — Cotisation, six francs. La Société compte environ 400 membres honoraires, titulaires et dames patronnesses. Largement encouragée par les subventions de l'Etat, du Conseil général et des municipalités de son rayon d'action, elle est en mesiu'c d'ouvrir de fréquentes expositions. Depuis 1884, dix fêtes de ce genre ont été organisées, par ses soins, dans les principales localités de son ressort, notamment à Vincennes, Nogent-sur-Marne, Fontcnay-sous-Bois, Saint-Mandé, Rosny-sous- Bois, etc. Toutes ont été relativement brillantes, et leur succès a contribué à l'expansion rapide, dans la région, de tous les progrès horticoles les plus récemment réalisés. De nondjreux apports sont faits à chacune des réunions, et les produits méritants sont toujours primés, suivant leur valeur. Un cours d'arboriculture, très suivi aux séances, est confié à M. le professeur Sornin. Les jeunes gens, sortes de pupilles de la Société, sont surtout invités à en bénéficier, et ceux d'entre eux qui paraissent en avoir le mieux profite sont récompensés. Société régionale d'horticulture de Vitry-sur-Seine. Fondée en 1887. Séances mensuelles. — Bulletin annuel. — Cotisation, dix francs. La Société compte à l'heure actuelle aoo membres. Elle a organisé deux brillantes expositions en 1888 et 1891 ; plus de six cents exposants y ont pris part. En 1892, un syndicat régional de hannetonnage, groupant plus de cinquante communes, a été formé par ses soins. Un véritable succès a couronné ses elForts ; io,5oo kilogr. de hannetons furent détruits, depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de mai. L'industrie de la pépinière, — la fortune du pays, — est appelée à bénéficier de cette institution vigilante. Syndicat de Saint-Fiacre ASSOCIATION PROFESSIONNELLE n'iIOUTICULTEURS, JARDINIERS & CULTIVATEURS, A PaRIS. Fondé en 1879, sous les auspices de l'œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers, le Syndicat doit son développement rapide à l'ensei- gnement professionnel pratique, au placement gratuit de ses membres disj)oniblf's et à son odicc commercial. Il se compose actuellement de plus de i,Goo membres qui se répartissent ainsi qu'il suit : 1' Membres fondateurs : Propriétaires de jardins, horticulteurs- FRANCE 36^ patrons, grauiicr.5 ou m'-gociauts en produils utiles à riiorlicultun-, et tlanie-i patronncsses. — (Cotisation, vingt lïancs. u° Patrons : Entrepreneurs de jardins, liorticulteurs-fleuristes, pépinit3ristes, niaraicliers, grainicrs producteurs ou nég«)eiants en l)roduits horticoles, etc. — (Cotisation, dix francs. 3" Membres ordinaires : Jardiniers en maisons bourgeoises, garçons-jardiniers et ap})rentis, cultivateurs, viticulteurs, etc. — Cotisation, cinq francs. L'association s'est attaché, dès l'origine, nn certain nombre de professeurs praticiens distingués, pour ses cours professionnels hebdomadaires du soir, qui sont suivis avec empressement. Nom- mons les conférenciers Alexis Lepère, Lépine, Moreau, Ghanipy, etc. En outre, des cours ont lieu tous les dimanches, dans les établis- sements ou les jardins de Paris et des environs; ils y attirent un grand nombre d'auditeurs. Le Synilical a organisé des sections locales, avec chacune un président et un secrétaire-trésorier, au centre de plusieurs localités importantes de la banlieue de Paris. Les sections permettent de réunir, dans chacune de ces localités, les membres de l'association habitant la région, et de les faire profiter d'un enseignement pratic^ue, approprié aux besoins de leurs cultures spéciales. Enfin, depuis sa transformation syndicale, en 1886, un organe Le Sj'iidicat horticole, parait régulièrement le aS de chaque mois. Il est adressé à tous les membres souscripteurs. Un bureau de placement gratuit fonctionne régulièrement. Pro- priétaires et patrons s'adressent à lui pour avoir des jardiniers. Une commission de contentieux et d'arbitrage a déjà aplani plusieurs dillicultés graves, au mieux des intérêts de chacun. L'odicc commercial, pour l'achat de tous les objets utiles à ses membres, tels que : vêtements, articles de ménage, instruments, serres, engrais, charbons, etc., rend des services. — Pour la vente des produits, il sert d'intermédiaire, à titre gracieux. La bibliothèque professionnelle s'enrichit sans cesse de nom- breuses publications spéciales; elle est, chaque soir, à la disposition de ceux qui désirent venir y travailler. Récompenses aux familles laborieuses de jardiniers. La fête annuelle, à l'occasion de la Saint-Fiacre, réunit les confrères, bannière en tète. Elle est accompagnée d'une cérémonie « religieuse, de jeux et d'enseignement.» Le pain bénit est présenté avec le Chef-d'œuvre corporatif, « suivant les usages de l'ancienne corpo- ration des Jardiniers de Paris » remontant à l'année ifyj'i. 368 FRANCE Seixe- Inférieure. Société d'horticulture de rarrondissement de Dieppe. Fondée en 1888, autorisée le i4 janvier i88(j, et succédant à une section de la Société centrale du département, elle reçoit une subven- tion de 400 francs du département, et 100 francs de la ville de Dieppe. La Société a 25o membres, payant une cotisation de six francs par an ; les élèves jardiniers sont admis gratuitement. Séances mensuelles. — Bulletin trimestriel. Des coiu's d'arboriculture et de culture maraîchère sont professés dans le courant de l'année ; les élèves jardiniers passent des examens tous les ans et peuvent recevoir des récompenses. Depuis deux ans, un jardin-école est en formation. Trois expositions, des excursions, des visites aux cultures, aux serres, aux parcs, aux jardins d'instituteurs, témoignent de la vitalité de la Société. Société régionale d'horticulture de la ville d'Elbeuf. Une Société, dite de Saint-Fiacre, fut fondée à Elbeuf en 1867 ; onze ans plus tard, elle se modifia et devint la Société d'horticulture du canton d'Elbeuf. Enfin en 1879, elle se constitua définitivement sous le titre de Société régionale d'horticulture de la ville d'Elbeuf. Cette association comprend 200 membres et publie un bulletin annuel. — La cotisation est de dix francs pour les membres actifs, et cinq francs pour les dames et les correspondants. Les réunions sont mensuelles et comjjortent des expositions sur le bureau. Des visites aux jardins ont lieu tous les ans. La Société possède un jardin d'expériences dans un terrain dépen- dant d'une des écoles de la ville, et, chaque année, il y est fait un cours d'arboriculture fruitière d'une douzaine de leçons. Lors(|ue le cours est terminé, les auditeurs sont soumis à un examen. Une commission leur attribue des récompenses et décerne, le cas échéant, un diplôme de capacité pour l'arboriculture fruitière. Société d'horticulture et de botanique de l'arrondissement du Havre. Fondée le 12 juillet 1891, lu Société succède au « Cercle pratique d'horticulture et de botani(jue de l'arrondissement du Havre. » Son action s'étend sur tout l'arrondissement. La Société rend des services par ses cours darboi-icultiirc et de botanique, ses concours et ses expositions, et par la publication du bulletin de ses travaux. l'IlANCE '30j F'avorisée par son impulsion, la culture des arbres fruitiers prcml une extension croissante, et le littoral se décore de villas, de bosquets séducteurs et détablissenients ([ui les approvisionnent de fleurs, d'arbustes d'agrément, de productions alinu'utaires. Cotisation, douze francs. — Kflectif, i8o membres. Société centrale d'horticulture du département de la Seine-Inférieure, à- Rouen. Fondée le i'3 juin i8'3(), la Société centrale diiorliculture du dépar- tement de la Scine-lnféricure fut l'cconnue d'utilité publique par décret en date du ii août i85"3. Elle reçoit des subventions de l'État, du département et de la ville de Rouen. La Société compte 700 membres. — La cotisation est de quinze francs pour les membres résidants, dix francs pour les dames patronnesses, cinq francs pour les instituteurs. Diiférents legs constituent des prix destinés à récompenser les principales branches de l'horticulture dans le département. La collection des publications de la Société contient des travaux très intéressants sur la chimie et la physique horticoles, ou ayant trait à la pomologie, à la (loriculture, à la culture maraîchère. Plusieurs de ces travaux sont signés des noms de savants bien connus en horticulture : Girardin, Malbranchc, Dubreuil, Prévost, Wood, Pouchet, et autres. MM. Lesueur, Colette, Teinturier, Power, Truelle, Héron, Yarenne, Lucet, Lacaille, Legrand, Arsène Saunier, Vilaire, etc., comptent également parmi ses collaborateurs. La question qui l'occupe tout particulièrement est l'amélioration de la pomologie cidrière. Un vcrgor d'études a été créé il y a quelques années, près de cent variétés y figurent ; les plus recommandées par les pomologistes sont cultivées dans une partie du vergerpour fournir des greUbns que la Société distribue gratuitement. Des prix sont décernés pour l'entretien des propriétés et la bonne tenue des établissements horticoles. Aux réunions (bi-mensuelles), les meml)res conununiquent leurs observations sur les cultures des plantes qu'ils présentent. Le département fait donner, à l'école normale d'instituteurs, un cours d'horticulture, et la ville de Rouen, au Jardin des Plantes, des leçons d'arboriculture et de botanique. Des cours de culture maraîchère, professés par les soins de la Société, se tiennent dans les écoles communales. L'enseignement horticole, donné par les instituteurs primaires, est très satisfaisant. Des récompenses encouragent les maîtres qui obtiennent les meilleurs résultats auprès de leurs élèves. U 3;0 FRANCE Des professeurs roucnnais démontrent rarboriculture à Elbeuf, à Dieppe, à Yvetot. Le Jardin des Plantes jouit dune grande réputation pour ses collections fruitières, orchidéennes et ses différentes cultures botaniques. M. Varenne en dirige les plantations avec un véritable talent. (Yarenne est décédé le 8 septembre 1894.) Le commerce horticole, à Rouen, est assez important. La culture maraîchère trouve largement l'écoulement de ses produits sur les marchés de la localité. Plusieurs établissements utilisent l'eau chaude des fabriques voisines, ce qid leur permet d'obtenir des primeurs à bon compte. La floriculture de la contrée jouit d'une réputation méritée. En même temps cpic la Société actuelle, le département de la Seine-Inférieure a possédé le Cercle pratique d'horticulture de Rouen, fondé le 3 novembre i844- Sa première séance eut lieu le 16 mars i845, et la dernière, le 12 décembre i858. Après une vie active, ses membres se sont ralliés à la Société centrale d'horticulture. Société d'enseignement de botanique et d'horticulture de San vie. Fondée le 17 janvier 1892, elle comprend 4o membres participants et 25 membres honoraires, versant tous une cotisation annuelle de six Irancs. Séances mensuelles avec apports de fleurs, de fruits, de légumes. Cours gratidts et hebdomadaires, de lïotanique, d'arboriculture et d'emploi des engrais. Les récompenses aux élèves méritants consis- tent en médailles, en ouvrages, en livrets de Caisse d'épargne. Herborisations, le dimanche ou le jeudi. — Bulletin annuel. La Société a prêté son concours à la municipalité pour les fêtes de bienfaisance. Société d'horticulture de l'arrondissement d'Yvetot. Fondée le 9 décembre i863. La Société se compose de membres résidants, correspondants ou honoraires ; 25o environ. Les membres résidants habitent l'arrondis- sement d'Yvetot et paient une contribution annuelle de huit francs. Les correspcmdants, choisis en dehors, paient cinq francs. Ayant pour objet l'iiorticullure, prise dans son acception la plus large et la plus générale : la taille des arbres, la culture maraîchère, la floriculture, la Société propage les espèces utiles, indigènes ou exotiques, et importe dans Tarrondissement les outils et les instru- ments perfectionnés. Les amateurs et les jardiniers reçoivent, pour i ruAxcE '3^1 leurs apports et leurs expositions, des eiieourageinenls, et les auteurs de iiiénioires bénéficient de récompenses. Les instituteurs sont admis à titre gratuit. Il leur est délivré des graines potagères ou de llcui's et quelques sujets d'arbres fruitiers, à la condition toutelbis ([u'ils justifieront des résultats obtenus. Une innovation, due au secrétaire général de la Société, consiste dans la création de jardins scolaires. CJiaque élève du pensionnat d'Yvetot a la charge d'un petit jardinet. Une partie est consacrée au potager et l'autre, à la culture des fleurs. L'enfant cultive à sa façon, rassemblant dans cet espace restreint, un ou deux sujets des plantes les plus utiles, et les classe par famille. Tous les ans, après un concours, la Société d'hoi'ticullure décerne des récompenses aux plus méritants. Ces jardins scolaires sont déjà imités dans plusieurs écoles rurales. Un cours public et mensuel d'arboriculture fruitière est professé par M. Yilaire, au jardin de l'Ecole-pensionnat d'Yvetot. La Société étudie, par l'analyse et la cultiire, les meilleures variétés de fruits et les propage, notamment les Pommes à cidre. Un prix de 3oo francs, fondation Aroux, est attribué annuellement au jardinier le plus méritant de l'arrondissement d'Yvetot. Dix séances par an: récompenses aux apports. — Bulletin du mois. Sei\e-et-Mar\e. Société d'horticulture de Goulommiers. Fondée cni86i,et reconnue comme établissement d'utilité publique par décret du Président de la République, en date du 17 février 1893. L'effectif est de 200 membres. La cotisation est de huit francs. La Société a pour but de perfectionner et d'encourager toutes les branches de la science et de la pratique horticole et d'en faciliter l'étude et l'application. La propagation des connaissances horticoles est activée par les recherches de l'association, par ses enquêtes, ses publications pério- diques, ainsi que par les expériences pratiques ou d'ordre scientifique qu'elle exécute ou qu'elle provoque. La Société ouvre des concours et des expositions dans lesquelles des récompenses sont décernées. Les ouvriers de l'horticulture sont l'objet de ses encouragements. Elle tient cinq séances par an. Société d'horticulture du canton de Dammartin. Fondée le i" janvier 188'j. Huit séances par an; récompenses aux apports. La Société compte une centaine de membres payant la cotisation ; les instituteurs du canton y sont admis gratuitement. Oja FRANCE L'État lui accorde nue subvention de aSo francs ; celle du Départe- ment est de loo francs. La cotisation des membres est de dix francs. Malgré ses ressources modestes, elle organise assez fréquemment des expositions intéressantes. — Visites aux cultures. Des cours d'arboriculture et de botanique sont faits par M. Ber- tliault. excellent praticien, et l'abbé Bordes, professeur de Juilly. Société d'horticulture de Melun et Fontainebleau. Fondée en i852. Le siège social est à Melun, et le secrétariat général à Fontainebleau. Le rôle de la Société est de favoriser le progrès des diverses branches de l'horticulture et des sciences ou arts qui s'y rattachent, d'en développer les produits et d'étudier les questions de tliéorie ou de pratique horticole. Quatorze réunions annuelles sur divers points des deux arrondissements, des expériences, des publications per- mettent à ses membres de se tenir au courant des découvertes. Des encouragements sont distriljués aux travailleurs. La cotisation des membres titulaires est de huit francs ; celle des dames patronnesses, dix francs. Les instituteurs paient cinq francs. La subvention du Ministère de l'agriculture est de 3oo francs. Le bulletin, d'abord trimestriel, parait maintenant deux fois par an. Le siège des expositions se modifie à chaque fête de ce genre. L'effectif comprend 402 membres. De riches propriétaires et de bons cultivateurs secondent la Société, en prêtant leur concours actif à l'exécution de son programme. Société horticole et botanique de 1 arrondissement de Melun. Fondée le aS mai 1884. — Cotisation, six francs pour les membres titulaires; trois francs pour les garçons jardiniers. Aux séances mensuelles, un professeur d'horticulture fait un cours, d'après un programme arrêté tous les deux ans. Actuellement, le professeur est M. Grosdemange, chef des pépinières au Muséum, élève de Versailles ; ses leçons, fort bien faites et très suivies, sont complétées par des démonstrations au jardin de la Société. L'Association possède également un jardin botanique, dû, comme le premier, à la générosité d'un enfant de Melun, le Docteur Roussel, botaniste, qui a légué, dans ce but, à sa ville natale une somme de ^^n,ooo francs. Comme coiiq^lément, et surtout pour se conformer au legs Roussel, des leçons de botanique élémentaire, aux jeunes jardiniers placés sous les auspices de la Société, sont confiées au professeur Lcclerc. L'enseignement horticole, augmenté en 189 1 d'un cours pratique i FRANCE 3^3 d!agriculture et d'arboriculture, est, en outre, donné au collège de Melun, par M. Emile Nodot, un des prenners élèves de ^'ersailles. Depuis 1887, la Société lait des expériences sur la culture de la Pomme de terre et sur le choix des meilleures variétés ; à cet effet, elle sonde un champ de qualité médiocre sur lequel on emploie, après analyse du sol, les engrais chimi(jues. Société d'horticulture de rarrondissement de Meaux. Fondée en i8'38. — Statuts révisés le 128 janvier 1888. Cotisation, douze francs. — Ell'ectii", 240 membres titulaires, 27 dames patronnesses ; 20 membres honoraires ou correspondants. La Société est instituée pour s'occuper de tout ce qui concerne lliorticulture, ses améliorations et ses progrès. Elle s'assemble le deuxième dimanche des mois de janvier, mars, mai, juillet, septembre et novembre. Deux de ces assemblées ont lieu à Lagny. Dans le cours de chaque séance ordinaire, la présence des membres est constatée par l'apposition de leur signature sur un registre tenu à cet effet, et un jeton de présence leur est remis. Des primes, détachées d'un livre à souche, sont accordées, à chaque réunion, aux produits méritants déposés sur le bureau et accompagnés d'une note explicative. Un jury, composé de trois membres, nommé à chaque séance, décerne des primes de i" classe (3 i'r. 75), de 1" classe (2 fr. 5o), de 3*" classe (i fr. 25). Au gré des lauréats, ces primes sont remises en espèces ou transformées en médailles. La cotisation annuelle est de douze francs ; les garçons jardiniers versent quatre francs, et ne touchent pas de jetons. Un bulletin est publié tous les deux mois. Outre les expositions qu'elle organise fréquemment, la Société fait visiter les cultures et les jardins intéressants. Un jardin d'expériences est administré par une commission. Un professeur y donne des cours d'arboriculture. Le juljilé cinquantenaire a été brillamment fêté. M. le baron d'Avêne a occupé le fauteuil de la présidence pendant quarante années, de i854 à 1894. Société d horticulture de larrondissement de Provins. Fondée en 1867, elle disparut en 1870, pour se reconstituer en 1890. Son effectif comprend 35o membres. — Cotisation, cinq francs. Séances trimestrielles. Bulletin deux fois par an. Par des conférences sur la viticulture et sur l'arboriculture, confiées 3^4 FRANCE à ^I. Grosde mange, du Muséum, par la création d'un jardin d'essai, par ses visites, clic a déjà rendu des services à la région. Les expositions organisées jusqu'à ce jour ont fort bien réussi. Sei>e-et-Oise. Société d'horticulture, d'arboriculture et de viticulture du canton d'Argenteuil. Fondée en 1892 ; autorisée le 18 janvier 1893. Séances et bulletin mensuels. — Elïcctil", près de 3oo membres. La cotisation, pour les membres actifs, est de six francs; elle est de dix francs pour les dames patronnesses et les membres honoraires. La Société étudie avec soin les plantes nouvelles et les nouveaux procédés de culture. Des coiu*s pratiques d'arboriculture, professés en saison convenable, intéressent les propriétaires et les cultivateurs. Installée en pleine région de production fruitière et potagère, l'association a son avenir assuré. Société d'horticulture de BougivaL Fondée le 3 avril 1887. Cotisation, six francs. — Ertectif, 3oo membres. La Société ouvre une exposition tous les deux ans. Un cours mensuel d'arboriculture est placé sous la direction de plusieurs professeurs. Depuis sa fondation, la Société d'horticulture de Bougival produit une noble émulation parmi ses membres, pour l'amélioration de la culture des arbres fruitiers ou d'ornement, et en général des plantes utiles et des fleurs. Le succès de ses expositions prouve bien qu'elle a son siège dans une région renommée par ses villas et ses cultures commerciales ou de pur agrément. Société d'horticulture de l'arrondissement de Corbeil. Fondée eu iSGiS, elle comprend plus de 3oo uiembrcs. La cotisation est de dix francs. Son zélé professeur, M. Fauquet, fait un cours d'arboriculture goûté des auiateurs et des praticiens. La Société possède un jardin d'essai important ; là s'installent ses expositions ; depuis sa fondation, seize floralies ont eu lieu, toujours brillantes, par suite du voisinage de maisons bourgeoises dotées de serres et de parcs superbes ou d'établissements de culture et de couimerce horticole. Des récompenses sont décernées après visites dans les jardins. — Les séances sont trimestrielles. FRANCK 3-5 BuUetiQ annuel. — Bibliothèque bien composée. La Société de Corbcil jouit d'une haiile considéi-atiou cl rond des services signalés dans la région. Société d'horticulture de l'arrondissement d Étampes. Fondée en iSG'}, elle compte '3o() mendu'cs environ. Cotisation, six francs; pour les instituteurs, trois francs. Bulletin annuel contenant le résumé des séances, les rapports de visites de culture et d'expositions. La Société possède un jardin d'expérimentation fondé par le prési- dent actuel, M. Blavet, en 1880. La culture des légumes, des arbres fruitiers et des fleurs y est pratiquée et démontrée avec succès. Des cours publics et gratuits y sont faits par M. Rivière, professeur à la chaire agronomique de Versailles, et par des personnes bien connues dans le monde horticole. Des graines et des plantes sont distribuées gratuitement aux séances, qui ont lieu sept fois l'an. La Société d'Etampcs est la première qui ait reçu inie récompense du Ministère, en 1881, pour ses essais de culture du Soja, légume d'origine japonaise, et pour sa propagation. La culture maraîchère d'Etampcs a obtenu des espèces végétales intéressantes. Société agricole et horticole de l'arrondissement de Mantes. Fondée le 7 août 1879 par 180 membres, elle compte en 1893 un eflectif de i.aoo sociétaires. Cotisation annuelle, huit francs ; les dames patronnesses paient dix francs, et les instituteurs, membres agrégés, quatre francs. Les membres fondateurs sont soumis à un di'oit d'entrée de cent francs. La Société a pour but de faire progresser et de propager les difl"é- reutes productions du sol. Les instituteurs, les jardiniers, les propriétaires, les fermiers sont, pour elle, de précieux auxiliaires. L'agriculture et l'horticulture y marchent de front. La première exposition eut lieu du 8 au 12 juillet 1880, à Mantes. Les légumes, les fleurs et les fruits sont traités sur le même pied que les céréales, les fourrages, le bétail, les chevaux. Séances mensuelles. — Bibliothc([ue ouverte le mercredi. Bulletin tous les mois, traitant de questions de culture, d'engi*ais, de jardinage, d'apiculture, d'enseignement. Concours scolaires agricoles et horticoles dans l'arrondissement. — Récompenses aux instituteurs pour l'enseignement théorique et 3;6 FRANCE pratique, les herbiers, les collections, la bonne tenue du jardin, — et aux élèves, pour les cahiers d'étude et les travaux manuels. Concours de mémoires inédits. — Concours de serviteurs. Le syndicat, créé pour la diQ'usion des engrais, a livré, en 1893, dans l'arrondissement de Mantes, un million de kilogrammes d'engrais industriels. Cercle pratique d'arboriculture et de viticulture de Seine-et-Oise, à Montmorency. Fondé le 19 février 1882. La cotisation est de cinq francs par an. — Effectif, 1^5 membres. Le Cercle a pour but principal d'encourager le goût de l'arbori- culture fruitière, de favoriser son extension et de propager les meilleures méthodes de culture. A chaque séance trimestrielle des conférences sont faites sur ce sujet ; des cours pratiques les complètent dans divers jardins particuliers. Les aide-jardiniers suivent un cours spécial et sont récompensés, s'il y a lieu, à la suite d'un examen. Le Cercle pratique d'arboriculture a réuni souvent de remarquables lots collectifs de fruits, qui lui ont valu de belles récompenses dans plusieurs expositions générales ou universelles. La vieille renommée des vergers et des vignes de Montmorency a grandi encore, sous les elTorts du Cercle d'arboriculture et de viticulture. Société d'horticulture, d'agriculture et de botanique du canton de Montmorency. Fondée le la novondjre i8()r) sous le patronage de M. Adalbert Talleyrand de Périgord, duc de Montmorency. Depuis 1868, elle est placée sous le patronage de l'autorité municipale. La Société compte aujounlhiu 2G0 adhérents. Les membres titulaires paient huit fiaiics j)ar an ; les honoraires, dix francs. Son action est aussi étendue que possible dans le canton. Les nond>reuses expositions qu'elle a organisées, les récompenses qu'elle a décernées, avec le désir d'encourager les progrès horticoles, lui ont fait un renom qu'elle s'edorce d'accroître chaque jour. Elle a pris part aux concours généraux agricoles et aux expositions universelles. La Société d'horticulture a le droit d'être fière de cette situation. On connaît la réputation de la vallée de Montmorency, au point de vue cultural ou commercial et l'importance de sa production en fruits, légumes et priuieurs. Société d'horticulture de Neuilly Plaisance. Fondée en 1884. Séances nicnsiiclles. — Cotisation annuelle, six francs. La Société oi'ijanise des cx[)()silions locales et, de temps en temps, en étend les limites hors de sa région. Aux asseml)lées générales, il est lait une élude sur les apports des sociétaii'es. Puis, des lectures et des conférences permettent à chacun de vulgariser les procédés reeomuiandés. La localité est remarcpiable par ses jardins. Les Ro.ses, les Chrysanthèmes, les Orcliidées sont nombreux et bien cultivés. Parmi les légumes, le Chou-Fleur, le Melon, le Potiron, le Chou de Bruxelles et lAsperge sont très estimés. Le pays fournit des Poires excellentes et de bonnes Pèches. Le nouibre des jartliuiers et des auiateurs est assez nombreux dans cette contrée fertile. La Société compte 80 membres. Société d'agriculture et d'horticulture de Pontoise. Fondée le lo février i85o, elle compte plus de 5oo membres. Cotisation, six francs. — Bulletin des travaux. Annuellement, une uiédaille de cent francs est accordée aux jardiniers travaillant depuis vingt ans dans la même maison. Des récompenses sont décernées à l'occasion des expositions et à la suite des visites de jardins. La Société s'est attachée à répandre les végétaux d'espèce nouvelle et a contribué à la vulgarisation des engrais chimiques. D'excellents professeurs praticiens, tels (pie MM. Rcmy ctLatouche, ont entretenu le feu sacré de la culture fruitière ou potagère. Société régionale d'horticulture du Raincy. Ancienne Société d'horticulture de Raincy-Livry-Villcmomble, fondée le 26 mai i8()<) : « révisée » le 8 août i883 et transformée sous son titre actuel. Elle a groupé iine partie des horticulteurs et des jardiniers en maison bourgeoise, de la banlieue Est de Paris. Cent membres titulaires paient une cotisation de neuf francs; soixante membres honoraires paient six francs. La Société tient six séances par an, publie un bulletin annuel, célèbre la Saint-Fiacre, et organise des concours et visites sur place. Expositions triennales au Raincy, à Gagny, Livry, Montfermeil, Chelles. Gonrnay-sur-Marnc. Société d'horticulture de Saint-Germain-en-Laye. Fondée en i85i, la Société compte environ 3oo membres. Cotisation, dix francs. 3;8 FRANCE Des praticiens bien connus et des amateurs sérieux se sont dévoués à l'onivre de la Société. On peut en constater rheureux elTet en visitant les expositions cl les jardins de plaisance ou de profit de cette contrée si riche en châteaux et en maisons bourgeoises. Le plus souvent qu'elle le peut, elle organise des conférences; enfin, elle fait tous ses efforts pour répandre autour d'elle les bonnes méthodes et contribuer au progrès. Séances mensuelles. — Bulletin, deux fois par an. Une exposition a lieu à peu près chaque année. Syndicat des Jardiniers ou Association horticole du Vésinet. Fondé le ii janvier 1892. Cotisation annuelle, six francs. — Effectif, 80 membres. Le syndicat a pour but de développer le goût du jardinage et de l'horticulture, en organisant des expositions florales, des conférences sur l'horticulture, des cours d'arboriculture, etc. Il a réalisé son programme. — Le professeur est M. E. Latouche, de Pontoise. Le grand nombre de villas et de propriétés particulières, qui se trouvent au Yésinet, attirent beaucoup de jardiniers ; on y compte environ 180 à 200 horticulteurs, cultivateurs et entrepreneurs de jardins, tous disciples de saint Fiacre. Le syndicat met en relation les propriétaires et les jardiniers en service qui réclament sou intervention. Société d'horticulture de Seine-et Oise, à Versailles. Fondée le 7 avril 1840, par 200 horticulteurs praticiens et amateurs, parmi lescfuels Pliilippar, Pajard, Bertin, Truffant, Duval, Gondouin, Delorme. de Pronville, Dieuzy, Salter, Remilly, Deschiens, Démanche, honorablement connus. MM. Bertin, Delorme, Pajard et Truffant assistaient aux fêtes du cinquantenaire en 1890, et ils ont reçu un précieux témoignage de la part de leurs collègues. Reconnue d'utilité publique en 1868, sous la présidence de M. de Bourcuille. Le secrétariat, tenu d'abord par le professeur Pliilippar, les doc- teurs Noble, Erambert et le savant agronome Gustave Heuzé, fut confié le i" janvier i854 à Auguste Hardy qui le conserva jusqu'à sa mort (1891), tout en restant jardinier en chef du Potager de Versailles, preuiier vice-président de la Société nationale d'horticulture de France et directeur de l'Ecole nationale d'horticulture. M. Charles Clievallier, arl)oricuIteur distingué et érudit, lui succède au secrétariat. Le bulletin mensuel porte l'empreinte du talent du secrétaire et du dévouement de ses collègues. FRANCE 379 La Société a organisé près de cent Expositions, la plupart dans le parc du palais de Versailles, toujours réussies, sous tous les rapports. On reconnaît la présence de fleuristes, de maraîchers, de primeu- ristes, de pépiniéristes renomuiés et d'auiateurs ou de jardiniers de maison, (jui consacrent leur fortune ou leur talent au progrès do riiorliculture. En iS.");, M.Hardy et M. Bernard, de Rennes, déclaraient oHicielIe- ment que les rapides progrès de l'arboriculture fruitière, dans le département, étaient dus à l'influence de la Société, et qu'elle était « de celles qui ont le plus hâté les progrès de la floriculture. » Le comité des Dames patronnesses comprend cent membres. La présidente actuelle est M"'« Heine, décorée pour ses œuvres philan- thropiques, et mie de M"""Furtado, première bienfaitrice de la Société ; l'une et l'autre possèdent de riches collections florales. La cotisation des dames est fixée à quinze francs ; celle des membres ordinaires, à dix francs; les instituteurs communaux paient cinc] francs par an. Somme. Société d'horticulture de Picardie, à Amiens. Fondée en i844) reconnue d'utilité publique par décret du G mars 1882, elle s'est développée et n'a cessé, depuis sa création, d'exercer une action salutaire sur le développement de l'industrie horticole. La Société est à la tête de 1,400 adhérents. Ses ressources se composent de subventions : municipale, 1,000 fr., départementale, 3oo francs, ministérielle, ^00 francs, et des cotisa- tions. Les meuibres actifs et les dames patronnesses versent dix francs par an ; les instituteurs et les aide-jardiniers paient cinq francs. M. Eugène Menncchct a été réélu vingt-deux fois président, jusqu'à son décès (i885), et a légué 12,000 francs à la Société. Des médailles sont décernées aux sociétaires qui présentent un certain nombre de membres nouveaux. Neuf séances par an. — Loterie de végétaux, d'ouvrages, d'instru- ments horticoles, etc. La bibliothèque est ouverte tous les jours, le dimanche excepté. Le bulletin de la Société résume, chaque mois, ses travaux et répond aux questions posées par les intéressés. Depuis sa fondation, elle a organisé plus de soixante expositions importantes, et, depuis 1886, elle est parvenue à les rendre plus considérables par la construction d'un matériel spécial qu'elle trans- porte sur divers points du département. 380 FRANCE La Société établit des concours et décerne des récompenses : Aux apports laits en séance ; Aux petits jardins d'ouvriers des centres industriels ; Aux jardinets et aux ornementations florales des magasins, bou- tiques, calés, terrasses, l'enctres et balcons ; A l'emploi raisonné des engrais, la matière première étant fournie gratuitement aux concurrents. Ces concours provoquent la distribution de médailles, primes en argent, livrets de caisse d'épargne. Un jardin d'exjjériences, bien ordonné, comprend École fruitière, rosarium, carrés d'études, etc. Le professeur Raquet fait un cours sur tous les points du départe- ment et distribue des gretres d'arbres à fruits de table ou de pressoir. A la suite des leçons de jardinage données dans les Écoles, une distribution de récompenses est faite aux élèves et à leurs maîtres. Les leçons de choses ont du succès auprès des garçons jardiniers, particulièrement à Amiens et à Abbe ville. Au mois de septembre 1894, la Société célèbre ses noces d'or par une grande exposition. Société d'horticulture de l'arrondissement d'Abbeville. Fondée le 29 octobre 1893 ; la cotisation est de huit francs pour les membres titulaires, et cinq francs pour les membres associés, instituteurs et garçons jardiniers. — Effectif, uao sociétaires. Le premier numéro d'un bulletin périodique a déjà paru ; des conférences ont eu lieu; les séances sont trimestrielles. La Société se propose d'accorder des récompenses, à la suite d'expositions et de visites de jardins de produit ou d'agrément. Var. Société d'horticulture et d'agriculture d'Hyères. Fondée le 8 octobre 1887, reconnue comme établissement d'utilité publique par décret du 18 novembre 1892, elle a pour objet le perfec- tiunnemeut de toutes les brandies de cultures usitées dans la région d'Hyères, et poursuit la divulgation des connaissances pratiques, aussi bien que l'extension du comuierce et de l'exportation des fleurs, des semences, des primeurs, etc. On sait que l'agriculture et l'horti- culture constituent la principale ressource, et, pour ainsi dire, l'unique industrie de la région. La contribution annuelle des sociétaires est de douze francs. Kireclif, près de 200 membi'es. Un bulletin périodique est envoyé aux adhérents. X IHAXCE 381 La Société organise tous les ans, à la lin du mois tle mars, depuis 1889, une exposition agricole et horticole et un congrès. Le Conseil municipal crilyères inscrit annuellemcnl, en sa laveur, une subvention de u,ooo IVancs au budget couimunal. Le n(jmbre des exposants, en 1889, était de 82 ; il a atteint i.")4, en 1893. La Société a participé à l'Exposition universelle de 1889. Elle a pris l'initiative, au moment de l'élaboration des tarifs douaniers votés en 1892 par le Parlement, de rapports adressés aux pouvoirs publics et de démarches faites auprès d'eux, concernant les tarifications proposées à l'égard d'iuiportants produits de la région : pulpes et marcs d'olives, raisins frais et marcs de raisins, etc. Enfin, toujours sur son initiative, il a été fondé à Hyères, dans les conditions de la loi du 21 mars 1884, un syndicat agricole et horticole, qui sert à ses membres d'intermédiaire pour l'achat des semences, des plantes, des engrais, des instruments, etc. Grâce à son climat incomparable, aux richesses de ses jardins et surtout aux terrains légués, dans ce but, à la ville, par ^L lliondet, agriculteur distingué, Hyères, sans crainte d'une concurrence sérieuse, peut espérer la création prochaine de l'Ecole d'agriculture et d'horticulture pratique, que la Société poursuit avec énergie. Société d'horticulture, d'agriculture et d'acclimatation du'Var, à Toulon. Fondée en 1880, cette association est d'origine beaucoup plus ancienne. Elle a été constituée, en effet, par la fusion du Comice agricole et forestier de l'arrondissement de Toulon, né en i838, avec la Société d'horticulture qui avait été créée en 1869. La Société actuelle compte 55o membres. La cotisation est fixée à douze francs par an. Son rayon d'action s'étend dans tout le département du A'ar. mais plus spécialement dans les deux arrondissements de Toulon et de Brignoles. — Les séances sont mensuelles. Son but principal est de provoquer les progrès de l'agriculture, de l'horticulture maraîchère ou florale, et de toutes les industries qui s'y rattachent. S'occupant d'acclimatation, elle possède un jardin d'expériences où se ti'ouve classée une collection intéressante de végétaux, et qui sert en même temps à la reproduction et à la midtiplication des espèces ou variétés utiles, distribuées aux sociétaires. Un recueil mensuel parait sous le titre de : La Provence agricole et horticole, rédigé par M. Martial Drageon. Indépendamment de deux grandes commissions permanentes 382 FRANCE d'agriculture, de sylviculture, dJiorticulture et d'acclimatation, la Société nomme, tous les ans, une commission spéciale chargée de visiter et de récompenser les exploitations agricoles et horticoles. La Société ouvre, chaque année, ini concours d'enseignement agricole entre les instituteurs, et un autre, entre les élèves des écoles primaires rurales. On doit à cette Société l'introduction et la propagation de diverses espèces de végétaux australiens et de certaines variétés du Plaque- minier du Japon, que l'on rencontre aujourd'hui dans presque toutes les cultures de la Provence maritime. Vaucluse. Société départementale d'agriculture et d'horticulture de Vaucluse, à Avignon. Fondée en i852, elle a pour objet de rechercher, d'étudier et d'encourager les méthodes et pratiques avantageuses pour l'agricul- ture de la région vauclusienne, La Société compte 33o membres participants et 5o correspondants. La contribution annuelle est de dix francs. Les réunions des sociétaires ont lieu le mardi de chaque mois, dans une des salles de la Préfecture d'Avignon ; elles sont pidDliques. Le résultat de ses recherches et de ses travaux est vulgarisé mensuellement par un bulletin adressé régulièrement à tous les membres participants. Diverses commissions fonctionnent en permanence et s'occupent plus particulièrement des questions agricoles à l'ordre du jour ; elles soumettent à l'approbation de la Société les récompenses proposées ; celle-ci encourage les bons serviteurs ruraux, aussi bien que les agriculteurs émérites cpii obtiennent les meilleurs résultats dans les principales cultures de la région. Vendée. Société d'horticulture de Fontenay-le-Comte. Fondée en 1862, cette association a réveillé autour d'elle le goût du jardinage et réalisé d'importantes améliorations. Le Président fondateur, M.iJonccnne, avait fait, lui-même, avant la création de la Société, un cours d'horticulture au collège de Fontenay et à l'école communale de Saint-Médard-des-Prés. La Société compte iio membres titulaires (cotisation, dix francs); 17 dames patronnesses (cotisation, six francs); 3o jardiniers ou instituteurs (cotisation, cinq francs). — Elle publie le bulletin de ses travaux, au moins deux fois par an. FRANCE 383 Les nicinbrcs composant le bureau sont nnniniés pour trois ans; tous peuvent èlrc réélus. Six séances ont lieu dans l'année. Elle a établi des conférences, des concours entre instituteurs, et organisé avec succès un grand nombre d'expositions. Douze membres du Conseil d'Administration loruienl un jury permanent chargé de visiter les jardins, serres et autres cultures. La Société a pris part aux Expositions universelles de iH^S et de 1889 et obtenu de hautes récompenses, pour ses lots de fruits, de légumes et luie collection de Pommes de terre. Vienne-(1L\ute). Société d'horticulture de Limoges. Au mois do juin 1809 l'ut fondée la « Société d'horticulture de la Haute- Vienne », à côté de la « Société d'horticulture et de botanique de Limoges » déjà existante. Cette division des forces locales ayant semblé contraire aux intérêts de l'Horticulture, la fusion fut décidée en mai 1878, sur linvitation du maire de la Ville, et la nouvelle association prit le titre de « Société d'horticulture de Limoges ». Administrée par des amatetu's et des praticiens distingués, elle contribue à l'extension de l'horticulture par des expositions générales, des concours spéciaux annuels et des primes aux apports faits en séance mensuelle. Son ell'ectif s'élève à 3oo membres. La cotisation, de dix francs, est réduite à cinq francs pour les dames patronnesses, les instituteurs, les garçons jardiniers. L'Etat, le département et la ville lui accordent une subvention. Sa bibliothèque est bien fournie. — Bulletin trimestriel. D'importants établissements ont été créés dans la région. L'art des jardins, la floriculture, l'arboriculture et la maraicheric y sont devenus prospères. — Les conférences sont bien suivies. Vosges. Société d'horticulture et de viticulture des Vosges, à Épinal. Fondée le 2<) mai i858. sous le nom de Société Vosg-ienne d'arbo- riculture et de viticulture ; devenue Société départementale, en 1867; réorganisée en 1873 et publiant, depuis cette époqiie, un bulletin; enfin, elle prend, en 1879, le titi'c de Société d'horticulture et de viticulture des Vosges. Ses derniers statuts, votés le 9 janvier 1879, ont été approuvés le 8 avril suivant. Cotisation, cinq francs, — Bulletin tous les deux mois. Tous les ans, en février, il est dressé un catalogue des swnences mises à la disposition des sociétaires, à titi'c d'échantillon. Chaque membre a di'oit gratuitement à dix paquets, à son choix. 384 FRANCE Daprès un tableau de roulement entre les arrondissements, les jardins des sociétaires sont visites, sur demande, par un jiu'y nomade et permanent. Les appréciations du jury, consignées dans un rapport, provoquent la distribution de médailles en séance pid)lique annuelle. Les réunions ont lieu le premier jeudi de chaque mois. Expositions brillantes et très visitées. Depuis cinq ans, des concours scolaires horticoles ont été institués avec des récompenses pour les élèves et pour les maîtres. Toutes les écoles de garçons et de filles du département, y ont été appelées une fois, par séries et par cantons. Il y a deux ans, la ville d'tlpinal a concédé à la Société une terrasse de jardin, quelle a consacrée à 1 "arboriculture. Son action se manifeste d'une façon heureuse sur tous les points du département des Vosges. — L'effectif compte 65o membres. Société d'horticulture de l'arrondissement de Mirecourt. Fondée à l'occasion des conférences données à Mirecourt par l'arboriculteur et viticulteur Trouillet, de Montreuil, elle prit, de 1857 à 18G0, le nom de Société d arboriculture . Reconstituée en 1864, son titre actuel lui est acquis, et son effectif comprend i65 membres. La cotisation est de trois francs. Les conférences continuent sur l'arboriculture et la viticulture. Expositions publiques — Concours sur place, par des visites aux jardins et aux vignes. Les médailles, décernées à titre de récompenses, sont désormais remplacées par des objets d'art, d'utilité ou d'instruction. Des prix sont attribués aux élèves du collège de Mirecourt, qui suivent les leçons d'arboriculture données gratuitement par M. Yaudrey-Evrard, président actuel de la Société. Yonne. Société d'horticulture, viticole et forestière de Sens. Fondée en septembre 1888, elle compte actuellement 3oo membres. La cotisation est de cinq francs par an. Séances mensuelles. Bulletin périodique. Expositions publiques. Concours sur place. Visites de jardins. Récompenses et encourage- ments aux ti'availleurs, aux apports faits en séance, etc. Distributions de gi'aines et de plants. — Conférences. Les services rendus sont déjà appréciables. Par ses discussions en séances, ses expositions et son bulletin, la Société fait connaître les bons procédés de culture, les meilleurs FRANCE 38o fruits, les plantes à cultiver, les moyens de combattre les ennemis de la Vigne et de reconstituer le vignoble phylloxéré. Comme enseignement liorticole, les cours de taille et de grefTagc de la A'igne, pour les anuiteurs et les élèves de l'école connnunale, sont régulièrement suivis. A la suite de ces cours, de nondjreux essais et des plantations de Vignes gredëes et d'arbres à cidre ont été réalisés. Plusieurs Sociétés et Comices agricoles ont ajouté le jardinage au programme de leurs concours publics. Certaines villes ont annexé l'horticulture à leurs fêtes locales, d'où, souvent, une Société horticole a pris naissance. Ne serait-ce pas l'origine de la Société d'horticulture du Gard, à, Nîmes, Agée dv ({uatre ans, organisant séances, concours, expositions, publiant un bulletin périodicpie. La cotisation fixée à dix francs est abaissée de moitié pour les ouvriers jardiniers. Des renseignements tardifs nous ont empêché de la classer à son rang alphabétique. IV. — Conférences horticoles, Cours publics. En traitant des Sociétés et des Écoles d'horticulture, nous avons parlé de conférences privées et de cours publics qui ont lieu sous leurs auspices. Il en est d'autres qui n'ont pas moins contribué à la vulgarisation des bonnes méthodes de culture, à la connaissance des espèces végétales et à l'extension du cercle des amateurs. On n"a pas oublié linfluence des leçons pratiques d'arboriculture données pendant longtemps : à Montreuil par Félix Malot et Alexis Lepère ; à Écully, par Gabriel Luizet; à Bourg, par Mas et Puvis ; à Lyon, par AVillermoz et Verrier; à Bordeaux, par Georges; à Toulouse, par Laujoulet: à Vesoul, par Lahérard ; à Chartres, par Courtois ; à Grenoble, par Verlot ; à Dijon, par AVeber ; à Autun par Dolivot; à Montpellier, par ITortolès ; dans l'Ouest, par Bonccnne et Bouscasse ; dans le Sud-Est, par Brémont; à Mulhouse, par Menet; autour de Paris, par Forest, Gaudry, Poiteau, Trouillet, Forney, Carrelet, et tant d'autres... Leur exemple a été suivi dans la majeure partie de nos départements. 386 Ï-RANCIÉ Le Muséum scst arrêté dans cette voie inaugurée par Andi'é Thouin. Dalbret, Cappe ; espérons qu'il y reviendra. La popiilaritc du cours professé par M. Maxime Cornu, directeur des cultures, doit encourager l'Administration du Muséum à donner la parole à ses chefs de service. Le Luxembourg continue la tradition des Hervy, des Hardy, des Rivière, des Jolibois. Le jardinier-chef, M. Opoix, réunit trois fois par semaine un auditoire distingué. La Ville de Paris a confié, après concours, la succession de Dubreuil ù M. Ghargueraud. Le jardin fruitier de Saint-Mandé est fréquenté par un public d'amateurs et de praticiens ; c'est le centre de l'École municipale et départementale de la ville de Paris, dont il a été question : nous y reviendrons. (Voir page 38^.) L'Association philotechnique admet l'horticulture et la botanique au programme de ses cours publics. Pendant longtemps, M. Eugène Forney a tenu la chaire de l'arboriculture. MM. Gustave Chevalier, Grosdemange et Duval sont inscrits parmi le personnel enseignant. En dehors des cours réguliers, des conférences et des causeries- promenades sont faites par des hommes spéciaux, de bonne volonté. Nous pourrions rappeler de nombreuses séances et expositions où nous avons eu le plaisir d'écouter la parole de personnages bien connus de l'horticulture moderne. Les échos de la Sorbonne, du Trocadéro, de l'hôtel des Sociétés savantes, des Sociétés nationales d'agriculture, d'horticulture, d'acclimatation, etc., ont recueilli des discours éloquents et des dissertations oratoires d'un haut intérêt. Quelques conférences ont été secondées par l'objectif d'un appareil à projections ; presque toutes sont publiées et imprimées. Le département de la Seine est en bonne voie, avec les études sur les engi'ais appliqués aux cultures fruitières ou potagères par M. Paul Vincey, professeur départemental, et la station de recherches installée au Parc-aux-Princes, sous la direction de M. Grandcau. Un enseignement professionnel horticole, d'arboriculture, de Ijotanique, de maraîclierie, de dessin et d'arpentage est organisé sous les auspices de la Chambre syndicale des ouvriers jardiniers de la Seine. Les leçons publicpies données par MM. Vauvel, Paul Hariot, Duvillard, Boniface, se tiennent à la Mairie du IV'= arrondissement de Paris, à la Mairie de Boulogne, à la Mairie de Yitry, au jardin maraîcher Duvillard, situé à Arcueil, etc. Parmi les groupements de jeunes gens et de professeurs, dans un but nniluel d'instruction, nous signalons à Paris l'Union française fie la Jeunesse. La section, dite du Jardin des Plantes, a vu s'ouvrir l-'RANCE 38^ un cours puljlic et gratuit dliorticultiirc et Je botanique, par M. Gérùnic, ancien élève de Versailles, chef de botanique au Muséum. Voici le sommaire de ce cours : Sol ft sous-sol ; aniondoinonls et c-nj^rais ; aj^cnls de la vc-j^étation autres que le sol ; travaux du sol: travaux de culture cl d'entretien ; mulliplicalion natu- relle et éli'va};:e des plantes; semis, plantations, arrosaj^es : mulliplicalion arti- licielle des plantes ; bouluraife, marcollaj^^e, «^reirage ; notions de physiologie végclale ; théorie de la taille des arbres ; météorologie horticole ; géométrie pratique; maladies des plantes; récolte et conservation des produits. Nous ajouterons, à riionneiu* du professeur et de ses élèves, que son auditoire compte un certain nombre d'employés et douvriers du Muséum, avides d'entendre une parole autorisée, complétant leur éducation pratique. Des ouvrages ont été décernés aux élèves les plus assidus, ayant le mieux profité des leçons. Pour les jeunes jardiniers auditeurs, le complément obligé des conférences est l'ol^tention d'un diplôme de capacité ou certificat d'aptitudes. Nous citerons deux points importants, Paris, Lyon, qui en ont réalisé l'application. La Ville de Paris a organisé un Cours public et gratuit d'arbori- culture d'alignement et d'ornement, sous la direction de son professeur Chargueraiul. Pendant la saison d'hiver, 1892-1893, le cours a consisté en dix leçons théoriques, le soir, à l'amphithéâtre de la Société nationale d'horticulture de France, et en trente leçons pratiques, dans la journée, sur divers emplacements municipaux. 2i En voici le programme : Lkçoxs Tni';oHiguES. — Eléments de physiologie végétale, de géologie, de physique et de chimie, appliqués à rarl)oriculturc. — Principes généraux de culture. — Amendemenls. — Fumiers cl engrais. — Arrosements. — Pépinières. — Serres et Orangerie. — Mulliplicalion, élevage cl conservation des plantes. — Traitement des maladies. — Destruction des insectes. — Plantations d'aligne- ment. — Elude des meilleures essences. — Plantations d'oi-nemenl des parcs, squares et jardins. — Choix et groupement de végétaux. Lkçoxs pn.vTiQrF.s. — Siir l'exécution cl l'entrelien des plantations. — Les soins de culture, la pratique de la taille et de l'élagage. — Ivtude des plantations sur les boulevarils, avenues, parcs et squax'cs, — sur les routes départementales, — au bois de Boulogne, à la Muette, — au l)ois de Vincenncs, à lEcole d'arbo- riculture, à Sainl-Mandé et dans les pépinières de la ville. A l'issue du cours, un jury d'examen propose au Préfet de la Seine de délivrer des certificats d'aptitude aux élèves qui auront réuni les conditions indiquées par le programme d'examen. 28 certificats ont été délivrés à la session do 1894. A Lyon, dans le courant de l'année 1889, la Chambre syndicale des horticulteurs de la région lyonnaise lit appel aux praticiens, pour étudier les moyens « du développeiucut rapide de l'horticulture. » La création du diplôme de jardinier fut décidée et le vœu transmis à l'Association horticole lyonnaise qui le réalisa. 388 FRANCE Depuis 1890, un nouveau règlement déeide que les diplômes seront au nombre de quatre et se diviseront ainsi : i-^ Le diplôme de culture maraîchère : a" Le diplôme d'arboriculture : 3^ Le diplôme de culture florale ; 4" Le diplôme supérieur. Les titulaires, qui auront obtenu le plus grand nombre de points, recevront, en plus du diplôme, des primes en argent de 5o francs, de 25 francs, de i5 francs, ou une médaille de valeur équivalente. Des primes de 100 francs, de ^5 francs, de 5o francs, sont ajoutées au brevet supérieur, qui résume les trois sections d'enseignement complétées par des notions théoriques sur Tart des jardins. Le Jury est désigné, par le sort, dans une liste composée par le Conseil d'administration de la Société et comprenant dix maraîchers, dix arboriculteurs, dix fleuristes. Un botaniste complète le Jury. Les examens sont publics. Les notes, pour les épreuves pratiques, sont multipliées par le coeflicient 3. La distribution des diplômes de 1892 s'est faite à TÉcole normale de la Croix-Rousse. Les départements ont des professeurs subventionnés par les Conseils généraux ou municipaux et par les Sociétés d'horticulture, d'autant mieux que les conférenciers sont des hommes de valeur, sous le double rapport de la pratique et du raisonnement. Il est même des professeurs départementaux d'agriculture rétribués par l'État, qui ajoutent à leur programme la pépinière, le verger, l'arbre à cidre, le vignoble, les reboisements, les engrais. On ne saurait trop reconnaître les bienfaits de ces institutions, les services rendus aux praticiens, aux amateurs, à toute la population rurale qui trouve là des éléments de bonheur et de richesse. Faut-il citer, à nouveau, quelques-uns de ces apôtres de l'horti- culture : Bazin, Courtois, Dclaville, Lozet, de l'Oise ; Lambin, de l'Aisne; Lucet, Varenne, Vilaire, de la Seine-Inférieure; Piéton, de l'Eure ; Dubarle, de la Marne; Fauquet, Latouche, Rivière, de Seine- et-Oise ; Raquet, de la Somme ; Chauvelot, du Doubs ; Picoré, Foussat, de Meurthe-et-Moselle ; Faudrin, des Bouches-du-Rhône ; Jadoul, Saint-Léger, Bongard, du Nord; Levesquc, de la Manche; Robinet, de la Haute-Garonne ; Paille, d'Eure-et-Loir ; Gitton, du Loiret ; Fouquereau, Lemoine, de Maine-et-Loire ; Grosdemange, Nodot, de Seine-et-Marne ; Rousseau, Cognée, de l'Aube ; Allemand, de l'Isère ; Lochot, de la Côle-d'Or ; Layé, du Puy-de-Dôme ; Nardy, du Var et toute une légion, aux environs de Paris? FRANCE 38<) Le Gouvernement récolte les fruits qu'il a semés, en patronnant les cours nomades cV Alphonse Dubreuil. Colui-ci, secondé par les administrations ou les sociétés locales, professait son cours d'arbo- riculture pendant une vingtaine de jours, dans la même ville. Des disciples se sont formés, répétant la parole du maître; les auiis des bons fruits ont suivi ses conseils, et l'administration des routes est entrée dans une voie également ralionnelle. V. — Jardins botaniques et d'études. Les jardins botaniques de France, administrativemcut organisés, sont les suivants : Amiens. — Le Jardin botanique d'Amiens a été fondé en l'jOQ. M. le docteur Richcr en est le professeur. M. Laruelle, jardinier en chef. Angers. — Le Jardin d'Angers, fondé en 1777, a des collections intéressantes, d'utilité ou d'ornement, organisées par M. Houdebine, jardinier en chef. Le directeur est M. le docteur Lieutaud. AvRAXCHES. — Le Jardin des plantes, fondé en 1799, et dont le directeur était M. Louis-Bonomi Dubuisson, élève de Le Berriays, a cessé d'exister en 188G. Il a été transformé, à cette époque, en Jardin de plaisance. — Son jardinier est M. Romain Blouet. Bordeaux. — Le Jardin botanique de la Faculté de médecine et de pharmacie de Bordeaux, fondé en 1890, pour la culture des plantes médicinales, est situé à Talence. M. le docteur Guillaud en est directeur-professeur, M. le docteur L. Beille, chef de culture, et M. E. Peyronnet, jardinier-chef. Le Jardin botanique de la ville de Bordeaux, distinct du précédent, créé en 1861, a pour directeur-administrateur, M. F. Gaussens ; pour directeur scientifique M. le professeur E. Rodier, et pour jardinier- chef, M. A. Caille. Caen. — Le Jardin des plantes, l'un des plus anciens de France, a été complètement transformé en 1848. Directeur, M. Eugène Vieillard. — Chef de culture, M. Augis. Cherbourg. — Le Jardin de la Marine, à Cherbourg, fondé en 1878, appartenant à l'État, ayant à sa tête M. le docteur Rouvier, directeur du service de santé, et le sous-directeur M. le docteur Michel, est confié aux soins du jardinier-chef, M. Osmont. 390 FRANCE Le Jardin d'acclimatation de la ville de Cherbourg, fondé en 1872, par la Société dhorliculture, est dirigé par M. Hcrvicu, secondé par M. Le Tulliez, jai-dinier en chef. Glermoxt-Ferrand. — Le Jardin botanique, créé en 174^, parle Conseil de ViUc, à la demande de la Société de médecine, eut pour chef Jean Bompart, médecin et conseiller du roi. Depuis, le jardin sest enrichi de collections de plantes, d'herbiers et de serres, sous la direction de Henri Lecoq. Actuellement, son directeur est le docteur Paul Girod, professeur à l'École de médecine et de pharmacie, et à la Faculté des sciences de Clermont-Ferrand. Le jardinier-chef est M. Désiré Layé, élève de Versailles, secrétaire général de la Société d'horticulture, Dijon. — Fondé en 1772, par Legouz de Gerland, le Jardin bota- nique a pour directeur M. le doctem' Laguesse, et pour jardinier-chef M. Jules Lochot, boursier, par concours, de la ville de Dijon, à l'École nationale d'horticulture de Versailles. Grenoble. — En 1782, l'Intendant de la province du Dauphiné fonde le Jardin botanique de Grenoble. Villars, médecin militaire l'organise, puis le dirige jusqu'en i8o5, époque à laquelle il fut nommé professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg. Son aide, Liottard, devint son successeur. — Plusieurs fois déplacé et agrandi, le jardin est définitivement installé en 1842. A Jean-Baptiste Verlot, succède, comme jardinier- directeur, M. Joseph Allemand, de l'École nationale d'horticulture, secrétaire général de la Société dauphinoise. Lille. — Un Carré botanique a été installé il y a quelques années, par M. R. Monier, dans la cour de la Faculté de médecine de Lille, à cause de l'éloignement de l'ancien jardin botanique de Saint-Maurice, fondé vers 1864 ; mais il n'est ouvert qu'aux étudiants en médecine. Le Jardin botanique de la ville de Lille, a pour directeur et jardinier en chef M. Léon Saint-Léger, un des brillants élèves de Versailles, professeur du cours municipal d'arboriculture, directeur des jardins de la ville de Lille. La municipalité lui accorde un subside de 18,000 francs. Lyon. — Le Jardin botanique de Lyon, d'abord situé au centre de la ville, dans le Jardin des Plantes, a été transplanté en i858 au Parc de la Tète-d'Or, par M. Seringe, professeur à la Faculté des sciences, avec la collaboration de M. L. Gusin, alors aide-naturaliste. M. Seringe eut pour successeurs MM. Faivre, Magnin, Dutailly, Guignard et Gérard, professeurs à la Faculté des sciences. Ce dernier est le directeur actuel ; il est de plus chargé des collections botaniques et horticoles de la ville. FRANCE 391 M. Gérard est assisté tlo quatre janliiiicrs-cliefs. L'un d'eux, M. Goujon, est spécialeiiieat attaché au Jardin botanique; les serres sont aux soins de M. Petit-Renaud; M. Buisson a les cultures do pleine terre (Arboreliini et Jtosnriuni); M. Chrétien, les plantes herbacées d'ornement. M.vusEir.LE. — Le Jardin botanique, essentiellement municipal, est situé à quatre kilomètres et demi de Marseille, au pare Borély. Depuis 1880, un laboratoire de recherches botaniques y est annexé. Directeur : M. le docteur-professeur Edouard lleckel, professeur de botanique à la Faculté des sciences. Sous-directeur : M. le professeur Kielïer. Chef de culture : M. Davin, jardinier-chef. MoNïi'ELLiEii. — Le 20 mai 189*3, à l'inauguration des bustes de Dunal, Martins et Planchou, anciens directeurs du Jardin botanique de Montpellier, M, Granel, professeur à la Faculté de médecine, rappelait que cette année était le m'' centenaire de la fondation du jardin. En même tenqos, le savant directeur remontait dans lénumération de ses glorieux prédécesseurs jusqu'à llicher de Belleval, jusqu'à Rondelet, proclamé par Linné, « le maître des plus célèbres botanistes de l'époque ». C'est, en effet, à l'école de Rondelet que se formèrent les plus distingués naturalistes de cette période, les Lobel, les Charles de l'Ecluse, les Jean Rauhin, les Dalechamp. Actuellement, M. Jules Daveau est le jardinier-chef. Nancy. — Fondé vers 1760 par Stanislas, roi de Pologne et duc de Lorraine, le Jardin botanique a pour directeur M. G. Le Monnier, professeur de botanique à la Faculté des sciences ; pour chef des serres, M. V. Brangbourg, et pour chef de l'Ecole botanique, M. Toussenat. Nantes. — Le Jardin botanique de Nantes a été ébauché en 1840, transformé en i858 et agrandi en i8(Ja. Le directeur est M. Paul Marmy, et le jardinier-chef M. J. Diard. Le Jardin possède des Acacias, des Mimosas, des Azalées, des Camellias, des Bambous, des Magnolias, des Chamérops, et diverses espèces qui resteraient délicates sous un climat moins tempéré. Orléans, — Le Jardin botanique de la ville d'Orléans, fondé en 1C40, est administré par une commission de sept membres : M. Auverd pour la botanique ; MM. Transon, Gouchaut et Goujon, pour les pépinières ; M^L Rosssignol, Dufour, Montaillé, pour la floriciilture. Le jardinier en chef était, depuis 1871, M. Edouard Duneau (décédé pendant l'impression de cet ouvrage). 39a FRANCE Des Subventions importantes ont permis au Jardin botanicpie de créer, dans la ville, des squares et des promenades qu'il continue à entretenir. MM. Edouard Delaire et son fils Eugène en ont été les directeurs. Paris. — La capitale possède : I " Le Jardin botanique de l'Ecole de pharmacie ; a*" Le Jardin botanique de la Faculté de médecine ; 'i"" Le Jardin du Muséum d'histoire naturelle. Dans un instant, nous signalerons les principaux services rendus à l'horticulture, par ce dernier établissement. (Voir page 398.) Poitiers. — Le Jardin botanique, fondé en 1787, a pour directeur M. J. Poirault, professeur, et pour jardinier-chef M. Debré. Rexnes. — Le Jardin I)otanicpie occupe remplacement de la promenade du Thabor, qui était, avant la Révolution, le Jardin parti- culier des moines bénédictins de l'abbaye de Saint-Melaine. En 1800, la A ille de Rennes fit l'acquisition du Thabor et y installa, en 1807, le Jardin botanique que réclamait l'Ecole de médecine. A côté, se trouve le Jardin des plantes. Le Jardin botanique doit son beau succès aux soins continus de M. CoUcu, qui, depuis trente-cinq ans, est à la fois le directeur et le jardinier en chef du jardin et des serres monumentales construites en 1862-1863. RouEX. — L'origine du Jardin des plantes remonte à 1735. Il fut fondé par Berthault, chanoine de l'église de Rouen et par les chirur- giens Moyencourt et Dufay, gens fort instruits qui se réunissaient pour cultiver ensemble la botanique et les belles-lettres. En i832, la Ville de Rouen fait l'acquisition du parc de Trianon, d'une superficie de 4-^)5oo mètres, situé à l'extrémité du quartier Saint-Sever. Ce jardin est remarquable par son étendue, le nombre et la variété de ses richesses. M. F.-A. Pouchet fut directeur du jardin; M. Dubreuil père, jardinier en chef; M. Clost, aide-naturaliste. Aujourd'hui, M. le docteur Blanche est professeur de botanique; ^L Lucet, professeur d'arboriculture, et M. Lcleu devient jardinier- chef, succédant à Emile Yarenne, décédé au mois de septembre 1894. Toulouse. — Le Jardin botanique de la ville de Toulouse est un des plus importants de France. Il ne compte pas moins de cinq mille espèces de plantes indigènes ou exotiques, toutes cultivées avec soin. La classification naturelle de ce jardin, qui a été adoptée par M. le docteur Clos, directeur, rend l'étude des plantes tout ù fait FRANCE 393 facile. Un tableau indiquant cette classification, se trouve en tête de l'école, et permet aux gens peu habitués à cette science de trouver la famille des plantes à l'étude de laquelle ils veulent se livrer. Ce jardin, si savamment classé, ne cesse de prospérer, grâce au zèle éclairé et au dévouement du savant professeur de botanique et direc- teur du jardin, M. le docteur Clos. Afin de rendre plus claire l'étude de cette science aux élèves de la Faculté de médecine, il a été créé, toujours par les soins du même directeur, une école spéciale qui a pour titre : École de plantes médicinales. Le jardinier-chef est M. Michel Milhau. Muséum d'histoire naturelle à Paris. Hérouard, premier médecin de Louis XIII et Guy de la Brosse, son médecin ordinaire, obtinrent, par Lettres Patentes, l'autorisation d'acheter, au nom du Roi, une maison, plus un terrain de 24 arpents, sis au faubourg Saint-Victor, pour y fonder un « Jardin royal des herbes médicinales ». Les travaux commencèrent en 1626 et furent terminés huit années plus tard. En 1641, Guy de la Brosse, directeur, succédant à son collègue, publiait le catalogue des i36o espèces de variétés cultivées. Pendant plus de deux siècles, le Jardin ne cessa de s'agrandir et ses directeurs multiplièrent leurs moyens d'action scientifique et pratique. Les autres branches de l'histoire naturelle vinrent, plus tard, y annexer leurs musées, leurs collections, leurs galeries et, enfin, des chaires d'enseignement y groupèrent autour d'elles un auditoire avide de recevoir une instruction supérieure ou populaire. Au début de la Révolution, André Thouin, jardinier en chef, avait reçu du ministère Roland les importantes collections fruitières des Chartreux. Le 25 juin 1793, sur un rapport de Lakanal à la Convention, le titre de « Muséum d'histoire naturelle » était définitivement donné à notre grand établissement scientifique. Les chaires de Botanique et de Culture ont mis en relief des personnages éminents, tels que Tournefort, De Jussieu, de Lamarck, Desfontaines, Brongniart, Decaisne. A côté de ces derniers, des chefs de culture, habiles dans leur art, contribuent laborieusement à l'étude comparative des végétaux, et développent leurs modes de culture ou de reproduction. Ce sont : André Thouin, qui devint professeur et membre de l'Institut; Bertemboise, Riche, Camuzet, Neumann, Pépin, Carrière, Yerlot... La serre et l'orangerie n'absorbent pas tout entière l'attention du Directeur actuel des cultures. M, Maxime Cornu (nommé en 1884), et 394 FRANCE de ses actifs collaborateurs, dont la majeure partie émane de l'École de Versailles. Les parterres bien connus du publie exhibent les meiUeui'es plantes de corbeilles. On y compte notamment : 800 variétés de Rosiers ; 1000 — de Chrysanthèmes ; 280 — de Glaïeuls ; 220 — de Pélargoniums ; 5oo — de Tidipes, Jacinthes, Iris, Crocus et autres plantes bulbeuses, etc. Aussi les demandes des permis accordés aux étudiants et aux artistes, deviennent-elles de plus en plus nombreuses. Pendant Tannée 1893, il a été distribué 852 cartes à 544 personnes qui désiraient recevoir des échantillons, étudier ou copier des modèles dans les serres ou les carrés de la pleine terre. En i883, il n'avait été demandé que i83 cartes ; en 1864, seulement 89. Voici, d'ailleurs, un tableau des Graines, des Plantes, Boutures et Greffons, distribués aux établissements de ce genre et aux correspon- dants du Muséum, de 1S84 à i!^ 29 221 36.83r Tol.'tux . 250 'lOf» r/i or)2 2';.33r. 8.707 6 no Un des rôles du Muséum consiste dans l'échange des végétaux avec des jardins similaires, et la vulgarisation des espèces utiles, dans nos colonies. FRANCE 395 Le Directeur des cultures s'est rigoureusement consacré ù celte double mission. Il a renoué d'abonl les rapports mutuels, quelque peu interrompus ou ralentis, avec les établissements scientifiques français ou étrangers, répartissant les richesses du Muséum entre les Ecoles d'agriculture, Sociétés d'horticulture, Parcs et Jardins publics, Écoles normales, Pépinières administratives, Jardins d'études et Stations de recherches. Tous ces jardins rendent de réels services aux professeurs, aux étudiants et à la population. Indiquons, à titre de document, la nature des établissements qui ont pris part à cette distribution, pendant la dernière année, du i''' octobre i8I i55 233 i64 » .-) 4482 326 261 2IJ7 14 I 46G » 5p9 V2i 162 78 m » 23 3i5 » 27 la 0 2 3i63 342 118 0.)0 54 22 33 7 10 420 .''7 3ç) 4i(> 33 6 82 125 » i:4 247 6 1021 28 5q 1-9 1064 107 20 1 y i(H)3 \^W ^ 455 571 61 120 91 1-33 33 i34 10 10 4 790 G 0 54 16 2 23 » 229 16 29 i3S( 78 » 246 12 7" 206 i55 2 25 5l 9 623 108 3o 352 258 » 39 161 245 3:24 3n() 14 k; Le Muséum approvisionne largement nos possessions lointaines en végétaux alimentaires ou industriels, destinés à augmenter les revenus coloniaux, tout eu enrichissant producteurs et exploitants. 396 FRANCE Depuis huit années, plus de 260 espèces ont été expédiées vers les côtes d'Afrique. lludo-Cliine. la Nouvelle-Calédonie, la Réunion, Madagascar, la Guyane, etc. N'est-ce pas là une œuvre éminemment civilisatrice et utile? L'enseignement des cultures coloniales s'imposait ; M. Maxime Cornu l'a institué au Muséum, à dater de 1886. Il secondait en même temps la création de nouveaux jardins d'essai : A Libreville (Gabon. 1886) ; A Dabou (Cote d'Ivoire, 1893): A Tunis (1890) ; Tous trois confiés à d'anciens élèves de l'Ecole de Versailles. Par im sentiment patriotique bien naturel, les Directeurs des jardins coloniaux, les Résidents, les Missionnaires, les Explorateurs envoient au Jardin des Plantes les végétaux rares ou inconnus. Nous pourrions citer en arrivages de cette nature : Plus de 800 espèces ou variétés de la cote orientale d'Afrique ; Plus de i3oo de la côte occidentale tropicale ; Plus de 3oo du Soudan ; Plus de 600 des Antilles ; Et un nombre considérable de l'Australie et de la Nouvelle- Zélande. Etablir l'inventaire exact et complet des richesses végétales ainsi importées nous conduirait loin. Par les citations cjrii vont suivre, nous voulons cependant mettre en relief l'activité déployée par notre grand établissement national et ses explorateurs, activité qui n'a jamais été plus grande que dans ces dernières années. \evs la fin du dernier siècle, André Michaux dotait la France de toute la flore arborescente de l'Amérique du Nord ; de Humboldt et Bonpland adressaient du Mexique, les premières semences du Dahlia ; La lîillardière signalait les Eucalyptus d'Australie; etc. Combien d'autres, libres ou ofliciels, sont entrés dans cette voie glorieuse, mais non sans périls, de nous enrichir des végétaux jusque-là inconnus, sources de richesses, de bien-être, de commerce et d'industrie ! Abordons cette énumération sommaire : Afrique Septentrionale. Parmi les correspondants du Muséum qui, dans ces derniers temps, ont envoyé des semences recueillies dans l'Afrique septentrionale, citons : Alokuie. — MM. Battandier, Trabut, Durando et Doumergue. Ce France 397 deruier surtout a lait Je nombreuses expéditions de la région oranaise. Tunisie. — M. Blanc, i8y3. Maroc. — INI. Mellcrio. En 1786, Desfontaincs avait importé : Arislolocliiu allissiuia. Et Davcau, (mission à la Cyrenaïque) : Ilyporicum Docaisiicanuni. Afrique Orientale. Ahyssinie. — En i8î25, M. Rochct d'IIéricourl ontroprcnd à ses Irais le voyage d'Abyssinie.Il y recueille le « Tell» Poa ahj'ssinica, céréale cultivée sur les hauts plateaux. En 1840, MM. Petit et Quartin Dillon, de l'expédition scientifique d'Abyssinie, envoient : Anlholjza a'tliiopica ; Golutca al)yssinica ; Euphorl)ia abyssinica. Madagascar. — M. Pervillc, 1842-1844» introduit, de Madagascar : L'Asparagus l'uscifolius. Quelques années auparavant, 1841, le Muséum avait reçu : L'Hibiscus Cameroni. De 1887 à 1889, il lui est adressé, par M. Rigal, pharmacien de la Marine à Diego-Suarez : Adansonia spha;rocarpa ; Hymenodiclyon (Flamboyant bleu) ; Apocynées clivcrscs ; Hyphœnc (spccics) ; Rrewcria (spccies); Jalroplia (sp. nova): Burscraccesàport d'Aralia(Prolium); Landolpliia (diverses espèces) ; Carapa moluceensis ; Lecontea (liane à feuilles l'étides) : Cassia Petersiana ; Lycopodiuni (tige trigone, feuilles Cédrélaeée (petit arbre); si)atulées); Croton squamigerus ; Menispermée (à fouche tubéreuse et Derris (species); feuilles trilobées) ; Dioscorea (bulbes pesant 3 kil. 280); Pachypodium (à belle lleur) ; Entada abyssinica ; Senrà seandens ; Erytiirina tomentosa; Sparmannia subpalniata ; Euphorbia (J espèces) ; Stropliantus Kigali (sp. uov.); Euphori)ia (à nœuds) ; Slrychnos (plusieurs espèces) ; Gi'ewia (plusieurs espèces) ; Terniinalia nielanopliylla ; Hippocratea (sp. 2 esi>èces); Vanilla scrobiculata. A la même époque, le R. P. Camboué (1888) fait d'intéressants envois de graines. Zanzibar. — M. Ledoulx, consul à Zanzibar, expédie des végétaux et des semences d'une certaine valeur (i885). Par M. Humblot, explorateur aux Iles Comores : Angraecum articulatum; Angra;eum Sanderianuni, 1885 ; — fuscalnni ; Eulophia niegistopliylla, i885 ; — Leonis; Impatiens comorensis, 1887. Dans ces dix dernières années, Msi' Leroy, de Zanzibar et Frère Alexandre, du Zanguebar, ont continué les introductions du R. P. Duparquet(i873 et années suivantes). On leur doit notamment: Criuuiu Kirki ; Zamioculcas Boivini ; Zamioeulcas Loddigesii, etc. 398 FRANCE De 1887 à 1894, le R. P. Sacleux, missionnaire à Zanzibar, envoie Acacia p^laiicophylla ; Acriilocarpus zanzibaricus ; Adcniniu obesum (3 var.) ; ."tolanthus zanzibaricus (Labiée cpi- phyto); Alzelia cuanzensis ; Albizzia lastigiala ; Aloc abyssinica ; Asparagus. (2 espccesi ; Baccaurea «Msolo» (arbre à bois dur); lîalsamoilcnilron (species) ; Barleria (spccies) ; Carpolobia alba (Polygaléc) ; Cclastrus lauriiolius ; Cissus paunosa ; Cissus (liane vénéneuse) ; ColTca zanguebaricus ; Conibretum constrictum; Combretum (espèces diverses) ; Cordia subcordata; Crinum ; Cucuniis Sacieuxii ; Dcsmodiuni (species nova) ; Dicrostachys nutans ; Dioscorca (tubercules aériens ver- nissés) ; Dissotis prostrata (Mélastoniacée) ; Erythrina (à larges leuilles) ; Encephalartos villosus (mâle) ; — villosus (femelle); Euphorbes (cactilormes); Gardénia (plusieurs espèces); Gnidia emetica (Synaptolepis?) ; Gongrothaïunus Hildel)randlii (Coni- Sosée à tige marbrée, du Kilima 'djaro); Grewia glandulosa ; Ha^manthus ; Ilarrissonia abyssinica ; Hoinsia densiflora (Rubiacéc à fleurs de néflier) ; Jasminuni trifnliatum; Lissocliilus (à ileurs jaunes) ; Mimusops frutieosa ; Modecca Kirkii ; jMonodora stcnopetala ; Oclina mozambicensis ; Ophiocaulon gumniifer; Pandanus(de Tlntérieur) ; Paullinia pinnata; Plectrantlms ciliatus (à fleur bleue) ; Pohsphœria parviiolia ; Psychotria umbralicola ; Randia dumetorum ; Sarcostemma aphj'llum; Sclcrocarya cail'ra ; Sida carpinifolia ; Sideroxylon brevipes j — diospyroides; Solanuni sanctum ; Sterculia(voisin du Sterculia villosa) ; Strychnos (plusieurs espèces) ; Tei)hrosia toxicaria (importé) ; — densiflora; Telfairea pedata ; Tliespesia edulis (fruit comestible); Tinnea Sacieuxii, sp. nov. ; Uvaria acuminala ; — parAiflora ; — scabrida; Vitis adenocaulis ; — crassilolia; etc., etc. Zanzibar, côtes et îles voisines. — D\in voyage de 1821, par Xeumann, les serres dont il est chef gagnent deux beaux Palmiers : Areca sapida; Latania borljonica. Et la roseraie s'enrichit d'une forme nouvelle du Rosier, dit de l'Ile Bourbon. Par M. Gaudiehaud : Augriecum ebumeum ; l'olystachya cultrata. Par M. Pervillé : (Larissa sessifolia, iH4î, llénnion ; (^d-iiopleris ftjcnieiila, i.s',2 Réunion ; Colea Conuiiersonii, i844; Maraltia sorbifolia ; Pouzolzia rlioxioidcs; Saldinia eolfeoidcs, 1.S42; Sipanea carnea, Réunion ; Stadmannia africana, i85i, Maurice. Afrique Occidentale. Gabon ; Congo ; Côte d'Angola. — Le Gabon est mis à contri- l)ution : De i853 à 1807, f)ar M. Aubry-Lecomte, voyageur au Gabon, puis directeur des cultures du jardin d'essai. Pendant dix an», de i8G3 à 1873, par le R. P. Duparquet. Et, depuis 1884, par MM. le Docteur Ballay, gouverneur du Gabon; Pierre, jardinicr^chef du jardin dcssai à Libreville (1887-1892); FRANCE 399 11. P. Klainc, missionnaire au Gabon (188G-1894); Chalcau, pharma- cien de la Marine (1886-1887). C'est aux recherches de ces derniers, que le Muséum est redevable de plants ou de graines des espèces qui suivent : AU'uriles luicrospcrmus (graine oli-a- giiu'uso); Ainouiuin (nombrctises espèces); Aneisliocladus srotindidorus ; Anoiia paliislris ; Anlliocloisla gal«>iicMisis(sp, nov.) ; Aiil)ryagali<)iicnsis(riuil comestible); lîarlcria (speoii's); lîassia Djawe (arl)re à graisse); Berliiiia aouminata: lîiTliniia spinosa ; Canariimi Sapliu ; Cascaria si)ecics ; Clirj'sohalaiiiis olliplicus (iruil co- nu'stihlc); Cola liallayi ; — clavala ; — gabonensis ; — pacliycarpa ; — species ; (-oiila cdulis (noix comestible); Daniclla (s[)ecios) ; Diilorolia nmltispicala ; Dioscoroa l)ull>ilVia(i)oison violent); Diospyros (plnsicuis espèces); l)raca'naGol(lieana(rc(iiilei)anaclice); Draeoiitoniclum « ()s()arvill(>ra, i^SH,') : Soplioia Ihnn'sccns, i885 ; Fraxinus IJunjïcaiia, i885 ; Syriiiga japonica, it<8G. Ilydraugea voslila, i885; Mexique. — En i8G5, le Muséum rcçoitdc MM. Bourgcau et Ilalin, membres de la Commission scicntifi([uc française : Clicirostcmdn plalannidos,(Sl(M'ciili;i- Clioisya tornala ; cet' dont on ne connaissail (piun .luslicia Lindoni; exemplaire. La Heur a été étudiée l'runus (:ai>uli. au Muséum, et a donné lieu à de curieuses observations) ; Depuis, M. Ilahn se borne aux récoltes de graines. Vers 1842, M. Trécul, voyageur du Muséum, fait parvenir : Cucurbita perennis ; Lagenaria maeroearpa ; Mespilus linearis ; S<)|)li<)ra secundiflora : Yucca lulescens : — Trceuleana. En 1843, ^T. Ghiesbregbt fait hommage d'un lot superbe : Ampliilopliium Ghiesbreghtiauum ; Aphelanura lulgens ; Arisicma maerospatlia ; Bcfïonia vclutina ; — ribesioides ; Blelia Ciliiesbreglitiana ; lîouvardia mollis ; Buncliosia monlana ; Oratozaniia mexieana ; C(vlia maerostaeliya ; Chaniicdorea aurantiaca ; Chieto<îastra Xaudinianum ; Chysis braeteseens ; Cordia nivea ; Cui)ania |)andurietolia ; Cupliea miniata ; Cypella Cdiiesbrefjlilii ; Dioseorea maerostaeiiya ; Echinocaetus liexaedrophorus ; Ecliinocaclus reeurvus ; — s[)iralis ; Eupalorium mieranthum ; Gesneria mcllitii'olia ; Gloxinia lind)riata ; Habrollianinus elej»;ans ; Hydrota'uia meleagris ; Inula u^lutinosa ; Maeleania eoeeinea ; Mamiilaria erecta ; Philadeli)lius mexicanus niici'opliyl- bis ; Uogiera latifolia ; Seneeio eolumnaris, erassieaulis, Ghiesbreu;htianus ; Sobriilia bletinides ; Solainim DcliUi, maeraiillierum : Si)atipliylluni laneadnlium : Tupa Gliiesbreiîlilii. Amiiiuoie Centrale. Mautixique, Antilles, GrADELoriM;.'— MM. L'Iîerminier, venant de la Guadeloupe, en 1842; Richard, i839-i856; Bélanger, 185G-1879; Thierry, i885-î887, ces trois derniers successivement directeurs du 2G 402 fRAXCË Jardin botanique de Saint-Picrrc. à la Martinique, ont introduit la plupart des plantes de ce pays. Par Richard : Acalypha lilifomiis, i84â; Jossinin myrlilblia; Acrosliclmm lalilblium, i855 ; Loniaria longit'olia; Aaratophyllum aromaticuiu, iS4a; Myonima myrtifblia ; Aislonia'lueiila, i84i ; Musa textilis, iSJi); Arcca crinita, 1S42; Nuxia veiticillata, i855; Asploniuni cuncatum. i8.">5 : Ochna lauiilolia, i855 ; Aspidium crinitum, i855 ; Olca cornua, i85ô ; Burasaia mada^fascaricnsis, i855 ; Quivisia lietcrophylla, 1855; Carissa xylopicron, i855 ; Sansevieria cylindrica, i855 ; Cepha^lis Ipecaciianha, i855; Spatliodca adcnophylla, i855 ; Codiœum fongilblium, i855 ; SterciiUa niacroplij'lla, i855. Didjmeles madagascaricusis, i855 ; Par M. Bélanger, 1000 échantillons de la flore de la Martinique. Les envois de M. Armand Thierry ne sont pas moins importants. Un seul, celui du 26 mars 1887, renfermait 2o3 plantes vivantes. (Cet élève de Versailles a importé à la Martinique la culture de l'Indigo et du Quinquina.) En i852, par M. Monny de Mornay, VIpomœa digitata. A M. LHerminier, 1842, nous sommes redevables de six plantes : Acrostichum crinilum; Oncidium Bauci'i ; Brassavola cucullata ; — Herminieri ; Epidendruni cuspidatum ; Pitcairnia Herminieri. Vers 1873, M. Hahn, voyageur, fait parvenir un certain nombre de graines, parmi lesquelles, le Catopsis Hanni. En 1841, arrive de Cuba, le Lemonia spectabilis. Cavanilles envoie, du Mexique, le Cohœa scandens. Rappelons ici que l'abbé Cavanilles, directeur du Jardin botanique de Madrid, recevait le Dahlia, de Mexico, en 1789, et l'expédiait au Muséum, en 1802, par le docteur Thibaud, de la Légation française. Depuis 1884, le R. P. Duss, missionnaire, fait bénéficier le Muséum, dont il est correspondant, de toutes les espèces végétales qu'il peut découvrir. Amérique du Sud. ArgENtiS'E. Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Uruguay, Venezuela. — M. Wcddell, aide naturaliste au Muséum, parti en 1847 ^^ Bolivie, pour étudier et rccliercher les espèces de Quinquinas, lui transmet le véritable Cinchona Calinaj'a et diverses autres plantes. L'année suivante, Ch. Ledos fait parvenir, de Lima, au Ministre de l'Agriculture, les premiers bulbes d'Ullucus tuberosus, aussitôt remis au Jardin des Plantes. Trois ans plus tard, M. Abadie expédie les Lapagevia alba et rosea, de Valparaiso, KllANCK 4^3 De 1804 îi 1^84, M. Lasseaux, ancien employé du Muséum, établi ilans l'Uruguay, recueille de bonnes espèces : AoanlliDslac'livs anjinassoiili's ; Eryiif^ium paiidaniroliimi ; AscMatiim Lasscnnxii ; — platy[»liylluiii ; Dulipltia Twtdiiiiana ; Ciymiioliiv latilolia : Krvii^iiiiii clmniriiiii ; llfhcrliniimi l'i()l(i)is ; ' — iluac'lcaliiiu ; l'ilcaiiiiia Wi-ddcllinna ; — Lassrauxii ; St(ii<)tai)liiuin ainorioanuin. A partir de i880, le 11. 1\ Sodiro a fourni des plantes nouvelles de ri'](puiteur, environs de Quito, et luie quantité de semences. A citer, également, la mission du cap Ilorn, de laquelle M. Paul Ilariot a rapporté diverses plantes de ce pays : lU-rltciis, (si>ccios) ; Lomaria luaf^ollaiiica ; Fa^us aularctiL-a, lictnloitles ; Piiinula iua';rllanica. A ces importateurs de plantes nouvelles, venant de l'Amérique du Sud, il nous faut ajouter encore : Bonpland. i845, Corrientes ; ïriana, i8G-, Colombie ; et pkis particulièrement, depuis une dizaine d'années : Challanjon, chargé d'une mission scientifique dans l'Orénoque, où il trouve de nombreuses Orchidées. Glaziuu. à qui le Muséum doit WKchmea gigantea, le Vellozia plicata, ayant Henri ponr la première fois, 1889, en Europe ; des Aroïdées, des Fougères arborescentes de toute beauté, etc. liaraquin s'est fait une réputation par ses découvertes, particidiè- rement du genre Galadium, 1857-1867. (Baraquin mourut au Brésil, empoisonné, pendant l'année 187a). Citons diflcrentes plantes d'ornement, dont on ne connaît pas bien l'introducteur, déjà parvenues au Jardin : .Kclimra Uii'jiilala, i"~i ; .luaiuiUoa anranliaoa, iS'^y ; — crianllia, i8"5i ; JMimiilus variogalus, i8ia; — con^loiucrala ; Saliti^lossis sinuala, 1828; — ^^'l■iIl)acllii ; Salvia splcndcns, Douiljt>y ; HotifXainvilloa spcclahilis ; Siihcnogync spoeiosa, i84i>; CalcH'olaria scahiosa-folia, 1823 ; Trili-Ioia unilloia, 184^ ; Ccslruiu Parqui; TroiiiL'oluiu aziircuiu. 1842; Ilc'liolropiuni j)cTUvianuiii, i^ôo ; ViMl>c'iia pulcliclla, i8'3i[)ailila ; Pilcairnia iiu-arnala; Disloiïantlnis l)asilaU-ralis, i8',<) ; — pallida ; Eutoi pc oleralonj;ii'olia. Ces végétaux étaient aux sei'res du Jardin, dès i85o. 4^M VllAXCË GuYANK. — Par M. Mcliuon. l)otaniste-agricuUcur à Caycnnc, de Acroconiia Piiturii; ^Echmca Molinoni, nivoa, fuirons; Ar(VOCOCCus micranlhus ; Aspasia variegata ; Asplenium serratum ; Aslrocaryum Murumuru ; Baclris acanthocueiuis ; Beslcria guyancnsis; Brassia Lawrcnceana ; Calathca niodesta ; Caniarotis piirpurea ; Caraguata Melinonis, lingulata ; Carludovica lancaefolia ; Catopsis inconspicua ; Coccoloba Mclinonii ; longifoiia ; Crinum undulalum ; CuratcUa amcricana ; Dicrypta aurca ; Distègantlius basilalcralis ; Geonoma siniplicifrons, maxima, stricla ; Gnctum urcns ; Giicttarda coceinea ; Guilandina spcciosa ; Ajoutons les dons de Sagot, (i856), et ceux, tout récents, de MM. Grodet, ancien gouverneur de la Guyane, etDucoux, pharmacien de la Marine, à Cayenne. llcliconia donsiflora; Macrotlioi'dion tinctoriuni ; Manicaria saccil'cra ; Mai)ania all)ida ; Maxiniiliana regia; Monorobea coceinea; Myrislica otlicinarum, scbifera ; (Enocarpus Batawa ; Pariana scapigcra; Pcrisleria stapclioides ; Pliilodcndron crinipes, crassinervi- cum, Melinonis ; Phj'llocaetus guyanensis ; Quesnelia rula ; Illiopala niontana, elegans ; Scaphvglottis violaeea ; Sol)raIia liliastruni; Spliinetolobiuni guyancnsc ; Strephiuni guyanense ; Tillandsia aloii'olia, bulbosa, dens ; Vanilla acutitblia; Zygopelalum rostratum. splcn- Brésil. ^- De î835 à 1859, Porte, voyageur du Muséum, envoie du Brésil plusieurs nouveautés : /Eehmea auranliaca, glomerala, 18O0, miniata : Anomocliloa maranloidea; Bertolonia œnea, mainiorata ; Billbergia Moreliana, Porleana ; Calatbca glumacea, Porleana, lotun- difolia, sanguinea ; Chanitcdorca Iragrans ; Chrysophyllnni impériale ; CryptanUius clavalus ; Kueliaris aniazonica; Ficus nobilis ; Geissoineria nilida ; (lenoma Poliliana ; Hohenbergia erylhroslacliys ; Mikania speciosa ; Porlea kermesina, i855; Vanilla olavata. En 1844, il est arrivé au Jardin des Plantes, par M. Claussen Fridcricia Guillebu'a; Gcsnora Claussenii, pulclierrinia ; Heleropteris paniculata : Hillia longidora ; Luliea i)aniculala, rosca ; l'Iiryniinu chrysanlhuni ; S|)irantlies(Uaassenii; 'l'rielioideris excelsa. Par Quesnel, i^4^-i84y, de Pernambouc : Alchmea. virens ; CryptanUius zonatus ; Quesnelia caycnncnsis. A citer aussi les graines de liignoniacées, en 18O8, par M. Correa de Mello, botaniste brésilien, et dont on a tiré les espèces suivantes: Adonoealynina bracteaturn ; lia proslraluiii ; Blanriielii , lloribunda, Aneniopa-giiia proslraluiiij Arrabide; rosea ; Bignrjnia sp. (voisine de Bexolcla) ; — Iriplincrvia ; Greniasliis ; Cuspidaria plerocarpa ; Daiiielbi si)lendens ; Distielilio nieiidoccina ; Lundia obliqua ; Mact'adyeiia ; l'etasloina saniydoidcs ; lormosuni ; Tynanllius l'asciculatus ; Zèyheria luberculosa. FRANCE 4o5 A partir de iH'iy, Giiillcmiu et Houllct, du Muséum, rapportent du Brésil les nouveautés suivantes : Alsock'ia iiiiillillora ; Anacardimu orientale ; Anda (Icjnicsii ; Arlanlhi- oxiiuia, polliilolia, liihor- ciilata ; Aslrocaryuni Ayri ; Hactris carvolaiolia, Alaraja; Hofîonia /cluina ; Hii;;n(>iiia viridillDra ; lUcclimiin corcovadcnsc : Hjrsoiiiuia snicala; Carpolroclic hrasilionsis ; Calasrluin Iridciitatuni ; Ciallli-ya lnill)osa, (•iisiia-i)nr[)urea ; C^haïuissoa s[). ; Cirrlijua ruseo-lulca, Loddij^csii; Cncmidostaohjs «j-labrata ; CoflVa Ix'n^'iilensis ; (^ordia <;lal>i'a ; Cupania ^i^lalti-a ; Cyrlopodiniu cuprouni, piinclalum; Diciypla lîaui'ri ; Dioscori-a piperil'olia ; l)i[>ladi"nia rosa caini)oslris; Uiplolliomiuiu lilloralc ; UorstiMiia coroovadensis, ramosa ; Epideudruiii :eiimluin, l)il'oratum, Guillemiiiianuiii, giuuiaccuui, odo- ■ ratissiiuuin, patons ; Eryllirocliitou biasilicnsc ; Eujjonia hrasilionsis, caulillora,GuiI- ieminiana, pscudo-caryopliyllus; Eupatoriuui hevo ; Feronia Jaborandi ; Galipca niacrophylla ; Gardénia Genipa, var. loliis lobatis ; Gcsncria pinnatifrons, umbcUala ; Glossarrhcn (loribundus ; Gyneriuni saccharoides ; Heliconia pulverulonta ; Hclicleres liirsula ; Houllelia stapeliiellora ; Ilydrocolylo in;c(iiiilaleralis ; .bùarandà pubcsccns, sulpliurea; Locytliis Ollaria ; I-Vf^odium liastaUini ; ^larattia hcvis; Maxillaria aouti[)olala, llavescoas, I)i(Ha, ruiVsfcns ; Ma^iKi l)rasiliensis; Mcndozia Velloziana; Monnina sp. ; Moquik-a i^uiancnsis ; Nciualanliius Guiilcminianus ; Oclma ncrvosa ; Ocolca sp. ; Octonima cllii)U('a ; Oncidiuni bic()rniitinn,erispum,cilia- luni, cilriillilVruni, i)iuuiluni,Uiisse- liaiunu ; ( )rniosia coccinea ; Oxalis bii[)lcAril'(>iia ; PijK-r asarilolium ; Poljpodium corcovadcnsc ; l*olaiiior|ilie nnd)c'llala : Psycliolria Icueocepliala ; Rli()l)ala corcovadcnsis, denlala ; Hodri^îiiczia niacrostacliya ; llubus urtica^lblius ; Schizolol)iuin j^luliiiosuni ; Schnclla niacrophjlla, raceniosa ; Schwciggcria paucillora ; Scciiridaca vohil)ilis ; Spccklinia orbicularis ; Stcreulia polyphylla ; Swartzia apctala, Langsdorfli ; Tlicoplirasla amcricana ; Tri^onia nivca ; l'rlica baccifcra; Yanilla cylindrica ; VcUozia ; Vcrnonia Guilleminiana ; Zygopelalum brachypotalum, Mac- kayi, maxillai-e, Murrayanum. Enfin, les souvenirs de Doni Pedro, ami de la France, et de l'explorateur Gounelle qui visita la province de Pernambouc. Au Brésil, encore, le Muséum doit cette gigantesque Nyniphéacée Victoria regia, signalée sur un allluent de l'Amazone par Bonpland et d'Orbigny, explorateurs français. Asie. Chine. — A'^égétaux originaires de l'Flxtréme-Orient, importés au Muséum, depuis le commencement du siècle jusqu'en 1862 : Accranllius diuhyllus ; Ailantus glandiilosa, \-jhi ; Allha^a sinensis, 1818 ; Aniygdalus sinensis, var. allja; — sinensis, var. cocciuea; — sinensis : Aralia sinensis, i83'i ; Azalea sinensis, iSai ; Bambusa nigra ; lîignonia granditlora, iSifi ; lioceonia eordata, 1790 ; (]allistepliiis sinensis ; (;ani[)anula nol)ilis, 1846; Caryopleris uiongolica ; Catalpa lîungei, i838 ; Cellis sinensis ; Cephalotaxns Kortunei, 1848; ClumouaulUus Iragrans, 1776 5 4o6 FR.SJSCE Citrus parvillora; — sinoiisis; — lenuillora ; — trilblia ; Clematis llorida, 1776 ; Croton sol)ilVruiu; Cuiucssus funi'bris, 1846; Cydonia sincnsis, 1818; Daphne Forlimei. 1S44 ; Dianthus sincnsis, ijiS ; Diclvtra spcotabilis, 1810; Epitlendruni lancil'oliuni ; Epimccliiini (diverses espèces); Hemerocallis fulva ; Hibiscus sincnsis, i83i ; Hydrangea Hortensia, 1788 ; Iris sincnsis, 1792 ; Jasminum nuditlorum, 1S4.Î; Koeh-euteria paniculala, 1789; Ligustrum sincnsc; Lilium concolor, 1804 ; — ligrinum, 1804 ; Lonicera llexiiosa, 1806 ; Lyclinis grandillora. 1774; Magnolia fuscala, Yulan, 1789; Morus niultieaulis. 1821 ; l'œonia albillora, 1784 ; — Moutan, i"97' Photinia serrulata, 1804 ; Piltosporuni Tobira, i8o4; Podocarpus sincnsis; Primula sincnsis, 1820; Prunus sincnsis ; Pyrelhruni siuensc ; Rheuni Ribes, 1724; Rhododendron arl)orcum, 1820; Rosa Ranksiic, 1824 ; — liracteata, 1795 ; — microplijlla ; Spiraca Forlunci ; — pruniColia ; Sterculia plalanilolia, 1707 ; Tliea Bohea ; — viridis ; Trichosanthes anguina, ijoS; Ulmus sincnsis ; Urtica nivea, 1789 ; Wistaria sincnsis, 1818. Ajoutons le Pé-tsai, Chou blanc de Chine, 1820. Le Bambou panaché, de l'amiral Gecille, arrive en 1847. En 1848, le Platj'codon aiitumnalis, puis le Rhamnus incana, i853, par M. Boursier de la Rivière. Les introductions delà Chine au Jardin des Plantes se continuent, nombreuses et intéressantes, dans la seconde moitié du xix'' siècle. De i85o à i854, M. de Montigny, consul de France en Chine, lui fait parvenir : ChaniMTops excelsa, 1849; Ligustrum japonicum iianiculatum; Dioscorca Batatas, i85o ; — — robuslum ; Indigofera alba, i85o; Soja hispida, 1804. De M. Eugène Simon, un autre consul, le Jardin reçoit, (1861-1864) : Dambusa Simonii ; Piiiladclphus parviflorus ; Ccdrela sincnsis, 18^1 ; — rubricaulis ; Clerodcndron scrotinum ; Prunus Simonii ; Cotoncaster rellexa ; Pyrus bctulaifoiia ; Elaîagnus Simonii ; — Simonii ; Paliurus lucidus ; Skimmia rubclla. De 1857 à 1872, il lui est envoyé, par M. l'abbé David, missionnaire : Ampélopsis dissccla; — — aflinis ; — — inlci-mcdia : — triloljala palmiloba ; — tripartila ; — — lulesccns ; — tnl)crifcra; — lubcrosa ; Amygdalus spinosa ; Arnieniaca Davidiana ; Ccdrela sincnsis, 1.SG2; Celtis Davidiana ; Cissus Davidiana ; — — acutilol>a ; — — pinnata ; Cissus platanifolia ; — rui)rieaulis ; Clematis Davidiana ; Cotoncaster liorizontalis ; Eopepnn vitifolius ; Lcspedcza l)icolor ; Ostrjopsis Davidiana; Pèche plaie, jS")7 ; Persica Davidiana, i8G5 ; Sjiinovitis Davidii, 187a; Syringa japonica ; V itis Ronïaneli ; — rutiians; Xanllioccras sorbllblia, 1868 ; etc. etc. De 1879 à i883, le Docteur Bretschneider, médecin do la Légation russe à Pékin, gratifie le Muséum de plantes r,ares. FRANCE 407 Un seul envoi, celui du 4 novembre 1882, contenait 35^ numéros. Voici les noms de qTK'l(|U('s espèces principales : Acer Iriincaltnu ; Aclinospora daliurica ; Callisacc dalmiu-a ; Orcis siiKMisis ; Cornus auslralis ; Corylus lifloroitliylla ; X» iuai)(lstiiirica ; Fraximis Hiintjjcaiia ; — — micropliylla ; llumiilus japonicMis ; Hj-dran^ft-a vcslila ; Iris oxypi'tala ; — teeloiuiu ; Li<;uslrina pokincnsis ; IMslacia siiiciisis ; l'ruiius liiiuiilis; — lril(>l)a (typi' à 11. simple); l'yiiis iisurii-nsis ; Uliainnns ar>;iila ; — pai'viflora ; — viijjala, de. ; llosa l'rjfvalski ; Staeli} s allinis ; Stenulia ityriformis ; Syriaga Liiiodi rosea ; — [>ul)escens. Depuis i88G,le Muséum est redeval)le à M. labhéDelavay, mission- naire, d'espèces inédites de la llorc du Yunuan : Los (latts iiiiliquciif l'aririéc de leur intivMluclion, ef i)uel<|uofois \'ô[to<\uo où ces plant'^s ont (Hé tout d'ahonl mises en distribution, par le Muséun), soit à rétjt île plantes vivanli's, soit !\ l'état de graines. Anémone cadestina; Arisa^ma suiaraj^dina, 1888 ; Bauhinia bryoniieflora, 1889; — densillora, 1889 ; — yunnanensis, 1890 ; Bcrberis pruinosa cl autres, 1888 ; Chrysospleniuni Delavayi ; — yunnanense ; Clemalis Delavayi ; Golutea Delavayi, 1891 ; Cotoncaster sp., 1889 ; Cyanantlius barhalus ; Delavaya yunnanense, 1889 ; Delpliiùiuin Delavayi, 1889 ; — flexuosum ; Denlaria rcpeus ; Desmodiuni longipes, 1890 ; Dcutzia discolor, var. purpuras, 1888 ; Diarrhena japonica, 1888 ; Erysimum yunnanense ; Guldenstîcdlia Delavayi : Inearvillea Delavayi, 1886 et 1889 ; Jasminum polyanllmm; Kœlreuteria bipinnala, 1889 ; Lcspedeza Delavayi, 1889 ; •— tri{çonoclada, 1890; Japon. — Végétaux originaires Plantes, depuis le commencement Aconllum japonicum, 1700 ; Adcnostyles japonica; Anémone eleu;aiis ; — japonica; Aucuba jai)onica, i^H'i; Broussonclia papyrilera, i^ôi ; Camcllia japonica, 17'^j ; Ghœnomeles japonica, i8i5; Citrus omarf^inatus ; Convallaria japonica ; Cryptomeria japonica, 1844 ; Eliçai^nus rellexa ; Eriobotrya japonica; Evonymùs japonicus, 1804 ; Ginkjîo biloba, 1^54 ; Hemerocallis can'ulea ; — japonica ; — Sieboldi ; Lespedeza yunnanensis, l89f); Liifuslruiu sp. ; Aloriiia Dtdavayi ; Osteonieles anllivllidifolia, 1890; l'cconia Inlea, 188S; Pnneovia l)elava\i; l'iptanllius tomenlosus, 1889; Podoon Delavayi, 1888 ; Primula calliantha, 1890; — Delavayi ; — Poissoni, 1889 ; Ranuneulus yunnanensis ; Rhododendron lîurcavi, 1890 ; — canipyloearpum ; — ceplialanlhnm; — ciliicalix, 1889 ; — décorum, 1888; — Delavayi ; — lastigiatum, 1889; <— lacteum, 1889 ; — racemosum, 1890 ; — scabrilblium, 1888 ; — yunnanense, 1890; Snxifraga Delavayi, 1890; Silène Delavayi; Thaliclrum Delavayi, 1889; etc. etc. du Japon, importés au Jardin des du siècle jusqu'en 1862 : Iloleia japonica, i835 ; Ilovenia dulcis, 1812 ; Ilex gigantea ; -^ Inlilolia, 1824 ; — Tarajo ; Kerrin japonica, 1700 ; Ligustrum luciduiu. 1794 ; — ovaliloliuni ; — saliciiblium ; — Stauntoni ; Liliura iaj)onieuni. 1804 ; la ianeiloliuni ; — speciosum, i83o; Nandina domestica, 1804 ; Scutellaria japonica; Sedum Siejjoldi ; Sonhorajaponiea,i747(P.d"lncarville); Viburnum (plusieurs espèces). 4oB FRANCE En i885 et anuées suivantes. M. labbé Faurie, missionnaire, transmet au Muséum ; Cotonoaslei". sp. var.; Plielloplerus litloralis ; Ei)iloItiuiu Fauriie; Rhus ; Kdhiutoiia jaiioiiiia ; lluhus ; Lol)olia sossilitlora ; Tliuya sp. Penceilamiin Kauriie : Etc.' On sait que le premier Clirysanthème à grande Heur, provenait d'un envoi fait par Pierre Blancard, en 1789, à Marseille. Le Jardin des Plantes le reçut des l'année 1790. Quant au Paulownia, nous le devons au vicomte Fritz de Gussy, qui, en 1834. en apporta les graines, lui-même, au Muséum; on y voit encore le premier exemplaire mis en pleine terre, près des serres, où il épanouit ses grappes llorales, depuis le 27 avril 184^. En 1878, la Commission impériale du Japon, à l'Exposition universelle de Paris, fit don au Muséum de variétés de Pruniers, de Mûmes, de Cerisiers, de Plaqueminiers, de Radis, de Dolicjues, etc. Ixdo-Chixe, etc. — De Gochinchine, du Tonkin, du Siam, de lAnnam, M. Lépine, pharmacien de la Marine, envoie vers i855 : L'Involucraria Lepiniana. et, en 1862, des graines de : -Vmaryllis ; Erythroniuin de l'Inde; Galanga, etc. Par le Docteur Royle, en i855, diverses plantes et notamment des Orchidées de l'Inde : /Erides ; Moiiomeria nitida ; Bulbopliylluin ; Vanda. Dendrobium ; Etc. Par Alexandre Godefroy, voyageur en Gochinchine (1874-1876) : Camcllia Dornieyana ; Pellionia Davcauana ; Cj'pripcdiuin Godefroyœ ; Plialœnopsis Esmeralda ; — Rcf^nieri; Torenia llava (lîailloni); Eiirycles amljoiiicnse (réintroduit); Etc. Puis ce sont les magnifiques envois du R. P. Bon, missionnaire apostolique à Tan-Hoa (1890-1893), et de M. Rigal, pharmacien de la Marine, en Annam (1891). Asie Mineure et Asie Centrale. — De l'Asie mineure, le Jardin des Plantes possède : Depuis 1735, le fameux Cèdre, Cedrus Libani, planté par Adrien de Jussieu et donné par Collinson. Depuis 1739, le Gundelia Touvneforlii, rapporté par Tournefort. Depuis 1787, \c Micliaiixia campanuloides , introduit par L'Héritier, à la suite d'un voyage dans le Levant. A la fin du siècle dernier, également, Olivier fait présent de noyaux du Pécher dispahan (Perse , qui furent semés au Jardin des Plantes. La Billardière fait don du Fontanesia phjdlirœoides (Syrie, 1788), et Tournefort, du Juniperus excelsa. FRANCE 4^9 A partir de iS5o, M. lîalaiisu fait parvenir ilc hous végétaux: AImcs cilicica ; Anuciiiac;! hicida ; Aciuillioliinon vciuislmii ; Ciiiii|>;miila ()1\ iii|)ica ; Ainy{<*li»lus IJalaiis.i' ; IV-lai'^oiiiuii» Kiullioherianuin ; — salicilblia ; l'iivllirt-a Viliiioriniana, iiSOfi; i-tc. Le Muséiiin iloit encore à M. IJlancIic, consnl de France à Tri[)oli, de Syrie (iS;o à 1880), les : Campainila inacroslyla ; Cornms triloha ; Vcrbascuni bombycifcrum. A M. Pissard, jardinicr-clicrdii Shah de Perse (vers 1880) : Crocus idiiiis ; i'rniuis IMssanli ; Rosa moscliala (var. Pissardi). A M. Deflers, exploratenr (Arabie, 1891-1894) : Aii>arylli}»us pinnalilida; Korolkowia Sewerzowi ; Ereniurus robusUis ; Populus Bolleaiia ; — lurkeslanicus; Tuiipa Grei>;i. (Le Muséum a reçu et Ixiolirion lalaricum ; répandu des milliers de liulbes). A MM. Bonvalot et prince Henri d'Orléans (Thibet, 189.2), VIris pvincipis, sp. nov., et diverses Orchidées ; A M. Blanc, inspecteur des forêts (mission an Turkestan, 1891), diverses plantes niai'aiclières, économiques ou industrielles, notam- ment le Kcndyv (Apocynmn sibùncnin), plante textile, des Radis nouveaux, un Melon à chair très parfumée, diverses Céréales et Légumineuses, des arbres et arbustes, parmi lesquels le Morus alba fruclii griseo et le Rosa Webbiana. OCÉANIE. Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelles-Hébrides. — En 17912, de son voyage à la recherche de La Pérouse, La Billardière rapporte : Anoplerus glandulosa ; Eucaljplus globulus. Puis, de l'expédition Baudin, le Phormium tenax, multiplié par André Thouin, au Jardin des Plantes. Le comte amiral Laplace, entre autres choses, introduit le Casta- nospermum australe, au moyen de graines récoltées à Morton-Bay. La I"" floraison eut lieu en i85o. Dupetit-Thouars (1839) dote le Muséum des Ai'eca sapida et Cordj-Une indivisa, de la Nouvelle Zélande ; du Biiddleia madagas- cariensis, de Madagascar, et des Cœsia gracilis, de la Nouvelle- Hollande. Pendant l'année 1827, on importe le Sollj'a heterophj-Ua, et, plus tard, des graines de Podolepis chrjsantha et de BracIi}'comç iberidifolia, 1845, 4iP FRANCE En 1840, M. Yerreaux, voyageur du Muséum, lui adi'esse, outre une importante collection de graines, les plantes suivantes : Ano;ophora cordata; Hovea raceniulosa ; Anigozanlhos coccipea } Lanibcrtia foriuosa ; Aotus A'illosus ; Macrozaniia oriolepis ; Eueal3'ptiis macfoearna ; O.Yvlobiuiu eonlifolium; Eudesmia Drunimonaii ; Todca afïicana ; Eurycles Cunningliamii; Xcrotes longiiolia. A noter ensuite, de 1844» les introductions de M. Raoul, l'habile explorateur de la Nouvelle-Zélande, et celles du baron Von Mueller de Melbourne ; entre autres un Todea rdmlaris, qui est le plus bel exemplaire connu en Europe (1886). Pendant la même année (1886), des graines de la Nouvelle-Zélande, par M. Travers, et en 1891, par M. Gockayne. Nouvelle-Calédonie, Taïti, Iles Marianes. — De i855 à 1869, par M. Pancher, jardinier colonial à la Nouvelle-Calédonie : Fremj-a aurantiaca ; KenUppsis macrocarpa ; Pauax sessiUflora. Par M. Gardât, à Taïti : Le Musa Fehi. Par M. Perret, inspecteur de la transportation à Nouméa (1888-1893), les Eiigenia niagnifica et Dioscorea pentaphylla, etc. Par M. Gouharoux, directeur de l'Intérieur (Nouvelle-Calédonie, 1892), diverses graines, notamment : Cerbei-a candelabrum ; Ghrjsophyllum Wakere; Semecarpus atra. Java, Sumatra, Ma;tens ; Orothainnus rosmarinifolius ; Oxycoccos palustris ; l'iioriiiiuni Colciisoi ; — Cooki ; l'holinia, 3 variétés; Phyllirca, '» variétés ; Pittosporuin Tobira ; — tornifolium ; Qucrcus acuta ; — Ballota ; — coccifera; — Fordii ; — glabra ; — llex ; — ja|ionica; — Sulier ; lUiododcndrori liiinalayonsc ; liliodora canadcnsis; Itaplilolcpis. V variétés; lintn gravi'olciis ; Salial acaulis ; Si'Iago coryiubosa ; Skimmia fragans: — jajtonica ; — oblata ; Stranv.i'sia glaucescons ; Slypboiiia sorrata ; Toucriuiu, 3 variétés ; Tlioa viridis ; Vacciniuin, 3 variétés; Vi-ronica Andcrsonii ; — anguslifolia; — Lindloyana ; — salicifolia ; — Travcrsii ; Yucca aloifolia ; — gloriosa ; — pendula. 4i4 Araucaria iinbricata ; Arllirotaxis stiaginoklos ; Callitris quatlrivalvis; Cjpjptoinoria japonica ; Cuppossus olcgans ; — funebris : — Govcuiana ; — Iiorlzontalis : — Laiuliortiaiia ; Eplicdra nltissima : Abutilon voxillariuin ; Akebia quiiiata ; Arauja albciis; Aristolochia altissinia ; Borchcmia volubilis ; IJigrionia caprcolata ; Brunriicliia cirrhosa : ConvohTilus inauritanicus : Dclairea scandens ; Eccrcmocariius scal)CT ; Ercilla spicata ; Kaiisura japonica ; Konnedya ovata; MarulcvUlea suavcolens ; Marsdcnia erccta ; Lomaria alpina. Onoclea sensil)ilis. PRASciÉ Arbres résineux. Fitz-Boya palagonica ; Junipcrus druiiaeca ; — oxcL'lsa ; Podocarpus uci'iifolia : l'rumiiopytis clegans ; Saxi'-Cotlia'a consplcua ; Torroy;» taxifolia ; — nucifcra ; NVellingtonia gigaiitca; — soiiipervircns. VÉGÉTAUX GRIMPANTS. Muehlerdjcckia nunimuIaria:!folia ; l'assillora co.rulea ; l'uoraria Tiiunltergii ; Hhyiicliospcrinum jasminoidcs ; — sincnsls ; Bosa Banksia^ ; — caiiU'Ilia'Ilora ; — indica ; — thyrsillora ; Schizaiidra coccinca ; Scnicle androgyna ; Sniilax aspcra ; — mauritanica ; Solauuin jasminoidcs ; Stauntonia hcxapliylla. Fougères. Polyslichum prolifcrum. AVoo(Uvai(lia radicans. Grçigia spiiacelala. Broméliacées. Pitcairnia bromolil;iolia. Ces dernières vivent en plein air. sur la tige du Chamœrops. Enfin, des plantes diverses, parmi les Dianella, Eryngium, Gunnera, Lobclia, Seniele, Tupa, Xerotcs, etc. Les premiers Camellias ont été plantés en pleine terre, en i8ii : et douze ans après, le l^ucca gloriosa, apporté d'Amérique par le comte de Rossy, capitaine de vaisseau. A la suite d'essais et de propagande, dus en partie au directeur du jardin de la Marine, la pointe du Finistère a vu s'acclimater et se reproduire bon nombre de végétaux exotiques. Parmi les plantes herbacées : h'Allium neapolitanum dltalie, a élu domicile dans les haies et au milieu des ruines du littoral. \J Alj-asiim mariiimum, du sud de la France, haliite les murailles et les falaises de la rade de Brest. 1^'Aponog-eion distachyon, du Gap, apporté en i84o par l'amiral des Botours, n'a pas lardé à encombrer les rivières. Le Delairea odoj-ala (Senecio scandens), du Mexique, installé sur les falaises, depuis i865, envahit les ajoncs. Ses tiges, longues de 4 à 5 mètres, fleurissent abondamment vers la fin de l'hiver. FRANCE 4 13 h'Elodea canadensis. joU- dans Téttiug de la Villeneuve, en 1887, s'est reproduit, depuis, dans les cours deau de la région. h'Erig-eron canadcnsis, aeelimalé depuis i865, s'est propagé sur les talus des chemins de fer. Le Gnap/ialiiun undulatiini, du Cap, descendu de Cherbourg par le rivage niarilinie, s'est implanté dans les tranchées du chemin de l'er de Touigneau, à la limite extrême du département, dans l'Est. Le Gj'neriiwi argenteiim, de Montevideo, acclimaté depuis i86o dans les terrains secs, sur les remblais, dans les tranchées, sur le terre-plein du port du Commerce, se rencontre ({uelquefois aussi sur les vieux murs et les cheminées. h'Helicfirysiimfd'tidiim, du Cap, croît sur les falaises de la rade depuis i8i5, et dans les tranchées des voies ferrées, depuis i8G5. h'Hieraciiim amplexicaiile, comme la variété orangée, à Guipavas, se plaît avec les vieux édifices. Le Meseinbrianthemiwi ediile, du Cap, s'est installé à RoscofT, à Brest et en pleine île de Batz. L' Œnothera stricta, du Cap, et la variété rosea, du Mexique, se sont implantées dans les vieux bâtiments et les landes humides d'un moulin à poudre. UOphiopogon j'aponicus, c{u'on emploie à la confection des pelouses, forme partout de superbes bordures. Le Scilla hemispherica, d'Espagne, pullule désormais à Roscanvel, à Saint-Jacob en Loperhet et au Conquet. Le Vittadinia triloba, Composée australienne, s'est acclimaté sur les falaises et au centre des gares. o\\ elle est connue sous le nom de « Pâquerette des murailles ». Parmi les arbres et arbustes ligneux : U'Alniis cordata, originaire de la Corse et de l'Italie, se ressème à peu près partout en Basse-Bretagne. Le Cistus hirsiitas se mêle aux ajoncs des Landes de Ker^vallon. \j' Erica polj'trichifolia, du Cap, a envahi le jardin et les tranchées du chemin de fer, où on le recèpe pour en faire du bois de feu. Le Genista niaderensis foisonne à travers les jardins de Brest, Landerneau et Morlaix. Le Veronîca decnssata, d'Australie, couvre les rochers de la pointe du Finistère, et constitue, à l'île d'Ouessant, des bordures élégantes ou des haies fleuries, hautes de 8 mètres. Les habitants l'ont appelé « Myrte d'Ouessant ». Mais le plus bel exemple de naturalisation est, sans conteste, l'Araucaria imbricata, du Chili. A vingt kilomètres de Brest, au Penandreff, un groupe d'arbres 4l6 FRANCE de cette espèce, plantés en i82'3, atteint aujourd'hui une hauteur de 34 à ii5 mètres, IVuctinant depuis une vingtaine d'années et fournissant même des semis naturels. Le Jardin botanique de la Marine, à Brest, est donc un jardin d'expériences et d'acclimatation. Jardins d'études et de vulgarisation. En dehors des jardins botanicpies, véritables foyers d'enseigne- ment scientifique, relatifs à la plante, il existe un certain nondDre de jardins d'études et d'expériences, sans parler des jai'dins annexés aux Écoles d'agriculture et aux Picoles normales on primaires. Les uns sont adjoints à des établissements commerciaux, généra- lement ouverts aux amateurs; des collections végétales intéressantes s'y trouvent réunies, étudiées, comparées, multipliées, renouvelées. Les autres ont été créés par des Sociétés horticoles déjà citées, ou font corps avec des parcs publics, des squares, des promenades, appartenant soit aux villes, soit aux administrations de toute nature; ils sont fréquentés par le public. Ajoutons les domaines, les parcs, les propriétés particulières où des amateurs éclairés et passionnés cherchent à grouper, à classer, à déterminer, à faire connaître les végétaux d'utilité et d'ornement. Le Muséum d'histoire naturelle de Paris, si riche sous tous les rapports, ne fera point oublier aux amis de la nature, ni le Jardin d'Acclimatation, ni les ombrages, les corbeilles fleuries et le carré aux arbres fruitiers du Luxembourg. Avec ses parcs iuunenses, ses admirables parterres, ses bosquets, ses pelouses, ses taillis, ses avenues, la Ville de Paris n'oflrc-t-elle pas au promeneur des sujets variés d'instruction, et, au travailleur, un enseignement pratique et raisonné ? Visitez ses pépinières d'Auteuil, son fleuriste de la Muette, son verger de Saint-Mandé, jusqu'à son immense dépotoir de Genne- villiers, qui fertilise des cultures potagères ou arl>ustives, et vous vous rendrez couipte des puissants moyens d'action, des ressources infinies et de la valeur du personnel d'élite dont \u capitale dispose en faveur de ses plantations. Enfin, tout en respectant le chef-d'œuvre de Le Notre, à Versailles, l'État conserve, entre autres, à Trianon, les richesses dendrologiqucs découvertes par André Michaux, dans l'Amérique du Nord. l'UAXCE 'Î17 Iinilaiit Paris, Lyon eonsrrve un raiij; siipéi-ii'ur à sou Parc de la T?te d"()r, oii viouueul s'approvisionner les jardins publics de la Cité laborieuse. A Marseille, le parc IJorély reste un des plus agréables souvenirs du touriste . Bordeaux, Nantes, Cherbourg, Angers exhibent, dans un cadre charmant, des végétaux délicats sur diflérents points du territoire. Lille. Rouen. Beauvais, Soissons. Chartres, savent allier le clos IVuitier aux méandres de l'art paysager. Sauraur a commencé par la viticulture ses champs d'instruction. Hyères agrandit son jardin d'acclimatation, bien au delà du Clos- Aiguier, et Nice couvre d'un manteau de Heurs le lit du Paillon, sec ou tumultueux. Rappelons encore quelques phintations renommées : La Pépinière et les places publiques de Nancy ; La Patte d'Oie, les avenues et les squares de Reims; Le Peyrou et les jardins de Montpellier ; Le Parc et les squares de Dijon ; Les Jardins des Plantes de Toulouse, de Clermout-Ferrand, de Grenoble, de Gaen, d'Avranches, de Cherbourg ; Les squares, les boulevards, les promenades d'Amiens, de Tours, du Mans, de Rennes, de Nîmes, d'Avignon, de Châlons, de Troyes, de Moulins, de A'alenciennes, de Langres, de Roubaix, d'Épinal, de INIelun et de nombreuses villes de l'intérieur ou du littoral. C'est de l'hygiène à pleins poumons cpi'assurent ainsi, aux habitants, les municipalités soucieuses de la santé publique. C'est aussi un attrait pour l'étranger, en même temps qu'un moyen d'instruction, quand les plantations ont été combinées avec science et bon goût. Sous ce rapport, la plus intéressante des créations utiles et agréables est, à coup sûr, la villa Thuret, au cap d'Antibes. Remarquable par les importations et les essais de naturalisation, elle a rendu les plus grands services à l'horticulture de tous les pays. Voici ce que dit, de ce coin privilégié de la Provence maritime, M. Charles Naudin, de l'Institut, le savant directeur, dans une note qu'il a bien voulu rédiger, sur nos instances, pour cet ouvrage : Coui' d'œil sur l'horticulturk mkridioxalk. Il y a, à proprement parler, deux midis en France, placés sous les mêmes latitudes, juxtapt)sés l'un à l'autre, et néanmoins si dillërents par leur climat et leurs productions qu'on pourrait croire, au premier abord, qu'ils sont séparés par toute la largeur de l'Océan. L'un â7 4l8 FRANCE d'eux est situé daus ce que les météorologistes appellent le climat girondin : l'autre appartient au climat méditerranéen, qui règne sur tout le périmètre de la Méditerranée, en Europe aussi bien qu'en Afrique. Chacun deux a sa végétation indigène propre, et ses cultm^es agricoles particulières et caractéristiques. Le clinuit girondin, dont la température moyenne annuelle peut être fixée, avec de légères variantes, à 12 degrés centigrades (celle de Paris est de io''8), trouve son expression la plus nette dans le sud-ouest de la France, au sud de la Garonne, mais il s'étend, en remontant le long de l'Océan, jusqu'aux confins de la Bretagne, ou, si l'on aime mieux, jusqu'à la Loire. Le Blé, la Vigne. le Maïs y sont l'objet de cultures florissantes, auxcpielles s'ajoutent celles des arbres fruitiers ordinaires, dont les produits sont justement estimés. Per- sonne n'ignore que les Pruneaux d'Agen et de Tours ont acquis une réputation européenne et sont, pour cette région, une source impor- tante de revenus. On connaît mieux encore les Vins renommés de cette partie de la France, qui, sous l'appellation générale de Vins de Bordeaux, s'exportent dans tous les pays du monde. Au total, la région girondine est une des plus belles et des plus fertiles de la France. L'horticulture proprement dite, quoique peut-être moins avancée que dans le bassin parisien, y produit à peu près toutes les plantes d'ornement qu'on trouve dans ce dernier, et, à cause du climat plus doux qui résulte d'une latitude plus méridionale et du voisinage de rOcéan, elle élève en plein air, sur certains points, au moins, des arbrisseaux qui doivent être abrités en orangerie sous le ciel de Paris, tels que le Myrte, le Grenadier, le Laurier-rose et quelques autres. Le Figuier, quoique souvent maltraité par les hivers, y donne des fruits encore présentables ; quelques Eucalyptus d'Australie y résistent au froid pendant quelques années ; mais ce sont surtout les arbres forestiers de l'Amérique du nord, du Japon septentrional et de la Chine qui y récompensent le mieux les tentatives des acclimateurs. S'il était question un jour de créer un vaste arboretum, pour y réunir les arbres et arbrisseaux de presque tous les pays tempérés du globe, nul point de la France n'y conviendrait mieux que le sud-ouest, où déjà se font remarquer des plantations d'arbres exotiques on ne peut plus encourageantes. Le midi méditerranéen, qui est pour nous le vrai midi, offre au voyageur qui le traverse un aspect bien difl'érent. Sa température moyenne, considérée dans l'ensemble, est de -|- i4" centigrades; mais, suivant les lieux et les orientations, elle peut descendre à -i- i3 degrés ou en dépasser i5, ce qui est dû à la topographie très FRANCE 4iy accidfUtt'C du pays, où 1rs [)l;inlcs Ircjuvciil les expositions les plus diverses. A ([uoi la régiou niéditeiTauéeaue doit-elle la supériorité de sa tein[)ératui*e sur eelle de la réjçiou giroudiuc? A deux causes égaleuieul puissantes : d'abord Tahri que lui iout les Alpes et leurs ramifications contre les vents du nord, ensuite le voisinage d'une nier euro])éo-arricaine, lorteuienl échaudëe par le soleil j)endant un long été, et ([ui lui envoie de lu cliali-ur pendant l'iiiver. Le climat est surtout caractérisé par la sérénité du ciel, la transparence de latmosplière, la vive luuùère et lardeur du soleil, qui se lait encore sentir au cœur de l'hiver. Un autre caractère de ce climat c'est la sécheresse souvent extrême des mois d'été, et l'abondance de la pluie en automne et au printemps. Le thermomètre peut, exceptionnelle- ment, y descendre à 7 ou 8 degrés au-dessous de zéro, mais le froid ne dure c[ue quelcpies heures de la nuit et il est rare qu'il y gèle pcidant le jour. Les vents violents d'est et d'ouest (ce dernier connu sous le nom de mistral) sont presque le seul défaut du climat médi- terranéen. De ces diverses conditions résulte une végétation plus ligneuse, plus dure, plus résistante au froid et à la sécheresse que celle des contrées moins ensoleillées et plus constamment humides du reste de la France, végétation caractérisée par la persistance du feuillage des arbi'es et des arbrisseaux, dont le plus notable est le classique Olivier, l'arbre dominateur et nourricier de la Provence. C'est lid qui, de prime abord, frappe les yeux de l'étranger; en seconde ligne viennent les Pins maritimes, les Pins d'Alep, le Pin pignon, les Cèdres pyramidaux, le Chêne liège, le Laurier, puis la végétation plus humble du Myrte, des Lentisqucs, du Laurier rose, de la Bruyère arborescente et de beaucoup d'autres arbustes ou sous- arbustes qui couvrent les collines arides et inexploitées, livrées aux troupeaux de moutons et aux chèvres. Une telle région est évidem- ment propre à la culture de beaucoup de végétaux exoticfues, surtout de pays cpii s'en rapprochent par leurs conditions cliuuitériques. La région méditerranéenne se divise assez nettement en deux zones, celle de l'Olivier, qui est de beaucoup la plus étendue et qui s'élève jusqu'à l'altitude de 5oo à Goo mètres, et celle de l'Oranger, qu'on pourrait aussi appeler la zone des Palmiers. Cette dernière, qui commence à Ollioules, près de Toulon, et se continue presque sans interruption jusqu'à Nice, Menton et au delà sur la côte italienne, ne s'éloigne guère des bords de la mer. C'est la partie la plus privilégiée du pays, presque un lambeau de la côte africaine ((ui lui lait face de l'autre côté de la ^léditerranée, avec la môme végétation indigène et les mômes plantes cultivées. Le Caroubier en est l'arbre le plus ciu'actéristique, et on aurait pu, il y a quelques 420 FRANCE années, lui adjoindre le Paliuier nain, sil n'avait été extirpé par le vandalisme des touristes étranj^^ers. Mais eette antique flore provençale a beaucoup changé d'aspect depuis une quarantaine d'années, par l'introduction d'une multitude d'ai'bres et d'arbrisseaux exotiques, qui rappellent la végétation tropicale. Avant rétablissement des chemins de fer, la Provence était presque inconnue du reste de la France, et l'horticulture, sans y être tout à fait nulle,s y traînait dans la routine, sans avenir et sans autre guide que quelques livres de jardinage publiés à Paris et qui n'étaient point faits pour elle. Depuis que les communications avec le nord sont devenues faciles et rapides, elle s'tîst transformée, pour ainsi dire, à vue d'oil. De riches étrangers, à l'exemple de lord Brougham, attirés par la beauté du climat, s y sont rendus de tous les coins de lEuropc ; plusieurs y ont acheté de la terre, s'y sont fixés et y ont fait bâtir ces superbes villas entourées de jardins qui font l'étonne- ment et l'admiration des voyageurs. Et comment ne s'étonneraient- ils pas à la vue de cette végétation insolite, les gigantesques Euca- l>-ptus, les Acacias, les Araucarias, les nombreuses Myrtacées d'Australie; les Jacaranda et les Bougainvillea du Brésil, les Bambous, les innombrables tribus des Agaves, des Cactées de formes si bizarres, des Mésembrianthèmes aux corolles éclatantes, et par- dessus tout des grands Palmiers, Phœnix et Cocos de différentes espèces, Juljéas, Livistonas, Sabals et beaucoup d'autres (pi'il serait trop long de nommer ? C'est surtout aux alentours des villes fré- cpientées par les étrangers, Hyères, Saint-Raphaël, Cannes, Nice, Monaco, Menton, que ces jardins se montrent dans toute leur splendeur. Pendant longtemps la Provence n'avait guère à exporter, comme produit horticole, que des luimortelles, dont les fleurs servent à tresser des couronnes funéraires; aujourd'hui, elle est devenue le gi'and marché des fleurs d'hiver et de printemps. Roses, Mimosas ou Acacias, Narcisses, Œillets, Anémoraes, Renoncules, Violettes de Parme, Réséda, etc., qui s'expédient par pleines -wagonnées sur les villes du Nord, Paris, Londres, Berlin et jusqu'à Saint-Pétersbourg. On en trouvera le détail dans un mémoire présenté à la Société Nationale d'horticulture par M. H. de Vilmorin. A ce commerce, qui lui rapporte des millions, elle n'a pas tardé à ajouter celui des fruits et des légumes de primeur, Fraises, Asperges, Articliauts et Tomates. Mais là ne s'est pas bornée son activité. Elle a compris que si la vente des fleurs coupées était une iiiiue d'or à exphiiter, elh' en avait une autre dans la culture et l'expédition des plantes vivantes ; aussi de nombreux horticulteurs sont-ils venus s'établir en Provence, aux FRANCE 'Jai alentours de toutes les villes de quelcpie importance, depuis Marseille jus([u"à Mouton. Ils profitent de rexccllence du climat pour élever des plantes (pii réussissent moins l'acilement ou ne réussissent pas du tout dans les jardins du nord, mérae sous les abris vitrés, tels que plants d'Orangers et de Mandariniers, Rosiers nouveaux, bulbes et graines de toutes espèces, Araucarias, Palmiers de semis, etc., taisant ainsi une rude concurrence aux horticulteurs du Nord de la France, de Belgique, d'Angleterre et d'Allemagne. Une spécialité de la culture provençale dont nous devons dire quelques mots ici, bien quelle soit entièrement sous la dépendance d'une industrie locale, est celle des plantes à parfum, unicpiement destinées aux fabricants d'essences de la ville de Grasse. Plusieurs se sont enrichis à ce commerce, qui a fait la réputation de cette petite ville. La matière première de cette industrie est fournie par les Rosiers Gent-Feuilles, Musqués et de Damas, par les fleurs de Cassie, Acacia Farnesiana, les fleurs et les écorces d'Oranger-Bigaradier, de Citronnier et autres arbres. Hors de ce groupe, le Géranium rosat, Pelargoniiiin capifatiim, le Jasmin d'Espagne, Jasminum gran- dijlovuin, la Tubéreuse, Polj-anthes tiiherosa , l'Héliotrope, la Jonquille, etc. Des plantes indigènes et vulgaires fournissent aussi leur contingent de parfums, telles que la Menthe poivrée, la Mélisse, le Romarin, le Myrte, la Violette, etc. Depuis quelques années, on distille aussi à Grasse les feuilles de divers Eucalyptus. Mais dans cette industrie jusqu'ici florissante, la Provence commence à être concurrencée par l'Algérie, non moins bien située pour la culture des plantes à parfums, qui a pris surtout de l'importance dans la commune de Ghéraga, près d'Alger. Un des premiers, parmi nos compatriotes français, qui ont puis- samment contribué au développement de l'horticultm'e en Provence, est le botaniste Gustave Thuret, que sa santé toujours vacillante a amené, il y a près de 4© ans, à Antilles, ville jusque-là délaissée par les étrangers, et qui ne cidtivait guère qiie la Vigne et l'Olivier. Devenu propriétaire d'un vaste terrain, à une époque où la terre se vendait cinq à six fois moins cher qu'aujourd'hui, il y fonda un jardin, à la fois botanique et d'agrément, où il s'appliqua à réunir des plantes de tous pays, les unes achetées chez des horticulteurs, les autres données par le Muséum d'histoire naturelle, où P. Decaisne, ami intime de Gustave Thuret, présidait alors aux cultures de l'Etablissement. Toutes n'y réussirent pas, et naturellement les hivers firent un triage des espèces rustiques ; mais ce qui résista fut consi- dérable. L'expérience étant mise à profit, le jardin se peupla insen- siblement, par un choix judicieux des nouvelles acquisitions, d'une 422 FRANCE quantité de plantes, arbres et arbrisseaux exotirpes fort intéressants, qui. petit à petit, se répandirent dans le pays. Gustave Thuret fut le vérital^le initiateur de l'horticulture dans eette partie de la Provence, où il eut beaucoup d'imitateurs. Il faut dire, pour être juste, qu'une bonne partie de cet honneur revient à M. le Docteur Bornet, son ami, qui le seconda avec autant d'ardeur cpie d'intelli- gence, pendant les dix-huit années cpi'ils passèrent ensemble à Antibes. A la mort de G. Thuret, arrivée en 18^5, ce bel établissement risquait d'être vendu et disloqué par les héritiers de la famille, ce cpii eût été une sorte de malheur public. Heureusement ime dame généreuse, M""= Henri Thuret, belle-sœur de Gustave, et qui avait pour lui une vive amitié, acheta aux héritiers le jardin et la modeste villa où son beau-frère avait vécu, retiré du monde, pendant si longtemps, et en fit cadeau à l'Etat, aux seules conditions que le nom du fondateur y fût conservé et qu'on y continuât les travaux qu'il avait commencés avec tant de succès. Ces conditions furent acceptées, et le Ministre de l'Instruction pulDlique, de qui seul dépend l'Etablis- sement, agi'éa pour directeur, sur la recommandation de M. Decaisne, ]M. Charles Naudin, ancien aide-naturaliste au Muséum, qui avait lui-même créé, à ses frais, risques et périls, un jardin d'expériences à Collioure, en Roussillon. Il va de soi que le Directeur du jardin de la villa Thuret se fit un devoir de conserver religieusement les plantes que Gustave Thuret y avait introduites, mais il s'occupa aussi d'en accroître le nombre par tous les moyens en son pouvoir, et, mettant à profit ses relations avec les botanistes français et étrangers, les grands horticulteurs, les voyageurs, les missionnaires et jusqu'aux jardiniers des colonies, il réussit à obtenir, tantôt gratuitement, tantôt par voie d'échanges, des graines et des plants de végétaux exoticpies qui n'existent encore qu'à la villa Thuret. Parmi ces nombreux coadjuteurs du jardin, il convient de citer le Baron Ferdinand Mïdler, l'infatigable explorateur de l'Australie, M, Charles Sargent, directeur du vaste arbore tum de New- York, et le Docteur King, directeur du Jardin botanique de Calcutta. Mais si le jardin de la villa Thuret voit ses richesses végétales s'accroître sans cesse par le concours bénévole des amis de la science, il n'est pas moins libéral dans ses distributions de graines et de plantes vivantes aux jardins botaniques, aux agriculteurs et horti- culteurs, à tous ceux, en un mot, qui s'intéressent aux acquisitions nouvelles d'utilité ou de simple agrément, et c'est par centaines de paquets que sortent chaque année de l'établissement les graines FRANCE 4'^^ destinées aux expériences d'acclimatation. Ucccvaut gratuitement, il donne gratuitement. C'est de stricte justice. Jusqu'ici le rapide coup d'oui (pie nous avons jeté sur notre belle province uicililerrauccnuc s'est borné à sa partie la plus chaude cl la plus avancée en horticulture, mais elle en a une autre, moins favorisée par le soleil, dans ses montagnes dont ipichpics souimels atteignent à la limite des neiges éternelles. C'est là que se trouve le grand réservoir naturel des eaux qui arrosent la plaine. Disons-le avec regret : cette pittoresque moitié de la Provence est fort attardée en fait d'horticulture, et cependant combien ces sites alpins et alpestres, avec leurs expositions si variées, seraient favorables à la culture des arbres fruitiers ordinaires, Pommiers, Poiriers, arbres à fruits à noyaux et autres ! Espérons que l'industrie horticole se portera un jour de ce côté, et ((u'à la suite de quelque arboriculteur entrepre- nant, qui donnera l'exTcmple, elle s'élèvera au niveau des pays les plus favorisés sous ce rapport. Note. — Apirs ei- judicieux rxposé, où l'auteur, avec sa niodcslic lial)iluclle, otiblie de ciler les importantes expérii-nces d'acclimatation rpii lui sont dues, nous ajouterons (pie, si le Jardin de la Villa Thiu'cl n'a pas la somptuosité de (pulcpies-uns de la C(jle provençale où Ion n'avisé ([u'à produire de farauds eifets paysagers, en revanche il est beaucoup plus riche ([ti'aucun de ces jardins en ])lantes exoti(pies, utiles pour la science, pour l'agriculture et l'horticulture. Signalons brièvement les plantes ou les groupes de i)lanles cpii se l'ont le plus remar(|uer au [iremicr abord. A M. Thurel est due l'introduction des lùicaiypliis globiiliiSy Gunnii, melliodora, viininalis, tous de grande taille ; Des superbes -l/YauYiria B'uUvillU, h ras i lien sis, (^oofdi, e.vcelsa; Des Arbidtis Andrachnc et iicjxilciisis ; D'un grand nombre d'Acacias australiens, parmi lcs([ucls les A. dcalbala, decnrrcns, myrlifoUa, arinala, ciillriformis, et de Vllovciiia diilcis; D'iuu" vingtaine de Chênes, dont les plus intéressants soiU les Qiiercus coccinca, iildhra, jtolyinorj)lia, Mirhcclcii cl vircjis ; Du Quillaja sapnnaria; D'une douzaine d'espèces de Pitlosporuin; Du Laurier camphrier; D'une vingtaine de Pins et Sapins, parmi lesquels les Pinvs aufstralis, cnnn- riensis, loiiiiifoUa, Sahiniana ; Picca Khiitron' -jAhu's cej)haloniea, eilicica, etc.; De (juantité de Myrtaeées arborescentes ou arbustivcs des genres .bii,'0/)/io/'rt, Callisteiiton, Euij^cnia, Melalcaca, Mctrosidcros, etc.; De Proléacécs, parmi lesfpiclles de grands Banksias ; Des Euphorbes arborescentes, du magnill(juc Jcicaranda iiiiiuosi/olui : De Palmiers, Pluviiix dactylifera, spiiiosa; Jahcra sj)ectahUis; Sahal h(H'a- ncnsis, etc.; d'une cpiantité d'Agaves, de Dasylirions, de Yuccas, entre autres de grands Yncca draconis cl /ilifera; De liand)ous, de Cactées, et d'une multitude de plantes bulbeuses pour les- quelles M. Thurel avait un goût prononcé; tels (pic Lis, Amaryllis, Jacinthes, Alslrœmèrcs, Tul)éreuscs, Narcisses et autres l)ull)cs indigènes ou cxotiipics. Sans négliger les ac([uisitions déjà faites, M. Cii. Naudin, en prenant la direction du jardin, a dû, suivant les intentions du ('louverncmcnt, lui donner des allures [)lus directement utilitaires. La proi)agati(in d'arbres forestiers nouveaux, de plantes industrielles et de plantes fourragères à introduire dans l'agriculture du midi et de notre colonie du nord de rAfri((ue a été l'objet constant de sa sollicitude. Il a considérablement augmenté le nombre des Eucalyptus jnsfpic-là connus en Europe; il a fait venir une grande collection 434 FRANCE (le Kakis du Japon. Diospyrof) j'oponica, tout afvolTi's. et qui sont actuellement on pleine protluelion ; Il a inlruduil ilu Jai)on l'arbre à laque, Rhus {•crniri/cra et le llhun siiccedanea; Larbre à suif lie la Chine. StilUni,''la sebifcra; Plusieurs Noyers de rAnu'-ri(jue du 'Son], Jtii>-lnns californica; C.avya alba, Carya olii'œformis ; Une plante produetriee de caoutchouc, VOxypdaluDi utile de Bolivie; Toute une collection de Viornes américaines, l'itis cincrca, etc.; De Vignes asiatiques, du Japon, de la Chine cl de la Mongolie; De Graminées fourragères, de Chénopodées d'Australie, recommandées pour les terrains saumàtres; D'une variété précoce de Cotonnier de la Chine, De VAsiniina triloba, de la Caroline du Sud; Et de beaucoup d'autres végétaux tirés tXc divers pays, dont il s'agit de constater l'utilité, comme plantes industrielles, ou plantes de simple agrément. Citons entin les Palmiers de nouvelle introduction, savoir: Brahea //ij/cra ; Erilhea armata, E. edulis ; Cocos (iœrtncri: Xannorops Ritchicana (rarissime); Sabal jxtiinctto; l'Iuvnix canaricnsis, senri>aU'nsis, l'iipicola; cni'in le Dattier à fruits noirs, Pliœni.v dactylifera melanocavpa, à Dattes noires comme de l'enere et excellentes. Et les expériences d'importation et d'acclimatation continuent savamment à la Villa Tlmret...! VI. — Culture maraîchère. La culture maraîchère a toujours été remarquable en France, par l'activité et l'intelligence des familles qui s'y livrent et par l'abondance et la qualité des produits obtenus. La consommation des légimies s'est imposée dans toutes les classes de la Société ; le producteur a dû étendre son champ de culture, et des marchés de vente se sont multipliés à la ville ou sur place. Il faut dire que la facilité des relations commerciales a singulière- ment favorisé le trafic des denrées alimentaires du jardin ; aussi, plus d'un fermier a-t-il ajouté à son exploitation agricole les Asperges, los Artichauts, les Choux, les Pois, les Haricots, les Navets, les Pommes de terre, en même temps que le jardinier devenait priiiieuriste, voulant récolter encore, même à contre-saison, par l'emploi judicieux des abris vitrés et des chauffages artificiels. L'approvisionnement des centres de population et le voisinage des gares d'embarquement ont contribué — les milieux aidant — à la création spontanée de centres de production, ou à la culture extcnsivc de quelques espèces particulières, d'un bon rendement. La production potagère s'est trouvée, d'ailleurs, stimulée par un débouché ouvert depuis 5o ans à peine : la conservation, par le séchage et la compression, des légumes destinés à l'approvisionnement de la marine, de l'armée, des voyages au long cours, etc. FRANCE 4^5 Cette découverte, entre'S'iie par Sylvestre et Alaine. jardiniers-chefs à rinstitut royal agronomique de Grignon, mise au point vers 184C, par Etienne Masson, jardinier de la Société d'horticulture de la Seine, s'est développée à ce point qu'une usine exploitant cette industrie, installée aux portes de Paris, absorbait, en 1892, jusqu'à dix millions de kilogr. de légumes à cet usage. D'après les statistiques, on peut porter à un milliard de francs la valeur de notre récolte annuelle de légumes. Toute commune rurale produit une partie de sa consommation ; mais les besoins des villes, des agglomérations de population ou des localités moins favorisées, ont sollicité l'expansion de stations potagères, c'est-à-dire que, d'après la nature du sol et du climat, certaines espèces de végétaux alimentaires s'implantent dans une contrée ; le cultivateur n'en faisant pas elaulres, travaille à moins de frais, et le négociant vient s'y approvisionner, avec la certitude de réussir. Jetons d'abord un coup d'œil général sur les plantes de grande culture maraîchère. Il y a quelques années, la culture potagère et maraîchère occupait, en France, près de 4^0,000 hectares, soit o,83 0/0 de la superficie totale du territoire, et rapportait 2,100 francs par hectare. La produc- tion annuelle correspondait donc à 29 francs, au plus, par tète d'habitant. De 1888 à 1891, nous avons exporté les quantités suivantes de légumes frais ou conservés : Années. Légumes verts. F.égumcs salés ou confits. 1888 24,3i5,ooo kilogr. 9,542,000 kilogr. 1889 29,260,000 — 11,738,000 — 1890 3i, 335, 000 — 13,340,000 — 1891 37,669,000 — 12,757,000 — Nos débouchés sont en Espagne, en Algérie, en Belgique, en Angleterre, aux Etats-Unis. Gomme point de comparaison, le total de nos importations en 1891 aurait été de 24,979,000 kilogi\ de légumes frais et de 000,000 kilogr. de légumes salés ou confits. L'importation a son origine au nord de l'Afrique, en Autriche, en Allemagne, en Russie, en Belgicpie, aux Pays-Bas. Le Haricot, la Pomme déterre, les Lentilles y figurent pour une bonne part. La superficie consacrée aux Fèves et Féverolles, aux Haricots, aux Pois et Lentilles était, en 1882, de 344.ooo hectares, donnant un produit total évalué à 147,570,000 francs. Pendant une période de vingt ans, de 1862 à 1882, on a constaté une augmentation notable du rendement moyen par hectare, qui est 426 FRANGE passé de 14 hectolitres 07 à i; hectolitres ^5, tandis que la valeur correspondante, s'élevait de 298 francs à 429 francs. Pommes de teuue. — La Pomme de terre est la plante potagère cpii occupe la plus grande surface en France. Après le Blé, notre Parmentière tient le premier rang. Tout le monde en consomme. Les 4-5oo hectares de 1789 sont arrivés à I,5i2,i36 hectares en 1892, et le Ministère n'a plus besoin, comme il y a cent ans, d'édicter une Loi qui oblige les cultivateurs à lui consacrer une partie de leurs terres. La récolte en France dépasse aujourd'hui i3(3 millions de quintaux métriques, représentant une valeur de Goo millions de francs, y compris les espèces fourragères ou à féculerie. Chaque département cultive le précieux tubercule, pour l'alimen- tation ou l'industrie. Treize départements ont affecté chacun plus de 3o,ooo hectares à la Pomme de terre, depuis Saône-et-Loire, avec 53,000 hectares, jusqu'à Maine-et-Loire, 3i, 000 hectares, en passant par la Dordogne, la Charente-Inférieure, la Sarthe, l'Ardèchc, la Charente, le Puy-de-Dùme, les Vosges, l'Aveyron, la Loire, l'Allier, le Tarn..., sans tenir compte de la superlîcie territoriale. Quant au rendement, la moyenne étant de 90 quintaux à l'hectare, la tête appartient au département des Ardennes, i63 quintaux à l'hectare; puis le Nord, 1G2; les Vosges, 169; la Vienne, i53 ; la ]Meurthe-et-Moselle, 141 ; les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes et l'Ardèclie, chacun i4o; TAisne, i38; l'Oise, 13^; la Meuse, i35; la Somme, i33 ; la Seine, i32, en partie de culture maraîchère ; puis le Rliùne, le Doubs, le Var, la Marne, les Cùtes-du-Nord, Pas- de-Calais, Puy-dc-Dùme et Belfort, arrivant avec i3o à 120 quintaux. Les plus faibles rendements appartiennent au Cantal, à la Lozère, à l'Aude, aux Basses-Alpes, à la Charente-Inférieure, soit de 20 à 37 quintaux par hectare. La statistique de 1892 ajoute que les plus fortes évaluations, quant à la vente du produit, reviennent aux Alpes-Maritimes, à la Corse, au Vaucluse, à l'Aude, à la Savoie, au Calvados, à la Manche, aux Basses-Alpes, aux Bouches-du-Rhone, à la Seine, aux Pyrénées- Orientales, au Gard, au Finistère, à l'IUe-et- Vilaine, à la Loire- Inférieure, passant de 6 francs à 10 francs le quintal. Betteraves. — La Betterave, accidentellement potagère, a ses variétés et ses terrains. Les sols irrigués favorisent le développement des racines, sans accroître sa richesse saccharine. En 18^3, une Coiinnission du Ministère de l'Agriculture a calculé que, dans la plaine de Gennevilliers,un hectare de terre, recevant les eaux dégoût de la capitide, pouvait produire ; 120,000 kilogr. de Betteraves, FRANCE 4^7 ^5.000 kilogr. (lo Choux pommés, 00,000 kilogi*. de Carottes, 9,000 kilof;^!*. (ri']|)inai\ls, et Go, 000 têtes cl'Artiehavils. Lo succès de ces cultures, dans un sol plus ou moins ingrat, a engagé d'autres villes à iniiler l'ccuvre d'épuration des ingénieurs Bclgrand, Mille et Durand-Claye. La Bellerave est un léguuie mixte, apprécié au jardin et au champ de grande culture, soil pour la nourriture de riiommc cl du hclail, soit pour la sucrerie et la distillerie. Il y a là une intéressante sélection d'espèces à opérer. Navets. — Les Navets constituent une grande production rur;de, comme emblave intermédiaire. Voyez aux Halles Centrales de Paris, les arrivages nocturnes de la banlieue. Chaque année en amène 3o millions de kilogr., des plaines de Pantin, Aubervillicrs, Rosny, Gagny, Croissy, Montesson, Gonesse, Aubergenville, Montinagny, Viarmes, Chaton, Flins, vallée de Chevreuse, Montlhéry... Sur tous les points de la France, le fermier ou le jardinier utilise son terrain, après les emblaves de printemps, par des semis de Navets qui viendront, à l'entrée de l'hiver, fournir l'établc, la cuisine ou le marché. Raves et Radis. — Très populaires, sous tous les climats, les Raves et les Radis se sèment généralement en cultures dérobées, sur couclic ou en pleine terre, selon la saison, avec d'autres plantes telles que Laitues, Carottes, Choux, etc. On ne se figure pas quelles quantités de Radis roses, gris ou noirs, circulent par paniers dans les voitures, les bateaux ou les wagons, se dirigeant vers nos marchés et nos ports. De l'Est, ils traversent le Rhin; de Brest à Dunkerque, d'Abbeville à Boulogne, le flot les entraîne à travers la Manche et la mer du Nord. Le Daïcon, espèce chinoise intermédiaire, est resté jusqu'alors confiné dans le jardin du collectionneur. Carottes et Paxais. — Si le mot « populaire » peut être appliqué à un produit maraîcher, c'est certainement à la Carotte. On en sème partout... en culture pleine ou en culture accessoire. Les marcliés en vendent des quantités considérables. Croirait-on que les Halles Centrales de Paris en reçoivent plus de 40 millions de kilogr. par an? Sans l'agriculture, la maraîcherie ne pourrait y sullire. Cette plante, si riche en bonnes variétés, n'est-ellc pas encore, comme le Panais, recherchée par les fabricants de compotes ou de gelées ? Lune et l'autre ont une réputation sur les plages bretonnes ; mais on les cultive dans tous les départements, en toute saison. La Carotte et le Panais, comme la Pomme de terre, la Betterave, les Raves et Navets, sont utilisés à l'étable, à la maison, souvent à l'usine. 428 FRANCE La statistiqiie de 18812 résume ainsi la production annuelle de ces racines potagères et fourragères. RACINES ALIMENTAIRES Siiprrflrir. Ileolares. PRODICTION' totale. Quintaux. Rende- ment moven par licolare Quint. Valeur lolale en francs. PRIX nioven (i'u quintal. VALEUR brute il riieotare. Carottes 66.652 15.902 148.089 i3. 166.033 2.622.641 23. 723.268 197 16- 169 46.714.727 » 9 454-775 » 64.7-3.6(X> » 3.54 3 55 2 72 709 » 095 » 437 » Panais N;iV('N.r;i\r's. turiu'ps. Les Carottes se rencontrent principalement dans l'Ouest : Finistère 5i4,446QU'nta!ix Maine-et-Loire. . 320,364 qiiinlaiix Eure 442,225 — Ille-et-Vilaine . . 295,260 — Deux Charentes. 714,134 — Manche 216,028 — Et aussi dans la région du Nord : Pas-de-Calais, 586,976 (piintaux ; Somme, 4i5,555 quintaux. Il y a lieu de citer, en outre, le Loiret, 597, o5i quintaux, et la Dordogne, 4i3,24i quintaux. Quant aux Panais, ils sont surtout la ressource de la Bretagne et de la Normandie. Ils prédominent dans les départements du Finistère, 1,497,990 quintaux ; de la Manche, 419, 94^ quintaux. Toutefois, ils sont aussi très répandus dans un département montagneux du Centre, la Haute-Loire, où leur chiffre atteint 234,370 quintaux. Ces trois régions fournissent plus des quatre cinquièmes de la production totale. Pour les Navets, Raves, etc., la Dordogne est placée en première ligne. On y comptait i~,i^\ hectares produisant près de 2 millions et demi de quintaux de racines, soit le dixième du total de la France entière. Viennent ensuite : Le Maine-et-Loire, avec 1,720,971 quintaux; la Creuse, 1,376,709 quin- taux ; l'Ain, 788,620 quintaux ; la Hautc-Yienne, 1,049,694 quintaux ; le Puy-de-Dome, 843,'î4i quintaux. Et les départements du Finistère et de la Vendée. Notons encore la région pyrénéenne, où le Navet est très fréquemment cultivé en productions dérobées, qui ne figurent pas dans les relevés officiels. Asperges. — L'Asperge a étendu ses griffes sur la grande culture, apportant son revenu annuel à la ferme en détresse. FllANCE 429 La petite pioche-crochet d'Argenteuil et de Montmorency a trouvé sa concurrente dans la charrue, ({ui hdjoure et sarcle les champs d'Asperfçcs de la Picardie, de la Champagne, de la Bourgogne, de l'Anjou, du lloussillon, du Médoc, on pourrait dire de toutes nos provinces. Au vignoble raOme, la tourte d'Asperge vit en bonne harmonie avec le cep de Pineau ou dcGamai.rAramon ouïe Cabernet. La laveur (pii s'est attachée aux conserves a lavorisé lextension des aspergeraies. Plus d'une de ces dernières a remplacé les Céréales à la ierme. Aussi, lors des concours régionaux, rencontre-t-on des bottes d'Asperges soigneusement façonnées par l'agriculteur, au même titre que les Haricots, les Pois, la Betterave ou le Mais. Artichauts. — Les premiers Artichauts viennent, en mars, de l'Algérie ; les arrivages de Cavaillon, d'IIyères, de Perpignan, de lloscort, suivent; puis les envois de la Touraine et de l'Anjou. La saison normale ramène les Artichauts de Niort, de Laon, de Saint-Quentin, de l'Oise, de Sens, d'Ktampcs et de la banlieue parisienne. Les soins d'hivernage empêchent l'expansion de l'Artichaut, à la ferme, sous le climat de Paris. Ainsi, parmi les milliers d'hectares gagnés par le jardinage sur le champ de Blé, dans la Seine et Scine-et-Oise, l'Artichaut entre dans une proportion restreinte, alors (pie les Haricots, les Pois, les Choux comptent pour un quart ou un cinquième, et une plante vulgaire, l'Oseille, augmente ses champs et ses bordures, pour le marché ou le laboratoire. Tomates. — La Tomate a Uni par s'imposer à la culture cxtensivc. Les jardiniers d'Orléans, les vignerons du Bordelais, les primeuristes de la Provence maritime, les cultivateurs du Centre et du Sud exploitent en grand cette Solanée américaine ; ils ont développé leur commerce par la cuisson ou l'extraction du jus de ces baies vermillonnées, et le livrent ainsi, directement à Ifindustrie. L'exportation des jus de Tomates n'a pas atteint son maximum, ce qui encourage les jardiniers et les paysans à redoubler d'ardeur, en choisissant le sol et les milieux favorables à la maturité saine du fruit. Haricots et Pois. — La grande production de Haricots est de toutes les régions : l'Oise (Soissons, Liancourt, Xoyon); Seinc-et-Oise (Montlhéry, Arpajon) ; Nord, Pas-de-Calais, Meuse, Aisne, Aid^e (Bar-siu'-Aubc, Brienne), Cher, Meurthe-et-Moselle, Côte-d'Or, Rhône, Allier, Loir-et-Cher, Loiret, Yonne, Nièvre, Seine-et-Marne, etc. Les limites nord et ouest de la région viticole plaisent au Haricot, dans ses espèces rustiques ; nous le rencontrons encore dans la A'endée, rAniiouuu)is, la Gironde, la Ciascoy-ne, le Béarn. Le genre Haricot, comme le Pois, a des sections de variétés grimpantes, demi-naines ou naines, de pleine terre ou de châssis. 43o FRANCE Les amateurs de statisticiue ont calculé (juc la cousomuirtliou parisienne s'élève, dans une année, par habitant : Pour les Haricots, à G litres ji ou 5 kilogr. 284 Pour les Pois, à 2 — 3j — i — ■ 941 Pour les Lentilles, à i — 4^ — i — i5i Depms quelques années, la production du Haricot « en vert », trouve un débouché assuré à la fabrique de conserves ou au marché. Le Haricot s'associe facilement à de jeunes semis ou plantations ; il pi'cndi'a place sur une récolte priutanière ou précédera une enibla- vurc d'automne. Les petits Pois précoces des coteaux de Triel, de Montmorency, de Clamart, sont devancés par le soleil des plaines sablonneuses du Var ou des alluvions des Bouches-du-Rhùne, près de la Durance, et par les calcaires et les silices de Vaucluse. L'Ouest leur succède ; de Bordeaux et d'Angoulème à Niort, de Tours au Mans, de Blois à Orléans et à Nantes, tous les départements en produisent et alimentent leurs marchés. Il n'en reste jamais d'invendus, car l'industrie des conserves en absorbe, à elle seule, plusieurs millions de kilogrammes. Les marchés de Dijon, de Lyon, de Toulouse, de Versailles; ceux de la Picardie, de la Champagne, de la Brie, de la Beauce, de l'Auvergne, du Lyonnais, du Maçonnais, du Morvau, du Berry sont encore de bons pourvoyeurs de Pois. Ognoxs. — L'Ognon provient des mêmes parages, et, en outre, de la Bretagne, du Poitou et de la Vendée ; mais ailleurs, l'Est en produit de grandes quantités, exportées de Mézières ou de Sedan, au delà du Rhin, ou accaparées par des maisons de Paris. Le littoral l'envoie en Angleterre. Les marchés de nos voisins nous absorbent pour cinq millions de francs dOgnons de cuisine. Niort vend pour plus de 100,000 francs de plants d'Ognons, chaque année, sans compter les graines récoltées sur place. L'Echalotte et l'Ail s'expédient des mêmes contrées, et particu- lièrement de la Bretagne et de la Haute-Garonne. L'Ail ligure pour i,5oo,ooo kilogr. aux Halles de Paris. La vallée de la Vanne (Aube et Yonne) réserve des terrains tourbeux et légers à ces liliacées de cuisine, et en renouvelle la culture dans le même sol pendant un certain nombre d'années. Les maraîchers des environs de Troyes sèment à la volée 1 Ognon de Mulhouse pour être vendu ou utilisé comme plant, l'année suivante: et les cultivateurs du canton d'Anglurc (Marne) l'achètent, le plantent en rayon et viennent vendre le gros Ognon à Arcis-sur- Aiibc, il la foire d'octobre, dite foire aux Ognons. (lircu'x. — liCs piaules à IVuilliij^o alinuMilairc sont inlércssantcs en plein air, au jai'diii ou sous vciTc, et daus les assolements des terres à lilé ou à cultures fourragères. La Cumure qu'elles nécessitent n'est pas perdue pour les emblaves futures. Les Choux, les espèces à salades, les Kpinards, l'Oseille, le Céleri, les Poireaux sont exploités par centaines d'hectares et transportés aux marchés par voitures, par chemin de fer ou l)ateau,à court trajet, vers les centres de consommation et les établissements qui les transibrment ou les conservent en boites. Le Chou de Schweinfurt est expédié de l'Ouest aux établissements hospitaliers de Paris. Les Choux rouges et les espèces à choucroute ont leurs stations dans IKst; mais les Choux de Milan, les Choux ponnnés ou frisés, les Choux Cabus sont de bon rapport dans les terrains frais et légers. Les Choux de Bruxelles et les Choux-fleurs, plus délicats dans leur évolution, réalisent de beaux bénéfices à leur exploitant. Le Midi, l'Ouest, le Nord, les plages normandes ou bretonnes, notamment le Mont-Saint-Michel et les environs de Saint-Bricuc, expédient des cargaisons de Choux-fleurs à Paris et hors frontière. Cresson et Salades. — Le Cresson, objet d'entreprises profitables, a fertilisé les marécages et les vallées arrosables de l'Oise, de la Bièvre, de l'Yvette, de l'Orge, de l'Essone. de la Xonctte. Connnencéc il y a 80 ans, l'œuvre de Cardon et de Fossiez a pris des proportions incroyables ; Gonesse possède plus de 3oo cressonnières. Une fosse bien conduite, ayant environ 3oo mètres de surface et cubant de 100 à 180,000 litres d'eau, peut produire mille douzaines de bottes de Cresson par an ; cette exploitation n'est pas sans exiger une certaine somme de travail et d'argent. De lourds paniers transportent le produit au marché ou à la criée. Le Pissenlit, recherché dans les prés ou cidtivé au marais, abonde en Anjou, en Touraine, en Auvergne, en Bourgogne, au Poitou, en Lorraine, et s'expédie assez bien, faisant concurrence aux Salades blanchies par la main du jardinier. L'Épinard vient de Viroflay, de Verrières, de Saint-Germain; le Poireau, de Pantin, de Saint-Gratien, Groslay et d'Aubervilliers. Les plants de Chicorée et de Pissenlit mis en cave produisent par le blanchiment d'étiolage un légume d'hiver, dit Barbe de Capucin. Les jardiniers de Montrcuil, Bobigny. Bondj^ Rosnv, Pantin, Viroflay. Crétcil y trouvent un supjdénu^nt de bénéfices. La Chicorée à grosse racine « AVilloof » et le Salsifis, ressources de morte saison, produisent un rapport excellent au cultivateur. 432 FRANCE L'extension de leur élevage dété ou d'hiver est la preuve de la faveiu' dont ils jouissent auprès du consommateur. Faut-il ajouter le Raifort, qui, traité dans la l'égion de Montreuil, avec vente assurée à la fabrique de sirops, fournit un petit gain supplémentaire. CucuRBiTAcÉES. — Lcs Cucoi'bitacées du marais ou de la plaine, si bien accueillies à l'étalage ou dans la famille, sont d'une vente subor- donnée à la température ou aux épidémies, le Melon surtout. De bonnes et franches variétés se sont fixées et méritent la fidélité du cultivateur. Le Melon est de plein terroir dans le Midi et le Centre de la France. Le Concombre blanc, admis sur les tables des villes d'eaux et autres localités fréquentées par les touristes, est, en outre, livré aux parfumeries parisiennes. Massy, Palaiseau et Verrières en sont les principaux pourvoyeurs. Toute une partie du département de la Haute-Garonne est fertile en Concombres-Cornichons. On en fait une grande exportation. A proximité d'une fabrique de conserves, cette espèce peut rapporter de i5 à 20 francs l'are. En général, on peut dire que la culture du Potiron se fait à la ferme ou en plein champ, le Melon au jardin ou sous abri vitré, le Concombre sur couche ou chauffé au thermosyphon ; mais le climat tempéré les admet tous à lair libre, en situation bien aérée. Champignons. — La cryptogamie alimentaire fournit son appoint par le travail du champignonniste. Depuis l'initiative de Ghambry, au commencement du siècle, les souterrains des carrières suburbaines délaissées sont devenus des champignonnières lucratives. Il y en a bien 3, 000 dans la zone parisienne, exploitées par 2.00 familles ; la production annuelle est évaluée à dix millions de kilogr. ; des marchés sont passés avec les cultivateurs, par les marchands de la halle et les fabricants de conserves. Ici encore, le public superficiel ne se doute guère des frais de main-d'œuvre, de matériel et des soins vigilants, occasionnés par un maniveau de Champignons. Cependant, sous plusieurs zones, en France, nous rencontrons des carrières et des caves à Champignons, qui absorbent, toute l'année, l'attention du cultivateur et lui procurent une honnête aisance. Fraises. — La Fraise, qui relie pour ainsi dire le potager au jardin fruitier, est de tous les pays. Un certain nombre de cultivateurs en vivent exclusivement. Les jardiniers qui savent élever le Fraisier des Qnatrc-Saisons, l>ar le semis, renouvelé tous les deux ou trois ans, réalisent un plus joli bénéfice, constant et assuré. tilANCB 433 L'abri provisoire d'un eliàssis double el mobile, au printemps, préserve la floraison des premiers i'roids et devance la maturité, ce qui permet au Centre de lutter contre le Midi. Des résultats non moins avantageux sont obtenus avec la race américaine dite « Grosse Fraise » ; mais, au lieu île la reproduction parseuiis, on a recours aux jeunes filets, (jue l'on met i)réalablement en nourrice et (pii séjournent deux ou trois années dans la IVaiscraie; après quoi, un coup de charrue viendra renouveler l'emblave. Une récolte de légumes aura séparé les deux soles de Fraisiers. Des cultures, bien soignées, se font remarquer aux environs de Paris, d'Amiens, de Lille, de Brest, d'Orléans, d'Angers, de Nantes, de Ghàlons, de Bordeaux, de Gi'cnoblc, de Marseille, de Lyon, etc. L'intérieur de la France et le littoral, la plaine et la montagne ont des champs de Fraisiers qui alimentent les marchés et les usines à conserves ou à confitures. Une l'raiseraie bien entretenue rapporte, facilement, au moins i,5oo francs, même a, 000 francs nets à l'hectare. La vallée d'Hyères, qui expédie des convois spéciaux et journaliers de primeurs vers le Nord, ajoute volontiers cinq wagons à chacun, destinés à la Fraise des Alpes, dite « Petite Fraise », tenue souvent en culture dérobée, avec les plantes à bouquets ou à parfums. Une seule saison produit plus de 5oo,ooo kilogr. de Fraises. Après cet examen sommaire des genres principaux qui composent les cultures importantes de légumes, si nous abordons la production maraîchère par région, le Midi se présente tout d'abord avec les Fraises, les Pois, les Haricots, les Pommes de terre de la Provence et des provinces voisines ; la vente en est assurée sur les marchés du Nord de la France et de l'étranger. Le département des Bouches-du-Rhône, arrosé par la Durance et des canaux d'irrigation, produit à profusion des Haricots verts en cosse, des Pois, des Pommes de terre, des Choux-fleurs, qui succèdent immédiatement aux plantes similaires de l'Algérie sur nos marchés. Avec un sol frais, léger, d'arrosage facile et s'échaullant vite, les cantons de St-llemy, de Château-Renard, de Tarascon s'enrichissent an moyen des légumes de primeurs, que l'on charge par trains com- plets et spéciaux, dirigés vers Paris et Londres. En hiver et au printemps, Marseille envoie de grandes quantités de Salades à Lyon et vers la Suisse. L'exploitation de la Tomate prend un développement rapide ; c'est une fortune pour l'Algérie et la Provence maritime. Les premières récoltes sont vendues au moins six francs la douzaine de fruits ; mais 28 4J4 FRANCE le producteur nhésitc pas à extraire lui-même le jus de la pulpe et à le livrer aiusi au commerce. Quant à la Pomme de terre, elle a accaparé l'attention de l'agricul- teur, qui a dû abandonner certaines cultures industrielles et fournir des tubercules précoces à l'Algérie, à la Tunisie, à l'Orient. En même temps que l'Ail, le ]Melon de Gavaillon est une vieille réputation du département de Vauclusc, si cruellement éprouvé par la baisse de la Garance, de la Vigne, du Mûrier. A la tête du delta du Rhône, les environs d'Avignon et de Gavaillon regorgent de primeurs : Artichauts, Asperges, Ghoux-fleurs, Haricots verts, Melons, Pois, Pommes de terre, plantes à Salades, Tomates. La Gompagnie P. L. M. les remorque, en faveur des marchés du Nord. Les Gucurbitacées se retrouvent dans la Haute-Garonne, l'Hérault, le Gers, le Tarn-et-Garonne. La banlieue de Toulouse en est bondée. Les Melons et les Pois, du Tarn, sont en réputation. En grande culture de première saison, les Ognons Blanc et Jaune de Lescure atteignent souvent les prix de 25 francs et de 3o francs les loo kilogr. Les sols argileux accentuent leur parfum. L'Ognon pullule dans la plaine fertile de Pradoulin et dans le voisinage de Lectoure, au milieu de champs de Laitues, de Céleris, de Scaroles, de Chicorées, de Choux cabus ou de Milan, d'Aubergines, de Tomates, de Melons, d'Ails et d'Asperges. Les environs d'Agen sont également favorables à l'exploitation de rOgnon dit «Ognon du Port »; semé dès la fin de l'été, il est livrable en hiver et au printemps. Dans la banlieue de Perpignan, plus de i,ooo hectares sont convertis en marais potagers, traversés par la Têt et des canaux d'arrosage. Les saisons se succèdent sur le même sol, c'est une culture intensive comprenant : Artichaut, Asperge, Aubergine, Chicorée frisée. Chou, Fève, Fraise, Pois, Haricot vert ou à écosser et Pomme de terre hâtive. La valeur du produit dépasse trois millions de francs. Toutes les villes importantes du Midi reçoivent des denrées du Béarn, Cordeaux en embarque; Paris en accapare les primeurs. Avec trois ou quatre variétés, l'Artichaut se succède d'octobre en juin et fournit cinq millions de douzaines de têtes, au coloris pâle, ou vert, ou violet. Son rapport à l'hectare est de 2,000 francs nets. Plusieurs localités du département des Pyrénées-Orientales sont devenues maraîchères, entre autres la commune d'Hle qui, sur de vastes surfaces irriguées, produit des plants de Choux, de Brocolis, de Tomates, d'Aubergines, de Piments, de Laitues, de Céleris, d'Ognons. L'Artichaut y couvre environ 3oo hectares. Bordeaux est devenu un centre de production et de commerce des FR^VNCE ^'35 légumes. L;i Fraise des Quatrc-Saisons et les races américaines Ananas, Marguerite, Docteur Morère, aussi bien que la Tomate, ont envahi le vignoble. Ailleurs, de vastes surfaces ont été transformées en potagers de culture ordinaire ou hâtive, pour la consommation locale et l'exportation de produits frais ou conservés. Ici, encore, le Pois et le Haricot vert occupent une des premières places. Depuis longtemps, Niort est réputé pour ses Ognons et ses Artichauts. Il y a trente ans, on estimait déjà à 5o hectares l'ctenduc des cultures du jeune plant d'Ognon rouge pâle de Niort. Semé au mois d'août, il donnait, six mois après, quatre-vingt millions de plants, vendus o fr. Go le cent aux Angevins, aux Poitevins, aux Bretons, aux Normands, etc., qui venaient s'en approvisionner. Presque aussi important, l'Artichaut compte 3,5oo à 4,000 plants à l'hectare; une moyenne de douze tètes par touffe, vendues cinq cen- times pièce, établit un rendement de u,ooo francs, environ. Les Court de Nantes et Vert de Niort sont préférés. Le Pois occupe 1,000 hectares dans les Deux-Sèvres ; le Haricot vient ensuite, puis l'Asperge ; enfin le Melon Cantaloup produisant encore 100,000 fruits. On sait que l'Angélique de Niort a sa place dans les jardins de produit, pour la confiserie. L'industrie des conserves a gagné Le Mans, où tics manufactures accaparent les Tomates, les Pois et les Haricots verts ou écossés. Vers la fin daoùt, une foire aux Ognons suscite un trafic important; il s'agit d'Ognons à livrer à la consommation ou aux préparations culinaires. Le prix oscille entre 7 et i4 francs l'hectolitre de bulbes. Le Centre de la France a vu s'accroître les aspergeraîes de grande culture, entretenues à la charrue et susceptibles de rapporter, en pleine force, jusqu'à 3, 000, 4'Ooo ou 0,000 francs à l'hectare. Les alluvions de la Loire plaisent à l'Asperge. Il parait que, à lui seul, le département du Loiret compte quinze cents maraîchers, occupant cinq mille ouvriers et cpii, avec l'aide de 1,000,000 francs de fumier, produiraient de dix à douze millions de francs de légumes par an. A Orléans, le quartier Saint-Marceau est renommé pour ses fraiseraies. Le succès obtenu depuis avec la Tomate, a vulgarisé d'une façon étonnante cette Solanée recherchée des gourmets. Aux alentours de Bourges, le « Marais » desséché, sous forme d'îlots allongés, séparés par des canaux, est une mine inépuisable de légumes. Morne fertilité dans le val de la Loire, au sol dalluvions, renommé pour les Asperges et les Melons, 436 FRANCE Une grande cité qui s'alimente par ses propres produits, ou à peu près, c'est, la ville de Lyon, comprenant 43o,ooo liabitants. Les légumes de bonne vente journalière se récoltent dans les jardins de Villeiu'banne, de Monplaisir, de Cuire, d'Eyrieux. La grande culture potagère s'exerce à Vernissieux, à ^'aux, à Caluirc, à Rillieux, avec les Artichauts, les Cardons, les Choux, les Haricots, les Navets, les Pois, les Pommes de terre, sans oublier le Chou gi'os quintal de Strasbourg, pour la choucroute. Le Chou-fleur se concentre à Caluirc et à Rillieux, où certains cultivateurs en sèment jusqu'à 3oo granmies, ce qui représente 40,000 plants. Une partie de la récolte est dirigée vers Saint-Etienne, la population minière consommant une grande quantité de légumes. En lîSya, la gare d'OuUins, située aux portes de Lyon, chargeait, pour Saint-Etienne, laS.ooo kilogr. de Fraises récoltées à Oullins, Saint-Genis-Laval et Briguais. Ampuis, sur les bords du Rhône, s'adonne surtout à la grande production de Haricots. Pierre-Bénite et Décines fournissent des charretées de Melons. Là, le paysan sème, en plein champ, des plates- bandes de Seigle cpii font espalier à la plante. Les rives de la Saône et de ses allluents ont suscité l'installation de potagers de rapport, de même que les sous-sols perméables de la Bresse; Branges et Saint-Marcel sont dans ces conditions. Chalon est un centre important de production : Artichauts, Choux, Choux- fleurs, Haricots, Laitues, Melons, Pois, Pommes de terre. Radis, Tomates croissent en abondance dans ses environs. Le Jura montagneux s'y approvisionne malgré les produits de Dôle et d'Auxonnc qui, d'ailleurs, sont en partie absorbés par les garnisons militaires. Arbois est réputé pour ses Melons. Dans la Côtc-d'Or, une sérieuse réputation est faite aux Melons et au Raifort d'Auxonnc; aux Lentilles, de Nolay et d'Estaules ; aux Ognons d'Heuilley-sur-Saône ; aux Navets de Duesme, d'Orret, d'Oigny et de Saulieu : enfin aux Cressonnières de Chaudenay. A Épinal, il y a une foire aux Choux pommés, qui se tient dans la première quinzaine d'octobre ; les cultivateurs de la région y amènent de grands chariots chargés de cette plante, principalement de la variété Chou Quintal de Strasbourg, pour la fabrication de la choucroute; il s'en fait ime grande consommation, en hiver, chez les familles alsaciennes émigrées depuis l'annexion. La consommation de ce mets s'est aussi notablement accrue en province et à Paris. De grandes cultures de Choux ont été créées à cette destination. La Côte-d'Or et 1" Yonne fournissent des quantités d'Asperges, FRANCE 4*^7 d'Artichauts, de Melons, de légumes de toutes sortes, qui sont reeliercliés pour leur hùtiveté ou leur bon goût. Dijon, Appoigny, Saiul-Florenlin, Auxerre, Sens en iont un eonnnerce iiuporlanl. La banlieue de Troyes est prescjiie exclusivement consacrée à la culture maraîchère. Les comnnmes voisines, Saint-André et la Rivière-de-Corps, y aiïectent leurs sols tourbeux. L'emploi des cloches et des chûssis simples ou doid>les gagne du terrain ; presque tous les marais bien compris adoptent l'arrosage par irrigation, le réservoir d'eau étant reuipli au moyeu du uianège mù par un cheval. Les légumes approvisionnent, en toute saison, la population bourgeoise, ouvrière et militaire. II en est transporté vers les localités champenoises moins favorisées, quant au sol et à l'eau d'arrosage. Le canton de lirienne i'ournit Haricots et Asperges. La Champagne, la Lorraine, la Franche-Comté, la Picardie ont réussi à augmenter, d'une façon considérable, leurs cultures potagères. Les vallées de l'-Visne et de la Vesle, les territoires de Vailly, de Braisne, de Sermoise, de Ciry-Salsogne, de Mons-en-Laonnais, de Royaucourt, etc., conservent la vieille réputation du Haricot de Sois- sons et du Flageolet. La Ponune de terre se plaît dans celte région. Bazoehes et Courville font l'Ognon Jaune des A^ertus ; Sermoise, le Poireau ; Roucy, la Fraise ; Ûrcel, l'Asperge. Des centres de maraîcherie sont établis à Montdidier, Ham.Nesles, Abbeville comme à Gisors, aux Andelys, à Gournay. Le Bauvaisis transforme et accroît sa production sur les « aires » qui s'étendent de Beauvais à Rochy-Condé, puis à Noailles, à Lar- dières approvisionnant iNIéru, et sur les tourbières jadis commerciales de Bresles. L'hortillonnage légendaire d'Amiens s'étend sur 800 hectares de tourbières et d'alluvions, vallée de la Somme, sur les teriùtoires d'Amiens, de Camon, de La Neuville, de Longueau, de Rivery, de Renancourt, de Montières, de Longpré, Importée par une colonie hollandaise, il y a 5oo ans, l'industrie a conservé ses habitudes, ses traditions, ses moeurs. Le jardinier « hortillon » et sa famille continuent à exploiter les terrains « aires », conduisant engrais ou légumes, en barque, ramant sur les « rieux »... On compte encore i55 hortillons possesseurs de 180 bateaux, et 80 qui se servent de voitures. Les bateaux, chargés la nuit, débarquent à quatre heures du matin aux portes d'Amiens, et livrent leurs denrées aux intermédiaires. En parcourant cette riche vallée, nous avons rencontré un exploitant qui vend pour -20,000 francs de Fraises Jiiciinda ; le plant est distancé de un mètre, dans ce terrain njai'éeageux. 4oo FRANCE Le Nord a vu ses cultures maraîchères prendre un grand dévelop- pement ; cependant ses besoins sont si considérables et Talimcntation de ses villes industrielles si exigeante que, non seulement il consomme les légumes qii'il produit, mais il en importe encore des pays voisins. La vallée de la Searpe, les environs de Douai, de Marcliiennes, de Dunkerque produisent en quantité les Asperges, les Choux-fleurs de Rosendael, les Navets de Saint-Amand, les Haricots de Pecquen- court, l'Ail d'Arleux, les Carottes et les Ognons de Cambrai. Les sables des dunes doivent leur fertilité aux dépôts d'alluvions de l'Aa et aux boues et engrais liquides de la ville de Dunkerque. AlUem'ant cette masse granitique et calcaire du littoral constituée, d'après les géologues, par des dél)ris de co({uillages et d'algues, touchant les sables qui forment les anciens relais de mer, les brises marines et les courants sous-marins chauds atténuent les extrêmes de la température et facilitent une culture en toute saison. L'arrondissement de IMorlaix a, dans ces conditions, les conununes de Roscoft, de Saint-Pol-de-Léon, de Plougoulm, de Céder, de Libéril et de Plouescat, sur un rayon de 20 kilomètres, presque entièrement afiectées aux légumes. La location du sol atteint et dépasse même 3po francs l'hectare. L'Artichaut, bien fumé, se cueille à deux époques : avril à mai et juillet à octobre. La contrée en fournit 3 millions de kilogr., dont les deux tiers viennent de Saint-Pol-de-Léon. La Pomme de terre donne un rendement de 20,000 kilogr. à l'hectare, môme davantage, suivant les variétés ; l'arrachage commence au mois de juin. Les Ognons, semés en janvier, seront vendus en juin ; un nouveau semis en mai-juin sera livrable six mois après. Le rapport de cette plante est de 3o,ooo à 40,000 kilogr. à Diectare. Près de 3oo bateaux emjjortent de lloscolf les Ognons et les Pommes de terre, pour les divers ports anglais, jusqu'à Newcastle. Saint-Pol-de-Léon est la gare d'expédition par terre. Deux variétés de lîrocolis arrivent à point : la hâtive, en octobre ; la tardive, de février en avril. Comme eux, les Choux-fleurs réclament à peine l'arrosage de mise en place. On les plante sur le pied de 11,000 sujets à l'hectare ; vendus à raison de 100 à i25 francs le mille, ils représentent une récolte ae six millions de kilogrammes. Saint-Pol-de-Léon livre près de quatre millions de kilogr. de Choux-fleurs : le Léonais et Roscofl'font le surplus. La ligne ferrée est pour Paris, le paquebot pour Londres, et la voie terrestre s'arrête à Morlaix. Brest, Landerncau, Lannion. FRANCE 439 Non loin (le là, vl grùco aux mCiiies inllucucos, la plaiuc de Plouij^astcl a qoo hectares complanlés en Fraises du Chili et Ananas. Le rcndenieiil par hectare est évalué à plus de i.'i.ooo Kilogr.dc IVuils, vendus '20 francs les 100 kilogr. La récolte, de mai en juillet, s'accentue au a] juin pour Texportation. L'emballafçc se lait en caissettes de u kiloi^r. à u kilogr. 5oo. La richesse des accrues de la mer a suscité une industrie de légumes et de semences potagères, en pleine prospérité, sur les polders du Mont-Saint-Michel. Les jardins maraîchers de Saint-lirieuc s'étendent autour de la ville. On y cultive les plants de Choux, les Choux pommés, les Choux-fleurs, les Ognons, les Petits Pois, alternativement avec le Froment, et l'on fume tous les deux ans. Les plants de Choux sont expédiés jusqu'à 120 kilomètres de Saint-Bricuc. 11 en part plus de trois millions de pieds, vendus au prix de i franc le mille. Les terres consacrées a cet élevage sont louées de aoo à '3oo francs l'hectare, cultivées à la bêche et ensemencées, après la récolte du Blé, avec des graines du Chou de Saint-Bricuc. Après l'enlèvement du plant, les Ognons, les Choux-fleurs et les Carottes demi-longues lui succèdent. Vient ensuite un Blé d'avitomne ou de printemps. Aux portes de Cherbourg, Tourla ville a converti en jardins potagers les terrains conquis sur la mer ; le sol sablonneux, iodé, s'y prête, et les vai'cchs du voisinage et de l'île Pelée viennent l'amender. La Pomme de terre est la culture dominante ; ses 325 hectares fournissent Londres, par navires, vapeurs et voiliers. Le cultivateur a plus de bénéfices à vendre toute sa récolte, sauf à se procurer de nouveaux tubercules pour la plantation prochaine. Moins important, le Chou-fleur figure cependant pour 200 hectares, et vient ajouter un revenu au cultivateur ; le Chou de Bruxelles, par ses 5o hectares, achève la rotation des saisons de culture. Des essais sérieux de production sous verre permettent d'aflîrmer que les Pommes de terre pourront être livrées dès le i5 avril, et les autres denrées en toute primeur, à la façon des ibrccries des îles anglo-normandes. Dans une saison, le port de Cherbourg transporte quinze millions de kilogr. de légumes ; celui de Barfleur, cinq millions, et la gare de Cherbourg, trois millions pour Paris et les villes normandes, sans compter la consommation locale. Une commune voisine, Surtainville. tire 70,000 francs de ses 74 hectares de cultures maraîchères, produisant trois récoltes sur le même sol. Après les Choux semés à la fin d'août et vendus en février, 44o FRANCE on plante des Pommes de terre liàtives, auxquelles succéderont des Haricots, des Navets ou autres légumes. La vente se fait à Cherbourg ou à Jersey ; mais ses 800 quintaux de Persil, de cultures dérobées, évalués 40,000 francs, sont dirigés sur Paris. L'arrondissement de Coutances a d'importantes cultures maraî- chères, surtout de Melons, à Créances. On cite des colonies étrangères qui ont créé des cultures potagères au bourg de liatz. en Bretagne, et à Courtisols, en Champagne. Sous le nom de cidture parisienne, on entend la maraicherie de la Seine, d'une partie de Seine-et-Marne et de Seine-et-Oise, qui alimente la capitale de légumes élevés à l'air libre ou sous verre. Le département de Seine-et-Oise compte 10,000 hectares de cultures maraîchères et plus du double en grande culture potagère; celle-ci domine dans le département de Seine-et-Marne. L'agrandissement de Paris a repoussé les jardiniers vers la campagne, avec leur matériel ; à leur tour, les paysans de la zone suivante ont fait entrer les légumes dans leur rotation de culture. L'installation d'un marais nécessite un roulement de fonds relativement important : achat ou location du terrain, habitation, ouvriers, cheval, voiture, fumier, terreau, hangar, bâches, châssis, cloches, paillassons, appareils d'arrosage, outillage, accessoires, impôts, entretien, intérêts, amortissement.... Il y a 5o ans, Courtois-Gérard évaluait de 3o à 5o,ooo francs un hectare de terre clos de murs, avec une petite habitation. D'après lui, la location variait de 1,100 à 1,700 francs, suivant la région sud, est. ouest, de la capitale. A cette époque, les 2,2.5o patrons, maîtres ou maîtresses des 1,225 marais parisiens, occupaient 3, 000 ouvriers et 1,100 chevaux; ils employaient environ 23o,ooo châssis et 1,700,000 cloches, étant donné que chaque établissement possédait de 60 à i,4oo cliàssis, et de 100 à 5,000 cloches. Tous ces chiffres ont augmenté dans une notable propoi'tion ; cependant l'étendue moyenne d'un marais pourrait être fixée à 70 ares, les frais d'installation à i5,ooo francs et la dépense annuelle d'exploitation, loyer compris, également à i5,ooo francs. Il faut au maraîclici" ((ui se respecte un matériel de 20,000 francs par hectare, comportant 3 à 4.»o<^> cloclies, 4 îi 5oo coffres vitrés, 1,000 paillassons, un système d'arrosage, le cheval, la voiture, etc. L'arrosage dit d'irrigation, actionné par un manège mû par un cheval, est d'invention française et moderne ; il simplifie cette besogne d'autant plus fatigante que les cultures sont renouvelées plusieiH's fois par an. La jachère est inconnue dans la rotation FRANCE ^l des cultures inaralchèrcs. Il est admis (jue Tarrosagc d'un hectare exige 3o mètres cubes d'eau par jour. Charpie are reçoit environ le i'iiinicr d'un cheval. On arrive ainsi à étal)lir un produit annuel de i8 à 20,000 francs, pour chacpic hectare soumis à la cultui'c perpétuelle ou fréquemment renouvelée. Le potager de grande ctdture est en deliors de ces calculs; mais les cultures forcées augmentent les premières mises de fonds en matériel vitré ou de chaulTage. Le marais du primeuriste dépasse rarement un demi-hectare, comportant au minimum 5oo panneaux de châssis et 3, 000 cloches, et enlraùiant à un achat de 3, 000 francs de fumier. On voit coinl)ien le travail doit être sérieux, combiné, poiu* qu'il puisse permettre au patron de couvrir les dépenses prévues. La population maraîchère, une des plus laborieuses, des plus économes, est amie du travail et de la paix. Sans ces conditions, elle ne pourrait élever sa famille et faire face à ses engagements. Le maraîcher de profession, dont les charges à remplir l'obligent à travailler plus de douze heures par jour, hésite à étudier des espèces nouvelles; ce (pii lui convient, ce sont les légumes de culture facile et de grande production, réclamés par le consommateur. Il laisse aux cultivateurs grainiers et aux amateurs le soin et les risques des études aléatoires- Un bon nond)re de jardiniers font, eux-mêmes, leurs semences et leurs plants ; ils consacrent un coin du marais à l'éducation de porte- graines pour leurs besoins personnels. D'autres, préférant vendre leur récolte, sans réserve, achètent leurs semences et leurs plants chez des cultivateurs spéciaux, ou auprès de marchands grainiers qui, eux-mêmes, ont passé des traités avec des éleveurs, travaillant à leur profit. On peut se faire une idée des étendues cultivées en examinant la moyenne annuelle, pendant ces dernières années, des quantités de graines vendues aux maraîchers, dans les communes suivantes : Bagneux. 3<)kil.f:arotti> roujïo très courir, à châssis. .")kil. I.iiitiio mcrvoillo des '» saisons. 200 — ('.(M-fcuil commun. 2 — — Passion ordinaire. 10 — C.iiicoréc Une dêlé parisienne. 2 — Homaine blonde maraiclière. 20 — — de Houen. 3 — — grise maraiclière. 20 — Scarole ronde ou verte. i,5o — M;\clie à feuille ronde. 100 — (lliicorée sauvajre de Paris. 5 — Navet demi-Ion^ lilane, à forcer. 5 — Choucœurdelinnifmoy. delà halle. 20 — Ognon blanc hùtifde Paris. 5 — — très liàlif dEtampes. 20 — Oseille larj^c de Belleville. 2 — Cliou-lleur demi-dur de Paris. 10 — l'ersil commun. 2 — — l.enormaiid iiieil court. 20 — Poireau gros court. (hxi — Epinard à feuille de l.ailu(\ ^o — — gros de Houen. 4 — — monstrueux de Virollay. 4***> — Kadis demi-long roseà bout blanc. 10 — Laitue gotle à graine noire. (io — — écarlate très liùtif, 10 — — Passion blanche. à courte feuille. 442 FRANCE ISSY, i5o kil.C,;irotto roufio très courte, à chflssis. laoo — Oi'feuil commun. 45 — ('■liicoivo tiiie de Koucn. 5 — — détô parisienne. 5 — Chou trî's liàtif d'Etanipes. 5 — — cœur de bœuf moyen et pos de la llalie. 200 — rjiicorée sauvage, a — Chou-fleur tendred)' le i!:'intemps\ 5 — — demi-durde Paris (pour rr-té et l'automne). 1600 — Epiiiard à feuille de Laitue (semis d'automne), Graxd-Montrouge 4ookil. Eilinardde Vironay(plusrusti — — Lliortois. 12 — Chicoréo lino iJ'été parisienne. 10 — Hnrnaiiio iiionrto maraîclU-rc. uî> — — — (le Huucn. 12 — — fe'riso. i5 — — Scarole riiiiilc. 4 — — plate ou crinoline. 100 — — sauvage, race de Paris. 200 — Mâche à feuille ruiule. i.'ï — r.liou ca:ur de lueuf moyen de la Go — Navet des Vertus à collel lin. Malle. r>o — (i^'iion blanc liàtif de Paris, (i — C.liou-lleur denn-dur de Paris. Go — (tseille lar^e de Itelleville. 3 — — LcMorniand ipjed court. Go — Persil commun. G(K) — Epinard A feuille de Laitue. 25 — l'oireau jrros court ou du Midi. Goo — — ujonslrueux de Virollay. 60 — — de Kouen. i5 — Laitue gotte ;\ foraine noire. 10 — Pourpier vert. 12 — — Passion hianclie. 5oo — Hadis demi-long rose à Ijoutbianc. 6 — — — ordinaire. 60 — — — écarlatetrès liàtif, 6 _ _ blanche d été. à courte feuille. D'après certaines recherches faites autour de la capitale, la culture potagère en pleine terre, pratiquée sur un hectare, peut rapporter -i5o francs par are, tandis tpic la culture maraîchère, combinée de primeurs sous verre et de pleine terre, à Tair libre, sur un demi- hectare, peut produire le double, près de 3oo francs l'are. Il s'agit d'une moyenne, attendu qu'il existe des emblaves plus lucratives et d'autres qui sont entravées par toutes sortes d'obstacles. Autour de Paris, le jardinier sait se maintenir dans lialivc (rArj.'fiilfUil |cuIluiT for- Cliicurri' s,iu\;i^:(^ (;,'raii(lc 17^,000 kilogr. environ. Voici les prix, mininnuu et maximum, des principales espèces de léj^umcs vendus en i8(j3, sur le Carreau des Halles : Artichauts la pièce Asperges la botte Carottes la botte Champignons le kilogr Choux le cent Choux-fleurs le cent Fraises le kilogr Haricots verts les 100 kilogr Melons la pièce Navets la botte Poireaux la botte Pois verts les 100 kilogr, Ponmu's de terre les 100 kilogr En jetant un nouveau coup d'œil sur la France potagère ou maraîchère, nous enregistrons les cultures spéciales et les stations Icgumières indiquées ci-après : Aix, Bourg. — Légumes assortis pour l'approvisionnement de la ville. Trévoux, Rillieux. — Betteraves, Carottes, Choux, Haricots, Pois, Pommes de terre, Choux-fleurs, Navets. AlSXE. Laon, Chivy, Suzy, Chassemy. — Artichauts, Asperges. Soissons. — Légumes assortis. Haricots, Asperges. Vailly, Sermoise, Braisne, Giry. — Pois, Haricots. Guise, Pont-Tugny, Saint Quentin, Nesles. — Choux, Radis, Scorsonère. Craonne. — Pois. Allier. Moulins. — Choux, Choux-fleurs, Haricots, Pois, Pommes de terre. Cusset, Montlucon. — Choux Cabus, Choux-fleurs. Basses-Alpes. Les Mées. — Choux, Ognons, Poii'eaux. Riez. — Choux de Milan de Riez. H AL tes- Alpes. La culture maraîchère y est presque nulle ; le pays est approvisionné par Sisteron, Forcalqider, les Mées et Riez. 44^ FRANCE Alpes-Maritimes. Nice. — Carottes, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Concombres, Laitues, Navets, Ognons, Aubergines, Piments, Chicorées à grosse racine, Courges, Courgettes, Poireaux, Radis, Tomates. Antibes. — Clioux-fleurs, Pois, Haricots, Tomates. Cannes. — Carottes, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Haricots, Pois, Tomates. Piments, Cardons, Asperges. Grasse. — Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Haricots, Cornichons, Pois. Pegomas. — Chicorées frisées. Laitues. Ardèche. Aubenas, Annonay, Tournon. — Haricots, Lentilles, Chicorées, Laitues, Poirécs, Pois, Choux, Carottes, Ognons, Raifort. Ardennes. Mézières, Charleville. — Carottes, Céleris, Choux, Clioux-fleurs, Ognons, Poireaux, Radis, Asperges. Alland'huy, Attigny, Charbogne. — Ognons, Poireaux, Carottes. Chooz. — Carottes, Choux, Ognons, Poireaux, Sedan. — Carottes de Sedan, Choux rouges, Ognons, Pois. Ariège. Mazères. — Carottes, Ognons, Poireaux, Salsifis, Brocolis. Mirepoix, Pamiers. — Choux, Choux-Brocolis, Radis. Aube. Troyes et banlieue. — Ails, Carottes, Choux, Ognons, Laitues, Cucurbitacécs, Navets, Asperges, Haricots, Pois, Panais. Bar sur-Aube, Brienne. — Haricots, Asperges, Pommes de terre. Bar-sur-Seine, Nogent-sur-Seine, Romilly. — Légumes assortis. Montgueux. — Navets de Mont gueux. Saint-André, Sainte-Savine. — Ails, Pois, Haricots, Choux, etc. Aude. Carcassonne. — Cardons, Chicorées, Choux, Laitues, Ognons, Poireaux, Pommes de terre. Narbonne. — Aubergines, Cardons, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Pois, Haricots, Pommes de terre, Piments, Tomates. Aveyrox. Rodez. — Légimies assortis. Millau. — Choux, Ognons, Poireaux, Radis, Scorsonère. Vabre. — Betteraves, Ognons, Poireaux, Scorsonère. Villefranche-de-Rouergue. — Carottes, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux, Pois, Haricots, Scorsonère. BoUCIIES-l)U-RlIÔ\E. Marseille. — Aubergines, Cardons, Épinards, Piments, Tomates, Romarin, Sarriette, Basilic. Arles. — Légumes assortis. Cardons, Basilic. FRANCE 449 Barbentane. — Choux-fleurs d'automne et Brocolis, Pommes de terre, Chicorées d'hiver. Boulbon. — Pois. Châteaurenard. — Aubergines, Haricots, Tomates, Concombrcs,Pois. Gardanne. — Ails, Ognons. Luynes. — Scorsonère. Maillanne. — Ognons jaunes. Pommes de terre. Salon. — Clioux-deurs, Pois, Haricots, Aubergines, Tomates, Piments, Sarriette, Basilic. Tarascon. — Légumes assortis. Cardons, Aubergines, Piments, Tomates, Sarriette, Romarin, Basilic. Calvados. Caen. — Tous les Légumes. Choux-Milan de Caen, Haricots carrés de Caen. Bayeux. — Tous les légumes. Artichauts. Falaise. — — Choux-Milan, Ognons, Poireaux, Radis. Lisieux. — Pois, Haricots, Pommes de terre de primeur. Luc-sur-Mer. — Betteraves, Carottes, Ognons, Poireaux, Pommes de terre. Scorsonère, Salsifis. Cantal. Saint-Flour. — Choux Cabus. Charente. Angoulême. — Asperges, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Laitues, Haricots, Pois, Pommes de terre. Radis, Carottes. Aubeterre. — Chicorée frisée d'Aubeterre. CnARENTE-LxFÉRIEURE. La Rochelle, Rochefort, Saintes, Royan. — Légumes assortis. Authon, Thaims, Andilly-les-Marais. — Ails. Saint-Trojan (île d'Oléron). — Ognons, Choux. Ile de Ré. — Pommes de terre, Choux, Carottes. Cher. Bourges. — Artichauts, Carottes, Choux, Ognons, Poireaux, Radis. Dun-sur-Auron. — Artichauts, Choux, Choux-fleurs, Poireaux, Ognons, Pommes de terre. Scorsonère. Saint-Amand-Mont-Rond. — Melons, Haricots, Pois de primeur. Vierzon. — Carottes, Laitues, Radis de primeur. Corrèze. Tulle. — Choux et Choux-fleurs d'automne. Corse. Vallées et littoral eu situation saine, facilement arrosables. — Au- bergines, Tomates, Ails, Échalotes, Ognons, Pois chiche, Haricot d'Espagne, Doliques, Piments, Fenouil. 29 45o FRANCE Côte-d'Or. Dijon. — Tous les légumes. Carottes, Radis, Pois, Haricots. Auxonne. — Asperges, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Oguons, Poireaux, Pommes de terre, Melons, Raifort. Arnay-le-Duc, Beaune. — Tous les légumes. Pois, Haricots. Saulieu. — Tous les légumes. Navets de Saiilieu. Heuilley-sur-Saône — Ognons. CÔTES-DU-NORD. Saint- Brieuc. — Choux, Choux-fleurs, Brocolis, Ognons, Pois. Dinan. — Tous les légumes. Choux-fleurs, Brocolis, Choux. Creuse. Guéret, Bort. — Le département est alimenté par les marchés de l'Allier et du Puy-de-Dôme. Dordogne. Périgueux, Bergerac, Belves. — Tous les légumes. Eymet. — Betteraves, Carottes, Ognons, Poireaux, Scorsonère, Choux, Haricots. Doues. Besancon. — Tous les légumes. Carottes, Pois, Radis. Drôme. Valence. — Cardons, Choux, Laitues, Navets, Ognons, Poireaux, Poirées à cardes. Piments, Tomates, Aubei'gines, Épinards, Concombres, Mâches. Montélimar. — Aubergines, Cardons, Choux, Choux-fleurs et Brocolis, Concombres, Haricots, Pois, Mâches, Tomates, Ognons, Poireaux, Radis, Pommes de terre, Poirées, Navets. Romans. — Tous les légumes. Choux-Milan, Poirées à cardes. Radis. Eure. Évreux, Beaumont- le -Roger, Gisors. — Melons Cantaloup, Choux-fleurs, Concomijres à Cornichons. La Bonneville. — Ognons de La Bonneville. Ivry-la-Bataille. — Céleris, Chicorées, Pissenlits, Salsifis, Pois. Louviers, Les Andelys. — Choux, Chicorées, Mâches, Pissenlits, Carottes, Radis, Pommes de terre de primeur. Eure-et-Loir. Chartres. — Tous les légimies. Haricots rouges de Chartres. Dreux. — — Céleris, Chicorées, Choux. Finistère. Quimper, Brest. — Tous les légumes. Morlaix. — Ails, J^xhalotes, Ognons. Plougastel. — Fraises, Ognons, Pommes de terre, Pois, Haricots. Roscoff. — xVrlichauts, Choux-fleurs, Ognons, Pommes de terre. FRAJJCË 4-5 1 Saint-Pol-de-Léon. — Artichauts, Choux-llcurs, Ognons, Pommes de terre. Gard. Nîmes. — Aubergines, Cardons, Piments, Tomates, Sarriette, ilomarin, Roquette, Clioux-fleurs, Poireaux, Haricots, Pois. Âlais, Marguerite. — Haricots, Pois, Choux-fleurs d'automne. Aramon. — Chicorées irisées, Aubergines, Piments, Tomates d'Aramon. Beaucaire. — Aubergines, Cardons, Piments, Tomates, Choux, Clioux-fleurs. Bellegarde, Montfrin. — Ognons. Haute-Garonne. Toulouse. — Ails, Concombres, Corniclions, Choux-fleurs, Fèves, Ognons blancs et jaunes de Lesciire. Blagnac. — Carottes, Salsifis. Cazères. — Cornichons, Choux, Brocolis, Carottes, Uadis. Saint-Gaudens. — Betteraves, Choux, Choux-fleurs, Brocolis, Radis, Ognons, Poireaux. Gers. Auoh, Pavie. — Tous les légumes. Pois. Lectoure. — Carottes, Choux, Choux-fleurs, Chicorées, Ognons. Gironde. Bordeaux (Elnvirons de). — Tous les légumes. Carottes, Choux, Pois, Haricots. Hérault. Montpellier, Béziers. — Aubergines, Choux, Ognons, Piments, Pois. Haricots, Radis. Ille-et-Vilaine. Rennes, Fougères. — Carottes, Choux, Panais. Paramé. — Carottes, Clioux, Choux-fleurs, Fraises, Ognons, Radis, Pommes de terre, Pissenlits. Dol de Bretagne, Vivier-sur-Mer. — Choux-Navets, Navets, Pois, Pommes de terre. Panais. Indre. Châteauroux. — Tous les légumes. Indre-et-Loire. Tours. — Artichauts, Cardons, Carottes, Céleris, Laitues, Choux de Milan, Ognons, Pois, Hai'icots, Melons. Isère. Grenoble. — Carottes, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Laitues, Poireaux, Pommes de terre, Radis, Poirées. Vienne. — Pois, Haricots, Choux-Xavets, Poirées. 45a FRANCE Jura. Lons-le-Saulnier. — Tous les légumes. Arbois. — Tous les léguuics. Choux. Dôle. — Choux, Ognons, Poireaux, Pommes de lerrc. Landes. Mont-de-Marsan, St-Sever. — Légumes assortis. Choux, Ognons. Dax. — Choux, Choux-ileurs, Brocolis, Ognons. Loir-et-Cher. Blois. — Asperges, Cresson de fontaine, Pois. Montoire-sur le-Loir. — Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux. Vendôme. — Choux, Champignons, Pommes de terre. Loire. Saint-Étienne. — Choux, Laitues, Poirées, Ognons, Poireaux, Radis. Montbrison. — Ognons, Poireaux, Pois, Haricots. Roanne. — Carottes, Laitues, Ognons, Poireaux. Radis, Choux-fleurs. Haute-Loire. Le Puy. — Carottes. Chicorées, Choux, Ognons, Poireaux, Laitues, Poirées, Pommes de terre. Brioude, Yssingeaux. — Choux Cabus, Choux de Milan, Pois, Pommes de terre. Loire-Inférieure. Nantes. — Légumes assortis, de pleine terre et de primeur. Chantenay. — Carottes, Concombres à Cornichons, Haricots, Pois. Chateaubriand. — Angélique. Guérande. — Carottes, Ognons, Poireaux. Loiret. Orléans. — Asperges, Fraises, Haricots rouge d'Orléans et Suisse rouge, Tomates. Gien. — Tous les légumes. Xavets, Radis. Jargeau. — Betteraves. Carottes, Chicorées, Choux, Ognons, Haricots. Montargis, Pithiviers. — Tous les légumes. Navets, Radis. Sully-sur Loire. — Rutabagas, Ognons, Choux, Poireaux, Haricots. Lot. Cahors, Figeae, Gramat, Saint-Céré. — Betteraves, Carottes, Ognons, Poireaux, Pois, Haricots. Lot-et-Garonne. Agen. — Carottes et Ognons d'Agen, Pois, Haricots, Brocolis. Marmande, Villeneuve-d'Agen. — Carottes d'Agen, Brocolis, Ognons d'Agen, Pois, Haricots, Betteraves. LozivRE. Mende. — Le département est approvisionne par les marchands de l'Aveyron et du Gard. FRANCE 45 i Maine-et-Loire. Angers. — Carottes. Choux, Brocolis, Artichauts, Ognons, Pois, Poireaux, Melons, Haricots. Baugé. — Légumes assortis. Cholet. — Choux, Ognons, Poireaux, Laitues, Choux-fleurs, Brocolis. Saumur. — Asperges, Fraises, Haricots, Pois, Pommes de terre. Manche. Carentan. — Poireaux, Choux. Coutances, Créances. — MeloAs, Choux-fleurs, Pommes de terre, Carottes, Broc(jlis. Pontorson. — Choux, Rutabagas, Panais, Asperges. Surtainville. — Pommes de terre, Choux, Carottes, Panais, Haricots, Céleris, Navets, Persil, Betteraves. Tourlaville. — Choux, Choux-fleurs, Brocolis, Pommes de terre. Laitues, Radis. Marne. Châlons-sur-Marne. — Carottes de primeur. Choux, Choux-fleurs. Épernay, Vertus. — Légumes de saison et de primeur. Reims. — Carottes, Laitues, Radis de primeur, Haricots, Pois. Montmirail, Sainte Menehould, Suippes, Vitry-le-François. — Choux, Carottes, Haricots, Pois, Melons, Radis. Haute-Marne. Chaumont, Langres, Saint-Dizier. — Haricots, Pois, Pommes de terre. Asperges, Choux, Panais, Plantes à salade. Mayenne. Laval, Mayenne. — Asperges, Choux, Pois, Haricots, Laitues, Melons, Courges. Meurthe-et-Moselle. Nancy, Toul. — Légumes de consommation journalière. Lunéville, Pont-à-Mousson. — Asperges, Carottes, Radis, Laitues de primeur, Chicorée sauvage rouge. Meuse. Bar-le-Duc. — Haricots, Pois, Carottes, Choux. Saint-Mihiel. — Haricots, Pommes de terre. Carottes, Choux. Verdun. — Carottes, Choux, Ognons, Poireaux, Pommes de terre. Morbihan. Vannes, Lorient, Pontivy. — Tous les légumes. Nièvre. Nevers, La Charité. — Artichauts, Carottes, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux, Pommes de terre. Nord. Lille. — Cresson Alénois, Melons. Pourpier, Poireaux d'hiver. 454 FRANCE Cambrai. — Carottes, Ognons, Poireaux, Chicorée à Café. Douai. — Choux-Ueurs, Betteraves, Carottes, Laitues. Saint-Amand. — Betteraves, Carottes, Ognons, Poireaux. Saint-Saulve. — Carottes, Ails, Échalotes, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux. Rosendaël. — Carottes, Choux, Choux-fleurs, Fraises, Ognons, Poireaux, Pommes de terre. Roubaix, Tourcoing. — Poireaux d'hiver. Oise. Beauvais, Lardières, Noailles, Bresles. — Légumes variés. Clermont, Breuil-le-Vert, Bailleval , Cauffry. — Artichauts, Choux-fleurs. Choux, Haricots, Cresson, Laitues. Compiègne. — Chicorées, Pissenlits, Carottes, Choux. Senlis. — Artichauts, Cresson de fontaine. Choux, Ognons, Poireaux. Noyon. — Artichauts, Haricots, Pois. Orxe. Alençon. Argentan, Fiers, Mortagne, La Ferté-Macé, Sées. — Légumes assortis. Carrouges. — Carottes, Choux, Ails, Échalotes, Pommes de terre. Pas-de-Calais. Arras, Bapaume, Béthune. — Légumes variés. Achicourt. — Carottes (TAchicourt, Choux, Ognons, Pommes de terre. Boulogne-sur-Mer, Desvres, Samer, Montreuil-sur-Mer. — Arroche, Rhubarbe, Artichauts, Carottes et Radis de Boulogne, Poireaux, Pommes de terre, Choux-fleurs. Saint-Omer. — Chicorée à Café, Choux-fleurs, Carottes, Choux, Ognons, Pommes de terre, Laitues. Puy-de-Dôme. Clermont-Ferrand. — Carottes, Angélique, Laitues, Chicorées, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux. Biom. — Choux, Choux-fleurs, Pommes de terre, Ognons, Poireaux. Artonne, Issoire, Thiers, Vic-le -Comte. — Choux, Choux-fleurs, Pommes de terre, Ognons, Poireaux, Pois. Basses-Pyrénées. Pau, Bilhère, Bizanos. — Carottes, Choux, Brocolis, Haricots, Pois, Pommes de terre, Fraises. Meillon. — Choux, Fraises. Bayonne. — Clioux-fleurs, Brocolis. Hautes-Pyrénées. Tarbes. — Carottes, Pois, Haricots, Choux. Trébons. — Ognons, FRANCK 455 Pyrénkes-Ouiextales. Perpignan, Pezilla-la-Rivière. — Arlicliauls, Asperges de Pczilla. Corniflious. lirocolis, l'ois, Haricots, Ponuiics dclerre, lladis. Elne, Palau del Vidre. — Artichauts, Brocolis, Pois, Haricots, Pommes ele terre. Radis de Collioure. Palalda, Prades. — Carottes. Choux, Pois, Haricots, Pommes de terre, Brocolis. Ille-sur-la-Têt. — Aubergines, Piments, Tomates, Artichauts, Choux-lleurs. Brocolis, Ognons. Haut-Bhix. Belfort, Rougemont, Giromagny. — Choux, Rutabagas, Carottes, Pommes de terre, Céleris. RiiOxE. Lyon. — Légumes variés. Poirées à carde blanche et verte, Haricots, Betteraves blanche et verte à salade. Chicorée sauvasre. Pois. Choux, Choux-fleurs. Raves. Salsifis. Caluire. — Choux-lleurs, Cardons, Ognons, Poireaux, Scorsonère. Venissieux. — Carottes, Choux-fleurs. Tarare. — Carottes, Chicorées, Laitues, Ognons. Tassin. — Asperges, Carottes, Oguons, Poirées blonde et verte. Ampuls, Condrieu. — Asperges. Carottes, Chicorées, Laitues, Choux, Clioux-lleurs. Ognons, Poireaux, Radis. Pierre-Bénite. — Carottes, Laitues, Radis, Melons, Ognons, Poirées, Poireaux, Pommes de terre. Villefranche-sur-Saône. — Choux-lleurs, Ognons, Poirées, Poireaux, Anse. — Choux-lleurs, Pois, Haricots, Scorsonère. Oullins, Briguais, Saint-Genis. — Fraises, Choux, Haricots. Haute-Saône. Vesoul, Gray, Lure. — Xavets, Carottes, Pommes de terre. Choux. Saù.\e-et-Loire. Chalon-sur-Saône. — Carottes, Laitues, Radis, Choux-fleurs i"^ et 2^ saison dété. Louhans, Mâcon. — Pois, Haricots, Choux . Sartue. Le Mans. — Légumes à racine ou à feuillage alimentaire, pour la consommation et la fabrique des conserves. S.WOIE. Chambéry. — Pommes de terre. Navets, Betteraves, Choux. Haxte-Savoie. Annecy, Annemasse . — Pommes de terre, Xavets. Betteraves, Choux . Seixe. Paris et environs. — (^'oir notes spéciales, pages 44^ îi 447) 456 FRANCE Seixe-et-Oise. Versailles. — Légumes de pleine terre ou Je primeur, Etampes. — Légumes assortis. Choux, Carottes, Pois, Potirons. Pontoise et environs. — Choux, Pommes de terre. Asperges. Epône. — Ognous, Poireaux, Scorsonère. Limay. — Carottes, Chicorées, Choux, Laitues, Ognons, Poireaux, Pois, Haricots, Radis. Chevreuse, Montlhéry. — Haricots, Pommes de terre, Choux, Oseille, Tomates. Seine-et-Marne. Melun. — Légumes pour la consommatiou et les conserves. Meaux. — Carottes et Xavets de Meaux, Chicorées frisées, Witloof, Poireaux, Concombres, Choux, Choux-fleurs, à conserves. Provins. — Artichauts, Carottes, Chicorées, Laitues, Ognons, Poireaux. Choux-fleurs. Asperges. Mousseaux. — Artichauts, Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux, Scorsonère. Seine-Inférieure. Rouen. — Choux (de Quevilly), Chicorées, Ciboules, Ognons, Poireaux, Laitues, Radis, Scorsonère. Elbeuf. — Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux, Scorsonère. Le Havre. — Choux, Choux-fleurs, Ognons, Poireaux, Radis, Scorsonère, Pommes de terre. Fécamp. — Choux, Ognons, Poireaux, Radis, Scorsonère. Caudebecen-Caux. — Poireau de Rouen. Gournay-en-Bray, Eu, La Neuville (Dieppe). — Pois, Pommes de terre, Carottes, Choux, Navets. Deux-Sèvres. Niort. — Artichauts, Asperges, Pois, Haricots, Pommes de terre. Choux-fleurs, Ognons. Somme. Amiens. — Carottes d'Amiens, Céleris, Chicorées, Fraises, Pois, Haricots, Laitues, Radis, Pommes de terre. Camon et communes voisines. — Clioux-fleurs, Choux, Laitues, etc. Abbeville. — Carottes, Laitues, Ognons d'Abbeville, Poireaux, Corniclions, Radis, Pommes de terre. Asperges. Montdidier. — Carottes, Laitues, Ognons, Poireaux, Haricots, Pois, Radis de Montdidier, Scorsonère. Ham. Péronne. — Carottes, Chicorées, Laitues, Ognons, Poireaux. Tarn. Albi, Castres. — Carottes, Choux, Pois, Haricots. Ognons. Lescure. — r)gnons rfe Lescure, FRANCE 457 Tarn-et-Garonne . Montauban. — Carottes, Ognons de Montaiiban. Moissac. — Lcguincs variés. Var. Draguignan. — Légumes de pleine terre pour primeur. Lorgnes. — Courges. Tonlon. — Aubergines, Piments, Tomates, Chonx, Laitues, Épinards, Radis, Asperges. Hyères. — Artichauts, Fraises, Pois, Haricots, Chicorées d'été et d'iiiver. Carqnairannes. — Pois, Pommes de terre. Solliès-Pont. — Chicorées frisées. Pommes de terre, Fraises. Yaucluse. Avignon. — Cardons, Carottes, Melons, Choux-Ileurs, Brocolis, Pommes de terre, Tomates, Pois, Haricots. Pertuis. — Pommes de terre, Haricots. Orange. — Cardons, Aubergines, Tomates, Piments. Cavaillon. — Articliauts, Melons, Aubergines, Tomates, Ails, Concombres, Fraises. Carpentras. — Fraises, Cardons, Aubergines, Haricots, Pois, Tomates, Asperges. D'autres localités produisent également des Fraises. En 1892, la gare de Carpentras a expédié sur Paris plus de 800,000 kilogr. de la Petite Fraise, et les gares d'Avignon et de Monteux, chacune 3oo,ooo kilogi*. Vendée. Fontenay-le- Comte, Les Sables-d'Olonne, Luçon. — Choux, Pois, Carottes, Ognons, Pommes de terre, Asperges. Vienne. Poitiers, Châtellerault, Vendœuvre. — Légumes à racine ou à l'ouillagc alimentaire. Ognons. Haute- Vienne. Limoges. — Carottes, Choux, Pois, Ognons, Pommes de terre. Vosges, Epinal. — Choux, Pommes de terre, Ognons, Haricots, Carottes. Yonne. Auxerre. — Tous les légumes à racine ou à feuillage alimentaire. Avallon. — Panais, Cucurbitacées, Tomates, Haricots. Joigny. — Pois, Haricots, Choux, Asperges. Sens. — Choux. Plantes à salade. Asperges, Carottes, Artichauts. Appoigny, Saint-Florentin, Tonnerre. — Choux-fleurs, Asperges, Melons, Fraises, Artichauts, Pois, Haricots, 458 FRANGE Poiu' terminer cette étude des cultiu'es potagères extensives, nous rappellerons les principaux passages de rintéressantc conférence sur les Légumes de grande culture, faite par l'honorable M. Henri de Vilmorin, au Congrès agricole de ïroyes, le4jwin 1892. L'orateur débute par les espèces qui peuvent vivre en plaine et sans arrosage. Nous résumons ici ses utiles et sages conseils. Les Asperges, Hâtive et Tardive d'Argenteuil, doivent être associées dans la proportion de trois qaarts de la première contre un quart de la seconde, la vente de l'espèce Hâtive étant plus rémuné- ratrice, la Tardive continuant ensuite la saison de vente, dans un moment de rareté. Les Choux d'automne conviennent aux terres de plaine. De ce nombre sont : Le Chou de Yaugirard, si estimé partout. Le Chou de Milan, court, hâtif, donnant tout l'hiver de larges rosettes de feuilles, très frisées, très tendres ; le petit Chou Frisé de Limay s'en rapproche, mais à tige plus élevée. Les Choux Frisés de Mosbach et Bricoli, les Choux à Grosse Côte ordinaire et frisé, et les Choux de Bruxelles sont de bonnes espèces pour la grande culture. Païuni ces derniers on rcconmiande le Grand, le Nain, le Moyen de la Halle ; celui-ci fom'nit des jets arrondis pendant trois ou quatre mois. Les Choux Frisés, verts et violets, grands et nains, plantes rustiques à toute épreuve, constituent un excellent légume d'hiver. Le Concombre à Cornichons Vert de Paris, cultivé près d'une fabrique de conserves, est de culture lucrative. Les fruits verts, fins, triés, valent jusqu'à Go francs les 100 kilogr. Un hectare peut en produire pour 2,000 francs, si l'on sait simplifier les frais de cueillette. Habituellement, on fait une récolte de Haricots verts entre les lignes de Concombres. L'Épinard, en culture dérobée, sur les chaumes de céréales bien hersés, mais jamais sur un champ de Betteraves, fournit une abondante production à l'automne, ensuite lors des dégels en hiver, puis au printemps. Suivant la saison, la valeur marchande de 100 kilogr. de feuilles d'Epinard atteint de i5 à 40 francs. Variétés: Épinard Monstrueux de Viroflay, à feuillage ample; Épinard à Feuille de laitue, au feuillage ramassé, vert ; Épinard Lent à monter, qui produit encore, au printemps, trois semaines après les autres. L'Oseille, particulièrement la variété Large de Belleville, est l'objet d'une culture industrielle très prospère et peu coûteuse. Les Fraises adoptées pour la culture en pleine campagne sont ; FRANCE 4^9 Marguerite, grosse et précoce ; Princesse royale, hâtive, productive, colorée ; Vicomtesse Iléricart de Tlniry. liûtivc, de belle couleur et dim goût exquis ; Docteur Morère, grosse, de qualité excellente ; Jucunda, vigoureuse, résistante, bonne et de production prolongée ; Sir Joseph Paxton, belle fraise conique et tardive, de qualité supérieure ; Belle de Cours, fertile, fruit oblong, d'un bon goût. Les Haricots à grain blanc sont les préférés du public. Au premier rang, les variétés Flageolet blanc, à Feuille gaufrée, Hàtif d'Étarapes, Soissons nain. Nain Bonnemain et le Riz nain. On peut y ajouter le Haricot Suisse blanc, sa variété naine et le Sabre nain de Hollande, Les Haricots à grain vert. Ghevrier, Merveille de France, Bagnolet vert, sont également appréciés au marché, mais réclament un travail particulier lors de l'arrachage. Parmi les Haricots de couleur, se vend toujours bien le Flageolet rouge, ainsi que les espèces Naine de Chartres et Naine d'Orléans. Les Haricots Suisse sang de bœuf, Suisse rouge et Turc viennent en abondance, à l'état sec, aux Halles de Paris. Dans ces conditions, c'est une culture de cinq mois, alors que le Haricot à écosser frais, ou jeune en cosse verte, est d'une récolte beaucoup plus prompte. A cet usage, le Haricot Flageolet blanc et le Flageolet jaune hàtif conviennent pour l'écossage frais. Le Haricot, vendu vert ou en aiguille, se recrute parmi les types du Flageolet d'Étampes. Noir de Belgique et Chocolat, ou même parmi d'autres variétés locales, comme on le fait à Bordeaux, en Provence et en Algérie. La production de pleine saison exige des races à grand rendement, à cosse longue, droite, cylindrique. Les espèces naines de cette série sont les Haricots Bagnolet ou Suisse gris. Solitaire, Merveille de Lyon. Russe. Flageolet noir. Shah de Perse, Le Haricot Beurre noir nain, à longue cosse est, de tous les haricots sans parchemin, le plus estimé aux environs de Paris. Puis le Beurre noir nain d'Alger, le Nain Unique et le Nain à cosse violette. Le Haricot Nain Mangetout, extra hàtif, et le Beurre blanc nain sont considérés pour leur grain blanc. L'Ognon, semé au printemps et récolté à l'automme, à la façon de l'avoine, est d'un bon rapport. Les Ognons Blanc rond dur de Hollande, Jaune paille des Vertus et Blanc Danvers sont les variétés de conserve à élever en pleine campagne. M, Vilmorin conseille d'y ajouter l'Ognon Dur de Russie, le Rouge foncé et le Rosé, Une cvdture d'Ognons, praticjnée avec soin, peut coûter mille francs à l'hectare et rapporter trois mille francs. Le Pissenlit a pris place dans la grande exploitation faite à la 46o FRANCE charrue. Butté avant les gelées, il sera blanchi et Uxvé fin d'hiver et au premier printemps. Le Pissenlit Amélioré à cœur plein forme des rosettes cjui atteignent le poids d'un kilogramme. Le Pois vert a son débouché au marché et à la fabrique de conserves de légumes frais. Les races à rames, de taille moyenne, sont les plus avantageuses ; on ne les palisse pas ; au contraire, on pince les sommités des tiges qui se soutiennent entre elles, par exemple : Prince Albert, Caractacus, Michaux de Hollande, Express, Serpette vert. Shah de Perse. Parmi les espèces naines, les Nain hàtif. Anglais. Couturier. Serpette vert sont rustiques et productifs. Les Pois nains Vert gros. Vert de Xoyon et Carré A'ert normand se vendent comme légumes secs. Les Pommes de terre précoces, livrées avant maturité complète, obtiennent les prix les plus élevés, mais rentrent plutôt dans la production maraîchère. Les races demi-hàtives, de qualité fine, sont de bonne vente à jours fixes. Quant aux espèces tardives et de conserve, elles touchent à l'agriculture. Les espèces à chair blanche ou jaune sont les plus demandées. L'Angleterre achète les tubercules à chair blanche et farineuse. Les Pommes de terre de primeur sont : la Victor qui, en pleine terre, peut être arrachée et livrée au commencement de juin ; la Marjolin hâtive, dite de Quarantaine ; Royale ou Anglaise, plante moins trapue que la précédente ; Prince de Galles, tubercule piri- forme ; à Feuilles d'ortie, jaune et longue, bonne en grande culture ; Caillou blanc, très cultivée en Vaucluse ; Joseph Rigault, belle, jaune, allongée ; Marjolin Têtard, chair jaune et fine ; Quarantaine, plate, très fertile ; Kidney rouge hâtive, à chair jaune ; puis la Quarantaine de Noisy et la Rouge de Hollande. Les bonnes Pommes de terre de conserve sont : Chave, ronde, jaune ; de Lesquin ou Séguin, originaire du Nord ; Magnum bonum, se gardant bien ; Saucisse, rouge oblongue, chair jaune et ferme ; Quarantaine violette, chair jaune, de longue garde ; Quarantaine de Noisy ou Marjolin tardive, jaune longue, fine, de vente assurée ; puis la Pousse-Debout et la Vitelotte, à tubercule allongé, chair ferme. Après cet examen des espèces robustes à l'air libre au premier chef, l'orateur aborde les légumes de grande culture, réclamant des terrains frais ou arrosables, et par conséquent d'un intérêt moins général. L'Artichaut peut donner, pendant ses trois ou quatre ans de produc- tion, un bénéfice annuel de i,5oo à 2,000 francs à l'hectare. L'Arti- chaut Camus de Bretagne est adopté dans l'Ouest. L'Artichaut Vert FRANCE 4^1 de Laon domine en Picardie et aiiloiir de Paris. L'Artichaut Violet ou Gris de Roueu préfère la région sud. La Betterave potagère doit être tcndi'e et hâtive. Ses principales variétés, par ordre de maturité, peuvent se borner à : Noire plate hàtivc d'Egypte ; Rouge naine ; Éclipse ; Rouge ronde précoce ; Rouge grosse ; Grapaudine, celle-ci à épidémie noirâtre comme la Noire plate d'Kgypte et Eclipse ; les autres sont à peau rose ou rouge. Le Gardon, lié et blanchi, est d'un bon produit au marclié. Le Gardon de Tours, épineux, est le plus plein; les Gardons d'Espagne et Puvis ont la côte inermc et moins pleine. La Garotte réclame une terre douce, fraîche et bien amendée. La variété de Saint-Yalery, grosse, conique, lisse, rouge foncé, se substitue à l'ancien type. Les Garottes Rouge demi-longue de Ghantenay et de Luc sont très productives, ainsi que la Nantaise et la Demi-courte obtuse de Guérande, tendre et fine de qualité. Suivant leur volume, les Garottes cidtivées en plein champ peuvent produire de 1^,000 à 3o,ooo kilogr. à l'hectare. Le Géleri-rave se vend fort bien en hiver ; les variétés d'Erfurt et Pomme à petites feuilles se conservent bien et font un bon profit. La Ghicorée sauvage, hivernée en cave pour la production de la « Barbe de capucin », et la Ghicorée à grosse racine de Bruxelles « Witloof ». destinée au même usage , étendent leurs cultures dans la plaine et dans les souterrains. On cite des propriétaires qui en exploitent dix hectares à la fois et en approvisionnent les halles. A la fin de l'été, on peut occuper les terrains libres par une plan- tation de Ghicorées Frisées de Meaux, de Ruffec, de Rouen, ou de Scarole Ronde, à lier et à faire blanchir. La Scarole en cornet et la Ghicorée Reine d'hiver passent bien l'hiver dehors. Les Ghoux se développent admirablement sur un défrichement de pré ou de bois et sur un sol irrigué, comme on peut le voir dans la plaine de Gennevilliers, et en bon sol comme les environs de Paris en possèdent tant. Les Ghoux hâtifs Express. d'Etampes, d'York et la série des Ga?ur-de-Bœuf seront livrés à la consommation aussitôt la for- mation de la pomme. Les espèces de demi-saison ou d'hiver sont encore livrées à la fabrication des conserves de légumes ou de la choucroute. En première ligne, le Ghou Quintal ou d'Alsace, gros, plat et ferme ; puis le Ghou Quintal d'Auvergne, gros et arrondi ; le Ghou de Brunswick à pied coiu't ; les Ghoux Tabouret, de AVinnigstadt, de Poméranic. à tète conique ; ensuite les grosses variétés de Ghoux de Milan, Milan des Vertus, de Pontoisc ; enfin le Ghou de Norvège qui peut hiverner à l'air libre. 462 FRANCE La pleine campagne est également favorable aux Choux Rouges, aux Choux-Navets, Rutabagas et (]houx-Raves. élevés par semis combinés, de saison, pour en faciliter la vente. Les Courges, de volume moyen, se développeront sans arrosage, mieux que les gros Potirons. La Courge à la moelle et les Girau- mons Turban se vendent pendant toute la période hivernale. Le Navet vient en plein et en ciilture dérobée. La région pari- sienne a commencé le semis sur chaume du petit Navet de Milan et en tire grand profit. La vente d'hiver ou la vente aux Halles a toujom's été avantageuse aux Navets Blanc plein hâtif. Rouge plein hàtif. Blanc de Jersey. Boule d'or, Jaune de Montmagny. Les espèces tendres et longues, comme les Navets des Vertus, Pointu et race Marteau sont admises l'hiver, aux halles et marchés. En terre bien préparée et fumée, le Poireau de grosse race, dit de Carentan, peut produire, sans autres soins, à raison de lo à 25 plants au mètre — suivant le mode de culture — jusqu'à Go.ooo kilogr. à Thectare, soit un bénéfice net de 3,ooo francs, au maximum. Comme lui. le Poireau Gros court de Rouen réussit en plein champ. Le Poireau Long d'hiver, de Paris, planté plus serré, se vend plus cher à la Halle. Le savant conférencier a terminé ses excellents conseils en recom- mandant de cultiver la Poirée blonde et la Poirée à cardes, déjà répandues dans le Lyonnais et la Provence, et d'admettre en plein champ le Salsifis et le Scorsonère : celui-là livrable à la fin de la première année, tandis que le Scorsonère peut rester deux ans en terre, et fleiu'ir sans que la racine perde de ses qualités culinaires. Bons Légumes. Voici une liste des meilleurs légumes cultivés en France : Ail. Ail rose hàtif. Ail blanc. — Ail commun. Artichaut. Artichaut gros vert de Laon. Artichaut gros camus de Bretagne. — vert ae Provence. — violet de Provence. Asperge. Asperge violette de Hollande. Asperge d'Argenteuil hâtive; tardive. Aubergine. Aubergine violette longue. Aubergine violette longue hâtive. — violette naine très hàlivc. — — ronde très grosse. Basilic. Basilic lin vert. Basilic fin vert nain compacte. Betteraves potagères ou a salade. Betterave rouge grosse ou r. longue. Betterave Éclipse. — rouge naine. — rouge-noir plate d'Egypte. — rouge crapaudinc. — jaune ronde sucrée. Cardon plein incrme. FRANCE Gardon. Cardon de Tours. Cauotte. 46â Carotte rouge très courte à châssis. — — courte hâtive. — — 1 /-2c''' obtuse (le Gucrandc. — — longue, — — — lisse de Meaux. — — — de Sainl-Valery. Carotte rouge 1/2 longue nantaise. — — — obtuse. — — — pointue. — — — de Cliantenay. — blanche améliorée d'Orlhi'. — jaune longue (d'Achicourl). CÉLERI. Céleri plein l)lanc. — plein blanc d'Amérique. Céleri-rave de Paris amélioré. Cerfeuil commun. Céleri plein blanc doré. — plein blanc court à grosse côte. Gi':leri-Ru\.ve. Céleri-rave d'Erfurt. Cerfeuil. Chicorée. Chicorée Finsée fine d'été. — — d'été à cœur jaune. — — grosse pancalière. — — de Meaux. — — de llulToe. — — fine de Rouen. — — line de Louviers. — blanche frisée mousse. — Heine d'hiver. Chicorée Sauvage ou amère, de Paris. — — améliorée. — — à grosse racine de Bruxelles. — — à grosse racine de Magdebourg. Scarole blonde. — en cornet. — ronde ou verte. Choux. 1° Pommés blancs ou Cabus. Chou très hâtif d'Etampes. — cœur de bœuf moyen de la Halle. — précoce de Tourlaville. — d'York gros. — Joanet (nantais) hâtif. — — (nantais) gros. — cœur de bœ'uf gros. — Bacalan hâtif. — de Sclnveinfurt. — pointu de Winnigstadt. Chou conique de Poméranie. — de Saint-Denis. — de Hollande à pied court. — de Brunswick a pied court. — Quintal. — de Hollande tardif. — de Vaugirard d'hiver. — gaufré d'hiver. — Amager extra-tardif. — rouge petit d'Utrecht. 2* De Milan ou pommés frisés. Chou de Milan hâtif de la S»-Jean. — — très Iiâlif de Paris. — — petit liâlifd'Ulm. — — gros des Vertus, — — p' ti'cs frisé de Limay. — — ae Ponloise. Chou de Milan de Norvège. — à grosse côte. — de Bruxelles ordinaire. — — i/2naindelaHalle. — — nain. — — court h;\tif. 3° Verts et non pommés. Chou Frisé d'hiver de Mosbach très Chou Frisé d'hiver ( Bricoli de la frisé. — rouge grand. Halle). — vert grand. L' 4 Choux-fleurs Chou-fleur Alleaume, nain très hâtif. — nain hâtif d'Erfurt. — tendre de Paris. — demi-dur de Paris. Chou-fleur Lcnormand à pied court. — d'Alger. — dur (le Hollande, — géant d'automne. Chou-Brocoli blanc hâtif. — de Roscoff. 5° Cuoux-Brocolis, Chou-Brocoli blanc exlra-lardif* — blanc Mammouth. 464 FRANCK Chou-navet blanc. — blanc lisse à courte feuille. — Rutabaga ^aune plat. — — à collet vert. ClIOU-NAVET. Ghou-aavet Rutabaga de Skirving (à collet rouge). — Rutabaga champion (à collet rouge). ClIOU-RAVE. Gliou-rave violet hâtif de A'^ienne. Chou-rave blanc liàlif de Vienne. Ciboule et Ciboulette. Ciboule commune. Ciboulette civette. Concombre, Concombre blanc hâtif. — blanc très gros de Bonneuil. — iaune hâtit de Hollande. — brodé de Russie. Concombre vert long anglais. — vert long Rollisson's Telegraph. — vert très long géant. — vert petit de r aris. (Cornichon). Courge. Courge à la moelle. — brodée galeuse (Giraumon). — de Touraine. Courge de l'Ohio. — olive. — pleine de Naples. Cresson alénois. Épinard de Hollande. — de Flandre. — monstrueux de Viroflay. Fève de marais grosse. — de Séville (longue cosse). Cresson. Cresson de fontaine. Épinard. Épinard lent à monter. — d'Angleterre. — à feuille de Laitue. FÈVE. Fève naine hâtive. — de Windsor. Fraises. Fraise à filets, rouge. — — blanche. Fraise Ananas. — Belle Bordelaise (Cai)ron). — Belle de Groiicels. — Docteur Morère. — Duc de Malakoiî. — Jucunda. — la Chàlonnaise. 1° Des Quatre-Saisons. Fraise améliorée (Janus). — Belle de Meaux. 2° A GROS FRUITS. Fraise Louis Vilmorin. Marguerite May Quccn (hâtive). Princesse royale, sir Joseph Paxton. Vicomtesse Héricart de Thury. Victoria. Haricots. Haricot blanc à longue cosse — d'Espagne blanc. — de Soissons. A RAMES, A PARCHEMIN. Haricot riz à rames. — rouge de Gharli'es. — sabre à rames. 2° A RAMES, SANS PARCHEMIN, OU MANGETOUT. Haricot d'Alger, îL beurre noir. — beurre blanc à rames. — — du Mont-d'Or. — — panaclié à rames. — l>lanc géant sans parchemin. — — grand Mangetout. — de Bulgarie sans parchemin. — Mangetout de Saint-Fiacre. — coco l>lanc, H. Gros Sophie. Haricot à cosse violette. — intestin. — jaune d'or à rames. — de Prague marbré. — Prédome à rames. — princesse à rames. — sabre noir sans i)archemiu, H. d'Alger Saulnier. — Reine de France. FRANCE 465 3° Nains a parchemin. Hai'icol jjuiiio cent nour un. — Saiiit-Kspril, II. à la Religieuse. de noir lijilil' (le lk'lgi([ue Sabre nain, très hâtif Hollande), de Soissons nain, II. gros pieil Suisse nain blanc hâtif. Gloire de Ljon. riz nain, rouge ou indien. Russe nain, sang de bœuf. Shah de Perse. Solitaire. Turc. Haricot de Ragnolet. — Ronneniain. — (Chocolat. — Flageolet blanc. — — blanc à longue cosse. — — Clievrier, à grain tou- jours vert. — — Merveille de France. — — Roi des verts. — — nain hâtif à feuille gaufrée. , — — très hâtif d'Etampes, — — jaune. — — rouge. — — rouge d'Orléans. — — noir. 4° Nains sans pauchemin ou Mange-toit. Haricot d'Alger (Beurre) noir nain. Haricot jaune de la Cliine. — Beurre blanc nain. — — du Canada. — nain blanc hâtif. — nain lyonnais à tr. longuecossc. — — — Unique. — — mange-tout exlra-hâlif. — — à cosse violette. — — l>roliliquc sans parchemin. Laitues. I" Pommées de printemps. Laitue à bord rouge. Laitue gotte lente à monter. — gotte ou gau à graine blanche. — crêpe à graine noire. 2' Pommées d'été et d'automne. Laitue Batavia brune. Laitue chou. Laitue grosse normande. — Merveille des Quati'e-Saisons. — Palatine. — sanguine améliorée. — turque. — verte grasse. 3' Pommées d'hiver. Laitue rouge d'hiver. — blonde à couper. — frisée à couper. — Beauregard. — blonde d'été. Laitue royale. — — de Cliavigné. — — de Versailles. — chou de Naples. — grosse blonde paresseuse Laitue d'hiver de Trémont. — grosse blonde d'hiver. — Slorine. — Passion. Laitue romaine blonde Trianon. — blonde maraîchère. — grise maraîchère. — verte maraîchère. Lentille large blonde. Mâche ronde. , — verte d'Etampes. 4' L.vitue-Romaine. hâtive de Laitue ballon, R. de Bougival. — brune anglaise â graine noire. — blanche. — rouge d'hiver. — A'ertc d'hiver. Lentilles. Lentille à la Reine. Mâches. Mâche verte à cœur plein. — d'Ralic ou Régence. Melons. Melons brodés. Melon Ananas d'Amérique à chair verte. Melon de Honlleur. — sucrin de Tours. 2' Melons cantaloups. Melon cantaloup d'Aller. — -^ de Bellcgarde. noir des Carmes. Prcscott fond blaac. Melon cantaloup Prcscott hâtif, à châssis. — cantaloup de Vaucluse ou de Cavaillon. 30 4è6 FRANdë Pastèque Scikon, très hâtive. Navet de Preneuse. — des Vertus Marteau. — sris de Morignv. — blanc rond de Jersej'. _ _ plat hùtif. — — — — à feuille entière — rouge i>lat hâtif. — — — — à fenillc entière — de Milan Élanc. 3° Melons d'eat'. Pastèque à graine noire. Navets. Navet de Milan, rouge i^lat très hâtif, à feuille entière. — turneps llabioule. — d'Auvergne hâtif à collet i-ouge. — — tardif — — — du Limousin. — de Norfolk blanc. — jaune de Hollande. — — de Montmagny. extra-hâtif Ognon blanc petit Barletta. — blanc très hâtif de Nocera. — — — — de Vaugirard. — — hâtif de Paris. — — rond dur de Hollande. — — gros plat d'Italie. — jaune de Danvers. — — paille des Vertus. Ognoxs de Ognon jaune de Mulhouse. — — géant de Zittau. — — de Trébons. — rosé de bonne garde. — rouge pâle de Strasbourg, — — pâle de Niort. — — foncé. — — sphérique. — de Madère rond. Oseille commune. Panais long. Persil commun. Piment rouge long ordinaire. Pissenlit ordinaire. Poireau gros court. — ■ long d'hiver. Oseilles. Oseille large de Belleville. Panais. Panais rond hâtif. Persil. Persil nain très frisé. Piments. Piment gros carré doux. Pissenlits. Pissenlit à cœur plein. Poireaux. P oireau très gros de Rouen. — monstrueux de Carenlan. Pois Michaux de Hollande. — de Ruelle. — ordinaire. d'Auvergne. Sabre. gros carré vert Normand, vert de Noyon. Pois. I' Pois a kcosser, a rames. A. — Variétés à grain rond. Pois Prince Albert. — Express. — Caraclacus. -^ de Clamarl hâtif. — Léopold II. — AViliiam hâtif. — Merveille d'Etampes- B. — Variétés à grain ridé. Pois Téléphone. Pois ridé de Knight sucré. — gros blanc à rames. — Shah de Perse. — gros vert à rames. — duc d'All^any. 2 Pois a écossEr, nains. A. — Variétés à grain rond. Pois nain très liâlif, à châssis. Pois nain vert gros. — très nain de Bretagne. — — ordinaire. — nain hâtif. — très nain Couturier. — — — anglais. — Fill basket. 15. — Variétés à grain ridé. Pois Mei"^eille d'Amérique. Pois ridé nain blanc hâtif. — Scri>elte nain. — nain verl hâtif. — Stratagème. — Wilson. FRANCE 467 3' l'ois SANS rARCIIEMI.N OU MaNGE-TOUT, A RAMES. Pois sans parclicmiii de /jo jours. Pois sans parclioniin 1res nain hâtif, — — — oornc-dc-lx'licr. à châssis, — — — ibntlaul de Si- — sans parciieniin, nain Li'dif Désirai. l>rclou. Pommes de terre. Pomme de terre à feuille d'Ortie. — Blaiieliard. — (]aiiloii blanc. — Chave. — Karly rose. — Farineuse l'ouge. — Flocon de neif^e. — j]frosse jaune. — jaune lonjîue de Hollande. — Jos( pli lliî^'aull. — Mat^iiuni honum. — Kiiinoy rou<^e liàlive. — Marjolin, — — Têtard. Potiron jaune ^ros. — routée vil d'Etampes. Radis rond rose hâlif. — — rose à bout blanc. — — écarlale hàlif. — — Ijlanc. — — blanc petit hàlif. Pomme de terre Pousse-deboul. — Merveille d'Amérique. — Prolili(pie de Bresee. — Quarantaine de la liallc ou de Noisy. — plate hâtive. — Quarantaine violette. — Saucisse. — Séguin. — royale. — Segonzac ou Sainl-Jean. — Truffe. — Victor. — Vitelotle. Potirons. Potiron gris de Boulogne. — vert d'Espagne. Radis. Radis rond jaune extra-hàtif. — demi-long écarlale, à forcer. — demi-long rose. — — écarlale à bout blanc. — noir gros long d'hiver. Raves. Rave rose longue saumonée. Rave rose hâtive. Salsiiis blanc. Salsifis et Scorsonère. Salsifis noir. Tomates. Tomate rouge grosse. — rouge grosse Jiàlive. — 1res hâtive, de pleine terre. Tomate perfection. — rouge naine hâtive. — Roi Humbert. Cultures forcées. Primeurs de légumes et de fruits. Lors de rExposition universelle de 1889, répondant à l'appel de l'Administration supérieure, nous développions, au Trocadéro, un sujet d'actualité : THorticulture française, ses progrès et ses conquêtes, depuis i ^8g, et traitions ainsi la question des Primeurs ; « Non seulement le jardinier a supprimé la jachère, c'est-à-dire le repos du sol, mais il a su intervertir les saisons et en atténuer les rigueurs; d'abord au moyen d'abris, principalement des abris vitrés, cloches, bâches, châssis ; puis, sous rinfluence d'une chaleur factice provoquée par des couches de fumier ou des appareils de chauffage. L'eau d'arrosage est distribuée plus rapidement avec le concours de procédés mécaniques ou manuels. Singulière coïncidence 1 Le 468 FRANCE système daiTosage avec réservoir aérien, conduite souterraine et lance projectricc, actionné par le manège à cheval, a été imaginé, vers 1860, à la fois par Isidore Ponce, maraîcher à Glichy, et par Louis Boulât, maraîcher à Troyes. A cette date, celui-ci inventait et perfectionnait le châssis à double versant, qui est déjà répandu dans toute la France où la culture sous verre a pu pénétrer et s'imposer. « Au xvii^ siècle, on commence à parler de primeurs, mais seulement chez les « grands ». Déjà Jean de La Quintinye (1626-1688), créateur du Potager de Versailles, ne procurait-il pas au « Roi-Soleil », qui l'avait anobli, des légumes venus hors saison, par ses soins, alors que Louis XIII avait dû se contenter du INIelon de couche, cultivé par son jai'dinier Claude Mollet? « En 1735, le 24 décembre, Lenormand, successeur de La Quintinye, offrait à Louis XV, gourmand de Fraises, les premiers fruits d'Ananas récoltés en France ; aussitôt Gondoin, jardinier au château royal de Choisy, obtient, avec la bâche à fourneau, l'Ananas, la Patate et le Melon. En 1764, Tassère, jardinier du duc d'Orléans, cultivait les primem's à Bagnolet, et, quelque temps après, Noisette père offrait, dans les premiers jours de mai, des Melons mûrs à son seigneur et maître, le comte de Provence, résidant au château de Brunoy. « Les maraîchers de profession entrent alors en lice. En 1776, Legrand, qui chauffait ses Rosiers sur place, avec du vitrage et des couches de gadoue, produit des Fraises en hiver et vend la première douzaine 24 livres, à un oflicier de bouche du roi. Quelques années plus tard, Fournier adopte les panneaux vitrés, dans son marais, en même temps que Debille, Ebrard et Vallette obtiennent des Concom- bres sous châssis. A son tour, dès 1788, Decouflé force Pois, Haricots et Carottes; en 1791, Stainville entreprend la Chicorée Frisée, et Quentin, l'Asperge blanche, en 1792 ; huit ans après, Marie y ajoute l'Asperge verte : vers 1811, Besnard choisit le Chou-fleur, avant que Lenormand n'ait créé la race à Pied Court ; la Romaine vient ensuite avec Marcès, Dulac et Chemin ; le Haricot Flageolet commence avec les fils de Quentin, en 1814, et la Carotte Courte avec Gros, en 1826. « A partir de i83o, les surfaces vitrées s'étendent et gagnent la banlieue — même la province — à mesure que les embellissements de la capitale exproprient les jardiniers de son enceinte. Les anciennes familles de la maraîcherie parisienne prononcent avec respect les noms de Autin, François, Jaulin, Pivcr, Robert, Boudier, Roussel, Josseaume, Flantin, Daverne, Moreau, Noblet, Banier, Baudry, liront, Godard, Natalis, Fondrain, Masson, Sautier, Sanguin, Cau- counier, Poisson, Dagorno, Debergue, et les noms précédemment cités ; la culture forcée leur doit de notables amélioralionb. FRANCE 4^9 « L'art tlu priineuristc, lent à se développer, retardé par la loiirmenlc révolutionnaire et les pfiierres européennes, avait donc repris sou essor. Un puissant auxiliaire arrivait à point, le chauflagc à l'eau, découverte éminemment française, suivant le mot de François Arago. luvcnté par Bonnemain (pii l'utilisait, en 1777, îi l'incubation artificielle, essayé en 181G, au Muséum, installé au Potager de Versailles, en 1828, par Massey, Inspecteur des jardins de la Couronne, décrit par Poiteau, le thermosiplion ne tarde pas à se perfectionner sous la conduite de priuicuristes tels que les frères Grison, Gontier, Pelvilain, Créuiont. Bergman. La province a suivi le mouvement, et le jardinier, tout en augmentant sa fortune, a grandi en considération. (( Moreau et Daverne le constatent, dans leur Manuel pratique de la Culture maraîchère à Paris, ouvrage qui obtint, en i843, la gi*andc médaille d'or de i ,000 francs de la Société royale et centrale d'Agri- culture. Ces praticiens laborieux évaluaient à 200 francs la dépense en fumier d'un hectare de culture maraîchère ordinaire, tandis que la même surface consacrée aux primeurs exigerait un matériel de 400 panneaux de châssis et 3, 000 cloches, avec mie dépense de 3,000 francs de fumier par an. Le thermosiphon a dû modifier encore ces chiffres. « Du potager, la bâche chauffée à feu nu ou à l'eau, a gagné le jardin fruitier. Les Ananas et les Fraises ont vu s'installer à leurs côtés, dans la forcerie, le Pécher, la A''igne, le Prunier, le Cerisier, le Figuier, l'Abricotier. Par ses écrits, Edouard Delaire (1810-1857) y a largement contribué. Depuis, le comte Léonce de Lambertye (1810- 1877), armé de la bôclie et de la plume, à Chaltrait, s'est fait le champion de la culture forcée des légumes et des fruits. « Le temps n'est pas éloigné où les gazettes glorifiaient le jardinier François-Alexis Jamain (i 787-1848), qui avait fourni des raisins mûrs au mois de mai. à la table royale, lors du sacre de Charles X. De nos jours, quel est le petit bourgeois qui ne puisse se payer un luxe pareil, sans trop fatiguer sa bourse ? « Le Nord de la France a commencé l'exploitation commerciale des fruits de primeiu*. Attendons-nous à voir bientôt, comme en Belgique et en Angleterre, — les lois protectrices aidant, — des palais vitrés ou de modestes vineries construites économiquement, rapporter en toute saison des chargements de Raisins. Ce ne sera pas un liors- d'œuvre de dire que, jusqu'alors, le cépage qui a produit les plus sérieux résultats, récolte et revenu, est le Black Hamhurg ou Frankenthal, bien qu'il prête le flanc aux ravages de l'Oïdium. Signalé, en effet, dès 1846 dans les « grapperies » anglaises, le cryptogame fit son apparition en France deux années après, sur le 470 FRANCE Frankenthal des serres du château de Surcsnes. Ajoutons que, répondant à l'invitation du Ministre Dumas, M. Duchartrc étudie alors le mal et conclut au traitement par le soufre, recommandé par Kyle. jardinier anglais. M. Hardy en fait aussitôt l'expérience au Potager de Versailles, directement sur le cep ; Bergman, à Ferricres, répand la fleur de soufre sur les tuyaux du thermosiphon ; Gontier invente le soufllet projecteur ; Rose Charmeux pratique le soufrage h sec sur les treilles de Thomery. en même temps que le fleuriste Mai'cst, de Montrouge, l'applique au vignoble de grande culture. Ajoutons encore que depuis, en 1840, Eusèbe Gris (1799-1849) combat la chlorose des végétaux avec le sulfate de fer. Viennent ensuite Jules Ricaud, en Bourgogne (i884). et Millardet, dans le Médoc (i885), luttant contre le mildew et contre d'autres aff'ections cryptogamiques des arbres fruitiers et des fruits, avec une combinaison de sels de cuivre. « Il faut reconnaître que le jardinier, cjui a souvent offert une planche de salut au vigneron, avait su se défendre, lui-même, contre ses plus terribles ennemis, les intempéries, les végétaux inférieurs et les infiniment petits. « Aujourd'hui, la culture des primeurs, vignes, arbres fruitiers, plantes potagères, est en pleine voie de prospérité ; la chaleur concentrée des bâches, rivale du soleil de la Provence et de l'Algérie, permet de supporter la concurrence des courants chauds sous-marins qui attiédissent l'atmosphère des côtes de Bretagne et de Normandie. Le consommateur en profite. Les Halles reçoivent, tout l'hiver, des voitures ou des wagons de légumes et de fruits en vrac, en caissettes ou en paniers, vendus en gros ou en détail. « Le privilège des primeurs, fruits ou légumes, réservé jadis aux tables somptueuses, s'est démocratisé ; il est de son temps. » Depuis, les bâches à primeurs, même à Ananas et à Pêches ou à Cerises sur pied, se sont développées encore dans le marais du jardinier de profession, ou chez le propriétaire qui désire récolter lui-même ses primeurs, secondé par un personnel intelligent. De nombreuses serres à vignes ont été construites dans le nord, le centre et le midi de la France. H est à remarquer que les premiers frais d'installation des vinerics abritées, vitrées et chaufl'ées sont en partie couverts par une récolte anticipée de productions légumières, telles que Tomates et Fraises, en attendant que les plants de Vigne aient acquis force et âge pour fructifier et donner profit. FRANGE 4^1 VII. — Culture fruitière. Nulle pari, dans l'Ancien Monde, la culture Iruilièrc n'est aussi importante qu'eu France. La variété des sols, la diversité des climats, la dillércnce des situations ont permis de produire et de Taire croître la grande majorité des arbres fruitiers, en dehors, bien entendu, de la Pomone intertropicalc qui trouvera sa place au chapitre suivant, consacré aux GoLO.NiEs Franç.vises. Si les Sociétés horticoles, les expositions, les congrès, les confé- rences, la presse et les ouvrages spéciaux ont aidé à vulgariser les bonnes espèces de fruits, on peut dire que les grands marchés, créés en vue de la consommation ou des transactions, alimentés par les voies de transport faciles et rapides, ont suscité la création de vergers et de stations fruitières, pourvoyeuses de ces centres d'adaires, et l'installation d'établissements industriels, transformant ou conser- vant les fruits frais, au moyen de pressoirs, d'alambics, de séchoirs, d'étuves ou de bassines. A de rares exceptions, confirmées par les plantes originaires de la zone méridionale, tels cpie le Pécher et la Vigne qui réclament l'abri du mur ou de la serre vitrée, dans les cliuiats contraires, presque tous les genres fruitiers réussissent dans tous nos départements. Nous les passerons en revue et signalerons les principaux lieux de production, leur importance culturale ou commerciale. L'indication des variétés plus profitables pourrait servir de guide au planteur. Abricotier. — L'Abricotier, préférant les situations chaudes ou abritées, qui favorisent la lignification de ses tissus et la maturation de son fruit, a établi ses cpiartiers généraux : d'abord sur toute la zone méridionale, de Nice à Bordeaux, stationnant assez souvent dans les départements des Bouches-du-RhOne, de Vaucluse, du Gard, de Tarn-ct-Garonnc, des Pyrénées-Orientales ; de là, ses premiers fruits deviennent une primeur pour le nord de la France ; Puis, dans la région lyonnaise, destiné à fournir Lyon, St-Etienne, et autres grandes villes — même Paris; A Glermont-Fcrrand. dote d'usines qui réduisent son fruit en pâte d'Abricots ; Dans l'Anjou et le Saumurois, d'où son produit vient alimenter Paris, la Bretagne et la Normandie. Le département de Maine-et- Loire a des récoltes de 3oo,ooo kilogr. d'Abricots; le prix de veijtc atteint 80 fr. et 100 francs les 100 kilogr. 4^3 FRANCE Enfin, à Triel et à Bennccoiirt, de Seine-et-Oise, où les Abricots Commun, Royal, Pèche, dominant les champs d'Asperges, de Pois et de Haricots, procurent aux cultivateurs de chaque commune un revenu qui dépasse 100,000 francs. Variétés d'Abricots recommandées sous un climat tempéré : Abricot Commun. Abricot Hatif du Clos. — de Boulbon. — Luizet. — de Saint-Jean. — Pêche. — Dcsfarges. — Précoce deMontplaisir. — du Chancelier. — Royal. La Provence a ses variétés précoces et locales : Fin rosé. Rouge hàtif. Musqué, Pointu de Roquevaire, et le Bordelais adopte l'Abricot de Hollande, à amande douce, pour la confiture. Paris reçoit 1,200,000 kilogr. d'Abricots dans une année moyenne. Amandier. — La région de l'Amandier comprend les départements du Var, des Alpes-Maritimes, de Vaucluse, du Gard, de l'Aude, des Bouches-du-Rhône, des Basses- Alpes, des Hautes- Alpes, de la Drôine, de risère ; ce qui nempêchc pas l'Amande d'être abondamment récoltée sur les coteaux calcaires bien exposés du Languedoc, du Lyonnais, de la Vendée, du Saumurois, du Quercy, du Roussillon. Le Sud-Est a des amanderaies de 5o hectares, rapportant une moyenne annuelle de 20,000 francs. Le commerce d'Amandes se centralise à Aix, et représente une valeur de trois millions de francs. La Corse exporte trente millions de kilogrammes d'Amandes. Les variétés à coque dure sont d'un revenu plus certain. En général, l'Amandier à coque dure produit 1,000 kilogr. à l'hectare, et l'Amandier à coque tendre, 3oo kilogr. Amande à coque dure. Amande à coque tendre. — à Flots. — à la Dame. — Grosse verte. — Grosse tendre. — Matheronne (demi-dure). — Princesse. — Molière (demi-dure). — Ronde fine. La majeure partie des Amandes à coque tendre, du commerce, sont des coques dures ou demi-dures décortiquées à la vapeur. Cerisier. — Franc de pied, ou grefl'é sur Merisier ou sur Mahalcb, le Cerisier prospère partout en France. Les cerisaies de grande culture existent aussi bien en Picardie et en Provence, dans le Languedoc ou l'Orléanais. La Bourgogne et le Lyonnais en sont bondés; des finages de lOOjOOfj francs] de_ produits n'y sont pas rares, Là, c'est la Cerise FRANCE 4^3 Anglaise; ici, c'est le Bigarreau Jaboulay qui domine. Les communes de Saiut-Bris et Quennes (Yonne), de Gouzon (Rhône), atteignent et dépassent ce chiflre. Les Ardennes et la Marne chargent des trains entiers avec la Cerise Belle de Sauvigny, genre de Montmorency à courte queue, et encaissent jusqu'à i5o,ooo francs par village producteur. La Provence a des vergers à demi-tige, échappant aux vents de mer ; elle expédie à Paris, Bruxelles, Londres, Saint-Pétersbourg ses variétés [)récoces et locales. Dans ces conditions, l'emballage abandonne le panier rectangulaire pour la caissette en bois blanc, garnie de papier dentelle et livrée, ainsi agrémentée, à raison de i5 francs le cent aux expéditeurs. La gare de SoUiès-Pont charge ainsi plus de 60,000 kilogr. de Cerises en caissettes, de la variété locale dite Guigne de Bàle. Les coteaux ou la plaine des environs de Paris ont des lignes séparatives ou intercalaires de Cerisiers en buisson ou élevés sur tige qui, ne réclamant aucun soin de culture, viennent accroître le revenu du champ de petits fruits rouges ou de légumes. Le Guignier fournit les Cerises de première saison. Le Griottier, termine la série de maturité; son arbre résiste aux grands hivers. Variétés recommandables : Cerise Anglaise hâtive. Bigarreau à Gros fruit blanc. — Belle de Chàtenay. — — rose. — — de Choisy. — — rouge. — Grosse Transparente. — — noir. — Montmorency. — Jaboulay, noir. — — courte queue. — Marjolet, rouge. — Reine Horteuse. — Napoléon, rose. — Nouvelle Royale. Guigne d'Annonay. — luipératrice. — Beauté de l'Ohio. Griotte du Nord. — Pourpre hâtive. — Noire. — Précoce noire. On rencontre de bonnes Cerises localisées, telles que d'Olivet, de Belleu, qui se propagent par le greffage ou le drageonnage. L'entrée annuelle des Cerises à Paris est fixée à i,5oo, 000 kilogr. Cerises à Kirsch. — Le Guignier et le Merisier, par leurs variétés Rouge des Yosges,Noire des Vosges, Marsotte,Bichat.etc , ainsi que les cerisaies à Kirsch, constituent une branche fructueuse de l'agronomie française dans les départements des Vosges, du Doubs, de la Haute- Saône, du Jura, de la Meuse et de la Haute-Savoie. L'altitude des plantations, faites par massifs ou en lignes, varie de 400 à ^700 mètres dans les vallées ou sur le flanc des collines. 4^4 FRANCE Un arbre, âgé de vingt à trente ans, peut produire de 3o à 6okilogr. de fruits estimés do 20 à 40 francs les 100 kilogr., suivant la rareté ou raboiidanec. A Bains, un verger do 27 arcs, âgé de quarante ans, complanté de ^ingt-quatro Cerisiers, a produit, en 1891, pour 800 francs de Kirsch. Quand le cultivateur ne distille pas, il vend le fruit « égrené » ou « ù la queue » aux usines. A elle seule, la Franche-Comté produit 12,000 hectolitres de Kirsch. Or, il faut dix-sept livres et demie, suivant la formule, pour obtenir un litre de Kirsch, CuATAiGNiEii. — Le Châtaignier est l'arbre du centre montagneux de la Franco. Il couronne les plateaux ou boise les hautes vallées et les flancs granitiques de l'Auvergne, du Limousin, du Dauphiné, du Forez, du Yivarais, du Quercy, du Roussillon, de la Savoie, de la Corse, sur les montagnes des Maures de la Basse-Provence et sur les collines du Bas-Bugey, du Languedoc, de la Guyenne, du Périgord, du Berry, du Poitou, de la Bretagne, de la Vendée, du Morvan. La Corrèze et la Dordogne sont les départements où les châtaigne- raies occupent les plus grandes surfaces. La Dordogne exporte 570,000 quintaux de Châtaignes. Pour les plus fortes récoltes de 1892, on enregistre : i"^ La Dordogne une production de 2, 465, 000 quintaux, représentant une valeur de 22,801,250 francs, le quintal estimé à 9 fr. 25. 2° La Haute-Vienne, 339,000 quintaux à 7 fr. 38 le quintal. 3'' La Corse, 3i5,ooo quintaux à 8 fr. 19 le quintal. 4" L'Ardèche, 3io,4i2 quintaux à i4 francs le quintal. Ici, ce sont les Marrons dits de Lyon et ceux de Vesseaux, destinés à l'industrie du Marron glacé, — comme la Groussaude, de la Corrèze, — qui augmentent la valeur marchande de la denrée. Le marché de Saint-Fortunat, de l'Ardèche, vend pour 100,000 fr. de Châtaignes. Nous n'avons pas besoin de dire que l'arbre ne réclame ni taille, ni culture, ni engrais ; les espèces ou variétés, assez dillicilcs à déterminer, sont reproduites par le greflage du plant, en fente, en couronne ou en flûte. Les principales sortes adoptées en France sont : Châtaigne Commune. Mauuox d'Agen. — Grosse rouge. — d'Aubray. — Nouzillarde. — de Luc. — Verte du Limousin. — de Lyon. — Printanière. — de Lusignan. FRANCE 4^5 Parmi les variétés « de pays », on recommande Bonrrne, Exalade, de la Dordogne; Hâtive de mai, de la Corrèze ; Ycrdalo, Soboiyo, da Cantal ; Boucharde, Glafardc, du Rliùuc ; ïcjo, de la Corse. Cognassier. — Le Cognassier, petit arbre de deuxième ou troisième ordre, a cependant ses exploitants dans l'Ouest, le Centre et le Sud de la France. Le Cognassier de Portugal, grcfTé, a les sympathies du planteur ; son fruit y atteint le cliiflre de 20 à3ofr., mèuie 40 francs les 5okilog. Le Cognassier d'Angers et le type Commun, qui se propagent par le bouturage, rapportent, dans l'Orléanais, jusqu'à 45o litres de Coings par sujet. Les préparations ménagères, l'industrie des confitures ou des sirops et la pharmacie absorbent toute la production. Variétés recommandées : Coing Commun. Coing d'Angers. — Champion. — de Portugal. Cornouiller. — Arbre de la région de l'Est, planté à proximité de l'habitation, approvisionnant le ménage de petits fruits acidulés et rafraîchissants, vers la fin de l'été; son habitat est restreint. Les variétés sont à fruit rouge ou jaune, plus ou moins gros, plus ou moins hàtif ou tardif. Figuier. — Le climat de Paris a cependant procuré au Figuier une station féconde à Argenteuil et à la Frette. Une cincpiantaine d'hectares y produisent environ 400,000 fruits des variétés Blanquette, Dauphine et Violette apportés, avec soin, aux Halles de Paris. Et les courants chauds sous-marins lui entretiennent une verte vieillesse sur les plages bretonnes ou normandes. Mais son véritable lieu d'adoption, c'est la Provence, et toute la zone qui s'étend depuis les Alpes-Maritimes juscpi'à la Gironde. Le fruit frais constitue une nourriture agréable et un objet de commerce. Toutefois, le trafic s'exerce plutôt avec la Figue sèche. A 25 ans, l'hectare peut produire 800 francs nets, frais et déchets déduits, de Figues séchées et préparées pour la vente. Au cap Corse, la Figiie fait la base de la nourriture des habitants. La nomenclature des Figues est diflicile à pénétrer. En général, on peut recommander les variétés suivantes : Figue à Fruit blanc. Figue Buissonne (bifère). — à Fruit violet. — Célestine — — Blanquette. — Dauphine — — Bellonc. — d'Or — !— Bourjassotte, f— de Versailles — 47<5 FRANCE Framboisier. — Arbuste drageonnant, préférant l'air libre ou le demi-ombragée, le Framljoisier pullule autour de Paris, côtoyant les carreaux de légumes ou de Fraisiers, et les lignes de Groseilliers. La capitale absorbe cinq millions de kilogrammes de Framboises; or, par sa nature, ce fruit ne saurait faire de longs trajets. En Lorraine et en Bourgogne, la Framboise seconde le Cassis dans la préparation des liqueurs de table, et donne, à la pressée, un jus rouge recherché à Xew-York et à Bordeaux, par certains négociants. Le territoire de Dijon et des communes voisines : Daix, Fontaine, Plombières-les-Dijon, Talant, est inscrit pour 5oo,ooo francs au tableau de production de la Framboise. Le chiffre de 40 francs par are n'est pas exagéré. Près de Lille, à Lomine, Lambcrsaert, Lompret, le cours de la Framboise rouge s'est tenu, en 1892, à 70 et ^5 francs les 100 kilogr. Le Framboisier remontant bifère ou des Quatrc-Saisons est une ressource pour les desserts d'automne. A'oici quelques bonnes sortes : 1° Framboises ordinaires : Framboise à Gros fruit, rouge. Framboise à Gros fruit, jaune. — d'Angleterre, rouge. — César, jaune. — Fastolf, rouge. — de Hollande, jaune. — Hornet, rouge. — Orange, jaune. 2° Framboises remontantes : Des Quatre-Saisons, rouge. Sucrée de Metz, jaune. Belle de Fontenay, rouge. Surpasse merveille, jaune. Perpétuelle de Billard, rouge. Surprise d'automne, jaune. Groseilliers. — Le climat tempéré, plvitôt froid ou humide que chaud ou sec, plaît au Groseillier. Il est peu de jardins qui n'en possèdent quelques toufïes, et la culture spéculatrice s'en est emparée. La Groseille à grappes, fruit rouge, est préférée par les fabricants de jus, sirops, confitures, gelées. Le fruit blanc est plutôt afïecté aux desserts de table. Le Cassis, ou fruit noir, est destiné à confectionner la liqueur qui porte son nom. La Groseille à maquereau, condiment des sauces, est encore un fruit de consommation ou d'exportation. Autour de Paris, la Groseille rouge est préférée dans la région de Saint-Denis, Sannois, Montmorency, tandis que la grappe blanche, pro(hiisant moins, est adoptée dans la vallée de Sceaux. La riche contrée de Lomme, près de Lille, a des propriétaires qui FRANCE 4" 7 possèdent jusqu'à dix hectares de Groseilliers. Les sujets, espacés de i"'5o, vivent plus de trente années et rapportent jusqu'à G,ooo kilogr. de fruits à llieclare, non compris la récolte de Cerises et de Prunes sur les plants disséminés dans le champ. Les Audelys et Nancy sont réputés pour leurs Groseilles. Les couliseries de Bar-le-Duc préparent plus de 200,000 pots de confitures de Groseilles « épépinées » et récoltées : le fruit rouge, à Rosières, Lavallée, Ancerville ; la blanche, à Bar et à Behonne. Le Cassis renommé provient de Dijon. Depuis Malain jusqu'à Chagny, de Nolay à Montbard, et sur les coteaux ou dispersé dans le vignoble de Vougeot, Vosne, Chambolle, Marsannay, l'alambic extrait la « (leur » ou la « crème de Cassis » chère aux gourmets. Calculée sur le pied de G, 000 plants à l'hectare, cette contrée possède i,5oo,ooo sujets produisant 10,000 hectolitres de liqueur. A l'est de Paris, d'immenses champs de Cassis organisés par des distillateurs rapportent 8,000 kilogr. de fruits à l'hectare, soit un bénéfice net de 1,000 francs. Quant à la Groseille à maquereau, nous la trouvons non loin de Dunkercpic, par excnqile à Rosendael et à Teteghem, formant des lignes séparatives entre les héritages ou bordant le carré de légumes. Le fruit est oblong ou arrondi, à peau lisse ou poilue. Résumons quelques bonnes sortes de Groseilles : Groseille a grappe rouge : Groseille a fruit blanc : — à Gros fruit. — à Gros fruit. — la Fertile. — de Hollande. — la Versaillaise. — Hâtive de Bertin. Groseille a fruit noir : Groseille a maquereau : — Cassis ordinaire. — à fruit vert ou jaune. — — à Gros fruit. — — rose ou rouge. Chaque localité propage des types fpii lui sont avantageux, sans se préoccuper de leur nomenclature. Néflier. — Arbre de second onde troisième ordre qui, cependant, en plantation intercalaire, rapporte un aliment appréciable sur les marchés, et comestible lorsqu'il est blet. Dans la Puisaye, les paysans gi'efient le Néflier sur Aubépine, dans les « bouchures » séparatives de leurs propriétés, et en jettent le fruit sous la presse à cidre. Les meilleures variétés sont la Nèfle Commune et la Nèfle de Hollande; celle-là plus fertile, celle-ci à fruit plus gros. Certains propriétaires de plantations complémentaires ont vendu pour 5oo francs de Nèfles, à la récolte. 4^8 FRANCE Noisetiers. — Robuste au sol et au climat, le Noisetier fructifie en massif ou eu ligne, sous bois ou en bordure de rivière. L'Ouest et le Centre fout un commerce de Noisettes, bien facile et assez lucratif. La culture à profit s'exerce avec les variétés à gros fruits, tenues en buisson ou en demi-tige, c'est ainsi qu'ils sont dressés en Provence et au Roussillon ; leur ombrage nentrave pas la cultm*e dérobée de légumes ou de fleurs. Le Var a des noisetières rapportant i,ooo francs par hectare com- prenant cent sujets, sans compter les Fraises et les Violettes. Les noisetières du Roussillon à Géret, Taillet, Arles-sur-Tech, Amélie-les-Bains. Montalba. Calmettes, Oras arrivent à une production de i.ooo à i.5oo kilogi\ de Noisettes à l'hectare. Elles peuvent expédier 25o,ooo kilogr. à Paris, Marseille et Bordeaux. II sagit de la grosse Noisette de Provence. Les variétés qui ont le plus de vogue sont : Noisette Franche. Noisette de Provence. — Aveline. — d'Espagne. Chaque gi'oupe se subdivise en fruits ronds ou oblongs, avec pellicule rouge ou blanche. Les huileries font concurrence à la consommation directe des Noisettes; elles en absorbent de grandes quantités. Noyer. — Comme le Châtaignier, le Noyer abonde dans nos régions montagneuses, mais il réussit dans les sols calcaires et crétacés où l'autre ne peut vivre. La fructification du Noyer est plus certaine au grand air, vif et non humide. En 1892, la récolte s'est élevée à 836, 5oo quintaux, évalués i8,5oo,ooo francs par la statistique oflicielle. Les dix départements les plus riches en Noyers ont fom*ni les données suivantes : Départements. Production totale. Valeur totale. Prix moyen (lu quintal. Lot 137.653 quintaux, i .720.662 francs. i2fr.5o Corrèze 89.000 — 1.337.000 — i5 » Puy-de-Dôme 75.ii5 — 1.859.096 — 24 75 Dordogne 72.650 — i.8i6.25o — 25 » Drôme 55.280 — 2.321.860 — 42 » Hautes-Pyrénées.. 55. 000 — 990.000 — 18 v Allier 38.487 — 923.688 — 24 » Isère 34 . 108 — 1 . 071 . 000 — 3i 4» Vienne 3o . 3o2 — 606 . o4o — 20 » Haute-Saône 24.33o — 696.000 — 24 5o FRANCE 479 Viennent ensuite Maine-et-Loire, Aveyron, Ardèche, Cher, Savoie, Charento-IufrricMire. Doux-Sèvres. Rhône. Youue... La culture perloctiounée existe réelleuieut dans l'Isère, par suite (lu grellage des jeunes arhres eu variétés fécondes et prisées pour la consouuuatiou directe ou la fabrication de l'huile. Les hautes vallées du Graisivaudan sont peuplées de Noyers grellés. La gare de Gancelin reçoit plus de loo.ooo kilogr. de Noix par an. L'arrondissement de Saint-Marcellin. produit 3o,ooo hectolitres de la variété Mayette pour la consouuuatiou. vendues i5 fr. Ihectolitre, et 5o,ooo hectolitres de la Chaberte pour l'huilerie, vendues 3 francs luu ; ses uoyères rajjporteut plus de 5o francs l'are. Les cantons de Yiuay et de TuUins exportent à Saint-Pétersbourg pour deux millions de Noix Mayette. Certains propriétaires retirent 2,000 francs de leurs Noyers. Les radeaux de sapin qui transportent par le Rhône les Noix à Marseille, conduisent eu uièuie temps des Pommes, et le tout est vendu au port : Radeau, Pommes et Noix. Plus de Goo,ooo Noyers, dont 3o.ooo pour le canton de Sarlat, ont été constatés par les statisticiens de la Dordogne. L'arbre y occupe les plateaux, les croupes des collines et les vallées. De bon rapport, il donne 80 kilogr. de fruits. Les cantons d'Excideuil et de Thenon ont des sujets qui produisent 70 francs avec les variétés Lottarel, Couturée, de Montignac. On estime que, dans le Périgord, les Noix et cerneaux, les huiles et tourteaux représentent une valeur de cinq millions de francs. Le Lot compte cent machines à huile. Près de Garnat, des arbres ont produit jusqu'à douze quintaux de Noix, Les Noix de Chomérac et de Rochemaure (Ardèche) ont une réputation sur le marché. La Noix de Brive (Gorrèze) a sa marque aux Halles. Le Royanez et le Diois (Drome) vendent à un prix élevé, pour l'huilerie, l'amande dégagée de sa coquille. Les plantations augmentent chaque année dans la région de plaines et de collines du Centre et de l'Ouest. En Touraine, on se réunit le soir pour éplucher les Noix en commun et les livrer à l'huilerie. Un décalitre de fruit rend un litre d'huile. L'usine garde le marc « tourné » en paiement. Les Noyers à Aégétation tardive échappent aux gelées printa- nières, et conviennent aux situations exposées aux brouillards et aux froids. 480 FRANCE La nomenclatiii'c des variétés se concentre snr les types que l'on reproduira par la grclîe, le semis donnant des résultats incertains. Noix Commune. Noix Chaberte, pour huile. — à Gros fruit. — Franquette, dessert. — à Coque tendre. — -Slayette, coque demi-dure. — de la Saint-Jean. — Parisienne, coque fine. Les variétés de la Saint- Jean, Chaberte, Mayette sont à végétation ou à floraison tardive. Olivier. — LOlive est un fruit comestible ou industriel; l'arbre qui la porte occupe une région spéciale, déterminée par douze départements principaux. Nous les inscrivons ici, avec les détails de la récolte de 1892 : Var 292.760 quintaux. 5. 2170.000 francs. Bouches-du-Rhône 282.000 — G.85o.ooo — Alpes-Maritimes 204.000 — 4 081 .000 — Haute-Garonne 164. 25o — 2.733.o5o — Hérault 78.070 — 1-709.770 — Yaucluse 60 . 710 — 2 . 092 . 44o — Aude 45i3o — 902.560 — Drôme 35.370 — i. 061. 100 — Corse 18.000 — 400.000 — Basses-Alpes 17.800 — 4^5. 000 — Pyrénées-Orientales ii.55o — 240.480 — Ardèche 5.730 — 161.000 — La récolte totale de 1892 a dépassé 1,221,000 quintaux dont la valeur a atteint vingt-six millions de francs. Les Olives de Yaucluse sont estimées au prix supérieur de 34 francs le quintal ; celles de TArdèche et de la Drome suivent de près. Sa docilité au rccepage des vieilles branches et au greffage de ses rejets ont fait surnommer l'Olivier « l'arbre perpétuel ». Oranger. — Refoulé dans notre extrême Sud-Est, l'Oranger se concentre sur les côtes provençales, non loin de la mer bleue où il fructifie raisonnablement. Le climat de la Corse lui est salutaire, ainsi qu'aux autres genres de la famille dorée des Hespérides. Les fruits sont généralement dirigés sur Marseille. Le Citronnier préfère les baies abritées, où le calme atmosphérique facilite la fécondation de la fleur et la mise au point du fruit. Le Mandarinier, greffé, s'est répandu dans la campagne de Nice et de Cannes ; son fruit est dirigé vers le Nord, par caissettes plates. En 1893, la caisse de 25 Mandarines se vendait de 2 à 4 francs, aux Halles, et les Oranges de 20 à uo francs la caisse de 200 fruits. Le Bigaradier alimente avec ses fruits le sirop d'écorces d'Oranges aiiu-res. et, avec ses corolles cnihaninécs, les bouquets et les extraits Je fleurs d'Oranger de Nice, de Grasse et de Yalory. Plus intimement relié à la culture industrielle, le Cédratier s'est iustiillé dans l'Ile de Corse, où il produit pour trois millions de francs de fruits livrés à la confiserie. Pendant cinq ans, une usine corse a confit au sucre un million de kilogrammes de Cédrats. La Hollande en absorbe les deux tiers. Quant au Cédrat vert, il est conservé dans une saumure et expédié sur le continent, vers l'Allemagne et l'Italie. Un rapport olliciel constate qu'un hectare planté de acx) Cédratiers produit, en Corse, de 6,000 à 8,000 kilogr. de fruits, et donne un revenu net de 1,200 à i,5oo francs. Le fruit pèse de un à deux kilogrammes. En 1892, le département des Alpes-Maritimes a produit 35,3oo quin- taux d'Oranges, évaluées à 706,000 francs, et 55, 000 quintaux de Citrons, estimés à i,65o,ooo francs; tandis que la Corse a récolté 2,0(X) quintaux d'Oranges d'une valeur totale de 80,000 francs, or(l les fruits de dessert et de cuisine ; FRANCE 489 1° PoirMES d'été. Borovitski ou CharlamoAVsky. Transparente de Crouccls. Rambour d'été. Pommes d'automne. Peasgood's Nonsueh. Ilawthorndcn. Calville de Saint-Sauveur. Reinette grise d'automne. Belle Dubois. 1^ Pommes d'hiver. Reinette dorée (variétés). — grise — Fenouillet. Court-Pendu. Bald^vin. Reinette franche. London Pippin ou Calville du Roi. Calville blanc. Api rose. Sturmer Pippin. Reinette de Caux. — plate de Champagne. Bonne de Mai. Reinette tardive. Les amateurs de jolis desserts en Pommes colorées, de moyenne grosseur, choisiront Ananas, rouge ; Reinette Ananas, jaune doré ; Transparente de Zurich, blanc d'ivoire. Les variétés plus hùtives, Mr. Gladstone, à répiderme violet, et la Transparente blanche sont assez lucratives à la vente. A côté d'Empereur Alexandre. Peasgood's Nonsueh et Belle Dubois précitées, on peut recommander encore les Pommes Ménagère, AVarner's King et De Cantorbéry aux amateurs de gros fruits. Avec le genre Pommier, les variétés sont innombrables. Il en est qui, déjà, sont employées au séchage de fruits entiers ou par quartiers, et à la fid>rication de pâte de pommes. Tel est le cas des Pommes Roquet, Locard, Bonne-Ente, Rosat. Court-Pendu, employées concurremment avec les Poires Lardi et Papereine, originaires de la Picardie, et les Poires Fusée et Selecque, de la Normandie, par les confitureries d'Abbeville et des environs ; ces établissements en manipulent et triturent des millions de kilogrammes dans l'année. Astracan rouge. Rose de Bohême. Saint-Germain, Lord Suflield. Cellini. De Gravcnstein. Reinette Burchardt. Empereur Alexandre. Reine des Reinettes. Doux d'Argent. Belle-Fleur rouge. — — jaune. Bedforshire Foundling. Royale d'Angleterre. Blenheim Orange. Reinette de Cuzy. Parker Pippin. Ribstou Pippin. Calville rouge d'hiver. Reinette du Canada. — Baumann. De Châtaignier. 490 FRANCE La ville du Mans est réputée pour ses Pommes et ses Poires séchces, tapées ou confites. Pommes à cidre. — La nomenclature pomologicpie est plus diffuse encore avec l'Arbre à Cidre. Cependant les Congrès spéciaux sont parvenus à étudier les espèces principales, à les analyser, afin de pouvoir recommander les variétés plus riches en matières sucrées ou amères, et d'une densité telle que le l)rassin contienne les éléments d une boisson généreuse, agréable au goût et de bonne conservation. En général, le cidre de « conserve » s'obtient par le mélange d'un tiers de fruits doux avec deux tiers de fruits amers. Si l'on renverse les proportions, il en résulte le cidre de « ménage ». La récolte de 1892 se chiffre par seize millions de quintaux de Pommes évalués cent sept millions de francs, à raison du prix moyeu de G fr. 70 le quintal. Soixante-six départements en produisent ; mais cinquante-six seulement ont récolté au delà de 1,000 quintaux. Voici le relevé olïiciel des départements les mieux favorisés qui ont fait, en 1892. une récolte dont la valeur, pour chacun, dépasse un million de francs. Il est à supposer que la Poire à poiré est comprise dans ces évaluations. Elle est tenue, d'ailleurs, en minorité. lUe-et-Vilaine 3.470,000 quintaux. 18.391 .000 fi'ancs. Seine-Inférieure 2.219.525 — 10.404. i32 — Manche i. 769.441 — 12.686.892 — Eure 1 . 323 . 472 — 9 • 555 . 469 — Orne 1. 155.469 — 9.590.393 — Calvados 902 . 5oo — 6 . 768 . 75o — Mayenne 525. 2i5 — 2.626.075 — Haute-Savoie 519. 534 — 3.375.671 — Oise 483.734 — 2.827.520 — Loire-Inférieure 36o.ooo — 2.520.000 — Somme 346.407 — 2. 188. 353 — Eure-et-Loir 319.600 — 2.35o.36o — Morbihan 291 . 356 — 3 . 49^> • 272 — Sarthe 263. 5i9 — i .950.040 — Finistère 224.843 — 2.529.484 — Seine-et-Marne i5i.535 — i.5i5.35o — Aisne 97-123 — 1.7.58.897 •— Le département des Côtes-du-Nord vient ensuite avec 900,000 francs. Les stations ciHières et celles de la Manche ont des Pommiers qui ré.sistcnt aux vents de mer, par exemple Dur Ecu et de Toro. L'ilo de Ré plante, en circonstances analogues, Etienne Pioux et Savarot, FRANCE 491 L'IUe -et -Vilaine , plus riche que les autres, fournit jusqu'à î2,5oo,ooo hectolitres de cidre et expédie, par les ports de Saint-Malo, Saint-Servan et le Vivier-sui'-Mer, plus de 5o,ooo tonnes de l'ruits dont la valeur dépasse quatre millions de francs. Partout, la qualité de la l)oisson s'améliore, les planteurs ayant observé les conseils des Sociétés et des Congrès qui rccomuiandcntlcs variétés supérieures, telles que les suivantes : 1° Pommes a cidre de première saisox. Blanc-Mollet. Vagnon-Legrand. Docteur Blanche. Reine des hâtives. Petit Jaunet. Saint-Laurent. a° Pommes a cidre de deuxième saison. Amère-de-Berthccourt. La Généreuse. Amer-Doux. Martin-Fessard. Argile grise. Médaille d'Or. Barbarie. Rouge-Bruyère. De Gat. Paradis, Fréquin rouge. Reine des Pommes. Godard. Rouge-Mollet. Gros Muscadet. A^cc-président Héron, 3° Pommes a cidre de troisième saison. Bédan Saint-Hilaire. Grise Dieppois. Binet blanc. Hauchecorne. — rouge. Marabot. Bramtot. Marin-Onfroy. De Boutteville. Or-Milcent. De Filasse. Peau-de- Vache (nouvelle). Fréquin- Audièvre. Rouge Avenel. Galopin. Rouge de Trêves. Groseiller. Rousse Latour. Nous avons donné le chiffre officiel de la récolte en pommes de 1892, d'après le Ministère de l'Agriculture. L'Administration des Finances, de son côté, déclare que le Cidre de cette même année est évalué à i5, 141,000 hectolitres. Mais nous no devons pas ignorer deux faits capitaux : l'on met sous le pressoir des fruits de prove- nance étrangère et, d'autre part, certaines Pommes à cidre ou « à deux fins » sont livrées à la consommation. Cependant, il est reconnu qu'une plantation de cinquante Pom- miers peut produire 3, 000 kilogr. de fruits qui, pressurés, rempliront douze barriques de Cidi'e, de 2^5 litres chacune, soit une pièce pour 25o kilogr. de Pommes, (^r, un hectare peut contenir cent arbres, sans nuire aux herbages. 49^ FRANCE Pruxier. — Le Prunier est dispersé sur toute l'étendue du territoire. Son fruit est oonsommé frais ou se transforme en confi- tures, pâtisseries, confiseries, ou se soumet au séchage, ou se conserve en bocal, ou même se distille à l'alambic. De là, la popularité des Prunes et du Prunier. La Reine-Claude est la Aariété la plus répandue. Combien de villages, en Brie, en Bourgogne, en Champagne, en Lorraine, en Picardie, dans l'Anjou, la Touraine, le Bordelais, le Roussillon, le Languedoc, la Provence, le Dauphiné, le Lyonnais, et la banlieue de Paris, qui perçoivent de 5o,ooo à i5o,ooo francs de Reine-Claude? Les vallées de la Seine, de la Loire, du Rhône, de la Garonne sont favorables aux plantations de ce genre, en plaine, en coteau, par massifs ou disséminées dans le vignoble. Nous pom'rions citer des vergers dont la récolte a été vendue sur pied 5o, 60, 80 francs par arbre. Le prix du beau fruit est majoré par les confiseries, et celui du fruit précoce l'est par la consommation directe. Les tenanciers des jardins côtiers abritent leurs légumes des rafTales marines par des lignes de Pruniers, en partie de la Reine-Claude ou de la Victoria, destinées aux enfants d'Albion. Si Paris reçoit 2,5oo,ooo kilogr. de la Reine-Claude, il entre en même temps i,5oo,ooo kilogr. de la Mirabelle, non moins précieuse. Cette excellente petite Prune jaune ambrée a établi son quartier général en Lorraine, particulièrement aux environs de Saint-Mihiel et de Verdun, entre Apremont et Damvilliers, sur le versant Est des Argonnes orientales, chaîne de collines qui sépare le bassin de la Meuse du bassin de la Moselle. Les villages qui bénéficient de cette exploitation sont ceux de Woinville, de Buxières, de Heudicourt, de Saint-Maurice, du Thillot, de Haudimont, de Châtillon-sous-les-Côtes... enfin de toute la zone viticole parallèle au cours de la Meuse. Le Mirabellier y réussit admirablement en vergers purs, en prés- vergers, associé à l'arbre à fruits à pépins, ou répandu dans les vignes du pays des Trois-Évêchés. Là, notre Prunier produit, — sur le pied de i5 francs le quintal de fruits : i franc à l'âge de G ans; 8 francs à l'âge de 12 ans; 12 francs à l'âge 16 ans; i5 francs à l'âge de 20 ans, et au delà, « Établissons notre calcul de rendement, écrit un honorable agro- nome de Saint-Mihiel, au Traité de la Culture fruitière commerciale et bourgeoise : à dix ans, un Mirabellier produit annuellement et en moyenne soixante kilogrammes de fruits. Entre vingt et quarante ans, il produira facilement un quintal de fruits. Or, avec un hectare FRANCE 49^ de terrain renfermant deux cents sujets, espacés de sept mètres, on obtient, à dix ans, cent vingt quintaux, et de vingft à quarante ans, deux cents quintaux métriques de Mirabelles. Ces fruits, vendus au prix moyen de quinze francs le quintal, donneront un total annuel de dix-huit cents francs, dès l'âge de dix ans, et de trois mille francs dans la période de vingt à quarante ans. « Il faut, à la vérité, faire entrer en ligne de compte les pertes de récolte occasionnées par les intempéries. « Dun autre côté, on ne doit pas oublier que le prix de quinze francs le quintal est iin minimum souvent dépassé. « En admettant que les frais dinstallation, c'est-à-dire d'achat et de plantation de deux cents Pruniers par hectare, se soient élevés à mille francs, en admettant encore que les intempéries diminuent le revenu annuel d'un tiers, il n'en est pas moins vrai que, dans nos localités, un seul hectare de Mirabclliers en verger peut donner, avec moins de main-d'œuvre, plus de bénéfices nets que dix hectares de blé semé dans les chaïups voisins, et médiocrement fumé... » La vente se fait directement aux courtiers qui viennent, sur place, faire annoncer, au son du tambour, le prix offert. « Le moment psychologiqpie du pesage des fruits est bien intéres- sant. Les villageoises qui, en Lorraine, tiennent parfois la bourse, assistent ù la pesée et couvent la balance des yeux, pour ne pas laisser à l'acquéreui' la velléité de se faire trop bonne mesure. Que de récriminations et combien d'histoires auprès de la balance-bascule ! — réédition plus ou moins amplifiée des causeries du lavoir ou de la veillée... « Notez que le personnel féminin est assez nombreux et se renou- velle dans « l'enceinte du pesage », les plus gros propriétaires du pays n'ayant guère plus de cent pieds d'arbres en Mirabelle. « Le transport à la gare se fait au moyen de chars à quatre roues, attelés de un, deux ou trois chevaux, et munis de leurs brancards à foin. « Les principales gares expéditrices sont celles de Lérouvillc, ligne de Bar-le-Duc à Nancy, et Eix-Abaucourt, ligne de Verdun à Metz... « Somme toute, ajoute M. Louis Hast, le paysan s'enrichit et agrandit son patrimoine ; car nos caisses d'épargne comptent d'autant plus de déposants que le village comporte davantage de vergers oii de prairies. » L'espèce cultivée, de pied franc ou greffé, est la Petite Mirabelle, dite de Metz, la plus recherchée pour les conserves, la pâtisserie, la confiserie; puis la Grosse Mirabelle, dite de Nancy, également bonne eu conserves ou en pruneaux. 4q4 FRANCE Mais la coni'cction des Pruneaux a des types spéciaux ; d'abord la Quetsche, du Xord-Est. vulgaire de l'autre côté du Rhin, à ce point que l'arbre est admis sur les chemins ruraux et les places publiques. La Prune de Sainte-Catherine, élément des « Pruneaux de Tours », de l'arrondissement de Chinon. Les propriétaires ont jusqu'à dix ou quinze fours ; ils cuisent eux-mêmes la Prune et savent illustrer le Pruneau de la « fleur ». le comble de l'art. Les Prunes Perdrigon blanc ou violet des vallées de la Bléone et de lAsse, du Yar et des Basses-Alpes. On obtient les Pruneaux dits Brignole et Pistole, en faisant sécher la Prune au soleil, celle-ci pelée et désossée préalablement. Trois ou quatre kilogrammes de Prunes rendent un kilogramme de Pruneaux fleuris. Le Prunier Commun, dit d'Albi ou de Saint- Antoine, drageonne et pullule sur le bord des chemins ou sur les terrains abandonnés du Lot, de lAveyron, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, môme dans l'arron- dissement dAgen. Le fruit frais, à peine violacé, est envoyé à Londres, au prix de 20 à 25 francs les 100 kilogr. L'ensemble des Pruneaux réalisés dans cette région cube 70,000 quintaux métriques, avec cette seule espèce, qui sera dirigée vers l'Allemagne, la Turquie, la Bosnie, centre d'un trafic important. Nous sommes dans la région de la Prune d'Enté, matière première du Pruneau d'Agen. Commencée vers l'joo, à Clairac, cette culture a pris une extension considérable, d'abord sur les terrains légers, sablonneux ou argilo-calcaires du bassin du Lot, et sur les coteaux qui bordent la Garonne, à Villeneuve-d'Agen, Castelmoron, Clairac, Monclar, Le Temple, Sainte-Livrade, Aiguillon, Tonncins, Castellar, Les arrondissements de Marmande, d'Agen, de Villeneuve-sur- Lot sont les plus riches en Pruniers d'Enté. Les arbres sont plantés en lignes, bordées de treilles de Vigne et séparées par des « joualles » de céréales ou de plantes fourragères. La culture doit respecter la racine des arbres. Il paraît qu'im hectare de terre à Blé, estimé 3, 000 francs, rapporte un tiers en plus s'il est complanté de Pruniers en lignes. Un hectare de Pruniers à trois mètres d'intervalle, peut produire 3,000 kilogr. de Prunes, qui fourniront 800 kilogr. de Pruneaux, vendus 54 francs les 5o kilogrammes, en moyenne. Le rendement est évalué sur cette base : Cent arbres d'un verger rapportent cinq quintaux métriques de Pruneaux. Un Pi'unier acquiert sa force de prodiiclion à l'iigc de i5 à uo ans el rapporte jusqu'à Go kilogr. de fruits frais. Bien entretenu, sa belle fructification peut durer pendant cinquante années. FRANCE 495 En général, 100 kilogr. de Prunes fraîches l'ournisscnt, au séchage, 25 kilogr. de l'runcaux, dont i/4 de premier choix, i/4 de second, le surplus en ordinaire et i/uo en rebut. Le propriétaire exploitant a des étuves, des fours ou des séchoirs; il confectionne le Pruneau et le livre en boites, d'après un classe- ment en H ou 10 catégories, depuis le « Fretin » qui jauge 200 à 1280 fruits au kilogramme, jusqu'à ï « Extra » où Go à jo l'runeaux suffisent au kilogr. Celui-ci est coté cinq fois plus cher que l'autre Des cultivateurs qui pratiquent le confisage du fruit retirent juscpi'à 10.000 francs de leurs pruncraics. Les maisons de commerce qui centralisent la marchandise se sont multipliées. L'une d'elles, à Cassaneuil, expédie pour quatre millions de francs de Pruneaux par an. Il parait que le mouveuient dalTaires occasionné par le Pruneau d'Enté ou Robe de Sergent, nécessite un roulement de fonds qui dépasse vingt millions de francs. De seuiblables résultats ne pouvaient laisser indilTércnts les dépar- tements voisins de la riante vallée du Lot, depuis Aiguillon jusqu'à Fumel et Gastelmoron. Le Prunier d'Agen a gagné la Gironde, par le canton de Montségur, et la Dordogne, par Montpazicr. Monpont, Eymet, où il a fait oublier aux propriétaires et aux métayers lanaiblissement du Vignoble. Et le fertile canton de Moissac, de Tarn-et-Garonne. a ajouté le Prunier d'Agen à ses vergers d'Abricotiers, de Cerisiers, de Pommiers. Le fruit préparé atteint le prix de cent francs les 100 kilogrammes. En parcourant la France, on rencontre de vastes plantations de Pruniers, poiir l'approvisionnement des marchés, des conlitureries, pâtisseries et distilleries. Aux portes de la capitale, le plateau d'Avron est sillonné de Pruniers de Bry ; le rayon de Meaux a les diverses Reine-Claude qui, d'ailleurs, existent un peu partout. Et la vallée de Montmorency, et les territoires d'Argenteuil, de Conflans, de Juziers, de Meudon, de Marly, de Louveciennes, de Bougival... envoient aux Halles des voitures de Reine-Claude, de Mirabelle, de Monsieur, de Damas, de Quetsche, etc. En 1892, la criée les paie de 5o fr. à 100 francs les 100 kilogr.; c'est un beau revenu. La récolte de 1892. en Prunes, a produit les chiffres ci-après, jusqu'à concurrence d'une évaluation de Go, 000 francs par département. La différence des évaluations est assez sensible. On sait (pi'en matière de statisti([ue, cela dépend un peu du rédacteur ; mais le motif principal tient à l'emploi du fruit et à l'importance du com- merce qui en résulte. 496 FRANCE Quintaux. Valeur totale. Prix du nuintal. Lot-et-Garonne 1 10. 000 quintaux. G. 160.000 francs. 56 fr. Tarn-et-Garonne 22.808 — 866.704 — 38 » Mem*the-et-Moselle. . . 17.522 — 367.922 — 21 » Gironde i2.33i — 445.860 — 36 i5 Deux-Sèvres 12.000 — 240.000 — 20 » Vosges 9.855 — 154.918 — 1572 Bouches-du-Rhône . . . 7.385 — 258.475 — 35 » Seine-et-Oise 6.5i5 — 97^25 — i5 » Marne 6.5oo — i3o.ooo — 20 » Vienne 6.494 — 194.820 ~ 3o » Ain 6 . 272 — 75 . 264 — 12 » Seine-Inférieure 6.200 — 78077 — 12 58 Tai-n 5.418 — 235.683 — 43 5o Ardèche ^.000 — 90.000 — 20 » Rhône 4-38i — 69.412 — 1595 Aisne 3 . 676 — 67 . 565 — 18 38 Hérault 2.810 — 85.669 — 3o 48 Seine-et-Marne 2.8o5 — 56. 100 — 20 » Seine 2 . 724 — i65 . 640 — 60 81 Lot 2 • 220 — 64. 38o — 29 » Le Puy-de-Dôme, la Loire-Inférieure, la Haute-Saône, l'Eure, le Maine-et-Loire et l'Indre-et-Loire arrivent immédiatement après. Au milieu d'une nomenclature quelque peu embrouillée par l'effet des semis faciles et irréguliers du Prunier, nous pouvons recomman- der les meilleures Prunes, échelonnées dans leur ordre de maturité : i'^ Prunes de dessert. Jaune hâtive. Grosse Mirabelle. Favorite hâtive. Damas violet. Mirabelle précoce. De Kirke. Précoce de Tours. Reine-Claude d'Althan. Des Béjonnières. — diaphane. Monsieur hâtif. — violette. — jaune. Tardive musquée. Reine-Claude dorée. Goe's Golden Drop. Petite Mirabelle. Jaune tardive. 2° Prunes de séchage. Quetsche d'Allemagne. Perdrigon blanc ou violet. Sainte-Catherine. Quetsche d'Italie. DAgen. Reine-Claude de Bavay. Cette dernière, Reine-Claude de Bavay, est également bonne en conserves et en pâtisserie, comme la plupart de ses congénères. FRANCE 497 Vigne. — Le Raisin, un des fruits les plus rcclicrchés et les plus agréables au dessert, est admissible sur nos tables pendant tout l'hiver; aussi, le cep de ^'igne s'est-il imposé au spéculateur qui ambitionne les fructueuses entreprises, sur une vaste échelle, et en même temps, au modeste citoyen qui désire agrémenter la façade de son habitation d'un peu de verdure cachant une grappe à cueillir. Il n'est pas de Raisin de table plus répandu que le Chasselas doré, ni de plus lucratif pour l'exploitant. Parcourez la banlieue des grandes villes, les villages, les jardins, les espaliers, la treille en plein air, partout le Chasselas tient le sceptre des Raisins de table. Le Midi, reconstituant son vignoble par le greffage sur plant résistant au phylloxéra, a créé de cette façon des chanqis complets de Chasselas — et d'autres cépages — pour la vente du Raisin. Or, la chaleur de la température et la nature du sol hâtent la maturité du fruit qui vient, aux Halles de Paris, devancer le Chasselas despalier, la fortune de plusieurs communes du Centre. Avec la précocité, la beauté de la grappe est encore une cause de surélévation des prix. La preuve est fournie parles Chasselas de la Haute-Garonne, du Lot-et-Garonne, de la Gironde, du Gard, de l'Hérault, de Vaucluse, des Bouches-du-Rhône, du Yar, de l'Isère, de la Drùme, du Lyonnais, de la Bourgogne ; ajoutons le Raisin du Tarn-et-Garonnc, connu sous le nom de « Chasselas de Montaul^an»; celui de l'Ardèche, où les gares de Voulte et de Valence chargent des trains entiers du beau « Chasselas de Toulaud », destiné à l'Angleterre et à la Russie, où il est vendu un bon prix. Bar-sur-Aube, Sancerre et Pouilly-sur-Loire récoltent, en plein champ, du Chasselas pour la vente populaire à bon marché. Les transactions qui en résultent se chiffrent par un mouvement de fonds important. A l'exception de la région Nord et de certaines plages, le Chasselas est dans tous les jardins, dans tous les enclos. La fameuse Treille du Roi, à Fontainebleau, s'est répandue par boutures et provins à Thomery, à Veneux, By, Montfort, Champagne, Sablons, Moret et fournit, au carreau des Halles, deux millions de kilogr. de Raisins ambrés et succulents. Le sol sablonneux de cette contrée s'échauffe facilement ; par la nature du sous-sol, il conserve sa fraîcheur à l'automne, et entretient la sève de la plante. Telle est la première cause du succès ; ensuite l'orientation au nord-est, la situation sur un versant qui domine la Seine à l'abri des vents humides, le climat favorable, les murs d'espalier et surtout les soins de culture, de taille, d'entretien du 32 498 FRANCE cep et du Raisin, praticfués avec compétence. Depuis longtemps, la réputation du Chasselas de Thomery est faite sur les marchés frauçais ou étrangers. Thomery compte laS hectares de jardins, couverts de aSo kilomètres de murs, ayant une hauteur moyenne de 2"> 80. Chaque habitant a son clos, ses treilles et une chambre à raisins, pour sa table ou son commerce. Un hectare, bien conduit, rapporte en moyenne de neuf à dix mille kilogrammes de Raisins, Chasselas dore, qui se traduisent par un bénéfice net de 2,000 à 2,5oo francs. La valeur foncière est portée à 80,000 francs l'hectare. L'emballage se fait en petits paniers tapissés de fougère, ou en caissettes garnies de papier, et l'expédition a lieu par wagons de 2,000 paniers. Dans une saison, 600 wagons à la tare de 2,000 kilogr. de Raisins ont pris la route de Thomery à Paris. A Conflans-Sainte-Honorine. où l'hectare de clos de Vignes est estimé 5o,ooo francs, on compte 6,000 mètres d'espaliers prodmsant ^,200 kilogr. de Chasselas, et 4,200 mètres de treilles à l'air libre dont le produit est vendu i,85o francs. De Montreuil à Maurecouii:, combien de ceps abrités ou libres qui envoient, dès le mois de septembre, des grappes de Chasselas ou de Morillon, à la criée des Halles et chez les négociants parisiens? A son tour, le vignoble de grande culture détache ses plus beaux et succulents Raisins en faveur des gourmets. Quel est le convive qui refuserait un bon Pineau de Bourgogne, un Gamai du Beaujolais mûr à point. oul'Aramon du Languedoc, leMalbeck de Bordeaux, la Petite Malvoisie de l'Agenais, le Boudalès ou Cinsaut violet, les Panse et Muscat blanc du Midi, la Clairette et l'Olivette de Pro- vence ? Un propriétaire de MejTeuil récolte pour 20,000 francs de ce dernier cépage. Que l'on apprécie l'ensemble ! Certes, plus d'une fois la vente du Raisin laissera relativement plus de bénéfices que la vinification. Signalons encore deux plants exotiques cpii se sont vite acclimatés par la vigueur du sarment et la précocité du fruit : le Lignan blanc, déjà vulgarisé au pied des Pyrénées, et en Corse, et à Côte-Rôtie; le Portugais bleu, accaparé par les vignerons de l'Hérault et des départements voisins. Quant aux localités qui ne peuvent jouir, en plein vent, des agré- ments de la treille de Vigne, des vineries sous verre se sont établies et le propriétaire peut ainsi se délecter, dans une annexe de l'habita- tion, de grappes de Raisins blancs ou noirs, parfaitement développées et mûres à points FtiANcÈ 4y*.) Le Potager de Versailles et d'opulentes demeures ont donné le signal, dans un but d'enseignement ou do satisfaction personnelle. Alors, la spéculation est venue, dans le Nord, l'Aisne, la Bric, l'Ouest, le Sud même, organiser des « vignobles vitrés » et fournir le Raisin à la consomuiation, faisant concurrence à l'Angleterre et surtout à la Belgique, celle-ci ayant l'avantage du matériel, du chaufTage et du salaire à prix réduits. Désormais, le marché français reçoit des caissettes de Raisins, et les marchés étrangers bénéficient du trop plein de notre production. Le cépage Black Hamburgh ou Frankenthal a, pendant longtemps, occupe la serre à Vignes. Un praticien émérite, M. Bergman, directcui' des Jardins de Ferrières-en-Brie, y ajouta les raisins noirs Black Alicante, "NVest's Saint-Pierre, Lady DoAvne's Seedling, et les Raisins blancs Muscat d'Alexandrie, Royal Vineyard, Gradiska, Grosse Panse qui se soumettent à la culture sous verre et sans chaufTage. Un amateur passionné de la viticulture sous verre, après ses installations commerciales à Roubaix et à Bailleul, a pu constater que la première place appartenait au cépage Black Hamburgh, pour la production générale ; aux Black Alicante et Gros Colmar, pour la production d'hiver ; enfin aux Muscat d'Alexandrie et Buckland Swcet AVater, qui donnent satisfaction aux amateurs de Raisins blancs. Notre Frankenthal réussit encore à la culture en pot, chaufi'ée. Ce système admet également Madresfield Court, Gros Guillaume, Royal Muscadine , Royal Ascot, Duchcss of Buccleugh, Muscat Champion, etc. Plusieurs cépages à gros fruits, délicats en plein air sous une latitude tempérée, ne résistent à la coulure de la grappe que par leur grefiage sur un plant vigoureux, ou par la fécondation artificielle d'un cépage prolifique, tel que le Black Hamburgh, opérée par la main de l'homme . Les forceries de l'Aisne, à Quessy, établies en commandite et les grapperies vitrées de Thomery, Dammai-ie-les-Lys, La Chevrette, etc. possèdent de belles collections de Raisins de luxe. Si le Chasselas est rarement admis dans la culture forcée de spéculation, il ofire de grands avantages par sa production naturelle, à tout vent, à l'espalier ou sous une simple toiture vitrée, même dans la serre, et par la facile conservation du Raisin, la grappe étant déposée sur tablette, ou retenue à son sarment qui plonge dans une fiole remplie d'eau. De cette façon, après l'hiver, il peut encore lutter avec le Raisin de primeur. Cependant le Chasselas n'est point déplacé à la forcerie ! Nous pourrions citer de superbes exemples diuis les cultures bourgeoises, tenues par des jardiniers habiles. 000 FRANCE Voici dans l'ordre de maturité, les ineilleurs Raisins de table : Gamai de Juillet. Chasselas doré. Précoce de Malingre. — rose. Morillon hatif. — violet. Précoce de Goui'tillier. Pineau noir. Madeleine royale. Muscat noir. Portugais bleu. — blanc. Lignan blanc. Boudalès. Chasselas Coulard. Frankcnthal. Nous avons indiqué, plus haut, les cépages à préférer sous l'abri vitré de la serre, de la bàclie ou de la vérandah. La France possède encore une série d'arbres et d'arbrisseaux à fruits, directement ou indirectement comestibles, d'urj bon rapport sous linfluence de leurs milieux d'existence: L'Arbousier, grand arbrisseau ou petit arbre du midi, toujours vert, peut atteindre une hauteur de quatre mètres, ce a ingt années et, alors, produire lo kilogrammes d'Arbouses que l'on expédie, en corbeilles d'un kilogramme, aux Halles ou à la confiturerie. A dix ans, l'Azerolier, haut de quatre mètres, se couvre de fruits aigrelets blancs, jaunes ou rouges ; environ 3o kilogr. par sujet. Le Bibacier, au beau feuillage persistant, s'élève à cinq mètres et porte 5o à 80 kilogr. de Bibaces ou Nèfles du Japon, vendues sur le mai'ché et aux confiseurs, dès le premier printemps. Le Câprier, des sols rocheux, calcaires ou arides, fournit un kilogr. de boutons de Câpres par buisson. Il se cultive à Solliès-Toucas, Belgentier, Ollioules, Gémenos, Cuges et Roquevaire. Grand arbre toujours vert décorant les terrains déclives, le Caroubier produit énormément de gousses de Caroubes, estimées pour la nourriture des chevaux et la distillerie. Préférant un bon sol humifère, le Grenadier reste un petit arbre de jardin et de potager. Sa récolte peut être évaluée de cent à cent cinquante Grenades, au prix de 5 francs le cent. De tempérament analogue, le Jujubier ne dépasse guère huit mètres de hauteur et rapporte de 80 à 100 kilogr. de Jujubes, qui, par la dessiccation, se réduisent au tiers de ce poids. En sol calcaire et schisteux, non arrosable, le Pistachier femelle fécondé donne i5 kilogr. de Pistaches, soit 4 kilogr. de graines ou d'amandes destinées aux pâtisseries et aux confiseries. Tous ces arbres sont de la région médilcrranéenne. FRANCK Soi VIII. — Production de Fleurs et de Plantes ornementales. Depuis une cinquantaine il'années, la Floriculture française a pris un développement considérable, et l'art des jardins d'agrément a réalisé des merveilles. D'abord confinée chez de rares amateurs et dans quelques établis- sements spéciaux, la culture des fleurs et des arbustes d'ornement s'est rapidement étendue sur tout le territoire et au cœur de toutes les classes de la société. Cet entraînement vers le beau n'est-il pas la résultante naturelle des progrès accomplis dans les sciences et les diverses formes de la civilisation moderne, conséquence logique du bien-être général? Avec les améliorations de leur façon de vivre, le citadin et le campagnard ont voulu jouir des beautés de la nature, en concentrant un jardin auprès de leur habitation et en installant des fleurs et des plantes jusque dans l'appartement ou sous un abri vitré, chaufio pendant l'hiver, qui provoque dans la mauvaise saison l'illusion des beaux jours. A l'extérieur, sur les mers libres, de hardis navigateurs, des explorateurs intrépides se sont dirigés vers l'inconnu et ont rapporté à la mère patrie les richesses de la Flore exotique. Des jardins d'études, les nouvelles venues se sont dirigées chez les horticulteui's de profession qui les ont multipliées et propagées. Plus d'une fois, la perspicacité des fleuristes les a conduits à féconder et à croiser entre elles les indigènes avec les étrangères. Ces tentatives ont souvent été heureuses et nos jardins, comme nos serres, y ont gagné des formes inédites de végétaux cju'il eût paru téméraire d'espérer auparavant. Les expositions publiques ont été de brillantes occasions oflertes à nos horticulteurs de faire connaître les nouveautés obtenues par les chercheurs, ou réalisées par un travail persévérant de sélection, d'hybridation ou d'acclimatation. A son tour, la presse a proclamé leur valeur. C'est alors que les administrations départementales, municipales ou autres, devenant plus mondaines, ont transformé le macadam des avenues et des places publiques en oasis de verdure et de fleurs. La perfection florale s'est manifestée dans le domaine de la pleine terre, avec les espèces ligneuses ou herbacées, et sous l'abri chauff*é où s'épanouissent les feuillages et les inflorescences des plantes étrangères. D02 FRANGE Combien les maîtres du siècle dernier seraient surpris aujourd'hui, devant nos collections de Rosiers remontants, de Dahlias multiflorcs, de Chrysanthèmes à grandes fleurs ! Avec quel enthousiasme ils viendraient saluer le développement inattendu de nos corbeilles de Pélargoniums zones, des groupes de Glaïeuls hybrides et des bordures de Bégonias tubéreux ou de plantes à feuillage coloré ! Quant aux serres d'Orchidées, de Fougères, de Broméliacées, d'Aroïdées, de Gloxinias, de Galadiums et de tant d'autres perles d'au delà des mers, ce serait un véritable éblouissement pour nos ancêtres qui, cependant, ont préparé la voie du progrès par leurs recherches et leurs observations. Ce que l'on a découvert pendant les cent dernières années est immense. Nos successeurs aui'ont-ils jamais le même bonheur? Il est permis de l'espérer, en présence de l'ardeur juvénile de nos explorateurs, et des prodiges de patience et de combinr.'-oD de n cultivateurs qui étudient, qui fécondent et qui sélectionnent. Nous examinerons rapidement la Floriculture sous ses diverses formes arbustives ou herbacées, robustes à l'air libre ou frileuses dans la serre, et nous aurons garde de négliger l'approvisionnement des décors floraux : bouquets, corbeilles, couronnes et parures qui sont devenus les amis et les confidents de notre existence. Abordons d'abord la classique « Reine des Fleurs ». Depuis cent ans, nous possédons la Rose remontante. Le Rosier a été sectionné par tribus de Bengale, de Thé, de Noisette, d'Ile- Bourbon, de Perpétuelles, auxquelles se sont ajoutées les Hybrides, les Mousseuses, obtenues par croisement ou par écart. Les Polyanthas et les Rugosas de l'Extrême-Orient ont apporté des formes nouvelles. Les environs de Paris, de Brie-Gomte-Robert, de Lyon, d'Angers, d'Orléans, de Nice sont des centres de grandes cultures de Rosiers greffes ou francs de pied. Les semeurs tels que Hardy, Desprez, Prévost, Lartay, Vibert, Cochet, Guillot, Beluze, Vcrdier, Portemer, Lévôque. Ducher, Lacharme, Jamain, Pernet, Levet, Margottin, Damaizin, Liabaud, Vigneron, Moreau, Nabonnand, Bonnaire nous ont dotés de précieuses variétés qui se rencontrent dans toute roseraie bien ordonnée. Quoi de plus frais, de plus brillant, de plus gracieux que les Roses Reine des Iles-Bourbon, Souvenir de la Malmaison, Louise Odier, Clémence Guillot, Madame Pierre Oger, de la tribu Ile-Bourbon ? Les Roses Aimée Vibert, Lamarque, Ophirie, Céline Forestier, Solfatare, William Allen Richardson, de la section Noisette? Les Roses Thé Adam, Sombrcuil, Gloire de Dijon, Madame de Vati*y, Homère, Maréchal Nicl, Belle Lyonnaise, Catherine Mcrmet, FRANCE 5o3 Mademoiselle Marie Van Houttc, Madame Lambard, Souvenir de Paul Neyron, Anna Olivier, Jean Duclier, Jules Finj^er, Reine Marie-IIenrielle, Madame Eugène Verdier, Honorable Kdilli GiUord, Francisca Kriiger, Beauté de l'Europe, Souvenir de Thérèse Levet ? Les Roses du Bengale Cramoisi supérieur, Ilermosa, Appoline ? Les Hybrides plus rustiques Baronne Prévost, John Hopper, Jules Margottin, Duchesse de Cambaccrès, Madame ^'ictor ^'^•rdier, Made- moiselle Thérèse Levet, Abel Grand, Coqueite des blanches, Elisabeth Vigneron, Monsieur Boncenne. La France, Duc d'Edimbourg, Baronne de Rothschild, Paul Xeyron, Hortense Mignard, Captain Christy, Jean Liabaud, Magna Gharta, Ulrich Brunner, Merveille de Lyon ?... Combien de centaines de belles Roses à floraison remontante et à rameaux courts ou sarmenteux pourraient être intercalées parmi celles-là, citées à peu près dans l'ordre de leur naissance? Le Lilas compte de nombreuses variétés à panicules blanches, roses, lilacécs ou carmin violacé, et des fleurons doidiles, depuis 18^8, véritable succès du fécondatem' Victor Lemoine, à Nancy. La Pivoine en arbre, aux fastueuses corolles, a multiplié ses nuances avec ses protecteurs Noisette, Jacques, Mathieu, Margat, Verdier, Modeste Guérin, His, Paillct, Callot, Lémon, Demay, Méchin, La Clématite a élargi son disque ivoire, mauve, azuré ou purpurin, et brave nos hivers, festonnant treillages et berceaux. L'Althéa syrien épanouit, fin été, ses corolles simples ou doubles, blanc de neige, rose, rouge, violet, azuré, unicolores ou marbrées. LeDierville rose a gagné des tons crémeux, vineux, carnés ou grenat. L'Hydrangée se couvre d'inflorescences à grand efl'et. Les gracieux Céanothes, aux thyrses albâtre, gris de lin, bleu cendré, fleurissent sans relâche le premier plan de nos massifs. Toute une série d'arbres et d'arbustes transportés du jardin fruitier au parc d'agrément. Cerisiers, Pêchers, Pruniers, Amandiers, Gro- seilliers, Ponmiiers sont gracieux par lem' floraison à double corolle ou parfumée, et par l'aspect séduisant de leurs fruits minuscules. Les Spirées, si variées par leur aspect et l'époque de leur floraison, s'imposent au jardinier paysagiste. Les Staphyliers, Xanthocéras, Aubépines, Seringats, Deutzias, Cornouillers, Genêts, Viornes, Cytises, Buddleias, Chœnomèles, Chèvrefeuilles, Forsythias, Jasmins, Bignoncs deviennent les sous- bois fleuris ; les futaies et taillis se composent de beaux arbres et de robustes Conifères, rapportés des cinq parties du monde. La Dendrologie florale est riche en arbres et arbustes de pleine terre ; les pépinières ont su les i)ropager. Les genres et les espèces à feuilles persistantes ; Alaterne, 3o4 FRANCK Andromède. Aucuba, Buis, Chèvrefeuille, Ciste, Cotonéastcr, Epine- Muette, Fusain, IIoux, Laurier, Lierre, Magnolia, Osmanthe, PhilljTea, Troène, Yucca, ont modifié le ton de leur feuillage et proeurent au paysagiste de sérieux motifs de décor d'hiver. Sous certaines zones favorables, les plus beaux de nos végétaux demi-rustiques : Camellia, Rhododendron, Magnolia, Azalea, épa- nouissent à l'air libre leur superbe floraison, aujourd'hui augmentée d'espèces distinctes, d'origine asiatique ou américaine, et de variétés qui diffèrent par les nuances délicates ou éclatantes de leurs corolles. Quant à la flore australienne, si riche et si originale, elle a retrouvé son habitat sous le ciel lumineux et les nuits diaphanes des rivages privilégiés de notre mer bleue. La serre et lorangerie ont hérité, dans une large mesure, de ces végétaux sensibles aux températures basses ou changeantes : les Palmiers, les Cycadées. aux belles proportions, les Fougères au feuillage fin. les curieuses Broméliacées, les coquets Caladiums, les bizarres Anthuriums, l'étrange feuillage des Crotons, les bijoux Sonérilas et Bertolonias, les Nepenthès aux urnes aériennes, et le ravissant essaim des Orchidées, ces « Fleurs de Paradis » qui ont changé complètement la physionomie de nos fêtes privées ou publiques, la fleur joue un rôle si puissant de séduction. Et toutes ces plantes à fleurs : les Cinéraires de Ténériffe, les Calcéolaires du Pérou, les Gloxinias et les Gesnérias du Brésil, les Achimènes du Mexique, les Primevères de la Chine et du Japon, les fines Bruyères du Cap, les Cyclamens de Perse, les Streptocarpus africains, les Pélargoniums grandiflores, toutes charmantes plantes florales, qui viennent égayer les tons émeraude des Aralias, des Araucarias, des Asparagus, des Aspidistras, des Dracénas, des Fougères, des Ficus, des Pandanus, des Phormiums, plantés dans le jardin d'hiver ou garnissant les tablettes du conservatoire vitré ? Aux anciens parterres, réminiscence du style hollandais, plantés par quartiers, de Renoncules, d'Anémones, de Narcisses, de Jacinthes et de Tulipes, ont succédé des bordures et des corbeilles à feuillage coloré ou à floraison abondante et prolongée: Le Pélargonium zone ayant quadruplé ses types par la corolle pleine, la feuille peltéc et le feuillage maculé ou bordé blanc de lait, bronze, incarnat ou beurre frais ; Le Fuchsia et ses vingt-cinq ou trente espèces américaines, aux grelots simples ou doubles, préférant les milieux ombragés ; Les Pentstémons, les Lobélias, les Sauges, les Agératums aux épanouissements successifs ; Le Lantana, résistant au soleil, et l'Héliotrope, aux senteurs fines; FRANCE OOO Le Pétunia et la Verveine étalant leurs rameaux fleuris sur le sol, ou accrochés aux branches des phintcs voisines; Les Véroniques sous-ligneuses, la Dentelaire céleste, l'Anthémis blanc ou jaune, le rouge Hibiscus, plantes oii arbustes de garniture; Et la phalange constamment renouvelée des Bégonias tubéreux, coquets dans l'ensemble ou dans les détails. La preuiière fleur double apparut, il y a vingt ans environ, chez Victor Lemoine, et s'est accentuée encore chez les fleuristes nancéiens ; Et notre vieil Œillet, toujours jeune, qui sait dresser ses tiges ou les concentrer en buisson et perpétuer sa jolie floraison, restant l'emblème de l'élégance, sous la main habile du fleuriste lyonnais ; Enfin, l'avalanche de petits végétaux à feuillage vert, carmin, pourpre, crème ou doré : Alternanthères, Acliyrauthes, Antennaires, Centaurées, Citronnelles, Coléus, Échévérias, Irésines, Lobélia érine, Menthes, Phlox sétacé, Pyrèthres, Orpins, Joubarbes, Spergules, dont l'abus de la mosaïculture n'a pas même ralenti la vogue. Les plantes dites à bulbes, ognons ou rhizomes éclairent le jardin ou la serre de leurs nuances vigoureuses, tendres ou flamboyantes, ou même le salon, car l'épanouissement d'une tige de Jacinthe ou de Glaïeul détachée de la souche se continue lorsque sa base séjourne dans l'eau. Les Lis et les Amaryllis indigènes ou exotiques, plantes de haute lignée, y dégageront leurs parfums. Les plus modestes Jacinthes, Iris, Narcisses, Jonquilles, Tulipes présentent les mêmes avantages, et les tiges des Tubéreuses, Galtonias, Montbretias, Freesias, Hémé- rocalles, Funkias, Scilles, Tigridies. Renoncules, Anémones, et les frais Muguets et Cyclamens, si précieux au printemps. Et les Agapanthes. les Clivias, les Tritomas, les Fritillaires ! Nous y ajouterons le Canna ou Balisier de l'Inde, la plante du jour, devenue complètement décorative, par suite des croisements combinés qui ont donné à sa floraison un éclat incomparable, se dégageant d'un feuillage ample, étofle, de belle prestance. Le dernier mot de la Ville de Paris, qui travaille la plante, ni celui du « Père Canna », Crozy, de Lyon, n'est ])as encore dit ! La transformation du Glaïeul, par Lemoine, de Nancy, n'est-elle pas un autre triomplie de la Floriculture moderne? Après Souchet et ses continuateurs Souillard et Brunclet, après Coin*ant. Truflaut, Verdier, qui ont travaillé le Glaïeul de Gand, Victor Lemoine a su marier l'Hybride et ses générations avec de belles demi-barbares, filles du Cap. de Natal et de Java, aux formes insolites. Or, la progéniture est devenue cette double série de Glaïeuls à macule ou à grande fleur qui nous promettent encore de nouvelles surprises. 5o6 FRANCE Déjà le pinceau du hardi fécondateur nancélcn avait, par ses agissements polliniques,' troublé — au profit des jardins — la vie calme du Montbretia vermillon, des Pourpiers à grandes fleurs, de la Poteutille rampante, des Pyrèthres vivaces, des Dauphinelles azurées, du Streptoearpus toujours fleuri, en doublant leurs formes ou en modifiant leurs coloris, comme il avait révolutionné les genres Bégonia, Fuchsia, Pétunia, Pélargouium, Bouvardia, etc. Les plantes aquatiques ont repris faveur. On a trop répété que, dans un jardin, une pièce d'eau sans fleurs n'était plus qu'un vulgaire bassin... Si l'aquarium oflert à la Reine des eaux, Victoria regia, n'est pas à la portée de toutes les bourses, ne peut-on se contenter des espèces rustiques choisies parmi les genres Acore, Aponogeton, Butome, Caltlia, Carex, Iris, Lythrum, Menyanthes, Nelumbium, Nuphar, Pontederia, Rumex, Sagittaria, Thalia, Typlia, des sections amphibies, émergées, immergées, flottantes ou nageantes? Comme opposition, la flore alpine, avec ses petites sauvages arrachées à la montagne, sait donner de la vie aux ruines, aux rocailles, aux rochers jetés dans le parc d'ornement. Imitant le grand artiste Barillet-Deschamps, nos architectes paysa- gistes ont su harmoniser les efl'ets de feuillage des plantes à rapide végétation avec le tapis ondulé des pelouses et les richesses arbustives ou florales ci-dessus énumérées. De ce fait, plus d'une espèce négligée s'est vue choyée, recommandée, propagée. Les Musa, Solanum, Nicotiana, Ricinus, Montanoa, Polygonum, Acanthus, Senecio, Rheum, Datura, Wigandia, Gunnera, Colocasia, Verbesina. Ferula, Ferdinanda, Eryngium, Onopordon, et nos vieux Cannas, n'ont-ils pas eu, à cette occasion, les honneurs bibliographiques de deux maîtres, Léonce de Lambertye, Edouard André ? Et les Arroches, les Poirées, les Cardons, les Choux-Frisés ou Géants ? L'Utile veut et obtient sa place au jardin d'agrément ! Ce concert harmonieux de la Nature a donné la note légère aux Graminées. Les Bambous de l'Extrême-Orient, Eulalias et Maïs panachés du Japon, Gynériums de l'Argentine et Gymnotrix de rUruguay, Phalaris, Roseaux, Panics,Lagures, Pennisetums, Brizes, Agrostides et Paturins des Deux-Mondes, aux tiges fluettes et gracieuses, aux panicules vaporeuses, aux tremblants épis, se sont élevés, de comparses, aux premiers rôles de la symphonie végétale. Les éclaireurs de cette mai'che en avant de l'armée des fleurs sont certainement les plantes annuelles ou vivaces. Elles aussi ont vu leurs rangs s'ouvrir aux nouvelles venues, et s'agrandir de variétés nées de la sélection ou du croisement. L'exemple en est généreusement fourni par les plantes annuelles ; FRANCE 5o7 Amarantes, Balsamines, Belles-de-nuit, Brachycomes, Capucines, (lentaurccs. Clarkias, Collinsias. Col(i(]uintes. Coquelourdes, Go- réopsis, Dauphinelles, Gilias, Giroflées, Godélias, Ipomées, Juliennes, Lavatères, Linaircs, Lupins, Mimules, Myosotis, Némophiles, Nigelles, Phlox de Drummond, Pois de senteur, Pourpiers, Reines- Marguerites, Salpiglossis, Saponaires, Scahieuses, Séneçons, Tagètes, Viscarias, Zinnias... Elles ont pu se sectionner par rang de taille ou par coloris, le semis reproduisant leurs caractères principaux. Parmi les plantes bisannuelles, ou semées à l'automne, les Campa- nules, les Coquelicots, les Enothèrcs, les Gaillardes, les Mauves, les Mimules, les Mufliers, les Myosotis, les Œillets de Chine, les Pavots, les Primevères, les Schizanthus, les Silènes, les Staticés, lesThlaspis, les Trachélies, les Valérianes égaient le jardin par leur feuillaison précoce et leurs fleurs délicates ou vigoureuses. Et la Pensée qui suscite un commerce de fleurs blanches ou <( noires », pour la confection de couronnes ou d'autres emblèmes funéraires '^ Et l'Immortelle qui vient par milliers de douzaines de fleurs donner une valeur aux « souvenirs éternels »... ? Et la Rose trémière, un des plus heureux motifs floraux, s alliant aux massifs de verdure, en repoussoir ? Pénétrant dans le champ des plantes vivaces, celles dont l'existence est prolongée et qui se multiplient par séparage ou division, la main de l'homme a su perfectionner les types et augmenter le nombre des variétés. Parmi les beaux genres rustiques, on compte : Les Astères indigènes ou américaines qui approvisionnent, en toute saison, les fleuristes de grappes d'étoiles aux rayons lactés, rubis, grenat, améthyste, azur, turquoise, vieux rose, lilas, pourpre, sur un cœur topaze ou safran ; L'Ancolie aux clochetons en cornets ruches, teintés bleu ou rose, violet, blanc ou canari ; La Campanule aux espèces érigées ou gazonnantes, garnissant jusqu'aux murailles de leurs coupes d'albi\tre ou de saphir. L'Œillet de Poète disparaissant sous ses « bouquets tout faits » mouchetés, panachés, striés, ponctués, granités ou veloutés ; La Pivoine, splendide aux premiers plans ou dans les lointains par sa floraison à grand cfl'et, blanc de neige, incarnat, carmin glace, crème, rose corallin. gros rouge, ponccau ou pourpre violacé ; Le Phlox pyramidal ou acuminé, portant haut et ferme des bouquets de fleurons frais de couleur unie, striée ou étoilée ; Le Picd-d" Alouette réunissant sur ses longs épis toutes les phases de la couleur céleste, bleu de ciel, lapis, outre-mer, violet, indigo. 5o8 FRANCE Les Soleils, robustes, dont le plateau à rayons dorés n'est pas déplacé au grand jardin, isolé ou jeté dans les lointains ; Les modestes Violettes, avec leurs quarante ou cinquante variétés formant de charmantes bordures parfumées ou des gazons fleuris avec les Primevères, Auricules, Hépatiques, Scilles et Crocus ; D'autres espèces encore, parmi les robustes, à longues tiges, comme les Galanes, Gauras, Digitales, Juliennes, Liatris et Lychnides; ou naines, à la façon des Pâquerettes, des Arabettes et Alysses ; à floraison soutenue comme les Asclépias, ou d'arrière-saison, par exemple l'Anémone du Japon ; Enfin le Chrysanthème rivalisant avec le Dahlia pour l'ornemen- tation florale de l'automne et la riche palette de couleurs. Le Midi, favorable à la maturité de la graine, en a inondé le continent. Déjà, les catalogues spéciaux ont annoncé des milliers de variétés de Chrysanthèmes. Ce suprême cadeau de la Chine et du Japon, qui a suscité l'organi- sation de sociétés et d'expositions à lui seul consacrées, est devenu l'ornement prédestiné du champ du repos et la ressource inspiratrice du peintre de fleurs. Ne cherche-t-on pas, comme au Dahlia, de lui refaire une seconde jeunesse, avec des fleurs simples, des ligules planes, tuyautées ou chiffonnées? Il est encore de beaux jours pour le Chrysanthème 1 Introductions nouvelles. — A côté de l'amélioration provoquée par la culture et par les semis, on doit compter avec les importations de plantes appartenant à des genres inconnus ou des espèces inédites. Les pays lointains sont explorés par des botanistes français ou étrangers qui voyagent, soit aux frais de l'Etat, soit aux frais de grands établissements publics ou privés, soit même à leurs risques et périls, entraînés par l'amour de l'art, malgré les dangers à courir. L'histoire de ces vaillants pionniers serait une des plus belles pages de notre horticulture nationale. La grande famille des Orchidées est celle qui s'est montrée la plus généreuse envers les chercheurs de ces « colibris » végétaux : Angraecum, Cypripedium, Cattleya, Cœlogyne, Dendrobium, Epi- dendrum, L.elia, Lycastc, Masdevallia, Maxillaria, Oncidium, Odontoglossum, Phakenopsis, Sobralia, Vanda et Zygopetalum. Combien de Broméliacées : Billbergia, Caraguata, Nidularium, Pitcairnia, Tillandsia, Vriesea..., qui décorent nos galeries vitrées ou nos salons, et qui, dans leur retraite, ont failli coûter la vie a un explorateur passionné pour ces bijoux de la nature! Leur enthousiaste ami, et leur historiographe en même temps, FRANCE 5o9 M. Edouard André, a voulu contempler ces perles précieuses et les étudier dans leur pays natal. Il en a rapporté lui-même, en iS;^!. ou introduit vivantes depuis, un grand nombre de nouveautés parmi lesquelles nous notons les espèces suivantes JEchmea Drakcana, Ecuador, 1882. Ananas Al)acaxi, lin'sil, 1890. Anlhurium Antlrcanum, Colombie, iS-G. Anlliuiiuui Uochardi, Colombie, 1876. liomaiea Kallu-eyeri, Ecuador, 1878. Billbergia Breaulcana, France, 1884. — ve.xillaria, — 1889. — blireiana, — — Coburgia tricliroma spcciosa, Ecua- dor, i8:r). Caraguata Van Yolxcmi, Colombie, 1870. Coutarca Scherfliana, Colombie, 1876. Caraguala cardinalis, — — — sanguineu. — 1878. — Morreniaua, — — — conifera, Ecuador, 1880. — Audroana, Colombie, 1881. Eupatorium serrulalum, Uruguay, 1890. Epidendrum aracbnoglossum, Co- lombie, 1878. Genista Andreana, France, 18S6. Gynandropsis coccinca, Colombie, 18:6. Hcmitclia Paradte, Colombie, 187G. Hedera Ilelix aurantiaca, France, 1884. Ismene Andreana, Ecuador, 1880. Loasa vulcanica, — 1879. LatLyrus pubescens, Uruguay, 1870. Monnina obtusilolia, Colombie, 1876. Macroscepis trislis, Ecuador, i883. Nectandra angustifolia, Uruguay, 1802. Ncumannia arcuata, Colombie, 1876. Odontoglossum crispum Mariœ, Co- lombie, 1876. Onoseris Drakeana, Colombie, 1878. Oreopanax Andreanum, Ecuador, 1880. Philodendron gloriosum, Colombie, 187G. Philodendron Mamei, Ecuador, 1880. — Andreanum, Colombie, 1890. Podachii'nium andiuum, Ecuador, 1880. Passidora atomaria, Ecuador, 1880. Phyllanthus salviuîfolius, Colombie, 1880. Puya Gigas, Colombie, 1878. — pastcnsis, ColomI>ie, 1878. Pitcairnia Poortmani, Ecuador, 1882. Rubus nubigenus macrocarpus, Co- lombie, 1876. Streplosolcn Jamesoni, Ecuador, 1878. Stenomesson Ilartwcgii, Ecuador, 1878. Solanum Poorlmani, Ecuador, 1882. Scnecio sagiltifoliu.s, Uruguay, 1890. — leucostacliys, — — Sicana atropurpurca, Paraguay, 1890. Triteleia uniflora cœrulea, Uruguay, 1890. Tillandsia Arequitae, Uruguay, 1890. — microxiphion, Uruguay, 1890. Tillandsia Armada*, Colombie, 1898. — umbellata, Ecuador, 1884. — Duralii, Uruguay, 1890. — Lindcnilricolor, Ecuador, 1878. Tillandsia Lindeni violacea, Ecua- dor, 1878. Tournefortia cordifolia, Ecuador, 1882. Tydœa Cecilia;, Colombie, 187G. Yerbesina Mameana, Ecuador, 1882. Et beaucoup d'autres plantes parmi lesquelles de jolies Orchidées. L'une des plus belles d'entre les nouveautés découvertes par M. André, YAnthiu'iiim Andreanum, a lait sensation quand elle parut sur la scène horticole, et sa vogue dure toujours. Flouiculture régionale. — Paris est le débouché insatiable des plantes vertes ou fleuries, et des fleurs destinées, les unes au décor des jardins ou des appartements, les autres à la confection de bouquets, couronnes ou parures, pour la consécration de cérémonies et de fêtes publiques ou privées. De notre temps, le nombre des marchés aux fleurs parisiens a décuplé ; des magasins de plantes se sont installés dans tous les 5 10 FRANCE quartiers. Des charrettes de fleurs circulent dans les rues; des kiosques, des étalages sont aflectés au montage des bouquets à la main ; et l'on ne compte plus, nulle part en France, les circonstances ni les jours où la Fleur devient un hommage de politesse ou d'amitié, un symbole d'espérance ou de souvenir. Ou peut dire que la fleur n'est plus un luxe, mais un besoin entré dans nos mœurs. La passion des fleurs ne se refroidit pas en contre-saison. Aussi les praticiens ont-ils organisé des ateliers de forçage et des conser- vatoires, pour hàtcr ici, retarder là, de façon à pouvoir, en tout temps, donner satisfaction au goût du jour. La région parisienne, c'est-à-dire Paris et dix lieues à la ronde et notre région Sud, d'Hyères à Menton, suffisent à peine à répondre aux commandes. Télégraphe, téléphone et trains express son* ' auxiliaires rapides de cette élévation de l'esprit vers les beautés de l'art et de la nature. Un profane ne se douterait pas que notre capitale cache, dans les replis de sa ceinture, un pareil arsenal de serres et de bâches consacrées au forçage des Roses et des Lilas. L'humble Violette occupe des milliers de châssis, bénéflce de la famille du jardinier ou du maraîcher qui l'exploite, alors que l'aristocratique Orchidée arrive de Versailles et des environs, — au nord jusqu'au A'^ésinet, à l'est jusqu'à Ghàtillon, — et ne dédaigne plus l'éventairc du faubourg ou du marché. Parcourons un instant la banlieue parisienne et jetons un coup d'œil sur les jardins, modestes en apparence, mais riches en produit, des spécialistes : Avant de quitter la Ville, nous trouvons l'Avenue de Châtillon, produisant les Roses, les Orchidées, les plantes annuelles en pot, les arbustes de décor; La Glacière continuant ses Orangers, Grenadiers, Eugénias, Ganiellias, Myrtes et Nériums en caisse, y ajoutant les plus modestes Cyclamens, Pervenches, Héliotropes et Lantanas. Franchissons le mur d'enceinte : Bagneux se livre à la culture de l'Hotéia paniculé et au Muguet, au Rosier pour la vente de la fleur, à diverses plantes destinées à la (< fleur coupée ». Bagnolet et Rosny sont abondamment pourvus de Thym et de Buis à bordures, de Jacinthes parisiennes, de Staticés faux Arméria, de Roses Pompon de Bourgogne. Belle ville chauffe le Rosier et produit la petite Fougère. FIt,\.NCE OII Boulogne cl Billancourt approvisionnent le quai d'Anthémis, de Houvardias, de Pensées. Bourg-la Reine et Fontenay-aux-Roses lurceut ICEillct et la Violette et cueilleut les Roses des pépinières. Fouleuay l'ait, en plus, les Soleils vivaces, le Chrysanthème lacustre, la Pervenche, la Gentiane, le Saxifrage granulé double, l'Aspérule odorante. Brie-Comte-Robert prélève le droit du seigneur sur ses roseraies et le transmet aux parisiennes, le soir, par le « Train des Roses. » Charonne produit la fleur de l'Oranger sous verre, et ne perd pas de vue la petite plante marcliandc. Chevreuse, par ses fleuristes et les maraîchers, amène au marché la plante en bourriche : Pâquerette, Pensée, Julienne, Mignardise, Oïlillct de poète, Amarante, Pyrèthrc, Aubrietia, Alysse, Primevère, v-entiane, Hépatique, Saxifrage, Arabis, Myosotis, Réséda, Giroflée. Les plantes apportées au quai, en petites bourriches de 12 à 24 plants, comprenant Anthémis, Pélargoniums, Fuchsias, Pétunias, Ver^^.'nfs. Coléus. et autres espèces à parterre, sont l'œuvre des jardiniers de Bagneux, Malakolf, Montrouge et Yanves, un des quartiers les plus producteurs de l'horticulture populaire. Clamart et ses environs jusqu'à Bièvres fournissent les Violettes de Parme et des Quatre-Saisons, donnant l'hospitalité du châssis à l'Héliotrope, au Bégonia tubéreux, aux Fougères, à la Tubéreuse mexicaine et au Cyclamen de Perse. Colombes, Bois-Colombes, Taverny s'appliquent à la propagation des Bégonias, Gloxinias. Cyclamens, et de diverses Gesnériacées. Fontenay-sous Bois ajoute les Orchidées aux Violettes, la Primevère de Chine aux Œillets, les Cinéraires et les Calcéolaircs aux Narcisses et aux Jacinthes parisiennes, sans négliger les plantes vertes, les Fougères et les Montbretias. Grenelle cultive en grand les Cannas et les Pensées. Ivry a la renommée des Rosiers, des Œillets, des Lis, Jacinthes, Tulipes et Tubéreuses. Malakoff et ses alentours relèvent la vieille réputation des plantes vivaces de pleine terre, à feuillage ou à Heurs. Ses Chrysan- thèmes et la petite plante en bourriche y viennent à profusion. Montreuil inscrit plus de 600,000 francs au chapitre de ses recettes, Vendant aux marchands la série des plantes bulbeuses, qui s'étend du Galtonia à l'Ornithogale, de la Jacinthe parisienne au Lis, du Narcisse à la Fritillaire, soit en bulbes, soit en gerbes fleuries. Ajoutons la plante en pot : Primevère de Chine, Grenadier, Azalée, Hortensia. ..Et la fleur cueillie dans la grande serre, sur les Camellias, les Gardénias, les Orangers ! Et la grappe du Lilas blanchie sous 012 FRANCE bâche ! Et les capitules du Chrysanthème, passés au blanc, pour la Toussaint, dans les caves destinées à létiolatde la Chicorée sauvage! A Montrouge, un des centres pourvoyeurs du marché et des commerçants intermédiaires, se sont multipliées les bâches et les serres de Lilas, de Rosiers, de Nériums ou Lauriers roses, de l'Hotéia. du Stévia et les carreaux des plantes dites de jardin. Neauphle-le-Château fait le Glaïeul et les Reines-Marguerites. Neuilly sest créé ime réputation avec le Muguet. Picpus force le Réséda, les Giroflées (piarantaines ou parisiennes. Pierrefitte fait les Œillets de pleine terre, de toutes catégories. Le territoire de Romainville varie ses cultures : Azalées et Caraellias, Violettes et Giroflées, Œillets et Jacinthes parisiennes, et récolte la Rose Cent-feuilles. Saint-Mandé embaume sa clientèle avec les Giroflées et le Réséda. Sarcelles s'adonne au Cyclamen et au Montbretia. Santeny et Villecresnes forcent les Rosiers sous bâche. Sceaux et sa région fabriquent la plante dite de quai. Sèvres se livre à la multiplication des plantes vivaces, au forçage de l'Azalée, du Rhododendron, de l'Hotéia... Vanves chaufl'e les Rosiers, les Lilas, les Bouvardias blancs, les Primevères de Chine et crée des spécialités de plantes vivaces qui prospèrent dans un sol propice, au milieu d'une population horticole laborieuse. Verrières s'applique aux diverses Violettes des Quatre-Saisons. Le Vésinet prend de plus en plus faveur avec les Bégonias tubéreux, les Orchidées, les Broméliacées. Vincennes accroît le nombre de ses cultivateurs d'Azalées, de Bruyères, de Fougères, de Dahlias, de Cannas. Enfin Vitry, la pépinière de centaines de mille de Lilas destinés aux forceries françaises et étrangères, n'hésite pas à en démontrer l'application complète en soumettant, sous bâche, les Lilas de Marly ou Charles X, à la production de grappes virginales ou carnées destinées au grand marché parisien. En général, les arrivages de la province ont une origine de plein air qui les aguerrit aux fatigues du transport et leur permettrait de lutter avec nos cultures parisiennes sous verre, si celles-ci, venues hors saison, n'étaient pas abritées et presque à pied d'oeuvre. Le climat ou le sol permettent à Angers de vendre ses Roses en primeurs, Uoscolf ses Camellias en janvier, Angoulême ses Violettes de Parme en hiver, et Fontainebleau des Glaïeuls tout l'été. Sans nous attarder à ces exceptions, aljordons les rivages coquets et embaumés de la mer bleue. Depuis les premières tentatives de FRANCE 5l3 Uaiitonnet et Denis, à Hycres, d'Alphonse Karr, à Sainl-Uaphacl, jiis(iu"aux expériences de Charles Iluber, de Rossignol, de Solignae, à Cannes, Nice et Golfe-Juan, d'Henri ^'ilnlorin, à Antibcs, d'Edouard André, à Cannes, combien d'espèces végétales importées, étudiées et exploitées, pour la seule vente des fleurs ? Toute l'Europe s'y approvisionne. Quelle avalanche de petits paniers carrés, tressés en roseau, ou de caisses en bois cintré, recueillant des millions de fleurs isolées ou groupées par petites bottes, poignées ou douzaines, ou montées en bouquets et parures? Il y en a ainsi pour trois millions de francs par an. Pour répondre aux commandes de chaque jour. Rosiers, Orangers, Camellias, Mimosas, Jasmins, Œillets, Anthémis, Sauges, Giroflées, Violettes, Résédas, Pensées, Tlilaspis, Jacinthes romaines, Auénu^nes, Ails, Narcisses, Freesias, Ixias, Tubéreuses, Agapanthes, Bluets sont taillés, coupés, rabattus, replantés et multipliés à merci. Les premiers, arbrisseaux ligneux survivent à la taille et renouvellent leur floraison, ainsi que les Eupatoires, Pittosporums, Polygalas, Gardénias, Habro- thamnus, Véroniques, Passiflores, Ghoisyas, et le faux Poivrier ou Schinus Molle, aux grappes de perles rose corallin; les autres, plantes herbacées ou sous-ligneuses, disparaissent et sont immédiatement reconstituées par l'horticulteur. L'GuUet fournit un million de fleurs coupées, surtout la variété « Enfant de Nice. » Quant aux Roses, la Safrano domine : puis, Paul Nabonnand, comte Robrinsky, Lamarque, La France (pour l'hiver), Niel et Malmaison ; ces deux dernières en plein air ou sous verre. Le pays du soleil a, lui aussi, ses primeurs et ses forcerics de Roses, de Lilas, d'Œillets, de Jasmins, d'Anthémis, de Giroflées, de Vio- lettes, de plantes bulbeuses. L'arrondissement de Grasse est le centre des usines qui distillent les fleurs ou les feuillages des Orangers et Bigaradiers, du Myrte, des divers Jasmins, de la Cassie ou Acacia de Farnèse, du Géranium ou Pélargonium rosat, de la Violette, du Réséda, de la Sauge, du Thym, de la Lavande, du Lippia odorant dit Verveine citronnelle, du Basilic, de la Menthe, de la Mélisse et du Narcisse Jonquille. Grasse absorbe de cette façon 1,200,000 kilogr. de fleurs d'Oranger, autant de Roses ; 70,000 kilogr. de Violettes, autant de Jasmins ; 3o,ooo kilogr. de Tubéreuses, autant de Résédas, dans une année. Nous n'aurions garde d'oublier les Immortelles. Lancé depuis i8i5, l'Hélichryse ouGnaphale d'Orient a fini par se substituer aux Céréales dans les sols caillouteux de Randols, le Beausset. La Cadière, OUioules et Saint-Nazaire, près de Toulon, où il épanouit ses capitules coriaces et jaune doré. La production en est immense ; que l'on 33 Ol4 FRANCE juge d'après les funérailles nationales où les fleurs françaises ont été la sympathique expression des sentiments universels ! Le littoral est couvert de Violettes ; Grasse et Pégamas, entre autres, ne peuvent plus répondi*e aux commandes toujours pressantes. Les jardiniers de Toulouse et d'Angoulème se sont livrés à cette culture facile et lucrative, surtout en hiver, avec un simple abri vitré ; des maraîchers y consacrent jusqu'à 2,000 mètres carrés. Nous terminerons cette rapide revue florale par le dernier épanouissement de l'année, le Chrysanthème. Tout en gardant ses cantonnements et stations à Toulouse, Valence, Grenoble, Lyon, Ghàlon, Pai'is, Troyes, Bom'ges, Épernay, Nancy, jusqu'à Douai, Roubaix, Lille, Arras, la « Fleur d'or wa envahi le territoire, y faisant naître des spécialistes, des livres, des expositions, et passant du champ du repos au salon ou à la salle des fêtes avec un égal succès! Culture forcée des plantes à fleurs. Lénumération qui précède laisse entrevoir les spécialités et la localisation des cultures de plantes forcées à fleurir à contre-saison. Le forçage des flem's, industrie née avec le siècle, réclame un talent d'observation et des aptitudes spéciales chez les cultivateurs. Chaque espèce a son tempérament et sa manière de développer ses inflorescences. L'expérience, seule, indique au praticien les travaux préalables ou complémentaires de l'éducation première de la plante, de sa prépa- ration au sacrifice, en la laissant jeûner ou en l'engraissant, la taillant ou la conservant intacte, simplifiant ou multipliant les empotages , réglant les composts, les mouillages , obstruant ou favorisant les courants d'air et les rayons de soleil, et sui'tout fixant le degré graduel ou régulier de la température et la durée du supplice. Tout cela exécuté avec une surveillance continuelle et minutieuse. C'est mieux qu'une industrie, c'est un art ; en tout cas, c'est un travail utile à la population, et fructueux pour celui qui l'exerce. Veut-on quelques exemples ? Le Staphylier de Golchide, aux grappes nacrées, et la Viorne Boule de Neige, dont le nom est suflisamment caractéristique, fleurissent au bout de quinze jours, étant bien aérés, et se contentent de -\- 15°, tandis que le Lilas blanc se refuse au forçage, et que le Lilas rouge produit des grappes blanches, sous -j-So" pendant vingt'deux jours, sans redouter l'obscmnté. Au Gardénia et au Deutzia. le pincement de la jeune pousse voisine de la fleur empêche l'étiolement de cette dernière. Leur FRANCE 5l5 empotagc préalable aura moins d'une année de date, alors que les Pruniers et les Pêchers de Chine en exij^ent le double. Un mois de serre sullit à ICKillel, avec -f-C à 12", pour arriver à point; il i'audra quatre mois au Pélargonium, et une température initiale de -f- 8' qui sélevera à -|- 16°. Plus ligneux, IHortensia réclame +20" et six semaines de chaulle, une aération bien comprise et des arrosages au purin. Le Gloxinia, plus tendre, préfère des bassinages à l'eau dégoût. Capricieuse sur le calcaire, la Jacinthe de Hollande redoute les poteries neuves ou non baignées préventivement. La mise sur couche lui est indispensable, comme aux Tulipes hâtives, alors que la Jacinthe romaine peut s'en passer. Au-dessus de -|- 12". le Diélytra perd la Iraicheur de son teint. Le double de chaleur et Icngrais liquide favorisent l'épanouissement des thyrses charmants de IHotéia, tandis que la Violette de Parme dégage son parfum, tout l'hiver, sous un châssis froid. Le choix des variétés n'est pas une valeur négligeable, si l'on ne veut pas s'exposer à perdre temps et argent. L'duUet remontant s'épanouit docilement, à la chaleur artificielle. On n'éprouve aucune déception en choisissant parmi les suivants : Coloris blanc : La Neige, Madame Charles Molin, Miss Moore ; Carné : Enfant de Nice, Madame Dutfoy ; Strié : Madame Biessy. Giraud, Lalontaiue, William Ilarwey ; Canari : Comtesse de Paris ; Ridjané : Jean Sisley, Laurent Pellet; Rose tendre : Chateaubriand, Madame Ernest Bergman, Merveil- leux, Pierre Forelle ; Rouge : Alégatière, Jean-Pierre Nugue, Roi des rouges; Pourpre et violet : Docteur Raymond, Roi des Violets. Une Heur non moins fine et parfumée, le Muguet... fait remuer des millions de fraucs, en France, dont uu million pour la capitale. Comme lui, la Violette de Parme et d'autres variétés sont recher- chées, que le bou({uet soit ample... ou simple miniature. Le Cyclamen suit leurs traces, et tient sa place au salon cl dans les corbeilles de fêtes, après une élaboration de dix-huit mois à l'oilicine horticole. A côté de lobscur Réséda, aux senteurs agréables, toujours bien accueilli, le fleuriste de banlieue élève des Orchidées pour le Quai, à tout vent. La spéculation en a été d'autant plus fructueuse que la fleur, sur pied ou cueillie, « tient bien » ; jusqu'ici, elle était restée l'apanage de l'aristocratie. Il a fallu chercher des espèces avanta- geuses à cultiver pour le producteur, faciles à conserver par l'acheteur. 5l6 FRANCE Les genres Aerides, Cattleya, Cœlogyne, Cypripediiim, Dendro- biuiu, Epidondrum, Ladia, Lycaste, Masdcvallia, Odontoglossiim, Oncidiuni, PliaUvnopsis, à floraison souvent hivernale et parfumée, ont réalisé ce double désir. Déjà rOdontoglossum Alexandra?, hôte exclusif des serres basses, ajoute une note élégante aii bouquet de cérémonie, au service d'une table à la mode, à la toilette simple ou savamment combinée de la femme. Ah ! si Ton connaissait toutes les ressources, tous les secrets de lai't rafliné de la bouquetière ! A ses fournisseurs elle commande les fleurs qu'elle est certaine de faire valoir au magasin, par une appa- rence toute naturelle, ou montées en gerbe, en couronne fardée d'un simple nœud de ruban, ou jetées sur une "s^iilgaire vannerie. Et Tartiste chargé de décorer une salle de gala, de réception ? Avec quel sentiment délicat, il groupe les verdures et les fleurs ! Quel luxe de festons, de guirlandes et d'astragales chamarrés de Lilas, de Roses, d'Hortensias, d'Œillets, de Pivoines, de Camellias, de Boules de Neige, de feuillages et de Fougères... L'Horticulture peut produire à profusion. La consommation est en mesure de lui répondre. Combien d'espèces ont été essayées par le praticien ; une fois le stage fini, la situation acquise, combien de variétés passent chez le petit cultivateur et gagnent le Quai aux fleurs, l'étiquette du nom étant trop souvent dénaturée ou absente ? Combien de Rosiers ont été expérimentés avant que Ton classe, au premier rang de la forcerie, Rose de la Reine et Paul Neyron ; puis la France, Madame BoU, Jules Margottin, Captan Christy, Général Jacqueminot, Baronne de Rothschild, Merveille de Lyon, Duchesse de Cambacérès, Anna de Diesbach, Ulrich Brunner, Magna Charta, parmi les Hybrides; la Noisette Lamarque; Portland rose du Roi ; les Ile-Bourbon Mistress Bosanqiiet, Souvenir de la Malmaison ; les Thé Maréchal Niel, Niphétos, Safrane, Gloire de Dijon, Belle Lyonnaise, Madame Falcot, Homère, Papa Gonticr, PaulNabonnand, Madame Bérard, Madame Chcdane-Guinoisseau; le Bengale Sanguine et le Cramoisi supérieur? Hâter la floraison du Camellia est facile avec Alba plena, Eclipse, Lavinia Maggi, Variegata, Donckelaari, Nobilissima, Lcfebvriana, Chandleri elegans, Tricolor, Swetti de Colvillc, Iride. Au contraire, la prolongation ou le retard de' la floraison s'applirpic au Prince Albert, Mathotiana aUja, Henry Fabvre, la A'estale, Verschaflelti, Roljcrtsoni, Leeana superba, Valtevaredo, Innocenza, Candidissima. Parmi les arbustes élevés en terre de bruyère, l'Azalée ofl're de FRANCE 5l7 grandes ressources à la culture forcée ; en première saison : Madame Vander Cruyssen, Pauline Mardncr, Sigismond Ruckcr. Deutsche Perl. Punctulata, Versicolor, Xarcissiflora simple ou d(Mible. Eu deuxième saison : Bernhard Andi'ea alba, Apollon, Madcnioisellc Marie Planchon, Joseph Bernard, Alba speciosa plena, Phœbus, Camille Vcrvaene, Dame Mélanie, Paul de Schryvcr, Raphaël. Les Azalea Mollis, liliiftora et pontica, le Kalmia, lAndi'omcda se prêtent aussi à la culture hâtée. Dès novembre, les Rhododendrons précoces : Madame Masson, Glio, Boule de Neige, Altaclarense, Madame Wagner, Rembrandt, Vesuvius, Prince Camille de Rolian, Duc Adolphe de Nassau, Alexandina, Madame Bertin, Princesse Alice, peuvent être rentrés en serre et tenus au thermomètre. insensil>lcment jusqu'à + 24% au moment où le bouton s'entr'ouvre. Les Rhododendrons à retarder seraient : Député Georges Berger, Alexander Addie, Lefebvrianum, Evelyn, Madame Didier. Au Quai, vous trouverez à bonne heure les Pélargoniums grandi- flores Gloire de Paris, Vénus. Bosc, le Printemps, Gloire de Crimée. Le Lis de Harris, dit des Bermudes, épanouit sa corolle avant les autres espèces japonaises, sans réclamer beaucoup d'eau, contraire- ment au Richardia ou Calla d'Ethiopie. A partir de décembre, les Freesias pourront être mis à chaud à-f 18°, en plusieurs périodes, aussitôt que les feuilles commencent à s'allonger. Un bon compost ordinaire leur suflit, et une serre froide préalable, pendant que l'Amaryllis à rubans se nourrit dans la terre de bruyère et sur couche tiède de -{- 18°. Avant et après le forçage, le mode de végétation des Libonias et du Cytise élégant ou à grappes, de floraison précoce et abondante, autorise le pinçage des rameaux en sève, mais l'interdit au Chionanthe et au Dierville rose. A l'un, la chaleur artificielle ; à l'autre, une chaleur de fond, ou le châssis froid. Celui-ci réclame létoufl'éc, tel autre préfère une aération raisonnée. Ici, la sécheresse; là, une saturation réfléchie d'humidité.,, Ainsi que nous le disions, la pratique seule permet de connaître ces petits détails, qui ont leur imi^ortance pour les résultats. Sur tous les marchés, on rencontre des plantes bien dressées, parfaitement réussies, comme port et floraison ; la plupart du temps, le cultivatem' en ignore le nom, et il est bien rare qii'il confie à son voisin ses secrets de travail. Nous avons indiqué précédemment les principales localités renom- uiées pour leurs cultures forcées et la nature des végétaux traités de cette façon. 5l8 FRANCE r IX. — Etablissements horticoles. Le progrès de rhorticulture moderne marche parallèlement avec la prospérité des Etablissements qui multiplient et propagent les arbres, les arbustes et les fleurs. L'un actionne l'autre. Dans ce mouvement d'ensemble, la facilité des transactions commerciales apporte son tribut ; les pays jusqu'alors inexplorés se laissent fouiller à indiscrétion. Le jardinier, plus instruit, invente et crée lui-même des plantes nouvelles, répondant ainsi aux désirs d'un public toujours insatiable. C'est ainsi que se sont implantées, sur tous les points du territoire, des pépinières, des serres et des bâches dont l'exploitation est devenue une source de richesses de l'agronomie et de l'industrie nationales. Jetons un coup d'uni sur les principales branches de l'horticulture productive et commerciale, laissant de côté la section maraîchère qui fait l'objet du paragraphe YI (p. 424 et suivantes). Pépinières. — Vers la fin du siècle dernier, Orléans, Vitry-sur- Seine, Licusaint (alors Lieursaint), Metz, Bolhviller, Tarascon, Annonay, Angers étaient les principaux centres de pépinières. La Révolution ayant supprimé la célèbre Pépinière des Chartreux, installée sur l'emplacement actuel des Jardins du Luxembourg depuis i65o, l'État organisa quelques cultures au Roule, à Trianon, à Versailles, et le Ministre de l'Intérieur, François de Neufchàteau, adressa, le 22 fructidor an V, une circulaire aux préfets les invitant à créer des pépinières départementales. Quelques années plus tard, son successeur, Chaptal, demandait à en étendre les bienfaits aux arrondissements. Les administrations firent ensuite planter les routes et boiser les friches, choisissant des arbres fruitiers ou des essences industrielles. La guerre arrêta l'essor de ces beaux projets ; on revint aux pépinières libres. Des chefs de culture se dispersèrent et travaillèrent à leur compte, ou tenant une succursale, ou colportant les marchan- dises produites parles anciennes maisons. Mais un arbre ne se fabricpie pas dans le cours d'une année, comme les légumes et les fleurs ; la confiance du client ne s'acquiert pas de prime-abord, quelles que soient les bonnes intentions du cultivateur. Ces deux conditions entraînent fatalement une certaine lenteur dans les résultats financiers d'une jeune entreprise ; aussi voit-oa] FRANCE 5jg parfois des Ktablissements horticoles basés sur l'alliance du travail et de la finance. Enfin, après la période guerrière, les plantations reprirent leur cours. L'amélioration de la navigation, le développement du reseau de grandes routes et de chemins ruraux, et l'invention des voies ferrées à transport rapide modifièrent le système économique de l'exploitation commerciale des jeunes arbres. Les Établissements sérieux, qui ont pris pour base d'opérations la livraison de bons arbres, soigneusement déterminés, ont vu s'étendre leurs débouchés et, par suite, leurs cultures. Des centres, jouissant déjà d'une notoriété locale, ont acquis ensuite une réputation qui dépasse la frontière départementale ou nationale. Nous les rencontrons d'abord autour de Paris, région de Sceaux Bourg-la-Reine, Ghàtenay, Fontenay-aux-Roses ; région de Bougival' Saint-Michcl, Louvecicnnos; autour des grandes villes, Lvon' Bordeaux, Marseille, Nantes, Rouen, Lille et leurs départements,' approvisionnant les planteurs et les compagnies de transport. Au même titre, nous devons signaler les Pépinières de Versailles Tours, Nancy, Melun, Meaux, Mortefontaine, Betz, Noyon Fismes ' Ghâteau-Thierry, Suisnes,Troyes, Langres, Dijon, Besancon', Amiens Bernay, Lisieux, Gacn, Rennes, Gennes, Le Mans, Poitiers, Agen' Toulouse, Montauban, Montpellier, Gabannes, Trévoux, 'iJourg' Mâcon, Ghâlon, Sennecey, Limoges, Bourges, Montélimar, Bagnols^ sur-Gèze, Pierrelatte ou leurs parages, suivant les milieux plus ou moins favorables à la production et à la vente des sujets. En dehors des cultures générales, qui sont l'apanage des maisons anciennement établies, ou jouissant de capitaux sufiisants et d'un personnel expérimenté, des spécialités se sont localisées avec quelques fluctuations qui paraissent ou disparaissent de temps en temps. Ainsi, tout en cultivant la généralité des arbres et arbustes Orléans fabrique, par millions de sujets, les jeunes plants fruitiers,' forestiers, résineux, d'utilité ou dornement, par semis, bouture ou grefle, et les exporte dans les cinq parties du monde. LeGalvados, l'Eure, le Maine-et-Loire, les Vosges approvisionnent également les pépiniéristes et les forestiers de jeunes sauvageons semés en plaine ou repiqués en nourrice. Les arbustes de terre de bruyère et les Glématites sont produits de Paris à Versailles, d'Orléans à Nantes, sur le littoral de la Manche et de l'Océan. Au climat de l'Ouest reviennent les végétaux toujours verts. Les Rosiers à tige se cantonnent à Brie-Gomte-Robert, Angers, 020 FRANCE Lyon et leur voisinage. Les sujets nains sont écussonnés sur semis iVKs^lanticr, à Lyon, ou grefies sur racines par centaines de mille à Orléans et Olivet, ou sur bouture de Bengale-Thé à TSicc, Cannes et Golfe-Juan, toutefois par quantités plus modestes. D'immenses champs de Lilas sont en culture à Vitry et Ivry, aux portes de Paris, prêts à fournir la serre au forçage. Les arbres fruitiers en bonne, « marchandise marchande », se font à Yitry-sur-Seine, Doué-la-Fontaine, Blois, Cabannes et dans l'Aube, la Haute-Marne, la Somme, la Cùle-d"Or, Seine-et-Marne, Seine- et-Oise, le Doubs. la Haute-Saône, Saône-et-Loire, Ain, Rhône... Les arbres fruitiers dressés ou formés, à Paris, 13ourg-la-Reine, Chàtenay, Bougival, Louveciennes, Vitry, Suisnes, Troyes. Les arbres à cidre, en Normandie, en Bretagne, en Picardie, à Doué, Troyes, Gennevilliers, Chàtenay, Vallée d'Aunay, Vitry (Seine). Les Noyers grefïes se confinent dans Tlsère et l'Ain. Les arbres d'alignement sont en grande culture et les Conifères occupent les terrains sablonneux purs ou composés. Les Platanes prennent de la vigueur sur les sols irrigués de Chàteaurenard et Boulbon. Les Peupliers, élevés par milliers dans l'Aube, l'Yonne, la Marne, l'Aisne, Seine-et-Marne, Loiret, Sarthe, restent rarement invendus. Les Orangers et Citronniers, région de Nice, Cannes, SoUiès-Pont, La Crau-d'Hyères, et dans l'île de Corse, où résident encore des pépinières officielles, se greffent à l'air libre et en pleine terre. Le greffage de la Vigne, imaginé dans le but de lutter contre le phylloxéra, ayant réussi, cei'taines maisons ont modifié leur mode de travail, se consacrant à l'élevage de sarments ou de plants greffés. Au xviii« siècle, les premiers catalogues parus portent déjà l'em- preinte d'une grande loyauté dans les descriptions des végétaux et les relations d'affaires. Tels sont ceux des Frères Chartreux, à Paris; des frères Baumann, à Bolhviller ; de Simon Louis, à Metz ; de Charles-Thomas Alfroy, à Lieursaint; de Vincent Transon, à Orléans; des frères Audibert, à Tarascon; Jaccpiomet-Bonncfond, à Annonay; Cels, à Paris; Leroy, à Angers ; Baltet-Petit, à Troyes... Aujourd'hui, les dilhcultés de la main-d'œuvre s'accroissant et la cherté des salaires s'accentuant, le praticien a dfi simplifier les sys- tèmes de culture. Labour du sol à la charrue, arrosage à l'aide de réservoirs et d'irrigations, arrachage des arbres à la machine font partie de ces améliorations économicpies. Les procédés de multiplication par le semis, le bouturage et le greffage ont été perfectionnés et peuvent être pratiqués en toute saison, avec le concours d'étouffoirs, d'abris vitrés et de chaleur factice. FRANCE 521 Les tray.iiix de culture et d'entretien se font à la journée ou à la tâche. I/élendiic des pépinières franc^iises est d'environ 20,000 hectares. Le iliilTre total dall'aires dépasse certainement ôo millions de francs. Les bénéfices réalisés par l'impression des catalogues et circulaires, et par l'administration des Postes, et les compagnies de transport sont considérables. On évalue à 3, 000 le nombre des chefs pépiniéristes, en France, et à cent fois autant la totalité des ouvriers et apprentis ; ces chilVrcs ne sauraient être fermes, à cause des manouvriers supplémentaires, à l'époque des travaux de défoncement, d'arrosage et d'arrachage des plants. Les terrains affermés le sont par bail à long terme ou à bénéfices partagés. Le repos du sol s'obtient par la rotation des cultures, sans jachères ; après une pépinière, la terre se prêtera mieux aux emblaves de céréales, fourrages et autres plantes économiques ou industrielles. Floriculture. — La culture et le commerce des plantes et des floiirs sont queIi[ucfois l'annexe de la pépinière, l'auxiliaire du potager : ce qui nous intéresse ici, ce sont les établissements spéciaux D'abord les arbrisseaux et arbustes à fleurs sont élevés chez les ai'boriculteurs : les Lilas, Aubépines. Spii'écs, Diervilles, Géanothes, Staplt}iiers, Pivoines, Althéas, Cytises, Deutzias, Seringats, et les •''ustes verts. Le jardinier fleuriste s'approvisionne auprès d'eux. Il agit de même à l'égard des plantes de terre de bruyère, Azalées, Camellias, Rhododendrons, Kalmias, Andromèdes, Kricas, Lugénias, Hortensias, qu'il saura ensuite amener à fleur, en temps opportun. Quant aux Rosiers, souvent le fleuriste leur consacre une partie de son terrain ou de ses bâches à multiplication. Généralement, il préfère demander ses plants aux rosiéristes, ses confrères. L'œuvre capitale de la floriculture s'entend plutôt avec les plantes molles de pleine terre et tous les végétaux de serre. Les plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces sont cultivées aux environs de Paris, pour la vente de la fleur et la production de la graine; et en Provence, pour la fleur et la semence. Ce genre de culture nécessite un assez grand terrain, avec un certain nombre de couches, de châssis ou de bâches. Dans les pages précédentes, nous avons signalé les spécialités de la banlieue de Paris, pour les productions forcées ou de saison normale, nous n'y reviendrons pas ; ce sont des établissements de modeste apparence, fabriquant une quantité de végétaux et chez lesquels les négociants et les grandes maisons s'approvisionnent à l'occasion. 522 - FRANCE La province, — suivant l'expression consacrée — a des centres de production d'arbustes et de plantes qui méritent d'être cités. Les renseignements ci-après, recueillis hors du rayon de Paris, compléteront notre inventaire sommaire : Ajaccio. — Bulbes à fleurs, Cyclamens, Freesias, Lis, Pancratiums, Amiens. — Plantes de pleine terre, de serre et d'appartement. Angers et environs. — Azalées, Bruyères, Camellias, Gléthras, Gypérus, Erythrines, Ficus, Fougères, Gardénias, Grevilléas, Grenadiers, Dracénas, Hibiscus, Hortensias, Jonquilles, Hotéias, Kalmias, Araucarias, Œillets, Passiflores, Glivias, Orangers. Rynchospermums, Rhododendrons, Palmiers, Lauriers, Anémones, Violettes, Phormiums, Plantes vivaces. Avranches. — Œillets, Azalées, Camellias, Rhododendrons. Caen. — Anémones, Renoncules, Chama^rops, Pivoines. Châlons-sur-Marne. — Fuchsias, Pétunias, Résédas, Cannas, Glivias, Caladiunis, Bégonias, Plantes à feuillage et à mosaïculture. Châtellerault. — Bambous. Cherbourg. — Rhododendrons himalayens, Dracénas, Fougères, Ficus, Aralias, Phormiums, Fuchsias. Pensées. Dijon. — Pélargoniums, Verveines, Fuchsias, Pétunias. ÉplnaL — Plantes de parterre et de garniture. Fontainebleau. — Agapanthes, Cyclamens, Galtonias, Glaïeuls, Hellébores, Hortensias, Lis tigré, Pensées, Muguets. Golfe Juan. — Aspidistras, Ophiopogons, Palmiers, Aralias. Hyères. — Palmiers, Orangers, Nériums, Bambous, Arbustes et Plantes exotiques, Plantes grasses, Plantes bulbeuses. Ille-sur-Tet. — Mimosas, Violettes, Plantes vivaces. La Crau dHyères. — Palmiers, Orangers, Plantes bulbeuses, Bambous, Anémones, Giroflées, Muguets, Violettes. Le Havre. — Plantes de garniture, de parterre et de salon. Le Temple -sur- Lot. — Plantes aquatiques. Lille et environs, — Pélargoniums grandiflore et zone. Bégonias, Fuchsias, Cannas, Dahlias, Glaïeuls, Chrysanthèmes, Glivias, Plantes bulbeuses et de décor. Nouveautés. Lyon et environs. — Bouvardias, Cannas, Dahlias, Pélargoniums, Pétunias, Verveines, Fuchsias, Lantanas, Nériums, Plantes de corbeilles et de décor, Plantes aquatiques (à Oullins). Marseille. — Bégonias, Gcsnérias, Glaïeuls, Cyclamens, Richardias, Ophiopogons, Agaves, Aloes, Plantes vivaces. Melun. — Glaïeuls, Ognons à fleurs, Clirysanlhèmes, Fuchsias, Ver- veines, Plantes vivaces ou annuelles, Plantes de garniture. Milly. — Plantes aromatiques et médicinales. FRANCE 523 Montpellier. — Nériums, Ghrysanthcracs, Dahlias, Cannas. Moulins. — Amaryllis. Orchidées, Broméliacées, Fougères, Azalées, Gaiiiellias. llhoJotlcuJrons, Béj'uuias, Nouveautés. Nancy. — Pélargouiums, Pétunias, Fuchsias, \'crvcincs, Bégonias, Glaïeuls, Montbretias, Delphiniums, Streptocarpus, Plantes d'appartement et de garniture. Nantes. — Arbustes de terre de bruyère, Araucarias, Plantes bulbeuses et autres de pleine terre. Nice et région. — Primevères, Œillets, Cinéraires, Nériums, Gre- villéas. Orangers. Scabicuses, Muguets, Plantes bulbeuses. Jacinthes romaines, Araucarias, Arbustes australiens. Orléans. — Azalées, Pivoines, Pélargoniums, Hortensias, Bruyères, Ghoisyas. Tritomas, Fougères rusticpies, Plantes vivaces. Poitiers. — Araucarias, Fuchsias, Cannas, Pétunias, Verveines, Goléus, Salvias, Fougères, Broméliacées, Nouveautés. Reims. — Plantes de parterre, de décor et d'appartement. Rennes. — Plantes de serre, à lleurs, et à l'cuillage ornemental. Rouen. — Azalées, Camellias, Rhododendrons, Orchidées, Fuchsias, Broméliacées, Fougères, Pélargoniums, Nouveautés. Saintes. — Glivias, Bouvardias. Hortensias, Aspidistras, Tritomas, Aralias, Dracénas, Broméliacées, Pensées. Saint-Clément (Maiuc-ct-Loire). — Azalées, Hotéias, Aspidistras, ilhododendrons, Araucai'ias. Toulon. — Jacinthes romaines. Toulouse. — Chrysanthèmes, Dahlias, Cannas, Violettes, Plantes de serre et de pleine terre. Troyes. — Dahlias. Cannas, Chrysanthèmes, Glaïeuls, Œillets, Pélargoniums, Plantes annuelles ou vivaces. "Versailles. — Plantes de serre chaude, tempérée ou froide. Azalées, Orangers, Rhododendrons, Kalmias, Camellias, Orchidées, Broméliacées, Fougères, Dracénas, Palmiers, Phormiums, Crotons, Ficus, Aspidistras, Anthuriums, Caladiums. Ama- ryllis, Cyclamens, Asparagus, Plantes d'appartement. L'exploitation d'un fleuriste commercial nécessite une certaine mise de ionds, un outillage bien entretenu et, avant tout, une direction intelligente et active. Le patron demeure à l'établissement ; les ouvriers, employés et apprentis restent au dehors, sauf quelques-uns pour les travaux du soir et la sui've illance de nuit. Un matériel solide et en bon état comprend habituellement : Des serres, bâches, châssis et cloches, pour la multiplication et la conservation des vésfétaux : 524 FRANCE Des appareils de cliaiifragc et d'arrosage et leur alimentation ; Un outillage de culture et de transport ; donc, cheval et voiture; Des claies, toiles, paillassons', tuteurs et baguettes de palissage; De la poterie : terrines, pots et godets ; caisses et bacs ; Des terres de bruyère, terreaux, composts, engrais, fumiers, etc. La confection des bouquets et parures de fleurs nécessite des bâtiments et des accessoires particuliers. Le personnel doit savoir entretenir et réparer l'outillage. La production des plantes sera combinée de façon à pouvoir approvisionner les diverses époques de vente, les fêtes, les mar- chés, etc., et à alimenter l'entreprise et la garniture des parterres et des corbeilles fermes ou renouvelées des parcs et des jardins d'agrément, ainsi que le décor des appartements. Graines. — La semence est un facteur puissant de l'horticulture pratique. Potager, pépinière, parterre, serre ou orangerie trouvent dans les graines le point de départ de l'œuvre culturale. Tout le monde sait combien est précieuse la semence de légumes, d'arbres ou de fleurs que l'horticulteur confie à la terre. Il est absolument nécessaire que la graine soit saine, pure de race et qu'elle possède toutes les chances de germination. On l'obtient dans ces conditions en la récoltant soi-même ; sinon il convient d'en remettre le soin à une personne de confiance, capable de vous en garantir l'identité et la qualité. Nous avons dit que le maraîcher réservait un emplacement à ses porte-graines. Le fleuriste prend les mêmes précautions ; l'un et l'autre doivent être certains de la valeur des graines ou des jeunes replants quils vont cultiver ou livrer à leur clientèle. Le pépiniériste ne trouve pas aussi facilement à faire ses provisions de semences. Il lui faut de grandes quantités de pépins, de noyaux, d'osselets, de glands, de noix, de samares... enfin de tous les principes du semis d'arbres et d'arbustes. Des intermédiaires se chargent de les lui procurer ; il n'aura pas moins les opérations préalables d'hivernage et de stratification. A proximité des centres d'éducation des plantes, le métier de ramasseur de semences, dans les bois, les haies, les friches, les parcs et les jardins est assez lucratif. Cependant, en même temps, une industrie s'est créée, la graineterie ou graineric ; elle a pris des proportions considérables. Son but est de cultiver ou de faire cultiver des types de plantes qui deviendront des porte-graines, d'en récolter la semence et de la livrer à leur clientèle. FRANCE 5-20 En dehors des graines, ces maisons s'occupent d'ognons, de l)ulbes, (k rhizomes, de tubercules, jus(fu'aux jeunes replants et au blanc de Champignon. Elles ont à leur service des employés chargés de fournir la matière première à la succursale, d'en surveiller la culture et la sélection, de contrôler la récolte. Malgré les contrats signés à lavance. la loyauté doit présider de part et d'autre à ces transactions. Le directeur des cultures sait éviter les croisements fâcheux et les hybridations inutiles ou nuisibles, en plaçant à une distance raison- nable de leurs congénères les plants reproducteurs des espèces sujettes à ces causes de dégénérescence. D'autre part, la nature différente des sols et des climats réclamés par chaque sorte de plante ne permet guère de grouper, sur un point unique, une exploitation de ce genre. Au contraire, le service commercial et la manipulation des marchandises, nettoyage, épura- tion, paquetage, vente, expéditions..., peuvent être réunis. Aussi, les établissements d'une certaine envergure ont-ils des succursales ou des tenanciers sur plusieurs points de la France, même en Algérie, en Australie, au Japon, aux Etats-Unis... où les espèces sensibles à notre température variable peuvent arriver à la maturité complète des éléments aériens ou souterrains de repro- duction végétale. La production des semences s'est ainsi disséminée sur notre terri- toire, tout en fondant, ça et là, des établissements sérieux qui s'y livrent et en font commerce. Combien de noms honorables ont surgi, transmettant une réputation intacte à leurs successeurs ! Vilmorin, Jacquin, Bossin, Loucsse, ToUard, Thiéry, ïripet, Simon, Jacquemet-Bonnefond, Guénot, Loise, Duvivier... appartiennent à l'histoire de la grainerie française. Un exemple frappant de la science héréditaire, de la loyauté proverbiale, et dune renommée qui plane sur les Deux-Mondes, n'est-il pas fourni à chaque génération par la famille de Vilmorin ? Depuis son alliance avec les Andrieux, en 1774? sur remplacement actuel du siège social, à Paris, son extension est parlante. i*^ Jardins d'essais , magasins d'approvisionnements et bureaux d'expéditions à Reuilly, reliés à une gare de chemin de fer ; 2^ Champs d'expériences et de production florale ou maraîchère à Verrières, tenant à un parc d'arbres d'ornement ou forestiers. N'avons-nous pas dit (page 297) qu'un des Vilmorin avait donné à l'Etat, en 1826, le domaine des Barres, oîi se trouve installée l'Ecole forestière de ce nom ? S"' Ferme de Saint-Fiacre, consacrée à l'étude comparée des Céréales, 5a6 FRANctr des Fourrages, des Betteraves et autres plantes de grande culture, relativement à la qualité et au rendement ; 4'' Station d'Antibes, peuplée de végétaux qui ne pourraient devenir prolifiques et féconds, sous un ciel moins clément. Ajoutons un matériel approprié à la ventilation, au triage, au criblage, à lemmagasinage des semences et à la préparation des commandes, etc. Un pareil développement de moyens d'action a forcé la création d'annexés, qui sont à la fois le corollaire et le moteur de la prospérité générale. Station d'essai des semences, constatant leurs facultés germi- natives. Laboratoire d'analyses, titrant la richesse alimentaire ou industrielle de la récolte. Ateliers de peinture et de modelage, fixant le portrait des plantes florales ou maraîchères, en instance ou en délibéré. Galerie-musée d'échantillons, de collections et de spécimens. Gaves, souterrains et sous-sols destinés aux tubercules, racines, bulbes, rhizomes, plants, porte-graines, etc. Imprimerie affectée aux rapports d'intérieur, aux étiquettes, aux indications imprimées sur les sachets de graines ou de bulbes.., Atelier des racommodeuses de sacs. Magasin pour les préparations, combinaisons et mélanges des semences destinées aux prairies et aux pelouses de jardin. Quel chemin parcouru, depuis le Gatalogue de 1771, et celui de 17^8 « à l'enseigne du Goq delà Bonne-Foi, près l'Arche-Marion... chez les sieurs Andrieux et Vilmorin, Marchands-Grainiers-Fleuristes et Botanistes du Roi et Pépiniéristes »... jusqu'au Gatalogue descriptif moderne et aux ouvrages ou albums instinctifs, illustrés en noir ou en couleur, publiés aujourd'hui par la maison Yilmorin-Andrieux etG"=? Cet établissement unique n'a pas cessé de vivre et de fonctionner sur ses propres ressources. L'augmentation du personnel a marché parallèlement avec l'accrois- sement des affaires. Les quelques garçons de magasin d'il y a i5o ans, sont devenus plus de 5oo employés : jardiniers maraîchers ou fleuristes, expéditionnaires ot expéditeurs, inspecteurs de cultures, voyageurs, comptables, paqueteurs et emballeurs. Les plus capables deviennent chefs de section ou de service, et intéressés dans les bénéfices, par un système ingénieux et pliilanthropique. C'est la véritable association syndiquée du travail, de l'intelligence, du capital, de l'épargne et des services rendus. PUANCË 527 Les chcl's lie la maison MIniorin, successivement appelés à faire partie des jurandes Sociétés d'agriculture et d'horticulture, n'ont jamais manqué de communiquer à leurs collègues le résultat de leurs recherches culturales ou de sélection, de fécondation ou d'application. Voici, d'ailleurs, un résumé des conrpiétes et des trouvailles les plus récentes, inédites, gagnées ou propagées par cet établissement : Légumes et grande culture. Betterave jaune des Barres. M. Vilmo- rin, pèi-e, 1840. Basilic lin violet nain compact, 1892. Betterave jaune g'' de Vauriac, 18S9. Carotte r"^' à forcer, parisienne, 1889. Céleri Pascal plein blanc, 1890. — plein blanc court à grosse côte sans drageons, 1877. Céleri plein bl. doré. C. Chemin, 1884. Chou Express, 1887. — de Bruxelles demi nain de la Halle, 1888. — Cabus panaché, 1893. Courge baleine. Haricot nain mange-tout extra hâ- tif, 1887. — Shah de Perse, 1S90. — Mange-tout de St-Fiacre, 1893. Fleu Ancolie bleue double, 1882. — — à fleur blanche, 1884. Benoite écarlate semi-double àgrande fleur, 1878. Calcéolaire ligneuse hybride perfec- tionnée variée, 188G. — hybride le Vésuve, 1891. — • — laPIuied'or,i89i. Capucines hybrides de Mme Gun- ter, 1894. Chrysautlicmc vivace Gerbe d'or. Célosie à panache naine variée, 1898. Cinéraire hybride pyramidale, 1889. — — à grande fleur blanche, 1878. Coquelicot japonais pompon var.1884. Coquelourde rose du ciel pourpre, 1860. Godélia rubicond éclatant, 1894. — duchesse d'Albany nain br pur, i885. — doub.pyramidal carmin, iSgi' Leplosiphon hybride, 1860. Lunaire annuelle à grande fleur pour- pre, 1894. Lupin polyphylle blanc pur, 1893. Nierembergia frutesccns albifl., 18S6. Œillet de Chine double rouge écla- tant, 1890. — de poète rouge éclatant, 1875. Laitue Merveille des 4 saisons, 1881. — Romaine Ballon, i883. Melon Olive d'hiver, 1889. Navet de Milan lilanc, 1893. Pissenlit amélioré à larges f", 1860. — — à cœur plein, 1869. — chicorée, 1891. Pomme de terre g" sans pareille, 1893. — Reine des Polders, 1893. Potiron bronzé de Montlhéry, 1894. Radis noir long d'été, 1888. Tomate Mikado écarlate, 1890. Avoine jaune géante à grappes, 1891. Blé hybride Dallcl, i883. — — Lamed, i883. — — Bordier, 1889. — barbu à gros grain. 1890. Seigle géant d'hiver. RS. Œillet d'Inde, la Légion d'Iionn., 1893. Œillet marguerite nain tige fer, 1^92. Pâquerette double à feuille tuyautée variée, i885. Pavot safrané double, i885. — maculé double, 1892. — tulipe (Papavcr glaucum). Pied d'alouette de la Chine à grande fleur nain compact bleu, 1894. — de la Chine à grande fleur bleu faïence, 1891. Primevère du Japon panachée, 1887. — de Chine frangée rouge vif plusieurs autres coloris, 1877. — de Chine frangée variable (mutabilis), 1889. — do Chine r^' velouté, 1889. — — géante, diverses nuances, 1893. Rcine-Mai"guerite blanc"" print", 1891. — Reine des Halles, 1889. — Comète géante bl'pur,i893. — Comète, coloris divers, 1890-91-92. Réséda odorant pjramidal nain compact, 188O. Tageles signala pumila, i863. Zinnia élégant double à grande fleur, plusieurs coloris nouveaux, 18S8. I 528 FRANGE De fortes et sérieuses maisons de graines se sont fondées encore à Pai'is et en province, guidées dans leur choix par les facilités d'approvisionnement et par les spécialités résultant de la nature du sol et du climat. La région parisienne foiunnille de jardiniers, de fleuristes et d'agriculteurs inféodés aux grainiers. L'Anjou et le Maine opèrent sur de vastes surfaces, avec les Haricots, les Fèves, les Pois, les Navets, les Rutabagas, les Choux et Brocolis de toutes sortes, les Carottes, les Ognous, les Chicorées et Poireaux, les Ails et Echalotes. Le Nord a les Betteraves et autres espèces de grande culture. La Provence cumule les plantes annuelles et les légumes, les pépins et les noyaux à Saint-Remy; les Primevères de Chine, les Cinéraires à Nice ou Antibes ; les plantes bulbeuses, les arbres et arbustes exotiques à Hyères et à Cannes; les Fèves, Haricots, Pois, Radis, Salsifis et Poireaux à Marseille. Nîmes se lance dans les graines potagères et fourragères. Montpellier récolte des semences de Vignes, d'arbres rares et de Conifères étrangers, sans compter les espèces de vente courante. Toulouse cherche à l'imiter avec les végétaux ligneux ou heilv es. Bordeaux ajoute les Conifères aux graines d'arbres et de plantes Les Ardennes et le Centre ont des établissements importants qui savent réunir avec ordre les différentes espèces agricoles, les scnAonecs potagères, florales ou forestières. Un des groupes les plus actifs et les mieux placés, réside à Lyon.i aux environs. Ici, les grainiers, négociants ou producteurs s'attachent aux semences des champs, des jardins, des serres, des prairies, des bois et des pépinières. Les ognons et bulbes, les rhizomes et tubercules viennent grossir les provisions du marchand. Nous ne poursuivrons pas plus loin notre exploration. Chaque département a ses types et ses habitudes de culture et de production. Partout on rencontre de modestes cultivateurs qui travaillent exclusivement au profit de maisons de gros, d'après une convention acceptée à l'avance. Ils ne publient aucune circulaire, préférant même ne pas se faire connaître. D'autres, non moins ignorés, producteurs ou courtiers, viennent dans les magasins offrir leur marchandise, fruit de leur récolte ou de leur trafic. Enfin, les petites localités ont souvent des familles qui cultivent les plants de légumes, les arbres et les fleurs, •^- y ajoutant la graine — et qui entreprennent le dressage et l'entretien des jardins. FRANCE 529 X. — L'Art des Jardins. L'Art des Jardins ! Quel sujet magnifique à étudier ! Quels progrès à enregistrer chez nos artistes nationaux, depuis la période classique, illustrée par le Parc de Versailles, chef-d'œuvre de Le Notre, jusqu'à l'Kcolc paysagère s'inspirant des beautés et des harmonies de la Nature, et les résumant dans son triomphe moderne : les Jardins de la Aille de Paris ! Il s'agit d'en exposer rapidement les origines et les résultats. Nous en confions le soin à l'un des plus brillants collaborateurs de l'Édilité parisienne, M. Edouard André, dont le talent a été consacré par la création de parcs modèles, publics ou privés, dans les Deux- Mondes, et par la rédaction d'une œuvre magistrale : Traité de la composition des Parcs et des Jardins, la plus artistique, la plus précise et la plus littéraire qui ait jamais paru. Nous donnons la parole à notre ami Edouard André : « Depuis la Renaissance, l'Art des Jardins a toujours été en honneur dans notre pays, mais c'est surtout depuis un siècle qu'il a pris son plus grand développement. « Des parterres de broderies, dessinés par Claude Mollet à Fontainebleau, en passant par les grandioses conceptions de Le Nôtre, contemporaines de Louis XIY, et qui ont mérité ajuste titre le nom de « style français », il n'y a pas eu de transition graduée jusqu'aux Jardins paysagers, si répandus maintenant et improprement appelés « Jardins anglais ». On sait, en eflet, que l'art d'imiter la nature dans ses plus jolies scènes a pris naissance, en France, dès le xvii« siècle. Du Fresny, qui l'imagina, ne put voir son rêve réalisé que par de rares exemples, tellement, à cette épocfue, l'empire de la règle et du compas s'étendait partout sans conteste. « Il fallut que, vers la fin du règne de Louis XV, les préceptes de l'art de composer artificiellement des paysages « naturels », décrit et chanté par les prosateurs et les poètes anglais, codifié par l'un d'eux, Whately, fit sa rentrée chez nous, sous l'inspiration de Morel {Théorie des Jardins, 1776) et du marquis René de Girardin (Composition des paj-sages, 1777). Le nouveau style, adopté par la mode, célébré en vers classiques par Delille, acquit bientôt une grande vogue, en passant par des transformations variées. « En 1779, le comte d'Artois plantait Bagatelle, actuellement renfermé dans le Bois de Boulogne ; c'est vers le même temps que Carmontelle dessinait Mousseaux (aujourd'hui le Parc Monceau, 53o FRANCE à Paris) ; la reine Marie-Antoinette se plaisait à emljellir le Petit- Trianon, à Versailles ; M. de Laborde, fermier général, avec l'aide du paysagiste Hubert-Robert, créait Méréville, près d'Angerville, en Beauce, et détournait la rivière La Juinc pour arroser son parc. Nous ne parlons pas d'autres propriétés moins célèbres où ces exemples furent imités. « Pendant la tempête révolutionnaire, le Directoire et le Premier Empire, quand lEurope entière était en armes, il ne s'agissait guère de créer des Jardins. On cite cependant l'impératrice Joséphine qui s'adonna à cet art charmant, si bien approprié aux grâces de la souveraine, lorsqu'elle dessina le Parc de la Malmaison, avec l'aide de l'architecte Berthoud. « Tous les plans qui nous viennent de cette époque indiquent une oblitération singulière de ce bon goût qui avait guidé les conceptions artistiques de Morel et de Girardin, inspirées par un réel sentiment de la nature. On ne pouvait guère leur reprocher, à ces véritables artistes, qu'un certain abus des ornements du genre allégorique et sentimental ; l'organisation des paysages artificiels révélait, chez eux, non seulement le talent d'observer les beautés naturelles, mais celui d'en réaliser d'heureuses imitations. « De la fin de lEmpire à la Restauration, l'Art des Jardins semble relégué à un plan très effacé. Il fallut l'ouvrage très estimé de Gabriel Thouin (Plans raisonnes de Jardins, 1819), pour renouveler le goût et exercer une influence considérable, qui dure encore aujourd'hui. Dans les compositions de cet artiste, le tracé, pour la première fois, pi-end une place prépondérante. Une allée de ceintm'e enveloppe la propriété et les autres voies de promenade lui sont subordonnées, en prenant des com-bes harmonieuses ; les vTies inté- rieures et extérieures sont réservées avec soin et représentées par le dessinateur, au moyen de petits croquis en perspective sur la marge des plans. Mais quelques-unes de ces qualités dégénérèrent en défauts, lorsque la multiplicité des allées vint embrouiller la prome- nade, coupant brusquement les scènes qui am^aient pu présenter de l'ampleur et de l'harmonie, et reléguant le détail au second plan. « Thouin devint chef d'école, on peut dire, à son insu. L'agréable ordonnance de ses compositions suscita une pléiade d'imitateurs, dont plusieurs vivent encore et ont servi à vulgariser son nom et sa méthode. Nous disons « méthode » avec quelque regret, parce que, selon nous, tout procédé uniforme doit être proscrit de l'Art, surtout lorsqu'il s'agit de la reproduction des scènes choisies de la nature qui, elle, ne se répète jamais. « Pendant plus de vingt ans, c'est-à-dire sous la Restauration et le France 53i règne de Louis-Philippe, de nombreux parcs et jardins furent créés en France, tous n'obéissant pas, sans doute, aux idées de Tbouin, mais s'en inspirant plus ou moins. On cite, de cette époque : Saint-Oucn, à M"'*' de Cayla ; le Jardin de TElysée-Bourbon, composé par Bellangé ; Fromont, à M. Soulange-Bodin ; Sceaux, ù l'amiral ïchitchagoiT ; YiHeneuvc-l'Etang, à la duchesse d'Angoulème ; Dampicrre, au duc de Luyues (partie moderne), et bien d'autres parcs dignes des traditions de la belle époque. Mais les jardins de faible étendue étaient dessinés prescpie au hasard et les plans de ce temps, qui nous sont parvenus, ne trahissent pas une grande fertilité d'imagination chez leurs auteurs. «Avec le Second Empire, nous entrons dans une toute autre période de l'Art des Jardins, celle qu'on pourrait appeler lapériode décorative. Dès qu'il fut décidé que Paris serait transformé ; que ses vieux quartiers compacts et malsains seraient éventrés par des boulevards plantés ; que des parcs et des jardins publics seraient ouverts, la verdure et les fleurs se répandirent à flots dans la capitale. C'est à cette œuvre considéral)le que M. Varé d'abord, au Bois de Boulogne, puis M. Alphand, pour la totalité du Service des Promenades et Plantations, se consacrèrent avec ardeur. Pendant dix-huit ans, on vit surgir successivement du sol parisien : le Bois de Boulogne, le Bois de Vincennes et le Parc Monceau rajeunis; les Parcs des Butte s-Ghaumont, de Montsouris, et de nombreux jardins (nommés squares), créés de toutes pièces, sans parler d'une multitude de voies plantées. Le tout charmait les regards et appointait la santé : on put appeler les nouveaux jardins, comme à Londres, « les poumons de la Cité ». « Sous l'impulsion féconde de M. Alphand, ingénieur habile, admi- nistrateur consommé, homme de goût, un personnel enthousiaste d'horticulteurs et de paysagistes se partagea la besogne, et l'on peut dire que l'horticulture municipale, à Paris, conquit une renommée universelle, créant, à défaut d'enseignement spécial, une sorte d'école, de tradition d'art qui franchit rapidement les limites de la France et même celles de l'Europe. « Comment se caractérisait le genre nouveau qui avait conquis en si peu de temps sa réputation ? Nous l'avons qualifié de genre « déco- ratif ». En efl'et, il procédait tout autrement que les genres qui l'avaient précédé. Au lieu des allées plus ou moins étudiées, sinuant à l'excès sur des terrains plats ou assurant simplement l'accès des scènes intéressantes, les chemins devinrent eux-mêmes un ornement par la grâce de leur tracé, le balancement harmonieux de leurs courbes. De plus, l'art d'onduler la surface du sol, que Paxton 532 FRANCE avaif'pressenti en Angleterre, qiie MM. Biihlcr et Yaré avaient timidement essayé en France, fut largement développé par le jardinier en chef de la ville de Paris, M. Barillet-Deschamps. Il ne craignit pas d'accentuer les reliefs des pelouses et des massifs. Sous le nom de «vallonnement », le nouveau procédé se répandit avec rapidité, donnant an sol des aspects attrayants, lorsqu'ils n'étaient pas exagérés ou mal en situation. Ces artifices de niveaux servaient à augmenter la hauteur apparente des nouvelles plantations ; à faire surgir plus vivement les arbres isolés, les Conifères surtout, du niveau des gazons ; à rapprocher de l'œil et à faire valoir les masses florales ; à onduler gracieusement les fonds de pelouses, en les relevant vers leui's extrémités plantées. « On ne craignit même pas d'appliquer le système aux plus petits jardins, parfois au détriment du bon goût et le plus souvent de la bonne culture. <( La richesse croissante de la flore exotique, arborescente et arbus- tive, favorisait singulièrement cette mise en scène. De i85oài869, on peut dire que les introductions de plantes nouvelles d'ornement furent plus nombreuses qu'elles ne l'ont été dans aucune autre période. Comment résister au désir de mettre à profit tant et de si précieux éléments ? Non seulement les espèces rustiques, sous notre climat, furent toutes essayées, dès qu'elles présentaient des formes ou des couleurs séduisantes ; non seulement les plantes anciennes de nos jardins d'amateurs, sélectionnées et perfectionnées, furent mises à contrilDution, mais la Flore tropicale elle-même entra bientôt en jeu. Toutes les plantes de serre qui purent être livrées au plein air devini'ent l'objet d'essais multipliés. De cette époque date la culture estivale des Canna, Caladium, Ficus, Wigandia, Solanum, Bégonia, Dracœna, Musa, Coleus, Montagnoa, Verbesina, Philodendron, Palmiers, etc., etc. « Les « plantes à feuillage ornemental » étaient nées et l'on voyait, chose peu commune, deux auteurs puJîliant le même jour, sur ce sujet nouveau, chacun un volume qui, l'un et l'autre, furent vite épuisés par les amateurs de jardins. « Les parcs et jardins publics de Paris eurent de nombreux imitateurs en province. A Lyon, le parc de la Tête-d'Or, dessiné par M. Biihlcr, fut l'objet d'une sollicitude particulière de la nnmici- palité, qui tint à honneur de voir son parc aussi bien tenu et peut- être plus fleuri que les plus belles parties de la métropole. Rouen, Lille, Tours, Angers, Caen, Nantes, Troyes et nombre d'autres cités suivirent le mouvement. Les « Sul^tropical Gardens » de Londres furent la répétition des jardins à feuillages d'ornement de Paris. FRANCE 533 « Pendant ce temps, de grandes et belles propriétés privées se créaient partout en France. Les parcs de Ferricres, Grosbois, Armain' villiers, Saint-Gratien, lloc([uencoiirt, Verveine, Les Touches, Mouchy, Mello, Le Ludc, Le Mortier, Ognon, Laversine, etc., etc., peuvent être notés au passage. Mais combien d'autres, que nous ne pouvons citer ici, mériteraient encore une mention et une visite ? « Puis, le renom de ces riantes créations s'étendit au loin. Les artistes de la nouvelle école, comme jadis on l'avait vu au temps de Le Nôtre, furent appelés à l'étranger, soit librement par les parti- culiers, les villes, les gouvernements, soit par la voie des concours, dans lesquels ils curent des succès répétés. En Russie, en Autriche, en Angleterre, en Italie, en Suisse, en Luxembourg, en Danemark, en Espagne, en Portugal, en Belgique, en Egypte, en Turquie, en Bulgarie, à Madère, au Brésil, dans l'Uruguay, dans la République Argentine, etc., etc., les architectes-paysagistes français ont été et sont encore fréquemment demandés et toujours estimés. « Est-ce à dire que, seuls, ces spécialistes aient le monopole du goût et du savoir ? Non, mais l'écho de la faveur qu'ils ont conquise, il y a vingt ou trente ans, s'est répercuté au loin et il dure encore. La cause en est assez naturelle : le sentiment décoratif, si développé en général dans l'artiste français, surtout dans ce que cet art a d'un peu forcé et théâtral, s'est conservé avec toute sa sève dans les paysagistes contemporains de l'époque dont nous venons de parler, et la tradition a été transmise à la génération actuelle, sans trop s'aifaiblir. Mais nous faisons un grave reproche à cette tradition, c'est d'avoir, comme nous le disions pour l'époque de Thouin, tourné au « cliché ». Faute d'un enseignement précis, et malgré l'influence que quelques ouvrages consciencieusement écrits ont pu exercer sur ceux qui se livrent à cet art en France, la « fabrication des jardins » est devenue souvent empirique. Bien dessiner une allée; onduler un vallonne- ment ; masser des plantations uniformes ou multicolores, à effets violents et contrastants ; soigner un règlement de sol ; fleurir les abords dune habitation avec les quatre pelouses ornées de leurs corbeilles uniformément ovales ; voilà, pour un trop grand nombre de prétendus artistes ès-jardins, le summum de leur ingéniosité. « C'était là recueil. Appliquer des procédés purement décoratifs à la création des parcs paysagers est une grave erreur. C'est comme si on voulait accrocher dans un salon un décor d'Opéra. Il faut laisser ces discordances prétentieuses aux plantations des grandes villes, où le système des oppositions dans les formes et les couleurs donne satisfaction à la foule des promeneurs, toujours avides de contrastes et d'impressions vives, 534 FRANCE « L'art délicat de la composition des paysa^i^es procède d'autre façon. Il doit s'inspirer directement de l'observation attentive des plus jolies scènes naturelles, et conserver aux sites leur caractère essentiel en l'améliorant et en l'embellissant. Sans doute, l'artiste leur impri- mera aussi son cachet personnel, mais d'une main légère et discrète. Si un jardin est une œuvre d'art, cet art doit se dissimuler le plus possible et laisser croire que la nature a seule créé les jolies scènes que le spectateur a sous les yeux. « Ajoutons, cependant, que l'union intime de l'art paysager et de l'architecture s'affirme de plus en plus. Nous avons nommé st)He composite cette combinaison entre le style géométrique et le style paysager. Les jardins réguliers, autour des habitations luxueuses, sont comme la préface ou le prolongement do l'architecture sur le sol ; ils procèdent des mêmes règles esthétiques et veulent, à la fois, de la science et du goût. C'est dans le dessin de ces jardins, leur appro- priation à l'architecture adoptée et leur transition bien ménagée avec les parties paysagères de la propriété que se révèle toute la valeur de l'artiste. « D'ailleurs, ce n'est pas seulement dans la création des Parcs et Jardins paysagers ou géométriques que nos artistes sont appelés à exercer leurs facultés créatrices. Les Parcs agricoles peuvent aussi unir l'ornement à la pratique culturale ; les Jardins scientifiques, botaniques, zoologiques, allieront le culte de la science au bon goût, dans le groupement des êtres et des choses ; les Jardins potagers ou fruitiers, les Vergers eux-mêmes deviendront l'objet du double travail du pomologue et du dessinateur. Des spécialités s'ajoutent aux géné- ralités : la construction et la décoration des serres, des jardins d'iiiver rentrent encore dans le domaine de l'artiste en jardins, et la déco- ration végétale des appartements n'est pas indigne de ses soins. Dans les régions chaudes du globe, où l'expansion coloniale de la France peut l'appeler, il aura d'admirables occasions de réaliser des scènes tropicales, splendeur de la végétation. Enfin, voici que le goût des plantes de montagnes s'accentue et se vulgarise, la création des « Jardins Alpins » devient une mode cliarmante qui grandit de jour en jour. On le voit : le champ de l'Art des Jardins reste largement ouvert à tous. « Que faut-il pour inspirer le talent, en épurant le goût et en l'empêchant de se subordonner aux intérêts, aux rivalités, aux pro- cédés empiriques? Un enseignement régulier, à la fois esthétique et pratique, qui crée une génération nouvelle de dessinateurs et ordon- nateurs de Parcs et Jardins, vraiment guidés par le sentiment du beau et le culte de l'Art. Déjà cet enseignement existe à notre FRANCK 535 Ecole nationale d'Horticulture. Espérons qu'il s'étendra jusqu'à riicole des Beaux-Arts, où il u'u pas encore été représenté. On considère trop souvent l'Art des Jardins comme un simple accessoire de l'Architecture. C'est un grand tort. Les Architectes paysagistes, — puisque c'est le nom le plus répandu maintenant pour une profession mal définie, — peuvent aspii*er;iune fonction d'un ordre beaucoup plus relevé. Les exemples ne sont pas rares déjà ou plu- sieurs d'entre eux ont été appelés à concevoir et à diriger l'installa- tion totale d'un riche propriétaire à la campagne : bois, parc, com- muns, chasse, pèche, ferme, et môme habitation principale. Le rôle de l'Architccte-paysagiste devient alors assez haut placé pour que l'œuvre de l'architecte de constructions ne soit plus qu'une unité dans l'ensemble et soit subordonnée à l'ordonnance générale, dans cette organisation de la vie rurale bien comprise. Gest là un idéal qu'il n'est pas donné à tous d'atteindre, mais il est permis d' « y tendre sans y prétendre », comme disait Malebranche, en parlant de la perfection. « On nous permettra de placer sur ces sommets notre espoir dans l'avenir de l'Art des Jardins, qui a joué un rôle si honorable et si populaire dans l'histoire générale de l'Art en France, » Xi. — Journaux horticoles. La presse horticole française a pour concurrentes les Sociétés d'horticulture, qui publient régulièrement des Annales ou Bulletins périodiques et les distribuent à leurs adhérents. Ces piiblications, échangées réciproquement, s'empruntent ou se prêtent leurs Notices et Rapports, ou reproduisent les articles des Journaux horticoles. Des milliers de lecteurs s'en contentent. Si la presse, cependant, doit vivre de sa dernière page, il serait très désirable que l'annonce se généralisât dans les journaux d'iiorticul- ture, comme en Angleterre, au lieu de se localiser auprès des Sociétés départementales. La France possède de bons Organes horticoles, indépendants et libres, savamment rédigés, artistement illustrés, lus par un nom- breux public et justement considérés à l'éti'anger. Les services qu'ils rendent aux praticiens et aux amateurs sont considérables, en développant le goût des jardins et en éclairant la route par des conseils sages et expérimentés. 536 FRANCE Voici les Journaux, par ordre Jinscription, et leur mode de publicité: Renie Horticole, fondée en 1828, paraissant deux fois par mois, le I" et le 16, sous la direction de. . E.-A. C.vrrière et Ed. André. Le Moniteur cl Horticulture, deux fois par luois, le 10 et le 25; fondé en 18-7, sous la direction de Lucien Cuauré. Journal de vulgarisation de V Horticulture, devenu V Horticulture pour Tous, fondé en 1877, mensuel, sous la direction de LéopoldYauvel. Journal des Roses, fondé en i8jj, mensuel, sous la direction de Scipion Cochet. L)'on-Ho7'ticole, fondé en 1879, mensuel, sous la direction de Yiviand-Morel. L'Orchidophile, fondé en i88i, mensuel, sous la direction de Du Buysson. Le Jardin, fondé en 1887, paraissant le 5 et le 20 de chaque mois, sous la direction de Henri Martinet. Le Petit Jardin illustré, hebdomadaire, fondé en octobre 1893, par Tadministration du précédent. Le Cidre, réunie mensuelle du Poiré et du Cidi'c, fondée en 1888. Directeur et rédacteur en chef. Eugène Vimont. Le Cidre et le Poiré, revue mensuelle des intérêts pomologicpes, fondée en 1889. Directeur et rédacteur en chef F. Muller. Parmi les Journaux disparus, on peut citer : Annales de Flore et de Ponione, directeur . . . Rousselon. Portefeuille des Horticulteurs — .... F. Gérard. Journal d' Horticulture pratique — .... Victor Paquet. Journal des Roses, Rame des Jardins — .... J. Gherpin. L' Horticulteur Français — .... F. Hérincq. Journal de la Ferme et des Maisons de campagne. P. Joigneaux. Le Nord-Est agricole et horticole, par Gii. BALTtrr et J. Benoit. L'Instructeur praticien. — L' Horticulteur provençal, etc. En outre des publications spéciales, les Journaux agricoles consa- crent souvent quelques colonnes à l'horticulture, entre autres : Journal d'Agriculture pratique. — Journal de V Agriculture. — Gazettedu village. — Ze Sud-Est. — L'Agriculture nouvelle. — La Gazette des campagnes. — La Provence agricole et horticole. — /,a Ivresse agricole. — I/Ami des Campagnes. — Le Progrès agricole. — Le Conseiller agricole. — Journal des Campagnes, etc. FRANCE 537 Les Journaux de Viticulture s'appuient sur le greffage des pépinières, le semis et le bouturage en pleine terre ou en serre. Les Revues Forestières empruntent à l'iiortieulture ses procédés de semis, de plantations, d'élagage et ses études arborescentes. Les Revues de Botanique éclairent le jardinage sur Tliabitat et la détermination des plantes. Les Journaux d' Acclimatation sont entraînés à parler des végétaux indigènes ou exotiques. Les Grandes Feuilles politiques, elles-mêmes, acquièrent un accroissement de popularité par leurs « Causeries sur les jardins ». Les causeries de Pierre Joigneaux (Le Siècle) et du Marquis de Cherville (Le Temps) sont des modèles du genre. XII. — Ouvrages horticoles. La littérature horticole française a été brillante depuis le commen- cement du siècle. Des praticiens, des savants, des amateurs ont fait connaître au public le résultat de leurs études et de leurs travaux. La nomenclature complète en serait trop étendue ; toutefois, il nous serait agréable de signaler les ouvrages qui, dans la période actuelle, ont acquis et conservé une juste notoriété. Plusieurs ont été honorés des souscriptions du Ministère de TAgriculture et du Ministère de l'Instruction publique. Quelques-uns ont été traduits en langues étrangères. Nous passons sous silence les ouvrages spécialement consacrés à la Viticulture et à la Sylviculture. Cette fois encore, nous procédons par ordre al})habétique : Alpha.m). — Arboretum et Fleuriste de la ville de Paris. — LArt des Jardins. — Les Promenades de Paris. Edouard André. — Les Plantes de terre de bruj-ère. — Les Plantes à feuillage ornemental. — Les Fougères, en collaboration avec Rivière et Uoze. — Traité général de la Composition des Parcs et des Jardins. — Bromeliaceœ Andreanœ. — Le Mouvement horticole, en i865, 1S66, 1S6 y. — L'École nationale d' Horticulture de Versailles. — Un mois en Russie. — Parcs et Jardins paysagers ^cX, des Serres (Chapitres du Livre de la Ferme et des Maisons de campagne). — (Relations de voyage dans le Tour du monde et autres publications.) 538 FRANGE Charles Baltet. — Culture du Poirier. — UArt de Greffer. — Traité de la Culture fruitière, commerciale et bourgeoise. — Arbo- riculture et Viticulture. — De l'Action du froid sur les \'ég-étaux. — Les Arbustes de pleine terre. — Les fi'uits populaires. — La Coulure des liaisins. — L'Horticulture française, ses Progrès et ses Conquêtes, depuis i^Sg. — L'Horticulture en Belgique. — Culture des Arbres fruitiers au point de vue de la grande production. — La Pépinière et Le Jardin-fruitier (Chapitres du Livre de la Ferme et des Maisons de campagne). — (Relations de voyage.) Philibert Barox. — Nouveaux principes de la Taille des Arbres fruitiers. Bazin. — Horticulture (Késniné méthodique des conférences et cours). J. Bel. — La Rose. (Histoire, culture, description.) G. Bell viii, — Traité d' Horticulture pratique. — Plantes pour appartements et fenêtres. — Les Arbres fruitiers. — Le Poirier. — Le Pêcher. — Les Chrysanthèmes, par Georges Bellair et Victor Bérat. Bexgy-Puyvallée. — La Culture du Pêcher. Ernest Bergman. — Les Orchidées de semis. — Revue monogra- phique des Anthuriunis. — Culture et description de diverses Orchidées de serre froide. — Les Dieffenbachia, culture et description, etc. — (Relations de voyage.) E. Berger. — Les Plantes potagères et la Culture maraîchère. Abbé Berlèze. — Monographie du genre Camellia. Bixio, Bailly, etc. — La Maison rustique du XIX^ Siècle. BoiSDUVAL. — Entomologie horticole. D. Bois. — Les Plantes d'appartement et les plantes de fenêtre. — Le petit jardin. — Les Orchidées. — Le Potager d'an Curieux, par Paillieux et Bois. — Aouveau.x Légumes d'hiver, par les mêmes. — Dictionnaire d'horticulture illus- tré.(F^n collaboration et en cours.) — Atlas des Plantes de Jardins et d'appartements (en cours). Boitard. — Manuel complet de l'amateur de Roses. BoNCENNE. — Cours élémentaire d'Horticulture, Traité du Jardinage. BossiN. — Asperges. (Semis, plantation et culture.) D. BouTTEviLLE ct Hauciiecorne. — Le Cidre. Bruguiidre. — Le Prunier d'Agen. Butret. — Taille raisonnée des Arbres fruitiers. Cahams père. — Les Principes de la Greffe. Etienne Calvel. — Traité complet sur les Pépinières. — Manuel de l'amateur des Arbres fruitiers pj^ramidaux. FRANCE 539 Élie-Abel Carrière. — Traité général des Conifères. — Les Pépinières. — Guide pratique du Jardinier multiplicateur. — iMontreuil- aux - Pèches. — Encyclopédie horticole. — Entretiens familiers sur l'Horticulture. — Des Pommiers microcarpes. — Les Arbres et la civilisation, etc. Gatros-Gérand et Joseph Daurel. — Manuel pratique des jardins et des champs. Rose Ciiakmkux. — Culture du Chasselas, à Thomerj-, Emile Cuaté. — Canna. — Cinéraires. — Lantana, — Verveines. CiiATi.N. — Le Cresson. Cnopi'iN. — De la Taille du Poirier et du Pommier en fuseau. M. -A. Cosson.net. — Pratique raisonnée de la Taille des Arbres fruitiers et de la Vigne. Courtois. — Arboriculture fruitière . Courtois-Gkrard. — Manuel pratique de jardinage, — De la culture maraîchère dans les petits Jardins. — Du choix et de la culture des Pommes de terre. — Manuel pratique de culture maraîchère. — Du choix et de la culture des Graminées. Croux. — Instruction élémentaire sur la conduite et la taille des A rbres fruitiers . Louis Clsin et Marius Gusin Fils. — L'Horticulture de la France (en cours). Dalbret. — Cours de taille des Arbres fruitiers. A. d'Arbois de Jubainville et Vesque. — Maladies des Plantes cultivées. Joseph Décaisse . — Le Jardin fruitier du Muséum. — Manuel de l'amateur des jardins, avec Cii. Naudix. De Kirwax. — Les Conifères. A. Delaville Aîné. — Cours pratique d'Arboriculture fruitière. Delchevalerie. — Les Orchidées. — Plantes de serre chaude et tempérée. — L'Horticulture en Égj-pte. Eugène Deny. — Parcs et Jardins publics. Des Cars. — Élagage des Arbres. Le Comte Léonce de Lambertye. — Le Fraisier. — Instruction sur la Culture forcée. — Conseils sur les Cultures de pleine ferre. (Légumes, Arbres fruitiers, Fleurs.) — Les Plantes à feuilles ornementales. — Les Fleurs de pleine terre. — Traité général de la Culture forcée par le thermosiphon. — Elé- ments de jardinage. — Culture du Melon à l'air libre. Paul de Mortillet. — Les Quarante Poires. — Les meilleurs Fruits: Pécher, Cerisier, Poirier. — Conifères de pleine terre. Doliyot. — Arbres fruitiers à branches renversées. 54o FRANCE Alphonse Du Breuil. — Principes généraux d'Arboriculture. — Culture des Arbres et arbrisseaux à fruits de table. — Culture des Ai'bres d'ornement. — Vignobles, Arbres à fruits à cidre. — Cours d'arboriculture. — Instructions élémentaires sur la conduite des Arbres fruitiers. Dumas. — Culture maraîchère dans le Midi de la France. DuvAL. — Les Bromélias. — Les Azalées. DuviLLERS. — Album de Parcs et Jardins. Jean Dybowski. — Traité de la Culture potagère. — Guide de Jardinage. G. Fœx. — Cours complet de Viticulture. Eugène Forney. — Le Jardinier fruitier. — La Taille des arbres fruitiers. — Les Roses, par E. Forney et H. Jamain. FoussAT. — Culture potagère pratique. Louis Gaudry. — Cours pratique d'Arboriculture. Gontier. — Ananas à fruit comestible. Colonel Goureau. — Les Insectes nuisibles aux végétaux. Alexandre Hardy et Auguste Hardy. — Traité de la Taille des arbres fruitiers . Denis Hélye. — Culture des Plantes aquatiques. Louis Henry'. — Eléments d' arboriculture fruitière. Hérincq, Jacques et DuciiARTRE. — Manuel général des plantes, arbres et arbustes. — Le nouveau Jardinier illustré, par Hérincq, La VALLÉE, Neumann, Verlot, Courtois-Gérard, Cels, etc. Frère Henri. — Arboriculture fruitière. — Culture maraîchère. Gustave Heuzé. — Plantes alimentaires. — Jardins de Versailles. H. IssARTiER. — Petit Traité des Arbres fruitiers à tout vent. Ferdinand Jamin. — Les meilleurs Fruits à cultiver. Jacquin. — Champignon comestible. — Melon. — Plantes de pleine terre, annuelles, bisannuelles et vivaces. — Les Dahlias. Pierre Joigneaux. — Le Livre de lafei'me et des maisons de cam- pagne. (En collaboration.) — L'Art de produire de bonnes graines. — Le Potager. — Les Arbres fruitiers. — Le Jardin de l'Instituteur. — Conférences sur le Jardinage et les Arbres fruitiers. — Les Choux. — Causeries sur l'Agriculture et l'Horticulture. — Les Cultures maraîchères pendant le siège de Paris, i8yo-i8yi. — Engrais et amendements. Chaules Joly. — Les Orangeries de BUdah. — Les Eucalyptus géants en Australie. — Le jardin de Kew. — Le parc de la Liberté à Lisbonne. — E.xportations et importations. — Chauffage, ventilation et distribution des eaux. — Etudes sur V Enseignement agricole, etc. — (Relations de voyage.) k FRANCE 541 JouLiE. — Les engrais en horticulture, avec la collaboration de Maxime Desbordes. Laciiaume. — Le Champignon de couche. — IjC Rosier. — Le Pêcher. IIii'POLYTE Langlois. — IjC Livre de Montreuil-au.x-Pèches. Alphonse La vallée. — Arboretum Segrezianuni. — Les Clématites à grandes Jleurs. Legrand. — Le Dahlia, histoire et culture. Comte Lelieur. — La Pomone française. — La culture du Rosier. — Le Dahlia et sa culture. — Maladies des Arbres fruitiers. Gii. Lemaire. — I^es Cactées. — Plantes de serre froide. — Les Plantes grasses autres que les Cactées. — Le Jardinier fleuriste, en collaboration avec Lequien, Bossin, Palmer, Porcher, Rivière, du Buyssox, Carrière, Bernardin. Lenormand. — Asperges. (Culture ordinaire et forcée.) Alexis Lepère. — Pratique raisonnée de la Taille du Pêcher en espalier carré. André Leroy. — Dictionnaire de pomologie : Poires, Pommes, Abricots, Cerises, Pêches. Constant Lesueur. — Petit Traité pratique du Jardin fruitier. Lhérault-Salbœuf. — L'Asperge. LiERVAL. — Phlo.x (culture et multiplication). Loisel. — Asperge. — Culture du Melon. Loiseleur-Deslongchamps. — La Rose, son histoire, sa culture. Malingre. — Reine-Marguerite. (Culture.) Félix Malot. — Traité succinct de Véducation du Pêcher en espalier. Arthur Mangin. — Les Jardins. — Histoire des Jardins. A. Marchais. — Les Jardins dans la région de VOranger. Alphonse Mas. — Le Verger. — Le Vignoble, par Mas et Pulliat. MoREAU et Daverne. — Manuel pratique de la Culture maraîchère de Paris. Charles Morel. — Culture des Orchidées. Morlet. — Conifères de petites et de grandes dimensions. P. Mouillefert. — La Trujfe. — Traité des arbres et arbrisseaux forestiers, industriels et d'ornement (en cours). S. Mottet. — La Mosaïculture. — Petit Guide pratique de Jardinage. — Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage, de Nicholson. (Traduction en cours.) Mozard. — Culture des Arbres fruitiers et surtout du Pêcher. Jules Nanot. — Culture du Pommier à cidre. — Manuel de l'ingé- nieur, pour l'établissement et l'entretien des Plantations d'alignement d' arbres fruitiers , forestiers et d'ornement. — Séchage des fruits, par J. Nanot et Tritschler. Ô42 FRANCE Gh. Naudin. — Le Potager. — Serres et Orangeries de plein air. — Les Plantes à feuillage coloré. — Description et emploi des Eucalyptus. — Manuel de l'acclimateur, de F. Von MuELLER, traduit et augmenté par Cii. Naudin. — Manuel de l'amateur des Jardins, par Decaisne et Naudin. Neumann. — Notions sur l'art de faire des boutures. Eugène Noël. — Les Arbres à Cidre et le Cidre du pays d'Othe. Louis Noisette. — Le Jardin fruitier. — Manuel complet du Jardi- nier. — Manuel du Jardinier des Primeurs. Odolant-Desnos. — Traité de la culture des Pommiers et des Poiriers, et de la fabrication du Cidre et du Poiré. Palmeu. — Cactées. (Leur culture.) Henri Pascal. — Les Primevères de Chine et les Cinéraires. A. PÉAN. — Jy Architecte paj'-sagiste. Picot-Amette. — Pratique raisonnée de l' Arboriculture . Pirolle. — Traité spécial du Dahlia. — Le Jardinier amateur. Antoine Poiteau. — Traité des Arbres fruitiers, par Poiteau et TuRPiN. — Histoire naturelle des Orangers, par Poiteau et Risso. — Cours d'Horticulture. — Le Bon Jardinier, par Poiteau, Decaisne, Naudin, Bailly, Vilmorin, Neumann, Pépin, Carrière Isidore Ponce. — La Culture maraîchère des environs de Paris. Félix Porcher. — Histoire et culture du Fuchsia. Portes et Ruyssen. — Traité de la Vigne. Gustave Power. — Traité de la culture du Pommier à cidre. — Monographie des meilleures variétés de fruits à cidre. Prévost. — Pomologie de Rouen. — Catalogue descriptif du genre Rosier. — Petit Traité de culture potagère. — Petit Traité de la culture du Pommier à cidre. Puvis. — Arbres fruitiers (Taille et mise à fruit). Ragonot-Godefroy. — Traité sur la culture des Œillets. Raybaud-Lange. — Olivier (Culture et produits). Renault. — Culture du Pommier à cidre. Auguste et Cuarles Rivière. — Les Bambous. P. Sagot et E. Raoul. — Manuel pratique des Cultures tropicales. Félix Sahut. — Le Lac Majeur et les îles Borromées. — Les Cultures fruitières au.x Etats-Unis. — Les Eucalyptus. — La végétation en Australie. — (Relations de voyage.) Emile Sauvaigo. — Les Cultures sur le littoral de la Méditerranée. E. Sirodot. — Maladies des Arbres fruitiers. Spacii. — Histoire naturelle des végétau.x phanérogames. Société pomologique de France. — La Pomologie française. FRANCE 543 SouLANGE-BoDiN. — l)c Ifi ciiUure (les planter dites de terre de hruj'ère et de leur introduction dans les Jardins. TiiiiiAULT. — Culture des Pélarn-oniurns. TiiiKUY. — Histoire et culture des Ljs. Octave Thomas. — Guide pratique de l'amateur de fruits. C.-A. TnoRY. — Les Roses, par C.-A. Tiiouy et P. -J. Redouté. — Monog'rap/iie du genre Groseillier. André Thouin. — Monographie des Greffes. — Instruction sur le semis, la plantation et la culture des Arbres. — Cours de culture et de naturalisation des végétaux. Gabriel Thouin. — Plans raisonnes de toutes les espèces de Jardins. Tripet-Leblanc. — Iconographie du genre Œillet. Éloi Trouillet. — Notions préliminaires d'arboriculture. — Nou- velle culture de la Vigne. A. Truelle. — L'Art de reconnaître lesjruits de pressoir. De Tsciiudy. — La GreJJ'e de l'herbe des Plantes. Léopold Vauvel. — Culture de l'Asperge à la charrue, forcée au fumier et au thermosiphon. — Arboriculture fruitière. Ventenat. — Les Jardins de Cels. — Le Jardin de la Malmaison. Bernard Verlot. — Les Fougères, par Verlot, Roze, Fournier. — Géranium et Pélargonium, par Malet et Verlot. Pierre Viala. — Les Maladies de la Vigne. P. YiALON. — Le Maraîcher bourgeois. J.-P. ViBERï. — Essai sur les Poses. — Observations sur la nomencla- ture des Roses. — Culture exclusive du Rosier et des Vignes. Yilmorin-Andrieux & O^ — Instructions pour les semis de fleurs de pleine terre. — Les Fleurs de pleine terre illustrées. — Les Plantes potagères. — Les Plantes de grandes cultures. — Calendrier des semis et plantations. — Les meilleures Pommes de terre. — Les Légumes de grande culture. — Album Vilmorin : Légumes, Fleurs. — Tableaux coloriés de plantes potagères et de fleurs. — Les Fleurs à Paris. La bibliothèque de l'horticulteur a le droit de recevoir, sur ses rayons, des ouvrages de botanique, les flores générales ou locales, les livres de sciences physiques ou chimiques et de sciences naturelles, comme plusieiu's membres de rAcadcmie, des professeurs à l'Institut agronomique ou à la Faculté des sciences en publient. Nous passons sous silence une foule de brochures et de fascicules provenant de tirages à part ; quand ils ne se trouvent pas en librairie, leui's auteurs n'hésitent pas à en gratifier les amis du jai'dinage. COLONIES FRANÇAISES -^-*-^ Préciser la surface de nos colonies est assez diiïicile, certaines limites n'ayant jamais été déterminées ; indiquer le chiffre de la population le serait davantage encore, étant admis que plusieurs peuplades se déplacent fort souvent et franchissent la frontière sans le déclarer. Cette double observation est, surtout, applicable aux colonies d'Afrique. Cependant, nous donnerons les cotes officielles, et nous exami- nerons nos possessions lointaines, leurs cultures et leurs productions naturelles. Entre les colonies et la métropole, il s'est établi un courant d'échanges réciproques que nous avons signalé, p. 3()3 et suivantes, à l'occasion du Muséum d'histoire naturelle. L'Algérie et la Tunisie ont ici chacune un chapitre spécial. AFRIQUE Sénégal et Établissements du Haut-Niger. i,5oo,ooo kilomètres carrés. — 5, 000,000 d'habitants. L'agriculture, laissée aux mains des indigènes, a fait des progrès sensibles. Les cultures principales comportent le Sorgho vulgaire, le Maïs, les Arachides et les Sésames. Les cultures arbustives produisent le Café, le Coton, le Caoutchouc, la Gutta-Percha, les Gommes-résines, l'Indigo, la Noix de Coco. Les Gommes, exportées sur Bordeaux, fournissent trois millions de kilogrammes. L'absence d'Eucalyptus favorise l'épidémie de Malaria. COLONIES FRANÇAISES 545 Des caféièrcs et des cacaoycres sont installées sur la concession de i5o,ooo hectares, accordée à la Compagnie commerciale et agricole de la Gasamance. Les forêts sont composées d'essences utiles : Acacia, Adansonia « Baobab », Erythrophlœum, Ficus, Lonchocarpus, Sterculia, Vitex et le Genipa, un des plus beaux arbres de l'Afrique. Puis des Bambous, des Maugliers, des Orangers, des Palmiers. Guinée Française. 320,000 kilomètres carrés. — 800,000 habitants. Ici, la végétation est plus luxuriante dans les Forêts. Le Gaoutchouc extrait des Lianes, Landolphia et autres, représente les deux tiers du commerce d'exploitation des Rivières. Le Gommicr-Gopal occupe le second rang et préfère les flancs abruptes de la montagne. Les cercles de la Dubréka et de la Mellacorée produisent chacun 200,000 kilogr. de gomme par année. Le nord de la Guinée est favorable au Caféier. Le Kola est expédié par 5o,ooo kilogr. au port de Saint-Louis. Les quatre cercles exportent 5oo,ooo kilogr. de Sésame. Le Riz est répandu partout ; il entre dans l'alimentation des Noirs, avec le Sorgho ou grand Millet. L'Oseille de Guinée « Hibiscus Sabdariffa », Malvacée indienne, fournit ses fleurs à l'industrie des sirops, tartes et compotes. Le Gouvernement donuc au cultivateur des semences d'Arachides. Côte d'Ivoire, Bénin et Dahomey. 35o,ooo kilomètres carrés. — 25o,ooo habitants. Ces colonies présentent certaines affinités végétales et culturales. Les productions alimentaires et industrielles sont le Riz, l'Igname, le Manioc, le Maïs, les Haricots, la Patate, la Banane, l'Arachide, le Sésame, le Tamarin, le Coton, l'Indigo, le Cubèbe, le Piment. Les fruits principaux proviennent de l'Oranger, du Citronnier, du Dattier, du Cocotier. Des créoles brésiliens ont importé l'Avocatier, le Bananier, le Cacaoyer, la Canne à sucre et le Bois de Campêche ; puis le Caféier de Libéria, déjà cultivé sur la côte des Esclaves. Les forêts renferment des genres précieux, exploités par des compagnies financières. Quelques espèces sont à signaler. 35 546 COLONIES FRANÇAISES Le Baphia à feuille de Lamùer, au bois plus lourd que l'eau ; LElaus de Guinée, sorte de Palmier à noix oléagineuse ; Le Grewia, son fruit est la base d'une boisson rafraîchissante ; Le Cola acuminé, répandu partout, pour sa noix à tannin ; Les Mangliers ou Palétuviers, au bois résistant à l'eau de mer ; Le M yrsiue, approvisionnant les constructions ; Le Pandanus, recherché par l'industrie des textiles ; La brousse dahoméenne demande à être fertilisée par des travaux d'assainissement et des plantations. Gabon et Congo Français. 1,000,000 de kilomètres carrés. — 5,ooo,ooo d'habitants. La colonie du Congo français, appelée naguère Ouest- Africain, a pour origine l'établissement du Gabon. Aucune culture soignée n'existait au Gabon avant l'arrivée à Libreville de M. Emile Pierre, élève de l'Ecole nationale d'horticul- ture de Versailles, chargé par le Gouvernement français, en 1887, de la création et de la direction d'un Jardin d'essai, dans cette ville, et, malheureusement emporté par la mort, en 1892, avant d'avoir accompli complètement sa tâche. La Mission catholique établie au Gabon, en i843, a des plantations de Cacaoyers et de Caféiers. Elle possède une vanilleraie et fait de Ihuile de palme et de cocos. Une culture potagère, pour la vente, y est aussi pratiquée. Le jardin du Gouverneur renferme des légumes, tels que Choux, Carottes, Navets, Betteraves, Haricots, Laitues, Ognons, Poireaux, Tomates, Chicorée, Oseille, Persil, Cerfeuil, Courges; et quelques arbres fruitiers : des Orangers, des Cocotiers, des Manguiers, des Palmiers à huile, des Bananiers et autres espèces du pays. Le Coléus tubéreux, provenant de Madagascar, et envoyé du Muséum de Paris, par M. le directeur Maxime Cornu, s'est répandu au Gabon où il produit de beaux tubercules appréciés des indigènes. Emile PieiTe a, de même, propagé le Caoutchouc de Céara, rapporté de San-Thomé ; le Giroflier, l'Anone Cherimolia et un Pachyrrhizus, Légumineuse dont la racine charnue constitue un mets excellent. Les Noirs cultivent, autour de leurs cases, quelques Bananiers, des Taros « Colocasia », la Mauve de Guinée, le Millet, des Solanums à assaisonnement. Mais les grandes cultures de Bananiers, de Maïs, de Sorgho et de Manioc se font surtout dans les bois défrichés* COLONIES FRANÇAISES 54j De Brazzaville à Loango, l'explorateur Jean Dybowski nous signale les massifs du Papayer « Garica Papaya », arbre succulent par ses tiges et SCS fruits. Des Stations d'acclimatation de végétaux économiques à propager ont été installées à Franeeville et à Lœstour ville. Les essais heureux de culture, faits par nos colons, portent principalement sur le Café, le Coton, le Riz, les Pommes de terre. La Banane verte, mûre ou bouillie, le Manioc et le poisson fumé constituent le fond de la nourriture indigène. Les produits exportés de la colonie sont : lluiile de Palme « Ela.'i9 guiuecnsis », les Amandes de Palmiste, l'Avocatier; les bois tinctoriaux; le Cacao, la Canne à sucre, le Caoutchouc, la Cire, les Coquemolles « Cicca », l'Ebène, la Gomme copal, le Ricin, le Tabac. Les forêts congolaincs qui couvrent la presque totalité du sol renferment un grand nombre d'essences précieuses par leur bois, leur sève, leur écorce, leur feuillage ou leurs fruits. Parmi les végétaux fournisseurs d'aliments ou de condiments, il y a lieu de citer le Bananier, rigname, la Patate, le Manihot, le Manguier, le Goyavier, l'Oranger, le Citronnier, le Muscadier, le Poivrier, le Gingembre, la Yauille, la Vigne, le Raphia vinifère, les Fèves et Doliques, Lablab, Cajauus ; puis le Lotus, sorte de Nymphéacée, dont les rhizomes et les graines sont comestibles. Enfin, parmi les végétaux industriels et les bois de construction : L'Ézigo « Ptcrocarpus angolensis », dont le bois rouge et lécorce sont employés pour la teinture et le tannage ; L'Owala « Pentaclcthra macrophylla », l'embryon contient moitié de matières huileuses ; Le Conocarpus, proposé comme succédané du Quinquina; L'Ebène, pour l'ébénisterie de luxe ; L'Ogina ou Gutlier du Gabon, « Arungana paniculata » ; Le Tulipier du Gabon « Spathodea campanulata » ; Le Griffonia, bois dur, pour traverses de chemins de fer. Soudan Français. 5oo,ooo kilomètres carrés. — 3oo,ooo habitants. Le Soudan est un pays fertile, mais la culture y est encore peu avancée ; cependant, les indigènes commencent à défricher les forêts pour se livrer à la culture du Blé, du Mais, du Riz, du Sorgho, etc. Le Riz se repique dans le Haut-Niger et dans le Moyen-Niger. 548 COLONIES FRANÇAISES Les indigènes cultivent le Cotonnier, au milieu de leurs champs de Sorgho, de petit Millet et de Maïs. L" Arachide se propage dans le Haut et le Moyen-Sénégal. Le Manioc adopte le pays Belledougou et le Manding. jusqu'à Kong. Le Tabac préfère les terrains humides, près des rivières. Les principales productions légumières, fruitières ou industrielles sont : les Bananes, les Dattes, les Figues, llgname, le Manioc, la Xoix de Kola, à tannin ; les Anones, les Citrons, les Mangues, les Patates, les Pastèques, les Melons et Concombres, le Piment, les Calebasses : puis le Caoutchouc, l'Arachide, le Sésame, la Fève de Calabar « Physostigma », le Chou caraïbe ou Taro « Golocasia escu- lenta », et le Maranta arundinacea fournissant l'arrow-root. Parmi les arbres, on trouve l'Acacia à gomme, le Baobab, l'Arbre à beurre « Bassia », le Raphia vinifère, l'Ebène, le Palmier à sucre « Borassus flabelliformis », le Papayer « Carica », le Sapotillier « Acliras Sapota». le Bambou, le Cassia, le Calebassier «Ci'escentia». Le fruit de l'Eriodendron fournit de la soie ; l'écorce d'un Erythrophlceum est tinctoriale. Enfin la Aligne à tubercules, plus ornementale que fruitière, dont on a parlé comme étant une plante exotique, rebelle au phylloxéra...? Obock. 120,000 kilomètres carrés. — 200,000 habitants. Le territoire d'Obock possède une flore saharienne, avec une végétation rare et clair-semée. L'arbre le plus répandu est le Mimosa ; son feuillage nourrit les troupeaux. On trouve des Genêts et des Euphorbes dans les vallées, des bouquets de Palétuviers sur la cote, et des herbes broussailleuses sur les plateaux. Un champ de cultures maraîchères et fruitières a été créé dans la Vallée des Jardins. Ses produits servent à l'alimentation des fonc- tionnaires, de la garnison et du pénitencier. Autour du jardin du Gouvernement sont situés les jardins beau- coup plus considérables de la Mission Catholique, de la factorerie Mesnier et de quelques indigènes. Nos Légumes, Radis, Tomates, Aubergines, Salades, Pois, Haricots, Carottes, Concombres, Pastèques et autres plantes alimentaires réussissent avec de grands soins. Jusqu'à ce jour, nos principaux û'uits récoltés sont les Grenades. COLONIES FRANÇAISES 049 Les Cocotiers poussent avec une vipfueur surprenante. Il en est de môme des Palmiers et des Dattiers. A huit ans, le Dattier femelle produit pour 8 francs de fruits. Cet arbre est l'avenir d'Obock, au point de vue agricole. Des palmeraies y sont déjà installées. Madagascar. 592,000 kilomèti'es carrés. — 4»o<^o,ooo d'habitants. Quand on longe le littoral de cette île, à l'est, on est frappe de l'abondance et de la vigueur des arbres fruitiers et des essences utiles qui croissent, au caprice de la nature, sur le sable du littoral. Palmiers de toutes sortes, Citronniers, Manguiers, Calebassiers, tendent au voyageur leurs branches chargées de fruits. Mais, dès que l'on s'avance vers l'intérieur, à 20 kilomètres des côtes, le paysage change ; sur le plateau central, on trouve un sol rouge, dur, aride, où il n'y a plus ni bois, ni habitants, ni \àllages. Cependant, dès que cette terre de désolation, bouleversée par les phénomènes géologiques, est travaillée et remuée, elle devient fertile et peut se prêter à toutes les cultures. Parmi les 2,5oo plantes de l'île, connues et classées, les unes rappellent les flores africaine et asiatique, les autres les végétaux de l'Amérique méridionale et de l'Australie. Sur les eaux, rOuvirandi'a développe ses feuilles ajourées, au milieu des crocodiles, tandis que de petits quadrumanes sautillent sur leFilao «arbre à massue», dont la racine puissante fixe les sables mouvants. Il y a lieu de mentionner le Baobab qui, moins colossal que celui du continent africain, le dépasse comme élégance et majesté de port. Parmi les espèces de Palmiers indigènes, il faut citer le Palmier à Sagou et le Raphia, gros et trapu, aux palmes découpées en mille folioles, aux grappes énormes du poids de 100 à i5o kilogr. Tandis que le Tamarin se cantonne sur la côte occidentale, le Cocotier prospère sur tout le littoral. Des essences nombreuses et superbes peuvent servir à l'ébénisterie et fournir des matériaux de construction. Tel est le Ravenala, Musacée dont on utilise jusqu'aux nervures des feuilles, comme poutrelles, et aux feuilles elles-mêmes poiir la couverture des habitations. Le Pandanus « Yacoux » donne une fibre|]au tissage des étoffes. On trouve dans l'Ile les arbres des tropiques : Citronniers, Orangers, Limoniers, Pamplemoussiers, Mandariniers, Avocatiers, Jacquiers, Bananiers. Plusieurs ont été apportés par J.-N. Bréon. 550 COLONIES FRANÇAISES Le Riz est la grande culture des indigènes, et le surplus de la consommation est exporté ; il entre pour une part considérable dans le trafic commercial. Outre le Riz, les Malgaches cultivent l'Igname, le Manioc, la Patate, l'Arachide, le Saonia ou Taro de l'Océanie, sorte de Golocase. Les Européens ont introduit les céréales, les légumes et les arbres fruitiers de l'hémisphère boréal, et le Thé, le Café, le Coton, le Tabac. Actuellement, un de nos compatriotes cultive à Ivato, à i5 kilo- mètres de Madagascar, une plantation de iGo,ooo pieds de Caféiers qui croissent en plein vent ; il espère avoir prochainement le double de ce chiffre, sur une surface de cent hectares. Sainte-Marie de Madagascar. i65 kilomètres carrés. — 7,770 habitants. Ile très fertile sur une partie de son étendue, complètement stérile sur l'autre, sauf pour ce cpii concerne le Giroflier « Caryophyllus». Les arbres fruitiers : Pêchers, Litchis, Avocatiers, Manguiers, Citronniers, donnent des produits supérieurs à ceux de la Réunion. Le Girofle est la seule denrée d'exportation ; il est dirigé sur Marseille. On en récolte annuellement environ 3o,ooo kilogr. à 1,200 francs les 100 kilogr. Sainte-Marie achète son Riz à l'île de Madagascar, tant il est peu cultivé sur ses terres. Une grande forêt, située dans le nord de la colonie, est exploitée pour la construction des navires. Malgré les vents de mer, le beau Ravenala, l'arbre du voyageur, se propage et fournit la matière première des cases des Malgaches. Des essais de Caféiers Libéria, de Cacaoyers, de Cocotiers parais- sent devoir fournir des résultats satisfaisants au colon et au fisc. Nossi-Bé. Î293 kilomètres carrés. — 7,700 habitants. L'île est caractérisée par la fertilité remarquable de son sol; il se prête à toutes sortes de cultures et produit l'Indigo, le Sésame, le Manioc, le Maïs, la Vanille, le Coton, l'Arachide, la Patate, divers légumes, et, en outre, la Canne à sucre, le Riz, le Café, COLONIES FRANÇAISES 55 1 Il y a dix ans, la Canne à sucre occupait 900 hectares, le Caféier 100, le Riz el les légumes i,35o, les forets 093 hectares. En i883, l'île a produit 906,000 kilogr. de Sucre ; i3G,o6o litres de Rhum : 1,480 kilogr. de Café ; 931,000 kilogr. de Riz ; 171,960 kilogr. de Manioc. Une seule forêt d'essences diverses existe à Loucoubé. La moindre coupe doit être autorisée par l'Administration de la colonie. Mayotte. 366 kilomètres carrés. — 8,710 habitants. Mayotte est assez riche en essences forestières. On y trouve les arbres des tropiques ; beaucoup d'entre eux servent aux constructions maritimes. Les plus beaux arbres sont sur les contreforts du pic Oubanghui et aux alentours de la baie Bœni, mais leur nombre diminue sensiblement : il en est de même des Cocotiers, qui occupent 60 hectares de moins qu'il y a 3o ans. La principale culture industrielle de Mayotte est celle de la Canne à sucre. En 1887, on comptait 1,714 hectares plantés, 12 usines à sucre et 4 distilleries de rhum. Les plantations de Café perdent leur importance. Par contre, les cultures fruitières et alimentaires progressent, ainsi que les champs de Cotonniers, de Cacaoyers, de Mais, de Manioc, de Riz, de Vanilliers. L'usine sucrière de Dzoumogué cherche l'amélioration du Manguier par la greffe. Les Comores. 2,067 kilomètres carrés. — 47^000 habitants. Ces îles, très fertiles, ont été entièrement couvertes de forêts; celles-ci n'occupent aujourd'hui cj[u"un sixième de la superficie. La plupart des arbres appartiennent aux espèces cultivées à Madagascar, d'où elles semblent originaires. Parmi les arbres des forêts et des halliers, il faut citer les Ficus, les Cocotiers, les Arécpiiers, les Fougères arborescentes et les Manguiers, etc. L'Orseille. plante tinctoriale y es ti'ès commune. 553 COLONIES FRANÇAISES La Réunion. 2,600 kilomètres carrés. — 167,850 habitants. La Réunion est une terre volcanique, couverte de montagnes et bordée, à son pourtour, d'une plage fertile sur laquelle les villes sont installées. La Réunion possède une Chambre d'agriculture, un Muséum et un Jardin colonial à Saint-Denis. Le directeur de ces deux établissements est le distingué naturaliste E. Neveu. Les jardins de Saint-Denis font apparaître toutes les richesses de la végétation tropicale. Il y a environ 60,000 hectares cultivés dans l'île ; 35, 000 au moins sont affectés à la Canne à sucre. Plantée d'octobre en janvier, par petites fosses rectangulaires ou mortaises, la Canne donne sa récolte l'année d'après, à la fin de juillet. Le rendement annuel de cette grande culture de la colonie est de 100,000 kilogr. à l'hectare. La production sucrière, non compris la consommation locale, oscille autour de 40,000 tonnes ; l'exportation de Sucre, en 1886, a atteint le chiffre de 3i, 847,149 kilogr. d'une valeur de 8,559,663 francs. La même année a vu la production de 2,5oo,ooo litres de Tafia et une exportation de 559,000 litres de Rhum. On récolte les gros légumes : Melons, Pastèques, Citrouilles, Concombres, Calebasses, Pipangailles ou Luffa, Patates, Garbanzos ou Pois chiche, Artichauts, Aubergines, Piments, pendant la saison des pluies, de novembre à avril. Les autres plantes potagères : Pois, Carottes, Ognons, Betteraves, se cultivent pendant la saison sèche. La Pomme de terre exige beaucoup de fumures ; on l'exporte sur l'île Maurice. Salazic est réputé pour ses Haricots; Cilaos, pour ses Lentilles. On cultive déjà la Chayote, sous le nom de « Chou-Choute. » Le Champignon Hirncola devient l'objet d'un commerce. Les plantations du Giroflier aromatique « Caryophyllus » sont dues aux premières importations du colonisateur français Poivre. Peu de temps après, La Billardière y implantait rArl)re à pain. La Vanille, apportée dans l'île par l'ordonnateur Marchand, en 1819, y constitue une industrie florissante. Plus de 200,000 kilogr. y étaient constatés en 188G. Les plantes à parfums comprennent plus de 80 espèces. Le Manihot Bouquet rend, après dix-huit mois, 12 à i5 kilogr. de farine de Manioc par touffe, soit i5o,ooo kilogr. à l'hectare. COLONIES FRANÇAISES 553 M. le professeur Raoul, pharmacien en chef du corps de santé des colonies — oii il a rendu d'éniinents services, — a introduit à la Réunion, la Coca et des Acacias à tannin ou à cachou. Le bourgeon du Palmier Acanthopha^nix y est consommé, au titre de Chou palmiste ; de même les feuilles de la Malvacée « Manitc ». L'Anone a un goût délicat et produit beaucoup. La Caïmite pomifère fructifie au Jardin botanique de Saint- Denis, ainsi que la Passiflore Barbadine, dite Ponuue liane. Le commencement de l'année est le moment de la maturité des principaux fruits : Litchis, Maugues, Pèches, Avocats, Ananas, etc. La Réunion, en i88(>, a produit 2o5,ooo kilogr. de Vanille, beau- coup plus qu'il n'en faut pour la consommation de l'Europe entière ; elle en a exporté 70,000 kilogr. en 1887. Malgré sa réputation, le Caféier diminue d'importance ; les Citrons et les Oranges n'existent plus. Signalons à la Réunion un important service des forêts ; il comporte un personnel de ^5 agents et correspond à un budget d'environ i5o,ooo francs. Un cinquième de cette somme est aflecté aux reboi- sements. Les forets occupent 56, 000 hectares ; elles couvraient toute l'île au moment de sa découverte. La disparition des essences primitives a amené l'introduction et l'acclimatation du Quinquina de l'Inde, sur lecpiel on fonde de sérieuses espérances, et de même sur l'Eucalyptus de l'Australie. -^i&Sr- ASIE Inde Française. 5x0 kilomètres carrés. — 284.000 habitants, dont 1,000 français. Pondichéry, Karikal, Mahé, Yanaon, Ghandernagor et quelques loges ou comptoirs sans importance, tel est ce qui nous reste du magnifique empire hindou que Dupleix et La Bourdonnais disputèrent au siècle dernier, à l'Angleterre. Partout où il y a trace d'humidité, le territoire est couvert d'une végétation luxuriante et de magnifiques forêts, d'où l'on tire les bois de constmction les plus résistants. 554 COLONIES FRANÇAISES Pondichcry poss^de deux jardins botaniques, d'un haut intérêt : Le Parc colonial, fondé en 1827, a une superficie de 17 hectares environ. A l'instigation de la Commission des jardins, on y fait des essais divers, notamment sur la culture de la Vigne et de la Vanille. De plus, il est ouvert aux promeneurs. Le Jardin d'acclimatation, créé le i5 mai 1861, a une superficie de 8 hectares 18 ares ; il renferme deux vastes parterres pour la culture des arbres d'ornement, et une pépinière. Un arrêté du 18 mai i885 établit une Station agronomique. Le 27 septembre 1888, un autre arrêté décrétait l'établissement d'une Chambre d'agriculture. Le Nelly, l'Indigo, les Menus-grains, le Tabac, le Poivre à Bétel, la Canne à sucre, le Riz, le Café, le Coton sont les principales cultures de nos cinq territoires. Dans l'établissement de Pondichéry, 6.660 hectares sont plantés d'Ananas et d'arbres fruitiers ; le Riz en occupe 16,000. Les Cocotiers, en nombre assez considérable, sont disséminés dans la plaine et sur les routes. Après fortune faite, avec l'huile de noix de Coco, Karikal continue d'accroître ses ressources au moyen des Arachides. Son exportation dépasse 5oo,ooo quintaux métriques. Par les négociants de Pondichéry et les courtiers de Bombay, les affrètements de Sésame s'expédient du nord de la côte de Coromandel pour Marseille, Le Havre, Dunkerque et Anvers. Des voiliers français, d'un faible tonnage, transportent à la Réunion et à Maurice des riz, grains et autres provisions aux coolies hindous émigrés en ces îles. Cochinchine. 60,000 kilomètres carrés. — 1,877,000 habitants. La Cochinchine possède, depuis 5o ans, un Jardin botanique à Saigon. Il a une étendue de 18 hectares. Ce jardin a fourni les arbres des avenues de Saigon, et sert à propager, dans le pays, les plantes exotiques. Son Catalogue est fort bien rédigé. En 1875, on a construit la Ferme des Mares (120 hectares) sur l'emplacement d'un haras colonial, fondé au commencement de la conquête. En général, l'indigène se borne à une petite culture de légpiraes, pour lui et sa famille. i COLONIES FRANÇAISES 655 A quelque distance de la mer, au milieu des sables salants, le voyageur rencontre d'innomhraljlcs Palétuviers. En s'éloignant de la côte, il trouve des Bambous ; puis, les grands arbres se multiplient, et forment des forêts impénétrables. C'est au prix de véritables dangers, que de savants explorateiirs ont pu aider M. Pierre, lorsqu'il était directeur du Jardin botanique, à commencer la publication de la flore forestière de ces régions excessivement ricbes, mais où régnent les fièvres pernicieuses. La flore de la Gochincliinc comprend un nombre considérable de plantes aquatiques. Parmi les algues marines, on peut citer le Gelidium spiriforme, qui sert aux Annamites à préparer des gelées sucrées et parfumées. Le Riz est la principale culture alimentaire, celle qui demande le moins de travail et produit le plus. La récolte s'élève à 55 millions de kilogr. On compte plus de 200 espèces et variétés de Riz. En 1892, rindo-Gliine a expédié sur la métropole 5o,ooo tonnes de Riz. Les arrondissements de Bassac et de Long-Xugen plantent les Haricots et les exportent dans la colonie, même en Europe. Les Aréquiers, les Arachides, le Cacao, le Café, la Canne à sucre, l'Indigo, le Poivre, le Sésame sont l'objet d'une petite culture. L'Ananas et le Tabac ont un intérêt local. Le Mùrier,dans certaines provinces de l'Est, occupe 2,000 hectares. Un Caoutchouc très rustique de l'Amérique y a été introduit par la mission E. Raoul. Comme essences de première utilité, populaires et régulièrement exploitées, citons : Le Calophyllum inophyllum, qui borde les routes annamites, et donne une huile fortifiante pour les carènes de navire. L'Anisoptera scpulchrorum, approvisionnant la confection des cercueils, respectés par les indigènes ; Le Sindora sumatrana, utilisé pour les incrustations sur nacre ; Le Kurrimia, pour les cylindres des moulins de canne à sucre ; Le Pterospcrmum, fréquent au nord de TajTiinh et de Saigon; Le Feronia elephantum, arbre au feuillage parfumé ; Le Pahudia siamensis, disséminé dans les forêts. La Schleichera, le Sandoricum, l'IUicium anisatimi ou Badiane aromatique, l'Arbre à Cire, le Bois de Santal, l'Arbre à la Ouate, etc. Les Manguiers « Voi, Xang oa », se reproduisent par la graine ; tandis que l'on propage de bonnes variétés par le grefl"e. D'autres encore, décrites à la Flore forestière de VIndo-Chine, par l'éminent botaniste Pierre. 556 COLONIES FRANÇAISES Cambod2:e. 120,000 kilomètres carrés. — 1,600,000 habitants. Le Riz est l'objet de la principale cnlture de la population indigène oii coloniale. Plusieurs espèces de cette plante alimentaire réussissent dans les terrains irrigués ; d'autres, au contraire, se développent mieux dans les endroits absolument secs. Les légumes d'Europe prospèrent au Cambodge. L'Igname et la Patate sont fort appréciées des habitants, qui, s'ils n'aiment pas les cultiver, aiment beaucoup à les manger. Tous les fruits des Tropiques, depuis le Coco, l'Arbre à pain, le Jacf£uier, jusqu'à la Goyave et à l'Ananas, y poussent à merveille. La principale plante industrielle est le Coton. Ensuite : la Canne à sucre, le Caféier, le Cannellier, le Poivrier Betle ou Bétel. Le Tabac présente de grandes analogies avec les plants de Manille et de Sumatra. L'Indigo, le Palmier à sucre se rencontrent un peu partout. Le Mûrier reste couvert de feuilles, sans désemparer, de sorte que l'élevage des vers à soie n'est jamais interrompu. Les forêts sont immenses, mais peu exploitées, — malgré leurs trésors industriels, — faute de chemins, parait-il. Annam. 265,000 kilomètres carrés. — 4'5oo,ooo habitants. Si les terrains de rizières font à peu près défaut en Annam, par contre, les collines et les plateaux fournissent des plantes industrielles en abondance. Le Cannellier occupe le premier rang: il pousse même à l'état sauvage sur les hauts plateaux de Quang-Nam. La Cannelle de qualité inférieure est brûlée dans les temples ; le choix est exporté par Tourane, qui en a expédié, en 1887, pour près de 2 millions de francs. Le Coton, une des richesses de l'avenir, vient admirablement dans le Thanh-Hoa ; il est exporté principalement en Chine, par Haï-Phong. La Canne à sucre est cultivée avec succès, surtout dans le Quang- Ngai ; elle est expédiée sur Saigon et sur Haï-Phong. Des essais de Café, tentés par les missionnaires dans les terrains élevés, ont pleinement réussi. L'Arachide est prospère dans le Binh-Dinh et le Phu-Yen. < COLONIES FR^VNÇAISES 55^ Les Annamites cultivent en grand : l'Igname, le Sésame, le Ricin, les Bananes, les Ananas, diderentes sortes do Patates et de nombreux fruits. Ils récoltent les Xoix de l'Aréquier et du Cocotier, les feuilles du Bétel, les fruits du Manguier, du Goyavier, du Litchi, du Jacquier, et trouvent des Pampleuiousses, des Oranges, des Mandarines, de petits Citrons verts, et autres produits de consommation locale. Le Mûrier, cultivé dans toutes les provinces, est un arbrisseau à tiges annuelles, planté de préférence sur le bord des cours d'eau. Les forêts, qui couvrent les montagnes, ont une grande valeur. Certaines variétés darbres sont recherchées pour la construction et Tébénisterie. Le gouvernement annamite a concédé l'exploitation de ces forets à l'explorateur français Jean Dupuis et à des Chinois. Tonkin. 110,000 kilomètres carrés. — 1 3, 000,000 d'habitants. Les cultures du Delta n'ont pas de rivales en Europe. Le Riz en est le principal objet. Les bonnes récoltes permettent d'en exporter jusqu'à 25, 000, 000 de kilogr. Cette graminée donne lieu à deux récoltes par an, et quelquefois trois. Le Riz sec entre dans l'alimentation ; le Riz gluant sert à faire de l'alcool. La Canne à sucre vient en deuxième lieu. Les procédés de culture et de fabrication laissent encore à désirer, mais cette industrie peut donner des bénéfices, et il y a là un vaste champ à exploiter. Le Mûrier se rencontre dans les terrains un peu élevés du Delta ; il est surtout cultivé dans les provinces de Son-Tay, Nam-Dinh, et de Bac-Ninh. Il y a plusieurs variétés de Mûriers ; tous les sujets sont à basses tiges et de peu de durée. Le grand Mûrier de la Chine ou du Japon, ligneux et de longue durée, ne se prêterait pas au mode d'exploitation annamite, par cueillettes incessantes. Les essais de Café, préconisés dès les premiers temps de la conquête par E. Raoul, donnent de très beaux résultats; dans cette culture semble résider l'avenir économique de la colonie. Le Thé cultivé au Tonkin, analogue à l'espèce propagée en Chine, est d'aussi bonne qualité; toutefois sa préparation est inférieure. Le Tabac vient admirablement dans le voisinage de la rivière Noire et dans le Haut-Tonkin. Les amateurs le classent entre le Manille et le Havane. La Cannelle qui se récolte dans les montagnes de la chaîne sépara- tive du Mé-Kong, est aussi une des denrées les plus précieuses. 558 COLONIES FRANÇAISES L'Indigo abonde dans le Tonkiu méridional ; il est fâcheux que sa préparation, comme celle de la plupart des autres produits indus- triels, laisse encore à désirer. Le Sumac à vernis est assez populaire, surtout dans les parties montagneuses de la zone méridionale: le suc est extrait à l'aide diucisions dans les couches libériennes. On y trouve aussi lArbre à papier «^Vickstrœmia)), dont l'écorce ligneuse produit du papier et des fils qui servent au tissage des étofles. L'essence de Badiane, très estimée dans la parfumerie, est une huile produite par la distillation des fruits de l'Anis étoile, Magnoliacée. La Muscade et le Cardamone « Blettai'ia » sont aussi cultivés au Tonkin ; la Ramie ou China-grass y pousse à l'état sauvage. Des essais pour la culture de lOpium ont réussi et peuvent devenir la source d'un commerce considérable. Sur différents points, le Tonkin produit du Coton ; cette industrie serait susceptible d"un grand développement, car le sol et le climat du Thangh-Hoa lui con\dennent pai'faitement. Le Ricin vient partout. Les Arachides sont rares. La cultm'e du Sésame est plus développée, comme celle du Maïs. Le Delta fournit des Légumes en assez grande quantité : Patates, Navets, Chicorées, Pastèques, Epinards, Choux indigènes, Céleris, Raves, Haricots, Pois, Doliques. Si nos légumes viennent bien, beaucoup de nos fleurs sont égale- ment acclimatées avec le même succès. Celles du pays sont fournies par des arbres ou arbustes, comme le Poinciana dit Flamboyant, le Camellia, l'Oranger, un petit Rosier, le Grenadier, le Gardénia, l'Hibiscus rouge, rose ou blanc, le Frangipanier « Plumeria », etc. L'Aréquier est répandu dans tout le pays, et cependant, la produc- tion est insuflisante. Aussi, l'importation de la Noix d'Arec de Cochinchine a-t elle atteint 020,000 kilogrammes, d'une valeur de 5oo,ooo francs. Le Nephelium Litchi, le Goyavier, le Cocotier, le Manguier, l'Anona Pomme de cannelle, le Pamplemoussier, l'Oranger, le Mandarinier, rOpontia, le Grenadier, le Jacquier, le Papayer et d'abord le Bananier sont bien cultivés. L'Ananas y est véritablement exquis. Sur toute l'étendue du Delta poussent de superbes Bambous. On voit, au printemps, des pousses de o^" 20 de diamètre atteindre en (pielques semaines jusqu'à plus de 3o mètres de hauteur ; c'est alors que la tige acquiert de la résistance. Les forets dont l'étendue est considérable, sont exploitées le long des rivières seulement, faute de voies de communication par terre. Les bois nécessaires à l'industrie sont importés d'Annam, COLONIES FRANÇAISES 669 Depuis que la France a annexé le Tonkin à son Protectorat, de nombreux végétaux alimentaires, forestiers ou industriels ont été importés et propagés, entre autres par M. Voinier, directeur des services vétérinaires du corps expéditionnaire, qui avait créé de remarquables pépinières de propagande et d'acclimatation, et pris part à l'organisation d'une société d'études des sciences naturelles. Quelques missionnaires ont également contribué au respect et à l'extension du drapeau français, à l'échange des végétaux indigènes avec ceux de la métropole. Les planteurs ont dû s'inspirer, dans leurs essais, de la nomencla- ture Des plantes utiles des colonies françaises, par M. De Lanessan. AMÉRIQUE Saint-Pierre et Miquelon. 242 kilomètres carrés. — 6,3oo habitants. Saint-Pierre et la Grande-Miquelon oflrent l'aspect de rochers déshérités par la nature. On n'y rencontre que des Genévriers con- damnés à ramper sur le sol, des fouillis inextricables de Sapins minuscules, quoique centenaires, et des Bouleaux rabougris. Toute autre est la Petite-Miquelon. Ici, coteaux boisés ; ça et là, prairies émaillées de Boutons d'or et de Marguerites, de bouquets de bois aux essences vai-iées : Sapins, Bambous, Ifs, Erables, Sorbiers, Néfliers, Noisetiers, etc. Le climat ne permettant pas de cultui'cs de céréales, on se borne à entretenir de magnifiques prairies natui'clles. Les principales plantes alimentaires y sont cultivées et permettent de recevoir l'immense population de pêcheurs qui vient, chaque année, y faire escale ou séjour. Guadeloupe. 1,780 kilomètres carrés. — iG6,ooo habitants. Trois Chambres d'agriculture ont été organisées, en i883, une par arrondissement. Chacune d'elles comprend des membres titulaires et des membres correspondants» 56o COLONIES FRANÇAISES Le II décembre i85i. fut créée la Société d'Agriculture ; le nombre de membres titulaires a été fixé à loo, au maximum; lelTectif des associés et correspondants est illimité. La Société a formé, sous sa dépendance, des Comices agricoles dans les cantons de Basse-Terre, Port-Louis, Marie-Galante, les Saintes, la Désirade, Saint-Martin Enfin, le Jardin botanique, créé en 1882, près de la Basse-Terre, siu* la propriété dite Trianon. Directeur : M. Colardeau. La flore de la Guadeloupe, riche en plantes utiles, renferme un grand nombre de plantes d'ornement ; les plus appréciées sont les Orckidées, puis les Fougères comprenant 200 espèces, au minimum. Les forêts, qui couvrent une superficie de plus de 36, 000 hectares, sont peuplées de plus de 260 espèces industrielles : Acacia de Farnèse, Acajou, Achras, Balata « Mimusops », Bambou, Magnolia, l'Orme des Antilles « Guazuma ulmifolia », le Cacaoyer, le Muscadier à suif « Myristica cerifera», la Savonette Dominique» Sapindus saponaria », le Cerisier-Capitaine « Malpighia », le Chêne « Catalpa longissima », le Poirier rouge « Tecoma rubra », l'Olivier bâtard « Bontia daphnoïdes », le bois de Rose « Cordia gerascanthus », le Gommier « Bursera »... Nous passons les végétaux industriels, fournissant des sujets d'exportation : Tabac, Coton, Ramie, Caoutchouc, Rocou, Gomme, Benjoin et la Gutta-Percha, produite par l' Achras Sapota. L'Hœmatoxylon, bois de Campêche, abonde à Marie-Galante. Plusieurs cantons recueillent le Caoutchouc des espèces Pertusa, Crassinervia, Lentiginosa, Mimusops. Le Jatropha, dit bois de corail, l'Erythrine, bois immortel, le Cecropia, bois canon, le Murraya, dit buis de Chine, le Vitex, bois lézard, le Bombax ou Fromager, l' Arenga, fournissant le crin végétal, le Maregi'a\'ia, bois pétai'd, rilura, Sablier, sont assez répandus. Les principales plantes alimentaires sont représentées par le Manioc, le Bananier, le Figuier, le Jacquier, le Cocotier, l'Oranger, le Manguier, le Mammé dit .Al^ricotier, l'Anacarde Acajou, le Goyavier, le Carica Papaye, le Litchi, le Chou-Palmiste, l'Ananas, le Raisin, puis le Melon, la Fraise, les Pois, le Maïs, l'Igname, la Patate. L'Achiras, sorte de Canna à racine féculente, a des partisans. Le Dolique Lablab est très fertile et comestible. La Canne à sucre couvre actuellement 82,000 hectares ; le Caféier, 3,58o hectares, fournissant 683,190 kilogr. d'une valeur de 894,760 fr.; le Cacaoyer, la Vanille, le Tabac, le Giroflier, le Muscadier et le Poivrier sont en exploitation régulière et d'un bon revenu. A la Guadeloupe et à la Martinique, 40 usines produisent du Sucre et du Rhum, pour une valeur de 5o à 55 millions de francs. I COLONIES FRANÇAISES 56l Martinique. 988 kilomètres carrés. — 175,900 habitants. La Martiuiciae possède, depuis le 19 février i85'3, iiii Jardin des Plantes, au pied de la montagne dite « le Parnasse », Ce jardin est destiné à la culture des plantes utiles, exotiques ou indigènes, à ramélioration des fruits de l'île et aux approvisionnements des Antilles et de l'Europe. Une exposition permanente, créée par arrêté du 21 janvier i85G, et établie depuis 18G9 dans la partie du Jardin de Tivoli, est ouverte au public deux fois par semaine. M. NoUet fils est le Directeur de ce Jardin. Par décision du Conseil général, le 19 novembre 1884, ^^^ Labora- toire agricole est rattaché au service du Jardin des Plantes. Le Jardin botanique de Saint-Pierre a récemment fait une plantation de Cinchonas qui a réussi et promet de beaux résultats. M. Armand Thierry, son ancien directeur, a contribué à l'acclima- tation du Quinquina, de la Ramie et de l'Indigo, dans la colonie. La flore de la Martinique a les plus grands rapports avec la flore de la bande équatoriale de l'Amérique du Sud. Palmiers, Fougères arborescentes. Acacias, Cedrelas, Catalpas ou Chênes des Antilles, Bois de Campêche, Mimusops, Bambous gigan- tesques ; tels sont les éléments principaux des splendides forêts. Le commerce des bois apprécie beaucoup les essences utiles : Achras « Balata », pour moulins et constructions navales ; Adenanthera pavonina « graine à collier », pour menuiserie ; Galamus, fournissant le rotang ou rotin. Bursera gummifera « Gommier », pour fabrication de pirogues ; Calophyllum Calaba « Calaba », bois de marine, incorruptible ; Chimarrhis cymosa «bois de Rivière», charpente et ébénisterie ; Cordia Gerascanthus « bois de Chypre », pour meubles; Crescentia Cujete « Calebassier », fournit de belles planches; Homalium racemosum « Acomat », bois presque incorruptible ; Hedwigia balsamifera « Gommai't balsamifère », arbre à baume; Hymena'a Courbaril, bois de construction ; Oreodaphne cupularis, Laurier canellier, écorce industrielle ; Simaruba amara « bois de Cayenne », écorce pharmaceutique ; Sloanea Sincmaricnsis et Massoni « Châtaigniers coco et de la Martinique », pour menuiserie ; Talauma Plumieri « Bois Pin », pour constructions et marquetterie. 36 56a COLONIES FRANÇAISES La floriculture arborescente a des éléments sérieux avec les Aralia, Gapparis, Gassia, Cestrum, Ghariautlms, Gitrosma, Gitrus, Honia- liuni, Ipomea, Lantana, Miconia, Phytolacca, Pilea, etc. N'oublions pas l'Hippomane, le fameux et terrible Mancenillicr... Des arbres de moindres dimensions : ^Magnolias, Rliododeudrons, et des arbres de nos forêts se développent même sur les plateaux. Il y avait, en 1891, environ 24,000 hectares de forêts. La Canne à sucre couvrait, le i'^' janvier 1888, plus de 2i,3oo hec- tares (35, 000 actuellement) et occupait 28,000 ouvriers. Les cultures vivrières croissent en importance. Elles s'étendaient, en 1888, sur i7,i5o hectares. L'Igname, la Patate, le Colocase ou Chou caraïbe, le Manioc, la Vanille, sont toujours lucratifs. Nos légumes viennent parfaitement à une altitude de 5oo mètres. Les fruits : Mangues, Ananas, Avocats, Anones Pomme de Gythère, Cachiman et Barbadine sont aussi variés qu'appréciés. Les Mangues préférées portent les noms de Julie (précoce), Martin, Divine, Mangue d'Or, Crassous et la tardive Freycinet ; on les propage par la greffe, sur les plants venus de graines. La Banane demande une chaleur de -f- 24° pour arriver à maturité, et une période de 12 à 18 mois. Le Cocotier est cultivé en vue de la production de Noix fraîches. En plein été, le marché aux fruits est bien pourvu : Avocats, Mangues, Mangoustes, Anones Gorossol, Quennettes (Melicocca), Sapotes, Grenades, Abricot des Antilles (Mammea), Oranges et Citrons, Caïmites (Ghrysophyllum), Anacardes (pomme d'acajou). Goyaves de Cayenne, et des espèces locales dites Cerises des Antilles (Malpighia)ou du Sénégal(Sapindus), Prunes de Chili (Ghrysobalanus) ou de Madagascar (Flacourtia). Les étagères de légumes reçoivent : Ananas, Choux caraïbes. Ignames, Patates, Manioc, Chrystophines ou Chayotes, Arracachas ou Céleri-Carotte, d'autres encore. Les potagers et les caféières ont donné une plus-value au sol. Au nord de Tile, le Cacaoyer, le Coton, le Tabac et les plantes aromatiques enrichissent le planteur. Parmi les milliers d'espèces végétales de la flore indigène, la famille des Orchidées a quelques bons types épiphytes ou terrestres, et de magnifiques Fougères meublent le mont Pelé, à 1,000 mètres d'alti- tude, près des mornes et des étangs supérieurs. Les conseils pratiques, publiés par le Manuel du Bon Jardinier aux Antilles, du botaniste Hahn, ont rendu service aux planteurs. Et le Caféier...? Quand donc sera réalisé l'arrêté du Préfet colonial, en date du 3o pluviôse an XI, décidant qu'un monument serait élevé à Saint-Pierre, à la mémoire de Desclieux, lieutenant du Génie, COLONIES FRANÇAISES 563 (K qui, le premier, porta des plants de Café à la Martinique, et fit à la conservation de ce dépôt précieux le sacrifice de sa ration d'eau, dont il les arrosa eha<[ue jour, })eudant la traversée? » Ce dévouement mémorable, on ijia, d'un oUicier français portant à nos colonies le « dépôt précieux du Jardin du Uoi » est la source des riches plantations du Caféier aux Antilles. Guyane. 121,400 kilomètres carrés. — 29.660 habitants. La Guyane possède un Etablissement agricole, dit de la Montagne- d'Argcnt, dépendant du pénitencier de Cayenne ; 60 condamnés y sont attachés à la culture du Caféier. Un Jardin colonial a été créé, en 1880, aux environs de Cayenne, près du camp de Saint-Denis. Le « Rliizophora », Palétuvier ou Manglieraux semences tannifères, pullule siH' le littoral, chargé de soude, dans les accrues marines. Les terres moyennes, également de formation alluvionnaire, mais moins récente, sont tantôt fertiles, tantôt d'une stérilité extrême. Les terres hautes accentuent le relief du pays. Lavées par les pluies torrentielles, elles perdent en faveur des régions inférieures tout riiumus que ne retient point la végétation. Les forets sont peuplées d'essences rares et précieuses; telles sont, entre autres : l'Hymena'a Gourbaril, exsudant la Résine copal, ou Résine de Courbaril; le Diplotropis, au bois très dur, etc. Il serait intéressant d'essayer les plantations d'Eucalyptus et autres essences à fortes racines, sur le littoral tourmenté par de violents raz de marée, et sur les savanes échelonnées le long de la côte balayée par les lames du large. OGEANIE Nouvelle Calédonie et dépendances Iles Loyauté, Ile des Pins, etc. 19,823 kilomètres carrés. — 65,;75o habitants. La Nouvelle Calédonie est dotée d'une Chambre d'agriculture composée de 3o membres, dont i5sont nommés à l'élection et i5 sont désignés par le Gouverneur de la Colonie. 564 COLONIES FRANÇAISES Les principales cultures sont celles des Haricots, du Maïs, du Riz, du Manioc, du Coton, du Tabac, du Blé d'Australie, importé en 1887 par M. Perret, inspectem* des euUures. Ce blé a donné 38 hectolitres à l'hectare. — Les Haricots de Païta et de Lima y sont popiilaires. LeManihot doux rend 100 tonnes de Manioc à l'hectare; l'adminis- tration a fait détruire les plantations du Manihot industriel, quoique d'un rendement double, craignant que les condamnés n'emploient sa racine vénéneuse... d'une façon criminelle. L'Ananas, importé de Tahiti, est ici délicatement parfumé. La Canne à sucre réussit partout, même en terre médiocre. Le Cocotier prospère dans le Nord calédonien ; il est à sa limite de fécondité à Vile des Pins. Sa pi'oduction est de 5o à 85 cocos ; 600 à 65o noix fournissent 100 litres d'huile. Un hectare rapporte de une à deux tonnes de coprah, que l'on vend de 200 à 3oo fr. la tonne. La Vanille se plait dans toutes les régions humides. Le Mûrier multicaule est le seul des Mûriers importés qui réussisse; encore ne vient-il que sur les coteaux. Un très beau vignoble a été planté à Koé. On évalue à 5oo francs les frais de culture d'un hectare, produisant 100 hectolitres de vin. Les légumes d'Europe prospèrent à merveille. La Pomme de terre donne deux récoltes ; la colonie en exporte annuellement pour 100,000 francs. Le Pois Pacay « Inga » y réussit parfaitement. Tous les villages ont des plantations d'Ignames ; il en existe plus de 00 variétés ou formes distinctes, et presque autant du Colocase « Taro », plante alimentaire de la famille des Aroïdées. La racine de l'Igname à tige épineuse « Ouale » ou « Ouare )v, dit Griffe-de-chat, Dioscorea aculeata, est réservée aux chefs. UnPachyrrhizusangiUatusaManiania», sorte deDolique tubéreux, donne également une racine alimentaire. L'Ananas acquiert aussi un parfum délicieux à la Foa. L'Oranger, le Citronnier, le Manguier, le Bananier, le Litchi, rAvocatier, le Goyavier, le Pêcher donnent des résultats satisfaisants. Le botaniste Pancher, du Muséum, a introduit des végétaux utiles dans nos possessions néo-calédoniennes. M. de Greslan a planté, à la Dumbéa, d'autres arbres fruitiers exotiques, entre autres les Eugénias, Anones, Manguiers, Figuiers, Mangoustans, Citronniers et Mandariniers, Bananiers, Anacardiers, Passiflores, Grenadiers, Amandiers, Cognassiers, Plaqueminiers, Jacquiers, Opontias, et une foule d'essences de première utilité. A la ferme de Koé, la mission Raoul plantait, en 188G et 1887, la série de végétaux industriels ou alimentaires suivants : Le Bassia, beurre végétal de l'Inde ; f COLONIES FRANÇAISES 565 Les Palmiers Ceroxylon, à cire ; Elaeis, à huile ; Arenga, à sucre ; Sagus, Acanlhopliœnix, Aréquier à chou comestible, de Madagascar ; Les beaux Palmiei'S Oreodoxa de la Guyaue, fournissant le Chou- palmiste ; Latania de la Réunion ; Aréca de la Nouvelle-Zélande ; Le Dalbergia ou Palissandre de l'Inde ; Le Swietenia, Acajou de Saint-Domingue ; Le Cedrela, faux acajou, pour les boîtes à cigares ; Le Mammea, dit Abricotier des Antilles, à gros fruit comestible; Le Myristica, Muscadier des Moluques, bien vigoureux; Le Caryophyllus, Giroflier, des mêmes parages ; Le Ravenala, l'arbre du voyageur, au pays des Malgaches ; Le Myroxylon, baume du Pérou, proraptement acclimaté ; Le Tectona, fournissant le bois de Teck, nerveux et incorruptible ; Le Cola, donnant la noix de Kola, tannifère ; L'Hymenwa Gourbaril, arbre à copal, de Madagascar ; Des Bambous, des arbres à soie, à coton, à parfums, etc., et sur les montagnes des Acacias à tannin et des Ginchonas divers. Quelles métamorphoses pour la primitive population canaque ! Nouvelles Hébrides. i5,i57 kilomètres carrés. — 72,000 habitants. Les Nouvelles Hébrides, par leur flore et leur culture, se rappro- chent de la Galédonie et des îles de la Société. Nous y trouvons encore les genres suivants : Le Goyavier, le Bananier, le Ghâtaignier australien « Gastanosper- mum », des Palmiers variés, le Palmiste à chou, le Sagoutier, l'Ivoire végétal, le Dracéna, le Frangipanier « Plumiera », le Palétuvier. Le Ficus « Banian », le géant des arbres de cette partie du monde, étend au-dessus des cases des naturels ses rameaux gigantesques. Les principales cultures sont celles du Gocotier, du Maïs, de l'Igname, du Manioc, du Gafé, du Tabac. La femme indigène travaille à la terre, souvent plus que l'homme. Archipel de la Société. Iles du Vent (Tahiti), Iles sous le Vent. i,65o kilomètres carrés. — i5,ooo habitants. Tahiti possède une Chambre d'agriculture, depuis le 17 mars 1887. C'est une lie d'un climat délicieux, d'une fertilité admirable. 566 COLONIES FRANÇAISES La plupart des plantes intertropicales introduites se sont naturali- sées spontanément. La végétation luxuriante témoigne hautement, par son abondance, de la richesse du sol. Si la population indigène des deux sexes a pris pour devise : « Yivre, c'est chanter et aimer,» le colon doit désormais profiter des végétaux nouvellement importés et les exploiter à son profit, travail- lant en même temps dans l'intérêt général. Le Jardin botanique fourmille de végétaux importés par la mission E. Raoul, bien classés suivant leur rôle d'application économique ; Eucalyptus et arbres industriels pour constructions et meubles ; Arbres à fruits comestibles; Vignes de pays chauds ; Arbres et arbustes à huile, à beurre, à suif ; Plantes alimentaires et fourragères, légumes ; Plantes textiles, tinctoriales ou tannifères ; Végétaux à gommes, résines et cires, à essences et à suc laiteux ; Pépinières et semis, à Mamao, près de Papeete. Avec le concours de colons intelligents, le Jardin botanique a pu répandre dans les îles de la Société une foule de végétaux précieux. Quelques-uns ont affirmé leur valeur économique ou commerciale. Le Golocase « Taro » produit des tubercules, pesant de i à 2 kilogr. Le Bananier, lAvocatier, l'Arbre à pain, le Goyavier, le Manguier occupent d'assez grandes surfaces. Les Oranges d'Haapape et d'Ame sont les meilleures de Tahiti. Celles de Huahine, de Tubuai, de Mangareva, tiennent la tète de farchipel. L'exportation des Oranges est une source de revenus. Le Caféier fleurit en mars et en septembre et préfère les districts humides. Les Cafés de Tahiti et de Moorea sont estimés. Le Cycas néo-calédonien fournit le Sagou, par ses graines. La Vanille réussit dans les vallées fraîches et ombreuses, Le Jardin botanique de Mamao a propagé une espèce de Tabac qui obtient la cote maxima sur les marchés belges et anglais. Sur cette ceinture madréporiquc et corallienne émergent plusieurs îlots boisés exploitant le Cocotier avec succès. Les îles Huahine et Bora-Bora exportent la noix de Coco, son huile et le résidu coprah. Tahiti parait être la terre d'élection du Cotonnier ; 200 hectares lui sont consacrés, et autant à Moorea. Parmi les essences d'avenir, pour nos possessions océaniennes, signalons les espèces suivantes, indigènes ou introduites à Tahiti : Aleuriles triloba « Bancoulicr », à huile et à essences ; Calophyllum inophyllum « Tamanou », famille des Clusiacées ; Coccoloba uvifera « llaisinier », de la famille des Polygonées ; à COLONIES FRANÇAISES 667 Colvillca, voisin du l*oiiiciIlado « Flamboyant », à grand cfTet ; L'Eugenia Jambosaw Poiiiuie rose », lEugonia lualaccciisisw Pomme tahitieune », le Melaleuca leucodeudrou, lamille des Myrtacées ; Ficus prolixa « Banian », famille des Artoearpées. II en existe une belle avenue auprès du Cercle militaire, tandis ({ue respècc suivante i'oruie une superbe allée, au district de Taulira; Hibiscus tiliaceus ou Paritium « liourao », vigoureuse Malvacée ; Plumeria alba « Frangipanier », à Heurs odorantes ; Santalum Freycinctianum,Bois de Santal ouwTibcan» ; Sapindus Saponaria « Savonnier », famille des Sapindacées ; Terminalia glabra « Badamier », famille des Goinbretacées ; Thcspesia populnea « Miro », Bois de rose, famille des Malvacées; Tricliilia quiucjuevalvis « Cliènc tigré », des Méliacées. La Flore Tahitienne et Dreke del Gastillo signalent la présence de Cajanus, Cannas, Cucumis, Gardénias, Mirabilis Jalapa, et de Crotons, au bois léger et purgatif. Le Tamarin aurait été apporté, en 1769, par Gook, et la Ramie, en 1869, par de la Roncière. Iles Marquises. i,2;4 kilomètres carrés. — 5,25o habitants. Les ressoui'ccs alimentaires de ces îles sont, dans le rèsfne vésTétal • le fruit à Pain, le Colocase, la Patate douce, riguame, la Noix de Coco, la Canne à sucre, les Oranges, Citrons, Bananes, Mangues, les Anones Pommes de Cythère et de Cannelle, les Goyaves, Ananas, Papayes, Avocats, Litchis ; et les légumes de pays tempérés : Pommes de terre, Ognons, Riz. On cultive, au point de vue du commerce : le Cotonnier et le Cocotier. — Le Coton, le Fungus et le coprah ou amande de Coco séchéc sont exportés et de bon profit. Iles Tuamotou, Gambier, Tubuaï, Râpa et Futuna. 1,200 kilomètres carrés. — 7,^00 habitants. La culture est à peu près nulle dans les îles Tuamotou et Gambier. Signalons seulement quelques Cocotiers et des Pandanus, 568 COLONIES FRANÇAISES Les plages coralliennes de ces îles seront bientôt recouvertes d'un gazon, fourrage précieux, le BufTalo-Grass, dont l'introduction est due au colonisateur E. Raoul, auteur du Manuel des Cultures ti^opicales. La végétation des Tubuaï et des Râpa est analogue à celle de Tahiti ; on y trouve l'Oranger, le Citronnier, le Manioc, la Canne à sucre, le Tabac, le Taro (Colocasia), le Bois de fer (Casuarina). A Râpa, M. Bizot a introduit, en 1892, des Grenadiers, Goyaviers, Acacias, Casuarinas, Eucalyptus, Hovenias, Litchis, Pins, Cj'près; puis des Haricots, Topinambours, Citrouilles et quelques Solanées. En 1887, la mission Raoul importait à l'île Râpa, parmi les arbres utiles, les Bibaciers, Jacquiers et Plaqueminiers, le Palmiste de la Réunion « Areca », les Araucarias etDammaras, l'Acacia, le Caféier, la Vigne, nos Pêchers, Pommiers et Abricotiers, le Châtaignier d'Australie « Castanospermum australe », le Noyer du Queensland « Macadamia ternifolia », le Kaki, le Divar, le Yetivert. L'herbe du Pai^a fut introduite en même temps, aux îles Tubuaï. A Futuna, la terre est fertile et bien cultivée, surtout dans les vallées où les naturels font pousser l'Igname, la Patate douce et le Colocasia comestible ; le Bananier et le Jacquier y croissent. Les Missionnaires ont acclimaté dans l'archipel l'Ananas, la Canne à sucre, le Melon et la Tomate, Iles Wallis. 96 kilomètres cannés. — 3,5oo habitants. Les végétaux des îles Wallis sont grands et vigoureux, excepté l'Arbre à pain, Jacquier ou Artocarpus. Les plantations de ITgname et du Colocasia sont importantes. Les Palmiers, les Cocotiers, les Bananiers, très nombreux, produi- sent d'excellents fruits. Le Cotonnier, l'Ananas, l'Anone dit Pomme de Cythère, l'Oranger et autres arbres fruitiers y sont naturalisés. Les essais de Caféier donnent des résultats satisfaisants. On trouve aux Wallis, outre les essences forestières de Tahiti, un bois dur et liant, analogue au Teck, et qui serait utilement employé pour la confection des membrures et dubordage des navires. Le commerce d'exportation accapare le coprah, amande sèche du Coco, les nattes fines et la racine du Poivre, Piper methj^sticum, dont les boulettes « Maayà » ou la boisson « Kava » provoquent une douce et somnolente ivresse. "^^0^ GREGE 64,690 kilomètres carrés. — 2,805,720 habitants. I. — Enseignement agricole et horticole. II n'existe pas de Sociétés agricoles ou horticoles en Grèce et les conférences y sont rares ; mais on enseigne l'horticulture dans les deux Écoles d'agriculture d'Athènes et d'Halmyros, et à la Station agricole de Vytina. Les pépinières de l'école d'Athènes ont une étendue de 10 hectares ; les plantes acclimatées et les arbres utiles sont multipliés et vendus sur place, aux prix indiqués sur un catalogue. Le Jardin botanique d Athènes propage le goût des végétaux et leur classification. Il entretient de bonnes relations avec nos jardins similaires ou d'acclimatation de la Provence maritime et de l'Algérie. L'importation des plantes et boutures étant interdite, à cause des mesures prises contre le phylloxéra, on est obligé de se contenter des variétés déjà nombreuses qui existent dans le pays, et des semis faits avec des graines provenant de l'étranger. Aux environs de la capitale, quelques établissements de pépinières commerciales sont assez importants. Dans la province, chacjue propriétaire procède généralement à un élevage d'arbres et de plants pour ses propres besoins. A Athènes, le journal mensuel, Y Agriculture Grecque, sous l'habile direction de M. Gennadius, ancien chef de l'Agriculture au ministère de l'Intérieur, traite, avec une haute compétence, les questions pratiques agricoles, \dticoles et forestières. 070 GRECE II. — Cultures générales. D'après les données scmi-oilicielles qui, en l'absence de cadastre, ne peuvent être acceptées que sous certaines réserves, la Grèce aurait une étendue de 6,469.000 hectares, dont 3, 400, 000 considérés comme terres arables. Ces dernières se subdiviseraient elles-mêmes comme suit : Forêts, 700,000 hectares ; Pâturages, 600,000 hectares ; Cultures, Vignes, Jardins, 2,100,100 hectares. On peut dire que, dans son ensemble, la Grèce présente, du nord au sud, une gamme de climats dont la richesse n'est égalée que par un très petit nombre de régions terrestres. Au nord, l'Olympe, l'Ossa et les monts de l'Oéta, aux pentes couvertes de diverses essences de la région septentrionale, semblent appartenir aux régions temjDérées du centre de l'Europe, tandis qu'au midi, à louest et à lest, les péninsules et les îles, avec leurs bouquets de Figuiers et d'Oliviers, leurs plantations de Citronniers et d'Oran- gers, leurs clôtures d'Aloès et même de rares Palmiers, font déjà partie de la zone subtropicale. Cette mosaïque météorologique permet et favorise toutes les cul- tures. Les terres arables se prêtent admirablement, suivant leur altitude et leur exposition, à la production des céréales, du Maïs, du vin, des fruits, des plantes industrielles. Coton, Garance, Tabac, etc. Quoique occupant une surface relativement modeste, le royaume hellénique peut et doit attendre de grandes ressources du développe- ment de son agriculture. III. — Production maraîchère. La chaleur du climat et le grand nombre de jours déjeune, stricte- ment observé, obligent le peuple à se nourrir exclusivement de végétaux, pendant la moitié de l'année. Cependant, depuis la loi de 1880, prohibant l'introduction en Grèce de tout végétal frais, on n'a jamais été privé de légumes ou de fruits mûrissant sous ce climat; seulement, dans les premiers mois, la Pouimc do terre a fait quelque peu défaut, mais aujourd'hui la production dépasse la consommation, et le trop plein se dirige vers la Turquie. GRÈCE 571 La Grèce, et particulièrement les arrondissements de Thèbes et de Clialcis, dans lEubéc, produit en abondance les légumes de la région, mais ce que l'on récolte de préférence, ce sont : les Pastèques, les Melons, les Concombres, les Courges, les Ognons, les Poireaux, les Laitues, les Articliauts, les Pommes de terre, les Choux, les Choux-fleurs, les Epiuards, les Fèves, les Pois, les Haricots, les Tomates, les Aidaergines, le Gombo « Hibiscus esculentus ». Ou consouime beaucoup de Chicorée sauvage et une grande quantité d'herbes bouillies et préparées à la vinaigrette. Les Tomates et les Fèves de Syra sont expédiées àConstantinople, à Smyrne, à Alexandrie. Près des grands centres de population, et à proximité des ports de mer, la production potagère est toujours considérable. Le littoral, notamment, a d'importantes cultures maraîchères qui sont assez bien tenues, arrosées à la pelle ou par des « norias » et variées de produits ; les autres, en pleine campagne, ne réclament aucun soin. Cependant, Athènes, le Pirée, le Laurium et Larisse ne suffisent pas à leur consommation. Athènes et le Pirée reçoivent leurs pri- meurs de Syros, d'Argos, de Yolo. Les Cyclades exportent les Pommes de terre, Navets, Carottes, Tomates, Courges, Fèves, pour un million de francs par an. Malgré le manque de capitaux et de bras, le paysan remplace la jachère par une culture fumée de gros légumes. IV. — Production fruitière. Après la Vigne, le Figuier et l'Olivier occupent une grande place dans l'arboriculture fruitière de la Grèce, au point de vue industriel. Quant aux autres espèces que l'on rencontre le plus communément, ce sont : l'Abricotier, le Pécher, l'Amandier, le Cerisier, le Prunier; le Cognassier, le Grenadier, le Pistachier; le Noisetier, le Noyer, le Châtaignier; l'Oranger, le Cédratier, le Citronnier le Mandarinier ; le Poirier et le Pommier ; enfin le Mûrier. Il n'y a pas de vergers spéciaux dans l'Atticpie es ai'bres fruitiers y sont disséminés dans les champs de vignes ou groupés au jardin. L'Abricotier et le Pêcher réussissent en arbres de plein-vent, greffés ou de pied franc. L'Amandier oflre beaucoup de types à Amandes amères ou douces. Le Cerisier et le Prunier viennent à l'état spontané ; mais autour des villes, ce sont ordinairement des arbres plantés à basse tige. 5^2 GRÈCE Le Figuier donne un rendement important. Les Figues de l' Attique sont très estimées ; toutefois le principal lieu de production est la Messénie, dont la récolte est en grande partie exportée vers l'Allemagne et 1" Autriche. La production des Figues sèches, en 1893, s'est élevée à 270,000 quintaux métriques, dont deux tiers pour la consommation et un tiers pour la distillerie. Douze millions de kilogrammes, provenant presque en totalité du département de Messénie, ont été expédiés principalement en Autriche et en Allemagne où l'on en fabrique une sorte de café... La Figue de Barbarie, fruit de TOpontia, famille des Cactées, est consommée sur place ou livrée à l'alambic. Le Grenadier et le Pistachier sont principalement répandus dans les îles de l'Archipel. Le Cognassier vient en buisson, abandonné à lui-même. Le Mûrier est un arbre du pays, mais l'élevage des vers à soie qui donnait autrefois de très beaux résultats, par la vente de la soie aux fabriques françaises, a été sensiblement réduit depuis que la maladie est venue sévir sur la ponte du bombjTi^. Aujourd'hui, une grande partie des Mûriers, comprenant 2 millions d'arbres environ, sont peu utilisés, sauf en Morée, et la production totale de la soie représente à peine 11,700 kilogrammes. Le Noisetier, le Noyer et le Châtaignier habitent les régions montagneuses. L'Olivier, qui est un arbre très répandu en Grèce, devient une des branches de léconomie rurale et des ressoui'ces financières de l'État. Les terrains plantés en Oliviers se vendent d'après le nombre d'arbres, à raison de ^o à 90 francs le pied, suivant la production. Neuf arbres occupent une superficie de 1,275 mètres carrés, presque un are et demi par arbre. Il y a vingt ans, la statistique enregistrait douze millions d'Oliviers. Il y en a moitié plus aujourd'hui, qui rapportent pour 35 millions de francs ou de drachmes d'huile. Moitié de cette huile est destinée à l'Allemagne, à l'Angleterre, à la Russie. Les Hespéridées se cultivent partout, et principalement dans les îles de l'Archipel. L'Oranger se voit à Sparte, à Corfou, Arta, Volo; le Cédratier, à Naxos ; le Citronnier, à Poros, Andros et Carystos ; le Mandarinier, un peu partout. On n'exporte que les Citrons ; ils sont dirigés sur Trieste, Odessa et Constantinople ; les Cédrats, sur Londres, Livourne et Trieste, Quelques corbeilles de Mandarines vont aussi à Trieste. GRÈCE 573 Le groupe des iles Cyclades récolte près de 800,000 Oranges et Citrons. Le Pommier trouve des altitudes assez fraiches au revers nord des escarpes, pour y bien fructilier. — Le Poirier est plus répandu. Les Pommes de Volo, oblongues, colorées et de longue garde, vont à Alexandrie et à Constantinople. V. — Vignes. La culture de la Vigne a pris un grand développement sur le territoire grec ; la surface plantée en divers cépages a doublé d'étendue, depuis que la récolte du Raisin est devenue insullisante pour répondre aux besoins de la consommation, et donner satisfaetion au commerce de vins de Raisins secs. La Grèce compte actuellcuient près de i5o,ooo hectares de Vignes dont la majeure partie est consacrée au seul cépage de Corinthe. Mais d'autres espèces sont également soumises à la dessiccation ou passerillage, pour venir ensuite aider à la fabrication de nos Vins de consommation et de commerce, et servir à l'usage de la table, notamment le Muscat. Culture en foule, en treille ou libre, tout réussit sur un sol favorable et sous un ciel prédestiné. Le cep est généralement taillé en souche basse. Quelques iles de l'Archipel laissent traîner le sarment sur le sol. Ailleurs, le vigneron établit de grands cordons qui courent sur un bâti de perches, et il taille le sarment fructifère à long bois, avec coiu'son de remplacement. En pressurant le Raisin de Corinthe, on obtient un Vin qui rappelle le Grave, du sud-ouest français ; par exemple, le vin d'Argos. Les Raisins de Corinthe, base du commerce extérieur, comme Raisins secs, proviennent surtout du Péloponèse qui en expédie, en moyenne, 180 millions de kilogrammes par an. Le plant Soultanina chiffre seulement pour un million de kilogr. et vend son fruit en Angleterre. L'Attiquc et la Béotie possèdent de grandes surfaces de Vignes. La production annuelle est d'environ 240,000 hectolitres. Les principaux ports d'embarquement des Raisins secs, provenant du Péloponèse et des iles Ioniennes, sont Patras, Aegion, Catacolo, Zante, Céphalonic. Kiparissia, Kalamœ, Nauplie ; celui-ci surtout, pour le Raisin Soultanina. Un impôt de i3 ou i5 francs par 480 kilogr. est prélevé sur ce 574 GRÈCE Raisin, au moment de l'exportation, comme droit de sortie, suivant la qualité ; ce qui produit au Use un revenu annuel d'environ 3,5oo,ooo francs. Cette taxe n'arrête pas l'extension du vignoble, dans un pays exempté des gelées énervantes et du phylloxéra destructeur. Notre consid tle Syra, au centre des Cyclades qui produisent 100,000 hecto- litres de Mus rougcb ou blancs, a laissé entrevoir le jour où la viticulture grecque pourra s'imposer sur les marchés européens. VI. — Arbres forestiers ou d'ornement. La Grèce possède de très beaux massifs forestiers. Dans le voisi- nage de la mer, presque toutes les montagnes sont dépourvues de grands arbres et même de végétation. Le rocher, lavé par les eaux, se montre généralement à nu, et, de loin, le navigateur ne voit que des escarpements grisâtres tachetés, çà et là, de maigres buissons. Mais, dans l'intérieur du pays, l'Œta, quelques-uns des monts de l'Étolie, les hauteurs de l'Acarnanie, et, dans le Péloponèse, l'Arcadie, l'ÉIide, la Tryphilée, les pentes du Taygète, l'Eubée, possèdent de belles forêts, peuplées d'arbres des essences les plus variées. On y rencontre le Caroubier, le Cliêne, les Hêtres, les Platanes, les Pins et les Sapins. L'arrondissement de Chalcis possède de vastes forêts de Pins exploitées pour les approvisionnements de bois, de charbon, de résine ; celle-ci entre dans la fabrication des Vins résinés. Nous ne devons pas oublier que le territoire hellénique a doté nos parcs de Conifères remarcpiables. Qu'il nous suffise de citer : Le Sapin de Céphalonie, importé en 1824, connu dans l'Attique, le Parnasse et le mont Énos, et disséminé sur les étriers du mont Tay- gète, dans l'Arcadie, l'Œta et Thymphreste ; Le Pinus Pinea qui, dans la Macédoine, habite le mont Pery stère où il s'élève jusqu'à l'altitude de 1,800 mètres ; on le trouve encore sur plusieurs autres points de la Grèce ; Les Genévriers Oxycèdre et de Phénicie, dispersés dans la région méditerranéenne, en pleine friche ou couronnant les plateaux. Le Marronnier d'Inde, au port majestueux, à la floraison haute- ment décorative, est ici dans son pays d'origine. Il est ainsi de divers arbrisseaux et arbustes d'utilité ou d'ornement, déjà répandus dans nos parcs et nos jardins. HOLLANDE 33,000 kilomètres carrés. — 45S65?ooo habitants. — ■ — î-i^'î — — r I. — Action de l'Etat. — Enseignement. Les horticulteurs hollandais, jusqu'alors, ne se soucient guère de la protection de l'Etat, et celui-ci semble prclei'cr laisser la liberté à chacun et ne pas s'immiscer dans les questions commerciales ou particulières. Partisan convaincu des principes libre-échangistes et du « laisser faire », le peuple néerlandais craint toujours qu'une intervention ollicielle dans ses aftaires ne lui enlève quelques-unes de ses préro- gatives... Et le Gouvernement ne cherche pas à l'en dissuader. Cependant, avec l'approbation des États-Généraux, le Ministre de l'Intérieur a nommé un Inspecteur spécial pour l'agriculture et l'hor- ticulture. Le rôle de ce fonctionnaire est de préparer les moyens d'étendre les connaissances culturales par un enseignement primaire, secondaire ou spécial. L'école de "Watergraafsmeer recevait une quarantaine d'élèves destinés, la plupart, à diriger les cultures coloniales de Java et des possessions néerlandaises ; elle n'existe plus. A Vlymen, du Brabant septentrional, une association a fondé un cours agricole et horticole suivi par les cultivateurs. Une Ecole spéciale, émanant de l'association de bienfaisance « Frederiksoord », reçoit une subvention de 2,3oo fr. par l'État. Environ vingt élèves de 14 à i5 ans fréquentent cette École et deviennent des garçons jardiniers ou s'étabbssent à leur compte. Buitenzorg, dans l'île de Java, est dotée d'une École d'agriculture florissante, qui rend des services aux colons et à la métropole. 5;6 HOLLANDE II. — Sociétés d'horticulture. Les Pays-Bas, héritant de la vieille renommée florale des Flandres, et bénéficiant des végétaux envoyés par ses colonies, ont conservé le culte des fleurs et des produits du sol. Praticiens et amateurs, ayant de fréquentes relations, n'ont pas tardé à se grouper en associations d'études et de commerce. Réunions au cercle, dans un édifice public ou en pleine campagne, il s'agissait toujours de l'amélioration de la culture des fleurs et des transactions commerciales, de la production fruitière, de l'extension à donner à la maraicherie, des échanges entre pépiniéristes. Les Sociétés ont grandi en considération et en résultats féconds, par leur organisation d'expositions, de concours, de visites, d'excur- sions, de congrès et beaucoup par les conférences pulDlicpies. Parmi les Sociétés et Compagnies, la plus importante par les ser- vices rendus est la Société Néerlandaise d'horticulture et de botanique. En dehors du programme ci-dessus, elle tient des séances mensuelles, où elle juge les plantes nouvelles et leur décerne des certificats de mérite, s'il y a lieu. Son Bulletin, rédigé en cp.iatre langues, est répandu dans toutes les provinces et à l'étranger. Voici la liste, par ordre alphabétique de localités, des Sociétés qui s'occupent d'horticulture. Nous y joignons le nombre actuel des adhérents : Amsterdam. — Société Néerlandaise d'Horticulture et de Botanique, avec 35 sections dans les plus grandes villes, i85o membres. Amsterdam. — Société royale de Zoologie, 10,000 membres. — — Néerlandaise d'Entomologie, qS membres. — — — Phytopathologique, 327 membres. — — — Zoologique, i5o membres. — — — des Orchidophiles, 35 membres. Beemster et environs. — Compagnie d'Horticulture, io4 membres. BosKOOP. — Compagnie Pomologique, 88 membres. Dierex, Ellecom, Steeg. — Société d'Horticulture, 60 membres. Drentiie. — Société d'Horticulture, d'Arboriculture et d'Agricul- ture, 43 membres. Haarlem. — Compagnie générale pour la culture des Ognons à fleurs, avec 23 sections dans les centres principaux de culture, 1,120 membres. — Société des Fleuristes, 00 membres. Hilversu3i. — Société d'horticulture « Théorie et Prastytke », 75 membres. I Hollande 577 La. Haye. — Société royale de Zoologie et de Botanique, 1,900 membres. — Compagnie (rilorliciiltiirc, ^70 membres. Leeuvvaude.v. — Compagnie d'Horticulture delà Frise, 1^5 membres. Maestriciit. — Société pour protéger l'Agriculture et lllorliculture dans le duché de Limbourg, 470 membres. MiDDELBOURG. — Société de Botanique, 35 membres. NooiiDUYK. — Société d'Horticulture, d'Arboriculture et d'Agricul- ture, 40 membres. VosTBURG, SouBURG. — Compagnie pour protéger l'Horticulture et l'Arboriculture, 3io membres. Rotterdam. — Société Zoologique et Botanique, 5,3oo membres. Utrecht. — Compagnie d'Agriculture et de Botanique, 280 membres. — Société Xos-Jungunt Rosae. En outre, dans presque toutes les villes, des groupements d'ama- teurs et de philanthropes se sont donné, pour mission, de distribuer des légumes et des fruits dans les hôpitaux, et de répandre le goût des fleurs parmi la classe ouvrière, au moyen de dons de plantes, au printemps ; les ouvriers les cultivent et les exposent, à l'automne suivant, et peuvent concourir à des récompenses spéciales. III. — Jardins botaniques. Les Universités des Pays-Bas ont annexé à leur enseignement des Jardins d'études de la science des végétaux. Ces établissements sont les suivants : Le Jardin botanique d'Amsterdam. Le Jardin botanique de Groningue. Le Jardin botanique de Leyde, fondé en 1077, parles magistrats de cette ville, et qui fut illustré par le séjour du savant Linné. Le Jardin botanique d Utrecht. Il convient aussi de citer les Jardins des Sociétés zoologiques d'Amsterdam, de Rotterdam, et un Jardin botanique à Middclbourg. L'Ecole d'Agriculture de l'Etat, à Wageningen, possède un Jardin d'expériences, ainsi que l'Ecole particulière de Vlymen. Les colonies néerlandaises ont des jardins d'essai d'un grand intérêt. Un des plus remarquables est celui de Buitenzorg, à Java, fondé en 181 7, avec annexe de l'Ecole agronomique, en 187G. Sous l'inspiration du chef jardinier et du directeur des plantations de Quinquinas de l'État, les serres et les bâches dujardin ont multiplié, 37 5;;8 IJOLT.ANDE par la greffe, les variétés du Cinchona les plus rielies en alcaloïdes. Les planteurs qui les ont imités ont décuplé leurs revenus. Les bonnes espèces de Manguiers doivent aussi au greffage leur propagation dans les groupes des îles de la Sonde. Les colonies néerlandaises trouvent à Tjibodas et Tjisaroewa, succursales de Buitenzorg, des Stations d'études en montagne. IV. — Production maraîchère. Non loin de La Haye, la région de Westland est réputée depuis longtemps pour ses cultures fruitières et potagères, favorisées par un climat exceptionnel, un sol riche et des abris protecteurs naturels : les dunes et les falaises, ou les abris artificiels : murs et brise-vents, composés de charmilles et de roseaux. Cette situation privilégiée n'empêche pas les cultures vitrées ; on les évalue à 25o,ooo mètres carrés de surface. Les canaux sont couverts de bateaux bondés de légumes, de fraises, de fruits se dirigeant vers Rotterdam, Dordrecht, Amsterdam, où ils transbordent leur chargement sur des vapeurs anglais. Les communes de Loosduinen, Monster, Poeldyk, Honselersdyk, 'sGravenzande, Wateringen, de Lier, Ryswyk, etc. se consacrent à la production de légumes, de fruits, de raisins. Partout, en Hollande, le sol aux légumes est argilo-siliceux : par exemple à Noord et Zuid-Beveland, Tholen, Overffakkee, Schouwen où l'on sème 20,000 kilogr. de l'Ognon de Strasbourg et quantité de Choux-fleurs, de Concombres, de Carottes, de Haricots, de Pommes de terre, d'Epinards. Nous retrouvons ces espèces dans le Noord-Holland, à Hoorn et Enkhuizen, avec les Betteraves et les Fraises, pour l'exportation terrestre. Beemster se concentre sur les Cornichons et les Fèves de marais, Guelderland et la province d'Utrecht expédient leurs produits en Allemagne où se dirigent également les Navets et les Concombres de Linibourg, alors que les Petits Pois et les petits fruits rouges de A'iymen, Maastricht, Breda traverseront la mer du Nord. La culture commerciale a centralisé certaines espèces dans une commune et simplifié ainsi les frais d'exploitation. Ainsi, les jardiniers de Niewer etAmstel emploient chaque année pour plus de 2,000 francs de graines de Pourpier. La commune de Zwyndrecht expédie pour 100,000 francs de Carottes et de Fraises. HOLLANDK 579 Leidschcdam envoie au marché d'Amsterdam 90 bateaux de Fraises, particulièrement les variétés Jucunda et Gloire de Zuidwick, qui bravent les climats brumeux ou pluvieux. Les sols tourl>eux de Boskoop vendent pour 5o,ooo francs de fruits; et les cent hectares de fraiseraies à Beverwyk, ayant passé un traité avec les confiturorios anglaises, en livrent jusqu'à 80,000 kilogi*. par barils, dans une seule semaine. Les lieux de production pour lapprovisionnement des marchés sont situés à Alkniaar, Beverwyk, Boskoop, Kralingen, Leyerdorp, Loosduinen, Oudenbosch, Schagen, 'sGrovenzande' Zwyndrecht, etc. L'exportation des Echalotes, des Choux-fleurs et autres sortes de Choux, des Concombres verts et jaunes est dune grande importance, ainsi tpie le trafic des Carottes, des Fraises et des Ognons blancs de Strasbourg ou de Mulhouse. Le Casino horticole et agricole de Venloo, du Limbourg, expédiait, en 1892, plus de 700 wagons deflégumes pesant chacun 10,000 kilogr. La province de Groningue cultive surtout la Pomme de terre ; le rendement moyen y atteint de 180 à aSo hectolitres à Thectare, évalué de i franc à i franc 5o pour la féculerie. En 1892, la Hollande consacrait, à la Pomme de terre, i52,oG4 hec- tares rapportant 33, 165,697 hectolitres. Les Indes néerlandaises, de leur coté, exportent pour 3o,ooo francs de Bananes aux Etats-Unis de lAmérique du Nord. V. — Production fruitière. Le Westland, qui est la Touraine des Pays-Bas, occupe plusieurs centaines dhectares en cultures fruitières. On y compte 200,000 mètres carrés de murs d'espaliers de fruits à pépins ou à noyaux ; le revenu moyen est évalué à 800,000 francs par an. Partout, les Pêchers et la Vigne dominent les carreaux de légumes, de fraises et de plantes bulbeuses, avant tout de Tulipes et de Lis. Les grappes de Raisins y sont ambrées ou veloutées; une fois arrivées à Covent-Garden, elles ne redoutent pas la comparaison avec les plus appétissants Chasselas ou Frankenthal du continent. Après avoir acheté les Raisins de primeur sur le marché belge, la Hollande s'est mise à forcer la Vigne avec succès. Les vergers d'arbres ù tout vent des autres provinces produisent des fruits pour l'exportation anglaise ou allemande. o8o HOLLANDE La Pomme Rubele Gouden Reinet est l'espèce nationale des Pays- Bas. Larbre snpporte les coups de vent sans trop broncher, et le prix de son fruit est majoré sur le marché de Londres. Viennent ensuite Belle-Fleur de Brabant, Zure Paradys, Courtpendu, à floraison tardive, bonne au séchage ; Gravenstein, précieuse à la cuisson. Le succès de la vente des fruits a engagé une compagnie anonyme à entreprendre la plantation d'arbres fruitiers sur les routes et à les exploiter. Plus de 5o,ooo Poiriers, Pommiers, Pruniers, Cerisiers n'ont pas tai'dé à s'implanter sur les chemins de grande ou de moyenne communication, avec les Ormes et les Peupliers. Les espèces propres au séchage, à la cuisson ou à la distillation occupent le premier rang des plantations rurales. La Griotte-Reine est expédiée aux Etats du Nord ; la Cerise Anglaise se dirige vers Londres, ainsi que les Prunes Victoria, accaparées par les marchands de l'Angleterre. Les Groseilles et les Framboises se rapprochent des Fraises et semblent adopter le Brabant Nord. La fertile contrée de « BetuAve », située entre le Rhin, le Waal et la Meuse, exploite le Cassis avec profit. On nous assure que, voulant prêcher d'exemple, le dernier chef de la Maison royale avait fait planter dans un de ses domaines cent mille pieds de Groseilliers. Cet arbuste a d ailleurs trouvé sa place dans les polders du Nord, où des millions de sujets sont plantés en carrés réguliers, entrecoupés de lignes de Pruniers, de Cerisiers, de Pommiers bordés de Néfliers et de Noisetiers, garantis des vents par lOrmc et le Peuplier. Tous les villages du Beemster, du Bangert s'adonnent à cette cul- ture. L'habitant vit heureux et en paix, retirant 4,000 fr. par hectare de bois à brûler, de Groseilles et d'autres fruits. La sélection a classé la variété Groseille de Hollande au premier rang, en Belgique, en France et en Angleterre. Enfin, sur 2.5, 000 hectares de vergers et de potagers, la valeur totale des fruits et des légumes en Hollande est estimée 5o millions de francs ; les deux tiers sont exportés. VI. — Floriculture. La véritable production florale des Pays-Bas est la culture des Ognons, Bulbes, Pattes et Rhizomes à fleur : Jacinthes, TulipcSj HOLLANDE 58l Narcisses, Muscaris, Fritillaircs, Lis, Iris, Amaryllis, Scilles, Crocus, Anémones, Renoncules, qui ont illustré le nom de Haarlem. Les polders hollandais , soi'te de conquête sur la mer, ont monopolisé cette belle et florissante industrie. Sans parler de son extension au milieu des dunes de AVestland, depuis dix à douze ans, on peut dire que la culture des Ognons à fleurs est séculaire. La légende l'a consacrée par les récits plus ou moins fantaisistes de la « tulipomanie ». Les vastes plaines voisines do Haarlem et de Leyde, entrecoupées de canaux rectilignes, semblent un damier multicolore, à l'époque de la floraison. Il est curieux de les visiter en toute saison, même quand l'ouvrier vigilant couvre ses jeunes plantations de roseaux contre les gelées et contre la voracité des corbeaux, des cigognes, des perdrix, des lièvres et des sangliers. On compte près de quatre mille cultivateurs qui affectent à chaque îlot — ou chaque carré — une seule espèce ou variété, afin d'éviter les erreurs de culture ou de livraison. Presque tous se bornent au rôle producteur ; ce sont les maisons de commerce qui leur apportent la matière première etjpassent des marchés avec eux, leur assurant la vente de la récolte. Les expéditions se font dans les cinq parties du monde, et les livraisons ont lieu avec une grande loyauté. Il y a des domaines de 80 hectares, tout en Jacinthes. Le commerce total des Ognons et Bulbes à fleurs dépasse la somme de dix millions de francs. Dernier recensement : io,5oo,ooo francs. Les négociants chargés de la vente ont des installations spacieuses et paient une foz^te prime d'assurances contre l'incendie. On a calculé que le rendement des Ognons et Bulbes était de toutes les cultures intensives le plus élevé, à surface égale. A une époque récente, la vente des fleurs de Jacinthes procurait un supplément de bénéflces, mais il fallut y renoncer, beaucoup de clients — préférant se procurer ces hampes prêtes à s'épanouir dans l'eau, ou dans la mousse fraîche, — n'achetaient plus les Ognons, une fois la saison venue. La Hollande importe beaucoup de plantes de la Belgique et une grande quantité de fleurs coupées, de Nice, de Cannes, etc. Les magasins de fleurs se multiplient dans les grandes villes, ils y font de bonnes aflaires. Les fleurs et les plantes ne paient pas de droits d'entrée. Dans le commerce, les Jacinthes, divisées en deux groupes, à fleur simple ou à fleur double, sont ensuite sectionnées par couleur. Voici quelques noms de variétés les mieux appréciées et propagées : 582 HOLLANDE 1° Amy. Cavaignac. Cosmos. Etna. Fabiola. Garibaldi. Général Pélissier. Gertrude. Gisfantea. Alida Calharina. Bouquet royal. Bouquet tendre. Cœur lidèle. Czar Nicolas. Jacinthes de coloris rose A fleur simple. Ilofdijk. Homère. Howard. Josépliine. L'iuc'ouqiarable. Linnacus. Lord Maeauloy. Madame Hodson. Maria Cornelia. A fleur double. Globosa. Gloire des Pays-Bas. Koh-i-Noor. Le grand Conquérant. L'Espérance. OU ROUGE. Norina. Reine des Jacinthes. Robert Steiger. Roméo. Solfatara. Stanley, Sultane Favorite. Vcrouii-a, Von Schiller. Noble par mérite. Prince d'Orange. Princesse Alexandra. Princesse Louise. Princesse rojale. Alba maxima. Alba superbissima. Albertine. Baron van Tuyll. Belle blanchisseuse. Blanchard. Grand Vainqueur. A la mode. Anna Bianca. Anna Maria. Jenny Lind. La Déesse. Argus. Bleu mourant. Blondin. Couronne de Celle. Czar Peler. Emilius. Grand Lilas. Grand-Maître. Bloksberg. Charles Dickens. Delicata. Garrick. Anna Carolina. Duc de Malakoff. Hermau. Boufiuet d'Orange. Goetne. Haydn. James Watt. Groolvorst. 2° Jacinthes de coloris blanc A fleur siritj)lc. Grandeur à merveille. Grande Vedette. La Candeur. La Franchise. La Grandcsse. La Neige. L'Innocence. A fleur double. La Tour d'Auvergne. La Virginité. Miss Nightingale. Non plus ultra. Princess Alice. Madame van der Hoop. Mina. Mont-Blanc. Paix de l'Europe. Reine A'ictoria. Rousseau. Voltaire. Sir Lytton Bulwer. Sphartca mundi. Sultan Achmet. Triumph Blandina. Vénus. 3'^ Jacinthes de coloris bleu. A fleur simple. King of the Blacks. King of the Blues. L'Amie du Cœur. Leopold IL Leonidas. Lord Derby. Marie. Masterpiece. A fleur double. Général Antinck. Laurens Koster. Louis Philippe. Othello. Mimosa. l'riiiccss Mary of Cambridge. Prince ot'Wales. Quecn of the Blues. Regulus. Sir Harry Barclay. Sir John Lawrence. Uncle Tom. Prince Albert. Prince de Saxe-Weimar. Rembrandt. Roi des Pays-Bas. 4° Jacinthes de coloris jaune. A fleur simple. Ida. King of the Yellows. La Citronniêre. A fleur double. Héroïne. Jaune suprême. 5° Jacinthes de coloris violet A fleur simple. Jeschko. L'Unique. A fleur double. L'Enfant de France. La Pluie d'or. L'or d'Australie. Obélisque. Ophir d'or. Souvereign. Sir Edwin Landseer. Sir William Mansiield. HOLL.\.NI)E 583 VII. — Pépinières. De nombreuses pépinières existent dans les Pays-Bas ; on pourrait dire que chaque coniniunc en possède au uioins une. Nous cilcrous les cculrcs iuipurlants de réievagc en arbres et arbustes : Sur un sol tourbeux, B()slvoo[), a de ."Soo àGoo hectares de péijinières sillonnées de canaux abordables en banpies ; 4t>o pépiniéristes. Les environs de Boskoop comptent i4 hectares de pépinières, à Ilazerswoùde, 4o à Waddixsween, 5o à Alphen, lo à llceuNvyk, 20 à Berkel près Rotterdam. Ces pépinières sont consacrées aux arbres fruitiers, aux Conifères, aux Rhododendrons et Azalées robustes ; aux arbustes verts : Houx, Mahonias, Buis, Aucubas, etc. ; aux Rosiers, aux spécialités de Clématites, pour l'Amérique. 40 serres et 900 bâches sont allectées à la multiplication. Les expéditions de végétaux sont encore dirigées vers l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique, le Danemark et l'Autriche. Oudenbosch, près de Roosendaal, possède laS hectares de pépi- nières en terrains sablonneux. Cinq horticulteurs renommés y cultivent les arbres fruitiers ou d'ornement, avec les Conifères, et les expédient surtout en Allemagne, en Belgique, en Angleterre. La province de la Frise, à Joure, à Bergùm , etc., compte trois pépiniéristes exploitant, sur un sol argileux et sablonneux, cinquante hectares d'arbres d'utilité ou d'agrément, de plants pour haies vives, d'Ormes d'avenue. L'Orme de Hollande occupe le premier rang. En dehors de la Frise, la Gucldre, Groningue et l'Allemagne du Nord viennent s'y approvisionner. Près d'Utrecht, à De Bilt, se trouve encoi*e une pépinière, vaste de 5o hectares, de la maison Grœnewegen et fils. Près d'Amsterdam, le territoire d'Aalsmeer, frais et tourbeux, est garni d'arbres et d'arbustes, élevés par cinquante péi)iniéristes ; la moitié d'entre eux seulement accaparent les produits de leurs confrères et en font commerce. De plus, cent fleuristes environ occupent 40 hectares de plantes molles : Pélargoniums, Fuchsias, Pétunias, Résédas, ou d'arbrisseaux ligneux : Rosiers, Aucubas, Lauriers- Amande, Rhododendrons, élevés en mottes ou en pots et destinés aux marchés d'Amsterdam, de la Haye, de Rotterdam, d'Utrecht, de llaarlem. Les transports se font par bateau, à la fa^on de Ihortillonnage 584 HOLLANDE d'Amiens. Chaque bateau contient mille pots de fleurs ; ce qui cquivaiit à cent mille par semaine. Au retour, on ramène l'engrais de la ville. Les trois quarts de la population font de l'horticulture commerciale ; on évalue le matériel vitré à aSo serres et 20,000 châssis à bâches. Comme à Boskoop, la culture du Fraisier rapporte près de 5o,ooo florins, soit 100,000 francs, dans plus d'un village où les pépinières établies sur d'anciens marécages, se reposent de leur emblave arborescente par une végétation herbacée, qui ne dépasse guère deux ou trois années de séjour. C'est une « jachèi'e » des plus fructueuses. La banlieue d'Amsterdam a plusieurs hectares de cultures de Rosiers, de jeunes fruitiei's ou d'arbres dressés sous une forme flamande ou française. A Naarden, i5o hectares, en sol sablonneux, sont attribués aux arbres et aux arbustes forestiers ou d'ornement, aux Conifères et aux arbustes verts. Les pépinières hollandaises, — qui s'étendent sur plus de 4»ooo hectares, — exportent principalement en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis d'Amérique. Elles ont brillé dans nos Expositions universelles. VIII. — Publications horticoles. Les principaux journaux horticoles sont : Le Journal néerlandais cV Horticulture , hebdomadaire ; organe spécial de la Société néerlandaise (9^ année), tiré à 2,000 numéros. Le journal hebdomadaire Sempervirens, propriété de M. Grœne- \vegen, à Amsterdam (22^^ année), publié à 2,000 exemplaires. Le Journal pour la Culture cVOgnons à Jleurs ; organe de la Compagnie générale pour la culture des Ognons à fleurs (5^ année), tiré à 1,200 numéros. Floralia (i4« année), comptant G, 000 abonnés, et ayant un bon fermage d'annonces. Un ouvrage hautement considéré est le Cours de Botanique du docteur H. Bos, à Wageningen, et en même temps les publications de M. Witte, à Leyde. "^^^ ITALIE 286,658 kilomètres carrés. — 3o, 000,000 criiahitants. I. — Action de l'État. — Enseignement. Depuis une trentaine d'années, Tltalie s'eflbrce de reconquérir, en agriculture et en horticulture, le rang élevé qu'elle occupait dans l'antiquité. Après avoir négligé pendant plusieurs siècles ces deux branches utiles, véritables éléments de la richesse d'un pays, le Gouvernement a repris le gouvernail et créé diverses institutions qui le secondent puissamment dans cette œuvre de relèvement. Au Ministère de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce, la Direction de l'Agriculture compte une section affectée à l'horticulture, à la viticulture, à la pathologie végétale. L'organisation et le fonc- tionnement des écoles et des sociétés horticoles rentrent dans ses attributions. D'abord l'École Royale d'horticulture et de pomologie de Florence. Le directeur, professeur V. Valvassori, est un élève de notre Ecole nationale d'horticulture de Versailles (promotion de 1878). L'établissement rend des services aux propriétaires, aux jardiniers et aux cultivateurs exploitants, en démontrant les meilleures méthodes de culture du sol, de gouvernement des arbres et surtout le choix des variétés qu'il importe de propager. Une pépinière commerciale est annexée à l'établissement. Il y avait aussi une École d'arboriculture à Monza qui a été transférée à Varèse. Outre ces Écoles spéciales à l'horticulture, chaque Ecole d'agricul- ture comporte une section attribuée à larboriculture et à la culture potagère; heureuse innovation d'un pays aussi bien doué parle 586 ITALIE sol, le climat et les voies de transport, pour l'exportation des primeiu's, des légumes et des fruits. Voici les principales Écoles : L'École supérieure d'Agriculture de Milan, dirigée par M. Brioschi. Annexes : un champ d'expériences et une chaire d'arboriculture. Les cours de viticulture, de poniologie et d'horticulture sont professés par le savant docteur Girolamo Molon, à qui l'on doit plusieurs ouvrages traitant ces questions, entre autres Biione Frutta, étude monographique illustrée des meilleurs fruits à cultiver. L'École supérieure d'agriculture de Portici donne un enseigne- ment du même genre, sous la direction de M. Giglioli. Chacune de ces deux écoles est à la tête d'un budget s'élevant à 120,000 francs. En Italie, la culture des vignes comprend les cépages vinifères et les Raisins de table et de commerce. La Viticulture, annexée à l'en- seignement agricole, a cependant six écoles spéciales. La Sylviculture est étudiée d'une façon complète à l'École fores- tière de Vallombrosa. Les jeunes cultivateurs, les futurs chefs de culture, les apprentis jardiniers suivent des cours pratiques dans trente-deux Écoles agraires possédant, toutes, des pépinières d'étude et des potagers d'essais et de consommation. Les Stations agronomiques, au nombre de quatorze, se consacrent à des expériences intéressant l'agriculture ; très rarement elles s'occupent de l'horticulture. Les parasites végétaux sont étudiés à la Station royale crypto- gamique de Pavie, sous la direction du professeur G. Briosi, et à la Station de pathologie végétale, à, Rome, dirigée par le professeur Guboni. La détermination des insectes nuisibles aux plantes, l'étude de leurs mœurs et des moyens de les détruire intéressent spécialement la Station royale d'entomologie agricole de Florence, dirigée par le professeur Ad. Targioni-ïozzetti ; les comptes-rendus olliciels sont recherchés par le public savant ou agricole. MM. les professeurs Berlese, à Portici, et Franceschini, à Milan s'occupent aussi de l'étude des insectes nuisibles aux plantes qui leur sont envoyés par les agriculteurs. Par un décret du 20 mars 1887, il fut institué une Commission centrale de "Viticulture et d'Œnologie, et, avec le décret du 4 novembre 1888, une Commission provinciale de Viticulture et d'Œnologie existe désormais dans toutes les pi'ovinces de l'Etat. ITALIE 587 II. — Sociétés d'horticulture. Les Sociétés Jliurliculture, puissants agents de vulgarisation, complètent l'œuvre des établissements d'enseignement. Société royale d'horticulture de Toscane, à Florence. — Ridolli Mardi. (>arlo, président. Société horticole romaine, à Rome. — ïenerani, chei'. Carlo, président. Société royale horto-agricole du Piémont, à Turin. — lialbo Bertone di Sambuy comte, sénateur, Ernesto, président honoraire. Section horto-agricole du Comice de la circonscription de Gênes, à (lèues. — Cambiasio marquis, G. Maria, président. Société horticole de Bologne, à Bologne, — Sanguinetti com- mandeur, Gesare, président. Société horticole de Lombardie, à Milan. — Trotli marquis, Lodovieo, président. La Société a tenu trente expositions horticoles. Société d'acclimatation et d'agriculture, à Païenne. — Palizzolo Comni. Rallaele, président. Société horto-agricole de Bielle, à Bielle. — Ramello chef. Ales- sandro, président. Société horticole de Pallanza. — Rovelli Enrico, horticulteur, président. Société horticole napolitaine, à Naples. — Le professeur Luigi, Savastano, président. Les travaux des Sociétés se réjjartissent en séances et se continuent par des visites aux cultures, des expositions, des démonstrations théoriques et pratiques et la publication d'un bulletin. Les Sociétés ont tenu des expositions importantes et organisé des Gongrès; notamment en 1880 à Florence, en 188.2 à Turin, en 1886 à Rome, et en 18912 à Gènes, pour la botanique. Ces Congres, où sont appelés les savants des Deux -Mondes, réunissent de nombreux adhérents qui abordent avec vigueur les sujets insei'its au programme et ont établi, par le fait, une confrater- nité entre les hommes distingués de l'horticulture, qui doit tourner au profit de la science et des bonnes relations internationales. Les questions relatives à la grande culture fruitière ou potagère sont encore étudiées dans les trois cents comices agricoles que com- porte le royaume. Plusieurs de ces comices publient des annales intéressantes ; un certain nombre possèdent des pépinières darbres fruitiers où les variétés sont étudiées et propagées. 588 ITALIE Jardins botaniques. Malgré la beauté des villas et des châteaux installés siu' les points pittoresques ou ravissants d'un pays accidenté, ayant comme horizon la mer animée et les montagnes couronnées de Chàtaigners, d'Oliviers, de Sapins , ou glacées de neige, ou brûlantes de feu , les jardins botaniques, plus modestes d'allure, sont fréquentés par la jeunesse des écoles et par un public amateur de la bonne nomenclature des plantes et de leur classification. Il en est qui se trouvent à l'étroit, comme emplacement ou comme ressources financières ; mais l'ensemble est bon. Quelques-uns sont remarquables, et tous jouissent d'une haute réputation, par la valeur du personnel dirigeant ou enseignant. Nous divisons les Jardins botaniques en plusieurs catégories : 1° — Jardins botaniques des Universités de l'État. Bologne. — Jardin créé en i568. Mattirolo Oreste, directeur. — Santi Guido, jardinier. Gagliari. — Directeur, Lovisato Domenico. Jardinier-chef, PiroUo Anania. Catane. — Directeur, Baccarini Pasquale. Jardinier, Maresca Luigi. Gènes. — Directeur, Penzig Ottone. Jardinier, Bucco cav. Giovanni. Au Congrès de 1892, l'anglais Thomas Hambury a doté l'Université de Gênes d'un Institut adjoint au Jardin botanique, richement com- posé, et qui en complète l'enseignement. Messine. — Directeur, Morini Fausto. MoDÈNE. — Directeur, Mori Antonio. Jardinier, Pirotta Giacomo. Naples. — Directeur, Del Pino Federico. Jardinier, Exposito Antonio. Padoue. — Jardin créé par le Sénat de Venise, en i545. — Directeur, Saccardo Pier Andréa. — Jardinier-chef, Pigal Gaspare. Palerme. — Directeur, Borzi Antonio. Jardinier-chef, Citarda Michèle. Parme. — Directeur, Avetta Carlo. Chef de culture, Ceccotti Paolo. Pavie. — Directeur, Briosi Giovanni. Jardinier-chef, Traverso Giacomo. ^ ITALIE 589 PisE. — Jardin étal^li par Cùnu' de Médicis, en i546. — Directeur, Arcaiigfli (liovanni. — JardiiiitT-chef, Nencioni Giuseppe. Rome. — Direc-lciir. Pirolla UoimiaKlo. Jardinier-clu'f de culture, Mauii Paolo, Sassari. — Directeur, Nicotra Leopoldo. Jardinier-chef, Oggiano Michèle. Sienne. — Directeur, Tassi Attilio. Jardiuier-chef, Masini Giuseppe. Turin. — Directeur, Gibelli Giuseppe. Jardinier-chef, Pasla Giovanni. •j" — Jardins botaniques des Universités libres. Camerino. — Directeur, Preali Prainiero. Jardinier, Napoleone Gostantino. Ferrare. — Directeur, Massalongo Garo. Jardinier-chef, Tironi Enrico. Pérouse. — Directeur, Batelli Andréa. Jardinier, Merettini Alessandro. Urbine. — Directeur, Mainini Giovanni Alberto. Jardinier-chef, Lugli Ciro. 3'' — Jardin botanique de l'Institut des Études supérieures. Florence. — Directeur, Garuei Théodore. Chef-conservateur, Baroni Paolo. Jardinier-chef, Bastianini Giuseppe. IV. — Culture potagère. Depuis plusieurs années, la culture potagère, primitivement cantonnée aux abords des grandes villes, s'étend de plus en plus en plein champ, se consacrant presque uniquement à la production des primeurs, qui viennent faire une concurrence sérieuse aux produits similaires provinciaux, sur les marchés de la Suisse, de l'Allemagne et de l'Autriche ; ils sont d'ailleurs favorisés par des tarifs de chemin de fer spécialement réduits, à leur égard. Plusieurs contrées du Piémont s'enrichissent de cette façon, notamment le village d'Asti, grâce à d'abondantes irrigations. Voici quelques données sur la grande culture potagère. L'Ail est populaire à Acqui et exporté vers l'Amérique. Le Fenouil, l'Aubergine, les Mâches, les Piments, les Chicorées, SgO ITALIE les plantes à salade et à fournitures sont promptement accaparés à la cueillette. L'Ogaon, l'Échalote et autres condiments ont une vogue à la vente au détail ou en gros. Les Raves et Radis sont prisés en tout temps. La Lombardie, abritée par les Alpes, arrosée par des rivières nombreuses, oflVe en général des terres d'une grande fertilité ; la production des primeurs y est considérable. Pommes de terre et Carottes nouvelles, Haricots verts, Petits Pois, Fraises, etc., sont expédiés par wagons. La famille des Cucurbitacées se prélasse en plein champ. L'Artichaut et l'Asperge sont d'un bon rapport. Les escai'pements de la Corniche , de Nice à San-Remo, ou échelonnés de Gênes à la Spezia, sont plus favorables aux primeurs que la ligne de Pise à Rome, située plus au sud. Les Choux et leurs dérivés abondent sur le littoral, aux abords des villes. L'Angélique et le Physalis alimentent les confiseries. Sont renommés sur les principaux marchés de l'Italie : Le Céleri de Chieri, près Turin, de Cingoli dans les Marches, de Feltre dans la Vénétie ; Les Cardons de Macerata ; Le Cerfeuil de la Zomelline ; L'Aubergine «Melonzana» de la Sicile ; Les Ognons de Corne et de Massa; Les Piments de A'oghera ; Les Câpriers (condiment) des îles Poutine et Pontederia. Les Asperges de Rassano (Vénétie), de la Loraelline, de la Valsesia, de Perono (Novare), et de Pescia (Toscane) sont très renommées. A Rorgio, petit pays de 4oo habitants, près Finalo, en Ligurie, la gare a été construite avec le produit des Artichauts et des Pèches. Grâce aux terrains irrigués ou arrosables de la Vénétie, les légumes viennent en abondance et sont expédiés vers l'Autriche et l'Allemagne ; môme au Danemark et en Russie. Figurant aux statistiques pour 32 millions d'hectolitres, le Maïs se marie volontiers aux champs de légumes. Les Abruzzes, la Toscane, la Ligurie, Tocco dans l'Abruzze, Alghero en Sardaigne, puis Parma, Imola, Naples possèdent de vastes champs de Tomates ; la fabrique des conserves est très lucrative et rend la culture d'autant plus rénmncratrice. Des champs de Réglisses donnent d'excellents résultats, dans la Basilicate et en Calabre. i ITALIE 091 Les Haricots, les Pois, les Fèves, les Lentilles, — 900,000 hectares, en 1892, produisant 4, 5oo, 000 heclolilres, — sont dirigés sons voile à travers rAdriati([ne et la Méditerranée. L'irrigation des plaines marécageuses et de récentes plantations hygiéniques d'Eucalyptus ont étendu la culture maraîchère dans les provinces de Benevento. d'Avellino, de Salerne, de Potcnza, dans les trois Calabres, les Pouilles et la campagne romaine. La Pomme de terre forme deux séries, La première récolte est pour les amateurs de primeurs : la seconde, plus commune, arrive encore à bonne heure sur les marchés d'Europe et d'Afrique. La surface totale cultivée en Italie, en i8go, était de i^5,ooo hectares, ayant produit 7,600,000 quintaux de tubercules. Malgré la chaleur naturelle et printanière, l'art du primcuristc ne déserte pas la péninsule, ni les îles adjacentes. Des bâches vitrées, des cloches, des serres chaufTées abritent les jeunes élèves des rafl'ales de mer, ou des courants froids de la montagne. La récolte hàlée trouve acquéreur dans les hôtels et les casinos fréquentés par une population cosmopolite, avide de jouissances et de bien-être. Il faut lutter avec l'horticulture niçoise qui, elle aussi, « brûle le soleil » à l'aide de la houille et du verre. De Turin, de Florence, de Milan, de Naples partent des chargements de primeurs pour l'étranger, accaparés par des négociants qui lancent une armée de courtiers dans tous les centres de production. Les alTaires déjà traitées ont encouragé dans leurs tentatives les producteurs installés sur la plage qui s'étend de Nice à San-Remo, — situation abritée par des montagnes ayant 1,000 mètres d'altitude au-dessus de la mer, et marquant au thermomètre une température égale à celle de l'extrcnie Sicile, située à 7^' plus au sud. V. — Production fruitière. Nous commençons par les espèces fruitières les plus répandues. Oranger. — La principale production fruitière de l'Italie est celle des Oranges — mandarines, citrons, cédrats, bergamotes — comprises sous le nom général d'Agrumi, appliqué aux fruits des Aurantiacées. Cette production est en pleine prospérité dans les provinces méridionales et en Sicile, dépassant pour tout l'Etat d'Italie le chiffre de deux milliards six cent millions de fruits, par an. 092 ITALIE La récolte de l'année 1890 peut être ainsi décomposée : LoMBARDiE, province de Brcscia 3.692. 700 fruits Vk.vkïie, province de Vérone 219.500 — LiGURiE, provinces de Port-Maurice, de Gênes, de Massa-Carrara 40.571 .900 — Ombrie, province d'Ascoli 4- ^24. 700 — Toscane, provinces de Libourne, de Florence, de Grosseto i . 5^6 . 400 — Latium, province de Rome 4 • ^77 ■ 4oo — Province méridionale Adriatique, provinces de Teramo, de Foggia, de Bari, de Lecce (Otrante) 83 . 793 . 900 — Province Méditerranéenne, provinces de Caserte, de Naples, de Salerne, de Potenza, deCosenza, de Catanzaro, de Reggio-Calabre 586.978.600 — Sicile, provinces de Païenne, de Messine, de Catane, de Syracuse, de Caltanisetta, de Girgenti, de Trapani i . 869 . 744 • 5oo — Sardaigne, provinces de Gagliari, de Sassari . . 17. 396 . 200 — Au total 2,613,275,800 fruits d'Aurantiacées ; la majeure partie est envoyée en France, en Autriche, en Allemagne, en Angleterre. Il en est exporté plus de trois cents millions de kilogrammes par an, évalués trente millions de francs. En 1891, la Calabre a exporté 57,000 tonnes d'Oranges et de Gitrons, représentant une valeur de 7,125,000 francs, sans compter l'expédition importante de Gitrons salés, vers la Russie. D'ailleurs, le territoire italien possède plus de cinq raillions d'Orangers en plein rapport, et autant de Limoniers. Les provinces du Sud s'adonnant avec le plus de succès à la culture orangère, s'étendent de la Ligurie aux Galabres, et en Sicile, prin- cipalement au milieu de situations abritées où le thermomètre ne s abaisse pas en hiver au-dessous de -\- 10", ce qui permet aux rivages privilégiés du lac de Garde et du lac de Gôme de lui donner asile. La production du lac de Garde atteint 20,000 francs. Le port de Messine a expédié 100,000 caisses de Mandarines, pendant l'année 1891. Le Gitron de Messine est coté aux Halles de Paris. A Palerrae, à Naples, à Scordia, à Gotrone, les Oranges acquièrent la finesse de qualité qui a fait la renommée de Malte, des Açores et des Baléares. Le Gitronnier se cantonne de Menton à Vintimille, et au delà de Naples, à Mayoli et à Amalll. ITALIE 593 La Sardaignc et la campagne de Livourne se sont adonnées à rexploitation du Cédratier. Des confiseries installées sur place conservent, au candi, la pulpe charnue du Cédrat ; le camr du l'ruit, macéré dans une l'utaille, fournit une boisson de table agréable. La spécialité en est réservée à la ville de Salo, sur le lac de Garde. La province de lleggio et toute la Calabre tirent de beaux bénéfices de la fabrication de l'essence de Bergamote ; sa valeur atteint jusqu'à quatre millions de francs. Là aussi se fabrique l'Agro, jus de Citron concentré, employé contre le scorbut par les marins et surtout pour la fabrication de l'acide nitrique, en Angleterre. Le Bigaradier fournit ses corolles parfumées aux distilleries de fleur d'oranger, et son fruit au sirop d'écorces d'oranges amères. Désormais, le pépin est vendu aux pépiniéristes, le plant de Biga- radier étant le plus rustique pour recevoir la grefie des Aurantiacées. En Sicile, où beaucoup d'arbres ont été détruits par la gomme, il y a vingt-cinq ans, dans la province de Messine notamment, un grand nombre d'Orangers sont remplacés par des Citronniers greffés sur Oranger franc, vers Monopoli et Amalfi, A citer encore les terrains superposés de Citronniers se mirant dans le golfe de Salerne, et ceux de la terre de Bari, baignée par l'Adriatique, au sud de la Péninsule. Répétons que le Citronnier, sur la côte ligurienne, trouve le calme nécessaire à la nouaison de son fruit et à son développement ; cette influence des milieux attire à Menton une population kibernante. Châtaignier. — Le Châtaignier fournit son contingent à la production fruitière de l'Italie. Quatre cent mille hectares produisent au delà de trois millions de quintaux de fruUs ; cette production considérable est presque toute entière consommée par le peuple italien ; un peu plus de trois cent mille quintaux sont exportés seulement ; le sixième est destiné à la France. La province de Naples cultive une variété estimée qui vient se vendre en France, sous le nom de Marron de Lyon. Aussi à Limonta, petit pays sur la côte du lac de Côme, les Marrons acquièrent une grosseur extraordinaire. Voici les régions qui ont produit le plus de Châtaignes, en 1890: La Ligurie loG . 000 tonnes La Toscane 86 . 000 — La Province méridionale méditerranéenne. 65. 000 — Le Piémont 54 . 000 — L'Emilie 23 . 000 — La Lombardie 20 . 000 — 38 594 ITALIE Larbre couronne les contre-forts et les sommets montagneux de la Ligurie, au delà de la végétation de la Aligne. En Lombardie, la limite du Châtaignier, sur le versant des Alpes, est à 85o mètres d'altitude. Les hautes collines de la Toscane sont couvertes de châtaigneraies. La Châtaigne est le pain du pauvre. La farine du fruit, séché et pulvérisé, est largement utilisée pour la préparation de la « pattona ou polenta dolce », le pain de Châtaignes ; la polenta nationale est faite avec la farine de Maïs. La farine de Châtaignes de la Toscane jouit d'un renom mérité. Quant aux fruits de consommation directe, la réputation est aux pro\*inces de Cuneo, en Piémont, et d'Avellino, de la région méridionale méditerranéenne. La province vénitienne d'Udine et les provinces piémontaises de Cuneo et de Turin sont également visitées par les marchands, lors de la récolte et du « boucanage » du fruit. Longtemps indifférent, le paysan montagnard accepte désormais le gi'cflage des espèces avantageuses à reproduire. Le Châtaignier est compris dans la superficie forestière de l'Italie, évaluée à 6 millions d'hectares, soit le cinquième du territoire. Figuier. — Le Figuier, en Italie, croît sur les rochers, en pleine friche, ou dispersé dans les vignes et les vergers. Le fruit frais est consommé sur place ou porté au marché, et l'on exporte annuellement par 400,000 quintaux la Figue sèche. Marseille reçoit de l'Italie, dans le cours d'une année, jusqu'à cinq millions de kilogrammes de Figues séchées au soleil. On rencontre de nombreux types à fruit blanc verdâtre ou ambr** à pellicule rose, violette ou noire, et à chair blanche, jaune ou rouge carminé. Les variétés les plus estimées sont les suivantes : Albo. Dottato. Portoghese. Brianzolo. Gentile. Regina. Brogiotto bianco. Lardaio. San Piero. Brogiotto nero. Melagrano, Troiano. Cuore. Monaco. Verdecchio (hâtive). Dattero. Paradiso. Verdino (tardive). Datto. Pissalutto. Verdone romano. Sur les collines de San-Colombano, dans la Basse-Lombardie, le Figuier est entremêlé à la Vigne, et les fruits frais sont portés aux marchés de Milan ou de Pavie, dans la proportion de i,5oo quintaux environ. ITALIE 595 Vigne. — La Vigne prosp6rc à pou près dans tonte lltalie ; sou fruit sert à la fabrication tlu vin ou au eoniinerce des Raisins. Los vignerons piéinontais tiennent leurs Vignes à souche basse. En Ligurie, contrée montagneuse, la Vigne est cultivée sur tous les inainelons, les flancs et les gorges, jusqu'au cœur des moindres dépressions de rochers. Le paysan est obligé de ramener à la hotte de la terre végétale, mais il est récompensé de ses peines par une vendange abondante et chaude. L'Emilie voit les sarments s'enlacer aux arbres plantés en lignes dans les champs, et aux perches fourchues placées ad hoc par les vignerons des Marches et de lOmbrie. En Toscane, notre précieux arbrisseau étend ses longs bras cher- chant un appui, grimpant aux arbres sur lesquels, grâce à la fertilité du sol, il atteint un développement prodigieux et une fécondité à l'avenant. Ici, les meilleurs cépages vinifères sont : Malvasia, Sangiovese, Caccio dit Ganaiola, Mammolo. De vastes surfaces des Abruzzes sont consacrées à la viticulture. Les provinces méridionales, et notamment la Fouille, lui offrent des espaces de plus eu plus grands. La terre de Bari et la province de Naples se distinguent par leur production abondante et de bonne qualité. La Sicile est riche en vignobles à deux fins : Vin de dessert comme le Marsala, et Vin de coupage comme la plupart des crus du pays. En parcourant ainsi l'Italie, nous rencontrons d'excellents Raisins de table, mais prenant souvent la route du pressoir ou du marché, suivant les circonstances. Parmi les cépages blancs, ambrés ou fin rose, nous signalerons : Le fameux Luglienga ou Lignan blanc, apporté en Italie lors de l'occupation du Gomtat-Venaissin par les Papes. La vigueur et la fécondité du cep, la précocité et la facilité de voyage de la grappe lui ont donné droit d'asile sur tous les territoires. Le Muscat d'Alexandrie, dit « Salamanna », soumis au séchage avec le Regina et le Mumeda bianca, de la Sicile ; Les Barba-Rossa, dit Uva regina, et Golombana del Piccioli, recherchés à l'étalage du fruitier ; Allionza et Albana bianca, courant sur les arbres du Bolonais ; Bariadorgia, fruit de seconde saison, pris dans l'île de Sardaigne ; Bermestia bianca etParadisa, de Bologne, raisins de longue garde; Bianchetta, disséminé dans la province de Trévise ; Catarattu, ambré, de la Sicile, recherché pour vin de « Marsala » ; Galletta. cépage adopté par les vignerons de l'Italie centrale ; Garganega et Uva d'Oro, bons cépages de la Vénétie ; 596 ITALIE Erba Luce : la grappe, suspendue en lieu sec, se convertit elle- même en « Raisin Malaga »: le plant est la base des vins de paille. Minuedda bianca, pour raisin sec, dans lile de Sicile ; Moscato bianco, plant de la Haute-Italie , répandu partout ; Regrina, cultivé aux environs de Florence ; Rossese, le cépage renommé des vignobles des Cinq-Terres ; Sunbrunesia, cultivé à Brescia. Plus accentués de peau sont les deux cépages renommés : Lacryma Cbristi, sorte de Muscat rouge qui recherche les laves volcaniques du Vésuve, où il acquiert sa réputation ; Nebbiolo, à pellicule rouge violacé, des régions montueuses d'Alba, de Ts'ovare et du Canavèse, dans la province de Turin. Les Raisins noirs dérobés au vignoble en faveur de nos tables, ou réciproquement, sont : Aleatico, dune saveur particulière, sur les collines d'Asti ; Avai'engo, commun sur les coteaux du Piémont ; Barbera, d'Asti, du Bas-Montterrat, de Porto-Gomaro, atteignant un bon prix au marché ; Besgano, répandu en Emilie et en Lombardie ; Bibiola, cépage piémontais fécond, un peu tardif ; Buon Amico, ainsi bien nommé par les vignerons toscans ; Corvina, de Vérone, la base des vins de Valpolicella ; Giro Niedda , des grandes lies de Sicile et de Sardaigne ; Monte Pulciano ou Sangiovese, propagé dans l'Italie centrale ; Neretto, excellent plant de la plaine de Marengo ; Triboli, le Verjus de France, bon cru de la province de Girgenti ; Uva rara, plant des coteaux d'Ivrée et du Haut-Novarais ; Vespolino, cépage de la Haute-Italie et du Lac Majeur. Avec une superficie de 3, 5oo, 000 hectares de Vignes, l'Italie récolte 35 millions dhectolitres de vin; mais elle expédie en outre, de toutes ses gares et de ses ports de mer, des quantités incroyables de Raisins pour la consommation et pour l'industrie. En i8;6, un seul négociant a chargé 6,0.66 wagons, pesant 62,048,000 kilogr., de Raisins de table. L'exportation totale de Raisins frais atteint 260,000 quintaux, et 5o,ooo pour les Raisins secs. Olivier. — LOlivier est une source importante de bénéfices pour l'Italie. Deux millions d'hectares produisent une moyenne annuelle de trois millions d'hectolitres d'huile. Si la rigueur des hivers en interdit la culture dans la Haute-Italie jusqu'à Ancône, les autres provinces sont en pleine prospérité avec ce pourvoyeur des huileries. ITALIE 597 La Liguric le cultive avec soin, malgré les diflicultés que présente uû sol montagneux, hérissé de rochers ; des murs en maçonnerie forment terrasse, et la chaleur de l'exposition contrebalance les courants froids des plateaux. L'Olivier couvre les collines des Marches et de l'Ombric, où son fruit possède des qualités spéciales. Les huiles des environs de Pérouse et de l'ancien lac Trasimènc sont très estimées ; aussi le grefl'age des bonnes sortes y est-il appliqué. Par le sol et par le climat, la Toscane est le véritable pays de l'Olivier; on le cultive sur tous les points de l'ancien Grand Duché, même par massifs forestiers et compacts, avec cultures fourragères intercalaires, où le soleil circule. L'huile de Toscane, et spécialement celle de Lucqucs, est d'une finesse remarquable. On en exporte de grandes quantités en France, en Belgique, en Angleterre. La province de Naples est renommée pour l'étendue de ses olivettes et pour la qualité de l'huile qu'elles fournissent. Les montagnes des Abruzzes, les provinces Sud de la péninsule et la Sicile retirent un bon profit des plantations d'Oliviers. Enfin, la statistique attribue plus de 900,000 hectares à l'Olivier, rapportant près de deux millions d'hectolitres d'huile. Pommiers et Poiriers. — Ces deux genres d'arbres fruitiers réclament l'influence des brises marines, ou la fraîcheur des altitudes élevées et les revers de montagnes. Les régions septentrionales leur sont particulièrement favorables. Nous indiquons les variétés les plus cultivées dans les champs : Pommes. Annurca di Napoli. Lazzeruola (Azéroli). Attalon. Limonella. Borda (Fenouillet). Losa. Calville blanc. Mora (d'hiver). Caria (Finalina). Panaia (tardive). Cellini. Pearmain doré (ikinc des Reinettes). Géra (précoce). Pépin d'Or d'Angleterre. Court-Pendu gris. Reinette de Breda, Dair Acqua fina. — du Canada. Decio. — de Champagne. Elenia (d'Aunée). Rosa dura. Francesca (d'hiver). — gentile. Gelata. Rosmarin blanc. Ghiaciraola. Transparente de Croncels. Les Pommiers sont à demi-tige ou en toufles libres, au verger. 598 ITALIE AUora d'hiver. Angelica. Beurré d'Amanlis. — Clairgeau. Poires. Duchesse d'Angoulême. Épargae (Dama). Fico. Fondante des Bois. Gentil bianca. Joséphine de Malines. Lardaia. Louise-Bonne d'Avranches. Luisa. Moscatellina. Nouvelle Fulvie. Passa-Tutte. Passe Colniar. Passe Crassane. Saint-Germain d'hiver. — Vauquelin. Soldat laboureur. Spadone Lombarde. Spinacarpi (Royale d'hiver). Virgouleuse. — Diel. — d'Hardenpont. — Hardy. — Napoléon. — Sterckmans. Bugiarda. Campana. Catillac. Cedrata romana. Citron des Carmes (Maddalena). Colmai' d'Arenberg. Conseiller de la Cour. Coscia. De Curé. Doyenné blanc. — Id. gris. — d'Alençon. — d'Hiver. Williams. Le Poirier est au verger à tout vent, élevé sur tige moyenne. De nombreuses variétés sont répandues dans les jardins, soumises à la taille ou laissées en liberté. Le commerce des Poires et des Pommes est favorisé par le réseau des voies ferrées cjni correspond directement avec toute l'Europe, et par les ports maritimes qui dirigent leur fret vers la mer Noire et la côte d'Afrique. Cerisiers et Pruniers. — Les Cerisiers et les Pruniers prospèrent dans les régions les plus froides. Les Cerises sont exportées surtout au début de la saison et dirigées vers la France, la Suisse, l'Alle- magne et l'Autriche, destinées à la consommation et à la fabrication des jus ou à la distillation. La Griotte ou « Visciole » est plutôt de la montagne, et la Guigne ou « Tenera », de la plaine. Le Prunier est assez commun. Les Prunes sont, ou consommées à la maison ou utilisées pour le séchage, la pâtisserie, les conserves. Les bonnes sortes sont expédiées, à peine mûres, vers les gares d'embarquement, destinées au marché et à l'usine. La Quetsche d'Italie porte le nom de Semiana. ITALIE 599 Pêchers, Abricotiers, Amandiers. — Le Pêcher est cultivé en grand, depuis quelques années, pur le Piémont et la Ligurie ; il forme des vergers considérables. On cultive en plein vent les variétés les plus précoces, parmi lesquelles on remarque la série américaine et les anciennes Alberges et Pavies. La récolte est exportée vers le Nord et donne lieu à un commerce important. Les amateurs cultivent la série des « liurrone » qui commence à la Pèche Amsden, continue avec le groupe des « Maddalena », des « Mignona », prend de Malte, Galande, Belle Bausse, Admirable, Reine des Vergers, pour terminer aux Pèches fines : Bonouvrier, Baltet. Ils aiment les Pèches dures : Pavies « Gotogna », sans négliger les variétés locales : Biancona Di Verona, Morellone, Di Sant' Martino, Di Saut' Anna, et la fine Nectarine Gialla di Padova. Le Pécher et l'Abricotier abritent des cultures de Fraisiers, de plantes industrielles ou de petits légumes de primeur, L'Abricot précoce est vendu dans les villes et sur les ports de mer. Plus tard, l'industriel s'en empare et le transforme en conserves. Un des plus hâtifs est l'Abricot d'Alexandrie «Primaticcio di S.Giovanni». L'Amandier est répandu dans toutes les provinces. L'exportation annuelle atteint 220,000 quintaux d'Amandes, En dehors de la Ligurie et du Piémont, l'Emilie, la Marche et rOmbrie sont propices à la fécondité des vergers. Une partie de la récolte prend la direction de la Dalmatie et de l'Istrie, La Toscane est également favorisée sous ce rapport, ainsi que les Abruzzes et les provinces méridionales, notamment la Pouille. Noyers et Noisetiers, — Le Noyer ^^t sur les plateaux et sur le flanc des montagnes, en situation fraîche ou sèche, mais ni froide ni aride. Disséminé dans les champs, groupé en lignes simples ou en avenues, il est d'autant mieux considéré qu'il ne réclame aucun soin de culture et produit abondamment. Les Noix entrent dans l'alimentation ou sont un article d'exporta- tion qui se chilire par i5o,ooo quintaux, au profit des consommateurs de l'Allemagne, de la Turquie, de la Russie. Les noisetières sont fréquentes en Italie ; le fruit peut se garder en magasin et voyager sans un emballage minutieux. L'arbuste croit spontanément en Sicile et en Galabre. La province d'Avellino, dans le Midi, est renommée pour ses Avelines ; 700 hectares ont produit, d'une saison, 80,000 hectolitres de Noisettes Avelines, dont les trois quarts sont exportés. Le district de Patti, province de Messine, arrive ensuite. 6oO ITALIE Le Piémont a des plantations de Noisetiers tenus à demi-tige et d'un bon rapport, couvrant des champs de Fraises, de Violettes, de légumes à courte échéance, de plantes aromatiques. Au delà de la zone de culture, en pleine région alpine, le Noisetier est nommé « TOlivier du Nord » ; son branchage sert au chauffage des habitations et les feuilles sèches forment litièi'e au bétail. L'arbrisseau se plaît au flanc sud de la montagne et y supporte les sécheresses prolongées, mieux que l'humidité. L'amande de la Noisette sert dans Falimentation ; elle est achetée par des négociants et des huileries ; avec les procédés primitifs de pressage, loo kilogr. d'amandes séparées de leur coque donnent 55 kilogr. d'huile. Le marc de presse entre dans la confection des pâtes d'amandes, des nougats et des chocolats ordinaires. Opontia. — Parmi les espèces indigènes, nous citerons un champ de Gactiers Raquette ou Opontia. Sur un hectare de terrain sec, sous le climat chaud de la province d'Otrante, une seule récolte a fourni 10,000 Idlogr. de fruits dits « Figues de Barbarie », qui ont été livrés à la consommation ou à la distillerie. Les fruits exotiqpies commencent à s'acclimater en Italie ; tels sont le Plaqueminier du Japon, le Bibacier, dont la production est déjà très importante en Sicile, le Grenadier, le Goyavier, etc. De sérieux ouvrages pomologiques,tels que ceux deMM.Girolamo Molon, de Milan, et Angiolo Pucci, de Florence, ont aidé à la connaissance et à la vulgarisation des bons fruits. VI. — Arbres d'ornement. Fleurs et Graines. On a pu dire que l'Italie était le Jardin de l'Europe, mais à la saison d'hiver et du printemps, la végétation est dans son plein ; de verts feuillages, des fleurs ravissantes animent les rivages quelque peu monotones de la Méditerranée ou de l'Adriatique et les escarpe- ments des collines. Les crêtes sont boisées de sombres conifères, de glauques Oliviers, de rugueux Chenes-liège qui s'étendent jusqu'en Sicile et en Sardaigne, contrastant avec le feuillage coriace du Caroubier, indigène à Vintimille, qui vient ajouter i5o,ooo quintaux de gousses de Caroubes au tableau des exportations. Tandis que les Orangers parfument l'atmosphère, l'Eucalyptus en assainit les miasmes paludéens qui, dans les parages lacustres ou marécageux, éloignent les populations stables et laborieuses. ITALIE 60I Notre collègue Félix Saliut cite Tinitiativc des Trappistes de Sdint-Paul-Trois-FontaiQes, qui ont fait planter par des galériens de vastes surfaces d'Eucalyptus, sur un sol volcanique et inhabitable. Le Goiuiuier d'Australie puriliera-t-il l'Agro Uonuuio de la terrible Malaria, par les massifs et les groupes qui s'y trouvent plantés? Rendra-t-il la campagne de Naples jjIus siq)i)orlable en été? Son feuillage persistant et ses émanations balsamiques le font espérer. Les premiers exemplaires importés se trouvent sur les domaines et au milieu des jardins botaniques de cette région. Il en existe, paraît- il, qui remonteraient à l'époque des importations de La Billardière et Dclahaye, à la fin du xviii" siècle. En se dirigeant de la Toscane et de la Ligurie vers Gênes, la zone littoraliennc ou insulaire semble être ici, comme en Algérie, son terrain d'élection ; cependant, le lac Majeur, au pied du Mont-Rose, en possède des sujets remarquables. Témoins les beaux sujets plantés, en 1866, par le prince Troubctskoi, et les superbes collections de l'établissement horticole des frères Rovelli, à Pallanza. L'Italie peut ainsi donner asile aux principales richesses de rOcéanie, et transformer les scènes végétales de son panorama naturel, unique au monde; ce qui est déjà commencé, sous l'impulsion d'amateurs d'élite et d'horticulteurs distingués. Le Palmier, qui croît spontanément à Bordighiera, est partout représenté par des spécimens très décoratifs, et le touriste n'est pas peu surpris de retrouver, dans toute leur expansion, certains végé- taux comprimés et confinés dans les serres de l'Europe centrale. Parcs et Tillas. Il nous est inutile de pénétrer dans les villas et les parcs, plus jolis les uns que les autres. Le climat se prête aux végétations exotiques ; les jardiniers et les artistes savent en profiter. Un certain nombre de domaines peuvent être considérés comme de véritables stations expérimentales ou d'acclimatation de plantes à feuillages et d'espèces florales, par exemple : Monza, Capo di Monte, et Raccoaigi, au Roi d'Italie ; Les Jardins du Quirinal et du Vatican ; La Villa Floridiano, à Naples ; La Villa Brasiliana, de la même ville ; La Villa Rothschild, à la Chiaja ; Le Jardin Torrigiani, à Florence ; Les villas Albani Aldobrandini, Ludovisi, Mattei ; Pamphili, de la campagne de Rome ; Les villas Melzi, Garlotta, Serbelloni, sur les rives du lac de Corne ; 602 ITALIE La propriété Casabianca, du baron Ricasoli, sur le versant du Moute-Argentai'io, où les Mimosécs de la Nouvelle-Hollande se comptent par centaines d'espèces et de variétés ; Le parc de Bibbiani, au marquis Nicolo Ridolfi ; Les jardins de GoUodi et de Gampo-llomano, région Lucquoise ; Le parc Brown, à Portoûno ; Le parc Riant, à Rapallo ; La villa Pallavicini, à Pegli, près de Gênes ; La villa Ada, au prince Troubetskoï ; Isola Madré, au prince Borromeo : l'une et l'autre sur le lac Majeur, et les terrasses étagées, verdoyantes et fleuries de l'Isola Bella; La villa Franzosini, des mêmes parages ; De même, le Jardin et les collections Rovelli, à Pallanza; Le parc Casa Rambaldo, et Prossi à Scbio, près de Vicence; Le parc Ginoti, à Vérone ; La Mortola, de Thomas Hanbury, près de Vintimille, une perle entre toutes, de raretés, de botanique et d'acclimatation. Etc. Quoique propriétés privées, elles ouvrent leurs portes aux véritables amis de l'horticulture. Les Parcs publics, qui ont acquis un certain renom dans le monde des paysagistes et des décorateurs de jardins, sont : Les parcs du Pincio et de la villa Borghese, à Rome ; Les jardins Boboli, délie Gascine et Viale dei Golli, à Florence ; La villa Reale et le Jardin public de Milan ; La promenade d'Acquasola, à Gênes ; Le parc royal de Gaserta, accompagnant un superbe palais ; Les parcs publics des grandes villes et les jardins botaniques. Il est certain que tous ces parcs ont un caractère bien tranché avec les jardins de Paris. Fleurs coupées. Depuis quelque temps, l'Italie entreprend une culture florale qui transforme le jardinage et le mode de travail de certaines contrées, tout en actionnant l'industrie de la fleur coupée. C'est d'abord la réédition de nos cultures niçoises et cannaises. La Provence française récolte plus de dix millions de kilogr. de fleurs pour la confection des bouquets et la distillation, sans compter la consommation des alambics volants, sur la montagne. Elle exporte des fleurs, avons-nous dit, pour dix millions de francs environ, accaparant toutes les terres disponibles, et couvrant de 400,000 châssis ses cultures forcées... En présence de semblables résultats, les habi- tants de la Rivière de Gênes ne pouvaient rester les bras croisés. i ITALIE 6o3 Gomme en France, ils se sont faits jardiniers fleuristes, libres ou syndiques. Leur comnierce est lucratif et florissant. Plus de 3oo hectares de ce rayon privilégié sont couverts de plantes destinées aux expéditions de « fleurs coupées. » De Gênes à Bordighiera, la cùte ligurienne consacre ses situations abritées à la production des Roses, des Œillets, des plantes bulbeuses. C'est un véritable paysage oriental ou féerique. Les Narcisses, Anémones, Ails, Scilles, Freesias, Jacinthes romaines; les Giroflées, le Réséda, la Tubéreuse, le Narcisse; les Violettes, les Cyclamens, le Glaïeul de Colville ; les Jasmins, les Œillets, les Immortelles et, par-dessus tout, les Roses, sont exportés en bottillons ou en bouquets par grande vitesse, se dirigeant vers le centre et le nord de l'Europe. Avec ces fleurs, les rapides par voie ferrée ou maritime emportent: Des panicules de Mimosées qui, dans la mousse humide, continuent levu' épanouissement ; Des brins d'Oranger en boutons, destinés aux cérémonies de la jeunesse et de la famille ; Des rameaux de Gardénias taillés sur l'arbuste, la fleur entr'ouverte étant de plus en plus demandée ; La fleur du Camellia, pour les soirées et les réceptions des pays froids. La cueillette dure trois mois environ; La grappe de Lilas blanchie par une chaleur outrée ou par la privation de lumière ; Et tant d'autres arbustes qui épanouissent si facilement leurs corolles au soleil d'Italie. L'industrie des fleurs a fait naître la confection des emballages, caissettes, cartons, papiers, ouates, etc., le montage des bouquets et des couronnes, et l'ouverture des magasins de fleurs dans la ville. Oraiues. Enfin, l'état de végétation prolongée et complète des arbres et des plantes a suscité un commerce important, celui des graines. Une foule d'espèces ligneuses ou herbacées qui ne peuvent, sous un autre climat, féconder leurs ovaires et les amener à point, lors de la récolte, y donnent là-bas, au contraire, le fruit et la semence. De grands établissements se sont montés, achetant aux cultivateurs ou récoltant eux-mêmes les graines de ces végétaux, et les expédiant dans les cinq parties du monde, — tel que l'Australie le pratique avec les Palmiers et d'autres genres délicats en Europe. Croirait-on que le Prunier Myrobolan est devenu une spécialité — sauvage — pour la fourniture de noyaux, eu France, en Allemagne 6o4 ITALIE et aux Etats-Unis, où l'on veut gi'effer et propager le Prunier d'Agen, pai' quantités immenses ? La région de Naples a des maisons importantes exploitant les graines de Légumes, de Fleurs, d'Arbres, de Palmiers, de Musacées. Par son climat privilégié qui fait mûrir les semences délicates, ritalie pomTait devenir le grenier de tous les jardins de l'Europe. VII. — Presse horticole et agricole. Le journal d'Horticulture le plus spécial est celui de la Société Toscane d'Horticulture, qui parait à Florence le 20 de chaque mois, sous le titre BiiUettino délia R. Società Toscana d'Orticiiltiira. Plusieurs journaux s'occupent d'Horticulture, d'Apiculture, de Viticulture, de Pépinières, d'Œnologie, d'Entomologie et de culture forestière. Voici les principaux : Annali délia B.. Società di Viticultura e di Enologia. Conegliano. Bnllettino délia Società Agraria di Scandicci pressa Firenze Florence. Bnllettino délia Società générale dei Viticoltura italiana Rome. Bnllettino di Notizie A^rar/e(R.Ministero Agricolt.) Officiel. Bnllettino delV Agricoltura Milan. Bnllettino Entomologia agraria,Patologica végétale. Padoue. Giornale di Agricoltnra e Conimercio délia Toscana. Florence. Giornale di Viticoltnra e di Enologia Avellino. Giornale Botanico Italiano Florence. // progressa agricolo Soligo. // Villaggio Milan. L' Agricoltnra e le Indnstrie agricole Portici. U Agricoltnra Italiana Pise. L' Agricoltura Vicentina A^'icence. L'eco dei campi e dei boschi Rome. L'Economia rnrale, le Arti ed il Commnnio Turin. L'Italia agricola Piacenza. Ultalia enologica Rome. L'Orticoltura et V Agricoltura pratica Turin. La Sicilia vinicola Palerme. Rivista agraria Naples. Rivista agricola romana Rome. "^^ JAPON 382,430 kilomètres carrés. — 4^4^4)000 habitants. — — î'-^-î — — r I. — Action de l'Etat. — Enseignement. En lisant le récit des voyages au Japon, de Kaempfcn, de Thunberg, de Biinge, de Siebold, de Robert Fortune, de Maximowicz, de A'eitch, de Franchet, de Yichura, on est pénétré d'un sentiment d'admiration à l'égard de ce peuple intelligent, actif, entrant énergiquement dans la voie de la civilisation et du progrès. La vue de toutes ces belles fleurs indigènes a dû lui inspirer l'amour du sol et sa culture. Le Riz est la grarainée alimentaire favorite. La production annuelle est de 72 millions d'hectolitres, soit 27 hectolitres par hectare, alors que le blé fournit 3o millions ou 18 hectolitres à l'hectare. L'Extrême-Orient est le berceau de la sériciculture. Le Japon récolte 42 millions de kilogrammes de cocons. La Canne à sucre produit 43 millions de kilogrammes. Le Thé, 26 millions de kilogrammes. L'exploitation du sol compte 60 0/0 de propriétaires et le surplus, de fermiers. La statistique de 1890 relève 246 sociétés de crédits agricoles, au capital total de 33, 600, 000 francs. Les principales branches agricoles sont démontrées dans les Ecoles normales et dans les Ecoles supérieures, moyennes ou primaires. Ces données sulBsent pour expliquer le caractère agricole et indus- triel d'une nation qui n'hésite pas à prendre part aux Expositions internationales de l'Ancien et du Nouveau-Monde. Le Ministère de l'Agriculture et du Commerce entretient des rela- tions avec les Ministères des autres puissances. Sous son patronage, 6o6 JAPON l'État envoie des jeunes gens s'instruire aux Ecoles supérieures ou spéciales. L'agriculture et l'horticulture ne sont pas oubliées. Déjà, le Gouvernement a organisé une Station de Graniculture, à Ycou-Chii-Ba, aux portes de la capitale. De nombreuses espèces ligneuses ou herbacées, de provenance européenne ou américaine, y sont étudiées et répandues sur le territoire de l'empire japonais. Un Collège agricole, forestier et vétérinaire de Komaba, à Tokio. Tokjo Xô-Rin-Gakko, est une sorte d'université agricole, analogue à notre Institut agronomique, ou plutôt à Grignon, Nancy, Alfort réunis. Les cours durent trois ans et sont faits en langues an- glaise et japonaise. L'arboriculture et la botanique y sont enseignées. L'École agricole de Sapporo inscrit l'arboriculture à son programme. Le personnel enseignant compte 22 professeurs et maîtres, pour 270 élèves. Le Jardin des Plantes, attenant à l'Université de Toido, a pris part à l'Exposition universelle de Paris, en 1889. La Société impériale d'horticulture, fondée à Tokio, réunit beaucoup d'adhérents. Ses expositions sont suivies. Un bulletin mensuel illustré, en langue nationale, est adressé aux sociétaires. D'autres sociétés sont organisées, avec l'appui des horticulteurs japonais qui sont venus s'instruire en France, et qui créent des éta- blissements d'importation ou d'exportation végétale. Il existe de bons ouvrages d'horticulture au Japon, consacrés à la multiplication des végétaux, à leur mode de culture, au greffage et à la composition des parcs et des jardins. Le Mikado protège le Chrysanthème ; ses jardins en possèdent de nombreuses variétés, minutieusement cultivées ; des expositions privées y sont organisées. Et la fleur développe ses rayons dans l'Ordre national des hautes décorations, ou se grave sur le blason des Daïmios. II. — Arbres et Arbustes fruitiers. En général, les arbres fruitiers du Japon différent des espèces similaires de l'Europe. Leur importation a permis aux fécondateurs de tous pays de tenter le croisement entre espèces distinctes du même genre botanique; quelques résultats sont déjà appréciables. Sans nous arrêter aux fruits inférieurs des Rosiers, Micocouliers, Viornes, Podocarpes, appartenant aux localitées déshéritées, nous sectionnons le groupe en fruits à pépins, fruits à noyaux, fruits secs. JAPON 607 Fruits a pépins. — Le Poirier, Nashi, vigoureux, au beau feuillage large et vernissé, jjorte des l'ruils de moyenne grosseur, arrondis ou ovalaires, à é^^idernie gras ; la cliair, cassante, a la saveur du Coing. Plus de 5o variétés, région Sud-Ouest, sont utilisées en compotes. Le Pommier, Jlin<^(), ré[)andu au Nonl-Esl, vient assez gros et produit de petits fruits pour jjoissons et préparations ménagères. Le Cognassier, Maruniero, et ses variétés Kuwariu, de Chine, et Boké, indigène, en pleine terre ou en pots, donnent un gros fruit employé dans la confiserie, ou qui devient un entremets délicat, lors(pril a bouilli avec du miel et du gingembre. Le Plaqueminier, Kaki, est populaire au Japon. Le fruit, ayant l'aspect d'une belle Tomate, est décoratif sur l'arbre ; on le consomme en hiver, après la récolte, lorsqu'il est blet, ou après marinage dans le Sa/té (boisson de riz fermenté). Quelques variétés sont soumises au séchage, sur le toit des maisons. D'autres ont un emploi industriel. Le bois de l'arbre, noir comme lEbène, ou veiné et (lammé de brun-noiràtre, est employé dans l'ébénisterie de luxe. Les plus gros fruits cultivés sont, parmi les rouges : Giboushiu, Hachiya, Isuru-no-ko, Kabuto-gaki, Nitari Okame, Yedo-ichi, Yemon; parmi les nuances pâles : Daïdai-JMazu, Iliyakume, Lme-nashi, Isuri-gane, Naslii-no-tan, Nitari, Shimo-maru, Shimo-Shiradzu. Les petits fruits Denji-maru, lengu, Kintki, Kaushiu sont fertiles. Le Japon compte plus de 1200 sortes de Plaqueniines comestibles ; le cultivateur les reproduit par la greffe. Le Bibacier, Bi'wa, greÛé, est appz^écié dans la zone Sud des grandes lies, pour son beau feuillage persistant et ses grappes florales qui s'épanouissent en hiver et donnent, en avril, un fruit petit ou moyen, rond ou piriforme, bon cru ou confit. Le Hovenia, Keinponaslii , croît auprès des habitations des îles Kiu-siu et Nippon, fleurissant en jiiin, mûrissant son fruit charnu vers la fin de l'automne. Les enfants en sont très friands. L'Akebia, Bokée, liane à gros fruit, vient dans la région chaude du Sud-Ouest, alors que le type sauvage est de pays froid. Le Figuier, Itoîziku, est préféré pour la consommation du fruit. Le Grenadier,/rtA-ttro, a deux variétés, à fruit rouge et à fruit blanc. L'Oranger il// Artn, Yiidsu, Zabon... compte plusieurs espèces, notamment des Oranges qui mûrissent en été ; la zone chaude leur est favorable. Les Oranges, Citrons, Limons, Mandarines, Bigarades, Bergamotes, Cédrats ont leur emploi au dessert ou à l'industrie. La Bergamote, Kiinemba, a son rôle dans les parfums. Le greflage est pratiqué sur Bigaradier, Daïdaï, ou sur Pseudœgle «Gitrus trifoliata» Kara-tatsi. 6o8 JAPON Les espèces naines ou à petit fruit sont admises au jardin ou dans l'appartement. La Vigne, Biido, a des plants vigoureux, le Raisin est inférieur. Fruits a noyau. — L'Abricot, Anzu, est assez bien fourni de bonnes variétés ; le fruit est consommé au naturel, séché ou confit. Le Pêcher, Momo, comporte des types qui se reproduisent par le semis ou par la grefle. La Pèche à chair jaune et dure commence à faire place aux chairs blanches et libres, de laFrance et des États-Unis. Le Mume, iSFiné, sorte d'intermédiaire qui relie T Abricotier au Prunier, abonde autour des villes, sur les promenades et les lieux de plaisance. Sa fleur, double ou simple, rose, blanche ou pourpre, a des senteurs agréables. Le fruit, petit, est mis en conserve. D'après certains botanistes, le Prunier, au Japon, se divise en trois tribus : Sumomo, Prunus trijlora ; Usura-Mumé, Prunus tomentosa ; '^bxA-^lwmé, Prunus japonîca. Leurs fruits, consommés frais, séchés ou en marmelades quelconques, n'ont pas la prétention de rivaliser avec nos Prunes Reine-Claude, Mirabelle, Quetsche, d'Agen et autres bonnes variétés des Prunus domestica ou œconomica. Le Cerisier, Sakura, est riche en types décoratifs, par le port de l'arbre et l'abondance de corolles simples ou doubles, blanches, carnées ou lilacées; son fruit, petit, d'économie domestique, commence à se ressentir de la concurrence faite par nos belles et bonnes Cerises récemment importées d'Europe. Le Jujubier, Natsume, petit arbre à rameaux flexibles, présente son fruit sous deux formes, ronde ou oblongue, se colorant à l'automne. Le Chalef, Guinii ou Goumi, spontané sur les montagnes et les friches ; son fruit, ressemblant à une petite Olive rougeâtre ou à une Cornouille, a son emploi aux desserts et à la confiturerie. Fruits secs. — Le Noisetier, Hashibami, se rencontre rarement. Le Châtaignier, Kuri, est disséminé sur les sols volcaniques, les éboulis de roches argileuses, les granits friables. Une variété naine, de fertilité précoce, préfère le jardin. Non moins multiple dans ses formes, le Noyer, Kurumi, porte des fruits à coque dure ou à coque tendre. La Noix de Mandchourie, la plus répandue, approvisionne la table ou l'huilerie. Les montagnards consomment, grillés, les Glands du Chêne cuspidé, Shû; sa variété Matchu Shû est à grandes feuilles. Dans son pays natal, le Ginkgo « Salisburia », Icho, prend des proportions gigantesques et produit un hectolitre de fruits. Une légende rappelle que le noyau grillé, dit Ginan, pris modérément, est hygiénique, tandis que son usage excessif rend fou... JAPON 609 III. — Plantes alimentaires. Plantes diverses. — Légumes. — L'alimentation générale est basée sur le Uiz, le Mais, les Sorghos et Millets, les Pois, les Haricots et Doliqiies. La production potagère est plus variée. L'Ail, \ira et Xegi, est mangé cuit ou en condiiuent, haché vert. L'Amomuni, Mioga, entre dans la consommation avec ses jeunes tiges et ses fleurs. L'Ansérine, Akaza ; ses deux variétés à feuilles vertes ou rouges sont consommées à la façon de l'Epinard, Ilorenso. L'Aralia, Oiidô, est culinaire comme les Scorsonères. L'Aubergine, Nasii, violette, blanche, jaune ou verte, cuite ou salée, est indispensable à la cuisine japonaise, surtout en été. La variété Naga Nasii mesure plus dun pied de longueur. Le Takanoco, turion de Bambou, est servi à la manière de l'Asperge. La Bardane, Gôbo, est assaisonnée façon Salsifis ou Gardon. La Batate, Satsiima inio, de diverses couleurs, se prend bouillie ou grillée ; le tubercule fournit l'amidon et l'eau-de-vie, Schochiû. La Batate ou Patate est précieuse, paraît-il, comme la Pomme de terre, pour permettre de braver la famine. La Carotte, Minjin, blanche, jaune ou rouge, est assez recherchée. Les jeunes feuilles, cuites, constituent le mets Haningen. La Châtaigne d'eau, Hishi, « Trapa natans », est mangée, bouillie. Le Chou Pét-saï, Kabiira, cuit ou salé, est un mets très répandu. Le Chrysanthème couronné, Shinghiku, est comestible par la tige et la racine, — même par ses boutons floraux. Le Colocase, Imo, chou caraïbe de l'Océanie, comprend plusieurs espèces qui entrent dans l'alimentation par les jeunes pousses des rhizomes, les feuilles et les pétioles, cuits ou blanchis. Le Corchorus olitorius, Itsibî, Kana, etc., plante textile, à feuilles et à fruits comestibles. Les Courges ont une série d'espèces que l'on consomme crues, cuites ou salées. Le Daïkon, sorte de Xavct ou de Radis gros et allongé, blanc, rose ou violet, est un légume renommé de Satsuma et d'Owari, par ses racines confites dans le sel et par ses feuilles fraîches ou séchées. L'Erythronium, Kata-Kuri, plante bulbeuse sauvage, riche en amidon, est récoltée par les paysans pour leur noui'riture. La Fougère Pteris, 'Warabi, croît spontanément en plaine ou en montagne ; ses jeunes tiges sont utilisées cuites ou salées. 39 6lO JAPOX Le Haricot, sous ses diverses formes : Phaseolus, Aziiki, Ingeii ; Dolique, Sasaghi; Haricot vert, Ya)-e Xari, etc., se prête à de nombreux apprêts culinaires, de pâtisseries, etc. L'Igname Dioscorea, Tsiikii imo ; sa racine est un mets délicat. L'esjjèce lecheino a le tubercule aplati; sa graine constitue un dessert agréable. Une autre, Naga imo, gorgée de fécule, râpée et pilée, fournit un gruau que l'on accommode avec une sauce spéciale. La Laitue, Tissa, crue ou cuite, est un mets naturel ou combiné. Le Lis, }>/, a plusieurs espèces spontanées, Sasa Yri, ou cultivées, Oni Yri. admises sur la table. Le rhizome du Nélumbium Lotus, Hasii nojie, aquatique ou amphi- bie, est culinaire ou amylacé. La graine compose un mets sucré. Le Périlla, Siso, une plante vivrière, genre Epinard ou Oseille, possède un type à feuilles pourpres rangé parmi les colorants. Les rhizomes de la Persicaire multiflore,/lrts/Hi, bouillis, deviennent alimentaii^es, et les jeunes pousses également. Plusieurs variétés, Tade, sont classées parmi les condiments des sauces à poisson. Le Petasites, Fiiki, voisin du Tussilage, porte ses feuilles à la cuisine et ses fleurs aux épices. La Poirée, Fudenso, donne un feuillage qui se renouvelle à la suite de chaque cueillette ; il est bon à la cuisson. Le Pois, Yendo, se subdivise en deux grandes sections approvi- sionnant les repas japonais d'un bon légume en grain ou en cosse. Le Saj'a Yendo est consommé des deux façons. Le Pueraria, Kiidzii, grimpant, fournit de l'amidon par ses racines, un fourrage par ses feuilles, un textile par ses fibres. L'infusion de la racine, hautement féculente, constitue un mucilage adoucissant qui remplace la gomme arabique. Les fleurs du PjTêthre de Chine, Riorii Kiku, infusées dans le vinaigre avec du sucre, ou séchées, sont appréciées aux condiments, comme les boutons de Chrysanthème. La Sagittaire, Kuwai, cultivée dans les sols humides ou inondés, est mangeable par ses racines tubéreuses et ses jeunes pousses. Le Sarrasin, Saba, fournit un mets, qui rappelle le macaroni. La racine charnue du Stachys aflinis ou de Siebold, Choro-gi, est bonne en cuisson ou en conserve dans le vinaigre de prunes. Le Soja, Marne, comporte plus de trente sortes, à maturité hâtive ou tardive. Le grain, analogue au Pois, entre dans l'alimentation de l'homme (le G an! mi Marne) ou du bétail. La farine, le fromage, l'huile et le sav(m de Soja sont l'objet d'un grand commerce. La Tétragone, Tsuruna, spontanée sur le littoral des climats chauds, ou cultivée, fournit un bon feuillage alimentaire, cru ou cuit. JAPON 6ll Nous placerons ici quekfues plantes à épiées ou à condiments- L'Agaric, Matsiitake, champignon récolté dans les forêts de Pins; on le conserve salé ou séché pour le consommer houilli ou grillé. Le Chanvre, Asa ; les graines sont utilisées, grillées. Le Clavalier-Poivre, Sansho, sert de condiment et d'épices par ses feuilles, ses graines et son aubier bouilli. Le Gingembre, Shoga, consommé cru, séché ou pulvérisé ; ses jeunes pousses étiolées et blanchies à la cave, portent le nom de Moj'aski Shoga. Le Pavot somnifère, Keshi, à opium ; ses graines sont gi'illées ou mélangées aux légumes. Le Piment, Togarashi, est un condiment cru, grillé ou salé. Le Raifort, Wasabi, sert d'épices par ses feuilles et ses racines. Et des Algues marines, en quantité. Plantes a infusiox pour boisson. — D'abord, le Thé, Tcha. En dehors des Céréales et du Riz, le produit alimentaire le plus important, extrait des végétaux, est le Thé. Toute la population en consomme, et le pays l'exporte pour 33 millions de francs par année. L'arbuste jouit d'une haute réputation sur tout le territoire japonais. Il préfère les sols aérés, non loin des cours d'eau. En premier lieu Uji, province de Yamashiro. Le Thé d'Uji est considéré comme étant le plus célèbre. Ensuite les provinces d'Omi, Ise, Shimosa, Echiu, Tùtomi, Kadzusa, Imaba, Suwo, Suruga, Nagato, Musashi, Hizen, Muro, Higo, etc. On emploie des boites faites avec le bois de Paulownia, Kiri, pour transporter le Thé par voie de terre, ou avec le bois de Cryptomeria, Siigi, pour les expéditions maritimes. Outre le Thé, quelques végétaux fournissent un breuvage agréable : Les bourgeons feuillus du Lyciet, Kuko, tisane calmante ; Les feuilles du Desmodium, Fuji kanzo, dit Thé de paysan; Les feuilles d'Erable, Kai^a-kogi, boisson nommée Kawara-cha; Les jeunes pousses de blé dont l'infusion, Miigi-cha, versée sur le Thé en poudi'C, le colore légèrement ; Les feuilles de Gymnostemma, Amacha, province de Yamashiro ; Les jeunes feuilles de Nénuphar, préalablement hachées, pressées, puis infusées dans l'eau bouillante ; Les feuilles du Saule japonais, Yanagi; du Mûrier, Kuwa; Les bourgeons du Camellia, liqueur chargée en amertune ; Enfin, le Riz fermenté, base de la boisson populaire, Shake ou Saké, Des brasseries à Saké sont installées partout. 6l2 JAPON IV. — Végétaux textiles, oléagineux et tinctoriaux. Végétaux textiles. — Le Mûrier, ÀHa'rt, est larbre le plus répandu au Japon, pour l'élevage du bombyx Mori et la fabrication de la soie. Plus de 200,000 hectares sont coniplantés en Mûriers. On compte près de cent variétés ; les principaux types séricicoles sont : 1° Mûriers précoces : Ippei, Yanaghète ; 20 — de saison ordinaire : A-ohi, Koiimorio ; 3" — tardifs : Takanko, Nezoïimigo, Sahi. Les trois entrées successives de la végétation permettent de donner à la chenille séricifère une nourriture tendre et substantielle. Les éducations renommées pour la sélection des graines ou œufs du bombyx sont de Yonosawa, province d'Uzen ; de Yamagawa, dlwashiro, de Neda, province de Shinano, etc. Le Broussounetier, Kozo, croit partout, surtout à Toza, Yio, Souno, sm' les bords des chemins et en pleine friche. Le recepage produit un branchage ramifié dont les couches libériennes serviront à la confection du fin papier végétal, surtout si la pâte a été arrosée, dans la cuve, avec une substance laiteuse composée de la fleur de riz et dune décoction gommeuse de l'écorce de THydrangea paniculé, Nori noki, ou de la racine de l'Hibiscus Manihot, Toro. L'Edgeworthia, Mitsoiimata, des provinces de Suruga et de Kaï. L'imprimerie impériale japonaise fait fabriquer du papier avec les fibres de cette plante, de sorte que sa culture et son exploitation ont augmenté dans une notable proportion. Il existe, au Japon, environ i,5oo,ooo touffes de l'Edgeworthia à papier. Le Saule, Duroj'anagi, à rameaux retombants, porte des chatons floraux qui se prêtent au filage. Le Wickstroemia, Gampijiiow Gampù est spécial à Atami, province d'Idzu. Vers la quatrième année de recepage, les jeunes pousses sont utilisables par leur écorce et les feuilles sèches, pour la papeterie fine, inattaquable aux vers. La Ramie vivace, Kara mushi et Ishikiisa. La plus grande espèce s'élève à deux mètres, au mois de mai. Elle sera alors recepée, et ses nouvelles pousses récoltées en juillet fournissent le textile. On rencontre ces diverses Orties à Kiusu, du Yamagata, où se trouvent des usines spéciales à la fabrication de toiles de ramie, qui entrent dans le vêtement et le linge de ménage. Le Corchonis à capsules, Itshibi, produit des tiges d'un an qui approvisionnent la corderie et les étoffes grossières ; la filasse est connue en France, sous le nom de Jute. Le Lychnis, Gampi, pour papier pelure et papier calque. JAPON 6i3 Le Tilica, Bodaijii, qui se cultive comme le Chanvre, est la base dctoUcs communes, Shinafn.Vlw?, recherchés sont les tissus obtenus avec les fibres de l'IIibiscus, Mokiige. Le Pueraria, Kiitsii, déjà cité aux Légumes, a des tiges sarmen- teuses garnies de fibres destinées aux travaux du tissage. Le Pteris aquilina, Warabi,Fongbvc approvisionnant la corderie. Le Musa, Sasho, Bananier et ses trois variétés ; leurs fils donnent aux étofTes le lustré de la soie. Le Ghamjorops, S/u'ro, Palmier robuste, pourvoit à la confection de balais, brosses et cordages. Le Luiïa Pipengaille, Heshinia, Courge dont le réseau filamenteux sert d'épongé, ou d'enveloppe aux objets précieux. Les plantes aquatirpies, Joncs, Scirpus, Cyperus, sont récoltées pour la confection de naltes, ainsi que la Graminée Coix, Yochi. Enfin, le Coton et le Chanvre qui vivent sous des climats diflerents. Plantes oléagineuses. — Parmi les productions végétales qui nous intéressent, il en est qui approvisionnent les huileries : Les Amandes du Ccphalotaxus, Inuhaya, fournissent ime huile de graissage ou de savonnerie. Les graines de Caraellia rendent une huile de toilette appréciée. Les baies du Cinnamome camphrier, Kssoii, donnent une huile odo- rante, tandisque celle de rEleoccoca,Z)oi«co«e, est inférieurecttoxique. Le Sésame, Goma, et l'Arachide, Tojin Marne, pressés, sont la base d'une bonne huile comestible ou d'éclairage. Les baies de Sumac, riches en cire végétale ; le Sumac vernis, Uriishi, est du Nord ; le Sumac succédané, Haji, du Sud. Et les Noyers, Koiiroiimi; Torreyas, Kaya; Styrax, Hota\ Badianes, Tsi/iibi; Kadsuras, Dinan, alimentent les huileries et les parfumeries. Plantes tixctorlvles. — Polygonum, Aï, feuilles pour indigo. Carthame, Koiirenaï, et Garance, Akané, pour rouge. Miryca, Yamamomo, écorce pour teindre les filets de pêche. Sumac semi-ailé, Katsii, couleur noire, dite de fer. Aime maritime, Ilanoki, la décoction des cônes devient noire. Soleil, Kari)'asu, tiges et feuilles hachées pour teinte jaunâtre. Courge longue, Ukon, la racine donne une couleur jaune citron. Garance à feuille en cœur, Akane, racine rouge garance. Evodia glauque, Kiwada, écorce pour couleur jaune jonquille. Gardénia faux jasmin, Kuchi-Nashi, jaune extrait de ses fruits. Poirier, variété Ziiini, la feuille en décoction produit du jaune. Chêne à feuille dentée, Kashiwa, écorce tinctoriale et tannifère. 6l4 JAPON V. — Arbres et Arbrisseaux utilisés dans l'industrie du bois. Le Japon est riche en végétaux industriels. Toutes les habitations sont construites en bois. Son climat varié lui permet donc d'utiliser les essences qui croissent sous des latitudes analogues à celles de la Suède ou de l'Algérie, et des contrées intermédiaires. Nous examinerons les types principaux parmi les Conifères, les arbres à feuilles caducpies et les espèces à feuilles persistantes. A. — Conifères. L'engouement des Japonais pour le résineux est à ce point qu'ils l'utilisent à tout : maisons, piles et tabliers de pont, grands ponts, navires, traverses de chemins de fer, gros matériel. Abies fîrma, Momi, pour le bâtiment, le meuble et les construc- tions navales. Croît rapidement à l'exposition nord, sous les futaies naturelles des îles Sikok, Nippon, Yéso et les Kouriles. Les roches argileuses et les ponces volcaniques de Kiso lui permettent d'atteindre 3o mètres de hauteur sur 3 mètres de tour. Abies Veitchii, Shirahe ; bois d'un grain serré, admis à la fabrica- tion des meubles et à faire des planchettes pour toitures. Provinces de Mino, Shinano et Shimotsuke, Suruga. Biota, Tsiibiakiidan ; bois blanc pour meubles et bardeaux. Provinces d'Idzu et d'Iwaki. Cephalotaxus drupacea,//iMA'', nourrit le bonibN-x Yania-Mahi. Provinces de Musashi, Kodzuke, Setzu, Idzu. Cliène pédoncule, Konara, le roi des forêts, d'après les indigènes ; pour tous usages. Son aire géographique s'étend assez loin. Cléthra, Riohii, pour la tournerie, le chauffage et le charbon. Deutzia à feuilles rudes, Utsiig-i ; bois à grain serré, pour tuyaux, marquetterie ; la feuille sert à poncer les bois fins. Province d'Idzu. Erable polymorphe, Momidzi ; bois présentant de petites facettes brillantes, suivant le plan de ses mailles, et servant à la fabrication de fûts, de boites et autres ouvrages à vernir. Provinces de Shinano, Idzu, Kaï, Nambou, depuis Kiu-siu jusqu'à Yéso. Evodia glauque, Ohalm ; pour uienuiserie. Ecorce tinctoriale. Provinces dUvaki, Mino, Mutsu, Shinano, Rikukiu. Févier du Japon, Saïkachi, atteint 18 mètres de hauteur sur 2"' 5o de tour. Son bois sert à la fabrication des meubles, et ses gousses à la teinturerie. Frêne, Toneriko et Chiozi, des provinces centrales ; pour manches d'outils, avirons, cercles de voiles auriques et bois de feu. Glycine, Foiuhi. Les brins, enduits de glu, jetés à flot sur la mer, attirent et retiennent les oiseaux de passage. Hêtre commun, Biina ; constructions navales et meubles. Provinces de Buzen, Musashi, Mutzu, Shinano, Shimodzuke. Hovcnia à fruit doux, Kemponashi ; les menuisiers font grand cas de son bois fauve ; fruits comestibles, ainsi que leur pédoncule. Lagerstroemia, Sariisiiberi, du littoral sud ; bois noueux et dur, précieux pour les manches d'outils et la robinetterie. Belles loupes. Magnoiier, Honoki, bois tendre à grain serré, pour la menuiserie, les lances, les fourreaux de sabre ; son charbon polit les laques et les métaux. Provinces dlwaki, Mutsu, Rikutiu, Rikuzen, Shinano, Titachi. Marronnier conique, Tochi-Xohi, et sa belle variété de Chiire Dochi, à grain ondulé, fournissant un bois très dur à l'ébénisterie. Croit dans les provinces de Kaï, Shimodsuke et Shinano. Mélia du Japon, Sendan ; bois de menuiserie, tendre, à gros grain, et pour tambours indigènes. Provinces centrales et littorales sud. Meliosma myriantha, Awabiiki ; abrisseau alimentant la fabrique de petits objets de tabletterie. Micocoulier âpre, Miikunoki : bois dur, à grain serré, destiné aux constructions civiles ou maritimes, au tour, à la menuiserie. Ses 6l8 JAPON feuilles rudes servent à polir certains objets et à poncer les sujets à laquer. Croît clans les provinces de Musashi et de Tamba. Une forme voisine, Micocoulier de Chine, Hénoki, a le bois veiné. Munie, Prunier-abricotier, dont le bois dur et d'un grain grossier entre dans la fabrication des peignes. Ses fruits sont employés à divers usages de table. Cet arbre vient surtout à Tokio, et autour des villes du centre et du midi. Variétés à floraison sensationnelle. Mûrier blanc, Kiiwa ; beau bois dur et brillant pour arcs, baguettes à manger, petits meubles à huiler ou à laquer et à dorer. Ecorce médicinale et tinctoriale. Ses feuilles constituent la noiu'riture du ver à soie. Provinces d'Iwashiro, Idzu, Shinano, Schimamura, Kozuké. Iles Osima et Atidjo. Golfe d'Yéso. Noyer de Mandchourie, Kuriuni ; bois superbe en ébénisterie, sculpture et affûts de canon. Provinces froides de Kaï, Kodsuke, Kotské, Shinano, Tamba, Mutzu. Orme à petites {ewiWes, Ahinocé ou ^A'rt^rtmo; bois dur et jaunâtre, destiné au charronnage, au tour, à la fabrique de boutons. Un parent du Charme, l'Ostrya, Azada, s'élève à 20 mètres. Paulownia, Kiri, arbre populaire qui croit rapidement et donne un bois léger et tendre, ae voilant pas, spécial à la fabrication des boîtes, coffres, malles, tables, jouets, planchettes à chaussures, perches poiu" chaises à porteurs, etc. La variété d'Idzu a plus de densité. Peuplier de Siebold, Yamii narashi ; on tire de son bois blanc tendre des allumettes, des brosses, des baguettes pour manger le riz, etc. Province de Shimodsuke. Phellodendron, Kihacla, arbre dioïque ; pour ouvrages au tour, boîtes, chaussures.Sonécorce subéreuse est médicinale et tinctoriale. Picrasma, Nigaki, atteint i5 mètres de haut et convient à la fabrication d'instruments agricoles, de chaussures en bois, etc. Son écorce a des propriétés insecticides. Planère du Japon, Keyaki, fournit un beau bois très dur, maillé, résistant, pour le génie civil ou maritime, les navires de guerre, la belle ébénisterie et la sculpture des objets à rester nus. Provinces de Hinga, Kaï, Mutzu, Nagato et Shinano, C'est une des essences les mieux considérées au Japon. Plaqucminier du Japon, Kaki, bois dur, grain serré, cœur passant au noir d'ébcne, précieux dans les travaux d'art et de luxe. Le Kaki est l'arbre fruitier populaire, là où le thermomètre descend rarement au-dessous de -f- 12°. Poirier, Naschi, fournit le bois des planches d'impression, des peignes et des petits meubles. Provinces Iwaki et Kodzuke. Pommier, Zumi, donne un bois tendre à grain serré, pour le^ JAPON 619 menuisiers et les ébénistes ; l'industrie en tire une teinture jaune. Provinces de Kai, Scliimodzuke et Shinano. Prunier, Siimonio, l)ois coloré, résistant; menuiserie et ébénisterie. Ptcrocarya, Smva Gurunii; bois blanc à grain grossier, pour caisses et meubles. Son écorce sert à fabriquer de petits objets de bimbelo- terie, rcnonmiés à Nikko. Pterostyrax, Asagara ; arbrisseau de 9 mètres de hauteur, admis à la fabrication de menus objets. Sapindus, Miikurodji ; bois tantôt blanc, tantôt jaune, solide en bâtons destinés à porter les fardeaux. Saule du Japon, Kawa yakagi; bois blanc tendre, convenable aux spatules de pharmacie, baguettes de table, etc. Provinces d'Iwashiro, de Musashi, etc. Sophora, Yenkzii, à gros grain, coloré, pour meubles, manches d'outils, tournerie. Provinces de Hiuga, Mutzu et Rikuzen. Stuartia, (Srtrzi^rt, atteint 12 mètres de hauteur et 2'"5ode tour, destiné aux manches d'outils et à divers instruments. Styrax, Ega ; deux variétés accaparées pour la tournerie et la bimbeloterie. Graines oléagineuses. Sumac ailé, Niiriide; bois Idanc pour la marqucttcrie. Sumac à cire, Haji, du Sud, entrant dans la fabrication de menus objets. Ses fruits donnent le Kiro, cire végétale blanchie par le ralli- nage. Provinces du Sud et de l'Ouest. (Grande exploitation.) Sumac à vernis, Uriishi, bois citron comme le précédent, mais à grain plus serré ; mêmes usages industriels. Cet arbre produit la résine connue sous le nom de Laque du Japon. Tilleul à feuille en cœur, Shinanoki , atteignant 12 mètres ; bois léger se prêtant aux ouvrages de tour, de s,culpture, à la fabrication de petits objets, boîtes, crayons. Une matière textile est tirée des couches libériennes de son écorce. Yirgilier de l'Amour, Inii Yenjii ; bois de construction et môme utilisé à la tournerie. Zantoxylon ou Clavalier poivré, Sansho ; le bois entre dans la menuiserie fine ; raul)ier, mangé cuit, devient un aliment, et ses fruits servent d'épices. Les feuilles et les fruits infusés, jetés à l'eau, y tuent le poisson. L'arbuste provient de Nikko et de Shimodzuke. C. — Espèces à feuilles persistantes. Actinidia argenté, Shira-Kiichi; tiges sarmenteuses, se prêtant aux perforations de l'axe. District de Nikko. Aucuba, Awo-Kiba ihois dur, pour marquctterie. Province d'Idzu, 6îK) JAPON Bambou, Tahe, variétés différant de tailles et d'emplois. Les plus gros sont de Satsuma. Le plus utilisé, le Bambou duveteux, ^/at/rt/.-e, atteint i8 mètres de hauteur sui' o™20 de diamètre ; il entre dans la fabrication des tubes, tuyaux, paniers, seaux, cercles de tonneaux, charpente, amarres de bateaux de pêche. De YHotei-Chihu, plus petit, ou tire des cannes de parapluie ou d'ombrelle, des étuis de pipes, des porte-plume, des lances. Du Shi-Chikii et du Sakotan-Chig-ii, des baguettes à étagères, à stores ou à lanternes, éventails, broches, baleines, pinceaux. Les jeunes pousses du Moso, cuites, entrent dans l'alimentation. Avec le Bambou Kan-Chiku, on confectionne des bâtons, des clôtures, des paniers, des échasses, des lignes de pêche. Le Mefsiki Take approvisionne la menuiserie et rorneraentation. Une forêt de Bambous comporte environ 24>ooo pieds à l'hectai^e, fournissant, sur cette surface, 10,000 kilogr. de tiges fraîches. Le Bibacier, 7û'rt;bois solide, à grain serré, pour meubles et lutherie. Les Bibaces sont comestibles à Ida, Musashi, Sm'uga, etc. Buis, Tsuge ; bois blanc très dur à travailler au tour. Provinces d'Idzu, Musashi. Une espèce moins vigoureuse entre dans la confec- tion de peignes, cachets, bois à gravure, dents artificielles. Camellia, Tsoubaki, répandu dans les sables argileux du littoral, à température modérée, où il atteint 12 mètres de haut et 2 mètres de tour. Son bois est utilisé comme celui du Buis, et ses graines sont oléagineuses. — Le Camellia d'automne, Sasanka, est plus nain. Chamœrops élevé, Shiiro, assez connu dans le Sud-Est, convient à la menuiserie d'intérieur. Chêne à feuille aiguë, Ahagashi ; bois dur, rougeâtre, destiné au charronnage, aux constructions de navires, de machines agricoles, de presses. Ile d'Ansakuza et provinces de Hizen, de Satsuma. Aux essais de rupture des bois, par notre compatriote M. Dupont, ingénieur des constructions navales, à l'arsenal diokoska, le Querciis acuta a présenté la plus grande force de résistance ; puis le Planera. Chêne cuspidé, .S7/, recherché par le génie naval. Son écorce est tinctoriale. Provinces d'Idzu, Echigo, Kadzusa, Kodzuke. Chêne glauque, Shira Gashi; bois blanc à grain serré, propre à tous usages : navires, machines, timons, godilles, avirons, manches d'outils. Estimé en charbon pour sa chaleur et sa durée. La lave du Fusi-Yaraa n'est pas désagréable à sa végétation. Chêne phylliroide, Ubane Gashi ; bois dur et serré, pour acces- soires de navires, chevilles de bord, manches d'avirons, rames. Provinces d'Idzu, Satsuma. Distylion à grappes, Isunoki ; bois teinté rouge brun, recherché JAl'OX G2I pour objets de toilette et d'ameublement, pour vis, écrous, coulisses de table. La cendre de son bois est réservée pour le glaçage des porcelaines. Iles llaeliijo, Shikoka; provinces d'Idzu, de Satsuma. Viorne obier, Kanibokii ; bois d'un grain serré, pour baguettes de table et cure-dents. Les paysans en mangent les baies. — Musashi et autres provinces situées dans les mêmes conditions. Fusain rampant, Massa/ii : son charbon est employé au dessin. La macération de Técorce et des fruits avec du riz fermenté produit un vinaigre de toilette. lloux à feuille entière, Mochi-Nold ; bois peu employé, écorce fournissant de la glu. Provinces d'Awa, Kii, Sagami, Yamato. Houx à large feuille, Araragni; bois dur et peu coloré, homogène; éventails et baguettes de table. Montagnes de Kiu-siu et Nippon. La variété Tarayo, à superbe feuillage, atteint i5 mètres de haut et 3 mètres de base ; le bois est accaparé par les fabricants de jouets, bibelots et petits meubles d'intérieur. Houx 01dhami,iyrtnrtme-iyoA7', atteint 6 mètres de hauteur et ©""Go de circonférence. Bois utilisé à la tournerie et aux coffrets. Houx à feuille ronde, Kiirogane-Mochi, s'élève à 18 mètres ; il approvisionne la menuiserie et la tournerie. Laurier-Camphrier, Kiisu-Nochi, producteur du Camphre ; bois compact ne s'altérant pas à l'eau, présentant des ondulations annu- laires «jorin » qui ressemblent aux écailles des poissons. On l'emploie à la construction des maisons, des navires et des meidDles. Laurier Cinnamome, Nikkei ; bois à grain commun, pour meubles et manches d'outils. Provinces de Mutsu, Rikusen, Hiuga. Lindera sericea, Kiiromodji, de Nippon, spécial aux cure-dents. Litseea glauque, Shirodamo et Yaboii, atteint 9 mètres ; son bois entre dans la fabrication des petits meubles. Graines oléagineuses. Nandina domestique, Nanten ; arbrisseau au bois jaune, employé en menuiserie ; fréquent dans les climats chauds. Osmanthe à feuille épineuse, Shiragni ou Moksei ; bois à grain serré, pour petits meubles, billes à calcul de l'enseignement, jeux d'échecs. Sa fleur donne de l'arôme au Thé. Province d'Aki. Photinia, Koshikide, produit un petit fi'uit recherché des enfants. Pittospore, Tobera ; arbrisseau de 6 mètres, à fleurs parfumées. Le bois pourvoit à la bimbeloterie. Sindera, Kiiromodji, arbuste odorant dont on coupe l'écorce pour faire des cure-dents. Originaire des pays chauds. Ternstroemia, 3/oA-hAoA«, voisin du Camellia ; arbre à bois dur, pour menuiserie et tournerie. Fleurs panachées en couleiu* ; graines oléagineuses. — Sm'uga, Musashi, Shimodzuke. 622 JAPON* Troëne. Ibota: sa graine donne nnc luiile pour vernir les bronzes ; et Ion extrait, des insectes qui vivent sur le feuillage, une cire blanche de bonne qualité. Bois pour chauflage et pour manches d" outils. VI. — Végétaux d'ornement ou spontanés. Le pays du Camellia, de l'Hortensia, des Clématites, des Lis et du Chrysanthème est en floraison perpétuelle. La richesse volcanique du sol, les vapeurs marines et les com^ants chauds contribuent à donner de l'ampleur, de l'éclat et du parfum aux fleurs. L'Horticulture japonaise est une des plus intéressantes à étudier. Les horticulteurs cultivent avec soin et méthode ; les amateurs décorent de fleurs leurs villas, leurs jardins, leur demeiu*e. On a pu, d'ailleurs, en juger aux Expositions universelles, et à l'assiduité et à l'intelligence des jeunes élèves japonais envoyés par le Gouver- nement dans nos établissements de commerce ou d'instruction. Chacun sait aujourd'hui que la patrie du Chrysanthème a trouvé dans le palais du souverain et chez les grands un accueil qui tient de l'enthousiasme. La culture uniflore ou éboutonnage et le greff'age de diverses variétés appartiennent au Japon. Les amateurs Européens ou Américains les ont imités. Pour se convaincre de la fortune florale du Japon, nous donnons une liste sommaire, en trois séries, des principaux végétaux ligneux ou herbacés, indigènes ou revendiqués par le Japon et la Chine. 1° Arbres et Arbustes. Acanlhopanax ricinifolium; Acer (espèces et voriétés) ; Actinidia volubilis; ^sculus turbinata ; Akebia quinata; Andromeda japonica (Picris) ; Aralia canescens ; — pentaphylla; — Sieboldi ; — sinensis; Arislolochia Kaempferi; — debifis ; Armeniaca Mume ; Arundinaria japonica ; Aucuba japonica; Azalea Mollis j Bambusa (variétés) ; Benthamia japonica ; Berbcris Thunbergii; Berchemia raceinosa ; Belula corylilolia; Broussonetia napyrifera ; — Kœmpferi ; Buddleia curviflora ; Callicarpa japonica ; — purpurea ; Camellia japonica ; Cardiandra altcrnifolia ; Caryopteris maslachanlhus ; Castanea japonica; Catalpa Ktcmpferi ; Celastrus punctatus et Oryxa ; Cerasus japonica; Cercis japonica ; CcrcidiplivUum japonicum ; Chœnomeles japonica ; — — umbilicala; Chamœrops excelsa ; Chimonanthus fragrans; Cissus Sieboldi ; Citrus emarginata japonica; — triplera ; Clematis florida ; — Fortunci; — païens ; — cœrulea ; JAPON 623 Clcrodondron frao^rans ; — iiiipriialis; Cleypra japonica ; Calodrac'oii nobilis ; Cocculus laniititlius ; — Tluinbci'jçii ; Corylopsis arlutrea ; — spicata ; Cycas rcvolula ; Dai)line odoia ; Daplini|)liyllniii «gracile ; Di'siuora ; — u^i-acilis; Dicrvilla hortensis ; — Japonica ; DiospjTos kaki ; DisU'irocarpiis carpinus ; Dislyliuiu racemosum ; Elœagnus crispa ; — edulis(lonpjipcs); — niacrophjlla ; — rcllcxa; Eriobolrya japonica ; Euptcloa polyandra; Eurya japonica ; Euscaplus staphyleoides ; Evonymus japonicus ; — giacilis ; — radicans ; Fatsia japonica; Ficus japonica : Forsythia suspensa; Fraxinus lon^çicupsis ; — scrratilolia ; Gardénia llorida ; Gleditschia japouica ; Haïuamelis arborea ; — japonica ; Ilovenia dulcis ; Hoya varicgata ; Hydrangea acuniinata ; — alba ; — japonica ; — Hortensia ; — involucrala ; — Otaksa; — paniculata; — pubcscens ; — stellata ; — Tluinbergi ; Hypcricum palulum ; Idesia polycarpa ; Ilcx crcnata ; — lalifolia ; — Tarajo ; — Fortunci ; — rotunda ; lUicium religiosum ; Indigofera décora ; Juglans Sieboldiana ; Kadsura japonica ; Kei'ria japonica ; Kœlreuteria japonica ; Laurus Gamphora ; Lespedeza virgata ; — l)icolor; Liguslrum Ibota ; — japonicum; Ligiistruni Qnilioui ; Litseea glanca ; Lonicera oonfusa; — brachypoda ; Magnolia discolor; — jajjonica ; — Ivoi)us; — stellata ; Malionia japonica ; — Sieboldii ; Marlea i>latanitolia ; Melia ja[)onica ; Nandina donu'slica ; Negnndo cissilbliuni ; Osniantlius a(|uiroliuin; — Iragrans ; — ilicilblius; — latifolius ; Paliurus virgatus ; Paulownia imperialis ; Plicllodcndron jai)onicum ; Pliiladelplius Satsunii ; Piiotinia glabra ; Plij tolacca dioica ; Pirus jajjonica ; Pittosporuin Tobira ; Planera acuniinata; Prunus japonica ; Ptcrostj'rax hispidum ; — corynibosum ; Pueraria Thunbergiana ; Oucrcus (collection); llaphiolepis japonica ; Illiapis llabelliforniis ; Rhodotypos kerrioides ; Rhus andiio:ua ; — succedanea ; — semi-alata ; — ternata ; — vei-nicifera ; Rhynchospermuiu jasminoidcs ; Rosa rugosa ; — poljanliia ; — Iwara ; Rubus trilidus, etc. ; Salix japonica ; Sapindus Mukorosi ; Schizophragma hydrangeoidcs ; Serissa fœtida ; Skimmia japonica ; — oblata ; Smilax sebeana ; Spirtca callosa ; — Bunialda ; — Lindlej^ana ; — prunifolia ; — rimnbergi ; Stachyurus prœcox ; Stauntonia liexapliylla ; Stjphnolobium japonicum ; Stjrax japonicum ; Syringa japonica; Tamarix plumosa ; Ternstrœmia japonica ; Viburnum erosum ; — macrophyllum, etc.; Yitis (collection); "NVistaria brachyl)otrys; Zanthoxylon piperitum ; — planispinum ; — schinitolium. 62l JAPON Q° Conifères. Abies bitida ; — lirma ; — homolcpis ; — Yeitchii ; Biola oricntalis ; — nana ; — varicgata ; Cephalotaxus drupacca : — pedunculata ; Chamœcyparis oblusa ; — " pisilera; — argentea ; Crjptomeria japonica ; — Lobbii ; — macrocephala; — nana ; — clegans; Cunninghamia sinensis ; Ginkgo biloba(Salisburia) ; Juniperus japonica ; — pjramidalis ; — rigida ; Kelelecria Fôrtunei ; Larix japonica; Nageia japonica ; Picea Alcockiana ; — japonica; — microsiJcrma ; — polita ; Pinus densitlora ; — koraiensis ; — pai'viilora ; — Pinaster ; — Massoniana ; monophylla ; variegata ; — smensis ; — Thunbergii ; Podocarpus (divers) ; Pseudolarix Kœmpleri ; Relinospora juniperoides ; — leptoclada ; — squarrosa ; Sciadopitys vcrticillata ; Taxus Ijaccata cuspidata ; Tliuiopsis dolabrata ; Torreya nucifera ; Tsuga Sieboldi. 3° Plantes herbacées. Aconit um japonicum ; Acorus gramineus ; Amaryllis sarniensis ; Anémone japonica ; — elegans ; Aralia cordât a; — trinervius; Aster ageratoides ; Bocconia cordata ; Callistephus sinensis ; Carex variegata ; Clirysanlhemum japonicum ; Diauthus japonicus ; Epimedium atroroseum; — discolor ; macranthum ; — niveum ; — roseum; — sulpLureum ; — vioiaceum; Erianthus japonicus ; Eulalia japonica ; Farlugium grande ; Funkia subcordata ; Geum macrophyllum ; Glycine Soja ; HemerocalLis albo-marginala ; — cœrulea ; — Dumortieri ; — japonica; — lancifolia ; — Sieboldiana ; Hoteia japonica; Houttuynia cordala ; Humulus japonicus ; Iris Kœmpferi ; Lappa edulis ; Leucanthemum arclicum; Lilium auratum ; — Browni ; — callosum ; — elegans ; — eximium ; — fulgens ; — japonicum ; — Lcitclilinii ; — Liu-Kiu ; — longitlorum ; — speciosum ; — lakesima; — Thunbergianum ; — tigrinum ; — venustum ; Lychnis Sieboldi ; — Senno ; Lycoris aurea; Opliiopogon japonicus ; Orchidées (indéterminées) ; Pœonia (variétés) ; Platycodon grandiflorum ; Polygonum cuspidatum ; Primula japonica ; — cortasoides amœna Rhodea japonica ; Saxifraga sarmentosa ; Scirpus Tabernsemontani ; Sedum Sieboldi ; Spiraîa palmata ; Trichosanthes japonica ; Urginea japonica. L'art des jardins de fantaisie, avec rochers, cascades, lacs et mon- ticules artificiels, remonte à l'an 980, sous l'empereur Hanayama. LUXEMBOURG 2,587 kilomètres carrés. — 220,900 habitants. I. — Action du Gouvernement. Le gouvernement luxembourgeois encourage par de fortes allocations toutes les améliorations et les progrès apportés à la culture du sol. Après les dégâts de l'hiver 1879-1880, il a secouru tout particu- lièrement l'arboriculture fruitière. C'est grâce à ces subsides que, de i88i à 1889, on a planté 594,735 sujets de plein vent. Chaque propriétaire recevait une prime basée sur le nombre d'arbres plantés, et fixée dans un ordre inversement proportionnel, afin de favoriser surtout la petite culture. Ainsi la plantation d'un ou de deux arbres rapportait 2 francs ; de quatre arbres 3 francs ; de dix arbres G francs, alors que l'on touchait 20 francs pour cinquante arbres, 35 francs pour cent plants, et 40 francs pour deux cents sujets fruitiers, à pépins ou à noyaux. La culture maraîchère a été également encouragée. Les achats de fumier de cheval, dans les casernes des pays voisins, ont été revendus à bas prix aux jardiniers légumiers. Des commissions envoyées à Brunswick ont étudié la culture de l'Asperge, et à Erfurt, le choix des semences améliorées. Les pépiniéristes sétant plaints des ravages causés à leurs cultures par les lièvres, il leur a été fourni immédiatement des clôtures galvanisées, et leurs pépinières ont été protégées. 40 626 LUXEMBOURG II. — Enseignement horticole. Il uexiste pas d'école spéciale d'horticulture en Luxembourg. Les jeunes horticulteurs de ce pays vont s'instruire à l'étranger, soit en Belgique, à Yilvorde, soit en France, à Versailles. Pendant son exil, Pierre Joigneaux, agronome et député français, avait été appelé par l'administration à organiser des conférences arboricoles et maraîchères à Luxembourg. Chaque année et sur divers points du territoire, il est donné de nombreuses conférences théoriques et pratiques sur la culture et la taille des arbres fruitiers. Dès 1844, l'arboriculture fruitière était enseignée aux élèves de l'École normale d'instituteurs, et depuis plusieurs années, des cours d'arboriculture sont faits, sur place, aux instituteurs et aux canton- niers chargés des plantations routières. Un crédit annuel de 20,000 francs est accordé, sur la caisse de l'État, pour favoriser le développement de l'arboriculture par la création de vergers et de routes fruitières. III. — Sociétés d'horticulture. La première Société d'agriculteurs et de jardiniers du Luxembourg s'établit en 1808, sous le vocable de Saint-Fiacre. Elle est devenue une société de secours mutuels et de philanthropie. Tous les ans, ses membres ornent l'autel du Patron et exposent leurs plus beaux produits. Le 28 mai 1889, fut fondé le Cercle agricole de Luxembourg, qui, pour se distinguer de la Société agricole, ajouta à son nom le qualificatif horticole. Depuis quelques années, il existe trois Sociétés maraîchères locales, à Rollingergrund, Eich et Kirchberg. Recevant des subsides du gouvernement, mais n'exposant pas, leurs membres se sont syndiqués pour acheter des engrais, des semences et des instruments de culture. La Société botanique avait créé, d'après les dessins de M. Ed. André, un jardin qui a été abandonné après la retraite de l'inspecteur des forêts Koltz, l'auteur de la Dendrologie Luxembourgeoise. Depuis 1894, une Société d'arboriculture forestière s'est constituée LUXEMBOURG 623; à Luxembourg. Son programme comprend la propagation des espèces de fruits les plus reconuuandahles, leur culture, l'emploi et le placement le plus avantageux de leurs produits. IV. — Production maraîchère. Le pays compte i55jardiuiors-niaraîchcrs de profession, s'adonnant à la culture de tous les légumes en vogue, sur couche et en plein air; en même temps, ils se préparent par des essais, à la production des primeurs. Ces jardiniers ne veulent plus être tributaires des pays voisins, en fait de production forcée. Le Luxembourg expédie des plants de Choux et d'autres légumes vers la Belgique qui lui envoie, en retour, la Chicorée Witloof à grosse racine. L'Asperge améliorée d'Argenteuil fait tous les jours de nouveaux progrès. L'Artichaut est une culture exceptionnelle, dont le profit a séduit le cultivateur. Les Pommes de terre, les Choux, les Pois, les Haricots, les Fèves, les Chicorées, les Navets sont très répandus. V. — Production fruitière. Les arbres fruitiers à pépins ou à noyaux, de l'Europe centrale, réussissent dans le Luxembourg. Le fruit populaire de la vallée de la Moselle est la Prune Quetsche ; on la transforme en marmelade ou en pruneaux, pour la majeure partie ; le surplus est destiné à la distillerie. La Reine-Claude vient après ; la Mirabelle est plus rare. Les Cerises de Beaufort et de Trintange sont renommées, même au delà des frontières. Le Pêcher est une culture exceptionnelle, particulièrement en espalier, grefïé sur Prunier. Les Pommiers et les Poiriers à cidre sont généralement cultivés dans la partie sud du pays. Les Pommiers Trier'scher Wein Apfel, à fruit rouge ou à fruit blanc, sont plantés sur les routes. Les fruits sont li>Tés au pressoir et le trop plein est expédié aux provinces rhénanes, qui savent les utiliser. 628 LUXEMBOURG Quant aux fruits de table ou à deux fins, les marchés intérieurs sulliscnt à la consommation locale. En cas d'abondance, l'alambic transforme en eau-de-vie les produits inférieurs. La culture forcée de la Vigne Frankenthal se répand de plus en plus chez les amateurs. On y suit la méthode belge. VI. — Floriculture et Rosiers. En général, les horticulteurs se succèdent de père en fils. Une fois leur apprentissage fait en famille, les jeunes gens vont se perfec- tionner à Metz et à Paris. Quelques-uns stationnent aussi à Gand ou en Angleterre, mais c'est l'exception. Fleurs. — La floriculture a toujours été en honneur au Luxembourg. Il y a bientôt un demi-siècle, quatre Luxembourgeois en renom aujoirrd'hui : Bové, Linden,Funck et Schlim ont exploré : le premier, le Mont-Sinai, l'Arabie et l'Algérie, les trois autres, l'Amérique du Sud. En 1846, Linden et Funck avaient établi leur jardin d'importation à Luxembourg, grâce aux subsides du roi de Hollande, Guillaume IL Cependant, trois années après, ils s'installaient définitivement à Bruxelles. Toutes les nouveautés, plantes et arbustes de pleine terre, de serre froide ou tempérée, sont cultivées et multipliées dans les établisse- ments horticoles du Luxembourg. La serre chaude y est abandonnée depuis environ 2.5 ans. Chercheurs et minutieux dans leur profession, les horticulteurs luxembourgeois pratiquent le semis et croisent les espèces arbustives et florales. En 1840, H. Backes livre au commerce de beaux Dahlias inédits : quatre ans après, Willielra produisait des Œillets, des Phlox et des Groseilliers à maquereau ; et l'année suivante, de bonnes sortes d'Azalées du Pont et de Rhododendrons ; parmi ceux-ci, la variété Guillaume II, aujourd'hui très répandue. Le premier Pétunia à corolle bordée de vert est dû à M. Koltz (1862). Le journal belge V Illustration horticole s'est empressé de lui réserver les honneurs de sa publication. Peu de temps après (i854), Backes-Jones trouve le Rhododendron Triomphe de Luxembourg, dont le coloris foncé n'a guère été dépassé. D'autres plantes de pur agrément se sont encore modifiées par les soins des fleuristes luxembourgeois. LUXEMBOURG 629 La floriculture a marqué sa progression par la construction de serres et d'orangeries. Les trois serres de 1809 sont devenues trente-deux, soixante ans plus tard, et dépassent aujourd'hui ce nombre. Les fleuristes tout un commerce lucralit' sur place ou expédient vers les confins de la Belgique et hors frontières. Le commerce de fleurs coupées est des plus prospères. La mode des couronnes i'unéraires et des bouquets de cérémonie a été un puis- sant stimulant ; les fleurs de Nice et de ses environs en forment la base pendant la mauvaise saison. Rosiers. — Les Rosiers constituent une des richesses horticoles du Luxembourg. Les cultivateurs et leurs produits sont avantageuse- ment connus dans tous les pays civilisés. Lorsqu'en i853, M. Kollz importa la greffe forcée des nouveautés de Rosiers, sur le sujet dit « Manetti », il ne se doutait guère du précieux service qu'il rendait à son pays. A cette époque, on comptait quelques cultivateurs de Rosiers, occupant 5 à 6 hectares à peine. En ce moment, ils sont douze rosiéristes opérant sur 24 hectares de terrain, où ils multiplient plus de 3, 000 variétés de Roses. Les principales cultures de Rosiers sont établies à Luxembourg, à Steinsel, à Diekirch, à Dommeldange, à Echternach, à Heisdorf, au Limpertsberg. Les forêts du pays fournissent les sujets à haute tige pour la multiplication ; les basses tiges résultent du greff'age sur serais d'Eglantiers importés de l'étranger. La greffe se pratique en plein air ou en serre, sur tige ou à ras de terre. La greffe forcée se fait avec les Rosiers nains. A l'automne, les Rosiers sont déplantés et rentrés dans les caves ou souterrains, parfaitement agencés et éclairés, où ils hiverneront et seront disponibles pour les emballages et les livraisons, en tout temps. Les galeries souterraines des établissements Soupert et Notting et des frères Ketten nous ont paru parfaitement aménagées, de môme que les laboratoires réservés aux semis et à la multii)lication du genre Rosier. Ces derniers cultivateurs ont obtenu par le semis, multiplié et mis au commerce une nouvelle variété d'Églantier qu'ils ont nommée « Sujet Ketten », et qui, par sa grande vigueur et la rapidité de sa croissance, aurait un grand avantage sur l'Eglantier sauvage. Le traité succinct de la Culture du Rosier, par MM. Ketten, est écrit consciencieusement. 63o LUXEMBOURG Voici la nomenclature de bonnes variétés de Rosiers, obtenues par les horticulteurs luxembourgeois. Rosiers hybrides remontants. Anna Gerold, 1882. Bai'onnc de Blocliausen, i885. Comte Florimond de Bergëyck, 1880. Comtesse Julie de Schulenburg, 1889. Docteur Wilhelm Neuberg, 1874. Duchesse Antonine dUrsel, 1884. Empereur Alexandre III, i885. Empereur du Brésil, 1881. Eugène Fiirst, 1876. Eugénie Wilhelm, 1874- Florent Pauwels, 1880. Fùrstin Johanna Auersperg, 1884. Gloire de l'Exposition de Bruxelles, 1890. Hélène de Luesmans, 1884. Joseph Degueld, 1891. Joseph Tasson, i883. Lu Mignonne, 187(3. Louis Spath, 1877. Madame dos Santos Yianna, i883. Madame Livia Freege, 1872. Madame Ph. DewoUs, 1886. Madame Pierre de Bejs, 188G. Marie André, 1882. Panachée de Luxembourg, 1867. Président Lenaerts, i88'3. Prince Charles d Arenberg, 1888. Princesse Henri des Pays-Bas, 1868. Regierungsrat Stockert, 1888. Théodore Libcrtou, 1887. Rosiers multiflores. Clara Pfitzer, 1889. Clolilde Soupert, 1890. Fihus Strassneim, 1893. Hermine Madèle, 1889. Kâte Schultheis, 1887. Petite Léonie, 1893. Princesse Elisabeth Lancelloti, 1893. Princesse Henriette de Flandre, 1889. Princesse Joséphine de Flandre, 1889. Princesse ^Vill^clmiae des Pays-Bas, 1886. Rosiers Thé. Albertlne Borguet, 1894. Alexandrine Danowski, 1894. Archiduchesse Maria Iminaculata, 1887. Baronne Charles de Gargan, 1894. Charles de Franciosi, 1891. Christine Mester, 1861. Comtesse Anna Thun, 1888. Comtesse Caroline Raczynski, 1886. Comtesse Dusy, 1894. Comtesse Eva Starhemberg, 1891. Comtesse Julie Hunyadi, 1889. Comte François Thiin, 1894. Comtesse Livia Ziclij', 1894. Comtesse de Vitzthum, 1891. Directeur C. Bernard. 18S7. Docteur Alph. Schlumberger, 1894. Duchesse Marie Salviati, 1890, Emilie Ylaberghs, 1S89. Erzherzog Franz Ferdinand, 1893. Fanny Pauwels, i885. Grand duc héritier Guillaume de Luxembourg, 1892. Grand duc héritier Hilda de Bade, 189-2. Grande duchesse Adélaïde de Luxem- bourg, 1893. Gribahîo Nicola, 1891. Gustave Nadaud, 1890. Léon XIII, 1893. Léonie Osterrielh, 1893. Madame la Générale Gourko, 1892. Madame Magonette, 1889. Madame Max Singer, 1888. Prince Prosper d'Arenberg, 1881. Prince Hussein Kamil Pacha, 1893. Princesse de Sarsina, 1891. Princesse Julie d'Arenberg, i88d. Reine Nathalie de Serbie, 188O. Souvenir de Ludmilla Schulz, 1894. Thérèse Lambert, 1888. Rosiers hybrides de Thé. Bona Weillschott, 1890. (;rand duc Adolphe de Luxembourg, 1892. Hortense Montefiore, 1890. Jules Dassonville, 1888. Julie Weidmann, i88i. Michel Buehner, 1893. Madame Emile Âletz, 1893. Madame de Loelien Sels, 1880. Princesse impériale du Brésil, 1882. Rosiers de l'Ile Bourbon. Bouquet de Vierge, 1874- Pomponnette, 1879. Robusta, 1878. ♦î-^t(-!» LUXEMBOURG 63l VII. — Parcs et Pépinières. L'histoire du Luxembourg relate, lors de l'occupation française, vers Tan X, la création d'une pcpinicre d(''i)arlcincnlale, d'après les conseils du ministre François de Xeui'cliàteau. On y distribua des végétaux, et particulièrement des graines forestières venues do l'Amérique du Nord. Eu iSa'i, un parc paysager fut établi par le comte de Villers à son château de Schrass, avec mie pépinière annexe d'arbres d'ornement, aussi complète que possible pour l'époque. Mentionnons encore un parc important, créé en 1842, au pavillon royal de AValferdange. C'était un Arboretum luxembourgeois, renfer- mant plus de 1,200 espèces ou variétés de végétaux ligneux. Cepen- dant, à partir de i845, il commença à décroître ; les pépinières commerciales se multiplièrent et approvisionnèrent les boisements et les jardins de plaisance. Les boulevards et les routes portent encore les traces des arbres provenant des anciens établissements publics ou privés. Les parcs d'agrément les plus récents sont dus à M. Edouard André, architecte-paysagiste français. Le gouvernement luxembour- geois l'a chargé des travaux de plantations sur l'emplacement des remparts de la capitale. La population indigène et les étrangers s'accordent à reconnaître la valeur des paysages créés par l'habile architecte, admirablement conçus et exécutés avec un grand art, comme aspect d'ensemble et comme perspective. Les places, les boulevards et les larges voies urbaines sont généralement plantés en arbres d'espèces homogènes, ou de deux variétés analogues, symétriquement agencées ; par exemple l'Erable plane intercalé avec ses variétés à feuilles pourpres, se font valoir tout en égayant la promenade. Cette division nouvelle de la ville et de ses environs provient du môme plan d'ensemble, qui a compris également le lotissement des terrains à bâtir, aux endroits où s'élevaient les anciennes fortifications qui furent démolies, en vertu du traité de Londres, à partir de 1871. Ces travaux d'embellissement, si intéressants et si utiles, ont été largement récompensés par raccroissement de richesses qu'ils ont apporté au Grand-Duché, et la population tout entière les a accueillis avec joie. Non seulement la ville et son antique ceinture fortifiée ont été transformées en un parc pittoresque, avec des rochers à pic qui s'élancent parfois à 100 mètres au-dessus des vallées de l'Alzette et 632 LUXEMBOURG de la Pétrusse, mais les anciens forts détachés autour de la place ont vu leurs abords embellis par des plantations forestières qui s'accordent harmonieusement avec le paysage environnant. Cette rénovation de Luxembourg, poursuivie ainsi avec persévérance par les ministres, MM.Yannerus et Eyschen, qui se sont succédé à la tête du Gouvernement, et se sont assuré les conseils de M. André et l'aide des habiles ingénieurs des travaux publics, a eu les plus heureux résultats artistiques et économiques. On peut également citer, comme provenant de la même direction, les beaux parcs de la Fondation Pescatore et de l'établissement thermal de Mondorf, dessinés également par M. André. Quoique étendues sur une surface totale de loo hectares, bien ordonnées et produisant plus de 600,000 sujets, les pépinières du Grand-Duché sont loin de suilire aux besoins du pays. Les principales exploitations sont situées à Clausen-Luxembourg, Sandweiler, Heisdorf, Eehternach, Diekirch, Dommeldange, Vichten, Bereldange, et l'éducation des végétaux de terre de bruyère à Clausen-Luxembourg, maisons Wilhelm et Backes. Un progrès sensible s'est manifesté dans ces divers établissements. La production en grand des arbres formés date de i855. La pépinière comprend les arbres à fruits de table, de pressoir, de séchage et de distillation ; les arbres et arbustes d'ornement ou d'avenue, les conifères et les plants forestiers. Neuf pépinières forestières, fondées par l'État, fournissent annuellement de 6 à 9 millions de semis et repiquages au service du reboisement. Les principales essences comprennent les Chênes, Hêtres, Frênes, Bouleaux, Charmes, Tilleuls, Merisiers, Ormes, Saules, Peupliers, Robiniers; les Sapins, les Pins, les Mélèzes. Quant aux jeunes replants de première éducation, destinés à l'établissement de pépinières d'exploitation, en espèces d'utilité ou d'ornement, le Luxembourg est encore tributaire de la France pour ses approvisionnements. 'y^0^ MEXIQUE i,946,3oo kilomètres carrés. — ii,5oo,ooo hal)itaiits. I. — Action de l'Etat. — Enseignement agricole. L'enseignement agricole et horticole a été réorganisé au Mexique par une loi du i5 février i883, qui a placé cet enseignement sous la direction du Miuistci'c des Travaux pul)lic.s. L'Ecole nationale d'agriculture de Mexico admet rhorticulture et la sylviculture à son programme. Les cours durent sept années ; presque tous les élèves sont internes. Les champs d'expériences forment le complément pratique des leçons du professeur. La majorité des Etats se ressent des bienfaits de l'institution. Le Gouvernement propage les végétaux utiles et encourage leur plantation. Il a fait distribuer aux stations d'essais des semences et des plants d'espèces destinées à retenir les dunes et les sables des côtes maritimes, et à assainir les régions insalubres. II. — Productions alimentaires. La climatologie mexicaine est très variée, ainsi que la géologie, d'où la division en terres chaudes, terres tempérées, terres froides ; leur action rejaillit sur la production elle-même. La farine de Mais triturée, manipulée, assaisonnée de sel et de piment compose la « Tortilla » parfois associée aux Haricots, et constitue la nourriture principale de la population. Les Pommes de terre, les Tomates, les Patates, les Pois, les céréales, et autres cultures potagères sont installées seulement à la portée des villes et des ports de mer. Partout, le Haricot et le Piment dominent dans les cultures. Ce sont plutôt les indigènes qui exploitent le potager, alors que la population eui'opéenue ou métisse tient la pépinière et les fleurs. 634 MEXIQUE La Chayote « edule, Sechiura », Gucurbitacée indigène, fournit, par hectare, plus de cent mille fruits à la consommation, ayant une racine féculente et de jeunes pousses alimentaires. Les fruits les plus répandus sont les Avocats, les Bananes, les Mangues, les Grenades, les Goyaves, les Oranges, les Plaquemines, la Bibace, le Coco, les Mamméies et les principaux fruits de l'Europe. Les horticulteurs sont en relations avec leurs confrères européens ou des Etats-Unis, et ne manquent pas d'améliorer les collections destinées à la vente des sujets de pépinières. Le Cacao de Soconisco et de la province de Tabasco est réputé, surtout le premier, qui fait l'objet de plusieurs récoltes dans l'année. Le Café des zones chaudes ou tempérées jouit de la même réputation, surtout les récoltes d "Uruapam (rival du Moka), de Colima, de Goahuila, de Ghihuahua, de Gordova, d'Orizaba, de Ghiapas. II en est exporté pour vingt-six millions de francs. On a calculé qu'une plantation de 100,000 plants de Gaféier, y compris l'achat du terrain, des bœufs et du matériel, coûte près de 18,000 fr. ; mais à la troisième année, chaque sujet peut rapporter 25o grammes de fruits par an, et ensuite 5oo grammes, au minimum. La Ganne à sucre se plait sur les côtes et dans les terres chaudes, particulièrement dans les États de Tabasco et de Morelos. La température des États de Ghiapas, d'Hidalgo, de Galisco, d'Oajaca et de Vera-Gruz est favorable à la Vanille. L'exportation des gousses s'élève à cinq millions de francs. Aussitôt son affranchissement, le Mexique a cultivé la Vigne, et l'arbrisseau a pris pied dans les États d'Aguascalientes, Ghihuahua, Goahuila, Hidalgo, Puebla, Zacatecas où il produit d'excellents vins. Une usine à conserves de légumes et de fruits s'est installée avec succès au Mexique, pour utiliser le trop plein des récoltes. III. — Productions industrielles. En tète des textiles, nous plaçons l'Agave, pour sa rusticité, sa facile propagation et son rendement en filasse et en boisson. Son exploitation date de 1860 ; depuis, elle a gagné tous les Etats. LeYucatan compte 40,000 hectares peuplés de 64 millions de plants d'Agave « Maguey, Ilencquen, Lechuguilla », qui constituent la richesse du pays. En 1889, le Trésor mexicain encaissait une somme de 76 millions de francs par l'exploitation de cette Amaryllidée. La plante approvisionne l'industrie des cordages, des hamacs, des étoffes grossières, et le tronc brusquement privé de son axe floral, MEXIQUE 635 au moment où répanouissement de milliers de corolles se prépare, fournil un suc abondant qui deviendra une boisson populaire, le Poulqué, célèbre surtout dans la plaine de Apanc, état de Tlaxcala. Les Anglais en tirent, par distillation, le « Mexican Gin ». L'eau-de-vie, Mezcal, du district de Tequila (Jalisco), est en renom. Le Cotonnier se plaît à Tintérieur et sur le littoral des deux Océans. Son exploitation est prospère dans les Etats de Ghiliuahua, Goahuila, Nuevo-Leon, Durango, Vera-Gruz. La réputation est allée au Goton d'Alcucingo, état de Guerrero, dont la fibre atteint o"» o3'j, alors que celui de Simojovel, état de Gliiapas, reste à o"" 026. Au total, la production du Goton atteint 45 millions de kilogrammes. La Ramie, sur un sol frais, irrigable, a vu exporter en Angleterre sa fibre fine, soyeuse et brillante, pour 70 millions de francs. Le Bromelia « Pita », en Oajaca, est livré à la corderie. Les textiles ont une brousse recherchée par les fabricants de brosses, de balais et tapis. Le Zacaton, « Ghiendent du Mexique », embarque à Yera-Gruz i,5oo,oookilogr., représentant 260,000 piastres. Le Mûrier se propage, pour l'élevage des vers à soie, dans les États de Jalisco et de Puebla. La région Sud est propice au Myroxilon ou Bananier du Salvador ; le fruit à peine mûr, tranché, séché, écrasé, donne une farine qui se transforme en bon aliment, comme le pain. Autour de Puebla et de Mexico croît un Polystacliia « Varennea » ; son bois fournit un suc astringent et médicinal ; puis un Rocouyer tinctorial, et le gigantesque Fromager « Bombax Geiba ». Les États mexicains produisent diverses substances utilisées en médecine : le Tamar indien, le Jalap, extrait du « Gonvolvulus Jalapa », l'Anacahuite du « Gordia Boissieri », le Copal, du Liqui- dambar et le Baume du Pérou, le Quinquina, la Salsepareille, etc. Après la Havane, le Tabac du Mexique est le plus vanté. Sa culture s'étend dans les États de Tabasco, Oajaca, Guerrero, Golima et Vera-Cruz, où il rapporte 2,000 kilogr. de feuilles par hectare. L'exportation annuelle s'élève à six millions de francs. IV. — Floriculture. Par sa flore naturelle ou adoptive, le Mexique se suffit, en matière de floriculture. D'abord, on y trouve une série d" arbres d'ornement, au feuillage ample et délicat, à la floraison printanière ou tardive et cpii, plus d'une fois, ont tenté nos explorateurs. Nos jardins d'hiver et nos orangeries en gardent le souvenir agréable. 63G MEXIQUE N'y a-t-il pas aussi des myriades d'arbustes et de plantes qui sont venues décorer nos serres et nos parterres ? Là-bas, la montagne ou la plaine, le rivage des eaux ou la lave volcanique du Popocatepetl, le sous-bois ou la steppe, la plaine des Llanos ou le jardin de l'Hacienda n'ont-ils pas été fouillés à plusieurs reprises? xS'avons- nouspas hérité de fleurs charmantes, aux coloris brillants ou tendres, comme Achimenes, Agérates, Alonzoas, Capucines, Commelines, Cosmos, Cuphéas, Enothères, Gaillardes, Galanes, Lobélias, Lupins, Mauves, Pentstémons, Rudbeckias, Sauges, Tournefortias? On y trouve des Fuchsias, des Verveines, des Lantanas, des Bégonias, la Tubéreuse embaumée et le Stévia délicat, pour bouquets, l'originale Tigridie, des Morelles, des Séneçons, le Choisya, les volubiles Cobéas, les Ipomées, Maurandias, Minas, les Oxalides, Tagètes, les Sanvitalias à bordure, et toutes ces Cactées plus monstrueuses les unes que les autres, et le Zinnia qui a doublé les ligules de son plateau ou rapetissé sa taille, imitant en cela le Dahlia, notre plus riche conquête florale au Mexique. Du Jardin botanique de Mexico, le Dahlia a fait son entrée en France pendant l'année 1789, avec les « idées nouvelles ». Mais comme notre Composée a changé sa toilette, agrémenté sa parure ; comme sa tête est devenue humble ou altière ! Admirons encore l'Agave qui, d'une souche charnue aux aiguillons menaçants, lance un candélabre floral épanouissant, à 12 ou i5 mètres de hauteur, plus de 26,000 corolles blanc, jauue verdàtre, et donne un cachet pittoresque au paysage ! V. — Forêts. Les immenses forêts du Mexique sont peuplées d'essences de haute futaie, riches et variées. Les principaux massifs sont situés sur les territoires de Chiapas, Coahuila, Colima, Nouveau-Leon, Tabasco, Tamaulipas, Vera-Cruz, Yucatan. Les Conifères n'y manquent pas, témoin les nombreuses espèces de Pins importées en Europe par l'explorateur Benedict Rœzl, de Prague. Les bois sont employés par le génie maritime ou civil, pour la construction, le charronnage, l'ébénisterie, ou ils alimentent les exploitations de résine, de gomme, de caoutchouc, de bois de teinture, etc. L'exportation des bois est évaluée à dix millions de francs. ""^^ MONACO -s-*-s i5o hcclares. — 10,000 liabilanls. La Principauté tic Monaco nest pas un pays horticole proprement dit, c'est-à-dire que l'Iiorticulture n'y est guère exploitée ni exploitante ; mais son climat exceptionnel favorise l'existence de végétaux rares ou peu connus sous une latitude moins généreuse. Nous passerons en revue les arbres fruitiers, puis les végétaux d'ornement qui se développent librement sous cette température qui descend rarement à 0. I. — Arbres Fruitiers. Bornons-nous aux genres principaux : L'arbre par excellence de la Principauté, le Citronnier, qui réclame, à Nice, l'abri d'un mur, vient ici en plein vent dans les situations al)ritées. De Monaco à Menton, le Citron se conserve parfaitement après la cueillette et se prête à l'exportation. Le Citron « Verdami » ou d'été est l'objet de préférences de l'acheteur. Le commerce des Etats-Unis en fait foi. Le surchoix est vendu de 20 francs à 3o francs le mille de fruits, alors que l'ordinaire ne dépasse guère de 5 à 10 francs. Un Citronnier rapporte plusieurs centaines, et souvent plusieurs milliers de fruits chaque année. L'Oranger à fruit doux produit, en bonnes conditions, jusqu'à 6,000 oranges, au prix indiqués pour les Citrons. L'Orange dite de Portugal est la plus ré])andue pour le fruit et la fleur, alors que le Bigaradier a les préférences du négociant en (leurs à distiller et en zeste de fruits amers. 638 MONAtO Le Bergamotier garde son rôle de plante à parfums, et le Manda- rinier a trouvé, là. le milieu favorable à la finesse du fruit. Le Figuier est l'objet de l'industrie locale des Figues sèches qui entrent pour une bonne part dans l'alimentation. La Figue violette, à deux récoltes, est la plus répandue. Le Plaqueminier et le Bibacier du Japon mûrissent leurs fruits, ceux-là à l'automne, ceux-ci au printemps, entre la saison desquels se passe cette période de la fièvre de l'or, qui permet à la Banque de la Société des bains de mer de Monaco de se charger de l'entretien du territoire monégasque. L'Olivier, source de revenus pour les riverains de la Méditerranée, prend de l'envergure sur les flancs des collines, ou se sustente en plaine de la culture engraissée des céréales et des légumes. Cet arbre fleurit en mai, ses fruits mûrissent huit mois plus tard ; cependant des propriétaires récoltent l'Olive à l'arrière - saison, espérant la trouver plus riche encore en principes oléagineux. La variété Picholine est très répandue. La Salierne, plus rougeâtre, préfère les terres caillouteuses ou calcaires. Le Pêcher produit en plein vent de beaux et bons fruits, depuis que les Pêches « molles » ou à noyau libre sont venues remplacer les fruits durs, et peu juteux. L'Abricotier fournit à la ménagère de précieuses ressources pour les conserves et les compotes. La Cerise et la Prune vont au marché ou restent à la maison, pour la consommation journalière ou les conserves. Les Noix et les Noisettes ne sont pas très répandues, quoique de bon rapport. Les Poires et les Pommes ont de belles variétés pour les desserts d'hiver... II. — Végétaux d'ornement. La mode de visiter Monaco et d'y séjourner l'hiver, qui a gagné les heureux du monde et du demi-monde de tous les États civilisés, a fait naître, dans l'esprit de l'Administration de la Principauté, l'idée d'ofl'rir un séjour enchanteur à la population cosmopolite sérieuse... ou légère, qui se renouvelle chaque année. D'où l'origine des splendeurs de Monte-Carlo. Le parc de Monte-Carlo est un véritable Jardin d'acclimatation. MONACO 63^ Son créateur, M. Edouard André, l'émincnt paysagiste français, a su lui unprinier le cachet d'un paysage tropical, au milieu des splendeurs d'une végétation exotique, unique en Europe. Les chefs jardiniers «pii se sont succédé depuis l'achèvement des travaux neufs, en 1882, ont continué l'œuvre du maître et, chaque année, des espèces nouvelles viennent s'ajouter aux plantations de fond qui ont acquis déjà de nobles proportions. Nous donnons ci-après une liste somuiaire des genres qui ont le mieux répondu aux espérances de leurs propagateurs. Abelia. — Se couvrant de cliarmantes fleurs hlanc rosé. AnuTiLOx. — Dune vigueur étonnante et portant de nombreuses clochettes ivoire, ambre, orange ou Terre de Sienne brûlée Acacia. - A part les Acacia ciiltrifonnis, dealbata, glaucescens, qui se développent mieux à Cannes sur le gneiso et le granit, cet abrisseau élégant réussit dans la principauté. Agapanthe. — Plante décorative, aux corymbes bleu de Sèvres Agathea. - Petite Composée du Cap, à fleur bleue, pour rocailles et bordures. Agave. — AmaryUidée naturalisée à Monaco, où elle forme des haies impénétrables pour les jardins qu'elle entoure. Agnostus. — Protéacée australienne fleurissant à Monaco. Akebia. — Liane à fleurs violet prune, parfumées, portant fruit. Aloe. — Liliacée du Cap, décorative sur les talus et les rochers. Alpixia. — Jolie Scitaminiée, originaire du Bengale. Alsophila. — Fougère vigoureuse, à l'ombre des grands arbres Ampélopsis. - Pour tapisser les murailles; variétés à feuilles persistantes, rustiques, à Monaco. Aralia. - Beaux arbres et arbustes isolés. L'Aralia de Humboldt est un des plus beaux de la Principauté. Araucaria. — Quels exemplaires majestueux les jardins de Monte-Carlo exhibent parmi les Araucaria BidwilU, Cookii, exeelsa, Miilleri! L'Araucaria de Bid^àll semblerait préférer les sols granitiques de Cannes et d'Antibes. Asclepias. - L'espèce dite de Curaçao est brillante dans son épanouissement abondant et renouvelé. Balaxtium. — Fougère arborescente qui devient relativement gigan- tesqne sous bois, à l'abri du mistral et des vents de mer; décorative au premier chef. Bambusa. - La série des Bambous et des genres similaires donne au rivage méditerranéen un cachet d'élégance et de légèreté qui s'harmonise avec les sites natm-els de la Principauté, 64o MONACO Bextiiamia. — Bel arbre moyen, toujours vert, originaire duNépaul, digrne de son surnom « arbre aux fraises ». BouGAixviLLEA. — Arbrisseau volubile du Brésil, resplendissant par ses bractées colorées de violet brillant. BouvARDiA. — Une ressource pour les bouquetières ; charmante Rubiacée redoutant les saisons froides et humides. Brauea. — Palmiers de moyenne stature, de bel effet sur les pelouses, d'abord le Brahea mexicain Roezli. BucKLANDiA. — Magnifique Hamamélidée, à beau feuillage. Cacalia. — Plante succulente, destinée aux endroits secs ou abruptes. Callistemox. — Myrtacée à fleurs écarlates, pour les situations et les terres légères. Gamellia. — Superbe à l'abri du mistral, des vents d'Est et de la brise marine, sa fleur est la parure des dames lors de la saison des fêtes. Cassixe. — Rustique, de l'Afrique du Sud ; lent à se développer. Casuarixa. — Arbre svelte, disposé en avenues abritées des vents. Cereus. — Série de Cactées mexicaines utilisables dans les étriers et les anfractuosités des rochers et les sites arides. Gestrum. — Jolie Solanée, à receper après la fleur passée. Ghoisya. — Bonne conquête mexicaine, à ondjclle blanc de lait. Ghorizema. — Gharmant petit buisson florifère, orange et pourpre. GixxAMOMUM. — Arbre moyen toujours vert, à feuillage parfumé. Glerodexdrox. — Plante à riche floraison écarlate. Gliaxthus. — Plante sarmenteuse ; fleurs ponceau, en crête de coq. GoccuLUS. — Ornemental par son feuillage persistant. GoLLETiA. — Arbuste pour haies défensives. GopuosMA. — Rubiacée indemne du ravage des insectes. GoRREA. — Arbuscule australien, à fleurs tubuleuses. Goryxocarpus. — A fruit comestible, pour expositions chaudes. GoTYLEDOx. — Pittoresque, pour rocailles. Dammara. — Gonifère d'assez bonne réussite, aspect particulier. Dasyliriox. — Décoratif au premier plan, ou en vase de jardin. Datura. — Solanée ornementale, de culture facile, à grand efi'et. Desfoxtaixea. — Toujours vert, à fleurs jaunes et rouges. Diosma. — Goquet arbuscule, floraison mignonne. DoRYAXTiiES. — Amaryllidée australienne aux grandes panicules rouges, à efi'et dans les escarpements et les riches sols. Drac.exa. — Liliacée à isoler ; quelques espèces, rubra, congesta, aiistraliH, cannœfoUa, sont déjà bien connues. EcHiuM. — Destiné aux parties rocailleuses et chaudes. MONACO (3^j Eriockpiialis. — Joli petit arhuslo lloriixMul. de premier plan. EscALLOMA. — Plusieurs espèces dune grande dislinction (lorale. Eucalyptus. — A Monaco et ses alentours, dans un sol jn-olond, certains Eucalyptus prennent des proportions gigantesques, et peuvent rendre des services à l'hygiène et à l'industrie. EuGEN'iA. — Superbes arbustes verts, fleurissant et fructifiant bien. Ficus. — Arbres d'ornement, toujours verts, qui prennent une envergure extraordinaire et deviennent pittoresques d'allures, par exemple le Ficus Roxburghii. Gardexia. — Arbrisseau d'un bon rapport par la vente des fleurs. Grevillea. — Protéacées ornementales par leur feuillage élégant et leur épis de fleurs printanières. Habrothamnus. — Buissonneux et décoratifs dans leurs inflorescences purpurines ou violettes. Hakea. — Curieux par leur floraison étrange. Famille des Protéacées. Illicium. — Magnoliacée d'un bon eflet, fournit l'Anis étoile. locHROMA. — Solanée mexicaine, fleurissant à l'automne. Jasminum. — Végétaux rustiques, de floraison suave, recherchés pour l'ornementation des jardins et l'industrie des fleurs. JuB.ïA. — Superbe Cocotier du Chili, à tronc énorme. JusTiciA. — Robuste buisson floral, à bouquets blancs et verts. Kennedya. — Petites lianes australiennes se couvrant de fleurs au printemps. Laguxea. — Malvacée arborescente pour les terres argileuses. Lantana. — Yerbénacées arbustives ; floraison à grand eflet. Laurus. — Série d'arbres à feuillage persistant et aromatique. Leucodendrox etLEucopoGox. — Superbes aux expositions chaudes. LopEziA. — Plante sous-frutescente, fleurissant en hiver. Macadamia. — Petit arbre ornemental et fruitier en même temps. Maxdevillea. — Jolie liane à floraison estivale, parfumée. Medeola. — Yolubile et voisin de l'Asperge, aspect léo-er. Melaleuca.— Myrtacées au feuillage fln, recherchées parles fleuristes. Mesembryanthemum. — Ficoïdes, plantes formant des tapis gazon- nants, à belles fleurs pendant l'été, au soleil. Metrosideros. — Sujets à isoler ; floraison printanière, agréable. MûHLENBECKiA. — Grimpant ou gazonnant, feuiUes vertes et brunes. Musa. — De superbes proportions; réclame des arrosages fréquents. Myoporum. — Agréable en haie, en corbeille, en bordure. OsTEOSPERMUM. — Fleurissant en hiver par grappes d'un jaune fin. Persea. — Lauriuce produisant l'Avocat ou Poire des tropiques. PuiLODEXDRON. — Aroïdécs grimpantes, à fruits comestibles. 41 642 MONACO PiiYLLAKTiiRON. — Bigiioniacéc toujours verte, à fruits comestibles. PiTTOSPORUM. — Robustes: feuilles persistantes : fleurs odorantes. PoiNSETTiA. — Coloi'is éclatant des bractées ; Euphorbiacée. PoLYGALA. — Élégants et floribonds, ne craignent pas la sécheresse. PsiDiUM. — Le Goyavier, produisant des fruits agréables au goût. Ravexala. — Humus au pied, chaleur en tète, situation privilégiée. Dite Musacée, « larbre du voyageur », de Madagascar. RosA. — Les mêmes variétés signalées dans la campagne de Nice. Salvia. — Dun grand eftct, en corbeille ou sur pelouse. SoLAXUM. — Bonne série de plantes décoratives par leur beau feuillage. ScHiNUS Molle. — Arbre d'avenue, dune extrême élégance par son feuillage ailé et ses grappes rose-corallin, qui seront utilisés dans les bouquets et les corbeilles d'hiver. Sparmaxnia. — Tiliacée rustique, ramifiée, peu diflicile sur le sol ; de belle expansion foliacée ou florale. Stadmanxia. — Sapindacée australienne, à feuilles persistantes. Stal'ntoxia. — Rameaux verts grimpant autour des tiges d'arbres. Stephaxotis. — Asclépiadée volubile, fleurs blanches pour bouquets. Sterculia et Brachychitox. — Grands arbres, précieuse ressource pour les squares et les places publiques. Strelitzia. — Magnifique Musacée du Cap, à isoler. Tacsoxia. — Passiflores ligneuses, grimpantes, floribondes. Templetoxia. — Superbe en fleurs, et ne redoutant pas les vents. Testudixaria. — Dioscorée curieuse par son rhizome à facettes. ToDEA. — Fougère originale par son tronc court, noirâtre, rugueux. Veronica. — Floraison abondante et prolongée ; épis blancs, carnés, lilas, rouge, violet, sur un feuillage vert et lisse. \ViGAXDiA. — Buissonnant après recepage ; fleurs violettes d'un grand eflet. Yucca. — Toute la série trouve sa place sur les pelouses, les rocailles, les terrasses et les terrains déclives. Zamia. — Cycadées d'un 60*61 pittoresque, exigeant un bon sol et une situation chaude. Etc. Tous ces végétaux réclament l'abri de la serre au nord de la région méditerranéenne . ^ ^ NORVEGE 326,422 kilomètres carrés. — 2,oo5,ooo habitants. — — s-^2 — — I. — Situation. — Enseignement. Quoique placée sous la latitude glaciale du Groenland et du Labrador, où peuvent à peine vivre quelques peuplades d'Esquimaux, la Norvège est cultivée, elle produit. L'influence des courants sous-marins chauds procure une bonne végétation sur le rivage, où le mercure s'arrête à — 10", alors qu'il descend à — /^o", à l'intérieur des terres. De là, la variété de sa flore, l'importance de son Horticulture. L'enseignement se donne à titre complémentaire dans les Écoles d'agi'icullure, à l'Institut supérieur agricole de Aas, près de Christiania, propriété nationale, fonctionnant sous le contrôle du Ministère. La durée des cours est fixée à deux ans. Une Société d'agriculture a fondé Havebrugsskolen-Grimstad, la plus ancienne aujourd'liui, placée sous la surveillance du Directeur de l'Agriculture. L'enseignement gratuit comprend deux étés et un hiver. Les élèves sont nourris à la ferme pratique de l'École. Neuf Écoles d'agriculture secondaire, dont la plus ancienne est l'œuvre de Jakob Sverdru[), pratiquent des cultures dessais. Les Ecoles forestières de l'État à Kongsberg, à Stenkjaer, à Elverum, démontrent la pépinière ainsi cpie la botanique. La Station de graines, à Voss, constitue un centre d'études et d'exportation des semences. L'École normale inscrit l'agriculture à son pi'ogramme. Subventionnés par l'Etat et les districts, des Jardiniers profes- seurs, placés sous la direction du Jardinier de l'État, parcourent les villages et donnent aux habitants des notions horticoles. Les districts de Akershus, lledcmœrken, Jarlsberg, Laurvig, Sœndre Bergenlius, Nordre Trodhjem sont avancés sur ce sujet. 644 NORVEGE Dans la province de Jarlsberg, deux Écoles spéciales reçoivent de jeunes paysans et de jeunes paysannes et leur apprennent la pratique raisonnée du jardinage. Des institutions analogues sont réclamées sur d'autres points. Le docteur N. AVille dirige le Jardin botanique de Christiania. La Revue mensuelle Xorsk Ilavetidende, créée en i885, rédigée par M. Pierre Novik, Jardinier de l'Etat, est l'organe de la Société. La Société Les Amis de l'Horticulture (HavedyrkningensVenner), fondée en 1884. à Christiania, tient de fréquentes séances. Ses expositions attirent le public et ses distributions gratuites d'arbres ou de plants ont contribué à la vulgarisation des bonnes espèces. D'ailleurs, la Compagnie a installé douze jardins d'expériences. La préfecture de Bratsberg a la Société Bratsberg Amts Gartnerforening pour le développement et le progrès de l'horti- culture. Les Sociétés d'agriculture, entre autres celle de Hademarken, encouragent les plantations fruitières ou forestières. Il existe en Norvège certaines associations de philanthropie et de mutualité qui distribuent leurs bénéfices à des œuvres utiles : écoles, bibliothèques, musées, cours publics, bienfaisance, etc. Le service des « Parcs et Jardins » est ainsi doté de crédits supplémentaires. Le Parc royal de Bygdï péninsule et le Parc du château royal à Christiania appartiennent à l'Etat. Le Parc St. Hans Haugen, à Christiania, et Nygaard's Park, à Bergen, sont deux propriétés municipales. II. — Productions végétales. Les pépinières, assez bien tenues, ne suffisent pas à la consommation locale. Les grandes plantations s'adressent plus d'une fois à d'autres sources. Une amélioration s'est déjà fait remarquer. Cependant la floriculture a des Établissements qui peuvent répondre aux commandes de fleurs et de plantes d'ornement. LÉGUMES. — Les plantes potagères sont cultivées à proximité des villes et sur le littoral abrité. Les alluvions ont les Choux Rutabagas, les Navets, les Haricots, les Pois, etc., pour la consommation et la production de semences. En 1890, la Pomme de terre couvrait 36, 000 hectares et fournissait dix raillions d'hectolitres de tubercules. On a commencé l'industrie des conserves de légumes et de fruits. NORVÈGE 645 Fruits. — Plus on s'avance vers le Nord, moins les arbres fruitiers sont nombreux, sauf dans quelques situations privilégiées par le climat, ou abritées. Ainsi, sur les rives du fjord de Drontheini ou Trondhjem (64° de latitude), fructifient les Pommiers Reinette dure ou Transparente, les Cerisiers Griotte ou Francs et les Noyers. Ces quatre espèces sont les plus populaires des États Scandinaves. Les meilleurs districts fruitiers sont ceux de Sogn et Hardanger, puis Jarlsberg et Akerslius. Le Poirier se cantonne dans les bons sols et les climats tempérés. Le Noisetier, le Groseillier, le Framboisier sont là, chez eux. Graines. — Les graines récoltées dans les pays du Nord sont renommées pour leur qualité et leur précocité ; elles sont d'autant plus grosses, plus lourdes et plus hâtives qu'elles proviennent d'une contrée plus septentrionale. Le fait, enregistré parle D"" F. Sehubler, alors directeur du Jardin botanique de Christiania, est rapporté par l'honorable M. E. Tisserand, lors de son voyage dans ces régions. On reconnaît, du reste, la provenance de ces graines à leur nuance plus foncée ; exemple, les Haricots blancs deviennent verts ou jaunâtres, ou même bruns ; les variétés à grain blanc, qui ont en France le bile noir ou brun, voient cette tache augmenter au fur et à mesure que l'on s'avance vers le pôle, et dès le soixante- sixième degré parallèle, elle devient complètement noire ou brune. L'excellence des graines récoltées dans les régions septentrionales est telle que les districts du Nord de la Norvège sont devenus les pourvoyeurs, en semences, des provinces méridionales ; celles-ci, en échange, les approvisionnent de leurs céréales, de leurs fourrages pour la consommation de l'homme et du bétail. A Christiania, lorsqu'on emploie des graines récoltées à Alten, (^o" latitude), la moisson se fait de vingt à trente jours plus tôt qu'avec les grains du pays ; mais à chacune des années suivantes, la précocité diminue, et au bout de trois ou quatre ans, il faut renouveler la semence, en la prenant à la même origine. Les graines forestières présentent également un caractère tout particulier, qui n'a pas encore été complètement expliqué. Les semences provenant des contrées du Nord — des préfectures de Nordland et de Nordre Trondhjem — excellent surtout par une faculté germinative supérieure et une plus grande force de résistance sous des degrés de latitude moins élevés. L'établissement de « grani- culture » de l'État à Yoss, dans l'arrondissement forestier de l'Ouest, a même, dans ces dernières années, fourni des graines de Pin aux pays méridionaux, entre autres à l'Espagne, 646 NORVÈGE Cette constatation exprimée avec tant d'autorité par M. Selmer, Directeur général des forets norvégiennes, vient corroborer les observations précédentes. Nous retrouverons cette même influence tout à l'heure, à l'occasion du coloris des organes foliacés et du parfum développé par les glandes et les cellules florales, herbacées ou radieulaires. III. — Plantes aromatiques. La culture des plantes aromatiques en Norvège est avantageuse pour l'exploitant, leurs principes essentiels étant plus prononcés que partout ailleurs, et s'aecentuant davantage sur les plantes cultivées, en remontant vers le nord. La dHférence de l'arôme est parfaitement caractérisée de Christiania à Trondhjem, de là à Alten, c'est-à-dire du Sg» latitude au 64^ et au 70*. Le district d'Alten récolte les graines de Cumin les plus odorantes du monde et en exporte 25o,ooo kilogr. par an. A surface égale, entre l'Angleterre et la Norvège, la Menthe poivrée produit ici un rendement double d'essence. La Lavande anglaise, supérieure comme essence aux récoltes provençales est déjà dépassée à Christiania, et plus encore à Trondhjem, et dans quelques autres diocèses. Le Marrube, presque sans saveur au 3o^ degré, devient âpre et amer en Norvège. Si la dose des alcaloïdes augmente avec la latitude, le Tabac norvégien, en efl"et, est plus chargé de nicotine que pareille espèce récoltée à Dantzig ou à Copenhague. Les influences météorologiques ou autres qui s'exercent en Norvège sur la précocité des semences de légumes, de céréales ou de fourrages, et leur action sur la modification subie par la chlorophylle, — le feuillage accentuant sa couleur verte, — ou sur le parfum des huiles essentielles, se font également ressentir sur la floraison. Un certain nombre de plantes de la flore alpine connues par les tons clairs de leurs fleurs passent aux teintes foncées sous les hautes latitudes. Ainsi la corolle blanche du Lychnis serpentina prend ici un beau rose. Le capitule aux rayons jaune clair de l'Anthemis tinctoria et du Senecio Jacobaea se chargent d'un orange vif. Et la Gentiane, cette miniature populaire de la chaîne jurassienne ou dauphinoise, aux tubes azurés, est tellement chargée de bleu foncé que l'on serait tenté d'y reconnaître un genre à part. Plusieurs explications du phénomène ont été essayées dans le monde savant, NORVEGE 647 A notre Académie des Sciences, le 18 juin iSq^, M. Gaston Bonnier, comparant la str'ucturc des plantes de la ilore alpine et de la flore arctique, déclarait que celles-ci reuf'eriuent de plus noudjreuses lacunes. L'humidité plus grande de lair et surtout le mode d'éclaire- nicnt dillérent doivent jouer le rùle principal dans cette adaptation des plantes arcticpies. Ces deraières provenaient du Spitzberg et de l'ile Jean Mayer. Les plantes alpines avaient été recueillies aux dernières zones de la végétation. Quant aux légumes, le cas des plantes aromatiques revient à nouveau, se caractérisant par un parfum plus accentué avec l'Ail, le Céleri, le Cerfeuil, l'Ognon, le Persil, le Raifort. IV. — Forêts et Pépinières. La Norvège est réputée pour ses Bois et ses Pêcheries. Le territoire forestier est évalue à 78,000 kilomètres carrés, soit 2G 00 de la superficie du pays, ou 4 hectares de forêts par habitant. Le Sapin Epicéa et le Pin sylvestre sont les essences dominantes, dans la proportion de ^3 0/0. Le Sapin est le pourvoyeur des cinquante fabriques de pâte à papier. Le Pin occupe de vastes landes « Ahnenning», en Sydvaranger, dans le Finmark, et dans le nord Grilbrandsdal, puis au 70^ degré, à 200 mètres d'altitude, et à 800 mètres de la limite des neiges éternelles. Le Genévrier vient sur friche, l'If, en sous bois. Les espèces feuillues forment le surplus de la surface boisée. Le Bouleau blanc, des vallées, et le Bouleau odorant, de montagne, ajoutent de la légèreté au paysage par leui's écorces argentées et leur feuillage fin qui frissonne continuellement. A la façon ilu Bouleau, l'Aune blanchâtre peuple la montagne ; l'Aune glutincux, les bas-fonds. Le Peuplier Tremble résiste aux bourrasques et alimente les fabriques d'allumettes ; le Tilleul, les corderies. L'Orme est bois d'œuvre ; le Noisetier, ramille à fagots. Moins répandus et non moins utiles sont les Érables et les Frênes. Quant au Chêne, surtout le type pédoncule, plus robuste que le Chêne rouvre, il compose la majeure partie des futaies de la côte sud, d'Arendal à Farsund, puis sur la côte ouest, de Bergen à Romsdal. Lécorce à tan s'exporte de Christiansund et de Mandai. Enfin, bi'ochant sur le tout, des myriades de Saules sont parsemés jusqu'à i,5oo mètres d'altitude, par le jeu des vents. 648 NORVEGE Les industries forestières se sont installées sur place, depuis que les maisons de bois sont coniniandées en foret, ainsi que les pièces de bois en grume ou sciées, débitées, rabotées, façonnées. L'exportation des bois bruts et des bois ouvrés est venue s'y ajouter, favorable au mouvement des alfaires et, par suite, à la production des denrées de consommation. Le repeuplement des bois se fait au moyen de plants élevés par l'Administration des Forêts, dépendant du Ministère de l'Intérieur. V. — Groenland et Cap Nord. En Islande et aussi sur un point du Groenland qui est cultivable (60° latitude), les habitants sont obligés de demander leurs semences à Alten et sur le littoral de la mer Blanche. En employant la graine du pays, ils ne verraient pas mûrir leur récolte ; d'ailleurs, tous les deux ou trois ans, ils doivent rajeunir la semence, sous peine de voir dégénérer ses précieuses qualités de précocité. Plus au Nord, la température rigoureuse ne permet plus que des cultures de Choux, de Navets, de Pommes de terre, d'Ails, de Chinoa. L'Avoine et l'Orge même ne peuvent mûrir leurs épis ; on les cultive comme fom^rages, avec la Spergule. Le seul fruit récolté dans ces pays déshérités est celui d'une espèce de Framboisier ouRonce sauvage, et, par hasard, quelques Groseilles, des Fraises et des Myrtilles. En fait d'arbres, on ne rencontre que le Bouleau et le Peuplier Tremble, plus ou moins rabougris, et le Pin de la région du Sapin. Les industriels — et les hôteliers — ont cependant facilité l'accès dans cette zone quasi-glaciaire, permettant au touriste d'accomplir et les expéditions d'été au pays du soleil de minuit et les expéditions d'hiver au pays des aurores boréales. Des chalets de laiteries dispersés au milieu de broussailles fructi- fiantes de Framboisiers, de Groseilliers, d'Airelles, de Rosiers, de Merisiers à grappes, de Sorbiers et des tapis de la Fraise des Alpes, sont autant de stations de repos offertes aux voyageurs appelés à jouir de la vue de panoramas pittoresques égayés par les grands bois et les chutes deau, ou attristés par les soulèvements du sol pierreux, échancré et dénudé. PEROU i,ii5,ooo kilomètres carrés. — 3,o5o,ooo hal)itants. I. — Coup d'oeil général. Lima, capitale du Pérou, possède un Jardin botanique pour l'étude des végétaux indigènes ou exotiques et une École supérieure d'agriculture oii rarboiiculture, la viticulture et la maraleherie se trouvent démontrées dune façon théorique et pratique. Le journal Revista de VAgriciiltara s'occupe spécialement du produit des champs, des bois, des jardins et des vignes. La Flore péruvienne est très riche ; de ravissantes espèces, parmi les iamilles ou les genres : Alstiœmère, Amaryllis, Bégonia, Cactus, Capucine, Fuchsia, Héliotrope, Lippia, Morelle, Soleil, Tacsonia... et de superbes Orchidées, se sont répandues dans nos jardins. Nous examinerons le Pérou sous ses trois aspects bien distincts : I" La région de la Costa, s'étendant du nord au sud, depuis le sable du littoral, jusqu'à 2,000 mètres ; 2° La région de la Sierra, située entre la Cordillère occidentale et la Cordillère orientale, à une hauteur de 2,000 à 4,000 mètres ; 3" La région de la Montana, immense zone du versant de l'Atlan- tique, (par l'Amazone), s'élevant de 5oo à 2,000 mètres. — •— îHf(— i— -•— II. — Région de la Costa. Fruits. — Nous sommes en présence d'espèces locales. A l'excep- tion des Pêchers et de la Vigne, nos fruits ne sont guère popularisés au Pérou. L'Europe les lui expédie en conserves. L'Olive entre dans la consommation, mais non à l'huilerie. 65o PÉROU La Bibace porte le nom de ce Nispero », et les indigènes mangent la pulpe qui entoure les graines du Pacay Inga ou réticulé. La Datte est récoltée sur divers points de la côte. Un Malpighia porte une baie nommée Cerise du Pérou. Le Tuna. fruit du Cactus Opuntia, (igiire sur les marchés. Les fruits d'autres pays chauds ou subtropicaux s'y sont acclimatés. Tels sont les Anones, Avocats, Bananes, Citrons, Grenades, Grena- dilles, Goyaves, Litchis, Oranges, Mamméis, Mangoustes, Mangues. Le Zapoté, produit par l'Achras ; le Caïmito, par le Lucuma ; la Ciruela, par les Spondias et Brunchosias y sont répandus. Légumes. — Ici, nous rencontrons en première ligne la Patate « Caniotc », les Pastèques « Sandia », la Momordique « Gaïgua», le Piment « Agi », les Melons, le Physalis ou Coqueret, la Tomate, le Manioc, et d'assez nombreuses sous-variétés. La Pomme de terre, originaire du pays, abonde sur les marchés. III. — Région de la Sierra. La Sierra est la partie montagneuse et culminante du Pérou, celle qui occupe les hautes régions de l'immense Cordillère des Andes. Le broussin qui en couvre les crêtes et les plateaux, de l'Equateur à la Patagonie, est en majorité formé du Stipa Ichu, le pâturage favori du Lama et de la Vigogne, de l'Alpaca ou Paco et du Guanaco qui vivent à l'état sauvage et viennent ainsi brouter à 4>ooo mètres d'altitude. LÉGUMES. — L'industrie agricole de la Sierra cultive plusieurs plantes tuberculeuses indigènes qui fournissent aux habitants des aliments féculeux variés, sains et abondants. La Pomme de terre, l'un des produits du règne végétal qui rend le plus de services à l'humanité, est originaire de la Sierra du Pérou. La Pomme de terre croît à l'état spontané. Les indigènes des parties élevées du versant occidental de la Cordillère désignent sous le nom de « Curo » la Pomme de terre sylvestre, distincte de celle qu'ils cultivent, appelée « Papa ». Par sa partie aérienne, le type primitif ne s'éloigne guère de l'espèce améliorée, mais ses tieres souterraines s'étendent considérablement. Quand les Indiens labourent la terre, ils recueillent un grand nombre de tubercules ([ue la charrue met à découvert ; puis ils parquent leurs porcs sur le terrain labouré. A 3,000 mètres d'altitude, le sol accidenté du département de l'Ancacho est encore favoral>le à cette Solanée. Une variété spéciale « Chancha » est d'une grande précocité. PÉROU 65 I Une autre plante alimentaire de la Sierra est l'Ulluco ou Olloco, tvberculc de « l'Ullucus tuberosus », famille des Cliénopodiacées ; ses racines, assez riches eu l'écule, t'ournisseut un aliment sain et nutritil". La Sierra produit encore l'Oca, « Oxalis crenata », dont les racines tuberculeuses sont comestibles et très estimées ; enfin l'Arracacha « Arracacia esculenta », Omljcllitère à tubercules comestibles, qui, en Colombie sur les hauts plateaux et en Bolivie, remplacent quelquefois la Pomme de terre. Dans les parties supérieures de la Cordillère, sur les grands plateaux, régions que l'on désigne sous le nom de « Puna », là où le blé et le maïs ne mûrissent pas leur fruit et où pas un arbre ne trouble la monotomie d'un sol élevé et pres([ue glacé, on cultive la « Quiuoa », Chéuopodiacée dont les graines amylacées, avec l'Oca et la Pomme de terre, servent de nourriture aux habitants de ces hautes et froides régions. Le Quiuoa est le mets favori des dames de Liuia. Dans le département de Puno, sur les bords du lac Titicaca, on conserve les Pommes de terre d'une récolte à l'autre, en les séchant au soleil ou en les soumettant à l'action de la gelée, ce qui constitue un insipide aliment qui ne peut être mangé que par les indigènes, ou par des alfamés qui ne disposent de nul autre comestible. On le désigne sous le nom de « Chudo ». La Sierra jouit dune variété de climats qui lui permet de récolter les Corossols, Chérimolias, Oranges, Canne à sucre, etc. On y cultive aussi les Bananes, l'Avocatier, le Manihot ; enfin, la plupart des produits des régions tempérées qui ont été acclimatés sur la côte du Pérou : fruits, légumes, céréales, fourrages, etc. Géné- ralement, les cultivateurs de la Sierra obtiennent deux récoltes dans le cours de l'année sur un même terrain, le Maïs, le Blé avec les Fèves et les Pommes de terre. Ils plantent les tubercules de celles-ci au mois de décembre et les recueillent au mois de mai. IV. — Région de la Montana. La Région de la Montana, sillonnée par de grands fleuves navi- gables, dont les eaux sont tributaires de l'Océan Atlantique par l'intermédiaire des afiluents de l'Amazone, est la région des forêts vierges, des chaudes et humides vallées du bassin amazonien, où la végétation ménage les splendeurs de la zone tropicale. La vie végétale n'y est soumise à aucune période de repos, et le cultivateur n'a qu'à déboiser et à semer pour obtenir, en très peu de temps, une récolte abondante. 652 PÉROU Végétaux altmextaires. — La Pomme de terre se présente sons différentes formes, rondes on oblongnes, jannes ou violettes, et de moyenne grosseur. Propriétaires ou colons en tirent bon parti. La Patate est populaire, attendu quelle peut être transformée en pain et donner, par la fermentation, une boisson alcoolique. Tous les départements cultivent la Patate et les Haricots. Non moins utile est le Manihot « Yuca ». Sa racine pulvérisée, trempée, bouillie dans l'eau ou rôtie sur la braise, devient la base d'un excellent pain, d'une eau-de-vie « Masato », et de séchons « Farina » conservés pour les temps de disette. Le Blé réussit difficilement ; une maladie « Polvillo », causée par l'humidité, arrête son développement. Les trois régions du Pérou fournissent plus de cent millions de kilogr. de sucre de Canne. Les Indiens tirent de la Canne à sucre une liqueur forte dont ils sont friands... parfois trop friands. A Chanchamayo, le Maïs rend de 1,200 à 1,400 pour un, chaque épi portant de 600 à ^00 graines, et la plante en produisant deux. Le Piment, le condiment indispensable de toute cuisine péru- vienne, se multiplie en nombreuses variétés écarlates ou orangées. Enffn l'Ananas porte des fruits qui pèsent jusqu'à 18 livres. Les arbres et arbrisseaux fruitiers produisent des Oranges et Citrons, l'Anone, la Grenadille, le Mamméi « Abricot des Antilles », l'Avocat, l'Acajou, etc.: le fruit du Bunchosia dit Prune des Antilles « Citruelas de fraile » et du Malpighia ou Cerise du Pérou. Le Caféier des vallées chaudes « Yungao » jouit d'une haute réputation et s'expédie par voie fluviale, sur les côtes du Pacifique. Le Cacaoyer y vient aussi bien que sur la montagne. Ces vallées chaudes sont également propices à la Vanille. La drupe charnue de la « Pischanyo » surmontant le stipe épineux du Palmier Guilielma est servie cuite, au repas. Le Mauritia « Aquage » exsude du tronc une sève sucrée ; sa moelle est alimentaire. Le Jacquier fournit ses fruits agrégés, formés dune pulpe farineuse à faire cuire au four, et qui lui ont valu le surnom d'Arbre à pain. A la suite des aliments, nous placerons un anesthésique, la « Coca », feuille de l'Erythroxylon Coca, qui, séchée et mélangée de cendres de certaines Chénopodiacées et de Cactées, trompe la faim par la mastication. Il en est exporté d'assez grandes quantités. La province de Loreto correspond avec l'Atlantique par l'Amazone. ""^^^ POLOGNE (Ancienne) -v^•^ La surface territoriale et le chijfre de la population sont compris dans les chapitres : Allemagne, Autriche et Russie. —^-^■l Ne renonçant pas, dans la pratique de l'horticulture, à la marche ascendante des grands États, entraînés forcément vers le progrès, l'ancienne Pologne a conservé, sur son territoire d'autrefois, d'honorables traditions et le souvenir patriotique de fécondes conceptions horticoles ; il est bon de le rappeler ici, à la gloire des ancêtres et à Télogc des modernes qui ont su greflcr l'ère nouvelle sur la période passée, ayant en vue, tout d'abord : la production du sol et la prospérité de l'horticulture. Ce sentiment, seul, va nous guider dans le rapide parcours de la Pologne, sur quelques points où se rencontrent les amis du jardinage. I. — ROYAUME DE POLOGNE. Ecole d'Horticulture. — Nommé jardinier-chef du Jardin pomologique de Varsovie, en 1874, M. Edmond Jankowski, licencié ès-scicnces naturelles de l'Université de Varsovie 187 1, lam'éat de notre École d'horticulture de Saint-Mandé 1873-1874, s'efforça de propager sa science dans son entourage, en quoi l'ont puissamment aidé MM. Georges Alexandrowitch, professeur de botanique, et les habiles praticiens Ladislas et Joseph Kaczynski, ainsi que François Szanioz, chef des plantations de Varsovie. Trois ans après, ils jetèrent les bases de l'École d'horticulture théorique et pratique de Varsovie. Le gouvernement sanctionna le projet, et l'inauguration eut lieu au mois d'octobre 1879. 654 POLOGNE Des amateurs se cotisèrent et couvrirent les frais d'entretien sélevant à 20,000 francs. Un personnel distingué fut placé à la tète de chaque service. L'enseignement fut ainsi donné à bon nombre de jeunes jardiniers cpii venaient de divers points de la Pologne pour se fortifier dans la pratique raisonnée de la fruiticulture, du niaraîcliage, de l'arbori- culture et des pépinières. Mais la retraite forcée de M. Alexandrowitch, le concessionnaire de rétablissement, provoqua la fermeture de l'École, en 1886. Depuis quelques années une École privée de jardinage a été créée à Czestochowa, par M. Charles Zawada. Les jeunes gens qui désirent s'instruire d'une façon plus étendue se dirigent vers les Écoles d'horticulture de France, de Bohême, de Belgique et d'Allemagne. SociÉTKS u'HoRTicuLTTRE. — - La plus importante association horticole, la Société d'horticulture de Varsovie, date de 1884. Le journal Le Jardinier polonais « Ogrodnik Polski », à peine né, la dota d'une provision de 4,000 francs, comme fonds de réserve. Cette somme provenait d'une exposition de Roses ouverte en 1882 par ce journal, secondé par le jardinier impérial M. Wanasek. M. Ladislas Kaczynski rédigea les statuts de la nouvelle Société. Plus tard, lingénieur Joseph Sporny léguait à la même société un capital de 3o,ooo roubles, capital qui, par les intérêts accumulés ne tardait pas à doubler et permettait de réaliser les intentions du bienfaiteur : Création d'un jardin d'expériences ; extension de la Bibliothèque ; Développement des collections botaniques, pomologiques, dendro- logiques et pathologiques. En 1894, la Société a acheté pour sou domicile une magnifique propriété nommée « Bagateta » sur les limites de la ville, composée d'un palais et d'un jardin de 35, 000 mètres d'étendue. Plus de 5oo membres font partie de cette Société. Les dix séances mensuelles de l'année sont consacrées à l'examen des produits des jardins et des serres ; à la discussion des rapports ; à la tombola des produits présentés; aux conférences faites par MM. Ed. Jankowski, Hoser, Markiewicz, Joseph Kaczynski, sur l'horticulture, la botanique et l'art des jardins. Ces conférences ont un succès réel auprès de l'auditoire et les orateurs ont été plus d'une fois invités à les renouveler au dehors. La Société n'a jamais hésité à récompenser et encourager les jardiniers. POLOGNE 655 En outre, la Société primo les anciens jardiniers, subventionne les jounes stagiaires en pays étranger et délend les intérêts des produc- teurs auprès des Compagnies de transports. Les expositions publiques sont tort goûtées, depuis la première qui eut lieu en i885, à Varsovie, jusqu'à la dernière, à Lodz, en 1892. Cours et Conférences. — Depuis l'année 188G, MM. Edmund Jankowski et Joset" Ivaczynski ont organisé des Conférences et des Cours publics, liiu sur l'arboriculture, l'autre sur les léguuies et les priuieurs. M. lloser a quebjuelbis abordé la culture sous verre. Les leçons démonstratives sont destinées aux amateurs et aux garçons jardiniers. La Société avait projeté l'ouverture de conférences nomades dans le pays ; ces bonnes intentions ne purent être réalisées, l'adminis- tration n'ayant pas permis que les cours fussent donnés en langue polonaise. Jardin botaniqie. — Pendant longtemps l'Université de Varsovie s'était annexé un carré réservé aux simples « Botanika ». Vers 18:26, un Jardin botanique fut installé au parc de Lazicnki. Le professeur Szubert y réunit des espèces rares qui ont laissé comme traces les beaux arbres dont les avenues, les collines et les futaies sont décorées. De 1866 à i8;8, le Jardin obtint son maximum de développement sous la direction et l'impulsion de Georges Alexandrowitch, doyen de l'Université de A'arsovie, secondé par des praticiens expérimentés qui avaient débuté en Allemagne ou en France. La Direction entretint des relations et fit des échanges avec des jardins similaires et parvint à élèvera un rang distingué le Jardin botanique de Varsovie. De vénérables représentants de la Flore arborescente, de plein air ou de serre, témoignent encore aujourd'hui de la sollicitude des premiers administrateurs. Depuis l'année 1886, l'honorable M. Fischer V. Waldheim est le directeur du Jardin botanique. École Pomologique. — Depuis 1869, Varsovie possède un Jardin poinologique dû à MM. Deudjowski et Alexandrowicz. L'Etat lui accorda un terrain permettant le transfert en ville de l'ancien Jardin d'expériences de l'Institut agronomique de Marimont. Sur une surface de douze hectares, une Ecole fruitière et une pépinière organisées d'après les principes du célèbre André Thouin, jardinier-chef du Muséum de Paris, ont réuni les espèces d'arbres et d'arbustes à fruit comestible du continent, pour les multiplier et les 656 POLOGNE répandre dans les écoles de village, chez les pépiniéristes et les amateurs. La collection est très riche et ne contient pas moins de 2,5oo variétés différentes. Écoles Dexdrologiques. — Sous ce titre, nous comprenons les collections d'arbres et d'arbrisseaux d'utilité ou d'ornement qui, en dehors des parcs publics ou privés, sont groupées ou disséminées dans les Pépinières et les Etablissements de commerce. Les sujets sont classés et numérotés ; le propriétaire sait en apprécier la valeur et n'hésite pas à la démontrer à sa clientèle et aux visiteurs. Nous indiquerons leur siège à l'occasion des Pépinières. Productions horticoles. Légumes. — L'exemple donné par les Bénédictins et par les jardiniers français, italiens ou allemands appelés dans les domaines seigneuriaux a porté ses fruits. Des champs de maigre rapport ont été affectés à la culture de Pommes de terre, Haricots, Lentilles, Pois, Choux, Courges, Raves et Navets, pour les besoins locaux ; et peu à peu les cultivateurs venaient sy approvisionner. D'importantes cultures potagères sont à l'ancienne abbaye de Bénédictins de Przybyszew-sur-Pilica, d'où l'on expédie des Concombres hâtifs jusqu'à loo kilomètres. Les bords de la Nida et de la Yistule, et surtout les villages qui entourent Varsovie, ont de nombreuses exploitations maraîchères. Il en est qui occupent 2,000 châssis à la production des primeurs. Les Tomates et les Choux hâtifs sont envoyés, pendant l'été, à Saint-Pétersbourg. Une variété de Chou, assez dure et précoce, est spéciale aux jardiniers de Wola et de Czyste, bourgades suburbaines de Varsovie. Ils en surveillent et conservent scrupuleusement la graine à leur profit. Les maraîchers des environs de Varsovie, en nombre approximatif de 600, produisent de diflérents légumes pour la ville contenant 53o,ooo habitants, pour à peu près 3oo,ooo roubles. Aux portes de Varsovie, la culture de Fraisiers est assez étendue; à Jankow, deux hectares sont consacrés aux Fraisiers : Sharpless, Noble, Victoria, Lucida, cultivés à la charrue, système américain d'un bon rapport. Fruits. — Le verger « JankoAv » de M. Ed. Jankow^ski, où 8,000 Framboisiers accompagnent les Fraisiers, compte, sur 20 hectares, plus de 6,000 Pommiers, Poiriers, Cerisiers et Pruniers, plantés en POLOGNE 657 1880 ; à la douzième année, il a fourni 20,000 kilogr. de fruits vendus près de i5,ooo francs à Varsovie, à Saint-Pétersbourg, à Moscou. La fructification continue en augmentant, et le revenu suit la môme progression. A Otwock, un verger de i(),ooo sujets, les deux tiers en Pruniers, le surplus en Pommiers et Poiriers, vend son produit à Moscou, à Varsovie ou aux marchands juifs. Les Pommes Glogicrowka, Reine des Reinettes, Transparente de Croncels y sont les plus estimées, par la résistance de l'arbre, l'aspect et la qualité du fruit. Les fruits polonais les plus populaires sont, parmi les Poires : Jedwabnica (Poire de soie), mûrissant en août ; Ogonalka (Poire à queue), mûrissant en septembre ; Krolewna (Princesse royale), maturité en septembre, excellent fruit de confiserie. Et parmi les Pommes : Brzeczka (faisant du bruit), maturité en octobre ; Glogierowka (de Gloger), d'automne jusqu'à Noël ; Kosztela (Pomme du château), mûrissant en hiver ; Râpa czerwona (Râpe l'ouge), de bonne consci'vation, d'hiver; Zietona (Râpe verte), maturité tardive, d'hiver ; Zorza (Aurore), gros fruit d'hiver. Les contrées favorables à la culture fruitière ne manquent pas là-bas. Les Poiriers et les Pommiers des montagnes de Sainte-Croix sont de véritables géants. Les bords de la Vistule, fertilisés par le limon qiii descend des Carpathes, ont des champs plantureux de Pruniers Quetsche. Le fruit s'expédie par wagons dans les grandes villes de la Russie, avec les Cerises, les Guignes et les Griottes de la campagne de Varsovie. La Poire allemande de Grumkow, connue sous le nom de Cale- basse de Plock, est assez recherchée en Pologne, alors que, en France ou en Angleterre, sa qualité laisse à désirer. Les Poires d'hiver se propagent vite ; le marché polonais voudrait s'affranchir, sur ce point, de la Crimée et du Tyrol. En général, on compte dans le royaume de Pologne dix millions d'arbres fruitiers. Parmi les amateurs poraologues, citons MM. Joseph Konczewski, LuszczeAVski, etc. Tout récemment, les pépiniéristes varsoviens se sont réunis sous les auspices du Comité fruitier, et ont arrêté la liste des espèces fruitières à propager. A coté des variétés locales, nous retrouvons une partie des bons fruits adoptés en France. 42 658 POLOGNE Floriculture. — Depuis une vingtaine d'années, le goût des fleurs a grandi. Plantes de pleine terre ou de serre ornent les jardins, les abris vitrés, les appartements. Entre toutes, la Rose a pris un développement rapide ; c'est elle qui domine au milieu des parterres et des magasins des bouquetières. Plusieurs Etablissements se sont créés à cet efl'et, quoique le Rosier y réclame un hivernage sous bâche, à l'orangerie ou en terre, recouvert de feuilles. La culture forcée pétersbourgeoise du Rosier est imitée à YarsoTie. La maison Ulrich et celle des frères Kaczynski forcent chacune jusqu'à 3o,ooo Rosiers par an. Le Muguet livré aux étrangers, pour la culture hâtée, occupe 12 hectares chez Ulrich et Hoser. L'exportation annuelle s'élève à trois millions de rhizomes. Une trentaine de bouticpies, en ville, sont affectées à la vente des fleurs et au montage des bouquets. Les fleuristes de la banlieue les approvisionnent. Pépixières. — La Pépinière a pris une grande extension depuis l'émancipation des paysans, et surtout à la date de 1870 à 18^5. Les grands propriétaires n'ayant plus le même nombre de bras à leur service, durent boiser leurs terres ou les transformer en vergers, et accroître ainsi leurs revenus. Actuellement, Varsovie expédie 100,000 arbres fruitiers par année et trois fois autant d'arbres et d'arbustes d'ornement. Les plus importantes pépinières sont à Varsovie et aux environs. La firme Gustave Ulrich exploite 3o hectares en sol sablonneux- argileux, et les frères Hoser, 25 hectares. L'établissement Bardet, à Varsovie, est également considérable et renommé. D'autres cultures se trouvent à Jankow, au Jardin pomologique, à Nowy-Sad, à Wola. Plus loin, des pépiniéristes se sont établis à Kroczew, près Zakroc- zym ; à Kluczkowice, près Opole; à Corneline, près Radoin, etc. Les collections dendrologiques doivent, à cette partie de l'ancienne Pologne, un Noyer à gros fruit, au feuillage lacinié, et une Aubépine à feuille panachée jaune d'or. Parcs d'étude ou de plaisance. Il y a bientôt cent ans, le comte Wodzicki a créé un Arboretum sur sa propriété de Niedzviedz ; après avoir servi de centre d'obser- vations et de propagande, ce champ d'études ne fut pas respecté. POLOGNE 659 Une collection d'arbres rares est à Pulawy, dans le parc décrit par l'abbc Dolille. Au centre de la ville de Varsovie, le Jardin Saski, sur une surface de 3o bectares, confié à la direction de François Szanior, jardinier cbef de la ville, élève de notre Ecole d'arboriculture et de dcndrologie de Saint-Mandé, renferme des arbres magnifiques. Une autre création, le Jardin Krasinski, moins étendu, est nouvellement refait par M. Szanior. Le nouveau et très joli parc, à Ujazdow, est également projeté et exécuté par le même jardinier, auquel les plantations de Varsovie doivent beaucoup d'excellentes améliorations. Le Parc impérial Lazienki, œuvre du dernier roi Stanislas Poniatowski, est renommé par ses pièces d'eau et autres motifs de décor, mais avant tout par ses beaux arbres, ses Conifères, les Orangers et les serres de plantes rares. Sur le versant d'une colline, mourant presque au bord de la Vistule, le Parc de Frascati, riche en végétaux herbacés et ligneux, est un des mieux entretenus. Les espèces recueillies en Sibérie et au Kamtschatka, par Bencdict Dybowski, ont été plantées à Frascati et s'y développent parfaitement. L'architecte-paysagiste Valérien Kronenberg, ancien élève de l'École d'horticulture de Varsovie et du maître Suessmayer, s'est distingué dans la conception ou l'organisation des Parcs seigneu- riaux : Zawisza, à Mlochow ; Ledochowski, à Wadowice ; du Tzar, à Bialowieza, etc. Le haut commerce a le di'oit de revendiquer les jolies Créations paysagères de Dittrich, à Zyrardow ; de Scheisbler et Herbst, à Lodz ; de Schloesser, à OzorkoIT; de Bersohn, à Pruszkow, etc. Les paysagistes Valérien Kronenberg et Théodore Ghi'zanski se sont fait sur ce terrain une réputation méritée. Publications horticoles. Ouvrages. — La littérature horticole s'est réveillée après les guerres intérieures et extérieures. Dès l'année i8o5, paraissait « Mysli rozne ozakladaniu ogrodow », Pensées diverses sur la création des Jardins, par la princesse Isabelle Gzartoryska, de Pulawy. Le même sujet était présenté en 1827, à Varsovie, par un auteur inconnu, traitant De la décoration des sièges rustiques. Le premier ouvrage important date de 1826-1828, « Ochodowaniu Drzewi Krzewow», Culture des arbres et arbrisseaux, par le comte Stanislas Wodzicki, président de la République cracovienne. 660 POLOGNE Cette publication, en six volumes, séteud sur la Dendrologie, révélant ainsi les goûts de son auteur. Il faut citer encore « Ogrody Polnocne », Jardins du Nord, par Jos. Strumillo, propriétaire amateur à AVilno. Il eut six éditions, et fut pendant longtemps le guide des jardins d'agrément ou de profit. En 1846, apparut «Ogrodnictwo powsrechne », Horticulture univer- selle, par Michel Gzépinski, bon praticien ; cet ouvrage laissa le précédent au second plan. La quatrième et dernière édition révèle la collaboration de Lange, dans les chapitres de la Rose et de la Fraise. Entre temps, des praticiens et des amateurs ont écrit quelques petits livres. Depuis 1876, période de renaissance horticole, M. Edmund Jankowski a livré à la publicité son beau et instructif volume : « Sadi Ogrod Owocowy », Le Verger et le Jardin fruitier. La troisième édition, 1893, contient plus de 700 pages et près de 3oo dessins. Du même auteur, la bibliographie relate : « Ogi'od przy dworze wiejskim », Le Jardin de la maison de campagne, 1 vol. « Ogrodnictwo przemyslowe », L' Horticulture industrielle ; « Sad przy chacie », Le Verger d'un paysan, trois éditions ; traduit en langue russe et en ruthenique ; « Ogrody polne », Les Jardins en pleins champs ; « Krzew winny », La Vigne, deuxième édition ; « Kwiaty naszych mieszkan », Les /leurs de nos habitations, deuxième édition ; « Kwiaty naszych ogrodow », Les fleurs de nos jardins, troisième édition. Et bientôt un Vade mecum pour les jardiniers, par le laborieux vice-président de la Société, journaliste et cultivateur. Un autre praticien, non moins expert, Jozef Kaczynski, est l'auteur de : « Warzywa w gruncie », Légumes de pleine terre; « — w' inspeckcie », Légumes sur couches ; « Roza », Monographie de la Rose; Durst a fait éditer sa brochure sur les Plantes annuelles ou vivaces ; Théorie des Gartenbaues, de Max. Kolb, de Bavière, sous le titre « Teorya Ogrodnictwa », traduit par Al. Szanior. Wl. Kaczynski a pviblié la traduction de VOrchard House, par l'anglais Th. Rivers, avec le titre « Ogrod Pod Szklem ». POLOGNE 66l Journaux. — Le principal et spécial Journal horticole est }'« Ogrodnik Polski », Le Jardinier polonais, fondé le i" juillet 1879; il est devenu l'organe de la Société d'horticulture. Son Directeur est M. Edmond Jankowski, auteur, professeur, conférencier horticole et inspecteur de l'École d'horticulture. Les principaux collaborateurs sont les frères Kaczynski, rosiéristes et fleuristes ; les frères Hoser, pépiniéristes et pomologues ; les frères Szanior, paysagistes - floricultcurs et chimistes ; Joseph Trojanowski, cultivateur de graines, etc. Nous avons dit que ce Journal avait puissamment contribué à la fondation de la Société d'horticulture. Les services qu'il rend à la cause des jardins sont considérables. Antérieurement, de 1826 à i83i, le comte Wodzicki avait créé le Journal horticole « Dziennik Ogrodniczy », aujourd'hui disparu. II. — LITHUANIE. Situation. — Les cultivateurs se plaignent des charges de toutes sortes qui leur incombent et des entraves apportées à leur commerce par la surélévation des prix de transport ; les tarifs de Yilna ou de Varsovie à Saint-Pétersbourg et Moscou étant supérieurs — à distance égale — aux tarifs d'autres centres de production, en dehors de l'ancienne Pologne. Moins favorisés que dans la Galicie, les partisans absolus du vieil élément polonais ne peuvent guère se constituer en sociétés, ni organiser des conférences publiques, ni ouvrir des expositions, leur langue maternelle n'étant pas autorisée. Les paysans, dans toute la force du terme, sont donc restés stationnaires, particulièrement les Ruthènes-blancs qui peuplent une partie de la Lithuanie. Cependant l'arboriculture fruitière s'accentue et s'impose auprès de la nationalité lithuanienne qui habite le reste de la province et la Samogitie. Quant aux jeunes jardiniers, ils s'instruisent en travaillant auprès des chefs jardiniers des châteaux de la contrée, ou dans les établis- sements de culture et de commerce de Varsovie et de Riga. Culture potagère. — Le paysan produit les légumes poui' sa famille, et porte le surplus au marché des petites villes. A Troki, les Caraïtes cultivent les Concombres en grand et appro- visionnent le marché de Vilna. Les juifs de Kiejdany ont suivi leur 669 POLOGNE exemple et paient, en location, jusqu'à 200 francs l'hectare de terrain destiné à la production des Concombres. Les fraiseraies, qui expédiaient leurs produits en grande vitesse vers le Nord, par les stations de Landvarow, Kowno et Janow sur la "Wilja, ont perdu de leur valeur, la majoration des prix de transport ne laissant plus aucun bénéfice. Les graines de fleurs et de légumes proviennent de Varsovie, de Vilna et de l'Allemagne. Les primeurs et les cultures sous verre sont du domaine de Taristocratie. Culture fruitière. — Un verger de 200 arbres est une bonne moyenne pour le cultivateur qui veut alimenter sa famille et fournir les boui'gades voisines. En général, le propriétaire a plus de bénéfice en exploitant lui- même, qu'en acbetant aux marcbands juifs qui se chargent de produire et de vendre à leur profit. Le Pommier se porte bien, son fruit est beau et bon. Les variétés plus connues sont : Calville de Dantzig, Grand-Alexandre (Aport), Antonovka, Serinka, Pepinka (Glogiezovka), Crème de Samogitie, Sniietankowe, etc. La conservation des fruits par les procédés économiques commence à se propager. Moins rustique, le Poirier réclame une situation abritée et ne réussit guère en variétés tardives, sa période de végétation étant restreinte. On rencontre surtout les Bergamote rouge d'automne, Urbaniste, Louise - Bonne dAvranches, Espérine, Fondante de Charneu, de Grumkow, Seigneur, Zéphirin Grégoire. Les Prunes, les Cerises, les Groseilles, ne voyageant pas aussi facilement, restent à l'état de cultures secondaires. Quelques propriétaires annexent une petite pépinière à leur domaine et cèdent des arbres à leurs voisins. III. — GRAND DUCHÉ DE POSEN. La tradition fait remonter l'initiative du jardinage en Pologne aux religieux de Cluny, en 1040. Ils furent suivis par les moines italiens, dès 1176, pour les cultures fruitières ou légumières dont ils entourèrent leurs couvents. POLOGNE 663 Cinq cents ans plus tard, l'aristocratie polonaise créait des parcs de plaisance et accueillait favorablement la transformation de l'art classique en adoptant avec enthousiasme les jardins paysagers. Le verger et le potager furent quelque peu délaissés, mais les événements politiques ne tardèrent pas à faire classer les jardins d'agrément, les serres et les orangeries au chapitre du luxe, auquel des raisons d'ordre moral et financier imposaient des économies. Sociétés d'Horticulture. — Les praticiens et les amateurs de l'ancien duché de Posen, devenu province allemande, ont essayé de se grouper en comices de travail et d'instruction mutuelle ; mais l'administration supérieure leur imposant l'usage de la langue allemande, ils furent contraints d'imiter les cercles agricoles ou forestiers en se soudant à la Société centrale agronomique polonaise de Posen, présidée par le comte Zoltowslvi, de Niechanow. Sous sa protection, les fervents de l'horticulture ont fondé la Société centrale des jardiniers de Posen. La Société agronomique s'étant réservé le droit de présenter trois candidats au fauteuil de la présidence, les adhérents choisirent le comte Adam Grudzinski, grand amateur à Brodowo. Des expositions partielles, des conférences entre collègues animent les réunions, au succès desquelles se dévoue énergiquement le secrétaire Adam Kubaszewski, distingué par ses travaux pratiques sur toutes les branches du jardinage et par sa collaboration au journal Le jardinier polonais, de Varsovie. Ses confrères, jardiniers comme lui en maison bourgeoise, forment le gros appoint de l'eflectif. Production maraîchère. — Les potagers visant seulement la pi'oduction locale sont composés d'espèces ordinaires, de consom- mation courante: Pommes de terre. Haricots, Pois, Choux, Citrouilles, Hâves et Navets. L'Asperge devenue d'une bonne spéculation, prend une extension croissante. Les Épinards et la Laitue ont l'inconvénient de pourrir en hiver. Les couches reçoivent les plants d'Artichauts, de Cardons, de Céleris, Tomates. Poireaux, Pommes de terre Marjolin, et le Melon, lent à mûrir, et le Chou-fleur, toujours vendu très cher. Au prin- temps, il en arrive d'Algérie, ainsi que des Pommes de terre hâtives, de Malte. Certains marchés de la frontière sont encore alimentés par les jardiniers de la Silésie qui vienneut vendre des graines et des replants de légumes. 664 POLOGNE Les primeurs et les Ananas ne se rencontrent guère que chez les grands seigneurs ; le jardinier exploitant se plaignant de la cherté des moyens de chauflage. La culture du Fraisier est en prospérité, elle se trouve actionnée par une fabrique de jus de fruits qui achète Fraises, Framboises, Groseilles, Griottes à un taux sullisamment rémunérateur. Productiox fruitière. — Au début du siècle, les grands proprié- taires plantaient la limite des chemins publics ou privés avec des Pommiers et des Cerisiers griottiers, quelquefois des Pruniers, plus rarement des Poiriers ; ils accrurent ainsi la production de fruits pour leur consommation personnelle et la vente aux nomades ou sur les marchés. Un tiers des voies rurales a été planté, vers les frontières de la Silésie et du Brandebourg, alors que l'Est du Grand-Duché de Posen, d'un climat plus rigoureux, est moins bien partagé, ou ne comprend que de maigres Saules et Peupliers. Les premières gelées fatiguent les Noyers, les Cerisiers à fruits doux, les Pommiers de Calville blanc, les Poiriers de Beurré blanc. Le paysan, s'inspirant des résultats obtenus, a planté les abords de son habitation avec les essences fruitières principales et robustes. Il trouve ainsi un aliment journalier et un petit revenu annuel. Avec le concours des pépinières provinciales, l'administration a continué les plantations routières, les plaçant sous la surveillance du « Kreisbaninspector ». Un règlement détermine l'émondage de la tige des arbres, côté de la voie, « jusqu'à la hauteur d'un cavalier ». On évalue à 5oo,ooo fr. la production fruitière de l'ancien Duché. Le surplus de la consommation est vendu à des marchands venus d'autres contrées de l'Allemagne. Déjà, le séchage des fruits ou leur conservation par la cuisson et les apprêts ont cours à la campagne. Les mauvaises récoltes sont compensées par les arrivages de séchons allemands et de pruneaux de la Hongrie ; celle-ci fournit également des raisins frais. Le cidre est entré dans la consommation ; des avenues, des vergers spéciaux sont affectés à la plantation du Pommier. « Le vin et le cidre, nous disait un vieux praticien, font tourner nos regards vers la P'rance et la Suisse ! » Depuis une trentaine d'années, les jardins fruitiers et les espaliers, appartenant plutôt aux classes aisées, se sont étendus; on a amélioré le choix des espèces et confié l'entretien des arbres à des jardiniers qui avaient fait un stage aux environs de Paris, POLOGNE 665 Les étés sont courts, les hivers rudes, le climat froid. Il a fallu tenir compte des milieux et ajouter, par exemple en hiver, aux murs d'espalier consacrés aux Pêchers, aux Abricotiers et à la Vigne, un abri en roseaux qui amortit les rigueurs de la température. La Vigne, comme le Figuier, fructifie à l'abri du vent, exposée au sud, ayant la souche et les branches couchées sous terre, pendant la mauvaise saison d'hiver. Il nous est agréable de citer, à ce sujet, les expériences intéres- santes faites au magnifique jardin fruitier du domaine de Goluchow, parfaitement agencé sous tous rapports, confié aux soins vigilants et éclairés du jardinier chef, Adam Kubaszewski. Pépinières. — Deux établissements importants de pépinières créés à Posen et à Szczepanowo par Auguste Denizot (français) et Camille Jammée (belge) alliés à des familles polonaises, ont prospéré rapidement; ils rendent service à la population, occupant un nombreux personnel d'ouvriers et approvisionnant darbres et d'arbustes fruitiers, forestiers ou d'ornement, les propriétaires et les jardiniers, sur un rayon assez étendu. Il est superflu d'ajouter que l'ordre et la méthode président aux multiplications et aux livraisons. L'administration allemande a créé des pépinières « Provinzial- Baumschulen » placées sous la direction d'un ingénieur des travaux publics, et destinées à pourvoir aux plantations routières et au jardin des maîtres d'école. Il est rare que ces diflérentes opérations ne soient pas l'objet de démonstrations publiques. Enfin, des maisons mixtes fournissent des arbres et des fleurs aux particuliers, et se chargent de leur entretien ; les affaires sont bonnes, on aime les arbres, et l'amour des fleurs se développe de jour en jour. Parcs d'étude ou de plaisance. — Si l'arboriculture fruitière a trouvé un vulgarisateur dans la personne du général Désiré Ghlapowski, ancien aide de camp de Napoléon P', l'arboriculture d'ornement s'est transformée sous l'impulsion du comte Jean Dzialynski, lors du repeuplement de sa propriété de Kornik. La veuve du comte Dzialynski et la fille du prince Adam Gzartoryski, le propriétaire du magnifique domaine de Pulawy, sur les bords de la Vistule, ont restauré le château et le parc de Goluchow d'une façon artistique et grandiose. Sur une surface de loo hectares, on trouve un verger modèle, des espaliers corrects, une vinerie sous verre, des serres aflectécs aux végétaux exotiques et aux Ananas, — et à l'air libre des collections dendrologiques, de feuillus et de Gonifères d'un haut intérêt. &QQ POLOGNE IV. — GALICIE. Au chapitre de T Autriche-Hongrie, nous avons donné, pages 167 et 160, l'état actuel des Ecoles et des Sociétés d'horticulture. Un Polonais fidèle voit avec défiance l'envahissement des popu- lations juive et allemande dans les campagnes de la Galicie ; il nous communique les notes suivantes sur les productions de cette province : Arbres fruitiers. — Le climat est suffisamment humide, mais froid ; aussi les variétés délicates de Poiriers ne réussissent pas dans plusieurs localités. Le Pommier y pousse parfaitement ; le Merisier (même sauvage) produit des arbres énormes sur un sol granitique ou calcaire. Le sol des vallées de rivières et celui de la Galicie orientale, contenant beaucoup dhumus, les Pruniers forment des plantations très importantes ; mais ce sont surtout les Quetschiers. La partie de l'Est est bien plus riche en arbres, lesquels forment de petits vergers autour de toutes les cabanes des paysans. Le sol et le climat y étant favorables, même les Duchesse d'Angoulême, les Diel et autres Poires fines atteignent leur complet développement. L'industrie horticole commence à poindre, mais elle est entravée par le grand commerce de fruits qui proviennent du Tyrol, de la Goricie, de la Hongrie, de la Bohême. Légumes. — Les légumes sont produits aux environs des grandes villes : Cracovie, Lembez, Farnon, Przemysts, Yaroslaw. Les vallées des rivières, ainsi que Czarna Nies, près Cracovie, en sont célèbres. A Bochnia, il existe une fabrique de conserves de légumes. Les bons maîtres d'écoles propagent les connaissances horticoles parmi le peuple, dont l'existence pourrait s'appuyer sur l'horticulture s'il lui avait été défendu de faire des dettes en hypothéquant ses petites propriétés, ce qui le conduit à la ruine. Parcs. — De magnifiques parcs sont à Krzeszowice, Lancut, Medyka. Il en a été créé ailleurs, surtout dans la Galicie de l'Est. Les admirables plantations (planty) de Cracovie et le parc de Stry (Strypki), à Lembez, sont aussi dignes d'être cités. Tout le pays, dans sa partie montagneuse, est extrêmement pittoresque et Ton commence à en tirer le meilleur parti. ""^x ^^0r PORTUGAL 89,627 kilomèlrcs carres. — 4j"<^o,ooo habitants. -î-^-'. I. — Action du Gouvernement. Les services officiels de l'agriculture et des forêts dépendent du Ministère des Travaux publics, du Commerce et de l'Industrie. L'action du gouvernement en faveur de l'iiorticulture se fait sentir dans l'enseignement des Ecoles nationales d'Agriculture. D'après l'importance et le rendement du vignol)le(aoo, 000 hectares produisent plus de quatre millions d'hectolitres), le ministère se préoccupe du phylloxéra qui a détruit une grande partie des vignes portugaises. Il achète des plants américains qu'il multiplie et revend à prix réduit ; il fournit de même le sulfure de carbone pour venir en aide aux vignerons. On a créé à Torres-Yedras une École de viticulture dans le même but ; c'est M. Batalha Reis qui la dirige. Pendant les années qui ont précédé la crise actuelle, le gouver- nement subventionnait un ou deux joiu'naux horticoles ; ils sont tombés avec le retrait de la subvention. Une carte agricole à l'échelle de i/5o,ooo en feuilles de 0,40 X o,5o a été commencée en 1891. Seize feuilles delà carte agricole(Alemtejo) et cinq de la carte agricolo-minérale ont déjà paru. Chaque district a un agronome officiel préposé aux fermes- modèles ou stations expérimentales, et un Conseil chargé de l'étude des questions agricoles. Les travaux concernant lagriculture sont publiés dans le Bulletin de la Direction générale d'agriculture. Ce bulletin contient aussi les rapports de l'Administration des Forêts. 668 PORTUGAL II. — Enseignement horticole. S'il n'existe pas d'écoles spéciales, l'horticulture est, toutefois, admise à l'enseignement de toutes les écoles d'agriculture. Ces écoles sont à Yizeu, à Bairrada (District d'Aveiro, commune d'Anadia) et à Torres-Vedras. A l'Institut agronomique et vétérinaire, imique école supérieure d'agriculture en Portugal, la lloriculture fait partie de la quatrième chaire. La botanique est également inscrite de droit au programme. Les jeunes gens, fils de grands propriétaires, ennemis de la routine, qui fréquentent les cours porteront à la campagne les notions de cultui*e perfectionnée qu'ils y ont reçues. Une école existait près de Cintra, à Granja ; elle a cessé de fonctionner. Nous voyons encore ce qu'on appelle des Quintas regionaes dépendant du Ministère des Travaux publics, section agriculture et commerce. Ces écoles se sont attaché des maîtres de chais bordelais, pour la fabrication du vin. Le laboratoire d'essai fonctionne sur les semences de plantes exotiques, avec champs d'expériences. Les « Quintas » plus spécialement viticoles sont dans la région qui produit le fameux vin de Porto ; les autres occupent les districts de Bragance, Goïmbre, Faro, Beja, Yizeu, Santarem, Torres-Yedras, Yilla Real. Un enseignement viticole est toujours une démonstration de l'arboriculture fruitière et de la multiplication des végétaux ligneux. Il y a chaque année, au Palais de Cristal de Porto, des expositions périodiques au moment de la floraison des Roses, des Camellias, des Chrysanthèmes, etc., provoquées par des horticulteurs. Espérons qu'un jour une société d'horticulture naîtra de ces réunions. L'actif fleuriste Loureiro a le champ ouvert pour sa réalisation. Dans ses réunions et ses publications, la Société royale et centrale de l'agriculture portugaise s'occupe des questions d'arboriculture, de viticulture et du commerce des denrées. En 1880, il s'est fondé une Société botanique dont le siège est à Coimbre, sous le nom de Sociedade Broteriana ; elle publie un bulletin trimestriel. III. — Jardins botaniques et d'amateurs. Lisbonne possède deux jardins botaniques : l'un à l'École polytechnique, fondé en 1873 par le comte de Ficalho, et créé par PORTUGAL 669 M. Jules Daveaii, notre compatriote, actuellement Je retour au Jai'din Je Montpellier : L'autre à rÉcole de Médecine, fondé en 1848 par A. Bcrnardino. En dehors de la capitale, citons le Jardin de la Faculté de médecine de Porto , et celui de l'Université de Coïmbre, maguificiuemcut situé et confié à la direction du docteur J.llenri([ucs. Les amateurs de Palmiers et d'autres plantes rares sont enchantes des collections qui s'y trouvent réunies, particulièrement au jardin de l'Ecole polytechnicpie. Les jardins du parc d'Estrella, d'Ajuda et des Necessidades où se trouve le fameux Cocotier du Chili, Jubœa spectabiUs, sont considérés par le public comme étant Jardins botaniques, mais n'en ont pas les classifications méthodiques ni l'enseignement. Il serait à désirer que le projet d'Ecole de végétaux d'ornement et de commerce, tenté dans la riche plaine d'Alemtejo, fût repris et continué avec persévérance. La population réclame la réalisation du Parc de la Liberté ; le concours international de plans et projets a été un nouveau triomphe pour les paysagistes français Henri Lusseau,Duchêne, Eugène Deny, Durand, Morel, classés en tète des concurrents par le jury. Les squares et les promenades des villes sont une distraction pour l'habitant et le voyageur, et un enseignement pour tous. Nos nationaux y rencontrent de superbes spécimens qui, en France, exigent un abri vitré. Les jardins royaux, le jardin de Lumiar et la Jonqueira, l'Eden de Cintra et de Porto, enfin toutes les villas, sont riches en végétation exotique, par exemple la fougeraie arborescente du parc Cook, abrité par la « Serra de Cintra ». IV. — Production maraîchère. La culture potagère en Portugal se borne aux travaux des jardiniers qui alimentent les marchés des grandes villes. D'abord la Pomme de terre qui se plaît dans les sables de l'Alemtcjo et fournit, en année ordinaire, trois millions d'hectolitres de tubercules. La Patate rend 12,000 kilogrammes à l'hectare, en Algarve ; la Tomate donne le double, et l'Aubergine produit plus encore. Les cultures prennent de l'extension chaque année, alimentant le commerce de l'exportation et les usines à conserves. k 670 PORTUGAL Toutes les provinces cultivent les Pastèques, le Piment, les Laitues, Choux, Choux-fleurs, Chicorées, Haricots, la Courge « Lagcnaria », le Gombo, Ketmie comestible « Hibiscus esculeutus », et les plantes condimentaires. Les feuilles de Navets sont vendues comme Epinards, sous le nom de « Nabices ». Les légumes secs représentent 5o millions d'hectolitres. Le Maïs produit près de huit millions d'hectolitres. L'archipel des Açores expédie à Londi^es plus de 3oo,ooo Ananas. L'Inde portugaise exporte les Piments, le Riz, des quantités de Haricots, de Pois, avec le Tabac, le Café, l'Arec, la Noix de Coco. Llle de Santiago approvisionne l'archipel de grandes quantités de Haricots, surtout des variétés dites Pedra et Bouge. La capitainerie de Mozambique produit l'Opium avec le Pavot, dans la proportion de 4o kilogi\ à l'hectare. V. — Production fruitière. La production fruitière oflre un certain intérêt dans les riches vallées des Algarves et de Setubal. Les Oranges et les Figues y viennent à merveille, avec d'autres espèces de fruits. Saint-Michel des Açores, célèbre par ses orangeraies, exporte une moyenne annuelle de 3oo,ooo caisses d'Oranges vers l'Angleterre. Le Portugal prodidt annuellement q5o millions d'Oranges et 35 millions de Limons. Collares et la Beïra Alta récoltent des Poires et des Pommes destinées au marché de la ville. Les Prunes, les Abricots, les Pèches, les Raisins suivent la même voie aussitôt la récolte, ou sont soumis au séchage. La Figue est un important article d'exportation. Le Coing est l'objet de préparations économiques et industrielles. La région montagneuse plus accidentée, moins brûlante, fournit des fruits secs, robustes aux voyages ; par exemple 270,000 hectolitres de Châtaignes, 28,000 de Noix, 21,000 d'Amandes. L'Olivier rend 25o,ooo hectolitres d'huile. En i863, la « Banco National Ultramarino » a consacré des sommes considérables aux plantations de Caféiers, de Cacaoyers, de Cinchonas, principalement à Saint-Thomas, à Angola, possessions de la côte occidentale d'Afrique. En même temps, cette Banque coloniale portu- gaise organisait un service de bateaux à vapeur facilitant le débouché des produits. PORTUGAL 671 Dans le groupe du Cap-Vert, Santo-Antiio s'adonne au Quinquina, à rOrscille; Fogo, au Café; Santiago, àrindigo, au Manioc, au llicin (plus de G, 000 tonnes), aux extraits de Canne à sucre. VI. — Floriculture. Le soleil, les abris naturels et le voisinage de l'Océan sont les protecteurs de la végétation qui pourrait prendre un caractère plus exotique, si l'habitant savait ne pas se contenter de l'Olivier, de l'Amandier, du Caroubier, du Chène-Licge, des Pins et Sapins, arbres tort utiles, mais insuffisamment décoratifs. Ils constituent la base des 320,000 hectares du domaine forestier qui couvre les dunes alluvion- naires, et les crêtes ou les flancs des montagnes. Il y a cependant quelques jolis résultats dans les parcs publics ou d'amateurs des principales provinces. L'aspect élégant ou vigoureux des Palmiers, des Bambous, des Cycas, des Ficus, des Eucalyptus, des élégants Casuarinas ; les bractées colorées du Bougainvillea ; le port rigide de l'Araucaria ; le beau feuillage du Stcrculia, du Musa, de l'Agave ; et les inflorescences de l'Hortensia, du Datura, des Salvias, de l'Erythrine, des Clianthus, des Fuchsias, du Camellia : les guirlandes de Bignone, de Cobœa, de Hoya ; et les Cactus émergeant leurs côtes aiguillonnées des tapis cristallins du Meserabryanthemum. Il faudrait quelques expositions publicpies qui entraîneraient les amateurs vers la possession et l'entretien de ces richesses végétales. Quant aux fleurs en magasin, le marchand vend des bouquets à la main ; le fleuriste se borne aux bonnes plantes décoratives. Plantes et fleurs révèlent un goût éclairé chez le cultivateur, ce qui est d'un bon augure pour l'avenir de la floriculture portugaise. VII. — Commerce et production de végétaux. Le Portugal importe chaque année un nombre assez considérable de Rosiers, d'arbres fruitiers, d'arbustes d'ornement et de jeunes plants provenant surtout de pépinières françaises ou belges. Les achats de graines se font en France et en Allemagne. L'Espagne fournit des primeurs aux marchés de consommation. L'archipel adjacent, bénéficiant des brises marines et d'un sol 672 PORTUGAL volcanique, a des vignobles renommés qui approvisionnent l'indus- trie du passerillage des Raisins, surtout avec les plants de Muscat et de Malvoisie ; puis des Oranges, des Citrons, des Figues, des Grenades, des Raquettes, des Dattes et des Pastèques. Madère vit sur sa réputation de vins et de Raisins, La région viticole du Douro, phylloxérée, a repris la culture du Tabac. Il y a quelques pépinières à Porto et aux environs de Lisbonne, à Caneças notamment, fournissant en quantité des Orangers et des arbres fruitiers jeunes ou formés ; on y reconnaît la main de pépinié- ristes qui ont étudié cette cultiu^e en France et en Relgique. A Porto, se trouve un établissement commercial mixte possédant plusieurs succursales ; c'est la Compagnie ro)'ale hoT'ticole et agri- cole Portugaise : son directeur est M. Marques-Loureiro, un des principaux horticulteurs du pays : la succursale de Lisbonne a pour directeui' M. Ferreira da Silva, professeur à l'Institut agronomique et vétérinaire. La composition et l'ameublement en végétaux, des parcs royaux ou municipaux et des jardins d'études se sont cependant adressés aux horticulteurs français pour l'approvisionnement de leurs collections arborescentes et arbustives, d'utilité ou d'ornement. VIII. — Ouvrages horticoles. Les principaux ouvrages traitant de l'horticulture sont : Le Traité d' Horticulture de M. Gasimiro Barbosa, et aussi la collection du Journal d'horticulture pratique dont la publication s'est arrêtée en décembre 1892. Un autre lui a succédé depuis 1893, sous le nom de Jornal de Agricultura e Horticultura pratica, avec la direction de MM. Eduardo Scqueira et Astier de Yillate. Citons encore : Le cours de Sylviculture, par Antonio-Xavier Pereira Coutinho, professeur à l'Institut agronomique de Lisbonne. Les Instructions pratiques pour les cultures coloniales, par Julio-A. Henriques, directeur du Jardin botanique de Goïmbre. Plusieurs ouvrages de Sylviculture dus à Carlos-Alberto de Souza Pimentel, d'autres par M. Paulo de Moraès, et quelques-uns se rapportant à des observations locales. Les Journaux agricoles traitent de questions sylvicoles, viticoles, culturales et commerciales. 'y^;^ ROUMANIE 121,000 kilomètres carres. — 5, 100,000 habitants. I. — Enseignement horticole. Si la Roumanie ne possède pas d'école d'horticulture proprement dite, le gouvernement n'a pas moins fait inscrire l'art des jardins au programme de l'École centrale d'agriculture de Herestren, près Bucarest, par les conférences et les cliamps d'expériences. Les travaux pratiques sont affectés aux manipulations du sol ; à la culture maraîchère ; à l'arboriculture fruitière, comprenant la récolte et la conservation des fruits en serre et sous châssis ; aux plantations de vergers et de parcs d'ornement ; à la pépinière, semis, bouturage, greffage ; à l'entomologie, aux excursions, etc. Cet établissement offre d'ailleurs tous les éléments de l'instruction horticole : parc, jardin botanique, potager, serre, Asperges, Fraisiers. Une pépinière d'un hectare, un champ de vigne dépareille étendue et le jardin fruitier sont installés à Jassy, ainsi qu'une plantation de mûriers, mise à la disposition des éleveurs. Le Jardin botanique de Bucarest est établi depuis trois ans. Un Jardin fruitier modèle, de 6 hectares, créé à Pétrasa et un autre plus modeste, à Istritza ont été organisés par M. Auguste Ville, élève de notre Ecole nationale de Versailles ; une Pépinière destinée à la distribution gratuite d'arbres fruitiers s'y trouve annexée. Ailleurs, l'horticulture et la viticulture sont démontrées : I" Aux Écoles pratiques d'agriculture, par le professeur de théorie ou de pratique agricole ; 2° Aux Ecoles normales, tout spécialement la culture des arbres fruitiers, par le professeiir d'agriculture et de sciences naturelles ; 3° Dans les Ecoles secondaires et les Gymnases d'enseignement. La Société horticole et viticole, siégeant à Bucarest, depuis 1890, composée de 100 membres et présidée par un brillant conférencier de l'Ecole centrale de Herestren, a de fréquentes 43 674 ROUMANIE réunions consacrées à la discussion des intérêts de l'horticulture, aux rapports des visites, aux concerts et aux conférences. La Presse horticole est représentée par : 1° Le iouviml Aiiiiciil agrienlturilui, par M. Andi'onescu, chef de division au ministère de l'Agriculture et de l'Industrie ; 2° La Gazeta Saténiihii; revue pour tous, par M. C. G. Datculescu. II. — Productions horticoles. L'agriculture roumaine se répartit sur trois régions : 1° La plaine, consacrée aux pâturages et à la grande culture ; 2° La montagne, couverte de forêts ; 3° Les coteaux, recelant vergers et vignoble. Les plantations fruitières et les potagers s'installent encore sur les accrues et les sables du Danube ; sinon, l'Etat les fait boiser. Les légumes populaires sont les Choux-raves, Navets, Ognons, Concombres, Pastèques, Tomates, Pois, Lentilles, Radis, Ail, Aubergines, Piment et Ketmie Gombo dite « Corne greccjue ». La Pomme de terre est dirigée vers le marché ou la distillerie. Presque tous nos fruits viennent en Roumanie : Pommes, Poires, Cerises, Pêches, Abricots, Noix, Noisettes, Raisins, Groseilles. Des villages entiers disparaissent au milieu des vergers. Le Prunier est l'essence dominante. Les chemins et les friches en sont boisés. La tradition légendaire, encourageant une plantation de Pruniers lors des cérémonies de famille, a beaucoup contribué à cette fructueuse situation. Dans une année, la Roumanie produit 1,200,000 hectolitres d'eau-de- vie de Prunes « Asonica», liqueur de prédilection dans les campagnes. On compte 2,000 distilleries de Prunes et de marcs de Raisins. La confiture de fruits est une excellente opération dans les ménages. Les districts dans la montagne récoltent une grande quantité de Noix et les transforment en huile. Sous bois, les gens peu aisés vont récolter les Noisettes, Merises, Nèfles sauvages. Cormes, Cornouilles, Framboises, Ronces et Cassis, pour leur nourriture ou la vente en ville. En somme, la Roumanie exporte des fruits pour une valeur qui dépasse 12 millions de francs ; et le vignoble, occupant 182,000 hec- tares, produit 10 millions d'hectolitres de vin. L'importance des forêts classe la Roumanie au septième rang forestier de l'Europe. ^^^^^ RUSSIE 32,434,392 kilomètres carres. — 126,347,000 liabilanls. L — Action de l'État. L'empire russe, avec son ininiense territoire, forcément agricole et forestier, a manifeste sa ferme volonté d'entrer dans une période d'action, de réformes et de progrès, par la création d'un Ministère de l'Agriculture. En 1893, M. Alexis YermolofT fut chargé d'en préparer l'organi- sation en adjoignant des attributions nouvelles au Ministère des Domaines, dont il était titulaire. Sanctionné par le Conseil de l'Empire, approuvé par le Tzar, le projet a été mis en vigueur. Désormais, la Russie possède un Ministère des Domaines et de l'Agriculture, ayant sept Comités et cinq Départements : le Conseil du Ministre, la Chancellerie du Ministre, le Conseil agricole, le Comité scientifique, le Conseil administratif des mines, le Comité scientifique des mines, le Comité spécial des forêts ; les départements de l'Agriculture, des améliorations agricoles, de l'économie et de la statistique rurale, des domaines fonciers de l'État, des forêts et des mines. L'horticulture et la viticulture ont leurs bureaux et leur personnel attitré. Cet important ministère a été confié au savant agronome Alexis YermolofT, ancien élève de l'Institut agronomique de Saint- Pétersbourg ; ses travaux pratiques ou littéraires, les études qu'il publia à la suite de ses voyages d'observations, sa participation aux Congrès internationaux d'agriculture de Paris, de Vienne et de La Haye, sont bien connus et appréciés du monde agricole. GjO RUSSIE Le Gouvcrnciucnt encourage le développcnicat des Sociétés d'horticulture. Il crée et subventionne des établissements où l'on enseigne la théorie et la pratique des jardins, des vergers et des potagers, du vignoble, des forets, où l'on démontre les sciences auxiliaires de l'Agriculture. Aux frais de la Couronne sont entretenus des jardins botaniques et quelques pépinières expérimentales. La publication d'ouvrages et de journaux horticoles est placée sous sa protection et soumise à son visa. II. — Écoles d'horticulture. Pour faciliter les recherches, nous classerons les Ecoles d'horticul- tui'e par régions : Ouest, Nord-Ouest, Centre, Est, Midi. D'abord les Écoles spéciales d'horticulture, puis les Établissements mixtes, où l'enseignement forestier, arboricole, etc., se rattache à notre sujet. Kégiouis de l'Ouest et du Xord-Ouest. A. — Enseignement horticole. PÉTROWiTSCHY ; gouvernement de Minsk. — École pomologique et de culture du Houblon, avec pépinières ; propriété de 5oo hectares, non compris les forets. Fondée pour douze ans, par M. Myschenkoff, directeur, elle reçoit un subside annuel de 7,000 francs de l'Etat. Varsovie. — École d'horticulture annexée au Jardin pomologique. Varsovie. — Université ; cours de botanique et de physiologie végétale. CzENSTOKOWA ; gouverncmcnt de Pétrokow. — Ecole d'horticulture et d'arboriculture. Subside de l'Etat : 5, 000 francs. Directeur : M. HafTerberg. Tzarsko-Slawianskaja ; gouvernement de Saint-Pétersbourg. — École d'arboriculture fruitière et de culture maraîchère, fondée par la Société impériale d'horticulture de Saint- Pétersbourg. Subside annuel : 9,000 francs, pendant vingt ans. Directeur : M. Witter. B. — Enseignement mixte. Saixt-Pétersbourg. — Institut de Sylviculture, 1880. Directeur : M. Schafranoff. TosxA ; gouvernement de Saint-Pétersbourg. — Ecole de sylviculture de Lisinsk. Directeur : M. Kravtschinsky. RUSSIE 677 Nouvelle Alexandrie. — Institut d'agriculture et de sylviculture. Directeur: M. Dokoutschaed", 1893. Riga. — École polytechnique (enseignement supérieur), 1861. Gorki ; gouvernement de Mogilew. — Ecole secondaire d'horti- culture, 1840. Kologrive ; gouvernement de Kostroma. — Ecole secondaire d'horticulture. Des cours d'horticulture, de viticulture, de sylviculture et de culture maraîchère sont organisés dans les Ecoles normales d'instituteurs, par exemple à Tscherepovetz, gouvernement de Novgorod, à Bischkine, à Novogeorgievsk, Achaltzik, et un cours de sylviculture à Kostroma et à Vologodek. Chaque été, pendant six semaines environ, des cours théoriques et pratiques d'arboriculture fruitière sont ouverts à la ville et dans les fermes rurales pour les instituteurs des écoles primaires. Région <1ii Centre. Moscou. — Académie d'agriculture de Petrovskoé-Rasoumovskoé, i8G5. Cours de botanique et de physiologie végétale. Directeur: M. Ratschinsky. Moscou. — École spéciale d'horticulture et de culture maraîchère. Moscou. — Institut de l'industrie rurale, 1894. Moscou. — École secondaire d'horticulture. Moscou. — École secondaire d'agriculture, patronnée par la Société d'agi'iculture de Moscou. BouRAsciiovo ; gouvernement de Tver. — Elcole d'horticulture, de culture potagère et d'apiculture, avec pépinières. Curateur : M. lourlow. Stoudenetz ; près de Moscou. — Ecole d'horticulture du Domaine des Institutions de l'impératrice Marie. Kiev. — Université. — Botanique et physiologie végétale, Dergatschew. — École d'horticulture, de culture maraîchère et de culture du Houblon. LicnvixE ; gouvernement de Kalouga. — École de sylviculture. Odoevsk ; gouvernement de Toula. — École de sylviculture. PoGoxNO-LociNO ; gouvernement de Moscou. — École de sylviculture. Romanovsk; gouvernement de Tambov. — École de sylviculture. KiiRÉNOwsK ; gouvernement de Yoronèje. — École de sylviculture. Un cours de sylviculture est institué dans les Écoles de Nijni- Novgorod, d'Orel, diaroslav. Des leçons d'arboriculture, de culture maraîchèx'e et d'apiculture sont données dans les écoles normales de ; 678 RUSSIE Alferoff; gouvernement de Smolensk(Coiu's théoriques et pratiques). RiRJATSCii ; gouvernement de Vladimir. — NovixsK ; gouvernement de laroslav. — NovoTORGS ; gouvernement de Tver. — PoLivAXOVo ; gouvernement de Moseou, 1874- — Régiou de l'£st. Kazan. — École secondaire d'agriculture. Mariïnsk : gouvernement de Saratov. — Ecole secondaire d'agri- culture. Pexza. — École d'horticulture, 1882. Tengoutixe ; gouvernement d'Astrakhan. — Ecole forestière. Des cours de sylviculture se tiennent dans les circonscriptions de Kazan, d'Oufa, de Penza, de Yiatka. Région du 7Iidi. Dergatsch ; gouvernement de Kharkov. — École d'horticulture, de culture maraîchère et de culture du Houblon. Iékaterixoslav. — École d'horticulture, de culture maraîchère et d'apiculture. Curateur : M. Andereg. KiscHiNEW ; Bessarabie. — École d'horticulture, avec pépinières, 1842. Directeur: M. Yincentini. NiKiTA ; Crimée. — École supérieure d'horticulture et de viticulture. Odessa ; gouvernement de Kherson. — École d'horticulture et de culture maraîchère, avec pépinières. Curateur : M. Liginc. SiMBiRSK. — École d'horticulture et de viticulture. Pourkar, près dAckermann. — École de sylviculture. TscuERKASSK ; gouvememcnt de Kiev. — École forestière. Veliko-Axadolsk ; gouvernement de lékaterinoslav. — École forestière. Kherson. — École secondaire d'agriculture. OuMANE ; gouvernement de Kiev. — École secondaire d'agriculture et d'horticulture. A'osDViJENSK, près Gloukhov ; gouvernement de Tchernigov. — École primaire d'agriculture pour jeunes filles ; 1894. Kharkov. — École primaire d'horticulture. SiMFÉROPOL ; Crimée. — École primaire d'horticulture. BiscHKiXE ; gouvernement de Kharkov. — Cours d'horticulture et de culture maraîchère. NovoGEORGiEvsK ; gouvcmcment de Kherson. Strelxiki. — Champ d'expériences. Tchernigov (circonscription de). — Cours de sylviculture. RUSSIE 679 Caucase. AciiALzicii ; gouvernement de Tiflis. — Kcole forestière. Cours d'horticulture et de culture maraîchère à l'École primaire. KouTAiss. — École d'horticulture. Maudack ; gouverncmeut de Bakou. — École d'horticulture. Tiflis. — Ecole d'horticulture de la Société impériale d'horticulture du Caucase, avec pépinières. Curateur : M. Guéewski. Possessions asiatiques russes. ViERNOK ; région de Séniiretschinsk. — Ecole d'horticulture. Des cours de sylviculture sont organisés dans les circonscriptions forestières des gouvernements de Tobolsk et de Tomsk, en Sibérie, et dans la région de Séniipalatinsk, formée de trois circonscriptions : Sémipalatinsk, Pavlodar, Karvaralinsk. III. — Sociétés d'horticulture. L'horticulture est traitée d'une façon spéciale par les Associations horticoles proprement dites ; elle entre aussi, incidemment, dans le programme des nombreuses Sociétés agricoles, sylvicoles, viticoles, etc. Nous les classons par régions ; Ouest, Nord-Ouest, Centre, Est, Midi. La plus importante est la Société impériale russe d'horticul- ture et de pomologie, fondée le aS juin i858. Son siège est à Saint-Pétersbourg, mais elle possède des sections dispersées sur tout le territoire de la Russie. Régious de l'Ouest et du Xord-Ouest. Saixt-Pétersbourg. — Société impériale d'horticulture, fondée en i858. Saint-Pétersbourg. — Société de sylviculture, 1871. Saixt-Pétersbourg. — Société darboricullure fruitière, 1891. Grand-Duc Nicolas, président d'honneur ; elle a, comme organe, le journal Y Arboriculture fruitière . Saint-Pktersbourg. — Société des amateurs de plantes d'appartement. Cronstadt. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint-Pétersbourg. Hapsal. — Société pour l'amélioi'ation de l'horticulture, 1891. KovNO. — Société d'horticulture, 1879. 68o RUSSIE Minsk. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint- Pétersbourg. Novgorod. — Société de sylviculture, 1878. Pskov. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint- Pétersbourg. Revel. — Société d'horticulture, 1878. Riga. — Société d'horticultiire, 1876. Starorusky. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint-Pétersbourg. Varsovie. — Société dhorticulture, 1884. Varsovie. — Société d'horticulture et d'apiculture, 1892. Veliki-Ll'ki. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint-Pétersbourg. ViTEBSK. — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint- Pétersbom'g. Région cla Centre. Moscou. — Société d'amateurs de l'horticulture, i835. Moscou. — Société impériale russe d'acclimatation des animaux et des plantes, 1864. Moscou. — Section de la Société de sylviculture de Saint-Pétersbourg. Moscou. — Société de sylviculture, i83o. — Président : M. Toursky. Iaroslav. — Section de la Société impériale d'horticulture. Smolexsk. — Section de la Société impériale dhorticulture. Région de PJEsit. Orenbourg. — Section de la Société impériale d'horticulture. Ouralsk. — Société d'horticulture. Saratov. — Société d'horticulture. ToMSK. — Société d'horticulture, 1892. Région du 7Iidi. Sections de la Société impériale d'horticulture à : Ackerman. — Marioupol ; Nicolaiev, 1881 ; Iékaterinoslav, 1889 ; Odessa, i883 ; Kiiarkov, 1877 ; SiMFÉROPOL, i883 ; Kiev, 1888; Tiiéooosie, 1881. Astrakhan. — Société d'horticulture, 1893. Bessarabie. — Société des propriétaires des jardins et des vignobles, 1892. Ialta ; Grimée. — Société d'horticulture et de viticulture. Kiev. — Société d'horticulture, 1872, RUSSIE C8i Cauca.sc. TiFLis. — Société impériale d'agriculture du Caucase. Poi^sessious asiîatiquest. Tasciikent (Asie centrale ; province de Syr-Daria). — Section de la Société impériale d'horticulture de Saint-Pétersbourg. ToMSK (Sibérie occidentale). — Société d'horticulture, 1892. Les Sociétés agissent d'abord par une solidarité entre les adhérents, par les réunions, les concours, les publications et la distribution de semences, plants et arbres. IV. — Production maraîchère. L'abolition du servage entraîna d'abord quelque perturbation dans la production des légumes et des fruits ; les grands domaines manquèrent de bras, et la plupart d'entre eux n'eurent plus, comme autrefois, un excédant de production à mettre en vente. Cependant, quelques grands seigneurs des plus riches purent conserver leur personnel et leurs cultures ; en même temps, des paysans laborieux et avisés s'adonnaient au jardinage auprès des villes et dans les gros villages, là où cette production avait déjà un débouché pendant la période de servitude. La construction de lignes de chemins de fer ne tarda pas à faciliter le débouché des denrées et à exciter la production. En général, la culture potagère est pratiquée par les femmes, à part les gros travaux, réservés à l'homme. Le but principal du paysan qui s'y livre est de munir son ménage des provisions de légumes qui lui sont nécessaires pendant la période du carême et des jeûnes qu'il observe religieusement. Au Centre et au Nord de la Russie, le potager, attenant presque toujours à l'habitation, sullit à peine aux besoins de la famille ; le prix des bonnes semences devient souvent un obstacle à la hausse du rendement et à l'extension du jardin. Les Choux, Betteraves, Raifort, Choux-raves, Carottes, Navets, Concombres, Melons, Ognons et Pois se rencontrent presque partout. L'Asperge, l'Ail, le Cumin, le Fenouil, les Fèves, le Mais, le Potiron, la Tomate sont également cultivés, mais en quantité moins importante. La Pomme de terre est, de préférence, élevée en plein champ, de môme que les Pois et les Navets, 683 RUSSIE Les plantes à salade, les Radis, le Céleri, le Persil constituent siu'tout l'apanage du potager de ville ou de château. Plus on s'avance vers le sud, plus s'accroît l'importance des exploitations maraîchères, et aussi plus on rencontre de Melons, de Pastèques, de Piments et d'espèces de choix. La région du Melon, de la Pastèque et du Concombre commence au gouvernement de Podolie,vers Kamenetz-Podolsk, s'étend à Kiev, Koursk, Tambov, Penza, Samara, jusqu'au nord du gouvernement d'Orenbourg, l'été étant plus chaud dans l'Est de l'empire que dans l'Ouest. Dans ces contrées, les « bakhchi » ou champs de Melons se rencontrent en pleine campagne ; cette culture, qui n'exige ni engrais ni eau, alterne chaque année avec une emblave de céréales. Un hectare produit de 3,ooo à 8,000 Melons d'eau ou Pastèques, d'une valeur de 5 à 25 francs le cent ; les autres sortes de Melons, les Citrouilles et les Potirons sont d'un prix moins élevé. Cette abondance de Cucurbitacées s'accentue dans les gouverne- ments de Saratov, de Samara, d'Astrakhan, d'Orenbourg, de Voronèje et sur les rives du Don, qui envoient, dans les deux capitales, plus de 600,000 Melons d'eau par an. Ces légumes-fruits populaires constituent, avec le Concombre salé, la choucroute, le pain et le poisson, le principal aliment de toutes les classes russes, pendant les chaleurs de l'été. Cependant les récoltes sont d'une importance telle que l'expédition de ces trois genres vers les grandes villes du nord représente encore un chiffre considérable. Sur le Volga, le village de Bikow est doté d'un embarcadère spécialement affecté aux convois de Pastèques ou Melons d'eau, dits d'Astrakhan. Le pays d'Astralihan fournit toute la région transcaspienne de Choux, d'Ognons, de Pommes de terre, de Carottes, de Piments, de Tomates, de Concombres pour des centaines de mille francs. Ses Pastèques et ses Melons restent classés parmi les meilleurs. Ces produits, conservés à l'eau salée ou au vinaigre, seront envoyés au Caucase, via Tiflis. On sait que les semences de Cucurbitacées et de Soleils ou Tournesols deviennent une friandise chez les classes peu aisées. Le berceau de la culture maraîchère serait attribué au gouver- nement de laroslav ; cette production constitue, d'ailleurs, son principal bénéfice. La renommée des jardiniers de laroslav s'étend dans toute la Russie centrale, jusqu'à Saint-Pétersbourg. Combien ils expédient de chargements de Cliicorées, de petits Pois, et même de semences légumières ! nussiE 683 Plus d'un village a sa spécialité, et le cultivateur observe scrupu- leusement la tradition de ses ancêtres. Le district de Rostov, par exemple, outre la culture des légumes, s'adonne à la production de plantes médicinales et aromatiques. Depuis longtemps, la ville de Galitch, située sur le lac do ce nom, cultive les Concombres d'une façon qui mérite d'être signalée. Au printemps, après les hautes eaux, on cnl'once des pieux dans l'eau, assez loin du rivage et on les relie par des solives et un lacis de branches de Sapin, jusqu'au niveau de l'eau, soit sur une profondeur de i'" 5o. L'intervalle est aussitôt rempli de terre noire, de gazons, de curage du lac et du compost « lyva » provenant de la décomposition des herbages lacustres, Des plates bandes sont dressées et l'on y sème de dix-huit à vingt-cinq graines de Concombres. Dès que la jeune plante a atteint o"' 04, on la couvre de « lyva » jusqu'aux feuilles et on l'arrose fréquemment. La récolte est prompte et généreuse ; habituellement, l'opération se renouvelle chacjue année. Les villes de Mourom et de Viazniki, du gouvernement de Vladimir et la ville de Krasnoslobodsk, gouvernement de Penza, ont la vogue pour la vente de Concondjres. Leurs semences, réputées dans toute la Russie et en Allemagne, maintiennent l'espèce pure de race. Vers l'Est, le jardinage s'est développé principalement dans le gouvernement de Saratov, qui produit surtout des Tomates, des Choux, des Pommes de terre hàtiv.es et des Navets; et dans le gou- vernement de Simbirsk, où plus de 7,000 hectares sont affectés à la culture maraîchère et à la production des graines potagères. Depuis un temps immémorial, le village de Bezsonowo, dans le Nord de la Terre-Noire ou Tchernozjom, se consacre à la production de Pommes de terre, de Choux, de Carottes, d'Ognons. Ceux-ci, après la récolte, ornent la façade des maisons ou occupent tout un étage à l'intérieur. tandis que les autres légumes hivernent au cellier; la culture de l'Ognon couvre 600 hectares, chaque année. Les légumes, particulièrement les Ognons, sont cultivés pour la vente, aux bords du Dnieper, dans le district de Simféropol, et sur plusieurs points des gouvernements de Kharkov et de Voronèje. Plus au Sud-Ouest, la maraicherie se concentre auprès des villes, comme Odessa, Nikolaïev, Kherson, et encore la consommation a-t-cUe recours aux arrivages de Constantinoplc ! Dans ces parages, la population indigène se nourrit de Maïs, de Melons, Pastèques, Courges, Tomates, Piments, Aubergines, etc., cultivés sur place. Elle se soucie peu des autres légumes, ou les achète au bazar. 684 RUSSIE Les maraîchers sont en pai^tie des Grand-russiens, des Moldaves, des Allemands, des Bulgares. Ces derniers ont importé quelques espèces et variétés, jusqu'alors inconnues au pays, et amélioré les procédés de culture. Toutefois, il faut dire que les Allemands et les Bulgares ne trouvant pas toujours écho à leurs conseils, se sont groupés en colonies de cultm'c potagère, poui' l'approvisionnement des marchés et des usines de séchage. La Bessarabie est sillonnée au printemps par des familles bulgares qui viennent louer un terrain bien conditionné, à proximité d'un cours d'eau ou d'un étang, y installent une noria et font pousser des légumes, sans engrais ni amendements. La place d'honneur appartient aux divers Choux, Choux-fleurs, Aubergines, Tomates, Citrouilles blanches et aux Piments, dont il est fait aussi une grande consommation. Le débit en est assm'é à la ville et dans les bourgades voisines, sinon les paniers d'emballage prennent la route de Kichinew et d'Odessa. La saison finie, on retourne au pays, vivre tout l'hiver sur le gain des cinq mois d'été, ou l'on se fait bûcheron, pour recom- mencer l'année suivante, à l'arrivée des hirondelles. Si ces jardiniers ne reviennent pas sur les mêmes emplacements, ils choisissent un terrain ferme, reposé, de facile irrigation et loué dès l'automne précédent. Des familles semblables sont fournies par les gouvernements de Tchernigov, Koursk, Tambov, Samara, etc. Il est impossible, on le comprend, à de pareils nomades d'entreprendre une culture à longue échéance : Asperge, Artichaut, Fraisier, Scorsonère et Salsifis, etc. Le développement de la culture potagère s'accentue donc dans la plaine, à la portée des irrigations. Sous ce rapport, la terre des Cosaques du Don est plus avancée en maraîcherie qu'en arboriculture. Dans les régions centrales, le jardinage, exercé par la population locale , prend un certain développement entre les mains de cultivateurs qui viennent de Borovsk, gouvernement de Kalouga, et qui sont réputés pour leur habileté culturale. Ils s'installent à proximité de cours d'eau où les entreprises potagères doivent prospérer, et n'hésitent pas à empiéter sur les steppes. Les légumes robustes, Pommes de terre, Haricots, Pois, Fèves, Lentilles, Ognons, Melons, Concombres, Citrouilles, Rutabagas, Betteraves, etc., sont expédiés dans les trains de marchandises, en bateaux -plats, ou sur charrettes conduites par des paysans tatars. Sur un rayon de dix kilomètres, non compris les villas, la banlieue de Saint-Pétersbourg a des potagers considérables cultivés avec art. RUSSIE 085 Le sol, assez gras, repose sur des couclies Je tourbe ou d'argile ; les gros labours se font avant lliiver; au printemps, la terre est elliitée. Des rigoles de drainage à ciel ouvert assainissent le terrain et en facilitent l'arrosage. Les grandes cultures de légumes, confiées aux paysans de Rostov et d'Hechad, ont été counnencécs par leurs ancêtres, envoyés par Pierre-le-Grand étudier les méthodes d'exploitation des jardiniers flamands. Riga s'est entouré de jardins fertiles. Le sol. pioché en hiver, semé au printemps, fournit sa récolte à l'air libre ou sous verre. Le Haricot-beurre s'y trouve vulgarisé, ainsi que le Cerfeuil bulbeux, le petit Ognon blanc, les petits Navets blancs, le Céleri- Rave, les Concombres et l'Oseille. Koursk est un centre de production maraîchère et d'exportation de légumes frais ou de conserve. Le seul village de Strigonnovo produit quatre millions de kilogrammes d'Ognons et d'Ails, qui sont vendus en Russie, en Turquie ou en Perse. On expédie le Concombre à l'état frais, ou conservé au sel. De même qu'à Moscou, à Nijni-Novgorod, à Revel, les espèces sont mieux variées ; l'on y rencontre les légumes d'amateur, et un plus grand nombre de bâches, de châssis et de cloches. En général, semées du i5 au 20 mai, la levée des graines se fait en quatre ou cinq jours. En moins de trois mois, on a récolté Navets, Radis, Betteraves, Choux, Laitues, Epinards, Concombres. Les légumes racines hivernent dans les silos et se trouvent dispo- nibles au fur et à mesure des besoins. Les Choux-rouges et les Choux-navets accaparent la grande culture. Au moment de la récolte, les espèces et variétés à choucroute sont imniédiatemont transformées et enfutaillées. L'Ukraine et la Podolie, après un moment de stagnation où le paysan cultivait les légumes pour lui-même, commencent à employer les abris vitrés, même pour des espèces vulgaires : Betteraves, Choux, Pommes de Terre, Radis, Melons, Pastèques, Polirons, Piments, Céleris, Poireaux, Haricots verts, Petits Pois, Salades, Asperges, tant recherchées par la bourgeoisie. De la mer Noire ou de la Caspienne, s'arrêtant au 53 ' de latitude, les Melons et les Pastèques débordent et sont d'un bon rapport. Les terres reposées leur conviennent ; un labour d'automne est la première façon donnée au sol ; le semis se fait en lignes, après l'hiver. On plante ensuite les Concombres et l'on sème les Soleils. La récolte sera abondante, et s'écoulera chez le négociant ou le consommateur jusqu'au mois de novembre. GS6 RUSSIE Après les Concombres, vient l'Ail ; on sème à Tautomne pour récolter les bulbes en juillet, puis on les fait sécher et on les enfume. La location d'un sol ainsi utilisé atteint un taux plus élevé que s'il s'agissait d'une terre à blé. Avec les frais de culture, l'hectare revient de 920 à 240 francs. Les frais de main-d'œuvre étant presque nuls, le bénéfice ne descend guère au-dessous de 80 à 100 %, ce qui assurerait aux familles exploitantes un revenu de mille francs environ, lorsqu'elles opèrent sur une moyenne de six à huit hectares. L'année suivante, le sol recevra des Concombres, des Pommes de terre jaunes ou du Blé de printemps, mais alors le prix de location baisse de moitié, condition stipulée au bail biennal. Après avoir travaillé tous les sols en friche ou en jachère, le praticien prévoit pour les générations futures l'emploi d'engrais, tout en redoutant un affaiblissement dans le « Sucré » du Concombre. On estime la valeur totale de cette Cucurbitacée à la somme produite par tous les autres légumes et les fruits réunis de la Russie centrale et méridionale. Champignons. — Le Champignon frais ou conservé, séché ou salé est l'objet d'un grand commerce ; il entre pour une large part dans la consommation, seul ou à titre de condiment. Ne fournit-il pas le plat national du carême russe ? L'Agaric blanc, cultivé en souterrain, souvent sur des tablettes ou meules, est le plus recherché. Les Mousserons, les Oronges, les Bolets comestibles sont recueillis par des paysans, dans le centre ou le nord de la Russie, au milieu de ses bois et forêts. Primeurs. — La culture forcée à l'aide du châssis, de la bâche ou de la serre-verger, sous l'influence du goût rafDné de la population aisée ou cosmopolite, agrandit ses moyens d'action et progresse d'une façon rapide. Les Choux, les Concombres, les Melons, les Pommes de terre, les Haricots verts, les Betteraves, les Carottes, les Radis, les Salades, les Tomates, les Pois récoltés sous verre trouvent amateur à toute époque de l'année. L'art du primeuriste a atteint son plus haut degré de perfection dans les forceries installées par l'aristocratie russe, qui ne calcule pas les prix de revient, ou par les priracuristes de profession qui n'ont pas hésité à faire de grands sacrifices, pour produire au cœur de l'hiver les légumes les plus rares et les fruits les plus précieux. Les deux capitales sont les points de centre de ce travail basé sur des calculs de température et de soins continuels pendant la morte-saison. RUSSIE 687 Grâce à leur fraîcheur, les primeurs ainsi obtenues luttent avec les produits récoltés sous les chauds rayons de lExtrèmc-sud, où ils sont abrités par les montagnes élevées du Caucase. On a constaté que la majorité des artistes en primeurs avaient étudié leur profession en travaillant dans les établissements similaires de l'Europe occidentale. V. — Production fruitière. En Russie, les arbres fruitiers, généralement cultivés sous une forme peu élevée, sont abandonnés à peu près à eux-mêmes. Les vergers, parfois établis sur le territoire de forêts, se compo- sent en majeure partie de Pommiers et de Poiriers sauvages qui reçoivent la greffe des meilleures variétés appropriées à la contrée. Ces vergers, appelés « Levada », présentent un aspect étrange, par suite du mélange des arbres fruitiers avec d'autres essences forestières. Dans les steppes situées sm* les plateaux, les levadas sont formés de Cerisiers sauvages. Ajoutons que l'Administration des Forets a fait récemment quelcpies essais de boisement dans des landes incultes, en employant des arbres û'ui tiers. Quant aux vergers constitués de toutes pièces, ils se composent des lignes d'arbres régulières, les intervalles étant occupés par des céréales ou des légumes ; ou bien ils sont constitués par petits groupes de trois arbres élevés en buisson et se prêtant un mutuel appui contre les intempéries. La rigueur du climat des régions septentrionales ou orientales « use » rapidement les arbres fruitiers, et ceux-ci ne produisent abondamment que pendant quelques années ; aussi, un verger doit être renouvelé au bout de vingt à trente ans. Les arbres y seront plantés à des distances très rapprochées. Seul, le Pommier y est cultivé ; on le rencontre autour du lac Ladoga, gouvernement de Viborg, où l'on estime surtout la Pomme Titovka, et dans les gouvernements d'Olonetz et de Yiatka. Les contrées boréales utilisent pour les préparations ménagères les fruits de l'Epine-vinette, de la Canneberge et des Myrtilles. On récolte de môme, sous bois ou dans les friches, les baies de Ronces sauvages, Rubus Chamœmorus, Rubus arcticus, les véritables sœurs de nos Framboises. Il serait intéressant d'y essayer les espèces américaines, Rubus occidentalis, et autres. 688 RL'SSIE Les habitants de ces régions déshéritées recueillent encore les baies de TArgousier rhaninoide, les cynorrhodons du Rosier du Kamtchatka (Rosa rugosa), les grappes du Cerisier (Padus) et les corymbes corallins du Sorbier des Oiseaux, l'ornement par excellence des paysages lapons et la base de boissons termentées. Les Gouvernements de Kazan, de Simbirsk, de Saratov et, en général, la zone située sur la rive droite du Volga, produisent des Pommes, dont une grande partie est envoyée en Sibérie. Les soins de culture ne manquent pas, y compris les arrosages et les feux de paille ou de feuilles humides, qui provoquent une fumée préservatrice lors des gelées printanières. La plupart du temps, le propriétaire vend la récolte sur pied, au moment de la floraison, à des marchands qui s'occupent eux- mêmes de la cueillette et du transport. Sur la rive occidentale du Volga, au sud de Kazan, douze villages possèdent des plantations de Pommiers rapportant 25o,ooo francs avec les marchés de Xijni-Xovgorod et de Kazan. A Saratov, dans une région où le thermomètre descend jusqu'à — ^o\ il existe, entre autres, un verger de douze mille arbres, qui a parfois requis l'emploi de trois cents personnes pour cueillir les fruits, et de quatre-vingts autres pour les emballer ; il peut fournir jusqu'à mille tonnes de Pommes au marché de Moscou. Les sortes les plus estimées dans ces contrées sont les Pommes Anisovka et Bagdanoff (celle-ci porte encore le nom de Pipka). On rencontre, sous cette latitude, déjà quelques Poiriers, mais leur fructification est médiocre ; c'est plus au Sud ou plus à l'Ouest que cette essence devient productive et avantageuse. A l'Est, dans les Gouvernements de Perm, dOufa et d'Orenbourg, outre le Pommier, on trouve le Cerisier généralement à l'état sauvage, ou bien le Griottier qui, par sa résistance aux grands froids, étend l'aire du Cerisier au delà de l'Oural. La province d'Astrakhan reste digne de sa réputation fruitière. Les environs des villes sont peuplés de vergers et de champs de Vigne. Les cantons de Tcherepacha et de Tzarev, des plus féconds, voient l'étendue de leurs plantations augmenter chaque année. La production du vignoble, la majeure partie en Raisins de table, dépasse i6 millions de kilogr. ; une partie est destinée à la cuve, le reste sera consommé sur place ou expédie vers les villes du Centre et du Nord, avec les Pommes, les Poires, les Prunes, les Cerises, les Abricots, les Pèches et les Coings. A l'Ouest, la culture du Pommier donne de bons résultats; elle se développe surtout à proximité des chemins de fer ; les variétés les RUSSIE G89 mieux appropriées au climat s'y répandent rapidement, grâce au ccncours généreux du Jardin d'accliinatalion de Varsovie et des Sociétés d'horticulture. Si la région de Visla est boisée de vergers, cela tient à Tancienne coutume des seigneurs polonais qui autorisaient leurs serfs à contracter mariage, à la condition ({ue ceux-ci eussent planté un certain nombre d'arbres fruitiers. Aux environs de Saint-Pétersbourg et de Novgorod croissent en abondance les Fraises, les Groseilles, les Framboises et les baies de Ronces ; quelques parties du Gouvernement de Novgorod produisent beaucoup de Cerises et de Pommes. Au marché de Saint-Pétersbourg, les Pommes populaires Anisovka, Titovka, Borovinka, dont l'arbre résiste aiix grands froids, sont vendues au détail, environ o fr. yS le kilogr. La jolie Pomme Grand-Alexandre, très grosse, est cotée plus cher, I fr. la pièce ; tandis que les arrivages du Tyrol, par barillets, de second choix, ne dépassant guère à o fr. 40 le kilogr., fruits mélangés. Les Poires Duchesse d'Angoulême et Doyenné d'Hiver, qui viennent de France par le Havre, sont emballées avec du papier de soie et des rognures de papier, en caisses contenant de 80 à 100 fruits, portant sur le couvercle le nom de la variété et l'indication du « choix ». Aux arrivages d'automne, la Duchesse premier choix atteint le prix, en gros, de ^o fr., et la Doyenné, 70 fr. les 100 kilogr. Les belles Pèches sont vendues 80 fr. la dizaine de fruits. L'étalage luxueux de la Perspective Newski a, certes, plus de valeur — argent — que la simple corbeille de la Sennaya, marché populaire de Saint-Pétersbourg. Quant au Raisin, il arrive en paniers, en caisses, surtout en tonnelets contenant de 5 à iG kilogr. de grappes emballées, à plein, avec de la poussière de liège ou des graines fines de graminées. Près de la capitale, les cultures sous verre, perfectionnées, four- nissent aux tables opulentes principalement des Ananas, des Pêches, du Raisin et des Fraises. Les superbes produits des serres impériales de Gatchina ont une renommée qui fait honneur à leurs cultivateurs. Les confiseurs, les distillateurs et les liquoristes de Riga ouvrent un débouché avantageux aux importantes cultures des environs, et même des régions éloignées. Cerises, Fraises, Framboises, Groseilles, Pêches vertes. Poires, Pommes, Prunes, Sorbes, Cassis, Abricots sont employés par ces industriels qui en achètent annuellement pour une valeur dépassant la somme de 100,000 francs. U 690 RUSSIE Vers le Centre, le Goiiyernement de Tver cultive le Pommier en grandes surfaces ; on y rencontre aussi le Cerisier, mais cette dernière espèce semble préférer le territoire de Vladimir. Le fruit est destiné aux desserts ou à l'alambic, avec la variété Roditeleva ; pour le marché, la Cerise Schpanka a la préférence, puis Loutovka, Ostheimer Yeiksel, Morelle bàtive, Morelle de Hollande. Non loin de là, le district de Mourom produit la Groseille rouge. La récolte des jardins situés aux alentours de Moscou consiste principalement en Pommes et en Framboises, Fraises ou Groseilles. Le gâteau de gelée de Pommes, appelé Pastila, est une spécialité de la ville de Kolomna. Dans le Mobilew, et partout, la Pomme Antonovka est en honneur. Aux environs de Malozaroslavet, Gouvernement de Kalouga, le Cerisier pullule et drageonne ; de même en Petite-Russie, où il s'entremêle avec le Prunier. Les paysans russes commencent à reconnaître la supériorité de la Reine-Claude, de la Mirabelle et de la Quetsche sur leurs Prunes locales, et les propagent par la grefle, le drageon ou le semis. Le Gouvernement de Koursk possède des cpiantités de Pommiers et de Poiriers sauvages qui ont été greffés ; une partie de la récolte est séchée au four, puis exportée. Diverses préparations ménagères et la fabrication du Kvas, le breuvage favori du peuple russe, utilisent ces séchons. Les vergers de Pommiers et de Cerisiers du Gouvernement de Voronèje sont d'une grande importance commerciale ; le produit est expédié en partie à Moscou et autres villes importantes. Situé favorablement, le Gouvernement de Kharkov jouit, au point de vue de la culture fruitière, d'une réputation méritée. Les Prunes Vengherka, vendues fraîches ou sèches, proviennent de Poltava, comme les variétés Ochakovsk, Skorospelka, Hartois. Quittant ces régions, où le cultivateur lutte contre les intempéries, nous arrivons aux contrées du Sud-Ouest, dotées d'un climat moins aride et plus chaud, d'un sol plus fertile, conditions qui permettent d'employer les méthodes de culture de l'Europe occidentale. Ce sont les Gouvernements de Kiev, où la confiserie utilise une fraction de la récolte, de la Podolie, de la Bessarabie, du Kherson oriental ; celui-ci, seul, consacre 5o,ooo hectares aux vergers. La Podolie a de grandes pruneraics pour les conserves et le séchage du fruit ; de là, provient lePnmcau « Moldave »; cette région en expédie annuellement près de cinq millions de kilogrammes. Si nic, connue seulement depuis peu de temps parce qu'elle l'ut le séjour octroyé, autrefois, aux poètes trop bavards..., cette ancienne terre d'exil est devenue aujourd'hui un plantureux jardin, couvert, au printemps, d'une neige odorante de fleurs et rapportant, à TaTitomne, de bons roubles à ses heureux cultivateurs. Tous les ans, un certain nombre de propriétaires abandonnent la culture des céréales pour s'adonner à l'arboriculture fruitière ; et des émigrés allemands viennent aussi profiter des conditions exceptionnelles que présente ce pays fertile. Près d'Ackerman, il existe une petite colonie franco-suisse, fondée au commencement du siècle ; on y parle français. Les cultures prospèrent et le vignoble est réputé pour la qualité de son vin. Sur les bords du Dniester et de ses affluents, aux environs d'Odessa, de Nikolaïev et jusqu'à Kherson, s'étendent 76,000 hectares de vergers produisant à profusion Abricots, Pèches, Prunes, Cerises, Noix, Nèfles, Coings, Pommes, Poires, Raisins. Chaque année, plus de 6,000,000 de kilogr. de fruits à pépins et à noyau sont séchés et exportés ; les Prunes Damas de Hongrie, Mirabelle et Reine-Claude sont les variétés les plus répandues. La Vigne couvre une surface de 70,000 hectares ; une partie de la récolte est vendue sur les marchés ; le reste, pressuré, produit près de i,5oo,ooo hectolitres de vin qui sera livré à bon compte ; aussi, tous les paysans de Bessarabie boivent-ils maintenant du vin. En Russie, les variétés populaires du Poirier sont : I" Russie centrale. — Poires d'Été : Bergamote d'été, Spasovka, Tonkovetka, Vinnaja verte, Williams; Poires d'Automne : Bergamote rouge, Bera Sloutskaja, Beurré Liegel ou Suprême Coloma, Bezsemianka, Limonnaja, Sapezhanka. QL° Russie méridionale. — Poires d'Eté: Baba Funtovaia, Doyenné blanc, Illinka, Sakharnia ; Poires d'Automne : Beurré d'Apremont, Dekanka rouge, Duchesse d'Angoulême, Fondante des Bois, Panna ; Poires d'Hiver : Beurré Diel, Beurré d'Hardenpont, Forelle, Sylvestre d'hiver. Les variétés de Pommes les plus répandues sont : i' Russie septextrioxale. — Pommes d'Eté : Avcnarius, Miron doux et les Transparentes, blanche, i*ouge, verte ; 692 RUSSIE Pommes d'Automne : Asheropai, Borovinka, Brown Ananas, SkoYzuoinaliv, Titovka ; Pommes d'Hwer : Anisovka, Antonovka. La Sibérie se limite au Pommier microearpe « Malus baccata », robuste au froid, fertile, capable d'entrer en fécondation avec le type Pommier commun et de produire des sujets résistants. 2° Russie centrale. — Pommes d'Eté : Astrakhan rouge, Calville blanc d'été. Charlamovsky, Reval groushevka, Reval Borsdorf, Shampansk, Tsarskisliip ; Pommes d'Automne : Ananas rouge, Calville rouge d'automne, Empereur Alexandi^e, Korobovka, Malinovoe, Miron, Pipka, Reval Stkliantka, Titovka, Yinuoe rouge ; Pommes d'Hicer : Anisovka, Antonovka, Boikin, Calville rouge d'hiver, Chernoe derevo, English pippin, Good Peasant, Groushowka d'hiver, Reinette Oberdieck, Repka, Serinka. 3^ Russie méridionale. — Pommes d'Eté : Astrakhan blanc ; Pommes d'Automne : Cellini, Domnesht, Shafran ; Pommes d'Hiver : Gold Pearmain, Goloubok tirolsky, Stettin rousre. Ziganka du Dniester. Les « Sinape » et autres Pommes de la Crimée sont citées page 694. Au Caucase : Président Lincoln, Belle fleur jaune, Calville blanc ou rouge, Reine des Reinettes. La Crimée est la province de Russie la plus riche en fruits ; nous lui consacrons un paragraphe spécial. Les Vergers de Grimée. La) Crimée, surnommée « le verger de la Russie », est sillonnée par de nombreuses vallées, suivant la direction des cours d'eau, favorables à la production fruitière et peuplées de vergers féconds. Au versant sud de Yaylà, les vallées de l'Alouschta, de Partenite, de Kourouzene et Koutchouk-Ouzenne se prêtent à la végétation du Poirier, alors que le Pommier domine au versant nord, dans les vallées du Belbeck, de la Katcha, de l'Aima, du Salghir ; puis la région de Siraféropol à Karasoubasar, où les anciens vergers de Daire, de Betcher, sont désormais distancés par de plus modernes; entre autres, ceux de Djepar, Roude , Acundjii, Bobowitch, Selinoff, d'une étendue de 5o, Go, même 100 hectares, — certains rapportent 800,000 kilogr. de fruits, et la vente dépasse cent mille francs, en bonne année. Le verger Alexiano, de la vallée du Belbeck, bien connu pour la qualité de ses fruits, a 5o hectares de la fameuse série dos Porames RUSSIE C93 Sinape; la production atteint le poids de 800,000 kilogr. et une valeur de 80,000 francs. Du même rayon, les 22 hectares du verger Konari fournissent 490,000 kilogr. de la Pomme Sinape et 16,000 kilogr. de Pêches ; la vente en gros dépasse 5o,ooo francs. Paj'tout, nous trouvons le Pommier Sinape en grande majorité. Grâce aux travaux des sociétés ou des congrès pomologiques, et des auteurs praticiens tels que M. Léon Simircnko, à Goroditsche (Kiev), le choix du Poirier counuence à se modifier. Par exemple, le verger de Kalile comprend 7 hectares composés de i,3oo Poiriers, ainsi répartis : 5oo Beurré d'IIardenpont ; i5o Saint-Germain d'hiver; 200 Doyenné d'hiver ; i5o Duchesse d'Angoulème ; 200 de Curé ; 100 Fondante des Bois. D'anciennes plantations de Poiriers ont été favorables à la finesse de goût de la Poire Saint-Gcruiain d'hiver. Son prix courant est de 10 francs le poud, — mesure de i6 kilogr., — à la récolte. II est d'autres vieilles variétés d'hiver qui ne semblent pas vouloir abandonner le sol de la Crimée ; après la Saint-Germain qui s'exporte par 200,000 kilogrammes vers le Nord, voici les Royale d'hiver, Colmar d'hiver, Yirgouleuse, Marquise. Celle-ci atteint un prix élevé au marché de Moscou. La Russie prise peu la Poire Williams, son arrivée coïncidant avec la maturité des fruits rouges et des Pastèques, qui affluent alors sur les marchés. Notre Poire Duchesse d'Angoulème, expédiée de France en octobre, mûrit à Saint-Pétersbourg, en décembre, alors que son époque ne dépasse pas septembre en Crimée, et que la fleur y coule souvent. Le Beurré Liegel, arbre généreux au Tyrol, a changé d'allures dans la presquile russe et n'obtient pas le même succès. Le Doyenné blanc est là-bas le Beurré jaune ; Fondante des Bois porte le nom de Marie-Louise ; Beurré d'Apremont devient Beurré Alexandre ; Jaminette s'appelle Joséphine d'hiver et Triomphe de Jodoigne, sous le titre « Duchesse impériale » a séduit l'aristocratie. Quant à la Poire de Curé, désignée sous la synonymie « Williams d'hiver », son exportation atteint déjà 100,000 kilogr. Les Poires Louise-Bonne d'Avranches, Beurré Clairgeau, Beui'ré d'Apremont, Napoléon, Beurré Diel ont du succès auprès des consommateurs. Beurré d'Hardenpont et Doyenné d'hiver prennent en bonne situation ; près de 100,000 kilogr. de ces deux excellentes Poires sont vendus chaque année ; enfin Tardive de Toulouse flatte l'acheteur par son épiderme sain et sa longue conservation. 6g4 RUSSIE En dehors des grands domaines nécessitant une mise de fonds relativement considérable, le modeste enclos du paysan approvi- sionne la table de la famille et les marchés voisins. Le Pommier a de nombreux types locaux : Arabka, Demir-Alma, Dolkrane. Goulpembe, Kousoubach. Pamouk-Alma, RoUe-Reinette, Tzigane, et lune des plus jolies, Teheleby. Plus de 800,000 kilogr. de ces fruits indigènes alimentent le commerce extérieur. Du Tyrol, se sont acclimatés les Pommiers Edel-Bohmer, Edel- Rother, Kôstlichster, Mantancr, etc. et la populaire Romarin blanc, accaparée par les deux capitales russes, malgré le droit d'entrée payable en or. Cependant le groupe des Pommes Sinape est le plus répandu ; d'abord Candile-Sinape, puis Sara-Sinape, Sabla-Sinape, Kara-Sinape, Blanc-Sinape.... Plus de huit millions de kilogrammes de la Pomme nationale criméenne se dirigent chaque année vers le nord. En même temps partent Soo.ooo kilogr. de Courtpendu et de Reinette d'Orléans « Shafran rouge » ; 1,200,000 kilog. de Reinette de Canada et de Reine des Reinettes « Shafran rayé ». Puis viennent Reinette franche « Shafran blanc », Reinette de Champagne, Reinette de Breda, les Calvilles et quelques variétés plutôt affectées à la cuisine ou au pressoir. Le sol riche et le climat attiédi par le soleil et les vapeurs marines sont propices à la vie normale de nos principaux genres fruitiers. L'Abricotier se propage à Baktchis-Saraï, sur les terrains non arrosés, depuis la création de débouchés par les usines à conserver le fruit. La variété précoce Kaïssy ou de Syrie a le plus de vogue. La récolte annuelle s'élève à 400.000 kilogr. d'Abricots. Habitant les terrains secs de Simféropol, les rives du Katcha, du Belbeck et la vallée de l'Aima, le Cerisier approvisionne la fabrique de conserves avec les Bigarreaux Jaune de Donissen et Drogan, très demandés, les Bigarreaux Rose et Kis-Skatzap pour les confitures, et des types locaux de Cerises douces. La Prune de Reine-Claude est recherchée pour le fruit glacé ou candi, comme la Cerise. La Quetsche et la Mirabelle ont le pas sur les sortes indigènes : Vengherka, Abricot jaune, Mozheron. La Crimée produit 100,000 kilogr. de Cornouilles et de Coings ; puis des monceaux de Xoix se dirigent vers les grandes villes du Nord. Les meilleures Noisettes proviennent de Karassou-Bazar, Belbek, Partenite. Total : 4^000,000 kilogr. Les arrondissements de Pheodocie et de Simféropol vendent pour 5oo,ooo francs de Noisettes par an. En 188C, la coupe des taillis de Noisetiers a. produit 4"o.ooo francs à la Grimée. RUSSIE 695 Le Pêcher, h titre de sujet intercalaire du verger, fructifie pronipte- rnent et disparait quand les arbres de fond sont en production. La Vigne a recueilli les cépages renommés de l'extérieur : Médoc, Languedoc, Beaujolais, Bourgogne, Hongrie, Espagne, Italie. Toute la récolte n'est pas destinée au pressoir. Le vigneron vend son vin après trois années de cuve ; or, s'il est pressé d'argent ou encombré par la marchandise, il envoie sa récolte au marché, où la vente aux consommateurs et aux courtiers est chose assurée. Le Muscat d'Alexandrie, à grains nacrés, pour les desserts de luxe et le passerillage, provient en partie des vallées de l'Alousehta. L'Asma, noir comme notre U Iliade, Boudalès ou Cinsaut, cépage de bon rapport, est propagé sur les collines du pays vignoble. Le Ghabasch, plant généreux, la fortune des bourgades Otouzi et de Skout à Soudak (à la Côte), fournit 800,000 kilogr. de Raisins au commerce extérieur. Le Schaousch, au goût sucré, est resté de consommation locale. L'Isabelle est robuste dans les jardins de la Côte et au nord de Jaïla. Enfin, notre Chasselas circule partout, sous sa robe ambrée. Les usines d'Abricosof, de MM, Eynem, à Konstantinof, où les fruits arrivent pour être glacés, confits, conservés ou transformés en compotes, ont fait augmenter la culture des Poires Blanquet et Douce d'été, des Noix, des Figues, des Coings, des Cerises d'Anadolie et des Bigarreaux jaune ou rose, des Pêches Madeleine blanche et Grosse Mignonne, jadis envoyées de Turquie, des Abricots provenant des steppes, enfin des Prunes de Reine-Claude, de Mirabelle, etc. Les Cantaloups, Pastèques et Tomates y sont également l'objet de manipulations qui en assurent la longue garde. Autrefois, les cultivateurs cédaient leurs récoltes sur place aux revendeurs de la localité. Depuis 1869, les maisons de commerce des deux capitales viennent s'approvisionner directement. Du 10 mai au i5 juin, après la floraison, les propriétaires font annoncer par des Tatars, dans toute la Grimée, le jour de la vente aux enchères, et les traités se font ainsi, à l'encan, après la tasse traditionnelle de café ou de thé. Le prix, payé moitié comptant, sera soldé complètement à la récolte, avant l'enlèvement des fruits. Le fruit « marchand» est celui qui se place le mieux, par exemple : la Poire d'été, qui un'irit dans la quinzaine ; la Pomme d'automne ou d'hiver, ayant un bel aspect, juteuse, de maturation lente. Un triage des fruits les classe en plusieurs catégories. L'emballage, soigné, réclame une caisse plate ; le fruit, enveloppé de papier fin, est rangé par lits et entouré de rognures de papier, le fond et le dessus étant tapissés avec de la paille fine. 696 RUSSIE Les Raisins s'enfutaillcnt eu tonnelets, avec garnitures de liège pulvérisé pour les grappes de choix. La valeur annuelle des fruits exportés de Crimée dépasse trois millions de francs. La différence du revenu proportionnel est la conséquence de l'âge des arbres, de leur fécondité et de la facilité des débouchés. L'Arboriculture au Caucase. La partie septentrionale de la région caucasique se compose de plaines chaudes, manquant d'humidité, souvent ravagées par des orages qui ne permettent guère la culture fruitière. La Vigne n'en souffre pas et constitue la culture dominante. L'état florissant des vignobles fondés par des émigrés allemands dans les vallées de la Kouraa et du Kouban le prouvent suffisam- ment ; on y rencontre aussi des Poiriers, des Pommiers, des Ceri- siers, des Abricotiers et des Pruniers. Les Poires Noire d'Alaghir, Nélis, Beurré d'Hardenpont, Fondante des Bois y sont appréciées. Pour encourager les plantations, la ville d'P]katerinodar a mis en vente, à bon compte, 3o,ooo hectares, à la condition pour les acheteurs d'y créer des vergers. Dans les gorges sauvages de la région montagneuse qui s'étend au Sud de la Caucasie, on retrouve, cultivés ou à l'état spontané, les espèces que nous avons remarquées sur le sol accidenté de la Crimée, et des vignobles situés à i,5oo mètres d'altitude. Par suite de la faible densité des populations, et de la difficulté des moyens de transport, l'arboriculture est encore peu avancée. Les environs de Vladikavkas jouissent d'une végétation luxu- riante ; mais les étés souvent brûlants et surtout les hivers, d'une rigueur parfois excessive, y causent de grands ravages. Sous les effluves tempérées de la mer Noire, les environs de Novo- rossisk présentent des vignobles superbes, produisant souvent cent hectolitres de vin par hectare. Vers Tanapsé, les Cosaques procèdent comme jadis les monta- gnards indigènes ; ils défrichent les bois environnant leurs villages en laissant intacts seulement les nombreux arbres fruitiers sauvages qui existent, et les greflent. Ces vergers pittoresques descendent les pentes des ravins, franchissent les éboulis ou escaladent les escar- pements des contreforts rocheux de la chaîne du Caucase, produisant d'excellents fruits : Poires, Pommes, Pèches, Prunes, Cerises, Coings, Amandes, Noisettes et Châtaignes ; une partie de la récolte sera séchée au moyen de fours primitifs, creusés en terre. De Tanapsé à Sotchy, les vergers et les vignobles, isolés ou RUSSIE 697 confondus, sont entre les mains de riches propriétaires qni ont iotroduit plusieurs de nos nieilleurcs variétés d'Europe. Près de Psereta, le couvent du Nouvel-Athos possède de superbes plantations de Mgnes, d'Orangers, de Citronniers, d'Oliviers. La cote orientale de la mer Noire, et aussi la vallée du Uion, sont dans une situation privilégiée : une chaleur tropicale, aidée par une humidité abondante, a fait naître une végétation splendide. Le pays de Koutais en fournit la preuve permanente. Les vergers et les vignobles du Gouvernement d'Ph'ivan, vastes et bien tenus, appartiennent généralement à des Arméniens. Dans la partie méridionale prospèrent l'Oranger, le Mandarinier, le Citronnier, le Figuier, le Grenadier, le Pistachier. L'ensemble du territoire caucasien comprend 1 25, 000 hectares de vignobles, s'étendant en Transcaucasie. Une partie, destinée à la cuve, produit 1,600,000 hectolitres de vin ; le reste est consacré aux Raisins de table. Pour cet usage, on cultive entre autres les variétés Zekroula Khabistoni, sorte robuste à grain blanc ambré, et Anadasaouri blanc, plant vigoureux, que l'on traite en longs cordons. Les possessions russes du Turkestan cultivent la Vigne sur une surface de 20,000 hectares environ, principalement dans les districts de Fergansk et de Samarkand ; la récolte est vendue à l'état frais ou sous forme de Raisin sec ; on y fait aussi un peu de vin. Malgi'é les récoltes considérables entrevues dans ce rapide parcours à travers l'immense empire russe, la production ne répond pas aux besoins de la consommation. Sur les marchés, tout se vend, même les fruits tombés avant la récolte régulière, même les fruits sauvages des bois et des forêts. Les Pommes, les Poires, les Cerises se consomment plutôt à l'état frais ; cependant on sait les utiliser à l'industrie des conserves, à la cuisson, au séchage et à la confiserie. Les méthodes de dessiccation sont peu euiployées, parce qu'il n'y a pas d'excédant de production de fruits frais, et que le matériel y est rare ; aussi l'usage des fruits secs est encore peu répandu. Prévoyant que, dans un avenir assez rapproché, le cultivateur serait obligé de recourir à ces procédés pour utiliser le surplus de ses récoltes, le Gouvernement a fait déjà venir d'Amérique, et expérimenter dans diverses régions, des appareils de séchage perfectionnés pour les fruits et les légumes. Actuellement, le commerce est obligé d'importer des fruits de l'étranger ; il y a donc encore de beaux jours pour les planteurs d'arbres fruitiers en Russie. 698 RUSSIE VI. — Floriculture. Si rarboriciilture russe varie suivant la climatologie, la floriculture présente encore une plus grande mobilité. A part la région Sud, la culture des Heurs se fait à l'abri pendant une grande partie de l'année. Les serres et les orangeries munies dun double vitrage, triplé au besoin par un système de volets, chauffées au bois de Bouleau ou à la houille, sont bondées d'arbustes et de plantes attendant les beaux jours pour s'épanouir au soleil. Les bâches et les serres basses, non moins bien capitonnées, chargées de potées de boutures ou de bulljcs, de terrines de semis, de jeunes plants repiqués, représentent un capital précieux au fleuriste. Œillets, Fuchsias, Pélargoniums, Bégonias, Pétunias, Verveines, Pentstémons, Violettes, Giroflées, Calcéolaires, Cinéraires, Cannas, Muguets, Glaïeuls, Cyclamens, Jacinthes, Gloxinias, Broméliacées, Anthuriums, Orchidées sont amenés à diverses périodes pour la vente au détail à toute époque de l'année, surtout au printemps, lorsque chacun veut fleurir son parterre, son jardin ou sa demeure. L'arbustcrie florale ne manque pas de ressources. Les Camellias, les Rhododendrons, les Azalées, les Bruyères meubleront les vestibules, les jardins d'hiver, les abords des habita- tions avec les robustes Azaléas mollis et Rhododendrons du Caucase, les Andromèdes, les Kalmias, les Clématites, les Troènes verts, et une foule d'arbustes rustiques préparés en pots, particulièrement les Rosiers choisis en variétés vigoureuses et fleurissantes. Les Rosiers Thé ou Noisette tapissent de leurs rameaux sarmenteux et multiflores plus dune serre ou d'une vérandah vitrée. La culture en pot ou en caisse, basée sur une méthode détaille, d'engrais et de couverture ou de chauffage, a acquis, entre les mains des horticulteurs russes, un véritable degré de perfection. Privée pendant de longs jours des plaisirs du jardinage et des beautés de la nature, la population russe est enthousiaste des fleurs. Toutes les classes de la Société en réclament. Grand seigneur ou bourgeois, ouvrier, négociant, paysan, artiste, veut posséder des plantes vertes ou des fleurs fraîcliement épanouies. Eussent-ils un grand domaine, un parc paysager, un jardin modeste, ils tiennent à décorer de feuillages persistants, de plantes fleuries, ou de gerbes éphémères ses appartements et ses fenêtres. Mais une fois le réveil du printemps, la garniture des jardins, des RUSSIE 699 parterres et des bosquets absorbe presque toutes les provisions du cultivateur marcliaud ou du jardinier en maison, La foire aux fleurs qui se tient chaque année à Saint-Pétersbourg, du i5 mai au aS juin, est l'occasion d'un trafic important, ce qui démontre la passion du peuple russe pour l'iiorticulture. Des marchands juifs ou tatars en profitent pour amener des arbres de pépinière, des semences maraîchères et florales, des outils et acces- soires de jardinage ; toutefois le succès est acquis à l'avance aux arbustes verts, colorés ou panacliés, aux plantes d'appartement et aux fleurs, celles-ci ne dussent-elles vivre que la saison d'été. La plupart des villes admettent, à certains jours déterminés, la floriculture sur l'étal réservé aux fruits et aux légumes. A Saint-Pétersbourg, un grand nombre de magasins, en ville, bien clos et chaufl'és, s'approvisionnent à la foire ou chez les fleuristes et détaillent ensuite ces achats à leur clientèle. Les cadeaux de plantes sont toujours bien accueillis. Les Roses et les Orchidées conserveront longtemps le monopole du l)on goût. L'art de la bouquetière prend un cachet particulier — variable suivant la localité — de même que les parures de la toilette et l'illustration des fêtes par les feuillages et les fleurs. Comme en France, l'industrie de la fleur coupée a gagné les grands et les petits établissements de culture, La Provence, le Tyrol et l'Italie savent pourvoir à cette consom- mation, mais rencontrent déjà la concurrence des tièdes rivages delà mer Noire, de la mer d'Azofl', de la mer Caspienne et des gorges abritées du Caucase. Ici, le jardinier agrandit le champ des productions florales et les envoie à toute vapeur, aux régions délaissées, eu caissettes ouatées, par wagons clos et chauflés . La campagne de Sukhum-Kalé, au Sud-Est du Caucase, obtient de beaux résultats par la grande culture des Jacinthes et autres plantes bulbeuses, expédiant vers le Xord, bulbes, ognons ou fleurs coupées. Dans ces parages favorisés, lesCamellias fleurissent abondamment ; les Palmiers se développent en toute liberté : les Araucarias conser- vent leiu' port original ; les Eucalyptus, les Mimosas, les Grévilléas rappellent la végétation australienne. L'Oranger fleurit et fructifie comme en Perse ; les Lauriers, les Magnolias, les Dracénas, les Yuccas, les Phormiiuus, etc., produisent des graines qui en facilitent la vulgarisation. Plantes économiques. — Sur plusieurs points de la Russie, l'exploitation de plantes médicinales devient lucrative et gagne du terrain jusque dans les possessions asiaticpies. 700 RUSSIE Le Gouvernement de Moscou produit les Mélisses, Sauges, Pavots, Cochléarias. Tlxynis, Origans, Rues, Tanaisies, Pyrèthres, Cardères. La Menthe poi^Tée, toujours recherchée par la distillation, s'étend dans les Gouvernements de Voronèje et de Kazan. Nous la retrouvons abondante à Loubny, Gouvernement de Poltava, où Pierre-le-Grand fonda le premier jardin médicinal, puis à Rostov(Iaroslav), à Bournac (Tambov). L'Anis, en réputation sur le marché européen, provient des Gou- vernements de Voronèje, de Toula, d'Orel, et il est vendu par les négociants de Leipzig. La Cumin et le Carvi de ces contrées obtiennent le même succès. La Bessarabie et la Transcaucasie réussissent le Ricin et tentent l'introduction des Sumacs à cire et à vernis de la Chine et du Japon. D'ailleurs, les stations d'essais de Sukhum-Kalé, en Abkhasie, de Bakou, en Chirvàn, d'Elisabethpol, en Géorgie, de Batoum, sur la Mer Noire et de Taschkent, en Turkestan russe, étudient la propa- gande du Thé, du Coton et d'autres végétaux économiques. VII. — Dendroiogie. Depuis la Transcaucasie où l'on récolte l'Orange et la Figue dans le verger de plein air, où la distillation de la Rose s'approvisionne en plein champ, jusqu'aux régions arctiques cjrii réduisent à l'état de pygmée les géants de nos forêts, quel vaste champ d'études et d'observations ofïert au botaniste et à l'horticulteur ! Avant d'assimiler au sol telle espèce végétale, ne convient-il pas tout d'abord d'en connaître la résistance aux extrêmes de tempé- rature, l'adaptation aux étés courts, aux longs hivers, et de tenir compte des situations adoucies ou aggravées par l'altitude, la direction des vallées, l'influence des cours d'eau ? Telles ont été, depuis longtenqss, les préoccupations des arbori- culteurs russes et des planteurs. Guidés par l'expérience, les paysagistes ont utilisé en deçà des limites de la zone boréale les arbres et arbustes qui peuvent vivre avec — 3o'' en hiver. En voici les principaux genres : Le Peuplier Tremble qui dresse sa large ramure contre les ouragans, à moins qu'il ne se nanifie vers les landes stériles ou fangeuses qui encadrent la Mer Blanche. Le Tilleul, en superbes exemplaires, vigoureux encore au G2* de latitude, alors que le Hêtre s'arrête au Go«. RUSSIE ^01 Les Bouleaux, en espèces originaires de la Sibérie, du Kanitclialka, dos Alpes Scandinaves, égayant quelque peu les fonds sombres et toujours verts des Pins et des Sapins. Les Chênes de haute futaie, de taillis ou de buisson, dont le type pédoncule s'avance au delà des limites du Chêne rouvre ou sessile. L'Aune blanchâtre et d'autres espèces rustiques qui acceptent les terrains secs et les couches granitiques de la région froide. Les Érables de race sélectionnée, attendu (pie IKrable plane et ses dérivés ont bravé les grands hivers, alors que le Sycomore fléchissait et que TÉrable de Tartarie connnençait à faiblir. Des Charmes, des Alisiers, des Sorbiers par leurs espèces réfractaires au froid ; et encore doit-on les accueillir avec prudence ! Outre des Frênes et des Ormes à résistance éprouvée, l'Amérique septentrionale a répandu sur l'ancien continent des végétaux robustes, au branchage vigoureux, insensibles aux abaissements thermométriques jusqu'à — 35". Tels sont le Noyer noir, le Tulipier, le Bonduc, le Yirgilier, le Peuplier Baumier, le Gaînier canadien, toutes essences précieuses, arborescentes et paysagères. Enfin, toute une légion de Saules d'espèce plus ou moins déterminée, croissant à l'état spontané, subissent les épreuves du froid dans les savanes, ou sous bois. Quant aux beaux spécimens de l'imposante famille des Conifères, groupés par vastes massifs, dressés en larges avenues, ou jetés par bouquets à travers les feuillus, leur effet, sous une conception intel- ligente, devient puissant aux premiers plans, et agréable sils sont en groupes dans les lointains. Le Pin sylvestre s'avance juscpi'au 70^ parallèle, suivi de loin en loin par le Sapin Epicéa et ses sous-variétés, si décoratifs en temps de neige, par le Sapin Baumier, moins élancé, le Mélèze de Daourie, aux feuilles tombantes et renaissantes. Déjà, les planteurs savent y associer les genres réfractaires au froid, parmi les Thuias, les Chamœcyparis et Rétinosporas importés du Canada, du nord de la Chine ou du Japon, sans négliger cependant les Genévriers qui, depuis longtemps, se sont installés en pleine friche, sous futaie et dans les fissures de rochers. L'arbusterie, comprenant les collections de végétaux ligneux d'un développement moins étendu, alimente, à son tour, les parcs et les plantations ornementales. La zone des froids rigoureux ofl're l'hospitalité aux arbres et arbustes qui sont originaires de l'Europe boréale, de la Sibérie, du Canada et des contrées analogues confinant à la région glaciaire. •702 RUSSIE Les Stations dessais et les Pépinières en ont fait l'objet d'études lentes et les ont propagés dans les jardins d'amateurs. Il s'est même produit des croisements naturels ou combinés qui ont augmenté d'autant la nomenclature dendrologique. Les o-azons eux-mêmes sont d'espèce appropriée aux milieux de leur existence. De là, cet heureux assemblage de verdure et de (leurs qui étonne le touriste étranger aux règles de la géogra})hie botanique. Parmi les arbrisseaux et arbustes les plus répandus, citons : Des Aubépines et des Azeroliers rustiques, dominant les Amélan- chiers et les Aronias, de la même famille ; Les Garaganas et les Cornouillers nains, ayant franchi l'Oural ; Certains Chamécerisiers, de source montagnarde, à floraison printanière : Des Clématites enlaçant les treillages ou les tiges d'arbres ; Le robuste et curieux Dierville canadien ; Le Fusain des bois, aux capsules béantes et voyantes ; Le Groseillier se couvrant de grappes fleuries, en première saison ; La série des Lilas, ravissante au réveil du printemps ; Toute une collection issue du Pommier sibérien, dit type micro- carpe, à floraison parfumée, suivie d'une fructification ornementale, si la saison le permet ; Le Ptéléa virginien, chargé de samares aromatiques ; Le groupe des petits Rhododendrons vivant en famille avec des Lédons, des Menziésies et autres Bruyères rabougries du Labrador, du Groenland, de Terre-Neuve, de Laponie; Des Ronces destinées à garnir le dessous des futaies ; De rares et précieux représentants du genre Rosier, à la fraîche corolle suivie d'un fruit comestible... Deux ou trois Seringats bien fleurissants ; Une pléiade de Spirées remarquables par leurs inflorescences en épi, corymbe ou ombelle, aux couleurs blanches, carnées ou lilacées; Le Sumac de Virginie, colorant son feuillage avant de le quitter ; Le Sureau à grappes et ses formes accidentelles ou fixées ; La Symphorine aux fruits blanc^, buissonnante et drageonnante ; Quelques Viornes à la floraison précoce, indigènes ou exotiques. Suivant les circonstances, un certain nombre de sujets arbores- cents réclament le buttage du collet et des rameaux, aussitôt la chute des feuilles et avant l'arrivée du froid. Quelquefois, on les rentre dans une orangerie ou serre froide pour les remettre en pleine terre, une fois l'hiver terminé. Des provinces baltiques et des pays du renne, si nous gagnons les RUSSIE 7o3 Gouvernements du Sud jusqu'à la Mer Xoirc, nous retrouvons les belles espèces végétales des climats similaires ; elles viennent composer les grands domaines de l'aristocratie, les parcs de la bourgeoisie, le jardin plus modeste du commerçant ou de l'artisan aisé, et les plantations urbaines qui prennent, cliaque année, une importance nouvelle. Les provinces méridionales, développées de la Mer Caspienne au Caucase, où campe la race cameline, lieux d'origine de jolis arbres et arbustes d'ornement, et les Gouvernements voisins, favorisés par une température exceptionnelle et des abris protec- teurs, se préoccupent vivement de la culture des espèces étrangères qui pouri'aient augmenter leurs ressources naturelles, parmi les- quelles les Planeras et Ptérocaryas, utilisés par l'industrie, les Lauriers-Amande et Phyllireas ou Filarias au feuillage persistant. C'est ainsi que nous voyons pénétrer et s'installer dans ces contrées les végétaux remarquables de l'Australie, de l'Extrême- Orient, de l'Amérique centrale, etc. VIII. — Pépinières commerciales. Les pépinières, dispersées sur tout le vaste territoire de la Russie, s'agglomèrent dans les bons sols, sous un climat favorable, à proxi- mité des moyens de transport, où la densité de la population facilite le recrutement du personnel et l'écoulement des produits. Le progrès a pénétré chez les pépiniéristes russes. Chefs et employés rivalisent d'intelligence et de soins, à l'occasion de la multi- plication des arbres et de leur éducation. Saint-Pétersbourg et Moscou possèdent, dans leur voisinage, de vastes pépinières, bien soignées, qui exportent jusqu'en Sibérie. La rigueur de la température oblige à certains ti*avaux d'hiver- nage et de conservation inconnus aux contrées méridionales; par exemple le greffage de jeunes plants fruitiers en hiver, dans un souterrain où l'on rentre avant l'arrivée des grands froids les arbres à emballer, les Rosiers, les arbustes sensibles à la gelée. La prépa- ration des semis, des boutures, des repiquages, etc., s'y trouve également pratiquée. En général, le rude climat de la Russie exige les plantations printanières dans la région Nord, tandis que les autres contrées, particulièrement le Sud, les réclament à l'automne, avant la saison des gelées. ^o4 RUSSIE Aux environs de la capitale, des terrains frais, convertis en pépi- nières, sont entrecoupés de canaux surélevés et exploités alors en conditions normales, à la façon de la Hollande et de la Picardie. De grands établissements, parfaitement aménagés en sujets dutilité ou d'ornement, intallés aux portes de Varsovie, ont été signalés page 658. Ailleurs, Yilna, Dinaborg, Minsk chargent wagons ou chariots pour la région de TOuest. La zone de Terre-Noire (Tchernozième), propice aux plantations d'arbres, s'approvisionne à Orel, à Kozlov, à Tambov. Les Jardins pomologiques de Voltchansk (Kharkov^, de Venden (Lifland), fournissent des arbres fruitiers aux amateurs, aussi bien que les pépinières de la Couronne, d'Orel et de Voronèje, et quelques Écoles d'agriculture. Arboriculteurs et pomologues peuvent donner satisfaction à leur amour des beaux arbres, correctement étiquetés, en bonnes variétés. A Goroditsche (Kiev), la maison Léon Simirenko s'est fait, sur ce point, une juste réputation européenne. De la Bessarabie, de la Tauride au Caucase, une clientèle est assurée aux cultures de Koursk, Voronèje, Kharkov, Kiev, Odessa, Simféropol. La place de Riga, renommée pour son commerce de graines, brille encore par de belles cultures arbustives et forestières, comme beaucoup d'autres villes. L'élevage des plantes d'ornement y joue un rôle marqué, en maison mixte ou spéciale. Derpat et Korotscha étendent leur nmltiplication d'arbres fruitiers ou de parcs d'agrément et de jeunes plants. La Podolie, riche en vergers, trouve une source renommée dans les précieuses collections du prince Gagarine, à Okna. Le Gouvernement de Podolie voit encore prospérer les pépinières Gare-Garki et le Jardin pomologique. De vastes champs de Cerisiers existent à Viazniki (Vladimir), à la disposition des planteurs. Les pépinières fruitières et dendrologiques de Krementchoug (Poltava), de Novosil et Toula (Gouvernement de Toula), comptent encore parmi les bons établissements de la Russie horticole. D'anciennes traditions respectées sont à signaler : Ainsi, les paysans des Gouvernements de Koursk et de Simbirsk préfèrent, aux sujets des pépinières, planter des sauvageons immé- diatement en place pour les greffer CHSuitc. A Tver, Russie centrale, des cultures séculaires d'arbres de verger, de parc ou de foret, continuées depuis plusieurs générations, RUSSIE ^00 transportent leurs marchandises en barque sur le Volga, et les patrons les vendent dans les villes et villages entiers du fleuve. Ailleurs, des nomades viennent eliarger leurs attelages auprès des pépinières de Zolotvû, Chvalinsk, Volsk, Saratov, et les dirigent vers les régions du Sud-Est et de l'Est. Les contrées du Nord et du Centre se trouvent alimentées, de cette façon, par les pépinières de Riazan, Tamhov, Rjew, etc. Enfin, ça et là, de belles cultures à lékaterinbourg (Perm), lékaterinodar (Kouban), Kaslaw et Lipezk (Tambov), Obajan (Koursk), Toukoum (Kourlande), Vitebsk (Litliuanie), Voznesensk (Kherson), Palmara... IX. — Jardins botaniques ; Pépinières d'études. Saixt-Pktersboirg. — Pépinières de l'Institut forestier. Directeur : M. Schafranow. — Jardin botanique de l'Université. Directeur-professeur : M. Bekétofl". — Jardin botanique impérial, i823. Directeur : M. Bataline. Moscou. — Jardin botanique et zoologique de la Société impériale d'acclimatation. Directeur: M. Solotnitzky. — Pépinières de l'Ecole d'horticulture, à Stoudenetz. — Jardin botanique de l'Université. Professeur : M. Gorsjankine. — Pépinières de l'Institut d'agriculture. Directeur: M. Ratschinsky. DoRPAT (Juriew). — Jardin botanique de l'Université. Professeur : M. Ronssow. Gorki (Mohilew). — Jardin fruitier et pépinière de Goretzk. Helsingfors (Grand-Duché de Finlande, voir page 291). — Jardin botanique de l'Université. Professeur : M. Elfving. Kazax. — Jardin botanique de l'Université. Directeur : M. Sorokin. KiiARKOV. — Jardin botanique de l'Université. Professeur : M. Reinhard. — Pépinières de l'Ecole d'agriculture. Kiev. — Jardin botanique de l'Université. Professeur: M.Navvaschine. Magaratcii (Crimée). — Etablissement de viticulture. Directeui* : M. Aneyferow. NiKiTA (près de lalta. Grimée). — Jardin impérial. — Nouvelle- Alexandrie (Gouvernement de Lublin). — Pépinières et Jardin botanique de l'Institut d'agriculture. Directeur : M. Dokoutschajew. Odessa. — Jardin botanique de l'Université. — Dircctem':M. Rischawi. Orel. — Pépinières du Ministère d'Agriculture et des Domaines. Gérant : M. Tretiakow. 48 J06 RUSSIE OuMAX (Gouvernement de Kiev). — Pépinières de TEtat à l'École dliorticulture. Directeiu* : M. Léwanda. Pexza. — Pépinières de l'Etat à l'Ecole d'horticulture. Saratov. — Pépinières de l'Ecole d'Agriculture. TiFLis. — Jardin botanique, d'acclimatation. Direct"^: M.Kinzenberg. ToMSK (Sibérie). — Jardin botanique de l'Université. Directeur : M. Schestakow. Varsovie. — Jardin pomologique. Professeur : M. Bélajefl'. — Jardin botanique impérial. Professeur : M. Fischer de AYaldheim, bien connu par ses travaux scientifiques. VoRONÈJE. — Pépinière pomologique, i844- Gérant : M.Dzbanowski. Des stations de contrôle de semences sont établies à Saint- Pétersbourg, Dorpat, Kiev, Pétrowskoé(près de Moscou), Riga, Tver, Varsovie. X. — Parcs publics ou privés. Des Parcs magnifiques créés en Russie, pour les membres des familles régnantes et pour la haute aristocratie, ont conservé leur caractère grandiose. La finance, l'industrie, le commerce et le service de l'État ayant amené la fortune chez un bon nombre de privilégiés, des châteaux, des parcs et des villas en ont été la conséquence. A leur tour, les municipalités suivaient le mouvement et procuraient à la population des lieux de plaisance et des motifs d'hygiène, au moyen de parcs pidalics, de promenades plantées et de jardins de verdure et de fleurs. Plusieurs administrations ont eu le bon goût d'aider à l'extension des jardins botaniques et d'études. Nous citerons les grands parcs historiques ou jouissant d'une réputation méritée. Tzarskoë-Sélo, propriété du Tzar, à 24 kilomètres de la capitale, route de Moscou ; commencé d'après le style rectiligne par le français Leblond, élève de Le Nôtre, restauré suivant les règles paysagères par Catherine-la-Grande, qui fit venir à cet effet, de 1776 à 1789, langlais John Bush. Péterhof, dessiné en 1728 par Leblond, de Versailles, qui dut s'inspirer des conseils de Pierre-le-Grand. Là, dominant le golfe de Finlande, la vue s'étend jusqu'à la flotte de Cronstadt. Pendant la courte saison des beaux jours, les parterres produisent un véritable éblouissement floral. Strelna, du même auteur, achevé par le grand-duc Constantin, RUSSIE 'JO'J qui est également propriétaire des domaines Orianda, en Grimée, ei Znamenski. Pa>vl0"wsk, au grand-duc Constantin, tracé sur les plans de I3ro^vn, remarquable par le choix des arbres et des arbustes qui composent les massifs, les groupes isolés, les boulinginns. Oranienbaum . appartenant à la grande - duchesse Hélène ; cominoncé en 1 724 par le prince Menschikoll". Sergulefskaïa, délicatement entretenu par la princesse Marie. Au milieu de ses richesses végétales, la Tauride, jardin impérial créé en i;-8o par le prince Potemkine, qui possède : un carré botanique d'enseignement ; un parc dendrologique et d'ornement ; des potagers et des vergers pour la consommation ; des forceries destinées aux pri- meurs ; une orangerie, des serres, des bâches pour les cultures florales. Le parterre est Tœuvre de AVilliam Gould, et la direction générale appartient à M. Sismeyer, depuis 4© ans, au moins. D'énormes Lauriers noble ou d'Apollon, de superbes Palmiers et d'autres beaux végétaux méritent d'être cités. Livadia, en Grimée ; parc de 3oo hectares, au bord de la mer, route de Yalta à Sébastopol, dessiné par Tascher qui, sur l'ordre du premier Gonsul, était allé étudier l'horticultui'e en Suisse ; il entre- prit cette création pour le comte Potocki. Le château fit ensuite partie des Apanages impériaux, et, avant de mourir, Alexandre II en fit don à l'impératrice Marie Alexandi'ovna. Sophie'wka appartient également au Tzar. Aloupka, en Grimée, au prince AVoronzoA"; Otrada, de 5oo hectares, au comte Orlofl'-Davidofl', dont les dessins ont été fournis en 1869, par notre compatriote Edouard André. Zgourouka(Poltava)dc la Petite-Russie, où le prince Kotschoubey a su grouper de superbes collections végétales. Au Gaucase, près de Surhum-Kalé, côte orientale de la mer Noire, le Jardin de Flore, créé par Wedenzki, ravissante villégia- ture du grand-duc Alexandre Michailovitch, où foisonnent, à l'air libre, Palmiers, Gocotiers, Gycas, Eucalyptus, Orangers, Gamellias, Rhododendrons, Lauriers, Gamphriers, Magnolias, Citronniers, Goyaviers, Dracéuas, Gunuinghamias, Araucarias, Bibaciers, etc. Ge nol^le exemple a suscité de nombreux imitateurs. Et les grands Domaines, les Parcs et les Villas de haut luxe, aux riches familles des Gagarine, des Bobrinsky, des Nesselrode, des Wiasemsky, des Dournowo, des Tatarinov....? Les créations se multiplient par les héritages, et des jardiniers habiles suivent les inspirations des propriétaires en perfectionnant leur travail. ^08 RUSSIE Les grands seigneurs n'hésitent pas à construire des parcs de plaisance et de repos, sobres de détails inutiles, plutôt à grandes lignes, sadaptant ainsi aux longues saisons d'hiver. Les annexes sont consacrées aux forceries, vineries, bâches à primeurs, vergers sous verre, orangeries, jardins d'hiver , avec des sei'res à multiplication inondant de fleurs les parterres et les bosquets pendant toute la belle saison. On peut dire que sous le ciel inconstant de la Russie, les conser- vatoires vitrés sont richement fournis de Palmiers et de Cocotiers, de Gycadées, de Fougères, de Broméliacées, d'Orchidées, de Camellias, d'Azalées , de Rhododendrons , de Gesnériacées , d'Aroïdées , de Bégonias, de toute la pléiade moderne des feuillages et des inflores- cences rares, jusqu'aux Rosiers qui, par des soins particuliers, épanouissent leurs corolles plus amples que sous le climat de Paris. Une visite aux Jardins publics nous conduirait loin, il nous suflira de nommer : A Saint-Pétersbourg, le Jardin botanique, confié aux soins de M. Bataline, parfaitement distribué, où l'on retrouve les découvertes des explorateurs russes : Pallas, Maximowicz, Regel, Kowalevky, Sclirenk, Ruprecht, Borczow, Bunge, Maack, Schraidt, Semenow. Le Parc Alexandre, paré, fleuri dans ses jours de fêtes, dès les premiers rayons de soleil, attirant une foule accourue de toutes parts, comme s'il s'agissait d'un pèlerinage traditionnel. Les Iles de la Neva, séjour délicieux au printemps, encadré de villas coquettes ou pittoresques, rendez-vous, pendant deux mois, de tous les citadins avides des jouissances d'une campagne fleurie au lendemain d'un hiver boréal. L'Ile Petrovsky et l'Ile Yelaguine, propriétés de la Tzarine, merveilleusement décorées de Pélargoniums, Pétunias, Verveines, Fuchsias, Capucines, Lis, Cannas, Œillets, Roses en fleurs. Moscou est fière du Parc Alexandrowski, sur une surface de 2,5oo hectares, au bord de la Moskowa, qui entoure le palais du Tzar ; — le parterre de fleurs occupe 5,ooo mètres carrés. Les Parcs Xeskouschny, Astankine, Kuskovo, sont plantés avec goût. Varsovie, Kiev, Odessa, Astrakhan, Riga, Kharkov, Tiflis — qui possède un Jardin botanique intéressant — et toutes les villes de qualité n'ont pas hésité à oflrir à leur population des séjours agréables et de première utilité. J RUSSIE ;o9 XI. — Forêts. La surface boisée, en Russie, constitue une superficie égale à trois fois le territoire entier de la France. Vers rextr^ènie Nord, ce sont de vastes forêts de Pins et de Sapins ; d'autres sont composées uniquement de Bouleaux d'un aspect morne et glacé, à moins que le mélange de Pins, de Trembles et de Saules, avec quelques Bruyères. Myrtilles et autres maigres broussailles en sous-bois, ne vienne leur enlever un peu de la monotonie désespé- rante qui les caractérise, lorsqu'ils se montrent aussi nombreux. Dans la région de l'Oural, les forets occupent de grandes surfaces ; celles qui s'étendent au nord du Gouvernement de Moscou sont magnifiques. L'essence dominante est le Pin sylvestre ; on le rencontre sur les deux tiers de la Russie d'Europe, surtout au Nord ; étranger à la région des steppes, on le retrouve en Crimée, avec une espèce locale, le Pin Laricio de Pallas, et aussi dans le Caucase. Après le Pin. le Sapin Epicéa est l'arbre le plus répandu sur le territoire septentrional de la Russie ; cependant, il ne s'avance pas autant vers le pôle que le Pin sylvestre. Vers l'Est, on trouve le Picea obovata couvrant les montagnes d'Altaï jusqu'à i,3oo mètres d'altitude. Au Xord-Est, croît le Sapin de Sibérie, Abies Pichta, en forêts épaisses, ainsi que le Mélèze de Daourie. Le Mélèze d'Europe est seulement cultivé sur les bords de la Vistule, avec le Sapin argenté, Abies pectinata, notre Sapin des Vosges. Plus au levant, un autre Pin, abondant aussi, est le Pin Cembro, appelé souvent, par erreur. Cèdre de Sibérie. Un peu plus au Sud, viennent s'ajouter aux espèces précédentes, — sans oublier l'éternel Bouleau, — l'Aune blancbàtre, le Tilleul, parfois colossal, l'Érable plane, le Merisier à grappes, de dimensions restreintes, le Chcne pédoncule dit Cliène commun ou d'été, — il fut importé par Pierre-lc-Grand, — et une sous-variété. Chêne d'hiver, plus tardive en feuillaison. Le Chêne rouvre se cantonne plutôt vers le Sud et le Sud-Ouest, en compagnie du Hêtre et du Charme. Voici d'ailleurs, par région, un tableau résumant l'importance du régime forestier de la Russie, son étendue proportionnelle et son rendement : •10 RUSSIE — K — -2 F 2 X x a X ^ X 5C ■=? ^ c d 5 o ï o I I Si S I ! I I 'S in 00 ce vr va- c 1 in 0 0 8 va- 0 (M in es V3- v,-r 0 co in 0 OC in va- «5^ 0 0 1^ V3- S in X C5 C] 30 M 0 =^ M va- % CO ^H h^ a •r. 000 1 0 8 0 2 i 1 i 0 1 i ;:: E- GC in M r-. 0 00 00 M va- GC C^ 0 va- m f^ C"; 00 r~> —, -; va- ►- n m C5 00 m z 's r-» r» m in k^ « va- fl ^H C5 m 0) 0 2-, c» m 0 in in in m 1 1 va- 2 0 va- es in in r» 'P. es m ç 0 o 5 Û Q 000 Ci 00 >-< c ;^ a — ^ ■ 2 ^ Z X " 3 I Sli i -^^S'SS'f^-r^o a n ^ •Z ~ ^ 2 S •= < o > ■z " z r. SlPïlHliî ^ r -î X .i'' J 73 = ^ X 3 c — Ci 5 i2 '7. = — V. s ii •;£ .î = ^ •£ û 2 -^ ? ;- f' i^ RUSSIE ^11 Les contreforts roclicux du Caucase sont boisés de ces diverses essences ; des futaies magnifiques, hautes de \o mètres, sont garnies de Clématites, de Vignes sauvages, de Smilax et autres lianes. A leur ombre, prospèrent l'Azalée pontique, le Rliododendron caucasien, le Laurier de Colchide, la Bourgène de l'Iméritie, etc., formant un épais sous-bois et servant d'abri aux ours, aux sangliers, aux cerfs, aux chacals qui foulent inconsidérément un tapis fleuri de Cyclamens, dEpimédiums, de Scilles et de Roses de Noël. Des Noyers énormes et de grands Buis, appelés Palmiers du Caucase, disparaissent peu à peu, enlevés par l'industrie. Au bord des rivières, des Ptérocaryas soutiennent les rives par leur lacis de racines, et les loupes du tronc sont l'ccherchées par l'ébénisterie. De beaux Sapins. Abies Nordnianniana et Leioclada, élèvent leur tige gigantesque, en groupes sombres contrastant avec le front neigeux de l'Ellirouz, et se détachant, quand vient l'automne, sur le rideau empourpré des taillis de Sumacs. En résumé, si nous examinons la composition des forêts russes, nous trouvons les Conifères en majorité. Le Pin figure dans la proportion de 35 o/o, et le Sapin, de aS o/o. La part attribuée aux essences feuillues s'élève à 40 0/0, dont 10 0/0 au compte du Bouleau et 9 0/0 en faveur du Chêne. La moitié de la production des résineux sera convertie en bois de construction ; le quart seulement des coupes d'autres espèces se trouve affecté à cet usage. Près des deux tiers de cette surface boisée appartiennent à l'État ou font partie des domaines de la Couronne. La direction en est confiée à un personnel distingué, instruit aux Écoles de sylviculture citées pages 676 et suivantes. Il faut dire aussi que les propriétaires forestiers, soucieux de leurs intérêts, suivent les cours des Écoles et en appliquent les méthodes rationnelles. D'ailleurs, l'Administration forestière, représentée dans chaque Gouvernement par un Comité technique, placé sous la présidence du Général-Gouverneur, s'occupe attentivement des propriétés particu- lières, en règle l'aménagement et surveille ou empêche les déboise- ments inutiles ou dangereux qui, jadis, ont été si funestes à l'économie rurale. Par ses soins, des steppes à perte de vue, debroussins et d'herbages de maigre valeur, ont été transformées en boisements lucratifs. Son exemple a suscité l'organisation de Sociétés privées à Saint- Pétersbourg, à Moscou, à Riga, ouvrant des congrès sur divers points de leur circonscription, et ne ménageant ni leurs conseils, ni leurs 712 RUSSIE démarches pom* la conservation et lordonnancement de la propriété forestière. Subventionnées par l'Etat, ces associations ont su inspirer la confiance des exploitants. Pai'tout, en Russie, on a compris que la sylviculture était une des branches principales de la fortune publique. XII. — Journaux horticoles. Voici les principales publications périodiques concernant l'horti- culture en Russie : Gazette Agricole (organe du Ministère de l'Agriculture et des Domaines) Bataline. Journal d'Agriculture et de Sylviculture, Saint- Pétersbourg (organe du Ministère de l'Agricul- ture et des Domaines) Bataline. Journal de Sylviculture, Saint-Pétersbourg Tikhonow. L'Agriculteur, Saint-Pétersbourg Masliannikow. La Pomologie, Moscou (Pomologistes.) L' Horticulture Russe, Moscou Hemélian. Le Jardin et le Potager, Moscou Popaxdopoulo. Le Jardinier Polonais, Varsovie Ed. Jaxkowski. Le Messager de Viticulture Taïroav. Le Messager horticole, maraîcher et arboricole, Saint-Pétersbourg (1861), organe de la Société impériale d'horticulture russe KouTOUZO^v, Mémoires de la Société impériale libre, Saint- Pétersbourg lÉGOU.NOAV. Mémoires de la Société Agricole du Caucase. . . Plodowodstvo, (La culture fruitière ; organe de la Société de culture fruitière), Saint-Pétersbourg. Roudsky. Sj-lviculture Russe, Saint-Pétersbourg Dobrovliansky. L'honorable auteur agronome Bataline, est décédé au mois de février 1895, pendant l'impression de ce chapitre. "^^0^ SERBIE 46,580 kilomètres carrés. — 2,013,700 habitants. I. — Sociétés et Ecoles d'horticulture. La Serbie est un pays montagneux, couronné de forêts de Chênes. Il n'y existe jusqu'à présent aucune Société spéciale d'horticulture ; mais il s'est fondé, il y a déjà quel([ues années, une Société ayant pour but le développement de lagriculture, de l'horticulture et de la viticulture. Cette association, ayant son siège à Belgrade, est placée sous la protection du chef de l'Etat et reçoit du Gouvernement une subvention annuelle de 20,000 francs. Elle a des succursales dans chaque district du royaume. L'enseignement agricole émane d'une École d'agriculture pratique, àKraliévo, et d'une École de viticulture, à Xégotiue. Les professeurs et les chefs de pratique y font quelques démonstrations sur l'arboriculture, la pépinière, la maraîcherie. Des arbres fruitiers sont plantés en espèces rustiques, à haute tige ou en buisson. Des ceps de Vigne en treilles ou en touffes dressées alimentent le pressoir et la fruiterie. Les légumes de grande culture entrent dans la rotation des champs de céréales et d'autres plantes industrielles ou alimentaires. II. — Productions horticoles. Notre statistique de la production des fruits et des légumes, en Serbie, est dressée d'après les données recueillies au Ministère de l'Agrriculture et du Commerce, à Belgrade. ^l4 SERBIE Sauf les Pruneaux, qui font l'objet d'une exportation considérable, les fruits et les légumes sont exclusivement cultivés pour la consom- mation du pays et jusqu'alors, d'après les méthodes traditionnelles. Légumes. — Les principaux légumes exploités figurent aux relevés olliciels dans les proportions suivantes : Les Choux, rouge, vert ou blanc de 8 à lo millions de kilogr. Les Haricots, diverses variétés de3à4 — — Les Pommes de terre, diverses espèces, de i à i 1/2 — — Les Lentilles, diverses espèces de 1/4 à 1/2 — — Les Ognons, — de i à i 1/2 — — Le Piment, différentes qualités de 2 à 3 — — Et par quantités variables : les Carottes, Pois, Betteraves, Céleris, Choux-fleurs, Laitues, Poireaux, Radis et Navets. Les Cucurbitacées, Melons, Pastèques et Potirons, viennent en plein champ et rentrent dans la consommation journalière. La superficie totale des terrains consacrés à la culture potagère est évaluée à 10,000 hectares. Fruits. — Les principaux fruits récoltés en Serbie, sont : Les Prunes de G à 8 millions de kilogrammes. Les Raisins de2à3 — — Les Pommes de i à i 1/2 — — Les Poires de i à i i 2 — — Les Noix de 1/2 à i — — Et par quantités diverses : Les Cerises douces et les Griottes, les Amandes, les Noisettes, les Nèfles, les Coings. Les Pèches et les Abricots suffisent largement à la population. Les administrations locales encouragent les plantations fruitières. Le Prunier est l'espèce principale du verger ou de la route frui- tière. Des friches assainies et des collines dénudées ont été boisées avec le Quetschicr de Hongrie, connu des principautés danubiennes. Les fruits sèches au soleil ou au four, dits Pruneaux de Bosnie ou de Serbie, arrivent par quantités considérables à Belgrade, où des négociants les trient, les empaquettent et les expédient par Buda- Pestli vers l'Europe septentrionale. Dans les années d'abondance, les Pruneaux se paient de 22 à 25 fr. les cent kilogr,, suivant le choix. Le paysan transforme en pûtes ou en eau-de-vie l'excédant ou les déchets de sa récolte de fruits, particulièrement de Prunes. Les séchoirs à Prunes sont achetés à Belgrade et portent, pour la plupart, la marque de fabrique austro-hongroise. '*^^r SUEDE 450,574 kilomètres carrés. — 4»'^5o,ooo habitants. I. — Enseignement. — Écoles. — Sociétés. Le peuple suédois est laborieux et aime à s'instruire. Ses écoles, à tous degrés, et ses universités sont très suivies et en haute réputation. L'Etat, toujours placé à la tête du mouvement, a fondé dans ce but deux Kcoles supérieures afl'ectées à l'agriculture et à l'horticulture : 1° L'École d'horticulture de Rosendal, près de Stockholm. Directeur : M. Axel Pilil. L'influence heureuse de l'établissement s'étend particulièrement sur les régions septentrionales de la Suède. 2° La seconde est une dépendance de l'Institut agricole d'Alnarp, près de Malmô. Directeur : M. Ulrisksen. L'enseignement est plutôt en faveur des provinces méridionales. Les élèves suivent les cours pratirpies dans les jardins paysagers, les serres, le jardin botanique et le potager attenant à l'Institut. D'autres établissements démontrent également l'horticulture. De ce nombre, l'Institut supérieur d'agriculture d'Ultuna, fondé en 1848, occupe une surface de 4oo hectares de terre en cultures d'essais et de produits. L'École d'agriculture d'Alnarp, créée en 18G8, ayant une ferme de 5oo hectares. Une École d'horticulture s y trouve annexée. Une centaine d'élèves suivent les cours théoriques et pratiques de ces deux établissements et deviennent ensuite de bons cultivateurs ou d'excellents professeurs. 7l6 SUÈDE L'Académie agricole et TAcadémie des sciences ont également chacune une Kcole d'horticulture qui reçoivent des élèves possédant déjà quelques connaissances horticoles ; la durée des cours est de deux ans. Ici, comme dans les autres institutions, l'instruction se donne gratuitement, le travail des élèves apporte, du reste, son appoint au chapitre des recettes. L'école forestière, fondée dans le Parc royal, près de Stockholm, en 1828, les six écoles de gardes-forestiers, les écoles d'agriculture et les fermes-modèles inscrivent Tarboinculture et la maraicherie au programme des études, et s'en occupent sérieusement. Les Ecoles normales supérieures ou moyennes ont une section relative au jardin. La Botanique est l'objet de cours et de leçons dans toutes les provinces. Il ne saurait en être autrement dans la patrie de l'immortel Linné. Les jeunes jardiniers suédois viennent encore compléter leur instruction au jardin de la Société d'horticulture de Gothenborg et au Jardin botanique de l'Université de Lund. L'Ecole agricole d'Applerum donne un grand développement à l'enseignement forestier, à la pépinière, à la grainerie. Ajoutons que les bulletins des Sociétés répandent en outre un enseignement pratique ou théorique. Il existe à peu près une association horticole par province. Les principales d'entre elles sont : La Société suédoise d'horticulture, à Stockholm ; La Société d'horticulture d'Upsal ; La Société des horticulteurs de Stockholm ; La Société d'horticulture de Vestrogothie; La Société d'horticulture de la Scanie ; La Fédération des amis de l'horticulture à Gothenborg. La cotisation est généralement modeste ; néanmoins les Sociétés distribuent chaque année des graines et des plantes ou les mettent en loterie ; elles organisent des expositions et publient un bulletin. La presse horticole est représentée par la Tidning fôr trâdgârd- sodlare ou Revue des horticulteurs, journal mensuel paraissant à Stockholm, et par deux autres, commencés cette année, 189.5. Parmi les ouvrages les plus remarquables, on peut signaler : La Pomologie suédoise, par le docteur Olof Eneroth ; Et le Manuel de l' horticulture suédoise, par MM. Erik Lindgren, Axel Pihl et George Lowegren. SUEDE ^i^ II. — La Végétation suédoise. Par son extension du sud au nord, la Suède comprend les situations les plus diverses ; on y rencontre une dore arctique, alpine, elxainpètre ou maritime, variant avec la latitude, l'altitude et la constitution géologique. Nous arrivons ainsi à ])r(Mulre pour base l'ancienne division politique du pays : La Gothie, au sud, d'un climat relativement doux, correspondra à la région du Hêtre ; La Suède proprement dite, au centre, sera la région du Chêne. Le climat y est plus égal que dans les deux autres régions ; Enfin, le Norrland, qui voit insensiblement disparaître les traces de la végétation Suédo-européenne, pour l'aire place aux premiers vestiges de la Flore arctique. Les plantations faites par la main de l'homme sont guidées sur ces observations dans le choix des espèces, et tiennent compte ainsi de l'action du froid et de la lumière. Région du Hêtre et du Charme. Les provinces de la Suède les plus rapprochées du Danemark, le centre actuel de la zone du Hêtre en Europe, renferment les plus grandes forêts de cette essence ; le Charme occupe à peu près la même aire géographique. Les arbres et les arbrisseaux qui caractérisent principalement cette région sont les suivants : Alisier. Genêt. Chèvrefeuille des bois. Helianthème. Cornouiller sanguin. If. Coronille (très rare). Lierre. Erable champêtre. Rosier. Fusain d'Europe. Sureau noir. Région du Ciikxe. La Suède possède les deux types principaux à feuilles caduques du genre Chêne : le Chêne pédoncule et le Chêne à glands sessiles ; cette dernière essence se rencontre aussi dans les provinces méi'i- dionales et dans les iles d'Oland et de Gotland, alors que l'autre, plus robuste aux grands hivers, s'étend vers le nord. 7i8 SUEDE Les arbres et les arbustes indiqués ci-dessous croissent dans la réffion du Chêne : Alisier finlandais (Sorbus hybrida ou Sorbus aria feniiica). Alisier suédois (Sorbus scandica). Frêne. Aune glutineux. Aubépine. Bourdaine (Rhamnus frangula). Bruyère cpiaternée. Cliamécerisier. Épine- Yinette commune. Erable plane. Néflier cotonnier (Cotoneaster). Nerprun. Noisetier. Orme. Prunellier. Tilleul. Viorne-Obier. RÉGION DE l'Aune blanchâtre, des Conifères ET DU Bouleau. La flore du Norrland comprend un certain nombre de végétaux des autres régions. La culture des arbres fruitiers n'y réussit qu'avec de grands soins ; l'Orge est à peu près la seule céréale qui puisse y croître ; aussi le sol est-il occupé par des pâturages et des forêts. Dans les bois naturels ou plantés, des Alpes Scandinaves au golfe de Bothnie, on rencontre les essences ci-après : Aune blanchâtre. Bouleau. Airelle MjTtille. Andromeda polifolia. Arctostaphyllos alpina. — uva ursi. Azalea procumbens. Bruyères variées. Camarine (Empetrum nigrum). Canneberge (Oxycoccos). Cassiope hypnoides. — tetragona. Genévriers. Merisier à grappes. Peuplier-Tremble. Saules. Sorbier des oiseleurs. Argousier griset. Daphné Mézéreon. Framboisier. Groseillier. Lédon. Myricaire germanique. Piment royal (Myrica Gale). Rhododendron de Laponie. Ronces. Pins. Sapins (Abies et Picea). Les forêts de la Suède occupent une surface de dix-sept millions d'hectares, dont trois millions appartiennent à l'Etat, aux provinces ou aux communes, et leur production est évaluée à trente millions de mètres cubes de bois, ainsi répartis : vingt-trois pour le chauflage, trois pour le service et quatre pour l'exportation, principalement à destination de l'Angleterre. 'i-^-i' suèoE •jig III. — Produits maraîchers. La culture maraîchère s'étend dans les meilleures terres des vallées et sur tout le littoral, à rexception des falaises escarpées. Les grainetiers du pays, qui s'approvisionnaient autrefois en AUeuuigne et en Danemark, couimeucent à traiter avec des culti- vateurs suédois ; ceux-ci leur fournissent la semence avec de meilleures conditions de qualité et de prix. Nous en donnons les raisons au chapitre de la Norvège (p. 645). Sous les latitudes élevées, en Norrland, les plantes tuberculeuses donnent des produits plus petits, mais dune saveur plus fine ; au marché, ils sont recherchés par les connaisseurs. Cependant, le nombre de variétés acclimatées est plus restreint. Le gouvernement et les Sociétés d'agriculture et d'horticulture n'épargnent ni argent ni peines pour le perfectionnement des semences. Une station importante spéciale à la production des graines, est installée à Svatof, près de Landskrona. La graineterie suédoise a été remarquée à l'Exposition Scandinave de Copenhague, en 1888. A l'Exposition universelle de Paris, en 1867, on a pu examiner un lot collectif intéressant de légumes et de fruits provenant des diverses latitudes de la Suède. La nourriture de la population suédoise est constituée, en grande partie, par la Pomme de terre ; elle y fut importée en i^aS ; depuis, sa culture s'est développée à ce point qu'elle occupe actuellement 160,000 hectares sur 200,000 consacrés aux légumes, sur l'ensemble du territoire. La production annuelle atteint 20 millions d'hectolitres, dont trois millions pour la distillation. Parmi les 25o ou 3oo sortes connues ou expérimentées, la mieux considérée porte le nom de Pomme de terre Munsô ; puis la vai'iété Svartsjo, et quelques types également indigènes. Les régions du centre et du midi de la Suède sont favorables à la production de l'Artichaut. Plus répandue est la Carotte; la variété Altringham, mieiTX cpie toute autre, s'avance assez loin vers le nord ; mais, avec les gelées prolongées du Norrland, on ne peut obtenir que la Carotte fourragère. Le Céleri, le Cresson de fontaine, généralement spontané, l'Endive, l'Epinard, la Laitue pommée, le Melon, le Raifort, précieux pour combattre le scorbut, la Rhubarbe, la Scorsonère appartiennent encore aux latitudes moyennes. •^aO SUEDE Cultivés déjà dans ces régions, les légumes suivants se rencontrent même jusqu'en Xorrbottnie : Ail, Asperge, Betterave, Ciboulette, Chou, Chou-navet, Courge, Échalote, Fève, Haricot nain. Navet, Ognou, Panais, Persil, Poireau, Pois, Radis. La production annuelle des Haricots et des Pois s'élève à un million d'hectolitres. Plus au nord, jusqu'en Laponie, nous trouvons encore : L'Asperge géante d'Oliman, indigène ; l'élégance de son feuillage en fait une des plus belles plantes ornementales des régions polaires ; le Chou bleu et le Chou rouge d'Erfurt, seules variétés de Choux résistant à ce rude climat ; quelques sortes de Pois, notamment celle qui est nommée le Pois goulu de Norrbottnie. IV. — Arbres et Arbustes fruitiers. Les jardins et les vergers occupent en Suède une surface de 3o,ooo hectares environ, La plupart des arbres fruitiers de l'Europe centrale se concentrent dans les provinces méridionales de la Gothie ; la Suède tempérée possède différents types qui lui appartiennent presque en propre. Mais la culture des arbres à fruit diminue promptement à mesure que l'on s'avance vers le pôle. Plusieurs parties du Norrland méridional, de l'Ângermanland et du Medelpad, en possèdent encore quelques types robustes. La limite du Chêne, le Dal-elf, reste la zone extrême de la culture assurée et productive des arbres à fruit. Sous l'influence de la Société suédoise d'horticulture et des Sociétés horticoles qui existent jusqu'en Vestrobottnie, de vastes pépinières ont été créées, et l'arboriculture fruitière s'est développée considérablement. L'Abricotier, cultivé en espalier et en serre, dans la Gothie et la Suède centrale, réclame des sujets lignifiés, fertiles. Le Cerisier mûrit ses fruits jusqu'en Upland ; les variétés les plus répandues sont : Bigarreaux : Jaune, Napoléon, Noir, rose tardif d'Hildesheim ; Cerises : Belle de Choisy, Belle d'Orléans, Cherry Duke, de Montmorency, Jeffrey's Duke, May Duke. Guignes : Elton, Grosse ambrée, Grosse hâtive, Jaune, Luzien, Noire hâtive, Luisante ; Griottes : plusieurs variétés à fruit noir, bon à divers usages. SUEDE ^21 Le Pocher, mOme dans les provinces méridionales, mûrit à peine son fruit ; toutefois, en serre, on cultive quchjues variétés de Pèches et de Nectarines. Le Poirier, et d'abord le Pommier sont assez communs sur la majeure partie du territoire suédois ; les variétés suivantes, indigènes, sont populaires : Poire d'été : Ilofsta. Poires d automne : Gernandts Smor, Sormlands, Kok. Pom//ies rf'e7e : Nygards hvita Astrakan, Josefine, Safstaholms, Tegnérs, Staringe, Sôdermanlands. Pommes d'automne : Munthes roscn, Ringstads. Pommes d'hiver : Gharlottenburgs Rosenhàgcr, Stenkyrke. Déjà la Pomologie moderne a franchi les Alpes Scandinaves, et modifié les plantations nouvelles. Le Prunier s'étend jusqu'au nord de Gèlle ; on cultive surtout les Prunes d'Avoine, de Damas, d'Hachman, de Vestmauland, du comte Pierre Brahe, Impératrice blanche, Jaune hâtive, Johannis, Lawrence's Favorite, Mirabelle, Reine-Claude (plusieurs variétés), River's Early, Royale de Tours, Royale hâtive. Avec un été favorable, le Châtaignier mûrit sa récolte vers le sud de la Scanie. Le bassin du Màlar et lile de Gotland possèdent de beaux Noyers dont les fruits arrivent quelquefois à maturité. Le Noisetier Avelinier croît jusqu'en Angermanland. Le Noisetier franc est cultivé beaucoup en Scanie. Les Figues, abritées par les contre-forts de la Suède méridionale, peuvent arriver à point. Le Framboisier fructifie même au nord de la Laponie. La Ronce arbrisseau et la Ronce arctique sont à l'état spontané. Le Groseillier à grappes, le Cassis, le Groseillier à maquereau, indigènes, croissent dans les régions les plus septentrionales. On cultive le Mûrier pour ses feuilles, sur plusieurs points du territoire ; le fruit vient à maturité vers le Sud et à Gotland. Dans ces régions, les Raisins précoces et les Chasselas mûrissent assez souvent. Les serres-vineries forcent les meilleures variétés de l'Europe vinicole. V. — Arbusterie florale. Avec les jardins des villes de Stockholm, de Carlstad, de Gothem- bourg, d'Upsal, de Gèfle, tous artistement composés, la flore arbus- 46 J23 SUEDE tive de la Suède moyenne s'est enrichie des l^elles espèces de la Sibérie et de l'Asie Orientale, des Etats-Unis, du Canada et du Japon septentrional. Le rivage des Lacs en a profité. La zone méridionale suédoise gagne davantage encore. Lîle de Gotland. entre autres, a des massifs toujours verts de Kalmias, d'Andromèdes, de Rhododendrons, de Buis, de Houx, de Mahonias, de Phyllireas, de Lauriers- Amande, de Cotonéasters, de Cléthras, d'Aucubas ; des bosquets de Spirées, de Baguenaudiers, de Cytises, de Diervilles, de Lilas, de Céphalanthes, d'Aralias, du Sumac Fustet, de Seringats, de Deutzias, de Staphyliers, de Rosiers. Des vérandahs festonnées de Lierres, de Bignones, de Clématites, de Chèvrefeuilles, d'Ampélopsides sont d'un heureux effet. Des groupes et des avenues de Bonducs, de Plaqueminiers, de Paulownias, de Kœlreutérias, d'Allantes, de Tilleuls argentés, de Platanes, de Marronniers, de Yirgiliers sont la preuve de la fertilité de l'Ile et du goût de l'arboriculture répandue chez les habitants. Enfin les Conifères apportent leur note pittoresque, sombre ou gaie, avec les Crj'ptomérias, les Rétinosporas, les Thuias, les Céphalotaxus, sans compter les nombreuses variétés de Genévriers, de Pins et de Sapins. Le Jardin botanique de "Wisby, île de Gotland, a pu acclimater : les Abies Pinsapo, Abies cephalonica, Salisburia ou Gingko, Pinus ponderosa, Quercus coccinea, Acer saccharinum, Robinia hispida et tortuosa, et de plus modestes arbustes : Diervilla, Forsythia, Chœnomeles, Hibiscus sjTiacus, Pœonia Moutan, Rhus Cotinus... VI. — Floriculture. La flore de la Suède, déjà bien variée, s'est augmentée de char- mantes espèces de fleurs, provenant de localités plus chaudes ; la région occidentale, grâce à la douceur relative de son climat, a surtout bénéficié de ces importations. Toutes ces plantes sont venues se confondre avec les indigènes ou originaires de climats analogues, diaprant les pelouses des demeures opulentes de leurs multiples coloris ; lors de la période limitée de la végétation septentrionale, elles concourent à faire de la Suède un séjour heureux qui contraste singulièrement avec la saison des glaces et des neiges. ^^^^ SUISSE 4i,4i^ kilomètres carrés. — 2,950,000 habitants. — — î-^î — ^— I. — Action de l'État. Le Département fédéral de l'Industrie et de l'Agriculture distribue des semences et des plants forestiers aux sociétés, aux communes et aux planteurs. L'Administration de divers cantons enjoint aux municipalités des régions viticoles d'obliger les vignerons à traiter leurs vignes contre les maladies cryj)togamicpics avant le 3i juillet, leur laissant le soin de fixer l'époque du premier sulfatage. Le Conseil fédéral subventionne les associations horticoles par des allocations spéciales accordées aux deux Fédérations des Sociétés d'horticulture romande ou allemande. Avec l'appui des Cantons, il encourage l'organisation de confé- rences populaires sur l'arboriculture, la maraîcherie, la viticulture, et dans les campagnes, le dimanche après-midi. En hiver, des cours publics et gratuits sur des sujets analogues sont ouverts, le soir, au local de l'école communale, sous les auspices du Département de l'Instruction publique. L'enseignement des principales communes comprend des leçons d'horticulture et d'agricultm'e. Les écoles secondaires rurales sont dotées d'un jardin mixte, potager, fruitier, pépinière d'études, et d'un cours d'horticulture où sont admis les jeunes gens âgés de i5 ans, au moins, ayant suivi le sixième degré de l'école primaire. Enfin, le Gouvernement suisse subventionne annuellement les Écoles d'horticulture. ^24 SUISSE II. — Écoles d'horticulture. Après l'enseignement primaire ou secondaire, nous retrouvons la viticulture et T arboriculture fruitière au programme de l'École polytechnique de Zurich. Les Écoles d'agriculture de la Rûtti, du Strickhof, à Zurich, de Lausanne, de Cernier, etc., ont des cours théoriques et pratiques d'arboriculture, de culture potagère, de sylviculture, de viticulture. Deux Écoles spéciales d'horticulture sont installées aux portes de Genève et de Zurich ; celle-ci t'ait les cours en langue allemande, et celle-là, en langue française. L'École cantonale d'horticulture de Genève, dirigée par M. Edmond Vaucher, ancien président de la Société d'horticulture de Genève, a des professeurs et des chefs de pratique sur les différentes branches de l'horticulture, de l'apiculture, de l'exploitation du vignoble et des bois, de l'arpentage, de la comptabilité. L'instruction est donnée toute en langue française. Les élèves sont admis dès l'âge de i5 ans. La durée des cours est fixée à trois années. Quelques étrangers figurent parmi le personnel scolaire. Outre la somme inscrite au budget du canton de Genève, l'École reçoit des subsides de la Confédération suisse et des cantons de Berne, de Fribourg, de Vaud. Par suite de conventions avec la commission de surveillance, le Département fédéral de l'Industrie et de l'Agriculture prend à sa charge la moitié des frais de l'enseignement théorique ou pratique et des dépenses du matériel. Le budget des cantons fait le reste. L'École d'horticulture de "Wadensweil-Zurich, dirigée par M. le professeur D"" MiïUer, de Thurgovie, en même temps station d'essais, reçoit des subventions s'élevant de i5,ooo à 20,000 francs. Les quinze cantons qui concourent à la fondation de l'Ecole envoient des délégués au Conseil de surveillance, et les indemnisent. L'instruction, toute en langue allemande, est gratuite. Les élèves ont la faculté de recevoir la nourriture et le logement, moyennant une redevance de dix francs par semaine. Consacré à l'arboriculture, à la viticulture et à la poraologie, le premier cours dure huit mois de la belle saison. Au deuxième cours, qui comprend le surplus de l'enseignement, sont admis les garçons jardiniers âgés de 17 ans. Les apprentis peuvent suivre les leçons et les démonstrations. Au total, une centaine d'élèves. SUISSE ^25 III. — Sociétés d'horticulture. La Suisse compte un certain nombre d'associations et de syndicats de cultivateurs et d'amis des jardins qui s'instruisent en faisant de la propagande au moyen de conférences ou de concours locaux. Tout en gardant leur autonomie et leur propre réglementation, plusieurs Sociétés se sont réunies en deux faisceaux sous le titre : Fédération des Sociétés d'horticulture delà Suisse romande. Fédération des Sociétés d'horticulture de la Suisse alle- mande. La Fédéi*alion de la Suisse romande compte neuf associations : Société helvétique de Genève ; — d'horticulture de Genève ; — — du canton de Vaud ; — — — de Fribourg ; — — de la Côte (Vaud) ; — — de Neuchâtel, ville et vignoble ; — — du Val de -Travers ; — — de la Chaux-de-Fonds ; Association des maraîchers de Genève. Ce groupe réunit près de 2,5oo adhérents sur la cotisation desquels un prélèvement de o fr. aS est acquis à la Fédération. Les bibliothèques de chaque Société se sont enrichies de nouveaux volumes, et plus de 4j5oo personnes ont suivi les cours de 1893. La Fédération de la Suisse allemande a réuni sous sa bannière : Société d'horticulture d'Argovie ; — — de Bâle ; — — de Berne ; — — de Thoune : — d'arboriculture de Bienne ; — d'horticulture de Berthoud ; — — d'Interlaken ; — — de Lucerne ; — — de Rorschach ; — — de Saint-Gall ; — — de Schaffouse ; — — de Soleure ; — — de "Winterthur ; — — de Zurich (Flora). Plus de 900 sociétaires appartiennent à ce groupe. ^20 SUISSE Avec une pareille solidarité les adhérents, fortifiés dans leurs moyens d'actions, acquièrent la reconnaissance de l'Etat, au même titre que les Fédérations des Sociétés d'agricultui'e, de sylviculture et de la mise en culture des Alpes. Le subside annuel du Conseil fédéral est actuellement de n,ooo fr., divisé par moitié à chaque Fédération. Celle-ci répartit la somme entre les Sociétés adhérentes, suivant le nombre des membres, l'importance des cours publics, l'état de la bibliothèque, les concours ou expositions et les champs d'expériences. Ainsi, la Fédération allemande a doté les Jardins d'essais toujours utiles des Sociétés d'Argovie, de Berne, de Zurich; tandis que la Fédération romande encourageait la Société fribourgeoise, lors de son concours de vergers suivi d'une exposition importante de fruits. En même temps, cette Fédération décernait des primes supplémentaires à la Société du Yal-de-Travers pour ses cultures d'essais et de vulgarisation dans son jardin du vallon de Motiers ; à la Société de Chaux-de-Fonds qui a su acclimater des végétaux sm* le plateau jurassien ; enfin, à la Société de la Côte, répandant les bons légumes par de fréquentes distributions de semences. Les Sociétés libres ou fédérées organisent pour leur propre compte des expositions, des concours, sans négliger les conférences. Plusieurs d'entre elles publient le Bulletin de leurs travaux. La section allemande les réunit dans un journal publié à 2,800 exemplaires, Der Schweizerische Gartenbaii, rédigé par le professeur Millier. Quelquefois, les deux groupes se réunissent pour défendre en commun leurs intérêts, par exemple au meeting de 1892, à Lausanne. Un vote unanime sollicitaduConseil national l'admission des jardins et pépinières au bénéfice des contrats d'assurances contre la grêle. Parmi les Associations indépendantes, signalons : La Société de Pomologie de Bienne, canton de Berne, dotée d'un verger modèle d'arboriculture et de pomologie, et propageant les bonnes espèces au moyen de cours donnés par des personnes de bonne volonté ou des « Wanderlehrer ». La Société pomologique de Berthoud est sur des bases analogues, La Société de pomologie du "Val-de-Ruz (Xeuchâtel) a projeté la création d'une Picole fruitière, des conférences publiques et la distribution de greffons. Le siège de la Société est à Cernier. La Société des anciens élèves de l'École cantonale d'horti- culture de Genève, toute de camaraderie et de mutualité. Enfin, des cercles horticoles de localités moins importantes, mais fort utiles à la population rurale. SUISSE 7^7 IV. — Jardins d'études. Partisan de l'instruction à tous les degrés, le pays qui a possédé De Candollc, Regel et autres savants, peut s'enorgueillir des Jardins botaniques de Bâle et de Zurich, fondés en 1748, de Berne, 1789, et de Genève plus récent, eu 1817. Les étudiants les fréquentent et les étrangers les visitent. La Société Flora de Zurich a créé, en 1890, son Jardin modèle de Hottingen, qui, déjà, rend des services. Au paragraphe précédent, nous avons signalé les champs d'essais de quelques Sociétés ; il est donc inutile d'y revenir. Fondé en 1884, par une Société d'amateurs, et cédé ensuite à M. Henri Correvon, le Jardin alpin d'acclimatation de Genève, alimenté par des souscriptions volontaii'cs, a pour l)ut patriotique d'empêcher l'arrachage inconséquent de végétaux alpins par les touristes ou les spéculateurs, d'en réunir les divers types, de les faire connaître au public, — même la populaire « Edelweiss », — de les multiplier et les propager sans crainte d'en détruire la source. Le Jardin de La Linnsea, situé dans la montagne du Valais, appartient à une Société qui a réuni, dans cet endroit pittoresque, une collection remarquable de plantes des Alpes suisses ou étrangères : c'est donc un jardin botanique alpin. Le président de la Société est M. N. de Glaparède, de Genève. Avec SCS mouvements de terrain fortement accentués, ses horizons de neige ou de glace, ses eaux, ses cascades et ses paysages naturels ravissants, la Suisse ne pouvait manquer de parcs et de jardins aux effets souvent les moins prévus. Nos artistes et des élèves diplômés de France et de Belgique ont su tirer parti de ces éléments, en réalisant des conceptions d'un effet admirable par l'alliance de l'Art et de la Nature. Le Parc de Prigny, à Madame la baronne de Rothschild, et le Jardin Micheli, au Crest. sans compter beaucoup d'autres, en sont la preuve évidente. V. — Production maraîchère. Au début de Tannée 1893, François Cardinaux, alors président de la Société d'horticulture de Genève, disait à propos de visites aux cultures de légumes : 728 SUISSE « Loin de rester stationnaire, l'horticulture maraîchère et potagère « marche dans une voie progressive qui s'accentue tous les jours « davantage... En effet, malgré une saison tout à fait défavorable, « les jardins et les marais que le Jury a visités étaient garnis de « légumes relativement beaux, bien cultivés, bien variés. La plupart « des cultures étaient d'une propreté irréprochable. — Indice « certain que le progrès s'accomplit ! » Ces paroles de notre regretté collègue sont vraies, pour quiconque a suivi la marche ascendante de la maraîcherie helvétique. La vieille réputation de l'amour du travail chez le jardinier suisse ne s'est jamais démentie. Il paraît que l'industrie légumière de la campagne de Genève aurait été apportée par des réfugiés français huguenots, il y a deux cents ans environ; leur reuvre bénéficia de l'irrigation des terrains de Plainpalais, à l'aide de « puiserandes » ou pompes élevant l'eau du Rhône, la force du courant actionnant une turbine qui fait déverser l'eau dans les rigoles d'arrosage. Depuis, quel développement rapide ! La Suisse, sillonnée par les chemins de fer et les bateaux, a vu s'accroître sa population industrielle et augmenter, dans une propor- tion incroyable, le chiffre de ses visiteurs. Partout, à proximité des villes, sur le bord des cours d'eau, non loin des gares, le cultivateur a fait pousser des légumes, précédé par le jardinier qui établissait une rotation de cultures, perfectionnait les méthodes de travail et surtout variait la nature des espèces végétales pour répondi'e aux besoins de la consommation. La Pomme de terre dépasse 9 millions d'hectolitres ; les arrivages allemands et français comblent rinsulïïsance de la récolte. Sur le territoire Suisse, combien de mamelons, de rochers, de glaciers, de forêts inaccessibles à la bêche, au plantoir, au châssis ? Combien de potagers agglomérés ou éparpillés dans les 22 cantons ! Ici, sur les alluvions et dans les endroits dinicilcraent arrosables, l'Asperge, l'Ognon, le Haricot, les Pois et Fèves, le Navet, la Rave, la Pomme de terre, la Scorsonère. Ailleurs, en terrains frais, les Choux, même pour la choucroute, l'Artichaut, les Épiaards, l'Oseille, le Céleri, les Poireaux, les Laitues et toute la verdure réclamée par les hôteliers de la montagne. Et la Fraise des Quatrc-Saisons succédant à la Fraise des Alpes, et la grosse Fraise, quel engouement à leur égard ! Et des Radis en tout temps, et des Choux-fleurs, surtout lorsqu'il n'y en a plus ailleurs ? Et des primeurs pour la population aisée ou flottante ? Quels appétits à satisfaire ! SUISSE 729 Les pays voisins accourent et viennent y répondre. Mais le jardinier de Bàle, de Genève, de Berne, de Lausanne, de Zurich, de Fribourg lutte et redouble delTorts ; témoins les cultures sous verre, chaulTées ou à contre-saison qui se multiplient, témoins les cliampii^nonnièrcs établies au Bois de la Bâtie, témoins les champs de Melons et de Courges qui gagnent la plaine ! VI. — Production fruitière. Les conférences et les cours publics propagés à la ville et à la campagne par IKtat, les Sociétés et les Administrations cantonales ou communales, ont encouragé les planteurs en les éclairant ; des vergers assez étendus ou de modestes jardins fruitiers ont été créés, en même temps que les anciennes plantations devenaient l'objet de soins de culture, de taille ou de greffage. L'arboriculture a prodigué ses ramifications partout. Le littoral des lacs Léman, de Xeuchàtel et de Constance, les plaines et les monts fertiles de Genève, de Lausanne, de Zurich ; les vallées ensoleillées du Valais, de Lucerne, ou abritées des cantons de Fribourg et de Saint-Gall, du Vully ; les pâturages de l'Argovie et de la Thurgovie; le Gros de Vaud, le Rhcintal, jusqu'aux pentes du Jura ou des Alpes vaudoises, jusqu'au plateau Fribourgeois, récoltent des fruits et les utilisent à la maison ou au marché. Le fruit à deux fins a tenté le cultivateur ; robuste aux voyages, il est exporté en vrac, même vers les pays à cidre des nations voisines, la France nord et l'Allemagne sud. Telles sont, parmi les Pommes : Aargauer Herrenapfel, arbre généreux, à floraison tardive ; A beignets, du Jura vaudois, pomme grosse, verte, d'hiver ; Blanche à côtes, douce, à cuire et à pâtisserie ; Bochelette, fruit de ménage, localisé dans le Jura vaudois ; Coing, se prête à la cuisson, aux compotes et au cidre ; De Fer, particulière au Gros de Vaud ; de longue garde ; De Prince, ferme et juteuse, se conserve pendant une année ; Fram^^oise, d'automne, saveur aromatisée, bonne à tout faire ; Hansuli, depuis longtemps, bien connue sur les marchés ; Palmapfel et Sauergrauech, variétés fructifiant au Gi'indewald, à 3,5oo mètres d'altitude, bonnes aussi au séchage ; Paradis, d'automne, douce, à cuire et à pâtisserie ; Petite Tardive, pomme blanche, de longue garde, arbre robuste ; 73o SUISSE Pomme rose, fruit populaire au jardin, au verger et au marché ; Princesse de AVurtemberg, pomme très tardive et robuste ; Reinette Bovarde, beau et bon fruit d'hiver, du canton de Yaud ; Uster Apfel, chargeant jusqu'à cent boisseaux par sujet. L'ai'bre de ces diverses variétés, robuste et fertile, se plaît en plein champ ou sur le bord des routes. Le paysan qui fait du cidre n'est pas minutieux quant au choix des qualités. Il prend les Pommes Reine des Reinettes, Reinette de Caux, Reinette Baumann, de Châtaignier, Calville de Dantzig, Saint- Nicolas, classées parmi les bons fruits dits à couteau, tout aussi bien que Bohnapfel, Breitacher, Fraurotacher, Spatlauber, Spitzweisser, AValdhofler, de la Pomone cidrière allemande. Mais il n'oublie pas le Gelber Jacobs Apfel, fruit de cuisine, recherché en Thurgovie pour le cidre, à ce point que le dicton persiste : « Qui ne connaît le cidre de Jacques — ou Jacobs — n'est pas un Thurgovien. » Les cantons de Thurgovie et de Lucerne (à Meggen) fabriquent des boissons mousseuses avec les Pommes et les Poires. Le cidre est consommé dans le ménage, à l'hôtel ou au cabaret. Nous ne saurions passer sous silence deux séduisantes Pommes de dessert : Transparente de Zurich, à l'épiderme blanc d'ivoire et De Lait, à la peau fine, blanc mat éclairé d'incarnat. Leur arbre, plutôt cultivé en basse tige, est généreux et résiste aux gelées. Le Poirier se présente également avec ses variétés locales ou propagées par les greffeurs campagnards. Poires à la Mort, Citron jaune, Olivette, Rougin, Sans Règle, Rouge, etc., fruits à cuire, du Jura Neuchâtclois ou Vaudois. Et parmi les espèces de Poires à cidre : Berglerbirne, dont le jus, riche en alcool, tonifie les vins faibles ; Blanche à grappes et Rouge à grappes, variétés rustiques ; De Fraulerb, le plus tardif des Poiriers en végétation ; Gelbmôstler et Guntershauser, populaires en Argovie ; Gelbe Mostbirne, robuste sur les hautes montagnes des cantons de Saint-Gall, d'Appenzell, de Thurgovie ; Lederbirne et Schwarzadler, arbres rustiques aux gelées d'hiver, à l'altitude de 1,200 mètres ; Maerxler, Grosse blanche de Champagne, Normande blanche ou verte, donnant du montant au brassin des Pommes de pressoir ; Theilersbirne, produisant jusqu'à deux pièces de cidre, par arbre, dans toute la Suisse orientale. Wasserbirne ; l'arbre, grand comme un Chêne, fournit un poiré clair et abondant, qui se soumet encore à l'alambic. SUISSE 781 Le Poirier de Maude se propage partout ; gigantesque en Savoie et dans les Alpes françaises ou helvétiques, son arbre produit jusqu'à 800 ou 1,000 litres de cidre. Une Poire à deux fins des plus répandues en Suisse, la Làngler. ou Kannenbirnc, ou d'Kstranguillon a, de tout temps, été recherchée pour le séchage, sinon pour le pressoir. La Langstielerin, de Thurgovie, destinée au séchage ou à l'alcool ; l'arbre arrive lacilemcnt deux fois séculaire. Plusieurs espèces de ce genre, propres à divers usages économiques, figurent dans les plantations routières de la Suisse allemande. En dehors des vergers ruraux, nous devons signaler les Jardins fruitiers plantés d'arbres tenus en demi-tige ou à basse tige, dressés par des arboriculteurs émérites, et composés de belles et bonnes variétés de chaque saison, en fruits de table. A l'espalier de ces jardins sont palissés toute une série de Pêchers à gros et bons fruits, alors que les types du Pécher franc se trouvent dispersés sur les collines abritées ou dans le vignoble. Le climat privilégié du Valais facilite la maturation des belles Poches tardives, des Pommes de Calville blanc, en plein vent, et du Raisin Malvoisie, quelquefois. Le Cerisier constitue, à son tour, un bon arbre de rapport. La distillation assure le placement des récoltes de bonnes sortes à kirsch ; citons les Cerises : la Noire à distiller, des Avants, de Lovertz, de Montreux, à Queue rouge, la Rouge commune, bonne encore au séchage, la Péquegnette qui réussit môme dans les sols glaiseux, et quelques types locaux sans nom. Plusieurs cantons ont des cerisaies à kirsch. Il en existe sur routes à la Déroche, canton de Neuchàtel. Nos Cerises. Bigarreaux, Guignes et Griottes, fruits de table, réussissent en buisson ou sur tige. Aiix portes de Lausanne, la Guigne Chevanne est accaparée par les usines à conserves. La consommation directe, le séchage et parfois lalambic utilisent les récoltes de Prunes. Les pruneaux de la Quetsche de Bàle, de la Bérutje, de la Méchelette combattent l'importation des pruneaux de Serbie. Les Prunes de Reine-Claude, de Mirabelle et de Monsieur sont l'objet de spéculations avantageuses. Par son beau feuillage et son fruit réclamant un abri, l'Abricotier devient l'arbre des endroits contigus à l'habitation, l'ornement des cours d'hùtels et des abords de villas. En suivant la vallée du Rhône, on remarque de beaux vergers d'Abricotiers près de Saxon-les-Bains. -32 SUISSE Et le Grenadier sauvage, à Sion, sur le coteau brûlant de Tourbillon. Immédiatement au-dessus, les neiges éternelles. Également décoratif, le Cognassier de Portugal qui prend place au verger, à titre intercalaire ou définitif. Cette même vallée se couronne, de Bex à Brigue, par des forêts de Châtaigniers. Si la Châtaigne ne suffit pas à la consommation, la France et l'Italie y suppléent, tandis que les Noix et les Noisettes recueillies dans les plaines champêtres, les coteaux ou les gorges de montagnes, alimentent le ménage, le négoce ou l'industrie ; cependant l'importation n'y reste pas étrangère. L'exemple du Dauphiné, grefl'ant le Noyer, a déjà gagné quelques cantons suisses, propageant les bonnes sortes à végétation tardive. Quant aux petits fruits rouges. Groseilles et Framboises, à combiner avec les Cerises et les Fraises, — quoique répandues dans les champs, les vignes, les jardins et les vergers, — la table, les préparations économiques ou ménagères n'en trouvent jamais assez à leur profit. Enfin, le Raisin, si précieux à la consommation, est fourni non seulement par les treilles de jardin ou d'espalier, mais encore par le vignoble si coquettement dressé sur les rives du lac de Genève, à Montreux, à Vevey, à Clarens, à Lausanne, et dans le Valais, sur le territoire des cantons de Neuchàtel et de Fribourg. Le Chasselas doré, nommé Fendant Roux, et encore Gut-Edel, vers les hautes vallées du Rhin, attire les négociants en Raisins. Le canton de Yaud en a fait la fructueuse expérience par son commerce de Raisins frais, hors frontière. Le Valais pratique en grand l'expédition du beau Raisin, en caissettes, réservant le fretin pour l'usine à conserves de Saxon-les- Bains ,qui saura en tirer parti. Le canton du Tessin, de la région italienne, connu par ses fertiles vallées produisant légumes et fruits, cultive quelques cépages de cuve ou de table signalés au chapitre de l'Italie ; il exporte, par le lac de Lugano, des chargements de vins et de Raisins, les uns destinés à la fabrication de vins mousseux, les autres au passerillage et aux desserts. L'industrie de la préparation des fruits a fait de grands progrès en Suisse. Les conserves de fruits et de légumes, sous toutes formes, rendent des services au producteur. Les vineries sous verre, les forceries à primeur ne chômeront jamais, ce qui n'empêche pas le commerce de demander à l'Algérie les Petits Pois et les Haricots précoces, et les premières Fraises. SUISSE :33 VII. — Floriculture. La Flore de la Suisse est le point de mire des botanistes qui veulent l'étudier et... des ravisseurs nomades, errants ou négociants. Combien d'espèces rares et quelle profusion de variétés avec les genres ci-après, qui comptent parmi les plus populaires : Achillea. Aconit uni. Adonis. ^Ihionema. AUium. Alsine. Alyssum. Androsace. Anémone. Anthémis. Aquilegia. Arabis. Areiiaria. Asphodelus. Asperula. Aster. Aslrantia. Betonica. Campanula. Centaurca. Centrantlius. Cerastium. Chi'jsantliemum. Clematis. Colciiieum. Corydalis. Crocus. Cyclamen. Cytisus et Genisla. Dapline. Delpliinium. Dcnlaria. Dianllius. Ditîitalis. Doronicum. Dralia. Dracocephalum. Epiniedium. Eri^eron. Eroilium. Gcnliana. Géranium. Geum. Helianlhus. Hypericum. Iris. Lilium. Linaria. Lychnis. Narcissus. Ornitlioj^aluni. l'apaver. Paradisia. Polemonium. Potentilla. Primula. Ranunculus. Sai)onaria. Saxilraga. Scilla. Scdum. Sempervlvum. Senecio. Silène. Slalice. Teucrium. Thaliclrum. Trollius. Tulipa. Valeriana. Vcronica. Viola. la vie aux Et d'autres charmantes miniatures qui donnent de rochers ou aux flaques d'eau à des hauteurs presque inabordables. L'horticulture suisse ne se contente pas des ressources naturelles, lesquelles, d'ailleurs, ne se prêtent pas à tous les déplacements. Il faut dire que les pépinières et les serres sont dirigées par des hommes intelligents et habiles, et que de véritables amateurs figurent nombreux dans tous les rangs de la Société. Tous les beaux arbustes, toutes les jolies plantes remarquables par la beauté de leurs feuillages ou de leurs inflorescences sont cultivés, multipliés par les praticiens et propagés dans les parcs et les jardins ou les appartements, depuis les luxueuses villas des lacs de Zurich ou de Genève, jusque dans les calmes plaines, dans l'entourage des chalets des hautes vallées du Jura et des Grisons, où déjà les forêts et les groupes de Sapins et de feuillus décorent les ravins, les pics, les plateaux, les flancs des montagnes et les vallons. Le voisinage des lacs transalpins est favorable à l'acclimatation de végétaux ; les paysagistes savent tirer parti de la situation. Berceaux, pavillons, treillages et vérandahs prêtent leur appui aux guirlandes de Volubilis, de Clématites, de Chèvrefeuilles, de Glycines, d'Ampélopsides, de Capucines..., et les Rosiers viennent y épanouir leurs corolles sur de longs bras sarmenteux. fj^K SUISSE Au printemps, les Jacinthes, les Tulipes, les Pensées, les Silènes, les Myosotis, les A^ioliers, les Lis ; plus tard, les Pélargoniums, les Fuchsias, les Pétunias, les Bégonias, les Verveines, les Lobélias, les Héliotropes et Pentstémons en corbeilles ou en bordures ; La collection des Glaïeuls des différents types, anciens ou modernes; Des Roses et des Œillets pendant toute l'année ; En fin de saison, les Dahlias et les Chrysanthèmes aux capitules floraux chargés de ligules aux mille couleurs. Le voisinage des habitations est garni d'arbustes verts, d'Azalées, d'Hortensias, de Kalmias, de Rhododendrons, de Lauriers. Les fenêtres et les balcons disparaissent sous la verdiu'e et les fleurs, entretenus tels avec amour et passion. Les gares des chemins de fer semblent avoir été fleuries pour compléter le cadre grandiose qui se présente au voyageur Et les jardins d'hiver de luxe abritent les géants et les merveilles de la végétation exotique. VIII. — Publications et Ouvrages horticoles. Journaux. — La Presse horticole est plutôt l'œuvre périodique des Sociétés et Comices telles que les Sociétés d'horticulture de Genève ; du canton de Yaud, à Lausanne ; de la Côte, à Nyon ; de l'Association des maraîchers de Genève, etc. Signalons cependant : Le Jardinier suisse, organe de la Société helvétique d'horticulture. La Repue horticole de la Suisse romande existe depuis longtemps, et paraît sous les auspices de l'Ecole cantonale d'horticulture de Genève et de la Société des anciens élèves de cette Ecole. Le Journal de la Société d'horticulture du canton de Vaud, organe de cette Société, paraissant à Lausanne. La Fédération des Sociétés de la Suisse allemande envoie à ses adhérents Der SchweizerischeGartenbau, journal bi-mensuel. Des Bulletins agricoles ; par exemple, la Chronique agricole du canton de Vaud, publiée par l'Institut agricole de Lausanne. Ouvrages. — Le Jardin fruitier \ les Arbres fruitiers en plein vent, par M. Edmond Vaucher. Les Orchidées rustiques, par M. Henri Correvon. Les Fougères, par M. John Wolf. Les Fougères rustiques, par M. Henri Correvon. Enfin, plusieurs ouvrages de botanique par M. Micheli, amateur érudit et distingué. '*^^^*' TUNISIE i35,ooo kilomètres carrés. — 1,600,000 hahilanls. I. — Rôle de l'Etat. La Tunisie est placée sous le protectorat français. Par arrêté du Hésident général, en date du 19 mars 1892, une Chambre consultative d'Agriculture a été créée, à Tunis, pour représenter directement auprès du Gouvernement les intérêts agricoles de la Régence. Composée de douze titulaires élus par tous les membres de la colonie française, la Chambre étudie les questions culturales ou fiscales qui lui sont soumises par l'Administration, ou qui lui paraissent dignes d'être examinées et discutées au profit de l'agriculture et de l'horticulture. Elle publie les procès-verbaux de chaque session ; ces assises se renouvellent plusieurs fois dans Tannée. Elle reçoit de l'État une subvention annuelle de i5,ooo francs. Parmi les derniers vœux émis par la Chambi'e consultative, nous rappellerons : L'enseignement agricole et horticole rendu obligatoire dans les Ecoles primaires tunisiennes ; ■ Création dune École coloniale agricole ; Annexion d'un jardin d'essai aux Écoles franco-arabes; Distribution de semences et de plants fruitiers ou forestiers aux indigènes et aux colons ; Introduction de la culture du Sumac des corroyeurs, arbrisseau rapportant net, en Sicile, i3o francs par hectare. (En 1893, l'Italie vendait pour trois millions de francs de feuilles de Sumac à la teinturerie lyonnaise); 736 TUNISIE Subvention du Gouvernement aux Jardins d'essais de Tunis et de Sfax, qui rendent d'importants services aux régions du Sahel et du Sud; Exonération de l'impôt, pendant vingt ans, des nouvelles planta- tions d'Oliviers et de Dattiers ; Constructions de routes et de voies ferrées, de canaux ; Réforme de l'impôt sur la vente des légumes et des fruits ; Encouragements aux reboisements ; Exemption de l'impôt pour les Oliviers sauvages cjui seraient greffés ; Autorisation d'exporter les Olives fraîches ; Réforme de la dîme sur les huiles ; Recherches et utilisation d'eaux ; barrages et irrigations. Ces vœux, favorablement accueillis par le Résident, ont déjà, pour la plupart, obtenu satisfaction auprès du Gouvernement beylical. La Chambre réclame également l'abolition de l'impôt de capitation medjba appliqué à tous les Musulmans tunisiens ou autres. Par un effet de cette taxe, l'immigration des ouvriers nègres arrivant de l'Afrique centrale s'est ralentie. Parmi ces peuplades au nord du lac Tchad, les Fezzani travaillaient aux champs tunisiens, les Touati aux jardins, et leur salaire était modique. II. — Jardins d'essais. — Pépinières officielles. Il existe à Tunis une Société d'agriculture, un Comice agricole, un Syndicat de viticulture et un Syndicat agricole des colons français ; le titre indique clairement leurs attributions. Le Jardin d'essai de Tunis, créé par le Gouvernement en 1892, a pour but de rassembler et de propager tous les végétaux ligneux ou herbacés susceptibles d'être cultivés utilement pour le pays. Les semences et les plants sont livrés aux indigènes ou aux colons qui en font la demande ; 3o,ooo plants ont été distribués de cette façon pendant l'année 1893. M. Castet (Guillaume), élève de notre École nationale d'horticulture de Versailles, est placé à la tête du Jardin de Tunis, où il a déjà pu rendre de précieux services à la région du Sahel. La capitale possède quelques autres jardins appartenant à diverses administrations . La Pépinière municipale de Tunis, consacrée aux arbres et arbrisseaux destinés, soit à la plantation des places publiques, des TUNISIE ^37 boulevards, îles avenues, soit au peuplement des j^rands et nond)reux cimetières arabes, soit encore à la création du Parc Belvédère, de 100 hectares, exécuté par nos compatriotes Eugène Deny et Marcel, sur les plans de M. Laforcade, directeur des Jardins de la ville de Paris. Le Jardin de la Compagnie du Chemin de fer de Bone-Guelma qui meuble ses voies et les abords des gares avec des Eucalyptus, des Casuarinas, des Mélias, des Stereulias, des Mimosas, des Sehinus MoUé, des Tamarins, des Pins et des Cyprès. Une partie de ses frais est couverte par la vente de Palmiers, de Bambous, de Figuiers et d'une ipiantité de Heurs coiipées. Les Pépinières des Ponts et Chaussées, du Génie, de la Côte du Port, de Bizerte et de la Banque de Tunisie élèvent des arbres de haute futaie et des arbustes de décor pour les plantations de routes et de la plage, des parcs et des jardins qui leur sont confiés. Depuis Tannée i8yo, le Jardin d'essai de Sfax a été créé par la numieipalité; des collections fruitières, forestières, dendrologiques et iburi'agères s'y trouvent classées. Des créations de vergers, d'aspergières, etc., ont été tentées avec de bons résultats par M. Outin, jardinier-chef. A la session d'octobre 1894, la Chambre consultative d'agriculture en a réclamé l'administration par l'Etat, dans le but de procurer au Sud les bénéfices d'un Jardin d'études et de propagande, ainsi que le Nord en est gratifié par le Jardin d'essai de Tunis. Le rapport olliciel vise l'amélioration de la culture de l'Amandier et du Figuier. L'Administration beylicale entretient encore deux petits jardins en toute autre condition : Le Jardin d'A'in-Draham, en Kroumirie, localité froide au milieu des pluies et des neiges, qui devra recevoir les arbres fruitiers d'Europe, et le Noyer, et le Châtaignier, et les arbustes à fruits rouges. Le Jardin de Tozeur, dans le Djérid, en pleine oasis. III. — Production maraîchère. La maraîcherie, restée à l'état stationnaire en Tunisie, se plaignait des charges excessives qui grevaient son travail et son commerce ; par exemple les droits « de Mahsoulats » frappant la vente obligatoire, aux enchères publiques, des légumes amenés à la ville, d'un droit de 20 p. 0/0, et de 12 fr. 5o p. 0/0 la vente du fruit. Le producteur était h la merci des fermiers concessionnaires 47 ^38 TUNISIE des Malisoulats, puis des négociants syndiqués qui lui achetaient les denrées à bas prix pour les revendre au consommateur. Cependant, un décret du i^"" février 1895 a supprimé la vente obligatoire à la criée et prescrit la perception de l'impôt à l'entrée en ville. Un second décret, conséquence du premier, doit réduire à 8 0/0 le taux de limpùt sur les fruits et les légumes. On a constaté, chez les indigènes, un manque de soins dans le choix des semences et des espèces légumières. La culture potagère est à peu près exclusivement entre les mains des Maltais, des Siciliens et des Arabes. Ces travailleurs, robustes au climat, fournissent à la consommation des quantités de Maïs, de Pommes de terre, Haricots, Fèves, Betteraves, Pois chiche, Choux, Navets, Carottes, Ognons, Tomates, Radis, Echalotes, Ails, Courges, Pastèques, Melons, Poireaux, plantes à salade, le tout en espèces connues, trop souvent arrosées avec une eau saumâtre. Plus habiles, les colons avaient commencé la grande culture de légumes mieux soignés. Quelques-uns continuent ; en présence du droit de vente, les autres avaient renoncé. Stimulés par nos jardiniers français établis en Tunisie, des culti- vateurs intelligents ont créé des marais affectés aux Asperges, aux Artichauts, aux Pommes de terre hàtiAes, à la Patate douce, aux Haricots précoces et aux Pois de primeur. IV. — Production fruitière. Les principaux arbres fruitiers de la Tunisie sont l'Amandier, le Figuier, le Dattier, l'Oranger, le Citronnier, le Cerisier, le Pêcher, l'Abricotier, le Prunier, le Poirier, le Pommier, etc.; ces derniers dans la région d'Aïn-Draham. Le Bibacier croît à peu près à toutes les altitudes. Nos traiterons à part de l'Olivier et de la Vigne. En plein champ, les Amandiers sont plantés à 12 mètres d'inter- valle. L'Amande à coque dure, plus abondante, est vendue 26 francs les 100 kilogr. ; la coque demi-tendre atteint un prix double, soit un revenu moyen de i5o francs à l'hectare, si nous en jugeons par les amanderaies de Bizerte, de Ras-el-Djebel, de Raf-Raf, de Porto- Farina, au nord de la Régence. Les figueraies de la région de Sfax produisent C,ooo quintaux TUNISIE 789 métriques de Figues, au prix de o fr. o5 à o fr. 10 le kilogr. de Figues fraîches, et 12 à i5 fr. le quintal de Figues sèches. Le revenu des orangeraies de Naijeul et de Ilammàmet, sur la mer, au Nord-Est, a fait élever la valeur locative des terrains bordant le Golfe de Ilammàmet à 1,200 francs l'hectare. Une source qui jaillit à i,3oo mètres d'altitude fertilise les jardins et vergers de Zaghouan. Au lieu du gigantesque aqueduc romain, de Tunis à Garthage, des tubes souterrains conduisent les eaux d'arrosage et fertilisent la campagne de Tunis. La vogue de la Pistache a diminué à Sfax, par suite de la baisse du prix tombé aux deux tiers de son ancienne valeur. Les 10,000 Pista- chiers d'autrefois sont réduits à 2,5oo, dont 5oo sujets mâles fécondant et 2,000 plants femelles fructifiant. Au contraire, le Garoubier tend à accroître son aire de culture. La Ghambre consultative y encourage les planteurs. A part les usages économiques de la Garoube, il est démontré que ses qualités fourra- gères, pour la nourriture du cheval et du bétail, sont de quatre fois supérieures à la valeur nutritive du Maïs. A huit ans de grefTe, le Garoubier, un des arbres qui résistent le mieux aux sécheresses et aux vents brûlants, peut produire jusqu'à dix quintaux de Garoubes. Son feuillage, comme celui de l'Olivier, de l'Arbousier et de la Vigne, constitue un bon aliment pour le bétail. L'Opontia joue le même rôle. Les Maltais plantent le type inerme aux environs de Tunis. Le fruit, dit Figue de Barbarie, abonde dans la proportion de 20,000 kilogr. à l'hectare. Les oasis du Sud Tunisien y associent l'Agave pour fixer les dunes mouvantes qui menacent les oasis. A l'exemple des travaux de l'Oued Rir', en Algérie, des irriga- tions sont commencées pour la création de palmeraies. Toutefois, le Dattier ne semble pas devoir prospérer en deçà de la région Sud du Djérid et de Gabès, où il est encore très répandu. Mais le Dattier des Ganarics s'y acclimate et l'on espère, par la pollinisation de ses fleurs mâles, récolter les Dattes du Sahara. Le Gocotier d'Australie donne également des espérances. Au début de l'influence française, quelques bonnes variétés de Poires, de Pommes, de Pèches furent introduites par des orticiers de Tabarca et par des colons arboriculteurs. On rencontre un peu partout les Abncotiers, les Gerisiers, les Pruniers, les Gognassiers, les Grenadiers ; trop souvent, les plants sont à létat sauvage, non grefles. Le Noyer, le Noisetier se trouvent à Béjà et autres localités du Nord. ;;4o TUNISIE Le Jujubier franc, sous l'orme de broussaille, envahit les coteaux tunisiens et devient un obstacle à la culture. La Banane a encore quelques oasis de prédilection, et lucratives. Les essais de sériciculture permettent despérer que l'éducation des vers à soie deviendra une industrie de rapport. Quelques fruits exotiques : Goyaves, Jamboses, Anones, Litchis, Plaqiiemines japonaises, ont été suflisamment acclimatés avec de belles espèces ornementales — y compris les Rosiers — dans certains jardins de plaisance de la capitale, de La Manouba, du Bardo, à l'Ariana, à La Marsa, admirablement situés sur le golfe de Tunis. Il y aurait encore d'intéressantes tentatives à faire par la plantation de nos espèces tropicales, dans la véritable région fruitière dont Sfax est la ville principale. En dehors des Oliviers et de la Vigne, le total des arbres fruitiers est évalué à 5oo,ooo sujets. La qualité des produits est la conséquence des milieux de sol et de climat de cette zone plantureuse où déjà les plantes et fleurs à parfum : Rose, Églantier, Jasmin, Oranger, Cassie, Fenouil, Cumin, Coriandre, Anis, fournissent, par la distillation, des essences recherchées dans tout l'Orient. L'Olivier. — Au Concours général agincole de Tunis, en 1888, le Jury de l'oléiculture a reconnu l'importance des ressources natu- relles de la région Sfaxienne pour la culture de l'Olivier, proclamant en même temps la supériorité des huiles de Sfax. Les plantations s'étendent au delà de Gafsa. Aujourd'hui, la Tunisie compte 20,000 hectares d'Oliviers, et le pressurage des Olives rend 4,5oo,ooo kilogrammes d'huile. L'exploitation des Olivettes de la région est généralement basée sur un mode analogue à notre métayage, à frais et bénéfices partagés entre le propriétaire et son M'rharci. L'Olive populaire de l'Afrique septentrionale pour l'huilerie est la Chemlali. Pour la table, on préfère la variété Nab, assez géné- reuse, et la Mellahi, plus grosse, également cueillie verte pour la salaison. Nous les retrouvons dans l'île fertile de Djcrba. La greffe et la taille des jeunes sujets sont nécessaires aux Oliviers. On a constaté que les Oliviers sauvages, abandonnés à eux-mêmes, par exemple ceux de Bordj-Toum et Bou-Arada, étaient les premiers broutés par les chèvres et les chameaux. Les champs dOliviers, plantés à grands intervalles, reçoivent pendant six ans environ des cultures intercalaires d'Orge et de légumes ; plus tard, on continue à labourer le sol. TUNISIE 74' Le sujet, greffé avant sa plantation, sur la souche même d'où il est extrait ou grede pendant l'année qui suit sa mise en place, peut donner, à dix ans, une vingtaine de litres d'Olives ; 5o, à quinze ans; 90, à vingt ans. Il est alors en plein rapport et produira facilement deux hectolitres, de fruits. En Tunisie, une terre abandonnée au pûturage vaut 8 francs l'hectare, tandis que le moindre champ d'Oliviers, en plein rapport, trouve acquéreur à fi5o francs. Vigne. — La Vigne, occupant le premier rang de l'agriculture tunisienne, s'étend sur G, 000 hectares. A gros rendement, elle fournit d'excellents vins supportant les voyages et bien cotés sur le marché européen. Le beau Raisin est livré à la consommation ou à l'industrie du passerillage. Le vignoble de Sfax compte 35o,ooo plants ; celui de Métellit, 5o,ooo ; aux Kerkennah, 10,000, particulièrement du cépage blanc Asli, qui fournit lui vin agréable, fin de boucjuct. Les ceps, plantés à 5 mètres, fructifient dès la troisième année et sont en plein rapport à dix ans. Chaque pied de Vigne produit alors de 8 à 10 kilogr. de Raisins qui seront vendus ofr. 10 le kilogramme. Parmi les champs bien tenus, on peut nommer les Vignes de Mornaz, du cap Bon et de Redir-Sultan. Depuis l'occupation française, la région de coteaux s'est enrichie de vignobles nouveaux. Gà et là, de vastes exploitations viticoles et vinaires se sont organisées sous les auspices de grands industriels ou de compagnies financières.Tel, le vignoble Paul Potin, à Bordj-Gédria, de 5oo hectares, composé avec les cépages renommés de France et d'Algérie. Les plants de Mourvèdrc, Garignan, Gabernet, Petit-Bouschet, Morastel ont le mieux résisté à la sécheresse et au siroco. Les Raisins à vin blanc sont les Ugni blanc, Piquepoul, Folle- Blanche, Ain-Kelb et notre bon Ghasselas. Avec le Muscat, le vigneron obtient un excellent vin de dessert et de commerce. La main-d'oHivrc est confiée à des Italiens, à des Marocains, à des Kabyles ; ceux-ci excellent au labourage des champs et des vignes. Il nous faut citer au même titre le vignoble de l'Enfida appartenant à la Société agricole et immobilière franco-africaine, fondée en ï88i. Ici, 3oo hectares de Vigne sont dominés par un cellier susceptible de recevoir 20,000 hectolitres de vin. 742 TUNISIE V. — Forêts. L'ancienne splendeur agricole de la Tunisie semble avoir coïncidé avec la période romaine ou bysantine, et depuis, les Arabes, saccageant les forêts et les vergers, en ont arrêté la prospérité. Pendant trop longtemps, la région montagneuse a été abandonnée aux arabes Tripolitains qui vivaient exclusivement du produit de leurs chèvres et de la fabrication de la chaux ; un déboisement successif et ruineux en a été la conséquence. Si l'indigène persiste à incendier les taillis et fourrés pour y trouver ensuite un tendi'e pâturage pour ses troupeaux, le Gouvernement actuel emploie tous les moyens en son pouvoir pour défendre et protéger les boisements. Le service officiel de l'État, secondé par la Chambre d'agriculture, les Comices, les Jardins d'essais et les Pépinières, recommande et propage les essences appropriées au sol, au climat, aux influences désertiques ou marines. Les pépinières de Crétéville, à la firme Crété et C'^ ; de Soliman, à M. de Carnières; de Bordj-Cédria, à Paul Potin, les multiplient et les livrent aux planteurs. Ici, le Chêne-Liège et le Chêne-Zan ; là, les Pins, les Callitris ou Thuias, les Cèdres ; ailleurs, les représentants de la flore australienne. On évalue à i35,ooo hectares l'étendue des forêts de Chêne-Liège, et leur démasclage à plus de 100,000 quintaux de Liège représentant une valeur commerciale qui dépasse 7 millions de francs. Les Pépinières et les Jardins d'études précédemment cités ont introduit des essences moins connues et en ont fait don ou vente à bas prix aux planteurs. Les expériences de reboisement avec leurs succès et leurs revers, pratiquées depuis plus longtemps en Algérie, sont autant de leçons à offrir au Tunisien. De grands domaines, d'ailleurs, entreprennent des travaux de plantation qui ne doivent pas rester inaperçus. Ksar-Tyr à Pilter, Bordj-Cédria à Paul Potin, l'Enfida, d'une contenance de 120,000 hectares, à la Société franco-africaine, enfin le domaine de la Compagnie de Bone-Guelma, installé en 1879, lors de la construction de la voie ferrée de Medjerda, fournissent des exemples frappants des richesses réservées à la Tunisie par l'arboriculture forestière. Sur un vœu de la Chambre consultative, le service forestier est rattaché à la Direction de l'Agriculture, et disjoint de l'Administration des Travaux publics. '*^^^*' TURQUIE 2,oC5,'39'3 kilomèlrcs carrés. — 21,100,000 lial)iliinls, I. — Action de l'État. — Enseignement. Le climat généralement doux et le sol fertile de la Turquie se prêtent admirablement à toutes les cultures des régions chaudes ou tempérées de l'Europe occidentale. Les procédés d'exploitation du sol, en usage chez les paysans turcs, sont encore assez primitifs. Cependant, depuis plusieurs années, de jeunes Ottomans ont été envoyés en France dans les meilleures Écoles spéciales, et mettent en pratique dans leur pays nos méthodes perfectionnées. Ayant en vue le progrès agricole sous toutes ses formes, la Turquie a crée un Ministère de l'Agriculture et institué trois Écoles d'agriculture et d'horticulture : L'École supérieure de Haïkali, près de Gonstantinople ; Les Écoles pratiques de Salonique et de Brousse. A Haïkali, les cours d'horticulture durent deux ans. La première année est réservée à la maraicherie, la seconde aux arbres fruitiers. Dans les Écoles pratiques de Brousse et de Salonique, la science horticole est professée d'une façon plus sommaire. Des fermes modèles agricoles leur sont annexées. Les Champs d'expériences des provinces d'Alep, d'Adana, de Konia, d'Erzeroum et de Sivas résument, par des démonstrations publiques, les principes du semis et de la plantation, les soins à donner aux plantes. Des Sociétés Israélites ont fondé des colonies agricoles près de JafTa et de Cailla, et demandé des professeurs à notre Ecole d'horticulture de Versailles. 744 TURQUIE II. — Culture potagère. Les climats divers de la Turquie autorisent la culture de produits variés ou de saisons difle rentes. De bonne heure, viennent débarquer au port animé de la Corne d'Or, à Constantinople, les Pastèques et les Melons de Jafta; un peu plus tard, les mêmes productions arrivent successivement de Tripoli, de Rhodes, de Smyrne ; ces deux derniers centres envoient ensuite leurs principaux légumes : Fèves, Petits Pois, Haricots, Artichauts, Tomates, Aubergines, Concombres, sans oublier la Ketmie comestible, nommée « Bamié », le Gombo, dont on mange les jeunes fruits. Une bonne partie des denrées alimentaires est encore dirigée sur Odessa, et vers les principaux ports de l'Archipel, de l'Autriche, même d'Alexandiùe. A ces primeurs succèdent, sur les marchés de la Turquie d'Europe, les légumes récoltés dans les jardins qui avoisinent les grandes villes, de préférence sur le bord des rivières ; ils sont généralement cultivés par des Bulgares. Ce sont les Artichauts, Aubergines, Céleris, Choux, Choux-fleurs, Concombres, Epinards, Fèves, Gorabos, Haricots, Lentilles, Melons, Navets, Pastèques, Poireaux, Pommes de terre. Salades, Topinam- bours, Tomates, et surtout la Tomate verte acide dite « Kavata », etc. Les environs de Stamboul produisent des Artichauts renommés et des Fraises qui font l'objet d'un commerce important ; celles-ci sont d'un rose pâle, et si elles ne possèdent pas le coloris brillant des variétés cultivées dans l'Europe occidentale, elles exhalent un parfum plus pénétrant. Tout récemment, le Cliou de Bruxelles et l'Asperge ont fait, avec succès, leur apparition sur les marchés. Les riches contrées voient progresser la culture potagère. Le bassin de la Maritza, les plaines de Sérés et de la Salamvria, les environs de Salonique, de Janina, d'Andrinople, étendent leurs champs de plantes alimentaires ; les vallées de l'Anatolie se préparent à l'exploitation des primeurs. Après une période de tâtonnements et d'encouragements, tous les eflbrts réunis ont contribué à mettre d'accord la production avec la consommation. Il en résulte même un supplément de légumes- racines, de légumes-fruits ou de légumes-feuilles qui, exportés, représentent un chiflre de 4 millions de francs. TURQUIE 745 III. — Culture fruitière. La culture des arbres fruitiers trouve clans le voisinage des grandes villes, et à proximité des ports, un écoulement facile de ses produits, tant par la vente sur place que par l'exportation. Les vergers, formés d'arbres à haute tige, laissés en toute liberté, atteignent de grandes dimensions ; il en résulte que la cueillette ne s'efTectue pas sans ([uel([ue dilliculté: on préfère attendre la chute naturelle des fruits pour les ramasser. La production est abondante tlans la région Est de l'Empire, sur les côtes méridionales, et particulièrement dans la pres({u"île de Gallipoli, qui forme un vaste jardin île Figuiers énormes, d'Oliviers, d'Orangers et de Citronniers. Le sol pierreux et sablonneux de la Thrace convient parfaitement à la culture de la Vigne, et, malgré l'imperfection des méthodes de vinilication, il y existe plusieurs crus renommés; le vin, riche en couleur et en alcool, est acheté en majeure partie par la France. Les « vilayets » ou provinces de Constantinople et d'Andrinople, le centre et le sud de la Macédoine récoltent nos fruits d'Occident : Pommes, Poires, Cerises, Prunes, Raisins, Abricots, entre autres un petit Abricot à noyau amer dit« Zerdalou», Pèches, Figues, celles-ci en abondance. Grenades, Cornouilles, Noix, Châtaignes. Caroubes, Jujubes de l'espèce appelée « Jydèh », ainsi que des Amandes à coque dure ou à coque tendre, produites au bord de la mer. Au sud de cette région, l'Olivier, le Cédratier, l'Oranger, le Mandarinier et le Citronnier forment de magnifiques vergers. L'Olive est souvent consommée verte, en saumure ; mais les populations agricoles rallolent de l'Olive noire qui, mangée fraîche, sans préparation, constitue le fond de leur noinn-iture ; on en fabrique aussi de l'huile, eu quantités importantes. Les Raisins secs et les Figues sèches de ces provinces rivalisent avec les mêmes produits venant de Smyrne, et sont vendus, sous cette marque renommée, aux Européens occidentaux par les Juifs et les Grecs qui détiennent presque tout le commerce ottoman. Les hauteurs de la péninsule Chalcidique se trouvent couvertes d'Arbousiers qui croissent spontanément, mélangés avec les Myrtes. Vers l'Est, l'Albanie présente dans toutes ses parties les moins élevées de grandes plantations d'arbres fruitiers, généralement entre les mains des Arnaoutes, qui ne sont autres que des Skiptars (Albanais) ayant accepté la religion mahométane, lors de la conquête turque, afin de conserver leurs fertiles propriétés, r^6 TURQUIE Cependant les paysans chrétiens serbes, près de Métokia et de KossoYopolié. spéculent sur les Prunes qu'ils récoltent et exportent séchées, rivalisant avec les Pruneaux de Bosnie. Les plaines de la Basse-Albanie ou Épire s'enrichissent avec la Vigne et les Arbres fruitiers. Le Raisin, excellent de qualité, produit un bon vin alcoolisé : l'industrie des Raisins 3ccs n'y a pas encore atteint le degré de perfection obtenu dans d'autres provinces. Aux environs de Brutrinto, de Santi-Quaranta et de Pargha, on récolte en quantité des Amandes et des Noix. Quant aux Oliviers, ils arrivent à une taille très élevée et forment de véritables forêts. Tous ces produits, apportés sur les marchés de l'Orient, trouvent un débouché immédiat, quoiqu'ils aient été devancés par les primeurs foui'nies par l'Asie-Mineure ; cette annexe ultra-marine fait concur- rence à la métropole, comme l'Algérie à notre Provence française. Les premiers fruits mis en vente sont d'abord les superbes Oranges et les Citrons de Jafïa, puis, successivement, ceux de Tripoli, des îles de Candie, de Chypre, de Chio, de Rhodes, enfin de Smyrne. Ces régions envoient ensuite en abondance, Abricots, Amandes, Cerises, Pêches, Poires, Pommes, Coings, Figues, Grenades, Olives. Pendant le cours de l'année, on peut déguster les délicieux Abricots de Damas et de Beyrouth ; on les consomme frais en été et séchés en hiver ; dans cet état, ils conservent la délicatesse de leur parfum. Les îles de l'Archipel cultivent le « Frapa », hybride du Bigaradier et du Cédratier, très estimé pour les confitures. Quant au Raisin, son aspect engageant et sa saveur exquise lui assurent une vente certaine ; il figure bon premier sur les marchés russes, avant les originaires d'Espagne. D'ailleurs, le passerillage en emploie des quantités énormes ; la France, à elle seule, reçoit jusqu'à 3o millions de kilogrammes de Raisins secs, provenant surtout de Smyrne qui s'est fait, de cette production, une réputation européenne. Les variétés de Raisins les plus répandues sont : Soultanina ; Rosakia ; Les « Noirs », se divisant en plusieurs sous-variétés, portent le nom de leurs localités de production : le Youla, le Tzesmé, etc.; Le Thyra, de Smyrne, spécial aux vins de coupage ; Le Vouria, destiné aux vins de liqueur, façon Madère. L'ile féconde de Samos cultive le Muscat, base d'un vin alcoolique de dessert, et les plants Noirs destinés au séchage. Près de .5o millions de kilogrammes de Raisins, produits par le Vilayet d'Alep, entrent moitié à la cuve et moitié au passerillage. TURQUIE 747 Les campagnes de l'Anatolie, de Maritza, de Salonique ne manquent pas de vergers fertiles. L'île Mytilène vend Raisins et Anis. A rp]st de l'Asic-Mineure, on récolte les Noisettes, les Prunes, les Poires de Genruclikhane, les Pommes d'Amosha. Vers le Sud, outre les espèces citées plus haut, nous trouvons le Bananier, le Dattier, le Bibacier, le Pistachier, la Canne à sucre, rOpontia, dit Figuier de Barbarie. La Mésopotamie, l'ancienne terre promise des Hébreux, autrefois la patrie des Raisins légendaires, produit encore des Bananes, des Dattes et des Grenades. Enûn les provinces du Hedjar et du Yémen, bordant la mer Rouge, aux sujets féconds, aux plantations généreuses, récoltent des Dattes renommées, le Café et la Canne à sucre. Les fruits récoltés dans la péninsule turco-hcllénique sont d'un goût délicieux ; mais les diflicultés de transport et l'importance de la consommation locale ne leur ont guère permis, jusqu'alors, de se faire apprécier en quantité notable sur les principaux marchés européens ; il faut en excepter, cependant, les Figues et les Raisins : ces derniers comptent pour moitié dans le chifTre de 5o millions de francs, représentant la valeur des fruits exportés. Quant aux Figues, elles proviennent surtout de la province de Smyrne hautement réputée pour ses vergers de Figuiers, véritables échiquiers qui s'étendent à perte de vue. Bien fumés dans leur jeu- nesse, ils se prêtent d'abord à la culture dérobée de Melons et de Pastèques. La fructification commence à lo ans et s'accroît juscpi'à 5o ans ; elle arrive à 22.5 kilogrammes par sujet, puis décline ; alors un rejet de souche s'élèvera à tige comme l'arbre primitif et le perpétuera. La récolte annuelle dépasse i5 millions de kilogrammes ; pendant trois mois, la voie ferrée transpoi'te exclusi- vement des caisses et des sacs de Figues sèches préparées par des essaims de jeunes filles juives, grecques ou arméniennes. Les premières qualités de Figues sèches, en caisses de i à 5 kilogr., sont vendues de 5o à ;;o fr. les loo kilogr.. La deuxième qualité, jetée en vastes sacs et cotée 35 fr., se dirige ouvertement vers la Russie, la France, et , en tapinois, à Carthagène où son alcool servira à tonifier les vins secs d'Espagne. Riche en figueraies et en vignobles, le vilayet d'Aïdin, de l'Asie- Mineure, conduit ses récoltes au port de Smyrne et livre à bord. Il paraît que des industriels autrichiens viennent y acheter les Figues non préparées pour en fabriquer une poudre torréfiée à mélanger au café...! ;48 TURQUIE En matière d'exportation, les paquebots et les chemins de fer emmènent encore chaque année une quantité appréciable de Dattes, d'Oranges, de Citrons, de Noisettes et d'Abricots. IV. — Cultures diverses. — Forêts. Outre les fruits et les légumes spontanés ou cultivés, signalons encore quelques productions du sol, — sans oublier l'Alfa. Le Mais, le Millet, le Sorgho, le Colza, le Lin, le Chanvre, le Sésame, le Lentisque, le Pavot, la Garance, le Tabac, l'Anis. Le Coton et le Riz se plaisent dans les vallées les plus chaudes. Le fruit du Caroubier est un article d'exportation important ; Chypre envoie en Europe cinq millions de kilogrammes de Caroubes et la Syrie, vingt millions. Les fouilles du Sumac des corroyeurs, expédiées aux usines à teinture, procurent un modeste revenu. Le Mûrier réussit à peu près partout ; la sériciculture devient particulièrement en honneur dans l'Epire et la Syrie. Les Italiens vont chercher à bon compte, en Epire, de superbes joncs récoltés à l'embouchure des fleuves, et les vendent en France et en Russie, à un prix élevé, comme venant de l'Extrême-Orient. La production des fleurs est assez restreinte et suffit à peine à la consommation locale ; les cultures de la banlieue de Srayrne, les plus considérables, s'améliorent et s'étendent. Dans le vilayet d'Andrinople, on obtient à la distillation, mais par des procédés souvent défectueux, l'essence extraite des roses qui croissent spontanément dans les environs. Il existe cependant des cultures florales pour les jardins, et d'autres pour l'industrie des essences et des parfums. Les forêts occupent une surface considérable du territoire des Osmanlis ; elles ont la réputation d'être mal exploitées. On y trouve surtout le Pin, le Sapin, le Hêtre, le Buis, le Platane. Le Chêne fournit la noix de galle pour la teinture en noir et la vallonée, ou cupule du gland, pour la tannerie, on les charge en vrac dans la cale des voiliers, à destination de Trieste, d'Ancône, de Bari ; enfin les merrains et les madriers, d'un placement certain à Marseille. Cet arbre abonde en Albanie et en Epire. Les forêts de la Macédoine se composent de Chênes, de Châtaigniers, de Noyers ; les montagnes, couvertes de Sapins de haute stature, rendent du goudron et de la térébenthine. ^^^0^ VENEZUELA 1,539,-^00 kilomètres carrés. — 2,.'|5o,ooo habitants. I. — Action du Gouvernement. Création de Colonies agricoles. La densité de la population n'étant pas en rapport sullisant avec la surface territoriale du Venezuela, le Gouvernement a créé deux colonies agricoles qui lui permettent d'offrir l'hospitalité et de donner du travail aux immigrants. La loi accorde à chaque famille, ayant la volonté de s'établir dans les districts coloniaux, un titre de propriété provisoire de six hectares de terres cultivables, une chaumière et les instruments de travail. Les colons qui, au bout de la première année, auront cultivé tout leur terrain, obtiendront un nombre d'hectares égal aux superficies exploitées, et le titre définitif de la propriété pleine et entière de tous les terrains concédés à titre temporaire. En outre, le Gouvernement accorde aux immigrants et à leur famille une indemnité de nourriture pendant un an après leur arrivée à la colonie. Le travailleur honnête devient ainsi prompteraent propriétaire indépendant. La Colonie Miranda, située entre les villages d'Orituco et de Caucagua, à 1,800 mètres d'altitude, est à 100 kilomètres de la mer et à i3o de la capitale, Caracas. Elle couvre 555 kilomètres carrés en terrains favorables à l'agriculture, entrecoupés de rivières et de ruisseaux d'eau vive. •jÔO VENEZUELA Subdivisée par districts, la colonie possède plus de 600 habitations, des usines à battre le Café, des sucreries de Cannes, des moulins à travailler le Manioc et divers grains. La production de 2,5oo,ooo Caféiers, exploités par i5o familles, dépasse 600,000 kilogr. Deux cents hectares de Cannes alimentent les huit ou dix sucreries. — 800 hectares sont affectés au Manioc, au Mais et autres plantes de consommation. Les forêts vierges de la colonie, composées d'essences utiles, sont dune exploitation abordable ainsi que les mines de houille. Le climat tempéré facilite le recrutement des immigrants européens qui trouvent, à leur arrivée, des huttes ou cabanes et du terrain libre à leur disposition. La Colonie Bolivar, fondée, comme la précédente, par le général Guzman Blaueo lors de sa première administration constitutionnelle, en 1874» rappelle le nom du a Libérateur ». Dune étendue de 22 kilomètres carrés, située à 5o kilomètres de Caracas, son climat est chaud et sain ; les cours d'eau servent de moteurs aux usines. Des plantations assez nombreuses de Caféiers, de Maïs, de Bananiers, sont exploitées par les colons et leurs familles. Chacune de ces Colonies est administrée par un Gouverneur qui dépend du Ministère du Fomento. II. — Zones naturelles. Le Venezuela est divisé fictivement en trois zones parfaitement distinctes : I'' La Zone agricole, ou des cultures, occupant une surface de 35o,ooo kilomètres carrés, est consacrée aux céréales, à l'élevage du bétail et aux plantations de Caféiers, de Cacaoyers, de Cannes à sucre et d'autres végétaux utiles, tenues avec ordre et méthode. t2" La Zone des pâturages, dite des plaines ou des Llanos, siège des grands troupeaux, se compose de savanes et de pampas couvertes de Graminées élevées, où la charrue n'a jamais passé ; au total, 400,000 kifomètrcs carrés. 3" La Zone des Forêts, ou des montagnes, aussi étendue que les deux autres réunies, comprend d'immenses massifs naturels, dits Forêts vierges, composés d'arbres et d'arbrisseaux destinés à la construction, à la marine et à de nombreux usages économiques. VÉxNÉZUÉLA ^5l Partout, ou roucoiitrc des l'aluiicrs, des Cocotiers, des arbres fruitiers iadiji^èncs ou cxoti(]ues, nos fruits, u(js raisins, nos légumes. III. — Divisions administratives et productions culturales. Les Etats-Unis de Venezuela comprennent un District fédéral, neuf Etats autonomes, cinq Territoires fédéraux et deux Colonies agricoles dont il vient d'être question. Examinons ces divisions administratives au point de vue cultural: District Fkdkual. — La ville capitale, Caracas, qui jouit d'un printemps perpétuel, admirablement située dans la riche vallée d'Aragon, trouve dans les six paroisses de sa banlieue — composant avec elle le District fédéral, — une partie des fruits, des légumes et autres denrées alimentaires que l'on amène sur les marchés, sans préjudice des arrivages de l'extérieur. Caracas offre à ses visiteurs la grande Promenade Guzman Blanco, couronnée par de beaux jardins, le inagnificfue Parc de Carabobo, les Jardins du Capitule et du Passage du Centenaire. De superbes ombrages et une végétation ravissante dévoilent immédiatement au visiteur les richesses de la flore vénézuélienne. États. — Les habitants de l'État de Miranda se livrent à la pêche, à l'élevage du bétail et à la production du Tabac, du Café, du Cacao, du Maïs, des Haricots et des Pois. L'État de Carabobo tient à la réputation de ses cacaoyères et de ses champs de Cotonniers, appréciés à l'étranger. D'une population non moins dense, l'État de Lara puise sa richesse dans son agriculture où se rencontrent le Café, le Cacao, le Sucre, les textiles d'Agave et les plantes vivrières. Abrité par une chaîne occidentale, l'État de Los Andes ou des Andes a des productions analogues de denrées dites coloniales et des mines de cuivre, de cristal de roche, de pétrole. Des cultures maraîchères intéressantes sont installées dans l'Etat de Zamora, auprès des villes, alors que la campagne exploite le Café, le Cacao, le Tabac, l'Indigo, le Coton. Nous retrouvons la maraîcherie parmi les richesses culturales de l'Etat de Falcon, puis la Canne à suci'e et le Ricin. L'indigène se rafraîchit à la poulque de l'Agave. VKXEZUKLA A lexcmple du Falcon, les États de Bolivar et de Bermudez exportent, aux Antilles et aux Etats-Unis, le Coton, le Tabac; l'extrait des végétaux à Baume et à Caoutchouc, les bois de teinture. L'État de Zulia, fertile par son littoral et ses îles, est commerçant par le port de Maracaybo, sa ville capitale, sur le lac de ce nom. Territoires. — A part quelques cultures potagères ou indus- trielles, les Territoires Haut-Orénoque et Amazonas, Yuruary, Goajira, Delta et même le Territoire de Colon, composé d'îles noiïJjreuses, exploitent les forêts qui leur fournissent des bois de construction, résineux ou tinctoriaux, et le Sassafras, le Caoutchouc, la A'anille, le Quinquina, la Salsepareille. Yuruary exploite des mines d'or et des végétaux précieux. IV. — Végétaux économiques ou industriels. Les reliefs du terrain adoucissent les excès de la zone torride et varient la nature des produits du sol. Nous avons cité les États producteurs du Café. Cette denrée précieuse est tellement répandue que le pays en exporte aux États-Unis, au Havre et à Hambourg plus de 4° millions de kilogr. Les Cacaoyères rapportent douze millions de francs d'amandes de Cacao. La majeure partie vient en France. La Canne à sucre, transformée dans l'hacienda même, en papelon ou sucre brut, occupe 4o,ooo hectares qui ont rapporté 80 millions de kilogrammes de sucre. Le Mais, qui couvre 20,000 hectares, semble adopter la région montagneuse. Ici, il est coupé en vert pour la nourriture du bétail et des chevaux. Ailleurs, plutôt en plaine, il sera récolté en grain lequel, pilé, trituré et pétri, fournira la nourriture populaire aux habitants. Le Manioc donne du pain et de l'amidon. La Pomme de terre rend 3o,ooo kilogrammes à l'hectare. La valeur de la récolte du Tabac dépasse cinq millions de francs. Les Tabacs renommés proviennent de Yarinas (Zamora) et de Cumanacoa (Bermudez). Des Palmiers, l'indigène tire de la boisson, du vinaigre, de l'huile, de l'amidon, du savon et confectionne des nattes, des hamacs, des paniers. Le Rapliia tœdigera, un des plus utiles, et le « Yuri » qui fournit une huile aromatique, existent dans les Palmeraies vénézuéliennes. VENEZUELA y53 Les Bois de .service destinés au génie civil ou marilime, à raïueu- l)lemcnt, à la lablettcrie, à la tournorio, représenlenl une valeur considérable. Leur exportation dépasse le poids de 7 millions de kilogrammes. En plaine ou en montagne, dans les terres ou sur le littoral, croissent de nombreuses essences industrielles ; par exemple : L'Astronium graveolcns « gateado », dont le bois, poli, a l'aspect de récaille ; Le lîrya Ebenus « granadillo », veiné de noir, à l'intérieur, dur et compact, pour belle charpenterie et solide ébénistcrie ; Le Galophyllum Galaba, le cœur rougeàtre est considéré comme étant incorruptible, il est recherché pour les travaux maritimes; Le Cedrela odorata, Faux Acajou, pour meubles et boîtes à cigares; Le Centrolobium robustum « balaustre » ; au débit, il rappelle l'acajou par sa couleur et par ses qualités ; Le Gordia Gerascanthus « pardillo», dit bois de rose ; Le Dicorynia, propre au bordé sous blindages des navires de guerre, et aux travaux sous-marins ; L'Enterolobium cyclocarpum « caro », pour charpente et meubles; L'Eperua lalcata, au bois rouge, de longue conservation, pour menuiserie d'intérieur ou d'extérieur ; Le Guaiacum ollicinale « Gaiac », dont la ràpure du bois, jaune et acre, et l'écorce lourde, compacte et résineuse, complètent la valeur ; Le llura crepitans « javillo », arbre très répandu, de longue garde ; Les Jacaranda, Dalbergia et autres espèces à palissandre ; Le Lœtia hirtella « trompillo », à grand développement ; Le Myi'osperinum frutcscens « cercipo », tissus au coloris brun, veiné, ponctué, pour boiseries fines et objets mobiliers, de bon goût ; Le Nectandra porphiria « laurel », Laurier ; arbre superbe, cœur résistant dans la terre ou dans l'eau de mer, dur à l'outil ; Le Peltogyne floribunda « zapatero », aubier ferme et jaunâtre, précieux dans l'ébénisterie ; Le Piscidia « barbasco », dit Bois de Ghien. pour la carrosserie ; Le Porliera hygrometica, bois dur, employé encore à la confection d'ustensiles de ménage ; Le Tabebuya « apamate », de charpente et de menuiserie ; Le Tapinoham, bois ferme, affecté aux constructions navales ; Le Tecoma serratifolia « puy », utilisé pour les bois d'arcs ; Le Thespesia populnea, ou Faux bois de rose, précieux pour la tabletterie, la marqueterie, l'ébénisterie de luxe ; Le Vallea stipularis « roso », arbre de belle envergure ; Le Waeapoua, résistant, spécial aux travaux hydrauliques. 48 y54 VENEZUELA Et de vigoureuses espèces des genres Andiva, Byrsonima, îcica, Loneliocarpus, Pircunia, Loxopterygium, Machserium, Prosopis et tant d'autres déjà citées à Toccasion de nos colonies françaises ou des autres États de l'Amérique du Sud. Mais, auprès de ces richesses sérieuses, combien de troncs branchus et moussus disparaissent sous une brillante illustration d'Orchidées, de Broméliacées, etc., qui attirent et séduisent nos explorateurs au profit des serres et des jardins d'hiver dans les Deux-Mondes ? Les Matières résineuses et balsamiques proviennent de sources multiples. LHymenea Courbaril alimente de vernis copal le port de Hambourg. Le Myrocarpus fastigiatus donne, à la distillation, 40 centigrammes d'huile essentielle ai'omatique par kilogramme de sciure. Le Myroxylon toluiferum exsude le baume de Tolu, tandis que le Copahu provient du Copaifera officinalis. Plus de 35, 000 kilogr. d'huile de Copahu sont expédiés à l'étranger, dans l'année. L'Enterolobium Timbouva a Técorce et les fruits saponifères. Des Protium, des Glusia, des Larrea, etc., à baume ou à résine. Les Matières tannantes sont extraites ; Des noyaux d'Avocats « Persea gratissima » ; De l'enveloppe fibreuse des noix de Cocos ; celles-ci figurent pour i5o,ooo kilogr. au tableau des exportations ; De lécorce de différents arbres : Le Mangle Colorado, Rhizophora Mangle, contenant 20 0/0 de tannin ; certains Acacias, Mimosas ; l'Aspidosperma aux écorces amères et fébrifuges ; les Astronium, Avicenia, Byrsonima, Curatella, Malpighia, Mangifera, Punica, Spondias Des feuilles du Ximenia « alvarillo », l'arbre portant un fruit qui ressemble à une Prune. Les gousses du populaire Caesalpinia coriaria « dividivi », titrant jusqu'à 40 0/0 de tannin, fournissent une exportation annuelle qui dépasse 3 millions de kilogrammes. Les Matières colorantes ont pour origine : Les écorces de Baccharis, de Centrolobium, d'Eugenia, de Galipea, de Maclura (Chlorophora tinctoria), de Tecoma, de Zanthoxylon; Les racines des Rhizophora, dites Barbes de Mangle; Les fruits de Miconia, de Parinariura, de Renlalmia, etc.; Les bois de l'Hœmatoxylon ou « Campêche » et une foule d'essences tinctoriales. L'Indigo, Indigofera Anil, est un produit d'exportation qui ne chôme jamais. VENEZUELA ^55 Les Matières odorantes ont une cote commerciale, par exemple : Le Musc, tiré de l'Abelmoschus moschatus ; L'Anisillo, trouvée dans les semences du Tagetes pusilla ; La Fève Tonka ou de Couniarou « sarrapia », cueillie sur le Dipteryx odorata, Légumineuse répandue partout, abondante dans les forêts de l'Orénoque et de Caura, où elle est le motif d'un transit important : près de 100,000 kilogr. en sont exportés annuellement. Les Matières oLÉAtiiNEUSES sont l'objet d'un grand commerce, particulièrement les huiles résultant de la pressée des semences : Du Carapa guianensis, riches à 70 0/0 d'huile à savon ; Du Fcvillca scandens « secua », pour graissage de l'acier ; De végétaux tels que Argemone, Anacardium ou pomme d'Acajou, Melia, Cocos, Jub;pa, Myristica ou arbre à cire, Nectandra« Laurel», Terminalia Catappa ou Badamier. Au total, plus de Goo espèces arborescentes appropriées à l'économie domestique ou industrielle. Quant aux Plantes aromatiques et médicinales destinées à la parfumerie, à la pharmacie, à la distillation, spontanées ou cultivées, le colon fauche et livre au commerce ou à l'usine : Absintlie, Angélique, Anis, Basilic, Bourrache, Camomille, Cassie, Fenouil, Guimauve, Hellébore, la Mélisse recherchée des apiculteurs pour parfumer les ruches d'abeilles ; Puis la Menthe. l'Origan, le Polypode, la Réglisse, la Rhubarbe, le Ricin, le Romarin, la Sauge, le Séné, la Valériane ; enfin la Verveine odorante « Lippia », recueillie par les paysans en quête de médicaments toniques, et l'amer Simaruba à l'écorce pharmaceu- tique, et la Coca, feuille de lErythi'oxylon Coca. Une Société française, dans le Haut-Orénoque, exploite à profit les écorces fortifiantes Salomon « Guibourtia », et la liane « Salsepa- reille » Sniilax. D'autres compagnies s'attachent au Quinquina, fourni par les Cinchonas, ou seulement aux Caoutchoucs, de l'Hevea brésilien. Enfin les Textiles; après le Coton, fournissant i5o,ooo kilogr., et la Laine, d'abord une Soie végétale, filée avec le duvet du fruit des Asclépiadées, puis les « malva, cadillo », fibres de Malvacées et de Tiliacées ; les fines « escoba, yuquilla »; les « cabuna, sibucara », spéciales au calfatage des navires. Citons le Lecythes « marima », que l'on étale en larges couvertures comme une pièce d'étoffe. Le Couratari Tauari « tavari » du même groupe, destiné au papier à cigarettes ; ^56 VENEZUELA Les Sapindus, Musa, Hibiscus, Tourne fortia, etc., prêtent leurs fibres ou leur liber filanienteux aux sacs, aux agrès de navires, aux nattes, aux tapis, aux filets de pèche. La corderie emprunte encore à la Flore indigène : Coco de Mono, Rosa de Montana, Erizo, Niguo, Misigua, Usopa ; Des Graminées provenant en partie de la Pampa — repaire de Boas et de Jaguars — approvisionnant la cuve des papeteries ; Des feuilles et des fibres de Palmiers, de Bananiers, de Bromé- liacées — qui vivent avec les oiseaux du Paradis, les Cacatoès et les Colibris — entrant dans la confection des tissus, de la chapellerie légère et du crin végétal. En général, ces marchandises sont dirigées vers les ports des États-Unis ou d'Europe, sur des bâtiments déjà lestés de bétail entier ou par quartiers recueillis dans la zone des pâturages. V. — Enseignement de l'Horticulture. Par l'initiative du Président de la République, le D'' Paul Rogas, une Société nationale d'Agriculture, fondée à Caracas, il y a quelques années, s'est annexé des Comités dans chaque province. Les grands propriétaires composent l'effectif, en majorité. Le jardinage, un des organes du mouvement, se concentre sur les cultures industrielles. L'enseignement de THorticulture et de la Botanique est forcément touché par la Chaire d'histoire naturelle ou par le Cours d'agriculture des Universités, des Collèges et des Écoles normales ou supérieures, de l'École polytechnique, de l'Ecole d'arts-et-métiers et des Collèges de Médecins ou d'Ingénieurs, faisant partie de l'Instruction secondaire et scientifique. Or, les établissements sco- laires sont nombreux, parfaitement organisés et répartis sur toute l'étendue du Venezuela. Le Musée national, créé en 1874» dans la capitale, réunit les collections de toutes les productions naturelles du pays. Parmi les cent cinquante journaux de la République vénézuélienne, les questions agricoles ou forestières sont assez souvent visées. "^^^ WURTEMBERG 19,504 kilomètres carrés. — 2,o35,5oo habitants. I. — Action de l'État. Sans remonter an delà dn siècle dernier, le Gouvernement de Wurtemberg a toujours encouragé l'Horticulture. Le duc Charles de Wurtemberg, amateur passionné de pomologie, favorisait la création de pépinières et la plantation des arbres à fruits. Sous son administration, le major Schiller, père du poète célèbre, dirigeait avec succès une École de jardinage très fréquentée, au château de La Solitude, près de Ludwigsburg. Le roi Frédéric vint ensuite, ordonnant que toutes les routes du pays fussent bordées d'arbres fruitiers. Un autre édit punissait le propriétaire riverain qui se refuserait à accomplir ce travail. La loi est toujours en vigueur. A la même époque, il était de tradition que tout citoyen qui contractait mariage devait planter deux arbres fruitiers à même sur le terrain communal. Il en jouissait jusqu'à sa mort; les arbres appartenaient ensuite à la commune. Dès l'année i843, le professeur Edouard Lucas était appelé aux fonctions d'inspecteur des plantations royales de Hohenheim, où il dut renouveler les collections ; sa seconde mission, de démontrer dans les provinces les principes de l'arboriculture fruitière et de la pomologie rationnelle, modifièrent sensiblement les habitudes contractées et étendirent le champ des amateurs. Sous cette influence et avec la direction du maître, fut organisé le service de cantonniers gardiens d'arbres, Baumwârter, dépendant de l'administration. 758 wurte:mberg n en résulte, aujourd'hui, que les municipalités ont réclamé, à leui* service, des cantonniers chargés de la plantation et de l'entretien des arbres de la commune et des particuliers. Ces modestes et utiles fonctionnaires sont placés sous le contrôle du gardien arboriculteur du District, aux frais de la caisse du District. Le Ministère de l'Agriculture décerne des prix aux vergers bien plantés, aux propriétaires des arbres les mieux soignés. Lors du grand hiver 1879-1880, où tant de vergers ont été flagellés ou détruits, l'Etat a distribué des secours en argent aux propriétaires ou aux tenanciers les plus éprouvés, et n'a pas hésité à faire planter neuf millions d'arbres fruitiers dans tous les districts. Le ^Vurtemberg est ainsi devenu « Le Verger de rAllemagne ». II. — Ecoles d'horticulture. Le Cours d'horticulture fruitière et potagère, à l'Académie agricole de Hohenheim, est placé sous la direction de M. Held, inspecteur des jardins. A côté de l'enseignement théorique, cette section possède une pépinière d'élevage, un jardin botanique, un verger, un potager. Vingt-quatre élèves suivent les deux années de cours. En même temps, une quinzaine de gardiens d'arbres assistent, pendant dix semaines, à des leçons de voirie arboricole. Comme la précédente, l'École de viticulture à "Weinsberg dépend du Ministère. Un cours d'arboriculture et de pomologie s'y trouve annexé. Durée des études, deux ans. — Efl'ectif, vingt élèves. Ici encore, pendant deux mois et demi, un cours de culture fruitière est organisé en faveur des cantonniers gardiens d'arbres, titulaires ou aspirants. L'Institut pomologique de Reutlingen, fondé en 1860, par Edouard Lucas, auquel a succédé son fils Fritz Lucas, propriétaire et directeur. Sur une surface de douze hectares sont installés les jardins et vergers-école, le potager, la pépinière, les champs d'essais. Les collections comprennent plusieurs milliers de variétés de fruits de table ou de pressoir. La pépinière est exploitée au profit du propriétaire. Les bâtiments comprennent les salles d'études, le musée, la bibliothèque, la galerie des fruits modelés. WURTEMBERG 769 Depuis son origine, l'Institut de Reutlingen a reçu plus do 3,000 élèves stagiaires, réguliers ou libres. L'effectif de 1894 s'élève à quatre-vingts jeunes gens. A la sortie, des dipl»')mesde capacité sont décernés aux plus méritants. L'enseignement scolaire dure trois ans. Chaque année, un cours spécial et temporaire d'arboriculture routière est lait à vingt ou vingt-cinq élèves cantonniers. Un autre cours est ouvert en faveur des jardiniers arboriculteurs. L'École d'agriculture et d'horticulture à Unter-Lennigen, fondée en 1875, en pleine contrée fruitière, conduit de front la culture des céréales et des fourrages avec la pépinière, le potager, le verger de fruits de tal)le ou de pressoir. L'apprentissage et les études préliminaires durent deux années et viennent se compléter à Reutlingen. Les Pépinières de Roll, à Aralishagen, sont chargées par le Ministère d'ouvrir, tous les ans, un cours tle pomologie. L'École d'horticulture fruitière à Stuttgart, annexée à une pépinière commei'ciale, étendue sur 3o hectares. Depuis 1872, chaque année scolaire peut être évaluée à 35 élèves, en moyenne. Nous mentionnerons ici les Conférences publiques d'arboriculture données à Hohenheim, à Stuttgart, à Reutlingen, à Weinsberg, à Amlishagen et dans les principaux centres ruraux. Propriétaires, fermiers, bourgeois et cultivateurs les suivent avec intérCt. III. — Sociétés d'horticulture. En dehors des Associations agricoles, houblonnières et viticolcs, et des Sociétés générales allemandes (page 89), les principales Sociétés d'horticulture sont les suivantes : Stuttgart. — Société d'horticulture du AVurtemberg : Goo membres ; — Société Avurtembergeoise d'arboriculture fruitière ; 1,000 membres. — Bulletin périodique. — Société d'horticulture « Flora ». — Société d'horticulture « Viola ». — Société vigneronne Wurtembergeoise. Hall. — Société d'horticultui'c. Ulm. — Société d'horticulture. Reutlingen. — Société d'horticulture « Horlologia ». La Société nomade des producteurs de vins et de fruits change, tous les ans. son président et le siège de ses opérations. •JÔO -WURTEMBERG D'autres groupes de praticiens ou d'amateurs se réunissent aussi souvent qu'ils le peuvent et s'occupent de leurs intérêts locaux. Ces différentes associations, réunies dans un but d'instruction, de progrès ou de commerce, ont de fréquentes séances, ou^Tent des expositions publiques, des concours particuliers et organisent des conférences ou cours populaires. Quelques-unes publient le résumé de leurs travaux. Les questions d'engrais, de chaufTagc et du matériel de jardinage ne restent pas étrangères à leur programme. IV. — Jardins botaniques ou d'études. Parcs publics ou privés. L'enseignement de la botanique se fait avec méthode au Jardin botanique de Stuttgart, remarquable par les herbiers et les collections vivantes, et dans les mêmes conditions au Jardin botanique de l'Académie de Hohenheim et au Jardin de l'Uni- versité de Tûbingen, où se trouvent annexées des collections de végétaux exotiques qui les rendent encore plus intéressants aux yeux des visiteurs et des étudiants. Les Pépinières de Stuttgart, de Reutlingen et leurs arbres- étalons constituent un motif d'études d'un autre ordre, mais non moins instructif. Les Jardins publics organisés dans les villes sont fréquentés par une population oisive ou laborieuse. Sans nous occuper des parcs seigneuriaux, ni des riches domaines où l'architecte a su développer son talent, nous signalerons aux amateurs du luxe horticole les Parcs royaux : A Stuttgart, jardin privé et jardin potager de la Cour; A Cannstadt, La Wilhelma, lleuriste et parc dits du Prince royal ; A Berg, près Stuttgart, villa royale, actuellement propriété de la duchesse AVerra : A Lud"wigsburg, jardin privé ; A Friedrischshafen, sur le lac de Constance, jardin privé. Ils se maintiennent au j)remicr rang du bon goût horticole. Parc idéal ou jardin creux, de style paysager ou rectiligne, tous les parcs et tous les jardins ont provoqué d'heureuses combinaisons de pelouses, d'eaux, de rochers, de plantations. Un agencement WURTEMBERG 761 artistique du décor floral des bosquets et des parterres a eomplété Tteuvre au moyen de corbeilles, de jjlatcs-baudcs, de massifs, de groupes, de festons et de bordures où se sont donné rendez-vous les conquêtes florales de l'Angleterre, de la Belgique, de la France, de l'Allemagne et de l'Italie. Le jardinier sait y ajouter : Les plantes annuelles ou vivaces sélectionnées avec autant de succès en deçà ou au delà du Rhin ; Les Jacinthes, les Tulipes, les Anémones de la Hollande ; Et la série complète des beaux Lis japonais ou américains, etc. Les serres et orangeries, le Jardin d'hiver, les galeries et rotondes vitrées, meublées avec art, font honneur aux artistes Millier, Pfitzer, Stiegler, Ehmann et à leurs collègues. Nous avons remarqué, dans ces somptueuses demeures, l'emploi admis dans l'Allemagne septentrionale, du Laurier noble, élevé en caisse ronde ou carrée, au lieu de l'Oranger qui conserve assez diflicilement, sous un climat humide ou froid, son feuillage d'un beau vert persistant. V. — Journaux horticoles. Au chapitre de l'Allemagne, nous avons cité quelques publications d'origine wurtembergeoise. Ici, nous limitons notre littérature au Wurtemberg, Journaux. — Passons quelques journaux locaux traitant incidem- ment de questions d'arbres, et abordons les principales publications périodiques : Le Journal hebdomadaire wiirtember geais d'économie rurale; organe de la Direction de l'Agriculture. Le Bulletin mensuel pomologique, par Fritz Lucas, organe mensuel de la Société allemande de pomologie, fondée eu i855. Tirage, 2,000 exemplaires. CVoir page 89.) Le Jardin fruitier, bulletin de la Société Avurtcmbergcoise d'arbo- riculture fruitière ; i,'joo exemplaires. La Société horticole du Wurtemberg, organe de la Société de ce nom. Les Maladies des Plantes, par M. le docteur Paul Sorauer. Enfin, diverses publications mixtes, de moindre importance, ou s'occupant de la viticulture et du Houblon. 76a MIJRTEMBERG VI. — Ouvrages horticoles. Les ouvrages modernes les plus remarquables de l'horticulture wurtembergeoise sont : Der Feldgemusebaii jj^ld Der Praktische Obstzûchter _ lUustriertes Gartenbiich _ Weinbau SchrifUverk des Gartners _ Anleituns^, Kurze, zar Obstknltur .'.'..[[[[ Edouard Lucas Khrists Gartenbiich fiir Burg-er und Landmann Die Lehre çom Baumschnitt Einleitung in das Studium der Pomologie . — Der Gemiisebaii Handbuch, VoKstândiges, der Obstkultur. __ Der Obstbau aiif dem Land _ PJirsiche und Nektarinen _ Unterhaltiingen tiber Obstbau _ Wandtafel tiber die Erziehung der jungen Obstbâume Die Lehre çom Obstbau auf einfache Gesetze zuriickgefiihrt Ed. Lucas et Medicus. Uas Obst und seine Verwertung Fritz Luc\s DiewertvollstenTafelâpfelundTafelbirnen — Anleitung zum Gemusebau, sowie zur Einrichtung eines Hausgartens __ Das Beerenobst, seine Kultur, Fortpjlan- zung und Benutzung Maurer. Der Weinstock \\i,r.^, *t MuLLER et Lebl. ZeitschriftftirPJlanzenkrankheiten Paul Sorauer. Anleitung zur Obsttreiberei w. Tatter Der Johannisbeerwein und die iibrigen Obst und Beerenweine Timm J Enfin, quelques volumes de l'École fruitière de Stuttgart. i ^ WURTEMBERG 768 VII. — Production maraîchère. La production maraîchère, encouragée par un sol perméable et amendé parles engrais de ferme ou les boues de ville, existe à l'état de culture intensive ou exlensive. Des marais à grand rendement s'étendent autour de Stuttgart, de Ileilbronn, de Goppingen, d'Ulm, de Rcutlingen, de Uavensbourg et autres localités des bassins du Neckar ou du Danube. Les villes industrielles ne manquent pas au Wurtemberg ; ce sont autant de débouchés assurés aux denrées de consommation. Les principales espèces cultivées sont les Pommes de terre. Betteraves, Navets, Rutabagas, Ognons, Ails, Echalotes, Céleri-Rave, les Choux de cuisine ou à choucroute, les Choux de Bruxelles, puis les Choux-Raves, les Choux-fleurs, les Haricots, Pois, Fèves, Lentilles, les Melons, Courges et Pastèques, les Tomates, les Asperges, les Artichauts, les Salades, le Poireau, le Cresson, l'Épinard, TOseille. Les Haricots nains constituent une spécialité des situations abritées dans le voisinage du Lac de Constance. p]n l'ait de spécialité, nous pouvons citer le Chou de Filder, bon à la choucroute. Cultivée sur le plateau élevé de Filder, aux environs de Stuttgart, par quatre villages, cette espèce approvisionne la moitié du Wurtembei'g, pour l'industrie précitée. L'Asperge, le Chou frisé, le Chou-Rave et le Raifort garnissent la majorité des marais d'Ulm et de sa région, réputés pour leur production légumière. A Gerabronn et Heilbronn, des fabriques de conserves de légumes s'occupent du séchage des légumes-racines et particulièrement de la Carotte jaune. Un traité conclu avec les cultivateurs, jardiniers ou fermiers, garantit les approvisionnements de l'usine. Il faut dire que, depuis la dépréciation de la viticulture, par suite des fléaux qui la frappent, un grand nombre de vignerons se sont faits maraîchers et trouvent plus d'avantages à leur nouveau travail. La banlieue de Stuttgart compte plusieurs milliers d'ouvriers jardiniers occupés à la culture des légumes de consommation. La culture sous châssis prend de l'extension chaque année. Sans quitter le château, les forceries sont entrées dans le domaine de l'exploitation publique. .i.^.j. ;64 WURTEMBERG VIII. — Production fruitière. A la suite de tous les encouragements accordés à l'arboriculture fruitière et à la pomologie, le Wurtemberg ne tarda pas à devenir un immense verger alimentant sa population et les Etats voisins. Le pressoir à cidre, la fabrique de conserves, la confiturerie, létuve au séchage, lalambic accaparent certains fruits spéciaux, ou absorberaient le trop plein de la récolte s'il se manifestait. Les Alpes Algaviennes de Constance et de Souabe offrent leur abri ou leurs flancs aux vergers et au vignoble. De l'autre côté, les jardins fertiles de la Suisse viennent au secours de leurs voisins allemands, au cas d'insuflisance. Les grandes routes et les chemins ruraux ne laissent jamais chômer les marchés, le brassin, ni le séchoir avec les Poiriers, les Pommiers, les Pruniers, les Cerisiers plantés en bordure. La Forêt Xoire, couronnée de Sapins ou Pins, de Chênes, de Hêtres, d'Érables, devient l'étiquette des distillations de Cerises récoltées en avenues ou en massifs, dans les terres légères ou rocheuses des quatre Cercles administratifs du Wurtemberg. Sur le rivage du lac de Constance et sur les coteaux du Neckar, la Vigne, soigneusement traitée, produit d'excellents vins blancs ou rouges. Une partie de la récolte de Raisins est amenée à la ville ou achetée par des négociants en fruits de table. Le Prunier Quetsche compose en totalité ou en partie de vastes plantations bien connues des acheteurs de fruits. Le Pêcher et l'Abricotier ne manquent pas d'amateurs par leur production agréable, sullisamment acclimatée. Le Xoyer est dispersé sur les mamelons et les terrains secs. Le Noisetier, assez commun partout, devient cependant la base d'entreprises fructueuses. Les principales sortes de fruits de table, recommandées en Wurtemberg, sont nommées page i65, au chapitre Autriche- Hongrie, et les fruits d'économie domestique au chapitre Allemagne, pages 6i et 62. Nous n'y reviendrons pas. Le Wurtemberg possède dix millions d'arbres fruitiers en plein vent, de grande production, abstraction faite des arbres de jardin. En tenant compte de l'inclémence des saisons, on peut évaluer la production annuelle, d'après la moyenne des quinze dernières années, au chiflre de 1,100,000 quintaux de fruits à pépins et 210,000 quintaux de fruits à noyau. WURTEMBERG -65 IX. — Pépinières. — Floriculture. L'entraînement de la population vers les plantations a fait naître et prospérer les Ktablissciiicnts de fabrication ou déicvage et de fournitures de la matière prcuiiôre. semences et jeunes plants. Des pépinières d'arbres fruitiers ou d'ornement bien dirigées, existent à Stuttgart, à Reutlingcn. à Ehningen, à Gerabronn, et à Feuerbacli, banlieue de la capitale. Un peu partout, des maisons mixtes s'occupent d'arbres, de fleurs, de graines et d'entretien des jardins. Les plus importantes existent à Stuttgart, Gfippingen, Niïrtingen, Ottenhaussen, Ravensbourg, Ulm, Neu-Ulm, en général, à la proximité des villes. Tous ces établissements de production ou de commerce ont instruit leur personnel, perfectionné le matériel de l'exploitation, amélioré les systèmes de culture. Ils se tiennent en communication suivie avec les autres foyers du progrès. Si l'arboriculture s'est développée dans les campagnes, la flori- culture ne lui cède en rien sur ce terrain. Nous le proclamions à l'occasion des Parcs, l'art des jardins et l'amour des fleurs pénètrent et s'imposent dans les classes de la société les plus opposées. Amateurs ou praticiens veulent contempler, clioyer de près : Les admirables représentants de la Flore exotique, depuis les « princes du règne végétal » jusqu'aux « bijoux de la nature » ; Toutes les découvertes de nos bardis explorateurs ou de nos semeurs persévérants, anglais, belges, allemands, russes ou français ; Les plantes de corbeilles et de parterres, si heureusement trans- formées, qui éblouissent ou charment les yeux toute l'année ; et les plantes décoratives de l'appartement ; Toutes les conquêtes de nos fleuristes : des modestes lîégonias indiens et des floribondes Primevères de Chine aux étonnants Glaïeuls nancéiens et Cannas lyonnais, sans oublier les espèces inépuisables dans leur génération bigarrée, tels les Pélargoniums, originaires du Cap, les Dahlias, du Mexique, le Chrysanthème, de l'Extrême-Orient, et tant d'autres ; Enfin l'arbustcrie florale des cinq parties du monde, le véritable piédestal de la Rose qui, dans tous les pays civilisés, est restée et restera le triomphe de l'Horticulture française ! '^^^^ TABLE GENERALE Hommage dv. l'Auticuh Piiiii Aci;. — Plan dk l'Ouvhagk X VII CoxciRKS nouTicoLE DE 189} : Extrait du proccs-vcrl)al do la st'-ance du 25 mai i8i)3 xv Société na tionalk n'HouTiGiLTruE di; Fuaxck : Extrait du procès-verbal <\c la séance du lo août iHy'J. — Délibération. . xv Ilapport sur rouvran forestière : Arbor Day 228 IV. — Production maraîchère 228 Espèces et variétés préférées 228 V. — Production fruitière 224 Espèces ot variétés localisées 226 VI. — Ai'bres et plantes d'ornement. 227 Le Gap Presse agricole aSo végétaux alimentaires et industriels. . . aSo Production potagère 280 Chili I. — Enseignement agricole et hor- ticole 281 Quinta normal de agricultura 281 II. — Fruits et légumes 288 III. — Arbres et plantes d'ornement. 284 Végétaux indigènes i% Danemark I. — Action de l'Etat 285 II. — Enseignement horticole 286 Académie royale d'horticulture 286 Ecoles d'agriculture et d'horticulture. . 286 ni. — Sociétés d'horticulture 287 Société royale d'horticulture du Dane- mark 287 Société philanthropique 2'38 IV, — Presse horticole 288 V. — Jardins d'études et de plaisance. 289 Jardins botaniques 289 Parcs publics ou privés 240 VI. — Production maraîchère 240 Culture de porte-graines. 2il VII. — Production fruitière 242 Fruits locaux 248 VIII. — Fleurs, pépinières et serres. . 248 IX. — Bois et forêts 244 Espagne I, — Action de l'Etat. Enseignement. 245 Ecoles d'agriculture 245 Jardins botaniques 246 Société philanthropique : f.a Gardénia.. 246 II. — Production maraîchère 246 III. — Production fruitière 247 Production et commerce d'Oranges. . . . 248 Olivier, Figuier, etc 249 iiaisins 25o IV. — Les arbustes et les fleurs 25o États-Unis I. — Action de l'Etat Organisation du Ministère de l'Agri- culture II. — Enseignement horticole Collèges d'agriculture Stations expérimentales ni. — Sociétés d'Iiorticulture .4. Sociétés nationales B. Sociétés de districts C. Organisation par Etats IV. — Production maraîchère Espèces principales, importance des cultures de la production et des transactions commerciales La Fraise, importance de la production. Industrie des conserves de légumes... V. — Production fruitière La Pomme I^ Pèche ],a Poire La Prune La Cerise 201 25l 258 254 254 255 255 255 255 2D7 2.07 2f)5 2G(i 267 268 270 272 278 275 L'Abricot, le Raisin La Mûre, la Framboise La Groseille, la Noix, le Coing, l'Olive, l'Amande La Figue, la Grenade, la Plafiucmine . . L'Orange Fruits séchés Fruits confits VI. — Pépinières. Dendrologie. Flo- riculture. Végétaux d'orne- ment Parcs publics Végétaux originaires des Etats-Unis — .1. — Arbres, arbrisseaux et arbustes h. — Conifères, arbres résineux C. — Végétaux herbacés VII. — Ouvrages d'horticulture Horticulture générale Culture générale des fruits Cultures fruitières spéciales Fruits des tropiqu(ts et semi-tropicaux. VIII. — Presse horticole 276 277 278 279 280 281 282 288 284 284 284 286 288 288 288 289 289 290 Finlande Finlande 291 Jardin botanique 2<.)i Fruits 291 Forêts 292 I. — Action du Gouvernement Uùk' tli'S Miiiistri-fS II. — Ecoles d'iiorticulture -l. — Kiisii^'iirmtiit îi^'ricolo et horticole Ijarl'Elat Eiiseitciieiufut de l'horticulture .1 riiislilul at,'ruiioiniiiui' EaseiKneineiil de l'iiorlicullure aux Ecoles iiatioriaies rt'at,'riculture. Ensci^'iieiiient de riiorticiiltiire aux Ecoles |>rati(iues d'atiriculture. . Eiiseigiieinentiieriiorlicultureilaiis les Fermes-Ecoles Ensei^'iiemeiii de riiorliculturc aux Stations a{,'roiioini(iues et aux Chaires daj^'riculture U. — Eiiseit^neineiit agricole et horti- cole libre Etablissements divers § I. Orphelinats, asiles, refuges, écoles, cnliiiiies, etc., agricoles et horticoles (gan.-otis) 298 ;\ § 11. Orphelinats, asiles, refuges, écoles, colonies, etc.. agricoles et horticoles (jeunes tilles) C. — Ecoles d'iiorticulture Ecole nationale d'horticulture do Virsailles "305 à Ecole municipale et départementale d'arboriculture de la Ville de Paris, à Saint-Mandé Beaune, ori»lieliaat horticole Chambéry. nrplieliiial horticole . . . Elancourt. orpliel. de r.\ssomi)tion. Ferrières, école des Jardiiders Fleury-Meudon. asile S'-Philippe.. . Igny, école de Jardiniers Louvccicnnes, orphelinat Vaujours. asile Fénelon Villepreux, école îles pupilles III. — Sociétés d'horticulture Sociétés générales Société nat'" dhort" de France... — pomologiiiue — ... — nat'"^ d'agric'^ — — des agriculteurs — — nationale d'encouragement à l'agriculture Société nation'"^ d'acclimatation de France .\ssociation pomologi(iue de l'ouest. Synihcat poiaologii|ue de France. . Uiuon commerciale des Horticult". Syndicats horticoles Société française des Ands des arbres Sociétés locales classées par départcm' : Ain Aisne Allier Alpes-Maritimes Ardennes Aube Bouches-du-Hhône Calvados Charente-Inférieure Cher Côte-d'Or l>eux-Sèvrcs Uordogne France 2ri-; Si'ni'jcal et Kliil)lisscnicnls du lliiiil- yiiifi' :>'i» Guinée Français»- n/J;) Côtr d'Ivoire, Jiéuin et Daliomey . . . 545 Gabon et Congo Français 546 Jardin d'essai à Liln-cville 54*) Stations d'acciiMiatatiou 547 Soudan Français 547 Obock , 548 Madagasear 549 Sainte-Miu-ie de Madajjascar 55o Nossi-Hé 55() Mayotte 55i Les Coniores 55i La Réunion 55a Chambre d'agriculture, Muséum et Jar- din colonial 552 Production de la Canne à sucre 552 — de la Vanille 553 AsiK Inde Française 553 l'iiuilicliéry. — Parc colonial, jardin iraeclimatatiun, station agrouomiiiue, Cliamlire d'agriculture 554 Cochinchine 554 Jardin botanique à Saigon. Ferme des Marcs , 554 Colonies Françaises Cambodge . . . Annani Tonkin l*i'|iiiiit rcs dt I. — Enseiufnement agricole el lior- tieolc 5^9 Ecoles d'agriculture 5()9 Jardin l)otaiii(iue 069 l'resse horticole 5<)9 II. — Cultures générales 070 III. — Production maraiehère 570 I. — Action de l'Etal. Enseignement. 075 Ecoles de culture 575 II. — Socii'tés d'horticulture 576 Société géïK'rak' : Sucléd' néerlandaise dliorliculturc et de butanique à Ams- terdam 076 Sociétés locales ou spéciales 576 Sociétés philaidlirûpii|ues 077 III. — Jardins l)otani(jues 577 Jardins iMitauiques de la Métroiiole. . . . 577 — des Colonies 577 Jardins d'expériences 577 pnipa;.'aiide Amkhk.hk Sainl-Picrrc et Miquelon Guadeloupe Chambre d'agriculture Société d'agriculture Jardin botanique Forêts industrielles Martinique Jardin des plantes Jardin botanique de Saint-Pierre Fruits et légumes Importation du Caféier par Desclieux . . Guyane Jardin colonial OCKANIE Nouvelle-Calédonie et dépendances. Chambre d'agriculture Nouvelles-Hébrides Archipel de la Société Ciiandirc d'agriculture Jardin ixitanique de Mamao Iles Manjuises Iles Tuaniotou, Gambier, Tubuai, Râpa et Futuna Iles Wallis Grèce IV. — Production fruitière Figuiers, Mûriers, oliviers. Orangers, (Citronniers, etc V. — Vignes liaisins séchés AI. — Arbres forestiers ou d'ornem'. Espèces dendrologiqucs indigènes Hollande IV. — Production maraîchère Produits par régions \. — Production fruitière I.e Wcstlaiid 578, Fruits locaux Champs de Groseilliers VI. — Floriculture ('ulture des ognons à fleurs Choix sélectionné de Jacinthes VII. — Pépinières Contrées et imi)ortance VIII. — Publications horticoles Italie I. — Action de l'Etat. Enseignement. 585 Ecoles d'horticulture, d'arboriculture et de pomologie 585 Ecoles d'agricult"; stationsagronoml:9 G-9 679 679 680 G80 680 G81 G81 681 682 685 683 684 685 685 686 686 687 687 Marché de Saint-l'étersbourg 689 Distillateurs et liquoristcs de Riga 689 Fruits à sécher 690, 691 La Vigne en Bessarabie 691 Fruits populaires. Poires, Pommes. ... 691 Les Vergers de Crimée 692 Variétés cultivées 693 Fruits locaux 694 L'arboriculture au Caucas'c 696 L'avenir do l'industrie des conserves et du séchage 697 VI. — Floriculture 698 Aibusterie llorale G98 Foire aux tleurs à Saint-Pétersbourg. . . 699 Bou(iuots et parures 699 Plantes bulbeuses 699 — économii|ues 699 XII. — Dendrologie 700 Espèces et varii'tés d'arbres et d'ar- bustes, il'après la région 700 VIII. — Pépinières conimerciales. . . . 703 ix. — Jarains botaniques et d'étude. 706 X. — Parcs publics ou privés 706 Parcs impériaux ou de la famille imp'". 706 Parcs et domaines aristocratiques 707 Jardins publics 708 XI. — Forêts 709 Tableau de la situation forestière, par régions et par gouvernements ...... 710 Essences furestières 711 Action de radministration 711 XII. — Journaux horticoles 712 Serbie I. — Sociétés et écoles d'horticulture. 7i3 II. — Productions horticoles 714 Légumes et Fruits 714 Séchage des prunes 714 Suède I. — Enseignement. Ecoles. Sociétés. Ecole d'horticulture. Institut et écoles d'agriculture Ecoles forestières Jardins botani(iuos 716, Sociétés d'horticulture Littérature horticole II. — La Végétation suédoise Région du Hêtre et du Charme Région du Chêne ■ . . ■ . 710 716 722 716 71G :i: 717 Région do l'Aune blanchâtre, des Coni- fères et du Rouleau 7*8 Etendue forestièn- 718 III. — Produits maraîchers 719 Importation de la Pomme de terre . . . 719 IV. — Arbres et arbustes fruitiers . . . 720 Variétés locales de fruits 721 V. — Arbusterie florale 721 Ile do C.otlaiid 722 VI. — Floriculture 722 776 TABLE Suisse I. — Action (le l'Etat II. — Ecoles d'IiortieuUiii-e Ecoles (ragriculliirc — (Ihorticulture m. — Sociétés criiorticulture Fédération des Sociétés d'horticulture de la Suisse romande Sociétés adhérentes Fédération des Sociétés d'horticulture .de la Suisse allemande Sociétés adhérentes Subventions du Conseil fédéral Sociétés non fédérées IV. — Jardins d'études Jardins botanitiues 723 724 724 724 725 720 725 720 725 726 726 726 727 Jardins modèles — alpin et de la LinnoM Parcs de i>l:nsance V. — Production niaraîchère VI. — Production fruitière Fruits locaux — à cidre Production du Raisin. . . . VII. — Floriculture Plantes alpines Arbustes et fleurs VIII. — Publications et ouvrages horticoles Journaux Ûuvratci's 727 727 727 727 729 729 780 782 733 733 733 734 734 734 Tunisie I. — Rôle de l'Etat 735 Chambre consultative d'agriculture. — Weux émis 735 II. — Jardins d'essais. Pépinières ollicielles. Sociétés 786 Sociétés agricoles ou viticoles 736 Jardin d'essai de Tunis 786 Pépinière municipale de Tunis 786 Jardin d'essai de Sfax 787 Autres jardins d'essais 787 Pépinières administratives 787 m. — Production maraîchère 787 IV. — Production fruitière 788 Amandiers, Figuiers 788 Caroubiers, Orangers, Dattiers 789 Olivier, variétés, rendement 740 Vigne, cépages cultivés 741 V. — Forêts 743 Turquie I. — Action de l'Etat. Enseignement. 748 Ecoles d'agriculture. Champs d'expér". 748 II. — Culture potagère 744 III. — Culture fruitière 745 Ohves ; fruits divers 745 Oranges, Citrons, Cédrats, Bigarades. . 746 Abricots, Pèches, Poires, Pommes.. . . 746 lialsins à passerillage 746 Figues : fruits divers 747 IV. — Cultures diverses. Forêts 748 Venezuela I. — Action du Gouvernement 749 Colonies agricoles 749 II. — Zones naturelles 750 III. — Divisions administratives. . . 751 District fédéral ; parcs et jardins 701 Etats ; leur production 751 Territoires : leur production. 752 IV. — Végétaux économiques ou industriels 752 Café, Ca^-ao. Canne à sucre. Manioc, Mais, Pomme de terre, Tabac 752 Palmiers 752 Bois de service Matières résineuses ou tinctoriales Matières tannantes Matières colorantes . . Matières odorantes Matières oléagineuses Textiles Plantes aromatiques ou médic'" V. — Enseignement de l'horticulture. Société nationale d'agriculture Chaire d'histoire naturelle ; cours ; musée Wurtemberg I. — Action de l'Etat 757 Progrès de l'arboriculture 757 II. — Ecoles d'horticulture 7.")8 Cours, institut 7.")8 m. — Sociétés d'horticulture 7.")9 IV. — Jai'dins botaniquesou d'études. 760 Parcs publics ou privés 761 V. — Journaux horticoles VI. — Ouvrages horticoles. . . . VII. — Production maraîchère. Esi)èces cultivées VIII. — Production fruitière. . . IX. — Pépinières Progrès de la Floriculture 753 754 754 755 755 755 755 756 756 756 756 761 762 763 768 764 765 765 "^i^^ Troyes. — Imp. GuHtavc Frémont, rue Urbain IV, 85 J DU MÊME AUTEUR De rulilitc des Sociétés d'horticulture (Fondation de la Société d'horli- culliiio do l'Aube) i85o Mise à fruit des Arbres fruitiers rebelles i85o Liste des meilleures variétés d'Arbres fruitiers . . i85i Voyage horticole à Lyon. — Exposition; fondation du Congrès pomolo- gique ; visites à KcuUy et à La Saulsaie i856 La culture de la Vigne perfectionnée 185^ Pincement continuel du Pécher. — Conservation des bois 1867 Congrès pomoIogi