J\ / / if.-»..^- L'ILLUSTRATION HORTICOLE Gand, imprimerie Eug. Yandcr Haeghen. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL POPULAIRE DE L'HORTICULTURE DAXS TOUTES SES BRANCHES PUBLIÉ SOUS L\ DIKECTIOX DE MESSIEURS J. LINDEN ET LUCIEN LINDEN ET REDIGE PAR EMILE RODIGAS MAX GARNIER (.NUMliKO PARAISSANT LE Lj DU MOls) (nLMÉRCI I'AKAISSANT ].K 30 Dt: MOISJ QUARANTE-ET-UNIEME VOLUME OU PREMIER DE LA SIXIÈME SÉRIE BRUXELLES nUE 33ELLIAIID, N" lOO 1894 6™^ Série. TOME P'. l^o Livraison. 15 Janvier 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal iDternationâl populaire de rHorticulture DANS TOUTES SES BRANCHES PIBLIE SOUS LE PATRONAGE M J. Ll IM DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le ôO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRiVXIO]^ HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. Pages A nos leclcurs .5 Chronique horticole 6 Les trois plus belles plantes nouvelles de 1893 12 Revue des plantes nouvelles ou recommandables 13 Petites notes de culture 16 Plantes lleuries en décembre à Kew 18 TEXTE ET PLANCHE COLOniEE PI. 1. Maranla majeslica. 10 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Eiig. Vanderliacghen . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLI ET LE JOLRNAL DES ORCHIDÉES > ■<»♦*■ < Les annonces paraissent à la fois dans L'Illustration Horticole et dar Le Journal des Orchidées, « ces remarquables publications j )) comme dit î Revue de L Horticulture belge et étrangère dans son numéro du l'^"" janvier 189-j offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs e aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaus répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lu par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leur circulation est universelle. ]^, B« — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture h assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelle de serre. Prix des annonces tons les 2 journaux ensemble : Par Pour Pour Pour Pour raniiée entièrf numéro 3 insertions G insertions 12 insertions ou 24 insertions Une page entière fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page 30 » 60 » 100 » 180 >^ 300 Un tiers de page » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page » 20 » 40 « 70 » 110 » 180 Un sixième de page » 15 » 30 » 50 •> 90 » 150 Un huitième de page » 12 » 25 « 40 » 70 » 125 Un seizième de page » 6 » 12 » 20 » 35 » 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDÉE 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 10 et le 25 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. A NOS LECTEURS L'Illustration Horticole transformée ne commencera pas son premier numéro sans exprimer à ses souscripteurs, déjà si nombreux, ses remercie- ments très chaleureux. Nous considérons comme un devoir de reconnaître cet accueil bienveillant en améliorant encore le nouveau journal, et nous nous attacherons à adopter tous les perfectionnements qui nous paraîtront de nature à le rendre aussi varié et aussi attrayant que possible. Le Numéro paraissant le 15 de chaque mois, et dont la rédaction est confiée à M. Emile Rodigas, s'occupera plus spécialement des plantes de serre, avec quelques incursions dans les autres domaines de l'tlorticulture* lorsque l'occasion s'en présentera. Le Numéro du 30, dont M. Max Garnier est le rédacteur, sera consacré aux plantes de jardin, fruits, fleurs et légumes, et à celles qui sont le mieux appropriées à l'ornementation des appartements. Une part y sera faite aussi, exceptionnellement, aux autres parties de l'horticulture. La partie actualifé aura sa place réservée dans cha(|ue numéro, et nos lecteurs y trouveront notamment le compte-rendu de toutes les grandes expo- sitions dans un délai de quelques jours après leur ouverture. Enfin les planches coloriées nous permettront de faire connaître les nou- veautés en plantes de serre avant qu'elles soient mises au commerce, ainsi que les plus belles nouveautés produites par la floriculture. Nous espérons ainsi atteindre notre but, qui est de tenir le public au courant de tous les progrès, et de lui faciliter autant que possible la connaissance et la culture des plantes les plus belles et les plus intéressantes. L'Illustration Horticole. CHRONIQUE HORTICOLE Janvier 1894. Le Peuplier de Marie- Antoinette. — Cet arbre historique, qui existait à la ferme du Petit Trianon, à Versailles, a dû être abattu le 5 octobre dernier. La décrépitude était venue, et malgré son caractère historique et la vénéra- tion dont il était l'objet, farbre qui présentait un danger permanent a dû disparaître. * Fraxinus rhyneophylla Hance. — Ce beau frêne est originaire du nord de la Chine et des contrées voisines; il fut découvert en Mongolie par l'abbé David. Ses bourgeons d'hiver avec leurs écailles épaisses, rousses et tomen- teuses, donnent à l'arbre un aspect particulier. Les feuilles sont composées de cinq folioles ovales, rétrécis au sommet, acuminés, arrondis à la base, d'un vert foncé luisant à la face supérieure, plus pâles et glabres en-dessous. Ses fleurs sont disposées en panicules assez compacts. Des graines envoyées de Pékin en 1881 par le D»" Bretschneider ont donné dans Y Arnold Arboretum des jeunes pieds d'une rusticité parfaite et promettant un grand et rapide développement. Genèse du parfum des fleurs. — La chimie organique nous a révélé la genèse du parfum chez les fleurs. La Revue Horticole résume de la manière suivante la marche de ce phénomène : « La chlorophylle, qui existe seule au début dans le jeune bouton à fleur, donne naissance à des glucosides. Ceux-ci, qui se trouvent à la surface externe, exposée lentement et graduellement à l'air et à la lumière, se transforment en tannin et en huile essentielle. A l'inté- rieur de ce bouton, au contraire, l'oxydation et la radiation lumineuse ne se produisent qu'à l'ouverture de la corolle ; la réaction s'opère alors plus brutale- ment, les produits volatils satisfont immédiatement leurs affinités pour l'oxy- gène, et c'est ce phénomène d'oxydation qui procure la sensation de parfum. » Exposition annoncée. — La Société royale d'agriculture et de botanique de Gand ouvrira au Casino, du dimanche il au mardi 13 novembre 1894, une exposition de Chrysanthèmes, plantes ornementales et Orchidées. Le pro- • — 7 — gramme comprend 117 concours. Le jury disposera de 17 médailles d'or, de 76 médailles de vermeil, d'une œuvre d'art et d'un très grand nombre de médailles d'argent. Destruction des Pucerons. — Les moyens recommandés pour détruire les pucerons dans les serres sont nombreux, et l'emploi du tabac disposé en côtes le long des tuyaux de chauffage et humecté suffisamment est considéré comme le meilleur. On peut recommander encore comme très efficace l'usage du papier préparé au sulfure de carbone. Il suffit d'en faire brûler une partie dans la serre ou bâche pour détruire les pucerons de toutes les sortes qui s'en prennent aux végétaux. Exposition universelle de 1900 à Paris. — Il serait prématuré, ce nous semble, de parler déjà de la part que prendra l'horticulture à cette Exposition. Nous dirons seulement que l'organisation de la section agricole et horticole est confiée à M. Eug. Tisserand, directeur de l'Agriculture; qu'une commission spéciale est cliargée de la détermination de l'emplacement de riiurticulture en dehors des terrains de l'Exposition générale; qu'il est question d'établir à Versailles une exposition aussi complète que possible de l'architecture ou art des jardins. Andromeda (Zenobia) speciosa var. pulverulenta. — Le Garde- ners' Magazine a donné récemment le portrait de ce bel arbuste, autrefois bien connu, et répandu dans les grands jardins, il y a un demi-siècle. C'est une espèce nord-américaine parfaitement rustique dans nos régions. Sa hauteur ne dépasse guère un mètre; ses fleurs sont disposées en racèmes et naissent sur les rameaux de l'année précédente ; elles sont d'un blanc pur et en forme de clochette. La variété inilverulenta est encore moins élevée; de plus, ses feuilles blanchâtres ou d'un gris bleuâtre sont couvertes d'une pruine glauque et font un bel effet. * Ouragan en Ecosse. — L'ouragan du 19 novembre qui a sévi sur l'Europe entière a été particulièrement terrible en Ecosse. Des forêts entières ont été saccagées et un nombre considérable d'arbres ont été renversés, les racines mises en l'air avec des mottes de terre larges de plusieurs mètres. Cet oura- gan est considéré comme le plus violent de ce siècle. * » ♦ Scabiosa major atropurpurea. — La culture a produit une série de variétés de l'espèce dont le type appartient à l'Europe méridionale. Les varia- tions n'ont pas seulement affecté le coloris des fleurs, mais aussi les inflores- — 8 ^ • cences elles-mêmes, qui se sont élargies, tandis que la plante est devenue plus compacte. La variété dont le nom est inscrit plus haut se distingue par le coloris brun noirâtre des fleurs. De plus, les étamines sont à peu près invi- sibles; la forme de la fleur rappelle celle des Dalilia lilliputiens, et la tige flexible et suflîsamment longue en fait une excellente acquisition pour la confection des bouquets. Jardins des gares. — En Californie, la plantation des gares de chemins de fer était inconnue il 3- a quelques années. Bientôt des particuliers ont fait à leurs frais quelques plantations dans certaines gares et ont ainsi augmenté la valeur des terrains avoisinants. Aujourd'hui plusieurs grandes stations sont citées à bon droit pour leur beauté. Tel est le cas pour la gare principale de Los Angeles où l'on rencontre encore des Palmiers plantés au temps des Espagnols. Un ancien élève de l'École d'horticulture de Gand, M. Louis Legrand, devenu inspecteur des plantations de cette ville, a tiré un bon parti du terrain. Des plantes semi tropicales et autres, camphriers. Araucaria, Hakea, Casuarina, Canna, Caladium, garnissent une belle pelouse. Une autre partie est plantée de Yucca, Cactus, et plantes de l'Arizona. La gare de la vifle d'Ontario et même celles de quelques villages sont embellies par des plantations de Palmiers, des groupes de Grevillea et de Magnoha. Un bouquet coûteux. — Un journal horticole allemand raconte qu'un maître d'école à Konitz avait commandé un bouquet de noces de quatre marks ou 5 francs. C'était en automne; les fleurs blanches étaient rares, et le fleuriste composa son bouquet de fleurs blanches de... Dahlia. Refus d'acceptation de la part de la fiancée. Le maître d'école renvoie le bouquet, et le fleuriste en réclame le payement par voie de justice. Il perd son procès, mais il va en appel et finalement est condamné aux frais du procès s'élevant à 300 marks, Tradescantia repens fol. var. — Le genre Tradescantia comprend une trentaine d'espèces, les unes annuelles, les autres vivaces, les unes à tige courte, dressée, les autres à tige allongée, rampante ou ascendante. Parmi ces dernières, on peut citer les Tradescantia crassifolia Gav., le T. crassula Lk., et le T. fuscata Lodd., la première originaire du Mexique, et les deux autres du Brésil. Notre confrère néerlandais Sempervirens signale les T. multicolor et T. repens fol. var. comme convenant le mieux à la culture en appartement, à cause de leur résistance à la chaleur et au froid, pourvu qu'il n'y ait pas de gelée. La première forme se distingue par sa belle coloration pourprée, verte et blanche; l'autre a une riche panachure jaune vif sur fond vert jaunâtre. Pour écarter les courtillières, le journal Lijon Horticole recommande l'emploi de corne de cheval par petits morceaux enterrés superficiellement de dix en dix centimètres environ entre les plantes. L'auteur du procédé annonce qu'il lui a réussi complètement ; il ne dit pas que ce moyen détruirait les cour- tillières : ses plantes en sont débarrassées, c'est l'essentiel. * » » Séquoia gigantea. — Dans un article récemment publié dans Zoe, M. GusT. EiSEN critique les conditions dans lesquelles on plante actuellement les Séquoia gigantea. Il dit que c'est folie de planter ces arbres isolément ou sur une ligne à des endroits ouverts et secs. Dans sa station naturelle, cette espèce veut un sol riche et humide, mais bien drainé et une exposition abritée contre les vents du nord. C'est seulement dans les conditions d'une humidité abondante, sur des pentes inclinées vers le sud ou l'ouest et garanties contre les vents du nord, que les Séquoia prospèrent. Expositions de Chrysanthèmes. — Le mois de novembre a été consacré tout entier en Angleterre à des expositions de Chrysanthèmes. Quelquefois il y a eu une série d'expositions au même moment, comme d'ailleurs en Belgique où l'on a eu le même jour, le 12 novembre, des expositions de Chrysanthèmes à Bruxelles, à Anvers et à Tournai. Le Gardeners' Chronicle constate que partout ces fêtes florales ont eu un succès grandissant. A Norwich il y a eu au delà de huit mille visiteurs; à Wokingham, les pensionnaires des hospices et du Workhouse ont été invités à l'exposition. Ville de Tourcoing. Exposition d'horticulture. — A l'occasion de la célébration du centenaire de la bataille de Tourcoing, la ville de Tourcoing organise une exposition générale de tous les produits de l'horticulture, fruits, légumes, fleurs, plantes fleuries et plantes d'ornement, bouquets, etc., ainsi que des objets se rattachant à l'horticulture, tels que serres, appareils de chauffage, etc. Cette exposition aura lieu à Tourcoing les 19, 20, 21 et 22 mai 18'J4. Tous les horticulteurs et les amateurs français et étrangers sont invités à y prendre part. Dès que le programme aura été élaboré, il en sera envoyé un exemplaire à toute personne qui en fera la demande à M. le Maire de Tourcoing. Ém. Rodigas. 10 — PL I MARANTA MAJESTICA linden Le Maranta majestica date du commencement de la glorieuse décade i865-1875, qui a produit dans nos serres tant de riches introductions. C'était alors la grande époque des plantes à feuillage panaché; Maranta, Caladium, Anthurium, Dieffenbachia, Groton, Dracaena, etc., se disputaient les honneurs de nos serres chaudes, et chaque grande nouveauté était saluée par l'enthou- siasme des amateurs, si nombreux alors. Je date de cette époque; j'étais en 1865 un écolier de douze ans. J'ai grandi dans ce milieu de merveilles végétales, se renouvelant sans cesse, qu'était alors l'établissement d'introduction et d'horticulture de J. Linden, à Bruxelles. J'avais ma petite serre bien à moi, que je soignais moi-même, étudiant des rempotages savants, et cultivant mes plantes avec amour. A peine levé, ou ma classe finie, j'étais dans ma serre, de là aux serres d'introductions de l'établissement; et quel plaisir, quand je pouvais détacher un petit fragment d'une nouveauté, notamment un jeune Caladium. Je me souviens de celui-là, que j'étais allé cacher dans ma serre, et dont j'avais fait un spécimen superbe, jalousé — du moins je le croyais — par tous les cultivateurs de l'établisse- ment. Mon brave père, toujours indulgent, fermait les yeux sur mes petits larcins, et encourageait mes premiers pas dans la culture. C'est de ce temps là que date mon amour pour les plantes, qui n'a pas faibli depuis lors, et dont témoignent les trois journaux dont je suis actuellement propriétaire : La Lin- denia, Le Journal des Orchidées et L'Illustration Horticole, voués dans ma pensée à propager le goût des trésors du monde végétal. Nous étions donc en 1865; le Maranta majestica commençait la grande série des nouveaux Maranta qui devaient avoir un si grand succès, et c'est, parmi les plantes nouvelles de cette grande époque, un de mes plus agréables souvenirs. Je verrai toujours les douze superbes spécimens de Maranta majestica que contenait la fameuse serre adossée contre le mur du Jardin zoologique dont se souviennent certainement tous les amateurs qui s'occu- paient, il y a vingt-cinq ans, d'horticulture. C'est de cette serre que sortirent tant de fameux exemplaires destinés à aller représenter triomphalement nos nouveautés dans toutes les grandes expositions internationales d'Europe. MARANTA MAJi A. G oossens pinx. P. De Pannemaeker chn — 11 — Les Maranta majestka dont je parle atteignaient jusqu'à 1^50 de hauteur, et formaient d'admirables touffes de feuilles vert bronzé, lignées de rouge et de blanc. Quoique les plantes qui viennent d'être réintroduites n'atteignent pas encore à cette taille, j'éprouve un plaisir particulier à retrouver ce souvenir. Les autres belles espèces qui figuraient vers 1865 parmi nos introductions (mon père exposait 25 Maranta distincts nouveaux à l'Exposition universelle de 1867 à Paris) ne m'ont pas fait oublier celle-là, et cependant il s'y trouvait les superbes Lindeni, Legrellei, Mazelli, virginalis, roseo-picta, illustris, Wal- lisi, setosa, undidata, smaragdina, hieroglijphica, tant d'autres enfin qui sont perdus de vue aujourd'hui, mais que l'on cultivait alors avec passion! Et dire que j'ai vu cette même plante, mon Maranta majestica, que l'on cherchait à faire passer pour une plante nouvelle de 1893, à l'Exposition quinquennale de Gand, au printemps dernier, sous le nom de M. Sanderiana! Ah non! tout ce qu'on voudra, mais je ne permettrai pas une profanation pareille. C'est mon Maranta majestica à moi, mon vieux camarade de ma première serre d'enfant, et je le garde. C'est en souvenir de 1865, que je le choisis pour ouvrir la nouvelle série de L'ilhstration Horticole, devenue aujourd'hui ma propriété personnelle, et avec laquelle je vais mener campagne en faveur des belles plantes panachées et essayer de faire renaître la belle culture, les beaux spécimens de plantes de serre chaude qui faisaient l'orgueil de nos serres autrefois. Et pourquoi pas? Pourquoi ne verrions-nous pas reparaître cette grande époque? Ainsi que le disait, le mois dernier, un correspondant du Gardeners' Chronicle, nous avons actuellement à L'Horticulture Internationale suflî- samment de belles plantes nouvelles à feuillage panaché pour appeler de nouveau l'attention sur ces merveilles végétales. L'histoire de l'horticulture est féconde en retours analogues ; ce qui est beau ne peut jamais être com- plètement oublié, et j'espère pouvoir montrer, par quelques reproductions de nos introductions récentes, que les beaux types sont abondants dans cette belle catégorie de plantes. Lucien Linden. CULTURE DES MARANTA. — Nous recommandons pour la culture des Maranta en général un terreau de feuilles, très léger, mélangé de sphagnum vivant et de charbon de bois concassé. Pour activer leur végétaton, on leur donne quelques arro- sements de purin de vache coupé d'eau, mais seulement lorsqu'ils sont en pleine végétation. Ils aiment un bon drainage, une place ombragée quoique rapprochée du vitrage, une atmosphère chaude et humide et par dessus tout de la chaleur au pied. On diminue graduellement les arroseraents à partir du mois d'octobre, et pendant toute la période d'hiver on ne leur accorde que l'humidité strictement nécessaire pour éviter le dessèchement des tubercules. Le rempotage se fait en mars lorsque les nouvelles pousses commencent à paraître. 12 — LES TROIS PLUS BELLES PLANTES NOUVELLES DE 1893 Au premier rang des plantes d'orneuient dites à feuillage ayant fait leur apparition dans le domaine de l'horticulture brillent sans conteste le Smilax Fig. 1. — Smilax argyrea Lind. et Rod. argijrea L. Lind. et E. Rod. et le Tradescantia Reginae qui ont remporté tous deux un certificat de première classe à l'Exposition du Temple Show de la Société royale^d'horlicultui-e de Londres. — 13 — Le Smilax argyrea ffig. \) est une heureuse addition aux espèces grim- pantes servant à rornementation des serres tempérées. Cette plante a les feuilles longues, ovales lancéolées, arrondies à la base et acuminées au sommet; le pétiole est très court; le limbe est marqué de trois nervures très prononcées, saillantes à la page inférieure ; le coloris vert vif du fond est panaché irrégu- lièrement de maculatures d'un blanc argenté. Ce Smilax peut être considéré comme une des plus charmantes plantes grimpantes que l'on connaisse ; elle est des plus robustes. Le Tmdescantia Beginae (fig. 2) est une plante d'avenir qui trouvera place dans les plus belles collections de végétaux d'ornement. S. M. la Reine des Belges, lors d'une visite faite à l'établissement de L'Horticulture Inter- nationale, remarqua, dès son entrée, ce Tradescantia et voulut bien en accepter la dédicace. L'espèce est d'une beauté supérieure et digne d'un tel hommage; ses feuilles mesurent 0'"dO de long sur 0'"04 à 0'"05 de large; elles sont panachées, suivant la ligne médiane, de stries vertes, pourpres et roses, disposées en arêtes de poisson ; la marge du limbe est couverte de hachures vert foncé tranchant sur le fond blanc verdàtre; les nervures sont d'un vert plus clair. La face inférieure est d'un riche coloris vert foncé. HAEMANTHUS LINDENI N. E. Br. (fig. 3). — Cette Amarylhdée qui fut découverte dans la région du Congo par M. Aug. Linden, à qui l'espèce a été dédiée, est une de celles qui fit sensation à l'Exposition quinquennale du Casino de Gand. La plante n'a pas de bulbe, mais un faisceau de racines épais et compact, d'où naissent six à huit feuilles disposées sur deux rangées. Le hmbe de la feuille a de 0"^25 à 0"^30 de longueur sur 0'"09 à 0"42 de largeur. La hampe florale est bien robuste et a une hauteur d'environ 0'"45. Elle est aplatie d'un côté et d'un vert pourpré sombre. L'ombelle est de forme ronde, elle a jusque 0"'20 de diamètre et produit plus de cent fleurs à la fois mesurant 0™05 de diamètre. Ces fleurs sont d'une riche nuance rose saumon avec un reflet écarlate. C'est une des plus belles introductions qui aient été faites par L'Horticulture Internationale. La plante a obtenu un certificat de mérite de l""^ classe au meeting de la Boijal HortkuUural Sociefi/ de Londres, en novembre dernier. Ém. Rodigas. REVUE DES PLANTES NOUVELLES OU RECOM- MANDABLES PLATYCERIUM AETHIOPICUM. — C'est sans contredit une des plus imposantes Fougères épiphytes de serre chaude. Ce n'est pas une nouveauté puisque dès 1850 il en existait des exemplaires bien venus au Jardin botanique — 14 — de Bruxelles ; mais la plante est loin d'être répandue autant que sa valeur ornementale le mérite. Ses frondes épaisses, massives, s'élevant jusqu'à 0'"60 de hauteur, sont larges, arrondies et quelquefois profondément lobées; les frondes fertiles, étroites à la base, vont s'élargissant et se divisent vers le milieu de leur longueur en deux larges lobes, profondément divisés à leur tour : ces frondes atteignent aisément un mètre de hauteur. L'espèce se multiplie des rejetons produits sur les racines. Les jeunes plantes peuvent être cultivées en pots dans du sphagnum et de la mousse en mélange avec de la tourbe. Après le développement de trois ou quatre frondes, les exemplaires peuvent être fixés sur des morceaux de tourbe fibreuse ou placés dans des poches faites en plaques de liège, disposées dans de? rocailles garnissant la serre. Fig. 2. — Tradi'-'^cantia Ueginae. HECHTIA ARGENTEA. — Cette jolie Broméliacée est aussi rare que remar- quable. Elle se distingue par le coloris blanc argenté de ses feuilles raides, épineuses, mesurant environ 0"i60 de long, disposées en rosettes. Le Garden signale un bel exemplaire qui oi'ne la serre aux plantes grasses à Kew. Parmi les plantes à fleurs, ce feuillage blanc argenté produit un brillant effet. GERBERA JAMESONL — Espèce originaire de l'Afrique australe, cette belle Composée a fleuri pour la première fois au printemps de 1880 aux jardins de Kew. Elle prospère dans les cultures de plein air au sud de l'Europe; elle a les feuilles irrégulièrement pinnatifldes; les lobes sont pubescents blanchâtres — 15 — en dessous et glabres à la face supérieure; la liampe, haute de 0'^60 porte une inflorescence de O^OO à 0'"10 à fleurons d'un rouge feu très vif. NEMESIA STRUMOSA. — Scrophularinée, originaire du Cap de Bonne Espérance, rappelant le Nemesia versicolor par la diversité des couleurs que la fleur présente; c'est une belle plante. RICHARDIA LUTWYGHEI N. E. Br. — Cette Aroïdée est originaire de l'Afrique tropicale. La spathe est jaune; l'espèce se distingue des B. elllottiana et R. Pentlandi en ce que ses pétioles portent de longs poils comme dans le R. melanoJeuca. THUNBERGIA GRANDIFLORA. — Très belle Acanthacce grimpante, originaire de l'Inde. Cette plante, remarquable par ses grandes fleurs d'un superbe coloris bleu mériterait une place dans les plus riches collections; elle est beaucoup trop rare dans les serres. BALANTIUM CULCITA. — Fougère hautement décorative, rencontrée aux Iles Açores à une altitude de près de mille mètres où elle croît naturelle- ment dans les endroits très humides. Son feuillage est ample et atteint un mètre; le limbe est coriace, d'un beau vert. Cette espèce vient très bien dans la serre tempérée, dans un mélange de deux parties terre tourbeuse et une partie spagnum haché. IXORA MAGROTHYRSA. — Un exemplaire de cette remarquable. espèce a fleuri abondamment vers le milieu de novembre dans la serre aux palmiers à Kew. Il mesurait deux mètres de hauteur et portait deux immenses grappes de fleurs d'un rouge brillant. L'espèce demande la serre chaude et beaucoup d'humidité durant la période végétative. Elle provient des îles de l'Océan Pacifique. HAEMANTHUS COCCINEUS. — Ce genre, de la famille des Amaryll idées, comprend aujourd'hui environ quarante espèces, dont la plupart mériteraient une place dans nos serres. Le H. coccineus, originaire de l'Afrique tropicale, est loin d'être une nouveauté puisque, en 1731, il était déjà cultivé au Jardin botanique de Chelsea, Ses inflorescences sont grandes et d'un beau rouge sang. La culture n'en est guère difficile et pourtant la plante se rencontre très rarement. SOLANUM CRISPUM. — Beaucoup d'espèces du genre Solanum sont d'un(^ grande valeur dans l'ornementation des serres par leur port et leur riche floraison, témoins les *S'. Wendlandl, S. pensUe, S. jasnilnoides. A coté de ceux-ci mérite de prendre place le ti. crispum, d'origine chilienne. PLEROMA MAGRANTHUM. — Ce genre de Mélastomacée renferme une centaine d'espèces connues dont une dizaiiio méritent une attention spéciale. Parmi celles-ci se distingue le PleroDia macranthum [Lasiaiuira niacrautha) pour la grandeur et la beauté de ses fleurs. Lors de leur épanouissement elles — 16 — sont d'un beau bleu marin et passent plus tard à un coloris pourpre foncé dans le genre de celui du CJematis Jachnani. Ces fleurs ont jusque 0'"15 de diamètre. L'espèce provient de la province de Santa Gatharina (Brésil). Ém. Rodigas. PETITES NOTES DE CULTURE EUCHARIS. — Il est bon de rempoter actuellement les plantes dont les bulbes sont trop serrés dans leur pot. Les bulbes doivent être rangés ensemble par grosseur, de façon à être en état de fleurir autant que possible en même temps, ce qui augmente notablement l'aspect décoratif. Les bulbes isolés sont placés dans des pots de grandeur moyenne, et rangés au milieu d'autres plantes ornementales pour varier le coup-d'œil. Le rempotage ne doit être opéré qu'après l'achèvement de la floraison. PLANTES EN FLEURS DANS CETTE SAISON. — Parmi les meilleures plantes qui fleurissent au commencement de janvier, on peut citer les sui- vantes : Eranthemum nervosiim, Sericographis Ghiesbreghti , Etiellia ma- crantha, Strobilanthes isophylla, Libonia floribunda, L. penrhosiensis, Rein- irardfia irlgyna, R. tetragyna et Poinseffia pulcJierrhna. LES GARDENIA doivent être transportés successivement par séries dans une serre plus chaude pour être amenés à fleurir graduellement pendant une période assez longue; on commencera par ceux qui ont les boutons les plus gonflés. Les plantes doivent recevoir alors beaucoup de chaleur et d'humidité, avec une chaleur de fond de 28 à 30'^ C. La chaleur favorisant le développement des insectes, il est bon d'inspecter attentivement les plantes avant de les soumettre à une température plus élevée, et l'on devra les débarrasser de toute vermine. C'est surtout sur les boutons et dans l'intervalle des feuilles serrées qui les avoisinent, que les in- sectes se réfugient d'ordinaire. Le meilleur procédé pour s'en débarrasser est de laver les feuilles et de les baigner avec une solution diluée de nicotine ou de paraffine. LES STEPHANOTIS FLORIBUNDA doivent être traités de la même façon pour enlever les insectes. Il va de soi que les vieilles feuilles peuvent supporter une solution notablement plus forte que les jeunes; néanmoins il vaut mieux être trop prudent que pas assez. Pour la paraffine, on pourra en employer environ le contenu d'un verre ordinaire pour 18 litres d'eau. LES EPIPHYLLUM qui ont achevé de fleurir peuvent maintenant être transportés dans une serre plus fraîche et moins humide, où ils seront mis en — 17 — repos jusqu'au printemps; on devra leur donner très peu d'eau au pied jusqu'au retour de la végétation. LES BOUVARDIA, une fois défleuris, n'ont pas besoin d'être transportés dans une serre plus froide jusqu'à la division. On peut les laisser à une tem- pérature de 11 à 15° G,; une fois que les tiges florales ont été coupées, les plantes ne tardent pas à former des pousses latérales qui produiront ulté- rieurement des grappes plus petites. BEGONIA. — Si l'on veut avoir des semis en fleurs à une époque peu avancée de l'année, il est bon de semer les graines dès maintenant. On donnera une bonne chaleur au début pour accélérer la germination; quand les jeunes plantes auront quelques feuilles, on pourra abaisser la température et aérer davantage, d'autant plus que la saison plus avancée le permettra plus aisé- ment. On les placera toujours près du vitrage, dans une situation bien éclairée. LES GREVILLEA ROBUSTA peuvent également être semés à l'époque actuelle, à une chaleur modérée. Dès que les semis auront quelques feuilles, on les rempotera séparément. Une fois que la température extérieure com- mencera à s'élever, il sera bon de les transporter dans un compartiment plus frais et plus aéré, afin que les plantes ne s'allongent pas outre mesure. ARBUSTES FORCÉS. — Lorsqu'on ne dispose pas de serres assez vastes, on peut forcer les Lilas, Boules de neige, Deutzia, Weigela, Spiraea, etc., dans un hangar fermé et chauff"é, en les plongeant à la base dans une couche de terreau de feuilles. Ces plantes formeront leurs boutons dans ces conditions, et le forçage pourra être ensuite achevé dans une serre spéciale ; les fleurs s'ouvriront plus vite, grâce à ce procédé progressif, que si les plantes avaient été placées immédiatement dans la serre. En même temps, on aura pu dis- poser de la serre pour un autre usage au commencement du traitement. LES EPACRIS, quand ils sont forcés à l'excès sous l'influence d'une trop haute température, produisent des fleurs petites et chétives, qui ne durent que peu de temps. Les plantes soumises au forçage doivent recevoir des arrosages et des seringages d'eau à la température de la serre, pour combattre les effets des- séchants de la chaleur. Il convient de ne pas oublier que les plantes à forcer doivent être choisies parmi celles qui ont fait la meilleure croissance pendant l'année précédente, et dont le bois est le mieux aoûté. La floraison sera d'autant plus facile et plus vigoureuse. G. Ri VOIS. 18 — PLANTES FLEURIES EN DECEMBRE A KEW Les fleurs sont de toutes les fêtes, elles participent à toutes nos joies, et rien n'égaj^e mieux nos intérieurs que leurs corolles parfumées. Sans ces gracieuses Fig, 3, — Haeinmithm Lindeni, filles de Flore, nos salons perdraient nombre de leurs attraits et les brillantes réunions mondaines de fin d'année, une bonne partie de leurs charmes. — 19 — Quoique décembre ne soit pas avantageux pour la floraison, nous avons relevé à Kew un assez grand nombre d'espèces en fleurs, dont la plupart sont certes dignes d'attirer l'attention de tous ceux qui s'intéressent à la décoration florale. A tout seigneur, tout honneur! Commençons nos investigations par la serre-exposition, le quartier général des plantes fleuries. Rien ne saurait dépeindre la fraîcheur et l'éclat de tous ces coloris mélangés ensemble et s'har- monisant avec une grâce parfaite. Malgré l'humidité et le manque de soleil, la floraison y est superbe ; c'est que l'on donne de l'air nuit et jour et que l'on main- tient la température à un minimum de 10° G. Les plantes sont tenues en parfait état de propreté et le renouvellement des sujets défleuris se fait deux fois par semaine. Les Chrysanthèmes aux têtes ébouriffées et étincelantes y marient leurs teintes si riches et si diverses à celles des Cyclamens, des Primevères de Chine, simples et doubles (type Gannell), des Pelargonium zones, hederae- folium et autres, des Agathea coelestis, des Narcissus polyanthus variés, des Tulipes, des Jacinthes, du délicieux Bauera riihioldes, des Salria aux inflores- cences éclatantes, S. splendens et sa jolie variété « le Président, » S. leu- cmitka, S. involiicrota v. Betheli, S. coccinea, des Véroniques d'Anderson, des Chorizema Lmvrenceana, des Cinéraires bleues et variées, des Jacohinia coccinea, magnifîca, (Serkographls) Giesbreghtiana. Mentionnons aussi les Eiipatorium odoratum, Pe?'istrophe (Justicia) speciosa , quelques bonnes variétés de Balisier, le CalUsfemon salignus (Metrosideros foribunda) et sa var. alha, les Cestrum elegans, aurantiacum, les Giroflées quarantaines et celles des murailles, Lawf«w« hybrides, Polygala Dalmasiana, grandipora, le Cytisiis racemosus, quelques jolis Acacias, etc. IJAzalea amoéna , le ravissant ReinwardUa tetragyna, Linum tetragynum Hort., le Statice prof^isa qui mérite bien son nom, le Centropjogon Lucyanus, le Chenosfema h'ispida, la jolie plante bulbeuse ScJiizosfyUs coccinea, le Sfrobilanfhes isophylla et le Daphne indica v. riibra au parfum suave, ainsi que le Calcéolaire géant C. Biirbidgei sont autant d'excellents sujets à floraison hivernale. Sous le vitrage courent le gracieux Fhodochitou volubile, la Capucine des Canaries, le Pleroma macrantha, le Stephanotis floribîmda, le curieux Cana- rina campanulata, quelques bonnes variétés de Passiflores et du Jasmin à grandes fleurs, le Clianthus puniceus en fleurs. Des végétaux à feuillage orne- mental complètent la décoration de ce magnifique Eden qui fait le plus grand honneur au bon goût et à l'originalité de M. Garett, l'habile chef du dépar- tement floral. En quittant ces merveilles, jetons un coup d'œil dans la serre aux plantes succulentes (vulgairement plantes grasses) où s'efliectue la floraison des Bomarea Carderi, oligantha, patacoensis, du délicieux Senecio macroylossa — 20 — dont les grandes fleurs jaune d'or scintillent comme des milliers d'étoiles sur le fond vert gai des feuilles qui ressemblent à s'j^ méprendre à celles de nos Lierres. Des Euphorbes aux inflorescences rouge sang, des Aloe ciliaris, phiridens , arborescens , le curieux Dijckia hrevifoJia, V Agave Sartorii à floraison annuelle, les EpiphyUnm truncahim, spectabile, Streptocarpiis Wendlandi, quelques Cotylédon et Sedum y étalent aussi leurs fleurs. De là nous passerons dans la « Cape House » où de nombreuses Bruyères, et Meseinbryantliemum épanouissent leurs corolles si délicates. Ajoutons y quelques jolies plantes bulbeuses : LacheiiaUa aiirea, petulenla, Nerine variés, Cyrfanthus lutescens, Mackenii, Scilla peruviana glabra et quelques Strepto- carpes hybrides de Kew, aux coloris si riches et si divers. Dans la serre à Bégonias nous relevons bon nombre de spécimens fleuris. Citons les Bégonia Gloire de Sceaux, Gloire de Lorrainej Yohn Heal, socotrana et autres, une bonne vieille plante, le Manettla blcolor, les charmants Ruellia macrantJia, Herbstii précieux pour la floraison hivernale, le Crotolaria longirostrata, jolie Papilionacée aux fleurs jaune safran et les Euphorbla (Poinsettia) pidcherrlma et var. alba dont les bractées brillantes sont si recherchées en Angleterre pour les décorations. Nous ne pouvons non plus omettre le Solamim Seaforthiarium, le ravissant Jasminum gracïllimum, le Cleroden- dron scandens, charmantes plantes grimpantes de serre chaude. Le Callicarpa purpnrea y montre aussi ses baies pourpre intense. La serre chaude étale les riches inflorescences de ses Broméliacées et Anthu- rium. Nous y notons aussi le CaJly psyché aurantiaca , jolie Amaryllidée de culture facile et à floraison de longue durée, le Medinella amabllls et VUr- ceocharis Clibrani, joli hybride bigénérique. Dans la serre à Victoria, nous restons émerveillés devant les milliers de fleurs carmin foncé de VIpomea HorsfaUiae v. Brlggsl qui court sous le toit. V Osmcmthus fragrans nous envoie ses senteurs pénétrantes de « V Economie House, » et, à quelques pas de nous, éclosent les fleurs parfumées des Eucharis grandiflora et Stevensi. Dans la grande serre à Palmiers, un gigantesque Agave potatorum, le seul pied qui ait fleuri en Europe, dresse sa hampe florale. Le Broivnea Craivfordi y est aussi à remarquer. La serre à Nymphéas voit s'épanouir les Impatiens Sultani, les Plumbago rosea et sa variété plus foncée, superba. Les plantes de Nouvelle- Hollande et notamment les Acacias, les Lapageria alba et rosea ont commencé à fleurir dans la serre froide. Cette liste, peut-être un peu longue, nous montre, que même à l'époque la moins favorable de l'année, il est toujours facile d'obtenir bon nombre de jolies fleurs pour son agrément personnel ou même dans un but pécunier. L. PiRET. 6"'^ Série. TOME P'. 30 Janvier 1894 211^ Livraison. L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de rHorliculture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur -. LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le ôO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOIV HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOl!^ayL.A.II^E Ciiiserie iidrlifoie : Los (Ip moderne Itenseignements et cullurcs Mosaicullure : Mulliplicalioi corbeilles Les piailles en a|ipailenienl Arboriculliire .... Les travaux du jardiu . rs dans la société des planli Pages Profondeur des semis 3r> Bibliographie de la Rose .% Pavois el Coquelicots 36 TEXTE ET PLANCHE COLORIEE PI. -2. Œillet Piide of Greal-Biilaiii . Fig. 1. Houblon à feuillage panaché . " 5. Coquelicots sim|des anglais . 24 PRIX DE i;ABONNEMEXT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Jovirnal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Kug. Yanderbaegben. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L'IUustration Horticole et dan Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êtr présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaîtr leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacu deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Lçu circulation est universelle. j^^ ]3^ _ Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture h assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelh de serre. Prix Jes annonces dans les 2 journaux ensemWe : Pour raiiiiée entière Pour 1 Insertion Pour 3 insertions Pour 6 insortions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. danslcs 2 journ. dansles2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . Une demi-page . . . Un tiers de page . . Un quart de page. . Un sixième de page . Un huitième de page Un seizième de page fr. 50 .. 30 » 25 .. 20 .. 15 » 12 » 6 fr. 100 .. 60 » 45 » 40 » 30 » 25 .. 12 fr. 175 » 100 .. 80 » 70 » 50 » 40 20 fr. 300 180 125 110 90 70 35 fr. 500 300 225 180 150 125 75 ^ ^ On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et au JOURNAL DES ORCHIDÉi 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. 21 — CAUSERIE HORTICOLE LES FLEURS DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE 30 Janvier 1894. Le goût des fleurs est actuellement plus répandu qu'il ne l'a jamais été, et dans le progrès constant qui s'opère, en Belgique comme en France et dans tout le monde civilisé, au point de vue de l'embellissement des habitations, de l'élargissement et de l'assainissement des villes, le monde végétal a bien sa part. A Bruxelles, une Société d'agrément proposait récemment de décerner des primes aux propriétaires des balcons les mieux ornés de plantes et de fleurs; en pareil cas, comme il arrive toujours, le mouvement a commencé par l'ini- tiative de quelques personnes du public, qui ont donné l'exemple de ce qu'on pouvait faire, et c'est en voyant beaucoup de maisons des boulevards et de l'Avenue Louise, élégamment décorées de feuillages et de fleurs, que l'on a songé à généraliser une si charmante coutume. En Hollande, depuis quelques années surtout, l'usage s'est établi d'organiser ces gracieuses Floralia, si excellemment conçues en vue de répandre le goût et la science de la culture. Diverses sociétés horticoles distribuent, une fois par an, entre les petits amateurs de la localité qui en font la demande, des semences ou de jeunes plantes d'une certaine espèce. Ces amateurs représentent au bout d'un an le résultat de leurs travaux, et des prix sont décernés à ceux qui ont fait le mieux prospérer les matériaux qui leur avaient été confiés. En France le goût des fleurs a toujours été très répandu; à Paris notamment les marchés aux fleurs, place de la Madeleine ou près de Notre-Dame, prennent une extension de plus en plus grande et ont une clientèle régulière et très assidue, prise.dans toutes les classes de la société. Dans toutes les salles de fêtes, dans toutes les salles à manger riches, dans tous les appartements tenus avec l'amour du liome, c'est aux fleurs que l'on demande l'éclat, la fraîcheur, ce je ne sais quoi qui rend le luxe plus aimable et jette un rayon de soleil dans la mansarde. De tous les hommages désintéressés que reçoit la beauté des femmes, les fleurs auront toujours la préférence; il s'établit involontairement une comparaison entre les unes et les autres, et pour compléter en quelque sorte leur charme, toutes les femmes recherchent les fleurs, depuis les pré- cieuses Orchidées jusqu'au bouquet de violettes de deux sous. Et ce sera ainsi de tout temps, et la civilisation en progrès ne pourra qu'accentuer cet amour des fleurs, parce quil est naturel aux hommes de les associer aux idées de fête, de beauté ou d'amour. Même à l'occasion de la réception fiaite dernièrement aux marins russes, la population parisienne n'a pu mieux traduire ses sentiments de sympathie qu'en remphssant de bouquets les voitures de ses hôtes, de même que la population toùlonnaise avait organisé une bataille de fleurs. Il est curieux de retrouver dans les temps éloignés la trace du même sentiment. Un Traité de la police, publié en 1799, se plaint de l'obstination des Pari- siens à entretenir des jardins suspendus sur leurs fenêtres. « Ceux même du « bas peuple, dit l'auteur, qui n'ont point d'héritage pour planter, se font des a jardins dans des pots ou dans des caisses, ne pouvant pas, sans beaucoup de « peine et d'inquiétude, s'en passer absolument.... Les magistrats s'opposent a en vain à ces jardinages sur les fenêtres. Après plusieurs ordonnances qui les « défendent et plusieurs condamnations contre les prévaricateurs (sic), on ne « réussit pas à les empêcher, tant est vive cette inclination pour les jardins, « qui l'emporte dans l'esprit même des plus indigents sur la raison et leurs « propres intérêts, » Il n'en est pas autrement à notre époqne, non seulement à Paris, mais aussi à Bruxelles ; les tribunaux de simple police ont toujours à connaître de fré- quentes contraventions; toute la difiërence consiste en ceci, que l'on n'appelle plus les contrevenants des prétaricaieurs. Et voyez parfois l'influence d'un pot de fleurs sur la destinée d'un homme : lorsque Fieschi eut commis son attentat, boulevard du Temple, contre le roi Louis Philippe, il prit la fuite de toit en toit, et il aurait probablement pu s'échapper, s'il n'avait fait tomber en fujant un pot de fleurs qu'une jeune ouvrière avait posé sur sa fenêtre. La chute de ce pot de fleurs attira l'attention et dénonça le coupable. Toujours le grain de sable de Pascal ! Le goût des plantes est très ancien, et les exemxjles partis de haut n'ont jamais manqué pour l'encourager, car, s'il faut en croire Alphon.se K.\rr, Clovis et Childebert avaient formé de magnifiques jardins « tout plantés de roses et de toutes sortes d'autres fleurs et d'arbres fruitiers. » Ciurlem.\gne, dans ses Capifulaires, s'occupe beaucoup de ses jardins. « Je veux, dit-il, qu'il y ait toujours en abondance dans mes jardins des lis, des roses, de la sauge, du romarin, des pavots, etc. » Mais la caractéristique du progrès moderne, c'est de populariser les fleurs, c'est de les mettre à la portée de tous, et de faire naître ces jardins de pauvres dont le Traité de police cité plus haut parle avec un étonnement quelque peu indigné, dont nous n'aurions pas à être surpris, n'était la date. Autrefois, les — 23 — riches seuls pouvaient s'offrir le luxe d'orner de fleurs leurs appartements. Peu à peu, cette joie est permise à presque tous, et les pauvres gens qui « se font des jardins dans des pots ou des caisses » réconfortent dans la contemplation des fleurs leur vague idéal, et l'espérance, qui est souvent toute leur fortune. Et ce qui, dans cet attachement aux fleurs, me semble quasi-providentiel, et qui fournirait une raison suffisante pour encourager par tous les moyens la culture mise à la portée de tous, c'est que l'amour des végétaux exerce une influence réellement adoucissante et moralisatrice ; c'est que de pauvres diables qui n'aiment pas beaucoup leur prochain, ou qui n'ont pas de prochain à aimer, trouvent là à déverser l'affection dont le trop-plein les aigrirait. En sorte que l'horticulture contribue réellement à rendre les hommes meilleurs et à les consoler. J'ai cité tout à l'heure des exemples tirés de temps anciens, où sans doute la civilisation laissait à désirer; néanmoins on me concédera qu'il est frappant de voir citer précisément les noms des rois qui les premiers sont sortis de la barbarie, de Glovis, qui a accueilli en Gaule le christianisme, et de Gharle- MAGNE, le premier des grands législateurs français. Aussi me paraîtrait-il éminemment désirable que la coutume des floralies dont je parlais plus haut se répandît largement dans tous les pays, pour fournir à toutes les personnes de condition modeste ou aux enfants les éléments qu'ils ne peuvent pas se procurer, faute des ressources nécessaires, et pour leur permettre de s'initier à la culture. Ces distributions peuvent se faire à très peu de frais ; elles produiraient un bien immense. J'aurai d'ailleurs l'occasion de revenir sur ce sujet, et aussi, d'une façon générale sur l'utilisation des plantes et des fleurs pour la décoration des appar- tements, car c'est là une rubrique à laquelle U Illustration Horticole renouvelée fera une grande place dans l'avenir. Max Garnier. Moyen de se débarrasser des Fourmis. — On emploie avec un plein succès, dans les pays chauds, un mojen fort simple pour se débarrasser des fourmis. Ge moyen consiste à placer sur la ligne qu'elles suivent ordinairement de l'ail coupé en petits morceaux. L'odeur en est tellement désagréable pour ces insectes qu'ils fuient immédiatement l'endroit sur lequel on a opéré, et que l'effet subsiste même longtemps après que l'ail a cessé de dégager une odeur appréciable. L'emploi de cette substance ne détruit jias les fourmis, mais il met toujours à l'abri de leurs visites ennu3'euses. — 24 — PL II OEILLET PRIDE OF GREAT-BR1TAL\ (SOUVENIR DE LA MALMAISON A FLEURS JAUNES) Voici une variété de ce fameux type qui ouvre un horizon nouveau et quelque sorte illimité aux essais des semeurs. Jusqu'ici, en effet, VŒillet sou- venir de la Malmaison n'avait fourni que des formes rouges, de nuances plus ou moins foncées. Le type était rose chair, comme la rose du même nom à laquelle il était comparé ; puis des variétés de coloris roses différents avaient fait successivement leur apparition, suivies, en 1890, de la fameuse variété Madame Arthur Warocqiié, d'un rouge écarlate vif. Aujourd'hui, nous nous trouvons en présence d'une variété tout à fait tranchée, d'un coloris jaune pur, qui permet d'espérer une série de nouvelles formes complètement distinctes. La nouvelle variété aura sans aucun doute un grand succès; ses fleurs sont de très grande taille, bien étoffées, et possèdent un parfum très agréable; elles s'ouvrent très bien, paraît-il, et ne crèvent pas. La plante elle même est très vigoureuse, d'un beau port, à feuilles larges et robustes. Ce sera une excellente acquisition. N'était-il pas à prévoir d'ailleurs que l'Œillet de la Malmaison ferait parler de lui, à une époque où l'on voit renaître si singulièrement la légende Napoléonienne, et où tout, au théâtre et dans la mode, est consacré au grand homme? A ce point de vue, si la variété que nous figurons n'avait pas paru, il aurait fallu l'inventer. Et voilà un nouvel exemple d'un nom désormais absolument impropre et incompréhensible ; un œillet qui a reçu le même nom qu'une rose parce qu'il était rose, et qui maintenant est devenu jaune! La nomenclature moderne réserve aux générations futures bien des surprises analogues. Max Garnier. RI iCuLt V^' \\W ^ I Jt^ ,sk^. i ■ -c r% ussciis pmx "Wi»- X ŒILLET PRIDE OP OREAT-BRITAIN P. De Paiinonfwlxcr r/tioni. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Préparation du sol. — Pendant la seconde moitié de l'hiver, le cultiva- teur doit se préoccuper d'engraisser le sol pour les nouvelles plantations. Les engrais seront choisis naturellement d'après la composition du terrain, la nature de la récolte précédente et le genre de culture que l'on se propose d'y entreprendre. Les terrains qui ont été plantés de Fraisiers pendant deux ou trois ans sont épuisés et ont besoin d'être reconstitués. Le mieux serait d'enlever à la surface une certaine quantité de terre, autant que peut en enlever la bêche enfoncée jusqu'au manche, et de la remplacer par de la terre nouvelle, de celle qui a servi précédemment à cultiver par exemple des Melons ou des Chrysanthèmes. Engrais chimiques. — Tous les engrais ne peuvent pas être employés de la même façon ni à la même époque. Les azotates, par exemple, sont très promptement dissous par l'eau des pluies et s'enfoncent dans la terre ; ils ne doivent donc être appliqués qu'au printemps, au moment où les plantes sont en active végétation et à même d'absorber ces engrais utilement. Les phos- phates, au contraire, ne se mélangent que très lentement au sol, et c'est pendant l'hiver qu'il convient de les déverser. C'est surtout dans les terrains où l'on emploie beaucoup de fumier que les phosphates sont nécessaires; en effet le fumier, qui n'est pas un engrais com- plet, ne fournit pas au sol d'acide phosphorique, et le cultivateur doit combler cette lacune en ajoutant tous les hivers une quantité modérée de phosphates. Roses-trêmières. — On peut avoir des fleurs de ces belles plantes dès la première année en les semant à la fin du janvier, et en cultivant les semis en serre jusqu'à ce qu'ils soient assez forts pour pouvoir être plantés en pleine terre; il convient de leur donner un sol bien sain et fortement engraissé, et le mieux est de le préparer à cet effet dès la fin de l'automne. Le repiquage pourra se faire à la fin d'avril ou au commencement de mai. Dans ces conditions, on obtiendra une excellente floraison vers la fin de la première année. On peut aussi — et c'est le procédé le plus répandu — semer les graines en mai ou au commencement de juin, soit sur place, soit sur couche pour mettre les jeunes plantes en place au mois de septembre. — 26 — Mosaïculture. — L'époque actuelle de l'année est celle où le jardinier doit préparer les boutures de la plupart des plantes employées pour la composition des Mosaïques. Le lecteur trouvera dans ce numéro des notes pratiques concernant ces travaux de saison. Plusieurs ouvrages ont été publiés depuis un an ou deux concernant la mosaïculture, notamment le grand ouvrage de Carl Hampel, édité chez Paul Parey, à Berlin. Il semble donc que l'attention du public se porte de nouveau vers ce genre de compositions plus ou moins artistiques, si fort en faveur aujourd'hui. Nous ne saurions que le regretter, quant à nous, car nous pré- férons infiniment un arrangement pittoresque et naturel aux combinaisons de couleurs les plus conformes aux lois de la physique et de la tapisserie, et une végétation peut-être désordonnée, mais vigoureuse et pleine de vie, aux feuillages les mieux tondus et égalisés, où, comme disait le vieux poète fran- çais, un poil ne passe l'autre. » * La culture des Pommes de terre a occupé en 1893 une superficie de 213,767 hectares dans l'Angleterre seule, et de 511,382 hectares dans tout le Royaume-Uni. Ces chiffres sont un peu inférieurs aux chiffres correspon- dants relevés l'année précédente. Jardin potager. — Le mois de février marque le retour des grands travaux du potager. Dès que le temps devient assez doux, il faut semer les choux verts hâtifs, choux cabus blanc, carottes, céleris, laitues, radis roses hâtifs, le persil frisé, le cerfeuil, la ciboule, les épinards, poireaux, les pois précoces, les fèves etc. Tous ces semis doivent être faits sur plate-bande bien préparée et terreautée. Les choux-fleurs hivernes seront également plantés sur plate-bande bien abritée, et l'on plantera entre eux des laitues semées avant l'hiver. En les recouvrant de cloches le soir, et en outre, de nattes lorsque le temps est à la gelée, on obtiendra ces légumes à une époque où ils sont encore très rares. Chaque cloche peut protéger un chou-fleur et trois ou quatre laitues. On continuera à forcer les asperges et les choux-marins, et à mettre en terre des racines de chicorée Witloof; à mesure que la saison avance, et que les feuilles se développent plus rapidement, il convient de renouveler les racines plus souvent. Oignons. — Certains cultivateurs croient pouvoir semer les oignons dès le commencement de février, et prétendent que le froid ne fait pas de tort aux graines. — 27 — En admettant que cela soit, il n'en est pas moins certain que les gelées font beaucoup de tort aux jeunes plantes, et nous en avons vu souvent ayant l'ex- trémité de la tige brûlée. Nous ne conseillons donc pas de les semer avant le commencement de mars ou même le milieu, surtout dans les terres lourdes, de telle façon que les jeunes tiges ne soient guère développées avant le mois d'avril. Il n'y aurait, en fait, aucun avantage à faire les semailles en février car si les plantes sont atteintes par la gelée, elles s'en ressentiront jusque pendant la belle saison. Les semis faits le mois dernier en couches sont pour la plupart levés; il faut les aérer toutes les fois que la température extérieure le permet, et en même temps veiller au maintien de la chaleur nécessaire, les gelées étant toujours à craindre. Lorsque la température de la couche s'abaisse au dessous du degré voulu pour chaque espèce, les jeunes plants restent stationnaires, puis deviennent jaunes et pourrissent. Lorsqu'au contraire la température s'élève à l'excès, les plants s'allongent d'une façon exagérée, s'étiolent et dépérissent. Les premiers semis de Melons doivent être repiqués dès qu'ils ont deux feuilles, soit dans le terreau, soit mieux encore dans de petits pots que Ton enfoncera jusqu'aux bords dans le terreau de la couche. Un peu plus tard, on construira une nouvelle couche sur laquelle ils seront définitivement plantes ; on pourra faire en même temps de nouveaux semis pour avoir des plantes en succession. Les réchauds de fumier établis autour des couches doivent être changés de temps en temps. Le mieux est de les retourner quand ils commencent à se refroidir, et d'ajouter à chaque fois un peu de fumier nouveau. La température est redevenue douce après le froid rigoureux, anormal, qui avait sévi de 29 décembre au 7 ou 8 janvier. Ces deux variations ont été si brusques qu'elles semblent constituer un véritable accident dans l'hiver 1893-1894, qui, selon toutes les probabilités, sera dans son ensemble très clément. Un fait curieux tendrait à le prouver, au moins pour la première partie de l'hiver. Un amateur des Gornouailles, M. R. G. Lakes, de Trevarrick, S* Austell, avait en fleurs le 28 décembre dernier dans son jardin, en plein air, des Gamellia, Primevères, Daphne, Lapageria, Chrysanthèmes, Polyanthus, Pi/rus japonica, Bruyères, Galanthus, ainsi que plusieurs arbrisseaux austra- liens. La seconde moitié de l'hiver sera très probablement au moins aussi douce que ce commencement. — 28 La floraison automno-hivernale des Primevères et Polyanthus n'est pas d'ailleurs aussi exceptionnelle que paraissent la croire certains journaux. Les Auricula sont parfois dans le même cas, et peut-être faudrait-il voir dans ce phénomène une conséquence de l'extrême sécheresse de l'été de 1893. En effet, bien des plantes qui ont souffert et sont restées à l'état de repos pendant cette période, ont produit une active *^^J"^.-lî'%' vilt -»* végétation dès que les premières pluies sont arrivées, et ont subi par conséquent un retard très consi- dérable. Houblon du Japon à feuilles panachées (flg. 4). — Tous les journaux d'horticulture se sont occupés l'année dernière de l'appa- rition de cette supei'be variété, à feuillage richement panaché et marbré de jaune et de blanc argenté. Cette variété très décora- tive rendra évidemment de grands services comme une des meilleures plantes grimpantes. D'après M. Léonard Lille, de Lyon, qui nous a commu- niqué ce cliché, le semis reproduit 80 °/o de plantes panachées. Fig. 4. — HunhloH à femllaye panache. Culture de l'oranger en Californie. — Malgré les difficultés que ren- contre en Californie la culture du genre Gitrus, par suite des maladies et des attaques des insectes, la culture de l'oranger, écrit le Meehcm's MonthJi/, se développe dans des proportions énormes. D'après la Gazette d'Anahehn, plus de 3000 acres (environ 1214 hectares) de terrain nouveau lui ont été consacrés dans ces derniers temps. Le journal américain mentionne des orangers phénomènes, cultivés près de San José, et qui atteindraient une hauteur de 4'"80 en deux ans de ci-oissance. Ce résultat serait attribué à l'emploi d'un badigeon de chaux, déposé sur les grillages qui entourent les arbres, et qui éloigneraient absolument les insectes. Les pelouses de grazon sont actuellement dans un très bel état, trop beau peut-être, quoique cet inconvénient soit bien préférable à l'opposé. Lorsque les feuilles sèches et autres débris végétaux qui les recouvrent sont assez abondants pour les déparer, on peut les faire balayer, néanmoins nous ne conseillerions pas de balayer souvent les gazons pendant l'hivei', car ces — 29 — débris se décomposent rapidement sous l'influenre de la pluie et du uiauvais temps, et contribuent à engraisser le gazon. La saison actuelle est propice pour recouvrir de petites couches de cendre de bois les parties faibles du gazon ; on peut en même temps combler les iné- galités produites dans le sol par les tassements ou par toute autre cause, de façon que le gazon soit bien reformé avant le commencement des vents secs du printemps. Il est bon de passer le rouleau sur les sentiers sablés après les fortes pluies ou les gelées, afinMe leur rendre un meilleur aspect, et de permettre une circulation plus commode. Max Garnier. MOSAICULTLIRE MULTIPLICATION DES PLANTES POUR CORBEILLES Voici le moment de multiplier les plantes pour les corbeilles. Pour la plupart des jardiniers, c'est une affaire de grande importance, car il en est très peu qui disposent de locaux en rapport avec la quantité de plantes à produire. A l'exception de quelques espèces, telles que les Géranium^ Ceniaurea candidissima, Cineraria maritima, etc., qui doivent se multiplier à l'automne, si l'on veut que ces plantes aient atteint une taille suffisante pour former des corbeilles en mai ; il est préférable de les propager au printemps. Nous suppo- sons naturellement qu'on a eu soin d'enlever quelques plantes de chaque espèce, avant qu'elles n'aient été endommagées par la gelée. On commencera par les Alternanthera qui se développent un peu moins rapidement. En février, les plantes mères seront placées dans une serre chaude et humide, afin d'en activer la croissance et de provoquer l'émission de racines aériennes à la base de chaque pousse ; on enlève alors celles-ci et on en fait des boutures qui reprennent en quelques jours. IS Alternanthera amoena et le TeJianfhera versicohr, qui sont les plus brillants, sont aussi les moins vigoureux. Les lobelias se propagent généralement par semis; cependant si l'on tient à conserver la pureté d'une belle race, le moyen le plus sûr est de les bouturer. A cet effet on remplit de sable blanc, jusqu'à un centimètre du bord, des terrines imperméables à l'eau ; on dispose les boutures et on arrose doucement jusqu'à ce que la terrine soit remplie. En quelques jours elles émettent des racines dans leau et peuvent être mises en pots. Le Mesembrianthemum cordifoUiim et le Sedum arboreuni, sont aussi très — 30 — utiles en inosaïculture, mais ces deux plantes réclament un peu plus de soin au moment de la multiplication. Il se forme souvent dans leurs rangs une espèce de toile qui amène promptement la pourriture; on évite cet inconvénient en les bouturant dans du sable blanc et en aérant en temps utile pour empêcher la condensation des vapeurs d'eau. Les Iresine, Coleus, Ageratum, Abutilon, Héliothrope, Verveine, Fuchsia, Salvia, etc., doivent également être soumis à une température assez élevée un peu avant de les multiplier. Ils produisent ainsi une quantité de pousses bientôt bonnes à bouturer. Les Pyrethrum, Lobelia, Wigandia, etc., doivent se semer dans la dernière quinzaine de février. Toutes les boutures devront être plantées immédiatement après leur sépara- tion de la plante mère, car si on les laissait se flétrir, il en résulterait une perte de substance qu'elles supporteraient difficilement. Le compost à employer doit être composé d'une partie de sable et d'une autre de terreau de feuilles finement tamisé. Toutes les boutures devront être mises dans de petits pots et être soumises à une température de 25 degrés centigrades. Ceux qui ne disposent pas d'une serre à multiplications devront la rem- placer par une couche dans laquelle ils ne mettront les pots que quand la chaleur y sera suflîsante. Les Antennaria tomentosa et les Sempervivum sont aussi très employés dans les décorations florales; ils se multiphent rapidement et ont, en outre, l'avantage d'être vivaces. On peut varier à l'infini la disposition des plantes dans les corbeilles; cependant on doit fuir autant que possible les associations suivantes classées comme dissonantes : Le rouge près de l'oranger et du violet ; Le bleu près du violet et du vert ; Le jaune près de l'oranger et du vert. Il va de soi qu'avant de mettre les plantes en pleine terre, il faut les habituer graduellement à la température extérieure. Elles doivent être plantées assez rapprochées pour produire un effet immé- diat, et être arrosées à mesure que l'on opère. Sous notre climat, il serait téméraire de commencer ces plantations avant le mois de juin. J- Lavianne. — 31 LES PLANTES EN APPARTEMENT Lorsque le temps devient froid, et qu'on peut prévoir de fortes gelées et de la neige, on doit prendre un soin particulier de toutes les plantes en pot. Lorsqu'il y a des plantes placées près des fenêtres derrière les rideaux, elles ne profitent plus de la chaleur de l'appartement une fois que l'on a fermé ceux-ci pour la nuit, et par suite elles risquent de geler avant le retour du jour> On comprend donc que cette place ne peut convenir à des plantes tant soit peu délicates. Pour empêcher qu'elles ne souffrent dans ces conditions, le mieux est de les rentrer à l'intérieur de la chambre pour le reste du jour et la nuit. Il est encore plus important de procéder ainsi lorsque les fenêtres s'ouvrent par le haut, ou lorsqu'elles forment portes, et s'ouvrent jusqu'au niveau du plancher ; car les plantes souffriraient d'une brusque invasion de l'air froid. Je suis convaincu que beaucoup de bonnes plantes ont été sérieuse- ment endommagées dans de telles conditions. Tout le monde sait que les domestiques ont l'habitude d'ouvrir les fenêtres en faisant leur besogne du matin, ce qui est très utile pour renouveler l'air dans une pièce qui a été fermée toute la nuit ; mais il est évident qu'une plante qui se trouverait exposée directement à l'air glacé entrant du dehors, en tarderait pas à donner des signes de malaise. Les plantes en pots souffrent souvent de circonstances analogues. On les place naturellement près des fenêtres pour qu'elles reçoivent le plus possible de lumière, mais on ne songe pas au danger qu'elles courent dans cette posi- tion, ou s'y parfois l'on y pense, on ne songe pas à y remédier. Il est néces- saire de mettre les plantes de côté jusqu'au moment où les fenêtres sont refermées. Lorsqu'on n'ouvre que les vasistas du haut, il va de soi que les plantes ne risquent guère d'en souffrir, si ce sont des plantes suffisamment rustiques. Je ne vois réellement rien qui empêche de changer les plantes de place quand on ouvre les fenêtres; ce changement donne très peu de peine, et les avantages qui en résultent sont considérables. Il importe peu que ce soient des plantes à feuillage ou des plantes à fieurs, les circonstances sont les mêmes dans les deux cas. D'autre part, lorsqu'on fait de grands feux, aucune plante ne doit se trouver assez rapprochée pour sentir les effets de la chaleur ; ce serait presque aussi nuisible que l'autre extrême, car la chaleur du feu a pour effet de dessécher énormément l'air et de le rendre impropre à la vie des végétaux. J'ai eu plus — 32 — d'une fois roccasion d'enlever ainsi des plantes qui étaient placées sur la table pour un dîner; la place qui leur convient le mieux, ce sont les buffets éloignés de la cheminée. Je me rappelle fort bien un endroit où Ton avait l'habitude de laisser les fenêtres ouvertes tant que la salle à manger n'était pas occupée, et lors même que le temps était très froid, et qu'il soufflait un vent glacé. Ce refroidis- sement prolongé, aussi bien que la chaleur des grands feux, doit évidemment éprouver la santé de toutes les plantes. Le procédé que j'emploj^ais pour y remédier consistait à changer les plantes tous les jours, de sorte qu'elles ne pouvaient pas souffrir beaucoup, même par les plus mauvais temps. Mais on peut être surpris de voir transporter des plantes d'une serre à 15 ou 16" dans un appartement, lorsque l'air extérieur se trouve à 2 ou 3 degrés au-dessous de zéro, et l'on peut se demander si elles ne souffriront pas de ce déplacement. Ma réponse est que l'on peut le faire aisément en plaçant les plantes dans une longue boîte étroite dont le couvercle sera bien fixé et bien joint. Dans ces conditions, le danger est réduit au minimum possible. Dans les appartements où l'on entretient de grands feux, et dans lesquels en outre l'on allume le soir beaucoup de lumières, les plantes se dessèchent avec une rapidité surprenante. Il est nécessaire de tenir compte de ce fait, car les Fougères, Palmiers, Grotons et Dracaena ne prospéreraient certaine- ment i)as dans de telles conditions, surtout les deux premiers. Pour remédier à cet inconvénient, les plantes doivent être examinées tous les jours, et pour plus de sûreté, chacune doit être placée au-dessus d'un récipient contenant de l'eau. Pendant les temps très froids, les plantes dont on se sert pour décorer l'appartement doivent être choisies autant que possible parmi des espèces assez rustiques. On peut employer de préférence les Aspldlstra liirida variegata, les Ficus elastica, de petits Kentia, des exemplaires bien fournis de céleri, de réséda, de pavot, de pensée . . 4 » > » d'oignon, de chou, de carotte 7 > » >' de betterave, d'épinard 12 » !> » de lentilles, de pois, de potirons 20 > » » de haricots 30 > » » de fèves 40 > » > d'arbres fruitiers tels que le pêcher, le noyer, le châtaignier 60 > 5, 36 BIBLIOGRAPHIE DE LA ROSE M. Mariano Vergara vient de publier une excellente compilation de tous les ouvrages, catalogues et publications périodiques consacrés à la Rose dans tous les pays d'Europe. L'ouvrage est rédigé en langue espagnole; toutefois, sa lecture n'off're aucune difficulté, tous les écrits étant cités avec leur titre dans la langue dans laquelle ils sont rédigés; il a 312 pages. Le nombre des ouvrages qui y sont cités peut s'élever à G25 environ. Ce chiffre donne une idée de l'importance de la bibliographie consacrée aux Roses, et des services que peut rendre l'énumération due à M. M. Vergara. PAVOTS ET COQUELICOTS Ces jolies plantes ont le défaut d'être trop connues, ce qui fait que parfois on les délaisse pour des nouveautés moins méritantes. On sème les graines de Pavot et de Coquelicot vers le 15 septembre, à l'air libre; quand les jeunes plantes sont assez grandes on les repique en pépinière. Au mois de mars, on les met en place en les espaçant de 40 centimètres. On peut également semer en place après l'hiver, en ce cas on doit avoir soin de bien éclaircir les plantes afp qu'elles puissent se développer. Notre gravure (fîg. 5), représente un Coquelicot simple nouveau intro- duit l'année dernière d'Angleterre. M. LÉONARD Lille, marchand graî- nier à Lyon, qui a eu l'obligeance Fis:. 5. — Coquelicots simples anglais. -, . t i, ' * -^ ' -^ de nous communiquer ce cliché, s'exprime dans les termes suivants : « Il est difficile d'imaginer quelque chose de plus gracieux et de plus varié que ce joli Coquelicot, avec ses innombrables fleurs simples ou semi-doubles, bordées, panachées, lavées, ombrées de toutes les nuances de blanc, de carné, de rose, de carmin et de rouge. » I e'"^ Série. TOME F' 3me Livraison. 15 Février 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de rHorticulture DANS TOUTES SES BRANCHES piihlié sous ic patronage de J. Ll IM DEIM Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissaiil le l.'i du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOIV HORXICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. &oi^1s/la.x:r:ei Pa-cs Chronique horlirole 37 Lf.'s lianes dans les serres 42 Plantes nouvelles ou recommandables .... 45 Petites notes de culture 49 Fleurs cl plantes aux villas maritimes .... 51 Pages TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 3. Phillagathis hirsuta Cogn 41 Fig. 6. Serre de Lapagcria 44 » 7. Bégonia Bexley While 46 >) 8. Bégonia Picotée 48 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Garni, impr. Kng. Vanderhaeglien. TARIF DES ANNONCES DANS I.KS JOURNAUX LILLUSTRAïlON HORÏICOLI ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES > ^*»- < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dai Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse et: présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaît: leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacii deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Lei' circulation universelle augmente considérablement de jour en jou. ]^, B« — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture li assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelh de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemble : Pour raiiiiée eiitièrr Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 jouru. daiisles 2 jouru dansl3s2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 .- 60 » 100 .. 180 » 300 Un tiers de page . . . . .. 25 » 45 » 80 « 125 » 225 Un quart de page. . . M 20 » 40 » 70 » 110 " 180 Un sixième de page . . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 « 40 ■ .. 70 .. 125 Un seizième de page . » 6 » 13 » 20 » 35 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDÉE 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 28 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à, l'un de ces journaux. — 37 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Février 1894. Jardin de Sir Walter Raleigh. — Trois siècles se sont écoulés depuis la création de ce jardin à Youghal en Irlande, et aujourd'liui encore il existe de remarquables vestiges des végétaux plantés par Sir Raleigh. Ainsi on y voit sur les vieux murs les giroflées jaunes, au riche parfum, qu'il apporta des Açores. Quelques cèdres plantés par lui croissent encore dans un endroit appelé Tivoli. On y voit aussi quatre ifs vénérables dont les branches entrelacées forment une sorte de berceau qui, dit-on, abrita Raleigh fumant le premier tabac dans son jardin de Youghal. Le Chêne de Robechies. — Ce chêne géant, un des plus beaux des forêts du pays de Chimay (Hainaut), est condamné à tomber sous la hache du bûcheron avec la coupe de 1894 du bois communal de Robechies. L'arbre mesure 4™30 de circonférence, à hauteur d'homme. Le tronc a 14 mètres de hauteur jusqu'à la ramure, et au moins 24 mètres jusqu'à son sommet. Connue bois, on lui donne une valeur de 1400 francs. Nous nous demandons pourquoi on ne conserve pas un tel monument végétal. Le Houx. — Dans la Bretagne française, en Normandie, dans le Pays de Galles, comme dans les contrées Scandinaves, le houx constitue avec le chêne l'emblème de l'hospitalité et de l'amitié durable. Pendant les fêtes de Noël et du Nouvel An, les branches de houx avec leur luisant feuillage et leurs brillantes baies rouges sont off'ertes, comme ailleurs le buis au jour des rameaux. Même à Paris, au commencement de l'année, on débite sur les mar- chés de fleurs de nombreuses gerbes de houx. A cette occasion on peut rappeler le houx gigantesque de Lhanidloes, dont l'âge est évalué à cinq siècles, et dont le pourtour dépasse dix mètres. Il a seize branches maîtresses dont quelques-unes ont plus de trois mètres de circonférence. Le houx n'est pas seulement un emblème de fête. Toujours vivant sous son éternelle ver- dure, il abonde dans les cimetières des contrées du Nord et devient ainsi un emblème d'éternel regret. — 38 — Exposition belge en Suisse. — Un comité s'est constitué à Bruxelles dans le but d'organiser à Genève, en mai et juin 1894, sous le patronage des Cliambres de Commerce de Belgique, une exposition des produits belges exportables en Suisse. Le douzième groupe est réservé aux produits de l'horti- culture, de l'arboriculture, de la viticulture et des branches qui se rattachent à ces industries. Le plus grand arbre connu. — Jusqu'ici les Américains se glorifiaient de posséder les arbres les plus élevés ; mais le Séquoia gigantea de Californie doit céder le pas à l'Eucalyptus d'Australie. En effet, on a découvert à Cape Oteray un exemplaire d'Eucalyptus regnans ayant la hauteur réellement colossale de 150 mètres. La fève tonka est le fruit du Dipterix odorafa. Elle a la forme et presque la contexture d'une grosse amande. L'odeur aromatique de la fève est due à un principe volatil appelé Coumarine. La fève tonka est employée surtout pour aromatiser le tabac en poudre. L'extrait entre aussi dans la composition de parfums d'une grande finesse et d'une odeur durable. La fève tonka est un des produits d'exportation du Venezuela qui en fournit annuellement plus de 50,000 kilog. sous le nom de Sarrapia. Floraison appauvrie des Dahlia doubles. — Un correspondant de notre confrère américain Garden and Forest écrit de Buffalo que les Dahlia à fleurs doubles ou pleines fleurissent de moins en moins. En revanche, les plantes donnent de nombreux tubercules. Cependant, dit-il, dans certains endroits, les Dahlia acquièrent une plus grande hauteur et alors fleurissent à profusion. Cette observation a-t-elle été faite également en Europe ? Bien des fois nous avons remarqué, et nous n'avons pas été seul à faire cette remarque, que les plantes obtenues par un bouturage répété pendant une longue suite d'années finissent par accuser une certaine dégénérescence soit par la déformation des fleurs, soit par leur raréfaction. Vins et champignons. — Les microbes sont indispensables à la vie; de même les champignons microscopiques sont nécessaires aux raisins pour la production des meilleurs vins. M. A. P. Hayne écrit dans The Pacific Rural Press que, en faisant des recherches sur les cryptogames qui attaquent les vignes en Californie, il a constaté qu'un champignon spécial, le BotryUs cinerea, est essentiel à la production du meilleur vin de Sauterne, le Château Yquem, et du meilleur vin de Rhin, le Johannisberg. Ce champignon est nuisible aux raisins bleus ou noirs, parce qu'il les décolore; dans les années — 39 — humides, il peut, par son développement précoce, amener aussi la putréfaction des raisins blancs. En survenant tard sur du raisin blanc, ce cryptogame décompose la peau des baies, ce qui permet à l'oxygène de l'air d'agir lente- ment sur le jus et de produire les acides nécessaires au développement du goût particulier à certains vins. Parcs, squares et jardins à Londres. — La nécessité des plantations dans les grandes agglomérations populaires est de mieux en mieux comprise. Dans un espace de dix ans, c'est-à-dire depuis la fondation en 1882 de la u Metropolitan Public Gardens Association, » Londres a vu le nombre de ses places publiques s'accroître de 157 ayant une superficie de plus de 2000 hec- tares, ce qui est considérable. Londres compte en tout 271 parcs, squares et jardins publics, ayant ensemble une étendue de 17,876 acres. Horticulture à l'Exposition d'Anvers en 1894. — Outre l'exposition permanente d'Azalées, Rhododendrons, plantes vivaces. Roses et arbres fruitiers, qui seront répartis dans les jardins autour des bâtiments, il y aura quatre expositions temporaires : 1° du 11 au 16 mai, produits divers, fruits forcés, légumes; 2° vers la fin de juin, Roses et autres fleurs coupées, plantes ornementales, plantes d'appartement, plantes fleuries, fruits sous verre; 3° à la fin de septembre, fruits, plantes de marché et d'exportation, fleurs coupées; 4° à la clôture, exposition de Chrysanthèmes. Plantations en Tunisie. — Dans un des derniers numéros de Garden and Forest, le professeur G. S. Sargent fait une étude sur les causes ayant amené l'aridité de certaines régions. Il fait ressortir, avec M. Bourde, que la Tunisie, cette partie qui s'étend entre deux branches de la chaîne de montagnes méridionales de l'Algérie, est extrêmement favorable à certaines cultures et pas à d'autres. Avant l'invasion romaine, cette contrée était un désert. Les Romains y introduisirent la culture de l'Olivier et, à la fin du premier siècle, ils s'enrichissaient par cette culture. Les Arabes détruisirent les plantations au XI'"*' siècle, et le pays redevint un désert. Le centre de la Tunisie, aban- donné au pâturage, vaut 8 francs l'hectare; planté d'Oliviers, le même terrain, estimé au plus bas prix, vaut plus de 650 francs l'hectare. Architecture de jardins. — Les connaisseurs ont généralement donné raison à M. Olmsted d'avoir adopté le style paysager, pour les jardins en- tourant les bâtiments de l'Exposition de Chicago ; il est certain que ce style a grandement contribué à embelUr celle-ci, en rehant entre elles les construc- — 40 — tions et en en faisant ressortir le caractère. Cependant un journal américain, The Engineering Magazine, critique assez vertement ce style dans son appli- cation pour les expositions où doivent circuler les foules. Dans des circon- stances pareilles, dit-il, on ne devrait pas obliger les gens à faire un trajet plus long que de besoin; l'architecte qui ne tient pas compte de ce côté d'utilité générale fait méconnaître et déprécier par le peuple la beauté d'un art trouvé défectueux parce qu'il est appliqué mal à propos. ♦ * John Waterer, de Bagshot, est mort à l'âge de 67 ans. Son établissement horticole jouissait d'une réelle renommée pour la production et la culture des Rhododendrons, des Azalées et des plantes de terre de bruyère. Le Phylloxéra étend toujours ses ravages. La récolte des vins en Sicile est réduite à la moitié de ce qu'elle était il y a quatre ans. Les pertes dans les provinces de Syracuse et de Gatane attribuées à ce fléau sont évaluées à un milUard de francs. Prix des nouveaux Chrysanthèmes. — Quelle que soit leur beauté, quel que soit le mérite des nouveaux Chrysanthèmes, la valeur marchande de ceux-ci a peu d'importance puisque la multiplication en est trop facile et qu'on les propage en raison même de leurs quahtés. L'année de leur obtention, les nouveautés se vendent couramment sur le continent au prix de 15 à 30 francs. En Angleterre, où la rose d'automne est plus choyée qu'ailleurs, ce prix est considéré comme trop élevé de moitié, et il est rare de voir les plantes dépasser le prix d'une demi guinée. L'année suivante, naturellement, on peut les obtenir pour un franc et même cinquante centimes. Expositions annoncées. — Société régionale d'horticulture du Nord de la France. 9™'' Exposition internationale de plantes, fleurs, fruits, légumes, arbres fruitiers en pots, industries horticoles. Cette exposition aura heu au Palais Rameau, à Lille, du 3 au 10 juin 1894, à l'occasion du concours régional et des fêtes de Lille. Programme chez M. le secrétaire général Ryckewaert- DÉ JARDINS, rue d'Arras, 84, à Lille. Exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon, avec exposition permanente des produits de l'horticulture et expositions temporaires, du 26 avril au 31 octobre 1894, au parc de la Tête d'Or, à Lyon. Ém. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PHYLLAGATHIS HIRSUTA cogn. A, Goossens pmx. P. De Pannemneker Cl PI i PHVLLACATHIS HIRSUTA Chi \ 1 PHYLLAQATH18 HÉRISSÉ ait pas encore repr«' Le genre Phyllagathp v-ultures, fait partie de l;t i;i;Mi.; * • ^ LTOupe que les Sonerila, dont il ?> est-à-dire avec les pièces des différents <. multiple de quatre, tandis que les Sonerila oni ; calice, trois pétales, etc.). En outre, le premier a hui \(ingues soies; x^étales ovales et aigus; ovaire soudé seuleni' «^alice. Tandis que le P. hirsuta a les lobes du calice très courts, h •is et privés de soies; les pétales obovales, à sommet arrondi : lUe entièrement adhérent au calice. Ajoutons que la tige d^- '•- ' presque nulle H couverte de très longues soies; le pét'olo ibus. ll-nerviis, basi profimde cordatis, .suj 1 tosis caeteris glabri- o-Nhio, apice in ran ilatis, ehr i . (lorso de" le ad apicem adna^ — 42 — hérissé de longues soies dirigées vers le bas, et les feuilles, fortement échan- crées en cœur à la base, ont onze grosses nervures, alors que celles des autres espèces n'en ont que sept ou neuf. Mais ce qui caractérise surtout cette nouvelle espèce, c'est sa curieuse inflorescence, qui diffère complètement de celle des 2800 espèces environ, connues aujourd'hui dans la famille des Mélastomacées : le pédoncule floral, long d'environ 40 centimètres, se divise à son sommet en quatre rameaux, qui naissent du même point et divergent en croix; chacun deux porte, mais du côté supérieur seulement, treize à quatorze fleurs d'un beau rose, qui sont disposées, en alternant entre elles, sur deux rangs contigus. Si, par son feuillage splendide, cette plante a une haute valeur horticole, son inflorescence spéciale en fait une curiosité botanique : à ce double titre, on peut dire que c'est la mélastomacée la plus remarquable qui ait été intro- duite depuis de longues années. Son introduction est due à L'Horticulture Internationale de Bruxelles, qui l'a reçue récemment de Bornéo. A. COGNIAUX. LES LIANES DANS LES SERRES Les lianes constituent un des éléments primordiaux du paysage dans les régions tropicales. Les superbes palmiers, les grandes mélastomacées, les fougères arborescentes semblent raides quand leurs stipes ne sont pas unis par des guirlandes ou que leur tronc se trouve veuf de toute garniture épiphyte. Les lianes en sont un complément nécessaire; elles en révèlent mieux toute la poésie et off'rent comme un symbole d'union et de fraternité dans ces milieux ou tout semble n'être qu'isolement et solitude. Le rôle des lianes dans les serres est trop peu compris et, pour ce motif, l'usage de ces plantes n'est pas répandu comme elles le méritent. Et pourtant quel parti ne peut-on pas en tirer, soit pour établir des rideaux de verdure, soit pour garnir des parois entières de murs, soit pour former des guirlandes parmi les feuillages de nos serres et de nos jardins d'hiver? Et pour n'en citer que deux ou trois exemples, quelle ressource ne présentent pas certains Gissus, certains Bomarea et les Lapageria? Le Cissus Lindeni, réuni au groupe des Vitis par la plupart des bota- nistes, fut découvert en 1867, par Wallis, sur les pentes orientales de la Sierra de Santa Martha, dans les régions tempérées-chaudes de la Colombie. Ses tiges arrondies, d'un vert foncé, ponctué ou strié de gris, constituent de longs sarments pourvus de vrilles et de racines adventices, qui s'implantent — 43 — partout où elles rencontrent de la terre ou un substratum analogue. Qui ne connaît la beauté du feuillage gracieusement panaché de ce magnifique sous- arbrisseau? Le fond vert encadre de larges surfaces d'un blanc grisâtre, contrastant de la manière la plus agréable avec la nuance du reste de la feuille. C'est, sans contredit, une des meilleures introductions qui aient été faites par l'établissement Linden, et elle restera une des plus gracieuses lianes qu'on puisse emploj'er dans les serres où une atmosphère humide assure sa robuste croissance. Elle se trouve le mieux d'un mélange de terreau de feuilles avec addition d'une moitié de terre argileuse. Le Bomarea Carderi est une des belles espèces d'un genre assez nombreux de la famille des Amaryllidées. Sa patrie est également la Colombie, d'où la plante fut introduite dans les serres européennes en 1876. Ses fleurs, réguliè- rement campanulées, ont près de O'^OT de long et plus de 0™03 de large; les segments extérieurs sont roses, les intérieurs maculés de pourpre brunâtre. Elles sont disposées en une grande cime dont la base est entourée par un bouquet de feuilles; celles-ci sont lancéolées, oblongues, comme le Cissus. Cette plante aime un mélange de terreau de feuilles et de terre franche; seulement on fera bien d'y ajouter un tiers de sable. L'une et l'autre de ces plantes prospèrent assez bien quand elles sont tenues dans des pots ; mais elles ne prennent tout leur développement que si elles sont mises en pleine terre dans les jardins d'hiver. Alors leurs tiges, qui sont volubles, acquièrent une bonne longueur. Le genre Lapageria ne comprend qu'une espèce unique, le Lapageria rosea, originaire du Chili. C'est une superbe plante grimpante qui ne demande qu'un air chaud et humide et de l'ombre. C'est un sous-arbrisseau très rameux, de la famille des Lihacées. Sa tige est voluble; les feuilles sont brièvement pétiolées, ovales oblongues, acuminées au sommet et arrondies à la base, quinquener- viées, épaisses et presque coriaces. Il en existe plusieurs variétés. Le type est à grandes fleurs d'un rose tendre, maculé de rose plus foncé; ses feuilles sont d'un vert foncé. La variété Lapageria rosea major se distingue par le déve- loppement de ses fleurs. Dans une sous-variété de celle-ci, le coloris de la fleur est d'un rouge plus foncé. Enfin, la variété alba surpasse toutes les autres par ses fleurs d'un coloris blanc de cire, qui contraste de la façon la plus heureuse avec les fleurs roses ou pourprées des autres variétés. Plantées en pleine teri-e dans la serre, ces lianes se développent avec rapi- dité et comme l'indique la figure 6, elles atteignent de belles dimensions. Conduites le long du vitrage, elles entre-mèlent ainsi leurs inflorescences et constituent dans le jardin d'hiver un brillant décor qui fait rêver â un tableau de la flore des tropiques. Les fleurs des Lapageria ont la grande qualité de durer longtemps sur la plante et de se conserver fraîches plusieurs jours quand elles sont coupées et placées dans un milieu un peu humide. Ces — 44 — plantes aiment un sol tourbeux avec addition de sable et de scories de char- bon. La multiplication a lieu par division des souches ou par marcottage. Les premiers exemplaires vivants reçus en Europe furent envoyés aux Fig. 6. — Serre de Lapageria. Jardins de Kew par Wheelwright. Le genre fut créé par Ruiz et Pavon en l'honneur de l'Impératrice Joséphine, née Tascher de Lapagerie, qui fut une protectrice éclairée de la botanique et de l'horticulture. Ém. Rodigas. — 45 — PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Pavonia hastata. — Sous-arbrisseau, d'origine brésilienne. Feuilles d'un vert foncé, lancéolées, dentées, trilobées à la base. Fleurs axillaires, solitaires, à pétales arrondis, d'un rose carné très pâle, marqués à la base d'une tache pourpre foncé. La face inférieure porte des veines purpurines. M. Marc Micheli dit, dans la Bévue Horticole, que, lorsque la température n'est pas très élevée, au commencement de la saison, le calice ne s'ouvre pas et que la floraison et la fécondation s'opèrent clandestinement, à l'abri des sépales repliés. Les graines n'en sont pas moins fertiles. Tupistra squalida. — Cette Liliacée, originaire de l'Inde, n'est guère connue en dehors des Jardins botaniques. Un exemplaire en a fleuri en 1893 au Muséum de Paris, ce qui a permis à M. D. Bois d'en faire ressortir les qualités ornementales. Les feuilles naissent d'un rhizome épais; elles sont d'un beau vert, amples, lancéolées, atténuées en pétiole, et mesurent de 0^60 à O'^SO de long sur 0™05 à 0™10 de large. La hampe, haute de 0™10 à 0"^20, lîorte des fleurs en épis, denses, cylindriques ; ces fleurs sont sessiles, d'un violet bleuâtre pâle. Voisine des Aspidistra et des Rohdea, elle se recommande par son feuillage ornemental plus que par ses fleurs. « Sa culture ne présente aucune difficulté. On la tiendra en serre chaude, plantée dans un sol riche en humus. Arrosements copieux pendant la période de végétation, moindres pendant la période de repos. » L'espèce se multiplie, comme les Aspidistra, par division des touffes. Gloxinia hybrida grandiflora. — Nos confrères de la presse horticole signalent la variété Priiizess Victoria Luise comme dépassant tout ce qu'il y aurait de beau dans cette catégorie de fleurs. Le coloris est d'un eff'et éblouissant et le mérite comme fleur coupée serait considérable. La plante croit vigoureusement, est bien trapue et donne des fleurs nombreuses et grandes. La corolle est d'un rouge violet qui passe au bleu et tranche admi- rablement sur le bord du limbe qui est blanc pur. Bégonia Bexley "White (fig. 7). — Variété des plus distinguées, se recom- mande par ses proportions considérables, la perfection de sa forme, l'épaisseur et la consistance des segments qui ont une apparence de cire. Le coloris est du blanc le plus pur. C'est peut-être la meilleure des variétés blanches obte- nues jusqu'à ce jour. C'est un semis de M. Ware. Bégonia Erfordia. — Cet hybride, des plus remarquables, a été obtenu par MM. Haage et Schmidt, d'Erfurt, par le croisement du B. Schmidti avec le B. semperf-orens Vernon. Il a le mode de croissance et le port gracieux feC — 47 — du premier, tandis que les feuilles ont le coloris du second. Les fleurs sont d'un beau rose carminé qui contraste d'une façon charmante avec la nuance foncée du feuillage. La plante mérite plus particulièrement d'être recommandée pour la floraison hivernale en serre tempérée. Bégonia Picotée (fig. 8). — Voici la description donnée par M. Ware, Tobtenteur de cette nouveauté. C'est une splendide fleur dont la forme rap- pelle celle du Camellia. Elle est grande et d'un beau coloris blanc avec une marge d'une brillante nuance de rose. La floraison en est très abondante. La variété a obtenu un certificat de première classe à l'un des meetings de la Royal Horticultural Society à Londres. Iris xiphioides Ehrh. — Cette espèce, assez répandue en Espagne, dans quelques parties des Pyrénées, atteint une hauteur de 0'"30 à 0"i60 ; sa tige flexueuse porte d'ordinaire deux ou trois grandes fleurs qui, dans le type, sont d'un beau bleu et dont la culture a produit de nombreuses variétés aux coloris les plus divers. Les Iris xiphioides ou /, xiphyum Jacq. sont d'une parfaite rusticité et fleurissent en juin et juillet. Echeveria quitensis (Cotylédon quitensis Baker). — Cette espèce est un des rares représentants de la famille des Crassulacées sous l'Equateur; elle a été rencontrée fréquemment sur les murailles dans les villes et les villages du haut plateau par le D'" Lagerheim, autrefois directeur du Jardin botanique de Quito. Elle résiste aux faibles gelées de cette région connne à la sécheresse qui y règne durant plus de trois mois. Son feuillage persistant et ses jolies grappes de fleurs d'un rouge brillant en font une plante très recommandable pour orner le parterre en été. Elle se multiplie de graines et de boutures. Tydaea pyramidalis racemosa. — Cette nouveauté constitue une réelle améhoration parmi les Tydaea au point de vue de la forme de la plante ainsi que de la grandeur, du coloris et du port des fleurs. Elle forme une touffe de 0'"30 à 0'"40 de hauteur, elle est très ramifiée. Les tiges florales sont nom- breuses et portent de longues grappes de fleurs d'un coloris écarlate des plus distingués. Chironia peduncularis. — Cette espèce est considérée comme la i)liis belle parmi celles qui représentent dans nos serres le genre Chironia. Elle commence à fleurir dès le mois de juillet et fleurit tai'd en autonme, ce qui est précieux pour nos serres tempérées. Elle forme une touffe de 0'"40 de hauteur et se couvre de fleurs d'un beau rose pourpré, longuement pédonculées. Brownea Crawfordi. — Cette espèce est la plus belle du genre Brownea. Elle est considérée comme un hybride entre B. niacrophijUa et B. grandiceps et rappelle les deux ascendants. Par le feuillage et l'aspect général elle se rapporte au B. macrophylla, tandis que la fleur ressemble à celle du B. grandiceps. Les capitules floraux sont grands et composés de plus — 49 — de septante fleurs ayant de 0'"05 à 0™07 de diamètre, garnies de nombreuses étamines. Leur coloris est d'un rouge saumoné. Les feuilles sont pinnées, larges, et ont environ 0'"G0 de diamètre. Lobelia x Gerardi. — Ce remarquable hj^bride a été obtenu par le croisement opéré entre le Lobelia cardinalis Queen Victoria et une variété grandiflore du Lobelia stjpltHitica ; cette dernière a fourni le pollen. La plante a été dédiée à M. Gérard, directeur de la section botanique du parc de la Tête d'Or, à Lyon. Elle est décrite dans un récent fascicule de la Bévue Hor- ticole et signalée pour sa végétation puissante et son abondante floraison. Le calice est légèrement rougeâtre ; les fleurs, de couleur violet-évèque, prennent des tons plus ou moins chauds suivant les individus. La lèvre inférieure avec ses trois segments est marquée, à la base de ceux-ci, de deux taches blanches triangulaires qui contrastent avec le coloris violet. Pancratium caribaeum Linn. — Cette belle amaryllidée, à feuilles en ruban, porte sur sa hampe ancipitée une gracieuse ombelle de cinq à vingt grandes fleurs blanches, délicieusement parfumées. Le plus souvent elle fleurit deux fois par an. Le bourgeon terminal per-siste et dure nombre d'années. La réunion de plusieurs bulbes dans un même pot forme de magnifiques touffes. La Revue Horticole reconnnande de cultiver cette espèce dans de la terre de bruyère, mélangée à de la terre franche et à une forte dose de sable de mer. Les plantes peuvent être mises à peu près à sec en hiver sur une tablette de la serre. En été, il faut les garantir de la grêle qui troue, lacère et abime les feuilles. Èm. Rodigas. PETITES NOTES DE CULTURE JasmiDum gracile. — Peu de fleurs émettent un parfum aussi exquis que les panicules de fleurs blanches de cette gracieuse liane, qu'on ne ren- contre que bien rarement dans nos serres. La plante se trouve le mieux crois- sant en pleine terre, et conduite autour d'un pilier. Les fleurs se succèdent durant une période de quatre mois. Arbustes forcés. — Aux noms des arbustes dont on peut hâter la floraison et qui ont été cités page 17, il conviendrait d'ajouter V Eiicryphia pinnatifolia, qui est trop peu connu et qui a un cachet ornemental d'une grande valeur. Le feuillage lui-même, nettement découpé, est gracieux, et les fleurs, du blanc le plus pur, avec leurs nombreuses étamines, sont grandes et abondantes. Un amateur des environs de Gand nous a envoyé, le 15 janvier, des rameaux superbement fleuris de cette rosacée. Passiflores. — Les grenadilles, c'est le nom que l'on donnait autrefois aux — 50 — passiflores, resteront parmi les plus élégantes et les plus curieuses plantes de nos serres. En général elles se plaisent dans un sol riche, terreau de fumier avec terre Iranclie, tenu assez fi-ais durant la période de végétation et moins humide pendant le repos. Elles se multiplient de boutures prises sur les jeunes rameaux et placées sur couche chaude et sous double vitrage. Les passiflores sont essentiellement pol}- morphes dans leurs éléments foliacés comme dans l'ap- parence de leurs fleurs. Il en existe de nombreuses espèces toutes ornementales. Poinsettia. — Les fleurs de cette euphorbiacée mexicaine sont actuelle- ment un des plus riches ornements de nos serres. La variété albida a de grandes bractées blanches; dans la variété lutescens, les bractées sont jau- nâtres; les bractées terminales chez le type sont d'un beau rouge carminé. Une variété assez nouvelle, Poinsettia pulcherrima plenissima, se distingue en ce que la rangée de bractées groupées au-dessous des fleurs est accompagnée d'une deuxième couronne de bractées plus petites qui persistent plus longtemps. Pour donner ample satisfaction, les Poinsettia ont besoin d'avoir acquis une bonne force, sinon les branches sont un peu grêles et la plante entière prend un triste aspect. Aussitôt après la floraison, les plantes doivent être rabattues rez terre, ensuite elles sont mises sur chaleur de fond, très près du jour. Les nouveaux rameaux donnent d'excellentes boutures qui reprennent prompte- ment, surtout si elles sont coupées avec le talon. Les plantes faites demandent une température élevée et un bon terreau de feuilles mêlé avec du sable. Dracaena. — Beaucoup de formes de ce genre ont le grand mérite d'offrir un aspect général très caractéristique, indépendamment d'une richesse de coloris propre au feuillage. La plupart demandent la serre chaude et si leur emploi dans les salons, même chauffes, ne peut être que momentané, afin d'éviter le dépérissement des plantes, c'est qu'on ne leur accorde ni l'humidité nécessaire, ni la lumière dont elles ont un besoin encore plus impérieux. Nous avons vu des Dracaena Jacquini [ferrea et terminalis) se conserver parfaitement dans une jardinière de salon, pendant quatre années. Les plantes étaient placées en pleine lumière. Aphelandra. — Ces belles acanthacées dont on connaît aujourd'hui environ cinquante espèces sont des arbustes à beau feuillage, appartenant tous à l'Amérique tropicale. Tout amateur a pu en apprécier au moins quelques-uns, comme A. Fascinator, A. Leopoldi, A. Macedoiana , A. pundata, A. Margaritae, A. nitens Sinitzini, aux fleurs d'un rouge plus écarlate encore que celles de VA. Fascinator. Leur floraison est actuellement terminée, aussi peut-on, jusqu'au mois de mars, les mettre en serre tempérée, assez sèche. En mars on les taille afin d'avoir les exemplaires compacts, après quoi on les met en serre chaude humide en ajant bien soin de leur donner de 18 à 25° pendant le jour et de veiller à ce que les cochenilles et kermès ne les envahissent pas. — 51 — Blanc des Chrysanthèmes. — C'est à croire que la bouillie bordelaise sera bientôt la panacée universelle de l'horticulture. On recommande mainte- nant ce mélange contre le blanc des Chrj'santhèmes, qui est d'ailleurs une maladie cryptogamique comme l'oïdium, etc. La bouillie pourra être composée de deux kilogrammes de sulfate de cuivre avec la même quantité de chaux vive par hectolitre d'eau. Les plantes seront seringuées une fois par mois, afin de prévenir la maladie. R. d'Eelen. FLEURS ET PLANTES AUX VILLAS MARITIMES Nulle part peut-être le besoin de la verdure et des fleurs ne se fait sentir d'une façon plus impérieuse qu'en face de l'Océan. La plupart de ceux qui ont la bonne fortune de pouvoir passer quelques semaines en villégiature au bord de la mer regrettent bien souvent le modeste jardin, le petit parc, les arbres et les fleurs qu'ils laissent derrière eux dans leur résidence ordinaire. Heureux ceux qui ne doivent pas abandonner à des mains mercenaires le soin de décorer la terrasse de la villa qu'ils occupent ou le jardinet qui s'étend devant leur demeure! Les compositions florales qu'on y rencontre sont trop généralement les mêmes; les parterres minuscules des petits jardins sont presque toujours formés sans goût et sans variété. Profitant de quelques jours de loisir, nous avons pu, en automne dernier, étudier à l'aise ce que nous appellerions l'herbier floral des jardins disposés devant les villas construites sur la digue de Blankenberghe, depuis la rampe Malécot jusqu'aux dunes où l'on a le projet d'établir un grand pier destiné à embellir encore cette jolie plage. Une quarantaine de villas possèdent des jardinets; ceux-ci étaient presque tous tracés d'une façon analogue, avec une corbeille centrale entourée du double chemin conduisant de la grille à l'habitation, et les coins et accotements garnis à peu près de même. Nous comprenons parfaitement que les familles qui viennent faire au bord de la mer un séjour temporaire doivent être tributaires d'un jardinier, d'un horticulteur et parfois du même jardinier, du même horticulteur que leurs voisins; nous comprenons moins bien que le propriétaire qui st\journe à la mer durant toute la belle saison ne mette pas son ambition à orner le jardinet dans lequel il est obligé, sinon de vivre, au moins de passer plusieurs heures chaque jour, et qu'il ne cherche pas à s'entourer de végétaux variés. C'est à peine si les plantes réparties dans les quarante jardins en question apparte- naient à quarante genres différents. Nous en avons fait le relevé; le voici dans sa grande simplicité : Pelargonium, Verveine, Lobelia, Thu3a, Tropaeolum, — 52 — Reine Marguerite, Pétunia, Soucis, Ageratum, Pyrethrum, Phormium, Eche- vei'ia, Héliotrope, Dracaena, Gobaea, Tradescanlia, Aucuba, Gunnera, Hedera, Rheum, Rose, Sempervivum , Hydrangea, Diantlius, Saxifraga, Weigela, Tagetes, Réséda, Pensée, Balsamine, Bégonia, Funkia, Lis, Phalaris, Yucca, Fuchsia, Goleus, Acliyranthes, Gnaplialiuni et Iresine. Plusieurs de ces genres n'étaient représentés que par une espèce unique, quelques-uns par des variétés de la même espèce. Vingt-huit genres n'étaient employés qu'une seule fois. Les Pelargonium formaient la décoration principale de vingt-et-une villas, dans neuf il y avait des Pétunia et des Lobelia eriniis, dans huit le Pyrethrum à feuillage vert et dans deux seulement le Pyrethrum auretim vrai. Le centre des parterres était occupé cinq fois par un Dracaena ordinaire, deux fois par un Dracaena, Uneafa var. Doucefiana; les Tropaeolum fleurissaient abondamment dans une dizaine de jardinets. Presque toutes les plantes étaient remarquables de santé et de vigueur, les espèces trapues comme les plus élevées; en général aussi la floraison était fort riche et à de rares exceptions près les parterres étaient propres et bien entretenus. Parmi les plantations les plus gracieuses, nous citerons celles de la villa des Liserons, avec une allée centrale et deux parterres latéraux composés de Pelar- gonium variés, de Lobelia, de Capucines, et la terrasse ornée de Phoenix dont les frondes avaient souffert quelque peu des intempéries. Le balcon était tapissé de verdure au moyen de Gobaea et de Tradescantia. Puis vient la villa Madona avec les appuis de la terrasse décorés de vases garnis de Phor- mium et de Dracaena à leur centre, de Gapucines, de lierre et de Pétunia retombant le long des bords. Les parterres composés de Pelargonium simples et doubles, avec bordure d'Echeveria metallica ou de Pyrethrum et d'Age- ratum ainsi que Tagetes, faisaient un bel effet. Gitons encore la villa de M. Massange de Louvrex, ravissant parterre formant une gracieuse bro- derie et réunissant dans ses cercles les plantes les plus variées de la mosaïcul- ture. Le jardinet de la villa Fernande présentait un joli parterre de verveines variées, les accotements présentant des Pelargonium bien fleuris malgré leur vigoureux feuillage, les plantes atteignant un mètre de hauteur. Le balcon était très gracieusement garni de Pelargonium fleuris. L'hôtel des Bains et des Familles offrait un bon modèle de jardin français avec des vases plantés de Dracaena et de Pelargonium à feuilles de lierre, des parterres adossés garnis de Pyrethrum, de Pelargonium variés, de Gapucines et d' Aucuba. Malheu- reusement les bords des parterres étaient formés au moyen de petits cruchons en grès, le fond hors de terre, bordure économique peut-être, mais dénotant une complète absence de bon goût. ÉM. R. G'"^ Série. TOME P^ 4mo Livraison, 28 Février 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal ioteriialional populaire de rHortieuKure DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le palroiiagc de J. Ll N DEIM Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOX HORXICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. S01S^LiyE.A.II^E Pages Causerie horticole 53 Renseignements et cultures 56 Fécondation des Œillets 61 Arboriculture fruitière 61 La poire « Marguerite Marillat » 63 Deux Chrysanthèmes nouveaux 65 Culture de l'asperge 67 Pages TKXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 4. Canna reine Charlotte 55 Fig. 9. Chrysanthème Robert Owen (hors texte). » 10. Pyramide 62 » 11. Poire Marguerite Marillat 64 " 12. Chrysanthème Rose \Vynne (hors texte;. PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr, Eirg. Vanderbaegben . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX ^ILLUSTRATION HORTICOL ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES > ^♦^ < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et cli Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse (a présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire conna-i leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant cbai deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Li[ir circulation universelle augmente considérablement de jour en jci I^, B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture I assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvd de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemble Pour raniiée entu Pour 1 iusc'itiun Pour o iiisfitions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertion dans les 2 journ. dans les 2 jouni dans les 2 journ. dans les 2 jourii. dans les 2 jour fr. 500 « 300 .. 225 " 180 » 150 » 125 » 75 Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 Une demi-page .... » 30 .. 60 » 100 180 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 ^) 80 125 Un quart de page. . . . » 20 » 40 » 70 110 Un sixième de page . . . .. 15 » 30 » 50 90 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 70 Un seizième de page . » 6 .. 12 » 20 35 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDÀ 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnés à l'un de ces journaux. 53 CAUSERIE HORTICOLE II. — LES FLEURS DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE 28 Février 1894. Nous recevons la lettre suivante : Mon cher Directeur, Voulez-vous me permettre de compléter quelque peu les données que M. Max Garnier a fournies dans son intéressante causerie du 30 janvier? Les Floralia, en Hollande, sont des Sociétés qui distribuent des boutures, enracinées le plus souvent, non pas aux petits amateurs, mais aux ouvriers (^). La Bévue horticole de 1891 signale qu'au printemps de cette année, 150 lots de plantes, se composant chacun de six pots, ont été remis à 150 familles, avec mission de les cultiver, par la commission des Floralies de Purmerend. Le 31 août, un concours était organisé pour ces plantes, qui étaient cultivées à domicile; 130 lots ont été présentés au complet, et un certain nombre l'ont été en partie. Quinze prix ont été accordés par le jury et remis solennellement aux laui'éats, le lendemain, pendant un concert et en présence de l'Administra- tion communale. C'est la neuvième année que cette distribution et ce concours ont lieu à Purmerend, et toujours avec le même succès. Ces sortes d'insti- tutions existent dans plusieurs villes de la Hollande. En Belgique, nous pouvons citer l'exemple de Liège où, à la grande Expo- sition du mois de septembre de l'année dernière, le programme comportait des concours pour des plantes cultivées par des ouvi'iers; deux envois, com- posés de plantes bien cultivées, furent exposés et obtinrent une distinction. Mais c'est à Borgerhout, un faubourg d'Anvers, que ce concours éminemment utile, a été organisé avec soin et intelligence par la Société horticole « Flora » présidée par un amateur des plus distingués, M. Florent Pauwels. Voici les dispositions principales réglant le concours et que nous trouvons dans la circulaire que la Société a distribuée aux intéressés le 10 avril 1893. A l'occa- sion de sa 29'' Exposition, la Société ouvrait quatre concours, auxquels ne pouvaient prendre part les seuls ouvriers travaillant pour le compte d'un patron; les ouvriers en service d'un jardinier ou d'un horticulteur étaient (i) Il n'y a pas coutradiction, mon cher confrère. M. G. — 54 — exclus. Ces quatre concours étaient : 1° pour les trois Géranium {sic) à fleui's simples les mieux cultivés; — 2° pour les trois Géranium à fleurs doubles, itl.; — 3° poui- les trois Fuchsia à fleurs simples, id.; — 4" poui- les trois Fuchsia à fleurs doubles, id. A chaque concours étaient attachées cin({ récompenses en argent : l^"" prix, 25 fr.; 2^ 20; 3^ 15; 4^ 10; 5% 5 fr. — Pour prendre part aux concours, il fallait, avant le 1<^'" juin, renvoyer à un des membres de la direction de la Société un bulletin d'inscription joint à la circulaire; le parti- cipant devait habiter le canton de Borgerhout ou un des trois cantons d'Anvers. — Chaque souscripteur pouvait acheter autant de plantes que bon lui semblait. Pour prévenir les fraudes, deux des membres du conseil se sont rendus, après le 1*^'' juillet, chez les souscripteurs pour marquer leurs plantes du sceau de la Société. C'est parmi les plantss ainsi marquées que l'exposant devait choisir les trois exemplaires pour l'Exposition. Chaque ouvrier inscrit qui envoyait ses plantes à l'Exposition, recevait une indemnité de un franc par exemplaire, excepté les vainqueurs des concours. L'initiative prise par « Flore » a eu le meilleur et le plus encourageant succès : quinze concurrents ont pris part au l'^'' concours, quatorze au 2^, cinq au 3® et quatre au 4®. En France, la Société Régionale d'horticulture du Nord de la France a, depuis deux ans, ouvert des concours analogues entre les ouvriers de l'indus- trieuse ville de Lille. La Société a publié dans son journal, et distribué aux ouvriers, des instructions sur la culture des plantes. Le succès a répondu aux vaillants efforts de nos amis lillois et permet d'espérer de beaux résultats pour l'avenir. A Anvers, il y aura cette année un concours pour l'ornementation florale des façades, à l'instar de ce qui se fera à Bruxelles. Ce concours est organisé par la Société « Anvers en Avant » avec l'aide de la Chambre syndicale des jardiniers-fleuristes de la ville et de la banlieue. Nous sera-t-il permis d'ajouter que l'idée de ce concours a été mise en avant dans une des « Chro- niques des fleurs » que pubhe le Précurseur? Cela prouverait que les jour- naux quotidiens peuvent contribuer dans une large mesure à stimuler le zèle de ceux qui désirent favoriser la vulgarisation de la culture des plantes dans les demeures. Agréez, mon cher Directeur, mes plus cordiales salutations. Charles De Bos^chere. L'ancienne Illustration Horticole a donné à diverses reprises des renseigne- ments intéressants sur ces Floralies. — Il ne pouvait entrer dans mes intentions de m'étendre sur ce sujet dans ma précédente Causerie; mais j'aurai certaine- ment l'occasion d'y revenir d'une façon plus complète. M. G. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. IV I CANNA REINE CHARLOTTE A. Goossens pinx. P. De PanncDiui'ker chrom. ' PK CAi\,\A KEIXE CIlAliLOTTK Les Canna ou Balisi lantfts !< tueilement pour la "formais "•acieux, tant parJ'éclat et ' "ioris élégant de leurs feuih ! près de la nervure. Peu de plante ;uelque dix ans par l'ingéniosité (](."< st-iiicu; pparition dans ces derniers temps ont des fieui.s a -andeuret comme richesse de nuan-"--- ■ '"" > "" t une des bonnes variétés récentes. I -' Canna Berne Charlotte est mis au commerce par le ffrand \\ iLHELM Pfitzer, de Stuttgart, qui nous en a adre- li'squelles a été exécutée notre planche. Sa fleur, sans eue ur jiiu (^sL d'une dimension déjà fort belle; son coloris est remarquablement ; .. ') autres variétés-avàtent déjà la bordure jaune qui fait si brillîimm^^nt res*o le rouge vif, le Canna Madc ', par exemple, et aus^ autre obtention de M. Pkitzeii qai a reçu un accueil exceliciiL a iexpo>. de Chicago; mais dans ces variétés la bande jaune était notablenv'-; mince, et n'attteignait pas h réclat que l'on admirepH put v.m.v*^ jil,' ; '." ^ superbes fle uiédiatei- •Lix-ci, également fort aiiiôiioi es par des semeur M. Lëmui-N: ""•' ne soient plus nos Glaïeuls d'autrefois. i es les renseignements: fonmis par lobtentc '*£! a l'avantage de ne p^; .ne le fait nol ozy. 11 possède en outie ia pi'écieuse qualité de lleunr jii 'anna hybrides, si noDibiPrx depuis (TUflaii.- .m: ilture facile, (j lorsque la floraison est terminée, apit'S les avoir 1 ' ^ de la iiif^i en ^cr-i'i — 56 — plante, soit en pots, soit en pleine teri'e où ces plantes forment des massifs superbes. Dans ce dernier cas, il est bon de faire passer aux .souches quelque temps sous châssis pour les faire entrer en végétation, avant de les mettre en terre. Max Garnier. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Deux Rhododendron rustiques qui fleurissent actuellement sont le il*, dahuricuui et le B. praecox; lorsqu'ils sont abrités contre les vents froids, ils devancent même cette époque et se montrent en fleurs au milieu de février. Le premier est originaire de la Sibérie, d'où il a été introduit il }• a fort longtemps, au moins un siècle; il a les fleurs rose pourpré, s'élevant bien au-dessus des feuilles petites et formant un vif contraste avec leur couleur vert sombre. Il est très florifère. Le B. praecox est un hybride issu du précédent et du B. ciUatum. Ses fleurs sont un peu plus claires et un peu plus grandes que celles du B. dahuricum; elles sont groupées généralement au nombre de six par bouquet. Elles mesurent près de 4 centimètres de diamètre. Ses feuilles sont également d'un vert foncé élégant. v La grande qualité de ces deux Rhododendron consiste dans leur précocité, rappelée par le nom du second, lequel fleurit d'ailleurs environ deux semaines plus tard que le premier. Leur floraison à cette époque de l'année est particu- lièrement agréable. Ajoutons que tous deux se prêtent parfaitement au forçage, et fleurissent même dès le mois de novembre dans ces conditions. Floraisons printanières. — Parmi les plantes qui égaient maintenant les jardins de leur floraison, on peut citer beaucoup de charmantes petites espèces trop peu connues, qui seraient sans doute éclipsées à d'autres époques par des plantes à fleurs plus grandes et plus brillantes, mais qui réjouissent la vue à cette saison et font attendre plus patiemment le retour du printemps. Telles sont notamment les suivantes : Borrayo orientais [PsUostemon orientale). — C'est une plante absolument rustique; quoique ses charmantes fleurs bleues soient parfois endommagées par les gelées, la plante elle-même n'en souflre pas. Elle forme de gracieuses bordures, atteignant une hauteur de 30 centimètres environ. Gomme l'indique son nom, elle est originaire de l'Europe orientale et de l'Asie. Elle se multiplie d'éclats au commencement de l'automne. Cynoglosse printanier (Omphalodes verna). — Réussit à merveille en bordure dans les endroits sablonneux ou rocailleux ; elle pousse même quelquefois trop — 57 — vigoureusement, car elle envahit un peu, mais son abondante floraison com- pense avec avantage ce petit défaut. Les tiges florales pendantes décorent gracieusement les roches ou les pierres de couleur qui bordent le chemin ; en les éclaircissant de temps en temps et en faisant leur toilette, on obtiendra d'elles un effet ornemental. Les fleurs, produites en petites grappes, sont d'un bleu brillant et comme émaillé, avec la gorge blanche. Elles rappellent beau- coup les Myosotis, tout en étant plus grandes et d'un coloris plus foncé. Une autre espèce, le Gynoglosse à feuilles de lin (0. Imifolia) ou Elégante de Bruxelles, a les fleurs d'une forme analogue; on l'appelle parfois Myosotis blanc; ses fleurs sont blanches, ou parfois d'un lilas pâle. Cette dernière espèce est annuelle et fleurit plus tard, à la fin du printemps et jusqu'en septembre. On la sème généralement au mois de mars ou avril sur place, de préférence au pied des murailles, où elle réussit admirablement, ou au mois de septembre; dans ce dernier cas, on repique les jeunes semis en octobre et on les plante en place en mars-avril. Les Pulmonaires. — Ces Borraginées rendent également de grands services comme plantes de bordure, pour orner les intervalles des grandes plantes et des arbustes et le bord des bosquets. La plus remarquable est le P. officinalis caucasica, qui fleurit dès le commencement de février. Le P. virginica, connu aussi sous le nom de Mertensia, fleurit un peu plus tard, du mois de mars au mois de mai, peu de temps après être sortie de terre. Les plantes atteignent une hauteur de 25 centimètres environ, et se couvrent de jolies fleurs bleuâtres ayant le tube violacé. Elles réussissent parfaitement à mi-ombre, dans un sol frais et léger. On les divise à la fin de l'été pour les multiplier, et on les plante espacées de 30 à 40 centimètres. Plantations d'asperges. — Le cultivateur qui se propose de faire de nouvelles plantations d'asperges ne doit pas tarder à préparer son terrain, si ce n'est pas déjà fait, pour planter le mois prochain. La terre sera bêchée profondément, et l'on y versera une assez forte proportion do fumier bien consommé qui y sera bien incorporé. Un terrain assez sablonneux, alluvial, et imprégné de matières salines, convient bien pour cette culture, pourvu qu'on l'engraisse convenablement. Le fumier qui avait été étalé en couche mince sur les anciennes plantations avant l'hiver doit être retourné et incorporé, et l'on remuera en même temps la surface du sol avec la fourche, en prenant soin de ne pas blesser les griffes. On pourra \ ensuite la recouvrir d'une couche de quelques centimètres de fumier de feuilles. Il sera bon aussi de protéger les parties nouvellement ensemencées et les — 58 — jeunes semis qui commencent à poindre, en tendant au-dessus un filet grossier supporté par des bâtons courts, destiné à arrêter les moineaux et les pinsons. Les pommes de terre ne devront pas être plantées trop tôt, l'arrière- saison paraissant réserver des gelées tardives. Il vaut donc mieux attendre encore deux semaines. Si le terrain a été bien engraissé pour la saison précédente, et est encore assez riche, il ne sera pas nécessaire de l'engraisser de nouveau; les pommes de terre n'en seront que plus abondantes et de meilleure qualité. ♦ » Les Crocus ou Safrans sont au nombre des plantes dont les fleurs embellissent actuellement les jardins ou les appartements, et comptent parmi les plus populaires. Leurs fleurs commencent à paraître au mois de février ou mars; individuellement, elles ne sont pas de longue durée, mais elles se succèdent pendant au moins un mois. Leurs coloris sont exti'êmement variés, et vont du blanc au violet-bleu ou lilacé et au pourpre; d'autres variétés sont jaune verdâtre; certaines sont richement panachées. Les Crocus réussissent facilement dans une terre très saine, meuble, un peu sableuse et fraîche. Ils demandent de l'engrais, de préférence du terreau ou de la bouse de vache bien consommée et transformée. On les plante en septembre-octobre, et même jusqu'au commencement de décembre. Parmi les variétés les plus hâtives, on peut citer les suivantes : C. Suzianus (Safran drap d'or), à fleurs d'un beau jaune d'or ; C. versicolor^ à fleurs blanches lavées de violet et striées au milieu de chaque segment de violet pourpré; C. biflorus (Safran écossais) à fleurs blanches striées de violet en dehors. Les Safrans sont très fréquemment utilisés pour orner les appartements; on les place, vers l'époque de la floraison, dans de petits pots ou des vases de grès de forme variée, contenant chacun plusieurs bulbes. On les multiplie toujours en séparant les caïeux. En Hollande on a l'habitude de recouvrir la plantation pendant l'hiver d'une couche de bouse de vache délayée d'eau, de façon à former une sorte de mortier qui protège la terre et l'empêche d'être tassée par les plujes. On enlève cette couche protectrice vers la fin de la mauvaise saison. Hépatique [Hepatica trïloba, Anémone Hepatica, Herbe de la Trinité). — Cette charmante plante est précieuse pour sa floraison précoce; elle fleurit à l'état naturel en mars, et cultivée sous châssis ou dans une serre non chauffée, en janvier et février. Aussi est-elle beaucoup utilisée pour la décoration des J — 59 — appartements. Elle est vivace et se multiplie d'éclats à l'automne tous les trois ou quatre ans. Ses fleurs sont étalées, de coloris variable, bleu, blanc ou rose. Elles appa- raissent avant les feuilles, et ornent très gracieusement les ijlates-bandes ou les bordures. Les Hépatiques demandent à être cultivées dans la terre de bruj'ère et à être abritées contre les rayons directs du soleil et les grands courant d'air. Arbustes en fleurs, — Parmi les plus gracieux arbustes actuellement en fleurs, on peut citer certaines Bruyères, notamment les E. codonodes et E. carnea (B. couleur de chair), à fleurs rose clair, disposées en grappes serrées, qui peuvent être employées à border les massifs d'arbustes de terre de bruyère; le Laurier-tin {Vïburnum tinus), d'un beau feuillage persistant vert vif en dessus, plus pâle en dessous, à fleurs rosées d'abord, puis blanches; le Cognassier du Japon (Pi/riis ou Cijdonia japonica), à fleurs rouge vif. arbrisseau qui atteint une hauteur de l'"50; le Cerisier du Japon {Cerasus ou Prunus japonica), arbrisseau à fleurs semi-doubles d'un blanc-rosé; Chimo- nantkus fragrans, arbrisseau de 2'"50 de hauteur, à fleurs d'un blanc gris lavé de rouge, répandant une odeur délicieuse; Garnja elUptica, à fleurs en longs chatons pendants, d'un effet très gracieux; ces arbustes, qui atteignent 2 à 3 mètres, sont un peu sensibles aux grands froids dans nos climats; Jasuiinum niidifloruiii, arbuste de 3 mètres, produisant ses fleurs jaunes avant les feuilles; Lonicera Standishl (chèvrefeuille de Standish), à fleurs blanches parfumées; Berheris japonica, Ker via japonica, k fleurs d'un jaune brillant, assez grandes, simples ou doubles; Andromeda floribimda, etc., etc. Époque des semis. — Un correspondant me fait connaître qu'il ne partage pas mon opinion concernant l'époque à laquelle il convient de semer les oignons. Je dois dire que je m'attendais à voir formuler un avis différent; j'aurais été surpris si je n'avais pas reçu une lettre de ce genre, les opinions étant un peu partagées sur cette question. A vrai dire, j'estime que l'époque du semis n'est pas tout, qu'il faut consi- dérer aussi l'état du sol, et que les deux choses ont à peu près autant d'impor- tance l'une que l'autre. Il y a quelques années, j'ai vu un cultivateur essayer de semer des pois en novembre; ils ont bien poussé, mais au mois de mars ils n'avaient pas fort belle mine, et ceux qui ont résisté n'étaient pas en avance de huit jours sur ceux semés au mois de mars. J'ai vu aussi semer une espèce très hâtive en janvier, dans un endroit très protégé et chaud; ils n'ont pas souffert, malgré — GO — deux ou trois chûtes de neige, tandis que d'autres, semés six semaines plus tard à découvert, ont été très éprouvés. En tous cas, il vaut beaucoup mieux attendre une ou deux semaines et semer dans un terrain chaud et sec, que de semer ou de planter dans le sol humide, d'autant plus que les semences qui n'ont pas mûri dans d'excellentes conditions ou qui sont anciennes ne germent pas bien dans un sol humide et froid. Beaucoup de cultivateurs en ont fait l'expérience à leurs dépens pendant ces dernières années. Culture des Bégonia tubéreux. — Lorsqu'on veut produire des Bégonia de semis, on sème les graines au commencement de l'année, depuis février jusque vers la fin du printemps, pour avoir des fleurs en juillet-août. Le com- post qui convient le mieux est de la terre du bruj'ère mélangée de terreau de feuilles; les graines doivent rester à la surface ou être très peu recouvertes. On place la terrine ou le pot dans une couche chaude, et il est bon de recouvrir avec une plaque de verre, en aérant seulement de temps en temps quand le temps est clair et chaud. Il n'est nullement nécessaire de tenir les terrines dans l'ombre, mais il est bon de les abriter quand le soleil est vif. Lorsque les jeunes plantes ont trois ou quatre feuilles, on les repique en petits pots, puis en pots plus grands, deux ou trois fois selon les besoins, jusqu'à ce qu'elles puissent être mises en pleine terre au mois de juin. Lorsque la mauvaise saison arrive, la végétation se ralentit, puis les feuilles et les tiges se fanent et tombent. On arrache alors les tubercules, on les essuie en enlevant toute la terre qui s'y trouve attachée, on les sèche, et l'on les dépose pour passer l'hiver dans un local sec à une température de 6 à 10° environ. On peut les étaler simplement sur des planches, ou les mettre ensemble dans des caisses remplies de sable sec. La végétation recommence au mois d'avril, sous châssis. Les Bégonia tubéreux réclament en général un terrain frais, assez léger et cependant substantiel, et une exposition demi-ombragée. On peut aussi opérer les semis sous châssis froid à la fin de juin ou au com- mencement de juillet; dans ces conditions, très peu de plantes fleurissent la même année. On hiverne les tubercules comme nous l'avons dit plus haut, et on les traite la seconde année comme les autres. Ce procédé est moins rapide, mais a l'avantage de ne pas exiger de serre ni de chauffage. Les nouvelles formes de Bégonia tubéreux qui figurent dans les Catalogues récents représentent un chemin immense parcouru depuis dix ans. L'aspect de la fleur est complètement transformé; elle tient de la Rose et du Gamellia, surtout du dernier. Certaines variétés ont les pétales groupés autour de plusieurs centres; d'autres les ont plus amples, ondulés et gaufrés à peu près comme dans les Roses trémières. Max Garnier. — 61 FECONDATION DES ŒILLETS . Beaucoup de cultivateurs désirent produire des semis; c'est une tâche très attrayante, même lorsque l'on n'obtient pas des nouveautés très remarquables; mais le jardinier intelligent et observateur a beaucoup de chances d'en pro- duire sinon au premier essai, au moins au bout de deux ou trois générations. Le moment le plus favorable pour féconder les fleurs est le milieu de la journée, à partir de 11 heures environ, et l'on doit choisir un temps bien sec et bien ensoleillé. Les fleurs ne tardent pas à se faner si l'opération réussit, et au bout de quelques semaines les graines sont bonnes à recueillir. Jusqu'à la maturité, cependant, il est nécessaire de prendre certaines pré- cautions, au moins pour les plantes cultivées en plein air. L'humidité, prove- nant des pluies ou de la rosée, pourrait faire pourrir les pétales, et de là gagner la jeune gousse de graines; on agira donc prudemment en enlevant les pétales dès qu'ils sont fanés. En outre, après les pluies abondantes il est bon de secouer le calice pour en faire tomber l'eau. Les forficules ou perce-oreilles attaquent souvent les capsules et y percent des trous pour s'y loger; il faut avoir soin de leur faire la chasse. En prenant ces précautions, le cultivateur sera amplement récompensé par l'obtention d'une grande quantité de capsules. Celles-ci devront être recueillies dès qu'elles commenceront à s'ouvrir par le sommet. Rappelons que, pour les œillets comme pour la plupart des autres plantes rustiques, il est préférable de choisir pour la fructification les premières fleurs épanouies sur chaque plante. Celles-ci sont plus vigoureuses et donnent des graines de meilleure qualité; on a beaucoup plus de chances, dans ces condi- tions, de ne pas avoir de plantes à fleurs simples parmi les semis. Quant aux fleurs qui n'ont pas été fécondées, le mieux est de les couper aussitôt qu'elles commencent à passer. M. G. ARBORICULTURE FRUITIÈRE Variétés de poiriers convenant spécialement pour pyramides. — On commet trop souvent la grave erreur de planter dans les jardins, à toi't et à travers, des sortes de poiriers qui ne se prêtent aucunement à la culture en pyramide. Par exemple : les Beurré d'Amanlis, Triomphe de Jodoigne, Beurré Bosc, Joséphine de Matines, etc., dont les branches sont iKifurelhment — 62 — diver^^entes ou tortueuses ou recourbées; et malgré les meilleurs soins de taille et de dressage on n'obtient de ces variétés que des pyramides disgracieuses. La formation d'une pjTamide est cependant bien simple, mais il importe que Fit'. 10. — Pi/ ra midi'. la végétation des variétés que 1 .i y soumet soit à la l'ois vigoureuse et régu- lière, c'est-à-dire que les branches doivent prendre naturellement et sans peine une belle direction érigée et pyramidale. Il importe aussi que ce soient des variétés dont les fruits ne souffrent pas du plein air. — 63 — Voici quelque bonnes variétés de poires qui se prêtent bien à la culture pyramidale : Clap's Favourite, août. Beurré Duraont, ootoln-e-novembre. Bon chrétien William, août-septembre. Alexandrine Drouillard, id. Madame Treyve, id. Soldat Laboureur, novembre-décembre. Marguerite Marillat, id. Conseiller de la Cour, id. Beurré Van den Hove, sept.-oct. Nec plus Meuris, id. Beurré Hardy, id. Duchesse d'Angoulême, id. Fondante des Bois, id. 25" anniversaire de Léopold I, id. Beurré Superfin, id. Comte de Flandre, id. Bonne Louise d'Avranches, octobre. Beurré Clairgeau, id. Beurré Durondeau, id. Zéphii'in Grégoire, id. Taille et formation de la pyramide. — On peut constater que la pyramide, ici représentée, a été greifée à fleur de terre; qu'une première taille a été faite en A, d'où sont résultées une dizaine de branches latérales; qu'une seconde taille a été faite en B; une troisième en G; une quatrième en D, etc. Par ces différentes tailles, nous avons obtenu les vingt et une branches char- pentières numérotées et qui sont taillées à leur tour comme l'indiquent les sections. En somme, pour qu'une pyramide soit bien faite, il faut : 1° Que les branches charpentières ne soient pas bifurquées; 2° Qu'elles soient suffisamment distancées pour que la lumière puisse ample- ment visiter tout l'intérieur : — c'est un point capital pour la floraison et la fructification, mais il est malheureusement trop négligé; 3° Que les branches du bas soient plus longues et plus fortes que celles qui se trouvent successivement placées plus haut. Distances. — On plante les pyramides à la distance d'environ 6 mètres, lorsqu'elles sont greffées sur franc de semis; à 4 m., lorsqu'elles sont greffées sur cognassier; et à 5 m., lorsqu'on plante alternaticement des pyramides greffées sur cognassier avec des pyramides greffées sur franc de semis. Gustave Michiels. LA POIRE « MARGUERITE MARILLAT» Si nous admettons ce nouveau gain panai nos « 50 poires d'élite, » c'est qu'il a pour cela des mérites incontestables, et ce qui le prouve c'est que h^ poire Murtjuerite Marillat a été plusieurs fois recommandée pai' le Congrès pomologique. — 01 — Comme le montre le dessin, le (Vnii (^st siii)ei-be, gros, pyriforme; sa peau est d'un beau jaune marbré de roux. Fig. 11. — Poire Marc/ net-if e Marillaf. La chair est fine, délicieuse, juteuse, sucrée, légèrement acidulée d'un goût musqué, mais bien moins que chez la poire Bon chrétien William. — 65 — Ce beau et bon fVuit iiiùrit à la fin d'août. L'arbre est d'un beau port, se pi-ète facilement à la culture en pyramide, en fuseau, ainsi qu'en contre-espalier. Nous vojons réussir les greffes sur cognassier et sur franc de semis. Edmond Michiels. DEUX CHRYSANTHÈMES NOUVEAUX Les Chrysanthèmes jouissent depuis quelques années d'une vogue toujours croissante, et bien méritée par la beauté et l'extrême variété de ces fleurs gigantesques, de forme si capricieuse et parfois si compliquée. Chaque année apporte un grand nombre de nouvelles acquisitions ; à peine le chroniqueur horticole a-t-il le temps de les enregistrer, avant qu'elles soient éclipsées par d'autres. Il faut bien se résigner cependant à attendre la fin de la .saison pour en passer la revue et se prononcer sur le mérite des diverses formes. Aussi pouvons-nous avec confiance présente]' aujourd'hui à nos lecteurs, comme deux des plus belles qui aient paru au cours de la dernière saison, les deux variétés figurées sur nos deux grandes gravures. Ces variétés proviennent toutes deux de l'important établissement de M. R. Owen, de Maidenhaid (Angleterre). Les deux superbes gravui'es que nous en publions et que nous devons à l'obligeance de M. Owen, nous dispensent d'en faire une longue description. Le C. Rose Wijnne (fig. 12) est un Japonais issu du C. Miss Annie Hartshorn, et a les fleurs blanches au début, puis d'un mauve tendre très attrayant; il a obtenu trois certificats de l'*' classe en Angleterre à l'automne dernier. Le C. Robert Oicen (fig. 9) est également un Japonais; il provient du C. Sarah Owen, mais il est beaucoup plus large et légèrement aplati au sommet. Il est d'un bronze doré, avec les pointes allongées, jaunes et la base beaucoup plus foncée. C'est l'une des plus remarquables nouveautés parues en 1893. La culture des Chrj^santhèmes, depuis un certain nombre d'années, n'a guère en vue que la production de fleurs aussi grandes que possible, et se rapprochant d'un type déterminé qui a été choisi par les fleuristes connue VidéaJ. Il faut bien reconnaître cependant que la fleur n'est pas tout dans une plante; lors- qu'on examine les spécimens admirés dans nos expositions, ou à celles d'Angle- terre, si nombreuses et si riches, il ne faut pas, si l'on veut conserver une — 60 — impression agréable, porter les ye\ix plus bas que les fleurs; au-dessous, les tiges dénudées, maigres et grêles, offrent le plus souvent un ti'iste spectacle. Je préférerais, pour ma part, des plantes élégantes en elles-mêmes, garnies de feuilles jusqu'à la base ou jusque près de la base; je préférerais aussi que les tiges fussent sullisamment pourvues de fleurs pour former une belle toufie, au lieu d'être réduites au nombre de deux ou trois, en vue de la ])roduction de rteui's géantes. Le talent exigé du jardinier est réduit au minimum dans les conditions actuelles de production. Les plantes sont positivement sacrifiées, alors que l'art consisterait bien plutôt à les montrer dans une condition vigou- reuse et florissante; et ces spécimens que l'on présente si glorieusement aux concours ne sont plus bons qu'à dissimuler dans quelque coin, une fois la floraison passée. La vogue est si puissante, que c'est folie d'espérer d'en remonter le courant, et je crois bien que je prêche dans le désert. Je ne renonce pas cependant à voir se produire d'ici à quelques années une réaction contre cet abus, qui se tuera lui-même par l'excès. En tous cas, je ne crois pas inutile d'exposer ma façon de voir relativement à la culture des plantes d'une façon plus conforme à la nature. On prend les boutures entre la fin de novembre et le milieu de février; les dernières ne sont pas celles qui réussissent le moins bien, car elles donnent promptement une abondance de racines et se développent vite. On les place près du vitrage de la serre, à une température de 4 à 5° G. Une fois qu'elles sont enracinées, il suffît de les préserver de la gelée, et on leur donnera de l'air toutes les fois que le temps le permettra. On les rempote dans des pots plus grands lorsque les racines ont bien rempli le compost, et on les pince dès qu'elles ont atteint une hauteur de 11 à 13 centimètres; il se produit alors trois ou quatre nouvelles pousses. S'il y en a davantage, on supprime les inférieures. En avril, on peut généralement donner encore une fois aux plantes des pots plus grands, et lorsque les pousses ont une quinzaine de centimètres de hauteur, on les pince de nouveau. On obtient ainsi de huit à douze tiges; toutefois il appartient au cultivateur d'examiner combien il veut en conserver, car dans certaines variétés on ne peut guère laisser subsister qu'une seule fleur pour sept ou huit tiges. Dans les Japonais, au contraire, on peut pincer le bouton de tête et laisser une fleur sur chacune des trois ou quatre tiges qui se forment en dessous. On obtient ainsi 30 à 40 fleurs sur chaque plante. Certaines variétés au contraire se ramifient diflicilement, et doivent être pincées trois ou quatre fois pour produire sept à huit pousses. Le dernier rempotage se fait à la fin de mai ou au début de juin, et la seule préoccupation du cultivateur pendant toute la belle saison doit être de favoriser la végétation énei-gique de ses plantes, en les arrosant, en les rempotant dès te; 6 — 67 — que les racines remplissent leur pot, et en leur donnant une terre bien substan- tielle. Il est important de bien comprimer la terre et de la mélanger de bouse de vache bien consommée et de suie; cette matière rend l'engrais plus maniable, détruit les larves, et possède elle-même des qualités fertilisantes. Il est bon de former ce compost plusieurs mois à l'avance et de l'aérer de temps en temps avant de s'en servir. A partir du mois de juin jusqu'à l'époque de la floraison, les plantes doivent recevoir de l'engrais continuellement, et en dose de plus en pJus forte; en outre, vers le milieu de juillet, il est bon de les surfacer avec de la bouse de vache ou de l'engrais chimique. Les arrosages doivent être assez fréquents pour que la terre ne se sèche jamais. Max Garnie r. CULTURE DE L'ASPERGE LA MAUVAISE MÉTHODE ET LA BONNE; COMPARAISON La vieille méthode. — Les vieilles routines de culture sont comme les vieilles coutumes : elles restent implantées et sont difliciles à déracinei'. C'est vraiment malheureux de voir de quelle façon l'on s'y prenait dans le temps pour établir une aspergerie. J'en ai vu encore aujourd'hui qui font de grandes fosses, qui creusent la terre à pouvoir y enterrer un bœuf!... Ces grandes tranchées sont remplies avec du fumier et des engrais de toute nature au fond desquelles on plante des griffes. Je veux prouver ici que c'est de la peine, du temps et de l'argent perdus! Non, il n'y a pas de pire méthode que celle-là. C'est l'enfance de l'art. Elle est coûteuse à établir et avec tout cela l'on n'obtient, à bien attendre, que des asperges tardives, rares et faibles comme des avortons! Cela n'explique-t-il pas comment il se fait qu'il n'y avait, dans le temps, que les riches qui pouvaient se payer le luxe de cultiver des asperges dans leur jardin? La nouvelle méthode. - Entre la vieille méthode de culture et celle qu'on pratique aujourd'hui, la différence est, sans exagération, comme le jour à la nuit : 1° Elle est beaucoup plus productive et plus rémunératrice, puisqu'on en récolte jusqu'à G, 000 kgr. par hectare, en grosses asperges qu'on arrive à vendre au prix moyen, pour les hâtives comme pour les tardives, de 1 franc le kilogr.; 2" Elle est beaucoup plus simplifiée, donc bien moins coûteuse à établir, car il suilit de bien labourer le champ à une profondeur d'un bon pied, tout — G8 — en enfouissant du fumier de feriu'^ comme pour une culture ordinaire, four- ragère ou de céréales. Au lieu do planter à une grande profondein* l'on se contente de planter presque à la surface de la terre, et voici comment : (Jn distance les rangs de l'"33; l'on creuse donc, tous les l'"33, de petites rigoles n'ayant pas plus de 30 centimètres de profondeur sur 30 centimètres de largeur, au fond desquelles l'on plante les griffes à un bon pied les uns des autres. On étend bien les racines que l'on couvre de quel(pies poignées de terre meuble. La bonne plantation de l'asperge se fait depuis la fin de février en mars jusqu'au commencement d'avril. Durant le courant de la l^'' année, on veille à ce que l'on n'enterre pas trop profondément les jeunes griffes, et on les tient propres en détruisant les mauvaises herbes. La 2" année on ajoute un peu de terre. La 3^ année on comble toute la petite tranchée; on pourrait même les butter déjà en vue de récolter les premières asperges si l'on a eu soin de planter dans de bonnes conditions, dans une terre légère (sablo-argileuse ou argilo-sablonneuse), et avec des griffes de l'asperge améliorée. A partir de ce moment c'est tous les ans la même répétition comme soin de cultiver. 1° Butter les rangs d'asperges avec de la terre qui se trouve en abondance entre les rangs; 2° Récolter dès le réveil du printemps jusqu'au 15 juin; 3° Couper les tiges des asperges en automne ; 4° Débutter les asperges avant l'hiver en remettant la terre entre les rangs. L"asperge améliorée. — Notons surtout qu'il y a un abîme de différence vraiment entre les vieilles sortes, que je qualifie d'avortons, et les belles asperges, perfectionnées par la sélection, qu'on cultive aujourd'hui. Une plante d'asperge améliorée peut donner successivement, par année, jusqu'à 15 à 20 turions bien développés, et cela durant une bonne vingtaine d'années consécutives, depuis 4 à 25 et 30 ans. En somme, il faut i° une culture ratiomidle et 2° la bonne sorte cVasperge dite « améliorée; » de cette façon l'on récoltera des asperges hâtives, grosses, longues, succulentes et en abondance. Nota. — Dans un prochain article nous traiterons : De la culture des asperges dans les champs, en grand, au point de vue conunercial. Edouard Miciiiels. G'"^ Série. TOME P Snie Livraison. 15 Mars 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de rHorticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll IM DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 30 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILHJSXRAXIOIV HORXICOI^E est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. sonyLnynjû^iïiE Pages Chronique tiorticole 69 Plantes nouvelles ou recommandables ... 74 Petites notes de culture 79 Les Palmiers dans les serres 81 Nécrologie 83 Expositions annoncées. . 84 Pages TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 5.Nidularium innocenti Lein., fol. lulco var. 73 Fig. 13. Bégonia « Moravia >< 76 " 14. Licuala grandis 82 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pouï* les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Sng. Vanderbaegben. TARIF DES ANNONCES I DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOL] ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES > ^♦^ < I I Les annonces paraissant à la fois dans L^IUustration Horticole et das Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êtî présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaits leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chac.i deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leir circulation universelle augmente considérablement de jour en joii. ]%. B, — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture li assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelle de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemble : Une page entière . . Une demi-page . . . Un tiers de page . . Un quart de page. . Un sixième de page . Un huitième de page Un seizième de page Pour l'aiinée entièn Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 0 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 jouru. dansles 2 journ dans los2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 jourii. fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 .. 30 » 60 » 100 » 180 « 300 .. 25 » 45 » 80 » 125 » 225 .. 20 » 40 .. 70 » 110 » 180 .. 15 » 30 » 50 » 90 » 150 .. 12 » 25 « 40 » 70 » 125 » 6 » 12 » 20 » 35 » 75 ^[jjr^ On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDÉE 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 28 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. 69 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Mars 1894. Duplicature des fleurs de Narcisses. — L'origine de la formation des segments supplémentaires n'est pas basée siu* le même principe dans toutes les fleurs. Dans la rose, la duplicature est produite par la conversion des étamines en pétales. Dans les jacinthes, les segments du périanthe sont toujours accompagnés des segments de la couronne, et il y a pour chaque rangée addi- tionnelle une formation complète semblable à celle des divers segments d'une fleur simple. Serviteurs modèles. — Les défauts et les qualités des domestiques ont toujours fourni et fourniront longtemps encore ample matière à observations; trop souvent on oublie que si ceux qui nous servent étaient sans défauts, nous serions oMigés de nous servir nous-mêmes. Les domestiques malais passent pour des types de paresse et d'indolence; ils ont toutefois une bonne qualité que l'on chercherait vainement dans le personnel domestique européen. Cette qualité se trouve mentionnée dans un livre sur les chercheurs d'Orchidées à Bornéo ('), où il est dit que les domestiques malais possèdent une agréable habitude qu'ils n'ont pas apprise de leurs maîtres, celle de placer chaque jour des vases de fleurs fraîches dans la chambre. Bien souvent des nouveautés plus ou moins brillantes ont pu prendre la route de l'Europe grâce à cette manie des indigènes. Incendie de l'École d'horticulture « Amsterdam. » — Dans la nuit du 1er février, les locaux de cette école, en grande partie construits en bois, sont devenus la proie des flammes avec tout ce qu'ils contenaient, la bibliothèque et les collections, entre autres celle des Iruits moulés offerte jadis par le Prince Henri des Pays-Bas. D'après Sempervirens, il résulte de l'enquête ({uo quatre élèves, voulant jouer un mauvais tour à l'un des professeurs, ont surchargé de tourbe un poêle placé dans le corridor, espérant ainsi remplir de fumée le cabinet du maître. Ils prétendent avoir éteint le poêle avant de quitter l'école (^) The Orchid Seekers : A Story of Adventure in Bornéo, par Ashmore Rassan et Frederick Boyle. Chez Chapman et Hall, Londres, 1893. — 70 — à la soirée; mais le feu a pris au plancher et, malgré les efforts des pompiers, à 51/2 heures du matin, tout était détruit. Les imprudents jeunes gens ont avoué leur culpabilité ; néanmoins ils sont poursuivis. On parle aussi de la suppression de l'École, ce qui serait hautement regrettable. Nouveau parc à Londres. — Le quartier du Sud-Est de Londres sera bientôt enrichi d'un parc de plus. Les Hilly Fields, à Lewisham, viennent d'être acquis dans ce but pour la somme de 1,082,500 francs. Le parc a une étendue de vingt hectares. * Destruction des limaces. — Aux nombreux moyens connus pour protéger les plantes contre les ravages des escargots et limaces, la Revue Horticole ajoute le suivant, qui consiste à entourer le semis ou la plantation, d'une grosse corde imprégnée de sulfate de cuivre. Le simple contact avec les parties sul- fatées détermine la mort de tous les insectes à corps mous ou gluants. * ♦ Chiens hors des parcs. — Notre intention n'est pas de crier sus aux chiens, ces fidèles amis de l'homme, mais il nous sera permis de dire à celui-ci que le jardin ne doit pas être à la merci des chiens, qui, laissés en liberté, y commettent presque toujours de grands dégâts. Ce qui est vrai pour les jardins, l'est aussi pour les squares et les parcs des villes. Que de fois avons- nous vu des chiens, conduits en laisse dans l'intérieur de la ville, être mis en liberté à la limite même du square ou du parc! Au parc de Gand, on a été obligé de remplacer itérativement de jolis spécimens de Conifères que des chiens en bande avaient complètement gâtés sous les yeux de leur maître. Il a fallu entourer certains arbustes d'un treillis afin de les défendre contre ces hôtes incommodes. Pourquoi l'ordonnance de police concernant les chiens n'est-elle pas tenue en vigueur dans les squares et jardins aussi bien que dans les rues? Mine de bois à Mongtze. — Il se fait en Chine un important commerce de bois provenant du Haut-Tonkin, et fourni non par les forêts, mais par de véritables mines d'arbres. Ces arbres, sorte de sapins, appelés Nam-hou par les indigènes, sont enfouis dans un terrain sablonneux, à une profondeur variant de 2 à 8 mètres. Il est probable que ce sont les débris d'une forêt détruite et ensevelie par un tremblement de terre ou un autre cataclysme. Le bois contient une essence qui le rend inqjutrescible ; aussi est-il recherché pour la confection de cercueils dont le prix s'élève jusqu'à 3600 francs. — 71 — Floraison du "Washingtonia filifera. — Ce beau Palmier a fleuri à Cannes, dans le jardin de M. Gamoin, villa des Délices. Cet exemplaire est probablement le plus grand qui existe actuellement en Europe. M. Charles Naudin en donne les dimensions suivantes dans la Revue Horticole. L'arbre mesure environ 7 mètres au-dessous de la couronne de feuillage et n'a guère moins de 3 mètres de tour à la base, avec une tête large et bien fournie. C'est un échantillon vraiment superbe et d'asi3ect imposant. Culture maraîchère aux États-Unis. — Cette culture prend des propor- tions très considérables dans l'Amérique septentrionale. La main d'œuvre occupait en 1891, d'après le Journal de la Société nationale d'horticulture de France, 210,705 hommes, 9,254 femmes, 14,874 enfants, 75,000 chevaux et mulets, employant plus de 45 millions de francs de matériel. Trains chauffés. — Des trains spéciaux à voitures chauffées sont mis en marche chaque jour jusqu'au 15 mars, sur les réseaux allemands en direction de Berlin, pour le transport des fleurs, fruits, légumes, primeurs et autres articles pouvant souffrir de la gelée. La demande de l'admission dans les wagons chauffés doit être faite verbalement ou par écrit à l'administration. Décoration des tables. — Le service des repas dans les bonnes maisons n'est plus considéré comme complet si la table n'a pas reçu l'un ou l'autre décor de plantes ou de fleurs. Nous ne parlons pas des banquets; pour ceux-ci l'or- nementation florale est obligatoire. Ce n'est pas que, dans les repas ordinaires de la famille, il faihe des masses de fleurs; un léger milieu composé de quelques roses ou Orchidées par exemple, disposées parmi de gracieuses Fougères, est bien sufllsant. Si la table a quelque étendue, on pourra placer aux deux bouts des corbeilles de fleurs et de feuillage, en ayant toujours soin que ces composi- tions ne cachent point les convives les uns aux autres. Récemment nous avons vu deux jolis spécimens de Pandanus Veitchi parmi des fleurs de Pelargonium variés, employés comme bouts de table et produire un charmant eff'et. Explosion Vilmorin. — Les journaux de Paris ont rendu compte du ter- rible événement qui s'est produit le 11 février, dans les sous-sols des magasins que la maison Vilmorin-Andrieux possède à Reuilly. Ce fut une véritable catastrophe. Un incendie s'était produit dans les sous-sols; les pompiers s'en étaient rendus maîtres lorsqu'une formidable explosion due à la chaleur se produisit, tuant un pompier et blessant neuf autres pompiers ainsi que dix-sept employés de la maison Vilmorin-Andrieux, y compris le fils du directeur de — 72 — l'entrepôt de Reuilly ; ils étalent descendus dans les souterrains pour prêter main forte aux pompiers. Cet événement a causé une vive émotion dans le monde horticole. * Conservatoire végétal. — Un journal sérieux décrit une sorte de jardin d'hiver, avec pelouse, parterres fleuris et sentiers, ouvert au public, Portland Street, à Manchester. Par un procédé breveté, plantes et fleurs naturelles sont tellement bien conservées que leurs couleurs et leur forme actuelles sont fixées sans altération. L'entrée est faite de trois arcades en treillis garnis de feuillages et de fleurs véritables. Au fond il y a des tableaux marins faits de fleurs et même un pont aux armes de Manchester ; au centre est une grande fontaine en cristal, éclairée à la lumière électrique, pour bien faire comprendre que les fleurs conservées résistent à l'humidité. Et dire que tout cela pourra être conservé indéfiniment, comme les cathédrales antiques, et que les éléments employés, malgré leur caractère d'exemplaires d'herbiers, ne seront pas à la disposition des botanistes seulement et n'auront avec les fleurs artificielles rien de commun si ce n'est rimmobiUté. On ne dit pas s'il y aura place pour les Œillets verts et les Lilas teints. Écorce d'Andira. — De tous temps l'écorce des arbres du genre Andira a été, au Brésil et aux Antilles, un médicament bien connu par ses propriétés vermifuges. L'écorce de V Andira inermis et celle de V Andira refusa sont les plus estimées. Elles sont de couleur brun cendré à l'extérieur, et jaunâtres sur la face intérieure. La Revue des Sciences naturelles dit que ces écorces ren- ferment deux substances alcalines, la jamaïcine et la surinamine, auxquelles vient s'ajouter un glucoside du nom d'andirine. Ce dernier est probablement le principe actif des écorces d'Andira. Il paraît que l'amande produite par le fruit de plusieurs espèces d'Andira possède également des propriétés anthel- m intiques. * * Cinquantième Meeting de « lOrehidéenne. » — Le 50""® Meeting a eu lieu le 11 mars. A cette occasion, les fondateurs de cette Société, MM. J. Linden et Lucien Linden, ont été l'objet d'une manifestation des plus sympathiques. Les membres de la Société leur ont offert un banquet et leur ont exprimé toute leur gratitude en les priant d'accepter chacun en souvenir de la fête, un album contenant les portraits de leurs amis les Orchidophiles. Ém. Rodigas. I i n. V MDÏLARUM IWOrf \TI mu. FOL. IJ TEO VAR. NIDULARIUM DE M. DE 8' INNOCENT, A FEUILLES PANACHÉES a laiiuil^' des Brujin'ijari'c^ i "lupif auj'.'uru nui [m -li.r. ^ 'i''{inies, groupées en trois tribus et réparties en 38 genres dont quelques-uns int représentés par de nombreuses espèces. Ainsi on connaît actuellement aiie quarantaine de Billbergia, autant d'Aechmea, 70 Pittcairnia, environ ■^20 Tillandsia y compris les démeiubreyients de ce groui>e. Goniine \f fait remarquer M. L. Wittmack, dans son travail sur les Broméliacées et sur la place que ces plantes occupent parmi les familles naturelles, toutes appar- Monnent à l'Amérique tropicale ou sous-tropicale, ofi on les trouve croissant fausses-parasites sur l'écorce des arbres, à l'instar de beaucoup d'Orchi''"!es-unes sont sous- frutescentes. Leurs feuilles raides, charnues, canali- ■n dessus, sont d'ordinaire réunies en un seul faisceau à la base de la tige. Le genre Nidularium, fondé par Gh. Lemaire en 1853 (et non en 1846), est (Jopté par tous les botanistes qui se sont occupés de Broméliacées. 11 est maintenu aussi par Bentham et Hooker dans leur Gênera Plimiarum. Il tire -on nom de ce que les fleurs sont situées entre les feuilles comme dans un nid. ar l'aspect, il se rapproche des Bromelia et surtout des Cryptantl)us, mais "/. les Nidularium la floraison est plutôt centrifuge, c'est-à-dire que les fleurs milieu s'ouvrent les premières, tandis que chez les Bromelia elles s'épa- iiissent d'abord à la périphérie. Le Nidularium Innocenii (et non pas Innocenciae) , qui a été décrit et figuré .ais le tome IX de L'Illustration Hotiicole, en 1862, t. 320, se distingue par • n inflorescence rouge-orangé et par ses feuilles d'un coloris vert bronze au- -"- . et pourpre noir à la face inférieure. La variété à feuillage )>"»'i 'b,-. sur la planche ci-contre, a pour elle le mérite de la nouvt . !îot, les feuill&s sont striées suivant leur longueur de lignes et de bandes d'un 'anc jaunâtre. Un point que nous devons également signaler, c'est que ces " * ' entières et inermes, tandis que dans le type dont elle est issue, •lit vivement dentés. Les Broméliacées jouissent pour la plupai't d'une grande faveur, justifiée — 74 — par leur feuillage d'abord, la beauté de leurs inflorescences que rehausse souvent la présence de grandes bractées aux coloris brillants, et par leur facile culture. On a raison de leur consacrer des serres particulières, bien que leurs formes étranges et leurs vives couleurs puissent être utilisées parmi les plantes de serre chaude et de serre tempérée et contribuer à la variation des effets les plus pittoresques. Mais ici encore la première question est celle des conditions de la patrie des espèces que l'on désire cultiver; l'altitude à laquelle elles croissent naturellement doit être prise d'abord en considération. Beau- coup d'entre elles peuvent vivre attachées sur des branches, des rondelles de bois, des morceaux de liège, les racines enveloppées de mousse. D'autres se développent fort bien étant tenues en pots dans un sol riche et léger. Celles des stations les plus chaudes seront mises en serre chaude, les autres dans une serre tempérée. On pourra observer la même distinction pour les plantes en végétation qui réclament alors la serre chaude humide, et les plantes en repos qui seront soumises à une température modérée pendant trois ou quatre mois. De cette manière, en les rentrant dans la serre chaude au mois d'octobre ou de novembre, on leur assure pour l'année suivante une plus belle floraison. Ém. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Nephthytis liberica. — Cette Aroïdée, qui fut renseignée déjà et décrite par N. E. Brown dans le Gardeners' Chronicle et introduite dans les cultures en 1881, a été jusqu'à ce jour très peu répandue. Elle a pourtant un double mérite, celui d'avoir un beau feuillage comme beaucoup de ses congénères et en outre celui de produire des fruits d'un beau coloris jaune orangé, disposés en épis et se conservant pendant plusieurs mois dans toute leur fraîcheur. La plante est originaire de l'État de Libéria, et a besoin, pour prospérer, d'être cultivée en terre de bruyère et tenue dans la serre chaude humide. Asparagus medeoloides. — Cette espèce, originaire du Cap de Bonne Espérance et désignée également sous le nom de Medeola aspàragoides, est une gracieuse espèce recommandée spécialement pour la confection des bouquets et compositions florales. C'est sous le nom de Smïlax que la plante a fait fortune en Amérique. Du rhizome poussent des sarments de deux à trois mètres de long. Ces sarments peuvent être utilisés deux ou trois fois par an. Les petits fruits rouges, qui se montrent aux aisselles des feuilles, sont encore un ornement de plus. La plante se contente de la serre tempérée. — 75 — Arisaema Giraldii. — Cette nouvelle espèce a été décrite et figurée par M. EuG. Baroni dans le dernier numéro du Bulletin de la Société Royale toscane d'horticulture. La plante a un rhizome tubéreux, presque globuleux et comprimé. La feuille est radicale, unique, érigée, engainante à la base, à limbe plan, partagé en 12-13 segments lancéolés, entiers, ondulés sur les bords, verts à la surface supérieure, vert glauque en dessous, longuement acuminés au sommet. Le pétiole est cylindrique, entièrement dépourvu de stries roses. Les gaines sont au nombre de deux, cylindriques, obliques, s'élargissant vers l'ouverture; elles sont blanchâtres. La spathe, jaune verdâtre, est cylindrique et enroulée inférieurement; le limbe est un peu plus court, voûté et à sommet filiforme infléchi. Le spadice est dioïque, érigé, dépassant la bouche do la spathe. Cette belle espèce est originaire du Shen-si septentrional, Chine, où elle a été trouvée par le missionnaire Jos. Giraldi, qui l'a envoyée au Jardin botanique de Florence où la plante a fleuri à la fin de l'année dernière. Gardénia Stanleyana. — Cette belle espèce fut montrée pour la première fois en mars 1845, à un meeting de la Société royale d'horticulture de Londres; ce n'est donc pas une nouveauté, mais la plante est restée extrêmement rare dans les collections de serre chaude, où son admirable fleur aurait dû lui assurer une place méritée. La corolle, portée sur un long tube violet foncé à reflet verdâtre, est formée en une cloche dont les cinq divisions réfléchies sont d'un blanc porcelaine étrangement maculé de rouge foncé au dedans, tandis que la face externe est moitié rouge et moitié blanche. La fleur dégage un parfum exquis. M. André dans la Revue Horticole, en donne une planche coloriée et recommande de multiplier la plante de boutures de tètes afin d'en assurer la floraison. Bégonia « Moravia. » — Cette variété (flg. 13) est une obtention de M. Thomas S. Ware, de Tottenham, qui en donne la description suivante : « C'est une variété remarquable par sa vigueur et par son coloris; ses fleurs .sont très grandes et érigées, bien .solides et d'un coloris écarlate foncé. » La figure donne une idée nette de la forme parfaitement arrondie de la fleur. Pavonia hastata. — Cette Malvacée, originaire, du Brésil, est un sous- arbrisseau de plus d'un mètre de hauteur, à tiges érigées, garnies de feuilles d'un vert foncé, lancéolées, trilobées à la base. Les fleurs naissent à l'aisselle des feuilles et sont portées sur un pédoncule grêle de trois à quatre centi- mètres. La fleur, large de 0'"04, est d'un beau rose carné, marquée à la base des pétales d'une tache pourpre foncé. Ces fleurs se succèdent pendant long- temps. La plante peut être traitée comme annuelle ; en ce cas, les semis faits au printemps fleurissent encore au mois de septembre; mais on peut aisément hiverner la plante en serr'c et voir ainsi se prolonger la floraison. Croton c( Baroness James de Rothschild. » — Notre confrère The — 77 — Garden a recommandé itérativement cette variété pour sa valeur décorative, et franchement elle mérite d'être signalée à l'attention des amateurs. Son coloris est des plus distingués et ressort très avantageusement à la lumière du gaz, comme à la lumière électrique. Vitis Coignetiae. — Le Gardeners' Chronicle du 6 janvier appelle spé- cialement l'attention sur cette vigne japonaise, dont des pépins furent envoyés en 1875 à M. Jean Sisley par M™" Goignet, la fille de celui-ci. L'espèce fut décrite par Planchon dans sa monographie des Ampélidées, monographie destinée aux Suites du Prodromus. La plante est surtout remarquable par la magnifique coloration que les feuilles prennent en automne. Ces feuilles, en eflfet, se teignent à la face supérieure du plus beau rouge, et cette teinte se conserve fort longtemps. Rien n'est plus beau, dit M. \V. Goldring, de Kew, que de voir les sarments de cette vigne s'enrouler autour d'un gros arbre, enlacé déjà par les longues tiges du Wistaria. On ferait un long voyage rien 'que pour voir ce tableau. Deutzia parviflora. — Cet arbuste qui a été introduit récemment du Nord de la Chine dans les cultures européennes, grâce au Jardin botanique de S' Pétersbourg et à l'xVrnold Arboretum, est recommandé spécialement pour la culture forcée. La plante s'élève à 1^50 de hauteur; les feuilles sont ellip- tiques, lancéolées, dentées et très réticulées, vert foncé. Les inflorescences qui, dans la culture ordinaire, se produisent en juin, sont des grappes d'un coloris blanchâtre, elles naissent sur les rameaux de Tannée précédente et sont très nombreuses. Non seulement la plante se laisse aisément forcer, mais elle fleurit plus tôt que le Deutzia gracilis et sous ce rapport elle prendra vite place dans les cultures. Casimiroa edulis. — Ce petit arbre, de la famille des Aurantiacées, origi- naire du Nord- Ouest du Mexique, a fructifié pour la première fois en Europe l'été dernier dans le jardin de M. Hanbury, à La IN^prtala, près Ventimiglia. Le û'uit, dit le Gardeners' Chronicle, rappelle celui du Diospyros Kaki ; il est jaune et mesure O'"05 de diamètre. Il est comestible, mais soporifique; il parait même que les graines en sont vénéneuses. Eucharis Lcwi. — Cette belle Aiiiar^llidée, originaire de Nouvelle-Grenade, a des fleurs d'un blanc pur. Elle diffère de ï Eucharis yrandifiora en ce que le tube floral formé jiar la base des filets des étamines est entièrement conné avec le pied du périanthe. V Eucharis (jrandiflora fut trouvé également dans la Nouvelle-Gi'enade, et fleurit chez M. Linden pour la première fois, en 1851. Strobilanthes isophyllus. — Les Strobilanthes constituent dans la famille des Acanthacées un genre qui compte environ 180 espèces, originaires des Indes Orientales, de l'Archipel malais et de la Chine. L'une d'elles appartient à l'Afrique tropicale. Une des plus belles est le Strobilanthes isophyllus qui — 78 — pi'odiiit en abondance des épis de fleufs d'un coloris violet pâle qui s'harmonise parfaitenient avec le gracieux feuillage. C'est loin d'être une nouveauté, mais, malgi'é la facilité de sa culture en serre tempérée, la plante est fort peu répandue. Anthurium hybrides. — lÀ Anthurium Andreamim a produit par croise- ment avec VAiithui-iion ticherzerlanum, des liybrides de plus en plus remar- quables qui se sont fait jour dans un grand nombre de cultures. La Revue Horticole consacre sa première planche de 1894 à deux nouveautés très distin- guées appelées l'une Prince Leos Badziirill et l'autre Princesse Lize Badziwill. La première est à spathe ovale oblongue, à surface profondément cloisonnée, d'un coloris sang veineux. Le spadice est cylindrique, blanc à la base et jaune au sommet. La seconde nouveauté a la spathe d'une couleur rose saumoné plus foncée sur les bords et le spadice est blanc rosé. La même revue décrit quinze autres hybrides dont M. André dit le plus grand bien. Ils ont été obtenus dans les cultures de Monte Carlo. Musa aurantiaca. — Ce beau Musa, qui fut découvert par M. Gustave Mann dans les forêts de l'Assam supérieur, a beaucoup d'affinité avec le M. coc- cinea et le M. sanguinea. J. G. Baker en donne la description complète dans un des récents fascicules du Gardeners' ChronicJe, d'après un exemplaire fourni par M. Wendland de Herrenhausen. Ce sera une acquisition très méritante pour l'horticulture, non pas à cause du fruit, mais du brillant coloris jaune orangé des bractées et des fleurs. Lourya campanulata. — Voici venir une nouveauté très intéressante, introduite de Cochinchine par le Jardin des Plantes de Paris. Qu'on se figure un Aspidistra produisant de nombreuses grandes fleurs disposées en grappes serrées, rappelant un peu celles du Muguet dont elles ont la couleur. Les divi- sions du périanthe, au nombre de six, sont imbriquées et bisériées ; elles sont insérées sur les bords d'un réceptacle en forme de coupe largement campanulée. La planche donnée par la Bévue Horticole présente un spécimen avec des fruits d'un beau bleu et d'une forme particulière. D'après M. D. Bois, la plante, qui est de serre chaude, mérite d'être répandue dans les collections. Comme les Peliosanthes, avec lesquels elle a le plus d'affinité, elle prospère surtout en terre de bi'uyère, dans une atmosphère humide. Elle se multiplie très facile- ment par division des touffes avant l'entrée en végétation. Nephrodium bibrachiatum. — M. T. S. Jenman décrit cette nouvelle espèce dans le Gardeners Chronicle du 24 février 1894. Cette Fougère vient des parties rocheuses du centre de la Jamaïque. Elle se rapproche le plus des N. scolopendrioideSj tenehricum et autres du même groupe, mais elle s'en dis- tingue par la grandeur des divisions inférieures des frondes qui sont pinnées ou profondément pinnatifides. Em. R. — 71) — PETITES NOTES DE CULTURE Solanum "Wendlandi. — Les jardins royaux de Kew possèdent parmi leurs richesses deux beaux exemplaires de cette plante. L'un, dans la galerie d'entrée de la serre aux Nymphaea, a la tige conduite dans la serre même et produit des inflorescences de 0'"30 de long, magnifiquement reflétées dans l'eau du bassin. L'autre exemplaire se trouve dans la partie tropicale de la serre aux plantes grasses, où la plante a fleuri une seconde fois à la fin de l'été. Cette espèce aime une exposition humide, chaude et ensoleillée. D'après la Gartenfiora, la multiplication se fait le mieux de boutures placées, aux mois de juillet et août, dans une terre légère et sablonneuse sur chaleur de fond. Des rameaux dépourvus de feuilles peuvent également être bouturés au printemps ou à l'automne. Plantes décoratives en hiver: — Récemment, par une température assez froide, rendue plus âpre par la persistance de vents violents, nous avons vu de nombreux exemplaires de plantes à feuillage grandement compromis par suite de leur passage brusque de la serre dans le corridor et les escaliers d'une maison ornée pour une fête. Tous les Groton avaient leur feuillage fané et enroulé ; il en était de même de beaucoup de fougères. Dans ce cas, le jardinier doit se rappeler qu'il ne peut employer que des plantes à feuillage persistant et bien dur. Il écartera soigneusement toutes celles qui ont des jeunes feuilles ou des bourgeons encore impartaitement aoûtés. Il en est de même de toutes les plantes à fleurs. Les Aspidistra, les Ficus elastica, les petits Kentia, les Arau- caria, les Asplenium de seri-e froide, les Gliveia résisteront le mieux aux brusques variations de température et à quelques courants d'air. Salvia leucantha. — Cette jolie espèce mexicaine, aux feuilles lancéolées- linéaires, pubescentes en dessus, blanchâtres et laineuses en dessous, à fleurs blanchâtres, disposées en faux verticilles, les inférieures formant des grappes, avec le calice couvert d'une fine laine de coloris lavande, mériterait d'être mieux connue et plus répandue. Elle se multiplie de semis ou par boutures faites sur couche tiède et sur chaleur de fond. C'est un arbrisseau de 0'"70, il est bon de le i)incer deux où trois fois pour avoir des exemplaires bien trapus. Strelitzia Reginae. — Cette Musacée, aux grandes et magnifiques fleurs dont les sépales sont d'un très beau jaune orangé et dont les pétales, plus petits, sont d'un bleu magnifique, coloris rarement réunis dans une même fleur, fut inti'oduite dans les cultures euroi»éennes (mi 1773 et produisit alors une vive sensation. A chaque exposition quinquennale d'horticulture à Gand, nous voyons des exemplaires de Strelitzia fleuris faire leur réappai'ition et toujours — so- le public est émerveillé à leur vue. Les fleurs se pi'orluisent à diverses époques de Tiinnée, et la dilliculté est de les avoir à un moment donné. On les cultive le mieux dans un mélange de bon terreau et de sable fin. On peut les tenir en serre tempérée, mais pour les faire fleurir en avril, par exemple, il convient de les mettre en serre chaude dés le mois de janvier. Rempotage des plantes de serre. — L'époque qui précède immédiate- ment la reprise de la végétation d'un grand nombre de végétaux de serre est aussi celle qu'il faut préférer pour les rempoter. Les matériaux dont on a besoin sont de deux sortes : ceux destinés au drainage et ceux qu'il faut mêler pour constituer le compost. Le drainage doit être particulièrement soigné pour toutes les plantes qui demandent de fréquents arrosements et des seringages. Si le drainage n'est point parfait, la terre devient aigre et les végétaux déclinent rapidement. Quant au sol, il convient de disposer de terre de jardin, formée d'humus, d'argile et de sable à peu près en quantités égales. On doit avoir, en outre, de la terre tourbeuse ou terre de bruyère, du charbon de bois pour les plantes à racines charnues, et du terreau de feuilles pour quelques cas particuliers. Est-il nécessaire de rappeler que la motte occupée par les racines lors du l'empotage doit être soigneusement secouée et que les plantes à feuilles caduques ne demandent pas de pot plus grand, mais de la terre nouvelle qui sera introduite avec prudence entre les racines? Forçage des Hydrangea. — Peu de plantes se prêtent aussi bien que les Hydrangea à la culture forcée. Le type à fleurs roses, ou bleuâtres si la plante a été arrosée avec du sulfate de fer, et la belle variété à fleurs blanches (Hydrangea TJiomas Hogg) fournissent leurs grandes inflorescences dès le milieu de février. Pour cela on se sert de jeunes plantes établies, obtenues de boutures au commencement de l'été et placées ensuite en plein soleil, afin que les pousses soient bien aoùtées. On peut aussi se servir de plantes ayant fleuri l'année précédente, en ce cas la nouvelle floraison est plus tardive. Daphne indica. — En ce moment les fleurs de cette belle espèce, considérée par quelques botanistes comme une forme du D. sinensis Lamarck, parfument la serre chaude, bien que la plante puisse aussi être conservée en serre tempérée. Elle se propage par voie de greff'age et aussi par boutures. Nous avons vu des boutures faites en serre tempérée se conserver inactives pendant plus d'un an et .s'enraciner seulement après cette longue période. La plante, mise en pleine terre dans la serre, assez près du vitrage, se développe et fleurit le mieux. La culture en pots donne également de bons résultats si l'on a soin d'arroser de temps à autre avec de l'engrais liquide assez dilué. ÈM. R. — 81 LES PALMIERS DANS LES SERRES Les Palmiers sont sans conteste les princes du règne végétal ! Comme le disait à bon droit Charles Morren, le botaniste gantois dont les travaux contribuèrent dans une large mesure aux progrès de l'horticulture belge : « jouir de la vue d'un beau tableau ou d'un beau Palmier, c'est tout un ; c'est retremper la noblesse de notre intelligence dans tout ce que Dieu et l'art ont Tait de grand et de beau. » Certes, beaucoup de fleurs ont pour elles la grâce et l'élégance, mais aucune n'a la majesté de ces nobles plantes qui donnent à la flore des régions intra-tropicales son caractère d'admirable grandeur. Les espèces que les botanistes voyageurs ont introduites dans les serres en Belgique sont très nombreuses. M. J. Linden seul en a pour sa pai't introduit 228 espèces appartenant à 54 genres. La collection réunie à Herrenhausen près de Hanovre par les deux Wendland est la plus riche qui existe au monde. Les jardins de Kew en renferment de beaux exemplaires; le jardin d'hiver de S. M. le Roi des Belges à Laeken contient une collection dont chaque spécimen est une merveille. Le plus souvent, même dans les somptueux bâtiments qui leur sont spécialement réservés, les plantes se trouvent trop serrées les unes auprès des autres, et pourtant toutes gagnent à être placées de manière à ce que leurs frondes bien dégagées puissent être vues séparément. Que ceux qui ne seraient pas convaincus de ce que nous avançons, veuillent bien visiter la galerie centrale, aujourd'hui complètement transformée, de l'établissement de L'Horti- culture Internationale à Bruxelles, et ils reconnaîtront que chaque plante, visible séparément et montrant ainsi tous ses caractères, acquiert une valeur ornementale qu'elle perd fatalement dans un massif où ne règne bientôt qu'une réelle confusion. Certains Palmiers, plus encore que d'autres, gagnent à être vus à part, tels sont les Areca alba ou niadagascariensis et jjiirjjiirea; les Kentia Bal nioreana, Lindeni, Forsteriana; les Pritchardia pacifica et Licuala grandis et une série d'autres. Le Licuala f/randis (fig, 14), est un Palmier de tout premier ordre dont l'apparition à l'Exposition internationale d'horticulture de Bruxelles en 187G produisit une véritable sensation. Cette superbe espèce réclame un sol riche et la serre chaude humide. On fera bien de la tenir dans un endroit un i)eLi ombragé. La figure ci-contre donne une idée très nette du port de la plante et de son beau feuillage. Le Pritchardia pacifica gagne aussi à être vu isolément. C'est un des plus — 83 — beaux Palmiers que l'on connaisse. Son tronc droit, qui atteint dix mètres de hauteur, est surmonté d'une large couronne composée de nombreuses grandes frondes en éventail. Les Kentia dont le genre est aujourd'hui démembré en Kentiopsis, Gypho- kentia, Grisebachia, Hedyscape et Rhopalostylis, ont reçu depuis quelques années un accueil si favorable, justifié d'ailleurs par leur extrême élégance et par leurs précieuses qualités d'être de serre froide, qu'il serait superflu d'en faire ressortir les mérites. Le Kentia Bcdmoreana {Grisebachia) est une plante magnifique, aux frondes pennées gracieusement arquées. Les Kentia Lindeni et Luciani sont des Ken- tiopsis ayant une grande affinité avec le Kentiopsis macrocarpa. Le Kentia Forsteriana {Grisebachia) est un beau Palmier, également de serre froide, à frondes pennées et luisantes. luAreca alba ou madagascariensis dépasse parfois dix mètres de hauteur ; son stipe svelte et élancé porte une élégante et épaisse couronne aux longues frondes dont les pennules sont lancéolées. L'effet qu'il produit est toujours considérable. ISAreca purpurea n'est probablement qu'une forme plus colorée de VAreca speciosa. La tige est fine et droite; la fronde est des plus élégantes et les exemplaires encore jeunes ont déjà un caractère décoratif des plus prononcés. R. d'Eelen. NECROLOGIE M. E. S. Dod-welL — Ce spécialiste, qui s'était fait depuis de longues années un grand renom comme cultivateur et semeur d'œillets, est mort récemment à Oxford. Il était l'auteur d'un traité pratique sur la culture de ces plantes. Sa collection était connue de tous les amateurs et chaque année son jardin était le but d'un vrai pèlerinage. M. Philippe Blancquaert, de la firme gantoise Blancqu.\ert et Ver- MEiRE, est décédé inopinément à Gentbrugge, le 3 mars 1891, à l'âge de 58 ans. Sa bonté, sa simplicité, sa droiture lui avaient acquis l'estime géné- rale : il ne comptait que des amis. — 84 — EXPOSITIONS ANNONCEES La Société d'horticulture d'Orléans et du Loiret organise pour la première quinzaine de mai 1894 une grande Exposition internationale des produits de l'horticulture, sous le patronage du Gouvernement, du Département et de la ville d'Orléans. De hautes récompenses seront mises à la disposition du Jur5\ En même temps aura lieu un Congrès d'horticulture, de viticulture et de botanique. Pour tous renseignements, s'adresser à M. Eugène Delaire, secrétaire-général, rue d'Angleterre, 11, à Orléans. Une grande Exposition internationale d'horticidture aura lieu à Tourcoing, du 19 au 22 mai 1894. Les concours sont divisés en dix-huit sections, com- prenant tous les produits de l'horticulture et des industries qui s'y rattachent. S'adresser à M. Julien Tack, secrétaire du Comité, à l'Hôtel de ville de Tourcoing. Exposition Universelle d'Anvers en 1894. — Le programme des concours et les règlements des expositions horticoles permanente et temporaires vient de paraître. Les concours permanents dans les jardins sont au nombre de G5 et comprennent les groupes et massifs, les spécimens d'arbres isolés, les plantes pour corbeilles et parterres, les vivaces de pleine terre et sous-ligneuses de serre, les annuelles, les plantes de serre pouvant passer l'été en plein air, et la mosaïculture. La première exposition temporaire, comprenant 170 concours, a pour objet les introductions, semis, la culture et la floraison, les collections générales, les Cycadées, Conifères, Palmiers, Pandanées, Musacées, Aroïdées, Maran- tacées, Broméliacées, Orchidées, plantes à ascidées, Euphorbiacées, Araliacées, Begoniacées, gamopétales et polypétales. Cette exposition comprend aussi les fruits et légumes en culture forcée; elle aura lieu du 13 au 15 mai 1894. Un très grand nombre de médailles d'or seront mises à la disposition du Jury. Expjosition Universelle à Lyon en 1894. — Indépendamment de l'Exposition permanente de l'horticulture, qui promet d'être brillante, il y aura, pendant la durée de l'Exposition Universelle, six concours temporaires d'une durée de sept jours chacun, où défileront, successivement et suivant la saison, les plus beaux produits des jardins. Le premier de ces concours aura lieu du 1^'' au 7 mai ; les exposants qui désirent }• prendre part, doivent adresser sans délai leur demande à M. Claret, Palais S* Pierre, à Lyon. D'autre part, les 1<^'" et 2 mai, il y aura un concours spécial d'appareils de chauflage pour serres. Les constructeurs de tous pays qui voudront concourir, devront adresser leur demande avant le 1^"'' avril, à l'Hôtel de ville de Lyon. e'"^ Série. TOME F 6*"^ Livraison. 31 Mars 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal ioternational populaire de rHorlicuKure DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. LIN DEN Directeur : LUCIEN LINDEN KEDACTEUES PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissaiil le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILHJSXRAXIOIV HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. &ois/lisa.a.x:ei:ei Pages (jausei'ie iKjrticolf 85 Renseignements et culliiies 9] L'Arboriculture l'ruitiére en rapport avec l'agri- culture 93 Poire beurré Vanden Hove 94 Framboise " Strappeis Colossal 96 Le Jardin fleuriste 98 TEXTK ET PLANCHE COI.OlilEE PI. 6. Primevères nouvelles .... Pages 89 Fig. 15. Poire Beurré Vanden Hove . » 16. Framboise; « Strappers Colossal > » 17. Lathyrus odoratus Bronze King. » 18. Eschchoitzia maritima » 19. Ricinus zanzibariensis . . . . » 20. Cbamaepeuce Afra. . . . 95 97 99 100 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bi^uxelles. Gand. impr. Eng. Vanderliaeglien , i TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLI ET LE JOLlRNAl DES ORCHIDÉES > ^»^ < Les annonces paraissant à la fois dans L^IUustratioil Horticole et da Le Journal des Orchidées^ offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse èU présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaît? leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chac deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. LcT circulation universelle augmente considérablement de jour en joi*. !^. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture i assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvel de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemUe : Pour Tannée entier Pour 1 Insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ dans les2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 .) 180 « 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 .. 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 .. 150 Un huitième de page . .. 12 » 25 « 40 : 1) 70 .. 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 .. 20 .^ 35 » 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'ILLUSTRATION HORTICOLE et du JOURNAL DES ORCHIDËS 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnée à l'un de ces journaux. — 85 — CAUSERIE HORTICOLE LES GRANDES FLORALIES DE 1894 30 Mars 1894. Plusieurs expositions importantes seront organisées dans le courant de cette année, notamment à Anvers et à Lyon, à l'occasion d'Expositions Univer- selles, à Lille et à Gand; on annonce également une Exposition Internationale d'horticulture à Tourcoing, dans le courant du mois de mai. Il nous paraît opportun, dans un journal international populaire de l'Hor- ticulture comme U Illustration Horticole^ de passer en revue les programmes de ces diverses floralies pour en dégager le caractère et rechercher de la sorte quelles sont les tendances actuelles du mouvement horticole. Commençons par les exhibitions françaises. La première qui s'ouvrira sera l'Exposition de Lyon, dont les dates sont fixées comme suit : !"■ Concours, du 1®'' au 7 mai ; 2« » du 7 au 13 juin; 3« » du 12 au 18 juillet ; 4^ )) du 4 au 10 août; h^ » du 11 au 17 septembre; 6« » du 20 au 26 octobre. Il y aura donc six Concours temporaires, indépendamment de l'Exposition permanente qui aura lieu du 26 avril au 31 octobre. Les produits de l'horti- culture seront installés dans l'enceinte de l'Exposition Universelle, Interna- tionale et Coloniale, au Parc de la Tête d'Or. Suivant leur nature, ils seront placés en plein air, dans les serres ou dans les galeries dont l'étendue sera proportionnelle au besoin des exposants. On suivra donc à Lyon les errements déplorables des Expositions Universelles de Paris où, jusqu'à ce jour, les pro- duits de l'horticulture ont été dispersés un peu partout et considérés surtout comme un élément décoratif. Les horticulteurs français se sont émus de cette situation et tout fait prévoir qu'en 1900, l'horticulture sera traitée sur le même pied et avec les mêmes égards que les autres industries. Pourquoi n'agit-on pas ainsi déjà à Lyon? Toutes les personnes qui s'intéressent à l'horticulture, quel que soit le pays qu'elles habitent, sont invitées à prendre part à cette Exposition ; elles ne pour- — 80 — ront le faire gratuitement toutefois, comme cela est de tradition en Belgique, Les droits d'inscription, pour les Expositions permanentes, est de 25 fr. don- nant droit à une carte permanente, — de 10 fr. pour chaque Exposition temporaire, donnant droit à une carte d'entrée valable 15 jours; — de 25 fr. pour les Expositions temporaires à tout exposant déclarant participer à trois Expositions temporaires au moins, donnant droit à une carte permanente. Les emplacements sont gratuits en plein air; sous les tentes et les galeries, pendant la durée des Expositions, fr. 1-50 le mètre carré pour une Exposition; sous les tentes permanentes, 15 fr. le mètre carré, surface horizontale sur le sol, sur table ou sur gradins, etc. Quant aux serres exposées dans la partie horticole, celles appartenant aux horticulteurs-exposants, le constructeur ni aucun des participants à l'en- semble de l'affaire n'étant nommé ni prenant part aux concours, en d'autres termes, la serre étant considérée comme la propriété de l'exposant, gratuité complète. Un tarif spécial détaille les frais pour les serrureries, le chauffage, le vitrage, les claies à ombrer et l'horticulteur. Des conditions spéciales sont faites aux adhérents qui exposent par l'intermédiaire de la Société pomolo- gique. Faisons remarquer ici que l'Exposition d'horticulture de Lyon est organisée par un groupe intitulé •■ Comité de patronage et d'organisation du groupe X (sous-groupe de l'Horticulture). » Au nombre des dispositions réglementaires du Concours, il en est une qu'il convient de signaler : (( Art. 17. — Les personnes qui, pour une cause quelconque, ne pourraient présenter un ou plusieurs des lots pour lesquels elles auraient fait une demande, sont tenues d'en informer, par écrit le Président du Comité horticole, six jours avanile délai prescnt,Siûn que l'on puisse disposer de l'emplacement inoccupé.» (( Les exposants qui n'auraient pas rempli cette formalité (sauf le cas de force majeure dont le Comité restera juge) seront exclus de tout Concours pendant la durée de l'Exposition. » Nous approuvons la décision en ce qui concerne les membres du jury qui ne peuvent prendre part à aucune des séries de concours où ils sont appelés à donner leur appréciation. Une disposition assez curieuse est celle-ci : « Les plantes de semis seront accompagnées du nom que l'obtenteur désire leur donner. Ce nom sera enfermé dans une enveloppe que le jury ouvrira quand la plante, le fruit ou la fleur aura obtenu une récompense. » Le programme des Concours comprend quatre sections : L Culture ma- raîchère; — IL Arboriculture et pomologie; — IIL Floriculture ; — IV. Art et Industrie horticole. — Le nombre des Concours est de 868, dont 034 pour la floriculture. — 87 — On comi^rendra aisément qu'avec pareil nombre de concours il est possible d'embrasser toutes les cultures. Le programme est général, c'est-à-dire, qu'il n'y a pas de programme spécial pour chacune des Expositions temporaires; l'exposant choisit le moment le plus avantageux pour l'exhibition de ses produits ; il ne peut cependant prendre part, pendant toute la durée de l'Exposition, qu'une seule fois au même concours. Le programme ne mentionne pas la nature des récompenses qui seront attribuées aux divers Concours. L'Exposition internationale de Lille sera organisée par la Société régio- nale d'Horticulture du Nord de la France; c'est la septième Exposition de cette nature qui aura lieu sous les auspices de cette vaillante Société. Elle aura lieu du 3 au 10 juin dans le vaste et beau local du Palais Rameau qui sera trans- formé en un immense jardin avec pelouse, cascade, pièce d'eau, etc. Les Concours seront divisés en six catégories à l'exception de ceux indiqués comme mixtes. — 1'"^ Catégorie : Amateurs et jardiniers d'amateurs. — 2'"'* Catégorie : Horticulteurs-marchands, maraîchers, arboriculteurs, pépi- niéristes, etc. — 3'"® Catégorie : Marchands de fruits, primeurs, légumes, etc. — 4™^ Catégorie : Instituteurs, directeurs d'établissements subventionnés par l'État, les départements et les communes. — 5""® Catégorie : Architectes- paj^sagistes, peintres de fleurs, professeurs, etc. — 6™^ Catégorie : Construc- teurs de serres et appareils de chauffage, fabricants ou marchands d'appareils se rapportant à l'horticulture, etc. Une disposition assez typique, mais juste, est celle-ci : « Toute collection non étiquetée, ou celle qui porterait plus d'un tiers de noms erronés, seraient strictement écartées du Concours et ne recevraient pas de récompenses. » Inutile d'insister sur le bien fondé de cette mesure; il est inadmissible aujour- d'hui qu'à une exposition on prime des apports dont tous les produits ne seraient pas dénommés, fût-ce même des légumes. Les moyens mis à la dispo- sition de chacun pour cataloguer ses produits, sont trop nombreux et à la disposition de chacun. Le programme comporte seize sections : I. Plantes nouvelles. — II. Orchidées fleuries. — III. Plantes de serres. — IV. Palmiers, Cycadées de fougères. — V. Plantes de culture. — VI. Plantes fleuries.— VIL Plantes molles en fleurs. — VIII. Rosiers. — IX. Concours spéciaux. — X. Fleurs coupées. — XL P'ruits. — XII. Confections horticoles. — XIII. Arbres fruitiers cultivés en pots. — XIV. Légumes. — XV. Enseignement horticole et Beaux-Arts. — XVI. In- dustrie horticole. — Le nombre des Concours est de 129. Deux Prix d'honneur, superbes objets d'art, sont offerts par M. le Président de la République et par M. le Ministre de l'Agriculture, à l'amateur et à l'horticulteur ayant le plus contribué à l'ornementation de l'Exposition. Depuis que le programme de cette Exposition a paru nous avons appris que S. M. LÉOPOLD II, membre d'honneur de la Société régionale, a offert une Médaille d'or comme prix d'honneur. Ce don royal est certes de nature à l'esserrer davantage les liens d'amitié qui unissent les horticulteurs belges et français. Des primes seront accordées, en dehors des prix d'honneur, aux Horticul- teurs-Lauréats ayant le plus contribué à l'exposition, ainsi qu'aux jardiniers d'amateurs dans les mêmes conditions. Ces primes seront, pour chaque caté- gorie, une de cent francs en espèces, l'autre de cinquante. Nous applaudissons de tout cœur à ces mesures, surtout en ce qui concerne les jardiniers- d'ama- teur dont le plus souvent le nom n'est même pas cité ('). Une dernière disposition sur laquelle nous appelons fattention des organi- sateurs d'expositions est celle qui décerne deux prix de groupement, à attri- buer aux deux lots groupés de la façon la plus gracieuse et la plus artistique {^). Ces deux i^rix seront dési(/tiés par tous les visiteurs sociétaires qui recevront à cet effet, un bulletin plébiscitaire leur donnant droit de vote. Nous félicitons la Société lilloise de son heureuse initiative, nous espérons être mis à même de suivre de près le fonctionnement de ce nouveau rouage qui ajoutera, pour les membres de la Société, au plaisir de visiter l'Exposition, l'agrément de pouvoir concourir à la proclamation des deux meilleurs artistes exposants. Charles De Bosschere. [A continuer.) Exposition horticole internationale de Tourcoing. — Cette Exposi- tion, qui promet d'être très importante, sera ouverte du 19 au 22 mai prochain. Les envois doivent parvenir à l'Exposition pour le 17 mai. Les adhésions doivent être adressées à M. Julien Tack, secrétaire-général du Comité de l'Exposition, à l'Hôtel de Ville de Tourcoing. (1) En 1874, à la grande Exposition Internationale de Florence, M. Tavernier, jardinier chez M. LiNDEN et M. Devenster, chef de culture chez M. A. Dallière, reçurent chacun, sous le titre de Prix de Coopérateurs, une prime de 200 francs. Il est quelquefois bon, nous semhle-t-il, de rappeler certains faits oubliés aujourd'hui. > D. B. (2) En feuilletant dernièrement quelques publications horticoles, nous avons relevé dans la « Belgique horticole * de 1872 que S. M. l'Impératrice-Reine Augusta avait fait don au.K organisateurs de la Grande Exposition de Berlin, de 100 thlr. pour un groupe de plantes exposé artistiquement. Au nombre des beaux prix offerts par les Ministères, ainsi que par des Horticulteurs, des Amateurs et des Sociétés horticoles, figure entre autres un prix de .50 thli-. pour un groupe artistique de plantes de serre froide. D. B. ^ PRIMEVKRES \01VELLES La Primevère de Chine n'est pas pi-écisément une plante de pi» - il est peu de plantes de <•• " ..-ment des appartements, ;, .solidement établie de longues années et ne fait qn qu'elle s'améliore sous l'influence des cffo. Le type, en effet, a été bien mod^ " eurs se sont agrandies; puis les cv. . . . . . : anches et les doubles, est venue la variété bleue, *. ouillage si élégant, s'est aussi transformé. Après les \ i'i'uilles, on a vu paraître la variété à feuilles de Fougère, plus él* Les nouvelles formes figurées dans notre planche ci-contr- ' ncore un progrès important. Elles proviennent, comme les ( lont nous publiions le portrait le mois dernier, du grand établis- M. Robert Owen, de Gastle Hill, Maidenliaid (Angleterre», qui a pi dans ces derniers temps une riche série d'acquisitions très remarquab'- fait de plantes à (leurs, Chrysanthèmes, Dahlias, Primevères, Cinéraire^. M. Owen a donné au nouveau groupe de semis qu'il vient de prodih >n\ d'Impérial, bien justifié par sa beauté. Les fleurs sont plus grandes qu'il est indiqué sur notre planche, car celles qui ont servi de modèle à l'ai - ;t été coupées alors que les plantes étaient en fleurs depuis assez longtr . avaient déjà été fécondées en vue de nouveaux croisements. On voit 1 moins qu'elles possèdent des coloris aussi riches que variés, et promettent 'iormément. Lesplantesti.il v-wi [.. -.mim .>.- i.rui- ..wi.i u-u- «i.jhu'mi.- .. | 'è semées au mois d'août 1803; elles étaient donc encore d* il est permis d'espérer que les fleurs de l'année prochain» beauté supérieure, comme grandeur et comme coloris. Parmi ces variétés, il s'en trouve à feuilles entièrr ■ On sait que les semis de Primevère de Chine s"': iriables; soit en mai, juin ou même juillet, en plK: - -»ii iTines, dans une terre légère à mi-ombre; soit en .1 ' P*->ts ou — 90 ~ en terrines tenus en plein air ou sous châssis; soit enfin en serre, après le mois de juillet. Il y a un avantage indiscutable, sous nos climats, à faire les semis avant la fin de juillet; néanmoins, il est évident que l'on peut être amené à opérer les semis à une autre époque lorsque l'on désire produire des variétés nouvelles. D'après les renseignements qui nous sont fournis par M. R. Owen, les plantes issues des semis opérés au commencement de la saison ont produit des fleurs qui mesuraient de 3 7i à 5 centimètres de diamètre. La culture des Primevères de Chine ne présente aucune difficulté. Les jeunes plantes, après avoir été d'abord repiquées dans de petits godets, sont empotées lorsqu'elles sont suffisamment grandes. Toutefois les pots ne doivent jamais être grands ; la floraison sera bien plus abondante si les racines sont à l'étroit. Le compost qui convient le mieux est un mélange de terre de bruyère, de terreau de feuilles, et de moitié de terre franche assez sablonneuse; le fond du pot doit être bien drainé. Gomme les racines finissent par remplir le pot, et que les éléments nutritifs de la terre risquent d'être vite épuisés, il est bon d'arroser les plantes, deux ou trois fois au cours de la saison, avec de l'engrais bien dilué. Dès que l'automne approche de sa fin, et que les froids commencent à s'annoncer, il est prudent de rentrer les plantes à l'abri dans une serre, près du vitrage, car les Primevères demandent beaucoup de jour, ou, mieux encore, sous châssis. La Primevère de Chine fleurit pendant presque toute l'année. Toutefois, les dernières fleurs sont toujours plus petites et moins brillamment colorées que les premières. Une fois la floraison finie, on doit couper avec soin les hampes défleuries. On laisse ensuite les plantes reposer jusqu'en août-septembre; on rempote alors les pieds que l'on veut conserver, et on les remet progressivement en végétation au moyen d'arrosages de plus en plus fréquents. On obtient ainsi une nouvelle saison de floraison très abondante, et les fleurs, quoique infé- rieures à celles de la première année, sont encore très attrayantes. ' Mais la véritable manière d'avoir toujours de belles fleurs consiste à repro- duire tous les ans les Primevères de semis, ce qui n'exige que peu de soins. On peut aussi multiplier par éclats des vieux pieds ou par bouture les variétés qui ne se reproduisent pas bien par semis, les variétés doubles, ou celles qui ne donnent pas de graines. Max Garnier. 91 RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Les Strelitzia. — Parmi les plantes ornementales choisies qui ornent les rocailles de la galerie centrale récemment transformée, à L'Horticulture Internationale, les visiteurs ont en général beaucoup remarqué un beau spécimen de Strelitzia Reginae, placé au centre du groupe de l'entrée. Un des mérites et des grands attraits qu'offre, à mes yeux, le nouvel aména- gement des galeries du grand établissement du Parc Léopold, c'est qu'il permet de remettre sous les yeux et devant la mémoire du public amateur nombre de belles plantes injustement négligées, oubliées, parfois après avoir joui d'une grande faveur. Les Strelitzia sont au nombre de ces plantes décoratives, qui devraient avoir leur place marquée dans toutes les grandes collections. Par la beauté de leur feuillage, par la forme curieuse, le gracieux coloris et l'abondance de leur floraison, ces superbes Musacées méritent l'attention de tous les amateurs qui possèdent un jardin d'hiver assez spacieux, ou à plus forte raison de ceux qui, étant installés dans les pays chauds, peuvent jouir en plein air, et presque sans soins, de sa végétation et de sa floraison luxuriantes. Les Strelitzia connus dans les cultures sous différents noms sont en général de simples variétés du S. reginae; voici comment on peut les classer : S. reginae. Hauteur des feuilles, 1^20. Limbe terminé en pointe et cucullé à son sommet; les feuilles ont un aspect pruineux, principalement en dessous. La hampe s'élève jusqu'au sommet des feuilles à peu près. La base de la spathe est d'un rose vif; les hampes sont très nombreuses et se succèdent pendant fort longtemps. S. macroplujUa. Feuilles un peu plus hautes que dans le précédent, et légè- rement glauques. Limbe arrondi en forme de cuiller à son extrémité. S. /ïava. Feuilles moins hautes que dans le type (85 cm. environ). Limbe ter- miné en pointe à son sommet. Inflorescence dépassant le plus souvent les feuilles. »S'. oData. Feuilles à peu près comme dans le précédent, limbe ovale arrondi en cuiller à son extrémité. Inflorescence dépassant les feuilles. S. angustifolia. Hauteur des feuilles, 0'"90 à 1 mètre. Limbe très étroit (4 à 5 cm.). Les feuilles sont pulvérulentes en dessous. Hampe atteignant la hauteur des feuilles. »S. spntulata. Hauteur des feuilles, i"'25. Limbe en forme; de spatule très étroite, de 8 centimètres de longueur sur 2 de largeur. Hampes plus courtes que les feuilles. Tous les organes sont glaucescents. Spathes moins rouges que dans les formes précédentes. — 92 — S. jtmcea. Hauteur des feuilles, 1"'55; pétiole terminé en pointe, caréné à sa partie supérieure. Limbe avorté. On voit que toutes ces formes, à part les deux dernières, varient très peu entre elles. Le S. spatuJata et le S. juncea se rapprochent d'ailleurs parfois l'un de l'autre, l'un ayant la partie spatulée repliée sur elle-même, l'autre ayant la partie carénée plus ouverte, de telle sorte qu'on peut considérer ces deux formes comme un peu anormales, et provenant d'une sorte d'avortement. D'autre part, les fleurs sont toujours les mêmes; les sépales d'un rouge orangé éclatant, les pétales bleu indigo ou bleu ciel plus ou moins foncé. Le S. Reginae fut introduit du Cap de Bonne Espérance, en 1773, et dédié à la reine Charlotte, épouse de George III d'Angleterre. Pour sa culture, elle est simple et tient dans les quelques principes suivants : peu de chaleur, mais beaucoup de lumière et de soleil ; beaucoup d'eau aux racines et sur les feuilles pendant toute l'année; comme compost, de bonne terre de bruyère avec un fort drainage, L"orangerie. — La température dans l'orangerie doit être actuellement de 15 '/j à 17° C. On fera bien de seringuer de temps en temps, sinon tous les jours, dans la matinée, et de donner ensuite un peu d'air en ouvrant par le haut. Avoir soin de ne pas arroser avec de l'eau froide; l'eau doit être à la température de la serre. Verser de temps en temps un peu d'engrais aux racines, afin de rendre au sol plus de qualités nutritives. Laver les feuilles à l'eau pure ou à l'eau de savon toutes les fois qu'on les verra attaquées par des champignons noirs. La culture de l'oranger est très facile, mais elle exige beaucoup de propreté. * * Exposition de Jacinthes en fleurs. — MM. E. H. Krelage et fils, d'Overveen près Haarlem, nous font connaître qu'ils se proposent d'ouvrir dans leur établissement bien connu, au mois d'avril 1894, une grande expo- sition de Jacinthes en fleurs. Deux " couches de parade, « contenant chacune 600 oignons choisis parmi les variétés les plus rares et les plus belles, ont été plantées à l'automne dernier. Les couches de parade, dit M. J. H. Krelage, étaient la gloire des cultivateurs de Haarlem au dix-huitième siècle. Elles sont devenues très rares dans ces dernières années, et celles de la maison Krelage sont à peu près uniques actuellement. Elles ont été fort admirées en 1880, 1884, 1889 et 1892. Il paraît que la saison de 1893 a été très bonne et que la florai.son des Jacinthes en pleine terre s'annonce cette année admirablement. Les plantes, au moment de la floraison, sont protégées contre les intempéries par une tente spacieuse. Max Garnier. 93 — L'ARBORICULTURE FRUITIERE EN RAPPORT AVEC L'AGRICULTURE Promenons-nous à travers toute la Belgique et même allons jusqu'en France, en Allemagne, ou en Hollande; jetons-y un coup d'œil sur les difiërents domaines agricoles. Quelles sont les fermes qui s'afferment le plus avantageusement et sans difficulté ? Quelles sont celles où le fermier fait un bénéfice plus certain tout en payant régulièrement son fermage et en améliorant de plus en plus la prospérité ? Ce sont évidemment les exploitations où l'on trouve beaucoup de prairies, des pâturages, des fourrages et des vergers. Dans toutes les localités où l'on a converti la majeure partie des champs en prairies- vergers, on constate une aisance, un bien-être, une augmentation sensible de valeur foncière et de valeur locative des fermes. Dans ces localités, malgré la crise dont se plaignent tant de cultivateurs, l'agriculture n'a pas cessé d'être florissante. Ne constatons-nous pas de plus en plus que la culture à base de céréales exige une main-d'œuvre coûteuse et pénible, un personnel nombreux et exercé, des instruments de labour perfectionnés, des bêtes de travail, des harnais, des semences annuelles, etc., etc. Et toutes ces peines, toutes ces dépenses n'aboutissent-elles pas le plus souvent à un résultat presque nul ? Aussi, le fermier qui s'attache obstinément à la culture à base de céréales devra forcément subir l'effet désastreux de son entêtement ; il se ruinera tout en travaillant ! Faut-il s'étonner, dès lors, de ce que beaucoup de propriétaires sont mal pajés et qu'il ne manque même pas de fermes délaissées ? Nous sommes fatalement obligés, sinon d'abandonner complètement la cul- ture des céréales, du moins de la restreindre dans des proportions considé- rables et de ne plus guère lui demander que du grain pour la ferme et la paille nécessaire à la litière des animaux. Car, d'une part, ce sont les perturbations atmosphériques, les grêles, les pluies, les orages incessants qui nuisent plus particulièrement aux cultures ordinaires; d'autre part ce sont les puissantes compagnies agricoles d'outre-mer qui viennent ici et sur nos propres marchés nous faire la concurrence ruineuse pour nous, cultivateurs. Si les cultivateurs étaient seuls, il serait facile de les obtenir en faisant payer un droit d'entrée pkis ou moins élevé aux blés étrangers; mais, à côté d'eux, se trouve la nombreuse classe dés consommateurs, non producteurs de blé, et ces derniers ne manqueraient pas de protester contre l'augmentation — 04 — du prix d'un aliment de première nécessité : le pain ! Toutefois, ce que nous avançons là est simplement un avis, sans prétendre qu'il soit irréfutable; d'ailleurs les législateurs et les économistes eux-mêmes ont des vues très divergentes en ce qui concerne les effets du libre-échange et du protection- nisme. Ce qui est certain, c'est que l'Ètat-Providence est pour nos cultivateurs un appui sur lequel il serait peu prudent de se reposer; je dirai plutôt comme Louis Passy : Comptez surtout sur vous-mêmes! Faites comme ces agricul- teurs intelligents qui vous montrent qu'ils ont bien fait de changer de route, c'est-à-dire de système de culture. Ils ont converti leurs champs, ou du moins la plus grande partie, à bas rapport, en prairies-vergers riches, nourrissant un nombreux bétail. Ils ont ouvert les yeux en comprenant que la pénurie des fourrages entraîne malheureusement la diminution du bétail, du fumier et, comme conséquence, celle des céréales. Ces herbes de prairies et des pâturages ne procurent-elles pas, par leur conversion en fumier, en passant par le corps du bétail, le plus puissant moyen d'amélioration pour toutes les terres de la ferme? Ce bétail et les chevaux, bien nourris, au pré ou à l'étable, avec du foin et du regain, ne procurent-ils pas, par surcroît, de la viande, du lait, du beurre, du travail? Qui ne connaît ou n'a entendu parler de ces immenses prairies-vergers qui s'étendent aux environs de St-Trond, Looz, Tongres, Namur, et même dans le Brabant? Il y a là des exemples frappants, parlant aux j^eux, des villages entiers perdus sous les dômes de magnifiques arbres fruitiers, où les Alle- mands, les Anglais, les Russes et les Français viennent annuellement sur place acheter ces fruits, même sur l'arbre, pour des sommes considérables. Quand on réfléchit bien que tous ces avantages s'obtiennent avec moins de peines, moins de dépenses, moins de main-d'œuvre, n'est-on pas en droit de demander : comment trouver un système de culture qui concilie mieux les intérêts du fermier et du propriétaire, que celui de la création des prairies- vergers? Gustave Michiels. Montaigu, mars 1894. POIRE BEURRÉ VANDEN HOVE , (nouveauté) Il vient à propos de faire connaître dans ce journal une des meilleures poires d'automne dont le pied type existe dans le jardin de M. Frantz Vanden HovE, le sympathique artiste peintre, notre collaborateur zélé pour ce qui concerne la série des Fruits de choix. M. Frantz Vanden Hove, pour ne rien exagérer, n'a peint, comme type — 95 — de fruit, qu'une poire de moyenne grosseur; des exemplaires bien plus gros ne manquaient cependant pas sur le même arbre. Nous connaissons de visu le pied-mère et avons goûté de ses fruits de plusieurs récoltes successives. Nous avons reconnu par là le grand mérite du Beurré Vanden Hove — tant sous le rapport de sa belle végétation que Fig. 15. — Poire Beurré Vanden Hove. de l'excellence de ses fruits — au point que nous avons tenu à multiplier cette variété en grand dans les pépinières de Montaigu. Voici, en somme, les qualités de cette variété qui constitue une heureuse trouvaille, comme fruit d'automne, tant pour nos vergers que pour nos jardins : Arbre d'une vigueur exceptionnelle, d'une fertilité peu commune, port — 96 — pjTamidal naturel des plus réguliers, branches fruitières très symétriques; fruit gros ou moyen, solidement attaché; chair fine, blanche, fondante, extra juteuse, sucrée, vineuse, de toute première quahté. Maturité : octobre-novembre. N. B. — En vue de la propagation utile de cette précieuse variété, nous offrons aux abonnés du journal de leur procurer des greffons sans aucun but de spéculation sur cette variété. Edouard Michiels. FRAMBOISE « STRAPPERS COLOSSAL » LE PREMIER FRAMBOISIER SANS DRAGEONS « Je considère le Strappers Colossal comme le meilleur de tous les framboisiers, et celui de l'avenir, » m'écrivait le rédacteur de l'un des journaux d'arboriculture fruitière les plus célèbres, le Fruchtgarten de Vienne, et il avait raison. Il y a déjà dix ans que j'ai introduit cette espèce d'Amérique; j'en ai expédié plusieurs centaines des plantes directement comme échantillons pour la multiplication, et je n'ai eu qu'à me louer de ces plantes, car il ne peut guère exister de framboise meilleure et produisant plus que le Strappers Colossal. La plante, comme il est dit plus haut, ne produit absolument aucun drageon; elle s'accroît chaque année directement des racines. Par suite, elle n'épuise pas le sol avec l'effrayante rapidité des anciennes variétés. Il en ré- sulte naturellement que la plante peut mieux se nourrir, et que sa production s'élève souvent au double de ce que donnent toutes les autres variétés. La gravure ci-contre représente le fruit en grandeur naturelle, d'après des échantillons récoltés ici; le bois est brun; la plante a une croissance extrême- ment robuste, et forme souvent des tiges de 3 à 4 mètres de hauteur, qui, malgré leur poids énorme, se tiennent parfaitement droites sans support. On coupe tout le vieux bois en automne, comme pour les autres framboisiers, et on rabat les tiges de l'année à environ r"20 ou l^SO. Au printemps, les jeunes pousses commencent à se développer dans toutes les directions, et à produire des masses de fruits, de sorte que tout l'arbuste paraît en être cou- vert. Ces fruits sont d'un rouge grisâtre, d'une grosseur exceptionnelle, très parfumés, et d'après plusieurs jardiniers connus, qui les utilisaient au pressoir, ils ont presque deux fois plus de jus que toutes les autres variétés. Le jus est d'un rouge très foncé; non seulement il fournit une liqueur de — 97 — framboise délicieuse et une limonade excellente, mais les pharmaciens pourront l'employer avec avantage pour l'ajouter aux médicaments comme un colorant inoffensif, ou afin de leur donner un goût plus agréable. Aussi le fruit et le jus sont-ils très recherchés par les confiseurs. Le mode de multiplication de la Strappers Colossal, tel qu'il est appliqué par ■i f i h À if 1 ( ^^^H|^H^^^I|BSb ^^M ^M0^:\ Ip^'^M» \P^ " ^■'îr^^'f^K Fig. 16. — Framboise « Strappers Colossal. » les praticiens américains, est tellement simple, que l'on renonce avec empres- sement à l'ancien procédé, quand on considère les avantages qui résultent de l'absence de drageons. Dans le courant de l'été, lorsque les plantes ont achevé leur pousse de l'année, destinée à fructifier l'année suivante, on recourbe le _ 98 — sommet des tiges vers la terre, on l'enfonce dans un trou lait au plantoii', et on tasse solidement. Au bout de quelques semaines, la pointe qui se trouve dans la terre devient d'un blanc de neige, s'épaissit jusqu'au triple de sa gi'osseur originelle, et commence à se garnir de racines, lesquelles forment bientôt un abondant chevelu, surtout lorsque le sol est léger. Lorsqu'arrive le printemps, une nou- velle pousse vigoureuse sort de la partie épaissie du sommet de la tige enfoncé en terre, et muni de racines ; la nouvelle plante a dès lors son existence propre, et la partie de l'ancienne plante-mère qui avait été mise enterre, et qui était restée lors de la séparation à l'automne, ne tarde pas à mourir. Toute cette opération est extrêmement simple et facile, car avec chaque tige on peut faire une nouvelle plante, et on obtient ainsi en peu de temps un stock considérable. Lors de la dernière Exposition internationale d'iiorticulture de Leipzig, du 25 août au 5 septembre, la nouvelle variété, encore couverte de fruits, a excité l'intérêt général, et elle a été signalée dans plusieurs journaux comme la nouveauté la plus importante et la plus sensationnelle en fait de fruits bacciformes. Il est certain qu'une nouveauté comme celle-ci mérite amplement les éloges qui en ont été faits, et que ce que nous en avons dit au commence- ment de cet article est pleinement justifié. W. Reiem, à Gotha. LE JARDIN FLEURISTE NOUVEAUTÉS POUR 1894 Voici quelques nouveautés très intéressantes dont la maison Ha.a.ge et ScHMiDT, d'Erfurt, annonce la mise au commerce pour cette année : Lathyrus odoratus « Bronze King » (Pois de senteur Roi bronzé). — Cette nouvelle variété est d'un coloris très clair et très gai qui la fera appré- cier des amateurs. L'étendard est d'un bronze cuivré vif, et le reste de la fleur est blanc pur. Le pois de senteur odorant est une des plantes les plus accommodantes et les plus faciles à cultiver dans les jardins; il croît dans tous les terrains et à toutes les expositions. Il rend particulièrement de grands services pour orner les treillages, berceaux, murailles et balcons. Les graines peuvent être semées sur place en mars-avril, pour avoir des fleurs enjuillet-août, ou en automne, de septembre en fin octobre, pour avoir — 99 Fig. 17. • — Lafhiinis oiioratux Bron-e Kiiii). des fleurs en juin-juillet. Les plantes, d'ailleurs, se ressèment souvent d'elles- mêmes. Semées en automne, elles atteignent une vigueur plus grande à la saison suivante, et fleurissent plus abondamment. On peut aussi les semer à la volée, et les repiquer soit vers la fin de l'automne, soit tout au début du printemps. Eschcholtzia maritima. — Nou- velle espèce voisine de V E. rnJifor- nica, dont elle se distingue par la cou- leur blanc grisâtre de son feuillage et par le coloris plus clair de ses fleurs. Celles-ci ont les pétales jaune clair, avec une large macule orangée à la base. Les Eschcholtzia .sont de charmantes plantes annuelles , ou parfois bisan- nuelles, à fleurs assez grandes, d'une forme et d'un coloris très gracieux. Ils sont hautement appréciés en Amérique, où l'Eschcholtzia a été, croyons-nous, choisi comme fleur nationale par l'un des États-Unis. Ce sont des plantes très rustiques, qui réussissent dans tous les terrains sablonneux, notamment au bord de la mer et sur les falaises, ce qui a valu sans doute à la nouvelle e.spèce le nom (pii lui est assigné. Elles fleurissent aux mois de juin, juillet, août et jusqu'en octobre. Elles conviennent admirable- ment pour faire des corbeilles, mas- sifs, plates-bandes, etc. En outre, elles ont le grand avantage de se conserver longtenq^s une fois coupées, et les tiges plongées dans l'eau continuent à épa- nouir leurs boutons. Ricinus Zanzibar iensis. — Cette espèce, originaire de Zanzibar,, est, l)arait-il. d'une vigueur remarquable et atteint un grand développement sous le climat européen. Ses feuilles mesureraient de 70 à 80 centimètres de dia- mètre. Le tj-pe, figuré ci-dessous, a les feuilles d'un vert clair à nervures blan- châtres. D'autres variétés les ont plus ou moins foncées. Les ricins africains sont des plantes extrêmement décoratives, dont le Fis;. 18. — Eschcholtzia niarUima. 100 (euillage inajesluoux et d'une lonne très élégante n'est guère égalé pour l'ornement des pelouses. Ils sont annuels dans nos climats, et meurent à la première gelée ; dans le midi de la France et les régions plus rapprochées de l'Equateur ils sont vivaces, et atteignent alors des proportions énormes. Leurs fleurs sont peu re- marquables, mais les grappes de graines sont assez ornementales. Les ricins doivent être espacés au moins de r"50 à 2 mètres, en raison du développement remarquable de leurs feuilles. Leurs graines, qui ressemblent à des insectes coléoptères, ont un as- pect brillant et un coloris i)anaché parfois très gracieux. Chamaepeuce Afra. — Cette espèce nouvelle est, parait-il, origi- naire d'Arménie, contrairement à ce que pourrait faire supposer le nom sous lequel elle est présentée. Elle a les feuilles épineuses, d'un vert foncé, et veinées de blanc d'ivoire d'une façon régulière. Ses tiges florales s'élèvent à une hauteur de 80 centimètres environ, et sont bien garnies de feuilles jusqu'à leur sommet. Les fleurs sont d'un pourpre clair. Cette plante promet donc de rendre d'ex- cellents services comme plante orne- mentale, ainsi que la gravure ci- contre permet d'en juger, soit en par- terres, soit dans les rocailles. Les Chamaepeuce sont bisannuels ; toutefois ils ne sont pas tout à fait rustiques sous nos climats, et doivent être hivernes sous châssis ou dans une orangerie. Même pendant la bonne saison ils demandent une exposition chaude. Le sol de plantation doit être bien sain. M. G. h'icinu^i zanztharlen!ii:<. Fig. 20. — Chamaepeuce Afra. 6*"® Série. TOME P 7mc Livraison. 15 Avril 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de rHorticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEUKS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOIV HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. &ois/li^a.tti:e Pagos. Chronique tiorticol'e 101 Pl.'intPS nouvollos ou rccommandables . . . 106 Pflilcs notes de culture 113 Expositions annoncées 116 Pages. TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE. Maranta (Calalliea) fascinator L. Lind. et Em. Rod 103 Fig. 21. M. Jean Linden. 109 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. £ug. Yanderbaeglicn. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLI ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES > ^»^- < Les annonces paraissant à la fois dans L^IUustration Horticole et a Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse i présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire conn i leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant ch ; deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. J circulation universelle augmente considérablement de jour en jn ]^, B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticultur assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nou\ 1 de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux ensemMe Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 Une demi-page .... . ). 30 » 60 .. 100 .. 180 Un tiers de page . . . . » 25 .. 45 » 80 » 125 Un quart de page. . . . » 20 » 40 » 70 » 110 Un sixième de page . . . •> 15 » 30 .. 50 .. 90 Un huitième de page . . .. 12 » 25 « 40 » 70 Un seizième de page . . .. 6 ). 12 20 » 35 Pour l'année ei Sr Pour 1 iiiscTtiiiii Poiii ;j insortions Pour 0 insertions Pour IJ insertions ou 24 jneertt ) dans les "2 journ. dans les 2 journ dans los 2 joiirn. dans les 2 joura. dans les 2 jo l. fr. 50C - 30C .. 221 » 18C » 15C .. 121 « 7t On est prié de faire parvenir les annonces au bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des OrchidiBs 100^ rue Bclliard , à Bruxelles, avant le H et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abont à l'un de ces journaux. — 101 CHRONIQUE HORTICOLE 15 Avril 1894. Jardins royaux de Kew. — On sait que les Anglais tiennent énormé- ment aux Jardins de Kew et que ceux-ci sont, pour les Londoniens surtout, le but de leur promenade préférée. Pendant l'année dernière, le nombre des visi- teurs s'est élevé à 1,733,386. Au mois d'août on a compté 329,410 entrées. * Plantations publiques. — Protéger les arbres le long des voies publiques a toujours été un problème difficile. On se borne souvent à les entourer de longues branches d'épines, mais les instruments tranchants viennent vite à bout de ce moyen ; l'emploi des enveloppes de fer dites corsets est bien plus efficace, mais elles sont fort coûteuses. A Washington, États-Unis d'Amérique, on a eu recours aux treillis en fil de fer et l'on a obtenu un excellent résultat. Dans certaines rues, les arbres ont été plantés au double de la quantité voulue; quand ils sont suffisamment développés, les intermédiaires sont supprimés ; entretemps, les arbres destinés à être maintenus plus tard sont seuls protégés au moyen de treillis. Or, sur un mille de longueur, soit IGOO mètres, c'est à peine si un seul arbre protégé a reçu une blessure, tandis que tous les autres sont affreusement endommagés et ont même l'écorce enlevée jusqu'à la hauteur à laquelle la bouche des chevaux peut atteindre. * Cliveias odorants. — Nous ne prétendons pas affirmer que les fleurs de Cliveia dégagent un parfum exquis. Nous avons constaté simplement que ces fleurs ne sont pas dépourvues d'une odeur agréable et nous nous rangeons à l'avis de ceux qui prétendent que les Cliveia sont odorants comme certains lis. L'odeur est appréciable lorsque les fleurs sont exposées en plein soleil à une température d'une vingtaine de degrés centigrades et dans les premiers Jours [de leur épanouissement. Camoënsia maxima, — Cette superbe Légumineuse a fleuri au Jardin botanique de Geylan. C'est une espèce grimpante, qui fut découverte à Angola par le D"" Welwitsch. M. Trimen, directeur du Jardin botanique de Ceylan, — 102 — reçut en 1883 deux exemplaires de cette plante, l'un des Jardins royaux de Kew, l'autre de l'établissement Bull, de Londres. Les fleurs, dit la lievue Horticole, en splendides grappes pendantes, sont très grandes, d'un blanc laiteux et teintées de jaune d'or sur les bords des pétales. * » • Le plus grand verger de pruniers en Californie est situé dans la vallée de Salinas, près de Templeton, comté de San Luiz Obispo. Sa surface est de 120 hectares avec 270 pruniers à l'hectare ; il compte donc 32,400 pruniers. Les arbres se trouvent à G mètres en tous sens. C'est la Prune d'Agen ou Bohe de Sergent qui fait l'objet des plantations les plus considérables dans l'Orégon et la Californie. Le climat de Californie se prête admirablement à la fructifica- tion du prunier. Encre pour écrire sur le zinc. — Les étiquettes les plus durables et par suite les moins coûteuses, à recommander pour l'usage dans les serres comme en plein jardin, sont celles en zinc. La meilleure encre qu'on puisse employer pour écrire sur ces étiquettes est à la portée de tout le monde, et chacun peut la composer aisément. On fera dissoudre 25 grammes de sulfate de cuivre et 25 grammes de sel ammoniaque dans un quart de litre de vinaigre; cette com- position revient à environ 30 centimes. Cette quantité suflit pour longtemps, et si le mélange se dessèche trop, on y ajoute un peu de vinaigre et d'eau. On croit que pour écrire sur le zinc il faut une plume d'oie, c'est une erreur. La meilleure plume en ce cas est un crayon de roseau ou de bambou ; à défaut de celui-ci, une petite cheville de bois dur fera le même oflice. Prix A. P. de GandoUe. — La Société d'histoire naturelle de Genève vient d'ouvrir un concours pour la meilleure monographie d'un genre ou d'une famille de plantes. Les manuscrits doivent être adressés, franco, avant le 15 janvier 1895, à M. le Président de la Société d'histoire naturelle, à l'Athénée, Genève (Suisse). Le prix est de 500 francs. Le mémoire couronné pourra être publié dans les annales de la Société. Monument végétal au Japon. — Un correspondant du Gardeners' Chronicle envoie à ce journal une photographie d'un pin gigantesque, proba- blement un Phius denaifora, croissant à Carasaki, sur la rive occidentale du lac Biwa. Cet arbre fut décrit dt'jà par Murray dans son Handhook for Japan. La hauteur de l'arbre est de 27 mètres, la circonférence du tronc est de 11 mètres. La longueur des branches, de l'est à l'ouest, est de 72 mètres, et du nord au sud, de 85 mètres. Les branches sont au nombre de 380, la plupart — 103 — descendent jusqu'au sol en forme d'éventail et si bas qu'il faut se baisser pour passer dessous. Tout un échafaudage de bois et de pierres sert à les étanconner, les creux du tronc sont soigneusement remplis avec du plâtre et le sommet de l'arbre est recouvert d'une petite toiture destinée à le garantir contre les pluies! On dit que cet arbre vénérable a plus de deux mille ans; il est célèbre dans tout l'empire japonais. Seulement ce mode d'étançonnage et cette toiture nous semblent peu faits pour contribuer à la beauté du paysage. La photo- graphie le dénote assez. Remède contre la toile. — Le sulfate de cuivre sera décidément un remède contre toutes les maladies cryptogamiques des végétaux. M. Rozain-Bgu- CHARLAT indique dans le journal Lijon-Horticole le procédé qui lui a donné des résultats complets contre la toile, rebelle à un grand nombre d'autres moyens. Il suffît de bassiner avec la solution suivante les plantes atteintes du cryptogame si redouté au printemps dans les serres à multiplication ; 250 grammes de sulfote de cuivre et 250 grammes d'ammoniaque liquide pour un hectolitre d'eau. On recommande de plonger les pots ou terrines dans la solution indiquée, avant de les employer pour les boutures ou les semis. Il est bon aussi, dit-on, de mouiller avec le même liquide le compost préparé pour le semis ou le bouturage. Encore l'explosion Vilmorin. — Nous apprenons qu'à la suite de la catastrophe des magasins de Reuilly, MM. Vilmorin-Andrieux et G'^ ont fait parvenir à la Caisse des Victimes du devoir dix mille francs au nom de la Maison et dix mille francs au nom de MM. Henri et Maurice de Vilmorin. Tabac et tabac. — En France, « nul n'est autorisé à cultiver le tabac. » Telle est la lui, et le tabac est la propriété de la Régie. On sait que le tabac appartient au genre Nicotiana, de même que trente-cinq autres espèces bien déterminées dont quelques-unes sont d'une réelle valeur comme plantes d'or- nement. Telle est, par exemple, le Nicotiana colossea, la magnifique espèce des Andes du Pérou, d'introduction assez récente. Un hoi'ticulteur de Mont- luçon a appris, à ses dépens, qu'on ne peut se moquer impunément des repré- sentants de la Régie. Il avait convié les amateurs de plantes de Montluçon à venir admirer chez lui ([ueiques superbes exemplaires de la plante géante. Les amateurs vinrent en foule et avec eux le contrôleur de la Régie accompagné du conunissaire de police. Le Nicotiana colossea fut considéré par ces agents comme l'égal du Nicotiana tahacum, et procès-verbal fut dressé en due forme. L'horticulteur eut beau prolester, on exigea de lui le payement d'une amende de cinquante six francs, parce que, disait-on, « nul n'est autorisé à cultiver le — 104 — tabac. » Le Congrès d'horticulture s'en mêla et fit comprendre que le Nicotiana colossea n'est pas le tabac, bien que le tabac soit un Nicotiana. L'horticulteur a dû se résoudre à payer bon gré mal gré une amende de fr. 9,50. Vanille à la Réunion. — La vanille du Mexique jouit toujours d'une très grande estime en Europe; celle qui est produite en Colombie et dans le Vene- zuela vient sur la même ligne que la vanille des Seychelles. La contrée qui en exporte relativement la plus grande quantité est la Réunion. En 1892 il en a été envoyé en Europe 96,000 kilog. évalués à plus de deux millions huit cent mille francs. Lichen du Japon. — On connaît l'usage du lichen d'Islande, dont la décoc- tion sert à préparer un mucilage sirupeux recommandé contre les rhumes. Le Botanisches Centralblatt décrit un lichen appelé Iwatake par les Japonais et dont les qualités rappellent celles du lichen d'Islande. Il s'agit du Gi/ro- phora esciilenta, qui abonde dans certaines parties du Japon, surtout dans les montagnes sur les roches granitiques. Il renferme de l'amidon et de la gélatine qui le font rechercher et consommer en grandes quantités par les Japonais. * * Le mois de mars 1894. — Un ciel d'une sérénité remarquable a signalé presque tous les jours du mois de mars 1894, semblable sous ce rapport, au mois de mars 1893. Le dicton qui veut que vert Noël soit suivi de blanches Pâques a reçu un démenti formel. Le 25 et le 26 mars ont joui d'une température presque estivale; le thermomètre a marqué à Gand 18° par le ciel le plus pur. Fleurs bleues en hiver. — Si les fleurs blanches produisent le meilleur effet à la lumière artificielle, les fleurs bleues ont certainement une valeur plus grande à la lumière du jour, et pendant la saison d'hiver, on ne saurait avoir trop de fleurs de ce coloris. A ce point de vue, VEranthemuni nerrosnm R. Br., qui fut introduit des Indes Orientales il y a un siècle, devrait occuper dans nos serres une meilleure place. Cette jolie Acanthacée a des fleurs presque semblables aux Phlox, mais elles sont d'un beau bleu et dis- posées en épis axillaires imbriqués opposés. Elles se conservent assez longtemps étant coupées, et les boutons continuent même à s'épanouir. L'Eranthemum se trouve le mieux dans une serre assez humide; il se multiplie facilement de boutures. Pendant la période de végétation, il demande de copieux arrosements. Ém. Rodigas. — 105 — PI. VII MARAiMA (CALATHEA) FASCLXATOR l. im, & tm. rod. MARANTA ENCHANTEUR I I Knchanteur est, en efliet, pour . il les plantes à beau feuillage le nouveau Maranta dont L'Illustration Horticole donne aujourd'hui le rtrait. C'est une plante à tige très courte, ramifiée dès la base et formant jinsi une touffe charmante. Les feuilles sont distiques, le liml)e est porté par un renflement pubescent fort court, il est étalé, réfléchi sur les bords, tronqué k la base, très peu acuminé au sommet, à nervures secondaires arquées,, d'un beau rouge; la nervure médiane est blanche, la face supérieure est luisante, -réede vert foncé vers le milieu, de vert pâle sur la marge et d'une teinte l'n'tée vers le centre. La face infériei"'*» *"ïf ''""•' ^•^•^■i ■ ' '"' - '"- ■ '"" "^'i- iHoins foncé suivant l'âge des feuilles. i plante a été découverte au Brésil, dans la province de Bahia, par î^'l. Claes, un des botanistes voj^ageurs de L'Horticulture Internatio K, à Bruxelles. Il en a importé une dizaine de variétés fort distinctes par la •ration du feuillage. La nouvelle venue rentre dans le groupe des Marnutu • athea) Massangeana et Kerchoveana (') qui se rapproche du Maranta 'i)r; de plus, l'inflorescence que nous avons sous les yeux, nous permet de •onsidérer comme des formes du Maranta leuconeura également d'origine .- ilienne, décrit et figuré en 1875 par ÉnouARi) Morrex dans la Hr'>/lii:i>' Nicole, tome XXV, p. 172 (^). .■' Maranta leuconeura type est une gracieuse plante naine à feuilles moirées, ' nervures secondaires, d'un blanc argenté. L'inflorescence est ;> " tiampe ascendante, d'une dizaine de centimètres de long. Le> les, blanches et relevées de quelques petites ponctuations poui-jn • Maranta Massangeana, décrit aussi par Edouard .Morh horticole de 1875, se distingue du Maranta leucoiieura j^tAt . LlUmtration ll'.uticoh, XXV1»« volume, 1879, p. 106. signalé par le môme autour dans la Beli/ique horiicvlf à< — 106 — ration de son feuillage, marqué par une bande grisâtre longeant la nervure médiane et par les larges macules rouge brun passant au vert foncé presque noirâtre à mesure que les feuilles avancent en âge. Gomme dans la plante qui nous occupe, les feuilles offrent le caractère le plus varié dans leur jeune âge. La culture de ces Maranta ne présente aucune difficulté : comme Va dit en peu de mots notre confrère M. Éd. André, dans l'article prérappelé : « Cul- ture en terre légère, sablonneuse et terreau de feuilles, ombre, lumière, humidité et chaleur, » telle est la culture qui convient à ces jolies miniatures. Ém. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MANDABLES Dipladenia boliviensis. — Les Dipladenia sont des arbrisseaux grimpants, quelquefois des espèces ligneuses â la base seulement, à feuilles opposées, entières, garnies à la base de glandes, d'où leur nom générique. Les fleurs, disposées en grappes terminales ou axillaires, sont généralement de nuance pourprée. Aux espèces connues dans les cultures est venu s'ajouter dans ces derniers temps le Dipladenia boliviensis, très belle plante de serre chaude, à fleurs blanches ayant la gorge de la corolle d'un beau jaune. Dipladenia eximia. — Superbe espèce, originaire de l'Amérique tropicale. Rappelle le D. acuminata, seulement les fleurs sont d'un beau ruse et mesurent jusque 0'"08 de diamètre. Fourcroya albispina. — Cette Amaryllidée, originaire de l'Amérique centrale, a fleuri l'été dernier au Jai'din botanique de Palerme. Les feuilles sont disposées en une rosette dense; elles sont au nombre d'ime vingtaine, ensi- formes, presque coriaces, d'un vert pâle, garnies sur les bords de petites épines blanchâtres. La hampe florale, qui atteint plus d'un mètre de hauteur, est paniculée et porte des fleurs pendantes, d'un blanc verdâtre. Gladiolus platyphyllus. — Cette nouvelle espèce a été importée de Cafrerie par M. Max. Leiciitlin, â Baden-Baden. Les fleurs, disposées en épis lâches sur une banque d'un mètre de long, ont un tube d'environ 0'"06 de longueur. Le limbe est d'un beau jaune traversé dans sa longueur par des veines rouges. Justicia carnea. — Cette magnifique Acanthacée, qui fut introduite du Brésil il y a une soixantaine d'années, est loin d'être répandue comme elle le mérite. Elle est connue cependant dans quelques cultures sous le nom de Cyrtanthera magnifica Nées. C'est un sous-arbrisseau à tige quadrangulaire, d'un coloris terne, les feuilles sont ovales aiguës au sommet, â base obtuse; — 107 — les fleurs, disposées en épis thyrsoïdes terminaux, sont nombreuses, serrées et imbriquées et d'un beau coloris rose écarlate. La plante se multiplie par boutures faites déjeune bois; elle se contente de terre de bruyère sableuse en mélange avec de la terre franche. Elle peut passer l'été en plein air à une exposition chaude. Kalanchoe grandiflora. — Cette Crassulacée est originaire d'Abyssinie où elle croit sur les montagnes granitiques. C'est une des plus belles espèces de la région, d'après Schweinfurth, qui l'introduisit vivante en Europe. Son feuillage est glauque argenté, parsemé de macules irrégulières pourprées; elles sont ovales et à bords sinués. Les fleurs sont disposées en grappes de O^IO de diamètre, elles sont d'un blanc pur et munies de longs tubes d'un beau rose. Lasiosiphon anthylloides. — C'est un élégant arbuste, originaire de l'Afrique méridionale, appartenant à la famille des Thyméléacées. Il a la tige dressée, les feuilles oblongues lancéolées, révolutées, velues à la face inférieure. Les fleurs sont disposées en une ombelle presque sessile ; elles sont munies d'un long tube grêle et velues extérieurement, le coloris est d'un beau jaune. Exacum macranthum. — Le genre Exacum, famille des Gentianées, est encore un de ceux dont les représentants ne figurent que dans les Jardins botaniques, si même ils y figurent, et pourtant quelques espèces mériteraient plus d'attention. De ce nombre est V Exacum macranthum^ dont un exemplaire apporté dernièrement à un meeting de la Royal Horticultural Society, de Londres, par Sir Trevor Lawrence, a obtenu un Certificat de f" classe, décerné à l'unanimité. Tous les ans les visiteurs admirent reff"et que la jolie plante produit dans une des serres de Kew. Elle n'a que 0™30 de hauteur. Ses feuilles ovales lancéolées aiguës, un peu engainantes, opposées, sont d'un beau vert. Les fleurs sont grandes et nombreuses; leur coloris est d'un bleu marin foncé avec lequel contraste le disque central qui est jaune brillant de même que le pistil. Le Ganleners' Chronicle, qui donne une figure de la plante, fait remarquer que le bleu et le jaune, deux couleurs primaires, se trouvent rarement réunis dans la même fleur. Hymenocallis concinna. — Cette Amaryllidée mexicaine est caractérisée par la petitesse relative de son bulbe et une hampe floi-ale de 0"'30 portant une ombelle de nombreuses fleurs tubulées blanches, à lobes linéaires. Hippeastrum brachyandrum. — Amaryllidée introduite récemment à Kew, de Buenos- Ayres , et figurée dans le numéro de mars du Botanical Maf/aziue. Les feuilles sont linéaires, éi'igées; la hampe est longue de 0'"30 et porte une fleur solitaire, longue de 0'"10 en forme de coupe, d'un beau coloris rose au sommet passant à la couleur lie de vin vers la base. Aux Jardins de Kew, des plantes obtenues de semis en 1890 ont fleuri en 181)3 sui' cotière exposée au midi. Em. R. — 108 — M. JEAN LINDEN Il est dans la botanique et dans la science horticole comme dans l'horticul- ture pratique peu de noms aussi noblement portés, aussi justement célèbres que celui qui nous inscrivons en tète de cet article. A l'occasion du 50™^ meeting de la Société L'Orciiidéenne, à Bruxelles, MM. Jean Linden et Lucien LiNDEN, le père et le fils, ont été l'objet d'une manifestation publique à la fois si imposante et si cordiale, de la part de ceux qui, en Belgique comme au delà des frontières, comme par delà le détroit, aiment les plantes et les fleurs, que les héros de cette fête ont dû en éprouver la plus vive émotion; et, comme l'a dit l'un d'eux dans un rapport sur ce 50™® meeting, ils n'ont pas ambitionné une meilleure récompense ; ils ont été heureux de voir apprécier de la sorte ce qu'ils ont fait et ce qu'ils ne cesseront de faire en vue du bien général et des progrès de la culture des Orchidées en particulier. « Cette manifestation, a dit M. Lucien Linden, m'a vivement touché et sera pour moi le plus puissant encouragement. » A cette même occasion, le Gardeners' Chronide a publié un portrait de M. Linden père, en l'accompagnant de quelques lignes concernant celui-ci. Il a rappelé que les voyages, les découvertes et les travaux de ce vétéran de l'horticulture sont trop bien connus pour devoir être détaillés. Nous pourrions nous borner également à une citation de ce genre, seulement nos lecteurs nous en voudraient si nous nous permettions un semblable laconisme. Et M. J. Linden a si longtemps dirigé L'IUustration Horticole que ceux qui n'ont pas l'avantage de le connaître déjà personnellement seront charmés de retrouver ses traits dans ces pages ainsi que quelques détails sur sa carrière. M. Jean Linden naquit en 1817 à Luxembourg. Avant d'avoir terminé ses études à la Faculté des Sciences, à Bruxelles, il fut chargé, à l'âge de 19 ans, par le gouvernement belge, d'une mission qu'il commença en 1835, accom- pagné de FuNCK et Ghiesbrecht. Il débarqua à Rio de Janeiro le 24 dé- cembre 1835, il explora les provinces de Rio, de Spiritu Santo, de Minas Geraes et de San Paolo. Les collections rapportées par lui du Brésil en 1837 eurent à Bruxelles les honneurs d'une exposition publique. En décembre 1837 il parcourt le nord et l'ouest de Cuba; l'année suivante, il sillonne l'intérieur du Mexique, malgré les dangers sans nombre auxquels l'expose l'état de guerre dans lequel cette malheureuse république se trouve engagée; il visite le plateau d'Anahuac, le volcan de Popocatepetl, le pic d'Orizaba et tout le versant oriental de la Cordillère mexicaine. Après deux années de courses incessantes et de recherches des plus fructueuses dans le — 109 — domaine du règne végétal, il s'embarque à Vera-Cruz pour Campèclie d'où il étend ses investigations sur le Yucatan. C'est pendant une de ces expéditions, à la Laguna de Terminos, qu'il est frappé d'une attaque foudroyante de fièvre jaune, dont il est sauvé comme par miracle, mais qui est suivie d'une pénible convalescence de trois longs mois. A peine rétabli, il se rend par mer dans l'État de Tabasco, explore ensuite les régions élevées de Chiapaz, pénètre dans le nord du Guatemala en pleine révolution et revient sur le golfe du Mexique en appuyant sur les côtes de la mer du Sud. A la fin de 1840, les fièvres le M. .Jean Linden. retiennent à Guadelupe de Frontera, d'où il se rend aux États-Unis en passant par Campèclie et La Havane. En 1841 il l'evient en Belgique où il prend quel- ques semaines de repos, se préparant au grand voyage qu'il projette de faire en Colombie. Heureuse chance, il est mis en rapport avec l'illustre savant Alexandre von Humboi.dt, une des gloires du XIX"'^ siècle, qui connaissait cette riche terre colombienne, les belles vallées de Caracas, le rivage de la mer avec son ciel éternellement serein, et ce bassin de l'Orénoque où la végétation — 110 — déploie toute la splendeur de la nature tropicale. Un épais tapis de verdure y enveloppe les troncs des arbres gigantesques, qui naissent de toutes parts d'un sol arrosé par des sources abondantes ; et parmi cette verdure étincellent, comme de brillants papillons, les fleurs des plus belles Orchidées. Ici le vert riant de la Canne à sucre tranche sur le feuillage obscur des Cacaoyers qui abondent dans les vallées chaudes et humides du Venezuela; là, les huttes des Indiens sont entourées de bananiers, de mais, de vignes et de fleurs. Ce tableau charmant était fait pour exciter chez notre jeune explorateur un nouvel enthousiasme. Humboldt pourtant lui avait dit que « de cette plénitude de vie organique, on passe brusquement à la lisière d'un désert dépourvu d'arbres et l'œil rencontre des steppes qui bornent l'horizon dans un lointain infini. Pas une colline, pas un rocher ne s'élève dans l'immense espace. Çà et là seulement des couches horizontales brisées nommées mesas sont sensible- ment plus élevées. Lorsque les astres, dans leur ascension et leur abaissement rapides, éclairent la lisière de la plaine ou lorsqu'ils réfléchissent leurs lueurs tremblantes dans la couche inférieure des brouillards flottants, on croit avoir sous les yeux une mer sans rivage. Gomme l'océan, la steppe saisit le cœur du sentiment de l'infini. » Dans les Llanos, l'herbe haute cache le jaguar à la peau mouchetée; au bord du marais fangeux, sort de dessous terre un énorme serpent ou un crocodile faisant fuir tout ce qui vit. Puis la région des Cordil- lères, où la température est extrêmement inconstante, où les orages sont fré- quents et épouvantables ; les plateaux découverts alternant avec les forêts impénétrables, les rochers abrupts et souvent inaccessibles, avec les petites vallées aux nombreux lacs alpins bornées par des glaciers et par des neiges perpétuelles : là bas la vie, ici l'éternel silence ! Rien de tout cela n'eff'raya notre naturaliste. Comme il nous le disait naguère : « J'ai conservé de mon premier voyage en Amérique et de mon séjour au Brésil qui ne dura pas moins de deux ans, comme un souvenir de féerie. Cela me semble si loin, et tout cela est resté si beau dans mon esprit! Vous ne vous imaginez pas quel enthou- siasme, quelle frayeur sacrée et quel courage nous transportèrent à la fois, lorsque mes compagnons et moi , nous arrivâmes à la lisière des forêts vierges. « Quand je revis ces moments-là, en moi-même, je suis encore tout heureux et frémissant. Nous voyageâmes, pendant de longs mois, sous les hauts arbres, sans voir le ciel, dans une lumière très douce, tamisée par les feuillages épais. On devinait le soleil. La nuit, quand on était étendu dans le campement, des idées de tristesse nous assaillaient parfois. Mais, comme c'était oublié, le lendemain matin! « Le 27 décembre 1841 M. J. Linden arrive à la Guayra. A peine débarqué il explore les flancs de la Cordillère du Httoral vénézuélien dont la base est caressée par les vagues de la mer des Antilles et dont les crêtes se perdent — 111 — dons la région des nuages. Il parcourt les versants élevés du Cerro de Avilo, fait l'Ascension de la Silla de Caracas, consacre ensuite trois mois à explorer dans tous les sens la province de Caracas. C'est pendant ces excui-sions que le voyageur se préoccupa plus particulièrement du point de savoir si Ion ne pouvait pas cultiver les Orchidées à froid. Car, ce qui déplaisait beaucoup aux amateurs, c'est qu'il fallait entretenir ces plantes dans des serres chaudes. Dans une expédition sur un des plus hauts sommets de la chaîne des Cor- dillères, il rencontra des Orchidées en fleurs dans une région où la tempéra- ture s'abaissait chaque matin jusqu'à la gelée. La démonstration était faite, et l'on pouvait hardiment imiter la nature. De Caracas M. J. Linden se dirige vers l'ouest par la délicieuse vallée d'Aragua en passant par San Mateo, lieu de naissance de Bolivar, le libérateur. De Valencia il marche vers le nord, et ayant gravi de nouveau les montagnes, il descend à Puerto-Cabello, d'où il part pour la province de Barquisimeto, en passant par la forêt de San-Felipe, dont les émanations morbides sont extrêmement redoutables. Il traverse la steppe de Quibor. Au pied des premiers contre- forts des Andes, il est arrêté par le Rio Tocuyo que les pluies ont changé en torrent, il en force le passage au prix de quelques mules et des collections faites depuis San Felipe. Il continue à gravir les flancs de la Cordillère et s'arrête à un rancho situé à 2750 mètres d'altitude, où malgré le froid vif du matin ( — 2°), s'étale une riche flore alpestre. A ces hauteurs, il trouve plus d'une fois la terre durcie par la gelée, et malgré cela fait d'abondantes récoltes. Il franchit le redou- table Paramo de Macuchies, situé à 4012 mètres au dessus du niveau de la mer, et arrive à Merida, chef lieu de la province de ce nom. Il consacre plusieurs mois à l'exploration fructueuse de cette province et de celle de Trujillo; il passe le Rio Tachira et pénètre par la province de Santander dans la Nouvelle Grenade, se dirige au sud, parcourt les provinces de Solo, Socorro et Vêlez, et arrive à Bogota en octobre 1842. Il visite le haut plateau et les montagnes environnantes. En décembre, il descend des régions froides vers le bassin du Rio Magdalena, qui, en face de Melgar, à une distance de 350 lieues de son embouchure, a déjà 100 mètres de large ; il passe ce fleuve à la nage avec sa caravane, traverse les grandes plaines de l'Espinal et s'arrête à Ibogué, chef lieu de la province de Mariquita, situé au pied des montagnes du Quindii'i et du majestueux pic de Tolima dont la cime neigeuse domine toute la Cor- dillère Orientale de la Nouvelle Grenade. Il fait l'ascension du Tolima dont il atteint la limite des neiges et où il campe le 5 janvier 1813, à une altitude de 4930 mètres. Pendant plusieurs semaines il explore ces parages élevés, puis il pénètre dans les immenses forêts de Quindiû et de là dans les basses régions de la vallée du Cauca, poussant jusqu'aux rivages de la mer du Sud. Le 17 août. — 112 — il rentre à Caracas, il part le 16 novembre de la Guayra pour Puerto-Cabello d'où il se rend à Rio-Hacha, sur la côte de la nouvelle Grenade, dans le but d'explorer la mystérieuse Sierra Nevada de Santa Marta qu'il parcourt dans tous les sens. Après des dangers sans nombre, il atteint le sommet du Nevada, à 4800 mètres d'altitude, voyant de ce point culminant la mer des Antilles, le lac de Maracaybo, toute la péninsule de la Goajira, les hautes montagnes de la province d'Ocana, le fleuve Magdalena et les basses forêts du Darien. Il fait ensuite une excursion non moins périlleuse à l'intérieur de la Goajira habitée par les Indiens féroces et anthropophages. Il s'embarque à Rio-Hacha pour la Jamaïque et de là il se rend à l'ile de Cuba dont la partie orientale, couverte de hautes montagnes, n'avait pas encore été explorée scientifiquement; pendant six mois, il parcourt ces parages, qu'il quitte après le terrible ouragan qui dévasta cette ile en octobre 1844; il retourne aux États-Unis et rentre défini- tivement en Euroi)e en février 1845. M. J. LiNDEN s'était embarqué pour la premièi'e fois à Anvers en 1835; il avait donc passé à jDeu près dix années de sa vie en Amérique, rapportant de ses lointaines pérégrinations des milliers d'espèces nouvelles appartenant à tous les genres du règne végétal et ouvrant à l'horticulture des sources d'immenses bénéfices et dotant la botanique de découvertes d'un prix inesti- mable. Parmi ces découvertes, les Palmiers et les Orchidées occupent une large place. Aussi pas un seul des amateurs belges de ces nobles et ravissantes plantes n'a fait défaut à la fête du 11 mars dernier, lorsqu'il s'est agi de réitérera M. J. LiNDEN l'expression de la reconnaissance de l'horticulture nationale toute entière pour les immenses services rendus par ses explorations et ses impor- tations à l'horticulture et à la botanique. Ses découvertes et .ses travaux ont été hautement appréciés, non seulement par les Souverains de ses deux patries, le Grand Duché et la Belgique, mais aussi par les autres puissances européennes. Il est commandeur des Ordres de Léopold, de la Couronne de Chêne, de François-Joseph d'Autriche, de Stanislas avec la Couronne, de la Couronne d'Italie, officier de la Légion d'honneur, de la Couronne de Prusse, etc. Pendant 16 années, il a représenté son pays natal à Bruxelles comme consul général. Peu de temps après son retour, M. J. Linden fonda à Bruxelles s6n établis- sement d'horticulture, à l'endroit même où son heureuse et verte vieillesse lui permet de suivre encore chaque jour la marche et les progrès de l'établissement de L'Horticulture Internationale dans lequel son fils M. Lucien Linden continue avec autant de savoir que de talent l'œuvre paternelle. C'est de là encore que M. J. Linden dirige, comme il Ta fait depuis son retour en Europe, une longue série d'explorations en traçant leur itinéraire à des collecteurs aux- quels il indique la voie à suivre et les richesses à découvrir, car, il connaît — 113 — les forêts du Brésil, le Mexique, la Colombie, le Venezuela et les autres régions qu'il a parcourues il j a plus d'un demi-siècle et ii a conservé le souvenir le plus lucide des contrées qu'il a traversées et où l'on trouve encore aujourd'hui de nouvelles richesses. En ce moment, sept expéditions parcourent, sous sa direction, différentes contrées lointaines. Une des explorations les plus importantes, au point de vue botanique, est celle qu'il a fait entreprendre des rives du grand fleuve des Amazones et de ses principaux affluents, le Tapajoz, le Madeira, le RioNegro, le Rio Branco. Les découvertes et les importations faites par MM. Linden ont donné au commerce horticole une grande impulsion, x^ussi aimons-nous à rapporter le passage suivant du toast porté par M. J. Linden au banquet du 11 mars 1894. « Depuis Alexandre de Humboldt, qui ne signala que peu d'espèces d'Orchi- dées, jusqu'à mon arrivée dans les Andes, les plus brillants représentants des genres Cattleya et Odontoglossum, ainsi que bien d'autres espèces de grand mérite, étaient encore à découvrir. J'eus la bonne fortune d'arriver bon pre- mier, mais je fus suivi de près par Hartweg, voyageant pour compte de la Société royale d'horticulture de Londres. Nous nous rencontrâmes à Bogota, et ce fut pendant une excursion que nous fîmes ensemble, que nous décou- vrîmes, près de Pacho, V Odontoglossum crispiim, qui a fait remuer des millions pendant ces dernières années, » Eu. Rodigas. PETITES NOTES DE CULTURE Vriesea brachystachys. — Cette espèce n'acquiert pas de grandes pro- portions, mais le feuillage, les inflorescences et le port sont des plus distingués. Les bractées surtout, d'un rouge intense nuancé de pourpre à la base et d'un orange vif au sommet, commandent l'attention. Ce coloris persiste plusieurs mois. La plante fleurit en ce moment, on la cultive le mieux en pots de 0'"10 de diamètre, dans un compost de terre de feuilles avec addition de sable. Acalypha. — Ce genre d'Euphorbiacée, bien qu'il compte au delà de deux cents espèces appartenant aux régions chaudes des deux mondes, n'est repré- senté dans les cultures européennes que par une couple d'espèces, notamment par \ Acalypha macrophi/IIa ou lafifolia dont il a été question dans L'Illus- tration Horticole, ioiwQ XXIV, p. 59, et par VA. Macfeeana auquel un certificat de l""* classe a été décerné en décembre dernier par la Société royale d'horti- culture de Londres. Ces plantes exigent la serre chaude, beaucoup de lumière et pas trop d'humidité, sinon les feuilles n'ont pas la rigidité voulue. Lorsque — 114 — les plantes ont acquis trop d'élévation, pour une cause ou pour une autre, on fait mieux de les supprimer, la multiplication par voie de bouturage étant aussi simple que facile. Peperomia. — Les espèces de ce genre des Pipéracées ne sont pas répan- dues comme beaucoup d'entr'elles pourraient l'être. Leur nombre est aujourd'hui de près de quatre cents. Plusieurs croissent à l'état d'épiphytes dans les forêts des régions chaudes ou tempérées de l'Amérique, tel est le cas pour le F. rese- daeflora, originaire de Nouvelle-Grenade, et le P. prostrataj qui végète admi- rablement, en corbeilles suspendues, dans un mélange de terre fibreuse, de sphagnum et de bois décomposé. Callipsyche. — Charmant petit groupe d'Amaryllidées dont on ne connaît encore que trois espèces, appartenant à l'Amérique tropicale. L'une d'elles est le C. aurcoitiaca qui fleurit en décembre et janvier et qui demande alors de l'eau en abondance. Les bulbes peuvent être ensuite conservés dans un milieu sans excès d'humidité, mais sans être exposés à se dessécher. Diètes bicolor. — Cette gracieuse Iridée, originaire du Cap de Bonne Espérance, se contente de la serre tempérée. On peut même, pendant l'été, la mettre en plein air. Il lui faut une terre légère et riche en terreau. Elle se multiplie aisément par division des rhizomes et par voie de semis. La plante fleurit en mai. Chrysanthèmes greffés. — Dans le précédent volume de L' Illustration Horticole nous avons parlé de la persistance des plantes de Chrysanthèmes obtenues par voie de greff'age sur Anthémis. Nous avons vu récemment chez M. Alexis Callier, amateur gantois, des spécimens de la troisième année de greffe montrant des bourgeons nouveaux comme ceux de la seconde année. Tout n'est donc pas à recommencer, comme on le supposait; le Chrj^santhème greffé est une i)l;inte durable. Beg^onia Gloire de Lorraine. — Cette variété est une de celles qui méi'itent toute recommandation pour la production hivernale des fleurs. La Société royale d'hoi'ticulture de Londres a décerné à l'un des meetings de la fin d'octobre un certificat de première classe à de superbes exemplaires pré- sentés par le jardinier de M. L. de Rothschild, d'Ascott. Ils étaient cultivés en pots, les boutures avaient été faites en juin et les plantes soumises à une température de 12° à 16° centigrades. La terre qui convient le mieux à ces sortes de plantes consiste en un mélange d'un quart de terre forte, d'un quart de terre de bruyère, d'un quart de terreau de feuilles et d'nn quart de sable blanc. Thunbergia Harrisi. — C'est, sans contredit, une des plus belles espèces parmi les lianes des tropiques. Ce sont les pousses latérales qui produisent les raoèmes de fleurs d'un superbe bleu foncé. La plante qui rappelle le Thunhergia — 115 — grandiflora et qui est connue aussi sous le nom de Tli. laurifoUa fleurit au milieu de l'hiver, tandis que les fleurs d'un coloris moins intense du Th. gran- diflora sont produites en été. Il leur faut un espace assez étendu et les branches doivent pouvoir être fixées à la toiture de la serre. Le Gardeners' Chronicle recommande de planter le Th. Harrisi dans un riche sol argileux. Les pousses inutiles qui se produisent nombreuses à la base de la tige doivent être suppri- mées. Un bel exemplaire cultivé dans la serre aux palmiers du Jardin bota- nique d'Edimbourg était en pleine floraison à la fin de février dernier. Rempotages. — Il est assez difl!îcile de tracer une ligne de démarcation bien nette entre les plantes de serre et celles qui sont utilisées en plein air pendant la belle saison seulement. Elles naissent dans la serre, elles y passent leur première jeunesse et ne sont livrées au plein air qu'après avoir atteint une certaine proportion et la vigueur voulue. Nous ne parlons pas même de celles qui sont bouturées et repiquées sur couche depuis le premier printemps et qui servent à planter les corbeilles mosaïques. Nous faisons allusion à un grand nombre d'autres genres tels que les Goleus, certains Dracaena et une série de plantes dites plantes molles. Celles-ci ont subi un premier rempotage en février et peuvent en subir un second si les racines se sont convenablement développées. Ce second rempotage a lieu dans un mélange de [)arties égales de terreau de feuilles, de terre forte et de sable blanc. Clerodendron splendens. — Cette espèce, originaire de Sierra Leone, a besoin de la serre chaude et de beaucoup de lumière. Moins vigoureuse dans son développement que le Cl. speciosum ou le 67. Thonipsoniae^ elle se pi'ète surtout à la culture en pot. Le Gardeners' Chronicle recommande l'emploi d'un compost dans lequel prédomine la terre de tourbe avec addition de terreau de feuilles et de sable blanc. La plante est grimpante, à feuilles persistantes, d'un beau vert. Les fleurs d'un écarlate éclatant avec pistil et étamines vert jaunâtre sont disposées en corymbe sur des panicules terminaux et se conservent longtemps dans toute leur fraîcheur. La plante était en pleine floraison dans la serre aux palmiers du Jardin botanique d'Edimbourg au commencement du mois de mars. Bouvardia. — Il est inutile de rempoter les Bouvardia ciia(iue année. Il suffit largement de leur faire subir ce traitement tous les deux ans. En mars on les rabat à 5-7 centimètres au dessus du pot. On leur donne un nouveau surfaçage, c'est-à-dire qu'on renouvelle la terre à la surface du pot. On recom- mande spécialement d'ajouter à la terre nouvelle une certaine quantité de l'engrais Thomson, dans la proportion d'un kilogr. d'engrais sur une douzaine de kilog. de terre franche. Les plantes seront placées dans une serre où la • température nocturne soit maintenue à 12° centigrades et ofi règne une atmos- phère humide. — HG — Pelargonium à feuilles de lierre. — Les plantes obtenues de boutures faites au mois d'août conviennent le mieux pour donner l'été suivant une abondante floraison, qu'on les emploie pour la culture en pots ou pour la for- mation d'élégants parterres en plein soleil. Cependant les plantes plus âgées ne doivent pas être suppi-imées. On peut les utiliser dans les corbeilles sus- pendues ou bien à la gai'niture de piliers; pour cela il suffit de les rempoter ou même de procéder au surfaçage avec addition de terreau de fumier. Les variétés suivantes, cultivées à l'École d'horticulture de l'État à Gand, ont donné la plus riche floraison : L'Éclatant^ Berthdot, Bastien Lepage, Jeanne d'Arc, Gloire de Nancy, Etoile de Gand, Alice Crousse, Kônig Albert (à fleurs pleines), Henri Martin, Le Printemps, Gloire d'Orléans, Vétéran, Fantaisie et Boucharlat amé. Streptosolen Jamesoni. — La rédaction du Gardeners' Chronicle a reçu de deux points assez éloignés en Angleterre des fleurs de cette belle plante qui fut introduite déjà en 1847, mais qui est encore trop peu connue dans les jardins. La plante se multiplie facilement de boutures prises avec talon et piquées sur couche avec chaleur de fond de 25° G. Elle n'a pas de rivale pour garnir des piliei's ou des murailles. Une petite plante cultivée il y a deux ans dans un pot de 0'"20 couvre actuellement une muraille de plus de trois mètres de haut sur près de six mètres de large. La plante ne présente en ce moment qu'un bouquet de fleurs. Il ne faut pas la tailler trop sévèrement après la floraison; il est bon de lui donner de temps en temps de l'engrais liquide pendant l'été. On peut la traiter comme les Bouvardia. R. d'Eelen. EXPOSITIONS ANNONCEES La Société royale d'horticulture de la Province de Namur tiendra le 18 et le 19 novembre 1894, une Exposition de Chrysanthèmes, Cyclamen et Œillets remontants. Pour le programme, s'adresser à M. Au. Dupont, secrétaire, rue de Fer, 38, à Namur. Massachusetts Horticultural Society. — Nous avons sous les yeux le programme des Expositions de ])lantes, fleurs, fruits et légumes, que cette Société tiendra à Boston en 1894. Il y aura 732 concours auxquels seront attribués 40,000 francs. La Société dispose de plusieurs fondations impor- tantes faites en sa faveur par divers promoteurs de l'horticulture. S'"® série. TOME F 8"^^ Livraison. 30 Avril 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal interiialional populaire de rHorlieullure DANS TOUTES SES BRANCHES |tiil)lié sous le palpoiiage de J. Ll N D EIM Directeur ; LUCIEN LINDEN EEDACTEUKS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS IViiiiiorn |i;ii';iisMiiil le 15 du mois AX GARNIER ^'uiiiéi'o p.ii'aissanl le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRiVXIOIV HOFtXICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. S03VE^^vd:.A.II^E Pages. r.ausei'ic liorlicolo 117 liciisfiffncmonls el culliircs 122 lyarr.iiifîonionl des expoKilions (IliorliciilUiro . 127 Le jaidiii (Icurislc 130 TEXTK i;t l'I. v\<.iii; CUI.UIllliE. PL 8. Spiraca Aiilliony Watcrer . . 121 Pngos. Fig. 22. Vue prise à TexposiliDn ilc liordciiix en 1893 (d'après une |di(il(i{;iapliic . . 128 » 23. Bégonia Eilordia 130 » 24. Torenia Fmirnieii grandillnra ((jeleslina 131 " 25. (îoreopsis vivaco à grande lleiir . . . 131 -> 26. Pentslenion liyliride gloxiniaellora . . 132 » 27. Zinnia élégant doui>lc compact . . . 132 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles- Garni, inipr. Eug. Vandcrhaegben. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX LILLUSTRATION HORTICOLE ET LE mimi DES OHCUIDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dan Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êtr présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaîtr leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacu deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leu circulation universelle augmente considérablement de jour en joui rV, B, — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture h assure le moiwpole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelle de serre. Prix Jes annonces tas les 2 journaux ensemUe : l'uur l'an lée entière Pour 1 insortiou Tour 3 insertions Tour 6 insertions Pour 12 insertions Ol 24 insertions dan s les 2 journ. dans les 2 jouni dans les 2 journ. dans les 2 journ. dan s les 2 journ. Une page entière . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page . . . » 30 » 60 » 100 " 180 .' 300 Un tiers de page . . » 25 » 45 » 80 .. 125 » 225 Un quart de page. . » 20 » 40 » 70 » 110 .. 180 Un sixième de page . » 15 » 30 " 50 » 90 » 150 Un huitième de page » 12 » 25 « 40 '. 70, » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 n 20 « 35 M 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées" 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du uiois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonné^ à l'un de ces journaux. — 117 CAUSERIE HORTICOLE PRODUIT IMPORTANT DE LA VENTE DES FLEURS COUPÉES D'ORCHIDÉES 30 Avril 1894. Quoique les Orchidées soient aujourd'hui connues et cultivées un peu par- tout, bien des personnes se figurent encore que ces belles plantes sont inabor- dables pour une fortune moyenne ou modeste. Sans doute, il existe des espèces ou des variétés rares cotées à des prix très élevés, et la formation d'une collection assez complète est un luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir ; mais beaucoup d'espèces d'une très grande beauté, et des plus célèbres de la famille, se vendent à des prix très modérés. D'autre part — et c'est sur ce point que je me propose aujourd'hui d'insister, — il est possible de diminuer d'une façon très considérable les frais d'une collection, et même, si l'on le désire, d'en faire une entreprise de rapport très fructueuse, ce qui permet au collectionneur de justifier sa passion aux yeux des personnes qui ne la partagent pas. Les amateurs d'Orchidées se voyaient parfois repro- cher le goût de ces plantes comme une fantaisie coûteuse et n'apportant avec elle aucun profit. Eh bien, ce profit existe, et je n'hésite pas à aflSrmer qu'une entreprise de culture spéciale d'Orchidées pour la fleur coupée, bien et prati- quement conçue, donnerait des bénéfices bien supérieurs à ceux de n'importe quelle production horticole, que ce soient des primeurs, des fleurs, des fruits ou des plantes. C'est ce que je vais m'efïbrcer d'établir ; toutefois je commencerai par quelques indications générales sur la façon d'organiser une enti'eprise de grande culture. Les fleurs d'Orchidées sont aujourd'hui, et depuis bien des années, les reines de la mode et forment l'ornement le plus apprécié des bouquets; pas une grande fête, pas une réception princière, pas un banquet où elles ne figurent à la place d'honneur. Quelles que soient les quantités envoyées sur les mai-chés de Londres et de Paris, l'offre ne suffit jamais à la demande ; tout producteur bien installé, bien monté et qui pourrait fournir régulièrement aux ffeui'isles des grandes villes une certaine quantité de fleurs des meilleures espèces, serait donc assuré de les placer sans peine : tout ce qu'il pourrait envoyer serait accepté. — 118 — Mais il faut que l'acheteur puisse compter sur une production régulière, et il faut, par suite, que le producteur ait des serres installées d'une façon ration- nelle, renfermant des quantités assez importantes de plantes choisies parmi les espèces qui conviennent le mieux à cette destination. Lorsqu'on se propose de cultiver les Orchidées pour la vente des fleurs, tout, dans la culture aussi bien que dans la construction des serres, doit concourir à ce but. Autre chose est de cultiver- pour Vmjrénient, autre chose de cultiver pour le rapport. Il faudra modifier certaines serres ou en construire de nouvelles adaptées spécialement à la grande culture. Presque toutes les serres conviennent aux Orchidées, toutes ne leur conviennent pas. Il faut étudiei- l'aménagement des locaux, faire un choix éclairé des espèces qui s'accommodent le mieux des conditions dans lesquelles on peut les installer, et de celles qui peuvent produire le plus ; bref, il faut conduire son entreprise de la façon la plus rationnelle et ne rien laisser au hasard, qui peut bien faire des miracles, mais qui n'a jamais produit une bonne culture. Les serres doivent être pratiquement aménagées, construites d'une façon économique, disposées d'une façon à loger le plus grand nombre possible de plantes dans un espace minimum, et chauffées également avec économie. Le modèle de sei'res qui convient le mieux est celui des petites serres basses bien aérées. Les grandes serres avec gradin au milieu ne se prêtent pas bien à la culture en grand pour la fleur coupée; il faut pouvoir placer les plantes aussi près du jour que possible, et les prendre en mains sans peine et sans dérangement. On sait d'ailleurs qu'une bonne exposition influe beaucoup sur la qualité de la floraison : plus les plantes auront eu de lumière et de soleil, plus les fleurs seront richement colorées. On construira donc des serres de 4 mètres de largeur environ, de longueur variable, à double versant, ayant des deux côtés des tablettes de 1"'50 de pro- fondeur, et au milieu un sentier de 1 mètre au moins de largeur. Les tablettes devront être formées d'un lattis à claire-voie, et les tuyaux de chauffage placés près du sol, parallèlement aux murailles, seront recouverts d'une couche de côtes de tabac pour chasser les insectes; enfin, des ventilateurs assez nom- breux seront ménagés au bas et au sommet. Une serre de ce genre aj^ant à peu près 50 mètres de longueur peut contenir de 5 à 0000 Odontoglossum crispum ou 3000 Gattleya de taille moyenne. Quant à la culture, elle doit être un peu modifiée en vue de la floraison, ce qui exige certaines connaissances qui ne relèvent que de l'expérience de celui qui l'installera et la conduira. Ainsi que je l'ai déjà indiqué, les cultures d'Orchidées pour la grande produc- tion devraient être installées uniquement en vue de ce résultat, et dans le — 119 — même esprit que les cultivateurs de raisin de Hoeylaert, près de Bruxelles, ont si bien compris à leur très grand avantage. Ce n'est pas, en effet, du raisin pour l'agrément qu'ils font, mais pour la vente; et l'immense réputation qu'ont aujourd'hui leurs produits, prouve amplement qu'ils ont bien su s'y prendre pour en tirer profit. * » Voici comment pourrait s'établir le budget d'une entreprise ainsi conçue : Construction des serres, environ fr. 8,000 Achat de 2.500 Odontoglosstim crispxi» d'importation, à 5 francs pièce „ 12,500 Achat de 2500 Cattleija Warocqueana et Trianae d'im- portation, à 10 francs l'un dans l'autre „ 25,000 Total des dépenses à faire . . . . fr. 45,500 Un certain nombre de ces plantes fleuriront dès la première année, davan- tage la seconde, mais on ne peut pas compter sur un produit très considérable les deux premières années. Néanmoins, ce produit suffira à payer l'intérêt des sommes engagées et à laisser encore un certain bénéfice. A partir de la troi- sième année, toutes les plantes sont en plein rapport, et voici les chiffres sur lesquels on peut compter : 2500 Odontoglossum donneront, l'un dans l'autre, un minimum de 14 fleurs, soit 35,000 fleurs chaque année ('). En vendant ces fleurs au prix très modéré de 0,20 pièce, on en retirera une somme de 7,000 francs. 2500 Cattleya, produisant un minimum de quatre fleurs chacun (chiffre qui serait certainement bientôt dépassé) donneront ensemble 10,000 fleurs par an; en comptant ces fleui's 0,60 pièce, ce qui n'est qu'une estimation très modeste, on aura une somme de 6,000 francs, soit au total 13,000 francs environ de recette, ce qui représente un intérêt d'environ 30 °/o ; et ces évaluations seraient certainement bien au-dessous de la réalité, car en pleine saison, au moment des étrennes notamment, les fleurs se vendent deux ou trois fois plus cher que je ne l'ai indiqué. Les fleurs d'Od. cvispum se vendent ordinairement de 30 à 60 C(întimes pièce, et celles de Cattleya, un franc et plus; mais je ne suis pas partisan des prix trop élevés, qui empêchent la clientèle de s'accroître; tout le monde ne peut pas payer un bouquet plusieurs louis. En adoptant des prix plus raison- nables, on donnerait au goût des fleurs d'Orchidées une impulsion bien plus grande. (*) Je trouve précisément dans le Gardoiers' Chroniclc de Londres du 14 avril dernier une note relative à un Odonfoglosftuni crix/jin» qui vient de fleurir, donnant trois grappes, dont une portait frcnte-qKdfre ûcuvs, une autre dix-sept et la troisième quatorze. Une autre plante de la même collection porte uue grappe, non encore épanouie, de rinquante-quatri' boutons. — 120 — Je n'ai pas p.arlé des frais d'entretien ; ils sont peu élevés ; avec une bonne chaudière, on peut estimer les dépenses de chauffage à un millier de francs pour l'année. Comme personnel, un jardinier et un gamin suffiraient, ce qui représente une somme de 2,500 francs environ; enfin il faut prévoir à peu près 500 francs de frais divers de culture ; le tout fait un total de 4,000 francs par an à ajouter au chiffre calculé plus haut. Mais d'autre part, il convient de tenir compte de deux éléments qui grossissent considérablement le chiffre des recettes. La valeur des plantes augmente chaque année d'une façon notable ; elles s'établissent, grandissent, et ce ne serait certes pas exagérer que de dire qu'au bout de cinq ans de culture, elles représenteront à peu près le triple du capital engagé ; quoi de plus facile alors pour le cultivateur que de vendre tout ou partie de ses plantes, et de racheter de nouvelles importations, en encaissant un fort bénéfice? Ainsi, par ce fait seul, la somme consacrée à l'entreprise serait entièrement récupérée au bout de cinq à six ans. Ce n'est pas tout. Il est certain que dans les quantités dont j'ai parlé, on trou- vera des variétés supérieures qui pourront être revendues à de grands prix ; parfois quelques-unes de ces bonnes fortunes suffiront à payer entièrement le prix d'achat de tout le reste. Certaines variétés d' Odontoglossum crisimm ont atteint des prix de 2000 francs et plus ; dans les Cattleya, les formes distinctes et de grande beauté ont aussi une valeur énorme^. Ces deux éléments viennent grossir le chiffre des recettes d'une façon si considérable, qu'ils rendent tout calcul rigoureux presque illusoire. Néanmoins, pour tenir compte seulement de l'accroissement des plantes, produit certain, et en l'évaluant seulement, de la façon la plus modeste, à '/,o de leur valeur par année, on peut porter aux recettes un chiffre nouveau de 4000 francs, qui compense les frais d'entretien mentionnés précédemment. Le budget de l'entre- prise, tous comptes faits, se balancera donc par 13,000 francs de recette pour 45,500 francs de dépenses, soit un produit de près de 30%; et je rappelle que ce chiffre n'est qu'un minimum qui, en fait, sera constamment dépassé. Il est certain qu'il y a deux façons de comprendre la culture des Orchidées, qui ont toutes deux leurs avantages et leur charme très grand. Si le grand amateur, pouvant s'offrir le luxe d'une collection très complète de tous les genres, a le plaisir de réaliser ainsi une œuvre artistique vraiment complète et en quelque sorte parfaite, d'autre part celui qui se borne à un choix des meilleures espèces et des plus splendides, qui en cultive de grandes masses, a constamment sous les yeux un spectacle admirable et sans défaut, sans infé- riorité, sans rien qui détonne. C'est une tâche évidemment moins difficile et moins haute, mais qui procure encore à celui qui l'entreprend de très vives satisfactions. Lucien Linden. 3RTIC0LE m h Ji SPIRAEA ANTHONY WATERER «7. Goffart chrom. 121 — PL VIII SPIMEA ANTHONY WATERER La charmante variété dont nous donnons ici le portrait a fait son apparition à l'établissement horticole de M. Anthony Waterer, dont elle porte le nom, à Knap Hill, Woking. Elle se rattache au S. japonka Bumalda, variété remarquable par son port touffu et peu élevé, ne dépassant pas en général 60 centimètres. La nouvelle forme se distingue par la vivacité particulière de son coloris, qui produira un effet ravissant en contraste avec celui de la plupart des autres espèces, et par une floribondité merveilleuse. Sa floraison se prolonge de juin à septembre, et même parfois jusqu'au commencement d'octobre. Le S. japonka est souvent désigné dans les cultures sous les noms de S. caUosa, S. Fortunei, etc. Il a même été confondu avec une plante toute différente, YAstilbe ou Hoteia japo}ika. Il est particulièrement précieux à cause de sa rusticité, et est peu exigeant au point, de vue du choix du terrain. Il existe un grand nombre d'espèces de Spiraea, et l'excellent journal anglais Tlie Garden, auquel nous empruntons les éléments de la présente planche, publie à ce sujet un article très intéressant de M. W. Goldring, de Kew, contenant une classification des formes les plus répandues, à laquelle les amateurs de ces charmants arbustes se reporteront avec profit. Max Garnier. Petit guide pratique du jardinage, par S. Mottet (1 vol. in- 18 cartonné toile de 350 pages, avec 310 figures dans le texte, 3 fr. — 0. Doin, éditeur). Cet excellent petit traité promet de rendre de réels services aux cultivateurs novices, aux possesseurs de petits jardins ou potagers de campagne, auxquels il permettra de choisir en connaissance de cause les fleurs les plus belles et les légumes les meilleurs et les mieux appropriés à leur terrain et à leurs besoins. L'ouvrage renferme en même temps toutes les indications pour la culture dé ces plantes, les semis, la multiplication, etc.; le verger n'y est pas oublié, non plus que la prairie. Enfin, le volume se termine par un petit calendrier des semaines et des travaux à effectuer chaque mois de l'année. — 122 RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Travaux du potager. — La saison chaude a beaucoup avancé la croissance de tous les semis, et le jardinier doit déployer une grande activité pour donner à la terre l'humidité nécessaire. Il faut avoir soin de remuer fi'équemment la terre autour des jeunes plantes, et repiquer un certain nombre de jeunes semis, tels que concombres, potirons, tomates, piments, etc. Lorsque l'on se sert d'engrais artificiels, ceux-ci doivent être appliqués avant que l'on ne retourne la terre, puis on arrosera pour bien les incorporer. Les premiers semis de navets hâtifs ne tarderont pas à être bons à employer, et doivent recevoir de fréquents arrosages. Les rangées les mieux protégées et les plus précoces doivent être surveillées de près, afin qu'elles ne deviennent pas dures, fibreuses, et inutilisables. Il en est de même des radis. Si l'on n'a pas élevé de cornichons sur couche, on peut les semer vers la fin de mai à l'air libre sans abri, dans des trous que l'on remplit de fumier et que l'on recouvre de terreau. On sèmera bientôt sur couche les graines de melon qui doivent fournir du plant pour la fin de la saison. Les semis de fraisiers qui ont quelques feuilles doivent être repiqués sur couche à 5 ou 6 centimètres d'espacement, et bien arrosés; ils seront mis en place à l'automne. Enlever les châssis et les mettre à l'abri sous un hangar ; afin de les faire durer, il sera bon aussi de les repeindre dès maintenant. Les pois destinés à la récolle du commencement d'août doivent être semés dès maintenant, et une seconde série deux semaines plus tard. On sèmera également les laitues, radis, épinards, navets, le cresson, etc., que l'on pro- tégera contre les ravages des oiseaux. Les Asperges fournissent actuellement une récolte régulière ; on doit avoir soin, en les coupant, de ne pas endommager les griffes. Les premiers plants de Tomates doivent être mis en place au commencement de mai. On préparerais trous nécessaires entre les arbres fruitiers près d'un mur exposé au sud ou à l'ouest, et l'on versera dans chacun une certaine quantité ^une demi-brouette environ) de compost formé de bon terreau et de fumier bien décomposé. Les plantes, qu'on aura soumises à une température plus froide quelques jours à l'avance, seront ensuite mises en place, et la terre bien tassée. Les Roses Trêmières résistent généralement bien à l'hiver en plein air; celles qui avaient été rentrées doivent être déjà transplantées depuis deux ou — 123 — trois semaines, grâce au beau temps. Le sol aura dû être bien préparé à l'avance, aéré et engraissé; quant aux divisions faites ce printemps, elles seront toujours en retard d'un mois environ dans leur floraison sur celles de l'été précédent. De fréquents arrosages sont nécessaires à ces plantes. Les Dahlia doivent être traités à peu près de même. Repiquer les Reines-Marguerites, Zinnia, Phlox, Soucis, qui ont été semés au commencement du mois dernier. Surveiller attentivement les limaces, et répandre sur le sol de la cendre ou de la chaux en poudre pour écarter ces dangereux ennemis des jeunes plantes. Rhododendron de l'Himalaya. — Sir John Llewelyn envoyait à la Société Royale d'Horticulture de Londres, le 27 mars dernier, des fleurs coupées de diverses variétés de Rhodondendron, au sujet desquelles il faisait les remarques suivantes : « J'envoie quelques corymbes de Rhododendron de l'Himalaya; j'ai choisi six espèces : le B. harhatum, qui est en fleurs depuis plus de six semaines; le R. TJiomsoni, qui commence seulement; le R. arboreum, variété rose vif; les R. Falconeri, R. grande et R. Campelli. Aucun de mes Rhododendron de l'Himalaya n'a souffert pendant l'hiver, quoique nous ayons eu 24° de froid pendant environ une semaine; et plus tard, alors que les fleurs s'ouvraient, nous avons eu, le 19 et le 20 février, un froid de 14° la nuit; vous pouvez juger vous mêmes quel effet a produit ce froid sur les fleurs. Je dois dire que les plantes sont protégées natureflement dans une certaine mesure par les arbres voisins; mais elles ne reçoivent aucune protection artificielle. Les personnes qui s'occupent de ces Rhododendron de l'Himalaya, et qui savent distinguer les espèces rustiques sous nos climats et celles qui ont besoin de l'abri d'une serre froide, en retireront beaucoup d'agrément et d'utilité; et lorsqu'on saura leur donner le sol et le climat qui leur conviennent, il est probable qu'ils seront cultivés d'une façon beaucoup plus générale qu'ils ne l'ont été jusqu'à présent, à ce qu'il me semble. Lorsque le bois a été bien mûri pendant l'été, avant l'arrivée de l'automne et des gelées de l'hiver, beaucoup d'espèces sup- portent le froid impunément ; mais le danger apparaît lorsque les gelées du printemps se produisent après l'entrée en croissance des boutons. Certaines espèces sont beaucoup plus précoces que les autres à développer leurs feuilles, et courent risque de perdre leur jeune feuillage, tandis que les espèces plus tardives y échappent; les premières, par suite, ne peuvent pas être considérées comme aussi rustiques que les espèces plus tardives. L'action de la gelée sur les fleurs épanouies peut détruire un corymbe; encore est-il remplacé au bout de quatre ou cinq jours par de nouvelles fleurs, car les boutons résistent à la gelée d'une façon très remarquable. — 124 — Toutes les fleurs que j'envoie aujourd'hui ont subi des gelées, notamment 6° le 16, et 7° le 17 mars. Prenant comme guide l'ouvrage Flora of British India,de sir Joseph Hooker, et jugeant d'après lui des altitudes approxima- tives auxquelles croissent les diverses espèces, je crois pouvoir dire que celles qui se rencontrent à l'état naturel à 2700 mètres ou plus au dessus du niveau de la mer seront assez rustiques pour pousser en plein air dans nos paj^s. J'étudie actuellement les espèces suivantes : Rhododendron grande, Rhododendron Griffithianum, » Hodgsoni, » Thomsoni, » Falconeri, > Hookeri, > arboreum, » barbatum, » niveum, » Edgworthi, » canipanulatum > ciliatum, » lanatum, » glaucum, » campylocarpum, > cinnabarinum, et j'espère en recevoir d'autres que je mettrai également en essai. Leur magni- fique feuillage est précieux pour la décoration en hiver, et le coloris des fleurs de certaines espèces est si beau que les amateurs ne peuvent passer devant elles sans les admirer. D'après M. Maurice de Vilmorin, ces Rhododendron ne sont pas ordinairement rustiques en France, mais il en a rencontré dans les jardins de M. Liais, à Cherbourg, et il mentionne un exemplaire de R. Fal- coneri qu'il a vu dans une prairie près de Brest. » * » Travaux de la petite serre. — Toutes les plantes à tubercules doivent être mises maintenant en végétation. On multipliera facilement les Canna en sectionnant les touffes de racines de façon à laisser un œil à chaque morceau; on place ensuite les morceaux dans de petits pots et on leur donne un peu de chaleur pour les faire entrer en végétation. Les Lobelia herbacés seront divisés de la même façon et placés en couche à une température de 10° C. Les Dahlia peuvent subir le même traitement, mais il leur faudra un peu plus de chaleur pour stimuler les pousses. Ceux qui ont été remis en végétation le mois dernier ont déjà des pousses, qui se développeront avec activité à une température de fond de 20 à 23°. Plus les morceaux de tubercules sont gros, plus ils sont longs à former des racines, et comme ils ne produisent pas des plantes plus fortes que les tubercules plus petits, il n'y a pas d'avantage à planter les tubercules entiers. Les Bégonia tubéreux rendront de grands services pour les plates-bandes d'été; ils supportent les pluies beaucoup mieux que les Pelargonium, On doit planter maintenant en pots, si ce n'est pas déjà fait, les tubercules qui doivent être utilisés de cette façon, et les mettre lentement en végétation, à une température de 8 à 10°. — 125 — On procède maintenant aux semis de Ricins, de Nicotiana, de Soleils, etc. , on pourra repiquer en châssis froids les Lobelia, Verbena, Ageratum, etc., pour faire de la place aux plantes moins rustiques. Les Pelargonium ornemen- taux doivent encore être tenus assez chauds, les espèces plus rustiques et plus communes peuvent être transplantées en châssis froids. Plantes grimpantes. — On doit avoir soin de fixer aux treillages et contre les murs les jeunes pousses de Clématites et d'autres plantes grimpantes, à mesure que ces pousses se développent. Toutes ces plantes devront être assez fréquemment arrosées aux racines et seringuées, car il arrive très souvent que les pluies ne les atteignent pas, soit à cause de l'exposition, soit parce qu'elles sont abritées par le toit ou par des balcons. Les Pois de senteur, Gonvulvulus, etc., doivent également recevoir des tuteurs ou être attachés avant que leurs jeunes tiges risquent d'être brisées. Les Pyrethrum sont maintenant prêts à mettre en pleine terre, les plantes divisées à l'automne étant bien enracinées et établies. Le sol qui leur convient le mieux est une terre riche, bien aérée et perméable, et préparée par une addition dengrais. Les plantes y développent abondamment leurs racines, et donnent alors une végétation vigoureuse et une floraison luxuriante. Les Pyrethrum ne sont pas difficiles à cultiver et ne sont pas délicats; ils résistent parfaitement aux hivers sous nos climats, pourvu qu'ils ne soient pas trop humides aux racines : l'humidité excessive leur fait beaucoup plus de tort que les gelées. Les soins qu'ils réclament consistent surtout à remuer la surface du sol et à l'aérer en été par les temps secs, à les arroser suffisamment, et à les entourer à l'automne d'une bonne couche de fumier et de feuilles, que l'on pourra mélanger au sol à la fourche lorsque la végétation sera sur le point de recommencer au printemps. Les limaces font parfois beaucoup de tort à ces plantes, sous les feuilles desquelles elles se cachent, et l'on devra leur faire une chasse assidue. Les Pyrethrum sont des plantes charmantes pour bordures, et produisent un effet ravissant, en mélange avec d'autres feuillages élégants. Préparation des plates-bandes. — A mesure que la saison s'avancera, le jardinier aura plus d'une fois l'occasion de i-enouveler les plantes de ses plates-bandes, d'enlever celles dont la floraison sera terminée, et de les rem- placer par d'autres à floraison plus tardive. — 126 — Le sol est assez rapidement épuisé, on le comprend aisément, par ces cultures ininterrompues; aussi doit-on avoir soin de le renouveler. Pour les parties qui ont été occupées toute l'année, on ajoutera dès maintenant une cer- taine quantité de nouveau compost ou d'engrais. Les plantes à croissance vigoureuse et à feuillage ample, telles que les Ricins, Wigandia, et les Dahlia, Roses-Tremières, Soleils, etc., doivent recevoir une quantité assez forte d'engrais incorporé au sol. Quant aux plantes à fleurs en général, il vaut mieux ne pas leur donner d'engrais, mais uniquement de la terre fraîche, pour favoriser le développement normal du feuillage et des fleurs. Choisya ternata. — Cette belle plante, originaire du Mexique, est actuelle- ment en fleurs, et produit un effet charmant par le contraste de ses feuilles ternées, d'un vert sombre, avec ses fleurs étoilées d'un blanc d'ivoire, qui rappellent assez bien celles de l'oranger. Ces fleurs mesurent environ 2 '/a cen- timètres de diamètre, parfois davantage ; elles sont produites en abondance à l'extrémité des tiges en grands corymbes lâches, un peu comme dans les Hortensia. Les anthères jaunes nombreuses se détachent sur le blanc de la corolle. Le port élégant de cet arbuste et sa constitution accommodante le rendent particulièrement recommandable. Il résiste parfaitement aux rudes hivers de nos climats; cultiyé en serre, il fleurit au commencement du prin- temps et constitue un précieux ornement de l'orangerie ou des appartements. Printemps précoce. — On signale de divers cotés les effets de la tempé- rature remarquablement douce dont nous sommes gratiflés depuis la dernière semaine de mars. D'après un journal franc^ais, en Bourgogne, les cerisiers, les pêchers, les abricotiers et presque tous les arbres étaient en fleurs avant le 15 avril ; les jardins, les vergers étaient magnifiques. Et, dans la commune de Champvallon, on pouvait admirer une treille d'une remarquable précocité. Dès lundi, 9 avril, cette treille avait des bourgeons mesurant vingt-quatre centimètres et portant chacun deux ou trois grappes de boutons. C'est bon signe. Max Garnier. — 127 L'ARRANGEMENT DES EXPOSITIONS D'HORTICULTURE Les expositions belges se distinguent généralement par la richesse et le nombre exceptionnellement grand des apports. En même temps, elles laissent presque toutes quelque peu à désirer au point de vue du groupement de l'en- semble des collections. Les organisateurs de nos floralies sont souvent débordés, surtout dans les grandes occasions; nous sommes trop riches et notre embarras est énorme, quand il s'agit de tirer parti de toutes les splendeurs qui affluent au local de l'exposition. Cela s'est vu maintes fois et cela se verra probablement encore, d'un côté, parce que les locaux dont nous disposons ne sont pas assez spacieux ou se prêtent mal à l'arrangement pittoresque des collections ; d'un autre côté, il nous faut bien le reconnaître, parce qu'il manque fréquemment un homme capable ayant du coup d'œil et le génie nécessaire pour jongler avec les masses de plantes et les plier au gré de sa conception artistique. Ils sont extrêmement rares, les organisateurs capables de donner à une salle cette disposition pittoresque qui en fait le charme et l'attrait principal aux yeux du public. Il est vrai aussi que les exposants, souvent, ne tiennent guère à la réussite de la décoration, sous prétexte que leurs productions ont une valeur intrinsèque telle qu'elles peuvent se passer de tout décorum. C'est peut-être ce manque de goût pour les belles et élégantes dispositions, pour l'imprévu dans l'arrangement, qui fait que le grand public déserte nos exhibitions. Celui-ci saurait cependant récompenser l'heureuse initiative d'un artiste en accourant en masse à une exposition dont l'arrangement serait une œuvre de goût et de distinction. Nous en avons eu une preuve à la dernière exposition quinquennale de Gand, où le plan de l'arrangement général de l'annexe a remporté tous les suff'rages. C'était nouveau, hardi, réussi et le public a applaudi sans réserve. Ne négligeons donc point ce côté très impoi-tant de l'organisation de nos floralies, et recherchons toujours avec un soin jaloux tout ce qui peut contri- buer à augmenter l'heureuse disposition d'une salle d'exposition. Prenons exemple aux exposants d'autres industries qui, non satisfaits de la décoration générale du compartiment où ils sont admis, dépensent quelquefois de fortes sommes pour la décoration spéciale de leur exposition à eux. S'ils font des sacrifices, c'est pour attirer le public, pour le charmer et le séduire. Les prochaines floralies d'Anvers fourniront l'occasion de prouver que nous, Belges, nous savons aussi soigner le côté pittoresque de nos expositions de plantes ; nous aurons là une salle de 5000 mètres carrés où il y aura moyen de réaliser un plan bien conçu sortant de l'ornière habituelle. Espérons qu'on n'y manquera point et qu'il se trouvera un homme capable et énergique pour conduire à bonne fin une entreprise de cette envergure. — 128 — Indépendamment de l'ordonnance générale, il convient d'appeler l'attention sur la disposition spéciale de chaque collection. Ici, l'exposant doit nécessaire- ment tenir compte des intentions de l'architecte de l'exposition, afin que chaque partie concoure à l'effet d'ensemble qu'il désire obtenir. Mais une fois ce désir pq > bien connu, les intentions de l'organisateur bien comprises, la place réservée désignée, un vaste champ s'ouvre à chaque exposant. Il dépend de celui-ci que les exigences artistiques de l'ensemble satisfaites, chaque partie de l'œuvre — 129 — revête un cachet original et de bon goût. L'exposant doit compter sur son initiative personnelle, sur ses propres ressources et tenir à honneur de pré- senter ses plantes dans les conditions les plus avantageuses possibles. Ce côté de la question n'est ni au dessous de sa dignité ni le fait du premier venu : il faut bien des qualités pour manœuvrer convenablement avec les éléments dont se compose une collection ; ne les possède point qui veut. Nous avons d'ailleurs remarqué maintes fois qu'au nombre de ceux qui dédaignent le côté pittoresque de leur installation, il y en avait plusieurs qui eussent été incapables de pro- duire quelque chose de beau, voire même de présentable. Que chacun donc y mette un peu du sien et tout marchera à souhait. Nous donnons, à l'appui de ce que nous avançons, la gravure empruntée au Journal des Orchidées, du l®'" juillet 1893, reproduisant une disposition pitto- resque des plantes à l'exposition de la Société d'horticulture et de viticulture de Bordeaux. Voici dans quels termes notre confrère décrivait cette exposition et signalait aux décorateurs des futures expositions la nécessité d'abandonner les chemins battus : « Un hall en bois, très élégant, avait été construit pour abriter l'exposition des Orchidées, et formait un véritable salon. Cette installation était très heureuse, et les superbes plantes exposées y trouvaient un cadre réellement digne d'elles. J'ai, dans ce journal, dit plus d'une fois, et notamment à propos de la dernière exposition de Gand, l'importance que je crois qu'on devrait attacher à ces arrangements, nécessaires pour que tout concorde et forme un ensemble vraiment artistique et plaisant ; si la tradition routinière des exposi- tions horticoles peut être enfin modifiée à ce point de vue, la belle exposition de Bordeaux aura bien contribué à cette utile évolution. C'était en tous cas un modèle dont devraient s'inspirer les expositions belges à venir. Le côté déco- ratif y est généralement négligé ou compris à rebours. « A l'entrée de ce pavillon se trouvait une grande rocaille vallonnée d'un effet pittoresque très réussi et richement garnie, au fond, d'un groupe de plantes ornementales, et plus en avant, de grands spécimens d'Orchidées en fleurs et spécialement de Laelia purpurata superbes, exposés par M. Treyeran, et notamment un spécimen très remarquable appai'tenant à une excellente forme rappelant la variété Lindeni. En pénétrant dans la salle, l'attention était immédiatement attirée par un groupe magnifique de 250 Orchidées en fleurs, exposé par les deux grands amateurs bordelais, MM. Caiiuzac et D. Treyeran, et très bien disposé sur une élégante étagère en gradins « Comme on le voit, l'exposition de Bordeaux a obtenu un véritable succès...; c'est que, depuis plusieurs années déjà, le centre bordelais s'est fait une répu- tation importante dans l'horticulture et spécialement dans la branche des Orchidées, où il a pris une place de premier ordre; c'est actuellement, à mon — 130 — avis, l'un des premiers, sinon le premier contre de France pour cette culture. L'exposition organisée par la Société horficole et vificole de la Gironde est venue très utilement consacrer les résultats acquis, et Je ne puis que souhaiter qu'elle soit renouvelée chaque année.... Sa supei'be organisation fait grand honneur à la jeune Société, et le succès mérité qu'elle a obtenu ne pourra manquer de foui'nir à celle-ci un puissant encouragement. » M. Lucien Linden recommande cette disposition aux organisateurs des Expositions horticoles. Nous nous demandons lequel de nos grands amateurs ou horticulteurs, surtout de ceux qui cultivent des Orchidées, prendra l'ini- tiative de cette pittoresque disposition (•) qui serait très profitable à l'aspect de sa collection et appelée par son originale élégance et sa belle ordonnance à être un des clous de l'Exposition universelle. Charles de Bosschere. LE JARDIN FLEURISTE NOUVEAUTÉS DE L'ANNÉE Bégonia Erfordia (Haage et Schmidt). — « Hybride issu des B. Schmidtl et B. semperforens Veïmon, » d'après l'obtenteur. « Il ressemble comme port au premier, tandis que le coloris des feuilles rappelle le dernier. Ses fleurs très nombreuses, d'un coloris rose car- miné tendre, forment un beau contraste avec le leuillage sombre. Sa végétation ramassée, ne dépassant guère 30 centi- mètres de hauteur, le rend très propre à la composition des massifs comme à celle des bordures, se prêtant en outre admirablement à la culture en pot pour l'hiver. C'est la variété la plus florifère pour la pleine terre. » Fig. 28. — Bcyonia Erfordia. * (') Je ne me suis pas borne à des recommandations, mon cher c-ollaborateur, j'ai prêché d'exemple en organisant de cette façon a [j'Horticulture Internationale une véritable exposition permanente, et en réalisant le type que j'avais toujours eu présent à la pensée, d'un établissement à la fois commercial, artistique et scientifique. Pourquoi y aurait-il incompatibilité ':^ L. L. — d31 — Scilla sibirica var. alba. — Variété d'un coloris blanc pur, exposée à un récent meeting de Londres par MM. De Graaf, frères, de Leyde, et qui a obtenu un vote de remerciements. En dehors de son coloris, cette gracieuse forme est entièrement semblable au type. Torenia Fournieri grandiflora coelestina (H a âge et Schmidt). — Nouvelle variété, ayant les fleurs blanches à macule bleu clair. Cette plante, de port nain assez gracieux, conviendra bien pour faire de petits massifs dans des endroits abrités. Fig. 24. Toffiiia Fountieri yrumlifiora coelestina. Coreopsis vivace à grande fleur (LÉONARD Lille). — Les Co- reopsis sont des plantes qui méritent de figurer dans tous les jardins et que l'on peut utiliser avec grand profit pour orner les coins où l'on cultive- rait difficilement d'autres plantes. Ils ne demandent à peu près aucun soin et produisent des fleurs nombreuses, convenant parfaitement pour faire des bouquets ou des plates-bandes. Dans la variété qui est figurée ci-contre, les fleurs, d'un jaune d'or, sont grandes et très bien formées, et les fleurons dentelés se recouvrent élégamment. Les Coreopsis vivaces se multi- plient d'éclats au printemps ; les semis s'effectuent à l'automne ou au printemps, en pépinière; les plantes ne fleurissent que l'année suivante. Pentstemon hybride gloxiniae- flora (LÉONARD Lille). — Parmi les nombreux types de Pentstemons, on peut ranger aux premiei's rangs les hybrides à grandes fleurs bien ouvertes, à limbe régulier, imitant presque celles des Gloxinia. Ces plantes ne se reproduisent pas exactement par semis, et, d'après l'obtenteur lui-même, elles présentent les coloris les plus divers, à gorge blanche ou rose rayée, tigrée ou point illée, le limbe étant d'un Fig. 25. — Coreopsis vivace à ijrande fleur. 132 — coloris vif uniforme. Les fleurs mesurent, paraît-il, une largeur de cinq centimètres. Les Pentstemon sont précieux par l'abondance et la longue durée de leur floraison, qui va de juin aux pre- mières gelées. Ils sont annuels sous nos climats et doivent être resemés chaque année. On peut aussi multiplier par boutures les variétés remarquables qu'on veut fixer. Zinnia élégant double com- pact , — Nouveauté mise au com- merce par M. LÉONARD Lille, de Lyon. Ainsi que le montre la gravure ci-dessous, cette race, issue du Z. Lillijnit, est fort belle, et ses fleurs sont remarquablement compactes. La plante elle-même est de petite taille (25 centimètres seulement) et forme un élégant petit buisson, qui produit en massifs un effet charmant. Les fleurs coupées conviennent parfaitement pour former des bouquets ou orner des vases. La floraison commence en juin et dure jusqu'en octobre. Les Zinnia sont de culture très facile, pourvu qu'ils aient une exposition bien ensoleillée et qu'ils n'aient à souffrir ni de la séche- resse, ni d'un excès d'humidité. Les semis se font en pépinière en avril-mai, ou sur place en avril, mai ou juin; mais dans ce dernier cas les plantes obtenues sont un peu maigres et fleurissent Fig. 27. — Ziniiiit rlrijinit iloKhle coinjxtcf. tard. l^^I^-*t" Fig. 26. — Pentstemon hybride gloxln'mefinra. M. G. gme Série. TOME P^ gmc Livraison. 15 Mai 1894 N HORTICOLE Journal international populaire de rUorliculture DANS TOUTES SES BRANCHES piiblic sous le palroiingc de J. Ll N D EN Directeur : LUCIEN LINDEN KEDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS IViiiiK'i'd |)iii';iissaiil le lîi du mois MAX GARNIER Ntiiuéro pnriiissiiiil le ÔO du mois Reproluction des articles intéressants de la presse horticole étrangère est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les sig-nataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOI^3Vr.^II?,E ('.Iir()iii(|iic liiiili< olo 133 l'l:iiitcs iKiiivclli's (III rcconimaiiilalilcs. , . . 13S l.cs Np|irnllics 142 IN'lilcs iiolcN (le ciilliuc Hl Série lioiclc 147 TIATE El' PI, ANCHE COEOlilEE, PI. 9. Adiaiitum (^hicsii Fi;;. 2S. Ncpcnllies coccinea. » 29. Nc(M'iillics UdiiKcriaiia . l'ngp?. . 1.37 . 143 . 145 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Ganil, iniiir. Eug. Vanderliaeglieu . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX riLLUSTRAïîON HORÏICOL]; ET LE JOLIRNAL DES ORCHIDÉES > ^t» < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et ch Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse éu présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaîta leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacu deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s occupent d'horticulture. Leir circulation universelle augmente considérablement de jour en jou. ^» K» — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture li assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvells de serre. Prix des aîuionces ans les 2 journaux ensemWe : Une page entière . . Une demi-page . . . Un tiers de page . . Un quart de page. . Un sixième de page . Un huitième de page Un seizième de page Pi Jiir l'an née enfièrf Pour 1 insertion Pour 3 insertions Ponr 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 joiirn. dans II s 2 journ dans les 2 journ. dans les 2 journ. laus les 2 journ. . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 . . » 30 " 60 » 100 » 180 „ 300 . . » 25 » 45 » 80 ,, 125 » 225 . . "20 » 40 » 70 » 110 „ 180 . . » 15 » 30 » 50 » 90 « 150 . . » 12 » 25 « 40 » 70 „ 125 . . » 6 » 12 » 20 » 35 ,. 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnés à l'un de ces journaux. 133 CHRONIQUE HORTICOLE 15 Mai 1894. Vues du Congo. — Un des attraits de l'Exposition universelle d'Anvers sera certainement le diorama du Congo comprenant six grands tableaux de dix mètres de long sur 8™50 de hauteur et représentant la contrée de Matadi, le chemin de fer, une chasse à l'éléphant, une forêt viei'ge, une chute et les Stanley Falls. Ceux qui ont vu déjà ces tableaux, œuvre de MM. Mols et Van Engelen, disent le plus grand bien de l'effet produit. C'est surtout la forêt vierge qui montre avec un grand cachet de vérité et d'une façon remarquable un coin de l'Afrique équatoriale. Chêne de Dahlen. — Ce chêne est un des plus grands arbres de l'Alle- magne. Il se trouve dans la marche de Brandeboui'g, non loin de Berlin, sur la lisière du Griinewald. Sa superbe couronne mesure 26 mètres de circon- férence; huit hommes suffisent à peine pour embrasser son tronc. Ce chêne a été planté en 1436. Églises à Pâques. — Les feuilles londonniennes ont parlé avec enthou- siasme de la décoration florale des temples à l'occasion des fêtes de Pâques. Depuis des années on n'a déployé autant de luxe sous ce rapport. Dans quelques-unes des plus riches églises du quartier du West-End, les frais de cette ornementation ont dû être considérables ; on y a employé à profusion les fleurs les plus rares et les plus belles de la saison. Anvers ou Chicago. — Un de nos confrères d'Outre-Moerdijk rapportait dernièrement un article d'un journal belge, sans citer celui-ci, et dans lequel il est dit que le jury de la prochaine Exposition universelle de Chicago était sur le point d'être désigné. Un arrêté royal du 20 avril 1894 a, en effet, nommé les membres du jury des concours d'horticulture organisés à l'occasion de l'Exposition d'Anvers. Le même confrère rappelle dans un autre arti- culet les dégâts que les chiens laissés en liberté commettent dans les jardins. Nous avons paiié du parc de Gand; celui-ci est traduit simplement par le parc Vondel à Amsterdam. Mais la source n'est pas citée. — 134 — Orage en Australie. — Toute une région de l'Australie méridionale, notamment Angaston, fut éprouvée en mars dernier par un orage d'une violence inouie. L'ouragan, dit \g Journal of Horticulture, avait une largeur d'un mille et demi à deux milles et s'abattit sur les vergers et les vignobles. Certains grêlons pesant un quart de livre traversaient les toitures, brisaient le vitrage des serres et des maisons, mettaient en lanières les feuilles des arbres et tuaient les infortunés oiseaux. Le sol présentait une masse solide de grêlons, dure comme du marbre, ayant O^SO de profondeur. Les pommes étaient abattues des arbres et les légumes hachés en pièces. En Irlande, un terrible orage accompagné de grêle a produit aussi des désastres dans les jardins, spécialement à StrafTan, comté de Kildare. Botanique nouvelle. — M. Julien Vesque vient de publier, dans le Yjjjme volume des Suites au Prodromus, une monographie des Guttifères ou Glusiacées, M. Maxwell T. Masters fait ressortir à ce sujet, dans le Gardeners' Chronicle, le système suivi par l'auteur de celte monographie. Dans son travail, M. Vesque s'est appliqué à établir les caractères harmo- niques que présente la structure intime des feuilles de toute la plante. Il s'agit de réunir dans une même étude les conditions phylétiques, c'est-à-dire celles d'origine et que les conditions externes modifient le moins possible, et les caractères physiologiques dans lesquels sont comprises les relations des plantes avec d'autres organismes, tels que les insectes. Les caractères phylétiques ont le plus d'importance pour déterminer les groupes supérieurs, classes, ordres, etc. ; les caractères physiologiques ou d'adaptation ne déterminent que les espèces : il en résulte que fréquemment ces derniers appartiennent seule- ment à l'individu. Si le système de M. J. Vesque pouvait être appliqué aux Orchidées par un spécialiste, qui y consacrerait de longues études, on pourrait espérer que des faits sans nombre, comme la structure des feuilles et celle des fleurs, seraient en rapport avec des degrés divers de lumière, d'humidité, d'éva- poration, etc. Qui sait si telle ne sera pas la marche de la botanique de l'avenir? Méfiez-vous des Scolopendrium ! — Cette inscription étrange se trouvait, l'an dernier, étalée en grands caractères au dessus de la haie d'un jardin dans l'île de Jersey. Pourquoi les Scolopendrium? C'était le secret du propriétaire. Les annonces de pièges à loups et d'armes à feu ne produisaient plus aucun effet : grands et petits maraudeurs passaient à travers la haie pour cueillir fleurs et fruits. Aucun d'eux ne connaissant les Scolopendrium, ils ont pris ce nom d'inoifensive Fougère pour un engin redoutable, et le jardin est demeuré à l'abri de leurs invasions tout le reste de la saison. — 135 — Araucaria Bidwilli. — Un correspondant du Gnrdeners' Clironicle lui écrit de Tjibudas, Lindanglaya, qu'il existe à Java une large BNemxed' Araucaria Bidivilll dont les branches couvrent entièrement la voie; quelques-uns sont considérés comme ayant atteint à peu près tout leur développement. On dit, mais à tort sans doute, qu'ils ne supportent pas la moindre gelée. L'année dernière, un des exemplaires a porté des fruits de la grandeur d'une petite noix de coco; aucun ne contenait des graines fertiles. L'arbre ayant plus de douze mètres de hauteur, les cônes tombent d'eux-mêmes quand ils sont au point d'être mûrs. On peut être étonné que la chute de ces cônes si volumineux ne donne pas lieu à des accidents ; il en est d'ailleurs de même pour les noix de coco : les Cocos nucifera sont toujours plantés le long des routes. Distribution de graines. — Le Cercle d'arboriculture de Belgique, à Gand, vient de distribuer à ses membres et aux abonnés des Bulletins, des graines d'espèces et variétés de légumes, choisies parmi celles qui sont le plus recherchées sur les marchés anglais. Ce sont des brocolis, choux fleurs, pois, céleris et choux de Milan. La voie suivie par le Cercle nous semble être bonne pour favoriser l'exportation des produits maraîchers du pays. Nuages artificiels. — Les gelées printanières, quand elles succèdent à plusieurs jours de chaleur ayant appelé l'évolution précoce de la végétation, ont de tout temps compromis le développement régulier de la floraison d'une masse de plantes; ce n'est donc pas d'hier qu'il a fallu chercher à remédier à l'influence de ces gelées, et l'idée que l'on croit nouvelle de former des nuages artificiels était appliquée même chez les Péruviens aborigènes. Garcilasso di Vega, en abordant en Amérique, constata, en eff^et, que les indigènes produi- saient des nuages de fumée en brûlant des engrais et protégaient ainsi leurs cultures contre le froid du matin. Cette méthode a été ressuscitée en Europe seulement vers le milieu de ce siècle, et maintenant l'application en est de plus en plus fréquente, non seulement en France mais dans l'Amérique anglaise et surtout en Californie et dans les contrées où existent des syndicats agricoles. Visite royale à, Haarlem. — LL. MM. la Reine régente Emma et la jeune reine Wilhelmine ont donné une preuve de l'intéi'ét qu'elles témoignent à l'horticulture en visitant le 7 avril dernier les champs de jacinthes de Haarlem et des environs de cette ville et en s'arrêtant à Overveen, au Zijhveg, auprès des « couches de parade » de l'établissement E. H. Krelage et fils. Ces deux couches contenaient chacune au delà de six cents bulbes fleui'is des plus belles jacinthes. LL. MM. sont demeurées pendant une demi-heure auprès de cette splendide exposition et elles ont daigné procéder au baptême de deux — 130 — jacinthes nouvelles, gagnées à l'établissement Krelage. L'une des variétés, d'un beau rose vif, a reçu le nom de *S'' Bavo, et l'autre variété, d'un coloris très distingué cuivre mêlé d'orange, a été appelée Het Loo, du nom de la résidence de la Reine. Les guêpes. — Le Journal of Horticulture signale l'apparition fréquente de guêpes-reines en Angleterre. Cette apparition précoce fait prévoir une grande abondance de guêpes pour la prochaine saison. Un correspondant du journal précité annonce que la semaine précédente il avait payé la destruction de 151 de ces reines, dont plusieurs d'une grandeur démesurée. Un certain nombre furent prises parmi les abeilles autour des groseilliers en fleurs. Engrais JeanneL — Un correspondant nous demande de lui faire con- naître la composition de cet engrais, dont l'emploi a été recommandé pour un grand nombre de plantes. L'engrais du D'" Jeannel est depuis fort longtemps dans le domaine public. En voici la formule : Azotate d'ammoniaque 380 grammes Biphosphate d'ammoniaque 300 > Salpêtre brut 260 > Biphospbate de chaux en poudre fine 50 * Sulfate de fer 10 > 1000 grammes Ce mélange est employé à la dose de 200 grammes par hectolitre d'eau ou 2 grammes par litre. On peut, tous les huit jours, arroser les plantes en pots avec cette solution en donnant aux plantes en végétation, en boutons ou en fleurs, environ un décilitre. A propos d'hybrides. — La stérilité naturelle des hjbrides était consi- dérée il y a quelque vingt ans comme un caractère principal des hybrides. Aujourd'hui il faut en rabattre et de beaucoup même. Déjà Reichenbach, avec sa perspicacité habituelle, avait reconnu des hybrides naturels et ceux-ci ont parfaitement fructifié. M. Maxwell T. Masters, dans le Gardeners' Chronicle du 14 avril dernier, parlant d'une conférence donnée à la Société royale d'horticulture de Londres, par M.Engleheart, signale des expériences faites par celui-ci dans son jardin du Hampshire, d'où il résulte que le croise- ment du Narcissus poeticus avec le N. Ajax a donné le N. Incomparahilis, que Herbert considérait déjà comme un hybride. Le même auteur n'admet- tait pas le N. montanus comme une espèce. M. Engleheart a donné raison à cette présomption en obtenant le N. montanus en croisant ensemble les N. moschatus et N. poeticus. Ém. Rodigas. o ce o f'. ■N: ^ t Ml-.; a' !/r PI. IX ADMMIM CLAESII l. im. 4 em. rod. m CAPILLAIRE DE M. FL CLAE8 \'oici une nouveauté qui sera accueiiiie ave<' laveur arui'? U' mon'ie fioi nooif". rst un Adiantuin, d'un type tout à fait distinct et qui est remarquable à la iS par l'ampleur de son feuillage élégamment découpé et par sa panachure argentée. C'est une très belle espèce qui nous parait appelôe à un grand ave- . ii;. La plante a été introduite récemment du Brésil par L'Horticultcrk Lnternationale à Bruxelles; elle est dédiée •"» "^f ^^"' *'' \k^ "'i '^"- ]>"Ui- nistes voyageurs attachés à l'établissement. Gemme on le voit sur la planche, le port de la plante est à la fois gracieux vigoureux. La conformation des pennes, la disposition et les dimensions -irs pinnules sont si nettem eut caractérisées que l'on douterait, au pro-- ■- • aspect, qu'on se trou-ve en présence d'une Fougère. Les racliis et les péi ni d'un rouge brun ; les pinnules, de forme obcordée-lancéolée, sont déflé- j es par rapport au rachis, tandis que celui-ci est gracieusement recourbé. -< pinnules sont généralement découpées avec élégance et ondulées su,^ • ' veines. Tout le limbe est panaché de vert foncé et de vert pâle; la r iipn blanche est disposée en panache ou plume suivant la nervure médian*' Cette nouveauté sera un ornement de plus pour la serre chaude ci '. r viendra, nous n'en doutons pas, une précieuse addition aux éléments ipa "^'pf aujourd'hui aux compositions florales. ^'^' •■ • I Décoration des tables. — A la dernière exposi' 'loours était ouvert [wur l'ornementation florale d'à ts. Il s'agissait évidemment d'un dîner de fête. Nou> f par ce concoure ! nous semble qu'un '■"10 de trouver l'exposition horti^ ' \v de Bruxeli. '5, — 138 — PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Musa Manni. — Cette espèce qui, par son port, rappelle le Musa rosacea, est originaire de l'Assam. La tige est grêle, stolonifère; les feuilles sont longuement pétiolées. L'inflorescence, allongée, est munie de bractées oblongues, roses, triflores; les fleurs sont jaunes. Le fruit, assez petit, est fusiforme, trigone et lisse. Rhododendron Reine Marie Henriette. — Cette variété, obtenue de semis par l'horticulteur gantois M. Bern. Fortie, a été très remarquée au meeting du Casino du mois d'avril dernier. L'exemplaire portait de nombreux bouquets de fleurs blanc de cire, d'une forme exquise. Thibaudia macrantha. — Cette espèce, aujourd'hui désignée sous le nom d'Agapetes macrantha, fut introduite du Moulmein pai- la maison J. Veitch et fils, vers le milieu de ce siècle. Sous le nom de Thihaudia macrantha la plante fut publiée dans le Botanical Magazine en 1851. Elle est encore peu répandue. C'est un arbuste avec des feuilles épaisses, charnues, et des inflorescences axillaires à fleurs pendantes, urcéolées, jaunâtres, lavées de rose et remarquablement veinées de rouge vif. La plante demande la serre chaude. Clerodendron trichotomum. — Cet arbuste, d'origine japonaise, forme une touffe bien fournie de feuillage vert foncé se couvrant en automne de nombreuses fleurs blanches. Celles-ci sont disposées en grappes lâches et sont entourées d'un calice rouge vif. C'est une bonne espèce de serre froide qu'il sera possible de confier à la pleine terre à bonne exposition. Todea Moorei Baker. — C'est une élégante Fougère arborescente dont le tronc acquiert 0'"15 de diamètre et environ 0"'30 à 0'"50 de hauteur. Le Gardeners' Chronicle rappelle que la plante fut découverte par M. Charles Mogre, dans l'île de Lord Howe. La tige porte à son sommet une couronne de frondes arquées, glabres, membraneuses, aux feuilles oblongues lancéolées, pinnatifides. Amorphophallus Elliotti. — C'est une très curieuse espècç, originaire de Sierra Leone, figurée dans le Botanical Magazine du mois d'avril 1894. La spathe se recouvre à la base, elle est cyhndrique, en forme de capuchon au sommet avec une bouche relativement petite. Elle est d'un coloris rosé à la base, verdâtre vers le haut, pointillée et maculée de brun pourpré; l'intérieur est d'une couleur cramoisi foncé. Le spadice est entièrement renfermé dans la spathe. Ptychococcus paradoxus Becc. — Cet élégant Palmier, originaire de la Nouvelle-Guinée, et qui est désigné aussi sous le nom de Ptychosperma — 130 — paradoxa, mérite d'être recommandé. Son stipe atteint de 5 à 7 mètres. Ses frondes sont pinnatifides, engainantes à la base. Les jeunes feuilles sont bilobées, à lobes oblongs, obliques au sommet, dentelés sur les bords; les feuilles caractérisées sont profondément divisées; les divisions ont environ 0'"25 à 0'"30 de longueur, sont attachées par un large rachis, obliques au sommet et dentelées sur les bords comme les jeunes feuilles [Gardeners' Chro- nide, XV, 1894, p. 526). Plagianthus Lyalli. — C'est un bel arbre atteignant jusqu'à dix mètres de hauteur et se chargeant de bouquets de fleurs blanches. Le feuillage devient jaune à l'automne et ajoute une teinte dorée aux feuillages d'ornement. Cet arbre est originaire de Nouvelle Zélande et appartient à la famille des Mal- vacées. Amaryllis M'"*' Ch. De Bosschere. — Cette belle variété, montrée par M. Ch. Vuylsteke au meeting du Casino de Gand en avril dernier, a obtenu un certificat de mérite décerné à l'unanimité. La fleur, grande, bien faite, est d'un rouge cramoisi satiné brillant. Elle mesure 0'"22 de diamètre, les seg- ments ayant plus de 0^15 de long et près de 0™10 de large. Torenia Fournieri grandiflora compacta alba. — Le type du Torenia Foiirnieri k fleurs d'un beau bleu d'azur fut introduit en 1873. Il en a paru une variété à fleurs blanches sous le nom de White Wings en Angleterre. La variété nouvelle dépasse de loin cette dernière, et on peut la considérer comme une excellente plante de bordure. La nouvelle venue est plus compacte et les fleurs sont d'un blanc pur. Rhododendron racemosum. — C'est un petit arbuste, voisin du Rh. glau- cAim, qui a été introduit du Yunnan par le missionnaire Delavay au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Les fleurs, disposées en corymbes subterminaux, sont très grandes et d'un beau rose. Helianthus lenticularis. — Cette plante a été introduite l'an dernier de l'Amérique septentionale par la maison Vilmorin-Andrieux et C''', de Paris. C'est franchement une des plus belles introductions de 1893. En une seule année la plante acquiert, à bonne exposition, une hauteur de quatre mètres. Elle forme une pyramide parfaite, garnie de la base jusqu'au sommet de fleurs de grandeur moyenne d'un jaune brillant. Cette espèce aura une valeur réelle pour orner de grands parcs. Protea rhodantha. — Cet arbrisseau nain, de la famille des Protéacées, est originaire du Transvaal. Sa tige est simple, dressée, marquée de taches brunes; les feuilles sont sessiles, linéaires allongées; les fleurs, d'un beau rose vif, forment un large capitule de 0'"10 de diamètre, entouré de grandes brac- tées obovales, obtuses, imbriquées. La plante a été figurée dans le Botanical Magazine. — 140 — Lo"wia maxillarioides. — Vn coup d'œil superficiel jeté sur la figure de cette plante [Botonical Magazine, avril 1894, 7351) la ferait prendre pour une Orchidée. C'est d'ailleurs sous le nom iïOrcliiâantha horneensis qu'elle fut décrite dans le Ganleners' Chronicle en 1886. Toutefois elle aurait plutôt sa place entre les Zinziber et les Musa. D'un rhizome rampant s'élèvent- des feuilles pétiolées, ovales lancéolées, uninerviées, finement veinées transversale- ment. Les fleurs sont disposées en panicules lâches s'élevant du rhizome. Chaque fleur mesure O'^OT de diamètre. Les pétales inférieurs sont oblongs lancéolés, lilas pourpre foncé ; les deux pétales supérieurs sont petits et de couleur lilas; le troisième pétale est long de 0"'02, large de 0"'01, oblong, aigu, ayant un disque jaunâtre strié et maculé de pourpre. Les étamines sont au nombre de cinq. La plante a été introduite de Singapore par M. Ridley et a fleuri à Kew. Thompsonia nepalensis. — C'est une Aroïdée tubéreuse dont la tige solitaire se divise en trois branches principales, branchues à leur tour. Les dernières divisions sont lancéolées ou ovales lancéolées et acuminées. L'inflo- rescence précède la foliation. La spathe longue de 0'"15 à 0"^30 est verdâtre et enveloppe un spadice cylindrique à peu près de même longueur. La partie inférieure est couverte de fleurs femelles très nombreuses, la partie supérieure porte une masse d'anthères s'ouvrant toutes à leurs extrémités. La plante, originaire du Nepaul, a fleuri à Kew et a été publiée récemment dans le Bota- nical Magazine. Lilium croceo-elegans. — C'est un hybride obtenu par croisement du L. croceum, espèce européenne, avec L. elegans ou Thunhergianum, espèce japonaise. Les fleurs de 0'"10 de long sont d'un beau coloris écarlate marqué de nombreuses macules d'un brun noirâtre. Lotus pelyorhynchus. — Cette charmante Papilionacée, à feuilles étalées et sessiles, à fleurs axillaires irrégulièrement réunies à l'extrémité des rameaux, fut décrite par Baker dans le Botanical Magazine. Elle a été introduite des Iles Canaries et bien que ce soit un petit arbuste, la plante convient parfaite- ment à la garniture des corbeilles suspendues. En effet, ses branches sont naturellement infléchies et pendantes et leurs fleurs, qui rappellent assez bien celles des Clianthus, sauf qu'elles sont moins grandes mais non moins curieuses, s'épanouissent en serre froide de mai en juillet. Un exemplaire bien fleuri fit son apparition en juin dernier à un meeting du Casino de Gand et y obtint un certificat de floraison. Ce n'est pas une nouveauté puisque la plante fut décrite, il y a vingt ans, mais elle est tellement jolie qu'elle mérite d'être spécialement recommandée. La multiplication en est fort facile, la plante fleurit le mieux en serre et doit être exposée en plein soleil près du vitrage. Impatiens auricoma. — On se rappelle encore la sensation que produisit — 141 — l'introduction des hnpatiens Sultani, j)latypetcda , Hnivkeii; le même accueil sera fait à la nouvelle venue qui se distingue par ses très nombreuses fleurs en forme de casque qui sont d'un beau jaune d'or, sauf la gorge qui est marquée de lignes pourpres. La plante est vivace. Les rameaux sont roses. Les feuilles sont ovales, acuminées, dentées, à nervures roses contrastant avec le vert foncé du limbe. Elle peut passer l'été dehors et continue à fleurir tout l'hiver en serre chaude ou tempérée. Ptychosperma elegans. — C'est un beau Palmier, originaire de l'Australie tropicale. Les feuilles sont pinnées, à segments lancéolés. Les fleurs sont très nombreuses et disposées en panicules rameux sous la couronne de feuilles. L'espèce a été figurée dans le Botanical Magazine de mars 1894. Rhododendron Schlippenbachi Maxim. — Cette nouvelle espèce, origi- naire de l'Asie orientale, et qu'on rencontre dans la Corée et dans la Mand- chourie, a été décrite dans le Bulletin de l'Académie de S' Pétersbourg, XV, page 276. Les feuilles sont presque ovales, ondulées, ayant la texture de celles des Azalées et se produisant à peu près en même temps que les fleurs. Les bourgeons et les pédoncules sont poilus; entre ceux-ci se trouvent des bractées dont la plupart tombent lors de l'épanouissement des fleurs. Celles-ci sont d'un rose lilacé pâle, hypocratériformes, avec un limbe quinquelobô, largement ouvert; les trois lobes supérieurs sont marqués de macules brunes près de la base. Les étamines, au nombre de dix, sont d'inégale longueur. Le Gardeners' Chronide donne une superbe figure de la plante et ajoute que MM. Veitch l'ont montrée au meeting du 27 mars de la Royal Horticultural Society de Londres. Stangeria paradoxa. — Cette Cycadée fut découverte dans la Cafrerie par QuENSius et décrite d'abord sous le nom de LoniavUi cy'ixpa. T. Mogre, du Jardin botanique de Chelsea, signala la plante comme un Zamia ressem- blant à une Fougère ou une Fougère ressemblant à un Zamia. Le Gardeners' Chronide a donné dernièrement la figure du Stangeria paradoxa var. sdiizodon montrant des inflorescences mâles. La plante figurée est un magni- fique spécimen qu'on peut voir à Kew, où il s'est parfaitement développé dans la serre à Victoria. Les frondes ont plus de deux mètres de longueur. Trichopus zeylanicus. — Cette espèce, considérée par les uns connue un Aristolochia, par les autres comme un Dioscorea, se rapproche le plus de ce dernier genre. Elle n'est pas voluble; les fleurs sont étoilées, à six divisions. Les fruits sont en forme de massue et munis de trois ailes proéminentes. La plante est originaire de Ceylan et du sud de l'Inde, ÉM. R. — 142 LES NEPENTHES L'ordre des Nepenthacées se compose d'une famille unique, comptant aujour- d'hui une trentaine d'espèces indigènes dans l'Asie tropicale, à Madagascar, aux Seychelles, à l'Australie tropicale, à la Nouvelle Galédonie et à l'Archipel Malais. Les espèces ont été si souvent décrites et signalées qu'il serait superflu de détailler encore leur étrange organisation, leur constitution spéciale, géné- ralement sarmenteuse, les curieuses amphores dues à la dilatation de la vrille d'abord simple qui se développe en une urne ou ascidie plus ou moins grande, dont l'orifice est toujours bordé d'un bourrelet strié transversalement et accom- pagné d'un opercule, sorte de lame foliacée qui tient lieu du hmbe de la feuille. Actuellement on peut voir dans une des serres de la Compagnie continentale d'Horticulture, à Bruxelles, des exemplaires superbes de développement et montrant de belles et grandes ascidies, qui ont le privilège d'attirer l'attention même des visiteurs peu initiés aux choses de l'horticulture. Ici c'est le Nepenthes coccinea, aux grandes urnes de couleur écarlate. La figure 28 donne une idée du port de cette espèce, de sa vigueur et de l'aspect spécial des nombreuses gourdes dont la plante se charge. Celles-ci sont larges de O'^IS et longues de 0'"12 à 0'"15. Le fond cramoisi ou écarlate est parsemé de jaune pâle; de plus, les ailes sont longuement frangées. Ailleurs, c'est le Nepenthes Hookeriana, destiné à consacrer un des grands noms de la botanique. La figure 29 fait comprendre la valeur ornementale de la plante, la forme gracieuse et le caractère de ses ascidies arrondies et maculées de rouge. Plus loin, nous trouvons le Nepenthes Kennedyana, espèce australienne, aux urnes étroites, allongées et rougeâtres; puis les N. ampullacea, hicalcarata, Henryana, Chel- soni et une série d'autres espèces, variétés ou hybrides parmi lesquels on n'a que l'embarras du choix. La culture des Nepenthes n'est pas du tout compliquée. Ce qui leur est nécessaire, c'est la chaleur et l'humidité, mais sans chaleur de fond ; en outre, il faut aux racines l'accès facile de l'air, sinon elles dépérissent. La chaleur ne doit pas être inférieure à 20** c. durant la période de végétation; elle peut aller à 15° c. pendant la période de repos. La serre dans laquelle on les place doit pouvoir être bien aérée, sinon les feuilles se tachent et les plantes sont détériorées. L'air doit être conservé humide, si l'on veut que les ascidies acquièrent leur développement normal et ne se ratatinent pas. Les côtes de tabac, distribuées au-dessus des tuyaux de chauffage et mouillées de temps à autre, dégagent suffisamment d'insecticide pour détruire les insectes qui enva- hissent les plantes dans un air aride. .m^^^^if^i'^,, — 141 — Les Nepenthes se propagent aisément de boutures. Dans ce but on emploie les extrémités bien aoûtées ou mieux encore des tronçons pris à la base de plantes bien conformées, avec trois ou quatre yeux, c'est-à-dire ayant une dizaine de centimètres de long. La blessure sera recouverte de charbon en poudre. On les met dans un mélange d'une partie de sphagnum vivant, haché menu, d'une partie de terre de bruyère fibreuse et d'une partie de sable blanc. On place les boutures sous châssis vitré dans la serre à multiplication, avec une chaleur de fond de 30 degrés centigrades et on les garantit contre les rayons du soleil; on a soin aussi de les mouiller fréquemment. Tous les matins on peut, pendant quelques minutes, enlever les châssis, afin de renouveler l'air et de prévenir l'excès d'humidité. Les plantes qui semblent décliner peuvent être rabattues jusqu'à la base de la pousse de la saison précédente. Il est imprudent de tailler dans le bois plus âgé, parce qu'il faut alors attendre trop longtemps avant d'avoir des rejets assez forts pour donner des ascidies de grandeur convenable. Certaines espèces ou formes sont plus solides ou moins délicates que d'autres. Les N. Masfersiana et N. sangulnea peuvent être suspendus à la toiture du vitrage dans n'importe quelle serre chaude, pourvu que l'ombrage soit bien ménagé; les variétés délicates doivent être traitées à part, il leur faut une serre dans le genre de celle de L'Horticulture Internationale à Bruxelles, ou bien celle qui a été décrite dans L' Illustration Horticole^ année 1884, p. 47. ÈM. R. PETITES NOTES DE CULTURE Amaryllis. — La meilleure couverture contre les rayons ardents du soleil par les journées souvent très sereines du mois de mai, est celle qui est faite en lattis. Si les rayons solaires arrivent jusqu'au feuillage ou sur les fleurs, à tra- vers le lattis, ils sont d(\jà tamisés ou obliques; en outre, les lignes d'ombre se déplacent également et avec assez de rapidité. La couverture de toile est presque, toujours trop épaisse ; elle donne d'ailleurs une ombre permanente, nuisible à la coloration. Le peinturage des vitres, quel que soit l'ingrédient employé, doit être condanmé au même titre. La plupart des Amaryllis ont terminé actuellement leur floraison dans les serres. On suspend naturellement les arrosements d'engrais liquide et l'on diminue graduellement l'arrosage à l'eau pure. Le feuillage doit être constamment tenu propre et il est bon d'em- pêcher les feuilles de se renverser ou de traîner sur les pots ou sur la terre, afin de prévcnii- toute moisissure. Il est imprudent d'appliquer encore des seringages, parce qu'on risque de trop mouiller la terre des pots et de nuire Fig. 29. — Nepentlu-s llookeriitiKi. — 140 — ainsi à la bonne constitution dos bulbes et de eomproniettre la floraison de l'année suivante. Aristolochia. — Ces plantes, dont les é(,i-anges infloreseences attirent toujours l'attention, sont maintenant en plein développement dans les serres. Le jardinier aura eu soin de les nettoyer et de les tailler en temi)s utile; il sait qu'elles aiment à se trouver rapprochées du vitrage, les ramifications bien dégagées. Traitées de cette façon, elles produisent plus abondamment leurs Heurs; celles-ci sont mieux en vue, ce qui n'est pas à dédaigner. On peut donner aux plantes des arrosements d'engrais liquide. Medinilla magniflca. — Cette espèce, la plus belle du genre, ju.stifie amplement son appellation spécifique. Il lui faut une atmosphère chaude et humide; le voisinage de l'aquarium de serre lui convient également. La culture n'est pas difficile; la plante se contente d'un compost de terreau de feuilles, de tourbe et de terre forte en parties égales en mélange avec du sable blanc. Durant l'été elle se trouve bien d'abondants arrosements. Le Gar- deners' Chronide signalait dans son numéro du 14 avril un exemplaire cultivé à Dover House, Roehampton, et portant à ce moment .soixante racèmes de jolies fleurs rosées. Cet exemplaire se trouvait il y a un an et demi dans un petit godet; maintenant il occupe un vase de 0'"25 de diamètre. L'effet produit par ses nombreuses inflorescences et son beau feuillage est très ornemental et ce Medinilla mériterait d'être admis plus généralement dans les serres. Cyclamen. — Le chef des cultures de Dover House, M. J. F. M" Leod recommande de traiter les Cyclamen de façon à bien les préparer pour leur floraison d'hiver, durant la courte période comprise entre la fin de la floraison et le moment de la reprise. Les jeunes semis, dit-il dans le Gardeners Chro- nide, sont maintenant suffisamment établis pour qu'on puisse les rempoter dans des pots de 0"'12 de diamètre. Ceux-ci doivent être absolument propres et avoir le drainage bien posé et couvert d'une couche de mousse. On se servira d'un compost de deux parties de terre tourbeuse, concassée à la main et non tamisée, et d'une partie de terreau provenant d'une couche de champignons, avec du sable et des morceaux de charbon de la grosseur d'une noisette. Chaque brouettée de compost pourra i-ecevoir une potée de suie et une potée de poudre d'os, le tout bien mélangé. Lors du rempotage des plantes, la terre sera bien pressée sur les racines et le tubercule placé avec son sommet à la surface du pot. Les plantes sont mises dans une bâche où l'on puisse donner de la cha- leur au besoin. On les tient à l'étouflée jusqu'à ce que les racines se développent activement et l'on arrose légèrement les feuilles le matin et l'après-midi. On comprend qu'avec ces soins on arrive à une excellente floraison. Drainage. — Si la nature du sol est un point capital à prendre en consi- dération dans la culture des plantes en pots, la question du drainage n'est pas — Ul ~ moins importante. Il faut que l'eau d'arrosage puisse être filtrée complètement et que jamais elle ne s'arrête dans les pots, sinon, la terre devient aigre et entre partiellement en décomposition. On recommande avec raison l'emploi de terre tourbeuse, seulement celle-ci s'use ou se consume assez promptement. L'emploi du charbon de bois n'est pas à dédaigner et sa porosité est reconnue. Les tessons de pots peuvent être remplacés utilement par des écailles d'huîtres légèrement concassées et recouvertes de charbon ou de morceaux de tourbe. Les Gycas et les Pandanus se trouvent bien de l'emploi de ces maté- riaux pour le drainage. Fleurs en serre froide. — Nous visitions dernièrement la serre froide, disposée en jardin d'hiver, d'un amateur des environs de Gand. Celui-ci avait réuni dans ce conservatoire un grand nombre de plantes fleuries produisant dans leur variété comme par leur ensemble un effet des plus charmants. Il y avait là des Primula de diverses espèces, comme le P. viscosa car. major, aux grandes fleurs d'un beau rose; le P. Sieboldi, le P. obconica toujours gracieux; un certain nombre de Narcissus et de Jonquilles, dont les Anglais font tant de cas; plusieurs Epimedium, VE. violaceimi aux fleurs lilacéés, et VE.n'iveum aux fleurs d'un blanc pur; le TriU'mm grandi^orum, VAli/ssuin saxafile, formant un seul bouquet d'or; le Megasia c'diata et bien d'autres qu'on re verra en pleine terre deux mois plus tard. Yucca gloriosa. — Les Yucca contribuent pour une grande pai-t à donner aux jardins un cachet pittoresque et tropical. Rien n'est plus beau que de grands exemplaires fleuris de ces végétaux qui peuvent orner les jai'dins d'hiver aussi bien que la pelouse. Le Gardeners' Chronirle a présenté der- nièrement, d'après une photographie, une groupe de Yucca gJoriom, qu'on a pu voir dans le jardin d'un hôtel à Nant Hall, Prescatyn, North-Wales. Les Yucca en plein air doivent être à l'abri des vents violents comme aussi du grand froid. Le sol doit être élevé, perméable; ils se trouvent le mieux dans les grandes poches d'un enrochement. Leur aspect devient imposant loi'squ'ils sont cultivés en grand nombre. R. d'Eklen. SERRE FROIDE BORONIA ELATIOR La section horticole de la Société royale des décorés industriels et hor- ticoles gantois a ouvert, le 29 avril dernier, dans les locaux de la Société Guillaume Tell, une exposition de plantes et de fleurs dans le but spécial de — 148 — procurer des ressources à la Caisse des membres âgés et peu fortunés. Cette exposition ouverte en présence de M. R. de Kerciiove, gouverneur de la Province, des autorités locales et des sommités de l'horticulture, était des plus réussies et faisait grand honneur au désintéressement des exposants, puisqu'aucun apport, quel qu'il fût, ne devait s'attendre à la moindre distinc- tion ni récompense. Parmi les plantes exposées, les connaisseurs ont remarqué entre autres un lot nombreux de plantes de Nouvelle Hollande, toutes char- mantes espèces d'ornement, considérées comme rebelles à la culture en pots. Rarement on a vu les Boronia aussi bien fleuris ; ils étaient plus frais que les exemplaires venant habituellement d'Angleterre. La culture commer- ciale du Boronia elatior est une spécialité d'un horticulteur de Meirelbeke, M. E. CoLLUMBiEN. Voici comment il procède : Aussitôt après la floraison, vers le 15 mai, les jeunes plantes sont mises en terre de bruyère, en plein air et au grand soleil, et laissées dehors jusqu'en octobre ; elles ont alors une largeur moyenne de 0'"20 et sont propres à la vente. La multiplication est faite de boutures en octobre, novembre et même décembre, en serre tempérée, à 10 ou 12° C, sans chaleur de fond; elles prennent sans aucune difficulté. On les visite tous les huit jours pour mettre en godets les plantes enracinées et les tenir à l'étouffée jusqu'à ce que les racines se montrent contre les parois des pots. Alors elles sont mises en serre froide, près du vitrage, toujours en plein soleil ; la serre doit être bien aérée quand il fait chaud. Les boutons des Boronia ne se forment pas avant l'hiver; c'est pourquoi il convient de rapprocher les plantes du vitrage durant l'hiver, afin d'avoir une abondante floraison. Quant au forçage, M. E. Collumbien insiste sur ce point important que les plantes doivent être déjà en végétation avant de passer dans la serre tem- pérée chaude, sinon elles poussent en feuiUes et les boutons avortent. On procède au forçage en février. L'horticulteur précité a tenté le greffage du Boronia elatior sur B. poli/- yalaefoliaj ancienne espèce, introduite dès 1824 ainsi que plusieurs autres; mais les plantes obtenues de la sorte restent débiles. Le B. elatior est de beaucoup supérieur au B. heteropkyUa qui demande trois ans pour atteindre les proportions auxquelles le premier arrive au bout d'une année. La même culture est applquée avec succès à quelques autres Boronia, au Litliospermum huUatum^ aux Grevillea alpestris^ Gr. Preissi^ etc. ÉM. R. G""® Série. TOME I^r. 10'"° Livraison. 30 Mai 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal interiialioDal populaire do rtlorllculluro DANS TOUTES SES BRANCHES \)\\\)\\(' sous le palroi'ùige de J. Ll IM D EN Directeur : LUCIEN LINDEN EEDACTEUES PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS i\'tiiii(M'o |i:ii';iissaiil lo 15 (In mois AX GARNIER Niimérn pariiissaiil le ôO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOIV HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les sig-nataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOIS/a:3^.A.II^E f/aiiseric liorlicolc 149 RcnscigncmcMils cl ciillurcs Uri IjPs cli.nncrcs chez les arbres fniitiors . . . . 157 Le jardin lleui-iste 159 Les Bei'heris et les Malioiiia 1()0 l'Iaiiles |iriiii(;es 16:^ Pnges. TEXT1-; KT PLANCHE CULORIKE. PI. 10. Biuldlcia Colvillei 151 Fif;. 30. Ipoiiiea saiijjtiiiica 159 » 31. Gcranlia lennilolia 159 » 32. Fiielisia Madame limant 161 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Giiiul. imiir. Kug. Viiiulcrhacglion. TARÏF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLI ET LE JOLUNAl DES ORCHIDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dan Lé Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êtr présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitr leurs produits. 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Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 176 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 „ 180 300 Un tiers de page . . . » 25 » 45 » 80 » 125 „ 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 .. 70 „ 110 „ 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 „ 90 » 150 Un huitième de page . . .. 12 » 25 « 40 „ 70 I) 125 Un seizième de page . » 6 » 12 '. 20 » 35 » 75 ®:^=^ On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100^ rue Belliard, à Bruxelles, avanl le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnét à l'un de ces journaux. — 149 — CAUSERIE HORTICOLE I CONCILIATION DES INTERETS COMMUNS DU PROPRIÉ- TAIRE ET DU FERMIER 80 Mai 1894. Lettre d'un propriétaire à son fermier : « Mon cher Jean, j'ai recueilli, dans la succession de mon oncle, la ferme que ta famille exploite depuis de longues années. Le bail courant expire pro- chainement; avant de le renouveler, comme tu le demandes, j'ai besoin de causer avec toi au sujet des conditions nouvelles que je veux introduire dans nos stipulations. Le temps presse afin de nous mettre définitivement d'accord si nous ne voulons pas nous séparer. « Tout à toi « X...., propriétaire. » Cette lettre jeta le trouble dans la famille du bon fermier; on se demanda quelles étaient les conditions woî^ve/Zes, puisqu'elles pouvaient avoir une portée jusqu'à produire une séparation Tout le ménage du fermier s'arrêta à l'idée d'une forte augmentation de prix de bail, et on se lamentait.... La ferme, dans la pensée du fermier, rendait pourtant tout ce qu'elle pouvait rendre sous le rude travail de sa nombreuse famille, et ce rendement ne fournissait qu'aux premiers besoins et au payement du fermage.... Comment suflire à une aug- mentation de prix? Faudrait-il quitter ces lieux où les générations de la famille se sont succédées depuis des années ! . . . . Dure nécessité ! . . . . La famille du brave fermier délibéra qu'il valait mieux essayer des sacrifices et rester dans des lieux si chers; après tout, on redoublerait d'ardeur et Dieu n'abandonnerait pas ses enfants. Première entrevue : Le propriétaire. — Bonjour Jean, je suis ravi de ton empressement à te rendre à mon appel. Mais tu as l'air bien triste ; pourquoi donc \ Le fermier Jean. — Votre lettre, Monsieur, parle de conditions nouvelles et même ([e séparation!... Cela n'est pas rassurant; en me voyant partir, ma femme et mes enfants ont versé bien des larmes, quoique nous ayons confiance en votre bon cœur ! Le piropriétaire. — J'espère bien, mon cher Jean, que tu sera bientôt moins — 150 — troublé. Non seulement je n'ai pas l'intention d'augmenter le prix de fermage, ni de me séparer de toi, mais je veux, par les conditions nouvelles, si tu les acceptes, ajoutera ton aisance, 3- ajouter beaucoup, et en même temps donner à ma ferme plus de valeur qu'elle n'en a. Le fermier. — Quoi, vous ne me demandez pas un ôcu de plus, je serai plus à l'aise, et votre ferme vaudra plus cher? Le propriétaire. — Depuis des années ma famille a transmis à la tienne, de neuf ans en neuf ans, la jouissance de sa propriété, qui restait à ses risques et périls et dont tu faisais à peu près l'usage que tu voulais. Tu n'avais pour ainsi dire qu'une obligation rigoureuse, celle de payer exactement au terme convenu. Le résultat de cette coutume routinière apparaît aujourd'hui : tu es pauvre comme devant et la terre ne s'est pas améliorée depuis que tu la fais valoir. Ne te semble-t-il pas, Jean, qu'il doit y avoir quelques causes à ce mal et que nous devons pouvoir y porter remède ? Le fermier. — Sans doute; mais comment faire?... Nous travaillons tous autant que possible, nous vivons de privations, et je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus. Lep)roj)riétaire. — C'est pour te l'apprendre, mon cher Jean, que je t'ai fait venir. Aujourd'hui nous sommes comme deux ennemis dont la victime est la terre : elle qui nous donne tant, nous ne lui rendons presque rien; nous la ruinons sans nous enrichir. Mais bientôt, nous allons l'enrichir pour notre profit commun. Il serait facile de te citer beaucoup d'exemples d'utilité que nous pourrons retirer tous deux de la terre par la coopération peu onéreuse du travail. Le fermier. — En quoi donc consistent ces améliorations pour notre profit commun ? Le propriétaire. — Ce sera l'objet d'une autre causerie; mais pour satisfaire à ta curiosité que je comprends, je veux, entr'autres, la création d'une partie du domaine en prairies sous vergers-f ni itiers; je veux la cidture perfectionnée sous tous ses rapports. Je serai ton associé par l'intervention de ma personne dans la surveillance de l'application des conditions dont nous serons convenus. Je serai ton associé par le capital, en te faisant les avances convenues pour certaines améliorations sur lesquelles nous tomberons d'accord. Retourne vers ta famille et dis-lui à ta manière ce que tu penses de notre entretien. A bientôt. Gustave Michiels. » L'ILLUSTRATION HORTICOLE BUDDLEIA GOLVILLEI A. Goossens pinx. 1 J. Goffarf ch)' A — 151 — ^. il PI. X BIDDLEIA COLVILLEI ^f) il Le genre Buddleia comprend envjfuu «-oixiinu- .mx «^spcces d'arbustes, origi- naires de l'Asie, de l'Afrique australe et de l'Amérique tropicale el tempérée. Parmi ces espèces, les unes sont rustiques, d'autres semi-rustiques, d'autres enfin réclament l'abri de la serre tempérée ou de la serre chaude. Leurs fleurs sont généralement de petite taille, disposées en capitules, en épis ou en thyrses. L'espèce figurée ci-contre est d'une beauté tout à fait supérieure, et ses fleurs, de belle grandeur, ont un coloris des plus élégants. Elle a fleuri il y a deux ans chez M. W, E. Gumbleton, de Queenstown (Irlande), qui l'a décrite de la façon suivante dans le journal anglais The Garden, auquel nous emprun- tons les éléments de cette reproduction : -u Ce superbe arbuste semi-rustique de l'Himalaja, que les autorités compé- tentes reconnaissent, je crois, comme de beaucoup le ^lus beau et le plus déco- ratif iles membres du groupe étendu auquel il appartient, m'a été fourni il y a environ sept ou huit ans par MM. Veitch, qui l'avaient obtenu de semis; mais .1 leur établissement il ne s'ét^îil pas montré suffisamment rustique p(.'ur ster à un des hivers rigoureux de Londres; il serait sans doute ru'^tique dans le Devon ou les Gornouailles, comme il l'est chez moi. le J'ai planté contre un mur de briques expo.sé au midi ; mair .; 'iiné aucune autre protection. Il n'a jamais souffert le moiii^ ■■ " e?t arrivé maintenant à former un arbrisseau de bonne taille. i! a fleuri chez moi, poui- la première fois en Europe, si je ne me trompe, au : »iS de juillet 1892, et a produit six grappes de ses b».'lles ih-ins 'lîbuloires 1' pâle à gorge blanc pur, dont l'une est représentée très exacteiuent sur la iiche ci-contre. :•' bel arbuste n'a été connu jusqu'ici, par les horticulteui'S qui ne l'avaient ■ vu dans les bois de sa patrie, que par une planche dans les Illustri' 'njan Plants, de Gathcakt et Hooker.; mais cette planche ne • .. a ses charmes délicats ; en eft'et, le coloris de fond est d'un f •! P plus foncé, ce qui est peut-être causé par le puissant soleil d- s en outre on a totalement omis d'indiquer la gorge blanche qui pr hai'mant contraste. — 152 — D'après Sir Joseph Hooker, cette plante est abondante près du sommet du Mont Tonglo, à une hauteur de 2,700 à 3,700 mètres (jusqu'au sommet), et se rencontre fréquemment aussi dans les vallées de Lachen et de Lachsong, à des altitudes analogues ; il atteindrait même 3,600 mètres au-dessus du niveau de la mer. J'espère que sa floraison sera encore plus abondante les années qui viendront. Cet arbuste se multiplie aisément par boutures, mais ne fleurit qu'après avoir atteint une certaine taille et un âge assez avancé. » Parmi les autres Buddleia cultivés, on peut citer surtout les B. americana, B. crispa, qui provient également de l'Himalaya et se cultive dans les mêmes conditions que le B. Colvillei, B. ylohosa, B, insignis, B. japonica, B. inter- media (hybride horticole), B. Lindleyana, ces cinq derniers rustiques. M. G. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Les Chrysanthèmes bouturés au printemps, soit sur couche, soit sous châssis ou sous cloche, ont été plantés en pépinière après l'enracinement. Il convient maintenant de les pincer d'une façon rationnelle pour leur faire prendre le port voulu. La tige sera pincée à 10 centimètres du sol environ, et les rameaux latéraux à G à 10 centimètres de leur naissance. Les plantes seront ensuite laissées en pépinière encore quelque temps, puis mises en place au moment où elles seront près de fleurir. Distinctions honorifiques. — Nous sommes heureux d'apprendre et de signaler à nos lecteurs les distinctions hautement méritées qui viennent d'être accordées par le Gouvernement français à trois personnalités bien connues de l'horticulture, M. V. Lemoine, de Nancy, promu officier de la Légion d'hon- neur, et M. Maurice de Vilmorin, de Paris, nommé chevalier du même ordre, et M. Martinet, directeur du Jardin, nommé chevaher du Mérite Agricole. Exposition de Cherbourg. — Une exposition d'horticulture aura lieu à Cherbourg, du 7 au 10 juillet prochain, à l'occasion du 50^ anniversaire de la fondation de la Société d'horticulture. Tous les produits de l'horticulture et des arts ou industries qui s'y rattachent seront admis à cette exposition, qu'ils soient obtenus dans l'arron- dissement de Cherbourg ou en dehors. _ 153 — On peut s'adresser, pour obtenir des renseignements, au Président ou au Secrétaire de la Société, rue Montebello, 44, à Cherbourg. Les Funkia cultivés en pots. — Un correspondant de la Deutsche Gartner- Zeitung écrit à ce journal : « Les Funkia sont appréciés partout, tant pour former des massifs que pour isoler au milieu de petits parterres de gazon, etc. Mais leur utilisation pour la culture en pots est moins connue, et c'est justement à ce point de vue qu'ils sont particulièrement précieux. Non seulement on peut ainsi les transporter à volonté et les placer dans tel endroit que l'on veut, mais on a encore ce grand avantage que l'on peut, au commen- cement de l'hiver, les dépoter et les placer dans une partie quelconque du jardin, afin de leur éviter les inconvénients de l'hivernage dans un local fermé et chauffé, nécessaire pour les autres plantes cultivées en pots. Lorsqu'arrive le printemps, on les déplante, on les nettoie et on les rempote. Le compost doit être vigoureux, et il est utile d'y ajouter une petite quantité de copeaux de corne. On peut au besoin placer les Funkia au commencement d'avril dans une serre tempérée pour hâter leur floraison. Les plantes traitées de cette manière rendront toujours de grands services à leur possesseur pour l'ornementation du jardin. » La récolte des fraisiers des quatre saisons commence actuellement, et promet d'être particulièrement abondante cette année. On devra avoir soin d'arroser les plantes si la chaleur et la sécheresse se prolongent, et d'entre- tenir entre les pieds le paillis qui sert à maintenir la fraîcheur du sol et à empêcher la croissance des mauvaises herbes. Les cultivateurs qui produisent des fraisiers de semis devront arracher les jeunes plants dès qu'ils auront trois ou quatre feuilles, et les repiquer deux par deux en pépinière, à un espacement de 15 centimètres environ. Il faudra avoir soin de les débarrasser des fleurs qu'ils pourraient donner, ainsi que des filets. La mise en place définitive aura lieu à la fin de l'été ou au commencement de l'automne. Les ormes ont encore souffert beaucoup cette année des tempêtes qui ont sévi au début du printemps, et beaucoup d'arbres de cette essence ont été décapités aux environs de Bruxelles et dans d'autres régions de la Belgique. Les grands vents sont malheureusement assez fréquents dans ce paj's, et pour peu que nous en soyons encore gratifiés cette année, il deviendra difficile de rencontrer un orme dépassant une hauteur de 4 à 5 mètres, — 154 — Ces accidents fréquents méritent d'attirer sérieusement l'attention des culti- vateurs. On peut se demander s'il est utile et profitable de planter un arbre aussi fragile. En tous cas, il est certain qu'il serait imprudent d'en laisser subsister auprès des habitations; nous avons vu plus d'une fois des murailles renversées, des toitures dégradées et même des personnes blessées par la chute des ormes. Tandis que les autres essences résistent bien au vent ou ne perdent que quelques menues branches, qui restent généralement suspendues, l'orme constitue un danger permanent. Les Lilas ont donné cette année une superbe floraison, spécialement le Lilas de Perse, dont les grappes étaient remarquablement grandes et bien colorées; au premier rang des espèces à grandes fleurs, le Lilas Charles X conserve toujours une place d'honneur. * » » Un superbe jardin d'agrément que nous avons vu récemment était formé uniquement de Giroflées, de Pensées et de Tulipes. Les Pensées et les Giroflées dominaient de beaucoup et formaient un massif d'une richesse de coloris admirable. Les Giroflées embaumaient l'air et présen- taient toutes les nuances depuis le rouge sang ou cuivré jusqu'au jaune d'or. Quant aux Pensées, qui auraient peut-être été jugées ordinaires ou médiocres par un fleuriste, elles offraient une série de pourpres violacés ou bruns tirant sur le noir, d'orangés et de jaunes exquis, mélangés de formes blanches avec le centre seul taché de noir ou de jaune. Elles se mêlaient intimement aux Giroflées, et certaines plantes s'élevaient en appuyant leur tige sur celle des Giroflées, de sorte que les fleurs des deux sortes se trouvaient fondues en un massif éclatant. Les Tulipes n'appartenaient pas non plus aux types les plus récents et les plus perfectionnés; elles étaient panachées de jaune, de blanc, de rouge et de rose pelure d'oignon. Mais leur forme, en coupe cylindrique, était irrépro- chable, et leurs beaux coloris reposaient l'œil, en contraste avec les teintes brillantes des massifs voisins. Leurs tiges étaient si minces, et leurs fleurs si amples et si pleines, qu'elles se balançaient au souffle du vent. L'ensemble était parfait, quoiqu'il y manquât la Reine des fleurs, la rose, qui ne va pas tarder à fleurir. La longue grille qui clôturait un des côtés de ce ravissant jardin, et permettait au passant de l'admirer par ses intervalles, était bordée d'une rangée de quarantaines richement fleuries, d'un coloris mauve lilacé tendre exquis, entremêlées de quelques Pelargonium. La maison d'habitation était modeste, mais un prince n'aurait pu souhaiter — 155 — d'avoir devant son palais un jardin plus gracieux ni plus parfumé que celui que j'admirai longtemps, charmé de cette vision poétique au milieu d'une ville. Au dernier Meeting de Londres. — M. le colonel Hulford Thompson, de Eastcliff, Teignmouth, exposait une série de plantes variées poussant dans de la « Jador fibre. » Il paraît que les plantes croissent dans la fibre sans aucune addition de terre. On les enlève du sol, et on lave les racines avant de les mettre dans la mousse. Ce procédé pourra rendre des services pour l'emballage des plantes à expé- dier et pour beaucoup d'autres cas, dit le Gardeners" Chronide. Le Gardeners' Orphan fund de Londres, ou Caisse de secours aux enfants orpiielins de jardiniers, est dans une situation des plus prospères, ainsi qu'il résulte des communications faites ce mois-ci à l'occasion du grand diner annuel. Le capital de la Société est formé en partie de souscriptions volontaires faites par des jardiniers, et dont le minimum est fixé à fr. 6,25 par an, et en partie de dons; il s'élève déjà à fr. 176,750, produisant un intérêt annuel de fr. 5000 environ. Les souscriptions et les dons recueillis à l'occasion de la fête annuelle se sont élevées à plus de fr. 15000. Le but de la Société est de distribuer des secours pécuniaires aux enfants de jardiniers devenus orphelins. Actuellement 61 enfants reçoivent des secours de fr. 6,25 par semaine. Une pareille institution constitue un modèle qui devrait être imité dans tous les pays où l'horticulture occupe un grand nombre de bras, et nous men- tionnerons au premier rang la Belgique. • » Une station entomologique vient d'être fondée à Paris par le Ministère de l'Agriculture, et se chargera de faire les déterminations d'insectes qui seront envoyés par les agriculteurs et d'indiquer gratuitement les moyens à employer pour les détruire. Le laboratoire aura son siège à l'Institut national agronomique, 16, rue Claude-Bernard, et sera placé sous la direction de M. le D"" Paul Brocchi, professeur à cet Institut, secondé par M. le D'" Marciial, chef des travaux. Le commerce des Lilas à Paris a été particulièrement brillant cette année. Un certain nombre de villages situés aux environs de la capitale en — 156 — retirent chaque année un bénéfice considérable, et l'on cite telle petite localité qui en expédie pour des dizaines de mille francs. Les branches fleuries sont cependant vendues aux Halles à un prix très modéré, mais il s'en vend des quantités énormes, et chaque Parisien ou Parisienne, dans les classes moyennes ou pauvres, tient à orner à peu de frais son logement de ces fleurs embaumées; — trop embaumées même, car à cette saison le séjour dans les omnibus ou les wagons des lignes de chemin de fer suburbaines est quelquefois dangereux pour les personnes sujettes aux migraines. Grevillea robusta. — Cette plante, quand elle est de taille moyenne, est extrêmement précieuse pour la décollation des jardins pendant la belle saison, et peut y être laissée jusqu'au mois d'octobre, c'est-à-dire jusqu'à l'approche des grands froids. On la rentre alors dans le jardin d'hiver ou l'orangerie, où elle passera la saison. Le port du G. robusta est très gracieux, et son feuillage, d'un beau vert foncé, découpé comme dans certaines Fougères, est extrêmement élégant. Cette plante produit un effet superbe, entourée de Mesemhryanthemum cordi- foUum variegatum, ou mélangée à des Pelargonium, de façon à rompre agréablement la fâcheuse monotonie qui résulte de la régularité exagérée de certains jardins. On peut le reproduire par graines, semées en janvier pour mettre en place au mois de mai. » ♦ Le Fritillaria aurea, anciennement cultivé en Europe, mais depuis longtemps disparu, vient d'être réimporté au Jardins Royaux de Kew, par M. Whittall, parmi de grandes quantités de bulbes collectés en Asie mineure. Cette plante fleurit en mars et au commencement d'avril en serre froide. Elle produit généralement au sommet de la tige deux fleurs d'un beau coloris jaune d'or, veinées verticalement de vert pâle, et striées transversalement de pourpre d'une façon irréguhère. Ces stries sont plus marquées et plus foncées à la base des segments et sur les bords des sépales. La plante atteint une hauteur de 12 à 20 centimètres. Jardin potager. — Il sera temps avant peu de mettre en place les choux de Bruxelles, qui succéderont aux choux précoces et aux laitues. Les choux de Bruxelles sont peu difficiles quant au choix du terrain, et viennent mieux dans une terre moyenne que dans une très riche; ils ne réclament donc pas autant d'engrais que les autres choux. Le semis ayant été fait en avril-mai, pour la récolte de l'hiver, les plantes — 157 — sont plantées au plantoir un mois après environ, et espacées de 60 centimètres entre elles, et de 50 centimètres entre les lignes. Les céleris ont été plantés au commencement de mai, et doivent recevoir maintenant des arrosages abondants. Quand aux seconds semis, opérés au commencement de mai, on devra les éclaircir au besoin, la plantation défini- tive ne s'opérant qu'au bout d'un mois et demi à deux mois, sans repiquage. Quant aux céleris-raves ils seront plantés maintenant à des intervalles de 30 à 35 centimètres en tous sens, et devront recevoir eux aussi beaucoup d'eau. Les carottes, les oignons, les betteraves et les panais doivent être éclaircis et sarclés de temps en temps. Les oignons peu volumineux se conservent mieux que ceux de grande taille, et sont plus appréciés par tous les cuisiniers. Les derniers panais, destinés à être récoltés au printemps prochain, seront semés dans le courant de juin et même en juillet, soit à la volée, soit en lignes espacées de 30 à 40 centimètres. Max Garnier. LES CHANCRES CHEZ LES ARBRES FRUITIERS Un des nos abonnés nous adresse la question suivante : « J'ai planté depuis vingt ans un verger sur un terrain d'argile pure, jaune. La végétation laissait beaucoup à désirer jusqu'en 1890, date à laquelle j'ai labouré la gazon et cul- tivé le terrain entre les arbres. J'ai mis une grande quantité de chaux bien mélangée au terrain, et tous les ans j'engraisse avec du fumier de ferme et de l'engrais chimique : 200 k°^ de nitrate de soude et 400 k°s de superphosphate à l'hectare. J'ai remarqué cette année que beaucoup de poiriers étaient atteints de chancres, des taches mortes, même des greffes entières, principalement dans les variétés Z>wroMc^^aw^ Conseiller delà Cour, Bonne Louise d'Avr anches ; est-ce que cela ne proviendrait pas de l'acide sulfurique avec lequel le superphosphate est travaillé? » Voici ma réponse: je l'ai rédigée de façon à ce qu'elle puisse servir d'article et je traite la question à un point de vue général. D'abord, notre honorable correspondant fait une erreui' en plantant des poiriers dans un terrain purement argileux, car il faut aux poiriers greffés sur franc (en verger) une couche de terre profonde qui leur permette d'y enfoncer leurs racines pivotantes. Le terrain favori pour les poiriers doit être plutôt léger que trop ferme, comme l'est malheureusement l'argile pure. Dans ces sortes de terrain il eût été de beaucoup préférable de planter des pommiers, et encore faut-il ne pas se tromper, car le Court pendu liosat, le Court-pendu gris, le Court-pendu double, la Reinette grise sont également des — 158 — pommiers, mais ne se plaisent pas dans le terrain purement argileux, tandis que les pommiers à bois mou, les pommiers à végétation luxui'iante, sont mieux disposés pour prospérer dans ce milieu, pourvu que la nature trop argileuse soit un peu corrigée par du fumier, de la chaux, par un bon défoncement; qu'en outre la plantation soit faite sur butte et que l'eau n'y reste pas stagnante. Le Prunier, le Belne-Claudier entre autres, est également moins difficile sous ce rapport que le poirier, car nous l'avons vu réussir dans les vergers où le terrain est argileux. Toutefois, une argile compacte, en excès, entrave plus ou moins (selon les essences) l'aoûtement des rameaux et cause ainsi des troubles dans la végétation, principalement chez le cerisier, l'abricotier, le pêcher, le poirier, mais moins chez le prunier et le pommier. Voilà mon avis pour la végétation des arbres fruitiers dans les terrains pure- ment argileux, compacts, inertes, froids et humides : Il importe absolument d'en corriger la nature avant d'y planter ! On accuse cependant un peu trop le terrain de causer le chancre : mon expérience me permet d'attribuer cette malheureuse affection à une cause bien autrement sérieuse et qui paraît être ignorée par la plupart des planteurs d'arbres fruitiers; voici ce que je veux dire : si le pépiniériste n'est pas assez soigneux ou assez intelligent pour reconnaître les arbres chancreux, s'il a le malheur de couper ses greffes ou ses oculations sur des arbres qui sont atteints du chancre, il transmet inévitablement le germe de la terrible maladie à autant de jeunes arbres qu'il aura multipliés de la sorte ; car les rameaux provenant d'individus affectés portent en eux la nature du chancre, et les meilleurs soins, et les meilleurs terrains, et les meilleurs engrais, ne parvien- dront jamais à faire disparaître ces germes : les taches se déclareront tôt ou tard, et les arbres atteints doivent en mourir fatalement. Des moyens curatifs, il n'y en a vraiment pas. Cependant il est bon d'enlever toute l'écorce et le bois des parties malades avec un instrument bien tran- chant. Laisser sécher la plaie pendant quelques jours, puis la recouvrir de mastic à greffer. Il se forme alors un bourrelet qui entretient la vie dans la plaie. Gustave Michiels, Arboriculteur diplômé de l'État à Montaigu. — 159 — LE JARDIN FLEURISTE NOUVEAUTES DE L'ANNEE Ipomea (Mina) sanguinea (Léonard Lille). Cette plante paraît devoir rendre de grands services pour l'ornementation des balcons, tonnelles, treillages, etc. Elle a les fleurs d'un rouge cocciné; ses feuilles, aussi gran- des que celles du Mina lobata, sont un peu plus profondément lobées. Sa vé- gétation est rapide et abondante. Les semis s'effectuent en avril sur couche, ou en mai en place, dans une terre légère et substantielle. Les plantes fleurissent abondam- ment depuis juin j'usqu'à l'automne; quoique les fleurs aient peu de durée, la plante n'en est jamais dépourvue, grâce à leur continuelle succession. Gerardia tenuifolia (Haage et Fig. 30. — fyomea samjuinea. Schmidt). — Relimannie à feuilles minces. Espèce originaire du Mexique, et formant, d'après MM. Haage et Schmidt, des touffes de 40 à 50 centimètres de hauteur, à feuillage vert clair. Les fleurs sont violet clair avec la gorge blanchâtre. Les Gerardia sont vivaces et peu- vent même passer l'hiver en plein air, moyennant quelques précautions ; se- més de bonne heure et repiqués sur couche, ils fleurissent aux mois de juillet et août. Ce sont des plantes plus curieuses que gracieuses, et que l'on pourra utiliser pour garnir des rocailles.Leur Fig. 31. — Gerardia tenuifolia. coloris, SBHS être ti'ès élégant, n'est pas très commun, et à ce point de vue le G. tenuifolia pourra rendre des services. — 160 — Ces plantes se multiplient, soit à l'automne, soit de préférence au printemps, par division des rejets souterrains. Fuchsia Madame Bruant (voir fig. 32). — Cette belle nouveauté a été obtenue et mise au commerce par l'établissement horticole Bruant, de Poitiers. La plante est vigoureuse, se forme bien, les fleurs « sont d'une grandeur inconnue jusqu'ici, » suivant l'expression d'un de nos confrères parisiens; d'une ravissante couleur mauve lilas, nuancée, maculée et veinée de rose ; sépales rouge vif, auxquels adhèrent un certain nombre de pétales par suite de l'extrême duplicature de la corolle. La plante est vigoureuse, d'un beau port, et se charge de fleurs pendant toute la belle saison; elle aura autant de succès dans les jardins que sur les marchés aux fleurs. * Pieris formosa. — Très belle espèce à fleurs blanches, groupées en pani- cules, un peu comme celles du muguet, mais plus grandes et d'une forme assez différente, larges à la base, et rétrécies à l'oriflce. Les feuilles, persistantes, d'un vert foncé, sont lancéolées-oblongues et finement denticulées. Cette gracieuse plante est à peu près rustique, et n'aura besoin de protection que pendant les hivers rigoureux. Elle a obtenu un certificat de mérite au meeting du 8 mai de la Société royale d'Horticulture de Londres; elle était exposée par M. F. W. Mogre, du Jardin botanique de Grlasnevin. M. G. LES BERBERIS ET LES MAHONIA Il existe au moins une cinquantaine d'espèces de Berberis dans les cultures, mais une douzaine seulement peuvent être considérés comme de bons arbustes de jardin, et beaucoup d'entre eux se ressemblent beaucoup comme aspect, quoique très distincts à certains points de vue. Il ne faut pas confondre avec les Berberis, les Mahonia, qui sont parfois comme une section du même genre^ mais que l'on est fondé à classer plutôt constituant un genre distinct, ayant les feuilles composées et présentant dans les fleurs des difiérences assez nettes. Parmi les Berberis, plusieurs sont réellement d'une grande beauté. Le plus beau sans aucun doute est le B. Darwini, dédié à Darwin qui le découvrit au Chili, et l'un des plus beaux arbustes qui existent. Son origine indique sufli- samment qu'il ne saurait supporter de grands froids, et les hivers rigoureux l'éprouvent beaucoup. Fig. 32. — Fiichaia Madumc Bniant. rs^"^^ Ces plantes se multiplient, soit par division des rejets souterrains Fuchsia Madame Bruant i\> obtenue et mise au commerce par 1^ La plante est vigoureuse, se for. inconnue jusqu'ici, » suivant l'exprr ravissante couleur mauve lilas, ii' rouge vif, auxquels adhèrent un • l'extrême duplicature de la corolle. La plante est vigoureuse, d'un beau i la belle saison; elle aura autant de su' aux fleurs. Pieris formosa. — Très belle es]!. cules, un peu comme celles du muguet, • différente, larges à la base, et rétrécic- d'un vert foncé, sont lancéolées-oblongn' Cette gracieuse plante est à peu près i que pendant les hivers rigoureux. Elle a obtenu un certificat de mérite au \ir d'Horticulture de Londres; elle était cxpt>sr botanique de Glasnevin. LES BERBERIS ET Il existe au moins une cinquantaine d'esp- mais une douzaine seulement peuvent être c< de jardin, et beaucoup d'entre eux se ress< quoique ti'ès distincts à certains points de vi Il ne faut pas confondre avec les Berbci comme une section du même genre, mais m constituant un genre distinct, ayant les feui les fleurs des difl(érences assez nettes. Parmi les Berberis, plusieurs sont réellenut <; beau sans aucun doute est le B. Daruini, déé i> Chili, et l'un des plus beaux arbustes qui exten samment qu'il ne saurait supporter de gram fr l'éprouvent beaucoup. — 163 PLANTES PRIMEES Iris Helenae. — Cette espèce, originaire de la région située entre l'Egypte et la Palestine, est décrite dans les Iridées de M. Baker, qui la range près de YI. Sari. Elle était exposée par M. H. J. Elwes au meeting de Londres du 10 avril, et elle y a obtenu une certificat de 1''® classe. Elle est remarquable par son coloris intense; le limbe est lilas pâle, veiné de rouge et de rouge-brun; les lames sont pourpre sombre, veloutées, presque noires au centre. Beaumontia grandiflora superba. — Superbe espèce à grappes pendantes très élégantes, délicieusement parfumées. Les tleurs sont d'un blanc pur, de grande taille, et ressemblent beaucoup à des Lis ou à des Brugmansia ; certificat de 1'^ classe au meeting de Londres du 27 mars. Le B. grandiflora est une Apocynée très ancienne dans les cultures, quoiqu'il ne se rencontre pas très fréquemment à notre époque. Il a été figuré par RoxBURGH sous le nom d'Echites. Cette belle plante grimpante a un aspect des plus décoratifs. Elle se cultive en serre chaude. Loropetalum Ghinense. — Le nom générique de cette plante ra pelle la curieuse forme de ses segments floraux, allongés en minces lanières; dans l'espèce dont nous nous occupons, ces segments sont d'un blanc pur, et la fleur, assez grande, est d'un aspect élégant. Cette espèce a reçu un certificat de l'*' classe au meeting de Londres du 13 mars. Elle a la qualité de fleurir à la fin de l'hiver, et mériterait assurément d'être plus répandue. Elle est comme la précédente, très ancienne, et a été figurée par le célèbre botaniste anglais Robert Brown sous le nom d'Hamamelis. Elle est d'ailleurs très voisine du genre Hamamelis. Elle est originaire de la Chine. Lilas M'"^ Lemoine. — Nouvelle variété double à fleurs blanches, qui a été exposée récemment à Londres par sir Trevor Lawrence, et qui a reçu un certificat de 1'*^ classe. Les grappes ne sont pas aussi longues que dans la forme précédente, mais elles sont amples et belles, et les fleurs très bien formées. La plante est d'un port robuste, et promet de rendre de grands services. — 1G4 — Syringa pyramidalis. — Autre forme exposée par sir Trevor Lawrence, et qui a obtenu au meeting de Londres du 8 mai un certificat de mérite. Ses grappes sont très grandes, et les fleurs, bien doubles, ont un coloris lilas très agréable. Aquilegia Stuarti. — Cette gracieuse Ancolie n'est pas une nouveauté, mais elle est encore peu répandue et mérite d'attirer l'attention par son coloris bleu. C'est un hybride horticole entre les A. (jlandulosa et A. Whitmanni. Il est décrit dans l'excellent Dictionnaire prafdqiie d'ho)iicnUure de NicuoLSON delà façon suivante : Fleurs d'environ 12 centimètres de diamètre; sépales étalés, ondulés, d'un bleu clair légèrement lavé de violet nuancé ; pétales bleu pur à la base, et d'un blanc mat dans toute leur partie arrondie ; les organes de la reproduction sont entourés d'une sorte d'enveloppe jaune. Plante flori- fère et presque alpine. L'A. Stuarti a obtenu un certificat de mérite au dernier meeting de Londres. ♦ ♦ Anthurium Chamberlainianum. — Très belle espèce, dédiée à l'éminent amateur anglais M. Chamberlain, dans la collection de qui elle fleurit pour la première fois vers 1882. M. Chamberlain en exposait récemment à Londres un très bel exemplaire, de dimensions exceptionnelles, et bien fleuri. Cette plante a les feuilles très amples et ornementales, longues d'un mètre environ, à limbe en forme de cœur très large, et supportées par un pétiole de r"50. La spathe mesure près de 30 centimètres de longueur, et est d'un rouge chair sombre. Alstroemeria pelegrina alba. — Espèce à fleurs blanches légèrement tachetées de vert clair, grandes et très abondantes. Elle est connue sous le nom populaire de Lis des Incas. Elle est un peu délicate, et réclame un coin abrité et chaud lorsqu'elle est cultivée à l'air libre. Cette belle plante fut introduite du Chih en 1877. Exposée par sir Trevor Lawrence au dernier meeting de Londres, elle y a reçu un Certificat de mérite. Bégonia Flora. — Bégonia tubéreux double, à fleurs d'un rose saumoné chaud, et très élégant; les pétales sont larges, plats ou légèrement ondulés, disposés à peu près réguhèrement autour d'un même centre. Certificat de i^^ classe au Palais de Cristal. Stenandrium Lindeni. — Cette plante, qui a été figurée dans L'Illustra- tion Horticole (ancienne série), a obtenu un Certificat de l""® classe au Palais de Cristal, où elle était exposée par MM. Laing et fils. gme Série. TOME P"". 11'"° Livraison. 15 Juin 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal internalional populaire de rHorlicullure DANS TOUTES SES BRANCHES |)ul)li(' sons le |iali'oiiiiiio do J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILHJSXRAXIOIV HOUXICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. soivnns/^A-ii^E Chronique liorticole 165 Plantes nouvelles ou recommandal^les , . . 170 Thrinax graminifolia 173 Serre Chapelle de Laeken 174 Le Temple Show 176 Pcliles noies de culture 179 TEXTE ET PLANCHE f.OI.OniÉE. PI. 11. Amaryllis « Le Triomphe » Fig. 33. Thrinax graminifolia . . » 3-1. Serre (Chapelle de Laeken. . » 3.5. Bégonia plalaiiifdlia derora . Page*. . 169 . 173 . 175 . 177 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand. inipr. Eug. Vanderliacgben. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX LILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOIUNAL DES ORCHIDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L'IUustration Hortlcole et danf Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacur deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leui circulation universelle augmente considérablement de jour en jour ]%, B, — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lu assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelle) de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemble : Pour l'aimée entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. daneles 2 journ. dansles2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 .. 180 « 300 Un tiers de page . . . . .. 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 .. 40 » 70 » 110 >. 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . .. 12 .. 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 » 35 » 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100^ 7'ue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnée; à l'un de ces journaux. — 165 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Juin 1894. Ananas en Floride. — L'importation en Europe des Ananas des Guyanes non seulement a rendu ces fruits accessibles aux petites bourses, mais souvent nos marchés en sont inondés. Néanmoins, en Europe comme dans l'Amérique septentrionale, les Ananas produits dans les cultures sont préférés au fruit sauvage. Au sud de la Floride, on a installé des cultures très étendues dont la production est dirigée entièrement sur New-York. L'année dernière, le nombre des Ananas expédiés de Floride a été de près de cinq millions et les producteurs songent à étendre leurs plantations. Baromètres et thermomètres. — Ces appareils, indispensables dans les établissements d'horticulture, ne sont pas toujours suffisamment réglés pour que leurs indications coi'respondent avec celles de TObservatoire royal publiées journellement par les journaux politiques. Peut-être quelques-uns de nos lecteurs apprendront-ils avec plaisir que l'Observatoire royal, conformément à l'art. 28 du règlement organique du 21 mai 1894, « procède à la vérification des instruments de météorologie (baromèti'es, thermomètres), qui lui sont soumis par les particuliers. Un certificat de ces vérifications est délivré gratuitement aux intéressés. » On sait que l'Observatoire royal de Belgique est établi à Uccle, près de Bruxelles. Plantes sacrées dans l'Archipel malais. — Ces plantes, pour lesquelles les indigènes professent le plus grand respect, sont plus spécialement le Cordy- Jhie tennuialis à feuilles rouges, le bambou à tige jaune, le lis des champs de riz ou Pancrafium amboinense et le Plumeria rosea, frangipane ou fleur du mort. Les Malais en ornent les temples et les autels de leurs ilieux. Le Gordyline provient de la Polynésie et de l'est de l'Australie. Le Pancratium est originaire des Iles Moluques. C'est une des i)lus belles espèces parmi les Amaryllidées ; elle porte une superbe couronne de fleurs blanches et parfumées. Ces plantes sont considérées les unes et les autres comme des dons de la divinité. — 106 — Le figuier de Lausanne. — Ce figuier était considéré comme le doyen des arbres de son espèce. On le trouve déjà indiqué sur un plan de cette ville de 1G24. L'hiver rigoureux de 1830 l'avait beaucoup endonnuagé; cependant, il se remit lentement. Il résista aux grands froids de 1879-1880. En 1891, il produisit une récolte telle que plusieurs de ses branches, mal étayées, se brisèrent. Finalement il a succombé à cet excès de production. Au point de vue des dimensions, c'est le Figuier de Roscoff qui occupait déjà la première place. Maintenant il l'occupe également au point de vue de l'âge. Expositions annoncées. — La Société royale d'horticulture du Hainaut ouvrira, avec le Comice agricole de Mons et sous le patronage de la Ville, sa 102"^^ Exposition, les 24, 25 et 2G juin 1894 dans les locaux du Waux Hall. Le programme, qui renferme une soixantaine de concours, peut être obtenu chez M. A. Wanin, l'un des secrétaires, à Mons. Tous les amateurs, horti- culteurs et jardiniers régnicoles ou étrangers sont invités à prendre part à l'exposition. — La Société d'horticulture La Flore, d'Ostende, organise une Exposition nationale de plantes, fleurs, fruits et légumes du 20 au 29 août 1894, dans les locaux de l'École communale. Pour le programme, on est prié de s'adresser à M. 0. Wagner, secrétaire de la Société La Flore à Ostende. — La Société roj^ale d'horticulture et d'agriculture de Tournai fêtera -cette année le 75"''' anniversaire de sa fondation par une Exposition internationale, organisée avec le concours de l'État, de la Province et de la Ville. Cette Exposition sera la 150'"^ organisée par la Société, elle aura lieu du 9 au 12 septembre prochain. Le progi-annue comprend 174 concours, pour lesquels il sera décerné des prix nombreux. LL. MM. le Roi et la Reine, la ville de Tournai, le Gouverneur du Hainaut, le Bourgmestre de Tournai et le Président de la Société ont offert plusieurs médailles d'or. Les intéressés sont priés de s'adresser à M. J. Vander Borght, secrétaire, à Tournai. Exportation des produits de l'horticulture. — Dans son livre. Le Développement commercial de la Belgique, qui vient de paraître, M. H. Martel donne l'aperçu suivant de notre exportation : « La Belgique exporte, en moyenne, chiffre ofliciel, 3,200,000 francs de plantes vivantes et de fleurs naturelles par an. Dans ce chiffre, la France figure pour 1,067,725 francs; l'Angleterre pour 796,993 francs; l'Allemagne pour 658,377 francs; les Pays- Bas pour 321,500 francs; les États-Unis pour 94,760 francs; la Suisse pour 50,000 francs; le Portugal pour 21,050 francs; le Grand Duché de Luxem- bourg pour 18,124 francs; l'Espagne pour 17,020 francs , etc. Nous consta- — 1G7 — tons une augmentation assez marquante pour nos exportations en France, en Hollande et en Portugal ; une augmentation plus modeste dans le Grand Duché de Luxembourg et une diminution considérable en ce qui concerne l'Angle- terre. En 1889, nos exportations de plantes et de fleurs en ce pays s'élevaient à 3,075,000 francs. En 1890 elles descendaient à 942,000 francs pour tomber à environ 797,000 francs en 1891. Quant aux autres pays, nos exportations horticoles y restent à peu près stationnaires. » Les horticulteurs doivent donc s'efforcer à étendre leurs relations dans toutes les contrées du continent. Société néerlandaise d'horticulture et de botanique. — Aux meetings du 10 mars, du 14 avril et du 12 mai 1894, dos certificats de première classe ont été décernés entre autres à M. H.-J. Lemkens, à Alfen s/R., pour le lilas à fleurs pleines Madame Lemoine; à MM. A. Glym-De Vos et G'®, à Utrecht, i)Ouv Adiantmn cimeatum fol. arg. var. et Bhododendron javanicxim ; à MM. Groenewegen et G''', à Amsterdam, pour Saintpaulia ionantha; à M. A. FiET, à Groningue, pour Heuchera sanguinea; à MM. de Graaff frères, à Leyden et M. van Waveren et fils, à Hillegom, pour des variétés nouvelles de Narcisses; à MM. G.-J. van Tubergen, à Haarlem, pour des variétés nouvelles d'Iris. Fleurs de Poinsettia. — Afin de compléter ce qui a été dit dans le numéro du 15 février, page 50, à propos des Poinsettia, nous ajouterons que, pour utiliser les fleurs et les garder longtemps fraîches, le mieux est de plonger les tiges, aussitôt après la coupe, dans de l'eau bouillante pendant une couple de minutes seulement. Ce procédé est préférable à celui qui consiste à brûler les bouts des tiges avec un fer chaud, ce qui arrête l'absorption de l'eau fraîche; l'emploi de l'eau chaude n'a pas cet inconvénient. Fleurs en verre. — L'Université Harvard possède dans son Musée de Cambridge une collection unique offerte par M'"^ Elisa L. Ware et M'"' Mary L. Ware en mémoire du D"" Charles E. Ware. Cette collection, rangée dans trente-trois cases, comprend des modèles de i^Iantes et de fleurs faits avec tant d'art et tant de perfection qu'on les croirait naturelles. En 1854, Léopold Blasciika, fileur de verre qui naquit en 1822 à Aich, village du nord de la Bohème, entreprit de reproduire en verre les fleurs rai-es qui s'épanouissaient dans le jardin du prince Camille de Rouan. En 1802, il possédait soixante espèces d'orchidées en verre qui furent détruites dans un incendie. Quatre années plus tard il reprit son travail et depuis lors Blasciika père et fils se sont engagés à consacrer pendant une série d'années tout leur temps au — 168 — Muséum de la Harvard University dont la collection de modèles en verre s'enrichit tous les ans. Le Meehan's Monthhj de mai 1894 attribue au pro- fesseui" (lEORGE GoGUALE, directeur du Jardin botanique de Cambridge, rinitiativc de la formation do cette superbe collection. Le mois de mai de cette année a été en général plus fi'oid que le mois précédent. A part les journées du IG au 19 qui ont donné une température variant entre 24" et 31° centig., le thermomèti-e a marqué des températures peu élevées. A plusieurs reprises il y a eu de la gelée blanche non-seulement dans l'est du pays, mais même dans les Flandres. La moyenne des basses températures a été de 7*^1 et la moyenne des températures élevées de 17°5. Ce mois n'a pas présenté, comme on aurait pu le craindre, la sécheresse de 1893. On a recueilli à l'udomètre de l'École d'horticulture de Gand 55'"'"3 d'eau. Le 17, par un vent d'est persistant et une chaleur élevée, on a constaté le soir la présence d'un brouillard à odeur de tourbe. Les cultivateurs attribuent à tort à ce phénomène une influence fâcheuse. Ce brouillard coïncide le plus souvent avec le vent d'est et est causé fréquemment par une très basse température. Or, dans la nuit du 17, la température la plus basse a été encore supérieure à 10 degrés. En Angleterre, le mois de mai a présenté plusieurs fois d'assez fortes gelées, ainsi que des orages avec accompagnement de grêle. Hannetons. — Nous n'avons pas besoin d'insister sur les déprédations commises dans beaucoup de cultures par les larves du hanneton, appelées vers blancs. Tous les moyens de destruction doivent être mis en œuvre : il faut par toutes les voies encourager la chasse faite aux hannetons, même primer le hannetonnage, et protéger les oiseaux insectivores. Le Bulletin d' arboriculture du mois de mai rappelle qu'il est bon d'entourer d'une bordure de gazon d'Espagne [Armer la maritima) les planches de fraisiers et autres plantes qu'on veut soustraire aux vers blancs. On sait que le hanneton a pour ennemi le Botrytis tenella. Ce champignon a la propriété de momifier les vers blancs. On peut donc enfouir dans le sol des vers blancs sur lesquels on a déposé un mélange contenant quelques spores du champignon. On prépare ce mélange comme suit : deux tubes de spores de Botri/tis tenella, une cuillerée de miel, une cuillerée de sel de cuisine, deux blancs d'œuf sont remués dans trois litres d'eau. Au moyen de ce liquide visqueux on humecte les hannetons ; puis on les jette au soleil, et bientôt séchés ils s'envolent et portent de tous cotés les germes du champignon destructeur. Néanmoins, le hannetonnage lui-même reste un excellent et sûr moyen. Ém. Rodig.\s. 160 PI. XI LE TRIOMPHE I -P 1 i Aucun genre de plan' expositions qui se sont Hippeastrum. Ceux qn; souviennent peut-être < une si profonde impression a\f plus vivement l'étonnement aux grandes les dernières années que l'Amaryllis ou ^position universelle de Paris en 1867 se Y Amartjllis pardhia J. Hook., qui produisit sa superbe fleur à la fois étrange et gracieuse, au coloris vert pâle, sur lequel le pourpre se jouait en bigarrures et macules chatoyantes. Et combien, depuis lors, la fleur tigrée a-t-elle revêtu de riches , arures! Combien a-t-elle varié dans ses coloris et même dans sa forme! Il serait difiîcile d'énumérer les variations que la culture a successivement amenées. On ne peut qu'admirer l'inépuisable énergie de la nature, quand on voit ces centaines de fleurs si grandes et si belles, les unes striées ou rubanéos, U>s"àutres bordées de toutes les nuances depuis le blanc pur jusqu'au plus riche •amoisi. La fleur, reproduite avec la plus grande exactitude par l'artiste sur la l>ianche ci-contre, répond-elle aux exigences de resthéti([ur florale? Un ■•■ d'œil jeté sur le dessin permettra de répondi'e afllrmativement à cette qiu- éanmoins, il sera utile d'ajouter que l'exiguité du format n'a point })ermis de ' ésenter la fleur de face et de manière à faire voir l'élégance de ses propor- 'ions. L'Amar}'llis Le Triomphe est une admirable fleur, d'un coloris hors lii^ne, remarquablement brillant. Elle mesure près de 0"'20 de diamètre, du >ut d'un sépale à l'autre; dans le dessin, il a fallu réduire la hauteur. Les •taies sont marqués vers l'onglet d'une macule vert opale que l'artiste n'a pas voulu dissimuler; car, pour certains amateurs, cette macule constituerait une tache originelle qui devrait être remplacée par du blanc immaculé. Est-il h(^soin de faire ressortir la teinte violacée, légèrement purpurine, confinant tour du coloris blanc et sur les limites du fond carmin orangé des segments lloraux? Dans les (^m'-s îles Amaryllis, la nature semble vouloir délier toutes !<'s règles que IV' ' -ara cru pouvoir imposfer à la combinai"'" '■- •■-! •^i- La variété Le i ■■ en fournit une nouvelle preuve. 170 — PLANTES NOUVELLES OU RECOM M AN DABLES Myrosma nana Baker. — Cette nouvelle espèce de Marantacée a fleuri à Kew vers la fin de mai dernier. Elle provient probablement du Brésil. Les fleurs sont petites, d'un coloris blanc pur ; elles sont très fugaces et disposées en épis distiques avec des bractées persistantes. La plante est remarquable par son port très trapu et ses feuilles très poilues, panachées d'une bande longitu- dinale jaunâtre le long de la nervure médiane. M. J. G. Baker donne dans le Gardeners' Chronicle du 26 mai une diagnose complète de la plante. Rhododendron Maddeni var. longiflora. — Le type de B. Maddeni est une espèce du Silvl\.im qui se prête parfaitement à la culture, forme une belle touffe et fleurit abondamment chaque année. Ses feuilles oblongues et coriaces sont vertes au dessus, glauques au dessous et couvertes de petites écailles grisâtres. Les fleurs, disposées en corymbes, ont la corolle étroite et tubulaire à la base et longue de 0"^07; le coloris est blanc lors du complet épanouissement, le bouton est rose. Les Bhododendron Jenkinst et calophyUa ne sont probablement que des variétés, à moins que le premier nom ne soit qu'un simple synonyme. La variété, dont il est question dans le Gardeners' Chronicle, p. 684, diffère du type par ses fleurs plus allongées et leur coloris rouge rosé à l'extérieur et rose tendre intérieurement. Aloë striata var. oligospeila. — Cette variété signalée par M. J.G. Baker, dans le Gardeners' Chronicle, fut découverte par Th. Cooper, il y a une trentaine d'années, dans la Cafrerie. Elle diffère du type par son port plus érigé, sa tige plus courte, ses feuilles plus étroites, largement marginées de blanc. Les feuilles sont très glauques et sans stries, montrant à la face infé- rieure quelques macules allongées. Hillia tetrandra. — Cette Rubiacée est un arbrisseau à feuilles large- ment ovales, originaire des Indes orientales et du Mexique. Les fleurs sont blanches, solitaires, munies à la base de deux grandes bractées allongées. Le tube de la corolle est cylindrique, mince, ayant 0'"05 à 0"'06 de long, se déve- loppant en un limbe blanc, plat, quinquelobé. L'espèce est reproduite d'après un exemplaire des jardins de Kew dans le Botanical Magazine de niai dernier. Greyia Sutherlandi Hook. — Cette espèce, d'abord admise parmi les Saxifragées anomales, a été placée depuis dons la famille des Sapindacées, bien que, d'après J. E. Planchon qui décrivit la plante dans la Flore des lierres iXYII, p. 45), elle se rappi'oche à plusieurs égards des Erytroxylon et des Ixionanthes, deux types aujourd'hui rattachés de près à la famille des Linées. Elle est originaire de Port Natal d'où les premières graines furent — 171 — envoyées au Jardin botanique de Dublin; M. Moore en envoya des exem- plaires vivants à Louis Van Houtte qui fut le premier à la publier. Depuis cette époque, ainsi que le constate M. André, dans la Revue Horticole du l^"" juin, la plante s'est fort peu répandue et est encore rare. C'est un arbris- seau dont le feuillage rappelle celui d'un Pelargonium. L'inflorescence, en grappe terminale, porte des fleurs d'un beau rouge orangé, nombreuses et serrées, à pétales échancrés. C'est une plante franchement ornementale. Isoplexis canariensis Lindl. — Ce sous-ai-brisseau, qui atteint plus d'un mètre de hauteur, a les tiges et les feuilles tomenteuses; celles-ci sont persis- tantes, lancéolées et luisantes au dessus. Les fleurs sont d'un beau jaune d'or et sont disposées en grappes terminales, érigées, longues de C^SO. La corolle a 0"^03 de long; le tube est court et les lobes inférieurs lancéolés aigus; la lèvre supérieure est plus longue, tronquée et bilobée. Cette plante est extrême- ment rare dans les jardins et mériterait une place à cause de sa brillante floraison. C'est loin d'être une nouveauté, puisque son introduction des Iles Canaries remonte à 1G98. Stenospermatium multiovulatum. — Cette Aroïdée est de loin, suivant M. N. E. Browx, Gardeners' Chronicle du 2 juin 1894, la plus belle espèce de ce genre que l'on connaisse jusqu'à ce jour. Elle fut découverte en 187G, par M. Éd. André, en Colombie, dans la province de Nouvelle Grenade, à une altitude de 2100 mètres. M. F. C. Lehmann la trouva plus tard dans la province de Cauca, à une altitude moindre. Engler, dans les Botanische Jahrhucher, 1885, VI, p. 281, décrit la plante comme une variété du StenospennafiiDu Spniceanum. M. N. E. Brown en donne une diagnose complète. L'inflores- cence est défléchie, la spatlie est largement elliptique, blanche. Le spadice, également blanc, est cylindrique, long de 0"'12 à 0'"15. Aristolochia gigas var. Sturtevanti. — Quel dommage qu'une fleur aussi curieuse et aussi étrange ait une odeur aussi malencontreuse ! Quand on l'a vue une fois de près, on éprouve presque du malaise à devoir en pai-ler. La vai-iété dont il s'agit a fleuri récemment au château de Lostwitchiel, résidence de M. W. Pease. La plante portait quatre fleurs dont l'une, entièrement épanouie, mesurait 0'"30 de large et l'"."50 de longueur depuis le sommet jusqu'au bout de l'appendice. Le coloris interne de la fleur est bleu de prune; à l'exté- rieur le fond grisâtre est pointillé de petites taches brunes. Streptocarpus "Wendlandi et S. X Dyeri. — La première espèce fut répandue en 1891 par MM. Dammann et C'^ et considérée à tort comme une forme du S. Saiindersi. Aux jardins de Kew elle est regardée connne consti- tuant une espèce parfaitement di.stincte. Les feuilles atteignent 0"™75 de long, 0"'60 de large; les tiges florales, également de 0'"75, portent vingt fleurs et plus à la fois. La page inférieure de la feuille est d'un riche coloris lie devin. Le — 172 — Streptocarpus Dunni et le S. Wendlandi ont donné à Kew, par croisement, un hybride appelé Streptocarpus x Dyer'i. C'est, dit le Gardeners' Chronide, le plus noble de tous les Streptocarpus, espèces ou hybrides. Les fleurs sont grandes comme celles des parents, et la plante est couverte de gerbes de fleurs d'un coloris rouge pourpre éclatant. C'est une plante de serre d'une beauté exceptionnelle. Osteomeles anthyllidifolia. — Cet arbrisseau de serre tempérée a les feuilles pennées et des fleurs blanches rappelant celles des Potentilles, aux- quelles succèdent des fruits rouges comme ceux du rosier. L'espèce figurée dans le Botanical Magazine du mois de mai dernier est originaire de l'Asie orientale et des Iles de l'Océan pacifique. Sa distribution géographique est très étendue. On l'a rencontrée aux Iles Hawaï, en Chine, et jusque dans l'ile Pitcairn, dans le sud de l'Océan pacifique. Antholyza Sch-weinfurthi Baker. — Cette nouvelle Iridée fut trouvée dans les montagnes de l'Abyssinie orientale, en 1890, par le D"" Schweinfurth et répandue par MM. Dammann et C'*'. M. J. G. Baker en donne la diagnose dans le Gardeners' Chronide du 12 mai dernier. Elle appartient au groupe ayant les lobes du périanthe très inégaux. Elle est plus petite que V Antholyza ahyss'mica; elle a les spathes plus courtes que les fleurs et un périanthe rouge passant au jaune vif. Ém. R. Cours de Botanique ('). — Sous ce titre, M. Oscar Terfve, docteur en sciences et professeur à l'Athénée royal de Namur, vient de publier deux ouvrages destinés l'un aux élèves des Athénées et des Collèges, l'autre à ceux des Écoles moyennes. L'auteur, dans la rédaction des deux livres, .s'est con- formé au programme officiel de l'enseignement. En les parcourant superfi- ciellement, nous constatons que tous les deux sont écrits avec un parfait esprit de méthode et dans un langage simple et correct. Bien que le Cours de bota- nique à l'usage des Athénées soit plus développé que l'autre, celui des Ecoles moyennes est sufl^samment complet pour permettre à ceux qui se destinent à l'étude des sciences naturelles d'acquérir des notions exactes en vue de celle-ci. Le cours de botanique à l'usage des Athénées et des Collèges a étp adopté par le Conseil de perfectionnement de l'enseignement moyen. (1) Volumes in-8°, avec nombreuses gravures intercalées dans le texte. Namur, librairie classique de M. Ad. Wesmael-Chaklier, éditeur. 1894. Le livre destiné aux Ecoles moyennes coûte 2 fr.; celui à l'usage des Athénées coûte 2-50 fr. — iT. THRINAX GRAMINIFOLIA La famille des Palmiers, qui compte un si grand nombre de beaux genres et dont on connaît aujourd'hui onze cents espèces, ne renferme pas de groupe Fig. 33. — TJir'nia.r i/iyniiiiiifolia. plus gracieux que celui des Thrinax, représenté par une dizaine d'espèces, toutes charmantes, appartenant aux Antilles et à La Floride. Les arbres dont il se compose ont un tronc peu élevé: mais les feuilles, toujours palmées nndti- fides, presque peltées, divisées en lanières assez solides, ont une rare élégance. Le Thrinax f/m)iiinifolia (tig. 33) en est la plus parfaite image. De son tronc peu élevé s'élance un spadice très rameux avec des rachis d'une longueur consi- dérable, portant des frondes divisées jusqu'fi leur- base en lanières linéaires et aj'ant chacune l'apparence d'une feuille de gi-aminéc, l^M. R. — 174 ~ SERRE CHAPELLE DE LAEKEN Cette année encore le public, grâce à la bienveillance de S. M. Léopold II, a pu visiter à des jours déterminés, pendant le mois d'avril et de mai, les splendides serres du domaine royal de Laeken. Les vrais connaisseurs, les amateurs de ce que le monde végétal produit de plus varié, de plus beau, de plus riche, ne choisissent pas ces jours de foule où il est bien difficile d'ad- mirer à son gré les exemplaires uniques que recèlent les serres et les galeries; ils connaissent mieux le chemin de Laeken et savent que les portes de la rési- dence royale s'ouvrent facilement devant ceux qui ont le désir de s'instruire. Aujourd'hui nous n'avons pas l'intention de parler longuement de ce que l'on peut voir dans ce domaine, où tout respire un goût exquis allié à une connais- sance parfaite de l'art de l'architecte de jardins, et où l'horticulture s'est élevée jusqu'à la hauteur de ses adeptes royaux. Nous désirons mettre sous les yeux de nos lecteurs un coin du parc avec la coupole de la nouvelle serre chapelle, véritable innovation dans son genre, conçue par le l'oi lui-même et construite sous sa direction. Nous devons à notre confrère, le Gardeners' Chro?iide, la communication du dessin ci-contre (fig. 34). On voit que la serre chapelle se compose d'une nef centrale ou dôme entouré de constructions semi-circulaires dont chacune est une véritable serre s'ou- vrant sur la partie centrale. Au moyen d'une galerie garnie de plantes et de fleurs, on communique avec la serre aux palmiers qui est en communication directe, au moyen d'autres galeries, avec le jardin d'hiver et le château royal, La construction dont nous avons parlé déjà dans L'Illustration Horticole, J893, p. 120, a reçu les plantations qu'elle attendait. Le dôme est supporté par douze colonnes de granit rouge poli posées sur des socles blancs, et autour de chaque couple de piliers est ménagé un espace dans lequel se trouvent main- tenant de grands palmiers et des fougères arborescentes avec une bordure de plantes fleuries qui sont remplacées par d'autres à mesure qu'elles passent. Au fond des nefs latérales sont disposés des groupes de palmiers et d'autres plantes à feuillage, quelques-unes à demeure, d'autres pouvant être enlevées ou renouvelées à volonté. Ces groupes encadrent des statues de marbre; le tout est disposé avec beaucoup d'art ; le temps fera mieux encore ressortir les beautés de ces dispositions à mesure que les végétaux acquerront un développe- ment plus considérable. Èm. Rodigas. — 176 LE TEMPLE SHOW La Société roj-ale d'horticulture de Londres tient ses grandes assises florales dans les Temple Gaydens, de là le nom de Temple Show donné à ces floralies. M. Lucien Linden, en rendant compte de cette fête dans sa Causerie sur les Orchidées, p. 87 du Journal (lef< Orchidées, dit que cette exposition des 23, 24 et 25 mai 1894 « a été un succès de plus à porter à l'actif de la Société roj-ale d'horticulture de Londres. Il faut voir une exposition de ce genre pour constater combien l'horticulture est en faveur en Angleterre et combien toutes les classes de la Société s'intéressent aux plantes et aux efforts des horticul- teurs. On ne peut, sur le continent, se faire une idée du nombre de personnes, de dames spécialement, qui visitent avec intérêt l'exposition et savent apprécier les mérites ou la rareté des plantes exposées. Le temps, malheureusement, était très mauvais; le vent soufflait avec rage, et je crains bien que maintes belles Orchidées (et autres plantes) exposées sous des tentes auront eu à souffrir du froid et des courants d'air qui régnaient sans discontinuer. L'effet des grandes tentes espacées sur les pelouses des « Temple Gai'dens » est certainement très pittoresque — on eût dit un grand camp militaire — la lumière voilée fait bien valoir la beauté des plantes, mais je m'étonne qu'une Société aussi puis- sante que la Société royale d'horticulture de Londres n'ait pas son local à elle, une vaste construction vitrée dons le genre du Casino de Gand. Je sais que c'est un desideratum souvent exprimé par les journaux anglais; je sou- haite vivement qu'il prenne forme bientôt, dans l'intérêt des plus frileuses Orchidées et dans l'intérêt de l'effet d'ensemble. » Les apports étaient nombreux et considérables; le Gardeners' Chronide fait remarquer le contraste résultant de la comparaison faite entre l'exposition actuelle et une autre grande exposition d'autrefois. Maintenant tous les spéci- mens sont moins grands et beaucoup sont cultivés pour être utilisés directement pour la coupe des fleurs ou des feuilles; à peu d'exceptions près tous les apports étaient marqués au coin de l'utilité générale. Les Miscellanées ou plantes orne- mentales à fleurs et à feuillage, les Roses, les Caladium, les Fougères, Galcéo- laires, Œillets, Pelargonium, Bégonia tubéreux, Gloxinia, Plantes vivaces. Aza- lées et Rhododendrons, Clematis, Epacris et Bruyères du Gap, formaient des groupes nombreux, souvent même imposants; l'intérêt cependant était surtout aux Orchidées et aux plantes nouvelles. Pour ces dernières, trois exposants étaient en présence : MM. J. Laing et fils, F. Sander et C'^ et MM. Linden de L'Horticulture Internationale, à Bruxelles. Voici comment s'exprime à — 177 — l'égard des plantes exposées par l'établissement belge, le Gardeners' Chronicle dans son compte-rendu du 26 mai 1894. « MM. LiNDEN ont maintenu leur réputation pour l'introduction des plantes nouvelles ; ils montraient en cette occasion une série de plantes entièrement nouvelles. « Six jolis Maranta du type Massangeana méritent d'être notés pour l'écla- tant coloris et le charme de leur feuillage ; ce sont M. albo lineata, M. metal- lica, M. smamgdina, M. atmta, M. florentina et M. fulgens, dont le feuillage Fig. 35. — Bégonia pJdtanlfuUa décora (d'après le danleners' Magazine). allait du vert noirâtre au plus délicat vert glauque. De nouveaux Bégonia attiraient aussi les regards, entr'autres une belle espèce, le B. platanifolia dont le feuillage mesurait O'^SO de diamètre et avait un coloris glauque foncé légèrement lavé d'argent ; la variété Bégonia platanifolia décora (fig. 35), est la plus remarquable, parce que la panachure d'argent y prédomine. Les B. platanifolia illusfrifi et pulrinaf(( complétaient la collection, dont le type — 178 — ainsi que les variétés peuventêtre considérés comme des acquisitions désirables surtout au point de vue de l'hybridation. « Le Befjonia Lansbergeac était montré pour la première fois en Angleterre. Il a le feuillage velouté et légèrement poilu sur les deux faces. a ISAdiantum Claesianum, une charmante nouvelle fougère, d'origine sud- américaine, était très admirée par tous les visiteurs ; les fi'ondes sont composées de pinnules arrondies, elles sont d'une couleur vert pâle avec une tache d'ar- gent à la base et des lignes également blanches ra3onnant vers la marge qui est munie de dents obtuses. Un groupe de ces plantes sera très apprécié. « Un clou de l'exposition était le groupe de nouvelles fougères arbores- centes au nombre de seize et comprenant les nouveautés suivantes sous les dénominations ci-après qui, probablement, sont provisoires : « Cijathea Mastersiana, plante d'un beau port, dont la tige après avoir acquis son complet développement ne dépassera guère 0'"G0 de hauteur, portant de gracieuses frondes de 1 mètre à 1"'30 de longueur, la base étant garnie de nombreuses épines; « ISHeniiteUa Lindeni est une plante réellement remarquable; la tige complètement développée n'a que 0"'05 de circonférence et la hauteur seule- ment 0™30. Les frondes de cette jolie plante sont posées bien solidement et forment un gracieux tableau; « IjAhojjJiila Marshalliana est une plante d'un port nain, à pinnules très crispées et gracieusement ondulées; les frondes sont d'un coloris sombre avec un reflet très distinct; (c Le Gyatheapygmaea a une tige de 0'"G0, les frondes étant d'un vert foncé, agréable, remarquable par l'absence de la teinte brillante qu'on voit d'ordi- naire chez les Gyalhea ; « Le Ccdadium adamantuium est une espèce péruvienne à feuillage vert, de forme hastée, marqué de lignes rose pâle. « Parmi ces plantes nouvelles, le Comité floral (jury) a choisi onze plantes auxquelles il a attribué à l'unanimité des certificats de première classe ainsi qu'une coupe en argent pour le groupe entier. » Voici comment ces résultats ont été mentionnés au procès-verbal : Coupes, prix, médailles, etc., attribués à des exposants par le Conseil de la Société : Coupe en argent à MM. Linden, à Bruxelles, pour leurs fougères arbores- centes, etc. Certificats de première classe à MM. Linden, à Bruxelles pour : Hemitelia jLm(/e«i (Rodigas), Cyathea Mastersiana, Cyathea pygiiu(ea, A'sopJilla Mars- halliana, Heliconia illustris rubricaidis, Bégonia plafanifolla décora (Serra de Amyores), Adiantum Claesianum, Maranta Massangearia fiorentina, M. M. metallica, M. M. atrcda et Miconia vesicaria. Km. K. 179 — PETITES NOTES DE CULTURE Coleus. — Les plantes de ce beau groupe dont les feuilles montrent aujour- d'hui les coloris les plus brillants et les plus variés, sont beaucoup eniplo3ées pour l'ornement temporaire des tables comme aussi pour la décoration des serres où la floraison a diminué. Les boutures du printemps servent surtout à ce dernier usage ; les plantes qui en sont provenues sont déjà trop grandes pour être utilisées autrement. Il faut donc continuer le bouturage en très petits godets, en préférant les boutures de tête; un sol très sablonneux leur va parfaitement. Le développement des feuilles est d'autant plus considérable qu'on aura employé du terreau plus riche. Nous recommandons d'arroser de temps en temps avec de l'engrais liquide. Cliveia. — Ceux qui possèdent un certain nombre de Gliveias en voient fleurir une grande partie de l'année. Cependant la floraison normale dans nos serres est le printemps. On peut actuellement rempoter les plantes se trouvant à l'étroit; on se borne à faire le surfacage des autres en enlevant la vieille terre jusque contre les racines. On emploie avec le plus de succès un mélange de terre fibreuse, de sable blanc, de charbon, de terre calcaire avec addition de quelques os concassés. Lapageria. — Fréquennnent les Lapageria ne se développent pas conune ils devraient le faire. Les plantes se refusent à toute culture. Un cori-espondant dtt Gardeners' Chronich attribue le fait à une sorte d'action galvanique pro- duite par le fil métallique auquel les pousses sont palissées, et le fait est constaté particulièrement quand on emploie du fer galvanisé, c'est-à-dire du fer zingué. Tant que l'enveloppe de zinc demeure intacte, tout est bien; mais lorsque le zinc est entamé par une cause quelconque, le gaz acide carbonique et l'humidité produisent une action galvanique et les plantes se trouvent facilement endommagées en ce qu'elles ont à subir l'influence d'un courant électrique en miniature. Acacia dealbata. — Cette espèce austi-alienne est une des plus belles qui aient été introduites dans nos serres. Ses bi-anches pendantes et ses fleui's d'or produisent un superbe effet et répandent une odeur suave. Les cultiva- teurs australiens obtiennent d'une façon assez cui-ieuse la floraison foi-cée de cet arbuste. Plusieurs semaines avant la floraison, dit le Gardeners CJirotiicie, les branches liées ensemble et placées dans de l'eau sont enveloppées dans des morceaux d'étoff'e tenus constamment humides par le seringuage ou par des plongeons successifs dans de l'eau à la température de 20 à 25 degrés centi- grades. Quand la fleur est épanouie, on la laisse sécher un petit temps et aloi's — 180 — les fleurs sont prêtes pour l'exportation. Si la floraison ne se produit pas au bout de cinq à six Jours, c'est que la ])lante n'est pas assez avancée. Latania borbonica. — M, Georges Truffaut, qui s'est occupé spéciale- ment de l'étude des propriétés physiques et chimiques du terreau de feuilles et de son utilisation dans la culture de plusieurs genres de végétaux, a examiné l'effet de ces terreaux dans la culture du Latania. Les hoi-ticulteurs des environs de Paris, dit-il, reçoivent chaque printemps, de jeunes Latanias provenant d'Algérie. Ces plantes sont placées, à leur arrivée, sur des couches chaudes, en pleine terre, dans du terreau de feuilles. Elles se développent rapidement et produisent en six mois une moyenne de trois feuilles. Huit plantes de Latania occupent environ un mètre de superficie. Le poids moyen des feuilles est de 45 grammes, celui des pétioles de 30 grammes. Dans l'analyse, chaque feuille donne 9 grammes de matières sèches, et chaque pétiole 6 grammes, ce qui correspond à 4 gr. 215 d'azote poui' huit plantes en six mois. Le total des matières minérales est dans le même temps de 41 gr. 904. La nitrification du terreau de feuilles assure et au delà les besoins du Latania. La terre de bruyère donne également assez d'azote nitrique. Il en est de même du phosphate de chaux, de la potasse, de la chaux et surtout de la silice. « En résumé, le Latania borbonica^ cultivé dans du terreau de feuilles, semble pouvoir se passer d'engrais. » Il est cependant hors de doute qu'en lui donnant des prin- cipes immédiatement assimilables on activera de beaucoup sa végétation. Dracaena. — La plupart des Dracaena peuvent servir à l'ornementation temporaire des salons ; on les trouve partout dans la moindre comme dans la plus riche jardinière. Néanmoins, au bout d'un certain temps, tous les exefli- plaires ont besoin, pour se refaire, de retourner à la serre. Souvent on a tort d'être avare d'un rempotage, sui'tout lorsque les plantes sont destinées exclusi- vement au jardin d'hiver ou à la serre même. Le terreau constituera la base du compost avec une certaine quantité de terre fibreuse ou terre de bruyère, un peu de terre de gazon et du sable blanc. Les Dracaena ierminalis, Dr. Baptisti et quelques autres Dracaena à larges feuilles feront toujours bon effet parmi les Dracaena elegantissima, superba, etc., à feuilles étroites. Choisya ternata. — Bien que cette plante fleurisse abondamment à bonne exposition, par exemple contre un mur au midi, on peut lui accorder une place dans la serre oti elle exige peu de soins et où elle fleurit tout l'hiver. Le sol qui lui convient sera un mélange de terreau et de sable. La plante ne demande aucun soin particulier. On la taille comme on veut et on la rempote tous les ans; à moins qu'on ne veuille se contenter d'un simple surfaçage. Après la floraison, elle est placée en plein air où elle continue à se développer régulièrement. R. d'Eelen. gme Série. TOME r ±2'^" Livraison. 30 .loin ]SÇ)4 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal iaternalional populaire de l'Horliculture DANS TOUTES SES BRANCHES |)iil)lié sous le palroiiiigc ilc J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro nn mis sa ni le 15 (lu mois MAX GARNIER Numéro nariiissaiil le ôO du mois ReprolQction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOrV HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. sons^i5va:.A.ii^E Pages. Causerie horticole 181 Culture des Tomates pendant toiilp raiHiée . . 185 Renseignements et cultures 186 Nouvelles fraises anglaises 190 Du pincement 191 Plantes primées 194 Les roses de 1893 en Angleterre 105 Pngp?. TEXTE ET PLANCHE COLORIEE. PI. 12. Cinéraires 184 Fig. 36. Fraise « Royal Sovcreign » » 37. Fraise « Sensation « » 38. Fraise « Noble "... 190 190 191 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS P.VR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, iiiipr. Eug. Vaiulerliai-glieii . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX ^ILLUSTRATION HORTICOL] ET LE JOLlRNAL DES ORCHIDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L'IUustration Horticole et da Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse ê1 présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaîl leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chac deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Le" circulation universelle augmente considérablement de jour en joi ]^« B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvel de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemUe : Pour l'année entier Pour 1 insertion Pour 3 insRrtions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ dansles 2 journ. dansles 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 600 Une demi-page .... . » 30 " 60 .. 100 ., 180 .' 300 Un tiers de page . . . . ). 25 » 45 » 80 „ 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . .) 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 « 35 » 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidéei 100^ rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonntH à, l'un de ces journaux. 181 CAUSERIE HORTICOLE LES PROPRIÉTAIRES SONT MAL PAYÉS ET LES FERMIERS SE RUINENT! QUE FAIRE? 30 Juin 1894. Un hectare en prairie-verger, conditionné d'après nos indications, peut rapporter en moyenne de 1200 à 1500 fr. par an. Nous n'avançons pas ici un chiffre à la légère; les preuves en sont visibles et nombreuses dans les pays du Limbourg, de Namur, de la Hesbaye et du Hageland en Brabant. La fermière veuve Van der Eycken, à Woenroden, près de Montaigu, a vendu le produit de 83 arbres, et cela en sept récoltes seulement, pour la belle somme de 15,000 fr. Je dis quinze mille francs. Le contrôle en appartient à tous les intéressés. Ces 83 arbres fruitiers n'occupent pas même un hectare entier de terrain. Ensemencée depuis quelques années en prairie, cette terre fournit en même temps une riche pâture pour ses animaux de ferme. Donc double récolte (des fruits en haut, de l'herbe en bas), deux récoltes qui rapportent beaucoup et qui ne nécessitent pourtant pas ces nombreuses peines et dépenses, réclamées par les cultures ordinaires à base de céréales. Depuis, nous a dit la veuve Van der Eycken, beaucoup de fermiers voisins ont tenu à faire des vergers comme moi et c'est un bonheur pour la contrée; au lieu de croire que ces nouvelles plantations me feront concurrence, je constate au contraire qu'ensemble, nous centralisons mieux le commerce des fruits, en appelant les marchands sérieux dans notre pays et sur la place. Et, en effet, c'est « avoir Vatout dans son jeu » d'attirer sur place des négo- ciants habitués à opérer sur de larges bases. Dans un temps où la main d'œuvre à la campagne coûte fort cher, et où la culture ordinaire ne rapporte plus de bons bénéfices, n'y a-t-il pas un inmiense avantage à ensemencer des prairies riches en herbes fourragères, et à planter de bons vergers peuplés d'espèces d'élite, fertiles et de grand rapport ? Toutefois, soyons sur nos gardes ; les sérieux marchands de fruits ont raison de donner un conseil profitable à tous; ils disent que l'abondante ])roduction de fruits médiocres, en 1893, est une leçon pénible, mais juste, pour faire — 182 — comprendre à nos cultivateurs (qui ont toujours planté n'importe quelles espèces), que désormais il n'y a plus que les fruits qui plaisent à l'œil et au palais qui rapporteront toujours de hauts prix. Plus que jamais, donc, faut-il qu'à la place des espèces médiocres, insipides et sans valeur, nos cultivateurs ne plantent plus que des sortes d'arbres, à fruits d'élite (fertiles, de bonne saveur, de bel aspect, résistant au transport et ne se gâtant pas vite). Dans ces conditions (et mille exemples le prouvent) les prairies, garnies en bas de bonnes herbes et peuplées en haut de bons arbres fruitiers, offrent, sans contredit, le meilleur remède, pour atténuer les effets de la crise agricole. D'ailleurs, quels sont les domaines agricoles qui s'afferment le plus facile- ment et le plus avantageusement ? Quelles sont les fermes où les fermiers font des bénéfices sérieux et certains, tout en payant régulièrement leur fermage et tout en améliorant de plus en plus l'ensemble des terres de ces fermes? C'est incontestablement là où il y a beaucoup plus de prairies et vergers que de terres en labour; là on ne sent même pas les effets de la crise agricole. Au contraire, toutes les fermes où les prairies-vergers font défaut ou ne sont pas en proportion suffisante, occasionnent le malheur des fermiers qui s'en chargent. Et pourquoi? Parce que la culture ordinaire, à base de céréales, exige une main-d'œuvre coûteuse et pénible, un personnel nombreux et exercé à gages et à la journée, des chevaux ou bestiaux de labour en quantité, des harnais et des instruments de toutes sortes fort coûteux d'achat et d'entretien, des semences annuelles, etc., et tous les ans la même répétition de sacrifices, de dépenses et de travaux ardus qui, après tout, aboutissent à quoi?... à un résultat presque nul! Aussi les propriétaires sont mal payés et les fermiers s'y ruinent! Par contre les Prairies- Vergers, après une seule et sérieuse installation, ne réclament plus que de bien simples soins d'entretien, qui paient au centuple pendant une longue suite d'années, à condition bien entendu : 1° Qu'on crée ces herbages au moyen de semences pures et d'élite, appro- priées à la nature du terrain, bien préparé; 2° Qu'on peuple les vergers d'arbres fruitiers sains, vigoureux, en espèces fertiles, de rapport avantageux, de grande valeur commerciale, des espècTes de fruits qui plaisent aux yeux et au palais, et qu'on vend toujours à des prix élevés. Propriétaire et fermier, vous avez un profit égal, tous les deux, à bien vous entendre dans la création des Prairies-Vergers! Déjà beaucoup de propriétaires l'ont heureusement compris. Pour éviter que leurs fermiers ne changent continuellement de place et ne promènent leur misère de domaine en domaine, ils ont consenti à faire un bail sérieux à long terme. Dans ces — 183 — conditions, tout fermier honnête et solvable ne sera point tourmenté par l'angoisse du lendemain; il se considérera en quelque sorte comme maître et pourra sans crainte, par son travail, son talent et son attactiement, seconder le propriétaire dans les avances que celui-ci ne refusera jamais pour des amé- liorations de haute valeur et de bonne durée, faites à sa propriété, comme, par exemple, la création des Prairies- Vergers. Est-il possible de donner une plus belle réalisation à la célèbre formule de FouRiER : L'association du capital et du travail! G. Michiels. Aralia Sieboldi. — Ce bel arbuste ou petit arbre japonais réussit bien dans nos climats, écrit un correspondant du Gardeners' Clironide, et donne tous les ans en octobre et novembre ses grappes de fleurs blanchâtres, qui ornent élégamment les appartements, surtout associées aux bouquets de Pelargonium. Nous en avons plusieurs pieds, notamment un qui a 3'"30 de hauteur, 4'"80 de diamètre, et 14 mètres de circonférence à 2 mètres au-dessus du sol, et qui atteint sur une seule tige 50 centimètres de circonférence à la base; c'est probablement l'un des plus grands qu'il y ait en Europe pour le contour et la surface du feuillage. Tous les exemplaires ont produit une abondance de gracieuses baies pourpre foncé, renfermant chacune de 2 à 5 graines; c'est probablement le seul exemple de germination de cette plante en plein air dans nos climats. A la Riviera, des arbustes de taille moyenne donnaient des graines presque tous les ans, mais pour le volume des grappes de fleurs, ils étaient moins beaux. Il est intéressant de noter que l'année dernière, un pinson établit son nid et éleva ses petits sur l'une de ces plantes. La forme panachée se trouve dans le nombre; c'est un charmant petit arbuste, mais jusqu'ici il ne montre pas bien sa panachure. Une bouture enracinée, mise en place en février dernier et gardée sous veri*e pendant peu de temps, a produit distinctement les dessins blancs. Les personnes qui désirent cultiver ces belles plantes en plein air doivent, autant que possible, les abriter contre les vents froids, et leur donner un compost de bonne terre de bruyère, de terreau de feuilles et de fumier, avec un bon drainage, car elles réclament beaucoup d'eau pendant la végétation. Les boutures prises à la base des plantes s'enracinent facilement au début du printemps avec un peu de chaleur de fond. On peut aussi reproduire les plantes de semis ; on obtient des graines chez la plupart des cultivateurs. iVL G. 184 PI. XII CINÉRAIRES La planche ci-contre montre groupées un certain nombre de variétés de Cinéraires, remarquables par leur grandeur, la parfaite régularité de leur forme, et la beauté de leur coloris. Les Cinéraires sont des plantes extrêmement utiles pour l'ornementation des appartements et des jardins, où elles peuvent passer toute la belle saison ; elles doivent être rentrées uniquement à l'approche des premières gelées, qu'elles ne sauraient supporter. Leur feuillage est très élégant, leur port est beau et d'une hauteur moyenne. Leurs fleurs, très abondantes, sont de longue durée et se succèdent depuis février jusqu'en mai, juin et même juillet. Le coloris de ces fleurs est d'une diversité, et parfois d'une intensité remar- quable. Il va du bleu indigo au rouge pourpre foncé et au blanc en passant par toutes les nuances intermédiaires, violet foncé, violet clair, lilas, mauve, lilas très pâle, bleu de ciel, carmin plus ou moins vif, etc. Dans certaines formes, la plus grande partie des fleurons est blanche, et bordée seulement à l'extérieur par une zûne colorée plus ou moins éclatante, ce qui produit un charmant contraste. Les semis de Cinéraires s'effectuent au mois de juin ou juillet; on repique les jeunes plantes en godets que l'on place près du vitrage. On donne des pots de plus en plus grands, deux ou trois fois, selon le besoin, jusqu'au printemps. Les Cinéraires craignent l'excès d'humidité, et doivent recevoir un bon drainage. Max Garnier. Il existe à Modwena House, Burton-on-Trent, une Clématite qui recouvre deux faces de l'habitation, mesurant près de 24 mètres de longueur sur i)lus de 9 mètres de hauteur. Cette Clématite se compose de cinq tiges, dont chacune mesure environ Gl centimètres de diamètre à 00 centimètres de hauteur au-dessus du sol. On suppose qu'elle doit avoir été plantée il y a plus de cent ans. m .ifiDe .-■- J'oDe jorée et se até remar- v.^^^1 pissaol ps nauTeJlas nesibroies, reitérieoi' eliariiiaiit repiqoete ;-; :é Je priûieuips, ,ir OD bon i BMïK. . . { matitf îiii eloDSiieor cinîti?«, ;iiiètre lie oilra ^ 185 CULTURE DES TOMATES PENDANT TOUTE L'ANNÉE Lorsque l'on veut cultiver des Tomates sous verre, et en produire au début du printemps ou pendant l'hiver, je ne crois pas qu'il y ait une race qui vaille VOrangefield. Elle pousse rapidement et donne une abondance de fruits, même en hiver, et lorsqu'il y a très peu de soleil. Elle est de taille naine, et dépasse rarement une hauteur de 75 à 90 centimètres, de sorte qu'elle convient parfaite- ment pour la culture en pot, spécialement dans les serres où l'on cultive aussi d'autres plantes. Dans un pot de 25 à 30 centimètres, une plante produit une moyenne de trente fruits de bonne grosseur, qui mûrissent toujours bien et ont une saveur excellente, quoique produits à l'aide de la chaleur artificielle. Quand on veut avoir des Tomates toute l'année, on doit semer quatre fois par an et disposer d'assez d'espace pour pouvoir mettre un assez grand nombre de pots. J'ai vu cultiver beaucoup de plantes dans des pots de 25 centimètres, dans une serre de Pêchers munie d'un gradin des deux côtés du sentier ; dans cette serre on obtenait une abondante récolte au printemps et au commencement de l'été. Les graines étaient semées au commencement de février, trois graines dans un pot de 7 à 8 centimètres ; les pots étaient ensuite placés dans une serre à concombres, oti la germination s'effectuait rapidement ; le repiquage s'opérait dans des pots de la même grandeur, mais avec un compost plus substantiel, formé de bonne terre franche mélangée de terreau de feuilles, et d'un peu de sable. Les pots étaient replacés ensuite dans la même serre jusqu'à ce qu'ils fussent complètement remplis par les racines, puis on donnait des pots de grandeur double et un peu d'engrais. Lorsque les nouveaux pots étaient remplis à leur tour, un dernier rempotage était opéré, dans de la terre franche mélangée de fumier de couche, et arrosée d'engrais avant le rempotage. Les plantes étaient alors transportées dans leur serre définitive, où elles poussaient activement et mûrissaient parfaitement leurs fruits, malgré l'ombre produite par les feuilles des Pêchers. Peu de temps après le rempotage, il convient de tuteurer les Tomates ; on prend des tuteurs de 1 mètre à 1™20 de hauteur, on en place un dans chaque pot, et l'on y fixe les plantes par des ligatures lâches. Dès que les fruits com- mencent à se colorer, on arrose d'engrais animal, engrais d'étable ou de chevaux. Il n'est pas bon de recourir trop tôt à cet engrais, car les plantes produisent alors beaucoup de feuilles, aux dépens des fruits. En faisant les semis au commencement de février, on récolte les premiers fruits à la fin d'avril; on en aurait même plus tôt en chauffant davantage. On — 186 — peut tenir en réserve de jeunes plantes pour succéder aux premières quand celles-ci sont épuisées. Lorsqu'on a une serre spéciale pour la culture des Tomates, on [)cut planter des variétés robustes que l'on palisse le long du vitrage, tout en cultivant en pots, en dessous, une série de plantes — 191 — Cette remarquable acquisition est due à MM. Laxton, de Bedford, qui ont eu l'obligeance de nous communiquer le cliché ci-contre. Fraise « Sensation. » — Cette variété, qui provient également de l'établis- sement de MM. Laxton, est un peu moins hâtive que la précédente. Elle a les fruits remarquablement gros, presque arrondis, d'un beau rouge vif, à chair rouge, et d'une excellente saveur. Elle se prêtera bien au forçage. Elle a reçu un certificat de 1''® classe à l'Exposition d'horticulture et des forêts, à Londres, en mai 1893. Fraise « Noble. » — C'est encore une des brillantes acquisitions de MM. Lax- ton. Elle est remarquable par sa préco- cité, ainsi que par la grandeur et la beauté de ses fruits. Elle est également très fructifère. Cette variété date déjà de plusieurs années ; elle a donc pu faire ses preuves, et conquérir la haute estime dans laquelle elle est tenue, non seulement en Angleterre, mais déjà sur le continent. Fig. 38. — Frai.'ic « Xuble. » DU PINCEMENT LE GRAND REGULATEUR DE LA VEGETATION CHEZ LES ARBRES FRUITIERS C'était à peu près en cette saison qu'il y a quelques années feu Désiré BuissERET, l'adroit et spirituel auteur des « Conférences sur la culture et la taille des arbres fruitiers, » vint nous honorer de sa visite, loi'squ'il me trouva précisément occupé à pratiquer le pincement des bourgeons sur les arbres de nos pépinières. « A la bonne heure ! me dit-il, avec sa bonhomie bien connue, il n'y a pas de plus grand régulateur de la végétation que le pincement. Vous faites bien d'en user de la sorte ! » C'est bien aussi mon avis, maître, lui dis-je, et notre conversation continuait alors à rouler pendant tout un temps sur la manière de pratiquer le pincement — 192 — chez les différentes essences fruitières et sur les importants résultats que nous en obtenons dans nos cultures. Voici, en somme, les princijjaux traits de notre conversation. Que nos lecteurs en i)rofitent, puisque c'est le moment de pincer leurs arbres fruitiers. Un ai'bi'e fruitier soumis à n'importe quelle forme ne peut se composer que de deux soi'tes de branches seulement : 1° les branches charpentières, 2° les productions fruitières. Voyons d'abord les branches charpentières; comment faut-il les pincer? Bien des personnes se contentent de les tailler en hiver et les abandonnent ensuite à Dame Nature; aussi, le plus souvent le prolongement de ces branches charpentières s'allonge outre mesure et elles se dégarnissent beaucoup trop en bas. A ce point de vue, et généralement, je conseille de pratiquer le pincement : il suffît de pincer, d'enlever le sommet herbacé des bourgeons (destinés à prolonger la charpente de chaque branche) aussitôt qu'ils ont atteint de vingt à trente centimètres de longueur. C'est simple comme bonjour, et l'opération se fait avec les ongles ou avec la pointe d'une serpette. C'est par le pincement que nous pratiquons sur nos arbres de pépinière durant les mois de mai, juin et juillet, que nous complétons et corrigeons si heureusement notre taille d'hiver précédente ; car, j'ose le dire, la taille d'hiver — fùt-elle faite par l'arboriculteur le plus adroit du monde — aura toujours ce défaut de faire naître des branches de force irrégulière. Non, ce n'est pas par la seule taille d'hiver qu'on formera ces belles pyramides, ces belles palmettes, ces jolies hautes tiges, ces magnifiques cordons et candélabres; c'est par le pincement surtout qu'on procure à chaque branche la juste force et forme qu'elle doit avoir selon sa position sur l'arbre. J'ose même affirmer que sans taille d'hiver aucune, je ferai de belles formes de pyramides, palmettes, hautes tiges et autres, rien qu'au moyen de pince- ments répétés. J'ai obtenu de cette manière de véritables modèles d'arbres fruitiers, et cela encore dans les variétés qui s'y prêtent le plus difficilement. J'ose affirmer, par contre, qu'au moyen de la taille seule on ne parviendrait pas à les dresser et à les former si régulièrement. Le pincement est donc une arme puissante, et j'approuve complètement mon regretté et excellent confrère M. Désiré Buisseret, qui me disait : « Le pince- ment est le plus grand régulateur de la végétation, tant pour former les arbres que pour les mettre à fruits. » Voilà pour la formation des branches charpentières, par le pincement chez nos poiriers, pommiers, pêchers, cerisiers, abricotiers et pruniers. Les branches charpentières de toutes ces espèces doivent être vigoureuses et bien — 193 — constituées en proportion de la place que chacune d'elles occupe sur l'arbre : longues en bas, généralement, et courtes en haut; et c'est précisément contraire de ce que veut la nature. J'ai démontré dans les lignes précédentes combien le pincement est une pratique puissante pour bien dresser nos arbres fruitiers. J'ai même osé affirmer que je suis parvenu à faire des formes modèles de pyramides, de palmettes de hautes tiges ou autres, rien qu'au moyen du simple pincement que je pratique consécutivement, au fur et à mesure du besoin, durant les mois de mai, juin et juillet. Lors d'une conférence que j'ai donnée récemment à la Société Royale de Botanique et d'Agriculture, à Louvain, j'ai montré de véritables modèles d'arbres fruitiers, dressés et formés, sans le secours d'aucune taille, d'aucun coup de serpette, rien qu'avec les ongles, c'est-à-dire rien qu'en enlevant le bout herbacé des bourgeons dès qu'ils ont acquis le degré de force dont ils ont besoin selon leur destination. Ces beaux arbres, formés rien que par le pincement lau lieu de les former au moyen delà taille comme cela se pratique encore le plus ordinairement), n'ont pas manqué d'éveiller la curiosité de mes auditeurs, qui étaient de mon avis lorsque je leur disais que je défie le plus adroit tailleur d'arbres fruitiers, qui se contenterait tout purement de la taille, de présenter des arbres aussi bien faits et aussi bien équihbrés. Toutefois, je dois bien déclarer que dans nos pépinières, nous nous servons de préférence des deux armes : d'abord une taille raisonnée en hiver, puis un pincement répété, durant l'été, qui corrige et perfectionne la taille précédente. Voilà donc pour ce qui concerne la formation de la charpente des arbres. Voyons cette fois comment nous pratiquons le pincement en vue de former de bonnes productions fruitières. Pincement des productions fruitières chez les poiriers et les pommiers des jardins. — J'ai toujours vu que les meilleures productions fruitières chez les pommiers et les poiriers sont celles qui ont environ 12 à 15 centimètres de longueur. Dans ces conditions, elles sont courtes, solides et capables de nourrir de beaux fruits en abondance. Il importe donc de veiller à ce que tous les bourgeons qui voudraient dépasser la longueur d'une quinzaine de centimètres, soient pinces (l'extrémité herbacée seulement). Par le fait, on ari'ète la sève au profit des fruits et des boutons de la base appelés à fructifier à leur tour. Pincement chez les pruniers^ les cerisiers, les abricotiers. — Ici encore, dès que leurs productions fruitières auront atteint environ 20 centimètres, on les réduira à une douzaine de centimètres de longueur, et pour le même motif; sans cela les productions fruitières se dégarnissent à leur base et ne portent du fruit qu'à leurs extrémités trop éloignées de leur insertion. — 194 — Pour ce qui concerne les productions fruitières chez la vigne et le pêcher, il importe aussi de les pincer, et dans le même but; mais ces deux essences nécessitent des explications un peu plus étendues. Cela fera l'objet d'une prochaine causerie. Gustave Michiels, Arboriculteur diplômé, à Montaigu. PLANTES PRIMEES Pelargonium Mrs. J. "Wright. — Très belle variété, d'un port robuste et compact. Les fleurs, produites en élégants bouquets bien touffus, sont larges et bien colorées, d'un rose vif, avec une étroite bordure blanche sur les pétales, et des macules cramoisi-marron à la base des pétales supérieurs. Exposé par M. H. J. Jones, de Hither Green, Lewisham, ce Pelargonium a obtenu un Certificat de mérite au dernier meeting de Londres. Fuchsia Princess May. — Sépales presque blancs, mais lavés de rose pâle; pétales rouge carminé vif. Certificat de mérite à Londres, où il était exposé par MM. Gannell. * Bégonia King of Italy. — Variété double, à fleurs grandes et bien pleines, d'un rouge écarlate, avec les pétales ondulés. Certificat de 1'*^ classe au Palais de Cristal. Bégonia Queen of Denmark. — Fleurs simples, grandes, et parfaitement orbiculaires; les pétales, d'une belle largeur, ont les bords ondulés, et sont d'un beau rose uniforme. Certificat de 1'® classe au Palais de Cristal. Bégonia Empress Frederick. — Variété double, à pétales plats rose vif, gracieusement disposés autour d'un centre unique, et offrant l'aspect d'une rose. Certificat de l''^ classe au Palais de Cristal. Œillet Uriah Pike. — Les tiges florales atteignent une hauteur de près d'un mètre, et la plante elle-même foi-me des touff'es de 30 à 45 centimètres de haut. Les fleurs, très parfumées, sont d'un rouge cramoisi foncé, tirant sur le marron. Elles sont très abondantes. Cette nouvelle variété promet beaucoup. r — 195 — Phlox Canadensis. — Cette charmante plante vivace rustique, qui atteint une auteur de 30 centimètres environ, produit une profusion de fleurs bleu azuré foncé. Exposée au Palais de cristal par M. T. S. Ware, elle a obtenu un Certificat de 1'"'^ classe. Lilas Souvenir de Louis Spath. — Exposé récemment à Londres, et récompensé d'un certificat de l""® classe. Ce lilas produit de très grandes et massives grappes de fleurs lilas pourpré foncé; les boutons sont d'un coloris encore plus sombre. Chaque fleur est grande et très parfumée. C'est, paraît-il, le coloris le plus intense qui ait paru jusqu'ici, et la forme la plus distincte. Gloxinia Ladas. — Les fleurs de cette espèce, écrit le Garden, sont grandes, bien disposées sur une tige trapue, et très richement colorées ; elles sont presque entièrement recouvertes de taches cramoisi foncé, laissant une bande claire blanche. C'est un des Gloxinia les mieux tachés que nous ayons vus. Certificat de mérite à Londres le 12 juin (MM. Cannell, de Swanley). Pivoine Mrs. Manning;. — Superbe variété double, d'une très belle forme et du coloris cramoisi le plus intense. Certificat de mérite à Londres le 12 juin (MM. Kelway, Langport). Pyrethrum Alfred Henderson. — Belle forme double, d'un rose très foncé. Certificat de mérite à Londres le 12 juin (MM. Kelway). Pélargonium Duke of Fife. — Très belle variété, d'un bon port, florifère à fleurs d'un rose vif, bordées de blanc et à centre blanc. Certificat de mérite à Londres le 12 juin (MM. Jones, Lewisham). Œillet Duchess of Fife. — Grandes fleurs pleines, d'un rose tendre très doux. Certificat de mérite à Londres le 12 juin (M. T. S. Ware). LES ROSES DE 1893 EN ANGLETERRE En parcourant la liste des variétés qui ont reçu des médailles en 1893, on peut relever quelques points intéressants. Au premier rang, nous trouvons cette superbe variété, Mrs. Joint Lahuj, tenant la tète avec sept médailles, — 19G — Maréchal Niel ensuite avec cinq, Horace Vernet avec quatre, puis Madame Hoste, A. K. Williams^ et Souvenir d'Elise Vardon avec trois chacune. The Bride, Ulrich Branner, Prince Arthur, Comtesse de Nadaillac et Charles Lefehvre, ont reçu chacune deux médailles ; une seule a été décernée à chacune des suivantes : Cleopatra, Ernest Metz, Madame Ciisin, Marie Badi/, Dupuij Jamain, Alfred. Colomb, Pierre Nottiny, Madame Margottin, Gabrielle Luizet, Madame Charles Crapelet, Emilie Hausherg , Madame V. Verdier, La France et Comtesse d'Oxford. Si nous exceptons Horace Vernet, toutes les Roses qui ont reçu deux distinctions ou plus sont des variétés dignes de confiance. En même temps, nous sommes heureux de rencontrer dans cette liste quelques variétés anciennes ou peu connues qui se sont montrées les meilleures de leurs classes respectives à certaines expositions. Prenons par exemple Emilie Hausherg et Madame Margottin; on les voit rarement dans les expositions, quoique la première soit parfaite à tous les points de vue comme fleur, mais elle est de culture difficile et chétive. Catherine Mermet n'a pas obtenu une seule fois le premier rang, mais sa variété blanche {The Bride) a remporté deux succès. D'autres bonnes Roses-Thé qu'on aurait pu s'attendre à trouver sur la liste sont Anna Olivier, Innocente Pirola, Niphetos et Marie Van Hoiitte. Dans le groupe des hybrides perpétuels, il est étonnant de voir manquer Marie Baumann, Gustave Piganeau, Camille Bernardin et quelques autres, et de trouver Pierre Notting, Emilie Hausherg, John Bright et Madame Charles Crapjelet sur le même rang que La France et Alfred Colomb. Mais il ne faut pas oublier que dans bien des cas, il y avait peu de roses exposées. Les roses qui ont obtenu des médailles d'or en 1893 sont Marchioness of Londonderry, de A. Dickson et fils, et Mrs. Sharman Crawford, ainsi que la nouvelle Rose grimpante Crimson Eambler. En parcourant la liste des Roses qui obtinrent des médailles d'or — lesquelles, il est bon de le rappeler, ne sont données qu'aux nouveaux hybrides ou aux sports distincts, nous voyons que la célèbre firme irlandaise en a cinq sur douze, à savoir : Margaret Dickson, Marchioness of Dufferin, Mrs. W. J. Grant (aujourd'hui répandue dans le commerce sous le nom de Belle Siebrecht) et les deux que nous venons de nommer. Feu M. H. Rennett en a deux, Her Majesty et Mrs. John Laing; MM. Mack et fils, avec Sir Bowland Hill; M. Prince, avec Souvenir de S. A. Prince (synonyme The Queen); MM. G. Paul et fils, avec Mrs. Paul, et MM. \V. Paul et fils, avec Salamander, complètent la liste. t {GarJmiers' Chrunicle.) gme Série. TOME F^ 13"^° Livraison. 15 Juillet 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal internalional populaire de rHorticullure DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEUES PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le ôO du mois I Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILHJSXRAXIOIV HORXICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les sig-nataires des articles en assument seuls la responsabilité. &(D1s/li^^a.t:ei:e: Clii'onique horticole 197 Plantes nouvelles oU recommandables. . . . 202 Les Oi'chiflées exotiques et leur cullui-e en Europe, par Lucien Linden 20.5 Oncidium Kranierianum 206 Les Heurs aux funérailles du président Carnol . 208 Moyen d'arroser les plantes en pots suspendues au vitrage 209 Petites notes de culture 210 TEXTE ET PL.VNCHE COLORIEE. Pages. PI. 13. Bcrtolonia guttala Hook. var. Alfred Bleu 201 Fig. 39. Oncidium Kranierianuni » 40. Moyen d'arroser les plantes en pots pendues au vitrage 207 209 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, impr. Eug. Vanderliaegbeii. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX ^ILLUSTRATION HORTICOLI ET LE JOLUiNAL DES ORCHIDÉES Les annonces paraissant à la fois clans L^Illustration Horticole et dai Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êti présenté aux ^producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaît; leurs i3roduits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chaci deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Lei circulation universelle augmente considérablement de jour en jou I^. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture li assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvellj de serre. Prix des annonces ians les 2 journaux ensemble : Pour l'année entièr< Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. tlansles 2 journ dansles2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 joura. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 -> 180 „ 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 „ 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 „ 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 « 35 » 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidée 100^ 7me Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnes à l'un de ces journaux. 197 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Juillet 1894. Visites prineières. — L'établissement de L'Horticulture Internatio- nale a reçu, le 26 et le 28 mai dernier, les visites de LL. AA. RR. le prince héritier et la princesse héritière de Roumanie, le prince et la princesse Guillaume de Hohenzollern, la princesse douairière de Hohenzollern, la princesse Frédéric de Hohenzollern, le prince Frédéric Léopold, de Prusse, présents à Bruxelles à l'occasion du mariage de la princesse Joséphine de Belgique. Les visiteurs princiers ont exprimé à plusieurs l'eprises le plaisir qu'ils ont éprouvé en parcourant les diverses serres de l'établissement. Ils ont féhcité la direction au sujet de la tenue, de l'élégance et de la propreté de celui-ci. Forêt de cèdres. — Au château de Stein, près de Nurenberg, il existe une forêt de cèdres unique en Europe, couvrant un espace de six hectares environ et appartenant à M. Faber, le célèbre fabricant de crayons. Le bois de cèdre est indispensable pour cette fabrication. Seulement, comme le fait remarquer le Gardeners' Chronicle, l'arbre qui compose cette forêt n'est pas un cèdre dans le vrai sens du mot, mais un genévrier, le Jimiperus virglniana. Fumigation dans les serres. — Le journal Le Jardinier Suisse rappelle qu'en Angleterre (et nous ajouterons en Belgique), au lieu d'employer direc- tement le tabac en fumigation dans les serres, on fait, au moyen des eûtes, une décoction dans laquelle on laisse tremper du papier d'emballage grossier et assez épais que l'on met sécher ensuite. Quand il s'agit de fumiguer, on fait brûler les feuilles de papier sur un petit brasier. Les feuilles se consument lentement sans flamber et dégagent beaucoup de fumée. On a eu soin de ne pas mouiller les plantes pendant la journée et on opère le soir en tenant la serre bien fermée. * ♦ Widdringtonia Whytei. — Cette espèce de conifère a été introduite au moyen de graines envoyées aux jardins de Kew en 1893 du Mont Milanji, Niassaland (Afrique). Le genre Widdringtonia ne compte que fort peu — 108 — d'espèces; celle qui nous occupe a été dédiée à M. "Whyte qui a exploré la région de Milanji en 1891. Les cyprès sont le caractère principal de la bota- nique du plateau ; la forêt la plus étendue se trouve dans la vallée de Lutslienya. Un des arbres mesurait 50 mètres de hauteur et l'"50 de diamètre, à 2 mètres au-dessus du sol. Les feuilles rappellent celles des Juniperus; le bois est d'une couleur blanc rougeâtre, d'excellente qualité. » * Toujours Chicago. — La célèbre cité américaine veut continuer à se distinguer par des choses étranges. Maintenant, suivant le Florists' Exchange, il s'agit de construire une statue florale de 7 mètres de haut en l'honneur d'un citoyen décédé. Le chapeau aura un mètre de diamètre. La redingote sera à la mode de celle du prince Albert (?) ; la main droite sera posée sur la redin- gote, la main gauche tiendra un rouleau de parchemin. La carcasse de la statue sera en fil de fer et le tout entièrement recouvert de plantes vivantes dont les branches seront palissées dans tous les sens. Prix des Orchidées. — La vente des Orchidées délaissées par le célèbre amateur anglais M. Georges Hardy a montré une fois de plus que les espèces et variétés d'élite réalisent constamment des prix considérables. Il a été vendu 520 numéros; la vente a duré deux jours et a produit environ 75,000 francs. Nous lisons dans le Journal des Orchidées (5'"^ année, p. 101) qu'un spécimen de Cattteya Mossiae Rardyana, superbe plante ayant cinquante pseudobulbes, a été cédé pour 4,330 francs; un Cattleya Mendeli var, Quorn Hoiise, pour 3,937 francs; un Laelia jmrpurata Hardyana, ayant soixante pseudobulbes, pour 3,412 francs (cette plante avait été vendue il y a deux ans par L'Horti- culture Internationale de Bruxelles au prix de 750 francs); une belle plante de Cattteya Skinneri alha, 4,200 francs. On voit que les Orchidées sont loin de baisser de valeur. Manguier en Floride. — La culture du Manguier a été importée, non sans succès, dans la partie méridionale de la Floride. Cet arbre, Mangifera indica, de la famille des Anacardiacées, est originaire de l'Asie méridionale et ses fruits sont délicieux. Il est cultivé aux Antilles, et il est pour ainsi dire naturalisé à la Jamaïque. Balcons fleuris. — Nous avons déjà fait connaître aux lecteurs de L'Illustration Horticole l'initiative prise par M. Buls, bourgmestre de Bruxelles, pour engager les habitants de la capitale à décorer les balcons et les fenêtres de leurs demeures. Les journaux bruxellois ont annoncé que le — 199 — Comité de Bruxelles-Attractions a organisé pour 1894 des concours pour les façades fleuries, les balcons fleuris, les fenêtres fleuries. Pour les deux premières catégories, les prix consisteront en œuvres d'art; pour la troisième, il y aura, outre les médailles, des primes en argent et, pour les quartiers populaires, des livrets de la caisse d'épargne. Pivoines herbacées de Chine à fleurs doubles. — L'IUusf ration Horticole a donné en 1892, p. 44, une liste de quelques nouveautés de ces remarquables fleurs. Dans le même volume on a fait ressortir, p. 50, la facilité de culture de ces plantes. L'établissement E. H. Krelage et fils, de Haarlem, qui possède la collection la plus complète qui existe des variétés connues de Paeonia sinensis ou alhiflora, a bien voulu envoyer à la rédaction de L'Illus- tration Horticole, un choix de fleurs coupées de ces variétés. Ces fleurs étaient splendides et dignes de figurer à une riche exposition et il n'est pas étonnant que le Jury du meeting d'Amsterdam a décerné une haute récompense à un lot semblable. Les variétés présentent toutes les nuances des plus brillants coloris : crème avec taches carmin, rouge sang velouté noir, amarante vif, rose carminé, rose nuancé lilas, hlas rosé avec centre chamois, blanc pur avec centre maculé pourpre, rose saumoné, rose chair nuancé soufre, blanc pur à centre bordé carmin, rose avec centre jaune d'or et huppe rose vif, etc.; elles sont, en outre, un élément précieux pour la confection des bouquets. Leucadendron argenteum Rob. Br. — Ce petit arbre, de la famille des Protéacées, dont le Jardin botanique de Gand possédait naguère une série de représentants, est très répandu dans la région du Cap de Bonne Espérance. Sur les versants de la montagne de La Table, ce Leucadendron vit en société et ses groupes y produisent un superbe effet. Un correspondant du Gardeners' Chronicle raconte que les rameaux de cet arbre sont vendus couramment dans la ville du Cap à chaque arrivage des steamers et que les passagers en font grand cas, comme les voyageurs dans les Alpes aiment à emporter do l'Edelweiss. Il craint de voir l'espèce décimée et il pense qu'il serait utile de faire des démarches afin d'en prévenir la destruction. État de l'horticulture en Néerlande. — Notre confrère Sempervirens cite quelques données du Rapport officiel sur l'agriculture dont 25 pages sont consacrées à l'horticulture. Les établissements horticoles occupaient en 1891 1313 hect. 43; les cultures de plantes bulbeuses 1178 hect. 44; les cultures des particuliers, jardins et vergers, avaient une étendue de 28,925 hect. ; les vergers de vente, 19,402 hect. ; les pépinières, 1C03 hect. 09. — 200 — Fleurs et feuilles en fer. — Les journaux horticoles d'Angleterre parlent avec éloge de feuillages en fer battu dignes des temps antiques. Bien des fois, chez les peuples de même origine et parvenus à un égal degré de civilisation, on constate les mêmes progrès. A l'exposition florale qui a eu lieu à Gand à la Société Guillaume Tell, le 29 avril dernier, les visiteurs ont beaucoup remarqué un lot de fleurs et de feuillages exposé par M. De Schepper, professeur à l'École professionnelle de Gand. C'étaient des fleurs en fer forgé, plus spécialement des roses, façonnées avec un art exquis et dont la grâce égalait la légèreté. Monument à J. M. Hildebrandt. — Un monument funéraire a été inauguré récemment à Johann Maria Hildebrandt, le botaniste voyageur qui naquit à Dusseldorf en 1847 et qui mourut à Tananarive (Madagascar) le 29 mai 1881. Hildebrandt fit trois voyages sur la côte orientale de l'Afrique et à Madagascar. Il est probable que le voyageur fut empoisonné par les indigènes. Son corps repose au cimetière de Tananarive; une inscrip- tion est gravée sur le modeste monument surmonté d'une colonne brisée et placé à l'ombre d'un grand Eucalyptus. Commission de pathologie végétale. — Dans son assemblée du 6 mai dernier, la Société royale botanique de Belgique a constitué, dans son sein, une commission chargée d'étudier les maladies qui attaquent nos plantes. Cette commission a son siège au Jardin botanique de l'État à Bruxelles. En créant cette commission, la Sociétés a pour but de fournir aux cultivateurs, aux horticulteurs, aux sylviculteurs, les renseignements que la science possède pour combattre les maladies et les insectes qui attaquent les végétaux. Cette commission se met à la disposition du public et recevra les échantillons de plantes, feuilles, fragments de feuilles, écorces, fleurs, fruits, fragments de tubercules, de bulbes, de racines, qui pourront être expédiés comme échan- tillons sans valeur (5 centimes par 100 grammes), dans les dimensions régle- mentaires. Les envois devront être faits à MM. Marchal et Nypels, au Jardin botanique de l'État, à Bruxelles. Espèces du monde végétal. — Au Congrès de botanique qui a eu lieu à Gênes l'an dernier, le professeur Saccardo a évalué à 173,706 le nombre des espèces de plantes actuellement connues. Ce sont : phanérogames, 105,231 ; fougères, 2,819; autres cryptogames vasculaires, 565; mousses, 4,609; hépatiques, 3,041; hchens, 5,600; champignons, 39,603; algues, 12,178. M. Saccardo pense que probablement le nombre total des espèces de cham- pignons existant dans la nature s'élèverait à 250,000 et celui de toutes les autres plantes à 135,000. Emile Rodigas. i BERTOLOMA Cl Le nom dlr. > .iiiits du croisen. • issez .rapprochés. 1. . ariétés, quelle que puis: ,.'ole, doivent prendre le noi • ce point de vue seulement, it-^ ■ îLEU, dans le genre Bertolonia, ■s premiers types furent le produit • 'in Houttei et du Bertolonia roseo-pwirr. pport botanique, des formes distinguées ■ variétés, les unes plus remarquables .,.. î^osition quinquennale du Casino de Gand t! La plante qui nous occupe aujourd'ii itenteur, fait suite aux produits ' ' ' • 'US écrit qu'elle est une simple vo coloris des nervures- et des ponctuatioij liauffé de carmin. La planche de L'Jllr iiclie coloration. Nous pouvons ajouter 'lu^' superbe gain ne laisse rien à désirer. ^Illustration Horticole de 1891 a publié, pp. aiétés appartenant à la première série des gain iScrtolonia M"^^- Léon Say et Baron Adolphe de R deux r; — 202 — en serre chaude, à l'abri des rayons directs du soleil. L'air de la serre doit être humide, mais on doit éviter de mouiller les feuilles. Ce que nous avons à redire, c'est qu'elles n'ont pas du tout besoin d'être tenues sous double vitrage, ni sous des cloches, ainsi qu'on les montre aux expositions, où cette couverture est le plus souvent indispensable parce que l'air y est généralement aride et que fréquemment il y règne des courants d'air. Ém. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MANDABLES Phœnix canariensis iiel tenuis. — Il y a quelque trente ans, le Phœnix des Canaries fit son apparition sous le nom de Phœnix tenuis, sous lequel il fut répandu dans les jardins de l'Europe par l'horticulture gantoise. Mainte- nant on en voit des centaines d'exemplaires dan? les jardins et les rues de Cannes où leur développement est remarquablement rapide. Des exemplaires d'une dizaine d'années, non seulement donnent des frondes superbes mais fleurissent et fructifient abondamment donnant des fruits d'un beau jaune. Ce Phœnix est probablement l'espèce qui résiste le mieux en plein air. Aloe heteracantha. — Cette espèce, une des plus remarquables du genre est répandue dans beaucoup de collections. Un exemplaire a fleuri pour la première fois à Kew cette année, ce qui a permis à M. J. G. Baker de décrire la plante. Elle a le port de VAloe vera {barbadensis). La tige a environ 0"^30 sous la rosette de feuilles. Les feuilles, au nombre d'une trentaine, forment une rosette compacte ; elles sont lancéolées, toutes ascendantes, ayant 0"'30 de long et 0"'05 de large à la base ; elles sont glauques et munies sur les bords de nombreux aiguillons, petits, irréguliers, deltoïdes, verts. Le pédoncule, y compris les racèmes, a 0"'60 de long, il est très solide et profondément fourchu. Les racèmes sont comi)acts, long de 0'"15 à 0'"25; le périanthe est cylindrique, d'un rouge brillant [Gardeners' Chronide, 19 mai). Gmelina hystrix. — Les huit espèces connues de ce genre de Verbénacée appartiennent à l'Asie orientale et au nord de l'Australie. On rencontre assez souvent en culture le Gmelina arborea, qui s'élève à 20 mètres de hauteur et le G. asiatica, qui n'est qu'un arbuste à petites feuilles. La nouvelle espèce G. hystrix a été introduite à Kew de Baroda, il y a deux ans. La plante a fleuri récemment dans la serre aux Nénuphars, conduite sur un treillis déve- loppant de nombreuses ramifications rappelant le port du Bougainvillea. Les feuilles sont elliptiques et les branches portent, dit le Gardeners' Chronide, de grandes fleurs tubulaires jaunes disposées en panicules terminaux; elles — 203 — ont 0'"05 de long, sont singulièrement enflées, ont trois petits lobes et un quatrième beaucoup plus grand en forme de labelle. Les grandes bractées ovales attirent aussi les regards et distinguent l'espèce de toutes les autres. Imhofla Duparquetiana. — Cette remarquable Amaryllidée qui croît dans l'Afrique équatoriale, au Kalahari, est décrite par le D'' Bâillon dans le Bulletin de la Société Linnéenne, de Paris. Nous extrayons de sa diagnose les renseignements suivants. Les feuilles sont loriformes, droites ou arquées, et atteignent 0^30 de longueur au moment de la floraison. Le pédoncule porte une vingtaine de fleurs blanches, avec une large côte carminée, qui atteignent 0'"05 de long. C'est une plante à grand effet. Napoleonaimperialis. — Cette espèce, dont il existe une variété à fleurs d'un beau bleu, une autre à fleurs pourpres, une autre à fleurs d'un jaune abricot, représente seule le genre Napoleona dédié au premier Bonaparte par Paliseau de Beauvois et la petite famille des Napoléonées, à moins qu'on ne l'annexe à celle des Myrtacées. Elle fut découverte dans l'Afrique occidentale. C'est un arbrisseau glabre, à feuilles alternes, coriaces, ovales lancéolées, entières, à nervures pennées. La fleur est solitaire, axillaire, de forme étrange, rappelant quelque peu une petite passiflore. Elle est d'un coloris crème pâle avec un anneau interne pourpre rosé. Bien que la plante soit de culture très facile, et qu'elle puisse être traitée comme les Ixora, elle est peu répandue. Ce n'est certes pas une nouveauté puisque son introduction remonte à plus d'un demi siècle, mais la plante mérite une place parmi les arbrisseaux de serre chaude. Aspidistra typica. — Le Bulletin de la Société Linnéenne de Paris donne la description de cette nouvelle espèce qui a fleuri récemment au Muséum d'histoire naturelle de Paris. La plante se distingue de \ Aspidistra elatior, dont elle a le port, par son périanthe constamment trimère de même que les autres verticilles floraux. La plante est décrite par M. Bâillon. D'après la Revue Horticole eWe est d'origine tonkinoise et aussi ornementale que VA. elatior. Le limbe des feuilles est asymétrique. Les fleurs, très nombreuses, ont des pédicelles courts et épais, leur coloris devient totalement d'un rouge terne et vineux. Les sépales et les pétales s'écartent bien les uns des autres, mais ne se réfléchissent pas comme ceux de 1'^. elatior. Nymphaea Laydekeri rosea. — Ce Nénuphar, probablement d'origine japonaise, est signalé par la Bévue Horticole comme une ravissante variété, relativement nouvelle et qui mérite de prendre place parmi les plantes aqua- tiques les plus séduisantes. Ses fleurs ne sont pas très grandes, mais elles sont d'un beau rose vif passant au rouge en vieillissant. Il ne demande pas plus de soins que les autres espèces rustiques du genre Nymphaea. Croton Carrierei. — Les fouilles de cette nouvelle forme sont oblongues — 204 ~ et analogues à celles du C. Veitchi, mais d'un vert olive foncé, avec la veine médiane et les veines latérales jaune d'or. Certificat de l'"^ classe au Palais de Cristal. Iris variegata Prince of Orange. — Très gracieuse forme à lames jaune d'or, à limbe orangé, maculé et marbré de rouge cramoisi et de rouge- sang. Certificat de mérite à Londres le 12 juin (MM. Barr, Covent Garden). Delphinium Alfred Henderson. — L'une des plus gracieuses variétés qui aient jamais été produites, d'après le Garden. Fleurs amples, disposées très symétriquement, d'un coloris bleu intense, avec le centre blanc crème. Certi- ficat de mérite à Londres le 12 juin (MM. Kelway). Spiraea bracteata. — Une floraison récente a permis d'étudier cette espèce qui doit être considérée comme synonyme de Spiraea nipponica et de S. rotundifolia fl. alho. Le nom spécifique fait allusion à la bractée foliacée qui accompagne les fleurs inférieures du corymbe. Cette bractée va successive- ment en diminuant et, sur les pédicelles du sommet, elle n'est plus qu'un minus- cule organe filiforme. Le feuillage d'un vert brillant et les pousses rouges qui contrastent avec les fleurs blanches font de la plante une des plus jolies espèces de Spiraea. Sanseviera Kirki. — Cette nouvelle espèce, originaire du Sud-Est de l'Afrique tropicale, y fut découverte par Sir John Kirk. Elle est figurée dans le Botanical Magazine du mois de juin 1894. Les feuilles, pointillées, sont disposées en touffes ; le pédoncule porte un capitule de fieurs blanches, munies d'un très long tube étroit s'ouvrant en un limbe avec six divisions étroites, réfléchies. Trochodendron aralioides. — Il s'agit d'un arbuste toujours vert, rustique, d'origine japonaise. Il reçut un certificat botanique à un des derniers meetings de la Société royale d'horticulture de Londres. Le D'" M. T. Masters en donne une description complète dans le n° du 9 juin du Gardeners' Chro- nicle. La plante croît dans les bois alpins et humides du Japon, les feuilles coriaces, épaisses, d'un beau vert sont disposées en groupe aux bouts des branches d'une façon toute particulière. Les fleurs sont vertes et réunies en bouquets aux extrémités des branches. Caraguata eonifera. — Cette espèce, originaire de l'Equateur, fut envoyée aux jardins de Kew par M. André. Elle est figurée dans le Botanical Magazine^ n° 7359. La plante a le port d'un Tillandsia; elle a les feuilles larges, entières et des fleurs disposées en épis terminaux compacts, entourées de bractées jaune écarlate, d'un bel effet, Em. R. — 205 — LES ORCHIDÉES EXOTIQUES ET LEUR CULTURE EN EUROPE!') par LUCIEN LINDEN Cet important ouvrage, dont la publication fut annoncée au commencement de l'année dernière, vient de voir le jour. Il comprend des notions générales sur la classification botanique des Orchidées, leur nomenclature, leur distri- bution géographique, leur habitat ; il donne une liste complète des genres avec clef dichotomique permettant, même aux amateurs novices, de se retrouver aisément parmi les différents groupes. Il renferme aussi un vocabulaire de la terminologie et met à la disposition des chercheurs un catalogue des princi- paux ouvrages concernant les Orchidées. Un chapitre est réservé à l'histoire des Orchidées, un autre à leur exportation. Vingt-six chapitres sont consacrés à la culture de ces plantes. Toutes les conditions réclamées par elles y sont l'objet d'une étude approfondie et marquée au coin d'une connaissance pratique complète. La température, le sphagnum, la terre fibreuse, le drainage, les récipients et les supports, les rempotages, arrosements, seringages, lavages, l'eau, le repos, les serres, leur construction et leur ombrage, l'aération, la propreté, le chauffage, les insectes et les maladies, la multiplication, l'hybri- dation, le traitement des Orchidées importées, tels sont quelques-uns des objets que M. Lucien Linden a traités de main de maître. Les descriptions des principales Orchidées cultivées dans les collections européennes ont été faites avec un soin particulier et plusieurs sont de véritables monographies. L'ouvrage de M. Linden contient, dans une forme précise et méthodique, tout ce que l'amateur ou le cultivateur d'Orchidées peut avoir de l'intérêt à connaître. Il est écrit dans un style simple et clair, et est appelé à rendre des services journaliers à ceux qui auront l'occasion de le consulter. Nous allions dire que c'est un dictionnaire traitant des Orchidées exotiques; mais il est mieux que cela, c'est un monument élevé par son auteur à cette famille de végétaux dont la conquête, la connaissance et la culture sont inscrites parmi les importantes découvertes du XIX® siècle. Non seulement cet ouvrage prendra une place distinguée dans les bibliothèques botaniques et horticoles, mais il marquera parmi les grands œuvres de notre époque. Ém. Rodigas. (') Un volume grand in-8°, de 1020 -xiv pages, avec 141 gravures. Bruxelles, rue Belliard, 100 ; Paris, Octave Doin, place de l'Odéon. Gand, impr. Eug. V^anuek Ha.eguen. Prix : broché, 25 francs. Richement relié, 30 francs. 206 ONCIDIUM KRAMERIANUM Diagnose des Oncidium : Sépales souvent presque égaux, étalés ou réfléchis, libres ou les latéraux plus ou moins soudés inférieureraent. Pétales semblables aux sépales dorsals ou rarement plus grands. Labelle attaché à la base du gynostème, dont il s'écarte à angle très ouvert, rétréci inférieurement en onglets courts, trilobés; lobes latéraux souvent courts, étalés ou réfléchis, le médian étalé, souvent très large et échancré au sommet de l'onglet, rarement étroit et entier; disque presque toujours muni, au sommet de l'onglet, de crêtes ou de gros tubercules. Gjnostème court, épais, sans pied, muni en avant et au moins à la hauteur du stigmate de deux larges ailes pétaloïdes. Anthères terminales, en forme d'opercule, très convexes, généralement uniloculaires, deux polhnies cireuses, obovoïdes, inappendiculées, reliées au rétinacle par un pédicelle plan, souvent étroit et allongé, mais parfois très court et large. Capsules généralement ovoïdes, oblongues ou fusiformes, plus ou moins prolongées en bec au sommet. — Herbes épiphytes, à tiges feuillées, souvent très courtes et terminées par un pseudobulbe portant une ou deux feuilles, très rarement portant des feuilles plus nombreuses et dépourvues de pseudobulbes. Feuilles le plus souvent planes et coriaces. Pédoncules latéraux ou naissant de la base des pseudobulbes, souvent allongés, très rameux et flexueux, parfois courts et pauciflores, très rarement uniflores. Fleurs souvent assez grandes et jaunes, en grappes lâches, munies de petites bractées. Oncidium Kramerianum (fig, 39). — Superbe espèce à grandes fleurs d'un éclatant coloris, ressemblant à de grands papillons. Le sépale dorsal et les pétales sont dressés parallèlement, linéaires, allongés, légèrement réfléchis au sommet, rouge orangé, marbrés de jaune vif. Les sépales latéraux, ovales- oblongs, ondulés sur les bords, défléchis, sont colorés de même. Le labelle penduliforme aies lobes latéraux jaunes, tachetés de rouge brunâtre et le lobe antérieur largement oblong-réniforme, jaune vif bordé de rouge. Cette espèce produit ses fleurs au sommet de longues tiges, dressées, d'un charmant effet. Lorsqu'une fleur est fanée, un autre bouton ne tarde pas à se former au-dessous et la floraison se prolonge ainsi très longtemps. Les pseudobulbes sont orbiculaires, aplatis, serrés les uns contre les autres; aussi l'espèce convient-elle surtout pour la culture sur bloc. {Les Orchidées exotiques, pp. 892-898.) Fig. 39. — Oncidium Kramerianum. — 208 — LES FLEURS AUX FUNERAILLES DU PRESIDENT CARNOT On avait évalué à 600,000 francs le prix des fleurs qui furent envoyées de toutes les parties de la France aux obsèques de Gambetta. Les funérailles du président Sadi Carnot, tombé sous le coup d'un assassin le 24 juin, pendant les fêtes de Lyon, ont été l'occasion d'un déploiement de compositions florales dont l'histoire n'a pas d'exemple. Les plus grands établissements horticoles ont été dans l'impossibilité de satisfaire à toutes les demandes de couronnes et de fleurs. Les jardins comme les serres ont été dépouillés, et les fleurs artifi- cielles ont dû venir en aide aux fleuristes pour leur permettre de parfaire les commandes. Les municipalités et les particuliers, le riche, le bourgeois, le pauvre ouvrier, les souverains, les ambassades, les États, tout le monde a voulu, par l'envoi de fleurs, faire comprendre à la I^'rance en deuil que celui qu'elle avait appelé à la première magistrature de la République, jouissait du respect et de l'estime de tous. Beaucoup d'ouvriers parisiens, en défilant devant le cercueil, ont déposé de petits bouquets d'immortelles non moins appréciés que les plus splendides couronnes. Celles-ci pourtant étaient d'une indicible richesse. La légation de France à Bruxelles a envoyé une couronne faite de Cattleya mauves; elle comportait plus de cinq cents fleurs. La cou- ronne envoyée par la colonie française de Bruxelles était faite d'Orchidées variées. Les exposants d'Anvers ont offert une couronne de pensées avec une gerbe d'Orchidées variées reposant sur des frondes de Palmiers. Les commis- saires généraux de l'exposition, section française et section belge réunies, ont envoyé une couronne d'Orchidées blanches entourées de feuilles de Gycas. Deux jours avant les funérailles il était arrivé déjà à l'Elysée plus de quatre cents couronnes ; une seule, celle offerte par un groupe de jeunes parisiennes, était évaluée à 4000 francs. La couronne de l'École polytechnique, dont Sadi Carnot fut naguère un des brillants élèves, était en fleurs naturelles encadrant un médaillon en bronze représentant l'École pleurant un de ses enfants. Parmi les plus belles couronnes on a cité celles du Conseil municipal de Lyon et des ambassades d'Italie et d'Allemagne, toutes en fleurs naturelles. Celle offerte par LL. MM. le Roi et la Reine des Belges a été fort remarquée. Elle était formée d'Orchidées, Cattleya et Odontoglossum, sur lesquelles courait un crêpe. Au bout du ruban tricolore était brodé un L en or surmonté de la couronne royale. La couronne envoyée par S. M. l'Empereur d'Allemagne mesurait deux mètres de diamètre ; elle était faite en Cycas portant tout autour des Orchidées et des roses Gloire de Dijon. La Reine d'Angleterre avait envoyé une couronne de Lis et de fleurs des champs. Il faudrait des pages entières pour citer les couronnes et emblèmes les plus — 209 — remarqués. Les couronnes envoyées par le Roi de Suède, le Grand Duc de Luxembourg, le Gouvernement hellénique, le Roi de Portugal, la Reine régente des Pays-Ras, le Roi Humbert d'Italie, le Gouvernement des États-Unis de Venezuela, la Reine Marie Christine d'Espagne; celle du Roi Charles I de Roumanie, celle du Roi de Serbie étaient toutes plus belles les unes que les autres; toutes étaient en fleurs naturelles. Huit chars n'ont pas suffi pour emporter au Panthéon les plus grandioses. C'était un amoncellement de fleurs dont le seul passage répandait dans l'air une traînée de suaves parfums. ÈM. R. MOYEN D'ARROSER LES PLANTES EN POTS SUSPEN DUES AU VITRAGE C'est un arrangement fort commode que de suspendre près du vitrage, à la partie supérieure des serres, de petits pots dans lesquels on cultive toutes les Orchidées de taille modeste. Rien n'est plus facile à installer : un fil de fer tendu horizontalement, et au- tour de chaque pot un autre fil de fer relevé et tordu en crochet comme support, tels sont les préparatifs nécessaires. Toutefois les amateurs sont quelquefois arrêtés par la diffi- culté d'arroser les plantes à la hauteur où elles se trouvent. Voici un procédé extrême- ment simple qui est employé à L'Horticulture Interna- tionale et qui permet d'ar- roser toutes les plantes de la façon la plus complète. On se sert pour cela d'un instrument formé d'un bâton surmonté d'un cyhndre (fig. 40); le cyhndre sera en fer ou en zinc, creux, d'un diamètre assez grand pour que les pots puissent s'y en- foncer aisément. On le remplit d'eau, et le jardinier, tenant le bâton comme un allumeur de réverbères tient sa lance, va d'un pot à l'autre Fig. 40. Moyen d'arroser les plantes en pots suspendues au vitrage. — 210 — en élevant le cylindre poui- que le pot et la plante baignent dans l'eau. Le cylindre doit avoir une certaine profondeur, pour qu'on ne soit pas obligé de le remplir d'eau à chaque instant; mais il ne doit pas non plus être trop lourd. Les dimensions employées à L'Horticulture Lnternationale pour des pots de 0"'09 en moj^enne, sont : O^^IS de diamètre et 0'"2G de profondeur; l'ap- pareil ainsi formé est d'un maniement extrêmement facile. {Les Orchidées exotiques, p. 239.) PETITES NOTES DE CULTURE Phrynium sanguineum. — Cette belle espèce, à floraison hivernale, et qui atteint un mètre de hauteur, se distingue par l'éclatant coloris de ses bractées et de ses fleurs et mérite d'être plus répandue dans les serres chaudes. La culture n'en est point difficile ; on peut, dit le Gardeners' Chronicle, la tenir en pot ou la mettre en pleine terre, ce qui vaut peut-être mieux. Un compost de terre de feuilles, de terre de bruyère et de sable lui convient par- faitement. Multiplication par division. Culture du Strobilanthes. — Cette plante vient le mieux en serre chaude en plein soleil, sauf les trois mois d'été pendant lesquels on pourra ombrager. La multiplication se Mi de boutures placées sur couche et sous châssis avec chaleur de fond dans une terre légère et très sableuse. Richardia. — Après leur floraison, ces plantes peuvent être déposées en plein air dans des lieux abrités. On diminue successivement les arrosements pour les cesser complètement lorsque les feuilles commencent à jaunir; alors on les laisse de côté jusqu'à ce que le moment du rempotage soit venu. Toxicophlaea spectabilis. — Cette belle espèce d'Apocynée, originaire du Nil supérieur et du sud de l'Afrique, a admirablement fleuri ce printemps au Jardin botanique de Birmingham. La plante se distingue par ses corymbes terminaux et axillaires de fleurs blanches au parfum suave; parfois ces corymbes ont jusque 0™60 de long ; les fleurs s'épanouissent de bonne heure et constituent un excellent produit de la serre chaude ou de la serre tempérée chaude. Elle se développe fort bien dans un compost de terre forte et de terreau, et on peut lui donner sans crainte quelques arrosements d'engrais liquide pendant la période active de la végétation. Eurya japonica. — La variété panachée, à larges feuilles, de cette espèce japonaise, résiste longtemps aux vicissitudes que les plantes ont à subir dans les appartements. Au bout d'un certain temps, toutefois, leur feuillage prend un aspect misérable; c'est le moment de le rabattre et de permettre aux plantes — 211 — de se refaire sur une couche tiède où il sera bon de les seringuer fréquemment. On peut procéder au rempotage lorsque les nouvelles pousses auront atteint O^OG de hauteur. Solanum. — Ceux qui désirent orner la pelouse avec des espèces toujours très ornementales du genre Solanum feront bien de procéder au rempotage en ayant soin de réduire autant que possible, soit de moitié, la motte de terre, afin de préparer les plantes à leur mise en place. De cette façon aussi le système radiculaire se renouvelle activement surtout si les pots sont placés sous châssis, pendant quelques jours à l'étouffée. Il sera inutile, lors de la mise en demeure, de trop entamer le feuillage. Hydrangea. — Notre confrère américain, Garden and Foresf, recom- mande beaucoup la culture des Hydrangea, à tige unique. On choisit pour le bouturage déjeunes pousses ne montrant pas encore de boutons. Lorsqu'elles ont pris racine, on les met dans des pots de 0"'07 à 0'"08 de diamètre et on les rempote successivement jusqu'à ce que les pots aient atteint environ 0"^20. On doit les laisser croître en serre tempérée ou sur couche tiède, dans un sol com- posé de deux parties terre fibreuse, une partie terreau de feuilles et une partie sable blanc avec addition d'un peu de noir animal ou de poudre d'os. Toutes les pousses latérales doivent être coupées à mesure qu'elles se montrent et dès que les boutons à fleurs sont formés on peut arroser à l'engrais liquide jusqu'à l'épanouissement. Les plantes produites donnent des inflorescences de 0'"40 à 0'"60 de diamètre et même au delà. Le Gardeners' Chronicle ajoute avec raison qu'il est de toute nécessité de placer les plantes formées, en plein soleil, en protégeant les pots contre les rayons solaires mais sans les enterrer. Il faut que le bois soit parfaitement aoùté sinon il est inutile de s'attendre à de belles inflorescences. Calathea. — Souvent confondues avec les Maranta et les Phrynium, les plantes du groupe Calathea, qui se distinguent par leurs grandes bractées extérieures parmi lesquelles se montrent deux ou plusieurs fleurs, méritent d'être considérées à part. Ce sont des végétaux de premier ordre au point de vue du feuillage. Aujourd'hui on les cultive dans quelques établissements pour la feuille coupée. Il convient d'assurer aux plantes un bon drainage et de leur donner un sol tourbeux mêlé avec du charbon de bois. Les Calathea zehrina, C. Makotjana, C. VeitcM, C. Fardina, C. longihraeteata , C. grand if oUa, C. metallica et une série d'autres servent parfaitement à cet usage. Dracophyllum gracile. — Cette espèce, originaire de V Australie occiden- taJe, se distingue par ses fleurs du blanc le plus pur qui se produisent en abon- dance, disposées en épis terminaux au sommet des ramifications. Ces fleurs dégagent, plus spécialement le matin, un parfum agréable. Cette Epacridée peut être conservée en belle floraison pendant plus d'un mois lorsqu'on la met — 212 — en serre froide. Afin d'avoir une succession de fleurs, il est bon de pincer successivement les pousses en comptant environ ti-ois mois pour amener la floraison après le pincement. Les plantes qui fleurissent en mai n'ont pas besoin d'être pincées. Celles qui ont fleuri seront débarrassées des vieilles fleurs. Cantua buxifolia. — Cette très jolie plante d'ornement, de la famille des Polémoniacées, qui fut introduite de Colombie vers le milieu de ce siècle, est signalée aux amateurs par notre confrère Sempervirens qui fait remarquer que la plante serait plus répandue si elle n'était traitée absolument de travers. En effet, on empêche ce Cantua de fleurir en le taillant sans motif. Les fleurs se produisent en corymbes lâches, au sommet de rameaux assez efl^lés. La fleur est grande, à calice tubuleux pubescent; la corolle est également tubuleuse, à limbe évasé, rose mélangé de carmin. La plante doit être placée dans un endroit bien clair et bien aéré de la serre tempérée. En été on peut la mettre en plein air à mi-ombre. Elle se multiplie de graines ou de boutures faites sur couche tiède. Bouturage dans l'eau. — Un jardinier français, M. Meunier, a présenté des plantes de Phalaenopsis, obtenues de boutures de tiges placées dans une petite bouteille remplie d'eau avec addition de quelques morceaux de charbon de bois. L'application aux Orchidées du bouturage dans l'eau a donc été faite avec succès par M. Meunier. Le procédé lui-même n'a rien de neuf. Depuis des temps reculés, ce système est pratiqué par les moindres amateurs pour la multiplication du Nerluni Oleander. Nous l'avons employé également pour VArundo donax foliis varieg. Il est plus que probable que le bouturage dans l'eau trouverait un emploi bien plus fréquent pour un grand nombre de plantes demi ligneuses et rebelles parfois aux autres procédés de multiplication. Culture des Ixora. — Les plantes malpropres deviennent malades et sont, plus que d'autres, sujettes aux attaques des insectes. Les Ixora partagent cette condition avec la plupart des plantes de serre chaude. Il convient de les seringuer fréquemment et de les laver de temps en temps à l'eau de tabac. Il faut à ces plantes une humidité constante et une chaleur d'environ 20*^ centi- grades pendant la nuit. La multiplication a lieu de boutures faites en hiver. Comme nous venons de le dire pour le Nerium, les Ixora peuvent être multipliés par le bouturage dans l'eau. Une fois les racines bien développées, les jeunes plantes sont rempotées, puis soumises à un pincement, de manière à former une bonne touffe. Pour les rempotages ultérieurs, on se sert d'un mélange de terreau de feuilles et de terre de bruyère, sur bon drainage. On ne doit pas craindre de donner de l'engrais liquide. R. d'Eelen. 6'"^ Série. TOME F 14'"° Livraison. 30 Juillet 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal ioternalional populaire de lllorlicullure DANS TOUTES SES BRANCHES |tnl)lic sous le palroiiagc do J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS NiiiiK'i'n |i;ir;iissiinl le 15 du mois MAX GARNIER ^Mlll('^o |ijiriiiss;inl lo ôO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXrtAXIOIV HOrtXICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOlsdlI^^A.II^E Causcrio liDrliciilf Culture du Mi'liiii Rcnseigncmenis et culliii-cs C.nlliii'O ilfi quelques plantes hisannnclles l'iaiiles |ii-iniécs Pages. . 213 . 218 . 220 . 224 . 227 TEXTE ET PLAN'CHE COr.OUIÉE. PI. H. Amaryllis (Hippcastrum) Yvonne Page». • 217 Fig. 41. Planlatiiin cii cairés 223 I) 42. Plaiilalii)!! en Iriangles isoléles ou quin- conces 223 » 43. Mo ^4^ < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dam Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êtn présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaîtra leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacui deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. LeU] circulation universelle augmente considérablement de jour en joui PV. ]B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lu assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelle de serre. Prix des annonces ilans les 2 journaux enseniMe : Pour l'anuée entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. danslcs 2 jonrn dans les 2 journ. dansles 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 .. 180 « 300 Un tiers de page . . . . » 25 u 45 » 80 .. 125 » 225 Un quart de page. . . .. 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 .. 90 » 150 Un huitième de page . .. 12 » 25 n 40 » 70 .. 125 Un seizième de page . .. 6 » 12 » 20 .^ 35 .. 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100^ rue Belliard , à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnée à, l'un de ces journaux. 213 CAUSERIE HORTICOLE LE « SALON ROYAL » A L'EXPOSITION D'ANVERS 30 juillet 1894. J'ai à diverses reprises, dans ces derniers temps, entretenu mes lecteurs du Journal des Orchidées de modifications qu'il me semblerait nécessaire d'apporter à l'organisation des Expositions d'horticulture, tant au point de vue de la façon de grouper et de présenter les fleurs et les plantes, qu'au point de vue de la suppression des concours ou de l'attribution des prix à ceux qui les ont réellement gagnés avec leurs produits. Les nombreux commentaires auxquels ont donné lieu ces réflexions prouvent que la réforme des expositions est une question mûre, qui préoccupe sérieuse- ment l'opinion, et qu'il est urgent de résoudre si l'on veut éviter que l'intérêt et la considération du public se détournent définitivement des expositions. Je crois donc utile d'y revenir encore, et de creuser la question davantage. La conclusion qui s'impose presque partout, — je la dis franchement, ayant l'habitude de prendre le taureau par les cornes et de ne pas reculer devant la vérité nue — c'est indiscutablement qu'il y aurait lieu de mieux recruter le personnel organisateur des Expositions. Que l'on place à la tête des Sociétés horticoles des personnages un peu étrangers à la pratique de l'industrie spéciale, mais capables de seconder par leur fortune ou leur influence le développement de ces Sociétés, rien n'est plus juste. Mais lorsqu'il s'agit d'organiser l'installation matérielle d'une exposition, avec les mille détails et les mille démarches qu'elle exige, ce ne sont plus des membres d'honneur, plus ou moins décoratifs, organisateurs ad l^ompam^ ce sont des praticiens qu'il faut, des honunes actifs et compétents, connaissant les moyens d'exécution, la façon de disposer les plantes et de les juger, sachant ce qu'on peut demander aux exposants et ce qu'on leur doit, capables enfin de mettre à la disposition de l'œuvre qu'ils entreprennent le temps et la bonne volonté nécessaires. A mon avis, il serait urgent de tenir compte de ces nécessités primordiales, d'introduire cet élément à côté de l'ancien, et de créer partout, comme cela existe déjà dans certaines Sociétés, une commission d'organisation technique compétente chargée d'agir, à côté des Comités directeurs chargés de patroner. — 214 — Il faudrait aussi que les organisateurs fussent certains de trouver l'appui et les encouragements qu'ils méritent, dont ils ont besoin pour accomplir leur tâche délicate, au lieu de se voir enlever le fruit de leurs efforts, comme cela se pratique trop fréquemment, par ceux qui n'ont fait que les regarder agir. Nos Expositions horticoles, depuis de longues années, se suivent et se ressemblent. Nulle part une initiative un peu sérieuse ne se fait jour. Si quelqu'un d'assez hardi pour concevoir une innovation se hasarde à en parler à ses collègues, on l'écoute à peine; en particulier on lui prodigue de l'eau bénite de cour, mais en séance publique on étrangle proprement son projet. Il n'est pas bon d'avoir des idées nouvelles ; la plupart des Comités aiment trop la quiétude, la vieille routine, la douce somnolence, et sont scandalisés lorsque quelqu'un se permet de vouloir quitter les sentiers battus. De là, en grande partie, l'état anémique de nos Sociétés horticoles et la monotonie de nos exhibitions florales. C'est qu'il faut du courage, de l'énergie, de la persévérance, pour avoir raison des indifférents et des routiniers; c'est que nulle force de résistance n'est aussi redoutable que l'inertie. * ♦ Ces réflexions me sont venues à l'esprit lorsque j'ai reçu, dans le courant du mois de juin, une circulaire émanant du comité de la classe 66 de l'Expo- sition Universelle d'Anvers, et proposant au monde horticole belge d'organiser une exposition d'un caractère spécial comme hommage au Roi et à la Reine. Cette idée, due à l'initiative du pubhciste horticole, M. Charles De Bos- SCHERE, a trouvé de l'écho chez les amateurs et les horticulteurs, et, chose qui étonne à première vue, elle est entrée rapidement dans le domaine de la pratique; bien plus, elle a donné naissance à une manifestation grandiose, sans précédent dans le pays. Le but poursuivi était aussi noble que nouveau. Témoigner au Roi les sen- timents de gratitude qui animent le monde horticole pour les inappréciables encouragements que le souverain a de tout temps prodigués à l'horticulture, exprimer son admiration pour l'exemple qu'il a donné par les merveilleuses créations florales du domaine de Laeken, c'est faire œuvre patriotique. Nul ne semblait pouvoir s'abstenir. Aussi les abstentions ont-elles été rares, et la plupart justifiées ou justifiables. Le projet de M. Charles De Bosschere a reçu, dès le début, l'approbation unanime de M. le Ministre De Bruyn, de M. le Gouverneur, baron Éd. Osy de Zegwaart, de M. Cartuyvels, commissaire spécial du Gouvernement, et de M. Alphonse De Cock, président de la section horticole de l'Exposition Universelle. La Société Royale d'Agriculture et d'Horticulture d'Anvers s'est immédiate- — 215 — ment chargée de l'exécution du projet, dont les plans ont été dressés par M. Guillaume De Bosschere. Nous félicitons la Société Royale, une des plus anciennes du pays, d'avoir résolument suivi l'auteur du projet; elle a prouvé ainsi qu'elle ne demande qu'à marcher dans la voie du progrès. Puisse-t-elle persévérer dans cette voie, qui est la bonne. Le plan d'exécution est conçu dans le style régulier, dont on semble avoir une peur instinctive chez nous ; ce style peut cependant donner naissance à de fort jolis arrangements. Un essai dans ce genre, fait à l'Exposition Interna- tionale d'Anvers, en 1891, et un autre en 1893, à Gand, à l'Exposition quin- quennale, ont donné des résultats très satisfaisants. Le « Salon royal, » c'est ainsi qu'a été dénommée l'exposition organisée en l'honneur du Roi et de la Reine, a revêtu un caractère solennel qu'il doit en majeure partie, pensons- nous, à la disposition générale des groupes. Un espace planchéié de quinze cents mètres carrés, limité par des balus- trades, a été transformé en un superbe salon de fleurs où les plantes ornemen- tales les plus décoratives, les plantes de serre chaude, les plantes fleuries, les Orchidées, les vases garnis de fleurs, les œuvres d'art en bronze ont formé un ensemble dont l'aspect a profondément impressionné le public. Mais aussi, il faut bien le faire ressortir, l'architecte avait conçu son plan d'après les indications de concours importants que le promoteur de la mani- festation s'était assurés ; des démarches avaient été faites pour obtenir certains envois destinés à la création de groupes imposants. Ensuite, les plantes envoyées au Salon par les nombreux adhérents, étaient mises à la disposition absolue de l'organisateur ; celui-ci a pu manœuvrer à sa guise. Cette latitude lui a permis de faire grand et beau et de préparer à l'horticulture nationale un triomphe éclatant. Les étrangers de toutes les nations qui ont visité l'Exposition du i^'^ juillet auront emporté le souvenir d'un spectacle grandiose, de la puissance d'une industrie qui est une des plus considérables dont puisse se glorifier notre pays. Ce résultat vaut bien, indépendamment du but principal largement atteint, quelques sacrifices d'amour-propre. Il n'y a pas eu de récompenses décernées, la plupart des exposants n'ont même pas placé leur nom sur leurs plantes. Tout a contribué à rendre la manifestation digne, solennelle; la réussite a été complète, absolue. Le Salon royal de 1894 comptera parmi les plus brillantes réussites de l'Exposition Universelle. La première Exposition horticole d'Anvers, du mois de mai dernier, qui a donné lieu à des plaintes sérieuses, a donc été surpassée par cette seconde exposition sans concours, non prévue par les règlements, et due entièrement à l'initiative de M. Charles De Bosschere. — 216 — Et maintenant qu'il s'agit sans doute de décerner les hautes récompenses pour les services rendus à l'occasion de l'Exposition d'Anvers, je me permettrai de poser la question qui se dégage des réflexions émises au commencement de cet article : A qui reviennent de droit les distinctions distribuées en cette occasion? A l'organisateur effectif, à celui dont le zèle, l'activité, l'initiative habile ont été couronnés de succès, ou aux personnages plus ou moins ofllciels, en cravates blanches, dont le rôle s'est borné à venir, le jour du triomphe, recevoir les félicitations? Il ne m'appartient pas de donner des conseils, mais je sais bien en faveur de qui se prononcerait en premier lieu le monde horticole, s'il avait à voter les récompenses honorifiques. Lucien Linden. La chlorose, dont il a été question au Congrès de Paris cette année, est, comme on sait, une altération ou un appauvrissement de la chlorophylle, ou matière colorante verte des végétaux. Les plantes qui en sont atteintes sont jaunâtres et étiolées. La chlorose est donc une véritable maladie, car la chlorophylle est la matière par l'intermédiaire de laquelle les plantes absorbent l'acide carbonique de l'air et l'assimilent pour le transformer en sucre, amidon, etc. La panachure des plantes est souvent due à la chlorose. Toutefois il existe des cas nombreux dans lesquels la panachure n'entraîne nullement une faiblesse de la plante, et M. Ghargueraud a notamment cité le cas de l'Erable Negundo, qui, tout en étant panaché, est remarquablement vigoureux. Pour combattre l'altération de la chlorophylle quand elle est une maladie, c'est-à-dire la chlorose, le meilleur moyen paraît être d'introduire dans le sol un peu de fer; les résultats obtenus de cette façon sont remarquables. En général, lea terres jaunes, brunes ou violettes contiennent une quantité très suffisante de fer, les terres pâles et blanchâtres en renferment beaucoup moins, ou même en sont dépourvues. L'emploi de sulfate de fer mélangé à l'engrais corrige ce défaut, et il suffira de 50 à 100 kilogs à l'hectare. Quant à la cause de son action, M. Raquet, qui s'est occupé de cette question au Congrès de Paris, se rallie à l'opinion que le sulfate de fer transformerait le carbonate de chaux, très peu soluble, en sulfate de chaux, un peu plus soluble. Il entre alors moins de chaux dans la composition de la plante. La chlorose se manifeste encore assez souvent quand le sol est trop humide ou trop pauvre, surtout en azote. Aussi parvient-on souvent à la guérir en employant des engrais azotés, l'azotate de soude par exemple. M. G. L'ILLUSTRATION HORTICOLE l'L. Xl\ W^"^ AMARYLLIS (HIPPEASTRUMi YVONNE C'i' PI. XIV AMARYLLIS (HIPPEASTR[M) VVOWE 'Il l Les Amaryllis ont joui autrefois d'une vogue énorme, comparable à celle des i'ulipes en Hollande au siècle dernier. Des sommes fabuleuses étaient quelque- fois payées pour certaines formes remarquables, ce qui ne laisse pas- que de iirprendre si l'on songe à la facilité avec laquelle ces plantes se multiplient en . a très petit nombre d'années. Puis la mode a changé, s'est détournet: ae ses: lavontes, et les Amaryllis nnt été dédaignés à l'excès. Ces retours de fortune ne sont pas très rares ; iursque la faveur excessive n'est pas réellement justifiée par im mérite excep- tionnel, la grande rareté, ou quelque cause analogue, elle est forcément éphémère, et est toujours suivie alors de réactions également excessives. Chose remarquable, quoique les Amaryllis ne soient plus cultivés générale- ment comme ils l'étaient il y a vingt ou trente années, et que les prix aient • diminué d'une façon considérable, ces plantes n'ont pas cessé d'être l'objet des soins de certains cultivateurs qui se .sont attachés à les améliorer, et sont parvenus à obtenir des résultats superbes. CerUiins produits d'habiles croise- ments ont des coloris d'un éclat sDÎfndidi-. ,•! (^>s diitionsions nWnwl i.iscîii'/i 20 ou 22 centimètres de diamètre. Les races obtenues par la maison Veitch, notamment, sont célèbres, et le lot d'Amaryllis qu'elle exposait en 1893 à l'Exposition quinquennale de Gand, a été l'un des succès de cette floralie. Les moins connaisseurs s'y arrêtaient émerveillés. Il est facile d'ailleurs de discerner à des signes multiples que le goût public revient depuis quelque temps à ces belles plantes, et si elles ne peuvent guère espérer le retour de la vogue fabuleuse d'autrefois, du moins elles ont repi-is la place très honorable qu'elles n'auraient jamais dû perdre. La belle variété figurée ci-contre, dédiée à M"" Yvonne Linden, a été peinte au mois d'avril dernier dans les serres de L'Horticulture Interna- tionale, à Bruxelles; ses flei.: rent tout près de 20 centime ' de diamètre. Elles ont un ■ ,,. coloris, dont on pourra se !. ;: une idée en examinant la i ;.)n, quoique la hthographie rende difll- i — 218 — cilement la délicatesse de certaines nuances et le lustre brillant qui leur donne tant de charme. Les visiteurs qui sont venus admirer au printemps les nouvelles installations de L'Horticulture Internationale ont pu y voir aussi une riche série d'Amaryllis, comprenant des coloris incomparables. D'autre part, les serres réservées, que le public n'est pas admis à parcourir, renferment un certain nombre de semis issus de croisements qui présentent le plus grand intérêt, et qui feront certainement sensation lors de la floraison. Max Garnier. CULTURE DU MELON Il existe un grand nombre de variétés de Melons dans les cultures, et il en apparaît tous les ans de nouvelles. Il arrive même assez fréquemment qu'une variété, après avoir été considérée pendant quelques années comme excellente, perd de sa faveur et peu à peu disparaît. Gela tient très probablement, ainsi que l'a signalé M. G. Ross, à ce que les fleurs sont très facilement fécondées par le pollen provenant d'autres pieds, de sorte que, par l'effet de la féconda- tion croisée, les variétés se transforment totalement. Il faut beaucoup de précautions pour en conserver une authentique. On admet que les Melons cultivés sont originaires de l'Asie méridionale et de l'Afrique tropicale. Aussi, malgré une certaine accommodation au climat, sont-ils peu rustiques dans l'Europe tempérée ; ils exigent beaucoup de chaleur pour mûrir leurs fruits, et doivent être produits sur couche et cultivés sous châssis et sous cloche aux environs de Paris, aussi bien que dans le nord de la France et en Belgique. Gonsidérons d'abord le choix du terrain pour cette culture. Le mieux appro- prié est une bonne terre substantielle et fraîche, ameublie au moins six mois à l'avance, que l'on mélange de terreau. En outre, il est bon de l'engraisser, soit au mo3'en d'engrais liquide, soit mieux encore, au moyen de superphosphates, qui favoriseront beaucoup la fructification. Lorsqu'on ne dispose que d'une terre légère, on peut avec avantage y mélanger un quart environ, d'argile en morceaux très fins. Lorsqu'on veut avoir des Melons de très bonne heure on doit choisir des variétés hâtives, telles que le Cantaloup noir des Carmes ou le C. Prescott, et faire les semis en janvier et février, sur couche et sur châssis. L'âge des graines a beaucoup d'importance. On obtient une fructification plus abondante avec des graines de deux ou trois ans qu'avec des graines de — 219 — l'année précédente ; certains bons cultivateurs conservent même leurs graines cinq et six ans avant de les semer. Les graines d'un an sont cependant utilisées souvent pour la culture forcée, parce que les plantes qu'elles produisent sont plus vigoureuses que celles données par les graines anciennes. On peut semer en pots de 8 centimètres environ, chaque pot renfermant une seule graine, et étant plongé dans le terreau de la couche, ou bien semer directement dans le terreau de la couche, en isolant les graines à 6 ou 8 centi- mètres de distance entre elles. Les graines sont recouvertes de 2 centimètres de terreau, puis on met le châssis en place et on le couvre de paillassons pour maintenir la chaleur ; la température de la couche doit être de 25 à 27°. Une fois les graines levées, on soulève les paillassons pour habituer peu à peu les jeunes plantes à la lumière, et on finit par les enlever tout à fait ; on ne les replace dès lors que la nuit et pour protéger les plantes contre la gelée. Au bout de quelques jours, on repique les jeunes semis sur couche, soit dans un petit godet, soit dans de petits blocs de litière ayant la forme de pots, ce qui permet plus tard de transplanter facilement la plante sans déranger les racines. Après chaque transplantation, on doit laisser les châssis fermés pendant quelques jours pour favoriser la reprise. Les jeunes plantes doivent être placées très près du jour, si l'on veut obtenir une végétation courte et robuste ; la température doit être de 25 à 50° pendant le jour, de 18 à 19° la nuit. Lorsque le soleil donne, on peut aérer, avec les précautions indiquées. Une fois que les plantes ont trois ou quatre feuilles, on les taille au-dessus des deux premières, et avant que le pot soit entièrement rempli, on les rempote dans des vases de 12 centimètres, en les tuteurant soigneusement. On peut cultiver entièrement en pot les pieds destinés à la production la plus hâtive ; les fruits mûrissent plus vite par ce procédé. Si l'on préfère mettre les plantes en place sur couche sourde, on le fait une vingtaine de jours après le semis ; on pratique deux autres tailles, sur chaque bras au-dessus de trois feuilles. Une fois que les fleurs apparaissent, on doit maintenir l'atmosphère plus sèche, et donner de l'air quand le temps est chaud ; c'est surtout vers le milieu de la journée, et cette période est aussi la plus favorable pour la fécondation des fleurs qui réussit toujours mieux quand le pollen est bien sec. On taille encore une fois chaque rameau une feuille au-dessus de chaque fleur femelle fécondée. A cette époque aussi, il est bon de répandre sur le sol un peu d'engrais, et d'arroser une fois sur deux ou trois avec de l'eau mélangée d'engrais d'étable ou de purin. L'eau employée ne doit jamais être froide; il vaut mieux qu'elle soit de quelques degrés plus chaude que le sol. — 220 — On supprime toutes les fleurs qui apparaissent encore tardivement, et on ne conserve même sur chaque pied, une fois que les fruits sont noués, que deux à quatre de ces fruits, choisis parmi les plus beaux. On enlève également les jets latéraux inutiles qui se forment assez souvent par suite de la taille. Dans la culture forcée, il arrive souvent qu'on ne conserve qu'un seul fruit sur chaque pied. Les arrosages doivent être effectués à une assez grande distance autour de chaque pied. On peut bassiner de temps en temps pour chasser les insectes; mais il faut avoir soin de ne pas détériorer les feuilles. Une fois que le fruit approche de la maturité, on doit le faire profiter autant que possible du soleil, et on débarrassera les plantes de tout abri, à moins que le temps ne soit mauvais et froid. On n'arrose plus qu'avec de l'eau pure, et en quantité limitée au strict nécessaire. Le fruit est mûr en général quatre mois ou quatre mois et demi après le semis. Il faut beaucoup d'habitude et de tact pour discerner le moment précis où le fruit est bon à être cueilli. Il prend alors une coloration plus claire et plus jaune, la base du pédoncule se fendille ou plutôt se recroqueville, l'odeur devient plus fine et plus développée. On consomme le fruit le lendemain ou le surlendemain de la récolte, après l'avoir laissé séjourner au frais. Cependant certaines sortes peuvent se conserver une semaine. Les maladies du Melon sont peu nombreuses ; c'est surtout le chancre, qui décompose les tiges et les fruits. Cette affection ne se produit guère que quand les plantes ne sont pas bien cultivées, manquent d'air ou de chaleur. Il est nécessaire d'enlever radicalement toutes les parties attaquées. Le blanc est une autre maladie causée par un champignon, que le soufre fait disparaître. M. G. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES La récolte du lin s'effectue de juin à juillet, et un peu plus tard pour le lin tardif. En attendant la parfaite maturité des capsules, on obtient de bonne graine, mais la filasse est un peu grossière. Si l'on veut avoir de la filasse fine, il est nécessaire de pratiquer l'arrachage à la floraison. Le glanage sera enterré comme engrais ; les tiges contiennent beaucoup de potasse, une assez grande quantité de chaux, ainsi que de l'azote et de l'acide phosphorique. Si la maladie a attaqué les plantes, il est indispensable de brfiler les tiges, afin de ne pas laisser subsister les spores qui infesteraient le champ et propageraient la maladie. — 221 — Le sol qui convient le mieux au lin est un terrain limoneux, profond, bien fumé à l'automne, et dans lequel l'engrais sera bien incorporé par un labour profond ; en mars, un nouveau labour suivi de plusieurs bersages pour bien détruire les mauvaises herbes. Les semis se font de mars à mai, avec un fort roulage, et des sarclages dès que la plante atteint 5 centimètres environ. Gomme engrais, en dehors de la fumure d'automne, il est bon d'employer du phosphate de chaux et du chlorure de potassium (en automne) ; si le sol est pauvre en azote, on l'additionnera d'azotate de .soude au printemps, après le sarclage de préférence, et par un temps humide. La vigne est souvent atteinte de chlorose, et M. H. de Vilmorin, qui prési- dait le Congrès de Paris, a fait remarquer à ce sujet que l'on a observé que les ceps malades étaient ceux qui se trouvaient placés de telle façon que la terre et les branches absorbaient mal les rayons du soleil. On remédiait à cet inconvénient en répandant sur le sol du mâchefer ou des scories de couleur foncée, ce qui augmentait l'absorption des rayons caloriques. Les résultats de l'Exposition de Chicago ont été en somme beaucoup moins médiocres qu'on ne l'avait dit vers le milieu de l'année dernière, les derniers mois ayant regagné ce que les premiers avaient laissé à désirer, et en ce qui concerne spécialement l'horticulture, une notice que vient de publier M. Henri de Vilmorin fournit des renseignements très favorables. Les décla- rations des exposants portent les ventes d'objets exposés à environ 30 millions; sur le total des ventes faites par les sections étrangères, la France arrive au premier rang avec près de 22 p. 100 du total. M. DE Vilmorin signale ce fait intéressant, que des végétaux qui avaient subi de longs voyages et des retards de livraison considérable, étaient pour la majorité dans un très bon état de conservation en sortant des caisses où ils étaient restés deux mois. L'espace superficiel occupé constamment par des végétaux français s'élevait à 12,130 mètres carrés, sans compter d'assez nombreuses corbeilles de plantes annuelles qui furent établies temporairement, ni le jardin voisin du pavillon national de la France. Les lots belges se composaient pour la plupart d'arbustes d'ornement, à feuilles caduques ou persistantes, Azalea mollis, Kalmias, Rhododendrons, etc. La Hollande avait envoyé des Magnolia, des Houx, Hydrangea, Azalées, Rhododendrons, etc., ainsi que beaucoup de plantes bulbeuses, qui malheu- reusement souffrirent du froid et surtout des ravages des innombrables oies et canards qui peuplaient les eaux du lac. — 222 — Les arbres des plantations publiques de Bruxelles sont, dans beaucoup d'endroits, en proie au dépérissement. Beaucoup sont déjà à peu près dépouillés de leurs feuilles, au milieu de juillet. D'après une consultation donnée par un fonctionnaire public à un journal politique de Bruxelles, certains ormes sont mûrs et n'ont plus assez de vitalité. D'autre part les ravages des champignons qui s'attaquent au pétiole des feuilles du platane sont plus considérables cette année que les autres. Il faut remarquer, en outre, que les causes de dépérissement prématuré sont nombreuses pour les plantations des grandes villes. Les canalisations de gaz, notamment, nuisent aux arbres des boulevards. « Dans les allées de cavaliers, on a établi un lit de brique pilée qui est excellent sans doute pour les chevauchées, mais d'un efifet désastreux pour les files d'arbres côtoyantes. Cette épaisse couche absorbe toute l'humidité du sol ; l'allée des cavaliers ne tardera pas à pâtir de ce continuel drainage. Les arbres ne sont jamais plus beaux que là où ils peuvent venir sans qu'on s'occupe d'eux. » Le fonctionnaire interrogé critique également le système adopté pour l'arro- sage des arbres des promenades bruxelloises, et dit « qu'il est déplorable que l'on ait réduit considérablement le crédit affecté à l'entretien des plantations ; le budget actuel ne permet pas d'alimenter convenablement nos arbres, de les prémunir contre le dépérissement. Et cependant, la verdoyante parure des villes est aussi une nécessité hygiénique ; ces arbres à tout le monde, ces jardins des pauvres, ne sont pas seulement un élément de pittoresque, ils purifient l'atmosphère viciée, ils distillent de la santé. » A Paris, où l'on entoure les arbres de soins eflicaces, dit le même fonction- naire belge, on a établi une canalisation-arrosoir souterraine qui porte aux radicelles l'eau nécessaire à l'alimentation de l'arbre. Ces tu3^aux doivent être nettoyés au bout de deux ou trois ans de service, car les trous dont ils sont percés s'emplissent à la longue de petites racines qui se dirigent vers la bien- faisante canalisation. Des treillages entourent au surplus les pieds des arbres, empêchant qu'on piétine la terre avoisinante dans un certain rayon ; grâce à cette précaution l'air peut pénétrer jusqu'aux racines. Les plantations de sapins se font généralement avant l'entrée en végé- tation, c'est-à-dire à la fin d'avril ; mais les plantes élevées en pépinières peuvent être replantées au mois d'août ou de septembre, de façon à prendre posse.ssion du sol avant la mauvaise saison. On peut faciliter la reprise en trempant les racines dans une sorte de pâte formée de bouse de vache et de terre argileuse détrempée. — 223 — On plante les sujets dans des fosses faites à la bêche, et on laisse entre eux une distance de 50 à 75 centimètres. Il ne faut pas trop les espacer, parce qu'alors les branches latérales s'étendraient ti'op aux dépens de la flèche, qui ne grandirait pas assez. Le terrain, dans tous les cas, doit avoir été préparé par des labours profonds. Max Garnier. TROIS MODELES DE PLANTATIONS ou DISPOSITIONS DES ARBRES DANS LES PRAIRIES- VERGERS. DISTANCES. — ENTREPLANTATIONS. Fig. 41. — Plantation en carrés. On peut disposer de cette façon les pommiers, les poiriers, les pru niers, les cerisiers. La plantation en carrés se fait à différentes distances : de 10 à 12 mètres pour les pommiers, de 8 à 10 mètres pour les poiriers, de 7 à 9 mètres pour les cerisiers, de 5 à 7 mètres pour les pruniers, reine claudiers, etc. Quinconce dérive du mot latin quincunce qui désigne le chiffre romain V. — Les arbres fruitiers qui occupent dans la prairie-verger les sommets des triangles équilatéraux se trouvent de 10 à 12 mètres pour les pommiers, de 8 à 10 mètres pour les poiriers, de 7 à 9 mètres pour les cerisiers et de 5 à 7 mètres pour les pruniers et reine-claudiers. Il serait encore possible de varier les espèces de fruits en plantant dans un même verger un mélange en ordre de pommiers avec des poiriers ou encore avec des reine-claudiers, des cerisiers, etc. Voici un modèle de plantation combinée, composée soit de poiriers, soit de pommiers comme base principale de plan- tation de longue vie, de rapport considérable et durable. Ces pommiers ou poiriers sont alternés de pruniers, reine-claudiers et de cerisiers. Nota. — Les entreplantations en mélange (poiriers, pommiers, cerisiers et pruniers) offrent de sérieux avantages prouvés par l'expérience parce que la production /^^ )< V i -:;i^ „ > X \ Fii 42. — Plantation en triangles isolèles on quinconces. Fig. 48. — Modèle do plantation combinée. — 224 — des pruniers et des cerisiers ne se fait pas attendre, et celle des poiriers et des pommiers est durable en même temps que considérable. De plus, ce mélange, bien compris, n'empêche pas de conserver une parfaite harmonie à l'ensemble du verger. Gustave Michiels, Pépiniériste diplômé à Montaigu. CULTURE DE QUELQUES PLANTES BISANNUELLES Parmi les plantes de plein air, il en est peu de plus attrayantes et qui rendent plus de services que certaines bisannuelles, qui contribuent beaucoup à égayer les parterres au début de l'été. Mais si l'on veut avoir des plantes bonnes et vigoureuses, il ne faut pas perdre de temps pour faire les semis. Le meilleur procédé de semis consiste à préparer une plate-bande, en l'éga- lisant bien au râteau ou en la recouvrant d'une couche de trois centimètres environ de terre bien tamisée, que l'on tasse ensuite, et que l'on arrose modéré- ment; puis, au bout de quelques heures, on peut semer les graines, et les recouvrir à peine de terreau. On favorisera beaucoup la germination en installant au-dessus une couche mobile, car les graines germeront rapidement en se trouvant ombrées et protégées contre le vent, dans une atmosphère un peu renfermée ; mais dès que les jeunes feuilles paraîtront, il faudra enlever tout abri. Quand les jeunes plants sont assez grands, on les repique en lignes espacées de 15 centimètres environ, dans un terrain bien préparé, afin de les faire développer encore quelques semaines jusqu'à ce qu'ils puissent être mis en place définitivement. Parmi les plantes bisannuelles les plus remarquables, on peut citer les OEnothera, et surtout VOE. Lamarcklana, variété qui atteint de 1 mètre à près de 2 mètres de hauteur, selon la situation, et qui fleurit très abondamment. Ses fleurs sont grandes, en forme de coupe, et se produisent au sommet des principales tiges, se développant successivement pendant une longue période. Non seulement cet OEnothera rend de grands services et est très beau pour placer au fond des plates-bandes de grandes dimensions, mais il donne un cachet très décoratif et très naturel aux paysages semi-sauvages d'un parc ; il s'y reproduit très aisément et ne réclame pas de soins particuliers. Les Digitales ont été très améliorées depuis quelques années, et l'on obtient des fleurs presque aussi grandes que celles des Gloxinia, souvent tachetées ou marquées à la gorge d'une façon très élégante, d'autres fois colorées de blanc ou de pourpre superbe. — 225 Les Pentstemon, quoique n'étant pas absolument bisannuels, doivent être traités comme s'ils l'étaient ; ils peuvent vivre pendant plusieurs années, mais les vieilles plantes ne valent presque jamais les jeunes ; elles sont endommagées par les froids de l'hiver ou du printemps, et si l'on ne les reproduit pas de semis tous les ans, il faut en faire des boutures chaque automne, en serre froide, pour renouveler la provision. On peut aussi conserver parfaitement les boutures sous cloche, ou même dans une plate-bande convenablement abritée. Les Antirrhinum ou Mufliers doivent être semés et repiqués comme on l'a dit plus haut, et sont à peu près aussi rustiques que les précédents quand ils se trouvent dans un bon terrain, mais quand ils ont un sol pauvre, et ne pro- duisent que des pou.sses courtes et dures, ils sont capables de résister aux fortes gelées sans dommage. Campanules. — Les meilleures variétés rendent de très grands services pour les plates-bandes, où elles font un effet superbe, et émettent de hautes tiges florales ramifiées, couvertes de clochettes de grande taille à calice coloré. Le C. grandis, notamment, quoique ses fleurs ne durent pas longtemps, est très précieux pour l'ornementation des jardins, mais il faut le voir bien présenté. Un petit nombre de plantes isolées paraissent un peu maigres; un massif bien aménagé dans un endroit ombragé, où les fleurs durent davantage, est d'une très grande beauté. Il existe aussi une forme blanche, qui est très gracieuse. Les Pivoines sont de plus en plus en faveur, et vraiment très belles, soit pour orner les plates-bandes en bordure, soit pour la fleur coupée ; les fleurs ne durent pas très longtemps, mais elles sont produites en si grand nombre que cet inconvénient perd beaucoup de sa gravité. Pour avoir des fleurs de bonne heure, il est bon de semer à la fin de l'été, et d'abriter les jeunes plants pendant l'hiver ; si l'on veut avoir des fleurs en succession, on pourra faire de nouveaux semis au printemps, mais pour avoir des plantes réellement belles, il faut leur donner beaucoup d'espace pour se développer. Les Giroflées grosse espèce (G. d'hiver) font beaucoup d'eflTet, quand elles sont bien cultivées soit en massifs, soit en pots, et fournissent beaucoup de fleurs coupées au printemps et en été. Elles réclament une exposition chaude et abritée, sans quoi elles souffrent pendant l'hiver. Le mieux est peut-être de les mettre à l'automne dans un coin bien abrité, et de les transplanter au printemps, par un temps pluvieux, en ajant soin d'enlever une bonne motte de terre aux racines. Les Scabieuses parfumées sont des plantes de grande valeur, et présentent une grande variété de coloris, allant du rouge pourpre foncé, velouté, au blanc. — 220 — Elles fleurissent à merveille dans un sol pauvre, et quand on ne les laisse pas se développer à l'excès, elles ne souffrent pas de l'hiver. Les Giroffées jaunes sont très agréables à cultiver, et fleurissent de très bonne heure, connue les Giroflées grosse espèce; la race allemande, qui ne vaut sans doute pas l'ancienne race, donne assez souvent des fleurs doubles, et a un parfum délicieux. Le traitement qui lui convient est à peu près le même que pour les grosse espèce, et il ne faut pas cultiver ces plantes dans un terrain trop riche, si l'on veut les conserver pendant l'hiver. NOUVEAUTÉS DE LANNEE Tomate en arbre rouge lisse. — « Cette remarquable variété à tiges très courtes, très raides, se soutenant parfaitement d'eUes-mêmes, est carac- ...^ ; ^ isi^ Fis- 44. — Toniato on arbre rouge lisse. térisée par son feuillage moins frisé et par ses fruits plus abondants et beau- coup plus précoces, de forme complètement lisse et d'une belle teinte rouge. C'est en tout point une acquisition maraîchère de premier mérite, qui laisse — 227 — loin dernière elle l'ancienne variété Tomate à tige raide de Laye, dont elle est issue. » Nous devons le cliché ci-dessus à l'obligeance de M. Léonard Lille, de Lyon, l'obtenteur de cette variété, qui l'a mise au commerce. PLANTES PRIMEES Rubus japonicus var. tricolor. — Certificat de !''« classe au meeting de Londres du 10 juillet. Plante très grêle, à tige et pétioles roses, à feuilles blanches, avec quelques unes des plus grandes vertes, maculées abondamment de blanc. (MM. Veitch.) Lilium Thunbergianum Horsmanni. — Plante naine, trapue, à grandes fleurs bien faites, d'un beau coloris rouge foncé, nuancé de noirâtre et maculé de la même couleur, avec un reflet satiné. Certificat de 1'*' classe au meeting de Londres de 10 juillet. Exposé par MM. R. Wallace et C''', de Colchester. ♦ » Calochortus venustus var. Vesta. — Gracieuse variété à grandes fleurs blanc crème légèrement tachetées de rouge à gorge jaune ou brune ; la tige atteignait 90 centimètres de hauteur. Certificat de mérite au meeting de Londres du 10 juillet. Exposé par M. F. Wilson, de Weybridge Heath. Bégonia double Neatness. — Variété à grandes et belles fleurs, d'un coloris cramoisi carminé, avec les pétales ondulés. Certificat de mérite à Londres le 10 juillet. (John Laing et fils.) Pois de senteur Salopian. — Fleurs de grande taille, d'un beau et curieux coloris rouge cramoisi foncé veiné de pourpre foncé. Certificat de mérite à Londres le 10 juillet. (M. Eckford, à Wem, Salop.) Pentstemon Jean Macé. — Très belle variété exposée par Sir Treyor Lawrence au meeting de Londres le 10 juillet. Les fleurs sont grandes, larges, d'un coloris carmin foncé, avec la gorge blanche. Certificat de mérite. Pois de senteur Countess of Powis. — Variété distincte et gracieuse, à fleurs rose carminé brillant, très parfumées. Certificat de mérite au meeting de Londres du 10 juillet. (M. Eckford.) — 228 — Liste des prix et médailles d'honneur décernés à l'Exposition de la Société Nationale d'horticulture de France : Grand prix d'honneur, objet d'art offert par le Président de la République : M. Dallemagne, à Rambouillet, pour groupe d'Orchidées. Prix d'honneur, objet d'art off'ert par le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts : M. Camille Defresne, pour Conifères et plantes à feuillage. Prix d'honneur, grande médaille d'or offerte par le Ministre de l'Agricul- ture : M. MosER, pour Rhododendrons. Prix d'honneur, grande médaille d'or offerte par le Ministre de l'Agricul- ture : M""^ V*' Ghantin, pour Palmiers et plantes de serre. Prix d'honneur, donné par le Préfet de la Seine : MM. Lévêque et fils, pour Rosiers. Prix d'honneur de la ville de Paris : Société de secours mutuel des ma- raîchers de la Seine, pour légumes. Médaille d'honneur des Dames patronesses : MM. Vilmorin-Andrieux et C'®, pour plantes annuelles et Légumes. Médaille d'honneur de MM. de Vilmorin : M. Millet fils, pour Fraisiers. Médaille d'honneur de M. Lecocq-Dumesnil : M. Perrette, pour Cala- dium du Brésil. Médaille d'honneur fondée en mémoire du Maréchal Vaillant : M. Bert, pour Orchidées. Médaille d'honneur fondée en mémoire de M. le D*" Andry : MM. Valle- RAND frères, pour Gloxinias. Médaille d'homieur fondée par M. Joubert de l'Hyberderie : M. Debrie (maison Lachaume), pour bouquets et garnitures. Médaille d'honneur de la Société : M. Grenthe, pour serres. Décorations industrielles. — Parmi les titulaires des décorations décer- nées à la promotion de juillet 1894, nous remarquons deux des jardiniers-chefs de L'Horticulture Internationale, attachés depuis douze et quinze ans aux établissements dirigés par M. Lucien Linden ; nous savons d'ailleurs qu'un certain nombre de membres du personnel du même établissement sont également très anciens sous les ordres de leur directeur. L'un des deux décorés de cette année est M. Eugène Beecicman, à qui a été dédié le Stenandrium Beechnaniamtm. gme Série. TOME F IS""^ Livraison. 15 Août 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal inlernalional populaire de l'Horliciillure DANS TOUTES SES BRANCHES |iiililit' sdus le iKilrdiiairc de J. Ll N D EN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS iNiiinéro piiraisMiiil le l.'i du mois MAX GARNIER iXiiiiii'i'o paruissaiil le ôO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILHJSTIIAXIO]^ HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOI^HVCA^II^E Chniiiillue liorlicole . Un catalogue japonais Plantes nouvelles ou recuniinai iL'oinl)ia{;e tics sériels . Petites notes de culture . .Expositions liorales sans contours h les Pages. 220 28-1 235 239 241 244 Pngp». TEXTE ET PLANCHE COLOIilÉE. PI. 15. Aplielandra X Dubia Lind. & Rod. . 233 Fif;. 45. iMoilèle de lattis à onduei » 46. Support à soucoupe 239 241 PRIX DE L'ABONNEMEiVT : m FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard. Bruxelles Gand, impr. Eug. Vanderhaegbeii . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX LILLUSTRATION HORTICOL ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES > ^*^ <. Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et d Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse € présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaî leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant cha deux fois jjar mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. L( circulation universelle augmente considérablement de jour en je I^. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouve de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux ensemlle : Pour l'iinuée entii Pour 1 Insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertiont dans les 2 journ. rlansles 2 jourii dans les 2 jouru. ilans les 2 jouru, dans les 2 jeun Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 180 .> 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 125 .. 225 Un quart de page. . . .. 20 » 40 » 70 110 .. 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 90 » 150 Un huitième de page . .. 12 » 25 " 40 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 35 .. 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidée 100^ rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas aboni à l'un de ces journaux. — 229 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Août 1894. Moyen de hâter la germination de certaines graines. — Un moyen fort .simple a été communiqué dernièrement à l'Académie des sciences à Paris pour hâter la germination des pépins de vignes. On a décortiqué la pointe du bec des pépins et mis à nu la partie de l'amande contenant la radicule. Les pépins traités de la sorte et mis sur couche à une température de 27° centi- grades ont commencé à germer au bout du dixième jour, tandis que dans les conditions ordinaires, il faut trente jours. En élevant la température de la couche sans immerger les graines dans l'eau, la germination s'est produite même dès le troisième jour. Il y aurait lieu d'examiner jusqu'à quel point il serait possible et efficace de supprimer dans certaines graines l'obstacle qui s'oppose à la sortie de la radicule ou à l'éclosion de la gemmule. Le Kino est une matière astringente, utilisée en médecine par les Anglais, les Américains et les Australiens. :Elle provient de l'exsudation du Gommier rouge ou Eucalyptus rostrata, qui acquiert plus de 60 mètres de hauteur sur 1 à 2 mètres de diamètre. D'après un journal australien, le bois est d'un beau rouge se fonçant avec l'âge, à grains serrés et durs comme du fer lorsqu'il est sec. On en fait grand usage pour le pavement des rues; on l'emploie aussi comme pilotis et pour la construction de ponts, billes de voies ferrées, etc. Le meilleur jardinier est celui qui commet le moins de fautes. Cette vérité à La Palisse imite le dire de Napoléon qui trouvait que les meilleurs généi'aux étaient ceux qui commettaient le moins de fautes. Un bon jardinier doit savoir qu'il contracte une association dans laquelle le partenaire le plus âgé exerce la principale autorité et ce partenaire est la nature. Tout jardinier doit être humble, avoir le désir constant d'apprendre et être disposé toujours à reconnaître ses erreurs. Quel est d'ailleurs le jardinier qui n'a pas fait de perte i Celui qui ne supporte pas patiemment les revers, ne doit pas s'occuper de jardinage. — 230 — Parcs publics. — Nulle part les parcs et les jardins publics ne sont estimés autant qu'on Angleterre; nulle parties particuliers ne s'y intéressent davantage. Nous voyons dans le Garden du 7 juillet qu'un nouveau parc public a été ouvert récemment à Ghelmsford. Il a une étendue de 27 acres pris à termes de diffé- rents propriétaires, par voie de souscription publique. Le même journal renseigne que M. William Dunn, membre du Parlement, a offert à la ville de Paisley, le 23 juin dernier, un parc public, situé au centre de la ville, et qui a été acquis par le donateur pour la somme de 225,000 francs. C'est ce qu'on peut appeler une générosité royale. A Londres un comité s'est formé pour acquérir un parc à Deptford. Le terrain doit coûter 900,000 francs. Le conseil de Londres donnera 600,000 fr.; l'administration des travaux 200,000 fr.; le propriétaire du terrain donnera 50,000 fr. Reste à trouver encore 50,000 fr. Des particuliers ont déjà fourni 10,000 francs. ♦ • Paulownia imperialis. — Charles Morren a beaucoup fait pour répandre ce bel arbre d'origine japonaise. L'exemplaire qu'il planta au Jardin botanique de Liège et celui qui se trouve dans le square du Boulevard d'Avroy en cette ville ont vivement excité l'attention par leurs remarquables inflorescences d'un bleu lilacé pâle répandant une agréable odeur de violette. Dans le principe, on recommandait le Paulownia pour la vigueur de sa première végétation atteignant jusqu'à trois mètres de hauteur avec des feuilles de près d'un demi mètre de diamètre. Par la suite on a reconnu que l'espèce est réellement ornementale et si les boutons, qui se forment à la fln de l'été, ne résistent pas toujours à nos hivers, néanmoins l'arbre fleurit assez souvent pour valoir qu'on cherche à le répandre davantage. Aspidiotus perniciosus. — Les vergers de San- José en Californie ont été envahis depuis quelques années par un insecte qui fut importé avec des arbres venus du Chili. Il a suffi d'une quinzaine d'années pour répandre le nouvel ennemi sur toute la côte du Pacifique : pommiers, poiriers, pruniers, pêchers, coignassiers, en un mot tous les arbres fruitiers sont exposés à sa voracité. Le département de l'agriculture de Washington le signale comme très dangereux. U Aspidiotus perniciosus possède des facultés de migration qui le rendent très dangereux. Déjà en Angleterre, afin de prévenir l'invasion, tous les arrivages de plantes américaines, même des fruits, sont soumis à une sur- veillance sévère. Châssis et serres sur roulettes. — A l'Exposition horticole de Tour- coing, nous avons remarqué une serre mobile sur roulettes, exposée par — 231 — M. Louis Delecœuillerie, de Blandain, près de Tournai. Les journaux hor- ticoles anglais signalent presque tous une construction analogue exposée au Temple Show, par des constructeurs angLais. Il est assez curieux de constater que la même idée, celle de produire des serres non seulement démontables mais pouvant être déplacées avec la plus grande facilité, ait été mise à exécu- tion pour ainsi dire au même moment en Angleterre et en Belgique. Le système de M. Delecœuillerie a obtenu un brevet en Belgique, il y a quelques mois; le système anglais a été breveté de son côté. La serre mobile, à com- partiments démontables, permet d'établir des abris complets, sur un terrain en location; de plus par l'apphcation de rails en fer ou en bois, ces serres peuvent être déplacées selon le besoin et servir successivement à deux ou plusieurs cultures. Le même inventeur a exposé à Tourcoing des couches couvertes au moyen de châssis également à roulettes. Ces châssis se déplacent à volonté sans qu'il soit nécessaire de les soulever. On peut les faire glisser à droite ou à gauche et exécuter ainsi sur la couche même tous les travaux quels qu'ils soient. Les châssis à roulettes n'excluent pas l'emploi des cré- maillères. FloAver Mission. — Notre confrère américain Garden and Forest nous apprend que la Société « Flower Mission, » de New-York, a commencé cette année le 21 mai la distribution de bouquets de fleurs aux malades dans les maisons hospitahères et les hôpitaux de la ville. Des fleurs sont expédiées à l'état frais des villes et des villages de New Jersey, Long Island, Gonnecticut, et de localités situées sur les rives de l'Hudson. Les membres de la Société transforment en petits bouquets les paquets de fleurs réunies par espèces séparées ; elles ont été aspergées légèrement et sont enveloppées de papier. Les paquets n'excédant pas le poids de vingt livres et adressés à la Flower Mission sont transportés gratuitement par les navires et les trains express. Cette Société, éminemment charitable, déverse avec l'éclat et le parfum des fleurs un peu de joie dans la demeure du pauvre et au chevet des malades. Elle est aidée par de nombreux propriétaires de jardins qui contribuent à une bonne œuvre en donnant ce que, souvent, ils ont de trop. La Flotcer Mission devrait trouver des imitateurs chez nous. Insecticide : feuilles de tomates. — Dans le volume précédent de L'HUisiration, nous avons parlé de l'eflicacité de l'infusion de feuilles de tomates employée en seringages comme insecticide contre les pucerons qui infestent les plantes. Cet insecticide a été essayé avec un succès complet sur diverses plantes cultivées dans les serres. Il suflit de faire macérer simplement une quantité de feuilles dans de l'eau poui* prépai'er l'insecticide. Dans la — 232 — plupart des cas, deux seringages ont suffi, à deux jours d'intervalle, pour obtenir un résultat complet. Adresse et sagacité. — On dit que le médecin Boeriiave était l'homme le plus célèbre de son siècle et qu'une lettre envoyée d'Amérique avec la suscription « à Boerhave, en Europe » est parvenue promptement à sa destination. Il faut croire que M. Hartland, le cultivateur de Narcisses à Cork, est plus célèbre encore, puisque une lettre dépourvue de suscription, empostée à Liverpool, lui est parfaitement parvenue. L'enveloppe portait simplement le dessin d'une plante fleurie, que les employés de la poste ont reconnue comme étant un Narcisse. Ce dessin, avec ses feuilles, sortait d'un . morceau de liège et, en outre, un morceau de bouchon était attaché sur l'enve- loppe. Le bois de liège signifie cork en anglais. L'administration des postes a compris que la lettre était en destination de Cork. La lettre parvenue dans cette ville a été immédiatement envoyée à M. Hartland. Nous ne savons ce qu'il faut admirer le plus dans ce fait raconté par notre confrère le Gardeners' Chronicle, ou l'adresse des uns ou la sagacité des autres. Éborgnage et yeux dormants. — M. Viviand Morel relate dans le journal Lyon Horticole une expérience qui donnera à réfléchir aux rosiéristes. Ceux-ci envoient fréquemment des roses coupées plus ou moins nouvelles et afin d'assurer l'inutilité du greffage, ils ont soin d'éborgner les rameaux qui portent les fleurs ou, comme ils disent, de crever les yeux qui accompagnent les roses. M. Viviand Morel a pris un églantier d'un an, plein de vigueur et de santé, et bien enraciné. Lorsque tous les yeux ou bourgeons furent bien apparents, il eut soin d'enlever tous ces yeux avec un fragment d'écorce. A la place de chaque œil, il s'est développé un, deux et même trois yeux adven- tices. On peut donc en conclure que le même phénomène se produira sur les fragments de rosiers à l'endroit des éborgnages. Les yeux dormants ou latents sufllsent pour reproduire la variété. Plantations dans les villes. — La résistance relative des arbres conve- nant aux plantations publiques, à Londres, a été traitée par Sir Herbert Maxwell, dans le journal The New Review. Ce sont le Rohinia p$eudo Acacia et le Piaf anus acerifolia qui, dans les conditions d'air atmosphérique impur et de terrains rapportés, résistent le mieux; puis viennent l'ailante, le peuplier d'Itahe et le Salishuria adiantifoUa. Les conifères à feuilles persistantes et les houx ne résistent pas du tout. Le tilleul, l'orme et le frêne présentent une cer- taine résistance, mais les résultats au point de vue du feuillage ne justifient point leur extension. Em. Rodigas. L'ILLUSTRATIO AI>UEI i En nous pîa signaler cette b o 11 produit d'un cr )itzini et le Steno/i", ■,. ^tm < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dan Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êti présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaitr leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacu! deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. LeiL circulation universelle augmente considérablement de jour en joui ^» 1B« — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lu assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelle de serre. Prix ies annonces dans les 2 journaux ensemble : Une page entière . Une demi-page . . Un tiers de page . Un quart de page. Un sixième de page Un huitième de page Un seizième de page Pour l'aniiée entière Pour 1 insi-rtion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ dans le8 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. fr. 50 30 25 20 15 12 6 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 >• 60 » 100 » 180 » 300 » 45 » 80 » 125 » 225 » 40 » 70 » 110 » 180 » 30 » 50 » 90 » 150 » 25 » 40 » 70 .. 125 » 12 » 20 « 35 » 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées JOO, rue Belliard, à Drujcelles, avant le S et le 23 du mois. Ud numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnée» à l'un de ces journaux. — 245 — CHRONIQUE AGRICOLE LES VERGERS Importance de l'exploitation des fruits en Belgique. — Source de richesse pour ragriculture souffrante 30 août 1894. Tout le monde est d'accord que l'agriculture doit subir une complète révo- lution, et entre tous les remèdes, la production fruitière (dans les vergers) est appelée principalement à lui prêter ses trésors, en attendant le retour de l'ancienne prospérité des cultures ordinaires. Voici quelques preuves, entre mille justifiées par des faits acquis, de l'impor- tance du grand revenu provoqué par les vergers plantés au point de vue du commerce des fruits. Qui ne connaît ou n'a entendu parler de cette riche contrée en vergers située aux environs de St-Trond, Loos, Tongres? Il y a là des villages, perdus sous les dômes des magnifiques pommiers, où les Allemands, les Anglais et les Russes achètent annuellement des fruits pour la somme de 400 à 500,000 fr. Le commerce des fruits donne à ces parages, au temps des récoltes, une animation extraordinaire. M. Blin d'Orimont, à Beaumont, régisseur de plusieurs grands domaines, me signale, au moment où j'écris cet article, que parmi ses fermiers il y en a qui récoltent, l'une année dans l'autre, pour deux mille francs de fruits, sur une superficie de 2 hectares 25 ares. A l'occasion d'une tournée que j'ai faite dans la propriété de M. H. à C. (Anvers), j'ai pu voir, en juillet, environ deux mille cerisiers du nord en toufles (culture facile et simplifiée), qui lui ont rapporté par pied et en moyenne une quinzaine de kilos. Évaluons ces cerises au bas prix de 0,30 le kilo, et nous obtenons un produit de 0,000 francs! J'ai montré à M. Luycx, juge de paix à Hal, un verger à Waenrode qui a rapporté en une année la belle somme de 4,300 fr. C'est la récolte de 83 pommiers seulement qui n'occupent pas même un hectare de terre! J'avoue que c'était une production exceptionnelle (en 1886), mais la fermière a encore répété à M. Deudon d'Heysbroeck, grand planteur lui-même, — 24G — qu'en sept récoltes successives, elle avait vendu des pommes pour 14,700 fr. « Plus on plantera, nous disait l'intelligent cultivateur, et plus les fruits augmenteront comme prix. « Plus on produira de fruits, plus on les recherchera, et mieux on les payera i^urvu que les variétés soient de bonne qualité, car il existe malheu- reusement trop d'espèces médiocres. » Cette vérité, pour être admise par tous ceux qui me lisent, n'a besoin que d'une explication fort simple : Questionnons nos vieux cultivateurs sur l'état de la culture fruitière d'il y a une cinquantaine d'années, et tous vous assu- reront qu'il y avait quinze fois moins de fruits qu'à présent. On n'en obtenait quand même qu'un prix insignifiant, on ne savait parfois qu'en faire. Gomment expliquer ce fait? D'abord on a pris aujourd'hui du goût pour les bons fruits ; tout le monde en mange. Puis les communications sont faciles de nos jours et les débouchés innombrables; et enfin on est arrivée tirer parti des fruits, à l'état frais, pour la conserve, la dessication, la fabrication des confitures, des gelées, du cidre, des sirops, etc. Tout est utilisé, rien ne se perd, tout part, pourvu que les espèces ne soient pas médiocres. Aujourd'hui que toutes les bonnes fermes sont entourées de vastes vergers, aujourd'hui qu'il y a infiniment plus de fruits, leur prix, au lieu de diminuer, n'a fait qu'augmenter, parce que la vente est plus courante; la Belgique d'ailleurs a de grands débouchés, et l'exportation pour l'étranger se développe chaque année. « Autrefois, me disait M. le baron Snoy, les fruits étaient tout simplement le produit d'un accessoire de culture; aujourd'hui, nos propriétaires savent s'entendre avec leurs fermiers et comprennent que, par ce temps de crise agricole, il n'y a plus rien qui produise autant que la spéculation des fruits, et cela, tout en rendant à la propriété une valeur plus sérieuse avec un aspect bien plus riant ! » Nous pouvons montrer, un peu à travers toute la Belgique, des champs féconds, de magnifiques prairies, garnis d'arbres fruitiers à haute tige, exemples frappants qui finiront bien par ouvrir les yeux du moins clairvoyant. Il n'y a du reste pas un domaine, pas une ferme où il ne soit facile d'appro- prier à la nature du terrain des pommiers, des poiriers, des pruniers ou des cerisiers, séparément ou en mélange. Un examen du terrain et du sous-sol permet de déterminer ce choix ; c'est une question du domaine pratique que nous examinerons à part. Les climats froids et rudes se prêtent également à la culture fruitière en grand, pourvu que l'on ait soin d'adopter des variétés rustiques, à floraison tardive, et des arbres à courte tige abrités par des haies d'épicéa. — 247 — Plusieurs propriétaires, tout en comprenant l'importance des vergers, ont le déplorable désir de faire beaucoup avec peu d'argent ; c'est louable où cela est possible. Mais cette fausse économie conduit souvent à la grave erreur d'exécuter les travaux de plantation d'une façon incomplète, et plusieurs se contentent de planter ce qu'on appelle en argot commercial des rebuts de pépinière ou des rossignols. Il en résulte que ces sortes de vergers ressemblent tout bonnement à un hôpital d'infirmes! L'on perd du temps et de l'argent : mieux vaudrait ne pas faire de vergers. Ayant assisté à la plantation de milliers d'arbres dans les situations les plus diverses, j'ai pensé que je ferais œuvre utile en décrivant par la suite les différents modes selon la nature des terrains et le climat des contrées. Gustave MicfflELs. NECROLOGIE Nous avons le regret d'annoncer la mort de M. Auguste Linden, décédé à Luxembourg le 10 août dernier, à l'âge de 44 ans. M. Auguste Linden, l'aîné des fils de M. J. Linden, avait d'abord servi pendant dix ans comme ofilcier dans l'armée belge ; mais il donna sa démission en 1885 pour entrer à son tour dans la carrière où le nom qu'il portait était si glorieusement connu, et entreprit dans l'Océan Indien, puis au Congo, une série d'explorations qui furent malheureusement arrêtées par un terrible accident à la suite duquel il dut subir l'amputation d'une jambe et resta paralysé de l'autre. Depuis lors, sa vie avait été un véritable martyre, et n'avait pu se prolonger pendant six années que grâce â son énergie exceptionnelle et aux soins affectueux dont il était entouré. Ses voyages, quoiqu'interrompus prématurément d'une façon si cruelle, ont produit d'importantes découvertes, parmi lesquelles nous citerons principale- ment des Orchidées remarquables : Dendrohium sfratiotes, sireUoceras et inaiiditum, SpathoglofUs Augustorum , Vanda Lindeni, V. Massoiana, le bel Aerides Atigustianum, le célèbre Lissochiltts giganteus, VAnsellia congoen- sis, etc., et des plantes ornementales de valeur : Colocasia Villeneuvei, Alocasia Augiisti et Lindeni, Phrgnuni variegatum, et en dernier lieu le superbe Haemanthus Lindeni. M. Auguste Linden avait également contribué à la littérature horticole par la publication d'intéressantes relations de ses découvertes, notamment dans le Journal des Orchidées. Max Garnier. — 248 — PI. XVI LILIUM PHILIPPIXENSE LIS DES ILES PHILIPPINES Cette superbe espèce est d'introduction toute récente, mais elle a pris immé- diatement une place des plus éminentes, et mérite d'être citée parmi les plus belles et les plus utiles qui figurent actuellement dans les collections. Elle a le grand avantage d'occuper peu de place, avec sa tige grêle, ses feuilles courtes, sa taille modeste, ne dépassant guère 40 centimètres. A ce point de vue, et aussi grâce à son parfum moins violent, elle l'emporte sur le L. hmgiflorum^ dont la fleur est plus ample et fait certainement plus d'effet, mais qui est un peu encombrant. A ce propos, il est curieux de remarquer combien ce nom de longiflonim^ quia pu être approprié dans son temps, est peu distinctif aujourd'hui; en effet plusieurs autres espèces, L. NeUgherrense, L. giganteum, L. Wallichianum, et enfin celle dont nous nous occupons ici, ont les fleurs plus allongées et mérite- raient mieux cette dénomination que l'espèce à laquelle elle a été donnée. Le L. pliiUpp'mense a été découvert par M. Roebelen, le collecteur à qui la famille des Orchidées doit de riches découvertes; il fleurit en plein été. Il se cultive très aisément en pots de petite taille, et donne des fleurs de dimension remarquable en proportion de sa tige. La culture des Lis est assez connue pour qu'il ne nous paraisse pas néces- saire de l'indiquer ici ; nous aurons d'autres occasions d'en parler. M. G. Distinctions honorifiques. — Nous relevons dans la liste des décorations du mérite agricole décernées à la fln de juillet dernier les noms suivants : Treyve, Fr., horticulteur à Yzeure près Moulins, a obtenu la prime d'hon- neur d'horticulture au concours régional de Moulins en 1885 et plusieurs mé- dailles d'or dans d'autres concours et expositions, 25 ans de pratique agricole. Bauer, Frédéric, jardinier principal au service de la ville de Paris, attaché au Fleuriste municipal de la Muette depuis 37 ans. Voilà des distinctions hautement méritées, et nous félicitons sincèrement les nouveaux chevaliers. M ;N HCRTICOLt faillie- iniii les plus 1^ ?i^le, ses M A ce i[«)r1esurle HDee, ar à qui la été. tefleDFsde «pasnéces- il. G, Tants : rjielte- ■,e agricole. ï^' LiLU M i'liILiriIM-:.NSE '1 1. ('•uossois fintjc: P. De Panncmaekcr chroni. — 249 — CULTURE DES AMARYLLIS Beaucoup d'amateurs prennent intérêt à produire des semis; rien n'est plus attrayant, et quoique des progrès considérables aient déjà été obtenus dans l'amélioration des Amaryllis, tant au point de vue de la couleur que de la forme, il reste encore place pour la production de nouveautés intéressantes. La production des semis d'Amarj'llis ne présente pas de difficultés particu- lières, et offre à l'amateur un très grand attrait. On devra naturellement choisiV pour la fécondation les variétés les mieux formées, les mieux colorées, et combiner les nuances en vue d'obtenir du nouveau. Les plantes qui fleurissent le plus tardivement paraissent donner les meilleurs résultats, et l'on aura avantage à attendre vers la fin de la saison. Les graines lèvent rapidement; dès qu'elles ont une feuille bien développée et que la seconde commence à se montrer, on repique les jeunes semis séparément dans de petits pots, ou par dix ou douze dans des pots moyens ; en janvier ou février, les plantes commencent à montrer assez de vigueur, et on les rempote en n'en mettant plus que trois ensemble dans les mêmes pots, ayant une douzaine de centimètres de diamètre. Enfin, lorsque les bulbes prennent un certain volume, on les rempote sépa- rément, et la plupart des plantes fleuriront la seconde année. En rempotant les anciennes plantes, il faut avoir soin de leur donner des pots bien propres, avec un bon drainage, et de ne pas trop remplir les récipients. Le rempotage se fera de préférence en janvier; puis les plantes ne rece- vront pas d'eau pendant un mois à six semaines. Le compost se forme de trois parties de terre de bruyère bien consommée, d'une partie de terreau de feuilles, et d'une partie de fumier également bien consommé ; on y ajoute généralement un peu de sable pour rendre le mélange assez poreux. On profitera de ces manipulations pour retrancher toutes les parties qui seraient pourries et les vieilles feuilles desséchées. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Cultures sous verres colorés. — M. Villon a terminé récemment une série d'études et d'expériences d'un grand intérêt sur la culture des plantes sous verres de couleur. — 250 -- Les plantes étaient placées sous des châssis dont les verres pouvaient facile- ment être remplacés pour changer la couleur. Les verres employés ont été les suivants : 1° Verre coloré d'orangé par une couche de bichromate de potasse, et ne laissant passer que les rayons jaunes et rouges; oo Verre violet coloré au manganèse, qui absorbe les rayons jaunes et les bleues; 3" Verre bleu coloré au cobalt, et laissant passer les rayons rouges et ultra viûlets ; 4° Verre bleu coloré au cuivre, ne laissant passer que les rayons ultra violets et absorbant les rayons rouges de l'extrémité du spectre; 50 Verre recouvert d'une fine couche d'argent, ne laissant passer que les rayons bleus ; 6** Verre d'uranium, absorbant une forte proportion de la lumière; 7" Verre doré ; go Verre rouge coloré au protoxyde de cuivre, absorbant tous les rayons entre le rouge et le bleu ; go Verre vert coloré au protoxyde de fer, absorbant les rayons rouges. M. Villon a obtenu les résultats suivants, qui sont établis sur la base de 100 représentant la végétation d'une plante sous verre incolore : 1" Culture sous verre orangé au bichi'omate 150 2» » » violet au manganèse 140 3° » » bleu au cobalt 140 4° > > bleu au cuivre 120 5" » » argenté 60 6° » » d'uranium 40 7° » » doré 40 8" » » rouge au protoxyde de cuivre 15 9° » » vert au protoxyde de fer 10 On voit que les quatre, et surtout les deux premiers genres de verre ont été très favorables à la végétation, et que par conséquent les rayons rouges et violets sont les plus propices au développement des plantes; mais, comme le fait remarquer justement le Gardeners' Chronkle, le mieux est encore, lorsqu'on le peut, de cultiver sans aucune espèce de verre. La Banane. — Une collection des produits de la Banane, a été exposée à Anvers cette année par le « Stanley Syndicate. » On sait que M. Stanley, dans son livre In Darkest Âfrica, avait signalé la haute valeur de ce fruit; M. Hartogh, ingénieur à Amsterdam, a fait des recherches sur ses diverses utihsations. — 251 — Le principal mérite de la banane réside dans sa haute teneur en amidon (80 % de la pulpe séchée), et par suite elle peut servir à produire de l'alcool en grande quantité, alcool qui, parait il, est d'assez bonne qualité. Elle se prête aussi tout particulièrement à la fabrication du glucose; et sa farine, mélangée à un tiers de farine ordinaire de froment, constitue un aliment très nourrissant pour faire du pain, des gâteaux, etc. On peut également l'utiliser pour préparer du gruau, des puddings, des confitures, des sirops, etc., et l'écorce séchée et réduite en farine sert à engraisser les porcs. Enfin, la fibre est employée à fabriquer du papier et de la corde. On peut obtenir de plus amples renseignements en s'adressant au Stanley Syndicate, Avenue Gopes, 24, à la Haye. La récolte des fruits est très abondante cette année dans la Prusse rhénane, et d'après les renseignements des journaux, les prix auxquels ils se vendent sont très bas. Les poires se vendent à Goblenz fr. 3-15 les 100 kilogr., les pommes de fr. 5-50 à 12 fr., les prunes fr. 1-25, les Reine-Claude fr. 3-75, les abricots de 10 à 12 fr. En Angleterre, d'après le Gardeners' Chronide, qui publie chaque année un tableau très complet des résultats de la récolte dans les divers comtés, le produit de cette année peut être apprécié en bloc de la façon suivante : Pomtnes : rendement au-dessous de la moyenne; qualité généralement assez bonne. Poires : très bonne moyenne; qualité satisfaisante. Pêches : quantité moyenne; qualité bonne. Prunes : rendement un peu au-dessous de la moyenne; qualité générale- ment bonne. Cerises : rendement au-dessus de la moyenne ; qualité généralement bonne. Fraises : rendement inférieur; qualité laissant à désirer. Abricots : rendement moyen; qualité généralement bonne. Noix : bonne moyenne, sauf en Ecosse, en Irlande et dans le Pays de Galles; qualité bonne. Petits fruits (groseilles, framboises, etc.) : rendement moyen comme quan- tité et comme qualité. Le Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage de Nichol- SON, traduit en français et adapté par S. Mottet, vient de publier sa 27« livraison, de sorte que ce vaste ouvrage a déjà plus d'un tiers achevé. La nouvelle livraison va jusqu'au mot Gossypium, et renferme une belle planche coloriée de deux formes d'Haemanthus, ainsi qu'un grand nombre de — 252 — gravures représentant divers Gloxinia, Glaïeuls, Giroflées, Godetia, Gilia, Gnaphalium, Goodyera, etc. Rappelons que cet ouvrage très complet, et indispensable à toute personne s'occupant de culture à un point de vue quelconque, est édité chez M. 0. Doin, 8, place de l'Odéon, à Paris, et que chaque livraison se vend séparé- ment fr. 1-50. * « * La Société départementale d'horticulture de la Seine tiendra du 2 au 9 septembre prochain, place de la Mairie, à Saint-Maur-les-Fossés (Seine), une exposition de tous les produits de l'horticulture, de la viticulture, de l'aviculture et de l'insectologie horticole. De nombreux prix d'honneur seront décernés aux lauréats et les compagnies de chemins de fer ont accordé 50 % de réduction sur le transport des produits. Les demandes d'admission devront être adressées à M. L. Chauré, président à la mairie de Saint-Maur (Seine). Une exposition internationale de culture fruitière et potagère et des dérivés aura lieu du 10-12 septembre au 31 octobre-12 novembre à Saint- Pétersbourg. Cette exposition aura une grande importance. Le gouvernement français a accordé un crédit de 160,000 francs pour la participation de la France. Les porcs-épics causent, paraît-il, beaucoup de dégâts aux pêchers en Californie; ils grimpent sur le tronc, attirent à eux les fruits, et en rongent les parties les plus succulentes, en laissant le reste sur l'arbre. Les cultivateurs sont obligés de faire la guerre à ces animaux et de les détruire. LES GLOXINIA DE M. KEGELJAN Tous les amateurs des choses de l'horticulture connaissent au moins de réputation le doyen des orchidophiles belges, M. Ferd. Kegeljan, dont la collection d'Orchidées est si remarquablement choisie et cultivée, et dont la haute compétence n'est pas moins appréciée que l'exquise urbanité. Mais M. Kegeljan ne réserve pas aux Orchidées seules son admiration et ses soins; et si elles occupent dans ses serres la place d'honneur, le reste mérite cependant d'être mentionné. La gravure ci-contre ne donnera qu'une idée bien faible de la splendeur — 253 — d'une collection incomparable de Gloxinia que nous avons admirée récemment chez M. Kegeljan. Voici d'ailleurs un extrait d'un article qu'a publié à ce sujet M. Charles de Bosschere : « Parlons d'abord du jardin situé en pleine ville. Au premier pas qu'on y fait, on s'arrête involontairement ; l'impression que l'on ressent à la vue de ce coin privilégié, vous arrache des cris d'admiration. Tel fut le cas pour nous tous et parmi nous, il y avait des amateurs ayant beaucoup vu, et du beau et du selected! La pelouse, sans aucune exagération, mérite d'être appelée un tapis : très court, rasé en un mot, le gazon est d'un vert si frais, si sain, qu'en pleine campagne, là où le grand air exerce son influence, l'on ne saurait rêver mieux. Dans cette pelouse, nombre de corbeilles ravissantes, toutes au plus joli. Vraiment, s'il entrait dans ma nature de chercher à critiquer quelque défaut, je perdrais mes peines ici. Les corbeilles de Bégonia tubéreux avec leurs masses de fleurs amples d'un coloris éclatant, de Bégonia Massangeana avec leurs corolles d'un rouge brique et leur feuillage abondant et décoratif, de Pelargonium zones avec les toujours jolis bouquets de fleurs si connues et appréciées, même une corbeille en mosaïculture placée juste devant l'entrée principale des serres, toutes sont à louer et entretenues avec beaucoup de soin. Les murs sont tapissés de lierre. Contre celui de gauche, une large plate- bande est garnie de grands pieds de Fuchsia à fleurs simples et à fleurs doubles, de Pelargonium à feuilles zonées de noir, de rouge, de jaune, de Lobelia avec leur multitude de mignonnes fleurettes bleu ciel au centre desquelles rit un petit œil espiègle ; ces avalanches de fleurs, quoique vulgaires et peut-être parce que vulgaires, font le charme de cette bande de terre qui est bordée de plantes au feuillage menu et coloré, tel que celui des Alternan- thera, dont on fait de si artistiques dessins, quand le goût du beau est suffi- samment développé. L'autre côté du jardin est planté de Clématites qui tapissent les murs de leur verdure et de leurs innombrables fleurs amples au coloris intense. Citons encore un enrochement envahi par la dentelle des frondes de Fougères, un Prunus Pissardi qui mérite de trouver place dans tous les jardins où il pro- duirait le meilleur efl'et, dans les pelouses surtout. Contre la serre principale occupant le fond du jardin, quelques centaines de Bégonia sempevfiorens Vernon, de belles plantes au feuillage bronzé luisant et couvertes de fleurs d'un beau rouge rosé avec, au centre, une masse d'un jaune intense tout à fait charmant. Cette orgie de petites corolles est contenue dans des limites raisonnables par une bordure de Lobelia bleu foncé, cœur blanc! Imitez cela, ami lecteur, vous en serez satisfait. — 252 — gravures représentant divers Gloxinia, Glaïeuls, Giroflées, Godetia, Gilia, Gnaphalium, Goodyera, etc. Rappelons que cet ouvrage très complet, et indispensable ; toute personne s'occupant de culture à un point de vue quelconque, est édité uez M. 0. Doin, 8, place de l'Odéon, à Paris, et que chaque livraison s vend séparé- ment fr. 1-50, 0mi La Société départementale d'horticulture de la Seineiendra du 2 au 9 septembre prochain, place de la Mairie, à Saint-Maur-lesFossés (Seine), une exposition de tous les produits de l'horticulture, de hviticulture, de l'aviculture et de l'inscctologie horticole. De nombreux prix d'honneur seront décernés aux lauréats êtes compagnies de chemins de fer ont accordé 50 % de réduction sur le transp't des produits. Les demandes d'admission devront être adressées à M. L. Ci uré, président à la mairie de Saint-Maur (Seine). Une exposition internationale de culture fruitière et otagère et des dérivés aura lieu du 10-12 septembre au 31 octobre-12 novnbre à Saint- Pétersbourg. Cette exposition aura une grande importance. Le gouverne eut irancais a accordé un crédit de 100,000 francs pour la participation de la'Yance. Les porcs-épics causent, paraît-il, beaucoup de dégâts ix pêchers en Californie; ils grimpent sur le tronc, attirent à eux les fruit; et en rongent les parties les plus succulentes, en laissant le reste sur l'arbre. îs cultivateurs sont obligés de faire la guerre à ces animaux et de les détruire LES GLOXINIA DE M. KEGELJAN Tous les amateurs des choses de l'horticulture connaissen au moins de réputation le doyen des orchidophiles belges, M. Ferd. Kec ljan, dont la collection d'Orchidées est si remarquablement choisie et cuit ée, et dont la haute compétence n'est pas moins appréciée que l'exquise urbaré. Mais M. Kegeljan ne réserve pas aux Orchidées seules soi admiration et ses soins; et si elles occupent dans ses serres la place d'hoheur, le reste mérite cependant d'être mentionné. La gravure ci-contre ne donnera qu'une idée bien faible d la splendeur — 255 — Tous les regards sont attirés par les Gloxinia qui occupent une table de forme ovale placée au milieu du corps central de la serre. L'on ne saurait se faire une idée de la richesse de tons qu'offrent ces fleurs, dont les dimensions et la correction des formes étonnent et charment à la fois. Nulle part, pas même en Angleterre — un des cultivateurs les plus renommés de ces plantes, là-bas, l'a aflirmé — nulle part l'on ne saurait trouver des fleurs aussi brillantes que celles que nous avons tant admirées chez M. Ferdinand Kegeljan. Il y a quinze ans que M. Kegeljan a commencé l'hybridation de ces plantes, jadis fort choyées à Anvers aussi, quinze ans qu'il a eu le courage persévérant de faire une rigoureuse sélection dans ses semis, de rejeter impitoj-ablement tout ce qui n'était pas supérieur. Grâce à ce courage hautement louable, la collection de Gloxinia de Namur défie toute comparaison. Nous regrettons amèrement de ne pas pouvoir, en quelques traits, faire le portrait de certaines des plus merveilleuses d'entre toutes ces beautés; nous aimerions, notamment, dépeindre tout le charme inédit du dernier gain, cette magistrale fleur à gorge évasée et dessinée, de haut en bas, de larges raies de couleur foncée et qui donnent à la fleur quelque chose de si nouveau, de si supérieurement beau qu'on ne cesse d'admirer et de louer. » LA MALADIE DE LA POMME DE TERRE Nous croyons utile de publier la traduction de la communication ci-après du Ministre de l'Agriculture de la Grande-Bretagne, dont les renseignements très pratiques offrent aux cultivateurs un réel intérêt : Description du champignon (Phytophthora infestans) Le champignon qui cause cette maladie de la pomme de terre appartient à la famille désignée sous le nom de Peronosporeae, et est désigné spécifiquement sous celui de Phytophthora infestans. Il attaque les plants de pomme de terre au moyen de conidies, ou spores microscopiques, transportées i)ar le vent, les insectes, les chiens, les lapins, les lièvres, les renards ou les êtres humains, ou au moyen de spores des mycélium, ou centres végétatifs, produits à l'inté- rieur des plantes en végétation, et provenant des tubercules infectés. Pendant les étés très chauds, comme celui de 1893, il n'y a généralement que très peu de maladie. Au contraire, il a été observé que le champignon a fait de rapides progrès sous l'influence d'une température variant entre 8° 1/2 et 10" G. pour la nuit, entre 14° et 15° G. pour le jour. D'une façon générale, on peut dire — 256 — que la maladie de la pomme de terre est produite, et cause des dommages plus ou moins sérieux, par un temps chaud et pluvieux, et surtout après les pertur- bations électriques, et fait son apparition entre le 25 juin et le commencement d'août. Les premières indications de la maladie aux yeux de l'observateur super- ficiel sont des taches brunes sur la face supérieure des feuilles. Ces taches sont causées par l'action des spores du champignon qui ont pénétré les surfaces inférieures des feuilles et exercé leur action destructive à travers la masse de la feuille. Il s'est formé sur les faces inférieures des groupes de fils blancs soyeux qui engendrent rapidement des spores, lesquelles sont disséminées par le vent ou par d'autres agents, et vont infecter d'autres pieds de pomme de terre. Il est donc de la plus grande importance d'empêcher, s'il est possible, les spores de germer. Si l'on ne peut pas y parvenir, on s'efforcera d'arrêter leur développement, de les empêcher de former des centres végétatifs qui produiraient des quantités innombrables de spores, ainsi que les hypliae analogues à des racines, qui envahissent le tissu des feuilles et les tiges, pro- duisent une pourriture prématurée, et finalement descendent jusqu'aux tuber- cules qui se gâtent. Moyens préventifs et remèdes En passant en revue les nombreux essais exécutés pendant ces dernières années en Grrande- Bretagne et en Irlande, ainsi que dans beaucoup de pays étrangers, on constate que le traitement des plantes par des compositions de sulfate de cuivre et de chaux a été employé préventivement avec de bons résultats dans la plupart des cas, pendant les saisons de maladie; mais le traitement n'a pas constamment été couronné de succès, et dans quelques cas l'application de ces compositions aux plants de pomme de terre a même paru avoir un effet nuisible sur le rendement. Néanmoins, dans l'ensemble, il est suflfîsamment établi que les plants de pomme de terre traités au sulfate de cuivre offrent beaucoup plus de résis- tance aux attaques du champignon de la maladie que les plants qui n'ont pas subi ce traitement. Il a été prouvé également que quand les plants de pomme de terre ont été attaqués par ce champignon, le traitement aux compositions de sulfate de cuivre produit une amélioration sensible, et a arrêté les progrès de la maladie dans beaucoup de cas. M. Girard, la plus haute autorité en cette matière, fait remarquer qu'il est très imprudent d'attendre que la maladie ait fait son apparition pour apphquer les compositions de sulfate de cuivre, car le champignon se développe, dans des circonstances favorables, avec une telle rapidité que les cultivateurs n'ont pas le temps d'organiser et d'exécuter des mesures défensives. Le traitement — 257 — doit être adopté comme moyen préventif, même lorsqu'il n'y a pas encore de maladie. Bref, le traitement est une assurance contre la maladie; mais il ne faut pas oublier que les résultats, tant comme prévention que comme défense, dépendent dans une très grande mesure de l'époque et de la manière dont il est appliqué, ainsi que de la nature, de la préparation et de la distribution des compostiions. Compositions La composition la plus communément adoptée est la suivante : sulfate de cuivre, 9 kil. ; chaux, 4 1/2 kil.; eau 450 litres. Cette composition a été reconnue suffisamment forte pour tous les cas, et ne fait pas de tort aux feuilles si elle est convenablement et régulièrement distribuée, et si on ne l'applique pas aux plantes très jeunes. On emploie quelquefois une composition plus faible, faite de 6 3/4 kil. de sulfate de cuivre, la moitié de chaux, et de 450 litres d'eau. Certains expérimentateurs préfèrent cette composition, particulièrement pour les plantes dont les feuilles sont jeunes et tendres. Dans des essais faits en Irlande l'année dernière, on a trouvé que cette composition n'était pas aussi efficace pour traiter les pommes de terre Champion, dont le feuillage est grossier, que celle contenant 2 °/o de sulfate de cuivre. M. Girard préconise une autre composition, formée de 9 kil. de sulfate de cuivre, 9 kil. de chaux, 9 kil. de mélasse et 450 litres d'eau. Les avantages de cette composition n'ont pas été constatés en Angleterre, mais dans les temps humides, la mélasse ferait probablement mieux adhérer le sulfate de cuivre aux feuilles. Préparation des compositions On doit se servir de sulfate de cuivre pur. Le sulfate de cuivre ordinaire du commerce renferme une forte proportion de sulfate de fer, qui diminue son action, et donne à la composition une couleur vert sale. La chaux doit être de la meilleure qualité, bien cuite et non éteinte. Le sulfate de cuivre, pesé à peu près, doit être dissous dans de l'eau froide, dans un récipient en bois ou en cuivre. Un bon procédé consiste à le mettre dans un sac en toile grossière, et à le laisser pendre dans l'eau sur le bord du récipient. La chaux doit être éteinte dans l'eau froide dans un récipient séparé, et le mélange, une fois refroidi, est versé dans le récipient contenant le sulfate de cuivre; on passe au tamis fin pour enlever les grumeaux et autres petits morceaux; puis on remue bien le tout. On obtient ainsi un liquide bleu vif, quand le mélange a été bien préparé. — 258 — Les bassins, seaux et autres récipients dont on s'est servi pour le sulfate de cuivre ne doivent pas être employés ])Our la nourriture des animaux, cette substance étant vénéneuse. Application Quand on opère sur de petites surfaces, la distribution de la composition peut être effectuée au moyen de machines portatives contenant environ 13 à 14 litres. Il existe plusieurs sortes de machines de ce genre, qui se vendent à des prix modérés. Un homme peut répandre la composition sur 15 à 20 ares par jour avec ces machines. Sur de grandes surfaces, il faut une machine traînée par un cheval. De cette façon, on peut traiter de 325 à 480 ares par jour. La quantité de composition employée ordinairement varie entre 12 1/2 et 17 litres par are. On doit avoir soin d'épandre la composition d'une façon régulière, au moyen de tuyaux de petit diamètre fixés à la machine et que l'on peut facilement diriger dans divers sens, pour asperger également la face supérieure et la face inférieure des feuilles. Quoique les avis soient très partagés sur la nécessité d'asperger la face inférieure des feuilles, il est certain que la maladie commence là, et il semblerait même plus important d'appliquer les mesures préventives à la face inférieure qu'à la face supérieure. La distribution sera plus facile si l'on emploie des machines pourvues de filtres, et si l'on agite constamment le mélange. Lorsque le traitement a été bien et régulièrement appliqué, les feuilles une fois sèches doivent être couvertes, en dessus et en dessous, de taches bleu vif. Il peut être nécessaire d'asperger les plantes une seconde fois, lorsque de fortes pluies surviennent et lavent la préparation déposée sur les feuilles. Si la maladie s'étend encore après le traitement, il sera bon de répéter l'épandage. Coût du traitement Il a été indiqué que le coût du traitement varie ordinairement entre 10,00 fr. et 13,75 fr. par 40 ares pour chaque application de la composition de 2 °/o de sulfate de cuivre. La composition renfermant de la mélasse revient, de 13 fr. à 16,25 fr. pour 40 ares. — 259 LES ROSES DE 1893 EN ANGLETERRE Comme suite à l'article que nous publiions sous ce titre, il }■ a deux mois, nous reproduisons ci-après quelques notes descriptives données par le Garde- ners' Magazine : Marchionei^f! of Londonderri/. Végétation excellente, plante florifère et robuste. Les fleurs se sont bien ouvertes cotte saison sur des pieds qui fleu- rissaient pour la première fois, et mon impression leur a été beaucoup plus favorable que quand elle a remporté la médaille d'or l'année dernière. Ainsi je craignais qu'elle ne fût trop double pour bien s'ouvrir à moins que la saison ne fût exceptionnellement sèche et ensoleillée, ce qui n'a pas été précisément le cas. La fleur est d'un beau blanc, mais non blanc pur; blanc d'ivoire traduit bien sa nuance. Prmcess May, de MM. W. Paul et flls, est une superbe rose à cultiver en pot. Cette saison, elle a aussi très bien réussi chez nous en pleine terre, mais le coloris n'a pas été aussi net que nous l'aurions désiré. Je n'ai pas encore eu d'aussi belles fleurs que celles que l'obtenteur a montrées au Temple en 1892. On l'a décrite comme étant d'un « rose doux opaque, » mais je crois que cette description ne lui rend pas justice. Ceux qui n'ont pas vu combien le mot « opaque » s'applique mal à cette ravissante nuance risqueraient de la dédaigner. Elle a un port et une allure splendides ; ce n'est pas tout à fait une rose grimpante, mais elle ressemble à la Gloire de Dijon comme feuillage et comme bois, à part ce point. Corinna, une variété parfumée de Thé, de la même firme, est l'une des plus distinctes des roses cultivées. Pousse bien, fleurit abondamment, et a une excellente forme. Le coloris est particulier, et je crains qu'une description écrite ne puisse pas traduire ses nuances délicates ; on pourrait dire un rose chair tendre, lavé de rose fauve et cuivré. Il y a peu de variétés plus flori- fères. C'est une rose qui deviendra certainement populaire parmi les amateurs de coloris uniques. Beauté inronsfanfe est, comme son nom l'indique, très variable, autant que j'ai pu en juger : carmin, jaune et cuivre mélangés parfois on une nuance, parfois en une autre, quelquefois passant presque au blanc. Très jolie et très nouvelle. Bridesmaid est considérée comme un progrès sur Catherine Mermet, mais pas aussi foncée que Waban, Mais j'ai eu tant do fleurs qui présentaient le même coloris, notamment une forme vive de Catlwrine Mermet que j'ai depuis des années, que je ne vois pas là une amélioration de couleur aussi marquée que certains le disent. — 260 — Maman Cochet est de croissance excellente, les fleurs sont grandes, pleines, et d'une forme exquise dans les premières phases. Gomme couleur, un mélange de jaune saumoné et de carmin. Kaiserin Auç/usta- Victoria est une merveilleuse rose thé hybride. Ce n'est pas une rose de 1893, mais quoique mise au commerce en 1891, elle paraissait presque inconnue jusqu'à cette année. Blanche, avec le centre jaune pâle, plus marqué quand la fleur est jeune; grande, pleine et de belle forme. Crimson Rambler, la rose sensationnelle de M. Turner. Il est inutile d'en parler longuement, car tous ceux qui ont lu les journaux horticoles depuis deux ans ont probablement lu une description détaillée de cette superbe nou- veauté. C'est une rose vraiment splendide à tous les points de vue. Je n'en connais pas de croissance plus robuste, et ce sera l'une des roses les plus cultivées pendant la prochaine saison. Elle réussit bien en plein air et en serre. Mrs Harhiess est un jeu de l'excellente rose précoce Heinrich ScImUheis. Je remarque que d'après MM. Paul et fils, c'est probablement la même que leur Early Blush. Je n'ai pas vu cette dernière, mais elle est aussi issue d'un jeu de la même variété. Mrs Harkness a été extrêmement belle chez moi cette année sur des pieds fleurissant pour la première fois ; c'est une des roses les plus agréablement parfumées, et tout à fait distincte, sauf la réserve pré- cédente. Je crois bien que c'est le second cas d'une variété produisant le même jeu à deux endroits diflërents, comme The Queen et Souvenir de S. A. Prince issus de Souvenir d'un ami. J'ai vu Mrs. Harhiess à Ghester en 1892, et elle m'a beaucoup impressionné. Le coloris est un rose lilacé argenté clair d'une extrême délicatesse, et le port, la floribondité, la rusticité ne laissent rien à désirer. Charles Gâter est très distincte. Lors du Temple SJioiv, à ce printemps, elle était superbe. Au Grystal Palace, le mois dernier, nous l'avons revue plus brillante qu'à l'ordinaire, quoique pas aussi grande ni aussi pleine qu'à une époque moins avancée de l'année. Le coloris est un cramoisi très foncé, avec un reflet plus foncé de la même nuance, si foncé qu'on l'a décrite comme cramoisi-brunâtre. Duke of Fife, un jeu de Etienne Levet, peut être décrite brièvement comme une forme cramoisie à reflets foncés de son parent. J'en ai eu de belles fleurs cette année, et j'en ai vu de belles exposées à la saison dernière. Spenser a été figuré dans le Gardeners' Magazine de 1892. G'est une superbe forme de la Baroness Rothschild, plus foncée et très double. Captain Hayward est une des plus éclatantes et des plus riches parmi les Hybrides perpétuels. Elle est particulièrement florifère, pas très pleine, mais elle a les pétales longs et unis, conservant leur belle forme pendant longtemps. G'est l'une des roses cramoisi carminé les plus brillantes que nous ayons, et qui deviendra certainement une précieuse acquisition pour les cultures. A. Piper. 6™^ Série. TOME F 17'"° Livraison. 15 Septembre 1894 L'ILLUSTRATION HORTICO Journal internalional populaire de rHorlicuKure DANS TOUTES SES BRANCHES piililir sous le piilroiiiigo de J. Ll N DEN JUJj Directeur : LUCIEN LINDEN REDACrEUKS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro naraissaul le la du mois MAX GARNIER Numéro paraissaut le ôO du uiois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXIIAXIO]^ HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. &(Djs/lis/lj^tiei:ei Pages. Chronique horticole 261 Enrorhements au fond de la galerie centrale à L'HonTicLLTURE Inter>'ationale, à Bruxelles . 268 Plantes nouvelles ou recommandables. . . . 270 Les Solanum grimpants 272 Petites notes de culture 275 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE. PI. 17. Propaeulum Lindeni G. Wall . Pages. . 267 Fig. 48. Enrochements au fond de la galerie centrale à L'Horticulture Internationale à Bruxelles 269 PRIX DE L'ABONxXEMENÏ : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliarcl, Bruxelles Gand, impr. Eug. Yander Hacgbcn . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES OnCIIlDÉES Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leur circulation universelle augmente considérablement de joui- en jour. ^» ^» — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux ensemWe : Une page entière . . Une demi-page . . . Un tiers de page . . Un quart de page. . Un sixième de page . Un huitième de page Un seizième de page Pour l'année entière Pour 1 Insertion Pour 3 insertionB Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 " 30 » 60 » 100 » 180 -> 300 " 25 » 45 ,. 80 « 125 » 225 " 20 » 40 « 70 ,. 110 .. 180 " 15 ., 30 » 50 » 90 » 150 » 12 » 25 « 40 .. 70 » 125 " 6 » 12 » 20 » 35 .. 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 261 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Septembre 1894. Taraarix en Tunisie. — La Société nationale d'acclimatation de France poursuit ses louables efforts pour répandre en Tunisie des végétaux utiles convenant à cette région. La culture du Tamarix y est faite actuellement avec succès. Des terres considérées comme n'ayant aucune valeur ont été plantées de Tamarix et offrent déjà une très belle végétation. Le Tamarix cultivé dans un sol très humide atteint de grandes dimensions. Dans le domaine de la colonie française du Sud Tunisien on cite un échantillon, planté il y a 6 ans, dont le tronc mesure plus d'un mètre de circonférence et qui a déjà une hauteur de près de 7 mètres. Le Tamarix est, de la part des Arabes de cette région, l'objet d'une grande vénération. Ce serait un sacrilège de brûler une branche de Tamarix ; de plus, le malheureux qui tenterait la chose serait frappé de cécité par la fumée qui se rabattrait sur lui ! Gela n'empêche pas que tous les Arabes ont leur bâton de Tamarix : c'est leur porte-bonheur. M. Louis Fuehs, professeur d'architecture à l'École d'horticulture de l'État, à Yilvorde, depuis plus de 35 années, a été l'objet d'une manifestation des plus sympathiques. Les professeurs, les élèves actuels et les anciens élèves de l'établissement se sont réunis pour fêter l'estimable jubilaire. Ils lui ont offert un gracieux souvenir qui lui a été remis dans un banquet. Par arrêté royal du 27 juillet dernier, la croix civique de l'*' classe a été décernée à M. Fuchs qui est Ofïicier de l'Ordre de Léopold depuis 1885. M. Fuchs porte très allègrement ses 76 ans. On sait qu'il est l'auteur d'une série de squares de la capitale, entr'autres ceux du palais ducal, de la place du Trône, du parc du Cinquante- naire, du Petit-Sablon, de la porte de Hal, etc. Il a tracé les jardins du Waux Hall de Mons, les boulevai-ds de Tournai, le parc Léopold d'Ostende et les jolies promenades de Spa. Le Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique donne, dans son numéro d'août 1894, des détails intéressants sur le parc de Long- champs situé près de Waremme et appartenant à M. le baron de Sélys. On — 202 — y voit un grand nombre de beaux arbres, entr'autres un chêne, appelé Chêne du maréchal Jourdan, ayant S'^SO de circonférence et portant, chaque année, une centaine de nids de corbeaux. Ce chêne est le seul qui fût conservé lors de l'exploitation d'une futaie de chênes appelée bois des tombes, par allusion aux deux tumulus qui s'y trouvent encore. Ce défrichement eut lieu à l'époque de la Révolution française. ♦ * Flore du Bas Congo. — M. Ém. Laurent, professeur à l'Institut de Gembloux, a donné en avril dernier, à la Société royale de botanique, à Bruxelles, une conférence sur la végétation du Congo. C'est surtout le pays des forêts qui l'a frappé dans son rapide voyage. Il a signalé les arbres qui constituent ces forêts tropicales, associés à des plantes épiphytes. Orchidées, Fougères, Cactées et Aroïdées, puis à des lianes aux tiges de 80 mètres, les unes grêles, les autres pareilles à des câbles gigantesques, et, au-dessous des étages plus élevés, des espèces herbacées dignes de figurer dans nos serres chaudes. Ailleurs, c'est V Elaeis yuineensis, bien connu dans nos cultures; ailleurs encore, un arbre de la famille des Légumineuses, le Pentaclethra macrophyUa, dont les graines sont riches en huile comestible ; puis les lianes à caoutchouc. La conférence s'est terminée par un aperçu des nombreux végétaux qui pourraient être cultivés dans le Bas Congo. M. P. Henri Doucet, Conseiller communal à Bruxelles, Administrateur des Hospices de la capitale. Président des Commissions de haute surveillance du Jardin botanique de l'État et de l'École d'horticulture de Vilvorde, est décédé le l*''' septembre 1894, à l'âge de 71 ans, après une courte maladie. Tous ceux qui ont connu cet homme de bien garderont le souvenir de son urbanité, de sa délicatesse et de sa loyale franchise. Il s'acquitta de toutes ses fonctions avec ardeur et persévérance et se distingua toujours par l'élévation de son esprit et les nobles qualités du cœur. Tempête à Utrecht. — La journée du 6 août a été marquée sur divers points de la Hollande par une épouvantable tempête de pluie et de grêle. M. WiTTE, chef des cultures du Jardin botanique de Leyde, décrit dans le journal Sempervirem quelques-uns des dégâts survenus dans ce jardin. Les grêlons ont atteint un volume incroyable. Vers 5 1/2 heures du soir, l'obscurité était celle de la nuit. Ce n'était pas, dit-il, un orage ni une chute de grêle, mais une véritable chute de glace. Les glaçons tombaient avec une telle force qu'ils rebondissaient à un mètre de hauteur. On a mesuré des grêlons ayant de 3 à 4 centimètres de diamètre. Naturellement toutes les vitres des serres, — 263 — bâches et couches, ont été brisées. M. Witte insiste sur la forme différente des grêlons qui étaient de deux sortes. Les uns étaient de forme nettement ovoïde, clairs comme des cristaux, ayant à l'intérieur un noj-au blanc et mat; les autres étaient des morceaux de glace très irréguliers et tels qu'on en obtient, lorsqu'on brise un glaçon en morceaux. Il est évident que ces derniers ont causé le plus de mal. Les journaux politiques d'Utrecht mentionnent à la même date des dégâts fort considérables chez les cultivateurs. Le Phylloxéra en Champagne. — Les taches phylloxériques s'étendent rapidement dans les vignobles champenois, malgré les efforts des agents du sjndicat anti-phylloxérique. On signale les envahissements du redoutable ennemi sur une dizaine de points, dans les arrondissements de Rheims, Épernay et Ghâlons. * Une carte postale dun nouveau genre. — Un habitant de Strasbourg a reçu récemment une carte postale des plus curieuses envoyée par l'artiste- peintre Gronau qui voyage en ce moment au Canada. Cette carte était faite d'une écorce d'arbre; d'une part était collé un papier avec l'adresse, sur l'autre face la communication était taillée très lisiblement au couteau. L'estampille postale du lieu d'origine n'est pas lisible. Société pour l'avancement de l'horticulture dans les États prussiens. — Il résulte du rapport du Comité de cette société que celle-ci progresse d'une façon sensible. A la fin de juin 1894 elle comptait 700 membres effectifs. Indépendamment des expositions et des meetings, la société donne des confé- rences mensuelles qui sont en général très suivies: de plus, elle a offert, comme d'habitude, des médailles d'or, de vermeil, d'argent et de bronze à d'autres sociétés et à des commissions jubilaires. La société publie un organe très estimé, La Gartenflora, sous la direction savante du D'" L. ^^'ITTM.^.CK. Elle possède un jardin d'expériences dans lequel sont essayées un grand nombre de nouveautés, ainsi qu'une école professionnelle de jardinage; elle ne néglige rien pour réaliser le but de sa fondation. La Casse, fort en usage autrefois en médecine, dans les fièvres inflamma- toires, est moins utilisée de nos jours. C'est la pulpe noire, épaisse, douce, sucrée, quelque peu acidulée, dont sont entourées les semences contenues dans la gousse ligueuse, indéhiscente, de plusieurs espèces du genre Cassia, famille des Césalpiniées. La même branche porte souvent une douzaine de gousses divisées en loges formées par des cloisons transversales renfermant chacune une semence de forme elliptique, plus ou moins aplatie, de couleur rougeâtre. — 2G4 — La gousse atteint quelquefois un demi mètre de longueur. Chimiquement la casse se compose de 237 parties d'eau, 5 parties de substance amère, purgative, 8 parties de glutine, 15 parties de gomme, 31 de pectine et 148 pai'ties de sucre. L'été de 1894. — Le mois de juin a été plus chaud que la moyenne ordi- naire. Cependant la température n'a atteint aucune fois 30° et la moyenne des températures les plus élevées n'a pas dépassé 19°7. Depuis le 21, le ciel a été assez serein et il n'y a pas eu de précipitation d'eau. Le mois de juillet a donné 98"""4 d'eau à l'udomètre de l'École d'horticulture de Gand. Les orages ont été fréquents et la température a atteint 34° le 7 et le 25 ; 35°2 le 2 juillet, et 37°1 le 3 du mois. La moyenne des températures les plus élevées a été pour le mois 24°1. Le mois d'août a été relativement froid et très humide, avec une persistance marquante des vents de sud-ouest. La température n'a guère dépassé 32°9, relevée une seule fois, le 7 août. L'udomètre a donné 73"''"5. Prodrome de la Monographie des Roses. — Le genre Rosa est le groupe de plantes sur lequel on a le plus écrit ; sa bibliographie compte plu- sieurs centaines d'ouvrages. Il semblerait que parmi tant de publications le botaniste ou amateur pût trouver un guide propre à lui faire connaître ce genre; il n'en est rien, ce guide fait défaut. M. Fr. Crépin, directeur du Jardin botanique de l'État, à Bruxelles, a consacré à l'étude du genre rosier et à la classification des espèces qui le composent plus de trente années d'un travail consciencieux. Il a épuisé toutes les sources d'information, il a manié successivement tous les types et finalement il va livrer à la publicité le résultat de ses longues investigations. Son Prodrome de la Monographie des Roses sera publié l'hiver prochain. * » Société néerlandaise d'horticulture. — Dans les meetings du 9 juin, du 14 juillet et du 11 août 1894, des certificats de l'*' classe ont été décernés à MM. Groenewegen et C'**, à Amsterdam, pour le Caladium Cassaruahy; à MM. E. H. KrelactE et fils, à Haarlem, pour le nouveau Richardia hyhrida «Mrf/te et pour de nouveaux Glayeuls; à MM. Zogher et C'«, à Haarlem, pour les Nymphaea Marliacea chromateUa et N.M. rosea; à M. Egb. Kloosterhuis, à Veendam, pour de nouveaux Berberis et Sorbus Aria et argentea. Des mentions spéciales ont été accordées à MM. E. H. Krelage et fils, pour des collections d'ins germanica et hispanica et pour une collection de 95 variétés de Paeonia sinensis. * * Bois de la Suisse. — La Bévue des Sciences naturelles appliquées évalue à deux millions de francs la valeur des bois qui ont été exportés en 1893, du — 265 — seul canton de Fribourg. Malgré les nouveaux tarifs français, une grande partie de ces bois a été dirigée sur la France. Gela s'explique : les bois de ce canton sont supérieurs par leur finesse à beaucoup d'autres, La Sandaraque est une substance résineuse qui, réduite en poudre très fine, était passée autrefois sur le papier gratté et permettait ainsi d'écrire aisément. La substance entre aussi dans la composition des vernis. Elle tombe des rameaux de certains conifères, tels que le Genévrier, le Thuya, le Cyprès. Longtemps la Sandaraque d'Algérie a été considérée comme la meilleure. Au point de vue chimique, la substance provenant actuellement de la Nouvelle Galles du Sud et produite par plusieurs espèces de Gallitris et plus spéciale- ment par les Gallitris verrucosa et calcarata, est identique avec la Sandaraque algérienne. * * « Un Pterocarya remarquable. — Cet exemplaire est signalé dans le Gardeners' Chronicle comme a noble tree. Il se trouve dans le parc de Claremont, résidence de S. A. R. la Duchesse d'Albany. C'est un Pterocarya caucasica, au tronc très massif, dont les branches s'étendent sur une surface de plus de 30 mètres de diamètre. Ces branches s'appuient sur de solides étançons. Le feuillage rappelle celui de l'Ailante, et les fruits, très nombreux, pendent en longs racèmes, contrastant par leur teinte vert pâle avec le vert plus foncé du feuillage. « * Verre colorié. — De temps à autre on refait les expériences concernant l'emploi du verre colorié et l'influence de celui-ci sur la végétation. M. Villon a fait des essais avec des plantes cultivées en pots et placées dans des bacs recouverts de feuilles de verre, admettant seulement certains rayons lumineux. La végétation obtenue chez les plantes sous le verre blanc ou incolore a été représentée par 100. D'après le résumé donné par le Gardetiers' Chronicle, l'emploi du verre orangé a produit 150; celui du verre violet, 150; celui du verre ' bleu cobalt, laissant passer les rayons très violets, 140 ; celui du verre bleu colorié au cuivre, ne laissant passer que les rayons très violets, a donné 120; le verre argenté, ne laissant passer que les raj^ons bleus, a donné 60; le verre uranique et le verre doré n'ont donné que 40; le verre rouge colorié au protoxyde de cuivre a donné 15; enfin le verre vert, au protoxyde de fer, n"a donné que 10. Il en résulte que la lumière orangée et la lumière violette sont les plus favorables à la végétation ; les verres de cette couleur laissant passer les rayons rouges et violets, ce sont donc ces rayons qui favorisent le plus le développement des plantes. — 266 — Trop de fleurs. — Toujours et partout il y aura des gens voulant faire autrement que les autres, des gens guidés par un esprit mesquin ou leur propre intérêt. Quoi de plus touchant et de plus gracieux que d'honorer une tombe ou un cercueil par des couronnes et des fleurs ! Un journal, que nous ne voulons pas citer, s'est élevé maladroitement contre ce qu'il a appelé l'encom- brement des fleurs amassées autour du cercueil du président Garnot. C'est par millions, dit-il, que s'est chiffrée la dépense en couronnes de fleurs, et il demande s'il n'aurait pas mieux valu d'employer ces sommes pour assurer le sort de quelques malheureux. Comme s'il était possible d'arrêter ces superbes élans de l'émotion pubhque, dont l'expression a été universelle et unanime ! * Le Chêne turc. — Le jardin de Kew — nous avons eu bien des fois l'occasion de le dire — n'est pas seulement un conservatoire de végétaux ; il comprend mieux son rôle et, grâce à lui, beaucoup de plantes sont soumises à des essais d'introduction dans les contrées les plus diverses, partout où l'Angleterre a des colonies. C'est ainsi que le Quercus cerrls ou chêne turc se trouve actuellement répandu dans la Colonie du Cap. Cette espèce de chêne convient mieux que le chêne commun au climat de la région sud-africaine. Des glands, en quantité considérable, ont été expédiés, l'automne dernier, emballés dans des caisses remplies de fibres de cocotier. Le transport en barils contenant de l'eau est considéré comme moins bon. École d'horticulture de l'État à, Gand. — Les examens d'admission auront lieu à l'École le mardi 2 octobre, à 9 heures du matin. Les aspirants doivent être âgés de 16 ans et se faire inscrire chez le Directeur de l'École, boulevard de l'École normale, 15, à Gand ; ils doivent être munis d'un extrait de leur acte de naissance, d'un certificat de bonne conduite délivré par l'administration communale du lieu de leur domicile et d'un certificat de santé légalisé, délivré par un docteur en médecine. L'examen comporte une rédac- tion, des questions d'arithmétique, l'explication d'un passage d'un auteur, la géographie générale et l'histoire nationale. L'entretien des Jardins botaniques, d'après Tit-Bits, a coûté en 1893, en Angleterre, les sommes suivantes : pour les jardins royaux de Kew 523,000 francs; pour le jardin d'Edinbourg, 100,000; pour le jardin d'hiver de Burnemouth, 220,000. Les jardins de Kensington coûtent annuellement environ 170,000 francs; les parcs publics de Londres exigent une dépense annuelle qui dépasse toujours 2,200,000 fr. On comprend que l'exemple de la création et de l'entretien de beaux jardins produit une influence salutaire sur le particulier. Ém. Rodigas. ^ H O O ce ; TROPl 4^'- Répandu dans les n';- compte aujourdhi: plusieurs ont acquis (l.'\.it ùi est appelée, elle aussi, à la }"»; brillantes par la panaclmre de soi. ier un coup d'œil sur la planche t. d'après l'exemplaire cultivé dans up ' rchidophile bien connu de Mont-S'^-Aiiiy: première fois en Belgique depuis sa rci rétablissement de L'Horticulture Int ivons des feuilles et des fleurs sous h Le Tropavolum liges sont gré!' nombreux |)oil- .)nt glabres, à pétioles filiformes, souve: ' ntier, de forme obcordée, lyrée, traver nombreuses veinures secondaires, irr' ',;i!;,iuu'.-> •:! rougeâtres ou simplement rosées. ■ Aa de la nei <.• gracieuse réticulation panachée au-dessus et au-dessous de la feuille. i limbe a le fond vert sombre velouté traversé par les veiniir longées par une fine bordure blanche. La page inférieure es; pourpre; les macules sont séparées par les lignes vertes d» If feuilles ont de 0"»08 à 0'"12 de long; sur 0'"07 à 0'»00 de i . ni jeunes, lo fond brun violacé y prédomine. Les fleurs leur coloration inult' • solitaires, axillairos, .-'i presque droit, long <. ■• 04, à pédoncule lilifon spirale, vert brunâtre. Les finq divisions du calice itièrement vertes. Les filet - sont trr- I porté par un ovaire trilo< limbe esi iles et de iférieure, rme ur;'- Le d. — 268 — Chez M. A. Van Imschoot la plante se trouve en terre riche, dans un grand vase; elle y a poussé avec une extrême vigueur, s'étendant dans tous les sens; il faut donc que les racines trouvent un espace suffisant et une nour- riture assez abondante pour permettre à la plante l'énorme développement de .ses branches. Notre estimable correspondant nous dit que « après la floraison, et en hiver, la plante doit être tenue relativement sèche; c'est la saison de son repos, bien qu'elle ne perde pas son feuillage. Il convient de la maintenir en serre tempérée , avec une chaleur de 10" à 12° C. C'est une plante très ornementale. » Quant à l'histoire de cette espèce, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire la note suivante que nous devons à l'obligeance de M. J. Linden : « Le Tropaeolmn Lindeni a été primitivement découvert par Gustave Wallis, en 1873, mais il n'en envoj'a qu'une feuille desséchée, qui me servit plus tard à faire retrouver l'espèce. J'envoyai cette feuille à mon excellent correspondant le général Braulio Enao à Sonson en lui indiquant que ce Tropaeolum avait été trouvé sur les versants tempérés froids, entre 6000 à 7000 pieds d'altitude, dans les environs de Manizales (Colombie). Après de longues recherches, le brave général m'envoya, par service postal, une boite renfermant une vingtaine de graines, dont sont provenues les plantes existant aujourd'hui en Europe. » Ém. Rodigas. ENROCHEIIIENTS AU FOND DE LA GALERIE CENTRALE A ^^ L'HORTICULTURE INTER- NATIONALE, » A BRUXELLES Autant la nature varie ses conceptions, autant elle met d'harmonie et de grandeur dans les paysages variés qu'elle déroule dans toutes les régions aux yeux de l'observateur, autant l'horticulteur marchand semble s'efforcer de produire dans ses serres une pénible monotonie dont le premier effet est de diminuer la valeur des végétaux qu'il cultive. Tout au plus trouve-t-on chez quelques horticulteurs les têtes des gradins ou milieux faisant face aux entrées, disposés avec quelque grâce, et encore le plus souvent doit- on constater trop de régularité dans ces compositions dont L'Horticulture Internationale a toujours fourni les plus élégants modèles. Ces arrangements ont été beaucoup perfectionnés par M. Lucien Linden, dans ces derniers temps. L'entrée de l'établissement est complètement trans- formée ; avec ses enrochements garnis de toutes sortes de plantes, avec son bassin, sa petite fenêtre-serre peuplée de mignonnes Orchidées fleuries, c'est un — 270 — véritable tableau qui doit produire sur les visiteurs l'effet le plus charmant et inspirer à beaucoup de personnes le vif désir de l'imitation. La galerie centrale a subi, à son tour, un changement complet : elle est devenue un jardin d'hiver dans lequel se déroulent deux riants paysages qui dénotent un goût exquis. Au fond de cette galerie se trouvent établies des roches constamment garnies de plantes d'élite et dont la figure ci-contre, dessinée d'après une photographie, peut indiquer à peine la variété et la richesse. Des 'glaces reflètent les grands exemplaires des végétaux groupés dans la galerie, et un bassin dans lequel vivent quelques i)lantes aquatiques reçoit les eaux d'une fontaine qui contribue à vivifier l'ensemble du tableau. Nous ne prétendons pas qu'il faille partout et servilement imiter ces modèles, mais nous tenons à constater que les lois de l'esthétique y sont bien observées, que la variété surtout n'y est jamais perdue de vue et qu'on n'oublie pas que la flore exotique fournit actuellement à nos serres des centaines d'espèces toutes ornementales à des degrés divers, du moment que le bon goût sait leur donner la place qui leur convient. On a évité avec le plus grand soin tout feuillage raide, et les plantes fleuries qui surgissent ça et là à travers les gracieuses frondes des Fougères sont comme des perles végétales animant un riant tableau. Èm. R. PLANTES NOUVELLES OU RECOMMAN DABLES Tillandsia Leiboldiana. — La Revue Horticole du 16 août donne la figure coloriée de cette belle espèce, qui est loin d'être commune, bien qu'on la rencontre çà et là dans les bonnes collections de Broméliacées. M. André, qui décrit la plante, dit qu'elle mérite de conquérir la faveur des amateurs et même du grand public. Son port régulier, la forme et la coloration toutes particu- lières de ses inflorescences, à longues bractées convolutées et brillamment colorées, lui assurent une place choisie. D'ailleurs le Tillandsia Leiboldiana est d'une culture facile. Une bonne serre tempérée lui suffira; il y fleurira volontiers. L'espèce fut découverte dans le Mexique central par Leibold et décrite par Schlechtendaiil. Lilium Browni var. leucanthum. — Cette belle plante a été reçue au Jardin de Kew, de la Chine occidentale oti elle a été trouvée par le D"" Henry. La fleur diffère de celle des autres variétés de Lilium Broivni en ce que le périanthe est dépourvu, sur la face externe, de toute nuance brun rouge; les segments sont blancs, moins étroits à la base, et la moitié inférieure est d'un beau jaune pâle. Pour la forme, la fleur ressemble au Lilium forma- — 271 — sum Fra'SCEET . Il se peut, dit M. J. G. Baker, dans le Gardeners' Chronide qu'on se trouve en présence d'une espèce nouvelle. Calochortus Weedi Wood. — L'introduction de cette espèce califor- nienne remonte à plus d'un quart de siècle. Elle fut décrite sous le nom de Calochortus luteus var. Weedi dans le journal de la Société Linnéenne de Londres, tome XIV. La plante a été montrée récemment à un meeting de la Royal Horticultural Society par MM. Wallace de Colcliester et elle est figurée dans le Gardeners' Clironide. L'inflorescence se distingue par son riche coloris jaune, alors que les autres espèces ont des fleurs très nuancées. Les pétales ne sont pas couverts de ponctuations et leur surface entière est munie de longs poils brunâtres. Magnolia "Watsoni. — Cette espèce, d'origine japonaise, est encore nouvelle. Elle a été décrite en 1891 , dans le Botanical Magazine. Elle constitue un petit arbre à feuilles caduques. Feuilles et fleurs se produisent en même temps. La marge des feuilles, dit le Gardeners' Chronide, est bordée d'une bande étroite d'un coloris jaune. Les fleurs, qui sont campanulées, ont 0'"12 de diamètre, les pétales sont blanc de crème; les filaments des étamines sont d'un rouge cramoisi contrastant avec la nuance des .segments du périanthe. Cyrtanthus OBrieni Baker. — Cette nouvelle espèce est intermédiaire entre les Cyrtanthus angustifolius et C. Mac Owani. Les fleurs sont d'un écarlate pâle et brillant. La plante a été importée du Drakenberg, Afrique méridionale. Les feuilles sont linéaires, se produisant en même temps que les fleurs; elles ont 0^30 de long sur 0™07 à O^IO de large. Les fleurs, au nombre de 7 ou 8, sont disposées en ombelles. L'espèce est décrite par M. J. G. Baker, dans le Gardeners' Chronide. Grifiinia hyacinthina. — Nous avons vu récemment dans un modeste jardin d'hiver un ravissant exemplaire de cette belle Amaryllidée brésilienne. Cette espèce n'est pas une nouveauté bien récente ; toutefois elle mérite d'être rencontrée plus fréquenmient dans les cultures. La plante portait sept ombelles de six à dix fleurs d'un joli bleu pourpré un peu rose; les inflorescences avaient un demi mètre de hauteur, et leur épanouissement successif durait déjà plus d'un mois. Asparagus sarmentosus. — C'est une espèce fort distincte, signalée par notre confrère The Garden comme la plus marquante du genre et qui est destinée à se populariser. Elle fut exposée par les jardins de Kew à un des derniers meetings de la Royal Horticultural Society. La plante forme une touffe compacte, d'un beau vert foncé, qui se couvre de nombreuses fleurs blanches agréablement parfumées. Bégonia Paul Bruant. — Si le Bégonia manicata et le B. pJtyllomanica sont des espèces distinctes, le B. Paul Bruant, auquel son obtenteur a donné — 272 — son propre nom, peut être considéré comme un hybride. Il a en tout cas le caractère prolifique de ce dernier, dont les feuilles et les tiges se recouvrent de milliers de petits bourgeons feuillus. D'un autre côté, son feuillage a un joli reflet métallique et est porté sur des tiges rouges ou roses ; la plante se déve- loppe avec une grande facilité et donne d'abondantes fleurs roses. Le Garden y a consacré sa planche coloriée du 25 août 1894. LES SOLANUM GRIMPANTS Le genre Solauum comprend environ 700 types spécifiques bien distincts, quoique plus de 900 espèces aient été décrites dans les ouvrages. Nombre d'entr' elles fournissent à nos jardins des ressources précieuses au point de vue de l'ornementation. Ces élégantes Solanées sont confinées pour la plupart dans les régions chaudes du globe ; elles sont particulièrement abondantes en Amérique. S'il nous était permis de classifîer les Solauum au point de vue purement horticole, nous les diviserions comme suit : 1° Solauum à port pittoresque; 2° Solanum à fruits d'ornement; 3° Solanum cultivés pour leurs fleurs. Sous la rubrique Solanum grimpants, nous désirons parler de quelques charmantes espèces appartenant au dernier des groupes susmentionnés. Faisons pourtant observer que la qualification de « grimpants » appliquée à ces plantes est peut-être un peu osée et que cette appellation vise surtout les espèces ram pantes, sarmenteuses, qui ne peuvent se soutenir d'elles-mêmes et réclament un soutien, mur, tuteur, treilhs ou fils métalliques. Les Solanum qui nous occupent sont d'une floribondité excessive et leur traitement ne présente aucune difficulté. Rien n'est plus charmant que leurs fleurs où domine le lilas, le rose violacé, le bleu pâle ou le blanc rosé et qui tranchent agréablement sur le feuillage léger de ces gracieuses hanes. Nous nous étonnons que des végétaux si accommodants, d'une si rare beauté, soient si peu répandus. Bien peu de plantes peuvent lutter d'éclat avec eux et ils méritent véritablement d'être admis dans toutes les cultures. A Kew, on a parfaitement compris tout le parti que l'on peut tirer de ces Solanum aussi jolis qu'intéressants. Leurs couleurs tendres et fraîches ajoutent une ravissante note à la gamme variée des nuances des parterres ou des serres fleuries. Ils font partie de cette catégorie de plantes qui, une fois vues, ne peuvent plus s'oublier. Aussi, les visiteurs ne manquent pas de leur payer un juste tribut d'admiration. — 273 — Sous le rapport de la culture, nous envisagerons les espèces rustiques, celles de serre froide et enfin celles de bonne serre tempérée ou de serre chaude. Le Solanum Dulcamara [Botanical Magazine, t. 190), qui rentre dans le premier groupe, se rencontre en Europe à l'état spontané. Nous nous rappelons avoir collecté ses délicieuses cymes paniculées, aux fleurs violet plus ou moins foncé, auxquelles succèdent des baies écarlates, sur les talus, les haies et les berges du ruisseau de notre village natal. Il est connu sous le nom de Morelle douce-amère ; il en existe deux variétés. L'une est le S. Dulcamara foliis variegatis, très brillamment panachée de blanc crème ; l'autre est le S. Dulca- mara var. marinum, qui est propre aux côtes sud de l'Angleterre. On les utilise pour garnir les sous-bois, les massifs, les talus, les berges des pièces d'eau. Ce Solanum y atteint rarement plus de deux mètres et produit un fort bel effet. Le S. crispum {potato-tree des Anglais, Botanical Magazine, t. 3795), est une superbe espèce du Chili, aux fleurs couleur de lavande, beaucoup plus grandes que celles du S. Dulcamara. Cette Morelle, bien qu'acclimatée chez nous, réclame pourtant une exposition ensoleillée et l'abri d'un mur exposé en plein midi. Elle est d'un rare mérite ornemental et est très cultivée en Angleterre pour garnir les murailles, clôtures, pignons, etc., à bonne expo- sition. On cultive cette Solanée en éventail, en pratiquant des tailles et des pincements sévères. Ses fleurs exhalent un parfum suave et se montrent vers la mi-juin. On peut aussi en former, mais au détriment de la floraison, de ravissantes petites boules, de jolis buissons, etc. Le >5'. crispum var. ligusfrinum est une variété chilienne moins florifère que le type. Les rameaux et les feuilles sont entièrement glabres. Le S. jasminoides est une fort jolie espèce de serre froide, assez répandue dans les cultures. Ses cymes de fleurs bleu pâle terminent les rameaux qui retombent en véritables guirlandes fleuries. Elle aime la lumière à flots et fleurit à profusion tout l'été. Il en existe plusieurs variétés. Citons le délicieux S. jasminoides foliis variegatis, aux feuilles élégamment marbrées de blanc ivoire, et le S. Jasmi- noides floribundum, plus florifère que le type et à feuilles plus petites et moins divisées. Cette dernière variété a été obtenue, croyons-nous, par MM. Williams et fils, de Londres, en 188G. Les espèces de serre chaude excellent surtout en magnificence. Que peut-on imaginer de plus gracieux que leurs cymes paniculées portant un nuage de fleurs lilas tendre? C'est un coup d'œil magique et un spectacle inoubliable que la floraison du S. Wendlandi dans la serre à nymphéas de Kew Gardens. Les inflorescences terminent de longues branches pendantes et leurs fleurs bleu pâle viennent se refléter dans l'eau parfaitement pure du bassin, luttant — 274 — de grâce, de beauté et de délicatesse avec celles des nymphéas. Trois espèces appartiennent à la serre chaude; elles conviennent à merveille pour garnir les vitrages, et cette situation leur est particulièrement favorable. Le S. Seaforthianum (Botanical Magazine, t. 1892), n'est pas d'introduction récente et il rappelle quelque peu le S. jasminoides. Il est d'une floribondité peu commune et il est en fleurs presque toute l'année. Celles-ci sont lilas tendre ou rose violacé ; elles sont d'un fort joli effet et, comme tout chez la plante est bien fait pour séduire, on peut hardiment placer le S. Seaforthianum parmi le high-hfe des lianes de nos serres. Le S. venustum [Botanical Magazine, i. 5823), que Sir J. Hooker. par une erreur inconcevable, a décrit comme une espèce totalement distincte, n'est bien que le S. Seaforthianum, pur et simple. Le S. Wendlandi [Botanical Magazine, t. 6914), introduit en 1892 des régions froides de Gosta-Rica par Wendland, le fameux botanographe de Herrenhausen (Hanovre), est une magnifique espèce, très florifère et qui même remonte, d'après ce que nous avons observé à Kew. Elle a fait beaucoup de bruit dans la presse horticole anglaise et elle mérite bien qu'on s'intéresse à elle. Cette liane semble préférer la serre chaude sèche, le spécimen de la serre aux plantes grasses fleurissant mieux et plus longtemps que celui situé à la partie inférieure de la serre à Nymphéas. Le S. pensile [Botanical Magazine, t. 7062) est encore très rare dans les cultures. Il ressemble au aS'. Didcamara et son aire géographique est très étendue : on l'a successivement découvert dans les Guinées, sur les rives de l'Amazone, du Rio de Janeiro, etc. Ses fleurs bleu-lilas ou violacées avec centre blanc apparaissent de bonne heure. Un pied reçu à Kew en 1887 fleui-it dans le courant du mois de l'année suivante. Il se comporte bien en serre chaude humide. Comme nous l'avons fait remarquer précédemment, les soins culturaux que réclament les Solanum sarmenteux ne sont ni bien nombreux ni surtout bien difficiles. Le traitement suivi pour la généralité des plantes grimpantes, leur convient parfaitement. Ils aiment la lumière vive, un compost riche et per- méable et de copieux arrosages durant la végétation. Bien qu'on puisse tenir les espèces de serre chaude en végétation toute l'année, il est infiniment préférable de leur faire observer un repos bien marqué. C'est d'ailleurs le cas qui se présente pour les espèces rustiques et le S. jasminoides. La plante mûrit mieux son bois et lorsqu'on février on fait sortir le sujet de sa léthargie en augmentant graduellement la chaleur et les seringages, les pousses qui apparaissent sont fortes, corsées et aptes à fleurir abondamment. La taille est assez sévère et se pratique en automne pour les espèces de serre et au premier printemps pour celles de plein air. — 275 — L'été, on veillera à détruire les insectes qui font parfois leur apparition : le S. jasminoides et ses variétés sont assez sujets aux attaques de l'araignée rouge. On ne négligera pas non plus les palissages non plus que le pincement des rameaux gourmands. Il arrive souvent que les rameaux à fleurs, en vertu du mouvement d'héliotropisme positif, se collent constamment au verre. Il est nécessaire de les en éloigner. Dans ce but, on enroule une lamelle de plomb laminé à l'extrémité du bourgeon. Gomme le poids spécifique de ce métal est considérable, les rameaux retombent gracieusement pour venir étaler aux yeux des visiteurs la magnificence de leurs fleurs. Leur multiplication ne présente en général aucune difficulté, si elle est faite en serre à multiplication à l'étouflee et sur chaleur de fond, le tout préférable- ment au printemps ou à la fin de l'été. Le fameux S. Wendlandi fait pourtant exception. A Kew le bouturage réussit diflîcilement malgré des locaux bien aménagés et les soins minutieux donnés en pareille circonstance. A la suite d'une demande que nous avions formulée à ce sujet au Gartenflora, dirigé par M. le D'" WiTTMACK, de Berlin, un horticulteur de Breslau a fait à propos de cette question une communication d'où il ressort que le bouturage de pousses demi-aoûtées à la fin d'août donne le meilleur résultat. Le rôle des lianes dans les serres est trop peu compris et, pour ce motif, l'usage de ces plantes n'est pas répandu comme elles le méritent. Et pourtant quel parti ne peut-on pas en tirer, soit pour établir des rideaux de verdure, soit pour garnir des parois entières de mur, soit pour former des guirlandes parmi les feuillages de nos serres et de nos jardins d'hiver! Parmi ces végétaux qui constituent un des éléments primordiaux du paj^sage dans les contrées tropicales, nos Solanum occupent une place distinguée. Espérons que ces incomparables lianes qui méritent bien leur regain de popularité, se répan- dront davantage. Léandre Piret. Kew Gardens, mars 1894. PETITES NOTES DE CULTURE Pleroma floribunda. — Les Pleroma forment avec les Lasiandra un petit groupe de la famille des Mélastomacées. Les espèces qui le composent sont toutes fort jolies. Elles appartiennent aux régions chaudes de l'Amérique et ont besoin de la serre chaude. La terre de bruyère pure ou un mélange de terre de bruyère et d'un quart de bonne terre franche leur convient parfaite- ment. La multiplication se fait le mieux de boutures placées sur couche chaude et sous cloche ombragée. — 270 — Fuchsia. — La floraison de ces plantes peut être assez bien prolongée au moyen d'engrais liquide et plus particulièrement de purin. Plantes de Nouvelle Hollande. — Ce n'est pas seulement au printemps qu'il faut songer aux soins que réclament les plantes de Nouvelle Hollande qui récompensent alors le jardinier des peines qu'il s'est données. Dès la fin de l'été on les rentre de plein air dans la serre froide ou la serre tempérée. On doit éviter soigneusement de leur donner de l'ombre surtout lorsque déjà naturellement elles ont une végétation plus ou moins grêle. Tel est le cas pour les Tetratheca, dont il existe plusieurs espèces, les unes plus jolies que les autres. Ainsi le Tetratheca verticiUata nous donne en avril et mai ses gracieuses fleurs bleues, marquées d'une tache plus foncée à la base. Tel encore le T. eri- caefolia dont les fleurs d'un joli ro'se lilacé s'épanouissent durant le mois de juin. Le sol qui convient le mieux à ces plantes est la terre de bruyère pure. Sarracenia. — Ces plantes occupent une place parmi les espèces curieuses. Elles n'ont pas be.soin d'une serre chaude, la serre tempérée leur suffît; mais il leur faut l'humidité et la lumière sans soleil. L'exposition du nord leur convient parfaitement. Elles demandent un bon drainage. La terrine sera remplie à moitié de tessons bien propres au-dessus desquels on place du sphagnum, de la terre tourbeuse, du charbon, le tout surmonté d'une couche de sphagnum vivant. Pelargonium. — Le bouturage des Pelargonium en généi'al et plus parti- culièrement de P. zonale a dû être fait vers le milieu du mois d'août et les jeunes boutures sont maintenant bien enracinées. Il est inutile d'en forcer ou activer leur développement. Les jetantes tenues en réserve pour être utilisées en automne doivent recevoir maintenant quelque engrais tels que l'engrais Thomson qui leur convient parfaitement. Il suflit de donner une cuillerée de cet engrais spécial pour un pot de 0"40 de diamètre. Il peut être mêlé à de la terre forte et servir ainsi de surfaçage. Les plantes doivent être exposées en plein soleil afin que les pousses s'aoûtent parfaitement. Venidium calendulaceum. — Bien qu'elle soit annuelle, cette espèce de Composée du Cap mérite l'attention à cause de ses innombrables fleurs d'un riche coloris orangé. Rien n'empêche de traiter la plante comme bisannuelle en la tenant en serre tempérée durant l'hiver pour la faire fleurir au printemps. Forçage du Reseda. — Le meilleur résultat est obtenu par le semis en pots dans un mélange de riche terreau de fumier et de sable, fait actuellement sous châssis froid. Les fleurs de ce semis succéderont assez promptement aux dernières floraisons de plein air. Inutile d'insister sur la nécessité de l'aérage et sur l'emploi des variétés à inflorescences courtes et trapues. R. d'Eelen. Qme sériQ. TOME V 18""° Livraison. 30 Septembre 1894 LILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de rHorticulture DANS TOUTES SES BRANCHES piililié sons lo palroiiairc de J. Ll IM D EN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro priiissaiil k' 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRAXIOIV HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les sig^nataires des articles en assument seuls la responsabilité. Pages. I Pages. . 289 Causerie horticole 277 l'inrilus primées Culliire (le la pomitK' de terre 2S0 texte et planche colouiee. Rensei{jnenieMls et cultures 281 J)|. is. Daliii.i Mrs. A. Pearl 279 Le « Salon royal » à rEx[)ositioii d'Anvers . . 2Sr) | Inliuence de ratmos|ili('re des villes sur la vcyé- 1 Fij;. 40. Vue dans le « .Salon royal » à l'Expo- tation 288 silion d'Anvers 28fi Clii^sanliièiiie Anios Perry 289 1 » 50. Ciirysanlliènie .\mos Perry .... 290 PRIX DE LABOXNEMENT : 1^ FRANCS PAR AX 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gaiiil, ini|ir. Etig. Vandcr Hacgtien . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX LILLUSTRAÏION HORTICOLl ET LE mmkl DES ORCHIDÉES > ^t^ < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dai Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse et: présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaît: leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chaci deux fois j^ar mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Lei! circulation universelle augmente considérablement de joui* en jou, 1^, B, — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture li assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvell de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux combinés : Pour l'anuée entier* Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. ilansles 2 journ dans les2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 .. 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 1) 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . .. 12 » 25 ■ « 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 » 35 » 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées' JOO^ rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonné: à l'un de ces journaux. — 277 — ï CAUSERIE HORTICOLE LES CONDITIONS DE LA GERMINATION 30 Septembre 1894. Le traitement que l'on donne aux graines, les influences diverses auxquelles elles se trouvent soumises, ont une grande importance au point de vue de la reproduction du végétal. La graine est une forme re.streinte, réduite de la plante, une forme dans laquelle l'activité vitale est très ralentie, mais c'est encore la plante, et son activité n'est pas suspendue. Elle respire, elle subit certaines évolutions et certaines réactions chimiques ; elle peut mourir si elle est soumise à certaines influences funestes ; elle peut aussi rentrer en activité, c'est-à-dire en végétation, plus ou moins rapidement, sous l'influence de la chaleur, de l'humidité, de la lumière, qui coïncide presque toujours avec une oxygénation et une élévation de température, etc. Il est indispensable de bien connaître les effets de ces diverses causes afin de donner aux graines le traitement qui leur convient et de leur conserver leur énergie germinative jusqu'à l'époque de la plantation ; car une graine qui aura gardé toute cette énergie dans les conditions les plus favorables produira naturellement une plante robuste, tandis qu'une graine qui aura langui et dégénéré ne produira qu'un rejeton faible et chétif, ou même ne germera pas. Il va sans dire qu'il existe dans les graines, comme dans les plantes, une grande variété de tempéraments; certaines sont beaucoup moins délicates que d'autres, et il y en a qui conservent facilement leur faculté germinative pendant de longues années, tandis que d'autres la perdent rapidement. Cette réserve indispensable une fois faite, examinons les circonstances qui influent sur la qualité et la faculté de germination des graines. La température est un des plus importants parmi ces facteurs. Une tempé- rature constante favorise beaucoup la rapidité de la germination. Il faut de la chaleur pour faire développer le germe et les radicelles ; mais en outre, il est bon que la quantité de chaleur soit à peu près la même pendant tout le jour. Ainsi, considérons deux journées pendant lesquelles la température moijenne aura été la même ; mais au cours de l'une de ces journées, le thermomètre — 278 — aura marqué à peu près exactement 22°, tandis que pendant l'autre il aura oscillé de 14° à 30°, puis à 28°, à 24° et enfin à 20°. Quoique la moyenne à la fin du jour soit la même, la germination aura été sensiblement plus rapide pendant la première journée que pendant la seconde. L'humidité est aussi très nécessaire pour la germination ; mais si les graines ne doivent jamais sécher, elles ne doivent pas non plus être trop mouillées. Il sufllît que la terre soit humide, et quand les graines sont noyées elles ne se développent pas bien et risquent de pourrir. La quantité d'eau répandue sur les pots ensemencés doit être moindre que celle donnée aux pots qui contiennent des plantes, et l'on constate que dans ces conditions, non seulement la germi- nation est plus rapide, mais la proportion des graines germées aux non germées est notablement plus élevée. Pour activer la germination, on a recours souvent à un procédé qui donne d'excellents résultats, et qui consiste à tremper les graines avant de les semer; de cette façon les graines sont bien humectées sans cependant que l'on ait besoin de trop arroser la terre. On obtient ainsi une germination beaucoup plus rapide. Ce fait est particulièrement intéressant, rapproché de ce que nous venons de dire des arrosages trop abondants; il prouve que les effets mauvais obtenus quand on mouille trop le sol ne doivent pas être attribués uniquement à la pourriture, et qu'il y a une autre cause qui intervient, peut-être le manque de circulation d'air, et par suite la suffocation des graines. Il convient de remarquer cependant que si les graines qui ont été trempées poussent plus vite que celles non trempées et semées en même temps, il n'y a pas là une comparaison rigoureuse, puisque la germination des graines trempées a commencé avant qu'elles fussent mises dans la terre ; en somme, on pf ut dire qu'elles ont été semées avant les autres. Néanmoins, il y a là un procédé qui peut être commode et utile à employer lorsqu'on a un motif quelconque de retarder l'ensemencement, sans cependant différer la mise en végétation. La nature du sol a aussi, comme on peut le penser, une grande importance au point de vue de la germination. Il serait trop long d'entrer ici dans des considérations sur la composition des différentes terres et leurs qualités, et cette étude pourrait nous mener fort loin. Mentionnons cependant qu'on obtient de bons résultats en mélangeant du sable fin à la terre ; cette remarque peut sans doute être rapprochée de celle faite plus haut relativement à l'abondance des arrosages. En effet, le sable laisse mieux écouler l'eau et assure un drainage régulier, tandis que dans une terre compacte les racines risquent plus aisément d'être nojées. {Sera continué.) Max GarNIER. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XVIII 1 f ,# ^ .4 DAHLIA Mrs. A. PEART PI. XVlll DAHLIA V' < WWT II Cette superbe variété a fait î5on apparition on lie provient des semis d'un habile oulli\ lis l'occasion de signaler les gains ottenhani. Exposée i>our la premièi. . : Dublin, au Talais de Cristal, le l«'"sepi ' a obtenu un Certificat de l""^ classe. Elle a obtenu exposition du Royal Aquarium, et un Certificat de n;^ société Roj'ale d'Horticulture de Londres. C'était en effet le premier véritable Dahlia Cactus L: me exposition, de sorte que cette variété méritait d'e\ non seulement par sa beauté, son élégance et sa [}* . :r son caractère tout à fait distinct. Ses fleurs sont grandes, d'une forme très belle, i' ^longés, p<^iutus et repliés sur les bords. C'est le vn ivec un coloris n'Ouveau et très attrayant. La fleur est bhi nuancée de crème, avec le centre lavé de jaune soufre au cette nuance s'atténue d'ailleurs lorsque la fleur avance en à,. Nous avons eu l'occasion de voij- cette superbe variété en fleiu chez M. Kersten, horticulteur à Bruxelles, et nous pouvou éloges qui en ont été faits ne sont nullement exagérés. ^ Une nouvelle a sensation. i. n ;Kn' ; ; is ■unonce la mise au '•' niicrre, à partir du l^'- oc^ ''lies hors de pan , nia decoratimma et le Begnn it tant fait parler d'elles. Voir les conditions d'émission ouverture de ce numéi-^. — 280 — CULTURE DE LA POMME DE TERRE C'est une opinion fort répandue que pour obtenir un bon rendement d'un terrain planté de pommes de terres, il faut changer la semence de temps en temps. Il est clair que si l'on ne laisse pas bien mûrir toutes les variétés de tuber- cules obtenues dans le champ, que l'on laisse entassés les uns sur les autres, de façon à manquer d'air, et dans les locaux mal appropriés, les tubercules en question ne produiront pas grand'chose de bon l'année suivante; mais des considérations de ce genre ne sutHsent pas à baser une théorie de culture. Un des points importants pour obtenir un bon rendement, c'est de ne pas laisser tous les yeux ou bourgeons aux tubercules ensemencés. Beaucoup de culiivateurs ne tiennent pas compte de cette particularité, surtout parmi ceux qui cultivent sur une grande échelle. A l'état naturel, il est clair que tous les yeux à peu près produisent des tiges, et la récolte souffre de cet excès de végétation. Il est préférable de retrancher tous les yeux, excepté deux ou trois au sommet. C'est ce que font, d'ailleurs, la plupart des jardiniers qui cultivent les espèces hâtives, mais par une singulière inconséquence, ils négligent souvent de traiter de même les autres espèces. D'après les expériences de M. le professeur Girard, on peut établir la comparaison suivante entre le rendement donné par les divers procédés : Rendement à l'hectare Tubercules divisés en deux dans la longueur .... . . 12,600 kilos » plantés entiers 18,900 > » divisés en deux en travers (moitié supérieure) . . 24,530 > y> entiers, avec les yeux enlevés en dehors de la couronne 28,930 > Ces résultats sont très remarquables, et méritent d'attirer l'attention de tous les cultivateurs. L'arrachage commence, et l'on doit recommander de choisir des tubercules bien sains, de moyenne grosseur, de les étaler dans un endroit éclairé, sinon en plein air, et en couche mince, afin que la peau prenne bientôt une teinte vert clair, puis de les mettre en réserve ultérieurement dans un local frais et sec, à l'abri des gelées, et toujours en couche mince ; on ne doit pas superposer plus de deux tubercules. Pour conserveries tubercules d'espèces tardives qui ne seront pas semés avant avril, on les place dans des tranchées creusées à une profondeur de 15 à 20 centimètres; on peut les laisser à découvert jusqu'en novembre, et à cette époque on les recouvre d'une couche de terre de 15 centimètres environ d'épaisseur. On choisira le côté exposé au nord; dans ces conditions, les tuber- cules ne commenceront à bourgeonner qu'à la fin de l'hiver. — 281 — Dans le cas où des gelées très fortes se produiraient ou seraient prévues, il serait prudent de recouvrir la provision d'une petite couche de fumier ou de feuilles mortes, que l'on enlèverait après le mauvais temps, car il ne faut pas que la température s'élève trop. Par la même raison, il sera bon d'ouvrir la tranchée une ou deux fois dans le courant de l'hiver, par un temps doux, pour vérifier l'état des tubercules, s'assurer qu'ils ne s'échauffent pas à l'excès, et enlever tous ceux qui commen- cent à moisir. Cette précaution est surtout nécessaire quand les pommes de terre ont été attaquées à l'automne par la maladie. En somme, il ne paraît nullement certain que telle ou telle variété soit affai- blie par la culture répétée dans le même terrain; sous cette réserve toutefois que cette culture doit naturellement être alternée avec d'autres; mais en admettant que cette rotation ramène la pomme de terre dans la même partie de terrain tous les trois ou quatre ans, elle pourra y être cultivée pendant de longues années sans perdre rien de sa vigueur ni de sa qualité. Le point important, c'est que l'on plante les tubercules entiers, et que l'on supprime un certain nombre d'yeux en dehors de la couronne ; en outre, les pieds doivent être suffisamment espacés entre eux pour pouvoir développer une abondance de racines et pour que celles-ci aient à leur disposition assez de nourriture, Reader. [Sera continué.) RENSEIGNEMENTS ET CULTURES La lumière électrique est, parait-il, régulièrement employée par un certain nombre de cultivateurs aux États-Unis pour produire des Laitues et divers légumes pour la consommation pendant l'hiver. Le continent s'est également occupé des expériences faites aux sujet de l'influence de l'électricité sur la culture, et les savants français notamment y ont pris une part importante; mais l'application des découvertes scientifiques dans la pratique industrielle ne se fait pas aussi rapidement dans l'ancien monde que dans le nouveau. Anachronisme au vieil Anvers. — On sait que les organisateurs de l'Exposition du « Vieil Anvers » se sont efforcés de faire une reconstitution complète et dans laquelle tout fût en parfaite concordance, costumes, mobi- lier, etc. Mais ils ont oublié les plantes, car nous remarquions, lors d'une récente visite, les façades moyennàgeuses ornées de Colcus h} brides et de — 282 — diverses plantes, Iresine Lindeni et VerschaffeUi, Phormiiim Veitchi et Colensoei, etc., dont l'introduction ne remonte pas à vingt ans ! Signalé à notre collaborateur M. Ch. De Bossciiere. Questions de nomenclature. — Notre confrère le Journal des Orchidées relève quelques incohérences amusantes de la nomenclature en ce qui concerne les Orchidées ; les autres parties ne prêtent pas moins à la critique, et si l'on voulait relever toutes les erreurs, les mauvaises formations de mots, les solé- cismes, les barbarismes (il faut bien se contenter d'en sourire, puisqu'on ne peut songer à les réformer), la liste en serait interminable. Le principal inconvénient de ces maladresses, c'est de dérouter complète- ment les personnes qui chercheraient l'étymologie des noms pour en tirer une indication utile. Prenons le premier exemple venu, soit le mot Fagopyrwn, le nom du Sarrazin; il provient des mots grecs phago,ie mange, et pyros, le blé. Or on peut remarquer : i° que l'auteur aurait dû écrire PJukjo.... et non Fago.... 2" Que la terminaison devait être os ou, au pis aller, us, mais jamais um. 3° Que le nom est d'ailleurs singulièrement choisi, car la phrase « je mange le blé » ne présente rien de bien caractéristique pour fixer dans l'esprit le nom de la plante qui est le Sarrazin. Mais il est probable que le lecteur n'aura jamais l'idée de creuser cette étymologie, car il ne pourra guère la deviner s'il n'est pas prévenu. En voyant ce mot à tournure latine, on pense à Fagus (hêtre) et à pyrus (poire), mais on ne peut vraiment pas soupçonner qu'il s'agit de Pliago et de pyros ! * ¥ Les racines pi-ivées d'oxygène ne tardent pas, d'ordinaire, à mourir de suffocation. Cependant, on sait que dans certaines régions du midi de la France, on a recours, pour combattre le Phylloxéra, à la submersion des Vignes sous une couche d'eau pendant un ou deux mois, et les plantes ne meurent pas de ce traitement. L'explication de cette particularité anormale est donnée dans les Annales agronomiques par M. Muntz; d'après lui, les racines peuvent se procurer l'oxygène dont elles ont besoin aux dépens du protoxyde d'azote, qui est formé par l'action réductrice des bactéries sur les nitrates du sol ; mais la présence des bactéries n'est pas indispensable, et les racines peuvent puiser directement dans les nitrates l'oxygène dont elles ont besoin; par suite, la submersion peut ne pas produire la suffocation des racines, lorsque le sol contient suiti- samment de nitrates. — 283 — Un nouvel insecticide est actuellement employé en Amérique, spéciale- ment pour la protection des arbres fruitiers ; il est désigné sous le nom de Gypsine, ce qui pourrait faire croire à une étymologie dérivée de Gyj)se; mais en réalité ce nom provient de Gipsij-moth, nom anglais donné à un des parasites ailés les plus dangereux. Le Ministère de l'Agriculture des États- Unis l'a préconisé particulièrement et mis en application, et les résultats obtenus ont été supérieurs, paraît-il, à ceux de tous les autres insecticides. La Gypsine est de l'arséniate de plomb ; on emploie aussi beaucoup le mé- lange suivant : 3 1/2 parties d'arséniate de plomb pour 1 partie d'arséniate de soude, que l'on dissout dans l'eau. On y ajoute un peu de glucose pour faire adhérer le liquide aux feuilles, de sorte qu'il n'est enlevé que par les pluies un peu fortes. On peut employer de fortes doses de cet insecticide sans nuire au feuillage ; la proportion généralement adoptée est de 5 livres pour 150 gallons d'eau, mais on est allé jusqu'à 30 livres sans inconvénient. La saison des Chrysanthèmes s'annonce d'une façon très satisfaisante, parait-il. Les variations de l'été ne leur ont pas porté préjudice comme aux Roses, et les boutons n'ont pas été grillés comme l'année dernière; en revanche, dans quelques endroits les fleurs ne sei'ont pas aussi grandes qu'en 1893, la végétation n'ayant pas été aussi bien mûrie. La section des Japonais a été l'objet de soins particuhers, et promet beaucoup. » » Les Nepenthes sont actuellement plus en vogue que jamais, et plusieurs nouveaux hybrides ont été présentés dernièrement à des expositions, et y ont obtenu des récompenses. Ces plantes donnent aux serres beaucoup d'attrait par leur singularité, les formes si curieuses et souvent si élégantes de leurs urnes, et leur coloris souvent très beau. Il est curieux de rappeler que les Nepenthes, signalés par les botanistes européens depuis trois siècles, ne sont entrés dans les cultures que depuis une centaine d'années; les communications très lentes rendaient autrefois très difficile l'introduction de ces plantes, qui demandent de la chaleur et surtout beaucoup d'humidité. Actuellement, et depuis de longues années, leur culture en Europe ne laisse rien à désirer, et l'on en voit dans certaines collections, notamment à L'Horticulture Internationale, à Bruxelles, de superbes spécimens couverts d'urnes. Ce chiffre de cent ans que nous venons de citer est d'ailleurs très remar- quable. Il y a bien peu de plantes dont la faveur se soit prolongée aussi longtemps ; combien d'espèces et de genres ont été oubliés dans ce laps de — 284 — temps! Combien de plantes, admirées il y a vingt ans à peine, sont aujourd'hui tombées dans l'oubli et devenues introuvables ! Il n'j- a que les beautés hors ligne qui résistent au temps : les Orchidées, les Roses, sont éternelles. Mastic résistant à, la chaleur et à l'humidité. — On obtient un mastic de ce genre en mélangeant de la glycérine ordinaire avec de la litharge bien séchée, de façon à faire une bouillie ou une pâte plus ou moins épaisse, qui devient rapidement dure en séchant. Ce mastic peut servir pour les machines à vapeur. Pour l'appliquer sur le métal, on commence par nettoyer et décaper soigneusement celui-ci, puis on le frotte avec un peu de glycérine, et on place ensuite le mastic. * Les Chrysanthèmes doivent être mis dès maintenant à l'abri des atteintes du froid ; les gelées nocturnes, qui sont désormais à prévoir, font beaucoup de tort aux fleurs. Une serre à vigne dont la cueillette est terminée convient parfaitement pour rentrer les plantes ; on leur donnera beaucoup d'air tant que le thermomètre sera au-dessus de 4 ou 5°, et des arrosages abondants. Pour favoriser la pro- duction de grandes fleurs bien formées, il convient aussi de donner aux plantes beaucoup d'engrais, soit environ deux fois par semaine ou trois fois en deux semaines. Si l'on veut avoir des fleurs pour la première ou la seconde semaine de novembre, il pourra être utile de chauffer un peu la nuit et pendant les jour- nées sombres. Les châssis pourront être utilisés ce mois-ci pour des laitues qui donneront en décembre, ou pour des carottes hâtives semées en août, et qui seront bonnes tout l'hiver. On pourra également y planter des violettes, qui fleuriront une partie de l'hiver. Enfin on pourra semer en octobre des radis qui, recouverts en novembre, donneront jusqu'en janvier, et on pourra conserver tout l'hiver sous châssis de l'oseille et de la chicorée. Canna. — D'après le correspondant américain du Gardeners' Chronicle, le Canna Reine Charlotte fait actuellement fureur aux États-Unis. Rappelons que cette belle forme a été figurée au commencement de la présente année dans U Illustration Horticole. Les Canna en général sont beaucoup utilisés aux États-Unis pour la for- — 285 — mation de parterres, et il parait qu'un seul établissement d'horticulture, celui de MM. Dreer, en cultive jusqu'à 150 variétés. Les incendies qui ont consumé au mois de septembre d'immenses étendues de forêts au Minnesota ont causé des ravages incalculables. Des milliers d'ani- maux domestiques ont péri, des millions d'acres de bois de construction ont été brûlés (une acre équivaut à 40 ares) ; un millier de personnes ont également été tuées dans ces incendies. Rien de combustible n'a échappé au désastre dans un rayon de huit cents mètres de la forêt ; les villages, les trains de chemin de fer ont été détruits. Un Bégonia hermaphrodite. — Un correspondant du Gardeners' Chro- nicle lui a envoyé une fleur de Bégonia régulièrement hermaphrodite. Ce phénomène n'est nullement rare depuis le développement de la production des Bégonia tubéreux. Max Garnier. LE « SALON ROYAL » A L'EXPOSITION D'ANVERS M, le directeur de L'Illustration Horticole ayant bien voulu nous demander une description détaillée du « Salon Royal » dont il a entretenu ses lecteurs dans le numéro du 30 juillet, nous nous empressons de nous rendre à son désir. Passons-y sans préambule : Le fond de la salle des fêtes, un espace mesurant plus de quinze cents mètres, a été occupé entièrement par le « Salon Royal », dont le plan était conçu dans le style régulier : au milieu, de grands parterres aux lignes harmonieuses, au fond et sur les côtés, d'imposants groupes de plantes diverses ; les chemins, très larges, permettaient à la foule de circuler à l'aise et de saisir parfaitement la beauté des divers groupes. A l'entrée, un énorme parterre composé par le service des plantations de la ville d'Anvers qui s'est associée avec la meilleure grâce à la manifestation. Au milieu de ce parterre de quarante mètres de superficie, se dressait un splen- dide Latania horhonica placé sur un piédestal entouré de jolis Kcntia Fur- steriana et Bahnoreana; le fond était composé de centaines de Bégonia tubéreux à fleurs rouges, tous de même nuance, entourés d'une large bande d'Ageratum nains couverts de milliers de fleurs blanches, bordés, à leur tour, d'une quintuple ligne de Seduni carneum blancs. Une large bande de gazon bien frais, bien vert, courait autour de cette belle mosaïque fleurie, dont le — 286 — charmant aspect était rehaussé par deux beaux bronzes artistiques placés sur des socles. Derrière cette jolie création, un groupe magistral attirait tous les regards, enthousiasmait tous les visiteurs. Le centre était occupé par un admirable Kentîa Forsteriana, sortant de l'établissement de MM. De Smet, frères; sa base était entourée d'un cercle formé par des exemplaires de 3 mètres de haut de Kentia Forsteriana et Balmoreana d'un horticulteur gantois; les palmes de ceux-ci s'élevèrent au-dessus de fort jolis Bhapis flabelliformis d'un horticul- teur de Bruxelles. Tous ces Palmiers formaient une splendide couronne d'une remarquable légèreté. Au-dessous de cette couronne couraient trois tablettes octon'onales, distantes ^sa Fig. 49. — Vue dans le « Salon Royal » à l'Exposition d'Anvers. les unes des autres de vingt-cinq centimètres et couvertes de Cocos Weddel- liana, d'Adiantum, d'Asparagus et autres petites plantes vertes, servant de fond aux éblouissantes Orchidées exotiques. Gà et là, entre les filles des tro- piques, quelques Anthurium Scherzerianum et Rothschildianum, dans l'éclat des spathes ressortissant sur la vaporeuse verdure des Fougères et des Aspa- ragus, produisait l'effet le plus gracieux, le plus inattendu. Posés par terre maintenant et arrivant à hauteur des Orchidées, de jolis exemplaires d'un frais coloris d'Ophiopogon jahuran fol. var. faisant tout le — 287 — tour du groupe et entourés de Nidularium fulgens et Meijendorffii et d'Anthu- riitm Scherzerianmn, dont le feuillage brillant et les nuances rouge vif contras- taient à souhait avec les tons clairs des Ophiopogon. L'ensemble de ces ravissantes plantes formait le plus élégant encadrement que l'on pût rêver pour les flots de fleurs d'Orchidées. Quatre petites corbeilles placées au bout des deux axes du massif étaient garnies de Dracaena Baptisti et striata entremêlés de Cocos WeddelUana et bordés de Saxifraga sarmentosa tricolor siiperha, dont l'effet était ravissant. Du centre de ces quatre corbeilles s'élevaient quatre colonnes supportant des bronzes artistiques. Tout ce massif, dont rien ne saurait rendre la presti- gieuse beauté, était entouré d'une bordure de gazon. Si cette création dépassait tout ce qu'on a vu de réussi en Belgique en ftiit d'arrangement artistique de plantes, la corbeille-parterre qui lui faisait suite ne mérite pas moins d'éloges. Elle mesure vingt-cinq mètres carrés et est entièrement remplie de fleurs coupées d'Orchidées provenant des serres d'un horticulteur de Loochristy. Pendant tout un mois, cet horticulteur a refusé de vendre des fleurs, lorsqu'à l'occasion des funérailles de M. G.\rnot, il aurait pu réaliser de grands bénéfices. Son œuvre est admirable; sur un fond de verdure composé de petits Palmiers, d'Adiantum et d'Asparagus se détachent des milliers de fleurs d'Odontoglossum, d'Oncidium, de Gattleya, d'Epidendrum , de Cypripedium, de Cochlioda, d'Aerides, d'Anguloa, de Dendrobium, de Vanda, de Miltonia, de Masdevallia, etc. Au milieu de cet idéal massif fleuri, un superbe Chamaerops excelsa, en vrai prince du règne végétal, semble protéger toutes ces fleurs de rêve, pendant que deux superbes bronzes complètent de façon charmante l'incomparable tableau fourni par les milliers de curieuses et riches fleurs. Quatre grands vases artistiquement garnis de fleurs de toutes espèces, par M. Haumont, un des chefs de culture de L'Horticulture Internation.\le, sont placés autour du massif central et donnent à l'ensemble un cachet d'une suprême distinction. Le fond du Salon royal est garni de plus de trois cents plantes ornemen- tales appartenant aux diverses familles cultivées actuellement. Cette colossale masse de grandes et belles plantes a produit un eff'et grandiose. Des deux côtés et entourés des plantes les plus riches, les bustes du Roi et de la Reine ; au miheu, dans un hémicycle, un superbe vase en barbotine, dit « vase royal » posé sur un socle à peluche et garni de la façon la plus charmante d'Orchidées et de plantes à feuillage coloré. Les deux côtés du « Salon Royal » sont, comme le fond, garnis de superbes plantes, dont il serait trop long de vouloir énumérer les spécimens les plus remarquables. Il suffira de dire que les grands établissements horticoles du — 288 — pays ont presque tous fourni leurs plantes les plus méritantes pour qu'on se fasse une idée de la valeur intrinsèque et décorative des groupes. Les grands massifs de plantes ornementales étaient bordés de plantes fleuries provenant, pour la plupart, des établissements horticoles d'Anvers. Ces fleurs donnaient aux masses de feuillages un aspect des plus riants. Les vases de fleurs disposés ci et là entre les plantes contribuaient à l'éclat de cette exposition spéciale où chacun a voulu faire grand et beau, sans aucun espoir de récom- pense, sans même voir figurer son nom sur les étiquettes indiquant les noms des plantes. C'était bien l'horticulture belge et non tel ou tel exposant qui faisait hommage aux souverains des produits culturaux les plus distingués, les plus méritants. La famille royale n'a pas pu rendre visite à l'Exposition, empêchée qu'elle était par le deuil occasionné par la mort tragique du Président de la Répu- blique française. M. le Ministre de l'Agriculture, Léon De Bruyn, a exprimé son entière satisfaction à la vue de l'œuvre accomplie, laquelle, hélas, a été aussi éphémère que les fleurs : accessible au public depuis le dimanche, l^"" juillet, à midi, jusqu'au lundi soir, cette manifestation a vivement impres- sionné le public. Gomme beaucoup de fleurs, dont le parfum embaume l'air pour longtemps, le « Salon royal » laissera, dans le cœur de ceux qui ont contribué à sa création, un souvenir agréable, le parfum d'une riche et odo- rante fleur de gratitude et de sympathie. Charles de Bosschere. INFLUENCE DE L'ATMOSPHERE DES VILLES SUR LA VÉGÉTATION Des expériences faites récemment à Berlin et aux environs ont permis d'établir des comparaisons intéressantes entre la végétation dans les grandes villes et celle qu'on obtient à la campagne. Ces expériences étaient faites dans quatre stations simultanément, à Lich- terfelde, à Spindlersfeld, et dans deux quartiers différents de Berlin. Dans chaque station on a cultivé 60 exemplaires d^'Hydrangea hortensis, dont cinquante ont reçu de l'engrais. Tous ces exemplaires provenaient de boutures d'un même établissement. On s'est attaché à les placer dans des conditions absolument identiques, dans le même sol, avec la même quantité d'engrais, etc. Les 60 plantes cultivées à Lichterfelde ont donné 365 pousses, celles culti- vées â Spindlerfeld en ont donné 334, et celles cultivées à Berlin W., seule- ment 274. — 289 — Sur les 3G5 pousses formées à Lichterfelde, 287 ont produit des fleurs; sur les 334 de Spindlerfeld, 242 ont fleuri; enfin, sur les 274 de Berlin, 152 seu- lement ont donné des fleurs. Le diamètre des inflorescences à Spindlerfeld était de 24 à 33 cm., et à Berlin il n'était que de 9 à 12 cm. On voit que la culture dans la capitale a donné des résultats beaucoup moins brillants qu'aux environs. Les expériences en question étaient faites en vue de déterminer l'engrais le meilleur pour les Hydrangea; mais la conclusion accessoire qu'elles ont fournie est très intéressante, parce que jusqu'à présent on n'avait jamais démontré par des comparaisons bien établies cette différence entre la végétation des villes et des campagnes. CHRYSANTHEME AMOS PERRY Nous donnons ci-contre la gravure d'une belle variété de Chrysanthème japonais, provenant de la maison Th. S. Ware, de Tottenham, qui a fait son apparition à la fin de l'année 1892, et a obtenu un très grand succès en Angle- terre. C'est une des plus belles formes jaunes qui aient été introduites. La fleur tout entière est d'un jaune d'or foncé et du plus bel effet. C'est une excellente variété d'exposition. PLANTES PRIMEES Dahlia Mrs. Francis Fell. — Nouvelle variété de Cactus, à grandes fleurs blanc crème, presque blanc pur, d'une bonne forme; les ligules sont allongés et étroits comme dans le vrai type Cactus. Exposée par M. T. S. M'are, de Tottenham, à l'Exposition du 4 septembre à Londres, où elle a obtenu un Certificat de l""^ classe. Glaieul Magnet. — Variété à grandes fleurs d'un rose saumoné, strié et lavé de rouge écarlate. Exposée à Londres le 4 septembre, par MM. J. Burrell et C'<^. Certificat de 1'^ classe. Glaieul Frametta. — Fleurs d'un rose saumoné plus vif que le précédent, avec quelques légères stries écarlate. Exposé par MM. Burrell et C'^. Certi- ficat de 1''^ classe. Fig, 5U. — Chri/sdiifliniii' Âmos Perri/. _ 291 — Dahlia Fred Leslie. — Variété simple à fleurs amples, d'un rouge cramoisi avec les pointes blanches, les deux couleurs étant nettement sépa- rées. Exposée à Londres le 4 septembre, par MM. Giieal et fils, de Gra\vle3\ Certificat de T'^ classe. Dahlia Katie Parnham . — Nouvelle forme de Pompon, à fleurs de gran- deur moyenne, d'une bonne forme, bien pleine au centre. Les ligules sont rose pourpre, avec la base presque blanche. Exposée à Londres, le 4 sep- tembre, par M. Th. S. Ware. Certificat de 1'"^ classe. Dahlia Cherub. — Fleurs de grandeur moyenne, à ligules serrés d'un jaune brunâtre foncé, légèrement dégradé sur les bords. Exposé par M. G. S* Pierre Harris, d'Orpington, à l'Exposition de Londres, du 4 septembre. Certificat de l""^ classe. Dahlia lona. — Pompon de grandeur moyenne, de forme gracieuse, à fleurons serrés, d'un jaune clair doux. Exposé à Londres, le 4 septembre, par M. G. HuMPHRiES, de Chippenham. Certificat de !''<' classe. Dahlia CanneH's Gem. — Cette variété porte le nom de « Perle de Cannell » et ce nom est significatif, car on sait les nombreux succès obtenus par cette importante maison, notamment dans la production des Dahlia. La nouvelle forme est du type Cactus; elle a les fleurs petites, mais très bien faites, à ligules compacts, étroits, d'un coloris écarlate. Le centre est nuancé de pourpre. Certificat de 1'*^ classe à Londres, le 4 septembre. Dahlia Harmony. — Un Cactus de taille moyenne, à ligules longs et aigus, d'un rouge saumoné, repliés sur les bords. Quelques fleurons au centre sont courts et jaunes. Exposé par MM. Keynes, Williams et C'^ à Londres, le 4 septembre. Certificat de mérite. * Dahlia Mayor Harkins. — Autre variété de Cactus, de grande dimen- sion, d'un cramoisi écarlate nuancé de violet. Exposé par la même maison que le précédent. Certificat de mérite. Dahlia Mrs Barnes. — Variété de Cactus de la même origine que les précédentes; mais celle-ci a un coloris délicat, rose avec quelques ligules blanc crème au centre. Les fleurs sont de grande taille et très agréables. Certificat de mérite. — 292 — Dahlia Psyché. — Autre variété simple exposée par le même amateur que la pi'écédente. Elle a un coloris curieux, orangé brunâtre se rapprochant de la couleur terre-cuite. Certificat de 1'® classe. Dahlia Phyllis. — Variété simple presque blanche, lavée de pourpre au centre et marbrée irrégulièrement de nuancée plus pâle. Exposée à Londres, le 4 septembre, par M. T. W. Girdlestone, de Sunningdale. Nepenthes mixta sanguinea. — Le Nepenthes mixta est un bel hybride obtenu par MM. Veitch, entre le N. Curtisi et le N. Northiana. La nouvelle variété est, paraît-il, bien supérieure un type, et possède un coloris rouge sang remarquable. Elle a obtenu un Certificat de l''^ classe, au Meeting de Londres, du li septembre. Certificats de l''*" classe, décernés à l'Exposition de la Société Nationale de Dahlia, de Londres, au l^alais de Cristal, le 7 septembre : Dahlia novelty Dahlia Miss Irène Cannell » Mabel Stantow » Mrs H. Cannell » Mrs Francis Fell » Cannell's Velvet » Cannell's Gem * Horniman » Henry Dupresle » Puck » Harmony » Psyché > Mrs Barnes » Darling » Mrs Harkins » Goldenlocks. » lona Chrysanthème Lady FitzAvygram. — Variété précoce, très florifère, à fleurs blanc perlé; les pétales sont étroits, et beaucoup d'entr'eux incurvés. Exposée par M. Jones, de Lewisham, au Meeting de Londres du 11 sep- tembre. Cei'tiflcat de mérite. Dahlia Mrs Gordon Shaw. — Belle variété de Cactus exposée au Meeting de Londres du 11 septembre, par MM. Cheal et fils, de Crawley. Elle a les rayons du centre larges, et d'un rouge écarlate-cramoisi, tandis que les ligules extérieurs sont plus allongés et ont la vraie forme des Cactus. Certi- ficat de mérite. M.\X G.\RN1ER. 6™^ Série. TOME P^ 19™° Livraison. 15 Octobre 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOI Journal ioternalional populaire de rilortieulture DANS TOUTES SES BRANCHES public sous le |)alroiiagc de J. Ll IM DEN Directeur : LUCIEN LINUEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le ÔO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOIV HORXICOI^E est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOl!^]SJ:.A.II^E Pages. Clironiquc horticole 293 Plantes nouvelles ou recommaudables . . . 298 Sarraccnia Drummondi et crispala 302 Feuillages daulomnc 304 Petites notes de culture 305 Varia 308 TEXTE ET PLANCHE COLOUIÉE. PI. 19. Dicliorisandra ac-aulis C.ojjii. . Fi};. 51. Sarracenia crispata. Fiy. 52. Sarracenia Drummondi Pages. 297 301 303 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, impr. Eug. Vander Ilaeghcn . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES > ^*m < Les annonces paraissant à la fois dans L^IUustratloil Horticole et dang Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leui circulation universelle augmente considérablement de jour en jour. ^» !B« — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux comliinés : Pour Taiiiiée entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dans les 2 journ dans le8 2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 " 60 » 100 » 180 .' 300 Un tiers de page . . . . " 25 » 45 » 80 .. 125 » 225 Un quart de page. . . . » 20 .. 40 » 70 " 110 » 180 Un sixième de page . . . .. 15 .. 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 .. 25 « 40 .. 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 .. 35 " 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100^ rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 el le 23 du i)iois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 293 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Octobre 1894. Un bouquet d'Hydrangea hortensis. — Récemment nous avons vu dans un jardin de ville, à Lierre, un exemplaire d'Hydrangea hoiiensis dont les inflorescences, au nombre de plus de cent quatre-vingts, formaient un seul et immense bouquet. Cette richesse florale contrastait admirablement avec la verdure de la pelouse sur laquelle l'Hydrangea se trouvait planté. Dans des conditions pareilles, cette vieille espèce constitue sans conteste un ornement des plus précieux. Vignobles en Australie. — Les plantations de vignes, d'après un des derniers numéros du Times, prennent un rapide développement en Australie. La Nouvelle Galles du Sud compte déjà actuellement plus de dix millions de ceps qui, étant en plein rapport, pourront produire annuellement plus de quatre millions de gallons de vin. Actuellement déjà certains vignerons récoltent plus de cent cinquante mille gallons par année. La qualité des vins rouges d'Australie est presque aussi bonne que celle des vins de France ; toutefois, et c'est le cas pour les meilleures marques, ils sont très sensibles aux variations de température et résistent difficilement à un long voyage. * Agave americana. — Un des faits les plus remarquables de la biologie de cette gigantesque Amaryllidée est la rapidité avec laquelle se développe sa hampe florale. Les amateurs de choses curieuses ont pu suivre une fois de plus ce phénomène au Jardin botanique de Bruxelles. Les journaux de la capitale ont fait revivre, à l'occasion de cette floraison, une série d'histoires erronées, toutes également fabuleuses. On a dit que cette plante ne développe ses fleurs que lorsqu'elle a atteint un siècle d'existence. Cette fable nous a rappelé le mot d'ALPiiONSE Karr qui, étant conduit auprès d'un exemplaire d'Agave et écoutant cette fable, répondit simplement : « Ma tante a mieux que cela; elle a des plantes qui ne fleurissent jamais ! » On a dit aussi que l'Agave annonce par une forte explosion l'épanouissement de ses fleurs. Personne n'a jamais entendu cette explosion. Mais ce qu'on a pu voir et constater, — 294 — c'est qu'il avait fallu à peine vingt-quatre heures à la hampe florale pour s'allonger de 0'"G0. D'ordinaire cependant celle-ci ne s'allonge que de 0"'10 à O'^lô par jour, ce qui est déjà fort beau. Cet allongement équivaut à peu près à une augmentation de poids d'un kilogramme. L'exemplaire du Jardin botanique, placé au bout de la grande terrasse, a eu un très grand nombre d'admirateurs. * Société néerlandaise d'horticulture. — Au meeting du 8 septembre, des certificats de l'*" classe ont été décernés entr'autres à des variétés nouvelles de Dahlia de MM. E. H. Krelage et fils à Haarlem et de MM. Groenewegen et G'*' à Amsterdam; au Pteris ludens, à VAdiantum macrophyllum albo striatum de MM. A. Glym De Vos et G''' à Utrecht. Des certificats de mérite sont échus à plusieurs espèces de Pteris des mêmes exposants; au Gloxinia hyhrida à feuilles panachées de MM. Ter Brake et G'^ à Bussum. Inflorescences de Statice. — ' La famille des Plumbaginées renferme un groupe de plantes remarquables à la fois pour l'ornementation des jardins et de l'orangerie, dont les inflorescences se conservent longtemps et peuvent servir de repoussoir pour les bouquets. Ce sont les Statice. On pourrait se demander si Linné, en leur donnant ce nom, n'a pas voulu indiquer la stabi- lité des inflorescences plutôt que les propriétés astringentes dont on les croit douées. Les Statice sinuata, arhorescens, frutescens, hnhricata et puberula ont besoin de la serre ; une série d'autres sont vivaces et rustiques sous nos climats ; d'autres encore doivent être rentrées en hiver sur les tablettes d'une serre tempérée. Toutes sont fort jolies et caractérisées par leurs hampes pani- culées ou corymbiformes portant des fleurs disposées en épis, bleues, roses et même rouges, jaunes ou blanches. Les hampes étant coupées après l'épanouis- sement des fleurs peuvent être conservées très longtemps, presque tout l'hiver, étant placées dans du sable qu'il est même inutile de mouiller. Parmi les épis floraux on peut placer temporairement des fleurs plus éphémères ou même des Helychrysum ou d'autres fleurs sèches. L'effet obtenu dépend évidemment du goût du compositeur. Victoria regia. — Bien que l'observation ait compté cette ai^née peu de jours d'une sérénité absolue, le Victoria regia a donné au Jardin botanique de Bruxelles une riche succession de colossales fleurs. Le bassin de la serre en a été à certains moments de l'été, complètement rempli, à tel point que les autres espèces aquatiques avaient du mal à se faire jour parmi les rares inter- valles laissés par la royale nymphéacée. — 295 — Saintpaulia îonantha. — La plupart des connaisseurs qui visitèrent les floralies gantoises de 1893 se souviennent sans doute encore de cette charmante nouveauté qui se trouvait là si soigneusement placée dans la serre chaude et abritée sous une cloche de verre. Pour justifier une température aussi élevée, on s'est borné à dire que l'espèce provient du Kilamandjaro, ce qui est vrai ; seulement on a oublié d'ajouter l'altitude de cette provenance ; or, si celle-ci est quelque peu considérable sur la montagne, il est évident que la plante pourra être cultivée en serre tempérée. Elle se multiplie aisément, et bientôt on fera tels essais de culture que l'on voudra. Le Karouba est un produit de la pulpe de Caroube qui est proposé comme succédané du café. Cette substance, comme le dit la Revue des Sciences appli- quées, porte son sucre avec elle, et constitue un aliment aussi sain qu'écono- mique. Le fruit du Caroubier, Caroube, pain de S* Jean, etc., est une silique indéhiscente, aplatie, un peu arquée, d'un gris brunâtre; les loges renferment chacune une semence ovale, aplatie, dure et luisante, de couleur marron. L'espace compris entre l'épicarpe et les loges est rempli par une pulpe rou- geâtre, d'une saveur sucrée, qui est la partie la plus importante au point de vue comestible. Floralia à Purmerend. — Cette utile association a continué cette année encore ses efforts en vue de stimuler chez le peuple le goût de la culture. Au printemps dernier, on avait distribué à ceux qui le désiraient des lots de six plantes : deux Fuchsias, deux Pelargonium, un Aster et un Bégonia. Le 14 et le 15 septembre suivants, 125 compétiteurs ont rapporté leurs plantes à l'exposition. Le Bégonia n'avait pu être conservé que dans les deux tiers des apports; un tiers de ceux-ci se composaient seulement de cinq plantes. La plupart des plantes représentées témoignaient des soins de culture dont elles avaient été l'objet, aussi le Jury a pu décerner un grand nombre de récom- penses. Nouveau tarif douanier américain. — Entré en vigueur depuis un mois et demi, le tarif voté par le Congrès de Washington adoucit considéra- blement les dispositions protectionnistes du fameux bill IMac Kinlej'. Les plants de pépinière, arbres, arbustes, vignes, sont admis en franchise de droit. Ils payaient auparavant 20 % ad valorem. Payeront un droit de 10 °/o, les Orchidées, Muguets, Azalées, Palmiers et autres plantes destinées au forçage pour la fleur coupée et l'ornementation. Les semences de plantes horticoles et agricoles, au lieu de payer 20 °/o sont soumises à un droit de 10 °/o. Les — 296 — graines de fleurs et de graminées, les bulbes, les rhizomes non comestibles jouiront, comme auparavant, de la franchise de droit. Fructification du Cacaoyer en Allemagne. — Pour la seconde fois le Cacaoyer, Theobroma Cacao, a fructifié au Jardin botanique de Tubingen. La floraison du Cacaoyer est peut-être assez fréquente dans les jardins européens, mais la fructification est certainement un fait rare et elle n'est obtenue que par voie de fécondation artificieUe. Les plantes qui ont fructifié cette année comme l'année dernière ont 2 mètres de hauteur. Le fruit est suspendu à la tige à une dizaine de centimètres seulement au-dessus du collet. Il est à espérer que l'on obtiendra de& graines parfaites pour multiplier la plante dont le bouturage ne réussit pas toujours. Le Baume de Copahu est une oléorésine d'une saveur acre, amère, possédant une odeur aromatique particulière, le plus souvent forte et désagréable. Il est recueilli par les Indiens sur les bords des affluents supérieurs de rorénoque, de l'Amazone et du Rio Negro. Pour l'obtenir, on se borne à faire à la base de l'arbre une profonde incision par laquelle il s'écoule en abondance. On dit même que le liquide s'accumule dans le Gopayer en telle quantité que par sa pression il fait éclater les arbres; on dit aussi qu'un pied de 27 m. de hauteur peut fournir jusqu'à cinquante Mtres de baume. Celui-ci se compose d'une résine amorphe, cassante, acide, et d'une huile essentielle ayant la même composition et les mêmes propriétés chimiques que l'essence de térébenthine. Le baume de Copahu entre dans plusieurs préparations phar- maceutiques ; il a été essayé avec succès comme accélérateur en photographie et a permis d'obtenir des épreuves parfaitement claires, ofl'rant l'avantage de donner toutes les nuances des couleurs difficiles. Le baume de Copahu le plus estimé vient du Brésil. * » » La vigne au Vieil Anvers. — Abstraction faite de l'anachronisme signalé à la page 281 de V Illustration Horticole, ce qui a pu contribuer à rendre plus complète l'iUusion concernant l'antiquité des reconstructions du Vieil Anvers, ça été de voir une vieifle vigne en pleine végétation couvrir de son feuillage la façade d'un des bâtiments sur plusieurs mètres de longueur. Voici comment on avait procédé : un vieux cep était planté au pied du mur parmi les pavés ; contre ce cep étaient habilement conduits des sarments vigoureux appartenant à des jeunes vignes cultivées en pots ; ceux-ci étaient dissimulés à l'intérieur du bâtiment. Ém. Rodigas. ■" il /' wr / " ' 1,, :,^A '.!(;', il I l)l(;HORI^^vmî\ y\rî!v OICHORISAKDRA ACAUIE 1j<; Kt"lï '' i 'H-il' Ti^MU'l! H'M i;i;i. |'tt:l! liécrit en 1820 jtai' le botaniste antnolnt !; Vîk". n. décrivit les plantes et les animaux les plu lun voyage d'exploration au Brésil, effectué penctaiit les anmV Le dernier relevé des esiîèces de ce genre fui M. G. B. Glarkk, de Kew; il se trouve dans sa mou - lacées, comprise dans le volume IH des Monographiae I'> •!•; Candolle. On comptait alors vingt-huit espèces de DicVi' presque toutes au Brésil, quelques-unes seulement se ' voisins, unesei'i > -' '^ ^'-^artant jusqu'au Mexique. La nouvoHc ;' pous délie de Jodoij;iie .... 319 » .54. (lliiysaiillième Mis.s .Vlicc l.iickniaii . 3?1 I PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gaml, impr. Eiig. VanUcr Uaeglien. TARÏF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX LILLUSTRATION HORTICOLT ET Ul mmkl DES ORCHIDÉES > ^♦^ < Les annonces paraissant à la fois dans L^Uustratloil Horticole et dan Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse êtr présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaîtr leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacu deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Leu circulation universelle augmente considérablement de jour en joui ]%. B, — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture li assure le mo^iopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelle de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux comliinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dan s les 2 journ dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page . . . » 30 „ 60 » 100 „ 180 .' 300 Un tiers de page . . . . » 25 „ 45 80 .. 125 .. 225 Un quart de page. . . . » 20 » 40 .. 70 » 110 " 180 Un sixième de page . . . .. 15 » 30 .. 50 » 90 .. 150 Un huitième de page . . ■> 12 .. 25 » 40 .. 70 » 125 Un seizième de page . " 6 » 12 .. 20 - 35 .. 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées' 100^ rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. i Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnée à l'un de ces journaux. — 309 — CAUSERIE HORTICOLE LES FLEURS ET LEUR COLORIS 30 Octobre 1894. L'un des plus puissants éléments de beauté de la nature, ce sont ses coloris. Il n'y a qu'une vingtaine d'années que les fleuristes ont mis sous les yeux du public les magnifiques rouges purs des Œillets et les glorieux magenta des Cinéraires. Il n'est pas facile de dire quelle influence ces fleurs auront exercée sur les habitants des villes qui ne possèdent pas de jardins; mais il est permis d'aflîrmer que le fleuriste a été un puissant facteur du développement de la passion des couleurs. Mais ce goût des couleurs, qui est de plus en plus répandu, n'est pas toujours accompagné d'une connaissance suflîsante de leur valeur. Il n'existe pas de nomenclature pratique des tons, et nous recourons à la nature pour créer des noms de couleurs qui n'ont pas d'équivalent scientifique, comme rouge cerise, jaune soufre, bleu paon, fraise écrasée, vieil or. Nous parcourons ainsi tout le domaine de la nature pour trouver des analogies de nuances, et nous ne puisons pas nos couleurs dans l'arc-en-ciel. Je voudrais donc appeler l'attention sur les couleurs telles que nous les voyons en rapport entre elles dans le prisme. Je regrette que la peinture, le seul point de comparaison auquel je puisse me rapporter directement, soit si défectueuse au point de vue de la pureté et de l'éclat. Cependant il n'y a pas une nuance du prisme qui ne puisse pas être traduite exactement par la peinture. L'élément le plus remarquable dans les coloris de la nature, c'est leur pureté. Après l'arc-en-ciel, c'est la fleur qui possède des couleurs de la plus haute qualité. Il faut citer quelques belles fleurs comme exemples frappants de cette vérité : le Calendula Prince of Orange, VŒlUet Portia, le Nasturtium Em- press of India, le Canna Madame Cr'ozy, les Cinéraires pourpres, les Pivoines Cardinal. Ces fleurs présentent l'éclat le plus merveilleux. Les couleurs du peintre qui portent les mêmes noms de couleur, orangé, rouge pur, vermillon, jaune pur, pourpre pur, ne sauraient leur être comparées. Si nous devions — 310 — employer des fragments de pétales de fleurs différentes, en les réunissant en- semble, pour imiter les couleurs du prisme, nous n'aurions pas de peine à en trouver d'assez brillantes pour rivaliser avec le spectre solaire. L'éclat pour- rait faire défaut, mais non la pureté. On pourrait composer un disque avec seize couleurs disposées en rayons, formées par des pétales de fleurs ; il ne manquerait que le bleu pur, le bleu paon et le vert. Ce sont des couleurs qu'il serait extrêmement diflicile, sinon impossible, de trouver dans le règne de Flore. On pourrait faire de ces seize couleurs la liste suivante : Jaune pur — pourpre. Vert jaune — magenta. Vert pois — cramoisi. Vert émeraude — rouge pur. Bleu paon — écarlate. Bleur pur — orangé pur. Bleu outremer — jaune orangé. Violet — jaune d'or. Les couleurs telles qu'elles sont disposées ci-dessus en face l'une de l'autre sont ce qu'on appelle les couleurs complémentaires deux à deux, c'est-à-dire que leur mélange produit une couleur complète que l'on appelle le blanc. En choisissant ce sujet de l'examen comparatif des couleurs, je me suis pro- posé de montrer comment on peut distinguer les couleurs entre elles, et éviter de confondre les noms. Il va de soi que c'est une question d'éducation, d'entraî- nement de la vue, mais pourvu qu'un homme n'ait pas le sens des couleurs défectueux, auquel cas il est plus ou moins aveugle à ce point de vue, il n'est pas difficile de présenter quelques couleurs simples de telle façon qu'il puisse toujours les reconnaître dans la suite. L'écarlate est un rouge qui se caractérise par une nuance de jaune. La Pivoine ranunculus nous fournit un splendide écarlate ; la nouvelle Pivoine Cardinal est une fleur écarlate avec une quantité minimum de jaune, et d'une clarté, d'une pureté de ton remarquables. Je ne connais pas d'autre fleur qui puisse approcher de cette couleur lumineuse. J'ai depuis longtemps analysé la couleur du Canna Madame Crozy, et je l'ai trouvée un écarlate incomparable, mais son caractère est entièrement différent de celui que nous observons dans la pivoine dont je viens de parler; elle est lourde et a un éclat superficiel qui ne pénètre pas dans la masse. Une fleur très différente est le Nasturtium Roi des Tom Pouce; voilà une fleur d'un écarlate feu, que je ne saurais reproduire avec aucune des couleurs de ma boîte de peintre ; le meilleur vermillon écar- late aurait un aspect terne de brique à côté de la magnifique intensité du pétale de cette fleur. Poussons un peu plus loin cette intensité, et nous avons — 311 — le Nastiniiiim Empress of India, un rouge écarlate très puissant, impossible à reproduire. Voilà pour l'écarlate ; mais ce n'est pas le rouge dans sa pureté. J'ai parlé des Pivoines comme renfermant des écarlates splendides ; je pour- rais aussi mentionner les Nasturtium, qui fournissent de l'écarlate dans toutes ses nuances intenses ou pâles ; mais la différence entre ces deux plantes au poin'; de vue du rouge est grande. Les Pivoines nous donnent un rouge pur à l'état plus ou moins étendu, tandis que les Nasturtium ne sauraient nous fournir du rouge pur. Il ne faut pas croire que le Nasturtium rose soit un exemple de rouge pur à un degré quelconque; c'est de l'écarlate dilué, telle- ment éloigné de la pureté qu'il y a bien 20 % de jaune dans sa composition. Dans les Balsamines et les Phlox, il n'y a pas de rouges écarlates, et à ma connaissance, rien qui y ressemble de loin. Ce qu'on appelle le Phlox Drum- mondl écarlate est une fleur rouge pur sans trace de jaune. Je regrette tou- jours l'emploi maladroit du mot écarlate; les catalogues des grainiers en sont remplis, mais ce qu'il traduit, n'est qu'un rouge vif. L'écarlate, dans le spectre, est si près du jaune que c'est réellement un jaune rouge et non un rouge vif. (Sera continué.) Le Congrès de floriculture qui s'est tenu récemment aux États-Unis a présenté un grand intérêt, et les mémoires qui y ont été lus, par des praticiens d'une compétence incontestable, méritent d'attirer l'attention de tous les ama- teurs de fleurs aussi bien que des cultivateurs praticiens. L'excellent Americaii Florist, de Chicago, en a publié un compte-rendu complet auquel nous ren- vo3'ons ceux de nos lecteurs qui savent l'anglais, et nous reproduisons ci-dessus d'après lui la première partie d'un des mémoires communiqués au Congrès. Un autre de ces mémoires, traitant de la valeur des Orchidées pour la fleur coupée, a été traduit par le Journal des Orchidées ; il offre un intérêt d'autant plus grand que la question y est envisagée à un point de vue éminemment pratique, par un fleuriste parlant à des fleuristes. — 312 — PI. XX DAHLIA BLANCHE KEITH Voici encore une des nouveautés les plus remarquables de la saison, rentrant dans le véritable type Cactus, et supérieure par son coloris à tous les jaunes obtenus jusqu'à présent. La fleur est d'une forme excellente, d'un riche coloris jaune uniforme ; les pétales sont longs et tordus, disposés d'une façon régulière et bien touffus ; la plante est très florifère, et présente bien ses fleurs au-dessus du feuillage. Elle est de taille moyenne, et n'atteint pas un mètre de hauteur, ce qui constitue une qualité appréciable, car il arrive trop souvent que les Cactus prennent un développement excessif, qui empêche d'en tirer parti pour la décoration de certains locaux. Le Dahlia Blanche Keith est, comme le D. Mrs Peart que nous figurions le mois dernier, un gain de la maison Tii. S. Ware, dont les succès dans cette section sont si brillants. Il a obtenu des certificats de 1>'® classe à la Société nationale de Chrysanthèmes de Londres et à la Forestry Exhibition. Nous l'avons vu tout récemment en fleurs chez un horticulteur de Bruxelles, M. Kersten, et nous avons pu nous rendre compte de visu de sa remarquable beauté. M. G. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Les Lachenalia sont de petites plantes bulbeuses de la famille des Liliacées, de culture facile, et qui donnent un produit très satisfaisant pour peu de peine. Il suflit d'avoir un local pour les rentrer pendant les gelées ; la température ne doit pas y dépasser 9 ou 10°, et moins on emploie de chauffage artificiel, mieux les plantes prospèrent. Lorsqu'on les force, le feuillage et les grappes florales s'allongent à l'excès, ce qui diminue leur beauté, les fleurs durent moins longtemps, et en outre les plantes sont attaquées par les insectes. Les espèces les plus populaires sont le L. tricolor, à fleurs jaunes bordées de rouge pourpre, le L. t. lutea, à fleurs jaunes, le L. Nelsoni et le L. pendula, à fleurs pourpres; leurs fleurs sont charmantes et d'un coloris très attrayant. 'a; les .UST RATION HOR mm .Mil DAHLIA liLANCHE KEIli] P. De Funneniachcr cJiro»!. — 313 — Une fois que le feuillage est fané, on met les plantes au repos absolu ; on les rempote avant que la végétation recommence. Les pots doivent être bien drainés, puis remplis d'un compost de bonne terre de bruyère mélangée de sable fin et d'engrais. Après le rempotage, on donne un peu d'eau, juste assez pour entretenir la terre humide, et lorsque les feuilles ont commencé à se développer, on arrose et on aère davantage. On peut aussi planter les bulbes dans des terrines aussi profondes qu'un pot. Les choux hâtifs qui doivent être récoltés en avril et mai devront être mis en place définitive du 15 novembre au 15 décembre, sur cùtière exposée au midi ; les choux seront plantés avec un espace de 25 centimètres au moins entre eux, dans de petites rigoles où la neige pourra s'amonceler pendant l'hiver, ce qui constitue une protection pour les plants; au printemps on comble ces rigoles. Ces choux doivent avoir été semés au commencement de septembre, puis repiqués en pépinière quand ils ont deux ou trois feuilles, espacés de 10 à 15 centimètres. Lorsque les choux ne passent pas par la pépinière, beaucoup de plants montent à graine. La récolte se fait à partir de la fin d'avril; trois ou quatre semaines avant, on a eu soin de lier les feuilles pour attendrir la pomme. Le rendement est d'environ 700 pommes, ou 700 kilogrammes, par are. La transplantation des grands arbres doit s'effectuer autant que pos- sible dès que les feuilles commencent à tomber; on doit avoir soin de les fixer au moyen de tuteurs après la mise en place, afin que le vent ne puisse pas les faire tomber. On verse au-dessus des racines une bonne couche de fumier de cheval, d'une épaisseur de 10 à 15 centimètres, ce qui les protège et facilite leur rentrée en activité au printemps. ¥ « La rouille du Céleri, au sujet de laquelle un correspondant nous demande des renseignements, est produite par un Cryptogame nommé Cerrospora apit, qui se développe du milieu de juillet à la fin de l'été, et envahit le tissu des feuilles. Ce champignon paraît avorter dans les endroits frais et ombragés, de sorte que le meilleur moyen de préserver le Céleri de ses attaques serait peut-être de le planter dans ces endroits. On sait d'ailleurs que le Céleri à l'état sauvage se rencontre toujours dans les fossés humides et frais. En tous cas, il faut toujours avoir soin d'enlever les feuilles attaquées sans les secouer, afin de ne pas disperser les spores du champignon ; puis on brûle ces feuilles. Celles qui sont légèrement atteintes ou qui se trouvent à côté des — 3i4 — feuilles attaquées pourront être lavées avec une solution étendue de sulfate de cuivre. * Le Céleri est également attaqué quelquefois par une mouche spéciale dont les larves, petits vers d'une couleur verdâtre, dévorent les feuilles et y creusent des galeries, causant ainsi de grands dommages aux plantes. En guettant ces vers et en les écrasant, on arrivera à en débarrasser à peu près la plantation ; on obtient aussi d'assez bons résultats avec moins de peine en seringuant sur les feuilles une solution diluée de nicotine. Dès que les froids vont commencer, il sera bon de couvrir les plantes de Céleri avec de la litière ou de vieux paillassons. La Ciboulette. — On emploie les feuilles comme condiment à cause de leur forte odeur alliacée; elle relève le goût des mets sans laisser l'odeur persistante de l'ail ou de l'oignon. La Ciboulette ne donne pas de graines fertiles; on la multiplie de caïeux que l'on sépare en février-mars et à l'automne pour les planter en bordures. On prétend qu'elle a la propriété d'éloigner les insectes des carrés du potager qu'elle entoure. La Ciboulette pousse d'autant mieux qu'on la coupe plus souvent. Quelques touffes suffiront dans un jardin potager. Plantes vénéneuses. — Parmi les plantes observées il y en a quelques-unes dont les propriétés vénéneuses sont généralement peu connues. On peut citer le Narcisse des prés (pseudo-Narcisse) qui contient un poison irritant; le faux ébénier de nos jardins, possédant un suc narcotique et acre qui amène souvent la mort; le colchique d'automne, qui cause une irritation intense à la gorge, avec soif ardente, vomissements et dévoiements; le houx, qui donne les mêmes symptômes d'intoxication accompagnés de douleurs. Quant aux mesures à prendre contre ces divers empoisonnements, en atten- dant l'arrivée du médecin, elles consistent à provoquer des vomissements et à réveiller le cerveau par tous les moyens possibles. Les Passiflores comme plantes ornementales peuvent rendre de grands services, et sont un peu méconnues à ce point de vue. Leur feuillage gracieux et assez dense garnit très élégamment, ainsi qu'on peut en juger notamment dans la galerie d'entrée de L'Horticulture Internationale. En outre, ces plantes peuvent être fort bien utilisées pour la fleur coupée, et produisent un effet charmant; il est vrai que ces fleurs ne durent pas fort longtemps, mais beaucoup d'autres, les Roses notamment, sont sujettes au même reproche. I — 315 — Parmi les espèces les plus remarquables, on peut citer le P. raceniosa ou P. princeps et le P. coerulea, toutes deux très belles, l'une convenant pour la serre chaude ou tempérée, l'autre pour la serre froide et la vérandah; le P. trUoha, espèce très accommodante; le P. quadrmujularis^ d'une grande beauté ; le P. edulis, très florifère, dont les fleurs sont moins attrayantes que celles des espèces précédentes, mais dont les fruits nombreux offrent un coup-d'œil très agréable; leur couleur est un pourpre foncé, qui contraste d'une façon saisissante avec le jaune d'or des fruits du P. coerulea. D'autres espèces à fleurs plus petites méritent également une mention, notamment le P. kermeslna, le P. trifasciata, à fleurs blanches et à feuillage très ornemental, P. amethystina ou onychina, de serre froide, ainsi que le P. Impératrice Eugénie. Les Abutilon peuvent facilement être cultivés en vue de la floraison hiver- nale, et quoiqu'il ne manque pas de belles fleurs à grand effet en cette saison, ils méritent cependant d'être cités parmi les plantes qui rendent de grands services. Leur culture est très facile et demande très peu de soins, et il existe peu d'arbustes plus décoratifs et plus florifères; ils sont couverts de fleurs à partir de la saison actuelle jusqu'au mois de mai, et craignent peu les attaques des insectes. Presque tous les composts conviennent aux Abutilon, mais celui qui donne les meilleurs résultats est formé de terre de gazon, de terre de bruyère et de terreau de feuilles par parties égales, avec un peu de sable. Cultivées en pots, ces plantes demandent beaucoup d'eau, et doivent par conséquent recevoir \n\ bon drainage. Elles réclament beaucoup de chaleur, et réussissent parfaitement en serre froide ; à partir du miheu ou de la fin de mai, on peut les transplanter en plein air. A l'époque où la végétation est active, il est bon de leur donner une cer- taine quantité d'engrais liquide. Les Abutilon forment de charmants arbustes sur tige de 1 à 2 mètres; on peut aussi faire monter le long des charpentes les variétés les plus sarmen- teuses, A. Darwini, belle espèce qui a produit un grand nombre d'hybrides dans les cultures, A. Boule de Neige, A. Fleur d'or, etc. Parmi les plus beaux et les plus rustiques de ces arbustes, on peut citer YAhutilon vitifolium, dont les fleurs sont d'un bleu pâle ; il en existe également une variété blanc pur. M. Gumbleton, dont on connaît la haute compétence, dit qu'il considère cette variété comme un jeu du type, car parmi les semis quelques-uns produisent parfois des fleurs bleues, ce qui paraîtrait constituer un retour au type primitif. En ce qui concerne la rusticité de cette espèce, M. Gumbleton écrit dans le — 31G — Gardeners' Chronicle qu'elle a supporté sans dommage les fortes gelées du mois de janvier de l'année dernière, qui ont tué ou gravement atteint un si grand nombre d'autres arbustes. Le commerce des fleurs aux États-Unis représente, d'après les chiffres du dernier recensement, un capital global de près de 40,000,000 de dollars, soit 200 millions de francs. * ♦ » Le concours des balcons fleuris organisé à Bruxelles le mois dernier a donné des résultats excellents, à tel point qu'il a fallu augmenter le nombre des prix ; en effet, il faut bien le constater, on a eu la quantité plus que la qualité, car si la bonne volonté ne manquait pas, les résultats obtenus jusqu'à présent sont ordinaires. Mais on n'improvise pas en cette matière, et il y a lieu de croire que les amateurs, débutants cette année pour la plupart, feront mieux l'année prochaine. Il est aussi fort probable que le nombre des concurrents sera beaucoup plus élevé en 1895, car le concours de cette année parait avoir donné une grande impulsion; l'exposition des prix dans un magasin des boulevards a fait son effet. Expositions d'Orchidées. — Pendant l'année écoulée de septembre 1893 à septembre 1894, la Société L'Orchidéenne, de Bruxelles, a réuni à ses meetings mensuels 35 exposants différents; le nombre des plantes exposées a été en moyenne de 85 par réunion. Ce sont là des chiffres qui témoignent brillamment de la prospérité de la Société et de l'impulsion qu'elle a donnée dans ces dernières années au goût des Orchidées en Belgique. Son influence, d'ailleurs, n'est pas limitée à la Belgique, car parmi les exposants ou les membres qui ont pris part aux travaux du jury pendant cette année, figurent les noms de MM. Gahuzac, de la Devansaye, W. Thompson, O'Brien, GiBEz, Bleu, Boutemy-Barrois, etc.; et la manifestation organisée au mois de mars 1894 en l'honneur de MM. J. Linden et Lucien Linden a fourni une nouvelle occasion de constater les sympathies qui existent actuellement entre les principaux orchidophiles de la plupart des pays d'Europe. * Dessiccation et emballage du raisin de Moscatel à Malaga. Voici comment s'effectuent ces opérations : On préi^are une sorte de pyramide en terre, soutenue par des briquQs ou une maçonnerie sommaire; on donne à la surface une pente de 45 degrés, et on la recouvre de gravier propre; puis on coupe le raisin, que l'on apporte dans des paniers, et on l'étalé sur le gravier. On le retourne tous les jours pendant huit jours, période qui est — 317 — ordinairement suffisante pour la dessiccation; néanmoins quand le temps est très sec ou très humide, ce délai i)eut être abrégé ou augmenté. On étend une toile grossière sur les fruits pendant la nuit, et au milieu de la journée quand le soleil est très chaud. Autant que possible, il faut que la température soit régulière. Lorsque le fruit est suffisamment sec, on constate au toucher qu'il garde la forme qu'on lui donne en le pressant; en outre, les pépins doivent avoir perdu leur couleur verte, et être entièrement bruns comme des grains de café. On examine alors les grappes, et on retranche avec des ciseaux tous les grains suspects, puis on les range dans des boîtes bien sèches, par couches minces, entre des feuilles de papier blanc. Les fruits ainsi prépai'és sont exportés dans le monde entier, et conservent leur excellente qualité pendant trois ans dans des conditions convenables. Influence du sujet sur la greffe. — Le révérend G. E. Jeans, de Showell, écrit au Gardeners' Magazine la curieuse communication suivante : « Je me demande si quelqu'un de vos collaborateurs pourra résoudre un problème qui m'intrigue beaucoup, à savoir si un greffon peut être modifié par le sujet au point de produire un fruit non décrit, un métis ? J'ai deux cas de ce genre dans mon verger en ce moment. Dans le premier, un vieux pied de Jargonelle avait été grefTé avec un poirier Duchesse (VAiujouUnie, et les deux arbres étaient près l'un de l'autre, de sorte qu'il ne pouvait y avoir aucune différence causée par la situation. Le nouvel arbre a bien produit depuis ses 3 ou 4 ans d'existence. Le fruit ne ressemble nullement à la poire Duchesse d'Anfjoulême, et il ne rappelle exactement aucune poire que nous possédons, mon jardinier et moi. Il a la forme de la Jargonelle, mais un peu plus grande, d'une couleur brun pâle, sans saveur bien distincte, et il mûrit environ deux semaines avant la Duchesse d'Angoidême. S'il avait ressemblé à un autre fruit de mon jardin, j'aurais supposé qu'on avait fait une erreur dans les étiquettes, quoique mon jardinier soit certain d'avoir inséré la greffe directement après l'avoir détachée, mais dans les circonstances présentes je ne puis me représenter ce fruit autrement que comme un métis. L'autre cas se présente sur un pommier, et il est encore plus étrange. Mon jardinier a greffé un vieux plant de pommes à cuire avec un Cox's Orange Pippin. Le fruit, depuis 3 ans, n'a présenté aucune ressemblance avec aucune pomme que nous connaissions, ni surtout avec le Cox's Orange. Il est de moyenne grosseur, à peu près deux fois aussi grand que celui du Cox*s Orange, vert jaunâtre pâle, avec une faible coloration seulement sur un côté, et n'a pas de saveur distincte ni de fruit de dessert, ni de pomme à cuire; en — 318 — somme il est absolument sans valeur, faute d'avoir un caractère quelconque. Cet arbre a été transplanté du jardin de mon jardinier dans le mien, dans le vain espoir de le faire caractériser tel qu'il devait être; mais il reste toujours un métis évident. » ¥ ¥■ Les exportations de Belgique en Angleterre pendant l'année 1893 en ce qui concerne les graines de fleurs et de légumes se sont élevées, d'après les documents officiels du ministère du commerce d'Angleterre, à une somme de 78,950 francs; les exportations de la France dans le même pays se sont élevées pendant la même période à une valeur de 1,208,850 francs. Ces sommes correspondent respectivement à 4,823 et 603,741 kilos de graines exportées. La Belgique a envoyé en Angleterre, pendant l'année 1893, pour une valeur de 727,025 francs de graines fourragères; dans cette catégorie, les exporta- tions de la France sont proportionnellement beaucoup moins fortes; elles s'élèvent à 2,598,325 francs. Ces sommes représentent en poids 631,700 kilos pour la Belgique, et 3,052,000 kilos de graines pour la France. En bulbes, plantes, arbres et arbustes, l'Angleterre a reçu en 1893 une valeur de 900,150 fr. de Belgique et 1,123,925 fr. de France. Les Amaryllis sont maintenant en plein repos, et les bulbes mûris doivent être mis en réserve dans une serre fraîche aérée et bien sèche, où ils res- teront jusqu'en janvier; à cette époque on pourra procéder au rempotage. Quant aux jeunes bulbes, à ceux qui proviennent de semis notamment, ils devront être entretenus en végétation, et rempotés lorsque ce sera nécessaire par suite de la croissance. Maladies des arbres fruitiers. — Cet excellent petit traité, publié par M. E. SiRODOT, préparateur-adjoint au Muséum d'histoire naturelle, à Paris, rendra de grands services à toutes les personnes qui possèdent un verger, petit ou grand. Les insectes et les principaux champignons y sont étudiés et décrits, et l'auteur indique les meilleurs moyens de les détruire ou de réduire leurs dégâts au minimum. Le prix modique de cet ouvrage le met d'ailleurs à la portée de tous. Il est édité chez M. 0. Doin, place de l'Odéon, à Paris. Les boutures ligneuses de Seringa, de Jasmin, de Deutzia, ainsi que de groseilier et de vigne doivent être préparées dès après la chute des feuilles. On choisira des rameaux bien aoûtés, et on les coupera au-dessus d'un œil. Le rameau doit avoir une longueur de 15 à 30 centimètres environ; son sommet est taillé en biseau juste au-dessus d'un œil. On enterre ces boutures — 319 — dans le sable dans une cave, ou dans la terre du jardin; au printemps on les enlève et on les plante en lignes. Les Rosiers de la Mahnaison se bouturent bien aussi de cette façon. Max Garnier. POIRE TRIOMPHE DE JODOIGNE Encore un fruit de toute beauté, très gros, à peau fine d'un beau vert clair, qui passe au jaune citron vers la maturité. La chair en est blanche, fondante, très juteuse et fort agréablement parfumée. Fig. 53. — Poire Trio^iphc de Joduiijiw. L'arbre est excessivement vigoureux, surtout sur franc de semis; il convient spécialement à la culture en haut vent pour verger; il est moins vigoureux — 320 — sur cognassier et peut convenir à l'occasion à la culture en pyramide et en fuseau. On en fait aussi des espaliers. Il est bon de planter cette variété dans un sol qui ne soit ni trop froid, ni trop humide. Les fruits sont d'autant meilleurs que les arbres se trouvent plantés dans un terrain de consistance ordinaire, c'est-à-dire pas trop argi- leux, dont on doit toujours modifier la nature trop compacte. La maturité a lieu en novembre-décembre et le fruit se conserve jusqu'en janvier. Gustave Michiels, Montaigii, octobre 1894. Autem- des 50 poires d'élite. CHRYSANTHEME MISS ALICE LUCKMAN Cette superbe variété, dont on trouvera plus loin la reproduction (fig. 54), est encore un des gains de l'important établissement de M. Thomas Ware, de Tottenliam (Angleterre). Elle rappelle beaucoup un autre japonais bien connu, Avalanche^ mais elle a les fleurs jaune primevère, et non blanches. Ces fleurs sont bien formées, grandes, et ont les fleurons longs, pointus, et tout à fait distincts. Le C. Miss Alice Lnchnan est assurément destiné à avoir beaucoup de succès sur le continent, comme il en a eu en Angleterre pendant les deux dernières saisons. PLANTES PRIMEES Chrysanthèmes. — Parmi les nouvelles variétés qui ont obtenu des dis- tinctions à l'exposition de la Société Nationale de Chrysanthèmes de Londres, les plus remarquées ont été les suivantes : Miss E. G. mil. — Japonais incurvé à belles fleurs d'un gris argenté bleuâtre, à fleurons larges. Exposé par M. Godfrey. Certificat de l'« classe. Cette variété a également reçu un Certificat de la Société d'horticulture du Massachusetts. Madame Charles Molin. — Japonais blanc crème, à fleurons très divisés. Très gracieux. Exposé par M. Godfrey. Certificat de 1'° classe. Madame Edouard liey. — Japonais incurvé; fleur compacte, à larges fleurons rouge argenté lavé de rose vif. Exposé par M. Godfrey. Certificat de mérite à la Société royale d'horticulture. Frank Wells. — Japonais incurvé, de forme superbe et d'un beau coloris Fig. 54. — Chrysattthhne Miss Al ire Litckman. — 322 — blanc perlé. Certificat de mérite à la Société royale d'horticulture. Exposé par M. W. Wells. Souvenir de Petite Amie. — Japonais à fleurons étroits, légèrement réfléchis et très gracieux; le coloris est un blanc de lait. Certificat de mérite à la Société royale d'horticulture. Exposé par M. W. Wells. Dahlia Grand Duc Alexis de Russie. — Nouvelle variété à pétales tubu- laires d'une forme tout à fait nouvelle, à fleurs très grandes, mise au commerce par la maison Cannell, de Swanley. Paraît appelée à un grand succès. Glaïeul Gasilda. — Fleur jaune soufre ou jaune brunâtre, avec des stries longitudinales rose foncé au centre des segments. » * Glaieul Leonora. — Variété d'un rose saumoné vif, passant au rouge à la base des segments, avec des stries rouge pourpré foncé sur les segments. Gladiolus grandis. — Fleurs de grande taille, d'un rouge saumon clair éclatant, avec une strie foncée sur le pétale impair. Ces trois variétés ont obtenu des Certificats de mérite à la Société royale d'horticulture, où ils étaient exposés par MM. J. Burrell et G'^, de Cambridge. Zephyranthes carinata. — Belle espèce très florifère à fleurs roses, exposée par le comte Cowper, de Hertford, au Meeting du 24 septembre à Londres. Certificat de V^ classe. Rose-Thé Maman Cochet, — Certificat de mérite au Meeting de Londres du 24 septembre (MM. Geo. Paul et fils). » » Chrysanthème Rose "Wells. — Variété à floraison estivale exposée par M. W. Wells, de Redhill, au Meeting de Londres du 24 septembre. Très florifère; fleurs de moyenne grandeur, d'un coloris rose. Certificat de mérite. » » Chrysanthème Miss Dorothy Frankland. — Japonais exposé par le même horticulteur que la précédente variété. Fleur jaune à pétales étroits, légèrement récurvés à leur extrémité. Certificat de mérite. Dahlia Cissie (simple), — Fleur rose hlacé, avec un cercle cramoisi autour du centre. Certificat de mérite à Londres le 24 septembre (T, S. Ware). — 323 — Glaieuls : Little Dorrit. — Fleur lilocée, avec des stries pourpres dans la gorge, très gracieuse. Cygnet. — Fleur blanche, légèrement nuancée de crème, très belle. Muriel. — Fleur cramoisie avec une strie blanche sur chaque segment et une large traînée blanche dans la gorge. Ces trois nouvelles variétés ont obtenu des certificats de mérite au Meeting de Londres du 24 septembre, où elles étaient exposées par MM. J. Burrell et G'^, de Cambridge. Dahlia Cactus Harmony. — Rose saumoné pâle, avec le centre jaune; Earl of Pemhroke, cramoisi nuancé de pourpre avec le centre marron (demi- Cactus); The Bishop, orangé pâle. Ces trois variétés ont obtenu des certificats de mérite au Meeting de Londres du 24 septembre, où elles étaient exposées par MM. Keynes et C'«, de Salisbury. * * Dahlia Cactus John Welch, écarlate, très beau et très brillant. Certificat de mérite au Meeting de Londres du 24 septembre, où il était exposé par M. George Humphries, de Chippenham. ♦ * Dahlia Cactus Mrs. Francis Fell. — Fleur blanche avec le centre jaune pâle. Certificat de mérite à Londres le 24 septembre (M. T. S. Ware, de Tottenham). Dahlia Shottesham Hero. — Fleur analogue à un D. Lachj Gladys Herbert -ivès amélioré, dit le Gardeners' Chronide; pétales marqués d'une forte macule pourpre vif aux pointes sur fond pâle. Certificat de mérite à Londres le 24 septembre (Charles Turner). Pelargonium parfumés. — Une collection de fortes plantes était exposée au meeting de Londres du 24 septembre par M. J.\mes Hudson, chef chez MM. de Rothschild, à Acton. Ces plantes, admirablement cultivées, ont excité un vif intérêt et obtenu la médaille d'or de la Société. A citer dans le nombre le P. radida et sa variété major, en spécimens formant un demi- cercle de plus de 2 mètres de diamètre; le P. quercifolia et sa variété ininor; le P. fragrans, â odeur de muscade; le P. capitatum, à odeur de rose; le P. crispwn, à odeur de citron ; le P. filicifoliwn odortifiaii; le P. foinen- tosum, etc. ' M. G. — 324 — BIBLIOGRAPHIE Un catalogue de Chrysanthèmes. — M. 0. De Meulenaere, qui avait déjà publié en 1890 une Liste descriptive des Chrysanthèmes d'hiver, vient de publier récemment un supplément à cette liste, contenant la description de la i)lupart des variétés mises au commerce depuis quatre ans, et dans lequel il a réalisé une réforme de tabulation fort opportune. Afin de bien faire saisir en quoi consiste cette réforme, nous prendrons un exemple tiré de la préface de M. De Meulenaere : « H. F. Spaulding, d'Orange, est un des plus grands semeurs américains. Il a obtenu dans ces dernières années des gains étonnants, et tout naturellement, plusieurs variétés portent son nom. C'est ainsi que nous avons aujourd'hui : Ada Spaulding, H. F. Spaulding, Master Bâtes Spaulding, Mrs. F. Spaidding , Mrs. H. F. Spaulding, Mrs. T. H. Spaulding et enfin Spaulding' s Black Diamond. » Il est clair que si l'on classait tous ces noms suivant l'ordre alphabétique, le premier à la lettre A, le second à la lettre H, le troisième à la lettre M, etc. , ce procédé présenterait beaucoup d'inconvénients; les jardiniers retiennent diflicilement des noms aussi longs, surtout dans une langue étrangère, et il arrivera fréquemment qu'ils désigneront en bloc sous le nom de Spaulding plusieurs des variétés ci-dessus; or un amateur qui chercherait dans un catalogue alphabétique le nom de Spaulding ne trouverait pas les variétés en question ; tandis qu'il les trouvera dans le catalogue de M. De Meulenaere, qui adopte le parti de classer les noms de variétés au nom de famille, en mettant entre parenthèses les prénoms, particules, etc. On a ainsi une liste dans laquelle figurent, à la lettre S, les variétés suivantes : Spaulding (Ada). Spaulding (Mrs. H. F.). Spaulding (H. F.). Spaulding (Mrs. T. H.). Spaulding (Master Bâtes). ^paulding's Black Diamond. Spaulding (Mrs. F,). Il nous paraît hors de doute qu'une liste ainsi établie rendra beaucoup plus de services qu'une simple et ordinaire classification par ordre alphabétique; c'est le principe idéologique appliqué aux noms, si l'on peut s'exprimer ainsi ; et si quelqu'un fait remarquer que ce n'est pas une découverte bieh grande ni bien difiîcile, nous lui répondrons que cependant on ne l'avait pas faite auparavant... Et puis nous ajouterons que ce n'est là que le moindre mérite du catalogue de M. De Meulenaere, qui est fort complet, fort bien fait comme descriptions et comme références, et rendra certainement de grands services aux culti- vateurs et amateurs de Chrysanthèmes. Max Garnier. gme Série. TOME I". 21"ie Livraison. 15 Novembre 1894 L'ILLUSTRATION HORTICO Journal interiialional populaire de rHorlicnlliire DANS TOUTES SES BRANCHES |)iibli(' sniis le pali'oiiagc de J. Ll IM DEN 1 Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX I EMILE RODIGAS Numéro naraissaiil le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le ÔO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRA.XI01V HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. S03VEnVCA.II^E Clii'oniqiic liorliculc 325 Plantes nouvelles ou reconim.Tn culture; 339 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE. PI. 21. Miconia velulina L. Lin ^4^ ( Les annonces paraissant à la fois dans L'IUustratioil Horticole et da Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse et présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaît leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chaci deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Lei* circulation universelle augmente considérablement de jour en jou. ^« B* — Un contrat passé avec une grande, maison d'horticulture H assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelh de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux coÉinés : Pour raniiée entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dansles2,iourn. dans les 2 journ. diiun les 2 jonrn. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 .. 60 » 100 " 180 « 300 Un tiers de page . . . . » 25 )) 45 » 80 .. 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 .. 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 .. 90 .. 150 Un huitième de page . » 12 » 25 1) 40 .. 70 .. 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 « 35 .. 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100^ rue Belliardy à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. U Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonné*» à l'un de ces journaux. » — 325 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Novembre 1894. Le professeur Pringsheim. — Ce botaniste éminent est mort à Berlin, le 6 septembre 1894, à lage de 70 ans. Après avoir étudié la médecine, il s'adonna exclusivement à la botanique et rédigeait depuis 1857 les Jahrbiicher fiir ivissenschaftliche Botanik. Il fut le créateur du premier Institut de physio- logie botanique, celui d'Iéna, qui servit de modèle à tous les autres. Il s'occupa spécialement de la reproduction des Algues et de l'étude des Cryptogames parasites. Il fit de nombreuses recherches concernant la chlorophylle et démontra que le protoplasme assimile l'acide carbonique pendant que la chloro- phylle a la fonction de protéger le protoplasme contre la radiation d'une lumière trop vive. Parc de Gand. — Le parc établi à Gand, sur l'emplacement de l'ancienne citadelle, a reçu cette année de notables améliorations. Un vallonnement étendu a été changé en pièce d'eau et celle-ci a été reliée à un bassin plus élevé dont elle reçoit le surplus par une cascade artificielle du plus heureux effet. Un large pont, de style classique, a été établi entre les deux grandes pièces d'eau. Ce pont entièrement construit en ciment et fil de fer semble être fait de granit. Le tablier n'a pas plus de 0"^08 d'épaisseur. Néanmoins la solidité de cette construction, ^me des premières du genre, offre toutes les garanties de solidité et de sécurité. Des charges de plusieurs milliers de kilo- grammes peuvent y passer. Gracieuses corbeilles. — Les éléments dont le jardinier dispose aujour- d'hui pour établir des corbeilles de fleurs ou des mosaïques permettent de créer encore des innovations. Nous pouvons citer le charmant effet que nous avons vu produire par un mélange de Bégonias tubéreux entremêlés de Mont- brelia, le tout entouré d'une bordure d'Ageratum nains. Un autre parterre non moins beau est celui composé avec des Pelargonium Paul Louis Courier entourés d'Héliotropes de couleurs foncées avec une bordure de Tayeiespatula. Tout dernièrement encore nous avons vu un parterre à'IJydranijea paniculatu — 32G — entouré de Bégonias tubéreux et bordé de Pelargonium Mistress Pollock. Ces diverses compositions présentent l'avantage d'être d'une grande simplicité. ♦ » Ce qui reste de la forêt de Soignes couvre encore actuellement une surface de 4,200 hectares. Elle s'étendait à l'ouest, vers Waterloo, et allait jusque près de Braine l'Alleud. On y trouve quelques rares chênes; l'un d'eux, surnommé le chêne de Charles-Quint, mesure 5™15 de tour à 1 m. au-dessus du sol. Les truffes sont-elles des parasites ? — Cette question a été agitée de nouveau à l'Académie des Sciences à Paris. La truffe de Smyrne vient au pied de Y Helianihemum guttatum, dans une terre très peu calcaire. Dans le Péri- gord, la truffe pousse surtout dans les terrains calcaires, bien qu'on la trouve aussi ailleurs. En France, on croit volontiers que la truffe, pour se former, a besoin du chêne. L'hypothèse du parasitisme des truffes est inadmissible pour la truffe de Smyrne, puisque l'iZeZia^i^/iewmw (/w^^«iwm n'a qu'une durée éphémère de deux ou trois mois et disparait au moment où la truffe atteint sa maturité. » » Pomologie belge à St. Pétersbourg. — Une exposition fruitière a été organisée vers la fin d'octobre à St. Pétersbourg. Elle a eu lieu au Manège Michel qui, malgré son étendue de G400 mètres, n'a pas sufïî pour donner place aux apports des treize cents exposants. La collectivité de Belgique, dirigée par le Cercle d'arboriculture de Gand, a brillé au premier rang avec des collections de poires, de pommes et de raisins provenant des diverses régions du pays. Les fruits du Tournaisis exposés par l'École d'arboriculture de Tournai, ceux du Condroz réunis par l'École professionnelle de Liège, les raisins du Syndicat des Viticulteurs belges de Hoeilaert et Groenendael, les fruits nouveaux ou peu répandus envoyés par l'École d'horticulture de l'État, à Gand, ont été hautement appréciés. ♦ Roses à fleurs simples. — Rien n'est plus beau que les superbes roses pleines, à moins que les roses à fleurs simples ne soient plus belles encore. Par le croisement de l'églantier ordinaire avec diverses variétés appartenant à d'autres espèces, on a obtenu déjà des formes fort remarquables, tant par le coloris de leurs fleurs simples ou semi-doubles que par leur abondante floraison et leur rusticité. V Illiistrirte Gartenzeitung de Vienne signale dans son numéro d'octobre 1894, les variétés suivantes en ajoutant la remarque que les fleurs simples trouveront un emploi très effectif dans les bouquets : Amg Rohsart, rose foncé; Annie of Giersteln, carmin foncé; Brenda, rouge — 327 — pâle; Flora Me Ivo)% blanc pur à reflets roses; Lacli/ Penzance, rouge cuivre, jaune à la base des pétales; Lord Penzance, fauve, jaune au centre, nuancé de rouge ; Lucij Ashton, blanc bordé de rouge ; Mey Merïlles, carmin vif; Brad- wardine, rose vif. * Hybrides de Cliveia. — Depuis quelque temps les horticulteurs cherchent à obtenir par voie de semis et plus particulièrement par fécondation artificielle et même par hybridation, d'autres coloris et des fleurs plus régulières dans les Cliveia. Ils ont ainsi fécondé des meilleures fleurs avec le pollen d'Amaryllis ou Hippeastrum. Nous nous demandons si ce n'est pas à ce croisement qu'il convient d'attribuer le dépérissement que l'on constate à Gand dans les feuilles de beaucoup de plantes de Cliveia. D'abord on remarque des taches jaunes sans aucune trace de parasite; puis, les macules jaunes s'étendent et les feuilles jaunissent en entier ; or, les Cliveia sont à feuilles persistantes, tandis que les plantes dont on a employé le pollen se dépouillent naturellement de leur feuillage; n'est-ce point ce dernier caractère qui tend à se reproduire égale- ment chez les Cliveia au détriment de la stabilité des feuilles de ceux-ci ? Huile de tilleul. — Les graines de cet arbre contiennent une huile dont l'excellence fut reconnue il y a plus d'un siècle; mais il en a été si peu fait usage que certains journaux allemands la signalent comme une nouveauté. Les graines pourraient être recueillies en abondance sous tous les tilleuls ; elles tombent en automne et donnent 58 p. c. d'une huile qui se distingue par un beau coloris clair et un goût délicat, sans aucune trace d'amertume ni odeur spéciale; elle peut être comparée à la meilleure huile d'olive et possède la précieuse qualité de ne jamais rancir. C'est à la fois une huile alimentaire et industrielle qui se conserve parfaitement. Distribution gratuite de plantes. — Nos confrères anglais annoncent que la classe ouvrière et les pauvres de Londres pourront de nouveau cette année obtenir le surplus des plantes ayant garni les jardins publics, Hyde Park, Regent's Park et Hampton Court. Ils n'ont qu'à s'adresser au clergé de leur paroisse, aux comités scolaires ou directement aux inspecteurs des parcs, et ils seront informés du nombre de plantes dont chacun pourra disposer, » « » Choux frisés d'ornement. — Dans une des parties les plus fertiles de la province d'Anvers, aux environs de Lierre, les choux frisés ne sont désignés que sous l'appellation de « feuilles décoratives. » Cela ne les empêche pas d'être en même temps un très bon légume que les premières gelées améliorent sensiblement. C'est à cette époque de l'aniiée que les variétés les plus élégantes — 328 — fournissent les rebords cloques ou gaufrés de leurs feuilles pour orner cer- tains mets froids et remplacer au besoin les feuilles de vignes ou celles du cerfeuil et du persil. Actuellement, 10 novembre, un choix de choux frisés variés forme, auprès de la grille d'entrée de l'École d'horticulture de l'État, à Gand, un parterre d'un bel effet. Le Tamarin est le fruit d'un bel arbre de la famille des Gésalpiniées, à feuilles entières, paripennées, qui atteint dans sa patrie jusque 20 mètres de hauteur et porte en juin-juillet de nombreuses grappes de fleurs jaunes. C'est le Tamarindus indica. La pulpe contenue dans le fruit forme une pâte consistante, épaisse et gluante, acidulée et sucrée, qui peut être mangée fraîche . et dont on fait des confitures et des conserves. On en distingue trois sortes dans le commerce : le Tamarin rouge des Indes occidentales, le Tamarin noir des Indes orientales et le Tamarin d'Egypte, ce dernier généralement impur et consommé sur place. Le Tamarin est considéré comme un excellent laxatif. Noms de plantes. — Notre confrère Sempervirens proteste, dans un de ses derniers numéros, contre des appellations diflSciles, devant conduire fata- lement à des ei'reurs, comme celle par exemple de Quercus jjedimculata AJdfvengrenl donnée par M. le D'" Bolle à une variété suédoise de chêne pédoncule. Quand on adopte des noms de personnes, la difficulté est inévitable, et pour des gens peu lettrés, les noms étrangers à leur langue seront toujours difficiles à prononcer et à écrire. Le mal n'est peut-être pas grand quand il ne s'agit que de variétés. Mais ce qu'il faudrait éviter, même pour celles-ci, c'est de répéter les mêmes noms propres comme l'a fait un semeur américain, qui a dédié des variétés de Chrysanthèmes à plusieurs membres de sa famille (voir ci-dessus, p. 324). Ce qu'il faudrait éviter encore, c'est l'inutile longueur des titres accolés aux noms; ce qu'il faudrait éviter surtout, c'est de décrire des nouveautés sous des noms trop longs et en même temps trop fautifs, tels que Prunus Pissardi diversifolius tricolorïbus marginatus, qui est par trop long et par trop incorrect; en tout cas, il aurait^ dû s'écrire Prunus Pissardi diversifolia tricolor margincda. Étiquettes durables. — La question, Du Perrier, sera donc éternelle ! Voici qu'un fabricant de Londres a inventé des étiquettes impérissables, impe- rishable Garden Labels. Elles ressemblent à beaucoup d'autres étiquettes inusables, seulement certaines parties sont fixes, tandis que la petite plaque sur laquelle les noms sont inscrits, est mobile et peut être changée à volonté ; cette petite plaque faite de bois ou de zinc est prise dans de petits tenons de cuivre. La tige est faite en fer galvanisé. — 329 — Arnold Arboretum. — Cette utile institution où l'on soumet à des essais de culture tous les végétaux ligneux des régions tempérées, et d'où ils sont généreusement propagés dans le monde, fait partie de l'Université Harvard et est placée sous l'habile direction de M. le professeur Ch. Sargent. Un terrain connu sous le nom de Whitney Hill, d'une étendue de plus de trente hectares, vient d'être ajouté à l'Arboretum. Nous connaissons en Europe des jardins botaniques qui n'ont pas même un demi hectare et qu'on voudrait réduire encore ! • * Congrès d horticulture à Paris en 1895. — Ce Congrès, qui sera tenu en mai prochain par les soins de la Société nationale d'horticulture de France, est appelé à s'occuper des questions suivantes : Rôle de la chlorophylle dans les plantes ; remèdes à la chlorose. Culture forcée des vignes, sous verre, en France et à l'étranger. Aspect des fruits et des tubercules comme indice de leur quahté. De la chaleur du sol et de celle de l'air, quelle est celle qui influe le plus sur la végétation ? Appareils de chauffage des serres à employer suivant les combustibles. Utilité d'une unité de comparaison pour apprécier les systèmes de chauffage à eau chaude. A quoi attribuer la diversité du mode de végétation des plantes obtenues de semis, spécialement des Palmiers ? Willesden Paper. — C'est un excellent papier imperméable que les Anglais emploient pour confectionner des écrans destinés à protéger les châssis vitrés, les plantes délicates, les couches à champignons, à faire des auvents, des étiquettes et même des pots provisoires, que M. S. Mottet décrit et figure dans un récent fascicule de la Revue Horticole. Ces pots, dit-il, rem- placent ti'ès avantageusement la mousse pour l'emballage et l'expédition des plantes ; ils donnent une grande économie de temps et de poids. Opium en Chine. — L'usage de ce narcotique en Chine et son importation de l'Inde se développent considérablement. Uliidian Ayriculturht rapporte qu'il y a un siècle, la Chine recevait environ 4000 caisses par an; jusqu'à 1820 ce nombre n'alla pas au-delà de 5000. Dix ans plus tard l'importation montait à 16,000 caisses; en 1840 elle était de 20,000. Depuis 1850 à 1892, les chifTres fluctuèrent entre 53,000 et 75,000. Même en 1880, l'importation atteignit environ 97,000 caisses. A cet import il faut ajouter encore environ 13,000 caisses importées annuellement des Straits. La population de neuf provinces — 330 — parmi les plus peuplées du Céleste-Empire ne fume que l'opium de l'Inde ; les neuf autres, moins peuplées, emploient l'opium indigène, Nicotiana colossea. — Cette plante, dont l'introduction fut le fait du hasard, a décidément une valeur ornementale considérable. Pour la multiplier, en l'absence de graines, il suffît de garder en pot et d'hiverner en serre tem- pérée un exemplaire dont les rejets printaniers latéraux fourniront d'excel- lentes boutures, que l'on met sur couche chaude pour repiquer et empoter ensuite. Le semis se fait à la surface sur de la terre de bruyère bien mouillée, contenue dans une terrine abritée sous une feuille de verre; les graines ne sont pas recouvertes de terre. M. Ch. Maron, jardinier au château de St-Germain, près Corbeil, indique, dans la Revue Horticole, un nouveau procédé de multiplication qui consiste à bouturer des tronçons de racines, à l'instar de ce qu'on fait pour les Dracaena. Roses tardives. — Parmi les roses les plus tardives, produites cette année à l'École d'horticulture de l'État, à Gand, nous citerons de très belles fleurs de Gloire de Dijon et de If™® Bérard, fleurissant encore en plein air le 30 octobre. Puis viennent les roses de Bengale, que certains amateurs trouvent trop petites. En mélange avec d'autres fleurs de variétés remontantes ou de thés, elles font toujours fort bel effet; au moment où paraissent ces lignes, 12 novembre 1894, elles sont encore toutes fraîches, jolies et abondantes. Exposition internationale d'horticulture à Bordeaux en 1895. — La Société philomathique de Bordeaux ouvrira, de mai à novembre 1895, sa XIIP exposition générale qui aura un caractère international pour tout ce qui touche à l'enseignement, aux beaux-arts, à l'agriculture, à l'horticulture et à l'industrie, et qui sera universelle pour les vins et spiritueux, l'électricité et les sciences sociales. Dans le bureau de la Commission organisatrice de la Section horticole, nous trouvons des noms bien connus en Belgique, ceux de M. J. Daurel et de M. M. Cahuzac, vice-présidents, et de M. D. Treyeran, secrétaire. La Section comprend quatre classes : Serres et matériel horticole. Plantes d'ornement, Graines et plantes potagères, Fruits et arbres de vergers. L'exposition florale aura douze séries de concours se succédant le 10 et le 25 de chaque mois, du 10 mai au 31 octobre. On peut obtenir le programme en s'adressant à M. J. Avril, secrétaire général, cours du XXX juillet, 2, Bordeaux. Ém. Rodigas. iMICOMA VELU IICOKliA itli La grande famille des Mélastomacée^ lement décrites (') et appartenant pour i de l'Amérique; elle a fourni à nos mentation et nous réserve encore h breux de la famille est le Miconia R cinq cents espèces. Ce genrr --uivants, dont les nonjs sont tou- i.. ians \e monde liurlii't.îe. Augustinea .^'i^; : "> Gatachaenia •' : i-j Chaenu; ' ' Chilopo ■ Chitoi]in '.: C\ ui}. C'^ 11. D^.j..:.._,.. Diplochita DC. Diplochiton Spi i^;. Eurychaeji^h 'n :-.^ ■ Fothergilia Aublet n Gallasia Mart. Giossocentrum Chvh. Botaniquement les Miconia S' Jucunda Naio Tamonea Cuiix. Adenodesma Nai ■ Octomeris Hk.sth. ut UoyK.. Laceraria Nali». Eumiconia Nacd. — 332 — Les Qyanopliyllum ou Miconia occupent parmi leurs congénères une place très distinguée. Le C. spedandrum ou Miconia spectandra, belle espèce brési- lienne, est remarquable par son grand feuillage, d'un beau vert foncé, à nervure médiane bordée de gris métallique; la page inférieure, d'un vert Ijâle, est teintée de rouge. Le C. magnificum ou Miconia magnifica est un de ces végétaux devant lesquels le plus indifférent s'arrête émerveillé; la plante a un port superbe rehaussé par les dimensions considérables des feuilles, dépassant souvent un demi mètre de longueur, et par le brillant coloris de celles-ci ; leur face supérieure vert foncé est richement marquée par le blanc cireux des nervures, tandis que la face inférieure est d'un beau rouge violacé. Tous ces caractères sont encore plus marqués dans la plante dont la planche ci-contre peut donner une idée. Tandis que le Miconia magîiifica est de prove- nance mexicaine, la nouvelle venue a été trouvée au Brésil d'où elle a été importée récemment par L'Horticulture Internationale, à Bruxelles. Dans l'exemplaire ayant servi de modèle à l'artiste peintre, les feuilles ne sont pas arquées comme dans le M. magnifica, elles sont plus dressées ; en outre, le coloris vert bronzé est plus foncé et plus velouté, d'où le nom de Miconia velu- tina donné à titre provisoire. En effet, malgré la très grande distance qui sépare les patries des deux plantes, la dernière arrivée pourrait fort bien être une variation naturelle de la première, et deviendrait ainsi le Miconia magnifica var. velutina. Espèce ou variété, elle n'en est pas moins recomman- dable, avec sa tige d'un beau rouge brunâtre, ses pétioles rouges portant des feuilles superbes, sillonnées par des nervures très nettes; le limbe est entier, bien que la marge en soit recoquillée ; 11 est coloré à la face inférieure d'un beau rouge pourpré. Culture. — Les Miconia ou Gyanophyllum — ces plantes garderont long- temps leur nom primitif — se multiplient de boutures sans aucune dilliculté, comme c'est en général le cas pour celles à feuilles opposées. On place les bou- tures dans des cendres ou du sable sur une couche chaude, hors de l'atteinte des rayons solaires. Quand elles sont enracinées, soit après quatre à six semaines, on les empote dans un compost d'un quart terreau de fumier, un quart terreau de feuilles, un quart terre de bruyère et un quart sable blanc. Le fond des pots sera pourvu d'un bon drainage. Les plantes se passent difficilement de la serre chaude. L'air sec des appartements ne leur convient pas; les feuilles s'y reco- quillent promptement et même se déforment ; pendant l'été les arrosements doivent être abondants. Em. Rodigas. 333 — PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Physalis Francheti Mast. — Cette nouvelle espèce de Goqueret, qui fut d'abord considérée par erreur comme une simple variété du Phi/salis Alkel-engi, a été décrite récemment par le D"" Maxwell T. Masters, d'après des spéci- mens secs récoltés par Bisset et Maximowicz et des exemplaires vivants obtenus à l'établissement Veitch de graines rapportées du Japon par M. J. H. Veitch. La plante est annuelle et non vivace comme le P. Alkel-emji; elle ne se ramifie pas comme celui-ci; la racine est fibreuse; la tige est érigée, les pétioles relativement courts, bien qu'ils aient 0'"04 à 0"'05 de longueur; la plante est glabre et atteint 0'"C0 de hauteur; elle a un bel aspect, avec ses fleurs blanc jaunâtre à anthères jaunes et ses grands fruits orangés et comes- tibles. La saveur aigrelette de ces baies devient agréable quand le palais y est quelque peu habitué. Grammatocarpus volubilis. — Cette plante fut introduite du Cliili il y a bientôt trois quarts de siècle, ce qui ne l'empêche pas d'être peu répandue. C'est une espèce annuelle, à feuilles opposées, pinnatifides, aux bords découpés. Les fleurs sont grandes, en forme de coupe, d'un beau coloris jaune vif. C'est une excellente plante pour garnir un mur situé en plein midi, elU; le recouvrira jusqu'à 3 mètres de hauteur. La plante peut être plantée en plein air dès le commencement de juin. Fuchsia pendula. — Cette plante, dit M. E. A. Carrière, dans la Revue Horticole, « n'a pas seulement le mérite de la beauté et de l'originalité; elle a encore celui de la nouveauté. C'est un arbuste très florifère, aux raïucnux brusquement réfléchis, ce qui donne à l'ensemble un aspect des plus gracieux. » Malgré son nom spécifique, il s'agit probablement d'une variété obtenue de semis, à moins que ce ne soit un sport ou lusus naturel, fixé par la cullui-e. La disposition particulière des rameaux, qui se terminent par des (leurs en abondance, la rend particulièrement propre pour en faii'c des corbeilles suspendues. Crataegus Lavalleei. — Cette forme du Crataegus Carrierei se rapproche tellement de ce dernier qu'elle peut être confondue avec lui. C'est certainement la plus belle des aubépines. Ses fleurs sont disposées en grandes ombelles et extrêmement nombreuses. Dans le principe, leur coloris est blanc pur; elles acquièrent ensuite une légère teinte rosée. Les feuilles, d'un vert foncé, pnuinent en automne un reflet bronzé d'un Ih'1 ellét. I']n outre, la plante se couvre souvent d'une profusion de fruits d'un rouge brillant. Elaeocarpus cyaneus. — Cet arbuste fut introduit d'Australie au com- — 334 — mencement de ce siècle. Son apparition clans l'une ou l'autre serre est aujour- d'hui saluée comme celle d'une nouveauté. L'été dernier un exemplaire bien fleuri a attiré l'attention dans une des serres tempérées des jardins de Kew. La plante se charge, dit le Garden, d'une véritable profusion de racèmes de fleurs du blanc le plus pur. Par ci, par là, on voit aussi quelques fruits, d'un pourpre bleuâtre foncé, contrastant d'une façon heureuse avec la blancheur des fleurs. Dans une grande serre Y Elaeocarpus cyaneus, connu aussi sous le nom de E. reticulatus, serait une très belle acquisition. Calathea polytricha. — Cette jolie Scitaminée nouvelle est décrite par M. J. G. Baker, dans un des derniers numéros du Gardeners' Chronide. Elle se rapproche le plus du C. flavescens (Phnjnium grandiflorum) dont elle se distingue immédiatement par la villosité des feuilles et des bractées. La plante est originaire de l'île de la Trinité; elle est remarquable par ses tubercules globuleux et par ses fleurs réunies en rosettes dans le centre d'une touffe de feuilles. Le calice et la corolle sont blancs, ainsi que le tube de celle-ci. Les divisions du calice sont linéaires, celles de la corolle sont lancéolées ; les stami- nodes, un peu plus longs que les divisions du cahce, sont d'un coloris jaune citron. Les feuilles sont dépourvues des stries et des macules que montrent la plupart des espèces de Calathea et de Maranta. Lupinus fallax Greene. — Le seul habitat connu de cette plante est le Mont Tamalpais, à l'ouest de la baie de San Francisco. La tige dépasse 1 mètre de hauteur. Ses branches érigées, ainsi que ses feuilles et les inflorescences, sont argentées et recouvertes d'une pubescence veloutée, soyeuse ; les fleurs sont disposées en racèmes pédoncules; les ailes sont violet foncé; le pavillon est blanc au milieu et passe au rouge; les feuilles ont de 7 à 9 folioles linéaires lancéolées aiguës. Bauera rubiaefolia. — Cet arbrisseau, de la famille des Saxifragées, n'atteint guère un demi-mètre de hauteur. Il fut introduit de Nouvelle Hollande il y a un siècle et a eu le temps de disparaître complètement depuis lors. Ses folioles oblongues sont un peu dentelées; ses johes fleurs, d'un beau rose, se succèdent durant quatre mois et font un agréable contraste avec les rosettes de feuilles. La plante vient fort bien en serre froide. Rhododendron Fordi. — Cette nouvelle espèce provient de l'île Lampas, Chine, d'oti elle a été envoyée à Kew par M. Ford, directeur du Jardin bota- nique de Hong Kong. Elle est alliée au Rhododendron Fortunei; ses feuilles coriaces, vert foncé, ovales, ont 0'"08 de longueur ; les branches portent à leur sommet des bouquets de fleurs violacées, quinquelobées, à dix étamines, et ayant 0'"05 de diamètre. Syringa Emodi. — Bien que cette espèce de Lilas, originaire de l'Himalaya, ne puisse être comparée pour la beauté avec notre lilas commun, cependant r — 335 — c'est un arbuste des plus recommandables, tant par son feuillage largement oblong et blanchâtre en dessous que par la tardiveté de sa floraison. C'est le dernier lilas de la saison. Il suit de près au lilas de Hongrie (Syringa Josikaea). Hedysarum multijugum. — Cette espèce, originaire de sud de la Mon- golie, est connue depuis une dizaine d'années. Elle forme une touff'e de l'"50 de hauteur avec des feuilles grisâtres de 0™15 de long. Les fleurs, d'un rouge magenta pourpré vif avec une macule jaunâtre sur le pétale principal, sont dis- posées en racèmes aux aisselles des feuilles. Le Garden cite un exemplaire qui, l'an dernier, a fleuri sans interruption depuis le mois de mai. jusqu'en septembre. Ramondia pyrenaica. — Peu de plantes font un aussi joli effet dans les rocailles dont elles couvrent les niches par leurs rosettes de feuilles étendues à la surface du sol. Les fleurs sont d'un très beau violet pourpré. Nous nous rappelons avoir vu dans le jardin attenant à notre maison paternelle, une variété à fleurs entièrement blanches dont on faisait alors le plus grand cas. Dischidia Rafflesiana. — • Cette intéressante Asclépiadée fut signalée par Wallicii et figurée dans ses Plantae asiaticae rariores. Elle est épiphyte dans sa patrie, Bornéo et Java. Le D"^ Treub, directeur du Jardin botanique de Buitenzorg, en a envoyé des exemplaires vivants à Kew. Les urnes sont portées sur de courtes pousses munies de nombreuses racines adventices. L'urne elle-même n'est qu'une feuille modifiée dont la paroi intei'ne correspond avec le dessous d'une feuille ordinaire. Les botanistes ne sont pas d'accord sur la destination de ces ascidies. Contrairement à l'opinion de Beccari et de Delpino, qui pensent qu'elles servent d'asile ou de prison aux fourmis ou à d'autres insectes, M. Treub estime qu'elles sont destinées à recevoir et à conserver de l'eau de pluie. Rubus phoenicolasius. — Cette espèce japonaise obtint un certificat de 1''^ classe au meeting du 11 août dernier de la Société royale d'hoi'ticulture de Londres. La plante était exposée par MM. Kelway et fils, de Longport. Elle a l'aspect d'un framboisier à feuilles vert foncé au-dessus, blanchâtres en dessous. Les fruits se montrent en grappes assez serrées aux extrémités des pousses de deux ans. Fréquemment, dit Sempervirens, on en conq)te une cinquantaine réunis; ils sont un peu plus petits que les framboises, d'un beau rouge foncé à la maturité. Le goût est sucré acidulé, fi-anchement agréable. Pyrethrum parthenifolium glaucum. — Tout le monde connaît le Pyrethrum doré. Celui-ci aura un concurrent dans la forme qui vient d'être citée et qui se distingue par un gracieux feuillage d'un vert blanchâtre dont on tirera parti pour la composition des mosaïques. Cette nouveauté ne fleurit pas la première année, ce qui en augmente le mérite. Delphinium Emiliae. — C'est une belle espèce décrite dans Enjihca, II, 120. Ses fleurs sont d'un bleu foncé, la plante n'atteint que 0"H30 de hauteur. — 336 — Dans sa patrie, la Californie centrale, la plante fleurit en mai; elle fait un charmant contraste en société avec le grand et beau Calochortus Ititeus var. aculeatus. Syringa pekinensis. — Le port de ce Sjninga est très élégant; son feuillage, d'un agréable coloris vert clair, dénote une bonne vigueur; les fleurs, disposées en grappes assez compactes, s'épanouissent une dizaine de jours plus tôt que le Si/ringa japonica et environ dix jours après le S'i/n'w^^a amurensis. Notre confrère américain Garden and Forest lui consacre une bonne planche dans son numéro du 26 septembre dernier. Jusqu'ici on avait cru que cet arbuste n'était guère florifère; c'était là une erreur : une fois que la plante a atteint un certain développement, elle fleurit en abondance. On en parle comme d'un arbuste fort beau, extrêmement recommandable, d'une rusticité absolue, aimant un sol humide et ayant besoin d'assez d'espace pour développer ses gracieuses branches. Arenaria montana. — Cette jolie petite espèce vivace, à tige couchée et rougeâtre, à feuilles linéaires lancéolées, n'est pas assez connue, sinon elle trou- verait place dans toutes les collections de plantes alpines. Plantée dans le rock- work de l'École d'horticulture de Gand, elle a épanoui pendant plus de deux mois ses grandes fleurs blanches. La plante se multiplie aisément de boutures. Sparmannia africana. — Notre confrère anglais The Garden consacre à cette belle Tiliacée une de ses dernières planches. Ce n'est pas cependant qu'on puisse l'appeler une nouveauté : elle fut introduite du Gap de Bonne Espérance il y a juste un siècle. C'est un arbrisseau à rameaux un peu velus dont les feuilles cordiformes, acuminées, presque lobées, sont couvertes d'un duvet poilu. Ses grandes et belles fleurs blanches, disposées en ombelles, se distinguent par les filets nombreux des étamines dont les intérieurs sont pourprés, tandis que les extérieurs sont jaune orangé. Les anthères sont d'un jaune d'or. On peut se demander pourquoi une plante aussi méritante ne se rencontre pas plus fréquemment. Les exemplaires d'une couple de mètres de hauteur dépassant des végétaux d'autre nature, comme des Azalées ou des Gamellias rangés tout autour, produisent un superbe effet et peuvent orner au premier printemps la serre froide ou l'orangerie. Maurandya Barckleyana. — Cette liane mexicaine fut introduite en Europe en 1825. Elle est trop peu répandue. Un exemplaire qui a grimpé le long d'un Araucaria Cumiinghatni dans une serre tempérée dès jardins royaux de Kew, a été l'objet de l'attention générale l'été dernier. La plante avait atteint dix mètres de hauteur et ses branches pendaient de toutes parts de la manière la plus gracieuse. Le feuillage est abondant et d'un beau vert; les fleurs, très nombreuses, sont grandes, d'un beau pourpre violacé et blanches au centre. Km. R. — 337 — LES BRUGMANSIA ET LEUR CULTURE M. G. NiCHOLSON, dans son excellent Dictionarij of Ganhning, dont la traduction dirigée par M. S. Mottet, avec la collaboration de MM. Alluard, André, Bellair, Vilmorin, etc., est en cours de publication, a émis l'idée de réserver le nom de Datura aux espèces annuelles, et celui de Brugmansia aux espèces frutescentes. Les traducteurs de l'ouvrage de Niciiolson n'ont pas adopté cet avis et avec les auteurs du Gênera Plantarum, Bentiiam et IIooker, ils rangent dans un seul et même groupe, celui des Datura, les Brugmansia, Stramonium, Dutra et Geratocaulis. Le genre ainsi constitué compte une dou- zaine d'espèces, appartenant aux régions tempérées et chaudes des deux monik's. Voici comment on traite les espèces frutescentes ou Brugmansia : On les lient en pots de 0'"20 à 0"'30 de diamètre, dans un sol riche et dans une serre où l'atmosphère est tenue relativement chaude pondant leur période végétative. Il ne faut pas oublier que le développement primitif doit être rapide et pour cela activé au moyen d'engrais. Une fois que la i)lante a formé une tige d'une couple de mètres de hauteur, ce qu'on obtient en enlevant toutes les pousses latérales à mesure qu'elles se produisent, le bois sera bien aoûté et la floraison pourra se produire avec abondance et régularité. Bien que ces espèces soient des plantes à feuilles persistantes, elles supportent d'être taillées court, api-ès la floraison, et acceptent les formes qu'on veut leur donner. D'ordinaire on en fait de petits arbres dont on rabat annuellement les pousses à peu de centimètres au-dessus de leur empâtement. Pendant la floraison, il sera bon de donner quelques arrosements d'engrais liquide : les fleurs seront d'autant plus grandes. Dans les contrées méridionales de l'Europe, les Brugmansia sont une précieuse addition aux végétaux destinés à orner les grands Jardins. Chez nous la .serre tempérée leur sulllt; on doit les pivservei' des kermès. On a le ch(jix parmi les espèces et variétés : Les Bnn/incni.sid ar/xn-ra et snaveolens ont des fleurs blanches; celles de ce dernier ont un parfum exijuis. Le B. KnUjldi donne en abondance des fleurs doubles et par suite de leur duplicature, elles sont d'une plus grande durée. Le B. mngiiinea est souvent préféré à cause de .son élégance et de .son coloris oi-angé. Le />'. clilondiIlKi est également à fleurs doubles, jaunes, odorantes et pendantes; le B. conii- gera est d'un aspect singulier, les fleurs sont blanches ou jaune crème; enfln le B. fastuosa a des fleurs blanc crémeux à l'intérieur, violacé au dehors et très odorantes. Il en existe des variétés dans lesquelles les deux coloris .sont mieux définis et presque séparés, et d'autres dont les fleurs sont semi-doubles. R. DU Parc. — 338 — A QUEL MOMENT PEUT-ON TRANSPLANTER LES ARBRES TOUJOURS VERTS V Un abonné de L' Illustration Horticole nous pose la question qui précède ; il se plaint d'avoir mal réussi dans les plantations qu'il a faites le printemps dernier, alors que les arbres étaient encore en repos. Voici notre réponse : L'époque de la transplantation des espèces à feuilles toujours vertes a fait l'objet de nombreuses expériences, sans que les praticiens aient pu se mettre d'accord. M. Meehan dit, dans le Country Gentleman, qu'il préfère trans- planter la plupart des Conifères en août et septembre. Il est évident qu'à ce moment l'évaporation par les feuilles sera tout aussi rapide qu'à n'importe quelle autre saison, mais les nouvelles racines fibreuses se formeront bien plus vite dans le sol réchauffé qu'à un autre moment. En été, le sol ressemble à celui d'une serre à multiplication, et les arbres et arbustes devraient être traités absolument comme des boutures. Il faudrait leur donner de l'ombre, si possible; les racines doivent être tenues humides. Les trous sont bêchés à la profondeur voulue et une bonne terre doit remplacer un sol pauvre ou épuisé. En remplissant les vides parmi les racines, on doit éviter soigneuse- ment de blesser celles-ci. Quand les trous sont à moitié remplis, on y verse quelques seaux d'eau jusqu'à ce que la terre soit bien trempée. On attend que cette eau soit infiltrée pour combler les trous. Le lendemain on mouille de nouveau, et on égalise le sol le troisième jour. Cette humidité suffît pour une semaine entière, alors de nouvelles radicelles se seront formées. Cependant on peut recourir à l'ombrage et aux seringages ; ces procédés sont très avantageux. En général, quand il faut transplanter sans motte de terre des Conifères ou autres arbres verts, le mieux sera d'attendre le temps qui précède la reprise de la végétation. Si les plantations du printemps dernier ont mal réussi dans beaucoup de jardins, c'est que le vent du nord-est a amené une longue période de sécheresse contre laquelle il aurait fallu prémunir les arbres par des abris et par des arrosements. Nous avons vu réussir des trans- plantations de grands exemplaires en plein été, mais bien soignés. Nous ajouterons qu'on peut transplanter à toute époque lorsque les racines sont ménagées, ce qui est possible en conservant une grande motte de terre à chaque arbre. Ne voj'ons-nous pas actuellement transplanter ainsi avec succès, au mojen d'une machine ad hoc, de grands arbres pendant que leur frondaison est complète? ÉM. R. 339 — FUMURE DES BEGONIAS TUBÉREUX M. Desbois, amateur d'horticulture à Orléans, a adressé à la Bévue Hor- ticole une note culturale pouvant intéresser tous ceux qui s'occupent de Bégo- nias : « J'avais préparé pour la culture des Bégonias doubles une plate bande en la couvrant de 0™30 de terreau de fumier de cheval bien mélangé avec du sang desséché, à raison d'un kilog. pour un mètre cube de ce terreau. Dans les premiers jours de juillet, j'arrosai mes plantes avec les engrais suivants : le premier jour, j'employai du nitrate de soude; le deuxième jour, j'usai du sulfate de fer; le troisième jour, j'eus recours au sulfate d'ammoniaque (trois grammes de chacune de ces substances par litre d'eau). Je continuai ce mode d'arrosement pendant quinze jours, versant chaque jour au pied de chaque plante un demi-htre d'engrais, puis je laissai aller, me bornant à arroser très abondamment avec de l'eau pure. J'obtins ainsi une très abondante floraison, des fleurs superbes et d'une excellente tenue. Il est bon néanmoins de faire observer que c'est la grande perméabilité de mon terrain qui m'a permis de me servir de ces engrais sans inconvénient pour les tubercules. Le temps de l'arrosage et la dose de l'engrais, surtout pour le sulfate d'ammoniaque, devraient certainement être diminués dans un terrain plus consistant. » Il est inutile d'ajouter que l'engrais préconisé pour les Bégonias à fleurs doubles convient également bien aux fleurs simples. Celles-ci acquièrent, dans ces conditions, un développement incroyable. Nous faisons la plantation dans de la terre de feuilles en mélange avec un tiers de terreau de fumier ; nous n'employons pas d'autres engrais et nous obtenons une floraison aussi parfaite que possible. ï PETITES NOTES DE CULTURE Stephanotis floribunda. — Les plantes qui ont atteint leur complet déve- loppement ont besoin d'un air moins chaud et plus sec, pour que le bois puisse s'aoûter. Il sufllt que la serre demeure fermée la nuit, sans qu'elle soit particu- lièrement chauffée Par les journées claires, l'admission de l'air est indispen- sable; l'arrosage sera de beaucoup diminué. Il est bon d'enlever les rameaux non aoùtés, afin d'admettre le plus de lumière possible. Il est important de veiller à la destruction des pucerons qui se logent sur les feuilles et sur le bois. On peut, dans ce but, faire usage de bouillie cuprique. Allamanda. — Si l'on a soin de donner à ces plantes une température de — 340 — 10 à 12 degrés la nuit et de les arroser avec quelque engrais, la floraison se produira dans de bonnes conditions les deux mois suivants, et l'on sait que ces fleurs viennent bien à point en cette saison. L'aoùtement ou maturation du bois est la condition la plus importante pour les végétaux qui ont besoin de quelques semaines de repos pour être mis en végétation avant réjDoque normale. Tel est le cas pour les AUamanda ; on aura soin de les tenir dans un air plus sec et moins chaud pendant une couple de mois. Surfaçage de chaux aux Fougères. — La chaux est considérée comme nuisible aux Fougères en général ; elle en fait, dit-on, jaunir les frondes. Or, le corres]3ondant d'un journal horticole américain écrit que l'expérience qu'il a eu l'occasion de faire donne im démenti à cette opinion. Deux planches d'Adiantum plantés pour la cueillette des feuilles furent infestées par une sorte de cham- pignon noir qui menaçait de détruire le tout. On eut beau gratter le parasite; il ne fit que recroître et les plantes restèrent en arrière. Alors on eut l'idée d'employer comme surfacage de la chaux fusée ou éteinte. On s'attendait à voir périr le parasite de même que les Fougères. On avait mis de la chaux par dessus tout, et, chose curieuse, le champignon fut arrêté dans sa croissance mais non tué; de leur cùté, les Fougères reprirent une active végétation et on put récolter en quantité considérable les plus longues et les plus belles frondes d'Adiantum qu'on eût jamais. Le correspondant ajoute qu'à l'avenir il ne craindra plus de faire usage de la chaux pour les Fougères. Rose William Allen Richardson. — Cette belle rose, avec son chaud coloris rouge orangé entouré de jaune, convient parfaitement au forçage on tout au moins à la floraison avancée. Cultivée contre un mur en plein air, elle donne une abondante floraison. Elle n'a pas même besoin du soleil du midi pour réussir. Lapageria. — Les deux variétés de cette splendide liane sont maintenant cultivées un peu partout et le mode de culture réservé à ces plantes n'est plus un secret comme il y a quelques années. Qu'on les conduise à la faîture de la serre ou dans une couche peu élevée; qu'on leur ménage les rayons solaires du matin ou ceux du midi, les plantes vont aisément leur train; pourvu qu'on leur donne un sol riche, bien drainé, beaucoup d'eau durant la végétation et des seringages copieux afin de tenir le feuillage propre, les plantes payeront par une profusion de fleurs les soins qu'on leur accorde. Les Lapageria se multi- plient de marcottes. On peut les rempoter ou déplacer en toute saison, pourvu qu'ils ne soient pas en fleurs; cependant il vaut mieux y procéder en autonme. Un mélange de terre fibreuse et de tourbe en égales quantités, avec addition de petits morceaux de marne et d'une cei'taine quantité de sable blanc, convient le mieux à leur développement. R. d'Eelen. gme Série. TOME P^ 22"'^ Livraison. 30 Novembre 1894 L'ILLUSTRATION ITORTICOLE Journal iolernalional populaire de rilorlieullure DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll ISI DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRI^'C1PAUX EMILE RODIGAS Niiiiiéi'O paraissaiil le 15 du muis MAX GARNIER Numéro naruissanl le ôO du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRAXIOIV HOUXICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. soi!vd:i!vd:A-ii^E (',;iilsoiii' iHirlicdIc .... IjC's tlcui's cl leur «oloiis. lU'nsçiyiicinriils cl ciilliircs . Les Clirysaiillicmcs Puire Boiiiu' Louise d'Aviancli( Pitgeii. 341 34.5 346 349 352 Plantes primées Nécrologie Bibliographie TEXTK KT ri.ANCHE COI.OKIKK. PI. -22. Mullier à Meurs doubles. . . Pagps. . 353 . 355 . 355 344 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE LUNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois ' On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Bclliard, Bruxelles Gninl, iiiipr. Kilg. Viiuder Iliicglieii . ÏARÏF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOL] ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES > mt^ c Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et da Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse et présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaît leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chaci deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. Lei circulation universelle augmente considérablement de joui- en jou ^» ^» ~ Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture li assure le mo72opole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvel^ de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Une page entière . Une demi-page . . Un tiers de page . Un quart de page. Un sixième de page Un huitième de page Un seizième de page T, 1 . . Pour l'année entière Pour 1 inscTt.on Pour 3 insertions Pour 6 insertions r.,ur 12 insertions ou 24 insertions dansles2journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 " 30 .. 60 » 100 » 180 fr. 500 300 25 » 45 .. 80 » 125 » 225 20 » 40 » 70 » 110 15 » 30 » 50 » 90 12 » 25 » 40 .) 70 6 » 12 „ 20 » 35 180 150 125 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées' WO, rue Belliarcl, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnée à, l'un de ces journaux. 341 CAUSERIE HORTICOLE DES MOUSSES ET DES LICHENS 30 Novembre 1894. Il est bien peu d'écrivains horticoles qui n'aient tonné dans leurs écrits contre les Mousses et les Lichens, ces pestes végétales qui infestent les troncs des Poiriers, des Pommiers, des Pruniers, etc., qui en sucent la sève, les font languir, rabougrir et finalement périr. De leur côté, aussi, les arboriculteurs ont fait chorus avec les premiers et renchéri sur eux, ou plutôt ils ont commencé dès longtemps un branle-bas général de combat contre ces funestes engeances. Cent remèdes, plus violents les uns que les autres, ont été proposés, préconisés contre elles : lavages réitérés avec divers acides plus ou moins corrosifs, avec l'alcool, avec du savon noir,, — et celui-ci encore était le plus anodin, etc. Le grattage continu, forcené, a été surtout recommandé. Il est temps enfin qu'une plume compatissante et mue par la vérité physio- logique vienne au secours des tendres Mousses et des jolis Lichens! Non, charmantes Mousses ; non, élégants et curieux Lichens, vous n'êtes point funestes aux arbres fruitiers de nos vergers; non, vous n'introduisez pas perfi- dement vos racines (vous n'en avez pas?) dans leur épidémie, pour en sucer le sang, la sève voulons-nous dire; non, vous n'êtes pas d'insatiables, d'inlames parasites, vivant aux dépens d'autrui, ainsi que le prétendent tant de bons esprits abusés ! Mais quittons le ton de la plaisanterie et parlons sérieusement. Nous nous étonnons que parmi tant de botanistes justement célèbres qui se sont exclusi- vement occupés de Cryptogames, nul, que nous sachions, n'ait élevé la voix contre une telle ignorance, contre une telle absurdité ! les Mousses et les Lichens parasites! et comment? Les premières émettent à peine de Unes radi- celles, qui, en se groupant en faisceaux, puisent dans un milieu dnnuv riiunii- dité nécessaire à leur existence; aussi toute cavité abritée, protégée conti-e les rayons du soleil leur est bonne ; elles s'en emparent et y vivent en groupes pressés. Dans tous les pays humides, leurs imperceptibles spores, ballottés sans cesse par les vents, donnent naissance à de nouveaux individus, là où ils ont trouvé l'abri, le creux ombragé nécessaire. Aussi, vo3ez les li'oncs d'ai'bres, b — 342 — du côté où soufflent périodiquement les vents d'ouest (Europe), se peupler d'individus divers de cette curieuse et jolie famille. Chez ceux du côté oCi régnent surtout les vents secs et froids du nord pullulent divers Lichens. Plus innocents encore, ceux-ci se fixent, non dans les anfractuosités, comme les Mousses, qui ont besoin d'humidité, mais sur les côtés plans de l'écorce extérieure par leur expansion foliacée, et ne produisent, eux, aucunes radicelles ! Ces vérités incontestables examinées, admises conséquemment, comment donc peut-on accuser ces petits végétaux de nuire aux arbres fruitiers ? et de quelle manière le feraient-ils ? Dira-t-on maintenant que grâce à l'humidité, sous les cachettes sourdes formées par les groupes de Mousses pressées les uns contre les autres, viennent nicher les insectes qui vivent aux dépens des arbres et les tuent? nous démen- tirions encore ce fait. Ainsi, tout d'abord les Mousses ne se groupent guère qu'au pied des arbres; rarement elles s'élèvent sur les troncs où y vivent petites et disséminées dans les enfourchures des grosses branches. Sous leur abri on ne trouve guère que des forficules (pince-oreilles), des géocorices, quel- ques petits carnassiers; et les premières seules sont nuisibles aux fruits des Poiriers, Abricotiers et Pêchers. Quant aux insectes qui vivent du bois de ces arbres, il en est fort peu, et ils ne s'attaquent jamais qu'aux troncs lisses et secs. Il est rare, très rare de voir les arbres fruitiers attaqués par les larves de ces insectes, qui préfèrent de beaucoup les arbres forestiers ; et les premiers n'en sont infestés que lorsqu'ils sont à l'état voisin de la décrépitude. Quant aux Lichens, par la nature 'de leur végétation, ils ne sauraient oifrir aucune retraite aux insectes, laissez-les vivre. Avons-nous suffisamment démontré l'inutilité du lavage et du raclage des arbres fruitiers ? la routine sous ce rapport se rendra-t-elle à l'évidence? Que si, malgré l'innocuité parfaite des mousses, vous tenez à en débarrasser vos arbres, enlevez-les légèrement avec le dos de la serpette, et lavez les places nues avec une brosse trempée d'eau pure; évitez l'emploi du savon et des acides plus funestes encore, en ce qu'ils corrodent l'écorce, et par ses interstices peuvent pénétrer dans les canaux du liber, s'infiltrer avec la sève dans les jeunes et délicates parties des arbres, et y causer des désordres qui, pour n'être pas apparents, n'en sont pas moins réels. Mais entrez dans un verger, dont les arbres ont été soigneusement grattés, raclés, purgés, lavés! quelle nudité! quel aspect triste, livide, moribond, ont tous ces troncs, ces branches dénudées ! Ce ne sont plus que de hideux sque- lettes, à l'épiderme érosé, aux tons blafards, au lieu de cet aspect si gai à l'œil, de ces verdures microscopiques, de ces couleurs mélangées qui les ornaient naguère. — 343 — Si, sous l'équateur et les tropiques, la nature a répandu avec tant de prodi- galité les trésors de la Flore, en revêtant les arbres de brillantes Broméliacées, de fantasques et superbes Orchidées, d'Aroïdées, au vaste et varié feuillage, qui toutes embellissent le tronc des arbres, l'enlacent de leur tiges et de l'en- trelacis inextricable de leurs racines, sans aucunement vivre à leurs dépens, puisque toutes puisent dans l'air ambiant et dans les fentes de l'écorce l'humi- dité seule nécessaire à leur vie, la nature, qui sait bien ce qu'elle fait, n'a pas voulu, sous nos rudes et brumeux climats, déshériter enti«*rement nos arbres sous ce rapport ; aussi, sans les Mousses, les Lichens, une foule d'autres petits végétaux, tout aussi inoffensifs, viennent y chercher un gîte, entr'autres de petites fougères; mais nous dirons plus, dût notre assertion ne sembler qu'un paradoxe, la présence de ces miniatures végétales est un bienfait pour les arbres ; non seulement elles les parent, mais encore elles en abritent les déchirures corticales, y entretiennent une légère et salutaire humidité, les protègent contre les grandes gelées et facilitent en leur temps l'ascension des sucs séreux, qui circulent immédiatement sous l'enveloppe externe. Résumons-nous: laissez vivre sur vos arbres les petits végétaux, qui ne peuA'ent leur causer aucun mal, mais les ornent et plaisent à l'œil; ce ne sont pas des parasites, vivant aux dépens d'autrui, mais des épiphytes qui les embellissent. Glaneur. L'année qui finit. — Voici, d'après les rapports officiels des agronomes de l'État, la physionomie des récoltes: La végétation des céréales est très belle. De nombreux champs de betterave sucrière ont dû être semés à nouveau à cause de la germination défectueuse des graines. La récolte du foin est abondante et les produits ont pu être rentrés dans d'excehentes conditions. La production fruitière s'annonce sous les meilleurs auspices. Beaucoup de fruits se détachent cependant, ce qui est probablement dû à la sécheresse de l'an dernier. Les pommes de terre promettent une récolte avantageuse si la maladie ne compromet pas les rendements. — 344 — PI. XXII MUFLIER A FLEURS DOUBLES Le Muflier des jardins ou gueule de loup [AnthrlmiKm ma jus) est une des plantes les plus méritantes qui contribuent à l'ornementation des plates-bandes et des massifs. Il est très peu exigeant et réussit presque sans soins ; aussi est-il à juste titre populaire parmi les possesseurs de petits jardins. Il produit de nombreuses variétés que l'on obtient fréquemment par le semis et qui sont par conséquent suffisamment connues ; deux races cependant méritent une mention à part, la race naine dite Toni Pouce, qui convient tout spécialement pour la confection des bordures et produit des coloris très vifs, et la forme à fleurs doubles, beaucoup moins répandue, que nous figurons ici d'après des échantillons qu'a bien voulu nous adresser M. du Trieu DE TERDONCK. Cette variété n'est peut-être pas aussi appréciée qu'elle devrait l'être ; une for- mule fréquemment usitée pour la caractéi'iser est celle-ci : « Plus curieuse que belle. )> La vérité est que la forme des fleurs du Muflier n'est pas très élégante, et pas plus dans le type ordinaire que dans la variété double. Si l'on veut les examiner attentivement, détailler leurs traits, l'impression ne sera sans doute pas favorable ; mais ce n'est pas ainsi qu'il faut les juger. Il faut les considérer d'un peu loin, comme masse, et l'on ne peut manquer alors d'être charmé par les brillantes taches de leur coloris ; et la forme double, à ce point de vue, est certainement bien supérieure au type ordinaire. ' La lithographie elle-même traduit bien cette double impression. Ce serait peine perdue que de vouloir détaifler chaque fleur, en délimiter tous les organes; mais si l'on considère seulement l'ensemble, en éloignant un peu l'image, on constate que le contraste de ces vives couleurs est très attrayant, et la planche ci-contre rend à merveille cette beauté. Ces fleurs, groupées en bouquets touffus comme en fournit cette plante très florifère, produit en massifs un effet superbe. Les variétés se propagent par bouture ; ces boutures doivent être faites en septembre sous cloche, ou au printemps sur une couche. Les semis ne repro- duisent pas exactement le type original; on les effectue en juillet-août en iTinW Mr:PT;r;QLE ;nerep»- MLFIJEH A FI l. /, — 345 — pépinière, pour mettre en place au printemps ou en février-mars sur couche, ou enfin en pleine terre au mois de mars-avril ; la floraison a lieu plus ou moins tôt, selon le cas, du commencement de l'été jusque vers la fin de l'automne. LES FLEURS ET LEUR COLORIS (Suite, voir page 309) Mon Pldox Dnunmondi rose saumoné a un coloris rose pur pâle ineffable, avec un soupçon de jaune; mais après un examen attentif, j'ai été obligé de constater qu'il n'y a pas une parcelle de jaune dans les pétales. Ce que les grainiers appelleraient certainement rose vif (d'œillet) serait du rose cramoisi. J'ai une fleur d'un rose d'Œillet pur ravissant parmi mes pivoines, mais je n'ai jamais vu aucune variété de cette fleur d'un rose cramoisi ou cramoisi pur. Le mot cramoisi est trop souvent employé mal à propos ; il ne signifie pas rouge sombre, ceci est du marron ; il ne signifie pas non plus rouge foncé intense, ceci serait peut-être du rouge pur, ou du rouge avec une nuance de jaune dans sa composition ; il signifie un rouge foncé près de la section bleue du spectre ; et par conséquent le cramoisi doit être un rouge bleu. J'ai des Zinnia cramoisis, des Pétunia, des Œillets de poète et des Silènes cramoisis, mais je n'ai pas de Pivoines cramoisies. Je voudrais avoir assez de temps pour pouvoir parler en détail de la couleur trop souvent dépréciée qu'on appelle magenta ; je ne puis en dire que ceci : Jusqu'au jour où les fleuristes ont découvert les Cinéraires à merveilleux coloris foncés, et nous les ont fournis en une profusion de magnifiques fleurs, nous n'avons pas été à même d'apprécier ce que pouvait être la magnificence du magenta. L'artiste coloriste qui ne trouverait rien à apprendre sur les rouges pourpres à une exposition de Cinéraires serait incapable d'apprécier les cou- leurs; et le fleuriste qui expose les fleurs pourrait lui en remontrer au point de vue de la sensibilité esthétique. Mais je suis certain que ce ne sont pas les artistes qui ont des préjugés contre le magenta. Je pourrais citer, pour le prouver, une demi- douzaine de faits concernant des artistes célèbres. Les fleuristes n'ont qu'à persévérer dans la production de leurs splendides magentas jusqu'à ce qu'ils finissent par remporter la victoire sur des préjugés dérai- sonnables, et par convaincre le public, à l'aide des Orchidées et des Cinéraires, que le rouge pourpre est une superbe et noble couleur, supérieure aux dédains des personnes qui se plaisent à l'écarlate grossier des géranium. Le Magenta est le contralto et le bai'yton de la musique des couleurs ; il est — 346 — trop riche et trop chaud, quand on le voit dans toute sa pureté, pour être apprécié d'autres personnes que les coloristes. Je crois que le fleuriste a com- pris sa riche et rare musique longtemps avant qu'elle ne produisît un effet quelconque sur les jeunes dames qui aiment à peindre des églantines et des Pivoines. Ce ne sont pas toujours les plus petites oreilles ni les yeux les plus bleus qui savent le mieux distinguer le beau dans la nature complexe. Gomme type de la fleur orangée, je pourrais prendre le Souci Prince d'Orange. Mais l'orangé est une couleur que tout le monde sait reconnaître facilement; il y a peu de chances pour que l'on se trompe sur son nom. Ce ne sont que les rouges orangés que l'on confond dans leur diversité. Il y a des pivoines rouge orangé, ainsi que des Géranium, des haricots d'Espagne et des Zinnia. Orangé vermillon et orangé écarlate sont deux noms pour une même couleur, l'un des deux suflit parfaitement, mais ils ne sont pas employés aussi souvent qu'elles devraient l'être dans les catalogues des grainiers. Le jaune pur est une nuance qu'il n'est pas très facile de reconnaître dans sa valeur exacte. Le soufre est un jaune pur pâle. Mais les fleurs couleur jaune soufre ne sont pas aussi nombreuses que les catalogues voudraient le faire croire. Il n'y a pas de jaune soufre dans les Soucis, les Phlox, les Nasturtium ou les Glaïeuls. La nuance tirant sur le fauve du Nasturtium Pearl est plutôt paille. La Moutarde sauvage dans les teintes les plus pâles est beaucoup plus près du jaune soufre. L'extérieur des pétales du Bouton d'or est un jaune abso- lument pur, mais la surface intérieure brillante reproduit cette couleur avec une intensité qui approche du jaune d'or. La primevère sauvage est une fleur jaune pur. Le Coreopsis est jaune d'or et n'approche jamais d'une teinte jaune pur. Le Soleil ne présente jamais une couleur jaune soufre; elle n'existe pas non plus dans aucune Rose que je connaisse, sans excepter même la belle rose jaune Scotch Rose, qui nous off"re un coloris jaune absolument pur. {Sera continué) RENSEIGNEMENTS ET CULTURES M. Alfred Gogniaux, l'éminent botaniste de Verviers, dont on connaît les savants travaux dans la Flora BrasiliensiSj la Lindenia, le Journal des Orchidées, et qui figure également parmi les collaborateurs de L Illustration Horticole, vient d'être nommé à l'unanimité membre d'honneur du Torreij Botanical Cluh, de New York. On sait que le nombre des membres d'honneur de cette importante Société est limité à cinq ; l'une des places est actuellement vacante ; les trois autres titulaires sont M. Bâillon, Sir J. D. Hooker et M. Julius Sachs. — 347 — Culture des Chrysanthèmes. — Le moment est venu de s'occuper de la multiplication de ces plantes. On coupera les tiges florales dès que les fleurs seront passées; on détachera les boutures, en les sectionnant juste au-dessous de la surface du sol, et on les plantera au centre d'un pot de petite taille. Ces pots seront placés dans une couche froide, ou sur une tablette près du vitrage dans la serre froide. Il faut éviter que les jeunes boutures puissent soufî'rir des gelées qui peuvent survenir d'un moment à l'autre ; si l'on veut obtenir de belles plantes, on doit s'attacher à faire enraciner les boutures le plus promptement possible, quelle que soit la variété dont il s'agit. Parmi les plantes qui ont été cultivées en hautes tiges, pour produire de grandes fleurs, on trouvera que certaines produisent à la base des pousses nouvelles, à des hauteurs variables au-dessus du sol. Ces plantes devront être rempotées et mises en serre froide pour rester en végétation modérée. Les Chrysanthèmes Pompons doivent toujours être multipliés par boutures si l'on veut obtenir de fortes plantes. » ♦ Le Ricinus Zanzibar ensis, dont L'Illustration Horticole a annoncé l'in- troduction et donné une gravure au commencement de cette année, a pu être jugé maintenant dans les cultures, et l'on cite notamment un amateur anglais quia obtenu des plantes d'un développement remarquable ; les feuilles mesurent de GO à 83 centimètres de diamètre. Les Œillets conservent toujours leur faveur, malgré les variations de la mode qui se porte parfois davantage sur d'autres fleurs; ils ont, en effet, des qualités des plus précieuses : un parfum très agréable, une variété charmante dans les coloris, et ils sont de culture facile. On les reproduit surtout par marcottage; pour cela on courbe un ou plu- sieurs rameaux que l'on recouvre de terre sablonneuse, de façon à provoquer l'émission de racines à la base. Cette opération se pratique en juillet ou août, dès que la floraison est terminée. Vers le 15 octobre, on détache ces marcottes des plantes-mères, on les enlève en ayant soin de prendre une bonne motte de terre autour des racines, puis on les plante dans une plate-bande bien préparée et engraissée au préalable, en laissant entre elles un espace de 15 centimètres environ. On presse bien la terre autour des racines, puis on arrose pour faci- liter la reprise. Il est bon de répandre une couche de suie à la surface du sol, ce qui a pour résultat d'éloigner beaucoup d'insectes, et en même temps d'engraisser. Lorsque la saison sera un peu plus avancée, on recouvrira la terre d'une couche de cendres de 2 ou 3 centimètres, pour pi-éserver les racines des gelées. — 348 -■ On peut aussi mettre un certain nombre de jeunes plantes en pots sous châssis, lorsqu'on ne dispose pas d'un endroit suflisamment abrité pour leur faire passer l'hiver en plein air. Exposition de Bordeaux. — De grandes Expositions d'horticulture auront lieu à Bordeaux en 1895, à l'occasion de l'Exposition organisée par la Société Philomathique de cette ville ; les concours se succéderont du i*"" mai au 31 octobre, sur la grande place des Quinconces, où seront installés des jardins, une galerie et éventuellement un pavillon spécial. Le programme comprend 185 concours en tout. Salades d'hiver. — La grande ressource pendant l'hiver, c'est la chicorée frisée ; la Laitue cependant supporte mieux les gelées que la chicorée et a l'avantage de ne pas être amère ; mais il est vrai que beaucoup d'amateurs de salade recherchent cette amertume, pourvu qu'elle ne soit pas excessive. D'ailleurs le plus ou moins d'amertume de la chicorée dépend du traitement qu'on lui donne, et l'on peut la supprimer ou la diminuer en donnant aux plantes une chaleur douce pendant le forçage. Le local le mieux approprié pour le forçage est un hangar ou cave à cham- pignons ; mais les personnes qui ne disposent pas d'un local de ce genre peu- vent parfaitement y suppléer en plaçant la chicorée avec ses racines dans un sol humide, et en empaquetant les plantes serrées les unes contre les autres dans une boîte ou un bac, que l'on recouvre avec soin et que l'on soumet à une chaleur modérée; au bout d'une quinzaine de jours ou même moins, les plantes sont bonnes à consommer. Pour produire de la chicorée en grandes quantités et selon les besoins, il est nécessaire de les rentrer dans une serre à légumes, dans un sous-sol ou sous un châssis, car elles craignent beaucoup les gelées. Les semis se font en décembre et janvier, sur couche chaude; on repique au bout de quinze jours, et on aère sans cependant exposer les plants au froid trop vif; on les plante à demeure sur couche au commencement de mars. * La chicorée Witloof, ou ce qu'on appelle Endive à Paris (*), rend également de grands services à cette saison. Pour faire blanchir les Witloof, on les plante vers octobre ou novembre dans une tranchée d'une quarantaine de centimètres (') Il n'est pas nécessaire de faire remarquer que le sens donné à ce mot à Paris est tout différent de celui qu'il a à Bruxelles et à Londres. La salade appelée Endive à Bruxelles est la Scarole, et celle désignée sous le nom de chicorée tout court est l'Endive des Parisiens. — 349 — de profondeur, garnie de terreau au fond, et on y range les plantes debout, presque côte à côte ; on comble ensuite la tranchée avec de la terre sèche, et on la recouvre de fumier neuf en fermentation. Au bout d'une quinzaine de jours on peut enlever le fumier, mais pour éviter un refroidissement brusque on recouvre le sol de litière. Les pommes de Witloof sont bonnes au bout de vingt à vingt-cinq jours. Chancre des arbres fruitiers. — La recette suivante a été communiquée à la conférence tenue à Londres à l'occasion de la grande Exposition de fruits le 29 septembre : Superphosphate de chaux 100 parties. Nitrate de potasse . 60 » Nitrate de soude 80 » Sulfate de chaux . 80 > Cette composition doit être appliquée au printemps et à l'automne, dans la proportion de 280 grammes à l'hectare. Max Garnier. LES CHRYSANTHEMES L'Exposition de Chrysanthèmes qui a clos la série des concours interna- tionaux d'horticulture organisés à l'occasion de l'Exposition universelle d'An- vers, a obtenu le succès le plus vif, dépassant de beaucoup celui de toutes les expositions similaires qui ont eu lieu jusqu'ici en Belgique. La vaste salle n'a l^as désempli le jour ni le soir, qu'il fallût payer un droit d'entrer, ou que l'accès fût gratuit. C'est le soir surtout, quand des flots de lumière répandus dans la vaste enceinte de la Salle des fêtes, prêtaient aux milliers de fleurs ce quelque chose de fantastique que la clarté de la lumière artificielle seule peut produire, que rafl[luence fut considérable. Deux soirs de suite, le salon des Chrysanthèmes a été littéralement envahi par la foule. Les éloges ne furent pas marchandés à ces johes fleurs automnales, dont les brillantes qualités étaient relevées par la présence de nombreuses collections de plantes ornemen- tales et de plantes fleuries diverses. Les garnitures en fleurs de Chrysanthèmes ajoutaient encore à la séduction que cette dernière floralie produisait sur les visiteurs enthousiastes. Cette exposition florale a été une superbe et digne fête de clôture do la grandiose entreprise que fut le World' s fair de 1891. Une profusion de superbes fleurs ont couvert sa tonibc et honoré le courage et l'intelligence des — 350 — organisateurs de cette éclatante manifestation de l'industrie, du commerce et des arts du monde entier, A un point de vue plus spécial, l'exposition de Chrysanthèmes ayant réussi à attirer une foule compacte, a contribué pour une large part à élargir le cercle des amateurs de la feur d'or, à répandre le goût des fleurs et à relever aux yeux de tous l'éclat de l'horticulture nationale. Nous nous sommes efforcé, dans les entretiens que nous avons eus avec des chrysanthémistes et des chrysanthémophiles comme dans l'étude que nous avons faite des meilleures variétés exposées ou des exemplaires les mieux cultivés, à réunir les éléments qui devaient nous permettre de dresser une liste de Chrysanthèmes qui pourrait être utile aux amateurs de ces fleurs, surtout aux jeunes, ainsi qu'aux cultivateurs désireux de connaître les variétés les meilleures pour la fleur coupée ou la culture de bonnes plantes. Nous faisons suivre ici cette liste, qui n'a aucune prétention à l'infaillibilité, mais qui pourra néanmoins, croyons-nous, rendre quelques services, en attendant qu'une plume plus compétente que la nôtre veuille bien reprendre et com- pléter notre modeste essai. Le public s'intéresse beaucoup aux grandes fleurs. Voici quelques variétés qui peuvent être cultivées dans ce but : Fleurs jaunes : Amiral Avellan, Les Ecrins, M. Ph. Deivolfs, Souvenir de Cronstadt, Mr. Panckouke, M. W. E. Boyce, Triomphe de St-Laurent, Mr. Jules Biron, Mrs. Libbie Allen, Lord Broake, Mr. Charles Davis. Fleurs blanches : ilf™** J. de Bet/lié, M^^^ M. A. de Galbers, M""^ Ad. Moidin, ilf'"*» Ch. Molin, M'^^ Paqiiier, i¥"« Thérèse Panckouke, L'Isère, Jf "« Thérèse Rey, Bellem, M^^^ Jeanne Nonin, M'^^ Leblanc. Fleurs rouges : M. Benj. Giroud, M. Th. David, Docteur Gâché, Jlf™® A. Roux, M"^^ Taulier, Président Carrière, Vice-président Calvat, Edwyn Molyneux, Lizzie Cartledge, R. C. Kingston. Fleurs roses : Méphisto, M. Gruyer, C^^se ^g Galbert, M""^ Charles Capitant, Mrs. Irtning Clarke, Lilian B. Bird, William Tricker. Fleurs mauves : Baronne de Buffières, Boule de Nacre, ilf "^ Léa Lévêque. Fleurs lilas : M"^^ Adrien Armand, TaiUefer. Fleurs couleur lavande : ^S''" de l'Exposition de Grenoble, Exposition de Grenoble. Voici maintenant une liste de variétés à grandes fleurs, mais appartenant à des plantes naines : Fleurs jaunes : M. Ch. Molin, Mr. H. J. Jones, Noces d'or. Docteur J. Grange, Enfant des Deux Mondes, W. H. Lincoln. Fleurs blanches : M""^ Carnot, M'^^ Ant. Cordonnier, M'^'' Aug. Gâché, — 351 — Mr. G. Montifjnij, S'" de Petite Amie, Louise, .¥'"« Calvaf, S''' de Petite Madeleine, Ada Spcmlding (partie supérieure blanc de perles, moitié infé- rieure, rouge foncé), Florence Davis, J/"™^ la Duchesse d'Uzès, i¥"^ M. Hoste, Mrs. Gladstone, Le Colosse grenoblois (blanc rosé), WJiite Plume. Fleurs rouges : Général Dodds, Mrs. Georges Biron, Président Armand, Jules Chrétien, M. Ad. Giroud, «S''"" de Jamhon, Président Borel, M. Freeman. Fleurs roses : Georges Daniels, Mrs. H. F. Spaulding, Louise Debacker. Mrs. Harman Pagne (mauve). Nous croyons être utile aux amateurs en leur signalant les variétés les plus recommandables comme culture facile, c'est-à-dire formant facilement de bonnes plantes, et donnant en même temps de belles fleurs. Fleurs jaunes : W. H. Lincoln, Avalanche, L'Ebouriffée, Sunset, Lord Brooke, Enfant des Deux Mondes, Gloriosum, Mrs. Judge Benedict. Fleurs blanches : iW""^ Marie Hoste, White Plume, S'"" de Petite Amie, S'"'" de Petite Madeleine, Florence Davis, International, J/"^ Anna David, 3/me Ccdvat, Ada Spaidding, Ivorg. Fleurs rouges : Val d'Andorre, 2L-. Freeman, Mr. J. Bozain, M. Jules Toussaint, Mr. Ulrich Brunner, Louise Boehmer, M. Jules Chrétien, Edwin Molgneux, Commandant Blusset, Vice-président Calvat, Cullingfordii. Fleurs roses : Cœur magique, Léopold II, Mrs. Hickx Arnold, Mr. Jules Capitcmt, 1/™" Ad. Giroud, 3/'"^ Ed. Beg, Mrs. E. G. Hill, Iricing Clarke, Mr. Ardenne. Parmi les nouveautés les plus recommandables, il faut citer : Fleurs jaunes : M. Georges Michel, La Folie, Les Ecrins, M. Ch. Molin, Noces d'or, Charles Davis, Eug. Dailledouze, Maréchal Avellan, M. Pli. De- îvolfs, M. Georges Michel. Fleurs blanches : M""^ Carnot, Le Colosse grenoblois, i¥"^^ Anaf. Cor- donnier, Jlf"® M. A. De Galbert, La Meije. Fleurs rouges : 31. Benj. Giroud, Mr. Fournier, Dr. Allard, Président Armand, Deuil de Jules Ferrg (violet foncé), Méphisto, M. Georges Biron,, M. J. Blackburn. Fleurs roses : Mad. G. Egmard Duvernag, M. H. J. Jones. /S'*" de l'Exposition de Toulouse (lavande), 6'''" de Toulon (lilas). Charles De Bosschere. 352 POIRE BONNE LOUISE DAVRANCHES Les ai'boriculteurs-poinologaes sont d'accord avec les amateurs de fruits innw dire que la Bonne Louise d'Avyanches est une des plus recommandables, la plus recommandable même, des poires de septembre. Elle a droit à une belle place dans tous les jardins, car on en fait sans peine de beaux arbres fer- tiles, tant en pyramide qu'en fuseau, en espalier et en contre- espalier. Elle réussit bien sur cognassier pour les petites for- mes à grand développement. Elle se prête encore admirable- ment en haut vent et beaucoup de spéculateurs plantent dans leur verger un certain nombre de sujets de Bonne Louise en les alternant avec d'autres arbres fruitiers hautes tiges. C'est un beau fruit allongé, ventru, jaune verdâtre lavé de rouge carmin. Sa chair blanche est très fine, très fondante, bien juteuse (mouille-bouche), agréa- blement acidulée et parfumée. Nous en avons eu des fruits depuis septembre jusqu'à la mi-octobre. Elle porte encore le nom de Bonne de Longueval 'parce qu'elle a été obtenue, il y a cent ans, par M. de Longueval, à Avranches. Gustave Michiels, Montaigu, octobre 1894. Auteur des 50 poires d'élite. Fis. 55. Poire Bonne Louise d'Arranches. 353 PLANTES PRIMÉES Chrysanthème Miss Dulcie Schroeter. — Japonais à fleur compacte, d'un beau jaune, avec une trace de rouge sur les bords des pétales. Exposé par M. E. E. Shea, de Foot's Cray, au meeting de Londres du 13 novembre. Certificat de mérite. * Chrysanthème Maggie Blenkiron. — Japonais incurvé très distinct, exposé par le même amateur que le précédent. Les fleurs sont bien pleines, jaune foncé, avec les pétales larges, d'un rouge bronzé inférieurement. Certi- ficat de mérite. * Chrysanthème Sir Edwin T. Smith. — Autre japonais exposé par le même amateur. Fleurs très compactes jaune foncé, à pétales larges. Certificat de mérite. * Chrysanthème Mrs. R. Filkins. — Très belle fleur que le Garden compare à une miniature de BaJph BrocUehanl-; pétales jaune foncé très intense à la base, très tronqués au sommet. Exposé par MM. Cannell. Certificat de mérite. Chrysanthème Alice Seward. — Très beau japonais incurvé, également de MM. Cannell. Grandes fleurs rose carminé foncé, avec le revers argenté. Certificat de mérite. * Chrysanthème J. Lightfoot. — Japonais récurvé exposé par M. Owen. de Maidenliead ; fleur très pleine et très gracieuse, d'un rose vif avec les bords plus foncés. Certificat de mérite. Chrysanthème J. Bideneope. — Japonais à fleur très grande, également exposé par M. Owen. Les pétales sont rose pourpré avec le revers argenté. Certiflcat de mérite. * Chrysanthème 0"wen's Perfection. — Le Garden considère cette variété d'anémome comme l'une des plus superbes additions à cette section qui aient apparu depuis quelques années. C'est une fleur ample et majestueuse, à pétales rosés, avec le centre rose tendre, relevé de jaune aux pointes. Elle était exposée à Londres le 13 novembre par M. Owen. Certificat de mérite. — 354 — Chrysanthème Mrs. "W. J. Godfrey. — Très belle variété hirsute à fleurs (l'un blanc pur, à pétales larges. Exposé à Londres le 13 novembre, par M. Godfrey, d'Exmoutli. Certificat de mérite. * * ♦ Chrysanthème Garnet. — Très beau japonais incurvé, à pétales cramoisi foncé avec le revers argenté. Le coloris est très plaisant. Exposé également par M. Godfrey. Certificat de mérite. Chrysanthème Mrs. D. Ward. — Autre variété hirsute, à fleurs très compactes, d'un coloris jaune brunâtre bronzé. Très distincte. Exposée par le. même amateur que les deux précédentes. Certificat de mérite. Chrysanthème Princess Ena. — Variété très distincte à fleur pleine, compacte, à pétales un peu étroits, rose pourpré, très hirsutes. Exposée par OwEN Thomas, de Frogmore, comme un jeu de Hairij Wonder. Certificat de mérite. Chrysanthème Purity. — Beau Chrysanthème simple à grandes fleurs d'un blanc pur, relevé de jaune au centre. Exposé par M. Wells, de Redhill. Certificat de mérite. * » Les variétés suivantes ont reçu des certificats de l""" classe à l'Exposition de la Société Nationale de Chrysanthèmes, à l'Aquarium, Westminster, le 7 novembre : M. Panckoucke. Japonais jaune d'or. J. Agate. Incurvé blanc pur, à feuilles semi-globuleuses. W'dfrid Marshall. Japonais incurvé, jaune serin pâle. Duchess of Wellinyton. Japonais à grande fleur jaune d'or. Miss Maggie Blenkiron (voir plus haut). Miss Rita Schroeter. Japonais à fleur énorme, lilas pâle avec le centre lavé de jaune. W. G. Newitt. Japonais blanc très grand. Floretice Carr. Pompon d'un beau marron bronzé, très gracieux. Obtenu par M. W. E. Carr. C. Curtis. Incurvé, jaune d'or foncé. (H. J. Jones). Caledonia. Anémone blanc ou lilacé, avec le centre mauve lilacé. Owens Perfection (voir plus haut) . Niveum. Japonais à fleur blanc pur. (H. J. Jones). The Queen. Japonais blanc, trapu. (H. J. Jones;. — 355 NECROLOGIE La science française vient de faire une perte considérable dans la personne de M. DucHARTRE, l'un des plus grands noms de l'histoire de la botanique dans ce siècle. Auteur d'un traité de botanique qui est aujourd'hui classique, M. Duciiartre a contribué, plus que personne, à mettre cette branche des sciences naturelles à la portée de tous et à la faire bien saisir dans son ensemble, grâce à la lucidité parfaite et à l'esprit méthodique avec lequel cet ouvrage était rédigé ; il a grandement contribué aussi au progrès des différentes parties de cette science par des études approfondies et sagaces, dont il a publié les fruits dans un grand nombre de brochures, de mémoires à l'Académie des sciences dont il était membre, et de notices publiées dans le Bulletin de la Société botanique de France, le Journal de la Société nationale d'horticulture de France, etc. M. DucHARTRE est décédé à l'âge de 83 ans, et beaucoup des personnes qui ne le connaissaient pas personnellement seront surprises tout d'abord, ne réfléchissant pas à l'ancienneté de certains de ses travaux et de sa réputation, d'apprendre qu'il était si âgé, car son activité intellectuelle était infatigable, et c'est en plein travail que la mort l'a surpris. Secrétaire-rédacteur de la Société nationale d'Horticulture de France depuis plus trente ans, il dirigeait avec une autorité suprême les importantes publications de cette Société, secondé d'ailleurs par un personnel de choix, mais continuant toujours à donner la haute impulsion et à mettre la main à la pâte. Il est certain que la Société fait une perte cruelle dans la personne de M. Duciiartre, et c'est à juste titre que son éminent président, M. Léon Say, tenait une des places d'honneur aux obsèques, comme représentant d'une des œuvres auxquelles M. Duciiartre avait consacré la plus grande part de sa vie, toute de travail. BIBLIOGRAPHIE Les Chrysanthèmes, par George Bellair et Victor Bérat. 3'"^ Édition revue et augmentée ('). Cet excellent petit traité fait partie de la bibliothèque de vulgarisation hor- ticole et scientifique éditée par M. Doin, et qui est indispensable à tout (1) 1 vol. in-12 de 115 pages avec figures, cartonné; prix : 2 francs. Oct. Doix, éditeur, 8, place de l'Odéon à Paris. — 35G — amateur. L'ouvrage de MM. Bellair et Bérat est actuellement à sa troisième édition, ce qui indique suffisamment le succès qu'il a obtenu; il rendra de très grands services aux personnes du monde et aux cultivateurs débutants, en débrouillant pour eux la nomenclature si touffue et quelque peu compliquée des Chrysanthèmes, l'une des fleurs rustiques les plus en vogue depuis quelques années, mais si riche en variétés qu'il est diflicile de ne pas s'y perdre quand on ne fréquente pas assidûment toutes les expositions — et Dieu sait si elles sont nombreuses! L'ouvrage est expliqué et égayé par de très intéressantes gravures. Les Engrais en Horticulture, par Joulie et Maxime Desbordes ('). Cet ouvrage est divisé en deux parties : la théorie générale des engrais, par M. JouLiE, et l'emploi pratique des engrais, par M. Maxime Desbordes. La première partie contient l'exposé clair et complet des notions physiologiques et chimiques que le cultivateur doit posséder pour être à même d'appliquer judicieusement les indications données dans la seconde partie. Celle-ci est bien traitée et prévoit tous les cas principaux. M. Maxime Desbordes est d'ailleurs à une excellente école pour étudier les meilleurs procédés de culture, car il est attaché au Fleuriste du domaine de Ferrières en Brie, sous l'habile direction de MM. Bergman. Il avait déjà soumis au Congrès tenu cette année par la Société Nationale d'horticulture de France un mémoire sur les engrais, qui a été très apprécié. 1. Talks about the weather in its relation to plants and animais. 2. Talks about the soil in its relation to plants and basiness. 3. Talks about our useful plants. Trois volumes in-12, par Charles Barnard (Funk & Wagnalls Company, 44, Fleet street, Londres; New-York et Toronto). Ces trois excellents petits ouvrages rendront de grands services à tous les amateurs commençants et jardiniers qui désirent s'instruire dans la partie technique de l'horticulture; ils y trouveront un exposé extrêmement clair et judicieux des principes fondamentaux qu'ils doivent connaître en ce qui concerne la structure et la physiologie des plantes, les règles générales de la culture, l'influence du sol et du climat, etc. Tout cela est mis à la portée du lecteur de la façon la plus pratique et la plus intelligible ; l'auteur ne se contente pas de formuler des règles, il explique sur quoi elles sont fondées, et l'on peut dire que la matière condensée dans ces trois volumes est indispen- sable à quiconque s'occupe d'horticulture. (') 1 vol. in-12 de 200 pages, cartonné, prix : 2 francs. Oct. Doin, éditeur, 8, place de l'Odéon, il Paris. 6'"^ Série. TOME P^ 23"i<' Livraison. 15 Décembre 1894 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal inleriialional populaire de rHorlieuKure DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le palroiiajïc de J. LIIM DEIM Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéi-o paraissant le 13 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSXRAXIOIV HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. ^(di^isj^j^x:r:b Pages. Chronique horlicolo 357 Di|ila ^tm < Les annonces paraissant à la fois dans L^IUustration Horticole et dariJ Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacuc deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture. LeiU circulation universelle augmente considérablement de jour en jour I^. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lu: assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvellef de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux conittnés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insorfions Pour G insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . >) 30 » 60 „ 100 » 180 300 Un tiers de page . . . » 25 » 45 » 80 .. 125 „ 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 „ 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 j) 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 « 40 » 70 „ 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 » 35 „ 75 On est prié de faire parvenir les annonces aux bureaux de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100^ rue Belliat^d, ci Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 357 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Décembre 1894. Dattier à fruits noirs comestibles. — Ce Palmier, auquel M. Ch. Naudin, de l'Institut, a donné le nom provisoire de Phœnix melanocarpa, pourrait être un hybride issu du P. dactylifera et du P. canariensis. Une autre hypothèse consisterait à le considérer comme une variété du P. dactylifera. Le D"" Sau- VAiGO, conservateur du Muséum de Nice, décrit le nouveau dattier dans la Bévue Horticole, qui en donne une jolie gravure en même temps que les dessins du régime et du fruit. Ce Phœnix fut planté à la villa Henry de Gessole, à Nice en 1882; il comptait alors environ 10 ans; le stipe mesure actuellement 1 mètre de hauteur sur 0'"60 de diamètre à la base. Le nombre des régimes qu'il donne à chaque floraison est de 10 à 12; il fleurit en avril et mai; la fructification s'achève un an après. Les dattes, très nombreuses, sont mûres en avril; la pulpe en est ferme, très sucrée, délicieuse, légèrement parfumée. La peau d'abord jaune, puis rougeâtre, devient noire à la maturité. Distinctions à l'horticulture. — A l'occasion de l'Exposition universelle d" Anvers, S. M. le Roi a voulu honorer l'horticulture en nommant Chevaliers de l'Ordre de Léopold : MM. ClosOxN, Jules, horticulteur, à Liège; De BosscHERE, Cil, professeur, à Lierre; De Schryver, Paul, horticulteur, à Gand; De Smet, Raphaël, horticulteur, à Gand; Everaerts, Jean, vice- président de la Société royale d'horticulture, à Anvers ; Massange de LouvREX, Ferd., administrateur de la Société royale d'horticulture de Liège ; Pauwels, Fl., administrateur de la Société rojale d'horticulture d'Anvers, à Deurne; Vander Linden, (]h., administrateur de la Société d'horticulture, à Anvers. Nous adressons nos vives félicitations aux nouveaux décorés. "Washingtonia filifera. — Ce superbe Palmier est très répandu dans les environs de Nice. Il s'y développe d'une façon remarquable. A Cannes on peut en compter jusqu'à soixante-dix grands exemplaires dans un seul jardin. Un spécimen y a fleuri l'année dernière. Beaucoup d'exemplaires mesurent déjà G mètres de hauteur. — 358 — Eugenia Ugni. — Cette Myi'tacée est originaire du Chrli. Klle donne un petit fruit dont la forme rappelle celle d'un grand Cassis un peu aplati. Il est de couleur rouge brun. La pulpe est molle. Juteuse, d'un goût agréable; le jus, en mélange avec de l'eau, fournit une boisson très rafraicliissante. Congrès pomologique de France. — Dans sa deinière session tenue à Lyon en septembre 1894, le Congrès pomologique de France a adopté les fruits suivants : Abricot du Chancelier. — Belle variété très bonne, un peu tardive; arbre aussi vigoureux que fertile. Pêche Blondeau. — Fruit depuis longtemps connu et estimé à Paris. Nectarine Précoce de Croncels. — Fruit gros, bon, hâtif. Gain de M. Charles Baltet. Poire Fondante Fougère. — Poire d'hiver, très bonne. Le Congrès a prononcé la radiation des fruits suivants : Abricots : Corot, de Curis. Pêche Pourprée Joséphine. Poire Bergamotte de Jodoigne. Pommes : D'Arcij-Spice, Laivijer, Pearmain de Lamh-Ahheg, Pierre Le Grand, The Queen, Volaij. Fleurs vertes. — Nous avons eu l'occasion, bien des fois, de rencontrer des fleurs vertes dans les cultures. La Rose verte est connue ; le Dahlia vert est moins fréquent; l'Ixia vert est d'une constance complète : c'est peut-être la plus précieuse des fleurs vertes. Nous avons vu aussi des Phlox de la Caroline à panicules de fleurs entièrement vertes. Voici venir un Chrysan- thème également vert, curieux successeur d'une forme provenue de la variété Baronne de Prailly, mais qui n'a guère laissé de trace. La nouvelle venue a été trouvée à la fois chez deux horticulteurs anglais, sur des exemplaires de la variété Viviand More!. Il est peu probable que cette nouveauté devienne jamais populaire. Arrowroot. — Il est des noms, dit Sempervirens, qu'on emploie journelle- ment sans en demander l'explication. Tel est le mot Arrowroot,, d'origine anglaise et qui signifie : Arrow, flèche et root, racine. UArron-root est une sorte de fécule provenant d'une plante dont la racine est appliquée comme remède sur les blessures causées par les flèches empoisonnées dont se servent les Indiens. La plante qui fournit VArrowroot est plus particulièrement le Maranta indica. — 859 — Dans le domaine de la paléontologie. — Une réunion de savants sous la conduite du géologue D'' Otonié s'est rendue près de Lubbenau chez M. Hoffmann et a admiré des troncs d'arbres pétrifiés ayant jusque 4 mètres de diamètre, parfaitement conservés et debout dans le sol. Il est probable que l'on se trouve en présence d'exemplaires gigantesques de Taxodium distichum préhistoriques. Champignons comestibles. — Le Ministère de l'Agriculture aux États- Unis vient de publier une brochure contenant la description de douze cham- pignons comestibles qui croissent naturellement aux États-Unis, avec l'indica- tion de leur caractère déterminatif et de leur préparation. Ces espèces sont : Lactarius deliciostis, Cantharellus cïbarius, Marasmius Oreades, Hydnum repandum, Agaricus campestris, Coprinus co^natiis, Morchella esculenta, Clavaria cinerea, C. rugosa, Boletus edulis^ Lycoperdon giganteum, Fistulina hepatica. Ces espèces sont également indigènes en Europe et nous avons tort de ne pas en tirer parti dans l'alimentation publique. * » » L'électricité en horticulture. — M. H. G. Fyfe a résumé, dans un dernier numéro du Journal Science Gossip, les expériences qui ont été faites depuis plus d'un siècle concernant l'influence de l'électricité. Les choses ne vont pas vite chez nous, dit le Gardeners' Chronicle, et il faudra bien des années encore, à juger d'après la lenteur de la marche des progrès actuels, pour faire comprendre aux horticulteurs qu'ils ont à leur disposition une force nouvelle qui, jusqu'à un certain point, les rend indépendants de la lumière solaire. En Amérique, on fait déjà usage de la lumière électrique pour la culture des laitues et autres légumes à fournir au marché en hiver. * Maladies des violettes. — Des maladies de toute nature sont signalées chaque jour parmi les végétaux cultivés. Les violettes n'échappent pas à la règle commune, et déjà les petits bouquets chez les fleuristes sont côtés à des prix plus élevés en raison de la diminution des fleurs. Les feuilles des plantes se dessèchent avant l'heure et tombent; la floraison s'en trouve naturellement atteinte. Dans les départements du Var et des Alpes maritimes, des champs entiers sont infestés. On conseille comme i-emède la bouillie bordelaise ou telle autre solution cuprique; toutefois jusqu'ici ce remède ne semble pas avoir donné un résultat très eflicace. « « Crassulacées. — Les plantes grasses en général sont restées depuis bientôt un demi-siècle, les délaissées de la mode, et pourtant, leurs formes variées, — 3Ô0 — leurs inflorescences parfois étranges, souvent brillantes et distinguées, sont loin de mériter le dédain ou l'oubli qui les accable. Elles ont le seul tort d'être connues depuis trop longtemps et trop faciles à la culture. La Société des amis des Cactées {Verein der Cacteen-Freunde), d'Allemagne, a ouvert en octobre dernier sa première exposition à Berlin. Cette exposition a eu un véritable succès ; on y a vu des Grusonia, Ehinocactus, Maniillaria, Cereus, Euphorbia, Eclieveria, Pilocereus, Crassula, Phyllocactus et bien d'autres, en grands ou petits exemplaires. Pour beaucoup de visiteurs, la réapparition de ces plantes grasses a été une véritable surprise. L'Oranger et son histoire. — Il est bon de rappeler de temps en temps l'influence de la culture dans le perfectionnement ou le développement de certains produits. Sait-on que l'orange fut, à l'origine, un petit fruit amer et granuleux, de la grosseur d'une cerise moyenne? L'oranger passa successive- ment de l'Inde en Arabie et en Perse. Les croisés le rapportèrent de Palestine vers la fin du XIP siècle; il fallut encore quatre siècles auprès avant que la culture en prît des proportions quelque peu considérables dans le sud de L'Europe. Depuis lors l'orange a gagné constamment en volume, en saveur et même en parfum. Adhatoda vasica, ses mérites vrais ou supposés. — Le Journal de la Société d'agriculture et d'horticulture de l'Inde renferme un article du D'' Watt dans lequel V Adhatoda vasica est recommandé comme fumure des terres consacrées à la culture du riz et en même temps comme remède contre les lentilles d'eau, Lemna et les characées, CJiara qui infestent les champs après qu'ils ont été irrigués. Sans l'emploi des Bâsûti les terres se couvrent com- plètement de mauvaises herbes. Une fois l'irrigation terminée, les cultivateurs sèment sur le tout des boutures d'Adhatoda, de telle sorte que de loin on croirait voir quelque plantation de tabac émergeant de l'eau. Le D^" Watt fait ressortir un autre usage des feuilles de la plante. Celles-ci sont mêlées aux graines de l'iz afin d'en hâter la germination, grâce à la chaleur émise durant la décomposition de ces feuilles. En outre, la plante aurait des propriétés anti- septiques et pourrait servir à détruire les petits organismes, tout en étant d'une inocuité complète pour les organismes supérieurs. Le travail précité renferme des exemples très curieux que nous regrettons de ne pouvoir reproduire. Une décoction de feuilles d'Adhatoda serait très eflicace pour détruire ou tout au moins arrêter le déveloi)pement d'une série de parasites des végétaux. Ém. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XXIII GEONOMA DECORA l. lind. & E. rod. GEONOMi m.iMU. f,m.. i t r.t:{)Hf:Ui nRAir-Filï l'habitu- lr> ; •1 nt'^ iJ • ■•. et à pécini(-< ^. -'■ N y a quai ablede . pour les. k t fnii'<>N ,-i ... ..,,, , . ^! l'autre" rp^ions amérioaip* <",!. pèces, ;i Lit: r: .fs, ia [ï. V M . ■ . ,r,M ,., ; ^^ nt partie aujourd'hui de- llectiuus, vieuL se joindre ie Gtonoma décora, nouveauté br^Si- luite récemment par V" lture Internat-^ i^l in; ^nrn .i;-cueillie aveceu-^ ai par le? ;^nr,nni ■ ■a se distinguent bien plus pji! ^1 r leur dévek'i 1 «re à un haut dt ■''■': '"'levéet mir..'. 1 t recouM brun ror. oites, inais non linéo:. foncé. La pii' -parnot^ exacte du >r ■ . '"'^' ' drait inutile tant \ ( il ' , à priori ^ — 362 — DIPLADENIA CARISSI MA DIPLADENIA TKÈS PRÉCIEUX Le genre Dipladenia, de la famille des Apocynées, renferme une quarantaine d'espèces plus ou moins répandues dans les régions chaudes de l'Amérique méridionale. Ce sont en général des plantes herbacées, ligneuses à la base, grimpantes, à feuilles opposées, entières, plus ou moins étroites, garnies à la base de soies ou glandes; les fleurs sont jaunes, pourprées ou roses, parfois même cramoisies, disposées en grappes terminales ou axillaires. Ces plantes constituent un groupe d'élite, d'une valeur ornementale de premier ordre ; plusieurs existent dans les serres européennes depuis plus d'un demi- siècle; tel est le cas pour le Dipladenia splendens dont l'ample corolle a un tube entièrement blanc, tandis que la partie dilatée est pourpre avec des lobes roses; le D. atropurpurea dont la corolle est cramoisie; le D. crassinoda dont les fleurs sont blanches; le D. rosa-campestris dont les fleurs très amples, rose pâle, sont marquées à la gorge de taches de couleur plus foncée formant une large étoile; l'intérieur de ces fleurs est jaune; le D. nohilis (') dont les nom- breuses fleurs sont roses; le D. profusa (^), probablement une variété du D. splendens, dont les fleurs sont très grandes et d'un rouge intense. Le Dipladenia carissima (flg. 56) a la même grandeur, la même distinction, la même élégance que ses congénères. La corolle, en forme d'entonnoir, est grande, à lobes bien étalés, quelque peu triangulaires; chaque fleur mesure plus de 0^12 de diamètre. La couleur est d'un rose pâle avec des stries plus foncées vers la gorge du tube; les feuilles ont environ 0'"10 de long sur 0'"03 à 0^04 de large; leur coloris est d'un beau vert foncé. Elles sont marquées de veines nombreuses transversales, à la ligne médiane proéminente, acumi- nées au sommet et munies d'écaillés interpétiolaires un peu dentées. Les fleurs ont un parfum agréable. Quant à la culture de ces lianes, elle ne présente aucune difficulté : c'est celle des plantes de serre chaude en général, pourvu que la racine rhizomateuse soit peu recouverte et n'ait pas à souff'rir de l'influence d'une eau stagnante. La multiplication se fait de boutures, qui réussissent toujours. L'Illustration a rapporté, tome XXVII, 1880, p. 131, le fait du bouturage d'un rameau de Dipladenia holiviensis qui fut d'abord conservé avec sa fleur (*) Voir Illustration Horticole, tome XII, 1865, tab. 425. (») Voir Illustration Horticole, tome XXX, 1883, p. 107. ^^«^^^^^fc^.^ — 364 dans un verre d'eau pendant quelques jours et puis, dépourvu de feuilles, et posé sous une cloche, produisit une bonne tige à la base du pédoncule floral. Cette bouture fleurit à son tour l'année suivante. Em. R. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MANDABLES Eutoca viscida. — Cette espèce, d'une croissance peu élevée, se distingue par ses corolles d'un bleu vif, marquées d'une tache circulaire centrale d'un coloris rouge. Elles sont disposées en racèmes recourbés et s'épanouissent plusieurs à la fois. Les feuilles sont obcordées, irrégulièrement découpées sur les bords; toute la plante est couverte de poils dont les extrémités portent une matière visqueuse; de là le nom spécifique de la plante. Les fleurs ont l'avantage de se conserver assez longtemps dans l'eau, pourvu qu'on leur laisse une tige de quelque longueur. La plante est annuelle. Le Journal of Horticulture en donne une figure noire, p. 183. Polypodium dendricolum. — Rhizome érigé fibreux, stipe court, massé, érigé, brun, couvert d'abondants poils marron; frondes érigées, linéaires, simples, coriaces, vert brunâtre foncé, plus pâle en dessous. Cette fougère est originaire de la Jamaïque, où elle croît sur les arbres des montagnes, près de Port Royal, à un altitude de plus de 1500 mètres. Cornus florida. — Le Cornouiller fleuri {Flowering Dogwood) est un des plus beaux arbrisseaux des États-Unis. Il a l'aspect buissonneux dans le nord de son aire géographique ; dans le sud, il montre un tronc court et rameux. Ses feuilles, grandes, ovales, acuminées, prennent à l'automne un coloris d'un beau rouge. Ses capitules de fleurs sont entourés d'un involucre de quatre larges écailles obcordées, échancrées, qui deviennent d'un blanc pur et semblent constituer la fleur, bien qu'elles n'en soient que l'accompagnement. Les fleurs elles-mêmes, d'un blanc verdâtre ou jaunâtre, peu apparentes, sont remplacées plus tard par des fruits qui prennent à leur maturité un coloris rouge vif. M. Éd. André décrit la plante dans un des derniers numéros de la Revue Horticole et figure en même temps la variété ruhra dont l'involucre des fleurs, au lieu d'être blanc, est teinté d'un beau rose. Actinidia Kolomikta. — Dernièrement M. Graebener, de Carlsruhe, signalait dans les termes les plus élogieux cet Actinidia, qui est originaire de la Mandchourie et qui a fructifié pour la première fois dans l'orangerie du nouveau jardin à Potsdam. La Gartenflora, p. 78, l'appelle une plante fruitière d'avenir et ne comprend pas pourquoi cette espèce, connue en Europe depuis des années, n'est pas répandue davantage. C'est une liane à croissance rapide, — 365 — à beau feuillage, parfaitement rustique. Les inflorescences sont des panicules à fleurs blanches, peu apparentes ; les fruits, rappelant ceux du groseillier épineux pour le volume, le coloris et le goût, mûrissent quand ils ont été atteints par la gelée ; ils ont alors une douceur extraordinaire, un goût excel- lent et un arôme comme celui de l'Ananas. Nerine appendiculata. — La plupart des espèces de ce genre d'Amaryl- lidées sont connues déjà depuis longtemps; et pourtant on commence seulement à en apprécier la valeur florale. Le Nerine appendiculata est une nouveauté originaire de Natal. Le bulbe est de grosseur moyenne, ovale; les feuilles sont linéaires, longues d'environ 0'"30 ; elles se produisent en même temps que la tige florale, qui se termine par un bouquet d'une quinzaine de fleurs à périanthe rouge. Les segments sont linéaires et carénés, gaufrés à la partie supérieure. Nerine Duparquetiana. — Le D'" Bâillon, dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Paris, adopte pour le genre Nerine le nom de Imhofia donné par Heister. Le Nerine Duparquetiana est une remarquable nouveauté, trouvée par M. Duparquet dans la région du Kalahari, désert du sud de l'Afrique. Les feuilles sont lorées et atteignent une longueur de 0^30; le pédon- cule, lors de la floraison, a l'épaisseur d'un petit doigt et porte une ombelle d'une trentaine de fleurs sur des pédicelles de 0"40 de long avec un périanthe de C^OS, un tube très court et des segments floraux blancs, étroits et une carène colorée de carmin. La plante n'existe pas encore dans les cultures; il y a lieu d'espérer qu'elle sera bientôt introduite à l'état vivant. Spiraea astilboides. — On a raison de faire du cas de cette excellente espèce. Son feuillage qui, dans le principe, prend une teinte cuivrée est fort gracieux. Les fleurs, d'un blanc pur, très nombreuses, disposées en épis ramifiés, sont plus délicates que celles du Hoteja japonica. La plante est rustique et peut trouver place parmi les meilleures espèces vivaces de plein air; elle convient également à la culture hâtive en pots et donne alors de bonne heure ses inflorescences, qui sont un élément précieux des compositions florales. Scutellaria formosana. — Cette très jolie Labiée a été reçue chez MM. Veitch, du Jardin botanique de Hong-Kong. Elle est indigène dans l'ilo Formose et forme une touffe d'environ 0'"30 de hauteur; les branches se terminent par des racèmes de grandes fleurs bleues et blanches. Les feuilles sont courtement pétiolées, ovales, sub-obtuses, obscurément dentées sur les marges; souvent la face intérieure est lavée de pourpre. Les fleurs sont op- posées. La corolle a de 0'"02 à 0"'04 de long, elle est pubescente, bleu nuancé de violet; le tube est blanc ainsi que la lèvre inférieure. Le Scutellaria formo- sana confine au S. javanica, mais celui-ci est trois fois plus grand et les fleurs sont bien moins apparentes. — 366 — Verbena Aubletia. — Cette vigoureuse espt'ce forme sur le sol im véri- table tapis qui se recouvre de nombreux bouquets terminaux de fleurs d'un rouge pourpre foncé. La croissance vigoureuse de cette espèce, qui provient du Missouri, fait émettre le désir de la voir croiser avec les verveines ordinaires qui probablement à cause d'une multiplication elTrénée. se sont singulièrement adaiblies. Si par une hybridation soignée on pouvait rendre à ces dernières quelque vigueur, on serait largement récompensé. Clematis monstrosa. — Notre confrère The Garden a reçu cet été des fleurs de cette espèce quon ne rencontre plus dans les catalogues. Le corres- pondant acheta sa plante il y a quelque trente-cinq ans de l'importateur M. HuGH Low, alore célèbre. C'est une plante des plus curieuses, c'est à peine si l'on trouve sur un pic.l doux fleurs pareilles et on pourrait les prendre souvent pour un bouquet de feuilles. Elle donne rarement des graines, il faut donc la propager de boutures ou de marcottes. EUe n'est guère exigeante. Escholtzia cucullata. — Cette espèce californienne nouvelle est remar- quable par ses feuilles cucullées incurvées. Ce caractère est surtout apparent pendant leur jeune âge, et donne à la plante un curieux aspect. Les fleurs naissent sur des branches longues et inclinées et rappellent celles de r£'.*?c/L C. Michexer. Momordica mixta. — A un des derniers meetings de la Boyal Horticul- tu)-(il ::2 — de Chicago 221 — de Chrysanthèmes 9 — de Tourcoing 9, 88 — de Jacinthes en fleurs. . . . 92 — de la Société nationale d'horti- culture de France .... 228 — universelle de 1900 à Paris . . 7 — internationale 252 d'horticulture à Bordeaux 130, 348 de Lille 87 Expositions annoncées . 6, 40, 84, 116, 166 — d'Orchidées 316 — florales sans concours. . . . 244 — (arrangement des) 127 F Faradaya splendida 298 Fécondation des Œillets .... 61 Feuillages d'automne 304 Feuilles de tomates comme insecticide 231 Fève Tonka 38 Ficus elastica 243 Figuier de Lausanne 166 Fleurs aux funérailles de M. Carnot . 208 — bleues en hiver 104 — dans la société moderne . . 21,53 — ■ de Poinsettia 167 — en serre froide 147 • — en verre 167 — et feuillages en fer 200 — et leur coloris . . . 309, 345, 379 — et plantes aux villas maritimes . 51 Floraison appauvrie des Dahlia doubles 38 — des Primevères et Polyanthus . 28 — printanière 56 Floralie à Purmerend 295 Flore du Bas-Congo 262 Flower mission 281 Forçage des Hydrangea .... 80 — du Réséda 276 Forêt de cèdres 197 — de Soignes (Ce qui reste de la) . 326 Fourcroya albispina 106 Fourmis (moyen de se débarrasser des) 23 Fraises anglaises nouvelles . . . 190 Fraisiers 153, 186 Framljoise Strappers' Colossal . . 96 Fraxinus rhynchophj'lla .... 6 Fritillaria aurea 156 Fructiflcation du cacaoyer en Alle- magne 296 Fucus (M. Louis) 261 Fuchsia 276 — globosa Dunrolùn Bedder. . . 377 — Madame Bruant 160 — pendula 333 — Princess May 194 Fumigations dans les serres . . . 197 Fumure des Bégonias tubéreux . . 339 Funckia cultivés en pots .... 153 G Gardeners' Orphan Fund .... 155 Gardénia 16, 369 — Stanleyana 75 Gastrochilus albo-luteus .... 285 Gazania bracteata 238 Genèse du parfum des fleui's ... 6 Geonoma décora 361 Gerardia tenuifolia 159 Gcrberia Jamesoni 14 Germination (Conditions de la) . . 277 — (Moyen de hâter la) .... 229 Gladiolus grandis 322 — platyphyllus 106 Glaïeul Casilda 322 — Frametta 289 — Leonora 322 — Magnet 289 Glaïeuls primés 323 Gloxinia de M. Kegeljan .... 252 — hybrida grandiflora .... 45 — Ladas 195 Gmelina hystrix 202 Gracieuses corbeilles 325 Grammatocarpus volubilis . . . 333 Grandes floralies de 1894 .... 85 Grevillea Banksi 235 — robusta 17, 156 Greyia Sutherlandi 170 Griffinia hyacinthina 271 Guêpes (Les) 136 Gunnera 305 H Haemanthus candidus 300 — coccineus 15 — Lindeni 13 Hannetons 168 Hcchtia argentea 14 Iledychium X Wilkeanum ... 299 — 391 — Hedysarum multijugum .... 335 Helianthus lenticularis 139 Hémérocalles 187 Hépatique 58 Hillia tetrandra 170 Hippeastrum brachyandruni . . . 107 Horticulture en Néerlande (Etat de 1') 199 Houblon du Japon à feuilles panachées 28 Houx (Le) 37 Huile de tilleul 327 Hybrides (A propos d') 136 Hydrangea (Forçage des) .... 80 Hymenocallis concinna .... 107 I Imbofia Duparquetiana 203 Impatiens auricoma 140 Incendie de l'Ecole d'horticulture Amsterdam 69 Incendies 285 Inflorescences de Statice .... 294 Influence de l'atmosphère des villes sur la végétation .... 288 — du sujet sur la greft'e .... 317 Insecticide 231 — (Un nouvel) 283 Ipomea (Mina) sanguinea .... 1-59 Iris Helenae 163 — variegata Prince of Orange . . 204 — xyphioides 47 Isoplexis canariensis 171 Ixora macrothyrsa 15 J Jador flbre 155 Jardin de Sir Walter Raleigh ... 37 — fleuriste 98, 130, 159 — potager Jardinier (Le meilleur) 229 Jardins des gares 8 — Royaux de Kew 101 Jasminum gracile 49 Jeux de la nature 308 Justicia carnea 106 K Kalanchoe grandiflora 107 Karouba 295 Kino(Le) 229 L Lachenalia 312 LagerstriJmia indica 243 Lapageria 42, 179, 340 Lasiosiphon anthylloides . 107 Latania borbonica 180 Lathyrus odoratus « Bronze King » 98 Lecanopteris carnosa .... 299 Le plus grand arltre connu 38 Leucadendron argenteum . 199 Lianes dans les serres .... 42 Lichen du Japon 104 Lilas 154 — Madame Lemoine .... . 163 — Souvenir de Louis Spath . 195 Lilium Browni loucanthum . 270 — croceo-elegans 140 — philippinense 248 — Thunbergianum Horsmanni . . 227 Limaces (Destruction des) . . . . 70 LiNDEN (M. Jean) . 108 Lobelia Gerardi . 49 Loropetalum chineuse .... 163 Lotus pelyorhynchus .... . 140 Lourya campanulata .... 78 Lowia maxillarioides .... 140 Lumière électrique (La) 281 Lupinus fallax 334 M Magnolia Watsoni 271 Maladie de la pomme de terre. . . 255 — des arbres fruitiers .... 318 — des violettes 359 Manguier en Floride 198 Maranta fascinator 105 — majestica 10 Maurandya Barckleyana .... 336 Medinilla magnifica 146 Méfiez-vous des ScoloJ)endrium . . 134 Meilleur jardinier (Le) 229 Miconia velutina 331 Mine de bois 70 Mois de mars 1894 (Le) .... 104 — de mai 168 Monstera deliciosa 371 Monument végétal au Japon . . . 102 — à J. Hildebrandt 200 Mormodica mixta Mosaïculture 26, 29 Mousses et lichens 341 Moyen d'arroser les plantes en pot suspendues au vitrage . . . 209 — de hâter la germination de cer- taines graines 229 Muflier à fleurs doubles .... 344 Multiplication des plantes pour cor- beilles 29 — des Chrysanthèmes par drageons 307 — 392 Musa aurantiaca 78 — Manni 138 Myrosma nana 170 N Napoleona imporialis 203 Nécrologie .... 83, 262, 325, 35.j Nemesia strumosa 15 Nepenthes (Les) 142,283 — mixta sanguinea 292 Nephrodium bibraehiatum .... 78 Nepbtliytis liberica 74 Nerine appendiculata .... 298, 365 — Duparquetiana 365 Nertera depressa 306 Nicotiana 187 — colossea 330 Nidularium Innocenti fol. luteo-var. 73 Nomenclature (Questions de) . . . 282 Noms de plantes 328 Notes de culture (Petites) 16, 49, 79, 113 144, 179, 210, 241, 275, 305. 339, 369 Nouveau parc à Londres .... 70 Nouvelle à sensation (Une) . . . 279 Nuages artificiels 135 Nymphaea Laydekeri rosea . . . 203 O Odontoglossum crispum Ferrierense 367 Œillet Ducbess of Fife 195 — Lady Wantage 376 — Pride of Grcat Britain ... 24 — Souvenir de la Malmaison . . 242 — Uriah Pike 194 Œillets 347,372 Oignon 26, 59 Ombrage des serres 239 Oncidium Kramerianum .... 206 Opbiopogon Jaburan 244 Opium en Chine 329 Orage en Australie 134 Oranger en Californie (Culture de 1') 28 — et son histoire 360 Orangerie 92 Orchidées exotiques (Les) et leur cul- ture en Europe 205 Ormes 153 Osteomeles anthyllidifolia . . . 172 Ouragan en Ecosse 7 Paléontologie (Dans le domaine de la) 359 Palmiers (Les) dans les serres . . 81 Pancratium caribaeum 49 Parc de Gand 325 Parcs publics 230 — squares et jardins à Londres . . 39 Parfum des fleurs (Genèse du) . . 6 Passifiora Watsoniana 300 Passiflores 49 — comme plantes ornementales . 314 Paulownia iinperialis 230 Pavonia hastata 45, 75 Pavots et coquelicots 36 Pelargoniuin 276 — à feuilles de Lierre .... 116 — Duke of Fife 195 — Mrs J. Wright 194 — parfumés 823 Pelouses de gazon 28 Pentstemon hybrida gloxiniaeflora . 131 — Jean Macé 227 Peperomia 114 Peuplier de Marie- Antoinette ... 6 Phlox canadensis 195 Phœnix canariensis 202 Phugnium sanguineum 210 Phyllagathis hirsuta 41 Phylloxéra 40 — en Champagne 963 Physalis Francheti 338 Physianthus graveolens .... 236 Pieris formosa 160 Pincement 191 Pivoine Mrs Manning 195 Pivoines herbacées de Chine à fleurs doubles 199 Plagianthus Lyalli 139 Plantation d'asperges 57 — • de sapins 222 Plantations en Tunisie 39 — modèles 223 — publiques .... 101, 222, 232 Plantes à feuillage 243 — de Nouvelle Hollande .... 276 — décoratives en hiver .... 79 — en appartement 31 — fleuries en décembre à Kew . . 18 — grimpantes 125 — nouvelles ou recommandablcs 13, 45, 74, 106, 138, 170, 202, 235, 270, 298, 333, 364 — primées 163, 194, 227, 289, 320, 353, 383 — sacrées dans l'archipel malais . 165 — vénéneuses 814 Platycerium aethiopicum .... 18 Pieroma floribunda 275 — macrantha 15 Poinsettia 50, 167, 371 Poiriers pour pyramides .... 61 39: Poire Beurré Van dcn Hovc ... 94 — Bonne Louise d'Avranclies . . 352 — Marguerite Marillat .... 63 — Triomphe de Jodoigne. . . . 319 Pois de senteur Countess of Powis . 227 — Salopian 227 Polj'podium dendricolum .... 364 Pommes de terre 26, 58 — (Culture des) 280 — (Maladie des) Pomologie belge à St-Pétersbourg . 326 Pontederia crassipes 370 Porcs épies 252 Préparation du sol 25 — des plates-bandes 125 Primevères nouvelles 89 Pringsheim (Le professeur) . . . 325 Printemps précoce 126 Prix A. P. de Candolle 102 — des Orchidées 197 — des nouveaux Chrysanthèmes . 40 Prostanthera lasianthos .... 236 Protea rhodantha 139 Pteris ludens 236 Ptychococcus paradoxus .... 138 Ptychosperma elegans 141 Pucerons (Destruction des) ... 7 Pyrethrum 125 — Alfred Henderson 195 — parthenifolium glaucum . . . 335 R Racines (Les) 282 Ramondia pyrenaica 335 Récolte du Lin 220 Remède contre la toile 103 Rempotage 115 — des plantes de serre .... 80 Renseignements et cultures 25, 56, 91, 122 152, 186, 220, 249, 281, 312, 346, 378 Résidus à détruire 306 Résultats de l'Exposition de Chicago 221 Rhododendron Fordi — jasminifiorum roseum. . . . 235 — Maddeni longillorum .... 170 — racemosum 139 — Reine Marie Henriette . . . 138 — Schlippenbachi 141 Rhododendrons de rilimahiya. . . 123 — rustiques 56 Richardia 210 — Lutwychci 15 Ricinus zanzibarensis .... 99, 347 Roella ciliata 241 Rose thé Maman Cochet .... 322 Rose William Allen Richardson . . 340 Roses à fleurs simples 326 — de 1893 19-'> — tardives ....•••• ^^0 — trémières ....•• '2*^) 122 Rouille du Céleri ....-• 313 Rubus japonicus tricolor . . . • '-^"-' — phoenicolasius 335 S Saintpaulia ionantha 295 Saison des Chrysanthèmes (La) . . 283 Salades d'hiver 348 Salon royal à l'Exposition d'Anvers . 285 Salvia leucantha 79 Sanseveria Kirki 204 Sarracenia Drummondi et crispata . 302 Scabiosa major atropurpurca ... 7 Sciadophyllum pulchrum . . - . 370 Scilla sibirica alba 131 Scutellaria formosana 365 Semis 27 — (Profondeur des) 35 Séquoia gigantea 9 — (Un beau) 308 Serre-chapelle de Laeken .... 174 — froide 147 Serviteurs modèles 69 Smilax argyrea lo Société départementale d'horticulture de la Seine 252 — néerlandaise d'horticulture et de botanique 167, 294 — pour l'avancement de l'horticul- ture dans les Etats prussiens 263 Sol (Préparation du) 25 Solanum 211 — crispum 15 — grimpants 272 — Wendlandi 79 Sparmannia africana 336 Spiraea Anthony Waterer. . . . 121 — astilboides 365 — bracteata 2U4 Stangcria paradoxa 141 Stenandrium Lindeni 164 Stenospcrnuitiuni nuiltiuvuhitum. . 171 Stephanotis tioribuuda .... 16. 339 StigmapliyUon ciliatuni .... 236 Strelitzia 91 — Reginae 79 Streptocarpus Wendlandi et S. X Dycri 171 Streptosolcn Jamesoni 116 Strobilanthcs Dycrianus .... 306 — isophyllus 77 — 394 — Sulfatage des bois 33 Stylochiton maxinius 237 Support à soucoupe 241 Surfaçage de chaux aux Fougères . 340 Syringa Emodi 334 — pekinensis 336 — pyramidalis 164 T Tabac et tabac 103 Tacca integrifolia 307 Tamarin 328 Tamarix en Tunisie 261 Tarif douanier américain (Nouveau) . 295 Température 27 — interne des arbres 33 Tempête à Utrecbt 262 Temple Show 176 Tetratheca ericoides 370 Thibaudia macrantha 138 Thompsonia nepalensis .... 140 Thrinax graminifolia 173 Thunbergia grandiflora .... 15 — Harrisi 114 Tillandsia Leiboldiana 270 TodeaMoorei 138 Tomate en arbre rouge lisse . . . 226 Torenia Fournieri grandiflora coeles- tina 131 compacta alba .... 139 Toujours Chicago 198 Toxicopblaea spectabilis .... 210 Tradescantiarepens fol. var. ... 8 — reginae 13 Trains chauffés 71 Transplantation des grands arbres . 313 — des arbres toujours verts. . . 338 Travaux du jardin 34 — du potager 122 — de la petite serre 124 Trichopus Zeylanicus 141 Trochodendron aralioidos .... 204 Truffes (sont-elles des parasites). . 326 Trois plus belles plantes nouvelles (Les) 12 Trop de fleurs 266 Tropacolum Lindeni 267 Tulipa Sprengeri 2'i7 Tupistra squalida 45 Tydaea pyramidalis racemosa . . 47 U Un superbe jardin d'agrément. . . 154 Une station entomologique. . . . 155 V Vanille à La Réunion (La) .... 104 Vanidium calendulaceum .... 276 Vente des fleurs coupées d'Orchidées. 117 Verbena Aubletia 366 Verger de pruniers en Californie (Le plus grand) 102 Vergers (Les) 245 Victoria regia 294 Vigne (La) 221 — au Vieil Anvers 296 Vignobles en Australie 293 Vins et champignons 38 Visite princière 197 — royale à Haarlem 135 Vitis Coignetiae 77 Vriesea brachystachys 113 Vues du Congo - 133 W Washingtonia filifera .... 71, 357 Waterer (John) 40 Widdringtonia|Whytei 197 Willesden paper 329 Y Yucca gloriosa 147 Z Zephyranthes carinata 322 — lilacina 300 Zinnia élégant double compact . . 132 395 — PLANCHES COLORIÉES Adiantum Claesii 137 Amaryllis Le Triomphe 169 — Yvonne 217 Aphelandra du))ia 233 Bertolonia guttata Alfred Bleu . . 201 Buddleia ColviUei 151 Canna Reine Charlotte 55 Cinéraires 184 Dahlia Blanche Keith 312 — Mrs. A. Peart 279 Dichorisandra acaulis 297 Geonoma décora , 361 Lilium philippinense 248 Maranta fascinator 105 — majestica 10 Miconia velutina 331 Muflier à fleurs doubles 344 Nidularium Innocenti fol. luteo vur. 73 Œillet Pride of Great Britain ... 24 — Lady Wantage 370 Phyllagathis hirsuta 41 Primevères nouvelles 89 Spiraea Anthony Waterer .... 121 Tropaeolum Lindeni 267 ORAVURES NOIRES Bégonia Bexley white 46 — Erfordia 130 — Moravia 76 — Picotée 48 — platanaefolia décora .... 177 Chamaepeuce afra 100 Chrysanthème Amos Perry . . . 290 — Robert Owen 58 — Rose Wynne 66 Coi-eopsis vivace à grande fleur . . 131 Coquelicots simples anglais ... 36 Dipladenia carissima 363 Enrochements de la galerie centrale à L'Horticulture Internationale. 269 Eschcholtzia maritima 99 Fraise noble 191 — Royal Sovereign 190 — sensation 190 Framboise Strappers colossal. . . 97 Fuchsia Madame Bruant .... 161 Gerardia tenuifolia 159 Haemanthus Lindeni 18 Houblon à feuillage panaché ... 28 Ipomea sanguinea 159 Lath^'rus odoratus Bronze King . . 99 LiNDEX (M. Jean) 109 Licuala grandis 82 Modèle de lattis à ombrer .... 239 Moyen d'arroser les plantes en pot suspendues au vitrage .... 209 Nepenthes coccinea 143 — Hookeriana 145 Odontoglossum crispum Ferrierense. 368 Oncidium Kramerianum .... 207 Pentstemon hybride gloxiniaeilora . 132 Plantation comltinée (Modèle de) . . 2'23 — en carrés . 223 — en triangles isocèles ou quinconce 223 Poire Beurré Van den Hove ... 95 — Bonne Louise d'Avranches . . 352 — Marguerite Mariliat .... 64 — Triomphe de Jodoigne. . . . 319 Pyramide 62 Ricinus zanzibarensis 100 Sarracenia crispata 301 — Drummondi 303 Serre chapelle de Laeken .... 175 — de Lapageria 44 Smila.x argyrea 12 Support à soucoupe 241 Thrinax graminifolia 173 Tomate en arbre rouge lisse . . . 226 Torenia Fournieri grandiflora cœies- tina 131 Tradcscantia reginae 14 Vue dans le Salon Royal à l'Exposi- tion d'Anvers 280 — dans une serre de M. Kcgeljan . 254 — prise à l'Exposition de Bordeaux 128 Zinnia élégant double compact . . 132 New York Botanical Garden Libran 3 5185 00261 2529