HP w w sA&sr\ji&s^ L'ILLUSTRATION HORTICOLE Gand, Imprimerie Eug. Vander Haeghen. L'ILLUSTRATION HORTICOLE JOURNAL POPULAIRE L'HORTICULTURE DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. LINDEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDIGE PAR EMILE RODIGAS MAX GARNI ER (numéro paraissant LE 15 DU mois) (numéro paraissant LE 30 DU mois) QUARANTE-DEUXIEME VOLUME OU DEUXIÈME DE LA SIXIÈME SÉRIE BRUXELLES RUE EELLIARD, N° ÎOO 1895 É"***1 ifa* 6me Série. TOME 2' 11C Livraison. 15 Janvier 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N D EN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Chronique horticole 5 Piaules nouvelles ou recommandables ... 12 Rosa rugosa var. calocarpa 14 Légumes de grande culture 17 Le jardin fruitier et le potager 19 Pages. Melon japonais 20 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE. PL 25. Datura comucopia (1. pi il Fig. 1. Rosa rugosa var. calocarpa. l i PRIX DE L'ABONNEMENT : 1£5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, impr. Eug. Vander Haegben . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > ■*♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. Utf. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux combinés : Tour ravinée entière Pour 1 insertion Tour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 « 300 Un tiers de page . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 )> 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées & l'un de ces journaux. CHRONIQUE HORTICOLE 15 Janvier 1895. Plantes à parfum. — L'industrie des parfums prend une extension croissante en France et en Espagne. La surface cultivée en plantes à parfum a triplé en dix ans, bien qu'en Algérie cette culture ait aussi prospéré. Les plan- tations de l'île de la Réunion ont fait diminuer toutefois les cultures algé- riennes de Pelargonium. L'essence de Pelargonium, produite en France, est cependant considérée comme étant de loin la meilleure. Un journal anglais recommande vivement la culture d'un grand nombre de plantes à parfum dans le sud de l'Inde où elles croîtraient sans difficulté. Société néerlandaise d'horticulture. — Dans les meetings du 8 sep- tembre, du 13 octobre et du 17 novembre 1894, des certificats de lre classe ont été décernés à MM. E. H. Krelage et fils, à Haarlem, pour des nouveautés de Dahlia et un Anthohjza panimlata ; à MM. Groenewegen et Cie, à Amsterdam, pour des Dahlia nouveaux, un Lobelia cardinalis rosea, un Polygonum ample- xicaule var. oxyophgllon ; à MM. A. Glym, De Vos et Gie, pour Aglaonema costata, Adiantum macrophyllum cdbo striatum, Pteris ludens, Tropaeolum Lobbianum fol. var., Anthurium Sclierzeriwium rotundiflorum, Pteris serridata densa et Pteris serrulata gracilis; à MM. Y. Schertzer et fils, à Haarlem, pour Hippeastrum reticidatum flore albo; à M. J. H. Sciiober, à Putten, pour des Orchidées; à M. Onderwater, à Heemstede, pour un Chrysanthème (the Puritain) greffé sur Anthémis frutescens. Société nationale d'horticulture de France. — M. D. Bois, assistant au Muséum d'histoire naturelle à Paris, a été appelé aux fonctions de Secrétaire- rédacteur de la Société devenues vacantes par le décès de M. Duchartre. Monument à P. E. Planchon. — L'inauguration du monument élevé par les viticulteurs français au professeur Planchon, qui découvrit le phylloxéra, a eu lieu à Montpellier le dimanche 1G décembre, en présence de M. Viger, ministre de l'agriculture en France. Plusieurs discours ont été prononcés dans lesquels les orateurs ont fait ressortir successivement les services rendus à la — G — science et à la viticulture par P. E. Planchon dont l'œuvre scientifique est considérable et qui débuta, il y a quelque quarante ans, dans la Flore des serres et des jardins de l'Europe. Il fut un des professeurs de l'École d'horticul- ture de Gand, lors de la fondation de celle-ci. Aster trinervius var. ovatus. — Cette jolie plante a été signalée dans la Bévue Horticole de 1892, p. 396. C'est une excellente espèce vivace qui, cultivée en bonne terre franche de jardin, forme rapidement une belle touffe et dont les inflorescences, d'un beau violet velouté, se produisent très tard. Cette année encore, dit la Bévue Horticole, on en a vu en décembre de gra- cieuses touffes fleuries. Le crapaud. — Les services rendus par les crapauds et les grenouilles commencent à être appréciés. Dans nos serres, ils font la chasse aux cancrelats, ces ennemis acharnés des plus belles plantes. Nulle part le crapaud n'est apprécié comme à Cuba, où il a un libre accès dans les maisons. En Angleterre, on le voit presque dans toutes les serres. « * Origine de quelques fruits. — D'après le Bulletin de la station expéri- mentale du Michigan, les variétés américaines de framboises proviennent du Bubus idaeus ou Framboisier d'Europe, du Bubus strigosus. Framboisier d'Amérique, et du Bubus occidentalis , Framboisier d'Occident. Les variétés de ces trois espèces, groupées en framboises noires, framboises rouges et fram- boises purpurines, sont tellement nombreuses qu'elles remplissent par leur description soixante pages du Bulletin. Quant aux grosses fraises, elles ne proviennent pas du Fraisier de Virginie, Fragaria virginiana, mais, d'après le professeur L. H. B aile y, elles sont de s formes du Fragaria chiloensis} origi- naire du Chili et répandu sur une partie notable de la zone côtière. Champignons et métaux. — Un botaniste suédois, M. J. Elfring, a découvert que certains métaux exercent une attraction puissante sur des champignons se trouvant à quelques centimètres de ces métaux. Le fer agit avec le plus d'énergie. Le fer poli a une influence moindre que le fer brut. Ce phénomène n'est pas encore expliqué. Les plantations de café au Mexique sont attaquées par un parasite qui a donné lieu aux craintes les plus vives. C'est le Dactijlopius destructor, d'après Riley. Les planteurs se sont vivement émus et ils se sont adressés immédiatement à M. J. C. Segura, directeur de l'École nationale d'agriculture. — 7 — Celui-ci a recommandé une demi douzaine de remèdes dans lesquels le pétrole, le savon noir, la potasse, la chaux vive, la soude, le soufre, la térébenthine, le sel, sont appelés à jouer tour à tour un rôle. Ces remèdes ont eu des résultats excellents; aussi M. le directeur Segura a-t-il été l'objet d'une manifestation des plus flatteuses de la part de ses anciens élèves et des planteurs intéressés. Bibliographie des sciences naturelles. — MM. J. B. Baillière et fils, libraires, 19, rue Hautefeuille, à Paris, publient, par fascicules mensuels, une Bibliographie des sciences naturelles, qui rendra de grands services à tous les naturalistes. Le fascicule de décembre contient la bibliographie des ouvrages et brochures anciens et modernes sur la Botanique cryptogamique {Foncières, I.i/copodinées, Lquisétinées, Mousses et Hépatiques, Algues, Diatomées, Bacté- riacées, Lichens). Cette brochure de 32 pages, comprenant l'indication de plus de quinze cents titres, sera adressée gratis et franco à ceux qui en feront la demande à MM. J. B. Baillière et fils. Plantes et fleurs à Burford Lodge. — Un de nos confrères, M. J. O'Brien, fait ressortir, dans un des derniers numéros du Gardeners' Chronicle, la richesse florale que l'on admire généralement dans les serres de Burford Lodge. L'honorable président de la Société royale d'horticulture de Londres n'est pas seulement un orchidophile éminent ; c'est aussi un amateur de tout ce que la flore présente de plus varié et de plus beau. A la fin d'octobre on pouvait y voir des spécimens de l'élégant Lotus peliorgnchus, de Fuchsia procumbens, de diverses espèces d'Asparagus, et d'autres, à un haut degré de perfection. Les Lapageria étendaient à profusion au-dessus du tout leurs fleurs blanches et rouges ; des corbeilles renfermaient de superbes Bégonia tubéreux ; tandis que les Nerine, aux fleurs écarlates, ainsi que les Bégonia fleuris produisaient un vif contraste parmi les feuillages d'ornement. Tulipiers en Belgique. — L'importation du Tulipier de Virginie en Europe date, non pas du milieu du siècle dernier, mais de l'an 1G60 environ. On en voit en Belgique des exemplaires remarquables, tels que ceux de Haeren, Laeken, Machelen, etc., dont la circonférence à la base dépasse 3 mètres et dont la hauteur atteint plus de 30 mètres. Dans le parc du château de Bothey, province de Namur, il existe six Tulipiers plantés en hexagone régulier ayant déjà une hauteur de 20 mètres. L'âge de ces arbres est évalué par M. H. Lemaire, dans le Bulletin de la Société centrale forestière, à une quaran- taine d'années. Le feuillage si caractéristique du Tulipier et la beauté de ses grandes fleurs font de cet arbre un réel ornement. Victoria Park. — Depuis quelque temps les Américains ont pris à tâche de conserver dans leur état naturel des parties de forêts vierges et d'offrir à leurs concitoyens des paysages d'une rare beauté. Le parc Victoria auprès de la ville de Truro est le second de la Nouvelle Ecosse. Le premier est le parc Mount Pleasant à Halifax. Le parc Victoria a une étendue d'environ 50 hectares; il provient de dons particuliers. C'est un ravin boisé avec de larges pelouses et des bois ombreux offrant une succession de six chutes d'eau dont l'une a plus de dix mètres d'élévation. Bois de Santal. — Ce bois, de couleur rouge clair, léger, fibreux, aroma- tique, résistant aux attaques des insectes, à la corruption de l'eau et aux alternatives du froid et du chaud, est comparable au bois de Teck et occupe un des premiers rangs dans la menuiserie. La Bévue des Sciences naturelles signale l'existence de l'arbre de Santal à file de Juan Fernandez. C'est une espèce décrite par M. F. Philippi, sous le nom de Santalum Femandezianum. Malheureusement les habitants de l'ile emploient ce beau bois odoriférant comme combustible et le livrent aux bâtiments de la marine chilienne qui l'utilisent de la même manière. Exposition florale à Berlin. — La Société pour l'avancement de l'hor- culture en Prusse tiendra du 11 au 18 avril 1895 une exposition de plantes bulbeuses fleuries, Amaryllis, Jacinthes, Tulipes, Narcisses, Scilla, de plantes tubéreuses et de plantes vivaces ainsi que de fruits tardifs. Le programme comprend 112 concours. * * Jardin alpin à Montreux. — La Société de botanique de Montreux a fondé au sommet des roches de Naye un jardin pour les plantes alpines. Il diffère des jardins du même genre en ce qu'il est installé sur le sommet d'une montagne. C'est une heureuse innovation qui permettra de faire une série d'expériences. Musée du Caire. — L'herbier de ce Musée renferme des échantillons de plantes qui ont été extraites des sarcophages. Ces plantes datent d'il y a 5000 ans. C'était l'usage chez les anciens Égyptiens d'entourer les momies de feuilles et de fleurs. Les plantes qu'on a trouvées le plus souvent dans les tombeaux sont : le Lotus blanc ou bleu, le Pavot rouge, les feuilles et fleurs du Grenadier, du Crocus, du Céleri, de l'Oignon, du Poireau et les fleurs du Chrysanthemum coronatum. La culture du Chrysanthème remonte donc à la plus haute antiquité. Beaucoup des fleurs retrouvées possèdent encore leurs couleurs. Chalcedony Park. — C'est le nom donné à une vaste étendue de terre mesurant au moins un millier d'hectares, près des stations de Corrizo et Adamana, dans l'Arizona et portant les restes de forêts pétrifiées. Les troncs sont couchés pèle mêle, les uns plus grands que les autres. Il y en a qui mesurent trois mètres de diamètre. Les touristes, les Indiens et l'action de la température en ont détaché des fragments luisants, et le voyageur y rencontre à chaque pas des mosaïques d'agate, de jaspe, de topaze, d'onix et d'améthyste. Un tronc de 50 mètres de long qui sert de passerelle, est désigné sous le nom de pont d'agate, Agate Bridge. * Les Hannetons. — Dans la région alpine, la limite extrême de l'altitude à laquelle séjournent ces insectes était considérée comme ne dépassant pas 1200 mètres. Le printemps dernier on a constaté leur présence dans une forêt du canton de Vaud à 1520 mètres. A cette altitude on a trouvé un grand nombre de vers blancs et des insectes parfaits. * + Abeilles empoisonnées. — Sur les frontières des cantons suisses de Zurich et de Zug, les apiculteurs constatèrent l'été dernier que les abeilles, à l'entrée des ruches le soir, tombaient à terre et périssaient. Ce fait a été attribué aux champignons qui se développent sur les feuilles des sapins blancs. C'est un véritable empoisonnement. * Flore des montagnes. — M. H. Correvon a fait paraître, chez M. Paul Klinksieck, à Paris, une flore à l'usage du touriste voyageant dans les mon- tagnes de la Suisse, de la Savoie, du Dauphiné, des Pyrénées, etc. Le petit volume comprend 180 espèces de plantes figurées en couleur et il contient la description de 660 espèces de plantes alpestres et alpines. Exposition horticole au Casino de Gand en avril 1895. — En attendant que la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand organise sa XIVme Exposition Internationale, qui aura lieu au mois d'avril 1898, elle annonce son exposition ordinaire des 21, 22 et 23 avril 1895 dont le programme vient de paraître. Il renferme 217 concours. Ce programme a soin de men- tionner qu'aucune plante, aucun objet ne pourra être exposé hors concours, à moins de motifs exceptionnels sur lesquels le Conseil d'administration se réserve de statuer. Ainsi se perpétuent les anciens errements. Poids et volume des graines. — Le professeur B. T. Galloway a donné à l'association américaine pour l'avancement des sciences, à Brooklyn, une — 10 — conférence ayant pour sujet l'influence du poids et du volume des graines sur le développement des radis. L'expérience a prouvé que l'emploi de grosses graines a donné 90 fois sur 100 un produit d'un volume également remar- quable. En outre, les plantes provenant de grosses graines étaient complète- ment développées au bout de 35 à 40 jours, tandis que les graines en mélange, non choisies, ne donnaient que 50 p. 100 de plantes bien développées dans le même espace de temps. * ¥ * Arbre vénérable. — Le Kauri du commerce ou simplement Karri est un des bois les plus utiles qui existent au monde. Il est fourni par l'Agatbis ou Dammara australis dont il existe en Nouvelle Zélande des forêts d'une étendue considérable et des exemplaires d'un développement énorme. D'après la Forest Flora de M. Kirk, l'âge d'un exemplaire de deux mètres de diamètre peut être évalué à 1260 ans. M. James H. Veitch en a vu un exemplaire croissant à Mercury Bay, mesurant 21 mètres de circonférence et plus de 3 mètres de diamètre. L'âge de ce colosse devait dépasser plus de deux mille ans. Un autre mesurant près de 20 mètres de circonférence devait avoir une existence de 1500 ans. La résine solidifiée de l'Agathis constitue la gomme Kauri du com- merce. Des compagnies détruisent actuellement les forêts de ces beaux arbres. Des scieries sont établies sur un grand nombre de points et cet excellent bois a si peu de valeur sur les lieux d'origine que des roues, des fenêtres, des portes entières sont simplement coupées d'une seule pièce. Des hectares de forêts ont été vendus à raison de 7 à 14 francs l'hectare. Exposition internationale d'horticulture à Paris en 1895. — La Société centrale d'horticulture de France a décidé de transformer son exposition annuelle pour 1895 en une exposition internationale. Cette solennité aura lieu du 22 a» 28 mai prochain. Elle sera ouverte aux produits de l'horticulture et des diverses industries qui s'y rattachent directement. * Société d'horticulture et d'agriculture dans le Duché de Limbourg. — Cette Société annonce qu'elle ouvrira une exposition internationale d'horti- culture à Maastricht, vers la fin du mois de mai 1895 à l'occasion de la visite de S. M. la Reine Wilhelmine et de S. M. la Reine-Régente. Le programme comprend 125 concours avec allocation de 300 médailles. Ém. Rodigàs. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XXV ■fcl DATURA CORNUCOPIA fl. pl. /'. De Pannemaeker chrom. et pinx. — 11 — PL XXV DATIRA CORXICOPIA fl. il. BRUGMANSIA CORNUCOPIA L'esthétique florale doit-elle considérer les fleurs doubles comme défectueuses, doit-elle admettre que les fleurs simples répondent mieux aux exigences des règles? La réponse peut être affirmative dans un grand nombre de cas; elle ne l'est pas toujours. La fleur double que nous mettons sous les yeux des lecteurs de L'Illustration Horticole est pour le moins aussi élégante que celle de la forme type dont cette variation est issue ; l'amateur le plus diflicile ne saurait en contester la beauté. Le Datura comucopia fi. pi. a été trouvé par un des collecteurs de MM. Pitcher et Manda qui était à la recherche d'Orchidées dans une des régions sauvages de l'Amérique du Sud. A la vue de cette fleur aux proportions gigantesques, au gracieux coloris, au superbe feuillage, l'explorateur se trouva comme ébloui, aussi eut-il soin d'en envoyer à ses commettants un stock considérable. Voici comment la plante est décrite par MM. Pitcher et Manda : « La plante a un port très robuste; la tige est épaisse, d'un pourpre brun foncé et luisante comme si elle était recouverte d'un vernis. Les branches sont nom- breuses, se dirigeant symétriquement dans toutes les directions sur une lon- gueur d'un mètre à lm30. Les feuilles sont grandes et vert foncé. Les fleurs, en forme de trompette, mesurent de 0m20 à 0m25 de long et le limbe a de 0m08 à 0m15 de diamètre ; il est d'une blancheur délicate, agréablement lavé et marbré de pourpre extérieurement. Les fleurs sont produites en grande abondance; une seule plante en donne en une saison jusqu'à 300. Elles exhalent le plus agréable parfum et sont suivies par des capsules pendantes, hérissées d'aiguillons. » Notre confrère anglais The Garden, qui décrit et figure cette superbe plante, ne pense pas qu'elle puisse être cultivée avec succès en plein air dans nos régions, bien que les horticulteurs américains précités considèrent cette culture comme très facile et conseillent de planter le Datura comucopia à — 12 — bonne exposition à la fin de mai. D'après eux, il peut être traité comme un spécimen isolé ou bien groupé en masse et dans tous les cas l'effet produit est considérable. Cultivée en pot, sous châssis, ou en serre froide et en plein soleil, la plante atteint 0m30 de hauteur et produit en succession lente ses énormes trompettes. Em. R. PLANTES NOUVELLES OU R ECO M M AN DA BLES Polygonum baldschuanicum. — Cette espèce croît dans le Turkestan à une altitude moyenne de 1500 mètres, où elle fut découverte par M. A. Regel. M. Max Cornu en donne la description dans le journal de la Société nationale d'horticulture de Paris. La plante est vivace; ses tiges s'élèvent jusqu'à 5 mètres de hauteur; les feuilles sont cordiformes ou hastées, d'un coloris blanc ou rosé, les fleurs sont disposées en longues masses d'un réel effet. Les achaines ailées, d'abord blanches, deviennent rose foncé et sont un bel ornement du jardin. Hydrangea hortensis var. Lindleyana. — M. G-. Nicholson, curateur des jardins royaux de Kew, recommande dans un récent numéro du Garden l'emploi de cette variété qui possède le grand avantage de se développer et de fleurir parfaitement à mi-ombre, ce qui n'est pas le cas pour l'espèce type. La nouvelle venue réussit à toutes les expositions, aussi bien dans les jardins de ville que dans les parcs, et elle fleurit sans difficulté. Le Garden consacre une planche à cet Hyd rangea. Primula sinensis fimbriata filicifolia Schwarzauge. — Le nom allemand de cette primevère dit assez ce qu'elle doit être. La fleur d'un rouge pourpre très foncé porte à son centre un cercle noir formé par la large macule qui recouvre l'onglet des pétales. La fleur est flmbriée, les feuilles sont décou- pées profondément et rappellent presque certaines fougères. La variété a été obtenue par M. Herman Bredemeier, à Palanza (Piémont). Zizania aquatica. — Cette plante nord-américaine est recommandée dans la Revue des Sciences naturelles pour être utilisée dans les étangs et bassins à poissons. Elle est employée comme telle avec succès à l'établissement de Lubbinchen-Guben en Allemagne. Les poissons, les carpes surtout, se nour- rissent des graines. Il faut éloigner les canards qui dévorent les tiges de la plante. Celle-ci est vivace et peut croître dans des eaux d'une profondeur variant de 0m30 jusqu'à lm50. Dans nos régions elle fleurit de juillet à août. -- 13 — On la sème en automne avant les gelées en entourant les graines de terre argileuse pour qu'elles s'attachent au fond de l'eau. * * Arenaria Huteri. — Les Arenaria sont en général des plantes très gazon- nantes et fort basses. Elles conviennent parfaitement pour revêtir le devant des rocailles dans les installations des plantes alpines. L' Arenaria I lu (cri ne dépasse guère 0ra02 de hauteur; les feuilles sont opposées et garnissent les tiges fort serrées. Les fleurs, du plus beau blanc, sont relativement grandes et couvrent presque entièrement les touffes. L'espèce a fleuri la première fois cette année dans la rockery des jardins de Kew. U Arenaria baïearica n'est guère plus élevé. Les espèces montana et cïliata sont plus grandes; Y A. purpu- rascens a des fleurs purpurines fort jolies. Tchihatchewia isatidea. — M. Max Leiciitlin a envoyé cette nouveauté au Jardin botanique de Cambridge où elle a fleuri l'été dernier. La plante forme une rosette aplatie de 0m25 de diamètre, portant une inflorescence terminale de 0m07 environ de diamètre et s'élevant à peine à 0m05 au dessus du sol. Les feuilles externes sont spatulées, épaisses et charnues, très dentées et munies de poils. Le capitule se compose d'une douzaine de branches serrées, à fleurs nombreuses, de 0m015 de diamètre, d'un coloris lilas rosé avec un léger parfum. Elle rappelle celles du Matthiola, mais les pétales sont plus étroits. La plante provient d'Arménie et semble destinée à être cultivée dans les rocailles. Bégonia à parfum. — D'après un correspondant berlinois du Gardeners1 Chronicle, les Berlinois regretteraient que le Bégonia tubéreux n'ait pas de parfum. Le Bégonia Pioneer pourra les satisfaire désormais. La fleur de cet hybride, obtenu par croisement du B. Baumanni avec B. gigantea, a un parfum suave et des fleurs bien formées, d'un rouge cramoisi, de 0m08 à 0m10 de dia- mètre. Le parfum rappelle celui d'une rose thé. Les feuilles, charnues et grandes, sont obliquement cordées. Cette nouveauté résiste fort bien aux intempéries. * Weigela praecox. — Cette espèce, recommandée par M. Victor Lemoine, de Nancy, fleurit plusieurs semaines avant le W. amabilis dont elle rappelle le feuillage, mais qu'elle dépasse en hauteur; elle atteint souvent lm60. Les tiges sont arrondies, les mérithalles longs, glabres et bruns ; les feuilles sont ovales acuminées, finement dentées, très duveteuses sur les deux faces et par suite douces au toucher. Les bourgeons floraux axillaires portent deux paires de feuilles opposées et de dix à quinze grandes fleurs disposées en bouquet quelque peu incliné. Le tube floral a plus de 0m03 de long et s'élargit graduellement, — 14 — il est rose carmin avec la base carminée ; les lobes sont arrondis, d'un beau rose mauve tendre et la gorge est marquée d'une bande jaune à bords carminés. Betula Maximowiczi. — Cette espèce atteint, dans sa patrie, le Japon, une hauteur de 25 mètres et 1 mètre de diamètre à la base du tronc. L'écorce de celui-ci est lisse et d'un coloris orangé bronzé passant au grisâtre. Elle devient plus épaisse à la base des vieux arbres et se détache en lanières étroites; les feuilles sont ovales élargies, cordées à la base, dentées et peu épaisses; la face supérieure est vert foncé brillant, la face inférieure est vert jaunâtre; les feuilles sont plus grandes que celles des autres Betula; parfois leur longueur atteint 0m15. ROSA RUGOSA VAR. CALOCARPA Le Rosa rugosa, arbuste buissonnant qui atteint jusque lm50 de hauteur, a des rameaux hérissés de poils raides et d'aiguillons donnant à la plante un aspect fort sauvage. Son feuillage se distingue de celui des autres espèces de rosiers en ce qu'il est composé de cinq à neuf folioles boursouffiées, vert foncé, rugueuses, très courtement pétiolées, de forme ovale aiguë et d'un vert pâle à la face inférieure ; elles ne sont pas accompagnées de stipules. Les fleurs sont simples, d'un rose purpurin foncé dans l'espèce type, elles exhalent un excellent parfum d'églantine et sont assez longuement pédonculées. Le rosier rugueux, d'origine japonaise, est une des bonnes introductions de von Siebold; il est parfaitement rustique sous notre climat et mérite d'être recommandé d'une façon spéciale comme arbuste fruitier. En effet, les fruits du Rosa rugosa, bien pulpeux et d'un volume considérable, n'ont pas l'incon- vénient d'avoir la peau hérissée de poils noirs comme ceux du Rosa villosa pomifera fréquemment employés pour la préparation de délicieuses conserves. Le Rosa rugosa a naturellement été utilisé dans la voie des hybridations. Déjà M. NABOiNNAND a obtenu en 1882 une variété des plus remarquables, le Rosier rugueux Comte d'Epremesnil, à fleurs d'un beau lilas violacé, grandes, semi doubles, très odorantes et produisant de gros fruits. Le Rosa rugosa alba (Regeliana ou Taïcoun) et le Rosa rugosa plena [Zucchariniana) sont des variétés de la même espèce, l'une à fleurs blanches, l'autre à fleurs doubles, obtenues par voie de semis. M. Georges Bruant, horticulteur à Poitiers, s'est spécialement occupé du Rosa rugosa. Il obtint d'abord la variété Madame Georges Bruant qui est aujourd'hui dans toutes les collections et qui se distingue à première vue de toutes les roses connues. Elle provient du croisement du Rosa rugosa par le — 15 — Rosier thé Sombreuil, à Heurs blanches. L'arbuste esl d'une vigueur extra- ordinaire et se charge constamment de fleurs; c'est la première rose épanouie, c'est la dernière à fleurir. Les fleurs sont réunies en corymbe de 6 à 12; elles Fig. 1. — Rosa rugosa var. calocarpa. sont larges, semi doubles, très ouvertes et d'une éclatante blancheur ; leur parfum est doux, pénétrant, délicieux. Le feuillage, d'un beau vert sur les rameaux adultes, est de couleur pourprée dans les jeunes pousses. — 16 — Le Rosa rugosa calocarpa (fig. 1), est un autre gain plus récent de M. G. Bruant. Il a été trouvé dans un semis qui portait comme référence : Rosa rugosa croisé par Bengale rose. M. Éd. André a décrit et figuré la variété dans la Bévue Horticole. La figure ci-jointe, reproduite d'après une photographie, indique le port de la plante. C'est surtout greffée à haute tige qu'elle produit tout son effet à partir de la deuxième année. Elle forme alors des tètes énormes, sphériques, qui, greffées sur tiges d'églantiers, prennent en peu de temps un accroissement considérable. Ces grosses boules, feuillées, se couvrent dès le printemps d'une masse de fleurs de moyenne grandeur, simples, d'un parfum suave. Ces fleurs sont du plus beau rose pur, ornées de nom- breuses étamines jaunes, sur lesquelles les abeilles viennent butiner en bandes, fécondant ainsi toutes les fleurs auxquelles succède une fructification très abondante. Ces fruits sont disposés en bouquets sur lesquels on en compte de 40 à 60. Chaque touffe en porte donc des centaines. Ces fruits rougissent dès la fin de l'été et se conservent intacts jusqu'à la fin de l'hiver; ils restent long- temps fermes et sans mollir comme c'est le cas pour les baies du Rosa rugosa type. C'est certainement le plus beau des arbustes fruitiers et il mérite bien l'appellation de calocarpa qui signifie beau fruit. L'exemplaire représenté par la figure est greffé sur tige et planté dans une plate bande sur un fond de Bégonias tubéreux. Cette disposition produit un joli effet. Les rameaux pourprés sont moins gros que ceux du R. rugosa, mais ils sont très rigides; les feuilles ont également subi une modification, les folioles sont plus petites, très élégantes; elles restent longtemps vertes, les fortes gelées seules les font tomber. Lorsque ces boules de feuillage bien vert, dit M. André, sont couvertes de leurs fruits écarlates, elles produisent beaucoup d'effet, et l'on pourrait intriguer les amateurs qui les verraient à distance pour la première fois. Le Rosa rugosa résiste aux froids les plus rigoureux. La variété calocarpa partage ce caractère; comme le type, elle se multiplie de graines, de boutures et de greffes et réussit dans tous les sols. M. G. Bruant émet l'opinion que l'on pourra bientôt planter avec les semis de ce joli rosier des haies charmantes aussi défensives que celles de l'épine, couvertes de fleurs embaumées et de fruits écarlates. Mentionnons encore une autre variété également obtenue par M. G. Bruant, la rose Belle Boitevine provenant du Rosa rugosa alla. Les rameaux portent de très grands bouquets de fleurs très larges, d'un beau rose, doubles sans être pleines, se succédant depuis le printemps jusqu'aux gelées. Ces fleurs répandent un parfum des plus agréables. Êm. R. — 17 LÉGUMES DE GRANDE CULTURE La lutte pour l'existence, struggle for iife, suscite partout à tous les produits du sol des concurrents de plus en plus puissants ; quelques productions cepen- dant échappent mieux que d'autres à cette influence parfois destructive de tout bénéfice. Ce sont celles qui se consomment pour ainsi dire sur place, à l'état frais ; celles qui sont créées autour des grands centres de population, celles qui donnent lieu à des exploitations de quelque étendue et qui, si elles sont bien établies et soignées, donnent des rendements considérables et des bénéfices assurés. Fréquemment les cultivateurs se bornent à quelques spécialités, parfois même à une seule, au risque de finir par épuiser le sol et par obtenir des pro- duits de moindre valeur. Nous nous proposons de passer en revue les légumes qui peuvent, dans les conditions actuelles, être cultivés sur une grande échelle; le cultivateur devra se borner à choisir ceux dont le produit est demandé sur le marché qu'il dessert ou qu'il compte desservir; il pourra également cultiver en vue de l'exportation et en ce cas il devra s'efforcer de produire des quantités suffisantes pour constituer soit seul, soit avec le concours de ses voisins, des cargaisons d'une certaine importance, afin de diminuer d'autant le fret et les frais généraux. Certaines cultures peuvent également avec succès être établies en vue de la fabrique des conserves alimentaires, industrie de création assez récente, qui progresse rapidement et dont le rendement sera longtemps rémunérateur. Nous pourrions — comme l'a fait M. Henry de Vilmorin dans une confé- rence donnée en juin 1892 au Congrès agricole de Troyes — diviser les plantes en deux groupes : celles destinées aux plaines ou plateaux et ne réclamant pas d'arrosage, et celles convenant mieux aux vallées, aux terres fraîches ou arrosables. Mais nous considérons cette division comme superflue pour nos régions, généralement basses, où l'usage des irrigations et même des arrose- ments est pour ainsi dire inconnu et où cependant beaucoup de légumes sont cultivés à la perfection. Les terres élevées de Belgique comprennent seule- ment les parties plus ou moins rocheuses des provinces de l'Est du pays, ainsi qu'une certaine étendue des sables de la Campine où les cultures en grand ne sont guère possibles que pour quelques spécialités, comme les asperges. ¥ * Artichauts. — Cette espèce conviendrait à la grande culture des environs de la capitale et de quelques grandes villes. Le produit en est facilement trans- portable. Les meilleures variétés sont : Y Artichaut gros vert de Provence ou de Laon, à grosse tète verte ; le violet, moins fort, à tète violette, on l'appelle — 18 — encore Gris de Provence; le blanc, à très petite tète blanchâtre. Le premier est le meilleur et le plus estimé. Une plantation bien faite, sur un terrain drainé, fumé avant l'hiver et profondément labouré, persiste pendant quatre ans et peut donner un bénéfice annuel de 1500 à 1800 francs l'hectare, tous frais décomptés. * Asperges. — Depuis des temps reculés, la production des asperges en grande culture est une des plus importantes des environs de Gand et de Malines. Actuellement on a établi des cultures étendues surtout dans la Gampine. Ce produit jouit d'une faveur qui ne fait que grandir à mesure que le prix diminue. Néanmoins le rendement reste rémunérateur en raison de la longue durée des plantations et de la facilité avec laquelle on développe le volume des turions par une culture judicieuse. Il faut tenir compte aussi de la facilité avec laquelle on expédie les asperges même à de grandes distances et de la ressource qu'elles offrent à la fabrique de conserves. Les variétés ne sont pas très nombreuses. Citons V Asperge de Gand ou de Hollande à laquelle on donne toutes sortes d'appellations suivant les localités de provenance : de Besançon, de Gravelines, de Pologne, de Strasbourg, etc. C'est la plus grosse, la plus blanche, la plus tendre et la plus douce. L' Asperge d 'Argenteuil est une forme de celle de Gand, obtenue par voie de sélection et de culture. Il y a une Asperge hâtive d' Argenteuil et une Asperge tardive <»♦* < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. IV. B« — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans l?s 2 journ. 'dans les 2 journ, dans les 2 jouru. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 « 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. 37 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Février 1895. Le parfum des fleurs, d'après M. Robert Douglas, dans Meehan's Monthly, dépend surtout de la nature du climat. Les résédas, les roses et d'autres fleurs, n'ont pas un parfum aussi intense dans l'est des États-Unis d'Amérique qu'aux Iles Britanniques et que dans les régions occidentales de la Nouvelle Angleterre. Cette manière de voir n'est pas nouvelle et on a signalé des faits même fort différents. Dans les États du Maine et dans le Bas-Canada, certains pins dégagent une odeur bien plus forte que dans l'atmosphère plus sèche du Minnesota, et ils n'en dégagent pas du tout dans les parties élevées des Black Hills. Telle est l'affirmation de M. Douglas. C'est un fait connu, par contre, et nous l'avons constaté nous-mème, que les fleurs du Cyclamen d'Europe répandent un parfum exquis dans leur station naturelle, les Alpes, tandis qu'elles sont absolument dépourvues d'odeur quand elles sont produites dans les cultures de nos plaines. Beautés de la Convention phylloxérique. — Ceux qui lisent L' Illustra- tion savent que les envois de plantes à l'étranger doivent être accompagnés d'un document appelé Certificat d'origine qui déclare que l'expéditeur ne cultive pas la 'Vigne. Le Cercle d'arboriculture de Belgique avait organisé, en septembre dernier, la participation collective de la Belgique à l'Exposition internationale fruitière de St-Pétersbourg. Le rapport sur cette participation constate que l'envoi des raisins de Hoeylaert destiné à cette Exposition fut refusé par l'administration des chemins de fer à Bruxelles, parce que les expéditeurs n'avaient pas joint le certificat d'origine. Et, ceci est un vrai comble, les cultivateurs de raisins ont été obligés de recourir aux bons offices d'un horticulteur, qui s'est chargé de l'expédition en accompagnant celle-ci du certificat exigé, constatant l'absence de vignes. D'où provenaient donc les raisins? # Utilité du corbeau freux. — Le freux est très commun en Belgique. C'est un des grands destructeurs des hannetons et des vers blancs. D'après la Bévue des Sciences naturelles, on devrait le considérer comme le remède unique et — 38 — sérieux contre les hannetons. Le doyen des naturalistes belges, le savant M. Edm. de Selys-Longchamps, dans un travail sur les corbeaux au point de vue de l'agriculture et de la sylviculture, publié dans le Bulletin de la Société centrale forestière de Belgique, rompt une lance en faveur de cet oiseau et le déclare éminemment utile. Non seulement le freux détruit les vers blancs, mais, à la fin du printemps, il fait aussi une guerre acharnée à l'insecte parfait. Alors il nourrit ses petits de limaçons, de chenilles et autres larves. Après la moisson et même toute l'année, il suit le laboureur, en quête des insectes nuisibles que la charrue met au jour. Ayant l'instinct de fouiller la terre, les freux sont seuls aptes parmi nos oiseaux à chercher dans certaines cultures, les champs de betteraves, par exemple, les vers gris et autres chenilles qui dévorent le collet de ces plantes. Les vins en 1894. — La production totale pour la France a été en 1894 de 39,000,000 d'hectolitres, en nombres ronds, soit 11,000,000 d'hectolitres de moins qu'en 1893 et une augmentation de près de 9,000,000 sur la récolte moyenne des dix années précédentes. Des vignobles ont été reconstitués sur une grande étendue de terrain; néanmoins la superficie de l'ensemble des vignobles de France a encore diminué en 1894 de plus de 26,000 hectares. La base des poires. — Voici comment s'exprime à ce sujet M. L. de la Bastie dans son article Çà et là ouvrant le Bulletin de la Société pomologique de France de 1895. « Les séances du Congrès » (pomologique de Lyon) se tenaient au Conservatoire de Botanique ; on en a profité pour nous dire que botaniquement la base des poires était le côté de la queue. — Pardon, on a dit pédoncule. — Il s'est trouvé des gens mal embouchés et peu ou pas botanistes qui n'ont pas voulu admettre que la base d'une chose, même d'une poire, fut le côté le plus pointu, et que le côté de la queue (ils disaient queue, les ignorants) était le sommet. N'étant pas botaniste, je faisais naturellement partie de l'opposition qui, contrairement aux usages parlementaires, formait la majo- rité. » Donc quand les pomologues diront base d'une poire, on saura qu'ils veulent désigner le côté de l'œil; c'est, du reste, ce qu'ils ont toujours fait. * * L'électricité et les légumes. — Les Américains poursuivent leurs expé- riences concernant l'électro-culture. Des essais ont été faits l'année dernière à la station expérimentale du Massachusetts par l'agronome C. D. Warner. Deux terrains de même grandeur ont servi, l'un de témoin, l'autre pour l'essai. Celui-ci était entouré d'un cadre en bois sur lequel on avait fixé des isolateurs en porcelaine portant des fils de cuivre de façon à ce que ceux-ci fussent à 0m05 — 39 — du sol. On a semé des panais, des laitues, des carottes, etc., dans les deux carrés. On a tenu le sol bien humide, le courant était alternatif, et la nuit il était maintenu durant environ quatre heures. Pendant le premier mois, le courant variait de 12 à 39 ampères. Les deux mois suivants il fut maintenu à 39 ampères. Le nombre des volts était de 15 à 53. Voici le résultat obtenu : Les carottes, les panais, les salsifis et les petits radis avaient, dans le compar- timent électrisé, un poids supérieur à celui des produits de l'autre comparti- ment ; d'un autre côté, certains navets et les betteraves valaient mieux dans le compartiment non électrisé ; un tiers d'une ligne de panais du compartiment non électrisé ayant été accidentellement en contact avec un fil électrique se développa plus rapidement que les deux autres tiers. Les tomates (de la variété Champion), traitées à l'électricité, étaient mûres invariablement trois ou quatre jours avant les fruits des exemplaires employés comme témoins. Le Dr M. T. M aster s met en regard des expériences de M. Warner, celles qui ont été faites en France et en Finlande et qui ont montré que l'électricité a une influence favorable sur le froment, l'avoine, les betteraves rouges et blanches, les pommes de terre, les haricots, les fraises, les panais, l'ail, les groseilles, tandis que le développement des pois, des navets, des carottes et des choux est plus ou moins contrarié par l'électricité. Chênes d'Amérique. — C'est le moment de songer aux arbres qu'il conviendrait d'ajouter à ceux qui ornent déjà nos parcs et nos jardins. On ne connaît pas assez les chênes d'Amérique dont on pourrait cependant tirer un grand parti pour le décor du paysage. La chronique de la Revue Horticole cite avec raison quelques espèces dont la diversité est digne de fixer l'attention. Le chêne rouge (Quercus rubra) et le Chêne des marais (Quercus palustris) sont bien connus. Puis viennent le chêne laurier (Q. imbricariq), à grandes feuilles entières, qui ressemble à un saule; le chêne à feuilles en lyre (Q. lyrata), à longues feuilles aiguës à la base avec des lobes triangulaires aigus; le chêne châtaignier (Q. Prinus), qui ressemble par son feuillage au châtaignier; le chêne écarlate (Q. coccinea) qui, à l'automne, prend toutes les nuances du rouge. A ces espèces, on peut en ajouter d'autres d'un développement moindre, comme le Q. prinoides qui est un arbrisseau et le Q. Banisteri dont le feuillage ressemble à celui du Houx. Naturalisation des Orangers. — Les orangers et les citronniers, de même que plusieurs autres essences fruitières, sont parfaitement naturalisés dans certaines parties des États-Unis. Les deux principaux centres de pro- duction, celui de Floride et celui du Sud de la Californie, alimentent les grands — 40 — marchés de l'Union; ceux de la Floride arrivent six semaines avant les autres et réalisent les plus grands bénéfices. Malheureusement de temps en temps les plantations de la Floride sont soumises à des basses températures qui compromettent la fructification et que n'ont pas à subir celles des rivages du Pacifique. Déjà les produits américains sont arrivés directement d'Amérique faisant concurrence aux oranges espagnoles. En décembre 1894, la Floride a éprouvé — 10° c. de froid. Le jour du nouvel an au Japon. — On sait que les Japonais cultivent avec grand succès un nombre considérable d'espèces de végétaux; on sait aussi qu'ils aiment beaucoup les plantes et les fleurs. Ce que l'on connaît moins, c'est que, pour eux, plantes et fleurs ont leur langage ou pour mieux dire que les unes et les autres ont une signification de convention mais sym- bolique. Au jour de l'an, dans les villes comme à la campagne, les portiques des habitations sont ornés de feuillages disposés d'une façon spéciale et ayant tous leur signification. Cette ornementation n'est enlevée qu'au bout d'une semaine. Généralement le spectateur remarque que ces feuillages disposés en arche montrent à droite le Pinus densiflora avec sa tige rougeâtre et à gauche la tige noire du Pinus Thunbergi. Ces deux arbres symbolisent le père de famille et la mère et signifient qu'on leur souhaite de résister aux tourmentes et aux troubles de la vie comme les arbres résistent à la tempête. La tige gracieuse du Bambou symbolise une longue vie. Au centre il y a des branches de Melia japonica avec un jeune feuillage et des bourgeons, allusion aux enfants à qui l'on souhaite un heureux développement. Les frondes du Poly- podium dichotomum sont également disposées au centre et signifient le bon- heur de la vie de famille. Chrysanthèmes à fleurs simples. — La fleur double est, en règle générale, une formation artificielle. Les Chrysanthèmes à fleurs doubles sont des produits de ce genre. M. Georges Bellair se demande, dans un récent numéro de la Bévue Horticole, si l'horticuiteur ne procède pas à rebours en cherchant à amplifier la fleur outre mesure, et il trouve que la fleur du Chrysanthème quand elle est simple a du caractère et est même pittoresque. Nous ne voudrions pas nous prononcer immédiatement dans cette question. Nous sommes d'avis aussi que beaucoup de fleurs simples sont plus belles que leurs sœurs bouffies et grossies; mais le contraire peut être vrai aussi; c'est ce qui arrive lorsque la forme est irrégulière et trop déjetée. D'ailleurs, de gustibus Ém. Rodigas. — 41 — PI. XXVII NELUMBIUM SPECIOSUM LE LOTUS SACRÉ Sous le nom de Lotus, les anciens désignaient une série de plantes fort différentes, les unes aquatiques, les autres terrestres, et même des arbres tels que le Plaqueminier, le Santal rouge et le Jujubier ; toutefois, le Lotus sacré, dont l'image est reproduite sur plusieurs monuments de l'antique Egypte et se trouve associée à l'art comme à la religion des peuples de l'Orient, est bien le Nelumbium speciosum, espèce fluviatile, à racines souterraines et traçantes, aux feuilles peltées, planes, entières, portées sur des pétioles cylindriques, munis d'aiguillons ; ces feuilles viennent nager à la surface de l'eau et s'élèvent aussi bien au-dessus d'elles. Les fleurs, de grandeur variable, ont un coloris allant du blanc au rose, elles sont portées sur des pédoncules aiguillonnés et dégagent un parfum suave. On a cru longtemps que la plante était originaire d'Egypte. On sait aujour- d'hui que le Nelumbium speciosum croît à l'état spontané dans l'Inde entière, dans la Perse, dans l'Archipel malais ; il existe, naturalisé sans doute, en Chine, au Japon et jusque dans les parties chaudes de l'Australie. Si les larges touffes de Lotus qui décoraient autrefois les rives du Nil ont disparu avec la puissance des anciens Égyptiens, la plante est restée dans l'Inde et elle s'est surtout répandue au Japon où elle figure dans toutes les peintures et où elle compte même quatre séries de variétés, les unes blanches, les autres rose vif, les autres rose pâle, d'autres panachées ou pointillées. Voici les noms de quelques-unes d'entr'elles que nous trouvons énoncés dans le catalogue de l'établissement horticole de M. F. Takàghi, à Tokio (Japon). Dans la série des fleurs blanches : Gyokuhaku = bijou blanc; Seiko = venant du lac occidental ; Seisei = lustré ; Manyo = double. Dans la série des rose vif: Asahi = soleil levant; Shich'ujo = rose brillant. Dans la série des rose pâle : Kunshi = sage; Maiyo = toutes feuilles. Dans la dernière série : Benibotan = pivoine rose; rose vif et rose foncé, — 42 — très double ; Gyokushiu = brocart précieux; Tsashi = bord rose; Yamato- nishiki= brocart oriental. Un ouvrage scientifique japonais représente plus de quatre vingts variétés de Nelumbium speciosum, dans lesquelles le coloris diffère non seulement du blanc au rose, mais où l'on rencontre des fleurs rouges et cramoisies, et d'autres nuancées des mêmes couleurs ou panachées et flammées de blanc et de rouge comme nos tulipes. Les unes sont grandes comme des pivoines ordi- naires, d'autres comme une rose Maréchal Niel. Les rapports commerciaux aujourd'hui multipliés entre le Japon et l'Europe nous font espérer que bientôt nous pourrons faire ample connaissance avec ces remarquables productions. Le type lui-même, qui a été introduit en Europe il y a un siècle, est assez beau pour avoir partout les honneurs de la culture, qu'on le place dans le bassin d'une serre ou dans un simple pot ou cuvelle. Notre confrère The Garden a consacré à la plante une jolie planche en 1893. Il rappelait qu'un exemplaire étalait dans le bassin de la serre aux Nymphéa- cées du Jardin de Kew, au mois de mai, des feuilles de 0m60 et épanouissait de nombreuses fleurs. Le même journal indiquait le mode de culture employé pour la plante. Celle-ci se trouve bien d'un lit d'un mètre d'épaisseur composé de pierrailles au fond et d'une couche de terre argileuse avec addition de fumier de vache. La chaleur du thermosiphon passe dans le bassin par deux tuyaux qui chauffent la terre et l'eau. On obtiendra aussi un bon résultat en mettant la plante dans un pot placé dans le bassin. Le journal américain Garden and Forest de 1889 a rapporté une expérience faite à Borden Town, New Jersey, par M. E. D. Sturtevant, un amateur enthousiaste de plantes aquatiques. Celui-ci avait obtenu de pouvoir planter dans le coin d'un étang artificiel d'une ferme une plante de Nelumbium specio- sum. Le sol était composé d'argile à laquelle étaient venus s'ajouter des sédiments provenant des collines voisines. L'eau avait 0m60 au dessus de la couche de terre. Bientôt la plante se développa dans toutes les directions, fleurissant à profusion chaque année. Un été, elle faillit être détruite par du bétail qui avait trouvé les feuilles à son goût. La plante reprit au bout de deux ans et pendant l'été de 1888 l'étang montrait une merveilleuse végétation et une masse de feuilles et de fleurs couvrant les trois quarts d'un acre. Au mois d'août, au moment de la plus riche floraison, on put compter environ 500 fleurs épanouies à la fois. Celles-ci mesuraient au delà de 0m25 de diamètre et s'éle- vaient de 1 à 2 mètres au-dessus de l'eau, parfois même jusqu'à 2m50. Un homme de très grande taille était caché par le feuillage. Il est bon d'ajouter que les hivers de New Jersey sont plus froids que ceux d'Angleterre et, comme ajoute The Garden, en considérant que les plantes de — 43 — M. Sturtevant ont plus d'une fois passé l'hiver sous une couche de glace de 0m25 d'épaisseur, il est permis d'espérer que le Nelumbium speciosum réussira dans des eaux bien exposées de nos contrées. Ém. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Asparagus sarmentosus. — Cette élégante espèce, toujours verte, est originaire de l'Afrique australe. Elle est connue depuis longtemps, bien qu'elle ait été l'objet de peu d'attention. Elle a été fort remarquée l'an dernier à un des meetings de la Royal Horticultural Society à Londres où elle était montrée par le jardin de Kew qui l'a reçue de Grahamstown en 1887. Les tiges sont dispo- sées en touffes et sont revêtues d'un beau feuillage vert clair; elles se chargent d'un nombre immense de fleurettes blanches étoilées, répandant un fort parfum de miel. A ces fleurettes succèdent des baies d'un rouge brillant, de la forme d'un petit pois. La plante vient très bien, dit le Gardeners' Chronide, en serre tempérée. Il en existe une variété appelée densiflorus. Gleyera Fortunei. — Ce très bel arbuste a été mentionné pour la première fois en 1861 dans le Gardeners' Chronicle. Il était considéré comme un Eurya à larges feuilles ayant les marges panachées de jaune orangé. M. J. D. Hooker en fait l'objet d'une nouvelle description dans le journal précité (1895, p. 10). On ne sait exactement si la plante provient de Chine ou du Japon, parce que Rob. Fortune envoyait des arbustes à feuillage panaché des deux régions. Depuis son introduction, elle a passé dans les collections sous les noms de Eurya latifolia foins variegatis et Cleyera japonica fol. var., tous deux erronés. Le Cleyera Fortunei est une espèce bien caractérisée, à feuilles ellip- tiques, rétrécies aux deux extrémités, luisantes, à nervations proéminentes. Les fleurs ont 0m015 de largeur. Des exemplaires fleuris ont été exposés à la conférence de Chiswick en septembre dernier. Pteris regia. — Rien qu'elle ait de l'affinité avec le Pteris gigantea et le Pteris longibracteata, cette nouvelle espèce de Fougère se distingue des deux par les divisions souvent irrégulières et pinnatifldes des frondes. Elle est remar- quable par ses dimensions, puisqu'elle acquiert de 3 m. à 3m50 de hauteur. Ses frondes sont largement étendues et présentent l'aspect général du Pteris gigantea. La plante, dit le Gardeners" Chronide, a été trouvée dans une forêt — 44 — humide de l'est de la Jamaïque, à une altitude de 1000 à 1300 mètres; elle se contentera donc de la serre tempérée. Klugia Notoniana. — Cette jolie Gesnériacée vivace mérite d'être mieux connue. On a eu le tort de la traiter comme une plante de serre chaude, alors que la serre froide lui convient beaucoup mieux. Dans sa patrie, Ceylan, la plante croît à une altitude de près de 2000 mètres et elle y fleurit sans cesse. La fleur, qui rappelle celle des Achimenes, mais avec une sorte de labelle, est d'un beau bleu gentiane avec une macule jaune à la base du labelle. Pour les indigènes, la plante est, en outre, comestible. * * Staphylea colchica. — C'est un des plus jolis arbustes rustiques que nous ayons pour former le devant des massifs. Il peut atteindre trois mètres de hau- teur et se distingue par son gracieux feuillage et ses charmantes grappes de fleurs blanches, au parfum suave. » * Cactées de pleine terre. — Plusieurs espèces de Sempervivum et de Sedum sont employées couramment pour établir de très jolis parterres résistant parfaitement aux intempéries et aux rigueurs de l'hiver. D'autres plantes grasses peuvent servir au même usage à condition toutefois d'être garanties contre les grandes neiges. D'après la Gartenflora, on doit leur donner un endroit en pente, à l'exposition du midi, et une terre légère, bien perméable, avec addition de quelques pierres, surtout calcaires. A l'approche des grands froids, il est bon d'augmenter la terre végétale sur les racines. On peut faire usage, particulièrement des Opuntia humilis, brachyarthra, camànchica, Rafi- nesquiana, vulgaris ; Cereus phœnkeus, Mamillaria Purpusi, M. Spaethiana et M. missotiriensis ainsi que Echinocactus glaucus. Cineraria albicans. — Cette nouvelle espèce fut reçue de Natal par M. Gumbleton, de Belgrove, Queenstown (Irlande), qui l'envoya à Kew. Il est à présumer que le feuillage blanc de la plante la fera admettre dans la composi- tion des parterres. C'est une plante vivace à tiges subherbacées, de 0m30 à 0m45 de hauteur, peut-être davantage, revêtues d'un tomentum cotonneux blanc de même que les deux faces des feuilles, le pédoncule, les radicelles et l'involucre. Les feuilles, pétiolées, sont auriculées à la base et réniformes ou arrondies, cordées à la base et cinq ou sept fois lobées. Le corymbe est terminal, portant de un à trois capitules floraux d'un jaune clair. Le Gardeners' Chronicle fait remarquer que la plante pourrait être originaire du Transvaal. — 45 — Talauma Hodgsoni. — Découverte en 1848 par Sir Joseph Hooker dans une vallée de Sikkim, à une altitude supramarine de 1500 à 2800 mètres, cette espèce, figurée récemment dans le Botanical Magazine, mérite d'être signalée comme étant un des arbres à fleurs les plus splendides des forêts de l'Himalaya. Il a beaucoup d'affinité avec les Magnolia. Lorsque Sir Joseph Hooker vit la plante dans sa station naturelle, il remarqua les pétales jonchant le sol et ressemblant à des œufs de poule. Les fleurs ont une odeur d'épices. Elles sont blanc de crème à l'intérieur et d'un violet pourpré à la face extérieure des segments. Ranuncuius parnassifolius. — Indigène dans quelques régions mon- tagneuses de l'Europe, cette gracieuse petite espèce n'est certes pas une nou- veauté pour les botanistes, mais c'en est une pour beaucoup d'amateurs de jardinage qui feront bien de lui réserver une petite place parmi les plantes alpines. La plante n'atteint guère 0m18 de hauteur, ses feuilles, comme son nom l'indique, rappellent celles d'un Parnassia; elles sont ovales et profondé- ment nervées. Les fleurs sont disposées en ombelles, elles sont d'un beau blauc, parfois rosé, mesurant 0m03 de diamètre, elles se produisent en juin. Gentiana Kurroo var. brevidens. — Originaire des régions occidentales de l'Himalaya où elle fleurit abondamment, à des altitudes de 2000 à 3000 mètres, cette très jolie espèce a été introduite récemment et trouvera sa place parmi les plus charmantes plantes vivaces de nos parterres. Son feuillage gracieux, le coloris bleu d'azur délicat des limbes de la corolle dont la gorge est pointillée comme de perles blanches, son port trapu, sont des plus remar- quables. La plante aura bien vite conquis une place également parmi ses congénères des Alpes. LES VIOLETTES A GRANDES FLEURS La grande extension que le commerce de la fleur coupée a prise depuis quelques années a fait rechercher dans le groupe des violettes odorantes des fleurs plus grandes et des pédoncules plus allongés facilitant le travail de la bouquetière. L'humble petite violette odorante est arrivée aujourd'hui à un développement fort considérable. La variété Le Czar donnait déjà des fleurs plus grandes d'un tiers et des pédoncules dépassent 0m10. D'autres variétés obtenues par voie de sélection sont venues s'adjoindre à la variété précitée et entr'autres la Luxonne, la Heine Victoria, à fleurs plus grandes, aux pétales Fig. 4. — Violette Amiral Avellan, — 47 — arrondis plus larges et aux pédoncules de près de 0m20. Dans les forceries allemandes, on a ajouté la Violette Augusta, aux fleurs foncées; la Violette de Hambourg améliorée (Verbesserte Hamburger Treibveilchen) et Fruit Juhlke. La violette Princesse de Galles a été particulièrement recommandée récem- ment par M. G. Legros, dans la Bévue Horticole. C'est une plante extrême- ment touffue et vigoureuse, à feuillage vert très ample, à fleurs excessivement grandes, à pétales très larges, d'un bleu foncé intense, au parfum délicieux. Une autre variété très méritante est celle que nous figurons ci-contre et qui est répandue sous le nom de violette des quatre saisons Amiral Avellan. Voici comment elle est décrite dans le catalogue de M. Léonard Lille, de Lyon : « Plante vigoureuse et rustique, à feuillage vert foncé, ample, à fleurs très grandes, à larges divisions rouge purpurin, bien au-dessus du feuillage, et d'un parfum délicat. Coloris unique. Très remarquable. » Au point de vue spécial du fleuriste ces variétés méritent une attention toute particulière, bien que la Violette de Parme et d'autres encore, qui n'ont plus leurs preuves à fournir, ne doivent pas être abandonnées. Seulement le choix s'impose devant l'importance que la culture de la violette a dans certaines régions du midi. Pour ne citer qu'un seul fait, mentionnons que les violettes qui ont été récoltées la saison dernière dans les cultures de Grasse ont été évaluées à près de 80,000 kilogr. R. d'Eelen. LE JARDIN FRUITIER ET LE POTAGER CHOUX-FLEURS D'ÉLITE Les choux-fleurs forment un groupe important de la grande famille des choux. Les rameaux florifères sont disposés en une sorte de corymbe serré. Ce qu'on appelle fleurs n'en sont que les rudiments avortés, et la partie massive et charnue sur laquelle ces rudiments reposent est constituée par les pédicelles étroitement unis, comprimés et déformés. Les variétés sont nombreuses, le jardinier les classe en catégories suivant l'époque de la formation des corymbes de fleurs. En tête des variétés hâtives, on peut citer le Nain très hâtif d'Erfurt (fig. 5), à tige courte, tête très ferme et d'un blanc pur. Le corymbe en est tellement serré que bien peu de fleurs parviennent à s'épanouir et à fructifier. Cette variété convient très particu- lièrement au premier et au dernier semis. Nous pouvons recommander ensuite le Nain très hâtif de Haage, à petites — 48 — feuilles, qui est peut-être encore plus précoce. Puis le Nain très hâtif de Danemark également d'un grand mérite. Dans la catégorie des variétés demi-hâtives qui sont caractérisées par des corymbes plus considérables, se formant plus lentement, mais, par compen- Fig. 5. — Chou-fleur nain très hâtif d'Erfurt. sation, se maintenant plus longtemps, la variété la plus répandue est le Gros Salomon. Nous recommandons spécialement le Chou-fleur de Plainpalais (fig. 6), originaire des environs de Genève et répandu par MM. Dammann et Gie, de San Giovanni a Teduccio, près de Naples. Cette variété est d'une croissance Fig. 6. — Chou-fleur de Plainpalais. très régulière, très productive. C'est une forme demi-hâtive du Salomon auquel elle ressemble beaucoup. Le corymbe est d'une blancheur éclatante et de qualité supérieure. — 49 — La catégorie des choux-fleurs tardifs convient moins au maraîcher qu'à l'amateur. La tète est dure, ferme et à végétation très lente; les corymbes sont volumineux, serrés et lents à venir. Les variétés Lenormand et Stadt- halter sont les plus recommandables et conviennent aux dernières plantations. PÊCHES NOUVELLES Pêche Early Alexander. — Les Anglais et les Américains se sont plus spécialement appliqués à doter la pomologie de pêches hâtives. La pêche Amsden, une production de cette catégorie, est devenue, en peu de temps, populaire sur le continent européen et elle mérite sa popularité. Cependant nous lui préférons la variété Early Alexander parce que la qualité du fruit est bien meilleure : nous parlons d'expérience. De plus, le fruit est plus volu- mineux que la pêche Amsden; le coloris est peut-être un peu moins foncé et il n'est guère moins précoce. La chair est blanche, fine, avec une légère auréole rouge autour du noyau. L'arbre est de bonne végétation, relativement rustique, mûrissant bien son bois, il est d'une fertilité constante. Il convient fort bien à la culture en pots. Pêche Nectarine Grozy. — Cette variété a été obtenu par M. Crozy fils, horticulteur à Lyon; le fruit a été présenté mûr le 16 juillet 1892, au Comité de la Société pomologique de France. C'est un semis provenant de la Nectarine Stanivick, qui ne mûrit que dans la deuxième quinzaine de septembre. Le fruit est assez gros, très coloré, à chair blanche un peu verdâtre, fine, fondante, très juteuse et parfumée. Pêche Nectarine Précoce de Croncels. — Variété obtenue de semis par M. Ernest Baltet, horticulteur à Troyes. Le fruit est assez gros, sphé- rique, la peau est jaune pâle, blanchâtre, plaquée de pourpre à l'insolation. Chair blanchâtre, assez fine, fondante, juteuse, sucrée, relevée et parfumée. Maturité fin juillet et premiers jours d'août. Pêche Nectarine Rivers" Early. — Cette pèche lisse a été obtenue dans les cultures du célèbre pomologue et pépiniériste anglais, Thomas Rivers, de Sawbridgeworth. C'est aujourd'hui la plus précoce des pêches lisses. C'est un très beau fruit, à en juger d'après le portrait qui en a été publié dans les Bulletins d'arboriculture de 1894. Il mesure jusque 0m23 de circonférence et le poids en a été de 240 grammes. Jusqu'ici la Nectarine Lord Napier était considérée comme la plus précoce des pêches lisses; la nouvelle venue a sur elle une avance de dix à quinze jours. Tandis que la variété Lord Napier a mûri en 1893, fin juillet, la Rivers1 Early a pu être cueillie le 10 juillet. On — 50 — sait qu'il y a ordinairement une différence de dix jours entre les fruits obtenus sous simple abri vitré et ceux tenus en plein air. La fleur est grande et d'un beau rose clair. L'arbre est robuste et dl crois- sance vigoureuse. Ém. R. PETITES NOTES DE CULTURE Obtention de grandes fleurs de Fuchsia. — Nous avons fait connaître naguère un procédé que nous avons expérimenté nous-même et qui nous a toujours donné de très grandes fleurs de Fuchsia. Nous avons employé comme engrais une solution de colle forte. Un journal horticole recommande ce même engrais en y ajoutant environ un tiers de sel ordinaire. Soit, 250 gr. de colle forte et 100 gr. de sel, sur un litre d'eau. Ce mélange est ensuite dilué dans 80 litres d'eau servant à arroser les plantes cinq ou six fois tous les deux jours. L'emploi de la colle forte nous a donné d'excellents résultats ; l'addition du sel ne saurait en diminuer l'efficacité. Contre les Limaces. — Le Journal des Orchidées a recommandé de fermer soigneusement toutes les ouvertures dans les prises d'air de dessous des serres, à l'approche des gelées, afin d'empêcher les limaces d'y pénétrer; c'est que l'instinct de ces insectes, pour s'abriter contre les froids, est surprenant. Le jardinier fera bien de surveiller attentivement les plantes placées même sous châssis froid, et comme les limaces commettent leurs plus grands dégâts quand la nuit est venue, il devra visiter les couches le soir en se munissant d'une bonne lanterne. Encore cette chasse ne suffit-elle pas toujours et les insectes ont bientôt fait d'entamer les jeunes feuillages. Un excellent moyen de les arrêter a été indiqué par un de nos confrères ; il consiste dans l'emploi de la poussière de tabac que l'on obtient aisément dans les fabriques. Cette poussière les tue. La chaux vive réduite en poudre produit également un très bon résultat. Terrines de repiquage. — En voyant un de ces jours recommander par un confrère étranger l'emploi de terrines rectangulaires au lieu de terrines rondes, et signaler cet emploi comme une nouveauté, nous nous sommes dit que certaines choses ont besoin de bien du temps pour être connues et pour se répandre. Dans la plupart des établissements horticoles gantois, les terrines rectangulaires en terre cuite sont seules en usage depuis de longues années. — 51 — A l'École d'horticulture de Gand on n'en emploie pas d'autres, parce qu'on ne veut pas laisser dans les couches à multiplication la moindre place inoccupée. Le poUer fabrique les terrines à la grandeur qui lui est indiquée, afin de per- mettre à l'intéressé de placer sous les châssis le nomhre de terrines voulues et de remplir exactement le tout. L'indication à l'avance d'une proportion déterminée et uniforme pour tout le monde supposerait l'obligation pour chacun de construire les couches d'après un modèle uniforme. Clianthus puniceus. — Encore un joli arbrisseau qui eut un jour sa place parmi les espèces les plus ornementales de nos jardins. Il fut introduit de Nouvelle Hollande vers le milieu du siècle passé et réintroduit de Nouvelle Zélande plus d'une fois depuis lors. Peut-être n'est-il pas indigène de Nouvelle Zélande; en tout cas il s'y est admirablement naturalisé et il constitue aujour- d'hui une véritable perle de la flore Néo-Zélandaise. La plante appartient à la famille des Papilionacées ; ses feuilles sont alternes, oblongues; ses fleurs, d'une forme toute particulière, aux ailes lancéolées, auriculées, d'un magnifique coloris ponceau qui contraste avec l'œil central noir, sont disposées en grappes pendantes multiflores d'un grand effet. Elle n'exige aucun soin particulier, une bonne terre de jardin composée d'humus, un emplacement frais et bien ensoleillé, c'est tout ce qu'il lui faut. Elle se multiplie de graines ou de boutures ; celles-ci prennent le mieux sur couche tiède. Elle est presque rustique, une légère couverture lui suffit pour l'hivernage. Culture retardée des Lilas. — Voici un procédé qui mérite d'être signalé. Le 13 mai 1894, M. Crousse présentait, à la séance de la Société centrale d'horticulture de Nancy, des grappes de Lilas d'une rare beauté. Elles avaient un développement considérable ; le pédoncule principal et les ramifications secondaires étaient d'un blanc d'ivoire et supportaient des fleurs d'une blan- cheur de nacre. M. Crousse, pour obtenir ce résultat, à cette saison de l'année, avait mis en pratique le procédé suivant que nous résumons d'après la Bévue Horticole. En novembre ou décembre on soulève du sol, à la bêche, la touffe de lilas qu'on désire retarder; on la laisse ainsi jusqu'à la sortie de l'hiver. Elle a été débarrassée des ramifications mal aoûtées, frêles ou mal boutonnées. A la sortie de l'hiver, lors de la reprise probable de la végétation et avant que les boutons ne commencent à gonfler, on rentre la plante ou les plantes dans un local quelconque, non chauffe, exposé au nord et dans lequel l'obscurité puisse être complète. On aère la nuit, jamais le jour. Dans ces conditions, les lilas s'épanouissent très tard et les grappes s'allongent beaucoup. — 52 — Bouturage de Rosiers et d'Œillets. — Ce mode de multiplication est considéré par certains praticiens comme difficile, par d'autres, au contraire, comme réussissant toujours. Évidemment les conditions dans lesquelles le procédé est appliqué peuvent être fort diverses et la réussite dépend fréquem- ment de la négligence de l'une ou l'autre condition regardée à tort comme secondaire. Voici un procédé de bouturage qui donne les résultats les plus complets, aussi bien pour les Rosiers que pour les Œillets : aussitôt après la floraison on coupe les boutures comme à l'ordinaire au-dessous d'un œil en ayant soin d'enlever les feuilles inférieures jusqu'au pédoncule. Dans une couche ordinaire située en plein soleil on étend un lit de bon terreau recouvert d'une couche de 0m05 de sable blanc. C'est dans ce sable qu'on place les boutures les unes à la suite des autres. Les deux premiers jours on donne un demi ombrage au moyen de terre épandue sur le vitrage, ou de lattis ou bien encore d'un léger canevas. On arrose plusieurs fois par jour, afin de produire autour des boutures une vapeur constante et d'arrêter ainsi toute évaporation par les feuilles. En même temps, les châssis demeurant fermés, on obtiendra assez bien une température allant jusqu'à 40° ou même 50° centigrades. Bientôt les racines se forment et pénètrent dans le terreau qui se trouve à leur portée. Nous avons vu les boutures ainsi faites s'enraciner toutes. C'est à peine si, dans toute une couche, on constatait 3 p. c. de perte. Culture en pots de l'Hydrangea hortensis. — Quand nous disons cul- ture en pots, nous pourrions dire aussi bien culture en cuvelles, et ce mode de cultiver une plante d'une richesse florale aussi remarquable et qui s'accommode aussi bien de toute exposition, est loin d'être une nouveauté. En effet, dans notre jeune âge — et il y a longtemps de cela — nous avons vu les Hortensia, comme on les appelait alors, être admises partout parmi les plantes qui étaient l'objet de la prédilection de nos pères, entr'autres les lauriers roses, les Cactus alatus et certains lis. Chez tous les amateurs, on trouvait des Hortensias en cuvelles, en exemplaires d'un mètre de diamètre se chargeant tous les ans d'inflorescences sans nombre. On possédait même alors comme aujourd'hui le secret d'arroser la terre avec du vitriol bleu ou sulfate de fer, afin d'obtenir des fleurs bleues. Pour tout soin de culture on donnait à la plante, après l'hiver, un surfacage d'engrais et plus spécialement de bouse de vache. La variété Hi/drangea hortensis Otaxa ou mieux Hijdranyea Hortensia var. Otaxa se recommande particulièrement par sa vigueur et son développement. É. Miler. 6me Série. TOME 2' 4° Livraison. 28 Février 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES public sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. son^nvwE.A.T.iR.E Pages. Causerie horticole 53 Renseignements et cultures 57 Hybrides de Cypripedium à la lre exposition horticole mensuelle de Gand 62 Le nouveau gaz Argon 64 Culture des Jacinthes 65 L'exposition de Bruxelles en 1897 66 Bibliographie 68 Pages. TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE. PI. 28. Methonica (gloriosa) superba .... 56 Fig. 7. Solanum quitoense 58 » 8. Asparagus Comorensis 61 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, impr. Eug. Vander Haegben. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier] > — 4 — < Les annonces paraissant à la fois dans I/Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. 1%. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Une page entière . Une demi-page . . Un tiers de page . Un quart de page. Un sixième de page Un huitième de page Un seizième de page Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dansles2 joum. dans les 2 journ. dans les 2 journ. fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 ,, 15 » 30 » 50 » 90 » 150 » 12 » 25 » 40 »» 70 » 125 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 53 CAUSERIE HORTICOLE L'HIVER DE 1894-95 28 Février 1895. Les grands minima de cet hiver marquent la limite des froids les plus intenses qu'il est possible d'éprouver en Belgique. Cette limite doit être fixée à — 30°, et elle s'applique à la région comprenant la haute Ardenne et le plateau des Fagnes. Dans l'Ardenne moyenne et sur les points élevés du Gondroz et de la Hes- baye, on peut observer des gelées aussi fortes que — 25°; des températures presque aussi basses peuvent même se produire en Gampine et au nord de la Flandre orientale : en décembre 1879, on nota — 23°5 à Westmalle, au centre de la province d'Anvers, et — 24°3 à Somergem, entre Gand et Bruges. Partout ailleurs, le thermomètre peut descendre jusqu'à — 20° au moins, même au bord de la mer. En janvier 1881, on observa — 19°9 à Ostende, — 21°1 à Furnes, et non loin de là, à Poperinghe, — 22°5. En décembre 1879, on eut — 21°6 à Gand et — 21°5 à Mons. Une gelée de — 30° correspond au froid maximum qui sévit chaque année, en moyenne, à Saint-Pétersbourg et au sud de la Suède. Une gelée de — 20° est le plus grand froid moyen de l'Allemagne orientale. Nous trouvons ces températures bien rigoureuses, mais nous devons cepen- dant nous estimer très heureux d'habiter à peu de distance de la mer, dont l'air tiède vient fréquemment en hiver arrêter les progrès du froid. Dans les contrées éloignées de l'Océan ou non visitées par les vents marins, bien que situées à des latitudes peu élevées, il se déclare des baisses thermométriques dont nous ne pouvons nous faire une idée. Ainsi, au cœur de l'Asie, à la même latitude que Bruxelles, la moyenne des plus basses températures hivernales est, le croirait-on? voisine de —45°; moins loin de nous, en Russie, cette moyenne atteint déjà — 30°. A la même latitude à l'Ouest, par contre, au sud de l'Irlande, la moyenne n'est que de — 5°, et l'influence des courants marins, et surtout du Gulf- Stream, est telle, qu'au Gap Nord, cette pointe extrême de l'Europe septen- trionale, que tout le monde s'imaginera excessivement froide, la moyenne — 54 — des minima thermiques absolus de chaque hiver ne s'abaisse pas à plus de — 15°, alors qu'à Bastogne, à l'altitude de 500 mètres, il est vrai, elle dépasse —20°. La répartition du froid ne se fait pas toujours de la même manière sur toute l'étendue du pays. En décembre 1879, alors qu'au barrage de la Gileppe on notait — 18°8 seulement, à Somergem, au N.-O. de Gand, on constatait, comme nous l'avons vu plus haut, — 24°3. Ce sont des phénomènes locaux qui donnent lieu à ces différences; un ciel plus pur d'un côté, l'arrivée soudaine d'un brouillard d'un autre, ou encore une saute de vent peuvent rendre compte de ces irrégularités dans la répar- tition des gelées. Les hivers les plus rigoureux de ces soixante dernières années ont été ceux de 1837-38, 1844-45, 1854-55, 1879-80, 1890-91. Le plus rigoureux de tous est sans contredit celui de 1844-45, et par sa basse température moyenne et par son grand nombre de jours de gelée. Il compte 90 jours à minimum nocturne inférieur à 0°, et parmi eux 41 donnant des gelées d'une intensité de —5° au moins. Ce même nombre de 41 jours à forte gelée se retrouve en 1890-91, mais le nombre total de jours de gelée fut alors un peu moindre qu'en 1844-45; il s'éleva toutefois à 86. En 1837-38, 1854-55 et 1879-80, trente-deux fois le thermomètre descendit au-dessous de — 5°. Après ces hivers exceptionnels, il convient de citer encore ceux de 1840-41, 1870-71, 1887-88, qui furent marqués par des périodes de froid très intense. Une conclusion intéressante de nos recherches sur les hivers les plus rudes, c'est que, dans ces hivers, février est généralement le mois le plus froid, tandis que normalement c'est janvier qui, de tous les mois de l'année, a la température moyenne la plus basse. La fréquence du froid semble, d'autre part, soumise à une périodicité que nous avons cherché récemment à mettre en évidence. Que l'on consulte les données ci-après, et l'on verra que nous traversons alternativement des périodes à hivers riches en gelée, très froids par conséquent, et des périodes à hivers doux, pauvres en gelée. La durée de ces périodes semble être de huit à neuf années, ou double de ces chiffres dans certains cas. Hivers Nombre d'hivers Jours de —5° —10° — — gelée au moins au moins 1836 à 1845 9 60 18 6 1845 à 1853 8 44 10 1 1853 à 1862 9 54 15 4 1862 à 1878 16 40 9 2 1878 à 1894 16 60 16 4 Ces groupements ne paraissent pas avoir de rapport avec la période des taches solaires. Les hivers les plus riches en gelées sont généralement aussi ceux pendant lesquels il tombe le plus de neige. On sait d'ailleurs quel rôle important joue ce phénomène pour accentuer l'intensité des gelées. Si, après d'abondantes chutes de neige, le ciel s'éclaircit et que le vent se place au N.-E. sous l'in- fluence de hautes pressions barométriques couvrant le nord de l'Europe, on peut toujours s'attendre à des minima thermiques exceptionnels. Toute la chaleur contenue dans les couches basses de l'atmosphère s'échappe la nuit vers les espaces célestes, et la neige, mauvais conducteur du calorique, empêche la chaleur du sol de venir compenser les pertes par rayonnement. Peut-on prévoir qu'un hiver sera extrêmement rude? La science n'est pas parvenue jusqu'ici à prédire d'une manière sûre le degré d'intensité d'un hiver futur, mais certains rapprochements entre le temps qu'il a fait aux équinoxes et celui observé ensuite, permettent, huit fois sur dix, d'annoncer qu'un hiver sera plus ou moins rigoureux. Mais cette prévision ne peut évidemment être faite que dans des termes assez généraux. Nos recherches personnelles nous ont montré que l'état thermique du mois de septembre a quelque corrélation avec la température de l'hiver suivant, c'est-à-dire qu'un mois de septembre froid a pour corollaire un hiver froid, et inversement, qu'un mois de septembre chaud a comme conséquence un hiver doux. Or, l'année dernière, septembre a été froid (1°4 au-dessous de la normale), et il y avait donc de grandes probabilités pour que l'hiver 1894-95 fût caractérisé par une période de froids assez vifs. Une autre question qui mérite examen, est celle de savoir quelle action un hiver très froid exerce sur l'été qu'il précède. Ici nous avons des faits précis à indiquer. Nous avons montré, en effet, il y a quelque temps déjà, que l'étude des données climatologiques de soixante années conduit sur ce point aux conclusions suivantes : 1° Jamais un hiver froid n'a été suivi d'un été très chaud; 2° dans la grande majorité des cas, l'été qui survient après un hiver rigoureux est lui-même froid. En somme, l'effet général d'un hiver froid est de refroidir l'été qui suit. Il y ajuste quatre ans, à propos de l'hiver 1890-91, nous disions, en rappelant ces lois, qu'il fallait s'attendre à un été froid, et les événements sont venus confirmer une fois de plus l'existence d'une relation entre les hivers rigoureux et les étés qui les suivent. Les mois de juin, juillet et août 1891 furent en effet respectivement trop frais de 0°4, 1°3 et 1°5; soit donc, pour tout l'été, un écart de 1°1 avec la normale, écart que l'on peut considérer comme très notable. A. Lancaster. — 56 — PL XXVIII METHONICA (gloriosa) SDPERBA Cette plante gracieuse de port, curieuse et élégante dans sa floraison, est encore une de celles qui mériteraient d'être tirées d'un injuste oubli. Cul- tivée dans un coin de la serre à Orchidées tempérées-chaudes ou à Fougères, ou conduite autour d'une colonnette contre laquelle elle s'enroulera en la gar- nissant de ses longues feuilles vert clair et de ses fleurs très amples, elle pro- duira un effet très pittoresque, et contrastera fort bien avec le port plus massif des Orchidées. L'une des causes de sa rareté dans les cultures, c'est très probablement que les explorations botaniques dans la région occidentale de l'Afrique sont peu nombreuses. Le M. superba est originaire de cette région, et notamment du Congo; c'est de l'État indépendant du Congo qu'il a été réimporté l'année dernière par L'Horticulture Internationale. Jusqu'ici la difficulté des communications s'oppose malheureusement à ce que la flore de ces pays soit bien connue en Europe ; mais l'attention est actuellement très portée sur eux, des travaux importants s'exécutent qui devront rendre les communications plus faciles, et il y a lieu d'espérer que le temps n'est pas loin oU les richesses végétales du Congo pourront être pleinement appréciées et utilisées. Le nom de Methonica, bien que le seul valable en vertu de la loi de priorité, est beaucoup moins répandu dans les cultures que son synonyme Gloriosa; il est vrai qu'il est moins facile à retenir et ne présente à l'esprit aucun sens ; il paraît qu'il provient du nom indigène Mendoni, que le botaniste Hermann aurait eu la singulière idée de transformer en Methonica, dont l'allure est plus gréco-latine! W. Hooker a émis l'hypothèse que le M. superba et le M. grandifiora pourraient bien n'être qu'une seule et même espèce; nous espérons être à même de trancher cette question à la floraison prochaine, mais il nous semble fort probable que les deux formes ne devront être considérées que comme des variétés distinctes, les différences étant les suivantes : le M. grandifiora a les fleurs un peu plus grandes, moins ondulées sur les bords que celles du M. superba, et d'un coloris entièrement jaune clair au lieu de jaune et rouge. En-somme, comme la planche ci-contre permet d'en juger, cette opposition < H Oh •g < o — 57 — de couleurs vives est très attrayante, et donne au M. superba beaucoup plus de mérite qu'à l'autre forme. Les Methonica sont cultivés en serre tempérée-chaude, dans des pots assez grands, avec un compost assez nutritif et un bon drainage. Ils doivent recevoir des arrosages abondants pendant toute la saison de végétation; vers l'achève- ment de la croissance, on diminue un peu la température, et lorsque la floraison apparaît on cesse progressivement les arrosages. La floraison ter- minée, on laisse le compost absolument sec. La plante se multiplie facilement par division des rhizomes. Max Garnier. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Culture des Maranta. — Les Maranta doivent être cultivés dans un terreau de feuilles léger, mélangé de sphagnum et de petits débris de charbon de bois, avec un bon drainage. Ils aiment une place ombragée, mais avec beaucoup de jour, une atmosphère chaude et humide et une bonne chaleur au pied. Pendant la végétation, on ajoute de temps en temps à l'eau des arrosages un peu d'engrais animal. A partir du mois d'octobre, on diminue graduellement les arrosages, et pendant tout l'hiver on ne donne aux plantes que juste l'humidité nécessaire pour éviter le dessèchement des tubercules. La végétation commence en mars lorsque les nouvelles pousses font leur apparition, et la plupart des plantes doivent alors être rempotées. Plantes annuelles. — Les semis de beaucoup de plantes pourront être opérés en mars sur couche, et pour quelques-unes en pleine terre, une fois que les gelées seront définitivement terminées; tel est, par exemple, le cas des Pavots, que l'on sème sur place et que l'on éclaircit ultérieurement; du Réséda; du Souci, que l'on sème en pépinière, et qu'on repique quand les jeunes plantes ont quelques feuilles, etc. Les semis sur couche doivent commencer dès les premiers jours de mars, à une bonne exposition chaude ; les graines doivent être mises en terre à une profondeur modérée, et les graines fines ne doivent presque pas être recou- vertes. On couvre les châssis pendant la nuit avec des paillassons, et une fois que les graines ont germé, il faut avoir soin de les découvrir pendant le jour pour laisser arriver autant de lumière que possible, à moins que le temps soit — 58 — très froid. Pour ne pas opérer un changement trop brusque, il est bon de placer pendant les premiers jours une toile à ombrer sur les châssis, car les jeunes plantes habituées à l'obscurité pourraient souffrir de leur exposition à la lumière. La température doit rester de 18° environ pendant le jour, et de 12 à 15° pendant la nuit ; aussitôt que les graines ont germé, on doit avoir soin de donner de l'air toutes les fois que le temps le permet ; il faut aussi protéger les jeunes plantes contre les rayons trop chauds du soleil. Enfin, aussitôt qu'elles sont suffisamment développées, on les repique ou on les éclaircit avec les soins voulus. Solanum quitoense (voir fig. 7). — Cette plante, dont nous donnons ci- contre une gravure due à l'obli- geance de M. Wilhelm Pfitzer, de Stuttgart, est l'une des plus élégantes plantes à feuillage qui ornent la serre tempérée pendant la mauvaise saison, et peuvent être utilisées en été pour décorer le centre des par- terres. Ses feuilles mesurent de 30 à 40 centimètres de longueur; elles sont d'un vert olive bronzé, avec des reflets violets, et de nombreuses nervures blanches nuancées de rose. Fig. 7. — Solanum quitoense. Crocus. — Ces plantes bulbeuses sont au nombre des plus précieuses qui fleurissent en cette saison ; elles forment des massifs charmants, en couleurs combinées, et mélangées de Tulipes, de ScUla sïbirica, etc. En outre, ces plantes sont très faciles à forcer et fleurissent alors au cœur de l'hiver. Pour la culture en pots, MM. Krelage, les célèbres cultivateurs de Harlem, recommandent une terre composée de : un quart de terre franche, un quart de terreau de feuilles, un quart de sable fin et maigre et un quart de fumier de vache pourri, le tout bien mélangé et bien criblé. Caladium. — A partir du mois de mars, les tubercules doivent être remis en végétation. On les plante dans de la terre de bruyère mélangée de sable fin, avec un bon drainage, et on les place dans une serre à une température — 59 — modérée, avec autant de lumière que possible. On ne commence à arroser que quand les pousses font leur apparition, et à partir de ce moment les arrosages doivent être abondants, et la terre ne doit jamais sécher. La serre qui convient à ces plantes est la serre chaude, et la température ne doit pas descendre au- dessous de 16 à 18°. Le nombre des espèces de Caladium introduites et des variétés obtenues dans les cultures est très considérable ; beaucoup de semis très remarquables ont été produits, notamment en France par M. Alfred Bleu. On peut utiliser ces superbes plantes pour orner les appartements pendant quelque temps, mais elles ne sauraient y séjourner d'une façon un peu prolongée. * Gloxinia. — Ces superbes plantes rentrent maintenant en végétation, et l'on ne doit pas tarder à les rempoter, si ce n'est pas déjà fait. On leur donne comme compost de la terre de bruyère mélangée de sable fin, et on recouvre à peine les tubercules, de façon que les bourgeons qui se forment soient à fleur de terre ; on les soumet ensuite à une température progressivement plus élevée, puis on les installe définitivement en serre chaude ; mais on ne commence à les arroser que quand les pousses apparaissent. Une fois que les premières feuilles sont bien développées, on augmente les arrosages, qui doivent être très abon- dants pendant la végétation active. Les plantes doivent être abritées contre les rayons directs du soleil, pour conserver intact leur feuillage, qui est très élégant ; vers le milieu de l'été apparaissent les fleurs, qui durent assez longtemps et se succèdent de façon à orner la serre pendant à peu près deux mois. Au moment de la floraison, les plantes peuvent être transportées dans l'ap- partement; mais il est difficile de les y élever complètement, à cause de la sécheresse inévitable de l'air. Il existe actuellement un grand nombre de magnifiques variétés de Gloxinia, et M. F. Kegeljan, de Namur, en possède notamment une superbe collection dont nous avons parlé l'année dernière. Myrsiphyllum asparagoides. — Cette plante mérite de figurer dans tous les jardins d'hiver ou les serres tempérées d'amateur. Ses petites feuilles vert sombre vernissé, ornent très élégamment un mur de fond ou une colonne autour de laquelle la plante s'enlace, et elles forment un charmant contraste avec le coloris blanc de ses fleurs, produites en profusion ; le grand mérite de cette plante, c'est surtout le délicieux parfum de ces fleurs, qui embaument une serre ; elles rappellent assez l'odeur du jasmin. — 60 — Le Journal des Orchidées achève aujourd'hui son 5me volume, et le numéro qui paraîtra le 16 mars sera le premier du 6me volume, notre confrère ayant paru pour la première fois le 15 mars 1890. Nous engageons ceux de nos abonnés qui voudraient se tenir au courant de la culture pratique des Orchidées, à s'adresser sans retard à l'administration du journal, pour contracter leur abonnement en profitant de la réduction que nous avons annoncée comme prime. Asparagus comorensis (voir fig. 8). — Cette nouvelle espèce, introduite par la maison Wilhelm Pfitzer, de Stuttgart, a obtenu la médaille d'argent à l'Exposition allemande de Mayence, à l'automne dernier. C'est une plante qui rendra de très grands services au point de vue ornemental, grâce à l'extrême légèreté de son feuillage, et pourra être utilisée pour la décoration des serres et la confection des bouquets. Elle réussira bien en serre tempérée- chaude, dans un endroit ombré, avec beaucoup d'humidité. Cyclamen. — La floraison de ces charmantes plantes d'appartement tire à sa fin, et lorsqu'elle sera achevée il sera bon de diminuer peu à peu les arro- sements; la végétation se ralentira alors et les feuilles se dessécheront, puis on cessera complètement d'arroser, et les tubercules devront rester tout à fait à sec jusqu'au moment du rempotage, c'est-à-dire à l'automne. Les tubercules secs doivent être laissés dans les pots. Lilium philippinense (Lis des Philippines). — Nous avons publié dans notre précédent volume le portrait de cette belle espèce, à fleurs très grandes et très élégantes, à port délicat et gracieux. Le L. philippinense commence à entrer en végétation, et devra être traité à peu près comme nous le disons plus haut pour les Gloxinia. Comme il est de taille peu élevée, il se cultive très facilement en serre et y tient peu de place, sauf quand il est en fleurs; c'est même un contraste superbe que celui du bouquet de fleurs volumineuses surmontant la tige grêle, revêtue sur toute sa longueur de feuilles étroites et allongées. Comme la plupart des Lis, cette espèce a un parfum exquis, mais le sien est très doux et ne fatigue pas comme dans le L. Harrisi, par exemple. Max Garnier. - --..-, ■ - Fig. 8. — Asparagus Comorensis. — 62 HYBRIDES DE CYPRIPEDIUM A LA lre EXPOSITION HORTICOLE MENSUELLE DE GAND Les Meetings horticoles de Gand, dont la fondation remonte à 1884, sont, depuis le mois de février de cette année, remplacés par des Expositions men- suelles. Le Jury, naguère réuni en une seule section, est dorénavant divisé en sections comme suit : lre section, Orchidées; 2e section, Plantes nouvelles; 3e section, Plantes fleuries; 4e section, Plantes décoratives et de culture; 5e section, Fruits et légumes. Le 3 février avait lieu la première de ces expositions, mais la température sibérienne — le thermomètre, la nuit du samedi au dimanche, accusait — 16° c. semblait vouloir empêcher cette réunion devant coïncider avec l'assemblée générale de la Chambre Syndicale des Horticulteurs belges. Les membres du Jury ne s'étaient guère dépêchés, jugeant, avec raison, que personne ne s'avi- serait à apporter des plantes au Casino. L'attente générale fut détrompée. M. Jules Hye amena, à l'heure réglementaire, en dépit de la forte gelée, treize hybrides de Gypripedium ! Ces jolies nouveautés furent transportées dans une espèce de chaise à porteur hermétiquement close et chauffée au moyen d'une bouillotte. Voilà, ce nous semble, une preuve palpable et éloquente de la passion que cet Orchidophile apporte à la culture de ses chères Orchidées. Onze de ces hybrides proviennent de l'hybridation du Cyp. Spicerianum a*, par le Cyp. Sallieri Heyanum o"; deux beaux types, dont le croisement devait, selon toutes prévisions, donner naissance à de bonnes nouveautés. Les onze descendants sont bons et, naturellement ont entre eux des traits de ressem- blance. Cependant, quelques-uns, se distinguent par de solides qualités et justifient l'emploi de noms spéciaux pour les distinguer les uns des autres. Le Jury, composé malheureusement d'éléments hétérogènes — il n'y man- quait presque que des Orchidophiles — a décerné, par acclamation, un certi- ficat de mérite au Cyp. x Surprise. Surprise, en effet, que celle provoquée par la couleur jaune verdâtre de toute la fleur, coloris rare, je le veux bien, mais pas distingué, à mon sens s'entend. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que nous constatons une espèce d'engouement pour des produits aux cou- leurs pâles, indécises, maladives, pour des fleurs qui nous paraissent, à nous, plutôt des produits d'une dégénérescence qu'une obtention à porter aux nues. Tous les goûts étant dans la nature et les horticulteurs ayant intérêt à patronner quelquefois des bizarreries — il y a des amateurs qui dépensent gros pour des raretés pareilles — nous comprenons, tout en ne l'approuvant — 63 — pas, qu'on décerne un certificat de mérite par acclamation au Cyp. X Surprise; mais la grande surprise ici a été pour nous. Le Cyp. x Surprise, dont nous avons indiqué la nuance générale, a le pavillon fond verdàtre ligné de vert plus foncé; la nervure médiane est dessinée en brun pâle; les pétales ont leur moitié supérieure lignée et maculée de brun légèrement rougeâtre; le staminode est jaune pâle, mat; le sabot vernissé, pâle à l'extérieur, pointillé de rouge cinabre à l'intérieur. Le Cyp. X Vertumne a un pavillon de dimensions colossales, ses bords latéraux sont droits et repliés vers la face antérieure; le haut et les bords latéraux sont blancs, la nervure médiane d'un rouge pourpre vif. Le Cyp. X Mellona se distingue par son beau pavillon, dont les deux tiers supérieurs sont blancs, l'autre tiers, vert; il est marqué et ligné de rouge poupré. Le Cyp. X Etéocle a une nuance générale verdàtre, un superbe pavillon, dont la moitié supérieure est d'un très beau blanc, la moitié inférieure teintée de rouge brun; le staminode rose, passant au blanc sur les bords, a une pro- tubérance jaune brillant. Le Cyp. x Pomone — voilà la déesse des fruits venant cueillir des fleurs superbes, oh, le progrès! — est issu de parents inconnus; comme cela se trouve bien, beaucoup de gens ignorant de même la descendance de la déesse. 11 aie pavillon du Cyp. x Spicerianum avec un fond vert bien tacheté; les pétales, fortement ondulés, sont très bien pointillés. La perle des hybrides présentés le 3 février, à notre point de vue, s'entend, est le Cyp. x Flamingo, issu du Cyp. Spicerianum fécondé par un splendide Cyp. Boxalli. Le premier se retrouve dans le pavillon, le second, dans les pétales et le sabot. Le coloris général est éclatant, vigoureux. Le pavillon, très grand, a une nervure médiane largement teintée de rouge pourpre foncé; les autres nervures, bien nettement accusées, ont la même teinte. Les pétales, fortement ondulés, sont d'un dessin superbe; leur coloris jaune verdàtre est relevé, dans la moitié supérieure, par une teinte brune plus accusée que dans la moitié inférieure. Le sabot, d'une forme exquise, a l'intérieur admirablement coloré. Toute la fleur est vernissée. Ajoutons que la plante est vigoureuse, qu'elle porte trois hampes solides avec des fleurs dont l'aspect dénote égale- ment la vigueur générale de ce splendide hybride. La première Exposition mensuelle de Gand doit son succès à l'arrivée inopinée et inespérée de magnifiques hybrides de Cypripedium; c'est un début, eu égard aux circonstances exceptionnelles, qui, espérons-le, encouragera tous les membres de la Chambre Syndicale des Horticulteurs belges et de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique de Gand. Charles De Bosschere. — 64 LE NOUVEAU GAZ ARGON La découverte d'un nouveau gaz dans l'atmosphère est un événement très inattendu, et qui mérite d'être signalé; d'abord par la raison qu'en notre qualité d'êtres vivant dans l'air et par l'air, rien de ce qui le concerne ne saurait nous être étranger, — c'est bien une chose importante, n'est-ce pas, de savoir ce que nous absorbons tous les jours, à toutes les secondes de notre existence? Il est vrai que ce journal n'a pas dans ses attributions la médecine ni la biologie; mais au point de vue horticole même, la composition de l'air n'a pas moins d'importance, puisque les plantes aussi vivent dans l'air. Le mot argon, qui a été choisi pour désigner le nouveau gaz, a été formé du grec (a privatif et ergôn, agissant), et rappelle que ce gaz est tout à fait inerte et passif, comme l'azote, avec lequel il avait toujours été confondu jusqu'aux recherches effectuées par M. Ramsay et Lord Rayleigh. Sauf par sa densité, il ne se différencierait guère de l'azote; il paraît toutefois encore plus inerte que lui, au moins jusqu'à nouvel ordre, car on n'a réussi pour le moment à le combiner avec aucun autre corps; tandis que l'azote, comme on sait, forme des composés nombreux : ammoniaque (avec l'hydrogène) ; acides azoteux, hypoazotique, azotique (avec l'oxygène) ; chlorure d'azote, etc. Aussi bien, quelle que soit l'inertie dont il fait parade dans l'atmosphère, nous savons que l'azote joue un rôle important dans la végétation; il est transformé par l'électricité en composés solubles dans l'eau de pluie et qui sont emportés par elle dans le sol ; en outre, comme l'a montré Berthelot, les faibles tensions électriques qui existent toujours à la surface du sol suffisent pour provoquer la fixation de l'azote par un grand nombre de matières orga- niques ; enfin l'azote est également fixé dans les sols argileux par les orga- nismes microscopiques. C'est ainsi qu'il se produit sur les racines de certaines légumineuses, en particulier, une fixation active de l'azote atmosphérique, et que les lupins et la plupart des légumineuses enrichissent le sol en lui trans- mettant de l'azote, alors que beaucoup d'autres plantes, et le froment entre autres, lui en enlèvent de grandes quantités. L'azote, que l'on était porté autrefois à considérer uniquement comme un gaz n'ayant d'autre utilité que celle de diluer le gaz actif par excellence, l'oxygène, joue donc un rôle très important dans la végétation. Il est parfai- tement possible que l'argon en ait un également (quoique jusqu'ici les consta- tations faites par les deux savants anglais n'en aient pas signalé la trace, mais la découverte est encore toute récente) ; et c'est pourquoi il convient de suivre — 65 - avec grande attention les recherches qui sont en voie de continuation sur sa nature et ses propriétés. Un fait acquis, c'est que la partie de l'atmosphère que l'on considérait jusqu'ici comme étant de l'azote pur doit être reconnue désormais comme composée de deux gaz : azote et argon; le reste est de l'oxygène, plus une faible quantité d'acide carbonique et d'autres impuretés. Il reste à déterminer la façon dont se comporte le nouvel élément, et nous aurons vraisemblablement à reparler de cette question. Max Garnier. CULTURE DES JACINTHES (Suite, voir p. 32) Pour cette culture, on emploie de préférence les variétés à fleurs simples et des ognons bien sains et les plus beaux; après leur floraison, on peut, si on désire les conserver, couper les racines et une partie des feuilles, puis les enterrer dans un coin du jardin, mais ils sont encore moins bons que les précédents, il vaut même mieux s'en débarrasser totalement. En outre des carafes simples, on fabrique aussi des carafes doubles dans lesquelles on place deux ognons en sens inverse ; celui du fond pousse la tête en bas, ses feuilles dans le col de la carafe et dans l'eau ; l'autre croît normale- ment en l'air; mais les racines des deux ognons se développent dans la terre dont le godet supérieur est rempli. Ordinairement, on ne remplit d'eau le récipient inférieur qu'au moment de la floraison. CULTURE DANS LA MOUSSE, ETC. Pour cette culture, on se sert de mousse naturelle et bien propre, ou de préférence de sphagnum; après l'avoir entièrement humecté, on en remplit les vases ou les pots, en le foulant modérément et en y plaçant un ou plusieurs bulbes, selon leurs dimensions. On met ensuite les vases dans un endroit obscur pendant un certain temps, et on a soin de maintenir la mousse constam- ment humide. Toutefois, il faut éviter que l'eau ne séjourne en quantité dans le fond des pots, ce qu'on évite facilement en les tenant quelques minutes sens dessus dessous après chaque arrosement. Lorsque les feuilles et la hampe se montrent, on les place en pleine lumière. On trouve en outre dans le commerce des vases à trous et des coupes dits « à crocus, » parce qu'ils servent à y cultiver ces plantes, dans lesquels on peut néanmoins cultiver les Jacinthes romaines et une ou plusieurs Jacinthes — Co- de Hollande avec un plein succès. On met un bulbe en regard de chaque trou et un au sommet, en opérant et en les traitant par la suite comme il vient d'être dit. On peut encore former une suspension originale en creusant par la base une racine de Betterave ou un gros Navet, et en remplissant la cavité avec de la mousse dans laquelle on place un bulbe de Jacinthe; on consolide et on suspend le tout à l'aide de ficelles. Tandis que la Jacinthe se développe au sommet, la Betterave, dont le collet se trouve ainsi renversé, développe des feuilles qui se redressent autour de la racine et produisent un effet singulier. (Extrait du Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage, par G. Nicholson, traduit et adopté par S. Mottet.) L'EXPOSITION DE BRUXELLES EN 1897 Nous aurons donc, selon toute probabilité, une Exposition Universelle, en 1897, dans la capitale de la Belgique. L'horticulture aura inévitablement sa place marquée dans cette fête internationale de toutes les manifestations de l'activité humaine. Quoiqu'un laps de temps assez long nous sépare encore de l'ouverture de cette Exposition, il nous semble opportun, néanmoins, d'attirer dès aujourd'hui , l'attention du monde horticole sur les futures floralies de Bruxelles. Plusieurs raisons militent en faveur de cette opinion. La première, c'est que, dans toutes les grandes Expositions, le côté « horti- culture » a toujours été considéré comme une quantité pour ainsi dire négli- geable, pouvant contribuer à l'ornementation des jardins et aux mille attractions plus ou moins burlesques ou d'un goût douteux auxquelles on voulait bien accorder l'hospitalité. Quant aux plantes de serre, ou bien elles étaient dis- persées dans une foule de locaux ou de serres ou groupées dans des tentes cadrant bien peu avec l'aspect monumental des divers autres bâtiments de l'Exposition. Il en fut ainsi à Paris en 1889; chacun s'en souvient. Au World's Fair de 1894, à Anvers, un local fut mis à la disposition de la section horticole, local très vaste, bien éclairé, mais cependant peu en har- monie avec le but à atteindre par les expositions de plantes et de fleurs. En outre, la « Salle des fêtes, » comme on l'appelait, devant servir à l'orga- nisation de concerts et de diverses sortes de fêtes, il en résulta que chaque fois que l'horticulture se disposait à prendre possession de sa salle, elle eut à entrer en pourparler avec le comité exécutif de l'Exposition Universelle, avec le comité musical ou le comité d'une fête quelconque. Les préparatifs ne pouvant commencer au moment voulu ou la salle devant se dégarnir avant — 07 — l'heure et avec une précipitation dont nous garderons le pénible souvenir, les exposants furent lésés dans leurs intérêts, les organisateurs perdirent une grande partie du succès sur lequel ils avaient le droit de compter. Tout cela, pas plus à Paris qu'à Anvers, ne serait arrivé si, comme nous l'avons consigné dans notre rapport sur « L'Horticulture à l'Exposition Uni- verselle de Paris en 1889 ('), » il y eût eu un local convenable et spécialement réservé à l'horticulture. Qu'on nous permette de reproduire ici un passage de ce rapport : « Pourquoi n'a-t-on pas élevé un immense hall, un gigantesque jardin d'hiver, au milieu de ce magnifique parc du Trocadéro? » « Les plantes aux grandes dimensions, au superbe feuillage ample et déco- ratif, auraient pu, pendant toute la durée de l'Exposition, réaliser comme par enchantement le rêve de contempler un coin de la nature végétale, si puissante, si luxuriante et si séduisante des régions tropicales; elles auraient pu charmer la vue des légions de visiteurs avides de tout spectacle grandiose, féerique. » « Une pièce d'eau prenant sa source dans un enrochement artificiel aurait fourni aux plantes aquatiques, entre autres à la Reine des eaux, à la Victoria regia, les conditions indispensables à leur existence et à leur épanouissement. Les rocailles, les colonnettes, les pans de murs, auraient permis à quelques charmantes plantes de s'élever au faîte du monument en grimpant, en se contournant, en enlaçant, en se cramponnant de mille manières, et certaines d'entre elles auraient pu, en guirlandes gracieuses, laisser retomber leurs fleurs aux corolles ravissantes, aux nuances les plus riches, les plus variées. » « Puis, à côté de tous ces éléments du domaine propre de l'horticulture, on aurait pu utiliser ceux du ressort des arts et des industries horticoles. » « Et, malgré ces innombrables richesses, il s'y fût trouvé de la place pour y installer les merveilleuses collections de plantes à feuillage, de plantes fleuries, de fleurs coupées, envoyées aux divers concours temporaires. » « On comprendra facilement que dans ces conditions, l'Exposition horticole eût pu, comme attraction, lutter avantageusement avec n'importe quelle partie de l'Exposition Universelle. Un artiste habile, et l'on sait s'il s'en trouve à Paris, aurait créé un merveilleux jardin d'hiver d'une splendeur inconnue jusqu'à ces jours. C'eût été le temple de la glorification de l'art horticole. » Or donc, il nous faut dès à présent, si nous voulons éviter les erreurs an- ciennes et habituelles, si nous voulons que l'industrie et le commerce horti- coles occupent la place qui leur revient légitimement dans le concert universel (*) Mémoire couronné au concours institué par la Chambre syndicale. Gand, Ad. Hoste, 1890. — 68 — des manifestations humaines, il nous faut nous mettre à la besogne, sans plus tarder. Dans un prochain article, nous examinerons les autres raisons qui militent en faveur de notre opinion ; nous aurons aussi à revenir sur la question de local, question compliquée s'il en fut, mais qu'il ne faut point désespérer de résoudre dans l'intérêt de l'horticulture. Charles De Bosschere. BIBLIOGRAPHIE Flora Brasiliensis, fasc. 115. Orchidées, II, par M. Alfred Cogniaux. 1 vol. gr. in-folio, de 322 pages et 41 planches. Pred. Fleischer, à Leipzig. Le 2e fascicule de cet ouvrage considérable vient de paraître à la fin du mois de janvier. Il contient la fin des tribus des Néottiinées, puis les Lipari- dinées et les Polystachyinées. Il y a donc actuellement cinq tribus terminées sur les vingt-deux représentées au Brésil. Le nouveau fascicule comprend quinze genres avec cent soixante-quinze espèces; dix-huit de ces espèces sont nouvelles, ainsi que de nombreuses variétés. Les planches représentent soixante-dix-sept espèces et deux variétés, avec de très nombreux détails analytiques. Parmi les changements principaux, signalons la suppression de deux genres de Barbosa Rodrigues : le Cystochilum, réuni au Cranichis, et le Calorchis, réuni au Ponthieva. Plusieurs espèces ont dû être transférées à d'autres genres que celui auquel les avaient rapportées leurs auteurs, et il y a encore d'autres changements synonymiques assez nombreux ; le Galeandra d' Escragnolleana Rchb. F. (1887), notamment, devient le G. lacustris Barb. Rodr. (1877). Le principal genre intéressant l'horticulture dans le fascicule est le Ga- leandra; M. Cogniaux donne le synopsis de vingt espèces de ce genre, dont dix-neuf sont décrites dans le fascicule. Deux de ces espèces n'ont pu, faute de matériaux, être décrites que d'après les auteurs antérieurs, mais les autres descriptions sont originales, et aussi complètes que possible. Dans toute cette partie, comme dans le fascicule précédent, les matériaux utilisés sont extrê- mement riches ; tous les grands herbiers du Continent y sont analysés et la synonymie est par suite très complète. Le plan général est d'une clarté parfaite, avec un tableau analytique en tête de chaque genre, une distribution géographique très détaillée, et une méthode qui permet de comparer très aisément les descriptions entre elles. M. &. 6me Série. TOME 2me. 5e Livraison. 15 Mars 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATIOW HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages. Chronique horticole 69 Plantes nouvelles ou recommandables ... 77 Nouveau mode de culture intensive avec serres mobiles sur roulettes 80 Poires de choix 83 Petites notes de culture S4 Pages. TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE. PI. 29. Canna hvbrida Fig. 9. Iris Nazarena » 10. Phlox Drummondi var. Heynoldiana. » 11. Les serres mobiles chez M. Delecœuillcrie. d'après une photographie .... » 12. Poire Alexandre Lambré 75 81 83 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1£5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, impr. Eug. Vander Haeghen, TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. IV • B« — Un contrat, passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dans les 2 journ. clans les 2 journ. dans les 2 journ, dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 « 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. 69 CHRONIQUE HORTICOLE 15 Mars 1895. Diclytra ou Dielytra. — Bien des fois nous avons été en discussion avec feu M. L. Van Houtte au sujet de l'orthographie du nom de la jolie plante que nous prétendions devoir appeler Dielytra spectabilis. La même question a été soulevée dans Sempervirens du 14 décembre dernier et la conclusion est qu'il faut écrire Dielytra et non Dielytra. Les auteurs du Gênera Plantarum, Bentham et Hooker, ont adopté avec raison cette orthographie qui est celle du créateur du genre, bien que ce nom soit fautif et que le nom de Dicentra soit infiniment plus correct au point de vue étymologique. Le nom de Dielytra doit donc être condamné et remplacé par Diclytra et mieux encore par Dicentra. Nombre de graines. — On s'étonne parfois de la prodigieuse multiplication de beaucoup d'insectes; la production des graines de certaines plantes n'est pas moins prodigieuse. Voici, d'après notre confrère Sempervirens, le nombre de graines données en une année par un seul individu : un pied de Papaver dubium donne en moyenne 60,000 graines; le Pavot ordinaire, 50,000; la Camomille, 60,000; Y Anthémis Cotula, plus de 40,500. * Arundo Donax. — Le roseau à quenouilles, qui est indigène dans toute la région méditerranéenne, où il est répandu sous le nom de Canne de Provence, ne sert plus seulement à confectionner des cannes de lignes à pécher et des quenouilles à filer, ni même à consolider des talus ou remblais, mais aussi à fabriquer de la cellulose qu'on utilise pour faire du papier souple et résistant, analogue aux produits de la Chine et du Japon. Nous voyons dans une des dernières chroniques de la Bévue Horticole que des échantillons de ce produit se trouvaient à l'Exposition du Livre et qu'ils ont montré que Y Arundo Donax est appelé à une sérieuse exploitation. * Roses cultivées. — En 1535 on ne connaissait que quatre sortes de roses. La Quintinye, jardinier de Louis XIV, en cultivait quatorze. En 1820 on en — 70 — comptait 140. Aujourd'hui le nombre des espèces, variétés et hybrides, monte à plus de 6000. * Société horticole du Massachusetts. — Nous avons sous les yeux le programme des expositions qui auront lieu à Boston en 1895, et comprennent les plantes, fruits, fleurs, légumes, etc. La Société affecte de nouveau cette année aux prix une somme globale dépassant 40,000 francs! La valeur de ces prix varie de 1 à 100 dollars. Il existe également des récompenses de 400 et 800 francs réservées aux jardins et aux serres les mieux tenus. Gelées en Floride. — Dès la fin de décembre, les basses températures furent désastreuses même dans les parties méridionales de l'est des États- Unis. Le 28 décembre on signala dans la Floride des froids de —10 degrés G. Les orangers et les citronniers y ont beaucoup souffert : les prochaines récoltes sont très compromises. * Chrysanthèmes en Corée. — Les Coréens sont généralement considérés comme moins intelligents que les Chinois. Les Coréens cependant ne négligent pas le jardinage. Un étang bien garni de Lotus fait presque toujours partie de leur jardin. Ils ont aussi poussé à la perfection la culture des Chrysanthèmes, qui, chaque année, figurent à leurs principales festivités. Ils cultivent ces plantes sous des châssis de papier huilé et produisent de la sorte de superbes fleurs. Depuis des siècles, dit le Gardeners' Chronicle, ils connaissent le moyen de produire de très grandes fleurs en laissant subsister une fleur unique sur chaque tige. Ce procédé n'est connu que depuis peu de temps chez les jardiniers en Europe. Parfum des roses. — Il y a parfum et parfum, et l'appréciation de l'odeur dépend de la perception des senteurs chez chaque individu. Nous connaissons quelqu'un qui prétend que l'aubépine dégage une très mauvaise odeur. Combien de personnes trouvent exquise une senteur que d'autres ne supportent pas? Récemment un conférencier a traité, à VHorticultural Club, à Londres, du parfum de la Rose ; il a insisté sur ce que les roses nouvelles, pour être accep- tées, devraient dégager un parfum. Dans un résumé de la conférence, donné par le Gardeners' Chronicle, nous trouvons des listes des roses les plus par- fumées et des comparaisons d'odeur, avec quelques appréciations spéciales. Ainsi, toutes les roses d'un coloris foncé auraient un parfum suave; quelques roses blanches ont un parfum délicieux. La rose Boule de neige sent comme le lait frais. Il est regrettable que les termes fassent défaut pour définir exactement les parfums des fleurs. Grande Exposition quinquennale à Haarlem. — La Société générale de Bulbiculture à Haarlem, sous le patronage de S. M. la Reine Régente des Pays-Bas, ouvrira la cinquième de ses grandes floralies quinquennales du 22 jusqu'au 20 mars. Quoique la participation soit réservée aux seuls membres de la Société, la lutte sera très intéressante, vu que la plupart des principaux horticulteurs de la contrée des oignons à fleurs seront au nombre des exposants. Le programme contient 132 concours, 20 pour les Jacinthes, 22 pour les Tulipes, 12 pour les Narcisses, les autres se rapportent à toutes sortes de plantes bulbeuses et tuberculeuses. Parmi les médailles offertes, on compte 25 médailles d'or et quelques centaines de médailles de vermeil, d'argent et de bronze ainsi que des primes extraordinaires. L'exposition sera installée dans la grande salle des fêtes du Cercle « Vereeniging » à Haarlem; l'ouverture aura lieu le 22 mars, à 1 heure. L'exposition de Haarlem offrira une occasion extraordinaire pour comparer entre eux les produits des nombreux cultivateurs et pour étudier des collec- tions d'élite des plantes bulbeuses les plus variées et que l'on chercherait vainement ailleurs. * * * Le Grizzly Giant est un des arbres les plus célèbres du Mariposa. C'est un Wellingtonia ou Séquoia gigantea, dont l'âge est évalué à plus de vingt siècles. Bien qu'il ait souffert beaucoup des incendies allumés par les Indiens, la circonférence de cet arbre prise sur le sol même dépasse trente et un mètres ; à 3m05 au-dessus du sol, la circonférence est encore de vingt et un mètres; en cet endroit le tronc mesure donc un peu plus de sept mètres de diamètre. Primevères de Chine dangereuses à manier. — Tous les journaux horticoles ont parlé de l'irritation de la peau causée parfois chez ceux qui manient des Primula obconica. Un fait analogue vient de se manifester dans la famille d'un médecin de Norfolk : un eczéma s'est produit aux mains et à la figure d'une personne par le maniement de Primula siiieasis. Le Gardeners' Chronicle signale le fait et ajoute qu'il n'y a pas lieu de mettre en doute l'identité de la plante. * * L'horticulture gantoise. — D'après une statistique que nous devons à l'obligeance de M. H. Morris, consul des Étals-Unis d'Amérique à Gand, le — 72 — commerce horticole avec les États-Unis a progressé constamment et sensible- ment pendant les dix dernières années. En 1885 le centre gantois a expédié à New- York pour 21,000 fr. de plantes. En 1894 il en a expédié pour 495,000 fr. Les principaux chiffres ont été atteints par les plantes suivantes : Azalées, 200,000 fr.; Palmiers, 125,000 fr.; Araucaria, 65,000 fr.; Bégonias, 35,000 fr. Le mouron et le rhumatisme. — Nos confrères anglais signalent un simple remède contre le rhumatisme. Il est à la portée de tout le monde. On remplit de mouron une bouteille, on y ajoute de l'esprit de vin recouvrant le tout. On bouche et on laisse macérer trois ou quatre jours. Au moyen de cette teinture on mouille légèrement les parties endolories du corps. Ce remède serait souverain. * * * Parc Victoria à Berlin. — Les travaux exécutés dans ce parc pendant l'exercice de 1893-1894 ont coûté, d'après le journal officiel de Berlin, une somme de 423,926 Marks. Il en résulte pour la capitale de l'Allemagne un embellissement considérable. Les eaux élevées à une hauteur de 24 mètres sont amenées dans la proportion de 14 m3 par minute. La cascade qui, durant l'été, marche huit heures par jour, coûte par an environ 32,000 Marks. Chicago, l'Eldorado des fleurs. — Notre confrère The American Florist donne le compte-rendu d'une série de fêtes et réceptions privées qui ont eu lieu à Chicago dans les dernières semaines de janvier, et décrit les principales décorations florales auxquelles ces réunions ont donné lieu. Il parle de profusions de fleurs de Lilium Harrisi, d'Œillets, de Jacinthes, de Smilax, de feuillages de Palmiers, d'Asparagus et (VAdiantum Farleijense. Il cite un milieu de table en argent, garni de cent splendides roses Bridesmaid, entourées d'une couronne (VAdiantum Farleyense parsemée de bouquets de muguets. Ailleurs les Orchidées et plus spécialement les Cattleya garnissaient les salons; partout des Laelia, Dendrobium, Cypripedium, Odontoglossum. Une salle était entièrement décorée de roses American Beauty, reliées par des guirlandes de feuillages d'Asparagus et de Palmiers. Destruction des lapins. — Les dégâts commis par la grande multiplicité des lapins dans plusieurs de nos provinces ont donné lieu au dépôt à la Chambre belge d'un projet de loi permettant la libre destruction de ces animaux. En Australie, la chasse au lapin est devenue une importante exploitation. La chair en est expédiée par cargaisons entières dans les chambres réfrigérantes des steamers, et reçoit le meilleur accueil sur les marchés d'Angleterre. Le — 73 — journal La Nature prévoit le moment où l'on offrira un prix pour la conser- vation et la propagation de ces animaux. + * New- York Florists' Club. — Des membres de cette Société, au nombre d'une soixantaine, non compris les invités, ont eu leur banquet annuel à New-York le 19 janvier dernier. Le journal American Florist résume les toasts portés à cette occasion et concernant les progrès de l'horticulture en Amérique. A la suite de cette réunion, une cinquantaine de membres se sont rendus à New-Rochelle pour voir une rose nouvelle désignée sous le nom de Belle Siebrecht. Les obtenteurs de cette nouveauté ont reçu les excursionnistes de la façon la plus généreuse. Après avoir parcouru l'établissement et entr'autres sept serres entièrement pleines de rosiers Belle Siebrecht, dont la vue a fait la plus favorable impression sur les rosiéristes présents et qui promet de devenir une variété marchande de grand mérite, les excursionnistes ont été reçus de la manière la plus charmante par MM. Siebrecht et Wadley. * * * L'hiver de 1894-1895 comptera parmi les plus rigoureux. Sur tous les points de notre pays, non seulement il y a eu des abaissements extraordinaires de température, mais les gelées ont persisté durant tout le mois de janvier à l'exception des 17, 19, 20 et 21 du mois. Dans quelques localités, telles que Bastogne, Yiel-Salm, Spa, le thermomètre est descendu à des froids inconnus dans nos régions. Ainsi à Spa on a relevé à deux reprises — 25° G. A Ville du Bois (Viel-Salm) on a constaté — 29°; à Stavelot on est allé même à — 30° G. Ces froids dépassent ceux qui régnent normalement dans les hivers sibériens. La neige a protégé les cultures en terre. Elle n'a cessé de couvrir le sol depuis le 1er janvier. Dans nos provinces occidentales elle a disparu temporairement du 15 au 21 janvier et elle a continué de rester jusqu'au 8 mars. Les dégâts seront considérables. A l'École d'horticulture de Gand, le thermomètre, non abrité, a marqué le 27 janvier — 18°2 par vent SE; il a indiqué — 18°5 le 8 février par vent S. A Gentbrugge et à Loochristy on a relevé des froids de —21° G. » * Le professeur N. Pringsheim a fait don de sa riche bibliothèque à la Société de botanique de Berlin dont il était président. A ce don il a ajouté un legs de 25,000 Marks destinés à la conservation de cette bibliothèque. » * ♦ Roses dans la glace. — Des roses Ile Bourbon et Gloire de Dijon ont été montrées dernièrement au Royal Aquarium à Londres. Elles avaient été — 74 — envoyées de Nouvelle Zélande dans de la glace par le rédacteur du journal Truth. Les fleurs avaient gardé leur coloris d'un façon très satisfaisante. Ouragans de novembre et décembre. — Les ouragans qui ont sévi dans les régions occidentales de l'Europe du 12 au 13 novembre 1894 et à la fin de décembre, ont été d'une extrême violence. On a enregistré à l'Observatoire royal d'Uccle le 12 novembre, entre minuit et 1 h., une vitesse moyenne du vent SSW, de 23ra8 et des rafales ayant jusque 40 m. à la seconde. La vitesse du vent a été grande aussi le 28 décembre. Ce jour-là des vitres de verre demi-double ont été brisées à l'École d'horticulture de Gand, sous des pressions ou plutôt des chocs dépassant 50 kilogr. Dans la nuit du 12 au 13 novembre, à l'Observatoire de Gointe, Liège, on a constaté un coup de vent de 130 kilogr.; à TObservatoire d'Uccle on a relevé pendant la même nuit douze coups de vent dépassant 75 kilogr. et vingt-six coups de 50 à 75 kilogr. par mètre carré. Vers 10 h. du soir, l'appareil a été endommagé par la violence du vent et a cessé de fonctionner. Prix des fleurs à New- York. — En janvier dernier, les fleurs, très recherchées à New-York, ont atteint les prix moyens suivants : les violettes 25 fr. le cent, les roses de 15 à 100 fr. la douzaine ; quelques-unes mêmes ont été vendues à 3 dollars la pièce. Les lilas qui, chez nous, se vendaient à raison de 5 fr. les douze grappes, atteignaient là-bas de 1,50 à 3 fr. la pièce. Les tulipes réalisaient 5 fr. la douzaine. Les fleuristes du Nouveau-Monde font ainsi parfois des affaires d'or. Jardin botanique de Washington. — Les froids rigoureux qui ont sévi dans les régions tempérées des deux mondes ont donné lieu à des dégâts causés, les uns par les incendies, les autres par l'insuffisance des appareils de chauffage. Au Jardin botanique de Washington, la chaudière de la serre à Orchidées a fait explosion dans la nuit du 13 au 14. Le directeur fit placer des poêles à gazoline, et grâce à des efforts vigilants, les plantes ont toutes été sauvées. Dans certaines parties des États-Unis, la température est descendue sous zéro Fahrenheit, c'est-à-dire à — 18° G. Ém. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XXIX CANNA HYBRIDA A. Goossens pihx P. De Pannemaeker chrom. — 75 — PI. XXIX CANNA HYBRIDA CANNAS FLORIFÈRES Les divers procédés de culture mis en œuvre de nos jours, semis, hybri- dation, sélection, ont si bien tourmenté certaines espèces du genre Canna qu'il en est résulté un groupe entièrement nouveau dont le botaniste aurait de la peine à déterminer l'origine avec certitude. Il y a loin du temps où les quelques variétés, aux fleurs très curieusement conformées, sans doute, et disposées en un épi terminal simple ou rameux, étaient utilisées modestement dans la plate-bande pendant une partie de l'été. Ce fut une révélation pour les amateurs de parcs et de jardins que l'apparition de ces parterres isolés de balisiers que Barillet-Deschamps osa un des premiers répandre parmi les plantations et les promenades publiques de Paris. Et depuis lors, que de progrès n'a-t-on pas réalisés ! Les remarquables produits des croisements successifs forment eux-mêmes aujourd'hui plusieurs catégories comprenant d'une part des plantes élevées et d'autre part des plantes naines. Dans ces deux catégories, il y a des variétés à feuillage coloré, pourpré ou bronzé ou simplement vert. Les Canna, dits florifères, sont divisés à leur tour suivant leur coloris en variétés unicolores, bicolores, mouchetées, maculées ou marginées. Puis encore on a les formes qui se distinguent par la largeur des divisions inté- rieures de la fleur. L'ébranlement est tel chez les Canna actuellement répandus que le semis des graines de fleurs quelconques amène des nouveautés souvent surprenantes. Dans ces derniers temps, les perfectionnements ont été très marquants; les types primitifs sont de tous points dépassés par l'ampleur du feuillage et même la coloration de celui-ci, et principalement par les fleurs beaucoup plus grandes, mieux conformées, d'un coloris plus riche et plus varié, comme aussi par l'abondance de la floraison. Parmi les dernières obtentions, un grand nombre se distinguent par leur taille peu élevée, leur élégant feuillage et la richesse de leur floraison, toutes qualités qui en font des plantes ornementales de premier ordre. La planche ci-contre présente des spécimens à fleurs prises presque au — 76 — hasard dans les semis obtenus en 1894 par M. Guillaume De Bosschere, horticulteur à Anvers, l'une parmi les variétés unicolores, une autre dans les variétés mouchetées, la troisième dans les variétés maculées. Un horticulteur lyonnais, M. Crozy, s'est plus particulièrement distingué par l'obtention de variétés nombreuses, réellement remarquables ; maintenant il est suivi de près par d'autres semeurs. D'ailleurs il est aisé de se procurer des graines des meilleures variétés chez les marchands grainiers. Nous nous bornerons à signaler pour mémoire quelques variétés des plus méritantes : Antoine Crozy, fleur très grande, carmin vif, très florifère. Feuillage vert. Antoine Chantin, fleur grande, cerise saumoné, très florifère. Feuillage pourpré. Madame Crozy, fleur très grande, écarlate, irrégulièrement marginée de jaune d'or, segments internes tigrés d'or, épis nombreux, feuillage vert. Henry L. de Vilmorin, fleur très grande, rouge feu bordé de jaune. Feuillage vert. Geoffroy S1 Hilaire, fleur très grande, rouge capucine très vif, énormes épis serrés. Feuillage pourpre foncé. Princesse de Lusignan, fleur grande, d'un beau coloris capucine très vif, épis nombreux et grands. Feuilles vert foncé. Victor Hugo, fleur grande, pétales arrondis, orangé foncé, épis serrés. Feuilles épaisses, vert foncé, marges violacées. Comte Horace de Choiseul, fleur grande, large, pétales arrondis, beau coloris cerise pourpré. Plante vigoureuse, à tiges nombreuses ne dépassant guère 80 centimètres de hauteur. Ingénieur Alphand, fleur grande, pétales larges, rouge carmin. Feuillage pourpre. Princesse Charlotte, grande fleur rouge, largement bordée jaune d'or. Très belle variété. Louis de Mérode, fleur grande, larges pétales arrondis, amarante clair. Feuilles vertes marginéesde pourpre, tiges nombreuses. Président Carnot, fleur grande, riche coloris cinabre carminé, légèrement piqueté de carmin, épis nombreux. Feuilles à belle teinte pourpre foncé. The Garden, grande fleur jaune, pointillée et lignée cerise. Feuilles vertes, plante vigoureuse. Ulrich Brunner, fleur très grande, abondante, beau rouge écarlate. Feuillage vert glauque. Nous pourrions indéfiniment prolonger cette liste, mais nous pensons qu'elle suffit pour donner une idée des nombreuses variations qui existent et pour faire comprendre que le semis devra fatalement en amener constamment de nouvelles. — 77 — Le semis se fera le mieux en février-mars, sur couche chaude, dans un sol composé de mi-partie terreau et mi-partie sable. Le mieux est de semer chaque graine dans un godet séparé, afin de conserver les racines intactes lors du rempotage. Les jeunes semis peuvent être confiés au plein air, au commen- cement de juin, et être plantés dans un sol richement fumé, bien perméable, à une exposition, sinon chaude, tout au moins bien abritée. Les plantes seront placées à environ 0m80 de distance. Par les temps chauds, on leur donnera de copieux arrosements. Les bonnes variétés se multiplient aisément par la divi- sion des touffes. A la fin de l'automne, on rentre les touffes que l'on met à l'abri des gelées en les recouvrant d'un peu de terre sèche. Èm. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Viola cornuta. — Le genre Viola comprend de nombreuses espèces dont un certain nombre seulement sont utilisées dans le jardinage. Le Viola cornuta est une de ces espèces. Le type, originaire des Pyrénées, est une plante vivace, à tige ascendante et triangulaire, à feuilles ovales, oblongues, crénelées, et à fleurs bleues. Il a été modifié par la culture et maintenant aussi il en existe une série de jolies variétés se reproduisant avec constance par voie de semis. Leur floraison est très abondante, leurs fleurs sont de coloris variés et, ne l'oublions pas, les plantes sont vivaces et rustiques. Pseonia tenuifolia. — Les auteurs du Manuel général des plantes, Jacques et Hérincq, publié vers le milieu de ce siècle, ont cité une centaine d'espèces de Paeonia alors connues dans les cultures. Au point de vue bota- nique, ce nombre doit probablement être réduit à une quantité bien moindre. Parmi les espèces les plus remarquables resteront les Paeonia Moutan, à nombreuses variétés; les P. albiflora, sinensis, paradoxa ou peregrina et tenuifolia. Celui-ci est originaire de Sibérie; ses feuilles sont découpées en lanières très étroites, nombreuses, linéaires, glabres; il donne en avril et mai de grandes fleurs d'un beau rouge. Il en existe une variété à fleurs pleines, du même coloris rouge vif, et une autre à fleurs simples, mais roses. La valeur ornementale de ces plantes est incontestable. Manettia bicolor. — Cette Rubiacée est une liane qui peut s'élever à plus de 4 mètres de hauteur. Ses feuilles lancéolées, entières, se rétrécissent en pétiole à la base. La plante fleurit en mai-juillet, la fleur est tubuleuse, jaune — 78 — dans la moitié supérieure et d'un beau rouge vif dans la moitié inférieure. La plante est originaire du Brésil. Toutefois on a tort de vouloir la cultiver dans une atmosphère trop chaude. La serre froide lui convient le mieux; cependant elle prospère fort bien dans les appartements, pourvu qu'on lui accorde un pot assez spacieux et une terre assez riche. Sempervirens a recommandé dernière- ment de placer la plante en hiver dans un endroit bien éclairé, pas trop chaud, en ayant soin de l'arroser peu. Iris nazarena (Iris de Nazareth). — Nous ne savons s'il s'agit d'une espèce ou d'une variété. MM. Rivoire père et fils, horticulteurs à Lyon, en font beaucoup de cas. Voici comment ils en parlent dans leur récent catalogue : « Tout le monde connaît le fameux Iris de Suse (Iris susiana), si original et si curieux; tout le monde s'est extasié devant cette fleur étrange qui ne le cède en bizarrerie à aucune Orchi- dée. On ne pouvait reprocher à cette fleur que sa couleur trop sombre. L'Iris de Naza- reth (Iris nazarena) , d'ob- tention récente, est aussi beau que l'Iris de Suse et a sur lui l'avantage de pré- senter un contraste d'un grand effet entre ses pétales inférieurs sombres et ses pétales supérieurs qui sont blancs. La gravure ci-contre donne une idée de ce gra- Fie. 9. — Iris Nazarena. . . 5 cieux contraste, mais ce qu'elle ne peut rendre, c'est l'admirable coloration de cette fleur, la profusion de petites lignes grises et veloutées qui lui donnent un charme particulier. « Il est certain que la propagation de l'espèce dont nous parlons donnera un nouvel élan à la culture de ces belles sortes d'Iris qu'on ne voit pas assez dans les jardins. La culture en est-elle donc difficile? Assurément non. LTris de Suse demande seulement une couverture de feuilles ou de litière l'hiver ; il réussit surtout planté au pied d'un mur au midi. LTris de Nazareth est encore moins délicat; on assure qu'il est entièrement rustique et passe l'hiver en pleine — 79 — terre, sans aucune couverture; on peut le planter jusqu'en février. Il n'y a donc plus aucune raison pour ne pas avoir dans son jardin quelques-unes de ces magnifiques sortes d'Iris qui feront l'admiration de tous les visiteurs. » Phlox Drummondi var. Heynoldiana. — Il s'agit d'une race de Phlox qui n'est peut-être pas entièrement nouvelle, mais qui mérite d'être connue davantage. Ses propaga- teurs, MM. Rivoire père et fils, horticulteurs à Lyon, la jugent bien supérieure à la race généralement cultivée. « Son port, disent-ils, est bien préférable, car, dans cette race, la plante se tient parfaitement, affec- tant la forme d'une gracieuse boule qui se couvre entièrement de fleurs. C'est cette qualité qui en fait égale- ment une plante de premier ordre pour la culture en pots. « Gomme deuxième avantage, elle a celui de posséder une gamme de coloris beaucoup plus délicats et plus chauds à la fois; nous avons rarement vu d'aussi jolies nuances que dans le Phlox Heynoldiana; il y a là certains rouges orangés et certains roses car- minés qui sont d'une douceur ou d'un éclat incomparables. » Si l'on joint à ces deux précieux avantages ceux que possède le Phlox Drummondi par lui-même, c'est-à-dire la simplicité de la culture et la durée de la floraison qui se prolonge tout l'été, on voit qu'on est en présence d'une plante d'une valeur indéniable qui trouvera sa place dans tous les jardins, et, soit pour la confection des massifs, soit pour la culture en pots, remplacera le Phlox Drummondi ordinaire. Gomme lui, on la cultivera partout, car peu de plantes viennent aussi facilement et rendent plus de services à l'amateur. Fif 10. — Phlox Drummondi var. Heynoldiana. Jasminum nudiflorum ? var. grandiflorum. — A l'une des dernières séances de la Société Linnéenne, de Londres, on a beaucoup admiré des exem- plaires d'herbier d'un nouveau jasmin dans le genre du nudiflorum, mais ayant les fleurs presque trois fois aussi grandes que celles de ce dernier. Ce serait une bonne acquisition pour nos jardins. La plante fut récoltée dans la province occidentale du Yunnan par M. W. Hancock. — 80 NOUVEAU MODE DE CULTURE INTENSIVE AVEC SERRES MOBILES SUR ROULETTES Vers la fin de l'été 1893, M. Louis Delecœuillerie, horticulteur à Blan- dain, près de Tournai (Belgique), vint nous entretenir d'un genre de serres mobiles sur roulettes, à compartiments démontables, qui nous parut digne d'attention. Nous engageâmes l'inventeur à mettre immédiatement son inven- tion sous la protection de la loi, et le 12 octobre 1893, M. Delecœuillerie prit un brevet de son invention. Gomme construction, les serres elles-mêmes ne diffèrent en rien des serres ordinaires en bois ou en fer; mais elles reposent sur des rails et sont munies de roulettes qui permettent un déplacement facile. L'inventeur en montra successivement des échantillons aux expositions horticoles de Tourcoing, Tournay, Valeneiennes, etc.; mais comme la forme des serres et les dimensions ne diffèrent guère des modèles existants, l'invention ne fut pas appréciée, même des connaisseurs, autant qu'elle méritait de l'être. En effet, il ne suffisait pas d'indiquer que les serres nouvelles se déplacent très doucement sous la conduite d'un ou de deux hommes, d'après les dimensions de la construction; il ne suffisait pas non plus de montrer l'agencement des compartiments démontables permettant d'enlever immédiatement et de trans- férer les serres sur un terrain quelconque ; la chose la plus importante, au point de vue pratique, c'est que l'emploi des serres mobiles est inséparable, pour être utile et productif, d'un système spécial de culture supposant la préparation préalable des plantes qui seront tour à tour abritées ou mises à découvert, de manière à donner le plus grand rendement possible. L'inventeur attache un appareil de chauffage à l'un des compartiments de la serre et le déplace avec elle à volonté. Le mode de culture n'a pas besoin de beaucoup d'explication pour être compris. La figure ci-jointe le montre en action tel qu'il existe chez M. Dele- cœuillerie. En n° 1 on voit une serre en bois plantée de pêchers. Les arbres, jeunes encore, ont permis une entre-culture de fraisiers forcés. La serre attenante, n° 2, est une serre en bois plantée de pêchers, trop petits encore pour être forcés, mais trop grands pour permettre le forçage de fraisiers. La culture est faite à froid. La serre n° 3 est en fer; les arbres qui s'y trouvent ont été transplantés après l'automne. Le pignon et la porte sont enlevés pour faire voir l'intérieur. La serre n° 4 est plantée de rosiers. On en a enlevé des compartiments pour mieux montrer la mobilité des diverses pièces; des ouvriers sont en train de les déplacer. Le n° 7 est une serre en fer en construc- tion, à roulettes, à deux versants. Le n° 5 montre un compartiment démonté et v. <*•' , .\vn i , r. 1 1<. ,w. /.(f.'/i — 82 — posé sur le wagonnet, n° 6, et pouvant être roulé vers l'une des serres (1 ou 4). Il y a donc en train quatre séries de serres, chacune de 40 mètres de lon- gueur. Dans la première serre qui est seule chauffée, l'appareil de chauffage est intermédiaire entre deux cultures, l'une plus avancée que l'autre. Le terrain est occupé actuellement par des pêchers, des fraisiers, des rosiers, des vignes et des tomates. Les serres sont successivemet amenées sur ces cultures. Celles-ci sont établies sur ados, parce que le sol, à Blandain, est argileux. Dans ce système, on peut mettre à l'air libre selon le besoin tels arbres fruitiers plantés à demeure ou d'autres plantes dont on veut faire bien mûrir le bois, en même temps qu'il est possible d'utiliser, pour un autre pro- duit la serre ou les compartiments devenus libres. Les serres mobiles peuvent remplacer avantageusement les couches ordi- naires. Dans les serres à deux versants, on creusera un sentier en contre-bas, au milieu, tout en plaçant les terres des cultures aussi près des vitres que l'on voudra : l'aérage, la plantation, les repiquages, la visite des plantes, les arrosements se feront sans aucune difficulté. On obtient aussi autant de lumière que possible. De plus, l'adjonction d'un appareil de chauffage à ther- mosiphon, également mobile, permet d'avoir une culture d'un seul tenant de la plus grande uniformité. Rien n'empêche d'adapter aux serres mobiles le double vitrage dont l'emploi semble vouloir se généraliser. Toutefois, l'inventeur fait autrement : il place deux serres l'une dans l'autre, ne laissant entre les toitures qu'un espace de quelques centimètres; dans cet espace laissé libre entre les deux vitrages, l'air est chauffé au moyen du thermosiphon, tandis que l'air intérieur n'est point chauffé spécialement. On obtient, de cette manière, une température plus régulière, plus salutaire, et on peut mieux en ramener les conditions à celles de l'atmosphère ordinaire. Em. Rodigas. Rosier nouveau. — Les journaux horticoles américains parlent avec éloges d'une belle variété à laquelle ils prédisent un grand avenir. C'est un rosier hybride remontant présenté sous le nom de Mrs. Pierpont Morgan. La fleur est plus grande que celle d' American Beauty et plus belle de forme et de coloris. Celui-ci est d'un rose cerise clair et d'un grand effet à la lumière artificielle. Le feuillage est très gracieux et les tiges sont bien solides. La plante fleurit abondamment. Elle est mise au commerce par M. John N. May, de Summit, New- York. — 83 — POIRES DE CHOIX Alexandre Lambré. — Cette variété figurera toujours parmi les meilleures poires. Elle n'est que de moyenne grosseur, mais d'un aspect très appétissant; sa peau, lisse, d'un vert clair passant au jaune d'or, avec quelques points de roux fauve, cache une chair blanche, fine, fondante, délicieusement sucrée et parfumée. On peut greffer cette variété avec un égal succès sur coignassier et sur Fig. 12. — Poire Alexandre Lambré. franc. Il n'y a pas d'arbre qui se prête mieux à la culture en pyramide, parce qu'il a le port parfaitement régulier. Il convient aussi à la culture en fuseau, buisson, espalier et contre-espalier. C'est un arbre vigoureux; il est en même temps très fertile. On en fait de belles hautes tiges pour verger. La maturité a lieu en décembre-janvier. Gustave Michiels, Montaigu, 1895. Auteur des « 50 Poires d'élite. » {Sera continué.) 84 — PETITES NOTES DE CULTURE Forçage de Lilium. — La culture forcée ou hâtive de beaucoup de Lilium a été longtemps considérée comme hérissée de difficultés. Cependant, dans les expositions florales des dernières années, on a pu admirer bien des apports renfermant des lis en floraison très avancée. Notre confrère Sempervirens a raison d'appeler sur ce point l'attention des horticulteurs et de mentionner les Lilium Browni, auratum, longiflorum, Thunbergianum , umbellatum, croceum, pomponium, venustum, atrosangmneum, Szowiïzianum et Harrisi dont le forçage réussit constamment. Pourquoi ne pourrait-on pas traiter ces espèces comme d'autres plantes bulbeuses? Le mûrier. — A chaque hiver quelque peu rigoureux, les dégâts subis par les mûriers sont l'objet de vives plaintes. En outre, on s'imagine que cet arbre est de multiplication difficile, tandis que les boutures d'un mètre ou des branches de 5 à 6 ans s'enracinent sans peine quand on les place à 0m30 de profondeur dans un lieu humide et ombragé. Quant aux arbres eux-mêmes, on peut les cultiver en espalier et dès lors le moindre abri suffit pour les garantir. De plus les fruits, par ce mode de culture, sont plus beaux, mieux développés et leur maturation peut être hâtée. Puceron lanigère. — En Allemagne, on recommande beaucoup l'emploi de l'insecticide Nessler, qui est composé comme suit : 40 gr. de savon noir, 50 gr. d'alcool amylique, 25 gr. extrait de tabac de Virginie, 200 gr. esprit de vin, sur un litre d'eau. Après l'emploi de ce remède, il convient de prendre des précautions pour éviter le retour ou la propagation du terrible insecte. Les pommiers à expédier et même les greffons reçus doivent être soigneusement examinés et traités par l'insecticide au moyen d'une brosse. Il importe de visiter au premier printemps les arbres ayant été atteints antérieurement. On nettoie avec le plus grand soin les moindres crevasses et on les remplit de mastic à greffer. On n'oublie pas de visiter le collet de la racine, parce que souvent il est le siège du puceron. Les jardiniers soucieux marqueront au moyen d'un fil, d'un osier ou d'un nœud de raphia, les endroits suspects, afin de faciliter l'application future des moyens curatifs. Il faut revoir tous les quinze jours les arbres menacés, afin de prévenir le développement du mal et l'apparition de l'insecte ailé. R. d'Eelen. 6me Série. TOME 2' 6e Livraison. 30 Mars 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de (Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIKE Pages. Causerie horticole S5 Allamanda 90 Renseignements el cultures 92 A propos du Met! ica 95 Nelumbium speciosuni 96 Bégonia Martiana grandiflora 98 Bibliographie 99 Plantes pi imées Pages. . 99 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE. PI. 30. Bougainvillea spectabilis. Fig. 13. Echeveria Desmetiana . . » 14. Bégonia Martiana grandiflora . . 89 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1£5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, inipr. Eug. Vander Haeghen, TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > *♦■» < Les annonces paraissant à la fois dans I/Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ]^ï. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dan s les 2 journ. dans les 2 journ. dansles 2 jouru. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 11 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . »> 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie, des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 85 — CAUSERIE HORTICOLE 31 Mars 1895. Le numéro d'avril du Quarterly Journal of the Royal Meteorological Society for 1875 contient un compte-rendu de la conférence sur l'enregistrement des phénomènes naturels périodiques. Les Sociétés royales d'Agriculture, d'Horti- culture et de Botanique étaient invitées à assister la Société de Météorologie dans ses observations, et une première liste de 71 plantes fut dressée par M. Preston. M. Mac Laghlan y ajouta une liste de 8 lépidoptères, et M. Newton une liste de 20 oiseaux. Après réunion, on finit par faire un choix de 15 plantes. En 1891, une nouvelle répartition fut faite du travail, et une nouvelle liste de treize plantes fut dressée, dans laquelle furent maintenues sept des premières, avec six nouvelles. D'après les instructions adoptées, les observateurs étaient priés de noter chaque année la première floraison des mêmes individus, arbres et arbrisseaux ; et en ce qui concerne les plantes herbacées, de celles qui étaient situées dans les mêmes endroits et dans des situations bien exposées, en ne tenant pas compte de toute plante fleurissant avec une tardivité ou une précocité anor- males en comparaison de la moyenne. Cent cinq expérimentateurs furent choisis, dispersés sur l'étendue des îles Britanniques, et l'altitude au-dessus du niveau de la mer fut indiquée pour chaque station, quoiqu'il fût mentionné dans les instructions (1883) que « dans la plus grande partie de l'Angleterre les différences d'altitude n'ont pas beaucoup de conséquence. » On verra néan- moins qu'il y a lieu de faire remonter à l'altitude la source de différences importantes. La Société Météorologique ayant eu l'obligeance de nous communiquer les comptes-rendus des trois dernières années, nous avons essayé d'en tirer quel- ques conclusions relativement aux causes qui font varier la date de floraison, et nous allons en donner des exemples. » * * En 1891, la température fut pendant huit mois au-dessous de la moyenne ; en février, juin, septembre et octobre, elle fut légèrement au-dessus. Les courbes correspondant aux époques moyennes de floraison des treize plantes dans les diverses stations du Sud au Nord montrent une inflexion au-dessous — 86 — de la moyenne, c'est-à-dire un retard sur l'époque habituelle, jusqu'en juillet; la Campanule seule se rapproche beaucoup de la moyenne (9 au 19 juillet). Sa floraison en juillet a été probablement favorisée par l'élévation de la tempéra- ture en juin. Des résultats très analogues ont été constatés en 1892, excepté en mai et novembre, mois pendant lesquels la température a dépassé légèrement la moyenne; dans toutes les autres, elle a été au-dessous. Il en est résulté pour toutes les plantes une floraison plus tardive que la normale; même la légère élévation de température en juin n'a eu que peu ou pas d'effet. En 1893, la température de tous les mois, à part janvier, a été au-dessus de la moyenne ; aussi, à part le Noisetier, le Tussilage et l'Anémone, dont la floraison tardive était due aux basses températures de décembre et janvier, toutes les plantes fleurirent plus tôt que de coutume. La température est donc visiblement la cause principale qui règle la date de floraison des plantes. Mais si l'on fait une courbe pour chaque plante en particulier dans les onze stations et qu'on la compare avec d'autres courbes faites au point de vue de la pluie et du soleil (données qui se trouvent dans les comptes-rendus) on constate souvent que les courbes ne correspondent pas. Ainsi, en 1891 il y a un mini- mum dans la période de floraison du Noisetier (février-mars) du Tussilage (février-mars) et de l'Anémone (avril-mai) dans la région Ecosse Ouest ; mais la courbe pour la température présente un maximum. D'un autre côté, la courbe de la température présente un minimum pour la région Angleterre N.-E., et cependant la floraison présente un maximum. Ces variations ont leur corres- pondance et leur cause dans une insuffisance de pluie en Ecosse et un excès de soleil dans le N. E. de l'Angleterre, soit un maximum de pluie, quoique celui-ci coïncide avec un minimum de température. Pour montrer l'influence de la longitude, nous prendrons un exemple choisi dans la zone C, qui s'étend le long de la côte méridionale du Kent à Charmouth dans le Dorset, et dans l'intérieur des terres jusqu'à Marlborough et Henley ; les altitudes y varient de 3 mètres (Hastings) à 180 mètres (Ewhurst). Si l'on partage cette zone en bandes longitudinales comprises entre le méridien 0 et le méridien 1, on constate qu'en 1891 le noisetier a fleuri le 36me jour (conformé- ment à la moyenne) dans la partie occidentale, et le 48e jour seulement entre 1° et 0° ; et à l'Est de Greenwich (entre 0 et 1° de longitude orientale) il a fleuri le 49e jour. Dans les deux stations les plus éloignées à l'Est, il a fleuri à Canterbury, le 55e jour, et à Hastings le 54e jour, ce qui représente un inter- valle total de 41 jours, du 23 janvier au 4 mars. De. même le prunellier a fleuri en moyenne le lit'' jour à l'ouest de 1° de longitude, le 117e entre 1° et 0°, et le 121e jour à l'Est de Greenwich; entre — 87 — Salisbury et Canterbury, la date variait du 107e au 124e jour, soit 17 jours, du 16 avril au 4 mai. Comme plante à floraison estivale, nous choisirons l'églantier; sa date de floraison a varié du 2 au 2G juin, en allant de l'Ouest à l'Est de la même zone. Pour étudier les effets de l'altitude, nous avons pris la zone D, ou région centrale de l'Angleterre. Cette zone forme un pentagone dont les pointes sont formées par les stations suivantes : au Nord, Harrogate; à l'Est, Grantham ; au Sud-Est, St. Albans; au Sud-Ouest entre Wells et Wincanton, et à l'Ouest, Ghurchstoke. En prenant les altitudes par groupes : de 30 à GO mètres, de 60 à 90, de 90 à 165 mètres, cette dernière étant l'altitude de la station la plus élevée (Churchstoke), le Tussilage a fleuri à la date moyenne, soit le 53e jour de l'année, entre 30 et 60 mètres; le 77e jour entre 60 et 90, et le 79e jour entre 90 et 165 mètres. C'est donc une marge de 43 jours, du 21 février au 6 avril. De même l'églantier a fleuri en moyenne, pour les mêmes altitudes, le 169e, le 172e et le 176e jours respectivement, donnant une variation de 12 jours, du 12 au 24 juin. Ces différences résultant de l'altitude, de la longitude, etc. , les autres condi- tions étant les mêmes, sembleraient prouver que les zones choisies sont beau- coup trop grandes, considérées dans leur ensemble, pour fournir des indications ou des courbes, telles que celles qui figurent dans les comptes-rendus, devant servir à vérifier l'effet des températures accumulées. On appelle ainsi la diffé- rence en plus ou en moins, par rapport à 42°, de ce qu'on appelle « jours-degrés » c'est-à-dire un ou plusieurs degrés de différence pendant vingt-quatre heures. On a attribué beaucoup d'importance à la température accumulée, mais d'après ce qu'on peut conclure d'un rapide examen de quelques zones, elle ne paraît pas avoir grand effet sur la première floraison des plantes. En considérant l'accumulation des « jours-degrés » à partir du 1er jan- vier 1893, le Noisetier a fleuri, dans le S. E. de l'Angleterre, dix jours plus tard que la moyenne ; le Tussilage, neuf jours plus tard ; cependant cette der- nière plante avait eu le bénéfice de 80 jours-degrés de plus que l'autre. L'anémone fleurit 22 jours en retard, et le Prunellier 11 jours en avance sur la moyenne, et cependant tous les deux avaient bénéficié juste du même excédent de jours-degrés (62°). De même encore, l'Aubépine et les Roses montrèrent une avance de 20 jours chacun, et la Centaurée de 19 jours, sur la moyenne habituelle, quoique l'excès de jours-degrés accumulés eût été de 205 pour la première, de 361 pour les secondes, et de 405 pour la troisième. En fait, il semble que le bénéfice résultant pour les plantes de l'accumulation de jours-degrés, si nombreux qu'on veut les supposer, peut souvent être effacé par un certain abaissement de la température, ou par quelque autre cause agissant avant que la plante soit sur le point de fleurir. Ainsi l'Aubépine, dans la zone centrale, fleurit en 1893 le 23 avril, soit 20 jours plus tôt que la moyenne, après avoir bénéficié de 265 jours-degrés. La semaine qui finissait le 22 avril avait eu une température de 8° au-dessus de la moyenne. Dans le S. 0. de l'Angleterre, elle a fleuri le 19 avril, ou 22 jours avant la date moyenne; la température avait été la même à peu près, 9° au-dessus de la moyenne, mais il n'y avait eu que 211 jours-degrés. De même l'Eglantier a fleuri dans la zone centrale le 18 mai, soit 20 jours plus tôt que de coutume, après avoir bénéficié 361 jours-degrés. La tempéra- ture avait été de 6° au-dessous de la moyenne pendant la semaine finissant le 20 mai. L Anthémis a fleuri dans la même zone le 12 mai, 9 jours plus tôt que la moyenne; la température pendant la semaine finissant le 6 mai dépas- sait de 5° la moyenne, et de 4° pendant la semaine finissant le 13 mai; l'excédent avait été de 338 jours-degrés. Les conclusions générales auxquelles on a abouti paraissent corroborer ce que les physiologistes admettent généralement, à savoir que les influences extérieures, température, pluie, soleil, etc., exercent une action stimulante sur le développement ; et les résultats concordent dans chaque cas avec ces influences, les autres conditions étant les mêmes. Peut-être a-t-on attribué trop d'importance aux températures accumulées ; car les résultats montrent qu'elles peuvent être facilement neutralisées par une interruption de quelques degrés de basse température. La date la plus précoce de floraison ne présente donc pas de corrélation nécessaire avec le nombre de jours-degrés. (The Gardeners' Chronicle, 16 février, p. 204.) Floraison du Kentia Forsteriana. — Une plante de cette espèce était en fleurs au commencement de cette année dans les serres de M. Fournier, l'amateur très distingué de Marseille. C'était un superbe spécimen mesurant au moins 4 mètres de hauteur, très bien cultivé et faisant un très bel effet. Il porte actuellement un grand nombre de graines. La collection de M. Fournier renfermait à la même époque, comme d'ail- leurs en toute saison, une très riche série d'Orchidées en fleurs, comprenant toutes les espèces les plus célèbres et beaucoup de variétés d'élite, qui sont cultivées là avec les soins les plus compétents. ~J L> — 89 PI. XXX BOUGAINVILLEA SPECTABILIS Les Bougainvillea sont des plantes qui rendent de grands services au point de vue décoratif, tant à cause de leur port gracieux qu'à cause de l'abondance et de l'éclat de leur floraison. Toutefois, il faut noter que ce n'est pas la fleur elle-même qui a ce brillant coloris, mais un groupe de bractées, au nombre de trois, qui développent les fleurs petites et insignifiantes. Dans le B. spectabïlis, ces bractées sont d'un beau rose vif tirant sur le vermillon. Voici les indications que notre confrère Garden, de Londres, d'après lequel a été préparée notre planche, donne sur la culture de cette plante : « La culture du B. glabra est beaucoup plus générale que celle du B. specta- bïlis. Le premier a incontestablement conquis la faveur du public à un plus haut degré que ses congénères, parce qu'il se prête mieux à la culture en pot; du moins on comprend mieux sa culture dans la plupart des collections. Entre ces deux espèces, mon expérience m'a permis de constater au point de vue de la culture une différence importante, c'est au point de vue de la taille. Le B. glabra est facile à traiter et donne ses fleurs et bractées en profusion sous l'influence de la taille printanière, comme les Allamanda, tandis qu'avec le B. spectabïlis ce mode d'opérer ferait perdre une grande quantité de fleurs. Le B. spectabilis fleurit à l'extrémité des pousses de l'année précédente, de sorte que quand on les coupe, il est facile de comprendre que la plante est privée de sa floraison. J'ai observé que presque aussitôt que les jeunes pousses entrent en voie de développement, au printemps, les fleurs apparaissent en même temps et ne tardent pas à s'épanouir. C'est donc aussitôt après la floraison que l'on doit examiner ce qu'il convient de tailler, pour assurer une végétation bien aoûtée à l'automne, laquelle devra être soigneusement conservée pour la floraison de l'année suivante. Depuis plusieurs saisons, ce procédé a été appliqué et ma plante a fleuri régulièrement, et cela quoiqu'elle soit cultivée en pot, et dans des conditions qui ne sont pas les meilleures. Actuellement (janvier) la plante est en repos, conservant une partie de son feuillage, mais avec une température un peu trop froide pour elle ; la tempe- — 90 — rature de la serre tombe à 2° quand la gelée est forte, et pendant la nuit elle est en moyenne de 7° à 8° G. Si je pouvais élever légèrement cette température, je crois que la plante arriverait à produire un effet superbe tous les printemps, et cela en pot. Je suis très porté à croire que si le B. spectabilis est moins apprécié que le B. glabra, c'est plutôt parce qu'on ne le traite pas comme il faudrait, que par toute autre raison. Si on lui donnait la température voulue, et une serre claire, aérée, je suis persuadé qu'il pourrait rivaliser avec l'autre espèce, même pour la culture en pot. » M. G. ALLAMANDA L'Allamanda occupe une place éminente comme plante grimpante ou arbris- seau de serre, grâce à la grande abondance de fleurs qu'il produit; et à la différence de certaines autres plantes, il restera en fleurs, s'il est bien traité, depuis Pâques jusque dans le courant d'octobre, et même, dans des cas assez rares, jusqu'à la fin de l'année. Ceci toutefois n'est pas un procédé de culture à recommander, car dans ces conditions, la plante est privée du repos qu'il faudrait pour avoir une bonne végétation l'année suivante. Il vaut mieux cul- tiver des plantes en succession, si l'on a besoin de fleurs pendant une très longue période. Culture La culture est facile. Pour obtenir de parfaits spécimens des plantes grim- pantes, et les présenter dans toute leur beauté pour l'ornementation des appartements, on lie les pousses au moyen de fil de laiton jusqu'à 20 centi- mètres environ du plafond. En palissant ainsi les plantes et en laissant retomber les têtes à leur gré, on obtient un effet beaucoup plus beau qu'avec celles qui sont fixées d'une façon raide, tant au point de vue de la quantité que de la qualité des fleurs. En ce qui concerne les plantes cultivées en arbrisseaux, il est nécessaire de les tailler et de les pincer pour obtenir le port voulu. Multiplication Elle s'effectue par semis ou par bouturage, mais généralement par ce dernier procédé ; on ne recourt au semis que quand on espère obtenir de nouvelles variétés. Les boutures peuvent être prises presque en toute saison de l'année, mais février et mars sont les mois les plus favorables, car on dispose alors d'une longue saison de végétation. Les meilleures boutures sont faites avec les jeunes pousses; on doit les couper en conservant trois nœuds — 91 — environ. On les sectionne au niveau d'un bourgeon, et on les plante une par une dans de petits pots bien drainés, remplis d'un compost formé de terre argileuse, de terreau de feuille et de sable fin; on arrose libéralement, puis on plonge les pots dans une bonne chaleur de fond de 2-1 à 20°, et on les maintient un peu à l'étouffée pendant une quinzaine de jours ; au bout de ce laps de temps, on pose les pots sur la couche, et on donne un peu plus d'air; enfin, après quelques jours, quand on voit que la bouture a émis des racines, on les met dans des pots plus grands, en employant cette fois plus de terre argileuse et moins de terreau de feuilles. On les tient à l'abri des rayons directs du soleil pendant quelques jours, en les soumettant à de fréquents seringages, puis on les accoutume à avoir plus de lumière. C'est à cette période que l'avenir de la plante doit se décider, c'est-à-dire si elle doit être cultivée en spécimen, ou comme plante grimpante autour d'une colonne, ou sur un treillage. Je veux dire qu'il est temps alors de pincer la tige pour faire développer un plus grand nombre de ramifications à un niveau inférieur, si l'on désire avoir un spécimen. Si l'on veut faire grimper la plante contre un pilier, on laisse la pousse atteindre la hauteur voulue pour une pousse, puis on pince son sommet ; les soins et le mode de pincement sont les mêmes dans les deux cas. On doit maintenir les racines suffisamment humides, et bien seringuer le feuillage ; rempoter quand cela paraît nécessaire ; cette opération devra être effectuée deux ou trois fois pendant la première saison, mais la grandeur du nouveau récipient dépendra de la grandeur et de la force de la plante. On diminue les arrosements graduellement à partir d'octobre, et jusqu'en février; c'est ce qu'on appelle la période de repos, mais les jeunes plantes ne doivent pas être soumises à un repos aussi long ni aussi complet que les adultes. Si l'on peut soumettre les plantes à une température un peu plus basse, elles ne s'en trouveront que mieux, mais il ne faut pas descendre au-dessous de 12 à 13° C. Taille Cette opération s'effectue généralement en février ou mars. On rabat tous les ans à un ou deux bourgeons sur toutes les pousses de la saison précédente, on donne ensuite plus de chaleur et on seringue abondamment, mais on ne donne pas beaucoup d'eau aux racines pendant cette période. Lorsque les jeunes pousses commencent à se développer et atteignent environ 5 centimètres, on rempote dans le pot que l'on juge suffisant pour la végétation de la saison. Pour le rempotage définitif, il faut s'assurer que le drainage est bon, et n'employer que de bonne terre argileuse, avec addition de quelques poignées de charbon concassé ou de sable fin. Presser le compost en maintenant la — 92 — plante en position, et laisser en même temps un espace suffisant pour retenir l'eau, car l'AUamanda est une plante de croissance vigoureuse, et qui par conséquent demande beaucoup d'eau. Il ne reste plus qu'à arroser et seringuer fréquemment et abondamment. Il peut être nécessaire de lier les pousses de temps en temps pour les fixer au treillage. Si l'on cultive la plante en spécimen, on lui donnera des tuteurs là où il le faut, on éclaircira les pousses aux parties où elles sont trop pressées, ou l'on pincera le sommet pour retarder l'époque de la floraison si l'on a en vue une certaine date. Engrais J'ai dit que l'AUamanda demande beaucoup d'eau. Je conseillerais donc de fréquents arrosages avec de l'engrais liquide étendu, de préférence de l'engrais de ferme, quoique l'on puisse également obtenir de bons résultats avec l'en- grais Thomson et quelques autres engrais artificiels. Insectes Plusieurs insectes apparaissent parfois sur les Allamanda, mais leur pré- sence est généralement causée, soit par le manque d'eau aux racines, soit par l'insuffisance de seringage. Dans ce cas, nous conseillerions une bonne fumi- gation; ensuite, on seringuera très fréquemment, ou bien on fera des fumi- gations les jours sombres ; mais il vaut mieux seringuer abondamment et régulièrement, car il est préférable de prévenir le mal plutôt que de le guérir. Variétés Les variétés les plus cultivées sont VHendersoni, le Schotti, le nobilis, le Williamsi et le grandiflora ; les deux derniers spécialement conviennent pour les expositions et forment de beaux spécimens. (Extrait d'une lecture faite par M. Torevel devant la South Birmingham Gardener's Improvement Association?) RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Cyclamen. — A mesure que les fleurs de ces charmantes plantes com- mencent à passer, il convient de les couper avec toute la tige, sauf celles que l'on réserve pour la semence. Les amateurs trouveront beaucoup d'attrait à la production de semis, notamment en croisant les variétés à grandes fleurs aveG celles qui ont les fleurs plus petites et d'un coloris pourpre ou cramoisi plus riche. Les premières sont évidemment plus belles pour la fleur coupée, 93 — mais elles ne produisent pas d'aussi beaux spécimens; le croisement et la sélection permettront de combiner les qualités des deux groupes avec grand avantage. Echeveria Desmetiana (fig. 13). — Les Echeveria, que l'on est d'accord pour rattacher actuellement au genre Cotylédon de Linné, sont de petites plantes très décoratives, grâce à la disposition de leurs feuilles charnues, rapprochées en rosette et à leur coloris vert grisâtre à reflets glauques ou blancs. Elles sont principalement originaires du Mexique et réclament la culture en serre froide ; mais pendant l'été elles peuvent être utilisées en plein air pour la formation de massifs de mosaïque et rendent ainsi de grands services. L'E. De- smetiana spécialement est tout à fait remarquable; ses feuilles ont une forme et un arrangement des plus gracieux, comme on peut le voir sur la gravure ci-jointe, que nous emprun- tons au catalogue de la maison Wiliielm Pfitzer, de Stuttgart. Elles ont un charmant coloris blanc argenté. Les Echeveria sont de culture aisée et se multiplient très facilement, ce qui permet aux amateurs de mosaïculture d'obtenir rapidement le nombre de plantes dont ils ont besoin pour former leurs massifs. Fier. 13. — Echeveria Desmetiana. Pandanus Veitchi. — Cette belle plante si décorative est facile à mul- tiplier, par le sectionnement des pousses qui se produisent en grand nombre à la base de la tige et à l'aisselle des feuilles. On rempote ces petites plantes dans des pots de 7 à 9 centimètres de diamètre, en leur donnant un compost assez substantiel mélangé de sable fin, et un bon drainage. Une fois que les jeunes plantes sont enracinées, on les place près du vitrage à une exposition bien claire. À mesure qu'elles grandissent, on leur donne des récipients plus spacieux. Le P. Veitchi convient à merveille pour la culture dans les appartements, où il résiste fort longtemps. C'est une des plantes ornementales les plus pré- cieuses, et son feuillage, d'un vert clair relevé de bandes jaune pâle, est extrêmement élégant. — 94 — Nymphaea cultivés pour la fleur coupée. — Un horticulteur allemand, M. Hàrster, de Speyer, a entrepris la grande culture des Nymphaea exo- tiques pour la fleur coupée. C'est là une tentative nouvelle, et partant intéres- sante ; certaines espèces de Nymphéa ont des fleurs superbes, de très grande taille, bien formées, et douées de coloris tendres ou éclatants qui méritent à coup sûr d'attirer l'attention; il est d'ailleurs probable que ces fleurs se conservent bien, et nous ne verrions que deux objections à faire à leur pro- duction en grand : la première, c'est que ces fleurs, ne pouvant être placées à la boutonnière, n'auront qu'une utilisation un peu restreinte dans la décoration des appartements ; la seconde, c'est que l'établissement d'une culture de ce genre doit être coûteuse. Il va de soi que ces difficultés ne sont pas insurmon- tables, et nous souhaitons assurément de les voir surmontées. Les serres à Nymphaea, d'après notre confrère Deutsche Gartner Zeitung, sont actuellement au nombre de deux, et M. Harster en fait construire une troisième ; elles renferment des bassins d'eau chaude des deux côtés d'un sentier ménagé au milieu. Elles ont été construites en vue de laisser arriver autant de jour que possible, et pour cela la charpente a été réduite au minimum de volume. Cette charpente est en fer. Le vitrage a une épaisseur de 6 millimètres, et est composé de l'assemblage de plaques de verre mesurant chacune un mètre carré ; le verre est sillonné, ce qui a pour but d'atténuer l'ardeur des rayons directs du soleil et permet de ne pas ombrer. Le chauffage est effectué par la vapeur, et la vapeur est également utilisée pour pomper l'eau, arroser et seringuer, et vider les bassins. Les serres seront éclairées à l'électricité, et la ventilation sera opérée à l'aide d'appareil à jet d'eau vaporisé. Effets de lhiver. — Nous lisons clans les journaux anglais que les envois de fleurs de Penzance pour les marchés de Londres et du centre de l'Angle- terre, au commencement du mois, n'ont été que le quart environ de ce qu'ils étaient l'année dernière (4,500 kilogr. seulement). Les fleurs ont été également beaucoup moins abondantes que d'habitude dans le midi de la France et dans une grande partie de l'Italie et de l'Espagne, et les prix ont subi pendant deux mois une hausse considérable. Les Orchidées ont naturellement bénéficié de cette situation, et toutes les fleurs coupées disponibles se sont enlevées au poids de l'or. * Le Catalogue de Chrysanthèmes publié par M. 0. de Meulenaere, de Gand, et dont nous avons parlé l'année dernière, a été soumis à la Société Nationale de Chrysanthèmes de Londres, dans sa séance du 11 mars; la — 05 — Société a décerné à l'unanimité à M. 0. de Meulenaere sa médaille d'argent pour cet utile ouvrage. * » Eranthemum pulchellum. - Cette espèce est une des plus belles des plantes à fleurs bleu foncé qui fleurissent en hiver. Elle peut être cultivée soit en petits arbrisseaux, soit en petits pots avec une ou deux tiges seulement ; dans les deux cas, chaque tige se couvrira de fleurs. On peut régler le volume des plantes, comme avec des Poinsettia, en faisant des boutures à diverses époques et des marcottes, qui peuvent s'effectuer jusqu'en juillet. Les plantes doivent être cultivées dans une serre bien claire, et placées près du vitrage. Elles demandent beaucoup d'humidité. Max Garnier. A PROPOS DU METHONICA UNE QUESTION DE PRIORITÉ Dans le numéro du 28 février dernier, j'avais adopté le nom de Methonica de préférence à celui de Gloriosa, et en attribuant au premier le droit de priorité. Un abonné, M. E. H. Krelage, chef de l'importante maison de Haarlem, a bien voulu m'écrire pour me faire remarquer que cette priorité appartiendrait plutôt au nom Gloriosa, qui date de Linné (1735), tandis que le nom Methonica ne fut pas employé avant 17G6 (Tournefort, ex Crantz). Mon honorable correspondant a probablement raison, et cependant il est parfaitement vrai que le nom Methonica est beaucoup plus ancien que Gloriosa. Ceci demande quelques explications que voici : Le nom Methonica date de 1685, époque à laquelle il a été créé par Hermann {Hort. Acad. Lugd.-Bat.). Depuis lors, et avant que Linné crût devoir lui substituer un autre nom générique, il a été employé par Tour- nefort (1706), par Dillenius (1710) ; il y a donc là une ancienneté indiscu- table et une notoriété publique bien établie. Néanmoins, ainsi que je viens de le constater, M. Krelage est en droit de dire que le nom Gloriosa est seul valable, parce qu'il a été admis par Linné. Il est d'usage en effet, dans la nomenclature botanique, de ne pas remonter plus haut que cet auteur, de qui date le premier système général bien coordonné, et de ne pas tenir compte des noms établis par les auteurs antérieurs. Le motif qui a fait adopter cette règle est facile à comprendre, c'est qu'il fallait prendre un point de départ unique et général pour la nomenclature — 96 — botanique. Or l'ouvrage de Linné fournissait ce point de départ, et avant lui la plupart des systèmes et des diagnoses isolées présentaient beaucoup de lacunes, d'incohérences ou d'obscurités. Il n'en est pas moins vrai que le genre Methonica aurait pu être conservé, parce qu'il avait été bien et assez clairement fondé, et c'est ainsi que malgré la décision de Linné, beaucoup d'auteurs après lui ont maintenu le nom Methonica, notamment Jussieu, Sir William Hooker dans sa monographie publiée dans le Botanical Magazine, Endlicher, Kunth, etc. Je dois dire que je me suis rangé du même avis, dans l'espèce, principalement par cette considération que L'Illustration horticole, en 1861, avait déjà adopté le nom Methonica [M. grandiflora, pi. 273), et qu'il me paraissait préférable de conserver une continuité de tradition en faveur de laquelle il y avait d'ailleurs des arguments et des précédents de poids. J'ajouterai un mot à propos de la patrie de cette plante. J'avais mentionné seulement l'Afrique occidentale, et c'est de là en effet qu'elle a été importée le plus fréquemment. M. Krelage remarque avec raison qu'elle se rencontre également dans l'Asie tropicale ; d'autre part elle a été signalée aussi à Madagascar. Max Garnier. NELUMBIUM SPECIOSUM Dans son ouvrage intitulé Les productions végétales du Japon, le Dr Mène donne des détails intéressants sur les usages alimentaires de cette plante, qui a été récemment figurée dans L'Illustration horticole; nous lui empruntons le passage suivant : « Ses rhizomes et ses graines sont employés dans la cuisine japonaise. On trouve sur les marchés du Japon, de même qu'en Chine, en Gochinchine et dans le Royaume de Siam, des monceaux de rhizomes de Lotus, désignés sous le nom de Hasu-none. Le goût de ces rhizomes, quand ils sont cuits, rappelle celui de la Rave, du Gardon et du Céleri ; on les mange crus, cuits à l'eau et sous la cendre, bouillis ou frits comme les Salsifis; on les réduit aussi en poudre qu'on fait sécher, et dont on se sert surtout pour les soupes ; on en retire cette fécule de couleur blanc rosé qu'on remarquait dans la section japonaise à l'Exposition Universelle et qui est consommée dans les potages. « Quant aux graines, qui ont un peu le goût de la Noisette et de l'Amande douce, elles sont alimentaires et les Japonais les mangent à leurs repas comme mets sucré; on en fait des gâteaux et des pâtisseries. » MM. Paillieux et D. Rois, dans leur intéressant ouvrage intitulé Le potager — 97 — d'un curieux, citent la communication suivante qu'ils ont reçue, à propos de la même plante, de M. le Dr E. Bretschneider : « Les Chinois mangent les rhizomes de cette plante crus ou cuits ; mais on en prépare surtout une fécule qui présente une excellente nourriture pour les petits enfants; elle donne une bonne bouillie à l'eau et au lait. On récolte les rhizomes de la plante en automne, car, à cette époque, ils sont très riches en fécule. On en consomme énormément en Chine; son goût est excellent. « On mange les graines du Nelumbium autant vertes que mûres, mais leur goût est plus agréable quand elles sont vertes. On les mange aussi grillées ; l'emploi en est très général en Chine. « La fécule se vend partout sous le nom de Ngeon-fen. « A l'époque de sa floraison, le Nelumbium speciosum forme un des plus beaux ornements du lac de Srinagar (Cachemire); son feuillage, d'un vert gai, couvre entièrement les eaux, et de cette surface verte émergent des myriades de pédoncules terminés par d'énormes fleurs roses qui rappellent nos plus belles Pivoines. « Ces fleurs d'une plante sacrée sont placées dans les temples et dans les oratoires particuliers des Hindous, et renouvelées chaque matin pendant toute la durée de la floraison. « Les feuilles, qui sont d'un tissu très solide, mesurent 45 centimètres et plus de diamètre. Dans le bord de ces feuilles on passe un jonc qui sert de lacet et qui est destiné à les relever de manière à maintenir les aliments liquides. Cette sorte de vaisselle végétale, inconnue en France, est ensuite placée à l'ombre pour la faire sécher. « C'est sur ces feuilles ainsi préparées que les grands seigneurs du Cachemire se font servir leur nourriture, et, comme ces vases improvisés ne servent qu'une fois, ils sont assurés que leurs plats sont toujours propres. « La graine du Nelumbium est très bonne à l'état frais, et son goût rappelle celui de la Noisette. « En automne, lorsque cesse la végétation, les jeunes feuilles non déve- loppées et formant une sorte de turion sont récoltées par les indigènes, mises en bottes et vendues sur le marché de Srinagar. Ces turions ont la longueur et l'aspect de belles Asperges, et portent le nom de Nadrou. Les indigènes, qui en sont très friands, les mangent cuits. Les Européens n'en font aucun usage; cependant M. L. Bouley, directeur des cultures de S. H. le Maharadja du Cachemire, en a mangé, accommodés au Kari, et assure que ce mets n'est pas à dédaigner. » — 98 — BEGONIA MARTIANA GRANDIFLORA La gravure ci-dessous (flg. 14), que nous devons à l'obligeance de la maison Pfitzer, de Stuttgart, montre la beauté de ce Bégonia; voici la description qu'en donne cette maison : « Originaire du Mexique, cette superbe espèce est analogue au B. diversi- folia. Elle forme un buisson érigé de 40 à 50 centimètres de hauteur, couvert pendant tout l'été de fleurs d'un rose carminé ardent. La plante prospère en plein soleil et dans toutes les situations, et est l'une des plus florifères et de celles qui font le plus d'effet en massifs ; sa floraison dure jusqu'à la fin de l'automne; elle est très recherchée pour la fleur coupée. » Le B. Martiana doit être consi- déré comme une variété du B.gra- fi/is, qui a été décrit en 1829 par Humboldt et Bonpland ; le B. diver- sifolia, cité plus haut, en est égale- ment une variété. Ces diverses formes de Bégonia tubéreux sont devenues très popu- laires depuis quelques années et mé- ritent assurément d'être cultivées par tous les amateurs de fleurs. Leur culture peut être exposée à peu près de la façon suivante. Au commencement de mars, les tuber- cules qui ont passé l'hiver au sec, soit dans du sable, soit à nu, sont déposés dans une couche de terreau de feuilles, dans une serre humide, à une tem- pérature de 15° environ ; les pousses ne tardent pas à se montrer, et l'on rempote alors les tubercules, dans un mélange de terre franche et de terreau de feuilles, avec un peu de sable fin pour rendre le compost plus léger. On peut aussi l'arroser avec un peu d'engrais d'étable dilué. Lorsque les feuilles sont bien développées et que le temps est devenu plus Fig. 14. — Bégonia Martiana grandifiora. — 99 — favorable, c'est-à-dire vers le milieu de mai, on transporte les pots dans une serre plus fraîche, que l'on tient fermée pendant quelques jours pour laisser aux plantes le temps de s'habituer au changement, et les durcir progressive- ment; plus tard on leur donne plus d'air, et toujours beaucoup d'humidité. Vers le milieu de juin, on peut planter les Bégonia en plein air ; on peut aussi les conserver en pots pour l'ornementation des appartements. Le seul point un peu délicat peut-être dans cette culture, c'est la graduation des premiers arrosements, à la reprise de la végétation, de façon à éviter la pourriture des tubercules. Il est bon de les dégager un peu du sol, et de leur fournir l'humidité plutôt dans l'atmosphère que dans le compost, tant qu'ils n'ont pas émis des racines. Pendant les premiers jours, on arrosera modéré- ment, et plutôt vers les bords du pot qu'au milieu où se trouve le tubercule. Max GrARNIER. BIBLIOGRAPHIE Les Azalées, par Léon DuvalC). Cet ouvrage fait partie de la Biblio- thèque d'horticulture publiée par la librairie Loin sous la direction de M. le Dr Heim. C'est un excellent petit traité comprenant, avec des notices historique et botanique, tous les renseignements nécessaires relativement à la culture, à la multiplication, au forçage des Azalées, ces plantes si populaires et si répandues aujourd'hui. Nous relevons notamment des chapitres clairs et pratiques consacrés au greffage, à la culture en appartement et à la remise en état des plantes vieillies ou fatiguées par le séjour dans les appartements, aux maladies et insectes, aux variations et à l'énumération des variétés les plus connues et les plus appréciées. Nous n'avons pas besoin d'en dire plus long pour donner une idée des ser- vices que cet ouvrage rendra à tous les amateurs d'Azalées. Max Garnier. PLANTES PRIMEES Lachenalia quadricolor maculata. — Cette variété, exposée par M. F. W. Moore, du Jardin Botanique de Glasnevin, au meeting de Londres du 15 janvier, a obtenu un certificat de lre classe. Elle est florifère et robuste, (') 1 vol. in-18 cartonné, avec figures dans le texte; prix 2 fr. (Octave Doin, éditeur, 8, place de l'Odéon, à Paris). — 100 — et produit de belles fleurs d'un riche coloris à base orangée tirant sur le rouge, avec les sépales et pétales vert foncé, ces derniers maculés de pourpre cramoisi aux pointes. Il est regrettable que cette espèce et plusieurs autres ne soient pas plus cultivées. * * Rhododendron ponticum fol. purpureis. — Certificat de lre classe au même meeting, où il était exposé par MM. W. Paul et fils, de Waltham Cross. Il a le feuillage d'un très beau ton brun-cramoisi foncé, faisant un excellent effet, et tout à fait distinct. Cyclamens de Perse. — MM. Sutton et fils ont obtenu, à Londres égale- ment, un certificat de mérite pour un beau lot de Cyclamens de couleurs variées. Le C.purple Queen a les fleurs pourpres; le C. Salmon Queen, d'un rose saumoné, a fait surtout beaucoup d'effet ; il est très florifère et a les fleurs très élégantes comme forme et comme coloris. Anthurium Perfection. — Nouvel hybride très beau, à grande spathe, probablement dérivé du groupe Andreanum, et exposé par Sir Trevor Lawrence, au meeting de Londres du 12 février. Sa spathe mesure 20 centi- mètres de longueur sur près de 14 de largeur, et est d'une belle couleur rouge orangé foncé et brillant; le spadice est blanc d'ivoire; le feuillage sagitté est d'un vert foncé. Cette plante a obtenu un Certificat de mérite. Amaryllis Prince Edward. — Grande fleur massive, bien formée, d'un cramoisi foncé, particulièrement sombre dans la gorge, et sans le coloris vert qui apparaît toujours plus ou moins dans la plupart des variétés. Cette forme, exposée par MM. Veitch au meeting de Londres du 12 mars, a obtenu un Certificat de mérite. Amaryllis Mrs Monteflore. — Fleur immense, d'un coloris blanc relevé de fines stries rouge pâle au centre des pétales. Exposée au même meeting que la précédente et par les mêmes obtenteurs, cette variété a obtenu la même récompense. * Eucharis Stevensi. — Espèce très florifère, à fleurs très élégantes, plus petites que celles de YE. grandiflora et d'une forme différente, mais du même coloris ; elle a été exposée à Londres le 12 mars, par M. P. Blair, de Trentham, et a obtenu un Certificat de mérite. Max Garnier. 6me Série. TOME 2r 7e Livraison. 15 Avril 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. LINDEN Directeur : LUCIEN 1,1 NI) EN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le lli «»♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. IV. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 ,, 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 »> 70 » 125 Un seizième de page . . )> 6 » 12 » 20 « 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100 , rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. 101 CHRONIQUE HORTICOLE 15 Avril 1895. Société pour l'avancement de l'horticulture en Prusse. — Osons-nous, par ces temps de luttes politiques à outrance, signaler la situation prospère de cette Société qui se continue dans les régions sereines des plantes et des fleurs? Nous trouvons dans un récent numéro de la Gartenflora, un rapport détaillé sur les recettes et les dépenses faites par cette Société pendant l'exercice 1893. Elle possède en consolidés prussiens 3 1/2 p. c. plus de 05,000 mks; en conso- lidés 4 °/0 plus de 15,000 mks. Les diverses autres valeurs en portefeuille portent l'avoir de la Société à plus de 93,000 mks. Cette somme ne comprend pas les intérêts de ces capitaux ni la cotisation des membres s'élevant en- semble à plus de 27,000 mks. Nous recommandons cette situation à l'examen de nos sociétés d'horticulture. Roses de 1894. — Le Journal des Eoses résume en quelques lignes les obtentions de roses nouvelles survenues dans les cultures européennes en 1894. Le nombre des variétés est de 70 dont 00 produites en France, 8 par les rosiéristes du Luxembourg et 2 par les Anglais. Elles appartiennent aux groupes suivants : Rosiers thés 36 Rosiers hybrides remontants . 19 Rosiers Iles Bourbon .... 2 Rosiers hybrides de thé ... 6 Rosiers Bengale 1 Rosa rugosa 3 Rosa polyantha 2 Rosier Noisette 1 Nous ne connaissons pas le nombre de variétés nouvelles américaines. Vitalité des graines. — Longtemps on a cru qu'il suffisait de soustraire à l'air les graines dont on voulait assurer indéfiniment la faculté germinative. On a cru ensuite que pour mettre la germination en activité, il suffit d'air et d'humidité. D'après le professeur Nobbe, rien n'est supérieur à l'eau distillée pour mettre les graines en activité. Celles-ci doivent en être saturées. Les expériences faites sur divers points ont établi que des graines petites, expo- sées à 40° c, perdent leur vitalité au bout de dix minutes; des graines plus grandes, comme des haricots, perdent cette vitalité à raison de 50 p. % au — 102 — bout de 15 minutes, tandis que d'autres graines, comme celles de Canna, peuvent être placées dans de l'eau bouillante et y rester, sans rien perdre, jusqu'à ce qu'elle soit refroidie. Les graines récoltées dans les régions tempé- rées souffrent énormément étant envoyées sous les tropiques, parce qu'elles contiennent beaucoup d'humidité et que la température de celle-ci s'élève promptement au-dessus de celle qui a présidé à leur maturation; dès lors, comme le dit le Gardeners' Chronicle, 2 mars 1895, le germe entre en mouve- ment et il périt faute de nourriture. Ornementation végétale des gares. — Dans sa réunion du 20 février 1895, tenue à Utrecht par la Société néerlandaise d'horticulture et de bota- nique, il a été question de ce qui pourrait être fait par les administrations de chemins de fer pour embellir les gares. On a cité la jolie station de Baarn, qui pourtant pourrait s'embellir encore. Un pépiniériste a fourni des plans pour des localités spéciales. On a rappelé qu'en Suède il a été fait de grands progrès sous ce rapport depuis dix ans. L'Allemagne, la Suisse et l'Angleterre ne négligent pas les plantations des gares. La ville de Dusseldorf alloue 6000 mks pour l'entretien du jardin de la gare, et 1200 mks pour l'ornementation le long de la voie ferrée. Sous ce rapport, les entrées de nos villes en général et les gares en particulier laissent toutes à désirer. * Arrowroot. — Il est des noms, dit Sempervirens, qu'on emploie journelle- ment sans en demander l'explication. Tel est le mot Arrowroot, d'origine anglaise et qui signifie arroiv, flèche et root, racine. V Arrowroot est une sorte de fécule provenant d'une plante dont la racine est appliquée comme remède sur les blessures causées par les flèches empoisonnées des Indiens. La plante qui fournit X Arrowroot, est plus particulièrement le Maranta indica. Eugenia Ugni. — Cette Myrtacée est originaire du Chili. Elle donne un petit fruit dont la forme rappelle celle d'un grand cassis un peu aplati. Il est de couleur rouge brun. La pulpe est molle, juteuse, d'un goût agréable; le jus en mélange avec de l'eau fournit une boisson très rafraîchissante. Système métrique ou barbare. — Un correspondant d'un journal d'Outre Manche ne veut pas que ses compatriotes soient traités de Chinois (nous lais- sons de côté le qualificatif qu'il ajoute au mot Chinois), parce qu'ils refusent d'adopter le système métrique. Pour lui, rien n'est plus pratique que .la dou- zaine et la grosse, la division du pied en pouces et du shilling en pence. Pour — 103 — lui aussi, le système décimal n'est qu'un système barbare, parce que les sau- vages ne peuvent compter que sur leurs dix doigts. Les peuples civilisés ne devraient, dit-il, compter que par douzaine. Nous savons qu'il faut du temps pour faire adopter les meilleures choses, même les plus utiles à ceux qui les combattent; mais que voulez-vous? il y aura toujours des gens que tout chan- gement effraye et d'autres qui tiennent à leur perruque plus qu'au progrès. * Hivers extraordinaires. — De toutes parts on commence à signaler les dégâts qui ont été occasionnés aux plantes par l'hiver exceptionnel que nous venons de traverser. M. Charles Naudin, de l'Institut, qui poursuit à la villa Thuret, Antibes, ses travaux de naturalisation, a observé que, dans cette région privilégiée, les froids ont dépassé de 3° à G0 ceux des douze années précédentes. Beaucoup de plantes ont été fort maltraitées. Des graines expédiées du Brésil, le printemps antérieur, ont levé et prospéré jusqu'en décembre. Mais alors tous les semis ont succombé à l'exception d'une graminée ornementale que le Dr Barretto a signalée sous l'appellation de Regina de coelo fulgens, brillante reine descendue du ciel. M. Naudin parlant des anomalies climatériques rappelle, dans la Bévue des Sciences naturelles, qu'elles se produisent de loin en loin, même dans les pays chauds. En Egypte on a vu le Nil pris de glace. Il y a une trentaine d'années, tous les jardins des environs du Caire ont été ravagés. Un fait semblable s'est produit il y a quarante ans en Australie ; en 1893 la gelée et la neige ont causé des désastres à Canton et Hong-Kong. D'après Garden and Forest, la glace a atteint cet hiver, en Floride, plus de 3 centimètres d'épaisseur. C'est comme si la région avait été parcourue par un incendie. Nomenclature botanique. — La Commission chargée par le Congrès botanique de Gènes de 1892 de déterminer les règles de la nomenclature bota- nique, a élaboré un rapport qui fut déposé le 25 septembre 1894 dans la réunion des naturalistes et médecins à Vienne. Ce travail a été publié par MM. les professeurs P. Ascherson et A. Engler dans le Zeitschrift de la Société botanique d'Autriche, 1er fascicule, année 1895. Les règles proposées peuvent être résumées comme suit : 1° Un synonyme admis naguère, mais devenu impropre, ne sera plus reproduit par la suite. 2° Lorsqu'une espèce passe dans un autre genre, le nom spécifique primitif lui est conservé. 3° Le droit de priorité aussi bien pour les noms spécifiques que pour les noms génériques commence à partir de l'année 1753. 4° Le principe de priorité détermine la dénomination des espèces; néanmoins un nom certain ne peut pas être écarté par un nom douteux. — 104 — 5° Pour la dénomination des genres, un nom admis par l'usage sera préféré à une appellation qui a été perdue de vue depuis au moins cinquante ans. Bambous comestibles. — Les Chinois et les Japonais utilisent, en guise d'asperges, les jeunes pousses de certaines espèces de bambous. M. le Dr Lau- monier, qui habite Vernoil (Maine-et-Loire) et qui cultive un certain nombre de bambous, a expérimenté les Phyllostachys viridi-glaucescens, P. Quilioi, P. flexiwsa et P. violacea. Il a dégusté à la sauce blanche des turions d'une quinzaine de centimètres de longueur, dont les têtes étaient récemment sorties de terre, bien épluchés et soumis à la cuisson. Il affirme que ce nouveau légume constitue un plat délicat dont la saveur rappelle celle des choux de Bruxelles, mais d'un goût plus fin, plus distingué. M. le Dr Laumonier consacre à cette utilisation des jets de bambous un article très intéressant publié dans la Bévue des Sciences naturelles, 1895, p. 176. Expositions annoncées. — Exposition universelle d'Amsterdam. — L'hor- ticulture prendra, comme d'habitude, une place obligée à l'exposition de l'hôtel et du voyageur. Il y aura une exposition permanente du 1er mai au 1er no- vembre ; on annonce, en outre, quatre expositions temporaires et des concours hors programme. Les expositions temporaires comprendront, du 6 au 8 juillet, les rosiers et les roses , les fraises et les légumes de saison ; du 27 au 31 juillet, les plantes fleuries et non fleuries, les bouquets, couronnes, fruits, légumes, etc. L'étranger est spécialement convié à participer à la 4me exposition temporaire, du 10 au 17 octobre, pour les fruits, pommes, poires, pêches, prunes, raisins, etc. Société royale horticole et agricole de V arrondissement de Huy. — Une exposition de floriculture, de culture maraîchère, de pomologie, etc., sera tenue à Huy, les 9 et 10 juin 1895. Société royale d'horticulture de la province de Namur. — Cette Société tiendra au Kursaal à Namur, le 30 juin et le 1er juillet 1895, une exposition de roses, plantes ornementales, plantes à feuillage multicolore, orchidées, gloxinias, bégonias, pelargonium, coleus, etc. Société agricole et horticole d'Andenne. — Cette Société fêtera le 32me anni- versaire de sa fondation en ouvrant, dans les locaux du Casino à Andenne, du 8 au 11 septembre prochain, une grande exposition de produits de la culture maraîchère, de l'arboriculture fruitière et de l'horticulture florale. Pour le programme, s'adresser à M. Simon-Mayeur, président de la Société, à Andenne. Ém. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICO PL. XXXI D "APRES "THE GARDEN Ckromohi} i Bruxelles. RHODOCHITON VOLUBILE — 105 — PI. XXXI RHODOCHITOX VOLUBILE En signalant aux lecteurs de L'Illustration Horticole, la gracieuse liane dont la planche ci-contre présente l'image, nous désirons faire revivre une espèce qui eut un jour sa place dans les cultures européennes et qui, depuis lors, a cédé le pas à des rivales plus brillantes peut-être, mais à coup sur moins florifères. Elle est l'espèce unique d'un genre de la famille des Scrophularinées, très voisin des Maurandia, des Lophospermum et même des Antirrhinum. Le genre Rhodochiton doit son nom au coloris rosé de son calice. Celui-ci est ample, à cinq divisions et bien ouvert. La corolle est tubuleuse, à gorge ouverte, à limbe quinquefide. L'espèce H. volubile est une plante vivace qui fut introduite du Mexique en 1832. Elle est presque glabre et à tige grimpante ; les feuilles sont alternes, en forme de cœur, aiguës au sommet, un peu duve- teuses. Notre planche rend parfaitement le coloris rouge foncé un peu violacé des fleurs. Les divisions de la corolle sont ovales, obtuses. Les fleurs ont 0m05 de large. Nous nous rappelons avoir vu autrefois chez un amateur de plantes, M. Del- pier, à Mielen près de S1 Trond, un exemplaire superbe faisant l'ornementa- tion d'une petite serre froide. Il était planté en pleine terre, dans une planche non chauffée et provenait de graines reçues du Mexique. Si notre mémoire est fidèle, les feuilles étaient panachées de stries rougeâtres, ce qui augmentait évi- demment le mérite de la plante que le propriétaire considérait comme unique. Le Rhodochiton volubile est de culture fort facile. La terre franche avec addition d'un peu de terreau de couche ou même de terreau de feuilles lui convient parfaitement. Il se multiplie de boutures munies d'un talon et, comme nous l'avons déjà dit, de graines. D'après un article qui a paru dans le Garden (1893, vol. XLIV, p. 8), il mûrirait parfaitement ses graines à Burford Lodge, Dorking. Ailleurs, en Angleterre, il a été traité comme d'autres plantes mexicaines, l'hiver en serre tempérée et l'été dehors à bonne exposition. Dans ce dernier cas, sa floraison est fort riche. On peut le traiter aussi en guise de plante annuelle et semer les graines sur couche et sous châssis dès le mois de mars, repiquer encore sur couche et le mettre au parterre en plein air dans un — 106 — endroit ensoleillé, mieux auprès d'un mur ou d'un treillis, que ses tiges volu- biles ont bientôt garni d'un gai feuillage auquel succèdent d'abondantes fleurs. D'après le Garden, le Maurandia Barclayana et le Lophospermum scan- dens, deux espèces voisines, également d'origine mexicaine, la première à fleurs d'un violet pourpré, la seconde à nombreuses fleurs d'un beau rouge, mériteraient largement les honneurs de la culture en serre tempérée et pour- raient être traitées comme le Rhodochiton volubile. Ém. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MANDABLES Centaurea odorata Chamaeleon. — Parmi les nouveautés présentées cette année par la maison Dammann et Gie, de San Giovanni a Teduccio (Italie), cette Centaurée est signalée comme une des plus remarquables. Les fleurs Fig. 15. — Centaurea odorata Chamaeleon. sont grandes et à leur épanouissement elles sont d'un coloris jaune soufre Puis elles passent au blanc jaunâtre en prenant des reflets lilacés pour devenir entièrement roses à mesure qu'elles se fanent. Ces changements successifs de couleur sont très curieux et justifient bien l'appellation de Caméléon que les obtenteurs ont donnée à la plante. On recommande de la — 107 — cultiver en pots, de ne pas la tenir en terre humide et de lui donner une exposition ensoleillée et bien aérée. Chrysanthemum nipponicum. — M. G. Sprenger décrit dans le premier numéro du BuUettino délia B. Societa Toscana di Orticultura une espèce de Chrysanthemum qui croît spontanément dans l'île de Nippon, d'où le nom spécifique. C'est une des plus belles et plus précieuses plantes du genre. Elle est destinée à faire le tour du monde horticole et ne manquera dans aucun jardin. Une fois qu'elle sera connue, elle n'aura pas à redouter les caprices de la mode. C'est une espèce vivace, à feuilles d'un vert gai et portant une masse de très grandes fleurs blanches. La floraison dure depuis la fin de septembre jusqu'à la fin de novembre et continue même tout l'hiver si la plante est cultivée en pot et portée à l'intérieur. Les semis du printemps commencent déjà à fleurir l'automne suivant, bien que la floraison n'atteigne toute sa splendeur que lors de la deuxième et troisième années quand la plante a acquis un bon développe- ment. Elle demande le plein soleil. Helianthus debilis var. cucumerifolius. — Magnifique Composée, originaire du Texas, à tiges d'un mètre de hauteur et d'un coloris pourpre. Les feuilles de la plante sont irrégulièrement dentées, les ligules de la fleur ont 2 1/2 centimètres de longueur et sont d'un beau coloris jaune. Le disque est pourpre-noirâtre. D'après le Gardeners' Chronicle, la plante convient aux sols sablonneux et mérite une place parmi les vivaces de plein air; elle pourra fort bien être isolée sur la pelouse. ¥ * Deutzia discolor purpurascens. — La Revue Horticole consacre sa planche du 1er février à un joli hybride de Deutzia provenant d'un croisement du Deutzia parvifiora avec le Deutzia gracilis. L'an dernier, le journal Garden and Forest en a donné une description et une figure noire. Les graines en ont été envoyées en 1888 du Yunnan, au Muséum de Paris, par M. l'abbé Delavay. Les caractères des deux parents se trouvent très heureusement combinés dans la plante nouvelle et celle-ci promet d'avoir un bel avenir. Elle atteint un mètre de hauteur. Ses feuilles ovales, finement dentelées, sont d'un vert clair en dessous, d'un vert foncé au-dessus, et la face inférieure couverte de petites écailles blanchâtres. Les fleurs, disposées en grappes axillaires, ont environ 0m015 de diamètre. Les pétales, ovales obtus, sont blancs, lavés de rose à l'intérieur, roses et écailleux à l'extérieur. La plante est rustique. — 108 — Platycodon grandiflorum var. pumilum. — Le Platycodon grandi- florum est une des plus belles plantes vivaces de nos jardins. Ses variétés, à fleurs bleu pâle ou blanc pur, simples ou doubles, produisent un charmant effet. Les tiges atteignent d'ordinaire de 0m80 à 1 mètre. La plante qui nous occupe a la même élégance, la même richesse de floraison, mais elle est plus réduite dans son port et arrive à peine à une hauteur de 0m30. Le semis en produira sans doute des variations analogues à celles du type. » » Deux jolies Renoncules. — Un horticulteur lyonnais, M. F. Morel, a signalé dernièrement dans la Revue Horticole, quelques espèces de renoncules à fleurs blanches, que l'on rencontre assez fréquemment dans les cultures. Il en a cité deux dont les mérites sont moins connus, ce sont le Ranunculus Seguieri et Ranunculus rutifolius. Le premier est propre aux montagnes calcaires; dès les premiers beaux soleils, il montre ses petites tiges tomen- teuses, bientôt garnies d'un tapis de feuilles soyeuses. Puis les fleurs appa- raissent ; elles sont blanches, satinées, ornées d'un bouquet d'étamines jaune d'or. La floraison continue jusqu'en juin. Le Ranunculus rutifolius n'est pas moins beau; il est moins précoce, mais il est plus durable. L'automne le re- trouve toujours paré de sa fine dentelle de verdure, à laquelle se mêle parfois encore une fleur attardée. La corolle est d'un blanc mat, laiteux, un peu orangée à la base, rougeâtre en dehors. Nous partageons l'avis de M. Morel quand il dit que c'est une des plus jolies plantes des Alpes. Carex scaposa. — Notre confrère viennois, Mlustrirte Gartenzeitung, consacre à cette gracieuse espèce sa planche de décembre dernier. La plante est d'origine chinoise et fut introduite à Kew en 1883 des montagnes de Lo-Fau- Shan, situées près de l'île de Hong-Kong où elle fut trouvée par M. Ch. Ford, à une altitude dépassant 1000 mètres. La plante atteint avec ses tiges florales 0m30 à 0m40 de hauteur. Les feuilles radicales sont elliptiques, lancéolées, acuminées, à nervations parallèles. Elles sont longues de 0m30 et larges de 0m03 à 0m04. L'inflorescence est richement ramifiée, munie de bractées à la base. Les fleurs sont d'un coloris rouge et ornées d'étamines d'un vert bleuâtre. Petrocosmea ionantha. — Les lecteurs de L'Illustration Horticole connaissent la charmante Gesnériacée qui, sous le nom de SaintpauUa ionan- tha, fit son apparition aux floralies gantoises de 1893. Nous avons déjà, l'an dernier, p. 295, rappelé l'origine de la plante et exprimé l'opinion qu'elle pourrait se passer de la température de la serre chaude. Nous y revenons aujourd'hui pour rectifier la dénomination qui précède. En effet, conformé- — 109 — ment aux lois de la nomenclature botanique, il convient de restituer à cette espèce le nom générique de Petrocosmea qui a été donné en 1887, par Oliver et qui a paru dans les Icônes Plantarum de Hooker, t. 1716. D'après les principes aujourd'hui généralement admis, le nom de Saintpaulia ne peut plus être considéré même comme un synonyme, il devient inutile. Fis;. 16. — Petrocosmea ionantha. La figure ci-jointe, que nous devons à l'obligeance de M. J. G. Schmidt, d'Erfurt, donne une excellente idée du port de la plante, de son feuillage et de ses fleurs, dont les pétales, d'un beau bleu foncé, sont encore embellis par le coloris jaune d'or des étamines. Amaryllis Belladonna. — Notre confrère italien, organe de la Société royale toscane d'horticulture, consacre sa première planche de l'année à quatre variétés nouvelles de Y Amaryllis Belladonna, une des espèces les plus orne- mentales de la riche famille des Amaryllidées. L'espèce fut introduite en Europe en 1712. Déjà Redouté en a signalé une variété, plus petite dans ses proportions et à fleurs plus pâles, sous le nom & Amaryllis pallida. Dans le type, les fleurs sont grandes et belles, d'un coloris rosé, elles sont longues de 0m09, penchées et odorantes. Les nouveautés signalées par M. G. Sprenger, de la maison Dammann de San Giovanni a Teduccio, sont : Amaryllis Belladonna alla, à grandes feuilles vert clair, fleurs très grandes, blanches avec une très légère teinte rosée au sommet des pétales et un peu de jaune à la gorge, vers la fin de la floraison. Le parfum en est très suave. Amaryllis Belladonna stenopetala, à feuilles étroites, allongées, à fleurs — 110 — grandes, pétales étroits et allongés, blanc rosé au sommet, gorge jaune et étamines blanches. Belle et intéressante variété. Amaryllis Belladonna magnifica, à feuilles grandes, vert foncé ; fleurs très grandes, pétales réfléchis, blancs, d'un carmin vif à l'intérieur, un peu plus pâle à la gorge ; étamines blanches, style rouge brunâtre. Amaryllis Belladonna carminea, d'un coloris analogue à la variété précé- dente, mais fleurs un peu plus petites et étamines pourpres. Ém. R. CORRESPONDANCE A Monsieur Lucien Linden, directeur de L'Illustration Horticole, Bruxelles. Mon Cher Directeur, J'ai la conviction que les quelques remarques que je vous prie de publier ont été faites souvent par vous-même et par vos collaborateurs. N'est-il pas vrai que vous avez déniché maintes fois de ces brocanteurs qui usurpent sans vergogne le titre de Pépiniériste diplômé, Horticulteur mé- daillé, etc. ?... Ce titre leur appartient-il sérieusement?... Jugeons un peu. Ils prennent part aux plus grands concours agricoles et horticoles. Leur victoire y est facile et certaine d'avance; ils viennent là, concourir sans se gêner, avec une collection d'arbres fruitiers et d'ornement qu'ils ont pu trouver et choisir dans plusieurs pépinières, à Pierre, à Paul et autres. Ces trucs ne sont propres qu'à entretenir dans l'esprit du public les idées les plus fausses. Ces trucs, dis-je, sont pour ces brocanteurs, qui n'ont du pépiniériste que le nom, de fort alléchantes réclames dont ils usent souvent pour faire des dupes ; leurs réclames font le tour du pays et ont d'autant plus de prise sur les naïfs que ces soi-disant pépiniéristes ou horticulteurs peuvent sans crainte s'intituler médaillés ou diplômés (par un Jury sérieux), au grand concours de... Beaucoup d'amateurs et de planteurs se font ainsi pincer ; ils s'adressent à... ces diplômés ou médaillés... qui font le commerce des arbres auxquels ils mettent des étiquettes portant des noms bien connus, les plus demandés, s'ils n'inscrivent pas des noms flamboyants qui n'existent dans aucun catalogue de maison sérieuse; mais lors de la production, les cultivateurs en récoltent tout simplement des fruits insipides ou sans valeur aucune pour le ménage ou. pour le commerce, — 111 — Qui de nous n'a entendu critiquer, et parfois très vivement, les décisions du Jury ? Pourtant, faire remonter au Jury un tel abus serait injuste, car celui-ci ne doit voir que ce qui est exposé, sans s'inquiéter de la provenance. S'il est un remède à apporter à cette situation, très nuisible autant aux intérêts de ceux qui doivent planter qu'à ceux qui sont en réalité producteurs sérieux, c'est aux organisateurs des concours à le trouver; car nous estimons qu'en présence du tort énorme que causent ces médaillés, il y aurait lieu de chercher un moyen pour enrayer ces fraudes. Ne vous semble-t-il pas qu'il suffirait peut-être d'instituer pour chaque concours une commission d'hommes capables et honnêtes qui auraient pour mandat de se rendre sur place dans les pépinières mêmes des concurrents, et d'en communiquer les résultats d'après l'ordre des observations faites dans leurs visites? Chaque concurrent aurait à intervenir pour une part dans les frais de déplacement du Jury. J'ai vu appliquer ce système à Limoges (France), ou j'ai été plusieurs fois du Jury. J'avoue que le système pourrait être modifié pour être encore plus correct, mais je puis déclarer que c'était au moins sérieux. Montaigu, mars 1895. GUSTAVE MlCHIELS. LEGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir p. 17) Comme l'a fort bien dit M. H. de Vilmorin dans la conférence qu'il donna à Troyes en 1892, tous les jardins légumiers réunis ne suffiraient pas à fournir la quantité de carottes qui se consomment, si les grandes cultures ne venaient y ajouter leur appoint. Les variétés peuvent évidemment toutes trouver place dans la grande culture, pourvu qu'elles soient de bonne qualité et que la pro- duction soit suffisamment considérable. L'auteur précité énumère comme les meilleures pour la grande culture la Carotte de S1 Valéry qui est plus volumi- neuse que la rouge longue; elle est très lisse et d'un beau rouge foncé; et parmi les variétés demi longues, la Carotte de Châtenag, la Nantaise, la Guérande, ces dernières de qualité supérieure. Nous y ajouterons la Carotte d'Altringham, douce, très grosse; la Carotte de Brunswig, longue, rouge; la Bouge pâle de Flandre, à collet vert, et quelques variétés d'un jaune très pâle, dites blanches, qui sont très productives et de bonne conservation, telles que la Jaune de Flandre. — 112 — Céleri. — Les diverses races de céleri, aussi bien les céleris à côtes que les céleris raves, peuvent être l'objet de la grande culture. Les variétés à côtes sont plantées en juin-juillet dans les terrains laissés libres par d'autres cultures ; on plante en plein parc à 0m35 en tous sens en se servant du Céleri Chemin, du blanc ordinaire ou du plein-court ; il est relevé en novembre et mis en jauge ou ce qui vaut mieux en cave ou dans un autre lieu à l'abri de la gelée, en se souvenant que le céleri redoute l'humidité et le manque d'air. Il résiste à un hiver ordinaire, mais non à des froids de — 15 degrés. Le céleri-rave constitue une race à part et un produit de plus en plus estimé. Le C. très gros aVErfurt, le C. gros glabre de Leipzig, le C. rave pomme, à petites feuilles, ainsi que le C. rave frisé fournissent des racines volumineuses et sont très recommandables. Cette race est cultivée à plat et demande peu de soins. Lors du repiquage, les jeunes plants doivent être débarrassés des drageons qui, dans cette race, pullulent assez souvent autour du collet. Ce produit se conserve aisément. Chicorée. — La grande culture s'est emparée déjà de la chicorée sauvage pour l'améliorer et la modifier complètement suivant le procédé auquel la plante est soumise. Tantôt elle donne la Barbe de Capucin, ou pousses blan- chies plus ou moins longues, plus ou moins tendres; tantôt on la traite pour produire des chicons appelés Witloof dans les provinces flamandes et offrant pendant l'automne et tout l'hiver un produit de premier ordre. La variété qui convient le mieux à la culture du Witloof est celle dite Chicorée améliorée. Le semis se fait en mars ou avril en lignes, le mieux dans un sol argilo-sableux, bien meuble, profondément bêché avant l'hiver. Pendant l'été on donne les sarclages et binages ordinaires. Quelques arrosements au purin font considéra- blement prospérer les plantes, qui seront prêtes à la fin d'octobre ou en novembre. Alors on peut faire à l'air libre des tranchées larges d'un mètre et profondes de 0m30 dans lesquelles on pose les racines près à près, le collet à découvert. Les tranchées sont abritées au moyen de paillassons ou de feuilles sèches ou même des deux, afin d'intercepter la lumière et le froid. Les jeunes pousses étiolées ou blanchies constituent une bonne salade d'hiver. On obtient le même produit dans la cave ou le cellier. La culture du Witloof a été décrite dans ces derniers temps dans tous les journaux horticoles. Aux environs de Gand et de Bruxelles, cette culture est faite sur une échelle considérable. A St-Symphorien, petit village situé près de Mons, une vingtaine d'hectares sont occupés par cet important et précieux légume dont le bénéfice est évalué à l'hectare à 875 francs. (Sera continué.) Èm. RODIGAS. — 113 — POIRES DE CHOIX Seigneur Esperen ou Bergamotte lucrative. — Ce n'est pas seule- ment, en général, une des meilleures poires gagnées par notre pomologue, le major Esperen, mais c'est encore, en particulier, une des meilleures poires d'automne que l'on puisse recommander à ceux qui désirent planter quelques pyramides, fuseaux ou contre-espaliers; elle va également bien en palmette Fig. 17. — Poire Bergamotte lucrative. au levant. Elle est très fertile sur franc pour les formes à grand dévelop- pement et sur coignassier pour les formes restreintes. L'arbre est d'une vigueur ordinaire et peut produire encore en abondance sur liaute tige. Son fruit est d'une grosseur moyenne, mais particulièrement délicieux, fondant, fin et très juteux, fort sucré et agréablement parfumé. On l'appelle — 114 — encore en France Fondante d'Automne. Sa forme est arrondie, un peu turbinée ; sa peau est jaunâtre, légèrement marbrée. Elle mûrit en octobre et se conserve au plus tard jusqu'en novembre. Beurré Clairgeau. — Ceci est une magnifique poire de dessert. Elle est toujours belle, séduisante, même comme aspect, avec son épiderme d'un beau Fig. 18. — Poire Beurré Clairgeau. rouge. C'est de plus, un fruit très gros, allongé et bien fait. Seulement ce n'est pas la meilleure, pas même une de nos meilleures poires ! Cepen- dant, dans un terrain chaud, sablonneux, calcaire ou schisteux, sa -chair devient fine, succulente, très juteuse et se parfume même un peu. Ce n'est que — 115 — dans les terrains froids et humides qu'elle n'offre pas toutes les qualités désirables. L'amateur de fruits peut hardiment admettre cette variété dans sa collection, mais il aura soin de la placer de préférence en espalier à bonne exposition. Il est cependant possible d'avoir des résultats réguliers en la cul- tivant aussi sous les formes de pyramide et de fuseau, qui présentent toujours une belle végétation et un beau port. -. Le Beurré Clairgeau va bien sur franc de semis, et mal sur coignassier. Ce beau Beurré mûrit à la fin d'automne, commencement de l'hiver. „ , . tonc Gustave Michiels, Montaigu, 189o. , ' Auteur des « 50 Poires délite. » (Sera continué.) PETITES NOTES DE CULTURE Engrais pour plantes alpines. — La mode des enrochements artificiels et par suite la culture des plantes alpines ne font que se développer. Aujour- d'hui on ne pense plus comme autrefois que les plantes pour vivre n'avaient besoin que d'air et d'eau. On sait maintenant que la plupart cherchent dans le sol même leur nourriture et il est admis qu'il faut restituer au sol ce que les plantes lui enlèvent constamment. Bien que la saine pratique s'accorde avec la théorie pour admettre que des végétaux de natures diverses ont besoin pour vivre d'éléments de nutrition divers, conformes à leur composition même, néanmoins nous partageons la manière de voir de certains praticiens qui donnent aux plantes un engrais artificiel composé et se disent que de cette façon les plantes choisiront ce qui leur convient le mieux. Notre confrère Garden and Forest recommande pour les plantes alpines un mélange que le Dr Hugo Muller emploie pour toutes les plantes alpines en général et cela avec un succès constant. Voici comment il est composé : à 180 litres d'eau on mêle 70 grammes de phosphate de potasse, 42 gr. de nitrate de potasse, 42 gr. de sulfate de magnésie et 42 gr. de nitrate de chaux. Avec cet engrais on arrose le sol une fois par quinzaine durant la végétation. Swainsonia pour la fleur coupée. — Les Swainsonia sont des sous- arbrisseaux originaires de Nouvelle-Hollande et appartenant à la famille des Papilionacées. D'après le Florists' Exchange, c'est à Philadelphie que l'on commença la culture de cette plante pour la fleur coupée et que cette culture s'est le plus développée. Un fleuriste de Germantown a une serre de trente mètres de long sur cinq mètres de large dont la couche centrale et les deux — 116 — tablettes latérales étaient remplies de ces plantes. Le sol se compose d'une terre ordinaire, sans addition de fumure; les plantes y furent placées en mai dernier, à une quarantaine de centimètres de distance. En janvier dernier elles formaient de bonnes touffes et étaient couvertes de fleurs. Les Swainsonia ayant une tendance à grimper, on doit tâcher de leur conserver un port trapu. Pour cela on laisse la surface du sol se durcir par l'arrosement. Par ce moyen les entre-nœuds sont courts et les fleurs se produisent en abondance. Elles sont coupées et mises dans l'eau dix ou douze heures avant l'expédition, sup- portent alors un voyage de 120 milles et peuvent être utilisées fort bien encore quatre jours plus tard. Les fleurs sont vendues au même prix que les Œillets. Contre les lapins. — L'abondance des neiges et les rigueurs de l'hiver ont une fois de plus montré l'urgence des remèdes à opposer à la multiplication des lapins dans plusieurs de nos provinces. Ces rongeurs se sont introduits dans les pépinières et même dans les jardins autour des fermes. Un grand nombre ont été détruits; toutefois, il en est resté assez pour que leurs dépré- dations demeurent redoutables. Un moyen de protection efficace est le treillis en fil de fer ayant une hauteur de 0m80, et un peu incliné en dehors autour du terrain à protéger. En outre, il faut que la toile métallique repose dans le sol sur une étendue horizontale de 0m20, pour que les lapins ne soient pas tentés de passer par en dessous. Lorsqu'on veut garantir seulement le pied des arbres plantés dans un verger, on peut badigeonner, au moyen d'onguent de Sl-Fiacre, la partie inférieure de ces arbres. Rarement les lapins s'y attaquent. Violettes odorantes. — D'ordinaire les fleuristes attendent jusqu'au milieu, parfois même jusqu'à la fin d'avril, pour diviser les souches de leurs plantes de violettes et les préparer ainsi au forçage de l'hiver prochain. Il vaut infiniment mieux procéder plus tôt à cette opération, soit au milieu ou vers la fin de février, en les mettant sur couche à ce moment à une dizaine de centimètres de distance en tous sens, dans un sol composé d'égales parties de terre de feuilles et de terreau de fumier avec addition d'un peu de suie. Les plantes se toucheront bientôt et seront prêtes en avril à subir une nouvelle déplantation. Par ce procédé, la floraison commencera déjà au mois d'août et se produira à profusion. On met les plantes sur couche plus chaude en septembre et cette floraison se prolongera aisément pendant les premiers mois d'hiver. Il est évident qu'il faut, comme toujours, enlever les stolons et ne laisser qu'une couronne composée de cinq ou six tètes bien formées. R. d'Eelen. 6me Série. TOME 2me. 8° Livraison. 30 Avril 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES public sous le patronage de J. Ll N D EIM Directeur : LUCIEN LINDEN EEDACTEUKS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages. Causerie horticole 117 Renseignements cl cultures 120 L'établissement d'un horticulteur Lillois . . . 122 Adiantum aneitense 126 Culture du Richardia (calla) africana ou œlhio- pica 128 Plantes primées 129 Pages- Les Nelumbium 130 Bibliographie 132 TEXTE. ET PLANCHE COLORIÉE PL 32. Thunbergia grandiflora . 119 Fig. 19. Adiantum aneitense. PRIX DE L'ABONNEMENT : 1Ê5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, irupr. Eug. Vander Haeghen. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier] > ■»♦«» < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticultufe : Leur circulation est universelle. TO. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'anuée entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dan s les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 ». 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 .» 90 » 150 Un huitième de page . . >. 12 » 25 « 40 » 70 » 125 Un seizième de page . • » 6 )) 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Bèlliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 117 CAUSERIE HORTICOLE LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'HORTI- CULTURE DE FRANCE 30 Avril 1895. M. D. Bois, aide-naturaliste au Muséum de Paris et secrétaire-rédacteur de la Société nationale d'Horticulture de France, a présenté un rapport sur les travaux de la Société, que nous trouvons dans le cahier de janvier du Journal. Nous en présentons ici une courte analyse, afin de montrer à nos confrères des Sociétés horticoles belges comment la Société de France comprend sa mission. Le premier chapitre de ce rapport est consacré aux Expositions. Ne pouvant plus disposer du Pavillon de la Ville de Paris qui a reçu une autre destination, la Commission des Expositions a choisi l'emplacement du jardin des Tuileries, voisin des Champs- Elysées et admirablement situé pour une exposition de plantes. L'Exposition printanière a été tenue du 23 au 28 mai, dans une vaste tente de 120 mètres de long sur 30 mètres de large pour les plantes fleuries, dans une tente de moindres dimensions pour les produits de la culture maraîchère et les plantes d'ornement rustiques. Nous avons déjà vu des tentes de ce genre installées derrière le Pavillon de la ville de Paris et nous nous plaisons à constater que l'effet que les fleurs y produisent, est excellent. Pourquoi n'imiterait-on pas, en Belgique, ce qui se fait à Paris ? Il n'y a guère de ville chez nous où les expositions horticoles puissent se tenir dans un local conve- nable. Il suffirait d'une seule tente pour plusieurs villes ; la Société qui en serait le propriétaire, pourrait la louer à ses sœurs moyennant un certain droit de location ; dans chaque centre d'exposition, on trouverait aisément à la placer dans de bonnes conditions. A l'automne, la Société nationale a ouvert, dans son local de la rue de Grenelle, une exposition de fruits et de fleurs de la saison : Œillets, Bégonias, Cannas, Cyclamens et Glaïeuls, du 4 au 7 octobre, et une Exposition de Chrysanthèmes du 14 au 18 novembre. Le rapport énumère les comptes-rendus de ces expositions qui ont été publiés dans le journal de la Société et qui sont dus à divers membres, chacun — 118 — traitant la partie qui lui est particulièrement familière. Aucune de nos Sociétés belges ne publie de pareils travaux, comme d'ailleurs plus aucune d'entre elles ne possède un bulletin de quelque importance. Séances. « L'un des principaux modes d'action de la Société, nous apprend le rapport, après les Expositions, consiste dans la présentation en séances de plantes nouvelles, peu connues ou remarquables par leur bonne culture ainsi que des objets se rattachant à l'industrie horticole. » Les diverses sections de la Société présentent, dans l'une des séances du premier trimestre, un compte- rendu de ses travaux pendant l'année précédente. Plusieurs communications relatives, soit à des présentations, soit à des faits nouveaux intéressant l'horti- culture, ont été faites en séance par quelques membres; elles ont été publiées dans le journal. Chez nous, la Chambre Syndicale des Horticulteurs belges conjointement avec la Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, organise des meetings mensuels pour la présentation de plantes nouvelles; à Bruxelles, L'Orchidéenne tient des meetings mensuels pour les Orchidées. Aucune de ces associations ne publie le rapport de ces travaux ; elles se bornent à com- muniquer la composition du Jury et la liste des récompenses décernées. Écrits dans le Journal. Le journal a paru régulièrement en 1894 et a formé un volume de 900 pages en y comprenant les 114 pages relatives au Congrès horticole, tenu au siège de la Société, le 24 mai dernier. Les nombreux écrits qu'il renferme se divisent : 1° en Notes et Mémoires ou articles originaux ; 2° en Rapports sur des ouvrages, des cultures générales, ou sur le matériel horticole ; 3° en Comptes-rendus d'Expositions; 4° en Revue bibl iogra pli iq u e et) ri ngère. L'analyse de ces divers points prouverait à l'évidence la grande utilité du journal et l'intensité de la vie qui anime la grande Société. Mouvement de la Société. Pendant l'année 1894, le nombre des membres s'est accru de soixante dix-sept. Le rapport de M. Bois énumèreles pertes subies pendant le même exercice ; la plus sensible a été celle de M. Duchartre, à la mémoire duquel le même cahier publie une élégante biographie due à la plume autorisée de M. H. L. de Vilmorin et accompagnée du portrait de celui qui fut, pendant de longues années, le dévoué et savant secrétaire-rédacteur de la Société nationale d'Hor- ticulture de France. Qu'on nous permette de demander, en présence du résumé succinct des travaux de la Société nationale d'Horticulture de France, quelle Société belge pourrait produire un bilan aussi avantageux. Faut-il que nous continuions à nous reposer sur nos lauriers conquis il y a du temps, ma foi 1 Ch. De Bosschere. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XXXII D'APRES i THUNBERGIA GRANDIFLORA. — 119 PI. XXXII THIINBERGIA GRANDIFLOM La belle plante dont nous publions ci-contre le portrait est originaire de l'Inde et de la Chine, d'où elle a été introduite en 1820. C'est, d'après le Garden, auquel nous empruntons les éléments de cette planche, une plante très populaire dans les jardins des pays tropicaux, où elle est très fréquemment employée pour couvrir les vérandahs, les clôtures, et orner le tronc des arbres; elle orne également de ses festons les piliers et le faîte de la grande serre des Palmiers à Kew, et y fleurit abondamment, ainsi que dans la serre aux Victoria Régla. Ses fleurs, qui mesurent près de huit centimètres de diamètre, sont d'un bleu clair charmant, plus pâle à l'ouverture de la gorge, dont l'intérieur est jaune soufre; elles sont disposées en racèmes assez denses et produisent un très bel effet. Il existe une variété à fleurs blanc pur, qui est cultivée à Kew ; elle a été introduite de Calcutta vers 1891, et a les fleurs aussi grandes et aussi nom- breuses que le type. L'espèce la plus connue en Europe est le T. alata, dont les fleurs, beaucoup plus petites, ont la gorge noire veloutée, tandis que la corolle est jaune, ou orangée dans la variété aurantiaca. Cette gracieuse plante grimpante est annuelle dans les jardins, où elle ne peut guère être mise en place avant le mois de juin, ou vivace dans les serres. Elle est très florifère et ses fleurs durent longtemps ; aussi est-elle assez populaire. L'espèce que représente notre planche est assurément un peu plus exigeante au point de vue de la température, mais elle est aussi d'une beauté bien supé- rieure, et sera très appréciée de tous les amateurs qui disposent d'une serre, chaude ou tempérée. M. G. 120 — RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Gardénia. — Les boutures peuvent être préparées maintenant si l'on veut obtenir de bonnes plantes avant l'hiver, ce qui est facile à réaliser avec quelques soins. On choisira quelques grands rameaux portant de quatre à six bourgeons chacun, et on les plantera en terre dans la serre de multiplication, sous châssis étouffé ou sous une cloche, avec une bonne chaleur de fond. Les Amaryllis qui ont fleuri dans le jardin d'hiver ou l'appartement doivent être reportés, dès la fin de la floraison, dans la serre chaude pour achever leur végétation dans les meilleures conditions possibles. On leur donnera quelques arrosages d'eau additionnée d'engrais. Aspidistra lurida. — Cette plante si populaire d'appartement et de fenêtre est connue de tout le monde, et rend de très grands services par sa résistance aux conditions plus ou moins défavorables que lui offrent les locaux habités. Son feuillage est d'une grande élégance, et se conserve sain toute l'année, pourvu que le compost soit entretenu en bon état, que les racines aient tou- jours beaucoup d'humidité, et que les feuilles soient lavées soigneusement une ou deux fois par semaine. On doit employer pour cela de l'eau à la température du local où se trouve la plante, ou un peu plus tiède, et frotter les feuilles doucement, de préférence avec une éponge. Le compost doit être formé d'un mélange de terre franche et de terreau de feuilles, avec un peu de sable pour le rendre plus léger. La plante se multiplie très facilement par division des souches ; on rempote les divisions dans des pots proportionnés à leur volume, et on les place dans une serre tempérée non aérée, en les tenant à l'abri du soleil jusqu'à ce que les racines commencent à se développer. Une fois que les nouvelles plantes sont établies, on leur donne de plus en plus d'air. Greffages digénères. — M. Grosdemange rend compte, dans le Bulletin de l'Association des anciens élèves de l'École nationale d'Horticulture de Ver- sailles, de divers essais de greffage qu'il a effectués au cours de l'année 1894, notamment les suivants : Cotoneaster sur Grataegus, Solanum sur Nicotiana, Olea sur Ligustrum. Ces expériences ont donné d'excellents résultats, et les greffes ont bien repris. L' Osteomeles anthyllidifolia a été également greffé sur des semis de deux ans — 121 — de Cotoneaster acuminata; M. Ctrosdemange a employé dans ce cas un procédé un peu particulier qu'il décrit en détail dans son étude, le greffe en placage de côté sous écorce. Le résultat a été parfait. Les Nepenthes doivent être soigneusement abrités contre les rayons directs du soleil, tout en profitant du jour autant que possible. Ils exigent beaucoup d'humidité, et nous conseillons de les seringuer tous les matins abondamment. Le compost qui leur convient est un mélange de terre fibreuse, de sphagnum et de sable; les Nepenthes, en effet, croissent à l'état naturel dans une terre très sablonneuse. La multiplication de ces plantes est très facile ; elle s'effectue au moyen du bouturage des têtes, que l'on dépose sur une bonne couche de sphagnum humide dans un châssis de multiplication, avec une température de fond assez élevée. Au bout d'un mois à six semaines les boutures sont bien enracinées et prêtes à être empotées. * * Orangerie. — Les arbres doivent être surveillés avec soin actuellement, car ils font des progrès rapides et réclament beaucoup d'eau. D'autre part, c'est à cette saison que les insectes se développent le plus rapidement, et il faut les écarter et les détruire radicalement. En aérant le plus souvent possible, en évitant dans les serres une atmosphère trop chaude et renfermée, on entravera beaucoup la reproduction de la vermine. Pour introduire dans le sol les éléments nutritifs nécessaires, il vaut mieux étaler à la surface une couche d'engrais bien décomposé, qui se dissout peu à peu et pénètre dans l'intérieur de la masse, que d'arroser avec de l'eau conte- nant de l'engrais dilué. Il sera très bon, particulièrement à cette époque de l'année, de placer les caisses sur une litière de fumier ou de tannée, que l'on retournera à des intervalles de quatre à six semaines en y ajoutant un peu de fumier nouveau, de façon à entretenir la chaleur douce qui convient. Torenia Fournieri. — A propos de cette plante, dont une variété nou- velle a été figurée l'année dernière dans ces colonnes, un amateur m'écrit qu'elle est particulièrement précieuse en ce qu'elle réclame moins de chaleur que ses congénères. L'ancien T. asiatka, notamment, qui a joui d'une grande popularité à une certaine époque, est abandonné par beaucoup d'amateurs parce qu'il ne peut être cultivé qu'en serre chaude; le T. Fournieri réussit bien pendant l'été dans une serre froide ou même un jardin d'hiver, et comme il est extrêmement florifère, il mérite d'être hautement apprécié. Il forme un petit arbuste compact, à la différence de ses congénères, et quand il est bien 122 cultivé, avec le jour convenable, ses tiges sont suffisamment fortes pour se soutenir sans support. Le T. Fournieri se bouture facilement, mais il ne vaut guère la peine de pratiquer cette opération, car les graines sont peu coûteuses et produisent en peu de temps une plante en état de fleurir. Pour les faire germer, il est bon de leur donner un peu de chaleur et de les semer sous châssis. Livistona. — A lire dans l'excellent Dictionnaire d'horticulture et de jar- dinage, de Nicholson, traduit par M. Mottet et édité par M. Doin, à Paris, l'article consacré à ces superbes palmiers, si populaires et si décoratifs. A cet article sont annexées des gravures représentant le L. (Corypha) australis, à l'état jeune et à l'état adulte, le L. Hoogendorpi et le L. rotundifolia. * L'Exposition internationale d'horticulture de Paris s'ouvrira, en même temps que le Congrès, le 28 mai. L'exposition, qui s'annonce très bien, aura lieu au Jardin des Tuileries comme précédemment, et le Congrès au local de la Société, 84, rue de Grenelle. Exposition d'horticulture à Lyon. — L'Association horticole lyonnaise tiendra à Lyon, sur le Cours du Midi, du 12 au 16 septembre 1895, une Expo- sition générale d'horticulture, de viticulture et des objets d'art ou d'industrie s'y rattachant d'une manière spéciale. Le programme et le règlement de concours viennent de paraître ; ils com- prennent 193 numéros répartis entre la culture florale, la culture maraîchère, l'Arboriculture, la Viticulture et l'Industrie. Les récompenses consistent en objets d'art, grandes médailles d'or, médailles de vermeil, médailles d'argent et médailles de bronze. Les exposants de tous les pays sont invités à prendre part à cette exposition. Pour les renseignements, s'adresser au secrétariat général de l'Association, Cours Lafayette prolongé, 60, à Villeurbanne (Rhône). Max Garnier. LETABLISSEMENT D'UN HORTICULTEUR LILLOIS L'évolution qui s'est opérée dans le commerce et l'industrie horticoles, a complètement modifié l'aspect de nos établissements; ce sont aujourd'hui, pour la plupart, des usines où se fabriquent, par milliers, des plantes, souvent d'une seule, quelquefois de deux, trois ou quatre espèces seulement. Leur visite — 123 — n'offre plus guère l'intérêt des serres d'autrefois, même de celles des plus modestes horticulteurs. Nous ne citerons pas, pour le moment, les établisse- ments belges où l'esprit de collection persiste, au moins en partie, pour nous attarder quelque peu chez un confrère français, descendant d'un brave flamand des Flandres, chez M. Adolphe Van den Heede, de S1 Maurice-Lille, le zélé et persévérant vice-président de la Société Régionale d'Horticulture du Nord de la France. Disons tout de suite que le père de Monsieur Adolphe — comme l'appellent familièrement ses jardiniers — a imprimé à l'horticulture lilloise une impul- sion telle qu'on l'avait surnommé le « Van Houtte lillois, » ce qui me dispense de rappeler sa carrière. Son fils continue les traditions paternelles et se fait remarquer par le culte qu'il a voué aux « bonnes vieilles plantes, » dont il publie, dans plusieurs journaux horticoles, de jolis portraits avec une notice sur leur culture. Dans les serres de S1 Maurice se voient de ces vieilles plantes qu'on ne rencontre presque plus nulle part; on ne comprendrait pas pourquoi, si l'on ne savait que rien n'est plus capricieux que la mode, plus changeant que l'homme. Nous ne ferons point la description des plantes, objet de l'en- gouement d'autrefois et qui sont cultivées ici, pour transcrire simplement quelques notes prises au cours d'une rapide visite faite au commencement de mars à l'établissement fondé par le père Séraphin. Dans la serre à multiplications, le sanctuaire des établissements, dont l'accès est généralement interdit aux concurrents — je n'en suis pas — nous tombons en arrêt devant un coffre vitré contenant plus de cents pots remplis de terre, quelques-uns recouverts d'une mousse fine, tendre, d'autres poin- tillés seulement de minuscules touffes de même nuance ; se sont les semis cle Fougères, une des spécialités de la maison. Chaque pot recouvert d'une plaque de verre, est placé dans une soucoupe maintenue constamment pleine d'eau; les semis ne sont jamais arrosés directement, l'humidité indispensable monte par capillarité, les graines en voie de germination ne sont de la sorte aucunement dérangées, le travail, en outre, est plus facile, plus expéditif. L'année dernière, il y avait ainsi deux cent quarante pots de semis de Fougères. Contre le vitrage de la serre, placées sur des rayons suspendus, nous comp- tons 70 terrines avec des repiquages de Fougères. Chaque terrine renferme une seule espèce sans mélange aucun, parce que M. Georges, le fils aîné du chef de la maison, qui passa un an dans les serres de MM. Veitch, à Chelsea, a lui-même soigneusement recueilli les semences. Nous avons vu des essaims de jeunes plantes (VAdiantum cuneatum variegatum et elegans, décorum, concinum latum, Pteris crenata, Gymnogramma Laucheana gigantea, Blech- num brasiliensisj Asplenium nidus-avis, Drynaria musaefolia. Quant aux — 124 — espèces et variétés rarissimes, elles se partagent, en bonnes sœurs, le gâteau. A côté des Fougères, les terrines entières de jeunes Sélaginelles provenant de boutures nous séduisent par la finesse et la délicatesse des feuillages. Sur la terre de bruyère de la bâche, des feuilles de Saintpaulia ionantha, couchées à l'air libre, donnent, à l'extrémité de leur pétiole, naissance à cinq, six, jusque dix jeunes sujets. Cette nouveauté deviendra rapidement populaire; la plante est trapue, vigoureuse, les feuilles ornementales, de nuance foncée, les fleurs d'un beau bleu ; on la désigne sous le nom de Violette oV Usambari parfaitement appliqué. Le Saintpaulia ionantha ne souffre pas de la soif, pré- cieuse qualité pour une plante d'appartement, car elle y figurera parmi les plus robustes et les plus ravissantes, si l'on a soin de la placer près des fenêtres, au grand jour. Ici une collection de nouveautés de Dahlia à côté d'une petite installation pour la forcerie du Muguet. Celui-ci est planté dans du sable recouvert d'une épaisse couche de sphagnum fort humide; la chaleur est de 20 à 25° C, constante et égale, deux conditions essentielles pour obtenir de bons résultats. Le Phrynium variegatum se multiplie par éclats; quand nous avons vu ceux-ci, il y avait huit jours à peine qu'ils étaient mis sous verre et tous por- taient de façon remarquable. Les Phrynium variegatum voisinent avec les Muguets à forcer, dans le même coffre vitré. Peu répandus, mais bizarres, le Ceropegia elegans des Monts Nilgherry, avec ses fleurs à fond noir, et le C. Sandersoni de Port Natal, qui se trouvent ici, côte à côte, avec les Bertolonia Van Houttei cultivés à l'air libre dans la serre et poussant vigoureusement. Une Fougère aquatique, d'une vigueur extraordinaire, le Ceratopteris thalic- troides, toujours plongée dans l'eau, nous étonne et nous conduit aux quelques nouveautés choyées dans cette serre : Smilax argyrea, Tradescantia Beginae, Stenandrium Lindeni, Peperomia metallica, présentés, ces derniers, en de jolies petites boules obtenues sans aucun pincement. Nous les recommandons aux amateurs de curieux végétaux. La serre à multiplications offre donc un réel intérêt. Il en est à peu près de même de la plupart des autres vingt-six serres tempérées et froides que nous parcourons et où nous glanons quelques détails intéressants. Il s'y trouve de jolis exemplaires d'une plante volubile, le Manettia bicolor, originaire de l'Amérique tropicale, du Brésil, couverte de fleurs rouges pointées d'or. Une vraie curiosité, le Bryophyllum proliferum qu'au Brésil on désigne sous le nom de « Plante de la Fortune. » Cette Crassulacée, originaire des Moluques, introduite en 1800 par Ch. Greville, se fait remarquer par la naissance de tiges aux échancrures marginales des feuilles et dont les bour- geons sont déjà formés bien avant l'épanouissement complet de la feuille. Il — 125 — suffît ainsi de posséder une feuille, de la déposer sur du terreau pour voir, à chaque échancrure, se développer une plante nouvelle ; une vraie fortune donc, quand on peut se procurer pareille feuille. Les fleurs, en forme de clochettes d'un vert pâle, sont réunies sur un support commun, comme cela se voit aux pagodes chinoises. Plante bizarre autant que curieuse, à laquelle il faut réserver une place dans la serre. Signalons le Primula Forbesi avec ses charmantes miniatures de fleurs, la collection de plantes vivaces en préparation et dont nous traiterons au moment propice, le Pillea Selaginelloïdes poussant en largeur plutôt qu'en hauteur et produisant de fort jolis exemplaires de forme conique. Une jolie Acanthacée, jadis si choyée, est le Thyrsacanthus rutilans, originaire de la province d'Ocana, dans la Nouvelle-Grenade, d'où elle fut introduite en 1815 par Schlim chez M. Linden. Ses ravissantes fleurs d'une jolie teinte carminée, en forme de tubes suspendus au bout d'un long et mince support semblable à un fil, produisent le plus charmant effet. Il n'est pas rare de rencontrer de ces fils atteignant de 50 à 70 centimètres de long. Le Paullinia filicifolia, de la famille des Sapindacées, est une plante fort gracieuse, le Tacsonia insignis, plante grimpante fort recommandable à cause de ses fleurs superbes, très grandes, très nombreuses, d'un rouge carminé. Le forçage du Diclytra spectabilis donne de magnifiques résultats. En novembre, les éclats empotés sont placés sous châssis froid pour passer l'hiver. Fin janvier, commencement de février, les pots sont placés en serre tempérée- chaude où règne une chaleur de 18 à 20° G., les plants poussent très rapi- dement; il leur faut assez bien d'eau. A la fin de janvier, on a des exemplaires bien en feuilles, abondamment fleuris. Si l'on a eu soin de rentrer les Diclytra par groupes, de quinzaine en quinzaine, on a des exemplaires fleuris pendant de longues semaines. Nul doute qu'ils seront l'objet de la demande générale. La plante est très décorative, son feuillage élégant, ses fleurs charmantes avec leurs deux pétales en forme de petits sacs d'un rose délicat, les autres projetés en dehors, blancs, avec un point pourpre. Le Lllium Harrisi se force également fort bien à l'établissement Vanden Heede ; c'est une fleur précieuse, aussi est-elle fort recherchée. Un Bégonia qui nous plaît énormément, est le B. Scarffiana avec ses feuilles vertes, poilues, au revers rouge carmin; quand le soleil les baigne de ses rayons, les feuilles semblent embrasées ; c'est tout bonnement charmant. Faut-il parler du Primula ohconica si floribond et si précieux pour les fleuristes et les bouquetières ? Outre les milliers de petites Fougères destinées à la vente en gros, l'établis- sement élève des spécimens, dont quelques-uns étaient déjà, au moment de notre visite, de fort beaux exemplaires : Pteris adiantoïdes (Amérique tro- — 126 — picale), assez rare par ici, mais cultivé en quantités énormes en Angleterre pour le marché, Pteris crenata (Inde, Australie), d'où est sorti le joli Pteris Victoriae, Pteris tr émula foliosa (hybride), avec ses charmantes frondes bien découpées, Pteris ascensionis (Gap de Bonne-Espérance), Gymnogramma Alstoni (hybride) le plus beau et le plus original des Gymnogrammes à feuilles dorées, le port des pinnules est replié, en sorte que la plante paraît parsemée de paillettes d'or; Gymnogramma peruvianum argyrophyUum (hybride), variété entièrement couverte de poussières blanc d'argent, Pteris serrulata cristata var. Schiswicki, Lygodium scandens (syn. japonicum, Chine mérid., Malaisie), une Fougère grimpante fort curieuse, etc. A remarquer encore une jolie et intéressante collection de Sélaginelles, dont quelques-unes fort curieuses. Arrêtons-nous; le peu que nous avons pu consigner, montre suffisamment, pensons-nous, la grande diversité des cultures de M. Van den Heede et l'intérêt que présente une visite de ses serres. Charles De Bosschere. ADIANTUM ANEITENSE La gravure que nous publions ci-dessous représente une belle espèce origi- naire des îles Anet, dont elle porte le nom et introduite en 1880. Par son ampleur, par l'élégance de ses frondes qui mesurent de 45 à 60 centimètres de longueur et presque autant de largeur, par leur coloris contrastant avec le brun des pétioles, elle a un cachet bien distinct et mérite d'attirer l'attention des amateurs. Les Adiantum en général sont suffisamment connus et appréciés pour qu'il ne soit pas nécessaire de vanter leurs mérites. Aucun feuillage n'est compa- rable au leur pour la grâce et l'extrême délicatesse. Malheureusement ces feuillages à raison même de leur gracilité, ne sont pas très résistants ; mais lorsqu'on utilise les plantes elles-mêmes pour orner les serres et masquer les pots des Orchidées, par exemple, elles produisent un effet exquis. Les Adiantum sont peu exigeants au point de vue de la température et réus- sissent parfaitement dans la serre froide ou dans la serre tempérée ; le plus répandu de tous, VA. Capillus Veneris ou cheveu de Vénus, est d'ailleurs indigène dans le midi de la France. Ces plantes réclament peu de soins pourvu qu'on leur donne des arrosages abondants, un bon drainage, des récipients assez grands et un compost de terre de bruyère et de terre franche, avec un peu de sable bien mélangé. 128 — CULTURE DU RICHARDIA (CALLA) AFRICANA OU £THIOPICA Il arrive parfois que les amateurs qui cultivent cette plante sans le secours d'une serre n'obtiennent pas de floraison, quoique la végétation ne laisse rien à désirer. Gela tient généralement à deux causes principales; la pre- mière, la plus fréquente, c'est le manque de repos; la seconde, c'est le mau- vais choix du compost. La notion du repos est souvent difficile à faire entrer dans les habitudes des cultivateurs novices, qui ont peine à se décider à priver leurs plantes. Le repos est cependant indispensable pour la santé même de la plante, et il suffît de considérer les végétaux rustiques pour se rendre compte que la nature arrête pendant plusieurs mois leur activité. Pour donner au Ricliardia af ricana le repos qui lui est nécessaire, il ne suffît pas de le priver d'eau, il faut aussi le soumettre à une température basse, car la chaleur stimulerait la végétation et épuiserait les bulbes. Une serre froide ou une pièce non chauffée de l'appartement convient parfaitement pour hiverner la plante, et une température de 4° environ lui suffît; même un froid un peu plus grand pendant une nuit ne lui ferait pas de tort sensible. Lorsque le temps s'adoucit et que la végétation reparaît, on recommence à arroser abondamment; pendant l'été les pots peuvent même être immergés dans des bassins ou des étangs jusqu'au bord supérieur. Après la floraison, on cesse les arrosages et on laisse la plante sécher pendant trois à quatre semaines; puis on la rempote s'il est nécessaire, en enlevant les drageons, ou on la place en pleine terre dans le jardin, en ayant soin de l'abriter contre les pluies. Au mois de septembre ou d'octobre on recommence à arroser. Le compost doit être formé par moitié de terre de bruyère et de terre franche ordinaire, avec un peu de fumier. On ajoutera également de temps en temps un peu d'engrais à l'eau des arrosages. Les plantes doivent être placées, soit en serre, soit en appartement, près du vitrage de façon à recevoir beaucoup de jour, mais être protégées avec beaucoup de soin contre les rayons du soleil, qui dessèchent les feuilles très rapidement. La multiplication s'opère, comme nous l'avons dit plus haut, avec une grande facilité, par la séparation des coïeux; ceux-ci, bien traités, fleuriront dans un délai de deux ans environ. Pour la culture forcée, qui est facile à pratiquer, on tient les plantes au sec — 129 — à partir de juillet environ; en septembre on les remet en végétation par des arrosages abondants, et on les place sous châssis, ou en serre plus ou moins chauffée selon que l'on désire une floraison plus ou moins précoce. Max G armer. PLANTES PRIMEES Amaryllis gorgeous. — Nouvelle variété à fleurs portées sur une tige de 45 centimètres environ, à tube court et largement ouvert, de forme régulière et symétrique, d'un coloris cramoisi ardent très riche, avec un reflet plus foncé dans la gorge. Certificat de mérite au Meeting de Londres du 26 mars (MM. Veitch). * Streptocarpus gratus. — Hybride du S. Dunni et d'une variété ancienne. Les feuilles, peu nombreuses, sont grandes, et atteignent jusqu'à 45 ou 50 centimètres de longueur. Les fleurs sont d'un coloris rose pourpré, ligné de pourpre foncé à la base du labelle ; elles sont abondantes et de grande dimension. Certificat de mérite au Meeting du 20 mars de la Société royale Botanique anglaise et au Meeting de la Société royale d'Horticulture de Londres du 2G mars (MM. Veitch). Cliveia Model. — Feuilles très larges ; fleurs nombreuses, relativement courtes, mais largement campanulées, à segments larges, d'un riche coloris orangé avec la gorge jaune. Certificat de floriculture le 20 mars et Certificat de mérite le 2G mars, aux Meetings de Londres (MM. Williams et fils). Cliveia Firefly. — Comme le nom l'indique, les fleurs ont un coloris ardent que l'on peut désigner comme un écarlate orangé brillant ; elles sont d'une bonne forme et très bien groupées ; c'est une variété qui fait beaucoup d'effet. Certificat de floriculture le 20 mars au Meeting de la Société royale Botanique, à Londres (MM. Williams et fils). Amaryllis Idsworth, — Fleurs courtes et larges, d'un rouge cramoisi foncé, avec la gorge ornée de reflets soyeux et nuancée de marron. Belle variété qui a obtenu un Certificat de floriculture le 20 mars à Londres (MM. Veitch). — 130 — Ataccia cristata. — Cette curieuse plante, à fleurs d'un brun pourpré luisant, portées en grappes serrées au sommet d'une forte tige, et munies de longs appendices filiformes pendantes, était exposée au Meeting de Londres du 9 avril par Sir Treyor Lawrence, l'éminent amateur anglais. Elle a reçu un Certificat de lre classe. Amaryllis Doris. — Variété à belles fleurs, ayant les pétales larges, d'un riche coloris cramoisi. Certificat de mérite au Meeting de Londres du 9 avril (MM. Veitch). Amaryllis Chimère. — Variété se rapprochant du blanc pur, et dans laquelle cette couleur n'est interrompue que par quelques stries panachées rouges. Certificat de mérite au Meeting de Londres du 9 avril (MM. Veitch). Cliveia R. H. J. Chamberlain. — Belle variété à fleurs d'un coloris vif. Certificat de mérite à Londres le 9 avril (MM. Laing et fils). Anthurium compactum. — Variété récompensée d'un Certificat de mé- rite à Londres le 9 avril ; son nom indique ses caractères particuliers au point de vue du port; pour ce qui concerne la floraison, la spathe est arrondie, d'un blanc crème chargé de larges macules écarlates. Exposée par Sir Treyor Lawrence. * Primevère de Chine Ganti Rosy Queen. — Très belle variété à grandes fleurs, d'un rose tendre avec l'œil jaune verdâtre, exposée par MM. Sutton et fils, de Reading, au meeting de Londres du 15 janvier. Elle a obtenu un Certificat de mérite. M. G. LES NELUMBIUM Les Nelumbium n'ont pas de rivaux parmi les plantes aquatiques au point de vue de l'aspect imposant, et non seulement on peut les utiliser dans les grands lacs et les pièces d'eau des parcs publics et privés, mais ils ont une élégance qui les rend propres à orner même les petits jardins aquatiques. Ils sont si parfaitement rustiques qu'on a peine à comprendre comment beaucoup de personnes éprouvent de la difficulté à les établir et à les cultiver. — 131 — L'une des causes qui produisent parfois des échecs, c'est qu'on les plante à une époque trop hâtive. Il faut attendre pour les planter que le temps soit chaud et les conditions hien favorables, de telle sorte que les tubercules ou les plantes puissent entrer immédiatement en active végétation. Lorsqu'on reçoit des tubercules expédiés d'un endroit lointain, il peut arriver qu'ils aient été soumis à une haute température pendant le voyage, et que par suite leur énergie vitale se trouve ralentie si l'on les plonge dans l'eau froide. Quand les tubercules ont émis de jeunes racines, il est beaucoup plus prudent de les planter dans des boîtes peu profondes et de les tenir à l'abri soit dans une serre froide, soit sous châssis jusqu'à ce qu'il soit possible de les mettre sans danger à leur place définitive. Il faut éviter autant que possible d'arrêter la végétation, car il en résultera toujours de la faiblesse, sinon la mort de la plante. Un autre bon procédé consiste à mettre ces plantes enracinées dans de grands pots ou corbeilles, et à les tenir en végétation jusqu'à l'époque des chaleurs, où l'on pourra transplanter les plantes avec une bonne motte de terre aux racines, et les mettre soigneusement en place à l'endroit où elles doivent fleurir. Lorsqu'on n'a pas de bassins pour recevoir les grands pots, on peut se servir de bacs. On peut encore produire les Nelumbium de graines. Il y a peu de graines qui germent plus facilement que celles des Nelumbium, pourvu que l'on perce la base de l'écorce dure de la graine afin que l'eau puisse y pénétrer. La plumule se montre d'abord, quelquefois deux ou trois jours avant que la pre- mière radicelle soit visible, et toujours à la base ; aussi les jeunes semis se développent-ils beaucoup plus aisément lorsqu'on perce un trou à cet endroit. Sous l'influence d'une température de 24° G. environ, la graine germe au bout de six jours, quelquefois moins. On peut déposer chaque graine séparément dans un petit pot, ou la faire germer dans l'eau et procéder ensuite au rempotage; dans les deux cas, il faut cultiver et établir les jeunes plantes dans de grands pots ou paniers avant de les mettre en place définitive. Les Nelumbium obtenus de graine ne fleurissent pas la première année, mais presque toujours la seconde ou la troisième. En dehors de la beauté de leurs fleurs, leur feuillage suffirait à leur donner une grande valeur ornemen- tale et à les rendre dignes de la culture. W. Tricker. — 132 BIBLIOGRAPHIE Les plantes bulbeuses, tuberculeuses et rhizomateuses , ornemen- tales de serres et de pleine terre, par D. Guihéneuf, professeur d'arboricul- ture, ancien multiplicateur en chef de la Société Royale d'horticulture de Londres (}). Cet ouvrage très complet, très judicieusement catalogué et heureusement commenté par de nombreuses gravures, vient combler une véritable lacune en groupant ensemble un très grand nombre de plantes précieuses pour l'or- nementation des serres et des jardins, et dont beaucoup étaient injustement négligées dans la plupart des traités spéciaux. L'auteur, dont la compétence est amplement garantie par son titre d'ancien multiplicateur en chef de la Société royale de Londres, a compris dans son étude, en outre des Amaryllidées, Iridées et Liliacées, sur lesquelles les amateurs ne manquent pas de renseignements de toute sorte, d'autres familles non moins riches en plantes ornementales : Anémones, Bégonia, Galadium, Dahlia, Renoncules, etc. On y trouve même un certain nombre d'Orchidées terrestres à tubercules, Disa, Galypso, Orchis, Aceras, Ophrys, Satyrium, etc., et même les Phaius, Lissochilus, Cypripedium, et parmi ces derniers, à côté des espèces rustiques, un petit nombre d'espèces tropicales, C. barbatum, C. insigne, C. venustum. Nous n'insisterons pas sur ce que ce classement a d'un peu arbitraire, ni sur quelques légères erreurs inévitables dans un travail aussi vaste, et qui seront évidemment corrigées un peu plus tard. En somme, cet ouvrage rendra de très utiles services aux jeunes amateurs, tant par 1'énumération et la description d'une foule de plantes intéressantes, que par les indications qu'il donne sur les soins généraux qu'elles réclament, sur l'époque de leur floraison, etc. M. G. (!) Un vol. in-12 de 600 pages, orné de plus de 200 ligures. Prix : 6 francs. 0. Doin, éditeur, 8, Place de l'Odéon, Paris. 6me Série. TOME 2' 9e Livraison. 15 Mai 180ô L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll IM D EIM Directeur : LUCIEN L1NDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODiGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissanl le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages. Chronique horticole 133 Plantes nouvelles ou recommandables . . . 140 Légumes de grande culture 143 Poires de choix 145 Arbres forestiers et d'ornement 146 Petites notes de culture 147 Pages. TEXTE ET PI \N' m i 01 ORIÉE PI. 33. Dipladenia atropurpurea 139 Fig. 20. Impatiens Sultani, hybride nain varié . 140 » 21. Myosotis alpestris var. Victoria rubra . 142 » 22. Poire Beurré de Rance 145 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, impr. Eug. Vander Haegben. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > «»♦•> < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ^J. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour C insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les2 journ. dansles 2 journ. dansles2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 » 180 « 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 )) 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . . » 15 » 30 )) 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 « 40 » 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 133 CHRONIQUE HORTICOLE 15 Mai 1895. L'Exposition Internationale d'Horticulture qui se tiendra à Paris dans les magnifiques Jardins des Tuileries, du 22 au 28 mai, s'annonce comme devant avoir un grand succès. Nombreuses ont été les demandes d'admission d'exposants tant Français qu'Étrangers, ce qui n'a pas lieu d'étonner, si on veut bien se rappeler que le Jury aura à sa disposition pour plus de 30,000 francs d'objets d'art et de médailles offerts par des amateurs zélés et par la Société Nationale d'Horticul- ture de France, qui ne recule devant aucune dépense pour assurer à son Exposition décennale de 1895, le même succès que celui obtenu en 1885. Un décret du Président de la République, en date du 3 avril 1895, constitue l'emplacement de l'Exposition en entrepôt réel des douanes, ce qui supprime pour les produits étrangers, toutes les formalités aux frontières, l'examen se faisant à l'Exposition même. Les membres du Jury, nommés par la Société et appartenant à toutes les nationalités, acceptent leur mission avec entliousiasme et se proposent d'assister en même temps qu'à l'Exposition, au Congrès International Horti- cole, qui se tiendra au local de la Société, pendant la durée de l'Exposition et qui promet d'être des plus intéressants. * Exposition à Bruges, envois libres. — La Société royale d'Horticul- ture de Bruges a tenu son exposition printanière du 14 au 1G avril dernier. Cette année, elle présentait un intérêt particulier en ce que, délaissant la routine ordinaire, la Commission organisatrice avait appelé à cette floralie des apports dits libres, composés selon le bon plaisir des exposants. Dix-sept amateurs et horticulteurs avaient répondu à l'appel en envoyant plus de qua- rante lots dont la plupart ont obtenu des récompenses. Cette innovation, on peut le dire, a eu un plein succès. On paye cher ce qui est bon. — Les envois des primeurs du Midi arrivent désormais régulièrement sur nos marchés. Nos voisins consentent à — 134 — nous les fournir à de bons prix. On a reçu au milieu d'avril des asperges d'Algérie à fr. 2,50 la botte, ce qui n'empêchait pas les grosses asperges de couche de se vendre 20 fr. la botte. A Paris, les endives de Bruxelles se ven- daient de 40 à 45 francs le cent. Le raisin noir de Bruxelles, malgré les droits protecteurs, se vendaient 12 fr. le kilog. à Paris, tandis que le raisin de Roubaix n'atteignait que 2 à 3 fr. On paye cher ce qui est bon. Éphédrine. — L'éphédrine est un alcaloïde extrait de YEphedra vulgaris ou Herbe de Kouzmitch, ainsi nommée d'après le nom d'un paysan du Gouver- nement de Samara qui a trouvé que cette plante est un remède actif contre un grand nombre de maladies. Aujourd'hui l'herbe de Kouzmitch est devenue populaire et il est établi que ses propriétés thérapeutiques sont incontestables. La plante et son alcaloïde appartiennent au groupe des substances cardiaques dont le type est la caféine. Ils influencent les appareils moteurs du cœur. D'après les expériences les plus concluantes, l'éphédrine produit ses effets physiologiques en renforçant l'activité du cœur. Échelle thermométrique. — Dernièrement nous avons reçu pour la station météorologique de l'École d'horticulture de Gand un thermomètre à maxima qui, à son arrivée dans notre bureau, marquait 62° G. Le lendemain, exposé en plein nord, il marqua comme maximum 37°6. Ayant transmis cette indication à l'Observatoire de Bruxelles, nous reçûmes de M. A. Lancaster l'explication de l'énigme : « la division 30° à votre nouveau thermomètre à maxima, nous dit-il, correspond en réalité à 0°. Lorsque vous lisez 37°6, la température est donc 7°0. On a adopté ce système pour éviter l'emploi de températures négatives et rendre ainsi plus facile le calcul des moyennes. Par ce moyen, on arrive également à parer aux erreurs de lecture qui se présen- taient chez certains observateurs, lorsque le thermomètre descendait au-dessous de zéro. » C'est en quelque sorte une correction de l'échelle Fahrenheit dont le zéro équivaut à — 17°7 G. et dont la division 32 correspond au 0 de l'échelle centigrade. Jubilé horticole. — Un comité s'est constitué à Bruxelles pour fêter le 25me anniversaire de l'entrée de M. L. Lubbers comme chef des cultures au Jardin botanique de l'État. Un banquet sera offert au jubilaire le 23 juin prochain. * Vieux orangers. — Dans le préau du couvent de Santa Sabina, à Rome, il existe un oranger qui, d'après la tradition, fut planté vers l'an 1200. Un autre exemplaire, dans l'abbaye de Todi, fut planté en 1278. La plantation — 135 — en est attribuée à S1 Thomas d'Aquin. Notre confrère Sempervirens signale encore un oranger se trouvant dans le jardin de l'Alcazar mauresque de Séville. 11 fut planté sous le règne de Pedro I vers 1360. * * Blé décortiqué. — M. Steinmetz, de Leipzig, préconise un système de décortication des blés qui consiste à faire passer successivement les grains bien criblés dans une laveuse, un décortiqueur et un aspirateur. Grâce à ce procédé, dont il a été question récemment à l'Académie des Sciences à Paris, les grains sont obtenus tout à fait secs et débarrassés du péricarpe. Ils peuvent donc être entièrement transformés en une excellente farine parfaitement pure, plus nutritive et beaucoup plus saine que d'autres. Prix Estalla — L'Illustration Horticole a fait connaître en son temps que M. Marc Estalla a fondé à Genève un prix destiné à récompenser l'exposant d'un lot remarquable de plantes à fleurs. Un premier concours spécial sera ouvert dans ce but pendant l'exposition suisse qui aura lieu à Genève en 1896. Le prix consiste en une médaille d'or de 300 francs accom- pagnée d'une prime de 900 francs. Il sera décerné au plus bel apport de plantes fleuries, cultivées en vases et comprenant des plantes méritantes récemment introduites en Europe. Les plantes doivent être depuis un an au moins la propriété de l'exposant. Le concours sera jugé par un jury spécial, désigné par la Société d'horticulture de Genève et agréé par la direction de l'exposition internationale. Il aura lieu en mai 1896. Les inscriptions doivent parvenir avant le 1er septembre 1895 à M. Micheli, président d'honneur de la Société et président du groupe de l'horticulture à l'exposition internationale de 1896. * Phénomènes périodiques de la végétation. — Le Bulletin météoro- logique de l'Observatoire royal de Belgique (Uccle), dont l'utilité est de plus en plus appréciée, mentionne fréquemment des observations de phénomènes périodiques concernant la floraison et la feuillaison de certaines espèces végé- tales. Nous nous demandons s'il ne serait pas désirable, afin de rendre les comparaisons plus intéressantes, de distribuer aux observateurs des exem- plaires absolument identiques appartenant, non seulement à une espèce déter- minée, mais aussi à la même variété. En effet, il importe de ne point perdre de vue que la plupart des plantes cultivées depuis longtemps possèdent des variétés plus ou moins hâtives, plus ou moins tardives, présentant parfois des différences d'une vingtaine de jours dans leur évolution. Il serait bon aussi de voir les mêmes plantes cultivées dans les mêmes conditions autant que possible. — 13G — Exposition internationale à Maestricht. — Cette festivité horticole, organisée par la Société pour l'amélioration des cultures dans le Duché de Limhourg, est définitivement fixée aux 21, 22, 23 et 24 mai; elle coïncidera avec la visite que LL. MM. les deux Reines des Pays-Bas feront à Maestricht. Le programme compte 115 concours comprenant des plantes variées, fleuries ou non fleuries, les Orchidées (auxquelles est dévolue la médaille d'or offerte par S. M. la Reine Régente), les Palmiers, les Fougères, les plantes carnivores, les plantes à feuillage, Broméliacées, Aroïdées, Bégonias, Goleus, plantes du Gap, Azalées, Rhododendrons, Rosiers, etc. Une section appelle les fruits et les légumes, une autre les bouquets et les compositions florales. La plus grande forêt du monde, d'après le YoutJis Companion, est située en Sibérie et s'étend sans interruption depuis la plaine du fleuve Obi à l'ouest, jusqu'à la vallée de i'Indighirka. Elle embrasse donc les grandes plaines des fleuves Yenissei, Olenek, Lena et Yana, mesurant plus de mille lieues en largeur du nord au sud et environ trois mille lieues de longueur. La plupart des arbres sont des Conifères très rapprochés les uns des autres, atteignant souvent 50 mètres de hauteur. Les chasseurs les plus habiles n'osent point s'aventurer dans ces immenses forêts dont jamais être humain n'a parcouru les centres; celui qui s'y égare est un homme perdu. # ¥ Promenades à Paris. — Voici, en nombres ronds, rémunération des arbres plantés dans les promenades et avenues à Paris, relevés à la fin de décembre 1894 et mentionnés dans la Revue Horticole. Platanes 26,000; Marronniers 17,000; Ormes 15,000; Ailantes 9,000; Érables-Sycomores 6,000; Èrables-planes 4,000; Robiniers 4,000; Tilleuls 2,000; Paulownia 1,000; Noyers d'Amérique 400; Acer Negundo 100; etc. D'après le même relevé, il n'y aurait qu'une douzaine de Peupliers de Virginie, un Catalpa, un Chêne, un Mûrier et un Sophora. Essence de roses. — Un alcool spécial, désigné sous le nom de Rhodinol, forme presque entièrement la partie odorante de l'essence de roses. Jusqu'ici cet alcool spécial ne s'était rencontré que dans le liquide extrait des roses Dernièrement on a découvert que le Rhodinol peut être fourni également par les Pelargoniums et qu'il s'y trouve même en quantité notable. La chimie des parfums, grâce aux recherches de MM. Bonnet et Barbier, en France, a fait un progrès de plus qui fera baisser sensiblement le prix élevé de l'essence de roses. Insectes utiles. — Parmi ceux-ci se trouve une sorte de Coccinelle — 137 — d'Australie, Leis conformis, qui a été employée par M. Elwood Cooper, président du State Board of Horticulture en Californie. M. Cooper propose également, pour combattre le puceron lanigère du pommier, une autre coccinelle, probablement le Crioceris decempunctata. Seulement il ne suffit pas de capturer les coccinelles et de les porter auprès des arbres, mais il faut récolter leurs œufs ou leurs larves et les placer sur les arbres dont les insectes dévoreront les parasites. Énergie de certains organes végétaux. — Nous nous rappelons avoir vu, chez notre ami feu l'abbé Eugène Goemans, il y a quelque trente ans, des spores d'un Pilobolus cristallinus , joli petit champignon, transpercer une feuille de papier d'herbier à la distance de trois cents fois la hauteur de la plante. Voici un autre fait communiqué à un confrère étranger par M. Wil- liam Lunt, du Jardin botanique de La Trinité. Un grand spécimen de Hevea brasMiensis, de la tribu des Crotonées , famille des Euphorbiacées, était au mois d'octobre dernier, chargé de fruits. La déhiscence de ceux-ci est aussi intéressante que remarquable. Ils sont à trois carpelles et la déhiscence est septicidale. Les septes sont très contractiles; ils commencent à se dégager quand le fruit entre en maturation, mais demeurent attachés en trois points. A mesure que la maturité avance, la pression sur les graines augmente et lorsque les fruits sont entièrement mûrs, les carpelles se séparent avec un bruit sonore. Chaque carpelle s'ouvre à son tour par son milieu en deux parties égales produisant aussi du bruit, et la pression exercée sur les graines est telle que celles-ci s'échappent en se projetant à des distances de plus de trente mètres. Par une journée chaude et sèche, l'épanouissement brusque des cap- sules produit parmi les branches comme une incessante canonnade lointaine. * » * Terris du Borinage. — On donne le nom de terris ou terrils aux dépôts provenant des exploitations charbonnières formés de parcelles de charbon, de calcaire, de schiste, de grès et de terres. Les terris sont nombreux dans le Borinage; beaucoup d'entr'eux prennent feu à la suite d'une fermentation souterraine, ne s'éteignant qu'après de longues années; d'autres ne prennent jamais feu, probablement parce qu'ils renferment trop de terre. Actuellement, à Quaregnon, à Flénu, à Pâturages, on commence à mettre ces terrils en culture. Le Bulletin delà Société centrale forestière cite des plantations faites d'aulnes ordinaires, d'acacias, de bouleaux, de charmes, de frênes, d'érables- sycomores, de faux-ébéniers, d'ormes, de saules marceaux, de peupliers, de châtaigniers, de sorbiers et de genêts à balais. Le même recueil cite une série de monticules ou terris qui pourraient être très utilement mis en culture. — 138 — Un riche cadeau. — Peu d'arbres contribuent autant que VAesculus hippocastanum, marronnier dinde, à l'ornementation de nos parcs et des grands jardins. Les superbes inflorescences dont l'arbre se couvre à profusion au printemps et son beau et large feuillage ne sont dépassés par aucun autre arbre. Si parfois les fortes gelées, comme celles de la présente année, im- priment dans son tronc une profonde crevasse, la frondaison n'en résiste pas moins et l'été lui a bientôt rendu tout son éclat. Sempervirens rappelle que cet arbre fut apporté de la Perse par David de Hongrie, ambassadeur de l'empereur Maximilien auprès des cours du Thibet, de l'Afghanistan et de la Perse. En 1576 il en offrit un petit exemplaire à l'empereur qui le donna au naturaliste de L'Escluse, à Vienne. Clusius en eut grand soin et propagea le bel arbre dans toutes les directions. On peut dire que ce fut là un riche cadeau. Nouveau parc à Baltimore. — On dit que les Américains sont pratiques ; nous ajouterons qu'il sont aussi prévoyants. Nous trouvons dans notre confrère Garden and Forest, l'annonce de la réalisation d'un projet que l'administration de Baltimore conçut il y a un quart de siècle. Elle résolut alors qu'il serait formé un fonds spécial affecté à la création d'un parc public. Le fonds a été constitué au moyen de taxes annuelles prélevées sur le revenu des compagnies de tramways. Il monte à la somme de 5 millions de francs. Le nouveau parc sera établi dans le domaine de Clifton dont la majeure partie pourra être conservée avec ses riches plantations faites avec beaucoup de goût par l'an- cien propriétaire John Hopkins. Encore Petrocosmea ionantha. - - On nous fait observer que cette espèce, dont il a été question dans L'Illustration Horticole du 15 avril, p. 108, appartient à l'Afrique tropicale. Ce fait nous est connu et si cette Gesné- riacée a été trouvée à une quarantaine de mètres d'altitude dans l'est de l'Afrique tropicale, notamment à une lieue de Tanga, aussi bien dans les fentes de roches calcaires que dans un sol abondamment pourvu de terreau, elle a été trouvée également à environ 1000 mètres de hauteur supramarine dans la forêt vierge d'Usambara, dans des localités ombreuses, sur des roches granitiques. Le Botanical Magazine, qui comprend la plante dans son numéro d'avril, dit qu'on en a trouvé des variétés qui diffèrent dans leurs nuances, mais qui toutes sont bleues. M. Ernest Benary, d'Erfurt, a envoyé récem- ment au Gardeners' Chronicle, des fleurs bleu pâle, bleu foncé et pourprées. Ce journal rapporte l'opinion de M. Glarke, une autorité en fait de Gyrtan- drées (il en a publié une monographie), qui pense qu'on pourrait garder le nom de Saintpaulia jusqu'à plus ample information. Ém. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XXXIII D'APRÈS "THE GARD EN " Ovo- ■ DIPLADENIA ATROPURPUREA . — 139 PI. XXXIII DIPLADEMA ATR0PIRP11REA La plante dont nous donnons ci-contre le portrait d'après celui que The Garden a publié il y a quelque temps, fit réellement sensation il y a juste un demi siècle. Elle fit son apparition en Angleterre, chez M. Veitch, à Exeter, qui la reçut du Brésil. Ses grandes fleurs, d'un coloris pourpre foncé, tranchant vivement sur le vert grisâtre du feuillage, en font une plante d'orne- ment de tout premier ordre. D'où vient donc que cette brillante Apocynée, une des plus belles du genre, ait disparu de la culture, malgré la publicité et les éloges qui lui furent décernés dans le Botanical Magazine de 1843, dans la Flore des Serres de 1845 et peut-être ailleurs ? Les plantes comme les hommes, ont sans doute leur destinée, et il faut se réjouir de voir réapparaître, comme sortant d'une longue léthargie, le charmant arbrisseau brésilien que les explorateurs de L'Horticulture Internationale ont retrouvé au Brésil et ramené en Belgique. C'est un arbrisseau grimpant, à feuilles courtement pétiolées, ovales allongées, acuminées, lisses. Les pédoncules sont plus longs que les feuilles, ils portent généralement deux fleurs. Le tube de la corolle, d'abord étroit et presque cylindrique, se dilate vers son milieu et se termine par cinq lobes larges, acuminés, bien étalés, même réfléchis et quelque peu ondulés. Le Dipladenia atropurpurea produit un superbe effet quand il s'est enroulé comme il le fait naturellement autour des colonnettes de la serre. Ainsi traité, ou bien conduit le long de la toiture, il produit en abondance ses grandes fleurs. La culture des Dipladenia ne présente aucune difficulté. Nous prions le lecteur de vouloir consulter ce que nous en disons dans U Illustration Horticole tome XXX, 1883, p. 108. Nous insisterons seulement sur ce que les arrose- ments et le seringage doivent être abondants et fréquents durant la belle saison et que la chaleur et l'humidité doivent diminuer pendant le repos hivernal. La multiplication a lieu de boutures et de semis comme celle des autres espèces, telles que D. splendens ou profusa, D. nobilis, D. amabilis, D. vincaeflora, D. boliviensis, D. brearleyana. Si ces plantes étaient mieux connues, les horticulteurs songeraient certainement à en obtenir des hybrides. Ém. Rodigas. 140 PLANTES NOUVELLES OU RECOM M AN DABLES Shortia galacifolia. — Une belle touffe de cette espèce, dont la réintro- duction remonte seulement à 1888, fut montrée bien fleurie à un des derniers meetings de la Royal Horticultural Society de Londres. Les feuilles, d'un beau vert, sont teintées de brun; les tiges florales, longues de 0m15, portent une ou deux fleurs dont la corolle campanulée a 0m025. Elle est blanche avec une pâle teinte rose. L'espèce provient des monts Allégbanies. L'exemplaire pré- senté au meeting précité a été cultivé comme d'autres plantes alpines dans un mélange de sable et de terre de bruyère sous châssis froid et à l'abri des rayons solaires durant l'été. L'époque de la floraison est le mois d'avril. Phlox divaricata. — Cette espèce est une des plus gracieuses fleurs prin- tanières qu'on puisse voir. Ce n'est certes pas une nouveauté pour nos jardins, puisqu'elle fut introduite en Europe vers le milieu du siècle précédent. Elle est originaire de Virginie. C'est une herbe vivace, légèrement pu- bescente, scabre, lâchement ra- meuse; les feuilles sont ovales un peu allongées. Dès la fin de mai s'épanouissent ses grandes fleurs d'un beau bleu pâle. Elles sont dis- posées en panicules corymbi formes lâches. La corolle a ses segments échancrés bifides. La plante vient bien dans les rocailles et ne désire pas le plein soleil. Impatiens Sultani, hybride nain varié. — Sous cette déno- mination, M. Léonard Lille, de Lyon, annonce parmi ses nouveau- tés une race d'Impatiens des plus méritantes. L'Impatiens Sultani type s'est acquis en fort peu d'années dans les cultures une place bien justifiée par la rapidité de sa croissance, l'abondance et la longue succession de ses gracieuses fleurs. A ces qualités maîtresses, la race nouvelle ajoute une taille moins élevée et une végétation plus -régu- lière, ainsi que le montre la figure 20. Les plantes, dit M. L. Lille, ne Fig. 20. — Impatiens Sultani, hybride nain varié. — 141 — dépassent pas 30 centimètres de hauteur. De plus elles ont une grande variété de coloris des fleurs ; en eflét, celles-ci présentent tous les tons du blanc rosé, du rose, du carmin vif, du rouge feu et du violet foncé. Viola odorata semperflorens. — M. E. Bredemeier, de Palanza (Piémont), décrit une nouvelle variété de cette violette sous le nom de Princi- pessa di Summunte, dans le numéro du 1er avril de la Gartenflora qui consacre à cette jolie nouveauté sa planche n° 1413. C'est bien une nuance nouvelle parmi les violettes, un lilas pâle d'une douceur sans égale que l'on ne trouve d'habitude que dans certaines Orchidées, telles que les Vanda. Le centre de la fleur est d'un blanc qui contraste vivement avec la couleur cuivrée des étamines. Le segment médian inférieur porte seul des veinures d'un bleu foncé. La fleur est très parfumée et est recommandée pour la culture forcée à cause de sa floraison riche et précoce. Pétunias à fleurs pleines. - - Parmi les nouveautés annoncées par MM. Victor Lemoine et fils, de Nancy, nous aimons à citer des Pétunias à fleurs pleines dont la description est des plus attrayantes. Caprice, fleur grande, dentelée, rouge cerise bordé blanc. Fiancée, fleur fimbriée, blanc rosé panaché carmin. Hercule, fleur grande, dentelée, lilas rose violacé nervé noir. Ida, fleur dentelée, rose tendre veiné pourpre, reflet lilacé. La Neige, fleur fimbriée, blanc pur. Léonidas, fleur énorme, fimbriée, mauve lilacé veiné noir, bordé blanc. Le Prophète, fleur grande, frangée, violet lilas nervé noir, bordé blanc. Obélisque, fleur fimbriée, blanc rosé, panaché mauve. Vénus, fleur grande, frangée, blanc à bord crème. Papaver bracteato-somniferum. — Voici un produit des plus intéres- sants offert par la maison Vilmorin parmi les nouveautés de cette année. C'est un hybride obtenu par le croisement du Pavot à bractées (Papaver brac- teatum), espèce vivace, fécondé par une variété du Papaver somniferum, espèce annuelle. M. S. Mottet signale la nouveauté dans la Revue Horticole du 16 avril dernier. La nouvelle race montre dans les semis des individus annuels et d'autres vivaces, ceux-ci en plus petit nombre. Les fleurs simples, grandes et très belles, présentent sur quelques pieds des pétales plus ou moins laciniés comme chez quelques pavots somnifères, tandis que chez d'autres les pétales sont entiers ou à peu près. La couleur est rouge ponceau velouté écla- tant, avec une large macule noire à l'onglet. Parfois cette couleur présente des tons d'un rose carminé. Les exemplaires vivaces sont très rustiques ; les — 142 — exemplaires annuels sont seuls fertiles. Chez ces derniers, le feuillage a pris la forme du Papaver bracteatum. Le mélange des deux parents est donc marqué d'une façon très curieuse. Myosotis alpestris var. Victoria rubra. — M. Léonard Lille, de Lyon, annonce cette jolie plante parmi ses nouveautés de 1895. C'est une ma- gnifique race, dit-il, très compacte et très florifère, formant des touffes hautes de 15 à 20 centimètres, abondamment couvertes de fleurs, bien plus grandes que dans l'espèce type et d'un beau coloris rose vif (flg. 21). Cette plante se prêtera fort bien à la décoration printanière des plates- bandes et des corbeilles. On pourra aussi en faire des bordures et de très gracieuses potées. Spiraea bracteata. — Cette §j£3r' magnifique plante japonaise, qui '^^ fut introduite sur le Continent par m- oi ir ,. , , . Tr. , . , von Siebold, est redevenue une t ig. zi. — Myosotis alpestris var. Victoria rubra. nouveauté de réelle valeur. L'ar- brisseau mesure environ un mètre; ses rameaux, d'un rouge brillant, portent des feuilles presque orbiculaires. Les fleurs, très nombreuses, sont disposées en corymbes terminaux globuleux. La bractée caractéristique de l'espèce est située vers le milieu du pédicelle de la fleur. La plante a été publiée l'an dernier par notre confrère américain Garden and Forest. Mimulus Clevelandi. — Nouvelle espèce signalée dans un récent numéro de Garden and Forest. Elle croit en touffe dans la Californie méridionale. Ses tiges sont ligneuses et atteignent 0m60 de hauteur. C'est une espèce vivace ayant de l'affinité avec le Mimulus glutinosus. La plante n'est point rustique dans les contrées tempérées. * Papaver orientale. — Il s'est produit déjà plusieurs modifications heu- reuses dans le coloris si vif du Papaver orientale multiplié par voie de semis. Les variétés obtenues par MM. Vilmorin-Andrieux révèlent des colorations très remarquables, allant jusqu'au violet foncé. L'une des variétés, obtenue chez M. Thomas Ware, horticulteur à Tottenham, et désignée sous le nom de Blush Queen, est marquée par un coloris rose avec macules pourpres des plus distinguées. Ém. R. 143 — LEGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir p. 111) Choux. — Nombreuses sont les races de choux. En se plaçant au point de vue de la production, on peut les classer en cinq groupes : les choux pommés, à tète compacte, arrondie; les choux-raves, dont on utilise les renflements charnus; les choux-fleurs, dont on mange les parties florales; les choux verts, dont on utilise les feuilles; enfin ceux dont on emploie plus spécialement les pétioles, comme les choux de Chine et le chou marin. Dans chacun de ces groupes il existe des races bien déterminées et dans ces races des variétés ou formes particulières, dont rénumération seule prendrait des pages. Les choux pommés comprennent les choux cabus, à feuilles lisses et unies; les choux de Milan, à feuilles cloquées, et le chou de Bruxelles ou à jets, dont la tige se garnit de petites rosettes. Dans ces séries, il y a encore les variétés hâtives, qui doivent être consommées aussitôt après la formation des pommes, et les variétés tardives qui se conservent plus aisément pendant l'hiver. En tète de ces derniers il convient de citer le chou quintal blanc ou chou d'Alsace, principalement recommandé pour la choucroute; le chou quintal d'Auvergne, plus gros et plus rond; le chou trapu de Brunswick, à tige extrêmement courte, à pomme serrée, aplatie et reposant sur le sol. Citons encore le chou de Winnigstadt, qui a l'avantage de pommer au printemps comme à l'arrière- saison, avant comme après l'hiver. Les choux cabus rouges, très estimés en Belgique, peuvent également être soumis à la culture en plein champ, et fréquemment dans nos régions leur valeur est de beaucoup supérieure à celle des cabus blancs. Les cabus rouges comprennent deux types, celui à petite pomme et celui à grosse pomme. Les meilleures variétés sont le très gros rouge de Gand; le sanguin de Hollande, à grosse pomme tardive; le Cabus rouge ou Sanguin d'Erfurt et le petit noir Superfin cV Utrecht ou Tête de nègre. Les pommes de cette dernière variété sont fort petites, mais celles-ci sont préférées sur nos marchés et font un article courant de ménage. Les choux de Milan ou de Savoie comprennent deux types qui sont le chou de mai ou hâtif d'Ulm et le tardif de Milan. L'un et l'autre comptent plusieurs variétés plus ou moins stables et dénommées suivant les localités. Le chou de Bruxelles est un type spécial qui se distingue de tous les autres par les petits gemmes ou rosettes, fermes et serrés, qui se produisent depuis la base jusqu'au sommet de la tige. C'est une plante originaire de Belgique. — 144 — Les maraîchers des environs de Bruxelles, Louvain, Anvers, Malines, Lierre, etc., en font des cultures étendues. Tous ces choux conviennent parfaitement dans les terres franches, partout où il est possible de maintenir le sol dans une certaine fraîcheur, comme c'est le cas dans les terres irrigables. Une sécheresse prolongée peut compromettre la récolte. M. H. de Vilmorin, dans la conférence dont nous avons déjà parlé, recommande plus spécialement de cultiver le chou de Bruxelles et les choux de Milan, à l'exclusion des autres, dans les plaines et sur les plateaux, là où l'arrosage est difficile. Cependant une saison exceptionnellement chaude et sèche au printemps peut rendre le produit aléatoire. Le chou de Bruxelles, qui est recherché sur nos marchés en toute saison, et surtout en octobre et novembre, peut encore fournir son produit au printemps. Il résiste aux hivers les plus rigoureux. C'est le dernier qui nous ait donné du produit en avril, après le rude hiver de cette année. Les choux-raves ou à racines charnues comprennent deux races remar- quables. Les choux-raves proprement dits, dont le renflement de la tige se produit au-dessus du sol, et le chou-navet ou turnep, qui produit ce renflement charnu sous terre, c'est-à-dire sous le collet. Le chou-rave offre un mets aussi délicat que le chou-fleur. Il en existe des variétés nombreuses, les unes hâtives, les autres tardives. Les choux-navets comptent également plusieurs variétés qui appartiennent plus spécialement au domaine de la grande culture. La plupart sont très rustiques. Le produit présente en moyenne une densité double de celle du navet ordinaire, c'est-à-dire que, à volume égal, il a deux fois le poids de ce dernier. Pour bien réussir, le chou-navet demande une terre dans laquelle l'argile prédomine. Les choux-fleurs sont généralement réservés au jardin. Cependant ils viennent admirablement en plein champ et donnent un excellent produit, toujours bien accueilli au marché. Il en existe deux types, le chou-fleur pro- prement dit avec ses races hâtives, demi-hâtives et tardives (nous avons eu l'occasion déjà d'en parler dans L'Illustration de cette année, p. 47), et le Brocoli, qui en diffère par ses feuilles ondulées et la formation de têtes secon- daires dans les aisselles des feuilles. Les Brocolis sont, en outre, de couleurs variées, bien que le blanc soit préféré. Certaines variétés sont rustiques sous notre climat. Les choux-fleurs, comme le Brocoli, se plaisent dans un sol léger et bien meuble. (Sera continué.) Ém. BODIGAS. — 145 — POIRES DE CHOIX Beurré de Ranee. — Voici encore un fruit de premier ordre, découvert en 1762, au village de Ranee (Hainaut), par notre illustre pomologue, l'abbé d'Hardenpont. C'est un beau fruit allongé, obtus aux deux extrémités, à peau d'un vert très foncé, devenant vert jaunâtre à la maturité, qui a lieu de mars à mai. Fig. 2â. — Poire Beùïrê dé Ë&nôê, La chair est blanc verdâtre, fine, de qualité variable cependant selon le sol et l'exposition ; dans un bon terrain, fertile et chaud, à exposition du levant ou au midi, on pourra cueillir des poires Beurré de Ranee de toute première qua- — 14G — lité, sucrées, légèrement vineuses, avec un parfum délicat. Dans ces conditions, on peut aussi cultiver le Beurré de Rance sous forme de pyramide. Les fruits en sont presque âpres dans les terrains très froids. On greffe de préférence cet arbre sur franc de semis. Gustave Michiels. (Sera continué.) ARBRES FORESTIERS ET D'ORNEMENT Les arbres forestiers se plantent soit isolés, soit en lignes ou en avenues; ceux d'ornement sont disposés en massifs, en groupes ou isolément, dans les parcs et jardins d'agrément. Les plantations en lignes ou en avenues doivent être faites dans des tranchées continues, larges de deux mètres, sur une pro- fondeur d'un mètre, pour que les racines puissent facilement s'étendre ; le défoncement, dans les parcs et jardins, a lieu dans toute l'étendue des massifs à une profondeur d'environ 75 centimètres. Les grands arbres plantés en massif, se placent ordinairement à une dis- tance de trois à quatre mètres l'un de l'autre; on doit garnir les intervalles au moyen de touffes, choisies parmi les plants forestiers ou arbustes à feuilles caduques ou à feuillage persistant, et les disposer de manière à obtenir des contrastes frappants, dus à la grandeur des arbres, à la forme et la couleur de leur feuillage de toutes nuances. Nous nous proposons de passer en revue les principaux genres et espèces d'arbres appartenant aux deux catégories. Le Bouleau Bouleau blanc commun, un de nos arbres les plus élégants, d'une croissance rapide et s'accommodant de presque tous les sols; il est très convenable pour boiser les terrains siliceux. B. pyramidal, aussi pyramidal que le peuplier d'Italie, variété remarquable; B. à feuilles pourpres, variété nouvelle, très vigoureuse et à feuilles pourpre noir; B. à feuilles laciniées, très ornemental et remarquable par son élégant feuillage finement découpé; B. pleureur; B. nain; B. triste; B. à papier, de l'Inde; B. des Garpathes ; B. crénelé; B. merisier; B. jaune; B. noir à canot; B. d'Oxytzow; B. à papier; B. à feuilles panachées ; B. à feuilles de peuplier, remarquable par son large feuillage et son beau port ; B. à feuilles pourpres, un peu moins pourpre que le Bouleau commun à feuilles pourpres, mais le feuillage a le double de largeur et l'arbre est d'une grande vigueur. Bouleau pubescent. Bouleau pubescent panaché blanc." » » à feuilles d'ortie. | » » mignon. — 147 — Mûrier Mûrier à feuilles panachées. » de jaune, hétérophylles. Mûrier à papier. » » de Kaempfer. » à feuilles cucullées. » » disséquées. Ce dernier est très curieux par ses feuilles réduites aux nervures, ce qui lui donne un aspect très singulier. Charme Charme commun. Arbre indigène, bien touffu et très connu pour former les haies et les allées couvertes, appelées charmilles; il est d'une croissance régulière et se plaît dans presque tous les terrains. Charme commun pleureur. » » pyramidal. » » à feuilles de chêne. Charme d'Amérique. » panaché de blanc. » à fruit de houblon. (Sera continué.) EDOUARD MlCHIELS. PETITES NOTES DE CULTURE Entre -cultures. — Le produit du potager peut être sensiblement aug- menté par la pratique des entre-cultures. Dans ce procédé, il s'agit de ne pas perdre de vue que les plantes de nature différente peuvent parfaitement, se développer les unes à côté des autres sans se nuire réciproquement. Depuis toujours on a vu réussir chez nous la culture des fè\es de marais parmi des lignes de pommes de terre. Cette entre-culture est renseignée par un de nos confrères d'Allemagne comme une excellente innovation. Aussi bien les fèves de marais peuvent être remplacées par des pois et diverses variétés de haricots nains. La présence de ces Légumineuses est plutôt avantageuse aux pommes de terre. Celles-ci sont récoltées en dernier lieu. Feuilles gelées. — Beaucoup d'arbustes vivaces de pleine terre ont souffert du froid extraordinaire de l'hiver mémorable que nous avons subi. La plupart auront été déjà recepés. Partout où cette taille a été négligée, les dégâts sont plus considérables, parce que l'état morbide des rameaux se com- munique fréquemment de proche en proche et dès lors il faut un temps plus long à la plante pour se refaire. Chez certaines plantes, comme les Berberis ou Mahonia, il est prudent de couper les feuilles jusqu'au pétiole. Cette opéra- tion, un peu minutieuse si l'on veut, assure le repercement des yeux. — 148 - Grassula coccinea. — Certaines plantes semblent avoir besoin de beau- coup de temps pour que leur culture soit généralement comprise. Les Crassula coccinea sont du nombre, et pourtant cette culture ne demande pas de soins particuliers. Il leur faut en tout temps beaucoup d'air et de lumière. On les multiplie le mieux de boutures qu'on laisse deux ou trois jours au soleil avant de les piquer. La terre qui leur convient le mieux est un mélange de terreau de feuilles avec ample addition de sable. Les jardiniers parisiens y ajoutent des tessons ou des morceaux de briques. Pendant la végétation les arrosements peuvent être journaliers; ils doivent cesser presque complète- ment en hiver. En cette saison on les traite comme les plantes du Gap en général, dans la serre tempérée qu'on aère beaucoup. Brodiaea. — L'introduction des premières espèces de ce beau genre de plantes bulbeuses remonte au commencement de ce siècle. Actuellement on en connaît plus de trente espèces, la plupart originaires de l'Amérique sep- tentrionale. Leur culture n'est pas difficile, plusieurs sont rustiques dans les régions moyennes de l'Europe ; d'ailleurs, après en avoir joui en plein air l'été, on peut les rempoter dans un mélange de terre de feuilles et de terre ordinaire et les hiverner sous châssis froids. Même par les hivers ordinaires, il suffît de les couvrir de feuilles en protégeant les bulbes contre la pluie et l'humidité. Ces jolies Liliacées appartiennent à la flore des rivages de l'Océan Pacifique. Elles ont beaucoup d'affinité avec le genre Triteleia qui appartient aux rivages de l'Amérique australe. * Pas d'air aux racines, pas de fruits aux arbres. — L'air seul ne suffît pas à la vie; seulement l'absence de l'air rend toute vie impossible. L'expérience de chaque jour démontre que les plantes placées trop profondé- ment en terre languissent et cessent de fructifier. Il suffit bien souvent de relever sur place des arbres stériles ou peu fertiles, pour les rendre très pro- ductifs. Sur les places publiques, la plantation des arbres est très difficile parce que le sol, à la surface constamment piétinée, est presque imperméable à l'air; les racines se trouvent par suite soustraites à l'action d'un agent in- dispensable. On se borne à entourer le tronc des arbres d'une ferrure à jour recouvrant le sol sur une étendue d'un mètre de diamètre, ce qui donne un peu d'accès à l'air, tandis que celui-ci devrait être admis surtout aux extré- mités des racines, donc à une distance du tronc égale à la longueur des plus grandes branches. R. d'Eelen. 6" Série. TOME 2' 10e Livraison. 30 Mai 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN L1NDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 13 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Chronique horticole 149 Fête jubilaire de M. Rodigas 151 Renseignements et culture 153 Exposition internationale d'horticulture de Paris. 157 Exposition internationale de bordeaux . . . 157 La Géographie botanique 158 Pages. Vanda tricolor et Vanda suavis 160 Plantes primées 163 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 34. Bégonia Faureana 152 Fig. 23. Vanda tricolor 161 » 24. Vanda suavis 162 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Gand, impr. Eug. Arauder Ilaeghen . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > <•♦•» < Les annonces paraissant à la fois dans I/Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ]\[^ K. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . »> 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . . .» 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 149 — CAUSERIE HORTICOLE L'EXPOSITION DE BRUXELLES EN 1897 30 Mai 1895. Nous avons lu avec beaucoup de satisfaction l'article que M. Noël Laverdy consacre, dans le numéro du 20 mars du journal Le Jardin, à l'organisation de l'Exposition de Paris de 1900 et qui abonde absolument dans le sens de celui que nous avons produit ici même, le 1er mars de cette année. Il n'est pas superflu de constater que des deux côtés de la frontière, l'on pense de même en ce qui concerne l'organisation des floralies internationales. Combien plus efficaces encore seraient chez nous, les revendications du monde horticole, si celui-ci pouvait s'appuyer sur une force imposante, comme le fut celle de la Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique, laquelle ne se révèle plus que par intermittence dans rénumération des titres de certains membres de commis- sions officielles ou officieuses. Laissons ces regrets stériles et répondons à celui de nos lecteurs qui nous fit remarquer que l'exécution du plan élaboré dans ses grandes lignes dans notre premier article, est irréalisable, parce qu'il occasionnerait des dépenses trop considérables. Cette réponse est fort aisée ; nous la trouvons toute prête dans les annales des expositions belges, année 1880. En effet, lors de l'Exposition nationale organisée à l'occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de notre indépendance, un grand local vitré de 4000 mètres de superficie avait été construit pour recevoir les collections de Palmiers, Fougères et autres grandes plantes ornementales. Cette partie de l'exposition fut arrangée par M. Fuchs et composée en style paysager avec une grotte monumentale du haut de laquelle on pouvait admirer l'ensemble de l'exposition. Cette grotte, telle qu'elle était aménagée et ornementée, constituait pour le public un des grands attraits de cette brillante floralie. L'Exposition d'horticulture proprement dite eut lieu du 21 au 28 juillet. Toutefois, le local ne pouvant rester vide depuis l'ouverture de l'exposition générale jusqu'à sa clôture, c'est-à-dire du 15 juin au 10 octobre, les expo- sants furent invités à envoyer leurs produits autant que possible, dès la date — 150 — de l'ouverture, quittes à pouvoir compléter ou diminuer leurs lots au moment de l'ouverture de l'exposition horticole proprement dite. Ce mode d'exposition, dans la pensée des organisateurs, devait permettre à certains spécialistes de produire des collections qui, vu l'époque avancée de l'ouverture de l'exposition, eussent dû être forcément exclues du programme. Ainsi donc en 1880, il y eut un local exclusivement affecté à l'horticulture. Ce qui s'est fait alors, doit pouvoir se faire encore en 1897. Donc en demandant un « palais de l'horticulture » — pourquoi n'adopterions-nous pas cette déno- mination ? — nous sommes parfaitement resté dans les limites du réalisable. Une des raisons qui militent en faveur d'études préparatoires entamées sans trop tarder, est celle qui fait dépendre la sérieuse réussite des concours du temps accordé aux exposants pour se préparer dans de bonnes conditions. Il faut, longtemps à l'avance, appeler l'attention des intéressés sur une entre- prise importante comme celle d'une exposition internationale d'horticulture dans la capitale du pays. Voyons ce qui se passe ailleurs dans de semblables circonstances. A Paris, les horticulteurs se sont réunis, il y a deux ans, pour faire connaître leurs desiderata pour l'Exposition de 1000! Le conseil d'administration delà Société royale d'Agriculture et de Botanique de Gand, en tète de son programme de l'exposition du 21 avril de cette année, paru en automne dernier, appelle l'attention sur l'importance qui sera accordée à certains concours lors de l'exposition quinquennale de 1898. Tous les journaux horticoles publient des articles sur la seconde exposition internationale d'horticulture qui sera orga- nisée à Dresde en 1896. Dans toute organisation sérieuse, on s'y prend à temps pour faire connaître les règlements et les programmes des concours. Seulement, chaque fois qu'il s'agit d'une Exposition universelle, les comités horticoles dépendant du bon ou du mauvais vouloir des chefs de l'entreprise, arrivent régulièrement trop tard. La récente exposition d'Anvers en est un frappant exemple, présent encore à la mémoire de tous. Amateurs et horticulteurs, informés ta peine deux ou trois mois avant l'ouverture des concours, ne sauraient prendre part à l'expo- sition dans des conditions normales ; de là, des abstentions regrettables, et, pour la commission d'organisation, la nécessité inéluctable de multiplier les démarches, afin de faire réussir l'entreprise. Il ne faut point que pareille faute soit commise une fois de plus ; il ne faut pas que les travaux des comités de l'horticulture soient subordonnés à un tas de conditions qui lui sont étrangères, ni qu'ils dépendent du caprice de — 151 — quelques-uns qui ont le grand tort de vouloir se mêler de choses qu'ils ne connaissent pas ou qu'ils traitent comme une quantité négligeable. Nous demandons qu'au plus tôt, l'on mette la main à l'œuvre, afin d'avoir le temps nécessaire pour étudier un plan d'organisation sérieux, pondéré, pour s'enquérir des desiderata des intéressés de toutes nos contrées, afin de les satisfaire dans la plus large mesure possible et d'obtenir une participation générale. Hàtons-nous, afin que, au moins toute une année d'avance, amateurs, horticulteurs, pomologues, jardiniers, etc., connaissent les conditions dans lesquelles s'engagera l'entreprise, possèdent le programme complet des concours et puissent ainsi, à l'aise et en parfaite connaissance de cause, prendre les mesures que comporte la situation. A l'œuvre donc, les hommes de bonne volonté, les hommes compétents et d'initiative ! Ch. De Bosschere. FÊTE JUBILAIRE DE M. RODIGAS Notre éminent collaborateur vient d'être l'objet d'une manifestation des plus sympathiques à l'occasion du 35me anniversaire de son entrée dans l'enseignement de l'Horticulture. Cette belle fête a eu lieu à Gand, le 5 mai dernier. La plupart des publications horticoles des divers pays, et les principaux journaux politiques belges, ont fait, à cette occasion, l'éloge des grands ser- vices rendus par M. Rodigas à l'horticulture et à la botanique. Il n'est pas nécessaire, d'ailleurs, de les rappeler dans L'Illustration Horticole, à laquelle son nom est attaché depuis si longtemps, et nous ne doutons pas que nos lecteurs ne partagent à ce sujet les sentiments qui ont été exprimés le 5 mai à Gand par les anciens élèves de M. Rodigas et par ses confrères. 152 — PL XXXIV BEGONIA FAUREAM Ce superbe Bégonia, dédié à M. le Président de la République française, provient du Brésil, d'où il a été introduit par L'Horticulture Internatio- nale, en 1892. Il se distingue par un feuillage véritablement superbe, très ample, élégam- ment découpé, et d'une richesse de coloris exceptionnelle. Plusieurs variétés remarquables ont fait leur apparition dans la même importation ; elles se distinguent par un coloris plus ou moins foncé, les unes ayant les feuilles vert tendre ponctué de blanc, d'autres, au contraire, ayant une teinte bronzée, particulièrement le long des nervures, qui produit un effet très beau. Ce nouveau Bégonia avait été exposé en 1893 à la Temple Show, de Londres, dans le groupe de plantes nouvelles présentées par L'Horticulture Interna- tionale. Il y avait été fort admiré, et le Journal of Horticulture, avait même cru devoir en donner le portrait à ses lecteurs, en faisant exécuter une gra- cieuse gravure. La plante avait d'abord été présentée sous le nom de B. platanifoUa; mais ce nom ayant déjà été donné par Lindley à une autre espèce, MM. Linden ont dû la débaptiser, et l'ont dédiée au chef de l'État voisin et ami dans lequel l'horticulture belge vient de donner une démonstration si éclatante de sa grandeur et de ses progrès constants. Cette dédicace ne pouvait être mieux appropriée qu'en la présente occasion, où le Bégonia dédié à M. Félix Faure a excité à l'exposition de Paris la même admiration qui l'avait accueilli à Londres. Il faisait partie, en effet, du magnifique groupe de plantes nouvelles qui a obtenu le premier prix à l'una- nimité à l'Exposition internationale organisée par la Société nationale d'Hor- ticulture de France. Max Garnier. — 153 — RENSEIGNEMENTS ET CULTURES La Société Impériale et Royale d'Horticulture de Vienne a élu récem- ment comme membres correspondants MM. le Dr Bataline, de S1 Peters- bourg, E. A. Carrière, de Paris, Lucien Linden, de Bruxelles, le Dr Max- well T. Masters, de Londres et le Dr L. Wittmack, de Berlin. * Lycoris. — Ces plantes bulbeuses, originaires du Japon et de la Cbine, réussissent avec le même traitement que les Hippeastrum, c'est-à-dire cultivées en serre tempérée. Elles produisent des fleurs très belles, de grande taille, d'un coloris éclatant, groupées par bouquets de quatre à douze au sommet d'une hampe plus ou moins longue, ordinairement de 30 à 50 ou 60 centimètres. Les principales espèces cultivées sont : le L. aurea, à fleurs très belles, jaune d'or, mesurant 8 centimètres de longueur, et rappelant assez la forme des Amaryllis; le L. radiata, rose foncé tirant sur l'écarlate, avec le tube très court et les segments étalés crispés; le L. sanguinea, espèce plus récente, à fleurs rouge vif, et le L. squamigera, également introduit dans ces dernières années, dont les fleurs rose lilacé sont odorantes. Macaranga Porteana. — Ce bel arbuste de serre chaude, originaire des régions tropicales de l'Asie, de l'Afrique et de l'Australie, est remarquable par son feuillage décoratif, très ample, à limbe presque orbiculaire, arrondi à la base et acuminé au sommet. Les feuilles sont d'un vert olive, veinées de vert jaunâtre; à l'état jeune, elles sont d'un rouge cuivré foncé. Les pétioles mesurent de 50 à 60 centimètres de longueur, et l'envergure de la plante qui figure à Kew, et qui n'a guère que 3 ans et demi, est de plus de 2m10 en diamètre. Les fleurs sont petites, mais très nombreuses, d'un rouge cramoisi, et pré- sentent un superbe coup-d'œil. Cette plante figure également au Jardin des Plantes de Paris. M. Edouard André l'avait décrite d'abord sous le nom de Mappa Porteana, mais son nom générique correct est Macaranga. Une Exposition internationale d'Horticulture se prépare pour l'année prochaine à Genève. Les organisateurs se proposent d'y donner une impor- tance spéciale aux nouvelles introductions. Nous en parlerons dans un pro- chain numéro. — 154 — Nous espérons que le programme sera rédigé d'une façon plus précise qu'on n'a coutume de le faire jusqu'ici et qu'il ne sera pas possible de voir, comme à l'Exposition internationale de Paris, des variétés de Tillandsia fenestralis ou d' ' Odontoglossum crispum exposées comme plantes nouvelles d'introduction récente. Yucca recurva. — Le Garden de Londres publie une belle gravure repré- sentant cette plante en pleine floraison. L'aspect décoratif de ce Yucca, même en dehors de la floraison, est extrêmement remarquable; mais à l'époque où les fleurs s'épanouissent en abondance sur une tige dressée, embaumant l'air autour d'elles, il est difficile de trouver son égal. Il est probable que le nom de Y. recurva n'est qu'un synonyme de Y. recur- vifolia. L'étude de la fécondation des Yucca par les insectes a donné lieu à d'intéres- santes études, notamment de la part de M. le professeur Riley. Ces plantes peuvent être cultivées en plein air pendant la belle saison, mais il est rare qu'elles produisent des fruits, et il ne parait pas que leurs graines puissent arriver à maturité. Hand-list of Ferns and Fern Allies (Royal Gardens, Kew). — L'Admi- nistration des Jardins Royaux de Kew vient de publier sous ce titre une liste alphabétique des espèces et variétés de Fougères qui sont cultivées à ce grand établissement. A côté de chaque nom est indiquée la localité d'origine, ainsi que le nom de l'auteur comme référence. La liste comprend 1116 espèces et variétés de Fougères et 97 de Lycopodes, Sélaginelles, etc. En outre, elle renferme une liste de 586 variétés anglaises. En ce qui concerne les espèces exotiques, la nomenclature suivie est celle du Synopsis filicum de Hooker et Raker. Valeur des divers engrais. — Le Journal of the South Eastem Agri- cultural Collège nous apprend que l'on continuera en 1895 les expériences entreprises depuis deux ans par M. Monson, sous la direction du Conseil de Comté du Kent, en vue de déterminer la valeur des divers engrais. Les essais portant sur la chaux, le gypse et la kaïnite sont effectués à Rrenchley ; les matières azotées (engrais d'étable, torteaux de colza pulvérisés, guano, sulfate d'ammoniaque, azotate de potasse et de soude) seront expéri- mentés à Hadlow ; à Goudhurst on étudiera l'effet de labours plus profonds qu'à l'ordinaire ; à Lees Court, un terrain de 222 ares a été mis à la dispo- — 155 — si lion du Collège pour des études sur les maladies du houblon et leur traite- ment; enfin des essais sur les phosphates seront effectués à Marden, Selling, Farnham et Oxted. * ♦ La régularité du chauffage, au sujet de laquelle un abonné nous ques- tionne, dépend principalement des soins du chauffeur ou de la personne qui en est chargée. Lorsqu'il s'agit d'une installation assez vaste, et de serres où la température doit être assez élevée, cette régularité a une grande importance ; or il n'y a qu'un moyen d'obtenir une température régulière, c'est de surveiller le feu avec soin et d'y mettre souvent du charbon. Lorsqu'on bourre le foyer pour n'avoir plus besoin de s'en occuper pendant une demi-journée, le feu reste noir pendant longtemps; l'eau ne s'échauffe guère pendant ce temps, et il y a une perte assez grande sur le combustible. Si l'on veut avoir un feu constamment rouge et le charbon bien utilisé, il faut en mettre souvent et peu à la fois. On se plaint souvent des chaudières employées, mais il est certain qu'on obtiendra encore de meilleurs résultats avec un appareil médiocre, mais bien surveillé, qu'avec un excellent thermosiphon conduit par un chauffeur négligent. * * Phyllocactus amoenus. — On nous adresse des fleurs de cette superbe espèce, l'une des plus belles que l'on puisse imaginer au point de vue du coloris. Les pétales sont disposés sur plusieurs rangs; ceux de l'extérieur sont d'un rouge écarlate, les plus rapprochés du centre sont de la même nuance, mais bordés de cramoisi violacé foncé. La fleur mesure plus de 22 centimètres de diamètre; c'est une merveille dont il est difficile de donner quelque idée par une description. Bilbergia (Quesnelia) roseo-marginata. — Cette espèce doit son nom au coloris de ses bractées, qui sont d'un rouge écarlate bordé de rose (ou de blanc) ; les fleurs bleu foncé se détachent très vivement sur ce fond. La grappe florale est portée sur une tige assez robuste, s'élevant bien au-dessus du feuillage. Les feuilles, qui mesurent environ 65 à 70 centimètres de longueur, sont marquées de bandes transversales gris pâle. Cette gracieuse espèce est d'intro- duction relativement récente, et date d'une quinzaine d'années. ♦ » Décorations. — Nous relevons dans le Journal officiel de France les distinctions ci-après : M. Maxime Cornu, professeur-administrateur au Muséum d'histoire natu- relle, est promu officier de la Légion d'honneur. — 156 — M. Lucien Chauré, directeur du Moniteur d'Horticulture, de Paris, est promu officier du Mérite Agricole. M. Viviand-Morel, secrétaire général de l'Association horticole lyonnaise, est également promu officier du Mérite Agricole. M. D. Bois, assistant de la chaire de culture au Muséum, secrétaire-rédacteur de la Société nationale d'Horticulture de France, est nommé officier de l'instruction publique. MM. Gérard, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon et directeur du Jardin Botanique de cette ville ; Morel, architecte-paysagiste, à Lyon ; Rivoire, Barriot, Beurrier, Jean Jacquier, Garle, Guillot, Claude Jacquier, Falconnet, horticulteurs, sont nommés chevaliers du Mérite Agricole. * * Weldenia candida. — Le Botanical Magazine vient de publier le portrait de cette curieuse plante, voisine des Tradescantia, et jusqu'ici monotypique. Elle est très rare et très intéressante. Sa tige dressée atteint une hauteur de 3 à 10 centimètres, et est surmontée d'une touffe de feuilles larges, oblongues- céolées; les fleurs sessiles sont blanches; le tube de la corolle mesure cinq centimètres de longueur. Le Weldenia est originaire de l'Amérique centrale, où il fut découvert par Ehrenberg, puis collecté par Karwinsky et Hartweg. Schinus dependens. — Très beau petit arbre originaire de la cote occi- dentale de l'Amérique du Sud. Il produit au mois de mai une abondance de petites fleurs jaunes en courtes racèmes axillaires à peu près de la même longueur que les feuilles. Les Jardins Royaux de Kew en ayant reçu des graines du Jardin Botanique de Santiago en 1885, les essais opérés permettent de considérer cet arbre comme rustique, contrairement à ce qu'avait écrit Lindley. Le S. dependens a été introduit dès 1833 parla Royal Horticultural Society; il est figuré dans le Botanical Magazine, pi. 7406. Capillaires. — On désigne sous ce nom, dans la pharmacopée, plusieurs Fougères. Celle qui est la plus connue peut-être dans le inonde horticole, et qui a donné son nom à ce groupe de plantes, est YAdiantum Capïllus Veneris, ou Capillaire de Montpellier. Toutefois VA. pedatum est plus fréquemment employé dans les officines; c'est le Capillaire du Canada. Plusieurs autres espèces d'Adiantum ont été également employés comme pectoraux. V Asplenium Trichomanes, ou Capillaire rouge, est aussi utilisé dans les — 157 — hôpitaux à la place cle VAdianium pedatum. Plusieurs autres Aspleniuni, notamment VA. adiantum nigrum, ou Capillaire noir, et VA. VirgUii, partagent sa réputation médicinale. Enfin le Politrîchum commune rentre également dans le même groupe sous le nom de Capillaire doré, et on lui attribue diverses propriétés bienfaisantes, au sujet desquelles il convient d'ailleurs de faire quelques réserves, de même que pour les autres Capillaires. Max Garnier. EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE DE PARIS La revanche belge L'exposition internationale organisée par la Société nationale d'horticulture de France a obtenu le plus brillant succès, tant au point de vue de l'organi- sation, qui était admirablement comprise et de la plus grande élégance, qu'au point de vue technique. Le concours des plantes nouvelles, qui excite toujours un intérêt tout spécial, a été l'occasion d'une joute sensationnelle entre deux maisons d'importation étrangères et a fourni une éclatante revanche à L'Horticulture Internationale, de Bruxelles, qui a remporté le premier prix à l'unanimité; M. Sander a reçu le second prix. Il n'est pas inutile d'ajouter que dans le lot couronné, MM. Linden n'expo- saient que des plantes directement introduites par eux, comme ils l'avaient fait à l'Exposition quinquennale de Gand et comme on devrait toujours l'exiger en pareil cas. Nous laissons à notre collaborateur M. De Bosschere le soin de donner un compte-rendu détaillé de cette superbe exposition dans le prochain numéro. Max Garnier. EXPOSITION INTERNATIONALE DE BORDEAUX L'horticulture belge a obtenu à Bordeaux un très grand succès. Le temps nous manque pour décrire en détail les merveilles de cette exposition sensa- tionnelle; nous nous bornerons pour aujourd'hui à reproduire la liste des récompenses décernées, que nous empruntons à L'Etoile Belge, de Bruxelles. Grand-Prix et objet d'art spécial : à L'Horticulture Internationale (administrateur-directeur, M. Lucien Linden) pour son superbe groupe d'Or- — 158 — chidées fleuries, avec une mention toute spéciale pour la valeur hors ligne de quelques plantes nouvelles exceptionnelles, directement introduites par la maison: à MM. De Smet, frères, par leurs envois de grands Palmiers, de Cycadées, de plantes ornementales, de Gleichenia, tVAzalea mollis et d'Araucaria. Des diplômes d'honneur avec objet d'art sont alloués à MM. Van Imschoot et Van Wambeke pour leurs incomparables apports d'Orchidées fleuries; des objets d'art à M. Guillaume De Boschère, d'Anvers, pour ses belles plantes d'appartement et de salon et à M. Dallière, pour ses remarquables plantes de serre. Une médaille d'or est décernée à M. Éd. Pynaert, de Gand, pour ses Palmiers rares et nouveaux, et à M. Jean De Boschère, fils, élève à l'École d'horticulture de Vilvorde, pour son album de fleurs d'Orchidées et de frondes de Fougères. Une médaille de vermeil est décernée à MM. Bedinghaus, de Gand (plantes du Japon), et Stepman, de Bruxelles (Anthurium). MM. Toeffaert, de Gand, Duriez, frères, de Wondelghem, Jos. Boelens, de Gand, Janssens et Vincent, de Merxem (Anvers), Spae-Vandermeulen, de Gand, Aug. Gornélis, de Meirelbeke, et Draps, de Laeken, ont obtenu une médaille d'argent. Le comité horticole belge, voulant reconnaître le mérite des envois de MM. Dallemagne, de Rambouillet, Gahuzac et Treyeran, de Bordeaux, qui ont exposé de jolis groupes d'Orchidées, a obtenu pour ces messieurs des dis- tinctions spéciales qui se justifient autant parle mérite des espèces que par la valeur de la floraison des exemplaires présentés; M. Dallemagne a obtenu un grand diplôme d'honneur; MM. Gahuzac et Treyeran, un diplôme d'honneur. Gomme on le voit, c'est un triomphe pour l'horticulture belge et un succès énorme pour la commission belge. LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE Il est question de la création, à bref délai, d'un cours de géographie bota- nique au Jardin Botanique de l'État, à Bruxelles. On ne saurait trop féliciter l'administration de cette initiative, qui recevra sans doute l'accueil le plus empressé des étudiants ainsi que du monde horti- cole, si celui-ci sait en comprendre la portée et profiter des facilités mises à sa disposition pour s'instruire des choses qui l'intéressent le plus directement. La géographie botanique est une science trop peu connue actuellement, et — 150 — dont l'enseignement était jusqu'ici beaucoup trop négligé. Il n'est pas douteux que, si les programmes d'étude lui avaient fait la place à laquelle elle a droit, les conquêtes de la science et de l'horticulture auraient marché beaucoup plus vite. Du moins peut-on espérer qu'à l'avenir elle progressera plus rapidement; les expéditions civilisatrices ou conquérantes qui parcourent les régions encore inconnues lui ont fourni dans ces dernières années des renseignements précieux, et les explorations botaniques, en Afrique notamment, ont marché de front avec les expéditions militaires, au grand profit de la science et de l'industrie. Il y a en effet un intérêt évident pour l'industrie, et notamment pour l'hor- ticulture, à connaître exactement les conditions dans lesquelles évolue la végétation des différents pays; et cette vérité est trop généralement reconnue à l'heure qu'il est, pour qu'il soit nécessaire d'y insister. Au contraire, il serait peut-être utile de signaler les dangers de l'exagération. Je parle ici, bien entendu, au point de vue strictement pratique de la culture. Beaucoup de personnes sont portées à croire qu'il suffit de connaître les conditions climatériques dans lesquelles une plante pousse à l'état naturel, et de les reproduire fidèlement dans les serres. Il y a là une tendance excessive. M. W. Watson, de Kew, a écrit quelque part les remarques suivantes, qui méritent d'être méditées : « M. Burbidge a trouvé le Nepenthes l\ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles Garni, inipr. Eug. Vunder Haegben . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. I^J. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Tour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. clans les2 joitrn. dans les 2 journ. dans les 2 jouru. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . . » 15 » 30 »> 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 » 35 M 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard , à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 1G5 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Juin 1895. Un superbe Medinilla. — Nos confrères d'Outre-Manche signalent un bel exemplaire de Medinilla magnifica fleurissant actuellement au Jardin botanique de Manchester, Old Trafford. Les visiteurs s'y rendent en nombre pour admi- rer la plante. Elle porte deux cent soixante grands panicules pendants, char- gés de très nombreuses fleurs, d'un rose carminé, produites aussi bien sur le jeune bois que sur l'ancien. Un tel spectacle vaut bien qu'on se dérange. * Convention de Berne. — Bien que l'application de la Convention de Berne, relative à la circulation des végétaux quelconques, soit devenue moins vexatoire, néanmoins la formalité du certificat d'origine est encore pour l'hor- ticulture une entrave aussi gênante qu'inutile. Le Congrès horticole de Paris, dans sa séance du 25 mai dernier, a émis le vœu de voir réviser la Convention de Berne et limiter à la vigne seule la défense de circulation. On persiste à perdre de vue que le phylloxéra est un insecte ailé qui, en dépit de toutes les mesures prohibitives, se transporte, selon ses besoins, sans aucune considé- ration de frontière. * * Emballage des fraises. — Un correspondant nous demande comment on peut le mieux emballer les fraises pour l'expédition. Nous recommandons l'emploi de boîtes légères ou de petits paniers pouvant contenir une quantité d'un demi kilog. au plus. Les fruits ne doivent y être déposés que sur deux couches. Le fond de la boîte est garni d'ouate ou de fine laine de bois recouverte d'une feuille de papier. Les fraises peuvent se toucher sans être serrées, elles sont recouvertes de papier Joseph et puis de feuilles de vignes ou de feuilles de platane. On peut même employer fort bien des feuilles d'épinards. Le couvercle peut légèrement serrer celles-ci. Le nestor des pépiniéristes hollandais, M. C. De Vos, est mort à Hazerswoude, le 17 mai 1895, dans sa 88me année. C'était un cultivateur expé- rimenté, jouissant de l'estime de tous ceux qui l'ont connu. Il publia un — 166 — dictionnaire des principaux arbustes et conifères (Beredeneerd Woordenboeh der voomaamste Heesters en Coniferen) qui rendit de grands services aux praticiens. Il collabora, souvent de la façon la plus originale, à la plupart des publications périodiques de son pays. Bouquets de fleurs au Japon. — La mode est-elle une conséquence de l'éducation ou bien l'éducation elle-même suivrait-elle les impulsions de nos caprices ? De fait, entre les compositions florales des peuples divers il y a des différences très considérables. Les Japonais aiment passionnément les fleurs; entre notre manière de voir et la leur en fait de bouquets il y a une distance énorme. Les marchands de fleurs sont aussi fréquents dans les rues de leurs villes que chez nous aux abords des gares; seulement, là-bas ils n'ont aucune notion de ces masses de fleurs que nous appelons bouquets. Une seule branche fleurie cle Weigela, dans un vase de bambou ; une simple branche de cerisier en fleurs, disons mieux, une rose négligemment posée avec sa tige et ses feuilles constituent au Japon un milieu de table complet. Rhododendron formosum. — Le Gardeners" Chronicle reproduit la gra- vure d'un spécimen de ce Rhododendron, connu aussi sous le nom de Rhodo- dendron Gibsoni, qui mérite réellement d'être mentionné. Cet exemplaire mesure sept mètres de circonférence et il porte plusieurs milliers de belles fleurs. Il se trouve dans le Jardin de Mme Munn, cà Heath Hill, Stackstead, près de Manchester. Le Rhododendron formosum est une espèce originaire de l'Himalaya oriental; il forme naturellement une touffe assez compacte et peut donner de beaux exemplaires. Les feuilles sont petites; les fleurs sont grandes, blanches avec une légère teinte rosée. La floraison ordinaire a lieu en mai. Daniel Hooibrenk. — Ce praticien de grand mérite, qui vint de Haarlem pour se fixer en Autriche est mort dans sa 84me année, le 30 avril 1895, à son établissement de Hietzing (Vienne). Il fut d'abord chef des cultures chez le baron von Hugel, naguère ambassadeur d'Autriche à la Cour cle Bruxelles. Celui-ci avait rapporté de ses voyages dans le Thibet, l'Himalaya, les îles de la Sonde et l'Australie, de nombreuses plantes rares et des graines qui furent confiées aux soins de Hooibrenk. Ce dernier s'établit comme horticulteur à côté de la propriété du célèbre voyageur et il monta à Vienne même, dans la Herrengasse, une fleuristerie qui devint très à la mode. Hooibrenk est connu chez nous pour avoir propagé une taille ou plutôt un palissage spécial de la vigne avec l'inclinaison du long bois. Ce système de culture fut vivement discuté en France comme en Belgique et n'a guère été maintenu. — 167 — Une synonymie. — Notre confrère anglais le Gardeners' Chronicle se demande ce qu'il convient de faire en présence du nom de Belle Siebrecht donné par un grand nombre d'horticulteurs américains à une rose répandue en Angleterre sous le nom de Mrs. W. J. Grant. Sous ce dernier nom elle est populaire et c'est par milliers qu'on la rencontre dans les jardins. Lequel des deux noms convient-il d'adopter définitivement ? L'ozone. — On nous demande ce qu'il faut entendre par ozone. D'après les savants (1), l'ozone atmosphérique ne serait pas l'ozone vrai, et le corps décelé par les réactifs de Houzeau et d'autres serait ou bien de l'eau oxygénée à l'état de vapeur ou bien un corps encore inconnu. En fait, l'ozone n'est autre chose que de l'oxygène dans une condition active particulière. L'ozone est formé aussi bien par une action chimique que par un trouble électrique. Il est dû à l'union de l'oxygène avec le phosphore, à moins qu'il ne soit le fait de l'oxida- tion de toute substance oxydable dans l'atmosphère. Il n'y a guère d'ozone dans les agglomérations populeuses, il y en a peu dans le voisinage de tas de fumier, parce qu'il y trouve assez de matières organiques pour se combiner avec elles et par suite ne pas être appréciable. La distribution des graines par la neige. — D'après des expériences récentes, faites à la station du Dakota méridional, l'action des vents d'hiver sur la distribution des plantes sauvages est aidée par la neige qui, lors de la fonte, entraîne les graines dans le sol. Dans une expérience on a constaté que la neige fondue au contact d'un foyer et recueillie sur une surface d'un demi mètre environ renfermait trente deux graines d'ivraie appartenant à neuf espèces. On a constaté aussi que les grains de millet et d'avoine avaient été charriés par le vent en quarante secondes, une verge loin, c'est-à-dire à une distance de quatre-vingt mètres. Si donc le vent suit durant plusieurs jours la même direction, les graines peuvent être transportées à des distances consi- dérables. Fourmis dans les serres. — La question de l'utilité des fourmis a été longtemps discutée. Ce qui est certain, c'est que lorsqu'elles sont nombreuses, elles deviennent très incommodes et parfois désastreuses. M. L. Graebener, jardinier-chef du Grand Duc à Garlsruhe, a fait depuis des années des expé- riences qu'il résume dans la Gartenflora du 1er juin de celte année. Il a essayé sans succès dans la serre l'eau chaude, la vapeur, la fumée, les cendres de bois, (') Voir Bulletin de l'Académie royale de médecine de Belgique : L'ozone atmosphérique, par le Docteur D. A. Van Bastelaek. Séance du 30 mars 1895. — 168 — la pâte phosphorée et arseniquée, le miel et le sucre en mélange avec l'arsenic; les insectes ne touchèrent pas même à ces poisons ; il plaça ensuite des cham- pignons sur lesquels il étendit du sucre en poudre. Bientôt les champignons étaient couverts de fourmis noires; on les jetait dans l'eau chaude et il fallait renouveler fréquemment le sucre. Alors on se borna à secouer les champignons au-dessus de l'eau chaude. Il fallut moins de sucre mais toujours de l'eau bouillante. Le sucre fut remplacé par de l'eau savonnée qui donna de meilleurs résultats. M. Graebener a ensuite enduit de grandes étiquettes avec de la graisse de porc et cloué sur des planchettes des peaux de jambon. Ce dernier procédé fut le plus efficace. Les planchettes déposées sur le passage des insectes furent secouées de quart d'heure en quart d'heure, de sorte que la destruction des masses fut possible. Durant la nuit, ces pièges étaient soustraits à la voracité des fourmis. Hêtre de Wentworth Woodhouse. — Ce bel arbre qui existe dans le domaine de Lord Fitzwilliam, à Wentworth Woodhouse, n'a pas deux mètres de tronc, mais la circonférence de celui-ci, à un mètre au-dessus du sol, est de six mètres. Le diamètre de la frondaison dépasse 40 mètres et la circonférence de celle-ci atteint 120 mètres. Les plus grandes branches reposent sur le sol. * * Raisins de prix. — M. le Dr L. P. Barretto écrit de San Paolo (Brésil) aux Bulletins d'arboriculture de Gand les curieuses lignes suivantes : « Malgré les pluies continuelles de notre été, nous avons eu des raisins superbes dépassant de beaucoup tout ce que vous avez là-bas de plus beau en ce genre. Notre pseudo oidmm, qui anéantissait toutes nos grappes, n'a plus reparu et je le crois enfoncé pour toujours. « Pour vous donner une idée de notre enthousiasme pour la culture de la vigne européenne, je vous communique que, dans une petite fête de charité, le 17 février dernier, j'ai fourni 70 kilos de raisins pour la vente aux enchères et que ces 70 kilos ont rapporté 30,000 francs. Une grappe de Syrian a été vendue 1300 francs, une autre de Trebbiano 1200 francs. » * * Poison du Primula obconica. — Un journal rapporte que le Dr Riehl, de l'Université de Vienne, a fait des expériences concernant l'inflammation causée par le contact des feuilles du Primula obconica. Il a constaté que ce sont les poils ténus des feuilles et des tiges qui irritent la peau et donnent naissance à des enflures avec inflammation. Bien que les expériences du Dr Riehl ne soient pas complètes, l'expérimentateur est parvenu à extraire le poison, et par l'emploi de celui-ci en injections sous-cutanées, il affirme avoir obtenu la guérison de plus d'une maladie persistante de la peau. Ém. Rodigas. w PQ K éh ce; o Q w Q O O Q S -a — 169 — PI. XXXV CINÉRAIRE HYBRIDE, GLOIRE DE MOORTEBEEK Quand on compare les variétés de Cinéraires que nous possédons actuelle- ment dans les cultures avec le type primitif de Cineraria cruenta, à couleur rouge sang, qui fut introduit des Iles Canaries, on constate que la plante s'est modifiée profondément sous tous les rapports. Grâce à des procédés culturaux aussi simples que rationnels, grâce aux semis successifs et à des sélections faites avec soin, les Cinéraires sont devenues des perles de nos serres tem- pérées, et dès le premier printemps on les voit apparaître, richement fleuries, aux marchés de nos villes et orner toutes les serres et même les fenêtres. La récente Exposition internationale de Paris en a montré de merveilleuses collections. C'est un fait admis généralement, lorsqu'une plante, d'un coloris foncé, arrive à donner une variation à fleurs entièrement blanches, on peut s'attendre à la production des couleurs les plus imprévues. La Cinéraire blanche n'a pas été la première à surgir dans les semis; elle a été précédée par des variétés roses et pourprées. Cependant aussitôt que les fleurs blanches se sont mon- trées, elles ont été immédiatement suivies de variétés colorées des teintes les plus diverses du lilas, de l'amarante, du carmin, du bleu d'azur et parfois des bariolures et des panachures aux reflets les plus délicats. Les grandes maisons de graines, qui seules sont outillées pour pousser les perfectionnements à outrance, sont parvenues à fixer certaines variétés par la graine et à créer de véritables races, les unes à fleurs blanches, les autres à fleurs rouges, d'autres d'un rose carminé, d'autres encore d'un bleu d'azur, les unes au port trapu, les autres plus élevées, d'autres enfin dont les ligules ou demi fleurons ont doublé en nombre. La planche qui accompagne ces lignes représente la Cinéraire Gloire de Moortébeek, une des riches variétés obtenues de semis par M. Charles Van Wambeke, l'estimable amateur bruxellois, bien connu comme orchidophile et dont les cultures renferment un très grand nombre de plantes des plus variées, cultivées à la perfection. Les Cinéraires sont aimées partout; leur culture ne présente aucune diffi- culté, elles se contentent d'une serre tempérée, même d'une couche. On sème — 170 — les graines au printemps, dans des terrines remplies de bon terreau. On repique le plant quand il a développé trois ou quatre feuilles outre les cotylé- dons. Les godets sont placés dans la serre ou sous châssis. On rempote dès que les racines tapissent les parois des petits pots. Pour le rempotage on se sert d'un mélange de terreau et de terre de feuilles avec addition de matières azotées. On fait un dernier rempotage avant l'hiver et on donne aux plantes le plus d'air et de lumière possible afin de combattre l'invasion des pucerons qui compromettraient la floraison. Pendant tout l'hiver, de janvier à mai, on peut avoir les Cinéraires fleuries en succession. Ém. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM M AN DABLES Gineraria albicans. — Espèce vivace, à tige de 0m30 à 0m50, à feuilles blanches, laineuses, feutrées, cinq ou sept fois lobées. Chaque lobe est encore divisé en trois segments, ce qui donne à la feuille un cachet très ornemental. Les fleurs sont insignifiantes. Le Cineraria albicans fera une grande concur- rence au Cineraria maritima. M. Gumbleton, de Belgrove, reçut la plante de Natal. Nymphaea hybrida. — Les nouveautés de Nymphaea hybrides obtenues par M. B. Latour-Marliac à Temple-sur-Lot sont franchement admirables. La planche contenue dans le fascicule du 1er juin de la Revue Horticole repré- sente trois fleurs splendides, à coloris fort distincts, dont M. Éd. André donne la description. L'une est le Nymphaea Seignoureti aux feuilles maculées de marron et aux fleurs rouge orangé sur fond jaune paille avec étainincs jaune d'or. Le Nymphaea Laydekeri lïlacea a les feuilles maculées de brun et les fleurs flammées et sablées de carmin vif sur fond rose lilas, avec ôtamines jaune d'or. Le Nymphaea Laydekeri fulgens se distingue par ses grandes fleurs à fond rouge carminé vif, teintées d'amarante foncé, les étamines sont orange cocciné. Ces variétés et quelques autres encore, comme N. Laydekeri purpurata, N. Marliacea flammea, N. Marliacea lignea, N. Marliacea rubro- punctata, fleurissent à profusion et pourront contribuer puissamment à la décoration florale des étangs et grands bassins. Pensées à très grandes fleurs. — Nous avons reçu de la maison Benary, d'Erfurt, une belle planche chromolithographiée représentant des pensées à grandes macules dont la forme est aussi parfaite que le coloris en est varié et — 171 — distingué. Ce sont des Pensées des races Odier, Cassier et Bugnot, qui dépassent par leur développement tout ce qu'on eut osé rêver. Les moindres fleurs ont 0m07 de diamètre et leur forme est parfaite. Naturellement pour atteindre un tel développement, les plantes ont besoin d'être semées de bonne heure. Fraisier Laxton's Leader. — Le nom de Laxton jouit d'une réputation méritée pour la production des fraisiers. La variété Laxton's Leader est signalée dans les journaux horticoles d'Angleterre comme le résultat d'un croisement entre les Fraisiers Laxton's Noble et Latest of AU. Le fruit est grand, conique, parfois aplati, plus ou moins profondément sillonné; le coloris est d'un riche cramoisi parsemé de nombreux akènes jaunes. La chair est écarlate avec une bande blanchâtre. Le goût en est piquant, doux, agréablement parfumé. Le fruit convient à l'expédition. Magnolia des jardins. — Dans un récent travail, le professeur G. S. Sargent classe, dans Garden and Forest, les Magnolias en deux groupes, ceux qui produisent des fleurs avant l'apparition des feuilles et ceux qui fleurissent seulement lorsque les feuilles ont atteint tout leur développement. Tous les Magnolias américains appartiennent à la seconde section; ceux à fleurs précoces sont confinés au Japon, à la Chine et à l'Inde. A cette dernière section appartiennent les Magnolia Yulan, M. conspicua, M. Kobus, M. sali- cifolia, M. stellata et M. Campbelli. Le M. salicifolia est un arbuste touffu, du Hondo septentrional, au feuillage odorant, d'introduction récente. * Anémone japonica Whirlwind. — Les Anémones du Japon, comme le dit avec raison M. M. Grilli, dans le Bullettino délia R. Società Toscana di Orticultura, sont au nombre des plus belles plantes vivaces qui décorent nos jardins vers la fin de la belle saison. Elles sont très robustes, une fois qu'elles ont pris possession du terrain, renaissent tous les ans avec vigueur et donnent une abondante floraison. L'espèce type a les fleurs d'un rose car- miné à l'intérieur, un peu plus pâle au dehors. YÏ Anémone élegans a un port un peu plus élancé, les feuilles plus larges et surtout les fleurs d'un rose plus pâle. Tout le monde connaît la charmante variété Anémone japonica Hono- rine Jobert, aux fleurs d'un beau blanc. La variété Whirlwind est une nouveauté, d'origine américaine, introduite par MM. Barbier, d'Orléans. Elle provient probablement ^Honorine Jobert dont elle a le port et le feuillage, mais ses fleurs sont semi-doubles et ont jusque 0m08 de diamètre. Elles ont de trois à quatre rangées de pétales d'une blancheur de neige. — 172 — Pivoines herbacées. — Parmi les nouveautés de cette année nous remar- quons, dans le catalogue de M. Crousse, de Nancy, une demi douzaine de variétés de pivoines herbacées qui s'annoncent comme très méritantes : Auguste Vïllaume, tardive, fleurs très grandes, très pleines, péoniformes, rose foncé. Comtesse O'Gorman, très grande fleur pleine, globuleuse, pétales gaufrés, rose vif satiné. Centre lavé cerise, bouts des pétales argentés. Gismonda, très tardive, fleurs pleines, globuleuses, carnées, centre chair. Henri Murger, grandes fleurs globuleuses, forme et couleur de la rose Paul Neyron, centre plus foncé. Mireille, grandes fleurs très pleines, globuleuses, blanc de lait. Pierre Duchartre, fleurs très pleines, pétales serrés, carné pâle lilacé, à reflets glacés. Bossiaea linophylla. — Le genre Bossiaea forme un petit groupe de la famille des Papilionacées renfermant plusieurs espèces intéressantes que l'on rencontre très rarement dans les collections. Le Bossiaea linophylla est un arbrisseau d'environ un mètre, à feuilles linéaires aux bords révolutés, donnant pendant tout l'été de nombreuses fleurs brunes. Il a été introduit d'Australie en Europe au commencement de ce siècle et se contente des soins ordinaires donnés en serre froide aux arbrisseaux de Nouvelle-Hollande. Arbre fruitier pour les régions du nord. — M. Hartman, directeur du Jardin botanique de Stockholm, signale dans Garden anal Forest, 1895, p. 162, une forme du Pyrus aucuparia comme appelée à devenir le premier arbre fruitier des régions polaires. Le fruit, au lieu d'être acide, est d'un goût délicieusement acidulé et il est deux fois plus grand que celui du type ordinaire. Elle se reproduit par voie de greffage et croît dans les régions élevées à plus de 500 mètres d'altitude, là où le Prunus avium seul mûrit ses fruits. Le gouvernement norwégien en poursuit actuellement la propagation dans les provinces septentrionales. * » Bégonia semperfiorens fol. aureis. — Cette variété pourra rendre de grands services dans la composition des parterres mosaïques; elle sera employée avec avantage comme bordure. C'est une nouveauté annoncée par M. J. C. Schmidt, d'Erfurt. Le feuillage est d'un beau jaune d'or et la plante ne dépasse guère une vingtaine de centimètres de hauteur. Les fleurs sont d'un rose carné. On recommande de la planter alternativement avec le Bégonia Vemon. — 173 — Tecoma Smithi. — C'est un hybride obtenu par le croisement du Tecoma capensis 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 « 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 )) 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 197 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Juillet. Origine des Viola tricolor à grandes fleurs. — Dans un fascicule précédent, p. 171, nous avons parlé de pensées à très grandes fleurs. Ce sont des produits de croisements entre Viola tricolor et Viola altaica. Déjà en 1810 un jardinier anglais du nom de Thompson avait commencé ces croisements. Grâce à ses succès, ce qu'on appelait Viola tricolor hybrida devint franche- ment populaire. En 1840, M. le Dr Rodigas possédait à Saint-Trond une collection de pensées que l'on venait voir de partout. Chose remarquable pour l'époque, les pétales des fleurs dépassaient le contour d'une pièce de cinq francs. Plus tard les Viola tricolor hybrida furent croisés à leur tour avec le Viola cornuta, des Pyrénées, et le Viola stricta, originaire du Thibet et de l'Himalaya. Nous avons en ce moment, 25 juin, au jardin de l'École d'horticulture de Gand, un parterre qui excite à bon droit l'admiration générale. Les graines nous en ont été offertes par M. G. Sperling, de Quedlinburg. Un vieil arbre. — Parmi les arbres dont l'âge est connu, le plus ancien est peut-être le Cyprès qui existe à Somma en Lombardie. D'après la tradition, cet arbre est supposé avoir été planté l'année de la naissance de Jésus-Christ, de là le grand respect que lui témoignent les habitants de la Lombardie. Mais, d'après le Journal of Horticulture, une chronique qui existe à Milan prouve que ce Cyprès était déjà un arbre connu au temps de Jules César. École temporaire d'horticulture. — Sous le nom de Summer School of Horticulture (École estivale d'horticulture) on crée actuellement à l'essai, à Chelmsford en Angleterre, des cours élémentaires d'instruction horticole d'une durée moins éphémère que l'école de quatre jours instituée récemment dans l'État de New-York, notamment à Chautauqua. A Chelmsford, les cours sont donnés au laboratoire technique du comté durant les trois premières semaines du mois de juillet. Les classes commencent chaque jour à 9 heures et cessent à 5 heures. Douze élèves pourront obtenir des bourses. L'enseigne- — 198 — ment sera basé sur la connaissance de la physiologie végétale. Il sera théorique et pratique. Melons d'eau. — On ne se figure pas l'étendue occupée par la culture de certains végétaux dont l'importance apparaît d'abord comme secondaire. Nous apprenons dans Garden and For est que, dans la Géorgie, l'Alabama et la Floride, il y aura cette année environ 10,000 hectares consacrés à la plantation des melons d'eau. Si la saison est favorable, il y aura une expédition totale de dix mille wagons. Il faudra chaque jour, pour le transport, douze trains de vingt voitures, durant une période de six semaines. Tous ces melons d'eau sont destinés aux marchés des États du Nord de l'Union. * + * Arbor Day. — Tout n'est pas rose dans la plantation des arbres faite par les enfants des écoles à la fête de l'Arbor Day. Le journal The Spéculum, publié par le Collège agricole de Michigan, parle des onze arbres qui furent plantés en 1887 avec beaucoup de cérémonie. Prières publiques, cortège, discours, promesses de soins à chaque arbre, rien ne fit défaut. Malheureusement le professeur Beal constate que quatre de ces arbres sont faibles, trois sont morts ou près de mourir et quatre seulement végètent assez bien. Il en déduit que la célébration de la fête de l'Arbor Day peut être uniquement sentimentale et que le sentiment n'est qu'éphémère. Un vieil arbre restauré. — Le chêne de Rollo qui existe à peu de distance de Rouen était menacé de ruine, n'ayant plus conservé que son écorce. Toute la partie creuse vient d'être remplacée par une maçonnerie faite en ciment de manière à rendre au vétéran toute sa solidité. De plus, les fissures de l'exté- rieur ont été nettement cimentées à leur tour et le ciment enduit de couleur pareille à celle de l'écorce externe. La restauration est presque invisible. » » Cineraria cruenta. — Le titre de Cinéraire hybride, inscrit à la page 109 de L'Illustration Horticole, peut faire supposer que les Cinéraires actuelle- ment répandues sous ce nom dans les cultures sont le résultat de croisements opérés entre le Cineraria cruenta type et d'autres espèces de Cinéraires. Les savants ne sont pas d'accord sur ce point. Pour les uns, ces superbes formes seraient toutes venues de semis de l'espèce unique Cineraria ou Senecio cruentus. M. Thiselton-Dyer, directeur des Jardins de Kew, insiste sur ce point dans le Gardeners' Chronicle du 15 juin dernier, et reproduit un article qui fut publié sur cet objet dans le Gardeners' Magazine du 18 octobre 1826. Le Dr Focke, dans ses Pflanzen Mischlinge, dit, au contraire, que les 'Ciné- — 199 — raires des jardins proviennent du croisement du Senecio (Cineraria) cruentus avec le S. populifolius. D'après A. Otto, les premiers hybrides furent bicolor, coelestis, formosa, Hendersoni, pulcliella et Waterhouseiana. Ces formes furent fécondées à leur tour par diverses espèces des Iles Canaries et de Madère, telles que S. tussilaginis, S. Heritieri, S. maderensis et S. Webbi. Il a pu se produire aussi des croisements naturels et de tous ces mélanges, devenus inex- tricables, est issue la race actuelle des Cinéraires. Oranges de Messine. — Des renseignements officiels font connaître que le port de Messine a expédié de novembre à mars dernier 340,000 caisses d'oranges, tandis que l'année précédente l'expédition n'a pas atteint le tiers de ce chiffre. Cet accroissement considérable est une conséquence de la non- réussite de la récolte des oranges en Floride. Plantation des parcs et squares à Paris. — Depuis vingt- cinq ans l'ornementation florale de Paris a pris un développement considérable. M. Chargueraud donne dans la Revue Horticole du 1G mai une idée de l'im- portance du service horticole de la capitale. La surface des parcs, squares et jardins est d'environ septante cinq hectares. Les pépinières de Vincennes et du Bois de Boulogne fournissent cinquante mille arbustes ou arbrisseaux pour le regarni ssement des massifs et deux mille arbres d'alignement et d'ornement. Le Fleuriste, en voie d'être transféré dans le parc Aux Princes, est chargé du soin des corbeilles et plates-bandes et doit fournir annuellement pour une surface de 60,000 mètres carrés au-delà d'un million de plantes à fleurs ou à feuillage. Celles-ci comprennent environ deux cents espèces appartenant seulement à nonante genres. Poison de violettes. — Il paraît que les racines de la Violette odorante sont un réel poison pouvant agir d'une manière fatale sur la respiration, les mouvements du cœur et amener des complications organiques. Une certaine relation intime, dit un journal d'Outre-Manche, a été constatée récemment entre l'action des racines et celle du parfum lorsque celui-ci est trop intense. Il appartient à l'expérience de rechercher la vérité de ces assertions. ■A Le bambou est-il du bois? — Tous nos lecteurs répondront affirmative- ment à cette étrange question, qui, d'après Meehan"s Monthly, a été posée dernièrement devant le juge d'un des tribunaux des États-Unis. Le représen- tant de la loi a décidé, dans sa haute sagesse, que la tige en bambou d'un parapluie est une herbe et non pas du bois. Il est heureux, dit le journal — 200 — précité, que le juge en question n'ait pas eu à se présenter devant un jury de botanistes, et il aurait pu ajouter que ceux-ci lui auraient fait comprendre que la canne en bambou est du bois. Rose Belle Siebrecht née Mrs. W. J. Grant. — Le Gardeners' Chro- nicle revient, dans son numéro du 15 juin, sur la synonymie signalée dans notre chronique, p. 167. Le titre adroit donné par notre confrère est une critique polie du changement de nom donné à la Rose Mrs. Grant par ceux qui en ont acquis l'édition après que la variété eût obtenu sous ce nom une médaille d'or à la Société nationale des Roses en Angleterre. Les règles de la nomenclature ne permettent pas de débaptiser ainsi, même des variétés. * Puissance des végétaux. — Tout le monde connaît l'énergie avec laquelle les racines, parfois délicates et ténues, pénètrent dans les roches et finissent par les désagréger. Le long de la rue Bénard, à Gand, on peut voir un mur du Jardin zoologique soulevé sur plusieurs points par les racines de peupliers d'Italie et crevassé de bas en haut. Dans la rue Ledeganck qui sépare les deux jardins de l'École d'horticulture de Gand, les pierres du dallage d'un trottoir ont été soulevées et séparées par les racines d'un tilleul argenté. Nous avons vu à Gliveden, Maidenhead, une branche de figuier qui avait soulevé hors de leur niveau plusieurs couches de briques au-dessous desquelles elle s'était faufilée. Le Gardeners' Chronicle signale en ce moment une branche de lierre de six à sept centimètres de diamètre qui a pénétré sous le socle d'un pilier, dans les ruines de l'abbaye de Cwm Hir, et en a soulevé le fût de manière à en rendre la chute imminente. Constructions en bois. — Notre confrère Garden and Forest écrit que la mode des constructions en bois gagne actuellement du terrain en Angle- terre, suivant en cela non pas l'exemple donné par les Américains, mais bien celui des peuples Scandinaves chez lesquels on trouve des constructions pu- bliques, des églises et des maisons entièrement construites en bois. Plusieurs habitations et pavillons, d'un genre très pittoresque, sont déjà établis dans les propriétés du Prince de Galles à Sandringham; la résidence d'automne de la Duchesse de Fife, à Mar Lodge, est également construite en bois. Le prince est intéressé dans une compagnie anglo-norwégienne créée pour ré- pandre le goût des constructions en bois. Tandis qu'en Amérique ces construc- tions sont à bon marché, elles constituent un luxe en Angleterre. — 201 — Le Camphrier. — Le Lan rus camphora est un arbre élégant dont le port ressemble assez à celui du tilleul d'Europe. Il croît dans les régions les plus reculées de l'Asie orientale et surtout en Chine et au Japon. Le tronc, les branches et les racines sont réduits en copeaux qu'on fait bouillir dans l'eau jusqu'à ce que le camphre vienne se condenser au fond de celle-ci. C'est prin- cipalement des forêts vierges de l'île Formose que provient le camphre qui est consommé en Europe. Le camphre de Bornéo n'arrive pas en Europe, il n'est pas fourni par le camphrier, mais bien par le Dryobalanojps camphora, arbre de la famille des Guttifères qui croît à l'état spontané à Bornéo et à Sumatra. Le camphrier est de la même famille que le laurier, il atteint des dimensions fort considérables. Les voyageurs en citent des exemplaires ayant plus de dix mètres de circonférence à la base et cinquante mètres de hauteur. Un très grand verger est celui d'ELWOOD Cooper, non loin de Santa Barbara en Californie. On assure que ce verger donne à son propriétaire un revenu de 750 dollars par acre soit au-delà de 7,500 francs par hectare. Or, le verger a 1700 acres d'un seul bloc. Il renferme plus de 8000 oliviers en rapport et 2000 plantés il y a un an et demi ; 3000 noyers, 10,000 amandiers et une série d'autres arbres fruitiers. Résédas à Paris. — Il y a des plantes qui jouiront toujours de la faveur publique. Le Béséda est de ce nombre. Que de potées de cette modeste fleur au délicieux parfum sont acquises tous les printemps pour dépérir après la floraison et être jetées avant la fin de l'été ! Mais le printemps venu, il faut les remplacer; aussi, pour certains jardiniers le réséda constitue la source d'un revenu annuel. On assure qu'un seul jardinier des environs de Paris en vend chaque année en moyenne 40,000, évaluées, à raison de 30 centimes pièce, à la somme de 12,000 francs. Société Néerlandaise d'horticulture et de botanique. — Dans les réunions du 11 mai et du 6 juin des certificats de lre classe ont été décernés au Picea excelsa fastigiata, nouveauté exposée par M. F. vander Wissel, à Eepe; à des variétés nouvelles de Tulipes Darwin et de Tulipes flamandes présentées par MM. E. H. Krelage et fils, à Haarlem; à YIncarvillea Delavayi, plante nouvelle exposée par le Jardin botanique de Groningue et par M. C. G. van Tubergen, de Haarlem; à YAbies concolor argentea Wat- teziana, variété nouvelle présentée par M. D. Wattez, de Bussum. Lilium speciosum Schrynmakersi. — Notre confrère The Garden a parlé l'an dernier de cette variété de lis et du nom qu'elle porte. Le nom — 202 — correct est bien celui que nous venons d'écrire et non pas Schrymakersi. Nous avons vu la plante se produire chez mon père, le docteur Rodigas, à Saint- Trond. Elle fut dédiée à un amateur distingué, M. le Chevalier de Schrynma- kers, à Dormael. La fleur n'était pas du tout de couleur foncée, mais bien d'un délicat coloris rose pâle sur fond blanc porcelaine, rappelant plus ou moins le Lilium speciosum punctatum. En ce temps-là, 1846, les variétés du Lïlium lancifolium ou speciosum étaient l'objet d'une grande attention. * * Un grand rosier. — C'est un exemplaire du Rosier Noisette Lamarque, obtenu en 1830 par Maréchal. Il est à fleurs blanches, à centre jaune soufre, bien pleines et odorantes. Ce pied fut planté à Los Angeles en automne 1876. Il s'est toujours développé avec vigueur et a produit dans les dernières quinze années des quantités énormes de fleurs. La tige, immédiatement à la surface du sol, mesure 0m83 et les deux branches principales ont chacune plus d'un demi mètre de circuit. On compte que, en moyenne, les cinq dernières saisons ont donné chacune plus de quatorze mille fleurs. Le nombre des fleurs comptées en mars et avril de la présente année s'est élevé à 21,640. Troisième Congrès international d'agriculture. — La session de ce Congrès aura lieu cette année en Belgique. Il se tiendra à Bruxelles du 8 au 16 septembre 1895, sous le patronage du Gouvernement. Le Congrès a un vaste programme. Il s'occupera, entr'autres, de l'enseignement agricole, des sciences agronomiques, des institutions sociales et coopératives, du régime monétaire, de la production animale et végétale, des cultures méridionales et de colonisation, d'aquiculture, d'économie forestière, de la législation et de l'administration et des industries agricoles. Ce troisième Congrès, organisé sur le plan de celui de Paris en 1889 et de celui de la Haye en 1891, est appelé à un succès pratique non moins considérable. Les agronomes et les praticiens les plus distingués du pays et des contrées voisines y participeront en grand nombre. L'Urginea maritima Baker ou Scilla maritima Linn. acquiert parfois des proportions énormes. Il en a été question dans la séance du Verein zur Beforderung der Gartenbaues à Berlin tenue le 25 avril dernier. M. Graef de Steglitz en a montré un exemplaire pesant huit kilogrammes et en a fait don au Jardin botanique, où la plante est en plein développement. M. le Dr L. Wittmack observe que ce bulbe est un poison pour tous les rongeurs et plus particulièrement pour les rats. Cette action nocive provient probablement de la formation de masses de fines aiguilles de cristaux de chaux et d'acide oxalique. Èm. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XXXVII A. Goossens plnx. CYCLAMEN A GRANDES FLEURS J. Goffart chroin. — 203 — PI. XXX VII CYCLAMEN A GRANDES FLEURS En reproduisant sur la planche de L'Illustration Horticole quelques-unes des fleurs de Cyclamen qu'à bien voulu nous envoyer M. C. Stoldt, de Wandsbeek, Marienthal près de Hambourg, nous avons voulu donner à nos lecteurs une idée de la perfection de formes à laquelle les semis successifs et la sélection des variétés ont conduit une plante qui est partout l'objet de la prédilection des amateurs. Ils verront que ces fleurs peuvent être rangées en quatre séries de couleurs. La première d'un rouge écarlate foncé, la seconde aux segments rose blanchâtre nuancé d'amarante foncé à l'onglet, la troi- sième aux segments blancs avec l'onglet coloré de rouge, la quatrième enfin aux fleurs du blanc le plus pur. Il existe dans les cultures d'autres séries encore dans les fleurs pourprées, violacées, mouchetées ou tigrées, mais les variétés que nous avons représentées suffisent pour donner la mesure des progrès réalisés dans la perfectionnement des Cyclamens. Plusieurs espèces de Cyclamens sont représentées dans les cultures. Au point de vue de l'époque de la floraison, on les classe en deux groupes, les unes à floraison printanière, les autres à fleurs automnales. Au premier appartiennent les Cyclamen europaeum, C. coum, C. persicum, C. vernum; dans le deuxième trouvent place les C. neapolitanum, C. africanum et C. graecum. C'est plus spécialement le Cyclamen persicum qui a donné lieu aux plus beaux produits, réjouissant la vue par des corolles immenses diversement nuancées, striées ou mouchetées. Par le croisement du Cyclamen persicum avec le C. coum, on a obtenu une tribu de plantes remarquablement solides, participant des qualités de ces deux espèces. Les variétés obtenues par M. Stoldt rappellent davantage la forme du C. europaeum dont les fleurs émaillent les prés sur les versants des Alpes et des Carpathes comme de toutes les montagnes du midi de l'Europe. Nous les avons même rencontrées en abondance en automne, sur le Saemmering, un des derniers ressauts des Carpathes si pittoresques et si dignes de l'attention des touristes. — 204 — Le développement des feuilles et des fleurs des Cyclamens dépend surtout du mode de culture. Les semis donnent des plantes plus vigoureuses, des feuilles plus larges et des fleurs plus grandes que celles provenant de bulbes ayant subi un repos. La terre qui leur convient le mieux est un mélange par tiers de terre franche, terreau de feuilles et terre bruyère, avec addition d'un peu de sable blanc. Ém. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Anémone japonica var. — Dans le présent volume de L'Illustration, p. 171, nous avons signalé Y Anémone japonica var. Whirlwind qui date de 1893. Nous y ajoutons la variété Lady Ardilaun, aux fleurs également blanc pur, d'un bel effet. M. Lemoine, de Nancy, s'est occupé de la fécondation artificielle de l'espèce et il a obtenu du type deux formes fort remarquables, l'une à fleurs blanches semi-doubles, bien arrondies, et désignée sous le nom — ♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ]\[. !$• — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pouf 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 )) 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . )> 15 » 30 )) 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 »■ 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 213 — CAUSERIE HORTICOLE L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS EN 1900 30 Juillet 1895. L'exposition qui doit ouvrir le vingtième siècle à Paris, selon la coutume adoptée de faire se succéder ces fêtes de onze en onze ans, occupe dès mainte- nant l'attention du monde. Une telle organisation, comportant la construction de ponts nouveaux, de boulevards, de bâtiments immenses, ne s'improvise pas en un an. Dès maintenant le plan général est adopté. Il comporte une combi- naison des divers plans qui avaient été primés au concours, dans laquelle, non seulement le Champ de .Mars et l'Esplanade des Invalides, mais aussi les quais, le rond-point et une partie des Champs-Elysées, seront englobés pour former un énorme centre d'attractions, toute une petite ville de splendeurs et de féeries dans la grande ville. Paris tient à honneur de surpasser à chaque exposition les merveilles de la précédente, et de faire grand et nouveau. Ce qui nous intéresse particulièrement en cette occasion, c'est de savoir quelle part sera faite à l'horticulture dans ces assises solennelles. L'horticulture, dont la part est si grande dans le confort et l'agrément de la vie civilisée, qui vient de produire à Paris et à Bordeaux des manifestations si brillantes, l'horticulture, sans le concours de laquelle il n'y a pas de fête véri- tablement réussie, a droit à être bien traitée dans une exposition générale. Sans doute l'éclat d'une floralie dépend essentiellement de ceux qui y parti- cipent; et il n'est pas douteux que leur concours est largement acquis à l'avance. Le zèle et l'ingéniosité des cultivateurs français et étrangers n'ont jamais été au-dessous des efforts qu'on leur a demandés. Mais pour que leurs productions soient bien mises en valeur et produisent tout l'effet désirable, il faut encore que le cadre soit bien disposé, que les apports soient bien groupés, mis bien en vue dans un milieu approprié, où tout concoure à charmer la vue. Nous savions déjà que le compartiment de l'horticulture avait sa place indiquée dans le plan général au bord de la Seine, en face de l'Esplanade des Invalides, en bordure du Cours-la-Reine, et cet emplacement nous paraît devoir être heureux. Le voisinage de l'eau et des verdures, la facilité des com- — 214 — munications, tout semble assurer à cette partie de l'exposition la fraîcheur et l'éclat qui conviennent, et le succès mérité. D'autre part, le discours prononcé au banquet de la Société nationale d'horticulture de France, le 22 mai dernier, par M. Picard, commissaire général de l'Exposition Universelle de 1900, vient d'apporter quelques renseignements nouveaux d'excellent augure, et le passage suivant mérite d'être cité : « ...Certes, nous n'apporterons aucune entrave aux restitutions historiques exigeant de l'air et de l'espace, mais Vanité du groupe horticole ne devra subir aucune atteinte, et devra demeurer absolument intacte. « De même qu'en 1889 — davantage encore — nous demanderons à l'Hor- ticulture de répandre généreusement jusqu'aux points les plus reculés de l'Exposition ses trésors de végétation, de senteur et de coloris, et en recon- naissance de tant de bienfaits, nous lui donnerons un palais digne d'elle : une serre monumentale, un vaste emplacement où elle pourra étaler sous les yeux du public les richesses incomparables de sa parure. » Toutes les personnes qui s'intéressent à la prospérité de l'horticulture liront ces promesses avec une vive satisfaction. Le succès de l'exposition horticole de 1900 est, on peut le dire, assuré dès maintenant. Max Garnier. BIBLIOGRAPHIE Les plantes alpines et de rocaille, par H. Correvon (Oct. Doin, édi- teur, à Paris). Cet intéressant petit volume fait partie de la Bibliothèque d'horticulture et de jardinage à deux francs le volume, publiée sous la direc- tion de M. le Dr Heim. Nul n'était mieux qualifié que M. Correvon pour traiter de ces charmantes plantes alpines qu'il recueille et collectionne avec amour à son Jardin alpin d'Acclimatation de Genève, et qu'il décrit avec tant d'attrait et une éloquence si convaincante. L'ouvrage est divisé en quatre parties : 1° les conditions d'existence des plantes des hautes montagnes et des plantes des rochers ; 2° l'acclimatation et la culture de ces plantes; 3° la construction des rocailles et. des jardins alpins; 4° la liste des principales plantes rentrant dans ce cadre, avec leur descrip- tion sommaire, l'époque de leur floraison et leur culture. — Les amateurs trouveront dans ce livre une foule de renseignements utiles, et présentés de la façon la plus agréable. Plusieurs jolies gravures commentent très heureu- sement les indications données pour la construction des jardins alpins. M. G. — 215 — PL. XXXVIII BROWNEA ARIZA benth. Les Brownea sont de superbes arbustes, à fleurs volumineuses et éclatantes qui font l'ornement des serres où ils sont cultivés. Le genre comprend environ huit espèces, dont la plupart sont introduites depuis longtemps dans les cul- tures : ainsi le B. coccinea est connu depuis 1793, le B. grandiceps depuis 1829, et le B. Ariza, dont nous publions aujourd'hui le portrait, depuis 1843. Toutes ces espèces, voisines des Amherstia, habitent l'Amérique australe et réclament la culture en serre chaude ou tempérée. Elles réussissent bien dans un mélange de terre franche et de terre de bruyère, auquel on ajoute généra- lement un peu de sable pour rendre le compost plus poreux. Elles restent toujours vertes, mais il faut éviter de les arroser trop pendant l'hiver, sans quoi elles pourrissent facilement. Le B. Ariza est un grand arbre qui exige une serre assez haute pour bien se produire dans toute sa beauté; il est originaire de Colombie. La planche ci-contre a été exécutée d'après une inflorescence qui nous a été gracieusement communiquée par M. Umlauft, directeur des cultures au domaine impérial de Schunbrunn près Vienne (Autriche). Les autres espèces les plus connues et les plus remarquables de ce genre sont : le B. coccinea, à fleurs écarlates ; le B. grandiceps, à fleurs rouges, qui atteint une hauteur de 20 mètres, au moins dans son pays d'origine; le B. macrophylla, d'introduction plus récente, qui a les fleurs écarlate orangé, disposées en grands bouquets denses; le B. racemosa, à fleurs roses en grappes, le B. Rosa del Monte, à bouquets écarlates très denses, les B. latifolia, negrensis, speciosa. Il existe dans ce genre un hybride très remarquable, le B. Crawfordi, issu du B. grandiceps et du B. macrophylla. C'est une superbe plante à bouquets rouge écarlate vif, si nombreux et si compacts qu'ils semblent ne former qu'une énorme masse de fleurs. Il est à remarquer à ce propos que le B. macrophylla, décrit en 1873 par M. Masters, est considéré par lui comme très probablement synonyme du — 216 — B. cauliflora de Poeppig et Endlicher ; ceci pour la gouverne des cultivateurs qui pourraient être tentés de s'occuper de l'hybridation de ces magnifiques plantes. Max Garnier. L'EXPOSITION INTERNATIONALE DE PARIS 22-28 MAI 1895 (Suite, voir page 184) Poursuivons notre promenade à travers les diverses parties de l'Exposition et arrêtons-nous devant quelques envois intéressants. Les Bertolonia de M. A. Bleu étonnent par la vivacité du coloris des feuillages ; outre les variétés connues, nous y relevons : Baron Adolphe de Rothschild, splendide feuille bien ondulée, coloris éblouissant, chaud, teinte aniline en plein; Baronne Adolphe de Rothschild, feuillage nuance rouge sau- moné très vif tirant sur le rose avec un joli reflet métallique; Ville de Paris, les feuilles, nous assure-t-on, peuvent atteindre de 16 à 18 cm. de long sur 11 de large; le fond est vert olive avec un reflet métallique irisé, des ponc- tuations très grosses d'un rouge aniline réchauffé par du carmin; c'est une nouveauté inédite, hors ligne. Les Sonerila du même exposant, issus du S. parisiensis X S. Hendersoni marmorata, offrent un feuillage fort curieuse- ment dessiné ; les plus recommandables sont La France et Voie lactée. M. Bleu présente un exemplaire vigoureux chargé de fruits du Coffea Moka, un autre du C. arabica, son beau Cattleya parthenia nobilissima et un Saccolabium retusum devenu assez rare. Plusieurs semis de Galadium sont bien de nature à soutenir la réputation de l'habile hybridateur; nous considérons comme une perle, le C. Princesse Olga, aux feuilles d'un rouge doré, et aussi, Gaspard Crayer. Nous apprécions les semis inédits de Lilas de MM. Lemoine et fils, ma- gnifiques bouquets blancs, lilas clair, lilas foncé, etc., les Nepenthes de MM. Chantrier frères, entre autres N. Burkey excellens et N. Mastersi rubra, leurs superbes Croton à feuillage ample, d'un coloris splendide, leurs Alocasia de semis, celui surtout, avec une très grande feuille d'un singulier coloris, du gris bleuâtre, des nervures de nuance plus pâle, des marbrures dans un ton un peu différent, quelque chose de pas vu et d'indéfinissable, mais très intéressant. MM. Vilmorin-Andrieux et Gie et MM. Forgeot et Gie ont, comme tou- jours, de ravissants parterres de fleurs de pleine terre et de fleurs annuelles. Les premiers présentent une fort remarquable collection de plantes alpines. Nous y distinguons : Corydalis tomentella de Franchet, présenté pour la — 217 — première fois en fleurs, des Edelweiss magnifiques qui poussent comme du mou- ron, Euchera sanguinea de Californie, Corydalis ophîocarpi, que M. Henry L. de Vilmorin a rapporté lui-même des Monts Rocheux, Saxifraga peltata , Erinus alpinus, très ornemental en fortes quantités, Dianthus caesius, Alsine venu/, Leiophyllum buxifolium, Dianthus neglectus Lois, des Alpes, Saxifraga Wallacei et Haberlea Rhodopensis de la Grèce. Au nombre des fleurs coupées, l'Ancolie hybride de coerulea, mérite d'être signalée; elle est présentée par de nombreuses variétés aux nuances douces, très distinguées. Remarqué et apprécié aussi, les nouveaux coloris, marron, rouge grenat, écarlate, vermillon, rouge, etc., des Pavots qui seront très recherchés, quand on aura appris à les connaître. Nous ne pouvons passer sous silence, quoique légumes, le Navet de Milan blanc, qui se fait en 50 à 60 jours, les Radis à forcer aux feuilles compactes, ramassées, gaufrées, réticulées; ils seront mis au commerce à l'automne prochain, et les variétés de Navet, toutes remarquables. Les Primula du Japon prennent les jolies couleurs rouge-grenat, — couleur fixée — blanc et marbrées ; les Digitales présentent des hampes se terminant invariablement par une fleur érigée, redevenue régulière et en tout semblable à une fleur de Campanule. Signalons aussi a l'attention des amateurs de jolies fleurs, les Penstemon coccineus,\es Statice armeria roses, les Pavots Tulipe, à pétales roulés en forme de coupe et d'un rouge très brillant, les Thlaspi de Gibraltar, les Gilia dicho- toma, qu'il faut placer au soleil, etc. Recommandons encore les Calcéolaires vivaces hybrides qu'il faut rabattre après la première floraison pour les voir refleurir en septembre; leurs fleurs sont petites et très nombreuses; mieux que les grandes, elles résistent aux pluies. M. Léon Duval, de Versailles, présente plusieurs collections méritantes; ses Broméliacées comprennent de fort bonnes espèces et variétés : Vriesea trifuscata, très rare, V. fenestralisfulgida, fmestralis variegata, Rex, Devan- sayana, magnifica, etc. Dans le lot des Vriesea de semis, hybrides, nous rele- vons : V. Henrici (V. splendida Duval X V. splendens), V. Elmireana (V. cardinalis X V. splendens), V. Andreana (V. Morrena Barilleti X V. splendens major de Duval), V. Sphinx (V. fenestralis X V. splendens), etc. Les Anthurium Scherzerianum du même horticulteur comprennent entre autres, VA. S. atro-purpureum punctatum et resplendum, deux plantes dont les spathes ont la forme du Wardianum, parce qu'elles proviennent du croisement d'un Wardianum et d'un blanc ; puis, A. S. var. Mariae à spathe rose saumon orangé, d'une tenue irréprochable, A. S. Madame Duval, rouge saumoné de forme parfaite. — 218 — M. Moser, de Versailles, outre de grands envois de Rhododendrons, à'Azalea mollis, d'Erables Japonais, présente une série de nouveautés : semis de Rhodo- dendrons, dont les plus beaux, à notre avis, sont Comte H. de Choiseal, Georges Claretie, Ed. de Goncourt, Baronne Adolphe de Rothschild et Abel Chatenay. Parmi les semis d'Azalées simples et doubles, hybrides d'américaines et de mollis, signalons MUe Eug. Bruneau, Mme G. Solder, Mme Abel Chatenay, etc. Les plus jolies Azalées nouvelles sont sans doute Mme Moser, énormes ombelles de grandes fleurs simples, rose carmin, macule jaune d'or; M. Hardy, énormes ombelles, grande fleur orange; Mne J. Tisserand, double rose foncé; Duchesse de Melzê, double rose clair. Une nouveauté à sensation, c'est le Rhododendron à fleurs franchement doubles, d'un beau coloris rouge vif, tout à fait remarquable. A citer encore du même exposant : un Mahonia à feuilles d'un joli coloris rouge, conservant, nous affirme M. Moser, son coloris pendant toute l'année; un hybride à'Abies Pinsapo X Nordmannianna; un Erable nouveau trop peu répandu, Y Acer negundo, pleureur, d'une végétation luxuriante et Y Acer negundo robustum elegans fol. var., variété très robuste à feuillage consistant bien panaché de jaune d'or, supérieure à la variété Acer negundo fol. aureo variegatis. Enfin, il nous faut bien citer aussi la très remarquable collection de Fougères de pleine terre, du même exposant, comprenant 140 variétés en très forts spé- cimens. Nous avons annoté également les Caladium de MM. Forgeot & Gie, les Cannas de Lyon, et avec un signe particulier, les splendides Phyllocactus de M. Simon, incontestablement un des plus beaux et des plus remarquables groupes de plantes fleuries de l'Exposition. Quels admirables coloris que ceux de ces superbes, brillantes, éblouissantes fleurs, hélas, fugaces, mais néan- moins combien charmantes, séduisantes ! Les beaux Gloxinia de MM. Vallerand frères, les Clématites de MM. Christen et ceux de M. Boucher, dont nous retenons le Clematis coccinea du Texas, espèce vivace connue, mais à rappeler cependant; elle repousse comme une asperge et donne de fort jolies fleurs d'un beau rouge; il existe plusieurs espèces de Clématites vivaces, dont une des plus belles est le Cl. coloradasis avec des fleurs tubuleuses. Le colossal groupe de plantes miscellanées de M. A. Truffaut, composé de deux collections, l'une de cent, l'autre de cinquante variétés, comprend les plus belles plantes de l'établissement de cet excellent horticulteur. Il mériterait une description détaillée, tant à cause de la bonne culture qui distingue toutes les plantes qu'à raison du choix judicieux qui a présidé à la formation de ces collections. Contentons-nous de signaler quelques-unes des plus remarquables — 219 — espèces et variétés : Pandanus Baptiste, une introduction de Veitch, Kentia Balmoreana elegans 1895, un semis de la maison, Encholirion purpureum glaucum, Arisaema fimbriata 1895, fleurissant pour la première fois en France : spadice garni de haut en bas de poils brun roux de deux centimètres de long; Phoenîx Roebelini, le très rare Anthurium dentatum (syn. A. Kellermanni), Asparagus deflexus, un très beau Philodendron Corsianum, Costus maxianus, très peu connu dans d'aussi fortes dimensions que celles de la plante présentée, un superbe spécimen de Davallia Fidjensis plumosa, Bhapis Sierotsik, Anthurium podophyllum, Livistona rotundifolia en ravissant exemplaire Asparagus Sprengerii, Hydrangea japonica, spécimen d'admirable culture, Pandanus Kerchovei en très grande plante, Platycerium alcicorne, Anthurium Scherzerianum roseum, Heliconia Ulustris rubricaulis (ce qui fait trois exem- plaires de cette plante nouvelle avec celle de MM. Sander et de M. A. Dallière), Bégonia Rajah, Dracaena Jamesii 1895, au coloris rouge, Adiantum macro- phyllum alho striatum 1895, Bégonia décora 1895, Carex riparira varieg., Croton Countess, un exemplaire de 2 mètres de diamètre, Coccoloba pubescens, Pteris serrulata gracile. Quelle intéressante et peu banale exposition certains horticulteurs et ama- teurs ne pourraient organiser en choisissant ainsi dans leurs serres les cinquante ou cent plus belles plantes ! Quelle Société belge prendra la sage résolution de nous montrer pareille exhibition ? M. Aug. Ghantin, de la rue de la Glacière, expose un rosier nouveau, Mme René Berge, vigoureux, issu de la Merveille de Lyon; il fleurit jusqu'à l'arrière-saison et mérite d'être chaudement recommandé. Mme Ve et Enfants Antoine Ghantin forment aussi un beau groupe de belles plantes variées, dont beaucoup de très fortes plantes ornementales : Phoenico- phorium Sechellarum, Zamia Van Geerti, Bilbergia Chantinii, remarquable par sa panachure blanche, Wallichia caryotoides, Phoenix species, une variété très élégante, Ceroxylon nireum, un très fort Dasylirion reflexum, Cyathea dealbata, Cycas revoluta, un énorme Doryanthes Palmeri, Strelitzia reginae avec six fleurs, Chamaerops hystrix, Katakidozamia Mac Leayi, plante unique par sa force. Il nous faudrait aussi parler des gracieuses garnitures de tables et garnitures florales de toutes sortes, mais cette partie de l'Exposition est tellement intéres- sante, tellement supérieure à ce que nous voyons habituellement chez nous, qu'il faudrait y consacrer un article spécial illustré de phototypies. Bien d'autres envois devraient nous arrêter encore, mais il faut bien se borner et répéter ce que nous avons dit en commençant ce rapide aperçu : L'Exposition Internationale de Paris du mois de mai 1895 a été, non pas un succès, mais un triomphe! Charles De Bosschere. — 220 — L'EXPOSITION BELGE D'HORTICULTURE A BORDEAUX Les lecteurs de L'Illustration horticole savent dans quelles conditions la Belgique horticole a pris part à l'Exposition universelle de Bordeaux. Le programme élaboré par la commission horticole bordelaise comprenait des concours permanents et des concours bi-mensuels. La distance qui nous sépare du siège de l'Exposition de la Société Philomatique — c'est elle qui organise l'Exposition universelle — ne pouvait, de notre côté, amener aucune partici- pation sérieuse, ni au point de vue des intérêts belges, ni à celui du succès des concours internationaux. C'est alors que le Comité belge a jugé utile de solliciter des organisateurs de l'Exposition de Bordeaux l'autorisation d'ouvrir, dans le courant du mois de mai, un Salon belge de l'horticulture; cette demande ayant été accueillie avec faveur, noire Comité national a admis le principe de la liberté absolue dans le mode de participation à l'Exposition. Son but n'était pas de faire remporter, à Bordeaux, de nombreux prix alloués à de non moins nombreux concours qui auraient formé un vaste programme « fort beau sur le papier. » Il fallait arriver à une représentation convenable de notre grande culture de plantes de serre et contribuer, tout en sauvegar- dant les intérêts de nos compatriotes et la réputation du pays, à aider les chefs du mouvement horticole bordelais à produire, tout au début de l'ouver- ture de l'Exposition universelle, un effet saisissant, profond, pouvant exercer une salutaire influence sur le goût des fleurs chez les habitants de la Gironde. En d'autres termes, il s'agissait bien moins d'un concours devant nous rap- porter force avantages, que d'une œuvre de bonne confraternité entre les promoteurs de l'horticulture de deux pays amis. C'est, inspirés de ce sentiment, que les membres du Comité horticole belge se sont mis à l'œuvre et qu'ils ont obtenu un résultat, dont le souvenir ne se perdra pas de sitôt. Disons tout de suite que ces messieurs ont pu compter sur le chaleureux appui de M. le comte de Bamaix, commissaire général, de M. le Sénateur Vercruysse, président, et de M. le directeur Amelin, secré- taire de la Commission belge. A Bordeaux, le concours le plus efficace de MM. Cahuzac et Treyeran, ainsi que des membres du bureau de la Société Philomatique, nous a été de la plus grande utilité. Les plantes ont voyagé, de Gand, Anvers et Bruxelles, à Bordeaux, dans de bonnes conditions et quoique les Orchidées soient arrivées en gare de des- tination avec un retard de vingt-quatre heures, elles ont peu ou point souffert du transport et de la chaleur. Ce retard a néanmoins nui quelque peu aux soins que les Belges présents à Bordeaux (MM. Lucien Linden, Bomain De 221 Smet, Alfred Van Imschoot et l'auteur de cet article) , auraient voulu donner à l'arrangement du Salon. Celui-ci a été aménagé sous le dôme central de la coquette et intéressante Exposition universelle, transformé en un magni- fique jardin d'hiver, oiï les masses des Orchidées fleuries et les groupes imposants des grandes plantes vertes formaient un ensemble qui a soulevé l'enthousiasme de la foule qui a visité le salon pendant toute sa durée. Il ne saurait être question ici de décrire par le menu les dispositions de la salle, le groupement des envois, le coup d'œil charmant de l'ensemble, les opérations du Jury, etc. Il nous suffira de passer en revue, le plus succincte- ment possible, les multiples mérites des apports belges, afin de permettre à chacun déjuger de leur réelle valeur et de prouver combien les divers expo- sants ont été pénétrés de l'importance du concours qu'ils allaient prêter à leurs confrères bordelais. Dans cette revue, nous suivrons pas à pas le résultat officiel des opérations du Jury. Celui-ci était composé comme suit : M. de la Devansaye, d'Angers, président; M. A. Bleu, de Paris, vice-président; M. A. Van Imschoot, de Gand, secrétaire; MM. Chaber, de Montpellier, Rom. De Smet, de Gand, A. Truffaut, de Versailles, Ed. Demars, de Bordeaux, Cahuzac, de Bordeaux, Dallemagne, de Rambouillet, Maron, de Marseille, Rodberg, de Bordeaux, et Vide au, de Bordeaux. PRIX DÉCERNÉS Grand Prix et Objet d'Art à M. Lucien Linden, pour son groupe d Or- chidées fleuries et de plantes nouvelles. Le groupe d'Orchidées occupait un emplacement considérable au fond du Salon ; il était disposé sur une estrade, ce qui permit de bien voir les milliers de superbes fleurs, dont l'éclat et la magnificence étaient soulignés et relevés par la verdure de Palmiers et le rare mérite d'une série de plantes nouvelles. Jamais, à notre connaissance, une avalanche d'Orchidées telle que celle-ci n'a aussi profondément remué le public qui ne savait comment traduire ses im- pressions. Les qualificatifs et les interjections se croisaient en tous sens, tandis que d'aucuns admiraient en silence ; mais quels regards ceux-ci lan- çaient à ces séduisantes fleurs, à ces triomphales exotiques ! Le succès obtenu par ce groupe comprenant environ quatre cents plantes, dont plus de la moitié en grands exemplaires, le succès fut complet; d'emblée, au début même de l'Exposition universelle, le public fut conquis, subjugué! Nous relatons le fait avec une légitime fierté, d'autant plus qu'il a été constaté et confirmé par nos confrères français. Les Cattleya et les Laelia, avec leurs somptueuses fleurs dominaient dans ce parterre d'un luxe inouï, inappréciable. Décrire les variétés de C. Mossiae — 222 — notamment qui se trouvaient là en nombre, serait difficile, la place nécessaire, en tout cas, ferait défaut. Ailleurs, nous avons essayé de décrire un certain nombre de belles variétés, qui ont fleuri à L'Horticulture Internationale (!) ; celles de Bordeaux figurent toutes dans cette liste. Nous ne pouvons passer sous silence quelques-unes des plus belles variétés de Laelia purpurata, telles que : L. purpurata var. Variété hors ligne; les sépales et les pétales sont d'un ' rose vif; les pétales striés de nervures rouge vif; le labelle, très grand et très allongé, est d'un rouge pourpre sombre. Var. Dallemagneana. Le coloris est uniformément rose vif sur les sépales et les pétales. Var. majestica. Pétales et sépales blanc crème. Labelle très grand, allongé, rouge violacé sombre bordé de blanc, avec une grande air blanche striée à la partie antérieure. Var. délecta. Pétales et sépales blancs, veinés de rose pâle sur les bords. Labelle très grand, pourpre foncé, avec la pointe blanc rosé. Var. striata. Pétales et sépales blancs, veinés de rose pâle, labelle grand, d'un beau rouge cerise avec la pointe rose pâle striée. Var. Kirsteiniae. Pétales et sépales très larges, blanc crème, labelle arrondi très ondulé, rose pâle avec une bande annulaire rose vif autour de la gorge. Var. eximia. Très distincte. Pétales et sépales roses, les pétales surtout d'un coloris très vif. Labelle allongé, d'un rouge groseille avec le disque jaune vif débordant en pointe sur le lobe antérieur. Var. praestans. Sépales et pétales blancs, veinés de rose pâle ; labelle ample, arrondi, presque carminé, avec un triangle rose assez grand à sa partie antérieure. Var. Phoebe. Sépales et pétales rose pâle, labelle rose pâle avec une bande annulaire rose plus vif autour du disque. A côté de ces merveilleux Cattlega Mossiae et Laelia purpurata, plusieurs jolies variétés de Masdevallia Veitchi, Lindeni, Harri/ana, ignea et chimaera, avec leur coloris intense ou leur bizarrerie de forme et de coloris, formaient un heureux contraste. Les Laelia elegans sont représentés par des variétés de choix, dont la plus intéressante est le L. e. Dallemagneana, avec ses sépales et pétales d'un blanc idéal et son immense labelle, pourpre foncé. Une centaine d'Odontoglossum animent ce parterre de fleurs exquises ; les (l) Voir le Journal des Orchidées, livraison du 30 juin, p. 117. — 223 — variétés de choix des 0. crispum et Pascatorei sont nombreuses. Les 0. luteo-purpureum, triumphans, sceptrum, apportent leur note caractéris- tique de surprenantes fleurs au brillant coloris. Plusieurs grands exemplaires de Gypripedium, dont le C. Argus avec des soixante fleurs, deux immenses 0. cirrhosum, chacun comptant de quarante à cinquante tiges florales, la fameuse variété de Cypripedium bellatulum avec ses fleurs d'une ampleur exceptionnelle, donnent une bonne idée de l'ampleur et de la beauté florale que les Orchidées peuvent atteindre. Signalons les Epidendrum prismatocarpum, Randianum, les nombreux ravissants Cochlioda Nôtzïiana, de fortes plantes de CaUleya Mendeli, de Zygopetalum cerinum {Pescatorea cerina), l'incomparable Zygopetalum (Warscewiczella) Lindeni, les rares Bulbophyllum Mastersi, Dearei, les Restrepia antennifera, etc. Si des Orchidées, nous passons aux plantes nouvelles, nous y trouvons d'abord celles spécialement signalées par le Jury : Hemitelia Lindeni. Haut-Pérou, 1894. Les Hemitelia forment un groupe de Fougères arborescentes de petite taille extrêmement précieux au point de vue décoratif. La nouvelle espèce a la tige grêle et les frondes très gracieuses ; c'est une introduction de haute valeur. Davallia Truffa utiana. Haut Pérou. Fougère admirable à feuillage fine- ment découpé comme des dentelles et formant une des plus gracieuses intro- ductions de cette grande famille. Adiantum Claesianum. Brésil, 1895. Superbe nouveauté de port nain et très touffu, à grandes frondaisons très élégantes, d'un vert vif panaché au centre de blanc argenté, prolongé par des stries en éventail. Plante décora- tive de tout première ordre. Calamus grandis. Bornéo, 1895. Palmier d'une grâce extrême, feuilles finement découpées d'un beau vert luisant, épines d'un brun foncé lui donnant un aspect étrange et très gracieux. Bemarque. Ce Palmier n'a pas conservé son nom de Calamus qui a été remplacé par celui (ïAcantophoenix grandis; c'est évidemment un Acantho- phoenix ; le changement de nom est donc parfaitement justifié. Philodendron Martineti. Espèce très décorative, ayant assez le faciès du Philodendron Melinoni et qui sera de grande puissance végétative ; les feuilles sont d'un rouge vineux à reflets métalliques glauques. Anthurium Wanibekeanum, hybride A. Lindeni X A. Andreanum. Magni- fique hybride à feuillage obcordé allongé, d'une grande élégance et produisant des spathes très amples, largement obcordées, d'un blanc d'ivoire très brillant. Nous remarquons ensuite : Cyrtosperma ferox, Adiantum Uneatum, Heli- conia spectabïlis, Dieffenbachia meleagris, Tradescantia supcrba, Cyathea — 224 — Mastersiana, Bégonia Faureana, Maranta species nova, Alsophila Marshal- liana, Bégonia Lansbergeae, Tradescantia angustifolia , Smïlax argyrea, Miconia vesicaria, Philodendron Devansayanum, toutes plantes qui ont déjà été décrites dans L'Illustration Horticole. * * Arrivons maintenant au contingent de M. Romain De Smet, qui a obtenu également un Grand Prix et un Objet d'Art. D'immenses et superbes plantes ornementales de tous genres placées en face des Orchidées en deux énormes groupes, indépendamment des massifs formés sur le pourtour de la salle, ont excité l'enthousiasme des visiteurs et l'admiration des connaisseurs. Mal- heureusement, la place était trop restreinte pour disposer ces magnifiques spécimens comme il aurait fallu. Arrêtons-nous devant quelques-uns des spécimens les plus méritants, chose d'autant plus difficile que l'apport de M. De Smet ne comprend que des exem- plaires d'élite. Citons donc : Phoenix Boebelini. Palmier admirable avec vingt-cinq feuilles d'une finesse et d'une élégance admirables. Kentia Forsteriana robusta et K. Balmoreana robusta. Des variétés à pin- nules plus larges que le type et d'un aspect général plus robuste. Glaziova insignis. Un gigantesque bouquet d'élégantes feuilles finement découpées, gracieusement arquées et inclinées, porté sur un tronc droit, svelte, haut de deux mètres. Phoenix leonensis. Palmier d'une ampleur exceptionnelle avec feuilles longues, belles, intactes, d'un superbe vert luisant. Grisebachia compacta, exemplaire unique. Ceroxylon niveum. Magnifique spécimen de ce Palmier très décoratif. Washingtonia robusta, superbe, Borassus gomutus, très rare, Astroca- ryum mexicanum, tronc très élancé, Chamaerops hystrix, parmi les Palmiers. Entre autres Cycadées d'élite, louons : Ceratozamia species, de Monterey (Mexique). Cycas undulata, avec une cinquantaine de feuilles de deux mètres de long. Cycas Tonkinensis, une des meilleures introductions du Tonkin. Cycas revoluta, avec une centaine de frondes intactes. Macrozamia Mac Leyei, introduction récente de l'Australie. Zamia Altensteini, avec cinquante frondes intactes. Zamia villosa robusta, exemplaire unique comme variété. Signalons aussi une beauté hors de pair, le Tillandsia tcssellata, la très intéressante collection de Gleichenia, ces Fougères australiennes qu'on a si bien qualifiées du nom poétique de « Dentelles végétales, » les Azalea mollis couverts de fleurs tendres, délicates, malgré la saison trop avancée et un — 225 — long voyage, VAzalea indica Bernhard Andréa, magnifiquement fleuri! Ajoutons à tous ces trésors, les jolis spécimens d'Araucaria et le lecteur pourra se faire une idée de l'importance des apports de M. Romain De Smet, de la firme De Smet frères, qui n'hésitent jamais à passer la frontière, quand il s'agit de la réputation de l'horticulture belge. Diplômes d honneur et Objets d'Art A M. Alfred Van Imsciioot, de Gand, pour son groupe d'Orchidées fleuries et de Bertolonia; A M. Charles Van Wambeke, de Bruxelles, pour son groupe d'Orchidées fleuries. M. Van Imschoot s'est attaché à donner de la grande famille des Orchidées exotiques l'idée la plus complète possible; M. Van Wambeke a tenu à faire apprécier l'excellence de ses cultures de Gattleya et d'Odontoglossum ; tous deux ont parfaitement réussi. Dans la collection du premier, nous avons relevé le Cypripedium Behren- sianum, un fort curieux hybride, dont les pétales et le pavillon sont ornés de grandes verrues noires; le Cyp. Sallieri Hyeanum, bel exemplaire de cet élégant Cypripedium ; Cyp. Dayana Ernesti, avec les pétales bordés de rose pâle; Cyp. Calypso, joli hybride des Cyp. Spicerianuwi et C. Boxalli; Cyp. Euryale, hybride des C. Lawrenceanum et C. superbiens; Cyp. Lathamianum, hybride des C. Spicerianum et C. villosum ; Odontoylossum polyxanthum, d'un coloris éblouissant; 0. Beichenheimi, hastilabium et cirrhosum, tous fort beaux et bien fleuris; Oncidium phymatochilum, jolie et curieuse espèce; One. cristatum, d'un jaune vif extra; Lycaste Skinneri alla, fleurs d'un blanc ravissant; Dendrobium nobile Sipheri, avec ses pâles fleurs; Ansellia af ricana, grand spécimen avec d'innombrables fleurs. Les Bertolonia de M. Van Imschoot, quoique cultivés comme les autres plantes dont ils partagent le home, sont de toute beauté. Parmi les méritants Cattleya de M. Van Wambeke, il nous faut accorder une mention spéciale aux vingt-cinq C. Mossiae, au nombre desquels nous avons remarqué plusieurs splendides variétés. Une cinquantaine d' Odontoylossum crispum en variétés distinctes, supé- rieurement cultivées et d'une puissante floraison, attirent tous les regards; c'est, nous semble-t-il, le maximum de ce qu'on a obtenu jusqu'à ce jour dans la culture des 0. crispum. Une plante d'une valeur considérable au point de vue de la culture, c'est Y Odontoylossum luteo-purpureum garni de six hampes florales superbement garnies de gigantesques fleurs en coloris d'une vigueur inouïe. — 226 — Objets d'Art A M. Guillaume De Bosschere, d'Anvers, pour son groupe de plantes d'appartement et de salon ; A M. Alexis Dallière, de Ledeberg-Gand, pour ses plantes de serre. M. Guill. De Bosschere a présenté vingt-cinq plantes convenant parfaite- ment pour la culture en appartement et dont quelques-unes étaient coquette- ment arrangées en vue de l'ornementation des salons. Présentées ainsi, les plantes gagnent naturellement au point de vue artistique et décoratif et trou- veront plus facilement acquéreur. Le joli groupe comprenait des Palmiers de dimensions moyennes ou même petites, tels que : Areca sapida, Kentia canterburyana, Livistona rotundifolia, Phoenix reclinata nana compacta, Kentia Forsteriana, Chamaedorea Ernesti- Augusta et pulchella, Rhapis flabelliformis, Areca lutescens, — des Fougères, entre autres : Pteris cretica albo-lineata, Ouvrardi cristata et Victoriae; — des Anthuriiim Scherzerianum, Cyperus alternifolius gracilis, Carex japoni- cus fol. var., Ophiopogon Jaburan fol. arg., Aralia Sieboldi fol. var., Nidu- larium Meyendorffi, etc. M. Alexis Dallière, en se décidant à participer à l'Exposition de Bor- deaux, devait nécessairement y envoyer quelques spécimens de belle culture. Il n'a pas manqué à ce que j'appellerais volontiers son devoir. De superbes exemplaires (ïAnthuriiim Scherzerianum, Croton magnolifolia, Passiflora aucubaefolia , Dieffenbachia Leopoldi, Maranta Kerchoveana, Asparagus tenuissimus, Adiantum Farleyense, cuneatum fol. var., Nephro- lepis rufescens tripinnatifida et Bertolonia Van Houttei, ont maintenu brillam- ment la solide réputation de M. Dallière. Médaille d'Or A M. Edouard Pynaert, de Gand, pour ses Palmiers rares et nou- veaux. L'envoi de M. Pynaert a vivement intéressé les amateurs de Palmiers qui y ont relevé le Phoenix rupicola gracilis; le Corypha Wozani; le Phoenix insignis; le Kentia australis recurvata; les Pritchardia grandis, Maximiliana regia, Kentia Wendlandi, K. Mac Artlmri, Astrocaryum mexicanum, Cero- xijlon niveum, Livistona Iioogendorpi et Kentia Balmoreana rubricaidis. Médailles de Vermeil Des médailles de vermeil ont été allouées aux jolies plantes du Japon de M. Bedinghaus, de Gand, aux Anthiirium Scherzerianum bien fleuris, avec — 227 — de grandes spathes, de M. Stepman-De Messemaeker, et à l'album de fleurs d'Orchidées et de frondes de Fougères de M. Jean De Bossgiiere, élève à l'École d'Horticulture de Vilvorde. Médailles d'Argent Des médailles d'argent ont été décernés à M. Aug. Toeffaert, pour ses Dracaena lineata et ses Palmiers; à MM. L. et G. Duriez frères, pour leurs Dracaena lineata; à M. Jos. Boelens, pour ses Olivia mineata; à MM. Jans- sens et Vincent pour leurs Odontoglossum crispum; à M. L. Spae-Vander- meulen, pour son Kentia Dumoneana; à M. Aug. Gornelis, pour son Metrosideros floribunda; à M. Draps-Dom pour ses Dracaena variés. M. Warocqué avait de jolis Hydrangea otaxa fleuris qui lui ont valu un diplôme de médaille de vermeil. Un Diplôme d'honneur spécial a été octroyé à M. Lucien Linden pour son ouvrage : Les Orchidées exotiques et leur culture en Europe, et ses publi- cations périodiques illustrées : La Lindenia, L'Illustration Horticole et le Journal des Orchidées. Nous pouvons nous abstenir de faire l'éloge du grand ouvrage de M. Linden qui, aujourd'hui, se trouve entre les mains de tous les cultivateurs d'Orchidées et dont la vogue, loin d'être épuisée, s'affirme de plus en plus. Quant aux publications périodiques, elles sont connues et jouissent toujours de la confiance du monde horticole. « Le Comité horticole belge voulant rendre hommage à la délicate atten- tion de MM. Dallemagne, de Rambouillet, Daniel Treyeran et Martin Cahuzac, de Bordeaux, qui ont exposé de superbes Orchidées en l'honneur des Belges, prie Messieurs les Membres du Jury de décerner à MM. Dallemagne et Cahuzac, un Grand Diplôme d'honneur, à M. Treyeran, un Diplôme d'honneur pour son magnifique Cymoidium Loici. » Ainsi parle le procès-verbal de la séance du Jury ; celui-ci a acquiescé à cette invitation avec le plus louable empressement. M. Dallemagne avait une splendide collection d'environ cent cinquante Orchidées, parmi lesquelles il est impossible de passer sous silence son Lycaste Skinneri avec un labelle très fortement maculé, d'une nuance très foncée; Odontoglossum Coradinei, grandes fleurs bien coloriées ; Cattleya Warneri splendens, admirable ; Vanda suavis, avec de jolies grappes de bonnes fleurs; un immense exemplaire d'Ada aurantiaca; Masdevallia Lindeni, autre exem- plaire énorme avec des quantités de fleurs; Masdevallia Veitchi var. grandi- flora avec une trentaine de fleurs ; le rare Uropedium Lindeni; de fort jolis Cochlioda Notzliana; une très belle variété à' Odontoglossum luteo-purpureum, — 228 — un bel 0. species dans le genre de YO. Andersonianum , Cattleya Mendeli alba, de nombreux beaux Cattleya Mossiae et une masse d'incomparables Odonto- glossum crispum d'une culture et d'une floraison inouïes. M. Cahuzac a une collection composée d'Orchidées de choix : Cattleya Warneri, variété merveilleusement belle; G. Mossiae, très bien nuancé; Cyp. Bothschildianum, avec quatre fleurs vigoureuses, d'une intensité de coloris remarquable ; Cattleya elegans var. Stelzeriana; 0. Pescatorei, Ander- sonianum; Cattleya Schilleriana , labelle extraordinairement développé et d'un superbe coloris; Ly caste Skinneri alba, blanc pur, et plusieurs autres jolies Orchidées. M. Treyeran n'expose qu'un Cymbidium Lowi, mais quelle plante : elle mesure un mètre de diamètre et compte une vingtaine de hampes garnies de fleurs appartenant à une excellente variété. Tel est, rapidement exquissé, le tableau des apports belges à l'Exposition universelle de Bordeaux. Si nous avons pu faire excellente figure à cette fête internationale du progrès dans tous les domaines de l'activité humaine, nous en sommes redevables aux amateurs et aux horticulteurs qui ont bien voulu fournir au Comité belge de l'horticulture les éléments d'un Salon dont le souvenir ne se perdra pas de sitôt. Mais nous le devons aussi à l'activité, au dévouement et à l'amabilité d'un amateur français qui a droit à la reconnais- sance de l'horticulture belge : M. Daniel Treyeran. Nous lui exprimons ici, au nom du Comité et de l'horticulture belges, notre plus sincère et plus cha- leureuse gratitude. Charles De Bosschere. NECROLOGIE M. Bâillon, l'émment botaniste français, est décédé à Paris, le 19 juillet, dans sa soixante-septième année. M. H. Bâillon, of licier de la Légion d'Honneur, était professeur de bota- nique à la Faculté de Médecine de Paris, et c'est à lui qu'est due la réorganisa- tion de l'enseignement de la botanique à la Faculté. Auteur de nombreux travaux très estimés, il jouissait d'une grande et légitime réputation, et sa mort est une grande perte pour la science française. 6me Série. TOME 2me. 15° Livraison. 15 Août 189--, L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN RÉDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 ^^^ < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. j\[. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . M 20 » 40 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 »» 70 » 125 Un seizième de page . . )) 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard,à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 229 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Août 1895. Lis des eaux. — Un des récents numéros du Gardeners' Chronicle publie, d'après une photographie, la vue d'une pièce d'eau dans laquelle M. S. G. Nash cultive une série de plantes aquatiques, à Clifton, New Jersey (États-Unis d'Amérique). L'étang est en plein air; au moyen de tuyaux d'eau chaude, la température de l'eau est maintenue entre 24 et 30 degrés; à la fin de la saison, on la laisse tomber jusque 18 et même 16 degrés. Ceux qui possèdent des serres chaudes pourraient généralement disposer pendant l'été d'une partie de cette eau dont la chaleur solaire rend l'emploi disponible et à coup sûr se créeraient une très grande jouissance. A côté du Victoria regia, dont le feuillage gigantesque et les splendides fleurs sont toujours l'objet de l'atten- tion, il y aurait place pour d'autres Nymphéacées, comme le Nymphaea gigantea aux grandes fleurs bleues, le N. zanzibaretisis aux fleurs pourpres, le N. Amazonum aux fleurs d'un jaune primevère. Les Lotus blanc et rose et les Nymphaea hybrides récents de M. Latour-Marliac enrichiraient nota- blement cette végétation tropicale. Un hêtre pleureur. — Celui qui plante des arbres dans un jardin devrait avant tout se demander quel sera le développement qu'ils prendront. Bien souvent il arrive que l'espace réservé à un grand nombre d'arbres est insufll- sant pour un seul d'entre eux et après un quart de siècle, par exemple, il s'agit fréquemment d'en sacrifier plusieurs pour donner à l'arbre préféré l'espace dont il a besoin. Le Jardin botanique de Leyde, confié depuis de longues années aux soins intelligents de M. Witte, possède un exemplaire de Hêtre pleureur devant lequel tous les visiteurs s'arrêtent et dont chacun admire la beauté. Seitqjervirens en donne un dessin d'après une photographie. L'arbre est bien garni de toutes parts. Le tronc mesure environ 14 mètres de hauteur ; à cette hauteur il s'incline pour descendre à peu près verticale- ment jusqu'à terre. Cet arbre n'a pas encore quatre vingts ans. Nouvel emploi du bois. — Le bois remplace fort bien le cuir dans la fabrication des malles, cartons à chapeaux, boîtes, etc. D'après un journal — 230 — de Vienne, on se sert de copeaux de sapin d'un mètre de longueur sur 0m05 de largeur; ces copeaux n'ont qu'une épaisseur d'un demi millimètre. On étend sur une forme en tôle ou en bois un tissu grossier de jute; sur celui-ci on colle des copeaux en croix; sur ceux-ci on étend de nouveau du jute, puis encore des copeaux. Le tout est recouvert d'un tissu de jute. On obtient de cette manière des feuilles aussi résistantes et aussi faciles à travailler que le cuir ; en outre, le poids et le prix en sont sensiblement inférieurs. Cinq milliards de hannetons ont été pris et détruits l'an dernier dans cinq cent dix-neuf communes de la Basse Autriche. La chasse a donc été vraiment considérable. Cette année le Gouvernement a mis à la disposition des communes un nouveau subside de 2500 florins à distribuer en primes. La mousse dans le gazon est combattue d'une manière efficace par l'emploi de la cendre de bois. Le résultat ne se montre pas immédiatement, dit Sempervirens, mais dans le courant de l'été la mousse diminue de plus en plus et finit par faire place à l'herbe. La cendre de bois doit être pure et non mêlée avec des cendres de charbon ou de coke. * Le maïs est originaire de l'Amérique centrale. Gristophe Colomb en trouva des champs entiers dans les Indes occidentales et, ayant constaté l'utilité de la plante, il en rapporta des graines en Europe dès 1493. Vers le milieu du XVIme siècle, donc cinquante ans après son introduction, le maïs était partout connu en Espagne. Bientôt le commerce s'en empara et, vers la fin du XVIme siècle, il était cultivé dans l'Italie septentrionale. Les Vénitiens le portèrent en Orient d'où les Turcs le répandirent en Hongrie; de là son nom de Blé de Turquie. * Petites industries. — Le Kew Bulletin donne l'exemple de l'importance relative que peuvent prendre parfois les petites industries. Il y a 25 ans, dit-il, la culture et l'exportation des bananes ne comptaient pour rien à la Jamaïque. Aujourd'hui, l'exportation de ces fruits s'élève à plus de dix millions de francs et dépasse en valeur le commerce du sucre, du rhum et du café réunis. * ■» * Succédané du Sparte. — Le Report annuel du Jardin botanique de Calcutta, 1893-1894, renferme des détails sur leBahbur-Grass ou Ischoemum angustifolium qui est devenu la principale matière première dans la fabrica- tion du papier aux environs de Calcutta. La plante est surtout répandue dans certaines forêts de l'Himalaya. Les premiers essais furent faits en 1873. Le — 231 — Bahbur est considéré comme un peu inférieur au sparte, comme matière pre- mière. L'Ischoemum angustifolium croît également en abondance dans l'est du vaste plateau de l'Inde centrale. Nouveau procédé de conservation des fruits. — Notre confrère Sem- pervirms rapporte qu'un Français, du nom de Rossignol, a trouvé un moyen pratique et peu coûteux pour garder longtemps les fruits. Dans une caisse ou tonneau, on étend une coucbe de tourbe finement tamisée. Sur cette couche on place un lit de fruits, puis une nouvelle couche de tourbe et ainsi de suite jusqu'à ce que la caisse soit remplie; naturellement le tout est recouvert de tourbe. Des fruits ont été conservés ainsi dans un lieu non chauffé pendant une année entière sans souffrir le moins du monde des variations de la tem- pérature extérieure. * Étiquetage en plein air. — La recherche d'un bon moyen d'étiquetage semble être constamment à l'ordre du jour. En voici un que nous avons vu employer il y a quelque quarante ans et qui est aussi simple que peu coûteux. On choisit parmi du bois de raspe des baguettes bien droites de l'épaisseur de deux à deux et demi centimètres, on les coupe d'une longueur de 0m25 environ. On taille la partie inférieure en biseau. La partie supérieure est égalisée sur plat d'un côté et sur un quart de la longueur. Sur ce plat on coupe, au moyen de la serpette, des lignes et de petits crans ayant leur signification déterminée. Une ligne transversale représente l'unité. Un cran signifie cent ; deux lignes croisées valent dix et deux lignes disposées en V, comme un chiffre romain, valent cinq. Ces quatre signes suffisent pour inscrire tous les numéros et l'étiquetage est aisé, peu coûteux et durable. La Société française d'horticulture à Londres est entrée dans la septième année de son existense. On sait qu'elle a pour but le bien-être des jeunes gens, de langue française, tels que Belges, Français, Suisses, qui se rendent en Angleterre, et la consolidation des bons rapports entre eux et leurs frères anglais. Cette jeune société rend constamment de grands services aux futurs horticulteurs. Cèdre du Liban. — Un des plus grands exemplaires de cèdres connus en Angleterre est celui qui existe dans le jardin de l'archevêque de Canterbury à Dington Park, Croydon. Il a environ 17 mètres de hauteur et est branchu depuis le sol. Le tronc principal a plus de 7 mètres de circonférence, la branche la plus considérable a plus de 3 mètres de tour. L'espace que l'arbre occupe a 120 mètres de circuit. — 232 — Plantes décoratives. — Quelqu'un a dit que toutes les plantes peuvent être décoratives et que, sous ce rapport, leur valeur dépend du mode d'emploi. Ce n'est pas cependant sans un immense étonnement que les voyageurs du Continent ont trouvé l'an dernier, rangées devant la façade de la Banque à Londres, de vilaines caisses vertes contenant des peupliers communs. Ces arbres vulgaires devaient remplacer les lauriers qu'on aurait pu y mettre. Il paraît que c'était un don de l'Association des jardins publics de Londres. Cet emploi de peupliers, dans un but de décoration, se passe de commentaires. * ¥ * Encre pour écrire sur le zinc. — La Revue Horticole donne dans un récent numéro trois recettes. La première encre est formée d'une partie sulfate de cuivre et d'une partie chlorure de calcium ; les deux substances sont dissoutes dans 3G fois leur volume d'eau pure. L'encre devient bien noire. On écrit avec une plume d'oie; on sèche pendant deux minutes les étiquettes, puis, on les rince dans l'eau pure, on fait sécher de nouveau et on essuie finalement avec un linge trempé d'huile. Deuxième recette. Faire dissoudre cinq grammes de sulfate de cuivre dans 50 grammes d'encre ordinaire. Troisième recette. On prend un gramme de chlorure de platine et un gramme de gomme arabique sur 20 grammes d'eau distillée. On mélange d'abord le chlorure de platine et l'eau et l'on y ajoute la gomme arabique. Magnolia de la Maillardière. — D'après le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest, cet exemplaire de Magnolia grandiflora aurait été planté à la Maillardière, près de Nantes, en 1732 ou 1733. Au commence- ment de 17G5, le botaniste nantais François Bonamy écrivait à Bernard de Jussieu que ce magnifique et très grand Magnolia avait alors plus de vingt pieds de haut et que le tronc était de la grosseur d'un noyer ordinaire. L'Exposition horticole à Andenne aura lieu du 7 au 11 septembre pro- chain. Elle comprend la culture maraîchère, la pomologie, la floriculture et les produits divers. Le prix de S. M. le Boi, médaille d'or d'une valeur de 250 francs, sera attribué à l'envoi le plus remarquable de plantes ornementales en grands exemplaires. Nous apprenons que, par suite du manque assez général des fruits, les collections de poires et de pommes seront acceptées en nombre très réduit. Pour le programme, s'adresser à M. Simon- Ma yeur, président de la Société horticole, à Andenne. Ém. Bodigas. X t—i X X X — 233 — PL. XXXIX GLOXIMA HÏBRIDA GRAKDIFLORA VAR. VARIÉTÉS NOUVELLES L'an dernier, L 'Illustration Horticole a montré à ses lecteurs, d'après une photographie, la vue d'une serre de M. Ferd. Kegeljan, un des dilettanti les plus estimés de l'horticulture belge. Au premier plan, devant un beau groupe de Palmiers, on remarquait un lot de Gloxinia de semis dont la gravure noire était impuissante à rendre le merveilleux effet. Nous sommes heureux de pouvoir reproduire aujourd'hui la figure coloriée d'une de ces fleurs d'élite dont la tonalité ravissante serait d'ailleurs bien diffi- cile à décrire et que l'artiste a parfaitement rendue, avec sa forme charmante, sa zone pensée, son pointillé si riche, son ensemble si doux qu'on ne se lasse point d'admirer. Sont-ce des hybrides dans le vrai sens du mot? Ne seraient-ce pas des métis, c'est-à-dire des variations obtenues par le croisement de certaines variétés choisies d'une seule et même espèce? La solution de cette question, intéressante au point de vue scientifique, importe moins à l'amateur qui sera toujours heureux d'accueillir ce qui répond aux conditions du beau. Or ici, grandeur, forme, coloris, port, tout concourt à amener la perfection ; le contraste de cette gracieuse corolle de soie sur les velours de la feuille d'émeraude n'est-il pas lui-même un de ces jeux de la nature inépuisable dans ses productions ? Emile Rodigas. École d'horticulture de l'État, à Gand. — Les examens de sortie ont donné les résultats suivants. Ont reçu le diplôme de capacité : MM. Yermeire Georges, de Bruges; Walthéry Jules, de Verviers; Maes Hector, de Gand; Sellier Georges, de Gand; Vermandere Gustave, de Gourtrai ; Crevé Arthur, de Moerbeke-Waes. M. Georges Vermeire a subi l'examen avec distinction. Les examens d'admission auront lieu le mardi, 1er octobre, à 9 heures. 234 PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Arundinaria nitida. -- Cette plante fut d'abord mentionnée par erreur sous le nom de Arundinaria khasiana; elle est indiquée maintenant par le Gardeners' Chronicle comme provenant de Chine d'où elle fut introduite, il y a quatre ou cinq ans, au Jardin botanique de S1 Pétersbourg. Elle est consi- dérée comme la plus belle espèce de Bambou connue à ce jour. La plante n'a pas souffert du tout des rigueurs de l'hiver dernier. Le même journal cite une espèce indienne, Y Arundinaria racemosa, introduite aux jardins royaux de Kew l'an dernier. Celle-ci est originaire de l'Himalaya où elle croit à des hauteurs supramarines de 4000 mè- tres. Elle a bien résisté au froid. C'est une nouvelle confirmation de la théorie qui prétend que les espèces dont les feuilles ont des veinures réti- culées (tessellées) sont seules rusti- ques. L' Arundinaria racemosa est jusqu'ici la seule espèce indienne qui résiste en plein air. Fig. 30. Giroflée quarantaine Prin- cess May. Giroflée quarantaine Princess May. — Comme le fait voir la figure 30 ci-jointe, cette variété se distingue par la duplicature de ses fleurs. Celles-ci mesurent jusque 0m05 de diamètre; le coloris est d'un jaune délicat. Les feuilles sont d'un beau vert. C'est, en outre, une des quaran- taines les plus précoces ; elle est déjà en pleine floraison lorsque les plantes d'autres variétés, semées à la même époque, sont seulement en boutons. M. J. C. Schmidt, d'Erfurt, fait remarquer que, dans le semis des graines de cette variété, le nombre des plantes à fleurs doubles atteint une proportion considérable. D'ailleurs, les fleurs simples pro- duites dans le même semis sont du même coloris et ne nuisent pas au coup d'œil de l'ensemble. Clerodendron trichotomum. — Lorsque cette Verbénacée se trouve à une exposition ensoleillée, elle devient un arbrisseau très remarquable. Bien — 235 — que l'introduction de cette espèce japonaise remonte à l'an 1800, elle est loin d'être répandue comme elle le mérite. Elle atteint deux à trois mètres de hauteur et forme naturellement un arbuste à tête arrondie. Les feuilles sont grandes, largement ovales, d'un vert foncé, longuement atténuées en pointe et trilobées. Les fleurs, disposées en panicules terminales, composées de cymes trichotomes, sont blanches sauf le calice qui est pourpré. L'odeur qui s'en dégage, quand on les froisse, ne permet pas d'en faire usage pour les bouquets. La plante est rustique. * * Caccinia glauca. — Borraginée, introduite en 1800 des régions désertes de la Perse. C'est une espèce vivace ayant environ 0m60 de hauteur et émettant au collet de la racine plusieurs tiges dressées se couvrant de grappes de fleurs d'un bleu rosé. Les feuilles sont oblongues obovées, un peu charnues, finement dentées sur les bords, presque sessiles, scabres en dessus. Le coloris glauque pâle du feuillage donne à la plante un aspect particulier. Celle-ci a besoin d'être hivernée en serre froide. Pâquerette double blanche. — MM. Lambert, de Trêves, possèdent une très jolie variété de pâquerette dont les grandes fleurs, du blanc le plus pur, sont portées sur de longs pédoncules et par suite conviennent parfaitement à la confection des bouquets. Le Gardeners1 Chronicle en fait un grand éloge. Doronicum caucasicum. — Introduite d'Orient dans les jardins d'Europe vers 1815, cette espèce vivace peut être considérée comme une excellente plante de parterre. C'est une plante glabre, couverte de poils laineux autour du collet; les tiges non ramifiées portent un seul capitule floral; les feuilles sont crénelées dentées, les radicales pétiolées cordiformes, les caulinaires auri- culées, les supérieures ovales, presque amplexicaules; les fleurs sont d'un beau jaune clair. C'est une des premières plantes qui fleurissent au printemps. Elle se multiplie d'éclats et de graines. Rhododendron à parfum. — On connaît aujourd'hui cent soixante espèces de Rhododendrons décrites et admises comme telles. Les unes ne sont que des buissons très peu élevés; d'autres, comme les espèces de l'Himalaya, atteignent un développement arborescent considérable ; plusieurs ont des fleurs peu appa- rentes quand elles sont isolées, mais formant, par leur masse, des bouquets fort riches; d'autres encore se distinguent par des inflorescences gigantesques. Peu d'espèces ont des fleurs parfumées. Cependant les Rhododendron jasmin 1/1 'or ion. Eh. Edgeworthi et Eh. formosum sont connus par leur parfum suave. Notre — 236 — confrère Wiener Illustrirte Garten-Zeitung signale, dans son numéro de mai, une série de Rhododendrons cultivés, et ajoute cette remarque que la plupart de ces Rhododendrons à parfum sont des hybrides. Plusieurs proviennent du croisement du Rhododendron Edgeworthi avec l'une des espèces suivantes : Rh. ciliatum, Rh. formosum, Rh. Veitchianum. Le Rh. Princess Alice provient du Rh. Edgeworthi fécondé avec Rh. ciliatum. Le Rh. fragrantissimum est un hybride obtenu par Rollisson du croisement de Edgeworthi fécondé avec formosum. La fécondation & Edgeworthi avec Rh. Veitchianum a produit l'hybride Rh. Forsterianum. Plusieurs belles formes sont issues du Rh. Edge- worthi X Rh. mtdtiflorum. Clematis montana. — Cette ancienne espèce, aux belles fleurs blanches, est une des meilleures lianes qu'on puisse employer pour garnir un pavillon rustique. Le Journal of Horticulture a signalé l'effet produit par un exemplaire de Clematis montana qui recouvre par ses longues ramifications un cottage abandonné dans un village de Suffolk. La plante s'est emparée non seulement des murs, mais aussi de la toiture et des cheminées qu'elle garnit de longs festons. Parmi les clématites elle est une des plus faciles à la culture. Elle se contente d'un sol quelconque et ne réclame aucun soin spécial. Rosa spinosissima var. altaica. — Ce rosier, d'abord connu comme espèce sous le nom de Rosa grand iflora , fut introduit en 1818 des monts Altaï. Il est considéré maintenant comme une forme du Rosa spinosissima dont il diffère par sa vigueur et la longueur de ses pousses radicales qui atteignent jusque deux mètres. Le Gardeners' Chronicle signale un groupe de ce rosier très remarqué en ce moment dans l'Arboretum de Kew. Le massif est chargé de fleurs blanc crème au-dessus d'un feuillage très découpé et vert tendre offrant aux grandes fleurs un excellent repoussoir. La floraison dure tout un mois. Mimulus Clevelandi. — Garden and For est signale cette espèce qui a été découverte sur le versant sud du Guyamaka, Californie méridionale, à une hauteur supramarine de 2000 mètres. Les ramifications sont courtes, mais ligneuses ; les feuilles ont jusque 0m07 de long et sont lancéolées, dentées en scie. La plante atteint 0m70, les fleurs sont jaune d'or. Il lui faudra la serre froide. R. d'Eelen. — 237 TROIS NOUVEAUX MELONS Les deux premiers sont offerts cette année par MM. Dickson, Brown et Tait, de Manchester. Melon Duchess of York. — Ce melon a été obtenu par M. McIntyre, Woodside Gardens, Darling- ton, par le croisement des variétés Best of ail et Hem of Lockinge. Le fruit est de grandeur moyenne, à chair blanche. La peau est jaune d'or, ma- gnifiquement réticulée. La variété est fertile et de consti- tution robuste. La chair est épaisse et d'un parfum déli- cieux. Partout où la variété a été exposée aux concours, à York, Newcastle et Trent- ham, elle a remporté les Fig. 31. — Melon Duchess of York. premiers prix. Tous ceux qui l'ont cultivée en sont très satisfaits. Melon Knowsley Favourite. — Cette variété est à chair verte. Elle a été obtenue par la fécondation artificielle de Knowsley Green Flesh et Wm Tillery. La constitution est robuste comme celle des variétés dont elle provient. Elle est de moyenne saison, mais produit sûrement et se développe bien. Le fruit pèse de un à deux kilog. et parfois plus. La forme est générale- ment arrondie, quelquefois elle _ 32. — Melon Knoicshy Favourite. ten(j £ s'allonger. Il est uni et finement réticulé, la chair est vert pâle et épaisse, particulièrement juteuse — 238 — et d'un parfum exquis. Ceux qui ont fait l'essai de cette variété en disent beaucoup de bien. Nouveau melon japonais. — Cette variété est offerte cette année par M. J. G. Schmidt, d'Erfurt, qui la considère comme un fruit de grand avenir. Ce melon, dit-il, acquiert jusque 0m40 de long et il pèse jusque 2 kilog. Il mûrit très tôt et a un parfum exquis. La peau est blanc d'albâtre; au Fig. 33. — Nouveau melon japonais. moment de la maturité elle jaunit. Le goût en est agréable, la chair en est fondante. Chaque plante produit environ dix fruits. Mise en pleine terre, dehors, au commencement de juin, elle a donné son premier fruit au milieu de juillet. En septembre le fruit atteignit son développement complet et sa maturité. Ce melon partage avec le Concombre grimpant du Japonla. propriété de rester à l'abri des insectes et, contrairement à la plupart des autres melons, il résiste parfaitement aux intempéries. Ém. R. Brachyglottis repanda. — Bel arbre et parfois arbuste croissant dans les régions tempérées. L'espèce est signalée par le Dr Maxwell T. Masters dans le Gardeners' Chronicle du 15 juin de cette année. Branches, pétioles, page inférieure des feuilles, inflorescence, le tout est recouvert d'un épais tomentum doux au toucher, cotonneux, blanc. Les feuilles sont tellement grandes qu'il faudrait le plus grand format in-folio pour en donner une idée. Elles sont largement oblongues-ovalaires ou oblongues-cordées, irrégulière- ment lobées, membraneuses, glabres au dessus. Le contraste entre les deux faces des feuilles est très remarquable. Les inflorescences, composées de nombreuses fleurs sessiles, pédicellées, sont blanchâtres. L'arbre a le port des Senecio. — 239 — POIRES DE CHOIX Beurré de Mérode ou Double Philippe. — Cette poire est incontesta- blement la plus populaire de celles que nous cultivons en Belgique; elle est également très estimée en France, en Allemagne et en Hollande. C'est avant tout une variété de verger par excellence. L'arbre, étant greffé sur franc de semis, est robuste, atteint des dimensions considérables et sa Fig. 34. — Poire Beurré de Mérode. fertilité est, pour ainsi dire, proverbiale. Les spéculateurs en font des vergers entiers; d'autres en font seulement des entre-plantations, alternativement avec des pommiers, non moins productifs, mais plantés à grande distance. Le pro- duit en est notable. Nous connaissons près de Montaigu un arbre de Double Philippe colossal, dont la récolte d'une année a été vendue 115 francs. Ce mémo — 240 — arbre a produit depuis vingt ans pour la somme rondelette de 870 francs ! On peut juger du joli bénéfice qu'on réaliserait si l'on avait une centaine de ces arbres par hectare ! Le Double Philippe est de vigueur modérée sur coignassier. On peut, avec quelques soins, en faire des pyra- mides et d'autres formes pour jardin. Son fruit est gros, ovale tron- qué, renflé, d'abord vert, puis jaune fin, pointillé de rouge. Sa chair est demi fine, presque cas- sante et très juteuse au début, mais tendre et neigeuse à la ma- turité, qui a lieu en septembre- octobre. Saint- Germain d'hiver. — Ceci est une variété délicate, qui exige partout, dans notre pays, la culture en espalier le long d'un mur exposé soit au levant, soit au midi; elle ne réussit que rare- ment en plein vent. Mais le Saint- Germain d'hiver a, par contre, d'autres mérites incontestables : le fruit est de qualité exquise, à chair blanc verdâtre, sucrée et agréablement acidulée. Il est, avec cela, d'une très longue conserva- tion; même à l'état de maturité, il a la particularité de ne jamais mollir et de ne se gâter qu'excep- tionnellement dans le fruitier. Nous n'avons jamais vu réussir cette variété en pyramide : les fruits se gercent, pourrissent et tombent ; mais nous en avons vu les meilleurs résultats sur palmette exposée au soleil. La maturité a lieu en février. (Sera continué.) GUSTAVE MlCHIELS. Fig. 35. Poire Saint-Germain d'hiver. — 241 — ARBRES FORESTIERS ET D'ORNEMENT LES ÉRABLES Les Érables sont des arbres de première grandeur, peu difficiles sur la nature du sol ; ils croissent de préférence dans les terrains calcaires, arides et pierreux. La plupart d'entre eux atteignent de grandes dimensions, et sont employés généralement comme arbres d'alignement, pour avenues et plan- tations de places publiques. Variétés : Érable d'Athènes. — E. à feuilles pourpres du Japon, très belle va- riété, remarquable pour son joli feuillage pourpre noir. — E. barbu. — E. cham- pêtre, variété indigène, convenant parfaitement pour la composition des taillis, ou pour former des haies solides et touffues dans les sols où la charmille ne viendrait que difficilement. — E. à feuilles poudrées. — E. à fruits laineux. — E. cocciné. — E. de Tauride. — E. à feuilles circinées. — E. de la Golchide, bel arbre, très élégant, et remarquable surtout par ses jeunes rameaux dont le bois et les feuilles sont d'un brillant coloris rouge vif. — E. à feuilles coriaces. — E. de Crète. — E. à feuilles crispées. — E. de Duret. — E. coton- neux, grand arbre de l'Amérique du Nord, à feuilles argentées en dessous. — E. monstrueux. — E. pavier. — E. pleureur. — E. lacinié de Wier, bizarre variété, à feuilles étroites, profondément laciniées. — E. brillant. — E. d'Ir- lande. — E. de Perse. — E. lisse. — E. de Lobel. — E. jaune nouveau, remarquable au printemps par la couleur jaune d'or de son feuillage. — E. à larges feuilles. — E. de Montpellier. — E. de Naples. — E. à feuilles de frêne, très bel arbre, à croissance excessivement rapide. — E. de Californie. — E. à feuilles crispées. — E. à feuilles argentées, variété de toute beauté, produisant un effet incomparable, soit plantée isolément, soit en grands massifs. Ses feuilles sont constamment marginées d'un beau blanc de neige, mêlé de rose au moment de la pousse, et malgré sa délicatesse, cette panachure, la plus belle qui existe, n'est jamais brûlée par le soleil. Son joli coloris ressort sur- tout dans une plantation quand on lui oppose celui des plantes à feuillage d'un vert noir, ou bien d'un rouge foncé, tel que celui du hêtre ou du noisetier pourpre, etc. — E. à feuilles dorées. — E. à feuilles laciniées. — E. violet, arbre d'une vigueur extraordinaire. — E. noir. — E. opale. — E. à feuilles d'aubier. — E. palmé, variété japonaise, à feuilles laciniées et d'un beau vert. — E. jaspé de Pensylvanie, remarquable par son beau et large feuillage, et surtout par son écorce agréablement striée de blanc. — E. plane, convient très bien pour la plantation des routes et des avenues. — E. en forme de — 242 — colonne, très curieuse variété, donnant généralement une seule tige, qui se prolonge en se garnissant latéralement de petites ramilles qui cachent entièrement la tige et forment une colonne bien garnie, de laquelle il sort parfois un rameau vigoureux qui forme une seconde colonne à côté de la pre- mière. — E. à feuilles cucullées, dont les lobes sont contournés et roulés en dessous. — E. à feuilles disséquées. — E. à feuilles panachées. — E. hétéro- phylle panaché, à feuilles irrégulièrement découpées en lanières et bordées d'une marge irrégulière, aussi d'un jaune blanchâtre. — E. à feuilles laciniées, appelé aussi Griffon, ou Griffe de Procureur. — E. de Lorberg, bel érable, à feuillage élégant, très artistement découpé. — E. de Schwedler pourpre, très belle variété, produisant au printemps, dans le paysage, un effet splendide, dû à ses jeunes bourgeons d'un rouge vif très brillant et qui persiste assez longtemps. Éd. Michiels. PETITES NOTES DE CULTURE Les Limaces. — Le jardinier doit donner toute son attention aux plantes délicates qu'il place dans les rocailles parce que celles-ci, à cause de leur mode de construction même, avec poches, fentes et crevasses simulées, fournissent les meilleures retraites aux limaces et aux autres insectes de même nature. De plus, les plantes de rocailles se trouvent dans un milieu humide quand on a soin, ainsi qu'il convient, de les arroser fréquemment. Il faut donc les entourer de chaux non éteinte ou de suie de cheminée et comme piège placer des tranches de pommes de terre ou de carottes qui les attirent et où il est facile de les trouver le soir ou le matin. Culture hivernale des bulbes à fleurs. — Les Annales de la Société d'horticulture de la Haute-Garonne signalent le compost suivant pour les bulbes à fleurs. On prend de la mousse fraîche, du son et du charbon de bois pilé, par parties égales, le tout bien mélangé. Un tesson est placé sur l'orifice du fo nd du pot. On remplit celui-ci en tassant assez fortement. Dans un pot de 0m12, on plante un bulbe de jacinthe au centre avec des crocus en bordure. Dans un pot de 0m15 à 0m17, on peut mettre, au centre, deux ou trois narcisses entourés de tulipes Duc de Tholl avec des crocus en bordure. La plantation faite, on donne un bon arrosement et l'on a soin d'entretenir l'humidité surtout lorsque les plantes ont émis leurs hampes florales. Ces potées peuvent être tenues dans les appartements, à la fenêtre. — 243 — Emploi de la drèche. — Notre confrère The Garden remarque avec raison que la drèche constitue un excellent engrais quand il est bien employé. En mélange avec le fumier de cheval, elle peut servir en guise de paillis dans la culture d'arbres fruitiers cultivés en pots; on peut aussi l'employer avec de la terre argileuse pour les chrysanthèmes. En mélange avec du terreau de fumier, la drèche, résidu des malteries, pourra être employée fort bien au surfacage d'un grand nombre de plantes. On aura soin d'éviter de donner au paillis une épaisseur de plus de 0m10; dans beaucoup de cas il suffira de mettre seulement quatre ou cinq centimètres. * * Bégonias tubéreux. — La mode a eu raison de s'emparer de ces Bégonias que leur culture facile et leur abondante et riche floraison placent au premier rang pour l'ornementation des jardins depuis l'été jusqu'à l'hiver. On peut les planter en toute saison, pourvu que les tubercules aient été mis en terre fibreuse; en ce cas on les déplace à volonté, même pendant la floraison. Ces plantes offrent donc le précieux mérite de pouvoir succéder dans les jardins aux parterres dont la floraison est passée. Il n'est pas même nécessaire de tenir les tubercules en pots; on peut les enlever de n'importe quel endroit, terrine, bac, planche ou couche. Un bon arrosement en assure la reprise. * Fleurs gigantesques de Chrysanthèmes. — Un Japonais de Tokio écrit en bon français dans le Bulletin de la Société d'horticulture du Doubs, p. 222, quelques lignes sur l'obtention des fleurs monstrueuses qu'il trouve très jolies en fleurs coupées, dans une exposition ou à la vitrine du fleuriste, mais qui procurent peu d'agrément au cultivateur. Voici comment il faut procéder : « il suffit de planter les pieds un peu plus espacés, pour la culture en pleine terre, rempoter dans des pots beaucoup plus grands qu'à l'ordinaire pour la culture en pots, ne laisser à chaque plante que les deux ou trois tiges les plus vigou- reuses et ne laisser à chaque tige que le bouton à fleur supérieur. En choisis- sant les variétés qui se prêtent à cette culture, on aura des fleurs pouvant aller jusqu'à 0m30 de diamètre. » L'effet ainsi produit par ces grandes fleurs sur de longues tiges n'est pas gracieux. Il a vu, dit-il, chez des chrysanthémistes, des serres à sous-sol creux avec plancher mobile permettant d'abaisser les plantes de 0m60 à 0m80. Des constructions de ce genre ne sont pas à la portée de tout le monde. * Campanula Vidali. — Il vaut mieux multiplier celte Campanule de graines que de boutures. On sèmera au printemps. C'est une espèce à demi ligneuse dont la forte tige se ramifie au-dessus du sol. Elle a besoin d'être — 244 — hivernée en serre froide ; plantée en plein air durant l'été, elle se développe parfaitement et fleurit en abondance pendant plusieurs semaines. * Caragana arborescens. — Un journal américain signalait à la fin de mai cet arbuste, d'origine sibérienne, comme produisant un bel effet dans les parcs de New- York. Ses fleurs, d'un jaune vif, contrastent agréablement parmi le feuillage duveteux vert pâle que l'arbuste montre au printemps. La plante est d'une rusticité parfaite. Tous les sols lui conviennent et elle fleurit déjà dès qu'elle atteint de 1 à 2 mètres. Elle appartient à la famille des Légumineuses. Sibthorpia europaea fol. var. — Rien n'est plus joli qu'une petite cor- beille de cette variété, suspendue à la fenêtre de l'habitation ou dans une serre tempérée ou froide. La corbeille est remplie d'un compost de terreau de couches et de terre franche avec addition de sable blanc. Quelques morceaux de tiges sont étendus à la surface, tenus à l'ombre et seringues de temps en temps. Bientôt les nouvelles racines se sont formées, la plante s'établit et des masses allongées de tiges avec leur fin feuillage blanc et vert pâle s'étendent tout autour. La plante exige une humidité constante. Un exemplaire placé parmi les nombreuses plantes à suspension de l'École d'horticulture de Gand, attire toujours l'attention des amateurs. É. MlLER. CORRESPONDANCE Monsieur F. Massange de Louvrex, du château de St-Gilles, nous prie d'insérer la lettre suivante : Le 5 août 1895. Monsieur Lucien Linden, Il résulte de notre correspondance ainsi que de la conversation que nous avons eue chez vous, et dans lesquelles ont régné de votre part la plus parfaite courtoisie et la plus sincère loyauté, que les dissentiments qui nous divisaient depuis trop d'années, reposaient sur des faits ou erronés ou mal interprêtés. Il s'en suit que dans diverses circonstances, j'ai eu tort de parler de vous comme je l'ai fait. J'affirme cependant que toute intention mé- chante était éloignée de ma pensée. Je vous prie instamment de donner à cette lettre la publicité de votre journal, car ma conscience ne me permet pas de laisser rien subsister qui aurait pu ou pourrait vous causer un tort quelconque. Si je vous ai fait du tort, c'est donc sans le savoir, ayant pour votre caractère la plus grande estime. J'espère que nous serons à l'avenir de bons amis. Recevez, mon cher Monsieur, mes salutations très cordiales. (Signé) F. Massange de Louvrex. 6me Série. TOME 2' 16e Livraison. 30 Août 189-"» L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N D EN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIEE Pages Causerie horticole 245 Renseignements el cultures 250 Les Galadium 254 Dracaena Goldieana 256 Plantes primées 25S Bibliographie 260 Pages TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 40. Marica aorthîana Ker. var. splendensCogn. 249 Fig. 36. Dracaena Goldieana 257 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, ÎOO, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Eug. Vauder Haeghen . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > ■»♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ]V. M5. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dansles 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 •> 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 )) 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 )) 30 )) 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 « 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 « 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. 245 CAUSERIE HORTICOLE LES CALOCHORTUS 30 Août 1895. Ces charmantes plantes bulbeuses ne sont pas aussi connues sur le continent qu'elles devraient l'être; en Angleterre elles sont un peu mieux appréciées, mais encore peu d'espèces sont-elles assez répandues. Le genre Calochortus appartient à la famille des Liliacées ; il est voisin des Lis et des Tulipes, quoique bien distinct des deux. Il produit de très belles fleurs, disposées en grappes ou en ombelles au sommet de hampes dressées, et les amateurs qui les voient pour la première fois ne peuvent s'empêcher d'ad- mirer la profusion de fleurs qui se succèdent sur une plante de taille aussi modeste. En choisissant les diverses espèces, précoces et tardives, on peut obtenir des fleurs de Calochortus depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de juillet. Ces plantes ne peuvent malheureusement pas être cultivées en plein air, mais elles réclament peu de chaleur. Encore certaines espèces font-elles exception, car M. G. Van Tubergen, de Haarlem, a rendu compte il y a quel- ques années d'essais dans lesquels certains Calochortus avaient résisté à la gelée du terrible hiver de 1890-91 ; seulement la culture exige des précautions spéciales, que M. Van Tubergen décrivait dans le Gardeners' Chronicle de la façon suivante : « Tout le succès paraît dépendre de l'exposition choisie, et du sol dans lequel les bulbes sont plantés. Un sol qui retient l'humidité, ou qui a été récemment engraissé, ne peut pas être considéré comme favorable aux Calochortus, car la plupart habitent à l'état naturel des plaines sablonneuses. D'autre part, ils ne fleurissent pas dans un endroit où ils ne profitent pas de tous les rayons du soleil ; la plate-bande qui les reçoit doit donc être exposée au midi, et non à l'ouest, ou ils n'auraient le soleil qu'à midi ou 1 heure. Si l'on considère les heures de soleil qu'ils perdent dans ces conditions tous les jours, il n'est pas surprenant que les Calochortus de Gunnersbury Park, qui ne pouvaient pas — 246 — être bien mûris par suite du manque de soleil ardent, aient succombé à un hiver rigoureux ; les nôtres ont résisté à de fortes gelées sans en souffrir, mais ces bulbes étaient bien mûris, et en outre ils avaient eu un excellent repos, ayant été arrachés et laissés secs pendant un mois environ.... » M. Gunbleton, l'amateur anglais bien connu, conseillait de traiter ces plantes comme des Jacinthes ordinaires, et voici en quels termes il décrivait ces essais : « J'ai planté les bulbes à la première semaine de novembre, dans une plate- bande de mon jardin, dans un terrain léger et sablonneux spécialement préparé, et à une exposition aussi ensoleillée que possible, et pendant tout l'hiver ils n'ont eu aucune espèce de protection. Ils ont presque tous poussé, et ont émis en mars ou avril deux ou trois feuilles, à l'exception du C. ma- drensis, espèce mexicaine; le premier qui fleurit, vers le milieu de mai, fut le C. Benthami, à petites fleurs jaune vif, que je ne pus pas voir, étant absent de chez moi pendant ce mois. Le suivant fut le C. venustus citrinus, superbe variété à grandes fleurs d'un jaune serin foncé, avec une tache pourpre à la base de chaque pétale ; puis le C. venustus oculatus, très belle variété à grandes fleurs en forme de coupe, d'un blanc crème tacheté de pourpre foncé à la base de chaque pétale ; ensuite le C. luteus, de taille plus modeste et à fleurs plus petites, d'un jaune vif; mais parmi les six bulbes que j'avais reçus sous ce nom se trouvèrent deux bulbes d'une variété beaucoup plus grande et plus belle, le C. citrinus, figuré dans le Botanical Magazine. Ensuite vint le C. splendens, qui ne me paraît nullement mériter ce nom prétentieux, car ses fleurs, d'un mauve pourpré clair, ne portent aucune espèce de macule, et quoiqu'assez élégantes et très abondantes, elles ne peuvent être comparées, ni pour la grandeur, ni pour la beauté, à aucune«des belles variétés de C. venustus mentionnées plus haut. Le C. venustus roseus m'a causé quelque déception, car ses fleurs sont d'un coloris indécis et fade. Le C. venustus purpurascens est de croissance extrêmement vigoureuse, très florifère et beau. Il est peut- être intéressant de remarquer ici que toutes les formes de C. venustus, à part le type, quoiqu'ayant les bulbes les plus petits et les plus chétifs, se sont trouvées être les plus vigoureuses de beaucoup et les plus florifères de tout le lot. Parmi les C. Benthami j'ai eu un bulbe du C. Matveianus, qui est d'un coloris terne et pâle, blanchâtre avec des taches pourpres, et relativement médiocre. « Les variétés qui n'ont encore donné aucune fleur, quoique la plupart des bulbes aient poussé, sont : le C. macrocarpus, le C. venustus, le C. Kennedyi, le C. Howelli, le C. Nuttalli et le C. Gunnissoni; les bulbes de ces variétés paraissaient parfaitement sains à l'examen, et beaucoup d'entre eux ont augmenté de volume pendant qu'ils ont été cultivés chez moi, mais aucun ne semble vouloir produire des cayeux. Il est assurément difficile de comprendre — 247 — pourquoi ces variétés n'ont pas voulu fleurir comme leurs sœurs, dans des conditions exactement semblables. « Le C. madrmsis, dont j'ai déjà parlé, a fleuri beaucoup plus tard que tous les autres, mais a donné une abondance de belles fleurs, beaucoup plus petites, d'un jaune d'or foncé, s'étalant presque complètement au soleil, et se distinguant tout à fait de toutes les autres variétés par leur forme et leur allure. « J'ai replanté ma plate-bande à peu près à la même époque que l'année dernière, j'ai laissé les bulbes sans aucun abri pendant toutes les chûtes de neige, et je ne pense pas qu'ils en souffrent en quoi que ce soit. J'ai enrichi ma collection d'une demi-douzaine de bulbes des variétés suivantes qui sont nou- velles pour moi : C. Bonplandianus, pourpre; C. flavus, jaune d'or; C. flexuo- sus, C. longïbarbatus, lilas; C. nudus et C. Palmeri, blanc. » Parmi les espèces les plus remarquables du genre, on peut citer brièvement les suivantes : C. albus, blanc de neige. Espèce rare. C. BentJiami, jaune, avec les pétales couverts de poils jaunes touffus. C. citrinus, à fleurs très grandes, jaune serin, avec une macule centrale brun pourpré et une bande de poils orangés. C. coeruleus, d'un bleu lilacé plus ou moins rayé et ponctué de bleu foncé, avec des poils grêles sur les pétales. C. Gunnissoni, à grandes fleurs lilas tendre, avec un cercle pourpre vers la base. C. Howelli, blanc, maculé de brun à la base des pétales et recouvert de poils denses. C. Macinus, rose pâle, très velu à la base des pétales. C. longïbarbatus, pourpre pâle avec une bande transversale pourpre foncé à la base des pétales, qui est velue. C. luteus, jaune, avec les pétales bordés de poils pourpres. La variété citrinus est d'un jaune citron et porte une large macule sur chacun des pétales; la variété oculatus, jaune vif, porte les mêmes macules. C. macrocarpus, à grandes fleurs lilas pourpré. C. madrmsis, jaune orangé vif, avec la base des pétales couvertes de poils bruns. C. Maweianus, blanc ou maculé de pourpre bleuâtre, avec des poils pour- pres plus ou moins abondants. C. Nuttalli, à grandes fleurs blanches maculées de pourpre à la base des pétales. C. pulchellus, jaune vif; fleurs globuleuses, pendantes, disposées en ombelles. C. roseus, à fleurs très grandes, couleur crème, avec deux macules, l'un — 248 — brun pâle vers le sommet, l'autre brun vif au centre, et une touffe de poils jaunâtres à la base. C. Vesta, à fleurs mesurant plus de 10 centimètres de diamètre, couleur lavande pâle, avec une macule centrale brun rougeâtre entourée d'un anneau jaune et une large bande de poils jaunes et brun un peu au-dessus de la base. C. Plummeri, à grandes fleurs violet clair, plus foncé vers le centre et recouvertes à la base de chaque pétale d'une villosité jaune brunâtre. C. venustus, à grandes fleurs blanches, nuancées de jaune à la base et de carmin au sommet, avec une macule carminée sur chaque pétale. Il existe plusieurs belles variétés de cette espèce, et MM. Wallace, de Colchester, en exposaient récemment une nouvelle que l'on trouvera décrite plus loin. La maison Wallace s'est d'ailleurs tout spécialement occupée de ces superbes plantes, qu'elle a beaucoup contribué à faire connaître et apprécier en Angleterre. Le Gardeners' Chronicle résumait récemment, d'après les indications de MM. Wallace, la culture des Galochortus dans les principes suivants: Planter les bulbes de bonne heure (en septembre- octobre), à une profondeur de 7 à 8 centimètres, dans un sol léger et poreux, à une exposition ensoleillée; les abriter contre les fortes averses d'hiver, mais non contre les pluies tièdes ; leur donner beaucoup d'eau pendant la végétation active, et faire bien mûrir les bulbes, soit en les arrachant, soit en plaçant des châssis mobiles au-dessus. En ce qui concerne l'ordre de date de floraison, notre confrère cite rénumé- ration suivante : d'abord les C. albus, C. amoenus et C. pulchellus; puis les C. Benthami, C. coeruleus, C. lilacinus et C. Tolmei; enfin parmi les espèces les plus tardives, qui sont généralement les plus grandes et les plus belles, les C. luteus, C. I. concolor, C. splendens atroviolaceus, C. venustus et ses variétés, C. roseus, C. Vesta. M. G. Ténacité vitale. — Pendant l'hiver dernier, écrit le Gardening World, la gelée avait atteint les racines d'un Ficus elastica, cultivé en pot, et ces racines étaient mortes. La tige périt graduellement et se dessécha depuis la base jusqu'au sommet; les feuilles suivirent le même processus et tombèrent l'une après l'autre. Cependant, actuellement encore il reste environ 7 1/2 cen- timètres du sommet de la tige encore en vie, et le bourgeon a eu suffi- samment de vitalité pour crever son enveloppe; il a encore l'air de devoir se développer. L'ILLUSTRATION HORTICOLE MARIGA NORTHIANA ker. var. SPLENDENS cogn. A. Goosscns pinçc. J'. De Pannemaéker chrom. — 249 — PL. XL HARICA NORTHIANA ker. var. SPLEMMS cogn. MARICA DE MADAME NORTH, VARIÉTÉ SPLENDIDE Le genre Marica appartient à un petit groupe d'Iridées assez voisin des Iris, et qu'on peut distinguer facilement en ce que les segments internes du périanthe ont leur sommet enroulé en dehors, tandis que les Iris et les genres qui s'en rapprochent le plus ont les mêmes segments dressés ou un peu étalés. Ce groupe à segments floraux internes révolutés comprend les trois genres Marica, Cypella et Trimezia, tous propres à l'Amérique tropicale. Les Marica se reconnaissent facilement en ce que leur souche n'est pas bulbeuse, et leur tige florale est très comprimée largement biailée ; tandis que les deux autres genres sont formés de plantes bulbeuses, à tige florale cylindrique. On peut ajouter que les Marica ont d'assez nombreuses feuilles radicales distiques, allon- gées (45 à 67 cm. dans la plante figurée ici), ensiformes, équitantes à la base. Dans la plus récente monographie des Iridées (Handbook of the Irideae, 1892), due à M. J. G. Baker, le savant conservateur de l'herbier de Kew, onze espèces de Marica sont décrites, toutes de l'Amérique tropicale, et la plupart du Brésil. Une espèce a cependant été indiquée dans l'Afrique tro- picale occidentale ; mais M. Baker la considère comme n'étant qu'une forme de l'espèce américaine M. caerulea. Le M. Northiana a été récolté en premier lieu par Sir Joseph Banks, au siècle dernier, dans l'île de Taza, située non loin de Rio de Janeiro. Son intro- duction dans les cultures est due à Madame North, qui en apporta une plante de Lisbonne en Angleterre en 1789. Cependant M. Baker nous apprend que l'herbier de l'Èvêque Goodenough en contient un exemplaire séché déjà en 1784 et provenant du Jardin de Kew. Voici, d'après M. Baker {loc. cit., p. 02), les synonymes de cette espèce : Marica Northiana Ker. in Bot. Mag., tab. 654 (1802). Moraea Northiana Andrews, Botanist Repositorg, vol. 4, pi. 255 (1802) [*]. Moraca vaginata (DG. in) Redouté, Liliacées, I, pi. 56 (1802). (*) Elle avait déjà été figurée antérieurement sous ce nom par Schneevogt, Icônes Plant, Bar., pi. 41 et 42 (1794). — 250 — Iris Northiana Persoon [Syn. Plant., I, p. 52, 1805). Ferraria elegans Salisbury. On peut y ajouter les deux suivants : Marica caelestis Lemaire, L'Hortic. Univ., IV, p. 138 (1843). Cipura Northiana Endlicher ; Hartinger , Paradisus Vindobonensis, I, pi. 4 (1844) ; Gh. Morren, Ann. de Gand, V, p. 209 (1849). Le Marica Northiana a de très belles fleurs atteignant jusque 8 à 10 cm. de diamètre quand elles sont bien étalées ; ces fleurs naissent ordinairement par deux près du sommet du pédoncule, et sont accompagnées de deux spathes vertes longues de 3 à 5 cm. Dans la forme typique, leurs segments externes, larges de 2 à 2 1/2 cm., sont d'un blanc pur, avec l'onglet varié de jaune et de brun; les segments internes, plus étroits, ont l'onglet de même couleur que les externes, mais leur sommet est violet. Dans la variété caelestis, décrite par Gh. Morren en 1849 (Ann. de Gand, V, p. 209, pi. 258), les segments extérieurs de la fleur, un peu plus ondulés que dans le type, sont d'un blanc de lait, avec l'onglet vert, ligné de brun transversalement; les segments inférieurs sont verts jusqu'au milieu, bleus au sommet et fasciés de pourpre transversalement. La variété splendens, introduite du Brésil par L'Horticulture Interna- tionale, a les segments floraux externes très larges, d'un blanc nuancé d'un soupçon de jaune qui s'accentue sur tout leur contour; à onglet d'un jaune pâle zone transversalement de brun; les segments internes ont leur partie supérieure blanche avec de nombreuses stries bleues un peu obliques et une macule bleu violacé près du sommet, leur partie inférieure d'un jaune très clair avec des bandes transversales d'un brun pourpré. Cette variété, figurée ci-contre, nous paraît surpasser beaucoup la variété caelestis, que Gh. Morren trouvait déjà bien supérieure au type de l'espèce. A. Gogniaux. RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Jardins alpins. — Nous parlions récemment de ces créations pittoresques, à propos du livre que vient de leur consacrer M. H. Gorrevon. Le Jardin, de Paris, a publié dans son numéro du 5 juillet une gravure représentant le Jardin alpin créé par M. H. Martinet et M. Gorrevon à l'Exposition inter- nationale de Paris au mois de mai dernier. M. Martinet exprime à ce propos les remarques suivantes : « ....La partie centrale avait été creusée légèrement, de façon à obtenir — 251 — l'illusion d'un vallon en miniature, ce qui ne veut pas dire que j'aie eu l'inten- tion d'imiter en petit une vallée des Alpes. Ce serait, en effet, une erreur profonde que de vouloir reproduire ainsi, en les rapetissant, des scènes que la nature a faites grandioses et qui ne nous séduisent d'ailleurs que par leurs vastes proportions. Le jardin alpin, à mon avis, ne peut rappeler la nature que dans le détail, dans le groupement des roches et des plantes. Quant à la disposition générale, qui doit être aussi harmonieuse que possible, elle est forcément appelée à varier avec chaque cas particulier. Le point important est de savoir réunir, dans un espace relativement petit, les différentes conditions d'exposition, de sol, d'humidité, etc., qui sont indis- pensables à la vie des plantes si variées que l'on veut cultiver. C'est unique- ment à ce point de vue que je me suis placé en créant ce jardin alpin, le premier — espérons que ce ne sera pas le dernier — que l'on ait pu voir dans une exposition parisienne.... » Le troisième Congrès international d'Agriculture se tiendra à Bruxelles en septembre prochain. Voici l'ordre du jour et le programme des réceptions, fêtes et excursions du Congrès : Dimanche 8 Septembre. — A 5 heures. Au Palais des Académies : Récep- tion des membres du Congrès par le Comité exécutif et le Comité de patro- nage. — A 8 1/2 heures. A l'Hôtel de Ville : Réception du Congrès par les Bourgmestre et Echevins de la ville de Bruxelles. Lundi 9 Septembre. — A 9 1/2 heures. Au Palais des Académies : Séance d'ouverture du Congrès. — Nomination du bureau. — Constitution des sections. — A 10 1/2 ou 1 1/2 heures. Travaux des sections. — A 8 heures. Réception chez M. le Ministre de V Agriculture. Mardi 10 Septembre. — A 9 heures. Travaux des sections. — A 2 1/2 heures. Conférence ou excursion. Mercredi 11 Septembre. — A 9 heures. Travaux des sections. — A 1 1/2 heure. Séance générale. Jeudi 12 Septembre. — A 9 heures. Travaux des sections. — A 1 1/2 heure. Séance générale. — A 7 heures. Banquet. Vendredi 13 Septembre. — A 9 heures. Travaux des sections. — A 1 1/2 heure. Séance générale. Samedi 14 Septembre. — A 9 heures. Excursion aux exploitations agri- coles de MM. Dumont, à Chassart. Dimanche 15 Septembre. — A 11 heures. Séance de clôture du Congrès. Lundi 16 Septembre. — Excursion aux établissements industriels et agri- coles de MM. Meeus, à Schooten et Wgneghem. — 252 — Les sections du Congrès pourront, d'accord avec le Comité exécutif, orga- niser des excursions en rapport avec leurs travaux. Les frais des excursions portées au programme seront supportés par le Congrès. L'Eucharis Lowi est considéré par M. Watson, de Kew, comme une simple forme géographique, ou « erratique » de YEucharis grandiflora, plus connu sous le nom d'E. amazonica, forme ayant les trois segments internes de la corolle incurvés et tordus dans la direction du centre, et par conséquent, moins satisfaisante comme fleur que YE. grandiflora ordinaire. « Toutefois, ajoute M. Watson dans le Garden and Forest, il est à noter que ce caractère est constant dans toutes les nombreuses plantes que j'ai vues ftE. Lowi. » Le Bilbergia Porteana est une des plus superbes plantes du genre, et l'on peut dire de toute la famille des Broméliacées. Dans son port et son feuillage, il a beaucoup d'analogie avec le B. zebrina, qui est bien connu; ses feuilles rigides, d'une hauteur de 60 à 90 centimètres, sont richement mar- brées et groupées en touffes en forme de vases. Au centre s'élève la tige flo- rale retombante, qui prend sur le feuillage; elle est garnie au sommet d'une douzaine de grandes bractées membraneuses, dont certaines mesurent 8 à 10 centimètres de longueur, d'un rose carminé extrêmement brillant. Les fleurs, disposées en grappe lâche en-dessous des bractées, ont une longueur de 7 à 8 centimètres, et ont le périanthe vert clair avec les étamines bleu foncé, ce qui forme une combinaison de coloris très curieuse et très belle. Cette plante très décorative est de culture assez facile, comme toutes les Broméliacées; elle fleurit généralement au mois de juin. Exposition de Dresde en 1896. — Nous recevons communication du programme de la 2me exposition internationale d'horticulture qui aura lieu à Dresde du 2 au 10 mai 1896. Ce programme considérable comprend 481 con- cours, répartis en six sections: 1° plantes; 2° groupes de plantes, bouquets, décorations de tables et d'appartements ; 3° légumes et fruits, frais et conservés; 4° plans de jardins, ouvrages horticoles, microscopes, thermomètres et instru- ments divers ; 5° serres et aménagements de serres ; 6° appareils de chauffage et d'arrosage, moteurs, etc. Quelques concours sont réservés aux introductions nouvelles (concours 4, plante de serre chaude; concours 42, Orchidée en fleurs; concours 55, Anthu- rium nouveau à belles fleurs ; concours 57, Anthurium à feuillage, etc.), et nous remarquons particulièrement la clause du programme qui stipule que les nouveautés d'introduction ou de semis doivent être exposées par l'introducteur ou l'obtenteur lui-même. Toutefois les nouveautés ne nous paraissent pas être — 253 — récompensées aussi brillamment qu'elles devraient l'être. Une médaille d'argent est-elle suffisante pour le mérite d'une belle introduction, alors que des mé- dailles d'or sont attribuées à des plantes anciennement connues? Quinze concours sont réservés aux Orchidées, dont un pour les Orchidées rustiques. Un Araucaria imbrieata historique est mort l'automne dernier dans les serres de Kew. C'était, d'après le Bulletin, le spécimen le plus ancien existant dans le pays, et pendant de longues années, avant que l'espèce devînt répan- due comme elle l'est maintenant, il était considéré, d'après Scheer, comme « le roi des jardins. » Sa carrière accidentée est curieuse; Smith a raconté comment il fut introduit par Menzies : « A un diner donné par le vice-roi du Chili au capitaine et aux officiers d'un navire, l'un des desseris était formé par des noix que Menzies (qui était bon botaniste) n'avait pas vues auparavant. Au lieu de manger toute sa part, il en emporta quelques-unes sur le bateau, et s'étant procuré une caisse avec de la terre, il les planta; elles germèrent, et il réussit à en apporter en Angleterre cinq plantes, qui parvinrent sans encombre à Kew... — En 1833 le roi Guillaume IV fit cadeau d'une de ses plantes à Lady Granville pour sa collection de Dropmore. Elle avait alors environ lm50 de hauteur, et était cultivé dans un bac ; c'est aujourd'hui (1880) un bel arbre de 18 mètres de hauteur; mais elle est bien inférieure à une autre plante de Dropmore, qui proviendrait, dit-on, d'une bouture volée par une dame sur la plante origi- nelle à Kew, il y a près de 50 ans. » Malgré sa réputation, il parait que l'on manquait parfois de respect à l'Araucaria des Jardins de Kew. Neille écrivait en 1817 : « Le magnifique spécimen d' Araucaria imbrieata de Kew Gardens a subi un dommage irré- parable pour avoir figuré à un gala à Carlton House, parce que les domes- tiques, très imprudemment, ont attaché des lampes aux branches de l'arbre. » Aralia Sieboldi. — Lorsque cette belle plante à feuillage ornemental se dénude à la base, elle perd beaucoup de sa partie décorative; le seul moyen d'éviter cet accident, c'est d'empêcher la plante de se développer en hauteur, en retranchant le bourgeon du sommet de la tige. Les bourgeons inférieurs entrent alors en activité, et la base se garnit de feuilles touffues. Lorsqu'une plante est dénudée au pied, on peut la rajeunir en l'enfonçant davantage dans la terre; le moyen le plus simple consiste à faire une marcotte aérienne au-dessous des premières feuilles de la base, au moyen d'un pot fendu jusqu'au trou du fond, ce qui permet de le mettre en place avec la tige au milieu, et de le remplir ensuite de terre. La plante, une fois sevrée, est ainsi raccourcie de toute la partie dénudée. Max Garnier. 254 LES CALADIUM Les Caladium sont au premier rang des plantes à feuillage ornemental pour leur beauté, leur richesse en coloris variés et la facilité de leur culture. Toute- fois, il faut bien s'entendre sur ce dernier mot, qui ne signifie pas qu'ils peuvent vivre dans les appartements; une serre est indispensable pour les cultiver. Mais pourvu qu'on puisse les loger dans une serre chaude ou tem- pérée, ils réclameront peu de soins et donneront toute satisfaction à leur cultivateur. Les feuilles des Caladium, supportées par un long pétiole, sont plus ou moins sagittées, ou hastées, parfois élargies vers le milieu, parfois à peu près ovales; elles présentent des coloris maculés ou nuancés de la façon la plus attrayante, et les variétés obtenues de semis dans les cultures sont parfois merveilleuses à ce point de vue. On sait que M. Alfred Bleu , de Paris , s'est notamment occupé beaucoup de l'amélioration des Caladium, et a enrichi ce groupe de formes splendides. Une liste de toutes les belles variétés serait interminable; mais on peut citer parmi les plus remarquables les suivantes : C. Agrippine Dimitry, à grandes feuilles blanches, avec le centre rose, les nervures et les bords verts. C. Alfred Marne, rouge carmin bordé de blanc abondamment maculé de rose. C. Auguste Lemoinier, vert tendre avec les nervures rose carminé. C. Barillet, vert avec le centre et les nervures rose carminé vif, et une large bordure d'un beau vert. C. Baron James de Rothschild, rose vif, devenant plus pâle au bout de quelque temps. C. Aurora, rouge orangé nuancé de carmin, avec les bords blanc crème. C. Belleijmei, à belles feuilles blanches panachées. C. Bellone, rouge rose à nervures foncées. C. Bosphore, à feuilles très grandes lavées de rouge. C. Cardinal, à feuillage magnifique, d'un rouge cramoisi intense, maculé de jaune. C. candidum, l'un des plus beaux Caladium blancs, à veines vert foncé. C. Charlemagne, à grandes feuilles roses, veinées de rouge foncé. C. Chdsoni, vert brillant, maculé et lavé de rouge vif. C. Comte de Germimj, variété de petite taille, d'un rouge mat marbré de blanc argenté. C. de Candolle, vert maculé de très beau rose, et rayé de blanc crème au centre. — Zoo — C. Duchesse de Mortemart, à grandes feuilles d'un blanc transparent. C. Emilie Vcrdier, rose pâle transparent, maculé de rouge. La Perle du Brésil, à grandes feuilles blanches lavées de rose, avec les nervures vertes, et entièrement, transparentes. C. Ibis rose, d'un rose superbe. C. Jean Linden, à belles et grandes feuilles blanchâtres à reflets métalliques, ayant les nervures rose corail et les bords vert réticulé. C. Luddemanni, maculé de magenta et de blanc, avec une bordure vert clair et les nervures cramoisies. C. Madame Imbert-Koechlin, à feuilles allongées, vertes avec de belles grandes macules rouge foncé. C. Miihridate, laque cramoisi , veiné de rouge plus foncé, et bordé de vert bronzé. C. Madame Marjolin Scheffer, blanc élégamment réticulé de laque rosée. C. Murillo, rouge métallique avec de grandes taches cramoisies et une large bordure vert bronzé. C. Princess Alexandra, rose saumoné avec la nervure médiane verte bordée de cramoisi, et les bords verts avec une chaîne rose clair. C. Prince of Wales, grandes feuilles jaune d'or. C. Raymond Lemoinier, très beau, rouge carmin marqué de blanc crème. C. Peine Marie de Portugal, centre rose violacé, nervures rouges, zôné de marron foncé et bordé de vert. C. Titien, vert réticulé de rouge, avec les nervures rouge magenta. Très beau, surtout quand les feuilles sont jeunes et encore transparentes. C. Golden Queen, à feuilles larges, d'un jaune d'or pâle uniforme. La culture des Caladium, ainsi que je l'ai dit plus haut, est facile. Un des points les plus importants, c'est de les ombrer le moins possible, seulement deux ou trois heures au milieu de la journée si le soleil est trop ardent. Le feuillage, dans ces conditions, est plus beau et plus coloré. On doit aussi donner beaucoup de soin aux arrosages, car lorsque le compost se sèche, les feuilles se fanent rapidement. Les Caladium en général réclament une atmosphère chaude et humide. Ils doivent être placés le plus près possible du vitrage. Le compost est formé de terre franche, de terreau de feuilles et de terre de bruyère, avec un peu de sable, et un bon drainage au fond du pot. La végétation commence au mois de mars; on place alors les tubercules dans des pots, et on les seringue tous les jours. On peut les plonger dans une couche avec une bonne chaleur de fond; la végétation sera naturellement plus vigoureuse dans ces conditions, mais ce n'est pas indispensable. On peut employer des pots de petite taille au début, et rempoter les tuber- — 256 — cules dans des récipients plus grands lorsqu'ils ont commencé à pousser, ou employer immédiatement les pots dans lesquels les plantes passeront toute l'année. Ce dernier procédé est peut-être plus favorable au développement des Caladium, mais quand on l'applique, il faut éviter d'arroser trop abondamment tant que les racines n'ont pas rempli toute l'espace ; à partir de ce moment, on peut ajouter de l'engrais à l'eau d'arrosage. Lorsque les feuilles commencent à se faner, à l'automne, on diminue pro- gressivement les arrosages ; mais il faut avoir soin de ne pas couper les feuilles avant qu'elles soient complètement séchées, car la sève qu'elles contiennent est résorbée dans le tubercule. Une fois qu'elles sont sèches, on les enlève et on place les pots dans un endroit écarté, par exemple sous les tablettes de la serre. L'endroit où on les dépose en réserve ne doit pas être trop sec, car les tubercules souffriraient et risqueraient de pourrir; au besoin, on pourra mouiller un peu la terre si elle se dessèche à l'excès. Cet endroit ne doit pas non plus être trop froid. Les tubercules de Caladium passent ainsi toute la saison de repos; au mois de mars, avant de les rempoter, on peut diviser les plus gros, pourvu qu'ils soient bien sains, et les planter séparément. Max Garnier. DRACAENA GOLDIEANA Le Dracaena Goldieana est une des espèces du genre dont l'apparition ont le plus fait sensation et dont la réputation, très méritée, s'est le mieux main- tenue. Son introduction date de 1872, et elle est due à l'habile collecteur dont la plante porte le nom. Le D. Goldieana est originaire de la région tropicale de l'Afrique occiden- tale, région riche en plantes à superbe feuillage. Son port majestueux, l'élé- gance de ses feuilles rapprochées et étalées, ovales-cordiformes, rayées de vert foncé et de blanc argenté, en font une des plantes les plus décoratives du beau genre auquel il appartient. Ses fleurs sessiles ont une forme globuleuse, et mesurent environ 5 centi- mètres de diamètre. Elles sont groupées en bouquets denses assez élégants ; mais c'est surtout pour son feuillage que la plante sera toujours recherchée. Après avoir été longtemps rare et coté à des prix élevés, le D. Goldieana a été abondamment multiplié par les horticulteurs et a été mis à la portée de tous les amateurs, petits et grands. Il faut toutefois disposer d'une serre chaude ou au moins tempérée-chaude pour le cultiver dans des conditions favorables. — 257 — Les Dracaena ne sont pas, d'une façon générale, des plantes d'appartement, et ne résisteraient pas très longtemps à la culture en chambre ; et le D. Gol- dieana, à cause de son ampleur, se prêterait particulièrement mal à cette culture. Le progrès (si l'on peut employer ce mot) a marché si vite depuis vingt années que des amateurs qui ne sont pas encore des « anciens » en horticulture Fie. 36. — Dracaena GoldieatM. ont pu voir cette plante jouir d'une faveur très grande, très rare d'abord, ensuite plus répandue et très populaire, puis rentrer dans l'ombre, quelque peu dédaignée, en même temps que toutes les plantes à feuillage ornemental qui faisaient l'admiration de tous aux concours d'il y a vingt ans. Cependant cet injuste oubli ne pouvait être éternel, et depuis quelques années le goût du — 258 — public revient insensiblement à ces délaissées; la réaction inévitable est com- mencée et ne fera que s'accentuer. En tous cas, des plantes telles que le D. Goldieana ne seront jamais complè- tement perdues de vue tant qu'il existera des jardins d'hiver et de grandes serres d'agrément. M. G. PLANTES PRIMEES Campanula Vidali. — Espèce frutescente, connue dans les cultures depuis longtemps, mais qui, dit le Garden, n'avait probablement jamais été si bien cultivée et fleurie que les exemplaires exposés par M. J. T. Bennett-Poë au meeting de Londres du 23 juillet, et qui ont obtenu un Certificat de lre classe. Ses fleurs, de grande taille, ont la corolle blanche pendante, à disque très large, entouré d'un anneau épais orangé brillant. Cette espèce réussit parfaitement en serre froide. Davallia tenuifolia Burkei. — Cette Fougère a été récemment intro- duite de la Nouvelle-Guinée. Ses frondes assez longues, vert clair, ont un port incliné, et la plante conviendra particulièrement, comme le type de l'espèce, pour être cultivée en panier ou dans une position suspendue permettant de faire valoir cette disposition de son feuillage. Elle était exposée au meeting de Londres du 23 juillet par MM. Veitch, et a obtenu un Certificat de lre classe. Nymphaea Marliacea chromatella. — Ce Nymphaea hybride provient des semis de M. Latour-Marliac, et était exposé par MM. Veitch au meeting de Londres du 23 juillet, où il a obtenu un Certificat de lre classe. Les sépales sont jaune pâle, lavés de pourpre extérieurement; les pétales sont jaunes, ceux du centre plus foncés, et tous portent au centre une tache rose. Nymphaea odorata rosea. — Très belle variété, ayant les sépales pourpres intérieurement et verts à la face externe, avec les pétales d'un rose vif très gracieux. Les anthères jaune vif ressortent admirablement au centre. Certificat de mérite au meeting de Londres du 23 juillet (MM. Veitch). * * Nymphaea Leydekeri rosea. — Variété à fleurs plus petites que les précédentes, mais très gracieux également. Les sépales sont blancs, nuancés de vert à la face externe. Les pétales sont roses et élégamment marbrés, ceux — 259 — du centre plus foncés, et les étamines jaunes. Certificat de mérite au meeting de Londres du 23 juillet (MM. Veitch). Bégonia Prince Adolphus of Teck. — Variété à fleurs moyennes, d'un riche coloris cramoisi uniforme, avec les pétales plats. Certificat de mérite au meeting de Londres du 25 juin (MM. Laing et fils). Bégonia J. T. Bennett-Poë. — Variété d'un coloris écarlate clair; les pétales externes sont plats, ceux du centre très serrés. Certificat de mérite au meeting de Londres du 25 juin (MM. Laing). Calochortus venustus pictus. — Variétés à fleurs un peu plus petites que celles du type, d'une forme très gracieuse, blanches, avec des taches roses à la base et une macule brune sur chaque pétale comme dans toutes les formes de de cette espèce. Certificat de mérite au meeting de Londres du 25 juin (MM. R. Wallace et Cie, de Colchester). » * Calochortus macrocarpus. — Cette espèce n'est pas nouvelle, mais elle est assez rare dans les cultures. Elle a les fleurs très grandes, d'un coloris lilas pourpré, plus clair à la base des pétales. Elle a reçu un Certificat de mérite au meeting de Londres du 9 juillet (MM. R. Wallace et Cie). * » Calochortus luteus coucolor. — Nouvelle variété d'un port vigoureux et trapu, ne dépassant guère 30 centimètres de hauteur. Ses fleurs sont grandes, d'un beau jaune d'or, avec des taches brunes délicates à la base des pétales. Certificat de mérite au meeting de Londres du 9 juillet (MM. R. Wallace et Cie). * * Bégonia carminata. — Hybride issu du B. Dregei et du B. coccinea; il est à peu près intermédiaire entre ses parents, mais supérieur à eux. Ses feuilles sont vert foncé et de forme allongée, comme celles du B. coccinea, et lobées sur les bords; ses fleurs nombreuses sont d'un rose carminé, disposées en racèmes ramifiés pendants. Certificat de mérite au meeting de Londres du 9 juillet (MM. Veitch). Bégonia Mr. F. Bostock. — Variété double, d'un port très robuste, à fleurs écarlate vif. Certificat de mérite au meeting de Londres du 9 juillet (MM. Laing). — 2G0 — Streptocarpus Laing's multiflora. — Gracieuse variété très florifère, à grandes fleurs bleu vif, nuancées de violet pourpré foncé dans la gorge. Certi- ficat de mérite au meeting de Londres du 9 juillet (MM. Laing). Max Garnier. BIBLIOGRAPHIE Petite Flore de Belgique à l'usage des écoles, par A. Gogniaux, adoptée par le gouvernement. Troisième édition, ornée de 138 figures (Bruxelles, Société belge d'éditions). Le succès considérable obtenu par cet ouvrage a obligé son auteur à en publier une troisième édition, et ce fait seul suffirait à démontrer combien il est estimé ; de tous les traités élémentaires qui sont mis entre les mains des débutants et des élèves des écoles pour les guider dans les herborisations et les initier pratiquement à l'étude de la botanique, il n'en est pas de plus clair, de plus facile à manier, de plus propre à rendre cette étude aisée et attrayante. Nous avons entendu plus d'une fois des professeurs ou directeurs de collège déclarer qu'en se servant de la Petite Flore de M. Gogniaux, les élèves arri- vaient dès la première leçon à se reconnaître dans les tableaux dichotomiques, et à trouver rapidement les caractères fondamentaux des plantes usuelles qu'ils avaient recueillies. C'est la meilleure recommandation que puisse invo- quer un traité de ce genre. l)ans son introduction, M. Gogniaux donne des instructions pratiques au sujet de l'emploi des tableaux d'analyse, de la récolte et de la préparation des plantes, du classement de l'herbier, et de la distribution géographique des espèces, ainsi qu'une petite table expliquant les termes scientifiques employés. Ensuite vient l'analyse des genres, très lucide et très simple, et basée sur les caractères les plus faciles à observer, et enfin le Catalogue des genres et des espèces, contenant la description de toutes les espèces, avec leur nom vulgaire, leur nom scientifique et leur nom flamand. De nombreuses gravures facilitent le travail de l'étudiant; elles représentent principalement des plantes utiles et des arbres, dont les organes floraux sont assez rarement étudiés. Enfin des tables alphabétiques permettent de trouver immédiatement une famille ou un genre donné. 6me Série. TOME 2rae. 17e Livraison. 15 Septembre 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll IM D EN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Chronique horticole 261 Plantes nouvelles ou recommandables. . . . 266 Deux nouvelles tomates 271 Poires de choix 272 Arbres forestiers et d'ornement 273 Petites notes de culture 274 Pages TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 41. Gloxinia hybrida grandiflora var. . . . 265 Fig. 37. Lobelia Gerardi 268 » 38. Tomate Prince Albert Victor .... 271 » 39. Tomate Purple King 271 » 40. Poire Beurré Durandeau 272 PRIX DE L'ABONNEMENT : \H FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Eug. Vander Haegben . ÏARÏF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > — ♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. IV. !£• — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insortions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 M 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 a 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 » 35 » 60 fitïs^ On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le 8 et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 201 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Septembre 1895. Rosier Maréchal Niel à fleurs blanches. — Ce fut un desideratum de trouver à la magnifique rose jaune Maréchal Niel une variété à fleurs blanches. On doit à M. Deegen. pépiniériste à Kôstritz, en Thuringe, la réalisation de ce vœu. La variété nouvelle a le coloris du blanc le plus pur à l'extérieur ; l'inté- rieur est quelque peu nuancé de jaune qui diminue à mesure que la floraison avance. Le bouton allongé rappelle la gracieuse forme de la rose Niphetos. D'après M. Deegen, la plante est vigoureuse; elle possède un beau feuillage et fleurit aussi abondamment que le type. Le Jardin botanique de l'Université Harvard, situé à Cambridge, non loin de Boston, n'a que trois hectares et demi d'étendue et comprend environ 1500 espèces indigènes et autant d'espèces exotiques. D'autre part, les serres renferment 2400 espèces et variétés. Quant cà l'arboretum, connu sous le nom d'Arnold Arborctum, il est situé à Jamaïca Plain, à environ sept milles de Cambridge. Il a une superficie de plus de cent hectares (222 acres) et est relié maintenant au parc de Boston. Celui-ci est un des plus beaux parcs du monde; on y cultive toutes les espèces végétales pouvant résister aux rigueurs de l'hiver de la Nouvelle Angleterre. On voit que les Américains savent s'occuper d'autre chose que de la fabrication de dollars. Fleurs aux villas. — Le spectacle de la mer et les distractions que pré- sentent nos villes d'eaux ne suffisent pas à ceux qui possèdent un jardin et que la villégiature soustrait à leurs travaux habituels; il leur faut des fleurs, beau- coup de fleurs; les terrasses, les salons, tout en est largement garni dans les villas. Roses, Résédas, Reines Marguerites, Dahlias simples, Nénuphars blancs figurent partout. Comme fleurs coupées, les glaieuls, riches et variés, ainsi que les Lis, surtout les Lilium speciosum ou lancifolium, occupent un rang distingué. Parmi les plantes en pots, on remarque les Hydrangea hortensis et yaniculata, puis encore des Reines Marguerites. Certains Palmiers, Phœnix, Latania, Kentia, sont toujours au nombre des plantes préférées. — 262 — Pommes américaines. — D'après le Journal Handelsmuseum, les États- Unis d'Amérique ont expédié vers l'Angleterre, du 1er novembre 1894 au 28 mars 1895, la quantité considérable de 1.443.592 barils de pommes. Chaque baril contenait cent livres, soit 45 kilogrammes. La quantité exportée a été neuf fois plus grande que l'année précédente. Presque toutes ces pommes ont été vendues à Liverpool; le prix variait de 15 à 25 francs le baril selon la qualité. Celle-ci, à ce qu'il paraît, n'était que médiocre, attendu que les meilleures pommes sont gardées en Amérique. M. Julien Vesque, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Paris et à l'Institut national d'agriculture, vient de mourir, épuisé par un travail excessif. Sa mort, survenue prématurément, puisqu'il n'avait que 47 ans, enlève à la France un savant distingué dont les recherches ont fait faire à la botanique et à l'agronomie de très grands progrès. Herbier de verre. — Un de nos correspondants a visité dernièrement le musée botanique de l'Université Harvard et ne tarit pas d'éloges concernant la collection de plantes représentées en échantillons de verre. « Ces échantillons, dit-il, donuent une illusion complète ; on croirait avoir devant soi, dans de nombreuses cases, des plantes vivantes dont toutes les parties sont imitées à la perfection. Généralement chaque plante est reproduite entièrement, parfois on s'est contenté de fleurs, de feuilles et du fruit. » Nous avons eu l'occasion déjà de faire ressortir les mérites de ces échantillons, qui sont fabriqués annuellement en Autriche par MM. Blaschka, père et fils. M. Liévin Spae-Vandermeulen, l'horticulteur gantois bien connu, est mort inopinément à Gand le 23 août 1895. Il était membre de la Commission administrative de l'École d'horticulture de l'État, trésorier de la Chambre syndicale des horticulteurs belges, président de l'Association Bloemisten Ziehenbeurs, vice-président du Cercle Van Houtte. Ses nombreux succès aux expositions lui valurent la croix de Chevalier de l'Ordre de Léopold. C'était un homme d'un caractère droit et juste, sa bienveillance était sans bornes. Il jouissait de l'estime générale et ne comptait que des amis. Sa mort imprévue est un deuil pour l'horticulture gantoise. Fleurs de Jacinthes. — Il existe en Hollande une association destinée à contrecarrer ou arrêter l'exportation des fleurs coupées de Jacinthes et autres plantes bulbeuses. Les fleuristes anglais vont se constituer, à leur tour, pour aider les Hollandais dans cette voie. La vente des fleurs venues de Hollande — 2G3 — fait une très sérieuse concurrence au commerce de la fleur coupée et des bulbes fleuris à Londres, et sur les autres marchés d'Angleterre. Un nouveau Jardin botanique est en voie de création à New-York. Cet établissement promet d'être doté bientôt comme les autres institutions améri- caines de ce genre. La ville de New- York donnera dans Bronx Park un terrain de cent vingt hectares et élèvera des constructions qui coûteront au delà de deux millions de francs. Vingt-deux Américains généreux ont, à eux seuls, constitué un fonds d'un million deux cent cinquante mille francs. Le nouveau jardin sera lui-même un parc public et il aura une réelle importance au point de vue de l'enseignement de la botanique, de l'horticulture, de l'agriculture et de la médecine. * * * L'origine des Cinéraires des jardins a continué de défrayer les divers organes de la presse anglaise. Le directeur des jardins royaux de Kew propose, dans le Gardeners' Chronicle du 17 août, « que la discussion soit close. » Il n'y a pas lieu, dit-il, de dénier la possibilité de la production d'hybrides entre le Cineraria cruenta et d'autres espèces. D'après Thomas Moore et d'autres botanistes, la Cinéraire des jardins doit être considérée comme une hybride; d'ailleurs, les semis provenant directement du Cineraria cruenta primitif différent sensiblement de ceux des Cinéraires des jardins. Cours d'horticulture à la Cornell University. - - Le programme de ce cours est résumé dans un des derniers numéros du Gardeners' Chronicle. Ce programme comprend l'évolution des plantes cultivées, la littérature horticole, la construction et le chauffage des serres, la botanique des plantes cultivées, la pomologie, la multiplication des plantes, l'olérieulture (nom qui désigne la culture des plantes potagères), la floriculture, la théorie et la pratique, le marcottage, les travaux manuels et les recherches auxquelles les différents cours peuvent donner lieu. A ce programme est ajoutée ordinairement l'archi- tecture de jardins. Toutes ces branches sont également comprises dans le programme de l'École d'horticulture et d'agriculture de l'État, à Gand. A la Cornell University, deux professeurs suflisent pour remplir toutes les charges, ce sont : le professeur Bailey et M. Lodeman. Fleurs fraîches. — Si l'on tient à conserver fraîches les fleurs coupées, il est recommandable de couper nettement le bas des tiges au moment même de les mettre à l'eau. En outre, il est bon de renouveler l'eau chaque jour et de couper chaque fois un bout des tiges. Il est bon aussi de mettre dans l'eau une — 2G4 — pincée de sel ou bien de salpêtre ordinaire (nitrate de potasse). Veut-on garantir mieux encore la conservation? on recouvrira durant la nuit d'une feuille de papier de soie les fleurs et le vase qui les porte. Le châtaignier de Caouche. — Dans un article sur les gros arbres des landes de Gascogne, que M. Éd. André publie dans la Bévue Horticole, du 1er août, il signale plusieurs gros châtaigniers et plus spécialement un exem- plaire situé dans la ferme de Caouche. « Sa hauteur totale atteint 30 mètres, avec une tête énorme, d'un diamètre presque égal à la hauteur. Le tronc n'a que 2m50 de hauteur, ce qui indique que l'arbre a été autrefois étèté. A un mètre du sol, ce tronc mesure 6m60 de circonférence. De ce point partent six énormes branches portant une ramure abondante et serrée, qui produit un effet d'autant plus pittoresque que l'arbre est isolé dans un champ, non loin de la lisière d'un bois de pins maritimes adultes dont les dimensions servent de point de comparaison. » * * M. A. F. Barron, le distingué superintendent des jardins de Ghiswick, a pris sa retraite dans des circonstances que nos confrères d'Outre-Manche regrettent vivement. Ils annoncent que le Conseil de la Société royale d'horti- culture lui a alloué un subside annuel de 4500 francs, ce qui équivaut à une pension de retraite. Petit atlas de poche des champignons comestibles et vénéneux, par Paul Dumée i1). — Ce petit livre contient la description de nombreux champi- gnons et des figures permettant de reconnaître beaucoup d'espèces de champi- gnons et de rejeter tous ceux qui pourraient être considérés comme dangereux. La partie qui traite des champignons microscopiques a fort peu d'extension. Le livre sera consulté avec fruit surtout par les commençants. Le chardon d'Ecosse. — D'après une vieille légende, le chardon fut choisi comme la fleur du royaume d'Ecosse à l'époque lointaine où les Danois enva- hirent cette contrée. Par une nuit obscure, dit le Journal of Horticulture, comme ceux-ci s'approchaient pour attaquer un camp d'Écossais, un d'eux marcha sur un chardon et laissa inconsciemment échapper un cri qui réveilla les Écossais assoupis. Ceux-ci coururent aux armes et défirent les assaillants. La fleur du chardon devint la fleur nationale de l'Ecosse. Ém. Rodigas. (') Vol. in-12. Paris, Paul Klincksieck, rue des Écoles, 52. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XLI GLOXINIA HYBRIDA GRANDIFLORA var A. Goossens pinx. P. De Pannemaeker chrom. — 265 — PL. XLI GLOXINIA HYBRIDA GRAXDIFLORA VAR. VARIÉTÉS NOUVELLES DE GLOXINIA Un de nos amis et confrères d'Angleterre, M. James O'Brien, a visité récemment les magnifiques cultures que Lord Rothschild possède au château de Tring Park. Les Gloxinias que M. O'Brien y a vus l'ont frappé par leur luxuriante végétation et leur incontestable beauté. Tout ce que notre confrère a dit des fleurs obtenues à Tring Park pourrait être parfaitement attribué à celles qui sont cultivées chez M. Ferd. Kegeljan, l'estimé président de la Société royale d'horticulture de Namur. Que le lecteur veuille bien comparer la fleur figurée sur la planche ci-contre de L'Illustration Horticole avec celle qui accompagne un numéro précédent, p. 233, et il sera convaincu des réelles qualités de ces nobles fleurs. Dans la variété actuelle, la zone foncée de mauve pourpré entoure tout à fait la marge de la corolle et laisse subsister une étoile blanche finement pointillée et striée de mauve. De part et d'autre, les feuilles ont un grand développement et indi- quent des soins de culture parfaitement compris. Les fleurs ont été prises pour ainsi dire au hasard; il est assez difficile de choisir les formes les plus brillantes ou les plus distinguées, soit parmi les variétés pointillées ou mar- brées de carmin, de pourpre, soit parmi celles chez lesquelles l'écarlate ou le carmin prédomine. Em. Rodigas. Le professeur Charles Babington. — Un des doyens des botanistes anglais, Charles Cardale Babington est décédé à Cambridge le 22 juillet 1895 à l'âge de 87 ans. Depuis 18G1 il occupa la chaire de botanique. Il publia un Manuel of British Botany qui, malgré les critiques dont ce livre fut l'objet, a joui à juste titre d'une grande popularité. Le professeur Babington fut une autorité dans la flore anglaise et surtout dans celle d'Islande. 266 — PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Chrysobactron Hookeri. — Cette rare et belle espèce, qui fleurit abon- damment durant les mois de juillet et d'août, est vivement recommandée dans Y American Florist. Les fleurs, d'un jaune brillant, sont produites en abondance sur de longs racèmes dressés. Les feuilles, longues de 0m25, sont largement linéaires et d'un vert sombre à la maturité; mais, à leur premier développe- ment, les sommets sont d'un coloris écarlate orangé qui les fait prendre, à quelque distance, pour des fleurs et qui leur donne déjà, sous ce seul aspect, un réel mérite. Les plantes vivaces de nos parterres semblent reconquérir la place qui leur revient. Celle qui nous occupe, le Chrysobactron Hookeri, mérite l'attention des amateurs. Lonicera Alberti. — Cette espèce, trouvée dans le Turkestan oriental par le Dr Albert Regel, a été figurée récemment dans le Botanical Magazine. C'est un arbuste aux branches à demi couchées conservant une jolie forme compacte. La touffe se compose d'une masse de tiges garnies de feuilles linéaires ayant une ou deux dents à la base. Le coloris glauque du feuillage rend déjà la plante méritante et ornementale. Les fleurs sont d'un rose vif, possédant le parfum caractéristique des chèvre-feuilles. Echinocystis lobata. — Originaire de la partie orientale du Colorado, de la Virginie, du Wisconsin, du Kentucky et des rives du fleuve Winnipeg, cette plante s'accroche aux ramifications des arbres en formant des guirlandes d'un grand effet. C'est une des meilleures Cucurbitacées pour l'ornementation des vérandahs. C'est une espèce annuelle dont les tiges peuvent atteindre 0m10 de longueur. Les feuilles lobées, qui rappellent celles du platane, sont alternes et ont jusque 0m12 de diamètre. Les fruits, de la grandeur et de la forme d'une groseille épineuse, sont vert glauque et sillonnés de tuméfactions également vertes. M. André a décrit cette espèce dans la Bévue Horticole de cette année. * Papaver bracteatum. — On ne saurait faire ressortir suffisamment les mérites de cette espèce de pavot vivace, originaire d'Orient. Un exemplaire planté depuis quatre ans dans la collection de l'École d'horticulture de l'État à Gand commande de loin l'attention par ses immenses fleurs d'un' coloris — 267 — écaiiate foncé s'élevant bien au-dessus du feuillage. A l'onglet de chaque pétale se trouve une macule noire; déplus, les étamines ont un coloris noir pourpré ayant un reflet métallique. Généralement le pédoncule porte sous la fleur une bractée foliacée qui a donné le nom spécifique à la plante. * » Deux Myosotis. — Le Myosotis Travers}, à petites fleurs jaunes, et le Myosotis Forsteri, à petites fleurs blanches, ont été signalés par nos confrères d'Outre-Manche comme fleurissant vers le milieu de juin dans le jardin de M. Gumbleton, à Belgrove près de Cork. Le Myosotis Forsteri est une espèce annuelle; les deux plantes proviennent de Nouvelle Zélande. * * Musa coccinea. — Espèce ornementale de premier ordre, cette plante a un port trapu. Les feuilles ont 0m70 de long sur 0m25 de large; les bractées longues d'environ 0m25 sont d'une belle couleur écarlate avec les pointes jaunes; elles se conservent longtemps sans se détériorer. Ce n'est pas une nouveauté mais son aspect tout particulier en fait une espèce méritante. Elle provient de Chine. * * Ribes bracteosum. — Le Botanical Magazine du mois de juin contient entr'autres la description du Ribes bracteosum. Les racèmes ont de 0ra08 à 0m15 de long. La couleur des fleurs est rouge à la base et jaune d'or teinté de vert au sommet. La plante est originaire de la côte nord-ouest de l'Amérique depuis la Californie jusqu'à Alaska : elle est donc rustique dans nos régions. Clematis coccinea. — A l'Exposition internationale d'horticulture à Paris, les Clematis ont été l'objet de l'admiration générale. Jamais on n'a vu ces lianes aussi richement représentées, si ce n'est peut-être en Angleterre. Dans un lot, exposé par M. Boucher, on remarquait le Clematis coccinea, aux fleurs d'un très beau rouge. C'est une espèce vivace, originaire du Texas, qui se charge d'innombrables fleurs. Schizocodon soldanelloides. — Cette nouvelle espèce fut rapportée, il y a quatre ans, du Japon, par M. A. Torrens, à Hayes dans le Kent. Le feuillage rappelle celui d'un Berberis; la plante a un port trapu, elle était en pleine floraison vers le milieu de mai et avait résisté à l'hiver, plantée parmi les espèces diverses d'une rocaille. Le Gardeners1 Chronicle ajoute que c'est une jolie acquisition parmi les plantes de rocailles à feuillage persistant. — 268 — Hypericum Moserianum. — A une place bien ensoleillée, cette espèce se couvre de fleurs dès le mois de juillet. Elles sont d'un beau jaune à côté duquel contrastent les nombreuses anthères rouges; les tiges elles-mêmes sont de couleur acajou. Lobelia Gerardi. — Il s'agit d'une plante vivace de réel mérite obtenue par M. Ghabanne, au Jardin botanique de Lyon et que MM. Rivoire, père et fils, offrent pour la première fois cette année. Voici un extrait de la description faite par M. Sauvageau, maître de conférences à la Faculté de Lyon, a Le Lobelia Gerardi hybride est une plante de végétation puissante et longtemps remontante. A son complet développement il atteint lm25 à lm50 ; les hampes les plus fortes ont à leur base la grosseur du pouce et donnent, sur leurs ramifications, de douze à quinze grappes de belles et larges fleurs épanouies en même temps ; le tout est groupé en pyramide com- pacte, rigide, qui rend inutile l'emploi de tuteurs. Toutes les parties caulinaires ou foliacées sont d'un beau vert. Les fleurs, de belle couleur violet évêque, prennent des tons plus ou moins chauds suivant les indi- vidus. Au sommet des hampes florales, une provision de boutons assure la floraison pendant toute la belle saison. Durant tout l'été un carré de l'École florale du Jardin botanique est resté fleuri, très vigoureux, très dense, et a montré aux visiteurs tout le parti qu'on peut tirer de ce nouvel hy- bride comme plante ornementale. » La Bévue Horticole, de Paris, a parlé avec éloge de cette plante en 1893. Elle l'a signalée comme un nouvel hybride fort curieux du Lobelia cardinalis fécondé par une autre espèce. Ce qui la caractérise, c'est sa vigueur extrême. Les feuilles, avant l'apparition de la hampe florale, rappellent, par leurs disposi- tions, de grandes rosettes de chicorée sauvage. MM. Rivoire disent que le semis donne une parfaite reproduction. Le Lobelia Gerardi est donc une nouveauté des plus intéressantes et pourra être utilisé avec avantage pour la formation des massifs. On recommande de semer la graine superficiellement; la germination en est parfois très lente. Fie. 37. Lobelia Gerardi. Iris Parkor. — Intéressante nouveauté obtenue du croisement de deux espèces : Ylris paradoxa a été fécondé avec le pollen de Vlris Korolkowi. — 209 — Aucune description, dit le Gardeners* Chronicledu 18 mai dernier, ne saurait donner une idée exacte de la beauté des fleurs de cet hybride. La fleur se distingue par des teintes d'un pourpre brunâtre presque noir avec des veines pourpres sur un fond pâle violet. Les pétales ou segments érigés sont moins épais que les sépales; ils sont unguiculés, oblongs obovés, d'un riche violet avec des veines brunes et pourpres. * ♦ Rubus deliciosus. — Par son port, cette espèce, qui n'est pas commune, rappelle le groseillier Cassis. Ce Rubus est sans épines et a les feuilles quelque peu palmées; il se charge en juillet de nombreuses fleurs blanches, satinées. La multiplication se fera le mieux de marcottes. Scabiosa caucasica. — Les espèces de Scabieuses à fleurs jaunes ne sont pas seules recommandables. Au commencement de juillet, une plante de Scabiosa caucasica était en pleine floraison dans la collection de plantes vivaces au jardin de l'École d'horticulture de Garni. Son feuillage finement découpé est d'un vert glaucescent. Ses inflorescences, d'un bleu pâle violacé, sont grandes et des plus belles. M. le Docteur Rodigas en avait obtenu une variété à fleurs pleines et une autre à fleurs d'un blanc crème. * « Calla Elliottiana. — Ce Calla répond aux promesses qui accompagnèrent son apparition. La plante produit de belles fleurs jaunes, et quand les exem- plaires ont acquis une certaine force, les inflorescences se succèdent aussi nombreuses que celles du Calla ordinaire. Les feuilles sont d'un bel aspect avec leurs macules blanches, et le coloris des fleurs attire l'attention. Groseilliers épineux.... sans épines. — Le premier groseillier de cette race, à ce que rapporte la Bévue Horticole de 1892, fut obtenu par hasard, vers 1860, dans un semis fait par M. Billard. M. Éd. Lefort sema des graines de cette variété vers 1884 et en obtint une race de variétés sans épines dont plusieurs ont été décrites dans le journal prérappelé. Le Gardeners'1 Chronicle a figuré dernièrement la variété Mme Edouard Lefort qui fut décrite primitivement par M. Carrière. Elle est d'un port trapu, très productive et donne des fruits d'un goût relevé. Ces variétés sont greffées sur Ribes aureum, mais les greffons peuvent être bientôt affranchis. Lachenalia nouveaux. — Parmi les Liliacées, les Lachenalia forment un groupe dont plusieurs espèces, originaires du Cap de Bonne Espérance, ont eu — 270 — autrefois une place dans les cultures, pour disparaître sans motifs connus. Le croisement de certaines d'entr'elles, comme Lachenalia Nelsoni et L. quadri- color, a produit des formes très remarquables. Le Garden en a figuré der- nièrement des hybrides dont la forme et le coloris méritent l'attention. Ce sont Cawston Gem, Little Beauty, Buby et Topaz. Le premier provient du croise- ment de L. Nelsoni avec L. superba; Buby a été obtenu du tricolor fécondé avec une forme du Nelsoni; Little Beauty provient de Buby croisé avec L. superba et Topaz est dû au croisement de L. aurea avec L. superba. Ces formes nouvelles se distinguent toutes par leur grand développement, leur coloris jaune varié bordé de cramoisi. Tulipa Sprengeri. --La Gartenflora consacre à cette nouvelle espèce sa planche du n° 3 de celte année. Elle fut découverte par Muhlendorff, jardi- nier allemand, résidant à Amasia (Anatolie). Cette nouveauté se distingue de toutes les espèces connues. Le bulbe en est petit et ovoïde. Chaque tige porte une fleur; les feuilles sont linéaires, superposées, légèrement glaucescentes ; le pédoncule est allongé, érigé, glabre. Les segments du périanthe sont allongés, d'un magnifique rouge écarlate, intérieurement; les sépales sont jaunâtres à l'extérieur. Ém. R. Combien vaut un petit nid d'oiseaux ? — Cette question était posée un de ces jours dans le journal néerlandais Sempervirens. En dépit de toutes les recommandations et de tous les règlements, il y aura longtemps encore des dénicheurs impitoyables et inconscients. Parents, si vous étiez convaincus de la valeur des nids, vous défendriez à vos enfants de chercher à les détruire. Chaque petit nid vaut mille francs. Le nid de la fauvette, du rouge-gorge, du rossignol de murailles, contient en moyenne cinq petits. Ceux-ci peuvent aisément, en un seul jour, avaler cinquante petites chenilles, ce qui fait 250 chenilles par nid. Les petits que vous dénichez auraient pu encore rester au nid une trentaine de jours; ils auraient donc dévoré 7,500 chenilles. On sait que chaque chenille mange tous les jours autant que son propre poids et que chaque jour elle peut attaquer un fruit. En trente jours, les 7,500 chenilles auront abimé 250,000 fruits. Sans exagération, une telle quantité de poires ou pommes représente une valeur de mille francs. 271 DEUX NOUVELLES TOMATES Fie. 38. — Tomate Prince Albert Victor. La culture des tomates est partout à l'ordre du jour. Ces fruits ont énormé- ment gagné en popularité. Les variétés ont été singulièrement améliorées sous tous les rapports : fertilité, régularité des fruits, con- sistance et goût de la chair, tout a été l'objet d'atten- tives sélections. Parmi les nouveautés recommandées par la maison Dickson, Brown et Tait se trouvent les tomates Prince Alitai Victor et Purple King. La tomate Prince Albert Victor est une obtention de de M. Moore, le semeur anglais bien connu. Elle provient de la fécondation de deux variétés d'élite, Conqueror et Mayflower. Le fruit est grand, la chair est très solide, très parfumée. La peau, bien lisse, est d'un coloris cramoisi vif. La forme est ronde et parfai- tement unie. Les pédoncules sont courts ; la fertilité est considé- rable. Cette variété a donné pleine satisfaction dans les divers essais sous châssis et en plein air aux- quels elle a été soumise. La tomate Purple King, obten- tion du même semeur, a été gagnée par fécondation artificielle entre Moore's Gem et Mayflower. Elle est de grandeur moyenne, d'un beau coloris pourpre brillant. La forme est ronde et sans aucune productive et de toute première qualité. É. Miler. Fig. 39. — Tomate Purple King inégalité. La variété est très 272 POIRES DE CHOIX Beurré Durondeau ou Poire de Tongre Notre-Dame. — Si l'on devait se prononcer pour savoir quelle est la poire la plus avantageuse à cultiver, nous Fig. 40. — Poire Beurré Durondeau. croyons bien que le Beurré Durondeau rallierait le plus de voix. A tous les points de vue, cette précieuse variété a pour cela des mérites incontestables. — 273 — Son fruit est des plus beaux; gros, pyriforme ventru, un peu bosselé; la peau en est jaune foncé, lavée de jaune orangé. Sa chair est mi-fine et fondante, sucrée et très juteuse, aromatisée, d'excellente saveur. Cette variété est d'autant plus précieuse qu'elle se soumet à toutes les formes et qu'elle prend tout aussi bien sur cognassier que sur franc. On en fait de belles pyramides, des fuseaux, des palmettes, des cordons. Elle se plaît bien en espalier au levant, au couchant et même au nord. Les fruits sont un peu moins gros sur haute tige, il est vrai ; mais ce léger défaut est racheté au quintuple par sa prodigieuse fertilité. Les fruits en sont très recherchés et se prêtent fort bien au transport pour le commerce; ils sont de toute première qualité et mûrissent en octobre. Durondeau est le nom de l'heureux obtenteur. (Sera continué.) GUSTAVE MlGHIELS. ARBRES FORESTIERS ET D'ORNEMENT LES ÉPINES Les épines s'accommodent de tous les terrains et doivent trouver place dans tous les jardins; ils sont curieux, les uns par leur belle floraison printanière, les autres par leurs jolis fruits de couleurs variées qu'ils donnent à l'automne ou par leur port singulier. E. azerolier. — E. à feuilles d'érable. — E. à feuilles de bouleau. — E. ergot de coq. — E. calpodendron à larges feuilles. — E. du Canada. — E. cocciné. — E. à grandes dents. — E. luisant à larges feuilles. — E. à fruits noirs du Caucase. — E. nouveau de Mougeot. — E. azerolier précoce. — E. pruineux. — E. à feuilles de prunier. — E. à feuilles panachées. — E. à fruits ponctués. — E. Azerolier à gros fruits. — E. de Douglas. — E. épineux. — E. à fleurs. — E. ingestria. — E. de Lay, de Californie. — E. à écorce blanche. — E. à feuilles linéaires. — E. azerolier du Mexique. — E. à fruits noirs. — E. à fruits d'oli- vier. — E. azerolier à fruits rouges. — E. de la reine. — E. sanguin. — E. bril- lant, très curieux par ses belles fleurs blanches en corymbe et ses fruits d'un rouge brillant qu'il donne à profusion à l'automne. — E. azerolier succulent, glanduleux. — E. à feuilles de tanaisie. — E. glabre. — E. azerolier urasina. — E. de Wattson. — E. aubépine commune, arbrisseau bien connu pour la formation des haies et clôtures. Les variétés suivantes qui en sont sorties sont toutes très recommandables et peuvent être mises au rang des plus jolis arbustes à fleurs. — E. à feuilles de persil. — E. à fruits velus. — E. jaunâtre à trois lobes. — E. à bois ondulé. — E. à fleurs doubles blanches, très belle variété — 274 — à fleurs pleines, d'un beau blanc, se nuançant très légèrement de carné dans la dernière pbase de la floraison. — E. à fleurs bicolores. — E. à fleurs doubles striées de blanc et de rose. — E. à fleurs cramoisies, produisant un très bel effet par ses larges fleurs simples d'un beau rouge cramoisi très brillant dont l'arbre se couvre littéralement au printemps. — E. à fleurs doubles, espèce nouvelle à fleurs doubles écarlates, surpassant toutes les autres. — E. à fleurs roses doubles. — E. pyramidale à fleurs rouges. — E. à feuilles jaunes. — E. à feuilles tricolores. Aubépine à feuilles élégamment ponctuées de vert, de rose et de blanc. — E. de Fontanes. — E. à fruits blancs. — E. à fruits jaunes. — E. tricolore de Grumper. — E. d'Italie blanche. — E. de Lambert. — E. à gros fruits. — E. monogyne cocciné. — E. d'orient. — E. à feuilles pointues. — E. à feuilles découpées. — E. pleureur, très gracieuse variété, remarquable par ses branches pendantes, couvertes de fleurs blanches ou de fruits rouges. — E. à fleurs roses. — E. à feuilles pennées. — E. à feuilles de fougère. ■ — E. à feuilles de ginkgo, à branches contournées en tous sens, et à feuilles difformes et découpées comme celles du Ginkgo biloba. — E. sanguine à fruits jaunes. — E. très épineux, intéressante variété dont les épines grosses et nombreuses sont réunies en faisceaux. — E. à bois velu. — E. à bois tortueux. — E. aubépine à feuilles panachées. — E. de Zaboon. — E. alouchier. — E. de Host. — E. alisier de Fontainebleau, arbre très ornemental par ses larges feuilles et ses fruits. — E. à fruits malsains. — E. buisson ardent. — E. buisson pleureur. — E. glabre. — E. à feuilles dentelées. — E. à feuilles multicolores, jolie nouveauté, à feuilles élégamment bariolées de vert, de blanc, de jaune et de rouée. Éd. Michiels. PETITES NOTES DE CULTURE Quand faut-il arroser en plein air? — Par les temps de sécheresse, le jardinier, pressé par d'autres travaux, est disposé à arroser les plantes à toutes les heures indistinctement. Nous lui recommandons les règles suivantes : ne jamais arroser en plein soleil, afin d'éviter des arrêts dans la végétation; éviter d'arroser le soir si les nuits doivent être froides, ce qui peut être prévu par la direction du vent ou par le psychromètre. Par les journées chaudes, il vaut infiniment mieux arroser le matin de bonne heure et cesser cette opéra- tion vers dix heures. Chrysanthèmes. — Un Japonais de Tokio recommande, dans un récent Bulletin de la Société d'horticulture du Doubs, de vérifier avec soin si les — 275 — pucerons viennent se mettre aux plantes. Dans ce cas, dit-il, il faut les com- battre par du jus de tabac dans lequel on mélange neuf dixièmes d'eau. Il est préférable de l'appliquer avec un vaporisateur. On doit aussi faire de fréquents soufrages afin d'éviter l'oïdium, surtout à partir du mois d'août. A ce moment, la plante commence à former ses boutons qui paraîtront dans le mois de septembre. Il est de toute importance de tenir la plante en bonne végétation par des arrosages d'engrais liquide, très légers d'abord et qui seront plus chargés d'engrais à mesure que la plante émettra ses boutons; chacun de ces arrosements d'engrais doit être suivi d'un léger bassinage d'eau claire. * * Bégonias pour l'hiver. — Peu de plantes peuvent rivaliser avec les Bégonias Gloire de Sceaux et Gloire de Lorraine pour la décoration hivernale des appartements. Ces variétés, non seulement résistent fort bien, mais conti- nuent d'y fleurir à la perfection pendant plusieurs semaines. Les plantes ne demandent guère de longues préparations pour être utilisées de la sorte. Elles peuvent être conservées dans leurs pots si l'on a soin de procéder à un bon surfaçage fait avec du terreau de fumier. On recommande aussi d'arroser avec de l'engrais liquide durant la végétation. Violettes pour le forçage. — Les violettes, après leur floraison en plein air, ont dû être l'objet de quelques soins particuliers tels que le paillage au moyen d'un bon terreau de couche et les arrosements avec de l'eau dans laquelle on ajoute chaque semaine un peu d'engrais liquide. Il s'agit d'éviter l'araignée rouge qui les envahit assez souvent sous les châssis. On la combat au moyen d'eau savonnée avec addition d'un peu de fleur de soufre. En seringuant au moyen de ce mélange, il importe de soulever les feuilles sous lesquelles l'insecte trouve un abri facile. Le seringage se fera mieux le soir et trois ou quatre jours de suite. * Tuteurage. — Bien des jardiniers négligent de tuteurer les plantes, même celles qui en ont le plus besoin. Souvent ils attendent qu'un vent violent leur rappelle que beaucoup de plantes vivaces ne peuvent se passer d'un tuteur. Le choix de celui-ci, sa grosseur, sa hauteur, dépendent évidemment de la nature des plantes. Les tuteurs ne doivent jamais dépasser la hauteur des plantes en plein développement ; leur grosseur est calculée d'après la solidité qu'ils doivent offrir; leur couleur ne doit pas être voyante, le mieux est de les peindre en vert. On les place derrière les plantes en évitant d'endommager les racines. On y attache une ligature et, au moyen de celle-ci, on retient librement les tiges sans les réunir en paquets. — 276 — Moyen contre les chenilles. — La Champagne agricole recommande de faire fondre 500 grammes environ de soufre et d'y plonger de vieux chiffons qu'on fait sécher. Ces chiffons secs sont attachés à une longue fourche et on y met le feu ; les chiffons brûlent longtemps en répandant une épaisse fumée. On promène la fourche sous les nids de chenilles en ayant soin de diriger la fumée sur celles-ci. Elles sont détruites immédiatement et fournissent un régal aux poules. Arrosage des plantes cultivées dans les appartements. — Fort peu de végétaux, quand on n'a pas à faire à des espèces aquatiques, résistent à un bain persistant; le système Kneipp ne leur est pas connu. La jardinière de salon laisse généralement à désirer; le bac de zinc dans lequel on met les pots est d'ordinaire hermétiquement clos en bas pour qu'aucune goutte d'eau ne puisse mouiller le plancher ou le tapis; l'eau superflue dont les plantes n'ont que faire devient stagnante et les racines des plantes y plongent constamment. Pourquoi ne pas adapter à la partie inférieure du bac un tuyau ou petit tube aboutissant à un récipient mobile suspendu au-dessous? De cette façon le fond de la jardi- nière serait toujours libre. On évitera la trop grande évaporation de la terre des pots en entourant ceux-ci de mousse, on peut même recouvrir la surface des pots d'un peu de sphagnum qu'il est facile de soulever quand on voudra s'assurer de l'état de sécheresse ou d'humidité de la terre. Fruits véreux. — Les pommes seront nombreuses cette année, mais, dans nos cultures, la pyrale s'est montrée en grande abondance et beaucoup de fruits tombent prématurément. Divers moyens sont mis en œuvre pour com- battre l'abondance de ce petit lépidoptère dont l'insecte parfait est un petit papillon aux ailes grisâtres dont les antérieures portent une tache brune entourée de jaune. Le moyen le plus connu consiste à placer autour du tronc de l'arbre à 0m30 environ au dessus du sol un anneau de foin tordu en corde lâche. A la fin de la saison, on enlève les bandes et on les brûle avec les cocons qu'elles renferment. La Revue Horticole fait connaître un autre moyen, d'ori- gine américaine, inventé par M. Weir et décrit dans le Dictionary of Gar- dening de Nicholson. Il se compose de planchettes de 0m30 à 0m35 de long et larges de 0m05 à 0m10, évidées vers leur milieu et réunies par une vis centrale dont la pointe est enfoncée dans le tronc de l'arbre. Les planchettes sont séparées vers chaque extrémité au moyen de petites baguettes. L'espace laissé libre permet aux chenilles d'y loger leur progéniture. Les chrysalides sont faciles à enlever et à détruire. R. d'Eelen. 6me Série. TOME 2me. 18e Livraison. 30 Septembre 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll IM DEIM Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 30 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Causerie horticole 277 Renseignements et cultures 282 Exposition des Sociétés royales de Flore et Lin- néenne 284 Les Heliconia 288 Plantes primées 290 Questions de nomenclature TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 42. Anthurium salmoneum nov. hybr. Fig. 41. Heliconia aureo-striata. Pages 292 281 289 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1£5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Eug. Vander Haeghen. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > — ♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. I\L B« — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces tas les 2 journaux combinés : Tour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . »> 6 » 12 » 20 ■> 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 277 CAUSERIE HORTICOLE LE ROLE DE L'EAU DANS LA VÉGÉTATION 30 Septembre 1895. Il n'est pas nécessaire d'être cultivateur expérimenté pour savoir quel rôle important l'eau joue dans la végétation. La pratique des arrosements judicieux est un des premiers points qu'apprend à connaître le jardinier, ainsi que l'in- convénient de l'excès d'humidité; l'atmosphère des serres doit être chargée d'une certaine proportion de vapeur d'eau; parmi les plantes de pleine terre, les unes se plaisent dans un sol humide, d'autres dans un terrain sec. Ce sont des données qui s'acquièrent assez aisément par expérience directe, le jardinier arrivant vite à discerner, au simple examen de ses plantes, si elles ont besoin d'eau. Cependant la solution du problème n'est pas aussi simple qu'elle paraît, la routine doit forcément subir des modifications à certaines époques de la végé- tation (pendant le repos, par exemple), et il est utile d'apporter à l'appui des méthodes purement empiriques un contrôle plus scientifique, basé sur une connaissance approfondie des besoins, de la composition et de la vie physiolo- gique des plantes. C'est une étude de ce genre qu'a entreprise M. Edmond Gain dans une thèse qu'il a soutenue récemment devant la Faculté des Sciences de Paris, et dont nous trouvons un résumé dans la Revue scientifique. Quoique ce travail ne puisse évidemment prétendre à résoudre entièrement une question aussi com- plexe, il apporte déjà une série de données et d'expériences très intéressantes, sur lesquelles il est bon d'appeler l'attention des cultivateurs pratiquants, ne fût-ce que pour les engager à réunir le plus grand nombre possible d'obser- vations, car les problèmes soulevés ne pourront être résolus que par l'étude des circonstances les plus variées et de presque toutes les plantes. Résumons les questions à la solution desquelles M. Gain s'est proposé de contribuer. Tout d'abord il importe de déterminer, d'une façon aussi précise que possible, la quantité d'eau la plus favorable au développement de chaque espèce. Cette — 278 — détermination, le jardinier peut parvenir à la faire, mais ce n'est que par tâtonnements; néanmoins la simple routine, une fois cette expérience acquise, pourrait suffire si cette quantité d'eau optima était constante. Mais il y a tout lieu de penser — et c'est l'un des points de départ des recherches de M. Gain — qu'elle n'est pas la même à toutes les périodes du développement des plantes ; dans ce cas, il s'agit de déterminer à quelles époques elle doit être augmentée ou diminuée, et pour le savoir, il est utile d'observer quels sont les organes qui provoquent ces variations. D'autre part, l'influence d'un excès d'humidité ou de sécheresse peut ne pas s'exercer d'une façon très sensible sur le développement d'une plante indivi- duelle donnée, mais avoir un retentissement appréciable sur sa descendance, et compromettre l'avenir ou même la conservation de l'espèce. Lorsqu'une plante devient malade , le cultivateur est immédiatement averti qu'il doit avoir commis une erreur de traitement; il peut chercher la cause du mal et s'efforcer d'y remédier. Mais si l'influence défavorable s'exerce plus lentement, il peut arriver que la plante ne présente pas de symptômes apparents de faiblesse; seulement elle donnera moins de graines ou ces graines reproduiront des individus plus chétifs ; peu à peu l'espèce dégénérera, et finira par s'éteindre. Le mal, se répercutant ainsi sur plusieurs générations, sera plus difficile à discerner et sa cause moins apparente. C'est ainsi qu'une espèce, transportée hors de son sol natal, sous un climat un peu différent ou dans un sol de composition autre, se refuse parfois à l'acclimatation, languit et finit par disparaître. La quantité d'eau peut produire des effets analogues à ceux exercés par la température ou la composition du terrain. Tels sont les problèmes que s'est posés M. Gain; voici maintenant un bref résumé des résultats de ses recherches : Le premier point bien mis en évidence, c'est qu'il est inexact qu'il existe, comme on paraît le croire souvent, un optimum d'humidité du sol, constant pendant la végétation. L'hypothèse d'une influence variable de l'humidité aux différentes périodes de la végétation, est confirmée par la travail de M. Gain. Une loi qui semble assez générale, c'est que des alternances d'humidité et de sécheresse relatives sont plus profitables aux plantes qu'une humidité continuelle. C'est le cas, par exemple, pour le Datura Stramonium, qui se développe bien mieux lorsque les irrigations sont espacées que lorsqu'elles sont pratiquées de façon continue. Le nombre des plantes terrestres qui exigent une humidité permanente — 279 — pour donner un rendement maximum sont assez rares. Presque toutes donnent le maximum possible avec le concours de l'eau, mais à condition que cette eau soit répartie à différents intervalles, à certains stades précis de leur végétation. Des espèces qui, à des moments déterminés, tirent profit d'une certaine humidité, peuvent en souffrir beaucoup à une autre période de leur déve- loppement. Il n'existe pas, ainsi, un seul optimum d'humidité pour l'accroissement en poids, mais plusieurs optima qui sont en rapport avec la proportion d'eau interne à chaque stade de la végétation. M. Gain a réussi à noter, avec une grande précision, ces variations dans les quantités d'eau successivement exigées par une plante' au cours de sa croissance. Une fois le gonflement de la graine assuré, la plante, pendant la période germinative, n'a plus besoin que d'une quantité d'eau assez faible, 15 p. 100 environ de la quantité d'eau correspondant à la saturation du sol. Le besoin d'humidité, toutefois, s'accentue au moment où apparaissent les premières feuilles. C'est l'époque où la plante, dont la substance sèche a, comme on sait, graduellement diminué depuis la germination, présente son minimum de poids sec. A ce moment — particularité qui n'avait jamais été signalée jusqu'alors — la plante tire grand avantage d'une quantité d'eau très forte, environ 40 à 45 p. 100. Puis, cette période passée, Yoptimum d'humidité redescend jusqu'à l'époque qui précède la floraison. En d'autres termes, pendant la feuillaison, la plante exige peu d'eau, 20 à 25 p. 100. Mais la proportion d'eau optima remonte presque brusquement à 45 p. 100 quand les premières fleurs apparaissent. Des arrosages répétés sont donc, à ce moment, très favorables aux cultures. Mais ils doivent être suspendus à la fin de la floraison. La fructification se fait dans de meilleures conditions si le milieu est relativement sec. Il n'y a que chez les plantes à floraisons successives qu'il est avantageux, avant que les premières fleurs soient fanées, de redonner une certaine quantité d'eau pour favoriser la deuxième floraison. Mais chez ces dernières aussi, une sécheresse relative sera ensuite la meil- leure condition assurant la maturation. Il y a donc bien, en résumé, une sorte d'alternance dans les exigences de la plante en eau. Une sécheresse continue de 10 p. 100 d'eau et une humidité permanente de 40 à 00 p. 100 sont aussi éloignées l'une que l'autre des besoins physiologiques du végétal. — 280 — Dans toutes les cultures faites par M. Gain, les plantes qui ont eu de l'eau aux deux périodes critiques (première feuillaison et début de la floraison) sont devenues aussi belles que celles qui ont eu de l'humidité pendant toute la végétation. Du reste, les expériences de M. Gain démontrent que cette influence de l'humidité ne se fait pas sentir également sur tous les organes. Elle a une action plus grande sur les parties aériennes que sur les parties souterraines. Le résultat de cette influence différente, c'est que, pour deux tiges de même poids, les plantes en sol sec ont des racines plus grosses que les plantes en sol humide. Et ceci est en accord avec le fait connu, constaté de nouveau par M. Gain lui-même au cours d'une mission en Algérie et en Tunisie, que les végétaux des pays très secs ont souvent des racines énormes comparativement au poids et à la hauteur de la partie aérienne. Ce fait s'explique d'ailleurs aisément par la nécessité où se trouve la plante d'aller chercher l'humidité à une plus grande profondeur ou dans une plus grande étendue du sol. Au point de vue maintenant de l'influence exercée par la plus ou moins grande quantité d'eau sur la propagation de l'espèce, les recherches de M. Gain établissent les deux faits suivants, relatifs le premier aux graines, et le second aux tubercules : 1° L'humidité du sol favorise et augmente dans de grandes proportions le rendement en nombre des fruits et des graines, mais la sécheresse produit des graines plus grosses et plus pesantes. Sur un sol humide, la plante donne des graines plus petites, et, par là même, susceptibles de faire dégénérer la race. 2° Le nombre des tubercules est peu influencé par les variations de la teneur du sol en eau, mais, sur un sol humide, la plante donne des tubercules plus gros. Il y a donc augmentation dans le rendement en poids; toutefois la polarité de ces tubercules est peu accentuée, et ils sont, par suite, moins parfaits que ceux qui ont été soumis, dans le sol, à une sécheresse relative. Ce qui revient à dire que l'humidité augmente bien le rendement immédiat, mais provoque la formation de corps reproducteurs imparfaits, qui donneront naissance à des plantes moins vigoureuses. Il y a avantage pour l'individu, mais au détriment de la conservation de l'espèce. Tels sont les principaux faits mis en lumière par M. Gain; et, à tous points de vue, ils méritent d'être retenus. Ils nous apportent des documents nouveaux concernant l'influence du milieu sur l'évolution de l'espèce ; et ils fournissent en même temps des indications précieuses, utilisables pour la culture des végétaux. Max Garnier. X On ( r D O C/2 g 5 » < o ce o — 281 — PI. XLII AXTHIRIIM SALMONEUM NOv. hybr. Les éléments qui ont servi à l'exécution du portrait de cette superbe plante nous ont été obligeamment fournis par l'amateur distinguo M. Cn. Vax Wambeke, qui réussi tout particulièrement bien les semis d'Anthurium, et nous sommes très heureux de figurer une nouveauté aussi remarquable, appelée sans aucun doute à un grand avenir. L'A. salmoneum provient du croisement de VA. Lindeni avec VA. Andrea- num. C'est un croisement qui devait évidemment tenter les cultivateurs de ces belles Aroïdées, et qui avait déjà été exécuté à maintes reprises; mais le résultat obtenu cette fois est d'une beauté supérieure, grâce au coloris tout à fait nouveau de la spathe, un jaune pâle nuancé de rose saumoné. Ce coloris exceptionnel donne un grand prix à la nouvelle acquisition. La forme de la spathe est également très belle, très ample, sensiblement arrondie au-dessous du spadice, tandis que la partie supérieure forme deux lobes rapprochés plus étroits. Toute sa surface est plus plate et marquée de sinuosités moins profondes que dans l'A. Andreanum. Les feuilles paraissent aussi plus allongées, plus sagittées, et inoins aiguës au sommet que dans cette espèce. Parmi les hybrides obtenus antérieurement des mêmes parents que celui-ci, la Gartcnfora a décrit VA. OrUjiesi et VA. Wittmaeki, le premier rouge ver- millon, le second rose. L'Illustration Horticole a décrit une forme blanche, Y A. Van Wambeheanum qui devient de plus en plus beau et qui a été très admiré aux dernières expositions de Bordeaux et de Paris — et une autre également blanche était obtenue en France l'année dernière par M. G. Bultel, au château de Cires les Mello; mais la nuance jaune, si délicate et si attrayante, qui vient d'apparaître dans VA. salmoneum n'avait jamais été obtenue jusqu'ici, à notre connaissance, et son apparition promet une série de nouvelles acquisitions d'un grand mérite. M. G. 282 RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Le Congrès d'Agriculture qui vient d'avoir lieu à Bruxelles et a été clôturé le 15 de ce mois, a été remarquablement brillant. Un grand nombre de savants et de hauts fonctionnaires de Belgique et de l'étranger ont pris part aux discussions, qui ont eu un caractère plus approfondi et plus pratique qu'il n'arrive souvent en pareille circonstance. Un certain nombre de mémoires de grande valeur ont été soumis au Congrès, qui méritent d'être sérieusement étudiés. Il n'est pas encore possible de rendre compte en détail de ces travaux, qui d'ailleurs ne rentrent pas directement dans notre domaine, mais nous sommes persuadés que beaucoup de nos lecteurs trouveront un réel profit à en étudier le compte rendu complet lorsqu'il sera publié. Les produits d'une cressonnière artificielle. — On a créé récemment à l'École d'agriculture de Grignon une cressonnière artificielle en établissant en aval d'une source ayant un débit faible (20 litres d'eau par minute), des bassins cimentés, d'une superficie de 72 mètres carrés (150 mètres de largeur et 0m50 de longueur), qui ont été remplis de bonne terre à jardin additionnée de fumier de vache. On y a transplanté au mois d'août du plant de cresson semé au printemps. L'eau est maintenue dans les bassins à une hauteur d'en- viron 0m50 et les tiges sont coupées à quelques centimètres au-dessus de ce niveau. En vue d'éviter les gelées, les bassins sont laissés à sec pendant l'hiver. Cette cressonnière a fourni pendant l'année 2,000 bottes de cresson. Purification des eaux. — On peut établir la pureté de l'eau d'une rivière ou d'un étang par les plantes aquatiques qui y vivent. Les algues, certains roseaux vivent bien dans une eau médiocre; mais le cresson, d'une sensibilité extrême, ne peut résister à la moindre impureté. On a vu souvent de vastes cressonnières détruites en peu de jours par l'introduction trop brusqne des produits de rouissage. On peut donc considérer le cresson comme un réactif pour apprécier la désinfection complète des eaux d'égout. Certaines eaux de puits, de citernes et même de rivières s'altèrent à la suite de chaleurs prolongées ou de violents orages. Elles se troublent et peuvent acquérir une odeur légèrement putride ou sulfureuse. Il importe de ne pas les utiliser avant de les avoir assainies et désinfectées. Le charbon de bois concassé et récemment calciné purifie les eaux troublées par des détritus organiques. — 283 — Un nouvel insecticide. — Le numéro d'août du Journal de la Société Nationale d'Horticulture de France contenait une intéressante communication de M. Mussat, professeur à l'école de Grignon, au sujet de l'emploi du lysol comme insecticide. Les résultats obtenus, au moins dans beaucoup de cas, sont excellents ; les rechercbes à ce sujet se poursuivent d'ailleurs encore, et M. Mussat promet d'en rendre compte ultérieurement. La partie essentielle de cette notice a été reproduite dans le Journal des Orchidées du 16 septembre, et nous y renvoyons nos lecteurs. Palmiers nouveaux. — Plusieurs espèces nouvelles qui promettent beau- coup s'élèvent actuellement dans les serres de L'Horticulture Interna- tionale, à Bruxelles. Le grand établissement d'introduction a toujours eu la spécialité des Palmiers nouveaux ou des plus décoratifs parmi les espèces déjà connues, dont les collecteurs envoient régulièrement, soit des graines qui sont semées à Bruxelles, soit des troncs soigneusement emballés et qui ne tardent pas à produire une superbe végétation dans les serres appropriées. Il parait que les envois de ce genre ont été particulièrement heureux depuis quelque temps, et que les collecteurs ont exploré des régions exceptionnelle- ment favorisées. Un soin tout particulier est donné aux espèces robustes et élégantes se prêtant le mieux à la culture en appartement. Plantes aquatiques. — Notre excellent confrère américain Meehans' Monthly raconte le fait suivant : « Il y a quelque temps, l'auteur de ces lignes était invité à visiter un éta- blissement célèbre pour son importante culture de plantes aquatiques. Gomme la localité était fort éloignée de tout lac ou étang, nous nous demandions avec curiosité comment on pouvait traiter cette grande quantité de plantes. Nous constatâmes que presque toutes étaient élevées dans de vieux tonneaux, en- foncés profondément dans la terre, et où l'on pouvait verser l'eau à l'aide d'un tuyau ou par tout autre procédé. « Cette méthode peut être utilisée par les personnes qui entendent parler de la beauté des plantes aquatiques, et qui n'ont pas de lacs ni d'étangs pour les y cultiver. On prend de vieux tonneaux à peinture, ou tout vaisseau qui retient l'eau, on les enterre partiellement, on les remplit d'eau, et on sème les graines, ou l'on plante de jeunes pieds dans de la vase au fond de l'eau. On peut cultiver de cette façon, sans grande difficulté, beaucoup des espèces aquatiques de taille moyenne ou petite. Les récipients n'ont pas besoin d'être absolument étanches. » Max Garnier. — 284 L'EXPOSITION DES SOCIÉTÉS ROYALES DE FLORE ET LINNÉENNE Nous nous sommes rendu à cette exposition sous l'impression de souvenirs qui n'ont cessé de nous harceler et qui nous ont obligé de faire des compa- raisons, hélas, peu en faveur de l'époque présente. Sans remonter trop haut dans le passé, nous ne rappellerons que les mémo- rables floralies qui, en 1876, eurent pour théâtre la Place du Sablon et qui furent organisées par la Société royale de Flore. Tous les grands noms de l'horticulture se rencontrèrent dans ces joutes de haute lice; jamais on n'avait pu admirer d'aussi superbes spécimens de culture, tant de plantes fleuries que de végétaux à feuillage. Cette exposition internationale, triomphale, a laissé de précieux souvenirs chez tous ceux qui ont pu la visiter et en com- prendre le mérite transcendant; elle a aussi, par la suite, fait naître d'amers regrets. Depuis lors la capitale de la Belgique n'a plus pu se glorifier de pareilles fêtes florales. La Société royale de Flore a ouvert d'autres expositions encore, notamment au Palais des Beaux-Arts, mais elle a, peu à peu, fatalement peut- être, suivi la plupart de ses sœurs, elle s'est endormie. Aujourd'hui, elle n'existe plus guère que sur le papier; son état-major est dissous; seul, le secrétaire est toujours là, mais réduit, lors des expositions, au rôle de secré- taire-rapporteur de l'ancienne rivale, aujourd'hui, précieuse alliée qui permet à la « Flore » de figurer encore aux programmes et sur les affiches. Triste fin pour la jadis si glorieuse association. La Société royale Linnéenne a connu des temps meilleurs; qui ne se sou- vient de ses expositions à l'ancien Palais de Justice, au Palais du Midi! Là, se rencontraient les produits d'arrière-saison de la floriculture, concur- remment avec ceux de la pomologie, de la culture maraîchère et de l'agricul- ture. Telles de ces expositions étaient des manifestations éclatantes de vitalité, de force, de progrès incessants basés sur l'expérience et la science. Cette der- nière a de tous temps — et aujourd'hui encore — occupée une place d'honneur dans les préoccupations de la « Linnéenne » qui a rendu d'incontestables services à la botanique et à l'horticulture. Mais elle aussi, cette vaillante démocrate, a faibli ; elle n'est plus que l'ombre de jadis. Saura-t-elle par un vigoureux effort, redevenir la florissante Société d'autrefois? Nous le souhaitons, sans pouvoir l'espérer fermement. Bruxelles et son agglomération, avec le demi-million d'habitants, son air de grande capitale, son luxe et son goût pour le beau, ses renommés établisse- — 285 — ments horticoles, le succès toujours croissant de ses concours de balcons et de façades garnis de fleurs, Bruxelles, la coquette, l'intellectuelle, le cœur et le cerveau du pays, ne saurait-elle prendre la place qu'elle devrait occuper dans les annales de l'horticulture nationale? N'arrivera-t-il pas le jour où, tous ceux que le culte de la fleur et le renom des cultures bruxelloises pré- occupe, sauront prendre des résolutions viriles et, aux choses anciennes et décrépites, substituer une organisation nouvelle, jeune, puissante, pleine de sève, capable de régénérer, de conduire au triomphe en ouvrant une ère nou- velle à l'horticulture? Pourquoi ne tenterait-on pas la chose à la veille de l'Exposition universelle de 1897 ? Ah, nous le savons, il y a la question de personnes, des susceptibilités, il y a toujours celle des anciens, des arrivés qui ne supportent point les travailleurs, les innovateurs, les remuants qui ont des idées et qui veulent les faire entrer dans le domaine de la pratique et qui, malgré la routine et l'inertie, malgré tout, arriveront cependant au but. Mais nous nous laissons emporter par le flux des souvenirs, entraîner par nos aspirations vers un avenir brillant et prospère, et il nous faut rendre compte de l'Exposition du Marché de la Madeleine. Arrivons donc au fait. * Le rez-de-chaussée de l'immeuble, aux murs sales et ornés d'écriteaux qui, au milieu de la poésie des fleurs, ramènent l'esprit aux misères de l'existence, le rez-de-chaussée est abondamment pourvu de plantes de toute nature. Nous ne pouvons rien dire de l'arrangement de la salle, nous l'avons visitée le samedi pendant que M. Louis Fuchs, fils, était occupé à prendre ses dispositions finales. Étant donné le talent dont il a fait preuve en maintes circonstances, ce ne sera pas téméraire que de supposer qu'il aura réussi à créer un ensemble satisfaisant. Cependant, il nous faut faire une observation que nous avons présentée déjà en d'autres circonstances. Pourquoi les collections d'Orchidées fleuries, de Bégonias tubéreux, de plantes nouvelles et quelques autres de plantes de serre, sont-elles reléguées sous les galeries, dans une demi- obscurité? N'aurait-il pas valu mieux de les réunir au centre même de la salle, avec, tout autour, les groupes de plantes à feuillage? Quel riant coup d'oeil on aurait obtenu de la sorte ! S'il nous faut maintenant, comme il convient à un critique tenant la plume dans un journal horticole, relever les choses méritantes réunies dans une Exposition de la capitale, nous signalerons, au premier rang, les plantes nouvelles de L'Horticulture Internationale, les Miltonia vexillaria var. autumnalis (?) de M. Gh. Vuylsteke et quelques rares plantes de culture; au second rang, les Orchidées de MM. Jules Hye-Leysen et Peeters, une col- — 286 — lection de Bégonias tubéreux, dont nous ne connaissons pas le propriétaire [l), des fleurs de Dahlia-Cactus de M. Kersten et une collection d'hybrides de roses-thé et de roses remontantes. Le groupe de L'Horticulture Internationale comprend cinquante-six plantes : Quelques-unes des plantes nouvelles qui ont fait une apparition émou- vante à l'Exposition universelle de Bordeaux et à l'Exposition internationale de Paris de cette année et que les lecteurs de L'Illustration Horticole connaissent; puis une série splendide de Gatasetum et de Cycnoches dépassant en beauté ce que la plume saurait écrire de plus élogieux. Tous les spécimens sont présentés dans des pots neufs, la terre ou le compost caché sous une couche de mousse bien verte, arrangés avec le goût sûr qui distingue le directeur, M. Lucien Linden, et qu'il a su communiquer à ses collaborateurs. Chose piquante, cet envoi, fait hors concours, dépasse tous les autres composés conformément aux prescriptions du programme; celui-ci ne saurait évidem- ment tout prévoir, mais pourquoi s'acharner à cette mode surannée des concours, alors que l'initiative et la fantaisie des exposants sauraient produire des choses neuves, intéressantes, inattendues. Cela nous étonne d'autant plus ici que celui qui a, en somme, rédigé le programme ou qui aurait pu le faire modifier aisément, s'est déclaré, l'année dernière encore, partisan convaincu du système anglais. Pourquoi ne pas l'avoir appliqué en l'occurence? Le groupe de Miltonia vexillaria var. autumnalis (?) de M. Ch. Vuylsteke, est d'une surprenante beauté; les fleurs sont grandes, bien colorées, aux divisions amples, bien variées, mais leur principale mérite réside assurément dans l'époque de leur floraison ; en plein mois de septembre (2) ! Comme plantes de culture, YAnthurium grandiflorum avec dix fleurs, le Metrosideros semperflorens, le Croton Disraeli, le Maranta Oppenheimi, le Nophrolepls neglecta, le Doryanthes Palmeri, et deux, trois autres nous reposent d'une quantité de plantes de marché que nous sommes bien étonné de rencontrer ici. Les Orchidées exotiques de MM. Jules Hye et Peeters, eu égard à la saison, sont bonnes, mais cependant inférieures à ce que deux exposants nous ont fait admirer antérieurement et à ce qu'ils sont capables de produire. Dans la collection de l'amateur gantois, il nous faut citer les Vanda Lowi, (£) Nous regrettons de ne pas pouvoir citer les noms de plusieurs exposants : au moment où nous aurions voulu nous renseigner, il n'y avait plus personne dans la salle; les membres du jury et du conseil d'administration s'étaient rendus à l'hôtel où devait avoir lieu le banquet traditionnel. C. de B. (*) Ce serait, en effet, un très grand mérite si cette floraison tardive était normale. Voir ce que nous en pensons dans le Journal des Orchidées, numéro du 1er octobre, page 224. L.-L. — 287 — Saccolabium BlumeL Cypripedium Charlesicorthi, avec deux fort belles fleurs dont le labelle surtout est bien ample et bien en couleur, Odontoglossum Har- ryanum, Cypripedium Morganiae X, remarquablement beau, Miltonia Bluntii Lubbersiana avec cinq magnifiques fleurs, Cypripedium macropterum avec deux tiges florales, Cyp. Annie Measures, Cyp. Charles Canham avec sept superbes fleurs, Oncidium lanceanum, Epidendrum sceptrum et Miltionopsis Bleuana. M. Peeters présente, entre autres, Vanda coerulea, Miltonia vexillaria superba, Oncidium lanceanum, Cattleya granulosa, Odontoglossum Wilckea- num, Cypripedium Morganiae x et Cattleya O'Brieniana. Il y a aussi deux collections de Cypripedium, parmi lesquels C. Charles- worthi, Sallieri Hyeanum, puis un beau C. Rothschildianum, celui-ci avec trois tiges florales et neuf fleurs, spécimen remarquable à M. Van Imschoot. Les Bégonias tubéreux, semis de 1895, sont des plantes vigoureuses, à fleurs érigées, de coloris distingué. Les fleurs de Dahlia-Cactus, que d'aucuns ont pris, surtout les blanches, pour des Chrysanthèmes, sont des obtentions dignes d'éloges; elles sont une des meilleures présentations du présent salon. Que dire des autres envois? Les fruits, les légumes, nous ne nous en occu- pons pas assez pour les juger avec la compétence voulue; les collections scientifiques, notamment les herbiers, sont nombreuses, trop nombreuses pour le temps dont nous pouvions disposer lors de notre visite ; nous regrettons de ne pas avoir pu les examiner, il doit y avoir de bonnes choses, sans doute. Les soi-disantes miscellanées ? Où sont les miscellanées du temps jadis? Où sont, dans les diverses collections, les beaux spécimens de culture? Les concours sont fort mal compris ; on serait tenté de croire qu'aucun exposant n'a cultivé en vue de l'exposition, tellement grande est l'absence de beaux spécimens et la présence de plantes médiocres. Nous avons relevé avec satisfaction des Plumbogo capensis, Oléandres, Lantana, Habrothamnus , Justicia carnea, Erythrina, Cassia floribunda, Cuphea et quelques autres plantes que la mode dédaigne et qui, présentées en beaux spécimens, abondamment fleuries, exciteraient l'enthousiasme général. De bonnes collections sont celles d'Evonymus, de Lierres, de Conifères, de Fougères herbacées — celle-ci, en vérité est remarquable par la fraîcheur des exemplaires — de Croton — culture soignée — de plantes nouvelles de MM. Jacob-Makoy et Cie, déjà vues et appréciées à la dernière Exposition de Liège, etc. * * * Pour caractériser notre impression sur l'Exposition de Bruxelles, nous avouerons qu'il nous semble qu'il y a absence presque complète d'efforts tentés — 288 — en vue de participer dignement aux floralies automnales et beaucoup de com- plaisance de la part de certains exposants et pas des moins réputés. On va changer tout cela, n'est-ce pas? Nous assisterons sous peu au réveil des Sociétés horticoles bruxelloises ou à la constitution d'une nouvelle et puis- sante association qui saura ramener l'ère de prospérité florissante de jadis ? Charles De Bosschere. LES HELICONIA Les Heliconia sont au nombre des plus belles plantes à feuillage ornemental de serre chaude. Le port de ces plantes est remarquablement ample et élégant, leur feuillage et leur tige revêtent des coloris extrêmement gracieux. Elles sont de culture facile, quoi qu'en disent certains auteurs, et forment aisément de superbes plantes d'exposition, comme on a pu le voir, récemment encore, à la dernière exposition quinquennale de Gand et en d'autres occasions où L'Horticulture Internationale présentait ses récentes introductions. Les espèces les plus célèbres sont les suivantes : Heliconia aureo-striata (voir fig. 41), la plus magnifique du genre, intro- duite par MM. Linden en 1879, des îles Salomon. C'est une plante de port relativement assez bas, à feuillage ample et majestueux, d'un vert foncé, richement strié de jaune. H. roseo-striata. Très belle variété de la précédente, introduite par M. W. Bull, et ayant en rose tout ce que le précédent a en jaune. H. bicolor. Feuillage élégamment arqué, avec l'envers des feuilles et les spathes rouge écarlate. H. Bihai. Élégante espèce à feuilles longuement pétiolées. Fleurs brillantes, rouge et orangé. H. brasiliensis. Feuilles vert foncé ; fleurs rouge foncé accompagnées cha- cune d'une bractée rougeâtre. H. brevispatha. Pétioles courts, feuilles oblongues, acuminées au sommet et obtuses à la base. H. illustris. Très belle forme voisine de Y H. Bihai, à feuillage superbe rap- pelant celui des Musa. H. psittacorum. Très beau feuillage luisant. H. spectabilis. Introduit en 1891 par L'Horticulture Internationale. Feuillage vert foncé avec la veine médiane rose saumoné, et la face inférieure brun pourpré et cuivré. H. triumphans. Feuillage très ample, vert clair strié transversalement de vert noirâtre. Cette belle espèce, introduite de Sumatra par M. Linden en — 290 — 1881, ressemble un peu à certains Maranta et notamment au M. zebrina; mais ses feuilles mesurent 15 centimètres de largeur sur 30 de longueur. H. vinosa. Grandes feuilles largement oblongues, d'un vert gai, avec la face inférieure pourprée. H. viridis. Feuilles vert pâle, très élégantes. Les Heliconia, qui appartiennent à la famille des Musacées, rappellent souvent certains Musa. Ils proviennent tous de la zone tropicale et se cultivent en serre chaude bien humide. Le compost qui leur convient le mieux est un mélange de terre franche, de terreau et de terre de bruyère, mais le terreau de feuilles doit dominer, et l'on doit éviter de rendre le mélange trop compact. Il y a peu de plantes plus décoratives que ces élégantes Musacées quand elles sont bien cultivées, et elles ont l'avantage de ne pas être encombrantes. G. Ri vois. PLANTES PRIMEES Blandfordia aurea. — Un très beau spécimen de cette plante était exposé par Sir Trevor Lawrence au meeting de Londres du 11 juin, et y a obtenu un certificat de lre classe. Les fleurs sont disposées en ombelles volumineuses, et d'un coloris jaune cuivré, passant au jaune citron clair à la pointe des segments. Les feuilles sont allongées et d'une disposition gracieuse. La plante exposée portait plus d'une douzaine de tiges florales, dont chacune a un mètre environ de hauteur. * * Bégonia B. R. Davis. — Variété à fleurs doubles d'un rouge cramoisi foncé. Certificat de mérite au meeting de Londres du 11 juin (M. B. R. Davis). Bégonia Mont-Blanc. — Autre variété double, à fleurs blanc pur. Certi- ficat de mérite au meeting de Londres du 11 juin (M. Davis). Bégonia Lucerne. — Variété d'un coloris distinct; les pétales externes sont d'un jaune abricot tendre, passant au saumon sur les bords ; le centre de la fleur est d'un rose saumoné. Certificat de mérite au meeting de Londres du 11 juin (M. Davis). Caladium Ignati. — Feuilles longues, sagittées, d'un rose transparent, nuancées de vert foncé et bordées de la même couleur. Certificat botanique à la Société Royale Botanique de Londres le 15 mai (MM. Laing et fils). — 291 — Caladium Préfet Berger. — Belle forme ample, à grandes feuilles macu- lées de rouge pâle sur fond écarlate. Certificat botanique à la Société Royale Botanique de Londres le 15 mai (MM. Laing et fils). Voici une liste sommaire des nouveaux Dahlia récompensés aux. expositions du commencement du mois à Londres : Certificats de lre classe Miss A. Nightingale. Cactus orangé vif, nuancé de rouge (J. T. West). Mrs. Annie Jones. Cactus rouge cardinal pâle (Id.). Mrs. A. Beck, Cactus écarlate clair (T. S. Ware). Béatrice. Cactus magenta vif (Charles Turner). Harry Stredwick. Cactus cramoisi velouté (J. Stredwick). Mrs. Montefiore. Cactus cramoisi foncé (Cheal et fils). Mrs. Wilson noble. Cactus saumon éclatant (Id.). Boy al George. Cactus carmin sombre lavé de rouge (Keynes, Williams et Cie). Grenadier. Cactus rouge-feu écarlate (Id.). Fusilier. Cactus orangé écarlate pâle (Id.). Bosebred. Pompon fond blanc lavé et pointé de rose et de cramoisi (Cheal et fils). Nerissa. Pompon rose foncé (C. Turner). Ganymede. Pompon mauve, lavé de jaune orangé (Id.). Douglas. Pompon cramoisi très foncé (Id.). Beauty's eye. Simple, magenta clair, avec une macule cramoisie à la base de chaque segment (M. Edward Mawley). Soubrette. Simple, magenta rose foncé, tacheté de cramoisi et d'écarlate (T. W. Girdlestone). Yellow Globe. Jaune (Mr. S1 Pierre Harris). Certificats de Mérite Madeline. Pompon jaune, lavé de rose, pointes cramoisies (C. Turner). Charibel. Pompon blanc à pointes roses (Id.). Zoe. Pompon jaune primevère, lavé et pointé de jaune d'or (Id.). Mrs. Gore Langton. Simple rose, passant au cramoisi vif à la base (M. Batchelor). Willie Batchelor. Décoratif, jaune pâle avec une bordure écarlate vif (Id.). — 292 — QUESTIONS DE NOMENCLATURE La Société des fleuristes américains, qui tenait son assemblée générale annuelle à Pittsburg du 20 au 23 août dernier, s'est occupée de la question brûlante des noms de plantes, et a adopté les vœux suivants : 1° La priorité du nom doit être reconnue appartenir au producteur ou à l'introducteur d'une variété. 2° Les noms des pays étrangers doivent être reconnus et adoptés, excepté ceux en japonais, et doivent être traduits. 3° La personne qui achète une variété nouvelle à son obtenteur peut changer son nom par consentement mutuel intervenu entre eux, pourvu que la variété n'ait jamais été disséminée. 4° Lorsque l'obtenteur a vendu sa plante, ou consenti à changer ainsi son nom, il a le droit d'employer encore le premier nom. 5° Lorsqu'on fait enregistrer un nom, il doit être accompagné, toutes les fois que c'est possible, d'un échantillon de la plante ou de la fleur, ou d'une description complète de celles-ci. 6° Le jugement du secrétaire des Sociétés de Chrysanthèmes, de Roses et sociétés affiliées, doit faire autorité en cas de réclamation ou d'appel, et lors- qu'on citera des cas de plantes incorrectement nommées, en dehors de la responsabilité des Sociétés ci-dessus, le comité indiquera l'auteur responsable de ce nom. 7° Dans tous les cas, avant de prononcer un jugement définitif sur des plantes prétendues synonymes, le comité de nomenclature devra se mettre en rapport avec toutes les parties directement intéressées, .de façon à se procurer tous les renseignements et témoignages possibles à ce sujet. 8° Les observations ou réclamations contre le rapport du comité de nomen- clature devront être adressées au secrétaire dans le délai de soixante jours après la lecture de ce rapport. Ces réclamations seront indiquées dans le rapport de la société par une astérisque, et seront soumises au comité qui en rendra compte le lendemain. M. G. 6rae Série. TOME 2me. 19e Livraison. 15 Octobre 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIKE Pages Chronique horticole 293 Plantes nouvelles ou recommandables. . . . 299 Arbres forestiers et d'ornement 302 Vins de fruits et de baies 304 Petites notes de culture Pages 305 TEXTE ET PLANCHE COLORIEE PI. 43. Bégonia Faureana Lind. var. metallica . 298 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gaud, impr. Eug. Valider Haegben. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier] > — ♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. TV. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 0 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dan s les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . . » 20 » 40 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 »> 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard , à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 293 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Octobre 1895. Essence de roses falsifiée. — L'essence de roses coûte assez cher pour qu'on ait le droit de l'exiger absolument pure. L'été dernier, la Chambre de commerce britannique de Constantinople envoya un délégué à Kasanlik, le principal centre de production de l'essence de roses, afin d'en recueillir sur les lieux mêmes un échantillon absolument pur. Il a dû s'en retourner les mains vides. Non seulement l'essence est falsifiée systématiquement par l'huile d'An- dropogon, mais les roses elles-mêmes, fraîchement cueillies, sont arrosées au moyen d'essence de Pélargonium capitatum ou huile de géranium, de sorte que tout contrôle est devenu impossible. La congélation n'est plus une garantie non plus; le témoignage en est déjoué. Jardin botanique de New-York. — Le projet de création de ce jardin ne date que de 1891. Il émanait de la Torrey Botanical Society à l'Université de Golumbia. Des souscriptions particulières viennent de garantir l'exécution du projet et s'élèvent à un million deux cent cinquante mille francs. Le jardin aura une étendue de 250 acres et sera situé dans un des sites les plus char- mants et les plus accidentés, dont les artistes ont déjà reproduit les coins les plus admirés. Tijdschrift voor Tuinbouw. — Nous avons sous les yeux le premier fas- cicule d'un recueil horticole qui sera rédigé par le Dr H. Bos, de Wageningen, pour la partie horticole ; M. Arthur Ide, ancien élève de l'École d'horticulture de Gand, directeur de l'Institut Adriaan Van Swieten, à Frederiksoord, pour l'arboriculture; M. E. H. Krelage, à Haarlem, pour les plantes bulbeuses et vivaces. Nous formons des vœux pour le succès et la longue vie de cette publication. * * Nicotine et raisins. — Un journal médical anglais a publié un article dans lequel le Dr Fisher, de Dorchester, signale le danger résultant de l'emploi à la vigne de la nicotine pure très concentrée. Une serre avait subi à plusieurs — 294 — reprises une fumigation de nicotine il y a sept ou huit semaines. Les raisins ne furent pas seringues à la suite de l'opération, comme cela aurait dû se faire. Une grappe ayant été partagée entre une dame et sa fille, toutes deux devinrent malades, la mère assez sérieusement. Le même fait se produisit chez d'autres personnes. * Saule dit marceau. — Le Bulletin de la Société centrale forestière rapporte l'étymologie de ce nom, d'après F. Génin, auteur des Récréations phylolo- giques (Paris, 1856, tome I, p. 53). « Un marsault est un mâle sault, un saule mâle, en bas latin marsalix, syncope de mascula salïx. Ainsi, quand on dit saule marsault, on exprime deux fois le mot saule : une fois à l'état libre, et une fois en composition. On voit la faute de ceux qui écrivent saule marceau. » * » Œillet bleu... indigo! — Nous avons eu déjà le dahlia à nuance plus ou moins bleu pâle ; on a même admis pour lui une expression nouvelle, celle de bleu de jardinier, terme qui désigne vaguement des teintes très indécises dans la gamme du rouge et du pourpre. La rose bleue n'existera jamais. Quant aux œillets, il n'est pas impossible que les sélections successives viennent à pro- duire des variations dans le violacé allant vers le bleu céleste. Mais voici que le Gardeners' Chronicle annonce l'œillet bleu vif, ce qui voudrait dire une fleur bleu indigo. Il paraît que depuis plusieurs années M. Garnett est à la piste de cette merveille; ses efforts ont même amené, dit-on, une fleur, une seule, bleu indigo n'ayant qu'une très faible teinte violacée vers le calice. Malheureusement la plante est chétive, ce qui n'empêche pas M. Garnett d'espérer d'en obtenir des graines fertiles et d'arriver au bleu intense. L'œillet bleu indigo serait sans doute le premier triomphe du XXme siècle. Attendons- le... sous l'orme! Société néerlandaise d'horticulture et de botanique. — Ce sont presque tous dahlias à fleurs simples, de diverses provenances, qui ont obtenu des certificats de première classe et des certificats de mérite à la réunion du Jury du 14 septembre dernier. Mentionnons encore le Vriesea Suringariana, du Jardin botanique de Leide ; Asclepias incarnata alba et Helianthus multi- florus maximus, de MM. Groenewegen et Gie, d'Amsterdam; Richardia Rehmani violacea, de MM. Krelage, de Haarlem; lncarvillea Delavayi, de M. G. G. Van Tubergen, de Haarlem; Abies concolor argentea, de M. B. Wattez, de Bussum. * Ministère de l'Agriculture. — Les Sociétés horticoles de Néerlande — 295 — adressent aux Chambres de leur pays une requête demandant l'institution d'un Ministère de l'Agriculture et de l'Horticulture. Société royale d'horticulture et d'agriculture de Tournai. — L'admi- nistration de cette Société a saisi l'occasion de sa 151me exposition, organisée du 22 au 24 septembre 1895, pour offrir un banquet et remettre une médaille de vermeil avec diplôme à MM. Félix Muller, ancien président de la Société royale Linnéenne de Bruxelles; Ém. Rodigas, directeur de l'École d'horticul- ture de Gand, et Éd. Pynaert, professeur à la dite École, en reconnaissance des services rendus à la Société tournaisienne par leur participation non interrompue aux jurys des expositions depuis plus de trente ans. Ivraie au Kansas. — Le Bulletin de juin 1895 de l'Institut national d'agriculture au Kansas contient la description et la figure des mauvaises herbes, au nombre de cent cinquante environ, qui sont communes dans les cultures de cet État. L'utilité d'une publication de ce genre saute aux yeux. Les plantes nuisibles devraient être connues de chacun aussi bien que les insectes qui s'attaquent aux récoltes. Grand Araucaria. — Kew Bulletin a fait connaître que le plus grand Araucaria existant en Angleterre est mort dans le jardin de Kew l'automne dernier. L'histoire de ce curieux exemplaire d'Araucaria imbricata mérite d'être relatée. Le vice-roi du Chili, donnant un banquet au capitaine et aux officiers d'un navire anglais, leur offrit, au dessert, en guise de noix, des graines & Araucaria imbricata. Le botaniste Menzies, qui faisait partie de l'équipage, emporta quelques fruits qu'il sema à bord et il eut la bonne fortune d'en amener cinq exemplaires vivants en Angleterre dont l'un à Kew et un second au parc de Dropmore. L'un et l'autre de ces exemplaires avaient atteint en 1880 une hauteur de dix huit mètres. L'Araucaria de Dropmore est un des plus beaux exemplaires qu'on puisse voir. * Utilité des fruits. — La saison des cerises est oubliée; celle des prunes est passée ; le prix des raisins, même de serre, est si bas que tout le monde pourrait se payer le luxe d'une cure aux raisins. Les poires sont peu abon- dantes cette année ; en revanche, il y a beaucoup de pommes et il est bon de rappeler que ces fruits donnés aux enfants, au déjeuner et au souper, ne constituent pas seulement une friandise, mais qu'ils sont une bonne nourriture. Les enfants qui mangent ces fruits gagnent des joues colorées et sont plus — 296 — sains que les autres. L'usage des pommes, si nous en croyons un vieux dicton, rend les gens joyeux, dissipe la mauvaise humeur et combat la bile. Lutte pour l'existence. — Un exemple de struggle for life est donné dans un dernier numéro du Gardeners' Chronicle reproduisant l'image d'un grand Manguier étouffé et tué par un Ficus. Notre confrère rapporte en même temps un article du Gmjana Forest indiquant la marche suivie par le figuier pour venir à bout de sa victime. Les graines, avec leur pulpe, sont déposées sur les branches par les oiseaux qui en sont friands. Les graines germent, envoient la tige vers le ciel et les racines jusqu'au sol. D'abord les racines aériennes sont molles et délicates, par ci par là elles se ramifient surtout auprès des obstacles. Les branches feuillues se développent à leur tour et arrivent à la lumière. Dès lors les racines aériennes durcissent et s'étendent dans un mélange inextricable, enserrant le tronc du géant qui ne peut plus s'accroître en grosseur, lié qu'il est par les racines plus fortes que des liens de fer. L'écorce de l'arbre fait de vains efforts pour recouvrir les lianes et succombe dans la lutte. L'arbre s'affaiblit, ses feuilles tombent, ses branches se dessèchent et, au milieu du figuier triomphant, ne se trouve plus qu'une masse d'humus brunâtre, seul reste du manguier détruit. » * Peuplier du Canada. — Dans son ouvrage de sylviculture, M. le directeur Gillekens a signalé le grand exemplaire de peuplier du Canada qui se trouve au parc de Bruxelles à l'entrée vers la Place royale. L'arbre, à lm20 au dessus du sol, a une circonférence de près de 5 mètres. Le Bulletin de la Société centrale forestière évalue à environ 15 mètres sa hauteur de bois d'œuvre. C'est un des plus grands exemplaires qui existent en Belgique et lors de sa plantation il a dû être considéré comme une rareté ou un arbre de grand mérite, sinon on ne lui aurait pas accordé cette place d'honneur. Tapis de fleurs. — Il y a des années déjà, nous avons constaté le talent que mettaient nos campagnards à la confection de véritables tapis de fleurs dans certaines cérémonies religieuses. Les dahlias doubles donnaient surtout une large part à ces tableaux aux couleurs criardes. Il paraît que les Italiens usent du même procédé. Sur du sable blanc ou coloré ou bien encore dans de la sciure de bois, ils arrangent des compositions florales qui excitent l'admiration populaire. Dernièrement, dit le Gardeners' Chronicle, à la fête des « quatre autels, » il y eut, dans l'église de Torre-del-Greco, des tapis de fleurs représentant le départ de Tobie, S1 Thomas d'Aquin et d'autres tableaux religieux. A l'une des récentes expositions florales de Naples, un tapis de ce genre, composé de dahlias, œillets, asters, delphinium, fruits de l'ailante et feuilles de hêtre, représentait les armes de la famille royale d'Italie. La bor- — 297 — dure était faite de feuilles finement hachées. Le bon goût de ces choses est pour le moins fort discutable. Agave Kerchovei. — A la dernière exposition de la Société horticole du Massachusetts, une des plantes les plus remarquées a été un exemplaire en fleurs du rare Agave Kerchovei. La tige florale mesurait 6 mètres de hauteur et avait acquis ce développement dans l'espace de trois semaines. L'exemplaire provenait du Jardin botanique de l'Université Harvard. Le mois de septembre 1895 a été un des plus beaux que nous ayons enregistrés depuis quarante ans. C'est à peine si, à l'udomètre de l'École d'hor- ticulture de Gand, à part la pluie d'orage du 7, nous avons recueilli deux dixièmes de millimètre d'eau ! Constamment le ciel a été relativement serein, et le mois a présenté au moins dix jours d'une sérénité absolue, quantité rare- ment fournie en une année entière. Les nuits, surtout dans les derniers jours du mois, ont eu une température élevée, variant entre 8° et 15 degrés ; plusieurs fois la chaleur du jour a atteint 30 degrés centigrades à l'ombre. Une seule fois la température s'est assez abaissée, notamment dans la nuit du 22, pour qu'il y eût gelée blanche. On a constaté les mêmes phénomènes de chaleur et de sécheresse en Angleterre, en France et plus spécialement en Amérique. * Jubilé de M. H. Witte. — Le 1er octobre 1895, M. Witte accomplissait la quarantième année de ses fonctions de chef (hortulanus) du Jardin botanique de Leide. Ses compatriotes ont célébré cet anniversaire avec autant de cor- dialité que de splendeur. Ils se sont souvenus des nombreuses publications de l'écrivain, de sa collaboration active à une série de recueils horticoles et des services éminents qu'il a rendus à l'horticulture et comme hortulanus et comme rédacteur de Sieboldia de 1875 à 1884 et de Sempervirens depuis lors jusqu'à ce jour. Les grandes sociétés d'horticulture de l'Europe entière ont reconnu les mérites de M. Witte en décernant le titre de membre correspon- dant au plus distingué des écrivains botanico-horticoles de Hollande. A l'occa- sion de ce jubilé, Sa Majesté la Reine Régente a nommé M. Witte chevalier de l'Ordre de Nassau. Cette haute distinction est la récompense méritée d'une longue et utile carrière; elle s'ajoute dignement aux croix de l'Ordre de François Joseph d'Autriche et d'Isabelle la Catholique d'Espagne qui ornaient déjà sa poitrine. Les témoignages de sympathie et de gratitude reçus par M. Witte le 1er octobre, ont été nombreux. Cadeaux, discours, fleurs, concert, banquet, rien n'a manqué à la fête. Nous aimons à y associer nos sincères et cordiales félicitations et nos vœux pour que l'honorable jubilaire puisse longtemps encore continuer ses utiles travaux, ÉM. Rodigas. — 298 — PL XLIII BEGONIA FAUREAM lind. var. METALLICA BEGONIA DE M. FÉLIX FAURE, A REFLETS MÉTALLIQUES Rien que la dédicace du superbe Bégonia Faureana au premier ma- gistrat de la France, a pu faire comprendre toute l'importance de cette brillante nouveauté, introduite du Brésil en 1892. L 'Illustration Horticole, en publiant le Bégonia Faureana (voir ci-dessus, p. 152), a eu soin de dire que plusieurs variétés remarquables avaient fait leur apparition dans la même importation à L'Horticulture Internationale. Elles se distinguent, disait M. Max Garnier, par un coloris plus ou moins foncé, les unes ayant les feuilles vert tendre, ponctuées de blanc, d'autres, au contraire, ayant une teinte bronzée particulièrement le long des nervures, qui produit un effet très beau. La planche ci-contre donne une idée d'une de ces dernières formes; la feuille a des reflets métalliques qu'il est difficile de rendre par le pinceau et que les changements de lumière font infiniment mieux reluire et ressortir. La vignette latérale donne une excellente idée du port général d'une jeune plante, aussi bien du type que de la variété. Il résulte des expériences faites cette année à L'Horticulture Interna- tionale que les Bégonia Faureana pourront être utilisés à la culture estivale en plein air. Ces plantes fourniront donc un appoint de plus à la confection des corbeilles d'été; cette qualité en augmente encore le mérite. Rappelons que le type a été fort remarqué à l'exposition du Temple, à Londres en 1893. Il eut même dans le Journal of Horticulture les honneurs du portrait. Il a été accueilli avec la même faveur au mois de mai dernier à l'exposition internationale de Paris. Ém. R. Train arrêté par les chenilles. — Nous lisons dans Sempervirens que, près de Wells, en Autriche, un train de banlieue a été arrêté par'une abondance de chenilles qui s'étaient réfugiées sur les rails chauffés par le soleil. Les roues de la locomotive patinaient sur place dans la masse de matière visqueuse. C'étaient les chenilles de la piéride ordinaire du chou. — 299 — PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Ligustrum ovalifolium fol. var. — Il existe une variété du Ligustrum ovalifolium à feuilles bordées de jaune. Un horticulteur Orléanais, M. Chouette- Thédet, vient d'obtenir une forme fort jolie dont la panachure marginale est blanche. Le Ligustrum ovalifolium fol. alb. marg. sera une excellente acquisi- tion pour les jardins. On pourra se demander seulement si la nouvelle venue est aussi résistante que le Ligustrum ovalifolium ordinaire. * Chrysanthèmes chevelus. — Plus étranges que gracieux sont les chrysan- thèmes de l'ordre de Mrs. Alpheus Hardy et Louis Boehmer qui ouvrirent la marche des fleurs poilues. Bientôt sont venues les variétés H. Balantine, W. A. Manda, Enfant des deux Mondes, W. H. Falconer, Mrs. Leslie D. Ward. Cette année, la liste s'accroît de plusieurs formes plus ou moins recommandables, telles que Albinos (Crozy), blanc pur; J. Allemand (Galvat), lilas foncé; Fr. Allotte (Reydellet), rouge grenat foncé avec jaune d'ocre; Dragon (Lacroix), rouge foncé au-dessus, vieil or au-dessous; Mrs. W. J. Godfrey (Godfrey), blanc; Mrs. Hiquibotham (Spaulding), très grande fleur, rose clair; Madame M. Marchand (Marchand), rose vif saumoné; Perle d'or (Boucharlat), jaune d'or, blanc argenté en dessous; Triomphe (Crozy), rose saumoné. Helenium autumnale var. striatum. — Ce ne sont pas les fleurs jaunes qui manquent à la fin de l'été ou au commencement de l'automne ; mais il importe de faire parmi elles un bon choix. UHelenium autumnale, avec ses fleurs de 0m05 de diamètre, son disque brun et jaune et ses fleurons rouge strié de jaune, mérite une place parmi les plus belles plantes vivaces de nos jardins. Le Journal of Horticulture lui consacre une jolie vignette. On reproche à cette plante d'acquérir un développement trop élevé aux dépens des fleurs. Il suffît de lui donner une terre maigre et de la déplanter tous les ans pour en réduire la végétation foliaire et accroître la production florale. Acacia spadicigrera. — Le Botanical Magazine décrit ce bel arbre, qui appartient à l'Amérique centrale et à Cuba. Il est remarquable par ses grandes stipules en forme de spadice et il présente la particularité d'offrir le gîte et le couvert à des fourmis qui vivent dans l'intérieur de ces sortes de cornets creux et se nourrissent du miel fourni par les glandes se trouvant à la base des folioles. Il parait que ces fourmis protègent l'arbre contre les insectes — 300 — nuisibles qui s'en prennent aux feuilles. Elles ne leur permettent pas d'envahir leur domaine. Iris Kaempferi à fleurs doubles. — L'Iris Kaempferi est un des plus beaux du genre. Il résiste assez bien dans nos régions ; on en connaît des variétés fort jolies à fleurs simples, dans lesquelles on rencontre des nuances allant du bleu pâle du type jusqu'au lilas rougeâtre, au violet pensée, au gris et au blanc pur, avec des macules et des panachures variées. M. S. Mottet décrit et figure dans la Revue Horticole plusieurs variétés de Y Iris Kaempferi à fleurs doubles ; les étamines y sont transformées en organes pétaloïdes étroits et dressés. Les fleurs ainsi obtenues ont complètement changé d'aspect quand on les compare avec les fleurs du type. Une des fleurs a donné neuf segments pétaloïdes étalés; une autre, douze segments. Ces fleurs seront-elles plus belles que les fleurs simples ? Le fait est qu'elles sont autres, et pour le moment cela suffît. Sambucus racemosa fol. aureis. — Il s'agit ici d'une véritable nouveauté qui est signalée par nos confrères néerlandais comme devant enrichir la série des arbustes à feuillage coloré. Le Sambucus racemosa à feuilles jaune d'or a été obtenu par M. K. Wezelenburg, à Hazerswoude (Pays-Bas), qui en met une planche chromolithographiée à la disposition des amateurs. Un hybride remarquable obtenu entre le Scolopendrium vulgare et le Ceterach officinarum est signalé dans un récent numéro du Gardeners' Chro- nicle. L'influence caractéristique des deux parents, si différenciés dans leur feuillage, est nettement traduite dans ce curieux produit. La forme de la fronde du Ceterach est évidente dans les deux tiers inférieurs; les sores, près du centre, sont disposées en paires opposées, démontrant l'influence du Scolo- pendrium. Une série d'autres caractères sont indiqués par le correspondant du journal précité. ♦ * Lonicera flava. — Cette Caprifoliacée, qui fut introduite en Europe de l'Amérique septentrionale en 1730, n'est guère connue dans les cultures euro- péennes où cependant elle mériterait une place. Ses fleurs jaunes, parfumées, disposées en bouquets verticillés, sont fort belles; en outre, le coloris rouge de ses fruits attire les regards en automne. La floraison a lieu de juillet en septembre. La Revue Horticole en fait mention dans une de ses dernières chroniques et recommande cette espèce pour sa rusticité et sa beauté. Philadelphus Boule d'argent. — Les Philadelphus ou faux orangers sont partout populaires; la Variété Boule d'argent mérite d'être signalée. Elle a le — 301 — port et l'aspect du type, mais l'arbuste arrive à peine à un mètre de hauteur et les pousses se garnissent d'un nombre considérable de fleurs parfaitement doubles. Elle a obtenu un certificat de première classe à un des derniers meetings de la Royal Horticultural Society et était exposée par la maison Thomas Gripps et fils, de Tunbridge Wells. Chlorocodon Whitei. — Grande Asclépiadée vivace, sarmenteuse, grim- pante, qui s'élève à plusieurs mètres de hauteur. Cette espèce, originaire de l'Afrique australe, est recommandée par M. Charles Naudin, de l'Institut, dans un des derniers numéros de la Revue Horticole. Les inflorescences se produisent par centaines de gros corymbes ; les fleurs sont d'un pourpre noir, et ont un aspect étrange. Les premières, qui furent observées en Angleterre, ont été décrites comme vertes; il est probable, dit M. Naudin, que la vive lumière et le soleil de Provence aient modifié cette couieur. Ce serait une plante de serre froide dans nos régions. Rheum Moorcroftianum. — Sous réserve de la dénomination, ce Rheum est décrit par notre savant confrère M. M. T. Masters dans un récent fascicule du Gardeners' Chronuie. L'espèce est originaire du Kamaon et de l'Afgha- nistan. Elle est probablement rustique, puisqu'elle provient d'une altitude de 4000 mètres. Les feuilles sont radicales, épaisses et coriaces, orbiculaires, glabres. L'inflorescence en racême est pyramidale, ne dépassant guère 0m60 de hauteur; elle se compose de nombreuses fleurs, couleur crème verdâtre, dont l'ensemble produit un réel effet. C'est une plante ornementale de premier ordre. Evonymus radicans albo-marginatus. — Cette variété se distingue par son port trapu, son feuillage compact et sa jolie panachure. Employée en bordure autour de parterres fleuris et crochetée contre terre, elle produit un remarquable effet. On dit qu'elle convient aussi parfaitement pour garnir des murailles peu élevées. Morina longifolia. — Encore une ancienne espèce qui mérite d'être citée parmi les plus élégantes plantes vivaces de nos jardins. Cette Dipsacée est originaire du Népaul. Son feuillage rappelle un peu celui du chardon, mais il est plus allongé. Les fleurs sont disposées en verticilles dans les aisselles des feuilles; blanchâtres d'abord, elles passent au rose et finissent par être d'un beau rouge. Les plantes de semis fleurissent dès la seconde année. L'espèce est rustique. — 302 — Lilium Henryi. — L'espèce fut introduite à l'état vivant au Jardin de Kew en 1890 par l'intermédiaire de M. Ford, directeur du Jardin botanique de Hong Kong. Elle est parfaitement rustique et donne des hampes florales qui atteignent deux mètres de hauteur. Par leur forme et leurs dimensions, les fleurs du Lilium Henryi rappellent celles du Lilium speciosum; leur coloris est d'une riche nuance orangée ; les segments sont marqués vers l'onglet de petites macules noires. C'est une espèce très recommandable. ÉM. R. ARBRES FORESTIERS ET D'ORNEMENT LE FRÊNE Tous les frênes préfèrent les sols humides et argileux. Ce beau genre, varié à l'infini, peut jouer un grand rôle dans l'ornementation des parcs et des jardins paysagers, en raison de la grande variation de leurs formes et des tons que l'on trouve dans leur feuillage, de leur rusticité et de leur peu d'exigence sur la nature du sol. Frêne d'Amérique. — Frêne d' Amérique à feuilles d'aucuba. Panachure très constante, produisant beaucoup d'effet. Frêne à feuilles de noyer, superbe et très large feuillage d'un beau vert. Frêne à feuilles dentelées. — Frêne à feuilles allongées. — Frêne à feuilles noires. — Frêne touffu. — Frêne pubescent. — Frêne pubescent marginé de blanc. — Frêne quadr angulaire, espèce très curieuse et très délicate. Frêne à feuilles de sureau. — Frêne à feuilles crispées. — Frêne à feuilles cucullées. — Frêne à feuilles d'arbousier. — Frêne de Bose. — Frêne de Calabre. — Frêne de Californie. — Frêne du Caucace. — Frêne à feuilles serrées. — Frêne à feuilles concaves. — Frêne à feuilles panachées. — Frêne à feuilles coriaces. — Frêne dimorphe. Singulière forme, produisant un buisson excessivement compact. Frêne à feuilles elliptiques. — Frêne des marais. — Frêne êpiptére. — Frêne commun, grand et bel arbre indigène, très précieux et bien connu pour la valeur de son bois ; d'une croissance rapide, surtout dans les terrains frais et argileux. Frêne blanc. — Frêne doré, à écorce d'un beau jaune d'or. Frêne commun doré pleureur. — Frêne commun crépu, vert noir. Arbre nain et trapu, très curieux par ses feuilles vert-noir, très serrées. Frêne commun à rameaux étendus. — Frêne commun à feuilles argentées. — Frêne à feuilles dorées, magnifique nouveauté, à feuilles teintées de violet, — 303 — passant au jaune d'or, variant d'intensité suivant l'âge, la position et le déve- loppement des folioles; arbre vigoureux. Frêne commun glabre. Variété nouvelle, à tète arrondie; petites feuilles ressemblant à celles du Myrte. Frêne aggloméré. — Frêne hêtérophylle. Feuillage très serré, d'un beau vert ; à pointes dorées au printemps. Frêne commun à bois jaspé. Charmante variété dont l'écorce est toute marbrée de vert et de jaune plus ou moins foncé. Frêne à feuilles panachées. — Frêne à feuilles linéaires. — Frêne mono- phylle. — Frêne monstrueux. — Frêne nain. — Frêne à feuilles de myrte. — Frêne noir. — Frêne pleureur. Avec cette variété on peut faire des tonnelles, des berceaux et des dômes de verdure d'une grande beauté ; ses branches, longues et flexibles, retombent facilement jusqu'à terre. Frêne commun pleureur à feuilles panachées. — Frêne commun pleureur à feuilles de scolopendre. — Frêne commun pleureur monophylle lacinié. Élégante variété à feuilles réduites à une seule foliole dont les bords sont com- plètement dentelés. Frêne commun remarquable. Superbe espèce, très vigoureuse, formant une pyramide compacte d'un aspect très ornemental; ses feuilles, très amples et bien étoffées, sont très rapprochées les unes des autres et d'un beau vert sombre. Frêne commun panaché. — Frêne commun verruqueux. — Frêne commun de Wentworth. A branches presque pendantes, d'un singulier effet. Frêne fleurissant. — Frêne velu. — Frêne imbriqué. — Frêne à feuilles de lentisque. Très ornemental par son feuillage et son port tout particulier. Pendant que la partie supérieure de la couronne s'élève verticalement, la partie inférieure laisse tomber gracieusement ses longs rameaux flexibles. Frêne à longues grappes. — Frêne à feuilles en lyre. — Frêne de Mand- chourie. — Frêne douteux. — Frêne de la Nouvelle Angleterre. L'une des variétés les plus belles et les mieux tranchées. Frêne officinal. — Frêne à fleurs à feuilles poudrées. — Frêne à fleurs globuleux. — Frêne à fleurs à grandes feuilles. — Frêne à fleurs à feuilles aiguës. — Frêne de Pennsylvanie. — Frêne à larges fruits. — Frêne à fruits nombreux. — Frêne pyramidal. — Frêne de Richard. — Frêne recourbé. — Frêne roussâtre. — Frêne de Chine. — Frêne de Théophraste. — Frêne verticillé. — Frêne à feuilles jaune rougeâtre. Feuillage très étroit et produisant un assez bel effet. Edouard Michiels. 304 — VINS DE FRUITS ET DE BAIES Nous ne prétendons pas que les vins de fruits, quelque bien préparés qu'ils soient, puissent détrôner les bons vins de France, mais nous sommes de ceux qui désirent enrayer la consommation démesurée de bières et surtout d'alcools, et nous constatons avec plaisir que les recherches instituées par M. A. Peter- mann, le savant directeur de la Station agronomique de l'État, à Gembloux, donnent une réelle valeur aux vins de myrtilles, de fraises, de framboises, des baies de la ronce appelées vulgairement mûres, ainsi que des groseilles à grappes et même des grosses groseilles. Dans l'est de l'Allemagne, en Thuringe, dans le Brandebourg, en Saxe, en Silésie, ces vins sont aussi connus que les vins de dattes, de figues, de miel, dans les contrées méridionales. Dans le Bulletin de septembre, publié par la Station agronomique de Gembloux, nous voyons que par la seule ville de Dresde il a passé, dans l'espace de deux mois d'été et d'un mois d'automne de 1894, chargés sur bateaux descendant l'Elbe, douze millions cinq cent mille kilogrammes de fruits de toutes espèces. A Quedlinburg, dans les environs de Leipzig, de Dresde et de Zittau, il y a des établissements pour la préparation en grand de ces sortes de boissons. Au point de vue de l'hygiène, la fabrication du cidre et celle des vins de fruits méritent une sérieuse attention. Lors d'une exposition fruitière organisée par le Cercle d'arboriculture de Belgique, à Gand, nous avons remarqué que le vin de myrtilles a une belle couleur foncée, mais qu'il conserve un goût particulier, celui de la myrtille. M. Petermann, dans l'analyse faite de ce vin sur un échantillon authentique provenant de l'exposition de Dresde, n'a constaté aucune différence entre le vin de myrtilles et le vin de Bordeaux (S1 Émilion), ni dans la coloration, ni dans les précipités obtenus avec les réactifs ordinaires. Il a constaté également que les vins de fraises et de framboises sont d'une finesse exquise, mais qu'ils font plutôt l'impression d'une limonade que d'un vin. Les vins de groseilles sont meilleurs. Ils sont obtenus par la fermentation de la groseille écrasée. Le jus décanté donne le vin blanc; la fermentation en présence du marc donne le vin rouge. Ce dernier est parfaitement limpide et bien coloré. Ê. Miler, — 305 — PETITES NOTES DE CULTURE Greffage du Rosier. — La Gazette du village recommande le greffage du rosier dans les derniers jours de mai ou au commencement de juin. On obtient, en choisissant les églantiers vigoureux, des pieds bien forts fleurissant en juillet et août. C'est donc une année d'avance sur le greffage à œil dormant. D'ailleurs, si la première opération manque, on a encore la ressource de greffer le même sujet au mois d'août à œil dormant. Pour l'hiver. — Le jardinier a dû songer déjà à tout ce qu'il faut pour hiverner les plantes qui ont besoin d'abri. Les gelées surviennent fréquemment chez nous avant le milieu d'octobre, et il ne doit pas oublier que certaines plantes, comme les Lobelia Erinus, Alternanthera, Coleus, Iresine et d'autres « gèlent de peur. » Quelques Pelargoniums résistent assez bien, d'autres ne supportent pas deux ou trois degrés centigrades de froid. Il en est de même des Bégonias tubéreux. C'est le moment aussi de songer à mettre sous châssis les variétés de violettes destinées à fleurir en hiver. Naturellement les châssis ne sont placés que lors des gelées et encore peut-on les laisser ouverts jusqu'à ce que la froidure devienne intense. Les variétés qui fleurissent le plus tût sont Victoria et Le Czar dont les fleurs sont simples. Ne pas confondre Victoria avec Queen Victoria : cette dernière variété est à fleurs doubles, d'un beau bleu foncé. Parmi les variétés à fleurs doubles, on peut recommander encore Marie-Louise et Swanley Wiiite. Pois de senteur. — Nous faisons, dans nos cultures, trop peu de cas des pois de senteur. Nous avons eu déjà l'occasion de faire connaître aux lecteurs de L'Illustration, les plus belles variétés parmi celles auxquelles nos confrères d'Amérique donnent la préférence. Le Journal of Horticulture recommande dans un récent fascicule un mode de culture qui permet d'avoir aisément une collection sous les yeux. Le semis est fait en pots et les jeunes plantes sont mises sur une planche du parterre au printemps, dès qu'elles sont de bonne force. Chaque potée est ensuite garnie de quelques tuteurs qui finissent par former de belles colonnes de fleurs atteignant de deux à trois mètres de hauteur. Parmi les nouveautés il y a des coloris d'une très grande distinction. * * Caladiums à feuilles colorées. — La Revue Horticole rappelle dans une de ses dernières chroniques qu'il y a un quart de siècle on remarquait dans les — 306 — jardins publics de Paris le Caladium violaceum cultivé en mélange avec le C. esculentum, le Xanthosoma commutatum avec le X. sagittifolium, plusieurs Spathiphyllum, etc. ; puis il ajoute : « Nous venons d'apprendre une chose en apparence singulière, mais, au total, fort croyable, c'est qu'on peut cultiver dehors, en situation chaude et ombragée, le Caladium bicolor et ses variétés à belles feuilles colorées. Naturellement il ne faudra pas choisir les variétés à tons délicats, à parenchyme absent ou transparent. Mais, en prenant celles dont la contexture est ferme et dont les taches sont bien marquées sur fond vert foncé, rien d'étonnant à ce qu'on en obtienne de beaux exemplaires sous l'influence d'un été chaud. » L'été de 1895 avec ses journées claires et sereines et ses nuits à température relativement très élevée aura donné des résultats surprenants au point de vue des cultures temporaires en plein air des plantes des contrées chaudes. Raisins sous auvent. — Depuis plusieurs années nous avons l'occasion de voir dans le jardin de M. Delrue-Schrevens, le regretté président de la Société royale d'horticulture de Tournai, une culture spéciale d'une vingtaine de variétés de vignes dont les raisins mûrissent tous les ans. Les vignes sont plantées en cordons, contre un mur exposé au sud-ouest, sans autre abri qu'un auvent vitré d'environ un mètre de largeur, sous lequel les sarments viennent se recourber. La production est considérable. Naturellement les grappes sont égrenées comme dans les cultures sous verre, ce qui en augmente beaucoup la beauté. Une partie de muraille a dix mètres de hauteur. La plantation reçoit tous les ans une fumure d'engrais Thomson. Culture biennale du safran. — La culture du safran est aujourd'hui plus spécialement confinée dans les départements de Seine-et-Marne et du Loiret. Jusque dans les derniers temps, le système de culture laissait énormément à désirer, tant au point de vue de la rusticité du plant que de la production. La première année de la plantation la récolte est insignifiante surtout lorsque la plantation est faite au mois d'août et peu profondément ; la troisième année la production est également fort faible et après trois années les bulbes sont épuisés. M. J. Girault fait connaître, dans V Agriculture nouvelle, les expé- riences très concluantes qui ont été faites par MM. Chappei.lier et Anceau, à Gauberton, et par M. Durand-Brierre à Boynes, localités renommées pour leur safran. Ces expérimentateurs ne font plus que la culture biennale. Le safran est planté en mai sur un sol ayant reçu une fumure antérieure de fumier consommé lequel ne pousse pas au développement foliacé de la plante. Par l'emploi du superphosphate d'os M. Durand a obtenu une augmentation — 307 — de 40 °/0 dans le nombre des fleurs. Les bulbes relevés après la récolte de la deuxième année sont conservés dans un grenier ou endroit sec et non dans une cave. Jaunisse du Pêcher. — La jaunisse cbez les arbres fruitiers provient de causes diverses, le plus souvent d'un excès d'humidité aux racines ou bien d'une sécheresse excessive. La première cause est combattue par le drainage ou prévenue par la plantation sur butte. La seconde est écartée par arrosages, des amendements superficiels ou même des paillis. Voici que la Revue Horti- cole signale un remède recommandé par M. Meeiian de Philadelphie contre la jaunisse et les champignons microscopiques qui amènent la pourriture des racines. La jaunisse, qui sévit en Californie sur les pêchers depuis plusieurs années, a été guérie en répandant de l'eau bouillante sur le sol. Avant d'ar- river aux racines, l'eau est suffisamment refroidie pour ne pas endommager celles-ci, et elle est encore assez chaude pour tuer les champignons destruc- teurs. A première vue, ce remède ne nous satisfait pas. Il nous semble que les radicelles, les parties des racines ayant le plus d'importance, ne résisteraient guère à l'eau bouillante. D'un autre côté, il se peut que l'eau chaude dissolve certains alcalins contenus dans le sol et vienne agir ainsi plus directement sur les champignons. * * Fuchsia. — Nos confrères d'Outre-Manche signalent à l'envi le bel effet produit par des parterres composés d'une seule variété de Fuchsia dans les parcs publics de Londres. Les visiteurs de l'École d'horticulture de l'État à Gand ont pu voir cette année un parterre de ce genre composé également d'une seule variété. Celle-ci était à fleurs doubles, grandes, à sépales rouges et pétales blancs, d'un beau contraste, une variété obtenue naguère par Cornelissen. C'étaient des boutures faites au milieu de septembre de l'an dernier et rempo- tées successivement à la fin de l'hiver dans un sol riche. La plantation a été faite dans un bon terreau, à la fin du mois de mai et depuis lors les plantes ont formé une splendide masse florale qui continue actuellement (12 octobre). Musa Ensete. — Ce bananier est toujours un de ceux qui se prêtent le mieux à la culture en plein air pendant l'été, pourvu qu'il se trouve à l'abri des coups de vent. D'ordinaire on se borne à placer à l'extérieur, dès le mois de juin, l'un ou l'autre exemplaire qui a passé l'hiver en serre, en cuvelle. La chronique de la Revue Horticole signalait dernièrement les résultats obtenus par M. C. Fortin, jardinier à Antony, avec des semis de Musa Ensete faits en janvier-février 1895. Le moins fort des sujets provenant de ces semis mesurait, au 1er septembre, deux mètres de hauteur; le plus fort avait 2m80. L'endroit — 308 — dans lequel ces Musa formaient une superbe corbeille est si bien abrité que pas une feuille n'est déchirée. Sous la corbeille est établie une couche sourde, et des arrosements abondants et répétés ont évidemment contribué à donner à ces plantes leurs belles proportions. Bégonias tubêreux. — L'aptitude des Bégonias tubéreux à se prêter à la transplantation pendant que leurs fleurs sont en plein épanouissement n'est pas assez connue. Cette année encore, par les températures élevées et la sécheresse du mois de septembre, nous avons pu constater cette précieuse qualité. Des plantes de semis bien développées en pépinière, à l'École d'horticulture de l'État, à Gand, ont été relevées de la planche plus ou moins abritée dans laquelle elles croissaient, et transplantées dans un parterre pour succéder à une culture de pensées. La plantation a eu lieu le 7 septembre, et depuis lors la floraison a continué brillamment sans que les plantes aient offert la moindre trace de déplantation. Couverture hivernale des plantes. — Certains végétaux succombent à un hiver rigoureux dans des conditions spéciales. Les plantes vivaces résistent généralement dès qu'elles sont couvertes entièrement par une couche de neige dans laquelle, fait remarquable, elles s'isolent sans être touchées par le man- teau de neige. Cette année, une bordure de Pyrethrum est restée en terre à l'École d'horticulture de Gand. Pas une seule plante n'en a été entamée par l'hiver et elle a pu être conservée entièrement pour le printemps et l'été. Des rosiers thés, couchés contre terre, se sont montrés parfaitement rustiques alors que des rosiers des mêmes variétés, maintenus debout ont succombé. De ce fait on peut conclure qu'il convient de garantir entièrement certaines plantes comme les rosiers et de remplacer pour elles avec de la mousse ou des feuilles l'influence des masses neigeuses. R. d'Eelen. Congrès pomologique à Versailles. — Le Congrès, tenu du 23 au 25 septembre, a prononcé l'admission des fruits suivants : Abricot de Boulbon, Pêche Vilmorin, Poires Bergamotte Sannier et Charles- Ernest, Prune des Begonnières. Le Raisin Chavoush a été rayé du tableau des fruits à l'étude, ainsi que la Pêche Sle Marguerite, Nectarine Cusin, les Poires Alexandre Chosner, Duchesse de Bretagne, Beurré des Carmélites, Beurré Fouqueroy, Rousselet de Meylan, les Pommes Reinette de Wilkenbourg , Reinette grise de Broivnloe, Sykehouse Russet, les Raisins Chasselas Lachiê et long noir d'Espagne. 6me Série. TOME 2' 20° Livraison. 30 Octobre 189: L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES |iiihli(: sous le patronage de J. Ll IM DEN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Causerie horticole 309 Renseignements el cultures 313 Les Vriesea 317 La culture des Epiphyllum 319 Quelques fougères orne ntales 320 L'Aphelandra Roczli 322 Pages Plantes primées 323 TEXTE KT PLANCHE COLORIÉE PI. 44. Adiantum lineatum 312 Fig. 43. Vriesea hieroglyphica 31s PRIX DE L'ABONNEMENT : 1£5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Eug. Vauder Ilaeghen. TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier] > — ♦■» < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. rV. B« ■ — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entier Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. dausles 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 »> 100 )) 180 y> 300 Un tiers de page . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 « 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 n 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient T>as abonnées à l'un de ces journaux. — 309 — CAUSERIE HORTICOLE MADAGASCAR 30 Octobre 1895. Après la prise de Tananarive, écrit le Gardeners' Chronicle, les Français sont complètement maîtres de Madagascar, résultat qui, de l'avis général, accepté même par les commerçants entreprenants d'autres nationalités, sera avantageux non seulement pour les insulaires eux-mêmes, mais aussi pour le monde entier. Sagement administré, Madagascar a un grand avenir dans le développement et l'utilisation de ses ressources naturelles, et, au premier rang, de ses énormes richesses végétales, qui, sous l'administration indigène, ont été affreusement » gaspillées. Si l'on doit compter pour quelque chose la priorité et la persévé- rance dans les explorations et les travaux de recherche, assurément les Français ont plus de titres que tout autre pays à dominer dans ce pays. Après l'abandon de l'île par les Portugais, les Français essayèrent de la coloniser ; la première tentative remonte à 1642. De Flacourt, l'un des pre- miers gouverneurs (à qui est dédié le genre Flacourtia), écrivait en 1658 que « Madagascar est un pays qui possède tout ce qui est nécessaire à la vie et pourrait se passer de tous les autres. » Les noms de Du Petit-Thouars et Gommerson, parmi les explorateurs français, sont bien connus de tous les botanistes. Le dernier collecta beau- coup, mais ne publia rien ; Du Petit-Thouars décrivit et figura beaucoup de plantes curieuses et particulières de ce pays, notamment dans un volume consacré aux Orchidées de Madagascar, de Maurice et de l'île Bourbon. Ce livre renferme des portraits de plus de 100 espèces, entre autres plusieurs des plus beaux Angraecum. En même temps furent publiées six planches coloriées in-folio, dont deux représentant V Angraecum sesquvpedalé. Le même auteur fit connaître les curieux Ouvirandra et les Stepbanotis, maintenant si répandus. Adanson avait décrit précédemment le célèbre Ravenala, et Sonnerat l'avait figuré dans le récit de ses voyages dans l'Est, dès le dernier quart du XVIIIe siècle. — 310 — Les Anglais se sont aussi beaucoup occupés de Madagascar. Richard Boothby, marchand anglais, visita l'île vers 1G44, et écrivit une brillante description de ses richesses. A la suite de cette narration, une tentative fut faite pour établir une factorerie à Saint-Augustin, mais après deux ans de luttes contre les indigènes et le climat, cet essai fut abandonné. En 1815, le Gouverneur anglais de l'île Maurice forma un établissement à Port Luquez, à l'extrême Nord-Est; le résultat en fut également désastreux. Mais peu de temps après, les premiers missionnaires anglais s'établirent à Madagascar, et depuis cette époque jusqu'à ce jour ils ont poursuivi leurs efforts à travers beaucoup de vicissitudes, avec des chances diverses, et non sans quelques interruptions. Ils ne se sont pas bornés à convertir les indigènes au christianisme; ils ont travaillé à leur éducation générale, pratique et intel- lectuelle, et notamment ils ont beaucoup contribué à faire connaître la flore de ce pays, tant en envoyant en Angleterre des plantes vivantes et des graines, que des échantillons secs. C'est même presque uniquement grâce aux mission- naires que l'Angleterre a appris à connaître Madagascar, ses habitants et ses produits. Au premier rang vient le Révérend W. Ellis, auteur des Polynesian Researches, d'une Histoire de Madagascar et d'autres ouvrages. C'est lui qui le premier introduisit des plantes vivantes de YOuvirandra fenestralis {Bot. , Macj., pi. 4894) et plus tard VO. Berneriana (Bot. Mag., pi. 5076). L'horticul- ture lui doit aussi V Angraecum sesquipedale, qui fleurit pour la première fois dans ses propres serres à Hoddesden, le Grammatophyllum Ellisi et plusieurs autres plantes remarquables. Beaucoup d'autres pionniers du christianisme à Madagascar méritent d'être cités pour leurs efforts au service de la science, mais nous ne pouvons entrer dans tous ces détails. Il en est encore un, cependant, qui a consolidé les résultats obtenus par ses prédécesseurs et ses contemporains et que nous ne pouvons passer sous silence, c'est le Révérend R. Baron {The Flora of Madagascar, Journal of the Linnean Society, 1889). Son ouvrage est parti- culièrement précieux pour les renseignements locaux qu'il renferme, et comme résumé des nombreux mémoires de M. J. G. Baker sur les collections recueillies surtout par des missionnaires anglais pendant les douze ou quinze dernières années. Il estime que 30 milles carrés, soit environ 1/8 du pays, sont couverts de forêts. Mais il ajoute que tous les ans des milliers d'hectares d'arbres sont brûlés pour fournir de la cendre comme engrais pour quelques pauvres légumes, ou pour laisser la place à la culture du riz. En outre, on se sert beaucoup des jeunes arbres pour établir des clôtures autour des villages. Dans un village seul, il a compté 10,000 arbres employés à cet usage; et dans une autre localité il n'y avait pas eu moins de 25,000 arbres sacrifiés pour faire une route destinée à enlever d'une carrière une large pierre tombale. — 311 — Depuis quelque douze ans, les Français ont montré une activité non moins grande dans le collectage, et les plantes recueillies ont été décrites principale- ment par le Dr H. Bâillon. Ses publications comprennent une série de plus de 300 magnifiques planches in-4°, représentant autant de plantes curieuses de l'île. M. Hemsley estime que 5000 espèces de plantes à fleurs de Mada- gascar sont représentées dans les herbiers d'Europe, et qu'elles appartiennent à environ 1000 genres et 144 ordres naturels. Contrairement aux prévisions de certains naturalistes, la flore est très ana- logue à celle de l'Afrique tropicale, et renferme beaucoup d'éléments communs, ne présentant pas de différences plus grandes que celle des parties reculées du continent. Plusieurs articles sur Madagascar ont été publiés dans le Gardeners' Chro- nicle, en 1874 et 1875, par le Capitaine Oliver, une autorité en ce qui concerne la géographie et les produits de cette île. Empoisonnement par la nicotine. — Le British Médical Journal relate quelques cas d'empoisonnement par les raisins qui ne sont pas sans intérêt. Ces empoisonnements auraient été causés par des raisins dont les ceps auraient été aspergés avec du jus de tabac pour détruire les insectes et parasites. Les faits sont les suivants. Au cours de l'été, une serre à raisins avait été soumise à des fumigations répétées avec une substance commerciale annoncée comme étant « de nicotine pure de tabac sous une forme très concentrée. » Six semaines après — et sans que les raisins aient été soumis depuis à un traite- ment quelconque — ces fruits ont été consommés par différentes personnes. Deux dames ont eu des vomissements, des syncopes, des symptômes graves. Plusieurs autres personnes ont été très malades, même une dame qui a pour- tant l'habitude de fumer. Aucune analyse n'a été faite, mais les médecins qui ont soigné les malades sont d'avis qu'il s'agit là d'un empoisonnement par la nicotine. Cela est bien possible, et même probable : le cas indique qu'il y a lieu de se méfier de la préparation dont il s'agit, et voilà tout. L'eau de tabac dont se servent nos agriculteurs — et surtout si elle est appliquée à des raisins en plein air que la première pluie vient laver — n'est pas assez forte pour déterminer des symptômes de ce genre. Il paraît bizarre toutefois, soit dit en passant, que des raisins puissent présenter assez de nicotine pour produire les symptômes en question et qu'aucune saveur anormale n'ait été perçue par les consommateurs. — 312 — PI. XLIV ADIANTUM LINEATUH Cette ravissante nouveauté, introduite par L'Horticulture Internatio- nale peu de temps après Y A. Claesii, en sera le digne pendant. Elle a quelque analogie avec lui, mais elle s'en distingue par la panachure blanc d'argent clés pinnules disposée d'une façon différente, en lignes, ainsi que l'in- dique le nom. En outre, les pinnules, considérées individuellement, sont un peu plus courtes et plus larges, ce qui ajoute au caractère vigoureux déjà prononcé dans YAdiantum Claesii. Ces deux superbes Fougères ont été exposées ensemble à l'exposition belge de Bordeaux, cette année, dans le grand groupe qui a valu à L'Horticulture Internationale un grand prix et un objet d'art, et à l'exposition internatio- nale de Paris dans le groupe qui a obtenu le premier prix, une grande médaille d'or, dans le concours réservé aux plantes nouvelles. La comparaison de ces deux formes est intéressante, et il est assez délicat de choisir entre les deux pour donner le palme. Ce qui est certain, c'est qu'elles sont fort belles et ne tarderont pas à devenir éminemment populaires pour la décoration des serres, où elles produisent un effet ravissant entre les grandes plantes. Fleurs expédiées dans la glace. — On lit dans les journaux anglais : « Le vapeur Ophir a apporté à Londres, enfermé dans un bloc de glace, un bouquet de lys d'Australie, envoyé de Sydney au nom du gouvernement et destiné à la reine d'Angleterre. » Le procédé de conservation des fleurs dans la glace, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler, paraît entrer dans la pratique, et malgré les frais que doivent entraîner des envois de ce genre, il pourrait bien être appelé à rendre de réels services. — 313 — RENSEIGNEMENTS ET CULTURES La prévention du black-rot. — Le Black-rot a fait cette année des ra- vages considérables, et les dégâts sont tels que le Parlement français a été saisi d'une demande de secours de un million. D'après M. G. Lavigne, d'Ai- guillon, les vignes traitées préventivement à la bouillie bordelaise ordinaire ne sont pas atteintes; mais pour que ce traitement préventif soit efficace, il faut, d'après M. Sagnier, bien préciser la date à choisir pour les premiers traitements. Dans la région du Midi, on croyait que, pour préserver les vignes du mil- dew, il suffisait de traiter à partir du 15 mai. Or, cette année, les vignes qui n'ont pas été traitées avant le commencement de mai sont absolument com- promises. Des études doivent donc être entreprises pour fixer la date et la dose des traitements. Le Fourcroya gigantea est actuellement (15 octobre) en fleurs à Kew, avec une tige florale d'une hauteur de plus de 8 mètres. La dernière floraison de cette espèce s'était produite en 1874. Cette superbe plante, originaire de l'Amérique du sud, a été introduite et acclimatée à l'île Maurice en 1790, et elle s'est si bien propagée dans dévastes régions incultes, qu'on l'a utilisée sur une échelle industrielle pour la fabrica- tion de fibres. On la cultive également dans les Indes et à Geylan. Elle est très décorative, et ses feuilles, groupées en rosette dense, lancéolées, mesurent jusqu'à 2 mètres de longueur. Le genre Fourcroya est très voisin des Agave. Il est à remarquer que le nom générique est souvent remplacé par Furcrœa, qui serait plus correct au point de vue de la priorité; en revanche, il nous paraît beaucoup moins cor- rect comme épellation, étant tiré du nom de Fourcroy, et nous n'hésitons pas à préférer Fourcroya; c'est d'ailleurs la forme qui figure sur les étiquettes du Jardin Botanique de Bruxelles, où l'on peut voir de beaux exemplaires de l'espèce dont nous nous occupons. ♦ * Bomarea conferta. — Cette belle espèce a fait son apparition il y a une quinzaine d'années à peine, car elle fut introduite de l'Amérique du sud vers 1881. C'est une des espèces les plus décoratives du genre; son coloris, qui tient du cramoisi et du carmin, est extrêmement gracieux. Ses fleurs, qui mesurent plus de 5 centim., sont groupées en grappes denses, et contrastent — 314 — très brillamment avec le vert vif du feuillage enroulé autour des colonnes ou des charpentes de la serre. Les Bomarea réussissent fort bien en serre tempérée-froide. * * Hymenocallis macrostephana. — C'est une plante qui rappelle assez bien les Pancratium, dont elle se distingue par divers détails de structure. Ses fleurs d'un blanc de neige font un effet superbe, et exhalent un parfum exquis dont toute la serre est vite embaumée. Ses bulbes devront être bientôt mis en repos. Le lysol et le mildew. — La Chronique agricole du canton de Vaud annonce que des expériences faites avec le lysol pour combattre le mildew ont donné des résultats désastreux. Le lysol a été impuissant et n'a pas empêché le mildew de se produire. Les parties traitées à la bouillie bordelaise sont restées, au contraire, parfaitement indemnes. Un nouveau traitement de la fumagine. — M. Arimondy vient de faire connaître un nouveau procédé de destruction de cochenilles falcifères, et par suite de guérison de la fumagine, maladie qui attaque les orangers, oliviers, pêchers, la vigne, et certaines plantes ornementales (camélias, croton, etc.). Le procédé consiste à badigeonner ou à vaporiser les plantes avec une émulsion au pétrole et au savon noir. Pour la vigne, le traitement devant être à la fois préventif et curatif, comprend trois opérations : 1° à l'au- tomne, après la taille, premier badigeonnage avec l'émulsion forte (25 litres de pétrole par hectolitre) surtout le vieux bois, les racines du collet, les creux et cicatrices du cep de la vigne préalablement décortiquée, ainsi que sur les échalas; ce travail devra être fait sur un rayon circulaire d'au moins 10 mètres autour de ceps envahis ; 2° une quinzaine de jours environ avant le débourre- ment, deuxième badigeonnage avec l'émulsion faible (2 à 3 litres de pétrole par hectolitre); 3° un peu avant la véraison, troisième badigeonnage avec l'émulsion à 5 litres de pétrole par hectolitre. Quand la maladie se manifeste seulement par la noircissure du pied du cep, M. Arimondy l'arrête par un simple badigeonnage, mais quand les feuilles sont attaquées, on doit les pul- vériser avec l'émulsion faible. Contre la fumagine de l'oranger et des arbustes persistants, on emploie, en pulvérisations renouvelées à dix jours d'intervalle, l'émulsion contenant de 3 à 10 p. 100 de pétrole. Nouvelle espèce de maïs. — On a importé du Pérou aux États-Unis une espèce de maïs avec lequel le département de l'agriculture fait faire d'inté- — 315 — ressantes expériences. Ce maïs donne des épis énormes, dont les grains ont la grosseur d'une noisette. On lui a donné le nom de Zea amylacea, à cause de la quantité considérable d'amidon que renferment ces grains. On connaît déjà dix variétés de cette espèce, une d'elles est extrêmement sucrée et sera fort bonne à mettre en conserves. Ce maïs est originaire d'un plateau situé au nord de l'isthme de Tehuantepec, élevé de 4,500 pieds au-dessus du niveau de la mer, au sud du 22e degré de latitude nord. Cette région était habitée autrefois par les Mayas. De ce centre, la culture du maïs se développa en même temps vers le nord et vers le sud. Les Incas du Pérou le cultivaient avant l'an 700 de notre ère, puisqu'on a retrouvé des grains de maïs dans des tombes de cette date. Vers cette même époque, on le cultivait également sur les bords du Rio Grande, et, plus tard, les Peaux-Rouges du pays qui est aujourd'hui les États- Unis apprirent à le cultiver. La chasse aux guêpes. — Le métier de chasseur de guêpes, toujours assez difficile, souvent dangereux, est encouragé par différentes primes qu'allouent le Conseil général de la Seine, la station entomologique de Paris et quelques autres Sociétés. Une récente circulaire du préfet de police renferme à ce sujet des instruc- tions intéressantes et enseigne les meilleurs moyens de capturer les élégantes mais cruelles hyménoptères, ennemis acharnés des abeilles et destructives des fruits de nos jardins. Découvre-t-on un nid, on s'y rend au crépuscule ; dans l'orifice, on verse une quantité d'essence de pétrole déterminée par la grosseur probable du nid — généralement un grand verre suffit — et l'on aveugle aussitôt l'entrée avec un tampon d'étoupe ou de chiffons imbibé d'essence ; puis on bute avec de la terre humide afin d'empêcher l'évaporation. Un quart d'heure après, on peut enlever le nid avec une pioche et l'on détruit assez facilement alors les guêpes qui ne seraient pas complètement asphyxiées. Le chasseur peut opérer plus rapidement, pendant le jour, en incendiant le nid avec des étoupes enflammées; seulement dans la journée, les guêpes sont en grand nombre... à la chasse elles-mêmes. On peut encore se servir de l'enfumoir; on place dans la douille de l'appareil une mèche soufrée qu'on introduit dans le nid ; en faisant, jouer le soufflet on sature l'intérieur de vapeurs sulfureuses qui asphyxient les guêpes. Après quinze minutes on peut déterrer le nid. Des guêpes font aussi, mais plus rarement, des nids aériens, ingénieusement suspendus aux arbres. On asphyxie les insectes en plaçant au-dessous du nid une mèche soufrée. — 316 — Quelquefois on se contente de couper la branche, de façon à la faire tomber dans un sac qu'il faut refermer prestement. Dans les troncs d'arbres, on trouve aussi des nids, mais en général ce sont des nids de frelons dont les piqûres multiples sont beaucoup plus dangereuses que celles des guêpes; il faut s'entourer de beaucoup de précautions pour la capture de ces nids; il est prudent de protéger les mains à l'aide de gants épais et de se couvrir la tête d'un voile de gaze retenu au collet. On bouche les trous de l'arbre avec des tampons de chiffons, puis on verse du pétrole dans la cavité de l'arbre ou bien on y pousse une mèche soufrée. Pour toucher la prime d'un franc accordée par le préfet de police, il suffit que le nid soit présenté à peu près dans son intégralité et qu'il renferme les larves et les bêtes mortes. La station entomologique de Paris, désirant faire des études plus appro- fondies des guêpes, accorde elle aussi une prime, qui est de 3 fr. par nid; toutefois, pour l'obtenir, il faut que ce soit des nids aériens, c'est-à-dire fixés à une branche d'arbre ou suspendus dans un grenier ou sous un hangar; en outre, il faut qu'ils soient dans un bon état de conservation au moment de leur présentation et qu'ils contiennent le couvain encore frais et vivant, ainsi qu'un certain nombre de bètes vivantes. Pour arriver à ce résultat, il faut couper la branche et la faire tomber dans un sac ou dans une boîte que l'on referme aussitôt : afin de faciliter l'opération, on est cependant autorisé à étourdir les insectes avec de la fumée ou en brûlant une mèche soufrée au-dessous du nid. Les nids aériens ou souterrains pris au début de leur formation, encore de petite taille, et ne présentant qu'une seule guêpe — la mère — sont également reçus contre une prime de 3 francs, mais à la condition expresse que la guêpe soit vivante. * Vellosia et Barbacenia. — Ces deux genres, lit-on dans le Kew Bulletin, sont très pauvrement représentés dans les cultures, quoique renfermant cer- taines plantes d'un intérêt exceptionnel, et d'un caractère très ornemental. Les deux genres comprennent ensemble 70 espèces environ, toutes origi- naires de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et de Madagascar. Les suivantes seulement sont représentées à Kew par des échantillons vivants : Vellosia elegans et retinervis, Barbacenia candida, B. squamata, B. purpurea et deux Vellosia non nommés. M. Templeman, de Cape Town, qui a envoyé des plantes de Vellosia retinervis, dit les avoir collectées au Transvaal, dans un endroit très sec, où l'hiver est froid et où il ne tombe pas de pluie de mars à octobre. D'après M. Galpin, qui a envoyé des graines delà même espèce, les fleurs sont belles, d'un coloris lilacé et parfumées. Le Vellosia elegans et le — 317 — Barbacenia purpurea existent depuis longtemps dans les cultures; le B. can- dida et le B. squamata ont été introduits récemment du Brésil. On peut décrire les espèces arborescentes, dit le Kew Bulletin, comme ayant le tronc comme des Cordyline, les feuilles comme des Pandanus, et de grandes fleurs campanulées, blanches, bleues ou violettes. M. G. LES VRIESEA Le genre Vriesea, qui fait partie de la famille des Broméliacées, renferme un assez grand nombre de plantes superbes, à feuillage élégant et souvent très gracieusement coloré, et à fleurs disposées en épi d'un coloris très éclatant. Toutes ces plantes sont originaires des régions tropicales de l'Amérique et réclament la température de la serre chaude, mais on peut cependant les conserver dans l'appartement pendant deux ou trois semaines sans incon- vénient. Le V. hieroglyphica, dont nous donnons le portrait ci-contre (fig. 43), est une des espèces les plus réputées et les plus décoratives du genre. Elle est déjà anciennement connue. Ses larges feuilles creusées en gouttière, réunies en rosette comme dans la plupart des plantes du genre, sont élégamment recour- bées et marquées de zébrures transversales vert sombre sur fond vert vif luisant. Une autre espèce très connue est le V. brachystachys ou V. carinata, à inflorescence ramassée, les bractées étant très rapprochées les unes des autres, et d'un coloris très vif. Sa floraison se prolonge pendant tout l'hiver. Le V. psittacina, également très populaire et qui a souvent été utilisé pour l'hybridation, doit être considéré comme une variété du précédent, ainsi que le V. Morreniana, qui a les bractées assez espacées. Le V. incurvata, introduit du Brésil vers 1888, a l'inflorescence relativement courte, large et épaisse, formée de bractées d'un beau rouge orangé, avec les fleurs couleur citron. Ses feuilles sont nombreuses, d'un beau vert lisse, à gaîne longue et très large, réunies en rosette peu ouverte. Le V. splendens a les feuilles raides, assez larges, zébrées de brun sombre sur les deux faces. Les bractées de l'inflorescence sont d'un rouge écarlate, et les fleurs jaunes. Cette espèce conserve son coloris pendant longtemps, ce qui constitue un grand avantage, que ne possède pas la précédente. Le V. iessellata, qui est aussi très répandu, attire l'attention par le coloris attrayant de ses feuilles, qui sont quadrillées de vert foncé sur fond vert jaunâtre clair. — 819 — Un grand nombre de beaux hybrides ont été obtenus dans ce genre depuis quelques années, et spécialement aux environs de Paris. Les semis sont faciles à produire et à élever, et avec des soins appropriés, on peut obtenir leur floraison au bout de trois ans, ce qui est un résultat assez rapide. La culture de ces plantes ne présente pas de difficultés, et elle est assez bien connue, car presque toutes les petites serres d'amateurs de plantes d'apparte- ment renferment quelques Broméliacées, Bilbergia, Nidularium, etc. Il leur faut une atmosphère chaude et humide, une lumière assez claire, mais sans qu'elles soient exposées aux rayons directs du soleil et des arrosements abondants. Gomme pour les Nidularium, il faut éviter, en arrosant, de laisser séjourner de l'eau dans le cœur des plantes, ce qui pourrait provoquer la pourriture. LA CULTURE DES EPIPHYLLUM Les Epiphyllum constituent le genre le plus populaire et le plus décoratif de toute la grande famille des Cactées, et la faveur dont ils jouissent se justifie largement par la facilité de leur culture. De plus, leur floraison se produit en hiver. La multiplication de ces plantes s'opère très aisément ; les fragments sec- tionnés de leurs rameaux s'enracinent au bout de peu de temps et forment des boutures de reprise rapide. Toutefois, comme ces plantes ne se présentent bien qu'à une certaine hauteur, par exemple en panier suspendu, le meilleur pro- cédé pour les faire bien valoir consiste à les greffer sur un sujet de 20 à 45 cen- timètres de hauteur. La greffe peut s'effectuer sur presque tous les genres de la même famille, mais on choisit en général les Pereskia à forte tige, qui permettent de produire de superbes spécimens. Le P. Bleo est peut-être le meilleur de tous; on emploie beaucoup aussi le P. aculeata, mais celui-ci est de croissance moins vigoureuse que l'espèce précédente. Le greffage en lui-même est très simple, et l'opérateur peut employer n'importe quel procédé avec un égal succès, pourvu que le greffon soit solide- ment fixé dans l'incision faite sur le sujet. On peut greffer un certain nombre de rameaux à diverses hauteurs sur la tige du Pereskia, ou bien à la même hauteur en couronne circulaire, et notamment en couronne au sommet de la tige. Les Pereskia sont des plantes vigoureuses qui, avec quelques soins, peuvent être entretenues en bonnes conditions pendant plusieurs années ; le compost — 320 — qui leur convient le mieux est un mélange de bonne terre franche et de sable, pour être plus poreuse, avec un bon drainage. Il existe un grand nombre de variétés d'Epiphyllum, mais la plupart rentrent dans l'espèce E. truncatum; les coloris les plus répandus sont diverses nuances de rouge ou de rose, parfois très pâle et presque blanc ; d'autres sont tachetées de pourpre violacé. VE. Russellianiim est distinct et très attrayant, surtout sa variété superbam. Une autre forme distincte, qui a les fleurs étoilées comme celles d'un Cereus, et que l'on considère souvent comme un semis, VE. Gaertneri, est probablement la même plante qui avait été introduite sous le nom d'E. Makoyanum; il a les fleurs d'un rouge écar- late ; VE. Russettianum les a rose tendre. Les Epiphyllum se cultivent dansxm compost de terre franche et de terreau de feuilles, mélangé d'un peu de plâtras tamisés, avec un bon drainage. Ils doivent avoir beaucoup d'air et de lumière pendant la végétation, et des arro- sages fréquents, mais pas trop abondants, car ils craignent la pourriture et leurs feuilles petites et charnues ne produisent pas une évaporation très active. Pendant la saison de repos, il convient de diminuer l'humidité et la chaleur. La végétation recommence en février. Les rempotages s'effectuent, en cas de besoin, après la floraison; mais il est préférable de déranger les plantes le moins souvent possible et de se borner à des surfacages. M. G. QUELQUES FOUGERES ORNEMENTALES LES DAV ALLIA Les Davallia sont au nombre des Fougères les plus précieuses pour la déco- ration des serres chaudes ou tempérées, et rendent notamment de grands services en hiver pour remplacer les Adiantum. Leurs frondes sont extrê- mement élégantes, et ont le grand avantage de rester longtemps en pleine fraîcheur quand elles sont coupées. Au nombre des plus belles formes, on peut citer les suivantes : D. bullata. Ses frondes mesurent environ 50 à 60 centimètres de longueur, et de 15 à 17 centimètres de largeur à la base. Elles sont caduques, et tombent pendant l'hiver. D. canariensis. Très ancienne espèce, toujours admirée. Ses frondes fine- ment divisées mesurent environ 45 centimètres de longueur et 20 à 22 de largeur ; elles sont d'un vert foncé en dessus. Cette espèce est originaire des îles Canaries, du Portugal et de l'Espagne. — 321 — D. dissecta. Très voisin du D. bullata, ce Davallia ne perd pas ses frondes en hiver; d'autre part les écailles du rhizome sont d'un gris cendré, ce qui constitue un autre caractère distinctif, et ses frondes sont généralement plus longues. D. divaricata. Espèce de grande taille, dont les frondes atteignent souvent une longueur de 90 centimètres à lm50; elles sont d'un rouge pourpré à l'état jeune, puis passent au vert brillant. D. Fijensis. Introduction assez récente, très jolie, à frondes finement divisées. D. Lindleyi. Plante robuste, dont les frondes mesurent environ 90 centi- mètres de longueur, et sont d'un beau vert lisse. C'est une espèce rare, mais très belle. D. ornata. Frondes d'un vert vif, mesurant 45 à 60 centimètres de longueur. Forme très majestueuse, originaire de Bornéo et de l'Inde. D. pentaphylla. Gentille espèce, plus petite que les précédentes, et ne dépassant guère une hauteur de 30 centimètres. Chaque fronde comprend ordinairement deux paires de pinnules et une pinule terminale. Chacune mesure de 10 à 12 centimètres de longueur, et est d'un vert foncé à la face supérieure. Originaire de Java. D.pyxidata. L'une des formes les plus distinctes et les plus belles. Ses rhizomes sont dressés, ce qui donne à la plante un aspect d'arbrisseau, et s'élèvent à une hauteur de près d'un mètre. Les frondes sont d'un vert clair. Originaire de l'Australie. D. solida. Forme voisine du D. ornata, et peut-être identique à cette espèce. Très répandue dans l'archipel malais. D. Truffaidiana. Espèce d'une élégance remarquable, à feuillage finement divisé, introduite récemment du Haut Pérou par L'Horticulture Inter- nationale. La culture de ces plantes est très facile, pourvu qu'on les abrite soigneuse- ment contre les rayons directs du soleil, qu'on les arrose abondamment et qu'on leur donne un bon drainage. Les rhizomes doivent toujours être au- dessus du compost, et la surface de celui-ci légèrement élevée au-dessus des bords du pot. Le compost doit être formé de terre franche et de terre de bruyère mélangées d'un peu de fibre de polypode. L'atmosphère de la serre doit être très humide, et l'air très pur, fréquemment renouvelé. Pour multiplier ces plantes, nous conseillons beaucoup plutôt les semis que la division des rhizomes. On obtient par semis des exemplaires plus vigoureux et plus beaux. — 322 — La meilleure époque pour recueillir les spores est l'automne, et spécialement le commencement de l'automne; on trouve alors beaucoup plus de spores fertiles, tandis qu'au printemps, époque assurément plus favorable pour la germination et la culture, les spores fertiles ne sont pas faciles à trouver. Il faut aussi veiller avec soin au moment favorable pour les recueillir; c'est géné- ralement aussitôt que les spores commencent à crever. Enfin, on doit avoir soin de ne pas mélanger les différentes espèces, et de ne pas mettre les spores des unes en contact avec celles des autres, parce qu'on aurait des déceptions. Les insectes opèrent parfois des mélanges de ce genre. L'APHELANDRA ROEZLI Cette superbe plante, si populaire dans les cultures, est une variété de VA. aurantiaca; ses fleurs, d'un rouge écarlate pourpré, moins orangé que dans l'espèce type, sont groupées en épis terminaux très denses; elles sont extrêmement belles et figureraient chez tous les fleuristes si elles pouvaient se conserver; malheureusement, une fois coupées elles ne durent guère, de sorte qu'elles ne peuvent être utilisées qu'à la décoration des serres ou des apparte- ments, et la plante s'y prête admirablement, son feuillage même étant très élégant. Il faut seulement avoir soin de ne pas la secouer une fois qu'elle est en fleurs, car ses fleurs se détachent facilement, et l'épi ainsi dégarni perd beaucoup de sa beauté. VA. Roezli peut être multiplié de semis ou de bouture, mais le premier procédé donne de bien meilleurs résultats, une végétation plus vigoureuse, des feuilles et des fleurs plus belles. On obtient très facilement des graines à la condition de tenir les plantes dans une atmosphère chaude et sèche au moment de la floraison ; quand l'at- mosphère est très humide, les fleurs et les bractées qui sont entremêlées dans l'épi sont facilement attaquées par la moisissures. D'autre part, il faut avoir soin d'entrenir la végétation active en arrosant bien les racines. Dans les conditions normales, les plantes qui ont fleuri vers Noël ont mûri leurs graines au mois de mai. On peut alors les semer à une chaleur humide et à l'abri du soleil; des terrines recouvertes au début d'une plaque de verre, ou mieux mises sous châssis dans la serre de multiplication, font parfaitement l'affaire. Il est indispensable de les protéger contre les rayons du soleil, qui sont toujours préjudiciables à cette plante et font rouler ses feuilles. On sème les graines à la surface du compost, un bon terreau de feuilles mélangé de terre de bruyère et d'un peu de sable fin. Elles germent rapidement, et lorsque — 323 — les semis sont assez grands pour pouvoir être déplacés, on les repique séparé- ment dans de très petits pots, avec le même compost que précédemment, et on les place près du vitrage. Au bout de trois ou quatre semaines, les jeunes plantes sont de nouveau rempotées dans des récipients plus grands; on peut alors leur donner un compost plus substantiel, dans lequel on fera entrer de la terre franche, de l'engrais d'étable et un peu de sable ou du charbon de bois en petits débris. Le compost ne doit pas être trop comprimé, et l'on ne doit pas oublier un bon drainage. Dans la suite, on peut donner aux plantes un arrosage à l'engrais deux fois par semaine pendant la période d'activité, ce qui provoque une végétation vigoureuse. Lorsqu'on veut féconder artificiellement VA. Roezli, on doit opérer avec beau- coup de précautions, car les organes sont relativement difficiles à atteindre sans que la fleur soit brisée ; d'autre part il faut se hâter d'effectuer la fécon- dation avant qu'elle se soit produite spontanément, sans quoi le semeur aurait de cruelles déceptions. Si l'on veut jouir longtemps des fleurs, on peut prolonger leur durée en soumettant la plante à une température un peu plus basse aussitôt après leur épanouissement. Inutile d'ajouter que la différence ne doit pas être très grande ni le changement trop brusque, car on obtiendrait le résultat contraire de celui qu'on attend. PLANTES PRIMEES Voici les plantes les plus remarquées aux dernières expositions de la Société Nationale d'Horticulture de France : SÉANCE DU 12 SEPTEMBRE : De M. Couturier (E.), horticulteur à Chatou (Seine-et-Oise) : G pieds de Bégonia à fleurs doubles, rouges, appartenant à la variété Madame Blanche Welsch, nouveauté de 1895, remarquable par sa tenue et les dimensions de ses fleurs, 1 Bégonia portant sur le même pied des fleurs rouges, striées et des fleurs blanches. Une prime de 2e classe est proposée pour les Bégonias Madame Blanche Welsch et le Comité demande à revoir le Bégonia bicolore pour s'assurer de la persistance du caractère qui l'a fait distinguer par le présentateur ; De MM. Vilmorin, Andrieux et Cie, 4, quai de la Mégisserie, Paris, 27 variétés de Cannas à grandes fleurs, en paniers, comprenant i\ variétés obtenues dans leurs cultures : Marceau, Aigrette, Progrès, Mac-Mahon, — 324 — Conquérant, Colibri, Aurore, Amiral Avellan, Bonne Etoile, Lohengrin, Gloire d'Empel. Ces plantes sont superbes. Le Comité demande qu'une prime de lre classe soit attribuée à cette présentation ; il vote, à l'unanimité, des félicitations à MM. Vilmorin, Andrieux et Cie ; SÉANCE DU 26 SEPTEMBRE : De M. Fontaine (Gustave), jardinier chez M. Cochin, au château de Gressy (Seine-et-Marne), 9 Bégonia Rex obtenus de semis et que l'obtenteur désigne sous les noms suivants : Madame Cochin, Ami Léon, Suzanne Cochin, Amédée, Madeleine, Madame Fortin, Gloire de Gressy, M. Lange, Souvenir de Lequin. Pour ces plantes, jugées superbes par le Comité, on propose une prime de lre classe. De M. Couturier (E.), horticulteur à Chatou (Seine-et-Oise), une corbeille de Bégonia Gloire de Bougival, variété nouvelle, qui sera mise au commerce cette année et qui joindrait au mérite de fleurir abondamment celui de pouvoir être cultivée en plein soleil. Le même présentateur montrait en outre 4 Bégo- nias de semis dont 3 à fleurs doubles et 1 à fleurs simples, à pétales présentant une disposition très différente de celle des types ordinaires. Une prime de 2e classe est proposée pour l'ensemble de cet apport. DAHLIAS 1er Concours. — Pour la plus belle et la plus nombreuse collection de Dahlias à grandes fleurs, en variétés nommées, grande médaille de vermeil à Mes- sieurs Forgeot et Cie, 8, quai de la Mégisserie, Paris. 2e Concours. — Pour la plus belle collection de Dahlias à fleurs de Cactus et décoratifs, grande médaille de vermeil à MM. Forgeot et Cie ; médaille d'argent à M. Nonin, horticulteur, route de Paris, 16, à Châtillon-sous-Bagneux (Seine). 3e Concours. — Pour la collection la plus méritante de Dahlias lilliputiens, grande médaille de vermeil à MM. Forgeot et Cie. 4e Concours. — Pour la plus belle collection de Dahlias à fleurs simples, grande médaille d'argent à MM. Forgeot et Cie. 5e Concours. — Pour les nouveautés non encore au commerce, médaille d'argent à MM. Forgeot et Cie, spécialement pour la variété désignée sous le nom de M. Grenthe. 7e Concours. — Pour la plus belle collection d'au moins trente variétés cultivées en pots, grande médaille de vermeil à M. Nonin, horticulteur, route de Paris, 16, à Châtillon-sous-Bagneux (Seine). glaïeuls 8e Concours. — Pour les nouveautés, médaille d'or à M. Lemoine, horti- culteur, rue du Montet, 134, à Nancy. 6me Série. TOME 2me. 21e Livraison. 15 Novembre 189."" L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N D EN Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Chronique horticole 325 Plantes nouvelles ou recommandables. . . . 332 Choix de Roses 334 Les Poiriers en pyramides 337 Petites notes de culture 339 Pages TEXTE ET PLANCHE COLORIEE PL 45. Bégonia tubéreux Mme Joseph Eliat. . 331 Fig. 44. Poirier conduit en pyramide. . . . 338 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1£5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Eug. Vander Haeghen , TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > — ♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ]\T. B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insortions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . »> 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 325 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Novembre 1895. Arbres fanés; seconde floraison. — Vers l'automne, beaucoup de plantes se distinguent par les nuances nouvelles que prend leur feuillage. Cette année, la grande sécheresse a amené l'apparition de ce phénomène beaucoup plus tôt que d'habitude. Seulement le changement de coloration n'a pas été le signe précurseur de la chute des feuilles, mais bien le pronostic du dépérissement complet des arbres. Il a fallu dans plusieurs cas faire une tranchée à quelque distance du tronc des arbres et donner à ceux-ci des arrosements copieux ; et encore faut-il craindre que ce remède n'aura pas été efficace. La chaleur imprévue de l'arrière-saison a amené, de son côté, une seconde floraison chez beaucoup de plantes vivaces et plus spécialement chez les arbres fruitiers. Cette seconde floraison se produit toujours au détriment de celle de l'année suivante. » * * Chêne de Greendale, Angleterre. — Ce chêne est remarquable en ce que son tronc est traversé par une route. L'ouverture fut faite en 1724. Le duc de Cl are, à la suite d'un pari, raconte le journal The People, a traversé récemment l'ouverture dans un carrosse à quatre chevaux. Les dimensions de l'ouverture sont : pour la hauteur, 3m10, et pour la largeur, 2 mètres. L'âge de ce chêne est évalué à quinze cents ans. On vient de combler le vide et d'en- tourer l'arbre de chaînes afin d'en prévenir l'effondrement. Exposition internationale de Berlin. — A l'occasion du 75me anniver- saire de la fondation de la Société d'horticulture, il y aura à Berlin, au prin- temps de 1897, une grande exposition internationale. La Société a voté une somme de cinquante mille marks pour médailles et prix. Une innovation du programme sera que les amateurs de plantes, cultivant celles-ci sans aucune aide de jardinier, pourront exposer dans une section spéciale. Les plantes devront être au moins depuis une année la propriété des exposants. Cette condition est faite pour empêcher la chasse aux spécimens peu de temps avant les expositions. — 326 — Ornementation florale des gares. — The Morning Post annonce que la Compagnie des chemins de fer du centre {Midland Bailway) avait offert des prix pour une valeur de cinq mille francs à l'effet d'encourager l'ornemen- tation florale des gares. Deux cents concurrents se sont présentés, et le pre- mier prix a été décerné par le jury au chef de gare de Matlock Bath. Pommes russes. — Un amateur de fruits qui habite Moscou a envoyé itérativement aux séances du 22 août et du 26 septembre de la Société natio- nale d'horticulture de France des collections très intéressantes de pommes russes. Outre des fruits bien connus déjà dans nos cultures, tels que Grand Alexandre, Transparente rouge, Borsdorfer, Astrakan, on y voyait les variétés Anisofka; Antonofka, gros fruit jaune verdâtre ; Bagdanoff, Barkowskoe, joli fruit blanc cireux strié de carmin ; plusieurs sortes de Bepka, Sinape; Korobowka, ressemblant à une pomme Calville d'un blanc jaunâtre; Mahinowa, beau fruit moyen rouge carminé; Korolecoskoe, beau fruit, très gros et d'un jaune d'or ; Tsehornoe Deren, fruit jaune flagellé de rouge, très luisant ; Wolmar, jaune foncé. La majeure partie de ces fruits, dit M. E. Bruno dans la Bévue Horticole, avaient une peau très fine et répandaient un agréable parfum. Expositions de la Société Royale d'Horticulture et d'Agriculture, d'Anvers. — Le 17 novembre prochain, s'ouvrira, au local d'hiver de la Société Boyale d'Harmonie, une Exposition de Chrysanthèmes, dont le pro- gramme comprend : lre Catégorie : Plantes de plus d'un an (5 concours); — 2e Catégorie : Plantes de boutures d'un an (14 concours); — Belle culture (8 concours); — Fleurs cueillies (6 concours); — Bouquets, corbeilles, etc. (6 concours). Indépendamment des concours de Chrysanthèmes, le programme men- tionne 17 concours pour plantes diverses et 3 concours d'industrie horticole. Le 29 mars 1896, la Société Royale d'Horticulture et d'Agriculture d'Anvers tiendra sa 164me Exposition. Le programme comprend 7 sections : I. Plantes fleuries. II. Plantes non fleuries. III. Plantes fleuries et non fleuries. IV. Or- chidées exotiques fleuries. V. Fleurs coupées et garnitures florales. VI. Fruits et Légumes cultivés sous verre. — Ces sections ne sont pas divisées en concours ; chaque exposant composera ses envois au mieux de ses intérêts. VIL Concours spéciaux : 1° 25 Cinéraires; 2° 25 Calcéolaires ; 3° 15 Canna fleuris. Ces concours comportent des lrs prix, médailles d'or de 50 francs ; 2mes prix, médailles de vermeil encadrées; 3me prix, médailles de vermeil. Les amateurs et les horticulteurs luttent séparément. — 327 — Pour les programmes et tous renseignements, s'adresser au secrétaire de la Société, M. Anatole De Cûck, 221, chaussée de Malines, Anvers. Convention de Berne. — L'abrogation de la Convention de Berne relative au Phylloxéra est vivement désirée par beaucoup d'horticulteurs qui trouvent vexatoires les exigences motivées par cette Convention. Ils se plaignent de devoir fournir des certificats d'origine constatant que les plantes exportées proviennent d'un lieu dépourvu de toute vigne. L'Agriculture nouvelle s'élève contre ces réclamations et dit en toutes lettres : « Gardez-vous de porter la main sur la Convention de Berne, elle est un palladium. Elle peut gêner les transactions (et encore si peu), mais elle les rend possibles... Ne changeons pas notre cheval borgne contre un aveugle. » Le journal précité mentionne ensuite le passage du livre Deux années au Ministère de V Agriculture, publié récemment par M. Vigier : « Si la mesure (Convention de Berne) était adoptée par le Gouvernement russe, nos pépinié- ristes ne pourraient que s'en réjouir, car elle leur permettrait de retrouver en Bussie leur ancienne clientèle et de créer de nouveaux débouchés à la produc- tion de plants d'arbres fruitiers. » Cette déclaration d'un ancien Ministre de l'Agriculture, qui avait à un si haut point souci des intérêts agricoles, a une valeur considérable. * * Température près du sol. — Généralement on se rend peu compte de la différence assez notable de la température à laquelle doivent résister les plantes en raison de la hauteur à laquelle elles s'élèvent. Il est intéressant de mesurer la température de l'air à des hauteurs déterminées. Citons-en quelques exemples, d'après les observations faites cette année, en janvier, à la station agronomique de l'État, à Gembloux, sous la direction de M. A. PetermàjS'n. Température moyenne relevée à la surface du sol nu, maximum — 1°7, minimum — 3°6. A la surface du sol gazonné, max. 0, min. — 2°5. A un centimètre au-dessus du sol, les indications dans le même ordre sont : — 1°4, — 1°1. A 0ra25 on constate — 0°2 et — 0°3. A un mètre au-dessus du sol-f-3°2, -j-3°6. En juin on a observé dans le même ordre les indications suivantes : maxi- mum 39°2, minimum 9°3. A un centimètre sur le sol nu 19°7 ; sur le sol gazonné 18°1. A 0m25 au-dessus du sol, 17°7 et 17°G ; à un mètre, 1 1°2 et 13°7. L'écart pour le mois de juin entre la température à la surface du sol nu et à la hauteur de un mètre est donc de 25 degrés ! — 328 — Jardin botanique de Zomba. — Cette station botanique est située dans l'Afrique centrale et s'annonce, d'après un rapport officiel mentionné dans le Gardeners' Chronicle, comme bien établie pour soumettre à l'essai la culture des plantes alimentaires et économiques. Déjà la culture des pommes de terre, de l'avoine, du froment, celle de plusieurs conifères et surtout de certains Eucalyptus ont donné d'excellents résultats. Des Phlox, Zinnias, Résédas, sont devenus des mauvaises herbes; les Pelargonium y atteignent des hauteurs considérables. Arboriculteurs diplômés. — Chaque année, un grand nombre dé per- sonnes ayant suivi les conférences publiques sur l'arboriculture fruitière se présentent à l'examen aux Écoles d'horticulture de Gand et de Vilvorde. Cette année encore les candidats ont été nombreux. Un certain nombre ont reçu le certificat de deuxième classe ; quatre ont obtenu le certificat de capacité de première classe. Ce sont : Van Immerzeel Denis, jardinier, à Forest ; De Loof Léonard, jardinier h Lovendegem; Vande Putte Emile, instituteur et géomètre à Destelbergen, et Collumbien Alphonse, chef jardinier à l'École d'horticulture à Gand. La dissémination des insectes nuisibles. — L'horticulture s'en prend actuellement à la convention de Berne et veut que cette convention disparaisse. Au Ministère de l'Agriculture des États-Unis, on pense que les Gouvernements devraient prendre des mesures sérieuses en vue de s'opposer à la dissémination inquiétante et constante des ennemis des cultures. Chaque Gouvernement devrait, dit-on, établir un service d'expertise des végétaux importés, tel que celui qui existe aux États-Unis. Le directeur de la division d'entomologie améri- caine demande que les habitants d'une région contaminée par des insectes soient contraints à employer les procédés voulus pour détruire les ennemis des cultures : les intérêts généraux de l'agriculture ne doivent pas être compromis par la négligence des individus. Il demande, en outre, des pénalités contre ceux qui vendent des produits infestés. Diastase dans les feuilles. — Il résulte des expériences faites par le professeur J. Reynolds Green que les feuilles d'une plante contiennent plus de diastase le matin que le soir, parce que la diastase a été utilisée dans le jour pour être convertie en amidon. L'expérimentateur a opéré sur des feuilles de Légumineuses récoltées le matin et gardées dans l'obscurité jusqu'au moment de l'expérience. Les feuilles soumises à la lumière électrique durant neuf heures avaient perdu 10 p. % de diastase. La proportion montait à 20 p. % sous la lumière solaire. — 329 — Situation de l'horticulture. — S'il est permis de juger de letat florissant de l'horticulture, d'après l'extension prise par certains établissements, cette situation doit être prospère en Flandre. En effet, le village de Loochristy, situé aux portes de Gand et bien connu par l'établissement de M. Cil. Vuylsteke qui était seul à cet endroit, il y a vingt ans, comptait en 1892 vingt-quatre horticulteurs. Aujourd'hui le nombre de ceux-ci est plus que doublé : il y en a cinquante-six. Cette année il a été construit dans cette même commune quatre- vingt-six serres nouvelles ; plusieurs de celles-ci ont une longueur de 30 mètres. « * Bananes en Amérique. — Durant les six premiers mois de cette année, plus de dix millions de régimes de bananes ont été vendus dans les États-Unis et une soixantaine de navires ont été affrétés pour transporter ces fruits en Europe. L'accroissement du commerce des bananes est considérable; le prix en est fort bas et les marchands ont établi des fruitiers où les fruits achèvent leur maturation. Le chemin de fer s'efforce de transporter les bananes dès leur arrivée, et souvent des trains chargés de fruits quittent la Nouvelle-Orléans le jour de leur entrée au port et arrivent à destination aussi vite que les voyageurs. * ♦ Rossignol et Rose. — Une légende persane raconte que tous les oiseaux s'étaient réunis pour paraître devant Salomon et se plaindre de ce que le chant du rossignol les empêchait de dormir. L'oiseau chanteur répondit que son chant plaintif provenait du chagrin qu'il éprouvait chaque fois qu'une rose était cueillie par la main de l'homme. Châtaignier Dupont.— Sous ce nom, le Châtaignier ordinaire s'est répandu dans les États-Unis d'Amérique. Il provient de spécimens plantés en 1805 à Wilmington, dans l'État de Delaware par un français M. E. Eleuthère du Pont, de Nemours, qui s'expatria en Amérique en 1799. C'était un grand amateur d'horticulture et d'agriculture. Pierrots pomologues. — On sait que les souris distinguent mieux que les chimistes la margarine et le beurre : lorsque les deux sont en présence, elles ne s'en prennent qu'au beurre et délaissent la margarine. On a raconté aussi que des rats qui avaient pénétré dans un fruitier avaient choisi pour leur régal des poires Délices de Huy à l'exclusion de toute autre. Depuis lors cette excel- lente poire a servi d'appât dans plus d'une ratière. Aujourd'hui M. Charles Baltet, l'horticulteur troyen bien connu, relate dans le Bulletin d'arboricul- ture que les pierrots ont aussi leur préférence. — 330 — « Notre ami, le célèbre statuaire Eugène Piat, dit-il, possède à Paris une assez belle collection de poiriers attenant à ses ateliers Boulevard de Picpus. La Duchesse, la Passe Crassane, le Beurré d'Amanlis, Olivier de Serres, Louise bonne, etc., y fructifient chaque année. Seul un Conseiller de la Cour, vigoureux, élancé et ramifié, n'épanouit aucun bouton floral, bien que les bourgeons à fruits y soient nombreux et bien formés à l'automne. Mais les moineaux pullulent dans ce quartier et viennent en hiver et au printemps s'abattre sur ce pauvre « Maréchal de Cour » un peu abrité, il faut le recon- naître. L'oiseau pillard lui becquette sans rémission ses bourgeons rebondis, écailleux et riches de promesses, en atrophie les organes embryonnaires, enfin détruit les espérances du propriétaire qui, certes, doit maudire la gent nichée de la place du Trône. » L'herbier le plus ancien est celui qui est déposé au Musée égyptien du Caire. Il se compose d'un grand nombre de gerbes et de guirlandes de fleurs provenant des anciens tombeaux égyptiens. Ces reliques florales sont parfaite- ment conservées. Les coloris n'ont pas été altérés. L'âge de quelques-unes de ces fleurs est évalué à 4300 ans, bien qu'on ne puisse pas déterminer cet âge exactement. Parmi ces fleurs il y a les Lotus blanc et bleu, le Pavot rouge, plusieurs espèces de Chrysanthèmes, des graminées appartenant probablement à la période gréco-romaine et les feuilles de céleri. Rôle des feuilles. — On sait généralement que les feuilles ont la mission de porter dans l'air l'eau superflue que les plantes puisent dans le sol; mais on sait moins la masse d'eau que les feuilles renvoient dans l'atmosphère en une seule saison. On a évalué à la quantité considérable de 123,000 litres d'eau le résultat de la transpiration d'un chêne de grandeur moyenne, portant environ sept cent mille feuilles. * Cyathea medullaris. — Un des plus beaux exemplaires de cette espèce et qui était un des ornements les plus imposants de la serre tempérée de Kew a succombé cet été. C'était un don du prince Consort offert au Jardin en 185G. La tige avait trente et un pieds de longueur. Elle portait une douzaine de frondes dont chacune mesurait de douze à quinze pieds. On sait que le Cyathea medullaris est une des Fougères arborescentes les plus grandes de la Nouvelle Zélande. Ém. Rodigas. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XLV A. Goossens pinx. BEGONIA TUBÈREUX Mme JOSEPH ELIAT P. De Pannemaeher chrom. 331 — PI. XLV BECOMA TUBÉREUX Mme JOSEPH ELIAT Voici encore une de ces fleurs qui, pour la grandeur, la régularité de la forme et le coloris, semblent marquer l'apogée le plus élevé auquel l'horticul- teur puisse prétendre. Un diamètre de plus de 0m12, un coloris d'un rouge tellement intense qu'il est difficile à rendre par l'aquarelle, et parmi ce rouge une panachure de lignes et de bandelettes d'un blanc pur; une forme circulaire elliptique parfaite; les segments floraux bien étoffés, le tout se présentant avec un port distingué, telles sont les remarquables qualités réunies qui impriment à cette fleur une beauté réelle. Ce Bégonia tubéreux a été dédié à Mme Joseph Eliat, la fille de M. Charles Van Wàmbeke; il a été obtenu, comme déjà beaucoup d'autres variétés, dans les cultures de Moortebeke. Cette variété est un nouveau perfectionnement dans les panachures signalées dans ces der- niers temps. Quant à la culture des Bégonias, nous ne pensons pas devoir y revenir et nous nous permettons de renvoyer le lecteur à ce qui a été dit dans L'Illustra- tion Horticole de 1894, pp. 60 et 339. Nous ajouterons toutefois que des expé- riences instituées cette année à l'École d'horticulture de l'État, à Gand, ont fait voir que les Bégonias tubéreux prospèrent le mieux dans un sol composé de terre de feuilles et de terreau de couche ; elles ont démontré en même temps que les semis faits de bonne heure, soit en février-mars, donnent des floraisons supérieures sous tous les rapports aux plants obtenus de boutures ou par la division des tubercules. Ceux-ci seront relevés vers la fin d'octobre ou secoués hors des pots et dégagés de leur terre, sans cependant être tout à fait dépouillés des racines. On les range dans des caisses d'une dizaine de centimètres de profondeur. Au besoin on peut les disposer par couches dans du terreau de feuilles sec et de façon qu'ils ne se touchent pas. Naturellement les variétés de choix ou de couleurs diverses sont munies d'étiquettes. Les caisses sont placées dans un endroit à l'abri de la sécheresse et de la grande humidité, et garanti contre la gelée. Une température constante de 5 à 8 degrés suffira. Èm. Rodigas. 332 PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Helianthus rigidus. — Un correspondant berlinois du Gardeners' Chro- nicle signale cet Helianthus comme un des géants du genre déjà gigantesque. On dit que Linnée en présence de la première fleur qu'il vit de Y Helianthus annuus s'écria : Opéra JeJwvae magna (les œuvres de Dieu sont grandes) ! Qu'aurait-il dit en présence de la plante montrée récemment à un meeting de la Société d'horticulture de Berlin ? La tige florale mesurait 4m35 ! * Ageratum mexicanum flore roseo. — V Ageratum mexicanum a donné dans les cultures une série de variétés, remarquables, l'une par son coloris bleu de ciel, l'autre par son feuillage panaché de blanc jaunâtre, une autre encore par ses rameaux très nombreux, mais extrêmement courts, et par ses bouquets compacts de fleurs bleu gris. L'Ageratum blanc est considéré comme une espèce synonyme de Y Ageratum odoratum. La variété à fleurs roses est une nouveauté qui fera sensation parmi les fleurs bleues, aussi bien que le Myosotis rose à côté du Myosotis bleu. La plante est un gain de M. F. G. Schmidt, d'Erfurt. Pilea Spruceana. — Cette nouveauté, qui a fleuri récemment au Jardin botanique de Glasnevin, est une introduction de MM. Low et Gie. Elle est décrite par M. N. E. Brown, dans le Gardeners' Chronicle. C'est une petite plante herbacée, à tige pubescente, à feuilles opposées, courtement pétiolées, elliptiques, à marges crénelées dentées, à trois nervures fortement marquées et huilées entr'elles. Le coloris en est d'un vert bronzé fpncé, la face supérieure, très luisante, le coloris est pourpre en-dessous. Elle vient accroître d'une unité les rares plantes à fleurs vertes. Il est probable qu'elle pourra être utilisée dans les parterres d'été. Crataegus punctata. — Les aubépines indigènes dans les contrées tempé- rées de l'Amérique septentrionale sont si nombreuses qu'il est difficile d'y faire un choix. Le Crataegus punctata, nous dit Garden and Forest, était en pleine floraison dans le Prospect Park, à Brooklyn, à la fin de mai dernier, et attirait vivement l'attention des promeneurs. Les branches s'étendent loin de la tige perpendiculairement à celle-ci et la tête de cet arbuste semble souvent tron- quée. Plus au nord dans le Canada, ses branches ont une longueur extraor- dinaire; le journal précité parle d'une surface couverte mesurant quarante pieds. Les fleurs sont blanches et disposées en corymbes à la partie supérieure — 333 — des branches. A l'automne, le feuillage de ce Crataegus prend des teintes d'orange et de rouge écarlate et les branches se couvrent de fruits rouges. Veronica Purple Queen. — Au dernier meeting du Casino de Gand, cette variété de Veronica speciosa était présentée par plusieurs horticulteurs. La plante fleurit abondamment, elle est d'un beau bleu pâle et elle est rustique. Dahlia Juarezi rosea. — M. Schwiglewski, de Carow (Berlin), a exposé à une des dernières réunions de la Société d'horticulture, une très jolie nou- veauté de Dahlia Juarezi ayant le coloris de la rose La Béine. Un certificat de première classe lui fut décerné. Tilia americana. — Un journal américain rapporte que le Tilia ameri- cana croit rapidement dans un bon terrain ; qu'il atteint là-bas de belles pro- portions, que le feu il laize est abondant et d'un beau vert foncé et que les fleurs ont un parfum exquis; en outre, l'expérience de l'été passé a démontré qu'il résiste mieux aux chaleurs et à la sécheresse que le Tilleul d'Europe. Tandis que celui-ci avait en majeure partie perdu ses feuilles, à Washington, dans les grandes rues et sur les places publiques, l'espèce indigène commençait à peine de souffrir. Notre confrère ajoute que les chenilles n'avaient guère entamé le Tilleul américain, alors que les arbres d'origine européenne avaient souffert considérablement. Griffinia hyacinthina. — Belle espèce bulbeuse que l'on rencontre trop rarement dans les cultures. Et pourtant la brillante inflorescence, si gracieuse- ment bordée de bleu et de blanc, ainsi que le beau feuillage de cette Amaryllidée devraient lui assurer une place dans nos jardins. La plante n'aime pas à être confinée dans une serre, ni à être trop longtemps sèche pendant son repos. Il est imprudent aussi de la laisser fleurir plus d'une fois la même année. Quand on multiplie les plantes de graines, il faut éviter de recouvrir celles-ci. Si on emploie les rejetons, il convient de bien dégager ceux-ci, de les planter à part. Après la floraison, on peut traiter les Griflinia comme des Amaryllis. Bauhinia Galpini. — Des graines de cette jolie espèce furent envoyées du Transvaal aux Jardins de Kew par M. Galpin à qui elle a été dédiée. C'est un élégant arbuste, à petites feuilles, se garnissant de grandes fleurs d'un brillant carmin, disposées en racèmes. A Kew, la plante est hivernée parmi les Agave dans la serre aux plantes grasses ; on lui assure beaucoup d'air et de lumière en été ; en hiver, on lui donne peu d'humidité. Chaque petit bouquet se compose de cinq fleurs ; les feuilles sont bilobées et ont 0m05 de diamètre. — 334 — Myosotis Rechtsteineri. — Les Myosotis, fleurettes du souvenir, sont toutes et partout populaires. En tête des plantes nouvelles recommandées par la Gartenflora se trouve le Myosotis Rechtsteineri qui est probablement une variété du M. palustris. Elle forme de magnifiques touffes, bien trapues. La plante fleurit au printemps et une seconde fois à la fin de l'été, formant alors un tapis du plus beau bleu cachant complètement le feuillage. C'est à peine si ce tapis fleuri dépasse 0m02 de hauteur. La plante se contente d'une place humide ensoleillée. Ém. R. CHOIX DE ROSES Un de nos confrères anglais élabore, depuis une dizaine d'années, dans le Journal of Horticulture, une revue des roses faisant leur apparition dans les expositions. Du travail auquel il s'est livré cette année, il résulte une fois de plus un choix de variétés qui peut être considéré comme le résultat d'un véritable plébiscite, ayant duré dix ans. Pendant cette décade, le nombre des fleurs exposées a été de 18,000 environ. Cette année encore on a relevé en Angleterre les noms de 1140 variétés de rosiers hybrides remontants et 674 noms de variétés de rosiers thé. Sur ces nombres fort considérables quel- ques variétés n'ont figuré qu'une seule fois ou deux fois. Celles qui ont été exposées le plus souvent peuvent être considérées évidemment comme jouissant d'une grande vogue; on ne saurait cependant en déduire la conclusion que toutes les autres roses seraient moins belles ou auraient été détrônées. Ce qui est certain néanmoins, c'est que les vingt-quatre premières dans chaque série peuvent être considérées comme des variétés d'un mérite transcendant incontes- table et avant tout qu'elles priment comme fleurs d'exposition. Un grand nombre de variétés dont l'origine est antérieure à 1870 et qui, par conséquent, comptent vingt-six années d'existence ou davantage, brillent toujours parmi les meilleures. Voici l'ordre dans lequel sont classées les cinquante premières parmi les hybrides remontants. 1 Mrs. John Laing 2 Madame Gabriel Luizet 3 La France 4 Ulrich Brunner 5 A. K. Williams 6 Marie Baumann 7 Her Majesty 8 Alfred Colomb 9 Charles Lefebvre 10 Merveille de Lyon. 11 Gustave Piganeau. Obtenteurs Bennett Liabaud Guillot Levêt Schwartz Baumann Bennett Lacharme Lacharme Pernet Pernet et Ducher Année Coloris 1887 Rose vif 1877 Rose argenté pâle 1867 Rose satiné nuancé lilas 1881 Rouge cerise 1877 Rouge carmin vif 1863 Rouge carminé 1885 Rose pâle 1865 Rouge carminé brillant 1861 Cramoisi pourpré 1882 Blanc 1889 Carmin ombré — 335 — Obtentours Coloris 12 Suzanna M. Rodocanachi Levêque 1883 Rose éclatant L3 Etienne Levêt Levêt 1871 Rose carminé 14 Baronne de Rothschild Pernet 1867 Rouge pâle 1") Karl of Dufferin A. Dickson and Sons 1887 Cramoisi foncé ombré marron 16 Dupuy Jamain Jamain 1868 Cerise brillant 17 Louis Van Houtte Lacharme 1869 Cramoisi foncé ombré marron 18 Prince Arthur B. R. Cant 1875 Cramoisi vif 19 François Michelon Levêt 1871 Rose foncé, argenté sur le revers 20 Horace Vernet Guillot 1866 Rouge écarlate 21 Duke of Wellington Oranger 1864 Cramoisi nuancé brillant 22 Ferdinand de Lesseps E. Verdier 1869 Cramoisi ombré 23 Général Jacqueminot Rousselet 1853 Cramoisi écarlate vif 24 Camille Bernardin Oautreau 1865 Cramoisi 25 Marie Verdier E. Verdier 1877 Rose pur 26 Marquise de Castellane Pernet 1869 Rose cerise clair 27 Comtesse d'Oxford Guillot 1869 Violet carminé 28 Heinrich Schultheis Bennott 1882 Rose rougeâtre 29 Dr Andry E. Verdier 1864 Cramoisi vif 30 E. Y. Teas E. Verdier 1874 Rouge vif 31 Fisher Holmes E. Verdier 1865 Écarlate cramoisi ombré 32 Duke of Edinburgh W. Paul and Son 1868 Cramoisi écarlate 33 Margaret Dickson A. Dickson and Sons 1891 Blanc d'ivoire 34 Le Havre Eude 1871 Rouge vermillon 35 Lady Mary Fitz william (H. T.) Bennett 1882 Rose chair 36 Victor Hugo Schwartz 1884 Cramoisi éblouissant om- bré Rose saumoné 37 Marie Finger Raimbaud 1873 38 Jeannie Dickson A. Dickson and Sons 1890 Rose argenté délicat 39 Abel Carrière E. Verdier 1875 Marron cramoisi ombré pourpré 40 Duke of Teck W. Paul and Son 1880 Écarlate cramoisi clair 41 Prince Camille de Rohan E. Verdier 1861 Marron cramoisi 42 Captain Christy (H. T.) Lacharme 1873 Rose chair délicat 43 Caroline Testout (H. T.) Pernet et Ducher 1890 Rose foncé saumoné 44 Xavier Olibo Lacharme 1864 Cramoisi velouté foncé 45 Pride of Waltham W. Paul and Son 1881 Rouge foncé saumoné om- bré violet 46 Beauty of Waltham W. Paul and Son 1862 Cramoisi rosé 47 Duchess of Bedford Postans 1879 Cramoisi écarlate clair 48 Duke of Fife J. Cocker and Sons 1892 Cramoisi clair 49 Star of Waltham W. Paul and Son 1875 Carmin ombré violet 50 Reynolds Hole W. Paul and Son 1873 Marron écarlate foncé Parmi les rosiers thé quelques fleurs conservent toujours leur rang. Aucune nouveauté ne remonte dans cette série au-delà de 1889. Nous en mentionnons les vingt-cinq premières : Noms Obtenteurs Année 1 Catherine Mermet Guillot 1869 2 The Bride May 1885 3 Comtesse de Nadaillac Guillot 1871 Rose chair pâle Blanc lavé jaune orange Rose chair et abricot 336 Noms Obtenleurs Année Coloris 4 Innocente Pirola Madame Ducher 1878 Crème 5 Souvenir d'un Ami Belot-Defougère 1846 Rose pâle 6 Marie Van Houtte Ducher 1871 Jaune citron bordé rose 7 Souvenir d'Elise Vardon Marest 1854 Crème teinté rose 8 Niphetos Bougère 1844 Blanc pur 9 Souvenir de S. A. Prince Prince 1889 Blanc pur 10 Maréchal Niel (N.) Pradel 1864 Jaune d'or foncé brillant 11 Ernest Metz Guillot 1888 Saumon teinté rose 12 Madame de Watteville Guillot 1883 Crème bordé rose 13 Madame Hoste Guillot 1887 Jaune citron pâle 14 Madame Cusin Guillot 1881 Rose violacé jaune à la base 15 Caroline Kuster (N.) Pernet 1872 Jaune citron 16 Ethel Browslow A. Dickson and Sons 1887 Rose chair nuancé jaune 17 Honourable Edith Gifford Guillot 1882 Blanc centre chair 18 Francisca Kriiger Nabonnand 1879 Jaune cuivré lavé pêche 19 Jean Ducher Madame Ducher 1874 Jaune saumoné nuancé pêche 20 Madame Brovy Guillot 1848 Blanc lavé rouge pâle 21 Anna Olivier Ducher 1872 Jaune cuir pâle nuancé 22 Rubens Robert 1859 Blanc ombré rose crème 23 Princess of Wales Bennett 1882 Jaune rosé 24 Madame Lamhard Lacharme 1877 Saumon ombré rose 25 Etoile de Lyon Guillot 1881 Jaune citron foncé Voilà, d'après le travail précité, la position relative des variétés ayant quelques années de culture. Cette position telle qu'elle est établie dans les listes qui précèdent, est le résultat de la comparaison faite entre les pal- marès de dix années d'expositions. Quant aux nouveautés plus récentes, elles peuvent être rangées, conformément à un vote spécial, émis par les prin- cipaux amateurs et horticulteurs rosiéristes d'Angleterre de la manière suivante : Hybrides remontants et hybrides thé : 1. Caroline Testout; 2. Kaizerin Augusta Victoria et Mrs R. G. Sharman Crawford; 4. Marchioness of London- derry; 5. Duke of Fife; 6. Captain Hayward et Margaret Dickson; 8. Jeannie Dickson, Marchioness of Downshire et Marchioness of Dufferin; 11. La Fraî- cheur et Spencer. Rosiers thé : 1. Maman Cochet; 2. Bridesmaid; 3. Medea; 4. Corinna; 5. Mrs. J. Wilson. Enfin le rapport mentionne à la tête des roses pouvant être cultivées avec le plus de succès dans les jardins, sans tenir compte de la valeur des fleurs au point de vue des expositions, les variétés suivantes : Hybride remontant : Gloire de Margottin. Hybrides thés : Augustine Guinasseau ; Bardoux Job; Clara Watson ; Gloire Lyonnaise. Rosier Rengale : Laurette Messing. — 337 — Thés et Noisette : Beauté inconstante; I)1' Grill; L'Idéal; Luciole. Rosiers multiflores : Gloire do polyantha ; Multiflore grimpant Grimson Rambler, variété de premier ordre. Ém. R. LES POIRIERS EN PYRAMIDES Les poires que nous recommandons dans notre livre « Les 50 jioires d'élite » ne prospèrent pas toutes également bien en pyramides. Il y eu a dans le nombre dont les branches sont naturellement divergentes ou tortueuses ou recourbées, et, malgré les soins de taille ou de dressage, on n'obtient que des pyramides mal faites. La formation d'une pyramide .est cependant bien simple, mais il importe que la végétation des variétés que l'on y soumet, soit à la fois vigoureuse et régu- lière, c'est-à-dire, que les branches doivent prendre, naturellement et sans peine, une belle direction érigée et pyramidale. Il importe aussi que ce soient des variétés dont les fruits ne souffrent pas du plein air. On plante les pyramides à la distance d'environ 6 mètres, lorsqu'elles sont greffées sur franc de semis; à 4 mètres, lorsqu'elles sont greffées sur coignassier, et à 5 mètres, lorsqu'on plante alternativement des pyramides greffées sur coignassier et sur franc de semis. Formation de ht 'pyramide. — On peut constater que la pyramide ici repré- sentée a été greffée à fleur de terre ; qu'une première taille a été faite en A d'où sont résultées une dizaine de branches latérales; qu'une seconde taille a été faite en B; une troisième en G ; une quatrième en D, etc. Par ces différentes tailles, nous avons obtenu les vingt-et-une branches charpentières numérotées et qui sont taillées à leur tour, comme l'indiquent les traits. En somme, pour qu'une pyramide soit bien faite, il faut : 1° Que les branches charpentières ne soient pas bifurquées; 2° Qu'elles soient suffisamment distantes pour que la lumière puisse ample- ment visiter tout l'intérieur. C'est un point capital pour la floraison et la fruc- tification, mais il est malheureusement trop négligé. 3° Que les branches du bas soient plus longues et plus fortes que celles qui se trouvent successivement placées plus haut. Les variétés qui se prêtent le plus avantageusement à la culture en pyra- mide sont : Clapps' Favourite, Bon Chrétien William, Marguerite Marillat, Beurré Van den Hove, Beurré Hardy, Fondante des Bois, Beurré superfin, Bonne — 338 — Louise d'Avranches, Beurré Durondeau , Beurré Dumont, Alexandrine Douillard, Soldat Laboureur, Conseiller de la Cour, Nec plus Meuris, Fig. 44. — Poirier conduit en pyramide. Duchesse d 'Angotdême, Bon Chrétien Napoléon, Van Mons, Alexandre Lambré, Zéphirin Grégoire, Beurré Clairgeau, Beurré Six, Épine du Mas. Gustave Mighiels. — 339 — PETITES NOTES DE CULTURE Primula japonica. — Cette précieuse espèce pourrait être considérée comme rustique si elle résistait mieux à l'humidité de nos automnes et aux alternatives de gelée et de dégel. D'après M. N. Schneider, le meilleur mode de culture consiste, comme il le dit dans la Revue Horticole, à semer les graines au mois d'août, dès leur maturité, en terrines, dans un mélange composé de deux tiers de terre franche, d'un tiers de terreau avec addition de sable blanc. La graine n'est recouverte que d'une quantité de terre égale à l'épaisseur de son volume. Elle sera bien tassée. On recouvre le tout de sphagnum ou de mousse hachée. En attendant la germination qui a lieu en février ou mars, les terrines sont mises en terre dans une plate bande le long d'un mur au nord, et maintenues humides par des arrosages. En octobre, les terrines sont rentrées sous châssis froids pour l'hivernage. On ne laisse jamais se dessécher la sur- face des terrines; les graines germeraient imparfaitement. Au printemps la couverture de mousse ou de sphagnum est enlevée, les jeunes plants sont repi- qués sous châssis froids à 0m10 ou 0m15 de distance et mis en pépinière dès qu'ils se touchent. On les met en place en septembre ou au commencement d'octobre. En été on leur a donné les soins ordinaires, sarclages, terreautages, arrosements, etc. Pendant les grands froids il faut couvrir de feuilles sèches le sol entre les plantes. On peut aussi mettre en place aux premiers beaux jours du printemps. Eccremocarpus scaber. — Bien que découverte par A. Menzies, il y a un siècle, cette espèce chilienne ne fut introduite dans les cultures qu'en 1824 et depuis lors elle est restée rare. C'est une espèce grimpante, de la famille des Bignoniacées dont le feuillage rappelle celui des clématites. Elle ne résiste guère aux hivers rigoureux, mais peut être cultivée à un mur au midi. Il faut que les racines soient protégées par une couche de feuilles sèches. La plante mûrit fort bien ses graines et les semis obtenus de bonne heure et repiqués sous châssis jusqu'en mai et mis en place au commencement de juin, fleurissent abondamment dès le mois d'août. Les fleurs sont disposées en racèmes, au nombre de douze et plus; elles sont d'un beau rouge orangé. * Division des plantes vivaces. — La multiplication des plantes vivaces s'opère, en général, par voie de division et celle-ci peut se faire à l'automne et au printemps. Pour les espèces qui fleurissent de bonne heure, il vaut mieux procéder en automne, dès le milieu du mois de septembre. Celles qui fleurissent tard, se trouveront mieux de subir la division au printemps. Il faut que les — 340 — plaies ou déchirures causées par l'opération aient eu le temps de guérir com- plètement avant les gelées, sinon, les plantes obtenues par le partage risquent d'être perdues. Nous avons connu plus d'un amateur de plantes vivaces qui ne touchaient plus à leurs plantes à partir du premier octobre, comme égale- ment après le milieu de mai. Pivoines en arbre. — Par suite d'une modification à une partie du jardin de l'École d'horticulture de l'État, nous avons été dans le cas de devoir déplanter des pivoines en arbre le printemps dernier. Cette époque n'est guère favorable à la déplantation de ces arbustes. Il ne faut les déplanter que lorsque les pieds ont bien terminé leur végétation et que le bois est bien mûr, donc, à la fin de l'été, et il est même imprudent de faire la déplantation en septembre à moins que l'automne ne soit particulièrement favorable. Les sujets que nous avons dû transplanter n'ont guère bien repris et plusieurs menacent de ne pas résister à l'hiver. Nous partageons complètement la manière de voir de M. Ch. Gros- demange qui disait dernièrement dans la Bévue Horticole que la transplan- tation et le greffage des pivoines en arbre sont des opérations que l'on doit faire en été. Bégonia Rex. — Ces belles plantes sont presque partout envahies par un insecte microscopique, suivi d'un petit cryptogame qui gâtent le feuillage. Pour les combattre, il convient de recourir aux fumigations de tabac répétées de dix en dix jours. L'emploi de la bouillie bordelaise est également efficace. Palmiers en appartements. — On peut tenir assez longtemps dans les appartements un certain nombre de Palmiers, pourvu qu'on les habitue successivement à l'air sec qu'ils rencontrent dans ces conditions ou qu'on place sous les plantes des terrines contenant de l'eau pouvant s'évaporer constam- ment. Il convient de remarquer aussi que les exemplaires d'une même espèce ne résistent pas également bien. Nous avons des Chamaerops humilis parfai- tement habitués à la vie d'appartement; certains Latania borbonica résistent à la perfection. Le Cocos Weddeliana jaunit en appartement s'il est trop arrosé, en revanche le Cocos Datil ne saurait avoir assez d'eau. Le Martinesia car ijottfolia, Y Elaeis (juineeiisis, YHyophorbe Verschaffelti s'accommodent par- faitement de la culture en appartements. On ne peut en dire autant du Cocos plumosa ni de YAreca rubra ni du Chamaedorea corallina qui sont pourtant désignés quelquefois pour leur résistance à l'air sec. R. d'Eelen. 6me Série. TOME 2me. 22° Livraison. 30 Novembre 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN L1NDEN KKPACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION horticole est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. soirvEnvc^iiEtE Pages Causerie agricole 341 Renseignements et cultures 345 Quelques Dracaena 348 Culture de l'Araucaria excelsa en appartement 350 Nécrologie 351 Piaules primées 352 Chrysanthèmes nouveaux 353 TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 46. Hcmitelia Lindcni 344 Fig. 45. Dracaena bèllula 349 » 46. Chrysanthème Owen's Crimson ... 354 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1*5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, imprs Eug. Vander Haeghen . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ]^ï. 1$. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Tour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour G insertions Tour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dansles2 journ. dans les 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . . » 12 » 25 »> 40 » 70 » 125 Un seizième de page . » 6 » 12 » 20 » 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 341 — CAUSERIE AGRICOLE L'AZOTE ET LES MICROORGANISMES 30 novembre 1895. La mort du savant allemand Hellriegel, dont on trouvera plus loin la notice nécrologique, remet à l'ordre du jour la question si importante du rôle de l'azote et de son assimilation dans la culture des légumineuses. Par une singulière coïncidence, peu de jours avant l'événement qui met la science en deuil, M. Dehérain, membre de l'Institut de France, présentait à une séance de la Société Nationale d'Agriculture un livre fort intéressant, intitulé : Les engrais et ferments de la terre, et dans lequel il étudie les consé- quences de la grande découverte de Hellriegel. La première partie de ce livre est consacrée aux engrais organiques, aux amendements et engrais minéraux. M. Dehérain dit avec raison que le fumier de ferme, quand sa production n'est pas onéreuse, est la base de notre édifice agricole. Le produire à bon compte est le problème dont la solution est la plus urgente. Puis il insiste sur l'utilité des engrais verts, surtout depuis que MM. Hell- riegel et Wilfarth ont démontré que les légumineuses, fixant l'azote, constituent des ressources fourragères et d'engrais. Les engrais verts sont les succédanés du fumier. Ils apportent, comme lui, outre des matières azotées, les principes végétaux qui se tranforment en humus et conservent au sol un des plus précieux éléments. Les analyses nous ont appris, dit M. Dehérain, que nos terres cultivées renferment 4000 à 8000 kilogrammes par hectare d'azote combiné, 40 à 80 fois la quantité qui nous est nécessaire, et nous sommes incapables d'arracher à cette masse inerte de quoi soutenir nos récoltes. Et cependant on sait que quand une terre est convenablement remuée, aérée, travaillée, l'azote habituellement inerte qu'elle renferme évolue, devient soluble. assimilable ; la matière organique azotée de l'humus, attaquée par les ferments se réduit en acide carbonique, en eau, en nitrates. — 342 — Puis, M. Dehérain indique quelles sont nos ressources en phosphates. A l'aide du fumier de ferme ou des engrais verts nous assurons, dit-il, à nos sols l'humus et les matières organiques azotées nécessaires à la végétation. Et les gisements de phosphates et de sels de potasse nous fourniront encore pendant de longues années tous les engrais minéraux nécessaires. Néanmoins, tout cela est encore insuffisant pour atteindre les hauts rendements indis- pensables pour lutter contre le bas prix des céréales. Le guano est épuisé ; le nitrate de soude est consommé en énorme quantité, et, comme le guano, il ne se reproduit pas. Les progrès de l'hygiène rendront bientôt impossible la préparation du sulfate d'ammoniaque, et alors que ferons-nous? Les recherches de M. Berthelot nous ont enseigné que nos terres sont peuplées de microorganismes qui fixent l'azote de l'air. De plus, ces micro- organismes ont été isolés, décrits, cultivés par ce savant chimiste et par WlNOGRADSKY. Les ferments nitriques travaillent dans le sol pour rendre assimilable l'azote qu'il renferme. Ce qu'il nous faut apprendre maintenant, c'est à créer un milieu de culture favorable à leur action, et quand nous saurons disséminer les ferments dans une terre meuble et bien aérée, nous pourrons envisager sans crainte l'épuisement du nitrate de soude du Pérou. La deuxième partie de l'ouvrage de M. Dehérain est consacrée aux fer- ments de la terre. Elle est non moins intéressante que la première. Nous y apprenons comment, après bien des expériences, des discussions contradic- toires, on est arrivé à prouver que l'azote atmosphérique contribue à alimenter les plantes. Mais comment l'azote se fixe-t-il ? Boussingault prétendait que la plante ne fixe pas d'azote atmosphérique. G. Ville soutint le contraire. Berthelot démontra la fixation de l'azote dans le sol par l'action microbienne. Schlœsing contesta cette opinion. En 1873, Lawes et Gilrert démontraient qu'une récolte de trèfle dans les mêmes conditions qu'une récolte d'orge renferme quatre fois plus d'azote. En 1885, Joulie, en cultivant du sarrasin, constata des gains d'azote sensibles. L'année suivante Hellriegel fit connaître au congrès des naturalistes de Berlin le résultat de ses recherches. Les céréales, orge et avoine, puisent l'azote dans les nitrates ajoutés au sol. Mais les légumineuses, les pois, par exemple, acquièrent souvent un dévelop- pement normal dans un sol entièrement privé d'azote combiné. Cette différence était inexplicable. Hellriegel eut l'idée d'en chercher la cause dans l'examen comparatif des racines, des plantes bien développées et des plantes qui l'étaient mal. Il constata sur les premières la présence de nodosités nombreuses qui faisaient absolument défaut sur les secondes. Il se demanda si ces nodosités n'étaient pas déterminées par des microorganismes, — 343 — des bactéries, qui s'y logent et jouent un rôle dans la nutrition des plantes. En 1884 parut le magnifique travail de MM. Hellriegel et Wilfarth, qui lit connaître toutes les expériences qui mettaient en évidence la fixation de l'azote par les bactéries des nodosités et expliquait l'alimentation azotée des légumineuses. Il fut acquis que les légumineuses prospèrent et s'enrichissent en azote quand elles portent sur leurs racines des nodisités peuplées de bac- téries, qui elles-mêmes trouvent dans le suc de la racine la nourriture appro- priée à leurs besoins et s'y multiplient. MM. Schlœsing fils et Laurent ont mis hors de doute l'intervention de l'azote atmosphérique, en faisant vivre des plantes dans une atmosphère limitée, mesurée avec une exactitude absolue pour reconnaître si l'azote de cette atmosphère diminuerait du fait même de la végétation. Si cette diminution avait lieu, on devait retrouver l'azote libre disparu, engagé en combinaison dans le tissu même de la plante. C'est ce qui fut démontré. MM. Deiiéraln et Maquenne ont démontré que le ferment fixateur d'azote de Winogradsky n'agit qu'à l'abri de l'air. Gomme l'a fait remarquer M. Bertiielot, la fixation d'azote est corrélative de la diminution des matières hydrocarbonées produites par les végétaux à chlorophylle. Cette fixation dans le sol du gaz dont l'atmosphère nous offre un réservoir inépuisable est la condition même de la vie à la surlace du globe. Et, comme le dit si bien M. Dehérain : « La matière ne se détruit pas, elle ne se crée pas, elle revêt seulement des formes variées qui n'affectent ni la nature intime ni le poids des éléments dont elle est formée. L'azote circule d'un être à l'autre. Engagé aujourd'hui dans une combinaison complexe consti- tuant les muscles d'un animal, demain détritus soumis à l'action des microorga- nismes, il devient ammoniaque, puis acide azotique ; il pénètre dans la végéta- tion, et le voilà gluten du blé, prêt à reprendre ses éternelles migrations. » C'est Pasteur qui a fait comprendre le rôle des microorganismes, qui les a présentés comme les agents nécessaires de la réduction de la matière orga- nique. Ce sont eux, disait-il, qui donnent à l'oxygène ses propriétés combu- rantes. Sans eux, la vie deviendrait impossible, parce que l'œuvre de la mort serait incomplète. De plus, associés à certaines espèces végétales privilégiées, ils leur pré- parent l'aliment le plus précieux, la matière azotée. Dans le dernier chapitre de son livre, M. Dehérain étudie l'utilisation de l'azote du sol, l'origine et la composition de l'humus, l'alimentation azotée des graminées et des légumineuses, la transformation de l'humus, la formation de l'ammoniaque, celle des nitrates, la nutrification dans la terre arable, les eaux de drainage, la nutrification active de l'arrière saison et Iles cultures dérobées d'automne. — 344 — PL. XL VI HEMITELIA LINDEM Les lecteurs de L'Illustration Horticole connaissent déjà le nom de cette ravissante Fougère. Introduite du Haut-Pérou en 1894 par L'Horticulture Internationale, elle a figuré cette année aux expositions universelles de Bordeaux et de Paris, dans les groupes qui ont obtenu, dans la première ville un diplôme d'honneur avec objet d'art, dans la seconde, le premier prix avec grande médaille d'or pour les plantes nouvelles. Les Fougères arborescentes de port nain, et spécialement les Hemitelia, rendent de très grands services pour la décoration des serres et des jardins d'hiver. Cette nouvelle espèce constitue une ravissante addition à ce groupe par l'élégance et l'attrayant coloris de ses frondes finement découpées. M. G. A propos de l'exposition internationale de Paris de mai dernier, M. Wittmack m'écrit qu'il regrette le malentendu que j'avais relevé dans une petite note de notre compte rendu; il croyait que le Philodendron Devansayanum et le P. Martineti n'étaient qu'une seule et même plante, parce que l'étiquette du premier portait au dos, paraît-il, le nom de P. Martineti. Ainsi que je l'ai expliqué à M. Wittmack, il est possible que certains noms aient été écrits à la main, au dernier moment, sur des étiquettes imprimées ; nous n'avions pas reçu toutes nos étiquettes en temps utile, et il a fallu suppléer à ce qui manquait. Mais dans ces conditions, c'était le nom affiché qu'il fallait considérer, non ce qui se trouvait au dos ; et les deux plantes étaient tellement distinctes, qu'en les comparant on ne pouvait faire aucune confusion. Je comprends néanmoins que dans la hâte d'un examen forcément rapide, M. Wittmack n'ait pu faire cette vérification et qu'il ait pu être trompé par les commentaires d'autres personnes intéressées à aller chercher au dos des étiquettes. Voilà donc réglé à la satisfaction commune un petit incident qui ne doit pas laisser de souvenirs, mes relations avec mon confrère de la Garten- -flora ayant toujours été excellentes. Lucien Linden. .USTRATION HORTICOLE PL. XLV1 IHHBr^r*^' HEMITELIA LINDENI A. Goossens pin.v. P. De Pannemaéker chrom. — 345 — RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Décorations. — Notre sympathique confrère M. H. Martinet, architecte- paysagiste, directeur du Jardin, et qui a su donner à ce journal une excel- lente impulsion, vient d'être l'objet de deux distinctions méritées de la part des gouvernements russe et français. Il a été décoré de l'ordre de Stanislas de 2e classe (grade de commandeur) et nommé officier d'académie. Le Président de la République française, qui a assisté à l'inauguration de l'Exposition de Chrysanthèmes à l'hôtel de la rue de Grenelle, a remis lui- même à M. Martinet les palmes académiques, et l'a vivement félicité pour la part active qu'il a prise à l'organisation de la section française à l'Ex- position internationale fruitière de Saint-Pétersbourg. Parmi les autres personnes qui ont été l'objet de distinctions honori- fiques à l'occasion de l'Exposition fruitière de Saint-Pétersbourg, signalons M. Maxime Cornu, professeur-administrateur au Muséum d'histoire naturelle, décoré de l'ordre de Saint-Stanislas de lre classe (grand-croix), M. H. L. de Vilmorin, décoré de l'ordre de Sainte-Anne de 3e classe (chevalier), M. Nanot, directeur de l'École nationale d'horticulture de Versailles, et M. Abel Chatenay, secrétaire général de la Société nationale d'horticulture, décorés tous deux de l'ordre de Saint- Stanislas de 3e classe (grade de chevalier). Transport des fruits. — Les exportateurs de fruits en France ont adressé dernièrement aux autorités gouvernementales des pétitions tendant à ce que leur marchandise fut traitée avec certains égards, et, en particulier, transportée dans des wagons aérés. Le ministre de l'Agriculture ne saurait mieux faire que de se renseigner aux États-Unis. La France y a des consuls intelligents et actifs et M. Bruwaert, consul à New-York, aidé des rapports de ses collègues de la Nouvelle- Orléans, et de San-Francisco en particulier, serait à même de lui fournir tous les documents nécessaires. Il y a un ou deux mois, on signalait une publica- tion du ministère de l'Agriculture de Washington sur les précautions à accorder aux matières alimentaires durant leur transport. Il est peu de pays où les fruits voyagent autant, et en aussi grand nombre, qu'aux États-Unis, et c'est là, si le ministère veut se renseigner sérieusement, qu'il ira puiser des faits et des inspirations. Il est sage de profiter de l'expérience déjà faite et acquise. — 346 — Ixora. — Le compost de ces plantes doit être maintenu légèrement humide pendant l'hiver. Lorsque le printemps commencera, et que les racines entre- ront en activité, on procédera au rempotage dans des pots un peu plus grands. Avec une terre bien substantielle, cependant, les plantes bien formées peuvent rester longtemps dans les mêmes pots. La température qui leur convient est celle de la serre tempérée. La chaleur souterraine permet d'obtenir une végé- tation plus vigoureuse et une floraison précoce ; mais elle n'est pas indispen- sable pour la culture. La multiplication se fait toute l'année par boutures sous cloche ou châssis fermé dans du sable, avec chaleur de fond. Quand les boutures sont bien enracinées, on les rempote dans un mélange de terre de bruyère tourbeuse et de terre franche avec un bon drainage. * Pancratium. — On obtient de bons résultats en mettant cinq gros oignons dans un pot de 30 centimètres. Chaque oignon est placé contre la paroi du pot, afin que les tiges florales aient plus d'espace pour se développer. Le compost est le même que pour les Eucharis, c'est-à-dire de la terre franche mélangée d'une proportion de terreau de feuilles et l'on doit assurer un bon drainage. Les rempotages s'opèrent au mois de mars environ ; on donne des arrosages abondants et on place les pots très près du vitrage, dans la serre tempérée- chaude, en ombrant lorsque le soleil est très ardent. Au mois de juin, on donne moins de chaleur et d'eau. La floraison se produit en août et septembre. Pendant la première moitié de la saison de végétation, il est bon d'arroser deux ou trois fois par semaine à l'engrais liquide. Carica papaya. — Cette plante curieuse, sur laquelle un abonné nous demande quelques renseignements, est un arbre de l'Amérique du Sud, dont les fruits, gros comme des melons, sont utilisés par les indigènes pour l'usage comestible. Il appartient à la famille des Passiflorées. On le rencontre parfois dans les collections, cultivé en serre tempérée ou tempérée-chaude ; mais il y figure plutôt comme curiosité que pour ses qualités décoratives. Il présente cette particularité curieuse et souvent attribuée avec plus ou moins de justesse aux plantes dites carnivores, de sécréter un suc capable de désorganiser et de digérer les substances animales. Il paraît même qu'une grenouille, plongée dans du suc dilué de Carica Papaya, aurait été réduite en peu de jours à l'état de squelette. * * Insectes. — La saison approche où le chauffage artificiel va de nouveau favoriser le développement des insectes, que les chaleurs de l'été ont déjà fait — 347 — pulluler; et les cultivateurs vont de nouveau se plaindre des dégâts commis par la vermine. Il existe un grand nombre de moyens de la combattre, et une foule d'insec- ticides plus ou moins efficaces. Mais le procédé le plus sûr pour empêcher les ravages des insectes, celui que nous ne cesserons pas de préconiser, c'est la propreté. Quand un jardinier inspecte souvent ses plantes, les examine en détail, lave fréquemment les feuilles et les essuie soigneusement, il est certain de n'avoir pas grand dommage à craindre. On peut mélanger à l'eau un peu de nicotine ou d'insecticide, de façon à détruire beaucoup d'insectes; mais ceux qui échappent à la mort, étant fréquemment dérangés, n'ont pas le temps d'attaquer gravement les plantes ; les œufs sont empêchés d'éclore ; les parties des feuilles qui commençaient à être endommagées se cicatrisent et se réparent. Aussi une surveillance attentive et continuelle est-elle le meilleur moyen de conserver la santé et la beauté des plantes. * Anthurium Wambekeanum. — On sait que le spadice de ce bel Anthu- rium est jaune serin. Une variation très intéressante vient de se produire dans les serres de L'Horticulture Internationale, où un jeune semis de cette espèce a fleuri en produisant un spadice rouge cerise. Le contraste de cet organe avec le blanc d'ivoire de la spathe est extrêmement gracieux. Le Ministre de l'Agriculture, M. Léon De Bruyn, est allé, le 17 no- vembre dernier, visiter l'établissement de MM. Lucien Linden et Gie, construit au cours de cette année à Moortebeke, dans un des endroits les plus gra- cieux et les plus propices à la culture que l'on puisse trouver aux environs de Bruxelles. M. le Ministre a paru très satisfait de sa visite. L'établissement est d'ailleurs conçu d'après le plan le plus élégant et le plus pratique à la fois, pourvu de tous les perfectionnements de l'art horticole, et l'on peut le citer comme un des plus parfaits modèles qui existent dans ce genre de constructions. Ajoutons qu'il renferme déjà un nombre considérable d'Orchidées en superbe végétation ; la nouvelle Société a d'ailleurs exposé déjà aux derniers meetings de L'Orchidéenne, à Bruxelles, et a obtenu à chaque fois des récompenses. Schizocodon soldanelloïdes. — On nous demande l'origine de cette gra- cieuse plante. Elle a été introduite du Japon pour la première fois en 1891. La Société royale d'Horticulture de Londres lui a décerné un Certificat de lre classe — 348 — au mois de mars 1893, et elle a été figurée vers cette époque dans le Journal of Horticulture. C'est une charmante petite plante, dont la taille ne dépasse pas une dizaine de centimètres, mais qui produit des fleurs assez grandes, en grappe dressée, d'un joli coloris rose vif. * Torenia Fournieri. — Cette gracieuse petite plante, dont nous avons publié le portrait l'année dernière, a été utilisée cette année pour l'ornemen- tation des rocailles dans la galerie centrale de L'Horticulture Interna- tionale, et elle y fait un charmant effet. Elle a fleuri à peu près toute l'année. Cette plante convient aussi admirablement pour les suspensions. M. G. QUELQUES DRACAENA Les plantes les plus connues et les plus répandues dans les cultures et les appartements sous le nom de Dracaena sont en réalité des Cordyline; toutefois les deux genres sont très voisins, et leur distinction ne repose guère que sur la constitution du fruit. Il n'est donc pas surprenant qu'ils aient été confondus au point de vue horticole et populaire. L'une des espèces les plus populaires de Dracaena de ce groupe est le D. terminalis, très répandu sous les tropiques, produisant un grand nombre de variétés par semis, et qui est la souche d'une foule de formes existant dans les cultures. Cette belle espèce, dont la tige allongée atteint une hau- teur de 3 à 4 mètres à l'état adulte, a les feuilles disposées en touffe termi- nale, lancéolées, d'un vert foncé, bronzé et nuancé de cramoisi. Le D. indivisa est aussi très répandu dans les cultures et très apprécié pour ses qualités décoratives. Il a les feuilles élégamment allongées et rétrécies en pointe, larges de 2 à 5 centimètres, dressées ou un peu étalé, vert vif. Il possède plusieurs variétés très remarquables dans lesquelles le coloris des feuilles est nuancé, maculé ou strié de jaune vif, de pourpre, de rose ou d'orangé. L'ancienne Illustration Horticole a figuré notamment deux variétés charmantes, le D. i. Dalliereana et le' D. i. Doucetiana. Le I). bellula (voir fig. 45) fut introduit par M. Linden en 1872. C'est, comme l'écrivait M. Edouard André, « une délicieuse petite espèce, le bijou du genre. » Son feuillage linéaire lancéolé est d'un violet pourpré sombre, sillonné de longues macules vert de gris et bordé de rouge vif. « Le D. bellula, disait encore M. André, est une miniature des grandes espèces ou variétés à — 349 — feuillage élargi en lame d'aviron. Il a toute la grâce des plus belles plantes du genre... Cette élégance n'exclut pas la robustesse de l'aspect chez cette mignonne plante, qui se tient debout, dressée, ferme sur sa tige, et dont le feuillage revient vivement sur lui-même quand on le froisse. » Le D. Baptisti, introduit par MM. Veitch en 1873, a les feuilles longue- ment pétiolées, avec le limbe oblong-lancéolé aigu, étalé-recourbé, d'un vert tendre bordé et strié de rose à l'état jeune, puis d'un vert nuancé de pourpre et bordé de rouge vif. C'est une très belle espèce de serre chaude. Le D. Lindeni, introduit par M. Linden en 1879 et décrit par M. Éd. André, doit être considéré comme une variété du D. fragrans. C'est une superbe plante dé- corative. Ses feuilles, lar- gement embrassantes à la base, sont parcourues sur toute leur longueur par des bandes blanc crème et jau- nes, produisant un effet extrêmement brillant. Le D. Lindeni n'est pas un Gordyline, mais un Dra- caena vrai. Le D. Draco ou Dragon- nier, est célèbre à cause des dimensions extraordinaires qu'il atteint et de son étrangeté, plutôt qu'à cause de sa beauté. Il en existait dansl'ile de Ténériffe un exemplaire énorme d'un âge très avancé, qui a été détruit par un ouragan il y a quelques années. C'était une curiosité connue dans le monde entier. Son tronc jusqu'aux pre- miers rameaux atteignait 24 mètres de hauteur; dix hommes, les bras étendus et se tenant par la main, pouvaient à peine en embrasser le tronc. Cet arbre, qui eût mérité d'être classé dans les monuments historiques, ne recevait mal- heureusement aucun soin. Un autre Dracaena Draco, cultivé au jardin royal d'Ajuda (Portugal), est également très remarquable, quoique le directeur du jardin botanique lui ait Fig. 45. — Dracaena belïula. — 350 — fait subir, en 1855, de cruelles mutilations. Sa hauteur est de plus de 6 mètres, sa circonférence de 35 mètres. Cet arbre est parfaitement acclimaté au Portugal ; il fournit un ombrage épais. Il produit une quantité considérable de graines. On en recueille, en pratiquant des incisions dans l'écorce, un liquide rougeàtre, qui prend en séchant la consistance de la résine; cette résine s'emploie pour vernir les bois et est également utilisée en médecine et en teinturerie. * ♦ Pour obtenir un coloris aussi brillant que possible des Dracaena ornemen- taux, il faut les cultiver très près de la lumière. Pendant toute la saison de végétation on leur donne beaucoup d'humidité et de chaleur ; certaines espèces, toutefois, réussissent parfaitement en serre tempérée, ou même tempérée- froide, comme le D. indivisa. Le compost doit être formé de terre franche et de terre de bruyère en quantités égales. On donne aux Dracaena en général des pots de dimension restreinte. M. G. CULTURE DE L'ARAUCARIA EXCELSA EN APPARTEMENT Un jardinier de Fischbach écrit à ce sujet à la Deutsche Gàrtner- Zeitung : « V Araucaria excelsa peut parfaitement se cultiver dans les appartements et donne de bons résultats. Toutefois, une condition essentielle est de ne pas éclairer la pièce au gaz. J'ai vu à Bonn de très belles plantes de cette espèce cultivées en appartement, ce qui me donna l'idée de tenter la même culture, et les résultats obtenus me donnèrent toute satisfaction. Mon essai de culture fut opéré clans les conditions suivantes : Je plantais les Araucaria dans de bon terreau de feuilles bien décomposé, mélangé de terre fibreuse, de terre de gazon et de sable, et je les plaçais très près de la fenêtre ; je les tournais toutes les semaines pour leur conserver une forme ronde régu- lière, je les arrosais régulièrement et avec précaution (ils ne supportent pas l'humidité stagnante) et je les aspergeais d'eau tous les jours avec un vaporisa- teur. J'aérais tous les jours en été, et en hiver une fois abondamment, mais en prenant des précautions pour que l'air froid ne les atteignit pas directement. En été, j'aérais autant que le temps et les commodités de l'habitation le per- mettaient. La pièce n'était pas chauffée au-delà de 19° G. » — 351 — Ajoutons seulement qu'il nous paraîtrait plus commode et plus profitable même pour la santé delà plante de la transporter pendant la belle saison en plein air, dans un jardin. D'autre part, on remarquera que la culture en appartement ne peut guère être appliquée qu'aux plantes jeunes et de taille modeste. Plus tard, elles seraient encombrantes; il faudrait les cultiver en caisses, et les caisses seraient difficiles à déplacer, soit pour ouvrir la fenêtre, soit pour exposer la plante au jour sous toutes ses faces. On peut remédier à cet inconvénient en bouturant le sommet de la tige lorsque celle-ci devient trop élevée. On place la bouture dans du sable, et lorsqu'elle est enracinée, on la plante dans le même compost que la plante mère. M. G. NECROLOGIE Le professeur Hermann Hellriegel, qui vient de mourir, était un des savants et des chercheurs les plus remarquables de notre temps. C'est à lui notamment qu'est due une découverte qui a fait époque, celle de la faculté qu'ont les plantes légumineuses d'absorber l'azote libre de l'air par l'intermé- diaire de microorganismes qui existe dans les nodules dont la présence sur les racines de ces plantes était connue depuis longtemps. Il était né à Pegau (Saxe). La plupart de ses travaux eurent pour objet des questions de chimie et de physiologie se rapportant à la nutrition des plantes. Il fut pendant quelques années directeur de la petite station expérimentale agricole de Dahme (Brandebourg), fondée en 1857. Plus tard, il occupa d'au- tres fonctions importantes, mais l'époque qui marqua principalement dans sa vie fut l'année 1882, où Y Association pour l'industrie du sucre, fonda, avec le concours du gouvernement du duché d'Anhalt, une station expé- rimentale destinée expressément à l'étude des problèmes qui se rattachent à la culture de la betterave, culture qui a en Allemagne une importance considérable. C'est au cours de ses études à cette station, à Bernburg (Anhalt), que Hellriegel, secondé dans ses travaux par son collègue, le Dr Wilfarth, fit sa grande découverte et donna ainsi la solution d'un problème d'agriculture posé depuis au moins 2000 ans, car Varron signalait déjà le fait que les plantes légumineuses telles que lupins, pois, vesces, etc.. laissaient le sol plus riche que quand on les avait semées. Dès les premières années de notre siècle, la question de l'enrichissement du sol en azote après une saison de culture en trèfle avait attiré successivement l'attention de beaucoup de savants — 352 — investigateurs, mais tous y avaient perdu leur latin ; enfin, le 20 sep- tembre 1886, Hellriegel communiqua à la section de" chimie agricole de la Naturforscher Versammlung, qui siégeait cette année-là à Berlin, la nouvelle de sa découverte. L'accumulation de l'azote par les fèves, pois, vésces, lupins, le sainfoin, le trèfle, la luzerne et autres légumineuses, recevait pour la pre- mière fois une explication, quoiqu'il restât encore à élucider beaucoup de points de détail, — notamment en ce qui concerne le rôle exact des micro- organismes qui habitent les nodules des racines. L'annonce de cette découverte fut accueillie d'abord avec incrédulité, et fut même contestée, car on était habitué de longue date à admettre comme un axiome qu'il n'existait pas de plantes capables de tirer leur azote des immenses provisions de ce gaz existant à l'état libre dans l'atmosphère. Mais d'autres savants, en France, en Angleterre, en Allemagne, aux États-Unis, répétèrent les travaux de Hellriegel en leur donnant une plus grande extension, et confirmèrent amplement ses conclusions. En annonçant officiellement sa mort à la Société Nationale d'Agriculture de France, dont Hellriegel était membre associé étranger, M. Sagnier l'a proclamé l'immortel auteur de la découverte de la fixation de l'azote gazeux par les plantes légumineuses au moyen de leurs nodules radiculaires. PLANTES PRIMEES Physalis Franchetti. — Plante remarquable introduite récemment du Japon. Le Garden la décrit comme un P. Alkekengi très agrandi. Ses fruits volumineux sont d'un bel effet, d'un rouge écarlate intense ou parfois nuancé de jaune, selon leur degré de maturité. La plante est rustique et sera sans doute très appréciée au point de vue décoratif à cette saison. Elle a obtenu un Certificat de lre classe au meeting de Londres du 15 octobre, où elle était exposée par MM. Veitch. Abies Douglasi glauca pendula. — Variété de grande taille, à feuillage vert foncé, avec une teinte glauque sur les jeunes feuilles. Le Garden remarque à propos de cette plante qu'il est' difficile de juger un Abies en pot ; néanmoins le Jury de la Société royale d'Horticulture de Londres a jugé cette variété digne d'un certificat de lre classe au meeting du 15 octobre, où elle était exposée par MM. Paul et fils. — 353 — Bégonia Mrs Heal. — Superbe hybride obtenu par M. Heal, et issu du B. Socotrana et d'une variété tubéreuse. Son port rappelle un peu le B. Adonis, mais il est plus nain et plus compact. Il portait une abondance de fleurs d'un beau coloris écarlate carminé mesurant plus de 7 centimètres de diamètre, disposées en bouquets et presque rondes. Les feuilles sont vert foncé marbré de vert plus pâle. Certificat de mérite au meeting de Londres du 15 octobre (MM. Veitch). * * Dracaena latifolia. — Belle espèce à feuillage large, très ample, recourbé et élégamment ondulé sur les bords. Les feuilles sont d'un vert foncé luisant, bordées de vert pâle. Cette plante a obtenu un Certificat de lre classe au meeting de Londres du 12 novembre, où elle était exposée par M. H. O'Hagan, de Hampton-Court. Rhododendron Numa. — Bel hybride rappelant un peu le R.javanicum; le port est beau, et les fleurs ont un superbe coloris rouge orangé, passant au cramoisi dans le tube. Exposé par MM. Veitch au meeting de Londres du 12 novembre, ce nouveau Bhododendron a obtenu un Certificat de mérite. Pentstemon Cobœa. — Belle espèce originaire du Texas et ayant les feuilles longues et larges, d'un vert foncé, opposées jusqu'au sommet de la tige. Les fleurs ont un coloris mauve pâle, strié de nuance plus foncée dans la gorge et passant au blanc au bord des pétales. La plante exposée par Sir Trevor Lawrence au meeting de Londres du 12 novembre, a obtenu un Certificat de mérite. * Polystichum constrictum. — Fougère rustique hybride du P. aculeatum et du P. angulare. Ses frondes étroites, étalées, dressées, sont d'un vert olive foncé et disposées régulièrement autour du centre. Cette plante était exposée par M. W. Marshall au meeting de Londres du 12 novembre, où elle a obtenu un Certificat de mérite. CHRYSANTHÈMES NOUVEAUX C. Dollij. Pompon de petite taille, réfléchi, à segments assez larges d'un jaune foncé. Obtenu et présenté par M. le Dr Walker, il a obtenu un Certi- ficat de lre classe de la National Chrysanthemum Society le 12 novembre. — 354 — C. J. Lightfoot. Japonais de grandeur moyenne, fond blanc lavé et bordé de lilas pâle. Certificat de lre classe à la National Chrysanthemum Society le 12 novembre (M. R. Owen). C. George Haigh. Sport du C. Robert Petfield, rose carminé nuancé de Fig. 46. — Chrysanthème Owen's Crimson, jaune d'or. Certificat de lre classe à la National Chrysanthemum Society le 12 novembre (M. R. Owen). C. Mrs H. Week. Japonais à segments très larges, à fleur très compacte, — 355 — d'un colons blanc nuancé de lilas. Certificat de lre classe à la National Chry- santliemum Society le 12 novembre (M. H. Week). C. Clinton Chalfant. Fleurs assez grandes, d'un très beau coloris jaune, très décoratives. Certificat de mérite à Londres le 12 novembre (M. W. J. Godfrey). C. Annie Heard. Variété à fleurs simples, abondantes, de taille moyenne, mais faisant un bel effet par la largeur de ses pétales blanc pur. Certificat de mérite à Londres le 12 novembre (M. Godfrey). C. arona. Japonais incurvé, à fleurs grandes et belles, d'un jaune brunâtre foncé, plus vif à la base des segments. Certificat de mérite à Londres le 12 novembre (M. H. Briscoe-Ironside). C. oceana. Japonais incurvé à pétales larges, d'un jaune citron nuancé de jaune plus vif. Certificat de mérite à Londres le 12 novembre (MM. Cannell et fils). C. Vicar of Bray. Semis de japonais, de forme réflécliie très gracieuse. Les segments sont d'un beau brun bronzé clair, nuancé d'orangé au centre, avec le revers jaune brunâtre. Certificat de mérite à Londres le 12 novembre (M. R. Owen). C. Robin Adair. Variété à fleur d'Anémone, rose lilacé au centre, nuancé de jaune, blanc lilacé sur les bords et sur le revers. Certificat de mérite à Londres le 12 novembre (M. R. Owen). C. Mrs. B. C. Kingston. Incurvé à fleurs grandes et bien faites, d'un violet lilacé clair, avec le revers rose lilacé foncé. Certificat de mérite à Londres le 12 novembre (M. R. Owen). C. Président Armand. Japonais incurvé à grande fleur, marron vif avec le revers jaune. Certificat de lre classe à la National Chrysantliemum Society, le 8 octobre (M. French). C. Boule d'or. Japonais incurvé, à fleur grande et massive, d'un jaune ambré clair en dessous, nuancé de marron en dessus. Variété produite par M. Calvat, et exposée à Londres par M. Wells. Certificat de mérite à Londres le 8 octobre. C. Monsieur C Molin. Jolie variété de Japonais jaune d'or, nuancé de carmin sur les bords, ayant les segments larges et plats. Certificat de lre classe à la National Chrysantliemum Society le 8 octobre (M. Godfrey). C. Madame Aug. de Lacvivier. Japonais légèrement incurvé, d'un beau coloris cerise avec le revers jaune foncé. Certificat de lre classe à la National Chrysantliemum Society le 8 octobre (M. H. J. Jones). C. Phœbus. — Japonais incurvé à grande fleur massive, très belle, d'un jaune vif. Certificat de mérite à Londres le 15 octobre (M. H. J. Jones et M. Thoesmith). — 356 — C. Yellow gem. Pompon de forme charmante, fimbrié, jaune pur. Certificat de mérite à Londres le 15 octobre (M. Owen). C. Lago Maggiore. — Japonais à grande fleur, d'un jaune d'or très brillant. Certificat de mérite à Londres le 15 octobre (M. H. Briscoe-Ironside). M. G. BIBLIOGRAPHIE La Bibliothèque encyclopédique horticole, dirigée par M. le Docteur Heim, et éditée par M. Doin, 8, place de l'Odéon, à Paris, continue son intéressante publication en mettant entre les mains du public-amateur un livre dont le besoin se faisait vivement sentir dans cette branche de l'agriculture. Les Pal- miers de serre froide et leur culture, par M. Raphaël De Noter, résume, en 170 pages, la culture de ces plantes, qui intéresse à un si haut point nos ménagères pour l'ornementation des appartements dans les villes, et les ama- teurs de jardins, dans le Nord et dans le Midi de la France. Avec une compé- tence que ses longues et patientes études horticoles expliquent, l'auteur donne au jardinier et à l'amateur une leçon de culture, dont la préface, de M. Ch. Rivière, directeur du Jardin d'Essai d'Alger, démontre toute l'éru- dition. L'ouvrage est orné de nombreuses et excellentes gravures explicatives inédites, qui ajoutent encore à sa valeur, et une liste des espèces à cultiver, tant en serre froide qu'en pleine terre dans la Provence, complète cet ouvrage, qui est appelé à rendre de réels services aux amateurs et aux praticiens. Nous recevons également, au moment de mettre sous presse, les ouvrages suivants, édités par M. 0. Doin : Les Broméliacées, culture et liste des plus jolies espèces (1 vol. in-18, car- tonné toile, 150 pages, 4G figures; prix : 2 francs). Les Fougères de pleine terre et les Prêles, Lycopodes et Selaginelles rus- tiques, par H. Correvon, directeur du Jardin alpin d'acclimatation à Genève (1 vol. in-18, cartonné toile, 150 pages, 68 figures; prix : 2 francs). La culture du Poirier, par 0. Opoix, jardinier en chef du Jardin du Luxem- bourg, à Paris (1 vol. in-18, cartonné toile, 270 pages, 112 figures; prix : fr. 2,50). Nous rendrons compte de ces ouvrages dans un prochain numéro. 6me Série. TOME 2me. 23e Livraison. 15 Décembre 1895 L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES publié sous le patronage de J. Ll N DEN Directeur : LUCIEN L1NDEN REDACTEURS PRINCIPAUX EMILE RODIGAS Numéro paraissant le lîi du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Chronique horticole 357 Plantes nouvelles ou recommandables . . . 364 Légumes de grande culture 367 Petites notes île culture 369 Pages TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 47. Caladium lilliputiense 363 Fig. 47. Chrysanthème William Tunnington. . 365 » 48. Chou rave Géant de Modica .... 367 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1^ FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE Paraît le 15 et le 30 de chaque mois On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr. Eug. Valider Haeghen . TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > <»♦ — < Les annonces paraissant à la fois dans L'Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. ^3". Ifc, — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insertions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. daiisles 2 journ. dansles2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... . » 30 .» 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 « 40 »> 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 0 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. — 357 — CHRONIQUE HORTICOLE 15 Décembre 1895. Concurrence américaine. — Après les grains, les fruits; après les fruits, le beurre. Le journal américain Creamery annonce que le beurre n'a plus seulement pour succédanées la margarine et la butterine, mais que les prépa- rations faites avec l'huile provenant des noix de coco produisent une matière supérieure et beaucoup moins chère que le lard neutral et plus facile à l'émulsion. Ce journal mentionne une manufacture pouvant fournir en ce moment cinq cents livres de beurre de coco par jour. Bientôt le produit jour- nalier sera doublé. Ce sera, dit-on, une concurrence désastreuse pour les producteurs du beurre naturel. Billes de chemins de fer. — On évalue à plus de 4,000,000 d'hectares l'étendue des forêts dont les chemins de fer européens emploient chaque année les arbres pour les réduire en billes. * Les établissements de M. L. Linden. — M. Lucien Linden, qui dirige déjà l'établissement de L'Horticulture Internationale, à Bruxelles, vient de fonder avec quelques actionnaires de cette société, un vaste établissement spécial pour la fleur coupée d'Orchidées. Cet établissement, créé sous la firme Lucien Linden et Gie, est situé à Moortebeke, chaussée de Ninove, en pleine campagne, dans la région la plus salubre des environs de Bruxelles. Non content de ces deux créations, M. Linden s'est entendu avec un orchi- dophile français bien connu, M. Auguste Dallemagne, pour fonder avec celui-ci, à Bambouillet, sous la raison sociale Dallemagne et Cie, un grand établissement orchidéen appelé à répandre en France la culture des Orchidées. Les collectionneurs y rencontreront des variétés d'élite, des spécimens de cul- ture aussi bien que des jeunes plantes, des espèces bien connues à côté d'espèces nouvelles, en exemplaires établis ou importés; les amateurs y trouveront de quoi former ou agrandir leur collection. L'établissement de Rambouillet sera en même temps une école d'application, où les jeunes jardiniers spécialistes — 358 — pourront puiser abondamment des notions de culture et étendre les connais- sances qu'ils auront acquises ailleurs. * Plantations fruitières en Amérique. — Souvent les statistiques qui nous viennent de fort loin nous paraissent exagérées et si le Yankee passe pour être pratique avant tout, nous le trouvons parfois inventeur de certains contes. Et pourtant on affirme que les États-Unis possèdent aujourd'hui au- delà de deux millions d'hectares de plantations fruitières dont le rapport s'élèverait en moyenne à quinze cents millions de francs, ce qui nous semble incroyable. Le produit annuel des pêchers serait de fr. 2,50 par arbre ; chaque poirier et chaque pommier donneraient annuellement un produit de fr. 2,25. On peut se demander pourquoi dès lors les immenses territoires des États-Unis tout entiers ne se couvrent pas uniquement d'arbres fruitiers. Peut-être cela viendra-t-il un jour ! * M. Bause (C.-F.). — Le 23 octobre dernier s'est éteint à Morwood, à l'âge de 56 ans, après une longue et pénible maladie, le célèbre horticulteur Christian Friedrich Bause, qui naquit à ROdichen, en Saxe. Les Palmiers et les Fougères, puis les Coleus, ensuite les Dieffenbachia et les Caladium, les Poinsettia, les Hippeastrum, les Aralia et surtout les Dracaena furent succes- sivement l'objet de la prédilection de cet habile semeur et créateur d'hybrides et métis. Ses connaissances dans la voie des sélections ont enrichi le domaine des belles plantes d'une manière vraiment surprenante et l'horticulture lui doit une grande reconnaissance. Crème de pétrole. — La Gartenflora du 1er novembre 1895 donne le mode de préparation d'un insecticide considéré comme très efficace et préfé- rable à une série d'autres remèdes. On verse deux litres de pétrole dans le vase d'une seringue, on y ajoute un litre d'eau bouillante dans laquelle on a laissé se dissoudre auparavant 50 grammes de savon noir. Le tout est mélangé énergiquement durant un quart d'heure au moyen de la seringue. Le mélange se fait d'autant mieux qu'il est produit avec plus d'énergie. La crème ainsi obtenue est employée dans de l'eau en proportion variant de 10 jusqu'à 25 parties de celle-ci. Dix parties d'eau suffisent pour des plantes ligneuses sans feuilles ou à feuilles bien mûres. Pour déjeunes pousses ou feuilles il faut une addition de 20 parties d'eau et pour des fleurs 25 parties contre une partie de crème de pétrole. Congrès de la Société pomologique américaine. — La vingt-quatrième session de cette importante Société a eu lieu du 16 au 18 janvier dernier à — 359 — Sacramento (Californie); elle a été suivie, le 30 du même mois, d'une session complémentaire, tenue à Los Angeles. Le rapport sur cette session a déjà paru (un vol. in-8°, de XIV-212 pages). Indépendamment du compte rendu des séances et d'une relation très intéressante des excursions, le volume contient des mémoires sur une série de questions, telles que les efforts faits en vue de l'amélioration des fruits par voie de croisement ou de sélection, dans les divers États de l'Amérique; le résultat des moyens employés contre les insectes et les maladies des arbres fruitiers; la modification du type des fruits résultant de conditions locales; les variétés nouvelles les plus remarquables; la rusticité de certaines variétés. Les rapports fournis par les délégués des États pré- sentent de l'intérêt à des titres divers. Il en est ainsi d'un travail sur les fruits des tropiques convenant au sud de la Floride; de mémoires sur des variétés du citronnier, du cerisier, de la vigne et du prunier; sur les arbres fruitiers en Californie, sur le progrès de la pomologie scientifique dans ses rapports avec les stations expérimentales, sur l'emploi des insecticides, sur la nomenclature des fruits et les règles à suivre dans le jugement des concours. Le châtaignier de Forworth. — On évalue à dix siècles l'âge de ce bel arbre situé à Forworth, non loin de Bristol. Le tronc a une circonférence de plus de seize mètres. A une hauteur de trois mètres, l'arbre porte trois ramifi- cations colossales ayant chacune dix mètres de hauteur. Commerce de plantes. — Nous trouvons dans Sempervirens des extraits d'un rapport du Consul néerlandais à Londres d'où il résulte que le commerce des plantes et des bulbes aux Pays-Bas s'accroît annuellement. En 1894, la Hollande a exporté vers l'Angleterre des plantes et des bulbes pour près de 4,150,000 francs. Les fruits de toute nature et les légumes frais et conservés importés en Angleterre par la Hollande marquent aussi une progression constante. Zinc dans les fruits secs. — Il y a quelque temps on avait constaté en Allemagne que des conserves de fruits provenant des États-Unis et plus parti- culièrement les pâtes de pommes contenaient assez de zinc pour nuire à la santé du consommateur. La présence du métal fut attribuée à l'emploi des boîtes servant à l'expédition. Dès lors les enveloppes revêtues de feuilles de zinc furent délaissées et celles-ci remplacées par des feuilles de papier. Et le zinc se montrait toujours dans les pâtes. D'après Kew Bulletin, la présence du métal provenait ou provient encore de l'emploi de plats ou tamis en zinc pendant le — 360 — séchage; dans les évaporateurs, ce métal se combine avec l'acide malique. Il convient de sécher les fruits sur des tamis ou tissus de cordes ou de crins. + Corne si cuciano i legumi. — Les frères Ingegnoli, de Milan, Corso Loreto, 45, publient sous le titre qui précède (Comment se cuisent les légumes) un petit livre que les végétariens accueilleront avec une vive satisfaction. Ils y trouveront entr'autres cinquante-trois modes de préparation de la pomme de terre, vingt pour celle des choux, dix-huit pour des pois, douze pour l'asperge, huit pour les tomates et ainsi de suite. Il est certain que, pour beaucoup de légumes, le mode de préparation est un modificateur très puissant. Tel légume entre des mains malhabiles est un objet de dégoût, tandis que le même produit, préparé convenablement, devient un mets de premier ordre. Voilà pourquoi les tubercules de stachys, aussi bien que les pétioles de rhu- barbe et les tomates, sont dépréciés par les uns et recherchés par les autres. Le livre coûte 1 fr. 20. M. Fintelmann ( Friedrich- Julius-Heinrich), un des dilettanti parmi les écrivains horticoles allemands, est décédé récemment à Potsdam, à l'âge de 70 ans. Il fut chef de culture à l'Académie nationale d'Eldena près de Greifs- wald, en Poméranie, et avait acquis, comme architecte de jardins, une excel- lente réputation. Il jouissait de l'estime générale de ses concitoyens. Plantations des gares. — Il est regrettable que dans les terrains contigus aux stations on fasse aussi peu de chose pour les yeux du voyageur. Tout au plus semble-t-on se préoccuper de faire régner sur ces terrains vagues un peu d'ordre et de propreté. On dirait que les chefs de gare n'ont rien à voir dans cette partie et que le dernier des manœuvres est absolument libre de planter ce qu'il, veut et comme il veut. La Société néerlandaise pour l'horticulture, dans son assemblée générale tenue à Dordrecht le 9 novembre 1895, a décidé que le Conseil d'administration de la Société adressera aux administra- tions des chemins de fer néerlandais le vœu de voir embellir au moyen de plantations les gares qui se prêtent à cette ornementation. Il est incontes- table que beaucoup de gares pourraient être plantées, que plusieurs même présentent assez de terrain inoccupé, parfois même abandonné, pour qu'un jardinier pût en tirer un parti convenable et que l'arrêt du voyageur pût se passer agréablement à la vue de quelque parterre ou groupement heureux d'arbustes ou de fleurs. Ravenala madagascariensis. ~— Cette Musacée, originaire de Mada- gascar, est généralement connue sous le nom vulgaire d'arbre du voyageur. — 361 — C'est une des plus belles espèces et peut-être la plus grande du groupe. Un grand exemplaire qu'un journal américain, The Philadelphia Inquirer, consi- dère comme un palmier de la famille des Bananiers, a fleuri dans le parc de Fairmount en octobre dernier. Cet exemplaire reçu dans le temps de Kew a maintenant une hauteur de 15 mètres et porte 32 feuilles ayant chacune plus de 6 mètres de longueur. L'arbre du voyageur est ainsi appelé parce qu'il suffit de faire une entaille au bas du pétiole d'une feuille pour qu'il en coule aussitôt une grande quantité d'eau limpide et potable que les Hovas préfèrent à toute autre boisson. # Plantes au fumier. — On a voulu imiter en Amérique, notamment à Philadelphie, la distribution gratuite des plantes dont on dispose dans les grands parcs à la fin de la saison; mais il a fallu renoncer à ce procédé parce que ceux qui avaient reçu des plantes attribuaient au donateur la perte de celles données et mal cultivées par ceux qui les avaient reçues. A Londres il n'en est pas ainsi. Entre le 14 et le 23 octobre 1895, des milliers de plantes ont été distribuées de nouveau, à tous ceux qui en avaient fait la demande. Expositions de chrysanthèmes. — Les fleurs de chrysanthèmes jouissent partout d'une faveur qui semble grandir constamment. Les journaux anglais consacrent des pages entières, nous dirions des fascicules entiers, aux détails des expositions qui se succèdent durant toute la saison. Les journaux poli- tiques eux-mêmes s'en mêlent. Le Phïladelpliia Inquirer annonçait récemment une exposition organisée par la Pennsylvania Horticultural Society dans les locaux de l'Académie des Beaux- Arts. Pour répondre aux plus importants concours dont les prix étaient offerts par de nombreux particuliers de Phila- delphie, on prévoyait un déluge de fleurs de toutes les variétés. Kuromosi, essence nouvelle. — Il s'agit d'un produit japonais obtenu des feuilles et des pousses du Lindera sericea, arbuste de la famille des Laurinées, qui atteint 2 mètres de hauteur et qui croit dans les montagnes. D'après le journal Chemist and Druggist, cette huile essentielle commence à trouver son chemin chez les fabricants de parfums. Il paraît que le Kuromosi est directe- ment distillé par les petits cultivateurs et que ce produit est ensuite mélangé par les marchands. Le parfum qui se dégage de l'essence est aromatique, balsa- mique, fort agréable, et la savonnerie pourrait surtout en tirer parti. Paulownia imperialis. — La floraison tardive d'un grand Paulownia a vivement attiré l'attention à Jersey City à la fin d'octobre 1895. La sécheresse — 362 — qui a régné tout l'été, dit Garden and Forest, a, sans aucun doute, fait mûrir le bois de cet arbre plus tôt que d'babitude; ensuite, les pluies sont venues et ont provoqué l'épanouissement des fleurs sans attendre jusqu'au printemps. Dans nos contrées beaucoup d'arbres ont présenté le phénomène d'une feuillaison nouvelle dont la jeune verdure formait en septembre et octobre le plus heu- reux contraste avec les sombres nuances des feuillages sur le point de tomber. Les arbres fruitiers ont également fourni partout des exemples partiels d'une deuxième floraison. * * Poire extraordinaire. — M. Edw. Molyneux, le chrysanthémiste anglais bien connu, a cueilli, vers la fin d'octobre dernier, sur un arbre conduit en cordon, un exemplaire de Duchesse d'Angoulême mesurant 0m387 de circonférence. Ce fruit pesait 978 grammes, donc près d'un kilogramme. Jardin de Chiswick. — Le successeur de M. A. Barron à la direction du jardin de la Société royale d'horticulture de Londres vient d'être désigné. Le nouveau « superintendent » sera M. S. T. Wright, jardinier de M. G. Lee Campbell, Glewston Court, Ross. C'est un véritable praticien qui n'est pas cependant étranger à la littérature scientifique. Glands de chêne. — Le prix des glands en Angleterre était en novembre dernier égal au prix d'une même mesure de pommes de terre, soit 1 shilling (1,25) le bushel ou boisseau de 36 litres et 1/3. Dans les environs des forêts, les petits enfants des villages ont pu gagner pour les pauvres familles un supplé- ment de revenu en fournissant des glands aux éleveurs de porcs. Écorce d*Ailanthe. — Un journal de pharmacie fait ressortir les qualités médicinales de l'écorce de l'ailanthe. Cette écorce est extrêmement amère et est employée comme vermifuge et comme remède contre la dysenterie. Le Gardeners' Chronicle pense que ce serait un insecticide aussi efficace que le quassia. Petits fruits de Néerlande. — D'après des rapports fournis par les consuls américains, la Néerlande consomme une minime quantité des petits fruits qu'elle produit. Cette contrée envoie en Angleterre environ un demi million de kilogrammes de cassis, un million cinq cents kilogr. de groseilles à grappes et environ la même quantité de groseilles à maquereaux et de cerises. Ém. Rodigas. — 363 PL. XLVII CALADIIM LILLIPUTIENSE A voir le nom, spécifique en apparence, donné à ce Caladium, on pourrait croire que la nouvelle venue serait originaire de ces régions inconnues dans lesquelles Swift conduisit autrefois nos jeunes imaginations à la suite de son célèbre Gulliver. Il est vrai, la naissance de notre nouveauté est enveloppée de mystère, et bien que nous sachions qu'elle a été importée par L'Horti- culture Internationale, du Venezuela, cette contrée immense où le soleil des tropiques a fait éclore tant de végétaux merveilleux dont quelques-uns ornent aujourd'hui nos serres, nous ignorons si nous nous trouvons en pré- sence d'une espèce rappelant une de celles que l'heureux botaniste voyageur Baraquin découvrit, il y a quelque trente ans, au Brésil, dans la province de Para, non loin des rives inexplorées de l'Amazone. En l'absence des fleurs, il serait téméraire de se prononcer à cet égard ; toutefois il est permis de sup- poser qu'il s'agit plutôt d'une forme naine produite naturellement dans des conditions spéciales. Le Caladium lilliputiense, comme le fait voir la planche ci-contre, constitue une petite touffe charmante, aux dimensions foliaires singulièrement réduites; sa panachure rappelle fort bien celle du C. argyrites; les limbes portés par de petits pétioles verts sans stries ni ponctuations, sont cordiformes-lancéolés, peltés, généralement échancrés à la base et à lobes arrondis ; le fond est vert foncé, parsemé de toutes parts, entre les nervations très peu marquées, de macules et figures bizarres, irrégulières, du blanc le plus pur. Sous ce rapport, notre petite plante rappelle mieux encore le faciès du Caladium mirabile, autre trouvaille brésilienne de Baraquin, qui fit son apparition à l'établissement Verschaffelt vers 1863. C'était alors l'ère nouvelle des Caladium brésiliens, aux feuillages si brillants, si variés, si imprévus et dont les habiles semeurs, les Bleu et les Bause, surent tirer un féerique parti pour produire artificiellement des hybrides ou des métis devant lesquels les produits de la nature semblèrent pâlir. Le Caladium lilliputiense a été exposé dernièrement à la Société nationale d'horticulture à Paris et a conquis d'emblée tous les suffrages. S'il n'a pas les — 364 coloris voyants de ses aînés, il commande l'attention par sa grâce, nous allions dire sa gentillesse. C'est à peine si sa feuille recouvrirait la cinquantième partie du limbe d'un Caladium macrophyllum. Èm. Rodigas. PLANTES NOUVELLES OU RECOM MAN DABLES Solanum Seaforthianum. — M. Sprenger recommande vivement cette gracieuse espèce de Solanée dans le Bullettino de la Société d'horticulture de Toscane. La plante est vivace et se distingue par ses feuilles pennées, d'un beau vert passant au jaune d'or en automne, et par ses petites grappes pendantes de fleurettes d'un joli bleu d'azur marquées de jaune à leur centre. A ces fleurs succèdent des fruits roux ou jaunes dont la maturation se produit toute l'année. La plante est rustique sous le ciel d'Italie; elle est originaire de l'Inde. Dans les régions septentrionales, ce serait une jolie plante de corbeille très facile à cultiver. Le semis de février ou mars commence déjà à fleurir l'été suivant et on aura encore des graines mûres avant l'hiver. * * Ricinus zanzibarensis. — L'Illustration Horticole a donné, l'année der- nière, une gravure de cette remarquable nouveauté et en a fait ressortir l'effet imposant. Un récent numéro de la Revue Horticole parle d'exemplaires ayant atteint 5 mètres de hauteur, avec des ramifications, un feuillage et des inflores- cences en proportion. Cette plante, placée isolément dans une pelouse, est de toute beauté. Musa X k wensis. — Par le croisement des deux espèces voisines, le Musa Manni et le Musa rosacea, M. W. Watson a obtenu dans le jardin de Kew une espèce intermédiaire à laquelle M. J. G. Baker a donné le nom pro- visoire de Musa kewensis. Les deux ascendants appartiennent à la section des Rodochlamis qui se distingue par le coloris rouge vif des bractées. C'est le premier hybride artificiel obtenu dans le genre Musa. * » Lilium auratum nain. — Le Lilium auratum se distingue à priori par son développement considérable; en existerait-il une race naine? Le Gardeners' Chronicle signale l'existence chez M. L. Cumming, à Eastfield, Rugby, d'exem- plaires de ce lis atteignant cà peine 0m35 de hauteur et portant des fleurs bien développées. Ces exemplaires proviennent d'une importation et ne montrent aucune trace de faiblesse ni de maladie, le seul fait curieux étant la brièveté de la tige. Fig-, 47. — Chrysanthème William Tunnington. — 366 — Chrysanthemum "William Tunnington. — Gomme on a pu le voir par la liste que L 'Illustration Horticole a publiée p. 352, ce n'est pas le choix qui manque parmi les nouveaux chrysanthèmes. La variété Owen's Crimson, figurée p. 354, est un incurvé, d'un coloris carmin des plus vifs; les fleurs à ligules bien larges sont de bonne forme et de consistance solide. Cette nou- veauté a été obtenue par M. Robert Owen, de Maidenhead, Angleterre, avec une série d'autres variétés toutes remarquables. Celle- que nous figurons ci- dessus, William Tunnington, est un produit du même obtenteur. C'est une fleur incurvée, massive, d'un coloris marron rôugeâtre, aux larges fleurons à sommets émoussés et d'un jaune d'or bronzé. On ne doit laisser que deux fleurs par plante pour les avoir bien développées. Tilia Miqueliana. — Cette espèce semble être confondue fréquemment avec le Tilia mandschurica. C'est un bel arbre qui diffère entièrement des autres tilleuls. Le coloris des feuilles rappelle celui du Tilia argentea, mais la croissance de l'arbre diffère beaucoup ainsi que la forme des feuilles. Celles-ci sont longuement cordées. M. H. A. Hesse en possède de jeunes exemplaires à Weener, province de Hanovre. Phlox Éclaireur. — M. S. Mottet parle avec tant d'éloges, dans la Revue Horticole, de ce Phlox vivace, que nous n'hésitons pas à le signaler également à nos lecteurs. Il le mentionne comme une plante de tout premier mérite. C'est un gain de M. Lemoine, horticulteur à Nancy, dont l'obtention remonte à 1849. « C'est une plante demi naine, atteignant environ 0m50 de hauteur, dont les tiges, fortes et droites, se terminent par une panicule énorme, arrondie, très multiflore, sans être compacte, de 0m15 à 0m18 de diamètre ; les fleurs, longuement tubuleuses, ont un grand limbe étalé en roue de 3 1/2 centimètres de diamètre, du plus beau rouge lilacé foncé, avec une série de taches plus pâles, formant une étoile obscure autour de la gorge. » Cette variété fait partie du groupe des phlox hybrides dont l'origine n'est guère connue avec certitude et dont le nombre est aujourd'hui légion. * Diplostephium salicifolium. — Les Diplostephium appartiennent à la famille des Composées et touchent de près aux Aster. Ce sont des plantes origi- naires de l'Amérique septentrionale dont le port et la croissance rappellent ceux des Aster. Le D. salicifolium est mentionné par M. H. Witte dans un récent numéro de Sempervirens. La plante, dit-il, croît avec vigueur pendant l'été;' son feuillage frais, un peu glauque, a bien la forme de celui d'un Salix ou saule; les tiges s'élèvent verticalement à deux mètres de hauteur et se garnissent à leur sommet de ramifications qui se divisent à leur tour et portent — 367 — à la fin de la saison des boutons teintés de rose, niais qui, en s'épanouissant, montrent des fleurs d'un blanc pur ayant l'aspect de pâquerettes. L'ensemble forme un bouquet parfaitement globuleux. Em. R. LÉGUMES DE GRANDE CULTURE (Suite, voir p. 143) Les nouveautés, quelles qu'elles soient, ne passent jamais d'emblée dans la grande culture. Pour y avoir une place, il faut qu'elles réunissent des qualités qui se rencontrent rarement ensemble. Elles doivent plaire à l'œil et au goût, et le producteur doit être assuré de pouvoir aisément écouler le produit. Le chou-rave dont nous reproduisons ci-dessous la figure est une variété de Fig. 48. — Chou rave Géant de Modica. premier ordre; elle est vraiment géante, surpassant en volume toutes les autres variétés connues. Le produit est de forme arrondie et comprimée. La maison Dammann et Gie, de San Giovanni a Teduccio, le recommande beau- coup. Dans les conditions qui lui conviennent, ce chou rave atteint le poids considérable de deux kilog. Il doit être semé de bonne heure et repiqué en pépinière, puis mis en place; pour bien se développer, cette variété doit se trouver dans un terrain perméable, facile à arroser et riche par des fumures antérieures. — 368 , — Concombres et Cornichons. — Aux abords des grandes villes, les concombres sont l'objet de cultures très étendues. En Allemagne et en Angle- terre, le concombre est cultivé en grand, non seulement en plein air, mais dans des serres et bâches qui lui sont spécialement réservées. Cependant, bien que ce produit abonde aujourd'hui sur les marchés et chez les verduriers de beaucoup de pays, nous ne pensons pas que cette plante puisse entrer dans le cadre spécial des légumes de grande culture. Il en est autrement du cornichon, celui-ci a sa place bien marquée dans l'industrie des conserves alimentaires au vinaigre. Le semis se fait depuis le 15 mai, lorsque les gelées blanches ne sont plus à craindre. Si le terrain n'est pas riche en engrais, on pourra espacer les plants de 0m60 sur des lignes dans des planches ou des fosses distantes de 0m50 à 2 m. et semer les graines par trois dans les poquets. Lorsque les plantes ont quatre ou cinq feuilles, elles peuvent être pincées pour favoriser l'émission des rameaux qui sont écimés à leur tour. La production commence en juillet et peut se prolonger longtemps suivant les variétés. La meilleure est le Petit cornichon vert, qui se forme vite et qui reste ferme. Viennent ensuite le Mignon de Russie, presque rond, très hâtif; le Blanc hâtif, allongé et rond aux deux bouts ; le Blanc de Bonneuil, le M an of Kent, le Manchester Pride, etc. Courges. — Certaines courges ne sont que des plantes d'ornement; quelques espèces, tout en offrant des variétés ornementales, sont utilisées davantage. Tel est le cas de quelques giraumons, qui se distinguent par la forme oblongue de leurs fruits, dont la chair est fine, délicate, moins aqueuse que celle des concombres et qui se conservent assez longtemps. La Courge à moelle ou Vecjetable Marrow des Anglais, ou encore Courge Chou-fleur, est un giraumon faisant partie, comme les autres courges, du groupe des citrouilles. Dans les environs de Londres, on en voit des champs entiers. Le fruit, tant qu'il est vert, peut être apprêté comme le chou-fleur dont il imite parfaitement le goût. Les courges sont considérées d'ailleurs comme fournissant des potages excel- lents, des fritures et même des confitures. Une terre argilo-sableuse, bien perméable, meuble et riche en terreau, convient le mieux aux courges. Elles se développent avec vigueur même dans le fumier frais. On sème en mai, sur place, à moins qu'on ne préfère semer en godets pour mettre en place en temps utile. Il ne saurait être question de repiquage pour les courges. Cresson. — Il s'agit ici, non du cresson alénois dont la graine lève avec tant de promptitude et qui donne un petit produit d'une saveur piquante et agréable, considéré comme une des meilleures fournitures de salade du prin- temps, mais du cresson d'eau dont les feuilles glabres, aux folioles un peu sinués, sont servies avec certaines viandes et qui, à Paris, ne sont connues que sous le nom de « santé du corps. » Le cresson d'eau ou cresson de fontaine demande une culture spéciale. La cressonnière doit être creusée dans un — 369 — terreau irrigable où l'on puisse amener une eau courante. Dans des fossés, peu profonds, riches en terreau, on enterre les boutures ou pieds de cresson et on les submerge sous une dizaine de centimètres d'eau. Bientôt les feuilles se montrent à la surface. Dès lors la récolte commence et peut se poursuivre indéfiniment. Épiaire tubéreux. — Il n'a pas fallu de longues années pour rendre popu- laire cette plante d'origine japonaise, à laquelle les Français ont tenu à donner l'appellation de Crosnes, nom de la localité habitée par M. Paillieux qui en fut le premier propagateur. On a peut-être exagéré quelque peu la grande fertilité de cette plante, qui a besoin d'une terre argileuse et grasse pour prospérer réellement. Par contre, tout le bien qu'on a dit des qualités culi- naires des tubercules est absolument justifié. C'est un produit de premier ordre et qui figure aujourd'hui régulièrement sur nos marchés. Pour la culture, nous prions le lecteur de vouloir consulter L'Illustration Horticole, 1889, p. 87, où le Staclujs affinis, épiaire tubéreux, est figura {Sera continué.) Èm. RODIGAS. PETITES NOTES DE CULTURE Fuchsia. — Pour avoir de bonnes plantes à mettre en plein air en temps utile dès la fin du printemps, le mieux est de procéder au bouturage vers le milieu du mois de septembre. Dans le Journal of Horticulture on recommande de donner aux plantes de l'engrais liquide assez dilué lorsqu'elles occupent des pots de 0m06 à 0m07 de diamètre. Il est inutile de seringuer les plantes, pourvu que le feuillage soit généralement bien propre. Mais il est indispensable de pincer toutes les pousses à la fois, afin d'obtenir la symétrie et la régularité dans la croissance. * * Tavelure des fruits. — Un moyen efficace contre cet inconvénient se trouve indiqué dans le Bulletin aV arboriculture, p. 342, 1895; c'est l'emploi du soufre. Voici comment on opère : on donne une pincée de fleur de soufre lors de l'épanouissement des fleurs, une seconde pincée quand celles-ci sont bien nouées, une troisième un peu plus tard en opérant sur chaque fruit dans la cavité du pédoncule. Il est probable que le soufrage, au moyen du vapori- sateur, produirait le même résultat. * * Rosiers pour l'hiver. — Les rosiers en pots, destinés au forçage, appar- tiennent surtout à la classe des rosiers thé. C'est le moment d'examiner si la — 370 — terre des pots est bien perméable et d'enlever toutes les pousses n'ayant pas la force voulue pour boutonner. Les pots doivent avoir un surfaçage de terre franche avec addition de poudre d'os ou petits morceaux d'os. Si on peut donner aux plantes un peu de chaleur de fond, elles ne s'en trouvent que mieux. La température du jour devra être de 16° C. et de 10 degrés la nuit. Il importe d'éviter les courants d'air et de seringuer deux fois par jour afin d'éviter le blanc. Si celui-ci survenait, il faudrait immédiatement avoir recours à la fleur de soufre ou encore à la bouillie bordelaise ou à l'eau fortement salée. + » Arbres verts. — Il est connu généralement que la plupart des végétaux croissent mieux après une déplantation si celle-ci est faite en automne. Les plantes à feuilles persistantes se trouvenl le mieux d'être déplantées avec leur motte de terre. Si cette motte se détache ou se défait, malgré les soins que l'on a pris, il est prudent, dit Sempervirens, de faire immédiatement une bouillie épaisse de terre et de bouse de vache et, dans ce mélange, on place l'arbre ou arbuste en lui donnant un copieux arrosage. * * Mousse des arbres. — A l'École d'horticulture de Frederiksoord, Pays- Bas, tous les arbres fruitiers, bien qu'ils soient situés dans un sol bas et humide, ont l'écorce parfaitement lisse et ne présentent pas la moindre appa- rence de mousse ni de lichen. Ce résultat est obtenu par un simple badigeon à la brosse donné avec la composition suivante : 1 kilogramme sulfate de fer et 5 kilogrammes de chaux dissous en 500 litres d'eau de pluie. Une seule application de ce remède, dit M. Van Hulle, dans le Bulletin d'arboricul- ture, a suffi pour que les vieux troncs se dépouillent complètement dès la pre- mière année des végétations cryptogamiques qui les couvraient. * ¥ Pivoines de Chine. — Nous avons eu déjà l'occasion de parler de la cul- ture des pivoines herbacées, pivoines de Chine et autres. Nous revenons sur ce point que les plantes, pour donner de belles floraisons successives doivent rester en place une série d'années. On n'a qu'à surfacer ou fumer pendant l'hiver ou mieux à l'automne de chaque année les parterres ainsi composés. Gomme une série d'autres plantes les pivoines herbacées ont besoin de beau- coup de temps pour refaire leurs racines et si la transplantation est néces- saire, elle doit avoir lieu à la fin d'août ou avant le milieu de septembre, afin que les plantes aient le temps de former encore de nouvelles racines avant l'hiver. Cependant nous avons obtenu un excellent résultat en faisant la déplantation au moment où la végétation printanière se montrait déjà à l'extérieur. Les plantes ont très bien fleuri ; les feuilles se sont fanées plus tôt — 371 — que d'habitude à la fin de la saison; mais la floraison de l'année suivante a été fort satisfaisante. Engrais pour Chrysanthèmes. — D'après l'analyse des cendres de plantes complètes faite par D. A. B. Griffith, à Edinbourg, et contenant alcali 16,23, sodium 10,29, calcium 26,28, magnésium 10,22, acide phospho- rique 19,52, oxyde de fer 3,66, acide sulfurique 4,65, acide cilicique 5,99, chlore 3,06, et d'après l'observation que les plantes à l'état frais renferment 2,92 % d'azote, M. le Dr L. Wittmack recommande, dans la Gartenflora, l'emploi comme engrais du guano avec addition de poudre d'os dans la propor- tion de 14 grammes d'engrais sur 5 kilogr. de terre. Il recommande égale- ment le mélange suivant : nitrate de potasse, 1 partie; phosphate de sodium, 2 parties; sulfate de fer, 1/4 partie; magnésie, 2 parties; superphosphate de chaux, 3 parties. Sur 2 kilogr. de terre, on ajoutera 7 grammes de ce mélange. On peut aussi, jusqu'à l'époque de la floraison, donner tous les vingt jours un arrosement liquide dans la proportion de 7 grammes du mélange précité sur 4 1/2 litres d'eau. Bouturage de conifères. — Il est à remarquer que YAbies concoîor et YAbies lasiocarpa sont toujours recherchés dans les jardins. Ce dernier mal- heureusement perd souvent une partie de son feuillage par les hivers rigou- reux, tandis que YAbies concoîor résiste infiniment mieux. La multiplication par voie de semis ne donne pas lieu à la reproduction exacte du type. La Gartenflora recommande le bouturage de ces sortes d'Abies et des variétés de concoîor comme aussi des Picea. Omorica, P. sitckensis et P. Alcoquiana. Les boutures, pas trop grandes, même des pousses latérales, réussissent par- faitement. On les place en octobre-novembre, sur couche froide, à l'abri des gelées; au printemps, après la formation du bourrelet, on les transporte sur couche tiède; en avril elles seront enracinées dans leurs petits pots et pour- ront être plantées au mois de juin. Les plantes ainsi obtenues croissent irrégu- lièrement pendant deux ou trois ans, mais dès la quatrième année il se pro- duira une forte pousse de tête qui permettra d'avoir bientôt une plante bien formée. UAbies lasiocarpa ne se prête pas ainsi au bouturage. Pelargonium peltatum. — Les Pelargonium à feuilles de lierre consti- tuent un groupe d'une grande valeur ornementale; leur rusticité, l'abondance de leurs jolies fleurs simples ou doubles, aux coloris distingués et variés, et le parti qu'on peut en tirer pour la formation des parterres, la garniture de colonnes et de corbeilles suspendues, leur assurent une large place dans nos jardins. Pour conserver ces plantes en hiver, il suffît de les rentrer sous châssis froids ou de les tenir dans l'orangerie. En mettant dans la serre tem- — 372 — pérée les plantes tenues en pots, on en prolonge indéfiniment la floraison. Après l'hiver on donne un surfacage de riche terreau ; les variétés très robustes de leur nature se trouveront bien de recevoir tous les mois un arrosement d'engrais liquide jusqu'à ce que les premiers boutons apparaissent. Hivernage des Tritomanthe. — D'après les uns, il faut hiverner ces plantes sur couche, sous châssis; d'après les autres, il vaudrait mieux les laisser en place et les couvrir contre la froidure. Dans le premier cas, les plantes passent fort bien l'hiver ; mais elles ne se développent jamais aussi bien que les exemplaires laissés en place. Ceux-ci donnent une végétation plus vigoureuse, mais on court aussi la chance de les perdre malgré la couver- ture la mieux soignée. D'après notre confrère Sempervirens, il convient de rentrer les plantes si elles sont cultivées dans un sol humide ; il vaut mieux les laisser à demeure si elles se trouvent dans un terrain sec. ¥ * Rognage de la Vigne. — Faut-il laisser aux sarments leur longueur intégrale avec toutes les feuilles et cette conservation est-elle nécessaire à la maturation du bois et à celle des fruits? Cette question n'est pas encore résolue. D'après des expériences concluantes de M. Muntz, les feuilles forment le sucre du raisin. Donc, il ne faut pas les enlever. Cependant, d'après la Revue de viti- culture, on admet généralement que le rognage donne plus de développement aux feuilles qui restent, qu'il alimente davantage les bourgeons du bas, qu'il prévient la coulure et qu'il fait grossir les bois rognés. La Revue Horticole rappelle, d'autre part, que les jardiniers pratiquent généralement le rognage sur les sarments fructifères des vignes en supprimant tous les autres par lebourgeonnage, à l'exception des rameaux de prolongement ou de remplacement, et le journal précité demande s'ils ont tort ou raison. Il conviendrait d'instituer des expériences comparatives dans diverses situations et cultures. « Ficus elastica. — Les appréciations sur la valeur de ce Ficus comme plante ornementale à l'intérieur de nos demeures diffèrent du tout au tout ; les uns ne parviennent pas à conserver leurs plantes, les autres les cultivent avec la plus grande facilité; l'hivernage est pour elles plein de péripéties. Le véri- table amateur, dit Sempervirens, soigne d'abord pour qu'elles soient soustraites, durant l'hiver, à l'influence néfaste de la chaleur des foyers. Il évite aussi de mouiller les plantes surabondamment; il les arrose modérément, juste assez pour maintenir l'humidité. Il les protège contre le froid en les plaçant la nuit, et même le jour, quand il fait froid, loin de la fenêtre. Enfin, il veille à ce que les feuilles soient nettoyées chaque semaine. R. d'Eelen. 6me Série. TOME 2"e. 24e Livraison. 30 Décembre 189-r • ) L'ILLUSTRATION HORTICOLE Journal international populaire de l'Horticulture DANS TOUTES SES BRANCHES public sous le patronage de J . Ll IM D E IM Directeur : LUCIEN LINDEN REDACTEURS PRINCIPAUX : EMILE RODIGAS Numéro paraissant le 15 du mois MAX GARNIER Numéro paraissant le 50 du mois Reproduction des articles intéressants de la presse horticole étrangère L'ILLUSTRATION HORTICOLE est une tribune ouverte à toutes les opinions sérieusement fondées. Les signataires des articles en assument seuls la responsabilité. SOMMAIRE Pages Causerie horticole 373 Renseignements et cultures 377 Hydrosme Leopoldiana 379 L' « Index Kewensis » et la nomenclature . . 381 Plantes primées 382 Bibliographie 283 2me Exposition internationale d'horticulture de Dresde en 1896 384 Pages 385 Talile des matières TEXTE ET PLANCHE COLORIÉE PI. 48. Philodendron Dcvansaycanum L. Lind. 376 Fig. 49. Hydrosme Leopoldiana 3S0 PRIX DE L'ABONNEMENT : 1£5 FRANCS PAR AN 12 francs par an (1 franc par mois) pour les jardiniers seulement POUR TOUTE L'UNION POSTALE TD EFO S ITA-IRE S F O TT R, L A. F R, A. KT C E : Messieurs Dallemagne et Cie, horticulteurs à Rambouillet (Seine et Oise) France Paraît le 15 et le 30 de chaque mois ■ On s'abonne au Bureau du Journal, 100, rue Belliard, Bruxelles. Gand, impr, Eug. Vander Haeghen , TARIF DES ANNONCES DANS LES JOURNAUX L'ILLUSTRATION HORTICOLE ET LE JOURNAL DES ORCHIDÉES (Journaux horticoles, publiés en langue française, les plus lus et les plus répandus du monde entier) > — ♦*» < Les annonces paraissant à la fois dans I/Illustration Horticole et dans Le Journal des Orchidées, offrent l'avantage le plus sérieux qui puisse être présenté aux producteurs et aux industriels horticoles pour faire connaître leurs produits. Ces journaux, répandus dans le monde entier et paraissant chacun deux fois par mois, sont lus par tous ceux qui s'occupent d'horticulture : Leur circulation est universelle. rV« B. — Un contrat passé avec une grande maison d'horticulture lui assure le monopole des annonces concernant les Orchidées et les plantes nouvelles de serre. Prix des annonces dans les 2 journaux combinés : Pour l'année entière Pour 1 insertion Pour 3 insortions Pour 6 insertions Pour 12 insertions ou 24 insertions dans les 2 journ. dansles 2 journ. dansles2 journ. dansles 2 journ. dans les 2 journ. Une page entière . . . . fr. 50 fr. 100 fr. 175 fr. 300 fr. 500 Une demi-page .... » 30 » 60 » 100 » 180 » 300 Un tiers de page . . . . » 25 » 45 » 80 » 125 » 225 Un quart de page. . . » 20 » 40 » 70 » 110 » 180 Un sixième de page . . » 15 » 30 » 50 » 90 » 150 Un huitième de page . » 12 » 25 » 40 » 70 » 125 Un seizième de page . . » 6 » 12 » 20 « 35 » 60 On est prié de faire parvenir les insertions à la régie des annonces de L'Illustration Horticole et du Journal des Orchidées 100, rue Belliard, à Bruxelles, avant le S et le 23 du mois. Un numéro justificatif est adressé aux personnes qui ne seraient pas abonnées à l'un de ces journaux. 373 — CAUSERIE HORTICOLE CULTURE RETARDÉE OU CULTURE FORCÉE 30 Décembre 1895. Le Times, qui ne néglige aucune des questions pouvant intéresser son grand public, s'est occupé récemment de la production des fleurs hors saison par la culture retardée. Le procédé n'est pas aussi nouveau qu'a pu le croire un rédacteur naturelle- ment peu au courant des choses horticoles. Il est même moins récent que beaucoup auraient pu le penser, comme on le verra par une lettre adressée au même journal quelques jours après, et que nous reproduisons plus loin. Néanmoins l'article en question contient quelques renseignements intéressants, et nous croyons devoir en citer un extrait : « Depuis dix ans environ, l'horticulture subit une révolution qui, bien qu'étant encore dans son enfance, est suffisamment marquée à certains points de vue pour mériter d'être signalée. La phase sur laquelle nous désirons appeler l'attention est moins une trans- formation qu'une création tout à fait nouvelle. Jusque tout récemment, la plus sérieuse et la plus importante des nombreuses questions qui se rattachent à l'art de l'horticulture a été la question du forçage. Le public recherchant de plus en plus les fleurs et les fruits à des saisons où l'on ne pouvait pas en obtenir dans le cours naturel des choses, on avait été conduit à imaginer, ou tout au moins à appliquer à l'horticulture l'emploi d'appareils à eau chaude, grâce auquel on est arrivé à ce résultat que les fleurs de presque toutes les catégories apparaissent sur le marché à l'époque de l'année où l'on les atten- drait le moins, pour le triomphe de l'horticulture et le profit très important de toutes les personnes qui y participent, particulièrement de l'intermédiaire. Toutefois, malgré le succès relatif de ce procédé, les grands frais qu'il entraîne constituaient un grave obstacle à sa diffusion ; en outre, une légère négligence de la part d'un employé, une hausse ou un abaissement brusque de la température au-delà de certaines limites, pouvaient avoir pour résultat, dans certains cas, la perte totale de la récolte des fleurs. — 374 — Le développement considérable pris par la culture des fleurs en grand a aussi beaucoup fait baisser les prix; c'est la vieille histoire de l'offre dépassant la demande. Aussi les grands « forceurs de fleurs » se sont-ils depuis longtemps préoccupés d'arriver au même résultat par un procédé moins coûteux et plus certain; la solution du problème n'a été trouvée qu'après de nombreuses expériences — effectuées isolément, bien entendu, et pour la plupart, dans le plus grand secret. Cette solution consiste à employer une méthode exactement opposée à celle qui avait été suivie jusqu'à présent. Au lieu de forcer certaines plantes, on les retarde maintenant. C'est tout particulièrement le cas du Muguet, et aussi des Deutzia, Spiraea japonica, du Lilas ordinaire, et des Azalées de Gand. Le premier essai heureux pour retarder le Muguet fut effectué il y a quelques années par M. Jannoch, de Dersingham, dont la « fabrique de Muguet » est si connue des visiteurs de Sandringham. A la suite des premiers succès, les fleurs furent exposées 'à un Meeting d'été de la Société Royale de Londres. Pour obtenir ces résultats précoces, on plaçait simplement les griffes dans une glacière ordinaire, et ce n'est qu'après avoir constaté le succès de ces tentatives que l'on exploita le procédé d'une façon plus sérieuse et plus large. Quand on forçait le Muguet, d'après la méthode généralement adoptée avant les dix dernières années, il n'y avait que 50 °/0 environ des griffes qui produi- saient des fleurs au commencement de janvier, et peut-être seulement les deux tiers de cette quantité avant Noël. Avec le nouveau procédé, on peut obtenir de belles fleurs, des feuilles bien développées, et une proportion moyenne de 95 % depuis la fin de l'été jusqu'à Noël, car il suffit d'une période de trois semaines pour le développement des fleurs. Il paraît que 20,000 grappes de Muguet ont été employées au mariage récent du Duc de Marlborough à New- York ; leur présence ne peut s'expliquer que par l'opération que nous venons de décrire. Le prix d'un appareil- réfrigérant est incontestablement élevé; il paraît qu'une firme des environs de Londres a payé quelque chose comme 25,000 fr. pour celui qu'elle a installé récemment. Le procédé n'est applicable qu'aux plantes qui sont absolument rustiques dans notre pays, et qui supportent plusieurs degrés de froid; il ne conviendrait pas, par exemple, aux plantes vertes de toute espèce'; les Camellia, et sans doute les Jacinthes, Tulipes, et beaucoup d'autres seraient tuées instantanément par ce traitement. La culture du Muguet est pratiquée sur une grande échelle en Allemagne, et trois cultivateurs, installés à quelques heures de Berlin, ont à eux seuls en- semble près de 300 acres en exploitation (122 hectares). Le procédé par réfrigération y a été adopté avec le plus grand succès. Le principal manche où — 375 — s'écoulent les griffes produites dans ces cultures se trouve en Angleterre et en Amérique. L'établissement de M. Jannoch dans le Norfolk prouve que le Muguet peut être cultivé avec un succès égal et même plus grand en Angleterre. » Voici la lettre qui a été adressée au Times, en réponse à la précédente, par M. William St-Clair : « Un correspondant rend compte, dans votre numéro du 6 décembre, de ce qu'il appelle « une phase nouvelle de l'horticulture, » à savoir la culture retardée de certaines plantes, par l'application d'un froid intense au lieu du forçage par la chaleur. Voici un extrait qui pourra intéresser vos lecteurs; il montre que le « procédé nouveau » était connu d'un gouverneur de Kashmir au temps des Mogols. Le renseignement est tiré du journaliste officiel Srignagar : « L'un des empereurs de Delhi, à qui l'on avait dit que les vergers de Kashmir méritaient sa visite, donna l'ordre que les arbres du jardin de Shali- mar attendissent sa Royale présence avant de se permettre de fleurir à la saison propice du printemps ! Le rusé gouverneur de la vallée, qui savait qu'une déobéissance à un ordre royal lui coûterait la tête, fit immédiatement trans- porter des milliers de blocs de glace du glacier dans le jardin, et les fit placer autour des racines des arbres. C'est ainsi que les empereurs Mogols savaient faire obéir à leurs ordres. » Il est bien heureux pour le gouverneur en question que les choses ne se soient pas passées dans l'ordre inverse ; c'est là surtout que la culture forcée aurait été plus difficile à pratiquer que la culture retardée! Max Garnier. Le Jardin botanique de Berlin, étant devenu trop petit pour les besoins actuels, va, paraît-il, être transporté à Dahlem, où il occupera une étendue de terrain de 125 acres (50 hectares). * + Une giroflée à floraison hivernale a été envoyée au commencement du mois au Gardeners' Magazine par MM. Sutton, de Reading. C'est une variété naine, à fleurs d'un coloris orangé foncé, et très parfumées. Elle a reçu le nom de Earliest of ail (la plus précoce de toutes) ; MM. Sutton font connaître qu'elle était en fleurs depuis quelque temps, et qu'elle continuera à fleurir jus- qu'à ce que les grands froids se produisent ; au commencement du printemps elle fleurira de nouveau. 376 — PL. XLVIII PHILODENDRON DEVANSAYEAMM l. lind. Les Philodendron sont des plantes décoratives de serre chaude, au feuillage ample et majestueux, qui permettent de se faire idée de la végétation exubé- rante des régions tropicales. Bien cultivés, ils ont un aspect puissant qui fait un grand effet dans les jardins d'hiver et les serres à plantes ornementales; et leur culture est facile, pourvu qu'on leur donne la chaleur, l'humidité et la clarté nécessaires. Le P. Devansayeanum a été introduit par L'Horticulture Internationale du Haut Pérou en 1894. Il est remarquable par le vert clair luisant de ses feuilles adultes et le coloris rouge vif qu'elles présentent avant leur complet développement. Il faisait partie des beaux groupes qui ont été exposés par l'éta- blissement bruxellois à Paris et à Bordeaux en mai dernier, et qui ont obtenu un si vif succès. C'est une plante ornementale de grand avenir. Cette remarquable espèce nouvelle, que nous verrons bientôt dans les appar- tements, est dédiée à M. de la Devansaye, président de la Société d'horticul- ture d'Angers et du Maine et Loire, collectionneur et connaisseur émérite d'Aroïdées et d'Orchidées. M. G. Fleurs expédiées dans la glace. — Nous lisons dans le Gardeners' Magazine : Les Nymphaea envoyés d'Australie dans la glace par un grand fleuriste de Sidney, et qui arrivèrent à Londres au mois d'août dernier pour être offerts à la Reine, ont été expédiés à Windsor récemment. Ces fleurs bleues et blanches, enfermées dans le bloc de glace transparente, avaient l'air aussi frais en arrivant à Windsor que quand elles furent cueillies. L'ILLUSTRATION HORTICOLE PL. XLVIH PHILODENDRON DEVANSAYEANUM L. lixd. A. Goossens pinx. P. De Pannemaeker chrotn. — 377 — RENSEIGNEMENTS ET CULTURES Le Medinilla amabilis était en fleurs ce mois-ci. C'est une belle plante très décorative, l'une de celles qui doivent figurer dans toutes les collections comprenant une serre chaude. Ses fleurs forment un élégant racème rose; le feuillage massif a une belle allure. L'espèce la plus célèbre peut-être et la plus remarquable du genre est le M. magnifica, dont les fleurs rose vif forment de superbes grappes pendantes de 25 à 30 centimètres de longueur, et sont entremêlées de bractées du même coloris. Le feuillage de cette plante est également très ornemental, et lors- qu'elle est cultivée en fort spécimen, comme on en voit dans plusieurs grandes collections, elle produit un effet splendide. * Traitement d'hiver des Richardia. — Dès le commencement de dé- cembre, on doit remettre ces belles plantes dans une serre tempérée ou dans le jardin d'hiver. L'époque de la floraison coïncide avec les premiers froids, et l'effet produit par ces plantes fleuries, soit en massifs, soit isolément, est très ornemental. Une fois la floraison terminée, on les laisse mûrir graduellement leurs pousses jusqu'au mois d'avril ou de mai, époque à laquelle on peut les planter en plein air dans une bonne terre franche très substantielle, à l'expo- sition du Midi de préférence. On les arrosera alors copieusement. Physalis Franchetti. — Cette plante a figuré récemment dans nos listes de plantes primées. M. Burbidge donne dans le Garden les renseignements suivants à son sujet : « Tout le monde connaît les fruits écarlates du Physalis, et ce qui peut étonner, c'est qu'il ne soit pas cultivé davantage pour l'ornementation, car ses fruits rouge brillant se sèchent bien et font de ravissants bouquets d'hiver, en mélange avec les inflorescences en queue de paon de YApera arundinacea, les Eulalia soyeux, les Eryngium, par exemple YE. giganteum (gris argenté), YE. OUvierianum ou YE.planum, tous deux d'un bleu d'acier exquis, les fruits argentés de la Lunaire, etc. L'une des plus remarquables de toutes les introductions nouvelles du Japon est le P. Franchetti, qui a les fruits aussi gros qu'un œuf de cane et d'une charmante couleur rouge ou orangé-vermillon. On peut voir au soleil ou à la lumière d'une lampe que les calices gonflés sont extrêmement brillants, et comme ils sont translucides, ils ont exactement l'aspect de petites lampes ou — 378 — de lanternes chinoises miniatures, tels qu'on les voit au milieu du feuillage vert tendre, ou combinés artistement avec un autre feuillage bien choisi. La nouvelle espèce a été introduite directement du Japon, il y a deux ans environ, par M. J. Veitch, et elle a poussé et fleuri luxurieusement cet automne. La plante aime un sol profond, riche et sablonneux, bien remué de façon que ses rhizomes puissent s'étendre dans les couches profondes; elle donne alors une petite forêt de pédoncules d'où pendent les petits fruits brillants en forme de ballon, pendant les derniers mois de l'année. Au Japon, les fruits de cette espèce et du P. Alkekengi sont utilisés par les indigènes dans la cuisine, à peu près de même que nous employons les Lycopersicum ou les Tomates; mais dans nos climats septentrionaux c'est plutôt comme plantes décoratives que les Physalis méritent d'attirer l'attention. » Les Adiantum qui perdent leurs feuilles actuellement doivent être mis en repos, ce qui leur donnera plus de vigueur pour la prochaine saison de végéta- tion, vers la fin de l'hiver. Toutefois, ce repos ne doit pas consister à les laisser sécher aux racines. L'humidité leur est nécessaire en toute saison ; on dimi- nuera seulement les arrosements, et surtout on abaissera notablement la tem- pérature de la serre, ou on transportera les pots dans une serre plus froide. Ces recommandations s'appliquent surtout à certaines espèces qui ont une tendance à prolonger leur végétation pendant l'hiver si l'on ne l'interrompt pas au moyen d'un traitement approprié; Y Adiantum palmatum notamment, espèce très gracieuse, est dans ce cas, ainsi que Y A. speciosum. Les Davallia exigent moins d'attention du jardinier. Le ,D. Mariesi, l'un des plus élégants, perd ses frondes tous les ans, mais de nouvelles commencent à se développer avant même que les anciennes aient entièrement disparu. Kentia Balmoreana. — Ce Palmier, l'un des plus populaires et les plus répandus en Europe chez les amateurs grands et petits, convient fort bien pour la culture en appartement ou dans les petites serres. Il a, sur son congénère non moins célèbre K. Forsteriana, l'avantage de grandir sensiblement moins vite, et d'occuper moins de place par conséquent. Le K. Forsteriana convient mieux aux personnes qui désirent de grands spécimens. La façon dont les exemplaires se présentent dépend pour beaucoup de la façon dont ils sont cultivés ; ainsi les plantes qui sont un peu trop serrées et cultivées avec trop de chaleur s'allongent beaucoup et ont un aspect grêle. Celles qui ont les pétioles des feuilles relativement très courts sont généralement plus décoratives. Pour avoir une plante réellement bien formée, il faut lui donner suffisamment de place autour d'elle, et la cultiver plutôt à froid. Elle poussera — 379 — moins vite, mais elle ornera mieux. D'ailleurs une croissance rapide, bien souvent, embarrasse plutôt les amateurs. Grand mariage. — Le journal américain American Florist a publié le 16 novembre un numéro spécial intitulé « Numéro des Chrysanthèmes, » et qui est fort gracieusement présenté. Outre de nombreux portraits de Chrysanthèmes nouveaux et des vues prises à diverses grandes expositions qui ont eu lieu aux États-Unis pendant la saison dernière, ce numéro ren- ferme plusieurs gravures exécutées d'après des photographies, et montrant la décoration florale de l'église où fut célébré le mariage fastueux du duc de Marlborough avec Mlle Vanderbilt. Il est impossible de donner une idée quelconque de cette profusion inouïe de fleurs, arrangées d'ailleurs avec un talent des plus remarquables. Ce n'étaient, dans toute l'église, que guirlandes et arceaux de fleurs, bouquets, plantes décoratives combinées avec art. Le journal américain mentionne notamment, parmi les fleurs et plantes utilisées pour cette circonstance : des Orchidées blanches, des Roses, Muguets, Chrysanthèmes, Lis blancs, Bougainvillea, Cosmos, Broméliacées, Asparagus, Palmiers divers, Nepenthes, etc. M. G. HYDROSME LEOPOLDIANA Divers auteurs rattachent le genre Hydrosme de Schott à l'Amorphophallus. Il suffit de jeter un coup d'œil sur la gravure que nous publions ci-dessous pour constater que le port de la plante est en effet analogue à celui d'un Amorphophallus. Néanmoins les arguments et les autorités ne manquent pas non plus dans le sens contraire à cette annexion, et nous conservons à cette belle plante le nom qui lui a été donné par notre distingué confrère le Dr M. T. Masters, directeur du Gardeners' Chronicle. Les Hydrosme, comme les Amorphophallus, sont des Aroïdées extrêmement curieuses, au feuillage très élégant et très décoratif, et à inflorescence des plus singulières; malheureusement leurs fleurs exhalent une odeur repous- sante, et lorsque la floraison approche, il est prudent de transporter les plantes dans un endroit écarté Où d'empester à l'aise on ait la liberté. UH. Leopoldiana fut introduit du Congo en 1887 par l'établissement bruxellois L'Horticulture Internationale. Il fut dédié par M. Masters à — 380 — S. M. Léopold II, roi des Belges, fondateur et souverain de l'État du Congo. Il mérite d'attirer l'attention par la grande élégance de son feuillage étalé et gracieusement] découpé, et par les bizarreries et les dimensions énormes de son inflorescence. La spathe est brièvement pé- donculée,'elle a'environ 22 cen- timètres de longueur et est aplatie en-dessus. La partie convolutée forme un tube vascu- laire renflé vers le milieu et un limbe largement lancéolé, se terminant en une longue pointe; ce limbe est chiffonné sur les bords et a la texture[du velours et un riche coloris de vin de Porto. La spathe entoure un spadicede plus de 0m60 de long, aussi gros que le pouce à la base, où il est couvert de fleurs. Les Hydrosme, de même que les Amorphophallus et les Arum en général, se cultivent en serre chaude et humide, dans un mé- lange de bonne terre franche et de terreau bien décomposé. Lorsque les plantes perdent leurs feuilles et que l'époque du repos approche, on diminue peu à peu les arrosements ; puis on les laisse pendant tout l'hi- ver au sec dans la même serre que pendant la végétation, en abaissant seulement la tempé- rature de deux ou trois degrés, car le froid les ferait souffrir. Vers le mois de mars ou avril, on rempote les tubercules après les avoir nettoyés des vieilles racines, et on leur donne d'a- fa — 381 — tondants arrosages. Pour les faire entrer en végétation, il est bon de les mettre dans un châssis fréquemment aéré, avec une bonne chaleur de fond. Une fois que la saison est devenue plus chaude et que la tige est en bonne voie de développement, on replace le pot sur une tablette dans les conditions ordinaires. u« index kewensis » ET la nomenclature Le Garden, de Londres, publiait dans son numéro du 7 décembre la note suivante de M. Wolley-Dod, qui nous paraît exprimer des réflexions très justes et dignes d'attention : « Dans une note récente à propos du Cimicifuga simplex, j?avais cité Y Index Kewensis comme autorité à l'appui de ce que je disais. Depuis vingt ans, je me suis efforcé, avec plus ou moins de succès, d'établir le nomenclature des plantes de pleine terre, sinon correcte, du moins généralement adoptée en Angleterre; et j'ai acheté cet ouvrage coûteux, Y Index Kewensis, dans la pensée de me faciliter ce travail. Je croyais que l'ouvrage avait pour programme de donner les synonymes ou les noms abandonnés en italiques, tandis que les noms adoptés par les autorités de Kew étaient imprimés en capitales; or j'ai trouvé le nom Cimicifuga simplex (Worms K.) imprimé en italique, et un renvoi à C. foetida (Linn.), qui est imprimé en capitales. « Maintenant une personne d'une haute compétence me dit que le nom spéci- fique correct est C. simplex, et que le 1'/. Kewensis ne fait pas autorité pour la correction des noms; et l'on me renvoie à un passage de l'adresse imprimée du directeur de Kew à la section botanique du dernier Congrès de la British Association, où il est dit à propos de Y Index Kewensis : « C'est une erreur de supposer que cet ouvrage soit quelque chose de plus que ne l'indique son nom, ou qu'il exprime une opinion quelconque sur la validité des noms eux-mêmes. » Et plus loin nous lisons dans l'adresse qu'il y a « une espèce de Fimbristylis dont il se trouve 135 noms publiés sous six genres. » « J'en conclus que, au point de vue de Y Index Kewensis, tous ces 135 noms ont une égale autorité, et les personnes qui possèdent cette plante peuvent faire leur choix! « Ou je me trompe fort, ou les amateurs supposent en général que les syno- nymes d'espèces sont limités à un ou deux dans chaque cas, et ils ont peine à bien comprendre les perplexités des botanistes. En ce qui concerne la plante dont je m'occupais ici, le Cimicifuga simplex, on me dit que, quoiqu'il ait perdu sa simplicité distinctive, que De Ca.iNDOLLE considérait comme son seul caractère — 382 — particulier (nous savons tous que les plantes changent souvent ainsi dans les cultures), c'est bien une espèce distincte du C. foetida L., avec lequel on l'avait confondu autrefois. « J'insiste un peu longuement sur ce fait parce que je regrette vraiment d'avoir mis en question un nom qui avait été, sciemment et de propos délibéré, maintenu et adopté à Kew. Les autorités de Kew reconnaîtront, j'en suis certain, qu'elles ont souvent exposé des plantes dans les plates-bandes sous les noms que leur avaient donnés les horticulteurs qui les envoyaient, et que ces noms ont souvent été reconnus incorrects ; il est important de savoir que les noms qui paraissent être préférés et adoptés par l'Index Kewensis peuvent aussi être incorrects, et que la liste des plantes herbacées seule contient des noms que les cultivateurs et amateurs peuvent adopter avec confiance. » C'est en effet, une opinion assez généralement répandue dans le monde botanique et horticole, que l'on était en droit d'attendre davantage de cette vaste compilation, publiée sous le patronage d'un établissement scientifique d'une réputation considérable, et à la confection duquel ont avait consacré tant de temps et d'argent. Nous ajouterons, à ce propos, une autre critique. L'Index Kewensis a laissé de côté les variétés; aucune n'y est mentionnée. Or, s'il est des variétés horticoles assez secondaires, et qu'une critique judicieuse devait évidemment éliminer d'un ouvrage de ce genre, on ne peut contester d'autre part qu'il existe des variétés d'une importance botanique considérable, et dont l'omission constitue une lacune très regrettable. M. G. PLANTES PRIMEES Chrysanthème T. B. Haywood. Japonais à grande fleur blanc pur. Certi- ficat de mérite à Londres le 15 octobre (M. T. B. Haywood). C. Pride of Madford. Japonais à grande fleur étalées, d'un beau pourpre amaranthe, argenté en dessous. Certificat de mérite à Londres le 15 octobre MM. Cannell). C. Madame Marie Massé. — Japonais à floraison assez précoce. Certificat de lre classe à la National Chrysanthemum Society le 8 octobre (M. D. B. Crâne). C. Lady Randolph. Japonais à fleur globuleuse, d'un coloris amaranthe pourpré, de forme compacte. Certificat de lre classe à la National Chrysan- themum Society le 8 octobre. C. Lady Esther Smith. Japonais incurvé, à fleur compacte d'un blanc mat. Certificat de mérite à Londres le 15 octobre (M. Owen). — 383 — C. John Seivard. Japonais jaune d'or, à fleurons étalés d'une grande lon- gueur. La fleur est de grande dimension, environ 20 centimètres de diamètre. Certificat de mérite à Londres le 15 octobre (J. Seward). C. Major Bonaffon. Incurvé de forme pyramidale, très compacte, à fleurons étroits pointus, d'un jaune pâle. Certificat de lre classe à la National Chrysan- themum Society le 12 novembre (M. W. Mease). C. Mrs. A. E. Stubbs. Japonais simple à segments longs et étroits, ayant le centre jaune. Certificat de lre classe à la National Chrysanthemum Society le 12 novembre (M. Jones). BIBLIOGRAPHIE La culture du Poirier, par 0. Opoix, jardinier en chef du Jardin du Luxembourg, professeur d'arboriculture, etc. ('). — Cet ouvrage est suffisam- ment recommandé par le nom de son auteur, dont on connaît la haute com- pétence. Il résume les leçons données par M. Opoix au cours d'arboriculture du Jardin du Luxembourg, cours justement réputé. L'ouvrage traite d'une façon très complète de la culture du Poirier, du choix du terrain qui lui convient, de la taille et des opérations accessoires, de la formation en pyramide ou en espalier, du greffage, ainsi que de la récolte et de la conservation de ses fruits, des maladies et des insectes qui l'attaquent. Enfin il contient des listes des meilleures variétés de différentes catégories. Ce livre rendra les plus grands services à toutes les personnes qui pos- sèdent un verger ou s'occupent de la culture du Poirier. Il fait honneur à la bibliothèque d'horticulture publiée sous la direction de M. le Dr Heim. Les Fougères de pleine terre et les Prêles, Lycopodes et Sélagi- nelles rustiques, par H. Correvon, directeur du Jardin alpin d'acclimata- tion à Genève (2). — M. Henri Correvon est plus qu'amateur, il est amoureux des plantes alpines qu'il étudie et décrit avec passion, qu'il élève, qu'il observe sans cesse, et dont, à l'occasion, il prend si vaillamment la défense dans l'Asso- ciation qu'il a fondée pour les protéger. Les Orchidées rustiques lui doivent beaucoup, et personne peut-être n'a contribué plus que lui à leur faire rendre (*) 0. Doin, éditeur, à Paris. Un vol. in-18, cartonné toile, de 270 pages avec 112 ligures dans le texte : fr. 2-50. (2) 0. Doin, éditeur, à Paris. Un vol. in-12, cartonné toile de 150 pages avec 68 figures dans le texte : fr. 2-00. — 384 — justice et à répandre le goût de leur grâce modeste. Mais la poésie, chez M. Gorrevon, n'exclut pas la science, et ses études sont éminemment instruc- tives, tant au point de vue botanique, qu'au point de vue de la culture, de l'acclimatation et de l'utilisation des plantes dont il s'occupe. Son nouvel ouvrage sur les Fougères, Prêles, Lycopodes et Sélaginelles est digne, à tous ces égards, de ceux qui l'ont précédé. Le premier chapitre, consacré à l'étude botanique des Fougères, à leur structure, leur fécondation et leur distribution géographique, apprendra beaucoup à nombre d'amateurs qui se contentent d'admirer les merveilleuses frondaisons de ces plantes sans appro- fondir les mystères de leur organisation si curieuse. Puis viennent la liste et la description des fougères de plein air cultivées, des notions détaillées sur leur culture, sur leur traitement en appartement et sur leur tératologie. Enfin le dernier chapitre traite des Prêles, Lycopodes et Sélaginelles. L'ouvrage se termine par un Index de toutes les espèces décrites. Gomme le précédent, cet excellent livre a sa place marquée dans la biblio- thèque de toutes les personnes qui s'intéressent aux choses de l'horticulture. M. G. 2me EXPOSITION INTERNATIONALE D'HORTICULTURE DE DRESDE EN 1896 La commission pour la deuxième Exposition Internationale d'Horticulture de Dresde a le grand regret d'annoncer la mort de son Président d'honneur M. le Dr Alfred Stùbel, Maire de Dresde, et de son premier Président M. Gustave Krauser, directeur des Jardins royaux. Elle gardera toujours le meilleur souvenir de ces deux Messieurs, qui ont si bien mérité de la com- mission. Les fonctions de Président d'Honneur sont exercées par le Maire actuel de la ville de Dresde, M. Beutler, conseiller secret des finances ; M. F. J. Rud. Seigel, horticulteur à Laubegast lez Dresde, est nommé comme premier Pré- sident; comme deuxième et troisième MM. Fr. Bouché, directeur du Grand Jardin royal de Dresde, et L. R. Richtèr, Horticulteur à Striesen, Dresde. Les travaux de l'entreprise avancent bien, le palais sera fini à l'époque fixée et les plantations dans le parc sont prêtes, sauf quelques terrains, où les arbres fruitiers et conifères etc., seront plantés comme objets d'exposition. La construction des annexes dans le parc sera commencée avant la fin de cette année, les dessins sont faits par la direction technique de l'exposition. — Le supplément au programme paraîtra au mois de janvier et sera envoyé à toutes les personnes qui ont reçu le programme. — 385 — TABLE I3ES MATIERES VOLUME II A Abeilles empoisonnées 9 Acacia spadicigera 299 Adiantum aneitense 126 — lineatum 312 — pendant l'hiver 378 Agave Kerchovei 297 Ageratum mexicanum fl. roseo . . 332 Allamanda 90 Amaryllis 120 — belladonna 109 Anémone japonicavar 204 var. Whirlwind .... 171 Anthurium salmoneum 281 — Wambekeanum 347 Apbelandra Roezli 322 Aralia Sieboldi 253 Araucaria excelsa en appartement . 350 — imbricata historique .... 253 — (Un grand) 295 Arbor day 198 Arboriculteurs diplômés .... 328 Arbre fruitier pour les régions du Nord 172 — vénérable 10 Arbres fanés 325 — forestiers et d'ornement 146, 177, 241 273, 302 — verts 370 Arenaria Huteri 13 Arnebia echioides 179 Arrosages dans les appartements . 276 — en plein air 274 Arrowroot 102 Artichauts 17 Arundinaria nitida 234 Arundo Donax 69 Asparagus comorensis 60 — sarmentosus 43 Asperges 1° Aspidistra lurida 120 Aster trinervius ovatus .... 6 Azote (L') et les microorganismes . 341 B Bambou (est-il du bois ?).... 199 Bambous comestibles 104 Bananes en Amérique 329 Bakron (M. A. F.) 264 Base des poires 38 Baselle à grandes feuilles .... 19 Bauhinia (ialpini 333 Bause(M.) 358 Beautés de la convention phylloxé- rique 37 Bégonia à parfum 13 — Faureana 152 ■ metallica 298 — Martiana grandiflora .... 98 — pour l'hiver 275 — semperflorens fol. aureis . . . 172 — tubéreux 243, 308 à fleurs doubles .... 28 Betteraves potagères 18 Beurre de coco 357 Bibliographie 25, 35, 68, 99, 132, 154, 214 260, 264, 360, 383 — des sciences naturelles ... 7 Bilbergia Porteana 252 — roseo-marginata 155 Billes de chemin de fer 357 Black rot (Prévention du) .... 313 Blé décortiqué 135 Bois (M. D.) 28 Bois de santal 8 Bomarea conferta 313 Bossiaea linophylla 172 386 Bouleau 146 Bouquets de fleurs au Japon . . . 166 Bouturage de conifères 371 — de Rosiers et d'Œillets ... 52 Brachyglottis repanda 238 Brodiaea 148 Brownea Ariza 215 C Caccinia glauca 235 Cactées de pleine terre 44 Caladium 58,254 — à fleurs colorées 305 — lilliputiense 363 Calla Elliottiana 269 Calliphruria subedentata .... 193 Calochortus 245 Camélias 26 Campanula Vidali 243 — primulaefolia 207 Camphrier (Le) . . . . . . .201 Canna hybrida 75 Capillaires 156 Caragana arborescens 244 Cardons 19 Carex saposa 108 Carica papaya 346 Catalogue de Chrysanthèmes ... 94 Causeries 21, 53, 85, 117, 149, 189, 213, 245 277, 309, 341, 373 Cèdre du Liban 231 Céleri 112 Celmisia spectabilis 206 Centaurea odorata Chamcleon . . 106 Chalcedony Park 9 Champignon de l'Aspidistra . . . 178 Champignons et métaux .... 6 Chardon d'Ecosse 264 Charles Babington 265 Châtaignier 177 — de Caouche 264 — de Forworth 359 — Dupont 329 Chêne de Greendale 325 Chênes d'Amérique 39 Chenilles (Moyen contre les) . . . 276 Chicago, l'Eldorado des fleurs. . . 72 Chicorée 112 Chlorocodon Whitei 301 Choux 143 Choux-fleurs d'élite 47 Chrysanthème William Tunnington. 366 Chrysanthèmes 274 ■ — à fleurs simples 40 — chevelus 299 Chrysanthèmes en Corée .... 70 — nouveaux 353 Chrysanthemum nipponicum . . . 107 Chrysobactron Hookeri .... 266 Cinéraire hybride Gloire de Moorte- beek 169 Cineraria albicans 44, 170 — - cruenta 198 Cinq milliards de Hannetons . . . 230 Clematis coccinea 267 — montana 236 Clerodendron trichotomum . . . 234 Cleyera Fortunei 43 Clianthus puniceus 51 Combien vaut un petit nid d'oiseaux 270 Come si cuciano i legumi .... 360 Commerce de plantes 359 Concombres et cornichons. . . . 368 Concurrence américaine .... 357 Congrès d'horticulture à la Cornell University 363 — d'agriculture à Bruxelles. . 251, 282 — de la Société pomologique amé- ricaine 358 — pomologique de Versailles . . 308 Constructions en bois 200 Convention de Berne (La) 37, 165, 192, 327 Corbeau freux (Utilité du) .... 37 Coreopsis grandiflora 204 Correspondance .... 110, 176, 244 Courges 368 Cours d'horticulture à la Cornell Uni- versity 263 Couverture hivernale des plantes . 308 Crapaud 6 Crataegus punctata 332 Crassula coccinea 148 Crème de pétrole 358 Cresson 368 Cressonnière artificielle (Produit d'une) 282 Crocus 58 Culture biennale du safran . . . 306 — de l'Araucaria excelsa en appar- tement 350 — des Epiphyllum 319 — des Jacinthes 32, 65 — des Maranta 57 — des vignes sous verre dans le Brabant 30 — du caféier 36 — du Richardia aethiopica . . . 210 — en pots de l'Hydrangea hortensis 52 — et multiplication de certains Lilium .128 — hivernale des bulbes à fleurs . 242 387 — Culture retardée des Lilas. — retardée ou culture forcée Cyathea medullaris Cycadées Cyclamen — à grandes fleurs Cypripedium X Yvonnae D . 51 . 373 . 330 . 193 60,92 . 203 . 23 Dahlia Juarezi rosea Daniel Hooibrenk . Datura cornucopia . Davallia Décorations .... Dendrobium nobile nobilis Destruction des lapins . Deutzia discolor purpurascens De Vos (M. C) .... Diastase dans les feuilles . Diclytra ou Dielytra ? . Dipladenia atropurpurea . Diplostephium salicifolium Distinctions honorifiques . Distributions des graines par — des plantes en Amérique Division des plantes vivaces Don généreux Doronicum caucasicum Dracaena bellula — Goldieana . — (Quelques) . Drèche (Emploi de la) . la 155, neige E Eau dans la végétation . Eccremocarpus scaber . Echelle thermométrique Echeveria Desmetiana . Echinocystis lobata. Ecole d'horticulture de l'État à G — temporaire d'horticulture Electricité et légumes . Emballage des fraises . Embothrium coccineum Empoisonnement par la nicotine Encre pour le zinc .... Energie de certains organes végét Engrais pour Chrysanthèmes . — pour plantes alpines . — (Valeur des divers). . Enregistrement des phénomènes turels périodiques Entre- cultures . Ephédrine . Epiaire tubéreux 333 166 11 320 345 183 72 107 165 328 69 139 366 24 167 361 339 22 235 349 256 348 243 277 339 134 93 266 233 197 38 165 204 311 232 137 371 115 154 85 147 134 369 Epines (Les) 273 Epiphyllum (Culture des) .... 319 — truncatum 193 Eranthemum pulchellum .... 94 Essence de roses 136 falsifiée 293 Etablissement d'un horticulteur lillois 122 Etablissements de M. Lucien Linden . 357 Etiquetage en plein air 231 Eucharis grandiflora 27 — Lowi 252 Eugenia Ugni 102 Evonymus radicans albo-marginatus 301 Exposition belge d'horticulture a Bor- deaux 175,220 — de Bruxelles en 1897 ... 66, 149 — de Dresde en 1896 .... 252, 384 — d'horticulture à Bruges . . . 133 -à Lyon 122 — florale à Berlin 8 — horticole à Andenne .... 232 au Casino de Gand .... 9 — internationale de Berlin . . . 325 de Paris 10, 122, 133, 157, 184, 216 de Maestricht 136 — des Sociétés royales de Flore et Linnéenne 284 — jubilaire 24 — universelle de Paris en 1900 . . 213 Expositions annoncées 104 — de Chrysanthèmes 361 — de la Société royale d'Anvers . 326 F Fête jubilaire de M. Rodigas . . . 151 Feuilles gelées 147 — (Rôle des) 330 Ficus elastica 372 FlNTELMANN (M.) . . ... . . 360 Fleurs aux villas 261 — coupées à New- York .... 25 — de Jacinthes 262 — expédiées dans la glace . . 312, 376 — fanées 211 — fraîches 263 — gigantesques de Chrysanthèmes 243 Flora Brasiliensis 68 Floraison du Kentia Forsteriana . . 88 Flore des montagnes 9 Forçage de Lilium 84 — des violettes 275 Fougères ormentales 320 Fourmis dans les serres . . . . 167 Fourcroya gigantea 313 Fraisier Laxton's leader .... 171 — 388 Frêne (Le) 302 Fruits (Conservation des) .... 231 — des antipodes 212 — nouveaux 208 — véreux 276 Fuchsia 307, 369 Fumagine (Nouveau traitement de la) 314 G Gardénia 120 Gelées en Floride 70 Gentiana Kurroo brevidens ... 45 Géographie botanique .... 158, 181 Giroflée à floraison hivernale . . . 375 — quarantaine Princess May . . 234 Glands de chêne 362 Gloxinia 59, 191 — hybrida grandiflora . . . 265, 233 Grand mariage 379 Greffage du rosier 305 Greffages digénères 120 Griffinia Grizzly giant 7 — hyacinthina 333 Groseilliers (Culture des) .... 179 — épineux... sans épines . . . . 269 Guano de poisson 179 Guêpes (La chasse aux) .... 315 Guide élémentaire de multiplication des végétaux 35 H Hand-list of Ferns and Fern Allies . 154 Hannetons 9 — (Chasse aux) 230 Helenium autumnale var. striatum . 299 Helianthus debilis cucumerifolius . 107 — rigidus 332 Heliconia (Les) 288 Hemitelia Lindeni 344 Herbier (Le plus ancien) .... 330 — de verre 262 Hêtre de Wentworth Woodhouse. . 168 — pleureur (Un) 229 Hiver de 1894-95 53, 73 — (Effets de 1') 94 — (Pour 1') ,305 Hivernage des Tritomanthe . . . 372 Hivers extraordinaires 103 Horticulture gantoise 71 Hybride remarquable 300 Hybrides de Cypripedium à Gand. . 62 Hydrosme Leopoldiana 379 Hymenocallis macrostephana . . 314 Hypericum Moserianum .... 268 I Impatiens sultani hybride nain varié. 140 Index Kewensis (L') et la nomen- clature 381 Insectes 180, 346 — (Dissémination des) .... 328 — utiles 136 Insecticide nouveau 283 Iris anglica 170 - Kaempferi à fleurs doubles . . 300 — Nazarena 78 — Parkor 268 Ivraie au Kansas . • 295 lxora 346 J Jacinthes (Culture des) ... 32, 65 Jardin alpin à Montreux .... 8 - botanique de l'Université Har- vard 261 — botanique de Berlin .... 375 de New- York 293 de Washington .... 74 de Zomba 328 — — (Un nouveau) 263 — de Chiswick 362 — fruitier et potager ... 19, 47, 208 Jardins alpins 250 Jasminum nudiflorum ? grandiflorum 79 Jaunisse du pêcher 307 Journal des Orchidées ..'... 60 Jubilé de M. H. Witte 297 — horticole 134 Julien Vesque (M.) 262 Kentia Forsteriana et K. Balmoreana 378 (Floraison du) 88 Klugia Notoniana 44 Kuromosi, essence nouvelle . . . 361 L Lachenalia nouveaux 269 Lapins (Contre les) 116 — (Destruction des) 72 La plus grande forêt du monde . . 136 Légumes de grande culture 17, 111, 143, 367 Le Nestor des pépiniéristes hollandais 165 Liévin Spae-Vandermeulen (M.). . 262 Ligustrum ovalifolium fol. var. . . 299 Lilium auratum nain 364 — Henryi 302 — philippinense * . 60 — 389 Lilium speciosum Schrynmakersi . 201 Limaces 50, 242 Lis des eaux 229 Livistona 122 Lobelia Dortmanna 173 — Grerardi 268 Lonicera Alberti 266 — flava 300 Lutte pour l'existence 296 Lycoris 153 Lysol 283 — et mildew ;>14 M Macaranga Porteana 153 Madagascar 309 Magnolia de la Maillardière ... 232 — des jardins 171 Maïs (Le) 230 — (Nouvelle espèce de) .... 314 Manettia bicolor 77 Maranta 192 — (Culture des) 57 Marica Northiana var. splendens. . 249 Martinet (M'' H.) 345 Medinilla (Un superbe) .... 165 — amabilis 377 Melon japonais 20 Melons d'eau 198 — (Trois nouveaux) 237 Metbonica (A propos du) .... 95 — superba 56 Mimulus Clevelandi .... 142, 236 Ministère de l'Agriculture . . . 295 Ministre de l'Agriculture (Le). . . 347 Mois de septembre 1895 .... 297 Monument à P. E. Planchon ... 5 Morina longifolia 301 Mouron et rhumatismes .... 72 Mousse dans le gazon 230 — des arbres 370 Multiplication des plantes vivaces . 211 Musa coccinea 267 — ensete 307 — X Kewensis 364 — Martini 205 Musée du Caire 8 Musées de Kew 190 Myosotis alpestris Victoria rubra . 142 — (Deux) 267 — Rechtsteineri 334 Myrsipbyllum asparagoïdes ... 59 N Naturalisation des orangers ... 39 Nécrologie 165, 166, 228, 262, 351, 358, 360 Nelumbium 130 — speciosum 41, 96 Nepentbes 121 New- York Florists' Club .... 73 Nicotine et raisins 293 Nombre de graines 69 Nomenclature botanique .... 103 Nouveau gaz Argon ( Le) .... 64 — mode de culture intensive avec serres mobiles sur roulettes . 80 Nouvel emploi du bois 229 Nymphœa cultivés pour la fleur coupée 94 — hybrida 170 — (Les serres à) 94 O Obtention de grandes fleurs de Fuchsia 50 Œillet bleu.... indigo 294 On paie cber ce qui est bon . . . 133 Orangerie 121 Oranges cultivées en serre . . . 25 — de Messine 199 Origine de quelques fruits. ... 6 — des Cinéraires des jardins . . 263 — ■ des Viola tricolor à grandes fleurs 197 — du Marronier d'Inde . . . . 176 Ornementation florale des gares . 102, 326 Ouragans de novembre et décembre . 74 Ozone (L-) 167 P Palissage des plantes grimpantes . 210 Palmiers de semis 27 — en appartement 340 ■ — nouveaux 283 Pancratium 346 Pandanus Veitchi 93 Papaver bracteato-somniferum . . 141 — bracteatum 266 — orientale 142 Pâquerette double blanche . . . 235 Parfum des fleurs 37 — des roses 70 Paulownia imperialis 361 Pas d'air aux racines, pas de fruits aux arbres 148 Pêcher (Jaunisse du) 307 Pêches nouvelles 49 Pelargonium peltatum 371 Pennisetum Ruppellianum. . . . 206 Pensées à très grandes fleurs . . . 170 Petit atlas de poche des champignons comestibles et vénéneux. . . . 264 — 390 — Petits fruits de Néerlande .... 362 Petrocosmea ionantha .... 108, 138 Pétunias à fleurs pleines .... 141 Peuplier du Canada 296 Phénomènes périodiques de la végé- tation 135 Philadelphus Boule d'argent . . . 300 Philodendron Devansayeanum . . 376 Phlox divaricata 140 — Drummondi Heynoldiana. . . 79 — Éclaireur 366 Phyllocactus amoenus 155 Physalis Franchetti 377 Phylloxéra 192 Pierrots pomologues 329 Pilea Spruceana 332 Pivoines de Chine 370 — en arbres 340 — herbacées I™ Plantation des parcs et squares à Paris 199 Plantations de café au Mexique . . 6 — des gares 360 — fruitières en Amérique . . . 358 Plantes annuelles 57 — à parfum 5 — au fumier 361 — décoratives 232 — et fleurs à Burford Lodge. . . 7 — nouvelles ou recommandables 43, 77 106, 140, 170, 204, 234, 266, 299, 332, 364 — primées 99, 129. 163, 195, 258, 290, 323 352, 382 Platycodon grandiflorum var. pu- milum 108 Pœonia tenuifolia <> Poids et volume des graines ... 9 Poire extraordinaire 362 Poires de choix 83, 113, 145, 174, 239, 272 Poiriers en pyramide 337 Pois de senteur 305 Poison de violettes 199 — du Primula obconica .... 168 Polygonum baldschuanicum ... 12 Pommes américaines 262 — russes 326 Primevères de Chine dangereuses à manier '1 Primula hortensis fimbriata filicifolia Schwarzauge 12 — japonica 339 Pringsheim (Le professeur) ... 73 Prix des fleurs a New-York ... 74 — Estella 135 Promenades à Paris 136 Pteris regia 43 Puceron lanigère 84 Puissance des végétaux .... 200 Purification des eaux 282 Pyrethrum parthenifolium glaucum. 205 Q Quand faut-il arroser en plein air ? . 274 Quassia comme insecticide ... 25 Questions de nomenclature . . . 292 — de priorité 95 R Raisins de prix 168 — sous auvent 306 Ranunculus parnassifolius. ... 45 Ravenala madagascariensis . . . 360 Régularité du chauffage .... 155' Rempotage 179 — des chrysanthèmes . . . .211 Remède contre les insectes . . . 180 Renoncules (Deux jolies) .... 108 Résédas à Paris 201 Rheum Moorcroftianum .... 301 Rhodochiton volubile 105 Rhododendron à parfum .... 235 — formosum 166 Ribes bracteosum 267 Richardia cethiopica 211 Riche cadeau 138 Ricinus zanzibariensis 364 Rognage de la vigne 372 Rosa rugosa calocarpa 14 — spinosissima altaica .... 236 Rose Belle Siebrecht née Mrs. W. J. Crant 200 Roses (Choix de) .... • 180, 334 — cultivées 69 — de 1894 101 — dans la glace 73 — (Parfum des) ...... 70 Rosier Maréchal Niel à fleurs blanches 261 — nouveau 82 — précoce 174 — (Un très grand) 202 Rosiers pour l'hiver 369 Rossignol et rose 329 Rouille du melon 210 Rubus deliciosus 269 S Safran (Culture biennale du) . Sambucus racemosa fol. aureis Saule dit marceau .... Scabiosa caucasica .... Schinus dependens. . . 306 300 294 269 156 — 391 Schizocodon soldanelloides . . 267, 347 Semis sur couche 57 Serre aux plantes d'ornement. . . 21 Serres mobiles sur roulettes ... 80 Shortia galacifolia 140 Sibthorpia europaea fol. var. . . . 244 Situation de l'horticulture. . . . 329 Société française d'horticulture de Londres 231 — horticole du Massachussets . . 70 — d'horticulture et d'agriculture dans le duché de Limbourg. . 10 — impériale et royale d'horticulture deVienne 153 — nationale d'horticulture de France 5, 117 — néerlandaise d'horticulture et de botanique 5, 201, 294 — pour l'avancement de l'horticul- ture en Prusse 101 — royale d'horticulture de Tournai. 295 Solanum quitoense 58 — Seaforthianum 364 Spiraea bracteata 142 Staphylea colchica 44 Sterculia austro-caledonica . . . 174 Succédané du sparte 230 Swainsonia pour la Heur coupée . . 115 Synonymie 167 Système métrique ou barbare. . . 102 T Talauma Hodgsoni 45 Tapis de fleurs 296 Tavelure des fruits 369 Tchihatchewia isatidea 13 Tecoma Smithi 173 Teinture de gayac 191 Température près du sol .... 327 Ténacité vitale 248 Terrines de repiquage 50 Terris du Borinage 137 Thunbergia grandinora 119 Tijdschrift voor Tuinbouw. ... 293 Tilia Miqueliana 366 Tomates (Deux nouvelles). . . . 271 Torenia Fournieri 121, 348 Train arrêté par les chenilles . . . 298 Traitement d'hiver des Richardia. . 377 Transplantation des rosiers . . . 178 Transport des fruits 345 Travaux de la Société nationale d'hor- ticulture de France 117 Tulipa Sprengeri 270 Tulipiers en Belgique 7 Tuteurage 275 U Urginea maritima 202 Utilité des fruits 295 — du corbeau freux 37 V Vanda tricolor et suavis .... 160 Vellosia et Barbacenia 316 Verger (Un très grand) 201 Veronica Purple Queen 333 Victoria Park 8 Vieil arbre 197, 198 Vieux orangers 134 Vins de fruits et de baies .... 304 - en 1894 ........ 38 Viola cornuta 77 — odorata semperfloreus. . . . 141 - tricolor 197 Violette California 173 Violettes à grandes fleurs .... 45 — odorantes 116 — pour le forçage 275 Vitalité des graines 101 Vriesea(Les). 317 W Weigelia praecox 13 Weldenia candida 156 Y Yucca recurva 154 Z Zinc dans les fruits secs .... 359 Zizania aquatica 12 392 PLANCHES COLORIÉES Planches Pages 44 Adiantum lineatum 312 42 Anthurium salmoneum .... 281 34 Bégonia Faureana 152 43 Bégonia Faureana metallica . . 298 45 — tubéreux Mme Joseph Eliat . 331 30 Bougainvillea spectabilis ... 89 38 Brownea Ariza 215 47 Caladium lilliputiense .... 363 29 Canna hybrida 75 35 Cinéraire hybride Gloire de Moor- tebeek 169 37 Cyclamen à grandes fleurs. . . 203 26 Cypripedium X Yvonnae . . . 23 Planches Pages 25 Datura cornucopia 11 36 Dendrobium nobile nobilius . . 183 33 Dipladenia atropurpurea . . . 139 39, 41 Gloxinia hybrida grandiflora var 233, 265 46 Heraitelia Lindeni 344 40 Marica Northiana splendens . . 249 28 Methonica superba 56 27 Nelumbium speciosum .... 41 48 Philodendron Devansayeanum . 376 31 Rhodochiton volubile .... 105 32 Thunbergia grandiflora . . . 119 GRAVURES NOIRES 127 Asparagus comorensis 61 Bégonia Martiana grandiflora. 98 Campanula primulaefolia . 207 Centaurea odorata Chameleon 106 Chrysanthème Owen's Crison. 354 — William Tunnington . 365 Chou-fleur de Plainpalais . 48 — nain très hâtif d'Erfurt . 48 349 Echeveria Desmetiana .... 93 Giroflée quarantaine Princess May 234 289 380 Impatiens Sultani hybride nain vari S 140 Iris Nazarena 78 Lobelia Dortmanna 173 268 Melon Duchess of York . . . 237 — japonais (Nouveau) 238 — Knowsley Favourite . 237 Myosotis alpestris Victoria rubra. . 142 Pennisetum Ruppelianum . . 206 . 109 Phlox Drummondi Heynoldiana . . 79 Poire Alexandre Lambré .... 83 — Beurré Clairgeau 114 - de Mérode 239 ■ ■ de Rance 145 Durandeau 272 — Bergamotte lucrative .... 113 — Bon Chrétien William . . . 175 — S1 Germain d'hiver .... 240 Poirier conduit en pyramide . . . 338 Pyrethrum parthenifolium glaucum . 205 Rosa rugosa calocarpa 15 Serres mobiles chez M. Delecœuillerie 81 Solanum quitoense 58 Tomate Prince Albert- Victor . . .271 - Purple King 271 Vandasuavis 162 — tricolor 161 Violette amiral Avellan .... 46 Vriesea hieroglyphica 318 Vue d'ensemble de l'établissement A. Schoonjans 31 — prise dans une serre chez M. A. Schoonjans ...... 33 New York Botanical Garden Librar 3 5185 00261 2537 D^HHHHHf