m » . . LINDENIA uir d “CT Le dépôt exigé par la loi a été fait *¥ U UV * 45 ■STT LINDENIA ICONOGRAPHIE DES ORCHIDÉES Directeur : J. LINDEN RÉDACTEURS EN CHEF : LUCIEN LINDEN & ÉMILE RODIGAS AVEC LA COLLABORATION DE SPÉCIALISTES ÉMINENTS 2 me Volume LIBRARY NEW YORK BOT A NIC Ai.' GARDEN 1886 G A N D Imprimerie à vapeur F x MEYER «VAN LOO, Rue de Flandre, 48 2 me Volume ÿ s Livraison y ■ PRIC HJI D DIRECTE U R J. Linden RÉDACTEURS EN CHEF: Lucien Linden & Emile F(odigas Sommaire XLIX. Epidendrum atropurpureum var. Randi L. Linden et Rodigas. . . L. Cypripedium Microchilum Rchb. f. LT. Stanhopea Tigrina Batem , . . . LII. Phalaenopsis Sumatrana Korthals. GAND, U TH r. MFfCR-VANLOO. 4 V, LINDENIA MAR 1-1902 5 PL. XLIX EPIDENDRUM ATROPURPUREUM library NEW YORK BOTA/VfCAL GARDEN var. RANDI L. Linden & Rodigas EPIDENDRUM RANDIANUM barbosa de rodriguez EPIDENDRUM E. S. RAND EPIDENDRUM. Vide Lindenia tom. I, p. 19. Epidendrum atropurpureum. Pseudobulbis subrotundo-ovatis, di-triphyllis, foliis oblongo-ligulatis, coriaceis, acutis, canaliculatis ; scapo apice pseudobulbi producto, foliis longiore, erecto, 7-8 floro, bractea brunnea triangulari instructo; sepalis petalisque subaequalibus, obovato-oblongis, apice plus minus incurvis, nigro-brunneis, apice viridibus; labello protracto, trilobo, lobis lateralibus columnam involventibus, apicibus ovato-acutis apertis reflexis, lobo medio lato, flabelliformi-rotundato, albo rubro maculato ; columna albida, triangulari, antheris luteis. Willdexow Sp. Plant. 115. — Rchb. f. in Walp. Ann. Bot. Syst. VI, 344. — Lindl. G en. et Sp. of Orchid. PL 99. — Orchid. Album, IV, t. 149. Epidendrum macrochilum Hook., Bot. Mag. t. 3534. — Morren, Ann. Soc. Gand, 1846, t. 86. — Lindl. Fol. Orchid. Epidend. 79. Cimbidium cordigerum Humb. et Kunth Nov. Gen. PI. I, 341. — Patria Guatemala, Panama, Columbia et Brasilia. Epidendrum atropurpureum Randi. Varietas habitu, florum foliorumque colore, forma pseudobulbi distincta. L a charmante Orchidée aérienne dont nous reproduisons ci-contre le portrait, a été introduite en 1885 de l’Amazone, par M. E. S. Rand, dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand, et vient d’y fleurir admirablement. M. Rand accompagnait son envoi de la note suivante : « U Epidendrum Randianum a été nommé par le D r Barbosa de Rodriguez, > anciennement directeur du Musée de Rio de Janeiro et actuellement » directeur du Muséum de Botanique et d’Histoire naturelle que le Gouver- > nement vient de fonder à Manaôs sur le Rio-Negro. Il connaît parfaitement > les Orchidées brésiliennes et dit que cette espèce est nouvelle. Mais je » ne puis concevoir comment une plante aussi magnifique et aussi désirable » ait pu rester longtemps non découverte et sans nom. J’ai vu des exem- > plaires avec des tiges florales branchues, longues de plus de deux pieds, » couvertes de centaines de fleurs qui restaient épanouies dans la perfection » pendant deux mois et parfumaient agréablement l’atmosphère. Cet Bpiden- » drum croît dans deux localités à Teffé, à 1500 milles de Para, sur > l’Amazone, distinctes l’une de l’autre et offrant cette différence qu’ici toutes » les plantes sont à pseudo-bulbes ronds, tandis qu’ailleurs ces bulbes sont » très allongés et les fleurs plus petites. C’est vraiment une belle Orchidée; » les fleurs ressemblent assez à celles de VE. atropurpureum , mais le port » de la plante est entièrement différent de cette espèce mexicaine; la nôtre » est aussi beaucoup plus vigoureuse. » Nous avons examiné ce nouveau venu avec beaucoup d’attention et quoique la plante diffère un peu par le port, par le coloris de la fleur et même de la feuille, nous n’avons pas reconnu qu’il y aurait lieu de créer une espèce nouvelle. Nous la rattachons donc à VEpidendrum atropurpureum dont elle constituera une charmante variété. Skinner qui découvrit le type au Guatémala, dit qu’il ne prospère que sur les côtes, où il fleurit pendant les mois de février, mars et avril, il se trouve constamment en compagnie du Cattleya Skinneri ; les habitants lui donnent le nom de « Boca del drago , » Gueule de dragon. Nous ne saurions expliquer l’allusion que renferme cette singulière dénomination. L’aire géographique de cette belle Orchidée est considérable; ainsi elle était signalée à la fois au Mexique, au Güatémala, à la Nouvelle Grenade, au Vénézuéla et aux Antilles et maintenant on la découvre également sur l’Amazone, au Brésil. De ces diverses patries dépendent certainement les variations considérables de coloris que l’on remarque chez elle. Les Epidendrum a bulbes courts demandent beaucoup de chaleur, ils se plaisent dans la serre chaude près du verre et dans un endroit aéré. La végétation commence ordinairement en janvier : pendant cette période et jusqu’à ce que sa floraison ait eu lieu, ils exigent plus de chaleur et d’humidité; mais il faut les garantir avec soin des insectes qui paraissent les affectionner particulièrement. A la suite de la floraison, on diminue peu à peu les arrosements. La plante doit rester alors en repos, c’est-à-dire à peine humectée, jusqu’à l’époque où se montrent les premiers indices du réveil de sa végétation. C’est alors qu’il faut changer de bûche ou de panier, si l’opération est jugée utile. Il est bon de couper en hiver le bois dont on doit construire les paniers qui servent au rempotage des Orchidées. Ce sont des rameaux d orme, de noisetier ou d’érable, qu’on scie sur diverses longueurs en îejetant ce qui n est pas droit ou ce qui serait trop mince : car même pour les petits paniers, il faut des baguettes assez fortes afin qu’elles résistent plus longtemps à l’humidité et parce que le bois trop jeune, étant moins mûr, est plus accessible aux champignons et plus enclin à la pourriture. On emploie beaucoup aussi pour la confection des paniers à Orchidées, des lattes en pitch-pine qu’on a fait tremper préalablement dans de l’huile de lin. Les paniers ainsi formes sont de longue durée, mais ont un aspect peu agréable; c est surtout avec de vieux ceps de vigne qu’on peut faire de très jolies corbeilles rustiques, assez durables; les racines des Orchidées s’y attachent volontiers. LINDENIA PL, CYPRIPEDIUM MICROCHILUM Rechb. F. P . De Pannemaeher del PL. L CYPRIPEDIUM MICROCHILUM RCHB. F. CYPRIPÈDE A PETIT LABELLE CYPRIPEDIUM : Vide Lindenia tom. I, pp. 17, 41, 49, 71 et 89. Cypripedium microchilum Rchb. F. Hybridum Cypripedii nivei cum C. Druryi, flore hujus C. nivei latiore, sepalo postico acutiore, petalis angustioribus. Labelli media pars antica lobo retrorso ut in C. Druryi producta, lobis lateralibus obsoletis subrotundis, basi conica antice formata. Staminodium parvulum hujus parentum forma et colore intermedium. H. G. Rchb. F. in Gard. Chron. n. s. vol. XVII, p. 77. O btenu par la fécondation croisée du Cypripedium niveum Rchb. et du C. Druryi Bedd., cet hybride est un des plus remarquables et constitue une addition précieuse à la série déjà longue des espèces et variétés cultivées. Il est dû, comme tant d’autres, à l’habile semeur M. Seden. Tandis que le C. niveum est sessile, le nouveau venu a une tige de o m o7 à o m o8 de hauteur. Il est très robuste. La feuille est plus grande et plus étroite que celle du C. niveum , elle est d’un beau vert avec des marbrures plus foncées. Le pédoncule a o m i3 de hauteur, il est brun foncé, couvert de villosités et muni d’une petite bractée plus courte que le pédicelle. La fleur est plus large que celle du C. niveum , et — ajoute le Gardeners’ Chronicle, à qui nous empruntons ces détails — le sépale dorsal est plus aigu, les pétales sont moins larges et plus infléchis. Le sépale supérieur est marqué exté- rieurement de sept lignes cannelle foncé, celle du milieu seule étant bien visible à la page intérieure. Les pétales ont une ligne médiane pourpre brunâtre foncé et des lignes de petites ponctuations comme dans le sépale dorsal. Le sépale formé par les deux segments connés surpasse la longueur du labelle. Celui-ci a la partie centrale antérieure projetée en avant en lobe recourbé comme dans le C. Druryi. Les lobes latéraux sont arrondis, bien que l’ensemble ressorte en une base conique. Il y a quelques marbrures et stries pourpre-brunâtre. M. Reichenbach insiste sur la petitesse inusitée du labelle, mais en exprimant la suggestion que ce caractère pourrait ne pas persister et en disant que les Cypripèdes souffreteux ont une remarquable tendance à offrir des anomalies et l’une de celles-ci est l’état atrophié du labelle. Le staminode blanc, poilu, aigu et cordiforme rappelle cet organe dans les deux parents; cependant il est intermédiaire entre les deux. Il est marqué d’une macule centrale jaunâtre, mais il est dépourvu des lignes qui s’en vont rayonnant v; ■ <■: ' ■ y /v - vers l’extérieur et qui sont si apparentes dans le staminode du C. niveum. Dans le premier volume de cette publication (i), à propos du C. selligerum majus, nous avons signalé les efforts persévérants de M. Seden, le chef habile auquel l’établissement Veitch doit les plus remarquables produits dans la voie des hybridations d’Orchidées. Nous disions en même temps que le nombre des hybrides connus dans le genre Cypripedium était déjà de 51. En voici la curieuse énumération : Cypripedium Ainsworthi. — albo-purpureum. — Arthurianum. — Askburtoniae. — calanthum. — calophyllum. — calurum. — cardinale. — chloroneurum. — colchiferum. — Crossianum. — discolor. — Dominyi. — euryandrum. — gemmiferum. — grande. — Harrisianum. — javanico-Veitchi. — Laforcadei. — Leeanum. — — superbum. — leucorhodum. — macropterum. — marmorophyllum. — Marshalli. — Meirax. Cypripedium meîanophthalmum. — microchilum. — Morganiae. — nitens. — oenanthum. — — superbum. — politum. — porpbyreum. — porphyrochlamys. — porphyropilum. — pygnopterum. — Salieri. — Schroderi. — Sedeni. — — candidulum. — selligerum. — — majus. — stenophyllum. — superciliare. — Swanianum. — tessellatum. — — porphyreum. — vernixium. — vexillarium. — Williamsi. La culture de la plante qui nous occupe est celle de tous les Cypripedium de serre chaude : beaucoup d’humidité durant la végétation et, après la floraison, deux mois de repos absolu. (1) Lindcnia tom. I, p. 50. * PL. LI STANHOPEA TIGRINA Batem g PL. LI ST A NHOPE A TIGRINA batem. STANHOPÉE A FLEURS TIGRÉES ÉTYMOLOGIE : Genre dédié par Hooker à lord Stanhope, président de la Société botanique de Londres. STANHOPEA Hooker. Perigonii membranacei patentissimi vel reflexi, foliola exteriora libéra subundulata, interiora conformia angustiora. Labellum liberum anticum ecalcaratum carnosum utrinque cornutum, dimidia parte superiore (epichilio) convexa, inferiore (hypochilio) excavata. Gymnostema elongatum petaloïdeo-marginatum. Anthera bilocularis. Pollinia dua elongata fissa, caudicula brevi glandulae stipitatae bilobae affixa. Herbae americanae tropicae epiphytae pseudobulbosae ; foliis plicatis, scapis radicalibus vaginatis paucifloris, floribus maximis maculatis. Hook. Bot. Mag. tab. 2948-2949. — Lindl. Bot. Reg. t. 1529. — Batem. Orchid, t. 7 et 15 Endl. Gen. Plant. 1421. Stanhopea tigrina Batem. S. hypochilio subrotundo intus lamellis glandulosis radiato, metachilii cornibus falcatis porrectis epichilii tridentati longitudine, sepalis lateralibus maximis subrotundato-oblongis petalis multo latioribus. Batem. Orchid. Mex. et Guat. t. 7. — Lindl. Bot. Reg. vol. xxv. — Hook. Bot. Mag. v. lxxi t. 4197. — Flore des Serres vol. vu, p. 191. — Maxillaria lyncea Lindl. Gen. and. Spec. p. 151. — Anguloa Hernandezi Kunth. Synop. E terris mexicanis a cl. Hartweg, Galeotti et J. Linden introducta. P ar l’imposante grandeur de ses fleurs et la distinction de leur coloris, le genre Stanhopea a le droit d’occuper la première place parmi les Orchidées à hampes brusquement infléchies, telles que les Gongora , Acineta , Acropora , etc. Toutes les espèces du genre ajoutent à ces qualités celle de répandre un parfum suave que Lindley a comparé à celui de la vanille joint à la senteur du melon. L’orchidographe qui vient d’être cité et qui jeta tant de lumière dans la difficile classification de la nombreuse famille à laquelle est consacrée notre publication, a réparti les espèces, au nombre d’une vingtaine, dans quatre sections : les densiflores, dont les fleurs sont très serrées sur leur hampe; les laxiflores, à fleurs peu serrées; les tridentatae , dont la colonne est terminée par trois dents; les ecornutae , dont la partie moyenne de la colonne est dépourvue de cornes. La plante qui nous occupe fait partie de la troisième section. Elle en est certainement la plus brillante. De la base de ses pseudobulbes allongés et irrégulièrement déprimés sort une forte hampe brusquement infléchie vers le sol et munie de longues gaines brunâtres; elle porte un nombre variable d’immenses fleurs, ayant plus de o m 20 de diamètre et dont le coloris joue sensiblement d’une variété à l’autre, ce qui est d’ailleurs un caractère inhérent à presque tous les genres d’Orchidées : on dirait volontiers que pour ces capricieuses filles de 10 Flore, l’instabilité est le corollaire obligé de la grâce et de l’élégance. Cependant la couleur dominante est le jaune ou l’orangé avec des macules de rouge pourpre et un labelle jaune d’or parsemé de mouchetures brunes. Cette coloration du labelle varie elle-même à mesure que la floraison se prolonge, et tel qui aurait vu s’épanouir la fleur et ne la reverrait que dix jours plus tard, aurait du mal à la reconnaître : le jaune a passé au blanc jaunâtre et les taches brunes veloutées sont maintenant lilacées. Les pétales sont ondulés et involutés. L’espèce est caractérisée en ce que la base et la colonne est presque arrondie et munie intérieurement de lamelles glanduleuses ; le milieu de la colonne est pourvu de deux cornes en faux ; le sommet de la colonne est ovale et tridenté et il a la même longueur que les cornes. Les sépales latéraux sont très grands, oblonguement arrondis et beaucoup plus larges que les pétales. Le Stanhopea tigrina croît en abondance sur les chênes dans l’épaisseur des forêts qui couvrent les premiers contreforts des Andes mexicaines, dans la province de Vera-Crux, à une altitude supramarine de 3000 à 4000 pieds. C’est dans ces régions qu’il fut trouvé presque simultanément, en 1837, P ar MM. Hartweg, Galeotti et Linden. Le mode particulier de production des hampes florales chez ces plantes et leur inflexion vers le sol exigent l’emploi de paniers dont le fond soit à claire-voie ; si les boutons vont heurter les parois, les fleurs se froissent et se déforment. La grande facilité de culture des Stanhopea, qui en réalité ne demandent aucun soin particulier, les a fait rechercher avec raison pour l’ornemen- tation des grands jardins d’hiver ; fixés sur des bûches parmi les feuillages variés, ils y produisent un effet merveilleux et contribuent, plus que d’autres végétaux, à rappeler le paysage et la nature des régions tropicales. Malheureusement, la durée de floraison des Stanhopea est éphémère ; elle n’est que de deux à trois jours pour la plupart des espèces. Sans cet in- convénient, qui en est un grand, les Stanhopea seraient certainement autant goûtés que les Cattleya et les Odontoglossum avec lesquels ils rivaliseraient par la grandeur des fleurs, la beauté du coloris, l’étrangeté des formes et surtout par le parfum qui est très pénétrant. LINDENIA PL. LU PHALAENOPSIS SUMATRANA Korth. I’. De Pannemacker dcl II SS PL. LU PHALAENOPSIS SUMATRANA korthals PHALÉNOPSIDE DE SUMATRA PHALAENOPSIS. Vide Lindenia tom. I, p. 2,1. Phalaenopsis acutifolia , pedunculo unifloro ; sepalis oblongis acutis extus non carinatis ; petalis cuneato-ligulatis acutis; labelli brevi unguiculato tripartito; laciniis lateralibus ligulatis apice retuso-denticulatis retrorsum falcatis carinata antice dense pilosa; ligulis forcipatis duabus deinceps inter partitiones latérales; columna semitereti pandurata; androclinio cucullato denticulato. Reich, f. in Gard. Chron. May 1865. Phalaenopsis sumatrana Korth. Rchb. F. in Otto Hamb. Gart. Zeit. 1860, 115. — P. zebrina Hort. Bogor. in Ann. d’Hortic. et de Bot. 1860, fasc. x, cum ic. — P. zebrina in PL nov. Hort. Bog. cultae, Teijsm. et Binnend, 15, 1863. L e Phalaenopsis sumatrana n’est pas une nouveauté, mais c’est une espèce restée rare et peu répandue dans les serres d’Europe. Cette espèce Elle a été décrite aussi par MM. Teijsman et Binnendyck sous le nom de Phalaenopsis zebrina ; elle aurait été trouvée également par M. Gerssen dans la province de Palembang (île de Sumatra). Ses fleurs sont d’une consistance épaisse; elles sont luisantes comme celles du Vanda suavis ; le fond du coloris est d’un blanc jaunâtre, et les sépales ainsi que les pétales portent de nombreuses raies transversales et des macules d’un brun rougeâtre vif. Au déclin des fleurs, les raies et les macules tournent à l’orange; le labelle est blanc ainsi que la colonne. Les segments latéraux du labelle sont maculés orange et le médian présente quatre lignes rayées et maculées de pourpre et de brun; les poils du sommet se dressent drus. Le Professeur Reichenbach, en décrivant la plante, dit que pour se montrer très désagréable aux orchidologues, en enfant terrible, elle montre un appareil anthéral frangé, comme dans un Trichopilia. Il existe aujourd’hui quelques variétés du Phalaenopsis sumatrana , dont les plus remarquables sont : le Gersseni , à raies violettes; le lilacina à raies lilas et ayant la base du labelle de même couleur; le sanguinea, ayant les sépales latéraux presque entièrement rouge foncé et montrant très peu de macules vert-jaunâtre; le pauci-vittata qui est moins strié que le type. Ce Phalaenopsis, comme la plupart de ses congénères, réclame la serre chaude et une grande dose d’humidité pendant la végétation. Dans leur extus oblique carinatis ; lacinia media ligulato-pandurata fornicata carnosa basi implicita per medianam lineam paraît avoir été découverte dans l’île de Sumatra avant 183g par Korthals. patrie, on trouve ces plantes croissant sur les branches des arbres, dans les endroits humides et ombreux. On doit donc, pour se rapprocher autant que possible de la perfection, les tenir dans une température analogue à celle de leur pays, c’est à dire très élevée et humide. Du reste leur culture ne demande aucune étude, mais seulement des soins attentifs. Contrairement à la plupart des Orchidées, les Phalaenopsis n’ont pas de pseudo-bulbes gonflés pour les nourrir; il faut donc leur procurer un supplément de nourriture, qui se composera spécialement d’humidite aux racines pendant la végétation; ils ne supportent point la sécheresse dans cette saison, car ils se fanent très vite, perdent leurs feuilles inférieures et sont ainsi défigurés, la beauté de la plante consistant naturellement dans un feuillage sain et touffu. En ce qui concerne le degré de température aux diverses époques de l’année, elle devrait être, durant la végétation, c’est à dire de mars en octobre, de i8° R. pendant la nuit, et, le jour, de quelques degrés de plus; en somme, aussi haute que possible, la seule précaution à prendre étant de bien ombrer la serre, et de garantir les plantes contre les rayons du soleil. La température nocturne devrait être maintenant à i8° R. D’octobre à février, soit durant le temps de repos, on peut descendre à 14 0 R. la nuit et à quelques degrés de plus pendant le jour. Si durant cette époque la température de la serre devait monter, il serait bon d’y introduire l’air frais en le faisant glisser entre les tuyaux de chauffage pour le réchauffer avant de l’introduire dans la serre. Les Phalaenopsis sont cultivés de diverses manières : sur bûches, en pots ou en paniers. Nous avons constaté qu’ils réussissent également bien dans les trois conditions, mais sur bûche ils demandent beaucoup plus d’humidité, et en pots, il est nécessaire de leur donner un fort drainage, lequel se fait comme suit : Que la culture se fasse en pot ou en panier, il est toujours bon de retourner un petit pot sur le fond du récipient, en remplissant les interstices de tessons ou de morceaux de brique. Au dessus de ce drainage, on place du sphagnum bien nettoyé, mélangé de quelques morceaux de charbon de bois, et là dessus la plante est placée de manière à dépasser de 2 ou 3 pouces le bord du récipient. C’est de ce drainage bien disposé que dépend en grande partie le succès de la culture, tant pour les Phalaenopsis que pour les Orchidées en général. Volume Livraison CHilDE DIRECTEU R eJ. Linden REDACTEURS EN CHEF: Lucien Linden & Emile I^odigas Sommaire Anguloa Ruckeri Lindl. var. media Rchb. f. ....... Spathoglottis plicata El. . . . Cattleya Mendeli Vanda Lindeni Rchb. f. . . . GAN O, U TH T ME'fCHVKNLOQ. LINDENIA PL. LUI ANGULOA RUCKERI VAR. MEDLA. Rciib. f. P. De Pannemachcr dcl, PL. LUI ANGULOA RUCKERI lindl. VAR. MEDIA RCHB. F. ANGULOA INTERMÉDIAIRE ÉTYMOLOGIE : Genre dédié par Ruiz et Pavon à don Francisco de Angulo, directeur général des mines au Pérou. ANGULOA Ruiz et Pavon. Flores subglobulosi, nunquam patentes. Sepala lateralia invicem imbricantia, basi valde convexa, nec in cornu producta; alterum nunc anticum, nunc posticum, conforme, basi planum. Petala sepalo dorsali aequalia et similia. Labellum coriaceum, unguiculatum, subconvolutum, trilobum, lamina cornosa lata plana supra medium auctum, hinc quasi bilabiatum. Columna teres, clavata, libéra; clinandrio nunc mutico, nunc lacinia acuta porrecta utrinque aucto. Anthera galeata, valvis membranaceis, nunc in lacinulas acutas productis. Pollinia 4, plana, inaequalia, caudicula longa lineari et glandula acuta. Herbae epiphytae granatenses et peruvianae Lycastis facie. Ruiz et Pavon, Flor. peruv. Prodr. 118, t. 26. — Lindl. Bot. Reg. XXX, 1544 sub 60. Anguloa Ruckeri. Pedunculo unifloro radicali, squamis inflatis imbricatis vaginato; sepalis subrotundis apiculatis petalisque obtusis in globum conniventibus ; labelli trilobi antici lobis lateralibus obtusis aequalibus, medio piloso infundibulari bilabiato, labio altero emarginato, altero tripentato; columna integra. Lindley Bot. Reg. 1846, t. 41. Patria Columbia. L e genre Anguloa n’est représenté jusqu’à ce jour dans nos collections que par un petit nombre d’espèces appartenant toutes aux régions tem- pérées des Andes vénézuéliennes, de celles de la Colombie et du Pérou. Trois de ces espèces furent très remarquées l’an dernier à l’exposition spéciale organisée en concordance avec le Congrès des Orchidées à Londres; c’étaient VA. Clowesi Lindl. à fleur jaune et labelle blanc, VA. Ruckeri Lindl. à grosse fleur jaune et labelle rouge, et VA. uniflora R. et Pav. var. maculata , variété péruvienne, à grande fleur blanche pointillée et maculée de pourpre; toutes les trois introduites par M. J. Linden. Ces Orchidées épiphytes, dont le port rappelle celui des Lycaste, et dont les fleurs presques globuleuses ont un aspect étrange, rappelant un enfant dans un berceau, sont trop peu répandues dans les cultures où cependant leur place est marquée parmi les plus riches espèces de la serre tempérée. Le portrait reproduit par la Lindenia est celui d’un exemplaire ayant fleuri parmi un grand nombre de plantes découvertes et importées récemment par M. Erich Bungeroth, l’énergique collecteur de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand, et est considéré par le professeur Reichenbach à qui l’inflorescence fut communiquée, comme étant l 'Anguloa Ruckeri Lindl. var . media , presque le même que l’exemplaire reçu par lui de M. Downing, en 1883. D’après nous, la fleur a la plus grande analogie avec celle de VA. Ruckeri var. sanguinea Rchb. qui n’est autre que VA. purpurea de Linden ou VA. Hohenlohei de Ch. Morren. Lorsque nous avons eu la fleur sous les yeux, nous avons constaté uniquement que le labelle était coloré d’un rouge beaucoup plus vif que celui du type. C’est une plante à pseudobulbes ovales allongés, à sillons peu marqués. La hampe s’élance dressée de la base des pseudobulbes, enveloppée d’écailles engainantes, imbriquées, de couleur feuille morte, et porte à son sommet une très grande fleur, imparfaitement épanouie, à sépales jaunâtres presque arrondis, apiculés, disposés globuleusement avec les pétales qui sont obtus et d’un coloris rouge pourpre. Le labelle est coriace, rougeâtre et trilobé; les lobes latéraux sont obtus; le lobe médian, velu, en forme d’entonnoir, est muni de deux lèvres, l’une échancrée, l’autre tridentée. L’espèce type fut découverte dans la province de Merida au Vénézuéla par M. J. Linden. La variété sanguinea ou Hohenlohei a été découverte par M. N. Funck dans la province de Cumanà au Vénézuéla. Peu de plantes sont aussi faciles à la culture que les Anguloa. La végé- tation de l’espèce qui nous occupe redevient active en février ou mars. Dès cette époque, les arrosements doivent reprendre et augmenter à mesure que les jeunes pousses se développent. Immédiatement après la floraison, suivra le rempotage qui doit avoir lieu avec la plus grande prudence de façon à ne pas briser les racines qui sont grêles et auxquelles il est bon de laisser une petite motte de terre ancienne. Les Anguloa croissant à l’intérieur des forêts dans des endroits naturellement ombreux devront être tenus en serre, bien ombragés contre les rayons du soleil, autrement leur feuillage jaunit et les bulbes sont exposés à perdre tôt leur feuillage. Les plantes ont alors un aspect maladif peu réjouissant. Le fond du pot est rempli de tessons jusqu’au tiers de sa hauteur; sur ces tessons, on pose quelques mottes de terre très sableuse, puis le reste du vase est rempli de terre de bruyère tourbeuse en morceaux de la grosseur d’une noix mêlés à des petits morceaux de charbon de bois, ceux-ci entrant pour un tiers dans le mélange. Les fragments les plus fins sont mis au dessus. Le tout est assez fortement pressé autour de la plante dont le collet ne doit pas s’élever au dessus du rebord du vase. Le rempotage terminé, la plante est légèrement arrosée, puis mise dans la serre aux Orchidées américaines où elle doit être soustraite avec soin aux gouttes de buée, tombant du vitrage, qui pourraient détériorer les feuilles. Depuis novembre jusqu’en février, durant la période de repos, l’arrosement n’a lieu que de loin en loin, lorsque le temps est beau, et seulement pour empêcher les pseudobulbes de se flétrir. LINDENIA PL. LIV P, De Panncmacker del , PL. LIV SPATHOGLOTTIS PLICATA bl. SPATHOGLOTTIS PLISSÉ SPATHOGLOTTIS. Vide Lindenia , vol. I, pag. 55. Spathoglottis plicata bl. Pseudobulbo ovoideo conico, foliis fasciculatis, longius petiolato contractis cuneato oblongis acutis plicatis, pedunculo elongato distanter vaginato, apice racemoso, bracteis oblongis oblongoligulatisve apiculatis quam ovaria pedicellata brevioribus, dein deflexis, demum deciduis, ovariis levissime tomentellis, calvisve, demum semper calvis, sepalis tepalisque oblongis acutis, labello trifido imae columnae basi paullo adnato, laciniis lateralibus ligulato oblongis extus retusis, lacinia mediana basi utrinque angulata dein unguiculari antice dilatata emarginato apiculata (raro Ovato acuta), callo sellaeformi profunde bifido superne breviter piloso in basi laciniae mediae, pilis quibusdam antepositis, callo parvo triangulo antrorso obscuro in ungue medio. Oncidium plicatum REINW. ! M. Spathoglottis plicata BL. Bijd. 8ste Stuk 401. Tab. LXXVI. Spathoglottis lilacina griff. ! Not. 325 ic. t. CCCXI. III. Flores lilacini pallidiores et obscuriores, rarissime albi. Unguis basis et callus flavi. Ovarium viride. Pedicellus brunneus. Vivum habui a cl. Barone Hruby sc cl. Linden. Portione melanensi, sondaica, papuana ac in Polynesia. Floret « omni tempore » ex cl. Blume. Singapore Sagor! Malacca Griffith! Pulo Pinang. Ile de Borton Cevanes Ad. Delessert ! — Amboyna Doleschall! Java: Sudamerika Zollinger 817! Galumgang, Tjermai Tunghuhu! Nov. Guinea 1877. Goldie! comm. B. S. Williams. Waighion Lesson! — Tahiti, Samoa, Upoul, Tusiolla, Tonga Wilkes Exp! L e Spathoglottis plicata est une charmante espèce à fleurs légèrement plus petites que celles du S. Augustomm décrit dans le premier volume de la Lindenia . Il croît en compagnie de cette dernière espèce, mais en plus grande abondance et se retrouve dans un plus grand nombre de localités. Sa première floraison en Europe a eu lieu dans la célèbre collection du baron Hruby à Peckau, en Bohème. L’éminent directeur du Gardeners 9 Chronicle , le D r Masters, à qui nous avons envoyé l’inflorescence du Spathoglottis Augustomm , s’exprime en ces termes à son égard dans le n° 656, page 104, de cet excellent journal : « Nous avons reçu de la Compagnie Continentale d’Horticulture une » inflorescence de cette belle et singulière plante que le Professeur Reichenbach » a décrite dans le Gardeners ’ Chronicle , vol. XXV, p. 334, et qui a été figurée » dans la 7 e livraison de la Lindenia . Les fleurs nombreuses sont portées » sur des racèmes terminaux compacts, chacune d’elles s’échappant d’une » bractée blanche en forme de barque, quelquefois réfléchie. Le pédicelle » grêle mesure environ un pouce, et passe imperceptiblement dans l’ovaire, » qui est linéaire, non tordu, et à peu près de la même longueur que le » pédicelle. » Les fleurs simples ont environ un pouce et demi de diamètre, elles » sont blanc lilacé; les trois sépales larges à la base, oblongs-aigus, concaves; » les pétales latéraux ont la même couleur, mais sont plus larges et effilés » à la base, la lèvre est plus courte que les pétales, et d’une structure » singulière : la partie inférieure possède de chaque côté un lobe arque, obtus, » oblong, couleur brun-pourpré, finement tacheté; il s’élève en voûte au dessus » du callus central, qui a une rainure médiane, bordée de chaque côté par » un gros appendice, cunéiforme, plat au sommet, et pourvu de quelques » poils; de chaque côté de la base de ce callus se trouvent deux petits » appendices en forme d’oreillettes, et, sur le devant, la lèvre se termine en » une tigelle ou onglet grêle et long, pointu au milieu et se dilatant sur » la face en un limbe pétaloïde transversalement oblong, bilobé, de couleur » violette. La colonne a environ la moitié de la longueur des pétales, elle » est blanche, claviforme, s’élevant en voûte au dessus des lobes latéraux de » la lèvre. Huit tubes polliniques à longues tiges. » Nous ne savons pas exactement par quels moyens les fleurs sont » fécondées, mais la conclusion qu’on peut tirer de leur structure est très » curieuse. De ce qui est dit ci-dessus, on peut voir que devant la base » de la colonne il existe un entonnoir, bien marqué, entonnoir formé par » les lobes latéraux de la lèvre qui forment les côtés et la voûte, tandis » que la base est formée par le callus profondément entaillé. » Devant celui-ci se trouve la lèvre avec sa longue tige jointe au milieu » et se terminant dans un prolongement ressemblant à un pétale. » Nous supposons d’après cette structure qu’un insecte tombé sur le devant » de la lèvre rampe le long de l’entonnoir jusqu’à la base pour atteindre le » miel. Lorsqu’il a franchi la porte du tunnel, qui se trouvait ouverte d’une » manière attrayante, celle-ci se referme sur lui par l’action des charnières » dans la tige de la lèvre. De fait, la lèvre, qui était d’abord en ligne droite, » probablement par les chocs de l’insecte excitant le mouvement, s incline » soudain à angles droits, ferme donc plus ou moins le tunnel et détient » l’insecte d’une manière quelconque; dans sa lutte pour sortir du piège, il » doit infailliblement faire jaillir les masses polliniques. » Nos lecteurs voudront bien mettre en regard de la planche ci contre, fidèle portrait du S. plicata, celle qui a été publiée dans la 7 me livraison du I er vol. de la Lindenia avec la description du N. Augustorum : ils se rendront parfaitement compte des différences qui caractérisent les deux espèces. Nous pouvons ajouter que la Compagnie Continentale d’Horticulture est parvenue déjà à élever quelques hybrides du Spathoglottis Augustorum fécondé par le 5. plicata et par le Calanthe vestita; ces hybrides croissent avec rapidité. PL. LV CATTLEYA 'meNDELI P. De Pamumaeker d:l i7 PL. LV CATTLEYA MENDELI CATTLEYA DE MENDEL CATTLEYA : Vide Lindenia vol. I, pp. 15, 29, 43, 61, 63, 67, 83, 93, 99. Cattleya Mendeli. Pseudobulbis oblongis, claviformibus, in maturitate sulcatis, circa 00135 longis. Folia solitaria, coriacea, ligulato-oblonga, acuminata, supra atroviridia, infra pallidiora. Scapus tri-quadriflorus, bractea terminali oblonga depressa productus. Flores ampli speciosissimi 011120 lati; sepala lanceolata, recurvata, alba; petala plana, clavata, late-ovata, prope basin pulchre crispata, apice recurvata, alba margine vix roseola. Labellum obovatum emarginatum columnam involvens parte antica explanata et pulcherrime crispata, apice roseo maculato, disco luteo, rubro lineato. Columna clavata, semiteres, dorso caréna rotundata instructa. Cattleya Trianae var. Mendeli. Orchid Album, tab. 3. L e premier volume de la Lindenia contient la figure et la description de neuf espèces ou variétés du genre Cattleya, notamment des Cattleya aurea Linden. — guttata Lindl. var . Leopardina . — C. elatior Lindl. — Lawrenceana Rchb. — Malouana Lind. — C. speciosissima var. Malouana. — maxima Lindl. var. Hrubyana . — nobilior Rchb. var. Hugueneyi. — Percivaliana var. Reichenbachi fC. labiataj. — Trianae Lind. et Rchb. var. alba. — C. labiata Lindigiana. — — — — var. Annae. Ce sont toutes fleurs hors ligne qui commandent l'attention et qui méritent de tenter le talent du peintre. Le nombre des espèces connues ne dépasse pas de beaucoup la trentaine et une révision de puriste réduirait certainement ce chiffre au moins d’un tiers; par contre, la quantité des variétés est innombrable. Plusieurs espèces, surtout celles provenant du Brésil et du Vénézuéla, sont connues depuis longtemps et ont fait leur chemin dans le monde; parmi les choyées se trouvent les C. aurea , C. labiata , C. Mossiae , C. gigaSj C. Trianae , C. Lawrenceana , C. Percivaliana C. Dowiana, C. Skinneri et celle qui fait l'objet du présent article. Le Cattleya Mendeli ouvre de nouveau l’éternelle question de l’espèce. Ce n’est pas nous qui contesterons l’importance scientifique de ce problème dont la solution ne nous paraît pas encore bien prochaine; mais, d’autre part, il nous est impossible de ne pas donner raison à ceux à qui l’expérience pratique suggère le désir de voir la nomenclature des Orchidées simplifiée ou mieux justifiée, à ceux par exemple qui pensent qu’il n’y a presque aucune ligne de démarcation entre les Laelia et les Cattleya. D’un autre côté, lorsque nous nous mettons à la place de l’amateur, nous ne voyons pas quelle différence il y aurait pour lui entre une belle espèce et une belle variété et bien peu doit lui importer s'il se trouve en présence d’une espèce scientifique ou d’une forme dérivée produite par la nature ou par l’intervention du semeur. Le Cattleya Mendeli a fleuri pour la première fois chez un amateur anglais, M. S. Mendel dont la plante porte le nom et qui possédait à Manchester, il y a quelque dix ans, la collection la plus remarquable de l’Angleterre; ce Cattleya a été considéré par les botanistes comme une forme brillante du C. Trianae. C’est encore aujourd’hui notre avis. Mais cette forme est assez distincte et typique pour porter la dénomination de C. Mendeli tout court que nous lui conservons en raison de sa grande beauté et qui lui assure une place même dans les collections d’élite. Ses pseudobulbes réunis en groupes sont allongés, en forme de massue et marqués de sillons lors de leur aoûtement. Chaque pseudobulbe porte une feuille coriace, allongée ligulée, acuminée, vert foncé au dessus, vert plus pâle à la face inférieure. La hampe florale sort d’une bractée grisâtre qui l’engaîne à la base; elle produit trois ou quatre de ces immenses et brillantes fleurs dont la description la plus exacte ne donnerait jamais qu’une idée vague et qu'il suffit de voir s’épanouir pour en être émerveillé. D’ail- leurs, un coup d’œil jeté sur le portrait qu’en offre la Lindenia fera com- prendre les mérites de ces fleurs, où les plus riches coloris, le blanc rosé des sépales et des pétales, le jaune orange de la gorge du labelle et le rouge magenta du limbe de celui-ci, se marient pour produire les plus charmants contrastes. Nous ne pouvons que le répéter : le Cattleya Mendeli est une Orchidée d’élite et nous comprenons parfaitement que certaines variétés se cotent a des prix aussi élevés. Nous en avons vu vendre aux enchères publiques, en Angleterre, des exemplaires qui atteignaient jusqu’à io livres, (250 francs) par bulbe! La Compagnie Continentale d'Horticulture a été très heureuse, cette année, dans ses introductions de Cattleya. Plusieurs espèces nouvelles sont arrivées en paifait état et fleuriront prochainement. Ce sera une vraie surprise pour les amateurs. Certaines especes de Cattleya, comme le superba par exemple, réussissent mieux cultivées sur blocs ou sur tronc de fougères qu’en pots. Lorsqu’on désire cependant les cultiver en pots ou en corbeilles, on fera bien de remplacer la teire fibieuse par des morceaux de fougère arborescente, principalement des Cyathea excelsa ou des Balantinm antarcticum parmi lesquels leurs racines charnues s’enfoncent avec avidité. LINDENIA PL. LVI VANDA LINDEN I Rchb. f. r P. De Panncmacficr del. 19 n i- C *W PL. LVI VANDA LINDENI rchb. f. VANDÉE D’AUGUSTE LINDEN VANDA. Vide Lindenia, vol. I, p. 47. Vanda Lindeni. Aff. Vandae hastiferae : racemo laxifloro, plurifloro ; sepalis tepalisque cuneato oblongis obtuse acutis undulatis, labelli laciniis lateralibus rhombeis quadratis erectis, lacinia mediana triangula carnosa antice deorsum triangula ancipiti, superne gibberibus hemisphaericis duobus collateralibus, medio per discum quadricullata, basin versus velutina, utrinque basi auricula ascendenti lineari velutina conspicua, calcari conico intus velutino, labeJlo dimidiato aequilongo; columna clavata. H. G. Rchb. F. Patria Papouasia. S ans être des plus remarquables, le Vanda Lindeni, découvert en Papouasie en 1885 et introduit dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture, dans le courant de la même année, par M. Auguste Linden, est une gracieuse espèce dédiée par le professeur Reichenbach, à son intro- ducteur. M. Aug. Linden a accepté la dédicace de l’espèce qui nous occupe, quoiqu’il ait rapporté de ses voyages des formes de Vanda plus brillantes, ne fût-ce que pour fournir au célèbre botaniste l’occasion d’associer une trinité de famille à son histoire (voir Gardeners’ Chronicle, page 70, numéro du 17 juillet 1886). Le Vanda Lindeni est très voisin du Vanda hastifera, dont il n’a existé pendant longtemps qu’un seul exemplaire en Europe qui se trouvait dans la collection de M. J. Linden à Bruxelles. La plupart des Vanda, presque tous originaires des Indes et de la Malaisie, où la température est très élevée, sont de serre chaude. On les trouve dans leur pays croissant sur les branches des arbres dans des endroits humides et ombragés. Il faut donc imiter autant que possible la nature pour avoir de bons résultats dans leur traitement. On doit se souvenir que les Vanda n’ont pas de pseudo-bulbes pour les nourrir et que pour cette raison, il faut leur donner beaucoup plus d’humidité qu’aux plantes qui possèdent ces organes. Us ne demandent pas de repos, car ils croissent durant toute l’année. Toutes les Orchidées indistinctement n’ont pas besoin d’être tenues sèches pendant un temps plus ou moins long; ce n’est qu’aux espèces qui, comme les Odon- toglossum, les Cattleya, les Dendrobium, etc., possèdent des pseudo-bulbes, qu’une période de repos est indispensable. Au contraire, ce traitement serait plutôt nuisible aux espèces à végétation presque continue, telles que les Sacco- labium, les Aerides, les Vanda etc. 20 C’est donc une erreur complète de laisser dessécher les feuilles des Vanda durant quelques semaines, comme le font certains cultivateurs. Nous con- seillons même, s’il arrive que les feuilles se flétrissent à la suite d’une trop longue floraison, de couper immédiatement les tiges florales, et d’activer la végétation le plus possible par une forte humidité et une bonne chaleur. A défaut de ce traitement, les plantes seraient longues à se remettre et risque- raient de perdre leurs feuilles inférieures. La température qui convient le mieux aux Vandées pendant la saison d’hiver est une moyenne de i8° Réaumur. Il est bon de rappeler qu’une température très élevée, nuisible du reste à la plupart des Orchidées, doit être évitée avec soin mais il convient de leur donner beaucoup d’air, même pendant les belles journées d’hiver. On les cultive également bien en pots ou en paniers. Nous les tenons cependant de préférence en pots, qu’on remplit à moitié d’un bon drainage, sur lequel on place du sphagnum bien vivant jusqu’à io centimètres au dessus du bord. La plante est maintenue ferme par un solide tuteur. Les Vanda croissent également bien, fixés sur des fragments de branches épaisses, mais ils réclament alors beaucoup plus d’attention et de soins. Du reste, ce mode de culture n’est à préconiser que pour les petits exemplaires, les blocs portant des plantes fortes étant difficiles à suspendre dans les serres. Orchidées du Congo. Le premier envoi d’Orchidées provenant de l’expédition organisée au Congo par MM. Otlet et Linden est arrivé et se compose de plusieurs caisses d’espèces remarquables. Parmi celles-ci, nous pou- vons déjà citer le fameux Lissochilus giganteus que Johnston déclare, dans son ouvrage sur le Congo, être la plus belle Orchidée connue. Un Ansellia à bulbes courts et croissant en fortes touffes est également très intéressant. A en juger par les anciennes tiges, cette espèce doit être d’une floribondité excessive. Nous reviendrons prochainement sur les Orchidées du Congo introduites dans les serres de la Compagnie Continentale d’horticulture à Gand. Volume Livraison C HJI DE DIRECTE U R eJ. L inden REDACTEURS EN CHEF: Lucien Linden & Emile I^odigas Sommaire PI. LVIL Catasetum Bungerothi N. E. Brown, PL LVIII. Odontoglossum luteo-purpureum Lindl PL LIX. Pilumna nobilis Rchb. f. . . . Pl. LX. Vanda Suavis Lindl. var. Lindeni GAN O, U TH r. MEYER-VANLOO. jt. 1 • _> v L. I ' • . , - . * . . ’ i ' A * LINDENIA CATASETUM BENGEROTHI N. E. Brown E. B linge rot h ad nat. dcl. P. De Pannemaeker chromolithog. PL. LVII CATASETUM BUNGEROTHI K. E. BROWN CATASETUM DE BUNGEROTH CATASETUM. Vide Lindenia , vol. I, p. 5g. Catasetum Bungerothi N. E. Brown. Pseudobulbi validi fusiformi, 5-9 poil, longi. Folia îanceolata acutissima, 8-9 poil, longa, ij -2 poil. lata. Racemi pluriflori. Flores speciosissimi, candidi. Sepala et petala minora Ianceolata, acutissima, patentia. Labellum maximum, transverse oblongum, profonde concavum, breviter et obtuse calcaratum, apice bidentatum. Columna et anthera obtusae, cirrhis basalibus percrassis cornu iformibu's. Ex icône tantum descripsi. Habitat : America aequatorialis. In caldariis Horticulturae Societatis Continentalis a Bungeroth introductum. C e Catasetum est une des nouveautés les plus marquantes parmi les Orchidées qui aient été introduites depuis quelque temps ; c’est une espèce hautement distincte dans un genre excessivement étrange et intéressant à la fois; aucune autre, que je sache, ne pourrait rivaliser avec la nouvelle venue. Mais aussi, à quelles surprises ne doit-on s’attendre dans un groupe aussi extraordinaire que celui des Catasetum, où certaines espèces possèdent des plantes mâles, des plantes femelles et des plantes hermaphrodites, ayant des fleurs absolument différentes d’après les sexes? Telle est en effet la différence de forme et de coloris des fleurs suivant les sexes des plantes auxquelles elles appartiennent, que naguère on considérait ces sexes comme constituant trois genres distincts. Il se pourrait même que la présente nouveauté fût le type mâle ou l’individu hermaphrodite d’une espèce déjà connue. Cependant, toutes choses bien considérées, je ne pense pas qu’il puisse en être ainsi et pour ce motif je suis heureux de pouvoir me rendre au désir de MM. Linden en dédiant la plante au courageux et énergique collecteur de la Compagnie Continentale d’Horticulture , M. E. Bungeroth, qui l’a découverte dans l’Amérique équatoriale. Les Orchidées du genre Catasetum n’ont guère la vogue actuellement auprès des amateurs; cependant à en juger d’après l’esquisse envoyée par M. Bungeroth (car je n’ai pas de spécimen vivant sous les yeux), cette belle espèce sera probablement fort recherchée par les orchidophiles, pour ses jolis racèmes de grandes fleurs blanches qui en font une plante hors ligne. Les pseudobulbes sont vigoureux, fusiformes et atteignent 8 à g pouces de longueur, ils portent un certain nombre de feuilles lancéolées aiguës. Les racèmes sont également très robustes et se composent de nombreuses et grandes 22 m n 3 L- I — - 1 1 ■ t i- P 1 D 9 fleurs blanches ayant de 3 1/2 à 4 pouces de diamètre. Les sépales et les pétales sont lancéolés aigus, radiés, s’ouvrant en demi cercle; les pétales sont plus courts et plus étroits que les sépales. Le labelle est vraiment remarquable : le contour en est transversalement oblong et profondément concave, il est muni d’un eperon ou gibbosité courte, vigoureuse et très obtuse. Il est recourbe sur le bord et porte en tete du sommet, d’ailleurs tronqué, deux petites dents. La base de la colonne porte deux fortes cirrhes corniformes, se projetant au dessus de la cavité de l’éperon jusque vers le milieu du labelle. N. E. Brown. * * * UOrchidophile parlant du genre Catasetum, dans le fascicule de juillet dernier, s’exprime en ces termes : « Les Catasetum sont peut-être les plantes » les plus singulières de la famille des Orchidées. On est malheureusement » beaucoup trop exclusif aujourd’hui et il serait facile de citer maintes collections, » parmi les plus connues, qui ne possèdent aucun exemplaire de ce beau » genre. Les anciennes collections étaient, sous ce rapport, beaucoup mieux » partagées et nous félicitons la Lindenia d’avoir publié un certain nombre » d’espèces qui ramèneront leur vogue. » On cultive les Catasetum en paniers près du vitrage, dans la serre chaude pendant la végétation et en serre tempérée pendant les trois mois qui suivent la floraison. En été, ils doivent être légèrement ombragés contre les rayons directs du soleil. En hiver, repos complet. Il faut pourtant les arroser quelque peu de temps à autre, afin de maintenir fraîches quelques unes des vieilles racines, en attendant que les nouvelles se développent à la base des jeunes pousses. Leur végétation recommence au mois de mars : c’est le moment du rempotage. On les arrose d’abord avec précaution, en augmentant graduel- lement la dose du liquide à mesure que les pousses nouvelles se développent. La planche ci-contre a été faite d’après une aquarelle peinte sur les lieux par M. Bungeroth. L’inflorescence y est reproduite en grandeur natu- relle; quant aux pseudobulbes et aux feuilles, ils ont été réduits de moitié. Le Catasetum Bungerothi est certainement une des Orchidées les plus remarquables et nous ne pouvons assez féliciter celui qui a découvert la plante d’en avoir doté les serres d’Europe. Nos félicitations sont d’autant plus vives que lorsqu’il la trouva, M. Bungeroth était à demi mourant et miné par les fièvres qui l’avaient mis à deux doigts du tombeau. cnrs- LINDENIA PL. LVIII ODONTOGLOSSUM LUTEO-PURPUREUM Lindl. De Panneviaeker dd. PL. LVIII ODONTOGLOSSUM LUTEO-PURPUREUM lindl. ODONTOGLOSSE JAUNE ET POURPRE ODONTOGrLOSSUM. Vide Lindenia I, p. 11. Odontoglossum luteo-purpureum. Foliis ensiformibus basi longe angustatis, floribus racemosis, bracteis ovatis squamaeformibus, labello obovato quadrilobo fimbriato, lamellis quinquelaceris pubescentibus, columna pubescente, alis in cirrhos numerosos longos solutis. Lindl. Orehid. Lind. no 85, et Fol. Orchid., I, 1852-55. Crescit in sylvis Quindiu, Nova Granata, quo J. Linden legit speciem anno 1842. Ejusdem speciei varietatem insignem, Od. lut.-pnrp. sceptrum dictam, invenit loco citato atque domino Linden misit cl. Wallis anno 1868. L e célèbre orchidographe dont l’Angleterre a le droit d’être fière, le D r Lindley, salua Y Odontoglossum luteo purpureum de ces mots carac- téristiques : « magnificent species. » C’est une superbe espèce, en effet, que cette Orchidée qui fut une des nombreuses et des plus remarquables découvertes de M. J. Linden. Il la trouva dans les forêts vierges du Quindiu, en Colombie, à une altitude supramarine de 8000 pieds. Le sentiment de joie immense qu’il éprouva à la vue soudaine de ces racèmes longs de plus d’une aune portant de nombreuses et grandes fleurs du plus brillant coloris, est de ceux qui font oublier toutes les privations et toutes les fatigues et dont on garde l’éternel souvenir. Le semeur qui va épier chaque jour l’épanouissement de ses fleurs favorites, ressent un réel bonheur lorsqu’il voit surgir enfin une nouveauté hors ligne; cette jouissance n’est rien à côté de celle qu'éprouve l’explorateur fouillant, au milieu de tous les périls, un coin de terre inconnu dans lequel il rencontre soudain un de ces joyaux de la nature dont l’imagination la plus hardie n’eût pas osé rêver l’existence. L 'Odontoglossum luteo-purpureum est une de ces plantes hors ligne, un de ces joyaux. Les pseudobulbes, de forme presque ovale, sont gros, comprimés et longs de sept à huit centimètres. Les feuilles longues de o m 5o à o m 6o se rétrécissent à la base, elles sont épaisses et en forme de lance. La hampe florale, longue de o m 7o et souvent davantage, s’étend horizontalement et porte un racème d’admirables fleurs, grandes comme celles de Y Odontoglossum Hallii et ayant plus de huit centimètres de diamètre, avec des bractées ovales et squamiformes. Les sépales sont jaune vif maculé de pourpre; le labelle presque ovale est quadrilobé, il est blanc jaunâtre avec des macules roses; la colonne est duveteuse et les ailes se divisent en nombreuses cirrhes allongées. La planche dessinée d’après nature par notre artiste-peintre en dira plus et mieux que la description qu’on vient de lire. L amateur qui ne connaîtrait pas cette brillante espèce, jugera par un seul coup d’œil, des mérites de celle-ci et il voudra certainement la posséder dans sa collection. L’altitude à laquelle cette espèce croît dans sa patrie dit assez qu’elle appartient au groupe des Orchidées de serre froide. Nous devons encore repeter ici ce qui a été observé dans le I er volume de cette publication à la pa^e 12, à propos de Y Odontoglossum nevadense : l’insuccès que l’on éprouve parfois dans certaines cultures est dû le plus souvent, si pas toujours, au defaut d attention quant aux conditions qui entourent les plantes dans leur station naturelle. Pour le cas particulier qui nous occupe, il importe de ne pas oublier que dans la région du Quindiu d’où la plante a été introduite, la température ne s’élève pour ainsi dire jamais à la hauteur de celle de nos serres chaudes et que fréquemment elle descend au dessous de zéro. Il serait inutile de soumettre Y Odontoglossum luteo purpureum à cette basse température; mais il est arrivé plus d’une fois que dans la serre basse, humide et bien aérée où il est cultivé à l’établissement de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand, la température est descendue jusqu’à zéro et que la plante ne s’en est nullement ressentie. CATTLEYA LUCIENIANA Rchb. Voici comment le professeur Reichenbach a décrit ce nouveau Cattleya, introduit l’an dernier dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticul- ture, qui vient d’y refleurir et que le savant orchidographe a dédié à M. Lucien Linden. « Un charmant Cattleya, avec bulbes et feuilles semblables à ceux du Cattleya Harrisoniana et dont les fleurs ressemblent beaucoup à celles du C. Isabellae Rchb., mais en étant beaucoup plus foncées et plus riches en couleurs. Les sépales et pétales, un peu étroits, sont d’un beau brun, superbement enluminés par une teinte pourpre. Le labelle est trifide. Les lacinies latérales sont triangulaires, émoussées, la lacinie médiane est cunéi- forme, émarginée, du pourpre le plus riche, et le disque, qui se trouve entre les lacinies latérales est muni de carènes rouges. Ces lacinies latérales sont d’un jaune pâle marqué de veines épaisses d’une couleur rougeâtre. « Colonne blanche marquée de lignes pourpres sur le côté et aussi de nombreux pointillages de même couleur. Le devant de la colonne est blan- châtre à la base et garni de nombreuses lignes pourpres autour du bord de la fovea. On pourrait le prendre pour une forme foncée du Cattleya Isabellae , et c’est ce qui m’arriva au premier abord; le labelle, néanmoins, a la lacinie antérieure granulée et l’intérieur de la base de la colonne est comme disloqué en carènes. Il ne peut guère exister de doute sur sa parenté qui doit se composer des Cattleya Forbesi et granulosa ». LINDENIA PILUMNA NOBILIS Rchb. f. I\ De Pannemaeker dcl, 25 f PL. LIX PILUMNA N OBI-LIS RCHB. F. PILUMNA DISTINGUÉ PILUMNA. Ovarium tricostatum. Sepala et petala aequalia, patula oblique inserta. Labellum basi columnae adnatum, subintegrum, orbiculatum, convolutum, inappendiculatum. Columna clavata, teres. Clinandrium cucullo dentato membranaceo circumdatum, buccis duabus carnosis semiclausum. Stigma verticale. Pollinia 2, postice fissa, caudiculae brevi et glandulae ovatae adnata. Herbae epiphytae; pseudobulbis vaginatis; foliis coriaceis; pedunculis radicalibus. Genus Aspasiae proximum, clinandrio cucullato, columna tereti, necnon stigmate vertical i nec fasciali diversum. Lindl. Bot. Mag. vol. 84, tab. 5035. Pilumna nobilis Rchb. F. Pseudobulbi ovato-oblongi ; folia late oblongo-acuta ; racemi bi-triflori, univaginati, foliis breviores; bracteae oblongae acutae; sepala petalaque subconformia oblongo-linearia, acuta, lateralia interna sub apice latiora; labellum a basi angustata dilatatum in laminam quadratam, obtusangulam, repandulam, antice emarginatum, linea elevatula in basi; flores albi, maculis centralibus aureis. Pilumna nobilis Rchb. f. Beitr. zu einer aequin. fl. Amerika’s von Dr F. Klotsch, Linnaea XXII, 184g, p, 843. Id. in Walp. Ann. Bot. III, 1852, p. 541. Trichopilia nobilis Rchb F., Xenia, II, 1867, p. 100. — Trichopilia candida Linden, Orchid. Lind. 1842, no 64g. — Trichopilia fragrans nobilis Lind. et And., Illustration Horticole XIX, 1872, p. g6, t. XCIV. Trichopilia fragrans, Flor. Mag. 1872, t. XXI. Ad Jaji provincia Merida (Venezuela) legit J. Linden. I l y a quelque dix ans, la floraison d’un joli Trichopilia suavis Lindl. fournit au regretté Édouard Morren l’occasion d’esquisser dans son journal une étude complète du genre Trichopilia, tellement voisin du genre Pilumna que tous les deux sont considérés comme pouvant être réunis en un seul groupe, sans que l’on soit aujourd’hui définitivement fixé à cet égard. Morren semble de prime abord être partisan de cette fusion, motivée en ce que, d’après l’observation faite par le professeur Reichenbach, les caractères essentiels de la structure des organes floraux sont les mêmes dans les deux genres, tous deux offrant cette remarquable petite collerette frangée qui existe à l’extrémité de la colonne située au centre de la fleur. Mais à peine la fusion botanique consentie malgré des différences secondaires ne manquant nullement d’impor- tance, Morren, après avoir signalé le relief donné à ces Orchidées dans les cultures européennes par les découvertes faites par M. J. Linden en Colombie en 1842 et par von Warscewicz dans les états de Costa Rica en 1849 et 1850, éprouve le besoin d’indiquer deux groupes empiriques « ayant surtout de l’intérêt pour les amateurs de belles plantes de serre » : l’un des groupes comprend les espèces suavis , coccinea , marginata , crispa, etc. ; l’autre est formé par les espèces fragrans, Wageneri et nobilis . Les fleurs du premier groupe sont grandes, à labelle roulé en cornet, à couleurs vives dans lesquelles le rouge domine; leur hampe florale est courte. Les fleurs du second groupe sont blanches, parfois teintées de vert; leur labelle est plus ouvert, blanc pur avec une macule jaune vif; leur hampe s’élève davantage parmi les feuilles. Mais il se fait précisément que ce second groupe se compose des espèces du genre Pilumna. Nous insistons un moment sur ce point pour faire ressortir une fois de plus les hésitations que l’on rencontre à chaque pas dans la nomenclature des Orchidées. C’est sous le nom de Pilumna candida Linden que l’espèce qui nous occupe fut signalée pour la première fois. Nous ne comprenons pas pourquoi on ne lui conserva pas son appellation primitive. La plante fut découverte en 1842 par M. J. Linden, à Jaji, province de Mérida (Vénézuela), où d’autres explora- teurs, entre autres Moritz, la retrouvèrent dans la suite. Elle fut introduite à l’état vivant à l’établissement Linden vers 1870, et, rattachée dans l’article publié dans V Illustration Horticole de 1872 à l’espèce fragrans . Le Pilumna nobilis a des pseudobulbes comprimés latéralement comme ses congénères; chaque pseudobulbe ne porte qu’une feuille, celle-ci est coriace, courte, pliée à la base, aiguë au sommet. La hampe qui naît à la base du pseudobulbe porte une grappe de 4 ou 5 fleurs entièrement blanches, sauf une mouche jaune vif à la gorge du labelle. Celui-ci est largement ouvert et trilobé; le lobe médian est grand et échancré par le milieu. Les divisions du périanthe sont étroites, aiguës et peu crispées. L’habitat des Pilumna, les forêts montagneuses où ils croissent sur les troncs élevés des grands arbres, indique assez qu’ils aiment l’air pur et vif et, durant le repos, une sécheresse presque complète. La culture des Pilumna est très simple : durant la saison de végétation la température moyenne de leur serre devra être maintenue de 12 à 15 degrés centigrades et de 6 à 10 degrés pendant le repos. La meilleure époque pour le rempotage est après la floraison. Les Pilumna sont de croissance rapide, il sera donc utile de les rempoter chaque année. En somme le même traitement que celui des Odontoglossum. Les Pilumna f au contraire d’autres Orchidées, ne sont pas très sujets aux insectes. LINDENIA PL. LX VAN DA SUAVIS Lindl. VAR. LINDENI P. De Pannentaeker dd. 27 -2-Q % PL. LX VANDA SUAVIS lindl. VAR. LINDENI VANDA SUAVE DE LINDEN VANDA. Vide Lindenia, vol. I pag. 47. Vanda suavis. Foliis loratis flaccide recurvis apice oblique dentatis, racemis Iaxis elongatis, sepalis petalisque spathulatis retrorsis convexis valde undulatis sublobatis apice rotundatis, labello convexo trilobo, lacinia media, angusta alte bifida tricostata, lateralibus longis ovatis acutis patulis, auriculis erectis rotundatis. Lindl. Vanda suavis Lindl., in Gard. Chron., 1848, p. 321, et Fol. Orchid., t. IV. A. Floribus albis, maculis sanguineis conspersis. L e Vanda suavis est une des Orchidées les plus populaires et peut-être la plus belle du genre, qui est, lui, l'orgueil de la flore asiatique et malaise. Il est impossible d’imaginer rien de plus brillant et de plus noble, disait, il y a quelque vingt ans la Pescatorea , et cette assertion est encore vraie aujourd’hui, après les riches introductions qui sont venues depuis lors enrichir les collections. Le Vanda suavis croît vigoureusement et est prodigue de ses belles et fraîches fleurs, qui viennent en différentes saisons, en épis longs et rameux, égayer et embaumer les serres chaudes. Il existe du Vanda suavis plusieurs variétés remarquables par la diversité de leur couleur florale : l’une, la plus belle, très rare, à sépales et pétales blancs avec macules sanguines, hampes très longues, très florifère nommée Lindeni , dont il existe notamment un bel exemplaire dans la collection de M. Schlumberger, amateur distingué, aux Anthieux, près de Rouen ; une autre à hampe plus courte et à macules chocolat; une autre à fleurs plus espacées sur la hampe, nommée Veitchi et qui est la plus répandue. Le labelle de la variété Lindeni est d’un beau violet et les fleurs exhalent un arôme délicieux. U orchidophile dit avec raison, dans son dernier numéro, que le Vanda suavis Lindeni l’emporte sur la variété de Caen autant que cette dernière variété l’emporte sur le Vanda suavis généralement répandu dans les collections. Le format de la Lindenia nous a fait réduire de près de moitié la longueur de la grappe florale représentée sur la planche qui accompagne ces lignes. Par sa végétation le Vanda suavis ressemble beaucoup au Vanda tricolor et il est difficile de distinguer ces deux espèces autrement que par les fleurs, mais la floraison établit clairement la diversité des deux espèces. Chez le V, suavis la hampe, plus longue, est tout-à-fait retombante, et les pétales sont réfléchis en arrière; chez le V. tricolor , la hampe est trb dressée, et les pétales dans la même direction que les sépales. L’un et l’autre sont indigènes à Java. Comme nous le disons plus haut, le Vanda suavis Lindeni est très florifère, il produit souvent sur une tige deux ou trois épis à fleurs, s’épanouissant en même temps et fleurissant fréquemment trois fois par an; quand les plantes sont fortes, c’est à dire composées de plusieurs tiges, il est très rare de les avoir sans fleurs. Les fleurs se tiennent dans la perfection pendant six semaines quand les plantes sont placées dans un endroit pas trop chaud et sec. C’est donc une des meilleures Orchidées pour les Expositions, car les fleurs voyagent bien quand elles sont convenablement emballées. Voici comment cette opération se pratique : On fixe un tuteur à chaque tige et la grappe de fleurs est recouverte d’un papier de soie, chaque fleur étant séparée des autres par un petit cornet. On la ramène alors le long de la tige toujours inclinée, jamais érigée, elle voyage beaucoup mieux dans cette position. La culture est la même que celle que nous avons indiquée dans la précédente livraison pour le Vanda Lindeni. DENDROBIUM PERCNANTHUM Rchb. Parmi les Orchidées nouvelles qui ont fleuri récemment dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture, nous devons citer le Dendrobium percnanthum que notre savant collaborateur M. Reichenbach a décrit en ces termes dans le « Gardeners’ Chronicle : » Cette nouvelle espèce fait partie de la section antennée des Stachyobia. » Je n’ai jamais vu de Dendrobium avec un labelle semblable, justement » comparable à celui de VBpidendrum glaucum Lindl. (!!) Cette espèce peut » donc être considérée comme le type d’un groupe nouveau. Les tiges sont » très robustes, luisantes comme celles d’un bambou. Ses racèmes, qui sont » produits en grandes quantités, sont pourvus de fleurs de dimensions égales » à ceux du D. macrostachyum, mais d’une texture beaucoup plus solide. » Sépales triangulaires, menton émoussé. Pétales linéaires, plus longs et » retrorses. Labelle ligulaire à apex singulièrement trifide pour un Dendrobium. » Lacinies latérales émoussées, rhomboïdes, lobe central oviforme et apiculé. » Cinq carènes s’étendent de la base au sommet où elles divisent la lacinie » médiane en ramifications égales, ce qui porte à croire qu’en certains endroits » il n’y a que trois carènes, les latérales étant contiguës. Les pétales ainsi » que les sépales sont de couleur jaune soufre. » Labelle blanc, lacinie médiane et bord de la partie supérieure jaunes, » carènes brunes et en partie pourpres. Cette plante recueillie par les collecteurs » Lindéniens m’a été gracieusement envoyée par M. Lucien Linden. » Le nom spécifique est dérivé du grec mpxvàç, maculé de noir. » Volume 4 me Livraison DIRECTE U R eJ. Linden RÉDACTEURS EN CHEF: Lucien Linden & Emile ï^odigas Sommaire LXI. Bollea pulvinaris Rchb. F. . LXII. Miltonia spectabilis Lindl. var. lineata LXIII. Cattleya gigas Linden . . LXIV. Ansellia congoensis Rodigas GAND, U TH F- MEYCR-VANUOO. ( « . / . ■ / l BOLLEA PULVINARIS Rchb. f. PL LXI LINDENIA P. Le Pannemaeker del. PL. LXI BOLLEA PULVINARIS Rchf. f. BOLLEA A COUSSINET ÉTYMOLOGIE. Genre dédié par M. Reichenbach au docteur Bolle, poète berlinois. BOLLEA. Perigonii carnosi phylla quina oblonga subaequalia recte inserta, lateralia externa pedi columnae adnata. Labellum unguiculatum, cum pede columnae exacte continuum; unguis ligulatus, ecallosus; lamina expansa, plus minus triangula; limbis replicatis callo costato ingenti ante unguem in discum intruso. Columna navicularis, antice valde excavata, marginibus antrorsis exalatis carinaeformibus ; androclinio per- pendiculare, marginibus carnoso elevatis , processus rostellaris dens médius linearis , corneus, lobi latérales membranacei oblique extrorsum descendentes, stigma tegentes. Stigma seminulatum passim curvatum, limbo inferiori integerrimo. Apparatus pollinis Zygopetali. Genus dicatum cl. Dr Bolle, Berolensi, botanico ingenuo poëtae felicissimo, nunc dendrologo excellentissimo. — Rchb. f. in v. Schl. 1 . v. Mohl, N. T. 1852, 668. Plantae habitu Warscewiczellarum. Bollea pulvinaris : sepalis oblongis, tepalis subbrevioribus subaequalibus, omnibus apiculatis crispulis, labello subcordato oblongo longe unguiculato, limbo antico replicato, callo ad 17 lamelloso a basi in discum, ibi abrupto, columna transverse elliptico naviculari basi augustata. Bollea pulvinaris Rchb. F. Garcke, Linnaea XLI, 197. 1876. Zygopetalum pulvinare Rchb. F. 1 . c. Nova Granata. Wallis. L e Bollea pulvinaris est une Orchidée extrêmement bizarre, à fleurs d’un coloris unique; elles sont violettes, à labelle plus foncé, presque noir; le callus est rougeâtre, l’anthère brune; la base de la colonne est jaune avec des taches rouges. Il a fleuri pour la première fois en Europe chez M. Kienast, à Zurich, bien connu par ses introductions de plantes, notamment d’Orchidées mexicaines; c’est un exemplaire appartenant à MM. Ed. Vervaet & C ie , qui a été obligeamment mis à notre disposition, par ces messieurs, pour en prendre le portrait. Les Bollea et genres voisins, les Pescatorea, Stenia, Batemania, sont des Orchidées très recherchées, la plupart fort jolies et de culture peu difficile. Si on les trouve rarement en bel état dans les collections, c’est qu’on les soumet trop souvent à une haute température, qu’on les tient trop éloignées du vitrage et qu’on les laisse envahir par les insectes. Les Bollea sont cultivés avec succès dans les serres de la Compagnie Conti- nentale d’Horticulture à Gand où ils sont traités simplement comme la plupart des Orchidées, à une température très modérée. La plantation s’y fait en corbeille dans un mélange de terre fibreuse et de sphagnum , le tout recouvert de sphagnum vert. Dès que le sphagnum tend à pourrir, il est immédiatement renouvelé et la plante est passée fréquemment à l’éponge. Les cultivateurs d’Orchidées doivent toujours prendre bien soin de n’arroser leurs plantes qu’avec de l’eau de pluie; c’est aussi par l’emploi d’une autre eau que le sphagnum pourrit et, règle générale, quand le sphagnum croît, verdit bien, la plante est également en bonne santé. L’Ansellia congoensis, dont le portrait est reproduit dans cette livraison, est une des premières découvertes faites dans l’État Indépendant du Congo par l’expédition scientifique envoyée dans ces régions par M. Edouard Otlet. M. Aug. Linden, chef de cette expédition, rapporte, et son dire est confirmé par les vestiges des précédentes floraisons sur les bulbes, que cette espèce est excessivement florifère : la plante se couvre littéralement de fleurs. Les indigènes, qui sont loin d’être des appréciateurs de leur flore, lui ont cependant fait remarquer combien cette Orchidée est riche en fleurs et lui ont fait comprendre qu’à certaine époque de l’année la profusion des fleurs est telle, qu’à l’endroit où ces Ansellia croissent, le sol en est comme inondé. Plusieurs exemplaires ont déjà fleuri richement dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture et sont venus confirmer tout ce qui avait été dit lors de l’introduction de cette espèce. Il y a donc lieu de féliciter M. Édouard Otlet de sa généreuse initiative qui dotera l’horticulture de plusieurs plantes nouvelles de grand mérite. * * * Catasetum Bungerothi. — Dans la dernière livraison de la Lindenia nous avons donné le portrait de cette étonnante introduction nouvelle le Catasetum Bungerothi. Dans une lettre reçue récemment de M. Bungeroth, celui-ci revient sur sa belle découverte et la dépeint encore comme une Orchidée du plus grand mérite, portant jusqu’à quinze fleurs sur une hampe. Nous avons le plaisir d’annoncer à nos lecteurs que les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand possèdent actuellement cinq beaux exemplaires en boutons. Nous pourrons donc en juger de visu et reparler de cette Orchidée, appelée, sans nul doute, à faire sensation. D’autres espèces nouvelles de Catasetum sont également en boutons. Nous nous proposons d’en publier quelques unes dans la Lindenia et de mettre ainsi en lumière un genre excessivement intéressant et très attrayant. PI. LXII LINDENIA MILTON IA SPECTABILIS Lindl. VAR. LINEATA P . De Patinemaeker del PL. LXII MILTONIA SPECTABILIS lindl. VAR. LINEATA MILTONIA A LABELLE LIGNÉ ETYMOLOGIE. Ce genre a été dédié par Lindley au comte F. W. Milton. MILTONIA. Perianthium explanatum, petalis revolutis sepalisque lateralibus basi connatis sessilibus conformibus. Labellum maximum, dilatatum, indivisum, sessile, cum columna leviter connatum, basi lamellatum. Columna nàna semiteres, apice aurita. Pollinia duo, caudiculae oblongae obovatae. Herbae epiphytae, pseudo-bulbusae (americanae). Scapi uniflori, vaginati squamis aequitantibus. Flores speciosissimi. Lindley, Bot. Reg. 1837, sub. 1976. Miltonia spectabilis. M. pseudobulbis ovalibus ancipitibus laevibus, foliis ligulatis patentissimis, pedunculis unifloris squamis magnis fuscis striatis carinatis dense imbricatis, sepalis ovalibus planis, petalis conformibus latioribus revolutis, labello maximo cuneato rotundato, basi trilamellato, columnae alis angustis acutissimis. a / Sepalis et petalis albis : Macrochiliis Frayanus *) Knwl. Flor. Cdb. 45, 1837. PI Sepalis et petalis purpureis : Miltonia Moreliana Hort. Bot. Mag . t. 4425. In Brasilia et quidem in Serra de Estrella. Weddell, ic. ined. 17. Oncidium spectabile Rchb. F. Xenia Orchid. I, 129. Walpers, Ann. Bot. Syst. vol. VI, 759. 7/ Labello albo radiis purpureis ornato : Miltonia spectabilis virginalis Lem. Illustr. Hort. vol. XV, t. 573. Miltonia spectabilis radians, Rchb. F., Xenia Orchid. I, 130; Orchid Album, tab. 164. Miltonia spectabilis lineata. M. labello colore tenerrimo puniceo lineato. *) Pseudobulbus oblongo ligulatus anceps diphyllus. Folia lineari-ligulata obtusa acuta. Pedunculus usque petalis. Vaginae argute carinatae; carina vulgo paulo infra apicem abrupta. Bractea subaequalis ovario aequilongo. Sepala oblonga acuta; lateralia ima basi cum labello connato. Tepala latiora, vulgo apicibus revoluta. Labellum panduratum, antice obtusatum manifeste latius; lineae carinatae geminae in basi, apice obtusangulo divergentes, carenula interposita, velutina uti nervi primarii. Gynostemium crassum; tabula infra stigmatica ima basi introrsum angulato impressa, infra foveam emarginata. Limbi foveae latérales ab alis liberae. Alae anguste quadratae, inte- gerrimae lobularesve saepe dorso androclinii cucullato concretae, dum alias dorsum androclinii nudum. Anthera obtusa conica laevis. L. c. L e genre Miltonia , qui peut être compris dans la section des Vandées, est de ceux qu’il importe de faire revivre dans les bonnes collections d'Orchidées. Il comprend aujourd’hui une dizaine d’espèces appartenant toutes aux régions chaudes du Brésil et du Pérou. Elles y croissent géné- ralement sur les troncs des arbres, dans des localités très diverses, et les voyageurs les ont rencontrées fréquemment dans les anfractuosités des rochers; elles ne sont donc pas nécessairement épiphytes dans le sens restreint de ce mot et peuvent être également considérées comme terrestres. Le Miltonia spectabilis est une des plus belles espèces du genre et nous comprenons difficilement qu’on ait pu la sacrifier pour d’autres plus nou- velles, mais qui ne la surpassent aucunement en beauté. D’ailleurs elle possède un bien grand mérite, c’est de produire ses abondantes fleurs à l’époque où la plupart des autres Orchidées se préparent seulement à fleurir, les mois d’automne, et les fleurs elles-mêmes durent d’un mois à six semaines. Le genre se distingue par ses feuilles étroites et planes, ses fleurs jaunes ou pourpres disposées en grappes simples, radicales. Le périanthe est aplani; les sépales latéraux sont connés à la base et sessiles; leur forme est la même que celle des pétales. Le labelle est grand, très développé, entier, sessile, légèrement conné à la colonne, présentant quelques lamelles à la base. La colonne est très courte, arrondie, munie d’oreillettes à son sommet. Deux masses polliniques à caudicules obovales allongées. Le type auquel appartient la variété figurée sur la planche ci-contre de la Lindenia a les pseudobulbes ovales, aplatis, lisses et diphylles; les feuilles sont ligulées et très étalées; les pédoncules sont uniflores munis de grandes écailles fauves, carénées, fortement imbriquées. Les fleurs remarquablement belles ont les sépales ovales et plans; les pétales de même forme sont plus larges et réfléchis; le labelle est très grand, en forme de coin, arrondi, muni à la base de trois lamelles, les ailes de la colonne sont étroites et très aiguës. Si ce type a peu varié au point de vue de la forme proprement dite, le Miltonia spectabilis n’a pas moins offert les variations de coloris que l’on ne rencontre nulle part plus riches que chez les Orchidées. Ici encore les différences ont été tellement notables qu’il en est qui ont été présentées comme des espèces distinctes, voire même comme appartenant à d’autres genres. Ainsi le Macrochilus Frayanus en est une variété blanche qui devrait être désignée sous le nom de Miltonia spectabilis var. Frayana. Le M. Moreliana à périanthe pourpre devient M. spectabilis var . Moreliana ; les variétés M. spec- tabilis radians Rchb. et M . virginalis Lem. nous semblent être identiques. La variété M . spectabilis var . lineata est un notable perfectionnement du type primitif; le labelle est d’une nuance extrêmement tendre et ce fond est nettement ligné du plus beau carmin. Les Miltonia, pour bien fleurir, aiment à être cultivés en plein soleil; ils ont alors les pseudobulbes et les feuilles jaunes. Il y a un moyen bien simple de les avoir verts, c’est de tenir la plante à l’ombre, seulement c’est au détriment de la floraison. oc=» % EJTT3 VLNKKIXn CATTLEYA GIGAS Linden PL. LXIII CATTLEYA GIGAS linden CATTLEYA GÉANT CATTLEYA. Vide Llndenia vol. i, p. 15. Cattleya gigas. Pseudobulbi robusti elongati sulcato-compressi ; folia oblonga, 20-25 cent, longa, 6 cent, lata, obtusa, carnosa, nitida ; florum vagina magna spathulata, 10 cent, longa ; scapus erectus 1-2 florus (et ultra) ; bracteae semi-amplexantes triangulares acutae pallidae; flores maximi, 20 cent, diametro; sepala subaequalia lineari-lanceolata undulata apice decurvata mucronata, 12 cent, longa, 1 cent, lata, pallide lilacina; petala 10-12 cent, longa, 25 millim. lata, ovato-inguiculata undulata, pulchre lilacina; labellum maximum, 12 cent, longum, superne carinato-infundibuliforme, mox expanso-deflexum, ovato-emarginatum aut bilobum, vivide violaceum, marginibus fimbriatis, interne pulcherrime radiato-lineatum, maculis duabus lateralibus lunatis aureis ad faucem depictis; gynostemium lilacinum rostello atroviolaceo. Patria. Nova-Granata. Cattleya gigas Linden et André, Illustr. Hort., 1873, p. 70, 1874, P’ 122* C eux qui vers l’été de 1872 visitèrent l’établissement Linden à Gand, ont certainement gardé le souvenir de l’impression profonde que leur causa la vue de l’admirable Orchidée dont le nom est inscrit en tête de cette page et qui étalait, à l’entrée de l’une des serres, sa gigantesque et pourtant ravissante inflorescence. Il n’était pas nécessaire d’être du nombre des amateurs d’Orchidées encore relativement restreint alors pour se sentir attiré malgré soi par cette séduisante fleur dont les journaux politiques eux-mêmes firent un pompeux éloge. C’est que le Cattleya gigas réunit les effets des coloris les plus gracieux à la grandeur colossale des fleurs; sa réputation n’a fait que grandir et ne cesse pas de se justifier complètement. Comme le disait avec raison Y Illustration Horticole , « le Cattleya gigas est simplement une des plus belles Orchidées du monde. » Les pseudobulbes sont d’une grande vigueur, comme toute la plante; ils sont dressés, oblongs claviformes et sillonnés. Les feuilles, longues de 20-25 centimètres, larges de 6, sont obtuses au sommet et d’un beau vert brillant. La spathe qui accompagne la hampe florale, est grande, longue de 10 centimètres, spathulée. Les fleurs que nous avons vues produites par 1 ou 2 sur la même hampe, sont quelquefois de 8 à g. Les bractées à la base du pétiole et des pédicelles cylindriques bisulqués au sommet et confondus avec l’ovaire, sont semi-embrassantes, triangulaires, vert pâle. Les fleurs, énormes et splendides, sont étalées et atteignent plus de 20 cen- timètres de diamètre, leurs sépales sont égaux, oblongs, étroits, longs de 10-12 cent., larges de i — i 1/2, d’un lilas très pâle; les pétales, 2 — 3 fois plus larges, sont d’une égale longueur, larges de 25 millimètres, du même lilas tendre que les sépales. Le labelle est très grand et très long (12 cent.); il est d’abord caréné en dessus et fermé à la base, puis brusquement étalé et renversé, ouvert en entonnoir, recourbé en arrière, ovale subcordiforme ou bilobé à l’extrémité, à bords frangés. Son ton général est un magnifique violet éclatant, la partie antérieure violet lilas strié plus foncé, et se perdant en lignes courbes radiées, à l’intérieur de la gorge, avec les bords frangés plus pâles. A l’entrée de la gorge, sur les bords retroussés, sont deux marques en croissant d’un beau jaune très régulièrement peintes, blanches au sommet. Le gynostème est court, claviforme, lilas tendre avec le rostellum ovale violet foncé au centre. En présence de la planche ci-contre sur laquelle l’artiste a reproduit, avec son talent habituel, le portrait du Cattleya gigas vrai, la description qu’on vient de lire pourra sembler superflue; seulement nous avons tenu à la donner au complet, afin d’éviter toute confusion et de revendiquer des droits de priorité dont ailleurs on ne tient pas toujours compte. Le nom de gigas a été donné à l’espèce introduite en 1872 par M. J. Linden telle qu’elle a été décrite et figurée dans Y Illustration Horticole de 1874; toutes les plantes composant l’envoi précité, et provenant de la nouvelle Grenade, ont donné des fleurs hors ligne, offrant quelques variations de nuances et de tons plus ou moins riches, mais justifiant toujours la dénomination spécifique. Ailleurs on a introduit ensuite des Cattleya qu’on a voulu faire passer pour des Gigas semblables au type dénommé par M. Linden, mais qui n’étaient que des variétés très inférieures. Puis sont venus de vrais gigas auxquels on a donné le nom de Sanderiana . Nous protestons contre cette dernière appellation à moins qu’elle ne soit réservée à la mauvaise variété; la priorité étant acquise au Cattleya gigas . Le Cattleya gigas a la réputation de fleurir difficilement ; c’est qu’on a le tort immense de trop mouiller la plante au moment de la formation de la pousse. Cette espèce, plus que toute autre, doit être tenue sèche. Traitée ainsi, sans souci de l’avoir bien verte, elle fleurit généreusement donnant le plus généralement trois fleurs sur une hampe. PI. LXIV LINDENIA ANSELLIA CONGOENSIS Rodigas p. De Paimcmaekcr del. PL. LXIV ANSELLIA CONGOENSIS rodigas ANSELLIA DU CONGO ETYMOLOGIE. Ce genre a été dédié à M. Ansell qui découvrit VAnsellia a/ricana. ANSELLIA. Sepala et petala similia, subaequalia, vel petala latiora libéra, patentia. Labellum sessile erectum, trilobum, lobi latérales columnam laxe amplectentes. Columna elongata, curvata, semiteres, basi biauriculata. Anthera terminalis, bilocularis. Pollinia 2, biloba, cerea, contigua, glandulae transversae affixa. Herbae africanae, epiphyticae, pseudobulbis elongato-fusiformibus foliosis. Folia disticha, elongata, plicato- venosa. Flores speciosi, in racemis vel paniculis terminalibus rarius lateralibus laxe dispositi. Lindley, Botanical Register , 1844» 12. Bentham & Hooker, Généra Plantarum vol. 3, p. 537. A. congoensis. Flores racemosi, erecti. Sepala et petala subaequalia, viridi-lutea, purpureo-brunnea maculata. Labellum trilobum, bicarinatum; lobis lateralibus albidis, intus pulchre purpureo-venosis ; lobo medio oblongo- obovato, luteo; carinis parum elevatis antice evanescentibus. Rodigas in Illustration Horticole 1886, vol. 33, p. 143. Patria Congo. C ette charmante Orchidée qui a été introduite récemment, par l’expédition envoyée par M. Éd. Otlet au Congo, dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand, constitue la sixième des formes connues du genre Ansellia. Toutes ont entre elles des caractères d’une affinité indé- niable, et pourtant il n'est pas aisé du tout de décider si l’on a affaire à des espèces distinctes ou si l’on est en présence de variétés seulement d’une même espèce. Toutefois, comme la plupart de ces formes possèdent tel caractère qui permet de les distinguer chacune en particulier de toutes les autres et que, en outre, elles occupent des aires géographiques différentes, il me semble qu’il vaut mieux les considérer comme espèces, au moins dans l’intérêt de l’horticulture; et comme j’ai des raisons de croire que plus d’une espèce a été ou est encore cultivée dans les serres européennes sous la dénomination <¥ Ansellia af ricana, je pense qu'il ne sera pas inutile de faire suivre les carac- tères distinctifs de chacune d’elles. Section A. Pétales elliptiques, beaucoup plus larges que les sépales. 1. Ansellia africana Lindley. — Sépales et pétales « jaune-verdâtre avec nombreuses taches rouge foncé (brun foncé); » pétales elliptiques, presque deux fois plus larges que les sépales. Labelle à lobes latéraux « rougeâtres, et un large lobe central, presque transversal elliptique oblong, « jaune : » le disque est muni de deux carènes «jaunes, » très proéminentes se terminant vers le sommet du lobe médian en une série de créne- lures verruqueuses, et entre les deux une carène atrophiée. Originaire de Fernando Po. N. B. — Celle-ci est la plante primitivement décrite par Lindley sous le nom d ’A. africana , en 1844; ce n’est nullement celle qui a été figurée par lui en 1846 sous le même nom. Cette figure se rapporte à l’espèce suivante. Section B. Pétales oblongs ayant à peu près la meme largeur que les sépales . 2. A. confusa N. E. Brown. — Fleurs paniculées à pédicelles déployés. Sépales et pétales vert jaunâtre avec de nombreuses taches brun foncé. Labelle à lobes latéraux verdâtres marqués de pourpre; disque muni de deux carènes proéminentes se terminant en une série de crénelures verruqueuses sur le lobe médian qui est jaune, elliptique- obové. Syn. A. africana Lindley, Bot Reg . 1846 tab. 30, mais non l’espèce décrite dans le Bot . Reg. 1844, t. 12. Originaire de l’Afrique tropicale occidentale. 3. A. congoensis Rodigas. — Fleurs disposées en racèmes, avec pédicelles érigés. Sépales et pétales jaune verdâtre avec nombreuses taches pourpre-brun fonce. Les lobes latéraux du labelle sont blanchâtres et marqués intérieurement de veines pourpres, nettes et distinctes; le disque est muni de deux carènes courtes et peu saillantes sur la partie basale qui vont s’atrophiant sur le lobe antérieur; celui-ci est assez étroit, obovale allongé et jaune. Originaire du Congo. 4. A. nilotica N. E. Br. — Sépales et pétales étroits oblongs, vert jaunâtre avec quelques grandes taches brun foncé. Labelle à lobes latéraux blanchâtres (?) veinés de pourpre; disque muni de trois carènes saillantes se terminant en faibles crénelures verruqueuses sur la face du lobe central, qui est jaune spathulé ou étroit, oblong obové. Synonyme : A. africana var. nilotica Baker. Originaire de l’Afrique tropicale orientale. 5. A. gigantea Rchb. f. — Sépales et pétales oblongs, pâle jaune verdâtre ou jaune citron avec seulement quelques petites taches ou bandes brun pâle. Labelle jaune plus foncé sans marques; disque à trois carènes saillantes crénelées se prolongeant sur le lobe antérieur qui est obové et absolument dépourvu de verrues. Synonyme : A. africana var. natalensis Hook. Originaire de Natal. 6. A. gigantea var. citrina Rchb. f. — Fleurs dépourvues de taches, labelle d’un coloris orange-citron; autrement que dans le type. On voit d’après l’énumération qui précède, que YAnsellia congoensis diffère du A. confusa avec lequel il a le plus d’affinité, en ce que ses fleurs sont disposées en racèmes simples (qui, tout en ayant parfois une ramification, ne sont jamais paniculés comme dans l’espèce A. confusa que l’on rencontre le plus souvent dans les cultures sous le nom d’A. africana ), par ses pédicelles presque érigés et plus spécialement par ses carènes bien saillantes et par son lobe médian plus étroit; les carènes s’atrophient le plus souvent avant d’avoir atteint le milieu du lobe central et n’y sont apparentes que sous forme de faibles veinures sans aucune trace de crénulation tuberculaire : ces caractères le distinguent de prime abord; en outre, le lobe médian du labelle est plus étroit que dans VA. africana et plus court que dans le très distinct A. nilotica ; de plus, les oreillettes, à la base de la colonne, sont très peu apparentes. Les pédicelles sont blanchâtres, la couleur de fond vert jaunâtre des fleurs est brillante et gaie, les macules foncées et bien définies, les veines pourpres des lobes latéraux claires et gracieuses. C’est une belle Orchidée, excessivement florifère; les nombreuses fleurs sont disposées en racèmes simples, quelquefois en racèmes légèrement ramifiés, d’ordinaire le racème est terminal, parfois aussi il naît des côtés des pseudobulbes. N. E. Brown. 2me Volume Livraison fHCHJIDE DIRECTEU R J. Linden RÉDACTEURS EN CHEF: ucien Linden & Emile I^odigas Sommaire Odontoglossum Lucianianum Rchb. f Dendrobium (Dendrocoryne) inauditum Rchb. f. . . . Catasetum galeritum Rchb. f. Zwonetalum rostratum Hook. LXV LXVI GAN a, LiTH r. M EYCH - VAN LOO . PL. LXY ODONTOGLOSSUM LUCIANIANUM rchb PL. LXV ODONTOGLOSSUM LUCIANIANUM (AN NOVUM HYBRIDUM NATURALE ?) ODONTOGLOSSE DE LUCIEN LINDEN ODONTOGLOSSUM. Vide supra, p. 23. Odontoglossum Lucianianum. Pseudobulbis pyriformibus, attenuatis, laevibus, floribus racemosis, sepalis tepalisque lanceo-acuminatis, labelli hypochilii valvis subquadratis humilibus, epichilio oblongo-ligulato cuspidato marginibus crenulatis, callis geminis parallelis utrinque obtuse unidentatis, superficie labelli velutina, columnae alis angustissimis lineari-aristatis. Ex Venezuela misit egregius viator Bungeroth. Acc. a dom. Luciano Linden cui magno cum gaudio dicatum. H. G. Rchb. f. L ’ Odontoglossum Lucianianum est une très belle nouveauté découverte récem- ment par M. Bungeroth au Vénézuéla. Il se pourrait bien que ce fût un hybride naturel entre Y Odontoglossum naevium et Y Odontoglossum odoratum. Il diffère complètement des Odontoglossum Dormanianum , praestans , oecidipterum , qui avec les Od. odoratum , naevium et cirrhosum (et non pas cirrosum, comme on l’écrit trop souvent par erreur) constituent un groupe à part. D’après les renseignements que nous avons reçus, les pseudobulbes ont la forme de ceux de Y Odontoglossum odoratum , mais ils sont plus minces et plus allongés et ne présentent aucune trace de ces impressions qui sont si caractéristiques chez Y Odontoglossum naevium . Les fleurs sont disposées en racèmes. Les sépales et les tépales sont lancéolés et pointus comme ceux de Y Odontoglossum odoratum; ils sont de couleur blanchâtre avec une très légère nuance de soufre et richement mar- qués de taches et de lignes pourpre brun foncé. La partie basilaire du labelle est très courte, fort basse, le limbe antérieur est grand, oblong, pointu, crénelé sur les bords, ayant la surface couverte comme de velours; il est blanc avec une large macule transversale de brun sépia en avant du callus. Celui-ci se compose de deux lamelles ayant chacune deux dents émoussées. La colonne est plus mince que celle de Y Odontoglossum naevium et plus grosse que celle de Y Odontoglossum odoratum; elle est blanche, avec quelques dessins bruns sous le creux du stigmate et des lignes rouges à l’extérieur près des angles antérieurs. Les ailes sont très étroites, linéaires aristées. C’est avec un vif plaisir que nous dédions cette nouveauté à M. Lucien Linden qui a déjà mis à notre disposition tant de matériaux précieux. H. G. Reichenbach f. * * * Ainsi que le dit plus haut notre savant collaborateur, VOdontoglossum Lucianianum est une charmante et très élégante Orchidée qui sera considérée comme une perle par les nombreux amateurs de ce beau genre. Elle a fleuri pour la première fois à la fin du mois d’octobre de cette année dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand, qui en possède quelques bons exemplaires, dont plusieurs sont en boutons, en ce moment. Il s’en est fallu de peu que nos collections en fussent privées : l’envoi qui portait cet Odontoglossum arriva au mois de janvier 1886, par des froids assez vifs, et une importante partie des plantes qui le composaient arrivèrent gelées. C’est une preuve de la grande rusticité de certains Odon- toglossum et notamment de celui qui nous occupe. La culture en est la même que celle que nous avons déjà indiquée pour les Odontoglossum. Les Laelia elegans qui fleurissent à cette époque de l’année forment une admirable section et comptent un assez grand nombre de variétés, plus belles les unes que les autres. Les serres de l’Établissement Linden offraient ces jours ci une très belle floraison de ces plantes venant succéder à la série des Cattleya Gaskeliana, aurea, gigas et Dowiana qui avaient émerveillé les visiteurs le mois précédent. Les variétés les plus remarquables étaient les alba, albescens, Houtteana , Turneri, etc. Nous avons aussi admiré, sans réserve, un nombreux lot de belles variétés de Cattleya superba, d’Oncidium Jonesianum et autres belles espèces. Les Cypripedium offraient également un très riche coup d’œil. Les serres étaient délicieusement parfumées par quelques beaux pieds d ' Ansellia congoensis qui a aussi l’avantage de tenir toutes ses promesses en fleurissant abondamment. Les Phalaenopsis s’apprêtent à une belle floraison, d’ici à un mois leur serre sera très gaie. Les introductions d’Orchidées nouvelles sont très nombreuses en ce moment. PL. LXVI DENDROBIUM (DENDROCORYNE) INAUDITUM rchb. f. DENDROBIUM INOUÏ DENDROBIUM. Vide Lindenia , vol. I, pp. 13, 91, 97. Dendrobium inauditum. Pseudobulbis basi crasso fusiformibus sulcatis in collum quater longitis angustum anceps extensis : folio uno elliptico subacuto; floribus ex spathis, longipedicellatis, mento obtusangulo, sepalis lanceocaudatis ; tepalis subaequalibus ; labello trifido, laciniis lateralibus subquadratis obtusangulis, lacinia antica ligulata undulata, apice aristata, carinis parallelis obtusis geminis inter lacinias latérales. Flores sulphurini; labellum pallide ochraceum brunneo marmoratum ac guttatum ac areolatum. Carinae brunneae. Ex Papouasiae ins. introd. Linden. Dendrobium [Dendrocoryne) inauditum Rchb. F. V oici une Orchidée nouvelle, à coup sûr étonnante. Jusqu’à ce jour nous ne connaissions que deux espèces de Dendrobium auxquelles il était possible de comparer le nouveau venu, ce sont notamment le Dendrobium longicolle Lindl., originaire de Singapore, et le Dendrobium tipuloidium Rchb. f. des îles Fidji. Il y a bien encore le Dendrobium f DiplocaulobiumJ niti- dissimum Rchb. f. recueilli à la fois et dans les îles de l’Amirauté et aux îles Fidji, qui pourrait également lui être comparé s’il n’était caractérisé de prime abord par des pseudobulbes roides et courts, munis d’une seule feuille et ne donnant jamais de fleur. C’est même en raison de ces caractères que j’ai nommé cette espèce Diplocaulobium. Le Dendrobium inauditum est une des Orchidées les plus curieuses que j’aie jamais eues sous les yeux. Elle a été introduite de la Papouasie par les collecteurs de M. Linden. J’ai devant moi une photographie que M. Lucien Linden a eu l’obligeance de m’envoyer. Elle représente une touffe compacte de singuliers bulbes tuméfiés, fusiformes, sillonnés, gonflés à la base et s’allongeant en une tige longue, brusquement et étroitement comprimée vers le sommet où elle s’élargit en un corps très court en forme de cupule, qui supporte une feuille oblongue, quelque peu cunéiforme à la base, presque aiguë au sommet. Le limbe est entièrement révoluté sur la marge, tandis que la suture est bien appliquée et entoure les cupules quand le limbe est complètement ouvert. Les sommets de toutes les tiges sont couronnés par les vestiges des spathes lorsque les limbes des feuilles sont tombés. C’est précisément le bout d’une de ces tiges que je viens de recevoir avec deux bonnes fleurs. La tige est de couleur marron noirâtre; elle est verte à l’endroit où elle s’élargit en un corps bref et comprimé ayant la 40 forme d’une cupule. La base de la feuille tombée demeure attachée, de sorte qu’il lui reste un vestige circulaire, comme c’est le cas dans les corolles de Datura. Sur les vieilles spathes qui sont froissées et dont se détachent des fibres, se dressent deux jolies fleurs fraîches portées sur des pédicelles de trois pouces de longueur. Ces fleurs ressemblent beaucoup à celles de l’espèce citée plus haut; ou si l’on préfère les comparer à celles d’une espèce mieux connue, on peut les rapporter à celles du Dendrobium tetragonum , bien que les sépales et les tépales soient beaucoup plus étroits dans la nouvelle venue. Le mentum est obtus. Les sépales sont longs, lancéolés linéaires, acuminés; les sépales latéraux sont naturellement plus larges à la base. Les pétales sont à peu près de la même forme. Le labelle est trifide, à lacinies latérales presque carrément obtuses; la lacinie du milieu est ligulée, brusquement acuminée au sommet et très ondulée sur les bords. Entre les deux lacinies latérales il y a deux carènes parallèles, obtuses. La colonne est épaisse, triangulaire, légèrement trifide au sommet. Les sépales et les pétales, longs d’environ un pouce et demi, sont de couleur soufre. Le labelle et la colonne sont d’une teinte ocre pâle avec des taches et des marbrures d’un brun intense. C’est la première espèce de ce genre qui ait fleuri en Europe depuis bientôt un demi siècle, le Dendrobium longicolle ayant donné ses fleurs en 1840. H. G. Reichenbach f. Vanda Lowi. — Nous avons sur le continent des collections d’Orchidées qui peuvent rivaliser avec les plus fortes collections d’Angleterre. Nous avons déjà dit que certains genres y sont supérieurement cultivés; ainsi les Vanda de M. de Cannart d’Hamale, de M. Beaucarne et ceux de M. G. Warocqué, en Belgique, sont admirables; les Vanda fRenantheraJ Lowi de ce dernier amateur sont incomparables. Nous en avons admiré des spécimens de deux mètres et demi de hauteur. On peut se figurer l’effet qu’ils doivent pro- duire au moment de la floraison. cfe P. De PL. LXVII CATASETUM GALERITUM kchb. f CATASETUM A HUPPE CATASETUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 59 ; — vol. II, p. 21. Catasetum galeritum. Affine Cataseto atrato Lindl. : racemo paucifloro (septemfloro) ; sepalis ligulatis acutis ; tepalis subaequalibus cum sepalo impari conniventibus ; sepalis lateralibus reflexis ; hypochilii limbis semi- oblongis erectis ante basin angulatis; calcari conico sub epichilium triangulo semioblongum valde cartilagineum presso. Sepala et tepala viridula brunneo purpureo maculata. Labellum viridulum intus flavum; hypochilium brunneo pictum, epichilium ochraceum. H. G. Rchb. f. V oici la quatrième espèce du genre Catasetum publiée par la Lindenia. Que le lecteur veuille bien comparer les portraits du gracieux C. tigrinum , de l’étrange C. discolor , du magnifique C. Bungerothi et de la nouvelle espèce qui nous occupe, le C. galeritum , et il sera promptement convaincu de la diversité qui les sépare, du type curieux de leur forme disparate et de la variété de leurs coloris. Nous répéterons donc que ce genre naguère choyé mérite toute l’attention des amateurs d’Orchidées qui ne veulent pas s’en tenir à un seul groupe, comme celui des Cattleya ou des Odontoglossum, et qui désirent étendre les jouissances que donne cette culture. Notre éminent collaborateur M. le professeur Reichenbach décrit le Catasetum galeritum de la manière suivante : » J’ai sous les yeux une inflorescence de sept fleurs qui, encore une fois, sont presque de moitié plus grandes que celles du Catasetum atratum Lindl. Le sépale central et les pétales sont connivents, ligulés-aigus, vert pâle, maculés de nombreuses taches pourpre brun disposées transversalement. Les pétales latéraux sont réfléchis en arrière, plus larges et couverts de nombreuses taches arrondies de même couleur. Ces taches sont très nettement marquées et d’un coloris réellement charmant sur la face intérieure, et, ainsi que cela a lieu d’ordinaire, elles sont bien moins remarquables sur la face externe. » Le labelle est long, étroit et très étrange. L’hypochile est muni de bords presque dressés, offrant de part et d’autre un angle en face de la base et conduisant à un éperon émoussé conique et comprimé sous l’épichile qui est allongé-aigu et très solide, avec des marges réfléchies comme on le voit dans l’éperon du groupe des Aerides affine. » Le limbe antérieur, épichile, est de couleur ocre, la partie restante est verte avec un espace brun tout contre la marge qui est jaune; quelques taches brunes sont disséminées à l’extérieur sous ces aires brunes; à l’intérieur il y a des lignes brunes marquées sur un fond jaune. Les soies qui garnissent la colonne sont extraordinairement fortes; la colonne est pourpre. » L’espèce a de l’affinité avec le Catasetum atratum; elle en diffère totalement par le labelle. Les fleurs sont aussi bien plus remarquables par le coloris brillant des sépales et des pétales; elles sont plus belles que celles que ce genre présente le plus souvent. » Le Catasetum galeritum Rchb. f., ainsi nommé à cause des nombreuses soies qui entourent le gynostème, a été introduit récemment dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture où il a fleuri pour la première fois en Europe dans le courant du mois d’octobre. Il provient de l’Amé- rique équatoriale. Comme on peut le voir par la description qui précède, il constitue une heureuse addition au genre. Quant à la culture, nous renvoyons aux détails complets donnés dans la Lindenia, vol. II, page 22; nous n’avons rien à y changer. — =00 — Cypripedium Kimballianum L. Lind. — La Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand a introduit cet été, un magnifique nouveau Cypripe- dium de Bornéo. Ses collecteurs le décrivent comme une espèce du plus grand mérite. Peut-être serons-nous à même d’en donner bientôt le portrait dans la Lindenia . Nous avons été heureux de la dédier à M. W. S. Kimball, un des principaux amateurs au Nouveau Monde, qui possède plus de 130 espèces et variétés de Cypripedium, donc certainement une des plus complètes collections connues. Voilà un bel exemple que nous souhaiterions voir suivi par nos amateurs européens. L’Oncidium Jonesianum Rchb. f. est décidément une charmante Orchidée fleurissant pendant les mois de novembre et de décembre. Nous avons vu récemment dans plus d’une collection d’amateurs des variétés admirables ayant entre elles des différences marquantes. Chez les unes, les fleurs étaient petites et de coloris peu francs; chez d’autres, au contraire, les fleurs étaient très grandes avec le labelle étalé tacheté au sommet de rouge pourpré et les pétales très larges aussi et marqués de grandes macules. C’est une très belle introduction; l’espèce sera de plus en plus goûtée des amateurs. La Lindenia en publiera le portrait dans une prochaine livraison. ZYGOPETALUM ROSTRATUM iiook. P. De Pannnnaeker ciel PL. LXVIII ZYGOPETALUM ROSTRATUM hook. ZYGCPÉT ALE A BEC ÉTYMOLOGIE. Du grec lien ou joug, et 7rsr ockov, pétale, allusion à la soudure de la base des segments floraux. ZYGOPETALUM. Perigonii explanati foliola exteriora et interiora subaequalia adscendentia cum columnae pede producto connata. Labellum anticum indivisum patens ungue ascendente, crista magna transversa carnosa. Columna brevis arcuata semiteres. Anthera incomplète bilocularis. Pollinia 2 bipartibilia in glandula transversa subsessilia. Herbae americanae tropicae epigeae subacaules (vel pseudobulbosae), foliis plicatis patentibus, floribus magnis speciosis, labello discolore. Zygopetalum Hook. Bot. Mag., t. 2748, 3585, 3674, 3686, 3812. — Lindl. Bot. Reg. t. 1443, 1857. — Lodd. Bot. Cab. t. 1664. — Meisn. Gen. PI. 378. — Rchb. f. in Walp. Ann. VI, 650 (plur. spec. exceptis). — Endlich. Gen. Plant. 1445. Zygopetalum rostratum. Labello rotundato iutegro marginibns reflexis, columna alis rotundatis, anthera longe rostrata. Zygopetalum rostratum Rchb. f. Bot. Mag. t. 2819. — Ann. Bot. syst. VI, 666. Patria : Demerara. I e genre Zygopetalum créé par Hooker compte aujourd’hui une quarantaine d'espèces, y compris les Bollea, Huntleya, Promenaea, Warrea et Warscewiczella, considérés à tort ou à raison comme devant faire partie du même groupe, malgré les différences pjus ou moins caractéristiques qu’ils présentent. Plusieurs espèces de ce groupe sont connues depuis longtemps; tel est le cas pour les Warrea candida et cyanea, les Huntleya cerina et violacea, les Zygopetalum intermedium ou velutinum, Mackayi et maxillare; tel est également le cas pour le Zygopetalum rostratum Hook. Ce n’est donc pas une nouveauté dans le sens strict du mot, que la plante dont la Lindenia offre ci-contre la ravissante image; c’en est une cependant pour la majorité de nos lecteurs, tellement elle était rare jusqu’ici dans les collections. La grandeur du racème floral et ses larges fleurs aux couleurs charmantes doivent lui assurer une place parmi les plus belles Orchidées épiphytes. Le Zygopetalum rostratum a les pseudobulbes ovales allongés, quelque peu comprimés, et embrassés à la base par des bractées membraneuses, brun pâle. Les feuilles sont larges, lancéolées, étalées et dépassent l’inflores- cence. La hampe portant quelques fleurs naît à l’aisselle des bractées de la base. Les fleurs sont grandes dépassant souvent o m i5 de longueur et o m o5 de largeur. Le sépale dorsal et les deux pétales sont réfléchis en arrière, les sépales latéraux sont dressés et posés en arrière du labelle. Les sépales sont linéaires-lancéolés, ondulés, s’atténuant vers le sommet qui est vert brillant; ils sont blanchâtres à la base et teintés vers le milieu, le long de la partie médiane, de pourpre brunâtre foncé; les pétales ont la même forme et le même coloris. Le labelle est ovale, acuminé, recourbé, blanc pur, jaunâtre au delà du disque, relevé d’une crête violacée et marqué de quelques lignes rayonnantes pourpre lilacé; le labelle porte une callosité basilaire en forme de croissant et crénelée. La colonne est blanche, arquée, arrondie, élargie au sommet en capuchon, denté; l’anthère se termine en un bec peu allongé. Nous disions tout à l’heure que ce Zygopetalum mérite une place dans les collections à cause de ses grandes fleurs; il convient d’ajouter que ces fleurs se produisent nombreuses lorsque les exemplaires sont forts et bien traités : chaque pied fleurit deux fois l’année. Nous nous rappelons avoir vu naguère à une Exposition de la Société Royale de Flore à Bruxelles, un superbe spécimen appartenant à M. J. Linden et présentant plus de trente fleurs épanouies à la fois. La vogue n’était pas encore aux Orchidées à cette époque, il y a de cela une vingtaine d’années, et pourtant peu de plantes eurent plus d’admirateurs. Les fleurs durent longtemps si l’on évite de les mouiller. Découvert en premier lieu dans la Guyane anglaise, le Zygopetalum rostratum a été trouvé plus tard dans la région du Rio-Negro et un des collecteurs de la Compagnie Continentale d’Horiiculture l’a rencontré récem- ment sur les bords de l’Orénoque. Quant à sa culture, le mieux est de fixer la plante sur une bûche ou de la mettre en terrine sur terreau fibreux et bien drainé, et de la placer en serre chaude à l’ombre, mais le plus près du jour que possible, en ayant soin de tenir les racines constamment humides parce que la végétation ne s’arrête guère. Exposition spéciale d’Orchidées. — Plusieurs sociétés d’horticulture annoncent des expositions spéciales d’Orchidées, c’est là une très heureuse innovation surtout si les concours sont institués de façon à ce que tous les amateurs puissent y prendre part. Il conviendra d’en réserver pour ceux qui désirent exposer le plus grand nombre d’espèces ou variétés d’Orchidées en fleurs, comme pour ceux qui n’ont que de petites collections. Nous sommes certains que cette institution aura un grand succès et qu’elle rencontrera l’appui de tous les amateurs. •• 2“ Volume 6“ Livraison H)I DE DIRECTE U R eJ. Linden CHEF REDACTEURS EN Lucien Linden & Emile F(odigas Sommaire PI. LXIX. Cypripedium Schrôderae X var. • splendens PL LXX. Odontoglossum Alexandrae Bat, Cutsemianum. ...... PL LXXI. Laelia elegans var. Houtteana. . Rchb. f. PL LXXII. Oncidium Jonesianum Rchb. f. GAND, UTH r. MEYCR-VANLOO. P. De Panncmackcr dcl. PL. LXIX CYPRIPEDIUM SCHRÔDERAEx var. SPLENDENS CYPRIPÈDE DE LA BARONNE SCHRÔDER, variété brillante CYPRIPEDIUM. Vide Lindenia, vol. I, pp. 17, 41, 49, 71, 89. Cypripedium Schrôderae. C. caudati et C. Sedeni hybridum. Caulis brevis. Folia o m 30-om4o longa, ligulata acuta, illis C. Sedeni similia. Peduncülus purpureus, explanatus, foliis longior, pubescens, pluriflorus; bractea compressa glabra semi-ovata spathulata subfalcata, viridis purpureo maculata ; sepala ovata villosa ochracea roseo striata, venis medianis brunneo-purpureis ; petala deflexa, lata, undulata, longe acuminata purpureo et albo areolata, intus ad basin pallidiora, margine ciliata, intus villosa. Labellum magnum elongatum, obtusum, roseo-purpureum, limbi marginibus crassis albis brunneo maculatis, intus albis roseo punctulatis ; staminodium crassum transverse oblongum breviter clavatum, margine antica apiculata, infra ligulata, alba, utrinque villosum. Cypripedium Schrôderae Veitch, Gard. Chron. XIX, p. 432. — Williams, Orchid Grower's Manual, 6 Ed., 256. — Orchid Album, 196. Cypripedium Schrôderae var. splendens, colore atque petalis valde tortis distinctum. L e savant orchidographe M. H. G. Reichenbach, en signalant le Cypripedium Schrôderae dans le Gardeners’ Chronicle , s’exprimait en ces termes : « C’est une belle plante dont la fleur peut fort bien être comparée à celle du Cypripedium albo-purpureum qu’elle dépasse cependant de beaucoup en grandeur. Le sépale du milieu est plus étroit, de coloris presque ocre avec des veines pourprées. Les sépales latéraux constituent un ensemble transversal fort large, de couleur ocre avec veines pourprées et brun-pourpre, les deux lignes médianes étant d’un pourpre très intense. Les pétales sont défléchis, très larges, aigus, ondulés, portant quelques taches de couleur pourpre et une aréole centrale blanchâtre. Le labelle est large, obtus, pourpre extérieurement. Les lobes infléchis sont jaunâtre-soufré avec des macules brunes. La limbe antérieur ou sac est crénelé. Les appendices latéraux en forme de corne sont très foncés. Les bractées sont bien plus développées que dans les spécimens que je possède du Cypripedium albo-purpureum . Les feuilles sont identiques à celles du Cypripe- dium Sedeni. » La fleur qui a servi de modèle à la planche destinée à la Lindenia a été soumise à leminent collaborateur précité ; il la considère comme appartenant à une belle et bonne variété très colorée du Cypripedium Schrôderae ; elle en diffère assez sensiblement, d’après nous, par sa coloration brillante et par ses pétales quatre à cinq fois tordus en spirales, alors qu’ils le sont à peine une fois dans le type. Le Cypripedium Schrôderae, première forme, a été obtenu par Seden du croisement du Cypripedium caudatum et du Cypripedium Sedeni. Il fut dedie a la baronne Schroder, bien connue par sa prédilection pour les Orchidées. CUi-â 46 Le genre Cypripedium est du nombre de ceux que les orchidophiles cultivent aujourd’hui avec le plus de plaisir, tant à cause de la simplicité des soins qu’il réclame que de la richesse et de la durée de la floraison. Plus de quarante espèces sont maintenant connues, et les formes diverses déjà répan- dues dans les cultures sous les noms d’hybrides et de variétés, deviennent extrêmement nombreuses. Trop nombreuses même ! Nous croyons que les hybrides feront plus de mal aux Orchidées que de bien. La multiplicité des variétés a été fatale à tant d’autres genres répandus dans les cultures; en sera-t-il autrement des Cypripedium ? Nous ignorons si le Cypripedium Schroderae est le produit d’un croisement naturel entre les deux espèces indiquées plus haut, ou bien s’il est le résultat d’une fécondation artificielle ; dans les deux cas, la réunion des caractères des deux espèces constatée dans un seul et même individu, est de nature à faire comprendre que des croisements analogues se réalisent dans la patrie de ces plantes, et lorsqu’il s’agit de déterminer les nouveautés qui se font jour de la sorte, les éléments de leur origine peuvent avoir disparu ou aisément échapper à l’observateur. La variété reproduite sur la planche de la Lindenia est le produit d’un semis de hasard, comme le sont sans doute beaucoup d’hybrides de Cypripedium, et c’est un des plus beaux du genre. Le hasard fait bien les choses. Elle a fleuri pour la première fois, en décembre dernier, dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture, à Gand. Elle ne peut donc être considérée comme une affirmation de l’origine de l’hybride C. Schroderae ; elle prouve que des variations identiques peuvent se produire par des voies diverses et, malgré la lenteur que les semis mettent parfois a donner des fleurs, ce doit être pour les amateurs un encouragement à féconder entre elles les espèces les plus curieuses et les plus brillantes. Ces semis de Cypripedium et d’autres Orchidées ne sont pas difficiles ; ils ne nécessitent que beaucoup de patience et beaucoup de chance ! A l’exposition d’Orchidées, qui eut lieu au mois de mai 1885 en concor- dance avec le Congrès organisé par la Société royale d’Horticulture de Londres, le genre Cypripedium fut représenté par quarante espèces, devancé seulement au point de vue du nombre par les Odontoglossum et les Masdevallia. LXX LINDENIA ODONTOGLOSSUM ALEXANDRAE bat. var. CUTSEMIANUM. De Panncmackcr dcl PL. LXX ODONTOGLOSSUM ALEXANDRAE bat. var. CUTSEMIANUM ODONTOGLOSSUM D’ALEXANDRA VARIÉTÉ VAN CuTSEM ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenia, vol. I, p. n. Odontoglossum Alexandrae Bat. Vide Lindenia, vol. I, p. ioi. Odontoglossum Alexandrae var. Cutsemianum, flore magno explanato, petalis latis, albo vel albido purpureo maculis porphyreis picto. V oici une belle variété d 'Odontoglossum Alexandrae ! Elle a été dédiée a M me Boddaert-Van Cutsem et c’est un exemplaire de sa riche collection qui a servi de modèle au peintre pour la planche qui accompagne ces lignes. C’est une variété gracieuse, charmante, à floraison puissante, à longue hampe, fleurs grandes, à pétales larges, ouverts, étalés, étoffés, blancs, parfois teintés de pourpre, maculés de brun carminé. Que faut-il de plus pour former une des plus belles variétés que nous ayons vues, et leur nombre devient légion cependant ! Nous connaissons peu d’Orchidées qui offrent autant de jouissances à l’amateur que Y Odontoglossum Alexandrae. Pour peu qu’il ait quelques douzaines d’exemplaires, il en aura toujours en fleurs et presque chaque plante formera une variété. Qu’il en multiplie donc le nombre dans ses serres, car bien peu d’Orchidées sont comparables à celle-ci par la simplicité de la culture, la facilité de la floraison et l’éclatant effet que ses fleurs produisent. U Odontoglossum Alexandrae sera toujours une de nos Orchidées favorites et restera comme un de nos plus agréables souvenirs de jeunesse ; elle était rare alors dans les collections, la plupart du temps mal cultivée, soumise à une température trop élevée. C’était en 1865; la collection de M. J. Linden, à Bruxelles, en possédait cependant déjà à cette époque quelques centaines d’exemplaires cultivés en mélange avec des Odontoglossum Pescatorei , triumphans , Halli , luteo-purpureum , cristatum, etc. Elle était certainement unique en ce temps là, cette longue serre qui avait contenu et devait contenir encore tant de merveilles ! Sur la même tablette, traitées à la même température froide, se trouvaient une centaine ou deux de fortes touffes de Cypripedium Fairieanum ! Nous croyons que cette espèce n’a plus été introduite depuis lors et que ce sont les exemplaires provenant de ce stock qui sont encore maintenant tant recherchés par les amateurs et se vendent à des prix si élevés. Un peu plus loin, on avait suspendu au vitrage des petits blocs de bois sur rutj 48 lesquels étaient fixées quelques Orchidées minuscules, bizarres, les Trichoceros muralis , mimant à s’y méprendre de grosses mouches. Ce n’était pas très beau peut-être, mais cela étonnait les visiteurs et les plongeait dans la stupéfaction. Cette Orchidée existerait-elle encore dans une collection euro- péenne ? Nous ne le pensons pas, et c’est dommage, car le contraste était frappant entre ce Trichoceros et l’Odontoglossum Alexandrae ! La fleur brun foncé, velue, venait au bout d’un pédicule fin comme un fil, flexible, et que le moindre courant d’air mettait en mouvement. Placé entre les Odontogiossum, les visiteurs étaient presque tous tentés de faire la chasse à cet insecte importun et nous nous amusions fort de voir leur surprise, quand ils s’apercevaient que l’ani- malcule qu’ils tenaient enfin entre les doigts, était une fleur : une Orchidée. C’est dans cette même serre qu’ont été tentés les premiers essais de la culture des Orchidées à température froide, lesquels devaient avoir de si brillants résultats et qui allaient être imités un peu partout. Les Orchidées n’étaient pas encore très répandues à cette époque et Gand, la ville des fleurs, qui se pique de progrès cependant, ne possédait alors aucune collection vraiment digne de ce nom. Comment se fait-il que les Orchidées aient tant tardé à y être choyées comme elles méritent de l’être ? C’est une question que nous nous sommes posée bien des fois sans trouver une réponse qui pût nous satisfaire. Les Flandres qui avaient pourtant de beaux exemples sous les yeux, pour ne citer que les collections d’amateurs, celles de MM. Beaucarne et Boddaert, les Flandres sont restées, jusqu’ici, très en arrière dans la culture des Orchidées et à part deux ou trois exceptions, les horticulteurs gantois, même en renom, continuent à cultiver des plantes marchandes, de culture aisée, sans se préoccuper des progrès réalisés près de chez eux et ailleurs dans cette section si brillante de l’horticulture. Quelques jeunes collections d’amateurs ont surgi cependant dans ces dernières années; celles de MM. Jules Hye, James Bray, J. Moens et Maurice Metdepenningen notamment, méritent d’être citées et encouragées. Nous sommes heureux donc de constater que ce que nous avions prévu depuis longtemps, arrive. La plupart des amateurs qui ont essayé la captivante culture des Orchidées, lui donnent la prédilection et abandonnent peu à peu celle des autres genres de plantes. La mode, intelligente cette fois, donne la première place aux Orchidées. Nous ne croyons pas être grand prophète en disant que ce sera pour longtemps. Par quoi pourrait-on jamais les remplacer ? LINDENIA LAELIA ELEGANS var. HOUTTEANA. rchb. 49 PL. LXXI LAELIA ELEGANS var. HOUTTEANA rchb. f. LAELIA GRACIEUX variété Van Houtte LAELIA. Perigonii foliola explanata, exteriora lanceolata, aequalia; interiora majora subdififormia, carnosa. Labellum posticum tripartitum lamellatum circa gynostema convolutum. Gynostema carnosum apterum antice canali- culatum. Pollinia 8, caudiculis 4 elasticis. Herbae mexicanae epiphytae, rhizomate pseudobulbifero, foliis carnosis, scapis terminalibus pauci-multifloris, floribus speciosis odoratis. Endlich. Gen. Plant. 1379. — Lindl. Orchid. 115, Bot. Reg. t. 1751. Laelia elegans. Pseudobulbis clavatis, labelli lobo antico a basi latoligulata dilatato triangulo lobulato. Cattleya elegans Morr. Ann. Gand. 185. Hook. B. Mag. 4700. Laelia elegans Rchb. fil. in Otto und Diétrich Allgem. Gartenzeitung 1885. P- 242. Lindl. in Gard., Chron. 1852, Paxt. F. G. J. p. 6. Pescatorea tab. 28. Pseudobulbus teretiusculo-baculiformis demum valde costatus, mono-, ,diphyllus. Folia oblonga. Pedunculus ex spatha viridi nunc abortiente, usque quadriflorus. Sepala ligulato acuta. Tepala oblonga acuta bene latiora, etiam teneriora. Omnia amethystina. Labelli unguis brevissimus, basi humeratus, antrorsum dilatatus, laciniae latérales oblique triangulae, ut isthmum cum lacinia media antica angustissimum efficiant. Lacinia antica supra descripta. Color albus, lobus anticus et anguli loborum lateralium amethystino purpurei; lineae taies très a basi per discum, punctuli quidam utrinque additi. Columna semitereti trigona valida. Insertio labelli supra basin; portiones ponestigmaticae dilatatae. Androclinium profunde immersum, limbo serrulato denticulatum, dente medio ligulato supra antheram fornicato. Fovea obtuse pentangula. Pollinia inaequalia. Rchb. f. Walp. Ann. V. 427. Laelia elegans var. Houtteana : Labelli lobis lateralibus rectangulis, isthmis igitur inter lobos latérales et lobum anticum magnis rectangulis. Laelia elegans Houtteana Rchb. fil. in Otto Hamburger Garten- und Blumenzeitung 1860 (xvi), pag. 281. S 1 Catharina Brasiliae. L e Laelia elegans est une des plus précieuses espèces fleurissant au com- mencement de l’hiver, à une époque où peu de représentants de ce genre sont en fleurs. La variété qui nous occupe, belle entre toutes, a été dédiée à Louis Van Houtte, le fondateur du grand établissement de Gendbrugge. Originaire de l’Ile S te Catherine, sur les côtes du Brésil méridional, le Laelia elegans type fut introduit pour la première fois, il y a quelque trente ans, chez Ambroise Verschaffelt à Gand. Depuis lors, il est resté toujours très rare et mérite d’autant plus d’être recherché que son coloris est original et que la durée de ses fleurs se prolonge jusque cinq semaines. Les pseudobulbes allongés tiennent presque le milieu entre ceux du Cattleya Loddigesi et ceux du C. guttata; mais ils sont plus gros vers leur sommet, c’est-à-dire plus ou moins claviformes. Longs d’environ 40 centimètres, ils portent presque toujours deux feuilles semblables pour la grandeur à celles du Laelia crispa, mais dressées et non retombantes, comme chez cette dernière plante. Le Laelia elegans croît dans son pays d’origine, le Brésil, sur les branches des arbres. On peut donc parfaitement le cultiver sur un bloc de bois, mais tru 50 comme c’est une espèce de grande croissance, il vaut mieux le traiter par la culture en pots, en plantant la plante parmi des petites mottes de terre fibreuse et, par-ci par-là, une pincée de sphagnum, ainsi que nous le recom- mandons pour les autres espèces de Laelia et de Cattleya. On n’oubliera pas un fort drainage. Le Laelia elegans possède plusieurs variétés; les plus estimées sont : le Turneri , Yalba , le Houtteana qui nous occupe, le Bluntii , le Leeana et le prasiata. Les Laelia elegans sont souvent rencontrés dans les collections sous le nom de Cattleya elegans. Du reste, il faut bien le dire, la distinction des Cattleya comme celle des Laelia est extrêmement spécieuse, en raison d’abord de la grande similitude des formes florales et de la grande variété du coloris, même dans une seule espèce. Nous avons déjà dit que cette espèce devient très rare dans son pays d’origine et que la province de S te Catherine a taxé d’un impôt assez élevé les collecteurs qui viennent y chercher des plantes et prélève un autre impôt pour laisser sortir ces Orchidées de la province. Il paraît même que les Brésiliens, connaissant aujourd’hui combien cette espèce est appréciée en Europe, ne veulent s’en défaire que contre un grand prix et que l’espèce est en ce moment cotée beaucoup plus cher dans cette partie du nouveau monde que sur le vieux continent. Les Cattleya et Laelia ne sont pas considérés par tous les amateurs comme des Orchidées de culture facile. Il faut avouer que l’emplacement est pour beaucoup dans la réussite de ce genre de plantes comme il l’est du reste pour la plupart des Orchidées. L’air pur, l’air vivifiant de la campagne est un auxiliaire précieux. Le climat y joue aussi un rôle capital. Ainsi, il est de toute évidence que la plupart des Orchidées seront de culture bien plus aisée dans le nord humide de la France que dans les plaines sèches du midi ; de même que la campagne, en Belgique par exemple, conviendra mieux pour les Odontoglossum et les Cattleya que l’intérieur d’une grande cité. En plaçant ses serres aux portes d’une ville, l’amateur devra aussi prendre en considération quels sont les vents les plus fréquents de la localité et choisira de préférence l’endroit le plus exposé aux vents qui viennent de la campagne. Ce sont des considérations qui ont leur importance et généralement les amateurs n’y font pas assez attention. -re Li li J LINDENIA ONCIDIUM JONESIANUM RCHB. K » P. De Pannemaeker dcl, PL. LXXII ONCIDIUM JONESIANUM rchb. f. ONCIDIUM DU REV. MORGAN JONES ONCIDIUM. Vide Lindenia vol. I, pp. 37, 45. Oncidium Jonesianum. (Teretifolia.) Folio tereti subulato canaliculato (ultra spithamaeo) illi Oncidii adscendentis Lindl. aequali; racemo paucifloro; sepalis tepalisque cuneato oblongis obtusis undulatis; tepalis paulisper majoribus; labello basi humerato utrinque oblongo auriculato, isthmo brevi, lacinia antica magna, subreniformis biloba, callo baseos quinque membrato, carina mediana ultra apicem; lamina semipatellari in basi, lamina anteriori minori obtusan- gula utrinque, papulis acutis dentibusque adventitiis nonnullis tabula infrastigmatica producta, alis subquadratis. H. G. Rchb. F. Garden. Chron. XX, 781. Patria : Paraguay. C et Oncidium à très petits pseudobulbes, ovales-allonges, réunis en touffe compacte et portant chacun une feuille étroite et longue, subulée, cana- liculée au-dessus, se terminant en pointe et semblable à celle de V Oncidium adscendens , est remarquable sous bien des rapports. A la seule vue des fleurs sans le feuillage et au premier coup-d’œil, M. Reichenbach fut frappé de leur ressemblance avec celles de YOncidium Limminghei , sauf le coloris et les ailes de la colonne. Mais la vue de la feuille mince et subulée eut bientôt dissipé cette illusion. Les fleurs sont extrêmement gracieuses, elles sont portées en un long racème, au nombre de dix à seize, peut-être davantage, sur un pédoncule grêle, sortant de la racine, élégamment recourbé, maculé de pourpre sur fond vert. Elles ont environ o m o5 de diamètre. Les sépales et les pétales sont oblongs, érigés, ondulés, d’un blanc à peine jaunâtre parsemé de nombreuses taches brunes nuance sépia, comme dans YOncidium cartha- ginense Sw. Le labelle est fort élégamment ondulé; ses petites oreillettes sont du plus beau jaune clair, tandis que le limbe est blanc pur avec quelques petites taches pourpre brillant près de l’isthme et très peu de taches brunes sur le bord antérieur des oreillettes, qui sont arrondies. Le disque est muni d’une crête blanchâtre pointillée de rouge en face, composé d’un plateau érigé, à bord obtus et tronqué avec deux appendices latéraux et se divisant en deux lobes obtus faisant face à quelques papilles. La colonne est munie dune grande table infrastigmatique du plus beau blanc, à base jaune, avec trois lignes pourprées et un bord de même couleur autour du creux inférieur du stigmate. Le dos, les côtés et les ailes de la colonne sont marbrés de pourpre-brunâtre. En somme, YOncidium Jonesianum est nouveau parmi les espèces du genre si populaire auquel il appartient, non seulement par le caractère particulier de son feuillage subulé, mais aussi par le coloris et la maculature des fleurs, 52 qui s’épanouissent en septembre et octobre et dont la durée se prolonge assez longtemps. Il fut introduit du Paraguay par M. Horsman de Colchester et dédié à un amateur d’Orchidées le Rev. Morgan Jones. Une autre introduction, peut-être même antérieure à celle qui vient d’être mentionnée, fut faite par le voyageur naturaliste M. Louis de S 4 Léger. Des fleurs mal séchées furent envoyées par lui à M. James O’Brien et cet envoi fut suivi d’un lot de plantes de cet Oncidium qui arriva en compagnie d’autres Orchidées sur la table des Stevens’ Rooms. Sa ressemblance avec Y Oncidium Cibolleti le fit céder comme tel à vil prix à ceux qui eurent la bonne fortune d’en vouloir à ce moment. L 1 Oncidium J onesianum n’est ni encombrant ni difficile. Il peut être suspendu à la toiture d’une serre, d’où ses fleurs en racème contrasteront heureusement parmi celles des Cattleya. Peut-être les prendra-t-on en passant pour celles d’un Odontoglossum Rossi majus à labelle arrondi et plus petit et à divisions florales obtuses. La plante, durant la période végétative, demande beaucoup d’humidité alliée à un parfait drainage. CATASETUM BUNGHEROTHI Cette merveilleuse Orchidée tient toutes ses promesses et dépasse beaucoup en beauté la planche reproduite dans la Lindenia d’après une aquarelle de M. Bungeroth. Un exemplaire a fleuri admirablement, en ce mois de décembre, dans les serres de la Compagnie Continentale d’Horticulture. Cette même plante, exposée chez MM. Stevens, à Londres, a conquis les suffrages de tous les amateurs. La presse horticole anglaise est unanime à reconnaître que c’est une des plus remarquables introductions de ces derniers temps et lui consacre de grands articles spéciaux. Le Gardeners' Chronicle dit notamment que ce sera un des plus beaux spécimens d’Orchidées pour exposition. Le Garden la déclare une des plus belles Orchidées nouvelles qui ait paru à Londres depuis longtemps. Le Journal of Horticulture en donne une excellente gravure, réduite, et dit qu’une véritable sensation a été produite par l’apparition de ce Catasetum d’un caractère si remarquable. Pour donner une idée de sa valeur en horti- culture, dit le même journal, nous dirons que cette espèce a obtenu en vente un prix qui dépasse tout ce que ce genre de plantes a produit jusqu’à cette époque. La Lindenia en donnera prochainement une planche faite d’après nature. ~ .J.I.IPWJIUI* I - 1 LJ ÜUP»! Volume Livraison DIRECTE U R eJ. Linden x REDACTEURS EN CHEF: Lucien Linden & Emile I^odigas Sommaire LXXIII. Cypripedium callosum Rchb. f. LXXIV. Dendrobium bracteosum Rchb. f. LXXV. Odontoglossum grande Lindl. . LXXVI. Brassia caudata Lindl. var. . hieroglyphica Rchb. f . . . GA.NO.UTH r MEVCR VANLOO. LINDENIA PL. LXXIII CYPRIPEDIUM CALLOSUM rchb. f. * P* De Pannemaeker del PL. LXXIII CYPRIPEDIUM CALLOSUM rchb. f. CYPRIPÈDE A VERRUES CYPRIPEDIUM. Voir Lindenia , vol. I, p. 17. Cypripedium callosum ( V enusta dejlexa ) foliis coriaceis viridulis obscurissime tessellatis ; pedunculo elongato ; bractea acuta, ovarium pedicellatum longe non aequanti ; sepalo impari elliptico acuto transverse multinervi; sepalis lateralibus in corpus triangulum coalitis labelli dimidium vix aequans ; tepalis omnino deflexis extus ciliatis callis conicis quibusdam in margine, callis paucis incrassatis in disco ; labello margine unguiculari utrinque obtusangulo ostio superne utrinque angulato; staminodii cruribus anticis forcipatis, processu mediano minuto acuto papuloso. Ex Siam introd. Regnier vivamque plantam misit. H. G. Rchb. f. C ette nouvelle espèce a été importée récemment de Siam par M. Regnier de Fontenay-sous-Bois. La plante a tout l’aspect, dit le professeur Rei- chenbach en la décrivant dans le Gardeners ’ Chronicle , d’un Cypripedium argus à feuilles presque vertes et aux pétales curieusement défléchis. Comme chez cette dernière espèce, le pédoncule est très long. Le sépale supérieur très large est transversalement elliptique aigu, marqué de nombreuses nervures vertes, sur un fond blanc légèrement ombré de pourpre. Les sépales latéraux forment un corps petit, ligulaire, aigu, d'une longueur égale à celle du labelle par lequel il est entièrement caché. Pétales ligulaires, émoussés, aigus, tellement renversés que leurs extrémités se touchent, verts au sommet pourpre, ciliés et armés sur leurs bords de plusieurs verrues de forme conique et de couleur noir luisant; ces mêmes verrues se rencontrent également sur le disque, ce qui est nouveau. Le labelle est semblable à celui du C. superbiens. Staminode rougeâtre marbré de vert sur la partie antérieure du disque, émarginé, bilobé au sommet et garni à son milieu d’un petit apicule foncé. Cette espèce, d’après nous, a bien plus d’analogie avec certaines variétés du Cypripedium Lawrenceanum , qui porteraient deux fleurs sur une hampe. Les variétés du Cypripedium callosum sont très nombreuses aussi. Parmi une certaine quantité d’exemplaires que nous venons de voir en fleurs, nous pouvons dire que presque toutes les plantes différaient entre elles et si quelques-unes n’étaient pas très remarquables, il y en avait aussi de vraiment charmantes. Telle était la variété qui a servi de modèle à M. De Pannemaeker pour la belle planche qui accompagne ces lignes; le coloris en était excessivement délicat et les « moustaches » très larges. Cette espèce peut donc être considérée comme très désirable. Le nombre d’espèces et de variétés de Cypripedium devient de jour en jour plus considérable; leur choix commence à être assez difficile pour l’ama- teur. Suivant le désir de plusieurs de nos lecteurs, nous dressons ci-dessous une liste de cinquante espèces et variétés qui nous semblent les plus recom- mandables et qui pourraient former le noyau d’une belle collection. Ce sont les types et hybrides suivants : Cypripedium albo purpureum. Cypripedium Lowi. — argus. — marmorophyllum. — Arthurianum. — michrochilum. — Ashburtoniae. — Morganae. — barbatum. — niveum. — Boissierianum. — nitens. — callosum. — oenanthum. — caudatum. — praestans. — calurum. — reticulatum. — cardinale. — Roebellini. — cilioîare. — Roezli. — concolor. — Sallieri. — Curtisi. . — Schlimi. — Dominianum. — Schroderae. — Druryi. - — Sedeni. — euryandrum. — selligerum. — Fairieanum. — Spicerianum. — Godefroyi. — Stonei. — grande. — superbiens. — Harrisianum. — superciliare. — hirsutissimum. — Sanderianum. — insigne. — tessellatum porphyreum. — laevigatum. — tonsum. — Lawrenceanum. — vexillarium. — Leeanum. — villosum. Les amateurs n’ont donc que l’embarras du choix ; nous leur conseillons naturellement de donner la préférence aux meilleures variétés de chaque type et de chaque hybride. Nous avons mentionné dans la liste qui précède une espèce d’une beauté hors ligne, le Cypripedium praestans , que la Compagnie Continentale d’Horti- culture vient d’introduire des Indes Néerlandaises, et que le professeur Reichen- bach a décrit dans le Gardeners’ Chronicle en le signalant comme « une très agréable surprise. » Nous avons eu le plaisir de revoir ces jours-ci le Cypripedium Law- renceanum var. Hyeanum , dans la belle collection de M. Jules Hye de Gand. Il est en bouton et refleurira prochainement. Nous avons été heureux de constater que le bouton est vert, ce qui indique que la fleur ne sera pas retournée au type et qu’elle conservera les coloris de la première floraison. Le contraire était à craindre, car souvent les plantes d’introduction retournent au type à la seconde floraison, à moins que la différence de teinte ne s’affirme encore davantage, ce qui est fréquemment le cas. LINDENIA DENDROBIUM BRACTEOSUM rchb. f. LXXIV P. De Panttcmaekcr del. PL. LXXIV DENDROBIUM BRACTEOSUM rchb. f. DENDROBIUM A LONGUES BRACTÉES DENDROBIUM. Voir Lindenia , vol. I, p. 13. Dendrobium (Pedilonum) bracteosum, n. sp. — Caulibus teretibus (ad articulos subincrassatis, an semper ?) racemis densifloris multifloris capitatis ; bracteis ligulatis acutis ovaria pedicellata bene superantibus ; sepalis triangulis, lateralibus in mentum obtusum nunc apice libero paulo constrictum extensis, omnibus supra nervum medium carinatis; tepalis ligulatis acutis, labello ligulato pandurato denso signo angulato retrorso ante basin incras- satum; columna apice trifida, lacinia mediana lineari, laciniis lateralibus retusis hinc minutissime denticulatis ; polliniis atroviolaceis. H. G. Rchb. f. oici comment notre éminent collaborateur, M. le professeur Reichen- bach, décrit cette intéressante et charmante nouveauté dans le Gardeners’ « Ce Dendrobium est une nouvelle introduction que la Compagnie Conti- nentale d’Horticulture a importée de la Papouasie. Il constitue une section nouvelle des Pedilonum (alias Caelandria ), aucune autre espèce n’ayant, à ma connaissance, d’aussi longues bractées, car elles sont presqu’aussi longues que la fleur. Pour cette espèce cependant, je suis tenté de les comparer à celles du Dendrobium cumulatum , mais elles sont plus petites. De même la couleur pourpre des pétales et des sépales est analogue à celle de l’espèce précitée. J’ai sous la main une inflorescence fraîche ayant encore sa tige, ainsi que deux grappes de fleurs séchées, qui sont arrivées en parfait état dans des flacons d’alcool. MM. Linden ont jugé préférable de me les envoyer ainsi en bon état, que d’exposer le fragile contenu des bocaux en le pressant dans une boîte, à seule fin d’épargner un peu d’ouvrage aux emballeurs. (J’ai de mon côté reçu une quantité de superbes Orchidées récoltées par un des plus zélés explorateurs dans une contrée encore inexplorée, et qui sont dans l’état le plus piteux, cassées, écrasées, pressées dans des boîtes après avoir été sorties des bocaux.) « Ces inflorescences forment des masses capitées. Les bractées sont ligu- lées-acuminées, d’une teinte pourpre-mauve à la base, verdâtre au sommet. La bractée basilaire est obtuse et constitue comme une transition aux soi-disant écailles. Les sépales sont triangulaires et carénés. Le mentum a environ les trois cinquièmes, comme longueur, des parties libres des sepales latéraux; il est quelque peu obtus et rétréci en avant de l’apex; les pétales sont plus étroits. Le labelle est presque spatulé, un peu convexe sur les cotes supérieurs, Chronicle : plus gros à la base, et à cet endroit la partie épaisse est brusquement arrêtée par un triangle (insiliant) vert-jaunâtre, passant au jaune en se fanant sur ma table, et bordé de quelques taches jaunes sur les marges antérieures. Les spéci- mens provenant de leur pays d’origine même et conservés dans l’eau forte comptent jusqu’à trente fleurs dans la masse capitée. » Nous pouvons ajouter que cette nouvelle venue est très florifère et que les fleurs se tiennent fraîches pendant trois à quatre semaines. Les Dendrobium forment un des plus beaux genres de la grande famille des Orchidées et sont presque tous des espèces très brillantes; les suivantes sont les plus estimées : Dendrobium amoenum. Dendrobium infundibulum. — anosmum. — Jamesianum. — aureum. — Jenkinsi. — Bensoniae. — Lawrenceanum. — bigibbum. — lituifiorum. — Boxalli. — Lowi. — Brymerianum. — luteolum. — chrysanthum. ■ — macrophyllum. — crassinode. — moschatum. — crystallinum. — nobile. — Dalhousieanum. — Parishi. — Deari. — Phalaenopsis. — densiflorum. — Pierardi. — Devonianum. — primulinum. — Draconis. — purpureum. — Falconeri. — scabrilingue. — Farmeri. — stratiotes. Findleyanum. — suavissimum. — formosum. — superbiens. — gratiosissimum. — taurinum. — Griffithianum. — thyrsiflorum. — Guiberti. — Wardianum. — Hilli. La Lindenia donnera prochainement le portrait du D. streblocems , espèce nouvelle très intéressante. Les serres de la Compagnie Continentale d’Horti- culture contiennent, en ce moment, plusieurs espèces nouvelles décrites comme très belles par ses collecteurs et dont les fleurs, conservées dans de l’esprit de vin, ont émerveillé le professeur Reichenbach ; plusieurs sont en boutons et pourront être peintes et successivement figurées dans notre Iconographie. Parmi ces dernières les collecteurs ont signalé une espèce à fleurs bleues ! ! Les amateurs comprendront avec quelle anxiété la floraison d’un bijou pareil est attendue! Plusieurs plantes provenant de ces dernières importations ont des feuilles complètement différentes des espèces introduites et connues jusqu’ici. Ce sera du neuf évidemment. LINDENIA ODONTOGLOSSUM GRANDE lindl. LXXV P. De Pannemaeher dcl. PL. LXXV ODONTOGLOSSUM GRANDE lindl. ODONTOGLOSSE GRANDIOSE ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenia, vol. I, page n, vol. II, p. 23. Odontoglossum grande , sepalis lanceolatis lateralibus convexis falcatis petalisque oblongis obtusiusculis latio- ribus subundulatis ; labello subrotundo basi auriculato sepalis plus duplo breviore ; tuberculis basi tribus corrugatis aliisque lateralibus dentiformibus minoribus ; gynostematis tomentosi marginibus rotundatis convexis incurvis. Lindl. Bot . Reg. Mise. 94, 1840. — Fl. des serres, tome I, p. 54. — Batem. Orchids of Mexico and Guatemala, tab. 24. — Hook. Bot. Mag., t. 3955. — Paxton, Mag. of Bot. VIII, 49. — Ch. Morr. Ann. Gand, i8 45 > t. 37 - — Regel, Gartenjlora, VIII, t. 270. — Warn. et Will. Orchid. Alb. tome II, t. 79. Patria Guatemala. E n faisant revivre cette splendide Orchidée, par un portrait dû au pin- ceau véridique et non fantaisiste de M. De Pannemaeker, la Lindenia a voulu signaler à l’attention spéciale des jeunes amateurs une espèce digne de figurer dans les meilleures collections et en même temps ramentevoir aux orchidiphiles anciens l’émotion qu’ils éprouvèrent, il y a quelque quarante ans, lorsqu’il leur fut donné de contempler pour la première fois cette remarquable fleur. Elle était considérée alors comme une des plus belles Orchidées qui eussent jamais été introduites en Europe et elle est restée au nombre des bonnes acquisitions. Par la forme, la grandeur et le coloris distingué de ses fleurs, elle se place au premier rang parmi les plus brillantes de ses congénères. L’espèce fut découverte par Skinner au Guatémala où elle croît sur les arbres dans les lieux ombragés et humides. Elle a les pseudobulbes gros, ovales allongés, déprimés, concaves d’un côté, à bords côtelés, vert glaucescent, munis d’écailles engainantes à la base, membraneuses et brunâtres. Les feuilles assez amples sont lancéolées, striées, vert foncé à la page supérieure, poin- tillées de brun foncé en dessous. Le scape basilaire porte de deux à cinq fleurs, quelquefois davantage ; chaque pédicelle est muni d’une ou même deux bractées lancéolées et membraneuses. Les fleurs sont très grandes et très belles, elles ont de 16 à 17 centimètres de diamètre; les sépales sont lancéolés, acuminés, ondulés, longs de o m io et larges de o m 025, les latéraux en forme de faux, d’un beau jaune marqué transversalement de taches marron-rougeâtre, presque jusqu’au sommet; les pétales sont allongés, acuminés, un peu moins longs et plus larges que les sépales, ils sont ondulés-crispés, les deux tiers supérieurs jaune vif, le tiers inférieur marqué d’une large macule brun-rougeâtre; le labelle est plus petit que les autres segments du périanthe, il est blanc de crème, arrondi, auriculé à la base, onguiculé, maculé de taches brunes concentriques et ayant la marge marquée de mouchetures irrégulières brun rougeâtre pâle. L’onglet est brun, il porte à sa base deux tubérosités colorées en jaune ou rouge ou seulement un tubercule bilobé. Le gynostème est demi- cylindrique, court, tomenteux et muni à son sommet de deux oreillettes obtuses. Nous avons dit que Y Odontoglossum grande est d’origine guatémalienne ; il convient d’ajouter que cette espèce épiphyte croît dans sa patrie à une altitude telle que la température y dépasse rarement 15 0 à 18 0 c. Déjà Skinner recommanda, lors de l’introduction de cette Orchidée, de ne pas laisser la température de la serre dépasser 6o° à 70° Fahr., soit 15 0 à 20° c. Les amateurs qui ont contrevenu à cette sage recommandation savent d’expérience que leurs plantes n’ont cessé de bouder; on sait mieux aujourd’hui qu’elles sont loin d’exiger la serre chaude : la serre tempérée leur suffit amplement, pourvu qu’on les place le plus près possible du vitrage, sans les exposer toutefois à être brûlées par les rayons directs du soleil. LA RUSTICITÉ DE CERTAINES ORCHIDÉES et notamment de quelques espèces de Cypripedium est vraiment étonnante. Nous avons à citer un exemple qui vient confirmer les diverses remarques que nous avions faites sur cette rusti- cité en différentes occasions. Nous avons reçu, pendant les derniers grands froids, un Cypripedium Arthurianum , emballé dans une simple caissette à cigares, par une gelée de 8° c. Nous nous attendions évidemment à trouver la plante crystallisée au déballage. Il n’en a rien été. Le pot de la plante était entière- ment congelé, le sphagnum était recouvert de petits glaçons, mais les feuilles et racines étaient intactes. Nous l’avons immédiatement trempée dans de l’eau tioide et placée dans la serre aux Odontoglossum où elle a séjourné pen- dant cinq jours. A sa sortie et depuis lors la plante est restée très saine , sans apparence aucune d’avoir souffert. Bien peu de plantes auraient pu impunément voyager par un temps sem- blable, sous une couverture aussi légère! LINDENIA PL. LXXVI i i P. De Panneuiaeker dcL PL. LXXVI BRASSIA CAUDATA lindl. var. IIIEROGLYPHICA rchb. f ETYMOLOGIE. Le genre Brassia fut créé par Rob. Brown et dédié par lui à William Brass, botaniste voyageur, qui explora la côte occidentale de l’Afrique. BRASSIA. Sepala libéra, patentia, angusta, acuminata vel caudata, aequalia vel lateralia longiora. Petala sepalo postico similia vel minora. Labellum ad basin columnae sessile patens, planum, indivisum, sepalis brevius, basi bilamellatum. Columna brevis, erecta, aptera, apoda; clinandrium parum prominens truncatum. Anthera termi- nalis, opercularis incumbens, valde convexa vel semiglobosa, unilocularis ; pollinia 2, cerea, obovoidea inappendiculata, anthera déhiscente, stipiti, piano oblongo vel lineari affixa glandula varia. Capsula..,. Herbae epiphyticae caulibus abbreviatis pseudobulbo 1-2 foliato, terminatis. Folia sub pseudobulbo pauca vel ad vaginas reducta, coriacea. Pedunculi sub pseudobulbo latérales vel axillares, simplices. Racemi laxi saepius pauciflori. Flores médiocres vel majusculi, sepalis interdum longissimis. Bracteae brèves vel spathaceae. Brassia R. B. Act. Hort. Kew., éd., 2, v. 215. - Benth. et Hook., Gen. Plant. III, 564. Brassia caudata , pseudobulbis oblongo ligulatis ancipitibus diphyllis, foliis cuneato oblongis, acutis, racemo simplici, bracteis tnangulis ovariis pedicellatis multo brevioribus, sepalis triangulis longissime caudatis, lateralibus longioribus, tepalis falcatis ascendentibus, labello oblongo vulgo abrupte cuspidato, carinis geminis intus velutinis in basi, falcibus geminis antepositis. Lindl. Bot. Reg., 1824, 832; Hook. Fl. exot. III, 119 et Bot. Mag., 3451. — Illustr. Hort. XXVII Brassia caudata hieroglyphica, maculis cinnamomeis in florum segmentis notata. H. G. Rghb. f. in Illustr. Hort., 1881, p. 20. e genre Brassia se compose d’une vingtaine d’espèces appartenant toutes à l’Amérique équatoriale, au Brésil et au Mexique. Ce sont des plantes épiphytes, presque sessiles, à pseudobulbes plus ou moins allongés, terminés à leur sommet par une ou deux feuilles. Les feuilles basilaires sont fréquemment réduites à des gaines. Le scape naît à la base du pseudobulbe ou bien sur le côté de celui-ci, portant un racème de fleurs de grandeur variable, parfois munies de sépales extrêmement allongés, surtout les latéraux qui sont acuminés ou terminés en longue queue. Les pétales sont de même dimension que le sépale impair ou plus petits. Le labelle est sessile à la base de la colonne, ouvert et plan, plus court que les sépales, muni de deux lamelles à la base. Le gynostème est court, érigé, sans ailes. L’anthère est terminale et déhiscente avec operculaire enfoncé. Les pollinies sont au nombre de deux, obovées. Si le genre Brassia, comme l’observe Lindley, a une très grande affinité avec le genre Oncidium, dont il n’est distingué en réalité que par une colonne courte dépourvue d’oreillettes, par un labelle indivis à deux lamelles et par des sépales latéraux très allongés, il faut convenir cependant que bien des genres ont dû leur origine à des caractères distinctifs moins certains et souvent BRASSIA A HIÉROGLYPHES moins évidents. Aussi ne voyons-nous actuellement aucune raison plausible pour ne pas laisser subsister les deux genres avec la démarcation qui les sépare. Quant à l’espèce Brassia caudata, type de la variété qui nous occupe, elle a les pseudobulbes allongés, ligulés, les feuilles coriaces, lancéolées, aiguës, le racème simple, les bractées triangulaires, les sépales triangulaires à queues très allongées, les sépales latéraux plus longs encore, le labelle d’ordinaire brusquement terminé en pointe. La variété est caractérisée par des signes hiéroglyphiques qui ornent d’une façon fort élégante tous les segments du périanthe, le labelle toutefois étant à peine constellé de quelques petites macules brunes. La variété a été trouvée au Mexique méridional et introduite de là à l’établissement Linden en 1880. Le type est originaire des Indes Occidentales, ce qui prouve une fois de plus que certaines Orchidées ont une aire de dispersion relativement très étendue. Les amateurs d’Orchidées savent que ce n’est pas seulement chez les Brassia que l’on constate la tendance des sépales à devenir filiformes ; elle existe chez plusieurs genres et apparaît plus ou moins énergique dans toutes les espèces du genre Brassia. Dans le Brassia brachyata , ces filaments acquièrent une longueur atteignant jusque 20 centimètres. Toutes les espèces 1 ' du genre Brassia, en vertu même de leur origine, appartiennent à la serre tempérée-chaude (12 0 à 15 0 c.). Elles se plaisent le mieux en pots dans un sol de terre fibreuse, avec sphagnum et charbon de bois concassé sur un bon drainage de tessons. Durant la végétation, on leur donnera beaucoup d’humidité ; on la diminue graduellement après la floraison, car le grand point est de les empêcher de se mettre en pousse pendant l’hiver, afin d’éviter une floraison malingre et défectueuse. ODONTOGLOSSUM LUCIANIANUM rchb.f. Nous venons de voir, en fleurs, dans les serres de la Compagnie Conti- nentale d’Horticulture une magnifique plante de YOdontoglossum Lucianianum que nous avons figuré dans une de nos précédentes livraisons d’après une plante d’importation très faible. La planche s’en est ressentie. L 1 Odontoglossum Lucianianum que nous venons de voir est de beaucoup supérieur au portrait que nous en avons donné. C’est décidément une espèce de très grande valeur et certainement une des plus charmantes du genre. Cette plante sera figurée dans la III e livraison de Y Illustration Horticole qui vient d’être considérable- ment améliorée. Nous profitons de l’occasion pour remercier nos confrères de la presse horticole qui ont bien voulu signaler l’heureuse transformation de notre consœur. Volume 8 me Livraison ■ M lp p.# IK* DIRECTE U R el. Linden RÉDACTEURS EN CHEF: Lucien Linden & Emile F(odigas Sommaire LXXVII. Cypripedium tonkinense Hort . LXXVIII. Odontoglossum Roezli Rchb. f. LXXIX. Phalaenopsis amabilis Blume. LXXX. Galeandra Devoniana Lind. var. Delphina GAND, UTH r. MEYER-VAN uoo. / » . I X 4 iv : C ■ CYPRIPEDIUM TONKINENSE HOKT PL. LXXVII CYPRIPEDIUM TONKINENSE hort. CYPRIPEDIUM CONCOLOR var. TONKINENSE CYPRIPÈDE DU TONKIN CYPRIPEDIUM. Voir Lindenia, vol. I, p. 17. Cypripedium concolor Benth. — Cypripedium acaule; foliis (3-5) coriaceis oblongis obtusis arctissime implicatis canaliculatis maculatis subtus intense purpurascentibus, scapo brevissimo pubescente bifloro duplo longioribus; bractea foliacea acuminata ovario tomentoso vix aequali; sepalis subrotundatis, labello breviter unguiculato conico-saccato longioribus ; staminé stérile subcordato cuspidato. Benth. Bot. Mag. t. 5513. L e Cypripedium concolor var. tonkinense est une forme de grande beauté qui se rencontre sur les montagnes calcaires des environs de Késo, au Tonkin. Elle fut introduite d’abord chez M. Lionet, amateur distingué d’Orchi- dées, qui la reçut du père Bon, missionnaire apostolique, au Tonkin. Depuis d’autres exemplaires furent expédiés par le D r Lejeune. Cette forme paraît très variable, dit YOrchidophile. La variabilité de cette forme est, en effet, immense. Les fleurs sont tantôt grandes, tantôt petites et la hampe est biflore. Tous les Cypripedium de la tribu des concolor , niveum et Godefroyae pro- viennent de montagnes calcaires, rocailleuses, il est donc bon d’ajouter au compost de terre fibreuse, une partie de terre calcaire et des petits morceaux de silex. Ce compost leur convient admirablement et ils y croissent avec une vigueur remarquable; les traiter ensuite comme la plupart des Cypripedium de serre chaude. Les Cypripedium niveum étaient réputés, jusqu’ici, comme étant de culture assez ingrate, mais depuis qu’on les a cultivés avec ce mélange de terre calcaire, ils sont devenus d’un traitement aisé et n’offrent pas plus de difficulté que la plupart des autres espèces du genre qui, il faut bien le recon- naître, est la première étape de l’amateur dans le goût des Orchidées et le premier tâtonnement du jardinier dans ses essais de culture. Les Cypripèdes ne sont pas des ingrats : ils récompensent vite et longue- ment le cultivateur de ses soins, c’est ce qui explique la grande vogue dont ils jouissent. Ils sont tous de floraison facile et de longue durée; pas tous de couleurs brillantes, il est vrai, les fleurs pas très gracieuses, un peu lourdes de forme, mais aimables quand même et très choyees en ce moment. Nous avons dit qu’ils sont la première étape de l’amateur d’Orchidées, c’est par eux qu’il commence, en effet, et comme la culture n est pas difficile, les Odontoglossum, les Cattleya et les autres brillantes Orchidées ne tardent guère à venir mettre leur note gaie dans l’uniformité un peu monotone des Cypripedium. Ce qui ne veut pas dire que nous ne comprenions pas et que nous n excu- sions pas l’engouement avec lequel on s’est emparé des Sabots de Vénus , mais nous regrettons avec notre éminent collaborateur M. le professeur Reichenbach, l’exclusivisme qui sévit aujourd'hui, chez la plupart des jeunes amateurs. Nous ne saurions assez leur conseiller de ne pas collectionner certain genre d’Orchidées sans se soucier d’autres. Le grand charme des Orchidées, c’est au contraire leur extrême variété; c’est la différence qu’il y a d’un genre à l’autre, c’est le mélange de toutes les formes et de tous les coloris, c’est la petite fleur bizarre mimant l’insecte des Pleurotallis et genres analogues ; c’est la fleur à consistance de cire, aux couleurs éclatantes, ternes ou blanches, des Pescatorea, des Lycaste; c’est l’épi floral des Aerides et des Saccolabium; c’est la fleur solitaire aux teintes miroitantes des Masdevallia, un peu délaissés pour le moment; c’est le thyrse gracieux des Odontoglossum, des Dendrobium et des Phalaenopsis ; c’est la suavité des Vanda et leur extrême noblesse; c’est la tige flexible et longue des Oncidium; c’est le bouquet aux grandes fleurs brillantes des Cattleya et des Laelia. C’est cet ensemble si varié qui forme la passion des Orchidées; c’est cette intensité de coloris, cette délicatesse de la texture des fleurs, cette bizarrerie de leur forme qui placent les Orchidées au dessus de toutes les autres familles de plantes et qui leur maintiennent leur royauté. Que les jeunes amateurs se contentent donc des plus beaux représentants de tous les genres pour commencer; mais qu’ils collectionnent ceux-ci, et qu’ils aient au moins un exemplaire de chacun au lieu d’avoir une centaine de Cypripedium ou une quarantaine d’Odontoglossum et rien d’autre. Le professeur Reichenbach a raison de regretter cet exclusivisme et de constater que la fleur d’un Catasetum peut égaler en beauté et surpasser en curiosité le Cypripedium le plus recherché, et il a raison de dire que les vieux amateurs comprenaient mieux ce qui fait le charme d’une collection d’Orchidées. Certaines collections de création récente se sont, à bon droit, guidées sur leurs devancières. Celle du duc de Massa, par exemple, en France, et celle du docteur Boddaert en Belgique sont de celles-là ; les genres sont variés et rien n’est aussi intéressant que de voir l’infinité de formes et de coloris que peuvent présenter, en toutes saisons, nos favorites. Nous profiterons cependant de l’engouement dont jouissent les Cypripedium pour présenter à nos abonnés les portraits des principales espèces et variétés. MILTON IA ROËZLI rcbh. f. (ODONTOGLOSSUM ROEZLl) PL. LXXVIII ODONTOGLOSSUM ROEZLI RCHB. F. MILTONIA ROEZLI ODONTOGLOSSE DE ROEZL ODONTOGLOSSUM. — Voir Lindenia, vol I, p. n. Miltonia Lindl., in Bot. Reg., sub tab. 1976 (ann. 1837) et tab - I 992. Sert. Orchid, t. 21. — Bot. Mag. t. 3793» 4 I0 9) 4204, 4425. — Bot. Reg. t. 8 (ann. 1845). Macrochilus Knowles et Westc. Fl. Cab. t. 45. Odontoglossum Roezli. — Pseudobulbis parvis anguste ovatis compressis marginibus acutis, foliis pedalibus elongato-lineari-ligulatis acuminatis carinatis et inferne obscure lineato-nervosis, scapis gracilibus foliis brevioribus 2-3 floris, floribus maximis leviter fragrantibus, perianthio piano, sepalis obovato-oblongis acutis niveis, petalis cum sepalis consimilibus niveis versus basim sanguineo-purpureis, labello maximo late obcordato antice sinuato in sinu apiculato, ima basi interiore in unguem brevem contracto, ungue utrinque in spinam erectam flavescentem producto, disco 3-5 carinato spinisque aureo-rubroque striatis, columna breviuscula aptera. Nova-Granata. Odontoglossum Roezli Rchb. f. Garden. Chron., 1873, p. 1303 ; Xen. Orchid., vol. II, p. 191, tab. 182. Hook f. Bot. Mag., tab. 6085. Houllet, in Rev. Hort., 1875, pp. 170 et 450. III. Hort., vol. XXIII, p. 8. A ucune Orchidée n’était plus digne de porter à la postérité le nom de l’intrépide explorateur qui dota nos serres de tant de brillantes fleurs conquises souvent au péril de ses jours, dans des régions presque inaccessibles. Eugène Fournier — trop tôt enlevé à la science botanique dont il serait devenu une des gloires — décrivit cette belle espèce sous le nom d 'Odontoglossum Roezli , il y a dix ans, dans Y Illustration Horticole qu’il rédigeait alors, et la salua en disant que c’est « une des plus belles conquêtes que Roezl ait faites pendant qu’il explorait, pour compte de M. J. Linden, les montagnes de la Nouvelle-Grenade, la terre classique des Odontoglossum et en général des Orchidées de serre froide. » La planche qui accompagnait sa description fut peinte par notre artiste actuel d’après un des exemplaires fleurissant alors abondamment dans les serres de M. Linden. La floraison non moins abondante de quelques plantes épanouissant dernièrement leurs immenses épis de grandes fleurs dans les col- lections de « l’Horticulture internationale » provisoirement installées a Gand, a donné l’idée de faire de nouveau le portrait de cette espèce, qui mérite certainement une place d’honneur dans notre iconographie. En Angleterre elle est classée généralement dans le groupe des Miltonia; rien ne s’oppose, d’après nous, à la considérer comme un des gracieux représentants de ce genre. L 'Odontoglossum Roezli a quelque affinité avec Y Odontoglossum vexillarium. Pourtant il se distingue de ce dernier par ses feuilles qui sont plus minces et marquées à la face inférieure de plusieurs lignes brunâtres, régulièrement disposées suivant les nervations, par un port moins robuste, des scapes floraux moins riches, des bractées florales beaucoup plus longues, le labelle obcordé et la colonne plus allongée. Ses mérites n’en sont pas moins considérables et il demeurera un des plus beaux types du groupe. Il est à pseudobulbes ovalaires, légèrement déprimés, à côtes saillantes; les feuilles, d’un vert gai, ont plus de o m 3o de longueur, elles sont allongées, presque linéaires-ligulées, acuminées et carénées; la hampe est remarquablement grêle et plus courte que les feuilles; chez les exemplaires bien constitués, elle porte toujours trois fleurs. Celles-ci sont très grandes, mesurant près de o m og de diamètre. Les sépales sont d’un blanc pur, ils sont ovales allongés et pointus; le blanc des pétales est singulièrement rehaussé par les grandes macules rouge pourpré qui recouvrent leur base. Le labelle est grand, obcordé, blanc comme les autres divisions du périanthe, sauf à la base qui est jaune pâle avec quel- ques stries brun rougeâtre. Dans quelques variétés, la nuance jaune du labelle fait défaut ou bien elle ne se traduit que par quelques stries saillantes de ce coloris. Ce qui ajoute à la beauté de ces fleurs, c’est le parfum suave qui les caractérise à des degrés divers, sans doute suivant l’avancement même de la floraison. LONGUE DURÉE DE LA FLORAISON CHEZ LES CATTLEYA Nous sommes en plein dans la saison de la floraison des magnifiques Cattleya Trianae; les serres des amateurs sont très gaies, en ce moment, grâce surtout à eux et aux Odontoglossum qui sont pour la plupart épanouis en mars-avril. Le nombre des variétés de Cattleya Trianae varie à l’infini et un certain nombre sont absolument remarquables. Quelques amateurs se plaignent du peu de durée des fleurs de leurs Cattleya qui, au bout de quatre à cinq jours, se picotent et se tachent de noir. C’est que leur serre est trop humide et proba- blement construite en fer. Le secret pour garder pendant trois semaines les fleurs des Cattleya fraîches est, aussitôt leur floraison, de placer les plantes dans une serre en bois presque froide, pas humide et d’éviter l’eau sur les fleurs. Aux amateurs qui peuvent se donner ce luxe, nous conseillons un pavillon spécial pour les Orchidées en fleurs où la température ne soit pas trop élevée et l’air relativement sec. Le goût décoratif du jardinier peut s’y donner libre carrière et ce pavillon devenir un bouquet vivant qui se renouvelle sans cesse. LINDENIA PL. LXXIX PHALAENOPSIS AMABILIS blume PL. LXXIX PHALAENOPSIS AMABILIS BLUME PHALÉNOPSIDE AIMABLE PHALAENOPSIS. Voir Lindenici, vol. i, p. 21. Phalaenopsis amabilis. — Folia bina, oblonga, coriacea, radicalia, pseudobulbo nullo. Scapus pedalis et ultra, ^-4 florus. Flores magni albi. Sepala oblonga, obtusa. Petala suborbiculata, unguiculata. Labellum laciniis lateialibus ovatis, obtusis, incurvis, versus basim lutescentibus, basi callo elevato, truncato, luteo, sagittato instructum. Phalaenopsis amabilis Bl. Lindl. Gen. et Spec. Orchid. 213. Bot. Reg. s. 2, t. 34. 1838. S ’il est une Orchidée favorite, c’est évidemment le chaste Phalénopside dont nous reproduisons le portrait. Son inflorescence est des plus gracieuses et la fraîcheur de ses fleurs est incomparable. Ce Phalaenopsis est de croissance compacte et s’attache par les racines, qui sont plates, aux branches des arbres dans son pays natal, aux corbeilles de bois dans les serres ou aux pots quand c’est cette culture qui prévaut. Ces plantes doivent être cultivées dans la partie chaude de la « serre indienne » avec un bon supplément d’humidité pendant la saison de la pousse. On les trouve dans les Iles Philippines croissant sur les branches des arbres dans des endroits ombragés et très humides et à une température très élevée. Les Phalaenopsis ne sont pas des Orchidées de culture très difficile; mais, ainsi que nous l’avons déjà démontré, ce sont des plantes qui doivent être soignées avec attention et intelligence. Quoiqu’elles demandent beaucoup d’humidité, elles ne supportent pas impunément l’eau sur les feuilles et celles-ci à son contact un peu long sont très promptes à pourrir. Deux ennemis leur font aussi une guerre acharnée : c’est d’abord la mousse verte, le petit cryptogame vert qui croît partout où il y a de l’humidité et le « thrips » qui en est très friand. Pour conserver les Phalaenopsis en bonne santé, pour les faire prospérer, il est indispensable que le cultivateur ait l’œil sur ses plantes, qu’il les examine presque journellement et qu’il les débarrasse de suite de cette végétation spontanée et de cet insecte. Il évitera également avec soin de détacher les racines qui se seront cramponnées sur les corbeilles ou les pots et lors du rempotage, il aura soin de les conserver intactes en plaçant au besoin le récipient sur lequel elles se sont fixées, dans une corbeille ou un pot plus grand sans déranger les racines. Ne pas laisser fleurir la plante trop longtemps, de peur de l’épuiser et après son épanouissement, la tenir sèche pendant une couple de mois. Voilà les principes de culture que nous conseillons pour ces Orchidées si éminemment utiles. Les thyrses des Phalaenopsis sont d’un effet extrêmement gracieux dans la confection des bouquets et des corbeilles fleuries et sont même d’un emploi très élégant dans la toilette des dames. Nous nous souvenons d’avoir vu à un bal une dame qui avait orné ses cheveux d’une grappe de Phalaenopsis amahilis et il n’y avait qu’une voix pour admirer l’extrême bon goût de cette coiffure. La fine cristallisation du tissu de ces fleurs scintillait sous les lumières, et semblait saupoudrée de poussière de diamants; ces fleurs se sont tenues fraîches pendant toute la durée de la fête ! Elles ont aussi pour cet usage la qualité d’être très peu odorantes. Les Phalaenopsis ne sont pas d’une importation facile et l’amateur ne se doute pas combien de plantes meurent en route pour une seule introduite vivante. Il faut que les forêts des Iles Philippines soient presque inépuisables pour permettre d’en expédier un si grand nombre. Nous nous demandons même souvent avec inquiétude s’il n’arrivera pas un moment où bien des espèces d’Orchidées disparaîtront de la surface du globe. L’HORTICULTURE INTERNATIONALE Tel est le titre de la nouvelle Société anonyme dont le Moniteur belge du 17 mars 1887 annonce la constitution et qui succède, en quelque sorte, à la Compagnie Continentale d’ Horticulture, la liquidation de cette dernière ayant été décidée à l’unanimité en assemblée générale des intéressés dans le but de faire ce transfert et cette transformation. La nouvelle Société a son siège à Bruxelles où son installation est saluée de la manière la plus sympathique. Le but de la nouvelle Société, créée par la majorité des anciens sociétaires et par un groupe d’amateurs distingués, est de fonder dans la capitale de la Belgique, cette ville si centrale et si visitée par les étrangers, un établissement modèle affecté spécialement aux Orchidées, aux introductions de plantes nouvelles et aux plantes de choix. En attendant l’installation et l’inauguration de son établissement, la nouvelle Société s’est réservé dans le local de la Compagnie Continentale d’Horticulture, à Gand, un certain nombre de serres contenant les Orchidées, les Nepenthes, ainsi que les plantes nouvelles et rares, constituant l’apport fait par l’ancienne Société. Les grandes importations d’Orchidées attendues ce printemps, seront également installées provisoirement dans des serres louées à cet effet. L’objectif principal de la nouvelle Société est l’exploration en grand de toutes les contrées du globe, susceptibles de fournir de nouveaux éléments à l’horticulture, et d’introduire les Orchidées en quantités suffisantes pour pouvoir les rendre accessibles à toutes les fortunes. Le Conseil d’ Administration de la Société est composé comme suit : Président : M. van Lansberge, ancien gouverneur général des Indes Néerlandaises. Administrateurs : M. le baron G. de Bleichroder, consul général de S. M. Britannique et banquier, à Berlin ; M. le comte Adrien d’Oultremont, membre de la Chambre des Représen- tants, à Bruxelles. Administrateur-délégué : M. J. Linden, consul général honoraire, vice-président de la Fédération des Sociétés d’Horticulture de Belgique, à Bruxelles. Administrateur-Directeur : M. Lucien Linden, ancien directeur de la Compagnie Continentale d’Horticulture. Les Fondateurs de L’HORTICULTURE INTERNATIONALE espèrent que toutes les personnes qui s’intéressent à l’horticulture, lui prêteront leur sympathique appui. Provisoirement et jusqu’à information ultérieure, les correspondances concernant la nouvelle Société qui succède à la Compagnie Continentale d’Horticulture, devront être adressées à M. Lucien Linden, directeur de l'Horticulture Internationale, 52, rue du Chaume, à GAND. LINDENIA PL. LXXX GALEANDRA DEVONIANA lind. var. DELPHINIA PL. LXXX GALEANDRA DEVONIANA lind. var. DELPHINA GALEANDRA DE MADAME RODIGAS ETYMOLOGIE : du grec yahfj, casque, et ctviy).. anthère ; par allusion à la crête des anthères. GALEANDRA. Perianthium patens, petalis sepalisque subaequalibus ascendentibus. Labellum infundibuliforme indivisum vel obsolète trilobum, calcari intus lamellis auctum. Columna erecta membranacea-alata, clinandrio declivi. Pollinia 2, postice excavata, caudicula brevi, glandulae brevi divergenti bilobae adnata. Herbae terrestres et epiphytae, caulibus foliatis, racemis terminalibus. Lindl., Sert. Orch. 37. — Bot. Mag. t. 4610. — Paxt. Mag. Bot. VIII, 145. Galeandra Devoniana. Caulis erectus simplex teres polyphyllus ; folia lanceolata, trinervia; racemus sessilis erectus multiflorus ; labelli lamina ovata obtuse crenulata, lamellis 4 pone basin ; antherae crista carnosa rotundata pubescens. Illustration Horticole, vol. XXI, p. 110. Galeandra Devoniana var. Delphina, partibus omnibus gracilior, labello lineis purpureis variegato. C e beau genre qui compte actuellement une demi-douzaine d’espèces connues, a une aire géographique assez étendue, puisqu’on le rencontre dans toute la zone intratropicale, depuis le Mexique jusqu’au Brésil. Il est spécia- lement caractérisé par son anthère à forme de casque portant une crête recourbée. Les espèces qui le composent sont ou terrestres ou épiphytes, à feuilles plus ou moins plissées, à fleurs disposées en grappes. Le périanthe est formé de segments libres; le labelle est hypocratériforme, entier, sessile, lisse à l’inté- rieur, souvent frangé sur les bords; le gynostème est dressé, muni d’ailes membraneuses; l’anthère est à deux masses polliniques munie d’une caudicule courte s’articulant avec une glande allongée, divisée en deux lobes divergents à la base. Les espèces sont les unes munies de pseudo-bulbes, comme c’est le cas pour l’élégant Galeandra Baueri ; les autres sont dépourvues de ce renfle- ment naturel de la tige. Le Galeandra Devoniana n’a pas de pseudobulbes; sa tige assez épaisse et munie de gaines écailleuses brunâtres s’élève souvent jusqu’à i m 5o et plus de hauteur; elle est garnie dans sa partie supérieure de feuilles lancéolées, linéaires, effilées, acuminées, striées. Elle se termine par une hampe portant une grappe florale paniculée, composée de plusieurs grandes et belles fleurs à pétales et sépales brun pourpré, réfléchis, marginés de vert quelque peu jaunâtre ; le labelle est fort grand et rappelle tout-à-fait la forme d’une fleur de Gloxinia; il est blanc, strié et maculé de pourpre, contrastant d’une manière admi- rable avec le coloris du reste de la fleur ; les segments du périanthe sont étroits, lancéolés et striés; le labelle est enroulé autour du gynostème. Cette belle Orchidée fut découverte par Schomburgh sur les bords du Rio Negro, affluent de l’Amazone, près de Marina et de Podrero. Ce voyageur l’a trouvée formant des touffes énormes de deux mètres de hauteur, ayant une circonférence de trois ou quatre mètres; il l’a rencontrée également croissant sur le sol lorsque celui-ci était formé de terreau végétal ou bien sur les arbres et en particulier sur le tronc du Mauritia aculeata. Les voyageurs de M. Linden l’ont rencontrée, dans la région même de l’Amazone, également à 1 état épiphyte sur les troncs du Leopoldinia pulchra. Spruce a retrouvé la plante aux localités indiquées par Schomburgh. M. J. Linden l’avait récoltée également dans ses voyages en Colombie, et, d’après ses indications, ses collecteurs ont pu en reprendre, dans les lieux désignés par lui, des exemplaires vivants qui ont orné successivement les principales collections européennes. La superbe variété, que nous figurons sur la planche ci-jointe de la Lindenia , se distingue de l’espèce type en ce qu’elle est plus grêle dans toutes ses parties et que le coloris des fleurs est en même temps plus intense avec le labelle blanc strié de pourpre plus vif. Le Galeandra Devoniana Delphina est originaire du Vénézuéla où il a été découvert par M. Bungeroth. Il a été dédié à Madame Rodigas. Il semble que la culture des Galeandra n’est pas encore bien comprise ; en effet, les plantes introduites itérativement ont assez vite disparu des serres européennes. Il convient de leur procurer de l’air et de l’humidité durant la période végétative sans leur imposer une chaleur exagérée. Il faut, en outre, à leurs racines un substratum riche en terre fibreuse ou terreau végétal. Dans ces conditions les Galeandra Devoniana développeront leurs ravissantes inflorescences à la perfection et épanouiront à merveille leurs très nombreuses et grandes fleurs et pourront être conservés quelque temps vivants en Europe. Le Galeandra nivea est également une très gentille forme, presque une miniature à côté de son grand voisin. U Horticulture Internationale possède actuellement en fleurs une espèce nouvelle, voisine du G. nivea , charmante aussi et que nous comptons reproduire prochainement dans la Lindenia. Deux des collecteurs de la nouvelle Société explorent, maintenant, les contrées où croissent les Galeandra; nul doute qu’ils ne trouvent quelque espèce nouvelle à ajouter aux représentants connus de ce beau genre, les Dendrobium américains , ainsi qu’on les a appelés. 2 me Volume 9 me Livraison 'RC H IDEES D I R E CT E U R J. Linden RÉDACTEURS EN CHEF : Lucien Linden 5 Emile Rodigas Sommaire PI. LXXXI. Oncidium cucullatum Lindl. . PI. LXXXII. Odontoglossum Schillerianum Rchb. f. PI. LXXXIII. Saccolabium giganteum W; var. illustre Rchb. f. . . PI. LXXXIV. Cypripedium Sallieri Hort . ONCIDIUM CUCULLATUM lindl. P. LXXXI De Pannemaeker del. PL. LXXXI ONCIDIUM CUCULLATUM lindl. ONCIDIUM CAPUCHONNÉ ONCIDIUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 37. Oncidium cucullatum. Pseudobulbi ovales obtuse costati elongati ; folia oblongo-lanceolata plana scapo angulato aequalia, racemus simplex vix paniculatus ; bracteae parvae concavae squamaeformes, sepalum supremum petalaque ovalia, subherbacea aequalia, lateralia in unum oblongum concavum bidentatum connata; labellum cordatum pan- duriforme apice dilatatum bilobum laciniis rotundatis subdentatis divaricatis lamellis brevibus laevibus rotundatis pone basin sérié solitaria villosum, columna nana auriculis brevibus rotundatis juxta basin marginata, clinandrium car- nosum cucullatum. Patria America aequatorialis et tropicalis. Lindl. Sert. Orchid, t. 21. — Orchid. Linden et Paxt. Fl. G. III, t. 87. — Rchb. f. Bonpl. II, 279. — Van H. Flore d. S ., VIII, t. 835. — Illnst. Hort. XXV, p. 27, t. 305. Leochilus sanguinolentus Lindl. Bot. Reg. 1844, Mise. 91. S ouvent on a cherché à établir, au point de vue de la géographie botanique, un parallèle entre la végétation d’après les latitudes d’une part, et celle qui se produit d’autre part suivant l’altitude ou la hauteur absolue des lieux. Ce parallèle est assez caractéristique lorsque l’on considère les grandes sections végétales et plus spécialement les espèces ligneuses ; il cesse d’exister dès qu’on veut descendre aux détails ; au besoin les Orchidées épiphytes en fournissent une preuve. Tandis qu’elles sont nombreuses dans les régions intertropicales, à des hauteurs déjà considérables, qu’on les y rencontre même fréquemment encore à des altitudes dépassant la limite des neiges éternelles de l’Europe centrale, il n’en existe aucune trace en dehors des tropiques dans les latitudes analogues quant à la basse température, là où le thermomètre présente la même moyenne annuelle. Les quelques végétaux inférieurs, les Lichens et les Mousses, qui sont les seules espèces épiphytes des contrées tempérées ou froides, n’ont aucune analogie avec ces brillantes Orchidées qui tapissent les arbres dans les Andes de la Colombie et du Pérou en des endroits où la température s’abaisse fréquemment à celle de la glace fondante, mais où des brumes presque journalières entretiennent une humidité permanente. L 'Onci- dium cucullatum est une des espèces épiphytes, dont l’aire géographique est en même temps élevée et très étendue. Lindley la décrivit d’après des exemplaires d’herbier récoltés par le professeur W. Jameson sur le versant occidental du Pichincha dans l’Ecuador. Le même explorateur dit l’avoir rencontrée dans les Andes de Quito à une altitude de plus de 4000 mètres. L’honneur d’avoir le premier introduit la plante à l’état vivant en Europe revient à M. J. Linden qui la découvrit en Colombie, dans le Quindiou et sur la Sierra Nevada de Santa Martha à 4000 mètres de hauteur supramarine. C’était en 1842. Depuis lors et successivement l’espèce fut trouvée par les botanistes-voyageurs dans des localités très éloignées les unes des autres : par Schlim à Las Vetas, Barker à Caracas, W. Lobb au Pérou, Hartweg dans l’Assuay, André dans le Quindiou, Ortega sur le Chimborazo. Chose remar- quable, aucune des stations signalées comme habitat par les explorateurs ne se trouve au dessous de l’altitude de 2000 mètres. Oncidium cucullatum appartient au groupe des Micropétales. Il est à pseu- dobulbes ovales un peu allongés et munis de côtes peu saillantes. Les feuilles sont allongées-lancéolées, planes, de même longueur que le scape ; le racème est simple à peine paniculé; les bractées sont petites en forme d’écailles. Les fleurs sont nombreuses, grandes, colorées en vert-olivâtre avec larges bandes rouge-brun de nuances diverses; le labelle est lilas ponctué de pourpre foncé, quelquefois entièrement violet; le pétale supérieur ainsi que les sépales sont ovales avec les latéraux connés en un seul ; le labelle est en forme de cœur, panduré, élargi au sommet et bilobé, à lacinies arrondies avec lamelles courtes et lisses, à colonne naine avec ailes courtes; clinandre charnu et capuchonné. Nous avons sous les yeux les planches de cet Oncidium publiées par les auteurs dans la Flore des Serres , Y Illustration Horticole et le Sertum ; toutes diffèrent sensiblement quant à la forme et plus encore quant au coloris du labelle, les pétales et les sépales sont à peu près les mêmes. Cette diversité qui fait le désespoir du botaniste, comble de joie l’amateur et celui-ci n’en demande point l’explication qui se trouverait peut-être bien dans la différence même des lieux d’origine. Cet Oncidium a été beaucoup répandu grâce aux introductions faites itérativement par MM. Linden. S’il n’est pas plus fréquent dans les collections, c’est que l’amateur persiste à le traiter comme une plante de serre chaude et finit par l’énerver et la perdre. Ce qu’il lui faudrait, c’est une serre bien froide où la température fluctuerait entre + 2 0 et + io° centigrades, beaucoup d’air et une humidité permanente. LAELIA anceps a fleurs blanches Nos lecteurs savent que toutes les variétés d’Orchidées à fleurs blanches sont très estimées en Angleterre depuis de nombreuses années. Les Laelia anceps ont produit, en ce genre, des variétés admirables : les Dawsoni , Williamsi , Leeana , Sanderiana , Hilli, Kienastiana , etc., toutes plus charmantes les unes que les autres. Nous venons d’assister au déballage de plantes magnifiques de ces variétés, arrivées à l’adresse de l’Horticulture Internationale. Ces plantes sont en parfait état et donneront certainement des variations remarquables. PL. LXXXII LINDENIA ODONTOGLOSSUM SCHILLERIANUM rchb. f. P. De Panneinaeker deî. PL. LXXXII ODONTOGLOSSUM SCHILLERIANUM rchb. f. ODONTOGLOSSE DU CONSUL SCHILLER ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenici, vol. I, p. n. Odontoglossum Schillerianum Rchb. f. Affine Odontoglosso odorato Lindl., duplo majus, racemosum, sepalis tepalisque oblongo lanceolatis acutis, labelli lobis lateralibus erectis ligulatis abreviatis, lobo medio lato triangulo basi cordato in disco bicarinato, gynostemii auriculis lineari-lanceis erectis. Seemann Bonplandia, II. 12. 1854. Pseudobulbus oblongus anceps, apice diphyllus. Folia fultientia inferiora : vaginae, summa duo laminigera. Laminae ligulatae, apice dilatatae, acutae, usque spithamaeae. Pedunculis axillaris more generis superne racemosus, fractiflexus. Bracteae triangulae minutissimae. Ovaria pedicellata sepalis subbreviora. Sepala et tepala cuneata oblongo lanceolata acuta, patula. Labellum trilobum : lobi latérales minuti ligulati, erecti gynostemio appressi; lobus médius lato triangulus acutus basi bene cordatus. Carinae geminae triangulae in basi lobi medii. Gynostemium teretius- culum, abbreviatum, apice utrinque alula lineari lancea erecta auctum. Perigonium aureo luteum maculis multangulis seu lobatis atropurpureis pulcherrime pictum ; extus dilute flavum maculis pallidis. Labellum basi candidum circum carinas purpureo guttulatum, dein fascia latissima violaceo purpurea ornatum apice aureo. Gynostemium candidum maculis purpureis. Flores illis Odontoglossi odorati Lindl. duplo majores. Xenia Orchidacea, tab. 22. L ’ Odontoglossum Schillerianum fut découvert en 1854 par M. H. Wagener, l’ancien voyageur de M. J. Linden, dans les montagnes de Mérida au Vénézuéla. Il fut décrit par le professeur Reichenbach, dans le premier volume de la Xenia Orchidacea , page 58, et la planche qui accompagne la diagnose a été faite d’après une aquarelle fournie par ce voyageur ; elle ne semble pas très exacte et ne donne qu’une bien médiocre idée de la beauté transcendante de cette espèce qui a été dédiée au consul Schiller, qui avait à cette époque une très grande réputation comme collectionneur d’Orchidées. Sa collection, réunie à Hambourg, avait une renommée considérable et elle était citée comme une des plus importantes de l’Europe. Après la mort de ce grand amateur, la collection entière fut acquise par M. J. Linden, en 1871, et transportée dans les serres de son établissement de Bruxelles. U Odontoglossum Schillerianum avait complètement disparu des serres euro- péennes pendant ces dernières années ; nous avons donc été très surpris d’en voir récemment un exemplaire en fleurs dans les belles serres de MM. Vervaet et C ie , à Mont St Amand. Ces Messieurs ont eu la gracieuseté de le mettre à la disposition de la Lindenia pour reproduire la jolie planche contenue dans cette livraison. Le caractère le plus saillant de cette espèce est la large macule qui recouvre en grande partie le labelle ; cette macule a un cachet tout particulier qui est très saillant aussi chez YOncidium fuscatum et qui semble avoir été «TTJ 72 produit par un attouchement de sirop de framboise, dont elle a même l’aspect gluant ! Le restant de la fleur a quelque analogie avec certaine variété jaune brun de Y Odontoglossum odoratum. Cette espèce a également une grande ressemblance avec Y Odontoglossum Leeanum , mais elle est supérieure en beauté à ce dernier dont l’exemplaire unique est cependant si apprécié en Angleterre ; celui-ci nous semble être seulement une variété de Y Odontoglossum Schillerianum. Comme la plupart de ses congénères de la Nouvelle Grenade et du Vénézuéla, habitantes des Cordillères, cette espèce est de serre froide, très aérée. Elle demande le même traitement que les Odontoglossum Alexandrae ; nous l’avons déjà renseigné dans ce recueil. S’il est un genre qui mérite la faveur, c’est certainement celui des Odontoglossum, et nous comprenons parfaitement qu’il se maintient aussi longtemps en vogue. En Angleterre, nous l’avons déjà dit, il n’est pas rare, de voir un amateur posséder plusieurs milliers d 'Odontoglossum Alexandrae , dont chaque plante forme presque une variété. Et les Odontoglossum Pescatorei , Andersonianum , luteo-purpureum, mulus , triumphans , Haïti , odoratum même, quel admirable contingent de variétés d’élite n’offrent-ils pas ? Les Odontoglossum Alexandrae ne présentent presque pas de mauvaise variété, l’une peut être supérieure à l’autre ; mais la plus inférieure n’est-elle pas encore charmante dans sa délicate beauté, dans sa juvénile fraîcheur ? La section des Odontoglossum Alexandrae produit, aujourd’hui, des variétés dont on a fait des espèces qui sont en tous points merveilleuses et qui sont recherchées avec furia par les amateurs. Nous avons déjà cité les prix fabuleux qu’ils obtiennent, même aux enchères publiques, prix qui nous remettent à la mémoire le temps des fameuses tulipes hollandaises, ces lourds oignons, dont la passion s’explique évidemment moins que pour les gracieux phalènes, les chastes thyrses des Odontoglossum de notre époque. U Illustration Horticole , dont le format est agrandi, a donné dans la troisième livraison de cette année, le portrait de Y Odontoglossum Lucianianum Rchb. f. d’après un exemplaire plus fort et mieux venu que celui ayant servi pour faire la planche reproduite par la Lindenia. Depuis que ces deux portraits ont été publiés, d’autres variétés, bien supérieures encore, ont fleuri et placent décidément cette belle espèce au premier rang des Odontoglossum. Les fleurs chez certains exemplaires sont blanc pur mouchetées de pourpre violet, et les hampes atteignent un développement aussi considérable que celles des Odontoglossum gloriosum. Nous sommes certains que cette espèce sera très recherchée par les amateurs et qu’elle donnera des variétés qui seront de véritables surprises. SACCOLABIUM GIGANTEUN{ Wall. var. ILLUSTRE rchb. f. P. De Pannemaeker del. CLq-A 73 PL. LXXXIII SACCOLABIUM GIGANTEUM wall. var . ILLUSTRE rchb. f. SACCOLABIER BRILLANT ÉTYMOLOGIE : du latin saccus, sac et labium, lèvre ; allusion à la forme du labelle. SACCOLABIUM. Sepala subaequalia, libéra, patentia vel erecto-patentia, plana vel concava, lateralia interdum basi parum latiora, posticum interdum fere cucullatum. Petala sepalis subsimilia, interdum latiora, rarius angustiora. Labellum ad basin columnae sessile, basi calcaratum vel saccatum, calcare descendente recto vel rarius recurvo intus nudo; lobi latérales ad latera calcaris erecti, saepius parvi, interdum latiusculi vel vix prominentes, médius patens vel erectus, polymorphus, nunc parvus dentiformis, nunc oblongus linguiformis vel transverse dilatatus, rarius calcare longior ; discus ad os calcaris interdum lamina parva appendiculatus. Columna brevis, lata, nunc brevissima, apoda, exalata vel angulis parum prominulis ; clinandrium parum prominens, truncatum. Anthera terminalis opercularis, incumbens, convexa, antice saepius obtuse acuminata, unilocularis vel imperfecto bilocularis ; pollinia duo, subglobosa, integra sulcata vel bipartita inappendiculata, anthera déhiscente stipiti lineari vel tenui (rarius loriformi?) affixa, glandula saepius parva. Capsula saepius oblonga, rarius elongata, interdum globosa vel ovoidea, erostris costis tenuibus vel prominulis. Herbae epiphyticae, caulibus foliatis non pseudobulbosis. Folia disticha, patentia, coriacea carnosa vel rarius tenuia, plana vel rarius teretia, vaginis persistentibus caulem obtegentibus. Pedunculi latérales, simplices vel ramosi. Flores nunc majusculi, minores tamen quam in Vanda, racemum densum speciosum recurvum formantes, nunc dissiti vel parvi, vel in racemo tenui simplici vel paniculato-ramoso minimi, breviter pedicellati. Bracteae parvae. Benth. et Hook. Gen. Plant. III, 578, t. 193. Saccolabium Blume Bijdr. 292 (Sarcochilus Bl. Fl. Jav. Praef. 8). Saccolabium giganteum. Foliis latissimis coriaceis crassis apice inaequali obtuse bilobis racemo densifloro subsecundo subaequalibus, sepalis cuneato-ovatis obtuse acutis, petalis angustioribus, labelli lamina cum columna subparallela ob calcaris limbos latérales praeruptos liberos cuneato-flabellata apice trifida, laciniis lateralibus semi- rhomboideis, lacinia media ligulata crassa retusa haud producta, lineis barbellatis geminis in basi utrinque in latus calcaris compressi cylindracei conici transcendentibus ibi sphincterem efficientibus, columna brevi reclinata, anthera breve rostrata, polliniis sphaericis breve stipitatis. Bot. Mag. t. 5635. — Lindl. Gen. et Spec. Orchid. 221. Vanda densiflora Lindl. in Paxt. Fl. G. t. 42. — Fol. Orchid. Vanda n° 22. — Gard. Chron. 1886, 1194. Saccolabium giganteum var. illustre. S. g. foliis amplioribus, perianthii segmentorum apicibus latius maculatis, labelli colore intensiore. C e genre ne brille point par le nombre des espèces qui le composent; il ne constitue en effet qu’un groupe relativement petit dans la riche famille des Orchidées; c’est tout au plus si l’on en connaît aujourd’hui une vingtaine qui soient bien caractérisées, mais presque toutes sont d’une grande valeur orne- mentale quand elles ont été bien cultivées. Ce sont des plantes épiphytes ayant leur aire géographique dans l’Inde et l’Archipel Malais. Elles sont caulescentes, à feuilles distiques et coriaces, souvent très grandes. Les fleurs sont générale- ment disposées en grappes; le périanthe est bien ouvert, à segments égaux, sauf le supérieur qui est un peu plus petit; le labelle est muni d’un éperon et sessile au gynostème; la colonne est dressée et demi-cylindrique; l’anthère est subbiloculaire, il y a deux masses polliniques presque sphériques portées sur une caudicule allongée. j£_ ,:±E LTS '® 'J Plusieurs espèces ont depuis longtemps acquis droit de cité dans nos cul- tures; de ce nombre sont le Saccolabium Blumei Lindl., aux nombreuses fleurs blanches légèrement lavées de rose tendre avec ligne pourprée sur tous les segments du périanthe et le labelle lilas sur le disque ; le S. guttatum Lindl. , aux fleurs blanches mouchetées et rayées de pourpre, avec labelle pourpre; le S. praemorsum Lindl., aux longues grappes à fleurs blanc de neige ponctuées de pourpre et labelle rouge intense; le 5. densiflomm Lindl., aux grappes de fleurs très serrées, roses à reflet jaunâtre, labelle en partie jaune, en partie rose; le S. giganteum Wall, enfin, type de la brillante variété dont la Lindenia présente le beau portrait. Ce type a les fleurs très grandes et très serrées sur le thyrse; elles sont maculées gracieusememt de pourpre rosé et ont le labelle pourpré. Le Sacco- labium giganteum var. illustre Rchb. est une des plus belles Orchidées connues; elle se distingue du type par une hampe florale beaucoup plus forte, des fleurs plus grandes et moins serrées sur la grappe qui est aussi plus longue; la maculature pourpre est plus nette et de nuance plus foncée, le labelle est d’un rouge pourpre plus foncé et finalement les feuilles sont aussi plus amples. Cette variété mérite une place dans les plus riches collections. Les Saccolabium giganteum illustre ont été introduits de la Cochinchine aux Jardins d’acclimatation d’Hyères ; l’édition presqu’entière a été acquise par la Compagnie Continentale d’Horticulture dans les serres de laquelle cette Orchidée a fleuri pour la première fois en Europe. C’est à ces mêmes importations que la Compagnie continentale d’Horticulture a dû les premiers exemplaires réintroduits de YAerides Houlleti , VA. Huttoni des Anglais, qui était devenu sinon introuvable en Europe, du moins extrêmement rare. Les Saccolabium giganteum sont réputés de culture presque intraitable dans les serres et c’est avec raison. Comme beaucoup d’autres Orchidées ils ne paraissent pas vivre longtemps en Europe ; trois ans est déjà une longue durée. La première année et même la seconde, après leur arrivée sur notre continent, ils poussent admirablement; mais vers la troisième ils dépérissent, jaunissent et finissent par pourrir complètement. C’est parce que leur culture n’est pas encore très bien comprise. Nous sommes cependant arrivés à remettre en bonne voie des plantes qui étaient déjà dans un très mauvais état, en les retirant du pot, en dénudant complètement les racines et en les laissant ainsi à sec pendant plusieurs semaines pour les retraiter ensuite comme de nouvelles importations. C’est donc une espèce qui demande un repos entier et un air aride pendant une couple de mois à partir de sa floraison. LINDENIA PL. LXXXIV CYPRIPEDIUM S^LLIERI hort. P. De Pitnneniaeker del. PL. LXXXIV CYPRIPEDIUM SALLIERI hort. CYPRIPÈDE DE M. SALLIER CYPRIPEDIUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 17. Cypripedium Sallieri , hybridum C. villosi et C. insigni artefactum. n ne connaissait pas, jusqu’ici, l’origine de ce Cypripède qui avait toutes les apparences de provenir d’un croisement entre les Cypripedium villosum et insigne , les caractères des deux plantes se retrouvant également dans le Cypripedium Sallieri. Un hybride obtenu entre les deux mêmes espèces par un amateur anglais, M. Bowring, de Forest-farm, vient de fleurir et présente absolument les mêmes caractères que celui qui nous occupe, ce qui prouve que les suppositions formulées sur son origine sont exactes. Cette sous-variété qui appartient à M. Jules Hye, est très remarquable et bien supérieure à tous les Sallieri que nous avons vus jusqu’ici. Elle a conservé toutes les qualités de ses parents, l’ampleur de la fleur, son coloris brillant et toute la robusticité de leur végétation. Comme eux aussi, elle doit être cultivée en serre froide pour que l’épanouissement de ses fleurs se produise dans toute sa beauté et pour qu’elles soient de longue durée. Les deux vieux types, les Cypripedium insigne et villosum, malgré les intro- ductions nombreuses et des hybridations plus nombreuses encore, restent deux espèces très recherchées et qui rendent de grands services, même comme fleurs coupées, à l’horticulture décorative. Ces fleurs qui sont de consistance épaisse et comme moulées dans la cire, étant détachées de la plante, se conservent relativement fraîches pendant quatre à cinq semaines, pourvu qu’on ait soin de les tenir dans un endroit frais en mettant le pédoncule plongé dans de l’eau qu’il convient de renouveler de temps en temps. Des hybrides nouveaux de Cypripedium surgissent un peu partout depuis quelque temps ; le continent ne reste pas en arrière et il se produit dans ses collections des gains qui pourront bientôt rivaliser avec ceux des principaux obtenteurs anglais. On s’aperçoit de plus en plus que ces croisements qui avaient dans le principe fait frissonner d’aise les amateurs, qui avaient en quelque sorte terrorisé les botanistes et que tous les jardiniers considèrent comme une difficulté inouïe vaincue, ne sont après tout qu’une œuvre de patience pour ceux qui sont doués de bons yeux. Un repiquage soigneusement opéré au bon moment est toute la difficulté de cette production, car les Orchidées se fécondent aisément. Nous avons vu de très beaux résultats d un semis de cette nature levés sur un vieux mur très humide d’une serre : une gousse de Cypripedium, conservée sur une petite tablette près du vitrage, avait fait explosion et les graines avaient ete projetées contie cette muraille ou elles étaient restées suspendues et où elles avaient germé sans aucun soin. Nous voulons par là démontrer aux amateurs que ces hybrides sont de production facile et que la culture des Orchidées peut leur procurer ainsi un grand charme de plus, tout en ne nécessitant pas une grande dépense de savoir. Le temps n’est plus « aux secrets » des vieux jardiniers ; ce n’était après tout que de l’expérience, et celle-ci dépendait souvent de « révélations » comme celle de la muraille citée ci-dessus. Semer les graines d’Orchidées sur une brique de tourbe qui sera plongée de temps en temps jusqu’à moitié de sa hauteur dans de l’eau est le moyen le plus simple de les faire germer. Une planchette de bois non rabotée et même vernie est aussi une très bonne manière. On emploie également avec succès un carré de feutre ou tout simplement une terrine de terre fibreuse. Comme on voit, les moyens ne manquent pas. Quand les jeunes semis seront assez grands pour être enlevés à la pointe d’un petit plantoir, on les repiquera dans des godets remplis de terre fibreuse lavée, ou d’un mélange de sable et de sphagnum vivant, ou tout simplement sur de la sciure de bois dur qui ne moisit pas facilement et on obtiendra d’excellents résultats. Le moyen est donc à la portée de tous les amateurs et jardiniers ; qu’ils essayent, nous leur prédisons bonne réussite ! Ce sont bien souvent les semailles d’Orchidées les moins soignées, les moins tourmentées, qui réussissent le mieux; une terrine oubliée dans un coin humide, seringuée comme par hasard, donne quelquefois de meilleurs résultats que celle prise en mains tous les jours. La plupart des semeurs d’Orchidées conviennent même qu’ils ont obtenu leurs plus beaux semis par de la graine répandue simplement sur les pots de leurs Orchidées, sur le sphagnum des Vandées. La grande attention est surtout de ne pas laisser le thrips se rendre maître des petits semis; dès que cet insecte s’y met, il n’est plus possible de songer à élever les jeunes Orchidées; il est donc bon de faire de fréquentes évaporations de nicotine dans les serres qui les contiennent. Pourvu que les hybrides après avoir passionné les semeurs ne viennent pas faire aux Orchidées le tort qu’ils ont fait aux autres familles : la multi- plicité des variétés les a vite démodées ! Il est vrai qu’ici le bouturage n’existe pas et qu’il faut quelques années pour que les semis fleurissent. 2 me Volume 1 Cr Livraison RC H IDEES D I R E CT E U R cJ. Linden REDACTEURS EN CHEF : Lucien Linden a Emile Rodigas Sommaire LXXXV. Trichocentrum albo pnrpureum Lind. & Rchb. f. var. striatum. LXXXVI. Coelogyne pandurata Lindl. . LXXXVII. Cattleya Schilleriana var. Ama- liana LXXXVIII. Oncidium Warscewiczi Rchb. f. . LINDENIA PL. LXXXV TRICHOCENTRUM ALBO PURPUREUM Lind. & Rchb. F. var. STRIATUM P. De Pannemaeker del, 77 PL. LXXXV TRICHOCENTRUM ALBO PURPUREUM LIND. & RCHB. F. var. STRIATUM TRICHOCENTRUM A LABELLE STRIÉ TRICHOCENTRUM. Vide Lindenici, vol. I, p. 53. Trichocentrum albo purpureum. Flores magni speciosissimi. Petala sepalaque cuneato-ligulata acuta, lateralia deflexa intus cinnamomea, extus luteola. Labellum basi columnae adnatum panduriforme aut subquadratum, apice bilobum, carinis linearibus roseo-purpureis, calcari recurvum. Columna alba, brevis, alis in cornibus binis conicis productis. Linden et Rchb. f. in Gard. Chron ., 1866, 219, c. icône. — Hook. Bot. Mag. t. 5688. Orch. Alb. t. 204. Species brasiliensis. Trichocentmm albo-purpureum var. striatum. Labelli pars inferior alba pulcherrime purpureo striata. L e genre Trichocentrum se compose aujourd’hui de huit espèces connues, appartenant toutes aux régions tropicales de l’Amérique. Comme nous l’avons dit en parlant du gracieux Trichocentrum tigrinum splendens, dont le premier volume de la Lindenia a donné le portrait, elles ne sont pas toutes également remarquables ; les plus distinguées sont les T. Porphyrio, tigrinum et albo-purpureum ; il convient d’ajouter à ce petit groupe d’élite le T. Kirki. L’espèce à laquelle appartient la variété qui nous occupe est une des plus jolies du genre et fleurit abondamment. Elle a des pseudobulbes petits, ovoïdes, massés, dont les racines s’accrochent solidement aux branches ou blocs qui lui servent de support. De chaque pseudobulbe s’élève une feuille lancéolée aiguë ayant à peine une quinzaine de centimètres de longueur, vert pâle, épaisse, carénée à la base. Du pied des pseudobulbes surgissent les pédoncules floraux assez courts, portant des fleurs isolées à segments bien étalés. Ces fleurs sont à la fois curieuses et jolies; elles sont gracieusement pendantes et grandes eu égard aux proportions de la plante. Les sépales et les pétales sont bruns à l’intérieur, lavés d’une légère teinte purpurine; à l’extérieur, le coloris en est jaune terne. Le labelle soudé à la base du gynostème est projeté en avant et a, par son ensemble, une forme de pandure ou de luth ; il est blanc avec deux larges macules pourpre violacé de chaque côté de la crête et quelques veines plus pâles sur le devant. Le gynostème est blanc, ayant les ailes élevées au-dessus comme deux cornes. La variété dont nous offrons 1 image a nos lecteurs, a ete fort remarquée ce printemps dans les serres de la Compagnie Continentale d Horticulture ou elle a fleuri avec régularité. La forme de la fleur est la même que celle du type, mais le coloris diffère sensiblement. Les segments du périanthe, au lieu d’être bruns, sont presque mordorés ou orange foncé avec les bords d’un jaune vitellin; à l’extérieur, les pétales comme les sépales, au lieu d’être jaunes, sont brunâtres ; la partie inférieure élargie du labelle est marquée de stries violacées beaucoup plus nombreuses que dans le type et les taches pourprées qui s’étendent de chaque côté de la crête portent elles-mêmes des stries plus foncées. C’est une charmante nouveauté. Quant à la culture, nous prions le lecteur de vouloir consulter ce qui est dit à ce sujet dans le premier volume de la Lindenia , p. 54. LISTE DES ORCHIDÉES REMARQUABLES QUI ONT FLEURI PENDANT LE MOIS D’AVRIL 1887 DANS LES SERRES DE U HORTICULTURE INTERNATIONALE Cattleya Mendeli variés. Cattleya Trianae en variétés nombreuses et très tranchées. Cattleya Mossiae en variétés charmantes. Cattleya Kimballiana , que nous avons fait peindre pour la Lindenia . Cattleya formosa , espèce nouvelle de grande dimension et de coloris superbe. Laelia Boothiana var. atro-purpurea , très joli. Phalaenopsis Sanderiana , la variété foncée qui a été figurée l’année dernière dans la Lindenia. Dendrobium purpureum var. album , a été peint pour cet ouvrage. Dendrobium stratiotes, qui est décidément une ravissante espèce. Dendrobium D'A Ibertisi . Galeandra Devoniana var. Delphina , la charmante variété nouvelle dédiée r à Madame Em. Rodigas. Galeandra flaveola , peint pour la Lindenia. Odontoglossum Alexandrae , triumphans , Pescatorei , luteo -purpureum, vexilla- rium , Roezli , etc., en variétés de mérite. Oncidium W drscewiczi, peint pour la Lindenia. Odontoglossum Lucianianum. Plus différents Phalaenopsis, Vanda, Cattleya, Laelia, Cypripedium, Odontoglossum, Masdevallia, Oncidium, etc., etc. PL. LXXXVI COELOGYNE PANDURATA lindl. COELOGYNE A LABELLE EN FORME DE LUTH ÉTYMOLOGIE : du grec xoûoç , creux et yvyrj, pistil. Nom donné par Lindley à une importante section de la tribu des Épidendrées. COELOGYNE. Perigonii foliola exteriora conniventia vel patentia, libéra, aequalia ; interiora conformia vel linearia. Labellum cucullatum, saepius trilobum, lineis disci elevatis vel cristatis, nunc integerrimum, ecrista- tum. Columna erecta, libéra, alata, apice dilatata vel cucullata ; stigmate bilabiato. Anthera infrapicilaris, bi'locularis, septo medio haud partibili. Pollinia 4, incumbentia. Herbae indicae, in arborum truncis et supra saxa vigentes; rhizomate nunc crasso squamoso, nunc fere obsoleto, foliorum basibus in pseudobulbos dilatatis, foliis coriaceis, saepe venosis.venis aequalibus, nunc quibusdam crassioribus costata vel plicata, racemis terminalibus vel radicalibus, e squamis corneis erumpentibus, floribus spe- ciosis, saepe odoratis. A) Coelogyne Blume. Labellum, cristatum, trilobum. Columna apice dilatata. Pollinia libéra. Chelonanthera Sect. 2 et 3. Blume Bijd. 382. Bot. Reg. t. 868. Wallich. PL asiat. t. 38. 53. 54. 218. b) Gomphostylis Wall. me. Labellum fimbriatum, basi saccatum. Columna apice petaloidea, cucullata. Pollinia materie granulosa cohaerentia. Pleione Don Prodr. perigonii foliolis conforme. Columnae alatomarginata. Panisca Lindley Fol. Orchid. 44. Dendrobium demissum Don. Coelogyne pandurcitci (Flaccidae) foliis maximis multinerviis, racemo longo pendulo, bracteis oblongis cucul- latis distantibus, persistentibus, petalis sepalisque lineari-oblongis, labello basi concavo cordato-oblongo retuso cis apicem crispo setacio-acuminato (lateribus deflexis pandurato), lobis basilaribus nanis acuminatis, disco laevi trica- rinato utrinque crista alta duplici verruculosa aucto citra cristam copiose verrucoso. Coelogyne pandurata Lindl. in Gard. Chron. Dec. 10, 1853 ; Folia Orchidacea , pars 5, Coelogyne, p. 3. Hook. Bot. Mag. t. 5084. — V. H. Flore , tom. XX, t. 2139. — Walp. Ann. Bot. syst . VI, 224. — B. Will. Or ch. Alb., t. 63. T out est étrange dans l’Orchidée dont la Lindenia présente ci-contre le por- trait. Elle n est pas aussi populaire que le Coelogyne cvistata et ses variétés aujourd’hui répandues dans toutes les collections de quelque importance, mais elle est des plus remarquables et par sa forme curieuse et par son coloris très rare parmi les fleurs. En effet, le périanthe est d’un vert bien franc, un peu plus pâle que le feuillage, tandis que le labelle également vert porte une large impériale du plus beau noir. La forme de celui-ci rappelle celle du luth antique, d’où la dénomination que donna Lindley à cette belle et forte espèce. Le genre Coelogyne, y compris les gracieux Pleione et Neogyne, se compose actuellement d’une cinquantaine d’espèces, qui sont originaires de l’Archipel malais, de l’Inde et du sud de la Chine, et très diverses dans leurs formes. Chez les unes, les racèmes sont dressés ; chez les autres, ils sont pendants, ailleurs superposés ; ici les fleurs sont fermées, là parfaitement épanouies ; ici à pétales assez larges, là à pétales filiformes. Qs. % Le Coelogyne pandurata appartient à la section des espèces à racèmes pendants. Il se distingue par ses grandes feuilles multinervées, son long racème mesurant plus d’un demi mètre et garni à la naissance des fleurs de grandes bractées brunes, cucullées et persistantes. Les fleurs sont très grandes, espacées, dépassant o m io de diamètre; les pétales et les sépales linéaires oblongs, aigus, vert pâle; le labelle est concave à la base, cordé-oblong, rétus, crispé sous le sommet, sétacé, acuminé et prenant une forme de pandure ou violon par suite de la déflexion des côtés; les lobes basilaires sont petits, acuminés ; le disque est lisse et présente trois carènes et des deux côtés une double crête élevée, convergeant vers le milieu du labelle et munie de nombreuses petites verrues. Le gynostème est vert, il a les bords minces et nettement arrondis. Le Coelogyne pandurata est loin d’être une nouveauté et malgré cela il est peu répandu dans les collections ; rarement on le rencontre bien fleuri et ce fut une bonne fortune pour les orchidophiles de voir au Congrès des Orchidées — Orchid Conférence — ouvert à Londres en mai 1885 par la Société Royale d’Horticulture, un beau racème de ces étranges fleurs sur un exemplaire exposé par M. J. C. Duke, en même temps que le C. Parishi Rchb. f., les C. cristata , elata , nitida , ochracea et ocellata. Toute l’attention fut pour le C. pandurata. Celui-ci est originaire de Bornéo, où, d’après M. Low, il croît commu- nément dans les jungles, sur les arbres et les arbustes qui surplombent les eaux. Dès lors, à en juger par cette station, il faut à la plante assez de chaleur et beaucoup d’humidité. L’abondance de l’eau est requise durant toute la période végétative et les arrosements seront modérés durant le repos de la plante. Mise en corbeille dans un mélange de tourbe, sphagnum et charbon de bois, elle peut être suspendue à la toiture de la serre, près du jour, mais sans cesse à l’abri des rayons solaires. Nous nous rappelons avoir lu quelque part un article humouristique dans lequel on trouvait que le coloris de la fleur n’était guère harmonieux; nous sommes d’avis que cette combinaison du noir jais qui strie et macule les segments verts du périanthe, sort tout à fait de l’ordinaire et commande l’attention. La fleur a encore une autre qualité, celle de répandre un parfum délicieux. CATTLEYA SCHILLERIANA var.. AMALIANA P. De Panneuiaeker del. 8i PL. LXXXVII CATTLEYA SCHILLERIANA var. AMALIANA CATTLEYA DE SCHILLER var. de M“ AMÉLIE CATTLEYA. Vide Lindenia , vol. I, p. 15. Cattleya Schilleriana Rchb. — Pseudobulbis elongatis, foliis binis ellipticis carnosis, crassis atro-purpureo maculatis, flore solitario vivide purpureo-rubro petalis undulatis sepalis immaculatis, labelli lobo terminali maximo reniformi patente margine ciliato albo. Rchb. in Berl. Allg. Gartenz. Oct. 17, 1847. Cattleya Schilleriana var. Amaliana t varietas nova infra descripta. L e Cattleya Schilleriana var . Amaliana est une variété, en tous points admirable et qui avait sa place marquée dans la Lindenia. Nous l’avons vue en fleurs pour la première fois à l’Exposition de Paris, l’année dernière, où elle était exhibée par M. Bleu, le grand semeur français. C’est à son extrême obligeance que nous devons aujourd’hui de pouvoir en reproduire le portrait. M. Bleu faisait suivre l’envoi de sa plante des réflexions suivantes que nous partageons entièrement : « Au sujet du Cattleya Schilleriana , permettez-moi de dire que son classe- « ment dans la section des Acklandiae n’est nullement justifié ; il n’en a ni « le port ni la structure, et la fleur sauf les sépales et les pétales qui, en y « mettant beaucoup de bonne volonté et en les regardant superficiellement, « rappellent un peu ces mêmes organes dans la fleur du Cattleya Acklandiae , « se rapproche infiniment plus de celles des Cattleya guttata. « Quant à l’aspect des pseudobulbes et des feuilles, il est absolument « différent de cette grande espèce et rappelle bien davantage le Cattleya superba « qui a lui aussi la gorge du labelle bien engainante. C’est donc réellement « une espèce qui ne peut être confondue avec aucune autre ni rattachée « d’une manière satisfaisante. « Cette belle plante m’est arrivée directement du Brésil avec diverses « autres espèces. Dans la caisse que je reçus alors, il n’y en avait que « deux exemplaires ; l’un en très bon état et l’autre au contraire très « fatigué ; c’est celui qui nous occupe. Le premier est très riche de « forme et de coloris, il est vrai, mais le second s’en distingue complète- « ment par les dimensions si considérables du labelle, dont le limbe est à « peu près trois fois aussi grand que celui du premier. Ces deux plantes « ont bien certainement été recueillies dans la même localité ; mais en pré- « sence d’une telle disproportion, l’observateur n’est-il pas conduit naturelle- « ment à se demander s’il n’y a pas eu primitivement l’intervention d’une « espèce étrangère ayant elle-même un labelle plus ample que le Cattleya « Schilleriana ? J’incline vers cette hypothèse, bien que les types connus qui, « par la forme du labelle, en ce qui concerne le limbe, différent complè- « tement du Schilleriana par la carène dont le faible développement laisse « la colonne à nu, tandis que dans celui-ci, elle forme une gorge au tube « conique qui la recouvre totalement; mais j’y suis conduit par les résul- « tats que j’ai obtenus en croisant le Cattleya amethystina avec le Cattleya « Acklandiae. Il peut, en effet, arriver que certaines parties prennent la forme « intermédiaire entre celles des deux facteurs, comme dans le Cattleya calutn- « mata, dont la gorge en forme de coiffe (d’où son nom) ne recouvre la « colonne qu’aux 2 / 3 environ; mais il est d’autres cas où la modification est « nulle pour la même partie de la fleur et j’en trouve un exemple frappant « dans une variété issue de l’hybridation précitée dont la gorge du labelle « est absolument semblable à celle de la fleur du Cattleya amethystina. On « voit par là que rien n’est absolu. En tous cas, je maintiens que cette « espèce n’appartient pas à la section ou pour mieux dire au genre Acklandiae. « Il ne serait cependant pas impossible que ce Cattleya n’ait été un agent « de production du Cattleya Schilleriana, mais il y a trop de caractères abso- « lument dissemblables pour s’y arrêter. » Voilà pour les botanistes ; quant aux amateurs, ils trouveront que le Cattleya Schilleriana var. Amaliana est une magnifique Orchidée, une des plus belles et des plus riches du groupe. Sans aucun doute, c’est une très heureuse acquisition et ce sera pendant longtemps un des plus précieux joyaux du genre Cattleya. La plante que nous avait envoyée M. Bleu, parfaitement fleurie, était cultivée dans du sphagnum pur; elle vient donc fournir une preuve de plus de l’incroyable caprice de ce genre, qui peut être cultivé de tant de façons différentes, et qui, soumis à des traitements divers peut donner des résultats excellents. Nous l’avons déjà dit, la culture des Orchidées est inexplicable en bien des points et est toute d’expérience; elle diffère suivant les climats, d’un milieu à l’autre, et presque d’une serre à l’autre. ONCIDIUM ARSCEWICZI Rchb. De Pannemûeker del. PL. LXXXVIII ONCIDIUM WARSCEWICZI rchb. f. ONCIDIUM DE WARSCEWICZ ONCIDIUM. Vide Lindenia, vol. I, p. 37. Oncidium Warscewiczi Rchb. f. Pseudobulbo ovato compresso bifolio; folio angusto oblanceolato ; racemo pedali plurifloro bracteis spathaceis magnis instructo ; sepalis petalisque oblongo-lanceolatis obtusis aureis, petalis paulo latioribus; labello luteo latecuneato basi auriculato, isthmo arcte elongato apice bilobo lato reniformi, brunneo marginato, producto. Patria : Costa-Rica. Rchb. f. Gard. Chron 1857, P* 84. — Will. Orchid. Grow. Man., p. 506. E lle n’est pas des plus brillantes, l’espèce qui nous occupe, mais extraordi- naire tout de même et d’un coloris distinct. Les fleurs sont plutôt moyennes que grandes et ont absolument le coloris du Cattleya citrina. La hampe est racémeuse, longue d’un pied, garnie de grandes bractées et porte une douzaine de fleurs qui ont le caractère singulier de s’épanouir l’une après l’autre en com- mençant par le sommet de la hampe, ce qui est contraire à presque toutes les Orchidées fleurissant en thyrses. Les pseudobulbes ont quelque analogie avec ceux de Y Odontoglossum hasti- labium , mais sont beaucoup plus petits, l’espèce étant avant tout mignonne. Nous renvoyons nos lecteurs, pour l’aspect général de la plante, à la planche ci-contre fidèlement copiée d’après nature avec le talent ordinaire de notre excellent peintre M. P. De Pannemaeicer. Cette espèce sera modeste à côté de quelques unes de ses brillantes rivales, qui forment l’élite de ce beau genre, mais elle sera d’un puissant secours pour les semeurs, aujourd’hui que la fertilisation des Orchidées est tant à la mode, et elle viendra, mariée avec ces espèces et variétés, donner des teintes agréables et produire des variétés de mérite. On ne doit pas confondre l 'Oncidium Warscewiczi avec le Miltonia Wcirscewiczi, mieux connu sous le nom de O. fuscatum ou Weltoni. Ces plantes sont complètement différentes l’une de l’autre. Les Oncidium sont de culture très aisée ; ils sont presque tous de serre tempérée froide. Le mieux est de les tenir en pots et de les empoter dans de la terre composée de fibre mélangée de sphagnum, deux parts de fibre et une de sphagnum. Le pot ne devra pas être trop grand, les racines de ces Orchidées ne s’étendant généralement pas. Les Oncidium commencent à pousser quand la saison de la floraison est passée et c’est alors l’époque de les rempoter quand cette opération est jugée nécessaire ; mais si le compost du précédent rempotage est encore dans de bonnes conditions, mieux vaut ne pas déranger les racines. Si cepen- dant ce compost devait être mauvais, il serait nécessaire de tirer la plante du pot, de la dégager de la mauvaise terre et de couper les racines qui seraient en mauvais état. On nous a demandé si on pouvait multiplier les Orchidées; évidemment, et cette propagation s’effectue par la séparation des bulbes, chez les plantes à pseudo-bulbes et par séparation des tiges chez les plantes qui n’en possèdent pas comme chez les Cypripedium, par exemple. Après avoir empoté les par- ties divisées, gardez-les pendant quelque temps dans une partie de la serre ombragée et ne leur donnez que fort peu d’humidité aux racines, jusqu’à ce que la végétation ait repris. Les Oncidium forment un des genres les plus estimées parmi les Orchi- dées et se compose en grande partie de belles espèces, telles que les Oncidium sar codes, fuscatum, zebrinum, phalaenopsis , macranthum , superbiens, splendidum , tigrinum, Jonesianum, etc. Ils sont proches alliés des Odontoglossum avec lesquels ils sont souvent confondus ; mais la hampe des Oncidium est presque toujours beaucoup plus longue, plus flexible et quelquefois grimpante comme disent certains jardiniers. CYPRIPEDIUM HYEANUM Le Cypripedium Lawrencianum var. Hyeanum n’est plus une plante unique l Sic transit gloria mundi . La plante de M. Jules Hye a été divisée en deux; on en signale une autre chez le baron Schroder à Londres et il vient d’en fleurir une, à Gand, chez M. Desmet-Duvivier. Celle-ci aurait été vendue 1500 francs et serait partie pour l’Allemagne. Disons à cette occasion que les Cypripedium de M. Jules Hye sont toujours bien cultivés et que sa collection se complète de toutes les variétés de mérite. RC H IDEES D I R E CT E U R cJ. Linden REDACTEURS EN CHEF : Lucien Linden a Emile Rodigas ' .T Sommaire LXXXIX. Cattleya Kimballiana L. Lind & Em. Rod XC. Galeandra flaveola Rchb. f. XCI. Galanthe Regnieri Rchb. f. . . . XCII. Angraecum Ellisi Williams . î LINDENIA PL. LXXXIX j P. De Panneinaeker del. PL. LXXXIX CATTLEYA KIMBALLIANA l. lind. & em. rod. CATTLEYA DE M. W. S. KIMBALL CATTLEYA. Vide Lindenia, vol. I, p. 15. Cattleya Kimballiana, varietas an species nova, infra descripta. Patria Venezuela. ette nouvelle venue est extrêmement intéressante et pourrait être consi- dérée comme un hybride naturel entre les Cattleya Trianae et Eldorado , si nous ne savions que ces deux espèces proviennent de contrées éloignées l’une de l’autre. Et encore ? Les caractères des deux espèces se retrouvent parfaitement chez le Cattleya Kimballiana , le port et les feuilles sont ceux du C. Trianae , mais, tandis que le coloris et la forme de la fleur sont ceux du C. Eldorado splendens , la colonne est bien celle d’un C. Trianae. C’est dans tous les cas une plante superbe que nous dédions avec beaucoup de plaisir à un grand amateur américain qui collectionne les Orchidées avec passion, M. W. S. Kimball et qui a su réunir à Rochester la collection la plus riche et la mieux choisie des États-Unis d’Amérique. Nous sommes convaincus que cette nouveauté sera un des Cattleya les plus recherchés; le chétif exemplaire qui a fleuri, introduit depuis quelques mois à peine, n’a pas encore pu donner tout ce qu’on est en droit d’en attendre, car ce n’est vraiment qu’après au moins deux ans de culture depuis leur introduction que les fleurs de Cattleya s’épanouissent dans toute leur splendeur. Cette variété nous avait été signalée par le collecteur comme devant être très remarquable et nous attendions sa floraison avec une certaine impa- tience; nous avons donc été très heureux de constater que la beauté de cette plante n’avait pas été surfaite. Ce Cattleya est originaire du Vénézuela et provient de la même région que celle d’où a été introduit le brillant Odontoglossum Lucianianum . Les variétés de Cattleya sont aujourd’hui excessivement nombreuses et font le désespoir du botaniste qui a de la peine à se retrouver dans ce dédale. Il n’y a pas de cottage anglais possédant une collection d’Orchidées qui n’ait ses variétés propres et auxquelles s’attache le nom du propriétaire ou de la propriété. Le Vénézuela et la Nouvelle-Grenade sont la terre bénie des Cattleya et il n’est pas étonnant que la promiscuité des espèces ait donné lieu à des hybrides naturels formant des variétés nouvelles à l’infini. 86 LA VALEUR DES ORCHIDÉES Un des principaux évènements dans l’horticulture du mois de mai 1887 a été la vente publique des spécimens en double de la célèbre collection de M. Lee, Downside, Leatherhead en Angleterre. Nous sommes heureux de pouvoir constater que les prix atteints par certaines espèces ont été extrê- mement élevés et viennent prouver que nos favorites sont loin d’être à leur déclin. Il n’y a pas si longtemps, quelques vingt ans, que cinq cents francs étaient considérés par les horticulteurs et surtout par les amateurs, comme un prix extravagant; ceux payés, actuellement, pour quelques Cypripedium et des Cattleya d’élite doivent donc étonner bien des gens. Le plus haut prix obtenu à cette vente a été pour un Cypripedium Stonei platitoenium , une plante avec quatre pousses a été adjugée pour plus de 8000 francs ! Un C. Morganiae a réalisé 4550 francs ; un C. grande a fait 1650 francs; un Cattleya Trianae Leeana 4750 francs; un autre Cattleya de la même variété 2500 francs; un Laelia bella a obtenu 4500 francs; un Cattleya Amesiana 2250 francs; un Cattleya Skinneri oculata 1750 francs; une variété blanche du Saccolabium giganteum a atteint 3875 francs, tandis qu’un Saccola- bium Heathi , variété blanche du S. Blumei majus , réalisait 3800 francs. A côté de ces prix, il serait oiseux de citer le nom des espèces ou variétés qui n’ont atteint que 1000 à 1500 francs; ces grands prix doivent être un encouragement pour les amateurs, car ils verront que l’acquisition des bonnes espèces et des bonnes variétés peut être considérée comme un bon placement de fonds et rapporter beaucoup. CYPRIPEDIUM SALLIERI En décrivant ce charmant hybride dans la Lindenia , nous avons omis de dire qu’il a été primitivement gagné chez M me Fould, au château du Val près Saint-Germain en Laye, et qu’il a été dédié à M. Sallier, son excellent chef de culture. Nos lecteurs auront d’eux-mêmes réparé cet oubli, la personnalité de M. Sallier étant très connue dans l'horticulture. LINDENIA GALEANDRA FLAVEOLA rchb. f. P. De Patinetnacker del. 8 7 PL. XC GALEANDRA FLAVEOLA rchb. f. GALEANDRA JAUNE BLOND GALEANDRA. Vide Lindenia, vol. II, p. 67. Galeandra flaveola, nov. species, affinis Galeandrae diviti, caule crassiori ; foliis angustis cuneato-linearibus acuminatis; racemo porrecto plurifloro; bracteis triangulo-setaceis ovaria pedicellata infima prope, superiora longe non aequantibus ; sepalis tepalisque lanceis acuminatis ; labello brevi valde transverso rhombeo apice bilobo, antice crispulo, carinis angulatis geminis humilibus brevibus in basi, calcari a basi ampliuscula extinctoriiformi filiformi acuto plus minus curvulo, intus velutino ; androclinio margine velutino ; antherae apiculo in corpus semilunatum (si mavis anchoriforme) exeunte cruribus deflexis. Imp. exc. viri Linden. Rchb. f. Gard. Chron Ser. III, vol. I, p. 512. V oici comment cette nouvelle espèce est décrite par M. le Professeur Reichenbach : « Ce gracieux Galeandra vient d’être introduit par MM. Linden, les admi- nistrateurs de la nouvelle Société anonyme L’Horticulture Internationale ayant son siège à Bruxelles. Son port est très solide. La tige que j’ai sous les yeux dépasse la longueur d’un empan et elle est assez épaisse vers la base. Les graines sont blanchâtres et marquées de petites taches très foncées. Les feuilles sont linéaires-acuminées, étroites, ayant à peine o m 025 de largeur, les supérieures étant encore plus étroites. Le pédoncule est rougeâtre et courbé de côté ; il porte sur le bel exemplaire que j’ai devant moi, un racème de huit fleurs d’un coloris inusité. Par la suite il y en aura peut-être davantage. Les bractées sont linéaires-sétacées, celles de dessous atteignant à peu près la longueur des ovaires qui sont pédicellés. Les sépales et les pétales sont lancéolés acuminés, jaunâtres avec une teinte de sépia. Le labelle est jaune marqué de très petites taches pourpre hyalin disposées en lignes sur les lobes latéraux et sur le lobe facial. « Le point le plus étrange est l’anthère dont l’apicule est terminé par un processus noirâtre, en forme d’ancre dont les verges sont pointues et défléchies. » Le lecteur voudra bien jeter un coup d’œil sur la planche dessinée par notre artiste d’après un exemplaire bien fleuri dans les serres de l’Horticulture Internationale et dont chaque racème portait une dizaine de charmantes fleurs. Cette espèce provient de la même région que le Galeandra Devoniana var. Delphina dont il a été question ci-dessus à la page 67. Les conditions de culture sont identiques à celles indiquées à cette occasion. 88 LES LAELIA PURPURATA Nous sommes en plein dans la saison des Laelia purpiirata qui fleurissent admirablement à cette époque de l’année et qui viennent égayer les serres par la profusion de leurs superbes fleurs. Le Laelia purpurata est avec le Vanda suavis , le Cattleya Mossiae , YOdon - toglossum Alexandrae, une des Orchidées les plus populaires et les plus utiles. Les exemplaires bien développés portent six fleurs sur la même hampe. Son port à la fois noble et gracieux, ses feuilles d’un vert intense et luisant, ses grandes fleurs aux teintes nettement tranchées d’ivoire, d’or et de pourpre, tout cela pris ensemble en fait une Orchidée hors ligne et explique la grande vogue dont elle jouit. Nous conseillons aux amateurs de ne pas en épargner le nombre dans leurs serres et de choisir autant que possible des variétés bien distinctes. Les plus recommandables sont les Nelisi , Lindeni , naevia , Wïlliamsi , Sckrôderi , Brysiana , princeps , qui sont très différentes et très effectives. Les Laelia purpurata sont de culture élémentaire, mais il est bon de noter que cultivés à froid ils fleurissent plus richement; les fleurs sont plus nombreuses et de coloris plus accentué. Nous les cultivons avec les Odonto- glossum de serre tempérée presque froide, et ils s’y portent à merveille. On devra bien avoir soin en les arrosant au moment de la végétation, de ne pas donner de l’eau dans le cœur de la pousse et le jardinier soigneux fera bien de retourner la plante de temps en temps, les feuilles en bas, pour laisser écouler l’eau qui aurait pu s’y introduire, soit par les seringages soit par la buée. Temps de repos assez long en hiver et après la floraison, ne commencer à les mettre en végétation que lorsque les yeux se gonflent et sont prêts à pousser. Les Laelia purpurata demandent beaucoup d’air, même durant l’hiver. Il faut donc en donner à profusion et le chauffer en ne le laissant pénétrer dans la serre qu’en passant devant les tuyaux du thermosiphon sous la tablette. C’est le moyen le plus simple et le plus pratique. L’air, nous le redisons une fois de plus, est le meilleur chef de culture pour les Orchidées et l’amateur peut attribuer au manque d’air la majeure partie de ses insuccès. Pour les Cattleya et les Laelia l’air est la grosse question ; il ne peut y avoir de réussite dans leur culture s’il n’est donné en quantité et en qualité suffisantes. L’eau est aussi d’une grande importance ; nous conseillons aux cultiva- teurs d’Orchidées de n’employer que de l’eau de pluie. Les Laelia purpurata, ainsi que la plupart des Cattleya, peuvent aussi être cultivés très bien sur blocs ; ils sont alors de traitement très simple ; il suffit de les seringuer une ou deux fois par jour, suivant la saison, et de tenir la serre plus humide. Ils n’auront cependant pas la vigueur des plantes cultivées en pots ou en paniers. ÜTT& CALANTHE REGNIERI kchb. P. De Panncmaeher dcl, cttr PL. XCI CALANTHE REGNIERI rchb. f. CALANTHE DE REGNIER ÉTYMOLOGIE : du grec xahoç, beau et ctvOoç , fleur. Allusion à la beauté des espèces qui composent le genre. CALANTHE. Perigonii explanati foliola exteriora in interiora subaequalia, libéra vel lateralia labello paululum adnata. Labellum cum columna connatum, lobatum v. integrum, calcaratum vel muticum, disco lamel- latum vel tuberculatum. Columna brevis, rostello saepius rostrato. Pollinia 8, basi valde attenuata, quaternatim glandulae bipartibili adhaerentia. Herbae indicae, terrestres; scapis erectis, multifloris, foliis latis, plicatis, floribus albis, lilacinis vel rarius luteis. Calanthe R. Brown in Bot. Reg. t. 720. Lindl. Orchid. 249. Bot. Reg. t. 1646. Amblyglottis Blume, Bijdr. 370, fig. 65. Calanthe Regnieri H. G. Rchb. f. in Gard. Citron. N. S. XIX, p. 274. Nova species infra discripta. C e jour-là, le 3 mars 1883, les Orchidophiles amateurs de nouveautés trouvèrent la table du festin richement garnie, puisque le maître leur offrait à la fois des variétés de Laelia, le nouveau Phalaenopsis Boxalli , le Calanthe Turneri et l’espèce qui est figurée sur la planche ci-contre de la Lindenia et à laquelle cependant on ne songea pas alors à faire les honneurs d’une diagnose complète. Le Calanthe Regnieri mérite incontestablement une place dans les collections comme dans notre iconographie, et elle est sans contredit une des plus gracieuses espèce du genre Calanthe qui n’est pas encore représenté dans la Lindenia. Il compte pourtant une quarantaine d’espèces dont quelques-unes sont déjà de vieilles connaissances et son aire géographique est fort considérable. Celle-ci s’étend, en effet, des côtes sud- est de l’Afrique et de Madagascar jusqu’au Japon, des îles de l’Océan Pacifique jusqu’au Mexique et à l’Amérique centrale, de la Nouvelle Calédonie aux Indes Orientales. Les Calanthe bicolor de Java, Calanthe discolor du Japon, Calanthe masuca du Népaul, Calanthe vestita de Birmanie ont fait les délices de nos pères et sont loin encore d’être bannies des collections actuelles. Et que de variétés n’a-t-on déjà vues naître occupant la place des brillantes espèces malaises ou indiennes, dont plusieurs sont d’une grande beauté. Le Calanthe Regnieri est signalé dans le Gardeners ’ Chronicle par M. le Professeur Reichenbach en même temps que le C. Turneri. « On sait, dit-il, que le Calanthe Turneri ne diffère du Calanthe vestita qu’en ce que celui-là possède un pseudobulbe étranglé. Entre les fleurs il n’existe pas de carac- tères distinctifs apparents. Cependant je n’ai jamais observé chez lui autant de variations qu’il s’en présente chez le C. vestita. Toutes les fleurs de C. Turneri que j’ai vues étaient blanches; je dois les exemplaires que j’ai 89 sous les yeux à l’obligeance de MM. Veitch qui ont toujours conservé avec une certaine prédilection une quantité de pieds de cette espèce. On dit qu’elle est originaire de Java d’où je possède seulement des spécimens du C. vestita type. Elle a été dédiée à feu M. Turner de Manchester. « Récemment il a été introduit une plante analogue, également avec le pseudobulbe étranglé, mais peut-être d’un port plus délié à en juger d’après les spécimens que j’ai devant moi, et qui, nouvellement importés de Cochin- chine par M. Regnier, n’ont sans doute pas atteint encore leur perfection. Rien de plus rationnel donc que de s’attendre à voir l’année prochaine s’épanouir des fleurs mieux développées et mieux colorées, bien qu’elles soient déjà actuellement bien belles. « Ce qui distingue surtout le C. Regnieri du C. Turneri c’est que celui-là n’a pas à la lacinie médiane du labelle deux prolongements linéaires, mais un corps cunéiforme, tronqué et émarginé. J’ai remarqué aussi vers le milieu du labelle une élévation singulière, seulement je doute que celle-ci soit constante. J’ignore absolument si la plante ne sera pas considérée un jour avec quelque raison comme une variété du C. Turneri. Il est impossible de prévoir la constance. « La beauté réelle de cette plante consiste dans son coloris. Le gyno- stème ainsi que le labelle, à l’exception de l’éperon, sont cramoisi pourpré. » La description donnée dans la publication prérappelée, mentionne ici une belle strie également cramoisie pourpré qui marquerait la ligne médiane des pétales. Sur la plante qui a servi de modèle pour la planche de la Lindenia, cette coloration n’existait point et les pièces du périanthe sont du blanc le plus pur contrastant agréablement avec les teintes délicates du labelle, qui est marqué vers la gorge et au sommet de stries plus foncées. L’éperon est vert pâle. « Lorsque la coloration cramoisi pourpré est excessivement pâle, M. Regnier donne à la plante le nom de Calanthe Stevensiana en l’honneur de M. H. Stevens de Londres. Je suis d’avis que M. H. Stevens, qui a su tant de fois conduire la barque des Orchidées avec un talent réel à travers les tempêtes de sa salle de ventes, mérite qu’on lui dédie un jour une espèce plus distincte, bien que celle dont il est question soit fort jolie. » LINDENIA PL. XCII ANGRAECUM ELLISI Williams P. Vt Pannemnckeï del , PL. XCII ANGRAECUM ELLISI Williams ANGRAECUM DU RÉV. W. ELLIS ETYMOLOGIE : Du mot Angrec, nom donné aux plantes épiphytes par les indigènes de Madagascar. ANGRAECUM. Perigonii patentis foliola libéra externa et interna sub-aequalia. Labeîlum basi gynoste- matis continuum sessile carnosum indivisum perigonii foliolis multo latius, calcare recto (vel curvato !) cornuto saepius cylindrico perigonio multo longiore rarius obconico. Gynostema (columna auct !) nanum subteres rarius elongatum semiteres. Anthera bilocularis truncata. Pollinia 2 bipartibilia, caudicula brevi angusta, glandula triangulari. Herbae (epseudobulbosae) madagascarienses et borbonicae (Mauritianae, Sierra-Leonenses, austro-capenses, etc.) epiphytae caulescentes ; foliis coriaceis ligulatis apice (emarginatis) obliquis; floribus solitariis (vel paucis) racemosis (magnitudine valde variantibus) albis, citrinis vel herbaceis. Endlich. Gen. PI. 1489. Angrciecum Dupetit-Thouars Hist. Orchid, t. 48. — Lindl. Bot. Reg. 1522. — Id. Gen. et Sp. Orchid. 243. — Hook, Journ. of Bot., 47, t. 116. — Id. Bot. Mag., 4145. — Rchb. f. in Walp Ann. VI, 904. — Lem. lll. Hort., XIII, t. 475. Aerobion Spreng. Syst. III, 716. Aeranthus Lindl. Gen . et Sp. Orchid., 244. Angraecum Ellisi. Angraeco Kotschyi affine, foliis distichis om 20 -o m 25 longis, o m 05 latis, supra atroviridibus, infra glaucescentibus, apice inaequaliter bilobis ; racemo plurifloro, o m 50-o m 6o longo, floribus albis fragrantibus, labelli calcare recto atroviride, o m i2-o m i5 longo, valde distinctis; petalis sepalisque reflexis. Angraecum Ellisi, Williams Orchid Growers ’ Manual. — Gard. Chron., N. S. III, p. 277. C ette mignonne et chaste espèce a été introduite de Madagascar par le Rév. W. Ellis à qui elle a été dédiée. Elle est très voisine de Y Angraecum Kotschyi , originaire de l’Afrique tropicale orientale. Les fleurs de Y Angraecum Ellisi sont produites en racèmes atteignant parfois plus de cinquante centi- mètres de longueur et supportant alors une trentaine de fleurs blanc pur, très odorantes, à parfum vineux, avec un éperon droit, vert sombre, long de douze à quinze centimètres. Le coloris de l’éperon varie sensiblement d’une plante à l’autre, il est quelquefois brunâtre. Les feuilles sont portées par la plante d’une façon très distincte, distiques, ayant environ vingt centimètres de longueur ; elles sont vert sombre à la page supérieure et d’une teinte plus pâle au-dessous. L’espèce est très florifère et croît dans son pays natal sur les branches supérieures des arbres, alors que les inférieures sont couvertes de grandes quantités d’espèces à végétation plus puissante, telles que les Angraecum sesqui- pedale , superhum , eburneum , etc. Depuis quelques années, on a introduit un grand nombre d’Angraecum, presque tous originaires des mêmes contrées : Madagascar, Iles Comores et côtes d’Afrique. Toutes les espèces après leur introduction en Europe sont de reprise facile, se remettent vite dans nos serres, sont très décoratives et sont venues ajouter considérablement à la richesse de nos collections. M. Bllis a remarqué que les plantes croissant à l’ombre ont des fleurs qui perdent leur couleur brillante d’ivoire et tournent au crème ou jaunâtre au détriment de leur beauté. Cette opinion est confirmée par les plantes qui poussent dans ces conditions dans nos serres. L’espèce réclame la température de la serre indienne pour être cultivée dans la perfection. Elle demande en effet le même traitement que les autres Angraecum, qui, avec les Aerides et les Saccolabium, n’ont pas de gros bulbes pleins de nourriture comme les Cattleya par exemple et autres plantes à pseudo-bulbes. Ces genres ne demandent qu’une petite période de repos qui devra leur être donnée lors de la floraison. Elle croît pendant presque toute l’année et doit être conséquemment tenue dans une atmosphère humide, sans qu’il faille cependant donner beaucoup d’eau aux racines. Ces Orchidées croissant sur les arbres, il est dangereux de les arroser trop copieusement, quoique dans leur pays, elles soient souvent soumises à des pluies diluviennes ; mais placées au sommet des arbres, avec une grande circulation d’air autour d’elles, elles demandent moins d’eau que beaucoup d’autres plantes, surtout dans nos serres si elles sont cultivées en pot ou en panier. Les arrosements ne devront donc pas être fréquents. Nous culti- vons cette espèce en compagnie de Y Angraecum citrosmum , sur des petits blocs de bois avec un peu de sphagnum vivant autour des racines. Quand on cultive ces petites espèces en pots on doit rempoter la plante immédiatement avant sa végétation et comme il devient impossible de bien dépoter les plantes sans endommager les grosses racines, mieux vaut casser le pot et enlever soigneuse- ment avec le couteau les mottes de terre fibreuse ou de sphagnum interposées entre les racines. Un bon drainage leur est nécessaire. Les Angraecum ne sont pas des Orchidées de très grande valeur et jusqu’ici il ne s’est pas présenté de variétés atteignant les grands prix de certains autres genres tels que les Odontoglossum, les Cattleya et des Cypripe- dium, dont la vente de M. Lee vient de donner un exemple éclatant. Certains exemplaires ont atteint des prix phénoménaux, ainsi que le prouve une note que nous publions page 86 de cette livraison. L’ ANAECTOCHILUS LANSBERGIAE Toutes les Orchidées ne sont pas remarquables par leurs fleurs; il en est beaucoup qui ont des feuilles panachées ne le cédant en rien aux plus beaux Maranta, Echites, Bertolonia et autres plantes à feuillage coloré. Le Phalaenopsis Schilleriana , différents Cypripedium ont des feuilles ravissantes ; mais que dire des brillants joyaux les Anaectochilus ! L’ Illustration Horticole a publié dans le premier numéro de cette année une espèce nouvelle, méritante au premier titre, Y Anaectochilus Lansbergiae , dédié à Madame van Lansberge, la digne compagne du président de l’Horticulture Internationale. hhnhnhhbhhhhhhhmbhii Livraison CHIDEES D I R E CT E U R J.Lindem REDACTEURS EN CHEF : Lucien Linden 5 Emile Rodigas Sommaire Ûdontoglossum Coradinei var. grandiflorum Rchb. f. Phalaenopsis Luddemanniana ‘Rchb. f XCV. Masdevallia Veitchiana Rchb. f. XCVI. Selenipedium caudatum Rchb. giganteum E. A. Carr. . . XCIII. XCIV. Table des Matières e,n s à Ga^d L INDENI A PL. XCIII ODONTOGLOSSUM CORADINEI var % GRANDIFLORUM RCHB. P. De Pannemaeker del. PL. XCIII ODONTOGLOSSUM CORADINEI var. GRANDIFLORUM rchb. f ODONTOGLOSSE DE M. CORADINE var. A GRANDES FLEURS ODONTOGLOSSUM. Vide Lindenia, vol. I, p. n. Odontoglossum Coradinei. Habitus Odontoglossi triumphantis Rchb. F., sed tenue. Pedunculus distanter vagi- natus. Flores in inflorescentia observata duo, sulphurei, maculis paucis brunneis colore testae Hippocastani. Labellum magis albidum, magna macula brunnea in disco paucisque aliis parvis maculis ejusdem coloris. Columna albida punctis brunneis in alis. Proies hybrida ex Odontoglosso triumphanti ac specie quadam ex affinitate Odonto- glossi odorati ? Rchb. f. in Gard. Chron 1872. Varietas perianthi florum segmentis valde majoribus. L e type de ce très joli Odontoglossum a été introduit, vers 1871, par M. Coradine, qui le découvrit dans la Nouvelle-Grenade, ce paradis des Odontoglossum. La variété, que nous reproduisons ici, est en tous points plus grande, plus belle et a été nommée grandiflorum par notre célèbre collabora- teur, le professeur Reichenbach, sur un échantillon que lui avait fait parvenir M. Vuylsteke, de Loochristy, un maître cultivateur d’Odontoglossum, et qui a bien voulu nous en communiquer une fleur pour être reproduite dans la Lindenia. La plante semble être un hybride naturel entre les Odontoglossum triumphans et odoratum et être quelque peu variable dans ses caractères, ainsi que le prouverait la variété grandiflorum, qui nous paraît être très distincte de celle représentée dans l'Orchid Album , par exemple. Nous avons parcouru ces jours-ci un nouvel ouvrage, A Manual of Orchi- daceous Plants, concernant les Odontoglossum, publié par la maison James Veitch and Sons de Londres. Cet ouvrage est très bien composé et beaucoup plus véridique que ne le sont généralement certaines publications anglaises qui attribuent, sans vergogne, la plupart des introductions d’Orchidées à leurs compatriotes. Ce Manual rend à la Belgique en général et au Directeur de la Lindenia en particulier, celles des introductions qui lui appartiennent; le nombre en est considérable et son nom se retrouve presque à chaque page devant les plus belles espèces du genre. Nous croyons être agréable à nos lecteurs en leur donnant ci-dessous une nomenclature des Odontoglossum les plus remarquables : Odontoglossum citrosmum. — cirrhosum. — coronarium. Odontoglossum crispum (Alexandrae). — Edwardi. — grande . Odontoglossum Halli. Odontoglossum nevadense. Harryanum. hastilabium. Insleyi. Kramerianum. laeve. Londesboroughianum . Lucianianum. luteo-purpureum . maculatum. naevium. nebulosum. odoratum. Pescatorei. polyxanthum. ramosissimum. Roezli. Rossi. Schlieperianum. triumphans. Uro-Skinneri. vexillarium, et parmi eux les merveilleuses sous-variétés des types cités plus haut dont la nomenclature deviendrait bien longue. Les introductions d’Odontoglossum n’ont pas dit leur dernier mot. Nous savons de bonne source que les collecteurs de l’ Horticulture Internationale , dont l’établissement est en construction, ont découvert de nouveaux Odontoglossum qui feront sensation et dont la Lindenia aura la primeur. Nous avons déjà dit que les Orchidées sont parfaitement cultivées sur le continent. En Belgique, nous en possédons quelques collections remar- quables et parmi elles, celle de M. Ferd. Massange de Louvrex, au château de Baillonville, qui réussit admirablement les Odontoglossum ainsi que les Cattleya. L’air vif des Ardennes semble leur convenir tout particulièrement. L’Allemagne et la Russie marchent résolument dans la culture des Orchidées. En Bohême, le baron Hruby à réuni à Peckau une collection d’élite que nous avons déjà eu le plaisir de citer dans cette Iconographie, et en Italie, à Lastra a Signa, près de Florence, M. H. J. Ross possède une collection qui peut rivaliser avec les plus belles. La France, de son côté, fait des progrès immenses et compte déjà des collections d’Orchidées di primo cartello. La culture des Orchidées devient universelle; partout où l’on aime les fleurs, l’Orchidée règne en maîtresse et comme elle est en général de culture facile, elle est choyée de préférence à toute autre plante. Une grande part de la vogue des Orchidées revient incontestablement à l’Odontoglossum qui est certes un des genres les plus estimés, le plus facile à cultiver et qui fleurit le plus aisément. Une ravissante variété d 'Odontoglossum Alexandrae fleurissait ces jours-ci dans les collections de I’Horticulture Internationale, provisoirement installées dans les anciens locaux de la Compagnie Continentale d’Horticulture à Gand. Cette variété a les fleurs grandes, très frangées, larges, blanc pur sans aucune macule et a reçu le nom d’ Odontoglossum Alexandrae var. immaculatum . Cette fraîche variété, chaste entre toutes, a été beaucoup admirée par les visiteurs. PL. XCIV PHALAENOPSIS LUDDEMANNIANA rchb. f. PHALÉNOPSIDE DE M. LUDDEMANN PHALAENOPSIS. Vide Lindenia , vol. i, p. 21. Phalaenopsis Luddemanniana affinis Ph. Sumatranae Ko RT. et Rchb. f. ( Ph . zebrinae H. Bog.) et P h. violaceae Teijsm. et Binnend., sepalis oblongis acutis; petalis subminoribus labello ab ungue lato tripartito, laciniis late- ralibus ligulatis apice exciso bidentatis, extus oblique carinatis, erectis, lacinia media ab ungue angusto oblonga ante apicem angulata seu serrulata, fornicata, apiculo sursum inflexo, squamulis seriatis in disco inter lacinias latérales, callis forcipatis duobus antepositis, carina serrulata in basi ac in apice laciniae anticae, pilis multis antice circumjectis, columna utrinque supra basin angulata. Rchb. f. in Gard. Chron ., mai 1865. — Batem. in Bot . Mag. 552 3. — Proceedings of the Royal Hort. Soc., 1865, p. 137. — Illustr. Hort., 1865, 31. — Otto, Hamb. Gartenzeit., 1865, p. 470. — Flore des. Serres, XVI, P- 53 » *. 1636. L e genre Phalaenopsis est un des plus beaux de la riche famille des Orchi- dées ; le nombre des espèces, dont il se compose, s’est de beaucoup accru depuis quelques années et nous nous rappelons fort bien le temps où l’on en connaissait à peine trois ou quatre, parmi lesquels le Phalaenopsis rosea Lindl. et le Ph. amabilis Bl., que tout le monde connaît. La Lindenia n’en a jusqu’ici publié que trois, le Ph. Sanderiana , qui est le plus joli qu’on puisse rêver, une variété pointillée du Ph. Stuartiana et le Ph. sumatrana. Que le lecteur veuille bien mettre en regard des planches citées le portrait du Ph. Luddemanniana et il sera convaincu de ce que peu de genres présentent des variations plus transcendantes que ces fleurs en forme de phalènes qu’on ne se lasse jamais d’admirer. L’espèce qui nous occupe est réellement charmante; elle fut fort remarquée, même parmi les merveilles de « l’Orchid Conférence » de la Société Royale d’PIorticulture de Londres, en mai 1885, où elle trônait en compagnie du rare Phalaenopsis tetraspis aux fleurs blanches, du Phalaenopsis Parishi , un autre joyau, et du Ph. Sanderiana , dont il a été question ci-dessus et que M. F. W. Burbidge, qui se connaît en Orchidées, appelle la reine de la famille. Les feuilles du Ph. Luddemanniana sont épaisses et coriaces, distiques, lancéolées-mucronées, engainantes à la base, canaliculées par le milieu, d’un beau vert foncé. La tige émet de nombreuses racines épaisses comme une plume d’oie, presque blanches. Son inflorescence rappelle celles du Ph. suma- trana et du Ph. violacea; elle est érigée et se compose d’un nombre variable de fleurs disposées en racème; les sépales sont allongés et terminés en pointe, les pétales sont un peu plus petits; le labelle est divisé en trois parties, les lacinies latérales étant ligulées et munies de deux dents à leur sommet, à l’extérieur elles sont obliquement carénées; la lacinie centrale est étroite et allongée, avec le sommet infléchi; deux callosités sont disposées en avant du disque; des poils nombreux sont disséminés à l’entour. Les pétales comme les sépales sont nettement marqués de zébrures violacées sur un fond blanc jaunâtre; le labelle est du plus beau violet; les zébrures sont presque aussi nettes au dos que sur la face des segments du périantbe. Cette espèce est originaire, comme tant d’autres merveilles végétales, des Philippines, d’où elle arriva dans un lot de Ph. equestris Rchb. f. envoyé à M. Stuart Low. Notre savant collaborateur, le professeur Reichenbach la décrivit sur un exemplaire que lui remit M. Luddemann à qui la plante fut dédiée. On a formulé des doutes quant à la valeur spécifique de ce Phalaenopsis, qui a pu être considéré, à tort ou à raison, comme dérivant d’un type mieux déterminé ou plus caractéristique. Cette hypothèse a été établie sur un fonde- ment fort peu solide, celle de l’existence de variétés zébrées différemment l’une de couleur cannelle et l’autre d’améthyste. Nous nous demandons depuis quand les variétés, formes dérivées de l’espèce, diminueraient la stabilité de celle-ci. Il est certain que la plante est d’une réelle beauté. Quant à la culture, la Lindenia C 1 ) en a donné les indications les plus complètes ; nous nous permettons d’y renvoyer le lecteur. EXPOSITIONS Plusieurs exposants nous ont priés d’appeler l’attention des Sociétés d’Horticulture sur une coutume qui pourrait leur occasionner dans la suite un préjudice considérable, et retenir les amateurs sérieux de concourir. Nous voulons parler du prêt des plantes qui se passent, souvent même au dernier moment, entre amateurs et horticulteurs pour renforcer les col- lections. On pourrait obvier à cette coutume en obligeant les amateurs et les horticulteurs à signer une attestation, déclarant que les plantes exhibées sont la propriété des exposants. Il est plus que temps de réagir contre un abus qui n’aurait jamais dû exister. (i) Voir Lindenia, vol. I, p. 22. LINDENIA PL. XC P. De Pannemaeker del. MASDEVALLIA VEITCHIANA rchb. f. PL. XCV MASDEVALLIA VEITCHIANA rchb. f. MASDEVALLIA DE M. JAMES VEITCH MASDEVALLIA. Vide Lindenia, vol. i, p. 35. Masdevallia Veitchiana. Masdevallia foliis lineari-oblongis obtusiusculis, pedunculis gracilibus folio duplo longio- ribus supra mediam bracteatis unifloris, bracteis elongatis vaginantibus, flore majusculo rubro-aurantiaco, sepalis in tubum campanulatum connatis, supremo late ovato longe caudato-acuminato, lateralibus majoribus late ovatis obliquis abrupte angustatis incurvis, petalis inclusis lineari-oblongis obtusis albis, labello lineari-oblongo apice recurvo subacuto ecristato, columnae margine integro. Rchb. f. in Bot. Mag., t. 5739. — Flore des Serres , XVII, t. 1803, p. 155. Q uand Ruiz et Pavon établirent le genre Masdevallia, ces botanistes ne se doutèrent certainement pas de la longue série d’espèces qui devaient l’enrichir dans la suite et dont le nombre dépasse aujourd’hui la centaine. Le Masdevallia Lindeni var . grandiflora et le Masdevallia Roezli ont été seuls décrits et figurés dans le premier volume de la Lindenia ; il eût été regrettable que notre iconographie terminât son second volume sans donner le portrait d’une autre espèce de ce beau genre si estimé il y a quelques années et le Masdevallia Veitchiana pouvait revendiquer l’honneur d’être figuré à son tour. Cette espèce fut découverte par Pearce dans les Andes du Pérou et intro- duite il y a quelque vingt ans dans les collections de MM. James Veitch and Son. Elle a les feuilles linéaires allongées et presque obtuses; les pédon- cules sont grêles ayant le double de la longueur des feuilles et couverts de bractées jusqu’au delà de leur milieu; ils ne portent qu’une fleur, mais elle est ravissante avec son riche coloris rouge orangé, ses sépales connés en un tube campanulé. Le sépale supérieur est ovale élargi et acuminé; les sépales laté- raux sont plus grands, ovales obliques, brusquement rétrécis et recourbés; ils renferment les pétales qui sont linéaires-allongés, obtus et blancs. Le labelle est linéaire-oblong, recourbé au sommet et dépourvu de crête; la marge du gynostème est unie. Il en existe plusieurs variétés, telles que Masdevallia Veitchiana gigantea et Masdevallia Veitchiana grandiflora , qui rapprochent davantage l’espèce de ses congénères à fleurs géantes. S’il nous fallait désigner dans le groupe un certain nombre d’espèces et de variétés parmi les meilleures et les plus brillantes, nous arrêterions notre choix aux suivantes, qui toutes ont des qualités marquantes au point de vue des inflorescences, de la grandeur et du coloris des fleurs : Masdevallia amabilis. Masdevallia Lindeni. — Armini. — — grandiflora. — Backhousiana. — macrura. — bella. — melanopoda. — Benedicti (Roezl). — nycterina. — candida. — ochtodes. — Carderi. — polysticta. — Chelsoni. psittacina. — Chimaera (vera). — Roezli. — civilis. — racemosa. — coccinea. — rosea. — Davisi. — Schlimi. — elephanticeps. — Shuttleworthi. — Estraedae. — tovarensis. — Gaireana. — triaristella. — Gorgona. — tridactylites. — Harryana. — trichaete. — — Calenderi. — trochilus (ephypium). — — regalis. — Veitchiana. — — sanguinea. — Wagneriana. — Houtteana. — Wallisi. — ignea. Nos lecteurs trouveront dans le premier volume de la Lindenia , page 36, un excellent article sur la culture générale des Masdevallia dû à la plume compétente de M. le comte du Buysson. Les Masdevallia étaient les Orchidées les plus fêtées il y a quelque dix ans ; l’apparition d’une espèce nouvelle produisait alors une véritable sensa- tion. Il n’en est plus de même, malheureusement, aujourd’hui. Il y a dix sept ans, le Masdevallia Lindeni , qui a été un des plus recherchés, se vendait à plus de mille francs la feuille, tout comme certains Cypripedium, Odontoglossum ou Cattleya aujourd’hui ! Nous engageons les amateurs à ne pas négliger la culture des Masdevallia ; au contraire, à les cultiver soigneusement, car la mode, cette inintelligente, les remettra en lumière avant peu. C’est un genre brillant par excellence, admirable et de culture peu difficile. SELENIPEDIUM GAUDATUM rchb. GIGANTEUM e. a. carr. P. De Pannemaeker del , PL. XCVI SELENIPEDIUM CAUDATUM rchb. GIGANTEUM e. a. carr. SÉLÉNIPÈDE GÉANT SELENIPEDIUM. Vide Lindenia , vol. I, p. 25. Selenipedium caudatum. Radices adventitiae crassae, filiformes, paucae papillis densis velutinae. Vaginae infimae, triangulae, paucae. Folia disticha, loriformia, apice oblique acutiuscula pedalia nunc longiora, duos prope pollices lata. Pedunculus pedalis, bipedalis vel altior, dense et pallide cinnamomeo-velutinus, apice 1-4 florus. Bracteae complicatae, ancipites, oblongae, margine et carina dorsali cartilagineae, crenulatae. Ovaria teretiuscula, gracilia cinnamomeo-velutina, antheri paullo torta, more generis triangula, trilocularia, placentis centralibus. Sepalum utrumque oblongolanceum, longe attenuatum apice obtusiusculum, margine undulatnm, viridiflavum, flavum roseumve, nervis viridulis. Petala a basi oblongo-lanceolata in caudas lineares ultrapedales protensa, aquose purpurea atro- purpureo-nervata, breviter et spisse puberula, basi interna dense papillosa. Labelli calceus oblongus antice inflatus, ostium oblongum antice acutiuscule gibbum, limbi latérales dense velutini, basis interne valde velutina; color flavidus, maculis nunc grossis nunc parvis atropurpureis. Stamen stérile hastato-trilobum, lobi trianguli. Stigmatis lamina oblonga dense velutina. Paxt. Fl. Gard. Warner. Sel. Orch . pl.; Hook le. pl.; Gard. Chron. Garden. ; Flore des Serres ; Pesca- torea, Illust. Hort. N ous terminions, l’année dernière, le premier volume de la Lindenia par la publication d’une des Orchidées favorites et le plus justement popu- laires, l’ Odontoglossum Alexandrae; nous avons choisi pour clôturer le deuxième volume une des Orchidées les plus étranges, les plus charmantes et les plus estimées à la fois, le Selenipedium caudatum , représenté par une de ses meilleures variétés, le Selenipedium caudatum var. giganteum. Cette brillante variété qui vient de fleurir admirablement dans la jeune mais déjà importante collection d’Orchidées de M. James Bray, à Gand, était signalée dans la Revue Horticole , page 367, année 1884, par son excellent rédacteur en chef M. E. A. Carrière, qui s’exprimait ainsi : « La floraison a démontré que la plante est bien supérieure au type. « En voici les principaux caractères : « Plante robuste, très floribonde, à feuilles relativement courtes, arquées, « épaisses, étalées, planes, non contournées. Hampe dressée, velue, forte, « pouvant atteindre 80 centimètres et même plus de hauteur. Fleurs d’un « jaune rouillé, rougeâtre, un peu plus colorées sur les parties fortement « insolées, grandes, bien faites et se présentant bien, à appendice caudal « légèrement contourné, d’un rouge vineux pâle, atteignant 80 centimètres, « parfois plus, de longueur. « Le Selenipedium caudatum giganteum justifie parfaitement son qualifi- « catif au point de vue des dimensions; mais ce que celui-ci n’indique pas, « c’est la supériorité de cette variété sur le type comme végétation, comme « port et comme aspect; ses feuilles sont moins longues, plus fermes et « moins tournantes; la hampe, beaucoup plus grosse et plus élevée, est aussi « plus droite, mais surtout plus floribonde que celle du type. Quant aux « fleurs, plus robustes, plus fortes et même plus colorées, elles sont aussi « un peu plus grandes, plus jolies, et ont un appendice caudal beaucoup « plus long. » Il existe quelques exemplaires du Selenipedium caudatum giganteum dans les collections, mais nous doutons qu’il s’en rencontre un aussi parfait que celui de M. Bray d’après lequel nous avons fait peindre la planche ci-contre, grâce à l’obligeance de son aimable propriétaire. Nous avons donné, l’année dernière, dans Y Illustration Horticole , l’histoire de l’introduction de ce curieux et superbe Cypripède. Nous avons dit qu’il avait été décrit en premier lieu par Ruiz et Pavon, auteurs de la Flore du Pérou , et que c’était d’après une fleur de leur herbier que le D r Lindley put le décrire d’abord. Il y a quelque quarante ans, il fut apporté à l’état vivant en Europe par le collecteur William Lobb, qui le premier eut ainsi l’honneur de l’introduire. C’est vers 184g que le Selenipedium caudatum fleurit pour la première fois, en Europe, dans la célèbre collection de Madame Lawrence en Angleterre, puis chez M. Robert Warner, et sur le continent chez M. Pescatore au château de la Celle S^Cloud. Le Selenipedium caudatum est de croissance robuste et fleurit abondamment sans grand effort de culture. Il y a une quinzaine d’années, deux superbes spécimens fleurissaient merveilleusement dans la collection de M. Linden, à Bruxelles, Tune avec 48 fleurs et l’autre avec 43 fleurs épanouies à la fois. Nous n’avons pas vu d’aussi beaux spécimens depuis cette époque. Chez le S. caudatum , comme chez YUropedium Lindeni , l’allongement des pétales se fait presque tout entier après l’éclosion de la fleur, et procède par degrés avec une grande rapidité, plus de cinquante centimètres en douze jours! Le Selenipedium caudatum fleurit ordinairement pendant les mois d’avril et de mai et ses fleurs restent épanouies dans la perfection pendant quelques semaines, pourvu que l’on ait soin de tenir la plante dans un endroit qui ne soit pas trop humide. Les Cypripedium sont toujours dans leur grande vogue, aussi l’apparition d’une espèce ou variété nouvelle est-elle saluée avec joie par les amateurs; qu’ils se réjouissent donc, car la Lindenia donnera, dans le prochain volume, le portrait d’une espèce nouvelle, très remarquable, due aux voyages d’explo- ration organisés par I’Horticulture Internationale, et qui est actuellement en boutons. TABLE DES MATIÈRES DU SECOND VOLUME ,s DES PLANCHES PAGES 92 Angraecum Ellisi Williams 9I 53 Anguloa Ruckeri Lindl. var. media Rchb. f 64 Ansellia congoensis Rodigas ' 61 Bollea pulvinaris Rchb. f 2 g 76 Brassia caudata Lindl. var. hieroglyphica Rchb 5g 91 Calanthe Regnieri Rchb. f gç 56 Catasetum Bungerothi N. E. Brown 67 Catasetum galeritum Rchb. f 63 Cattleya gigas Linden 89 Cattleya Kimballiana L. Lind. et Em. Rod 85 55 Cattleya Mendeli T y 87 Cattleya Schilleriana var. Amaliana 86 Coelogyne pandurata Lindley y g 73 Cypripedium callosum Rchb. f 33 50 Cypripedium microchilum Rchb. f y 84 Cypripedium Sallieri 73 69 Cypripedium Schroderae var. splendens 45 77 Cypripedium tonkinense Hort 61 74 Dendrobium bracteosum Rchb. f 55 66 Dendrobium (Dendrocoryne) inauditum Rchb. f 39 49 Epidendrum atropurpureum var. Randi L. Linden et Rodigas 5 80 Galeandra Devoniana Lind. var. Delphina 67 90 Galeandra flaveola Rchb. f 87 71 Laelia elegans var. Houtteana Rch. f 49 95 Masdevallea Veitchiana Rchb. f gy 62 Miltonia spectabilis Lindl. var. lineata 31 70 Odontoglossum Alexandrae Bat. Cutsemianum 47 93 Odontoglossum Coradinei var. grandiflorum Rchb. f 93 75 Odontoglossum grande Lindl 57 65 Odontoglossum Lucianianum Rchb. f 37 58 Odontoglossum luteo-purpureum Lindl 23 78 Odontoglossum Roezli Rchb. f. 63 82 Odontoglossum Schillerianum Rchb. f 71 81 Oncidium cucullatum Lindl 69 72 Oncidium Jonesianum Rchb. f 51 88 Oncidium Warscewiczi Rchb. f 83 N os DES PLANCHES PAGES 79 Phalaenopsis amabilis Blume ........... 94 Phalaenopsis Luddemanniana Rchb. f 52 Phalaenopsis Sumatrana Korthals 59 Pilumna nobilis Rchb. f ' 83 Saccolabium giganteum Wall. var. illustre Rchb. f . . . . 96 Selenipedium caudatum Rchb. f. giganteum E. A. Carr. . . 54 Spathoglottis plicata B 1 51 Stanhopea tigrina Batem 85 Trichocentrum albo purpureum Lind. et Rchb. f. var. striatum 56 Yanda Lindeni Rchb. f 60 Yanda suavis Lindl. var. Lindeni ......... 68 Zygopetalum rostratum Hook 65 95 11 25 73 99 i5 9 77 19 27 43 ADMINISTRATION BUREAUX PROVISOIRES 32 , Rue du Chaume, GAND Prix de l’abonnement : 60 francs par volume de 12 livraisons pour toute l’union postale