mass | À Be ns dde te des wi - s pa diet nd 2 Fete 208 Te Tie Lu AE ant pp DRE ? ‘ . A Re - ME ET CA AT DS PE ame EPL alerte se fapre rapaLnfe ÿ- EE Sas 2 CE PE ire ts PP Poe ' ff rnËré De «5 vd Nr — : 4 mb ve eh dé e er k ete ele ls pu Eot Et oder gts 54 De ts es fin dede PPee ote Er 2. er ne. TA d HR Tr TE et Te nage Le Te. Do se | AS ETS Be où Je fe , mn nt ph DE D D : bin se fr. nt. ‘ “ Rent pe pu : ÉÉPAMEL 2. LE ve 7 - . Me +" - D mer e PTS LS en + ñet} Di LoHrgraiot n EU 0 sms Lte: er mur mn À m. 2e Ref Der DCR hot ondes em Pme een HARVARD UNIVERSITY FE LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY GIFT OF in A f ru ! flux Res‘iux of (e le t Ln © (Ce Le { TC . Dares MAGASIN DE ZOOLOGIE. x d : Ë , : Ah AP È + re : LEE ME. à À É ù + IMPRIMERIE DE Mn° HUZARD, née VaLLaT La CHAPELLE, | L rue de l’Eperon, no 7. ” . \4 - . BC 408 ü f k à d à N! r} | D 46 PA D : ( #7 | Ë 2 à - ‘ Æ ! ? 4 x = 1° = ñ , F . sf MAGASIN ZOOLOGIE DESTINÉ À ÉTABLIR UNE CORRESPONDANCE ENTRE LES ZOOLOGISTES DE TOUS LES PAYS, ET À LEUR FACILITER LES MOYENS DE PUBLIER LES ESPÈCES NOUVELLES OU PEU CONNUES QU'ILS POSSÈDENT ; PUBLIÉ PAR F.-E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, Professeur d’histoire naturelle , Membre de diverses Sociétés savantes nationales et étran- gèeres ; Auteur de l’Iconographie du règne animal ; l’un des Auteurs du Traité élémentaire d'histoire naturelle , de la Zoolozie de l'Encyclopédie méthodique , du Dictionnaire clas- sique d'Histoire naturelle, du Voyage autour du monde de la Coquille, de l'Expédition de Morée , du Voyage aux Indes par Bélanger, etc. , etc. , etc. SEPTIÈME ANNÉE A PARIS. CHEZ LEQUIEN FILS, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N° 47. 1837. L ie sa) # ‘FT 4 Pa : ds DO HA AATÉX M AG OTATANON AAU. HEATH A “agatena, LA SLAM, RL ANTIAIIDAT CAUSE ATE. e ANAT ex ,etO0P Ë . ( : PR. VANGASÉON SAT UD CATMAQO THL (10 AN LAN IOM CHOIMERN ; . | k | : LA RATER. D -WX. LAN A X MAG axratté NS: 1 WP A QU EE, SSL — Mu #$ | f LS tés d Le 1 DER miaral h 10e ere‘ r na sf ainotur A rte luréers aued 4e sul 3f mé 5 1aTg | CA af ; supiboditer ibiqalses KE ta ie ro af Ru / farine ssiataidf 4 athtopocr nf of. Aarrote, br notas EU ah offerte lotir aumpie | M ne MgcelSs di bel ie ompéire " he, sève x 4 sonic vod dd8a0e anétovtb out T1 F4 té , ÿ : : K bas . { “ | Ê * 5 ù 3 \ 1% 3 \ : e ; QU BR AUS, LT ER <' ABUS Ne | LCR A AMALT 4 AR il bete a LM | 0 n 1 = ET 2e LT CANMANTAAMENE SE 14 MALUOA A : 20904 re CAR AN eu L J'ai l'honneur de vous annoncer que, par suite de Îla liquidation de la société qui existait entre M. Lequien et moi pour la publication du Magasin de zoologie, je veste seul propriétaire de ce recueil. Get ouvrage n’ayant pas toujours été livré à MM. les Souscripteurs avec la régularité que je désirais et qu’exige cette sorte de publication, j'ai pris des mesures certaines pour que cet inconvénient disparût , et dorénavant ils recevront exactement leurs livraisons à la fin de chaque mois. Depuis longtemps la publication de l’année 1837 est sus- pendve; voulant faire cesser cet état de choses, qui mé- contentait beaucoup de MM. les Abonnés, je n’ai reculé devant aucun sacrifice pour terminer le plus promptement possible avec mon ancien co-associé , afin de pouvoir leur livrer promptement cette fin d’année ; enfin elle vient d’être distribuée. Quant à l’année 1838, elle sera publiée rapidement ; tous les matériaux sont prêts, et je puis assurer qu’elle aura entièrement paru à la fin de décembre prochain, ou, au plus tard, dans le courant de janvier 1839 : une grande partie des mémoires qui doivent entrer dans cette année est déjà sous presse, plusieurs même sont tirés ainsi que la plupart des planches. Cette année contiendra, 1° la fin du Voyage autour du monde de la corvette la Favorite, ou- vrage rempli d'objets neufs et intéressants, et dont la ré- daction est due à MM. Eydoux, Laurent et Gervais; 2° la suite du Synopsis des Oiseaux de l'Amérique méridionale , par MM. d’'Orbigny et de Lafresnaye, travail extrait du grand voyage en Amérique de M. d’Orbigay; 3° la fin dela monographie des Trachydérides ; 4° eñfin plusieurs notices de MM. Deshayes, Petit de la Saussaye, etc. , etc. _ Sur la demande de plusieurs de MM. les Abonnés , cette année 1933, la huitième de la collection , terminera la pre- mière série du Magasin de zoologie ; des tables méthodi- que , alphabétique et par noms d’auteurs , indispensables aujourd’hui, faciliteront les recherches et compléteront cette série , qui formera alors huit volumes in-8 , ornés de 630 planches gravées et coloriées. _ Le Magasin de zoologie sera continué sans interruption ; la nouvelle série commencera avec l’année 1839. M. Arthus Bertrand, libraire éditeur, a bien voulu se joindre à moi pour diriger cette entreprise; c’est une garantie de bonne et régulière publication que j’ai voulu donner à MM. les Souscripteurs. Cette nouvelle série sera du même format que l’ancienne , et les livraisons paraïîtront régulièrement de mois en mois. Tous les soins de détails seront donnés à cette entreprise par M. Arthus Bertrand : les papiers seront achetés à l’avance, afin que leur qualité soit toujours la même ; l’impression se fera à la presse à bras; les dessins, gravures et coloriages continueront d’être confiés à d’ha- biles artistes ; enfin rien ne sera négligé pour bien faire et pour mériter les suffrages et les encouragements que les sa- vants ont toujours accordés au plan et au but du Magasin de zoologie. Déjà plusieurs mémoires importants sont sous presse ; parmi ces travaux, je citerai plusieurs mémoires que M. ïisid. Geoffroy Saint-Hilaire à lus à l’Institut, et dans lesquels il fait connaitre de nouveaux genres de mammifè- res et d'oiseaux , ainsi qu'un beau travail de M. Emmanuel Rousseau sur la Chauve-souris, etc. | J'espère que MM. les Souscripteurs , en agréant mes vifs remerciments pour l’appui généreux et bienveillant qu'ils ont accordé à ma publication , me permettront de compter sur leur concours pour la nouvelle série ; je leur demande cet appui comme un service qu'ils rendront à la science qu’ils cultivent avec moi : 1ls doivent savoir qu’une en- treprise dans le genre du Magasin de zoologie n’est pas une opération qui présente de grandes chances de bénéfices, et qu’elle est et sera toujours plus honorable pour son auteur et plus utile à la science que lucrative pour ses éditeurs; ils penseront aussi que c’est le seul journal de ce genre qui existe en France, et ils voudront comme ‘moi, j'en suis certain, contribuer à son existence , tant dans l'intérêt de la science que par esprit national. J’ai l'honneur de vous saluer avec une haute considération. \ GUERIN-MENEVILLE, rue de Seine-S.-G., 13. P.-S. Ceux de MM. les Souscripteurs qui ne voudraient pas éprouver de retard dans l’envoi des livraisons de 1838, quivontparaitre incessamment, sont priés de vouloir bien envoyer, soit à moi, soit a M. Arthus Bertrand, libraire , rue Hautefeuille, n° 23, le montant de leur souscription. Ponsoaue Paré : - 21... 00 fr. Pour les départements. :. . . . 42 Û * Anh TM TR % ssh si ls hé DATE NEA ati ere +: enr mp SEE a FAN 300 ùà. Mer st chef Er mai sent ail His sey De Mr Pen ne geo RE sta crus Ré tie dr a sai abf taf ‘sb, lose : noi [D je se sa “per gai oi PORTO ro ie els 26e | or aa #a8h «soma en Le Se | | is og est 3 HA de ainiv 3 so 14 4 tie SUR L'ANNÉE 1957. En terminant la septième année du Magasin de Zoologie, nous donnerons aux Souscrpteurs, comme par le passé, le tableau des matières qui la composent. Casse I (n. 22 à 29), 3 pl. représentant 1 feuille 8 pages. ee Le texte.. 5 — 14 pages u2-2,0 P: IVota. Les 5 planches des Xecherches sur les Marsu- piaux paraîtront dans l’année 1838. CL. II(n.77à85), 6 planches. .... 6 feuilles » Le texte... 8 — 12 pages. TIVota. Les numéros 77 à 79, Synopsis avium, n’ont pas de planches. draf. 12 P: Cz. III (n. 10 à 16), , planches... feuilles » ef Le texte... 1 — » ê ; DWota. C’est par crreur que le texte des numéros 12 à 16 porte en tête pl. 12 à 1, et qu'il renvoie à la planche 15 pour les détails de divers reptiles : ces détails for- ment la planche 16. Cz. IV (n. 16 et17) 2 planches.... 2 feuilles CES Er j Betexte..t. —= 4 pages.| °” 4 p- CL. V (n. 78 à 109), 32 planches... 27 feuilles 8 pages. 35 f Le texte... 7 — 8 pages. sf. ÎVota. Les planches 80, 86, 89 à 109 comptent pour une feuille entiere. Cr. VII (n. 22), 1 planche..... — Spages.à + Le texte. — 6 pages. f é IVota. C’est par erreur que la planche et le texte por- tent le no 21 au lieu du n° 22. Cz. IX (n. 172 à 185), 14 planches.. 10 feuilles » f Letexte.. 2 — » Lio 5 Mota. Les planches 172, 193, 181, 182, 183, 185 comp- tent pour une feuille entière. C’est par erreur que letexte des n°5 184 et 185 porte en tête 181 et 182. C£. X (n. 3et }), 1 planche... .«. - rfeuille 8 pages. f Le texte. : — Spages.( ! entire, da table! et da préface & 0,6. :. 0 2 » 10. Fotals: er C8 fenill! il Il résulte du tableau ci-dessus que les Souscripteurs ont recu deux feuilles de moins que les quatre-vingt-quatre que nous avons annoncées devoir former les deux volumes de chaque année; mais comme ils en ont reçu quatre de plus dans l’année 1836, il y a compensation. L'année 1838 va être promptement mise au courant ; élle contiendra : 1°. La suite du Synopsis des oiseaux du voyage dans l'Amérique méridionale de M. d’Orbigny ; 2°. La suite de la zoologie du voyage autour du monde de la Corvette la Favorite ; | 3°. La suite de la Monographie des Trachydérides. Des Mémoires importants de MM. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, d'Orbigny, Em. Rousseau , Kiener, ainsi que plusieurs descriptions d’animaux des plus curieux seront publiés dans l’année 1839, dont la première livraison pa- raîtra le 30 janvier prochain : les autres livraisons se suc- céderont régulièrement de mois en mois; car toutes nos mesures sont prises pour cela, et, comme on le voit, ce ne sont pas les matériaux qui nous manquent. Il est impossible, dans la publication d’un ouvrage aussi compliqué dans ses divisions, qu'il ne se glisse pas quelquefois des erreurs dans les numéros des planches et du texte : nous engageons nos abonnés à corriger à la main les erreurs que rons AVops le soin de leur signaler à la fin de chaque année : cela leur rendra le classement de l'ouvrage plus facile. Lä publication de l’année 1837 a été retardée à cause de la liquidation de notre société avec M. Leqüien , qui était de moitié avec nous dans la propriété du Magasin de zoologie ; nous avons enfin acquis la propriété entière de cet ouvrage, ce qui nous permettra de le faire marcher avec la rapidité et la régularité que nous avons toujours voulu lui donner. GUÉRIN-MÉNEVILLE, Paris , 1°" septembre 1838. TABLE MÉTHODIQUE DES ESPÈCES ET DES GENRES DÉCRITS OU INDIQUÉS | DANS L'ANNÉE 1937. ESS GR — ire Classe. — MAMMIFÈRES. Marsupraux, recherches anato- miques et zoologiques. PacayperMes fossiles. LaurentT. XXII a XX VI. JACQUEMIN. 2° Classe. — OISEAUX. Synopsis avium. RHamPHocELUS dimidiatus. Æcotuezes Noyæ Hollaudix. CarrimuceinÆ (détails). Parus flavo-cristatus. Trocon antisianüs. Æpicnenus vocifer. 3e Classe. — AMPHISBOENA Cinerea. elegans. Draco spilopterus. Uuorezris philippinus. — ceylanicus. Cozuser spilogaster. — Prevostianus. — plumbeus. — aer. CaLamarIaA punctata. 4e Classe. — EcnENeEIs sex-decim lamellata. SynenaTaus Blainvilliaous. … D'Oricny. LAFRESNAYE. Vig. et Horsf. LAFRESNAYE. LAFRESNAYE. D'OrB1GNY. L'HERMINIER. REPTILES. Vandelli. GERVAIS. Wieeman. Cuvier. Cocteau. Boie. Eyp. et GERv. Boie. Oppel. Boie. POISSONS. Eyp. et GERv. id. - Notices. 22 à XXVII à XXIX. 272 EXXVEI: à LXXIX. 574 LXXXI. LXXXII et LXXXIII. id. LXXX. LXXXV. LXXXIV. id. XII à XVI. id, XVI. XVII. Pi. 26. 16. 17. * Les espèces décrites sont en caractères romains; celles qui sout seulement indiquées sont en italique. Les genres nouveaux sont pré- cédés d’un astérisque. Le chiffre romain indique le numéro placé en tête de chaque page de la notice ; le chiffre arabe, celui de la planche. — Le nom de l’auteur qui a nommé l'espèce est en pelites capitales, seulement quand il est l’auteur de la notice. | Ca - IV TABLE MÉTHODIQUE. 5° Classe. — MOLLUSQUES. ARGONAUTA ar go. Ocropus velatus. Ocrorus macropus. Ocropus moschatus. Ocrorus hyalinus. Ocroreus venustus. Crancara perlucida . Sopioza Rondeletii. Lozico vitreus. OEurs de Calmar. Serioreuruis biangulata. Serra elegans. Ser14 hierredda. SEPIA ornata. Hezix Lima. Hezix hemisphærica. HEzix Arnoudu. Puysa gigantea. CycLosToma Aruoudii. PaLupiNA aspersa. — subangulata. — rima!a. Uxio truncatosa. Doris rubra. TERGIPES coïonatfa. — afhiuis. PozycerA Lessoni. — punctilucens. — orna!a. *# Cazzioroga bellula. * VILLIERS1IA scutigera. Hezix nemoralina. PaALuDINA varicosa. — c,clostomæformis. —. elongata. Anoponra Cordier11. — anliqua. 7e Classe. — CRUSTACÉS. LiuNapia mauritiana. ge Classe. — INSECTES. CarABus mœstus. — Ætlhiops. — Chevrolat. — assinuhs. Linnëé. Raxc. Risso. Lamarck. RanG. id. id. Lamarck. Rance. RAN\G. D'Orbigay. Raxc. il. Mrcnau». il. id. il. id. il. 75/5 id. id. D'ORBIGNY. id. ul. id. id. id. id. id. Perir. C. »'ORBIGKxY. id. id. id. id. GuéRIN. De Cnrisrorn id. id. id. LXXXVI à LXXXIIT. LXXXIV. id. id, LXXXV. CII. CIII. CIV. CV. CVI. CVII. CVIII. CIX. LXXX. LXIX. id. id. EXXVIITI. id. XXII. on1. CLXXXI à CLXXXIHET. id. id, id, LXXX VIII. 86 à 88. LXXXIX. XC. XCI. XCII. XCIIL. XCIV. XCV. XCVI. XCVII. XCVIIT. XCIX. 89. 22. 151. 151. 182. 162. TABLE MÉTHODIQUE; v —_ Wiedemani. id. id. 182 — saphirinus. id. id. 183. _ Mariettii. id. id. 183. — Spinolæ. id. id. 183. #CazoenaTaus Chevrolati, Guérin. _CLXXII. 172. *STEIRA COSTATA. WEsrwoop. CLXXNI. 176. Hezops lanipes, BLANCHARD. CEXANW 75. LuPerus nasutus. WEsrwoop. CLXXVII. 177. ForFicua parallela. id. CLXXVIIL. 175. XypnicerA Caternaulti. FelsTHAMEL. CLXXXIV. 184. — Pierretii. BLANCHARD. CUXXXV. 185, Fucora Castresii. Guérin. CLXXIIT et CLXXIV. 173. — Jaternaria, LINNE. id. 174, *LeropTERON compressum. Perti. CLXXIX. 1179. *Conura flavicans. SPINOLA. CLXXX. 180. 10° Classe. — ZOOPHYTES. Hozopus Rang. D'OrBIGNY. III. 3. MÉMOIRES GÉNÉRAUX. RECHERCHES anatomiques et zoologiques sur les Mammifères mar- supiaux, par M. Laurent, CI. I, pl. 22 à 26. (La suite et les planches paraïîtront dans l’année 1838.) MÉMOIRE sur les Pachydermes fossiles connus jusqu’à ée jour, ct . description du nouveau genre Dinotherium, par M.E. Jacquemin, CL. I, pl. 27 à 29. SYNOPSIS AV IUM ab Alcide d'Orbigny, in ejus per Americam meridionalem itinere, collectarum et ab ipso viatore nec non a de Lafresnaye in ordine redactarum, Cl. IL, pl. 77-19. NOTICE sur la famille des Engoulevents (Caprimulgidæ) et les dif- férents genres dont elle se compose, par M. de Lafresnaye , CI. 11, pl: 82-83. VOYAGE DE LA FAVORITE. Reptiles, par MM. Eydoux et P. Ger- vais, CL. ILE, pl. 12 à 16. DESCRIPTION de quelques espèces nouvelles de Coquilles fossiles de la Champagne, par M. Michaud, CI. V, pl. 8r à 85. DOCUMENTS pour servir à l’histoire naturelle des Céphalopodes Cryptodibranches, par M. Rang, CI. V, pl. 86 à ro1. MÉMOIRE sur des espèces et des genres nouveaux de l’ordre des Nudibranches, observés sur les côtes de France, par M. A. d’Or- bigny, CI. V, pl, 102 à 109. Mt CR .} F2 sus ES 4 SR Eau ME D à > E Te 1 ; HO - ROGAPAARN e 1 ; n°? i « RAI doi U F A17 RER ASPES F4 Ce à ‘# 44. À va ras Ë à ES ‘a à AE es Fa LA Là io : nie o" a sv and EURE L le PARLE CARS 25 RATE à , S AA “pts tés y Ci: (Pr. 02 à 26: ns RECHERCHES ANATOMIQUES ET ZOOLOGIQUES LES MAMMIFÈRES MARSUPIAUX , PAR M. LAURENT, PROFESSEUR D'ANATOMIE. : Es réunissant ici sous le nom de Warsupiaux tous les Mammifères avec ou sans bourse abdominale qui portent tous au-devant du pubis une pièce osseuse nommée à tort os marsupial, nous avons l'intention de traiter quelques questions anatomiques propres à éclairer la physiologie de leurs fonctions génératrices, et de ras- sembler des documents scientifiques que nous avons puisés dans l'observation d’un grand nombre de ces animaux. Depuis que l'attention des zoologistes s’est dirigée vers ce grand groupe d'animaux mammifères , la science s'en- richit progressivement de faits positifs qui viennent chäque jour confirmer l'exactitude des déterminations scientifiques publiées en 1816 par M. de Blainville sur ce point important. Toutes les questions soulevées à ce ‘sujet arriveront naturellement à leur solution ration- nelle basée sur l’observation directe des mœurs et sur 1837. zz 5) Ce. LE Pr. 6 À 16 l'anatomie de ces animaux. À ces questions d'un haut in- térêt, viennent se rattacher d'autres questions secondaires d' ns d, qui nous paraissent devoir ensüile se placer à un rang plus élevé. Nous devons le dire ici franchement : c’estdans les lecons de philosophie zoologique faites depuis trois ans à la faculté des Sciences par M. de Blainville, que nous avons puisé les principes à l’aide desquels, met- tant à profit des matériaux importants, nous pouvons poser ces questions nouvelles et en tenter immédiatement la solution. dé Si, au moment où la circonscription naturelle des espè- ces élevées dans la série animale semble ne point exister aux yeux d'un certain nombre de naturalistes, on se donne la peine d'examiner l'organisation des appareils génitaux des, mammifères, pris ici, pour :exemple, on ne tarde pas à se convaincre des limites assignées par la nature au, croisement ou, au. mélange des espèces, même très- voisines et, à fortiori, de celles qui sont de plus en plus éloignées. Dès-lors le système reproducteur des animaux mérite de fixer, sous. ce rapport toute l'attention, des zoolo- gisles, qui doivent venir y puiser des caractèresim portants, etil est en effet très-remarquable que ce soit parmi toutes les parties destinées à la reproduction, que ce soit, dis-je, les appareils, soit extérieurs. soit. intérieurs ,.et les. plus en, rapport avec une organisation cérébrale plus riche, qui aient fourni. É oRrAGIÉrissiqne de la. classe des, ve ur 123 RER Ex ee Fun Aa Pre caractériser nettement. he n classe. des mammifèr es et les. sous-classes, proposées Pak M. de Blainville, il, ne s'ensuit. point, qu’on. doive s'en tenir aux, données acquises, On sent au contraire de Cr. I, Pc. 922 à 26: 3 plus en plus le besoin d'approfondir tout ce qui a trait à l’organisation du grand groupe des espèces qui sem- blent établir la transition des vertébrés vivipares aux Oiseaux considérés comme la première classe des verté- brés ovipares. Et c'est pour contribuer à satisfaire ce besoin si vivement senti, que nous nous proposons d’exposer les principaux résultats de nos observations dans l’ordre suivant : 1° De l'appareil mammaire des Marsupiaux ét de la bouche de leurs petits ; 2° De l'os marsupial ; 3° Du périnée des Marsupiaux ; 4 De leurs parties sexuelles ou génitales. Nous. essaierons ensuite d'appliquer les résultats ob- tenus. dans nos recherches à la zoologie. 4 CE. I PL. 22 à 96: DE L'APPAREIL MAMMAIRE DES MARSUPIAUX ET DE LA BOUCHE DE LEURS PETITS. * On sait que c’est sur l’existence des organes mammaires qu'est basée la dénomination de mammalia ou mammifè- res. On ne peut trop présumer actuellement les modifica- tions qu’exigerait la classification de ces animaux, si les ca- ractères extérieurs et l'anatomie comparée de l’appareil de la lactation avaient été étudiés beaucoup plus profondément qu’on n’a pu le faire jusqu'à ce jour. Mais lorsque avec les éléments scientifiques dont nous pouvons disposer en ce moment, on aborde la question du degré d'importance future des formules mammaires *, on reconnaît de suite que parmi les organes indispensables pour la reproduction vivipare, ceux qui saillent le plus à l'extérieur et dont 1 Par formules mammaires nous entendons l’indication en sisnes abréviatifs du nombre ,; de la situation et de la nature des rganes lactateurs , considérés dans leurs rapports avee le degré d'organisation d’un mammifère ou son rang dans la série mam- malogique disposée sur une , deux ou trois lignes. Cr: L° Pr. 92 à 26. 5 l'action se prolonge le plus long-temps, semblent devoir fournir des caractères positifs basés sur toutes les modifi- cations survenués. Or l appareil de la lactation et les par- ties les plus extérieures de cet appareil révèlent très-bien par toutes leurs différences les modifications des organes génitaux internes, et sont encore nécessairement en rap- port avec le fon d'intelligence des familles instituées en philosophie mammalogique. Ce serait une bien grande erreur de croire que l’ap- pareil mammaire caractéristique du type des animaux strictement vivipares doit subir, depuis l'espèce humaine jusqu'aux mammifères les plus rapprochés des olSeaux , des modifications dans un ordre toujours décroissant. Lorsqu'on est bien pénétré du haut rang que le principe des finalités physiologiques occupe nécessairement dans la hiérarchie des caractères et des ensembles dé caracté- res , on n "est nullement surpris de voir un appareil orga- nique, devenir plus complexe dans un groupe naturel d'animaux voisins d'un autre groupe dans lequel cet ap- pareil même tend le plus à disparaître et à s’effacer. Cette espèce de contraste dans l’ordre naturel des dégradations progressives de l’ organisation mammalogique est pourtant un fait facile à constater en observant l'appareil mam- maire dans tous les marsupiaux. On Y voit en effet, d’une. part, que la peau abdominale s’y dispose plus où moins en une bourse destinée 4 recueillir et à protéger un fœtus mammaire qui devient un nourrisson ; on constate que d’autres particularités de l’organisation ‘générale (queue prenante )viennent suppléer à à l’imperfection d’une bourse devenue vestigiaire; et l’on reconnaît facilement, par la démonstration anatomico- physiologique qui en a été 6 CL; LPrspao à 26. faite}, que celte organisation mammaire , plus riche en apparence, supplée : nécessairement à l’ imperfection relative des organes générateurs internes dans lesquels l” incubation est devenue beaucoup plus courte. Cette incubation est en quelque sorte continuée à l’extérieur sous un autre mode physiologique : dans lequel les sucs fournis pour le déve- loppement fœtal ne sont plus du sang utérin. Les fluides destinés à ce développement après une sorte d’avortement naturel et normal étant des sucs lactés parfaitement adap-" tés au degré de constitution organique € des embryons, on sent Ja nécessité de toutes les modifications survenues dans V appareil mammaire de ces animaux si curieux et si im- portants à. observer de très-près. C’est surtout toute la partie des mœurs relative aux fonctions génératrices des Didelphes, dans lesquels la bourse n'est plus représentée que par deux grands plis cutanés abdominaux , qu'il serait important ( de bien connaître, afin de pouvoir constater le rapport nécessaire entre le degré de précocité de l’avor- tement normal et le mode d’incubation maternelle qui pourrait é être artificiel, c'est- h-dire une incubation dans une sorte de nid, suppléant d'une bourse imparfaite , malgré la lurgescence naturelle qui se manifeste à à l'époque du fonctionnement dans les plis qui la représentent. | | Ces considérations anatomico-physiologiques sur Tor- ganisation | mammaire du premier groupe des animaux marsupiaux ayant une bourse abdominale ou des plis cu- tanés abdominaux, indices vestigiaires ( de cette bourse, lé- gitiment , cotaplétement à nos yeux la distinction des mammifères en Monodelphes (: animaux à une seule ma- 4 Voyez Mémoires tarrlèentifs et tableaux ee d'ana- lomie. physiologique. par Laurent. GE. A£e Pr swo2ià 90. | 7 trice ) et jen.Didelphes (animaux à deux matrices), intro- duite depuis.long-temps dans la science par M, de Blain- ville. En étudiant, comparativement les dispositions. anatomico-physiologiques. de l'appareil mammaire mono- delphique et didelphique, on voit déjà comment se fait le commencement dela transition naturelle du type des vivi- pares à,celui des ovipares, et,on est forcé de convenir que L'organisation, didelphique. s'étend à tout le groupe des mammifères à bourse plus ou moins développée. | »La,marsupialité, c’est-à-dire la disposition en forme. de.bourse annexée à l'appareil mammaire , doit être rap- prochée en physiologie. et en zoologie philosophiques de toutes les dispositions en forme de bourses adaptées à des usages très-variés, etil ya convenance de le faire, lors- qu'après l'observation de la plupart des faits de ce genre, on s’est convaincu. de l'exactitude et de l'importance des résultats généraux obtenus par cette voie lente, mais sûre. Mais nous. devons nous borner ici à l'exposé d’un certain nombre d'observations zoologiques desquelles les principaux résultats nécessaires en mammalogie doivent être déduits. Nous avons à faire remarquer d’abord le contraste, apparent du moins;-entre l’organisation mam- maire des Didelphes ou Marsupiaux vrais et celle des Orni- * thodelphes ou Monotrèmes, qui par leur appareil repro- ducteur se rapprochent le plus des Oiseaux. : Quoique les animaux didelphes. et les Ornithodelphes _aient.pour caractère,commun l'existence d'un os impro- prement appelé marsupial, puisque il ne fait POnE pArHe de la; bourse ; ainsi que l'impliquerait ce nom, quoiqu'ils soient.avec raison rapprochés sous ce point de vue, nous n'avons pu qu'être frappés d'abord de la dégradation # 8 GEL: PL. \99 à 26. rapide de l'appareil mammaire des Ornithodelphes, dont la glande n’est représentée que par des cæœcums, et dont les organes télinaires n’existent plus et ne sont plus repré- sentés que par les orifices des excréteurs des cœcums où follicutes sécréteurs du lait. Il nous suffit d'indiquer cette dégradation survenue pour ainsi dire tout-à-coup dans l’ap- pareil mammaire des Ornithodelphes ou Monotrèmes, qui doit être , et qui est en effet , en harmonie avec le modede développement embryonnaire et le degré de constitution organique des petits au moment de leur naissance, Par dégradation de cette organisation mammaire, nous n'en- tendons point ici une existence vestigiaire de cet appareïl comparable à celle qu’on observe chez les mâles des mam- mifères monodelphes et didelphes, mais nous voulons signifier la simplification de la texture glandulaire des mamelles et l'absence des tétines où mamelons chez les femelles des Ornithodelphes ou Monotrèmes. Après avoir fait pressentir l'importance des recherches sur les organes sexuels des mammifères, et principalement celle de l'appareil mammaire dont l'existence est caracté- ristique de la série mammalogique , on peut encore faire remarquer que les modifications que le système pileux de ces animaux subit sont telles dans les Pangolins et les Cé- tacés , qu'il semble en apparence ne plus exister, tandis que l'appareil lactateur y persiste le plus généralement avec tous les caractères anatomiques et physiologiques qui le font reconnaître ; et ce fait doit être pris en considération, puisque le degré d'organisation mammalogique ou cette persistance d’un appareil mammaire dans toute la série des vivipares révèle à l'extérieur le rapport entre les organes éducateurs et un plus haut degré d'intelligence pour l’é- Gr? KE Pg.°22 à26. 9 ducation des petits, d’une manière plus rigoureusement exacte que ne le font le système tégumentaire et le système pileux, toujours forcés de se modifier pour s'adapter aux circonstances des milieux ambiants et de se constituer en moyens plus ou moins défensifs (Cétacés, Pangolin, Porc- Épie, Hérisson , Couendou, Échidné, Tatous). Il importe donc de signaler le rapport plus évident et plus intime entre l'existence des organes mammaires où éducateurs et l’organisation cérébrale plus riche des mammifères, et, en procédant ainsi, nous croyons faire une application exacte des principes établis en philosophie zoologique (Lecons de Blainville }, puisque c’est le degré d'intelligence, s’exercant pour l'éducation des petits, qui est ici mis en relief et révélé aux surfaces de l’animal par l'existence d'organes mammaires que quelques zooto- mistes ont appelés organes éducateurs. Ainsi la considération de l'angle cränifacial , toutes les modifications crâniologiques et prosopologiques de la tête des mammalia , tous les caractères que peuvent four- nir les técuments externes, les poils, les ongles, les dents, etc. , etc., si bien étudiés jusqu à ce jour par les zoolopis- tes ; devront peut-être, tout en conservant leur rang d’or- dre’assignable en philosophie zoologique, devront, dis-je, ‘ peut-être céder le pas à un caractère que doit fournir une étude plus exacte et plus approfondie des organes mam- maires euvisagés toujours dans leur rapport intime avee l’organisation cérébrale. - Mais , nous l'avons déjà dit, et nous devons le répéter encore, le principe des finalités physiologiques dominant toujours dans les questions de cet ordre , il ne faudra pas être surpris que , pour le but de la propagation et là con- 10 Gi L'PL22 à 1%. servation des espèces mammalogiques , l'appareil mam- maire. n'offre point des différences suivant un ordre de décroissement progressif, et qu’il n’y ait même desssortes de sauts ou de contrastes, ainsi que nous l'avons indiqué en comparant d une manière générale sous ce rapport les mammifères à bourse avec les Monotrèmes.Ces remarques générales sur les caractères différentiels des organes mammaires dans toute la série des animaux qui en sont pourvus devaient précéder nos observations zoologiques sur l'appareil mammaire des Didelphes. :1Cet appareil se montre chez ces animaux composé ainsi qu'il suit: | F 1° D'un amas de pes sécréteurs du lait, éléments - anatomiques de ce qu’on nomme la glande manie, ou la mamelle ; 2° Des Mbits hsicghtht 3° D'organes de sensation modifiés pour le toucher maternel, c'est-à-dire servant à la copulation entre là nourrice et le nourrisson. | Nous n’aurons point à nous occuper ici des organes profonds de cet appareil ; l'étude des cryptes lactaires et des canaux galactophores ou lactifères est du ressort de l'anatomie et de Ja physiologie comparée. Mais nous étudierons plus spécialement sous le point de vue zoole- gique le sens de la copülation lactatrice des Didelphes , eu raison de son importance réelle si bien sentie: st tous les zoologistes. oh motlbeserépee Ce sens se compose : 1° d’un organe érectile, sorté de pénis mammaire destiné pour lintromission dans la bouche du nourrisson : c'est le mamelon ou la tétine ; 2° d’une sorte de fourreau cutané ou prépuce tétinaire Gris Pig 02 à 46. 11 qui enveloppe le mamelon et. le cache plus ou moins ; et æ d’une très-grande portion de la peau abdominale. Celle-ci enveloppe d’abord immédiatement toute la partie de la glande qui saïlle au-dessous de la paroi abdominale, et forme ainsi une sorte de scrotum ou bourse mam- maire comparable sous ce rapport au véritable scrotum ou bourse tesliculaire. Il y a cette différence très-grande entre l'enveloppe cutanée de la glande mammaire et celle du testicule que la première: n'est. point pendante comme la seconde, lorsque la mamelle adhère par une large base à la paroi abdominale , ce qui est l'inverse chez le testicule. … Mais ce qui devient la caractéristique du premier groupe des Marsupiaux ou des Didelphes, c’est la por- üon de la peau abdominale qui , après avoir recouvert Ja surface externe de la glande, se replie sur chaque côté et -en bas pour se disposer en une bourse propre à recueillir, à contenir et à protéger les avortons qui deviennent plus tard des nourrissons. Tout l'appareil mammaire, € Éesdipe la glande, les coiduits _galactophores et le sens pour. la copulation . de la mère et du nourrisson, sont ici préalabiement orga- * Cependant on observe chez les individus femelles de quel- ques races humaines ( Négresses, Hottentotes, etc.) et plusieurs espèces de mammifères monodelphes, des mamelles pendantes, à-peu-près comme le sont les bourses testiculaires. Mais il, y a cette différ ence entre les deux appareils que les voies pour l’ex- crétion du lait, ou les conduits galactophores, sont très-courtes et _ sous-Cutanées, comme la glande avec laquelle ils forment une seule masse , tandis que les voies très-longues et tortueuses du sperme sont intestinales, en partie renfermées dans l’abdomen . Angustides, Cuy. 3. Andium, Cuv._ | ; 4. Humboldtiü (Ann. du Mus., 11, p.177, 337). 5. Minutus , Cuv. 6. Tapiroides , Cuv. +. Turicense, Schinz, dans la lignite de la Suisse. 8. Avernensis, Croizet et Job, dans le sable près d’Eppelsheim , Le bohnerz de la Rauhen-Alpen, et du Puy-de-Dôme. LE CE LT PL NS 7. A2 9. Llephantoides, Clist. 10. Fatidens, Clist. On connaît plusieurs squelettes entiers du Mastodon, et iout nouvellement encore, on en a découvert un à Cham- bersburg en Pensylvanie. Suivant M. Morton (Journ. of the Acad. of Philad., vi, p. 71), tous les os du Mammutkh et d’autres Mamnufères terrestres qu’on a trouvés sur la côte de la mer Atlantique, dans les États-Unis, sont renfermés dans l’alluvium. Cela ferait penser que ces animaux vi- vaient encore après la formation du diluvium, dans les marais et sur les rives des fleuves et de la mer du nouveau continent. Un des points où ces ossements abondent le plus est le Rigbone, au Mammoth-Lick près l'Ohio, où Les osse- ments du Mastodon se trouvent mêélés avec ceux du Rhino- céros, etc. Selon le rapport fait au Lycée d’histoire natu- relle de New-York, par MM. Cooper, Smith et Dekay sur les ossements fossiles déterrés le 3 septembre 1530 à Rig- bone-Lick , à vingt lieues sud de Cincinnati en Kentucky, ces os provenaient , pour la plupart, du Mastodon. Il y a, parmi eux , une tête entière et bien conservée. Ce quadrupède avait la taille et la forme de l’Eléphant ; il était pourvu, comme lui, d’une trompe et de longues dé- fenses implantées dans les os incisifs; ses pieds offraient la même structure; en un mot, il ne différait d’une manière essentielle de l'Éléphant , que par ses dents molaires, qui, au licu d’être formées de lames transversales, avaient une couronne simple , mais hérissée de tubercules ou de ma- melons plus ou moins nombreux, plus ou moins saillants. Nos continents ne nourrissent aujourd’hui aucun animal de ce genre , bien que les couches superficielles recèlent lés os de trois ou quatre de ses espèces. Le mastodonte est un des plus gros, des plus énormes en apparence de tous les ani- maux fossiles. La grosseur monstrueuse de ses dents mä- chelières, les tubérosités formidables dont elles sont héris- Cxe E, Br. 4 20° 17 sées, ne pouvaient en effet manquer d'attirer l’attention , et il était bien aisé de s'assurer qu'aucun des grands ani- maux n’en a de cette forme ni de ce volume. La hauteur du Mastodon ne surpassait pas celle de l'Élé- phant; mais il était un peu plus allongé , et avait des mem- bres un peu plus épais, avec un ventre plus mince. Il se nourrissait à peu près comme l’Hippopotame et le Sanglier, choisissant de préférence les racines et autres parties char- nues des végétaux: Cette nourriture devait l’attirer vers les terrains mous et marécageux. Néanmoins , il n’était pas fait pour nager et vivre souvent dans les eaux , comme l’'Hippo- potame ; c'était un véritable animal terrestre. Ses osse- ments sont beaucoup plus communs dans l'Amérique sep- tentrionale que partout ailleurs , ou bien sont exclusivement propres à ce pays. Quoiqu'ils soient mieux conservés et plus frais qu'aucun des autres fossiles connus . cependant rien ne prouve qu’il y ait encore aucun de ces animaux vivant, soit en Amérique , soit ailleurs. Cuvier a décrit cinq espèces de Mastodontes , y compris le Mastodon Humboldti , que M. de Humboldt a trouvé près du volcan d’Imbaburra , dans le royaume de Quito, à douze cents toises de hauteur. M. Schinz a trouvé dans le calcaire d’eau douce de Montabusard , et dans la lignite de la Suisse, des débris dont il a fait son espèce, le Mastodon turicense ; et MM. Croizet et Jobert dans le Puy-de-Dôme, l’espèce nommée Wastodon avernensis. M. Glift, dans les Mrahsactions , à. xxxvur, Ê. >; Csxxngsl fi Girtoexrr, f. 2, 3,7 et 10, parle encore d’une espèce de Mastodon qu'il appelle Mastodon elephantoïides, et d’une autre trouvée dans le diluvium d’Irrawady en Birmanie, qu’il appelle M. latidens. Le Mastodontoideum , communiqué par M. Godmann , le 1° janvier 1830, à la Société philosophi- que de Philadelphie, n’est, d’après M. Harlan, que le jeune du M. maximus. 1 8 À 7: V4 9 15 | CET, Pr 7 A "9. HIPPOPOTAMUS. 1. Major, Nestiet Cuvier. — Antiquus, Cuv. Dans le Puy-de-Dôme et l'Angleterre. >. Minus, Cuv. 3. Medius, Cuv. 4. Dubius , Cux. On sait que les ossements retirés par M. Marcel de Ser- res des cavernes de Lunel-Vieil, et qu’il regarde comme appartenant à plusieurs espèces d’Hippopotames , provien- nent , selon M. Bravard, du Cochon (V. Bravard, Monogr. de deux fossiles, p. v11). On ne connaît qu’une seule espèce 4’Hippopotame vi- vante; mais il en existe quatre espèces fossiles : la première est très semblable à l’espèce vivante ; la deuxième est de la taille du Sanglier, et a, du reste, tous les caractères de la première ; la troisième tient le milieu entre les deux pré- cédentes , et la quatrième est à peu près de la taille du Co- chon de Siam. RHINOCÉROS. .. Tichorhineus, Cuv.— À. antiquitatis, Blumenbach.— À. Pal- läsii, Desmar. ; Sibérie, Allemagne, Angleterre, Italie. . Incisivus, Cuv.; France et Allemagne. 3. Leptorhinus, Cuv. — R. Cuvieri, Desmar. : dans les cavernes à ossements de Lunel-Vieil. 4. Minuius, Cuv.: Lunel-Vieil, Pondres, Souvignargues. 5. Elatus, Croizet et Johert : Puy-de-Dôme. . Pachyrhinus, Kaup.— R. incisivus, Cuv.: près d’Eppelsheim, en’Allemagne. 7. Hypselorhinus, Kaup. : sable d'Eppelsheim. 8. Goldfussiü, Kaup : Eppelsheim. 9. Lepiodon, Kaup : Eppelsheim. nt (CE (en Il est probable qu'on trouvera encore un plus grand CL. Ÿ, PL. 27 à 2Q. 19 nombre d'espèces. M. Champell prétend avoir reçu de l’in- térieur de l'Afrique, à 1000 lieues anglaises à peu près du Cap, le crâne d’un Rbinocéros vivant qui ressemble en- tièrement à celui du Rhinocéros fossile. Selon M. de Meyer, les dents sur lesquelles M. Broun établit son genre Cœlo- donta proviennent d’un jeune Rhinoceros tichorhinus. Les débris des Rhinocéros se trouvent ordinairement dans les mêmes couches que ceux de l’'Eléphant. On en a rencontré principalement dans le diluvium de la Sibérie (avec la chair et la peau conservées), dans le diluvium d’An- gleterre , d'Allemagne , de l'Italie. supérieure, daris les ca- vernes à ossements de Schneiderloch (Franconie) et de Sundwich en Angleterre. MM. Croizet et Jobert, dans leurs Ossements fossiles du Puy-de-Dôme, et M. Jobert, Bulletin des sciences natu- relles, février 1830 , parlent d’une espèce de Rhinocéros qu'ils appellent Ahinoceros leptorhinus elatus, et dont les débris ont été trouvés dans le Puy-de-Dôme. Enfin les environs d’Eppelsheim, connus de tous les séologues, ont fourni à M. -Kaup, de Darmstadt, quatre espèces fossiles de Rhinocéros, qu'il a décrites dans ses Ossements fossiles de la Hesse rhénane. M. Fischer a trouvé des cornes d’un Run. tichorhinus qui avaient trente-deux pouces de long. Il parle aussi de deux espèces , qu'il nomme Rhin. Cuviert et Rhin. minimus ; mais il est incer- tain s'ils ne sont pas déjà compris dans les espèces de M. Kaup. DINOTHERIUM, ÆKaup; Tapir GIGANTESQUE, Cu. 1. Giganteum, Kaup. — Tapir gigantesque, Cuv.: France, Ep- pelsheim. s ; l 2. Bavaricum , H. de Meyer: — Tapir gigantesque, Cuv. — D, Cu- viert , Kaup : France, Bavière, Eppelsheim. 3. Medium, Kaup. 20 Cv: 'E, PL, 127 4 29- ELASMOTHERIUM, Fischer. 1, Fischeri : Sibérie, Palerme (?) Îl était assez semblable au Cheval et au Rhinocéros,dont il avaït à peu près la taille. EQUUS. ï. Fossilis. E. adamiticus , Schlotheim : dans le diluvium de toute l’'Europé et de l'Asie. 2. Primigenius : Eppelsheim et Bohnerz du Rauhe-Alp. 3. Mulus primigenius, H. de Meyer : Eppelsheim. 4. Asinus primigenius, H. de Meyer : Eppelsheim. Les ossements fossiles du Cheval, connus il y a quelques années, ne différaient en rien de ceux de l’espèce aujour- d’hui vivante; mais M. H. de Meyer vient de déterrer dans le sable tertiaire d’Eppelsheim de nombreuses dents d’ani- maux semblables au Cheval, mais dont la structure diffère presque génériquement des os de l'animal vivant. ( Nos. Acta Acad. Leop. Car. nat.,c. Vn-xvr, 2.) ADAPIS, Cuv. 1. Parisiensis, gypse de Montmartre. 1. Wcrofa fossilis, cavernes à ossements de la Franconie, Bise, Hul- ton, et dans les tourbières du département de lOise. >. Priscus, Goldfuss, Sandwich. 3. Avernensis, Croïzet ct Jobert : Puy-de-Dôme. 4 Antiquus, Kaup : Eppelsheim. 5. Palæochærus, Kaup : Eppelsheim, Les débris qu’on en trouve à l'état fossile, ordinairement Ge PEr Tia. 29. 21 dans les tourbières , ne présentent pas de différence avec l'espèce vivante. M. Goldfuss, dans les Actes de Bonn., xx, 2, p. 48, pl. 56, f. 4 et 5, décrit un Cochon fossile, qu'il appelle Sus priscus ; MM. Croizet et Jobert, dans les Osse- ments fossiles du Puy-de-Dôme, en décrivent un autre qu’ils appellent Sus avernensis. Enfin M. Kaup(Oss. foss.), en fait connaître deux espèces qu’il a trouvées dans le sable d’Eppelsheim : le Sus antiquus et le Sus palæochærus. CHÆROPOTAMUS, Cuv. 1. Parisiensis, Cuv. — Ch. gypsarum, Desmar. : Montmartre. 2. Meissneri, H. de Meyer : Suisse. 3. Sœmmerringü , H. de Meyer : Lacus terkalk de Georgengmund. ANTHRACOTHERIUM, Cv. 1 . Magnum , Cuv. : lignite de Cadibona, marne de Limoges, terrain jurassique (p. M. Chaubard), près de la ville de Moissac. 2. Minus, Cadibona (?) 3. Minimum, Cuv.: Lot-et-Garonne. 4. Alsaticum , Cuv. : Lobsan. 5. Velaunum 1, Cuv. : Puy en Velay. 6. — IT, Cuv.:Puy en Velay. 7. Silistrense, Pentl. : Bengale. On ne connait pas encore toutes les espèces de ce genre. ANOPLOTHERIUM, Cuv. 1. Commune , Guy. : gypse de Montmartre et formation d’eau douce de l’île de Wight. 2. Secundarum, Cuv. : gypse de Montmartre. 3. Gracile, Cuv. — Xiphodon gracile, Anop. medium, Cuv. : Mont- martre. 4. Leporinum, À. minus, Guv. — Diehobune leporina, Cuv. : Mont- martre. 5. Murino, Cuv.— A. minimum, Guy. : Montmartre. 6. Obliquum. Diehobune obliqua. 22 Es. 1 ;:PL: 27 à 29. Ces animaux n'avaient point de trompe ; leurs mäâche- lières ressemblent à celles cles Rhinocéros et des Damans. CAÏNOTHERIUM, Bravard. Deux espèces dans le Puy-de-Dôme. PALÆOTHERIUM, Cuv. ET . Magnum, Montmartre. . Medium, Cuv. ;: Montmartre, mollasse. Crassum, Cuv., Montmartre. Latum , Cuv., Montmartre. . Curtum, Cuv., Montmartre. . Minus, Cuv., Montmartre. . Minimum, Cuv. , Montmartre. . Indeterminatüm, Cuv., Montmartre. Aurelianense, Guv. : lacusterkalk d'Orléans; Argenton, Geor- gengmund. ; 10. Fsselanum, Guw. : Yssel. 11. J'elaunum, Cuv. : Puy-en-Velay. D où À © © © -1 L Les Palæotherium et les Anoplotherium, sur le gisement desquels on a des notions certaines, se trouvent dans les terrains tertiaires les plus anciens, qui reposent immédia- tement sur le calcaire grossier. :: LOPHIODON , Cuv. TAPIROTHERIOM, Plain. = Tapirotherium : Ysselet Eppelsheim. . Occitanicum : Yssel. + Vssellense : Yssel, Argenton , Laisson. Medium, Guy. : Argenton. . Minutum, Cuv., Argenton. - Minimum, Cuv., Argenton. . Tapiroïdes , Buschwilier. + Buzxovillunum, Buschwiller. Giganteum, Montabusard , Gannat. . Aurelianense, Montabusard. . Monspessulanum, Boutonnet , près Montpellier. © © @-1 © O7 à 9 db nn ei Lui ÉLAIS TPE EoTE x 09. 23 12. Laphio du Laonnais, Guw. : Laonnais. 13. Cinquième espèce d’Argenton, Cuy. 14. Sibiricum, Fischer. Ces animaux, du genre des Tapirs, ont six incisives et deux canines à chaque mâchoire. TAPIR. 1. Avernensis, Croizet et Jobert : Cuv. : Puy-de-Dôme. 2. Priscus, Kaup : Eppelsheim. Resume. Cuvier ne connaissait, dans les terrains meubles, que trente espèces de Pachydermes fossiles : un Eléphant , six Mastodontes , trois à quatre Hippopotames et autant de Rhinocéros , l’Elasmotherium, un Cheval, un Tapir gi- gantesque , ét douze espèces de Lophiodons, qui lui ont paru d’une origine plus ancienne. Aujourd’hui on en con- naît jusqu'à quatre-vingt-onze espèces, savoir : huit d'E- léphants, dix de Mastodontes, quatre d’Hippopotames, neuf de Rhinocéros, quatre de Dinotherium, un d’Elas- motherium , quatre de Chevaux, une d’Adapis, cinq de Cochons, trois de Chæropotamus , sept d’Anthracotherium, six d’Anoplotherium, deux de Caïnotherium , onze de Pa- læzotherium , quatorze de Lophiodons , et deux de Tapirs. Nous regrettons beaucoup queles bornes de cet article ne nous permettent point de donner ici la distribution géogra- phique des espèces fossiles actuellement connues ; le nombre de faits que nous aurions à rapporter exigerait un article à part. Description de la tête entière du Dinotherium giganteum. La découverte, faite par M. Klipstein , de la tête entière 24 Gr NX 5e Parle à. 29. du Dinotherium £iganteum, nous a été armoncée par M.le docteur Kaup, inspecteur du Musée grand-ducal à Darm- stadt , où se trouve aujourd’hui une des plus belles collec- tions de fossiles qu'il y aiten Europe. M. Kaup n’a jamais manqué de profiter de sa position pour servir les intérêts de la science. Sa Description des ossements fossiles , Ouvrage écrit en français, contient des détails précieux sur les Mam- mifères antédiluviens les plus intéressants, qui, sans lui ; nous seraient probablement encore inconnus. C'est, encouragé par ses conseils, que M. Klipstein, son ami, en faisant faire des fouilles dans sa propriété près d’Eppelsheim, petite ville située sur la rive gauche du Rhin, dans la province rhénane du srand-duché de Hesse , eut le bonheur de trouver une tête entière et bien conservée du Dinotherium giganteum. Le cabinet de Darmstadt ne pos- sédait que quelques petits fragments de cet animal, quoi- que , depuis dix-neuf ans, on eût soin d’y envoyer tout ce que l’on déterre dans les environs d’Eppelsheim , si riches en ossements fossiles. M. Kaup espérait d'autant moins \ voir un jour une tête entière de Dinotherium, que les six têtes d'animaux fossiles qu Eppelsheïm avait fournies à ce cabinet appartenaient toutes à des animaux plus petits, c’est à dire au Rhinoceros Schlciermachert ; à V Acerotherium incisivum , à VlArcitomys primigenia et au Spermophilus supercilhiosus. Avant de donner la description de cette tête, nous croyons nous rendre agréable aux géologues expérimentateurs, en disant quelques mots sur la manière dont cette masse, aussi fragile qu'énorme, fut retirée du fond d’un fossé de dix-huit pieds de profondeur, où elle était engagée par une partie de son cräne dans une couche d’argile marneuse. On commença par creuser tout autour de la tête, et en dessous , en ménageant dix colonnes de terre , sur lesquelles elle restait posée, pour laisser circuler l'air autour d'elle. On fit passer des cordes dans l'intervalle de ces colonnes pour lever la tête et la ramener à [a surface; mais comme Gr il, PL 187 4 29 25 la pression de ces cordes aurait pu la morceler, M. Kaup fit d’abord remplacer les dix colonnes naturelles par autant de colonnes artificielles de gypse; puis on construisit au dessous de la tête une couche épaisse de gypse, sur laquelle on la fit reposer, après avoir bien frotté les parties nues avec de l’huile et du gras de lard, pour qu’il n’y eût pas adhérence entre elle et la couche. On remplit de gypse l'in- tervalle ; au travers de cette couche on fit passer des barres de fer terminées par des anneaux ; à ces anneaux on atta- cha les cordes , et douze hommes vigoureux placés sur un échafaudage qu’on avait construit sur le bord de la fosse se mirent aussitôt à l’œuvre. La tête fut retirée au milieu des acelamations d’une foule de curieux accourus de tous les villages voisins , et transportée sur une voiture dans la petite ville d’Alzei , puis à Darmstadt. Lorsque, il ya environ sept ans, M. Kaup fitconnaitre la mâchoire inférieure du Dinotherium aux naturalistes alors présents à Berlin , tous les zoologistes , et mème le célèbre Cuvier, pensèrent que le Dinotherium était une espèce de Tapir, et l’appelèrent Tapir gigantesque; ils ne voyaient pas qu’à l’exception de quelque ressemblance entre les dents molaires de ces deux espèces, il n’y avait aucun ca- ractère qui püt les rapprocher l’une de l’autre. Quant à M. Kaup, tout le porta à faire du Dinotherium une famille particulière, qu’il plaça à côté des Paresseux et des Pan- solins. Le crâne du Dinotherium diffère entièrement de celui des autres Pachydermes et des Edentés fossiles. La figure 1 de la planche 27 représente le profil de la tête. On est frappé, au premier coup d'œil, de la grandeur de la fosse temporale ; elle devait être remplie par un muscle masséter énorme ; la mâchoire inférieure, au mouvement de laquelle ce muscle servait, est également d’un volume remarquable. On observera avec intérêt les petites orbites ouvertes en arrière et placées postérieurement au dessus de la première et de la deuxième molaire. Les 26 Csé LE Bi, 197 ep: arcades zygomatiques sont faibles, et les deux condyles pour la réception de l’atlas ou première vertèbre sont placés fort haut. La longueur totale de la tête est de. , ; . 1,105 Sa hauteur verticale, depuis la quatrième dent molaire jusqu’au bord de la fosse temporale, de . 0, 45 Depuis le bord de l’orbite jusqu’au bord posté- rieur de la fosse temporale, de. .: : 41. ..10, 45 La profondeur de la fosse temporale est de. . o, 29 L’angle formé par la face supérieure des frontaux et celle de l’occipital n’est que de 39 à 40°, tandis que, chez la plupart des mammifères ; il en a 90 et même davantage, comme chez les Baleines, La figure 2 de la planche 27 représente la face imfé- rieure de la tête. À en juger par les dents molaires, qui sont au nombre de cinq, elle appartenait à un adulte. Les dents sont plus usées sur un côté que sur l’autre, et les deux séries qu’elles forment sont plus rapprochées sur le devant que dans le fond. L'ouverture nasale est fort étroite et re- marquable par sa petitesse, tandis que les trous pour le passage des nerfs optiques sont énormes; ils sont placés près des premières dents molaires, au dessous de l'os imaxillaire , qui est fort saillant. La partie postérieure de la tête offre une largeur fort considérable. Les molaires sont parfaitement conservées ; la fisure 2 de la planche 28 les représente un peu moins diminuées que dans la figure précédente. La longueur des cinq molaires est de. . . . 0,453 Celle de la première molaire est de, . . . . . 0,084 Sa largeur postérieure est de... . _.,.: . . : 0,084 Sa largeur antérieure est de. .,,,,,-:,! .). 0,097 sf. 2 fes dE. 0%,075 1/2 — 0,104. 1/2 -- 0",098 — 0",088. 21,080 . — 0 ,009 — 0 ,092 — 0 ,080. 0 ,089 — 0 ,082 — 0 ,094 — 0 ,100. Cas.E, PE. 2% à: 29: 29 Dé la racine de la prennère dent molaire jusqu’à la pointe de l’os intermaxillaire, . . . . . . o",308 Largeur de la première molaire jusqu’au fora- iheb isépræoshitdlesoc. #6 Leo ie. 2105 RL 0 0210653001 Largeur de la mâchoire inférieure. . . ,; . 0 ,200 Largeur de la face articulaire de la mâchoire supéneuresoqnéri ob noivaol rqoimebh A og Du bord antérieur de cette face jusqu’au bord de l’arcade zygomatique. -. . . . . . . . o ,500 La plus srande largeur postérieure de la tête Est fees re sont era taire : brin 66 0n Os Sur le dessus de la tête ( # 28, 6e: 1}, on remarque la cavité très vaste qui reçoit la trompe. Les os nasaux man- quent entièrement, les os frontaux sont très courts. La grande étendue des surfaces de tous les os, et leurs nom- breuses rugosités attestent la force et le volume des mus- cles qui s’y rattachaient et qui servaient aux mouvements de cette énorme tête. La longueur de la fosse pour la trompe est de . 0", 51 Sa-plusigrandedargeur de... , :: o , 44 Sa plus grande profondeur de. . 4 . . . . o,15 La largeur des frontaux de, . . . . . . . o ,485 Leur longueur de. A EE Enfin la figure 3 de la pce 28 réptédetite la tête vue en arrière , et en la supposant posée sur les frontaux. On remarque surtout le sphénoïde, qui est percé de grands trous, et forme avec le palatin un angle de 43°. M. Kaup présume que le Dinotherium étaitun animal ter- restre qui se tenait sur le rivage des fleuves ; qu’il se dépla- çait avec lenteur , et que ses énormes défenses (recourbées par le bas et non vers le haut , comme il l'avait pensé d’a- bord avec plusieurs naturalistes , sur l’examen de quelques fragments qu’on lui avait envoyés) lui servaient pour fouil- ler la terre et en arracher des racines et des tubercules qu’il portait à sa bouche avec sa trompe. Il croit aussi que ces in- 28 CEE, MPL 97 sg: cisives étaient en outre , pour l’animal , un moyen de loco- motion , et que les ongles dont , selon lui, il était pourvu, l’aidaient à se cramponner à la terre. La forme de la partie postérieure de la tête , qui est très semblable à celle de la baleine, vient à l’appui de l’opinion du célèbre Buckland , qui croit que le Dinotherium était aquatique ; ce qui, ce- pendant, ne détruit pas Popinion de M. Kaup. Nous reproduisons ici (pl. 29, fig. 1) la figure que ce na- turaliste a donnée de la forme que devait avoir cet animal, ainsi que celle qu'il attribue au Mastodonte (fig. 2) et à quelques autres espèces antédiluviennes. Encouragée par l’Académie des sciences de Paris , la So- ciété géologique du grand-duché de Hesse, à laquelle la tête appartient, se propose d’en faire l’exhibition , ainsi que d’un moule de cette même tête, dans les quartiers les plus plus fréquentés de Paris et de Londres, une fois que le nombre des souscripteurs à l'ouvrage intitulé : Géologie de la Hesse rhénane, et description des ossements du Dinothe- rium giganteum , Sera parvenu à cent cinquante. Cet ou- vrage, rédigé par MM. Klipstein et Kaup, membres de ladite Société , sera accompagné de quatre planches.et deux profils , et de deux cartes géologiques *. ï On souscrit à Paris, au bureau des Traductions, rue Saint- Jacques, n° 167. Le prix de la souscription sera de 30 fr. , prix des libraires. Les Souscripteurs recevront une carte d'entrée gratis, valable pour tout le temps de l’exhibition du Dinotherium. E, JACQUEMIN. Paris, janvier 1837. CL, Pr.toz 4029; 29 Extrait des comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, 1836, 2° semestre, n° 15. M. de Blainville met sous les yeux de l’Académie un dessin lithographié représentant , réduit au cinquième, le cräne du Dinotherium giganteum découvert à Eppelsheim, dans la vallée du Rhin, dont il avait eu l’honneur de l’en- tretenir dans sa séance du 16 août dernier, et pour le transport duquel, à Paris , il lui avait soumis la proposition de faire une partie des frais, ce qu’elle a bien voulu accep- ter. M. le professeur Kaup, qui prépare un mémoire étendu avec de nombreuses figures sur ce curieux fossile, dont 1l possède maintenant la mâchoire inférieure complète, avec toutes ses dents, et le crâne nouvellement découvert, pres- que entier, si ce n’est pour la partie antérieure de la mà- choire supérieure, qui est malheureusement tronquée, paraît penser que cet animal, loin d’avoir appartenu au genre Tapir, dans lequel il avait été d’abord inscrit par G. Cuvier, sous le nom de Tapir gigantesque, doit être rangé comme genre distinct dans la famille des Éléphants. En ef- fet, la grandeur du trou sous-orbitaire doit faire supposer, avec toute apparence de raison , que cet animal était pourvu. d’un grand développement nasal ou labial ; en outre, l’ab- sence des canines, le grand intervalle sans dents qui sépare les molaires des incisives, le petit nombre de celles-ci, leur grand prolongement extra-buccal sous forme de défense, du moins à la mâchoire inférieure, où elles sont seulement connues jusqu'ici, le nombre et la forme des dents molaires à double colline transverse, rappellent à la fois ce qui existe chez les Mastodontes , les Lamantins et les Dugons ; en sorte que l’on doit voir. suivant M. de Blainville, dans cet animal de l’ancien monde , un de ces chaïinons perdus, in- termédiaires aux Eléphants ou Gravigrades terrestres, com- prenant les Mastodontes (dont une espèce, ou peut-être 30 CET Pr. Sa 29. ._nême un âge seulement a reçu le nom de Tétracolodon, parce que la mâchoire inférieure est pourvue de défenses , (comme la supérieure), et aux Gravigrades aquatiques ou Lamantins. On peut alors supposer que les srândes dents incisives de la mâchoire inférieure du Dinotherium, si anomales par leur direction en bas, lui servaient à déraci- ner les végétaux littoraux, fluviatiles ou marins dont l’ani- mal se nourrissait, un peu comme les srandes canines de la mâchoire supérieure du Morse, animal carnassier, lui servent à arracher les animaux mollusques ou crustacés, fixés sur les rochers sous les eaux de la mer. Nota. L'arrivée à Paris, par les soins de MM. Kaup et de Klipstein, de la tête du Dinotherium giganteum, a permis à M. de Blainville de confirmer, par l'inspection de cette pièce elle-mème, l'opinion qu’il avait émise dans la note ci-dessus. Eve He, ,B2:, 804 1 MÉSANGE. Parus. Linne. M. À HuPPS JAUNE. P. flavo-cristatus. De Lafresnaye. Cette belle espèce asiatique, que nous croyons inédite, est remarquable par sa grande taille et par son plumage brillant, noir et jaune, qui rappelle celui de beaucoup d’espèces de Troupiales. Toute la partie supérieure de l’oiseau, excepté le dessus de la tête, est d’un noir assez mat, se reflétant cependant en vert-olive à certain jour. Toutes les plumes du dessus de la tête sont allongées, principalement celles du sommet, d’un beau jaune serin, et forment une huppe élégante, qui se termine en pointe vers l’occiput. Les grandes couvertures de l’aile sont bordées, à leur extrémité, d’un blanc jau- nâtre sale, formant sur l’aile une ligne oblique, étroite , de cette couleur, et peu saillante. Les primaires sont très fine- ment frangées de gris-clair. Les ailes pliées dépassent un peu la moitié de la longueur de la queue. Celle-ci est plus al- longée que chez beaucoup d’espèces, et fortement arrondie, presque étagée , la première rectrice latérale étant de six lignes plus courte que les mitoyennes ; elles sont toutes as- sez notablement larges, et la première latérale est bordée de ‘ blanc à son extrémité. Tout le plumage du dessous de l’oiseau se compose de deux couleurs comme le dessus. Depuis Le bec jusqu’au mi- lieu de la poitrine, il est du même noir, un peu teinté d’o- live, que le dessus, et le reste est du même jaune qui colore la huppe. Cette couleur se remarque encore sur la partie extérieure du pli de l'aile. Le bec est noir, et les pieds, qui > Cv. Mi, Bi..59. sont forts et très vigoureux, paraissent avoir été, ainsi que les ongles, du plombé bleuâtre particulier à la plupart des espèces du genre. Longueur totale, 6 pouces 4 lignes (montée). Elle vient des îles de la Sonde. DE LarREsNAYE. Janvier 183. Gs. Ji, Pni s7 4.70) x SYNOPSIS AVIUM AB ALCIDE D ORBIGNY, in ejus per Âmericam meridionalem itinere, collectarum et ab ipso viatore necnon À px LAFRESNAYE 10 Ordine redactarum. Onno 1. ACCIPITRES. Lin. Cuv. Vieil. 1° Fam. VULTURIDEZÆ. Vicors.. G. SARCORAMPHUS. Duméril. 1. S. gryphus: —(Sarcoramphus cuntur, Dumér.; F’ultur gryphus, Humboldt, Zool., pag: 31, pl 8-9; Tem., pl. 133-134.) — Habit. oris Patagonicis, republica Chj- liana ; Boliviana, Peruviana et Columbiana. 248. papa. —V’ultur papa, Lin. , Gmel. ; F’ultur elegans, Gerini; Gypagus papa, Vicillot Gal. , pl. 3; Encycl., tom. 1x, p. 1176; Buf. enl. , 428 ; Tribu rubicha , Azara, n°1,Spix, pl. 1, etc. = Habit. provincia Paraguayensi, imperio Brasiliano, Se Peruviana et Boliviana. G. CATHARTES. Hlig. + C: re Vicillot : d’Orb. dé dans l’Am. mér. Ois., 1837. a LS Ces dl, Pat pgt pl:i,fig. 1.—{Fultur aura, Wils. , Orn. am. , tom. rx, pl. 95, fig. 1; Fautour du Brésil, Buf. enl., 187; Ful- tur Brasiliensis, Tath., sp. 8; Cathartista urubu , Vieïl- lot, Orn. Am. , sep., pl. 1; c. Jota, Ch. Bonap. ; Zribu Azara, n° 3.) — Habit. in imperio Brasiliano , republica Argentina, Chiliana, Boliviana , Peruviana et Colum-— biana , tota America meridionali, etc. C. aura, Iig. ; d'Orb., Voy. dans l’Am. mér., pl. 1, f.2.—(Vultur aura, Lin., Tath., sp. 8; iota, Molina , Chili, pag. 245; c. jota, Ch. Bonap., Syn. esp.,5; Jul- sur atratus, Wils., Ornith. am., tom. 1x, pi. 95, fig. 2; . Cathartista aura, Vieïllot , Gal. , pl. 4; Cuv., pag. 317; Princ. Max. de Neuwied , pag. 64. Ro tota Ame- rica meridionali. 2° Fam. FALCONIDEZÆ. Nos. 1° Sus. Fam. CARACARIDÆ, Nos. G. IBYCTER. Vieillot. I. gymnocephalus , Nob. — Ï., toto corpore nigro , Ca- pite nudo, rubro, rostro reliait flavis. — Habit. pro- vincia Cochabambacensi , republica Boliviara. G. PHALCOBOENUS. Nob. . Ph. montanus, Nob. ; d'Orb., Voy. Ois., pl. 2, fig. 12.— Mas et fœm. Rostro cærulescente, vertice pennis crispatis ornato; regione ophtalmorum aureo; peleo, æervice dorso , alis et pectore nigre coruscantibus ;‘partibus ala- xum , cressi ventrisque inferioribus albis, necnon eéxtre- mis tectricibus remigibusque ; cauda nigra, inextiema parte alba ; tarsis flavis. Jun. toto corpore rufo-brunnes- cente, et par tibus posteriôr ibus maculis brunneis va- riatis. Long., 55 centim. — Habit. plano FuieEeS re— publica Boliviana. CL. 1k; Pt. 77 à 79. 8 G. POLYBORUS. Vieillot. 1. P. vulgaris, Vieïllot, Gal., pl. 7; Spix, pl. 1.—(Falco Brasiliensis, Gmel.) — Habit. imperio Brasiliano, repu- blica Argentina, Chiliana, Boliviana et Peruviana. 2. P. chimango , Vieil.—(Chimango, Azara ; Haliætus chi- manzo, Lesson.) - Habit. republica Argentina, oris Pata- gonicis, Chiliana et Boliviana. 3. P. chimachima. — (Falco degener, Illig., Prince. . Max. ; Polyb. chimma, Vieil., Ornith. , Encycl., tom. mx, pag. 1181 ; Halyætus chimachima, Lesson , Tr. ,p. 43; Milvago ochrocephalus , Spix. Brasil. , pl. 1; Aigle pé- cheur, Cuv.) — Habit. provincia Paraguayensi, céntrali republica Boliviana. 2° Sus. Fan. AQUILEIDEÆ. Nos. G. ROSTHRAMUS. Lesson. Cyminnis. Cuv. Farco. Lin. 3. Rosthramus soctabilis. —( Buse sociable, Azara, n° 16: Herpetotheres sociabilis, Vieïl., Enc. , tom. 11, p. 1248 ; Rosthramus niger, Less., pag. 56; F. Rosthramus, Prince. Max., tom. 11, pag. 182, n° 21.) — Habit. provincia - £orrientesensi (republica Argentina). G. CIRCAETUS. 1. C. coronatus. — (Aigle couronné, Az., w7; Harpyia co- ronata, Vieil., Encycl., tom. ui, pag. 1252 ; Falco coro- natus , Tem. , pl. 234.)— Habit. Patagonia et imperio Brasiliano. G. HALIÆTUS, Sav. à. H. melanoleucus. — (Aigle noirâtre et blanc, Az., n° 8 LL] GL.CIE7, PL. 77 à 79. l et 12, Spizaelus melanoleucus ; Vieïl. , Encycl., 1. wr, p. 1256; Falco aguya , Tem., pl. 302; H. aguya, Les- son, p. 42.) —Hab. rep. Argentina , Chiliana, Boliviana, Patagonia. | | G. HARPYIA , Cuv. . H. destructor. — (Falco destructor, Daud., Ornith., t. x, p. 60, etc.; Tem. Pl 14; Harpyia maxima, Vieil., En- eyel., t. 11, p. 1249.) —Hab. republica Boliviana. G. MORPHNUS, Cu. . M. urubitinga. —( Uruhitinga, Marck, p. 214; Falco arubitinga, Lath., Gmel., Tem., pl. 55; F. longipes, Ilig.;, Aquila picta, SR 1,C.; Buse mixteet noire, Az.,n°20-17; F. urubitinga, Fer Max.) — Hab. Pro- _ vincüis Corrientesensi et Buenos-Ayresensi (rep. Argen- tina); provincia Chiquitensi (rep. Boliviana). G. NISUS , Cuv. NS hemidactylus. — (Buse mixtecouleur deplomb , Az. , n° 22; Falco hemidactylus, Tem., pl. 3, Prince. Max. Neuw., t. 111, p. 97.) — Hab. provincia Corrientesensi ab Argentina); provincia Chiquitensi ÿLe Boli- viana). . N. concentricus. — ( Falco conceniricus , Ilg., Cuv. s _p. 334.) — Hab. provinciis Yungacensi et Moxocensi (rep. Boliviana). N. striaius. —{ (Falco striatus, Nieillot, Am. sept., pl. 1%: Nisus Malfini, Less., p.458.) — en Yuracares (rep. Bo- liviana..) FN: olissstinis —(F. re aEe ; Natterer, Ten. , nt 264-205.) —Hab. Santa-Cruz de la Sierra et Chiqui- tos (rep. Boliviana). 5.. N. Rleqius — (F. pileatus, Tem., pl 203; Princ. Cet HrPie7 4795 3 Max. de Neuwied, t. 1, p. 107, n° 7 FR Hab. provincia Corrientesensi (rep. Argentina). G. ASTUR,, Bechst. 1. À. magnirostris. —( Falco magnirostris, Lath., Gimel. enl., 460, Tem., pl. 86; l’indaye, ar. n° 30; F. magni- rostris, Princ. Max. Neuwied, t. ur, p. 102; Sparverius magrurostris, Vieil., Encycl. t. 111, p. 1265; Falco insec- tivorus, Spix., p. 17, tab. vit, d.) —Hab. provinciis Cor- rientesensi et Buenos-À yresensi (rep. Argentina), prov. Yungasensi, Chiquitensi, Moxensi (rep. Boliviana). 2. À. unicinctus. —( Falco unicinctus , Tem., pl. 313; Buse mixte notrâtre et rousse, Az., n° 19.) —Hab. provin- cia Corrientesensi (rep. Argentina et Boliviana). 3. A: niütidus. — (Falco nitidus, Lath., Tem., pl. 87; 45- turina cinerea , Vieillot, Gal., pl. 20; Dædalion nitidus ,. Less. , Traité, n° 2.) — Hab. provincia Chiquitensi (rep. Boliviana). | à G. MACAGUA, Âzara. 1. M. cachinnans. — ( Falco cachinnans, Lin. , esp. 18; Latb., esp. 88 ; Spix., pl. nr ; Herpetotheres cachinnans, Vieillot, Gal. , pl. 19; Macagua, Azaxa, n° 15.) — Hab. rep. Boliviana. G: MILVUS, Béchst. 1. M. leucurus. — (Le faucon blanc, Azarajn° 36; M. leu- eurus, Vieïllot, Dictionn. d’hist. natur., tom. xx, p. 556; E lanoïdes leucurus, Vieillot, Eneycl. , tom. ur, p. 1205; Falco dispar, Tem., pl. 319; Elanus dispar, Les., p. 72.) —Hab. Buenos-Ayres (rep. Chiliana). 2. M. furcatus , Cuv. — (Falco furcatus, Gmel. , pl. 4; E lanoïdes furcatu:, Vieillot, Encycl., tom. m1, p. 1204; M. furcatus, Cuv.; Nauclerus furcatus, Vigors;. Lesson, 6 Css 5 PL297 4790) Traité, p. 73.)—Hab. provinciis Chiquitensi et Moxensi frep. Boliviana). G. ICTINIA , Vieillot. 1. Î. plumbea, Nieïllot, Méth., t. 111, p. 1208. —( Falco plumbeus, Lin., Encycl., Vieillot, Amér. sept., pl. 10 bis, Tem., pl. 180, Spix., pl. 8-6; Buteo plumbeus, Cu., t.1, p. 337; Faucon d'un blanc terreux, Azara, n° 350; F. plumbeus, Princ. Max. de Neuwied , p. 126, n° 12.) — Hab. provinciis Moxensi et Chiquitensi (rep. Boli- viana). G. BUTEO, Bechst., Cuv. 1, B. busarellus. — ( Falco busarellus, Schaw.; le buse- ray, Levaill., Afriq. , pl. 20; Buse des savannes no yées à tête blanche, Azara, n°13, p.50; F. busarellus , Prince. Max. Neuwied, t. ur, p. 213, n° 27.) — Hab. prov. Cor- rientesensi (rep. Argentina); provinciis Moxensi et Chi- quitensi (rep. Boliviana). 2. B. rutilans.—(F'alco rutilans, Licht., Tem , pl. 25; Buse des savannes noyées rousse, Azava, n° 11; Circus rufulus, Vieillot, Encycl. , t. nr, p. 1216; Falco rutilans, Princ. Max. de Neuwied, t. mx, p. 218, n°28.)—Hab. provinciis Corrientesensi et Buenos-Ayresensi (rep. Argentina ); provinciis Chiquitensi et Moxensi (rep. Boliviana). 3. B. tricolor, Nob.; d'Orbigny, Voy. Oiseaux, pl. 3, fig. 1-2. — (Mas) alis longissimis , tarsis longis, cunctis quidem superioribus partibus, necnon capite, cærulescen- tibus ; inferioribus vero albidis ; cauda alba, nigro limbo terminata. (Fœm.) lisdem coloribus, basi posteriori colli dorsique virido-rufescentibus ; cauda nigris transyersa hter lineis variegata. (Jun.) Rufo palléscente ad unam quamque plumam , brunneis flammis partibus inferiori- bus sigillato ; dorso brunneo, rufe variegato ; uropygio CL. Il, Pis 97 à 79. A xufo; cauda plumbea linneis brunneis crassissimis ornata. Lat, (mas) 5o cent , (fœm.) 52 cent. — Hab. Patagonix (rep. Chiliana); provincia Pazenci (rep. Boliviana). g. B. unicolor, Nob. — Buteo, toto cor pore nigrante ; basi plumärum albida; basi rostri et occipite albescentibus ; remigibus rectricibusque plumbeis transversaliter lineis distinctis ; tarsis squamellatis. Lat. 47 cent. — Hab. pro- vincia Ayupayacensi (rep. Boliviana). G. CIRCUS, Bechst, Cuv. 1. C. cinereus, Vieïllot. — ( Buse des champs cendrée, Azara , n° 30 et 33; C. cinereus, Vieïillot, Dict. t. 1v p- 454; Encycl., t. m1, p. 1013; Falco histrionicus, Quoy et G., Zool. de l’Uranie, pl. 15 et:16.)—Hab. provincis Corrientesensi, Buenos-Ayresensi et Patagonia (rep. Ar- gentina ; rep. Boliviana.) 2. €. macropterus , Vieïllot. — (Buse des champs à longues ‘ailes, Azara , n° 31; C. macropterus , Vieïllot, Encycl., t. 1, p. 1215; Falco palustris, Princ. Max., t-111, p. 224; n° 29, Tem., pl. 22; C. superciliosus ; Lesson., Traité, p. 87, pl. 3, fig. 1.) — Hab. Buenos-Ayres, provincia: Ces (rep. Boliviana). Sus. Fam. FALCONIDÆ. Nos. G. FALCO. Lin. Auct. ; Faco , Bechst., Cuv. PA femoralis, Tem.—(Tem., pl. 121, 343, Cuv., Icon. Guérin, pl. 2, fig. 1 ; Emérillon couleur de plomb, Az. , n° 30; Bidens femoralis, Spix. , pl. 8, ou Cinerascens , p. 15.)—Hab. provinciis Paraguayensi, Corrientesensi, Buenos-Ayresensi, Patagonia (rep. Argentina); provinciis Chuquisacasensi, Chiquitensi, Moxensi (rep. Boliviana), 8 Ces H,: Pz.r37. ab7g. 2, F. sparvcrius , Gi.., Buff. enl., 465:— (Falco domini- censis, Lin., Wils., Am.,t. u, pl. 16; Charl. Bonap., Synop. esp. 10; La cresserelle, Azava,n° 41; F. sparverius, Princ. Max. de Neuwied, t. 115, p. 116, n° 9.) — Hab. provincia Corrientesensi, Patagonia (rep. Argentina); provinciis Pazensi, Chuquisacacensi, Chiquitensi (rep. Boliviana). _G. DIODON ; licssonsta 1. D. bidentatus. — (Falco bidentatus , Lath., Tem., pl. 198; Bidens rufiventer, Spix , pl. 6; B. albiventer, Spix., 7, Princ. Max. de Neuw., t. im, p. 132, n° 13) — Hab. prov. Chiquitensi (rep. Boliviana). 3 Fam. STRIXIDEÆ. G. NOCTUA, Sav., Cuv. 1. NN. torquata. — (Sitrix torquata, Daud. , t. 11, p. 103, Levaill., Az., pl. 42, Vicillot, Encycl., t. m1, p. 1290; Le nacurutu sans aigrette, Az., n° 43.) —Hab. Santa-Cruz de la Sierra (rep. Boliviana). 2. NN. ares — (Le caburé, Az., n° 49; Strix ferox, Vieill., Encycl., t. 1, p. 1280; Strix Passerinoïdes, Tem., pl. 344.) — Hab. Patagonia, provineis Chiquitensi (rep. Boliviana). 3. IN. cunicularia — (Strix Rire ; Molina, Chili, p. 243; Urucura, Azara,t. ut, p. 123, n° 47; Strix cunicularia, Vieïllot, Encyel., t 1, p. 1293; Noctua urucura, Lesson, Traité, p.103; Strix cunicularia , Princ. Max. de Neuwied, t. nr, p. 248, n° 4.) — Hab. provincia Buenos-Ayrescensi , Patagonia Eee GE ce rep. Chiliana). G. SCOPS, Sav., Cuv. 1. Scops choliba. — (Ghnia Azara, n° 48 ; Strix choliba, Ge. EL, PL:47 À 79: 9 Vieillot, ÆEncyel., t. 111, p. 1279; Strix decussata, Lichtenstein, Cat., p. 59, n° 615.)—Hab. provincia Cor- rientesensi (rep. Argentina), prov. Chiquitensi (rep. Bo- liviana). : G. OTUS, Cüv. . ©. brachyotos, Lin. — (Buff. enl., 438.)—Hab. Pata- gonia (rep. Ghiliana et Boliviana). : G. STRIX,, Sav. , Cuv. . $. perlata, Licht. — (S. perlata, Licht. Cat., p. 59, n° 613; Effraye, Az., p. 122; Strix perlata, Princ. Max. de Neuwied , p. 263, n° 5.) — Hab. tota America meri- dionali. PT | G. BUBO, Cu. . B. magellanicus. —\( Strix magellanica , Gmel. , Buf. enl., n° 585; Strix punicola, Vieïll., Amér., pl. 19, etc.) — Hab. provincia Corrientesensi (rep. Argentina ); rep. Chiliana, Boliviana et Peruviana, Patagonia. ef Onno 2. PASSERES. Lin. Cuv. Vies. DenrirostTres. C4. Sectio A. DenriRosTRes coupress!. Nob. 1° Fau. LANIADZÆ. Nob. * Laxranæ syzvicoLÆ. Nob. G. LANIAGRA. Nob. 1. L. guyanensis, Nob. — (T'anagra guyanensis, Lin., Gmel.) — Hab. provincia Corrientesensi (republica Ar- gentina et republica Boliviana). G. VIREO. Vicillot. 1. 77. wrescens, Vieill. — (Lanius olivaceus , Lichtenst. , 10 Gz. IT, Pc, 77 à 79. n° 525.) — “Hab. provincia Corrientesensi (rep. Argen- ina), et rep. Boliviana. *# LanNIADÆ DuMICOL«. G. BATARA. Azara. TAMNOPHILUS. Vieillot. $ T'amnopkhili crassirostres. Nob. 1. T°, major, Nieïll. __ (Le grand batara, Azara, n° 211; Lanius stagurus, Licht., n° 487) — Hab. prov. Corrien- tesensi (rep. Argentina), et rep. Boliviana. 2, 4. dolimtus. — (Batara rayé, Azara , n° 212; Lanius doliatus, L. Gmel. (Mas), fœmin. ; Ro rubiginosus , | Gal.;; Paris, Rousset, Vaillant, Af. > PL. 77, fig. 2.) — Hab. rep."Boliviana. 3AT, stresse Nob. — (A. d'Orbigny, Voy. dans V’Am. mérid., Oiseaux, pl. 5, fig. 1.) 4. T7. nœvius.—(Lanius nævius, Li. Gmel.; Batara noir et plombé, Azara , n° 213, g'.—Fœmina; Batara mordoré, Azara, n° 214.)— Hab. provincia Chiquitensi (rep. Boli- Viana). 5. T7. aspersiventer, Nob., Voy. dans l’Am. mérid. (A. d’'Orbigny , Ois., pl. 4, f. 1 et 2.) Tamn. (Mas) supra ater; pennis dorsi longioribus intus basi niveis ; tectrici- bus omnibus superis alæ caudæque maculis albis termi- natis ; remigibus primariis angustissime albo margina- tis;, secundarïiis eodem colore vix conspicue, apice tenuissime fimbriatis ; cauda cuneata, rectricibus omni- bus (duabus intermedijs exceptis), apice albo maculatis, extima laterali in medio duabus externis maculis ejusdem coloris notata ; subtus a gutture ad ventrem ; aterrimus abdomine , tectricibusque caudæ inferis gr iseis, nigro quasi aspersis. Fœminea differt colore griseo non atro supra , olivaceo tincto occipite nigro. Tectrices alæ nigræ albo terminantur ut in mare: abdomen et tectrices caudæ CL, M, PL. 97 à 99. it inferiores rufescunt. Long. corporis, 16 cent. — Hab. . provineià Yungacensi (rep. Boliviana). : i 6. T!. atropileus, Nob.—Supra rufescenti griseus, alis rufis pileo rectricibusque nigris ; his pogonio interno albo maculatis. Subtus griseo albescens , pectore nigro trans- _versim striato. An fœmina? — Aflinis 7'emnophilo doliato, quo differt rostro graciliore. Long., 17 cent. — Hab. Guarayos (rep. Boliviana). (Affinis Batara rour, A%,, n° 21h.) 7. T. maculatus, Nob:—Supra griseus, pileo nigro, macu- his dorsi nonnullis; cauda, tectricibusque alæ nigris, his . macula alba terminatis. Tectrices etiam , duabus in- termediis exceptis, apice albo notañtur, extiima laterali pogonio externo versus medium macula alba. Subtus -griseo-pallidior, abdomine pallide rufescentr. A7as long., 16cent. Fœmina supra rufescenti-olivacea, pileo uropy- gioque rufescentioribus; alæ nigro-fuscæ, rufescenti lim- batæ, tectricibus nigris, apice albo notatisut in mare, cau- daque nigro fusca , albo terminata. Affinis nœvio a quo differt statura majore , remigibus secundariis non albo Jimbatis : ; abdomine rufescente maris, pileoque fœminæ : non cinnamomes. — Hab. provincia Corrientesensi (rep. Argentina). 8. T°. palliatus, Lich., n° 492. —Hab. provincia Chiquito- sensi (rep. Boliviana). = T'amnophili tenuirostres. Nob. Genus Drymophila, Pars, Formicivora , Swainson. Fourmiliers à longue queue. Temminck, Lichtens., n° 44. 9. 2”. domicella,Licht. - (Lanius domicella, Licht.,n° 808 ; Pic-grièche notodele, Guy. ; Drymophila bifasciata, Swain- son.) — Hab. prov. Chiquitosensi (rep. Boliviana). Vi bep de aterrimus , Nob. — Totus ater interscapularibus ; pennis tantummodo basi niveis , apice nigris. — Affinis 12 Gr 1, PL:/97 dp70: Tam. domicellæ, Lich., notodelæ, Guv. Long , 20 cent. _— Hab. provinciis ddnstsius et Chiquitensi (rep. —. viana). 11. T°. axillaris, Nob. —(M on axtllaris, Vicillot, D., t. x, p. 13; Myothera fuliginosa (Wlig.), Licht., n° 403-404; Formicivora brevicauda , Swainson.) — Long. ,; 10 cent. — Hab. Yuracares (rep. Boliviana). 12. T7. rufater, Nob. — Supra fuliginoso-rufescens, capite obscuriore, superciliis tæniaque ad latera colliet pectoris alba, tectricibus alæ rectricibusque nigris albo-termina- tis et fuliginoso limbatis, his basi fusco-fuliginosis ; gut- ture , pectore abdomineque medio atris; hypochondriis rufescentibus. Fœm. Minime quædam longitudinales ni- græ maculæ albescente superpositæ nigri juguli pecto- risque vicem implent. Long. , 15 cent. — Hab. prov. Chiquitosensi et Moxosensi (rep. Boliviana).—Aflinis Ba- tara à gorge noire, Azara, n° 216, et Myotheræ superci- lieri , Licht. , n° 480; le gris de Ga enne, Buff., a quibus _differt cauda longiore doxrsique rufo non fusco. 13. 7”. pileata. —( Myothera pileata, Licht., n° 479.) — Hab. prov. Chiquitosensi (rep. Boliviana). 14. T',minutus, Nob. — (Gobe-moucheron où petit mouche tacheté de Cayenne , Buff. enl., 831-2.) Long. , 10 cent. — Hab. Yuxacares (rep. Poléhæ Affinis Wyo- there pygmææ, Lat. 15. TT. mentalis.—{(Myothera mentalis, Tem., col. 1 19%. ) —Hab. Yungas (rep. Boliviana). 16. TL’. striato-thorax. — ( Myothera striato-thorax, Tem. col. , 179-1-2; Lanius guttatus, pen, Te 500-or. Ep Hab. Bolivia. “ 19. 2° afjinis, Nob. TT. subtus griseus ; capite n nigro albo striato; fronte rufescente; subtus sordide flavescente ; dE Cie nigris, griseo externe lmbatis ; rectr icibus ni- GE LS Pr 77 à 79! Ds gris, albido terminatis ; cauda graciliore; rectricibus quidem supernis nigris; aliis albido términatis ; inferio- ribus vero fere albidis ;'tarsis sracilibus. Long., 15 cent. — Hab. Chiquitos (rep. Boliviana). — Affinis 7”. striato- thoract, a quo differt a largiore rostro; statura majore; rufoque in extremis partibus defciente. 18. T. Lafresnayanus , d'Orb., Voyage dans l’Am. mér., Oiseaux, pl. 6, fig. 1. — T. rostro superne brunnco, inferne cær Fa cæruleis pedibus ; flavescentibus oculis; omnibus partibus superioribus griseis et ad'uro- pygium viridescentibus; subtus pallide rufus; alis cau- daque nigricantibus et nigro-rufescente limbatis. Long. , 11 cent.—Hab. Yuracares (rep. Boliviana). 19: T°. guttata. — ( Myothera guttata, Nieillot, Gal., pl. 155.) 2 Fan. MYOTHERINEÆ. G. CONOPOPHAGA. Vieillot. C. nævia, Vieïll. enl. , 823-2. — { Pipra n«œvia, Gmel.} — Hab. Yuracares (Bolivia). 2. C. ardesiaca, Nob.; T'urdo aurilo, Gmel., valde affinis. _ Supra lota es subtus lateribusque colli arde- siacis, abdomine medio sir hypochondriis parum nue. fasciculo plumarum nivearum longiorum utrinque pone oculos , ut in C. leucotis , Vicillot, a quo differt tantummodo colore , tarsisque longioribus ; ros- tum pigrum , mandibula alba, pedes plumbei. Longit., 14 cent.— Hab. Yungas (Bolivia). | 3. C. nigro-cincta, Nob. — Supra fusco-olivascens, pileo paululum grisescente, subtus albus, pectore maculis ma- gnis n'gris confluentibus, quasi cincto aliis minoribus concoloribus ; medio abdomine et lateribus sparsis. Ros- = 14 JT. I. CL. IT, PL. 57 à 79. trum élongatum , corneum ; mandibula alba, pedes albi- cantes, tarsis valde elongatis. Long. 12 cent. 1/2. —- Hab. prov. Chiquitosensi (Bolivia). G. MERULARIS. Lesson. Merularis ater, Lesson, Traité, n° 397. G. MYOTHERA. M. analis, Nob. d’Orb., Voy. dans l’Amér. mérid., pl. 6 bis. — Supra brunneo-olivascens, subtus grisea ; sutture, collo anteriore, caudaque nigris; tectrices alæ inferæ remigesque infra basi pallide rufæ, his nigro-va- ris, ut in 7. colma, cui valde affinis hæc species colore formaque pedum , ungulo postico fere recto. Differt tantummodo ab illa rostri culmine paululum elevatiore ac curvatiore, tectricibusque caudæ inferis intense cinna- momeis. Long. , 19 cent. — Hab. Yuracares et Chiqui- tos (Bolivia). . M. nigro-maculata, Nob. — Valde affinis Myotheræ palikour (T'urdus formicivorus, Gmel.); hæc pulchra spe- cies, colore formaque pedum, ungulisque paululum fortioribus ac curvatioribus præcedenti specie, orbitis oculorum et spatio post oculare nudis, digito externo fere, usque ad apicem prioris , cum intermedio connatis ; illi æque similis , colore autem differt. Pennis dorsi et scapularibus , tectricibus superis alæ caudæque , remipgi- busque secundariis totis , late nigro maculatis ac termi- natis distinguitur. Gaput, collum pectusque atra, tectrices remigesque primariæ pogonio externo, cinnamomeæ, illis ante apicem maculis minutis hastatis nigris notatis. Long., 18 cent.—Hab. Guarayos (Bolivia). S . M. alapi. —( Turdus alapi, Gmel., Buff: enl., 7O1-1 ; T'amnophilus alapi, Vieill., Dictionn. 3, p, 311.) ni sic ÈnS CL. IE, Pa. 37 à 19. 15 5: Fam. RHINOMFADÆ. Nob. G. RHINOMYA. Isid. Geof. et d'Orb. . R. lanceolata, Xsid. Geoff. et d'Orb., Mag. de z0ol. de - LPidee 1832, classe IL, pl. 3; d'Orb., Voy. en sed pl. 9, fig. 1-2. — Hab. Patagonia. G. MEGALONYX. Lesson. Preroprocaos. Kittlitz. LEPTONyx. Siwainson. HyLaeTes. cap. King. 1. Meg. rufus, Less., cent., pl. 66.—{Pteroptochos mega- podius, Kittlitz, pl. 4; Leptonix macropus, Swainson, Zool., Illus.)—Hab. rep. Chilensi. . Meg. ruficeps, Nob. — Rufescenti fuscus , pileo ; uro- pygio, pectore , hypochondriisque cinnamomeis, his nigro late squamosis. Tectricibus superis ac inferis caudæ rufescentibus, nigro-villatis, longissimis tec- tricibus superis alæ fuscis, apice rufescentibus, linea- que nigra tenuissima terminatis ; cauda nigra; rectrici- : bus basi pogonio externo rufescentibus ; rostrum cor- neum, mandibula albescente. Pedibus robustioribus, ungulis rectis elegantioribusque magnitudine. M. rufo, Less. proxime accedit. Long., 24 cent.) — Hab. Valdivia (rep. Chilensi). 3 M. albicollis.—(Pter. albicollis, Kittlitz, pl. 3; Megalo- nyx medius, Less., Ilus., pl. 60. - Supra rufescenti-oliva- cea, fronte et vertice, uropygio, rectricibus remigibusque rufis, barum duabus primariis limbo externo dilutiori- bus, vitta superciliari à fronte ad cervicis fossam ducta ; gula, collo antice pectoreque medio albis, Colli pectoris- que latera dilute rufescentia ; abdomen totum, tectrices- 16 CL Er. 77 247. que inferæ caudæ rufescentes, striis fuscis transversis, flexuosis notantur. Quædam tectrices alæ superæ, ma- culis, nigro alboque variis terminantur ; lora nigra ; ros- trum nigro-corneum. Pedes plumbei. — Hab. rep. Chilensi. 4. M, rubecula. — (Pter. rubecula, Kittlitz, pl. 2. .) ue brunnea rufescens, vitta superciliari a naribus ad regionem paroticam ducta ; gutture, collo antice, pectoreque intense rufis, pectoris inferis, abdominisque lateribus pgriseis, eorum medio vittis nigris et albis transversis notato, ab- domine imo pallide rufescente. Cauda, rectricibusmollio- ribus et gradatioribus. Pedes digitis , intermedio præci- pue longioribus, ungulis anticis brevibus ac debiibus, hallucis vero multo fortiore. Rostrum brunneum , pedes pallide brunneï. Long., 16 cent. 1 18. )— Hab. à Lu Chilensi. 4 Fat. D OROUSENE Nob. * TurpusiNæ sizvanæ. Nob. :G. TURDUS. 1. T°. Fuscater, Nob.— Supra totus fusco-ater ; dorso paulo = brunneo olivaceo tincto, capite, alis, caudaque parum gradata saturatioribus , fere nigris; subtus dilutior ; ano grisescente ; rostro A na flavis. Long. tota 29 cent. — Habit. in Andibus (Bolivia). De d chiguanco. Nob. — Supra totus griseo-murinus ; alæ caudæque pennis paulo saturatioribus. Subtus pal- * lidior, gutture albo-rufescente, striis longitudinalibus fuscis , anu albescente , tectricibus caudæ inferis margine .scapoque albis; rire pedibusque flavis. Longit. tota 27 cent. — Habit. Tacna , republica Peruviana. | ‘3. T. magellanicus. King. (7. magellanicus. King. Pro- ceedings, 1830-31, p. 14.) — Supra griseo-rufescens , Cs. AK Pr. 77 à 79. 17 ‘capite, rentigibus primariis caüdaqué fusco atris; subtus ‘pallide rufus, gula alba, ‘Fuscoatié lineata. Long, . 2 ë. 2e Habit. in Patagonia. | fee chochi , Vieillot. — (Grive rousse et noirätre , Ci, 79 ; et Grive blanche et notrâtre, Azara, n° 80. 7”. ru- "ER Licht. , n° 435.) — Hab. prov. Paraguaye ensi ; Prev: -Santa-Crur, rép. _Boliviana. 5. Te olivaceus, Nob. — CT, fumigatus s RE > n° 438. ) : Totaliter superne Fe cinereus inferne ;; gutture _ albescenti , brunneo longitudinaliter striato ; occipite.al - _bescente ; pedibus cærulescentibus ; rostro clare flaves- ‘cent ; me oculis. — A 7”. chochi fœmina, a majore sta- “tura differt. Long. 25 cent. —Hab. provincia Yungacensi, rep. Boliviana, _ es Dumicolæ aut Laniarti. Nob. -G:. ORPHEUS. 1. Or. ER, Nob.—(Za Calandria proprement dite, A7., ‘n° 223.) Supra fusco-fuligirosus , pennis disco io ribus. Tectricibus alæ ; remigibusque secundariis, apice - sérdidé albescentibus; remigiüis primariis angustissime albo marginatis ; flexura alæ alba ; vitta lata superciliari, ..corporeque subtus sordide albescentibus ; cauda fasco- nigra , , quatuor lateralibus rectricibus utrinque, apice | macula magna alba. Differt a cæteris hæc species ,; alis fere unicoloribus , maculis_albis minoribus parum;con- _Spicuis notatis. Long. , 25 cent.:1/2. — Hab. Corrientes. Junior avis differt statura minore, gutture no ose à . que fusco-striolatis. : Or. thencay Nob. — ( T'urdus 2 Molina , Gmel. } “os fasco-brunnescente ; capitis pennis disco obscu- rioribus ; remigibus primarns nigris , anguste albo mar- 1837. 3 18 Cu. AL, Pia Ti T9) ginatis ; tectricibus remigibusque secundariüs nigris,, rufo marginatis, albo terminatiss rectricibus nignis, lateralibus macula cuneata terminali alba, versusintermediumsensim minore ; subtus , præcipue ad pectus, tectrices caudæ , hypocondriaque : nt elongatis nigris striolata, sordide rufescente; vitta superciliari post oculos multo latiore, sordide alba ; vitta inferior, per oculos transeunte, fusco nigra ; sutture Jon le albo , utrinque vitta nigra circumdato ; lateribus capitis infra oculos collique macu- Bis minutis, nigris, Yarepaus Long. , 25 cent. — Habit. :republica China. Er 4. CE: dorsals , Nob. _ Supra totus rufescens, capite an- terius parum ‘fuscescente , pallide rufescenti. Subtus, quatuor exceptis rectricibus mediis, totus albescens ; pec- tore et hypocondriis parum grisescentibus ; cauda alba , quatuor exceptis rectricibus mediis, quarum duabus in- termediis totis nigris ; duabus sequentibus nigro et albo variis ; his quatuor basi. rufescentibus. Alis nigris, dua- bus primoribus remigibus subtilissime albo fimbriatis , secundariis eodem colore mar ginalis ac terminatis. Om nibus remigibus basi , primariis usque ad medium , se- -cundariis basi tantummodo albis, coloreque, dorsali rufo, a cæteris hæc species præcipue differt. Long: , 25 Cent. — Hab. in Andiis, rep. Boliviana. ‘Or. tricaudatus , Nob. — ( La Calandria à trois queues , Azaïa, n° 224.) Magnitudine supra médius, turdi poly- ‘’glotti fusco-priséus , tergo rufescente; alæ nigræ , reémi- gibus primariis Lotis nigris extimo apice albéscentibus ; secundariarum sex prioribus fere totis albis, : Scapo nigro, tibus aut quatuor macula ante apicem nigra notatis, tribus ultimis nigris, margine rufescentibus. Cauda me- dia nigra ; trectricibus. tribus lateralibus totis albis., -quarta alba lateraliter, late nigro-limbata. Subtus. eme- rascens, gula abdomineque medio albescentibus4 hypo- Qui If; Pri 5714 29. 1) condriis pectorisque lateribus rufescentibus rostro pedi- busque nigris. Longit., 24 cent. — Habit. Chiquitos, republica Boliviana. — Remigibus secundariis fere totis albis, vittam alæ mediam niveam 1 formantibus , a cæteris hæc species distinguitur. 510r.-patagonicus, Nob. — (Affinis Turdone saturnino, Licht. , n° 449?) Supra fusco-cinereus , vitta supercihari : angusta,albicante; ‘tergo/parum-rufescente, alæ nigræ remigibus primariis anguste, secundariis tectricibusque late albo-marpinatis, rectricibus nigris lateralibus ma- cula cuneata términali alba. Cauda pro mole breviori. Subtus cinerascens , gula abdomineque medio albis, hy- pocondriis rufescentibus fusco-striolatis, Gutturis albi- ‘‘dine maculis minutis' fuséis lateralibus quasi lnmbato. Long. , 23 cent.—Hab: in Patagonia. — Statura minore, + cauda breviori remipibus earüimque tectricibus ‘supe- ris 6mnibus apice macula alba notatis bæc species insi- gnis est. rh a ei $$$ Zurdusinæ arundinicolæ, Nob. G. DONACOBIUS , Swainson. 1. D. vociferans ;, Swainson , Zool. illustr. — (T'urdus bra- . siliensis, Gmel. ; Batara à amygdales nues , Azara. 2. D. albo vittatus ; Nob. — Turdo MUST Gmelini valde affinis, colore et forma ; differt tantummodo vitta superciliari albä ad nucham per latera capitis ducta ros- troque longiori. Longit. , 22 cent. — DURE CHER et Guarayos (rep. Boliviana ). 3 20 CL. IT; PL, 97: à 79. ge Fam. SYLVIADÆ. Nob. (S Sylräne. G. SYLYIA. 1: S. sennstulasKenie ; pl. rite — Hab. rep. Argentina, :xep. Boliviana. «2, 0 velata, Vieillot, Nouv. Dict. d'hist. nat.,t: 11, p- 74. — Hab. in imp. Brasiliensi ; rep. Boliviana. 3. S. leucoblephara, Yicillot. —(Vieillot Dict. d’hist. nat., tom. 11, p. 206. er Hab. pos Corrientescenti , lep. Argentina. 48: ruficeps, Nob. — Spas viridi olivacea,, ae cinna- -mômeo, subtus flava ; hypocondriis divcéshes Color “€einnamomeus genarum sensim ad. gutturis latera in fla- -vwum ; rostro pedibusque plumbeis, Longit., 12'cent. 3/4. — Hab. Ayupaya, rep. Boliviana. 5.:S. concoior, Nob. — Supra tota schistacea , fronte loris- que nigrescentibus , alæ breviores apice obtusæ ; rectri- cibus fusco nigris, margine extus cinerascente; cauda elongata, cuneata, rectricibus fuscis , margine anguste cinerascente ; subtus tota cinerascens , abdomine medio : pallidiore ; rostro tenui elongato, arcuato, acuto, flavo; ..pedibus satis fortibus, cum, unguibus pallide avis. ., Long. >. 18 cent. — Hab. Arica, >Tep. Per uviana. | °G: HYLOPHILUS. Te. "6 A. prciues Tem. 5 a : GE + : * G. DACNIS. Cuv. 1. D. cayanus. — (Motacilla cayana , Gmel. , Enl. 669-2 ; Sylvia cayana, Vieillot, Gal. , pl. 165.) — Hab, Yura- cares , rep. Boliviana. | - * CLS M) Pre 97e 7gu 2 2: D. cyanater; Less. —(Lesson , Traité, p. 458.)—Hab. Yuracares , Chiquitos , rep. Boliviana. 3. D. flaviventer, Nob. — (Mas) Capite supra ebseure vi-. ridente; fronte, oculorum circuitu, dorso. superiori , alis caudaque, gutture: et antero collo. nigris; corpore et.alis infra tectricibus, infero dorso uropygioque splen- dide flavescentibus ; pectore nigrescentibus maculis va- riegato.; rostro pedibusque nigris ; rubris oculis. (Fœmina) Supra.obscure viridescens ; infra griseo-brunneo variata ; alis caudaque brunneis, pallidiore limbatis. Long., 12 c. — Hab. Yuracares, rep. Boliviana. 4. D. analis ;; Nob.: —- Supra obscure cærulescéns ;: albi- cante griseo infra; medio. ventri albido ; ano rectricibus- que caudæ inferioribus, viride rubris; rectricibus necnon remigus, nigris,-pallide cæruleo marginatis. Lony.,.x1 c.:1/4. — Hab. Chiquitos, rep. Boliviana. $ S Sybviadæ fluvicole , Nob. G. SYNALLAXIS. :* Synallaxis arundinicole. 1, S..dorso maculata, Nob. — (Le dos tachcté, Azara, n° 460.) Supra rufo-nigro cinereo albidoque variegata. Pileo nigro-fusco, subulissime rufo striato ; maculis dor- salibus nigris albo-striatis ; alis fusco-nigris, vittis duabus longitudinalibus cinnamomeis. Cauda valdé ‘gradata , rectricibus nigris apice macula grisea, duabus interme- diis rufis. Supercilüs à paribus ad nucham, gutture, _ collo anteriore , medioque abdomine albis ; lateribus colli et pectoris, hypocondriis, anoque olivaceo rufes- centibus; rostro tenui elongato , corneo , mandibula pal- lidiore; pedibus plumbeis, In nonnullis speciminibus rectricum scapi in filum tenue supra pogonia excurren- tes, motum scansorium inter junios juvante cauda , indi- 29» Ces H,-PL. 97 à 79. ‘ant. Long. ;: 12 cent. 1/2 — Hab. mr (rep. Argentina.) 13 2.8: maluroides) Nob. — Capite subtus viride rufo: occi- - pite dorsoque nonnullis nigris longitudinalibus maculis >signatis;medio-griseo-terreno tinctis ; oculorum circuitu, gutturé, antero collo | medioque ventre albicantibus;la- -téralibus colli griseo-brunneis; cauda elongata, acuta , “rufescente ad ‘inferiores rectrices , scapis albescentibus ; :remigibus brunneis ; externe griseo pallidiore limbatis , bâsi rufis; interné medio nigris.. Long: , 15 cent. — - Hab. Buenos-Ayres (rep. Argentina.) | A8EE - 3::$: troglody toides , Nb. — Capite-dorsoque subtus fla- vicante nigroque striatis; dorso brunneo-rufescente ; “çauda elongata , gracili, tansversaliter nigro griseoque rufescente radiata ; inférius griseo ruféscénte ; remisibus brunneis ; pallide rufo lnhbatis, Long. , 11 cent. — Hab. Patagonia. ** Synallaxis Dumetorum graminicolæ. - 4. S. phryganophila, Vieïllot. — (La gorge tricolore , Az. , n° 2209; Fauvette ph yganophila, Vieillot, Dict., 1. 11, D: 207; De tecellata, Tem., , tab. col. sr Pa ab Corrientes, ; TÉP. Argentina. e o 5, .$ ruficauda. __(L'Inondé, Azua, n° ° 293 : S. Le DA Vieillot, Dict., t.xxu,p. 310; ; Sphenuramentalis, Vichts, ‘Ré 42?) - — Hab. Corrientes, rep..Argentina, ,,,1.,,) : 139 6. S.:striaticeps, Nob. — - Supra rufeseenti-griseus , tectri- -cibus alæ., rectricibusque acuminatis ; totiscinnamomeis, dsisibos fuscis margine exteriore rufescentibus frontis -etverticis pennis elongatis acuminatis , rufescente/albis --in medio longitudinaliter mgro: striatis, superciliis ad nucham extensis gula pectoréque albeseentibus', hypo- -condriis abdomineque rufescente grisescentibus. Hong! . Cu I, PL. 77 à 79 23 13 cent. Habit. Corrientes(rep. Argentina) et Cocha- “bamba (rép. Boliviana). 1. 5. albiceps , N ob. Supra cinnamomea, ur ropygio oli- vascente; pileo albo, albidine super collum extendente; collo D ne » genis superciliisque usque ad nu- cham nigrescentibus , alæ caudaque rufis ; remigibus po- _gonio interno fusco-nigris ; subtus totus fusco-fTiseus ; hypocondriis parum rufescentibus. Cauda mediocris, rec- tricibus gradatis. Rostro compresso ,. parum iuflexo, corneo, mandibula pallidiore ; pedibus plumbeis. Lons., 16 cent. — Hab. Sica-Sica, rep. Boliviana. — Hæc spe- cies rostro pro mole altiore ac curvatiore, digitis ungu- “lisque forticribus aniabatibus prope accidit: 8. $. che Nob. — - Supra rufescente griseus: uro- _pygio pallide rufescenti; pileo cristato, fumigato ; remi- _gibus Digris , primaris basi ad medium tantummodo , secundariis toto extus maroine cinnamomeis ; cauda _elongata apice acuta; rectricibus rufis, scapo nigro valde RE duabus, intermediis ; apice angustatis, in medio _nigro-striatis. Subtus totus pallide rurinus, Rs albes- cente, ano rufescente. Rostro minuto, COrneo, maudibula Rte , pro mole breviori et debiliori , ut in $ ynal- laxide æg j thaloide (Kitlitz), Long. tota, 16 cent. Lip Hab. Sica-Sica (rep. Boliviana). 9. S. are Kittlitz, — (Mém. des San, de St-Pé- _tersb,, 1830, pl. 7.) Habitu et magnitudine paro cau- .dato (Lin.) Du . rufescenti-griseus pileo rufo , nigro-striato, striisque albis post nucham torqueformi- bus. Alæ fusco-nigræ, tectricibus fere totis, remigibus _primariis basi usque ad medium margine cinnamomeis. Cauda nigra valde gradata, rectricibus, apice acutis , margine extus, albo-griseis, prima laterali brevissimæ duabus intermediis longe cæteras superantibus ; super ci- ER CL..Il ,PL..77 419. his a, naribus ad nucham ; extensis ; guttureque albis. Genis collique lateribus maculis albis et fuscis yariegatis. Pectore abdomineque medio griseis ; hypocondriis ano- que parum rufescentibus. RUE breviori ; quam in om- nibus cæteris , recto , Compressiusculo , corneo , mandi- bula basi flava; pedibus nigris, digitis dhgalisqué brevibus et fortibus. ‘Lonsit. tota, 16 cent. 1/2 ; caudæ, 9 ‘cent. == Hab. in Chilensi republica , nue et Audiuni ver- tice (rep. Boliviana). | 4 af: 10. $. leucocephala , : No. — - Subtus rufo : fe br unneo S. rufescens ; capite supra alb: do; cauda elongata. —— Hab. Patagonia. R humicola, Kitilitz ŒL. he — ein griseo-rufescons; pi- leo obscuriore; uropygio cinnamomeo ; ; alis nigris, tec- tricibus remigibusque secundarïs margine late rufis. Cauda atra, réctricibus omnibus basi, lateralibus margine exlus cinnamomeis. Subtus raide alba : ; HYpocéndens anoque rufis; pennis gularibus basi cinnamomeiïs apice tantummodo albis ; rostro corneo ; pedibus Enfer ,Un- gulis in omnibus fere speciminibus, apice, HS sis incessu rotundatis et abreviatis. re ; 15 cent: — Hab. La Paz, , rep. Boliviana. ” E pe S. A uficapilla , Vieillot (Dict. , te EXXN ; p. te. Ve Gal ., pl 74; Sphænura ruficeps Licht , p. 42; Parulus ruficeps ,; Spix (pl. 86). — Hab. provincia Corrientescensi (rep. Argentina); rep. Boliviana. mn L' 12. S. bitorquata, Nob. — Capite supra brunnéo ; supét- Yiana). cilio albide flavo à subtus nisro Imarpinato ; ‘hocce colore aures, circuitusque oculorum maculatus gutture et parte inferiori rufis; duplià torque albido nigroque ; rectricibus , remigiis et dorso brunneïs ; uropygio atque collo superiori rufis; rostro nigro ; roseis pedibus. Long, , 16 cent. 1/2, — = Hab. arinne Chiquicensi CS prés ; CL. IL, Pr. 77 à 79. 25 13.8. torquata ; N ob. = Differt a‘bitor ‘quata in eo quod in torque albus ; rüufus in superiori colli parte color differat, gatture albicante ; nécnon ‘in eo quod torquem nigrum exhibeat multo. lérgiorem ; parté inferiori viride rufes- ceñte. ra à ; 16 cent. — Habit: : Careuata ai durs su ne ie TROGLODYTES, Cake. FEqre coray a: = Turdus coraya, L. GS *le Cort aya, BuN., “gp jôr, fig. 1; T'hriothorus coraya, Vic \— ee prov. Yungacensi et Guarayos (Bolivia). . 2. T. arada, Lath. — (Turdus cantans ; Gmel. ; Aradu, Buff: enl.', 906-2:) — Hab. prov. Yungaceus (rep. Bo liviana). 3.: 1": pallida ; Nob. — Cunctis partibus supérioribus gri- seo*cinerascénte-colore distinctis a capite saturatione , ad rufum pallidissimum uropygio transiente; subtus griseo- flavo pallidiore ; remigiisbrunneo-pallescente, extrinsecus obscure rufo radiatis; rectricibus rufescentibus brunneo transversaliter striatis ;, xostro elongato gracili. Lonoit., 10 cent. — Hab. in Patagonia. — Differt a cunctis alüs troglodytibus 1 in eo quod coloribus pallidioribus tincta sit. | à 4e" lecellata, Nob. — Supra omniuo brunneo clare tincta ,'et transversaliter obscure brunneo striato , striis in due largiotibus ; uropygio paulatin ‘rufo; renipi- bus nigrescentibus, extrinsecus griseis , maculis parvis Timbatis; rectricibus’ brunneo rufescente lineis quasi rufescentibus distinctis ; subtus griseo-fulvo, fulvam. ad posteriorem partem transiente ;!operturis caudæ inferio- ribus rufo nigroque variegatis ; corpore crasso. Long. , ycentt 1/59 Hab. Tacna, rep: Peruviana. —A cünctis als speciebus à inaculis caudæ alveo latioribus differ. 26 CL. A1, Pussina 19 9. T°. guarayana.:, Nob. — Supra obscure brunneo-umi- formi ad uropygium rufescente ; supercilio;! gatture et _anteriore, collo albescentibus ; ‘ventre posteriorique parte - rufis ;: remigibus: brunneo-nigris..larsis rufis .zonis, ex- trinsecus,radiatis ,.pennis posterioribus, rufis, nigricante colore irregulariter distinctis ; rectricibus elongatis; gra- cilibus , rufis transversaliter et irresulariter nigro radia- tis, zonis valde spatiatis ; ita, ut extremæ interruptiores ati Longs. , 13 cent. — Hab. Guarayos , repub. ‘Boliviana. —:Differt à tecellata., ideo. quod ei dorsalis stria, deficiat; :caudaque longior. graclior necnon maçulis irregularibus utatur. 6. TZ’. fulpa.. — (Motacilla: fulva , CR Vicilloc. Gal. : P- 273, pl: 167.) — Hab. proy. Sica- Sig ; Yüngas (rép. Boliviana). 7. T’. hiemalis, —. Troglodytes hiemalis, Vieill, , Dict., t. xxxiv, p. 514. — Hab. Rio, de Janeiro, imp. “ liano, du Gorrientes. $$$ SxLVIADÆ GRAMINICOLE. G. ANTHUS. A. fulvus, Vieïllot, Dict.; it. XVI , Pi bob Lu Aloïiblte noire à dos fauve, Buff., L 738-1; Alauda.rufa, Les- son.) — Hab. Patagonia. Gorrientes (rep. Argentina). . 2. À. chu. (Le chit , Azara , n° 146; Anthus chi, Vieillot, Dict., tiXXVI, D: “Age ) — Hab. Corrientes (rchubes Ar- gentina ) 3. À. variegatus: — Bip var ini Vieillot: Dict. + XXVI, p: 4995 la Corendera ?; Azar.:; m9. 145? Asie M. Lath. ; la Zariole; Buff. enl.,:738; ou petite. Alouette de Buchos=Ayres. — Hab. Buenos-Ayres.; ., 1dem avis junior, coloribus supra! nains minus iñtense nigro: et -rufo variégatis J subtus: maculis pectora- Cr; ES PLin7 à 790 57 kbus et hypocondrialibus fuscis , non ‘atris : et : colore rufo ‘admixtis ; hallucisque unguieulo minus eloñgato , tantum a præcedenti differt , unde‘juniorem hane: esse tantum præcedentisspecier persuasum habemus.-— Hab. la Plata; Cochabamba (rep: Boliviana). 4.1Æ. furcatus , Nob.'Affinis Antho variegato forma ; sed Minor. Supra fuseus plumis totis grisescentibus ; ‘rufo marginatis ; alarum eadem pictura remigibus primariis anguste albo marginatis, cauda nigro-fusca , rectrieibus utrinque duabus extnmis albis , prima basi tantum mar- 1gine, secunda margine toto taliorique intus nigris ; sub- tus, non rufescens ; pectore maculis minoribus fuscis, hypocondriis , longioribus, notatis:; rostro flavido ; apice brunneo ; pedibus fortibus:prælongatis; hallucibus. un- gulo longiore. — Hab. in Patagonia. 5. A. rufescens, Nob. (Affinis Antho vartegato forma et magnitudine). Differt tantum coloribus. Supra rufescens. pennis, totis-discor nigris ; alæ nigræ tectricibus remigi- busque rufo marginatis; cauda nigra , rectricis utrinque extima limbo éxtus et apice pallide rüfescente; duabus mediis margine æque pallide rufescentibus ; subtus to- tus rufescéns , medio abdomine pallidiore; hypocondriis obscurioribus ; collo latéribus, punctis vix conspicuis , o-péctore rufo maculis parvis , fusco-nigris notatis; rostro fusco ; mandibula flava; 'apice fusco ; pedibusetunguibus lavo albescèntibus ; tarsis levigatis. — Long. 16 cént. re Hab. aan ce Bolivia). L 644 es Fa. TANAGRIDÆ. Nob. * Tanagride sylpicola. ‘s. G NEMOSIA , ‘Vieillot ; Tanagra, Temi. si N: nigrisollis, Vicillot. -—(Vieillot, Dict. €, xx1r, 28 CL. If, PL. 77 à 79- pe 491; T'anagra nigricollis, Gmel.; Bec en poincon jaune à barbe notre; , Azar. , n° 102. — Hab..Gua- rayos (rep. Boliviana). 2. N. pileata, Vieill. — (Vieill., Dict. ,t. xxnr, p- 400; T'anagra pileata, Gméel.; Bec en PAS bleu et blanc, Azar., n° 105, Œ. — Habit. Chiquitos (republ. Boli- viana), — ( Hal Bec.en poérEan bleu et blanc, Az. ‘N° 110. [LE81 3. N. sordida ÿ Nob. = Supra olivascénti grisea, rite lateribusque capitis stramineis-subtus, gutture, collo än- tico, pectoreque pallide stramineis , abdomine medio al- bescente; hypocondriis anoque se rufescentibus. Lông., 14 cent. — Hab. Yuracares (rep. Boliviana.) — An propria species ? an potius Némosice nigricollis pecu- liare ptilosis ? , S. Es TACHYPHONUS, Vieill, G. LANIO, Vieillot, LANIUS , Cuv. $ T'achyphont medio dentati, Nob. 1. 2°. versicolor, Nob. — Rostro migro , dentato ut in Ta- nagro atricapillo, Gmel.; capite toto gulaque olivaceo nigris, alis caudaque fusco-nigris ; semi-torque , dorso imo, uropygio , abdomineque flavis ; dorso antice pecto- rèque aurantio-castaneis ; tectricibus alis , totis/candidis, vittam latam niveam longitudinalem formantibus: Aff- nis 7 'anagræ atricapillæ , Gmel. Differt statura minore rostro breviore et minus dentato } tarsis longioribus , vitta alarum alba coloreque diverso. Long., 16 cent. — Hab. Yuracares (rep. Boliviana). — Fœmina supra rufo- olivacea , rectricibus brunneis olivaceo extus marginatis, subtus concolor, pectore abdomineque mediis flavis, ano aurantio-rufo. Affinis : an atricapille fœminæ ; differt CL. 11, PL. 49 à 79. 29 rostro multo.minore ‘ét minus: dentato, ac colore paulo | Ahiens: ne Its AN HE 2 GENUINI ROSTRO EDENTATI. ” CT. flavinucha, Nob. — ue sericeo ater, macula lon- gitudinali nuchæ flava ; axillis, dorso imo, uropygio _rectricibusque. margine extus cæruleis, remigibus pri- maris quinis , prima. excepta, basi ad medium tantum- | modo vinidi-cæruleo marginatis. Subtus totus flavus ; rostro nigro ; pedibus plumbeis. Longit. , 18 cent. — Habit. Yungas (Bolivia). 3. T'. nigerrima, Gmel. — ( T'anagra nigerrima , Gmel. ; ‘Troupiale des bois noir à.tache blanche sur les ailes , Az. , … Esp-176; Tanagra leucopterus - Vieill._- — Hab. Corrientes (rep. Ar rgentina). ’ 4::T. luctuosus , Nob..— Totus anthracinus, técihebus pen D tbrbiée ac mediis, totis niveis vittam obli- -quam albam-formantibus ; rostro nigro basi infra cæru- -lea;, pedibus nigris. Affinis Z'anagræ rigerrimæ, Gmel., -sed multo minor, macula alari majore differt, Long. : 14 cent. — Hab. Guarayos. — (Fæœmina). Supra oliva- cea , capite colloque fusco-griseis; subtus flavescens ; gut- ture colloque antico sordide canis. 5: Ticapitatus,; Nob. — (Le Capita ; Azara, n° nes ) Pti- -losi tota, T'anagræ gulari, Gel. , rougecap. , Buff., hæc :speciés simillima. Differt rostro toto flavo-aurantio , pe- dibusque totis pallide flavis talis estin descriptione Azaræ, sub nomine capita. In T'anagra gulari a Gmiel., Buffon et Vieillot descripta , Guyanæ incola. Maxilla tota, mandi- bulaque apice nigris , pedibusque plumbeis.. — Long. , 97 cent. — Hab. Corrientes (rep. Argentina). 6"F. ruficollis. = ( Tanagra rüficollis HE 330% — «Hab. Chiquitos. (Bolivia). 30 Cu Il,-Preiqqià 79: S. G. EUPHONIA , Desmarets. 1. Æ. lan rostris, Nob.—Supra nigro violaceo nitens, re- migibus rectricibusque nigris , violaceo marginatis ; ma- cula magna frontali, postice rotundata, ad verticem pr otensa , subtusque aureo-flavis; rostro pro mole ro- “bustiore , altiore; supra, subtusque convexiore. Affinis T'anagreæ violaceæ ; sed major, macula frontali posterius rotundata , rostroque differt. — F'œmina. Supra tota oli- vacea, subtus olivascenti flava ; rostro minus cCrasso, minus alto’, quam in mare. Bong. a ET CÉRL 1/2. —Heb. Yuracares (Bolivia) | | he nigricollis. — (Tai ora nigricollis, Vieillot, Dict: 5 "vol. xxx11, p. 412; le Lindo bleu et doré à tête dun bleu de ciel, Azara , Sp. 08. Affinis T'anagræ musicæ (\ Orga- niste); sed differt fronte colloque antico nigro-cæruléis, ‘flavis in Euphonia musica. Rostro brevi , basi lato latera- ‘liter:expanso , apice compresso, maxilla tribus dentibus minutis depressa. — Fœm. Supra:olivacea:, pileonucha- ‘que cæruleis; fronte flavo aurantio; :subtus tota olivas- cente /flava (Euphone organiste, fœm. non jure lrecte Vieill., Gal. , ns ) — Hab: Corrientes (rep. Argentina). 3. E. serrirostris , Nob. — Supra olivacea , _cæruleo-griseo parum micante , frôonte usque ad verticem flavo. Remi- :#ibus migro RSS Rectricibus nigris;olivaceo marginatis ; tribus lateralibus macula masna. alba imtus, “versus apicem notatis. Sabtus aureo-flavus ; colo oliva- ceo. Rostro: præcedente paulo longiori 3 nigro-cæruleo. Basi lateribus expanso ; apice compresso , maxilla iqua- ‘tuor minutis déutibus: — Fœmina. Supra olivacéa , fronte parum flavescente subtus. flavescens , pectore ab- domineque medïs, crissoque’ albescentibus. red : _10-cent. — Hab: Guarayos, Santa-Cruz (Bolivia). : E. ruficeps , Nob. — Supra tota nigro-violacea ;. ddlte CE: IT, P£. 99 à 79. 8r. usqué ad vérticem éastäneo ; infra fläva ; pectoré abdo= ‘inirieque inediis , téctricibusque caudæ imféris rufescen- tibus; collo toto: nigro violaceo ; extima laterali rectrice, aut duabus extirhis intus macula alba notatis; rostro nigro” basi cæruleo , maxilla: apice duabus ae den- tibus”munita. — F. æmina. Supra olivacea, collo su- ‘pero griseo , fronte fusco-castaneo, subtus Ste :-flava ; collo pectoréque mediis rufescenti-griseis abdomine toto medio anoque rufescentibus. Long. , 11 cent. — Hab. Yuracares (Bolivia ). usée 2 S. G. AGLAIA. “# y nb; Nob: (Ag, chilensis , s'Vigosis:, Pédésbdiehe. sig p.33 T'anagra tatao ; Lin.) Nimium affinis differt staturæ majoré dorsoque medio et imo flammeis , unico- -‘loxibus: Long. ; 14 cent. 1/2. = : Hab. Yuracares Hp. Bolivia ). 2. À. tatao, Gmel. — Hab. imper. Brasiliénsi. : 3, À. Schrankic.=(Tüänagra Schrankiü,;Spix, pl. 5r.)Fronte Tate, regioné parotica tota , mentoque, dotso , alis cauda- qüe atris; vertice uropygioqueaurantio-flavis; pennis om- ‘mibus collaribus et dorsalibus , tectricibus , alis majori- bus, remigibusque sécundariis , viridi-aureo limbatis ; remigibus primariis, tectricibus alæ minoribus rectrici- busque cæruleo:marginatis subtus viridi nitens ; pectore ventieque mediüs, hoc anguste; illo late flavis ; ante.ocu- los quibusdam pennis minutis ciliformäbus: vividibus ; xostro nigro, pedibusque plumbeis.. Aflinis T'angaræ D (Tem., col. 42-1), sed colore differt. Long. ; 13 cent. nue no: Yuracares (Bolivia). s\ -AINous@avons pas pu conserver le nom de Chilensis , parce que cette espèce est propre au versant oriental des Andes Boliviennes, dans la zone torride , au sein 0e forêts chaudes, et ne se trouve Le au Chili. | 32 fr, Cr. IL, Pc,e77 à 79- Ai, -montana , Nob. Major i in hoc genere ; capite, toto, .gula, colloque anticoatris ; supra nitide cærulea, ad nu- Cham pallidiore;, dorso intensiore, colore cæruleo Jlateri- bus colli protenso ibique, infra. fusco-nigro marginato : 5. tectricibus caudæ superis , alisque minoribus intense cæ- ruleis , majoribus hoc colore limbatis , inferisque pallide cærulescentibus; rostro,crasso, brevi, supra arcuato, cor- _neo apice, dente forti ail -infra pallide roseo ; tarsis et digitis. robustioribus.: ‘Long. , 44 cent. — Hab. Yungas (Bolivia). tif A. igniventris , Nob. — Supra cærulescenti-ardesiacus , capite nl Qué nigtis, uropygio cæruleo; alis nigris, -tectricibus minoribus totis ; ; majoribus margine tantu m- modo cæruleis , remigibus rectricibusque nigris , viridi- -glaucescente marginatis; subtus , pectore, ventre, crisso , ‘maculaque post oculari rubro-miniatis. Rostro nigro, 6; 7 8. 9: pedibusque fusco-nigris , robustioribus. Long. , 19:20 c. — Hab. Apolobamba (Bolivia). A. cyanocephala, Nob. — Rosiro Es linea -inter .oculum rostrumque nigra posita ; auribus nigres- centibus ; capite colloque supra cæruleis; jugulo , pec- tore, ventre. griseo-cæruleis., viridescentibus -supra ; caudaet alis nigrescentibus,, viridi ep — ec ; _20 cent. — Hab. Yungas cBok se ) dort A. striata di T'anagra striata ; Lin’, Cinélié $ Lindo bleu doré et noir, Azara ; n° 94. ys — Hab. à See Grande, Co- -chabamba (Bolivia). À. cayana. — (T'anagra cayana , Lin: , Germ. 3 Azara ; n° 05.) — Hab. Corrientes (rep. Argentina). tr: A. mexicana. — ( Tanagre MEXICANA , Étnel. : $ nlsah- …ventris, Nieïill., Dict., t. xxxrr , p. 410.) — Hab. Yura- cares (Bolivia). 10. À. gyrola. — (Tangara gyrola , Gmel. enl., 133-2.) + Cr. I, Bec. 77 à 79. 33 Varietas? Differt tantummodo tergo cæruleo, non vi- ridi. — Hab. Yuracares (Bolivia). 11. À. cyarmcollis, Nob. — Atra , capite colloque totis ni- tide cæruleis; alis atris, remigibus anguste viridi-cæru- leo marginatis, tectricibus minoribus totis, majoribus BHimbo externo , viridi-stramineo splendentibus; cauda atra, rectricibus extus cæruleo marginatis, uropygio vi- ridi-stramineo micante. Subtus ater, hypocondriis vio- _ laceo indutis, tectricibus caudæ inferis, viridi-cæruleo limbatis ; rostro atro ; pedibus nigris. Longit., 14 c. 1/2. — Habit. Yuracares (Bolivia). 12. À. olivascens. — T'anagra olivascens, Licht., n° 351; T”. sayaca auctorum.) — Hab. Santa-Crux (Bolivia). 13. À. episcopus. — ( T'anagra episcopus, Gmel.) — Habit. Yungas , Cochabamba (Bolivia). S. G. PYRANGA, Vieillot. 1. P. mississipensis. — T'anagra nussissipensis , Lichten., n° 333; Habia ponceau , Az. , n° 82? Affinis Z'anagræ æs- tivæ , a quo differt rostro breviore nigroque cæruleo non pallido , maxilla dente medio conspicua , digitis fortiori- bus et colore miniato , coccineo in æstiva. Long., 17 cen- tim. 1/2. — Hab. Chiquitos (Bolivia). — Fœmina supra olivacea fronte superciliisque flavis, subtus citrina. L’Habia jaune , Azara , n° 87? | 2. P. albicollis, Nob. — Supra olivacea, uropygio flaves- cente; capite colloque sordide griseis ; subtus flava ; collo antico late albo; rostro pro mole nimoriæ compressiori, nullo dente armato maxilla cornea , mandibula pallida ; pedibus pallidis. Long. , 18 cent. — Hab. Chiquitos (Bo- livia). 1837. ? # 34 Cal Pam 79. $S $ T'anagridæ dumicolæ , Nob. S. G. RAMPHOCELUS, Vicillot, R, atro sericeus , Nob. — Sericeo aterrimus , capite supra ad nucham tantummodo lateribusque nigro obscure pur- pureis, subtus mento, gula pectoreque supero obscure eoccineis. Rostro nigro brevi, mandibula basi dilatata albo-cærulea, ante oculum abbreviata; affinis Rampho- celo Jacapa ; sed differt rostro multo breviore , ad basim angustiori, digitis brevioribus, coloreque sericeo-ater- rimo ac diverso. Long. , 17 cent. 1/2. — Hab. Yungas, Chiquitos , in Bolivia. — Fœmina aut junior supra ca- pite colloque totis fusco-fuliginosis ; subtus, pectore, ab- domine, uropygioque rufescenti-rubentibus ; rostro basi minus dilatato quam in mare. S. G. EMBERNAGRA , Lesson. r. E. platensis, Nob. — (Emberiza platensis, Gmel., Em- beriza arbonariensis , Commers.; Habia des lieux aquati- ques, Azara; Embernagra dumetorum, Less. , n° 90. 38 Hab. Paraguay , ripis Rio de la Plata. Hujus speciel specimina quædam boliviana , statura semper majore ; patagonica autem colore supra olivaceo brunnescente non virescente , supra rufescente præcipue ad regionem abdominalem a præcedente tantummodo differunt. Hæc omnia ejusdem speciei, locorum, sexus, . aut ætatis varietates, permodum habemus. … 3. E. sileus, Gmel. — (Arremon torquatus , Vieill., Gal. , pi. 78 ; le Troupiale des bois à hausse-col, Azara, n° “78 — Hab. Chiquitos, Valle-Grande (Bolivia). 4 3. E. torquata, Nob. — Hæc species in Yungas, statura ma- jore, pedibus præsertim multo fortioribus ac longiori- Ce, IE, Pr à179: 35 bus, rostro toto nigro , hypocondriis olivascentibus ; an mera varietas? — Hab. Yungas (rep. Boliviana). 4. E-rufi-nucha , Nob. — Supra fusco-atra ; pileo, nucha, colloque supero rufis ; capitis collique lateribus nigris , macula ante oculos sulphurea; subtus sulphurescens ; hypocondriis anoque olivascentibus, vitta angusta nigra utrinque ad latera gutturis a mandibula descendente : remigum prima extus anguste , omnibusque reliquiis in- tus late ; albo-marginatis ; rostro nigro , mandibula cor- mea; pedibus:pallide fuscescentibus. Long., 17-18 cent. — Hab. Yungas, rep. Boliviana. S. G. SALTATOR, Vieill.; HABIA, d’Azara. À. Cauda apice rotundata vel parum gradata. a. S. cærulescens, Vieillot, Dict. , t. 14, p. 105. — (Habia à sourcils blancs, Azara, n° 81; T'anagra decumana, Licht., Cat.;, n° 346; T'anagra superciliaris, Spix , 57, n° 346). Long., 22 cent. — Hab. Corrientes, rep. Ar- gentina ; Santa-Cruz (Bolivia). 2. T°. auranturostris, Vieil., Dict. ,t. 14, p. 103. —(Ha- bia à bec orangé, Azara, n° 83). Long. , 22 cent. — Hab. Corrientes (rep. Argentina) ; la Paz, rep. Boliviana. 3. S. validus, Vieillot, Dict. , t. 14, p. 106. — ( Habia ro- buste, Azara , n° 84); T'anagra atricollis , Spix , pl. 61-2). . Long. , 22 cent. — Hab, Chiquitos (Bolivia). 4. S. rufiventris, Nob. — Totus schistaceus ; superciliis a … fronte ad nucham albis; remigibus rectricibusque fusco- atris, schistaceo marginatis ; subtus, gutture, collo toto pectoreque schistaceis, abdomine crissoque rufo cinnamo- squalide pallidis. Long. , 23 cent. — Hab. Sicasica, rep. Boliviana. 36 Gr Al, Pr. 77 à 79. 5. S. similis, Nob. — Supra fusco-cinerea , dorso alisque olivaceis , indutis tergo caudaque plumbeis; vitta su- perciliari, gutture colloque antico niveis; vitta utrin- que a mento ad collum nigra ; pectore pallide griseo- rufescente, abdomine medio, crissoque pallide rufes- centibus; hypocondriis grisescentibus; rostro corneo, mandibula pallidiore ; pedibus plumbeis, debilioribus ; differt a T'anagra Magna ; Gmel., Saltatore olivaceo, Vieillot, t. 4, p. 108, cui affinis ie caudaque non visidibus, vitta superciliari post oculum ad nucham protensa , in 7'anagra magna, ante oculari tantummodo juguloque non ferrugineo. Long. , 21 cent. — Hab. Cor - rientes , rep. Argentina. ré 6. S. rubicus, Vieill. — (Saltator rubicus, Vieill., Dict., t. 32, p. 107; Habia rougeûâtre, Azara , n° 85; T'anagra flammiceps, Tem., col. 197; T'anagra porphyris, Licht., n° 335. — Hab. Yuracares , Guarayos , rep. Boliviana. 7. S. atra, Nob. — (Saltator melanopsis , Vieillot, Dict., t. iv, p. 103 ; T'anagra atra, Gmel. — Hab. Chiquitos | rep. Bobini 8. S. okivaceus, Vieïillot? — Hab. Corrientes, rep. Ar- sentina. B. Cauda longiore valde sradata. ne 4 bicolor, Nob. — (Cissopis bicolor, Vieïllot, Gal., 140); Lanius picatus , Lath. Long., 25 cent. — Hab. mail ,rep. Boliviana. Nora. Non confundenda est hæc species cum alia (30 centim. longa) forsan Guyanæ incola, quæ differt dorso imo aut tergo tantummodo albo, tectricibusque alæ majoribus albo limbatis. In hac specie minore, dorso toto ab auchenio albo, tectricibusque nigris Rs tan- tummodo albo D Rdttis, À hide I. Gu.sll, PLs 7mta 79: 37 -G. PHYTOTOMA. P.rara, Molina, Gel. ; Vieill., Dict. ,t. xxvi, p. 61-63. — (Phytotoma Bioxham, Children, William’s Jardine illustrations ; Mag. de zool. Guérin, el. IL, pl. 5, 1832; Phytotoma silens, Kittlitz, Mém. de l’Acad. des sciences de Saint-Pétersbourg. — Supra rufescenti-grisea , vittis longitudinalibus nigris notata ; pileo cinnamomeo , ma- cula ante oculos vitta post oculari , aliaque parotica ru— fescenti-albis ; alis nigris, tectricibus mediis fere totis, majoribus apice tantummodo albis, duas vittas obliquas formantibus, prima latiore, secunda angustiore ; cauda nigra, apice fuscescente ; rectricibus omnibus { duabus mediis exceptis), pogonio interno , basi ad medium cin- namomeis ; subtus tota cinnamomea ; hypocondriis parce vittis longis nigris notatis. — as adultior. Longit., 18 cent. — Hab. in rep. Chilensi. — Fœmina supra tota squalide grisea ; pennis omnibus disco fusco , alis nigro- fuscis , absque maculis albis; cauda ut in mare; subtus rufescenti albescens, pectore grisescenti, ubique maculis longis fuscis, præter guttur et medium abdomen, notata. P. angustirostris, Nob.—Supra plumbea, maculis fuscis vix conspicuis nebulosa , fronte ad verticem usque tan- tummodo rufo; alisnigro-fuscis, flexura alba rectricibus- que hoc colore limbatis , duas obliquas vittas albas for- mantibus, ut in Phytotoma rara; cauda ampla, rectrici- bus unicoloribus fusco-nigris, omnibus (duabus inter- mediis exceptis ) macula alba terminatis ; subtus gutture, collo antico, pectore, anoque rufis, abdomine medio albo rufescente ; hypocondriis grisescentibus ; rostro mi- nore ac compressiori quam in præcedenti specie ; cauda longiore, digitis brevioribus , coloreque præcipue caudali æque differt. —Fœmina tota supra grisescens, subtus al- 38 G£.'E ; Pr 77 'a 19. bescens , maculis obscuris striata , ut in fœmina præce- dente ; sed differt colore caudali aliisque maris charac- teribus. Long. , 20 cent. — Hab. la Paz (Bolivia). 3. P. rutila, Vieill. — (Phytotoma rutila, Vieïllot , Diet. , t. 26, p. 64; le Denté, Azara, n° 91.) —Hab. Corrientes. 7° Fam. PIPRADÆ, Nob. G. RUPICOLA. 3. À. peruviana, Vieïlllot. — (Pipra peruviana, Lath. , Buff. nl, , 745. — Hab. Yungas, Yuracares (Bolivia). G. PIPRA. 1. P. rubro capilla, Briss. ; Tem., Col. , pl. 54, f. 3. — (Pipra erythrocephala, Licht., n° 300 ; Gmel. Var. Lath. ; Vieillot, Dict., t. 19, p. 165.) — Fœmina, tota olivacea, abdomine pallidiore. — Hab. Santa-Cruz de la Sierra , Yuracares (Bolivia). 2. P. fasciata, Nob.— Supra a rostro ad dorsi medium aurantio-coccineus ; fronte ad verticem aurantia; dorso postico , uropygio , alis, caudaque nigris, hac vitta lata pallide flava, a basi nigra ad medium fasciata. Subtus gutture , pectore flexuraque alæ aureo-coccineis ; abdo- mine toto tectricibusque caudæ inferis pallide flavis, his apice nigro maculatis ; remigibus, pogonio interno medio macula alba notatis ; rostro corneo; pedibus pallidis. Pipræ aureole valde affinis , differt pedibus fortioribus , pallidis, non. rubris ; cauda fasciata, abdomine flavo , dorsoque antico et pectore aurantiis, minus coccinels. — Long., 1 1 cent. — Hab. Yuracares , rep. Boliviana. … GE AS Per a 79 39 Sectio B. DenriRosTREs bEPRESS!. Nob. 8 Fan. CORACINÆ, Viëill. G. CEPHALOPTERUS, Geoff. Saint-Hil. CORACICA , Vieill. €. ornatus , Geoff., Ann. Mus. , t. xur, pl. 15. — Coracina cephaloptera , Vieill. , Gal. , pl. 114; Tem., col, 255. — Hab. in Bolivia. œ Fav. AMPELIDÆ. G. QUERULA, Vieill. 1. Q. cinerea, Nob. — (Æmpelis cinerea, Vieill., Dict . t. vu, p. 162; Vieill. , Ois. rares et nouv., pl. 44; Mus- cicapa plumbea, Licht., n° 553). — Hab. Moxos, rep. Boliviana. G. AMPELIS. 1. À. rubro-cristata, Nob. — Aflinis hæc species forma et _magnitudine Procniæ melanocephalo (Swains., Zool. il- lust. , 1, pl. 25) et Ampelidi cucullatæ , Te. , col. 363. Supra tota cinerea ; loris mentoque nigris ; uropygio albo variegato ; verticis pennæ angustissimæ , longissimæ, apice acuminatæ, splendide cinnamomeæ, fasciculum vel cristam elongatam formant ; alis fusco-nigris ; remigibus duabus externis , apice iutus parum emarginatis et acu- iinatis; cauda nigra, rectricibus totis (duabus mediis exceptis), macula quadrata alba pogonio imterno ante apicem notatis; subtus cinerea, abdomine medio, ano tectriibusque caudæ inferis albo variegatis; rostro El 40 2 3. Cie NH, FL357 4 99. ” perarcuato, culmine elevato, utin Procniæ melanoce- phalo, Swains.,lateribus compresso, basialbo-viridi, apice nigro; pedes breves, robusti et unguli nigri tarsis postice in adulta avi, scabriusculis plantæ squammis approxi- matis. Long. tota, 23 cent. 1/2, cristæ, { cent. 1/2. — Hab. Ayupaya, Vas in Bolivia. lue differt crista cinnamomea nulla, plumis verticis et occipitis tan- tum parum elongatis, colore dorsi non cinereo , sed fusco-olivaceo aliquot striis brunneis et albo-luteis mixto, uropysio flavido , albescente variegato; alæ caudaque adultæ similes, rectricibus tamen duabus medis macula parva alba notatis (in adulta nigris concoloribus); subtus coilum anticum et latera fusca, striis minutis albo-flavi- dis et brunneis aspersa pectore , ventre et caudæ tectri- cibus flammulis pallide flavis et nigris variegatis, uti in junioribus generis Procnias et Casmarhkynchos. A. cayana, Lin., Gmel.— (Quereiva, Buff. enl. , pl. 624. ) Hab. Yuracares, rep. Boliviana. | A. viridis , Nob. — Hæc species forma rostri depressa et eXIeUa , quamwvis adhuc minores, ÆAmpelidi cotinga , affinis; ab illa et {mpelidibus Cayana et Pompaudora differt alis brevioribus , apice obtusioribus caudaque rotundata, et a duobus illis characteribus ad Procnias melanocepha- lum, Swains., et Ampellidem cucullaitam, Temmenckn proxime accedit, unde speciem anomalem recte putari potest. Supra tota prasino viridis , oculis parvis, plumis ciliformibus luteis circeumdatis. Alæ breves obtusiores nigræ , remigibus quarta , quinta et sexta æqualibus lon- gissiuis, primariis anguste, secundariis latius , margine extus viridibus, barum tribus ultimis dorso proximis ; pogonio toto externo viridi , interno nigro apiceque albo notatis; cauda supra viridis rectricibus totis (duabus me- diüis viridibus unicoloribus exceptis), pogonio interno ni- gro; omnibus macula magna nigra ante apicem albes- Ge. ‘EL, Pacs là ge; 41 centem terminatis ; subtus viridis gutture , alæ flexura , pectore abdomineque mediis luteis ; hypocondriis tectri- cibusque caudæ inferis flavo et viridi variegatis ; rostro pro mole parvo , breve , rubro-aurantiaco. Pedes et ungues flavescunt. Long., 20 cent. — Hab. Yungas in Bolivia. G. TERSINA, Vieill. PROCNIAS, Illig. 1. P. cærulea, Vieill, pl. 119.—(Ampelis tersa, Lin., Gmel., Procnias ventralis, Wig., Procnias cyanotropus, Princ. Max. — Hab. Santa-Cruz de la Sierra, rep. Boliviana. 10°. Fam. MUSCICAPIDÆ. $ Muscicapidæ sylvane , Nob. G. PSARIS. Cu. 1. P. cayanus. — (Lanius cayanus, Gmel. ,g ; le Distin- gué à tête noire, Azara, n° 207; Buff. enl., 304). — Fœ- mira non differt Ptilosi secundum Azara et Lichtenstein, 528. — Hab. provincia Chiquitensi, rep. Boliviana. — P. cayanus, junior avis et non fœmina secundum Azara et Lichtenstein , 529 ; Buff. enl., 377. — Hab. Guarayos (Bolivia). 2, P. semi-fasciatus , Nob. (Pachyrhynchus semi-fasciatus , Spix , pl. 44, 2.) — Hab. Santo-Corazon de Chiquitos (Bolivia). 3. P. inquisitor, Nob. — (Lanius inquisitor, Licht., 530) — Id. junior avis, Licht., n° 531. Psaris erythrogenys , Selby, Zool. Journ. -— Hab. Chiquitos, Santa-Cruz (Bo- livia). | 42 Cz: IE; PL. 77 à 79. 4. P. atricapillus ; Nob. — (Tityra atricapilla ; Nieïll. , Dict. , t. ir, p. 347; Lanius validus, Licht:, n° 532, 533; le Distingué roux à tête noire , et le Distinguéroux à couronne ardoisée , Azara. , 209; 208). —Hab. ds 3 (Bolivia). | 5. P. roseicollis, Nob. — (Le petit Piauhau, bre minor ? Less., Tr., 363; Tyran à gorge rose, T'yrannus roseus ? 1d., ibid., 362.) Supra ater aut fusco-niger, ea- pite subcristato nigro subtus schistaceus; collo antico et pectore roseis. Long. tota, 19 cent. — Hab. Guarayos, Yuracares (Bolivia). G. PACHYRHYNOHUS, Swainson. 3. P. marginatus, Nob. — (todus marginatus , Licht., n° 539.) Supra olivaceus , pileo olivaceo-rufescente ; alæ nigræ, remigibus primariis anguste , secundariis totisque rectricibus late, margine pallide rufescentibus; cauda pallide rufa ; rectricibus basi nigris, duabus intermediis olivaceo fuscis, apice tantummodo rufis; subtus totus pallide olivascente flavus. Aflinis hæc parva species Psa- ridè Cuvieri (Swains.), sed minor et colore diversa ; for- san fœminz aut junior avis? me + ., 14 cent. -— Habit. Yuracares , ai Boliviana. | M enr G. TYRANNUS auctorum ; Suiriri, Azara. S. G. TYRANNUS. Secrio 4. — Tyranni foriirosires. Alis mediocribus, apiceintegris, cauda æquali, pedibus brevibus., fortiori rostro, parum depresso. j T'yrannus sulphuratus. — { Laniuüs sulphuratus, Corvus flavus, Gmel.; 7. magnanimus , Vieïll., Dict., t-xxxv, p. 81; le Bienterco ou Puitanga, Azara, n° 200 , certe). Cr. IL, Pa. 797 à 79. 43 — Hab. Monte-Video ; Corrientes, rep. Argentina; Co- chabamba , Chiquitos, rep. Boliviana. 2. T. audax , Gmel. — (Lat., Buff. enl. , 453,2; T!. so- Uitarius , Vieill., Dict., t. xxxv, p. 88; le Sucriri tout tacheté, Azara, n° 196.) — Hab. Chiquitos, Santo-Co- razon de Chiquitos, rep. Boliviana. 3. T°. crinütus, Nob. — (Muscicapa crinita; M. ludovi- ciana, Gel. ; T°, irritabilis, Vieïll., Dict., t. xxxv, p. 76; Suiriri brun et rouge, Azara, n° 195).— Hab. Corrientes, rep. Argentina. 4. T. ferox, Viell., Diet., t. xxxv,-p. 78. — Muscicapa ferox, Gmel. ; Petit T'yran de Cayenne, Buff. enl. — Hab. Chiquitos, Santa-Cruz, Yungas, rep. Boliviana. 5. T°. atriceps, Nob. — (Muscicapa utra, Gmel.) — Habit. Yungas, Guarayos, rep. Boliviana. 6. T. tuberculfer, Nob. — Muscicapæ feroci affinis; tantummodo paulo minor; supra olivascens, vertice, alis caudaque fumosis ; collo antico pallide cinereo ; pec- tore et abdomine pallide sulphureiïs ; alis intus et prope flexuram tuberculis duobus minutis corneis armatis. — Long., 18 cent. 1/2. — Hab. Guarayos (Bolivia). 7. T°. fumigatus, Nob. -—- Supra totus fusco-ardesiacus ; pileo paululum obseuriore ; alis caudaque fusco-nigris ; hac leviter apice emarginata ; tectricibus remigibusque secundariis margine parum grisescentibus; subtus obs- cure cinarescens, abdomine medio anoque pallidioribus; rostro et pedibus nigris. Long., 18 cent. — Hab. Yungas in Bolivia. Secrio B.— Tyrannirectirostres. Rostro supra rectissimo, apice su- bito et valde curvato, uncinato ; tarsis longioribus; alis breviori- bus, cauda mediocri, æquali, colore præsertim rufo aut cinnamo- meo. (Typus : Muscicapa cinerea, Gmel.) 44 Cdi slE dr. To; 8. T°. rufescens. — (T°. rufescens ? Swains.) Supra olivaceo- rufescens , capite parum grisescente, uropygio caudaque intense rufis; alæ nigræ, remigibus primariis margine externo , secundariis interno et externo , horumque tri- bus ultimis totis rufis; subtus rufescens ; abdomine palli- diore, rostro fusco elongato, supra rectissimo , basi lato ; apice angustato subitoque curvato et uncinato; pilis ri- gidis , elongatis, nigris, undique circumdato. T'yranno rufo (Viell.), Muscicapæ cinereæ (Gmel.), valde affinis hæc species. Differt rostro minus elongato, basi paulo latiore, capite colloque non cinereïs. Long. , 28 cent. — Habit. Guarayos, rep. Boliviana. 9. 2”. rufus, Nob. — (T'amnophilus rufus, Vieïll., Dict. , t. ut, 316; Batara roux, Azara , n° 217; Muscicapa tam- nophiloides, Spix. , pl. 26.) Supra totus unirufus, pileo alis caudaque paulosaturatioribus; remiges nigræ, pogo- nio externo rufo, apice nigro ; subtus dilute rufescens, sutture parum albicante, pectore rufo, abdomine medio ochroleuco; rostro basi pallido, apice fusco; pedibus plumbeis. Long., 19 cent. — Hab. Yungas, Chiquitos, rep. Boliviana. Secti0 €. — Ÿÿranni hirundinacei. Rostro plerumque medioeri de- presso ; pedibus brevibus aut brevissimis; cauda ampla, sæpissime plus minusve emarginata. Alis elongatis, rrnigihle primariüs tri - bus aut quatuor lateralibus apice intuns emarginatis sæpius, valde angustatis. | T. Savana, Vieill. — (7 yrannus savana, | Vieill. , AE , ©. xxxv, p. 87 ; Les Petits oiseaux, Azara, n° 100; Muscicapa tyrannus, Gmel.)—Hab. Monte-Video, Mal- donado ; Corrientes, rep. Argentina ; Patagonia ; Moxos , Chiquitos (Bolivia). T. melancholicus , Vieill:, Dict., t. xxxv, p. 84. — (Suiriré Guazu, ou grand Suiriri, Azara, n° 108 ; Musci- Gz. Il, Pr. 77 à 79: 45 capa Despotes, junior, Licht., 567; 7°. verticalis, Ch. Bon. , amer. Ornithol., 1, p. 18, pl. 2-2 ) — Hab. Cor- rientes, rep. Argentina ; Guarayos, Santa- Cruz et Yun- gas , rep. Boliviana. 12. T. rufiventris, Nob. — Supra fuligmoso brunneus, pennis verticis disco obscurioribus, superciliis pallidiori- bus, macula ante oculos nigra ; uropygio parum rufes - cente; alæ nigræ , remigibus omnibus, pogonio interno , apice excepto, intense rufis, secundariis albido rufescente marginatis ; cauda nigra, rectrice extima lateral: ; pogo- nio interno et externo, cæteris omnibus {duabus interme- diis exceptis) pogonio interno rufis, omnium apice dua- busque intermediis totis nigris; infra totus rufescens. Gula alba lineis fuscis striata, alæ et cauda æque rufes- cunt; apice tantum nigro; rostrum nigrum mediocre apice curvato ; pedes nigri. Long., 25 cent. — Hab. Yun- gas (Bolivia). 13. 1”. aurantio-atro cristatus, Nob. — Supra griseo brun- néscens; remigibus rectricibusque saturatioribus ; pileo toto cristato , cristæ pennis elongatis aterrimis mediis au- rantio-splendide flavis, apice tantummodo atris, laterali- bus aterrimis, basi tantum albo flaventibus ; remiges tres primæ ante apicem semi-truncatæ et angustatæ , tertia quartaque apice extus parum curvatis, secundariis mar- gine grisescentibus. Subtus cinereus, abdomine anoque pallidioribus , sordide flavicantibus; rostro pro mole parvo , breve , nigro , tarsis brevibus , plumbeiïs , digitis debilioribus. Long., 20 cent. — Hab. in Valle Grande, rep. Boliviana. 14. T. animosus, Nob. — (Muscicapa animosa, Licht., 558; Lanius tyrannus, L. Gmel., Buff. enl., 676;° 7°. intrepi- dus , Vieill., Dict., t. xxxv, p. 79.) Junior avis macula verticali cinerea, non aurantio-rubra, ut in adultis. — Hab. Santa-Cruz, rep. Boliviana. 46 Ces Pres 79: S. G. HIRUNDINEA , Nob. Âlæ elongatæ , acuminatæ , rectrice secunda longissima , omnibus apice integris non emarginatis ; cauda ampla, apice recta; rostrum latum, valde depressum ; pedes debiliores, tarsis digitisque brevissimis. 1. H. bellicosa, Nob. — (T'yrannus bellicosus , Vieill., Dict., t. xxxv, p. 74; Suwiriri rouge obscur, Azara, n° 180; 7°. pyrrophaius? Vieïll., Dict., t. xxxv, p. 75; Platyrhynchos hirundinaceus , Spix. , pl 13, fig. 1). — Hab. Cochabamba Ë Chiquitos , Chiuquisaca (Bolivia). G. MUSCIPETA, Cuv. S. G. TODIROSTRUM, Less., Tr. (T'achuris, Axara , ul- timæ species). 1. 2”. cinereum, Nob. — (T'odus cinereus, Desmar., Vieaill., Dict.,t. xxxiv, p. 148.) — Hab. Jhicés republ. Boli- viana. 2.18 bete Nob. — (Ouscicapa none: Natter., Tem. : col. 167; le T'achuris à tête couleur .de plomb , Azara, n° 169). — Fœmina differt pileo brunnescente, non plum- beo, gutture albicante, non rufo, alisque tectricibus mi- noribus aurantio-rufis, non es ares — Hab. Tunggs s Chiquitos, rep. Hobrianas | Ë À 24444 Et 3. T'. margaritacei venter , Nob. — (Ee T'achuris se à ventre gris de perle, Azara, n° 177; idem, Vieill., Dict., t. xxxn, p. 354). Supra fusco olivascens, pileo, colloque cinerascentibus; alæ fusco-nigræ, remigibus angustissime flavescente viridi, tectricibus latius albo-rufescente mar- ginatis ; rectrices nigræ, flavescente viridi fimbriatæ ; gut- Es. H, Ps. 77 à. %- | tur, collum anticum, mediusque venter, sericeo alba; pectore striis cinereis notato hypocondriüs flavo-olivas- centibus; macula ante oculos alba ; tarsi digitique elon- gati rubentes, rostrumque eodem colore tmctum. Long., 12 cent. — Hab. Chiquitos (Bolivia). 4. T. ecaudatum, Nob. — Minimum in hoc genere. Supra flavo-olivaceum ; pileo cinereo; alæ nigræ; remigibus primariis angustissime, secundartis tectricibusque late * flavo-viridi limbatis ; subtus albicans , pectore hypocon- driisque parum virescentibus ; rostrum nigro-corneum , mandibula alba nigro limbata; pedes debiles ungulique albicantes ; cauda minutissima , brevissima, rectricibus nigris flavo-viridi marginatis. Longit. tota, 7 centim. ; caudæ, x cent. — Hab, Yuracares (Bolivia). S. G. MUSCIPETA, Cuv., Nob. . M. cayennensis, Gmel. — (Muscicapa flava, Vieill., rs t. xx1, Col. 569.) — Hab. Mojos, republ. Boli- viana. 2. M. élbicolée; Nob. — (7'yrannus albicollis, Vieill. , Dict. , t. xxxv, p. 80; le Suiriri tacheté sans rouge, Azara, n°186 ; Muscicapa legatus, Licht. , n° 554).—Hab. Gua- rayos , rep. Boliviana. 3. M. coronata, Gmel. — (Le Rubin, Buff. enl., 675-2 le Currinche, Azara, n° 177.) — Hab. Maldonado, Bue- nos-Ayres, Corriéntes , rep. Argentina ; Chiquitos, -Moxos, rep. Boliviana , et Arica , Lima, republ. Peru- viana. de ù 4 M. querula, Wilson. — ( Muscicapa acadica , Gmel. ; Platyrkynchus virescens, Vieill. , Dict. , t. XXVI, P. 22. \ © Hab. Santo-Corazon de Chiquitos (Bolivia). ALERTE TS G. M. “albieeps, | Nob. — Supra f fusco-olivacea à pileo obseu- ‘2 a 48 Crisis: Prec 7iua so. riore, pennis verticis parum elongatis basi albis; alæ caudaque fusco-nigræ, rectricibus viridi fuscescente, re- misibus viridi albescente marginatis, tectricibus alæ medus et Re 58 sordide eos vittas— po pectoreque Rene ME paganæ, Licht., n° 562, descriptioni nimium prope accedit; sed erecta basi albescens non ibi citatur. Rostro corneo, man- dibula alba, apice fusca. Long. , 15 cent. — Hab. Rio de Janeiro, imp. Brasil., Yungas, rep. Boliviana et Tacna, rep. Peruviana. 6. M. obscura, Nob. — Præcedenti er afiate hæc spe- ces coloribus rostroque debili , sed major ; supra differt tantummodo pennis verticis non basi albis, et infra gut- ture et pectore non cinereis sed pallide olivascentibus , abdomineque medio et flexura alæ sulphureis, non al- bescentis. Long. , 197 cent. -— Habit. — rep. Boli- viana. 7. M. bimaculata, Nob. — Affinis duabus géicl hæc species, differt rostro majore et latiore, huic M. co- ronatæ, æquali. Supra fusco-olivaceo brunnescens , ma- cula utrinque ante oculos albescente, altera infra n tectrices mediæ et majores apice als eos, ‘duas vit- tas obliquas alæ formant ; infra pallide So NDS 5 pectore hypocondriisque fusco-olivascentibus _rostru nigrum, mandibula albicante-fusco limbata. Long., 17 c. — Hab. Yungas, rep. Boliviana. sis 8. M. armillata. — (M. armillata , ici: s Diétssbsr, 1 p. 448.) Affinis Ptilosis dis: Rallo aquatico prope accedit. Supra brunneo-rufescens , _uropyglo brunneo- rufo , fronte et vertice grisescentibus ; alæ nigræ , te tricibus , remigibusque secundartis ultimis brupneis s primariis cæterisque secundariis basi albis ; brunneo lim- batis ; cauda lateribus gradata medioque emarginata uti CL.-1E; PE? y7a 79. 49 in Muscicapa arnullata , V. D. , 21-445 , cui valde affinis forma et magnitudine; rectrices nigræ, prima laterali pogonio interno apicesque , secunda apice tantummodo albis; subtus tota cinerea, hypocondriis brunnescen - tibus; rostro brevi, depresso fere triangulare , nigro; mandibula cornea ; pedibus lividis. Longit., 18 centim. — Muscicapa armillata, Vieill., junior ab illo descripta, Dict. , t. xxt, p. 448, neutiquam ad nostrum specimen quoad ptilosin accidit, unde forsan WMuscicapam armilla- tam fœminam ilum credimus. Hab. Yungas, rep. Boli- viana. 9. M. brevirostris, Nob. —- Rostro brevi, lato, depresso, fere triangulari, insignis est hæc species, supra griseo- murina, pileo paulo obscuriore, fronte vittaque angusta superciliari albis. Alæ caudaque elongata dorso concolo- res, remigibus margine angustissime tectricibus , apice albis, his tres vittas obliquas angustas formantibus. Sub- tus pallide sulphurescens, gutture pectoreque albo-cine- reis; rostro corneo, pedibusque plumbeis.Long., 14 c. -— Habit. Corrientes, rep. Argentina. 10. M. virgata, Gmel. (Enl., 553-3). — Specimina quæ- dam cristam flavam, ut in descriptionibus, altera cinna- momeam habent. Illa mares adultos, hæc juniores puta- mus, hæc tamen Muscicapæ flammiceps, Tem. forsan fœminæ. — Habit. Yuracares, Yungas, Chiquitos, Mojos rep. Boliviana ; Rio de Janeiro, imp. Brasiliano. 11. M. cinnamomea, Nob. — Affinis Muscicapæ virgatæ , Gmel., et Muscicapæ flammiceps, Tem. , col., t. 144-3, sed rostro basi latiore ad apicem sinuato, angustato, præ- cipue differt et coloribus. Supra olivascente brunneo pileo obscuriore, uropygio transverse pallide rufo, pennis totis verticalibus nitide flavis , apice tantum brunneis, remi- gibus primarüs basi intus et extus apiceque tectricibus- que mediis et majoribus tantum apice cinnamomeis ; his 1837. 5 50 Gz, AT, PL 772 go. duas vittas obliquas alæ formantibus rectrices nigræ ex- timo apice pallide rufescunt; subtus tota cinnamomea, abdomine medio anoque pallidioribus ; rostro basi lato , depresso, nigro , ad apicem sinuato-ansustatum , unci- natum ; pedes nigri, debiliores. Long., 13 cent. — Habit. Yungas, rep. Boliviana. S. G. SETOPHAGA. Swains. 1. S.brunniceps, Nob. — Supra olivacea , pileo toto cinna- momeo, superciliis palpebrisque albis, nucha cinerea ; alæ nigræ , remigibus, tectricibusque obscure cinereo-margi- natis; cauda nigra gradata , rectricibus tribus lateralibus albis, prima secundaque margine interno tantummodo, tertia margine interno et externo nigris,quartanigra stria media longitudinali, ad apicem alba. Subtus tota flava ramusculacea. Rostro angusto, elongato, conico, nigro, vix depresso; pedibus nigris. Long., 14 cent. — Hab. Yungas, rep. Boliviana. | 2. S.verticalis, Nob.— Supra tota schistacea, pennis aliquot verticis tantummodo cinnamomeis, apice migris, maculam verticalem formantibus ; alæ nigræ tectricibus remigibus- que anguste cinereo fimbriatis; cauda nigra gradata, rectricibus duabus lateralibus albis, basi pogonio interno nigro, tertia macula longitudinali apicali alba. Subtus aurantio-flava , gutture colloque antico nigro-schistaceis ; rostro nigro, angusto, ut in præcedente ; sed differt basis depressione lateribusque non rectis, ad apicem non si- nuosis , angustatis ; pedes lividi, Longit. ,18 cent.—Hab. Ayupaya, rep. Boliviana. | Ci. Il, Pis 7n à 79. bt G. MUSCICAPA. Cuv. * Muscicarz syzvones, Nob. — (Moucherolles paroïdes) Less. , Trait. , 391. 1. Muscicapa Suiriri (Vieil., Dict. ,t. xx1,p. 297. — Sui- rit commun , Azara, n° 170). Long., 14 cent. — Hab. Mojos, rep. Boliviana; Choao, rep. Argentina. 2. M. chloronotus , Lesson, Trait. , 392. — Supra tota viri- dis ; alæ nigræ, remigibus viridi marginatis, tectricibus remigumque secundariarum, ultimis apice rufescentibus ; rectrices fuscæ , viridi limbatæ ; subtus ochraceo rufes - cens, gutture colloque antico viridi indutis; rostrum elongato-conicum, nigrum, mandibula basi alba. Long., 18 cent. — Hab. Yuracares (Bolivia). 3. M. striaticollis, Nob. — Affinis præcedenti statura, ros trique forma. Supra viridis, capite colloque supero ob- scure plumbeis ; alæ nigræ, tectricibus remigibusque to- tis viridi marginatis ; rectrices fuscæ , viridi marginatæ, subtus gutture, collo antico pectoreque griseis, pennis omnibus longitudinaliter et anguste albo striatis ; abdo- mine pallide viridi sulphureo, strüs olivaceis notato. Long., 13 cent. 1/2. — Hab. Yuracares, rep. Boliviana. 4. M. vermivora, Nob.—(Sylia vermivora, Vieïll. , Dict., t. u, p, 276; le Contre-maïtre couronné, Azara, n° 154; Motacilla vermivora, Less.?) — Hab. Corrientes, rep. Argentina ; Chiquitos, rep. Boliviana. 5, M. bwittata, Nob. — Affinis Muscicapæ vermivoræ , co- loribus et pileo coronato; sed major, supra tota oliva- cea ; pileo tribus vittis latis longitudinalibus notato, me- dia flavo et rufo variegata, duabus lateralibus , a medio fronte ad occiput ductis, nigris deinde et infra altera su- 52 GL AL PES 7 a 9. perciliari, et infra oculari flavo-viridi, denique ultima ante et post oculari nigra ; subtus flava, hypocondriis oli- vascentibus ; rostro corneo, pedibus pallidis. — Fœmina supra tota olivacea, subtus superciliisque flava. Long. , 14 cent. — Habit, Yungas, Chiquitos, rep. Boliviana. 6. M. elegans, Nob. — Supra griseo-olivacea , pileo obs- curiori, vertice aurantio-flavo, alæ nigro-fuscæ , remigi- bus, tectricibusque margine albescenti-viridibus , rectri- cibus nigro-fuscis griseo-viridi, fimbriatis. Subtus pallide sulphurascens , gutture colloque antico cinerascentibus ; rostro tenui, corneo; pedibusque debilibus , plumbeis. Habitus gracilis Muscicapæ stramineæ, Tem. , col. 167-2, sed major et cauda longiore. Long. , 13 cent. 1/2. — Hab. Chiquitos (Bolivia). . M. angustirostris, Nob.—Præcedenti valde affinis, forma et coloribus. Supra viridi-olivacea, remigibus rectricibus nigris, marginc viridi-olivaceis. — Tectricibus alæ me- diis et majoribus nigris, apice flavo-viridibus, duas vittas formantibus. Subtus pallide sulphurascens, gutture collo- que antico, parum albescentibus. Rostro debili nigro, recto, angusto, basi pilis elongatis nigris circumdato ; pe- dibus fuscis, lividis. Long., 13 cent. — Hab. Yungas (Bolivia). 8. M. albicilla. — (M. albicilla? Vieill., pl. 37, Less. , Tr., 391 ?) Supra grisescenti olivacea , pileo nigrescente, pennis verticis, sulphurascenti-albis, extremo apice fusco- nigris, alæ nigræ, remigibus secundariis margine, tectrici- bus majoribus et mediis apice flavo-albescentibus ; cauda fusca, rectricibus olivaceo fimbriatis; lateribus capitis albo fuscoque variegatis; subtus sulphurascens, gutture colloque antico albescentibus. Long., 13 cent. 1/2. — -Hab. Yuracares (rep. Boliviana). 9. M. cristata, Nob. — (La Fauvette à toupet, Sylvia cris- Crr Peu là 79: HE) tata , Vieill., Dict. , t. nu, p. 229; le T'oupet ordinaire, Azara, n° 160; Muscicapa straminea, Tem., Col. 165-2.) Long. , 10 cent. 1/2. — Hab. Chiquitos , rep. Boliviana ; Corrientes, rep. Argentinä. 10. M. leucophrys, Nob. — Affinis præcedenti, rostro et coloribus, sed major. Supra olivaceo-fumigato pileo ob- scuriore, uropygio dilutiore, superciliis a naribus ad nucham albescentibus, infraque macula ante oculos ni- gra; alæ nigræ; remigibus margine extus anguste fla- vescentibus secundariis apice, quarum tribus ultimis mar- sine externo late, tectricibusque mediis et majoribus apice rufescenti-albis, his duas vittas albescentes forman- tibus. Rectrices nigro-fuscæ extima laterali margine ex- tus omnibusque extremo apice sordide albis ; subtus sul- phurascens ; gutture albo, pectoreque cinerascente ; ros- tro nigro , pedibusque nigro-fuscis. Long. , 14 cent. — Hab. in Bolivia. 11. UV. stramineo-ventris, Nob. — Minuta, Alaudæque pti- losi-rufescenti parum affinis. Supra fusco-rufescens, pileo obscuriore, uropygio dilute rufo. Alæ fusco-brunneæ, re- migibus margine tectricibusque apice et anguste pallide rufescentibus; cauda fusco-brunnea ; subtus pallide stra- minea, pectore parum rufescente; rostro elongato, co- nico, pallide corneo, mandibula alba apice fusca ; pedibus fuscis. Long., 10 cent. 1/2, — Hab. Chiquitos (Bolivia). ** MuscicapÆ Paroipes, Nob. — Gobe-moucherons, Tem., PRLEOL 270. 12. M. obsoleta, Natter. — (Tem., 275-1, Gobe-mouche- ron passegris). — Hab. Chiquitos , Cochabamba , rep. Boliviana. 13. M. ventralis, Natter. — (Tein., col., 295-2.) — Hah.. Guarayos, rep. Boliviana. »4 Css ol: 39: 14. M. olivacea, Nob.— Supra totaintense viridi-olivacea ; alæ nigræ;remigibus secundariistectricibusque majoribus anguste flavo-marginatis; cauda nigra ; rectricibus mar- gine extus virescentibus ; subtus pallide flavescens , gut- ture pectoreque parum cinerascentibus; rostro brevi, compresso, nigro ; pedibus plumbeis, validioridus. Lonsg., 13 cent. — Hab. Yungas, rep. Boliviana. S$ Muscicapide riparie. A. Ripariæ aruNpinicozæ , Nob. Tarsi digitique elongati, ungulis (postico et intermedio præcipue) longissimis , tenuissimis acutissimisque; cauda brevi rotundata, vel duabus rectricibus tantummodo valde elongatis aut difformibus. In juncis et locis gramineis; nunquam in arboribus aut dumetis sedentibus, G. ALECTURUS, Vieillot. — Les Queues rares, Azara. 1. A. tricolor, Nieïll.- (Ælecturus tricolor, Vieill., Dict,, Muscicapa alectura , Vieïll., Gal. , pl. 132; Muscicapa alector, Tem., col. 155; Le petit cog, Azara, 525.) — Hab. Mojos, Guarayos, rep. Boliviana ; Corrientes, rep. Argentina. 2, A. guirayetapa, Vieïll. — Ælecturus guirayetapa, Vieïll., Dict. ; Muscicapa risoria , Vieill., Gal., pl. 131; Wusci- capa psalura , Tem., col. 286-296; le Guirayetapa, Azara, n° 226. — Hab. Corrientes, rep. Argentina. 3. À. leucocephalus, Nob. -— (T'odus leucocephalus, Gmel. ; Platyrhynchos leucocephalus, Vieillot, Dict. t. xxvrr, p. 21, La téte blanche, Azara , n° 176.) (Mas prima rec LI GFAT Pri57704.,79" 55 trice brevi acuta, secunda valde angustata, acu minate en- siformi, tertia paulo longiore.) — Hab. Corrientes , rep. Argentina ; Chiquitos, rep. Boliviana. . A. flaviventris , Nob. — (Le Tachuris à ventre jaune, Azara, n° 1791; Vieill., Dict., t. xxx, p. 355.) — Supra olivaceo-brunneus, pileo paulo obscuriore, rufo induto ; alæ fusco-brunneæ, remigibus securdariis, margine, tec- tricibus mediis et majoribus, apice, albido-rufescentibus ; cauda pallide brunnea, rectricibus mediis juncorum col- lisu sæpe detritis. Subtus totus flavescens, gutture palli- diore; rostro depresso, elongato, conico, nigro, man- dibula alba aut nigra (secundum sexura, forsan) ; tarsis digitisque elongatis, nigro-brunneis, ungulis tenuibus, longioribus, acutissimis. Long., 12 cent. — Hab. Cor- + rientes , rep. Argentina. G. TACHURIS, Nob. — Tacauris, Zzara. Rostro tenui compresso, cauda rotundata, alis brevissi- mis, rotundatis. r. T. omnicolor, Nob. — (Regulus omnicolor, Vieillot, Gal. ; pl. 166; id., Cuv., Reg. an.; Less., Tr. ; le Ta- churis roi, Azara, n° 161; Sylvia rubrigastra, Vieïllot, Dict., t. xr, p. 277). — Hab. Buenos-Ayres, rep. Argen- tina. IV. B. À genere Regulo, caudæ, alarum, rostri pedumque forma et habitatione arundinacea bhæc pulcherrima species plane recedit et Muscicapis ripariis optime congruit. 2. T°. nigricans, Nob. — (Le petit T'achuris noirâtre, Azara, n° 167; Sylvia nigricans , Vieill., Dict., t. xr, p.204). Supra fusco-brunnescens , pileo colloque arde- siacis pennis , verticis basi niveis; alæ fuscæ , remigibus 56 CL..Il, Pc,,37 à 79- secundarïis margine, tectricibusque apice, rufo-cineras- centibus; cauda nigra ; subtus cinereus, guttureventreque medio albescentibus ; rostro minuto, nigro, elongato, co- nico, pedibusque nigricantibus. Long., 12 cent. — Hab, Maldonado, rep. oriental del Uruguay. B. Ripartz Dumicozz , Nob. G. CULICIVORA. Swainson. S. G. CULICIVORA. 1. C. bivittata , Nob. — (Sylvia bivittata , Licht., n° 397 ; Sylvia cærulea ; Gmel. Var. b ; Le Contre-mañtre bleuâtre, Azara, n° 158.) — Hab. Corrientes , Buenos-Ayres, rep. Argentina; Chiquitos , Moxos, rep. Boliviana. 2. C. budrytoides, Nob. — Longitudine caudæ coloribusque cum Motacilla flava aut boarula hæc species congruit , supra fusco-murina fronte superciliisque pallide; flavis alis nigro-fuscis, remigibus angustissime, tectricibus me- diis et majoribus late albo-marpinatis, vittamque latam obliquam formantibus; cauda fuseo-nigra, longissima, valde gradata , basi angustato, apice dilatata, rectricibus quatuor lateralibus utrinque, versus medium, magna macula alba pogoniointerno, alteraque apicali, quasi bi- vittatis præterea extima laterali pogonio externo alba, quatuor intermediis nigris, unicoloribus. Subtus tota pallide flava, macula ante oculari nigra; pectore hypo- condriisque parum rufescentibus ; rostro minuto , nigro, compresso ; huic pari aut Sylviæ affini, apice emarginato ; tarsis elongaüs, fortibus, nigris; digitis brevibus. Long. tota , 20 cent. ; caudæ, 5 1/2. — Hab. Valle Grande, rep. Boliviana. Cu. HE, PERTE 29: 7 S. G. CULICIVORÆ REGULOIDES, Nob. 1. €, parulus, Nob. — (Muscicapa paruius, Kittlitz, pl. 0.) Paro cristato coloribus cristaque affinis. Supra cinereo- olivacea, pileo nigro, plumis verticis valde elongatis li- nealibus recurvis, frontalibus albo-marginatis ; macula ante oculos aliaque parotica nigris capitis collique lateri- bus, griseo nigroque variesatis ; alis fuscis, remigibus an- gustissime cinereo-marginatis, tectricibus apice vix cons- picue brunneo maculatis, cauda fusca, rectrice extima laterali pogonio externo apiceque , secunda extremo apice tantummodo albis. Subtus pallide sulphurascens, gutture colloque antico albescentibus, plumis omnibus, in me- dio, nigro striatis; rostro tenui, nigro, huic reguli simile, valde compresso | basi setis numerosis obtecto ; tarsis elongatis ; digitis mediocribus , ungulo postico fortiori , elongato. Long. 28 cent. — Hab. rep. Chilensi. 2. C. reguloides , Nob. — Præcedenti valde affinis, a qua differt præcipue rostro paulo latiore et paulodepressiore, supraque maculis magnis oblongis, albo nigroque varie- satis, pileo albo ; plumis aliquot verticalibus elongatis ni- gris pogomio interno albis, fronte, superciliüis, lateribus- que capitis et colli guttureque et collo antico atris; alis nigris , remigibus primariis angustissime , secundartüs a medio ad apicem tantummodo cinereo-marginatis; tec- tricibus mediis et majoribus duabusque ultimis remigi- bus secundariis apice late albo-maculatis; cauda nigra, rectrice extima laterali pogonio externo , secunda mar- sine anguste omnibusque apice albis. Subtus alba, læ- viter sulphureo-mduto; gutture colloque antico atris punctis aliquot minutissimis albis ; pectore hypocondrns- que maculis oblongis nigris alboque striatis et variegatis ; abdominemedio anoque albis ; rostro tenut, elongato-co- 58 Gr. AIS Pah 994 79: nico, nigro, basi depresso , mandibula alba apice fusca ; pedibus nigris, tarsis elongatis, digitis ungulisque lon- sioribus, quam in præcedente specie.—Junior aut Fœmina differt dorso fuscescente non atro , gutture colloque an- tico cinereo-albis non nigris, plumisque verticis brevio- ribus, in duobuüs speciminibus ; hæc plumæ minus elon- gatæ et angustæ, neque apice recurvæ , ut in præcedenti specie (Muscicapa parulo, Kitthtz) apparent. Long., 11 cent. 1/2. — Hab. in Peruvia, Tacna. C. Ripariæ aMBuLATORIÆ, Nob. G. GUBERNETES, Such. Tarsis digitisque validis, ungulis postico præcipue parum curvatis, alis integris, cauda longissima forficata moribus aquaticis et ambulato riis quorumdam icterorum, secundum Azara, m1, p. 196. 1. G. Yperu. — (L’Yperu, Azara, n° 795; Muscicapa yperu, Licht., n° 547; T'yrannus bellulus, Vieill., Dict., t. xxxv, p. 75; Gubernetes Cunninghami , Such. , Zool. Journ., t. n, pl. 4; Less., Tr., 362; Muscicapa longicauda , Spix, pl. 17). — Hab. Chiquitos, rep. Boli- Viana. G. FLUVICOLA, Swains., Zool. illust., 1832- 1833 (Saxicolarum forma et habitatio). Typus, Fluvicola cursoria ; Swainson, ibid. , Motteux à queue étagée , OEnanthe climazura, Vieill. , Gal., pl. 157. 1. F. bicolor, Nob. — Platyrhynchos bicolor, Vieillot, Dict., t. xxvu, p. 13; Muscicapa bicolor, Gmel. ; le Gullit , Buff. enl. , 695-1 ; le Dominicair , Azara , 199.) 2. F. perspicaillata, Nob. — (OEnanthe perspiaillata, Cr.sll; Pet 77,79: 5g Vieill., Dict., t. xxr , p. 433 ; Sylvia perspicillata, Dat., Gmel. ; le Clignot, Commerson ; le bec d'argent, Azara, n° 228. — Fœnuna aut junior , Muscicapa rigricans , Vieill., Dict., t. xx, p. 454? Suiriri tacheté, Azara, 182?) — Hab. Buenos-Ayres, Corrientes, rep. Argentina ; GHigpiitos Eu Boliviana ; ; Patagonia. SW nigerrima ; Nob. — dirait nigerrima, Nob.) — F'œmina supra fusco-brunnea, capite nigricante, uropy- gio rufo ; alis nigris , remigibus omnibus basi, secunda- ris margime, tectricibus mediüs et majoribus late apice rufescentibus ; cauda nigra, basi usque ad medium rufa, rectrice extima laterali, pogonio externo, pallide rufes- cente ; subtus sordide rufescens ; gutture , collo antico, medioque abdomine pallidioribus. — Hab. Cochabamba, Yungas , Moxos, Chiquitos, rep. Boliviana. 4. F. cyanrostris, Nob. — (Muscicapa cyanirostris, Vieïill., Dict., t. xxr, p. 447; Suiriri noir à bec bleu de ciel, Azara , n° 181). Fœmina supra brunneo-fusca, uropygio cinnamomea, pileo rufo-fusco nigroque striato ; alis ni- gris , tectricibus apice rufo pallidiore , remisibus secun- darüs, tribus ultimis albido limbatis ; cauda nigra, rec- tricibus omnibus, duabus mediis exceptis, pogonio interno rufis; extima laterali pogonio externo pallide rufescente. Subtus pallide sulphurascente, cinerea , ubi- que maculis oblongis nigro-fuscis notata. Hæc, Suiriri à téte et croupion roux , Azara, n° 178; Muscicapa ruficapilla , Vieill. , Dict. , t. xxt, p. 459. — Hab. Corrientes, rep. Argentina. 5, F. icterophrys, Nob. — (Muscicapa icterophrys, Vielll., Dict. , t: xxr, p. 419; le Suiriri noträtre et jaune, Azara, n° 183.) — Hab. Chuquisaca, Chiquitos, rep. Boliviana ; Monte-Video , rep. oriental del Uruguay; Corrientes, rep. Argentina. 6o 6. Gr. SP y ag. F'. leucophrys, Nob. — Supra fusco-brunnea aut fu- migata, pileo nuchaque nigrescentibus ; fronte, superci- liisque latis ad occiput ductis, niveis; atis nigris, remi- gibus secundariis angustissime albo aut albo-rufescente marginatis, tectricibus majoribus et mediis apice cinna- momeo-maculatis , duas strias formantibus, prima obscu- riore ; cauda nigra , rectrice extima laterali pogonio ex- terno albo. Subtus tota cinerea, abdomine medio anoque albescentibus, rostro nigro, compresso, elongato, conico ; pedibus nigris ; tarsis elougatis (forma et habitu ad Mus- cicapam icterophrys prope accedit). Long. , 23 cent. — — Hab. Sica-Sica, in Bolivia. - F. rufi-pectoralis; Nob. — Præcedenti valde affinis, ha- bitu et coloribus, sed paulo minor, supra fusco-fumi- gata; capite nigro-schistaceo, fronte ac supercilis latis ad occiput fere contiguis, albis ; alis nigris, remigibus secundariis tenuissime et vix conspicue albo fimbriatis, tectricibus majoribus aliquot tantummodo rufo obscure maculatis ; cauda nigra, rectrice extima laterali pogonio externo albo. Subtus cinereo-albida, mento cinerascente ; collo antico rufo-badiis ; rostro nigro, pedibusque atris, ut in præcedente. Long., 13 cent. 1/2. — Ayupaya, rep. Boliviana. F. OEnanthoides, Nob. Ad Saxicolæ æœnanthe fæ- minam hæc species coloribus proxime accedit; sed plu- mis longioribus et laxissimis distinguitur. Supra murina vel fumosa, uropygio parum rufescente, fronte superciliis- que latis ad occiput ductis, albis , infraque vitta a nari- bus per oculos ad nucham ducta et genas obtegente nigro- fusca ; alis nigro-fuscis, remigibus secundariis margine , tectricibus majoribus, apice pallide rufescentibus ; cauda nigro-fusca extima rectrice laterali pogonio externo albo. Long. , 15 cent. 1/2. — Hab. la Paz, in Bolivia. Gr MATS- PL 77 a Sa) Gr $$$ Muscicapidæ humicolæ aut saricoleides , Nob. G. MUSCIGRALLA , Nob. Tarsis tibiisque longissimis, his a medio ad apicem nu- 4 Ù dis et squamigeris tarsis et acrotarsis squamis numerosis obtectis ; rostro elongato-conico, depresso , apice uncinato; alis brevibus, apice rotundatis, remige secunda , tertia, quarta, quintaque fere æqualibus ; cauda brevissima, apice recta. 1. M. breyicauda, Nob. — Supra cinereo-murina, pennis verticis , basi flavo-ranunculaceis apiceque tantum fus- cis; uropygio pallide rufescente ; tectricibusque caudæ superis castaneis ; alis fusco-nigris, remigibus primariis anguste, secundariis latius albo-rufescenti marginatis ; omnibus apice albis tectricibus mediis et majoribus apice tribusque ultimis remigibus secundariis margine albis ; rectricibus atris, basi castaneis, extima laterali angustis- sime margine , cunctis apice rufescentibus; subtus al- bescens, abdomine medio stramineo induto, pectore cine- rascente ; hypocondriis parum rufescentibus. Long. tota, 12 cent. ; tarsi, 2 1/2; tibiæ, 3 1/3; caudæ, 3 3/4. — Habit. Tacna, in littoribus rep. Peruvianæ. G. PEPOAZA , Nob. pEPoAZzA, Azara. Hujus generis Muscicapidæ cum Tyrannis, aut Musci- petis ab auctoribus temere confusæ , ab illis forma, habitu et præcipue moribus cursoriis manifeste discrepant. Ab Azara, eximio observatore, ab omnibus aliüis Muscicapis Suiriris hujus auctoris) recte:discernebantur; cum nostris T'yrannis hirundinaceis alis longioribus, remigibusque pri- 62 CL.iEE, Pre qmia 39: mis, apice emarginatis, congruunt ; sed pedibus longioribus et ambulatoriis, caudaque apice recta non emarginatä, mo- ribusque omnino distinctis, ab illis præcipue discrepant. A. Prpoazzæ GENUINÆ , Nob. Rostro mediocri, basi depresso, elongato-conico , apice parum adunco , colore prævalenti albo , nigro cinereoque variegato. 1. P, Polyglotta, Nob. — (Muscicapa polyglotta, Licht. , 554 ; le Pepoaza proprement dit , Azara , n° 201; Vieill., Dict., t. xxxv, p. 91.) Duabus primis remigibus apice intus parum emarginatis et angustatis. — Hab. Corrien- tes, rep. Argentina ; Chiquitos (Bolivia). 2. P. dominicana, Nob. — (Pepoaza dominicain, Azara, n° 203; Vieill. , Dict., t. nr, p. 72 ; Muscicapa domini- cana, Licht., ab illo tantum citata, p. 54; T'yrannus albo-griseus ; Less., Tr.) Prima remige tantummodo apice intus et extus emarginata, acuminata. — Habit. Buenos-Avres, rep. Argentina ; Monte-Video, Maldonado rep. orient. Uruguayensi. 3. P. velata, Nob. — (Muscicapa velata, Licht., 555.) Re- migibus primis apice integris non emarginatis. — Habit. Santa-Cruz (Bolivia). 4. P. nivea, Nob. — (Muscicapa nivea, Spix , pl. 29-1; le Pepoaza trupero, Azara , n° 204; id., Vieill., Dict., t. xxxv, p. 92; Muscicapa mæsta, Licht., 557.) Duabus primis, remigibus apice subito valde emarginatis et an- gustatis in filum desinentibus. — Hab. Chiquitos (Boli- via); Corrientes, rep. Argentina; Monte-Video , rep. orient. Uruguayensi. 5. P.rixosa, Nob. — (T'yrannus rirosus , Vieïll. , Dict. , t. xxxv, p. 85; le Suiriri proprement dit, Azara, n° 197; Cr AL,,. PLq ya 79: 63 T'yrannus ambulans, Swains., Less., Man., 1, 172; Muscicapa Joazeiro, Spix, pl. 23.) Duabus primis remi- oibus apice sensim angustatis, valde acuminatis , non emarginatis. — Hab. Corrientes, rep. Argentina ; Mojos Bolivia. | . P. pyrope, Nob. — (Muscicapa pyrope, Kittlitz, pl. ro; le Yucon des Chiliens.) Duabus primis remisibus ante apicem subito valde emarginatis et angustatis, in filum desinentibus , tertia intus parum et sensim emarginata. — Hab. Valparaiso, rep. Chilensi. . P. Murina, Nob. — Duabus primis remigibus ante api- cem subito emarginatis, valde angustatis, fere in filum de- sinentibus. Supra tota rufescente cinerea aut murina ma- cula ante oculos albescente ; alis nigris; remigibus omni- bus margine externo apiceque albescentibus ; tectricibus nigris apice murinis; Cauda nigra, rectricibus margine angustissime apiceque pallide rufescentibus, extima po- gonio externo albo. Subtus pallide rufescenti cimerascens ; abdomine medio anoque pallidioribus; gutture albido, fusco striato. Long., 19 cent. — Hab. in Patagonia. . P. variegata, Nob. Supra murino-cinerea pennis capitis dorsique. Præcipue disco obscurioribus, regione parotica fusco-brunnescente, uropygio parum rufescente ; super- cils pallide rufescentibus , maculaque ante oculos fusca ; alis nigris, remigibus secundariis, tribus ultimis exceptis, castaneis apice late albis, primariis aliquot apice , secun- darüsque, tribus ultimis margine externo albis duabus primis remigibus apiceintegris non emarginatis, tantum-— modo parum angustatis et acuminatis, tectricibus totis al- bis; disco fuscescentibus; cauda fusco-nigra ; rectricibus anguste albido-fimbricatis, extima laterali pogonio externo albo. Subtus ochraceo rufescens, maculis oblongis cine- reis variegata; pectore cinereo, abdomine medio anoque Le 64 CL AIN) Petra 797 ochraceis unicoloribus ; pedibus validis , tibüs tarsisque elongatis digitisque robustis, ungulis anticis brevibus, posticoque fortiori elongato parum curvatis (qui pedes avem ambulatorem semper nuntiant); rostro mediocri nigro. Longit., 25 cent. — Hab. in Patagonia. B. Prpoazz RECTIROSTRES, Nob. Rostro elongato , compresso . cylindrico, rectissimo , apice subito adunco, hamato ; alis brevibus, pedibus validis co- lore prævalenti fusco-brunneo aut rufescenti. 1. P. gutturalis, Nob. (T'yrannus guiturals, Eyd. et Gerv., Voy. de la Fav., Ois., pl. 11). — Supra murina, aut rufescenti-fumigata, unicolor, superciliis a naribus al- bido rufescentibus, infraque ante oculos macula fusca ; alis nigro-fuscis, remigibus primariis angustissime, se- cundariis latius , tectricibusque pallide marginatis; dua- bus primis remigibus apice parum intus angustatis et acuminatis ; cauda fusco-nigra, rectrice laterali pogonio externo, omnibus extimo apice albescentibus ; subtus pal- lide cinereo-rufescens, abdomine medio, crissoque pal- lide ochraceis, gutture albescente , maculis aliquot ma- onis, longitudinalibus, fusco- nigris striato; rostro elongato , cylindriceo , rectissimo , corneo , apice subito curvato et uncinato; mandibula pallidiore; pedibus ni- gris, validis elongatis. Long., 26 c. — Hab. in summis Andibus, rep. Boliviana. 10: P. Montana, Nob. — Affinis præcedenti statura et co- ‘loribus ; sed rostro debiliore apiceque ininus adunco et coloribus saturatioribus præcipue differt. Supra saturate fusco-fumosa, unicolor, supercilüs albido-rufescentibus ; rectricibus fusco-migris, tectricibus fusco-fumosis ; remi- gibus angustissime pallido marginatis secundariis apice , ELA; PES 97 à 79. 65 quarum duabus ultimis margme extus late albescentibus remigibus primis apice integris non emarginatis; cauda fusco-nigra, tertia parte apicali, duabus rectricibus me- dis exceptis, alba, duabusque aut tribus rectricibus la- teralibus pogonio exterho a basi albis; subtus sordide rufescens, gutture albicante maculisque oblongis fusces- centibus striato, pectore rufo, cinereo mixto; abdomine crissoque pallescentibus , rostro nigro , mandibula albido flivescente, fusco-maculata; pedibus elongatis, valde nigris. Long. 26 1/2 cent. — Hab. nes ru , rep. Bo- liviana. 9. Pép. maritima, Nob. Duabus primis rémisibus ante api- cem subito emarginatis, in filum desinentibus. Affinis præcedenti colore et forma ; sed statura minore duabus- que primis remigibus ante apicem subito emarginatis ac valdeangustatis, præcipue differt. Supra fuscescente-cine- rea unicolor, supercilis pallidioribus, rectricibus fusco- nigris, primaris angustissime, secundartiis late albo-mar- ginatis; cauda alba, rectricibus duabus mediis fusco- nigris, extimo apice albescentibus; omnibus cæteris a basi ad medium pogonio interno nigris; subtus rufes- centi-cinerascens, gutture albicante, maculis aliquot fus- cescentibus -striato , abdomine medio crissoque albis ; rostro nigro, elongato, apice adunco ; pedibus nigris. Long. 23 cent. 1/2. — Hab. Cobija, rep. Boliviana. G. MUSCISAXICOLA. Nob. Pedibus valde elongatis, gracihibus, unguibus anticis bre- vibus, postice longiore parum curvato, alis prælongis, acu- minatis; cauda mediocris apice recto ; rostro tenui , valde compresso, elongato, non basi depresso, quibus omnibus characteribus habituque toto Saxicolis hujus generis species proxime accedunt. 1837: 6 6G Ci.4il, Pet 7hae. M. rufivertex , Nob. — Supra tota pallide cinerea , ma- . gna verticali cristæformi a vertice ad nuchàm cinnamo- mea, uropyglo nigrescente, supercilüs a naribus albis, remigibus fusco-nigris, tectricibus fuscis, remigibusque secundariis cinereo marginatis ; cauda illiusque tectrici- bus, superis atris extimo rectrice laterali, pogonio ex- terno albescente; subtus tota albescens, coli lateribus cinereis ; rostro gracili, elongato, compresso, nigro apice curvato; pedibus nigris; tarsis gracilibus, prælongis. Longit. , 18 cent. — Habit. Cobija, La Paz, in Bolivia, in summis Andibus. . M. mentalis, Nob. — Affinis de forma et habitu, statura paulo minore, rostroque breviore ac coloribus differt. Supra fusco-murina aut fumigata, uropygio ni- srescente, pileo toto brunneo , fuliginoso ; alis fusco-ni- gris, remigibus tectricibusque cinereo marginatis; cauda atra, rectricibus angustissime cinereo, apice fimbriatis, extima laterali pogonio externo alba; subtus pallide ci- nerea ; mento fuliginoso; crisso albo; pedibus nignis, ut in præcedente specie. Long. 17 cent. — Habit. Cobija, in Bolivia ; Arica, atque in Patagonia. M. maculrostris, Nob. — Duobus præcedentibus affinis, sed multo minor coloreque diversa. Supra murina aut rufescenti-cinerea, unicolor; cauda nigra; remigibus _rectricibusque dorso parum obscurioribus rufo-ochraceo marginatis, extima laterali pogonio externo pallide ochraceo; subtus parum rufescenti-albescens , gutture superciliisque albescentibus ; rostro tenui, compresso, nigro, ut in præcedentibus, sed mandibula basi flava ; pedibus nigris, tarsis gracilibus, elongatis, unguibus apice rotundatis, incessu probabiliter detritis. Longitu- din. 15 cent. — Habit. La Paz, in Bolivia. . M. striaticeps, Nob. — Supra rufescenti-cinerea, pileo uropygioque rufs, pennis verticis nigro longitudinaliter \ GEL SEPT: 77 à 79. 67 striatis ; ahis fusco-nigris, remigibus secundariis margine tectricibus majoribus et mediis apice ochraceo albescen- tibus, duas vittas formantibus; cauda nigro-fusca, rec- iricibus totis duabus intermediis exceptis, pogonio in- terno rufis ;, extima laterali pogonio externa alba subtus sordidealbescens; gutture, pectore hypocondriisque fusco- striatis; medio ventre albo ; rostro anguste elongato-co- nico, apice uncinato fusco, mandibula basi pallidiore ; pedibus longioribus fuscis. Longit. 14 cent. — Habit. La Paz (Bolivia). | FISSIROSTRES, Cuv. 6° Fam. CAPRIMULGIDÆ. G. NICTIBIUS. Vieill. 1. Nictibius cornutus (Vieili., Dict., t. x, p. 245; Urutau, Azara, n° 308; Caprimulgus lengicaudatus , Spix , t. 11, pl. 3, f. 1).— Hab. provincia Corrientesensi, rep. Argen- tina. G. CAPRIMULGUS. 1. €. psalurus (Tem., Col., pl. 117-1151; lbijau à queue en ciseaux, Azara, n° 309. Caprimulgus furcifer, Vieillot, Dict. , t. x, p. 242). — Hab. Chiquitos, rep. Boliviana. 2. C. nacunda (Caprimulgus nacunda, Vieïllot, Dict., t. x, p. 240 ; le Nacunda, Azara, n° 312; C. diurnus, Princ. Max., Tem., Col., pl. 182; €. campestris, Licht., n° 605). — Hab. Corrientes, Buenos-Ayres, rep. Argentina; Santa-Crux de la Sierra, Chiquitos, rep. Boliviana. 3. €. albicollis.—(Linn., Gmel., Lath., Vieill., Dict., t. x. 68 CL. Il, PL, 77 à 79. p. 233; lbijau, Az.,n° 310"). — Hab. Chiquitos, rep. Boliviana. 4. C. guyanensis. — (Linn., Gmel., Buff. enl., 733 ; bijau Jaspé, Az., n° 313; C. variegatus, Vieill., Dict. t. x, p. 238.) — Hab. Patagonia, Corrientes, rep. Argentina. 5. C. rupestris, Spix, t. 11, pl. 2. — Hab. Moxos, ad ripas flumineas volitans. G. HIRUNDO. 1. H. purpurea, Mas. — (H. violacea, Lin., Gmel., Buf. enl. , 922; Licht. ; H. purpurea, Lin. , Gmel. ; junior vel fœmina, H. Chalibea, Lin., Gmel. , Buff. enl., 545-> ; Hirondelle domestique, Az., n° 300; H. domestica, Vieill., Dict., t. x, p. 520.) — Hab. Mizque, Guarayos, Chiqui- tos, rep. Boliviana; Corrientes, Patagones, repub. Ar- gentina. 2. H. fusca. — (Nieiïll. , Dict., t. x1v, p. 510; Hirondelle brune, Az., n° 301). — Hab. Le rep. Boliviana ; Corrientes, rep. Argentina. 3. H. cyanoleuca. — (Vieill., Dict., t. xrv, p. 509; Hiron- delle bleue et blanche ; Hirondelle à couverture de la queue noire, Az., n° 303; H. minuta, Princ. Max. ; Tem., Col., 109, fig. 1; H. melampyga, Licht., n. 583). — Habit. Buenos-Ayres, rep. Argentina; Mrs rep. Boliviana. : Variat statura majoré et minore, colore notæi fusco-griseo aut brunneo-rufo, vitta alari latiore et alba, maris? angustiore et rufa; fœminæ rectricibus secunda et tertia totis albis. AMaris ? vel nigris, marginibus lateralibus rufis apicibusque;tantum albis. Fœminæ? sed semper cauda cuneata, rectrice laterali prima nigra una cuneis in- termedüis breviore vitta longitudinali verticis nigra coloreque sub- tus pallide rufescente lineiïs transversis fuscis facile distinguitur. Ce Il. P£ 77 à 79° 69 4. H. flavigastra, Vieill., Dict., t. xiv, p. 534. — (H. à ventre jaune, Az., n, 306; H. jugularis, Prince. Max., Tem., Col. , p. 161-2; A. hortensis, Licht., n° 592.) — Hab.Corrientes, rep. Argentina. Nota. Pogonio externo primæ remigis margine ciliato et digitibus aspero insignis inter omnes hæc species. 5. H. leucorrhoa, Vieill., Dict., t. xrv, p. 519. — (Hiror- delle à croupion blanc, Az., n° 304.) — Hab. Valparaiso, rep. Chiliensi. ©. 77. leucoptera. — (Linn., Gmel., Vieill., Dict., t. xiv, p. 533; Buff. enl., 546-2.) — Hab. Moxos, rep. Boli- viana. ‘7. H. patagonica, Nob. — Affinis hæc species forma et exi- guitate rostri nostræ Æirundini urbicæ et ejusdem sta- turæ ; sed differt cauda et pedibus. Supra tota nigra vio- laceo parum nitente, alis caudaque parum emarginata nigro-fuscis, rectricibus lateralibus, quinque lineas lon- sioribus quam intermediæ. Subtus alba, pectore parum cinerascente, tectricibus caudæ inferis basi albis apice ni- gris, longioribus totis nigris. Longtt., 12 cent. — Hab, in Patagonia. 8. H. andecola, Nob. — Affinis præcedenti magnitudine et forma rostri, sed differt alis longioribus, cauda fere recta et coloribus. Supra nigra , colore viridi nitens, alis caudaque vix emarginata nigro-fuscis, rectricibus latera- libus tres lineas tantummodo intermediis longioribus. ‘ Subtus gutture colloque plumbeis, pectore hypocondriis- que cinerascentibus, abdomine medio anoque sordide albescentibus, tectricibus caudæ inferis griseo maculatis. Lonpit., 14 cent. — Habit. in Andibus, La Paz (Bolivia). 70 Ci. -U, Pc. à 79: G. CYPSELUS. 1. C. montivagus, Nob. — Affinis hæc species Hirundinibus acutipennibus cauda brevi , fere recta , apice rigidissima quamyvis non spinosa. Supra totus fusco-niger, tectricum alæ majorum quatuor aut quinque tantummodo dorso proximis apice margine albis, rectricibusque (prima late- rali excepta) apice pogonio externo pallide rufescentibus, duabus mediis apice albescentibus. Macula parva ante et supra oculos alba subtus fusco-niger, gutture colloque toto antico usque ad pectus fasciaque anali albis, tectri- cibus caudæ inferis, pectore ventreque nigris, alis plica- tis lineas octo cauda longioribus; rostrum minutum , breve, supra valde curvatum; pedibus rufescentibus. Long., 14 cent. — Hab. ad montes , Santa-Cruz de la SIEITA, EP. - Boliviana. 2. C. andecolus. Nob. — Affinis præcedenti magnitudine et forma rostri minuta, sed differt cauda apice molli, non rigida, emarginata , et coloribus ; supra fuscus, vitta lata uropigyali et torque in medio nuchæ interrupto albis; alæ longissimæ , angustæ, acutæ, ut in nostro Cypselo murario , prope dorsum cinerascentes; rectrices superæ caudæ caudaque satis profunde emarginata nigræ, rec- tricibus lateralibus septem lineas intermediis longioribus ; : subtus sordide albus vel pallide cinerascens, colli alhi- dine usque ad mediam nucham ascendente torqueformi prima laterali rectrice basi præsertim pogonio externo cinerascente. Long. ,14 cent.— Hab. in Andibus, La Paz, Bolivia. Nota. Hirundines acutipennes aclarissimis Cuvier et Vieil- lot in genere Hirundine non Cypselo positæ a dom. Tem- minckio, pl. color. ; tamen im hoc ultimo genere enume- D RÉ ES ns - Mn ll, PE. 77 a 79: m1 rantur. Sensebat dom. Vieillot, veros Cypselos non in Ame- rica inventuros, et 1b1 pro illis Hirundines acutipennes esse putabat dom. Cuvier, in Regn. an., nullam æque america- nam speciem in genere Cypselo erïumerat; attamen hæc ultima species, Cypselus andecolus nobis forma rostri, ala- rum, caudæ emarginatæ apice mollis decem rectricibus tantum compositæ pedumque structura, verum Cypselum nobis apparet, et præcedentem speciem Cypselum montiva- gum (Nob.) (quoad caudam rigidam, sed non spinosam), Hirundinum acutipennorum ad Cypselos transitum consti- tuere putamus. CONIROSTRES. Cu. * ContRosTRES HüumcoLzÆ. Nob. ‘19 Fam. ALAUDINÆ. G. ALAUDA. S. G. CERTHILAUDA , Swainson. Les Sirls, Lesson , Trait., p. 420. 1. C. cunicularia, Nob. — (4lauda cunicularia , Vieillot , Dict., t. 1, p. 369 ; l’'Alouette mineuse, Azara, n° 148.)— Supra fusco-brunnea , vitta superciliari a naribus ad oc- ciput pallide rufescente, alæ dorso concolores, tectricibus pallidioribus in medio fuscis, remigibus primariis pogo- nio externo et apice fusco-migris ; pogonio interno rufo- castanéis ; secundariis basi et apice hujusque coloris, tri- bus ultimis nigro-fuscis pallido marginatis ; cauda brevi fusco-nigra rectricibus totis basi rufis, ultima laterali ex- 72 d . CL. IT, Pc. 77 à 79. tus alba. Subtus pallidior, gutture colloque antico sor- dide albescentibus, pectore quibusdam maculis nigris aut fuscis variegato , illo abdomine crissoque rufescentibus. Âlæ subtus fere totæ rufescunt ; rostrum tenue, elonga- tum, parum arcuatum , fusco-corneum, mu basi ne flava ; pedes ne ungue postico elon- gato, acuminato, parum arcuato. Longit. tota , 17 cent., rostri a fronte, 2 cent. — Hab. Buenos-Ayres, Maldo- nado, rep. Argentina ; Cochabamba , rep. Boliviana. C. maritima, Nob. — Affinis præcedenti hæc species, differt statura minore, rostro multo breviore et rectiore coloribusque parum diversis. Supra parum rufescenti-ci- nerascens, vitta superciliari rufescenti-alba ; alæ dorso concolores, tectricibus pallido marginatis, remigibus ni- gro-fuscis, basi intus apiceque parum rufescentibus ; cauda fusco-nigra, rectricibus totis apice , extimaque la- terali pogonio extus rufo-albescentibus. Subtus pallidior, gutture colloque antico albis, pectore abdomineque pa- rum rufescenti-albescentibus; alæ subtus roseo rufes- cunt; rostrum tenue, rectum, ut in genere Antho, sed apice integrum, corneum; RD basi flava ; differt quoque ab'Anthis, alis, caudaque omnino cum præce- dente Certhilauda congruentibus et ab Anthis, diversis ; pedes nigri, digitis mediocribus, ungue postico parum elongato, curvato. Lonsit. tota, 15 cent. ; rostro, 1 cent. 3 miilim. — Hab. in Bolivia, Cobija. C. tenuirostris, Nob. — Affinis Certhilaudæ cuniculariæ coloribus et toto habitu hæc species ; sed differt statura majore, rostro multo longiore ac curvatiore. Supra fusco-brunneo, pilei pennis totis in disco parum obscu- rioribus loris, vittaque superciliari rufescenti albidis ; alæ nigro-fuscæ, tectricibus totis rufo-pallido late mar- ginatis, remige prima fusco-nigra , limbo interno basi tantum rufo, secunda, tertia, quarta , quintaque pogonio Gr. dk. Pare gs 1è interno rufis, pogonio externo apiceque fusco-nigris, se- quentibus secundariïisque totis rufis apice intus tantum rufis, pogonio externo apiceque fascis, limbo externo pallide-rufescentibus ; cauda brevis, rectricibus totis, duabus meduis fuscis exceptis, rufis , apice tantum nigris, prima laterali apice, vix nigro punctata, pogonio externo, rufescenti-albido. Subtus pallidior, gutture albicante pectore , abdomineque rufescenti albescentibus , pennis pectoralibus fusco marginatis; rostrum tenue, valde elon- gatum,compressum, arcuatum et acuminatum, corneum, mandibula basi flavescente ; pedes nigri, mediocres, un- guiculis anticis brevibus , postico elongato, læviter ar- cuato, uti in pluribus alaudis. Longit. tota, 19 cent. ; rostri a fronte, 3 cent. — Hab. Sica-Sica, Cochabamba , rep. Boliviana. ** Cormrostres Dumicolæ et Graminicolæ. Nob. 13° Fam. FRINGILLIDÆ. G. EMBERIZA. Emberiza passerina, Vieill. — Chipin, Azara, Spiza , Ch. Bonaparte. | À. SPECIES FLAVÆ aut FLAVO VARIEGATÆ. Ps gubernatrix, Tem., Col., 63-64. — Emberiza crista- _tella, Vieïll., Gal., pl. 67; le Huppé jaune, Âz., n° 120, (maxilla intus tuberculo instructa). — Hab, Rio-Janeiro, imper. brasiliano. 2. E. brasiliensis , Linn., Gmel. — (Le Chuy, Az., n° 133 Passerina flava, Vieill., Dict., t. xxv, p. 13; Gnene- gat , Buff. enl., 321-1). — Hab. Santa-Cruz de la Sierra , rep. Boliviana (maxilla intus lævi). 54 Ge TES TP TT eg. 3. E. lutea, Nob — Affinis coloribus Æ. brasiliensi; sed major et diversa. Supra tota olivascenti-lutea , uropygio flavo ; alæ dorso concolores, remigibus tectricibusque in- tus nigris lavo-marginatis, remigibus secundariis apice flavo-albescentibus ; cauda nigro-fusca ; rectricibus totis flavo-marginatis. Subtus tota splendide ranunculacea ; rostrum forte, altum, corneum, culmine arcuato, lateri- bus compressum ; maxilla intus lævi ; pedés nigro-fusci. Longit. tota, 19 cent. Differt ab Æ. brasiliensi statura majore (in hac 15 cent.). Rostro valde fortiori, fronte, dorso concolore, non aurantiaco, pedibus nigris non pal- lidis. F'œmina. aut forsan junior differt colore supra olivaceo- rufescente, uropysio tantum, rufo-flavescente , subtus pallide rufescenti-flavo, abdomine medio crissoque pai- lide flavis hypocondriis rufo tinctis, rostro pedibusque pallidioribus. — Habit. summis Andibus, Bolivia. 4. E. luteo-cephala , Nob. — Valde aflinis præcedenti hæc species statura-, habitu, rostrique forma ; sed differt co- loribus maxillaque intus tuberculata. Supra tota fusco- cinerea, pileo flavo-olivascente, loris aurantiacis, genis capitisque lateribus pileis concoloribus , prope rostrum flavis ; alæ dorso concolores, tectricibus minoribus totis, mediis margine tantum extus flavo-olivascentibus, remi- sibus nigris, primariis totis, apice excépto, margine extus late flavis, secundariis cinereo-marginatis; cauda fusco- nigra, rectricibus totis, extimo apice excepto, extus flavo marginata. Subtus gutture, collo antico , pectore abdo- mineque mediis, caudæque tectricibus inferis spiendide flavis; colli pectorisque lateribus et hypocondriis cine- reis; rostrum nigrum , forte obtusum ; pedes fus. Fœmina aut junior supra tota olivascenti brunnea Ts imis totis in disco nigro-fuscis, tectricibus alæ minoribus, remigibusque primariis margine extus olivaséentibus ; EL.ilE; Pet 548a. T6 cauda nigro-fusca, rectricibus basi margine extus olivas- centibus. Subtus sordide albescens, pectore paululam olivascente , hoc, hypocondriis, tectricibusque caudæ in- feris fusco-striatis ; alæ subtus sulphurascentes. Long. , 14 cent. — Habit. Chuquisaca, rep. Boliviana. 5: E. uropigyalis, Nob. — Valde affinis præcedenti hæc species differt rostro parum graciliore, uropygioque oli- vaceis ; alæ dorso concolores, tectricibus remigibusque nigris griséo-marginatis; cauda nigra, rectricibus basi olivaceis, apice cinereo marginatis. Subtus splendide lu- tea, genis, hypocondriisque canis; rostrum fuscum, maxilla intus lævi, mandibula plumbea. Longit., 14 €. — Habit. summis Andibus, Bolivia. . . E. olivascens, Nob.— Præcedenubus, affinis hæc species differt statura paulo majore , rostro paulo longiore, recto, conico, lateribus compresso. Supra tota olivascens, remi- gibus rectricibusque fusco-nisris, flavo-olivascente mar- sinatis. Subtus tota virescenti flava, colli lateribus hy- pocondriisque olivaceis ; rostrum corneum , maxilla intus lævi, mandibula pallida ; pedes fusci. Fœmina supra tota griseo-fusca, olivaceo læviter tincta, uropygio olivaceo ; alæ fuscæ, tectricibus remigibusque secundariis, rufescenti-griseo, primariis pallide flavo mar- sinatis ; cauda fusco-nigra, rectricibus olivaceo margina- tis. Subtus pallide flava, griseo rufescenti admixta, colli lateribus hypocondrisque rufo-grisescentibus. — Lon- git., 16 cent. — Habit. La Paz, Bolivia. . E, Gayi. — (Fringilla Gayi, Eydoux et Gervais, Mas. de zool. de Guérim, 1834, pl. 23.) — Stirps major ex La Paz alata capite toto, nucha, genis, gutture colloque antico usque ad pectus griseo-plumbeis hoc colore infra magis perspicue linea viridi torqueformi terminato, collo postico no, dorsoque toto branneo-olivascenti aureis, 78 Get Pris. cinereo-marginatis; cauda nigra, rectricious æque uropygio olivascente-flavo ; alæ cinereæ, remigibus nigris cinereo-marginatis ; subtus, pectore a linea viridi torque- formi collique et abdominis lateribus rufo-aurantiacis, abdomine medio flavo, ano caudæque tectricibus inferis albis, superis griseis; rostrum elongato-conicum , rec- tum , nigrum, mandibula pallida; pedes pallide fusces- centes. Junior avis differt coloribus totis rufo sordide indutis, absque torque viridi. — Long. tota, 19 cent. —— Habit. La Paz, Bolivia. Nota. Hæc peruviana varietas grandis La Paz incola dif- fert a speciminibus chilensibus a domino Gay alatis sta- tura uno pollice toto saltem, majore, rostro pedibusque multo longioribus ac fortioribus, coloreque dorsi magis sa- turate brunneo-aurantiaco. Hanc igitur peruvianam non speciem genuinam , sed meram fringille Gayi varietatem ex loco natali majorem ortam esse censemus. 8. E. atriceps, Nob. — Præcedenti affinis colorum ordine hæc pulchra species ; cum nostra europæa Emberiza me- anocephala æque parum congruit; sed diversa supra rufo-brunnea uropygio flavescente, capite toto, nucha, genis, gutture, colloque antico usque ad pectus aterri- mis ; alæ caudæque nigræ illarum, hujusque tectricibus nigris, cinereo marginatis; remigibus rectricibusque an- gustissime extus albido-cinereis subtus, pectore, colli abdominisque lateribus , rufo-flavescentibus , abdomine medio flavo, ano caudaque tectricibus inferis albis ; ros- trum valde elongato-conicum, lateribus compressum fere, ut in Ploceris Cuvieri, nigrum, mandibula palles- cente ; pedes pallide fusci. Longit., 19 cent. Junior aut potius pullus valde differt. Supra fere uni- Gs. Il1,-PLri ma 79 17 color fusco-brunneus capite fusco, obscuriore. Subtus sordide rufescens, abdomine medio pallide flavescente gutture colloque antico rufescentibus fusco-striatis. — Hab. in Peruvia, in summis Andibus, prope Tacora. E. fulviceps, Nob. — Differt a duabus præcedentibus hæc species rostro minore ac breviore. Supra nitide oli - vaceo-viridis, capite colloque supra et lateribus rufo- fulvis, ante oculos macula semilunari aliaque infra obli- que descendente flavo-ranunculaceis ; alæ caudaque fusco-nigræ, illarum tectricibus, remigibusque secunda- ris, olivaceo, primariis cinereo marginatis; rectricibus æque fusco-olivaceo fimbriatis; subtus gutture, collo antico abdomineque medüis flavis, pectoris abdominisque lateribus olivaceo-viridibus ; rostrum nigrum ; maxilla intus lævi; pedesque fusci. Longit., 18 cent. — Habit. Tacora, Bolivia. Fe 10. Ë. manimbé: — (Fringilla manimbé, Licht., n° 253; le Manimbé, Azara , n° 141.) — Habit. Corrientes, rep. Argentina, Santa-Cruz , rep. Boliviana. 11. E. marginalis. — (Æmberizoïides marginalis, Tem. , Col., 114-1 ; Fringilla macroura, Gmel.; Sphænura frin- gillaris, Licht. , n° 466; le Pli de l'aile jaune, Azara, n°230; Sylvia herbicola, Vieill., Dict., t. 11, p. 192; Passerina sphænura, ib., t. xxv, p. 25.) — Hab. Cor- rientes, rep. Argentina. B. SPECIES NIGRO, ALBO, RUFOQUE PLUS MINUSVE VARIEGATÆ,. 12. E. diuca. — {Fringilla diuca, Molina, Vieill., Dict., t. x, p. 245; Kittlitz, Mém. des sav. de St-Pétersb. , t. 1, pl. 11; Gervais et Eydoux , Voy. de la Favorite; Mag. de zool. de Guérin, pl. 69); tota griseo-plumbea, gutture, collo antico, abdomine medio crissoque albis, hoc rufo maculato; alæ caudaque nigro-plumbeæ, remigibus 78 Cest Pit à 5e. griseo-marginatis , rectricibus, quatuor mediüis exceptis, pogonio interno et apice, prima externoque basi albis, unde eauda infra alba apparet; rostrum plumbeum, maxilla intus Iævi, mandibula albicante ; pedes plumbe:. Longit., 18 cent. 1/2. Fœmina aut junior differt colore superoparum et sordi- de-brunneo tincto, abdomine crissoque pallide rufescenti- bus. — Hab. Valparaiso , rep. Chiliana. Nota. Varietas multo minor, 16 cent. tantum longa , in Patagonia quoque reperitur. Differt attamen rostro obtu- siore et breviore et supra paulo curvatiore. 13. E. speculifera, Nob. -— Præcedenti valde affinis hæc species coloribus eorumque dispositione. Differt tantum macula parva infra oculos alba, remigibus primariüs, prima excepta a basi ad medium extus niveis, vittam obliquam et marginalem albaim formantibus, rectricibus nigris, fere unicoloribus extimis tantum extusalbis, cæte- ris angustissime griseo fimbriatis ; crissum totum album non rufo-maculatum ; rostrum totum nigrum, pedesque fusco-nigri. Lonpit., 19 cent. — Habit. in Bolivia, in summis Andibus. 14. E. guitala. —(EÆE. guitata, Meyen,pl. 12-1; Passerina guttata ; Eydoux et Gervais, Voy. de la Favorite; Mag. de zool. de Guérin, pl. 70.) — Supra griseo-plumbea, fronte saturatius ad cæruleum parum vergente, pennis totis coll et dorsi, tectricibusque , alæ media stria longitudi- nalinotatis ; remiges fusco-nigræ ; primariis anguste, se- cundaris late, griseo-marginatis ; cauda nigra, rectrici- bus totis, duobus medis exceptis, in medio pogonio interno macula magna alba notatis, vittam transversam ‘albam inferam formantibus. Subtus plumbea, abdomine medio crissoque albis. Color plumbeus gutturis et circa aures uti in fronte intensius ad pectus et abdominis la- Ex. LE, Prés rm 9: +9 tera pallescit ; rostrum late flavum ; pedes flavo-pallidi. Longit., 16 cent. — Hab, Sica-Sica, Bolivia. , Fœmina aut junior supra brunnea, pennis totis rufo- margipats; sublus eadem pictura maris, sed minus nitida. 15, Æ. griseo-cristata, Nob. — Afinis Æ. gutiatæ statura et coloribus hæc species. Supra plumbea unicolor, plumis verticis elongatis angustis in medio paulo obscurioribus, cristam apice subrecurvam formantibus ; alæ caudaque fusco-nigræ, remigibus cinereo marginatis, rectricibus (quatuor meduis exceptis) a medio ad apicem pogonio in- terno albis infraque vittam latam albam formantibus. Subtus tota cinerea, abdomine medio, crissoque albis ; rostrum corneum, mandibula flavo-albida; pedes fus- cescentes. Junior differt colore supero et infero brunnescente, tectricibus alæ cinereo terminatis cristaque breviore. Longit., 16 cent. — Hab. Cochabamba, Grande-Vallée, Bolivia. | 16. Æ. uricolor, Nob. — Præcedenti valde affinis, differt capite non cristato , caudaque unicolore, non albo-macu- lata ; tota plumbea, unicolor, alis caudaque obscuriori - bus remigibus primaris angustissime albido-cinerascente fimbriatis ; rostrum nigrum; pedes obscuri. Junior aut fœmina differt colore supero brunnescente, pennis in medio obscurioribus, remigibus tectricibusque griseo-fuscescente marginatis. Long., 15 cent. — Hab. La Cordillière du Tacora (Pérou), pampa d’Oruro, Bo- livia. | 17. E. carbonaria, Nob. — Affinis Æ. guttatæ (Meyen) statura et colore pallido rostri pedumque hæc species, sed diversa supra obscure schistacea, ambitu rostri fere nigro, plumis colli et dorsi in medio obscurioribus ; alæe caudaque nisræ, remisibus tectricibusque cinereo So CEA PL 77 a TS, marginatis, rectricibus nisris, unicoloribus. Subtus tota nigro-schistacea, crissi plumis cinereo vix conspicue ter- minatis, rostrum flavo-albidum pedesque flavescentes. Longit. , 15 cent. — Habit. in Patagonia. 18. ÆE. luctuosa. — (E. luctuosa, Evd. et Gerv., Voy. de la Favorite ; Guérin , Mag., pl. 71.) — Major in hoc ge- nere hæc species. Supra pallide-plumbea, capitis, colli et dorsi penuis totis tectricibusque alæ minoribus in medio stria oblonga notatis; fronte ambituque rostri nigris ; alæ caudaque nigræ, remigibus primariis cinereo an- guste, secundartis latius et rufescente, marginatis ; re- miges mediæ et majores albo terminatæ duas vittas obli- quas alæ formant; rectrices supra nigræ fere unicolores angustissime basi cinereo marginantur, infra pogonio ex- terno apiceque latius griseo limbatis. Subtus, gutture, collo antico pectoreque nigris, hoc colore sensim ad ven- trem plumbeum maculiformi desinente; hypocondriis plumbeis, paululum rufescente tinctis, abdomine medio crissoque albis; rostrum rubescente-flayum, pedesque concolores. Nonnulla specimina differunt plumis colli supra et dorsi rufo-marginatis illisque colli subtus, gutturis et pectoris cinereo fimbriatis..…; anne yuntora? Long., 20 c. — Hab. La Paz, Bolivia. . E. matutina. — (Fringilla matutina, Licht., n° 246; Chingolo, Azara, n° 135; Emberiza capensis, Gmel., var. du Bonjour commandeur, Buff enl., 386-2.) — Hab. repub. Argentina, rep. Chiliana, rep: Boliviana ; imp. Brasiliano , etc. Û 20. E. hypocondria, Nob. — Affinis precedenti , sed differt supra griseo-murima, pileo obscuriore , vitta superciliari alba a naribus ad nucham ducta, alis caudaque fusco-ni- gris, remigibus tectricibusque griseo-rufescente late mar- CL. Il, Pr. 77 à 70. 81 ginatis, rectricibus quatuor utrinque lateralibus pogonio interno, macula oblonga alba notatis, extima laterali æque pogonio externo albo marginata; subtus, gutture collo- que antico albis, capitis et colli lateribus, pectoralique vitta lata lineaque mystaciformi à mandibula descen- dente plumbeis ; ventre abdomineque mediis late albis, hypocondriis rufo-badiis ; rostrum corneum, mandibula pallida ; pedes fuscescentes. Longit., 16 cent. 1/2. — Hab. Sicasica, Palca (Bolivia). 21. E. nigro-rufa (Chipiu noir et rougeätre, Azara, n° 169; Chipiu noir et rougeäire, Vieill., Dict., 12-5). — Differt Junior, colore supra fuscescente, vitta supérciliari alba vix conspicua, coloreque infero rüfo, pallidiore fusco striolato, — Hab. Santa Fe, rep. Argentina. 22, E. araguira (Chipiu araguira, Azaxa, n° 135; Frin- gilla cristata, Gmel., Vieïll., Dict.,t. x1r, 197; Buff. enl.,"181-1). Fœmina differt capite non cristato nec rubro. Supra brunneo-fusca, unicolore ; uropygio parum rubescente, subtus pallide rubescente. — Habit. Yungas, Chiquitos, (Bolivia). 23. E. Jacarini (Passerina Jacarini, Vieill., Dict., t. xxv, p. 14; Fringilla splendens, Vieïll., Dict., t. x11, p. 193; T'anagra jacarina, Gel. ; T'anagra jacarina, Buff. col. , 224-3; Euphone Jacarini, Licht., 30; le Sauteur, Az., n° 138). — Habit. Santa Cruz de la Sierra in Bolivia. 24. E. obscura, Nob. — Tota fumigata unicolor, subtus pallidior ; rostrum forte, breve, conicum, culmine ar- cuato, pallide corneum, mandibula albescente ; pedes pallidi-fusci. An fœmina hujus speciei specimen unicum ? Longit., 12 cent. 1/2. — Habit. Chiquitos, Bolivia. 1837. 7 Er. 82 ? Cr, Al, Pr. 99 à Nota. Sequentes duæ species moribus prope ad paros ac- cedunt. 25. E. melanoleuca, Nob. (Chipiu notr et blanc, Az., n° 144; Chipiu notr et blanc, Vieill. : Dict. > T-_ XII, P: 4). Enr pra tota fusco-cinerea, pileo, nucha, capitis et colli late- ribus nigris ; alæ nigræ, remigibus tectricibusque cinereo- marginatis ; cauda nigra, rectricibus quatuor lateralibus pogonio interno albo terminatis , extima æque pogomio externo alba. Subtus tota alba, hypocondris parum gri- seo-rufescentibus. Fœmina differt capite supra nuchaque cinereis unico- loribus. Longit., 13 cent. — Habit. Chiquitos, Bolivia. 26. E. torquata, Nob. — Valde affinis præcedenti statura et coloribus; sed differt. Supra tota fusco-cinerea , vitta superciliari lata alba a naribus ad occiput ducta, genis nigro-fuscis , collique lateribus ut dorsi griseis; alæ nigræ, remigibus tectricibusque griseo marginatis remi- gibus quarta, quinta et sexta, tectricibusque majoribus externis, pogonio externo albis, vittam strictam niveam alæ formantibus; cauda rigra, remigibus quatuor late- ralibus ut in præcedente pogonio interno albo-terminatis extima æque albo-marginata. Subtus alba, pectore tor- que nigro cincto, hypocondriis einerascentibus, erisso rufo. Long. 13 cent. — Habit. Sicasica, Bolivia. CONIROSTRES SFLPICOLÆ. _G. FRINGILLA. S. G. FRINGILLA. 1, F. cucullata, Gmel.; Vieill., Dict., t. x, p. 231 (Loxia - Gr: PE 17 à 79. 83 cucullata, Lath. (le Huppé rouge, Azara, n° 128), — Habit. rep. Argentina. S. G. CARDUELITS. 1. C. magellanicus (Fringilla magellanica, Vieaill. , Dict., t. xu, p. 168; le Gafarron, Azara, n° 134 ; Fringilla ic terica, Licht. , n° 259). — Habit. Chiquitos, Bolivia. 2. C. atratus, Nob. — Totus intense ater absque nitore re- migibus, rectricibusque, harum duabus mediis exceptis basi flavo-ranunculaceis, hoc colore super alas, vittam elongatam, super caudain, aliam transversam, formante, remisium secundariarum duabus tantummodo, macula parva apicali alba notatis ; rostrum nigrum, mandibula pallida; pedes nigri. Long., 14 cent. — Habit. La Paz, Bolivia. S. G. LINARITA. 1. L. analis, Nob. — Supra tota plumbea, capitis, colli, dorsique medu, plumis apice rufescentibus ; uropygio plumbeo ; alæ nigræ, remigibus primariis, duabus exter- nis exceptis, basi albis maculamque mediam alæ forman- tibus, præterea griseo extus angustissime limbatis, secun- dariis , tectricibusque mediis et majoribus late cinereo rufoque marginatis; cauda nigra, rectricibus extus et apice cinereo fimbriatis, omnibusque, duabus mediis exceptis, macula magna quadrata alba ad medium caudæ notatis; subtus tota plumbea, crisso cinnamomeo, ab- domine imo albicante plumisque pectoris et hypocon- driorum extimo apice parum rufescentibus; rostrum pallidum apice fuscescente, pedesque fusci. Fœmina sepra tota brunneo-rufescens , plumis in me- dio nigricantibus, uropygio cinerascente, alis eadem pic- tura ut in mare; sed pennis totis rufo non cinereo mar- 84 GE, Êc-57/4 Go; ginatis; cauda huic maris simili. Longit., 13 cent. 1/2. — Hab. Sicasica, Cochabamba, Bolivia. S. G. PITYLUS. Cu. 1. D. aureo-ventris, Nob. — {Affinis statura et coloribus hæc pulcherrima species, huic mexicanæ a dom. Lesson in centuria, pl. 67:) Pitylus chrysogaster, et a dom. Vigors Coccothraustes chrysopeplus nominatæ. Caput, collum , pectorisque supremum, dorsum notœumque totum seri- ceo-aterrima ; alæ atræ, tectricibus minoribus aureo-fla- vis, mediis majoribusque atris large albo terminatis duasque Îatas vittas alæ formantibus ; remiges primariæ præterea basi albæ vittam tertiam cum secunda irre- gulariter conjunctam constituunt; remises secundariæ punctis minutissimis albis vix conspicuis apice notantur ; cauda nigra, rectricibus utrinque tribus aut quinque apice albis ; subtus a pectore totus aureo-flavus, hypocondriis nigro-maculatis, tectricibus caudæ inferis longissimis al- bis nigro punétatis; rostrum forte, elongatum, arcuatum lateraliter compressum, nigrum, maxilla tomiis prope basin late emarginatis intusque curvatis ut in genere Pr- 1ylo Cuvieri, mandibula pallidiore ; pedes mediocres ni- gricantes. Fœmina aut Junior supra tota nigro-olivascente fusca , plumis capitis, colli et dorsi anguste lateraliter, uropy- -gialibus latius et apice fiavo-olivaceo marginatis ; alæ caudaque fuscæ albo-maculatæ ut in mare. Subtus tota - flava, gutture, collo, pectore hypocondriisque fusco- striatis ; maxilla cornea., mandibula albicante. Longit. , 24 cent. — Habit. Yungas , Sicasica, Bolivia. 2. P. cyaneus (Loxia cyanea, Gmel., et Lox. cærulea, var. b, L. Gmel. ; Coccosthraustes cyaneus, Vieill., Dict., GNT, Pr 7 à 9-1 | 85 t. x, p. 122; Fringilla Brissonu, Licht., n° 218; Gros-bec bleu de ciel, Azara, n° 118). Fœmina tota brunnea, alis caudaque fuscis. — Hab. Corrientes, rep. Argentina ; Chiquitos, rep. Boliviana. 3. P. torridus (Loxia torrida, Gmel. , 854 ; Fringilla torrida, Licht., n° 260 ; Coccothraustes rufiventris, Vieill., Dict. , t. x, p. 243; Gros-bec noir et roux, Azara , n° 121). — Habit. Chiquitos , rep. Boliviana. S. G. PYRRHULA. 1. P. glauco-cærulea, Nob. — Supra et subtus (ota glauco- cærulea unicolor, hoc colore supra oculos et ad flexuram alæ parum lætiore ; alæ caudaque nigræ, remigibus cine- rascente-cæruleo, rectricibus glauco-cæruleo marginatis ; rostrum forte convexum pyrrhulæ, maxilla supra valde arcuata, tomiis late emarginatæ nigra, mandibula brun- nescente, pedes lividi. Longit., 15 cent. — Habit. Mal- donado, rep. Oriental. Parum affinis hæc nova species Loriæ cyaneæ, Gmel., Gros-bec azulam ; sed valde differt statura minore , rostro arcuato, coloreque glauco non cyaneo. An Loxia virens? Lath., Gmel. >. P. melañocephala(Coccothraustes melanocephala, Vieill., : Dict. t. xnr, p.542; le Gros-bec à joues blanches, Pico capite blanca, Azara, n° 124; la Nonette, Buff., pl. 393, 3 adult.) — Pileo toto, capitis lateribus, intersca- pulo, alis, cauda fasciaque lata pectorali nigris ; macula ante oculos, aliaque infra, gutture, collo antico, collari- que ex utroque latere ad nucham ascendente ibique in- terrupto, flexura alæ, remigumque primariarum basi albis, pectore abdomineque rufescentibus. 86 Ces TE PET 5 à 79: Differunt nonnulla specimina collari late rufo, non albo posticeque non interrupto, dorso rufo, inacula tantum lata triangularti interscapulari , alis rufo-variesatis, hypocon- driis anoque intense rufis. An /œmina? In nonnullis et certe junioribus pennæ nigræ capitis, colli superi dorsique brunneo-fusco terminantur, collari antico nigro angustiore, coloreque albo ubique pallido-rufo tincto. Sunt alia et se- cundum Azaram fœminæ supra tota brunneo-fusca, subtus rufescentia, tectricibus alæ rufo-terminatis , secundariisque remigibus eodem colore, sed pallidiore marginatis. Sunt secundum Azaram fœminæ an potius juniores. Longit., 13 cent. — Habit. Moxos, Guarayos, rep. Boliviana ; Corrientes, rep. Argentina. 3. P. bicolor, Nob. — Præcedenti paulo major, insignis est hæc species rostro rubro et ideo Pyrrhulæ cinereolæ Tem., col. 11, 1 , affinis, sed differt colore et statura majore. Supra tota atra-nitens, macula tantum basali remigum, flexura alæ, fascia uropygiali rectricumque basi albis. Subtus tota alba hypocondriis parum cineras- centibus ; pennis tibialibus albis nigro maculatis ; rostrum forte, arcuatum, rubrum ; pedes nigro-fusci. | Fœmina aut junior supra tota brunneo-olivascente fusca, alis caudaque parum obscurioribus , subtus palli- diore. Lonogit., 14 cent. — Habit. Moxos, Bolivia. 4. P. ornata (Fringilla ornata, Licht., 265 ; Gros-bec à collier, Azara, n. 125). Fœmina supra tota griseo-olivascens , subtus pallidior, gutture abdomineque albescentibus. Habit. Yungas, in Bolivia. 5. P. lineola, Vieïll., Dict., t. 1v, p. 294 ; Loxia lineola, Lath.; Bouvron, Buff. enl., 310, 1. : GE: 11 PM 7 à 79: 8 Fœnmira supra fusco-olivacea, alis caudaque parum obscurioribus , macula alba alæ, minore vix conspicua. Subtus tota pallide flavescente rufescens, abdomine ano- que albescentibus. — Habit, Chiquitos, Guarayos, rep. Boliviana. 6. P. cinerea, Nob.— Affinis hæc species Pyrrhulæ cine- reolæ,"Tem., col. 11, 1; sed differt rostro minore, non rubro, et coloribus supra tota fusco-cinerea aut plumbea, alis caudaque fusco-nigris, remigibus ac tectricibus totis, rectricibusque anguste cinereo-marginatis, macula parva in medio alæ alba a remigibus 3, 4, 5, 6, 7, 8, basi albis, ut in multis congeneribus. Subtus cinerascens, unicolor, abdomine medio anoque albis; restrum supra corneum, subtus pallidius ; pedes fuscescentes. | Affinis hæc species huic ab Azara descriptæ sub nomine Gros-bec à bec oliväire,n. 123 ; Fringilla hypoleuca, Licht., n. 262 ; sed differt gutture non albo , maculaque alari vit- tam longiorem formante. Longit., 12cent. 1/2. — Habit. Chiquitos, rep. Boli- viana. 7. P. minuta (Loxia minuta, Gmel. ; Pyrrhula minuta, Vieill., Dict. , t. 1v, p. 209; Buff. enl., 219-2; Gros-bec brun et roux, Azara , n. 122). Differt a descriptione Linnæi et aliorum auctorum colore ventris non intense, sed pallidius ferrugineo , uti Azara in- dicat forsan Junior aut fœmina ? Habit. Chiquitos, Bolivia. - Specimen quoddam differt pileo cinereo ; gutture regione- que parotiéa nigro-brunneis uropygio, corporeque subtus- ochraceo-albescentibus. 8. P. nigro-rufa, Neb. — Valde affinis Pyrrhulæ minute , hæc species statura ventrisque colore ; differt dorsi et ala- rum pictura. Supra pileo , nucha , interscapulo, teetri- 88 & CL. | Pong à 39: ‘cibus mediis alarum, caudaqueaterrimis ; alæ fusco-ni- græ, tectricibus minoribus sordide griseis, remigibus 4, 5, 6, 7, 8, basi albis primariis angustissime;, secundartis tribus ultimis late albo sordido marginatis; cauda cu- neata, rectricibus laterale angustissime, apice latius sor- dide cinereo marginatis. Subtus, tergo uropygioque in- _tense rufis unicoloribus, quo colore utrinque ad nucham extenso; rostrum nigrum. Longit., 10 cent. 1/2. — Hab. Chiquitos, Bolivia. An Pyrrhulæ minutæ specimina adulta. . P. alaudina, Nob. — Supra murina, pennis totis in me- dio obscurioribus ; alæ et cauda fusco-nigræ, remigibus tectricibusque pallido murino marginatis ; cauda brevis rotundata, rectricibus murino inarginatis apice albescen- tibus. Subtus, tota pallescens hypocondriüs obscuriori- bus; rostrum rufescens, breve, altum valde curvatum ; pedes fuscescentes. Longit. , 11 cent. — Habit. Tacna rep. Peruviana, unica species ultra Andes in peruvia- nis montibus inventa. Czasse II, Pr. 8r. i NOTICE sur le groupe des TANGARAS RHAMPHOCÈLES et sur toutes les espèces qui le composent, et description d’une nouvelle espèce de cette division, Par M. DE LAFRESNAYE. Dans la nombreuse famille des Tangaras , le groupe dési- gné par le nom de Ramphocèle , quoique basé en apparence sur la forme du bec seulement , offre encore dans la coupe des ailes des différences réelles avecles Tangaras proprement dits , et c’est du groupe des Tachyphones qu'il se rapproche le plus , quant à cette partie. Comme eux , en effet, les Ram- phocèles ont les ailes courtes, la première rémige plus courte de trois lignes à peu près que la seconde, qui est plus courte elle-même d’une ligne ou deux que les troisième et qua- trième , lesquelles sont les plus longues de toutes; ils ont la queue arrondie, les tarses courts , les doigts assez faibles, et le caractère tout particulier d’un bec robuste , comprimé vers la pointe, mais dont les branches de la mandibule in- férieure sont fortement écartées et renflées à leur base, où elles sont garnies d’une plaque nacrée. D’après ces caractères différentiels, ce groupe nous paraît devoir, à juste titre, être distingué dans cette famille, car il ne renferme point d'espèces chez lesquelles cette réunion de bec tout particulier, de queue et d’ailes, soit modifiée de manièré à en faire des espèces intermédiaires , passant in- sensiblement à celle des groupes voisins, comme nous le re- marquons dans la plupart des autres groupes. On peut donc supposer, avec quelque fondement, que cette forme de bec à mandibule inférieure dilatée latéralement indique quelque particularité dans le mode de nourriture, qui est peut-être, d’après cela, toute frugivore, et qu’elle est peut-être desti- née, comme les petites rigoles du bec des Phytotomes, à 1837. 2x x 2 CL. EL" 8 r. retenir une pulpe trop molle et trop aqueuse, qui s’échap- perait sans cela. Les six espèces appartenant à ce groupe, dont cinq sont déjà connues, ont encore de commun entre elles de nous présenter dans la coloration de leur plumage des teintes à peu près semblables, mais diversement combi- nées selon les espèces ; ce sont toujours du rouge brillant, du pourpre obscur, et du noir. RHAMPHOCÈLE MIPARTI. Ramphocelus dimidiatus. Lafresn. L’espèce nouvelle que nous avons nommée Rhamphocèle miparti se distingue effectivement par les deux nuances tranchantes qui semblent diviser en deux toute sa partie supérieure. La tête, le cou et la moitié antérieure du dos sont d’un pourpre obscur ou noirâtre , et passent tout à coup au plus bel écarlate sur le reste du dos et le crou- pion. Les ailes et la queue sont d’un noir velouté, le pourpre obscur du cou s'étend par devant jusque sur la poitrine , où il se fond insensiblement en un écarlate qui revêt tout le dessous de l'oiseau , et devient très brillant sur les flancs. Depuis le bas de la poitrine, une bande noire longitudinale règne sur le milieu du ventre et de l'abdomen jusqu’à l’anus. Les plumes des jambes sont aussi de cette couleur. Le bec est noir; mais la mandibule inférieure est nacrée, comme chez toutes les espèces, jusqu'aux deux tiers de sa longueur. Cette espèce est plus petite que le Rham- phocèle écarlate, et que les trois autres espèces qui mesont connues. Longueur totale , cinq pouces sept à huit lignes. La femelle présente la même distribution de couleurs que le mâle , mais avec des nuances ternes et sombres ; ainsi la tête et le cou sont d’un brun noirâtre, la moitié antérieure ‘du dos d’un brun rouge, l’autre moitié ainsi que le dessous Cr IMPR Sr. 148 d’un rouge de brique un peu jaunâtre. La queue et les ai- les sont d’un noir obscur, avec les couvertures de ces der- nières bordées de brun rouge obscur. Le bec est d’un no:i- râtre couleur de corne , et la mandibule inférieure plus pâle. Cette espèce paraît particulière à la latitude où les deux Amériques se réunissent , car elle a été rapportée du sud du Mexique et de Carthagène (Nouvelle-Grenade), par M. Bar- rot et le baron Macau, gouverneur des Antilles. Les six espèces bien distinctes que nous connaissons comme faisant partie de ce groupe sont : 1°. Le TanxGara SCARLATE ( 7'anagra brasilia , Lin. enl., 1271). Rhamphocelus coccineus , Vieill., Gal., pl. 39 (du Brésil). k 2°, Le TanGara sacapa (T'anagra jacapa), Gmel. enl. , 128 (de la Guiane). 3°. Le Tançara FLamgoyant (7'anagra ionescens), Lesson, Gent. zool., pl. 24; le même que 7'aragra nigro-gularis, Spix, pl. 47 (du Mexique). 4°. Le RHAMPHOCÈLE NorR VELOUTÉ (Rhamphocelus atro-se- riceus (d’Orbigny etde Lafresnaye, Synopsis, Mag. de Gué- rin). Tête et cou pourpre obscur noirâtre, tout le reste d’un noir de velours très prononcé {du Pérou). 5°. Le RHamPHocELE mi-PARTI ( Rhamphocelus dimidiatus, Nob.), Mag. de zool., C1. IE, pl. 81 (Mexico , Carthagène). 6°. Le RaampnocEce DE Passerint (Rhamphocelus Passe- rinii, Charles Bonaparte, Mémoire sur une nouvelle espèce d'oiseau de l’île de Cuba, extrait de l’Anthologie, n° 130, octobre 1831). « Ramp. nigerrimus , dorso postico uropygioque coccinets. Hab. in insula Cuba. Statura R. Brasil. Pennæ rubræ basi albæ, nigræ basi plumbeæ : rostrum atro-cæruleum. » (Ch. Bonaparte.) DE LAFRESNAYE. Mai 1837. RU NT À à DR Be» oo Lu Lecutlgu Fast 2 pur nd, 6 Homgis hi #50 0h re sal, seance. voa di Dpirt, ds s CEA IR mpedo buronding sx 8 us A OH ki 28e so ai 1818 MU est nant à vou ne mani nt at M rai FOUT #44 be v io she w $ PE D Au nhpbuasits : obréqss : ahh a.sffaténr, 1aseeiasèn, see ai A6 ND MOTTE sono) sausdrre) ane A PTE alu 20 marino, “sas noullel CIDPCUT 109: AUX 948 “soiyiyeh cit assâdes An 1. ah : M: Nr £ * 4 * 2 SALE pe 4 . LE 2 fo 5: DOS } a 45 ee 1Æ Br: PE: ex ŒAx" bu due Où ; Su» à mr rs LL ATÀ Ke je ab)" LA Le . Je fr 1 A MORTE "3; ‘ 1 Sos Rips MÈtE art AT: $ FAT E AS 45 QE et, SURULE TER : Dé, ARE ag L GA Fe % 7e d | tue jupe sont pe Si 60 eue . OU Li a, ie : PEN : s, 4 4 ; AE De) ui ET x #34 & À = es LA 18" ï Ale ANR as Froo: ay NON E RARES is y: nf Ar, daqouté opus abs | ; * Mu Danse af” fu) 7 dsl Re ‘ BA 24 M: [8 Ne SP TIRE RUAT Le à per nr ne sn 4 . Curasse II, PL. 82 à 55. 1 NOTICE sur la famille des Excourevenrs (Caprimulsgidæ), et les différents genres dont elle se compose, Par M. px LaAFRESNAYE. L'incertitude qui résulte des diverses opinions des au- teurs sur les genres que l’on doit adopter ou rejeter dans cette famille m’a engagé à en faire une étude scrupuleuse et comparative, après m'être procuré les espèces types des genres Ibijau, Podarge, Ægothèle, et le mémoire de M. L’Herminier sur le Guacharo de Humboldt. Le genre Podarge, établi par M. Cuvier, est adopté gé- néralement; celui d’Ibijau, fondé par Vieillot (Noup. Dict. d’'hist. nat. , 1. xvi, p. 6), ayant pour type le Capri- mulgus grandis (L. Gmel.). ou grand Ibijau de Cayenne (Buff. enl., 325), y est basé sur des caractères nombreux et en apparence suffisamment importants; on est étonné que, plus tard, dans sa Galerie du Muséum, cet auteur n’en fasse plus mention, et semble n’adopter que deux genres dans cette famille, celui d'Engoulevent et celui de Podarge. Cuvier, dans son Règne animal (dern. édit.), citele Capri- mulgus grandis au nombre des Engoulevents proprement dits, et ne dit rien de ce genre Ibijau, Nyctibius (Vieillot). M. Lesson, dans son 7raité, p. 264, en fait mention, en ajoutant que ce genre et celui d’Ægothèle (Vig. et Hors.) « ne peuvent être conservés, parce que leurs caractères sont peu importants, et que des passages graduels conduisent de ces deux espèces à toutes les précédentes » (c’est à dire à celle des genres Podarge et Engoulevent), et sous le nom générique Caprimulgus , il comprend les genres Nyctibius (Vieillot), Sreatornis (Humboldt), et Ægotheles (Vig. et ‘Horsf.). 1837. 18 CL. II, Pr. 8a à 83. 15 Le genre Ægothèle, ayant pour type le Caprimulgus Novæ Hollandiæ de Latham, a été effectivement formé par MM. Vigors et Horsfield (Linn. T'rans., t. xv, p. 197). Cu- vier ne l’adopte pas dans son Règne animal. Dans la der- nière édition, il se contente de le citer à la fin, dans son addenda, p. 583. Enfin le genre Guacharo (Steatornis), établi par M. de Humboldt en 1800, n’est pas même indiqué par Guvier, dans le Règne animal (dern. édit.), et M. Lesson ne le cite, dans son Traité, p. 265, que pour y annoncer qu’il ne doute pas que ce ne soit d’un grand Ibijau ou Engoulevent, que M. de Humboldt se soit servi pour former son genre Sfeatornis (Acad. des Sc., 3 mars 1817). Nous commencerons l’examen des différents genres de cette famille par celui d’Engoulevent ( Caprimulgus) pro- prement dit, et nous signalerons d’abord une erreur com- mise par M. Cuvier, et, après lui, par M. Lesson, à propos de la denticulation interne de l’ongle intermédiaire, parti- culière aux Engoulevents. Cuvier, dans son Règne animal (dern. édit., p. 298), après avoir fait l’énumération des espèces d’Engoulevents remarquables par une queue soit ronde ou carrée , pointue ou fourchue, et avoir indiqué parmi ces derniers l’Engoulevent queue en ciseaux (d'Azara), Caprimulgus psalurus (Temminck, col. 157, 158), ajoute : « L’ongle de ces espèces à queue fourchue n’est pas dentelé. » M. Lesson, dans son Traité, après avoir cité comme es- pèces à queue fourchue les deux espèces africaines de Le- vaillant, Capr. furcatus, Cuv., Vaill. , pl. 47, 48, et Pec- toralis, Guv., Vaill., pl. 49, indique aussi l'espèce améri- caine longue queue en ciseaux d'Azara ; Tem., col. 157, 158, comme n’ayant pas l’ongle du milieu dentelé. Il est éton- nant que ces deux auteurs citant les planches de Temminck, n’y aient pas reconnu que sur celle qui représente la fe- melle montrant les doigts antérieurs , cet ongle y est den- telé de la manière la plus frappante, et les individus de CL. Il, Pr. 82 à 83. 3 cette espèce, conservés au Muséum, auraient dû leur prou- ver le contraire de ce qu’ils avançaient. C’est probablement par suite de cette erreur, que M. Cuvier décrivant, dans son Règne animal. les caractères du genre Engoulevent, y dit : « L’ongle du milieu est souvent dentelé à son bord in- terne ; » et M. Lesson, dans son J'raité : « L’ongle du doigt intermédiaire est presque toujours dentelé. » Vieillot lui- mème, tout en ayant retiré du genre Engoulevent le Capri- mulgus grandis pour en former celui d'Ibijau, cite au nom- bre des caractères de son genre Engoulevent « l’ongle in- termédiaire dentelé chez la plupart » (Dict.,t. x, p. 230, et Gal., p. 194); mais Vieillot n’employait probablement cette expression de Za plupart que parce qu'il décrivait (à tort, toutefois), au nombre de ses Engoulevents proprement dits, V’Urutau d’Azara, que cet auteur signale comme n’ayant pas longle dentelé, et qui est un véritable Ibijau , Nyctibius. M. Temrminck, dans son Manuel, décrivant, p. 436, les caractères du genre Engoulevent, y dit : « Ongle du milieu long, denté en scie , ou lisse chez quelques espèces étran- gères. » Nous ne nous sommes autant arrêté sur cette particula- rité , en apparence de peu de conséquence , que parce que nous sommes convaincu que cette denticulation de l’ongle intermédiaire existe chez toutes les espèces d'Engoulevents proprement dits, quelle que soit la forme variée de leurs queues, même de leurs ailes, et qu’elle n’existe que chez eux dans toute la famille : elle est devenue dès lors pour nous un caractère des plus importants, parce qu’elle est toujours accompagnée, chez toutes les espèces qui en sont pourvues, d’une forme de patte toute particulière, et, par suite, de mœurs fort différentes de celles des espèces chez lesquelles on ne la remarque pas. Effectivement, chez toutes celles à ongle dentelé (pl. 83, f. 1), eten particulier chez notre espèce européenne, cetongle estallongé, peucourbéinférieurement (presque plane même, 4 CL. Il, Pr, 89 à 83. chez plusieurs), dilaté du côté interne, où il est profondé- ment cannelé dans toute sa longueur. Ledoigt intermédiaire dont il fait partie est fort allongé, comparativement aux doigts latéraux , qui sont fort courts, presque d’égale lon- gueur, présentant cependant un caractère tout à fait ano- mal dans l’ordre des passereaux, celui d’un doigt externe plus court que l’interne, provenant de ce que ce doigt a une phalange de moins que chez tous les passereaux. Le pouce très court, grêle, terminé par un fort petit ongle ob- tus, s'articule de côté sur la face interne du tarse , un peu au dessus des doigts antérieurs, d’où il résulte que, dans la station, il s'étend latéralement, qu’il n’est point en opposi- tion avec les doigts antérieurs, et ne peut, par conséquent, embrasser de petits corps cylindriques, comme les petites branches des arbres. De plus, les trois doigts antérieurs sont réunis à leur base par une membrane qui se prolonge as- sez loin. Cette forme de pattes, étrangère à tous les passe- reaux, et analogue à celle des oiseaux marcheurs, échas- siers, dont nous retrouvons l’ongle dentelé chez les Hérons, les Ibis, les Barges, etc., et l’allongement du doigt inter- médiaire chez les Courvites et surtout les Glaréoles, semble destinée, comme chez ces espèces, à ne s'appliquer que sur des surfaces horizontales et non cylindriques, et cet ongle antérieur, prolongé et dilaté latéralement, joint aux mem- branes qui unissent tous les doigts, même le pouce, à leur base, forme une plante assez développée, analogue à celle des oiseaux marcheurs, soit échassiers, soit gallinacées. Aussi retrouvons-nous, chez nos Engoulevents d’Eu- rope, des habitudes qui semblent tout à fait dépendantes de cette forme de pattes ; on les voit toujours à terre, presque jamais perchés : le jour, ils se tiennent blottis au pied des buissons, dans les bois et les grandes bruyères, et c’est tou- jours de là que le chasseur les fait partir ; ils ne s’éloignent qu’à peu de distance, et se laissent retomber de nouveau sur le sol, les ailes ployées, comme s’ils avaient été frappés, C£. I, PL. 82 à 83 5 et le soir, quand ils se mettent en mouvement, on les voit sans cesse s’abattre dans les chemins ou sur les terrains unis, en épanouissant leur queue, puis s'élever pour re- tomber encore, souvent à quelques pas plus loin. Toujours est-il certain que, dès qu'ils cessent de voler, la station sur le sol leur est habituelle, et s’ils se perchent quelquefois, ce n’est que sur de grosses branches basses, près du tronc, où ils se tiennent alors appuyés sur les tarses et le ventre, non en travers, mais toujours dans le sens de la longueur de la branche. C’est de là, mais plus souvent encore de dessus le sol même, sur quelque petit tertre, plus rarement en vo- lant, quoique M. Cuvier n’ait indiqué que ce dernier cas, qu’ils font entendre leur cri rauque et monotone, ressem- blant un peu au bruit d’une crécerelle ; ils: épanouissent alors leur queue, agitent un peu leurs ailes, etce cri, qui est bien un cri d’appelet de ralliement , ne paraît point, comme l'indique M. Cuvier, produit par l'air qui s’engouf- fre, quand ils volent, dans leur large gosier. Ils pondent toujours à terre, dans les bois, sur la terre nue, sans au- cune apparence de nid. En consultant Azara, cet excellent descripteur des formes comme des mœurs des oiseaux du Paraguay, on y trouve, dans son article général sur les Jhiÿjaus où Engoulevents, que « quand on les fait partir le jour, ils se laissent tom- ber tout à coup comme une balle, les ailes pliées, qu'ils restent sur le terrain comme collés, sans se tenir sur leurs pieds. Quelques espèces, dit-il, ne se posent qu’à terre, d’autres ne se perchent que sur les arbres, quelques autres de ces deux manières. Toutes, excepté la première (qui est son Ürutau et un véritable Ibijau pour nous), pondent, dit-on, sur la terre nue. » Nous trouvons dans ces détails de mœurs les plus grands. rapports avec celles de notre espèce, et quoique l’auteur espagnol ait avancé que quelques esvèces ne se perchaient que sur les arbres, comme il dit plus bas que toutes pon- 6 Ce. II, PL. 82 à 83. dent sur la terre nue, qu’elles s’y laissent tomber quand on les fait partir le jour, il s’ensuit nécessairement que, si quelques unes d’entre elles s'y posent moins souvent que d’autres, aucune néanmoins n’est étrangère à la station sur le sol, du moment où elles y nichent, Notre auteur a remarqué également que toutes avaient l’ongle intermédiaire dentelé, excepté son Urutau. Ainsi donc la forme de pattes et d’ongle crénelé, particu- lière à toutes les espèces d’Engoulevents proprement dits de l’ancien comme du nouveau monde, quelles que soient d’ail- leurs la forme de leur queue et les habitudes plus ou moins terrestres qui en sont comme dépendantes, nous a paru un double caractère de forme et de mœurs bien suffisant pour séparer toutes ces espèces de celles chez lesquelles il ne se rencontrait pas, et former ainsi, dans la famille des Engoulevents, deux divisions, la première sous le nom ‘d’Engoulevents humicoles ( Caprimulgidæ humicolæ), com- prenant tous les Engoulevents proprement dits dont il vient d’être question , la seconde sous celui d’Engoulevents pré- henseurs (Caprimulgidæ prehensores), renfermant tous ceux chez lesquels l’ongle intermédiaire n’est pas dentelé , mais fort et crochu, dont les doigts latéraux ne sont pas courts et égaux, avec l’externe plus court que l’interne, mais au contraire inégaux , avec l’externe plus long que l’interne, et enfin dont le pouce, au lieu d’être court, grêle, terminé par un ongle faible et inséré de côté sur le tarse, est au contraire proportionné aux doigts antérieurs, terminé par un ongle également proportionné , articulé en arrière du tarse, et susceptible, par conséquent, d’embrasser les corps cylindriques en opposition directe avec les doigts antérieurs. Dans cette dernière division se rangent naturellement les genres Jbtjau (Vieillot), Podarge (Guvier), ÆEgothele (Nig. et Horsf.), et Guacharo ou Sieatornis (de Humboldt). Voyons maintenant si nous retrouvons chez ces différents senres quelques détails de mœurs différentes de celles des Cx. Il; Pr.1892:a 83: + espèces de notre première division, et des caractères de formes suffisamment distinctes entre eux pour autoriser leur séparation générique. Le Caprimulgus grandis, L. Gimel., grand Ibijau de Cayenne, Buffon, pl. enl., 325, type du genre Ibijau, Nyc- tibius , Vieill., Nouv. Dict., nous offre les caractères sui- vants : Le premier et le plus marquant de tous, et qui n’a encore été signalé, à ma connaissance, par aucun auteur, consiste dans un tarse très robuste, très large et si extraor- dinairement court, que son articulation avec le tibia dépasse à peine l'insertion du pouce, et que la plupart des auteurs ont pris ce tibia pour le tarse lui-même, en avançant que le tarse était en partie emplumé, tandis qu’il est entièrement nu, et le tibia seul est emplumé(pl. 85, f. 2 a, et db). IL n’y a que dans l’ordre des Grimpeurs, chezles Arasen particulier, et dans les Nageurs, chezles Manchots, quenousretrouvons une conformation de tarse approchant de celle-ci. Chez les Engoulevents de notre première division, le tarse, au con- traire , est grêle et de longueur ordinaire. Chez le grand Ibijau, le doigt externe est presque aussi long que l’inter- médiaire, tandis que l’interne est beaucoup plus court, caractères tout à fait opposés à ce que nous voyons chez les Engoulevents. Les trois doigts antérieurs sont unis à leur base, et le pouce l’est au doigt interne par une membrane épaisse, très développée, débordant notablement du côté interne, comme chez les Palmipèdes nommés Totipalmes par Cuvier. De plus, ce pouce très robuste, terminé par un ongle fort et très crochu , est inséré en arrière du tarse , de manière à se trouver en opposition avec les doigts anté- rieurs. Quand il est étendu, 1l paraît comme épaté par la saillie latérale de la plante, très développée chez cet oiseau. Quant au bec, quoique je ne regarde ses caractères que comme bien secondaires dans la formation des genres, puisquesouvent il varie à l’infini chez les espèces d’un même 8 Cr II50PL: 824 83. genre, je dois le décrire comme ayant de grands rapports avec celui des Engoulevents dans son ensemble, n’ayant en dessus qu’une très petite partie cornée et se rétrécissant brusquement en une pointe ou onglet presque cylindrique. Il en differe toutefois en ce que la mandibule supérieure est armée , vers les deux tiers de sa longueur, depuis l’ou- verture, d’une dent obtuse, que l'onglet ou la pointeen est plus prolongé, et tombant presque perpendiculairement, que la mandibule inférieure, plus large que la supérieure à sa base, la reçoit dans cette partie dans un repli ou gout- tière, puis se déverse dehors, en forme de rebord incliné, jusque vis à vis de la dent supérieure , et que vers la pointe elle est subitement fléchie et tombe presque perpendicu- lairement, pour s'unir au crochet supérieur et le recevoir dans une espèce de gouttière. Ce double caractère de pattes et de bec, mais surtout de pattes, nous paraît si marquant et si opposé à ce que nous voyons chez les Engoulevents, que nous ne concevons pas pourquoi Vieillot, après les avoir reconnus, sauf la grande brièveté du tarse, qui m'est particulière, et les avoir trou- vés suffisants pour constituer un genre, n’ait plus fait men- tion de ce genre Ibijau (Nyctibius) dans sa Galerie du Mu- séum ; il n’eût pas été formé, qu'il nous semblerait indis- pensable de le créer aujourd’hui, que nous avons la certi- tude qu’à une forme de pattes si particulière et si différen- tielle ii vient se joindre des habitudes tout à fait opposées à celles des Engoulevents, d’après les détails fournis par d’Azara. Cet auteur a décrit neuf espèces d’Engoulevents, qu'il a observés tant au Paraguay qu’à la Plata. Il com- mence par son Engoulevent Urutau, comme étant la plus grande espèce. Voici ce qu'il en dit, quant aux mœurs : « Cette espèce ne se tient que dans les grands bois, où elle se perche toujours sur des arbres élevés et secs, s’accrochant à la manière des charpentiers (ou Pics), à l'extrémité d’une branche cassée, le corps vertical et appuyé sur la queue, de CL. IL, Pr. 82 à 83. . 9 sorte que la moitié de leur corps dépasse le tronc ou la branche, où il est très difficile de le découvrir, vu leur immobilité et leur plumage sombre. Quand on y parvient, les chasseurs du pays leur passent au cou un lacet attaché au bout d’une saule. Ils ne se posent point à terre , et sion les y met, ils étendent les ailes, et appuient les pennes des ailes et le croupion contre la terre, conservant une posi- tion verticale sans se tenir sur leurs pieds ni en faire usage. Leur cri est bruyant, long et mélancolique, ils le font en- tendre par intervalles, pendant toute la nuit. La femelle répond aux cris du mâle. » Il ajoute qu'ayant examiné plu- sieurs individus , il n’a pas trouvé de dissemblance entre eux. Il dit encore : « Il est constant que ces oiseaux pon- dent deux œufs bruns et tachetés dans un petit creux d'arbre sec, mais sans apparence de nid, de sorte que la mère, accrochée dans une position verticale sur l’ouverture du creux, peut les toucher ou les couver avec sa poitrine.» Quant aux formes, il ajoute : « La troisième penne de l'aile est la plus longue ; il y en a dix égales à la queue, le tarse est sans écailles, et l’ongle du doigt du milieu n’a point de dents. Au dessus de l’œil, de petites plumes cour- tes et droites forment des espèces de petites cornes lorsque les plumes de la tête sont couchées. La longueur totale est de quatorze pouces; celle de la queue, six pouces trois quarts , etc. » Ce caractère d’ongle non dentelé rappelle sur-le-champ le grand Ibiïjau ; aussi Sonnini, dans sa traduction d’Azara, pen- se-t-1l que l’Urutau du Paraguay n’est autre que le grand Ibijau de Cayenne ; mais Vieillot le décrivant dans le Dict. , sous le nom d’'Æ. Uruiau (C. cornutus), pense, au contraire, qu'il ne peut être considéré comme de la même espèce, surtout d’après sa longueur, seulement de quatorze pouces. Il est étonnant toutefois que Vieillot, d’après cet ongle non dentelé et les détails de mœurs fournis par Azara, n’ait pas au moins soupçonné que cet Urutau devait faire partie de 10 Call, Pr 820888; son genre Ibijau. Nous n’en avons plus aujourd’hui le moindre doute , car nous possédons une espèce américaine à laquelle la description de l’Urutau d’Azara convient par- faitement , et cet individu , quoique plus petit, puisqu'il n’a suère que douze pouces et demi, réunit tous les caractères de pattes et de bec que nous venons de signaler, pour le grand Ibijau que nous possédons aussi, et dès lors nous ne doutons pas que les détails de mœurs fournis par Azara ne doivent s’appliquer à tous les Ibijaus, dont nous possédons encore une troisième espèce. Il est facile alors de reconnaître la grande différence qui existe dans les habitudes des Ibi- jaus et des Engoulevents provenant de celle qui existe dans la conformation de leurs pieds. Les uns, en effet, se posent sans cesse à terre , y marchent avec facilité, s’y tiennent presque constamment , y nichent et ne se per- chent que rarement, ou seulement sur les grosses bran- ches; la station horizontale paraït leur être indispen- sable. Les autres , au contraire , ne se posent jamais à terre, pondent dans les arbres creux, et se tiennent habi- tuellement cramponnés verticalement sur les grosses bran- ches, à la manière des Pics, position qui paraït leur ètre si indispensable, probablement d’après la grande brièveté de leurs tarses, que si on les net à terre, ils la prennent sur-le- champ, se soutenant sur la pointe de leurs ailes et sur leur croupion, ce que M. d’Azara nous assure avoir observé sur un Urutau qu'il garda vivant plusieurs mois. Si les Ibijaus diffèrent des Engoulevents par de nombreux caractères bien suffisants pour Les en séparer génériquement, comme nous venons de le prouver, le genre Podarge n’en est pas moins distinct, à la connaissance de tous les ornitho- logistes. Tout en ayant de commun avec les Ibijaus l’ongle intermédiaire non dentelé, et par suite uu pouce articulé en arrière, vigoureux, et susceptible de pouvoirse cramponner autour de corps saillants ou cylindriques (pl. 83, £. 4); ilsen diffèrent par des tarses de longueur et de grosseur normales, GES EL: Pr. 8e ai 88. 11 par le doigt intermédiaire allongé, et dépassant de beau- coup les latéraux, presque comme chez les Engoulevents, et par l’absence totale de membranes entre les doigts, qui, par conséquent, sont entièrement séparés dès leur base , comme chez les Rolliers ; de plus, le bec offre, comme l’on sait, des différences notables dans sa forme. Il n’est pas douteux que ce genre ne doive être conservé. Quant aux mœurs des Podarges, nous n’avons sur elles aucun rensei- gnement bien positif. M. Temminck, dans ses planches co- loriées, après l'exposition des caractères du genre, ajoute que les Podarges paraissent choisir pour retraite pendant le jour, les cavernes ou bien l’épaisseur des vastes forêts. Nous ne doutons pas que ces oiseaux , d’après la forme de leurs pieds, et surtout de leurs ongles robustes et crochus, n'aient toute facilité, soit pour se tenir perchés, soit pour s’intro- duire dans des arbres creux ou des fentes de rochers, comme les Guaclaros. Le genre Æpotheles (Vig. et Hors.) , dont nous pos- sédons lespèce type, le Caprimulgus Novæ Hollandiæ (Lath.) (pl. 82), nous parait tenir des Podarges par certains caractères et des Engoulevents par d’autres. Ses ‘ tarses (pl. 63, f. 5) sont assez longs et grèles, comme chez les Engoulevents, et non courts et robustes, comme chez les Podarges : ses doigts antérieurs allongés, séparés dès la base , se rapprochent en cela de ceux des Podarges, mais ils en différent en ce qu'ils sont beaucoup plus grèles, que les latéraux sont beaucoup plus longs , inégaux , le doigt externe étant presque aussi long que l’intermé- diaire; le pouce est également beaucoup plus allongé ; tous les doigts sont terminés par des ongles erochus, très acérés et beaucoup plus comprimés que chez aucune es- pèce de cette famille ; ils sont mêine sillonnés latéralement, et rappellent entièrement la forme de ceux des oiseaux grimpeurs. Quant au bec, il semble également tenir le mi- lieu entre celui des Podarges et des Engoulevents; sa par- 13 CL. II, Pc. 82 a 83. tie cornée, beaucoup plus élargie en dessus que chez ces derniers, l’est cependant moins que chez les Podarges ; mais les côtés du bec présentent, comme chez ces derniers, une courbure saïllante depuis l’ouverture jusqu’à l’onglet ou pointe du bec, tandis qu’elle est rentrante chez les En- goulevents et même les Ibijaus. De plus, la mandibule in- férieure, un peu plus large que la supérieure, offre un bord latéral corné dans toute sa longueur, rentrant pour recevoir cette mandibule. Du reste, la supérieure se termine en un onglet assez prolongé, approchant de celui des Ibijaus, et l’inférieure est ésalement assez fléchie vers la pointe pour le recevoir. Les ailes, qui ont Les trois premières rémiges également étagées, la première courte, n’égalant que la huitième en longueur, et suivies d’une quatrième et la plus longue de toutes, rappellent entièrement celles des Podarges , et dif- fèrent complètement de celles des Ibijaus et des Engoule- vents. La queue est fortement étagée, comme chez les Po- darges; enfin les plumes du front et des lorum relevées, rapprochées en crête, nous présentent encore ce que nous voyons chez les Podarges, caractère que nous retrouvons toutefois chez plusieurs Ibijaus, chez le Guacharo , et qui paraîtrait être commun à tous les genres de notre dit des Préhenseurs, tandis qu’il ne se rencontre chez aucune espèce d’Engoulevents de ma division des Humicoles. Gette charmante petite espèce australienne nous paraît, comme à MM. Vigors et Horsfield, réunir des caractères assez par- ticuliers pour être séparée génériquement des autres En- goulevents. Quant au senre Guacharo, Steatornis (de Humboldt), nous ne le connaissons que par le mémoire de M. L’Her- minier, et par la planche qui y est jointe. M. Temminck, dans ses planches coloriées, article Podarge, disait qu'on pouvait diviser ce genre en deux sections ; que l'espèce du Nouveau-Monde de M. de Humboldt , c’est à dire le Gua- CEA) Pr 851à 85. 15 charo, formerait la première section, et les espèces de l’Inde et de l’Océanie la seconde. M. Temminck n’avait point en- core vu alors de Guacharo, puisqu'il n’en existait dans au- cune collection, et je crois qu'aujourd'hui que le Muséum en possède des individus, : et que ce savant ornithologiste a pu les y examiner, il pense différemment et juge sûrement comme nous que le Guacharo, Séeatornis caripensis, ne peut être réuni aux Podarges, et doit former un genre particu- lier. Il est certain qu'il diffère essentiellement des Podarges par les pattes et le bec. Si son tarse est assez court et ro- buste comme chez eux, les doigts offrent des proportions relatives tout à fait différentes ; car chez les Podarges , le doigt intermédiaire , très allongé, dépasse de beaucoup les latéraux, comme chez les Engoulevents à peu près. Chez le Podarge gris, par exemple, Podargus cinereus, Vieïllot, Gal. , pl. 123, le doigt médian , long de dix-huit lignes avec l’ongle, et de treize à quatorze sans l’ongle, dépasse l’externe de cinq lignes, et l’interne de six, ne comptant les ongles pour rien dans nos mesures, et M. L’Herminier nous dit que, chez le Guacharo, le doigt médian, qui a dix-huit lignes avec l’ongle (comme chez notre Podarge sris par conséquent) ne dépasse que d’une à deux lignes les latéraux, dont l’externe est un peu plus long que l’interne. (pl:83, 3). Ces deux forines de pieds sont, comme l’on voit, tout à fait opposées , et quant aux ongles, que M. L’Herminier dé- crit comme crochus, forts, tranchants en dedans, ils nous ont paru , d’après la planche, beaucoup plus longs, plus effilés et moins brusquement arqués que ceux des Podarges et aussi des Ibijaus, avec lesquels on se serait attendu à leur trouver des rapports. habitants comme eux de la partie sud du Nouveau-Monde. Quant au bec, celui du Stéatornis est le seul de toutes les espèces de cette famille dont la partie cornée de la man- dibule supérieure se prolonge aussi loin vers le crâne, et 14 CL. AL? PL Sola:82. simule un bec d'oiseau de proie; au lieu d’être dilaté sur les côtés et arrondi de l’ouverture à la pointe comme chez les Podarges et les Ægothèles, ilest au contraire comprimé depuis la moitié de sa longueur, et ses côtés forment un arc rentrant. La pointe de la mandibule supérieure dépasse celle de la mandibule inférieure d’une ligne et demie à deux lignes, comme chez les oiseaux de proie, caractère qui ne se retrouve chez aucune espèce de la famille , la mandi- bule inférieure étant chez tous égale à la supérieure , et : comme modelée sur elle, pour qu’elle puisse s’y appliquer jusqu’à son extrémité. Cette pointe saillante du bec, et, de plus, la dent latérale de la mandibule supérieure , qui ne paraît pas mousse et faible comme celle des Ibïjaus, jointes à la consistance ferme et solide du bec, semblent indiquer que le Guacharo doit avoir une nourriture différente de celle de tous les autres Caprimulgidées. On assure effective- ment que l’on trouve beaucoup de noyaux de fruits dans les crevasses où il niche. Tous ces caractères nous parais- sent plus que suffisants pour éloigner le Guacharo du genre Podarge, et en former un genre distinct et particulier. Par suite de ces diverses observations et de ce que nous avons pu recueillir sur les mœurs, tant par nos propres yeux sur l’Engoulevent d'Europe, que par les récits d’Azara sur les espèces américaines, nous avons cru pouvoir présenter la classification suivante, comme basée autant que possible sur les rapports de formes et de mœurs. PREMIÈRE DIVISION. Les ExcourevenTs naumicoLes (Caprimuleidæ humicolæ). « Ongle du doigt intermédiaire allongé , peu arqué, ayant son bord interne dilaté latéralement, et crénelé profondément dans toute sa longueur ; le doigt intermé- diaire allengé, dépassant de beaucoup les latéraux, qui CL. II, Pr. 52 à 53. 1d sont courts, presque égaux, l’externe étant cependant, contre l’ordinaire, un peu plus court que linterne, et ayant une phalange de moins que chez tous les passe- veaux; ces deux doigts terminés par des ongles fort pe- üts, obtus; le pouce très court, grêle, terminé par un tout petit ongle, et articulé sur la partie interne du tarse, un peu au dessus des doigts antérieurs, de manière à s’é- tendre latéralement dans la station, et non en opposition avec les doigts antérieurs, ceux-ci réunis à leur base par une membrane qui se prolonge assez loin. » Genre fngoulevent proprement dit (Caprimulgus). Bec énormément fendu jusque sous les yeux, à narines tubuleuses, ses côtés formant, depuis l’ouverture jusqu’à la pointe, une portion d’arc rentrante ; partie supérieure et cornée du bec, très courte , moindre que le tiers de sa lon- sueur totale, terminée par une pointe ou onglet comprimé, allongé, presque cylindrique ; bords de la mandibule supé- rieure garnis d’une rangée de gros poils durs , raides, su- bulés, et tombant obliquement de chaque côté ; ces bords lisses dans toute leur longueur. Nota. Les différentes espèces du genre Caprimulgus va- rient beaucoup dans la forme de leur queue, tantôt sim- plement arrondie ou carrée, cunéiforme ou fourchue (lé- tant même quelquefois démesurément), mais toujours composée de dix pennes ; les ailes, chez les espèces à queue carrée ou fourchue, sont très longues, très pointues, la pre- mière rémige étant très longue et n’étant dépassée que par la seconde, qui est la plus longue de toutes. Chez les es- pèces à queue cunéiforme, elles sont, d’après la loi géné- rale, plus courtes, plus arrondies, la troisième rémige éga- lant alors la seconde. ( Caprimulgus albicollis, Gmel.; Caprimulgus climacurus, Vieill., Gal.) 16 Gr. ALAPrASPE 83 Les individus d’une même espèce varient beaucoup pour la taille et la couleur du fond de leur plumage. Les taches blanches qui se voient chez la plupart des espèces , soit à l'extrémité des pennes caudales , soit vers le milieu des ré- miges, sontsouvent rousses chez des individus que M. Tem- minck regarde comme les femelles ; quelquefois elles man- quent, d’autres fois elles sont remplacées’ par plusieurs rectrices totalement blanches (chez l’Æ{bicollis, tandis qu’elles ne sont que maculaires chez des individus de la même espèce). On raconte assez généralement que notre Engoulevent d'Europe, lorsqu'il s’aperçoit que l’on à découvert son nid et touché ses œufs, les transporte un peu plus loin à terre, soit dans son large bec, soit en les poussant devant lui. Voici, à ce sujet, quelques détails très véridiques que je tiens d’un observateur aussi zélé que consciencieux : vou- lant étudier avec soin les mœurs de notre Engoulevent, et en ayant trouvé des petits à terre, sans apparence de nid , il les prit, les observa , puis Les replaça à terre, à peu près au même endroit où il les avait trouvés. À l’approche du crépuscule , il se plaça à peu de distance, derrière un tronc d’arbre, pour mieux observer les père et mère. Il Les vit s'approcher de leurs petits, les pousser au devant d’eux avec une constance admirable, jusqu’à ce qu’ils se trouvas- sent à quelques pas de l'endroit où ils avaïent été pris et touchés. Cette même personne, des plus dignes de foi, a eu un Engoulevent vivant pendant plusieurs années ; elle le nourrissait avec la pâtée des rossignols. Cet oiseau , qui était dans une cage assez longue, ne se perchait jamais et se tenait constamment en bas, marchant sans cesse et avec agilité d'un bout de sa cage à l’autre. Les Engoulevents prennent beaucoup de hannetons, qu’ils avalent tout vi- vants, et on leur en trouve souvent un assez grand nombre dans l’estomac. Ci EH ;:1Pr:182 14 83. 1= DEUXIÈME DIVISION. Les ENGOULEVENTS PRÉHENSEURS (Caprimulgidæ prehensoriæ). « Ongle du doigt intermédiaire non crénelé, lisse sur son bord interne, fort, crochu , comme chez tous les Passereaux percheurs; doigts latéraux n’étant pas fort courts , inégaux , l’externe étant toujours plus long que l’interne, et terminés par des ongles forts, crochus et acérés ; le pouce robuste et de longueur proportionnée, terminé par un ongle fort et crochu , articulé en arrière du tarse , de niveau avec les doigts antérieurs , se diri- geant en arrière dans la station, et en opposition avec les doigts antérieurs. Ces doigts , et même le pouce, tantôt réunis à leur base par une membrane prolongée, tantôt entièrement séparés dès leur articulation avec le tarse. Plumes du front et des lorums presque toujours allon- gées, relevées, et formant une espèce de crète frontale en avant des yeux. » Ce dernier caractère, qui ne se voit chez aucune espèce du genre Engoulevent, est très prononcé chez les Podar- ges , les Ægothèles, les Stéatornis , les Tbijaus urutaux et la Longue-queue ; il n’y a que chez notre grand Ibijau de Cayenne que nous ne l’avons pas retrouvé : mais ne serait-ce point chez ce dernier genre un caractère distinctif du sexe masculin , et notre individu ne serait-il point alors une fe- mélle? Genre Jbijau (Nyctibius, Cuv.). Tarses très robustes, très larges , excessivement courts, leur articulation avec le tibia dépassant à peine l’insertion du pouce, ressemblant à ceux des Manchots. Doigts laté- raux très inégaux, l’externe presque aussi long que le mé- -dian, l’interne beaucoup plus court; tous trois et le pouce 1837. 19 18 C£® II ; Pr 82 © 83. unis à leur base par une membrane épaisse, développée, et qui, se prolongeant entre le pouce et le doigt interne, donne à la patte une forme un peu analogue à celle des Totipalmes de Cuvier. Bec analogue à celui des Engoulevents, mais la mandi- bule supérieure munie, vers les deux tiers de sa longueur, d’une dent mousse et obtuse, terminée par un onglet cy- lindrique très prolongé, non garnie sur ses bords d’une rangée de gros poils raides et subulés; narines non tubu- leuses , recouvertes horizontalement d’une membrane , et ouvertes à leur bord antérieur ; mandibule inférieure plus large que la supérieure à la base, la recevant en cette par- tie dans un repli en forme de gouttière, puis se déversant en dehors en pente inclinée, jusque vis à vis de la dent su- périeure, subitement fléchie vers la pointe, et tombant presque perpendiculairement pour s’unir au crochet supé- rieur. Ailes à première rémige allongée , moins longue que les deuxième et troisième , qui sont égales , et les plus longues de toutes. Queue toujours arrondie à son extrémité chez les espèces américaines, fourchue chez les espèces africaines. Genre Guacharo (Steatornis de Humboldt). Tarses gros, courts, moins longs que le doigt médian ; Les trois doigts antérieurs presque de même longueur, l’in- termédiaire ne les dépassant que de peu , l’externe un peu plus long que l'interne; pouce assez court, réversible, tous entièrement libres et divisés dès leur base; ongles crochus, forts , tranchants en dedans et plus allongés que chez les autres genres. Bec fort solide, la partie cornée de la mandibule supé-. rieure se prolongeant en arrière vers le crâne , plus loin que: chez les autres genres, cette mandibule courbée dès sa: CL. EH, PL. 85 à 83. 19 base, prismatique, à arèté vive , armée d’une dent sur cha- cun de ses bords , et terminée par un crochet aigu qui dé- pâsse notablement la mandibule inférieure ; celle-ci dilatée en arrière, où elle déborde la supérieure, en est recouverte en avant, et taillée en biseau creux pour recevoir son cro- chet. Ce bec a du rapport avec celui des oiseaux cainassiers. Narines oblongues , obliquement percées au milieü du bec, ouvertes en avant et en bas, nues. Aïles peu aiguës , les troisième et quatrième rémiges les plus longues. Queue arrondie. Nota. Les trois genres précédents dont le premier, celui d'Engoulevent, habitant de toutes les parties du monde, et les autres particuliers à l'Amérique et à l'Afrique, ont pour caractère commun d’avoir un bec dont les bords, depuis son ouverture jusqu’à la pointe , forment de chaque côté une portion d’arc rentrante. Les deux genres suivants, par- ticuliers à l'Australie et aux grandes îles d’Asie en ont un au contraire dont les bords forment une portion d’arc sail- lante. Genre Podarge (Podargus, Cuvier). Tarses courts, robustes, plus courts que le doigt médian ; celui-ci fort allongé, dépassant de beaucoup les latéraux , qui sont presque égaux, mais dont l’externe est un peu plus long que l'interne, tous terminés par des ongles forts, très arqués, libres et divisés dès leur base. Pouce assez ro- buste, mais court, eu égard aux doigts antérieurs, etterminé par un ongle fort et très crochu. Bec ayant sa partie cornée supérieure prolongée en arrière assez loin vers le crâne, à arète saillante courbée , avec ses côtés d’abord déprimés, puis se renflant et s'arron- dissant vers les bords, terminée par une pointe crochue et tombante. Mandibule inférieure plus large que la supé- 20 Cu. II, PL. 82 à 83. rieure à sa base seulement, où elle la reçoit dans un repli ou gouttière se prolongeant jusqu’au quart de sa longueur, et se trouvant emboîtée par la supérieure, droite dans toute sa longueur; ses bords latéraux se relevant en forme d’é- pais bourrelet et fortement échancrés vers la pointe pour recevoir la supérieure , comme chez les oiseaux de proie. Plumes de tout le capistrum fort allongées, dirigées les unes vers le bas et horizontalement autour du bec, les au- tres verticalement, pour former une crète frontale. Ailes médiocres, arrondies , la première rémige. courte, les seconde, troisième et quatrième successivement plus longues, cette quatrième et la cinquième égales, les plus longues de toutes. Queue toujours étagée , quelquefois d’une manière très prononcée. Genre Ægothèle (Ægotheles, Vig. et Horfs.). Tarses et doigts grèles, allongés, les latéraux inégaux, l’externe presque aussi long que le médian, l’interne un peu plus court, tous parfaitement libres et séparés dès leur base, le pouce également grêle et plus allongé que chez aucun autre genre de la famille ; tous les doigts, ainsi que le pouce, terminés par des ongles crochus, très acérés et beaucoup plus comprimés que chez aucun, sillonnés sur les côtés, analogues à ceux des Grimpeurs. Bec très élargi, dans le genre de celui des Podarges , mais sa partie cornée supérieure se prolongeant beaucoup moins vers le crâne, ses côtés formant comme chez eux une por- tion d’arc saillante en dehors depuis l’ouverture jusqu’à la pointe; cette pointe de la mandibule supérieure formant un onglet comprimé, presque cylindrique, assez prolongé , approchant de celui des Ibijaus; la mandibule inférieure plus large que la supérieure, ayant un bord corné dans toute sa longueur, peu élevé et rentrant, pour être en par- CL.II, Pr. 82 à 83. 21 tie recouvert par celui de la mandibule supérieure; sa pointe fléchieassez brusquement pourrecevoir la supérieure. Plumes du front et du lorum allongées et décomposées , venant recouvrir le bec et s’élevant en forme de crête fron- tale. Ailes de longueur moyenne, arrondies, à première rémige courte, n’égalant que la huitième, les deuxième et troi- sième plus longues, également étagées , la quatrième en- core un peu plus longue et l’étant plus que toutes les autres, toutes les rémiges larges et arrondies à leur extré- mité et peu fermes. Queue fortement étagée, à rectrices faibles et molles. L’Ægothèle de la Nouvelle-Hollande , Caprimulgus Novæ Hollandiæ, Lath., étant peu connu, nous croyons devoir le décrire succinctement, d’après l'individu que nous nous sommes procuré à Londres, en y joignant une figure soi- vneusement dessinée , par M. Prêtre, d’après le même in - dividu. L’ÆcoTaëLe DE LA NouvezLe-HoLLandE, Ægo- theles Novæ Hollandiæ , Vig. et Horsf. (Linn. Trans., t. xv, p. 197). Crested Goat-sucker. Philipp. it. PL. et p.170.—(Lesson, Manuel, 1, p- 412.)— L'ENGouLEvENT 4 cRÊTE, Caprimul- gus Novæ Hollandiæ (Vieïllot, Dict., t. x, p. 234.) (PI. 82.) | Ce charmant petit Engoulevent offre, dans la nuance gé- nérale gris ardoise de son plumage, un caractère de colora- tion qui semble déjà l’isoler de la plupart des espèces ; le dessus et les côtés de sa tête ont cependant une teinte gris souris. Cette couleur est interrompue par une large bande 22 Cu, 11,.Pr.,82 à185. médiane d’un noir mat , descendant du vertex , et à laquelle se réunit de chaque côté, vers Le sinciput, une autre bande semblable partant de dessus l’œil. Il résulterait , de la réu- nion de ces trois bandes, que tout le derrière de la tête, du cou et la nuque seraient de ce même noir mat, s’il n’était traversé d’abord au dessus de la nuque par une bande étroite du même gris roussâtre que le dessus de la tête, puis au dessous de la nuque par une autre bande sembla- ble et plus prononcée, formant demi-collier. Tout le dessus du dos et du croupion est d’une nuance uniforme gris obscur, formée par une suite de très petits traits blancs en stries irrégulières sur un fond noir mat. Toutes les couver- tures des ailes et leurs rémiges secondaires offrent la même nuance ; les primaires, qui sont à leur extrémité d’un noi- râtre couleur fumée, ont leurs barbes extérieures tachetées alternativement de mouchetures de la même couleur, et d’autres d’un blanc roussâtre. Ces ailes sont de longueur médiocre, arrondies, à première rémige courte, les suivantes étagées jusqu’à la quatrième, qui est la plus longue. La queue est très étagée, la première rémige latérale étant plus courte de quinze lignes que les quatre intermédiaires ; elle est traversée alternativement de bandes noirâtres et srises. Le front, les joues sont du même gris roussâtre que le dessus de la tête ; mais une bande en forme de sourcil noir entoure les yeux, se prolonge tout autour, et forme en avant, sur le lorum, une tache assez grande de cette couleur. Des poils nombreux, très allongés, garnis de barbe à leur base et sur une partie de leur longueur, partent en rayonnant de devant les yeux, couvrent entièrement l’ouver- ture du bec, puis se relèvent sur Le front comme chez les Po- darges. La mandibule supérieure est d’un noir couleur de corne ; l’inférieure a ses bords latéraux d’un blanc jaunä- tre, avec la fine pointe noire. Le devant du cou, la poitrine et le haut du ventre sont d’un gris obscur un peu teint de roussâtre, traversé par une infinité de petites stries irrégu- CL. II, Pr. 82 à 88. 29 lières noirâtres. Cette couleur s’éclaircit vers l’abdomen , dont le milieu est blanc , ainsi que l’anus et les couvertures inférieures de la queue. Les tarses et les doigts paraissent avoir été jaunes ou jaunâtres. Les ongles sont d’un jaune corné. Longueur totale de l'individu monté que je possède, 6 pouces; des aïles pliées, 4 pouces 10 lignes; de la queue, 4 pouces 3 lignes. Il habite la Nouvelle-Hollande , aux environs de Port- Jackson. | Comme nous l’avons dit plus haut , nous possédons trois individus réunissant tous les caractères génériques particu- liers aux Ibijaus, mais différant beaucoup entre eux de taille ou de couleur, et surtout dans la longueur compara- tive de leurs ailes avec la queue. Quoique l’un d’eux soit, sans nul doute, le grand Ibijau de Cayenne décrit par tous les auteurs, nous en redonnerons une courte description, nécessaire pour faire ressortir les différences que nous avons remarquées entre lui et les deux autres. L'Isrsau GÉANT, Vyctibius grandis, Nob. LE GRAND Igisau DE CAYENNE, Buff. eni., 425; Cu- primulgus grandis, Lin. Notre individu a le dessus de la tête, du cou et du dos d’un gris blanc, traversé par une infinité de petites stries irrégulières noires ou noirâtres. Ces stries étant moins rap- prochées derrière les yeux, sur les côtés du cou et surtout sur les plumes scapulaires, laissent ressortir sur ces diffé- rentes parties des taches plus ou moins grandes , presque blanches ; des nuances roussâtres bordent çà et là les plu- mes du dos et les scapulaires. Cette espèce de marbrure 24 CL'115 Pré 831a 83. blanche, traversée de quelques lignes noires mélangées d’un peu de roussâtre , se retrouve sur les couvertures des ailes, mais seulement sur leur milieu , car une large bor- dure noire , mélangée de stries brunes, les encadre, en sui- vant tout l’avant-bras, le poignet et la main. Les rémiges sont d’un noir sombre, un peu moins foncé sur leurs barbes externes, qui sont en outre traversées à égale distance par des stries ou bandes obliques blan- châtres. La queue, dont ie fond est de couleur noir obscur, comme les rémipes, est toute variée et traversée par de larges bandes irrégulières d’un gris blanc, coupées elles- mêmes par de nombreuses lignes longitudinales noirâtres et irrégulières. Le dessous est , comme le dessus , gris-blanc, traversé par de nombreuses lignes noires en zigzag. Sur le devant du cou le gris-blanc prend une teinte roussâtre, et la poitrine est traversée par une bande noire et brune de taches irrégulières en forme de collier derui-circulaire, et descendant d’une aile à l’autre. Les stries deviennent de plus en plus rares en s’appro- chant de l’abdomen, dont le milieu est tout à fait blanc; les flancs et les couvertures inférieures de la queue sont aussi de cette couleur, mais traversés de lignes irrégulières noirâtres assez éloignées. La tête est énormément large et très déprimée; les plu- mes du front, des lorums et du dessus des yeux sontcouchées comme les autres, et ne se relèvent nullement en crête. Longueur totale de l’oiseau monté, 18 pouces; de l’aile pliée, depuis le poignet , 13 pouces 6 lignes; de la queue, 9 pouces ; longueur du bec, depuis son ouverture, 2 pouces 11 lignes; sa largeur d’un coin de l’ouverture à l’autre, 2 pouces 9 lignes ; longueur du tarse, 4 à 5 lignes ; sa lar- seur, 4 lignes. Ci. II, PL. 82 à 83. 29 L'IBlyAU À LONGUE QUEUE, /Vyctibius longicauda- tus, Nob. — Caprimulgus longicaudatus , Spix, t. 1, pl. 1. Cette espèce, qui se trouve au Brésil, moins forte que la précédente dans presque toutes ses parties, n’en a pas moins autant de longueur totale, sa queue étant beaucoup plus longue à proportion. Tout le fond de son plumage, au lieu d’être gris-cendré blanchâtre , comme chez elle, est d’un rouge ferrugmeux, comme celui de la Hulotte femelle. Toutes les plumes du front , du dessus de la tête entre les yeux , du vertex- jusqu’au sinciput, sont noires, mais va- riées de blanc roussâtre à leur base, couleur qui se laisse apercevoir çà et là, et forme une demi-calotte se termi- nant au sinciput; celles qui surmontent les yeux sont al- longées et relevées, formant de chaque côté une petite crète sur-oculaire, ce qu'Azara a décrit pour son Urutau. Elles forment un large sourcil blanc, lavé de roussâtre et tacheté de noir vers son milieu. Les plumes du lorum et du front également allongées , mais noires et rousses, sont appli- quées latéralement sur la mandibule supérieure , et se re- lèvent de manière à former une crête frontale, comme chez les Chouettes. Toutes les plumes du dessus du cou et du haut du dos sont d’un roux ferrugineux , très fine- ment tiquetées de noirâtre , et ayant toutes une strie longitudinale noire dans leur milieu, sur leur tige. Les plumes du milieu du dos et du croupion, de la même couleur, sont distinctement traversées par un grand nombre de lignes noires en zigzag. Les grandes couvertures et les dernières rémiges secondaires sont variées de la même ma- nière ; mais de la pointe du pli ou poignet de l'aile part une bande noire, marquée de quelques points bruns, qui règne tout le long du bord supérieur ou de l’avant-bras, et s’é- tend obliquement vers le dos ou les scapulaires; une se- conde bande, large de quatre à cinq lignes, d’un blanc lé- 26 CE: II; Pr: 82 à 83. serement lavé de roussâtre, est immédiatement au dessous de la première, et la suit dans toute sa longueur : les plumes qui la composent ont leur fine tige et un point à leur extré- mité noirs. Gette bande claire ressort d’autant mieux, que tout le reste des couvertures au dessous d’elle est noir, n'ayant que quelques légères taches brunes; les grandes couvertures, seulement vers le milieu de l’aile, sont variées de quelques taches d’un blanc-roussâtre. Toutes les rémiges primaires ont leurs barbes internes traversées alternativement de larges bandes noires et brunes-obscures, la couleur brune étant elle-même tique- tée de noir, mais leurs barbes externes sont d’un roux clair, traversées à égales distances par des taches noirâtres. Vers leur extrémité, le roux-clair devient blanchâtre, et les ta- ches deviennent aussi plus pâles; la queue, qui est fort longue, notablement étagée, la rectrice latérale étant de vingt lignes plus courte que les intermédiaires, dépasse l'extrémité des ailes pliées d'au moins trois pouces ; ses pennes sont, à leur base et jusque vers leur moitié, d’un roux assez vif, traversées à distances égales par de larges bandes noires irrégulières, larges au milieu vers le tuyau, et se rétrécissant en pointe sur chaque bord, où le noir n’est plus remplacé que par des stries noires en zigzag. Depuis leur moitié jusqu’à leur extrémité, la couleur rousse se change en un gris-sale terreux, et les bandes sont rem- placées par des zigzags. Les tuyaux des rectrices intermé- diaires et de la plupart des autres ont cela de remarqua- ble, que depuis les deux tiers de leur longueur jusqu’à la pointe, ils sont alternativement d’un blanc-jaunätre et d’un noir-brun, ce qui se remarque aussi, mais d’une ma- nière moins prononcée, chez notre première espèce. Les joues, d’une couleur mélangée comme les lorums , sont bordées en dessous par une longue moustache noire partant de dessous la mandibule inférieure vers.sa moitié , en suivant exactement le hord, puis s’élargissant vers son Er. ARS Po 89) a 88! 27 ouverture, et se dirigeant obliquement vers la nuque; la sorge, le devant du cou couverts, comme chez tous les Ibijaus, de plumes en partie décomposées , sont d’un gris mêlé de blanchâtre. Sur la poitrine, elles deviennent plus foncées ; leurs tiges et leur extrémité sont noires; et chez quelques unes du bas de cette partie , le noir forme une large tache terminale précédée d’une bande d’un blanc- jaunâtre. Les plumes du ventre, à tiges noirâtres, à barbes brunâtres, finement tiquetées de jaunâtre, s’éclaircissent insensibiement vers l’abdomen et l’anus, où cette dernière teinte finit par dominer , ainsi que sur les couvertures infé- rieures ; mais les tiges restent toujours noirâtres, avec des zigzags plus ou moins nombreux de chaque côté. Tout le dessous de la queue est d’une nuance gris-terreux très claire, comme glacée , traversée de neuf ou dix bandes in- terrompues, noirâtres. Toutes les couvertures du dessous de l’aile sont noires , mouchetées de blanc; le bord infé- rieur de l’aile est blanc, légèrement lavé de roussâtre, mais seulement à un pouce plus bas que son pli ou poignet , et dans une longueur de deux pouces. Le bec, d’une propor- tion moindre que celle de notre Nyctibius grandis, a éga- lement sa dent supérieure latérale beaucoup moins pro- noncée ; il est moins large à proportion , et vu par dessous, il forme un angle moins ouvert ; ses pattes, conformées ab- solument de même, sont moins fortes, et paraissent avoir été jaunes. Nous l’avons acheté de M. Dupont, comme ve- nant de la Nouvelle-Hollande ; mais nous Le croyons plutôt du Brésil, surtout d’après ses grands rapports avec l’Urutau d’Azara. Lorsqu'on regarde cetoiseau en seplaçant entre lui et le jour, ses plumes prennent des reflets violets pourprés, d’une très jolie nuance. Longueur totale de l’oiseau monté, 18 pouces ; de l’aile phée depuis le poignet, 12 pouces 3 lignes ; longueur du bec depuis l'ouverture, 2 pouces 3 lignes; sa largeur, d’un coin de Pouverture à l’autre, 2 pouces 1 ligne. 28 CLMII,0PL:482l à 83. L'Igsau ururau, ÂVyctibius Urutau, Nob. — L'UruTau, Azara , n° 408. — L’ENGOULEVENT URUTAU, Caprimulgus cornutus (Vieill., Dict., Lx, D. Ii y a tant de rapport de plumage entre cet oiseau et le précédent, que malgré leur grande différence de taille, de 12 pouces 9 lignes chez l’un, de 18 chez l’autre, nous eus- sions été tenté de les regarder comme étant de la même es- pèce, mais différant de sexe ou de race, si dans la grande différence de longueurs relatives de leurs ailes et de leur queue nous n’eussions trouvé une preuve du contraire chez le précédent; effectivement, sa queue dépasse les ailes pliées de trois pouces ; chez celui-ci, elles sont presque de même longueur. Le fond du plumage n’est pas roux, comme chez l’espèce précédente, mais couleur de fumée sur le cou, le haut du dos et les scapulaires. Les plumes du front et du sommet de la tête sont d’un noir mat, mais va- riées de quelques petites mèches roussâtre clair, couleur qui se voit à l’extrémité des barbes de la base d’une partie d’entre elles; toutes celles du dessus du cou, depuis la demi-calotte noire, celles de ses côtés , les scapulaires sont marquées d’un trait noir dans leur milieu , le long de leur tige. Toutes les scapulaires sont en outre terminées par une tache noire, formant une bande de cette couleur, qui borde obliquement le haut de l’aile dans toute sa longueur, jus- qu’au milieu du dos, de sorte que, vues en dessus, eur réunion forme un angle aigu, dont les côtés commencent au pli de l'aile, et le sommet se trouve plus bas que le milieu du dos. Les ailes, comme chez l’espèce précédente, sont largement bordées de noir en dessus, le long de l’avant- bras. Toutes les couvertures au dessous de cette bande sont grises et rousses, ayant une ligne noire qui suit leur tige ; elles forment elles-mêmes comme une large bande rous- sâtre oblique, occupant tout le milieu de l'aile, et terminée Gr. IL, Pr. Saà 83. 7 par les dernières rémiges secondaires , qui sont d’un gris- _cendré clair, avec quelques petites taches blanches, et ayant aussi un trait noir sur toute la longueur de leur tige, se terminant par une tache oblongue et étroite : une troisième bande noire, mêlée de quelques taches rousses , borde le bas de Paile, et encadre la bande rousse. Les rémiges pri- maires sont d’un noir enfumé, traversées sur leurs barbes internes de zigzags gris foncé, et sur leurs barbes externes, de taches d’un gris-blanchâtre ; la queue légèrement arron- die ; la rectrice latérale, n’ayant que cinq lignes de moins que les mitoyennes, est d’une couleur sombre de fumée, tra- versée par de larges bandes noires irrégulières, comme chez l’espèce précédente, et ayant des stries en zigzag noires sur les parties claires. Les plumes des joues sont d’un roux lavé à fines tiges noires; celles de dessus et en avant des yeux sont également d’un roux-clair tacheté de noir ; elles se relèvent un peu au dessus des yeux et sur le milieu du front, mais d’une manière moins prononcée que chez l’es- pèce précédente, ce qui peut provenir toutefois de ce qu’elles ont été un peu endommagées en cette partie. Toute la par- tie gutturale et jugulaire est blanchâtre, avec quelques teintes roussâtres päles, à plumes décomposées , ayant leur très fine tige noire. De dessous la mandibule inférieure et vers le milieu de son bord latéral, part une bande noire, qui en suit exactement le contour jusqu’à l’ouverture, et con- tinue de se diriger en arrière, en forme de moustache. La poitrine et le ventre sont d’un gris enfumé ; chaque plume est striée de noir sur sa tige dans toutesa longueur. On aper- coit çà et là, sur la poitrine et le haut du ventre, quelques taches noires précédées de roussätre-clair : quelques plu- mes sont aussi bordées de roussâtre. Cette couleur se re- marque aussi sur l'anus. Les couvertures inférieures de la queue sont blanchäâtres, à tiges noires traversées de stries grises en zigzag. Toutes les couvertures du dessous de l’aile sont noires, mouchetées de blanc; ce qu’Azara indique 30 Cc. I, Pr. 82 à 83. aussi dans la description de son Urutau, description copiée par Vieïllot, Dict., t. x, p. 245, et qui cadre tellement avec celle-ci, que nous ne faisons pas le moindre doute qué cet Urutau ne soit notre oiseau ; la plus grande différence est dans la longueur générale de quatorze pouces dans Azara , de moins de treize chez notre oiseau ; du reste, la forméet la longueur de la queue sont absolument les mêmes. Longueur totale de l'oiseau monté, 12 pouces 9 lignes de l’aile pliée, depuis le pli du poignet, 9 pouces 8 lignes ; de la queue, 6 pouces 9 lignes ; du bec, depuis son ouverture, 1 pouce 11 lignes ; sa largeur , prise des coins de louver- verture, 1 pouce 8 lignes. Nous avons acheté cet oïseau , il y a plusieurs années, comme venant du Brésil. L'Isrsau À QUEUE FOURCHUE, Vyctibius forficatus. Nob.— L'ENGOULEVENT À QUEUE FOURGHUE ( Vaill., Ois. d’Afr., pl. 47, 48).— Caprimulgus furca- tus , Cuv. — ENGOULEVENT 4 QUEUE FOURCHUE, Caprimulgus forficatus (Vieall., Dict., tom. x, p- 10). | Il est impossible de ne pas reconnaître dans cet oiseau , d’après la figure et la description de Levaillant, un véritable Ibijau des mieux caractérisés, et en examinant cette plan- che 47 de Levaillant, on croirait reconnaître le grand Ibi- jau de Cayenne ; même dent obtuse à la mandibule supé - rieure, même forme de tarse raccourci, épaté, la queue seule est d’une forme différente; ce qu'il y a de singulier, c’est que Levaillant, frappé de cette extrême brièveté du tarse, la cite comme un fait extraordinaire et particulier à cette seule espèce africaine, et en donne un dessin de gran- deur naturelle, ainsi que de la tête, dans la planche 48. Il dit que cet oiseau a vingt-six pouces de longueur. Il décrit avec détail la dent de la mandibule supérieure , la forme Gr. IT RPLN 831783. 31 toute particulière du tarse, auquel il ne donne que trois lignes de longueur, et, quant au plumage, il dit qu’il a de orands rapports avec celui des autres Engoulevents , que c’est un mélange de noir, de brun, de roux et de blanc. Nous avons remarqué toutefois dans la figure les plus srands rapports de coloration avec les Ibïjaüs à longue queue et Urutaus d'Amérique; elle présente , comme chez eux, une large bande de couleur claire, partant du pli de l'aile , et se dirigeant obliquement de chaque côté vers le dos. IL ajoute que sa queue est très fourchue , les pennes intermédiaires étant près de moitié plus courtes que les dernières latérales, et que ses pieds sont jaunes. Il ne peut y avoir de doute sur la patrie de cet oiseau , malgré son extrême analogie avec les Ibijaus d'Amérique, car Levaillant raconte que, chassant avec Klaas dans le voisinage de la rivière des Lyons, ils furent surpris par un violent orage , et se réfugièrent sous quelques grands arbres, sur les bords du fleuve : près d'eux se trouvait le tronc creux d’un vieux mimosa, dans l’intérieur duquel ils en- tendirent quelque bruit. Levaillant ayant reconnu une ou- verture latérale, y regarda avec précaution , pour découvrir d’où venait ce bruit. Il vit alors deux énormes Engoule- vents au fond du trou, et parvint à s’en emparer : c’étaient un mâle et une femelle de l’espèce ci-dessus , qu’il garda vivants pendant quelques jours, et qui moururent ensuite ; ce sont , du reste, les seuls de cette espèce qu’il ait jamais rencontrés en Afrique. Ce fait, dont on ne peut douter, d’a- près tous Les détails qui l’'accompagnent , vient encore à l’ap- pui de notre opinion sur l'importance du genre Ibijau, qui renferme non seulement des espèces américaines, dont trois bien connues, mais encore cette espèce africaine , ne diffé- rant des premières que par la forme de la queue. Or, il est bien certain que cette différence ne doit être comptée pour rien chez les Engoulevents, comme nous l’avons déjà re- connu. 32 + GL'AIL PL: la. 83: Comment Vieillot, qui décrivait cet oiseau dans le Nou- veau Dictionn. d'histoire naturelle , d’après Levaillant, en citant ses planches 43 et 48, a-t-il pu passer sous silence , dans sa description, les caractères particuliers de la dent, du bec et du tarse si court, figurés pl. 48, et comment na-t-il pas reconnu que ces deux caractères étaient positi- vement ceux de son genre Ibijau ? PI. 82. PI. 863. EXPLICATION DES FIGURES. mr de la Nouvelle- Hollande. + © TS se . Patte d’'Engoulevent proprement dit CORPS de l’Engoulevent nacunda. a. — d’Ibijau (Vyctibius, Vieïllot), de lIbijau géant (Nob.), vue,de profil du côté externe. la même, du côté interne. a. —* de Guacharo rer de Humboldt). — de Podarge (Podargus, Cuvier), du Podarge cen dré, P. Cuvieri, Vieill., Gal. , 123. — d’Ægothèle (Ægotheles, Nig. et Hors.), Capri- mulgus Novæ Hollandiæ, Latham. Paris, janvier 1837. Cuasse M, PL. 85. ï COUROUCOU. Trocon. Linnee. ANTISIEN. Antisianus. D'Orb. Caractères. Bec assez fort, déprime à la base, arqué, comprime vers son extrémité, lisse sur la longueur des commissures, marqué seule- ment d’une dent près de l’extrémité de la mandibule supérieure ; ailes longues, les rémiges acuminées à leur extrémité, la quatrième la plus longue ; tarses courts, emplumés sur la moitié de leur longueur ; des plumes relevées verticalement de chaque côté, forment une huppe en crête qui couvre seulement les parties antérieures aux yeux; ces plumes sont dirigées en haut et en avant, sans néanmoins descendre plus bas que la mandibule supérieure. Indépendamment de cette huppe, la tête, jusqu’à l’occiput, est couverte de plumes un peu plus longues que celles du cou, mais non susceptibles de se relever; les tectrices supérieures des ailes sont lâches, comme celles des Autru- ches, longues, étroites, aiguës et tombantes de chaque côte ; les cou- vertures supérieures de la queue sont de même nature que les cou- vertures des ailes, elles sont plus longues que la queue et tombent par dessus les rectrices; douze rectrices étagées, les plus longues en dessus. Dimensions. Longueur totale du bout du bec au bout de Ia queue, 29 cent. ; circonférence du corps, 24 cent.; du pli de l'aile à son ex- trémité, 19 cent. ; de la queue, 12 cent.; du bec, 15 millim. -Couleurs. Bec jaunâtre, yeux rougeâtres; pieds brun noir ; une petite partie de la gorge noire; cette même teinte forme une tache à la base de la commissure du bec ; rémi- ges et scapulaires entièrement noires; la huppe est, en dehors, du plus beau vert jaunâtre métallique ; les barbes, surtout celles qui sont les plus antérieures et inférieures sont terminées de rougeätre métallique ; le côté interne des plumes de cette huppe est bleu-verdâtre très foncé ; les . A A plumes qui recouvrent la tête sont absolument de la même teinte que celles de la huppe, mais avec moins de reflets rougeâtres ; le devant du cou et le commencement de la poitrine sont vert brillant : cette teinte est coupée carré- ment un peu au dessus du pli de l'aile dans le repos ; tout le dos, les couvertures tombantes des rémiges et des rec- trices et le croupion d’un beau vert métallique très brillant ; petites tectrices inférieures des rémiges vert doré, les grandes noires ; toutes les parties inférieures sont du rouge le plus éclatant ; queue composée r° de six rectrices intermé- le] 2 CL. IL, P£. 85. diaires noires, 2 de deux latérales noires sür la moitié de leur longueur et sur la üge, le reste blanc, 3° de quatre pennes extérieures blanches, la tige et la base noires. Plu- mes des tarses noires, terminées de vert métallique. Cette magnifique espèce a beaucoup de rapports de formes avec le Couroucou pavonin ; mais elle s’en distingue par les caractères suivants : 1° par une taille moins grande de près d’un huitième; 2° parce que les plumes relevées en crête du Couroucou antisien ne couvrent que la partie dela tête antérieure aux yeux, et ne descend pas sur la partie inférieure du bec, tandis que , chez le Pavonin, la crête couvre toute la tête, et ses plumes en avant tombent de chaque côté sur la mandibule inférieure du bec; 3° en ce que le vert de la poitrine ne descend pas jusqu’à la hauteur du pli de l’aile dans notre espèce, tandis qu’il descend beaucoup plus bas chez le Pavonin; 4° parce que les rec- trices inférieures des ailes sont vert doré dans le Couroucou antisien et vert bleu dans l'espèce à laquelle nous le comparons ; b° enfin, par Les tarses, emplumés sur plus de de la moitié de leur longueur dans notre espèce, et pres- que nus chez le Pavonin. Malgré ces différences qui distin- suent parfaitement le 7'rongon antisianus du T°. pavoninus, il y a beaucoup de traits de ressemblance qui en font des espèces très voisines : l'allongement et la nature des cou- vertures des ailes et de la queue, la huppe, ainsi que beaucoup d’autres détails de couleur. Nous avons rencontré cette belle espèce dans la république de Bolivia, à l’est des Andes , au sein des forêts hümides et chaudes de la province d’Yungas; elle y est constamment rare et se tient PÉAPE toujours près des torrents, au plus épais des bois, où ses mœurs , comme celles du genre au- quel elle appartient, sont nélancohit{tes et sauvages. On entend souvent, le soir et le matin, son chant monotone , presque imitatif du nom de Couroucou ; mais combien de - difficultés à vaincre pour arriver jusqu’à l'oiseau, au milieu du pays, peut-être, le plus accidenté du road, Mai 1837. | Acc D'ORBIGNY. Ciasss If, PL. 84. Ê EDICNEME, Æopicxemus, T'emminck. E. Voater. Æ. vocifer. L'Herminier. Soit que l’on considère l'univers comme un vaste champ dans lequel la nature à semé en un seul temps, et suivant l’ordre des convenances nécessaires , les innombrables es- pèces du règne animal, soit qu’on l’envisage comme formé de plusieurs parties peuplées à des époques distinctes et sur des plans différents, il n’en faut pas moins admettre dans la distribution des genres, tantôt une sorte de cosmo- polisme aveugle, tantôt une localisation intelligente. Les genres cosrnopolites sont généralement aussi riches en es- pèces que les genres circonscrits le sont peu: Quels rap- ports y a-t-il, par exemple, entre les genres Falco et Gypo- geranus, T'etrao et Syrrhaptes, Grus et Psophia , etc., etc. ? Les uns se composent d'individus sans nombre que les re- cherches des voyageurs augmentent tous les jours ; les au- tres, bornés à un ou deux individus , ne se recrutent d’au- cune façon, et restent, de nos jours, ce qu'ils étaient à l’origine de la science. A la première division appartient décidément le genre Ædicnème. Longtemps, en effet, il avait paru exclusive- ment réservé à l’ancien continent et à l’Australie ; car, parmi les cinq espèces qui le composaient, la première était com- mune à l’Europe, à l’Afrique et à l'Asie, Ædicnemus crepi- tans, Temm. ; la deuxième, Ædicnemus maculosus, Guv., AE. capensis, Licht. , avait été découverte en Afrique par Delalande, et, plus récemment par Ruppel; la troisième, AE. récurvirostris, avait été envoyée de l’Inde par Duvau- cel , Diard et Leschenault; enfin la quatrième, Æ£. longi- pes, Geoffroy Saint-Hilaire, Charadrius grallarius, Lath., avait été rapportée de la Nouvelle-Hollande, ainsi que la cinquième , ÆE. magnirostris, Shaw. , que Péron avait aussi 1537. 16 Cr. 11, PL. 84. z trouvée dans le même pays, et qui, plus tard, avait été ren- contrée dans la Papüasie par Quoy et Gaymard. ; Seule, malgré ses savannes immenses du nord, malgré ses Ilanos et ses pampas encore plus vastes du midi, l’Amé- rique semblait entièrement dépourvue de toute espèce de ce _ genre, si bien fait cependant pour trouver dans ces solitudes sans bornes et l’espace et la vie, quand le naturaliste bava- rois Spix découvrit au Brésil la première espèce américaine d'Ædicnème , qu'il a désignée sous le nom de crassirostris , et que M. Lesson croit appartenir à son sous-genre Ésacus. Je viens aujourd'hui grossir la liste des éspèces de ce genre, en faisant connaître une deuxième et nouvelle es- pèce américaine, que je dois à la dernière excursion zoologi- que que j'ai fait faire dans la Colombie. En 1836, un pre- müer individu empaillé me fut rapporté par mou chasseur et a servi de modèle à la figure qui accompagne cette notice. Bientôt après, M. le docteur Bauperthuy, mon compatriote et mon ami, me fit don d’un autre individu que je destine au Muséum. Tous deux appartiennent aux Ilanos de Matu- rin, petite ville située sur les bords du Guarapiche etdépen- dante de la province de Cumana , à qui la science doit déjà le Guacharo. J'ai reçu depuis, de la même localité, deux individus vivants et deux autres conservés dans lalcool , et l'avantage de posséder ainsi cet oiseau en trois états diffé- _fents me permettra, j'espère, d’en donner une description complète. Les häbitants de Maturin l’appellent Alcaraban de sa- vannas ( Vanneau de savanne); les Français, Oiseau brail- lard. Je l'aurais volontiers nommé ÆÆdicnemus colombianus ou cumanensis, Si j'avais été sûr qu'il n’existât point ail- leurs, je le désignerai, sauf meilleur avis, sous le nom d’AE. vocifer, pour rappeler son cri fort et retentissant. L’AEdicnemus vocifer a vingt-un pouces de long du bec aux ongles , et dix-sept et demi du bec à la queue. Son bec est droit , long de deux pouces deux lignes, de la pointe à Ce: HL PLe:84: 3 la commussure ; 1l est aussi haut que large à sa base, et porte dix-huit à vingt-trois lignes de circonférence au ni- veau du front. L’espace nu de la jambe varie de dix-huit à vingt-six lignes détendue; le tarse a trois pouces et demi à quatre pouces et demi de longueur, mesuré chez divers in- dividus. Le doigt médian a dix-huit lignes avec l’ongle. Le bas de la jambe et le tarse sont revêtus d’écussons hexago- nes , les doigts de squammelles transversales. Le bec est d’un noir de corne dans la plus grande partie de son étendue et verdâtre à sa base; les pieds sont d’un guis-verdâtre clair ; les ongles noirs ; l’iris d’un jaune citron. Il entre, dans la coloration du plumage , du blanc, du fauve, du brun-noir, diversement nuancés : la gorge, le trait oculaire ; l'abdomen , le dessous et le miroir de Paile sont d’un blanc pur; les joues , le devant du cou, la poi- trine et les parties supérieures, du front à l'extrémité de la queue, sont d’un fauve passant au gris, à l’isabelle, au roux vif, et varié longitudinalement de noir au dos, sur les ailes et surtout à la tête, où le noir forme d’épaisses pau- pières et quelquefois une véritable calotte. En général le milieu de la plume est toujours plus foncé que ses bords. Les rémiges et les grandes tectrices alaires sont brunes; la queue est étagée, arrondie , à tectrices inférieures teintes d’i- sabelle pur, tandis que les supérieures sont barrées de brun et de fauve, etles rectrices elles-mêmes de blanc, de brun- noir et largement terminées de cette dernière couleur. L’aile est armée, au poignet, d’un tubercule corné très visible , et plus prononcé que dans l’Ædicnème ordinaire, qui est aussi moins vivement coloré et sensiblement plus petit que le vocifer, comme on peut en juger approximati- vement par les dimensions du tarse , qui sont de deux pou- ces sept lignes dans le premier, et de quatre dans le second, Le docteur Bauperthuy, qu’une mission oflicielle vient d'appeler, dans l'intérêt de la science, à l'exploration ap- profondie des riches contrées qu'il n’a pu qu’effleurer dans 4 CL. II, PL. 84. un premier voyage, a bien voulu me communiquer les ob- servations suivantes, qu’il a faites sur l’Ædicnème de Co- lombie. « Pendant le jour, l’Alcaraban de savanne erre par cou- ples dans les savannes qui entourent Maturin. Il se plait dans les clairières de ces plaines herbeuses, fuit au moindre bruit, et court bien plus qu'il ne vole, en poussant des cris aigus, métalliques, retentissants, semblables au son de la trompette, d’où lui vient le nom d’Oiseau braillard. De sept à dix heures du soir, ces oiseaux se rencontrent par troupes bruyantes et se tiennent dans les jeunes herbes. Pendant les clairs de lune ils entrent jusque dans la ville, où, durant les derniers troubles, les soldats qui bivoua- quaient dans les rues, les chassaient à coups de flèches. Pris jeune , l’Alcaraban est élevé en domesticité à Cumana et dressé à la chasse des insectes et surtout des Blattes. Je ne connais ni ses œufs ni la forme de son nid. » Les deux individus que j'ai reçus vivants me sont par- venus le 21 juillet, et sont encore dans ma cour, en com- pagnie de divers autres oiseaux. Le plus grand , qui me pa- raît le mâle, a le plumage plus vivement coloré et la voix plus forte. Matin et soirils s’appellent en poussant un cri métallique, quelquefois très fort et assourdissant, tenant : tantôt du son de la trompette, tantôt du jappement du chien, du miaulement du chat; il peut être représenté par les syllabes ouet ouet ouet, et n’a aucun rapport avec celui de VÆdicnème de France, qui me semble infiniment moins désagr éable. Cet oiseau est peureux , farouche, peu querelleur, et se nourrit facilement de viande crue, de morue, de blattes et même de mie de pain et de riz cuit. Il aime à se baigner, cherche les lieux retirés et court très vite. Il a d’ailleurs toutes les allures des Pluviers , les mou- vements brusques et saccadés de la tête, du corps, etc. ; il quête volontiers la nuit, surtout pendant le clair de lune. Les deux individus que j'ai disséqués n’offraient aucune Cr. IH, Pret | 5 par ticularité remarquable dans la disposition de leurs muscles. | | Le sternum était beaucoup Lite grand que Ps de l’Æ- _ dicnème vulgaire ; il était pourvu de quatre échancrures en arrière dans l’un et de cinq dans l’autre, la cinquième exis- tant précisément à la terminaison de la crête, et constituait ainsi une anomalie rare, qui pourrait peut-être conduire à une disposition constante et plus prononcée dans quelque famille non encore étudiée, telle que celle des Cariamas ? les annexes n’ont rien présenté de particulier. | La longueur du torse étant de treize pouces et demi, celle de l'intestin a été trouvée de vingt-sept pouces et demi ; elle était ainsi à la première comme 2 est à 1. La langue était mince et allongée, la glotte courte, le larynx ossifié ainsi que la trachée , qui est étroite et qui di- minue graduellement de haut en le De la gorge au ventricule “iiie nr ié les dimensions de l’œsophage sont assez fortes et à peu me uniformes ; le ventricule #landuleux est ample , composé de follicules dis- posées en anneau haut et serré ; il se continue sans inter- ruption avec le gésier, qui est simple et assez mince. Intes- tins larges ; à trois pouces environ de l’auus, deux cæcums en niassue d’un pouce et demi de long; foie bilobé, à lobe droit prédominant. Dans un de ces deux individus , tué à bi chasse, le gésier était rempli, 1° de débris de Carabiques et de Copris noirs, de larves et de grosses Fourmis ; 2° d’une Grenouille en- tière et d’os de petits reptiles. M. Lesson partage le genre Ædicnème en trois sous- senres ; le mien appartient, je pense, à sa première section. Quand on songe qu’il ne s’agit point ici d’un oiseau rare, petit et taciturne, on a lieu de s'étonner que l’Ædicnème de Colombie ait été découvert si tard ; mais la surprise ces- sera bientôt , si on réfléchit à l’insouciance incroyable des habitants de ces contrées , si riches et si peu connues, et à 6 @z. 11, Pr. 84. Vincurie des voyageurs , plus jaloux du succès de leurs opé- rations industrielles, que des progrès d . l’histoire naturelle. La Guiane espagnole, encore plus f vorisée et bien moins épuisée que Cayenne, ne saurait manquer de fournir une ample moisson de découvertes , si j’en juge par le peu que j'ai vu, sans sortir de mon île, quand elle sera parcourue en détail, et dans tous les sens, par le jeune et laborieux explorateur à qui lé muséum a confié cette intéressante et glorieuse mission. & . F. L'HERMINIER. Pointe-à-Pître , Guadeloupe, 4 février 1837. La Crassr II, Pr. 10 et xrr, I AMPHISBENE, AmenisBoEnAa. Lin. Norice sur deux espèces africaines de ce genre, Par M. P. GERVAIS, Le genre des Amphisbènes, dont les auteurs modernes font une famille distincte de l’ordre des Saurophidiens , et dont ils rapprochent , à l'exemple de M. de Blainville’, les Chirotes, qui ne sont réellement que des Amphisbènes pourvus de membres antérieurs, ne comprenait encore que des espèces américaines et une seule de l’ancien monde, laquelle n’avait encore été observée qu'en Portugal. Cette dernière, qui est lÆmphisbæna cinerea de Vandelli, existe aussi an royaume de Maroc, ainsi que nous le prouve un individu qui lui appartient , et que M. F. Eydoux a rap- porté de Tanger. De plus, on trouve encore dans cette contrée , ainsi que dans les îles Zapharines , qui sont si- tuées sur son littoral, non loin de la province d’Alger, une autre espèce d'Amphisbène plus semblable aux Am- phisbènes proprement dits, et que nous avons nommée, à cause de l’élégance de ses couleurs, Æmphisbœna ele- gans”. : Bull. Soc. philom. , 1816. ? Amph. punctata, Neuwied. Les espèces d’Amphisbènes dont la patrie est inconnue, sont lÆmph.rufa, Hemprich, Verhandl. der naturf. freunde in Berlin, 1,2, p.130, 1824, et le Zrogonophis Wieg- manni, Kaup, Isis, 1830, p. 880. 1637. 26 2 GL.MIII, Pr, so et 11. 1. AMPHISBÈNE CENDRE , Æmphisbæna cinerea (pl. 10, a, b,ce,d), Vandelli, Mem. Acad. real das scienz. de Lisbona, 1, 1780; Amph. oxæyura, Wagl. apud Spix, Serp. du Brésil, tab.:25, fn | 4. cinerea, luteo-canescente interdum variegata , inferius præsertim ; oculis sub scuto triangulart obtectis ; ports analibus plurimis ; corpore gracili, lateraliter et superius longitudinaliter exarato ; cauda acuta. Ainsi que nous l'avons dit , cette espèce a été décrite pour la première fois par Vandelli, sous le nom que nous lui conservons, et caractérisée assez exactement d’après des individus recueillis auprès de Lisbonne. Wagler l’ayant re- çue plus tard dans une collection rapportée du Brésil à Munich par les soins de Spix et Martius , la fit connaître sous un nouveau nom, comme provenant de cette partie de l'Amérique méridionale ; mais il ne tarda pas à recon- naître lui-même son erreur, et dans son Systema amphi- biorum , il rétablit la synonymie de V4. cinerea, et fait con- naître sa véritable patrie. C’est dans le même ouvrage (p. 197) que ce savant erpétologiste propose d’établir pour VA. cinerea une coupe générique distincte, à Jaquelle il donne le nom de Blanus, qui signifie aveugle. Voici les ca- ractères qu'il lui assigne : Diversus a præcedente (gen. amphisbæna) : cauda co- nica, fronte scuto unico convexo, reliqua parte pile: scutellis quadratis tectis (Europa). Notre 4. cinerea présente tous les caractères que Wagler " Les autres genres (Chirotes, Lepidosternon, Amphisbæœna) aux- «quels il réunit, je ne sais trop pourquoi, les Chalcis et les Acontias, dont il sépare néanmoins les Ænguis par cent quatorze genres, sont Gr Hls:Pritrotet de è assigne à cette espèce dans l’ouvrage précité sur les Serpents du Brésil; les squammes du corps , les plaques de la tête (fig. 4 c), offrent en effet la même disposition, et la seule différence qu’ils nous aient présentée consiste dans les pores préanaux (fig. d), qui sont au nombre de six seulement, et non de huit, comme chez celui qu’a observé le naturaliste bavaroiïs ; mais nous ne saurions considérer une si légère différence comme spécifique. Les dimensions de l’animal que nous avons fait repré- senter (fig. a), et qui est maintenant déposé dans les collec- tions du Muséum , sont les suivantes : Longueur totale. . . 0,450 centim. (9 pouces olignes). — du tronc. . 0,220 (tp SNS 25}, — delaqueue. 0,025 (ox hd ns 45) La présence de l’4. cinerea se trouve donc maintenant constatée dans la péninsule ibérique” et en Barbarie, au Maroc ; c’est une nouvelle preuve de la similitude des pro- ductions de ces deux contrées. 2. AMPHISBÈNE ÉLÉGANT, Æmphisbœna elesans (pl. :1,4,b,c), Gerv., Bull. sc. nat. de France, 18891p.:r39:. A. capite brunneo, corpore cinereo-virescente, quadratis ma- culis eleganter ornato ; oculis scutisque Amphisbænæalbe, poris præanalibus nullis ; cauda brevissima , acutiuscula. Nous pouvors ajouter à ce qu’on sait de positif sur la tous d'Amérique, excepté celui des Æcontias, lequel comprerd deux espèces très peu différentes des véritables Anguis ou Orvets (Ænguis meleagris , Linn., Acontias cæcus , Cuv.). M. Wiegman ( Ærchiv. für naturgeschichte, 1836, p. 157) fait de |’ 4. rufa, Hemprich, dont la partie est inconnue, une seconde espèce de Blanus. M. Rambur nous a dit avoir trouvé des débris de l’Æ. cinerea à Malaga, et il nous a montré un bel individu de cette espèce recueilli par lui dans l’île de Cadix. 4 CL: Pi PL Poe 1r- patrie des Amphisbènes , que M. Kaup décrit comme for- mant un nouveau genre (7rogonophis IViegmanni, Kaup) un animal de ce groupe. dont il ignore l’origine, maïs que les caractères qu’il lui connaît, comparés à ceux de quelques Reptiles de l’Ancien-Monde, lui font supposer appartenir aux mêmes contrées du #lobe. Toutefois, c’est une hypo- thèse que rien n’est venu confirmer non plus qu'infirmer, puisque personne que nous sachions n’a donné sur le 77ro- gonophis de nouveaux détails. Ce reptile a été décrit assez brièvement ; mais , quoiqu'il semble , au prenier abord, avoir quelque ressemblance avec l°4. elegans, il est néan- moins facile de s'assurer qu’il est d’une autre espèce , si lon fait attention que les caractères et surtout ceux de la nature des dentset des proportions de la queue que lui attribue M. Kaup sont assez différents. L’Amphisbène que nous croyons inédit est donc la se- conde espèce qui soit positivement de l’Ancien-Monde , et elle se trouve, de même que l°4. cinerea, en Afrique; plu- sieurs individus que nous avons pu étudier provenaient de Tanger, au royaume de Maroc, d’où M. F. Eydoux les avait obtenus, et des îles Zapharines, situées près du même empire, où elles ont été recueillies par M. Bravais, officier de la marine royale; M. Guyon en a envoyé au Muséum qui sont de la province d’Alser. Ces animaux ont cela de remarquable, que les plaques de leur tête (fig. b) reproduisent à peu près exactement la dis- position que l’on connaît aux espèces américaines du même senre, et auxquelles seules le nom d’Æmphisbæna a été conservé par divers naturalistes de nos jours. L’4. alba peut être considéré comme le type de ce petit groupe. Toutefois l’4. elegans s’en éloigne par la forme de sa queue (fig. c), qui, au lieu d’être obtuse et moyennement longue, est courte et brusquement aiguë , ainsi que par l’absence totale des pores préanaux, caractères : qui [nous feraient croire que l’animal qui nous occupe est un 7rogo- Gr: Prfroyet nr: B re) nophis, s'il n'avait pas les dents des autres Amphisbènes. L’4. elegans, après avoir été conservé quelque temps dans l’alcool, est d’un blanc jaunâtre, auant au fond, et marqué de taches quadrilatères plus où moins régulières, d’un brun plombé ; sa tête est aussi de couleur plombée, et le dessous de son corps présente plus de parties jaunâtres que le dessus ; les taches carrées , qui y sont à peu près aussi nombreuses, sont d’une teinte roussâtre sale. Une note communiquée par M. Bravais à M. de Blain- ville, et que nous devons à la bienveillance que ce savant illustre veut bien nous témoigner, nous apprend que la couleur de ces Amphisbènes vivants est d’un vert clair ti- rant sur le rougeâtre , plus pâle en dessous qu’en dessus, et que: les: taches nombreuses dont elle est variée sont d’un brun rougeûtre clair. Le vert et le brun des jeunes indivi- dus sont d’une teinte plus foncée. Ainsi que nous l'avons dit, les plaques céphaliques sont celles de |’. alba (fig. b); les yeux sont visibles et de cou- leur noire, selon M. Bravais; il n’y a paint derrière la tête de rétrécissement en forme de col chez les espèces de la section des Blanus et des Lepidosternon ; il n’existe point de pores préanaux, et l’opercule anal est de plusieurs piè- ces ; Les squammes du corps sont quadrilatères , en carré à peu près régulier sous le ventre, mais plus longues que larges sur le dos ; on en compte cent cinquante-cinq séries environ ; la queue en a de douze à quinze, et il existe, sur la longueur du tronc, quatre plis plus ou moins prononcés, l’un médio-supère, l’autre médio-infère, et deux autres bi- latéraux : le second est surtout sensible à la poitrine. Dimensions du plus grand individu : Peur totale, . ©. . . . 0,°46e.(ap.»L) — que. . 0,010 ( @ ui) Circonférence au tiers antérieur du COPA RUE. - - - 2 RAR NC L'AOEMÈU e sant vit sous les pierres, et n’est pas 6 CrUMAT PL TO EE TT. rare aux localités indiquées ci-dessus; sa démarche est lente et tortueuse, il ne cherche point à mordre lorsqu'on le saisit. L Nota. Depuis que cette description a été livrée à limpni- merie, nous avons vu à Paris M. Kaup, qui nous a dit re- connaître dans l’Æmphisbæna elegans Vespèce qu’il a nom- mée T'rogonophis TF iegmanni ; nous avons dit plus haut pourquoi nous étions d’abord arrivé à une opinion contraire. Nous devons toutefois, quoique nous n’ayons pu comparer l'individu qu’il a étudié avec ceux que nous décrivons, changer en Amphisbœna WViegmanni VA. elegans. Le ca- ractère des dents aiguës que signale M. Kaup , et qu’il re- présente dans son mémoire de l’Jsrs, n’existe pas chez les animaux que nous possédons ; ceux-ci ont les dents obtuses des autres Amphisbènes. P:6G. Crises Vi PE..80. ù HÉLICE. Herix. Linne. H. NÉMORALINE. /7/. nemoralina. Petit. (Collection Petit de la Saussaye.) T'esta orbiculato-depressa, imperforata, subdiaphana, al- bido-rosea, tenuissime striata ; spira obtusa, ultimo an- fractu fascia fusca cincto ; labro simplici, margine intus roseo ; bast latiore depresso , intus acuto. Hauteur, 7 millim. ; largeur, 12 millim. Cette jolie coquille ressemble , au premier aspect, à une petite Âelix nemoralis (variété rose à bande brune); c’est ce qui n'a déterminé à lui donner le nom de Nemoralina. Néanmoins celle-ci est constamment beaucoup plus petite : ellé est comparativement très déprimée, et sa spire a un tour de moins que la Nemoralis. La bande brune de l’espèce nouvelle est placée au tiers supérieur du dernier tour , et remonte le long de la suture des précédents. Le dernier tour est déprimé en dessous, peu convexe. L'ouverture est oblique, semi-lunaire, plus large que haute : son bord épaissi est d’un rose uniforme ; il est légèrement renversé en dehors. À la base il s’aplatit , remonte perpendiculairement dans l’intérieur, et présente de ce côté un bord tranchant. | Il n’y a point d’ombilic ni de callosité ombilicale. La surface de la coquille est lisse, brillante , et l’on y voit, à l’aide d’une loupe , des stries d’accroissement nombreuses, mais irrégulières. 2 CL. V,-Pi. 80: L'Helix nemoralina habite les. hauteurs de l’île Saint- Thomas (Antilles), à une élévation d’environ 1,400 pieds au dessus du niveau de la mer : je la dois à l’obligeance de MM, Lopez du Bec, négociants de cette colonie, J. Perir. Novembre 1836. VOYAGE DE LA FAVORITE. CL. HE. PL. 12 à 15. I REPTILES par MM. Fonrunxé EYDOUX #er Pauz GERVAIS. DRAGON SPILOPTÈRE. DRACO SPILOPTERUS. (PL. 12.) Draco ( Dracunculus) spilopterus , Wiegman, ÂMNov. Act. Nat. curios. xvi, Suppl. I, p. 218, pl. 15. Notre planche était gravée avant que le mémoire de M. Wiegman ne füt venu à notre connaissance, et pro- bablement avant qu'il ne füt publié; nous avons donc dû remplacer le nomde Pardalis que nous avions proposé pour ce reptile par celui qu'a employé ce savant erpéto- logiste. Le, Dragon spiloptère appartient à l’ile Luçon, et se distingue surtout par sa couleur d’un bleu verdâtre, marquée en dessus et principalement sur les ailes de points brun-noir. Les ailes sont soutenues par six rayons cos- taux , le goitre est de forme triangulaire quand on le dé- ploie, et la longueur totale du corps et de la queue de ce 1837. {0 ’ \ 2 VOYAGE DE LA FAVORITE. reptile mesure 6 pouces( 0,162) ; la queue en particulier a 4 pouces (0,108 ). Les individus de cette espèce que nous possédons ont été recueillis auprès de Manille. UROPELTIS PHILIPPINIEN: UROPE LTIS PHILIPPINUS. CPL 10) U. Philipp., Cuv. Règne animal (2° édit.) II, 56, note 3; Muller, Zeitschrift fur physiologie von Tre- viranus , 1831, page 248. Le petit groupe des Uropeltis a été fondé par G. Cuvier (loco citalo), mais très-brièvement caractérisé par cet auteur : les deux espèces qu'il y place ne sont point dé- crites dans son ouvrage; l’une d'elles, U. Ceylanicus, est de Ceylan, ainsi que son noml'indique; la seconde est des Philippines et a été indiquée d'après un individu rap- porté de Manille. Nous nous occuperons principalement de cétte dérnière, l’autre ayant été parfaitement décrite, par M. Th. Cocteau , dans uñ Mémoire inséré dans le Magasin de Zoologie, elasse TT, pl. 5, année 1833. Le genre Uropeltis a été placé par G. Cuvier, et par M. dé Blainville, qui l’a depuis indiqué, dans son Sys- tème d'Erpétologie ét d’Aniphibiologie (Nouvelles An- näles du Muséum ; t. IV, p. 263 ), parmi les Tortrix ou Rouleaux, « Les Uropeltis, dit le premier de ces célèbres natüralistes, sont un géñre nouveaü, voisin des Z'ortréx, doût là queue encore plus courte est obliquément tron- COMTE BL 19 "TS. 3 quée en dessus, et a sa troncature plate et hérissée de petits grains. Leur tête est très-petite ; leur museau pointu ; sous le ventre est une rangée d'écailles-un peu plus grandes que les autres, et il ÿ en a sous le troncon de la queue une double rangée. » Les plaques céphaliques de lUropeltis. Philippinus sont comme celles du Ceylanicus décrit par M. Cocteau, et avec lequel, grâce à l’obligeance de M. Bibron, nous avons pu le comparer ; sa rostrale est avancée, ses oculai- res passent au-dessus de l'œil , ses frontales sont de même au nombre de deux. Il y à une inter-oculaire et deux occipitales (PI. 13, fig. 2,3). Les squames ou écailles du corps sont lisses, hexagonales, rangées en vingt séries ; les plaques ventrales sont au nombre de cent quarante-cinq, plus larges que celles qui les avoisinent, etil y a six ran- gées de plaques sous-caudales ; celles-ci sont un peu plus évidentes que chez l'U. Ceylanicus , et l’opercule anal est, de même que chez celui-ci, composé de deux plaques. Le disque ou bouclier caudal( pl. 13, fig. 4, 5).est très-différent de celui de l’autre espèce; il est plus abrupte, d'une seule pièce ovalaire, et hérissée d’aspérités assez régulièrement disposées et au milieu de chacune des- quelles apparaît une petite pointe cornée pyramidale. Le corps de ce reptile, dont nous ne connaissons qu’un individu , est plus gros que celui de VU, Ceylanicus : il est également varié de brun-bai en dessus avec quelques taches jaunâtres ; inférieurement il est d’un blanc jau- nâtré avec des marbrures qui rappellent la teinte générale du dos. La longueur totale du corps est de 8 pouces, sur les- quels la queue n’entre que pour une très-faible portion. 4 VOYAGE DE LA FAVORITE. UROPELTIS DE CEYLAN. UROPELTIS CEYLANICUS. U. Ceyl., G. Cu. (loco cit.); Th. Cocteau, Magas. de Zool., cl. IT, pl. 2. L’Uropeltis dont il est ici question est surtout facile à distinguer de celui des Philippines, par sa queue plus lorigue, tronquée moins brusquement, et dont le petit bouclier terminal, situé plus obliquement , et plus allongé, est composé de plusieurs squames bicarénées ; les écailles du corps, également lisses chez ce reptile, ne forment que dix-sept séries, et sa longueur totale est seulement de six pouces ; le diamètre de son corps étant proportionnelle- ment plus petit que chez l'U. Philippinus. COULEUVRE SPILOGASTRE. COLUBER ( Tropidonotus) SPILOGASTER. ne ts Tropidonotus spilogaster, Boie, Lsis, t. XXI, p. 559: La Couleuvre que nous avons fait représenter dans notre planche 14, d’après un individu rapporté de Manille, a déjà été indiquée comme se trouvant à Java, mais elle n’avait point encore été figurée : elle a quatre (2-2) plaques frontales ; 2-3 oculaires (un côté présente anomalement 2-4 par suite de la subdivision de la post- oculaire inférieure en deux); et r lorum : son museau CAMP TS AT! of est obtus, les écailles de son corps sont carénées, plus étroites sur le dos que sur les flancs ; les ventrales de l'individu observé sont au nombre de cent cinquante-trois, et les caudales de quatre-vingt-quatre ; la longueur totale du corps est de 23 pouces (0,62 ) , sur lesquels la queue seule compte 7 pouces (0,19). La couleur de ce reptile est d’un plombé bleuâtre en dessus avec des taches peu marquées, brunes, et deux taches blanches sur le cou ; le dessous du corps est jau- nâtre et présente une double rangée de points noirs (d'où le nom de spilogaster ), sur le bord des écailles ventrales ; la queue et la dernière plaque de l'abdomen ne présentent de chaque côté qu'une seule ligne de points au lieu de deux. COULEUVRE PREVOSTIENNE. COLUBER (Homalopsis) PREVOSTTANUS. Nob. CPL. | C. corpore plumbeo supra saturatiore ; pholidosis homalopsidum , squamis lævibus ; scutis frontalibus 3 (1-2), ocularibus 1-2, pro loro 2. Habitat Manille. L'espèce de Couleuvre que nous avons dédiée à notre ami, M. F1. Prevost, chef des travaux zoologiques du Muséum, et auquel on doit d’intéressantes observations sur la parturition des Couleuvres, appartient au genre ou plutot au sous-genre que les Erpétologistes modernes ont appelé Aomalopsis avec Kubl. Nous l’avions d’abord prise pour l'Æomalopsis plumbea, Boie (qu’il ne faut pas ee 6 VOYAGE DE LA FAVORITE. confondre avec le Coluber plumbeus, Maximilien, qui est du Brésil); elle a en effet la couleur de l'Æomalopsis plumbea, c'est-à-dire qu’elle est d’un brun plombé, ainsi que la dénomination de celle-ci l'indique. Cette couleur règne de même sur tout le dessus du tronc, de la tête et de la queue ; mais les parties inférieures sont moins foncées et. entremélées de jaunätre, nuance qui existe seule sur les côtés et sous la gorge. Le Coluber Prevostianus a les écailles lisses, ce qui le ferait ranger, ainsi que l’Æo7n. plumbea et le Coluber aer d’Oppel, parmi les #ypsirhina de Wagler (554. p. 169), et ses plaques céphaliques que nous avons représentées avec soin ( pl. 15, fig. 4, 5 et 6) présentent deux occipitales, deux sourcilières et une inter-orbitaire, comme chez toutes les couleuvres; trois frontales (1-5; c'est-à-dire üne ant. et deux en arrière comme chez la plupart des Homalopsis); deux nasales (une de chaque côté) ovalaires, percées par les narines et séparées par la frontale antérieure ; deux ocu- laires postérieures, une oculaire antérieure et deux lo- rum; l’Aomalopsis plumbea et le Coluber aer n’ont qu'un seul lorum. C'est des deux espèces que nous venons de citer que le C. Prevostianus se rapproche le plus; mais il s’en distingue par ses proportions plus élancées et par des caractères importants, ceux de la disposition des plaques céphaliques. Merrem et M. de Blainville ont depuis. long-temps indiqué que les squames des reptiles, c’est-à- dire leurs écailles, fournissaient pour la distinction des espèces, des genres et des autres groupes, d'excellents ca- ractères, et ce dernier en a donné la preuve dans la classi- fication qu’il a établie en 18:16 de ces animaux et qu'il 4 érdhu Dr so pare 7 vient tout récemment de perfectionner dans un mémoire inséré dans les Nouvelles Annales du Muséum , t. IN, page 233. | Dans le mémoire précité , page 267, M. de Blainville fait une subdivision particulière du genre Coluber pour les espèces qui n'ont que trois scutelles frontales, une en avant et deux en arrière, et il les distingue suivant qu’elles sont avec ou sans lorum. Les auteurs ont proposé plu- sieurs genres pour les quelques espèces qui rentrent dans cette catégorie, à laquelle on pourrait réserver le nom sous-pénérique d'Æ/omalopsis. L'étude de plusieurs de ces espècesnous permet d’en donner la distribution que voici : A—Plaques occipitales petites ou décomposées. a )— oculaires en periopsie. Coluber cerberus. b )— oculaires régulières (1-2, c'est-à-dire une anté- oculaire, deux post-ocul. }. €. molurus. B—Occipitales régulières 3 (1-2 ou une ant. et deux post.) c— oculaires 1-2. 1) lorum 2. C. Prevostianus. 2) lorum 1. * Écailles lisses. Car. H. plumbea. ** Écailles carénées. (genre Aelicops, Wagl ). C. monilis. C. carinicaudus. 3,106 0. C. porphyricus (genre Pseudechis). d — oculaires 1-3. C.inornatus (genre nr | _Xenodon). Nous ferons remarquer que si l’on veut dans cette dis- .8 VOYAGE DE LA FAVORITE. position suivre les principes de la méthode naturelle, c'est-à-dire rapprocher davantage les espèces qui se. ressemblent le plus, on devra placer les Âomalopsis après les Periops, qui sont, de toutes les couleuvres, celles qui leur ressemblent le mieux par la disposition de leurs écailles oculaires, rangées à peu près en cercle autour des yeux. Les C. cerberus et molurus, qui commencent la série des Homalopsis , sont en effet deux serpents qui sous ce point de vue paraissent offrir le plus de rapports avec les Periops. Le motde Periopsie,que nous avons employé plus haut, ir- dique la disposition particulière de leurs plaques oculaires. Les Periops ( Coluber hippocrepis ) ont quatre pla- ques frontales (2-2) : les €. cerberus n’en ont ordinaire- ment que trois ; mais nous avons observé un individu de cette espèce qui en avait quatre, la plaque unique anté- rieure des autres Cerberus étant chez lui partagée en deux. Maintenant que nous avons assigné la place que l'espèce de couleuvre que nous décrivons doit occuper parmi ses congénères, il nous reste à indiquer quelques autres ca- ractères moins importants que ceux qui précèdent , obser- vés sur l'animal recueilli par l’un de nous. Cette couleuvre, qui est déposée présentement au Muséum de Paris, a 20 pouces de longueur totale (0,54) ; sa queue en particu- lier mesure 2 ! pouces ( 0,07 ); ses plaques ventrales sont au nombre de cent soixante-cinq, la dernière, ceile qui forme l’opercule anal, étant subdivisée en deux ; les plaques caudales du même individu sont au nombre detrente-cinq. Cet animal a été pris à Manille. Cz. III. PL. 12 à 19. 9 COLUBER ( Homalopsis) PLUMBE US. Un individu de cette espèce, originaire de Java, que nous avons examiné, diffère surtout de l’Æomalopsis précédent par ses proportions plus lourdes, sa tête plus épaisse, et par la disposition de ses plaques céphaliques, dont voici la formule empruntée à Boie : C. scuto frontali anteriori uno triguetro , verticali quinguagono, loro rotundato; orbitalibus posterioribus duobus, labiali simplici; mentalium quatuor colubrinis. (Isis, t. XX, p. 560; 1827. — Voyez pl. 15, fig. 1.) COLUPBER( Homalopsis) AER. Oppel. De même que la précédente , cette espèce a été décrite dans l’/sis (t. XX, page 560); nous en avons fait re- présenter une tête dans notre planche 15, fig. 2 et 3 : ses plaques céphaliques sont assez sensiblement les mêmes que dans notre Aomalopsis ; mais les nasales sont con- tigués au lieu d’être séparées par la frontale antérieure, et il ny a qu'un seul lorum; les plaques oculaires sont de même 1-2, et les écailles du corps lisses ; la couleur est d'un gris dues foncé, passant en oies à une teinte plus claire : on remarque de chaque côté, au bord des plaques ventrales, l’indice d’une raie plus foncée. Ventrales de l'individu observé, cent cinquante-neuf ; caudales, quarante-neuf ; Longueur totale. . . 21 pouces (0,49). Queue seule. . . . . 3 pouces 9 lignes (0,10). Écailles du corps lisses. Cette espèce est de Java. , 10 VOYAGE DE LA FAVORITE. Nota. Nous joignons à notre planche 15 la représen- tation de la tête d’une jolie petite espèce de Calamaire : CALAMARIA PUNCTAT A. Boie, Jsis,t. XX, page 540. Le genre qui comprend cette espèce et plusieurs autres également peu connues parait devoir prendre place après les Fomalopsis , dont il se rapproche; ses scutelles fron- tales sont au nombre de deux seulement. La figure 8 représente la tête du C. virgulata vue de profil, 7 vue en dessus , 9 vue en dessous ; la fig. 10 est la queue du même individu, montrant la double rangée de plaques qui la garnissent en dessous et les dernières plaques ven- trales qui sont simples. M. de Blainville ( VNouvelles An- nales du Muséum ) a distingué en un groupe particulier les Ophidiens de la famille des Couleuvres qui n'ont qu'une seule paire de plaques frontales , comme les Cala- maria et les Xenopellis; Wagler les place assez loin les uns des autres puisqu'il les sépare par les £7yx, Gon- gylophis, Aspidoclonion, Elaps, Ilysia, Uropeltis , Catosioma, Elapoidis ; nos deux groupes doivent sans doute être placés, comme nous venons de le dire, après les Homalopsis qui ont trois plaques frontales , et qui les lient, par conséquent, aux espèces chez lesquelles il existe quatre des mêmes plaques disposées sur deux paires. FIN. DES REPTILES. VOYAGE DE LA FAVORITE. CL. IV. PL. 16 et 17. t POISSONS par MM. Forruné EYDOUX et Pauz GERV AIS. ÉCHÉNÉIS À 16 LAMES. ECHENEIS SEX-DECIM LAMELLAT A, Nob. | (PL 16.) E. cute coriaceä, disco cephalico sex-decim lamellato; pinnis dorsali radis 28, pectoralibus 21, ventrali- bus 5 , aiali 25, caudali 18. Habitat Indicum mare ? Nous ne signalerons parmi les poissons recueillis pen- dant le voyage de la Favorite , que cette espèce et celle du genre Syngnathe dont nous parlerons ensuite. Quel- ques autres nous ont également paru inédites, mais celles- ci sont sans contredit les plus intéressantes. Le genre linnéen des Æcheneis ne renferme encore qu'un nombre fort restreint d'espèces ; la plus connue est V Echeneis remora, Linn,, qui a huit lames au disque. sv: f 2 VOYAGE DE LA FAVORITE. Les autres sont l’£. naucrates L., qui en a vingt-deux ; VE, lineata Schn., qui n’en a que dix, et l’£. osteochir Cuv., Règ. anim. IT, 348 : nous ne connaissons pas les lames céphaliques de cette dernière ; les rayons de ses pec- torales, comme le fait remarquer G. Cuvier, sont osseux, comprimés, et terminés par une palette lésérement cré- nelée. Ajoutons que M. Bancroft a décrit et figuré dans le Zoological Journal, 1. V, p. 413, pl. 18, un autre Échénéis qu'il considère comme nouveau, quoiqu'il se rap- proche beaucoup de l’Æcheneis naucrates, et qu'il appelle Ech. lunata. L'espèce que nous avons nommée Æcz. sex-decim lamellata se distingue surtout par son disque céphalique composé de seize lames (c’est par une erreur du graveur que notre planche lui en donne dix-sept }); la couleur de l'individu , conservé dans la liqueur , que nous avons étudié, était d'un brun lavé de roussâtre ; sa mâchoire inférieure s’avançait un peu au delà de la supérieure, et sa longueur totale était de 7 pouces et demi ; sa nageoire dorsale nous a présenté vingt-huit rayons ; les pectorales vingt-un chacune; les abdominales cinq ; l’anale vingt-cinq et la caudale dix-huit. Nous supposons que ce poisson provient de la mer des Indes. CE PL: 16 etux7: 3 SYNGNATHE BLAINVILLÉEN. SYNGNATHUS BLAINVILLEANUS , Nob. (PL 17.) S. appendiculis nullis; pinna dorsali ano apposita ; thoraco-abdomine elevato, punctis asperso; squamis radiatis. Habitat mare Indicum. Nous proposons de dédier à M. de Blainville la curieuse espèce représentée avec soin dans la planche de cet ouvrage , que nous devons à l’amitié de M. Joannis, qui à fait récemment sur les poissons du Nil d’intéressan- tes recherches consignées dans le #agasin. de Zoologie. Le Syngnathe Blainvilléen lie d’une manière plus intime les poissons de ce genre à ceux qu'on en a séparés sous .le nom d'Hippocampe , et il fournirait, s’il en était besoin , une nouvelle preuve à l'appui de l'opinion sou- tenue par le célèbre naturaliste dont il rappellera le nom, que le nombre des genres a été trop légèrement multiplié, et qu'il est peu de groupes qui ne soient liés d’une manière plus ou moins intime les uns aux autres; aussi, la série zoologique que quelques auteurs justement célèbres ont néanmoins refusé d'admettre devient-elle chaque jour plus évidente. C'est surtout par l'élévation de sa partie thoraco-abdo- minale que ce Syngnathe se rapproche des Hippocampes : mais sa tête et sa queue ne prennent pas les mêmes formes que chez ces derniers; la nageoire dorsale est 4 VOYAGE DE LA FAVORITE. opposée à l'anus, les membres pectoraux sont petits et très- rapprochés des opercules ; la région thoraco-abdominale proprement dite est privée de nageoire et présente six lignes qui la font paraître hexagonale; la ligne médio- supère résulte de deux autres lignes naissant en arrière des opercules, et se divisant de nouveau non loin de la nageoire dorsale; l’arête qu'elle forme est mousse; une autre ligne naît de chaque côté des pectorales et se pro- longe sur chaque flanc pour aller à là queue former une des arêtes supérieures de celle-ci quiest quadrilatère; mais, avant de s’y rendre, elle forme une courbure dont la convexité est en haut; les arêtes latéro-infères résultent de chaque côté d’une ligne assez semblable aux précéden- tes, et qui, naissant au-dessous de la dorsale, se continue de chaque côté avec l'angle inférieur du carré de la queue; enfin, l’arête médio-infère commence sur la ligne mé- diane à la hauteur des pectorales et se termine à l'anus. Les lignes que nous venons d'indiquer sont le point de convergence d’écailles radiées; la région thoraco- abdominale est brunätre, plus foncée à la crête dorsale et aux deux angles de la crête inférieure ; elle est pointillée de petites taches blanches rondes, mais de deux diamè- tres , les unes étant plus petites que les autres; ces taches sont entourées d’une auréole plus foncée. FIN DES POISSONS. DOCUMENTS POUR SERVIR À L'HISTOIRE. NATURELLE DES CEPHALOPODES CRYPTODIBRANCHES, Par M. RANG, Officier supérieur au Corps royal de la Marine. 1837. ar nain Dou | PARTS su ‘ À a nt D 0 De. dos % #r Er A4 140 J Lx pi F fé «4 Y j M MA A4 it. 2 ce ’ s, 4e ; re : r L À x) ! ir ‘5 He vrais es at isgé eat sl or 44 ES à ae ue ci Crasse V, PL 86 à 58. [ DOCUMENTS pour servir à l’histoire naturelle DES CÉPHALOPODES CRYPTODIBRANCHES, Par M. RANG. Oflicier supérieur au Corps royal de la marine. 1037. a Parmi les genres de la grande division des Mollusques, il n’est pas de groupes plus dignes de l'intérêt des natura- listes que ceux qui constituent la classe des Céphalopodes, soit parce que les animaux qui les composent, doués d’une organisation très avancée, occupent Le premier rang dans l’é- chelle malacologique, soit à cause des différences notables que présentent leurs mœurs et leurs habitudes comparées à celles des autres classes, ou bien leur utilité, qui est au moins aussi bien constatée que celle des autres, ou enfin, parce que plus difficiles à observer, et comme cachés dans les profondeurs de la mer, c’est sur eux que les investiga- ons se sont le moins portées, et où il y a, par conséquent, le plus à faire pour élever leur connaissance au niveau des autres branches de la malacologie. L'existence des Céphalopodes a été signalée par les anciens auteurs, et cependant Linné, qui a tant avancé l’étude des animaux mollusques , ne nous apprend rien de plus que ce qu’Anistoste avait écrit si longtemps avant lui. Depuis vingt-cinq ans environ, cet état de choses a bien changé. Beaucoup de naturalistes et de voyageurs ont porté leur attention vers les Céphalopodes, et c’est alors seule- ment que l’on à commencé à comprendre toute l’impor- tance que leur organisation leur assigne parmi les animaux 1837: 23 2 CL: N, Pr. 862 88. invertébrés. On peut attribuer à deux causes principales l'entraînement avec lequel on s’est tourné tout à coup vers leur étude : la première, aux recherches géologiques qui ont fait découvrir tant de dépouilles fossiles de ces animaux etont révélé des types si extraordinaires ; la seconde, à l’élan des voyageurs qui ont, tour à tour, exploré les mers les plus lointaines. | Aujourd’hui les matériaux rassemblés pour l’histoire na- turelle de cette classe sont nombreux , et quoique tous les Céphalopodes n’aient pas été observés avec la même habi- leté, il n’en est pas moins vrai que tout ce qui tient à leur ofsation et même à leurs mœurs est bien mieux com- pris, que les types sont mieux définis et les groupes mieux circonscrits, toutes choses qui avancent bien plus la science que la description de quelques espèces nouvelles. Parmi les découvertes que ces recherches ont fait naître, il en est d’nnportantes , en cela qu’elles ont dévoilé des organisations restées jusque-là impénétrables. C’est ainsi qu’un naturaliste anglais a décrit l’animal du Nautile, dont Ja connaissance devait être si profitable ; que celui de la Spirule , trouvé d’abord par Péron , incomplètement décrit et perdu ensuite, a été de nouveau rencontré par M. Eugène Robert , chirurgien-major de la corvette /a Recherche, non dansun état parfait, il est vrai, maistel, du moins, que, sou- mis aux investigations du savant professeur, entre les mains de qui nous en avons vu plusieurs exemplaires, il ne pourra sans doute échapper à une connaissance approfondie. Un voyageur qui a tout récemment apporté au Muséum d'histoire naturelle une belle collection de la mer Rouge, M. Lefebvre, a mis évalement la science en possession de dépouilles de Céphalopodes , appartenant au genre Seiche, et dans lesquelles on remarque des formes nouvelles et des détails d'organisation qui nous paraissent entièrement différents de ce que nous avions observé jusqu’ici. Enfin M. d’Orbigny, dont le séjour de huit ans dans V’A- Ec. V, Pr. 86 à 88. 3 mérique du sud a produit tant de découvertes précieuses, s’est consacré avec un soin tout particulier à l’étude des Cé- phalopodes , et nous a fait connaître, dans les premières livraisons de la relation de son voyage, un nombre assez grand de ces animaux , parmi lesquels il en est qui présen- tent des particularités toutes nouvelles. Espérons que conti- nuant sa belle publication sur les Céphalopodes en général, déjà commencée avec Férussac , et si malheureusement in- terrompue par la mort d’un savant qui avait puissam- ment contribué à avancer la connaissance de ces Mollusques, M. d'Orbigny nous mettra bientôt à même de juger cette classe dans tout son ensemble, en achevant l’édifice pour lequel tant de matériaux , épars çà et là, sont aujourd’hui réunis. C’est une belle tâche à remplir et qui ne peut manquer d'intéresser vivement toutes les personnes qui s'occupent dela malacologie. Tous s’empresseront de lui livrer leurs matériaux par la voie de l'impression, et nous serons heureux si l’exemple que nous allons donner peut trouverdesimitateurs. Voici donc notre tribut, nous le pré- sentons sans méthode et en partie composé de simples ex- traits de nos journaux. DES CÉPHALOPODES CRYPTODIBRANCHES EN GÉNÉRAL. Nous pouvons reconnaître aujourd’hui que les Céphalo- podes cryptodibranches sont répandus dans toutes les mers du globe , et si l’on en juge par la manière rapide avec la- quelle le genre Poulpe, qui ne comptait, il n’y a quel- ques années encore, que quatre ou cinq espèces , s’est tout à coup accru , ce doit être le plus nombreux de tous ; aussi peut-on déjà le soumettre à des subdivisions fondées sur des particularités d'organisation très saisissables. Les Calmars # à CLeeNe, Pc. 86 à188. paraissent aussi fort nombreux et ne présentent pas moins de facilités pour y reconnaitre des groupes. Tous ces animaux sont éminemment pélagiens , c’est à dire qu'ils vivent au large des continents, et même dans les hautes mers ; beaucoup d’entre eux viennent, ilestwrai, pendant certaines saisons , sur les côtes, où ils s’établissent dans les anfractuosités des rochers, y déposant le produit de leur génération ; mais ils ne tardent pas à regagner le large; d’autres ne quittent jamais le milieu de l’Océan. Quoi qu’il en soit , on ne saurait encore préciser de règles à ce sujet et établir pour ces animaux des divisions fondées sur leurs habitudes, en séparant les espèces qui vivent constamment en pleine mer de celles qui fréquentent les côtes dans certains temps donnés; car l’organisation exté- rieure refuse de répondre à une séparation si artificieile. Ainsi, par exemple, nous avons entendu dire que les Poulpes, munis de grandes palmes véliformes, devaient être uniquement pélagiens , sans doute parce que l’on pre- nait ces grandes membranes pour des organes très puis- sants de natation ; cependant nous avons observé notre O. velatus dans le port même d'Alger, parmi les rochers qui bordent les quais. D’un autre côté, nous voyons, parmi les Ponlpes décrits par M. d’Orbigny, des espèces trouvées dans les hautes mers, et qui ne montrent aucun vestige de palmature, et l’on verra plus loin, dans le cours de ce mémoire, que nous en avons rencontré nous-même un exemple dans l'O. hyalinus. | Nous le répétons, les Céphalopodes cryptodibranches, selon nous, sont des animaux plutôt pélagiens que litto- raux, et s’ils se montrent parfois sur nos rivages, c’est que certaines saisons, ou seulement la nécessité de pourvoirau renouvellement de leur espèce, les yramènent momentané- ment. Leur organisation , leurs facultés peuvent ajouter un appui à cette opinion, que l'expérience avait d’abord formée en nous. CE PNY Pr.186 268 & Tous Les animaux dé l’ordre dont il est ici question jouis- sent de la faculté de se mouvoir en pleine eau et de se por- ter à volonté dans tous les sens avec une grande rapidité. La majeure partie, et peut-être même tous , possèdent aussi celle de se fixer aux corps et de se traîner sur leur surface. | Mais quelle différence dans ces deux modes de locomotion ! _ D'une part, l'animal franchit des espaces très grands avec rapidité et sans aucun indice de difficulté; de l’autre, il n'a qu'une marche lente, pénible , embarrassée , une sorte de reptation incomplète qui dénote la faiblesse , le manque d'organes appropriés à cette fonction , en un mot l’impuis- sance. C’est que, dans le premier cas, l'animal se montre dans ses habitudes normales , celles pour lesquelles il a été organisé, et que , dans l’autre , il agit contrairement à ces mêmes habitudes , et privé de facultés convenables. De même que nous avons fait voir que les Céphalopodes ne sont point organisés pour ramper, nous allons démon- trer que, différant des autres Mollusques pélagiens, ils n’ont pas non plus d’organes natatoires proprement dits , car ceux que l’on a regardés comme tels n’en sont pas : nous voulons parler de ces membranes qu’ils portent ordinairement soit entre la base des bras, soit sur les différentes parties de leur corps , et dont l’agitation pendant la progression de l’animal a été sans doute regardée comme des mouvements natatoi- res. Dans ce cas, on a pris l’effet pour la cause, car ce n’est pas leur agitation qui imprime le mouvement au Mollus- que, mais bien, au contraire, le mouvement de celui-ci pen- dant qu’il se pousse qui cause cette agitation. Ges membra- nes, bien étudiées , ne nous paraissent, à nous, que des es- pèces de flotteurs dont leur organisation est douée pour faciliter leur équilibre et leur suspension au dessus des pro- fondeurs dela mer. C’est ainsi que l’on voit les Glaucus, les Briarés, les Pierosomes et beaucoup d’autres animaux pé- lagiens appartenant à différents ordres, étaler autour d’eux des organes divers ou simplement des expansions membra- 6 CLAN/"bz./66 288. neuses pour les soutenir sur l’eau par la combinaison de l’étendue de leur surface et de leur légèreté avec la pesan- teur spécifique de l’élément sur lequel ils reposent. Ce sont aussi, du moinsles membranes aliformes du corps, des organes destinés à varier au besoin la direction de leur marche. Nous repoussons également de toute notre force l’idée de faire participer les bras à la production du mouvement, et conséquemment nous nous trouvons, en toutes ces choses, d’une opinion différente de celle de notre ami M. d’Orbigny, exprimée par les phrases suivantes de son voyage en Amé- rique : « Ils n’ont pas (certains groupes de Poulpes ) cette mar- che rapide qui distingue les Décapodes en général ; le man- que de nageotre s’y oppose. Souvent, néanmoins, cet organe est remplacé, en eux, par de larges membranes qui, unissant leurs bras ensemble, en forment de puissants or- ganes de natation; où bien des parties de bras repliées sur elles-mêmes y deviennent des rames au moyen d’une mem- brane qui en assemble les replis comme dans les Argo- nautes. » | « Ils ont (les Décapodes) deux moyens de locomotion, e refoulement avec les bras et la force des nageoires qui termi- nent presque toujours leur sac. » « Les Philonexes nagent par le refoulement de l’eau qu 7 pps en écartant et rappr -ochant alternativement les bras avec force. On sait que c’est un des moyens de natation des Loligos, qui également vont aussi en arrière. » De quelque manière que nous envisagions ces membranes et ces bras, il nous est impossible d’y voir ni la forme, ni la disposition, ni le ressort nécessaire pour en faire des nageoires capables , par la force et l’agilité de leurs mou- vements, de répondre à la marche rapide de l’animal. Bien loin de là, nous y verrions plutôt des obstacles si la progres- sion ne s’opérait d'avant en arrière , de sorte que, quand elle a lieu, membranes et bras, tout se rassemble en un seul CL. V, PL. 86 à 88 F faisceau serré et prolongé, qui ne présente guère plus de sur- face à l’élément que le corps lui-même qu'il suit. Ce que M. d’Orbigny ajoute dans l’une des phrases ci- tées tombe déjà d’une manière évidente devant l’observation que nous avons faite sur l'animal de lArgonaute. On peut voir, par cette observation, que nous reproduisons dans ce mémoire à l’occasion de ce Mollusque, que nous avons dé- couvert l’usage des membranes elliptiques qui garmissent les deux bras médians supérieurs de ces animaux , et que cet usage est tout autre que celui qu'on lui prètait autre- fois, qui consistait à servir de voile pour faire marcher l’Arsonaute à l’aide du vent, ou bien celui que lui accorde M. d'Orbigny d’agir en quaïité de rames. Nous resrettons beaucoup que cet habile observateur n’ait jamais vu nager de Poulpes, comme il nous ledit, car nous ne doutons pas qu'il n’eüt reconnu la vérité de ce que nous venons d'avancer ; habitué comme il l’est à l’étude des Mollusques vivants, il n’aurait pas manqué sans doute d'approfondir toute cette question beaucoup mieux que nous ne l’avons fait. Voici, au surplus, de quelle manière nous nous résumons au sujet des facultés locomotives des Cépha- lopodes cryptodibranches, soit que ces animaux se traînent sur le rivage , soit qu’ils se meuvent en pleine eau. Ces Mollusques possèdent deux moyens de translation d’un lieu dans un autre, l’un que nous appelons acciden- tel, et l’autre normal. Le premier est'une sorte de reptation qui ne ressemble en rièen à celle des Gastéropodes, où le Mollusque s’achemine d’unemanière uniforme et lente, par le moyen de lésères ondulations des fibres musculaires du plan locomoteur , mais qui s’opère à l’aide des bras qu’ils déploient au devant d’eux , les allongeant, les fixant tour à . tour par le moven des ventouses, et se tirant ensuite, comme un navire qui se hale sur ses câbles, traînant leur corps dont ils se servent quelquefois en se soulevant sur sa partie posté- 8 Cz. NV, PL. 86 à 88. rieure et se poussant avec force, ce qui cause dans leur fuite une sorte cle sautillement assez vif. Ce moyen n’est employé par les Céphalopodes qu’à l’époque où la saison les ramène auprès du rivage. Le second est une sorte de natation toute particulière, mais qui trouve cependant des exemples dans un autre sroupe de Mollusques, les Biphores, ainsi que dans un ordre d'animaux plus inférieurs, les Acalèphes de Cu- vier. Il consiste à refouler avec force l’eau contenue dans une cavité, et imprimer de cette manière un élancement spontané dans le sens inverse de celui que parcourt l’eau expulsée. Chez les Céphalopodes, c’est la cavité du sac abdominal qui remplit cette fonction. Elle recoit l’eau nécessaire à la respiration , se dilate, puis, par une contraction prompte et forcée , la repousse à travers le tube anal, dont la forme conique et l’ouverture étroite concourent, avec la force mus- culaire des parois du sac, à augmenter l'impulsion donnée. Ce refoulement s’opérant en avant, il en résulte nécessai- rement que le Mollusque s’échappe en arrière, et c’est en effet ce que l’on remarque dans tous ces animaux. La vitesse de cette progression dépend donc de la fée avec laquelle l’eau est repoussée du sac abdominal ; on doit concevoir aussi qu’étant le résultat de contraction suc- cessive, elle doit se produire par secousses, mais que ces secousses deviennent imsaïisissables lorsque le Mol- lusque a atteint son maximum de vitesse. Si la marche n’est pas très rapide , les bras et leurs membranes réums en faisceau peuvent bien, après le premier effort passé de chaque refoulement , quitter momentanément leur dispo- sition serrée et allongée pour s’épanouir un peu; puis, à une nouvelle contraction, se resserrer de nouveau par l'effet seul de la vitesse; c’est aussi ce qui arrive d’une manière d'autant plus sensible, que la marche est moins rapide. Cette agitation des bras et des membranes a été regardée Cr. V, PL. 86 à 88. 9 comme des mouvements natatoires, et c’est ce qui nous a fait dire, avecraison, qu’on avait pris l’effet pour la cause. On sera peut-être tenté de faire une objection à ce que nous venons de dire pour expliquer de quelle manière les Cryptodibranches nagent en pleine eau. On dira que les or- sanes de la respiration, étant cachés dans le sac de ces Mol- lusques, où ils ont besoin d’être baignés par l’élément pour accomplir leurs fonctions , ce sac ne peut jamais manquer, tant que l'animal vit, de répéter d’instant en instant ses mou- vements de dilatation et de contraction , pour recevoir et re- pousser alternativement l’eau, et devrait, par conséquent, mettre :sans cesse l’animal en mouvement , ce qui est con- traire à ce que l’on observe. Nous répondrons que, quand il ne s’agit que de la fonction de la respiration, l’imtroduc- tion de l’eau n’a lieu que par l'ouverture du sac, comme on peut le voir sur l’animal même, lorsqu'il repose tranquille au fond d’un vase plein d’eau; mais lorsqu'il veut ajouter à cette fonction celle de la locomotion , alors il applique le bord de son sac au bord de la base du tube anal , et dirige l’eau, qu’il repousse avec plus de force , à travers celui-ci ; c’est aussi ce qui arrive lorsque l’animal veut débarrasser ce tube des matières qui s’y rassemblent. L'ouverture du sac est généralement trop large pour que sa contraction puisse imprimer un mouvement bien prononcé au Mollusque. IL fallait nécessairement qu’un organe approprié à cet usage fût adjoïnt à ce sac, de même qu’un tuyau conique est d’ha- bitude adapté à l'embouchure d’un soufflet ou d’un tuyau de pompe à incendie , afin de projeter plus loin l'air ou l’eau qu'ils transmettent. On voit donc que l'usage de ce tube est d’une grande importance dans l’organisation du Mollusque, et qu'il sert à plusieurs fonctions. Ce n’est pas seulement chez les Céphalopodes que se rencontre un semblable or- gane avec un pareil usage , il se retrouve encore chez cer- tains Mollusqués Acéphales,avec cette différence seulement qu'il y est double , sans comporter cependant de fonctions 10 Cr: V, PL. 86 à88. plus nombreuses ou seulement plus étendues, mais dans le but seul de les partager. Avec le même moyen de translation, tous les Crypto- dibranches n’ont pas, comme on le pense bien, la même vitesse. Les Poulpes et surtout Les Seiches, présentant dans leurs parties postérieures des formes plus arrondies et plus larges, en obtiennent moins; mais les Calmars, qui sont cylindriques, allongés, pointus à leur extrémité, n’offrant que peu de résistance à l’élément , possèdent une vitesse très considérable et telle, qu'entraïînés quelquefois au des- sus de l’eau , ils s'élèvent à une assez grande hauteur pour tomber sur les navires, comme nous avons eu occasion de le remarquer dans le golfe de Gascogne. G. ARGONAUTE. Il paraîtra peut-être extraordinaire qu'après toutes les savantes dissertations qui ont été publiées sur le poulpe de l'Argonaute, et surtout après le mémoire si lucide et si en- traîinant que M. de Blainville vient de mettre dans le troï- sième numéro des Annales francaises et étrangères d'ana- tomie et de physiologie , nous entreprenions aujourd’hui de traiter de nouveau cette matière, n'ayant d’ailleurs, par devers nous, aucun fait bien nouveau ou bien important à exposer. ë Nous avons pensé toutefois , après la lecture du mémoire cité, que nous devions faire connaître la note qui l’a pro- voquée, et dont quelques phrases seulement ont pu être reproduites par M. de Blainville. Outre cela, ce mémoire lui-même nous donne lieu de faire quelques observations, tant pour rectifier des faits qui nous concernent que pour : émettre notre opinion d’observateur sur quelques autres. Voici, en deux mots, l’histoire de cette note, du meé- moire de M. de Blainville, et de l’article présent. Nous trouvant à Alger, où le poulpe de l’Argonaute se Ga, MH PL.86 288: 11 rencontre quelquefois avec sa coquille jusque dans le mi- lieu du port et le long des quais, nous pümes étudier assez à notre aise.ce curieux animal et voir si, de cette étude, nous ne pourrions tirer des documents propres à confirmer ou à infirmer les opinions si divergentes que des hommes d’un grand mérite ont émises à son sujet. Nous fûmes as- sez heureux pour distinguer quelques faits nouveaux , et notre première idée, nous le déclarons , fut que ces dé- couvertes étaient peut-être favorables à l’opinion du non- parasitisme de l’animal, et nous nous promimes, à notre retour en France , de les présenter comme de simples faits observés par nous, mais sans y ajouter aucun raisonnement, sans en tirer précisément de conséquences, à celui de nos zoologistes qui s’est le plus occupé de cette matière, et qui, depuis longtemps , soutient, presque seul contre tous, son opinion avec une force de conviction qui, de la part d’un savant aussi éclairé, est bien faite pour suspendre au moins le jugement des autres. Nous vimes M. de Blainville, et nos observations le frap- pèrent ; il consentit à remettre une note de notre part sur le bureau de l’Institut, et voulut bien se charger, avec M. Du- méril, d’être le rapporteur de nos observations. M. de Blainville avait alors entre les mains les observa- tions intéressantes que M" Power venait de faire sur l’Ar- gonaute, et qui nous avaient conduit à de nouvelles dé- couvertes ; il avait, en outre, une foule de documents sur le même sujet, et nous nous trouvons fort heureux au- jourd’hui d’avoir pu provoquer de sa part la publication d’un mémoire qui vient de jeter un si grand jour sur la question dont il s’agit, et qui a en même temps l’avantage, sinon de la décider, du moins de préciser l’opinion et les arguments de ce savant, ainsi que de réveiller et stimuler de nouveau l’ardeur des voyageurs, qui seuls peuvent donner les moyens d’en finir avec ce problème zoologique de près de deux mille ais. 1 CL N IP:266. Ÿ88. Le rapport de M. de Blainville fut lu par lui à l’Académie des sciences, dans sa séance du 24 avril 1833 , et imprimé immédiatement dans le compte-rendu qui la suivit, et dans plusieurs journaux de la capitale où l’on s PP d'en donner au moins des extraits. M. de Blainville ne s’en tint pas là, car ayant réumi ce rapport à de nouvelles dissertations sur le même sujet, il en fit le mémoire, ou, pour mieux dire, la lettre dont nous parlons ici, et qui se trouve au troisième numéro des 4n- nales françaises et étrangères d'anatomie et de physiologie. NOTE SUR LE POULPE DE L'ARGONAUTE remise à l’Académie des, sciences. Une dame française, qui habite Messine, Mr: Power, venait de nous communiquer l’expérience qu’elle a faite sur le poulpe de l’Argonaute, et au moyen de laquelle elle a re- connu que ce Mollusque répare les avaries qui peuvent survenir à sa coquille. Nous trouvant alors à Alger , où ces animaux sont quelquefois abondants, nous voulümes renouveler l’expérience, et, pour y parvenir, répéter depoint en point le procédé qui avait été si favorable à cette dame. Nous nous proposions encore un autre but, celui de pou- voir faire justice, si, comme nous le pensions, il y avait lieu, de toutes les choses merveilleuses que, depuis Aristote , tant de naturalistes ont si complaisamment répétées sur la navigation, à la voile et à la rame, de ce Mollusque. Pour parvenir à nous convaincre de la fausseté de ces récits, nous n’avions qu’un seul moyen à employer, c'était de rechercher le véritable usage de ces lobes elliptiques très dilatables que portent deux des bras du poulpe, et dont on avait pittoresquement fait la voilure de ce navigateur Cc. V, PL. 86 à 88. 13 d’une nouvelle espèce, usage que personne , que nous sa- chions, n’a encore eu la pensée d'étudier, quoique beau- coup prétendent avoir vu le Mollusque vivañt, et qui cepen- dant, une fois bien connu, peut être d’un grand poids dans la question, encore pendante aujourd’hui, de la propriété de la coquille en faveur du poulpe , par droit de naissance ou par droit de conquête. Nous dirons d’abord que nous réussimes complètement dans. la répétition de l’expérience de M®° Power. La brisure de l’une de ces coquilles dont le Mollusque vécut six jours dans notre bassin se trouva réparée et complètement bouchée ; mais, malgré notre penchant à adopter le Poulpe à bras palmés pour le véritable auteur de l’Arsonaute, nous ne pouvons pas, à l’exemple de cette dame, considérer l’ex- périence comme coneluante dans une discussion qui s'appuie de part et d’autre sur tant de faits et d’objections, et dans laquelle des illustrations mêmes ont pris une si grande part sans pouvoir l’éclairer davantage. En effet, la partie re- nouvelée n’est qu’une lame mince, transparente , un véri- table diaphragme qui n’a ni la contexture , ni la solidité, ni la blancheur du reste de la coquille, qui prend une forme irrégulière comme si elle n’avait pas été produite par les mêmes moyens et les mêmes organes; en un mot , elle rappelle tout à fait ce qui se passe chez les Limacons lorsque la coquilleest brisée ; et l’on sait que, dans ces cas, le col- lier de l'animal , qui seul a produit la coquille, n’est plus pour rien dans ce travail de réparation. Quoi qu’il en soit, ce que nous a appris M*° Power est neuf, intéressant pour l’histoire du Poulpe de l’Argonaute, et la mamière dont expérience a été conduite dénote une srande finesse d'observation et un zèle bien louable pour les progrès de la science. Venons à la seconde observation qui nous est propre et qui concerne la destination des lobes elliptiques de deux des bras du Poulpe. Nous avons observé plusieurs 14 Ci. V, PL. 86 à 88. de ces animaux dans leurs coquilles , les uns libres dans la mer, et nous les suivions en nous laissant dériver non loin d’eux dans un canot à rame; les autres, comme nous l’avons déjà dit, dans un bassin , où ils jouissaient d’une quasi-liberté ; eh bien! nous le déclarons , nous n’a- vons rien vu, dans les habitudes et les manœuvres de ces animaux , qui ressemblât aux choses qui en ont été dites, véritables fables qui n’ont été conservées, chez quelques au- teurs, que par leur amour du merveilleux ou leur trop grande confiance dans les observations des anciens naturalistes. Nous avons, en revanche , fait les découvertes suivantes : D'abord nous avons remarqué que beaucoup d’auteurs ont mal placé le Poulpe dans sa coquille, en mettant les bras palmés en avant , c’est à dire du côté extérieur de son ou- verture; nous trouvons même, dans les planches si belles de l’ouvrage récent de Férussae et de M. d’Orbigny , une figure où l’animal est tourné dans un sens , tandis que, sur le reste des planches, il est tourné dans un autre. S'il était vrai que le Mollusque se plaçât tantôt d’une facon et tantôt d’une autre, on pourrait s'emparer de cette circonstance pour renforcer l'opinion de ceux qui veulent que le Poulpe soit un parasite; mais, comme sur le grand nombre d’indi- vidus que nous avons étudiés aucun ne nous a présenté d’anomalie de ce genre , nous pouvons citer ce fait à l'appui de l’opinion contraire, car il donne naturellement à penser que la position du Mollusque dans son test protecteur n’est point une circonstance accidentelle, maïs bien la consé- quence de l’identité de l’un et de l’autre et d’une nécessité absolue. Les deux bras palmés sont toujours en arrière, c’est à dire qu'ils avoisinent la spire rentrante , et nous regardons la partie du Poulpe qu’ils terminent en avant comme étant la partie ventrale, et celle opposée, qui comprend le sac et l’ouverture qui conduit aux branchies, comme la partie dorsale; lorsque le Poulpe rampe, comme nous allons faire Gr. NV, Pr. 86/à Sa. 1b voir qu’il le fait, les bras palmés peuvent encore ètre ap- pelés bras postérieurs ; puisque ce sont eux LE terminent, en arrière , le disque locomoteur. HE Nous avons observé que ces bras palmés , dès le point de sortie de la coquille , lembrassent, rampant des deux côtés de la carène, tandis que leurs lobes membraneux se dé- ploient sur les deux côtés, qu'ils tapissent en entier jusqu’au bord antérieur de l’ouverture. Dans quelque circonstance que nous ayons observé ce Mollusque, nous l’avons vu ainsi disposé. On demandera, peut-être, comment alors il peut s'élever du fond et se jouer à la surface de Peau comme on le voit parfois; c’est tout simplement par le moyen ordinaire aux Poulpes , aux Seiches , aux Calmars, et en général aux Céphalopodes , et qui consiste à chasser du sac dorsal et y introduire alternativement l’eau de la mer, ce qui produit un mouvement quelquefois fort rapide en arrière. Lorsque le Poulpe rampait sur le fond du bassin, il nous présentait l'apparence d’un Gastéropode pectinibranche (voyez la planche 86 ); le disque qui environne la bouche et qui prend facilement une grande extension était épanoui sur cette surface comme le pied d’un Gastéropode. Au des- sus se montrait la tête, munie d’yeux latéraux et de ten- tacules, puis Le corps se perdant dans une coquille recou- vrante dont le bord extérieur abrite en avant le tube cor- respondant à l'anus, qui, semblable au siphon d’un Pec- tinibranche , se porte en dehors. Les deux bras antérieurs représentaient les tentacules , et les quatre bras latéraux ces expansions tentaculiformes, qui, chez les Monodontes et les Litiopes , par exemple, serpenteni autour de l’animal pendant sa marche; enfin les deux bras postérieurs , tapis- sant de leurs lobes les deux surfaces dela coquille, ne lais- saient entre eux qu'une étroite séparation dans la ligne médiane de la carène. C’est dans cet état que nous avons vu le Poulpe ramper 16 Ce. N0P LL. 186 4788); sur son disque ; mais cette fois-ci c'était en allant en avant, et sa vitesse était assez considérable pour lui faire franchir un assez grand espace en peu de temps. Quelque chose venait-il l’inquiéter, tout rentrait dans la coquille, qui, perdant aussitôt l'équilibre , se renversait sur le côté. Après cette description, ne serait-on pas tenté d’étabbr un rapprochement entre les Céphalopodes et les Gastéro- podes par le Poulpe de PArsonaute d’une part, et les Cami- naires , Atlantes , etc., de l’autre. Nous nous trompons peut-être ; maïs il nous semble que la connaissance que nous venons d'acquérir de Fusage des bras palmés vient corroborer l'opinion de ceux qui font du Poulpe l’auteur de la coquille. Quelles conséquences ne doit-on pas, en effet , être porté à tirer de ces rapports si bien établis entre l'animal et la coquille; de la forme de ces lobes qui n’existent d’ailleurs dans aucun autre Cé- phalopode que dans les Poulpes de l’Argonaute, et qu n’ont jamais manqué dans ceux que l’on connait, ce qui prouve assez que cette disposition est expresse pour la co- quille ; de Pusage de ces lobes comme manteau recouvrant le tout à la manière de tant d’autres Mollusques , lohes qui seraient évidemment inutiles si l’animal n’avait eu une co- quille dès sa naïssance; enfin de cette coloration remar- quable de la base des bras palmés qui se reproduit d’une manière si complète sur la partie correspondante de la coquille ? APPENDICE. Telle était la note que nous remimes à l’Académie des sciences, dans une de ses séances du mois de mars 1837, note qui, nous l’avons déjà dit, fut renvoyée à une com- mission composée de MM. de Blainville et Duméril, pour en faire un rapport, comme nous en avions témoigné le dé- sir; car notre but , en faisant cette démarche, était tout simplement de provoquer, de la part de ces savants , mais \ CL. V, PL. 86 à 88. 17 celle de M. de Blainville, le soutien le plus prononcé du parasitisme du poulpe de l’Argonaute , un examen des faits nouveaux que nous apportions , afin d’en déduire les con- séquences qui pouvaient, d’une manière ou d’une autre, tendre au progrès de la question. . Nous avons dit comment ce savant daigna répondre à notre désir, en se chargeant de faire le rapport que nous dermmandions, et comment il revint ensuite sur cette matière dans un mémoire où il examina tout ce qui a été dit jus- qu’à ce jour sur ce problème intéressant. C’est à l’occasion de cet écrit, qui résume si bien le passé de la question, que nous entrerons dans les détails qui vont suivre , pour compléter notre note, et faire connaître en son lieu et place ce que nos recherches sur le poulpe de l’Argonaute ont encore pu nous faire découvrir. Nous allons , en premier lieu, résumer les observations indiquées dans la note , et en déduire ensuite les consé- quences que , selon nous, on peut en tirer. Nous passerons ensuite à l'examen de quelques faits ou arguments présen- tés par différents naturalistes; mais, avant de commencer, nous nous dépouillons de toute opinion particulière sur le parasitisme ou le non-parasitisme, ce qui, en conscience, nous est bien facile à faire, car il nous semble que nous nous trouvons en ce moment dans la plus complète incer- titude. C’est la vérité que nous voulons, et pour la trouver nous ne connaissons pas d'autre moyen que d’examiner avec calme et bonne foi le pour et le contre de chaque ar- gument , ainsi que la valeur des obser vations ou des hypo- thèses qui ont été présentées. Développement des observations consignces dans la note. Les faits nouveaux rapportés dans la note sont : 1°. Ce que l’on a débité depuis Aristote, mais surtout dans 1537. 24 15 Cr. V, Pr. 86 à 88. ces derniers temps, sur la manœuvre habile du poulpe de l’Argonaute voguant à l’aide de voiles et de rames à la sur- face de l’eau, est faux. 2. Les bras pourvus de membranes dans ce poulpe n'ont d’autres fonctions que celle d’envelopper la coquille dans la- quelle il vit, et cela dans un but déterminé. j 3°. Le poulpe avec sa coquille nage en pleine eau à la ma nière des autres Céphalopodes cryptodibranches. 4°. Quand il est sur le fond, il rampe sur le disque infun- dibuliforme représenté par la réunion des bras à leur base, recouvert de la coquille, et la partie réputée ventrale en haut ; ayant dans sa posture l’apparence d’un. mollusque gastéro- pode. Voyons quelles conséquences on peut déduire de ces quatre faits constatés. Navigation fabuleuse de l’Argonaute. Nous ne dirons que peu de choses sur ce sujet, nous ferons seulement remarquer qu’en donnant un démenti formel aux personnes qui se sont plu à exploiter le mer- veilleux récit des anciens , et qui , ne le trouvant sans doute pas assez extraordinaire , l’ont encore enrichi des trésors de leur imagination, notre observation ramène les facultés lo- comotives et les habitudes de ce Mollusque à un état nor- mal , c’est à dire à ce quise passe chez les autres animaux de la même classe, et c’est une réforme qu'aucun natura- hste, que nous sachions, n’a encore osé faire, quoique nous soyons bien persuadé que beaucoup d’entre eux n’ajoutaient que peu on point de foi à ces descriptions artificielles. Une réflexion toute naturelle découle de ce que nous ve- nons de dire : comment la question importante qui touche l’Argonaute aurait-elle pu marcher dans une route droite et éclairée , lorsqu'on voit que , depuis deux mille ans envi- ron , on se plaît à errer dans le champ du pittoresque, et CL. V, PL. 86 à 68. 19 que des naturalistes , même à réputation , admettaient tout sans un examen préalable. Si ces hommes avaient songé à vérifier les faits, ils auraient reconnu le véritable usage des prétendues voiles, et la question plus tôt avancée serait peut- être aujourd’hui résolue. Usage des bras pourvus de lobes membraneux. En découvrant l’usage des bras pourvus de lobes mem- braneux, nous pensâmes, au premier abord, que la so- lution du problème était là, et c’est ce qui nous conduisit à nous exprimer comme nous l’avons fait dans la note re- mise à l’Académie. Une des premières impressions que nous éprouvâmes encore fut l’étonnement de ce que nous voyions, puisque tant de naturalistes qui ont prétendu con- naître l’Argonaute avec le poulpe vivant n'avaient rien signalé de semblable, et cette circonstance, qui nous donna bien à penser, nous encouragea à observer avec la plus minutieuse attention. Il nous sembla que nous jouis- sions en ce moment d’une faveur toute particulière que nous ne devions qu’au hasard, et dont aucun naturaliste n'avait joui ayant nous. Plusieurs jours d'expérience nous prouvèrent que ce n’é- tait point une faveur; car les poulpes que nous observâmes nous présentèrent tous et constamment le même fait! Pour être mieux compris et ne laisser aucun doute sur la disposition que présente ce Mollusque dans la coquille où on le trouve constamment , nous allons en donner une nouvelle description , en suivant pas à pas celle de nos ex- périences qui a été la plus complète. Le poulpe avec sa coquille , sans aucun mouvement , au fond du vase dans lequel nous venions de le placer, nous frappa d’abord par Péclat et la richesse de ses couleurs, que notre dessin est bien loin de rendre. Ce n’était à peu près qu’une masse informe que nous avions sous les yeux ; 20 Cr. V, PL. 86 à 88. mais cette masse était tout argentée , et une foule de ta- ches du plus beau rose, ainsi qu’un pointillement très fin de la même couleur, en relevaient encore la beaute. Une longue bande demi-circulaire et d’un beau bleu d’outre-mer foncé qui se fondait insensiblement était très marquée à l’une des extrémités ; la coquille ne paraissait nulle part; mais avec un peu d'attention on retrouvait bientôt sa forme générale , et l’on pouvait même distinguer quelques rayons de sa surface ainsi que les tubercules de la carène. Une grande membrane recouvrait tout, et cette membrane était celle des bras qui caractérisent si bien les poulpes des Argo- nautes. L’animal était enfermé dans son test, si bien que sa tête et la base de ses bras n’étaient que defort peu de chose au dessus des bords de l’ouverture de la coquille. De cha- que côté de la tête, entre celle-ci et la paroi interne du test, un petit espace laissé libre permettait aux yeux du Mollusque de voir au dehors, et leur regard vif et fixe sem- blait annoncer qu'il veillait attentivement à ce qui se passait autour de lui. Les bras efhilés étaient repliés dès leur base et plongeaient profondément autour du corps du poulpe, et de manière à remplir, en partie, les vides que la tête devait naturellement laisser dans l’ouverture bien plus grande de la coquille : de ces six bras, les deux inférieurs -ou abdominaux * descendaient de chaque côté le long de la carène, laissant entre eux un bâillement au dedans duquel on apercevait l'extrémité ouverte du tube de l’animal , tan- dis que les quatre autres se tenaient deux à droite et deux à gauche dans la partie moyenne de l'ouverture, contractés et irrégulièrement repliés. Quant aux deux bras supérieurs, leur disposition était toute différente de celle des autres. Se prolongeant vers la partie rentrante de la spire, un de cha- * Pour nous conformer à l’usage , mais sans en adopter le principe, nous désignerons les bras membranifères comme étant supérieurs, c’est à dire du côté du dos, et les deux bras opposés commeinférieurs. Cr VNPr:"S0 à 85. 21 que côté, ils attaquaient la carène par la tangente et, ne l’'abandonnant plus, la prolongeaient jusqu’à son extrémité extérieure , s’insinuant entre les tubercules, et de telle sorte . qu'il ze restait dans la ligne médiane de cette carène qu’un étroit espace qui ne füt pas couvert. Les membranes qui accompagnent ces bras, dilatées au delà de tout ce que l’on peut se figurer quand on ne connaît l’animal que par des individus conservés dans l’esprit de vin, étaient étalées sur les deux faces latérales de la coquille , de manière à en couvrir toutes les parties, depuis la Ease du bord calleux jusqu’à l’extrémité antérieure du bord de l’ou- verture , et par conséquent de la carène. L'application de ces membranes était immédiate et sans aucune boursou- flure ou irrégularité quelconque ; la partie inférieure des. deux grands bras, bien tendue, formait comme un pontsur. la cavité laissée entre le dos du Mollusque et la portion ren- trante de la spire où flottait l’extrémité d’une grappe d’œufs. Nous avons tenu à produire cette nouvelle description pour faire mieux sentir ce qui manque à la planche qui accompagne la lettre de M. de Blainville, et où l’artiste n’a pas suffisamment rendu la particularité qui touche les mem- branes des grands bras. Nous remarquons , en effet, que l’animal étant représenté contracté dans sa coquille , les six bras non membranifères ne devaient pas flotter librement au dehors , mais ils devaient être repliés au dedans, comme nous venons de le dire et comme nous le représentons dans notre troisième planche ; ensuite le siphon ne devait pas pa- raître , n'ayant pas suffisamment de longueur pour cela ; les grands bras , au lieu de se diriger par la base dans l’an- gle latéral de la coquille , devaient se porter immédiatement le long de la carène pour la suivre jusqu’à son extrémité, et la membrane tapisser la surface de la coquille. Il est bien vrai que, lorsque le Mollusque se contracte, il retire souvent à lui plus ou moins complètement ses grands bras et leurs membranes , et c’est peut-être là ce que l’on 29 Cr VAL 6 4788: a voulu représenter ; mais alors nous ferons voir que l’on s’est trompé, car, lorsque le poulpe fait ce mouvement qui, du reste, ne paraît pas obligatoire, chaque fois qu’il se contracte, c’est en retirant ses bras en arrière et ne décou- vrant la coquille qu’en avant, de manière que le bord anté- rieur de la membrane se retire parallèlement à lui-même, et aussi aux sillons de la coquille. Quant au renversement d’une portion de la membrane , comme on l’a représenté, nous ne l’avons jamais observé, et nous ferons remarquer à ce sujet que cette membrane qui , dans l’animal vivant, paraît immédiatement appliquée par tous ses points sur le test , comme nous l’avons déjà dit, ne fait que glisser sur lui quand elle se retire ou s’avance , absolument comme font les lobes du manteau des animaux des porcelaines et des olives , ou seulement les appendices de ces derniers ; nous dirons encore que nous n'avons jamais observé les œufs là où on les a représentés , mais bien plus en dedans de l’ouverture. | Revenons à la description de notre poulpe, que nous avons laissé contracté dans l’Argonaute, et veillant d’un œil fixe à ce quise passe autour de lui. Le voilà qui s’étend hors de sa coquille et développe six de ses bras, puis il s’agite avee force et parcourt le bassin dans tous les sens , se heur- tant souvent contre les parois. Il nous est facile de recon- naître que, dans ces divers mouvements le corps est un peu penché vers la partie antérieure de la coquille, que les bras effilés, très étendus et rassemblés en un faisceau serré se portent aussi en avant de même que le tube qui se montre ouvert et très développé. Les grands bras sont étendus le long de la carène et les membranes tapissent en entier la coquille. Quant à la locomotion , elle s’opère à la manière ordinaire des poulpes , c’est à dire d'avant en arrière par le moyen de la contraction de la poche du Mollusque et de l’expulsion de l’eau à travers le siphon. Nousavons cherché, dans notre seconde planche , à représenter la disposition du Cr V' PE NS6 2165: 23 poulpe de l’Argonaute dans cette circonstance, et il nous sem- ble facile de reconnaître que tout y est disposé de la manière la plus favorable pour accélérer la progression de ce Mol- lusque. En effet, la légèreté de la coquille, sa forme étroite et carénée , son épaisseur, moindre encore à la partie qui, se présentant la première, doit fendre l’élément ambiant, cette membrane qui, de chaque côté, tapisse la coquille comme un doublage destiné à en faire disparaître les inéga- lités et à faciliter le glissement de l’eau, ce faisceau de bras étendus à la suite de l’animal pour n’opposer que le moins de résistance possible, et puis enfin les deux bras tendus comme un pont sur la cavité des œufs et qui semblent être là pour empêcher l’eau de s’engouffrer dans cette cavité et y op- poser de la résistance , tout cela ne paraït-il pas propre à se- conder la locomotion, qui doit être prompte et facile ; en vérité, 1l faut convenir que, quel que soit l’auteur de la co- quille , elle est bien appropriée aux besoins du mollusque qu’on n’a cessé d’y rencontrer jusqu’à ce jour. Nous avons cru reconnaître que, dans ses mouvements en pleine eau , le poulpe de l’Argonaute se tenait le dos en haut , et par conséquent le tube locomoteur en bas ; cepen- dant il est vrai de dire que nous ne l’avons pas vu constam- ment ainsi, et cette dernière circonstance nous avons pu l’observer avec bien plus de certitude sur des individus de poulpes à bras dépourvus de membranes”. : Fatigué des efforts inutiles que notre poulpe faisait dans l’étroit espace où il était enfermé et peut-être blessé par les chocs qu’il éprouvait contre les parois du bassin , il se laissa bientôt tomber au fond, et se contracta à moitié pour prendre quelquerepos, äprès quoi il nous montra un nouveau spectacle auquel nous étions loin de nous attendre. Fixant : S'ilest vrai que le côté où est le siphon soit la partie ventrale des Mollusques céphalopodes, cette manière de nager des poulpes en général, le dos en haut, serait une anomalie parmi les Mollusques pélagiens, qui, tous, nagent le ventre en haut. 24 CL M PL 8624788: quelques unes des ventouses de ses bras libres sur le fond, il se dressa sur sa tête, épanouissant son disque et portant sa coquille droite, au dessus de lui et dans la position nor- male des coquilles de Gastéropodes; puis, se mettant à ramper, il nous offrit toute l’apparence d’un Pectinibranche, comme nous l’avons dit dans la note à l’Académie des sciences, sans en vouloir déduire d’autre rapprochement que celui d’une disposition générale dans la posture et l’em- ploi de quelques organes. À moitié rentré dans sa coquille, ce Mollusque semblait ramper sur son disque dont les pal- matures” étaient un peu relevées peur suivre les mouve- ments des bras. Le corps se perdait dans la coquille ; le si- phon, placé à la partie antérieure de celle-ci, se dirigeait en avant ; les bras libres très développés serpentaient à l’en- tour , deux en avant et deux de chaque côté, comme autant d’appendices ou de tentacules, et enfin la base des deux srands bras semblait prolonger en arrière le plan locomo- teur, puis, s’élevant le long de la carène, ils recouvraient encore celle-ci de leurs larges membranes , comme nous l’avons vu lorsque le poulpe nageait en pleine eau. Dans cette nouvelle disposition , on le voit, la différence est grande, car elle consiste dans des moyens et un mode qui ne sont plus les mêmes, et aussi dans la posture de l'a- nimal qui est telle, qu’il se trouve renversé, le ventre en haut. Ainsi ce Mollusque à la fois pélagien et littoral pré— senterait cette anomalie par trop singulière que , lorsqu'il nage à la surface de l’eau, il aurait la partie ventrale en dessous, et lorsqu'il rampe sur le fond, il l'aurait, au con- traire, en dessus; deux choses qui sont tout à fait con- traires à ce que l’on voit, d’une part, chez les Mollusques ? On sera peut-être surpris de nous entendre parler des paimatures de ces sortes de pouipes; car on ne les a pasencore décrites, que nous sachions ; cependant elles existent; mais il est souvent difficile de les voir dans les individus conservés dans l’esprit de vin. Cz. V, Pr. 86 à 88. 25 pélagiens , et de l’autre chez les Mollusques côtiers. Cette prétendue anomalie ne tiendrait-elle pas à ce que l'habitude plutôt qu’une étude suffisamment approfondie a fait dési- gner par le nom de partie ventrale celle où se trouvent le si- phon et l’ouverture du sac branchial , et côté dorsal celui qui lui est opposé, tandis que c’est peut-être le contraire ? Le savant professeur dont l’opinion sur toutes ces matières est pour nous d’un si grand poids repousse toutefois cette dernière idée. Dans cette nouvelle faculté locomotive du Mollusque, où nous pensons que la reptation, comme on l’entend généra- lement chez les Mollusques, n’était qu'apparente, l’appli- cation des ventouses en faisant tous les frais, la marche était lente et toute différente de ce que nous avons vu d’abord. Elle s’opérait comme chez les Mollusques Gastéropodes, d’arrière en avant. Pour terminer cette description déjà trop longue peut- être, mais que nous jugeons nécessaire pour bien faire con- naître nos dernières observations, nous dirons que, lorsque le poulpe fut sur le point de mourir, il retira peu à peu, à lui, les grands bras et leurs membranes, les contracta sur eux-mêmes ainsi que tous les autres bras, de manière à obstruer l’ouverture de la coquille. Nous remuâmes en ce moment celle-ci et le poulpe s’en sépara aussitôt, non vo- lontairement , mais accidentellement, car il n’y tenait plus par aucun moyen. Il parut d’abord se ranimer un peu, fit quelques mouvements dans le bassin en marchant sur la tête, tomba de faiblesse et mourut peu après. Tout ceci se fit en moins de dix minutes. Nous ajouterons que ces ex- périences ont été réitérées par nous sur plusieurs individus. Ainsi la destination des bras membranifères dans certaines espèces de poulpes est aujourd’hui connue. Ces organes enveloppent l’Arsonaute comme les lobes du manteau dans d’autres sortes de Mollusques enveloppent leurs coquilles. Mais dans quel but sont-ils ainsi disposés? Quelques natu- 26 CL. V, PL. 86 à 88. ralistes avaient pensé, et de ce nombre il en est dont le sa- voir et le talent sont incontestables, que le poulpe sécrétait la coquille de l’Argonaute au moyen de ses ventouses ; serait- elle donc plus déraisonnable l’opinion qui attribuerait cette sécrétion aux membranes elles-mêmes? La nature mince, fragile et diaphane de cette coquille, ces côtes qui indi- quent si bien les différentes stations du bord antérieur de la membrane, ces tubercules constants le long de la carène, dans toutes les espèces, cette coloration des bases des bras qui répond si bien à la coloration de la carène vers la spire, ne sont-ce pas des caractères qui, mieux examinés qu'ils ne l’ont encore été, conduiraient à appuyer le fait de cette sécrétion. On nous dira que ce n’est pas à l’aide de leur manteau que les Mollusques bâtissent leurs coquilles, mais que c’est par le collier qui l’unit à l’ouverture de celle-ci; sans doute , c’est une opinion justement adoptée, et nous avons prouvé dans plus d’une circonstance et nous prouvons même par la note qui précède que nous nous sommes depuis longtemps rangé à cet avis; mais l’argu- ment ne nous en paraît pas moins faible, car sil est prouvé que cest par le collier que les Mollusques sé- crètent leur coquille, il ne l’est pas moins qu'il y a des exemples où la chose ne se fait point ainsi. Le Mollusque du Nautile, par exemple, dont la coquille est si solide, si forte, et a dû exiger deux ou trois sortes de sécrétion, n’a pas de collier, comme un habile naturaliste anglais nous l’ap- prend par le travail anatomique qu'il a fait récemment et dans lequel il n’est nullement question de ces organes. Or, si le Mollusque du Nautile a fait sans secours de collier une coquille si forte , si pesante et si éminemment calcaire, il est bien permis de croire que celui de l’'Argonaute, qui est un Céphalopode comme lui , a pu en faire également une sans le même secours. Une supposition semblable est, selon nous, d’autant plus admissible, que l’Argonaute, par sa nature dé- licate, flexible et submembraneuse, s’y prête bien plus que Cara A PL.086 à 88: 27 ne pouvait le faire le Nautile. Serait-il donc bien étrange _que les lobes des grands bras eussent la propriété de sécré- ter cette coquille mince et qui n’est qu’une pellicule toute membraneuse dans le jeune âge. Les lobes du manteau des Mollusques qui font les Porcelaines et les Olives ne sécrè- tent-ils pas des couches calcaires qui changent d’une ma- nière si remarquable l’aspect de ces coquilles , et finissent, avec l’âge, par leur donner une si forte épaisseur. M. de Blainville, qui repousse de toute l'autorité de sa science cette manière de voir, a, dès le premier abord, cher- ché à rattacher l’usage que nous lui avons fait connaître des bras membranifères aux besoins du poulpe de l’Argonaute et, y étant parvenu, l’a exploité en faveur du parasitisme. En effet, ce savant nous démontre que, puisque le poulpe, comme cela est aujourd’hui bien reconnu , n’adhère point à sa coquille par un muscle ou même un collier, il faut bien qu’il ait cependant un organe pour s’y tenir, et, si nous ne nous trompons pas, c'était là peut-être une des dif- ficultés qui génaient le plus ce savant pour développer toute son idée sur le parasitisme du Mollusque en question , car il était impossible, avec la connaissance qu'il a de l’organi- sation de cet animal, qu’il crût, comme quelques natura- listes, que le poulpe se servait de ses ventouses, pour se tenir à son test. M. de Blainville voit donc, dans cette orga- sation anormale des grands bras élu poulpe, une disposi- tion nécessaire pour son maintien dans la coquille qu’il ha- bite , et sans quoi il serait exposé à chaque instant à la per- dre. Ceci est un fait incontestablement démontré et qui ne peut manquer d’être adopté indistinctement par les par- tisans du non-parasitisme comme par ceux du parasitisme. Si quelqu'un, car il faut, autant que possible, prévoir les objections, nous faisait celle-ci , que Le poulpe n’avait pas besoin de tenir si fortement à sa coquille par la raison que l'effort qu’il fait pour chasser l’eau de: sa cavité branchiale, quand il nage, bien loin de tendre à Ven séparer, ne fait, 28 CEIN J'PLN861à 88: au contraire , que l’y porter davantage, il nous sera facile de répliquer à cela que le mouvement ne consiste pas seulement dans la translation, et que sans parler des chocs, de l’agi- tation par les vagues, etc., il est tout naturel de croire que, lorsque le Mollusque rampe portant sa coquille renversée sur lui, elle ne pourrait manquer de lui échapper pour monter à la surface de l’eau, à cause de l’air qu’elle con- tient indubitablement, s’il. ne la tenait par un moyen aussi constant et aussi puissant que celui qu’il possède. La disposition des grands bras avec leurs membranes sur la coquille et l'utilité que le poulpe en retire étant une fois connues etadoptées, voyons quelles sont les conséquences que lon en peut tirer encore pour éclaircir la question et la simplifier de ce chaos d'arguments présentés de toutes parts et généralement sur des faits mal vus ou de pure imagina- tion. Les naturalistes qui se sont occupés de l’Argonaute ont été peu d’accord sur la manière dont le poulpe se tient dans la coquille, et il en est résulié 1° l'inconvénient de ne pou- voir expliquer plus tôt l’usage des bras membranifères, et 2° de donner des armes aux partisans du parasitisme ; car ceux-ci se sont habilement emparés de ce désaccord pour en conclure cetargument assez rationnel que, puisque le Mol- lusque se tient tantôt d’une manière et tantôt d’une autre, c’est une preuve que la coquille n’a pas été faite pour lui et ne lui appartient pas; cette partie de la question étant une des plus importantes, rious nous y arrêterons un peu. Poli qui, d’après son dire, aurait très bien vu l’animal vivant, mettait ses grands bras en avant, c’est à dire au bord antérieur de l’ouverture. Férussac, qui a reproduit la belle figure, mais par trop fabuleuse, de Poli, l’a placée à l'envers comme ce naturaliste, tout en représentant d’autres figures dans le sens convenable, ce qui, de la part de l’un des plus ardents partisans du non-parasitisme, était une faute grave, mais prouvait du moins sa bonne foi dans la Cr. V, Pc. 86 à 58. 29 discussion. Cependant, en 1836, sur ur renseignement que : nous lui donnâmes d'Alger, et nous croyons aussi sur quel- ques observations de M. Delle Chiaje ou Verany, il se décida à faire refairela planche empruntée à Poli, afin de retourner l’animal dans le sens opposé, qui s’est trouvé, en effet, être le vrai. On crut à tort qu’il ne faisait ce changement que pour ne pas laisser de semblables armes dans les mains de ses adversaires, tandis qu’au contraire c'était chez lui le ré- sultat d’une conviction. Il est bien clair, au surplus , que Férussac avait adopté l’idée que les bras palmés se trouvaient du côté de la spire de la coquille, puisque, dès 1825, comme on peut le voir par le Mémoire qu'il lut à l’Académie, il supposait que la par- üe palmée des grands tentacules se réunissait en une masse globuleuse dans la cavité spirale de la coquille, ce qu'il n'aurait pu expliquer s’il avait pensé que ces bras fussent à la partie antérieure. M. Delle Chiaje , qui sera toujours un observateur d’un grand poids dans toutes les questions d'organisation malo- cologique, n’a pas été heureux dans cette circonstance-c1. En effet , 1l renverse encore l’animal de manière à mettre ses bras membranifères à la partie antérieure de la coquille et s'arrange comme il peut pour expliquer comment l’ani- mal tient sa coquille à laide des ventouses, ce qui est assez difficile à concevoir, puisqu'il dit en même temps que les bras sont étalés à la surface de l’eau. Viennent ensuite M. Broderip, qui établit que, dans un individu qu’il eut à sa disposition, les bras palmés étaient du côté du dos de la coquille, et M. James Sowerby, qui reconnaît cependant que, dans celui de Cranch, c’était le contraire. M. de Blainville a eu aussi des individus bien conservés dans les mains et il les a vus tournés de la manière dont nous le faisons connaître aujourd’hui; néanmoins il tire, de la divergence des opinions, un argument de plus en faveur 30 Cu. V, PL. 86 à 88. du parasitisme. Aujourd’hui cet arsument doit échapper à ce savant , et notre observation ou plutôt la conséquence qu’il en a déduite lui-même décide cette question ; caril est bien certain que, puisque la fonction des membranes des grands bras consiste à saisir la coquille en l’enveloppant de- puis la partie rentrante de la carène jusqu’à son extrémité, l’animal doit être constamment tourné de telle sorte que cette disposition puisse avoir lieu, c’est à dire qu’il doit avoir la partie dorsale près de la spire. Les partisans du parasitisme s’appuient fortement sur une anecdote qui, en effet, serait bien propre à décider la ques- tion, si elle, constituait une observation bien faite, bien précise, et nous dirons même digne de quelque confiance. Nous voulons parler du Mollusque dont Rafinesque a fait le genre Ocythoé. Nous ne savons pas si nous sommes dans l'erreur ; mais il nous semble que les naturalistes qui ont avec raison, dans quelques cas, la prétention d'appuyer leur opinion sur les principes de la science, s’abusent dans cette circonstance et s’attachent à un fait sans valeur, comme nous allons le faire voir. Voici l’histoire de ce genre Ocythoë : Un voyageur, faisant de l’histoire naturelle dans les mers de Sicile, trouva, entre autres choses curieuses, un Cépha- lopode dont voici la description citée textuellement, sans doute, dans M. de Blainville : Æppendices tentaculaires au nombre de huit, les deux supérieurs ailés intérieurement, à su- çoirs intérieurs, pédonculés, réunis par l’ailelatérale, sans au- cune membrane à leur base. Si, comme il n’est pas permis d’en douter, telle est la description fournie par ce naturaliste, en vérité les personnes qui se fondent sur cette phrase pour soutenir leur opinion jouent de bonheur, car jamais, d’a- près ce que nous savons des autres poulpes qu'il a décrits, cet observateur n’avait pris tant de peine à la description d’un Mollusque; il ne parle pas de coquille , aussi s’est-on em- paré de ce fait pour démontrer que son Mollusque est un CLANS Pr 86 à.85. 31 poulpe d’Argonaute, se promenant librement en pleine mer et sans test, comme si l’auteur prenait ordinairement la peine de décrire tout ce qu’il voit dans un Mollusque ; voilà le parasitisme démontré. À tout cela, ne serait-il pas permis d’objecter ce qui suit : 1°. Il n’est pas prouvé que le Mollusque fût sans coquille, quoiqu'il n’en dise rien. 2°, Il n’est pas prouvé davantage , dans le cas où, nous voulons bien le croire, l’animal était sans coquille, que celle-ci n’a pas été perdue quelques instants avant la prise de l’animal ; il faudrait, pour tirer parti de l’anecdote, en connaître bien tous les détails. 3°. Les étonnantes descriptions de cinq à six poulpes ren- contrés par le même voyageur, et celle tirée de son Ocy- thoë , qui sont les seules choses que nous ayons l’honneur de connaître de lui, ne sont pas propres à nous donner plus qu’à d’autres confiance dans la précision de ses observations. 4°. Nous ne sommes pas forcé à croire que ce Céphalo- pode fût un poulpe d’Argonaute, par la raison que la des- cription dit que les bras n’avaient aucune membrane à leur base, et comme nous l’avons vu, contrairement cependant à des observations faites sur des animaux vieillis dans l’al- cool, ces Mollusques en ont, sinon de très grandes, du moins de très visibles. 5°. Si nous voulions décrire un de nos poulpes à grandes membranes, dont Férussac faisait des véliferes et dont nous ferons connaître une espèce à la fin de ce mémoire, nous choisirions à peu près les mêmes expressions que M. Rañ- nesque, tant son poulpe ressemble à ceux de cette divi- sion. - 6°. Une phrase de M. de Blainville lui-même (Dict,, poulp., p. 207) démontre seule toute l’incertitude qui règne sur ce Mollusque. On a trouvé , dit ce savant , dans les mers de Sicile des poulpes dont la paire de tentacules supérieures est élargie , probablement comme dans les poulpes parasites, 32 Ci. V, PL. 86 à 88. puisqu'ils ont paru assez différents des espèces connues pour en faire un genre distinct sous le nom d’Ocythoé. Nous faisons observer que les poulpes vélifères sont com- muns dans la Méditerranée et particulièrement dans les mers de Sicile et d'Italie, et qu’à l’époque où ce voyageur faisait sa découverte , même à celle où M. Blainville publiait son article Poulpe du Dictionnaire , on n’en connaissait encore aucune espèce. IL en sera de même de l’argument que l’on a cru pouvoir tirer des deux poulpes Ocythoés que Ranzani a eus à sa dis- position. Ils étaient dans l'alcool, et l’un d’eux portait d’ail- leurs des fragments de la coquille. Les partisans du parasitisme mettent encore en avant un autre argument , auquel nous croyons qu'il est facile de ré- pondre de manière à en détruire la valeur; ils disent tou- jours que ce n’est pas la même espèce de Poulpe que l’on trouve dans la même espèce de coquille. Leurs adversaires cherchent à démontrer le non-parasitisme, en soutenant que cela est précisément ainsi ; qui croire? Quant à nous, notre opinion est faite depuis longtemps sur ce sujet, et nous avons cherché à le prouver dans le Bulletin universel des sciences , en citant une circonstance où nous avons pü examiner un grand nombre de ces animaux , les uns occu- pant l’Argonaute-argo et les autres l’Argonaute grain de riz. Nous nous convainquimes facilement alors que la même espèce habitait toujours la même coquille; car nous ne trouvâmes jamais dans l’une celle que nous reconnais- sions dans l’autre. Maïs nous ne voulons pas arguer de ce fait; car, à l’exemple de M. de Blainville, nous pensons qu’il ne convient, dans aucun cas, de s’appuyer sur une observation susceptible d’être mise hors de cause, comme n'étant qu’une simple anecdote; nous tâcherons de procé- der par le raisonnement. M. de Blainville pense que c'est un | poulpe ordinaire qu’Aristote a vu dans la coquille de FArgonaute, et il se CL. V, PL. 86 à 88. 33 fonde dans son opinion sur ce que dit ce grand naturaliste, que les bras étaient réunis par une membrane mince comme une toile d’araignée, à la manière des doigts de canards. L’observation des palmatures aux bras des poul- pes d’Argsonautes, que nous avons faite, et dont nous avons déjà parlé, fait tomber cet arguinent, puisqu'elle dé- montre que le caractère observé par Aristote s'applique aussi bien à l’un qu’à l’autre. Mutien , Pline, Born et Bosc ont parlé d’une Seiche qui habitait l’Arsonaute : cela est vrai , sans doute; mais il n’est pas moins certain que ces naturalistes entendaient par Seiche un Poulpe , comme il est démontré par la Sepia octopus de Linnée, la Scpia rugosa de Bosc, etc., etc. Comment, d’ailleurs, comprendre qu’une Seiche, qui est toujours un animal allongé et nullement protéiforme, comme le sont les poulpes en général, qui, d’ailleurs, renferme dans son corps une coquille grande, solide et droite, puisse se ger dans la cavité d’un Argonaute, et faire, par consé- quent , que la première de ces coquilles se courbe pour se prêter à la forme de l’autre. Il y:a plus, pour admettre la possibilité d’une chose aussi extraordinaire , il faudrait sup- poser, vu l’étroitesse de l'ouverture de certains Argonautes, que la Seiche se placât de côté, c’est à dire la partie ven- trale à droite, par exemple, et la partie dorsale à gauche, ce qui serait contraire à ce que nous venons de signaler comme existant dans le Céphalopode de l’Argonaute, où la partie dorsale est toujours en arrière et la partie ven- trale toujours en avant, sans qu’il puisse jamais en être autrement. M. de Blainville cite M. de Roissy comme lui ayant as- suré « avoir vu dans les mains de M. de Férussac, dans deux espèces d’Argonautes, l’A. lisse et l'A. grain de riz, tous deux de la Méditerranée , deux poulpes évidemment de la même espèce. » Voilà, certes, une objection bien forte, et qui semble avoir une grande importance; car M. de 1837. 29. 34 CL. V, PL. 86 à 88. Roissy, comme tous les naturalistes le savent, est un obser- vateur aussi habile que consciencieux , et, pour notre part, nous nous laissons souvent influencer par son jugement, parce que nous avons appris à en connaître la valeur; mais, voulant avoir, à ce sujet , des détails précis , nous avons in- terrogé ce naturaliste, et nous avouons que l’objection a perdu à nos yeux une grande partie de son mérite, lorsque nous avons su, de sa propre bouche, qu’il n’avait pas vu les deux poulpes en question dans les mains de M. de Fé- russac , mais simplement des dessins, et qu’encore ceux-ci laissaient apercevoir quelques légères différences, particu- lièrement dans la coloration. Tout le monde conviendra avec nous que, si ce fait ne perd pas tout à fait son importance par cette explication, du moins est-il permis d’ajourner toute conclusion à son égard, et de le mettre de côté jus- qu’à nouvel ordre. Au surplus , quelle conséquence un peu importante pourrait-on tirer de là, lorsque nous aurons fait voir que les données sont inexactes. En effet, nous pouvons assurer que A. grain de riz n’a jamais été recueilli dans la Méditerranée , mais bien sur les côtes du Brésil, au cap de Bonne-Espérance et dans la mer des Indes. Ce que nous avons dit de la disposition et de l'usage des bras membranifères du poulpe de l’Argonaute sufhrait , se- lon nous, pour démontrer que la même espèce de poulpe ne peut habiter indistinctement dans l’une ou dans l’autre es- pèce de coquille. S’il en était autrement, il serait en effet difficile de concevoir comment les bras supérieurs et les membranes se trouveraient correspondre de forme et de proportion avec les faces latérales des coquilles, qui varient beaucoup selon les espèces. Ainsi, nous aurions de la peine à comprendre comment le même poulpe pourrait se maintenir un jour dans l’Argonaute grain de riz et l’autre dans l’A. argo ; car, si ses bras et ses membranes sont assez srands pour saisir l'étendue des faces de la première, ils ne le seront pas assez certainement pour celles de la se- CL. V, PL. 86 à 88. 35 . conde. Nous déclarons, au surplus, que nous n’avons ja- _ mais rencontré dans l’Argonaute argo que l’espèce que nous figurons à la fin de ce mémoire , et nous sommes forcé d'ajouter que la seule considération de cette coloration en bleu si intense, que nous n’avons jamais manqué de ren- contrer sur les grands bras, nous donne peu de confiance dans les dessins par trop romantiques qu’on a fournis jus- qu’à ce jour. La découverte de l'usage des bras palmés fait tomber d’autres hypothèses encore, dont l’un ou l’autre parti tirait plus ou moins de force, et par là elle simplifie la question. Tel est ce fait avancé par un naturaliste, que les deux grands bras du poulpe se disposent à l’intérieur de la co- quille, de manière qu’ils correspondent exactement aux deux carènes tuberculeuses du dos, et qu’alors les ventouses for- ment les tubercules ; et cette manière de voir de Férussac, qui pensait que la partie palmée des grands tentacules se réu- nissait en une petite masse globuleuse dans la cavité spirale. Telle est encore cette autre opinion de M. Delle Chiaje, qui croit que c’est par le moyen des suçoirs que l’animal transsude la matière calcaire destinée à l’accroissement pro- gressif de la coquille , et qui en trouvait la preuve dans ce prétendu fait que l’animal n’adhère à sa coquille que par ces organes ; cette autre assertion du même naturaliste , que l'animal voit à travers son test ses ennemis aussi bien que sa proie, circonstance qui, nous l’avouons, nous paraît dif- ficile à croire à cause du recouvrement de ce test par la membrane des grands bras, qui doit en diminuer considéra- blement la transparence déjà bien faible; et enfin cette des- cription dans laquelle le même naturaliste fait connaitre que, lorsque le poulpe de l’Argonaute veut changer de place, il renverse sa coquille , étale à la surface de l’eau ses deux bras membranifères ainsi que ses tentacules pointus, de telle sorte qu’il ne reste dans la première que le corps, qui _ne Jui adhère qu’au moyen de quelques suçoirs les plus 36 CL. V, PL. 86 à 88. rapprochés de la base. 1 est évident, aujourd’hui, que les bras palmés ont un tout autre usage que celui de flotteur. Venons à un fait plus important et qui fournit, sans con- tredit, un des arguments les plus forts en apparence en fa- veur du parasitisme. M. de Blainville se sert habilement de notre découverte pour corroborer l’opinion qu’il professe, et c’est avec cette lucidité qui règne dans toutes ses dé- monstrations qu’il développe ici sa manière de voir, fort en- traînante, sans doute, mais qui s'appuie toutefois sur une ob- servation pour laquelle nous ne sommes pas tout à fait d’ac- cord ; aussi ne trouvons-nous pas dans ce nouvel argument toute la force qu’il paraït avoir au premier coup d’æil. Ce professeur admettant ce que nous avons dit, que le poulpe de l’Argonaute rampe le tube en haut, c’est à dire pour lui la partie ventrale en haut, remarque qu’il en est tout diffé- remment des poulpes ordinaires qu’il a observé sur les côtes de Provence, et particulièrement du Moschatus. Ces poul- pes, dit-il, rampent en se trainant sur le sol, mais toujours le tube du côté inférieur et le dos en haut: et il conclut de là que notre poulpe d’Argonaute est dans un état d’anoma- lie, tandis que les poulpes proprement dits sont dans l’état not: de [à pour ce savant une nouvelle preuve de para- sitisme de l'animal. Sans oser discuter sur la validité de cette preuve , nous répéterons seulement que, si nous ne l’admettons pas, c’est en grande partie parce que nous ne sommes pas d’ac- cord sur ses éléments. j Nous avons vu très souvent des poulpes marcher hors de l'eau ; et un dessin fait par M. de Blainville lui-même, sur les côtes de Provence , et qu’il a bien voulu nous montrer, nous a paru rendre d’une manière complète ce que nous avions observé de notre côté. L'espèce que nous avons vue est précisément la même qui a servi aux observations de ce naturaliste ; nous l’avons trouvée dans la même position que lui, mais nous sommes loin d’affirmer qu’elle n’en affecte Cr. NV, Pr. SG à 88. 37 pas d’autres , car nous avons souvent observé le contraire. Le Moschatus est, sans contredit, de tous les poulpes, celui qui se prête le mieux à cette expérience, non seule- ment parce qu’il est le plus commun dans les filets des pé- cheurs de la Méditerranée , mais encore parce qu’il mon- tre, surtout quand il marche hors de l’eau , une force et une agilité surprenantes. Nous l'avons étudié dans la rade d'Alger, au moment où les pêcheurs hissaient leurs fi- lets, presque toujours pleins , sur le pont de leurs ba- teaux. Alors s’échappant à travers les mailles, ces ani- maux couraient çà et là, cherchant à gagner la mer, et rien west plus curieux, en effet, que le mouvement qu'ils se donnent pour atteindre leur but. Ils ne rampaient pas à la manière des Gastéropodes ; mais se tenant pliés en deux, de telle sorte que leur tête et l'extrémité de leur sac po- saient seules sur le pont, ils semblaient arpenter, si l’on peut s’exprumer ainsi, en faisant le gros dos ou le gros ventre se- lon leur position , tandis que les bras, portés en avant et sur les côtés, ondulaient à la manière des Serpents , et se fixant alternativement par leurs ventouses, servaient au. poulpe à se tirer à mesure qu'il s2 haussait sur ses extré- mités. Ce que nous avons compris alors, c’est que, sans force comme sans ressort, quand ils sont hors de l’eau, ces animaux invertébrés se meuvent comime ils peuvent, que la DO où ils se trouvent, par la puissance de leurs bras. armés de ventouses , et selon la force vitale qui leur reste. Cette circonstance est véritablement pour eux un état acei- dentel , puisque , par la nature de leur organisation , il ne leur a pas été donné de vivre habituellement hors de l’eau, et que, par conséquent, ils n'ont été pourvus d'aucun or- gane particulier pour s’y mouvoir ; mais leur état normal, c’est quand ils sont dans l’eau , c’est là seulement qu'ils jouissent des facultés qui leur ont été accordées pour agir; et dans l’eau, nous l’affirmons, jamais ils ne rampent ou arpentent comme nous venons de le décrire , pas plus 38 Cc. V, PL. 86 à 88. qu’ils ne nagent en tournant sur eux-mêmes , comme on l’x avancé. Quoi qu’il en soit, nous ne méconnaissons pas entière- ment la force de l’argument présenté par M. de Blainville , et voici comment nous le comprenons. Si nous supposons qu’un poulpe, par la nature de ses besoins , de ses mœurs, par sa destination éminemment pélagienne , soit obligé de s'emparer d’une coquille étrangère pour s’y loger et y passer sa vie ou une partie de sa vie, il faut bien admettre, dans quelques uns de ses organes, des modifications ou une‘dis- position particulière. Il faut, par exemple, que la nature J’ait pourvu d’organes spécialement destinés à le maintenir dans ce corps étranger ; et tels sont les bras membranifères du poulpe dont nous nous occupons. De même, quand nous rencontrons un animal entouré de ces particularités, un mollusque, dans cet état d’anomalie, nous devons être porté à croire qu’il est dans le même cas, c’est à dire qu'l est parasite; mais pouvons-nous l’affirmer? ce n’est qu’une présomption, et y voir une preuve ne serait peut-être pas logique . * Nous ne terminerons pas ce passage de notre mémoire sans dire que Férussac, comme nous venons de l’apprendre, avaiteu, peu de temps avant sa mort, l’idée que les bras membranifères du poulpe de l’Argonaute étaient tenus par ce Mollusque sur les faces latérales de la coquille; du moins voici ce que nous trouvons dans une lettre qu'il écrivait à M. Prêtre, en lui demandant une nouvelle planche pour son grand ouvrage sur les Céphalopodes cryptodibranches , et que cet habile peintre a bien voulu nous communiquer : « Dans le second flacon est un individu dans sa coquille , qu’il faut faire également vu de côté, et ayant la large membrane bien étalée ovec beaucoup de soin sur la coquille, dans la position où est le bras. » Malheureuse- ment on ne retrouve ni les animaux ni le beau dessin fait par M. Pré- tre , et la phrase que nous venons de citer est tout ce que nous pos- sédons de Férussac sur un sujet qu’il aurait été fort intéressant de voirtraiter parlui. CAMPND PE 186 !a "88! 39. GUN — 1) LES, Faculté locomotive du poulpe de l’Argonante en pleine eau. | Le poulpe de l’Argonaute nage à la manière des autres. Céphalopodes cryptodibranches. quand il est en pleine eau , c'est à dire par le refoulement de l’eau introduite dans Île sac au moyen du tube situé vis à vis l'anus. Telle est la troi- sième observation que nous avons faite : elle tend évidem- ment à ramener ce poulpe à l’état normal des autres Cépha- lopodes dont on lavait si étrangement écarté sous Le rapport des mœurs et des facultés ; elle détruit les fables débitées jusqu’à ce jour sur la navigation de l’Argonaute, elle ex- plique comment il fallait que ce poulpe eût deux bras pal- més pour maintenir la eoquille ; enfin elle renverse cet ar- sument , tiré de la divergence des opinions, au sujet de la manière dont le Céphalopode de cette coquille nage à la surface de l’eau , et qui faisait dire que l'habitant parasite de l’Argonaute n’était pas toujours.un poulpe à bras palmés, ou bien qu’il ne se plaçait pas toujours de la même ma- nière.. Faculté locomotive du poulpe de l’Argonaute sur le fond. L'observation que nous venons de faire, et la description. que nous avons donnée , dans le commencement de ce mé- moire , de la manière dont le poulpe de l’Argonaute rampe sur le fond de la mer, constituent un fait qui est tout nou- veau, et semble n’avoir jamais été observé. Toutefois il est juste de dire, et nous nous en faisons un devoir, qu'il avait déjà été indiqué ; car Rhumph a dit depuis longtemps que ce Mollusque « marchait au fond de la mer à l'aide de ses bras, et la carène de la coquilleen haut. » Nous ne faisons donc que confirmer son observation et la détailler davan- tage. Il découle naturellement, de la description que nous 40 CLzayV ; Pr. 86 ay58. avons donnée à ce sujet, que ces poulpes ne se tiennent pas toujours la partie ventrale en bas, mais bien quelquefois aussi en haut. Cette observation infirme encore l’opinion des naturalistes qui pensent que les bras palmés sont tournés du côté de la partie antérieure de la coquille, et de ceux qui croient que le Mollusque se place indistinctement d’une manière ou d’une autre, et en tirent argument pour le non-parasitisme ; enfin elle ramène aussi le poulpe à un état plus normal que celui qu’on lui avait prêté. Ce mode particulier de reptation, au ondides mer, n’expliquerait-il pas pourquoi le poulpe, dont il est ici question , en le supposant l’auteur de la coquille, conserve un vide dans le fond de celle-ci, au lieu de l’emplir d’un dépôt de matière comme fait la Magile , ou d’y former des cloisons à mesure de son agrandissement , comme le Nau- tile. Ne serait-ce pas pour conserver un réservoir d’air propre à faciliter son ascension rapide et verticale à la surface de l’eau? Rhumph qui observait bien, nous en avons à l'instant donné une preuve , semble confirmer cette idée lorsqu'il dit, au sujet de ce Mollusque, que c’est aussi dans une position renversée , c’est à dire la tête en bas et la carène de sa coquille en haut, qu’il remonte. En effet, n'est-ce pas évidemment dans le but de conserver Fair qui est comprimé par lui dans le fond de la coquille, qu’il se tient ainsi renversé pendant son ascension ? S’il tenait , au contraire, la carène en dessous, cet air ne manquerait pas de s'échapper , et il lui faudrait alors user de ses organes de refoulement pour remédier à cette perte. Cette observa- tion par aitra peut-être étrange à quelques personnes ; mais il est certain que bien des Mollusques et des Acalèphes ne s'élèvent pas autrement du fond, et nousiles' avons vus maintes fois lâcher à la surface de la mer la bulle d’air que, sans doute , ils avaient obtenue au fond de 1e par l'effet d’une faculté spéciale. CL, Pr.,66 288: 41 Examen de que'ques arguments qui ont été présentés en faveur de l’une ou de l’autre opinion. Dans son intéressante lettre, M. de Blainville a présenté une série d'arguments en faveur du parasitisme ; les disser- tations dans lesquelles nous venons d’entrer ont répondu à la plupart d’entre eux, maïs il en est encore à qui nons avons des objections à opposer ; tel est, par exemple, son quatrième argument : il est tiré du défaut d’adhérence entre la coquille et l’animal qui tendrait à faire croire que l’une est étrangère à l’autre. Nous sommes parfaitement d'accord avec tous les naturalistes qui reconnaissent ce défaut d’adhérence; en effet, il n’y a d'autre intimité entre le test et le Mollusque que celui du contact , et cet argument a toujours été re- gardé comme un des plus valables ; toutefois on peut lui opposer ceci, que le véritable auteur de la coquille, si ce n’est pas le poulpe, ne lui adhérait pas davantage, puis- que, contrairement à tout ce que l’on voit sur les autres coquilles , il n’y a point sur celle-ci de traces d’adhérence, en un mot, d'impression musculaire. Cette remarque, au surplus, n’est pas de nous; elle nous fut faite, il y a une dizaine d'années, par Cuvier, dans une conversation sur ce sujet. À cette observation, on nous a répondu quelquefois : « Mais l’Argonaute est évidemment une coquille inté- rieure ; » nous avouons que nous aurions de la peine à nous figurer une coquille intérieure de cette sorte , si enroulée , symétrique , diaphane , à côtes et à tubercules, enfin si peu analogue à toutes les coquilles intérieures , à quelque or- dre de Mollusque qu’elles appartiennent. On a aussi voulu rapprocher cette coquille du genre Atlante, se fondant sur un récit d’un habitant de l’île d’Am- boine , et dont nous n’avons, au surplus , qu’un rapport fort anecdotique. Mais les animaux de celui-ci tiennent à la 42 CL. V, Pr. 86 à 88. coquille par une attache bien distincte, et il n’existe , en somme , aucun rapport entre les Argonautes d’une part et les Atlantes ou les Carinaires de l’autre, car ces deux genres de Nucléobranches ont ‘constamment une carène simple et médiane que les Argonautes n’ont pas; puis, comme nous Pavons démontré il y a déjà longtemps, les ÂAtlantes et les Carinaires ne sont nullement symétriques, et tous les Argonautes, au contraire, le sont. Pour prouver qu’un autre Mollusque que le Poulpe à bras membranifère habite dans l’Argonaute, on cite un bel exemplaire de cette coquille que possède M. de Roissy , et dans lequel , au moyen d’une cassure accidentelle , on aper- çoit distinctement un lambeau desséché et encore fixé à la paroi interne. Nous n’avons pas vu cette coquille ; mais , d’après ce que nous en a dit M. de Roissy lui-même, nous ne pensons pas qu'on puisse tirer de cette circonstance un argument de grande valeur. Ne trouve-t-on pas souvent, comme nous l’avons vu nous-même, dans des coquilles abandonnées, des parasites qui s’y sont fixés , tels que des Ascidies, des Anatifes, des Actinies, etc. , etc. , et qui peuvent laisser des lambeaux de leur pied. L’Argonaute de M. de Roissy en offre peut-être un exemple; rien ne prouve le contraire. | Le cinquième argument de M. de Blainville tend à dé- montrer que la forme de l’animal n’a aucune analogie avec celle de la coquille. Nous ne reviendrons pas sur ce sujet ; car précisément nous avons cherché, vers le commencement de ce mémoire, à établir cette analogie que nous trouvons encore plus grande depuis que nous connaissons l’usage des bras membranifères. | Dans son neuvième argument , M. de Blainville s'exprime ainsi : « L’animal peut être retiré de sa coquille sans éprou- ver aucune apparence d’inconvénients, sans qu’il suspende ses mouvements, comme Cranch la expérimenté d’une 3 tnière positive. » Rien n’est embarrassant comme de ré- CL. V, PL. S6 à 88. 43 futer l’argument dans lequel on s'appuie sur un fait qu’un homme justement digne de confiance dit avoir vu, quand précisément on a soi-même maintes et maintes fois observé tout le contraire. On peut combattre une opinion, mais on ne peut pas, en conscience, dire à quelqu’un qui prétend avoir vu une chose, « vous ne l’avez pas vue, » quoique l’on soit certain que cela ne peut pas être; c’est pourquoi nous laisserons là Cranch avec son poulpe, et nous rappellerons seulement ce que nous avons dit lorsque nous avons rap- porté notre propre observation sur le poulpe prêt à expirer, qui, affaibli et tenant à peine à la vie, avait contracté ses bras membraneux , et ne pouvant plus saisir sa coquille , s’en était séparé accidentellement. Cette même observa- tion, nous l’avions faite déjà il y a nombre d’années, sur l’espèce précisément de Cranch, mais pas avec autant de détail , puisque nous ne connaissions pas alors l’usage des grands bras, et plus tard au cap de Bonne-Espérance ; enfin, c'est sur plusieurs individus, à Alger, que nous avons étudié les faits que nous rapportons dans ce mé- moire. Eh bien ! nous affirmons que nous n’avons jamais vu le poulpe sortir de la coquille de son propre mouvement, et qu'il ne l’a fait que parce que, privé par défaillance de la faculté de s’y tenir au moyen des organes que la nature lui a donnés dans ce but, il n’en a été séparé que par circons- tance fortuite et tout indépendante de sa volonté; et si, dans ce cas , il reprenait une apparence d'activité, ce n’é- tait que pour épuiser d’un seul coup le reste de ses forces, et mourir presque aussitôt. Nous ne dirons rien de plus sur ce sujet , car le raisonnement ne peut plus rien ici, et l’ex- périence seule peut faire raison de ces arguments; à cette occasion, nous prions instamment les personnes qui auront occasion d'observer le poulpe de l’Argonaute dans sa co- quille, de multiplier, autant que possible , leurs expé- riences sur ce fait, et de tenir soigneusement compte de tout ce qu’elles verront. 44 CL. V, PL. 86 à 88. Si nous nous sommes trouvé dans l'obligation de com- battre plusieurs arguments présentés en faveur du parasi- tisme , nous trouvons aussi occasion d'attaquer quelques uns de ceux mis en avant par les partisans du non-parasi- tisme. Nous en avons déjà détruit quelques uns en leur op- posant la disposition ét l’usage des grands bras ; c’est ainsi, par exemple, que nous avons fait voir que ces bras ne se repliaient point à l’intérieur de la coquille , de chaque côté de la carène, pour y former les tubercules. Nous avons aussi détruit l’argument fondé sur cette ob- servation prétendue que l’animal retiré de l’Argonaute mon- tre sur son manteau toutes les formes de celui-ci, et l’im- pression des sillons et des tubercules dont il est orné ; mais il y a un fait plus important auquel nous devons nous arrêter un moment , car il a été avancé avec un grand suc- cès pendant un certain temps, et voici cependant qu'il tombe aujourd’hui ; il en sera sans doute de même de bien d’autres arguments, fruits d’une imagination active , aux- quels on à prêté trop d’attention jusqu’à ce jour, mais qui n’attendent peut-être qu’une simple observation faite avec conscience sur l’animal plein de vie et de liberté , pour être complètement détruits. Ge fait, nous allons l’exposer ; les partisans du non-parasitisme ont pensé que le meil- leur moyen de résoudre la question était de s’assurer si la coquille du poulpe à bras membranifères se trouvait rudi- mentaire dans l’œuf de ces animaux. Cette recherche pou- vait être décisive ; plusieurs naturalistes, s’y étant livrés, s’écrièrent bientôt, la question est décidée, car la coquille est là. Ce fut précisément un savant anatomiste dont fa ré- putation est européenne, qui jeta le premier ee cri de vic- toire , que l’on enregistra aussitôt dans une foule de publi- cations, en racontant les merveilles de cette observation, et reproduisant le jugement sans appel de l’habile italien. Toutefois, pluieurs autres savants d’un talent reconnu , et nous citerons avant tous M. de Blainville, ne se laissèrent Cz. NV, Pc. 86 à 58. 45 pas convaincre sur parole, et voulurent vérifier le fait; ni M. de Blainville, ni sir Everad Home, ni M. Bauer, ne virent ce que l’on avait annoncé. Il y a plus, madame Po- wer, disciple du célèbre Poli, dont nous avons déjà parlé au sujet de ses belles observations sur le poulpe de l’Argo- naute, et qui est un des défenseurs les plus éclairés du non- parasitisme, donne aujourd’hui un démenti formel à son maître, en déclarant qu’il n’y a point d'apparence de co- quille dans l’œuf du poulpe ; elle arrange ensuite un petit système fort ingénieux qui ne cause toutefois aucun préju- dice au parti du non-parasitisme, et démontre comment la coquille se forme après la naissance du Mollusque. Quant à nous, nous avons été fort curieux de vérifier aussi l’observation de Poli. Nous l'avons essayé à différentes fois, tantôt sur des œufs que nous tenions conservés dans l'alcool , tantôt sur ceux que nous retirions tout frais de la mer, et que nous avions sans doute à différents degrés de maturité ; ch bien ! nous n’avons jamais rencontré que ce nucléus que l’on remarque dans tous les œufs en général. L’argument le plus fort que présentaient les partisans du non-parasitisme tombe donc évidemment devant tant d'observations réitérées. Un de ceux qui présentent le plus de difficultés à attaquer est sans contredit celui-ci, que le poulpe et sa coquille se montrent constamment dans une grandeur proportionnelle. C’est un fait incontestable que leraisonnement admet volon- tiers, mais que l'expérience prouve. Or, comme on a trouvé des individus de tous les âges, on doit en conclure que, de deux choses l’une, ou que le Mollusque grandit sa coquille à mesure qu'il grandit lui-même, ou qu’il la quitte quand il y est gèné pour en prendre une autre plus appropriée à sa taille. Dans le premier cas, c’est le non-parasitisme, sans doute, que l’on entend ; dans le second , c’est le parasitisme complet. À part la question de savoir si le poulpe a bien la faculté de se promener ainsi avec deux grands organes mem- 46 Cr. V, PL. 86 à 88. braneux qui ne lui servent plus à rien pour aller choisir une coquille appropriée à sa taille, question dans laquelle nous avons cherché déjà à désabuser ceux de nos lecteurs qui pencheraient pour cette opinion, nous pouvons ajouter les réflexions suivantes. Pour que le poulpe dont il est ici question pût en effet changer de coquille à volonté, il faudrait admettre qu’il fût bien favorisé dans cette opération; car non seulement il faut qu’il en trouve une parfaitement appropriée à ses di- mensions , mais elle doit en outre être de la même espèce que celle qu’il vient de quitter. Cette opération, il la ferait probablement en pleine mer, car les Argonautes ne vien- nent au rivage qu'avec leurs poulpes, et alors il faudrait admettre au milieu de l’Océan une prodigieuse quantité de coquilles d’Argonautes abandonnées pour fournir au choix de tous ces animaux , il faut en même temps que ces co- quilles s’y trouvent accumulées à différents âges, et, nous lavouons , dans nos nombreux voyages à travers l'Océan et la Méditerranée , nous n’avons jamais rencontré une seule coquille d’Argonaute vide et flottante sur l’eau, comme nous y avons trouvé tant de Jantines et de Spirules privées de leurs Mollusques. Nous concevons que des Pagures, sur nos côtes , changent facilement de coquilles , c’est que celles-ci y sont jetées en grand nombre; et nous avons même fait cette observation, que c’est là où il y a le plus de coquilles qu’il y a le plus de Pagures ; après tout, ces animaux ne sont pas bien difficiles sur le choix, car nous en avons observé de tailles bien différentes dans des coquilles semblables, et d’é- sal volume dans des coquilles différentes, tandis que, dans les Argonautes, les proportions sont scrupuleusement ob- servées : c’est précisément ce que nous avons remarqué dans les curieux exemplaires que M. d’Orbigny nous a montrés, et qu'il a rapportés de son grand voyage. Rien n’est plus propre à jeter des lumières sur la question de l’Argonaute, que l'étude de ces petites coquilles recueillies au milieu de Cr. V, PL. 56 à 88. 47 l'Océan avec leurs animaux. Il n’est certainement pas sans intérêt d’en parler ici. Ces individus, avec leurs coquilles, sont extrêmement jeunes et plus ou moins de la grandeur d’un pois, car tous n’ont pas précisément le même âge. Le plus jeune a sa coquille tout à fait en forme de petite cupule, et l’on remarque que l’un de ses bords, qui se prolonge un peu plus, va commencer l’enroulement. Non seulement ce bord est membraneux et flexible, mais une grande partie de la coquille l’est aussi, et le fond de la cupule a seule ur peu de fermeté. Quant au poulpe, ses bras n’ont pas encore , proportionnellement parlant , tout le développement qu’ils devront avoir dans un âge plus avancé , et les membranes des grands bras ne sont que ru- dumentaires. Cependant, chaque petit Mollusque tenait autrefois à sa coquille , et l’on voit encore , sur le bord du sac, un repli anguleux aux deux extrémités , qui corres- pond exactement au bord antérieur de la coquille cupu- liforme et à ses deux petits angles latéraux. Cette obser- _vation est plus facile à faire encore sur les autres individus qui sont plus grands, où ce bord est mieux formé et ses deux angles plus prononcés. Ainsi. dans les jeunes individus, le bord du sac enveloppe donc, en se recourbant, le bord an- térieur de la coquille; et n’est-il pas permis de croire que c’est par ce moyen que l’animal maintient , à défaut peut- être d’autres membranes bien formées encore , sa petite co- quille si légère et qui ressemble si fort à une pellicule ? Après cette observation sur des coquilles qui sont, sans aucun doute , pour tous ceux qui les verront , des coquilles d’Ar- gonautes , et sur de jeunes poulpes à bras membranifères qui leur appartenaient évidemment, convenons que, si l’examen de ces individus ne décide pas rigoureusement la question , il fournit au moins de grandes présomptions en faveur du non-parasitisme. Il n’y a pas besoin de nous étendre davantage sur ce sujet , pour en faire sentir toute l'importance dans la question qui nous occupe. 48 CL. VEVPL) 862.86. Nous avons omis de citer un peu plus haut, en parlant des arguments dont se servent les partisans du parasitisme, un fait assez remarquable : nous voulons parler de la ren- contre constante de poulpes femelles dans la coquille de l’Argonaute, Sur douze individus disséqués par M. Delle Chiaje , il n’y avait aucun mâle. M. de Blainville rapporte aussi que, sur dix ou douze individus étudiés par Gray, au- cun n’était de ce sexe; enfin ceux que nous avons observés à Alger étaient tous des femelles, puisqu'ils étaient accom- pagnés de grappes d’œufs. On a prétendu conclure de cette circonstance que le poulpe parasite ne se logeait ainsi dans la coquille que pour y déposer le fruit de la génération ; de là inutilité évidente, pour le mâle, de recourir à ce corps étranger. , Il suffit aujourd’hui, comme on le pense bien, de la rencontre d’un seul mâle dans sa coquille pour renverser ce système. En attendant, nous ferons les remarques suivan- tes : si les mâles n’ont jamais recours à la coquille, il est évident qu'ils n’ont pas besoin non plus de membranes à leurs grands bras; alors il en résulterait ce fait, que per- sonne, sans doute, n’oserait avancer, dans l’état actuel de la question, que les poulpes à bras membranifères seraient seuls des femelles, et les autres des mâles. Remarquons qu’en général on ne rencontre près des côtes que des poulpes femelles, et si nous avons quelquefois ob- tenu des mâles, c’est qu’ils avaient été pris par les pêcheurs à de grandes distances au large. La raison en est que ces animaux sont pélagiens et que les femelles seules viennent à terre dans la saison de la reproduction. N’en serait-il pas de même de la part des poulpes de l’Argonaute ? et si l’on n’a pas encore rencontré de mâles, cela ne viendrait-il pas de ce que l’on n’a que bien rarement recueilli ces animaux en haute mer ? IL est un passage de la lettre de M. de Blainville que nous ne devons pas laisser sans réponse; le voici : « De ce Gr. V, PL. 86 à 85. 1ÿ qu’un animal a dans son organisation une disposition parti- culière pour se mettre à l'abri sous ou dans un corps étran- ger plus ou moins déterminé , conclure, comme M. Rang le fait , que ce corps appartient réellement à cet animal, et, par conséquent , en fait partie, ce serait un argument qui s’appliquerait évidemment aussi bien aux Pagures et aux Dromies qu'aux Ocythoës, et qui , seul, n’a réellement au- cune valeur. » | Nous n’ayons pas dit précisément ce que l’on nous fait dire ici; car nous sommes loin de croire qu’un animal est l’auteur du corps étranger dans lequel on Îe trouve, par la seule raison qu’il montre des organes pour le retenir ; mais nous avons cherché à faire entendre que c'était, dans tous les cas, le sujet d’une forte présomption, et il n’est pas besoin de dire ce qui est fori connu de tout le monde in- distinctement, que les animaux, en général, ont une orga- nisation appropriée à leurs mœurs, à leurs habitudes, et surtout qu'il règne une harmonie parfaite entre eux et toutes les choses dont ils s’entourent , iorsqu’elles tiennent à leur existenee. D'ailleurs, il y a , selon nous, une grande différence entre ce qui se passe chez les Pagures et les Dro- mies, et ce que l’on rencontre dansle poulpe de l’Argonaute, et en vérité nous ne voyons pas qu'il soit possible de ürer quelque conséquence de valeur de la comparaison de ces animaux. Îl est notoire, aux yeux de tous ceux qui se sont un peu occupés d'histoire naturelie, qu’un Crustacé »’a ja- mais construit une coquille, une Natice , une Cérithe,, un Buccin , par exemple, que jamais un crustacé n’a composé une Éponge ou un Alcyon. Ici la preuve du parasitisme est donc patente ; et quand on rencontre un Pagure traïnant ri- diculement sa coquille mutilée et fruste derrière lui, on peut dire , au premier coup d'œil, à quel Mollusque celle-ci appartenait , ce qui dispense de convenir qu'il n’en est pas l’auteur ; mais il en est tout différemment du poulpe à membranes, puisqu'on ne le rencontre jamais que dans une 1837 . 26 80 Ci EVE PP fa -88! coquille de Mollusque, et de quelle classe de Mollusque encore? de la sienne, évidemment ; car, quelques efforts que l’on fasse , on ne pourra convenablement l’affecter à aucune autre qu’à celle des Céphalopodes. On doit donc dire que le Pagure est parasite, car il se loge positivement dans une coquille qui lui est étrangère, puisque non seulement elle n'appartient pas à sa classe, mais pas même à la grande di- vision des animaux dont il fait partie; tandis que l’on ne peut pas dire que le poulpe à bras menbranifères est para- site, il y a doute à ce sujet, puisque cette coquille appar- tient, comme lui, non seulement à la grande division des Mollusques, mais encore à la classe où il figure lui-même. Le Pagure se niche, il est vrai, dans nne coquille, mais tantôt dans une Natice, une Nérite, une Pourpre, une Cé- rithe, n’importe à quel genre il s'adresse, et nous en avons vu, comme nous aurons peut-être occasion de le dire dans un travail spécial sur les mœurs singulières de ces articulés, dans un citron : tout lui est bon, pourvu qu’il y rencontre un trou ; mais trouve-t-on le poulpe dont il est question ail- leurs que dans l’Argonaute? il n’y a aucune comparaison à faire entre l’un et l’autre de ces animaux, pas plus qu’il n’y en aurait à faire entre leurs mœurs ou leur organisa- tion. Certainement, en fait de parasitisme, l’histoire naturelle fournit de bien nombreux exemples dans lesquels on voit que, pour un motif ou pour un autre, un animal d’une classe se niche dans un animal d’une autre ou seulement dans sa dépouille ; mais connaissons-nous beaucoup de cas où il choisit pour se fixer précisément un animal appar- tenant à la même classe? nous ne le croyons pas, et, à coup sûr, ce n’est pas dans celle des Mollusques que pareille chose peut se montrer”. : Nous ne pensons pas que l’on veuille citer comme exemple les Lithodomes, qui se fourrent dans l’épaisseur de certaines valves, les Anomies, qui se fixent dessus, etc. ; c’est là un genre de parasitisme CL. V, Pr. 86 à 88. bi Nous pensons donc que le rapport que nous avons cher- ché à faire remarquer dans la note remise à l’Institut, entre le Mollusque et la coquille, en invoquant l'usage des lobes comme manteau recouvrant le test à la manière-de tant d'au- tres Mollusques, lobes qui seraient évidemment inutiles, si l'animal n'avait eu une coquille dès sa naissance, constitue un argument qui n’est pas tout à fait sans valeur. Il est temps de terminer cette dissertation, déjà trop longue sans doute, mais qui, nous l’espérons du moins, servira à rétablir aujourd’hui la question dans son véritable état, et à la dégager d’une foule d'observations incomplè- tes, insignifiantes, fausses , ou au moins inutiles. = Nous venons, en exposant les résultats auxquels nous ont conduit nos dernières recherches sur le poulpe de lAr- sonaute , de signaler les points les plus importants de la question qu'ils touchent, et les arouments que, dans no- tre opinion, ils détruisent ou confirment. Nous nous som- mes attaché ensuite à faire quelques objections contre certains arguments placés en dehors de nos propres obser- vations, et nous avons pris la liberté de porter quelque critique sur ceux de M. de Blainville lui-même, per- suadé que nous sommes, d’après la haute opinion que nous avons de la science de ce naturaliste, que ce n’est que dans une discussion franche avec lui que la question pourra s’éclairair, et que l’on arrivera tôt ou tard, et d’une manière ou d’une autre, à la solution de ce curieux pro- blème. On doit en avoir la preuve dans ce moment; car c’est à ce savant que nous devons, à la suite de notre ob- servation sur les grands bras de l’Ocythoë, l’explication si qui ne saurait entrer en comparaison ; 1] est même à remarquer que le parasitisme du Pagure, de la Dromie et même celui du poulpe de l'Argonaute, s’il était prouvé, serait encore un parasitisme à part de ceux d’une infinité d'animaux qui se logent dans le corps des autres pour y vivre à leurs dépens. b2 Ÿ CL POVNET Pr0i86 2788. lumineuse de lemploi des membranes elliptiques de ces bras. M. de Blainville connaît trop bien tout le prix que nous avons mis à nos Conversations sur ces différentes ma- tières, et dans lesquelles le respectable M. de Roissy a pris une si grande part, pour ne pas nous excuser d’avoir fré- quemment inscrit son nom dans les pages de ce mémoire, et d’avoir porté notre investigation, plusspécialement peut-être, sur les arguments qui forment la base de son opinion. - Voici quelles sont les conséquences que nous tirons de l'étude que nous venons de faire. 1°. Le corps du poulpe de l’Argonaute est lisse, et sa forme, sans être en apparence semblabie à celle de la cavité de la coquille, y correspond parfaitement. 2°, Le poulpe n’occupe jamais qu’une portion de la cavité, et quand il se contracte et s’enfonce le plus, il ne com- plète pas tout à fait le premier tour de la coquille. 3°. Les couleurs brillantes ct argentées qui revètent les ani- maux des Argsonautes diffèrent considérablement de celles toujours plus sombres que l’on remarque sur tou- tes les espèces de poulpes non membranifères connus. 4°. Le poulpe de l’Argonaute ne tient à sa coquille par au- cun muscle ou attache quelconque. 5°. L'animal et la coquille sont constamment dans une srandeur proportionnelle. G°. Le poulpe est toujours placé dans son test, de telle sorte que les bras membranifères sont du côté de la spire ren- trante, et le tube de la cavité branchiale à la partie ante- rieure de la coquille. 7°. La même espèce de poulpe se trouve toujours dans la même espèce de coquille. 8. Les grands bras du poulpe de l’Argonaute sont destinés à embrasser extérieurement cette coquille , de telle sorte Cie VinPr: 86 à 88 | 53 que, tandis que ces bras s’étendent le long de la carène, leurs membranes elliptiques tapissent les deux faces la- térales. 9°. Cette disposition des grands bras et de leurs lobes mem- braneux a pour but de saisir la coquille et l’empêcher, pendant les mouvements du poulpe, de lui échapper. 10°. Les grands bras ne quittent leur fonction à l'extérieur de la coquille que progressivement, et seulement lors- qu'il n’y a plus de mouvement de la part du Mollusque ; alors celui-ci se contracte fortement dans sa cavité, il est en souffrance et prêt à mourir. 11°. Dans l’état ordinaire de repos, les grands bras restent en partie étalés sur la coquiile, tous les autres se replient autour de l’animal, entre lui et la coquille, dans laquelle ils s’enfoncent plus ou moins. 12°. Cette disposition par laquelleles grands bras de certains poulpes se montrent pourvus de lobes membraneux ne se rencontre jamais que chez ceux qui sont munis d’une co- quille. 13°. Tous les poulpes munis d’une coquille montrent cette même disposition des bras membranifères. 14°. La coloration foncée que l’on remarque sur la carène à la partie postérieure de la coquille dérive de celle que lon trouve sur les grands bras du poulpe, qui envelop- pent précisément cette partie. 15°. Quand le poulpe et sa coquille nagent en pleine eau, c’est à la manière des Céphalopodes cryptodibranches, c’est à dire par le moyen de la répulsion spontanée et fréquemment répétée de l’eau contenue dans le sac bran- chial. : 16°. Quand le poulpe de l’Argonaute nage, c’est d’avant en arrière. 54 Cr. V, Pc. 86 à 88. : ve, culs 17°, Ges animaux se jouent quelquefois à la surface de l'eau et y agitent autour d’eux leurs bras non membranifères, tandis que les deux autres sont largement étalés sur la _ coquille, 19°. Le poulpe de l’Arsonaute rampe sur le fond, à la ma- nière, en apparence, des Mollusques gastéropodes , por- tant sa coquille en dessus , ainsi que le tube ou siphon de la cavité branchiale. 19°. Quand le poulpe rampe , la progression s'opère d’ar- rière en avant. _20°. Les œufs déposés par le poulpe sont attachés à la ca- rène de la partie rentrante de la spire en dedans de l’ou- verture û 21°. Les poulpes ne quittent leur coquille qu’accidentelle- ment , non de leur propre volonté , et ce n’est que pour mourir. 22°. Si on cherche à faire rentrer le poulpe dans sa coquille, il ne s’y fixe plus, et semble ne pouvoir plus Fran sa . emière disposition. *. Quand ce Mollusque nage en pleine eau, le tube loco- moteur est généralement en dessous. Tel est le résumé de ce que nous avons cherché à dé- montrer, et des conséquences qui découlent naturellement de nos observations. Ce mémoire pouvant tomber dans les mains des person- nes qui s’occupent d'histoire naturelle sur le bord de la Mé- diterranée, ou qui parcourent les mers équatoriales , nous transcrirons les conseils que M. de Blainville donne à celles qui rencontreront ce Mollusque , afin qu’elles puissent les étudier précisément du côté où les renseignements man- quent le plus. Les voici : . 1°. Faire sortir l’animal de la coquille et noter ce qui ré- sultera. Gr. NV, Pe. 86 à 88. 55 2°, Faire cette expérience non seulement à sec, mais encore dans une masse d’eau circonscrite, et surtout sur le bord de la mer, à une faible profondeur. 3°. S'assurer du sexe de tous les individus observés pourvus de coquilles, et si celles-ci contiennent ou non des œufs dans le fond de leur cavité. | 4°. Examiner avec soin la position de tous les individus dans la coquille, et surtout suivant qu’ils ont été pris au fond de la mer ou à la surface. 5°. Répétant la première expérience de madame. Power, s'assurer si la prétendue réparation du morceau enlevé a aussi bien lieu au bord de la coquille que dans une autre partie de son étendue. 6°. Examiner à la loupe et au moyen de réactifs chimiques la structure et la nature du morceau reproduit, et com- parativement avec un morceau de la coquille. 7°. Enfin répéter, s’il se peut, la seconde expérience de ma- dame Power, et vérifier si, contre toute espèce d’analo- gie, la coquille n’existant pas dans l’œuf, elle ne paraît sur l’animal que quelques jours après sa naissance, en no- tant toutes les circonstances de son apparition et de son développement. A ces instructions fournies par M. de Blainville, nous ajouterons celles-ci : 1°. Après avoir reconnu le sexe d’un individu, noter avec soin dans quel lieu et quelle saison il a été pris, et sur- tout à quelle distance du rivage. 2°. Observer si la base des grands bras membranifères est colorée en bleu très intense, et si la partie correspon- dante de la coquille présente également une coloration telle que celle que l’on remarque dans la plus grande partie des Argonautes. 56 Ci. V, Pr. 86 à 88. : 0 | 2e re 3°. Si la coloration que nous indiquons n’existait pas sur la coquille, décrire soigneusement celle qui se trouverait à la partie correspondante des grands bras. 4°. S'assurer immédiatement de l’état de la coquille, et particulièrement de ses bords, afin de pouvoir dire s'ils sont solides ou flexibles, de la même couleur que le reste et transparents. 5°. Après la sortie de l’animal, briser immédiatement la co- quille pour s'assurer qu'il n’y reste aucun vestige d’at- tache. 6°. Les voyageurs qui parcourront les régions équatoriales de l'Océan devront avoir des filets à la traîne , lorsque, toutelois, le navire fera peu de chemin ; par ce moyen ils se mettront dans le cas d’avoir de très jeunes poulpes avec leurs coquilles, comme cela est arrivé à M. d’Or- bigny pendant son voyage en Amérique. Il faudra obser- ver immédiatement les individus les plus petits que l’on se procurera , s'assurer de la disposition de leurs bras membranifères, de celle de leur manteau, de la manière dont l’animal tient à la coquille, et, après leur mort, examiner attentivement la forme et l’état de celle-ci, enfin conserver dans l’esprit de vin tous les individus, mais avec le soin de ne pas séparer les animaux de leurs coquilles respectives. Il est bien entendu que les plus jeu- nes individus sont ceux qui offrent le plus d'intérêt à étu- dier. On devra encore s’assurer, en les comparant à diffé rents âges, qu’ils appartiennent tous à la même espèce. Nous avons cherché, en commençant ce mémoire, à nous dépouiller de toute prévention favorable pour l’une ou l’au- tre des deux opinions qui partagent les naturalistes sur le compte du poulpe de lArgonaute, et en écrivant toutes ces pages, nous w’avons prétendu seulement qu’étudier la ma- ère pour nous faire définitivement une opinion arrêtée; pous n’avons, pour ainsi dire, fait que raisonner avec nous- CL. V, PL. 86 à 86. 57 _même et peser la valeur des arguments présentés de part et d'autre ; maintenant que la balance a évidemment penché d’un côté , par le seul fait du poids de ces raisonnements, nous avons une opinion faite , et cette opinion est en faveur du non-parasitisme tout entier. Oui , nous ne pouvons plus douter que le poulpe à bras membranifères ne soit l’auteur de la coquille; et, pour tant d'arguments qui le prouvent, nous ne voyons, du côté de nos adversaires, qu’un seul sujet d'opposition de quelque valeur, il est tout dans cette idée qui fait la base des opinions de M. de Blainville , que le fait présenté par ce poulpe est en désaccord avec les règles pré- établies de la science, et que rien encore n’a prouvé qu’un animal qui n’est lié à sa coquille ni par une partie ni par une production de sa peau lui appartienne. Sans doute il y a de la force dans cette objection, et personne n’est plus en droit de la soutenir que celui qui a si profondément étudié la science et la professe avec tant de succès ; toutefois, nous opposerons à cet argument les paroles suivantes tirées du mémoire même de M. de Blainville, « ce qui n’a pas eu lieu jusqu’à un moment déterminé peut se montrer le moment suivant. » Une dernière réflexion ; nous la croyons utile, quoiqu’elle 2ous soit personnelle : bien des naturalistes, des savants à haute réputation, ont dit, avant nous, avoir observé le poulpe de l’Arsonaute à l’état de vie ; mais aucun n’a parlé de l’u- sage des grands bras membranifères. Nous arrivons long- temps après, et Le premier de ces animaux que nous obser- vons avec un peu de commodité nous présente, et tous les autres ensuite également, ces bras dans l’état où nous les avons décrits; il en résulte une conséquence pénible à dire, mais que , cependant, nous sommes forcé de dévoiler, c’est que, de deux choses l’une, ou ces naturalistes n’ont pas vu et étudié le poulpe de l’Argonaute aussi bien qu’ils l'ont rapporté, ou bien, donc, nous venons d’en imposer à la face des naturalistes, en disant que les grands bras servent 55 Cr. NM sr. 869 à ot à envelopper la coquille. Ce dilemme est évident, et il nous semble que M. de Blainville y a répondu dans sa lettre d’une manière qui nous est favorable , en développant les consé- quences qu’il a tirées de notre découverte. Un sentiment de convenance ne lui a sans doute pas permis de s’expliquer davantage ; car il est impossible qu’il n’ait pas fait la même réflexion que nous; mais à nous seul il appartenait de la rendre publique, tant nous devors prendre soin de conser- ver la réputation d’observateur exact et de bonne foi qui est la seule chose que nous ambitionnons dans le domaine des sciences. G. POULPE. Nous avons eu occasion , dans ces dernières années , d’é- tudier plusieurs espèces de poulpes, dont quelques unes n’ont point été décrites. Cette circonstance nous a permis de reconnaître des coupes faciles à opérer dans la nom- breuse série de ces animaux. Nous allons à la fois indiquer ces coupes , et décrire les espèces que-nous avons rencon- trées. Nous caractérisons les différentes espèces du genrepoulpe, premièrement par la disposition des membranes qui garnis- sent les bras, puis par les proportions qui existent entre ces bras et le corps , et aussi entre ces bras eux-mêmes; par le nombre de rangées de ventouses ; la présence ou l’absence d'ouvertures aquifères, la forme des mandibules cornées ; la présence ou l’absence de cirrhes sur les yeux et le corps ; l'apparence lisse ou non de la surface du manteau, l’éten- due de l’ouverture du sac, et, en dernier lieu, par les cou- leurs du Mollusque observé dans l’état normal. Le premier de ces caractères nous fournira le moyen de former dans ce beau genre trois divisions qui sont peut-être artificielles, mais qui pourraient faciliter la détermination des espèces, si on les appliquait à toute la série dont celles que ”. G'. V, PL. 89 à 101. 59 nous allons décrire ne sont que des exemples, Ces divisions nous semblent devoir établir convenablement l’ordre sérial des poulpes , depuis les Ocythoës, qui ont des membranes à deux de leurs bras, jusqu'aux Calmarets, etc. , qui n’ont de membranes qu'aux deux côtés du corps. PREMIÈRE SECTION. De grandes membranes véliformes réunissant les bras supérieurs entre eux. Ce groupe ne renferme que des espèces connues depuis peu d’années seulement, et qui, toutes, sont parfaitement caractérisées par le grand développement des membranes des bras supérieurs (les palmatures des autres bras s’y montrant aussi, mais pas constamment). Elles présentent, en outre, un caractère qui, quoique se reproduisant dans quelques espèces d’une autre section, semble cepen- dant leur être plus spécialement affecté, puisque toutes celles que l’on connaît en sont pourvues. Ce sont des ou- vertures aquifères sur quelques points des deux faces de leur tête. Ces espèces, par le premier de leurs caractères , font le passage aux Ocythoës. M. d’Orbigny, qui voit dans les membranes qui garnissent les bras des poulpes les organes locomoteurs, en déduit cette conséquence, que les poulpes de cette section n’habitent que les hautes mers. Nous avons démontré, dans le commencement de ce mémoire, que c’est au moyen d’un autre organe que ces animaux se meuvent ; ainsi la présence de ces vastes membranes ne prouve rien en faveur de leur existence pélagienne ou littorale, et, en effet, on doit se rappeler que nous avons dit avoir trouvé l’Octo- pus velatus dans le port même d’Alger entre les pierres de ses quais. Gé Ci, Ny Bé: So a avr Les espèces de cette section sont : Octopus velifer, viola- ceus ; nous y ajoutons le P. voicé. O. velatus. Nobis. ( PI. Bo.) Corps oblong, bursifoime, lisse, à ouverture très grande, embrassant plus des deux tiers de la circonférence. La tête'srosse, large, avec des yeux gros, saillants, le tube médiocre, assez large ; deux ouvertures aquifères sur cha- que face de la tête en avant des yeux ; mandibules aiguës, un peu recourbées sur le bord interne. Bras assez proportionnés avec le corps, mais très dispro- portionnés entre eux, les latéraux supérieurs étant les plus lonss , et les latéraux inférieurs les plus courts; les mem- branes entre les quatre bras supérieurs très développées et montrant chacune une échancrure, celle du milieu étant la plus profonde; point de palmatures entre les autres; les ventouses alternes sur deux rangs, un peu écartées dès leur naissance au bord de l’ouverture buccale. La couleur du corps et de la tête d’un beau bleu foncé en dessus, avec des nuances de pourpre et de vermillon vers les côtés, pâle en dessous, les bras et les palmatures d’un brun laqueux très foncé ; elle est, en outre, finement pointillée de rouge dans toutes ses parties. Longueur du sac, 5 centim. 1/2; du bras le plus long, 16 centim. À Cette espèce, fort voisine de l’O. velifer, mais quis’en dis- tingue cependant par l’absence de palmatures entre les bras inférieurs ainsi qu'entre ceux des côtés, a été rencontrée par nous dans la Méditerranée, une fois à quinze lieues des côtes de Valence, et une fois dans Le port d'Alger. Cr. V, PL: 89 à vor. Gr DEUXIÈME SECTION. Des palmatures seulement, composant par leur ensemble une sorte d’entonnoir en avant de la tête. Cette section est la plus nombreuse, et renferme les es- pèces les plus communes qui, la plupart, vivent pendant une certaine saison sur les côtes et parmi les'rochers. On peut fa diviser en deux groupes, dont le premier, qui a les palmatures plus grandes en dessus qu’en: dessous, fait na- turellement le passage à la première section , et le second, où ces membranes égales vont en décroissant, forme le pas- sage à la troisième , qui n’en a pas du tout. * Palmatures inégales et formant un entonnoir oblique. S q Tels sont les Octopus Quoyanus, tetracirrhus , aranea , ainsi que le P. cranps riens. O. macropus, Riss., prod. de Nice, t.1v, p. 5, n° 5; Pro jig. Delle sue, t. LI, f. 26. (PI. 90.) Corps bursiforme , ovoïde , lisse, l’ouverture du sac em- brassant la moitié de la circonférence , le tube assez long et presque cylindrique. Tête petite, peu distincte, avec les yeux gros et entourés de rides fines , les mandibules cornées. Bras très longs et grêles, largement palmés à leur base, surtout du côté dorsal, les paires médianes supérieures plus grosses à leur base et beaucoup plus longues que les autres, qui décroïssent insensiblement jusqu’à ladernière, qui est inférieure; les ventouses alternes dès l’origine des bras’, très nombreuses et rapprochées ; couleur générale d’un 62 NELLN jPL.d8ota 1or. brun rouge, variant de l’une à l’autre, pâlissant parfois sur toutes les parties de l'individu, ou seulement sur quelques unes, et de manière à présenter des marbrures (voy. fig. Férussac) couvertes, en outre, d’une srande quantité de taches blanches, ovales, qui se font remarquer sur la partie extérieure des bras, la tête et le corps. Longueur totale , environ trois pieds. Il habite la Méditerranée , et particulièrement sur la côte d’Alger,où on le regarde à tort comme la femelle du poulpe commun. Îl se niche parfois dans les rochers, et n’est pas moins vorace que celui-ci. On le mange également. Cette espèce est sans doute celle qui a été signalée plutôt que dé- crite par Rafinesque , sous Le nom d’O. ruber, à cause de sa coloration , qui est quelquefois très rouge; elle l’a été ensuite par Sangiovani sous celui de Macropodus; par Risso, sous celui de Macropus , et enfin par Delle Chiaje, sous celui de Rossastro. La dénomination imposée par Risso ayant prévalu, c’est aussi celle que nous conservons. L’O. filamentosus àe M. de Blainville vient après et con- duit au deuxième groupe. #* Palmatures égales et formant un entonnoir droit. Octopus Montevideo, appendiculatus , brevitentaculatus , fontanianus, etc. P. commun. O. vulgaris. Lamarck ; Sepia octopus. Linnée ; Pro anat., Cuv., Mém. anat.; Pro fig. Fér. et d’Orb., Mon. des Céph. crypt., pl. 11, d’après Vérany. Corps bursiforme , arrondi , hérissé, au côté dorsal, de quelques appendices cutanés aigus, dont trois où quatre plus grands que les autres, sont au milieu ; l’ouverture du sac assez large, et le tube excrémentiel long. CL, PL.18912x r6r. 63 La tête bien distincte, large, bilobée , avec des yeux as- sez petits, un peu en dessus , protégés par quelques appen- -dices semblables à ceux du corps. Bras longs, très palmés, gros et subtrièdres à leur base, efhilés dans le reste de leur longueur, les supérieurs étant les plus longs, et ceux qui les avoisinent les plus courts ; ventouses alternes et rapprochées. Couleur générale fauve, variée de jaune et de roux, avec des taches nombreuses, brunes, très foncées, formant un réseau irrégulier et très serré sur tout le corps; les yeux bordés de bleu supérieurement; les bras de la même cou- leur à peu près que le dos, avec des taches jaunes et rousses et des reflets bleuâtres,la face interne de couleur pâle, et Les ventouses violettes. La partie ventrale livide. Longueur des plus gros individus, les bras compris, trois pieds. Cette espèce , très commune dans la Méditerranée , où elle se plaît dans les rochers, existe encore sur les côtes de l'Océan et de la Manche ; elle présente parfois des variétés dans sa coloration, suivant l’âge des individus , et peut-être mème selon les localités auxquelles ils appartiennent. On fait , sur la côte de la Méditerranée , une assez grande consommation de ces animaux, que l’on pêche au moyen d’une fourche, lorsque la tranquillité de la mer permet de les voir se glissant parmi les rochers, ou, dans le cas con- traire , avec une boule de suif ou de savon placée au bout d’une ligne, et qu'on leur jette comme appât. Aussitôt qu’ou les a retirés de l’eau , on retourne leur sac, afin de les empêcher de remuer, autrement ils pourraient, en rampant , regagner le bord de la mer. Quand on veut les préparer pour les manger, on fend longitudinalement la tête et le sac, et, au moyen d’une baguette placée en tra- vers, on les étale, puis on les suspend au soleil pour les faire sécher. Les navires grecs en portent presque toujours 64 CL. V, Pr. 59 à 101: dans leur chargement, pour les vendre sur la côte de Bar- barie, où l’on apprécie beaucoup ce manger, qui west pas sans délicatesse. P. musqué. O. moschatus. Lamarck; Pro fig. Fé- russac, Mon. des Céph. crypt. (PI. or. Corps ovoïde, un peu anguleux postérieurement, lisse, l'ouverture du sac occupant un peu plus de la moitié de la circonférence ; le tube assez grand et conique. Tête médiocre, munie d’yeux petits. Bras modérément longs, forts à leur base, où ils sont hautement palmés , effilés à leur extrémité, de longueur à peu près égale, les supérieurs paraissant cependant un peu plus longs que les autres. Une seule rangée de ventouses sessiles, assez fortes. | : Couleur générale d’un jaune mêlé de brun , avec des ta- ches claires et des reflets verdâtres sur les profils ; les bras jaunâtres à leur base, mais brun-rouge dans tout le reste de leur face extérieure , les membranes d’un brun violet, marginées de bleu céleste. Longueur, 0,26. > Cette espèce, qui habite la Méditerranée, est ainsi carac- térisée par nous sur un grand nombre d'individus vivants que nous avons observés à Alger. Elle est du petit nombre de celles chez qui la coloration fournit quelques bons ca- ractères spécifiques, et nous citerons, entre autres, la ligne bleu céleste qui borde les membranes. L’O. moschatus était connu d’Aristote sous le nom d’Ælé- done, qui a servi à M. Leach pour l'établissement d’un genre à part comprenant toutes les espèces pourvues d’une seule rangée de ventouses; peu après, M. Rafinesque fit, pour les mêmes animaux, le genre Ozoéna, qui n'a pas prévalu , n’ayant pas la priorité. Linnée ne le mentionne Cr PONi$ Br: gt à 1or! 65 vas , et cependant tous les observateurs des animaux de la Méditerranée , depuis Aristote jusqu’à Rondelet, l’avaient parfaitement distinguée. L’O. moschatus répand une forte odeur de musc qui dure assez longtemps ; c’est à cause de cela que les pêcheurs de la Méditerranée le nomment Muscardine où Muscarole. Denis de Montfort a cru devoir faire une nouvelle espèce pour une figure donnée par Aldrovande , et qu’il a dédiée à ce naturaliste sous le nom de O. Ældrovandi ; depuis lors, M. Delle Chiaje en a renouvelé la description d’après des individus qu’it a observés dans les eaux de Naples, et qu'il rapporte à cette espèce; quant à nous, nous partageons complètement l’opinion de M. Ranzani , qui croit que l'O. Aldrovandi r’est point de cette division, parce que le texte qui l'accompagne dit positivement qu’il y a deux rangées de ventouses, et quant à l’observation de M. Delle Chiaje, nous croyons qu'elle a été faite sur l'O. moschatus, dont il a tous les caractères, sauf l’odeur, et, en effet , nous avons quelquefois remarqué que le Moschatus n’en répandait au- cune, soit que cela dépendit de la circonstance dans laquelle il se trouvait, soit que cela provint du sexe, chose que nous n'avons pu vérifier. Octopus, Cirrhosus, Cuvierü, Ciliatus, Lunulatus, Grano- sus, T'uberculatus, Horridus, Aculeatus, T'ehuelchus, etc. TROISIÈME SECTION. Aucune palmature ou sorte de membrane quelconque. Cette section, qui est facile à distinguer, renferme géné- ralement de petites espèces {sauf l'O. catenulatus ), la plu- part pélagiennes ; c’est parmi elles qu’on remarque les plus jolies colorations, ou , bien souvent, une transparence fort grande. 1637. 27 BTE Cr:eY, Pr S9pa or. P. TRANSPARENT. O. hyalinus. Nobis. (PI. 92.) Corps bursiforme, plus large en avant qu’en arrière, où il est très arrondi; l'ouverture très grande embrassant les deux tiers de la circonférence du corps, le tube de l’anus petit. La tête de taille moyenne, munie latéralement de deux yeux extrêmement gros, saillants et subpédiculés. Bras de la longueur du corps à peu près, non palmés à à leur base, diaphanes , colorés de rose dans leur moitié ex- trème , les supérieurs un peu plus longs que les inférieurs ; ventouses alternes, rapprochées ; mâchoires cornées très petites, et paraissant au moyen de la transparence du Mol- lusque. Couleur d’un blanc diaphane, avec une grande tache for- mée par l’aspect des viscères et variée de différentes cou- leurs, comme un spectre solaire; une multitude de pe- tites taches roses très intenses sur tout le corps et la tête, parmi lesquelles les plus grandes sont situées au point de séparation entre la tête et Le sac. Longueur totale, 2 cent. 5 mill. Habite l'Océan dans la haute mer, où nous l’avons re- cueilli à l'heure du crépuscule. P. cenrir.. ©. venustus. Nobis. (PI. 03.) Corps ovale , bursiforme , lisse , à ouverture embrassant la moitié de la circonférence. La tête courte, un peu large, avec des yeux gros et sail- lants. * Bras assez courts , différant peu de longueur ; ventouses petites et assez peu apparentes. Couleur générale blanche et transparente , un peu dorée CL: NV, PL.89 à 10%. C7 à la partie dorsale, laissant apercevoir la masse oblongue des viscères. Les bras de la même couleur que le manteau, avec des séries de petites taches dorées répondant aux ven- touses. D’autres taches de la même couleur et en forme de - pavés disposées sur des rangées horizontales au côté dorsal de la tête. Les viscères bruns et tachétés inégalement; quel- ques points d’un jaune doré arrangés avec symétrie sur la face ventrale. Longueur du sac dans le plus grand individu, 1 cent. ; longueur totale , 2 cent. Nous nous sommes procuré ce joli petit-Mollusque au moyen de la drague, et il nous arrivait toujours au nombre de cinq et six individris parmi des coquilles et des masses de Balanes mortes tirées d’une profondeur de huit à qua- torze brasses sur la z'ade de Gorée. Gette espèce est r'emarquable par sa petitesse et son agilité. Elle est fort recormaissable à la disposition des taches do- rées qui ornent. son manteau. C’est pendant les mois de novembre ét de: décembre que nous l’avons observée. O. Catenulatus, Atlanticus, Eylaïs , Brevipes, Micros- tomus , etc. QUATRIÈME SECTION. Le manteau présentant de chaque côté une disposition aliforme. Nous formons cette section pour les deux espèces dé- _crites par MM. Quoy et Gaymard, sous les noms de ©. cordiformis et O. membranaceus. Ces espèces semblent faire le passage aux genres suivants. G. CRANCHIE. C. TRANSPARENTE. C. perlucida. Nobis. (PI. 94.) Ce Mollusque est subgélatineux et d’une transparence telle, que la masse bursiforme des viscères paraît à travers ; 168 Cr. V, PL. 89 à rot. il est ovale, allongé, terminé en pointe aigué en arrière. Le sac est ouvert tout autour du corps, n’étant retenu du côté dorsal que par quelques brides. La tête est grosse et très distincte du reste de l’animal ; elle porte deux yeux gros et brillants , et est surmontée de huit bras sessiles qui parais- sent égaux et dont chacun présente deux rangées de ventou- ses, ainsi que de deux bras pédonculés, hors de rang, plus longs que les autres, et munis de petites ventouses répan- dues sans ordre à la face interne des massues seulement. La partie postérieure et dorsale offre deux petites membranes ‘extrêmement minces, membraneuses, diaphanes, arrondies, réunies dans une partie de leur base au delà de lextrémité du sac , et écartées dans l’autre partie, sur ce même sac, de manière à ouvrir un angle aigu. Un tube s’échappe de Ka cavité à la partie ventrale, et se porte en dehors. Les viscè- res forment une masse qui a l’aspect d’une bourse ou d’une poire suspendue au milieu de l’épaisseur «lu corps. Les couleurs de cette jolie espèce sont assez remarquables ; une grande quantité de taches rousses et brunäâtres, sur un #ond blanc bleuâtre ou pâle, ornent la partie dorsale, la tête et la face extérieure des bras sessiles. La partie ventrale, qui est d’un blanc plus pur, est finement ponctuée de brun. Les yeux sont noirs, bordés de bleu ; les viscères ; remar- quables par leur brillant métallique, réfléchissent , à travers la transparence du manteau, des couleurs vives et changeantes. Les membranes et les bras pédonculés sont blancs et diaphanes. Le test rudimentaire est fort petit, membraneux, trans- parent, de couleur un peu rousse et en forme de lame d'épée. La longueur moyenne des individus que nous avons eus sous les yeux, prise de l'extrémité postérieure au sommet de la tête, est de 20 mill. La largeur movenne est de Q mill. , et la longueur du test rudimentaire de 7 mill. La Cranchie transparente habite l'Océan équatorial : Cz. V, PL. 89 à 101: 6g- nous ne l’avons jamais rencontrée que dans la haute mer et plus fréquemment depuis la ligne jusqu’au vingt-cinquième degré nord. Nous ne balançons pas à placer ce Mollusque pélagien dans le genre Cranchie de Leach, malgré la présence de ca- ractères qui semblent devoir l’en écarter, tels que les ven-. touses que l’on remarque sur les bras pédonculés , ce qui , d’après les observations de M. d’Orbigny, ne doit point exister. Au surplus, ce genre était bien incomplètement connu , et nous pensons que la description que nous venons d'en donner achevera de fixer sa caractéristique. Ainsi les Cranchies auraient un rudiment analogue à celui des Cal- mars, comme l’a déjà avancé M. de Blainville, et les bras pédonculés seraient aussi, comme dans les Calmars, armés de ventouses, caractère qui, vu la petitesse extrême de ces organes peu visibles, même sur les individus vivants, a bien pu échapper aux investigations minutieuses de M. d’Or- bigny sur ceux qu’il a étudiés. Ce que nous venons de-dire doit conduire naturellement à adopter l'opinion de M. de Blamville, qui réunit les Cran- chies aux Calmars, comme ne différant point par des carac- tères suffisants, mais qui en fait une division basée sur la forme générale du sac et sur la disposition des membranes. Ce joli Mollusque ne se montre à la surface de la mer qu'après le coucher du soleil, et seulement pendant quel- ques. instants ; il nage avec vitesse, et se sert parfois de ses. ventouses pour se fixer aux corps flottants, tels que les fu- cus, et quelquefois même l’ombrelle de certaines Méduses. IT fait une chasse active aux petits animaux qui fourmillent à la surface de l’eau dans les temps calmes, et surtout aux Hyales, aux Pneumodermes et aux Créséis, et devient lui-. même , à son tour, la proie de Mollusques plus gros que lui, mais non moins voraces, C’est ainsi que nous en avons trouvé dans l’œsophage d’une Firole, où ils formaient une. énorme tumeur. 70 CLr°'V, PL. S9:à 107- G. SÉPIOLE. S. DE RonpeceT. S. Rondeletü. (PL. 05.) La S. de Rondelet n’ayant point encore été figurée d’une manière assez complète, nous croyons devoir le faire ; car nous l'avons souvent observée sur la côte de l'Algérie. Son corps est bursiforme, assez large, court et ouvert presque tout autour ; sa partie postérieure est très arrondie. La tête est large, courte et comme bilobée , quand on la re- garde du côté dorsal, par le renflement considérable’ des deux yeux. Les bras sessiles sont de longueur moyenne et armés, à leur face interne, de deux rangées de ventouses al- ternes, depuis leur base jusqu’à leur extrémité peu effilée. Les bras pédonculés ont à peu près le double de la lon- gueur des autres et se trouvent terminés par une massue assez renflée et munie de quelques petites ventouses peu apparentes. Le tube est assez longet très conique ; les mem- branes placées du côté dorsal , un peu rapprochées de la ligne médiane et un peu plus écartées du bord du sac que son extrémité postérieure, sont arrondies et fort minces. La couleur du corps et des bras est violacée et un peu transparente, de manière à laisser apercevoir la masse des viscères, qui se montre d’un brun jaunûâtre. Le corps, la tête, la face extérieure des bras et la base des membranes se montrent, en outre, pointillés de brun-violet, d’une manière plus serrée en dessus qu’en dessous; les yeux, qui sont noirs, sont entourés d’un cercle d’un beau vert du côté supérieur et d’un jaune vif du côté inférieur. Ge petit Mollusque, dont le corps et la tête compris n’ont pas plus de deux centimètres de longueur, est commun sur la rade d'Alger, et s’y agite avec une grande vivacité. Nous ne lui avons reconnu aucune pièce interne. CL. V, Pc. 89 à 107. 71 G. CALMAR. C. virré. Loligo vitreus. Nobis. (PI. 96.) Corps fusiforme, très aigu postérieurement, ouvert an- térieurement dans toute sa circonférence; tête arrondie, portant les deux yeux un peu en avant. Bras sessiles, assez courts et pointus, munis de deux ran- gées de ventouses alternes; bras pédonculés, effilés, poir- tus et sans massue, munis d’un groupe allongé de petites ventouses. Membranes latérales petites, triangulaires et terminales. Couleur générale blanche, transparente, pointillée de rose, avec des taches à la partie dorsale , la masse des vis- cères paraissant comme une massue noirâtre. Rudiment interne long, très étroit, surtout au milieu, terminé postérieurement par une sorte .d’éteignoir effilé. La longueur totale de ce Mollusque est de deux à trois pouces. Cette jolie petite espèce de Calinar, très remarquable par sa transparence, et surtout par la forme de ses bras pédon-- culés, appartient à la partie de l'Océan équatorial qui baigne la côte d’Afrique ; mais il est tout à fait pélagien, comme sa transparence l’indique, et, en effet, nous ne l’avons jamais rencontré que dans la haute mer et à l’heure du coucher du soleil. OEUFS DE CALMAR. (PL. 07.) Plusieurs groupes d'œufs que nous avons eu occasion d'observer sur la rade d’Alger nous paraissent assez inté- ressants pour mériter d’être décrits ici. Nous avions pensé d’abord qu’ils appartenaient à la Sépiole de Rondelet; mais. une observation de M. d’Orbigny, qui se trouve confirmée 72 CL. V, PL. 89 à 101. aujourd'hui, nous donne la certitude qu’ils provenaient du Calmar ordinaire de la Méditerranée. Ces groupes, d'apparence toute gélatineuse , sont com- posés d’un grand nombre de tubes longs, irréguliers, obtus à l’une de leur extrémité, et réunis par l’autre autour d’une masse épaisse, de couleur bleuâtre et de forme à peu près conique. Chacun de ces tubes renferme environ une quarantaine d’œufs, ce qui fait, pour un groupe de soixante tubes seulement, deux mille quatre cents jeunes Calmars ; mais il y à de ces groupes bien plus nombreux. Les tubes, ou poches des œufs, se composent de trois enveloppes bien distinctes : la première, ou extérieure, est assez épaisse et colorée de jaunâtre ; la seconde ét la troisième sont très minces et diaphanes. Les œufs proprement dits sont placés sur deux rangées et alternent entre eux. Ils sont ronds, mous, de la srosseur à peu près d’un petit pois un peu avancé. Leur enveloppe est mince et diaphane, et ils sont remplis d’une liqueur égale- ment blanche et translucide, dans laquelle flotte l'embryon. Celui-ci, ainsi que cette liqueur, sont dans un mouvement continuel de rotation qui dure tant qu’il y a vie dans ces petits animaux encore incomplets. Nous avons déjà eu oc- casion d'observer ce mouvement dans des œufs appartenant à d’autres sortes de Mollusques , et particulièrement à des Thétis. Au premier aspect les embryons se font reconnaître par la présence de deux yeux noirs et gros. Cet embryon, qui est d’une grande transparence, laisse apercevoir une grande partie de son organisation intérieure ; les deux branchies, surtout, sont très distinctes , ainsi que les organes de la génération. A la partie postérieure du sac, tout à fait à l'extrémité, se montrent deux petites membra- nes oblongues tout à fait analogues à celles des Sépioles. Le tube locomoteur est déjà formé , mais deux bras seulement, les deux inférieurs sont développés, les autres ne parais- sant point encore ou se décelant à peine. CNW PE.:8g à 107: 13 Parmi tous les œufs ainsi rassemblés en un même groupe, il s’en présente de plus ou moins avancés, et dans ces der- niers l'embryon, en même temps qu’il montre moins de dé- veloppement dans ses organes, en présente toutefois un plus grand dans la poche œsophagienne qui termine la tête, et qui se montre au moins aussi grosse que le corps et la tête ensemble, Nous avons reconnu , au moyen de la loupe, sur ceux qui paraissent le plus avancés, des séries de points noirs sy- métriquement disposés sur toute la surface du corps, de la tête et des deux bras. La grandeur de ces petits animaux était de quatre à cinq millimètres. Ayant remué l’eau dans laquelle flottait un de ces grou- pes , une grande quantité d’œufs se rompirent, et les petits Calmars se répandirent de toute part, nageant avec une grande vivacité. G. SEPIOTEUTHE. S. BIANGULÉ. S. Biangulata. Nobis. (PI. 98.) Corps bursiforme , plus large et très ouvert antérieure- ment , peu aigu en arrière; le bord du sac formant un angle médian du côté dorsal et deux angles sublatéraux du côté ventral. La tête très arrondie, bien distincte et séparée du corps par un étranglement ; les yeux grands, noirs et bordés de jaune. Bras sessiles, un peu grèles, munis de nombreuses ven- touses , les latéraux inférieurs étant les plus longs et les mé- dians supérieurs les plus courts. Bras pédonculés moins longs que le corps, peu renflés vers leur extrémité, terminés en pointes très aiguës, avec de pe- tites ventouses. Tube assez long et conique. 14 CL. V, PL. 89 à 101. Membranes latérales larges en arrière, où elles semblent se réunir au dessus de l’extrémité postérieure , sans la re- couvrir cependant , se rétrécissant insensiblement en avant. Couleur générale d’un brun laqueux nuancé de jaune et irrégulièrement pointillé de petites taches brunes foncées ; les bras de la même couleur, mais plus claire, le côté véntral pâle et grisâtre. Un rudiment testacé en forme de plume, court, ovale, allongé, corné, blanc et diaphane. Nous avons recueilli cette espèce remarquable sur la rade de Fort-Royal à la Martinique, elle a de cinq à huit pouces de longueur. G. SEICHE. S. ÉLÉGANTE. S. elegans. D'Orbigny. (PL. 90.) Corps ovale, allongé, un peu pointu en arrière, largement ouvert en avant, la coquille y formant supérieurement un angle fort avancé. Tête arrondie, plus large que longue, bien séparée du reste du corps par un étranglement, comme bilobée, à cause du volume des yeux, qui sont gros et saillants. Bras sessiles assez médiocrement longs, la face médiane inférieure étant la plus longue et présentant beaucoup de largeur et d’épaisseur. Bras pédonculés plus longs que le corps, la tête et les bras sessiles réunis, grêles, terminés par une petite massue munie de quelques petites ventouses. Membranes latérales peu larges, venant presque se join- dre à la partie dorsale, proche l'extrémité postérieure. Couleur générale au côté supérieur d’un rouge brun mar- bré et nuancé de laque et de jaune; l'extérieur des bras et de la tête plus roux ; les membranes latérales et les bras pe- donculés blancs, la partie ventrale blanche, avec des nuances de diverses couleurs, mais surtout de rose. Un pointillé gé- Cr. V, Pr. 89 à 101. 7 néral sur toutes les faces, et de couleur rougeâtre, plus sen- sible à la partie inférieure et sur les membranes latérales que partout ailleurs ; huit à neuftaches blanches, linéaires, placées en séries longitudinales, une de chaque côté du ventre. Rudiment interne long, rétréci aux deux extrémités, af- fectant un peu la forme d’un losange allongé, à pointe pos- térieure fort petite; une côte médiane à la partie dorsale. La longueur de ce Mollusque varie de trois à cinq pouces, sans y comprendre les bras pédonculés. Il est très commun sur les côtes de l’Algérie, où l’on en fait usage comme appât pour la pêche aux palangres. S. HIERREDDA. S. Aierredda. Nobis. (PI. 100.) Corps ovale , terminé en avant et supérieurement par un angle très prononcé ; la tête distincte, large, courte, munie de deux yeux latéraux et saillants. Le tube grand et conique. Bras sessiles assez courts et pointus , les deux inférieurs élarpis. Bras pédonculés longs, terminés en massue aiguë, avec un grand nombre de petites ventouses fortement pédon- culées. Membranes latérales très longues, dépassant les bords du sac en avant et se réunissant en arrière , de mamière à for- mer entre elles un sinus profond. Couleur très changeante, généralement marbrée de dif- férentes teintes brunes et jaunes entremêlées de taches pâles et blanches. De chaque côté de la face dorsale, une série arquée de taches blanches et linéaires, au nombre de six où Sept, montrant parfois un peu de saillie. Les bras ses- siles de la même couleur, les bras pédonculés blancs, de même que les membranes latérales. Rudiment interne ovale très allongé, muni d’une forte pointe en arrière. 76 Cu Vs, PL. 8p À aoû Longueur du corps, en y comprenant la tête et les bras sessiles , huit à dix pouces. Nous avons recueilli cette belle espèce sur la rade de Go- rée, où elle est assez commune. Les nèsres de Dakard la dési- gnent sous le nom de Hierredda, que nous lui conservons. S. oRNÉE. S. ornata. Nobis. (PI. 101.) Corps de forme un peu allongée, arrondi en arrière et ayant à peu près la même largeur dans toute sa longueur. La tête, un peu enfoncée dans le sac, est arrondie et mu- nie d’yeux grands et peu saillants. Bras sessiles un peu allongés, munis d’une grande quan- tité de ventouses. | Bras pédonculés longs, terminés par une massue très pointue , armée d’une infinité de petites ventouses. Membranes latérales longues, d’égale largeur à peu près partout, n’arrivant pas tout à fait jusqu’au bord de l’ou- verture du sac, et se réunissant presque , en arrière, de ma- nière à y laisser un sinus profond. Couleur générale brun-laqueux marbré de nuages noiï- râtres et pointiilés ; à l’extrémité postérieure et dans la ligne médiane du dos une tache fort remarquable provenant de la. coquille. Cette tache, en forme de disque oblong ou ovale, est d’un beau jaune doré, et est entourée d’une auréole blanche, dans laquelle on distingue des rayons. Deux séries longitudinales et arquées, une de chaque côté du dos, de taches très blanches, assez grandes, rondes ou ovales ; le côté ventral de couleur pâle. Rudiment testacé eflilé et très bombé, grisâtre en dessus, avec une côte médiane bien prononcée, à l’extrémité posté- rieure de laquelle est une tache dorée en forme de cœur. Longueur totale de l’animal, non compris les bras pé- donculés, six à sept pouces. Cette curieuse espèce, si remarquable par sa coquille et surtout par les taches singulières et fixes dont son dos est Cr. V, PL. 89 à rot. 717 marqué , a été recueillie par nous avec la précédente sur la rade de Gorée. Nous l’avons vue répandre une quantité prodigieuse d’encre, mais sans aucune odeur. Elle se re- trouve encore dans le golfe de Guinée. EXPLICATION DES FIGURES. à PI. 86. — L’Argonaute argo rampant sur le fond de la mer. Les grands bras et leurs membranes sont étalés sur les deux faces latérales de la coquille. — 87. — L’Argonaute argo nageant en pleine mer.Ses grands bras et leurs membranes sont étalés sur les deux faces laté- rales des coquilles , et les autres bras, étendus en un faisceau, démontrent que le Mollusque a atteint le maximum de sa vitesse. — 88. — L’Argonaute argo, en partie contracté dans sa coquille. Ses bras sont repliés en dedans, et les membranes des grands bras se sont un peu retirées en arrière. On voit, comme dans la planche précédente, les œufs à leur place. — 69. — Le poulpe voilé étalant ses grandes palmatures et repré- senté un peu de côté. — 90. — Le poulpe macropode, vu du côté dorsal. — gi. — Le poulpe musqué représenté lorsqu'il rampe hors de l’eau pour regagner la mer;ila, dans cette figure, le côté réputé ventral en dessous. — 92. — Poulpe transparent. — 93. — Poulpe gentil. — 9%. — Cranchie transparente. — 95. — Sépiole de Rondelet. — 96. — Calmar vitré. — 97. — OEufs d’un Calmar. — 98. — Sepioteuthe biangulé. — gg. — Seiche élégante. — 100. — Seiche hierredda. — 101. — Seiche ornée. 15 Ho sl'ecch #0) ro À 6-5 T4 [à #; 1 . « ‘ s 1 : 19 AA, : . 1 j Î L ; L ! À s (4 4 L { « ff l! . A i L nm 1 LA ’s ï pe dt ” u * — ” : | » : ” 4 : 0 Les #7 < Le ! 4 n] si , 2 1 ‘ L f at r nt J $ < I si : j : l (nt : in 4 L F , bi ve ait LERIMOUR SE ! ASS ts SLT 19, 0210 SITPACSER EN Le r 1" à HET Hd Li 10 FA ACTE tu NEPAL à a "+ EL. + Te À . 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Je vous remercie mille fois de votre mémoire sur l’Argonaute : je l’ai lu avec le plus grand plai- sir, et, cette fois, je crois la question jugée en dernier res- sort. Voilà bien le poulpe tourné dans sa coquille, comme vous ne l’avez fait observer à Alger, au moment où vos ma- telots l’apportaient vivant dans un seau : c’est bien là la palmature des grands tentacules embrassant toute la co- quille et attaquant les deux côtés de la carène à l’endroit eù elle s'enfonce dans la cavité. Les manœuvres de ce curieux animal, telles que vous les décrivez, me remettent parfaitement en mémoire ce que nous avons étudié ensemble : son mode de ramper sur le fond , la manière dont il nage en pleine eau, en refoulant à travers le siphon l’élément qui s’introduit dans le sac ab- dominal , et ses élans en arrière, dirigés en quelque sorte par ce long faisceau des six autres bras. Mais permettez qu’à mes remerciments sincères je mêle un peu de critique. Je viens de relire attentivement votre mémoire, et je m’apei- çois que vous ne parlez pas d’un fait qui me semble assez important, Ne vous souvient-il pas que, dans le seau où vous aviez déposé l’Argonaute vivant, l'animal nageait souvent 2 CLi°N, P£. 86 à! ror° les bras rentrés dans la coquille , tandis que le siphon seul s’avançait au dehors pour expulser l’eau. Cette circons- tance n’a pu vous vous échapper, mon cher ami; je me souviens très bien que le poulpe montrait alors beaucoup de vivacité ; il se précipitait, à chaque instant , contre les parois et les frappait avec force ; ses mouvements, d’ailleurs très irréguliers , ne pourraient-ils pas s'expliquer par l’ab- sence même de faisceaux de bras dont la fonction me pa- raît être celle d’un gouvernail, lorsque l’animal tient ses tentacules allongés au dehors ? Je vous livre cette réflexion pour ce qu’elle vaut; mais, vous le voyez, votre mémoire contient une lacune que je vous pardonne d’autant moins, que nous avons pu observer à loisir toutes les manœuvres de l’Argonaute : ce sera donc un post-scriptum à ajouter lorsque vous aurez de nouvelles instructions à nous com muniquer sur cette branche si intéressante de l’histoire naturelle. Wii « Vicror RENDU. » Angers, 27 novembre 1837. M. Rendu a raison : nous avons omis de rapporter ce fait, que le poulpe n’a pas besoin, pour se mouvoir en pleine eau, d’étendre ses six bras pointus en dehors de la coquille, et de les rassembler en un seul faisceau. Nous l'avons, en effet, observé chaque fois que l’animal se trou- vait renfermé dans un vase un peu étroit, et nous attri- buons aussi à l'absence de faisceau , récinil le mollusque est contracté , l’irrégularité de ses mouvements brusques et incertains, Au surplus, nous nous étions rappelé cette ob- seryation avant la réception de la lettre de M. Rendu, en causant avec M. Laurillard , qui l'avait faite, et n’a même jamais vu le poulpe se mouvoir autrement, sans doute parce qu'il ne la pas observé dans l'état de liberté et en pleine mer. Nous ajouterons à cette réparation d’un oubli, que le GLEN PE. 5642 1er 3 fait que nous rappelle M. Rendu est une preuve de plus que les Céphalopodes ne nagent point au moyen de leurs bras, mais seulement par celui que nous avons indiqué , et qui consiste dans l’expulsion de l’eau par le tube abdo- minal. Nous saisirons aussi cette occasion pour dire que c’est à tort que l’on a prétendu que M. Laurillard, qui, d’ailleurs, n'accepte point cette affirmation, aurait découvert avant nous l’emploi des bras mémbranifères. L'observation de cet habile naturaliste est toute différente de la nôtre, il fait passer les bras membranifères par l’échancrure latérale de la coquille , et porte les membranes sur la partie antérieure seulement, tandis que nous plaçons jes bras le long de la carène et tapissant toute la surface avec les membranes, en commençant par la partie postérieure. Nous pensons, après ce que nous venons d'écrire sur l'animal de l'Arsonaute, qu’il n’y a que des observations directes faites sur le vivant qui puissent être de quelque valeur aujourd’hui, et qu’il convient de se méfier de tout ce qui n’a pu être observé que sur des sujets conservés dans l'esprit de vin. C’est certainement de ce défaut d’ob- servations convenablement faites que provient la longani- mité de la discussion. RANG. Paris, 20 novembre 1827. AM EEA * 3 EST D} core al d 4:44 1e A Casse V, PL. 81 à 85. ï DESCRIPTION de quelques espèces nouvelles de Coquiices rossiLes , de la Champagne, Par M. MICHAUD,. 1. Héux LuNE, Aelix luna, Michaud (pl. 8r, Me IN 2 Oe H. testa fossil, parva, orbiculato-compressa, umbilicata, acutissime carinata ; superne planulata, inferne convexo- turgida, ubique subtilissime striata ; anfractibus quaternis subplanis ; sutura vix impressa ; apertura compressa , ad periphæriam angulata ; labro simplici? acuto? apice lævt , depresso. Hauteur, 3 millim. ; diamètre, 8-10 millim. Coquille petite, planorbiforme , ombiliquée, entourée d’une carène très aiguë, de forme presque plate en dessus, convexe et comme renflée en dessous, surtout vers l’ombi- lic; surface couverte de stries longitudinales qui ne sont bien apparentes qu’à la loupe; quatre tours de spire très peu convexes ; suture peu marquée ; ouverture comprimée, formant un angle vers la carène ; bord latéral simple et tranchant , à en juger par la partie qui existe sur le sujet que nous avons sous les yeux ; sommet lisse et déprimé. La forme générale de cette espèce, qui fait partie des Carocolles de Lamarck , est celle de certains Planorbes ou de quelques Ammonites , dont le dernier tour enveloppe tous les autres, et augmente d’une manière assez sensible. Localité : fossile du calcaire siliceux du gypse de la mon- tagne de Reims, où elle a été découverte par M. Arnoud, juge au tribunal de Chälons. LA 2 CL. V, PL. 81 à 85. 2. Hérice HÉMisPHÉRIQUE, Helix hemisphærica (pl. 81, fig. 4, 5, 6). H. testa fossili, orbiculato-globosa, late profundeque umbili- cata, oblique striato-cancellata ; anfractibus quinis, con- pexis, sensim crescentibus ; sutura subprofunda ; apertura rotundata ; labrc simplici, apice lævigato, prominulo. Hauteur, 14-15 millim. ; diamètre , 25-30 millim. Coquille orbiculaire , globuleuse , largement et profon- dément ombiliquée , striée obliquement en long et légère- ment chagrinée; spire composée de cinq tours convexes, augmentant progressivement; suture assez marquée ; ou— verture presque ronde ; bord latéral simple ; sommet lisse et un peu saillant. Il existe une variété plus petite; sa surface est très peu striée ou chagrinée, quoiqu’elle soit adulte et bien com- plète. | Cette coquille rappelle assez exactement la forme géné- rale de l’Hekx albolabris, Say; mais l’ombilic de notre nouvelle espèce est beaucoup plus grand. Ces deux espèces ne peuvent être confondues. Localité : fossile du nouveau calcaire siliceux lacustre, entre les lignites et la craie des environs de Reims, où elle a été découverte par M. Arnoud. cs CE NuPr: 61 1à 85) 3. H£ruce D'Arvoup, Helix Arnoudü, Michaud (pl. 81, fig. 7, 8, 9). H. testa fossili, parva, orbiculato-depressa, utrinque con- vexiuscula, elegantissime oblique-striatula ; anfractibus sentis aut septenis subplanis ; sutura marginata, subtilis- sima ; apertura subtriangulari ; labro simplia , reflexo ; labio intus unidentato ; columella subcallosa triplicata ; apice lævi, subprominulo. Hauteur, 4-5 millim.; diamètre, 8-10 millim, Coquille petite, héliciniforme, imperforée, entourée d’une carène aiguë ; surface couverte de stries obliques, très fines et très régulières, convexe des deux côtés ; six à sept tours de spire presque plats ; suture bordée, très peu sensible ; ouverture presque triangulaire ; bord latéral simple et ren- versé; bord columellaire orné intérieurement d’une dent qui est placée presqu’à l'insertion de la columelle, celle-ci un peu calleuse, couverte de trois plis qui se perdent dans la cavité de l'ouverture ; de ces plis, le plus grand est placé vers le bord latéral (Zabro), et le plus petit à côté du bord columellaire (/abio) ; sommet lisse et peu élevé. La forme générale de cette coquille rappelle celle de l’'Helicina picta, Lam. , et par conséquent fait partie de la subdivision des Carocolles de cet auteur. Localité : fossile du calcaire siliceux du gypse de la mon- tagne de Reims. Découverte par M. Arnoud, juge au tribunal de Chà- lons-sur-Marne ; nous nous faisons un devoir et un véritable plaisir de la dédier à cet infatigable et savant géologue, à qui la science doit une infinité d’espèces fossiles de la Champagne, qu’il communique avec une générosité rare ; c’est avec son autorisation que nous en publions ici une partie, dont celle-ci n’est pas la moins remarquable. #4 GE NV. Pz:161 485; 4. Puyse GÉANTE, Physa gigantea, Michaud (pl. 82). Ph. testa fossill, maxima, fusiformi-ventricosa, subtilissume striata; anfractibus senis aut septenis ; convexis , ultimo maximo ; sutura satis impressa ; apertura oblonga, inferne rotunda, superne angulata ; labro simplict, acuto ; labio recto ; apice lævigato, mamillato. Longueur, 50-60 millim. ; diamètre, 20-25 millim. Coquille très grande pour le genre, fusiforme , ventrue, très finement striée , formée de six à sept tours de spire convexes , mais surtout le dernier, qui est très grand ; su- ture assez marquée sur les derniers tours , moins sensible sur les premiers ; ouverture oblongue, arrondie vers sa partie inférieure et anguleuse supérieurement ; bord laté- ral simple et tranchant; bord columellaire droit ; sommet lisse , mamelonné. Cette espèce a en grand la forme générale du Physa ri- valis de Say. Localité : fossile du calcaire siliceux lacustre inférieur aux lignites de la montagne de Reims; découverte par M. Arnoud. 5. CycLosrone »’Arnoun, Cyclosiona Arnoudii, Michaud (pl. 83). Cycl. testa fossil, ovato-oblonga, oblique sulcata, imperfo— rata; anfractibus octonis, convexis sensim crescentibus ; apertura obliqua , integra, subrotunda ; peristomate extus marginato, reflexo ; apice lævi, obtusissimo. Longueur, 25-30 millim. ; diamètre du dernier tour, 15-1$ millim. Coquille ovale, oblongue, dont la surface est couverte de sillons très fins et très réguliers , dirigés de gauche à droite ; spire composée de huit tours convexes, augmentant pro- Cri N.,rPL4'81. 285: 8 oressivement , les premiers en proportion plus petits que les autres ; ouverture oblique , entière, presque ronde ; pé- ristome légèrement réfléchi et bordé à l'extérieur ; sommet lisse, très obtus. Cette espèce se rapproche un peu, par sa forme, du Cycl. mumia, Lam. ; mais elle est plus courte et bien dis- tincte de sa congénère. Nous dédions encore avec plaisir cetté nouvelle espèce à M. Arnoud, qui en a fait la découverte. Localité : fossile du nouveau calcaire siliceux , lacustre entre le lignite et la craie des environs de Reims. 6. PALUDINE CHAGRINÉE, Paludina aspersa, Mi- chaud (pl. 84, f. 1, 2). Pal. testa ossi, ovato-conica, ventricosa, perforata, subtile longitudinaliter striata et subtilissime cancellata ; anfrac- tibus quinis coñvexis, ultimo maximo; sutura profunda ; apertura ovoidea ; peristomate extus submarginato, conti- nuo ; apice lævigaio, obtuso. Longueur, 40-45 millim. ; diamètre du dernier tour, 25-30 millim. Coquille ovale-conique , ventrue, perforée , fente ombili- vale peu profonde, en forme de virgule; surface finement striée et très légèrement chagrinée (ce dérniér caractère ne peut être bien saisi qu'avec le secours d’une loupe); cinq tours de spire arrondis ; le dernier, très grand, forme à lui seul presque toute la coquille; suture bien marquée, ce qui fait paraître la coquille comme étagée; ouverture ovoide ; péristome continu , paraissant bordé à l’extérieur par l'effet des stries d’accroissement, qui sont plus forte- nent prononcées sur cette partie ; sommet lisse et obtus. Elle se rapproche un peu de la forme générale du Pal. vietpara, Drap., Lam. ; mais outre ses autres différences , sa spire est beaucoup plus courte. 6 Cie VW, Pis 8x à 85: Localité : fossile du calcaire siliceux de la montagne de Reims (M. Arnoud). 7. PALUDINE SUBANGULEUSE , Paludina subangu- lata , Michaud (pl. 84, fig. 3). Pal. testa fossili , conica, imperforata , substriata ; anfrac- tibus quinis, convexis, ultimo angulato, angulo parvo, obtuso ; sutura satis profunda; apertura subrotunda, su- perne angulata ; peristomate simplici, continuo ; spira brevi; apice lævi, obtuso. - Longueur, 20-25 millim.; diamètre du dernier tour, 15-18 millim. Coquille conique, imperforée , à peine striée; cinq tours de spire convexes, le dernier anguleux , angle peu sensible, obtus et placé un peu au dessous de la partie moyenne du pourtour ; suture assez marquée; ouverture oblongue, an- guleuse dans sa partie supérieure; péristome continu et simple; spire courte ; sommet lisse et obtus. La Paludina decisa de Say peut donner une idée générale de notre coquille. | Localité : fossile des marnes blanches au dessus des li- snites des environs de Reims (M. Arnoud). 8. PALUDINE SUBPERFORÉE , Paludina rimata, Mich. (pl. 84, fig. 4). Pal. testa fossil, conica, subperforata , striata ; anfractibus quaternis quinisve convexis, ultimo maximo ; rèma umbuli- cal rugosa, oblonga, parum perforata ; apertura subro- tunda, integra, obliqua , superne angulaia ; peristomate simplici, spira brevi; sutura superficiali; apice obtuso, læst. Longueur, 20-25 millim. ; diamètre du dernier tour, 12-15 millum. Coquille conique , striée , subperforée ; ombilic plissé, Co Vi, PL. 87 à” 8h: 7 peu profond , oblong ; quatre à cinq tours de spire con- vexes, le dernier très grand; ouverture entière presque ronde, mais anguleuse dans sa partie supérieure et oblique par rapport à l’axe ; péristome simple ; spire courte ; suture superficielle ; sommet obtus et lisse. Localité : fossile des environs d'Épernay (M. Arnoud). 9. MULETTE TRONCATEUSE, Unio truncatosa, Mich. (pl. 85). IV. testa fossili subtrigona, transversa, inæquilatera, subtu- mida, extus longitudinaliter rugoso-plicata, intus margarti- tacea ; latere antico brevissimo , angulato, postico longiore truncato ; dente cardinal antico in utrinque valva obtuso, substriato ; dente posticali, lamellari, subrecto ; in valvula sinistra dente bino ; natibus depressis. Longueur, d'avant en arrière, 40-45 millim. ; du haut en bas, vers la troncature, 35-40 millim.; épaisseur des valves réunies, 20-22 millim. Coquille subtrigone , transverse, inéquilatérale, un peu renflée, surface extérieure couverte de grosses stries ou plis rugueux disposés dans la direction longitudinale , surface intérieure nacrée; partie antérieure très courte et obtusé- ment anguleuse , la dent cardinalé est presque placée à cet angle ; côté postérieur beaucoup plus long que l’antérieur, élargi et obliquement tronqué; les dents cardinales de chaque valve sont obtuses et striées ; les dents postérieures sont en forme de lame et presque droites ; il y en a deux sur la valve gauche, elles suivent le bord postérieur jusqu’à la troncature ; les natèces sont plus saillantes ; l'impression antérieure est peu large , mais très profonde, la postérieure est plus large et moins marquée. | Elle ne peut être comparée à aucune espèce vivante de France, tant sa forme est particulière. 8 CLsNi, Pi. Sh A8: Localité : Fossile des argiles à lignite des environs d'E- pernay (communiquée par M. Arnoud). G. Micraun, Capitaine adjudant-major au 10° régiment de ligne. Soissons , 19 mars 1887 Crasse V, PL. 102 à 109. I MEMOIRE SUR DES ESPÈCES ET SUR DES GENRES NOUVEAUX DE L'ORDRE DES NUDIBRANCHES, observées sur les côtes de France PAR M. ALCIDE D'ORBIGNY. : Nous cherchons, souvent au loin, matière à des observa- tions nouvelles , tandis que nous ne connaissons encore qu’à peine les animaux qui pullulent près de nous. A l’appui de ce fait, l’ordre des Nudibranches nous offre un exemple que, du reste, nous avons retrouvé presque pour toutes les classes des animaux inférieurs, chaque fois que les cir- constances nous ont mis à même de faire des recherches sur nos côtes auprès des villes les plus fréquentées par des na- turalistes. Nous avons déjà, depuis plus de quinze ans, observé un grand nombre de Mollusques nouveaux aux en- virons de la Rochelle; postérieurement, des empêche- ments imprévus se sont opposés à ce que nous les fissions connaître. En 1826, arrêté à Brest par l'armement du na- vire qui devait nous transporter eh Amérique, nous vou- lümes employer notre temps utilement pour la science. Dans ce but, nous nous livrâmes à des recherches autour dela ville, et nous ne fûmes pas peu surpris en découvrant successivement les espèces les plus remarquables de l’ordre des Nudibranches, que nous avons observées et décrites avec le plus de soin possible; mais, forcé de nous embar- quer, nous emportàmes avec nous nos descriptions et nos dessins. Onze années se sont écoulées depuis; à notre grand étonnement, les espèces que nous avons découvertes à Brest, et les espèces plus anciennes rencontrées aux environs de la Rochelle, n’ont été publiées par personne. Nous croyons devoir ne pas tarder plus longtemps à les faire connaître, en en réunissant une partie dans ce mémoire, où nous ne - } 2 LA = , 4 voulons , au reste, entrer dans aucune considération géné- 1837. à 1 D. Là 2 CL. V, P£. 102 à 109- rale sur les Nudibranches, nous réservant d’en traiter, sur une plus grande échelle, dans un travail spécial sur cet ordre, commencé avant notre voyage en Amérique’, et au- quel nous allons donner la dernière main. Doris rubra. D'Orb. (PL. 102.) Corps déprimé, oblong, arrondi à ses extrémités, à côtés « droits; manteau épais, coriace , débordant le pied'en avant et sur les côtés, à bords tranchants et découpés, couvert, en dessus , de très petits tubercules coniques, aigus à leur ex- irémité et fortement rapprochés les uns des autres; pied épais , allongé , tronqué et marqué d’une rainure profonde en avant, terminé, postérieurement, par une pointe qui sb Pas" à dépasse le manteau, dans la reptation ; sa surface est cou- « verte de lignes obliques, divergentes du centre vers les par- ties latérales. Tentacules en massue, longs, divisés en feuil- lets à leur extrémité, contractiles en des cavités protectrices dont les bords sont simples et non saillants; branchies con- tractiles, dans une large cavité postérieure du manteau, pré- sentant une rosace régulière, divisée en neuf lobes forte_ ment réunis; la païtie libre anguleuse, , également découpée en digitations non ramifiées. De Pintcivalle de chaque lobe part un sillon profond convergeant vers l’anus, qui est mé- dian, et forme un tube saïllant; organes de la génération vers le tiers Supérieur, &u côté droit. Couleurs. Sa teinte, à l’état vivant, est d’un très beau carmin foncé uniforme ; les tentacules sont jaunes, et quel- ques points noirs se remarquent sur les côtés du manteau, en dessus. Dimensions. Longueur totale , 22 millim. Nous avons découvert cette hé espèce sur les cô- tes de l’Océan, dans le golfe de Gascogne, aux environs de 1 Cet ouvrage, que nous devions rédiger avec M. de Férussac, était terminé, quant à la partie d'investigation, qui était notre partage » avant de partir pour l’Amérique, et maintenant nous possédons tous ces matériaux, que nous ne tarderons pas à publier. 2 Gr, V; Pr. 102 à 109. 3 la Rochélle, principalement à la pointe des Minimes ; elle se tient sous les pierres détachées du sol, mais n’y est ja mais commune. Son niveau d'habitation est , au printemps, à quinze à vingt-cinq pieds de profondeur au dessous du niveau des hautes marées ordinaires ; et, depuis le mois de juin , de vingt-cinq à trente. Nous l’avons presque toujours trouvée isolée, hors le temps dés amours. Sa démarche est très lente. Cette espèce ne se rapproche bien d’aucune autre espèce connue ; néanmoins, par ses tubercules serrés et aigus, élle doit être placée près de la Doris tomentosa , quoiqu’elle en diffère, du reste, par la forme des branchies ét par sa teinte. Tergipes coronata. D'Orb. {PI. 103.) Doris coronata, Linn., Gmel., n° 14, Bomme, Act. de Fless., 3, p. 202, t. 1, fig. 1, 2.— Tri- tonia corenata , Cuv., Lam. Animal ällongé, tronqué et échancré en avant , acuminé postérieurement ; deux tentacules pédonculés, infundibuli- formes, du centré désquels sortent deux filaments coniques et aigus; bouche formée d’une trompe contractile, située au dessus et à la partie supérieure du pied, entourée de bourrelets étroits, et formant une fente transversale dans l’état de contraction ; pied plus étroit que le corps, obtus en avant et en pointe en arrière; branchies placées sur les côtés du dos, divisées en six paires de lobes en massue, diminuant, graduellement, de grosseur et de longueur, en s’éloignant de la tête; chaque lobe formé de séries annulaires de petits tubercules séparés des autres par un léger sillon. Couleurs. Teinte générale rosée; trois lignes longitudi- nales de points rouge de carmin se remarquent, l’une sur la ligne médiane du dos, les deux autres de chaque côté, en dehors des branchies; les tentacules, la bouche et lé pied sont presque blancs ; les lobes des branchies jaunes, marqués, à la partie supérieure de chaque tubercule, d’un point carmin foncé, excepté sur ceux du sommet de chacun, qu sont “ … Ce. Nr. jo à 109. entièrement‘blanc mat. Dimensions. Trois à quatre lignes, ou sept à neuf nuillim. Nous avons rencontré cette charmante espèce sur les pla- ses tranquilles du golfe de Gascogne , principalement aux environs de la Rochelle et surtout à la pointe du Plomb, où elle se tieut presque toujours isolée sous les pierres déta- chées du sol; elle v est rare, et son niveau d'habitation est, au printemps, à quinze ou vingt-cinq pieds au dessous du niveau de la haute mer, et, le reste de l’année, à vingt- cinq ou trente pieds. Nous l’avons conservée vivante plusieurs jours, et nous avons été à portée d'observer que sa démarche est prompte et que sa locomotion se fait seulement au moyen des con- tractions du pied; ce sont, au reste, avec le balancement des tentacules , les seuls mouvements qu’elle exécute, les lobes branchiaux restant toujours immobiles , ou suivant, seulement, les ondulations de l’éau dans laquelle l'animal est contenu ; c’est encore en rampant, ainsi que les Cavoli- hes, qu’elle vient à la surface de l’eau et qu’elle y reste fixée sur l'air extérieur, comme sur un point d'appui. Nous avons souvent observé cette espèce dans la reptation et dans les différents états de locomotion, et jamais nous n’a- vons aperçu cette faculté citée par Forskaal, qu’aurait ce genre de se servir, dans la marche; de ses lobes branchiaux comme de pieds, nous dirons même plus : e’est que nous régardons ce modé de mouvement comme ne pouvant pas exister parmi les Gastéropodes ; car il obligerait ces Mol- lusques à rester, alors, dans une position tout à fait con- traire à la position normale; d’ailleurs il ne faut que jeter un coup d’œil sur la structure branchiale des Nudibranches pour s’assurer que les lobes dont ils se composent ne sont pas susceptibles de servir à cet emploi. Tergipes affinis. D'Orb. (PL. 104.) Animal très allongé, fortément acuminé postérieurement, renflé et élargi antérieurement pour la partie céphalique ; les tentacules sont pédonculés, infundibuliformes à leur Evi Vo PE. 102 à 100). 5 partie supérieure, d’où part un filament terminé en pointe aiguë ; bouche formée d’une trompe contractile placée au dessus du bord antérieur du pied et entourée de bourrelets étroits, transversale dans la contraction; pied très étroit , marqué seulement de quelques plis longitudinaux; six paires de lobes branchiaux, lisses, pédonculés, en massue arrondie , de chaque côté du dos, et diminuant de pros- seur en approchant des parties postérieures. La couleur générale du corps est rosée; sur le dos se re- marque une ligne longitudinale et médiane de points rouge de carmin ; les lobes branchiaux sont jaune foncé, avec l’ex- trémité supérieure d’un beau blanc mat. Sa grandeur est de trois à quatre lignes. Elle habite les plages rocailleuses des côtes de l'Océan, aux environs de la Rochelle, surtout près de la pointe du Plomb. Son niveau d'habitation est le même que celui de l'espèce précédente, c'est à dire à quinze ou vingt-cinq pieds au dessous du niveau des hautes marées, dans la sai- son de l’accouplement et de la ponte, et à vingt-cinq ou trente dans les autres instants; elle se cache sous les ro- chers détachés du sol et est toujours rare. Cette jolie espèce a beaucoup d’analogie avec la T'ergipes coronata par sa forme générale et par celles de diverses par- ties, cependant elle en diffère par des caractères bien tran- chés ; ses branchies sont lisses, au lieu d’être divisées par des lignes de tubercules; la couleur diffère, aussi, sur divers points ; du reste, elle se trouve dans les mêmes lieux que la précédente, et paraît avoir les mêmes habitudes. Nous ne Vavons jamais vue non plus se servir des lobes branchiaux comme de pieds; sa marche est très prompte, mais due seulement aux mouvements d’ondulation du pied. Polycera Lessonii. D'Orb. (PI. 105.) Animal prismatique, fortement acüuminé postérieurement renflé vers la partie branchiale , tout couvert, en dessus, de mamelons également espacés; tête bombée, formant un renflement à la partie antérieure , portant supérieurement 6 Ci. V, Pr. 102 à 109. deux tentacules en massue, contractiles , marqués, sur leui moitié supérieure, de petites divisions annulaires fortement prononcées. En avant des tentacules, part, de chaque côté, une ligne élevée, divisée, sur la partie céphalique, en sept mamelons élevés formant une chaîne interrompue en avant, prolongée postérieurement, de chaque côté du corps, jus- qu’au delà des branchies, qui en sont protégées. Autour de cet organe, les tubercules s’allongent et prennent un bien plus grand développement; les deux postérieurs sont bifur- qués ; des branchies jusqu’à la partie postérieure , une ran- gée de plus gros mamelons marque la ligne médiane ; bou- che en trompe, présentant, dans la contraction, une ouver- turetransversale entourée de bourrelets ; ; pied étroit, acuminé postérieurement, coupé et élargi carrément à la partie anté- rieure, et ridé, longitudinalement, en dessous; branchies placées à à la partie médiane du corps, divisées en trois lobes rameux fortement divisés, celui du milieu le plus grand; anus placé en arrière des branchies, et, le plus souvent, caché par elles. Ses dimensions ui dans les plus Co individus, de 7 à 8 lignes. Il De les bord rocailleux de l'Océan, plus particuliè- rement dans les baies abritées des vents régnants ; il se cache sous les pierres détachées du sol ou sur les varechs de sa zone d'habitation ; nous l’avons rencontré aux environs de la Rochelle, près de la pointe du Plomb ou à celle de Chef-de-Baie ; ; mais il est toujours très rare, et nous n’en avons recueilli quetr oisindividus dans une dizaine d'années que nous avons parcouru les côtes du golfe de Gascogne. Son niveau d'habitation est, au printemps , de 15 à 25 pieds au dessous du niveau des hautes marées de Syzy- sies, et, dans le reste de l’année, à 25 ou 30 pieds. ” Cette gentille espèce commence à paraître vers le mois de mars; et, alors, on la rencontre ou sous les pierres ou fixée sur les ae elle vit assez solitairement, et ce n’est ES à l’époque de l’ accouplement, qui a lieu à la fin d’avril, qu’on les trouve réunies ; mais ce temps de rapprochement dure peu; et, au commencement de mai, elle dépose des groupes Gr. V, Pr.:lo2 à 109. 7 d'œufs par longues chaînes gélatineuses colléès aux pierres. | Ces chaînes sont divisées par grains ou œufs blancs. Les individus adultes, aussitôt après la ponte, se retirent des lieux qui sèchent aux basses marées , car jamais , après le mois de mai, nous n’avons rencontré ces animaux. Leur nourriture paraît se composer de quelques espèces de fucus , et surtout de l’ufva lactuca. eur démarcheest assez prombpte, et 1ls viennent, quelquefois, ramper à la surface des eaux , mais rarement, préférant se fixer sur des corps solides, qu'ils embrassent avec leur pied. + Polycera punctilucens. D'Orb. (PL. 106.) Animal raccourci , fortement bombé , légèrement coriace, acuminé postérieurement, légèrement renflé dans sa partie moyenne, couvert, en dessus, de cônes élevés, tronqués à leur extrénuté, et terminés par un petit bouton; les plus grands sont les plus inférieurs. Ces cônes laissent, quelque- fois, entre eux, des intervalles ; alors ces parties sont lisses. Ces intervalles, ornés de couleurs vives, sont placés ainsi qu'il suit : deux entre les tentacules, quatre latéraux et postérieurs à ceux-ci; puis un grand médian de forme allon- gée, deux autres petits médians et beaucoup d’autres laté- raux, un très grand, cordiforme, postérieur aux branchies, enfin quatre arrondis, placés de chaque côté de la ligne mé- diane, vers la queue ; tête peu distincte, plus large en avant et comme tronquée à cette partie, plus élevée que le cou, marquée en dessous, à sa partie antérieure , de mamelons égaux qui forment comme une bordure autour de l’appa- reil buccal ; bouche transversale , entourée de bourrelets épais ; pas d’appendices buccaux ; tentacules écartés, placés latéralement et entourés de cinq cônes élevés, dont trois bien plus gr ands et plus saillants que ceux du corps, et deux très petits à la partie interne : ils sont coniques, peu allongés, et terminés par deux ouvertures, l’une plus grande et plus clevée que l’autre; yeux non apparents; branchies trilo- bées., chaque lobe divisé en une infinité de ramifications, 5 Cr'ON;, PL: ir062 2 100. de manière à former des rameaux complets, le médian ré- sulier, les latéraux ayant, indépendamment de leur bran- che principale, un second petit rameau extérieur qui part de la moitié süpérieure de sa longueur. Ces branches sortent dela partie moyenne del’animal, etsont protégées, en avant, par trois cônes très élevés ; anus saillant, percé à la partie postérieure du groupe branchial ; orifice des organes de la génération percé vers le tiers antérieur et sur la partie lisse, en dessous des cônes : il est entouré de forts bourrelets : pied beaucoup plus étroit que le corps, acuminé postérieu- rement, légèrement élargi dans sa partie moyenne, tron- qué carrément à la partie antérieure, et légèrement prolongé en pointe , latéralement. Couleur. Le pied et tout le dessus du corps, excepté les divers intervalles unis d’entre les cônes, sont mélangés de violet et de jaune, ou , pour mieux dire, d’une teinte in- certaine qui approche de ces deux couleurs. Les intervalles unis dont nous avons parlé sont bistre foncé et circons- crits par une bordure de points noirs placés à distances égales ; au milieu de chacune se trouve un point briliant vert tendre, formant un contraste frappant avec le reste de la teinte; en avant des branchies et entre les tentacules, on remarque un point saillant, d’un blanc mat, puis latérale- ment un premier, quatre autres plus petits; sur le dessus du pied sont beaucoup de taches d’une couleur plus intense que le reste, placées obliquement ou verticalement; le des- sous du pied en est aussi légèrement marqué, sur les bords. Taille. Le seul individu que nous ayons vu avait un cen- timètre de longueur. Habitation. La rade du port de Brest, en dehors de Re- couvrance, sur les parties rocailleuses. Nous avons rencontré cette espèce dans les flaques d’eau que laisse la mer en se retirant ; elle s’attache aux fucus et aux ulves, qui y sont en abondance ; sa démarche est lente et elle reste, quelquefois , des heures entières, sans exécuter le moindre mouvement. Comme les Cavolines, elle rampe à la surface de l’air, où elle se tient dans la même immobilité CAN PELUION à og 9 que sur les corps solides. Pendant quinze jours nous l'avons gardée vivante, ayant soin de changer l'eau tous les deux jours, et elle fût restée dans cet état beaucoup plus long - temps, si nous l’avions voulu. Il lui fallait jusqu’à cinq heures pour traverser un vase d'un peu plus d’un décimètre de diamètre ; danssa marche, elle n’exécute aucun mouve- ment. Les tentacules sont presque toujours rentrés et les branchies dans leur plus beau développement ; la bouche exécute continuellement des mouvements de contraction. Cette espèce est peu sensible, et l’irritation la fait peu se contracter ; lestentacules seuls rentrent alors et les branchies se replient ; car elles ne peuvent rentrer. Son niveau d’ha- bitation est à vingt pieds au dessus des haütes mers, qui s'élèvent de vingt-cinq pieds dans la rade de Brest. Pendant tout le temps qu’elle a séjourné dans un vase, elle s'est nourrie de petites espèces d’ulves que nous y avions mises à cet effet ; elle fuit les autres Mollusques, même les genres voisins. Mise äans l'esprit de vin, tous les lobes branchiaux se sont contractés , les tentacules sont rentrés, la couleur a disparu et l’annnal paraissait entièrement d’une couleur violette-pâle, mais sale : du reste , les eônes de dessus le corps se sont un peu affaissés, et il est toujours facile, à ce caractère, de reconnaitre l’espèce. Polycera ornata. D'Orb. (PI. 107.) Animal médiocrement allongé, imollasse, renflé en avant et vers la partie moyenne, rétréci vers les parties pos- térieures et comme lancéolé à cette extrémité, couvert souvent par lignes de tubercules allongés ou ovales; bouche arrondie, munie de forts bourrelets, et, latéra- lement, d’appendices buccaux larges , aplatis, coupés obli- quement à leur extrémité, qui est comme tronquée. Ces appendices , dans les moments de contraction de l'animal, se replient et servent de corps protecteur de l'organe buc- cal. Tête élargie, lésèrement renflée, munie, en avant, de six appendices allongés, non contractiles, coniques, poin- 10 CLN .,4Pz.gro28à ro9: tus, qui se dirigent en avant et peuvent servir au tact; ten- tacules écartés , longs, pédonculés, en massue, composés de lamelles transversales retenues, en dessus, par une bride longitudinale, et terminés par une pointe aiguë ; yeux dis- tants, situés à la partie postérieure des tentacules; bran- chies composées de huit rameaux coniques, six grands et deux petits postérieurs. Ces rameaux sont non contractiles, rayonnant, comme ceux des Doris, autour de l’orifice anal ; chacun d’eux est arrondi inférieurement, comme tran- chant à son centre supérieur, et divisé en lamelles étroites, réunies longitudinalement, au centre, par une arète fortement marquée en dedans. Cet appareil branchial paraît être pro- tégé par deux expansions latérales postérieures, aplaties, souvent bifurquées, qui prennent naissance à l’extrémité de lignes composées de taches saillantes qui partent des ap- pendices antérieurs et vont se perdre à la base de ces ex- pansions ; anus fortement saillant au centre de: lobes bran- chiaux ; cloaque des organes de la génération de très grande dimension , saillant , placé dans la partie moyenne latérale droite du côté droit; organe mâle fortement sorti, figurant, alors, un cône peu prolongé, placé à la partie antérieure de l’orifice ; pied lésèrement concave , contractile , plus étroit que le corps, élargi sur la partie moyenne et antérieure- ment, où sont latéralement des expansions aplaties, larges, coupées obliquement comme les appendices buccaux , mais moins longs que ceux-ci; la partie postérieure ue une pointe obtuse. $ Couleur. Nous avons remarqué Te variétés distinctes que nous divisons en deux séries. La variété 4 (fig. 1,2, 3) est la plus commune : elle est par- tout d’un blanc légèrement rosé ; les appendices de la partie antérieure de la tête sont d’une belle couleur de vermillon , jusqu’à leur base seulement : la même couleur intense couvre les parties élevées du corps et en suit les formes, et co- lore les parties suivantes : une bordure à l’extrémité des appendices buccaux , une à l’extrémité latérale de la partie : antérieure du pied ; quatre taches saillantes longitudinales ” CL. V, Pr. ro2 à 109. il sur la ligne médiane de la partie antérieure aux branchies, deux petites postérieures sur la même ligne; et, à la suite, une grande tache de forme allongée, qui va se perdre au bout du pied; plusieurs taches saillantes dispersées , sans ordre, aux côtés du corps ; deux lignes latérales qui pren- nent des appendices antérieurs, et qui vont, en s’élargissant, jusqu’à l’extrémité des lobes protecteurs des branchies ; sur le milieu de chaque lobe branchial, on remarque une ligne de la même couleur. Les feuillets des tentacules sont an- nelés de lignes noires vers leurs parties plus renflées. La variété P (fig. 4) a, comme la précédente, les mêmes taches, mais peu apparentes, et, de plus, elle est couverte, sur toutes ses parties, de très petites taches noires comme tigrées. Habitation. Les côtes de Bretagne, dans la grande baie de Houarnenet, près des grottes de Morgatte. Nous l’avons trouvée en juillet, sur les feuillcs de l’uba bulbosa, où elle est assez commune. Elle s’attache, par groupes , sur les feuilles les plus rapprochées de la racine et, là, résiste à l’impétuosité des flots, toujours violemment agités. Ses mouvements sont très prompts : dans une mi-, nute, elle parcourt un espace d’un décimètre. Elle se trouve au niveau des plus basses marées, et encore, à cet instant, ‘ nous ayons été forcé de nous mettre dans l’eau jusqu’au cou pour nous la procurer. Elle rampe à la surface de l’eau, comme les Cavolines. Ayant conservé longtemps des individus vivants, ils se sont accouplés, les premiers jours, en se rapprochant les uns des autres, la tête de l’un vis à vis la queue de l’autre , et faisant pénétrer les organes sexuels les uns dans les autres : cet embrassement durait jusqu’à une ou deux heures. Après sept ou huit jours, ces individus se sont séparés pour la _ ponte et ont déposé leurs œufs en un groupe en rubans, attaché par un de ses côtés : ce ruban était formé de lignes transversales d’œufs gélatineux, de couleur blanchâtre (fig.5). Dans la locomotion l’animal n’exécute aucun mouve- 2 UNE ANENPE 102 "41109 ment : les tentacules seuls paraissent en action; les bran- chies ne peuvent pas se contracter, et l’animal seul se rac- courcit, lorsque quelque obstacle entrave sa marche, ou s’il éprouve le contact d’un corps quelconque. Tous les individus ne sont pas également munis de six appendices antérieurs : beaucoup n’en ont que quatre, et ceux qui manquent sont remplacés par une simple tache saillante de la couleur rouge des autres appendices. Mise dans l'esprit de vin, elle s’est contractée, et il était presque impossible de reconnaître le même animal. S. G. CALLIOPÉE. Carziorza. D’Orb. Animal mollasse , contractile; corps allongé , limaci- forme ; tête peu distincte ; point de tentacules ; deux appen- dices buccaux très longs; yeux sur la partie supérieure moyenne et assez espacés l’un de l’autre ; bouche en fente transversale à l’extrémité antérieure du pied; branchies formées par des corps piriformes placés par lignes longitu- dinales de chaque côté du dos; orifice des organes de la génération sur le côté droit , sous les premiers lobes bran- chiaux; pied étroit, acuminé postérieurement, souvent muni d’expansions latérales antérieures ; point de manteau distinct. Observation. Ce genre, quenous avons découvert aux envi- rons de Brest, doit être placé dans les Nudibranches et près des Cavolines : il en diffère par le manque de véritables tentacules et par la disposition des lobes branchiaux en lignes longitudinales, ainsi que par la forme de ceux-ci ; l’espèce type est très petite et douée d'ailleurs des mêmes mœurs, ou à peu près que les Cavolines. Calliopæa bellula. D'Orb. PI. 108.) Animal allongé, fortement contractile, très mollasse, acuminé postérieurement , renflé dans sa partie moyenne, lisse; tête peu distincte du corps, rétrécie en avant des yeux et légèrement échancrée antérieurement, munie de très longs appendices buccaux arrondis , comme tronqués Gr V Pr: 102 à 'rog. 15 à leur extrémité; bouche assez large, pourvue de bourre- lets épais; yeux très écartés, placés au commencement de rétrécissement de la tête ; branchies composées de lobes pi- riformes gros et courts, placés sur deux lignes longitudi- nales et alternant ensemble; le nombre varie de six à neuf de chaque côté , selon l’âge; ces lobes tombent assez facile- ment, lorsque l’animal est mort; l’orifice des organes de la sénération , entouré de légers bourrelets, est placé vers le tiers antérieur, entre le premier et le second lobe branchial ; le pied est plus étroit que Le torps, fortement acuminé postérieurement et muni de larges Pare latéraux pointus, à la partie antérieure. Couleur. Toutes les parties inférieures sont blanches ou lésèrement teintées de rose; les branchies sont d’on brun rouseâtre plus ou moins foncé, et tachetées irrégulièrement de la même couleur plus foncée et qui les rend comme marbrées ; la tête est, antérieurement et entre les appen- dices buccaux, marquée de la même couleur brune, qui s'étend, de chaque côté, sur les appendices buccaux et se ré- trécit, ensuite , en se dirigeant en arrière et formant, entre les yeux, comme une bande longitudinale qui, bientôt, s’unit à la teinte générale du corps, d’autant moins foncée qu’elle approche davantage des parties postérieures; la partie du dos postérieure aux branchies est toute blanche; autour des yeux règne une teinte presque blanche qui, antérieurement, va rejoindre les appendices buccaux et s'étend sur toute leur longueur ; les flancs sont très pâles. IL est à remarquer que nous avons pris pour type un individu très foncé en cou- leur, que beaucoup d’autres sont d’une couleur bien plus pâle, et enfin qu'il s’en trouve, dans les plus petits seule- ment , qui sont entièrement blancs. Taille. Sur une vingtaine d’individus &e cette espèce que nous nous sommes procurés, les plus grands avaient, à leur entier développement, cinq millimètres de longueur ; mais ce n’est pas la taille la plus ordinaire ; ils sont En NE plus petits. Habitation. La rade de Brest, en dehors de Recouvrance, 14 Cu. V, PL. io2 à 109. sur les parties rocailleuses. Son niveau d'habitation est à quinze ou vingt pieds au dessous du niveau des hautes mers. L’espèce s’est offerte à nous, le plus souvent, dans les petites flaques d’eau salée que la marée laisse en se retirant, Elle se promène parmi les fucus et les zostères. Ordinaire- ment tous les individus qui sont dans un de ces réservoirs se réunissent ensemble , et ne laissent distinguer, au premier abord, qu’un groupe formé par les mamelons des bran- chies. Ayant essayé plusieurs fois de les isoler dans un vase rempli d’eau salée, quelques minutes suffisaient pour qu’ils se réunissent de nouveau en paquets. Les mouvements de cette espèce sont très prompts : dans une demi-minute, elle parcourt un double décimètre de longueur; elle marche continuellement jusqu’à ce qu’elle ait rencontré des indi- vidus de son espèce. Dans la locomotion, elle balance con- tinuellement ses lobes branchiaux ainsi que ses appendices buccaux. Nous ne nous sommes jamais aperçu qu’elle püt se soutenir sur l'air comme les Cavolines, ce que nous au- rions reconnu pendant plus de quinze jours que nous l’a- vons conservée dans l’eau salée, sans qu’elle parüt souffrir, même faiblement , de ce déplacement. Siquelque cause l’effraie, elle se ramasse de suite (fig. 4) ;et d’allongée qu'elle était, elle prend une forme presque cir- culaire. Les appendices buccaux ne peuvent rentrér entière- ment ; seulement, dans les moments de contraction, ils sont moins longs; les branchies , allongées auparavant, s’agolo- mèrent en boules : un rien la fait se contracter, mais cet état dure peu, et, dans quelques secondes, elle a reprissa marché. Mise dans l'alcool, sa forme a changé complètement : elle y formait presqu’un disque. La plupart dés lobes bran= chiaux sont tombés, ses couleurs ont fait place à une teinte . uniforme de jaune sale , et il était impossible de reconnaître le même animal. G. VILLIERSIE. Viuersta. D'Orb. (PI. 109.) Caractères génériques. Corps ovale, déprimé, formé d’un manteau très grand, débordant le pied et le recouvrant de Cr ONE PPE.-102.2 109; 15 toutes parts, renfermant un bouclier crétacé ovale, formé d’une multitude de petites pièces divergentes de la partie médiane vers les bords. Ce bouclier est percé antérieure- ment pour laisser sortir deux tentacules en massue et divi- sés , postérieurement, par trois orifices donnant passage à l’anus et à deux lobes branchiaux rameux; bouche infé- rieure munie d’une trompe surmontée par deux expansions tentaculiformes ; l’organe de la génération, commie dans les Doris, percé sur le côté droit, entre le manteau et le pied ; pied large, comme celui des Doris. - Ce genre diffère essentiellement des Doris et des Polycè- res, genres entre lesquels il doit être placé : il se distingue du premier par ses branchies en deux lobes postérieurs et non en auréole, et du second, parce que ces branchies sont séparées, tandis qu’elles sont réunies chez les Polycères ; mais le caractère le plus saillant est le bouclier crétacé, qui renferme le manteau, ce qui est une anomalie bien singu- lière dans les Nudibranches, où tous les genres connus jus- qu’à présent manquaient entièrement de corps crétacé. Nous nous croyons autorisé, par ces caractères, à en for- mer un nouveau genre que nous avons dédié à M. le vi- comte de Villiers du Terrage. : e Villiersia scutigera. D'Orb. Animal ovale , déprimé ; tête peu distincte ; bouche dans l’état de contraction, présentant une ouverture ovale, transversale, ornée de deux tentacules buccaux, allongés , coniques, à extrémités obtuses; manteau épais, rugueux , débordant le pied de toutes parts ; deux courts tentacules en massue, contractiles et lamelleux; branchies formées de deux lobes branchiaux rameux, placés au centre d’un cercle élevé, formé de quatorze mamelons arrondis; pied large , ovale, marqué, antérieurement, d’une rainure transversale ; orifice des organes de la génération placé vers les deux tiers antérieurs du côté droit, et entouré d’un bourrelet ; anus entre les lobes branchiaux , un peu en arrière. 16 | Cros. Pi. 0000; La Eur générale est rosée, le manteau parsemé d’une multitude de points rouges et bruns ; les branchies, ainsi que les tentacules en massue, sont jaunes, et les mamelons postérieurs du manteau sont presque blancs. Le pied pré- sente, en dessous, une large tache violette, due à la trans- parence de la peau, qui laisse apercevoir les viscères. Sa longueur est de quatre à cinq lignes. Sa partie testacée interne, qui est sous toute la largeur du manteau, est ovale, ciliée, convexe en dessus, concave en dessous , formée de Rare pièces allongées, partant d’un centre commun, situé à la partie’ antérieure médiane etse bifurquant en divergeant vers l’extrémité postérieure; sur la ligne médiane se trouve un autre système de petites piè- ces transversalement placées et formant une ligne étroite qui s’élargit en approchant de l'extrémité postérieure , et qui, dans l’espace arrondi des branchies, forme un cercle assez parfait. Cette pièce est percée, antérieurement, dedeux trous pour le passage des tentacules; postérieurement , de trois trous médians pour les branchies et pour l’anus, et quatorze pour les mamelons qui les entourent. Il habite les bords rocailleux de l'Océan ; nous l’avons re- cueilli sur les côtes de la Rochelle, plus mn |: à la pointe du Chez, où il n’est jamais commun. L Comme les Doris, il arrive vers la fin de mars, et reste sur les côtes jusqu’an mois de mai; il habite les rochers couverts de polypiers. Sa nourriture se compose de varechs. : Sa démarche est très lente, et il rampe sans exécuter d’au- tres mouvements que les mouvements très lents des tenta- cules. Paris, 1er novembré 1635 :* Casse V, Pr. 59. ï DESCRIPTION de trois nouvelles espèces de Pazuninrs fossiles ; Par M. Cnarces D'ORBIGNY. PALUDINE A VARICES. Paludina varicosa. Nob. Coquille composée de cinq à six tours de spire convexes, arrondis, et séparés par de profondes sutures; les trois tours de spire qui terminent la coquille, et surtout les deux der- niers, sont ordinairement coupés par trois rangées de varices qui se dirigent vers le sommet. Le plus souvent, ces varices sont longitudinales, comme dans les Murex; mais parfois elles sont irrégulières , rares, et presquesolitaires sur chaque tour de spire, comme dans les Tritons; ouverture ovale, obronde; bords tranchants. Cette coquille, qui est très re- marquable , en ce qu’on ne connaissait point encore de Pa- ludines avec varices, à environ trois millimètres de lon- sueur. Gisement : Cette espèce, ainsi que les deux suivantes, ap- partiennent à la formation du calcaire siliceux, mise à dé- couvert par la tranchée faite dans la plaine de Monceaux, à l'effet d’y établir le chemin de fer qui doit aller de Paris à Saint-Germain. La couche dans laquelle j’ai trouvé en srande abondance la Paludina varicosa est composée de calcaire marneux, blanc, friable, qui contient, en outre, les fossiles d’eau douce dont les noms suivent : Lymnæa lon- giscata, Planorbis rotundatus, Planorbis lens, Planorbis inversus , Cyclostoma mumia, Paludina pyramidalis et cy- clostomæformis, et Chara medicaginula. P. cYCLOSTOMIFORME. P. cyclostomæformis. Nob. Coquille ovale, subglobuleuse, ayant quatre tours despire arrondis, convexes, et séparés parunesuture assez profonde ; 1837. 22 2 CL: V, Pig. sommet pointu, et présentant quelquefois deux ou trois pe- tites varices ; stries transverses très fines ; ouverture presque ronde ; péristome simple et mince : longueur, trois à quatre millimètres. Gisement : Cette coquille, qui est très rare, se trouve dans la niême couche que la P. varicosa. Je n’ai pu en re- cueillir que deux mdividus. P. arLonGée. P. elongata. Nob. Spire conique très allongée , à sommet légèrement obtus, présentant sept à neuf tours très convexes ; arrondis, lisses, et très rapprochés les uns des autres, quoique bien séparés par une suture profonde; ouverture ovale obronde; bord mince et tranchant, lésèrement sinmueux à la partie supé- rieure : longueur, quatre à cinq millimètres. Cette espèce a quelque rapport avec la P, pusilla ; mais elle est beaucoup plus grande, moins cylindracée et à tours plus nombreux. Gisement : La P. elongata est répandue en assez grand nombre dans diverses couches de marne , où elle est associée à des Cyclostoma mumia et à des os de Palæotherium et d’ 4- noplotherium, ce qui est très remarquable ; car jusqu'ici on ne connaissait point l’existence de restes de mammifères. dans la formation des calcaires siliceux (ou partie inférieure du terrain d’eau douce moyen). CrasselN MPLsS8. I DESCRIPTION de deux espèces d’ANODONTES FOSSILES, précédée de quelques détails sur leterrain dans lequel elles se trouvent, Par M. Cuarces D'ORBIGNY. Avant de décrire ces Anodontes , 1l me semble convena- ble d'indiquer sommairement la nature et la position géo- logique des intéressantes couches qui leur servent de gise- ment; or, je ne crois pouvoir mieux le faire qu'en insérant ici la lettre suivante que j'ai adressée à l’Acade- mie des sciences, pour sa séance du 29 août 19306. La constitution des terrains des environs de Paris a fixe depuis longtemps, et à juste titre, l’attention des savants. Tout le monde connait les beaux travaux de MM. Cuvier et Brongniart, sur la géologie du bassin parisien ; il se fait chaque année, sur ces terrains classiques pour les séolo- sues , des découvertes plus ou moins importantes ; et aux observations déjà si nombreuses qu’on y a recueillies, je puis joindre aujourd’hui, en le soumettant à l’Académie, trois séries d'observations nouvelles , que vient de me four- nir la partie inférieure de ces terrains. La première série concerne la découverte de l'existence d’un étage de calcaire marin particulier au dessous du ter- rain tertiaire, entre ce système et la formation crayeuse qui lui sert de point d'appui. La seconde est relative à la découverte d’un certain nombre d’ossements fossiles nou- veaux dans l'étage nommé Argile plastique , et de quelques caractères propres à ce terrain. Les diverses observations qui forment l’objet de cette note, ayant toutes été faites dans la colline du Bas-Meudon, je rappellerai que cette colline est composée, en allant du bas en haut, 1° de craie blanche exploitée, dans laquelle j'ai recueilli un fragment de poisson, une Cérite et une Tortue marine ayant environ quinze pouces de long ; 2° de craie 2 CET N, Pre endurcie jaunâtre , perforée de longues tubulures et dans laquelle j'ai trouvé dix espèces de fossiles qui n’y avaient point encore été indiquées : telle, par exemple, l’'Hammites rotunda (Sow) ; 3° d’un système nouveau de calcaire marin que je vais décrire ; 4° d’une assise également nouvelle dé- pendant de l'argile plastique ; 5° enfin de la formation du calcaire grossier. 1" SERIE. — Nouveau calcaire marin. MM. Elie de Beaumont et d’Archiac ont, les preiniers, signalé tout récemment, à la Société géologique de France, l'existence d’un étage de calcaire marin entre l'argile plas- tique et la craie de Meudon ; mais une étude minutieuse de ce terrain n'a permis d'ajouter des détails très nombreux aux communications faites par ces géologues, et d’y donner de l'extension par l'observation de divers faits nouveaux. L’étage dont il s’agit a près de deux mètres de puissance et repose immédiatement sur la craie à Hammites , déjà ci- tée. IL consiste en deux couches de calcaire grossier, blan- châtre ou jaunâtre, le plus souvent peu agrégé, agslu- tinant quelquefois de nombreux débris de polypiers, de radiaires, etc., et semble caractérisé notamment par la présence,.sur certains points, de nombreux grains piso- lithiques. Il contient, en outre, quantité de coquilles fossiles généralement mal conservées et difficilement déterminables ; néanmoins , parmi celles que j’y ai recueillies , M. Deshayes a pu reconnaitre plus de trente espèces aui toutes sont ter- tiaires; ce qui ie fait penser (et cetté opinion est partagée par MM. Cordier et Deshayes) que ces nouvelles couches forment un dépôt parfaitement distinct , n’appartenant pas à la craie, comme le eroit M. Elie de Beaumont, mais bien au terrain palæothérien ou tertiaire. Le caractère pisolithique du nouveau calcaire de Meudon se trouve aux environs de Paris , dans diverses autres cou- ches de calcaire analogue , savoir : 1° À Boupival, au Port de Marly et à Vigny, points que ——————— e Cesu No Pe..78: 3 M. Elie de Beaumont a déjà signalés en les comparant à la craie de Maestricht. è 2°, À Laversine, près Beauvais, où l’on voit un petit lam- beau de calcaire coquillier, place en stratification discor- dante sur la craie, et dont la Société géologique s’est occupée avec beaucoup d'intérêt lors des séances extraor- dinaires qu’elle à tenues en 1830 , dans le département de l'Oise. Ce dépôt étant isolé et n’étant recouvert d'aucun ter- rain , il ne fut pas possible alors d’en déterminer l’âge véritable ; mais, après avoir comparé plusieurs échantillons de ce lambeau avec le nouveau calcaire de Meu‘on, j'ai reconnu que la texture de ces deux roches, comme les espèces de fossiles qu’elles renferment, en établissent la parfaite analogie. Enfis , dans une suite de roches donnée à M. Cordier , il y à douze à quinze ans, par M. Becquerel , et provenant ‘d’un puits creusé à Auteuil, j'ai vu un échantillon de cal- caire à grains pisolithiques , recueilli également entre la craie et l'argile plastique. Cet échantillon de calcaire , abso- lument semblable à celui qui vient d’être reconnu à Meu- don, avait été considéré comme une anomalie à laquelle on n’avait attaché aucune importance. Ces divers exemples suffisent pour montrer qu’une ou plusieurs couches de calcaire marin , d’une épaisseur nota- ble, existent très probablement sous toute la formation d’ar- gile plastique du bassin des environs de Paris , ce qui prouve qu'après la dénudation de la craie, les terrains de ce bas- sin ont commencé par un étage entièrement marin, et non par un étage formé par l’eau douce, ainsi qu'on l’avait con- stamment admis jusqu’à présent. Comme il devient nécessaire de donner une dénomina- tion particulière à ce terrain , je propose de lui assigner le nom de Calcaire pisolithique. 2° sérig.—Ossements fossiles de Mammifères et Anodontes dans l'argile plastique. Caractères nouveaux de cette formatiou. Une tranchée ouverte depuis peu au bas Meudon , au 4 CL Ve Pre. 35 lieu dit les Montalets, et notamment une ouverture faite sur le même point au toit de l’une des galeries de la crayère de M. Langlois, permettent d’observer, immédiatement au dessus du calcaire pisolithique, plusieurs couches fort inté- ressantes dont personne n’a encore fait mention jusqu'ici. Le premier banc que l’on y voit, en allant toujours de bas en haut, se compose d’argile plastique et de marne feuilletée, enveloppant ordinairement de nombreux To- gnons ou fragments de craie, et de calcaire pisolithique, arrachés aux terrains inféricurs, et qui donnent lieu à uu véritable conglomérat. A la base de cette couche sont. des . rognons quelquefois plus gros que la tête, composés de calcaire pisolithique endurei avec miliolithes et quelques nodules de strontiane sulfatée fibreuse. Ce banc est d’une assez grande étendue , mais l'épaisseur en est rarement de plus de cinquante centimètres. J’y ai trouvé différents corps organisés que j’ai groupés 1c1 suivant un point de vue se rattachant à la théorie des affluents, duc à M. Constant Prévost, et à l’aide de laquelle il a expliqué si clairement l’origine d’autres dépôts du bassin parisien. 1°, Radiaires et coquilles marines provenant de la craie et arrachés au terrain crayeux préexistant, par les eaux fluvia- tiles qui couraient à sa surface : (Ananchites ovata ; Ca- tillus Cuvieri, Ostrea vesicularis, et Belemnites mucronatus.) 2°, Coquilles d’eau douce contemporaines du conglomérat : (Planorbis, Cyclas, Paludina lenta et Anodonta.) Ce der- nier fossile n’a donné lieu de former deux nouvelles es- pèces que j'ai dessinées et décrites à la fin de cette note, sous les noms d’Ænodonta Cordierü, pl. 75, f. 1-2, et d’4_ nodonta antiqua, pl. 78, f. 3-4. 5°. Os de poissons indéterminables. 4. Reptiles ayant sans doute vécu dans les eaux douces qui ont formé le conglomérat : —(Os de tortues d’eau douce (Trionyx et Emys) ; plusieurs dents de Crocodile et d’un senre de grand saurien , très voisin du Mosasaurus ou Monitor, de la craie de Maestricht); j'y ai aussi trouvé un CL. V, Pe. 78. 5 coprolite renfermant de petits fragments de poissons et appartenant probablement à l’un des reptiles cités. 5. Mammifères: terrestres entraïnés par le cours d'eau fluviatile. Cette dernière collection d’os, sur laquelle je me per- mets d'appeler plus particulièrement l'attention de l’Acade- mie , consiste surtout en dents assez nombreuses, dont je dois la détermination à l’obligeance de MM. de Blainville et Laurillard. Plusieurs de ces dents appartiennent à des mammifères carnassiers (genres Civette, Loutire, Renard), les autres à des mammifères pachydermes, savoir à une grande espèce d’Anthracotherium, à une petite espèce du mème genre, et à des Lophiodons. La présence de ces nombreux os de mammifères, au dessous de l’arsile plastique, me paraît avoir un grand intérêt ; car elle démontre , d’une manière positive , que ces animaux ont vécu à une époque beaucoup plus ancienne qu’on ne le supposait généralement. En effet, les seuls restes de mammifères trouvés dans les couches inférieures du terrain parisien étaient une mâchoire de Lophiodon, découverte par M. Eugène Robert dans le calcaire grossier de Nanterre; et deux fragments d’os vraisemblablement aussi de Lophiodon, que Cuvier a cités comme ayant été retirés du lignite du Laonnais, dont l’âge est encore incertain. Ces derniers faits avaient déja modifié l’opinion que Cuvier s’était formée relativement à la profondeur à la- quelle les débris de mammifères pouvaient être trouvés dans les terrains des environs de Paris, et qu’il présumait ne descendre jamais au dessous du gypse. Maintenant, d’a- près ce que je viens d'exposer, il faudra reconnaître que ces animaux vivaient dès l’époque où ont commencé à se dépo- ser les premières couches de l'argile plastique qui supporte toute la série des terrains parisiens. Or , ce fait, relatif à l'ancienneté des mammifères , une fois admis et bien constaté, il ne paraîtra plus aussi difficile d'admettre également quelques cas exceptionnels sur les- 6 GS. NV; Pr. 76: quels les #cologues ont beaucoup discuté, et qui tendent à reculer encore bien davantage lexistence de ces animaux : lun est relatif aux débris de Didelphis Bucklandi , signalés dans le calcaire oolithique de Stonesfield (Oxforshire), et dont le gisement, en apparence si anormal, à donné lieu à de longues incertitudes qui commencent à ne plus exister. Un second fait est celui des empreintes de pas d’animaux obsérvées récemment dans /e grès bigarré de Hildburghau- sen, en Saxe, et que plusieurs naturalistes attribuent à des pas de mammifères ou de reptiles, tandis que d’au- tres, au contraire, m'y voient que des empreintes vgé- tales. Enfin , le troisième et le plus important a rapport aux os de pachydermes, que M. le professeur Husi a trou- vés depuis peu dans /e calcaire Portlandien de Soleure (en Suisse }. De ces différentes observations , rapprochées de celle que j'ai l'honneur de soumettre à l’Académie, ne peut-on pas conclure que non seulement les mammifères existaient dans le commentement de la période tertiaire, mais même antérieurement, et que des recherches ultérieures en feront découvrir un bien plus grand nombre? Avant de terminer cette notice , il me reste à faire remar- quer qu'entre le banc de conglomérat et le puissant dépôt d'argile plastique qui le recouvre , sont placées des couches successives de marnes avec gypse lenticulaire, grès ferrugi- neux , pyrite , empreintes végétales , etc. , et un lit d’en- viron quarante centimètres de lignite véritable renfermant les paludines et les anodontes déjà citées. En sorte que dans une coupe théorique des terrains parisiens , l'argile plasti- que proprement dite devra maintenant être placée entre deux assises de fausses glaises, contenant l’une et lautre des lignites , des sables et des corps organisés. En résumé , 1 faut reconnaitre 1° que, largile plastique des environs de Paris est incontestablement séparée de la craié par un étage distinct qui pourra désormais porter le nom de calcaire pisolithique , et qui, ne renfermant que des GE. V3, PE. 96. = coquilles tertiaires , paraît se rapporter d’une manière évi- dente à là période palæothérienne (ou tertiaire} et non à Ja formation crayeusé ; 2° qu’il existe, dans la partie infé- rieure de l'étage de Pargile plastique, des caractères nou— veaux démontrant surtout que divers genres de mammi- fères vivaient à l’époque où cet étage s’est formé , et que ces mammifères différaient notablement de ceux qui figurent dans toutes les parties supérieures du terrain des environs de Paris. À. pe Copier. 4. Cordier. Ch. d'Orbigny. Coquille allongée , renflée, presque droite, marquée de légères lignes d’accroissement ; partie antérieure très courte, toujours arrondie, n’ayant que près d’un sixième de la lon- gueur totale ; partie postérieure très allongée , subangu- leuse et légèrement élargie; natices saillantes; bord su- périeur presque droit; bord inférieur sinueux, jamais arrondi. Longueur totale des plus grands individus : go milli- mètres. Largeur , 30 millimètres. — Fig. 1 et 2. J'ai remarqué que cette espèce, comme presque toutes les Anodontes qui habitent aujourd’hui les eaux douces, est variable dans ses dimensions, comme dans ses formes. Certains imdividus montrent une sinuosité inférieure plus ou moins profonde , et la partie postérieure est également plus ou moins anguleuse , élargie ou arrondie; mais néan- moins. il est impossible de la confondre avec l’Ænodonta antiqua , Nob. , dont la description suit, et que l’on ren- contre dans le même terrain , celle-ci étant toujours beau- coup plus large et comprimée. L’Anodonte de Cordier n’a pas non plus de rapport avec nos espèces actuellement vi- vantes en Europe, et je dois même dire que l’on ne trouve des formes analogues que parmi certaines espèces de l’Amé- rique méridionale; c’est principalement de l’Ænodonta sole- niformis, d'Orb., qu'on pourrait la rapprocher si celle-ci n’était plus comprimée et beaucoup plus sinueuse. 8 Gr. VE PE. 16 L’Anodonta Cordieri se trouve en si grande abondance dans certaines parties du conglomérat de Meudon , qu’elle y forme quelquefois près du quart dela masse. À. ANTIQUE. 4. Antiqua. Ch. d'Orbigny. Coquille ovale, comprimée, presque lisse; partie anté- rieure courte , arrondie , occupant toujours plus d’un quart de la longueur totale; partie postérieure fortement élar- gie anguleuse ; bord supérieur droit; bord inférieur ar- rondi, jamais sinueux ; natices peu saillantes. Longueur totale, 5o millimètres ; largeur, 22 millimètres. — Fig. 3 et 4. ; Cette espèce est peu variable dans ses formes ; on la dis- tingue au premier aperçu de lAnodonta Cordieri , Nob., par sa bien plus grande largeur , et par la non-sinuosité de son bord inférieur. Je n’ai retrouvé aucune forme analogue à celle de cette espèce parmi les Anodontes d'Europe, et c’est encore avec celles de l'Amérique méridionale que j'ai reconnu quel- que analogie, sans que néanmoins on puisse les confondre ; c’est surtout des nombreuses variétés de l’Ænodonta lato- marginata, Lea., qu’elle se rapproche. Il est remarquable que les deux seules espèces vivantes qui aïent des rapports avec nos espèces fossiles soient des affluents de la Plata (frontière du Paraguay). L’Anodonta antiqua se trouve en très petit nombre, disse- minée dans les couches de conglomérat et de lignite infé- rieures à l’argile plastique de Meudon. AVIS. . Lorsque je commençai le Synopsis des Coquilles terres- tres et fluviatiles de mon voyage, j'avais d’abord l'intention de ne décrire que les espèces rapportées par moi et toutes déposées au Muséum d'histoire naturelle ; plus tard, vou- lant que ce Synopsis fût plus complet, j'y ajoutai quelques espèces qui viennent des contrées voisines de celles que j'ai parcourues , mais qui, m’ayant été données par des voya- geurs , n’entrent point dans la collection de mon voyage. Je m’empresse de rectifier cette erreur du titre du Synopsis, en annonçant que quelques espèces des lieux que je n’ai point visités n’ont pomt été déposées au Muséum d'histoire naturelle. $ ALCIDE D'ORBIGNY. re Caasse VII, PL, 21. NOTE MONOGRAPHIQUE sur le genre LIMNADIE, et description d’une espèce nouvelle de ce genre, par M. F.-E. Guénn. Le genre Limnadie a été fondé par M. Adolphe Bron- smart, dans le t. 6 des Mémoires du Muséum. I Va établi avec la Daphnia gigas de Hermann fils , qui en avait donné une description fort courte et incomplète. Depuis la publication du mémoire de M. Ad. Bron- gniart , un naturaliste russe, M. Jean Krynieki, de Char- kow , a observé, dans les environs de cette ville, une autre espèce assez semblable à la précédente , mais qui offre des caractères suffisants pour qu'il soit facile de l’en distinguer. Dans l’espèce parisienne , on compte vingt-deux paires de pattes branchiales , et la queue est terminée par deux filets mobiles et simples, tandis que celle de Charkow offre vingt- sept paires de pattes , et qu’elle a une queue terminée par quatre filets bifurqués , divergents et presque égaux. Chez la Limnadie de Paris, toutes les pattes sont à peu près semblables, tandis que , dans l’espèce russe, M. Kryuicki a vu que les quatre pattes antérieures des mâles sont termi- nées par une sorte de main à trois doigts. En examinant la figure publiée par M. Krynicki', on voit très bien cette sorte de main ; mais les figures qu’il donne des pattes de son espèce sont incompréhensibles; car elles montrent des lobes ciliés aux deux extrémités , en sorte qu’on ne peut savoir l par quel point elles s’attachent au corps. Get inconvénient : Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, tom. 1, pag. 1793, et édition francaise de la partie entomologique de ce recueil , insérée dans la Bibliothèque Entomologique publiée par Lequien , p. 357, pl. 12. 1837. 2 CL, NA, Pr 25 n’a pas lieu dans les figures données par M. Ad. Bron- gniart ; elles sont suffisamment exactes pour faire bien com- prendre comment ces pattes tiennent au corps de l'animal. Nous avons dit plus haut que M. Krynicki a vu quatre filets bifurqués et presque égaux à la queue de sa Limna- die; en examinant la figure qu’il en donne , nous sommes porté à croire qu'il s’est trompé, et qu’il a pris pour deux filets articulés deux pointes assez longues qui terminent l’extrémité supérieure de cette queue. En effet, dans la Limnadie de Paris, et dans une nouvelle espèce dont nous parlerons plus bas , on trouve ces deux pointes, mais elles sont plus courtes que les filets mobiles qui s’attachent en dessous, et s’en distinguent très bien ; M. Ad. Brongniart ne les a probablement pas vues, car il ne les figure pas et n’en dit rien dans son mémoire ; il ne parle pas non plus des rangées de dents aiguës que l’on voit en dessus de la queue et derrière ces deux pointes. Il est probable que l'espèce de M. Krynicki présente ce caractère, que nous avons retrouvé aussi dans notre Limnadie nouvelle, car la figure semble indiquer vaguement quelques petites dentelures. Ces observations préliminaires nous ont été suggérées . par l’examen comparatif que nous avons fait de la Limna- dia Hermanni et d’une espèce nouvelle que notre honora- ble confrère, M. Desjardins, a découverte à l’île Maurice. En étudiant notre nouvelle Limnadie , et en cherchant si elle avait des caractères suffisants pour être séparée de celle de Paris, nous avons vu que la description faite par M. Ad. Brongniart , de sa Limnadia Hermanni , quoique bonne et assez détaillée, ne pouvait nous dispenser d’observer la nature. Ce naturaliste nous avait remis un petit bocal con- tenant les Limnadies qui ont servi à ses descriptions, et cette heureuse circonstance nous a permis de mieux voir certaines parties sur lesquelles il a moins insisté, et de nous faire une opinion, par analogie , sur celle de M. Krynicki. L mé ” ve ue PRE ET : ur ll dira EE Ca CL. VIL, Ps. or. 3 Nous allons présenter les caractères essentiels des deux espèces connues, et de celle que nous y ajoutons. 1. Limvapia HERMANN. Ad. Brong. Antennes extérieures ayant presque la moitié de la lon- gueur du corps, à filets composés de onze ou douze arti- cles. Antennes intermédiaires un peu en massue, dentées, de da longueur du support des antennes extérieures ; pattes branchiales simples, au nombre de vingt-deux paires ; queue tronquée obliquement , et n’ayant en dessous des épines terminales que deux faibles tubercules; deux filets terminaux insérés au bas de la troncature , d’une longueur au moins quadruple des épines supérieures. LimMNADIA MAURITIANA. Guérin. Antennes extérieures ayant beaucoup moins de la moi- tié de la longueur du corps, à filets composés de neuf ar- ticles ; antennes intermédiaires en massue, plus courtes que le support des extérieures; pattes branchiales au nom- bre de dix-huit paires, simples ; queue terminée en des- sus par deux fortes épines , tronquée obliquement et ayant en dessous deux épines saillantes assez fortes; deux filets terminaux insérés au bas de la troncature, et d’une lon- gueur à peine triple des épines supérieures. 3. Limnania TeTRAcERA. Krynicki. Antennes extérieures ayant plus de [a moitié de la lon- gueur du corps, à filets composés de seize à dix-huit ar- ticles ; antennes intermédiaires , grêles , dentées, le double plus longues que le support des extérieures ; pattes branchia- jes au nombre de vingt-sept paires, les quatre antérieures + Ce MNIT, Per 25 ayant une sorte de pince tridactyle dans les mâles; queue ter- minée par quatrefiletsbifurqués,divergentset presque égaux. Au moyen de ces caractères comparatifs , il est facile de distinguer nettement ces trois espèces et, en supposant, comme nous le croyons, que M. Krynicki se soit trompé au sujet de la queue de sa Limnadia tetracera, on pourrait encore séparer son espèce , en admettant que les deux filets mobiles de sa queue sont à peine plus longs que les épines terminales supérieures. Le mode de génération des Limnadies est encore peu connu. M. Ad. Brongniart, qui, sur plus de mille indivi- dus qu’il a observés, n’a vu que des femelles pleines d'œufs, est porté à croire que, dans les Limnadies, comme chez les Daphnies , une seule fécondation suffit pour plusieurs géné- rations. M. Krynicki a été plus heureux ; il a trouvé des mâles et des femelles et a pu voir leur accouplement , mais - ik n’a pu reconnaître avec exactitude où sont placés les or- ganes générateurs, parce que ces animaux, pendant l’accou- plement , sont dans un mouvement continuel. Du reste , ces observations prouvent incontestablement que ces animaux ne sont point hermaphrodites, avec fécondation propre dans le même individu. M. Krynicki, à la fin de son mémoire, émet l’opinion que son espèce, à cause de la structure de la queue et des antennes, pourra devenir le type d’un genre particulier; il dit que la formation de ce genre deviendra indispensable, quand de nouvelles observations montreront que la Limna- die d’'Hermann est un animal hermaphrodite ; nous pensons qu'il est, pour le moment, inutile de fonder cette coupe générique, et qu’en admettant même les quatre filets bifur- qués à la queue de la Limnadie de M. Krynicki, on devrait encore s’en abstenir. Quant à l’hermaphrodisme, nous ne croyons pas qu’on le constate, il faut plutôt penser que de és cm rien tenter! CL. VIE, Pzz 28: 5 nouvelles recherches feront découvrir le mâle de la Zimna- dia Hermann. £ Parmi les individus Done avons reçus de la ZLim- nadia Mauritiana , nous n’avons pu distinguer aucun signe extérieur indiquant les sexes. Quelques-uns avaient des œufs plus ou moins développés ; ceux qui les avaient moins développés les portaient tous attachés aux filets des pattes ; ces œufs étaient parfaitement ronds. Dans les indi- vidus où les œufs étaient plus gros , on les voyait répandus. dans le test et attachés aussi-aux pattes; ceux-ci étaient ronds , mais ils offraient des pointes saillantes au nombre de quatre ou cinq- Les individus qui n’avaient pas d'œufs ne différaient en rien de ceux qui en étaient pourvus , mais cependant ils pouvaient être des mâles. La différence observée dans le nombre des pieds des trois espèces connues forcera de modifier un peu les caractères du genre de Limnadie; mais cette modification ne l’empé- chera pas d’être très distinct de tous les genres qui l’avoi- sinent. Voici la description de l'espèce cauxcie que nous PrRPosons d'y joindre. Limnapre DE Maurice. Limnadia Mauritiana. Guérin. Son test est ovale, un peu pointu aux deux extrémités, long de6 à 7 millimètres et large de 9 à ro ‘fig. 1 et 2). L’a- nimal contenu dans ce test est placé vers le haut, un peu au’ delà de son milieu. La tête (fig. 3), qui ne se distingue pas du reste du corps, est infléchie en bas; elle offre en avant une éminence tronquée, au milieu de laquelle sont placés les yeux (fig. 3 a), qui sont ronds et très rapprochés sur la ligne médiane. Sur le bord supérieur, au dessus et un peu en arrière des yeux, on voit un petit appendice glo- buleux , arrondi et faiblement échancré en avant (fig. 3 4), 6 ; CL. VIE, PL. or. dont on ne connaït pas l’usage. Les antennes extérieures (fig. 3, c,c) ont chacune un pédoncule commun, plissé transversalement, velu en dessus, et terminé par deux filets presque trois fois plus longs que lui, composés de neuf ar- ticles presque égaux , qui sont garnis de cils beaucoup plus longs en dedans qu’en dehors. Les antennes intermédiaires (fig. 3, d) sont à peine de la longueur des pédoncules des grandes antennes; elles sont un peu en massue, et nous ne leur avons pas vu de dentelures. Les mandibules (fig. 4) sont attachées sur les côtés de la tête , leur extrémité libre offre deux petites dents inégales ; les mâchoires (fig. 3 e) n’offrent rien de particulier. Les pattes branchiales (fig. 5,6 , 7,8) vont en diminuant de longueur, à partir des huitième ou dixième paires ; elles sont fendues presque jusqu’à leur base , ce qui produit deux pièces principales, dont l’antérieure (a) est la plus large; cette partie forme plusïeurs lobes très ciliés, qui se replient en arrière dans le repos (comme on le voit à la fig. 5), et sont terminés par un filet palpiforme et cilié (c); la pos- térieuré {b) est plus mince et toujours plus longue, elle porte à sa base deux appendices (d, e), dont l’un est vési- culeux et l’autre cilé; l’appendice cilié est assez court dans les pattes antérieures (fig. 6) et postérieures (fig. 8); mais il est fort long dans les cinq ou six paires du mi- lieu (fig. 7). C’est ce long filet qui est plus spécialement destiné à supporter les œufs, d’après M. Ad. Brongniart ; cependant nous en avons vu aussi beaucoup d’attachés aux cilsdes pattesantérieures (vor. fig. 5) et postérieures. Toutes ces pattes sont attachées au corps, et ne diffèrent entre elles que par la grandeur ; leur diminution, étant insensible , ne peutservir à indiquer où commencent l'abdomen et laqueue. On ne voit pas aussi nettement les segments du corps, et quoique sa partie supérieure offre des dentelures garnies de quelques cils, on ne peut dire avec certitude que ce soient de véritables segments. dt ù CE VIE, PE 21. 7 La queue (fig. 9, 10, 11) forme une continuation du corps ; elle n’en est séparée par aucune articulation, et forme cependant un segment bien distinct, .en carré long, tron- qué obliquement à l'extrémité, fenduen dessus (fig. 10, 11), ayant les deux bords de cette fente (a) garnis d’épines aiguës et les extrémités de ces côtés terminées par une forte épine courbe et dirigée en haut (b, b). Le bord tronqué offre au milieu une petite dent fort obtuse (c), et au bas deux dents assez fortes (4, d); immédiatement au dessus de ces dents s’insère , de chaque côté, une pièce mobile, cour- bée en haut, ciliée seulement au bord antérieur , et qui, lorsqu'elle est dirigée en haut, dépasse les deux épines terminales antérieures de la moitié de sa longueur. Cette Limnadie a été trouvée dans l’île Maurice, par M. Julien Desjardins, naturaliste distingué, secrétaire et fondateur de la Société d'histoire naturelle de cette île. Nous donnons, sous les n°° 12 et 13, les figures de la tête et de la queue de la Limnadia Hermanni, pour faire mieux ressortir les différences que nous avons indiquées dans le cours de cette notice. On verra surtout que les deux pièces mobiles qui terminent la queue dépassent les épines laté- rales supérieures d’au moins les trois quarts de leur lon- sueur , et que les filets terminaux des antennes sont com- posés de onze articles. M. Adolphe Brongniart en figure douze dans son mémoire ; mais, sur plus de dix individus observés , nous n’avons pu trouver ce nombre d’articles, ce Paris, 20 février 1836. 2 2 Tr HIASITS ge LA d'a Pie Et EUX On} Pr a6riavrss. 1 DESCRIPTION de huit espèces nouvelles de CARABES du Bosphore, par J. ne Crisroronis et G. Jan. Ayant l'intention de décrire une partie des espèces nou- velles de notre collection, et principalement Les Coléoptères, nous commençons par le genre Carabus. Nousne pouvons pas donner des renseignements très exacts sur la patrie de ces espèces, qui nous ont été envoyées en partie de la Romélie, et en partie de l’Anatolie , et nous avons préféré indiquer la localité commune du Bosphore, d'autant plus que quelques espèces faisaient partie des deux envois. | 1. CaraBus MESTUS, De Cr. et J. Pl. 181, fig. 1. Niger, thorace elytrorumque margine violaceo micante ; tho- race subquadrato , lateribus rotundatis, postice parum coarctato, angulis posticis vix prominulis ; elytris basi læ- vigalis, postice scabris punclis raris parumque profundis , tuberculisve parvis prope marginem apicemque versus inter se confluentibus. Cette espèce est intermédiaire entre le €. glabratus, K., et le €. Calleyi, Fisch. On peut facilement la distinguer du premier par sa forme plus aplatie, par les élytres parsemées postérieurement de tubercules, par le corselet moins élevé , et les angles postérieurs moins proéminents. Cet insecte est plus grand que le Calleyi, et en diffère principalement par le corselet, plus élargi postérieurement. Nous ne possédons pasle C. Hemprichu de Klug ; mais le dessin qu’il en a donné - dans les Symbolæ physicæ ne eonvient pas à notre Carabe par ses proportions etses couleurs : du reste, la description qu’il en donne ne serait pas assez détaillée pour nous donner 2 Cr. IX , Pc. 181 à 83. une certitude, si nous n’avions confronté notre individu avec Le C. Hemprichu , conservé dans la collection de M. le comte Dejean, toujours ouverte avec tant de générosité à tous ceux qui s'occupent de l’entomolosgie. 2. CARABUS ÆTHIOPS. De Cr. et J. PI. 181, f. 2, 3. €. ovatus niger, thorace quadrato postice truncato , elytris punctorum impressorum triplict serie magis obsoleta et in uno sexu fere inconspicua punctis disseminatis profundio- ribus et interdum confluentibus. Il ressemble au C. hungaricus, F., et principalement au C. græcus, Dejean ; il diffère de l’hungaricus par le corselet, plus arrondi et en proportion plus petit ; la base en est plus tronquée, et les angles postérieurs moins prolongés en ar-- rière. Les élytres sont plus convexes , et postérieurement plus allongées ; elles sont couvertes de trois séries de très petits points enfoncés , beaucoup moins marqués que dans le C. hungaricus, et dans la femelle on a beaucoup de dif- ficulté à les reconnaître, même avec la loupe. La ponctua- ion des élytres s'approche davantage de celle du C. hun- garicus, au lieu que, pour les autres caractères, il a beau- - coup plus de rapports avec le C. græcus ; en conséquence, il nous semble que sa place naturelle serait entre ces deux espèces. 3, CaARABUS cHEVROLATI. De Cr. et J. PI. 182, f. r. C. ovatus niger ; thorace subquadrato , plus longiore quam latiore, angulis posticis rotundatis vix prominulis , elytris triplict serie punctorum impressorum, punctis serierum ma gnis profundeque excavatis , interstitits punctatis, punctis parvis rarioribus , serie unica punctorum mirimorum inter suturam et serie interiorem punctorum ma]orum. Cette espèce, qui doit être placée immédiatement après 2 CL. IX, PL. 581 à 183. 3 le C. perforatus , Fisch., en diffère principalement par la forme plus svelte des élytres, qui sont plus fortement ponc- tuées, et dont le maximum de largeur est plus éloigné de la base que dans le C. perforatus. Les antennes sont pubes- centes, excepté les quatre premiers articles, qui sont d’un noir plus foncé; le corselet est presque carré, et arrondi sur les côtés, principalement en avant; les élytres sont un tiers plus larges que le corselet et très convexes : outre six ran- gées de points très enfoncés, elles sont irrégulièrement parsemées de points noirs profonds. Entre la suture et la série intérieure des points enfoncés, il y a une seule rangée de petits points, ce qui contribue aussi à le faire distinguer du €. perforatus. Nous dédions cette espèce à M. A. Chevrolat, qui nous a toujours montré la plus grande complaisance, en nous ai- dant de ses connaissances et de sa riche collection. 4. CarABus Assimiuis. De C. et J. PI. 162, f. 2. C. elongato-ovatus ; niger, depressus, thorace subquadrato ; elytris punctalis ; punctisque majoribus triplict serie 1m- pressis. Il ressemble beaucoup au C. Chevrolati, Nob. ; mais il est plus aplati ; les élytres sont d’un noir plus luisant, plus parsemées de petits points, qui sont plus irrégulièrement disposés que dans le C. Chevrolati. Du reste, pour les au- tres caractères , 1l ne diffère pas de ce dernier. 5. Caragus Wiepmanni. De Cr. et J. PI. 182, f. 3. C. niger, elongato-ovatus ; thorace plus longiore quam latiore _ marginibus rotundatis , basi emarginata, angulis posticis prominulis rotundatis ; elytris inæqualibus e punctis ma- gris excavatis irregulariter disseminatis , serie triplioi punctorum duplo majorum profundiusque impressorum , et linea longitudinali elevata concatenatorum. Il est plus petit que les C. assimilis et Chevrolati, Nob. ; 4 Cu EX, Pr. 48 2 183: le corselet est plus allongé que dans ces deux espèces ; les angles postérieurs plus arrondis, la tête plus lisse-et propor- tionnellement plus petite; les élytres sont couvertes de pe- üts points plus irrégulièrement disposés que dans les autres espèces de cette division ; les six rangées de points enfoncés sont moins évidentes que dans les C. perforatus , Fisch cribratus, Bœb. , et les deux autres espèces que nous avons déjà décrites. Ces points sont réunis entre eux par une ligne longitudinale élevée. Le dessous du corps, les antennes et les pattes sont d’un noir plus brillant que le dessus. Nous avons dédié cette espèce à M. Wiedmann, duquel un de nous a acquis à Saint-Pétershourg les insectes qu'il avait récoltés pendant son séjour dans la Natolie. sis 6. Caragus sAPHiriNuS. De Cr. et J. PL. 1853, f. 1. C' niger , supra cyaneus ; elongato-ovatus, thorace cordato , angulis posticis prominulis subacutis ; elytris serie triplici punctorum majorum profundeque excavatorum interstitiis enœqualibus e lineis elevatis interruptis prope apicem in tuberculis desinentibus. Cette espèce ne peut être confondue avec aucune de celles qui ont été décrites ; elle fait le passage de la onzième à la quinzième des divisions proposées par M. Dejean, dans son Species. La tête est petite, noire et parsemée de points ainsi que le corselet, qui est plus long que large , d’une couleur bleue foncée ; les bords en sont fortement élevés, principa- lement à la partie postérieure , où ils forment , avec la base, un angleitrès marqué. Les antennes sont plus longues que la moitié du corps ; leurs quatre premiers articles sont noirs ; les autres brunâtres et pubescents; les élytres sont d’une couleur bleue saphirine, plus claire que le corselet, princi- palement vers les bords ; elles sont couvertes de gros points enfoncés, rangés en six séries, et séparés par de petites lignes élevées, régulières, interrompues : d’autres points plus petits: Cr. IX, PL. 181 à 153. 5 qui couvrent les élytres, se changent , sur la partie posté- rieure, en petits tubercules. Le dessous du corps et les pattes sont d’un noir très brillant. 7. CaraBus MarieTru. De Cr. et J. PI. 183, f. 2. C. ovato-depressus ; supra splendide cupreo-metallicus, subtus niger ; thoracis linea longitudinali conspicua ; elytris cre- nato-striatis, stris sæpe confluentibus punctisque impres- sis tripliei serie; pedibus nigro piceis. Il ressemble au C. Loschnikovti, Gebl. : mais il est plus dé- primé et plus allongé, la ligne du corselet est plus marquée, latête d’une belle couleur métallique au lieu d’être noire, etles jambes noires, tandis que, dans le Loschnikovwr, elles sont rouges. Le corselet est plus du double plus large que la tête, moins long que large, antérieurement arrondi , légèrement rétréci postérieurement, très plane, et couvert de points peu enfoncés. Les élytres sont comme celles du C. Hoppiï, mais d’une couleur bronzée plus brillante, et les trois rangées des points sont moins profondément marquées. Nous avons dédié cette espèce à notre ami M. L.-A. Ma- rietti, qui s'occupe avec beaucoup de zèle de l’entomologie. 8. CaragBus SPmnozæ. De Cr. et J. PI. 183, f. 3. C. elongato-ovatus, supra smaragdinus , subtus niger, capite crasso, thorace quadrato, angulis posticis nullo modo pro- minulis ; elytris lœævigatis punctis raris partim profundis, serie una interiore punctorum profurdiorum apicem versus obsoleta. Cette espèce n’a quelque ressemblance qu'avec le C. Stiernvalli, Man. ; mais il est plus large et plus convexe, la tête est beaucoup plus grosse, la couleur du dessus d’un vert émeraude plus foncé; les angles postérieurs du corse- let ne sont pas du tout proéminents , ce qui s’observe rare- 6 CL. IX, PL, 181 à 183. ment dans ce genre. Les antennes sont noires , leurs quatre premiers articles sont luisants , les autres couverts de poils. Les élytres sont parsemées de très petits points enfoncés qui, vers le bord extérieur et à l'extrémité, se changent en points relevés ; le dessous du corps et les pattes sont d’un beau noir luisant. Il doit être placé entre le C. splendens , F., et le Stiernvallr. Nous dédions cette magnifique espèce à notre ami M. le marquis Spinola, naturaliste très zélé, auquel l'entomologie italienne doit plusieurs ouvrages très intéressants. Elle a été trouvée seulement dans l’Anatolie par M. Wiedmann. Milan , mars 1837. Czassr IX, Pr. 172. 1 CALOGNATHE. Cazocnataus'. Guerüi. L’insecte qui constitue ce genre est, à notre avis, l’un des plus curieux de l’ordre des Coléoptères , car il offre en même temps des caractères propres à trois familles diffé- rentes, quoiqu'il appartienne bien certainement à celle des Mélasomes. En effet , si l’on considère sa tête large, plate, armée de deux grandes mandibules crochues , on ne peut le comparer, au premier coup d'œil , qu’à un Lucane ; ses mâchoires , dépourvues de ce crochet corné qui caractérise les Mélasomes dans la méthode de Latreille, le feraient classer parmi les Hélopiens, si l’on s’en tenait à A rigueur de la méthode ; mais ses antennes , ses pattes , l'absence d’ailes sous des élytres qui art les côtés de l’abdomen, le plus grand nombre de ses affinités enfin, le rapprochent des Zophosis,et des Erodius, et nous ont déterminé à le placer immédiatement à côté du genre Leptonychus?, fondé par notre ami M. Chevrolat , et qui offre, comme le nôtre, des mâchoires dépourvues d'onglets, et des tarses très velus terminés par deux crochets très longs et grêles. Caractères génériques. Antennes filiformes, de la longueur des mandibules, plus longues que la tête, de onze articles ; le premier article un peu plus fort, grand , le second petit, obconique , le troisième presque aussi long que les deux premiers ensem- ble , presque cylindrique, les suivants allant et diminuant 1 De XaAGs ;, . beau, et de YY4905 mâchoires. 2 Mémoire sur un nouveau genre de Coléoptéres de la famille des Mélasomes , par M. A. Chevrolat, Revue Eniomologique, publiée par Gust. Silbermann, t. 1%, p. 25, pl. are. 2 CE Li rs. ie. de longueur ; l’avant-dernier plus large, formant un petit bouton arrondi, et le dernier très-petit, étroit et arrondi au bout. | Labre saillant , un peu plus large que long ; pe en avant, inséré sur un chaperon un peu avancé et fortement bidenté. se Mandibules avancées ; plus longues ‘que la tête, cro- chues au boat, Aie uné forte dent es en déssous à leur base. ‘ da 2 mA Mächoires terminées par deux l6bés meinbraneux , ‘ai rondis ét tronqués en dedans, fortement ciliés , inégaux , Pinterne étant lé plus pese” | | Palpes maxillaires insérés à la base externe du Iobe extérieur, de quatre articles , dont le premier ‘très court , les déux suivants grands, filiformés’, obconiqués ét égaux, et lé dermiér plus court, plus épais | tronqué au côté intérne et en forme de haché. Lèvre inférieure en formé dé’tarré transvérsal ; un peu plus large que longue, velue ;'avéc la languétte terminée par a paraglosses iembraneux , courbés en dedans, velus ét formant la pince. LUE Palpes labiaux touts, filiformés , à peine plus longs que les par aglosses ; de trois articles presque égaux, le der. nier un peu plus épais au bout et tronqué: Pattes minces, longues; les quatre tarses antérieurs très velus , composés de cinq articles, dont les quatre pre- mers grenus , égaux, le dernier presque aussi long que les quatre premiers réunis, cylindrique, terminé par deux longs crochets peu courbés ,°un peu moïns longs que ‘le tarse:: Ceux des; pattés postérieures!, de ‘quatre, artictss"à peu près organisés coiine aux pattes antérieures !(| Corps aplati , rétréci à l’extrémité postérieure , avec les élytres grandes, SHT RENE Eu côtés de Vabdomen. Point d'ailes. CL. IX 5 PL, 172. | 3 C..pE CHevrorar. C. Chevrolatii. Guérin. r/ :Coisubdepressus,'ater, capite thoraceque subæneis, lateribus albis. Elytris acuminatis , lateribus rugosis ; shpra œiltis duabus lateralibus et sutura albis. PEUT: nigris , tarsis ——. villosis: Écrs avec . Shut 15 millim. 1/2; largeur, 7 millim. La tête est un peu arrondie, deux fois plus large que longue, aplatie et garnie de petits tubercules en avant, noire et couverte d’un duvet soyeux très fin à reflets mé- talliques. Les mandibules sont noires, luisantes. Les an- tennes sont également noires. Les yeux, sont ronds ; assez saillants , et entourés d’un duvet blanc péentel GR s Eu en Fute Le corselet est de la largeur de la tête en avant, un peu élargi au milieu, puis rétréci assez brusquement en arrière; il est au moins trois fois plus large que long , noir , couvert du même duvet soyeux et métallique :qui garnit la: tête, avec. les, côtés munis d’un duvet blanc brillant , qui s’étend aussi en dessous, et lui donne un aspect un peu argenté. Les élytres sont un peu rétrécies à leur base , arrondies sur les côtés, atténuées à l’extrémité, et assez aplaties et lisses en dessus; les côtés ; qui embrassent l’abdomen;/sont garnis de: tubercules’ et mème d’épines assez saïllantes. di- rigéesren arrière: Ges élytrés Sont noires ; assez luisantes, avec:une large bande de: _. côtétet ‘ai: bord externe, et une autre bande plus étroite à la suture:, d’un: blanc ar- senté produit:par ün duvet trèsiserré et très court. L’écus- son estrtrès pétit : triangulaire et noir. Le dessous est noir, lavé :deblanc None surtout au bord: des | No de l’abdomen. LIHIGX9 SOON Yes pattes sont noires, avec la tranche externe de. 4 Cr. IX, 12. 1292. cuisses et surtout des jambes, garnie d’un très fin duvet ar- genté, ét terminée par deux épines fauves et assez longues. Les jambes antérieures ont , au côté externe , quatre petites dents aiguës. Les ‘tarses sont plus courts que la jambe, d’un roux assez foncé ; et garnis de poils tres longs et fauves. Cet insecte remarquable à été trouvé au u Cap F: Boûne - Espérance; nous l’avons dédié à notre ami M. Chevrolat, qui a bien voulu nous le confier, et nous mettre ainsi à même d'étudier ses caractères. “EXPLICATION DE LA PLANCHE 3:65. ! Per Calognathus Chevrolatit , de grandeur naturelle. 2. Le même , grossi et vu de profil. 3. ‘Le même, vu en dessous. , 4, : Sa tête très grossie et vue en dessus. — ; le labre. 5. Id. vue en dessous. 6. L’antenne grossie. 7. Mâchoire et son palpe grossis. 8. Lèvre inférieure avec les palpes labiaux. get. 10. Tarses antérieur et intermédiaire grossis. 12, Tarse postérieur grossi. | E. GüÉRIN. Juillet 1836. : Nora. Au moment où nous corrigeons cet article, M.-Chevrolat nous apprend qu’il a vu la femelle du Calo- gnathe chez un marchand de Hambourg : elle a les mandi- bules très courtes ; mais elle ressemble , du reste, au mâle. Cet insecte :est encore si rare, que le marchand en ques- tion a refusé de céder. l'unique femelle qu'il possédait ; quoique M. Chevrolat lui en offrit un prix fort élevé (40 ou 5o fr.). IL n’a'pu se procurer que le mâle soumis: à notre examen. Crasse IX, Pr. 136. 1 STEIRA. Sreira. Westwood. Ordo CoLEoPTERA. Sectio HETEROMERA. Subsectio MELAsoMA. Genus novum inter Eurychoram et Adelostomam quasi intermedium. Corpus depressum breve latum subquadratum. Caput mediocre , thorace multo angustius et in sinu ejus antico im- mersum , transverso quadratum angulis anticis lateralibus acutiusculis; oculisubreniformes dorsales; antennæ (a) decem articulatæ, articulo primo longo, octo sequentibus parvis fere æqualibus, ultimo majori ad apicem mamillato , sub mar- ginem lateralem capitis insertæ ; érophi supra haud conspi- cui; subtus etiam lateraliter genubus dilatatis absconditi. Labrum (b) parvum transversum membranaceum antice ciliatum. Mandibulæ (c) parvæ haud exsertæ , ad apicem bidentatæ margineque interno subtus medium late incisæ , incisione membranacea. WMazxillæ {d) parvæ, lobis duobus instructæ, lobo superiore majori ciliato , inferiori ungue corneo instructo. Palpi maxillares parvi 4-articulati, ar- ticulo primo minori, ultimoque majori. Mentum (e, f) magnum corneum antice latius late emarginatum, lobis an- ticis rotundatis. Labium (f) parvum transversum ultra marginem anticum loborum menti vix productum. Palpi labiales breves 3-articulati, articulo primo minuto vix conspicuo. T'horax (seu Pronotum) planus longitudine multo latior, antice angustior margine antico pro receptione capitis inciso, postico vero in medio producto, lateribus ro- tundatis angulis posticis acutis ; in medio dorsi bicostatus. Scutellum parvum. Elytra lata subquadrata, angulis anticis acutis, posticis rotundatis, fere plana, sutura elevata, et 2 Gé. IX, Pc. 176. costa lateral: utrinque instructa. Pedes breves sat graciles. T'ibuis anticis (g) ad apicem obtuse productis. T'arsis hete- romeris. Obs. Inter Heteromera Melasomata genera perpauca an- tennis 1o-articulatis gaudent, scil. Eurychora, Thunb. , Adelostoma, Duponch., Salax , Guér. (Magasin de zoologie, pl. 107), et genus novum supra descriptum. Hæc pro sec- tione distincta (Erodiis et Pimeliis affini} constituerunt bea- tiss. Latreillius (Règne animal, 2° édit., v, p. 10) et Gel. Solierius (4ct. Soc. ent. gall., ann. 1834, p. 502) ; et facile ‘distinguuntur magnitudine menti et partium lateralium in- ferorum capitis trophis obtegentium ut et numero articulo- rum antennalium. Adelostoma et Salax corpore oblongo et Eurychora man- dibulis exsertis angulisque elytrorum anticis rotundatum e Steira facile dignoscuntur. STEIRA COSTATA. W'estw. Nigra, opaca forte punctata, capite linea elevata central longitudinali, thoracis disco tenuiter punctato, et in medio costis duabus postice divergentibus instructo ; antennis pe- dibusque piceis. Long. corp., lin. 3 3/4 — 5. Hab. in Africa australi. S.-0. Wesrwoop, Hammersmith near London. Aprilis 1837. Crasse IX, PL. 175. 1 HELOPS. Hezoprs. Fabricius. H. À PIEDS LAINEUX. /7. Lanipes. Fab. - Larva. Corpore flavo-rufo; antennis brevibus, flavisque : mandibulis robustis, brevibus , nigris ; pedibus flavis acu- ts ; ultimo et penultimo annulis nigro punctulatis, et ul- timo duabus hamis nigris acutissimisque ; ad caput recur- palis. Nympha. Corpore albo-flavo , ejusque lateribus denticulatrs. Larve : longueur, 30 à 32 millimètres ; Nymphe : longneur, 18 millimètres. Larve. Le corps est fiiforme , arrondi et mince dans toute sa longueur, d’un jaune clair luisant, tirant tant soit peu sur le roussâtre, avec quelques poils rares qui se font à peiné apercevoir. Les palpes et les antennes sont grêles, un peu plus pâles que les autres parties de l’insecte. Les mandibules sont courtes, assez robustes et noires; le premier anneau du corps est un peu plus long que les autres, les neuf suivants sont égaux entre eux; le onzième est plus gros, et semble être boursouflé ; l’on y remarque, ainsi que sur le dernier, des petits points noirs enfoncés , assez rapprochés les uns des autres ; ce dernier anneau est très court et terminé carrément ; il porte à ses angles laté- raux deux crochets acérés , et recourbés du côté de la tête. Ils sont de couleur noire, avec la base jaune. Les pattes sont courtes , très acérées, de la couleur des antennes; l’ongle terminal seul est noir. Nymphe. Le corps est d’un blanc-jaunätre sans taches ; la tête est repliée contre le thorax; tous les anneaux sont mu- nis d’une pointe sur chacune de leurs parties latérales; le dernier seul les porte à son extrémité ; une ligne roussâtre se fait apercevoir sur le milieu du dos. ° Cr AX SPrué Cette larve se trouve au pied des arbres, souvent entre l’écorce et l’aubier ; elle se nourrit également de l’un ou de l’autre , et n’habite que les endroits très humides, s’enfon- çant quelquefois longtemps dans la terre, pour ne pas succomber à la sécheresse, qui la ferait périr promptement. Je nourrissais quelques unes de ces larves depuis le mi- lieu d'octobre 1835 , plusieurs périrent dans l’hiver; mais une seule prospéra , grossit lentement jusqu'aux premiers jours du mois de septenrbre 1836, époque à laquelle elle se métamorphosa en nymphe : cette dernière demeura un mois dans cet état. Lorsque l’insecte parfait eut rompu ses langes , il était entièrement d’un blanc sale, et il ne prit la couleur qu’il devait conserver qu’au bout de quatre jours. Cette larve, au mois d’octobre 1835, n’avait guère que vingt millimètres ; elle a donc augmenté d’environ untiers dans l’espace d’une année. Nota. J’ignore à quoi lui servent les crochets dont elle est armée; car je ne l’ai vue creuser le bois qu'avec une de ses mandibules. E. Brancrarn. Crasse IX, PL. 177. ï LUPÈRE. Luperus. Geoffroy. L. À nez. L. Nasutus. Westwood. + T'estaceus, elytris fulyo-fuscescentibus, viridique nitertibus ; antennis pedibusque albidis, facie in tuberculum nasiforme producta. Long., 2 3/4 lin. Caput cum oculis thorace paulo latius, testaceum tenuis- sime punctatum nitidum, inter partem inferiorem oculorum impressum tuberculoque nasiformi ad apicem bifido (a b), subtus originem antennarum prodeunti instructum. An- tennæ corpore fere dimidio longiores, compressæ albidæ ; articulo primo ad basim nigro , et interno nigro-piloso, ar- ticulo secundo parvo, tertio sequenti longitudine æquali. Oculi nigri prominuli, Mandibulæ (c) dentibus 4. Maxillæ (d) lobis duobus distinctis , exteriore graciliori, ad apicem ciliatis. Palpi maxillares 4-articulati articulo ultimo minuto conico. Palpi labiales (e) brevissimi 3-articulati. Thorax longitudine paulo latior, postice angustior, testaceus niti- dus, impressionibus duabus discoidalibus subrotundis. Scu- tellum rotundatum testaceumm. Elytra thorace multo latiora, longitudine latitudinem e tertia parte superanti postice ro- tundata subdepressa punctatissima , sulco humerali fulvo- fuscescentia, coloreque viridi nitentia. Pedes albidr sat breves. ERIK PL 1772 Habitat in India orientali. In Musæo dom. W.-W. Saunders, F. L. S., etc. J.-0. Wesrwoop, Hammersmith near London. Aprilis 1837. Crasse IX, Pr. 18. è FORFICULE. ForricurA. F. PARALLÈLE. À. parallela. Wesiwood. Fusca, elytris rufis , abdomine piceo, forcipe longissima gra- cil parallela. Lone, corp., lin. 12; forcipis, lin. 9. Caput fusceum, palpis antennisque lutescentibus, hæ in specimine nostro mutiles? videntur articulis 14, relictis et apicem elytrorum attingentibus ; articulo 1° crasso, 2° et 4° parvis, reliquis oblongis. Thorax subquadratus, postice ro- tundatus, fuscus, impressione utrinque antica ovali, linea- que parva dorsali. Elytra rufa , margine interno ad apicem paulo producto. Alæ fulvæ : abdomen piceum, marginibus segmentorum fulvescentibus, tenue punctatum, serieque tuberculorum parvorum ad marginem posticorum seomen- torum , segmentoque tertio supra tuberculis duobus latera- libus ordinariis , seomentum octavum anale articulum sequentem omnino obtesens. Forceps longitudinem elytrorum et abdominis æquans, linearis , parallela, sensim attenuata, ad apicem intus in- curva dente, parvo interno versus basim interno posito : pe- des lutei. Obs. E structura antennarum et segmenti octavi ven- tralis , hoc insectum ad genus Forficulam stricte sic dictam appertinere videtur. Habitat in Mexico. — In musæo nostro. ) J.-0. Wesrwoon, Hammermitz, near London, 1833. AA A TN RER RRE nu M4, espere re ue RAA LE AR RU tre À É Bbicr den AIIAOT | HER LMI LE ne CAE Lars: Lot et “Riders, . PA 8 sn «hotes Sislisase A né AV Eh AE (4 ARE EN AL: EUPITER &X se note D 4 AVS sage vs, (TENTE , or Lu. ‘PAR ANNE FAUNE, sise rs | "4 | .n Eu «4 il, sai ise fil Late amd À | | MDE ’ al ANT pr Lanisiaosstt supeinoates aiqléq sa n me À ‘AA 1” us t vi Le NT Loft oHègis | TPE CHEN Deuil ” ils ai “bas onpafiu AOi889 esriqu pa cecre be ocrrateri paire cts «dut #0 I ilsesob Fe ai gant HOT nowobds : rh: “sk 0 our De si À ae aa. ienlé de ro)eÉ PAT ei ut siquüe oiriet pese fe arnbsoises sis. quvéts DUT STUEEES Bis ensgosde ones eusupas ‘siniciobda 9 mnonsgls ee. "A tn agi as9iqs, bs ,seudoiié miènss Ce, D 1: ps: IT sand area Oro, | de Led à d Fr ol prise Y en JE 7 AS wtil Czasse IX, PL. 18r. I Li XIPHICÈRE. XrpmicerA. Latreille. X. DE CaTERNAULT. Ÿ. Caternaulti, Feisthamel. X, obscure viridis ; capitis thoracisque lateribus flavo-ma- culatis. Elÿtris apice fuscescentibus, maculis quatuor læte viridibus. Alis flavis apice brunneis. T'ibüs posterioribus spinosis; spinis anterioribus foliaceis, approximatis. Abdo- mine brunneo supra flavo. Longueur, 46 millim. ; enverg., 8 cent. Ce bel msecte diffère entièrement des deux espèces de Xiphicères décrites par M. Serville, dans les Annaies des sciences naturelles, t. 22; sa tête est verte, plus foncée à la corne, avec les côtés et quelques petites taches sur le -front d’un beau jaune. Les antennes sont deux fois plus lon- gues que la tête et Le corselet, d’un vert obscur à la base jus- qu'au milieu, brunes ensuite, et ayant les trois derniers ar- ticles jaunâtres. Les yeux sont très grands et très saillants, bruns, ovalaires. Le corselet est d’un vert très foncé, coupé de trois sillons transversaux, finement rugueux, aplati en dessus, terminé en pointe en arrière, avec deux lignes de tubercules disposés longitudinalement sur la partie dorsale, lesquelles laissent un espace presque lisse au milieu, allant de la tête à l'extrémité postérieure : il est orné, sur les cô- tés, de deux grandes taches jaunes; l’une placée à son bord antérieur, et se continuant avec le jaune de la tête; l’autre placée à son angle inférieur et postérieur est de forme triangu- laire , et, se continuant avec une grande tache qui occupe une partie du mésothorax et du métathorax, va se terminer obliquement à l'insertion des cuisses postérieures. Les ély- tres sont étroits, parallèles , avec l'extrémité tronquée ; ils sont d’un vert assez frais, un peu brunâtres au bout et 2 CL: IX, PL, 184: ils ont chacun quatre taches arrondies, disposées longi- tudinalement, d’un beau vert clair, entourées d’une bor- dure noirâtre. Les ailes sont d’un beau jaune orangé vif, avec une ligne longitudinale transparente vers leur tiers su- périeur, et l’extrémité largement bordée de noirâtre. Le dessous du thorax , et le dessous et les côtés de l'abdomen sont brun varié de verdâtre; le dessus est jaunâtre, plus clair à sa base. Les pattes sont-d’un vert foncé mélangé de brun ; les jambes postérieures sont armées, au bordexterne, de fortes épines vertes, à extrémité brune et à pointe noire, diminuant de longueur vers l'extrémité de la jambe ; les deux premières, celles qui sont le plus rapprochées de la cuisse, sont contigués entre elles , foliacéés , aplaties dans le sens de la longueur de la jambe ; les deux suivantes sont un peu dilatées seulement à leur base, assez distantes entre elles ; enfin les autres sont simples et plus courtes. Get insecte curieux a été trouvé à Cayenne. Je l’ai dédié à M. Caternault, adjudant-major au bataillon de Cayenne, qui a bien voulu enrichir ma collection d’une grande partie de l’entomologie de la Guiane. Baron FEIsTHAMEL. Paris , 10 mai 1837. Crassr IX, Pr. 180, e XIPHICÈRE. XræuicerA. Latreles X. pe PrerreT. À. Prerreti. Blanchard. X. capite viridi, linea flava ; thorace viridi, duabus lineis ni- gris et una flava; elytris viridibus ; alis abdomineque flavis. Longueur, 46 millim.; enverg., 68 millim. Cette espèce est voisine de la trilineata, Serv. La tête et le prolongement commun à ce genre sont verts sur les côtés , avec une large bande jaune sur le sommet. Les antennes, déprimées et élargies , sont d’un vert foncé à la base, et brunes vers l'extrémité. Les yeux sont bruns, très grands et de forme ovale. Le corselet est vert sur ses parois, jaune en dessus et bordé de deux lignes noires, un peu granuleuses. Les élytres sont d’un beau vert tendre ; ils ontune bande d’un jaune rougeätre séparé du vert par la dernière nervure , qui est d’un beau noir , et qui semble prolonger un filet noir qui borde l’extrémité des élytres. Les ailes sont d’un jaune orangé très vif, seulement un peu transparentes, vers la partie supérieure, et du reste complètement mates ; l'extrémité des ailes, depuis la nervure costale jusqu’à la suivante, est bordée de noir, et le bord lésèrement lavé de verdâtre. Le sternum est brunâtre, les pattes vertes ; les pos- térieures seulement sont légèrement lavées de rose ; Les épi- nes des jambes sont jaunes à la base, et l'extrémité d’un noir brillant. L’abdomen, entièrement sans taches, est en dessus du même jaune que les ailes, et en dessous de la couleur du sternum. Je ne connais de cette espèce qu’un seul individu , que ie q 9 ] 2 PCA AX Pr. Mine! dois à l’obligeance de mon ami, M. Alexandre Pierret, qui Va reçu du Brésil. C’est ce qui m’a engagé à la décrire. Emirze BLancuarn. Mars 183%. CLaisse IX, PL. 1:38 et 174. | t. FÜULGORE. Fuzcor4a. Linne. Ce genre, quand il a été établi par Linné, comprenait un grand nombre d’espèces de formes diverses , qui ont été réparties depuis dans plusieurs genres bien distincts, en sorte jh celui des Fulgores:proprement dites ne renferme plus , à présent , que les especes auxquelles nous ayons assi- oné les caractères suivants ‘ Antennes ayant leur nd article globuleux , hémisphe- rique, aussi large que long, couvert de granulations assez fortes , avec la soie terminale insérée au milieu de l’extré- mité; cette soie précédée d’un petit article punctiforme ; deux yeux lisses, placés un peu en avant et au dessous des. yeux , entre eux et les antennes ; front plus ou moins pro- longé en avant ; labre terminé par une pointe aiguë ; bec composé de trois articles, son extrémité afleignant au moins la base des pattes postérieures ; élytres moins larges que les ailes, beaucoup plus longues que larges , ayant une coloration différente ; pattes allongées , propres au saut, épineuses extérieurement; prothorax un peu moins large que le mésothorax , un peu échancré au bord postérieur. On connaît un assez grand nombre de vraies Fulgores, et plusieurs. d’entre elles sont des insectes de grande taille , ornés de couleurs assez belles , et surtout ayant des formes très bizarres ; quelques unes, et principalement la plus grande, ont long-temps passé pour répandre par leur tête , une lumière phosphorique analogue à celle des vers luisants ou Lampyres ; mais si d’anciens voyageurs affirment ce fait, pour la Fulgore porte-lanterne du moins, d’autres, plus modernes et plus instruits, ayant élevé cet insecte dans le pays même où on le trouve, n’ont jamais ‘ Voyage de M. Bélanger aux Indes- Orientales, Zoologie, p. 450. P 2 CL. IX, PL. 193 et 174. vu aucune lueur sortir de sa tête, et pensent, dès lors , que les premiers s’en sont laissé imposer par les rapports mensongers des habitants ; en sorte qu’il n’est rien moins que démontré aujourd'hui que ces insectes soient lumi- neux , quoique les noms qu’on leur a imposés indiquent souvent cette propriété. k Parmi ces derniers, on distingue , comme étant la plus grande espèce connue , celle que tous les auteurs ont nom- mée Fulgore porte-lanterne (F. laternaria); cette belle espèce vient de Cayenne et de Surinam, et se trouve dans presque toutes les collections un peu complètes. Dernièrement, ayant reçu du Mexique plusieurs indivi- dus d’une Fulsore à grosse tête globuleuse, nous avions pensé qu’ils appartenaient à la même espèce, et que son ha- bitation s’étendait plus loin que Cayenne et Surinam ; mais ayant étudié comparativement nos individus et des Fulgores porte-lanterne de Cayenne, nous avons reconnu qu'ils en différaient notablement, quoique formant une espèce très analogue , et nous nous sommes décidé à en publier la des- cription. Pour bien faire ressortir les différences qui exis- tent entre deux espèces si voisines, nous les avons repré- sentées ensemble de face et de profil, pour bien montrer la différence de grosseur de leur tête; nous allons de même donner en regard , et comparativement , un exposé sommaire des caractères qui distinguent ces deux espèces, et nous terminerons cette notice par une description plus étendue de celle qui est encore inédite et nouvelle. Fulgora laternaria, Lin., ete. Fulgora Castresii, Gucr. (PI. 174, fig. x et 2.) (PI. 173, et 174, fig. 8 et 4.) Tête plus large que le corsclet, Tête moins large que le corse- n'étant pas deux fois plus longue let, étant plus de deux fois plus que large. ; longue que large. Elytres d’un brun roussâtre, Elytres d’un jaune verditre, variées de noir vers le bout seu- variées de noir dans toute leur. lement, avec un grand nombre surface. de petits points blancs, farineux. CL. IX, PL. 178 et 174. F. ne Castres. F. Castresii. Guérin. F. lutea, fronte rostrata, subcylindrica, recta, thoraceangus- tiore; elytris luteo-virescentibus , nigro-variegatis ; alis brunneis , nigro-variegatis, apice ocellatis. Longueur de 7 cent. à 9 cent.; enverg., 12 à 15 cent. (PI. 173.) Sa tête est de moitié moins longue que le corps, à peu près de la même largeur dans toute son étendue, vue en dessus, avec une forte bosse vers la base, en des- sus, et quelques dentelures dessous ; elle est d’un jaune- verdâtre, marquée en dessus de taches et raies longitu- dinales noires, variées de taches rouges; elle présente, sur les côtés, une série de six grandes taches carrées et blanches ; le prothorax est verdâtre et caréné au milieu ; le mésothorax est plus jaunâtre, marqué au milieu de deux taches brunes et sur les côtés, de quatre gros points noirs ; le métathorax offre deux taches noires sur les côtés et une marque brune au milieu ; l'abdomen est noir , varié de jaune , et garni, ainsi que le métathorax, d’une matière blanche et farineuse ; le dessous est jaune , varié de rous- sätre et de noir , et garni de la même matière farineuse qui s’observe en dessus ; les pattes sont jaunes, avec des an- neaux noirs ; les élytres sont d’un jaune verdâtre, piquetées de blanchätre, avec des nuances brunes ; leur bord supérieur est lavé de rouge, et leur surface marquée d’un assez grand nombre de taches noires en forme de petites raies transver- sales, irrégulièrement placées ; les ailes sont brunes, avec des taches et stries d’un beau noir; leur extrémité offre un grand œil, composé d’abord d’un cercle noir, puis d’un autre cercle jaune, avec le centre occupé par une grande tache ronde et noire , dilatée vers Le bas. Le côté interne de ce point présente une tache blanche, farineuse, fondue sur: 4 …. CL. IX, PL. 178 et 174. ses bords ; l’extrémité de l’aile est pâle. Le dessous est sem-- blable au dessus, mais il est saupoudré de la matière fari- neuse qi revêt l’abdomen. Ce magnifique insecte, qui nous a été envoyé du Mexique, est encore fort rare dans les Collections : nous l’avons dé- dié à M. le colonel Castres, gouverneur du château des Tuileries , comme un témoignage de notre gratitude pour le zèleécl airé qu'il met à encourager les sciences et les arts en général, et nos travaux en particulier. E. Guérin. Août 1836. Nora. Nous avons vu, dans les collections du Muséum, une troisième espèce, très voisine des deux précédentes, chez laquelle le front est étroit, mais beaucoup plus al- longé que dans la F. Castresu. Cette nouvelle espèce sera décrite par M. Brullé, dans les suites à Buffon pubhées par le libraire Pillot. sé dé ste. * miel von fl sad Crasse IX, Pc. 170. 5 Insectorum nonnullorum exoticorum e familia Cynipinarcu descriptiones, auctore 4.-0. WEsrwoonp. LEIOPTERON. Perti. Inter imsecta Hymenoptera a celeberr. Pertio in suo De- lectu animalium articulatorum Brasiliæ descripta, genus novum, cui nomen Zeioptéron constituimus , cum observa- tione sequenti : « Genus valde memorabile, quoad situm na- turalem mihi adhuc dubiwm ; aculei præsentia , petiolus et pedes elongati, sicuti habitus, propinquitatem cum sphesidi- bus mdicant, cum trophi breves, occulti, abdomencompres- sum, subtus dehiscenset alæ peneenerves, affinitatem cum Chalcidibus et Gallicolis offerunt. » In opere laudato arti- culorum antennarum numerus non indicatur nec structura oralis describitur, inde de affinitate vera hujus generis non possumus judicare, quare descriptionem fuscorem, cum fi- suris illustratam , entomologis benigne accepturum spero. Sp. 1. Leiopteron compressum. Verti. Nigrum, capite thoraceque asperis , abdomine lævigate , als anfuscatis, stigmate nigro-brunneo. Long. , lin.5;lat.,lin.9. Perti. In Musæo regali Berolinensi individuum hujus generis et speciei conservatur, antennas habens graciles filiformes, fere longitudine corporis et 14-articulatas, articulo primo brevi crasso, secundo brevissimo, xeliquis lonsitudine æqualibus (a); maxillæ (b)lobo unico magno ovato mem- branaceo, externe piloso; palpi maxillares breves , 5-articu- lati, articulis 2 et 3 subæqualibus, quarto minuto, ultimo maximo obovato , longe piloso ; mentum (c)elongatum cor- neum compressum ; labium breve suboyatum ; palpi labia- les 3-articulati, articulo secundo minori, ultimo majori ob- ovato. Collare arcuatum , ad originem alarum anticarum extensum. Alæ céllula unica parva marginali, duabus sub- marginalibus nervis validis (d). Individuum Pertianum , e figura , fæmineum estimetur, insectum vero supra descriptum e longitudine antennarum re CL. IX, PL. 139. masculinum videtur. E descriptione præcedenti affinitas hujus generis cum Cynipidis, et præsertim cum genere Dal- manniano Anachari' distincte exhibetur, et vix nisi analo- sia cum Hymenopteris aculeatis consociari potest. | PEras, Westwood. Genus novum Anachari et Leiopteronti affine. Caput transversum , antennæ © 13 articulatæ, longitudine capitis thoracis cum dimidio abdomimis, articulis apicalibus sensim dilatatis, lateribus compressis. Scutellumad basin 2-excava- tum. Abdomen compressum, magnitudine mediocre petiolo tertiam partem ejus longitudinis æquanti , oviductu subex- serto ut in genere Eurytoma. Alæ cellula marginali 1, sub- marginalibus 2, nervo brevi transverso divisis, nervis (nisi costali et anali) fere obsoletis. Sp. 1. Peras nigra. Nigra , thorace rugoso , ahdomine nitidissimo ; alis pallidis , costa et basi fuscis. Long. corp., lin. 4; expans. alar., lin. ;. Habit. in Cayenna, D. Lacordaire.—In Mus. resal. Berol. IBALIA SCALPELLATOR, est. F'erruginea, antennis fulvis, abdomine piceo G. Long. corp., 6 1/2; expans. alar., 11 1/2. Habitat in Georgia Americæ. — In Mus. regal. Berolin. Caput fulvum, vertice obscuriori punctato, antennis ful- vis, basi obscurioribus, apice subtus nigro ; thorax fusco- rufescens, transverse striatus, antice cum scutello rufo, hoc rugoso, collari arcuato ; abdomen piceum, nitidum com- pressum, segmento basali, dimidio postico segmenti se- cundi, marginibusque posticis segmentorum reliquorum pallidioribus. Pedes 4 antici lutei; coxæ posticæ ad basim fuscæ, femoribus luteis macula magna, centrali nigra; tibus : posticis obscure luteis : alæ fusco tinctæ. J.-0. Wesrwoon. Hammersmitz, near London, 187. ‘ Antennæ d hujus generis sunt 14-articulatæ. V. obs. nost. in Mag. nat. hist.,t. VI, p. 494, tabul. synopticam Cynipidarum exhibentes. CLasse IX, PL. 180. : CONURE. Conura. Spinolu. Cuisses de la troisième paire renflées, ovato-lenticulaires. Tibias de la même paire, fortement arqués et coupés obliquement à leur extrémité tarsienne. Front profondément sillonné , à partir des ocelles jusqu’àla naissance des antennes. Abdomen subsessile, ou à pétiole non apparent, en cône allongé, le deux derniers anneaux dorsaux faisant à peu près la moitié de sa longueur totale. Ocelles disposés en triangle. Angle antérieur du triangle ocellaire très obtus. Ocelle antérieur plus petit que les deux autres. Antennes insérées près de l’épistome, de duuze articles : le premier assez mince à sa base pour se lo ;er dans le sillon frontal, grossis- sant ensuite insensiblement, et dépassant les ocelles et le vertex ; les autres cylindriques, peu distincts, et presque égaux entre eux. Le second est le plus court. Le dernier est arrondi à son extrémité. Ce genre se place naturellement à la suite du genre Chalcis, tel que je l'ai circonscrit autrefois, après en avoir détaché les espèces à abdomen pétiolé qui appartiennent à mon genre Srucra; il a de commun, avec les Chalcis, la forme de la tête, des parties de la bouche, du corselet, des pattes, et Le dessin des ailes; mais il en diffère par l’abdo- men conique et allongé, qui lui donne un facies propre des plus remarquables. Je ne vois pas pourquoi on négligerait l'emploi d’un caractère aussi commode et aussi tranché ; M. le docteur Nees-Von Esembeck en a tiré un grand parti, en dressant le tableau synoptique de ses Ptéromalins à cuisses égales, et s’il n’en a pas tenu compte dans sa clas- sification des Ptéromalins à cuisses renflées, ce n’est, sans doute, que parce que le petit nombre des espèces lui a per- mis de s’en passer. = CL. IX, Pr. 180. COoNURE JAUNATRE. Conura flavicans. Spinola. Flapicans, capite thoraceque nigro lineatis ; scutello mutico ; femoribus posticis subtus denticulatis. ? Eongueur, à lignes; largeur, 1 ligne 1/3. Du Brésil ; envoyée par M. Buquet. Antennes noires, dessous du premier article jaune; tête jaune , fortement ponctuée , points enfoncés , pihigères; une ligne longitudinale occupe le creux du sillon frontal , et se prolonge sur le milieu du vertex : on voit une petite tache de la même couleur entre ce sillon et chaque œil à réseau ; ocelles rougeâtres : thorax jaune, dos et flancs plus forte- ment ponctués que la tête; points enfoncés, également pi- ligères; une petite tache sur le bord antérieur du protho- rax, le bord antérieur, et trois taches longitudinales et linéiformes du mésothorax , une ligne médiane sur l’écus- son, deux taches étroites et’ obliques sur les flancs , noirs ; écusson renflé, à rebord épais, mais arrondi et muütique ; métathorax jaune, sans taches : abdomen lisse et glabre ; premier anneau dorsal ayant une bande transversale rouge ferrugineuse près du bord postérieur ; second , troisième et quatrième anneaux rouges-ferrugineux , base noire, bord postérieur jaune; cinquième et sixième anneaux ferrugi- néux , base noire : ventre jaune; tarière noire; pattes des deux premières paires jaunes; pattes postérieures de la même couleur; une tache longitudinale au côté extérieur dés hanches, le contour inférieur et les denticules des fé- murs noirs; denticules courts, serrés, aigus, de vingt à vingt-quatre; point de pelote apparente au dessous des crochets des tarses ; ailes hyalines, sans taches, nervures noires. — Mâle mconnu. MAXIMILIEN SPINOLA. Gênes, le 4 février 1837. | EXPLICATION DE LA FIGURE. L a. Conura flavicans , p grossie. —b. Sa grandeur naturelle. c. Ahdomen vu en dessous. d. Fémur, tibia et tarse postérieurs CresS Rex Pr 0. MÉMOIRE Sur une seconde" espèce vivante de la famille des Crinoïres ou Encrines , servant de type au nouveau genre HOLOPE ( Holopus ); lu à l'Académie des Sciences dans sa séance du 27 février 1837, par M. ALcane D OrgiGny. La famille des Crinoïdes renferme, parmi les animaux radiaires , ceux qui sont toujours fixés au sol, et, par consé quent dépourvus de moyens de locomotion, quoique La- marck les ait décrits comme des animaux libres, nageant vaguement dans les mers. Ce sont eux qui, par leurs for- mes , ont, plus que tous Les autres animaux rayonnés, mé- rité le nom de Zoophytes. En effet, qu’on se figure un être formé d’une tige d’une longueur quelquefois démesurée, souvent verticellée, composée , presque toujours, d’une mul- titude d’articulations, dont la base est fixée aux rochers par une racine pierreuse , et au sommet de laquelle se trouve un corps généralement divisé en pièces sur cinq faces , conte- nant les viscères. Sur ce corps s’épanouit une jolie fleur, formée de cinq ou dix bras servant à la préhension ; ceux-ci souvent dichotomes , divisés et subdivisés à l'infini ; et l’on aura l'idée d’une Crinoïde, cffrant si bien l’aspect d’une plante, que Parra, dans son Histoire naturelle de Cuba, a, très à propos , donné, à l'espèce qu’il a rencontrée sur les côtes de cetteîle, le nom de Palma marina, Palmier marin. Les restes fossiles des tiges de cette famille ont, pendant longtemps, occupé les géologues, qui les connaissaient sous les noms d’Æntroque, de T'rochite et de Pierres étoi- lées , et ces restes, avant qu’on ne s’occupât, comme on l’a fait de nos jours , de l’étude comparée des corps organisés ? Nous devons à M. Thomson l'observation que le Peniacrinus eu- ropæus n’est qu’une jeune {Comatule , et cela nous paraît d'autant plus certain, qu'une espèce fossile que nous avons été à même d’ob- «erver présente aussi ses Jeunes individus fixés à l’extrémité d’une tige, tandis que les adultés sont libres, 1837. 17 2 Crrax SP Le: fossiles avec leurs analogues vivants , devaient paraître un jeu de fa nature d’autant plus singulier, que des couches entières en étaient composées. Ellis, le premier, a rappro- ché son Lilium lapideum' de Umbellulaire du Groenland’, qu'il décrivit en 1955. Plus tard, en 1564, il fit connaître, sous le nom de Vorticella, V'analogue vivant des Pierres étoilées , des Entroques. La même espèce, retrouvée dans les mers des Antilles, fut, quelques années après (1783), figurée par Parra sous le nom de Palma marina, et Laimarck en a formé son Encrinus caput Medusæ. W existait donc, jusqu'alors, un genre Encrinus, et deux espèces seulement, l’unevivante, et l’autre fossile ; mais bientôt, Miller (1821), s'étant trouvé à portée d'observer un grand nombre de débris organiques de ces animaux dans la grauwacke, le terrain houillier et l’oolite du sol britannique , créa , à la place des deux seules espèces décrites par Lamarck, une famille en- tière, qu'il nomma Crinoidæa, et qu’il divisa en neuf senres, autour desquels vinrent encore, plus tard, s’en orouper plusieurs autres, décrits par M. Goldfuss ; de sorte qu'aujourd'hui les espèces de cette famille, qui s’élèvent à . quatre-vimgt-deux, de même que celle des Mollusques, offrent au geéologue de nombreux moyens d'étude et des caractères certains pour reconnaitre les diverses formations de terrain dont chacune paraît appartenir exclusivement à une époque déterminée. Me proposant, dans un ouvrage spécial sur toute la famille des Crinoïdes, de faire connaitre beaucoup d’espèces nouvelles de la formation oolitique* et tout ce quia rapportaux couches dans lesquelles se trouve spécialement chacune des espèces , je dois me borner ici à rappeler succinctement l’âge des différents genres, afin d’ar- river aux espèces encore vivantes de nos jours, et en parti- culier à celle qui m'occupe aujourd’hui. : Ellis Coral, pl. 37, fig. 4. Pl 54 He a ARC. D, LE G' HE 3 Ces espèces appartiennent en partie aux terrains des environs de la Rochelle, et sont le resultat de dix-neuf années de recherches faites, en commun ave: mor ptre, dans le département de la Cha- rentc-Inférienre. x Ces S PE: '. 3 Les plus anciennes des Crinoïdes qui parurent sur notre globe sontcontemporaines des Trilobites, des Orthocératites, des Lithuites , et antérieures à la famille des Ammonacées. On pourraitmème dire qu’à l’époque où s’est formée la grau- wacke ‘, ces animaux l’emportaient en nombre sur tous les autres. On s'étonne , en effet, de reconnaître que, sur qua- torze genres de Crinoïdes , huit existaient déjà dans le pre- mier âge du monde vivant, et d’avoir trouvé , dans cette formation, plus du tiers des espèces connues jusqu’à nos jours. À cette époque vivaient les genres Actinocrinites, Cupressicrinites, Cyathocrinites , .Eugeniacrinites , Mélo- crinites , Pentacrinites , Platycrinites et Rhodocrinites. Il est remarquable que, dans le groupe du calcaire carbonifère qui a succédé à la grauwacke , de tous les nombreux genres de cette formation , on n’en retrouve qu’un seul, celui des Actinocrinites. C’est même, dans ce terrain, la dernière époque où l’on en rencontre les nombreuses espèces, qui disparaissent ensuite pour toujours. Mais bientôt, dans la formation houillière, se présente une nouvelle génération de Crinoïdes moins nombreuse en espèces que celle de la srauwache, et pourtant peu différente, car les mêmes senres subsistent encore, à l'exception, cependant, de celui des Actinocrinites et des Cupressicrinites, qu’on n’a pas re- trouvé, tandis que celui des Potériocrinites et celui des Pentremites viennent les remplacer, en se montrant pour la première fois. Si l’on passe à l’étage supérieur, aux grou- pes des terrains du grès rouge, on verra que, de tous les senres mentionnés dans Les formations précédentes, il n’en reste plus qu'un, celui des Cyathocrinites , tous les autres n'ayant pas survécu aux Causes qui ont occasioné leur des- truction , tandis que la nouvelle génération d’êtres propres aux grès rouges n'a produit qu’un seul genre différent de ceux des formations inférieures, celui des Encrinites. On peut même dire que c’est la période la plus pauvre en es- pèces de cette famille , puisqu'on en connaît à peine cinq à : J'ai adopté, dans ma Nomenclature des terrains, la division de M. de la Béche. (Manuel géologique.) ñ CrXS Pire "six. Nous arrivons enfin aux groupes des terrains oolitiques, -si riches en fossiles, surtout parmi les coquilles cloisonnées. Dans ceux-ci, les Crinoïdes reparaissent en grand nombre, mais sous des formes encore différentes ; de tous les genres dontnous avons parlé, ilnes’en présente que trois: les Eugenia- crinites , les Péntacrinites et les Rhodocrinites , tandis qu’it naît une foule d’espèces de genres inconnus jusque-là, ceux des Apiocrinites et des Solanocrinités, surtout du premier, qui paraît propre à cette formation, et dont les espèces do- aninent en nombre. En quittant la formation oolitique pour celle de la craie, -on s'aperçoit que les espèces de Crinoïdes disparaissent entièrement, et il ne survit plus au naufrage , ou, pour mieux dire, il n'échappe à la destruc- tion complète de toute cêtie belle famille des Crinoïdes qu’une seule espèce , l’Apiocrinites ellipticus, la seule qui vienne encore témoigner, au sein de cette masse imposante des couches crétacées, de l'existence antérieure de tant de gen- res qui ne reparaissent plus qu’en vestiges dans les terrains tertiaires , si répandus sur le sol terrestre le plus rappro- ché de notre époque. Dans ce que nous venons de dire sur la naissance et la destruction successives des espèces et des genres de Crinoï- des, on a pu remarquer trois grandes époques , où, cou- vrant le fond des mers, elles ont souvent laissé des mon- tagnes entières formées de leurs débris : 1° celle des terrains de la grauwacke , où l’on a découvert huit genres et vingt- six espèces; 2° celle du groupe carbonifère, qui contient encore sept genres et dix-neuf espèces ; 3° celle du groupe oolitique , où l'on retrouve encore cinq genres et trente et une espèces. On pourra, dès lors , juger que, pendant la première époque, les Crinoïdes étaient bien plus variées en genres que lors des deux autres formations , tandis que celle des trois qui contient le plus d’espèces est celle de Poolite. Au milieu de ce remplacement successif des genres et des espèces , il est à remarquer que le seul qui füt de tous les terrains, depuis le plus inférieur jusqu’à l’oolite , celui des Pentacrinites, qui a survécu à ces destructions simul- | 55 pe. CAC cu SAR 5 tanées, est aussi le seul qui vive maintenant. Semblable au Nautilus pompilius et à la Spirula fragilis, qui vien- nent prouver l'existence de cette multitude de coquilles cloisonnées, pullulant au sein des mers, lors de la forma- tion oolitique , le Pentacrinites caput Medusæ est seul resté sur notre globe, comme débris de cette nombreuse fa- mille que nous retrouvons surtout dans les terrains anciens. Le géologue qui a besoin d’arriver, par des comparaisons, à connaître la température des mers à l’époque où vivaient les êtres qu'il trouve dans les couches terrestres, et le zoolo- siste qui a besoin d’observer les diverses modifications de l’organisation animale, sont donc intéressés à posséder un moyen de plus d'étudier un second être vivant dans une famille qui a joué, comme on l’a vu, un si grand rôle à certaines époques de l’âge du monde. C’est ce double inté- rêt qui nous a déterminé à jeter en arrière un coup d’œil sur cette génération perdue, propre à bien démontrer l’im- portance relative de l'espèce que nous avons l'honneur de faire connaître à l’Académie. Celle qui nous occupe a été découverte à la Martinique par notre savant ami M. Rang, qui l’a vue encore vivante et à l'état de contractibilité. IL est curieux de reconnaître que les seules espèces de Crinoïdes qui soient venues à la connaissance des zooïogistes appartiennent, toutes deux, aux mers chaudes des Antilles , où sont si nombreux les animaux rayonnés , les polypiers pierreux et flexibles. Ne pourrait-on pas conclure de ce fait, qu'aux époques où les Crinoïdes vivaient en si grand nombre , la mer était à une tempéra- ture au moins égale à celle des zones équatoriales actuel- les , et qu’il faut aux animaux de cette famille des eaux profondes et tranquilles, indispensables à l’existence des Crinoïdes à tiges si faibles et si délicates , qui ne peuvent se maintenir qu’au sein des cavernes formées entre les coraux ou les rochers. L’espèce dont nous allons parler doit former un nouveau genre auquel nous imposons le nom d’Holopus *, tiré : D'OAcc , entier, et de Tous , pied. é Cr: X, Pr. 3: du plus saillant de ses caractères, Comme tous ceux de la famille, c’est un animal fixe; muni, à son sommet, de branches articulées, dichotomes, pourvues, de chaque côté, d’autres petitsramules alternants, qui aident, sans doute, les bras dans la préhension des petits corps; mais deux carac- tères tranchés le distinguent essentiellement de tous les autres genres de la famille : 1° celui qui lui a valu son nom, et qui consiste en ce qu’il a le pied entier, non di- visé, tandis que , dans les genres connus, ilse forme d’une foule d’articulations ; 2° celui d’avoir ce même pied court et creux, servant de réceptacle aux viscères, tandis que, dans les autres Crinoïdes, celui-ci est toujours très allongé, à peine percé d’un étroit canal, et muni, à sa partie supé- rieure, d’un grand renflement qui , protégé par des pièces pierreuses, contient l’estomac et les autres organes de la vie. Ce sont ces deux caractères positifs qui nous ont conduit à le séparer entièrement des autres genres connus. Nous le caractérisons ainsi : Animal fixé au sol par une racine prenant la forme des corps solides sur lesquels elle s'attache ; de cette racine ou base, part un pied ou corps entier, court, épais, creux, con- tenant les viscères, et s’ouvrant en une bouche qui remplit, en même temps, les fonctions d’anus, placée dans le fond d’une cavité irrégulière, formée par la réunion de bras di- chotomes , épais , pierreux , extérieurement convexes, creu- sés en gouttières en dedans, divisés en articulations nom- breuses et munies alternativement, sur leur longueur, de petits ramules coniques fortement comprimés. H. pe Ranc. 7. Rangiü. d'Orb. Description. — Parties externes. Racine élargie, non ra- meuse , lisse ou légèrement marquée, en dessus, de lignes d’accroissement, irrégulière sur ses bords, et prenant , en dessous, la forme des corps sur lesquels elle est fixée ; pied ou corps gros, court, subquadrangulaire , couvert de petits tubercules arrondis, plus marqués sur les angles ; sa surface CH TR LS et celle de toutes les parties extérieures des bras, considérées à la loupe, montrent, partout, un tissu finement strié ou ré- ticulé , même sur les tubercules ; bras au nombre de quatre", formés, à leur base, chacun, par une pièce pentagone, épaisse , concave et irrégulière en dedans, convexe , et for- mant un 9#ros mamelon tuberculé en dessus, dont les bords, aplatis dans leur jonction avec les trois autres pièces sem- blables , s'unissent de manière à former un ensemble bien joint. C’est sur la partie supérieure de cette première pièce, montrant deux facettes, que chaque bras devient dicho- tome , en se divisant en deux, ce qui en forme réellement huit; ils sont gros, forts, coniques , à peu près deux fois aussi longs que le pied , arrondis et tuberculés sur leur partie médiane , comme festonnés sur leurs bords externes, alternes, et comprimés à leur extrémité, composés de pièces calcaires , épaisses , au nombre de quinze à vingt-cinq, por- tant, chacune, alternativement, tantôt à droite, tantôt à sauche, un ramule conique, allongé, fortement comprimé, rugueux en dessus, un peu concave en dedans, formé de beaucoup de pièces quadrangulaires articulées ensemble par des surfaces unies. Parties internes. Cavité du pied ou corps occupant toute la longueur de celui-ci, contenant, sans doute, les viscères”. Bouche (et anus en même temps) protégée par quatre pièces pierreuses mobiles et ansuleuses , qui en ferment l'entrée, à la volonté de l’animal ; celle-ci s’ouvrant dans un vestibule Clargi de la partie supérieure du corps, séparé, par des ex- croissances ciliées et irrégulières de la base du bras, d’un large entonnoir formé , d’abord , de quatre gouttières pro- fondes, chacune se divisant en deux, qui, tout en étant moins marquées , se continuent sur toute la longueur de la partie interne du bras. La division paire des bras chez les Crinoïdes est une anomalie étrange, ceux-ci étant toujours au nombre de cinq, dix ou vingt. On ne trouve d'exemple de cette division, chez les animaux rayonnés, que parmi les Acal*phes. 2 Comme nous n’avons vu cette espèce que desséchée, il nous a été impossible d'en étudier Ja conformation intérieure. 8 CL TAPER Couleurs. La teinte générale qui couvre toutes les parties de l'animal desséché est un verdâtre presque noir sur le corps , plus pâle sur le bras et sur la racine. Dimensions. V’individu que nous décrivons a, dans son entier développement, huit centimètres de longueur: pied, vingt-deux millimètres ; hauteur de la racine, un centi- mètre ; diamètre de la racine à sa base, dix-huit millim. ; diamètre du pied , treize millimètres. Habitation. M. Rang, à l’amitié duquel nous devons cette espèce, l’a obtenue à la Martinique, à l’instant où, encore fraiche, elle était à l’état de contractibilité. Elle venait d’être pêchée depuis quelques instants seulement. Elle doit être bien rare ; car, depuis le temps qu’on observe les productions marines des Antilles, elle eût, sans cela, été plusieurs fois décrite par les naturalistes. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Holopus Rangü, en enter, dans sa position naturelle, ayant les bras contractés, et offrant alors un contact immédiat entre toutes ses pièces. Fig. 2. Coupe longitudinale de l’Holopus, montrant a, le sillon pro- fond qui se prolonge sur toute la longueur des bras; b, l'espèce de vestibule intermédiaire entre les bras et la bouche ; €, l’intérieur da pied avec sa large cavité qui, sans doute, contenait les viscères. Fig. 3. Un bras vu de profit, ayant ies ramules intérieurs un peu contractés. Fig. 4. Un des ramules grossi. Fig. 5. Une pièce d’un ramule montrant son peu d'épaisseur et sa facette articulaire. Fig. 6. Unc des pièces des bras, sur laquelle, en a, on voit la con- vexité extérieure ; en b, la cavité interne ou sillon lougitu - dinal; en c, la partie par laquelle elle s'articule avec la pièce suivante. EE RES AS SOCIETE CUVIERIENNE, ASSOCIATION UNIVERSELLE POUR | L’AVANCEMENT DE LA ZOOLOGIE, DE L’ANATOMIE COMPARÉE ET DE LA PALÆONTOLOGIE, ET POUR LA PUBLICATION DE LA REVUE ZOOLOGIQUE, sous la direction DE M. F. E. GUÉRIN-MÉNEVILLE, ne ———— La persévérance avec laquelle nous avons poursuivi la publication de notre Magasin de Zoologie et le sacrifice que nous venons de faire en achetant la part de notre as- socié , pour être à même de le faire paraître plus réguliè- rement ,sont une nouvelle preuve du désir que nous avons de concourir aux progrès de l'histoire naturelle des ani- maux , et les personnes qui ont l'habitude des publications et savent combien les lecteurs des journaux purement scientifiques sont peu nombreux , apprécieront tous les ef- forts que nous faisons pour soutenir une entreprise aussi utile, mais qui ne peut couvrir ses frais qu'avec le con- cours de presque tous les hommes occupés sérieusement des études scientifiques , ce qui n'offrira jamais la perspec- tive d’un bénéfice et découragera toujours des éditeurs qui n'auront qu'un but de spéculation ou des auteurs qui ne se- ront pas animés par une espèce de fanatisme scientifique, 9 Actuellement que le Magasin de zoologie est bien établi dans Ja science, qu'il a acquisune importance réelle par une existence de Huit années, et que la plupartdes Zoologi s 1éh possèdent oule consultent journellement ; nous pensons que} le moment est venu de lui donner un nouvel élan et une plus grande utilité, et, cédant-aux sollicitations d’un grand nombre de naturalistes , nous publions, pour le compléter, une Revue Zoologique réunissant les avantages des Pro- ceedings anglais à ceux du Bulletin Zoologique, dontla mort de M. de Férussac a suspendu Ja publication. Notre Revue offre surtout aux Zoologistes un moyen facile de: publier promptement l'analyse de leurs découvertes, en attendant qu'ils les aient consignées en entier dans le Magasin de z00- logie ou dans d’autres recueils ; en effet, il importe souvent à un naturaliste de faire connaître de suite la substance d’un travail, ou la descriptionsommaire de genres ou même d’es- pèces , qui peuvent être observés après lui par d’autres, et publiés pendant que son-mémoire s’imprime. On sait _.- mode de publication offert par les journaux à figures est né- cessairement plus lent, à cause du temps qu'exige l'exécu- tion des planches ; pendant ce temps , d'autres travaux sur le même sujet peuvent être faits, et amener des discussions de priorité très-fâcheuses ; au moyen de la Revue, l'on n’a plus cet inconvénient à craindre, car les savans sont avertis à l'avance des travaux en cours de publication; aussi avons-nous la certitude que les Zoologistes adopteront avec empressement ce moyen facile de prendre date de leurs découvertes. ue A 7: Pour arriver à ce but, nous avons fondé, sous le patronage du grand nom de CuviEr, comme on l'a fait depuis long-temps sous ceux de LINNÉE et de WERNER (1), une association de toutes les personnes qui veulent contri- buer aux progrès de l’histoire du Règne animal : ce n’est pas une de ces sociétés sans avenir, Fe ne produisent aucune 44) Société W'erneñtenne dHdimbourg: 2 = d ication ; on sait qu’elles n’existent pas long-temps ou qu’elles sont ordinairement exploitées dans l'intérêt de quel- ques personnes résidant à Paris , tandis que les membres des provincesn’en retirent absolument rien. Nous voulons tout simplement, et par la puissance de l'association, seul moyen efficace pour produire un ouvrage Comme nous le conce- vons, réunir. ioutes les personnes vraiment zélées pour les sciences et qui ont la volonté de concourir à leur pro- grès ; Cette association, purement scientifique, a pour mission de propager l'étude de la Zoologie, de l'Anatomie comparée et de la Palæontologie, si puissant auxihaire de Ja Géologie ; elle doit donc centraliser, pour les faire rayon- ner ensuite , et mettre ainsi au grand jour des observations qui n’ont pu jusqu'ici franchir les limites d'un pays, d’une province même , elle signale dès leur naissance chaque découverte, chaque publication faite en France ou à l'é- tranger , le tout au profit de la science elle-même et de tous les membres de l’Association. Les membres de la société ne sont pas obligés de venir à des séances; ainsi ceux qui habitent les provinces et l'étranger ont les mêmes avantages que ceux de Paris, c'est-à-dire qu'ils portent à la connaissance de leurs confrères les découvertes qu'ilsfont, ce qui, en dé- finitive , est le vrai but de toute association scientifique. IL existe, du reste, un exemple d’une société constituée à peu près ainsi, c’est l’académie des curieux de la nature de Bonn : cette société ne s’assemble jamais en séance , elle n’a pas même de local, ses membres sont dispersés dans toute l'Allemagne, et cependantelle esttrès-florissante , elle publie des mémoires de la plus haute importance, elle existe depuis fort long-temps, et elle a acquis une plus grande célébrité que beaucoup d’autres sociétés qui ont de belles réunions et dépensent la plus grande partie des cotisa- tions deleurs membres en locations, en frais d'éclairage, de Chauffage,etc. ce qui ne laisse plus rien pour les publications: ki La SOCIÉTÉ CUVIERIENNE se compose d'un nombre illi:: mité de membres. 5'1p Les membres seuls de la Société ont le droit de faire insérer leurs observations dans la Revue zoologique ; mais ce droit ne peut être exercé qu'après l'examen que le Directeur fait de ces documens , soit pour voir s’ils fé ren- ferment rien d'étranger à la science, soit pour examiner sileur étendue n’est pas hors de proportion avec les limites actuelles de la Revue ; lorsqu'il s'élevera quelque difficulté à ce sujet , le Directeur s’adjoindra deux ‘ou quatre mem- bres fondateurs, résidant à Paris, pour prononcer en dernier ressort. Tous ces articles seront de droîït insérés, soit en entier, soit par analyse s'ils sont trop étendus ; ils seront si- gnés etresteront sous la responsabilité scientifique de leurs auteurs. Les membres de la société qui veulent bien se charger de rédiger des analyses d'ouvrages nouveaux (sur la demande du directeur qui fixe les limites qu'elles doivent avoir ) sont rétribués de leur travail à raison de 56 f. par feuille d’im- pression, pour les analyses d'ouvrages en langues étrangè- res, et de 40 f. pour ceux qui sont en français ou en latin. Chaque membre reçoit, comme diplôme, un portrait de CuviEr , au bas duquel est inscrite l'époque de son admis- sion.Il reçoit en outre'un exemplaire de la Revue zoologique. Le taux de la cotisation annuelle, jusqu'à ce que le nombre des membres dépasse 250 , est fixé à 18 fr. La Revue zoologique se compose de deux feuilles in-8 d'impression par mois. Quand le nombre des membres dépassera 250 , il y aura 2 feuilles et demie par mois, à 300, ily aura 3 feuilles par mois et ainsi de suite, la Revue sera successivement aug- mentée d'une demi-feuille par mois, chaque fois qu’il y aura 50 membresnouveaux inscrits, foujours sans augmentation de la cotisation pour les premiers inscrits, en sorte que les membres auront le plus grand intérêt à contribuer à ÿ l'accroissement de la Société, car la Revue prendra tou- jours plus d’étendue , et il arrivera une époque où chaque membre, recevra un ouvrage d'une valeur beaucoup plus grande que les 18 francs de sa cotisation annuelle. | La liste des membres sera publiée Lons les ans par le Di- recteur de la Revue, pour que chacun puisse savoir s’il doit augmenter le nombre des feuilles. dise Pour établir le nombre de sociétaires qu'il y aura l'année suivante , on ne comptera que les membres qui auront fait parvenir leur cotisation avant la fin de décembre et la liste en sera publiée dans la livraison de janvier suivant. Comme il y aura un avantage pécuniaire à ne se faire in- scrire que lorsque le nombre des membres sera augmenté, puisque l’on aura un volume plus fort, quelques uns des membres ont pensé qu’il serait juste que les personnes qui profiteront ainsi de la bonification qu’ils auront apportée dans la Société, payassent une cotisation plus forte et fussent ainsi distingués des fondateurs , qui seront alors les 250 premiers inscrits ; pour satisfaire à cette justedemande, et pour laisser. cependant la cotisation à un taux minime, nous l’augmenterons seulement d'un france pour les membres. entrant, chaque fois que 50 nouveaux mem- bres seront inscrits ; ainsi quand le nombre des associés sera arrivé à 250, les personnes qui se feront inscrire Se |, deco DU. Arrivé à 300, les nouveaux paieraient. . 20 » 0 nn sue. 21 » Et ainsi de suite, en sorte qu’on sera intéressé à se faire inscrire promptement, ce qui sera d’autant plus avantageux pour la Société dont le journal augmentera plus rapidement. S'il ne nous arrive pas de réclama!ions de la majorité des membres sur cette proposition, nous la mettrons à exécu- tion quand leur nombre sera arrivé à 250 ; mais comme nous ne voulons pas faire de cette augmentation de cotisation une affaire dans notre intérêt, nous appliquerons les fonds 6 qu’elle produira au bien du journal, en y ajontant encore quelques planches au trait pour représenter des formes qu'il est difficile de faire on saisir par une A des- cription. Les membres qui ne sen “ÈS leur cotisation pendant un an, seront considérés comme démissionnaires , s'als veulent rentrer ils prendront un numéro. à la suite et paie- ront la cotisation que leur nouveau rang Apr ONAs portera. Voici le tableau des recettes et dépenses’, calculé ‘sur les bases que nous venons d'exposer. Frais d'une feuille d'impression in 8°. Composition, corrections et tirage, couvertures , papier , frais de ‘rédaction , de traduction autres frais imprévus et planches, 150 fr. 250 membres , on publiera 3() feuilles, qui coûter, 4300 fr. et rapp.4500 fr. SQL DD0 canons s mt Mons tes dioct CSD: 22916800 sc à avec 720002 1222011200 uses. 84004... 8100 500 ..: 53452 60 .....: 90004... 9000 QUAND IL Y AURA PS (=) [=] à Ainsi, quand il y aura 500 nr ras Socié- taire inscrit avant le n° 251 recevra , pour une faible coti- sation de 18 fr., 2 forts vol. compactes de 60 feuilles d'im- pression, ou 960 P., contenant la matière de près de 4 vol. ordinaires, ce qüi donne 480 p. pour chaque volume. Le Directeur de la Revue reçoit , le 15 de chaque mois à huit heures du soir, MM. les Membres de la société qui veulent entrer en relations ayec leurs confrères, communi- quer leurs travaux, et causer des nouvelles scientifiques. Pour se faire admettre dans la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE, il suffit d’être présenté par un membre:et d'écrire franco à M, GUuÉRIN-MÉNE VILLE , rue de Seine-St-Germain , 15, en UNIT envoyant le montant de la cotisation annuelle, augmenté du’prix de l’affranchissement ci-dessous, si l'on veut rece- voir le journal” par à poste, ou en désignant le correspon- dant chez qui l’on devra remettre les numéros: Pour rece- -voir la Revue zoologique par là poste et franco, l’on ajoutera L.fr. 50 c. par année; quand il y aura 250 membres, ce sera un 1 fr. 80 c..etainsi de suite 30 cent. de plus, chaque fois qu ‘il y aura 50 nouveaux membres inscrits. AVIS ESSENTIEL. MM. les naturalistes étrangers qui dési- rent faire partie de la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE sont priés de faire retirer les livraisons de la Revue par leur libraire, et de faire verser le montant de leur cotisation par la même voie ; car autrement ils courent le risque de ne pas rece- voir exactement leur journal , le directeur n'ayant pas les moyens de communications que possèdent MM. les libraires. * Post scriptum. L'existence dela SOCIÉTÉ CUVIERIENNE est actuellement (1) assurée , car le nombre de ses membres est déjà de plus de 140. Nous ne surprendrons personne en disant que S. À. R. Monseigneur le duc d'ORLÉANS a bien voulu approuver notre idée désintéressée , car l’on sait que ce prince. écläiré ne laisse échapper ancune occasion d’en- courager les entreprises utiles et honorables pour le pays. Parmi les protecteurs de notre association , il suflira de citer encore S. A. R. le prince CHRISTIAN de Danemarck, le prince Charles-Lucien BONAPARTE, le prince MASsÉNA, duc de Ravozr; M. le baron de HUMBOLDT, en Prusse; MM. SCHONNHERR, GYLLENHALL, etc., en Suède ; MM. Fis- CHER DE WALDHEIM, le comte de MANNERHEIM, BRANDT, elc., en Russie; MM. BucKLAND , HOPE, WESTWOOD, elc., en Angleterre ; MM. MARAVIGNA, le marquis de SPINOLA, elc., enltalie ; MM. TEMMINCK, SCHLEGEL, V ANDER-HOEVEN , etc., en Hollande ; MM. Poey, le comte de LA FERNANDINA, etc., à Cuba; M. PAULINIER, au Sénégal ; M. J. DESJARDINS, à l’île Maurice, etc. etc. : {D Septembre 4838. MAGASIN DE ZOOLOGIE, D'ANATOMIE COMPARÉE ET DE PALÆONTOLOGIE. Journal destiné à faciliter aux Zoologistes de tous les pays les moyens de publier leurstravaux , les espèces nouvelles qu’ils possèdent, et a les tenir au courant des découvertes nouvelles et des progres de la science. PUBLIÉ Par M. F. E. Guérin-MÉNEVILLE. Ce recueil , dont l’utilité est garantie par une existence de 8 années, forme actuellement une collection de plus de 630 planches, et sa réussile a été as- surée par l’empressement que les Zoologistes de tous les pays ont mis à l’enri- chir de leurs mémoires, C’est un livre indispensable à toutes les personnes qui s'occupent! de zoologie, tant à cause de l'importance que du nombre des mémoi- res qu'il contient : il est deveau l'ouvrage périodique à figures le plus considé- rable qui existe aujourd’hui dans la science. Etant actuellement senl propriétaire du Magasin de Zoologie, par suite de la cession que M. Lequien nous a fait de sa part de propriété dans cet ouvrage, nous pourrons enfin le faire marcher avec la rapidité et la régularité que nous avons toujours voulu lui donner; nous espérons que les naturalistes vraiment zélés pour la science nous sauront gré des immenses sacrifices qu'il nous a fallu faire pour arriver à ce résultat, et qu’ils soutiendront toujours nos efforts avec la même bienveillance. Les naturalistes qui désirent faire insérer des mémoires dans le Magasin de Zoologie doivent les envoyer, franco, au bureau du Journal , avec de bonnes fi- gures, ou avec les individus eux-mêmes, qui leur seront renvoyés exactement. Chaque auteur reçoit cinq exemplaires oralis des fisures et du texte de ses mémoires ou vingt quand il fournit un bon dessin. Chaque planche ne contient qu’une espèce , ou des espèces du mème genre; elle porte le nom de la elasse, et chaque classe porte un numéro d'ordre qui se suit sans interruption : le texte porte en tête de chaque page le même nu- méro de classe et d'ordre que la planche; de cette manière, chacun peut toujours classer les planches suivant la méthode qui lui convient. T1 paraît chaque année 92 plauches accompagnées de leurtexte. L'abonnement est fixé à 36 fr.; pour la province franc de port, 42 fr. J1 paraît une livraison par mois. Le Magasin est divisé en 3 seclions , sous les titres secondaires de Magasis des animanx vertébrés, des animaux mollusques et zoophytes, et des animaux” articulés. L'abonnement à chacune de ces trois sections se fait pour 24 planches avec leur texte ; il est fixé ainsi : Première section. Animaux vertébrés, 16 fr. Deuxième section. Animaux mollusques et zoophytes, 12 fr. Troisième section. Animaux articulés , 12fr. (Et 2 fr. de plus pour recevoir franc de port.) Années déjà pa rues. ire année 1831... . . . . . 25fr. 5e année 1835... :.. . . . 36fr. 2° nn Le 250 SE GE 1836. ab éuténi66 3e TOR PL PE PE re ARTS à à « «tie 4e 1834 (demie année) 18 ge SE. sde: 2 8.196 On souscrit à Paris au bureau du Magasin de Zoologie , rue de Seine-Saint- Germain, 13, etchezM. Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, 23. IMPRIMERIE DE COSSON , rue St-Germain des Prés, n. 9. LA LISTE DES rt FONDATEURS SOCIÉTÉ CUVIERIENNE, D ON Pere universelle Pour l'avancement de la Zoologie, de l’Anatomie comparée et de la Nos 14. 2. 3. 4. D a D cr Palæontologie. S. À. R. Mgr le duc D’ORLÉANS , à Paris. S. A. R. Mgr le prince CHRISTIAN-FRÉDÉRIC de Dane- marck, à Copenhague. Le prince Charles-Lucien BONAPARTE , à Rome, Le prince d'ESSLING, duc de Rivoli, à Paris. MM. . AGUILLON, propriétaire, à Toulon. . ALFONSO , propriétaire, à Paris. . ARTHUS BERTRAND, libraire, à Paris. : ARNAUD DE VILLENEUVE, etite de diverses sociétés savantes , à Paris. . BADHAM, doct. méd., memb. de div. soc. sav. , à Paris. . BASSI ( le chevalier de ), à Milan. . DE BAZOCHES , propriétaire , à Falaise. . BIBRON , aide-naturaliste au Muséum royal , à Paris, . BLUTEL , directeur des douanes, à La Rochelle, . BERTHÉLOT , memb. de div. soc. sav. , à Paris. . BOHEMAN, memb. de PAcad. royale, à Stockholm. . BORY DE SAINT-VINCENT (le haron), memb. de l’Institut - royal de France , etc. , à Paris. . BOURJOT, doct.-méd. , etc., à Paris. . BRANDT, professeur de zoologie , à Saint-Pétersbourg. . DE BRÈÊME (marquis de), memb. de div. soc. sav., à Paris, . BRETON , homme de lettres , à Paris. . CARON DU VILLARDS, docteur-médecin , à Paris. . CERISY (de), ingénieur de la marine royale, etc., à Toulon, . CHAUDOIR (le baron de), memb. de div. soc. sav. 5 à St- Pétersbourg. . CHEVROLAT , membre de div. soc. sav. , à Paris. . COMTE (Achille), chef de bur. au min. de linst. publique ; à Paris. . COSENTINO, membre de l'acad. Gicenienne , à Catane. . CRÉMIÉRE, propriétaire, à Loudun, . DAHLBOM, adm. du Mus. roy. d’hist. nat., à Lund. . DAUBE, memb. de div. soc. sav. , etc. , à Montpellier. . DE LA LUZ , memb. @e div. soc. sav., etc, , à La Havanne. 73. 74, MM. . DELLE CHIAIE , professeur , à Naples. . DESHAYES , membre de div. soc. sav. à Paris. . DESJARDINS, sec. de la soc. d’Hist. nat. , etc., à Maurice. . D'ORBIGNY (Alcide), memb. de div. soc. sav., etc., à Paris. . D’ORBIGNY (Charles), aide-naturaliste de géologie au Mu- séum royal d’histoier naturelle , à Paris. . DRAPIEZ , membre de div. soc. _. , à Bruxelles. . DUJARDIN , membre de div. soc. sav. , à Paris. . DUMÉRIL, membre de l’Institut , etc., à Paris. . DUPLAY, docteur-médecin , à Paris. . DUPONCHEL , membre de div. soc. sav. , à Paris. . DUVERNOY, doyen de la faculté des sciences, à Strasbourg. 5 EHREMBÉRG, corresp. de l’Inst. de France , etc. , à Berlin. . FAHRÆUS, ent de div. soc. sav. , à ER . FERNANDINA (le comte de la), à La Havanne. . FISCHER DE WALDHIEM, cons. d’état, elc., à Moscou. . FRIÉS , professeur de zoologie, à Stockholm. . GARNOT, docteur-médecin, etc. , à Paris. . GÉNÉ, professeur de zoologie , etc., à Turin. . GERBE, membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris. . GIACOMO (de), membre de l’acad. Gioenienne, à Catane. . GIUDICE (lo), membre de lacad. Gioenienne , à Catane. . GORY , membre de div. soc. sav. , à Paris. . GRASSET, membre de div. soc. sav. , etc., à La Charité. . GRIMAUD DE CAUX, docteur-médecin , à Paris. . GUÉRIN-MÉNEVILLE, memb. de div. soc, sav., à Paris. . GYLLENAHLL , membre de div. soc. sav. , à Stockholm. . HOPE (le révérend), présid. de la soc. entomol. de Londres. . HUMBOLDT (le baron de), à Berlin. À . JACQUEMIN , membre de div. soc. sav., à Paris. . JOANNIS (de) , offic. de la marine royale, à Toulon. . JOBARD , dir.-gérant du Courrier belge, à Bruxelles. . JORRIN, docteur-médecin, à La Havanne. . JULLIAN , cap. au 2° rég. de la marine, au Sénégal. . KLUG, directeur du Muséum royal, à Berlin. . KRINICKI, professeur de zoologie , ete, , à Charcow. LA FRESNAYE (le baron de), propriétaire, à Falaise. . LAMOTTE-BARACÉ (le vicomte de), propr. , au Coudray. . LANIER , ingénieur-géographe, à La Havanne. . LA VIA, membre de l’acad. Gioenienne , à Catane. . LEFEBVRE, membre de div. soc. say. , etc., à Paris. . LEMAIRE, membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris. LESBAZEILLES , docteur-médecin , etc., à Paris. LESSON, méd. en chef de la mar. roy. ; ee , à Rochefort LESUEUR , membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris. MM. . L'HERMINIER , docteur-médecin , etc. , à La Guadeloupe. . MACHADO (da Gama), membre de div. soc. sav. , à Paris. . MALEPEYRE , memb. de div. soc. sav. , à Paris. . MANNERRHEIM (le comte de), à Wibourg. . MANNI (le chev. de), prof. de méd. à l’Univ. , à Rome. . MAROC, nég., membre de div. soc. sav. , elc. , au Havre. . MARAVIGNA , prof. de chim. et de minéral. , à Catane. 2. MARTIN SAINT-ANGE,, docteur-médecin, à Paris. . MEISSER , docteur-médecin , etc. , etc, , à Bruxelles. . MELLY, négociant , à noue . MÉNÉTRIÉS , membre de div. soc. sav. , à St- Pétersbourg. . METAXA, professeur d’histoire naturelle , à Rome. . MEUNIER , membre de div, soc. sav. , à el . MICHELIN , membre de div. soc. sav. , à Paris. . MITTRE, chirurg. de la marine Ho etc. , à Toulon. . MOION, docteur-médecin, elc. , à Paris. . MORICEAU , avocat , à du . NIBLOEUS , membre Fe div. soc. sav. , elc. , à Lund. . OCSKO D’OCSKAY (le baron de), chambellan, à OEdemburg. . OKEN, directeur de l’Jsis , à Zurich. . PAULINIER , avocat, etc. , au Sénégal . PERBOSC, en de la marine royale , à Toulon. 5 PERCHERON membre de div. soc. sav., à Paris. . PETIT DE LA SAUSSAYE, comm. de Pre à Paris. . POEY , avocat, membre de div. soc. sav. , à La Havanne. . PORTAL , membre de l’acad. Givenienne, etc., à Biancaville. . PRESTANDREA , prof. de chimie, etc, à Messine. . REICH. doct.-méd. , prof, de zoologie , à Berlin. . REICHE , doct.-méd., membre de div. soc. sav. , à Paris. . REQUIEN , admin. du musée Calvet, etc. , à Avignon. + RICORD , doct.-médecin, naturaliste, membre de div. soc. sav. , à Paris, . RIVIÈRE, membre de div, soc. sav. , etc. , à Paris. . ROBERT, chirugien de la marine royale, à Paris. . ROBERTON, doct.-méd., memb. de div. soc. sav. , à Paris. . ROISSY (de), membre de div. soc, sav., etc., à Paris. . ROMAND (de), membre de div. soc. sav., à Tours. + ROUSSEAU, chef des trav. anat. au Mus. te Paris, . RUPPEL,, ee voyageur , etc., à Francfort. . SAGRA FRE de la), membre de l’Institut, etc. , à Paris, . SAHLBERG, membre de div. soc. sav., à Abo. . SAULCY (de), capit. d’artill., prof. dÉ mécanique, à Metz. . SAULCY (de), officier de la marine royale , à Brest. 417. 118, SELYS-LONGCHAMPS (de), membrede div.soc.sav. à Liége, SCHLEGEL , membre de div. soc. sav, , à Leyde. MN. Las No 449. SCHONNHERR, membre de div. soc. sav. , à Sparesater. 120. SCOT, docteur-médecin , etc., à Portsmouth. 421. SCUDÉRI , membre de l’acad, Gioenienne, etc., à Catane. 422. SERVILLE , membre de div. soc. sav., etc. , à Paris. 423. SKHIODTE , membre de div. soc. sav. , etc., à Copenhague. 424. SILBERMANN, direct. de la Revue entomol., à Strasbourg. 425. SOMMER , négociant, à Altona. 126. SPARRE (le comte de), à Paris. 427. SPENCE, membre de div. soc. sav. , etc., à Londres. 428. SPINOLA (le marquis de), membre de div. soc. sav , à Gênes. 429. THILLAYŸE , docteur-médecin , à Paris 130. TEMMINCK,, directeur du Musée royal , à Leyde. 431. TURPIN , membre de l’Institut de France , à Paris. 432. VAN BENEDEN, professeur de zoologie, à Louvain. 433. VANDER-HOEVEN , membre de div. soc. sav., à Leyde. 134. VASQUEZ, docteur médecin , etc. , à La Havanne. 435. VILLA, membre de div. soc. sav. , à Milan. 436. WAGA (de), professeur de zoologie, à Varsovie. 437. WESTERMANN , membre de div. soc. sav., à Copenhague, 438. WETSWOOD, secrétaire de la soc. ent. de Londres. 139. ZETTERSTEDT, professeur de zoologie, etc., à Lund. 440. ZOUBKOFF , secrétaire de la Société impériale des natura- listes de Moscou. . La Société CUVIERIENNE se compose d’un nombre illimité de membres, et chaque membre a droit à un exemplaire de la Revue zoologique. Le taux de la cotisation annuelle est fixé a 18 fr. La Revue est composée d’abord de 3 feuilles par mois. Quand le ombre des membres aura dépassé 250 , il y aura deux feuilles et demie par mois, sans ” augmentation de la cotisation. Quand ce nombre dépassera 300, il y aura #rois feuilles par mois, et ainsi de suite, la Revue sera successivement augmentée d’une demi-feuille par mois, chaque fois qu’il y aura 5o membres nouveaux , toujours pour la même cotisation pour les premiers inscrits ; en sorte que les associés au- ront le plus grand intérêt à contribuer à l'augmentation de la Société; car la Revue prendra toujours plus détendue, et il arrivera une époque où chaqve membre recevra un ouvrage d’une valeur beaucoup plus grande que les 18 fr. de sa cotisation annuelle. ; La Nota. Pour se faire admettre dans la Soctété CUvIERIENNE, il suffit d’être présenté par un membre et de s’engager à payer la coti- sation annuelle, qui est fixée à 48 fr. Ecrire (franco) à M. GuÉriN-MÉNEVILLE, rue de Seine-Saint Germain, n° 43. Paris. —imprimerie de Cosson, rue St-Cermain-des-Prés, 9. AN \e LD } A NRemond imp. LR: Re = à \ | l li (nl æuur WARémond imp. Pierre se , 1.Dinotherium giyanteur, Kaup. 2 Mastodon #7arunus, Cv. É À > À 24 : ui f\ : NRemond imp . na | 80 3/4 gr nat. Parus à fl lavo -cristlulus , Lafresnaype. lretre pire. W.Remond imp. Annedouche se khamphocelus dmédiatus. Lofrernaye &, Pretre p : NRemond imp. Annedouche re. ee Z OPTCL UT “é > D Vig. et Tor. -_/ollinhe,, gotheles Move Le Qudet se. À np. 2 LITLOTU WR lrétre pinæ.. Î A ÿ rh 7) { (/ Caprimulgidæ . Lafrernaye 6 a De Lafi del. W emond imp : ere uche se Protre pre. Œdicnemus vo fer, L'Hermanier. W.Remond amp, , 84. Annedouche se. \ | | | | | | | | || [| | JC. Prére pinx. Trogon anisianus, d'Orbigny. © N fRemonud ump Annedouche we. | | | | | | || À il | 1 1| | | | | || | | | | 1) | À || || | À I | l | Il Al | I | | | | | | {| | || À | | \ 1 | | j' (| || U 1 | | l'A | | | | | | | Cinere&. Vandeili . ) Amplsbæna (Blanus #2y2 Lebrun se. TE: bœna elegans Gervais . 1sS Amph N,Remond imp. Lebrun Ch. Franke pre . IT. gr. ru. dopterus … wi gran ze L sp A Draco N'Remond tmp. Craud se. Pretre pire. gr. nat, Uropelus Phdppinus. Cuv.. N. Rlémond ump. ES Giraud se. DIN IL. (us spdogasler, Boi . Tropidono Cavard seulp. NRemond np. 11] Lrétre pire. Homalopsis ZZmbec, Bois. Mns. WZemond imp. Prerre sc. /Æ re USE es x Û e SP r- "RETZ > > LT CL ES sde ei Re ve ÈS LL A S ES Se En = TE UT x A CAS LH Reptüles IV-iemond irp 10, ji ÿ £ [' 7 LR ni “ D | IN M, pr 44 f V2 + és = by) ou TS CHI () 1) Lo y EE 7? ny ME Dune Enr CÉn LU Ti pit nr HR ÿ [l me ( gun D Un à EE ! SORT IE == \L=\ = AS # D» > 1 ydoux et Gervaus . M ae 10-lamellala, ls Echene aud we 7 C N.Remond ünp. De Joanne p.* ‘208 1qaf au PUuCuEoy" À PAT 70 An OPA ! SRUPON? CD} T sue suÂg *2DU ‘db T | | | : AI ÿ, RC Er corne er ET Tata, pare É 07 D d de. "0 C #" ras ÿ F Tete, Anodonta 1.2 À corder LA Cd 'Orb FA Ze Qudet se. 7 nd imp. PA 73 | 7 7 0 Paludina 12.3. . Dh 4.5.P. eyclostomæformis 6.7 n clÿngala NRémond imp. Hclix remoralina, Petit. [: (NC Helix | H. /rroudu. 1 & 3... luna Ja 6. hemusphærta. 7 49 2 &. Michaud. L CHUEX. JE Physa 2 Ci Cyclostoma nous Mrs 7 Y. 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