/ >°lh-o élu û/tlAsJ Cfy- I • V / \\ \ ^ MAGASIN DE ZOOLOGIE D'ANATOMIE COMPARÉE DE PALEONTOLOGIE; EF1[S©UEQ!L DESTINÉ A FACILITE» AUX ZOOLOGISTES DE TOUS LES PAYS LES HOYEXS DE PUBLIER LEURS Tr.AV.VlX, LES ESrÈCES NOUVELLES Ou'lLS POSSÈDENT, ET \ LES TENIR SURTOUT AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIEXCE. Par M. F.-E. &uéi*in-!?f éncville. IVRAISON. — ANÎXÉE 18 3t y mammifères, texte et pi., n° oiseaux , texte et pi., n° reptiles , texte et pi., n" poissons, texte et pi., n° mollusques , texte et pi., tryy * ï annélides , texte et pi., n° crustacés, texte et pi., n° arachnides, texte et pi., n° insectes , texte et pi., n° -yr* y zoopiiytes, texte et pi., n° PARIS , ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE -ÉDITEUR, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE , 23, RIE HAUTFEULLE. PREMIERE SÉRIE, - ANNEES 1831 A 1838, Le magasin de zoologie a commencé à paraître en 1831. Les huit années , 1831 à 1838 , forment la première série de ce recueil , dont Futilité est reconnue et garantie par cette longue existence. L'empressement que les savants et les zoologistes de tous les pays ont mis à l'enrichir de leurs mémoires et à y consigner leurs travaux en assure désormais la réussite. C'est un livre indis- pensable a toutes les personnes qui s'occupent de zoologie, tant à cause de l'im- portance que du nombre des mémoires qu'il renferme; il est aujourd'hui le recueil à figures le plus considérable qui existe. Cette première série, terminée par des tables méthodique, alphabétique et par noms d'auteurs, nécessaires pour la facilité des recherches, forme 8 volumes in-8, ornés de 635 planches gravées et soigneusement coloriées, prix. , . 259 fr. Oei * eiael séparément : Première année, 1831, 80 planches, 25 fr., par la poste, 28 fr. Deuxième année, 1832, 100 planches, 36 fr., Troisième année, 1S33, 95 planches, .36 fr., Quatrième année, 1834, 54 planches, 18 fr., Cinquième année, 1835, 76 planches, 36 fr., Sixième année, 1836, 83 planches, 36 fr., Septième année, 1837, 69 planches, 36 fr., Huitième année, 183S, 78 planches, 36 fr., 9 42 fr. » 42 fr. J» 21 fr. ■ 42 fr. » 42 fr. B 42 fr. • 42 fr. Première section. Deuxième section. Troisième section. 3Iammifères. Oiseaux. Reptiles. Poissons. Mollusques. Zoophytes. Annélides. Crustacés. Arachnides. Insectes. 149 pi., 3 vol., 99 f., par la poste, 108 f. 162 pi., 3 vol. '/a, 77 f. 50, par la poste, 85 f. 324 pi., 6 vol. !A,i37 f. 50, par la poste, 150 f. mammifères, 30 planches. oiseaux, 86 planches. reptiles, ig planches. poissons, 17 planches. mollusques, 159 planches. zoophytes, 3 planches. annélides, 1 planche. crustacés, 27 planches. arachnides, 18 planches. insectes, 278 planches. 22 fr. 66 fr. 12 fr. 12 fr. 76 fr. 2 fr. » fr. 75 c, 13 fr. » c, 10 fr. » c, 127 fr. 50 c, » c, par la poste 24 fr. » c. p c, » c, )0 C, » c, » c. » c. » c. » c. » c. 70 fr. 13 fr. 13 fr. 80 fr. 2 fr. 50 c. 1 fr. » c. 14 fr. » c il fr. » c. 135 fr; » C. MAGASIN DE ZOOLOGIE. ANNÉE 1839. ►^6h€m£h MOLLUSQUES, Pl. 1 PLEUROTOME. Pleurotoma. Lamarck. Pl. sinistràl. PL sinistralis. Petit. (Collection S. Petit de la Saussaye. ) Testa sinistrorsa,fusiformi-turrita, crassiuscula, albido-gri- sea, anfractibus octonis; anfractu cingulo strigis longitu- dinaliter undatis ornato, transversimque strialo; labro acuto; superne late emarginato, in medio arcuato ; cauda lata brevi. Haut., 19 millim. ; larg. , 7 millim. Cette coquille est sinistrale , petite , d'un gris nuancé d'une légère teinte rose. La spire, pointue au sommet , se compose de huit tours sur chacun desquels on aperçoit des rides onduleuses et des stries transverses sur les premiers tours : ces stries sont plus 2 Mollusques, Pl. 1. rapprochées et plus nombreuses à la base du dernier tour. La lèvre est assez épaisse , tranchante , fortement arquée en avant , et terminée supérieurement en une sinuosité large, peu profonde et arrondie. La columelle un peu sinueuse , se termine par un petit bourrelet lisse , poli , et derrière lequel se trouve une fente ombilicale très étroite. Cette coquille est remarquable en ce que sa columelle se termine par une échancrure de la forme de celle des Buccins. Cette espèce est, jusqu'à présent, je crois , la seule du genre Pleurotome dont les tours de spire tournent de droite à gauche. Le Pleurotome sinistral habite la côte ouest de l'Afrique, entre le Sénégal et l'équateur ; il m'a été donné par M. Augeard , commis aux revues d'une corvette qui a été en station dans ces parages. S. PETIT. May de Zoof«(/((' '#•[(/> Mollusques, Pl. 2. I G. SOLEN. Solen. Lin. S. de Michaud. S. Michaudii, Cailliaud. Testa tenui, transverse-oblonga, striata, exlremitatibus rotundatis. Long, transverse, 58 millirn. ; larg., i3 millim. Coquille très allongée transversalement , un peu arquée vers le centre ; stries d'accroissement transverses ; deux dents latérales sur chaque valve , quelquefois très saillantes ; attaches musculaires très allongées; épiderme jaunâtre. Il a des rapports avec le Solen bidentatus de Chemnitz. Habite Sumatra. Je dédie cette espèce au zélé et habile conchyliologiste M. Michaud. C. CAILLIAUD. 1839. .//,/,/ //u.ll/tU'J- /*/ 'J i£m Solo II M//<>,,>.>. ih:\,,. ÉîBi frr- /'/ S. Il e 1 1 \ nzvo harioa , Ckmumtx V. fit ■///<>/!fut trttf» . Mollusques, II. fi. i G. DAUPHINULE. Delphinula. Lam. D. de Lajonkaire. D. LajonkairiL Deshayes. Testa turbinata, globosa, spira conoiclca, acuminafa, an- fractibus convcxis, primis ad suturam canaliculalis , trans- versim sulcatis , biangulatis ; ultimo anfractu maximo , tubcrculis maximis , sublaciniatis , porreclis , bifariam coronato , basi laie, profundcque umbilicato ; umbilico mar- ginal : apertura integerrimay circulari intus argentea. Habite la Nouvelle-Zélande. Nous devons La connaissance de cette belle et très inté- ressante coquille à notre savant ami, M. Lajonkaire, qui a laissé dans la science des travaux qui font vive- ment regretter qu'il n'ait point continué à lui consacrer ses loisirs. Cette coquille est la plus grande espèce actuelle- ment connue dans le génie Dauphinule; à la voir en dessus, on la prendrait pour iin individu du Turbo cor- nutus de Linnée ; mais, si on examine l'ouverture , on la voit se détacher entièrement de la columelle , carac- tère qui distingue les Dauphinules des Turbo. Cette co- quille est globuleuse ; sa spire est assez allongée, conique et pointue au sommet. On y compte six tours, dont les quatre premiers sont très convexes , sillonnés en travers et séparés par une suture canaliculée comme celle du Turbo spinglerianus. Vers le milieu du quatrième tour, le canal de la suture disparaît insensiblement , et on n'en aperçoit plus la moindre trace sur le dernier tour. Nous avons dit que les premiers tours ont leur surface partagée par deux angles obtus : l'un à la partie supérieure et l'autre immé- diatement au dessus de la suture. Vers le cinquième tour, apparaissent sur ces angles des tubercules squammiformes qui s'accroissent rapidement , et qui , sur le dernier tour, 1839. H 2 Mollusques, Pl. 8. forment un double rang 7 sur chacun desquels on en compte dix. Sur ce dernier tour, les tubercules prennent la forme de grandes digitations plissées vers leur bord et semblables en cela à celles du Delphinula laciniata. Sur les premiers tours , on remarque un petit nombre de sillons transverses qui s'effacent peu à peu et disparaissent entière- ment sur le dernier tour. La columelle est percée d'un grand ombilic profond , infundibuliforme et dont la circon- férence est circonscrite par une grosse côte irrégulière. L'ouverture est arrondie , entièrement détachée de la colu- melle ; elle est d'une belle nacre brillante et argentée à l'intérieur, et présente trois angles sur la longueur de son bord droit ; l'un, antérieur, correspond à la terminaison de l'angle qui circonscrit l'ombilic ; les deux autres , laté- raux, correspondent aux rangées de tubercules. Toute cette coquille est d'un blanc jaunâtre ; les premiers tours sont ornés de grandes taches d'un brun assez foncé , qui disparaissent insensiblement et né se montrent plus sur le dernier tour. Les grands tubercules sont d'un vert assez intense , et cette couleur est naturelle chez eux , et non le résultat du séjour plus ou moins prolongé de la coquille dans la vase. Cette grande et belle espèce , dont nous ne connaissons jusqu'à présent qu'un seul individu , a 85 mil- limètres de longueur et 80 de diamètre , en comprenant la longueur des épines. DESHAYES. Août 1839. IAn/ ,/•■ /ln il u la Iwnhasriv.Mm**^* JV. Rtvn.'ffi tfnp- Mollusques, Pl. 7. 1 G. PSAMMOBIE. Psammobia. Larn. P. orbiculaire. P. orbicularis. Desh. Testa ovato-orbiculari , inœquilaterali , tenul, subpellucida , utroque latere hiante, deprcssa; cardine bidentato , sinu pallii deflexoy profundo ; epidermide luteo virescente. Solen orbicularis, Wood , Index conchyliorum. Habite Sumatra. Malgré l'imperfection de la figure de Wood , nous croyons y reconnaître la coquille que nous avons sous les yeux. Nous pensons qu'il est utile de donner une figure de grandeur naturelle de cette espèce , parce que nous ex- poserons des caractères qu'il est impossible de deviner d'après la figure de l'auteur anglais. Cette coquille , par l'ensemble de sa forme et de ses caractères , se rapproche du P sammobia flavicans de Lamarck , ou de son Sangui- nolaria livida , qui est la même coquille. Elle est suborbi- culaire , ovalaire , très inéquilatérale , plus large du côté postérieur que de l'antérieur ; elle est comprimée latéra- lement, comme sont les Psammobies. Ses crochets sont à peine saillants : derrière eux, le bord supérieur présente une petite nymphe sur laquelle s'insère un petit ligament court et peu solide. Le bord cardinal est étroit ; il présente, immé- diatement au dessous du crochet, deux petites dents diver- gentes sur la valve droite, et deux plus grosses sur la valve gauche. L'impression musculaire antérieure est très petite, elle est ovale-oblongue, très près de la charnière et fort rapprochée du bord. L'impression musculaire postérieure est également très petite , elle est ovale, subsemilunaire, et placée près du bord supérieur. L'impression paléale est des plus singulières ; elle part de l'impression musculaire anté- rieure, suit la direction des bords et vient remonter sans 1839. 14 1 Mollusques , Pl. f. sinuosités jusque près de la partie supérieure du bord pos- térieur. Étant parvenue à ce point, elle produit un sinus intérieur profond qui, dans sa direction, au lieu de suivre l'axe trans verse de la coquille, descend obliquement en bas, de sorte qu'une ligne qui suivrait l'axe de ce sinus parcourrait la coquille du haut en bas et d'arrière en avant, en coupant l'axe transverse sous un angle d'environ 45°. Cette position du muscle rétracteur du siphon a quelque chose de tout à fait insolite et qui annonce que les siphons de l'animal étaient dirigés plus fortement en haut et en arrière que dans tous les autres Mollusques jusqu'à présent connus. Nous connaissons dans le genre Vénus une petite espèce de la Méditerranée , que M. Philippi a nommée Venus incompta et dont l'impression palléale a une di- rection absolument opposée à celle de la Psammobie orbiculaire. La position de cette inflexion, dans la Vénus dont il est question , annonce chez elle que les siphons prennent une direction postérieure et inférieure, comme cela devait être aussi dans les coquilles fossiles dont M. Sowerby a fait son genre Thétis. La Psammobie orbi- culaire est mince, transparente, fragile, d'un blanc laiteux à l'intérieur ; elle est couverte en dehors d'un ^piderme brillant, tenace, d'un jaune glauque uniforme. Lorsque l'on fait miroiter la lumière sur cette surface, on y aperçoit des stries transverses d'accroissement, et vers les crochets quelques stries obsolètes rayonnantes. Cette coquille a 25 millimètres de longueur et 35 de large. Il y a des indi- vidus un peu plus arrondis. DESHAYES. Août 1839. ;//./ ,/.■ /on/.yif . /A'.'li/ ■ .Vnf/ii.rtfur.r. /'/■ - Psammolna Orbùularùr Wood, AmImm .I.C fr-r/rr Jr/ Mollusques, 1*l. 8. ' G. HÉLICE. Hélix. Limu H. de Drouet. H. Drouetii. De Boissy (% *)• Testa solida, globoso-subovata, imperforata, eximie striata ; spira subacuia; anfractibus quinis, ultimo majore rotun- dalo; umbilico excavato ; apertura magna , semi-lunan la- bro simplici. Hauteur, 15 millim. ; largeur, 20 à 22 millim. De Boissy, Revue zool. par la Soc . Cuv . , mars 1 839, p . 74 , n . 3 . Coquille globuleuse , solide , presque ovale , imperforée et très finement striée par des stries parfaitement régulières. Sur quelques individus on aperçoit d'autres lignes écartées et longitudinales ; ce ne sont pas des stries dues sans doute au changement qu'éprouva le test en passant à l'état spatlii- que. Dans les individus bien conservés, on ne les aperçoit pas. La spire se compose de cinq tours , dont le dernier, beaucoup plus grand que les autres, est arrondi. Elle n'est ni ombiliquée ni perforée ; mais, à la place de l'ombilic, il y a une dépression un peu creuse derrière l'insertion du bord columellaire. L'ouverture est grande, semi-lunaire , et le bord simple. Cette belle espèce ne peut se confondre avec aucune de celles que nous connaissons à l'état fossile. VHel. candidis- sima, Drap., dans certaines de ses variétés, est l'espèce vi- vante qui s'en rapproche le plus par la forme générale , l'aplatissement des tours de spire et la suture peu profonde qui les sépare ; elle s'en distingue très bien par ses stries fines et régulières , par l'angle de la spire, et par le dernier tour beaucoup plus grand et plus globuleux dans notre es- pèce que dansl'/y. candidissima. L'ouverture de la bouche 1839. 14 2 Mollusques, Pl. 8. est presque la même; cependant, dans VH. Drouetiï, elle est plus grande et s'évase davantage vers le milieu du tour. Très peu d'individus conservent des restes de coloration qui pourraient faire penser qu'elle a dû être d'un brun violacé, avec ou sans bandes. Hab. Calcaire marneux lacustre de Rilly (montagne de Reims), près Épernay. Ce calcaire, découvert depuis plu- sieurs années par M. Arnoud , juge au tribunal de Châlons- sur-Marne, a été étudié par MM. Charles d'Orbigny et d'Archiac , qui le regardent comme inférieur aux lignites. Il est remarquable non seulement par sa position géologi- que , mais encore par les beaux et nombreux fossiles qu'il contient (j'en possède trente ou trente-cinq espèces), et qui s'éloignent tant par leur faciès de tous ceux que nous con- naissions dans l'étage des lignites et même dans toute la formation tertiaire. Nous devons à M. Michaud la description de plusieurs de ces espèces. Il est à regretter qu'il ait cru, après en avoir décrit une partie dans la première série de ce recueil, pou- voir scinder son travail et insérer l'autre dans les sectes de la Société Linnéenne de Bordeaux (t. X , 4e livraison , juillet 1838). MoLLISQttS, Vl. 8. 3 H. de Dejnaijnvilliers. H. Deiiainvillietï. DeBoissy (Gg. 2). l'csta conica,fragili, rudi, malleaïâ; spira acuta, anfraclibus sex planulalis , suturis linearibus ; ullimo anfraclu ad periplierîam carinato , apertura sublrigona , peristomale vix rcjlexo. Hauteur, 8 à lomillim.; largeur, i5millim. Bouillet, H. cariosa, Descript. histor. et scient, delà Haute-Auv., pi. 18, fig. 1 et 2. — H. cariosa, Cat. des Coq. foss. deTAuv., p. 96. De Boissy, H. Denainvillierii, Rev. zool. Soc. Cuv., mars 1839. Cette jolie espèce, découverte par nous en 1833, dans une excursion en Auvergne, eù:ommuniquéeà M. Bouillet, qui alors s'occupait à réunir tous les matériaux nécessaires à sa Description historique et scientifique de la Haute-Au- vergne, a déjà été décrite et figurée par ce savant géologue dans l'ouvrage que nous venons de citer, sous le nom à? H. cariosa anliqua, et reproduite plus tard (1836) dans son Catalogue des coquilles fossiles de V Auvergne, sous celui de Cariosa» Il nous fut impossible d'admettre ce rapproche- ment; nous en fîmes l'observation à M. Bouillet, qui ne pensa pas , dans son Catalogue, devoir changer sa première détermination : nous croyons donc nécessaire de la repro- duire ici, quoique déjà figurée, pour rétablir à son véritable rang une des plus jolies espèces de ce genre déjà si riche. Coquille fragile et conique. Le test en est rude et comme martelé , c'est à dire qu'on ne peut mieux le comparer qu'à une plaque d'un métal mou qu'on aurait battu irrégulière- ment avec un marteau à peu près pointu. Cet aspect parti- culier du test se retrouve dans Y H. cariosa , Oliv. C'est le seul rapprochement que présentent les deux espèces ; elles diffèrent par tous les autres caractères. Ainsi YH. cariosa , presque déprimée, est assez largement ombiliquce pour 2 Mollusques, Pl. 8. est presque la même; cependant, dans VH, Drouetii, elle est plus grande et s'évase davantage vers le milieu du tour. Très peu d'individus conservent des restes de coloration qui pourraient faire penser qu'elle a dû être d'un brun violacé, avec ou sans bandes. Hab. Calcaire marneux lacustre de Rilly (montagne de Reims), près Epernay. Ce calcaire, découvert depuis plu- sieurs années par M. Arnoud , juge au tribunal de Châlons- sur-Marne, a été étudié par MM. Charles d'Orbigny et d'Archiac , qui le regardent comme inférieur aux lignites. Il est remarquable non seulement par sa position géologi- que , mais encore par les beaux et nombreux fossiles qu'il contient (j'en possède trente ou trente-cinq espèces), et qui s'éloignent tant par leur faciès de tous ceux que nous con- naissions dans l'étage des lignites et même dans toute la formation tertiaire. Nous devons à M. Michaud la description de plusieurs de ces espèces. Il est à regretter qu'il ait cru, après en avoir décrit une partie dans la première série de ce recueil, pou- voir scinder son travail et insérer l'autre dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (t. X , 4e livraison , juillet 1838). MoLLtSQttS , l't. 8. 3 H. de DtiJNAiJNViLLiERs. H. Denainvillietï. DeBoissy (Gg. 2). l 'esta conica}fragili, rudi, malleaïâj spira acuta, anfraclibus sex planulaiis , suturis linearibus ; ultimo anfractu ad periplicriam carinalo , apertura subtrigona , pcristomale vix rcjlexo. Hauteur, 8 à loimllim.; largeur, i5millim. 1)Ouillet, H. cariosa, Descript. histor. et scient* delà Haute-Auv., pl.18.fig. Iet2. — H. cariosa, Cat. des Coq. foss. deTAuv., p. 96. De Boissy, H. Denaim'iltierii, Rev. zool. Soc. Cuv., mars 1839. Cette jolie espèce , découverte par nous en 1833, dans une excursion en Auvergne, et]communiquée à M. Bouillet, qui alors s'occupait à réunir tous les- matériaux nécessaires à sa Description historique et scientifique de la Haute-Au- vergne, a déjà été décrite et figurée par ce savant géologue dans l'ouvrage que nous venons de citer, sous le nom d'/7. cariosa anliqua, et reproduite plus tard (1836) dans son Catalogue des coquilles fossi les de l'Auvergne, sous celui de Cariosa* Il nous fut impossible d'admettre ce rapproche- ment; nous en fîmes l'observation à M. Bouillet, qui ne pensa pas , dans son Catalogue, devoir changer sa première détermination : nous croyons donc nécessaire de la repro- duire ici, quoique déjà figurée, pour rétablir à son véritable rang une des plus jolies espèces de ce genre déjà si riche. Coquille fragile et conique. Le test en est rude et comme martelé , c'est à dire qu'on ne peut mieux le comparer qu'à une plaque d'un métal mou qu'on aurait battu irrégulière- ment avec un marteau à peu près pointu. Cet aspect parti- culier du test se retrouve dans 177. cariosa , Oliv. C'est le seul rapprochement que présentent les deux espèces ; elles diffèrent par tous les autres caractères. Ainsi Y H. cariosa , presque déprimée, est assez largement ombiliquée pour 4 Mollusques, Pl. 8. qu'on aperçoive jusqu'au sommet de la spire. UH. Denain- villicri, au contraire, est conique , l'angle de la spire est aigu, et elle n'est pas ombiliquée. Sa position sur la roche empêche , il est vrai , de voir le dessous de la coquille ; mais une cassure heureuse montre l'axe columellaire dans toute sa hauteur ( fig. 2 b ) , et permet de juger qu'elle peut, tout au plus, être légèrement ombiliquée ou simplement perforée. AJH. pyramidellay Spix, espèce vi- vante du Brésil , a les plus grands rapports de forme avec notre Denainvillieri. Quoiqu'elle soit plus trochoïde, entiè- rement lisse, et qu'elle ne soit pas ombiliquée , c'est à elle qu'il faut la comparer. Hab. Calcaire d'eau douce tertiaire de Vernols , près Aurillac (Cantal). Elle est très rare et très difficile à se pro- curer dans un bon état de conservation. M. Bouillet , dans son Catalogue, l'indique aussi comme rare dans le calcaire des champs d'Estang, près Marmagnac (Cantal). SAINT-ANGE DE BOISSY. Septembre 1839. ¥tH/. l/(' /ït><>/ll*/ït' ■ 'M//' JUtottiu-yues PI- fi 1 h 1 b A à\ 1. IlollX ûroitt'tt't . A- Boi.r.rt/ . 2. Bd IX /Je/i a t/i V I tt(<>r i ■ />>• /u,i.,:,y . M Jttmiorui intp. c//£a & a-v-c^^ 'À> z, ûû £é>û <~e^ 6e*Jt^ v fl/*m+&/ a * ZJj /fyô. . i V V\ MAGASIN DE ZOOLOGIE D'AMTOMIB COMPARÉE ET DE PAjLiEONTOLOGIE; DESTINÉ A FACILITES AUX ZOOLOGISTES DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS TRAVAUX, LES ESPÈCES NOUVELLES Qu'lLS POSSEDENT, ET A LES TENIR SUI.TOUT AU COCRANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE. Par M. F.-E. Guérin-Ifléne\ ille. ^XIVRAISON. — ANNÉE 18 ^, mammifères, texte et pi., n° annélides , texte et pi,, n° crustacés, texte et pi., n# oiseaux , texte et pi., d°-X^/j< reptiles , texte et pi., n° poissons , texte et pi., n° mollusques, texte et pi., n0^ ^ //, n°& arachnides, texte et pi., n» insectes , texte et pi., \pjwS a ^^ zoophytes, texte et pi., tF" PARIS , ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE -ÉDITEUR, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE , 23, RUE HAUTFEUILLE. PREMIERE SERIE, - ANNÉES 1831 A 1838, Le magasin de zoologie a commencé à paraître en 1831. Les huit années, 1831 à 1838 , forment la première série de ce recueil, dont l'utilité est reconnue et garantie par cette longue existence. L'empressement que les savants et les zoologistes de tous les pays ont mis à l'enrichir de leurs mémoires et à y consigner leurs travaux en assure désormais la réussite. C'est un livre indis- pensable à toutes les personnes qui s'occupent de zoologie, tant à cause de l'im- portance que du nombre des mémoires qu'il renferme; il est aujourd'hui le recueil à figures le plus considérable qui existe. Cette première série, terminée par des tables méthodique, alphabétique et par noms d'auteurs , nécessaires pour la facilité des recherches, forme 8 volumes in-8, ornés de G35 planches gravées et soigneusement coloriées, prix. . . 259 fr. Obi veiael séparément t Première année, 1831, 80 planches, 25 fr., par la poste, 28 fr. Deuxième année, 1832, 100 planches, 36 fr., » 42 fr. Troisième année, 1833, 95 planches, 36 fr., » 42 fr. Quatrième année, 1834, 54 planches, 18 fr., » 21 fr. Cinquième année, 1835, 76 planches, 36 fr., » 42 fr. Sixième année, 1836, 83 planches, 36 fr., » 42 fr. Septième année, 1837, 69 planches, 36 fr., » 42 fr. Huitième année, 1838, 78 planches, 36 fr., » 42 fr. ( Mammifères, i Première section. 1 ^pUles* \ 149 P1*» 3?oI-i " f-> Par ,a Poste> 108 f- ( Poissons. j Deuxième section, j ^pSf* j 162 pi., 3 vol.'/,, 77 f. 50, par la poste, 85 f. / Annélides. i Troisième section. \ Ç!'"iaSc [ 32i pi., 6 vol. 'A, l3"7 f- 50, par la poste,i5o f. Arachnides. Insectes. mammifères, 30 planches. . 22 fr. » c, par la poste 24 fr. » c. oiseaux, 86 planches. . . 66 fr. » c, >, 70 fr. » c. reptiles, 16 planches. . 12 fr. » c, » 13 fr. » c. poissons, 17 planches. . . 12 fr. » c, » 13 fr. » c. mollusques, 159 planches. . 76 fr. 50 C, » 80 fr. » c. zoopiiytes, 3 planches. . 2 fr. » c, » 2 fr. 50 c. annélides, i planche. > fr. 75 C, » 1 fr. » c. crustacés , 27 planches. . 13 fr. » C, • 14 fr. * c. arachnides, 18 planches. . 10 fr. » c, il fr. » c. insectes, 278 planches. . . 127 fr. 50 C, » 135 fr. » c. Moi.lisqct.s , Vl. 9. 1 G. TURBO. Turbo. L'innée. T. de Jourdan. Jour demi. Kiener. T. testa ventricoso - conica , subturbinata , imperforata , lœvigata , epidermi brunneo-fulva \ spira conico-acuta , anfractibus convexis rotundatis, transversim tenue sulcatis, irreguîaribus , longitudinaliter obliquis striatis y sutura subcanaliculata separatis ; ultimo anfractu ventricoso , basi convexo , apertura rotundata obliqua , magna, intus argentea. Revue zoologique par la Société Cuvierienne , 1829, p. 324. Cette coquille a quelque analogie avec le Turbo impe- rialis ; les différences qu'elle présente avec celui-ci con- sistent principalement en ce que sa spire est plus élevée , ses tours plus larges et plus convexes. Nous devons à M. Jourdan, amateur distingué, la connaissance du superbe individu qui fait l'objet de cette description. Ce Turbo est subovale , turbiné , à spire assez allongée et pointue au sommet ; on y compte sept tours convexes et arrondis, qui sont couverts de stries d'accroissement longitudinales, irré- gulières, fort rapprochées et peu saillantes. Ces tours sont obscurément cannelés en travers; les cannelures sont ob- tuses et au nombre de trois ou quatre, la plus saillante est située vers la partie médiane de la convexité des tours. La suture est simple et subcanaliculée. Le dernier tour est très convexe dans toutes ses parties; il se termine par une ouverture ovale , d'une belle nacre blanche irisée à l'intérieur, et bordée d'une petite zone brune. Le bord droit est mince, tranchant, un peu épaissi en dedans. La columelle est rentrante à sa partie supé- rieure, et régulièrement arquée en demi-cercle dans sa (840. 4 2 Mollusques , Pl. 9. longueur ; la couleur de cette coquille est d'un blanc gri- sâtre ; elle est recouverte d'un épidémie brun-rouge qut forme, avec le fond de sa coloration , des linéoles longitu- dinales obliques et subonduleuses , garnissant toute la surface des tours. Cette espèce de Turbo vit dans les mers de l'Océanie , et plus particulièrement sur les côtes de la Nouvelle-Hol- lande : l'individu qui nous a servi de type a sept pouces de diamètre. Il fait partie de la collection de M. Jourdan. KIENER. ,/• /,)ll/ihflC . //fy '/ o . Teu* • Vti//tt.n/iti:r /'/■ /<> . PlcilVOlOllia KdetmrH, m*. MOLl.L'SQf ES, Pi- . 11. 1 G. PLEUROTOME. Pleurotoma. Lamarck, P, de Deshayes. P. DeshajesiL Doûmet* Testa clongato-turritaifusco-flavcscenle, Jlammulis longitu- dinalibus et albescenlibus sparsitn undulata , anjractibus convexis, ad suturas vix depressis ; exilibus sulcis, zonaque bicarinala et superne complanata cinctis,apertura oblonga, albida ; labro subdenticulato, profunde Jisso , cauda lon- giuscula, gracili, ad basimjlexuosa. Coquille allongée, subtil rriculée, à spire pointue compo- sée de douze tours convexes ceints, sur leur milieu, d'un double sillon formant une carène aplatie qui va se terminer au bord droit de l'ouverture par une échancrure étroite , mais assez profonde. Ces tours sont , en outre, garnis de nombreux sillons, dont un, plus apparent, accompagne les sutures , près desquelles il forme un léger relief (fig. A). L'ouverture est ovale , blanchâtre, à bord droit tranchant, finement denté -t elle se termine par un canal assez long, étroit et tordu vers son extrémité. Le dernier tour, y com- pris le canal, forme un peu plus de la moitié de la longueur totale de la coquille. La coloration extérieure est fauve; son uniformité n'est interrompue que par quelques flammules blanchâtres résultant des divers accroissements de la co- quille. Longueur, 2 pouces. Habite sans doute les mers de la Chine, ayant été trouvé parmi diverses coquilles provenant de cette localité. Ce Pleurotome a quelque rapport avec le Pleurotoma va- riegata de M. Kiener (Iconographie des coquilles vivantes, livraison 42, pi. IX, fig. 1), duquel il se rapproche par la forme de sa carène , par celle de l'échancrure qui la ter- mine et par les sillons qui garnissent ses tours; mais il en 4 2 MOLLUSQLUS, Pi. 11. diffère par sa forme générale , qui est plus raccourcie , par son canal plus grêle et plus allongé proportionnellement ; enfin par sa coloration, qui est uniformément fauve, sans aucune des nombreuses macules qui ornent le Pleurotoma variegata. Il a aussi de l'analogie avec le Pleurotoma indica de Des- liayes (Bellanger, J^oyage aux Indes-Orientales, pi. x , fig. 9-10). Cependant l'espèce que je décris n'a que douze tours ; Péchancrure, comparée à celle du Pleurotoma indica figuré par M. Kiener(livr. 42, pi. xi, fig. 1 de son Iconogra- phie , etc.), est bien plus étroite, moins profonde, arrondie et non coupée carrément comme celle de la figure précitée. Les sutures sont moins enfoncées, les tours de spire moins anguleux, la carène plus large et plus surbaissée; enfin la coloration est différente. J'ajouterai qu'avant de me décider à faire figurer ce Pleurotome , j'ai cru devoir le soumettre à M. Deshayes , qui m'a engagé lui-même à le décrire comme espèce nou- velle et différente de son Pleurotoma indica. Les sentiments d'estime que je porte à ce savant conchy- liologue m'ont engagé à le lui dédier. E. DOUMET, capitaine d'etat-major, chevalier de la légion d'honneur, membre de plusieurs socie'te's savantes. !///uj -IniuiioacAr .''<• Mollusques, Pl. 12. 1 G. CHIRON1E. Chironia. Deshajes. Parmi les nombreuses Coquilles recueillies avec tant de soin par M. le capitaine Chiron , commandant en second la frégate la Vénus, il s'est trouvé un genre entièrement nou- veau , et nous nous sommes fait un devoir de lui consacrer le nom de la personne à qui la science en est redevable. Pendant toute la campagne de la frégate la Vénus, M. Chi- ron a consacré le temps dont il a pu disposer à rechercher les objets d'histoire naturelle qui pouvaient être utiles aux progrès de cette science. De retour dans sa patrie , après des récoltes considérables qu'il n'a pu se procurer qu'à force de soins et de dépenses, M. Chiron , loin de chercher à tirer un parti lucratif de ses belles collections , s'empressa de les distribuer entre celles des personnes qu'il a jugées capables de les rendre utiles aux progrès des diverses branches d'his- toire naturelle. Il nous laissa puiser ce'î qui manquait à notre collection , ce qui nous a permis de faire connaître aujourd'hui un grand nombre d'espèces entièrement nou- velles , parmi lesquelles celle-ci doit occuper la première place, à cause de l'intérêt scientifique qui s'y attache. Tous les conchyliologues connaissent le genre Erycine de Lamarck , et ils savent qu'il est caractérisé par un liga- ment interne porté sur un cuilleron un peu oblique, accom- pagné, de chaque côté , d'une petite dent latérale assez semblable à celle des Tellines. L'impression palléale est simple. Ces caractères ne conviennent nullement à la co- quille dont nous avons fait le genre Chironia , et en exami- nant successivement les autres genres qui avoisinent les Erycines , et principalement ceux de la famille des Ostéo- desmes , nous n'en trouvons aucun'où il soit possible de ranger d'une manière naturelle notre nouveau genre. Ce genre , nous le caractérisons de la manière suivante. 1840. 5 J/a////i' /?oofo4/t<> . ///>/ . l/o/hi.iu/m>.t'. /'/■ m ( ' 1 1 i i • o 1 1 1 «i /.f/.rt/' . /M.A^/i-.r . Prrlri- />i//.v . 1 . Hi'iNfiiJ i'/n/i. .tn/irt/i>iifAr .<-<•. Mollusques, Pl. 13. 1 G. M0D10LE. Modiola. Lamarck. M. Gousse. M. cultellus. Deshayes. Testa ovalo-oblonga angusta inœquilaterali, postice oblique- truncata subangulata latere antique brevissimo, postico longiludinaliler striato margine superiori recto inferiori ar- cuato, valais fusco viridibus , intus margaritaceis umboni- bus minimis, marginibus integris. lievue zoologique par la Société Cuvierienne , 1839, p. 369. Habite le Kamtschatka . Cette jolie Modiole se rapproche , par quelques-uns de ses caractères , d'une espèce plus petite que Ton rencontre quelquefois fossile dans le bassin de Paris. Elle est allon- gée , transverse , très étroite du côté antérieur , un peu élargie en spatule du côté postérieur ; elle est comprimée latéralement. Le bord postérieur est oblique , et il se joint à l'inférieur en formant un angle assez aigu. Le côté anté- rieur est très court ; il est dominé par les crochets, qui sont petits, opposés et dirigés en avant. Un angle obtus part de l'extrémité supérieure des crochets et descend obliquement, en s'effaçant de plus en plus , jusque vers l'angle inférieur et postérieur des valves. Toute la partie de la surface delà coquille comprise entre l'angle et le bord inférieur est lisse , tandis que tout le reste , appartenant au côté supé-* rieur et postérieur, est couvert de stries longitudinales ré- gulières également distantes, légèrement onduleuses et à peine saillantes. Le côté supérieur et cardinal est droit; l'inférieur est régulièrement courbé ; il est mince et tran- chant. A l'extérieur toute cette coquille est d'un beau brun marron foncé, nuancé de verdâtre vers ses bords; à l'in- 1840. 5 S Mollusques, Pl, 13. térienr elle est d'un nacre violâtre ayant un vif éclat. La charnière est linéaire , sans dents, et les valves sont main- tenus au moyen d'un ligament subintérieur fort étroit , mais occupant presque toute la longueur du bord dorsal. Cette espèce a 18 millim. de long et 42 de large. DESHAYES. Mn//n.ri/i4C.r /'/■ /,'/' \, Modiola GilieHuS, lhi«4yw .)' Remond t'm/> ■ Moi.msqdi-s, Pr. M à 17. 1 G. PHOLADE. Pholas. Lamarck. P. de Janelle. P. Janelli. Desh. (PI. 14, 15, 16.) Ph. testa magna ovalo-claviformi , clausa, oblique in medio bipartila, substrangulata, superne radiatim eleganter cos- tato-squamosa, antice costulis dwaricatis ornata, postice epidermide foliaceo induta ; scuto'maximo quinque partito; valais inferne conjunctis scuto lanceolato. Habite sur les côtes de la Californie , dans des marnes calcaires tendres , où elle se creuse des trous profonds. Revue zoologique par la Société Cuvierienne, 1839, p. 357- Nous avons vu , pour la première fois , cette admirable Pholade dans la collection de M. Janelle. Cet amateur distingué consacre ses loisirs à l'arrangement d'une très belle collection de coquilles dans laquelle il a rassemblé un très grand nombre d'espèces rares et précieuses, remar- quables surtout par leur fraîcheur et leur belle conserva- vation. M. Janelle n'est pas possesseur égoïste de sa col- lection , il la communique avec générosité aux personnes qui peuvent en avoir besoin , et nous sommes heureux de pouvoir consacrer son nom à une coquille des plus intéres- santes que nous ayons vues depuis longtemps. L'individu que nous avons fait figurer est le seul entier que nous con- naissions; il a été rapporté par M. Chiron, qui l'a généreu- sement déposé dans la collection de M. Janelle. Cette espèce appartient au petit groupe des Pholades per- forantes, dans lequel on ne comptait, jusqu'à présent, quede fort petites espèces; celle-ci est, avec le Pholas costata, la plus grande du genre : elle est ovale, oblongue, subcylindracée, obtuse à ses extrémités ; elle est divisée en deux parties bien 1840. 6 2 Moilusqi ts , Pi,. 14 à 17. distinctes et presque égales, par une dépression, une sorte d'étranglement oblique et transverse. Toute la partie anté- rieure au dessus de l'étranglement est gonflée ; tout le côté postérieur est cylind racé, conoïde. Nous allons actuellement examiner une valve dans tous ses détails. L'extrémité an- térieure peut se partager en deux parties dont la forme est celle de deux triangles inégaux réunis par leur plus grand côté. Toute la surface du grand triangle est couverte de lamelles longitudinales obliques d'une admirable régula- rité. Ces lames , très serrées et comme pressées les unes contre les autres, sont régulièrement festonnées ; l'angle des petites courbures se relève, et leur succession régulière forme des côtes rayonnantes nombreuses, plus espacées dans le milieu. Ces lamelles et ces côtes cessent brusque- ment à un point déterminé, et si l'on suit le contour sur lequel elles s'arrêtent , on s'aperçoit que , parvenue à ce point de son accroissement , la coquille était très largement bâillante, comme dans le Pholas crispata , mais, probable- ment après un laps de temps plus ou moins long, l'animal clôt entièrement sa coquille , et ce qu'il y ajoute n'a plus de rapports de structure extérieure avec le reste ; il semble que ce soit une pièce de rapport sur laquelle se relèvent des côtes simples obtuses, formant, avec les précédentes, un angle plus ou moins ouvert , selon celles que l'on examine. La région moyenne de la coquille est cylindracée; elle est limitée en dehors par un angle obtus qui détermine la lar- geur du côté postérieur et supérieur de la coquille. Cette région moyenne est ornée de stries longitudinales fines , et elle est revêtue d'un épiderme assez épais. Tout le côté postérieur et supérieur est chargé de grandes lames d'épi- derme; elles sont transverses et forment un angle presque droit avec les stries de la région moyenne. Cette jonction se fait sur l'angle obtus dont nous avons parlé , et sur lui l'épiderme se détache en une série de longues écailles pointues, couchées les unes sur les autres. Il y a des lames Mollusques, Fl. M à 17. 3 épidei iniques qui sont bien conservées et ont jusqu'à 12 à 15 millim. de longueur. D'autres caractères rendent encore cette espèce des plus remarquables. On sait que, dans presque toutes les Pho- lades , les pièces accessoires sont caduques et ne demeurent en place que pendant la vie de l'animal ; ici , au contraire , elles font partie intégrante de la coquille ; car elles sont soudées avec elle et ne peuvent s'en séparer qu'en les bri- sant. Dans toute la longueur du bord dorsal , la coquille est couverte de pièces au nombre de cinq, deux antérieures et trois postérieures. Les antérieures , dans leur ensemble , forment un écusson ovalaire, creux en dedans, et qui semble destiné à revêtir complètement et à contenir une partie charnue qui aurait fait hernie sur le dos de l'animal. L'é- cusson postérieur est formé de trois pièces : deux courbes lancéolées , et une troisième aussi longue que tout le côté supérieur et postérieur, et qui recouvre une partie des deux premières pièces. Cette pièce médiane, examinée à la loupe, offre, dans le milieu de sa longueur, une ligne de soudure qui semble annoncer qu'avant tout son développement elle était elle-même composée de deux parties. Nous ne con- naissons pas un second exemple d'un semblable arrange- ment des pièces accessoires dans les Pholades. Cette co- quille présente encore une autre anomalie. Quoique fort peu baillantes à leur bord inférieur, cependant les valves sont réunies au moyen d'une longue pièce lancéolée qui semble produite par la soudure, dans la ligne médiane , de deux pièces symétriques. L'intérieur des valves est blanc, et l'on y remarque des caractères très nettement exposés, que l'on ne trouve pas aussi bien dans les autres espèces dont le test est mince. L'étranglement transversal du dehors se traduit à l'inté- rieur par une côte obtuse qui descend obliquement de l'in- térieur du crochet vers le milieu du bord inférieur. Le bord cardinal est élargi , à son extrémité antérieure, par 4 Mollusques, Pi.. 14 à 17. une callosité qui se renverse du dedans au dehors. Cette callosité , comprise en grande partie dans la cavité de l'é- cusson, donne insertion, de la manière la plus évidente, au muscle adducteur antérieur des valves. De l'extrémité antérieure de cette impression part la ligne saillante qui résulte de l'insertion du bord charnu du manteau ; cette ligne suit la direction du bord des valves : lorsque la co- quille est bâillante , elle vient se joindre obliquement à une petite impression musculaire qui s'étend le long du bord inférieur des valves. Cette impression musculaire descend assez bas et contribue à former la sinuosité palléale posté- rieure pour l'insertion du muscle rétracteur des siphons. L'impression du muscle adducteur postérieur est très allon- gée et occupe une grande partie du bord supérieur et pos- térieur. L'extrémité postérieure des valves est bâillante , mais faiblement, et elle est terminée par une zone assez large, de substance noirâtre, cornée , épidermique et sou- vent foliacée. A l'exception de la région antérieure sillon- née , qui est d'un blanc grisâtre , toute la coquille est revê- tue d'un épiderme brun plus ou moins foncé. L'individu de la collection de M . Janelle a 12 centim. de long et 52 mil- lim. de large. Les valves détachées que nous devons à la générosité de M. Chiron ont 14 millim. de longueur et 60 de large. DESHAYES. Mm» de JFmmijfifi* têb*> thtt/ii.n/ui'.r ■ PI- 14 Pli o la s JaneULt />,:••/>« v. témumd imp , l/,n/- /./■ . l//t//. (/r /ao/in/ii- . tfljo. 'ffmrçttrr /'/• //>' IMiolas , /a /!<>/// />i:iAiii/i .1. Ki;nii>iul inif ■ MontsQtcs, Pc. 14 à 17. 5 P. chambrée. P. coucamevata. Desh. (PL 17.) J'tsta ovalo-conoidea subptanala antice turgidula radiatim semicostata, costis tenuibus, regulariter squamosis, exlre- mitate clausa, postica appendicibus cornets terminata ; scuto tripartito, conlinuo inlus excavalo , valvulis intus albis, cardine calloso, marginibus acutis. Habite la Californie, dans les marnés calcaires des rivages. lievue zoologique par la Société Cuvierienne , 1839, p. 324. Espèce très intéressante de Pholade , découverte par M. Chiron en même temps que le Pholas Janelli. Celle-ci est toujours beaucoup plus petite , et, comme l'autre, elle jouit de la propriété de perforer les pierres tendres ; elle est conique et subplaniforme , dilatée à son extrémité anté- rieure. Sa surface peut se diviser en deux régions bien distinctes , nettement séparées entre elles par une sorte de ceinture médiane et oblique faiblement déprimée. L'extré- mité antérieure est globuleuse et subsphérique. On y re- marque d'abord un grand espace triangulaire sur lequel se montrent des côtes rayonnantes , fines et régulières , sur lesquelles se redressent un grand nombre de lames longitu- dinales qui restent également saillantes dans les intervalles de ces côtes. Une ligne oblique partant du sommet de l'écus- son et descendant jusqu'au bord inférieur indique la forme qu'avait le bord intérieur des valves lorsqu'elles étaient bâillantes. Une pièce tout à fait différente, quant à sa struc- ture , continue le côté antérieur de la coquille et sert à la compléter. La portion postérieure de la coquille est cou- verte d'un épiderme d'un brun terne. Cet épidémie est ré- gulièrement strié dans le sens des accroissements ; il devient très épais vers l'extrémité postérieure des valves et se pro- longe en un vaste appendice corné qui, lorsque les valves sont réunies, a de la ressemblance avec le pavillon d'un C Mollusques, Pl. 14 à 17. entonnoir. Les pièces accessoires offrent une disposition particulière. L'écusson est divisé en trois pièces : deux su- périeures et antérieures latérales, soudées au reste du test; une médiane postérieure caduque. Lorsque Ton ouvre les valves, on trouve derrière l'écusson une cavité assez pro- fonde, qui s'étend derrière le bord antérieur; sur ce bord, très épais et fort solide, se montre l'impression musculaire antérieure. L'impression musculaire postérieure est ovale , très grande et à égale distance de la charnière et de l'extré- mité postérieure. Une troisième impression musculaire existe le long du bord inférieur et donne insertion au muscle trans verse du manteau, qui est particulier au plus grand nombre des espèces du genre Pholade. Cette belle et curieuse espèce a 60 millim. de long et 30 de large. DESHAYES. l/oA >t/ te . ////*. Jfi>//n.r ■ MoLLisyciik , Pi.. 18 à 20. t G. PÉTRICOLE. Petricola. Lamarck. P. de Cordier. P. Cordieri. Desh. (PI. 18.) Testa ovato-lransversa inœquilaterali inflato cjrlindracea , transversim élégant er lamellosa, lamellis postice latis }por- rectis , in medio attenuatis , antice evanescentibus ; cardine lato , ùidentatOj marginibus integris acutis. Habite la Californie , dans les marnes calcaires , où elle se creuse des trous profonds. Revue zoologique par la Société Cuvierienne , i83g, p. 358. Nous dédions cette curieuse espèce à un savant géologue, dont le nom n'a pas besoin de cette passagère illustration pour occuper une belle place dans la science. Habile géo- logue, les travaux de M. Cordier se sont spécialement diri- gés vers deux questions d'un haut intérêt : la composition minéralogique des roches et l'accroissement régulier de la température à mesure que l'on s'enfonce dans les couches de la terre. Cette belle espèce de Pétricole a quelques rapports ex- térieurs avec la Vénérupe lamelleuse , que l'on rencontre assez abondamment dans l'océan européen ; elle est ovale trans verse , très inéquilatérale, gonflée dans le milieu , ce qui la rend subcylindracée. Son côté antérieur est obtus et arrondi ; il est court et dominé par les crochets qui sont petits et obliques. Toute la surface est ornée d'un assez grand nombre de lames transverses simples , et qui offrent une disposition toute particulière; elles sont larges, très saillantes et redressées perpendiculairement sur le côté pos- térieur; parvenues au côté inférieur, elles diminuent insen- siblement de hauteur, et finissent par s'effacer presque en- tièrement au moment où elles parviennent vers l'extré- mité antérieure. Lorsque les valves sont réunies, et que I8i0. 6 2 Mollusques, l'i 18 à 20. l'on regarde la coquille de profil , on s'aperçoit que les lames sont alternantes , c'est-à-dire que celles d'une valve correspondent aux intervalles interlamellaires de l'autre. A l'intérieur, la coquille est d'un blanc jaunâtre ; son bord cardinal est assez large , et porte sur chaque valve deux dents à peu près égales. Les impressions musculaires sont à peu près égales : l'antérieure est régulièrement ovalaire , et la postérieure est circulaire; toutes deux sont superficielles : l'impression palléale suit le bord inférieur à une petite dis- tance , et elle se termine postérieurement en une petite échancrure étroite et peu profonde. A l'extérieur, cette es- pèce est d'un blanc grisâtre terne ; elle a 22 millimètres de long et 33 de large. P. arquée. P. arcuata. Desh. (PI. 19.) Testa ovato-oblonga inœquilaterali , arcuata, anlice sub- truncata postice attenuata, inflato-subcylindracea , cardine angusto, bidentato , altero unidentato. Habite la Californie , dans les marnes calcaires. Revue zoologique par la Société Cuvierienne , 1839 , p. 358. Cette espèce a quelques rapports avec la Pétricole cylin- dracée; mais elle s'en distingue non-seulement par la forme , mais encore par l'impression palléale et son échan- crure postérieure. Cette coquille est allongée-transverse ; elle est épaisse dans le milieu et subcylindracée. Son côté antérieur est court, obliquement tronqué; son côté supé- rieur est convexe et régulièrement arqué dans sa longueur. Son bord inférieur est concave et a une direction à peu près parallèle à celle du bord supérieur. L'extrémité pos- térieure est rétrécie et arrondie. La surface extérieure est chargée d'un grand nombre de stries transversales irrégu- lières , fines et profondes. Un angle très obtus se montre au côté postérieur des crochets , il descend obliquement Moi.iisoi.il», Vl. 18 à 20 n vers l'angle postérieur et inférieur ; mais il s'efface long- temps avant d'y parvenir. Le bord cardinal est étroit; il porte sur la valve droite deux petites dents divergentes , dont la postérieure est la plus grosse. Sur la valve gauche , il n'existe qu'une seule dent , courbée dans sa longueur et creusée en gouttière dans toute la longueur de son bord interne. Les impressions musculaires sont superficielles et arrondies ; l'antérieure est un peu plus grande ; la posté- rieure est à égale distance de la charnière et de l'extré- mité postérieure des valves. L'impression palléale descend le long du bord inférieur, dont elle est très rapprochée ; elle s'arrête loin de l'extrémité des valves , et s'enfonce ensuite obliquement sous forme d'une échancrure oblique , large et profonde. Le ligament est assez allongé , étroit et sup- porté par des nymphes très courtes , étroites et comme écrasées sur elles-mêmes. Cette espèce a 20 millimètres de longueur et 38 de large. P. cylindracée. P. cjlindracea. Desh. (PI. 20.) Testa ovato-transversa, inœquilaterali , globoso-cylindracea , aliquando abrupte truncata,rufo-briseaytransversim irre- gulariter striata, intus alba, cardine biden'ato, altero uni- dentato , dentibus obliquis. Habite la Californie , dans les marnes calcaires. Revue zoologique par la Société Cuvierienne , i83g, p. 358. Coquille ovale- transverse , très inéquilatérale , subcy- lindrique. Son côté antérieur est court et obtus ; les cro- chets sont petits, opposés et à peine inclinés. Le côté postérieur légèrement bâillant et souvent arrondi ; souvent aussi il est subitement tronqué longitudinalement. La sur- face extérieure est lisse , on y remarque seulement quelques traces irrégulières d'accroissement. A l'intérieur , les valves sont blanches et brillantes. Le bord cardinal est étroit, et h Mol ll sgt es, Pl. 18 à 20. il porte sur la valve droite deux dents cardinales inégales , dont l'antérieure est la plus grosse et la postérieure presque rudimentaire. Sur la valve gauche, on ne trouve qu'une seule grande dent un peu courbée en crochet. Les nym- phes sont petites et aplaties : un sillon profond entre elles et le bord du corselet sert à loger un ligament externe d'une médiocre épaisseur. Les impressions musculaires sont médiocres et arrondies. L'impression palléale est placée tout près du bord inférieur des valves, et elle est terminée postérieurement par une échancrure large et peu profonde. Cette coquille est d'une couleur uniforme, d'un brun roussâtre , elle a 22 millimètres de long et 30 de large. DESHAYES. Mi/I4> . t0J0 • .Vot/u.r,f,w,v ■ /'/. /,'/. I Cll'U'Oul (on/i<>/'/\ />,-.,■ a„ y,-.,- . I /irmKili/ im/>. l/unu/f'tii'/ir !/,■/,!/■// f pin.r. X. Bi-moiui i*i/>- Vmf ■ t/r /.ot>hn[it> . ittjo // >////. AlllUlliHll'hi' ,/i Mollusques, Pl. 21. 1 G. ARCHE. Arc a. Linné. A. Trapézoide. A. trapezia. Deshayes. Testa ovalo-oblonga, oblique trapezia, inœquilaterali anlice cordiformi , longiludinaliter radiatim costata, costis granu~ losis posterioribus depressis simplicibusque; cardine obh- quissimo , brevi mullidentato , marginibus dentatis area ligamenti, oblique striala. Semblas , au Mexique. Revue zoologique par la Société Cuvieriennc, 1839, p. 358. Cette espèce d'Arche est la plus inéquilatérale que nous connaissions ; elle est ovale , subquadrangulaire , très obli- que. Son côté antérieur est extrêmement court ; il est do- miné par des crochets grands, cordiformes, peu obliques et écartés par toute la largeur de la surface cardinale. Cette surface est creusée en une gouttière triangulaire dont les deux plans forment à peu près un angle droit. Cette surface donne insertion à un ligament aplati , qui est maintenu en place au moyen d'un assez grand nombre de lignes enfon- cées, disposées en chevrons. Du sommet des crochets par- tent, en rayonnant, un grand nombre de côtes longitudi- nales, dont les antérieures et les médianes sont saillantes et égales , taudis que les postérieures sont plus larges et très, aplaties ; quelquefois même elles sont entièrement effa- cées. Les côtes antérieures présentent encore une autre dif- férence; elles sont chargées de granulations. Les posté-* rieures sont lisses. Toute la surface extérieure, si ce n'est les crochets , est revêtue d'un épidémie d'un brun foncé , composé de lamelles écailleuses , souvent frangées, courtes x dépressées les unes sur les autres. Sous cet épidémie, le têt est d'un blanc grisâtre, ou jaunâtre et terne. A Tinté- 1840. 7 2 MOLLBSQUES, Pl . 21. rieur, la coquille est d'un blanc verdâtre. Le bord cardinal est droit, court et très oblique aux deux diamètres de la coquille. Les dents de la charnière n'ont pas autant de ré- gularité que dans beaucoup d'autres espèces ; elles sont nombreuses, très rapprochées , courtes, et les plus petites sont au milieu du bord. Les impressions musculaires sont arrondies : la postérieure est la plus grande ; elles se joi- gnent au moyen d'une impression palléale simple. Les bords des valves offrent un grand nombre de dentelures aplaties et quadrangulaires correspondantes aux côtes de l'extérieur. Cette espèce a 48 millim. de long et 65 de large. DESHAYES. Maq. i/e /ixt/oyie . /âjo .!/(///// J Ç lU'J- //• 2/, Ari*<>/n//u.,;ru,:r. /',' -j.ï. A. //; -.i. t,-*' !■■'■ Mi Ira S//ti.n/tti'.i /'/ jj I ) l 1 ( ' ( ' i 1 II 1 1 1 \ ïi/wi , MiBiyiM Av^/v* i/'t.'i'/i'.f M,i\. !/>/<<.<■ W,i\„i>t,ftM ■ V / ûC où £> & l^J A- V. /s*/. 4 I I > \*8 DE ZOOLOGIE D'AMTOMIE COMPARÉE ET DE PALEONTOLOGIE; DESTINÉ V FACILITER AUX ZOOLOGISTES DE TOUS LES PAYS LES MOYENS DE PUBLIER LEURS TRAVAUX, LES ESPECES NOUVELLES Qu'lLS POSSÈDENT, ET A LES TENIR SURTOUT AU COURANT DES NOUVELLES DÉCOUVERTES ET DES PROGRÈS DE LA SCIENCE* Par M. F.-E. Ouériii-]ff éneville. j£t LIVRAISON. — ANNÉE 18^/, mammifères, texte et pi., n° oiseaux, texte et pi., n° reptiles , texte et pi., n° poissons , texte et pi. , a0 mollusques, texte et pi., n° annëlides , texte et pi., n° crustacés , texte et pi . , n» arachnides, texte et pi., n° y y insectes , texte et pi., n° ^^ 3 V0,V»> 77 f- 60, par la poste, 85 f. ÎAnnélides. i Arachnides [ 324 p1*' 6 vo1, '/*> l37 f* 5°'par la Poste>150 f* Insectes. î mammifères, 30 planches. . . 22 fr. » c, par la poste 24 fr. » c. oiseaux, 86 planches. . . 66 fr. » c, » 70 fr. » c. reptiles, 16 planches. . . 12 fr. » c, » 13 fr. » c. poissons, 17 planches. . . 12 fr. » c, » 13 fr. » c. mollusques, 159 planches. . . 76 fr. 50 c, » 80 fr. » c. zoopiiytes, 3 planches. . . 2 fr. » c, » 2 fr. 50 c. annélides, i planche. . . » fr. 75 c, » 1 fr. » c. crustacés, 27 planches. . . 13 fr. » c, o 14 fr. » c. arachnides, 18 planches. . . 10 fr. » c, » il fr. » c. insectes, 278 planches. . . 127 fr. 50 c, » 135 fr. » c. 9 42 fr. )) 42 fr. » 21 fr. » 42 fr. » 42 fr. » 42 fr. 9 42 fr. Mollusques , Pl. 2.». 1 G. POURPRE. Purpura. Bruguière. P. éch ancrée. P. emarginata. Desh. Testa ovata, apice acula, transversim costata, irregulariter squamoso-nodosa, albo-grisca velfuha ; apertura ovalo- angusta, utrinque attenuata ; labro acuto, in medio inflcxo et emarginata; columella arcuata, compressa, acuta. Revue zoologique par la Société Cuvierienne , 1839, p. 360. Nouvelle Zélande. Espèce fort remarquable et dont un petit nombre d'indi- vidus a été rapporté par M. Chiron, qui s'est empressé d'en enrichir quelques unes des collections de Paris. Cette co- quille est ovale-oblongue , atténuée à ses extrémités. La spire est pointue et forme à peu près le tiers de la longueur totale. On y compte quatre tours et demi ; ils sont angu- leux à leur partie supérieure , et cet angle est constitué par une série régulière de tubercules squammiformes , quelquefois obtus. Ces tubercules ne sont pas espacés régu- lièrement. Sur le dernier tour, outre cette première ran- gée , on en remarque encore quatre autres qui , à l'excep- tion d'une seule , ont une tendance à s'effacer en s'avançant vers l'ouverture : celle qui persiste est la seconde et elle est semblable à la première. Outre ces deux rangées principales de tubercules, la surface de la coquille est rendue rugueuse par un grand nombre de tubercules obtus , irréguliers , quant à leur grosseur, et que l'on voit disposés suivant des lignes longitudinales d'accroissement et des lignes trans- verses parallèles entre elles. L'ouverture est ovale-oblon- gue, rétrécie à ses extrémités ; elle est d'une couleur cha- mois foncé , et son canal terminal est court et peu profond. 1841. 2 2 Mollusques, Pl. 25. Le bord droit est tranchant , et ce qui rend cette coquille éminemment remarquable, c'est que le milieu du bord offre une échancrure oblique comparable à l'impression que l'ongle eût laissée dans ce bord s'il eût été ramolli. Cette échancrure singulière correspond à la seconde rangée des tubercules du dernier tour. La columelle est large, aplatie et régulièrement arquée dans sa longueur. A l'extérieur, toute la coquille est d'un brun-grisâtre sale. Sa longueur est de 32 millim. et sa largeur de 20. DESHAYES. JEgf.jtf) /.<><>/<>(/ ù' . /tiji . l/o//tty P il i * p 1 1 1 • a < maqfùuum , ***** 1 Kfmoml ' imp In/iiu/fiu-Af Mollusques, Pl. 26. 1 G. POURPRE. Purpura. Brugidère. P. de Freycinet. P. Frejcinetii. Desh. Testa ovato-oblonga suffusiformi in medio ventricosa ; spira brevi acula; anfractibus primis superne carinatis, ultimo transvcrsim obsolète sulcato, rubescente ; apertura alla ouata ; columella in medio arcuata cylindracea, basi com- pressa acula. Revue zoo logique par la Société Cuvierienne , 1839, p. 360. Kamtschatka. Cette espèce curieuse est parfaitement distincte de toutes celles connues jusqu'à présent; par sa forme extérieure, elle se rapproche du Purpura Rudolphi ; mais elle est cons- tamment plus petite; elle est ovale-oblongue , subfusi- forme, ventrue dans le milieu. La spire est courte, pointue; on y compte cinq tours , dont les premiers sont carénés à leur partie supérieure et treillissés par des stries transverses et longitudinales. Sur le dernier tour, ces stries sont pres- que effacées , et elles sont remplacées par un petit nombre de côtes transverses peu saillantes , distantes , et entre les- quelles se trouvent quelques stries presque effacées ; la base du dernier tour s'atténue assez rapidement et se prolonge en un canal court, terminé par une échancrure pius pro- fonde que dans la plupart des autres Pourpres , en se rap- prochant , en cela , de celle des Buccins. L'ouverture est ovale-oblongue ; elle est blanche sur les bords , et d'un blanc rougeâtre au fond. L'angle supérieur de l'ouverture est creusé en une petite gouttière peu profonde. Le bord droit est mince et tranchant ; il est onduleux dans sa lon- gueur. La columelle est arquée dans son milieu , arrondie dans cette partie ; vers la base elle s'aplatit et devient 2 Mollusques , Pl. 26. tranchante dans toute la longueur du canal terminal. Le bord gauche est étroit , appliqué dans toute son étendue , rétréci dans le milieu; il est blanc comme le reste de l'ou- verture. La couleur de cette espèce est peu variable; elle est d'un brun-rougeâtre uniforme dans le plus grand nombre des individus. Dans quelques autres, dont on pour- rait faire une variété , la coquille est d'un blanc rosé, et elle est ornée de deux ou trois fascies transverses d'un brun- rougeâtre plus ou moins foncé. Cette coquille a 40 millim. de long et 28 de large. DESHAYES. tfa./ Je /oo/oiir/n ,,:■ Molllsquës, Pl. 27. 1 G. CYPR1CARDE. Cypricardia. Lamarck. C. de Duperrey. C. Duperreyi. Desh. Testa ovalo-oblonga cordato-turgida incequilaterali, in medio obtusi laterata , albo-straminea, longitudinaliter striata , striis undulatis, tenuissime granulosis ; umbonibus obtusis terminalibus , anticc incumbentibus laterc antico niante, in- feriore arcuato, cardinebidentato, dente posticali maximo. Revue zo-ilogiquc par la Société Cuvierienne , 1839 , p. 369. Californie. Nous nous faisons un plaisir de rappeler ici le nom d'un homme qui , par ses immenses travaux , fail le plus d'hon- neur à la marine française. Après un voyage de circumna- vigation , pendant lequel il eut le bonheur de ne perdre aucune personne de son équipage , M. Duperrey sut . en favorisant les travaux des naturalistes qui raccompa- gnaient, accumuler une foule d'observations qui ont jeté la plus vive lumière sur plusieurs des grandes questions de la physique du globe. Le premier il découvrit le grand courant austral qui modifie d*une manière si singulière la température de la cote du Chili et du Pérou. Jusqu'alors ce phénomène était resté sans explication. Par ses travaux sur le magnétisme terrestre, M. Duperrey, le premier, détermina la position de l'équateur magnétique; et tandis qu'on lui sup- posait des préoccupations qui le détournaient de la rédaction de l'histoire de son voyage , dans le silence du cabinet il calculait avec une persévérance dont il y a peu d'exemples, un nombre immense d'observations magnétiques éparses dans les physiciens et les voya'geurs , il assurait à sa patrie la découverte des lois du magnétisme terrestre , et il a pu jouir de la gloire d'en avoir tracé les premiers tableaux. 1841. 2 2 Mollusques, Pl. 27. La Cypricarde Duperrey a beaucoup de rapport avec la Cypricardia guinaica de Lamarck : elle est ovale-oblongue, cordiforme,très inéquilatérale, plus large du côté postérieur que de l'antérieur. Ses crochets sont petits et terminaux ; ils viennent se contourner au dessus du côté antérieur, qu'ils dominent à la manière de ceux des modioles. Un angle obtus descend obliquement du sommet des crochets jusqu'à l'angle intérieur et postérieur de la coquille et en partage la surface en deux portions presque égales. Le côté supérieur et postérieur est presque droit ; ce côté est occupé par un corselet lancéolé, légèrement creusé et limité de chaque côté par un bourrelet fort obtus. Le côté posté- rieur est convexe, tandis que l'inférieur est sinueux et con- cave, et présente un bâillement comme si l'animal était byssifère. La surface extérieure est couverte d'un très grand nombre de stries longitudinales fines, peu saillantes et découpées en un grand nombre de granulations aplaties et subquadrangulaires. Ces stries sont onduleuses dans leur longueur. A l'intérieur, les valves sont d'un blanc éclatant. Le bord cardinal est étroit. Les dents sont immédiatement sous le crochet , et , par conséquent, à l'extrémité anté- rieure de la coquille ; il y en a deux inégales sur chaque valve ; la plus grosse est sur la valve droite. La nymphe est peu saillante et donne insertion à un ligament externe faible et peu proéminent. La dent latérale postérieure est peu saillante ; elle est comprimée , triangulaire , et est reçue dans une cavité correspondante de la valve droite. Toute cette coquille est d'un blanc jaunâtre en dehors. Sa plus grande longueur est de 27 millim. ; sa largeur est de 44, DESHAYES. Xtuf de Zoologie n'iji .!/„//(/., yur.r . H.W) Cypricardia Wmp*nyi , ***y Molli scies, Pl. 28. 1 G. VÉLUTÏNE. Velutina. BlaiwMe. V. de Muller. V. Mulleri. Testa subcirculari he/m'spherica nerilœforuù, fusca, transvevsc lineata ; apertura amplissima, circulari, alba ; columella angustciy douta, arenata y spirabrevissima, obtusa, laterali submarginali. Revue zoologique par la Société Cuvierïenne, 1839, p. 361. Kamtschatka. Nous devons à M. Chiron la connaissance de cette inté- ressante espèce. Elle a été découverte , en petit nombre , dans des régions peu visitées des voyageurs , et nous nous sommes fait un devoir de lui donner le nom de Muller, du savant zoologiste danois auquel la science est redevable d'un grand nombre des plus utiles travaux . C'est à Muller que l'on doit la découverte de Y Hélix velutina qui habite dans les régions froides et tempérées de l'Océan d'Europe. Cette coquille est devenue le type du genre Vélutine établi par M. de Blain ville , genre dans lequel nous ne comptons encore que trois ou quatre espèces. Celle-ci est la plus grande de toutes. A l'extérieur, elle a l'apparence d'une Nérite ; son contour est subcirculaire , et, vue par le dos , elle est d'une forme demi-sphérique. Sa spire sans saillie , très obtuse , composée de deux tours et demi, vient tomber sur l'extrémité du bord postérieur. La coquille re- vêtue de son épiderme est d'un brun sale. Cet épidémie se relève en petites écailles disposées en lignes transverses ré- gulières et très fines. L'ouverture est extrêmement grande ; elle est circulaire. Toutes les parties de son bord corres- 1841. 2 2 Mollusques, Pi.. 38. pondent au même plan , et ce plan s'incline sur l'axe longi- tudinal , sous un angle de 70°. La columelle est légèrement aplatie; elle est étroite, régulièrement arquée et tran- chante en son bord interne. Le bord droit est mince et tranchant , et se confond insensiblement avec le bord colu- mellaire. Cette intéressante espèce a 20 millim. de long et 25 de lar^e. PESHAYES. Jlifi/ t/ï /ft>o/A>//,A<-..rf Mollusques, Pl. 2$>. 1 G. SAXICAVE. Saxicava. Blainville. S. Gousse. S. Legumen. Deshayes. S. testa elongata, cylindracea , postice attenuata, inœquila- tcra, antice obtusa, albo-grisea , lœvi, latere antico brevis- simo , postico subrostrato; umbonibus minimis, opposais , cardine unidentato, altero obsolète unidentato. Revue zoologique par la Société Cuvierienne, i839, p. 358. Californie , dans des marais calcaires , où elle se creuse des trous profonds. Cette espèce est Tune des plus allongées et des plus étroites du genre ; elle nous a été communiquée par M. Chiron , qui nous a appris sa manière de vivre. Cette Saxicave est allongée , étroite , très renflée et cylindracée dans le milieu , obtuse en avant et atténuée ou mieux subrostrée à son extrémité postérieure. La surface exté- rieure est lisse ; elle offre des stries d'accroissement et un petit nombre d'ondulations longitudinales résultant aussi des accroissements. Comme dans presque toutes les espèces de ce genre , les valves ne sont pas parfaitement égales et régulières ; il y a des individus qui sont fortement courbés dans leur longueur. Les valves sont très inéquilatérales , le côté antérieur est extrêmement court , et les crochets , pe- tits et rapprochés , sont presque terminaux , comme dans une modiole. A l'intérieur les valves sont d'un blanc-jau- nâtre sale ; on y remarque une grande impression muscu- laire antérieure qui occupe tout le côté antérieur de la co- quille et se place tout près des bords. L'impression muscu- culaire postérieure est près du bord supérieur, à égale distance de l'extrémité du ligament et de l'extrémité de la 1841. 2 2 Mollusques, Pl. 29. coquille. Le sinus postérieur de l'impression palléale est étroit et profond ; il remonte un peu obliquement vers la cavité du crochet. La charnière est simple , elle porte une seule petite dent peu saillante sur chaque valve; le liga- ment est peu bombé ; il est noir, allongé et inséré sur des nymphes peu saillantes. Les bords des valves sont simples et minces ; les valves rapprochées sont peu bâillantes. Cette coquille a 38 millim. de longueur et 15 de large. DESHAYES. //ff,:r , /'/. 3û llcIi.X /Jt//tc/f//toutir,r{ ', JW^mw /'/■•■//,■ /'i/i.r ficimm,/ Mfvi s . l'i 32. G. HÉLICE. Hélix. Linné. Nous avons donné , dans la Revue zoologique, au mois de mars 1840, p. 174, la description de deux Coquilles terrestres de la Guyane , appartenant à un groupe d'Hélices remarquable par la configuration accidentée de l'ouver- ture , et sur lequel M. Deshayes a déjà publié , dans le Magasin de zoologie, une notice intéressante. Ces deux coquilles ont été nommées par nous H. Le- prieurii et H. auriculina : nous reproduisons ici la descrip- tion que nous en avons donnée , en la faisant accompagner de figures. H. de Leprieur* H. Leprieurii. Petit. (Collection Petit de la Saussaye.) Testa suborbiculata y depresso-conica, umbilicata,fuli>a, sub- carinata, carina albicante, anfractibus quinque; apertura subquadrangulari , fauce prope columellam plica trans- versa ornata; labro externe duabus dentibus armato ; pe- ristomate albo , continuo, reflexo, ad dentés intus inflexo, ad carinam subangulato. Diam. , 23 millim. sur 20. Cette Hélice , de forme presque orbiculaire , est un peu déprimée , ombiliquée , de couleur fauve ; elle a cinq tours de spire ; le dernier est légèrement caréné , et la carène est blanchâtre. L'ouverture est quad rang nia ire, un peu allon- gée, presque anguleuse vers la carène et bordée d'un péri- stome blanc , épais et renversé en dehors. Le bord droit 1841. 3 2 Molli sques Pi.. 32. est garni de deux dents , dont l'une est bifurquée : une troisième dent , en forme de lamelle , blanche comme le péristome , part du bord gauche et s'étend sur la columelle jusque sous la dent bifurquée du bord opposé. Un caractère particulier à cette espèce est l'infléchisse- ment du péristome au point d'où partent les dents. S. PETIT. ftll/. (/<■ /<>t'/<>t/H' . /tfj/ tMUufttej-.TL Sjê. [ C 1 1 X /.c/'r/c///'//, Jfcjft y H,;m<>iut. i/ii/>. iMom.i syi i.s , Pi.. 33. 1 H. auriculine. H. auriculina. Petit. ( Collection Petit de la Saussaye. ) H. testa orbiculata , utrinque coiwexa , umbiUcata , fulva , anfractibus quinque, ultimo anfractu subcarinato , carina pallesccnte , fauce plica transversa ornata; labro duabus dentibus armât o ; peristomatc albido, continuo, reflexo. Diam. , 18 millim. Guyane. Cette espèce , de même couleur que Y H. Leprieurii , est plus orbiculaire ; elle compte aussi cinq tours de spire, dont le dernier est faiblement caréné. Elle a beaucoup de rapports , au premier aspect , avec l'Hélice de Leprieur ; mais elle en diffère en ce qu'elle est constamment plus petite , plus orbiculaire , plus arrondie en dessous. L'angle interne de l'ouverture descend davantage dans l'ombilic. Le péristome n'est pas , dans cette espèce, infléchi sous les dents du bord droit : il est arrondi extérieure- ment. Les H. Leprieurii et auriculina vivent dans les endroits frais de l'intérieur de la Guyane, où elles ont été trouvées par M. Leprieur, pharmacien de la marine. S. PETIT. Mars 1840. 1841. ,V,i/th//t> . tâji Mollusques, /'/..y. A 11 OUI l il m. horizontal , elle ne le louche que par ses deux extrémités. A l'extérieur, cette coquille est d'un brun-marron foncé. Sa longueur est de 35 millimètres, et sa largeur de 22. Nous avons vu, dans la collection de M. Jeannelle , des individus qui ont au moins un tiers de plus de grandeur. DESHAYES. !/,■../,«,„■.,■ . Dc/.irut' pinx V Ki-mi'iui imp ■ Mollusques , Vl. 36. G. TURBO. Turbo. Linné. T. digité. 1\ digitatus. Desh. T. testa conica, troeliijbrnùs , basi planulata, intus margari- tacea , sublus concentrice striata, et longiludinaliter exilis- sime latnellosci) anfraclibus planiusculis super ne radiât im costellatis, basi, tuberculis prœlongis obtusis radianlibus circumdatis ; apertura ovata; labro repando prœlongo; callo umbilicali coslula alba biparlito. Acapulco. Cette belle espèce a été rapportée par M. Cliiron, et elle nous a été communiquée par lui. Quoiqu'elle ait la forme d'un Troque , nous la rangeons cependant parmi les Tur- bos, parce qu'elle a un opercule calcaire. Nous avons prouvé ailleurs qu'il n'existait aucun bon caractère pour séparer les Troques des Turbos : les for j nés des coquilles , daus une grande série d'espèces , se modifient , se nuancent à un tel point , qu'il est réellement impossible de les em- ployer pour déterminer la limite des deux genres; les ca- ractères tirés de la columelle , de la forme de l'ouverture , en apparence plus importants , subissent aussi des cliange- ments si nombreux , qu'ils ne peuvent, non plus , être em- ployés pour limiter les genres dont il est question. On com- prendra qu'il était difficile qu'il en fût autrement , puisque les animaux de ces deux genres sont semblables , quant à leur organisation ; aussi , par une conséquence toute natu- relle , nous avons proposé , depuis longtemps , de réunir en un seul genre , non seulement les Troques et les Turbos , mais encore les Monodontes , les Daupliinules , ainsi que le petit genre Margarita, proposé récemment par M. Sovverby. Nous proposons de diviser ce grand genre en deux groupes 1841. 6 2 Mollusques, Pl. 36. principaux , d'après la nature de l'opercule , réservant le nom de Trochus à toutes les espèces qui ont l'opercule corné , et celui de Turbo à toutes celles qui ont l'opercule calcaire , sans tenir compte de la forme extérieure des co- quilles. Ces deux groupes ont cet avantage d'être compa- rables , puisqu'ils ont des formes semblables ; on aura , dès lors , des Troques turbiniiormes et des Turbos trocliiformes. En proposant cet arrangement , nous ne prétendons pas donner à l'opercule une valeur qu'il n'a pas à nos yeux ; nous n'avons pas oublié que , dans des genres très naturels et que l'on ne pourrait démembrer, l'opercule est indiffé- remment calcaire ou corné, selon les espèces : les Natices en offrent un exemple bien connu. Aussi , nous le répétons, les groupes qui , après avoir été arrangés d'après la nature de l'opercule , portent les noms de Turbo et de Trochus , ne sont pas pour nous de véritables genres , mais seulement des coupures d'une bien moindre valeur. Cette digression n'était pas inutile , sans doute , pour justifier notre opinion au sujet de l'espèce qui nous occupe, et que nous plaçons parmi les Turbos, quoiqu'elle ait la forme d'un Troque. DESHAYES. Y râjt ïoOmsfUAs H 36 il- Turbo (ù(/i/(i/t/.'\ /?e.,-/uwc,r .Y. h'cmtmti i/*f' Mollusques, Pl. 37. 1 G. NATICE. Natica. Linné. N. de Recluz. N. Reclusiana. Desh. Testa ovato-conoidca, lurgida, levigata, subslriatave , griseo- plumbea, basi albescente, ad suturant zonafusca circum- dala, umbilico magno, callo maximo semiclauso, callo sulco inœqualiter b/partùo, columella superne cal/osissima, sur perne, alba inferne macula fusca nàutata, apertura ovato- semi ïunari, superne caniculata, intus albo-fuscescente. Mers de Californie. Nous consacrons à cette espèce le nom de M. Recluz qui, avec un soin et une persévérance dignes d'éloges, a employé les loisirs de plusieurs années à préparer une excellente mo- nographie du genre Natice et de quelques autres qui l'avoi- sinent. M. Recluz , dans ce travail , ne s'est pas contenté , comme l'auraient pu faire d'autres personnes, des recherches particulières au sujet qu'il se proposait de traiter; ilarassem- blé tous les matériaux convenables pour discuter savamment la valeur des espèces établies par Linné et d'autres auteurs , et l'on peut dire que , dans ce champ d'investigations à peu près neuf, ses découvertes ont été aussi nombreuses et plus importantes que celles que pouvaient lui offrir les plus riches collections. La Natice de Recluz est une des plus grandes espèces du genre : elle est ovale conique, dilatée à la base ; sa spire, ob- tuse au sommet, est convexe dans son ensemble ; mais les tours , pris séparément , sont peu arrondis ; le dernier est très grand , très convexe , un peu conoide et dilaté vers la base. On compte six tours à la spire : les premiers sont d'un violet noirâtre foncé ; les suivants sont d'un brun grisâtre légèrement teint de fauve; les sutures sont bordées, dans le plus grand nombre des individus , d'une zone assez large , d'un brun-rougeâtre foncé. Le dernier tour offre constam- ment une large zone blanche très nettement circonscrite et 1841. 6 2 Mollusquls , Pl. 37. embrassant toute la base de la coquille. La col uni elle orne , dans les deux tiers de sa longueur, une large et épaisse callo- sité qui, dans son ensemble, présente la forme d'un paral- lélogramme dont les deux petits côtés correspondent, le su- périeur à l'extrémité du bord droit et l'inférieur à la région ombilicale. En examinant cette callosité on s'aperçoit qu'une légère dépression médiane la partage en deux parties égales : la partie inférieure, large et convexe, constitue la cavité om- bilicale proprement dite. Cette callosité, après avoir recou- vert une partie de l'ombilic , laisse constamment au dessous de son bord inférieur une perforation assez étroite, dans laquelle l'extrémité de la callosité s'infléchit profondément. Un sillon oblique plus ou moins apparent , ordinairement teinté de brun , divise la callosité en deux portions très iné- gales ; ce sillon n'est pas droit , mais arqué dans sa lon- gueur, et son extrémité vient aboutir vers le milieu du bord libre de la callosité. L'ouverture est semi-lunaire, plus dila- tée vers la base qu'au sommet. L'extrémité supérieure du bord droit, largement appuyée sur la callosité columellaire, laisse entre lui et cette callosité un petit sillon décurrent. Le bord droit est simple et tranchant ; il est blanc dans la moi- tié inférieure ; il est d'un brun foncé dans le reste de son étendue. A l'intérieur, l'ouverture est d'un brun plus ou moins foncé , selon les individus ; elle est d'un blanc lai- teux dans la partie de la base correspondant à celle qui est blanche à l'extérieur. Toute la partie supérieure de la colu- melle est blanche ; son milieu est envahi par une tache d'un beau brun-marron. La callosité columellaire est d'un brun fauve plus ou moins foncé, selon les individus. L'opercule de cette espèce est corné ; il est particulièrement remarquable par un bouton saillant qui correspond au som- met de sa spire. Cette grande espèce a 85 millim. de longueur et 65 de large. Nous avons vu des individus plus grands. DESHAYES. ///(> //////(> . //tj/ , l/o//u.ly,o:r./Y.J- Natica Rechurù ruina Bvka»et An/t&bucA* Moi.i.rsç.UKs, l*i.. :$8. t G. ROCHER. Murex. Linné. R. Macroptère. R. macroptcms. Dcsh. M. testaelongato-fusiformi, ru/a, obsolète Iran.wcrsim striata, tria/cita; spira clongalo-acuta; in ultimo anfraclu varicibus explanatis maximis , lamclliformibus quadrilobatis, in pa- gina inferiore déganter squamoso-lamdloùs ; apertura ovata, canali longo, clauso, terminata. Habite. Charmante espèce de Rocher, qui a beaucoup de rapports avec le Phylloptère de Lamarck , figuré dans le dernier Supplément à Chemnitz par MM. Schubert et Wagner ; elle a delà ressemblance avec une seconde espèce qui porte une longue dent sur le bord droit , et que Martyns a figurée dans son magnifique ouvrage , sous le nom de Purpura fo- liala. Cette coquille est allongée , fusiforme ; la spire , pointue au sommet , est formée de sept à huit tours médiocrement convexes , divisés en trois parties égales par trois varices ré- gulières peu saillantes sur les premiers tours et entre les- quelles se relève un tubercule aplati et obtus. Chaque tour présente donc trois varices et trois tubercules ; le dernier tour est court , peu ventru, et il se termine à la base en un long canal faiblement contourné et à peine relevé à son ex- trémité. Ce canal , comme dans quelques autres espèces , est complètement fermé , la lame interne de ce canal s'a- vançant jusqu'à la lame externe et se soudant avec elle. Les varices de ce dernier tour sont des plus singulières : elles s'élargissent en ailes lamelliformes dont la longueur est en proportion très considérable. Le bord libre des ailes est dé- JS'il. G 2 Mollusques, Pl. 38. coupé en quatre lobes obtus dont les deux médians sont les plus petits ; la face supérieure de ces ailes se continue avec celle du reste de la coquille et offre les mêmes accidents et la même coloration ; mais la face inférieure présente un grand nombre de petites lamelles longitudinales onduleuses , sub- imbriquées et d'une admirable régularité. Ces lamelles semblent produites par le décroissement régulier de la par- tie du manteau qui se dilate périodiquement pour donner lieu aux varices. L'extrémité inférieure de l'aile est en par- tie détachée du canal par une échancrure assez large, dans la longueur de laquelle le bord , renversé sur lui-même , est garni de quelques crénelures. L'ouverture est réguliè- rement ovalaire; elle semble entière, à cause de la conti- nuité de son bord très mince et médiocrement relevé. Outre les accidents extérieurs dont nous venons de parler, on re- marque encore un petit nombre de stries ou de fines côtes transverses à peine saillantes , et que l'on voit aboutir en formant l'éventail jusque sur le bord des ailes. Toute la coquille est d'un brun fauve uniforme ; les côtes princi- pales sont d'un brun un peu plus foncé. La longueur de cette espèce est de 43 millimètres, la largeur est de 23 millimètres , en y comprenant la largeur des ailes. DESHAYES. .tfatjf. (h Zoo/oqie ■ jS£j MoOiurfu&r. H. 96 Alu rc\. macrcpéertur, m**p*. X ff,-m MolltbfÇUéf '• .//■ . ?iyii Moi i.iisyiii s, Pi 40. 1 G. SAXICAVE. Saxicava. Fleuriau. S. byssifère. S. pholadis. Deshayes. Testa ovato-angusta transversa inequilat crali , aliquando subcylindracea , irrcgulariter transversim striato-rugosa , alba subepidermide fucescenle , valvls hiantibus, margini- bus simplicibus, c.ardine edentuh, subbiplicato . Kamtschatka. Syn. Mya byssiftra, Fabr , Faun. Groenl. , p. 408 , n. 409. Mylilus pholadis, Linné , Mantissa,p. 548. Saxicava pholadis, Laroarck , Anim. s. vert., t. vi,p. 162, n. 3. Revue zoologique par la Société Cuvicrienne , 1839, p. 358. Nous ne cherchons pas à compléter la synonymie de cette espèce, connue depuis fort longtemps; nous voulons constater seulement ce fait intéressant, qu'elle vit à peu près aux mêmes latitudes au Kamtschatka et dans les mers du nord de l'Europe. Nous avons encore un autre but, celui de donner une figure très-fidèle d'une espèce que l'on est habitué de copier dans l'ouvrage de Militer. Fabricius , dans son Fauna groenlandica , ayant donné une excellente description de la coquille et de l'animal , nous ne la repro- duirons pas ici, et nous renverrons à son ouvrage, ainsi qu'à celui de Lamarck , dans lequel nous avons complété la synonymie de cette espèce. DESHAYES. 1841. i/n// Zooloçie . /i'Ij/ ■ J/oZ/tt ,1 <>/<> ■ Mollusques, Pi. i? I G. TÉRÉBRATULE. Terebratula. Bruguières. T. DE LA. NOUVELLE-ZÉLANDE. T. zelcUldica. Deshavos. Testa ovato-oblonga, rubra, turgida, incquivalvi, longitudi- naliter striata, striis numcrosis dichotomis , margine infe- riore sinuoso , sinu lato , parum profundo ; valva dorsali majore, umbone magno recurvo late perforato terminata. Revue zoologique par la Société Cuvierienne, 1839, p. 369. Nouvelle-Zélande. Très belle espèce de Térébratule appartenant à une forme que Ton est plus habitué à rencontrer parmi les es- pèces fossiles que parmi les vivantes ; elle est ovale-ob- longue, et tous les individus ne sont pas d'une régularité parfaite. Les valves sont très bombées ; la dorsale est la plus grande : elles sont toutes deux couvertes , du sommet à la base , de stries nombreuses , rayonnantes et se bifur- quant à mesure qu'elles descendent vers les bords. La valve supérieure est creusée, dans sa longueur, par une large dépression qui correspond , sur le bord inférieur, à une sinuosité large et peu profonde rentrant dans la valve dor- sale : cette valve est fort convexe, et, au lieu d'une dé- pression médiane , on y remarque une large côte saillante qui, sur le bord inférieur, vient correspondre à la sinuosité de la valve opposée. Le crochet de la grande valve est grand et proéminent ; il est fortement recourbé , et le grand trou dont il est percé au sommet se présente dans le même plan que la commissure des valves. Deux petites pièces triangu- 1841. 8 2 Mollusques, Pl. 42. Iaires, appartenant an bord cardinal , complètent le trou de la grande valve ; elles sont blanches et fort étroites dans le milieu. Les valves sont fortement articulées : une large crête très saillante se montre sur la ligne médiane de la valve supérieure ; cette crête s'atténue insensiblement vers le bord et disparaît entièrement avant de l'avoir atteint : vers le milieu de sa longueur et dans l'endroit où elle est le plus saillante, naissent, à angle droit , deux apophyses la- térales grêles et terminées au sommet par un élargissement en forme de palette. Sur la base articulaire de l'apophyse de la même valve s'élève, en dedans et de chaque côté, un petit osselet qui a assez exactement la forme d'un grand T. Dans la valve dorsale on ne remarque aucune saillie , seu- lement le T s'épaissit assez notablement dans l'épaisseur du crochet et laisse voir l'impression des muscles au moyen desquels l'animal est attaché. Toute cette coquille est d'un rouge carminé assez intense , surtout vers le bord des valves. La valve supérieure est un peu brunâtre dans le milieu ; mais cela tient probablement à ce que l'individu que nous avons à notre disposition a vécu dans un endroit vaseux. Cette coquille a 45 millimètres de long sur 40 de large. DESHAYES. Mut/. ,r. if. fa, W Te i *c l>r at 11 la Zehmlim-, /*.,*<&<■, .1' iïsmnui ' imp. Jr//},;/,>//f/ir ,rr Mon. i sql i s , Pl. 43. i G. VÉNÉRUPE. Venerupjs. Lamarck. V. géante. V. gigantea. Deshayes. Testa ovalo-oblongciy inequilatera, subcordiformi , transver- sim striato rugosa , postice hiantc et subtruncata , car dîne erosof nymphis magnis porrectis , margînibus integris. Revue zoologique par la Société Cuvierienne , 1839, p. 359. Californie. Celle-ci est la plus grande des Vénérupes que nous ayons encore vues; elle a été trouvée par M. Chiron dans les marnes calcaires , où vit également la Pholade de Jeannelle et un grand nombre d'autres belles coquilles perforantes. La Vénérupe géante est ovale-transverse ; elle est inéquilatérale. Le côté antérieur le plus court a un peu plus du tiers de la longueur totale. Le côté postérieur est plus étroit, subtronqué ; et, lorsque les valves sont réunies, on voit qu'il existe entre elles un écartement lancéolé qui règne dans toute la longueur de ce côté postérieur. Les crochets sont opposés , petits , peu saillants. Dans le seul individu que nous connaissions de cette espèce , le bord cardinal est rongé par une carie qui affecte assez souvent les coquilles très vieilles et qui résulte presque toujours de l'envahissement des parties intérieures du ligament. D'a- près les faibles rudiments qui en restent , nous supposons qu'il y avait trois dents cardinales sur chaque valve ; elles sont ici remplacées par une cavité irrégulière dans le fond de laquelle existent trois petites côtes rayonnantes. Les nymphes sont très grandes ; elles occupent presque toute la longueur du bord dorsal ; elles sont saillantes et presque entièrement à découvert sur les bords obtus du corselet : à 1841. 8 2 Mollusques , Pl 43. leur base on remarque un sillon assez profond dans lequel vient s'insérer un ligament inférieur très épais. Les im- pressions musculaires sont extrêmement grandes ; elles sont ovales-obrondes , peu profondes ; une impression pal- léale , large et placée près du bord, part de l'extrémité infé- rieure de l'impression musculaire antérieure , se dirige fort loin en arrière, et forme ensuite une écbancrure étroite et profonde avant de se terminer à l'impression musculaire postérieure. Ses bords sont simples et obtus Toute cette coquille semble fossile , étant partout d'un blanc grisâtre uniforme ; elle est longue de 58 m illira, et large de 75. DESHAYES. l/t/O tu' /oo/oi/lf . //}// Mollusque** /'/ s-> Venerupis oimuUbê. *v*gw M.il I l s(,.l LS, l'i. . 44. 1 G. POURPRE. P. purpura. Bruguières. P. bordée de blanc. P. albo marginala. Desh. Testa oi>ata, apice acuminata , albo-grisea, nigro multi- punctata, transversim sulcata et striata , aperlura ouata, intus atro-violacescente , albo-marginata , columella fusca , angusta , recta basi acuta. Hevue zoo/ogique par la Société Cuvier'tenne . 1839, p. 360. Nouvelle-Zélande. Petite espèce qui ne manque pas d'élégance dans la dis- position générale de ses couleurs. Elle est ovale-oblongue , ventrue dans le milieu. Sa spire, pointue, est plus ou moins prolongée , selon les individus ; elle est formée de quatre à cinq tours , dont les premiers sont toujours ron- gés ; le dernier est subanguleux à sa partie supérieure , et l'on y compte quatre à cinq côtes transverses, tantôt simples, tantôt subnoduleuses et plus ou moins saillantes, selon les variétés. Entre ces côtes se trouvent de fines stries , que l'on ne peut apercevoir que dans les individus les mieux conservés. L'extrémité antérieure du dernier tour est ter- minée par une échancrure très petite , légèrement relevée vers le dos et contractée latéralement. L'ouverture est ovale- semi-lunaire ; elle est d'un brun violacé noirâtre très foncé. La columelle est droite , arrondie dans presque toute sa longueur et aplatie seulement à son extrémité et dans toute la longueur du canal terminal. Cette extrémité de la columelle est très pointue. Le bord droit est mince et tranchant ; il est creusé d'un grand nombre de petites gouttières qui correspondent aux côtes et aux stries de 1841 S 2 Mollusquics, Pl. 44. l'extérieur. Tout ce bord est terminé par une petite zone d'un blanc éclatant , qui est festonnée par les lignes brunes de chacune des gouttières dont le bord est creusé. En dehors , cette coquille est d'un blanc grisâtre , sur lequel ressortent vivement un grand nombre de points d'un noir foncé , ordinairement disposés suivant les lignes longitudi- nales d'accroissement. Cette coquille a 20 millimètres de longueur et 12 de large : nous en avons vu des individus dans la collection de M. Jeannelle. DESHAYES. m W* l .(/<>////,!// //<',>• . /'/ J-. Cardium CaiMrnien^e^. av^^ /><-/,)'Hr- />//l.r .1 «MM* l/ll/l- Mollusques, Pi, 48. 1 BUCARDE DE LAPÉROUSE. Cardium Laperousii. Dcshayes. Testa ovalo-transversa , subequilatera , turgidula , transver- sitn îrregulariter striata , marginibus integris , poslice hîanlibus , cardine edenlulo , umbonibus oppositis , liga- menlo prœlongo solido. Revue znolo^iquepav la Société Cui'ierienue, 1839, p. 3G0. Mers de Californie. Dans un mémoire que nous avons publié parmi ceux de la Société géologique de France , nous avons annoncé pour la première fois qu'il existait, à l'état fossile, des espèces de Bucardes dont la charnière offrait une série considérable de modifications , comparables à celles que l'on remarque d.ms l'ensemble du genre Unio Jusqu'à présent lu plupart de ces modifications étaient restées étrangères aux espèces vivantes , et c'est avec un bien vif intérêt que nous avons trouvé , parmi les Coquilles rapportées par M. Chiron , une Bucarde des mers de la Californie , à la charnière de la- quelle il ne reste plus aucune trace de dents : à cet égard l'espèce vivante correspond à l'espèce fossile que nous avons décrite sous le nom de Cardium acardo. La Bucarde Lapérouse est une grande coquille ovale transverse, renflée, presque équilatérale , ayant le côté postérieur un peu plus long et subanguleux. Le côté anté- rieur est arrondi , et il est parfaitement clos lorsque les valves sont rapprochées. Les bords postérieurs laissent entre eux un intervalle pour le passage des siphons. Les crochets sont peu proéminents ; ils sont opposés , presque symétriques , et leur sommet est usé par le frottement qu'ils ont subi pendant la vie de l'animal. La surface exté- 1841. li 2 Mollusques, Pl. 48. rieure n'ayant aucune trace de côtes, mais seulement des stries irrégulières d'accroissement , donne à cette coquille plutôt l'apparence d'une Vénus que d'une Bucarde ; et , si l'on considère la charnière , on sera porté à en faire un genre nouveau , si on ne se laisse guider par l'analogie avec les espèces fossiles décrites dans le mémoire précité. Le bord cardinal est étroit ; toute sa partie postérieure est en- vahie par une grande nymphe sur laquelle vient s'insérer un ligament extérieur fort long, épais et puissant. Les im- pressions musculaires sont fort écartées, elles sont grandes : l'antérieure est un peu en fer de hache , la postérieure est arrondie : elles sont réunies par une impression palléale simple. Nous n'avons vu, jusqu'à présent , qu'un seul indi- vidu de cette espèee , des plus intéressantes pour l'étude du genre Bucarde. Il a 75 m tint», de long et 10 centimètres de large. DESHAYES. Mw- Js Zoo/oyie : /Sju . A/o/A/st/ues. Z3/. 4fl . 9 fttmond i/rtf- s/. ^£**UêJ Aû+s# /m I ^ ' \ MAGASIN D'AMTOMIE COMPAREE DE PALEONTOLOGIE ; méesA i DESTINÉ \ HCIU1U AU,}C ZOOLOGISTES DE TOCS ; LES PAYS- LES MOYENS DE PUBLIER LECKS 1RAVAIX, LES ESPÈCES NOUVELLES OU^LS POSSÈDENT, ET A LES TENIR; SHRTOUT AU COURANT DE§ NOUVELLES. DÉCOUVERTES, ET DES PROGRÈS DE LA SCJEXCÈ. - Par M. F.-E.. Gitéi'ii*<.Méiieville. / LIVRAISON. -ïAIVNÉE \fr&£ ^SSS>- mammifère$; texte; et ph, n" oiseaux, texle etpl., n° reptiles , texte et pi., n° poissons, texte et pi., n*» mollusques, texte et pi., n^ I I annélides,, 'texte et pk, n° cnusTACÉs, texte et pi., n° arachnides, lexje et pi., n° insectes y téx{e et pi., n° zoophytes, texte et pi., n° PARIS , ARMIJS BERTRAND, LIBRAIRE -ÉDITEUR, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE , 23, RIE HAUT FEULLE . PREMIERE SERIE, S 1834 A 1838. Le magasin de zoologie a commencé à paraître en 1831. Les huit années , 1831 à 1838 , forment la première série de ce recueil , dont l'utilité est reconnue et garantie par cette longue existence. L'empressement que les savants et les zoologistes de tous les pays ont mis à l'enrichir de leurs mémoires et à y consigner leurs travaux en assure désormais la réussite. C'est un livre indis- pensable à toutes les personnes qui s'occupent de zoologie, tant à cause de l'im- portance que du nombre des mémoires qu'il renferme; il est aujourd'hui le recueil à figures le plus considérable qui existe. Cette première série , terminée par des tables méthodique, alphabétique et par noms d'auteurs, nécessaires pour la facilité des recherches, forme 8 volumes in-8, ornés de G35 planches gravées et soigneusement coloriées, prix. . . 259 fr. On vend séparément t Première année, 1831, 80 planches, 25 fr., par la poste, 28 fr. Deuxième année, 1832, 100 planches, 36 fr., Troisième année, 1833, 95 planches, 36 fr., Quatrième année, 1834, 54 planches, 18 fr., Cinquième année, 1835, 76 planches, 36 fr., Sixième année, 1836, 83 planches, 36 fr., Septième année, 1837, 69 planches, 36 fr., Huitième année, 1838, 78 planches, 36 fr., » 42 fr. » 42 fr. » 21 fr. ■ 42 fr. > 42 fr. » 42 fr. » 42 fr. Première section. I Mammifères. ' Oiseaux. Pveptiles. Poissons. i assec- 149 pi., 3 vol., 99 f., par la poste, 108 f. 62 pi., 3 vol. '/2, 77 f. 50, par la poste, 85 f. t Annélides i roisiême section, j ^Snklês. [ 32 4 PL> 6 voL '/a 137 f. 50, par la poste, 150 f. f Insectes. i mammifères, 30 planches. . . 22 fr. » c, par la poste 24 fr. » c. oiseaux, 86 planches. . . 66 fr. » c, » 70 fr. » c. reptiles, 16 planches. . . 12 fr. * c, » 13 fr. » c. poissons, 17 planches. . 12 fr. » c, > 13 fr. » c. mollusques, 159 planches. . 76 fr. 50 c, » 80 fr. » c. zoophytes, 3 planches. 2 fr. » c, » 2 fr. 50 c. annélides, 1 planche. » fr. 75 c, > 1 fr. » c. crustacés , 27 planches. 13 fr. » c, ♦ a 4 fr. » c. arachnides, 18 planches. . 10 fr. » c, » il fr. « c. insectes, 278 planches. . 127 fr. 50 c, » 135 fr. » c. Moi.i.tisyiT.s Pl. 49 a •>-' NOTICE SUR LE GENRE CLAVAGELLE , par M. FRÉDÉRIC CAILMAU1). Depuis quelques années , les sciences naturelles ont généralement acquis un très grand développement; la conchyliologie, surtout , s'est augmentée de beaucoup de genres et d'une infinité d'espèces nouvelles. Le genre Clavagelle comptait au plus quatre espèces ; toutes fossiles ; maintenant on en connaît environ le double, parmi lesquelles nous allons en décrire plusieurs belles espèces vivantes encore imparfaitement connues et sur lesquelles nous nous proposons de donner de nouveaux faits d'autant plus intéressants pour les zoologistes, que j'ai pu réitérer mes observations sur un grand nombre d'individus recueillis, dans le cours de 1840, sur divers points de la Méditerranée et de l'Adriatique , tels que Nice , Venise, Naples, Païenne et Malte. Dans ce dernier lieu , M. Mamo qui , le premier trouva la Clavagelle vivante , a eu l'extrême obligeance de m'en donner plusieurs beaux individus. Caractères généraux. Animal perforant ; coquille bivalve attachée à un tube libre dans les espèces fossiles et inclus dans le calcaire ou pro- duction marine à l'état vivant ; la partie antérieure du tube ouverte en calice avec des manchettes , la partie postérieure excavée, de forme ovale, contenant une valve libre et l'autre fixée à sa paroi ; ligament extérieur. Les espèces fossiles furent connues et citées par Guettard sous le nom de Buccodes , Bucodus ; par Lamarck, comme 1842. 1 2 Molï.usqi;i:s , Pr. 40 à 62. Fistulanes ( Ann. du Mus.., vol. vu, p. 428 et 429, eC vol. xn, pi. 43, p. 8 et 9); par Brocchi , comme Taret ; puis ensuite sous le nom de Clavagelle par Lamarck ( Hist. des anim. sans vert.). Depuis, plusieurs auteurs avaient pensé devoir les joindre aux Vénus irrégulières ; mais c'é- tait une erreur. Aujourd'hui on se range généralement à la dernière opinion de Lamarck , qui place ce genre avec les Arrosoirs et les Gastrochènes , et, par conséquent , dans les Conchyfères dimyaires , famille des Tubicolées. Nous avons figuré ce Mollusque dans la position où il vit, son tube supérieurement placé. Cette direction lui paraît nécessaire ; car on a observé que l'animal , en s'in - troduisant parfois horizontalement, était obligé de faire faire un coude à son tube pour le ramener à la position verticale {voy. pi. 50, fig. 1). L'animal est subclaviforme , terminé postérieurement par le grand muscle du manteau , qui est très épais; les deux tubes sont joints dans leur entier, il ne reste qu'Une petite ouverture dans la partie ventrue postérieure , pour le passage du pied rudimentaire de l'animal. Un léger épi- derme attache autour des valves le manteau, qui se pro- longe, vers la partie supérieure, en une masse cylindracée, terminée en papilles.de couleur écarlate et contenant les deux siphons réunis. A l'intérieur des valves est une im- pression sinueuse du muscle rétracteur, à fibres rayon- nantes pour les mouvements des siphons. L'animal a deux muscles adducteurs des valves très près du dos , et l'anté- rieur est le plus grand. Un troisième petit point d'attache se voit au milieu des autres et sur le bord de l'impression du muscle siphonaire . Dans les jeunes individus le tube présente des facettes (pi. 49, fig. 2,3), il n'a encore qu'une ou deux man- chettes. Les valves sont triangulaires, très minces, tran- chantes sur les bords ; celle qui est fixe , et c'est toujours la gauche , n'a , le plus souvent , que l'épaisseur d'une pe- Moi.l.l-SQJ ES , Vl. l'.)i.' .r)?. a lure d'oignon ; son étendue n'est que des deux tiers de la valve libre , les dents sont presque nulles. A l'état parfaite- ment adulte (pi. I , fig. 6) , le tube acquiert de six à huit manchettes ; les valves deviennent presque ovales, épaisses ; les dents acquièrent un caractère prononcé; les attaches musculaires deviennent très apparentes; l'excavation se montre rarement enduite, en partie, d'une couche tes- tacée , et une forte callosité paraît au col du tube à l'extiv- mité antérieure de la valve rixe : les valves sont très bâil- lantes, principalement dans leur partie inférieure, et elles sont nacrées intérieurement. Si je n'avais pas eu à ma disposition un aussi grand nombre de ces coquilles de Malle et de-Sicile , j'aurais pro- bablement fait deUx espèces de la Clavagella aperta, tant l'âge change la forme des valves. Dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Bordeaux , t. m , 5e liv. , fig. 1 à 5 , M. Charles Desmoulins donne son opinion sur le mode d'accroissement du tube de la Clava- gelle ; il pense que l'animal s'enfonçait dans la pierre , où il acquérait tout son développement avant de sécréter son tube ; j'ai reconnu , au contraire , que l'animal , dès son jeune âge, se place dans de petits trous à peine de 2 à 3 mil- lim. , et , de suite, il manifeste le besoin de rétrécir l'ou- verture par laquelle il s'est introduit , en élevant aussitôt un petit tube pour le détruire plus tard , comme je le ferai remarquer pi. 49 , fig. 2 et 3. Toutes mes observations m'ont porté à reconnaître que la Clavagellc ne pénètre dans la pierre qu'à l'état très jeune. S'il en était autrement, pour que les valves pussent s'intro- duire à un certain âge , il faudrait de suite des trous de 15 à 20 millim. pour les contenir. Il est facile de remar- quer, au contraire , que la partie excavée au col du tube par où est entré primitivement le Mollusque n'est que de 8 à 10 millim. d'ouverture , même dans les individus les plus adultes ou les plus grands. Tout me porte à croire 4 Mollusques, Pl. 49 i 52. aussi que souvent, faute de cavité, il attaque lui-même la surface de la pierre la plus lisse , afin de s'y loger. Depuis longtemps on hésite pour savoir si on admettra chez les animaux perforants la propriété de dissoudre la pierre à l'aide d'un acide. Je citerai ici une observation de Broderip. u On a dit que des acides qui dissoudraient la pierre auraient le même résultat sur la coquille de l'animal. Le gland pour la sécrétion du fondant supposé , aussi bien que l'organe pour l'application , ne peuvent-ils pas être pla- cés de manière que le fondant vienne en contact avec la substance inorganique ou morte sans toucher la coquille ? « On peut encore demander quel fondant peut agir sur une substance , soit calcaire , soit siliceuse , où se trou- vent quelquefois ces animaux. On peut répondre , premiè- rement , que la nature du fondant supposé n'est pas bien connue; secondement, que dans les roches siliceuses il y a plus ou moins de matière calcaire , et que de sa dissolution doit suivre la désagrégation de la pierre. » J'ajouterai aux réflexions judicieuses de Broderip quel- ques observations qui pourraient devenir concluantes. Les agglomérations de Balanus sulcatus qui recèlent les Clava- gelles, dans le golfe de Pouzzole, sont attachées en groupes sur la pouzzolane , et il se trouve quelquefois que la Clava- gelle, en s'introduisant dans ces masses calcaires, arriverait à la pouzzolane , qui est de nature beaucoup plus tendre que le calcaire des Balanes , et , par conséquent , plus facile à se désagréger par le contact continuel de l'eau et du Mollusque. Cependant , qu'arrive-t-il ? que l'animal fait un coude pour rentrer dans les Balanes et éviter ce tuf volca- nique qui , par sa nature , nous pouvons le croire , ne peut être dissous par la 'substance ou liqueur acidulée du Mol- lusque dissolvant le calcaire. Nous verrons plus loin que , lorsque l'animal de la Cla- vagelle creuse sa demeure , sa valve libre est entièrement Mollusquks, Pl. VJ à 52. 5 ouverte , appuyée fortement sur la paroi de son excavation ; en ce cas la bordure d'épiderme qui unit le manteau aux contours des valves interdit le passage à la liqueur acidulée , qui ne peut s'étendre entre la valve libre et la paroi de l'ex- cavation où elle pourrait attaquer la coquille. Malgré ces précautions on serait porté à attribuer à un principe de dété- rioration la couche blanche de chaux qui recouvre les stries sur la valve libre; mais je crois plutôt que cette couche de chaux appartient au résidu produit par la dissolution du calcaire qui passe entre l'excavation et le rebord de la valve, et que sa consistance pâteuse doit , d'accord avec la bordure d'épiderme , interdire la filtration de l'acide. Puisque le Mollusque peut éviter le contact de l'acide qui pourrait lui donner la mort , il ne lui est pas plus difficile d'éviter qu'il n'attaque ses valves. Je suis porté à croire que cette sécrétion dissolvante n'est répandue qu'en petite quantité, est maintenue au con- tact de la pierre par le grand muscle , et que les molécules calcaires dissoutes en absorbent aussitôt la force ; dès qu'il n'y a plus d'apposition du grand muscle contre la pierre , plus de dissolution, l'eau de la mer en absorberait les effets. Il est donc très facile à l'animal de suspendre aussitôt son travail en faisant venir l'eau autour de lui. Dans le petit nombre que nous connaissons de Clava- gelles vivantes , on observe plus ou moins , comme dans les coquilles fossiles du même genre , de petits tubes sou- vent accolés les uns aux autres et placés à divers endroits de la cellule. M. Rang a cru qu'ils servaient de passage à autant de petits faisceaux de byssus avec lesquels l'animal s'attachait au fond de sa demeure. Ici cette supposition de byssus ne peut avoir lieu ; car ils seraient de toute inutilité au Mollusque , qui se trouve bien suffisamment attaché par sa valve fixe. Un examen attentif m'a prouvé que l'usage de ces rami- fications tubuleuses dans les Clavagelles vivantes n'était pas 8 Mollusques, Pc. 49 à 52. de donner passage à l'eau , comme on l'avait encore sup- posé, puisque, dans beaucoup d'excavations , il n'y avait ni tubes ni autres communications; que l'animal n'avait point debyssus; mais que leur utilité était de remplir les vides que le Mollusque trouve sur son passage en s'intro- duisant dans la pierre ; vides appartenant quelquefois à d'autres animaux perforants. C'est ainsi qu'avec ces masses tubuleuses l'animal remplit et ferme toutes les ouvertures qui communiqueraient à sa demeure , pour se séparer de tous corps étrangers ; aussi voyons-nous que ces réunions tubuleuses sont toujours dues au hasard : on les observe quelquefois au fond de la demeure du Mollusque ou dans les parois , partout où la nécessité s'est trouvée de clore , et jamais avec catactère fixe. Ceci nous conduira à considérer que, dans les Clavagelles fossiles, le cas est différent : celles-ci, entièrement ren- fermées dans un fourreau analogue à celui des Gastro- chènes , avec lesquelles elles ont les plus grands rapports, ont vécu , non comme les vivantes , dans la pierre ou dans les madrépores, mais, comme de nos jours l'Arrosoir, perpendiculairement enfoncées environ des trois quarts de leur longueur dans les sables. Alors ces tubes , dont la mas- sue de la Clavagelle est souvent entourée , sans caractère déterminé , mais bien jetés au hasard comme les racines d'une plante , ne pouvaient-ils avoir servi de points d'appui nécessaires à maintenir le tube perpendiculaire dans les sables et à une hauteur convenable pour que l'ouverture au dessus du niveau du sol reçoive Feau ? Ces digitations sont plus ou moins nombreuses et étendues suivant la nature du terrain où ont vécu ces animaux ; aussi trouvons*- nous souvent de ces espèces fossiles à peine pourvues de quelques uns de ces tubes, et encore sont- ils quelquefois tout d'un côté , suivant que le besoin de solidité , je suppose , se faisait plus ou moins sentir, ces appendices étant , pour la plupart , bouchés par le Mollusque , à leur contact avec Mollcsqi'es, Pi.. 49 à 52. 7 la partie en massue du tube ; dès lors ils ne pouvaient plus servir à leur organisation interne. Si cette observation est vraisemblable et , comme je le crois , est admissible, ces digitations en tubes , dont le nombre, l'étendue ei la disposition étaient subordonnés aux circonstances du sol que ces animaux ont occupé , ne peuvent plus être considérées comme un caractère d'es- pèce ; ainsi les Clavagella echinata , coronata , cristala de- vront être examinées de nouveau pour prendre d'autres noms ou être réunies. A l'extrémité de la massue se trouve souvent , de même que dans l'Arrosoir, une petite fissure ouverte qui doit donner accès à l'eau dans la demeure du Mollusque, et elle lui devient nécessaire attendu que, dans les basses marées , l'extrémité supérieure de son tube n'est plus baignée par la mer. L'Arrosoir paraît être dans le même cas , et cette couronne formée de tubes qu'il porte à son extrémité doit contribuer comme point d'arrêt pour se maintenir vertical et à une hauteur voulue. Le tube des Clavagelles fossiles est plus grêle et généra- lement plus allongé que dans les espèces vivantes, et cette différence peut s'expliquer par le changement de niveau du sol ou du terrain mouvant où ont vécu les espèces fos- siles qui étaient obligées de prolonger leur tube pour en tenir constamment l'ouverture à l'abri des sables et recevoir l'eau de la mer. Dans ces grandes espèces , leurs siphons devaient parfois s'étendre de 20 à 23 centimètres Un des faits les plus curieux que je rapporterai est la manière dont se forment ces petits tubes. L'épiderme du grand muscle du manteau est rude, couvert de petites pustules d'où sortent parfois des filaments charnus sem- blables à des tentacules ; ce sont autant d'instruments d'où s'épanche la matière sécrétante et avec lesquels le Mol- lusque forme ces tuyaux (pi. 52, fig. 1). Je n'avais encore pu les voir positivement agir, lorsque M. Scac- 8 MotLtsçuKS, Pl. 49 à 62. chi', ici plus heureux que moi, surprit deux fois ces ani- maux introduisant leurs filaments charnus dans des tubes commencés qu'ils sécrétèrent en peu de temps; plusieurs achevés étaient déjà bouchés, et quand le travail fut fini, ces filets se retirèrent dans l'épidémie -du grand muscle et se séchèrent pour ensuite reparaître de nouveau dans un autre cas de nécessité. On remarque , sur la paroi de l'excavation , toutes les stries rugueuses d'accroissement de la valve libre , et on pourrait souvent , à l'aide de ces stries d'accroissement empreintes sur cette valve , déterminer le nombre de pé- riodes pendant lesquelles le Mollusque s'est livré au travail avant d'arriver au complément de sa coquille , tant elles font reconnaître l'interruption d'un travail pour en re- commencer un autre. Les impressions rugueuses observées sur la pierre , comme on le pense bien , ne sont pas dues à la pression de la valve ; on ne peut pas admettre que la substance ou liqueur dissolvante soit pressée ou frottée par la valve , car elle-même serait dissoute. Cela provient de ce que le grand muscle , après avoir creusé la pierre de 4 à 5 millimètres , plus ou moins , distance que l'on observe entre les plus fortes rugosités , s'arrête , puis la valve est augmentée à son tour, pour s'emparer de la même distance ; et le travail se répète ainsi. Cette circonstance nous démontre que la coquille ne reçoit cette succession progressivement continue de substance calcaire que lorsqu'elle est ouverte et immé- diatement appliquée contre la paroi de l'excavation , et ce afin que la matière sécrétée puisse se mouler dans toutes 1 M. Scaccbi cultive avec succès, à Naples, les sciences naturelles. Quoiqu'il soit 1res jeune encore, la zoologie et la mine'ralogie lui sont déjà redevables de découvertes importantes; à mon retour de Malte dans ce pays, il venait de découvrir dans le golfe la Clavagella balanorum ; il voulut bien m'en donner communication. Je repro- duis, dans cette notice (pl. II, fig. 5 à 9), une copie de ses dessins. Mollusques, Pl. 49 à 52. 9 les inégalités rugueuses produites sur la pierre par le tra- vail du grand muscle du manteau dans la partie ventrue de l'excavation ; l'élargissement qu'il a cherché à obtenir de sa cellule immédiatement au bord inférieur de sa valve, qui le gêne dans chacune de ses évolutions , donne cette disposition de plis sur lesquels la valve se forme par petites parties et finit par se trouver moulée tout entière. La coquille ayant atteint sa grandeur voulue est, à cet état , quoique grande , très mince , et a les bords tran- chants, la dent et les impressions musculaires peu senties. C'est alors que le Mollusque définitivement fixé donne le caractère prononcé à sa dent (pi. 49, fig. 5). La matière sé- crétante est employée dans l'épaisseur des valves qui pren- nent une forme plus arrondie ; la principale attache du muscle adducteur des valves devient alors très concave. Nous ne devons plus être étonnés d'autant de change- ments dans les différents âges de la Clavagelle , puisqu'elle ne peut avoir sa forme définitive qu'après le prolongement du ligament et l'agrandissement complet de sa coquille ; ce sont ces différences qui ont fait dire que les valves man- quaient de dents , et les ont fait méconnaître au point de faire jusqu'à quatre espèces de la seule Clavagella aperla , et si je n'avais pas eu à ma disposition un aussi grand nombre d'individus, j'aurais probablement commis la même erreur. Les valves (pi. 49 , fig. 1 , 2 et 3) montrent l'état du jeune âge , où le Mollusque se fixe dans la moindre cavité. Il sécrète de suite une valve sur la paroi gauche et creuse aussitôt la pierre pour s'introduire plus avant dans cette première demeure. Il y élève déjà son petit tube , à peine ouvert de 4 à 6 millimètres , et termine son extrémité par une ou deux manchettes. Plus tard , il allonge ses valves et ses attaches musculaires , dont on voit les accroissements. Son ligament extérieur, quoique faible , se prolonge aussi en se renouvelant plus bas, au furet à mesure de l'ac- ■• 1842. 2 10 Moi.m sou; s , Pi .. Î*J a fadL . croisseuient. Dès lors la partie supérieure est abandonnée ; j'ai vu la preuve évidente de ce fait . Après avoir séparé en deux parties la demeure d'une Clavagelle, je reconnus tjue la scie, en traversant la callosité qui recouvre la partie supérieure de la valve fixe , y avait mis à découvert le ligament primi- tif, anciennement abandonné et recouvert par la substance testacée. Il se trouvait être intérieurement placé dans la masse de callosité (voy. pi. 51 , fig. 1 , point A). Ce pro- longement vient sans doute de ce que la dent , obligée de s'allonger , est peu prononcée dans les jeunes individus ; c'est un simple crochet long , souvent à peine sensible et commençant faiblement sous la valve gauche. La partie supérieure des siphons à l'état comprimé se trouve arriver à 12 ou 15 millimètres de profondeur; c'est ordinairement là que le Mollusque fixe sa partie antérieure pour acquérir tout son accroissement dans la partie posté- rieure. De son grand muscle il attaque la pierre dans sa partie ventrue, pour donner toute l'aisance nécessaire à son développement. Sa partie inférieure^ la plus introduite dans la pierre , est ordinairement de 5 à 6 centimètres au dessous de la surface , comme le font voir les figures ci-jointes de grandeur naturelle. Je suppose que l'obligation où est la Clavagelle de s'attacher par une de ses valves est le motif qui la détourne de pénétrer plus avant dans la pierre, comme le font les Modioles , Lithophages et Pholades1. Par suite de l'accroissement de l'excavation , le tube se trouve , à son tour, circonscrit dans un trop petit diamètre qui ne correspond plus à la force des siphons : il ne suffit plus et doit subir un changement. Je crois que le Mollusque le détruit en en dissolvant la partie du cou, ordinairement contenue dans la pierre, comme nous l'avons vu plus haut, de 12 à 15 millimètres; alors la partie supérieure du tube ' J'ai rapporté du grand port de Malte un bloc de calcaire grossit» où la Pholade dactyle s'est introduite jusqu'à 27 centimètres. Moti/ofeQiHfft , l'r «î» à ;»» n se trouve coupée et tombe d'elle-même. Cette petite partie du conduit étant élargie dans les proportions voulues, il construit un nouveau tube. Le même individu réitère-t-il plusieurs fois ce fait? je le suppose. Je suis d'autant plus porté à admettre cette supposition comme certaine , qu'il en est ainsi des Gastrochènes1 ; que l'on trouve des Clavagelles de tous les âges ; et que les premières valves elles-mêmes portant le point ambiant sont entièrement détruites. Nous en voyons la preuve dans les courbes et la longueur des premières stries des grandes valves qui correspondent environ à la moitié des petites (pi. 49 , fig. 2 et 3). S'il en était autrement , que les valves fussent continuées sans qu'elles fussent tronquées, elles se- raient extrêmement aiguës, gêneraient le développement des siphons et ne correspondraient plus au grand âge des fig. 4 et 6, pi. 49 , et pi. 50 , fig. 1 , où il est facile de reconnaître la partie tronquée. Ici on se croirait autorisé à y placer le point ambiant qui , en ce cas , serait à l'opposé du liga- ment ; mais il n'en est pas ainsi , le vrai point ambiant est enlevé dès le premier âge , et il ne paraît plus dans les grandes valves même, dans les %. 2 et 3, pi. 49. Il a dis- paru avec la partie tronquée , comme le fera reconnaître la fig. 2 , pi. 50 , où l'on a ajouté au point ambiant tout l'ac- croissement que devait acquérir la coquille. La partie des- sinée au trait est celle qui doit être rongée peu à peu par le Mollusque ; dès lors la valve reste conforme à toutes celles que l'on observe dans cette Clavagelle. Ainsi les premiers tubes comme les premières valves qui leur sont appropriées dans les proportions voulues , leur bombé et le petit circuit de leurs courbes d'accroissements , nécessités voulues du jeune âge, doivent disparaître pour que le Mollusque arrive à son état adulte. Je crois que ces observations ne laissent aucun doute sur ce sujet. 1 Je me propose de donner, plus tard, quelques observations sur ce £enre. 12 Mollusques, Pl. 49 à 52. Assez souvent il arrive par la chute de corps étrangers ou d'autres accidents que le tube est brisé à la sortie de la pierre ; alors le Mollusque en allonge un nouveau en le rattachant au vieux comme s'il y eût été soudé. Si , arrivé à son état complet d'accroissement , le Mol- lusque ressent encore le besoin de s'accroître , c'est sur sa longueur qu'il prend cette dernière extension , en sécrétant sur son tube un nombre indéfini de manchettes qui sont autant de nouvelles bouches de tube que l'animal repro- duit les unes à la suite des autres, quelquefois jusqu'au nombre de huit. Il prolonge également sa valve comme on le voit pl. 50 , fig. 1. Lorsque le Mollusque se contracte sous sa coquille, son volume ne remplit guère que la moitié de son excavation , et ses siphons, pour arriver à l'orifice de son tube, doi- vent , dans les grands individus , s'étendre d'environ 8 centimètres. Lorsqu'il veut changer l'eau de sa cellule ou en nettoyer le dépôt de molécules calcaires qui s'y forment par suite de son travail à dissoudre les parois de sa demeure , il rentre ses siphons , repousse avec force son grand muscle infé- rieur vers les parois de son excavation et ouvre sa valve ; ayant ainsi rempli sa demeure avec lui-même , l'eau est contrainte de remonter par le tube. Il agit encore d'une autre manière en fermant, avec la masse charnue de ses siphons , son tube à la gorge formée au dessus de sa co- quille pour que l'eau ne retombe pas aussitôt ; ensuite par la petite ouverture pratiquée à l'extrémité postérieure du grand muscle , il aspire jusqu'à la dernière goutte d'eau restée dans l'excavation ; et , par la pression de sa valve , il agit comme les autres Mollusques , en rejetant avec force, par ses siphons et hors de son tube , cette eau qu'il veut renouveler. Un très petit nombre d'espèces vivantes ont encore été trouvées ; la comparaison que j'en ai pu faire avec celle de Mollusques, Pl. 49 à M. 13 Malle m'a porté à reconnaître que la plupart de ces Cla- vagelles appartiennent à une seule et même espèce. M. Audouin en a possédé une avec ranimai sur les- quels il fit un mémoire qui, ayant été communiqué à M. Cuvier, fut ensuite perdu et ne reçut point de publica- tion ; elle venait de Sicile : le dessin de M. Audouin que j'en ai vu m'a fait connaître qu'elle appartenait à la grande espèce figurée sous le nom de Clavagella aperta. M. Délie Chiaje , à Naples , dans son ouvrage d'anatomie comparée , en figure une sans description sous le nom de Clavagella sicula ; celle-ci est encore à réunira la même espèce de Malte , avec laquelle elle a les plus grands rap- ports : elle provenait de Sicile. M. Deshayes figure, dans son Traité élémentaire de con- chyliologie , une Clavagelle dans un madrépore, pl. I, fig. 12 à 14 : l'auteur la rapporte à une espèce nommée par Broderip Clavagella lata. Elle n'a pas ses caractères ; c'est indubitablement encore la même que ci-dessus. M. Broderip, dans les Transactions zoologiques de Lon- dres, en décrit trois espèces : une est la Clavagella lata , et la figure qu'il en donne , malgré que le tube ne soit pas entier, fait reconnaître évidemment par la forme des valves et l'excavation du Mollusque que c'est la même espèce qui nous occupe ; elle n'est pas encore parfaitement adulte. M. Owen donne en détail une très bonne description anatomique de l'animal de cette dernière ; elle est dans un fragment de pierre calcaire et a été trouvée par M. Gnming , à 22 mètres de profondeur, à l'île de Muerte, dans la baie de Guayaquil M. Sowerby , dans son Gênera , figure et décrit une Cla- vagella aperta. Cette espèce est encore la même ; elle est à l'état jeune, et, comme étant la figure la plus complète publiée sur cette espèce , je rangerai, sous le nom qu'il lui donne de Clavagella aperta , toutes les précédentes , ainsi que la principale espèce que je figure à la suite de cette M Mollusques, Pl. 49 à 52. notice. Toutes les comparaisons que j'ai été à portée de Taire des différents âges m'ont fait reconnaître qu'elles ap- partiennent toutes à la même espèce. M. Broderip en cite une autre sous le nom de Clavagella elongata ; elle e^t dans un madrépore ; la forme contournée et pointue de sa valve libre la distingue des précédentes ; elle habite l'océan Pacifique. Je donne, pl. 50, fig. 3, le tracé de cette valve comme renseignement. Le même auteur donne une troisième espèce sous le nom de Clauagella Melitensis. Celle-ci, déforme arrondie, me semble devoir appartenir à l'espèce que j'ai trouvée très rarement et toujours imparfaite à Nice, à Venise et à Palerme , dans des agglomérations madréporiques. Je figure le tracé de sa valve , pl. 50 , fig. 4. M. Rang, dans son Manuel de conchyliologie , cite une autre espèce vivante trouvée par lui à l'île Bourbon dans une masse de madrépore ; il la nomme Clavagelle râpe ; je n'ai pu la comparer, faute de figure. La Cla^agella aperta se trouve, mais rarement, sur diverses côtes c|e la Sicile, àPalerme, Catane et autres lieux, attachée à des fragments de pierre calcaire ou aggloméra- tions de madrépores recueillis dans les dragues à une grande profondeur. Elle est moins rare à l'île de Malte , dans le grand port et aux environs , à toutes profondeurs , il en a été dragué jusqu'à 26 mètres. Ce curieux Mollusque habite dans le calcaire grossier, compacte, blanc, grain fin, en exploitation à Malte. Il y vit avec les Gastrochènes , les Pholades , les Modioles lithophages , les Saxicaves et autres perforants , et une petite espèce de Spirorbe. Il faut les draguer sur les parois escarpées , et la re- cherche en est très difficile. On doit arriver sur des parties de rochers déjà criblés de trous d'animaux perforants , ces masses alors se détachent à la drague ; or on conçoit com- bien il est rare de les obtenir avec leurs coquilles intactes, Momi syiis, l'i. . 49 à 6:2. 15 Je iii'étoane , néanmoins, comment ces animaux vivant dans nos mers ont pu nous rester si longtemps inconnus. La Clavagella balanorum, découverte par Scacchi, pi. 52, fig. 1 à 5, est constamment petite , L'ouverture du tube est accompagnée rarement de lames en forme de manchettes; elles sont moins caractérisées que dans la Clavagella aperta avec laquelle elle a , du r,este , beaucoup de rap- port. Sa valve fixe est peu apparente; on juge mieux, dans cette espèce, du travail du Mollusque pour se procurer son indépendance ; dans des monceaux de Balane il arrive souvent que l'animal , en perforant sa demeure , traverse d'une balane dans une autre ; il s'ensuit de grands vides souvent anguleux , qui ne sont plus en rapport avec les formes arrondies du Mollusque. Dans ces cavités inégales et trop grandes où se trouve souvent du sable , l'animal , toujours à sa manière, forme des masses tubuleuses qui ont assez d'analogie avec certaines agglomérations de Ser- pules. C'est ainsi qu'il cloisonne souvent les trois quarts de son excavation pour l'approprier à sa forme et à sa gran- deur, renfermant dans les vides qui lui sont inutiles le sable et autres débris que les eaux y ont portés. Si l'on doutait de ce que j'ai avancé pour la Clavagella aperta , que les valves sont moulées sur les parois de l'exca- vation, cette espèce en orne les preuves les plus concluantes; car souvent les parois présentent des points anguleux que n'a point formés la valve , mais , au contraire , dont elle s'est fortement empreinte en se moulant sur toutes les aspé- rités qu'elle rencontre. Cette Clavagelle est assez commune dans la balane sillon- née, formant des masses attachées au tuf volcanique sur les rives du mont Pausilippe , principalement dans les grottes situées entre Naples et Pouzzole. Dans mes recherches de 1839 sur les côtes du golfe de Nice , sur celles de la Sicile et dans les lagunes de Venise , au milieu des masses madréporiques et des fragments de 1G Molllsqcf.s, Pl. 49 à 52. calcaire grossier ou argileux que j'avais dragués par vingt et trente brasses , je trouvai dix exemplaires d'une Clavagelle vivante, de moyenne grandeur, intermédiaire entre la Clavagelle ouverte et celle des balanes ; la valve est plus arrondie , très bombée sur le bord dorsal , ridée , nacrée intérieurement ; le tube , que j'ai toujours trouvé brisé, m'a paru devoir être quelquefois froncé. Elle a tous les rapports avec la Clavagella Melitensis de Broderip, avec laquelle je la réunis pl. 50, fig. 4. 1 . Clavagelle ouverte. Clavagella aperta. So werby. (Pl. 49 , fig. 1 à 7 ; pl. 50, fig. 1 à 8 ; et pl. 51 , fig. 1 à 4.) Excavatio ovata, rotunda, super ascensa ; tubo cum limbis ; valais semitriangularibus, ovatis , maxime oscilatis, conca- vis, rugosis, margaritaceis intus ; umbone subrotundato. Clav. aperta , «Sowerby, Gênera. Clav. lata , Broderip , Trans. ofzool., t. I, p. 265, pl. XXX, fig. 8 à 10, coq. 11 à 16 animal. Clav. lata ,Desb., Traité élém. de conchyl., p. 20, pl. 1, fig. 12 à 14. Clav. sicula , Délie Chiaje, Anat. comp. Clav. aperta, Lowel Reeve , Conch. syst. , etc. (Lond., 1841), p. 35, pl. XVIII. Habite les mers de Malte et de Sicile , et, suivant M. Cu- ming , dans l'océan Pacifique. 2. Clavagelle des balanes. Clavagella bala- norum. Scacchi. (Pl. 50, fig. 1 à 5.) Testa bivalvis in conceptaculo ovali, rotundata ; conceptacu- lum ipsum in fistulam subtetragonam productum ; valvœ subtrigonœ rugosœ. Habite dans les amas de balanes , à la côte de Pausilippe. Mollusqcis, Pl. 41) :i 62. 17 3. Clavagelle allongée. Clavagella elongata. Broderip. (Pl. 50, fig. 3.) Excavatio elongato-ovala ; valva libéra elongata, subtrigona* convexa , externe concentrice valde rugosa , intus nitente , umbone acuta. Clav. elongata, Brod., Trans. of zool., t. I, p. 266, pl. XXXV, fig. 1 à 4. Habite l'océan Pacifique ; trouvée dans un madrépore. 4. Clavagelle de Malte. Clavagella Melitensis, Broderip. (Pl. 50, fig. A-.j Testa subrotundata , convexa, rugosa, intus subnitens ; tubo longitudinaliter corrugato. Clav. Melitensis, Brod., Trans. of zool., t. I, p. 266, pl. XXXV, fig. & à 8. Habite le golfe de Nice , les lagunes de Venise , les mers de Malte et de Sicile , dans des masses madréporiques et dans le calcaire argileux ; elle se rencontre plus rarement que la Clavagelle ouverte. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 49. Fig. I. Valve droite de la Clavagella aperta à l'état très jeune ; on y remarque le point ambiant. II. La même Clavagelle plus avancée, vue dans la pierre qui a été coupée pour montrer la partie excavée et la valve droite en place. Son jeune tube a six facettes et déve- loppe une première manchette. 13 Mollusque*, Pi,. i9 à 5z. III. La même, encore plus avancée également dans la pierre. Son jeune tube, comme le pre'cédent, offre deux man- chettes ; quoique jeunes, ces deux figures ne montrent plus le point ambiant déjà détruit dans la partie tronquée. IV. Valve droite de la même espèce, vue à l'intérieur. Quoique beaucoup plus grande, elle n'a point encore atteint l'état adulte de son crochet, ni sa forme arrondie. V. Valve de la même, présentant l'intérieur : celle-ci, par- faitement adulte , montre les empreintes bien détermi- nées de ses diverses attaches musculaires. Enlre l'im- pression supérieure et la palléale on remarque un autre petit point d'altache. VI. Clavagella aperta dans un fragment de calcaire grossier équarri et scié perpendiculairement; on voit une par- tie du Mollusque sous sa valve droite dans son excava- tion , le grand muscle du manteau et l'ouverture d'où sort son petit pied rudimentaire ; l'extrémité inférieure <>/<>//uj{/ttc.r. /'/ fa ('lavage lia mpertm,. j****». («M„„/ ,/,•/ M Kt-mpiid «y 1i;nc'/- .W<>//a'<> ('la va «voila tet2 ('. fit/ im/> . J/<{////.rt////\i\ /'/. ,/.>'. 1 ( ! yc i 0 § 1 0 m a ûanerim a an . Petit J.O.Pr,:tie /'//>j-. 1 /ti-monii imp ■ . t/mt'itmirtif Mollusques, Pl- £6. ' G. CYCLOSTOME. Cyclostoma. Lam. C. Mélanostome. C. Melanostoma. Nob. (Collection Petit de la Saussaye.) C. testa ventricoso-conica , tenuissima , alba , subdiaphana , perforata ; anfractibus senis , rotundatis , transvcrsim striatis , infimis lineolis rufescentibus interdum fasciatis ; spira subacuta; peritremate reflexo , tenui , fusco-nigri- cante, nitidissimo ; operculo cartilagineo , tenuissime sex- spirato. Diamètre, 12 millim.; hauteur, 14 millim. Nous reproduisons ici, avec une figure, le joli Cyclostome que nous avons décrit pour la première fois dans la Revue zoologique, en octobre 1841. Cette coquille est ventrue; ses tours de spire, au nombre de six, sont très arrondis : ils paraissent lisses à l'œil nu ; mais on y aperçoit, à l'aide d'une loupe, des stries d'ac- croissement obliques et irrégulières coupées transversale- ment par des stries et des linéoles roussâtres. Cette espèce blanche , assez transparente, se rapproche évidemment de plusieurs espèces décrites par MM. Quoy et Lesson ; mais elle nous a paru en différer par plusieurs ca- ractères , et surtout par son péristome large , rebordé , mince, tranchant et d'un noir marron très-brillant. Le C. melanostoma habite, dit-on, la Nouvelle-Guinée. S. PETIT. 1842. 11 '.:./■ ,/r /,>•>/,>V- Molluxçu^r. /'/. -< , \ 0 1 1 1 1 a /)ele*rsertùma . a* . I A'r/itti/itt im/> ■ hiWi/<>u,-/ir se Moi i i Sul i - Pi 68. | G. POURPRE. Purpura. Lamarck. P. (Ricinule) Iodostome. P. iodosloma. Lessou. P. testa obovata , subglobosa , striis transversis striata , non muricata, rosea , cum lineis rujis et cingulis aterrimis sex picta; spira brevissima, acuta ; apertura ringente, violacea ; epiderme brunnen. Junior; testa leviter granulosa ; apertura simplici) tridentata et tristriata , rosea, cum quatuor ma- culis nigris. Hab. : Nova-Zelandia. Cette belle espèce de Pourpre, de la section, des Ricinules, est ovalaire , très épaisse , semi-globuleuse, sans aucun tubercule , à spire courte , formée de quatre tours très pressés, subaiguë au sommet. Le dernier tour est très grand, à surface onduleuse, par des sortes de côtes verticales cou- pées par des lignes en relief, régulières, transversales et séparées par des sillons égaux. La suture du premier tour est rugueuse. Toute la surface est d'un rose pâle , que re- lèvent six larges bandes noires sur le grand tour , séparées les unes des autres par des traits roux marron, au nombre de cinq dans le haut et de trois dans le bas du test. L'ou- verture est allongée , dilatée au milieu , garnie de sillons , de rides et de dents qui la rendent grimaçante. Sa colora- tion est un riche violet ou de l'iode en vapeurs. Le bord droit est large, aplati, sinueux, avec des sillons et des saillies; il présente , en dedans, six ou huit dents très prononcées, et chez les individus très adultes , des dilatations ou des renflements à la terminaison des larges bandes noires. Le bord coluinellaire ou gauche est marqué de trois à quatre côtes formant rides, et le canal est court et presque droit; en haut, la columelle est grosse et arrondie. Un epiderme 1842. 11 2 Magasin dk zoologie. — année 1842. rouge brun sanguinolent , épais , recouvre cette pourpre en dessus. Sa hauteur est de 18 lig. (0,04) sur 15 de lar- geur (0,030). Elle provient des côtes de la Nouvelle-Zélande, d'où Ta rapportée le* commis aux vivres de la frégate la Vénus. Dans le jeune âge , la lèvre droite est simple . rose avec quatre maculatures noires ; le fond de la bouche a trois côtes saillantes ; la columelle a trois dents, et des éminences marquent le dessus des bandes noires sur le grand tour. Le fond de la coloration est blanchâtre, avec les traits roux et les bandes noires, mais dilatées à leur milieu et rétrécies à leurs extrémités, suivant les zones d'accroissement. LESSON. .///,/ ,/<■ Zoolfic. iS4» lfu//ft.i;/i/<-.< /'/. ./S Purpura w< 'o.itO/tKl . /.<:•:, A Krmontt imp ■ SfOLLCftQUBS, Pi. 59 G. VITRINE. Vitrina. Draparnaud. V. Sigaretine. V. Sisaret'mn. Rëcluz. 'ô' V. testa auriformi , convexo-depressa , supra planulata, lon- giludinaliler striis tenuissimis remous impressa , pellucida , luteo-viridescente ; anfractibus tribus, linea plana discre- ts ; s pira retusissima, radiât im tenuiter plicata ; aperlura maxima ; labio interiore excavato, acuto , spiram internam ost en dente. Revue zoologique par la Société Ciwierienne, 18 i 1 , p. 70. Longueur, 18 millim.; largeur, 1/2 millim.; hauteur, 8 millim. Hab. l'intérieur de l'Afrique, à Sediou, sur les bords de la rivière de Casamans. Coquille auriforme , planulée en dessus , un peu convexe au côté postérieur, légèrement imprimée de stries longitu- dinales un peu écartées les unes des autres , transparente , d'un jaune verdâtre tendre. Tours de spire au nombre de trois : le dernier énorme, comparativement aux deux pre- miers. Spire plane , formée de deux tours sculptés de plis rapprochés et rayonnants. Ouverture très grande, de même forme que chez le Sigaretus stomatellus , Risso, Hist. nal. Eur. mer. {Lamellaria stomatella, Nobis). Lèvre interne très mince, aiguë, très excavée, laissant voir facilement toute la spire intérieure. Labre (lèvre externe) tranchant à la marge et taché , à l'intérieur, de blanc opaque. Remarque. — Cette jolie espèce ne peut être comparée qu'à Y Helicolimax Lamarckii , Férussac , Hist, MolL, pi. 9, 1842. 13 * MAGASIÎV DE ZOOLOGIE. — ANNÉE 1842» fig.^); mais on l'en distinguera aisément à sa spire tout à fait plane et rayonnée de plis; à son bord externe plus excavé, toujours tranchant , non bordé, et à ses pro- portions. Elle appartient au cabinet de M. Petit de la Saussaie, qui a bien voulu me permettre de la décrire. Elle a été dé- couverte par le capitaine Mion. REGLUZ. ///■4LS<///'. 1 1/ ;/ f.i- . /'/. O'o . /. N^ *A A * Lui'i 'in a crisùztu . &**«*, Y fiiiiumtf />/)/' I ll/U,/t>U///.\,yt,'<\r /Y <>'/. I>ii 1 1 mus JtàiUa/tur. A w i'/h/ i/ji/> A;,,,;/,..:./,,- Mollusques, Pl. A3. 1 G. BULIME. Bulimus. Lam. B. foudroyé. B. fulguratus. Jay. B. testa oblonga , soUdiuscula , transversim striato-undu- lata ; anfractibus quinis convexiusculis , ultimo dilule oli~ vaceo,fuscis fulgurantibus interdum confluentibus ornato, superne maculis albis altérais cincto ; spira comco-sub- acuta , decorticata dilute rosea; apertura ovato-oblonga , intùs subfulva vel aurantia ; columella plicata ; umbilico oblongo ; labro reflexo, albido. Longueur, 50 raillim. ; largeur, 22 Bulimus fulguratus, Jat. Revue zoologique de la Société Cuvic- rienne, 1842, p. 80. Coquille allongée, ornée de stries transversales et ondu- leuses ; le dernier tour présente , sur un fond de couleur olivacée , des flammules brunes en zigzag. Les tours supé- rieurs, assez généralement dépourvus de Pépiderme , sont d'une couleur plus ou moins rose , la torsion de la colu- melle forme un pli très prononcé , l'intérieur et le bord de l'ouverture varient , pour la couleur , du blanc au fauve orangé. Celte charmante espèce, remarquable par sa coloration , a été rapportée avec le Bulimus malleatus, et appartient sans doute à la même localité. Les Bul. malleatus et fulguratus , dont la description a paru pour la première fois dans la Revue zoologique (n° de mars 1842), se rapprochent beaucoup du groupe que M. Guilding a formé sous la dénomination générique de Caprella, qu'il a abandonnée depuis pour le nom de Pleho- cheilus. 1843. 6 . //, tf /tn//t » ////. ' ■ //V- //."./ 7/ /a ., I ) u 1 1 nu i s fkfyurmtÊU . 4» I trmond /////• .Mollusques, Pi. (J î ■ 84. DESCRIPTION de plusieurs espères nouvelles de Mollusques île France, PAR M. MILI.ET. Limace rustique. Limax rus tic a. (PI. 63, fig. 1.) Leucophœo proximus; clypeo levi, albo-rufo, intégra, utrin- que lincato nigro; corpore carinato, utrinque fascialo nigro ; apertura laterali subpostica. Longueur, 4 1/2 à 5 cenlim.; diamètre, 7 à 8 millim. Hab. la France. Animal allongé; tentacules courts, gris ; tête et cou d'un gris pâle uniforme, ce dernier marqué de deux légers sillons longitudinaux supérieurs; un petit point noir placé sur la gaine de chaque tentacule supérieur1 ; bouclier d'un blanc teinté de roux , lisse , marqué de deux taches allongées , étroites, noires et parallèles; corps surmonté d'une carène blanchâtre, accompagnée, de chaque côté, d'une bande longitudinale et parallèle d'un gris noirâtre; une tache de cette dernière couleur , mais d'une teinte plus foncée , se voit de chaque côté en s'étendant sous le bouclier ; dessous du corps blanchâtre ; mucus blanc. Cette nouvelle espèce, qu'il ne faut pas confondre avec quelques variétés du L. agrestis , sur lesquelles on remar- que quelquefois une bande noire de chaque côté du corps, habite le jour sous Técorce des arbres, sous les pierres, etc. Je l'ai rencontrée au nord de l'Anjou, à la Bouillant, com- mune de la Chapelle-Hullin, ainsi qu'à Thorigné, etc. Assez rare. ' Ce point est inhérent à la gaîne des tentacules supérieurs, et n'est pas dû , comme on pourrait le croire , à la pre'sence du tenta- cule dont le sommet , qui est noir, produirait cette illusion. 1843. V 4 Magasin dk zoolo«.ii:. — année I B 'i -i . espèces : de la première, par la troncature oblique de sa partie postérieure et en ce qu'elle est plus aplatie; de la seconde, indépendamment de sa forme et de sa taille, parce qu'elle n'est pas bâillante comme elle; ses deux couleurs, en outre, tranchées nettement par l'un de ses rayons, serviront encore à l'en séparer. Mulette manchotte. Unio mcuica . (PI. 64, fv2i) Testa oblongo-reniformis , natibus prominulis , non decorti- catis , undato-rugosis . Longueur transversale 4 1/2 centimètres ; hauteur, 2 1/2 centim.; e'puisscur, 17 millimètres. Hab. la France. Coquille réniforme, ayant ses extrémités arrondies, le bord supérieur arqué et l'inférieur sinué, couverte de stries rapprochées très-prononcées : celles des natèces ondulées et très-saillantes ; crochets non excoriés , ridés > peu élevés ; côté antérieur très-court et peu élevé ; épidémie d'un jaune olivâtre , recouvert d'un enduit ferrugineux 1 qui domine cette première couleur ; nacre intérieure d'un blanc laiteux légèrement teint de bleuâtre ; dents cardinales assez sail- lantes, rugueuses; dents laté raies lamelleuses et tranchantes, l'une d'elles, de la valve gauche, bifurquée postérieurement. Cette variété , tout à fait remarquable , s'enfonce dans la vase ouïe sable terreux, de manière à ne laisser paraître que le quart ou environ de sa coquille : la partie restée à découvert , fortement encroûtée d'un limon incrustant , qui lui donne l'apparence d'un corps étranger, d'une petite parcelle de terre , est le seul indice qui puisse servir à la faire remarquer. Habite le Tillet, ruisseau torrentueux, qui passe près de la ville d'Aix en Savoie, en roulant ses eaux vers le lac du Bourget. 'Cette teinte ferrugineuse n'est due , sans doute, qu'au limon de celte couleur dans lequel on rencontre cet Unio. ///,/. de /<><>/<>>//'<■ . tâ43> Yûlhi+1 r«:r. />/.<:.',. i. I.imax rustfsm , a**. 2. Paladin a dbcynens, tm Ki-nioml iinp. Anneétutht a ///./ dé /.(><>/<>k ZOOLOGIE. — ANNÉE 1843. sur le bord droit , donne à l'ouverture une forme subqua- drangulaire. L'intérieur de la coquille est.blanc, le bord co- lumellaire est d'un violet foncé , ainsi que le bord interne du labre , qui est fort épais. Cette espèce est voisine du Bulime, que M. D. Férussac a fait figurer sous le nom de Bul. regina ; mais elle s'en distingue cependant par la pesanteur, qui est beaucoup plus considérable et paraît constante , par la forme anguleuse de son dernier tour, par la vivacité des couleurs de son ou- verture , qui est aussi bien moins régulière. Cette espèce, que nous dédions à notre ami M. Powis , a été trouvée par M. Goudot dans les environs de Santa-Fé de Bogota , république de la Nouvelle-Grenade. y. de Zoofome ■ iâ^3. MoiIu.iyr;t.i . /'f (>. /',■,:,;;■ J,r l'ulimiis Powùùauu. Aot Y témtni "«/'• in.i.-J. ■ Molli SQl tus, Pi. 60. BuLlMUS SUBSKMICLAUSUS. Petit. Testa ovato-conica, tenui , albida; anfractibus sems, con- vexiusculis , ultimo spira multo majore , oblique ad basim decurrenle, obtusissime angulato ; aperlura ovali ; cola- mella in medio et anterius concavo-plana; labro superne simplici , inferne intus marginato, margine aperturam an- guslante. Long. , 24 millim. ; lai g. , 16 millim. Coquille conique, ovale, blanchâtre; quatre tours peu convexes , le dernier remarquable par sa dimension , par l'obliquité qu'il prend relativement à l'axe de la coquille et par sa forme subanguleuse à la base. L'ouverture de ce Bulime est fort singulière en ce que le labre, simple à sa partie supérieure , est , vers sa base j re - bordé intérieurement : ce rebord, mince, plane, ressemble à un fragment d'épipliragme , et rétrécit notablement l'ou- verture de la coquille. L'individu d'après lequel nous décrivons cette espèce n'est pas très frais , et nous ne pouvons dire si elle n'est pas ordinairement pourvue d'un épiderme. Sur notre exem- plaire on aperçoit , autour de la columelle , un fragment d'épiderme brun-marron, sur lequel se font sentir des stries longitudinales. Ce Bulime a été trouvé par M. Goudot , sur les hauteurs boisées de la montagne de Kindiou , province de Bogota. 184: ////// ///' /i'i>/i»/ir /''>'■/■' Uo/tii.c/nr.r . /'/. Oïl. A 0 Km II m us jruh.wmiclau.rus .. A Mollusques , Pi. G7. Bulimus Goudoth. Petit, Testa ovata , tenui, pellucida , fusco'olivacea ; anfractibus seniSy convexis, longitudinaliter et irregularitcr tenue stria- tis ; apertura ovata , intus sordide cœrulescente ; columella in medio anguloso-callosa, labro tenui , acuto. Long. , 33 millim. ; larg., 20 millim. Coquille ovale , transparente , très mince , très fragile , d'un vert olivacé ; six tours de spire finement et irréguliè- rement striés ; ouverture ovale , présentant , à l'intérieur , un reflet bleuâtre; le bord du labre très mince. Cette coquille a été trouvée, par M. Goudot, au pied des neiges, dans la montagne du Tolima, province de Santa- Fé de Bogota. Nous dédions cette espèce à ce voyageur, dont le nom était déjà connu dans les sciences naturelles par les intéressantes recherches de son frère. 1843. il Maa. de Zocloaie ■ tâ^3. )fl>(,u.,lfu,:r . /'/. ll II Ml US O'o(i(fofù' . r,>n V. /{c'numd ', ///i/>. MOfcLUSQUBS , Ï'l. 68. Caracolla subplanata. Petit, Testa discoidca, rufo-fusca , valde carinata , subtus con- wexiuscula , infra convexa, laie umbilicata , umbilico spi- rali y anfractibus quinis, subplanulatis ; apcrtura subqua- drangulari, margine continuo, reflexo , albido ; columella ad médium dente elongata, lamellosa ornata, subtus et intus plica transversa minori notata ; labro bidentato. Larg. , 40 milHni.; haut., 14 millim. Coquille discoïde , fortement carénée , ayant cinq tours de spire, l'ouverture à peu près quadraugulaire et grima- çante. Une dent blanche et lamelleuse s'étend sur la colu- melle; le labre est garni de deux dents dont l'une, placée vis à vis la dent columellaire, arrive presque à la toucher; au dessus et dans la partie interne de la coquille correspon- dant au point où les deux dents tendent à se réunir, on voit un petit pli aigu et transverse. La Caracolla subplanata se rapproche beaucoup , par sa forme générale , par les accidents de son ouverture et par sa coloration , de Y Hélix plicata de Born ; mais elle est tou- jours plus petite , plus déprimée , plus fortement carénée. Par suite de son plus grand aplatissement , les dents ou lames qui rendent son ouverture grimaçante sont plus rapprochées; on ne voit jamais, d'ailleurs, dans V Hélix plicata, le petit pli interne , transverse , qu'on remarque dans la Caracolla planât a , au dessus du point où les deux dents lamelleuses semblent presque se réunir. Cette coquille, rapportée par M. Goudot, vient de l'inté- rieur de la Nouvelle-Grenade. 1843. n .}/,/■ Zo,>/ot/ l'r ■ /#JJ. Mollusque* /'/ dit. CiU'ocolla J'tibfitnnn/a . -Iiuiiu/oiii/ic .1; Mollusques, IV 69 à 71. NOTICE SUR LE GENRE GASTROCHÈNE. par M FR. CAIIJJAUD. Notre but, dans cette brève notice , est de faire con- naître quelques observations nouvelles recueillies à Malte , en 1840, sur le Gastrochène modioline, en décrivant ici , pour la première fois, son tube, qui était resté si long- temps ignoré. Nous avons représenté et nous décrirons ce Mollusque dans le sens où il vit, l'ouverture de son tube supérieure- ment placée comme celui des Clavagelles. GASTROCHÈNE. Gastrochuena. Spengler. Caractères généraux. Animal perforant, claviforme, tronqué postérieure- ment ; les bords du manteau réunis ; une très petite ouver- ture pour le passage du pied , au centre de la partie tron- quée , supérieurement deux siphdhs réunis , très allongés et se contractant en entier sous la coquille ; branchies étroites , prolongées au delà des siphons. Tube calcaire, pyriforme , ouvert antérieurement, droit ou contourné, libre ou engagé dans les corps sous- 1843. 11 2 Magasin de zoologie. — année 1843. marins, contenant une coquille allongée , bivalve équi- valve , très bâillante postérieurement. Charnière simple , ligament droit extérieur1. Gastrochèjse modioline. Gastrochœna modiolina. Testa ovato-oblonga , transversim striata, vagina pyriformi , contorta , crassa , ad aperturam bicarinata. G aslrochœna modiolina, Lam. , Anim, s. veit. , 2e édit. de Desh., t. VI, p. 49,11° 3. Mylilus, Encyc. méth. , pi. 219, f. 4, a, b. Pholas hians , Brocchi , Conch. foss. subap., p. 592, pi. 11, fig. 14 , a, b Chama pavva, Dacosta, Conch. brit. , p 234 , n° 58. Mya dubia, Donov., Conch., t. III, p. 108. Mya dubia, Penn., But. zool. , 1812, t. IV, pi. 47, fig. 19. Pholas hians, Cortesi , Saggi. geol. , n° 4. Fistulana hians, Desh. , Encyc. melh. vert. , t. II, p. 141, u° 3. Habite la Méditerranée et l'Océan européen ; fossile en Italie, en Sicile, en Calabre. Le tube du Gastrochène modioline , dans les plus grands individus, atteint environ 10 centimètres de longueur; il est pyriforme , lisse à l'intérieur, très rugueux extérieure- ment , plus ou moins épais suivant les inégalités produites par un test globuleux et comme accumulé à son extérieur, ce qui le rend très difforme ; il est comprimé, ayant inté- rieurement, vers son ouverture et sur un tiers de sa lon- gueur, deux carènes qui indiquent la forme des siphons. • Comme Ta observe' M. Deshayes, le genre Fistulane doit être supprimé et re'uni à ceux des Tarets et des Gastroehènes ; la con- naissance que nous avons maintenant du tube de ces derniers ne peut plus laisser de doute à ce sujet. On doit aussi évidemment reunir aux Tarets les Fistulana grc- gata et cornifonnis de Lamarck. JVJollusql'i.s , I'l. 09 à 71. 3 Dans certains individus , ces carènes , vers l'extrémité supé- rieure du tube, finissent par se rapprocher tout à fait , sans cependant se joindre, mais de manière que l'ouverture du tube forme un huit de chiffre parfait et indique , à l'ex- trémité de cette partie des trachées, une séparation de quelques millimètres. Cette ouverture du tube est assez semblable à celle de la Térédine et en rapport avec celle du Taret et du Cloisonnaire , quoique ces derniers présentent deux trous parfaitement séparés. Le tube est droit ou con- tourné , suivant les obstacles que rencontre le Mollusque pour s'introduire dans les agglomérations madréporiques ou dans le calcaire. Il perfore aussi le test des grosses coquilles. Il arrive souvent que , pour éviter des trous de Modioles lithophages ou autres perforants qu'il rencontre sur son passage , le Mollusque contourne son tube à volonté , ce que l'on remarque dans la figure 2 ,' pi. 69. La coquille est très mince et fragile , ovale , elliptique , très inéquilatérale dans sa partie postérieure , couverte ex- térieurement de stries très fines , transverses ; elle est lisse à l'intérieur, avec deux impressions musculaires , la posté- rieure très petite , l'antérieure plus grande et arrondie ; la palléale sinueuse , triangulaire antérieurement ; toutes sont peu apparentes. La coquille n'a point de pièces accessoires comme dans les Pholades ; les crochets sont peu saillants; le bord cardinal est droit, avec une petite callosité dans les vieux individus. La manière dont s'introduit dans le calcaire le Mollusque du Gastrochène modioline , ce que nous avons pu étudier sur un grand nombre d'individus, présente des faits curieux que nous ferons connaître ici en les appuyant de dessins exacts concernant la structure du tube adulte , comme pour les premières excavations qui doivent nous retracer le moyen employé dans le premier âge de l'individu pour s'introduire dans la pierre. i Mac à s In «e zoolocib. — anivke 1843. On observe dans le calcaire tendre cette espèce de Gas- trochène déjàpourvu de son petit tube, qui sort de la terre de 2 millimètres et dont chaque trou n'a que 1 milli- mètre de diamètre; on peut à peine y introduire une épingle ordinaire], et déjà , à cet âge , le Mollusque , avec ses deux petites valves , habite au fond de l'excavation ; ils présentent ensemble la grosseur d'un grain de froment (pi. 71 , fig. a). Si tel était le premier âge de ce Mollusque, nous comprendrions facilement qu'un seul trou eût été creusé , rétréci ensuite à son ouverture par la formation du tube; que le Mollusque, tant petit qu'il soit, étant arrivé au fond de sa demeure , eût acquis d'abord ce premier accroissemenfet qu'ensuite il se développe comme les autres lithopliages. Mais dans le Gastrochène modioline il n'en est pas- ainsi , et l'exemple que nous venons de citer, qui appartient bien au premier tube que forme le Mollusque , n'est point cependant son premier âge ni la représentation de son premier travail. On remarque , à la surface même la plus lisse du calcaire tendre où il s'introduit, deux trous perforés l'un près de l'autre , qui se communiquent à peine l\ la surface de la pierre et se séparent progressivement de 1 millimètre vers le fond. Leur profondeur est assez généralement, à ce premier âge, de 15 à 20 millimètres. La pierre (pi. 71) en est couverte à sa surface : ces deux trous , représentant déjà l'aspect des siphons , sont si petits , qu'il en est où l'on peut à peine introduire la plus fine de nos épingles ; ils ont , au plus , un demi-millimètre de diamètre , et sou- vent 20 millimètres de profondeur. Ces ouvertures , per- forées aussi fines et aussi profondes , sont très remar- quables; elles prouvent déjà la facilité avec laquelle ces animaux térébrants s'introduisent dans le calcaire. On se demande d'abord comment ces deux trous aussi fins qui s'écartent et se séparent dans leur profondeur peuvent, plus tard, ne former qu'une seule et mêm MOLLl'SQUF.S, Pl. 69 à 71. ;'» excavation pour contenir un seul individu : sont-ils le résultat d'un travail simultané de deux branchies, par exemple? Telle est la question qui pourrait être faite, sans des recherches attentives qui ont fini par nous expli- quer le fait d'une manière certaine. Après avoir brisé de nombreux fragments de calcaire dans le sens longitudinal de ces trous, nous avons reconnu qu'ils se communiquaient entre eux dans leur partie posté- rieure et ne formaient qu'un seul et même conduit à deux ouvertures semblables à la surface de la pierre. Le jeune Mollusque , rejeté par les tubes sous la forme d'un petit ver gros comme un fil d'un demi-millimètre, se fixe aussi- tôt à la pierre, s'y introduit jusqu'à 20 millimètres environ de profondeur; arrivé là, il n'a encore fait que la moitié de son travail ; il creuse toujours , mais en faisant un détour sur lui-même et en perforant un second trou semblable au premier et séparés l'un de l'autre vers le fond seulement , puis le Mollusque se rapprochant pour communiquer à peine au premier conduit , qu'il suit alors parallèlement , vient ressortira la surface de la pierre. Le coude qu'il doit faire au fond de son premier trou motive naturellement leur séparation dans cette partie. Dans l'examen attentif que nous avons dû faire d'un grand nombre de ces excavations, nous nous sommes assuré qu'elles ne provenaient pas d'un travail simultané , que chacun de ces trous était pratiqué l'un après l'autre de la manière dont nous l'avons expliqué plus haut , et nous en avons trouvé la preuve la plus irrécusable dans un cal- caire dur qui présentait une de ces excavations non ache- vée. Le Mollusque , après avoir fait un premier trou , son coude , et être remonté de la moitié seulement de l'espace qui lui restait encore à franchir pour arriver à la surface de la pierre , s'est arrêté là : ce trajet , ainsi aux trois quarts achevé , fut pour nous la preuve certaine de ce sin- gulier travail chez ces animaux . 1843. H 6 Magasin de zooloc.il:. — année 1843. Nous devons considérer que ce trajet se fait bien promp- tement . à en juger par la grosseur des deux trous perforés, qui devraient différer de grosseur, si le Mollusque prolon- geait ce travail ; car il accroîtrait de volume lui-même dans ce trajet, et le second trou devrait être sensiblement plus gros que le premier, et rarement ils présentent entre eux des différences sensibles : il y en a cependant quelquefois. Nous devons en conclure que ce premier travail de la part du Mollusque est fait très promptement (pi. 71 , fig. b). Le Mollusque s'introduit de nouveau dans ce même passage , y faisant peut-être plusieurs fois cette évolu- tion , il grossit , élargit son ouverture , détruit la cloison qui sépare ses deux trous dans leur profondeur qui , alors , présente une seule excavation py ri forme où le Mollusque habite; il a bientôt acquis la grosseur d'un grain de fro- ment , alors il élève un prmier tube , comme nous l'avons cité, et qu'il détruit plus tard pour en renouveler de plus gros proportionnés à son développement, comme fait la Clavagelle. En comparant les diverses grandeurs et en les classant , en quelque sorte , nous avons pu supposer , avec vraisem- blance , que le Mollusque change trois fois son tube pour arriver au dernier, qui- est le maximum de son développe- ment (pi. 69, fig. 1, et pi. 70). L'animal du Gastrochène modioline a un petit pied rudi- mentaire semblable à celui de la Clavagelle : son excavation est parfaitement concentrique , et, comme la Pholade , il faut qu'en accroissant sa demeure il fasse un mouvement de rotation pour parvenir à une régularité si parfaite1. • Nous avons reconnu ce mouvement de rotation dans les excava- tions des Pholades, dans le calcaire tendre argileux du grand port de Malte ; leurs trous sont souvent empreints des stries très pronon- cées forme'espar les parties anguleuses des valves , comme si elles avaient e'te' faites au tour sur la pierre. Il n'eu est pas ainsi de la Modiolc lithopliage , elle ne tourne pas Molllsques, Pi. 00 à Ti. 7 Nous avons observé des valves de la coquille duGastro- chène de tous les âges; les plus jeunes , que l'on ne recon- naît qu'à l'aide d'une loupe , n'ont qu'un tiers de milli- mètre. Ces animaux ne pénètrent pas avec la même facilité dans tous les calcaires : lorsqu'ils sont durs et trop compactes , nous avons observé que, pour s'y introduire seulement de 5 à 6 millimètres , le Mollusque a déjà acquis quatre et cinq fois l'âge et le développement des premiers introduits dans le calcaire tendre , et que le premier trajet qu'il fait dans la pierre dure n'a que la moitié de la profondeur ac- quise par les premiers ; alors il stationne , arrondit sa cellule et élève un petiMube pour rétrécir son ouverture avant de se livrer à plus d'accroissement. Dans ces calcaires durs , les parois de leur excavation , étant lisses, ne sont point recouvertes de test; il n'est em- ployé alors que pour la construction supérieure du tube et la formation des deux carènes intérieures, tandis que, dans les masses madréporiques et les formations sablonneuses sous-marines et souvent friables des environs de Venise , le Mollusque est obligé , le plus souvent , d'enduire toute sa demeure d'une couche de test \ En certains endroits ces animaux sont abondants : des parties du roc en sont couvertes , et l'espace leur manque, sur son axe, aussi son trou est-il plutôt ovale: elle s'attache avec un byssus; son pied est très mince et long de 30 millimètres. * L'essai que nous avons pu faire de cette formation sous-marine nous a fait reconnaître que le quarlz, joint à quelques parcelles de mica, e'tait en partie presque égale à celle du ciment calcaire qui les unit; les grains de quartz sont blancs, en partie diaphanes et limpides. Cette observation détruit la difficulté' de trouver, disait un auteur, un fondant qui pût agir et sur le calcaire et sur la silice, où ces animaux se sont quelquefois introduits. Dans ce cas, la dissolution du calcaire par la substance acidule'e du Mollusque entraîne avec elle la désagrégation de la roche; cette quantité de sable quartzeux qui doit se précipiter au fond de son excavation est cependant rejetée par le Mollusque hors de son tube. fi Magasin de zoologie. — année 1843. attendu leur rapprochement, ou les œufs sont rejetés au- tour des tubes ; aussitôt ils s'attachent dans le même en- droit, et ce rapprochement leur est bientôt nuisible dans leur accroissement. En perforant leur demeure , ils se communiquent , se traversent et détruisent souvent leur travail l'un et l'autre; quand l'espace le permet, ils se cloisonnent pour se séparer mutuellement. Ils ont aussi à se défendre des Polypes qui, de leur sé- diment , recouvrent promptement la surface des rochers et boucheraient l'ouverture de leur tube s'ils n'avaient la prévoyance de les élever promptement. Ce Gastrochène est donc commun avec les autres ani- maux térébrants dans le grand port de Malte; il habite le calcaire grossier à grains fins, plus souvent une variété très tendre à l'aspect argileux. Il est rare de pouvoir les obtenir dans un état parfait de conservation , étant obligé de les draguer comme les Clavagelles. Mollusques, Pr.. 69 ù 71 EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE 69. Fig. I. Mollusque Gastrochènc modioljne sous sa coquille en partie ferme'e ; les siphons , quoique très contracte'9, res- sortent cependant de leur test; leurs ouvertures présen- tent des papilles de couleur e'carlate. Cet individu est un des plus grands. Fig. II. Fragment de calcaire grossier à grains fins contenant le tube d'un Gastrochène, dont une partie s'élève de 35 mil- limètres hors de la pierre : dans sa partie inférieure un trou de Modiole lithophage a oblige le Mollusque de chan- ger sa direction , en contournant son tube pour l'éviter. On voit une coupe de la partie postérieure de son exca- vation; elle est en partie enduite d'une couche de test pour se clore à la surface du rocher. PLANCHE 70. Coupe longitudinale du tube du même, montrant une de ses carènes , et la coquille grandement ouverte au fond de son excavation, qui est entièrement revêtue d'une couche de test ; la masse est une agglomération madre'ro- rique. Ce tube ainsi que sa coquille sont les plus grandes tailles que l'on rencontre de cette espèce. 10 Magasin j;e zoologie. — année 1843. PLANCHE 71. Fragment de calcaire tendre renfermant un grand nombre de Gastroehènes modiolines, dont un tube s'élève jusqu'à 45 millimètres en dehors de la pierre; sa surface est pcrfore'e de nombreux trous provenant du premier âge de ce Mollusque ; une face de cet échantillon pre'sente , à la coupe longitudinale , deux de ces mêmes trous indi- quant (en b) tout le parcours que fait le Mollusque, laissant ordinairement dans ce premier travail une séparation que l'on observe dans la partie inférieure de son trajet. La figure a représente une autre coupe semblable du même, offrant le second âge et le premier tube qu'élève ce Mol- lusque. Toutes ces figures sont de grandeur naturelle. Wqa. de Zoologie ■ /flj.'t V<>///i.i(/n<:r /'/ (>o Gaatrochoena medtètùta . i)>f/i,//i' Haïf r/r Z'i'/rt/"' ■ îêlfi )f. \m (raxtrochœna m»é»Una r,.,.,,,,/,.,. Mollusques , Pl. 72. 1 G. CONE. Conus. Linné. C. de Delessert. C. Dclesserlii. Récluz. C. testa turbinata, basi transversè salent a , roseo-rufescente sive lutescente, punctis quadratis castaneis interdum con- fluenlibus obliqué pcrlongumjlammulata , albo in medio bifasciata : fasciis punctis castaneis quadratis tessellatis ; spira conico-acuta , gradatim digesta, elongata, castaneo Jlammulata ; anfractibus supernè canaliculatis , basi cari- ttatis y cariais albis , spadiceo-articulatis : supremis granu- latis ; apertura alba, roseo-trifasciata ; labro supernè valdè emarginata. Conus Delessertii, Récluz. Revue zoo logique par la Société Cuvie- iienne, 1843, p. 2. Coquille turbinée , lisse , brillante , sillonnée transversa- lement à sa base par des stries peu profondes et empreintes de quelques légères stries d'accroissement dans sa longueur. Sa surface , d'un rose roussàtre ou jaunâtre , est peinte de points canes , marron , devenant parfois confluents et for- mant alors des flammeslongitudinales obliques. Ces flammes sont coupées , sur le milieu du tour, par deux fascies blan- ches, marquetées de taches ou petits points presque carrés , également marron. Spire conique, allongée, aiguë au sommet , ayant treize à quatorze tours graduellement éta- ges , canaliculés en dessus et bordés d'une carène à leur base; les premiers tours sont granuleux. Cette spire est d'un jaune orangé et flammulée de marron. Ouverture allongée , blanche et brillante, avec trois fascies roses eu dedans. Labre mince, tranchant et fortement échancré au sommet. iS4.J. 12 2 Magasin i>e zooi.ogiu. — amvék 1843. Le dessinateur a oublié les fascies intérieures du labre et les granulations du sommet de la spire. - Dimensions. Longueur 0m,62 Largeur , . 30 Hauteur de la spire 25 Hauteur du dernier tour 37 Hab. la mer Rouge , près des côtes de l'île de Socotora, où cette belle coquille a été découverte par M. Jehenne , officier supérieur de la marine royale. Elle appartient au cabinet de M. le baron Benjamin Delessert, auquel nous nous sommes fait un plaisir de la dédier. G. A. RÉCLUZ. l'nt/. (A- looloaie. ■ t$4& ■ . ?A;////.f(///t\r /'/ J 1 >*VV>-'' :l ('Oïl 11 S /)i'i(\s\r,-/tii , ëimm 1 Hcmoiiil iiiip ■ Iiiii.-.titn (/)/• ir Moi lcsques, Pl. 73. G. CYCLOSTOME. Cyclostoma. Lamarck C. naticoide. C. Jiaticoities. C testa orbiculato-conica , subtus oblique conuexa, albo-ro- sea; anfractibus quitus 1^2, convexis , injimo ventricoso , longitudinaliter rugoso , transversim rugis minoribus, sub- acutis inordinalis cincto; spira conica obtusata, tenuiter ac dense clathrata; apertura intus luteo-fuscescente, extus incrassata alba; umbilico callum crassum, compressant y dilatatum, albumque occultante. Junior. Testa spirœ anfractibus superioribus nigrescentibus , transversim regulariter sulcatis, longitudinaliter densissime striatis, subclathratis ; peristomate minus incrassato, uni- bilicum versus angulato j umbilico pervio. Cyclostoma naticoides , ReYIuz. Revue zoo logique par la Société Cu- vierienne , 1843, p. 3. Cyclostoma naticoides, Sowerby itin. Coquille orbiculaire , élevée en cône , obliquement con- vexe en dessous, d'une couleur blanche- rosée, formée de cinq tours et demi de spire , le premier obtus , planulé au sommet, les autres convexes, finement et légèrement treil- lissés. Dernier tour ventru , blanchâtre ou d'un rose livide et pâle , plus ou moins fortement plissé et strié en long , à plis assez réguliers , sculpté en travers de rides subaiguës , plus étroites et disposées sans ordre. Spire conique, à som- met obtus et planulé. Ouverture oblique , d'un jaune bru- nâtre à l'intérieur, blanche , brillante et épaissie à son bord externe. Ombilic fermé par une callosité épaisse, large, comprimée à la surface et d'une couleur blanche. Cette 1843. \i 2 Magasin de zoologie. — amvée 18 i3. callosité est le produit du prolongement et de l'épaississe- ment de la marge médiane du bord interne. Les jeunes coquilles ont un certain faciès qui laisse dans le doute si ce sont des espèces distinctes de notre type ou un état particulier du jeune âge ; mais, après avoir étudié com- parativement leurs caractères essentiels, on finit par s'ar- rêter à cette dernière opinion. Les seules différences con- sistent en ce que 1° leurs tours sont noirâtres, 2° plus régulièrement sillonnés en travers et subtreillissés par des stries longitudinales très serrées entre elles , et 3° que leur ombilic est ouvert et profond; mais ce qui prouve que ce dernier caractère tient à la jeunesse de la coquille, c'est que son bord gauche forme un angle dirigé sur l'ombilic , et que , sur d'autres un peu plus âgées , cet angle s'avance da- vantage , s'épaissit et bouche la moitié du trou. Leur oper- cule est exactement conformé comme celui des coquilles adultes, c'est à dire testacé , ovale , très arrondi dans les deux tiers inférieurs et prolongé en angle obtus au côté supérieur; plane sur les deux faces , blanc au dehors, formé de trois tours assez larges , sculpté de stries rayonnantes , onduleuses , avec le centre lisse ; la face interne est recou- verte d'unepellicule jaunâtre. Dimensions. Hauteur Om,43 Largeur 43 Hauteur du demi -tour 22 Hauteur de la spire 21 Hab. l'intérieur de l'île de Socotora (M. Jehenne). Ca- binets de M. le baron Benjamin Delessert et de M. Petit de la Saussaye. - Cj a. récluz. l/a>/ //<• Zool&aie. . tflj.'l ATûiàvyues. M. jd Cvclostonia .X,nn-<>nù\r . U Moi.i i sqiîf.s , Pi.. 74. G. CYCLOSTOME. Cyclostoma-. tamarck C. Clathratule. C~ Clathratula. Réclu/. C. testa orbiculalo-conica, luteo-aurantia, anj ractibus con- vexis, ad suturant planiusculis, transversirn regulariler ac tenuiter sulcatis, longitudinal/ter dense striatis, clathratu- lisque, fasciis transversis f'uscescentibus cinctis ; suj remis basi nigro marginatis , infuno in medio zona pal lide auran- tia et spadiceo superne marginata , subtus lœvigato ; aper- tura intus aurantia , spadiceo superne j asciata , mavginc. acuta; umbilico pervio, dilatato. CycLostoma clathratula , Rdcluz. Revue zoologique par la Société Cuvieritnne, 1843, p. 3- Cyclostoma clathratula, Sowerby jun. Coquille orbiculaire, conique supérieurement, compo- sée de cinq tours de spire convexes , un peu planes au- tour de la suture, d'un jaune orangé , sculptés de sillons transverses , réguliers et fins, croisés par des stries longitu- dinales denses et étroites , qui font paraître les tours légè- rement treillissés. Ces tours sont ceints de fascies brunâtres plus ou moins apparentes ; les supérieurs sont bordés , â la base , d'une fascie noire , le dernier est orné , sur le milieu, d'une zone orangée pâle, bordée de rouge-brun supérieu- rement et d'une zone plus pâle en dessous. Face inférieure tout à fait lisse et unicolore en dessous. Spire conique , un peu obtuse au sommet. Ouverture orangée intérieurement et zonée de rouge-brun supérieurement; péristome tran- chant. Ombilic assez grand , profond et spiral. Opercule inconnu. Cette espèce , assez voisine, par ses caractères, des jeunes J843. 12 2 Magasin de zoologie. — année 1843. coquilles du Cyclostome nalicoïde , pourrait être prise pour une variété de coloration de celles-ci ; cependant les indivi- dus nombreux rapportés par M. le commandant Jehenne , à qui on en doit la découverte , sont tous colorés et sculp- tés de la même façon et ont le péristome aigu. Cette espèce est peut-être une coquille à l'état de jeune âge. Dimensions . Hauteur 0m,22 Largeur » , , 0^,23 1/2 Hauteur de la spire O™, 11 1/3 Habite avec la précédente. Cabinets de MM. Delessertet Petit de la Saussaie. C. A. RÉCLUZ. i/,t,/- i/r Zoologie ■ t0Ç3> /}/< >//u.i (Yclostomn eAJk&wJkU , jteciu* J'relt • , /•///., 1 K<-m,'i„i un/' Mollusques, Pl. 75. G. PUPA. Pupa. Lamarck. P. sillonnée. P. arata. Récluz. P. testa oblongo-conica, dilatala, albida, tenui , pellucida , superne dilute fuscescente , lineis elcvatis densissimis et sulcis latioribus pcr longum et oblique arata ; anfraclibus depresso convexiusculis ; apertura obliqua, extus fulvo-zo- nata , intus ad sinistram sinuaia et oblique uniplicata : plica compressa; peristomate dilatato , lamelloso , piano , subrejlexo , tenuissimo ; umbilico consolidât). Pupa arata, Recluz. Revue zoologique par la Société Cuvierienne , 1843, p. 4. Coquille oblongue, conique, dilatée, mince, pellucide, blanchâtre , d'un brun pâle supérieurement, sillonnée obli- quement et en long de lignes élevées , très rapprochées , et de sillons plus larges. Elle est formée de huit tours despire déprimés , peu convexes , séparés par une suture linéaire. Spire conique , de beaucoup plus courte que le dernier tour. Ouverture oblique , zonée de fauve à l'extérieur, sinueuse à la partie interne gauche et portant un pli oblique , com- primé. Péristome dilaté , lamelleux , plane , presque réflé- chi et très mince. Ombilic fermé à l'intérieur, indiqué par une compression très plane. Dimensions. Longueur 0m,28 Largeur 0m, 8 Habite avec le précédent (M. • Jehenne). Cabinets de MM. Delessert et Petit de la Saussaye. C. A. RÉCLUZ. 1843 12 )/,t,023 Largeur <>n>,0l 1 Habite l'île de Socotora (M. Jehenne). Cabinet de M. Petit. C. A. RÉCLUZ. 1S« :■ iï *ffno. if(' Zttofûçie ■ />'./,'> MoSbuftêp*. /'/ . ■;(>. I lip«1 Jc/lt'/l/UU ' . K,;l„- .>,;. /•-■/■,■ ,/,•/ .1/1.;; •iiou. //.' ,iv. Moi.i.usytEs ii 77 el 78. G. CASTALIE. Castalia. Lcimarck C. de Dupré. C. Duprei, Récluz. C. testa ovato-trigona , inflata, antice rot un data , postice cor* diformi , compresso-plana , basi rostrata; it troque latere valde angulata; angulo obtuso , rotundato, costœformi , prominenti , margine ventrali niante; fulva , lœvigata , irregulariter rugosa. Castalia Duprei , Récluz. Bévue zoologique par la Société Cuvie- rienne, 1843, p. 305. Cette coquille, l'une des plus grandes du genre, est ovale, trigone , renflée, arrondie en avant, cordiforme, compri- mée , presque plane sur la face postérieure , dont la base est prolongée en une sorte de bec. Ce côté est bordé , de part et d'autre , d'un angle très saillant , obtusément arrondi et en forme de côte. La marge inférieure de cette coquille est bâillante, et les valves, d'une couleur fauve, sont mar- quées de rides irrégulières plus saillantes vers leur base. Crochets obtus , décortiqués, nacrés et courbés antérieure- ment. Sa charnière est formée de trois dents cardinales subcentrales rapprochées, presque perpendiculaires et gra- duellement plus grandes, en avançant sur le côté antérieur. La valve droite a trois dents latérales antérieures , celle du milieu plus élevée, plus forte, sillonnée en dehors et for- tement crénelée à la marge , la dent latérale postérieure fortement incisée dans le milieu de sa longueur et obli- quement tronquée à sa base, ce qui lui donne la forme de deux crans de scie. La valve gauche est sculptée de deux fortes dents latérales antérieures, la supérieure plus saillante, plus longue et sillonnée en dedans : les sillons s'effaçant vers le côté antérieur ; deux autres dents latérales 1843. 12 5 Magasin de zoologie. — année 1843. postérieures très longues , moins saillantes que les anté- rieures et entières. Intérieur d'un blanc-bleuâtre nacré , plus foncé sur les bords et d'un rose tendre sous les soin- mets. Impressions musculaires : deux antérieures réni- forrnes, l'inférieure plus grande , plus allongée ; deux pos- térieures : la supérieure petite et en losange, l'inférieure grande , arrondie. Impression palléale simple , étroite , très écartée de la marge inférieure , laquelle est légèrement sinueuse vers son côté postérieur. Dimensions. Hauteur 0m,0S Diamètre transversal 0m, 10,005 Convexité 0m,08 Cette intéressante espèce a été apportée en France par M. Dupré, de Paris, ancien inspecteur des finances; elle a été découverte par lui , dans les grands lacs de Para (pro- vince du Brésil) ; c'est pourquoi nous nous sommes fait un vrai plaisir de la dédier à ce zélé voyageur, qui en a enrichi les collections parisiennes. L'individu typique appartient au riche cabinet de M. le baron Penjamin Delessert. G. A. RECLUZ. \ùta. //<■ Zoologie ■ />'>■/■> (/,.//„.,,/„,:, /'/ .--■ Èfaa. de Zoologie ■ i3lf3- .W(>//(tJ.,/„-. . 1 /'/ nunul !//:/• ■ ^, / Mollusqi'ks, II. 79. i G. PHOLADE. Pholas. Linné. P. SPATULÉe. P. spathidata. Deshayes. P. testa elon gata-cylindracea , ulroque latere /liante , trans- versim lamcllosa , longiludinalilcr striala ; latere postico lœvigato ; valais antice roslratis , tenuibus , fragilibus ; sculo angusto , poslice truncalo. Habite les mers du Chili. Cette coquille se rapproche un peu du Pholas cr/'spala, dont elle se distingue, du reste, par tous1 ses caractères spé- cifiques ; elle est allongée , subcylindracée , baillante à ses extrémités : le côté postérieur est très largement ouvert, et les valves ne se touchent que par un point du bord cardinal et par un autre point opposé du bord inférieur. Le bâille- ment antérieur est très large , et la partie du bord qui cor- respond à ce bâillement est légèrement plissée. Les valves se terminent antérieurement par une espèce de bec étroit et assez allongé ; elles s'élargissent, du côté postérieur, beau- coup plus que dans la plupart des autres espèces. La surface extérieure présente un assez grand nombre de lames trans- verses , fines et courtes, sur lesquelles passent des stries longitudinales , rayonnantes , qui les relèvent en festons. Ces stries et ces lames diminuent peu à peu vers le côté postérieur de la coquille et finissent par disparaître complè- tement. La charnière est consolidée par un écusson mince , étroit, lancéolé, tronqué postérieurement, et qui couvre complètement la callosité cardinale. A l'intérieur, la co- quille est blanche ; elle est d'un blanc grisâtre ou jaunâtre en dehors. Le cuilleron est allongé, étroit, assez épais et creusé en gouttière à son extrémité libre. Cette coquille est longue de 25 niillim. et large de 55. DESHAYES. 1843. 14 Vof/n.n/utr. /■/ y IllOJ.'IS S/HltAltla/n . fli-.i/un/e.r ■/.■ii ••>t>/o,:,-/„n,c.r . tL*yi?} ZOOPHYTES , nc PARIS , ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE-ÉDITEUR, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE , 23, RUE HAUTEFEUILLE. DEUXIÈME SÉRIE.— ANNÉE 1839 ET SUIVANTES Plan de l'ouvrage. Le titre de ce recueil indique parfaitement quel est son plan ; son but principal est de mettre en rapport les zoologistes de tous les pays et d'être le centre com- mun où chacun d'eux sera certain de Irouver les nouvelles les plus importantes de la science qu'il cultive et à l'aide duquel il pourra en suivre les progrès les plus ré- cents. Dans ce recueil, chacun peut consigner ses travaux, publier ses découvertes et les faire connaître au monde savant. C'est une voie de publicité ouverte gratui- tement à toutes les personnes qui s'occupent de zoologie; c'est un moyen puissant fïour elles d'apparaître au grand jour de la publicité et de sortir de l'oubli et de 'abandon dans lesquels les relèguent des éditeurs timides. Combien de jeunes et «tudieuxsavautsqui n'ont besoin que d'une première publication pour être connus! Cette publicité , ils la trouveront dans le magasin de zoologie, heureux si, par •os efforts constants, nous contribuons aux progrès de la science, et si des illus- trations nouvelles apparaissent à l'aide de notre appui. Les naturalistes qui désirent faire insérer des mémoires dans le magasin de xoologie doivent les adresser, franco, à M. Guérin-Méneville, directeur du Ma- gasin de zoologie, rue de Seine-Saint-Germain, 13, avec les individus types de leurs travaux , qui leur seront exactement renvoyés. Chaque auteur reçoit CINQ exemplaires gratis des mémoires qu'il COMMUNIQUE, ET QUINZE QUAND IL FAIT LES FRAIS DES DESSINS DES PLANCHES QUI DOIVENT LES ACCOMPAGNER. Chaque planche ne contient qu'une seule espèce ou des espèces du même genre; elle porte le nom de la classe à laquelle elle appartient, et chaque classe porte un numéro d'ordre qui se suit sans interruption ; le texte porte en tète de chaque page le nom de la classe et le même numéro d'ordre que la planche; de cette manière, chacun peut toujours classer les planches suivant la méthode qu'il préfère. Conditions de l'abonnement. Le magasin de zoologie se publie par livraisons à des époques indéterminées; j cependant il paraît exactement douze livraisons chaque année. Les douze livraisons réunies forment , chaque année, un fort volume in-8, im-| primé sur beau papier et orné de soixante a soixa\te-douze planches gravées j at eoigneusement coloriées. Ce volume est terminé par des tables méthodique,] alphabétique et par noms d'auteurs, afin de faciliter les recherches. Prix de l'abonnement annuel (douze livraisons) 36 fr.j Prix de l'abonnement annuel (douze livraisons), par la poste. . . 42 fr Sections séparées. Le magasin de zoologie est divisé en trois sections auxquelles on peut souscrire séparément. Nous nous sommes décidés à celte division dans l'intérêt de a science et afin que chacun puisse acquérir la section qui l'intéresse et dont il j'occupe de préférence. L'abonnement à chacune des trois sections se fait pour 25 planches accompa- gnées de leur texte ; le prix est fixé ainsi : Première section. Animaux vertébrés i«fr.,par laposleisfr. Deuxième section. Animaux mollusques et zoophytes. 13 fr., — I5fr. Troisième section. Animaux articulés I3fr., — i5fr Moi.lisqi jiîs, Pi.. 83. 1 G. MELANIA. Cuvier. M. crenularis. Deshajes . Testa ovalo-turrita , apice decollata, transversim obsolète striata , basi sulcata , aterrima ; anfractibus superne sub- canaliculatis , ad suturam marginalis ; costulis obliquis , crebris superne crenulatis ; apertura ovata, superne an- gustiore , basi depressa, effusa , alba vel luteola. Habite les eaux douces, les îles Philippines. Cette Coquille a beaucoup d'analogie avec le Melania amarula , et on pourrait la confondre avec elle , à titre de variété , si Ton ne trouvait dans tous les individus des ca- ractères qui la distinguent de toutes ses congénères. Cette Coquille est ovale , allongée , subturriculée , lorsque la spire est entière ; mais , dans le plus grand nombre des individus , cette spire est tronquée de la même manière que dans le Melania amarula et dans beaucoup d'autres Coquilles fluviatiles. La surface extérieure est d'un noir- brunâtre très-intense; les tours , au nombre de six ou sept, présentent ordinairement un petit nombre destries distantes et à peine saillantes ; mais , à la base du dernier tour, il y a toujours deux ou trois sillons larges et peu profonds ; les tours sont très-nettement séparés entre eux par une dé- pression supérieure, beaucoup plus étroite que dans le Melania amarula et légèrement creusée en rigole. Sur l'angle extérieur de cette rigole s'élève une rangée de tuber- cules obtus , serrés , rapprochés , quelquefois subépineux , et qui se rapprochent , à la base , en petites côtes obliques et longitudinales qui parcourent presque toute la hauteur des premiers tours , et qui s'arrêtent à la partie supérieure des derniers. L'ouverture est ovale , oblongue , versante à la ! 844 . 1 2 Magasin dk zoologie. — année 1844. base, un peu rétrécie postérieurement; le bord droit est mince, tranchant, projeté en avant et toujours moins sinueux dans son contour que celui du Melania amarula. La columelle est courte, assez épaisse à la base et revêtue , dans toute sa longueur, d'un bord gauche , mince et étroit. Cette ouverture est ordinairement blanche , assez souvent elle est jaunâtre. Cette espèce , très-rare autrefois dans les collections, est devenue assez commune. Les grands individus ont 35 mil- limètres de long et 22 de large. DESHAYES. !///,/ /////>. Vol M SQUfcS , l'L. Si. 1 G. ARC A. Lamarck. A. TURGiDur.A. Deshayes. Testa ovato-transversa , incquilatera , tumida , subcylindra- cea , antice angustiore , posticc rolundatn , atro-fusces- cente , albo-maculala , longitudmaliter tenue sulcata , suivis inœquaiibus , inœqualilcr distantibus ; umbonibus lumidis , oblique cordatis , area ligamenti angusta , multi- sulcata , valvis infcrne hiantibus ; intus albo castaneoque marmoratis. Habite. Belle espèce d' A relie qui , par sa forme et ses caractères , se rapproche de X Arca barbata et de quelques autres du même groupe : elle se distingue facilement de toutes celles qui sont connues jusqu'à présent dans ce groupe, par la grande convexité de ses valves et sa foi nie subcylindrique. Elle est ovale , oblongue , très inéquilatérale , ce qui lui donne un peu la forme d'une Modiole; les crocliets sont grands, saillants et obliquement inclinés vers le côté anté- rieur; de leur sommet partent un grand nombre de sillons dont les antérieurs sont les plus gros; ces sillons, sur le reste de la Coquille, sont groupés par trois ou quatie, et chaque groupe est séparé par un intervalle un peu plus large. Ces sillons sont granuleux , et ils sont revêtus .d'un épidémie assez épais , lamelleux et lacinié sur ses bords , du côté antérieur surtout; la surface du ligament est étroite , mais elle est couverte d'un grand nombre de sil- lons obliques et formant des chevrons très ouverts. La charnière est formée de deux parties très inégales; l'anté- rieure est très courte , et l'on y compte quatre à cinq dents 1844. t 2 Magasin de zooxouik. — année 1844. très irrégulières ; la postérieure , beaucoup plus allongée , présente une vingtaine de dents, qui deviennent plus grosses et plus obliques à mesure qu'elles s'approchent de l'extrémité postérieure de la charnière ; les impressions musculaires sont petites, arrondies, très écartées; les bords des valves sont simples , minces , et ils laissent entre eux un bâillement assez considérable pour le byssus à la partie antérieure du bord inférieur. La couleur de cette Coquille est , en dehors , d'un brun- marron foncé , avec quelques grandes taches blanchâtres partant du crochet ; en dedans , les valves sont d'un blanc grisâtre , marbrées de brun-rougeâtre et ayant le côté pos- térieur et supérieur envahi d'une belle couleur brun marron. Le seul individu que nous connaissions de cette espèce a 46 millimètres de large et 25 de long. DESHAYES. Mm/ //<■ Zoologie ■ i<>44 Vo//,,.,;/,,,., . PI. $4 Arc a turffùàiàts, /vwWrtu- /i',V.-/i'//,/ .■////'■ llllli-ttolll/li' ,<■<■ G. PURPUREA. Lamarck. P. Blosvillei. Deshajes. Testa oblonga , pyriformi, subvenlvicosa , transvcrsi'm sul- cala , striis allcrnis minoribus ornata , longiludinaliter costal a y castanea intus cdbo hilesccnle ; anfractibus m meclio angulatis , supcrne planis , ultimo basi cauda bre- viore ter minai o ; apcrlura ovata; labro intus incrassalo profunde tù&cato* Habite Ceylan. Lorsque j'ai décrit, dans Y Encyclopédie , cetle espèce, sous le nom de Fusus Blosvillei , je n'en connaissais point l'opercule, et, trompé par la longueur du canal, je dus classer cette espèce dans ce genre, dont elle a tous les prin- cipaux caractères. Tout récemment, j'ai vu, dans la col- lection du Muséum, un individu de cette même Coquille, avec son opercule, et il devient évident pour moi qu'elle doit passer actuellement dans le genre Pourpre. Cet opercule, en effet, offre tous les caractères particuliers à celui des Pourpres; seulement il faut dire que, maintenant, il sera difficile de trouver, sans ce moyen , d'ailleurs excellent de l'opercule , la limite des Pourpres avec les Murex , d'un côté , et avec les Fuseaux , de l'autre. J'ai donné à cette Coquille le nom d'un jeune marin plein d'ardeur pour la science , et qui occupait déjà, à cette époque , dans le corps de la marine , un rang distingué par la profondeur et la variété de ses connaissances. Maintenant nous avons à déplorer la perte de cet homme recomman- dable, qui a péri en conduisant un bâtiment dans les terres polaires pour y tenter des découvertes scientifiques. Le nom de M. de Blosville ne peut être prononcé sans regret et sans douleur par ceux qui l'ont connu. 1844. 6 2 Magasin de zoologie — année 1844. Cette pourpre est allongée et , par sa forme , rappelle le Fusus colosseus , dont elle est une véritable miniature. Sa spire est un peu plus courte que le dernier tour ; elle se compose de sept à huit tours partagés en deux parties égales par un angle assez aigu ; la partie supérieure de ses tours forme un plan oblique, aplati , sur lequel on voit un assez grand nombre de stries transverses. Des côtes longitudi- nales, au nombre de neuf, descendent d'une suture à l'autre et se relèvent en un tubercule court et comprimé, en passant sur l'angle médian ; à la base des premiers tours et sur la plus grande partie de la surface du dernier, on voit des sillons transverses assez gros, entre chacun des- quels on remarque une fine strie. Ces sillons s'étendent jus- qu'à l'extrémité antérieure de la coquille. La base de la coquille se prolonge en un canal court , légèrement relevé vers le dos et présentant , à côté de la lèvre droite , une pe- tite fente ombilicale. L'ouverture est d'un blanc-jaunâtre , elle est régulièrement ovalaire; son bord droit est crénelé par les sillons qui y aboutissent ; il est épaissi en dedans et l'on y compte huit sillons dentiformes dont les postérieurs sont les plus saillants. Toute la coquille est d'un brun- marron uniforme; elle est longue de 35 millimètres et large de 18. Nota. Ce feuillet doit remplacer celui qui a paru avec la pi. 85, Mollusques, dans les 3e et 4e livraisons de 1844 du Magasin de zoo- logie et dans la 27e livraison de la 2e section de ce recueil. On devra aussi corriger le nom géne'rique gravé sur la planche. Mollusques, Pl. 85. 1 G. FUSUS. Lamarck. F. Blosvillri. Deshayes. Testa oblonga, pyriformi, subvenlricosa, transversim sulcata , striis alternis minoribus ornata , longitudinaliter costata , castanea intus albo lutescente; anfracdbus in medio angu- latiS) superne plants, ultimo basi cauda breviore termi- nato ; apertura ovata ; labro inliu incrassato pro/iinde sul- cato. Habite Ceylan. Lorsque nous avons décrit , pour la première fois , cette espèce dans l'Encyclopédie, nous y avons attaché le nom d'un jeune marin plein d'ardeur pour la science, et qui occupait déjà , à cette époque , dans le corps de la marine, un rang distingué par la profondeur et la variété de ses connaissances. Maintenant nous avons à déplorer la perte de cet homme recommandable , qui a péri en conduisant un bâtiment dans les terres polaires, pour y tenter des dé- couvertes scientifiques. Le nom de M. de Blosville ne peut être prononcé sans regret et sans douleur par ceux qui l'ont connu. Ce Fuseau est allongé; par sa forme il rappelle le Fusas colosseus , dont il est une véritable miniature. Sa spire est un peu plus courte que le dernier tour ; elle se compose de sept à huit tours partagés en deux parties égales par un angle assez aigu ; la partie supérieure de ses tours forme un plan oblique, aplati, sur lequel on voit un assez grand nombre de stries transverses. Des côtes lougitudinales, au nombre de neuf, descendent d'une suture à l'autre et se 1844. 2 8 Magasin de zoologie. — année 18^4. relèvent en un tubercule court et comprimé , en passant sur l'angle médian ; à la base des premiers tours et sur la plus grande, partie de la surface du dernier, on voit des sillons transverses assez gros, entre chacun desquels on remarque une fine strie. Ces sillons s'étendent jusqu'à l'ex- trémité antérieure de la coquille. La base de la coquille se prolonge en un canal court, légèrement relevé vers le dos et présentant, à côté de la lèvre droite, une petite fente ombilicale. L'ouverture est d'un blanc-jaunâtre , elle est régulièrement ovalaire ; son bord droit est crénelé par les sillons qui y aboutissent ; il est épaissi en dedans et l'on y compte huit sillons dentiformes , dont les postérieurs sont les plus saillants. Toute sa coquille est d'un brun-marron uniforme; elle est longue de 35 millim. et large de 18. DESHAYES. l/ti//„.,,,,„:,. /'/. //, Fusu a ///<>., (>///<■/■ Mollusques, Pl. 86. 1 G. POURPRE. Lamarck. P. chrysostoma. Deshajes. Testa ovato-rolunda, brevi, transversim tenue striata, longi- tudinalitcr costata; anfractibus basi subcarinatis, ultimo superne tuberçulato ; apertura aurantiaca , angusta; colu- mella in medio injlata ; labio incrassato septem dentato. Hab. mer Rouge. Petite Coquille très jolie et qui a été très récemment ré- pandue dans les collections. Elle est ovale , arrondie; sa spire est courte et formée d'un petit nombre de tours sur lesquels se montre un assez grand nombre de stries trans- verses rapprochées et obscurément granuleuses ou écail- leuses. Les premiers tours sont subcarinés à la base, et l'angle est en partie caché par le bord de la suture , qui remonte jusqu'à lui. Ses tours sont garnis de sept à huit côtes longitudinales et obliques , assez saillantes , ce qui donne à cette Coquille l'apparence d'un petit Murex. Sur le dernier tour, des côtes portent deux rangées transverses de tubercules obtus qui sont ordinairement d'un brun plus foncé que le reste de la coquille. L'ouverture est petite , étroite; sa forme rappelle celle de plusieurs Ricinules; elle est , dans toutes ses parties , d'un beau jaune orangé , un peu plus intense sur le bord droit. Le bord gauche a la forme d'une S ilalique très allongée; le milieu de la colu- melle en représente la partie convexe ; le bord droit est épais et il porte en dedans six ou sept dentelures dont les médianes sont les plus grosses. Le canal terminal est court, étroit et teinté de brun foncé à son extrémité. On remarque 1844. 2 2 Magasin de zoologie. — année 1844. à la base de la coquille, à côté de l'extrémité antérieure du bord gauche, une petite fente ombilicale. La coloration de cette espèce est d'un brun noirâtre , avec deux zones de taches blanches entre les côtes ; la partie saillante des stries est brune ; l'intervalle qui les sépare est d'un blanc gri- sâtre. Les grands individus de cette espèce de Pourpre ont 20 millimètres de long et 15 de large. DESHAYES. .)/(/(/ de. Z<>t>/t>(fi<' /''»'■/■/ Mollusques. /'/ 86. I lirpill'i'l Çhrysoj-tonta , Deehtym .1 • .''y//.'//,/ i n./' Annedouc&e .'■•■■ Mom.usqces , Pi.. 87 à^ 00. DESCRIPTION ni: VLUSIEUKS ESPECES D'HÉLICES FOSSILES NOUVELLES OD IMPARFAITEMENT CONNUES ET FIGUREES * par M DE BOÏSSY (SAINT-ANfïE). Avant de donner la description de plusieurs nouvelles espèces d'Hélices fossiles, nous croyons devoir en faire figurer trois ou quatre autres connues depuis longtemps dans la science. Ces Hélices, dont nous devons la des- cription première à M. Brongniart , n'avaient été trouvées, jusqu'ici, qu'à l'état de Moule, et, par conséquent, les rares figures qu'on en possédait laissaient beaucoup à dési- rer. Après de nombreuses recherches, nous avons été assez heureux pour les trouver avec le test et parfaitement con- servées ; nous croyons donc faire quelque chose d'utile en les décrivant de nouveau , non sur des échantillons isolés , mais sur des séries nombreuses , qui permettent toujours de mieux saisir les caractères distinctifs. M. Ter ver, savant naturaliste et dessinateur habile, dont nous nous honorons d'être l'ami, a bien voulu nous prêter l'aide de son crayon. C'est à lui que nous devons les figures qui accompagnent nos descriptions , figures qui contribue- ront pour beaucoup, par leur exactitude, à les faire facile- ment comprendre. 1844. 4 5 Magasin or. iooi.ogil. — awéf. s 844. G. HÉLIX. Linné. 1 . H. Ramondi. AL Brongniart. Testa fossili globosa, regulariter oblique striata, imperforata • labio columellari subcalloso ; spira obtus a , prominula ; anfractibus sex , convexis , ultimo majore basi convexo, ad aperturam inflato; apertura semi-ïunari , valde obliqua; labro incrassato, subreflexo. ( PI. 87, fig. 1.) 1810. Brongniart, Ann. du mus. , t. XV, p. 378 , pi. 23, fig. S, 1811. —. Journ. dephys., t. LXXI1 , p. 425. 1812. Férussac, Mém. géolog. , n° 1 , p. 57. 1821. Defrance, Dict. des se. nat.,t. XX, p. 443. 1822. Bowdich, Elem. ofeonch., pi. 4, fig. 18. 1836. Bouillet , Cal. des coq.foss. de l'Auv. , p. 92, n° 1. 1838. Desliayes, Nouv. édit. de Lamarck , t. VI, p. 135, n° 1. Hauteur, 20 à 25 miliim. ; diamètre, 25 et souvent 30 miliim. Cette belle espèce , une des premières décrites par M. Brongniart dans son Mémoire sur les terrains d'eau douce , est globuleuse , imperforée , ornée de stries très obliques, comme il Ta fort bien remarqué. La spire est sail- lante , quoique obtuse , composée de six tours convexes obliquement striés; le dernier, plus grand que les autres , est renflé, convexe à sa base, et s'élargit sensiblement vers la bouche ; il est un peu aplati à l'endroit de la carène , ce qui le rend légèrement quadrangulaire. L'ouverture est semi-lunaire , très oblique à l'axe et bien moins évasée que M. Brongniart ne l'a représentée dans la figure qu'il en donne d'après un individu incomplet qui n'avait que quatre tours de spire. M. Brongniart la compare à YH. guttata , Oliv. , et M. Desliayes à Y H. auricoma , Fér., surtout à cause de ses stries flexueuses. Nous croyons que ce dernier rapproche- ment est plus naturel et bien préférable. Moi.msqces, Pr. 87 à 90. 3 On ne possédait encore , de cette belle espèce aucune bonne ligure : celle de M. Brongniart, faite sur des Moules et même sur des Moules incomplets , ne pouvait su (lire pour bien la déterminer ; celle de Bowdich (Elan, ofconch.), n'é- tant que la reproduction exacte de celle de M. Brongniart, devenait inutile. La figure que nous donnons ici , dessinée sur un individu complet et d'une conservation parfaite , comblera cette lacune et fera facilement reconnaître l'espèce. MM. Potiez et Michaud, dans leur Galerie des Mollus- ques d'i muséum de Douai , ont confondu cette espèce avec Y H. damnala, Brongniart : c'est par erreur qu'ils m'ont fait dire que j'avais découvert VH. damnât a à Pont-du-Châ- teau ; j'avais simplement envoyé au muséum de Douai, et sans y ajouter aucune détermination, des échantillons de VH. Ramondi provenant de cette localité. Hab. Commune à l'état de Moule dans les calcaires lacus. très de la Limagne; à Mâchai; sur la rive gauche de l'Allier, en face Dallet ; à Saint-Maurice, à Jussat , etc. A Mâchai et à Dallet, elle est dans un tuf-vake imprégné de bitume. Le test y est presque toujours remplacé par le bitume , qui , quelquefois, a rempli toute la cavité de la coquille. Parmi ces Moules il y en a qui donnent l'intérieur, et d'autres l'extérieur de la coquille ; c'est sur ceux-ci que l'on aperçoit les stries obliques qui distinguent cette espèce : ils nous ont servi à rapporter, avec certitude , à VH. Ramondi les Hé- lices de la Pèche de Cagnelle , près Narbonne (Aude) ; là elles sont parfaitement conservées et ont leur test passé à l'état spathique. Celles de Narbonne, en général, diffèrent un peu de celles de Mâchai ; elles ont la spire moins ob- tuse et plus saillante , plus conique, et le dernier tour plus large , plus enveloppant et comme aplati à l'endroit de la carène , ce qui le rend légèrement quadrangulaire. Nous avons remarqué ce caractère seulement sur un petit nombre des individus de Mâchai. 4 Magasin i>e zoot.oc.ie. — année 1844, 2. H. Moroguesi. Al. Brongniart. Testa fossili , plerumque subglobosa, inlerdum subdepressa vel conica , imperforala , subtus convexa , ienuissime , obli~ que rcgulariter sulcata\ anfractibus quinis, convexiusculis, ultimo non angulato ; apcrtura senti- lu nari; labro reflexo, (PI. 87, fig. 2,3,4,5.) 1810. Brongniart, H. Moroguesi, Ann. du mus., t. XV. p. 379, pi. 23, fig. 7. 1811. — — Journ. de phys. , lome LXXII, p. 426. 1812. Brard , H. d'Orléans , 4e raéra. , Journ. de phys., t. LXX1V, p. 252. 1814. Férussac, H. Moroguesi , Mém.géoL, p. 57, n° 6. 1821. Defrance, — Dicl. des se. nat. , t. XX, p. 443. 1822. Bowdich , — Elem. ofeonch., pi. 4, fig. 21. 1824. Deshayes, — Descr. des coq. foss. , t. H, p. 54 , pi. 6, fig. 1,2,4. 18 . — — Enc. mètli. vers., t. II, p. 250, no 107. 1830. G. Fischer, H. decipiens , Oryctog. de Moscou, lre édition , pi. 18, fig. 1,2'. 1837. — H. Moroguesi, Oryctog. de Moscou, 2e édition , pi. 18, fig. 1,2. 1838. Deshayes,. — ISouv. cdit.de Lamarck , t. V1I1 , p. 137, n° {). Eadem needum adulta, adhuc junior. 1810. Brongniart, H. Tristani , Ann. du mus., t. XV, p. 379, pi. 23, fig. 8. 1811. — — • Journ. de phys. , t. LXXII, p. 42G. ' M. G. Fischer, dans la première édition (1830) de son Orycto - graphie du gouvernement de Moscou, cite, sous le nom d'//> Mo- roguesi, une coquille dont il fait avec raison , dans sa deuxième édition (1837), un Pleurotomaire. Dans la même édition de 1837, il établit, en outre, sous le nom à" Il Moroguesi, lu coquille qu'il Mulli :.qii.s, P*. 87 a 90. 5 1812. Brard, IL d'Orléans, U nuim., Jourrt. de phr». , >• LXTUV, p. 252. 1814 Ferussac , //. Trislani , Mém.géol. , p. 57, n° 7. 1821. Defrance, — Dict. des se. nat. , t. XX, p. 433. 1822. Bowdich, — Elèm.of'cohèk.tfl. 4, fig. 22. 1824. beshayes, — Descr. des cotj.foss., 1. 11, p. 55, pi. 7, fig. G, 7. 18 . — — Encyc. nié th. vers., t. II, p. 215, n° 22. 1836. Bouillet , — ? Cal. des coq. de U Auvergne , p. 101, n° 13. 1838. beshayes — Nouv. édit. de ÏMinarck , tome VIII, p. 140, n° 13. M. Brongniart fut le premier qui décrivit (1810) cette espèce et Y H. Tristani, toutes deux provenant des calcaires lacustres supérieurs de Pithiviers et de l'Orléanais. Plus tard, M. Brard, dans son quatrième mémoire, trouvant qu'elles étaient peu distinctes et qu'elles se rapprochaient autant de Y H. glabella que de deux ou trois autres espèces vivantes , se contenta de les désigner sous le nom d'IJélices d'Orléans, et de renvoyer au mémoire de M. Brongniart. Depuis, MM. de Ferussac , Defrance et Bowdich ont con- servé ces deux espèces comme distinctes. M. Deshayes a suivi leur exemple ; mais sa conviction n'était pas entière , et, chaque fois qu'il eut à les décrire, il exprima ses doutes, surtout dans son dernier ouvrage, la nouvelle édition des Animaux sans vertèbres de Lamarck. M. Deshayes dit, en effet, t. 8, p. 141 , en parlant de Y H. Tristani : « Cette « espèce ne restera peut-être pas dans les catalogues ; car h il se pourrait bien qu'elle ait été faite avec de jeunes in- « dividus de Y H. Moroguesi. » Pendant longtemps , sans pouvoir les résoudre , nous avons partagé les doutes de ce savant naturaliste; car il nous semblait reconnaître, dans avait d'abord appelée (première édition) //. decipiens. C'est bien une véritable Heiice, provenant d'un calcaire d'eau douce; mais nous doutons que ce soit bien VB, Moroguesi. Il faudrait, dans et ri supprimer les deux synonymies de Fischer. C Magasix de zoologie. ** a:v\ék 18 ï4. les 'Moules que nous possédions , deux espèces , distinctes au moins par leur grandeur. Dans des recherches réitérées faites à Pontournois , près Pithiviers , nous avons enfin été assez heureux pour trouver souvent ces Hélices recouvertes de leur test passé à l'état spathique, et même, dans une seule circonstance, avec le test primitif ou très insensiblement altéré. Le grand nombre que nous en avons recueilli nous a permis de les comparer scrupuleusement à tous les âges et de nous convaincre qu'il fallait réunir à Y H. Moroguesi VH. Trùtani, qui, certainement, comme on va le voir, n'en est que le jeune âge. h'ff. Moroguesi varie beaucoup. Sa forme générale est subglobuleuse , cependant elle est souvent plus ou moins déprimée et quelquefois aussi conique que dans la fig. 2. La spire est toujours obtuse , même chez les individus les plus coniques. Dans ces mêmes individus la suture est plus marquée et les tours plus arrondis que dans ceux dépri- més , où elle est presque linéaire et les tours presque plats. La coquille est imperforée, convexe en dessous; l'ouver- ture semi-lunaire , le bord réfléchi. La spire se compose de quatre tours et demi . cinq tours au plus ; le dernier est arrondi et non anguleux chez les individus très vieux ; dans les autres, même ceux qui sont parfaitement adultes, le dernier tour conserve un aplatissement plus ou moins pro- noncé, surtout près de l'insertion du bord droit. Gela provient de ce que le jeune âge de cette espèce est très ca- réné. Les figures 4 et 5 représentent un individu sur lequel il est facile de suivre les principaux caractères. Une partie du dernier tour a été cassée , ce qui permet de voir Pavant- dernier aussi fortement caréné qu'un Caracolle (a). Le test, conservé à la bouche et à l'ombilic , démontre que la co- quille est imperforée et que le bord est réfléchi. Dans cet individu le dernier tour est parfaitement arrondi , Pavant- dernier se montre fortement caréné ; il suffirait donc , à lui seul , pour autoriser la réunion que nous proposons, quand Moi.LLSQiits, Pi.. 87 à 00. 7 bien même nous n'en eussions pas vu beaucoup d'autres exemples. VH. Moroguesi est lisse, conmieMM. lîrongniart et Deshayes l'avaient présumé. Les individus que le hasard nous a fait trouver avec le test naturel et conservant même des traces de coloration par bandes , à la façon de Y H ne- moralis et autres espèces, ne permettent pas d'en douter ; cependant , sans cet heureux hasard , et en ne s'en rappor- tant qu'à ceux qu'on trouve le plus communément et dont le test est si finement et si régulièrement strié, il eût été impossible de l'admettre : c'est donc une chose remarquable que ce changement d'aspect , lorsque le test naturel vient à se spathifier. Presque toujours les coquilles dont le test subit cette altération , de lisses qu'elles étaient , deviennent plus ou moins striées. Nous ignorons si quelques recherches ont été faites à ce sujet; mais il y a là un fait qu'il serait bon d'éclaircir, surtout si l'on pouvait arriver jusqu'aux causes qui font que ces tests , lorsqu'ils deviennent spa- thiques, tout en grossissant un peu , restent minces et striés ; tandis que , bien plus rarement , ils grossissent beaucoup et restent lisses. Sans chercher à résoudre ce problème , nous avons pensé que les stries qui apparaissent alors ne sont autres que les stries d'accroissement rendues visibles par la fossilisation. S'il en était ainsi, il resterait toujours à en déterminer les causes. Outre Y H. Moroguesi, nous avons trouvé dans ces mêmes calcaires une autre espèce d'Hélice qui a quelques rapports avec Y H. Moroguesi , mais qui s'en distingue par des caractères assez tranchés ; elle a le même nombre de tours , est beaucoup plus petite , plus globuleuse dans son ensemble; l'ouverture de la bouche diffère aussi, elle est plus arrondie. S'il fallait la rapportera Y H. Moroguesi , ce serait une variété naine qui aurait vécu dans le même lieu, ce qui paraît peu probable. C'est sans doute cette espèce dont M. Ih'onrmiart a voulu parler, et qu'il désignait 8 MaGASIA 1>E ZOOLOGIE. — A.\.\ÉE 1844. comme globuleuse, plus petite que la Moroguesi et plus grande que la Tristani. Habite : calcaire lacustre de l'Orléanais (Brongniart, Des- bayes, etc.), Pontournois, près Pithiviers; elle s'y trouve en grande quantité à l'état de Moule. Celles avec test spa- thifié ne sont pas très rares dans les carrières à droite et à gauche de la route d'Orléans , quand on a passé le pont de Pontournois. C'est aussi dans ces carrières que nous avons trouvé un bloc isolé qui nous a fourni le peu d'échantillons que nous possédons avec le test naturel. Aux environs de Reims, Arnould (Deshayes, nouv. édit. de Lamarck). 3. H. Cocquii. AL Brongniart. Testa fossili subglobosa , orbiculato-depressa , imperforata ; spira globosa cowexa , sensim accrescenti ; anfracdbus quaternis, convexis, ultimo non angulato, subtus tujnido ; sutura distincte nota ; apertura coarctala , semi-lunari ; péris tomate simplici. (PI. 88, fig. 1, 2, 3.) 1810. Brongniart, Ami. du mus., t. XV, p. 378, pi. 23, fig. G. 1811. — Joum.de phy s., t. LXXU, p. 426. 1813. Fe'russac , Mém. géolog. , p. 57, n° 4. 1821. Defrance, Dict. des se. nat., t. XX , p. 443. 1822. Bowdich , Eleni. ofeonch. , pi. 4 , fig. 20. 1836- Bouillct, Cal. des coq.foss. d'Auu., p. 93, no 2. Hauteur, 10 à 15 millim. ; largeur, 18 millim. Var. /3 magis depressa ; sutura profunda. C'est encore une des espèces décrites par M. Bron- gniart ; nous l'avons trouvée très bien conservée , avec le test passé à l'état spathique , dans les calcaires lacustres de la Pèche de PAgniel , près de Narbonne (Aude). D'a- près ce que nous venons de dire au sujet de Y H. Moroguesi, Mollusques, Pi. 87 à 90. 9 sur les coquilles qui ont subi cette altération , il nous est impossible de savoir si 1'//. Cocquii était lisse on striée. Nous nous bornerons donc à constater que , sur un assez grand nombre d'échantillons que nous possédons, il y en a très peu qui portent des traces de stries ou, pour mieux dire, de rugosités ii régulières. Coquille subglobuleuse, orbiculaire, moyennement dé- primée , i m perforée ; spire obtuse, composée de quatre tours convexes, croissant régulièrement, le dernier plus ou moins arrondi, quelquefois subcaréné dans la variété £, mais toujours convexe et même renflé vers l'ombilic, derrière le bord columellaire, de sorte que la coquille est versante en dedans. La place de l'ombilic est marquée par une dépres- sion , sensible surtout dans la variété déprimée ; ouverture petite , rétrécie ; péristome simple. UH. Cocquii a beaucoup de rapport avec Y H. undulata, Micbaud ; elle s'en distingue facilement par l'ouverture , qui est bien moins allongée que dans Y H. luidiilala, laquelle a le péristome très réfléchi et un renflement au bord colu- mellaire qui n'existent pas dans l'espèce fossile. Habite , avec test, calcaires lacustres de la Pêche de l'A- gniel , près Narbonne (Aude) ; A l'état de Moule , à Mâchai , près Pont-du-Château ; elle y est beaucoup plus déprimée qu'à Narbonne ; Orléans (Brongniart, Férussac, Defrance) ; malgré nos nombreuses recherches , nous ne l'avons jamais rencontrée dans ces calcaires ; Nonnette, près lssoire (JJrongniart , Férussac, Défiance, lîouillet) ; commune dans les calcaires de la Liinague, no- tamment à Chaptuzat , près Aigueperse; à Jussat, au sud- ouest de Gergovia; au Puy de Marmaiide , près Veyrc ; à la Roche-Blanche , etc. , etc. ( Bouillet;. 10 Magasin dk zoolocik. — a.^^ék 18H. 4. H. ARCHiàci. De Bolssj. Testa fossili , lœvi , orbiculato-tlepressa , sublus coiwexa ; •s/wra r«&/e oblusa ; sutura lineari ; anfractibus quaternis, convexiusculis , ultimo basi turgido ; umbilico parvulo , subtecto ; apertura semi-lunari; labra margine rejlexo. (Pl.88,fig. 4,5, 6.) 1839, mars. De Boissy Revue zoologique par la Société Cuvie- rienne, 1S39, p. 75. Hauteur, 8 niilliin.; largeur, 12 îuillim. Cette jolie espèce fossile est lisse, orbiculaire, assez for- tement déprimée ; la spire , par cela même , excessivement obtuse , se compose de quatre tours peu convexes , dont le dernier, plus grand que les autres , est très bombé en des- sous. L'ombilic , recouvert presque en entier par le bord columellaire, est très petit, si même la coquille est perfo- rée. L'ouverture est semi-lunaire , le péristome assez forte- ment réfléchi. Nous la dédions à notre intime ami et collègue le vicomte d'Archiac. Hab. Nous avons trouvé cette espèce dans un lambeau de calcaire d'eau douce relevé à une assez grande hauteur, sur le versant septentrional de la montagne Noire, à Pon- terouzet , près Sorèze (Tarn). Il repose immédiatement sur des porphyres argileux. Moi-LtsyiLS , l'i- 87 à 90. 11 5. II. Vialai. De Boissy. l'csta Jossili , îenticulari , irregutariter striata , lunbiUcala , valde carinata (carina ad suturam perspicua) ; spira valde oblusa; anfractibus quinis , planis, lente cresccntibus, ul- timo anfractu subtus sine irnpresso ; apertura semi-lunari intus biplicala ; peristomate reflexo. (PL 89, fig. 1, 2, 3.) 1839, mars. De Boissy. Bévue zralogîque par la Société Çuvie- riennc, 1839, }>. 75. Hauteur, 4 millim.; largeur, 10 millim. Nous ne connaissons rien dans les Hélices fossiles qui se rapproche de cette jolie espèce : dans les vivantes, plu- sieurs ont le même faciès général sans pouvoir se confondre avec elle. Ce qui la distingue d'une manière tranchée, ce sont les deux plis, situés sur le bord columellaire ou gauche, qui s'enfoncent à une certaine profondeur dans l'intérieur de la coquille et se traduisent à l'extérieur par deux sillons plus ou moins apparents. h1 H. Vialai est de forme lenticulaire , irrégulièrement striée , ombiliquée , très fortement carénée; la spire, très obtuse , se compose de cinq tours plats , croissant insensi- blement, le dernier convexe en dessous; l'ouverture est semi-îunaire; le péristome réfléchi. Nous l'avons dédiée à M. Viala comme témoignage de la reconnaissance que nous lui conservons pour le bienveillant accueil qu'il nous a fait à Castelnaudary, et la complaisance qu'il a eue de visiter avec nous les terrains d'eau douce de son pays Hab. Très rare dans les calcaires lacustres de Castelnau- dary (Aude). 12 Magasin de zoologie. — a,nm£u 1844 6. H. Potiezi. De Boissy. J'esta fossili , orbiculata, sub^loboso-deprcssa , su buts ton- vexa\ spira brein, obtusa; anfractibus quitus corwexiuscu- lis, ultimo majore rotundalo , an te aperturam gibboso ; apertura semi-lunari; labro rejlexo. (PI. 89, fig. 4 , 5, 6.) 1839, mars. De Boissy. Revue zoologique par la Société Cuvie- rienne, 1839, p. 75. Hauteur, 4 milliin. ; largeur, 8 à 9 millim. VH. Potieziest une charmante petite espèce parfaitement distincte; elle est orbiculaire , perforée, plutôt déprimée que subglobuleuse , convexe en dessous : la spire est courte et obtuse ; les tours , légèrement convexes , sont au nombre de cinq au plus ; le dernier arrondi , plus grand que les autres en proportion , forme une espèce de bourrelet avant l'ouverture; et, comme le péristome est réfléchi en arrière, il en résulte un sillon assez large qui suit extérieurement la direction de l'ouverture et va se perdre dans l'ombilic avec l'extrémité du bord columellaire, lequel avance beaucoup plus loin que l'autre vers le centre de la coquille. Nous avons dédié cette espèce à notre ami M. Potiez, un des savants auteurs du Catalogue descriptif des Mollusques du muséum de Douai , dont il est le conservateur. Hab. Rare dans les calcaires lacustres de Castelnaudary (Aude). Mornsorrs, Pr.. 87 à 90. 13 7. H. Lartetii. De Boissy. Testa fossili, solida, globulosa , lœvigala , imper forai a , subtus convcxa ; anfraclibus quints , coiwexis , ultimo tu- rnido, rotundato- apcrlura scmi-lunari valde obliqua ; peri- stomatc ample dilatato, expanso, subrevoluto. (PI. 89 , fig. 7,8,9.) I S39, m;ns. De Boissy. Revue zoolngique par la Société Cm'ie- ritnne, 1839, p. 75- Hauteur, 10 à 20 millim. ; largeur, 15, 25 et 30 millim. Coquille fossile , solide, globuleuse, lisse, imperforée, convexe en dessous ; spire composée de cinq tours convexes, séparés par une suture très prononcée , le dernier ample et très arrondi ; ouverture semi-lunaire, oblique ; le péristome, amplement dilaté, se rejette en arrière et dépasse de beau- coup le dernier tour, comme dans Y H. Sarcostoma7 TVebb. Cette belle espèce a beaucoup de rapport avec Y H, Sar- costoma de Webb. Le péristome est aussi dilaté et aussi ren- versé dans l'une que dans l'autre, quoiqu'il fasse dans notre espèce un angle plus obtus avec l'intérieur du dernier tour. Elles sont , en général , de même taille ; cependant les plus gros individus de Y H. Lartetii sont plus grands que ceux de la Sarcostoma ; notre plus gros échantillon a 23 millimè- tres de hauteur et 30 de largeur. Leur faciès général est aussi le même ; mais elles diffèrent essentiellement par l'ouverture , et , comme nous l'avons déjà dit , par le ren- versement du péristome, qui ne se fait pas sous le même angle. VH Lartetii varie beaucoup dans sa taille ; nous en possé- dons une nombreuse série, dont la fig. 7 représente un des plus gros individus, et la fig. 8 pas tout à fait le plus petit. Hab. Fossile , à Sansan , à 2 lieues sud d'Auch (Gers). 14 Magasin de zoologie. — a\m:e 1814. 1° Elle se trouve abondamment à la carrière dite de la pointe du bois , dans des marnes bigarrées appelées mar- nes bigarrées de la période paléothérienne , par M. Cordier. Ces marnes occupent une place assez importante dans la formation tertiaire du pays, et Y H. Lartelii forme , à peu près au milieu de leur épaisseur, une couche qui devient un horizon géologique assez certain. Dans la localité que nous citons, le test devenu spathique est très épais, presque toujours noir et charbonneux , plus ou moins superficielle- ment , comme s'il y avait eu un commencement de carbo- nisation. L'influence atmosphérique rend quelquefois le test blanc. 2° On la retrouve clans des dépôts de calcaire lacustre , principalement dans celui de Sansan, où M. Lartet, tra- vailleur infatigable, a le premier découvert des débris d'une espèce de Singe au milieu des ossements d'une foule d'au- tres animaux fossiles. Dans ce petit lac , le test également spathique n'est pas charbonné comme à la carrière de la pointe du bois : nous possédons deux individus qui en proviennent , et qui con- servent encore des fragments du test primitif. Nous prions M. Lartet de nous permettre de lui dédier cette espèce comme un témoignage de notre reconnaissance pour le bienveillant accueil qu'il nous a fait. Mui.i.isQiEs , Pl. 87 à 90. 15 8. IL Politula. De Boissy. Testa fossili, orbiculatay subdepressa, umbilicata, subtus con- vexa; spirabrevi, obtusa; anjractibus quaternis autquinis, lœvis y ullimo rolundato ; umbilico patulo, rotundalo, sub- tccto ; aperlura suborbiculari; peristomate subcontinuo, reflexo. (PI. 90, fig. 1,2,3.; 1839, mars. De Boissy. Revue zoologique par la Société Cuvie- rienne , 183g, p. 75. Hauteur, 4 millim.; largeur, 9 millim. Cette jolie espèce estorbiculaire, subdéprimée, ombili- quée, convexe en dessous : la spire, courte et obtuse, se com- pose de quatre à cinq tours lisses, le dernier arrondi ; l'om- bilic est moyennement ouvert, rond , à peine recouvert par le bord columellaire ; l'ouverture est suborbiculaire , les bords presque réunis; le péristome réfléchi. UH. politula pourrait peut-être se comparer à plusieurs espèces vivantes ; mais nous n'en connaissons pas parmi ses congénères fossiles qui puissent s'en rapprocher. Hab. Calcaire d'eau douce des environs d'Albi (Tarn) : elle y est rare. 1G Magasin de zoologie. — année 1844. 9. H. rara. De Boissj. Testa fossili , globosa , fragili , irrcgulariter striata , umbi- licata; spira breui; anfractibus quinis, convexis, ultimo anfractutumido, ante apcrluram coarctato; apertura sub- orbiculari , extrinsecus per unum canaliculum circumdata ; peristomate reflexo. (PI. 90, fig. 4, 5, 6.) 1839, mars. De Boissy. Revue zo dorique par la Société Ciwie- rienne, 1839, p. 74. Hauteur, 8 millim.; largeur, 13 à 14 millim. Cette jolie espèce ne peut se confondre avec aucune au- tre ; elle est globuleuse, extrêmement fragile et irréguliè- rement striée : la spire est courte et obtuse; la suture, bien marquée, sépare distinctement cinq tours convexes et ar- rondis ; le dernier, globuleux, a , à son extrémité, un étran- glement en forme de canal, qui boide extérieurement l'ouverture et se perd dans l'ombilic ; l'ouverture est sub- orbiculaire; lepéristome réfléchi. Hab. Très rare dans les marnes jaunâtres calcaires de la montagne de Bernon , près Epernay (Marne) : nous ne l'y avons trouvée qu'après de nombreuses recherches. Nantes, novembre 1843. y/,i Mollusques > PI- By llolix / . Rainondl . .' WorOOUOfi }////<> . n'ty 4 . Atol/u.v,/iw.r . /'/. âS, D - Ilelix à 3- CûOÇuii ■ 4 à (> . Ari'fuaci \/ti toUusques ■ PI. S(f W / à 3. VÙUtU . 4 à 0'. l'otii-J . -a t) /.arlr/n \ . H.mon.1 imf .!/,/,/. //u.n/iic,i . /'/. ,1,1 Hélix / ,i ,"' /'oit (nia . j à <>' , i;u\ \ & :nutikl iin/> , A/mtdouche Zoo/oai'e ■ x'Ijj. Yolhwques. PI. qi M Tl 1 1 ' l) I I H" 1 1 i\ Philbe* ii . //-,/„, .1 . lùnwrui ///!/> Mollusques, Pl. 91. 1 G; TUKBINELLA. Lamarck. T. Philberti. Récluz. T. testa fusiformi , rufo-fusca , longitudinalitcr laie et ob- tuse novem costata , lineis elevalis albis , œquidistantibus cincta ; anfractibus octonis , supra compresso-planis decli- vis et in mcdio cariais albis alternatim tuberculatis ; infimo ventrieoso bicarinato ; spira conica, obtusata ; cauda cin- gulata : cingulis 2-3 majoribus ; columella obsolète bipli- cata y basi umbilicata ; labro bicarinato , crenulis caslaneis notato. Longueur, 56 millim. ; largeur, 32 rnillim. sur la première carèue. Coquille fusiforme , sculptée de neuf côtes longitudinales larges, peu saillantes, très obtuses, d'un brun marron, et ceinte de lignes élevées , régulièrement espacées et blan- châtres ; elle a huit tours de spire presque planes , un peu inclinés par-dessus, munis d'une carène blanche sur le centre , alternativement ornée de tubercules blancs compri- més dessus et dessous. Dernier tour ventru entouré de deux carènes distantes , également tuberculeuses , dont l'inférieure est inoins saillante que la supérieure. Ce tour se termine graduellement en une queue bien sillonnée et dont trois costules sont plus en relief que les autres. Spire conique, obtusément arrondie au sommet et un peu plus courte que la moitié du dernier tour ; suture à peine marquée. Ouverture ovale , blanche , terminée au sommet par un angle aigu , et à sa base par un canal court , ouvert, de même couleur, obliquant droitement un peu en arrière. Columelle arquée , recouverte par la lèvre interne , qui est blanche, étroite , munie de deux plis obliques et obsolètes 1844. 3 2 Magasin de zoologie:. — année 18-44 . près du canal ; elle se réfléchit , près du centre de celui-ci , sur un ombilic oblong , peu profond , bordé en arrière par une côte arrondie. Labre bicaréné , régulièrement et étroi- tement crénelé de points marrons creux et légèrement striés en dedans. Habite les îles Philippines , à Manille. Cabinet de F. P. Récluz. Nous dédions cette belle et rare espèce à M. Philbert , conchyliologiste de Montpellier. RÉCLUZ. MOM.LSQUKS , Pi. 92. 1 G. FASCIOLARIA. Umarck. F. Antonii. Récluz. Testa fusijormi , subepidcrmide cinereo-fuscescente alla , striis transversis creberrimis cincta ; anfractibus octonis , supra compressis , medio sensim carinatis , alternatimque tuberculis noverùs obtusis albescenlibus , supremis oblongis ornatis ; infimo ventricoso obtuse carinato, nodis antice obsoletis notato et in cauda subcurva attenualo ; spira co- nica, elongata apice mamillala; columella lactea tripli- cata ; labro tenui integerrimo. Longueur, 70 millim. ; largeur, 35 millim. Coquille fusiforme , d'un cendré fauve pâle , ceinte de stries fines et très rapprochées , coupées en long par des lignes ir régulières formant un treillis peu marqué. Elle a huit tours de spire , les deux premiers très lisses et blancs , le troisième plissé en long, tous les autres, jusqu'au der- nier, graduellement comprimés supérieurement , de plus en plus carénés sur le centre et portant chacun neuf nodo- sités obtusément arrondies et régulièrement espacées. Cha- cun des tours est séparé du suivant par une suture linéaire. Dernier tour très convexe, ayant une large dépression au- tour de la" suture , bordée psu1 une carène arrondie portant des nodosités qui s'affaiblissent d'autant plus qu'elles avancent vers le côté antérieur. Ce tour s'atténue insensi- blement en une queue ayant environ la moitié de la lon- gueur de celui-ci , et prend une forme sensiblement arquée ; ses stries transverses sont un peu onduleuses. Spire conique allongée , terminée par un petit mamelon obtus et ayant une longueur égale à celle de la queue du dernier tour. Ouverture ovale-oblongue , blanche , plus large en haut , 1844. 3 2 Magasin oe /o»>Lor.:i;. — anmi; 1844 . où elle est terminée en pointe , qu'à sa base, laquelle se prolonge en un canal assez large , droit et obliquant sur le côté postérieur. Columelle cintrée , d'un blanc de lait , et dont la lèvre est tellement fondue avec sa substance , qu'on ne peut l'apercevoir ; trois plis obliques sont sculptés à sa base. Labre mince , tranchant, sillonné en dedans de stries allongées très rapprochées et peu sensibles à la vue. Habite les îles Philippines , à Manille. Cabinet de F. P. Récluz. Nous dédions cette rare Coquille à notre frère aîné, Jean- Antoine Récluz , qui nous a donné , pendant notre enfance , le goût de la Conchyliologie , comme un témoignage de notre vive amitié. C. A. RÉCLUZ. Vii,/ . //a.i f/ttf.i . /'/ . o3 . Hélix Ptnuilii . Petit V Kfi» <'/>,! i/iift Irtiirtit:. Moi n SQiLS , l't. 94. 1 G. BUL1MUS. Lamarck. B. clavator. Petit. (Collection Petit de la Saussaye.) B. testa turrita, crassiuscula „ alba, epidermide lutescente vestita ; anfractibus 8-9 , convexo-depressis , longiludina- liter crebre rugulosis ; sutura impressa , subcrenulata ; spira conico-clongata , apice obtusa; apertura pyriformi ; peri- stomalc incrassato , obtuso ; columella subtriangulari , basi recta, intus compressa, superne obliqua; umbilico an- gusto, rimœformi. Longueur, GGinillim.; largeur, 24 millim. Cette Coquille allongée, en forme de massue, se rap- proche beaucoup d'un groupe de Pupa particulier aux îles situées non loin de la côte est de l'Afrique (îles Seychelles, Maurice, Madagascar); elle est blanche, couverte d'un épidémie mince et jaunâtre; on voit, à sa surface, des stries d'accroissement irrégulières et rugueuses; on aperçoit aussi , parfois, sur les tours supérieurs, des traces de stries transversales. Ce Bulime , parvenu à son dernier développement , est solide et pesant : son péristome devient aussi assez épais. Le B. clavator se trouve dans la partie sud de Madagas- car, près de la baie de Saint-Augustin , où il a été décou- vert par M. Guilain , officier supérieur de la marine , qui a bien voulu nous en donner plusieurs exemplaires. S. PETIT. 1844. 0 a/aç. //•■ Zoologie //>' â I I. !/<'////.,,///,:,. /'/ ,,j BulimU.8 ,/ai;i/it.r. /;., > RAnwnd imf> . Moi i.isytrs, Pi.. 9.r> it 90. MONOGRAPHIE DU GENRE ERVILIA DE TURTOJN, par M. C. A. RÉCLUZ, pharmacien , à Vaugirard (Seinej. Le petit genre de Bivalves nommé Ervilia , est Fort in- téressant par la combinaison des caractères de sa charnière, et se compose seulement de trois espèces toutes originai- res des côtes de la Grande-Bretagne. Elles se trouvent dé- crites dans les auteurs de ce pays , mais avec si peu d'exac- titude , quant aux caractères de la charnière , que , sans une bonne figure ou la connaissance certaine d'une des espèces, il devient très difficile de les ramener à leur véritable genre. La meilleure preuve que nous puissions fournir à l'appui de ce raisonnement , c'est que l'espèce la mieux caractérisée n'a pas été comprise dans ce genre, et qu'elle a étééclassée par l'auteur du genre Ervilia , au nom- 1844. «7 2 Magasin ise zoologie. — année 1844. bre des Capses de Lamarck , tandis qu'elle aurait dû servir de type à celui qui fait le sujet de cette monographie. La communication de deux des principales espèces récemment découvertes sur nos côtes de la Manche , et l'intérêt qu'elles nous ont paru avoir pour la Faune française , nous ont déter- miné à les analyser avec soin. Cette étude nous a permis d'ajouter à leur description, de compléter les caractères génériques , publiés par Turton, d'établir des rapports plus convenables avec les genres d'une autre famille que ceux qu'on lui avait donnés , et enfin de pouvoir en offrir une monographie à nos lecteurs. Laskey découvrit la première de ces coquilles, et l'in- scrivit, dans le premier volume (1801) de la société Wer- nérienne de Londres , sous le titre de Mya nitens. Mon- tagu , auquel la conchyliologie d'Angleterre doit plusieurs découvertes importantes , en donna une description peu complète dans ses Testacea britannica , tome Ier (1803). Ce savant conchyliologue mentionna, pour la première fois, une seconde espèce du même genre dont il méconnut les rapports avec la précédente , et la décrivit sous le nom de Donax castanea. Turton , auteur d'un Traité des Bivalves d 'Angleterre (1822), adopta, dans cet ouvrage, les deux espèces signa- lées par Laskey et Montagu , et , à l'exemple de ce dernier, leur assigna des genres différents. Il en institua un nou- veau pour la première, auquel il donna le nom d'Eivilia , tiré peut-être de la ressemblance de cette coquille avec la graine de V Ervum Ervilia (YOrobe des pharmaciens) , et relégua la seconde dans les Capses de Lamarck. Cette clas- sification est d'autant plus fautive, que sa Capsa castanea offrait par sa configuration générale, la disposition de ses masses colorantes et la forme plus en relief de sa charnière, d'ailleurs parfaitement semblable , le moyen le plus aisé de la rapporter à son nouveau genre et de lui servir de type. Nous présumons que, pénétré des descriptions de Montagu , Mollusques, Pi. 9â et 9G. % qu'il a reproduites sans changement notable dans son ou- vrage , il n'examina pas avec assez de soin les caractères de la charnière des deux coquilles, parce qu'il lui eût sufïi d'une courte confrontation pour éviter une séparation inu- tile. Elle lui eût fait découvrir également cTautres carac- tères essentiels dont il se fût servi pour perfectionner la description de son nouveau genre. L'oubli de cette précau- tion indispensable au but qu'il se proposait dans la confec- tion de son Traité des Bivalves ôte à son ouvrage cette perfection qu'on était en droit d'espérer d'un aussi bon ob- servateur. En 1827. M. Brown, dans ses Illustrations conchyliolo- giques des îles Britanniques , nous paraît avoir fait figurer les deux espèces dont nous venons de parler, cependant dans une position et d'une telle manière qu'il devient dif- ficile de les reconnaître même après plusieurs examens. Dans cet ouvrage l'on trouve la représentation d'une troi- sième espèce , nouvelle pour le genre, mais dont la char- nière est assez incorrecte. Brown n'adopte pas, pour ces trois coquilles, le genre Ervitie, ni celui de Capse de Tur- lon , pas plus que les genres Mye et Donace acceptés par Montagu , et les introduit dans un autre de sa façon qu'il nomme Tellimya , formé de plusieurs bivalves dont la plu- part appartiennent à des genres tout à fait distincts. Cette dernière espèce {Tellimya substriata) a été reproduite et décrite pour la première fois par M. Macgillivray, dans son Histoire des Mollusques de l'Aberdeenshire, et rappor- tée par cet auteur à son véritable genre, celui des Ervilies. MM. Macgillivray et Fleming, Brit. animais (1828), n'ont apporté aucune autre modification à la caractéristique de Turton que de la traduire mot pour mot en langue anglaise. Ainsi que nous l'avons annoncé plus haut, le peu de caractères attribués à ce genre par Turton se ressent d'un examen superficiel de la charnière de ces coquilles; c'est ce qui ressort de sa phrase et de ce qui va suivre. 4 Magasin de zoologie — asxi i; 184-1. Ervilia : Testa ovata, œquivalvis , inœquilatcralis, clausa. . Cardo dénie unico , erecto , inter duos minutas valvœ alterius pénétrante. Lateribus nullis. Ligamentum in- ter num. Si , maintenant que nous connaissons la composition des caractères de ce genre , nous détaillons ceux qu'on trouve sur ces coquilles , nous verrons la preuve de ce que nous avons avancé. En effet, le genre Ervilia a pour caractères une coquille oblongue, équivalve, inéquilatérale, transver- sale, entièrement fermée. Ses crochets sont petits, assez saillants, à peine recourbés en arrière, entiers ou faible- ment écbancrés à la pointe. Sa charnière a , sur la valve droite, d rt 90. 7 médianes; et, si l'on veut n'unir le genre Sphcnc de Turton aux Gorbules , genre qui fait le passage des Myes à ce dernier genre, nous aurons cinq variétés de caractères dans la charnière. Nous procéderons, dans leur exposition, du simple au composé; nous exclurons des Gorbules le Corbida cuspidata de Brown {/Jnalina longirostris, Lamk), dont la charnière est édentée , le ligament logé dans deux fossettes opposées et soutenant un osselet particulier, ce qui * a donné lieu à l'institution d'un genre nouveau, sénestre , nommé Neara par M. Gray. 1° Gharnière formée, sur la valve droite, d'une marge entière, d'un cuilleron ordinairement triangulaire pour le ligament et d'une petite dent postérieure. — Valve gauche ayant la marge échancrée , une fossette profonde ligamen- taire et une longue dent transversale, mince, lamelleuse, rainurée et décurrente sur le côté postérieur. — Impression musculaire antérieure ovale , longitudinale, la postérieure ronde. — Excavation palléale peu marquée, angle palléal arrondi. — Coquille oblongue , sénestre , prolongée en ar- rière en bec large , tronqué et saillant {Sphenia Benghami^ Tu r ton). A la suite de cette section devrait intervenir une autre de forme sphéroïde , composée d'espèces vivantes et fossiles dont la charnière du Corb. porcina serait le type : n'en possédant aucune, nous ne pouvons en parler. 2° Valve droite : marge entière, une denl cardinale an- térieure conique, saillante, ascendante, courbée en crochet, etune fossette postérieure profonde pour le ligament. Marge interne saillante , séparée du bord supérieur par une rai- nure transversale. — Valve gauche : marge entière, une fossette antérieure pour la dent en crochet de l'autre valve, et un cuilleron postérieur de forme variable, arrondi, subquadrangulaire ou trigone , saillant pour le ligament, horizontal {Corb. nucleus), ou incliné vers le centre du coté antérieur (Corb. rosea, Hinds.), plus ou moins concave ou 8 Magasin de zoolocie. — Aumtt 1844. bordé en arrière par une saillie dentiforme , relevée vers le bord cardinal etsoudée avec le cuilleron. Marge interne plus courte , moins saillante et marquée d'un sillon. — impres- sions musculaires : l'antérieure oblongue , longitudinale, la postérieure arrondie. Excavation palléale tantôt simple , tantôt indiquée par une ligne longitudinale droite, tantôt arquée, avec l'angle palléal nul ou très obtus. Ces carac- tères s'appliquent à la généralité des Corbules vivantes, subglobuleuses ou triangulaires, peu carénées; ce sont les plus nombreuses. 3° Valve droite : marge entière ; une forte dent en crochet antérieure, et une fossette profonde et triangulaire posté- rieure, Marge interne entière , peu saillante. Valve gauche : marge entière ou peu écbancrée ; une fossette postérieure pour la dent correspondante et une dent très forte anté- rieure , en crochet ou en tubercule saillant ayant un cuille- ron étroit , longitudinal , pour le ligament , bordant la base de cette dent. Marge interne entière, peu marquée. Im- pressions comme sur le numéro 2 (Corb. gallica et autres espèces fossiles globuleuses ou trigones), 4° Valve droite ; marge entière , une dent conique , oblique, avancée, antérieure, et une fossette antérieure, ligamentaire. — Valve gauche : marge échancrée , une fossette pour la dent opposée et, de chaque côté, une dent ; l'antérieure transversale , triangulaire , mince , la postérieure en cuilleron très remarquable. Il est carré ou subcordiforme , très saillant, formé de deux parties, l'an- térieure , sous forme de dent conique et en crochet , soudée postérieurement avec une lamelle plane et horizontale , séparée de la portion conique par une courte échancrure marginale, qui rend cette dent comme bifide. — Impression musculaire antérieure ovale, longitudinale; la postérieure ronde. Excavation du manteau à peine marquée , indiquée par une légère courbure, et dont l'angle est très obtus. Coquilles oblongues , subéquilatérales , très minces , jfra? Moi.i,usyi:.s, Pfc, 05 H 9(>. 9 gilcs, brillantes, colorées, à valves à peine anguleuses {Corbula meditcrranea , Costa). 5o /^«A'e droite : marge entière ; une fossette trigone, pro- fonde, pour le ligament , interposée entre deux dents diver- gentes, dont l'antérieure est saillante, plus dilatée en avant qu'en arrière , comprimée des deux côtés et plus ou moins tronquée à son extrémité; la postérieure mince, étroite, plus marquée à la base qu'au dessus. La marge interne ressort ici davantage au côté antérieur qu'au côté postérieur et est creusée d'une rainureplus large en avant qu'en arrière. Valve gauche : bord cardinal largement écbancré en trian- gle , les angles nullement dentiformes , l'antérieur plus ro- buste , l'autre très mince. Dans cette écbancrure se trouve une fossette antérieure pour la dent longue de l'autre valve, et une autre fossette postérieure, étroite, plus oblique, pour la dent postérieure. Au centre . un cuilleron ligamen- taire presque aussi saillant que celui des Myes, deltoïde, oblique, légèrement incliné, peu concave et bordé, à son côté postérieur, d'une éminence dentiforme, longitudinale, épaisse et soudée avec le cuilleron, dont- elle fait partie. Les impressions musculaires sont semblables aux espèces des autres sections. L'excavation du manteau est trigone et l'angle très arrondi. Les Corbules auxquelles se rapporte celte cbarnière sont plus transversales , oblongues, à valves fortement carénées sur le côté postérieur ; leurs crocbets , très saillants, sont plus faiblement tournés en avant {Cor- bula donacina , Desbayes, etc.). Telle est la gradation que la cbarnière des Corbules suit pour arriver de la plus simple à la plus compliquée ; mais, si on établit ces sections relativement à la forme, il faudra les disposer ainsi : 1, 4 , 5, 2 , 3, et c'est probablement la plus naturelle; mais, pour établir la fusion de ces diverses sections, après les avoir disposées comme nous venons de le dire, il faudrait en interposer deux autres après le nu- méro 1, la première composée du Corb. pordna et autres 10 Magasin de zoologie. — w\èe 1844. espèces fossiles, semblables parla forme, et à sa suite une deuxième pour les espèces fossiles oblongues et très dépri- mées -. ne les ayant pas sous les yeux et ceci sortant de notre sujet, nous ne pouvons nous en occuper. Lorsqu'on jette un coup d'ceil sur un grand nombre de Corbules vivantes et fossiles classées comme nous venons de l'exposer, la première impression que l'on ressent est en faveur de la fusion des Ervilies avec les Corbules. Quand, au contraire, on examine attentivement toutes les espèces une par une, qu'on analyse leurs caractères et qu'on suit les modifications de la charnière , on est frappé de deux choses , la variation des formes extérieures , celle des dents de la charnière et la constance de certains caractères. En effet, les Corbules sont toujours inéquivalves , leurs cro- chets sont élevés et tournés du côté antérieur, quoique plus ou moins fortement, selon les espèces. On est surtout frappé par la position constante de leur ligament , toujours profon- dément enfoncé dans un trou privé de rebord ou dont le bord est à peine saillant , sur une valve , et reposant , sur l'autre , à la surface externe d'un cuilleron , détaché et re- levé comme celui des Myes. Ce cuilleron a un rebord pos- térieur toujours présent, dentiforme, tantôt peu élevé, tantôt très fort, comme sur le Corb. galLica, le plus sou- vent postérieur et très rarement antérieur; enfin on re- trouve , sur toutes les espèces , les impressions musculaires dissemblables sur chaque valve et conservant- toujours la forme ovale , longitudinale en avant , et la forme ronde en arrière. Leur excavation palléale, presque nulle ou très courte , varie de la forme arquée à celle triangulaire, mais ne fait qu'une très faible saillie à l'intérieur des valves , et son angle est très obtus. Quant à la forme et au nombre des dents de la charnière , elles passent dans tant de modi- fications, d'une espèce à l'autre , que ce caractère ne peut guère servir qu'à caractériser les groupes de ce genre. Ainsi Jes caractères invariables qui font reconnaître les Corbules Moi.i.tsvrts, Pl/95 et !)G. Il sont CCUX dont nous venons d'énumérer l'état constant. Voyons maintenant si ceux qui caractérisent les Ervilies varient ou restent les mêmes , et s'il y a possibilité d'ad- mettre le genre institué par Turton au] nombre des Cor- bules. Nous avons énuméré plus haut tous les caractères des Ervilies, et jusqu'à présent nous les avons trouvés inva- riables ; de.s différences essentielles que les deux genres présenteront , ressortira donc la conclusion que nous avons recherchée. , Les Ervilies sont toujours dextres, équivalues , inéquila- térales, oblongues ; leur côté postérieur, quoique aminci , n'est jamais rostre , anguleux , tronqué, relevé ni caréné , mais arrondi et droit. Leurs crochets constamment petits , égaux, sont dirigés en arrière et non en avant de la coquille. La dent longue de la valve dioite n'est point en crochet sur aucune espèce; elle s'étend directement en avant ou un peu obliquement sur le côté antérieur. Le ligament repose con- stamment sur deux cui lierons saillants à l'intérieur des valves, bien détachés en dessous, peu concaves et trîgones. Celui de la valve droite est suivi postérieurement par| une^dent très étroite , divergente et peu en relief, qu'on n'aperçoit aucune- ment à côté de la profonde excavation ligamentaire des Corbules. Ces dents, l'antérieure et la postérieure, sont toujours accompagnées, à l'extérieur, d'une fossette pour loger les dents de la valve opposée. La valve droite des Corbules n'a rien de semblable. Nous voyons , au côté an- térieur du cuilleron de la valve gauche des Ervilies, une dent longitudinale, étroite, oblique et peu saillante, quel- quefois soudée avec son bord postérieur dont il relève la marge , mais ordinairement détachée et étendue au delà de la base de ce cuilleron sous forme d'un court apicule. Ce changement a lieu sur la même espèce et n'en caractérise aucune. Elle sépare toujours le cuilleron d'une fossette oblique dans laquelle la dent longue vient s'articuler. Dans 12 Magasin ue zdolooib. — a\née 18Vk 1rs Corbules la dent qui borde le cuilleron se trouve ordi- nairement sur son bord externe et une seule fois sur l'in- terne , et , quand cela existe , cette dent est en crochet , à peu près comme sur la valve droite de la Corbula gallica de moyenne taille, et soudée à sa partie postérieure, avec une lame plane, très mince , droite, postérieure, qui sé- pare une éehancrure marginale; enfin , sur cette valve, le cuilleron , la dent centrale et la fossette dentaire se trou- vent encadrés entre deux dents cardinales, très divergentes, submarginales, comprimées à l'extérieur et triangulaires , qui ont y sur Vautre valve, une fossette pour se loger. Il est vrai que nous trouvons sur la valve gauche du Corbula donacina quelque chose d'approchant dans les bords de l'échancrure marginale et supérieure de cette coquille; mais ces bords, l'un épaissi et aigu , l'autre très mince et arrondi à la pointe , font partie des marges dorsale et ven- trale , n'ont aucune fossette correspondante sur l'autre valve , et viennent s'emboîter avec le bord de la marge supérieure de la valve droite. D'un autre côté, si nous venons à comparer les impres- sions musculaires et palléales, nous voyons encore des dif- férences bien tranchées. Sur lcsErvilies, les musculaires sont semblables sur chaque valve et non dissemblables , toutes les deux ovalaires, transversales et tronquées en dedans. L'im- pression palléale, toujours profondément excavée en arrière , grande, ovale et arrondie antérieurement , a l'angle du man- teau très aigu et la ligne palléale, cintrée sous a t angle, s'é- tend en arrière dans une longueur qui dépasse l'impression musculaire de ce coté , absolument, comme sur la Lutraire so- lénoïde. Si nous ne nous abusons pas, ces différences doivent sé- parer génétiquement les Ervilies des Corbules de toutes les sections. Turton classe son Ervilia dans la famille des Mactracés , à côté des Crassatelles. Cet auteur paraît avoir été amené à Mollusques, Pi.. 9.rj cl OG. 13 faire ce rapprochement par la considération des seuls carac- tères qu'il a attribués à la charnière de son nouveau genre. Maintenant que nous connaissons toute l'étendue de ceux qui caractérisent les Ervilies , si nous les comparons avec les Crassatelles, nous verrons surgir des différences assez mar- quées Les Crassatelles sont ovales , trigones ou arrondies , ren- flées , très épaisses, équivalves , inéquilatérales, closes. Crochets saillants et dirigés obliquement du côté antérieur; leur charnière se compose sur la value droite de deux dents cardinales fortes, obliques, et d'une fossette postérieure li- gamentaire et trigone , bordée de ce côté par la marge dor- sale un peu saillante en avant. La marge interne très pro- noncée est courtement canaliculée. Sur la valve gauche il y a deux dents cardinales et une fossette semblables, laquelle est bordée supérieurement selon les espèces parla marge dor- sale postérieure ou par une dent étroite (Crassatella contra- ria, etc.). La marge interne est sur celle-ci plus saillante en dedans , longuement canaliculée au côté antérieur et cour- tement au côté postérieur. L'impression musculaire anté- rieure ovale, la postérieure arrondie. Point d'excavation palléale. Les Ervilies ont une configuration générale plus trans- versale , des valves toujours proportionnellement moins so- lides, des crochets tournés en arrière et non en avant , une dent constamment plus grande, plus allongée et moins épaisse sur une valve; des impressions musculaires égales et non de forme différente, et enfin une excavation du man- teau bien prononcée. Si la méthode naturelle a pour but de classer les êtres iso- lés ou groupés, à côté de ceux avec lesquels ils ont le plus de ressemblance, les Ervilies devront nécessairement pren- dre place dans un autre voisinage. Nous croyons, en raison de ce qui vient d'être dit plus haut , que ce genre doit venir se ranger dans la famille des Myaires, telle qu'elle a été ii Magasin de zoologie. — année 1844. composée par M. Deshayes. Elles viendront ainsi établir une sorte de liaison entre les Corbules et les genres avoisi- nants , peut-être avec les Lutraires de la première section de Lamarck. Mais1, comme l'animal des Ervilies n'est pas encore connu , ce classement ne peut être que provisoire , bien que la force des choses semble les faire admettre près des Corbules. Nous avons éveillé l'attention des zoologistes sur cette question , nous laissons à leur expérience le soin de la résoudre d'une manière plus positive. Passons , en attendant , à l'exposition des caractères du genre et des espèces connues qui le composent. G. ERVILIA. Turton. Myœ species, Laskey, Wood , Montagu , Dilhvyn , Pennant , Turton, Conch. dict. Donacis species, Montagu, Pennant, Maton et Rackelt, Turton, Brit bivalv. et Conch. dict., Dillwyn. Cap s œ species, Turton, Brit.biv., Fleming. Ervilia, Turton, Brit. biv., Fleming, MacgilHvray. Caractères ge'ne'riques. Animal inconnu. Coquille libre, oblongue, transversale , équivalve, iné- quilatérale, déprimée , entièrement close. Crochets petits, à peine recourbés en arrière, entiers ou faiblement écliancrés au sommet. Charnière formée, sur la valve droite , de deux dents cardinales et peu divergentes ; l'antérieure prolongée en avant et comprimée de chaque côté, la postérieure étroite et courte, séparées par un cuilleron trigone ligamentaire , ayant sur le côté postérieur une fossette oblongue pour la dent correspondante. Valve gauche munie de trois dents cardinales ; deux divergentes triangulaires, submarginales, comprimées , à l'extérieur séparées par un cuilleron que MOI.M'SQITS, Vf.. !)/> et 90. 17 très peu sur les jeunes individus, dont la marge ventrale est beaucoup moins convexe. Crochets peu saillants, obtu- se'm eut arrondis, faiblement contournés en arrière et échan- gés à leur sommet, du côté de l'intérieur des valves. On voit une dépression lancéolée à la place qu'occupe la lunule sur d'autres bivalves. Surface externe luisante, inégalement striée et ridée en travers , jusque près des crochets, qui sont lisses. Couleur jaunâtre, jaune fauve ou blanchâtre sur la moitié antérieure, fauve-brunâtre ou marron surtout le côté postérieur; une zone marron et arquée, plus ou moins étroite , part des crochets et s'étend jusqu'à la base centrale des valves. Quelques individus ont les deux tiers de la co- quille rayonnes de fauve foncé ou de marron, par rayons régulièrement espacés , ce qui nous porterait à croire que la couleur marron uniforme du côté postérieur de cette espèce provient de ces lignes devenues confluentes. Ces couleurs se répètent à l'intérieur, qui est très luisant et très uni. Marge entière, tranchante. . Charnière. Valve droite ayant deux dents cardinales di- vergentes : l'antérieure allongée , mince ou subtriangulaire, obtusément arrondie en avant, précédée d'une fossette étroite , presque obsolète pour la dent antérieure de la valve opposée; la postérieure étroite, peu en relief, accompagnée par derrière d'une fossette un peu plus profonde , mais qui, sur certains individus, est fort étroite et obsolète, tandis qu'elle est bien marquée sur d'autres. Entre ces deux dents est un cuilleron triangulaire et aigu au sommet , saillant en dedans, peu profond, destiné à recevoir le ligament. Valve gauche, deux dents lamelleuses, triangulaires , submargi- nales , bien comprimées à l'extérieur, égales , ayant la cou- leur du test et très divergentes , bordant un cuilleron sous- apical , plus avancé à l'intérieur de la valve que l'opposé , divisé en deux parties ordinairement inégales et quelquefois presque égales par une dent cardinale mince, oblique, peu saillante. La fossette centrale est trigone , peu profonde , 1844. 8 18 Magasin de zoologie. — année J844. ligamentaire; l'antérieure étroite, oblongue ou subtrigone, profonde , dans laquelle la dent longue de la valve droite vient s'articuler. Impressions musculaires ovales-ai rondies, tronquées en dedans ; l'antérieure mieux marquée et bor- dée , en dedans , d'une callosité plus saillante que celle de l'impression postérieure. Impression paliéale linéaire, ayant une échancrure profonde au côté postérieur, ovale-an ondie, dont l'angle est aigu et prolongé en arrière en ligne très étroite , faiblement arquée à sa naissance , dépassant en longueur le côté postérieur de l'impression musculaire de ce côté. Dimensions : hauteur, 6 à 8 millim. 1/2; largeur, 9 1/2 à 15 millim. ; convexité, 4 à 5 millim. La description que nous venons de faire en consultant huit individus adultes de cette espèce de notre cabinet prouve jusqu'à l'évidence qu'elle appartient bien au genre Ervilie. Cependant Turton, qui en fait le type du genre Capse de ses Bivalves d' Angleterre , en donne la description suivante : « Coquille longue d'un quart de pouce et presque d'un demi-pouce de large , forte, luisante, d'une couleur rouge- marron, avec une bande longitudinale grande et un peu recourbée , partant des crochets et se dirigeant vers le côté long ; intérieur marron , avec la marge entière. Charnière formée de deux dents sur chaque valve , une d'elles grande, l'autre petite. » Il dit, dans sa caractéristique du genre : lalere antico obtusof... ligamentum cxternum ad latus (>re- vius!!! et ajoute que « les individus de ce genre ne diffèrent, sous aucun rapport, des Donaces que parce qu'elles man- quent de dent latérale! » Ce sont autant d'erreurs qu'il est inutile de relever. Mollusqi r.s , Pi.. 06 el DC. 1!> 2. Ervilia nitens. Turton. (PI. 96.) Testa ovato-oblonga scu ovato-trigona, depressa, tenuiscula, nitidissima, subpcllucida, rosca, sœpius anlice alba et in medio radio curvo pfcla, concentrice regulariter^ crebre ac tenue sulcata ; sulcis anlice et postice lœvissime decussatis . apicibus parvulis , subacutis, integerrimis. Hauteur, 6 à G millim.; largeur, 7 à 8 millim Mya nitens, Laskey, in IVern. mém., t. I, p. 375, pi. 8, fig. 4. — — Montagu, Test.' brit. , suppl. , p. 166. mï — Wood, Conch., p. 101. — — Dillwyn, Descript. Calai., I, p. 47. — — Pennant, Zool. brit.,ed. 2(1812), t. IV, p. 168. — — Turton, Conch. DicL, j>. 103. Ervilia nitens, Turton, Brit. bivalves, p. 68, pi. 19, fîg. 4, boua. Var. $ ovato- oblonga , angustior. Habite l'Angleterre , sur les côtes d'Ecosse (Turton) , à Du ni bar (Laskey, Montagu). Elle nous a été vendue, avec la précédente, comme venant des mêmes côtes. INous pré- sumons qu'elle se trouve aux Antilles , d'après l'inspection de quelques débris mêlés à des coquilles de cette localité. Coquille ovale-triangulaire ou ovale-oblongue, très dépri- mée, arrondie à ses extrémités : l'antérieure plus courte, la postérieure allongée et rétrécie. Marge dorsale dirigée en pente de chaque côté, l'antérieure imprimée d'une dépres- sion étroite, presque lancéolée et obsolète, la postérieure aiguë, comprimée de part et d'autre, et comme bordée, au dessous de cette dépression , d'un angle peu marqué. Marge ventrale peu convexe , presque horizontale sur la variété oblongue. Valves minces, presque transparentes, très brillantes, sculptées de petits sillons rapprochés, par- 20 Magasin lit zoologie. — ammék 1844. fois subonduleux , réguliers, concentriques, et de costules presque lamelleuses , coupées par des stries longitudinales obliques, profondes, régulièrement disposées par séries très serrées sur leurs côtés, formant un treillis très fin. Ce treillis, plus grand en arrière, ne se voit bien que sur les coquilles bien conservées et avec le secours de la loupe. Crochets petits, presque opposés et cependant légèrement inclinés vers le côté postérieur, toujours parfaitement en- tiers et presque aigus. La couleur varie : tantôt d'un rose d'ceillet uniforme et comme peinte de plusieurs rayons joints ensemble ; tantôt , mais rarement , toute blanche et zonée transversalement de rose ou ornée de quelques rayons roses très espacés. Le plus souvent , sur un fond à peine paillé, la coquille a son côté postérieur. teint de rouge-rose et le centre orné , des deux côtés , d'un rayon arqué de même couleur qui se répète à l'intérieur des valves et dont la partie convexe de ce rayon est tournée vers le côté anté- rieur, comme sur l'espèce précédente. Quelques individus, examinés par transparence , offrent à la vue , sur le côté postérieur, des rayons d'une teinte plus foncée , qui dispa- raissent lorsque la coquille est vue dans un autre sens. In- térieur des valves très lisse, uni , coloré comme à l'extérieur, montrant le dessin des stries extérieures et à marge entière. Charnière peu sensible à la simple vue et parfaitement bien lorsque l'œil est armé d'une lentille. On remarque, sur la valve droite, deux dents cardinales inégales, divergentes : l'antérieure allongée, ressortant en avant, comprimée la- téralement, ordinairement mince , très rarement un peu épaissie; la postérieure très étroite , très peu saillante, sépa- rées par une fossette trigone , peu profonde , interposée entre ces dents, pour le ligament. Les dépressions qui bor- dent, à l'extérieur, les deux dents sont ici à peine mar- quées. Marges peu prononcées, formant, en dedans, un bord faiblement convexe, cependant plus saillant sur le côté antérieur, comme sur l'Ervilie marron , que sur l'autre Moi lisons. Pi.. 95 et 96. 21 côté, et creusées d'une rainure linéaire sur le tranchant des deux côtés. Valve gauche portant deux dents cardinales triangulaires, minces, très divergentes , submarginales, comprimées à l'extérieur et égales entre elles, avec une fos- sette interposée et divisée en deux compartiments plus ou moins inégaux , selon les individus, par une dent étroite , longitudinale, oblique et faiblement en relief. La fossette postérieure , toujours plus grande , trigone, peu profonde , plus saillante en dedans des valves que celle de la valve droite , destinée pour le ligament ; l'antérieure plus étroite, oblongue et profonde pour loger la longue dent antérieure de l'autre valve. Impressions musculaires ovales-arrondies , tronquées à l'intérieur : l'antérieure mieux imprimée , la postérieure rarement sensible, même sous la lentille, à moins que les valves ne soient dans un état de vétusté. Ces impressions sont entourées , sur leur côté interne , d'une faible callosité qui en masque la limite à cet endroit. Im- pression palléalc très fine, rarement visible, légèrement courbée ou cintrée vers l'angle ou sur sa moitié postérieure, où elle forme une sinuosité ovale, arrondie en avant. L'angle du manteau est aigu, triangulaire, terminé, en arrière , par une fine ligne qui s'étend un peu plus loin que la marge postérieure de l'impression musculaire de ce côté. Dimensions. Hauteur, 5 à 6 millim. ; largeur, 7 à 8 mil- lim. ; convexité, 2 à 3 millim. 1/2. Le côté postérieur est proportionnellement plus étendu de 1/8 que le côté anté- rieur. -^-Yar. |6 : hauteur, 5 millim. ; largeur, 7 millim. 1/2 ; convexité , 2 millim. 1/2. En donnant une description française étendue des deux espèces qui précèdent , nous avons voulu démontrer l'iden- tité complète et la constance des caractères génériques des deux coquilles , afin de confirmer par ce travail ce que nous avons avancé dans les généralités sur les Ervilies. Nous regrettons vivement de ne pouvoir en faire autant pour l'espèce qui va suivre ; nous ne la possédons pas , et elle ne 22 Magasin lu. zoologie. — année 1844. se trouve dans aucun des cabinets les mieux pourvus d'es- pèces britanniques : nous ne pourrons donc en offrir à nos lecteurs qu'une traduction faite d'après le texte du Traité des Mollusques de l' Aberdeen de M. Macgillivray. II. CoQDILLE A MARGE DORSALE ARQUEE, UNICOLORE. 3. Ervilia pellucida. Macgillivraj. Testa owto-elliptica , valde inœquilatera , margine dorsali postico-concavo > depressa , tenuissima, hyalina , nitida , exalbida, concentrice sidcato-striata ; apicibus prominulis , integerrimis. Largeur, les trois quarts d'un huitième de pouce anglais ; largeur, un tiers de moins. Tellina pellucida , Brown, Illust. conch. of Great Brit., etc., pi. 16, f. 22. Cardine non bene. Ervilia pellucida, Macgillivray, Moll. Aberdeen (l843j, p. 34i, n°ï. Hab. — Trouvée dans la baie d' Aberdeen, sur une Ac- tinie (Macgillivray). « Coquille ovale , elliptique , ayant les sommets très sail- lants et placés près d'un côté (l'antérieur d'après la figure) , à contour dorsal concave , double en longueur de la ven- trale, arrondie des deux bouts. Les valves sont minces, demi-transparentes, peu convexes , concentriquement sil- lonnées , luisantes , d'un blanc hyalin. Surface interne très- luisante , lisse et à marge très entière selon la figure publiée par Brown. La charnière est formée de deux dents diver- gentes séparées par une fossette sur une valve , et d'une seule dent dressée sur l'autre. Ligament interne. Largeur, les trois quarts d'un huitième de pouce anglais ; longueur, un tiers de moins. » (Macgillivray, loc. cit.) Mollusques, IV y;> et 90. 23 Ce savant, bon observateur, n'a pu, sans doute, voir la dent intermédiaire qui sépare la fossette du cuilleron , sur une valve , et la dent postérieure opposée à la longue dent* antérieure , sur l'autre, probablement à cause de la ténuité et de la transparence de cette espèce. Il ajoute à sa descrip- tion que « l' Ervilia pellucida ressemble , par sa forme, à la Moniacula? substriala , mais qu'elle est moins convexe et privée de stries divergentes. » • Férussac ayant institue, bien avant Turton, un genre nouveau sous le nom de Mont■■<•/>< l!,;n.;nl il»/. . irmtdourke (4-(., BfoUuaijuec . /'/ <; ine . a /<•■.< f// !/!,, V Hcwon.i v.v/' .Moi.il syrus. I'l. 98. 1 G. CYCLOSTOMA. Lamarck. C. Deshayrsianum. Petit* (Collection Petit de la Saussaye.) C. testa orbiculato-convexa , carinata, roseo-aurantia; anfrac- tibus quinis, convexo-depressis, cariais sublamellosis et de- curreatibus sculptis, ul/imo anfractu antice gradatim inclinalo, et subtus striis regularibus creberrimisque pulchre oraato ; sutura angusle canalicu/ata; peristomate albo , crasso, externe carina lamellosa circumdato y umbilico largo, profundo, spirali. Largeur, 25 millim. ; h :utci:r, 17 millim. Cette Coquille , d'un rose orangé , est remarquable par ses carènes lamelleuses et parallèles qui , commençant au milieu du dernier tour, s'affaiblissent en remontant vers la spire et prennent la forme de stries. Un autre caractère particulier à cette espèce est l'incli- naison du dernier tour à l'approche de l'ouverture : elle se rapproche, par certains points, de notre C. Cuveria- num; mais elle est plus petite , plus déprimée ; l'ombilic est plus large et plus découvert, à en juger du moins par l'exemplaire que nous possédons , le seul que nous ayons vu jusqu'à présent. Nous devons cette charmante Coquille à l'obligeance de M. Guilain, capitaine de corvette, qui l'a rapportée de Madagascar, où elle habite non loin de Nosse-Bé ; Nous profitons de l'occasion pour remercier de nouveau cet ofti- 1844. 8 2 Magasin de zoologie. — année 1844. cier qui , chargé de missions difficiles , a su, dans le cours de campagnes fort pénibles , consacrer quelques instants aux intérêts des sciences naturelles. La beauté de cette espèce nous a déterminé à la dédier à l'un des conchyliologues dont s'honore aujourd'hui la science. PETIT DE LA SAUSSAIE, Waa. (/f Zooloaïe- ■ tâ44 • )/,>Hli.l (//ICI /'/ ' . t/l't Cyclostoma AwAw C.riil/Ut/n . Petit Nïoi.i.i syi bs . ii . 99 à loi G. CAKDIL1A. Deshayes. J'ai établi ce genre, en 1835, dans le tome VI delà deuxième édition des animaux sans vertèbres de Lamarck. Une petite coquille très singulière , rapportée par Lamarck à son genre Isocarde, est devenue pour moi le type de ce nouveau genre , dnns lequel j'ai également introduit une coquille fossile des environs de Paris , à laquelle j'avais cru d'abord retrouver les caractères principaux du genre Pe- riploma de Schumacher. Tout récemment , M. Barthélémy, conservateur du musée d'histoire naturelle de Marseille , m'a communiqué, avec une obligeance dont je lui ai la plus grande reconnaissance , plusieurs coquilles rapportées de Sumatra par M. le capitaine Martin. Ces coquilles ap- partiennent à mon nouveau genre et viennent en confir- mer les caractères; enfin M. Cuming, auquel la science conchyliologique est redevable de découvertes importantes, m'a envoyé plusieurs valves appartenant aussi à mon genre Cardilia. Au moyen de ces matériaux, il m'est possible , non seulement de confirmer ce genre , que j'avais fondé d'après une seule valve, mais encore d'y ajouter plusieurs espèces dont je vais donner ici la description. Pour que ces descriptions soient plus facilement comprises , je vais joindre ici les caractères génériques , qui peuvent être exposés de la manière suivante : Animal inconnu. Coquille ovale-oblongue, longitudi- nale, cordiforme , ventrue, à crochets grands, saillants et obliques. Charnière ayant un cuilleron profond, dans le- quel s'insère un ligament intérieur et présentant , sur le bord antérieur de ce cuilleron , une dent courbée sur la valve gauche et une dent bifide sur la valve droite. Im- pression musculaire postérieure, sur une lame horizontale, 1844. 9 •y Magasix de zoologie. — année 1844. saillante dans l'intérieur des valves; impression palléale simple. Il est assez difficile d'établir les rapports de ce genre avec ceux qui sont déjà connus. Par leur forme générale, les Cardilies ont, en effet, des rapports avec les Isocardes; mais, si l'on vient à comparer leurs caractères fondamen- taux avec ceux de ce genre, on s'aperçoit bientôt que les Cardilies sont très éloignées des Isocardes', qu'elles appar- tiennent à l'une des familles dans lesquelles sont rangées toutes les coquilles à ligament intérieur. La famille des Mactracées rassemble des coquilles bivalves, régulières et symétriques, dans lesquelles le ligament est intérieur, porté sur des fossettes , ou dans des cuillerons presque toujours accompagnés de dents latérales ou de dents cardinales. Une autre famille , celle des Anatines , est spécialement caractérisée par un osselet cardinal qui vient renforcer la charnière , en s'appliquant sur les cuillerons du ligament. Le genre Cardilia n'ayant point d'osselet accessoire , doit donc rentrer dans la famille des Mactracées; mais ses ca- ractères l'isolent complètement de tous les autres genres de cette famille. Eir effet, ici, toute la charnière est portée en avant et amoncelée sur le bord du cuilleron; les dents latérales ont disparu, et les dents cardinales (si l'on peut donner ce nom aux parties saillantes de la charnière; ont une disposition qui est tout à fait anomale , quand on la compare à ce qui est connu en Conchyliologie. Le cuilleron semble divisé en deux parties : l'une, qui est plus pro- fonde, est évidemment destinée au ligament; l'autre, qui est sur le côté antérieur, est séparée de la première par une petite crête; elle présente , sur le côté antérieur du cuilleron, une dent recourbée sur elle-même, très sail- lante, bifide au sommet, et à la base de laquelle se trouve- un petit repli séparé par une fossette subtriangulaire. Sur la valve opposée, s'élève une grande dent, courbée dans sa longueur et comme ployée en deux ; car son sommet pré- MoLi.vtQVKS, Pi.. 90 à 101. 3 sente un bord semi-lunaire qui est destine à s'engager dans la fossette subtriangulaire de la valve opposée, tandis que le sillon reçoit la dent bifide de la valve gauche. Un autre caractère qui est propre au genre Cardilie, c'est la dispo- sition de l'impression musculaire postérieure. En effet , cette impression se voit sur une lame horizontale tout à fait saillante, dans l'intérieur de la valve , et qui est, sans doute , destinée à raccourcir les fibres du muscle et à lui donner plus de force et de solidité. Déjà il existe , dans d'autres genres, quelque chose d'analogue. Ainsi , dans les Sphérulites, les deux impressions musculaires de la valve supérieure sont, à l'extrémité d'apophyses, très robustes Qt proéminentes ; dans les Cucullées , l'impression posté- rieure se détache quelquefois en son bord, sous la forme d'une lame aiguë ; mais cette lame ne reçoit qu'une très petite portion de muscles. Dans lesDicérates, on trouve une disposition semblable; mais il n'y a, jusqu'à présent, au- cun genre connu où le muscle postérieur soit entièrement reçu sur une lame saillante. Ce caractère ne se retrouve à aucun degré dans la famille des Mactracées ni dans celle des Anatines. Un autre caractère qui rend encore douteuse la place définitive que doit occuper le genre Cardilie est celui de l'impression pailéale. Dans tous les Mollusques acéphales siphonifères, l'impression pailéale, non seule- ment est assez éloignée du bord, mais, presque toujours, elle présente une sinuosité, du côté postérieur, qui repré- sente exactement la forme du muscle rétracteur des siphons et en accuse l'existence. Lorsque les siphons sont courts, comme dans les Isocardes, par exemple , l'impression pai- léale rentre un peu en dedans et laisse un peu plus de largeur au bord musculeux du manteau. Dans le genre Cardilie, non seulement l'impression du manteau est simple, mais elle reste, près du bord des valves, dans toute leur circonférence. On peut donc douter que l'ani- mal des Cardilies soit pourvu de siphons postérieurs ; et , 4 Magasin de zoologie. — année 1844. s'il en était ainsi , ce genre ne pourrait être introduit dans Tune des deux familles dont il est question. Il me resterait à estimer la valeur d'un dernier carac- tère qui, malheureusement, m'est inconnu. Toutes les coquilles de la famille des Mactracées ont les valves égales ; toutes celles de la famille des Anatines ont les valves inégales. Comme jusqu'à présent je n'ai eu à ma disposition que des valves détachées et pas un seul indi- vidu complet , il m'est impossible de dire , d'une manière certaine , si les Cardilies sont équivalves ; j'ai cependant quelque présomption de croire que ces coquilles sont, en effet , équivalves. Les bords des valves sont épaissis : ces bords sont souvent crénelés ou dentés, et cet épaississe- ment, ces dentelures sont semblables, dans les valves oppo- sées. Nous voyons que les coquilles inéquivalves ont, toutes , les bords simples et presque toujours très minces. Comme on le voit, d'après ce que je viens d'exposer, les caractères du genre Gardilie sont très ambigus et difficiles à concilier avec ceux des familles déjà connues; aussi tout me porte à croire qu'il faudra , par la suite , établir une famille particulière, pour ce seul genre, et l'introduire dans la méthode, comme intermédiaire entre celle des Mac- tracées et celle des Anatines. MoLMsyuKs, Pl. 9(J à 101. b Cakdilia semi-sulcata. Deshayes. (PI. 99.) Testa ovalo-oblonga , cordiformi , a/k, translucida ; umbo- nibus magnis cordiformibus oppositisj latere anlico lœvi- gato , postico regulariter sulcato; margine postico dentato ; valva oblique striata. Isocardia semisulcata , La m. , Anini. sans vert., t. VI, p. 32, n° 3. Cardilia semisulcata (nobis), Laru. , Anivi. sans vert., 2e éd., t. VI, p. 450. Habite le détroit de Malacca. Cette petite espèce se distingue facilement ; elle est ovale-oblongue , plus longue que large ; ses crochets grands et cordiformes sont tournés en spirale , mais ils sont beaucoup moins écartés que dans les Isocardes; ils jsont opposés , très rapprochés et un peu inclinés sur le côté an- térieur. Tout le côté postérieur est occupé par des sillons longitudinaux , peu profonds, étroits, dont les trois pre- miers sont les plus profonds et les plus larges, ceux qui suivent vont graduellement en s'amoindrissant. Tout le côté antérieur reste lisse; on y remarque seulement de très fines stries transverses d'accroissement. La lunule n'est point circonscrite; mais il y a un large corselet ovale-lan- céolé, limité par le premier sillon postérieur, et sur lequel on remarque des plis obliques que l'on peut comparer à reux des Mactres , Mactra stultorum, par exemple. Le bord antérieur est mince et simple , une partie du bord inférieur et postérieur montre de petites dentelures qui diminuent graduellement et qui correspondent aux sillons postérieurs. Les grands individus de cette coquille ont 20 millimètres de longueur, 14 de large et 18 d'épaisseur. C) Magasin i>k zooi.o«rr.. — année 1 844. Cardilia inermis. Deshajes. (PI. 100.) Testa minima , alba , lucida , ovalo-globosa , cordiformi semi sulcata ; laterc antico lœvigato , sulcis exilibus , nu- merosis , subcrenulatis. Habite les côtes de Sumatra. Cette espèce se distingue de la précédente par plusieurs caractères essentiels; elle est ovale-obronde , sa largeur est presque égale à sa hauteur. Les crochets sont cordiformes, mais , en proportion , moins proéminents que dans l'es- pèce précédente. La moitié antérieure est lisse , la moitié postérieure est chargée de sillons longitudinaux très fins , égaux , serrés , au nombre de treize ou quatorze; ils sont aplatis et subgranuleux dans les individus bien frais. Le corselet présente aussi des plis obliques , mais ces plis sont profonds et subgianuleux. Le bord postérieur est dentelé et les dentelures à peu près égales sont au nombre de qua- torze ou quinze; l'impression musculaire postérieure a le bord inférieur légèiement creusé. Cette jolie Coquille est plus mince et plus transparente que la précédente. Elle est longue de 12 millimètres , large de 9 et épaisse de 8. Moli.i!Sqvks, l'i M à 101. 7 Cardilïv Martini. Deshajcs. (PL 101.) Testa ocalo-oblonga , angusta , oblique corda/a , post-ce multî-sulcata, sulcis crebris eleganler crenatis. Habite le détroit de Malacca. Nous nous faisons un plaisir de dédier cette jolie espèce à M. Martin , capitaine dans la marine marchande , auquel la Conchyliologie est redevable d'un grand nombre d'espèces aussi curieuses qu'intéressantes. C'est au zèle de M. Martin, à l'assiduité et à l'habileté de ses recherches que l'on doit la connaissance de cette espèce et de la précédente Cette Cardilie est la plus allongée des trois espèces. Son crochet est grand et saillant , fortement incliné sur le côté antérieur. La moitié antérieure de la coquille est lisse; l'autre moitié est couverte d'un grand nombre de très fins sillons qui se distinguent en deux faisceaux. Ceux qui sont dans le corselet sont plus étroits , et ils sont chargés de petits tubercules subspinifonnes ; ceux qui sont sur le côté postérieur sont profonds et leur surface est très élégamment crénelée. Ainsi le caractère dominant de cette espèce, c'est l'absence d'un corselet et des plis obliques qui se montrent dans les deux espèces précédentes. Nous ne connaissons qu'une valve de cette coquille , à laquelle M. Barthélémy voulut bien consacrer mon nom ; mais je pense qu'il est plus convenable d'y attacher celui de M. Martin , qui a enrichi le genre de deux espèces intéressantes. Au moment où nous terminions la description de ces espèces vivantes , M. Michelotti , de Turin , qui est bien connu par les différentes publications qu'il a faites sur les Fossiles d'Italie , a eu l'obligeance de nous laisser entre les mains une coquille fossile d'Asti , qui appartient aussi à S Magasin de zoologie. — aivnée 1844. notre genre Cardilia, et qui constitue une quatrième espèce à laquelle nous proposons de donner le nom du savant italien. Cardilia Michellottii. Deshayes. Testa ovato-cordiformi , antice lœvigaLa, postice obsolète sul- cata, sulcis depressis, convexiusculis , medianis , oblité- râtis. Habite Fossile à Asti. Cette espèce est la plus grande de toutes celles que nous connaissons : elle est ovale-cordiforme ; ses crochets sont grands, rapprochés, peu inclinés, et ce qui la distingue éminemment , c'est que ses sillons postérieurs sont à peine saillants; les derniers surtout, qui occupent le milieu des valves, sont presque entièrement effacés. Une valve déta- chée et libre nous a permis d'étudier la charnière , et cette partie offre aussi un. caractère spécifique, qui consiste dans le développement plus considérable du côté postérieur de la dent cardinale. Le corselet est grand , lancéolé , et , comme dans les deux premières espèces décrites , il est orné d'un grand nombre de petits plis obliques, mais beau- coup plus fins et plus serrés que dans les espèces mention- nées. Cette espèce très intéressante a 23 millimètres de long , 18 de large et 20 d'épaisseur. DESHAYES. M/r Zoologie ■ //>'./-/ Mu/Iti.iUftif.r- /'/. OO. Ma ( ardilia Semi- sulcata.-, /w/w- X. ténu ///v 4 4- M,>//i(.,,,i(,:,' /'/ CardiKa u ///tv////,r. />.:./„,«,■ .!'. Ménwni. tm/< Ifir,/. de Zoologie ■ /<'>'-/■/■ SfbHtwçu&r . /'/. loi . \ «I PO i I l.'l \/(ir/f'flf' , //,:,/„;V,:,- . y /ïi'trtttfitj f|M Molli sqiîes , Pl. i." j 10 i MÉMOIRE SUR LE GENRE AISATIÏÏE, PAU M. H. M1TTRE, MBDBC1>' OE LA KARMin ; MEMBRE DB LA SOCIETE GEOLOGIQUE, ETC. Le genre Anatine, créé par Lamarck en 1809, dans ses Tableaux de classification de la philosophie zoologique , fait partie de la famille des Myaires , qui se composait , à cette époque , des trois genres Mjre, Anatine et Panopéc. Plus tard, Lamarck apporta des changements impor- tants dans sa classification. Dans Y extrait du cours les rap- ports du genre qui nous occupe se trouvent modifiés : les Panopées sont séparées des Myes et des Anatines , trans- portées parmi les Solénacées , et la famille des Myaires est définitivement établie avec les deux genres Mye et Anatine. Cet arrangement, bien qu'établi sur les caractères de la coquille , qui ne sont pas toujours en harmonie avec ceux fournis par l'organisation des animaux, est une heureuse modification , comme nous le verrons par l'étude compara- tive de l'animal des Myes et des Anatines. On dirait que Lamarck avait compris d'avance et , pour ainsi dire , pres- senti les liens intimes d'organisation qui unissent ces deux genres , que nous devons considérer désormais comme in- séparables , et représenter à eux deux une seule et mémo famille. Cependant le genre Anatine n'a pas été admis par tous 184*. 10 2 MaCASI* DE ZOOL66IB. A»,\ÉK lOTr. les zoologistes dans les rapports indiqués par l'auteur de X Histoire naturelle des animaux sans vertèbres. Cuvier, dans la troisième édition de son Règne animal, réunit les Ana- tines aux Myes, en les conservant toutefois comme sous- genre, et les place dans sa famille trop étendue des Enfer- més , entre les Myes et les Glycimères. M. de Férussac adopte la famille des Myaires de La- marck,mais en la modifiant cependant, et en y introduisant deux genres qui n'ont , avec les Myaires, que des rapports fort éloignés , les Lutraires et les Solémyes. Latreille admet la famille des Myaires à peu près dans les mêmes rapports que M. de Férussac, et rejette seulement le genre Solé- mye; enfin M. de Blainville range les Anatines dans sa longue famille des Pyloridés, entre les Pandores et les Thracies. Dans ces derniers temps , M. Deshayes , prenant en sous-œuvre les travaux de ses devanciers , changea de nouveau les rapports du genre qui lait le sujet de cette notice, et le plaça dans une nouvelle famille qu'il a propo- sée, en 1830, dans l' Encyclopédie méthodique , et qu'il a créée avec les genres Osteodesme de lui , Piriplome de Schumacher, Thracie de M. Leach et Amiline de Lamarrk, réduit aux trois premières espèces mentionnées dans Y Histoire des animaux sans vertèbres. M. Deshayes, examinant avec beaucoup d'attention les différentes espèces de ce dernier genre, tel que Lamarck l'avait établi, s'aperçut que la plupart de ces espècespré sen- taient à la charnière un osselet libre et caduc , fortement retenu en place par un ligament intérieur inséré dans la cavité des cuillerons ; et comme cet osselet présente , dans sa forme et le mode de son insertion , des différences ap- préciables, qui coïncident d'ailleurs avec les autres carac- tères fournis par la coquille, M Deshayes a été naturelle- ment conduit à l'établissement du nouveau groupe dont nous venons de parler. Le genre qui nous occupe se trou- Molilsviis, Pi.. 102 1 101. S verait ainsi séparé des Myes , dont la coquille est dépour- vue de l'osselet cardinal, et qui s'éloignent d'ailleurs des véritables Anatines par plusieurs autres caractères impor- tants, tels que la forme et la direction des cuillerons, l'ab- sence de l'arc-boutant qui soutient ces cuillerons, la divi- sion naturelle des crochets, etc. Cette famille des Ostcodesmes est une création he.rcuse et forme un groupe très-naturel, intermédiaire aux Myaircs et aux Mactracées ; mais le genre Anatine doit-il réellement en l'aire partie ? C'est là un point de taxonomie intéressant à éclaircir, et que nous examinerons lorsque nous aurons fait connaître l'organisation de L'animal des Anatines. Disons toutefois ici, et par anticipation, que la famille desOstéo- desmes est destinée à subir d'importantes modifications, et que les divers genres qui la constituent éprouveront dans jeurs rapports de notables changements, à mesure que les animaux des deux genres Ostéodesme et Périplome nous seront connus. L'animal des Anatines est ovoïde , épais , enveloppé dans un manteau extrêmement mince et diaphane à sa partie moyenne , à travers lequel on aperçoit distinctement l'ap- pareil branchial et la masse viscérale. Les bords de ce man- teau sont épaissis, bilobés, d'une nature musculaire, à fibres verticales très apparentes et fixées au test par de faibles adhérences ; aussi l'impression palléale est-elle peu marquée sur les deux valves de la coquille, dont la trans- parence et le peu d'épaisseur rendent encore cette impres- sion moins évidente. Ils sont bordés , dans toute l'étendue de leur circon- férence, d'une petite frange épaisse, rugueuse, libre et flottante dans l'intérieur des valves, et dépassant, dans plu- sieurs points , les bords libres de la^coquille. Cette frange , 4 Magasin de zoologie. — aknée 1844. que l'on prendrait, au premier abord , pour une produc- tion épidermique , nous paraît être une matière organisée que Ton peut considérer comme une dépendance de l'en- veloppe palléale , sécrétant, comme tous les autres points de la surface du manteau , la substance calcaire de la co- quille. Ce qui nous conduit à cette hypothèse , c'est que cette frange est hérissée de petites éminences rudes , angu- leuses , papi Informes, que nous retrouvons également dis- posées, sur les individus frais et bien conservés, à la sur- face de la coquille, en plus grand nombre, toutefois, vers le bord des valves que sur tout autre point de cette sur- face. Quoi qu'il en soit, le manteau est complètement fermé, ses bords sont réunis dans toute leur circonférence , excepté sur la partie antéro-inférieure , où ils présentent une petite fente ovalaire pour le passage du pied. L'ouverture , qui est postérieure et qui contient le tube siphonifère , est formée par la tunique interne d'une gaine fibreuse qui enveloppe les siphons et qui se continue avec la membrane qui consti- tue l'enveloppe palléale, de telle sorte que les lobes du manteau ne présentent, en réalité, qu'une seule ouver- ture, celle qui donne passage au pied de l'animal. Les siphons sont au nombre de deux , soudés dans toute leur longueur de manière à former une seule masse char- nue , allongée , cylindrique , percée de deux canaux : l'un, supérieur, plus petit , sert aux déjections excréinentitielles, c'est le siphon anal ; l'autre , inférieur, plus grand , corres- pond aux branchies et livre passage à l'eau nécessaire à l'acte de la respiration , c'est le siphon branchial. Ces deux canaux ne communiquent point entre eux , ils sont séparés intérieurement par une cloison mince et mem- braneuse ; à l'extérieur, un léger sillon longitudinal corres- pondant à la cloison indique le point de réunion des deux siphons. Ces deux organes sont , à peu près , de même longueur; cependant l'inférieur se prolonge un peu plus Molu'sqiis , Ti.. I0;> à 104. L que le supérieur dans la cavité viscérale Leur structure est entièrement musculaire, à fibres musculaires très dis- tinctes et très développées, aussi sont-ils susceptibles d'un allongement considérable. Leur orifice extérieur présente cinq ou six éminences mamelonnées qui le rétrécissent et s'opposent ainsi à l'introduction des corps étrangers. Au devant de ces tubercules existe une foule d'autres petites éminences papilliformes plus ou moins régulièrement dis- posées , mais toujours plus nombreuses et plus développées dans le siphon branchial que dans la trachée supérieure. Ces éminences , qui ont une grande analogie avec les pa- pilles de la langue des animaux vertébrés , sont probable- ment destinées aux mêmes fonctions, et doivent être consi- dérées comme les organes du goût ou le siège des sensa- tions tactiles. A l'orifice intérieur des siphons , la cloison membraneuse qui les sépare s'élargit et forme un rebord valvulaire extrêmement remarquable, dont les propriétés et les usages nous paraissent entièrement inconnus. Les siphons sont enveloppés , dans toute leur longueur, d'une gaîne fibreuse très élastique , qui se prête facilement à leur grand allongement. Cette gaîne est formée de deux tuniques, l'une interne , lisse, polie , adhérente, vers l'orifice interne des siphons, aux parties correspondantes du manteau , dont elle n'est , d'ailleurs , que le prolongement ; l'autre externe , fibreuse, fortement fixée au bord postérieur des valves de la co- quille, constitue un véritable fourreau qui protège effica- cement les trachées qu'il renferme et les met à l'abri des atteintes des corps extérieurs. Les siphons sont pourvus d'un appareil musculaire très développé, et qui joue un rôle important dans l'organisa- tion de ces Mollusques. Il consiste en deux muscles rétracteurs , l'un droit , des- tiné aux mouvements de la trachée excréinentitielle, l'autre gauche, pour le siphon branchial ; ils sont de forme rt Magasin de zoologie. — anxf.k 18'«4. ovalaire , à fibres verticales , rayonnées et disposées en éventail ; plus épais à leur extrémité postérieure , où ils se confondent avec les fibres mus* ulaires des siphons, ils s'a- mincissent en avant et se continuent dans ce sens avec les lobes du manteau , qui semblent s'y insérer. Les branchies sont volumineuses : placées sur les côtés de la masse viscérale , qu'elles recouvrent en partie; réu- nies sur le dos de l'animal , elles sont séparées , à sa partie inférieure, par un large sillon occupé parle cœur et une partie des viscères abdominaux. Elles sont composées , de chaque côté , de deux feuillets larges et épais , l'interne plus grand que l'externe , adhé- rents dans les deux tiers antérieurs de leur étendue , libres et flottants en arrière, où ils se prolongent jusqu'à l'ouver- ture du siphon, qui les met en rapport avec l'élément né- cessaire à l'entretien de la vie de ces animaux. Les lamelles branchiales sont étroites, très rapprochées les unes des autres , ondulées et légèrement obliques d'ar- rière en avant. Cette disposition de la branchie en deux feuillets séparés est un fait remarquable qui confirme les rapports intimes qui lient les Anatines aux Myes , dont les branchies seraient formées, d'après l'observation de M. Deshiyes. de deux et même trois feuillets de chaque côté du corps de l'animal. Les Thracies, du reste, nous offrent absolument la même organisation de l'appareil branchial, comme nous avons eu maintes fois l'occasion de le vérifier nous-même sur l'ani- mal de la Thi'acie corbuloïde. La bouche est petite , profondément cachée entre le pied et le muscle adducteur antérieur ; elle se présente sous la forme d'une petite lente ovalaire, transversale, comprise entre deux lèvres extrêmement minces, terminées, de chaque côté , par deux tentacules larges, aplatis, lamelli- formes , très allongés et roulés en spirale à leur extrémité. La face externe de ces tentacules est lisse et polie , consti- MoLtt«Qcts, Vl. 102 à 104. 7 tuée par une tunique membraneuse ; l'interne présente une rangée de fibres ou lamelles obliquement dirigées , comme roulées sur elles-mêmes et insérées sur la tunique exté- rieure. La disposition et la structure des tentacules labiaux sont telles qu'où pourrait les prendre, au premier coup d'œil , pour des feudlets branchiaux détachés de la niasse des lames branchiales auxquelles ils sont continus et dont ils semblent être une dépendance. La bombe des Anatines forme un anneau musculeux à fibres circulaires très appa- rentes, dépourvu de crochets linguaux ou de plaques car- tilagineuses. Cette organisation si simple de l'ouverture buciale , et cette structure singulière des palpes labiaux, qui sont évidemment destinés, comme chez tous les Mol- lusques acéphales, à donner à l'animal la perception des saveurs , nous portent à croire que ces animaux se nour- rissent de substances liquides ou de matières très ténues qui se trouvent en suspension dans l'eau. La bouche aboutit , par l'intermédiaire d'un œsophage très court et d'un très petit calibre , à un estomac membra- neux , pirilorme, en grande partie caché par le foie, qui est très volumineux et qui constitue à lui seul la presque totalité de la ma>se viscérale. L'intestin est grêle, cyhndracé, ne présentant ni am- poule, ni dilatation , et conservant le même diamètre dans toute sa longueur ; il ne décrit aucune circonvolution dans l'ovaire ou le foie , comme on l'observe dans la plupart des Mollusques conchyfères; il se porte directement le long de la ligne dorsale et médiane de l'animal, jusqu'au devant du muscle adducteur postérieur ; là il se courbe en arc pour passer au dessus de ce muscle , et vient se terminer par une ouverture anale légèrement dilatée au niveau de l'orifice interne du siphon supérieur. Le ventricule est assez volumineux , piriforme, placé en 8 Magasin de zoologie. — année 1844. arrière du pied, immédiatement au dessous de l'intestin , qui semble le traverser. Les organes de la génération consistent uniquement en un ovaire remarquable ici par sa forme et sa disposition ; c'est une masse glanduleuse, allongée, bilobulée, placée sur les parties latérales et supérieures du corps , et se pro- longeant en pointe jusqu'à l'orifice interne de la trachée excrémentitielle. Il est en connexion immédiate avec le foie et l'intestin , qu'il cache en grande partie , et que l'on découvre aisément en écartant les deux lobes dont cet organe est formé ; il est recouvert , à son tour, par les filets nerveux , qui consti- tuent , par leur réunion , le ganglion abdominal ou posté- rieur. Malgré tout le soin que nous avons apporté à notre dissection , nous n'avons pu découvrir l'oviducte. La dis- position de l'ovaire et son prolongement jusqu'à l'orifice intérieur du siphon anal pourraient, jusqu'à un certain point , nous rendre raison de l'absence de cet organe. Au moment de la ponte, les œufs, échappés de l'ovaire par une déchirure spontanée, se trouvent au niveau de cet orifice , s'engagent d'eux-mêmes dans l'intérieur de la trachée excrémentilielle, d'où ils sont ensuite facilement expulsés par les mouvements de contraction de la trachée elle- même. Comme dans tous les Conchyfères à siphons très déve- loppés et à lobes du manteau réunis dans la plus grande partie de leur étendue , le pied des Anatines est petit et , en quelque sorte , rudimentaire , et forme un petit mame- lon conoïde, saillant à la partie inférieure et moyenne de la masse viscérale. Il est simple , sans divisions ni lobules, et présente , à son sommet , une dépression arrondie , légère- ment concave, dont l'animal se sert, sans doute, comme d'une ventouse, pour s'attacher aux corps sous-marins. Le système nerveux est ici très développé , et présente , Moi.li;iqi.ki , Pj.. iO? î 10%. 9 du reste, la même disposition que dans les Dimyaiiea a siphons. Au dessus de l'œsophage , entre les deux paires de palpes labiaux , existe un petit ganglion duquel partent plusieurs filets qui se dirigent en avant et se distribuent aux organes buccaux. De la partie inférieure de ce ganglion naissent trois ou quatre filets qui se dirigent en arrière , le long de la ligne dorsale, et se réunissent au niveau du muscle adducteur postérieur, pour donner naissance à un deuxième ganglion plus volumineux que le ganglion œsophagien , et duquel naissent encore plusieurs filets destinés , les uns aux mus- cles rétracteurs des siphons , les autres aux fibres muscu- laires des siphons eux-mêmes. Telle est l'organisation de l'animal des Anatines : il nous sera facile , maintenant, d'établir les rapports naturels qui lient ce genre à ceux qui l'avoisinent , et de lui assigner la place qu'il doit occuper définitivement dans la série. Comme on le voit, les Anatines sont très voisines des ÎVlyes : même disposition du pied , des lobes du manteau , des siphons , des feuillets branchiaux , etc. ; les seules différences que nous ayons remarquées consistent dans la forme et les dimensions de certains organes , tels que les palpes labiaux , les siphons, les lames branchiales, etc. Il n'en est pas de même de la coquille, qui présente, dans les deux genres , des différences assez grandes et qui pourraient justifier la séparation des Anatines de la famille des Myaires, si les animaux n'avaient pas entre eux des rapports d'organisation aussi intimes que ceux que nous venons d'indiquer. Dans les Myes , en effet, la valve gauche est munie d'un grand cuilleron vertical, relevé perpendiculairement sur le bord cardinal , auquel il adhère par une base très élargie ; la fossette ou , si l'on veut, le cuilleron de la valve droite , s'enfonce , au contraire, dans la cavité du crochet. Comme dans les Anatines, \a ligament est interne , inséré , non pas JS44. S«}>i>Mm. h la feuille 10 jiï Macasin »k r.ootoGi». — ANnéi 1844. également dans la cavité des deux cuillerons, mais reçu presque en entier dans la fossette de la valve droite. Dans les Anatines le cuilleron existe et présente la même disposition dnns les deux valves : il est horizontal, légère- ment oblique d'arrière en avant , détaché du bord cardinal et supporté, dans la plupart des espèces, par une espèce de col ou pédicule ; il est , en outre , soutenu par une sorte d'arc -boutant fort mince, falciforme, oblique d'avant en arrière et divisant en deux la cavité du crochet. De plus, lorsque la charnière est complète , on voit , dans la plupart des espèces, à la partie postérieure des cuillerons, un osse- let tricuspide , libre et caduc , retenu en place par une portion de ligament qui s'insère dans l'intérieur des cuil- lerons. Le bord antérieur de ces cuillerons est tronqué, et c'est sur cette troncature que s'appuie la branche horizontale de l'osselet, tandis que les deux autres s'enfoncent dans la cavité des crochets. D'après M. Deshayes, l'extrémité de ces deux branches de l'osselet tricuspide s'appuie sur le test lui-même et dé- termine sur les crochets la fente longitudinale qu'ils pré- sentent. Cette assertion nous paraît un peu hasardée, et nous ne saurions l'admettre , sans restriction du moins , et comme un fait établi. Cette division des crochets existe, en effet , dans toutes les espèces , sans exception aucune, même dans cerles dont la charnière est dépourvue de l'osselet, comme nous avons eu l'occasion de nous en assurer nous- même en examinant avec une attention toute spéciale un certain nombre d'individus frais et bien conservés des Ana- tines hispidula de Cuvier et leana de Conrad. D'un autre côté , quand on examine avec beaucoup d'at- tention , sur des individus frais et bien développés, la charnière des Anatines et le mode d'insertion de l'osselet, on s'aperçoit que les deux tiges qui s'enfoncent dans les rrochets ne s'appuient pis sur c^s crochets eux-mêmes, Mollusques, Tl. 102 ;i 104. 11 mais sont reçues dans une fossette particulière que présente la cavité des crochets , dont elle est, du reste, parfaitement distincte , et à laquelle elle adhère seulement par la base. Cette disposition est très évidente sur plusieurs exem- plaires d'une Anatine rapportée de Manille par M. Liau- taud, voisine de VAnatina truncala de Lamarck. Cette fos- sette est si remarquable sur les individus adultes et bien conservés , qu'on la prendrait pour un second cuilleron. L'extrémité des deux tiges de l'osselet ne s'appuie pas seulement dans cette fossette , elle y est fortement fixée par une portion du ligament dont nous retrouvons encore des traces sur plusieurs des individus que nous avons en ce moment sous les yeux. Ajoutons ici , en passant, que l'os- selet des Anatines ne se trouve pas sur le bord postérieur, mais bien sur le bord antérieur des cuillerons , qui pré- sente réellement la troncature sur laquelle vient s'appuyer la branche horizontale de cetle pièce accessoire; enfin les coquilles des deux genres que nous examinons diffèrent encore par plusieurs caractères extérieurs , tels que la forme, la régularité, l'épaisseur plus ou moins grande du test , etc. Malgré ces différences importantes, que nous venons de signaler et que nous apprécions à leur juste valeur, nous n'hésitons pas à rapprocher les Anatines des Myes, et à les admettre de nouveau dans la famille des Myaires , dont elles présentent les caractères essentiels d'organisation aux- quels on doit apporter une grande importance dans toute classification naturelle , c'est à dire la réunion ou la sépa- ration des siphons, la soudure ou la division des lobes du manteau, les dimensions, la forme de l'organe locomo- teur, etc. Qu'on ne nous accuse pas , toutefois , d'émettre ici une opinion exclusive ; nous tenons compte souvent des carac- tères fournis par la coquille; mais, pour que ces caractères aient de la valeur à nos yeux, il faut qu'ils soient inva- 12 Magasin de zoologie. — a.vmk 1844. riables et constants. Or l'osselet dont M. Deshayes a, le premier, signalé la présence dans la charnière des Ana- tines n'existe pas dans toutes les espèces de ce genre. Nous avons sous les yeux cinq exemplaires (ie Y /fnatina hupidula rapportés, par i\J. Liautaud, dans un état d'inté- grité et de conservation parfait. Ces coquilles ont été prises vivantes par notre collègue lui-même, placées immé- diatement, avec beaucoup de piécautions. dans L'alcool, et conservées avec le plus grand soin jusqu'à Toulon, où elles nous ont été confiées. Nous avons disséqué l'animal pour en faire connaître l'organisation , nous avons examiné la charnière avec une attention toute spéciale , et nous pou- vons affirmer qu'elle est complètement dépourvue de la pièce osseuse dont nous parlons. Nous disons plus, non-seulement l'osselet n'existe pas , mais il ne doit pas exister dans la charnière de cette esj ète ; ses cuillerons ne sont pas disposés pour le recevoir ; leur bord antérieur est arrondi et n'offre pas la troncature sur laquelle doit s'appuyer sa branche horizontale. Du reste, M. Deshayes dit n'avoir vu l'osselet que sur une seule espèce, V Anaiina truncala; il l'admet seulement par analogie dans les deux autres espèces, qui appartiennent réellement à ce genre de Lainarck, tel que M. Deshayes l'a réduit et modifié. Nous nous sommes livré, à notre tour, à quelques re- cherches sur l'existence et la position de l'osselet des Ana- tines, et voici quel a été le résultat de notre examen. L'osselet n'existe pas, en thés*.* générale, sur le bord postérieur des cuillerons, qui est arrondi et convexe, mais bien sur le bord an.érieur, qui présente seul la troncature sur laquelle vient s'appuyer sa branche horizontale. L'osselet existe dans l'Anatine tronquée de Lamarck; nous l'avons observé sur un bel individu pris dans la rade de Cherbourg et appartenant à la collection de M. JNyel , qui a bien voulu nous le communiquer; il existe dans une Mollusques, Ti. 10:2 A 104. 13 espèce inédite , voisine de ta précédente , rapportée pour la première fois de la Nouvelle-Hollande, par M. Quoy , et retrouvée récemtttént à Man lie par le chirurgien-major de ta Danaide. Il existe encore dans une petite espèce de Manille, qui nous paraît nouvelle et que nous décrivons, à la fin de cette notice, sous le nom d' 'Anati.ua Liaulaudi. L'ossilet, enfin , n'existe pas, d'après nos recherches, dans YAnatine subrostrée de Lamarck , YAnatine hispidule de Cuvieret YAnatine de Lea de Conrad. Rien, du moins, ne nous a indiqué sa présence dans la charnière de res es- pèces, dont nous avons examiné un certain nombre d'in- dividus frais et bien conservés. V 'Anatina Leana présente dans sa charnière une disposi- tion singulière et qui pourrait bien la faire rejeter du genre Anaiine, dont elle n'offre pas tons les caractères : les cuillerons ne sont pas soutenus par un arc- boutant oblique placé au dessous d'eux , mais bien par une côte solide et bifide, adhérente, par toute sa surface, au test, dont elle augmente l'épaisseur ; la coquille diffère aussi , par son épaisseur, son aplatissement et le bâillement de ses valves, qui est à peine marqué; au si nous admettrons volontiers le nouveau genre Coch/odesma, établi par M. Couthouy pour cette espèce remarquable. L'animal des Aualiues offre quelques rapports d'organi- sation avec celui des Thracies. Dans celles-ci les lobes du manteau sont également soudés, mais présentent deux ouvertures : l'une antérieure, petite, pour le passage du pied, l'aulie postérieure, plus grande, ovalaire, pour celui des siphons , tandis que , dans les Anatines , ces lobes sont soudés complètement en arrière; l'ouverture qui donne passage au tube siphonifère n'est point constituée par les bords de l'enveloppe pall.'ale, mais formée par le manteau lui-même, qui, au niveau de l'origine des siphons , se rétrécit , se dispose en canal et s'engage dans la gaine du tube, dont il constitue la tunique interne. Le 14 Magasin pe zoologie — année 1844. pied est petit et rudimentaire dans les deux genres; mais, dans les Thracies, cet organe est lobule et présente, à son sommet , une sorte de ventouse qui sert sans doute à l'ani- mal pour se fixer dans la vase , où il vit profondément enfoncé. Les branchies ne diffèrent point non plus, si ce n'est par la forme et les dimensions de leurs feuillets ; mais le caractère essentiel qui distingue les Anatines des Thra- cies, c'est la séparation complète, et dans toute leur éten- due, des deux siphons, dont le supérieur est plus court que l'inférieur. La coquille présente , dans les deux genres, des différences remarquables qui méritent de fixer un instant notre attention. Dans les Thracies, absence complète de la fente des crochets et de l'arc-boutant qui soutient les cuillerons des Anatines ; cuillerons attachés au bord cardinal par une partie rétrécie ou col, tandis que, dans les Thracies , les cuillerons sont largement appuyés sur des callosités nymphales épaisses. La charnière des Thracies contient , d'après les observations de M. Des- hayes , un osselet caduc semi annulaire , inséré comme l'osselet tricuspide des Anatines , dont il serait l'analogue ou le représentant. Mais cet osselet existe-t-il réellement dans les quatre espèces dont se compose aujourd'hui le genre de M. Leach? C'est une question qui appelle de nouveaux éclaircissements. Pour nous, qui possédons les quatre espèces mentionnées dans la monographie de M. Kienner, et qui avons fait quelques recherches pour déterminer l'existence et la position de cet osselet , nous doutons beaucoup de sa présence dans une espèce qui vit abondamment sur notre rade , et dont nous avons exa- miné plusieurs individus vivants et d'une intégrité par- faite. Je veux parler de la l'hracie corbuloïde de M. Des- hayes. Enfin l'animal des Anatines a des rapports intimes avec celui des Glycimères et des Panopées qui, d'après les recherches de M. Quoy, se rapprochent beaucoup des MoLi.ust»tES , IV 102 à lOi. 15 Myes; aussi M. Valenciennes , dans un mémoire publié le 8 août 1838, sur lesPanopées, propose-t-il de réunir ces deux genres aux Analines et de les comprendre dans la famille des Myaires ; mais leur coquille présente dans la charnière des différences trop grandes pour justifier un pareil rapprochement. La famille des Myaires ne renferme et ne doit renfermer que des coquilles à ligament inté- rieur; l'introduction des Glycimères et des Panopées troublerait l'harmonie qui doit présider à toute distribu- tion méthodique , en confondant des coquilles qui doivent être naturellement séparées. Aussi, pour éviter cette confusion, M. Deshayes a-t-il établi pour ces deux genres et pour celui des Pholadomyes qui les avoisinent , une famille particulière, intermédiaire aux Solénacées et aux Myaires, celle des Glyciméridcs. L'animal dont nous avons donné la description anato- mique appartient à XAnaûna hispidula de Cuvier; c'est une belle coquille, rare encore dans les collections et générale- ment fort recherchée; elle a été dernièrement rapportée par M. Liautaud , qui l'a trouvée lui-même à Sincapour, au nord-ouest de la ville , à côté des pêcheries chinoises ; on la rencontre en abondance à 5 pieds (lm,70) de profondeur environ , dans le fond d'une plage formée de sable fin , vivant en communauté avec les Arrosoirs et la Fistulane massue. — Pour la pêcher les Indiens se rendent à la localité désignée, aux heures de la marée, piétinent dans la vase jusqu'à ce qu'ils éprouvent de la résistance , et en- lèvent ainsi la coquille, qu'ils saisissent avec leurs orteils ivec une grande dextérité. Quelquefois ils plongent pour i'eu emparer, et leur habileté est telle qu'ils ne reviennent jamais au dessus de l'eau sans être munis d'un ou deux individus. Les Chinois de Sincapour connaissent déjà la valeur de cette coquille, qu'ils pèchent eux-mêmes, pour la vendre aux voyageurs, souvent à un prix très élevé. 16 Magasin de zoologie. — akm4v 1844. Anatine de Liautaud. Anaûna Liautaudi. Nob. A. testa mini ma y transversa, u trinque rotundata , fragili , t pellucida, antco latere posterionque /liante, transversim striât a , punctis minimis ex tus asperata. Jolie petite espèce, distincte par sa taille et par sa forme générale plus régulière que celle de ses congénères ; elle est allongée, transverse, presque équi valve, à bords arrondis et bâillante à ses deux extrémités, mais surtout à la posté- rieure, par laquelle l'animal fait sortir des siphons assez volumineux. Toute sa surface est couverte de petites aspé- rités très distinctes sur les individus frais et bien con- servés. Cette coquille est excessivement mince et des plus fra- giles; sa couleur générale est d'un blanc mat, excepté vers le sommet des valves, où elle est brillante et nacrée. Habite Manille, dans les mêmes localités que l'Anatine hispidule de Cuvier. Nous la déJions à notre collègue et ami Liautaud, au- queMa Conchyliologie sera redevable de plusieurs coquilles nouvelles et de faits intéressants et nombreux. aLUtQUKs, Pt. 105 à 104. 17 EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 102. Fig. I. Anatina hisniduln (Cuvier) de grandeur naturelle. Fig. H. La même coquille, ouverte pour montrer la cliarnière, les cuille*ons , le ligament qui s'insère dans leur cavité, et l'arc-houtant qui les soutient. PLANCHE 103. Détails anatom ques de Vattimolde V Annuité hispidule. Fig. I. L'animal, enve'oppé île son manteau, est -vu par le côte droit, horizontalement place dans la valve droite; les hr nrhics et la masse abdominale paraissent à travers la transparence du manteau. La gaine des siphons est fen- due j-o.ir montrer le tube siphonifère. c. C'ochei de la valve droite. /. Cuilleron et portion du ligament qui s'insère dans sa cavité. m,m,m Bonis du manteau avec la 1 1 ange fibreuse qui les entoure, o. Ouverture du manteau pour le passage du pied. p. Pied. /. Tube siplionifère. r. M nsrje retracteur du siphon branchial. b. Branchies. v. Masse viscérale, g. Gaîne des siphons. k A:'. Muscles adducteurs des valves, antérieur et postérieur. Fig. IL Le manteau est ouvert, les feuillets branchiaux e'carte's pour laisser à de'couvert les viscères abdominaux; les siphons sont ouverts dans toute leur longueur pour montrer la cloi>on qui les sépare et leur orifice iute'rieur. h. Ouverture b eeale. d, d. Tentacules labiaix. b, b. Feuillets branchiaux e'carte's pour mettre à découvert l'o- I Magasin de zoologie, — ■ année 1844. vaire, le ganglion abdominal et. les filets nerveux qui le. forment par leur reunion, y. Siphon branchial. *\ Siphon anal. n. Orifice extérieur du tube commun aux deux siphons. r\ Muscle retracteur du siphon anal, e. Ovaire. x. Ganglion nerveux abdominal et filets qui s'y rendent el qui en partent. a. Terminaison de l'intestin et anus. k, h\ Muscles adducteurs des valves, antérieur et postérieur. PLANCHE 104 Fig. I, Anaûna Lioutaudi (nobis), grandeur naturelle; vue par le dos, pour montrer les crochets et la fente naturelle qu'ils présentent. Fig. II. La même, vue de face. Fig III. Osselet tricuspide détaché de la charnière pour montrer sa iorme et ses dimensions. ./■ Zoologie /■>'-/-/■ Vo///r.f,/r/r.r. /'/ joj -■ Anatina hispirinl; V Ràmond •/,,/> Waa. de ZooZoçie ■ zâ#4. l/f//f/.if/f/,-.r. /v /(,;> Fia. /- Fia. //■ \/t////<■ t/c / .l/Ki f/ /ta hùrpiduZa. .1 /;,"/, '/uf imp Waa. de Zoo foai&. 11Î44. MoUuo;/iu\r. /'l . wj 3 V '% A 11 a 1 1 D a tuuUaudi ■ j/utre .\ . A',/11 ii/li/ imp . Iruudvucn» . .n 5 MAGASIN ï>« ZOOLOGIE. ATfNÉK 1844. porte un grand cuilleron un peu oblique , aplati , dans le- quel vient s'insérer le ligament. Ce cuilleron s'élève per- pendiculairement sur le bord cardinal. Dans la valve gauche on remarque un cuilleron semblable , mais descen- dant perpendiculairement dans la cavité du crochet ; ce cuilleron se détache de la cavité de la valve parle bord lé- gèrement saillant qui le circonscrit. Celte coquille semble lisse à l'œil nu ; si on l'examine à la loupe , on voit qu'elle est couverte d'un réseau des plus fins et des plus élégants , formé d'entre croisements de stries longitudinales et de stries transverses. M. Martin , dont nous avons déjà plusieurs fois parlé , a découvert cette espèce dans les mers de Sumatra ; elle nous a été communiquée par M. Barthélémy. Les indivi- dus que nous avons fait figurer appartiennent à la collec- tion de Marseille, que l'on voit s'enrichir tous les jours, grâce au zèle éclairé de son directeur. Cette petite coquille est large de 12 millimètres et longue de 9. DESHAYES. Vin- ,/•■ Zoott > \ H.-nn'ti.l i/n/' ■ M... i i su, ki Pl. 1Û(. G. LUCINA. Lamarck. L. viTRRA. Deshayes. L. lesta suborbiculari, depressa, alba, translucida, transver- sim minutissime striai a, umbonibus trigonis, acutis ; ano vuhague depressis ; marginibus integris , cardine uniden- tato. Habite les mers de Sumatra. Celte jolie espèce de Lucine a été découverte par M. Mar- tin et nous a été communiquée par M. Barthélémy, direc- teur du musée d'histoire naturelle de Marseille. Cette espèce appartient à ce groupe des Lucines dans lesquelles la lunule et le corselet sont profondément séparés par une dépression oblique , comme cela a lieu dans le Lucinajamaicensis, par exemple. Celle-ci est d'une taille médiocre, ce qui la rap- proche du Lucina laclca : elle est subcirculaire, un peu plus longue que large; ses valves sont aplaties, minces, blan- ches , transparentes et couvertes de stries transverses et concentriques , très fines et élégantes par leur régularité. Le corselet est très allongé ; il occupe toute la longueur des bords supérieurs et postérieurs. La lunule est un peu plus courte et divisée en deux parties inégales par une faible on- dulation. Quand les valves sont réunies, cette lunule, vue par devant , est lancéolée et forme dans le milieu une crête saillante. Les crochets sont, assez grands, proéminents et obliquement renversés en avant ,^au dessus d'une charnière étroite , dont le bord est étroit ; elle porte au centre une seule dent sur la valve gauche , et sur la droite une fossette triangulaire accompagnée, de chaque côt<;, d'un rudiment 1844. 11 2 Ma«ASI\ !>■ ZOOLOGIE. — AASéit 1844. de dents cardinales. Le ligament se voit à l'extérieur, soit en partie caché par les bords du corselet. L'impression pal- léale simple est située tout près du bord ; l'impression mus- culaire antérieure est allongée , très étroite , et se projette en dedans des valves, après s'être détachée de l'impression pal- léale; l'impression musculaire postérieure est ovalaire, plus large et beaucoup plus courte que l'antérieure. Cette coquille, dont nous n'avons vu qu'un très petit nombre de valves, a 22 millimètres de long et 20 de large. DESHAYES. (/ . '■/■/■ rçueS. PI. Luc I lia VUrexL , a., v lUm*nd 1//1/1 . MuLl.l'SQCCt, fri. 107. i G. LUCINA. Lamarck. L. gibbia. Deshayes. L. testa suborbiculari, coni'exiuscula, transversim concentrice striata, alba , umbonibus trigonis , ano mag no prof un de rmarginato , lunula mini ma, cordato-lanceolala , margfni- bus integris , cardinc bidentato. Habite les mers de Sumatra r Cette espèce nous a été communiquée de la même manière que la précédente : elle est petite , suborbiculaire , assez épaisse, convexe et lenticulaire; elle se rapproche, à cer- tains égards, du Lucina columella; mais elle présente ce fait assez remarquable , que le corselet se détache de son bord postérieur au moyen d'une sinuosité profonde, tandis que la lunule reste petite , superficielle , ovale-lancéolée. C'est au dessus de cette lunule que l'on voit s'incliner oblique- ment les crochets, qui sont petits et triangulaires. La char- nière est étroite , le bord cardinal peu épais , et l'on re- marque sur chaque valve deux petites dents cardinales. Les dents latérales sont obsolètes ; cependant on en voit une très légère trace. Les bords des valves sont simples, et l'im- pression palléale qui les accompagne est placée tout près du bord. Dans la partie concave de la coquille on remarque des ponctuations assez grosses et irrégulières. Toute la sur- face extérieure de cette coquille est couverte de stries con- centriques d'une parlaile régularité; ces stries se montrent aussi sur le corselet , elles en suivent les ondulations. Cette petite coquille est longue de 13 millimètres et large de 12. 1844 fj Mac. de Zoologie . lâjffy !/,>//„. ,,/,„:, /'/ LllC i Mil ,fl/>I>l'■//. dfo&tortfu&r. /'/. /,>,'!. Plan axis ârwicuàv.. />.„■/„,, ni.,/.,/ ././. I. /,'.■„„.,„/ ,„>,, AnnedoueAe .,, Mui.ihoïi*. Pt. 109. 1 G. PLANAXIS. Lamarck. P. Savignyi. Deshayes. P. testa ovalo-acuminata , apice acuta , transftrsim tenue striata, albo-grisea vel fuscescenle albo-strigata; anfracli- bus convexiusculis ; ullimo ad peripheriam obsolète angu- lato ; apertura al bo- fuscescenle , intus sulcata ; columella alba cmarginata, in angu/o superiore callosa. Habite la mer Rouge et les mers de Madagascar. Nous faisons connaître ici une espèce qui est restée ou- bliée dans le grand ouvrage d'Egypte , ouvrage exécuté avec tant de perfection par M. Savigny. C'est pour, nous un plai- sir que d'attacher à cette espèce le nom d'un observateur qui a rendu à la science de si éminents services , le seul observateur dont on puisse dire que , dans ses grands tra- vaux , il n'a commis ni erreur , ni omission. Ces deux mots sont, sans contredit , le plus bel éloge que l'on puisse adres- ser aux immenses travaux de M. Savigny. Ce Planaxe a quelque rapport avec le Buccinoïde ; il est à peu près de même forme et de même grandeur : sa spire est plus courte que le dernier tour; elle est à peu près égale à l'ouverture ; on y compte sept tours médiocrement con- vexes , chargés d'un petit nombre de sillons transverses, peu profonds , à peine convexes et sur lesquels se montrent, avec assez de régularité, de fines stries d'accroissement. A sa circonférence, le dernier tour est subanguleux. L'ouver- ture est médiocre, sub-semi-lunaire, oblique à l'axe; elle est blanchâtre, glacée de brun. Le bord droit est tran-" chant; mais il s'épaissit en dedans assez brusquement, et il présente un assez grand nombre de sillons transverses qui, 1844. M 2 Magasin de zoologie. — annéis. 1844. en aboutissant sur la lèvre interne , y produisent une série de petites crénelures. La columelle est blanche , aplatie , comme dans tous les Planaxes, et terminée à la base par une échancrure étroite; à l'angle supérieur de l'ouverture, la columelle porte une callosité décurrente à l'intérieur, et qui laisse entre elle et le bord droit un petit canal fort étroit. La couleur de cette espèce varie ; elle est d'un brun grisâtre ou blanchâtre, avec des flammules brunâtres et irrégulières , quelquefois rares, descendant du sommet à la base des tours. La variété est d'un brun marron foncé , et elle est ornée de nombreuses flammules blanchâtres, étroites , rapprochées, qui descendent , en ondulant, d'une suture à l'autre. Cette coquille est longue de 22 millimètres, large de 18. DESHAYES. .. Z<,ofo■">■' ""/• \lltU\h>U<-/<>' M«l ; i Q\ i M . l'r I 10. J G. ARTHEMIS. Vou. A. reticulata. Lamank. A. lesta orbiculari, comprcsso-cowcxa, creusa, albida , snb- œquilatcra ; lamdlis concentrais rcgularibus ; intcrètitiis longitudinaliter, rcgularitcr et crebre strialis ; lunula ovalo-cordata, medio gibba ; arca clongala, medio-convexa ; ligamento semi-externo ; marginibus vaharum integerrimis . ÏAicina reticulala, I.nm., ÂrL s. r., p. M2,no 10 {Fid^woxx Venus i-cticulatu, Kinnc, mus. Lud. Ulvicœ,\>. 503, n . G4 . Arlhemis reticulata, Recluz , Revue zoo logique par la Société Cur vicrienne, 1844, p. 299. Coquille orbiculaire, comprimée, épaisse, subéquilaté- rale,le côté antérieur à peine plus étroit, arrondi, le côté postérieur arrondi , mais obliquement tronqué à la base du corselet. Au dessous de cette troncature du bord postérieur on voit une saillie arrondie et comprimée en dedans. Cro- chets petits , recourbés sur la lunule, obtusément arrondis et teints de fauve. Surface des valves sculptée de stries lamelleuses régulièrement espacées dans les deux tiers supé- rieurs , plus rapprochées dans le tiers inférieur, avec les in- terstices ornés de stries longitudinales, rapprochées, très- fines et régulières. Lunule ovale-cordi forme, ayant assez l'apparence d'un écusson d'armoirie, circonscrite par une strie creuse , relevée dans le centre et rayonnée de stries. Corselet lancéolé , allongé, bordé d'un sillon, relevé dans le centre et orné de stries rayonnantes. Ligament placé dans une fossette creusée dans la marge supérieure et s'étendant de l'extrémité et au dessous des crochets jusqu'à la tronca- ture postérieure des valves. Ce ligament se montre en par- tie à l'extérieur. Marge supérieure interne, saillante, éten- due postérieurement et courte antérieurement. Charnière lormée , sur la valve droite, de trois dents, la postérieure grande, en triangle allongé, obliquant en avant par son I8i4. 13 2 Magasin dt. zoologie. — am\kiî lS\'t. sommet, comprimée et largement canalicnlée sur le centre, avec les bords relevés ; la deuxième verticale, comprimée de chaque côté , saillante en avant et séparée de la postérieure par une fossette centrale en carré long ; dent extérieure en lamelle courte , un peu oblique et occupant la partie supé- rieure d'une grande fossette trigone et antérieure. Valve gauche ayant également trois dents , la postérieure large , subarquée, peu saillante, bordée, en arrière , par une fos- sette oblongue et oblique pour la dent postérieure de l'autre valve ; la centrale lamelleuse, saillante, obliquant en arrière par son sommet, et séparée de la précédente par un creux profond, étroit et oblique pour la dent centrale opposée ; dent extérieure tuberculiforme, placée à la base d'une fos- sette trigone et située au dessous de la base de la lunule. Impression musculaire antérieure elliptique , la postérieure piriforme , bordée postérieurement par un angle saillant et obtus , lequel est entouré par un sillon étroit. Impression palléale écartée de 4 millim. de la marge, profondément excavée en cône aigu, bien imprimée , obliquant et attei- gnant un peu au dessus du centre des valves , à environ 10 millim. de la dent antérieure. Marge entière et oblique- ment comprimée de dehors en dedans et sans traces de crénelures. — Dimensions : Longueur, 28 1/2; largeur, 27 1/2; épaisseur, 12 millim. Cette coquille n'a aucune ressemblance avec la Vains reticulata de Linné : nous la représentons d'après le type qui a servi à la description de Lamarck , et qui est dans la collection de M. Defrance. Habite les côtes de France, près de Lorient (Lamarck). Il faut que cette espèce soit rarissime , puisqu'elle ne se trouve dans aucune collection de Paris et qu'elle n'a été citée par aucun auteur. Elle ne peut être confondue avec la Tellina reticulata de Poli , qui est une véritable Lucine nommée Lucina squamosa, Lamk. , fort bien figurée dans V Encyclopédie méthodique, mais grossie. RECLUZ. Yaa . »/<■ Zoologie lâ^fr, ■■■< (/nr.f /'/ ////, m «â eau1 uiuuu Arl hein is retùxtàUa , / Moi.i.i-H}vt*, l't . 111. G. DESHAYESIA. ÏUulin. Animal ignolum. Testa subglobosa, crassa, umbiUcata ; spira brevis ; apertura intégra, sernirotunday axi obliqua; labium obliquum , callosumi callo dent ato- pli cat o , umbilicum obtegente ; labrum acutum, intus lœvigalum -, operculum. . . . Animal inconnu. Coquille subglobuleuse , épaisse , onibiliquée : spire courte ; ouverture entière , demi-circulaire , oblique à l'axe ; bord columellaire oblique, pourvu d'une callosité qui recouvre l'ombilic ; callosité épaissie dans sa moitié infé- rieure, qui devient alors légèrement septiforme et porte des dents pliciformes; bord droit, tranchant, lisse à l'intérieur; opercule... Ge genre présente une combinaison très- remarquable des caractères des Natices avec ceux des Nérites , et semble établir un passage entre ces deux genres. La forme géné- rale subglobuleuse est celle des Natices et s'éloigne de celle des Nérites, qui est plus ou moins déprimée. Le bord columellaire présente une large surface ombilicale, ter- minée extérieurement par une arête ou côte saillante, ainsi que cela se voit dans la Natica Jluctuata, Sow., parmi les espèces vivantes, dans les N. patula, Desh. , ZV. mutabilis, Desli., parmi les espèces tertiaires , et dans la N. Requie- niana, d'Orb., parmi les espèces crétacées. La callosité est épaissie dans sa moitié inférieure et fait une saillie dans cette partie de l'ouverture de la coquille, qu'elle écbancre ; dans les Natices, au contraire, la callosité est épaissie dans la moitié supérieure, et, lorsque par hasard elle fait une saillie dans l'ouverture, c'est au milieu de celle-ci, ainsi que 1844. a 2 Magasin m ^oolouik. — aina^e 1844. cela se voit dans le jeune âge d'une espèce tertiaire de Bor- deaux très voisine^ de la N. fluctuata , Sow. , et dans la N. Mandelslohi, Klipstein1 de Saint-Cassian, dans les Alpes tyroliennes." Dans l'âge adulte, la callosité recouvre en- tièrement l'ombilic; elle est alors épaisse, légèrement sep- tiforme , et porte des dents comme dans les Nérites. Dans le jeune âge, le bord columellaiie présente une légère cal- losité lisse qui n'écbancre pas l'ouverture et qui laisse apercevoir en partie l'ombilic qui est perforé; la coquille a tellement d'analogie alors avec les Natices , que rien ne saurait l'en distinguer. L'ensemble de tous ces caractères rapproche plus la Deshayesie des Natices que des Nérites , aussi est-ce à côté du premier de ces deux genres et dans la même famille que je pense qu'elle doit être placée. La grande analogie qu'il y a entre la Desliayesie et les Natices me porte aussi à penser que l'opercule , que je ne connais pas , devait être corné. En dédiant à M. Desliayes ce nouveau genre , que j'ai découvert dans les terrains tertiaires du bassin de Paris , je crois acquitter une dette de la science envers l'auteur de la Description des Coquilles fossiles des environs de Paris. Deshayesia parisiensis. Fictor Raulin. lesta ventricosa , subglobosa , crassa, tenuissime striata, ad aperturam crasse striata; spira brevi; sutura simplici ; anfractibus convexis , ultirno in medio leviter subangulato ; apertura semirotunda, basi effusa, super ne. subcanalicu- lata; labro dextro simplici acuto, altero repando, magno; callo magno , tridentato } umbilicum tegente. Dimensions : ouverture de l'angle spiral, 1 14<> ; longueur, ' Jieilrûg Aur geologlschçn kenntniss der o*tlichtn J/pen. 1844. Moi. il sy L'es , II. Il 3 31 milliin. ; largeur, 28 mil Lui. ; iiauteur du dernier tour, par rapport à l'ensemble, 77/100 ; angle suturai, 43°. Var. a. Testa minore; callo eminentiore. Var. ù. Testa minore, angustiore; spira longiore; callo eminen- tiore. Var. c, Testa magna, globosa. Coquille ventrue, subglobuleuse , à spire peu saillante , aiguë, composée de cinq tours étroits, peu convexes , sé- parés par une suture peu profonde ; le dernier tour très légèrement subanguleux dans son milieu : sa surface , vue à la loupe , offre un grand nombre de stries régulières très fines et superficielles ; près de l'ouverture, sur le cinquième ou le sixième de la longueur du tour, les stries deviennent beaucoup plus fortes et se continuent avec celles de la surface ombilicale. L'ouverture , grande , demi-ronde , est fortement échancrée à la base, et présente supérieurement un petit canal peu profond. Le bord droit est tranebant, mais subitement épaissi à l'intérieur; il est légèrement sinueux dans sa longueur et fortement incliné sur l'axe central, ainsi que l'ouverture. Le bord colurnellaire pré- sente une large surface ombilicale, pourvue extérieurement d'une côte saillante , et recouverte en partie par une callosité amincie vers sa base, où elle fait, dans l'ouverture, une légère saillie qui présente trois dents pliciformes peu obliques à l'axe; au-dessus et près d'elles, il y a deux petits plis assez obliques, dont l'intérieur s'épaissit quelquefois et forme alors une quatrième dent. Dans le jeune âge, la callosité peu épaisse , sans dents , laisse apercevoir une fente ombi- licale profonde , assei. étroite. La var. a présente la même forme générale, mais elle n'atteint que 25 millimètres de longueur; la callosité om- bilicale est proportionnellement plus saillante , et les dents sont plus prononcées. La var. b, également de petite taille, est plus étroite et sa spire plus allongée (l'ouverture de l'angle n'est que de 103°); la callosité est aussi très saillante. 4 Magasin de zoologie. — amiek i8i4. La var. cest grande , globuleuse ; les grosses stries de l'ex- trémité du dernier tour sont à peine marquées ; la cal- losité est peu saillante. Cette espèce a les plus grands rapports avec les jeunes individus de la Natica crassatina, Desh., avec lesquels elle se trouve mêlée. Dans le jeune âge , alors que sa callosité ombilicale est peu développée, elle n'en diffère guère que par la suture, qui n'est pas canaliculée. Elle est établie sur 38 individus, dont 22 appartiennent au type, 8 à la var. a, 1 à la var. b et 7 à la var. c. Elle se trouve assez rarement près de Morigny, au nord- est d'Etampes (Seine-et-Oise), dans des sables quartzeux jaunâtres qui appartiennent à la partie inférieuredes.ra&/