Lyh. hi ./M^«^A^<^ Lyfo. 1-llj.l^. f!./o 00 ^ S-^i'i' (N.'' 6.) i/'' Thermidor an 7. M A G A S I N ENCYCLOPEDIQUE, O U JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS. «. ^ O I G C Par A. L. Millin. AVIS DES ^DITEUR he prix de ce Journal est fix(? : ^ Q francs poui- trois mois, JO francs pour six n>ois, 36 francs pour un an, Ual pour Paris :R» VAN.M0XS,TRADLL6,L^yElLI.^,C(?i;jl!f.CWV/j;R, i^cW //. ( 5.^^ An, ) Ge©PFROY, VeNTENAT, CATANILtES, tJsTERj, 130ETTIGER , VlSCONTl , VlLLOlSDN , WiNCKLER , etc. ont fourni des M(?nioires, contient I'extrait des principaux ouvrages nationaux: on s'attache surtout k en donner une ana]yse exacte, et a la faiie paroitre le plus proniptement possible apres leur publication. On y donne une not^jce des meilleurs Merits imprimis chez r^tranger. ■"' - ' On y insere les m^molres les plus interessans sur toiit^ les parties des ai#s et des sciences; on choisit surtout ceux qui sont propres a en accd^ier les progres. ^On y public les d^couvertes ingenieuses , les inven- tions utiles dans tous les genres. On y rend coinptc des experiences nouvelles. On y danne un precis de ce que les stances des soci^t^s Htt^raires ont offert de plus int^ressant ; une description de ce que les d^ pots d'objets d'arts et des sciences renferment de plus curieux. On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages cles Savans, des Litterateurs et des Artistes distingu^s dont on regrette la perle; enfiu, les nauveUes litt^- ift" raires de toute espece. Ce Journal est compost de six volumes in-8.° par an, de 6co pages chacun. Tl paroit le premier de chaque mois. La livraison est divis^e ea deux nu- meros, chacun de 9 feuilles. On s'adresse, pour r.abonnement, a Paris, au Bureau du Magasin Encyclop^dique, chez le C. FuCHS , Libraire , rue des Mathui'ins , hptel Cluny. A Amsicrdam , I 1^" i^^^"'-' Changuion ct d'Hengst. ' \ chez V; Bruxcllcs, chez Leinaire,. Florence, cbcz Molini. Francfoit-siir-le-Meiii, chez FIcischt:. ^''''^'^> i chez Paschoud. Hauibourg , thez Hoffmann. Lcipsic, chez Wolf. Lejde , cJicz les frfeies Marroy. Londres, chez de Bofte , Gtrard Strtet. Strasbourg, ch6z Levrault. Vicnne, chez D^gen. ^ Wcscl, chez Geisler, i)u;ec^cll^ flcs Pcs:c«» II hut aOrancbir les Ifttrts. ASTRONOMIE. EXTRAIT des ohsen'aliuns astronomiques faitcs a Akxandrie , par le C. QuENOT, officier dc valsseaiix ^ adressees an C. La- lande. *J'ai esp^ri^ jusqu'a ce moment que I'Iristltut du. Caire pourroU vous envoyer quelques details surles operations astronomiques ; comme je ne vois rieu venir , je vals vous faire part de nos premiers essais. Le C. Nouet a fait , a Alexandrie, avec un quart de cercle d'un pied, dix observations dont les extremes different de 53 " , et qui donnent, pour le pavilion du g^nie , a cot^ duquel nous demeurions, 3i.° 12/ 18", J'en al fait huit avec le cercle de re^flexlon, et uu horizon artificiel , dont les extremes ne different que de 16.", qui donnent pour le m^nie point 3i.° , 12/ 8.'"' : c'est le rc^sultat de 60 hauteurs voisiues du nieri- dien. Sept autres observations , ou j'tmplo) ois I'ho- rizon de lamer, et dont les ext|eraes different de i.' 8.", donnent 3i.** 12. ' 28. " : c'est le r^suJtat de 44 hauteurs voisines du m^ridien. J'obscrvois par der- riere , parcequ'on u'arhorizon que dausle nord> Ces deruieres ne s'accordent pas si bieu que les pr^c^dentes , a cause de Tincerlitude de la re'Fraction terrestre , qui entre dans le calcul de I'inclinaison de I'horizon , et qui varie d'cnyiron 2/, comme vous ie verrez ci-aoics. 'Tome If. PL 1^6 Astronomie. En prenant un nwiieu entre les deux premiers resul- tats, qui nesoBTtpasaffect^s de cette inegalit^, on a Si.^^a^ i3." pour la latitude du pavilion du g^nie. J'avois un garde-temps ( n.*^ 19.) que j'ai depuis sept ans ; le C. N6uet en avoit un autre (n.° 84.) : tous les deux sont de Louis Berthoud. D'apres les el^mens d(?termines a Toulon , et rectiii^s a Malthe, ils nous ont donn^ la longitude d'Alexandrie , n.° 19, i.*^ 5o/ 16.", et a."^ 84, i.^ 5o/ 5i/'; mais les mouvemens employes dans cescaIculs,etoient + 5-''4 et-f- ii."5 : noas les avons observes a Alesandrie seulement de -{- 3/' 2 et + 1" 2. Ce changement de marche doit en apporter aussi dans ler^sultat precedent. On varie un peu sur lajtiianicre de faire ces corrections ; les uns supposent que les erreurs des montres sont propor- tionnelles aux temps , d'autres aux quarr^s temps ; d'autres eraploientdes m^thodes d'interpolation plus laborieuses, et qui nesontpassures: la connoissance qu'on a du mouvement de la montre , doit determiner sur le choix. Je m'en tiendrai pour le cas present a la seconde mdthode , et la longitude corrig^e sera , N.o 19. I h. 5o '. N.o 34. I 5o '. 8 ". 1 60 37 / ' ^' ^° Trois eclipses (lu preaiier Svitcllile, observees par le C. Nouet, le 14 mess, a 16 h to ' 26 " T.v dounent long. ili5o'58". 49 48 3 fruc. Jl 14 36 49 /dcCaesaiis. 49 58 Cc 10 ftuc.Jk 16 33 la ^""'■'■^•'P'iclc Messier. 5o i2 {dc< cic; Milieu. I h 5o ' 14". Observations aslronomu/ues, 1 47 II a aussi observe , le 8 tlierinidor, immersion du a.^ i i3 h Sg ' i8 " «5inersion i i6 7 5r le 20 thennidor, emeision du 3.^ a i5 28 r8 le 3 fi iictidor , emersiou du a.^ h. i3 20 a le 17 fiucLidor , irainersion du ^.^ k 16 lo 56 Ces observations, compar^es avec les tables , don- nent i.h 5t/ la."; mais ce resultat nepeut pas valoir le pr^c^dent. De mon cot^, j'al fait 80 series de distances dela lune au soleil, qui comprennent 480 distances me- siir^es. Le resultat d'une premiere lunaison, donne i.h5o/ 18/' ) 33". D'une seconde 5o 45. \i,^S^ D'une troisieme 5o 36, " ) Les montres. i.^* 5o/ 2a/' Les satellites. 5o 14. Les distances. 5o 33. Etcommeil est probable que chacunen particulier, ne difFere pas du vrai de plus de 20." , il est permis de penser que lemilieug^ndral i.^SoJ 23.^, ne doitpas non plus en etre ^cart^ de plus de 10". Vous voyez que tout s'accorde a diminuer d'une minute, la longitude d'Alexandrie que vousmettiez dans la connoissance des temps. Le C. Buacheaob- tenu Ic merae resultat, par un grand nombre de routes de navires de Candie et de Malthe a Alexandrie. Vous en vcrrez encore unepreuve ci-apres , lorsque je par- lerai des observations de Chazelles. Nous avons conlribue a lever le plan g^om^trique d'Alexandrie: on en a ici une copie au depot Uce K % 148 Astronomie, base de 653 metres a et^ mesur^e sur les bords dii foss^ de la villc. On a constriilt a chaque ejctr^mitd iin petit cube de maconnerie d'un metre de cot^. Cctte operation a manqu^ couter la vie au C. Nouef , qui eut un homme de tu^ a scs cul^s , et un autre bless^, par trois Arabes a clieval , et arm^s de cara- bines, qui fondirent sur eux pendant qu'ils (?toient occup^sa lamesure de la base. Treize points princi- pauxont^t^ d^terrain^savec le cercleastronomique 5 voici les positions des six plusimportans. latitude. differ, du mcrid. Le Pbaie 3i o i3 ' 6" i Ji i5o ' 22 " Lc PJiariJIon. . . , i3 4 5o 28 li'Aiguille de Clcopulie.. . la ly 5o 25 La Moniagnc du general,,. la 53 5o 2,3 La Coloime de Poiiipee ... it 14 5o -zS Le Marabou 9 14 49 ^9 Le palais s'^tendoit depuis lepliarillon jusqu'a I'ai- gnille de Cl^opatre , etl'observatoire etoit au milieu , comme on peut le voir dans Strabon : ainsi on pent supposer I'observatoire de Ptolomee a 21." 12. '41." de latitude , et \> hoJ 27." a Tor. de Paris. La montagne du g^n^ral est celle ou Buonaparte ^toit poste pendant I'attaque de la ville : elle est situce dans la ville arabe, L'hospice , ou convent des Grecs, en est tout pres ; c'est le point ou Chazellcs , autrefois , pa- loit avoir faitses observations. La colonnade Pompee, mesur^e par le C. Norry architecte,qui a monteaudcssus,a88pieds 6 pouces, depuis le soramet jusqu'au bas du picdestal. Observations aslronomiques. 149 En fin , cVst tout pres du Marabou que se trouvcnt les famcux bains de Cl^opatre. Par un grand nombre d'obsewations , nous avons trouv^ la declinaison deralguille de i3.° 6.', et I'ln- clinaison de 47.° 35/ : il en a €i€ fait aussi beaucoup sur la dur(?e des osclllalions, mals je n'en al pas le r^sultat. La position qu*on donne a Alexandrie , dans la con- noissance des temps, est fondle sur les observations de M. de Chazelles , en 1 694 , calcul^es depuis par La Caille. On ignore quel est precis^ment le point 011 il obscrvoit ; on croit pourtant que c'etolt a I'hosplce des Grecs , qu'on a trouv^ par plusleurs releve- mens 1/ 8." plus m(^ridional que le phare , et 2." de temps plus oriental. La latitude de I'Kospice as , a. " lui ceder ma place , bien assur^ qu'il en saura « reraplir beaucoup mieux que moi les fonclions j 1 68 Bio'gi'tiphie, » d*aineurs , c'est un liomniage que je dols a son « merite et k sou grand age. » Francois ( de Neufchaleau ) lui r^pondlt le 5 ventose , « Je ne puis cju'applaudlr aux seotimens " louables et gen^reiix qui vous portent a c^der voire •• place au citoyen Mercier , ci-devant abbe de Saint- «« L^ger ; et que vous regardez comme le premier ♦« bibliograplie de I'Europe ; mais je ne puis ac- " cepter une proposition qui vous enleveroit vous- " nieme a des fonclions que vous vous montrez si " digne de rtmplir sous tous les rapports. Cependant, « pour r^pondre aux viies dt bierifaisance qui vous «« aninient envers ce respectable vicillard , je vais •• prendre- des renseigneniens sur son compte, et je " ferai tout ce qui sera en mon ponvoir pour adoucir " r^tat nialHeureux dans lequel il se trouve. •» ,, ;!L^ proruesse du ministre ne fut point vaine et I'ex^cution en fut promple, ce qui en double le prix. Le.nralade: recut , le i5 du meme mois, la lettre suivantq;,^^^^^^, >; «'< Citoyen , Je gouvernement se fait un devoir •j^d'eneouiager les travaux utiles dans tous les gen- M--res^€tc.eux des bons ecrivains I'^prouvent chaque '■• joUr. A ce litre vous avei des droits a sa bien- « veillance, et je me plais a vous la temoigner, en -•f.'Vous prevenant qu'informd que vous vous occupiez « depuis longtemps a la composition d'un recueil • de notices sur les poetea latins du nioyen age, je «t vous- ai accords, a titre d'encouragement , 200 «• francs par mois , pour la continuation d'un ou- Mereier'Saini-Lcger, 1 6g « vrage aussi int^ressant pour I'hlstolre lltt^rairej " ces encouragemens dateront du i/' ventose. Salut et fraternite. Signe Francois (de Neufchateau.) Le ton de cette lettie annoncele respect, toujours du,rarement port(?, a I'age, an nialheur, aux infir- mit^s, au savoir ; ihais le trait que je vais citer annonce une grande sensiblllte. Le 14 FJorc^al, un iiomme de confiance , I'esfimable C. Huzard, fut envoyc? par le ministre s'informer de la situation du malade , lui offrir les secours dont il pouvoit avoir besoin, examiner s'il avoit aupres de lui quel- qu'uu pour le soigner, et , s'il n*avoit personne, lui donner a ses frais une et m^me deux gardes s'il le falloit. Huzard ne fut pas introduit aupres du malade dont on ne vouloit point troubler le repos , mais sa respectable amie donna tons les rensejgnemens qu'on dcraandoit. Les secours p^cuniaircs furent acceptds, parce qu'ils devenoient nccessaires. Quant a lagarde- malade, quelle femme aurolt pu reniplaeer I'amie qui, depuis deux ans , en remplissoit les p^nibles devoirs, avec un courage, une patience, une dou- ceur que rien ne pouvoit lasser , rebuler, ni les indispositions personnelles , ni les fatigues, ni les dugouts inseparables du genre de maladie dont notre ami etoit afTectdPEn lui voyant prodiguer des soins SI touchans, je me rappelois ces vers qu'GEdipf* tidresse a sa fiUe Antigone : Et In seiviSjChcz Ja race nouvcHt, De I' Arr.our filial Ic plus parfait motlMo. 1 70 Biographie . Elle a ^(e pour cet infortun^ ami, un angp c?e mlserlcorde et de paix 5 elle a prolong^ sa vie , adorn, i ses derniers momens ; elle lui a ferm^ les yeux ; qui jamais a mieux merits de la sainte amitid? Huzard revint le lendemain avec 200 francs, et tous les jours suivans, jusqu'au dernier, il vint de la part da niinistre, s'informer de I'^tat du ma- lade et ofFrir de nouveaux secours. SI la morlestie de Francois ( de Neufchateau ) s'offensoit de la pu- blicity- que je donne a ccs traits de bienfaisance , marques au coin d'une sensibility exquise , mon excuse seroit le devoir impost a I'historien , d'op- poser des traits si rares a cet e'goisme presqu'iuii- versel , cjui s'accroit tous les jours, qui tue les in- dividus,et mine sourdement les empires. J'avois a peiiidre I'homme de lettresj'c'etoit pres- que mon unique tache , je dois cependant dire un mot de I'bomme moral. Mercier etoif ne avec une ame Here et forte , et un cceur excellent. Les qualit^s solides qui font la base et le lien de la soclete, il \^s, po^sidoit toutes ; bon parent, bon ami, bon citoyen, z^l^ pour les interets de I'ordre auquel il ^toit attache, indulgent pour ses amis, neles airaant pas moin^ quoique leuxs opinio^nS fussent contraires aux siennes , il ne devia jamais des principes qu'il s'etoit fait : ayaot longtemps v^cu au milieu de tout ce qu'il y avoit de personnes distingu^es par le rang, I'esprit et \e% connoissances , il avoit le ton excellent de la socidt^. Son commerce ^toit d'autant plus agr^able , qu'ayant, comme je I'ai d^ja dit, beaucoup de gaiet^ dans I'esprit , des saillies heu- Merc'ier- Sainl-Legcr. 1 7 r reuses, un fond iiiepuisable d'anecdotes , de traits singuliers que lul fournissoieut ses immenses lectures et sa vaste correspondance , il ^gayolt , amusoit, instruisoit, et falsoit r^fli^chlr. Mais ces charlatans lltt^raires qui tronipent tous les jours le lec(eur credule, ces pr^tendus traducteurs qui ne traduisent pas , inals dcfigui'cnt les ouvrages pr^cieux de I'an- tiqui(r, alltimoient son indignation. Alors il prenoit la plume et ne la quittoit pas avant de les avoir marques au front; cependant il n'a pub]i(? qu'une foible partle de ces notes, les autres sont ou brulees, ou renferm^es dans ses cartons, ou consignees dans les bilWts qu'il ecrivoit a ses amis, sur le premier chiffon de papier qui se trouvoit sous sa main. Cette sainte haine contre les mauvais ecrivains que je viens de d(?signer, ill'a conservee jusqu'aux derniers mo- mens. Un mois environ avant sa mort , je lui com- niuniquai Ja suite d'un ouvragc dont le plan e«t bien con^u, mais dont I'ex^cution peche dans plusieurs parties essentielles. A peine en eus-je lu quelques pages , que se levant sur son seant , comment , sVcria- t-il , vans ne releierez point cela ? Non ,Iin dis-je ; je perdrois , selon le proverbe, men temps et nion huile ; I'auteur se facheroit et ne »e corrigeroit pas : quant a la plus grande partie des lecteurs , ils se soucient peu qu'on les instruise , pourvu qu'on les d^s- ennuie. — Mais feiranger prendra noire silence pour line approbation. — Je sens toute la force de I'ar- gunient; niais je n'aime point a crier dans le d(?sert. — La finit notre conversation •, je fermai le livre, et nous pavlamcs d'autre chose. 172 Biographic. L'iiabitude, dlsons mieux , I'aniour imp^rlciTx Ju travail le poursulvlt jusques aux momens de dellte qui prt'cc^'derent sa mort. La veille de ce lerme fatal , son imaginiition travallloit encore ; il envoyoit ^ dans ses derniers reves , des dissertations a un de ses amis ; Portez-lui cela , disoit-il a son amie, je ii'ai plus la force d*y mettre la derniere maiiu; il s*en chargera avec plaisir. Puis , quelques minutes apres, II I'appeloit de nouveau : Eh hien f qu'a-t-ildit.^ — II en est fort content , il vans l^apportera derjtain. Ensuke il r^cita deux vers de Virglle sur I'amltl^, et les traduisit eJ^gamment en vers Francois. Je re- grette que le trouble et la profonde douleur dans la- quelle etoit plong^e cette infortun^e amie, ne lui aient pas permis de les retenir; je ne les enyierois pas au lecteur. J'al deja nomm^ ses ouvrages les plus consid^- fables. La liste de toules les lettres , disserta- tions , Merits publics sous son nom dans les jour- naux , ou s^par^ment ; des ecrlts anonymes, tels que le recueil C , une brochure in - 8." de 29 pa- ges, extremement piquante, qui, je crois, n'a ja- mais ^td vendue, mais seulement distribuee a ses amis , intitulee : Lettre a un ami , sur la suppression de la charge de hibliothecaire du roi ^ et surun vioycn d'y supplier J aussi dconomique quavahtageux aux lettres: en France , 1787, etc. Cette liste, qui remplit ^ pages in-4.°, est sous les sceiles; des qu'Ils seront levds, je la demandcrai a la famille, et si,comme je n'en doute pas , elle veut bien me permettre d'en pren- dre copie , je I'ins^rerai en entier dans ce journal (2). Metcier-Saint'Leger, 178 Lcsmanuscrltsououvragesprlncipaux disposes pour tmeuouvelle^dltion, sont i.°TroIs volumes de notices sur les poetes latins du iiioyen age. II n'a pu com- pl(^ter cet important travail; mais tous les articles qui con)posent ces trois volumes sont finis (3). 2.° Le supplement a I'histoire de Pimprimerie de Prosper Murchaiid , un vol. in-4''. 3.° Notice raisonn^e des ouvrages de Gaspard Scliott , un vol. in-8°. 4.° La Bibliotheca latina Medii ^ui , de Fabricius ^ six vol. in-4°. 5.° L'Essai sur les lanternes de Breux-Dura- dier , un vol. in-S**. 6.° Le Traits des statues de Le- mee, un vol. in-12. 7.° La Bibliotheque de la Croix du Maine et du Verdier , six vol. in-4''. 8." Les OEuvres de LaMonnoje ^ de I'^dition de Rigoley de Juvigny , deux vol. in 4.°, collationn^es sur le manus- crit en partie autographe de La A/o/z/zo/e, augmen- t^es de toutes les pieces inddites et enrichies de notes. Celt e revision et ce travail furent faits en com- mun , comme on le verra par monccriturc; rnais je ne pus corriger qu'une partie du grec. Le reste a ^te telleraent dcfigur^ par I'editeur, que, sans le manus- crlf autographe, il (i-toit impossible d'en venir a bout, et je ne I'avois pas alors; du reste, j'.ai un double de ce travail, et j'ai recouvr^, depuis le temps ou il fut fait , beaucoup de pieces qui manquent a cet exemplaire. 9.° Une dixaine d'articles pour le Ma- gasin Encyclop^dique. 10." Une soixantalne au moins d'opuscules dout je ne puis me rappeler le nom en ce moment, et dont je prendrai note apres la levee des scelles , si on veut me le permettre. Tous «es liyres, d'aiUeurs , sont charges de notes I -74 Biographic. qu*il seroit interessant de publier. Mais, ^wr de- viendront ces inauuscrits et ces tares P Voila ce qui le tourmentoit,loi-sc|ue I'espolr de Ja gudrlson , qu'on avolt toujours nouiri , s'evanouissoit peu a pen, et que ses forces nelui permeltoieut plus de niettre de I'ordre dans ses livres et dans ses papiers. Pendant les jours de Ja terreur, lorsque la hache ^toit partout Jev^e sur les homnies instrui(s,il avoit fait d(5poser ce qu'il appeloit ses bucoliques ^ chez un notaire, et m'en avolt instruit sur ie champ ; lorsque le danger fut pass^, 11 les retira ; et , comnie il retouchoit , cor- rigeoit , augraentoit tous les jours ses propres ou- vrages , et ceux qu'il avoit revus, I'Drdre disparut pei} a peu. II faudroit, pour le retabllr, une main amie , qui n'apportat a cette ope^ration aucun pr^- jug^ , aucune partiality, mais seuleir.ent I'amour des lettres. L'abb^ de Saint-L^ger^ qui savoit si bien respecter et faire respecter I'habit qu'il portoit, sa- voit aussi que, dans les lettres, tout se tient, forme un faisceau et se pr^te un secours niutuel ; que tel passage d'un auleur facetieux ou merae licencieux aide a r^tablir un passage d^sesp^re , dans un ecrl- vain grave et austere: notre bibliographe avoit pour lui I'exemple des Peres grecs et latins, qui n'^toient Strangers a aucun genre de littdrature profane. Outre les notes marginales dont presque tous ses livres sont converts, on y trouve beaucoup de feuilles volantes , pleines de renvois, ce qui demande de la part de I'^diteur une grande patience, de I'intelli- gence , et des connoissances peu communes en bi- bliographic et en histoire litteraire. Mcrcier-Saint-Leger, ifjS Mercler , voyant la vie prete a Iiii dchapper, tetnolgna beaucoup d'inqul^tude sur le sort fiitur de ses manuscrits, et de ceux de ses livres qui en liennent lieu ; il vouloit en faire don a une biblio- tlieque publique; mais il laissoit des det(es, et ses manuscrits et ses livres restoient seuls pour les payer : sa i^te d'alileurs n'^toit plus a lui que par intervalles , ainsi ce don ne pouvoit ^tre d^cem- ment ni fait ni accepte. J'exhorte , au nom des leKres, le niinistre de I'lnl^rieur a en faire acqui- sition pour la republique. Get arrangement sera tout a la fois avantageux pour les lettres et pour les h^riliers : il sera avantageux pour les lettres, parce que ces tr^sors litt^raires , reunis en masse dans ut-,e bibliotheque publique, seront a la dispo- sition des gens de lettres, qui, avec I'agr^ment du gouvernement , pourront les mettre au jour , et donner a ce travail tout le soin qu'il m^rite. Sou- vent I'auteur , dans ses notes , renvoie a celles qu'il a mi^es dans un autre ouvrage , et cet ouvrage se trou- vera alors sous la main de I'^diteur. D'ailleurs le gou- vernement aura le choix de ce dernier 5 il s'assurera s'ij a la sorte de talent u^cessaire pour ce travail. Si , au contraire, ces tr^sors son t disperses , chacun restera enfoui , ou tombera peut-etre entre les mains de barbares , qui n'en connoitront pas le prix : s'ils sont vendus en masse a un particulicr, ils seront ^galement enfouis pendant sa vie, et dis- perses apres sa mort. J'ai dit, ensuite, qu'un pareLl arrangement serolt 176 Bio graph ic . avantageux aux li^ritiers , parce qu'il leur epargne- roit les frals de venle, dans le cas ou ils en vou- droient iaire une publique ; frais qui absorbent presque toujours une partle et menie la meilleure partie de la succession. II ne me resle plus a parler que de ses corres- pondances litt(^raires: elles doivent etre pleines d'in- t^ret, si j'en juge par les billets que j'ai recus de lui pendant les douze dernieres ann^es de sa vie ^ tops remplis d'anecdotes curieuses , d'eclaircisse- mens precieux sur une infinite de points obscurs de I'histoire litt^raire. Mais cette seconde espece de tr^sors est entre les mains de ceux qui ont eu le bonheur de correspondre avec lui. Les deraandes ou les r^ponses qu'on lui faisoit, sont a la v^ritd sous les scell^s ; niais ce sont, pour la plupart, des enigmes dont le mot se trouve eu Hollande, en An- gleterre, en AUemagne, eu Italic, sur toute I'eteu- due de la r^publique des lettres. Varis , 6 mcssidor an VI t. NOTE S. (0 W N bon fiictionnaire liistoiiquc est un livre plus esseniiel qu'on re le croilordinuireinent, parce qu'il est Texu-ait d'line iiifiulie d'ou- vrages dont quelques-uns sont rares , meme dans les gvandes coni- inuue?. Nous avions projeLt^, Sainl-Lc'ger et inoi , d'eu duimei- un. Les fouds pouj l'iirip-ess"ou 6toieiit trouves j uiaJs la conipagiiie Mercier^Sainl'Leger. iyy finaucl^re qui Ics fournissoit, nedonnoit que six niols pour preparei* I'cdition, et nous dcniaiulions qiiatre ans. Jc lu'c'tois charge do la redaction, pane qu'eniuiy(5 du paleliiiage et des inuliJite's de ceux qui existent, jc voulois que notre dictionnaire tonlint seulemeut les principals ciiconsiauces de la vie de chaquc personnage, la lisle exactc dc ses ecrits , avec des dales siiies, I'indication des editions rates ou soinptueuses , et de celles qui sonl recomman- > - ,► (e) La notice critique sur ce romancier a dej.» ite imprliAetf 'daYis ce journal. Tome I[, M 1 78 Biographic. xnande que quelqiies jours pour fitre tcriniu^. Quant \ celui de Mercier-Saint-Lc-ger, bcaucoup de lualeriaux ^loicnt rasseiiibles ; tlcja iDcine il avojt. fiiii iinprinier, \ ]a iCte du premier volume, ua excellent iiK^nioire sur la double rdition douiiee en i555 , k Paris et ;\ Lvon, de la tiaduction fraucoise, par J. Fornier, du roman grec de Parthcnius de Nicer; mais scs infirmitcs augmentfcrcnt ; il lui resroit i\ consultcr quelqucs ouvragcs qui nc se irouvoicnt pas; en les attendant, il s'occupa d'auirc chose. Ses idces se re- froidirent peu ^ peti ; j'avois beau le presser de nieltre en ordre ces jnateriaux dont j'avois fourni unc partie , il m'alleguoit sa mau- vaise sante, qui bientot, en efFet, ne lui permit plus une applica- tion suivie. Son travail en est done reste la , et ce m^nioire sur Foruier est la seulc pitce qu'il ait fournie i\ cette collection. De moncote, je n'ai d'autre part ^ I'edition des douze volumes deja imprimes, que celle d'avoir corrige , dans le tcxte Ou dans des errata, ou par des cartons, les citations grecqucs de la traduction d'Achilles Tatius et de Longus; d'avoir ajoutc une note a la fin tie cette dernic-re, une autre note au bas de la page 247 du deu- xicme Volume de Chariton , et eufin d'avoir rempH, dans I'Ane de Lucien , pages 138-42, les deux lacuncs que le censeur roval avoit exigees dans le temps. 2.0 L'auleur allemand, apr^s avoir fait notie bibliographe cure conslitutionnel a Ham , en Picardie,lui attribue un discours pro- nonce dans cette ville , en 1792. Tout le monde sait qu'il ue fut jamais cure constituiiouuel. C'est , comme je I'ai deja dit dans ce journal, unc erreur causee par la resscmblance des noms. (3) On irouve Particle suivant daus le Monitcur du 19 prai- rial , an 7. K Barlh^lerai Mercier , Pun des plus laborieux bibliographes de • France , est mort k Ljon. 11 laisse un manuscrit foi t curieux. Ce « sont des notices sur la vie et les ouvrages des academiciens, dont « la reputation usurpee a ^te plutut Pelfct de I'intrigue que du « vrai savoir. » Mercier, lui-meme , auroit bcaucoup ri de cette plaisanterie , dont on peut dire: Non i vera ^ ma ben trovata. Ou trouvera dans ses feuillcs vulantes plus d'uue anecdote curieme, dans le genre de celle du pretendu manuscril. II aimoit h les comer a ses amis, et les inviioit ii en garder le souvenir, afin qu'elles ne fussent pas perducs. II nous racontoit, par cxemple, que quajid d'Alcinbert MercierSaint' Leger, 179 i)i(?scnla i I'abh^ Canayc , son ami, ]c manusciit de la pr^f'a'.e gu'il a mise a la tele de rEncyclop^die , cdui-ci , aprts I'avoir parcoiiru, le jeta au milieu de la chambie, en disaiit ; i*'/ done! cela ne vattt rien ; qu'eusuite Tayant fait raniasser, ii I'apostilla, le retoiicha, fit des rciianchcmeus et de nombrcuses additions ]ui donna de la eoLdeur , de la vie, et en fit un clief-d'oeuvro. La sceue s'efoit passee sous les yeux de la niece de I'abbii Canaye, qui en atlesta la verite k I'abbe de Saint-Legei. L'abb^ Canaye, homme qui avoit plus que de I'esprit, niais fort paiesscux , ^loit petit neveu de FJorent Cbreiien. Son grand oncle avoit taisse des coirectious et des reinarques sur tons les auleurs giecs; elles etoient ecrites sur des bandes de papier d'un ou de deux Iravers de doigt au plus, qu'il jeloit dans un tonneau k mesure qu'elles etoient rempjies. Le tonneau, k sa morl, eloic deja plein. II resta intact dans le coin d'un cabinet jcsqu'au mo- ment on Canaye, enfant et fort tspieglo , conime on se I'iuiagine bien , le decouvrit , fit part a ses freres de sa decouverte , ec s'amusa avec eux k bruler, dechiqueler, faire voler ces morceaux de papier, rapldis ludilria venfis. Le" tonneau fut bientot vide par la baude joyeuse , ct les letlres fireut uue pertc irreparable; inai> I'abb^ Canaye, qui, a Uo ans , rioit encore aux e'clals de ceile espicgleric de sou enfance , cioit peu. louche, meme alors , de tcttc perte. 11 songeoit uniquemcm au plaisir qu'il avuit eu k ^par- pillerces paillettes dor. M 2 i8o His Loire nature] le. HISTOIRE NATURELLE. MemOIRES de la Societe d'Histoire natu- relle de Paris, Paris, chez Beaudouin , place diL Carrousel J 7z.o 66il ^ prairial ^ an 7. Nous avons ddja eu occasion de pavler plusieurs fols de la SociETE d'HistOIRE NATURELLE et des services qu'elle a rendus ; nous lul avons dddid le tome V de la seconde ann^e de ce journal : il suffit de rappeler que cette utile societe a compt^ parmi ses membres les premiers naturalistes de France ; qu'elle a provoqu^ le voyage de La Peyrouse ; que plusieurs des voyageurs naturalistes , qui ont pris part a cette expedition, a celle d'Entrecasteau , a celle d'^Egypte , ont ete tires de son sein ; que Bosc , Bruguieres, Olivier, Desfontaines, qui ont parcouru I'Amerique septentrionale , la Perse , I'A- frique, sent ^galement de ses membres 5 qu'elle a distribue des prix sur des sujets importans , et pour lesquels les savans les plus distingu^s de I'Europe u'ont pas dedaigne de concourir (i) ; que pendant la crisefatalequi aeteinttous lesmoyens d'instruction, elle a donn€ des cours publics et g^atuits qui ont (i) Supra, Tom. I, p. i5a. Socle fe d* His 10 ire naturelle. i Si fait naitre I'ld^e d'en instituer de parells sur toutes Ics branches de rhlstolre naturelle qui n'avoient pas iX€ enseign^es (2,) ; qu'enfin elle a etabll des excur- sions d^cadalres auxquelles de jeunes • 2.** Memaire sur la ma me re don t se fdU la mitr.i' tion dans les insectes > par le C. Cuf^iMR.- L'auteur y fait voir que i'opinion cjul .donne up cceur aux insectes. est une erreur; que le v^iss^au dorsal de ces animaux ne sauroit ,efre riegarde; ;Opmme cet organe ; qiie leur coeur et leurs vaissea.uix ne pa- roissent ipolnt ; que l6ur organisation est dispos^e comme '^'ilsn'en.avoient point ;qu'enfin les insectes n'oht auciin agent de circulation, et que leur nu- trition s'opere par une absorption irjim^diate.- Le C. Cuvier confirme ^ces faits par unefpule d'obser- vatlons curieuses ; il a joint a son m^rooire une planche "desfein^e par lui-m^me. Les arts l^tiisbnt aussi familiers que les sciences, el dans ce moment il grave aussi lui-mSme, pour un ouvralgp: pr^cieiix (4) Actuellerii^erileh iEgyplc. ' " ' '"' ' ■■^'-^' Sociele d'Histoire nalnrelle. i83 qu'Il doit blentot publicr, une suite de plancher extr^mement bien faites. 3.° Mc'moire siir les araignees mineuses , par le C. Latreille. Nous avons deja parl^ du C. La- treille comme d'un des meilieurs observateurs dont la France puisse s'honorer (5). Nous avons fait con*- iioitro sa M^lhode entomologicfue (6) y son Hisioire des fourmis (j) , et nous avons public de lui quel- ques ra^raoires; il donne dans celui ci le caracterc de la famille des Araignees mineuses; il en d^- crlt deux especes, Aran ^ A cementaria, Sauifagesiu II ne dit qu'un mot de VAran.^a nidulans, qu'il n'a pas €\.€ a porte^e d'observer lui-nneme. 11 d^crit le« moeurs de ces slnguliers animaux; la planche jointe a son ni^moiie a ^i€ dessin^e par le C. Jnloine Coquebcri , dont nous avons aussi annonc^ un ou- vrage curieux (8). 4." Sur les genres de la Seche , du Calmar et du Poulpe, vulgairement nommes Polypes denier, -par le C. Lamarck. Le C. Lamarck s'est fait un nora iramortel en botanique; il a donn^ dts ouvrages sur la physique, qui annonccnt une profonde ^tude de cette science. On pout le regarder encore comme un des mei'.leurs lielmintlioiogistes qui existent ; il a port^ extr^menient loin la connoissance des vers naous et testac^s, ainsi que le prouvent les cours qu'il donne chaque annee , et la continuation de (5) Ann( Comnie Jes memes erreurs^ reviennent naturelJement aux niemes t'poques , on ne s'^tonnera pas que du temps de Quintilien , comme aujourd'hui , il y eut des gens qui soutenoient, avcc une hauteur qui leur paroissoit sublime et qui n'^- toit que ridicule, que tout ce qu'on appelle arts, regies , principes , etoit des chimeres ou des super- fluit^s , et que la nature faisolt tout. « Je me rap- «. pelle, continue le professeur du lycee, qu'un de « ces pr^dicateurs d'ignorance , apres avoir rejete , «c avec le plus noble meprls, toutes les regies du «> theatre, admettoit pourtant , par je ne sals quel «• exces de complaisance, I'unlt^ d'action et d'intd- • r6t, non pas j disoit-il , comme regie cC Aristote , « mais comnie regie du bon sens. Eh , mon ami ! qui « jamais t'en a demands davantage? qui jamais lut «i assez imb^cille pour pr^tendre que c'eloit le nom « d'Aristote qui faisoit que telle ou telle regie etoit «• bonne a suivre. » En analysant les douze livres de QulniUIen , et s'arretant sur les trois genres d'^Ioquence , le de- monstratif 3 le deliberatij' et le jiidiciaire , le profes- seur clioisit les exemples qui les caracterlsent. Le premier est affect^ au -panegyrique et a V oraison Jw nehre y qui avolent, chez les anciens, un caracleie public ; il cite le pane'gyriiju e d'Evogare , roi de Sa^ lamine , le beau discours de Ciceron pour Mar- cellusj le pan^gjriquede Trajan, chef-d'oeuvre du second age de I'eloquence romaine. Dans le genre d&lihdratif Coiirs cle Litterature. 197 ddlib^ratif, on a pour modele les Philippkjues de Demosthenes , toutes XesOraisons de Ciceron ^ mais surtout \^ Discours en faveur de la lot Munilict. €t celul coiitre le partage dta lerres, « Ces lois agraires «tqui furent, chez les Romalns, roccasion de tant «« de debats , n'etolent point celles que les destruc- " teurs de la France , et les ennemls de toute pro- «« priete vouloient ^tablir. Ces lois n'avoient d'au- " trebutjCjue de distiibuer a un certain nombre de •• citoyens pauvres une partie des terres conquises , - appartenant a Ja repuhlique, qu'elle afTeiaioit a " des r^gisseurs , et dont le levenu considerable la " dispensoit de niettre aucun impot sur le peuple. « On voit par la })our quels motifs les bons citoyens « s'opposerent tou jours a ces lois. " Le genre jiidi^ ciaire comprend toutes les affaires qui se plaident devant les tribunaux. Ce genre, ainsi que les deux autres, n'a pas la meme forme parmi nous que chei les anciens ; notre barre^u ne ressemble pas a celui des Grecs et des Romains; il n'y a point d'affaires contentieuses portees au tri')unal du peuple. Le Plcti- doyer de Demosthenes pour la couronne qui lui avoit ele decernee pour des services renclus ) est un ou- vrage admirable. Le raisonnement et le 'pa'ih^tique ^toit principalement du ressoit du genre judiciaire, Le r^sultat des caracteres principaux des tiois genres est, selon Quintilien , que le pau^gyiique, I'oraiso'u funebre et tons les discours d'appareil sout ceux ou Teloquence pent d^ployer le plus de poinpe et de ricj;iesses ; c'est la que le style est susceptible de tousles ornemcns de I'ait, que la magnificence des Tome U, -N 1 98 Lilleralutt francaise. iieux coramuns, Tartifice des figures, des pens^es et de I'expiession , trouvent naturcllement leur place. L'eloqiience d^llbt.eu les niemes succes, et ont.exerce le m^me eippirp^ur i.e^. autres ; male aujourd'hui", Ciceron, qui '^ loutes les sortes d'esprit et de style, doit €tre pins g^utraie- Bient 'goute que D(?mosthenes. Les jouissauces que 1^, premier procure a ceux qui le lisent, les entrainentj devant des auditeurs , le second Temporterolt sur lui. La difference de ces effets se troviveroit , sans doutc, dans cclledu gouyeruement et 4" caractere N \. . soo Lindratm-e francaise. ties penples a qui tous deux s'adressoient. Athenes n'avolt au iriilieu d'elle qu'iine seule puissance, celle du peupfe, une d^raocratie absolue telle que Rousseau la vouloit exclusivement pour les petits ^tafs; il la cioyoit impossible dans les grands. A Rome , il y avoit une concurrence de pouvoirs et ime complication d'int^rets divers k menager. Le caractere des deux peuples ofFroIt les memes oppo- sitions. L'Athenien (?tolt volage , inappliqu^, amou- reux du repos, idolatre des plaisirs , confiant dans sa puissance et dans son anclenne gloire. Le peuple remain ^toit beaucoup plus s^rieux , plus r^flechi , plus"'mesur^ V plus moral. Api-es ces observations, I'auteur donne une notice des orateurs qui avoient pr^ced^ Cic^ron , et rend ensuite un compte tf^S- ddtaill^ des belles oraisons , des ^loquens plaidoyers de cet 'orateur par excellence ; il traduit une partie des J^em'fies%et en tolalit^ la v^h^mente Catiliiiaire, dans laquelle sont r^unis l-orateur, le magistral et I'homme d*etat. Fidele a son plau, il analyse ^gale- ment les autre^' discburs , eii fait I'historique , en' indique ie" motif, en d^veloppe les efFets , en rend les beaut^s. " Desirant de faire ct»nnoitre, dit-il , par « des^xemples, I'^ldquence des deux plus grands «» orateurs €e I'antiquit^, je n'ai voulu m'en rap- .. porter qu'a ce que leur lectifre m^inspiroit , et « mon zele n'a point et^ arr^t^ par la difficult^ de *. faire parler dans notre langue , des ecrivains si « sup^rieurs , surtout Cic^ron , dont la singuliere .. el^gaiice et Tinexprimable harmonic ne peuvent * gueres e(re conservces toutes entieres dans une tra- « ductioti. V Cours de Lilteralurc, soi En repondant a que]ques objections que les dis- ciples du piofesseur Laharpe, aux ^coles normalcs, lui avolent faltes sur le caractere de foiblesse de cet orateur, sur des fautes et m^me des griefs arti- cules dans sa conduite, son defenseur ^tablit et de- montre que Catan et Brutus ^toient les plus d^ter- min^s aristocrates qui aient jamais exists. Le regne d'Auguste, qui d^signe I'epoqne de la perfection du gout dans le langage et dans les arts ^'imagination , fut bieotot suivi de leur d(5cadence. La v{?ritable eloquence p^rit avec Ciceronj la po(?sie perdit sa puret^ et ses charmes avec Horace et Vir- gile. Perse , Juvenal j Silius italicus , Stace j Martial , Lucaifi J dans la po^sie , Quintitien , Sdneque , les deux P lilies i dans la prose, formerent le second age des lettres chez les Romains. Tacite , bien. sup^rieur a eux,est le seul , a cette ^poque, qui soit compa- rable aux plus beaux genies du premier. PUne ^ 1'a.d- mirateur de Cic^ron, est bien loin de I'^galer. Son Pandgjriqiie de Trajan n'est plus de ce beau sitxJe de I'eloquenee ; il y a de Tesprit , mais avec la pre- tention trop visible d'en avoir : c'est un amas de brlllansjune multitude d'^tincelles qui plait un mo- ment , qui excite m^rae une admiration de surprise et m^me dVblouissement, mais dont on est bientot ^lourdl. Le meme Pline a laiss^ un autre ouvrage: ce sont des lettres; mais ces lettres sont ecrifes pour que tons les siecles hes lisettt : elles ont de I'a- gi^ment, de la variety, mais non cette aisance fa- zniliere , cet ^panchement intime, cet abandon de style t^pistolairc, dont le charme tient surtout a ceite N 3 20S Litieratiire frartcaisc. curiosity iiatvnelle qui aime a entendre ceux qoi ne croient pas qu'on les depute. M.""* de S^vigne nous •plait dans ses lettres , parce qu'elle repand de I'in- teret sur les plus petites choses ; Clc^ron, parce qu'il re'vele le secret des grandes. Le Pline qu'on nomme le naiumliste , appartient aux scietices plus qu'a la lltt^rature ; consld^rd comme ^crlvain, les traits d'^loquence qu*il a r^pandus dans son ouvrage^ rimagination qui anime' et colorie son style, le pla. cent parmi les ^crivains les plus dlstingu^s de ce second age ; iwais ce qui doit lui obtenir de notre part les plus grands ^loges , c'est d'avolr servi de modele a notre immortel historien de la nature, et d'en avoir ^le smpasse. L'HiSTOTRE a son eloquence comme la tribune. Les poetes fureot chez les anciens les premiers his- toriens , et les monumens publics , les temoins dcs wrands ^v^nemens. Le premier bistorien connu est HerODOTE, que ses longs voyages avoient mis a port^e de connoitre les dynasties des Perses , des Medes , des Ph^niciens , des Lydiens , des -^-gyp- tiens, des Grecs , des Scythes. Parmi des faits non douteux, on y trouve du merveilleux et des fables; mais c'^toit le gout des Grecs pour lesquels il ecri- voit. Apres H^rodote, dont on estime la clarte , I'^legance et I'agr^ment, mais en qui on desireroit plus de m^thode^ plus de developpement , plus de critique, succ^da Thucydjde, qui a ^crit I'hls- toire de cette, fame use ^«e/Tt? du Pd-lojwnese , qui dura vi»gt ans.entre les Atbeniens et les Lac^d(?- raonimis,et dont il fut en pairtie temoin et acteur. Coiirs de Litterature. 2o3 X^NOPHON , disciple de Socrate , fut son ^diteur ; il coma ndoit cette c^lebre retraite des dix mille ^ dont il a ^t^ rhistorien ; son r^cit a un degr^ de v^racit^ qu'on ne peut r^cuser^ car il avoit des t^- moins pour juges. Sa Cyropedie , ouvrage agreable dans lequel il est philosophe et homme d'etat , est mel^e de vdrit^s historlques et d'inventions : il a voulu donncr Tid^e d'un prince accompli et d'un gouvernement parfaife; mais il a trouv^ un rival dans I'aiiteur de Tel^maque. Jusqii'a ce moderne moraliste, nul ^crivain n'avoit possddd , au memc degr^, le talent de rendre la vertu aimable. Tjte- LrVE est le premier des historiens latins ; le gout avec lequel il a ^crit est si parfait, que QuintiJien le cite a c6t^ de Cic^ron^pour elre mis de prdl'^- rence entre les mains des jennes gens. Sa narration , dit ce juge ^clair^ et impartial, est singulierement agr^able et de la clartd la plus pure; ses harangues sont d'une eloquence au dessus de toute expression. II excelle , surtout , a exprimer les sentimens doux et touchans. On I'accuse de Ibiblesse et de supers- tition , parce qu*il rapporie serieusement une foule de prodiges. Y croyoit-il? Mais le plus souvent il ne les donne que comnie des traditions recucs; mais les prodiges tenoient au caractere du peuple re- main, dans un gouvernement ou tout ^toit presage, auspice , et ou on ne faisoit pas une d-marche sans observer I'heure du jour et i'etat du ciel. Salluste a cherch^ a imiter la prdcision et la gravite de Thucydide; il ne nous reste de lui que la Guerre de Jugurlha et la Conjuration de Catilina. Ces deux N 4 io4 I.illeralnre frnnraise. , inorceatix liistoiiques ne sont pas exempts d'affecta- lion dans le sfyle , et de paitlallte dans Ics fal(s » surfout a IVgard de Cleeron. Ses actions fiirent en opposition a sa moraie, et la perversity de ses moeurs nuisit a ]a supe'riorlt^ de ses tafens. 11 s'attacha a ]a fortune de C^sar pour assurer la sienne,et, de- venu propr^teur de Numidie, il accurhula des ri- chesses immenses par toutes sortes de brigandages : il fut poursuivi par Pindignailon publique ; mais »1 obtint I'impunit^ et la jouissance de ses vols, en les partageant aver son protecteur. Tacite, bien dif- ferent de lui , parle de vertu , mais il I'avoit dans le coeur ; 11 la fait respecter a ses lecteurs, s'il ne parvient pas a la leur ftiire aimer. Voici eomme I'appr^clateur Equitable des anclens le caract^rise r «t Sa diction est forte comme son ame , slnguliere- «» ment pittoresque , sans ^tie trop figur^e , precise «» sans etre obscure , nerveuse sans etre tendue. H « parle a la fois a I'ame , a rimaginatlon et a I'es- «' prit. On pounoit juger des lecteurs de Tacite p»r •lie m!?rite qu'Us lui trouvent , paree que sa pens(?e " est d'une telle ctendue- que ehacun y p^netie plus «« ou moins, selon le degre de ses forces. Le secret " de son style, qu'on n'^galera peut-gtre iAmais,tlent « non-seulement a son genie, mais aux eirconstanccs " ou il s'est trouv^. >• Ce fut peut-etre a ces clrcons- tarjces qu'il dut I'energique pr^eision de ses id^es et de son ^tyle. 11 vit , dans son enfance, les borreurs de la cour de N^ron , ensnite les Ignominies de Oalba, la crapule de Vitelllus, et les brigandages d'Olhon. II respira sous Vespasien et Titus; ct, dar/s Cours de Lilterature. 2o5 sa maturity, il fut oblige de supporter la fyrannie orabrageuse et hypocrite de Domitien. Des (!^crivains pbilosophes ont force les modernes a se defaire des pr^jug^s que des rheteurs outr^s dans leurs prin- clpes , et des pedans scolastiques , qui trouvoient la latinile de Tacite obscure et affective , avoient re- pan dus sur son nitrite, comme bistorien. W Aleni" bert et J. J. Rottsseau ont essay ^ de le faire con- noitre dans des inorceaux qu'ils nous ont laiss^s ; d'Hotienille et Bureau de hi Male ont traduit tout ce qui nous a ^t^ transmis de cet auteur. En dernier lieu , Nii-ernais et Desrenaudcs ont traduit la vie d'Agricola avec succes ; pour nous, nous croyons que Montesquieu seul ])ouvoit naturaliser Tacite. QuiNT-CuRCE pent etre encore mis an rang des historiens de la premiere classe, quoiqu'il soit in- ferieur a ceux dont on vient de parler. 11 a su ren- fermer dans un assez petit volume, la Vie d'A~ lexandre. Son style est peut-etre trop orn^ ; mais il convient a son sujet : il excelle dans les descrip- tions de bataiile. Sa Harangue des Scythes est un raorceau pr^cieux. II a de la noblesse et du feu quand il raconte; mais l*auteur se montre trop lors- ' qu'il fait parler ses pcrsonnages. Volybe ^ Denjs d^Halicar/iasse , Diodore de Sicile , Appien , Arricn , Dion Cassiifs J sont , parmi les ^crivains mediocre*, ceux qu'on lit avec quelqu'utilit^, seuleraent pour la connoissance des fails. Parmi la foule des histo- riens du Bas-Empire, on distingue Marcelliii et Z/e'- rodien ; le premier, par son impartialite; le second, par une elegance devenue rare d^ja avaut la trans- 2o6 Lit tern hire francaist. lation de IVrnpire a Constantinople. On trouve Jus^ tin, FloTus i Palerculus , dans les dcrivains de la sjpconde clas?e. Le premier, abr^viateur de Thistoire de Trogiie Ponipee , que nous n'avons plus, est un excellent narrateur. Florus , qui a fait aussi x^tn abreg^ de riiistoire romaine jusqu a Auguste , a su ressener les annales de sept siecles en un petit espace , sans omettre un seal fait important. Le president Hdnault I'a nomme , avec justice, le mo- dele des abr^viateurs. Une partie de I'abr^gd de Paterculus est perdue ; ce qui reste commence a la guerre de Pcrsde ; son recit est adresse a son parent Vinnius. Voltaire a adopte cette particularity, en adressant aussi son Esscii sur les mcsurs et Tesprit de» 'Nations a M."* Duchatelet. Parmi les biographes , on trouve Cornel ins Nepos ct Suetone ,chez les Latins.Le premier ^crit avec autant d'^legance que de precision ; il neglige les details qui peignent le caraclere. Su^- tone, au contraire, est niinutieux jusqu'au scrupule ; il rapporte tout, et se fait lire par le nombre d'anec- dotes qu'il raconte ; mais il ne les garantit pas , ce qui fait croire a son impartialite. Le premier et le plus estim^ des biographes, c*est, sans contredit , Plutarque: ses paralleles des grands personnages de la Grece et de Rome sont, en morale et en bis- toire , une id^e de genie. Chacuu de ces pajalleles est un ouvrage fini. Le philosophe et I'^crivain im- partial se montrent dans les jugemens qu'il porta sur les hommes qu'il peint; il examine et app.r^cie les actions des h^ros dont il parle , sans se laisser entraincr ou s^duire par ce qu'il peut y avoir d'ex.- Coitrs de Lilterafiire. 207 traordlnaire ou de brillant dans les faits; il balance les actions avec Jes motifs, les fautes avec les ex- cuses ;.et la justice, la vertu , ramour du bien , pro- noncent toujours le jugement qu'il porte; la sagesse, la vraie politique, dictent les reflexions dont il les accompagne. On lui repiocKe de les trop multiplier, d'enibarrasser sa narration par des passages des poetes et des philosophes. Dans ce qu'il dit des Grtcs , son autorite est d'un grand poids; elle Test molns dans la vie des Romains, et il se^ible en convenir lui- iTieme, en disant qu'il n'avoit qu*une connoissance mediocre du latin 5 aussi traduit-il mal les auteur> qu'il cite. Tout ce que nous venons de dire sur le merile litt^raire des historiens quo nous avons passe rapi- dement en revue, n'est que le jugement qu'en porte le litterateur que nous suivons ; nous n'avons fait que le copier , parce que nous sommes persuades qu'il n'etoit pas possible de les apprecier avec plus de precision et plus d'impartialite. La partie de cette analyse generale de tout ce qui nous reste des poefes, oratears , historiens de I'antiquite, est termin^e par celle des principaux Philosophes dont nous avons les ouvrages en to- tality ou en partie. Les systemes qui ont forme les sectcs platonigucs , cpicurieniies , -peripateticieiines , stoicjues , sont une humiliante demonstration de I'in- suffisance et des erreurs de I'esprit huraain. Lors- qu'll veut remonter a roriglne des choses, il s'cgaie, M se perd dans un labyrinthe d'idt'cs conlradictoires, dc conceptions bizarres ou absurdes, et il fiiMi par 2o8 Litteralure ftaucaisc. ne pas s'entendre, par ne pas trouver ce qu'II cFier- che. Chaque philosophe a cm dtre en droit de se mettre a la place du grand arcliltecte , et de rcfaire, en imagination , I'ouvrage de la pensee divine. « II « est done tout simple, dit le professeur du jycee, «« que chaque philosophe ait fait son monde ; I'un " avec le feu, I'aufre avec I'eau 5 celui-ci avec !'<«- <* ther, celui-la avec des atomes. Descartes et Leib- •• nitz n'ont pas H€ plus heureux que les anciens ; «« les uns et les autfts auroient du se contenter de *« Tobservation des ph^nomenes, de Tetude des faits, « sans vouloir entrer dans le secret de la nature. » Le professeur Laharpe se borne a nous faire con- noitre les ouvrages des quatre plus c^lebres philo- sophes de la Grece et de Rome,P/a/o/z, Plutarque, Ciceron et Seneque; nous nous contenferons du r^- sultat de son p^nible travail , de ce travail dont il a su cacher a ses audileurs toute la secheresse , par Ta clarte des idees et I'agr^ment du style. Aucun des anciens ne surpasse Platon en m^- taphysique et en morale ; on ne pent douter qu'il n'ait du a Socrate, son mai(re, la gloire d'avoir donn^ a la morale, la seulebase qu'elle puisse avoir, Tunltd de Dieu, I'immortalite de I'ame , les peines et les recompenses dans une autre vie. L'antiquit6 nous atteste que ces dogmes ^toient les siens, ceux qu'il enseignoit publiquement; et c'est surtout par les ecrits du disciple, que novis est connue la sagesse di! maitre. Platon a beaticonp pens(^, beaucoup ecrit, puis- que ses ouvrages cmbrassent toutes les coonoissances Coijrs de Lintialute, 209 naturelles ; niais aussi il nous a lalsse beaucoup de ses r^ves, toutefbis avec Ja reserve qit'il tenoit de Socrale , et sans ce ton d'aifii ination irap^rieuse qu^ caracterlse i'orgueil dogmatlque de tant de sectes pliilosophiques de tous les lenips. Plutarque est un des hommes de Tantiqu , qui a le plus de connolssances varices, et qui a ^crit sur plus d'un genre de philosophle et d'^rudilion. I.a plupart de ses questions de physique et de m^- taphysique nesontque des extraits des philosophes qui I'avoient prec^d^ ; mais , en morale ,il est supe- rieur a tout ce que les anciens nous ont laisse. II s'attache surtout a rapprocher ses idees de la pra- tique, au lieu de les etendreen sp^oulation. •< Quand « il se presente , dans la po^sie e'pique ©u drama- "tique, des niaxinies perverses et des sentiraens «« vicieux , Plutarque veut qu'on inspire aux jeunes " gens qui les lisent , encore plus d'horreur de ces " paroles que des clioses pieraes qu'elles expriment, «« II a raison ; et ce pr^cepte est d'un moraliste pro- " fond : car un mauvais principe fait plus de mal " qu'une mauvaise. action j parce que les mauvaises "actions admettent le repentir, et qu'ua mauvais " principe le repousse." Lorsque la guerre civile eut forc^ C ICE RON a rentrer dans la vie prlv^ej^a n'etre, plus pi magis- trat , ni orateur , il substitua a ses travaux publics les meditations pbilosopbiques; les agitations de la tribune et du forum aux douceurs de la retraite; il comppsa alors ces ouvrages instructs et agreables ^u*on lit toujours avec autant de plaisir que de s. I o Lilleralure francaise. profit. U Hortensius , les Academiques ^ les Titscti- luiies J les Lii>rcs sur la Nature du bien ci du nial , I'es Traites sur la Nature des Dieux , sur la Dwi- ?ia(ion t sur les Devoirs , sur la ViellUsse , sur I' A^ nitie 3 sur les Lois ^ etc. dans tous, il a suiyi cette i^Toie de dialogue, adoptee dans plusleurs ouvrages de Platen, par laquelle un interlocuteur expose tour- a-tour son opinion ; ce qui donne beaucoup plus d'avantage a I'elocution. Dans tous ses dialogues , fidele a la defense du probabilisme academique, il attaque les dogmes d'Epicure et de Zenon. Les partisans du Portique ne sont pas mieux trai(^$ par Cic^ron , dans le livre des Da-oirs , adress^ a son fils , ^tudiant a Athenes; il I'avertit done de ne pas eroire les'Cyniques et les Stoiciens; il refute leurs soplilsmes sur la pudeur et la ddcence, avec des raisonnemens pris dans la nature meme, dont les indications imperieuses orit et^ ^le premier type des lois de la society. Aucuri ancien n'a mieux d^ve- lopp^ I'accord des principes de la' ralson avec ceux de I'oidre social ; partout il en proclarae le main- lien pour le bonheur public: il se demande,a cette occasion, s'il est quelquefois permis de sacrifier a la chose publique , la moderation et la naodestie. II r^pond d^cid^ment, non. « Jamais I'homme sage >< et vertueux ne fera des choses honteuses et cri- «t minelles en elles-memes. Jamais , pas memepouf «< le salut de la patrie ; et pourquoi ? C'est que la «• patrie elle-ra^me'ne le veut pas-, et la meilleiire «• reponse a cette question, c'est qu'il ne pent jamais " airiver de conjoncture telle , qu'il soit de Tint^r^t Cours de Liltcrature, :2ii " de la chose publique qu'un lionn^te homme fasse •' ricn de conpable et de honteux-. •• Noiu.donnons aces extraits quelqu'etendue , nous ne faisons cependant qu'Indiquer 5 nous n'avons voulu qn'engager a lire, a m^diter un ouvrage que la cri- tique a d.rig^, que le bon gout a ^crit, que des con- noissances ^tendues en litteraturerendent classlque; il i^%t «i desirer qa'il puisse vamener a I'^tude et a lamour de ces arts de I'imaglnation , trop aban- donn^s par Tinfluence de la nianie scientifique. Nous ne difF^rerons pas de faire connoitre les quatre volumes sur la litt^rature du siecle ce Louis XIV. A. J. D. B. H I S T O I R E. GilurRESde Machiavel; traduction ncu- ireile y par T. GuiRAUDET j g vol. in-S.^ chez, les libraires Poiej et Pichard, qual Voltaire. vJn parle foujours de Machiavel, sans I'avoir lu, de ses opinions pojitiques, sans les connoitre, et on I'accuse d'avoir iustruit les princes a la tyrannic, et condaiun^ les peuples a I'oppression. De U tons les chefs des nations, qui ont voulu faire usage de leur autorile dans des oioinens de crise , ont ^te s 1 2 Ilis/oire. accuses de machiavelisme. Ton(es les relations de gouvernement a gouvernement , qui avoient pour objet de d^fendreou d'ameliorer leur condition reci- proque,ont et^ regard^es comme des d-marches ma- cliuii^ cliques ; toutcs les reunions diplomatiques , qui ayoient » (Eiivres dc Machiavel. 210 Macblavcl, n^ sous un gouvernement dcmocra- tjque , sans cesse agit^ par des factions annees , par des gueires crviles, par I'anarchle qui en est tou- jours le r(?su]tat, passant alternatlvement sous la domination des nobles et sous la tyrannie du peiiple, et n'ayaut de loin en loin qu'un repos de lassitude et un calme de stupeur , cliercha les causes de ces agluitlons intestines , et remonta a la formation des socl^t(?s ; il en vit sortir Ics divers goiivernemens qui ont r^uni les homnics, le moiiarcliique, I'aris- tocratique , le democratique , et il jugea, d'aprcs Aristote, que les ^I^mens qui les constituent , araal- gam^s ensemble, pourroient former une assoclatloa politique aussi parfaite qu'il solt possible au legis- lateiu' dc creer. Ces trois formes de gouvernement, . corrigc?es les unes par les autres, et dont les vices sont att^nues par le pouvoir des resistances, com- posent une constitution qui a les avantages des trois especes de gouvernement, sans en avoir les dan- gers. C'est cel'.e a laquelle les Anglois ont ^te con- duits apre« tant de tiraillemens internes, apres tant de dechiremens auarchjques , apres tant de sortes de tyrannies. Ce fut celle qui soutint Sparte pen- dant huit cents ans , qui concentra Pvonue dans §es propres forces ;ce fut aussi a la reunion de ce triple pouvoir, qvxa cette r^publique dut ses succes et sa gloiie. L'analyse des institution^ particulieres occupe ensulte Machiavel , leur convenance vis-a-vis tel ou tel peuple , parvenu a tel ou tel degi^ dc corrup- tion , est le sujet de reflexions profondes , de maximes vraics , de lerons utiles, d'exemples bi n choisi*. O % 2 1 6 Illsioirc. c*est dans ces discours siir TIte-Llve, c/u'en exa- minant Ics fondemens de la constitution deRome, il jusdfie les meurtres de R^mus et de Titus Tatius par Romulus, sous le pretexte qu'une r^publique ou une monarchie ne pent etre bien ^tablie, dans le commencement, ou parfaltement reform^e, que par un senl individu. «« II est meme n(^cessaire , .. ajoute-t-il , que celul qui a concu le plan, four- «■ nir.sc lui seul les moyens d'ex^cution. II appuie son n opinion, de I'exemple de Moise , de Lycurgue , .. de Solon , et surtout de Cl^omene, roi de Sparte, «' qui , voyant que cette r^publique avoit infiniment «« dc^g^n^r^ de son antique vertu , r^solut de con- « centrer en lui toute I'autorite, pour donner aux « lois leur premiere Anergic. I! connoissoi t les hommes, «. et,par la nature de leur ambition, il jugea I'im- « possibility d'etre utile a tons, s'il avoit a cora- « battre I'int^ret de quelcjues-uns ; aussi , ayant saisi « une occ^asion favorable, il fit massacrer les ^phores .. et tous ceux qui pouvoient s'opposer a son projet, .. et il retablit entierement les lois de Lycurgue. » Numa sentit bientot que la constitution de Ro- mulus n'auroit qu'une existence pr^caire et vacil- lante, s'il ne lui donnoit pas le secours de la reli- gion, comme le soutien le plus n^cessaire et le plus assure de la societe civile, et il I'etablit sur de tels fondemens, qu'il n'existe pas de temps et de lieux oil la crainte des dleux ait ^te phis puissaute que dans cette r^publiquc. Get dtablissement religleux fut, en cfFet, une des principales causes de la pro^- p(?rite de Rome. Elle donna naissance a de sages (Envies de Mach'iavel. 217 r^glemens; ceux-ci fJ(?terminent conimun(?nicnt la fortune, et la Ibrtune assure les heureux succts. Cost a TexisJence du pouvoir papal que Ma- cliiavel attribue tous les niaux cjiil ont desole pen- dant des slecles I'ltal'ie ; c'est aux factions des Guel- plics et ^ei Gihcliiis , qui envlronnerent tout ce beau pays , qu'il a du ses agitations politiques et ses guerres clvlles. Le traducteur crolt que c'est a la dangereuse franchise du politique Florentln , et a la vengeance des pontlfes qu'll faut attribuer, et Jes pers(5culions qu'il ^prouva , et la imputation fle- trissanfe qui I'a poursuivi jusqu'a nos jours. Nous ne serons pas encore ici du meme sentiment. S'il fut d'abord suspect aux M^dicls, ce ne fut pas sans y avoir donne lieu ; 11 n'est pas douteux qu'il fut un des plus acllfs partisans des Soderinl , qui conjurerent centre cette fauiille illustre c\ tant de tltres , et il n'est pas moins vral qu'elle ne Ten fit repentir que par de la confiance et des bienfaits. Si les papes avoient voulu le punlr des reprocKes injurieux, des accusations vraies ou fausses qu'il avoit r^pandus dans ses ouvrages , il leur auroit Cl(^ facile de I'tii faire repentir. On voit, au coiitraiie, que Cle- ment Vri , de la maison des Medicis, le cliargea d'cciire I'histolre de Florence, et qu'il en agree la dedicace; que Leon X, de la menie aiaiaon , lui deaianda quel les serolent ses vues sur une refornie salutaire dans la constitution de Floience ; que , dans ses legations aupres des papes, et surtout de Jules II, il recut tout I'accueil que soi> iiierite re- connu lui atliioil. C'est done a d'autres causes , ii O 3 i I B' Hlsioire. son caractere inquict et facdeux , et siirfout a son orgueil indomplahle , a son penchant a la censure, a une pollllque astuciense et dangereuse , qu'il faiit aftrlbuer tons les desagr^raens qu'il eut a ^piouver, et I'espece d'indignation qui a passe a travels les siccles. Si ses onvrages out ^f^ condamnes et de- fendus par la cour de Rome, on n'en doit pas ^tie surpris , quand on les connoit ; il etoit de la sa- gcsse de tout gouvernement d'lmiter I'exemple de Rome. L'histoire de Florence a et^ g^n^ralement esti- in^e,par I'exactitude des recherches , et par un ta- bleau, tres-bien pr^sent^, de I'origine des difF^rentes souverainet^s du monde , qui sert d'Introduclion a ce qu'il dit des diverses crises par Icsquelles sa pa- trie fut obligee de passer, pour parvenir a perdre une liberty toujours orageuse , et a avoir des ciiefj, qui, sans I'asservir, lui assurerent une tranquillite et uiic consislance politique, dont elle n'avoit pas eu meme I'idee, lorsqu'elle se croyoit libre. On prut observer que celte his(oire est souvent em- barrass^e d'un grand nombre de r<^flexion?;, et de reflexions qui sont d^plac^es, qu'elle est ^crife d'un sfyle plus declama{oire que convenable au genre. Dans son traite de V Art de La guerre , Macbiavel ri*a appris que ce ^w^ Vegece avoit enseigne. 11 I'a adapts au systeme militaire suiii alors en Italic, et qui, certaincment , n'etoit pas le raeiileur dont on put faire usage; mais cet art, comino tons les antves, ^foit dans I'enfance ; il manqiioif de prin- oipes, d'observations et d'expeiicnces. Des troupes (Envies de Machiavel. 2 \ 9 louees et ramass^es au hasard , conduites par des chefs nommes coiidottieri , ^tolent employees par Jes puissances qui en avolent besoin. Ces chefs de bandes, qui vendoient leur cpuiv^ge, ainsi que leurs hommes , devoient ^tre suspects a ceux qui les em- ployoient, parcequeces guenlers rnercenaires eloient int^resst's a courir le nioins de 1 isques possible , indiffc^rens au succes et a la gloire. Laches par cal- cul, s'ils nel'etoient par caractere, leur trails, passe entre ravarice et la poltronnerie , etoit si bien o):«serv^ , qu'on se battoit souvent des heures en- tieres, sans qu'il y eut un horame de moins. Ce iiit pour faire changer cette maniere defectueuse de se procurer des forces et des avantages a la guerre , que Machiavel, qui n' ccssaire a un prince d'avoir toutes les bonnes qua- «> lites qui peuvent le faire airner, mais il est indis- <■ pensable de paroifre les avoir 5 j'oseral nieme dire '« qu'il est quelq«efois dang^reux d'en i'aire usage, " quo'qu'il soit toujoars utile de paroitre les posse- (Eiivres ^e MnchiavcL 121 m der. Je pose en fait qu'iin prince, et surtout un " prince nouveau, ne pcut excrcer iitipun(^ment toutes " les vertiis, parce que rinl(^i6t de sa conservation " I'oblige soiivent de violer les lois de riiumaoit^, « dc la charity, de la religion.* Quelle docfrine! C'est la , fans contredit,le code dela fausset^ et de ]a mauvaise foi. Pour repondre aux inculpations que de pareils principes ont aftlr^ sur un homme de grand talent, qu*on desireroit trouver moins bla- mable , on a voulu opposer a des faits [graves, des intenhons louables ; on a dit qu'il avoit pelnt les princes tels qu'ils sont, et non tels qu'ils doivent C^tre ; qu'il avoit cru devoir paroitrc approuver leurs crimes, unlquement pour se donncr la liberty d'cn parler, et, par la, de lesfaire connoitre aux peuples.... D'autres out prc^^tendu qu'en conseillant ainsi M^di- cis d'assurer son pcuvoir, il espdroit le Ini faire perdrc. Quelle pitoyable justification ! La foiblesse de la premiere de ces raisons se demonlre par c^lle- meme ; la seconde n'est pas aussi iuvraisemblable que le tiaducteur paroit le croire. Si on veut bien observer que Machiavel dloif le plus fidele confident des Soderini , ennemis des Medicis ; qu'il avoit ef^ iiccusd d'etre eutr^' dans la conjuration contre le cardinal Julien , et qu'il avoit 616 mis a Ja ques- tion pour en obtenir I'aveu ; qu'il avoit perdu toules ses places a I'avenement des Mddicis au gouverne- intnt de sa patrle , on sera forc^ de convenir que la haine, la vengeance, I'int^ret personnel, roiguell liumilie et irrile , se rcunissoient pour le decider a /lendie un piege a un homme qu'il dtvoit plulol dc- 222 Histoirc. tester que servir. En vain objectera t on que ce M^- dlcls ii'^toit pas im enfant, mals cVtoit un chef qui venoit de s'emparer d'une autorite naturelJement jalousie, qui devoit, par consequent, salsir avec arldl((? tous les raoyens qu'on lui pr^senteroit de la fortifier, quels que fusscnt ces moyens. L'exemple d'un usurpateur beureux etolt bien propre a le s^- duire , et a prot^ger sa surete et son ambition , par les actions qui pouvoient les lui assurer. La d« 'fiance disparoit devant les conseils de I'lnteret , quelques coupables qu'ils sclent ; on ne voit qu'un ami dans celui qui nous apprend a vaincre, a detruire un ennemi. Le C. Guiraudet eroploie toutes les raisons tiroes des circonstances, pour justlfier, ou du moins excuser le perfide conseillcr; il les trouve dans la situation de I'llalie, dans la multipHoIte des pedis tyrans qui se I'^toient divis^e, dans I'amour et la gloire dc sa patrie et de son chef, devenu, par la conqii^te de ces petites principaut^s, le liberateur de I'ltalie. En vain dira-t-on que Machiavel aima la liberte de sa patrie, et qu'll fit tout ce qui ^toit en son pouvoir pour assurer son bonbeur ; mais que la faction des Medicis ^tant parvenue a regner dan-s Florence, il avoit pris le seul parti qui lui rcstoit , celui de consacrer ses talens et ses veliles a ce qui pouvoit etie encore utile a un pays qui u'avoit pii conserver sa liberty. Si c'est la ce qui pent I'cxcuser de s'^trc console de Tasservissenient de sa patrie, et Tavoit entrain^ a donner des conseils faits pour un N^ron oti pour un Attila, nous demons persistei' a I'accuser d*ui^oir donne d^^ lecousde lyra^mie, et CEuvres de MacJiiavel. 2^3 nous jugerons de lui, comnie Laliarpp I'a carac- t^rlse dans son ^loquente introduction a la Htt<5- rature du siecle de Louis XIV. « Ce Florentia , •■ nourri dans les conspirations, ct qui connnenca ■ par ^chappcr au dernier supplice , en resistant • aux tortures, s'est acquis une de'plorable c^l^brite, "par son livre intitule le Prince :, qui n'est autre .. chose que la tli^orie des forfaits et le code de la ty- •< rannie, et dont on a tres-gratuitement voulu jtii- «' lifier I'intenlion , d'apres une reverie cVJmelot dc t. la Houssaje, qui crut avoir d^couvert que Ma- « chiavel n'avoit profess^ le crime que pour en ins- " pirer Thorrcur. II suffit de lire ses ouvrages pour " se convaincre que , naturellement imbu de la ..politique itallenne de son temps, qui n'etoit '• gueres que la pei fidie et la sc^l^ratesse , il em- « ploya tout ce qu'il avoir d'esprit et de talent a « r^dufre en systeme, ce qu'il voyolt pratlqucr tons " les jours. •• Le C. Guiraudet s'est empar^ de I'idee ofTicleuse d*Ame'ot de la Houssaye , et met en usage toute sa dialecfique pour la soulenir ; il ne neglige aucune des inductions qui peuvent se presenter; il appelie a son secours le temps passt* et le temps present, la politique du quinzicme siecle et celle du mo- ment; il se sert dc lous les instrumens de persua- sion qu'il pent recucillir, pour laver, en traducteur fidclc et soumis, son auleur adoptif, de toutes les facbeusesinjpressionsqu'ilalaiss^es dans les esprifs. " Mais en supposant, dira-t-on, que Machiavel fut « excusable dc s'Ctie si Ibit console de la perte de 224 Hisloirc. "la liberty de Florence, louable d'avoir conseille^, • si Ton veut, rexpnlslon des etrangers de I'ltalic, " comment le juslifier des conseils que, d'apres voire «aveu m^me, il donne a Mf^dicis ou a tout autre "usurpateur, de s'emparer d'une infinite d'ctats , «< dont la pliipart ^tolent des r^publiques, et sur les- « quelles la force seule pouvolt lui donner des droits. - Je convlens, continue le traductenr, que cette " objection c^t sans rdplique, et qu'il est impossible «« de laver Machiavel de tout repiocbe a cet ^gard. » Cet aveu nous sufEt : Machiavel reste ce qu'il etoit ; et I'estimable traducteur conserve cette reputa- tion de probIi(? , de franchise , d'honnetct^ , de dellcatesse, dont il a donne des preuves non Equi- voques. Les trols derniers volumes de cette traduction contiennent les d^peches de Machiavel , pendant ses legations aupres de Louis XII, de I'empereur Maximilien, du pape , de Borgia et de plusicurs souverains de I'ltalle. Cette paitie de la collection est traduite pour la premiere fois. <• Une correspon- «• dance.polilique , tracee de sa main, a paru de- "Voir int^resser ; oui , jusqu'a un certain point, '< puisque les sujets de ses tableaux ont bien vieiiJI; « mais on y tiouve, dit tres-biea le C, Guiraudet, " et des hommes et Icurs passions, peints si res- " semblans a ceux qu'on retrouve encore aujour- "d*hui, qu'on pourrolt s'y meprendre. »■ On pent dire qu'on retrouve mieux , et qu'on n'en est que plus irrite centre la perversite humaine. C'cst assurement un tjervlce important que (Euvres de Machiavd. 225 C. Gulraudet a rendu aux bons esprlts , de leur avoir fait connoitre le g^nie et I'ame d'mi auteur, qui n'avoit paru , parmi nous , que dc^figurd et m(?connoissable; d avoir appiis a ceux qui suivent la carriere i^olitique , a se premunir centre des niaximcs que I'experience a, depuis, demontre fu- nestes pour tous les gouverneinens ; a des conseils qui, s'ils etoient adopt^s, souleveroient Ics peuples contre les peoples, et entraineroient la dt^sorgani- sation de toutes les sociel^s. La traduction est exacte et fidelle,et c'est un m^rite qu'il n'^toit pas ais^ d'obtenir, car la langue italienne, au moment oil dcrivoit Machiavel , ^toit blen difFcrente de ce qu'elle est devenue. Il y avoit des dlfficuUes a sur- monter, et elles Tont 6t^ avec succes. A, J. D. B. .YARJETES, NOUvELLES E T CORRESPONDANCE LITTfiRAIRES. Experiences du P arachiile par le C, Gar- NERfN. J-^'exi'Erience till parachute , ex(^cu(^e le 3, pr.r le C. Garnerin, est une des plus singuJIeres qu'on ait jamais failes; aussl, pres de dlx rallle personnes s'etolent rendues au jardin de Tivoli. Get intr(?pide a^ronaufe parlit a 8h 20', acconipagn^ de nos ap- plaudlssemens, de nos inquietudes et de nos voeux. Un vent du nord-est I'eut bientot porf^ a un niy- riametre ( deux licues ) ; et, a 8 li 29 ', on le vit se separer de son ballon , et descendre lentement et niajeslueusenient avec son parachute. Au bout de deux minutes, il {'to'it cach€ par les arbres , et il n'avoit pas fait la mollis de sa descente; ainsi,el]e a dur^ cinq minutes: la hauteur du barometre, qu'il observa en haut, (5lolt de 23 pouces, au lieu de 28; cela indique une elevation de 1664 metres (854toises). 11 descendit a Boulogne , sur I'avenuc du G Limoges, el revint .^ a Tivoli , jouir de renthouslasme des spec- taleurs. Le ballon a continud d'avancer , et Ton ne sait pas encore oil il est tonib^. Nouvellcs Utteraires. 227 Ceux qui n'ont pas vu cette experience, en au- ront une icli^e , dans nne estampe graved a I'occa- sion (le la premiere experience, falte le i.^' brn- "lalre, an 6 , chez Simon, rue Nicaise, n.° 497, ou le portrait du C. Garuerin est tres-ressemblant. Lalande. Theatre du Vau dev i lle. Mo Here a Ljon, Le Sou-pcr de Moliere avolt obtenu , au Vaude- ville^> plus grand succes. On a voulu nous pre- senter eel hoinme ci'lebre , a une autre epoque de sa vie , et (,'est sa jeunesse que les CC. Segur atne , Besprds et Deschamps , ont retracee dans cet ou- vrage. Moliere, preTerant a la charge de greffier plu- mitif, I'e'tat d'acteur et d'auteur comlque, a quitte sa familje , et a ete a Lyon , oii il vient dVtablir une troupe de comedlens , dont il es.t le chef. Son oncle , M. Bouiet, de'pute' de la famille , vient eor.jurir Moliere de quitter I'etat qu'il a cm- brasse; el, sans faire attention a I'embarras ou se trouve son neveu , lui fait un long sermon que Mp- liere ecoute a peine. Le spectacle est pi^t a com- niencer , et Lagrange vient lui annoncer que Flessei, qui devoit jouer le role de dnna , revient d'une i^S Nouvellcs lillcraires. noce , et qu'il est si ivre , qu'il a beaucoup de peine .a se soutenlr. L'embanas tie JMolicre augmente, et on propose de joiier, an lieu de Cinna, I'Efouidi, et les Precieuses ridicules, qui devoient suivre la grande piece; mais Flessel devoit joiier aussi Gor~ gibus ^ dans Ics Precieuses; alors, on remarque que Boutet a le physique lout-a-fait convenabie pour joucr cer6le,et on se rappelle qu'il I'a m^me joue autrefois en socl^te. De jolles act rices le font asseoir iiialgr^ lul , et arrangent a la hate sa toilette. Au moment oil on va lever la tolle , le SubJelegue ^ rival de Mollere, que M.}^^ Bejard Wx pri^fere , fait tout inferronipre , et apporte une lettre sceilce du sceau royal, et qu'il suppose etre une lettre de ca- chet ^ qui va le delivrer de son rival pr(?fef(^ ; mais cette lettre est celle qui appeile a Paris Moliere et sa troupe , et leur donne le titre de Comediens dn> roi. Tel est le fond de cette bagatelle, dans laquelle on remarque de tres-jolis couplets, mais trop peu d'lnt^ret. Ld decoration est singuliere , et repre- sente le theatre, vu du fond , et offrant les coulisses retournces , et la tolle en perspective. Le role tres-difRclle de Moliere a ^l€ rendu avec la plus grande virile, par le C Carpentier, Ceux de Chapelle , Flessel, Lagrange et Boutet, out ete tres-blen joues par les CC. Henry , Hippoljte , .//»- lien et Duclumme. I^a. C/ Henry a mis beaucoup de graces dans celui de M.''^ Bejard, et la C' Biassed pllle beaucoup de gaiet^ dans celui de LaJorSt. Oueiqr.es Nouvelles Utter aires. 229 Quelques anachronlsmes tres-frappans qui avoient choqu^ le public, a la premiere representation, ont ^t^ corrig^s a la s^conde. A C T E U RS D E L^ O D E O N. U Entree dans le monde ^ comedie en cinq actes J et en yers, Cettecomedie, jou^e au theatre de la Cit^, par les acteurs r^unis de VOdeon , a obtenu le plus brillant succes. En voici I'analyse : M.™® Dtiprd , femjne intrigante, apres avoir perdu sa fortune, par suite de son inconduite, a ete obli- gee de changer de noni ; elle se fait appeler M."'® de S. Allar , et tient une maison de jeu. Le jeune Clermont a^^oit pens§ ^tre scduit par les intrigues de c€tt« M.™* Dupr^ et d^ Agla4 , sa fiUe , qu'il ainioit ; niais son pere , homme probe et clairvoyant, I'a arrachd a leurs pi^ges. Terigni^ jeune homme que I'on veut former, es|£ envoy^ a Paris ; il y vient avee Sophie , son amante, et Fabrice J frere de Sophie : tous trois desceudent chez M."»« S. AHar, parente de Fabrice et de So- phie. Terigni est riche et jeune j M.™^ S. Allar pro- jette aussitot de lui faire epouser Ag1ae, qui em- ploie tout pour le s^duire : elle est aid^^, dans ses projets , par Dablanville , fripon adroit qui s'empare de Terigni , sous pretexte de I'enlever aux pieges de cette ville , et de le preserver des faux amis. Ce Dablanville I'entoure de gens pcrvcvs qui , sons de Tome //. P aSo Nouvelles lit te mires. beaux dehors , captivent sa bienvelUance, vlvent a s.es d^pens, et le trompent au jeu. Le jeune Terlgoi se laisse entrainer, oublle Sophie, et fait, a Agla^, line declaration de son amour pour elle. M.*"* de S. Allar, qui avolt in^naigt? cette scene, le trouve aux genoux de sa fille, s'emporte et Paccuse de vou- loir la sedulre. Le foible jeune bomme, ^tourdi de ses cris , se laisse engager et signe un dedit. Da- blanville dresse Facte et le garde. Clermont pere a appris I'arrivde de Terigni , qui lui est fortement recommand^ par ses parens ; il vient cliez M."™^ de S. Allar, qu'il ne reconnoit pas, a cause de son changement de nom ; il apprend alors la maniere dont son jeune ami a ^td s^duit, les pi^ges qui I'en- vironnent encore : le nom de 'M.^e Dupr^ lui ex- pllque tout, et il ^claire le jeune imprudent sur les risques qu'il court. Dablanville, voyant M.me de S. Allar d^masqu^e,tacbe d'^chapper par un sub- terfuge; il remet a Terigni le d^dit qu'il avoit pris, soupconnant , dit-il, quelque tromperle; mais M.""^ de S. Allar, n'ayant plus de m^nagemens a garder avec lui, d^couvre toutes ses fourberies , et les deux intrigans , d^voil^s I'un par I'autre, se re- tircnt confus. Terigni revlent a Sophie, qui lui par- donne , et ils fuient ensemble une ville oil les trom- peurs se couvrent du masque de I'hypocrisie, pour inieux tromper I'innocence credule. Tel est le fond de la com^die de VEntree dans le monde. La versification en est facile ; elle est ^crite avec soln, et remplle d'une critique juste et fine des moeurs actueliesj mais il y a, dans le plan , Nouvelles line rai res. iSi plusieurs d(^fauts essenliels.Terlgni est , a la verity, jeuiie et etouidi; niais il se laisse trop facilement entrainer : pulsqu'il ainie SopMe , et que rien ne s'oppose b. leur union , on est surpris de voir que la coquelterie d*Agla6 le s(?duise si piomptement. La maniere dont Dablanville s'eropare de sa con- fiance , ressemble un peu a celle dont Erasterenou- velle connoissance avec M. de Pourceaiignac. Ce- pendaut il faut convenir que cette scene est par- faifement fil^e , et que le role de Dablanville est ^crit avec una originality piquante. Le caractere de M."^'' de S, Allar est odieux, et I'on volt, a regret, Aglae, dont la jcunesse et I'ex- t^rieur modesle intdressent, aider sa mere dans una entreprise coupable. Cette meme Agla^, dans quel- ques scenes, a Pair de la candeur meme, et, dans d*autres , affecte une coquetterie et un jargon qui font un contraste singulier dans sa conduite. On regrette que I'auteur, en introduisant un per- sonnage qui fait son entree dans le moude , n'ait plac^ autour de lui que des inlrlgaus, des agioteurs et des femmes malhojiiwtes ; qu'au lieu de pelndre des ridicules , iln'ait mpntre que des vices, et qu'il ait repr^sente comme des scdlerats , tons les gens du monde : etifin , il est vrai que les fourbes sont demasques, mais lis ne sont pas punis , et il sembie qu'eji sortant, ils se consolent par I'e^poir d'eu atfra- per un autre. Malgr^ ces defauts , la piece a du m^rite , et J)ourra pa.sser pour un bon ouvrdge, lorsque I'au- teur y aura fait quelques coupures et quelques cor- O z ^32 Nouvelles litlcralres. rections. Elle prouve qu'il y a encore cles auteura qui travaiJIcnt k soutenir Tart dramatique , et elle nitrite assur^ment blen mieux son succes , que cer- tains drames qui font courir la foule, qui n'ont pomtant exig^ ni Je iti^me travail ni le mC'Oie ta- lent , et qui fourmillent de d^fauts bien plus con- siderables. L'auteur a €i^ deniande. On est venu annoncer que la piece ^tolt du C. Picurd , qui a paru au mi- lieu des applaudisseniens. Les acteurs m^ritent aussi des ^loges. Le C, Vigni, charg^ du role de Dablanville , I'a joue avec une originality tout-a-fait plaisante; aussi a-t-il et^ vive- ment applaudi. La C* Josset ^ qui a repris la car- riere du theatre, a mis le plus grand naturel dans le role de Sophie; et les roles d'Agla^ et de la sou- brette ont dte tres-bien jou^s par les C.^es Beffroi et Moliere, Theatre de VOpera comiqve national, Le Chapitre second, Cette petite piece a et^ jou^e, le 29 prairlal, an 7^ avec le plus grand succes. II n'y a que deux per- sonnages , M.""* Saint-Ange et perlove, Le theatre est divise en trois parties; il repr^sente a gauche, une chambre de gar(jon; a droile, une chambre Nouvelles litleraires, 2-33 ^I^gamment meubl^e; au milieu, un superbe salon. M.*"^ S. Angc i jeune et jolie veuve, et Berloue , son cousin , sont destines I'un a I'autre par leur oncle. Derlove, jeune homme plein de feu, arrive trois jours avant celui ou il est attendu, et descend chez un de ses amis, qui lui donne un logemt-nt pr(?cis^ment dans la maison contigue a celle de sa cousine ; il existe m^me encore une ancienne porta de communication, mais qui est ferm^e depuis long- temps. Derlove a entendu utie voix cliarmante dans I'ap- partement voisin ; il a r^pondu par une romance: M."^' S. Ange I'a ^cout^ avec plaisir; lis s'aiment i\t]i!i sans se voir, sans se connoitre: ils prennent de I'averslon , I'une pour son cousin, I'a'itre pour sa cousine, et Derlove ne veutepouser que Celeste: c'est le nom de fllle de M.""^ S. Ange, sous lequel seul il la connoit. Il veut lui remetfre un bi let, et, pour cela, appelle son jokey; Celeste court a la porte de la rue, pour qu'on I'empeche d'entrer ; mais il passe par la cluison , et Celeste est toute surprise de le voir seul dans son appartement. Le pr^tendu jokey est Derlove, qui a pris ce costume; il se trahit bientot ; Celeste feint de ne pas b'cn apercevoir, et le cong^die. Cette entrevue augraente leur amour ; Derlove, qui a ^crit a un de ses aiuis, sous le tilre de Cluipitre premier , sa nouvelle bonne fortune, veut alors lui ^crire son ChapUre second; mais avant, il s'babille en hussard , et se rend chez «a cousine , qui lui fait remettre une lettre de remer- ciraent , sans voulolr m^me le rcceyoir. Derlove est P 3 234 No'uvcllcs lit lev aires. enchants de pouvoir aimer Celeste en llbei(<^; a l'Ins(ant il commence son Chapilre second. C^Je.ste I'entend, lui parle , et lui fait part de I'arriv^e de son cousin, quelle lui assure qu'elle n'aime pas; Derlove lui propose d'alier la de'fendre, s'il se pre- scntoit ; mais elle refuse ses offres. Ce[)endant , il part pour aller chez elie. ElJe s'apeicoit alors que la cloison ferine nialj elle I'entrouvre, et laourlosile 3ui fait regarder ce que renferme le Chapitre second ^ qu'elle voit sur la table. Elle y apprend que Derlove renonce a M."'' 5. Ange ; elle se croit trahle , elle veut renlrer; mais Derlove lui-meme, pene- trant dans Tapparlement de Celeste, renrerme, sans le savoir, dans sa propre chambre. Elle n'a d'autre lessource, pour sortir, que de prendre les habits de hussard du Jeune homme, et elle sVchappe ainsi par la porte. Pendant ce temps, Derlove revet les habits de Celeste, pour en dx>'.f; I i ^-.or* •; Le C. Denoyelle- s'est occupe de V-.analyse des eaii.v de la dernierc inonduUoti j et du limoii route •par les eaux. Le C. Barbier d'Amiens avoit envoye a la so- ciety , un memoire dans lequtl il prbposoit Topium comme moyen pour calmer les douieurs de I'accou- chement ; ce memoire a engage plusieurs membres a s'occuper de cette substance , et a communiquer )eurs observations a la soci^t^. Tonic 11, Q s.^6 No live lies U Her aires, Le C Bellot s*est occupy de la trtiduction da traits de la pcliie verole de Sydenham , a laquelle il a joint des reflexions g^nerales sur cetle nialadie, €t sur son traiJement actuel, compart avec celui des temps oil elle a commence a exercer ses ravages en Europe. Le m^me a lu un viemoire sur la rage ; et il se propose de falre encore des recherches sur le mode de propagation de la petite verole, de sa complica- tion avec d'autres maladies , etc. Un saumon du poids de deux myrlagrammes (4 Jivres), et long d'un metre 11 centimetres (3 pieds 10 pouces), aei^ pechd dans la Somme , a une lieue cl'Abbeville : il a fourni au C. Boucher I'occasion de faire des remarques gen(?rales sur Tespece de pro- tuberance qui s'eleve de la machoire inferieure de beaucoup de saumons qui remontent les rivieres, et qui , dans cet ^tat , s'appellent becards ; il presume que cette excroissance osseuse sert au poisson a s'ac- crocher aux racines et aux corps submerges , pour r^sister , dans ses momens derepos , a la violence des courans: elle n'est ni assez aigue , ni assez r^sistante, pour former une arme offensive, et rien n'annonce qu'il en fasse usage pour saisir sa proie , ou pour se defendre contre les marsouins, ses ennemis natu- rel?. Le meme a lu une dissertation sur les anguilles j oil il- a pass^ en revue les opinions des anciens et des modernes sur la g^n^ration de ce poisson , et a cherche a ^tablir que tout ce qui a ^te ^crit sur ce sujet , n'offre que desconjecturej et de I'incertitude, Noiwelles litttr^lres, 247 et qu'on ne peut pas affirnier que TanguUIe solt vi- vipare. Le m^me meuibre s*occupe aussi de la traduction de l*ouvrage d'HedwIg , intitule : Fundanientum his- toricE naluralis muscorum frondosonim. Le C. BuTEUX a examine un ver du geniey'Ione,il croissoit des palmiers, dont les uns ^toient appeles males paries Grecs , Tdli i^(7-ivus '^Lxt^*i»is KxT^eaa-f. Hc^rodote ajoute que I'on allachoit le fruit des males aux paimLcrs rappor- Nojwelles litteraires, ^55 tant des dattes , ( c*est-a-dire , aux palmlers femelles ) afin que le fruit de ces derniers ne tombat pas, et Herodole dlt encore que Ton culiivolt les palniicis com me les figuiers. ToZa- Qvxtav rq^vtot B-io^Ttiuaa-i. Or , on salt que les Grecs distinguoient alors du temps d'H^rodote, comme ils le font aujourd'hui , des figuiers males et des figuiers femelles; et que, de tout tenaps, en juin et juillet, ils ont enfile a des brocliettes des figues printannieres , contenant des vers m^tamorphossteme sexuel.; de la luetliode iuccrtaiue de la capiificaliou, i la belle thcJorie du scxe lies vegeuux. On peat done dire que les anciens savoient beau- coup dc choscs que'nous ig'norous ; mais on n'en doit ps cOii- clure qu'ils oni su lout ce que nous croyons avoir de'couvert. Du leste, ponr bicn connollre i quel point les anciens nous out precede dans chaque partic, ce n'est pas Duteus, ouvrage trbs- superfitiel et applique i un triis-petit nuinbre d'objets , qu'il faut coiisuller; mais les exccllcius ouvra^es • qui ont etc publi^j sue a58 Nouvelles Uiteraires. II est (lone viai cet adage, nil sub sole novum! J'observe que M. Dutens a un cliapllre entier, chap. 5, 3.' partie, t. 2, dii Sjsteme sexuel des plantes. 11 cite bien Aristote et Thdophraste , son ^leve, qui en ont parl^ categoriquement; uiais il ne dit rien des passages d'Herodote qui, pourtant, est anterieur d'un siecle environ. ' J. 3. Et. B. Sorkeau. InSTITUT NATIONAL'. L'Institut a tenu, le i5 raessidor, une stance pu- blique. A rouverture de la stance , les secretaires des classes ont fait le rapport des travairx qui les ont occupies pendant le trlme^tre precedent. Apres ces lectures , Van Svvinden , citoyen de la r^publiquebatave,run des savants etrangers rassem- bl^s a Paris pour dvolt dctermlu(?s jusqu'a ce jour , et celui auquel on accorde le plus de confirince; ce rapprochement a ilonn^ yy^ pour I'aplatissement de la terre, result at qui sc d^dult aussi des ph^nomenes de la nuta- tion et dc la precession des equinoxes et de la lon- gueur du pendule. Les commissalres ont conclu eu- snlte la longueur du quart du m^rldlen de 256537© modules, d'ou il suit o^od. ^ ^565 pour la longueur du metre , ce qui revlent a 443 I'g- , 291 , a la temperature de lo° du thermometre centigrade , Tome II, R iL62 Noiwelles litleraires. €t a ^43^'o- , 296, a la temperature tie 17°, 6. Pour Her le metre au pendule qui bat Ics secondes , ]e C. Borda a d^termind la longueur de ce dernier avec le plus grand soin , et il a trouve on>o^-, 25499, on o™o^-, 99887. Ce sent toutes les operations qui ont eu lieu pour assurer ainsi le systenne metrique, que Van Swinden a exposees dans son rapport. II Fa fait avec autant de dignite, d'int^ret que de precision : niontrant a la fois les difncultes , et la sagacity qui en a triom- phe, ne n^gligeant rien de ce qui pent inspirer au public de la confiance pour les resullats, de Tad- miration et de la veconnoissance pour les coop^ra- leurs de ce grand ouvrage , assurant aussi une part de gloire aux artistes ( Forlin et Lenoir ) qui ont fait les instrumens n^cessaires aux experiences et les etalons des nouvelles mesures. Ce rapport a ete termini par I'expression noble et' toucliante de I'estime et de I'affection que les savans etrangers, appel^s a la commission des poids et mesures , ont vou^e a I'institut et a la France, par^ des voeux et des recommandalions pressantcs aux Francois , pour la prompte adoption de poids et mesures uniformes, par le temoignage d'une vive reconnoissance pour I'etroite fraternity qui a prouve aux savans Strangers qu'au sein de la r^publique francoise, tons les meaibres de la rdpublique des lettres dtoient chez eux. Le public a souvent interrompu ce discours par ses applaudlsseinens ; et , quand I'orateur est des- ccndu de la tribune , de nouveaux applaudissemens Nouvelles litteraires. s63 et des icgards pleins ci'eniotion I'ont sulvl , et se sont longtemps encore arret^s siir lul. ViLLARS a 111 une notice hlstovique sur la vie et les ouvrages de Louis-Elienne Doulles , arcliltecte. Ce morccau, blen fait, a beaucoup inte'ress^. La famille de Boull^e ^toit pidsente. GUYTON a 111 un nienioire sur la combusfion du> diamant ; ce m^raoire contient le resultat d'expe- riences nouvelles, faites avec la sagacity que I'oa connoit a ce savant chymiste. Camus a lu la notice d\ine decoiwerte relative a Vhisioire de I'iinprimerie ; histoire dont il s'occupe avec ce zele infaligable qu'il met a tons les Ira- vaux utiles dont il se charge. Quatre morceaux devoient encore etre lus dans cette si^ance : un fnigmenl sur Caion d^Utique , par Mercier ; un memoire sur un dr.ip fjhrique en ec de la laine de Croissj , par ChanORIER j un projet de iiouvelle nomenclature hydrographicjue , par FleU- RIEU ; enfin , une ode , par LEBRUN.Mais de tout cela le public n'a entendu qu'un fraguieiit du fVag- ment de Mercier. ClASSE de LlTTERATURE ET BeAUX- Arts, Prix proposes par Vliisliliit j clans la seance dii ifS niessidor an y . La classe de litt^rature et beaux arts avolt pro- pose pour sujct de I'un des prix que I'institut na- R a :£64 Noiwelles Utferaires, tiohal devolt decerner en Tan vii , la question sui- van(e : Quelles out dt4 les causeg^ de la -perfection de la sculpture antique , eL quels seroient les moyens d^y atteindre F El)e a ^te satisfaite de Ja maniere dont la premiere partie de la question a €{€ traitee par quelques con- currens ; mais la classe desire que la seconde partie soit traitee avec la ni^me dtendue et la meme saga- city : c'est pourquoi elle prolonge le concours jus- qii'a I'an viil. Le prix sera une m^daille d'argent , du poids de cinq hectogrammes : il sera distribue dans la stance publique du i5 vend^miaire an ix. Les m^moires seront Merits en Francois , et remis avant le i5 messidor de I'an viii. Ce lerme est de rigueur. La classe de litt^rature et beaux arts, propose pour sujet de prix de po(?sie : ha fondation de la republique francoise , ode , poeme , discoiirs en vers ou epilre, Le prix sera une medaille d'or , du poids de cinq hectogrammes : il sera distribue dans la stance pu- blique du i5 vendemiaire de I'an IX. Les auteurs de tons les pays, les membres et associ^s de i'iris- titut exceptds , sont admis a concourir. Les ouvrages ne seront recus qi.e jusqu*au premier messidor de I'an viii. Ce terme est de rigueur. Les auteurs ne doivent pas mettre leurs noms aux m^moires qu'ils envoient, mais seulement une sen- Nouvelles litt era ires. i65 fence on devise : le billet cachet^ cjui conlieudra leur nom , nc sera ouvert que dans le cas oil le mor- ceau obtieudroit ]e jvix. For AGE AERIEN DE L' JSTRONOM E Lalajsde. I/aeronaute Blanch ARD , a Gastronome Lalande. All pare dc Moiisseiuix , ce to luessulor an 7. Clloyen , quoique fatlgu^ des revers de la for- lune, je n'en brigue pas moins encore les honneurs altacli^s a la reputation: la plus belle fleur manque a nia couronne j elle ne sera parfaite, qu'ayant I'in- dicible satisfaction d'etre votre capitaine dans les champs d'azur,ainsi que vous me I'avez fait esperer, Vous dislinguates, sans doute, ces jours derniers , I'enthouslasme avec Icquel j'en acceptai I'heureux augure , lorsque vous m'accordales ce titre si flat- leur, en m'assurant la pri^leience ; la gloire dVlever physiquement aux nues le premier savant que toute I'Europe y porle et revere, m'e'toit done reservee , puisque, malgrd les circonstances qui s'y opposerent, il y a i5 ans, et les fr^quentcs occasions qui se sont pr^sent^es depuis, vous m'avcz ^i6 constant. 11 est done yrai , grand Dieu ! que si quelquefois le sort nous outrage, c'est pour nous corabler ensuite de ses bienfaits. Le bonheur d'etre pllote a un bord oil vous serez commandant, en sera une preuye bicu eclatante. 266 Nouvelles litteraires. La France entiere , les yeux fix^s sur le premier savant qui , pour (^clairer I'univers , ira affranchir ses inslrnmtns de toutes les vapeurs et emanations terrestrcs, atfendra notre retour avec bien de I'im- patlence. Si le litre ccelebre de premier asfronome du monde vous donne des droits incontestables sur tout ce qui pense, jugez quel est Totre empire sur celui qui fait consister tout son bonheur et sa felicity dans voire coufiance. Je sens qu'une preference aussi giorieuse ujettra I'envie a I'ordre du jour cliez les modernes aeronautes ; mais une promesse faite depuis quinze ann^cs , leur rappcllera mes droits. Je n'attends plus que votre decision pour fixer le jour tant desir^ ; nous clioisirons, dans ma flotille, les aerostats les plus convenables, tant a cause de vos scienlifiques observations, que du temps que vous jugerez a propos d'habiter les airsj enfin, nous j^artirons a I'heure que vous voudrez, et descendrons quand il vous plaira. Si le 3o messidor peut vous convenir, je suis absolument a vos ordres. J'attends I'honneur de. votre r^ponse avec impatience : je vous prie de ne pas me la difF^rer, si vos pr^cieux mo- mens vous le permettent. Salut et respect , Blanchard. Reponse y to Mes si dor an y. Je suis a vous, mon cher capitaine , pour le 3o, ou pour tel autre jour qu'il vous plaira. Yotre lettre, beaucoup trop jflatteuse,ne m'emp^che pas de croire Nonvclles III fera ires. !^C)j que vous ferlez mleux d'emmener iine jolle fenime ; Miaissi voiis preferez le vleux tloyen des aslronomes, ce sera un grand plalsir pour moi. Salut ct fratcrnit(5, LaLande. P. S. J'a\oIs la parole de Montgolfier, en 1788, pour nionter le premier; ainsl jene ferai pas deshou- neur a voire enthousiasme. Rcponse da C. Blanch ARD. Mousseaux , ce it niessidor an 7. Respectable citoycn , quoiquc Je dusse m'attendre a votjc agr(^ab!e r<:^ponse, je ne puis vous dlssimu- ler la joie qu'elle nie cause. Si mes amis (^tolent cncliant(?s , et mes enncmis confondus, quand ils apprenoient , par la voie pu- blique , les distinctions glorieuses dont les poten- tats de I'Europe dalgnoient me combler dans le cours de mes voyages » quelle sensation ne va pas faire sur eux la nouvelle ( tout-a-1'heure r^pandue dans toute I'Europe) que le premier savant du moade m'accorde son amltid et sa confiance? J'ou- blle toutes mes jouissances et mes raalheurs passes, pour m'occuper de pr(?parer et pubiier mon bonheur al'univers, en lui annoncant que le 3o messidor sera le plus beau jour de ma vie. Salut et respect, Blanchahd. Bernitre httre du C. Lalande. Depuis que I'aeronaule Blancbard a annonc^ noise aicensioD , mes amis s'cftbiccut de m'en dissuader, R4 263 . Nouvelles Utteraues, et. je leur r^ponds : Vous voyez tous les jours vos amis is'embarquer sur la iner, et cependant sur un vaisseau on a les dangers de tous les ^l^mensjl'air et la terre, le feu et I'eau : dans I'air, on n'en redoute aucun. Le defaut d'habitude est la seule chose qui juilsse le faire cralndie; mais Pilatre y a pe^ri : Pilatre ^toit un fou; il faisolt une extravagance qui devoit lui couter la vie, et je le lui avois dit d'a- vance. Mais , ajoutent ils : Que voulez-vous faire la haut? Je leur dois encore une r^ponse. La curiosite est une passion pour une certaine classe d'hommes , et je suis infiniment curieux d'un coup-d'ceil aussi diflerent de tous ceux que j'ai pu avoir de ma vie. Saussure ni'a dit que le bien-etre qu'on eprou- voit a i5oo toises dVlevation ^toit inexpiimable ; et , cependant, il n'avoit jamais quitte la terre , qui diminue probablement beaucoup la puretd de I'air environnant. A deux mille foises , j'ai lieu de croire que les etoiles ne scintillent point , et j'ai grande envie de m'en assurer. A cette hauteur la composition de I'air doit etre difFerente, I'oxygene et la mofete doivent etre dans d'autres proportions. J'en rapporterai assez pour que nos chymistes puissent I'analyser. Les a(^rostats sont le seul moyen de connoitre les vents , leurs directions , leurs changemens ; c'est la plus imporfante application de la belle decou- verte de Mongolfier , et il est temps de I'y appli- quer. Le y^wt d'ouest est certainenaent le vent general Nouvelles litleraires, 269 et constant de notre zone, a une certaine hauteur, mais il dprouve des modifications dans les dlfFei entes couches de i'atmosphere. Si, en m'^Ievant plus ou jnoins, je pouvois en trouver une qui decllnat de 20 de^res au sud, elle me porteroit, en 20 heures, a Gotha, oil je verrois , avec d^lice , un prince et une piincesse qui, par leuVs connoissances et leur zele pour les sciences , donnent I'exeniple a tous les autres, quoiqu'il n'y en ait peut-(^tre point qui soient dignes de les imiter. II y en avolt un qui disoit que les princes ne de- voient point se laisser trainer dans les livres ; mais il me semble que celui-la se trainolt dans la boue. Je me retrouverois dans le temple de {'astronomic , avec le plus grand astronome du Nord , mon plus intlme ami, M. le major de Zach, qui rehausse la noblesse de son origine par celle de ses talens ; enfin , le voyage de Gotha, tout ideal qu'il est, peut-etre enibellira mon ascension. Lalande. Depuis cette correspondance , I'aeronaute Blan- chard n'ayant pu connoitre les vrais propri^taires de Mousseaux, ni traiter solideraent avec celui qui en prend le titre, sa flotte aerienne vient d'etre Iransport^e a TIvoli,dans la maison Brancas : cette clrconstance a necessity? quelques jours de retard a I'ascension , qui est lixee au 7 thermidor. nyo Nourelles Ulltraires. Socidte asialique de Calcutta. La society asiatique fondle a Calcutta par le c^- lebre Jones j a vu , a la niort de celui-cl , JoJm Shore lul succeder dans la pr^sldence 5 niais des raisons de sante a3^ant appeld dans la mere-patrie le nouveau president, cette absence a im peu rallenti les tra- vaux de la soci^t^ : elle j^ossede cependant encore qnelques membres extremement reconimandables , parmi lesquels /le lieutenant Mi/ford et M. Banes m(?rllent d'etre disdngu^s. Au commencement de 1798, le libraire Ettnsly a ddblte a Londres le 4.* volume des Memoires de la soci^t^, intitules y/s/a- tic Researches J splendldementimprim^sin,-4.°,k Cal- cutta, et les libraires Vernor et Hood en ont pu- blic une contrefaction beaucoup moins couteusc, sous le titre de Dissertations relative to the ancien history^ etc., in-8.*' de 406 p. (prix, 8 shellings). Ce volume ofFre cinq morceaux posthumes de Jones ; ceux relatifs a la zoologie et a la botanlque ne sont pas les moins remarquables. Dans ses re- cberches sur I'ancienne phiiosopble et sur la my- tbologie de I'lnde, Jones se lalsse peut-etre trop en- trainer par I'esprit de syst^me. Roxburgh, connu par sa Flore indienne ^ ofFre aussi diverses observations botaniques; A/t^co'o/za/Jlraite des productions de Su- matra ; M^^rsr/r/z recherche, dans la langue des Ma- lais , des vestiges de I'idiome et des moeurs desHin- dous; Tranliliii et Colebrook nous entretiennent de Noiivelles litltraircs. 271 Delhi, et dcs iles d'Adam ; le dernier a de plus im article int^ressant sur I'usage a peu pres aboli dans ITnde , dela conHagratlon volontaire des veuves sur le toiubeau de leurs marls: U y a, de plus, divers articles relalifs a rastionomie, par le professeur Play- fear d'Edimbourg , et aulres ; I'^loge de Jones par son successeur 5/io7e, et encore un autre article sur quelques usages nationaux de I'lnde , par le meme. Unu'ersile de Leycle. L'unlversil^ de Leyde , jalouse de recouvrer son anclenne splendeur , et qui, dans cctte intention, apres avoir dcja enlev^ a I'alht'nee illustre d'Ams- terdam, le professeur JVytlciihach ^ avolt fait inuti- lement une tentalion pareille sur le professeur Van Sivindeii , vient encore d'appeler d'Amsferdam dans son sein , un jeune cultlvateur des sciences exactes , dont le Magasin Encrclopedique a d^ja plusieurs fois parle avec ^loge , le C. Van Beech- Culkoeif, ; I'en- seignement dont elle le charge, est cclui d/ela p]ii- losophie nature tie ;, et 11 paroit que I'astrononiie et I'hydraulique en seront les attributions speciales. Depuls la raort de Lulofs^ rastronomle (?loit pro- fondcment lombee a Leyde ; 11 sera honorable pour le nouveau professeur de la relever. Noiivelles dti poele Deli lie. J'eus le plaislr de diner hler avcc notre poete fa- vori , le chantre des jardinsj nous etions ea trcs- ^7^ Noiivelles litteraires. petit comite^ et il est impossible d'etre plus gai\ plus ainiabJe, plus complaisant qu'il ne le fut : comme je ne puis vous citcr mille petits traits etdes anecdotes qui se refiisent a la plume , je vous parlerai au moins des vers qu'il nous rt^cita. Le premier morceau que nous entendimes, est sur le malheur que les sciences ont caus^ atjx hommes, en d^trulsant un grand nombre d'erreurs qui pa- roissent a present ridicules , et qui eloient la plupart consolantes et utiles; I'ignorance est un bon oreiller , dit-il, il est doux d'y dormir : il peint d'une ma- niere tres-heureuse toutes les d^couvertes des scien- ces et leurs inconvdniens : il dit , entr'autres , qu'au- trefois le bruit du tonnerre repandoit dans le coeur de I'homme une salutaire crainte, mais qu'a-present toutes ces illusions sont disslp^es , et que Thomme Craint encor le tonneirc ct ne tiaint plus les Dieux. Dans cette tirade, il y a un vers trcs-heureux sur Telectncitc? , qui Forme \e.5 traits du ciel des vapeurs de la terre. Apres s*etre re'pandu en plalntes ameres^ur les sa- vans qui ont voulu tout expliquer par la science , et ecarter une cause premiere et intelligente , qui cut rabaiss^ I'homme au niveau des betes, en lui otant son immortality, ^t dcarfe' lesid^es religieuses qui faisolent respecter les restes de ceux qu'on avoit perdu ; il s'^crie , Thomme Ne voit j;lus gii'une ccndre ou rcposoient dti morls. Noui'dles lil/c /aires. iy3 II termlne ce inorceau rempli des vers les plus biil- lans , par celui-cl : II est beau dc savoir, il est boo d'ignorcr. Ce jnorceau appartient au poeme de I'Imagination. Le second que nous entendimes, est un tableau de la terreur , il est d^chlrant, il bouleverse , 11 glace encore longtemps apres qu'on I'a cntendu ; rien nVchappe a la tyrannie, dit-il : Jj'opulence denonce , et la naissance accuse; TouL te qui fut hcureux dcnieure saus excuse. En parlant de la crainte qui glacolt lous les coeurs et les rendoit ^goisles , il dit : Et I'extes de uos uiaux a deliuit la pitie. Nous restames quelques ternps a nous remettre de Ja pelnture de ce terrible tableau, il n'y a cepen- dant aucune exag(rTation ; aussl, dit-il: dans les siecles futurs, francais en ^coutant , raconler ces mal- heurs inouls , Oui , vous les ple^ireiez, et vous n'y crouez pas. Heureusement qu'un jeu d'echec lui fournit I'idee de reciter la pelnture dVine soiree d'hiver pass^e a la campagne : il y peint d'abord de la maniere la plus habile, une parlle de trictrac; la description du bruit que fait le dez pouss^ de sa prison biu- yante, est d'une harmonic imitative tres-surprenante. A cote du trictrac, 11 place une partlc d'echec : le vers preud alors une aiesure plus grave j a la fin , ^74 Nouvelles liueralres. I'un (les Joueurs se leve proclamant sa victoite , I'au- tre reste fix^ a sa place, Et (lu tcirible mat clout il est confondu Conleinplc eiicoi* longtcinps le coup qui I'a perdu. II fait ensulte iine jolie peinture du billard, et n'ou- blle pas le piquet des graves douairiercs. Un poete dii voislnage, apres les jeux finis, the de sa poche un traitre papier, et lit de mauvals vers, pendant qu'alentoLir I'on s'ennuie et Ton bailie. Un des au- diteurs est plus heureux , Et d'un somnieil bien franc j I'aut re, dorinant tout haiit, Aux batlemeuis de niaius se reveille en suisaut. Apres cette lecture incidente, on reprend la lecture ordinaire : On telit tout Racine , on clioisit dans Voltaife. La peinture de cette socl^t^ est tres-agr^able : Thiver y est repr^sent^ comme un vieillard qui rit encore en clieveux blancs, et on se place tres-bienau milieu decette compag nie aimable. Le dernier inorceau dont nos oreilles furent cliar- m^es, fut celui tres-connu et ci^lebre de la visite des Cataconibes ; il nous fit a tous un tres- grand plaisir , et couronna fort -bien la journCe. J'aurois voulu tout retenir pour vous le rendre , ct vous voyez que mon desir n'a pas tHe rempli ; mais c'etoit trop a la fois , I'esprit etoit fatigue d'admiration , et iie pouvoit rien laisser a faire a la m^moire : sa ma- niere de reciter est aussi belle que jamais , et , quand on entend d'aussi beaux vers aussi bien dits, on Noiivellcs litteraires, i'j5 ressent dans son entier tout le charme et le ravis- sement que la poesie pent |)orter dans nos facult^s; outre les slens , il a la iete rncubl(?e dc beaux vers qu'il cite tres-heureusement , surtout ceux de Ra- cine. U a vecu depuis quelque temps dans la soli- tude, et il nous dit qu'il faisolt habituellement 60 vers par jour : ses g^orgiques Francoises sont vendues et imprlm^es , il en a recu les premieres ^preuves, on peut esperer de les voir bientot; mais ses autres ouvrages sont encore en porte-feullle , lieureuscment qu'il les confie a present au papier, et qu'il a dans ce moment aupres de lui une personne qui les dcrit. Mort du C. Le Blanc. Le C. Le Blanc , professeur de langues anclennes au college de la rue St.-An(oine, est mort : il laisse une place vacante a I'inslitut dans la section de la po^sie. Cours d\4nl'LqiLLLts Conform^ment a la loi du 20 prairial an ill, qui etabllt un cours d'antiquil^s dans I'enceinte de la bibliotheque nalionale: Le C. A. L. MiLLiN, conservateur du museum des untujues a la biblloflieque nationale, commen- cera ^ le 6 thermidor , uu touis public et gratuit , sur 276 Nouvelles Utteraires, \si g^ographie ,rhistoire , la religion , les woeurs 3 les usages 3 les lettres , les sciences el les arts dcs -^gvptiens f eclaircis par les Jtwjmmeiis. Ce cours aura lieu les 2 , 4 , 6 et 8 de chaque decade, a deux heures precises , dans la salle au fond de la grande cour de la bib]io(heque nationale. LIVRES DIVERS. ASTllONOMIE. EssAl d'une ^stronomie simplifiee , enrichie de deux planches , a V usage de la jeunesse ; par le C Jean Fries E , instiluteur, Traduit de fAllemand. Stras- bourg, de I'impriniejie de Saltzmann , an 7. 63 p. in-12, avec deux planches. 11 y a d^ja neuf ans que le C. Friesd a publit*, en allemand, ce petit essai , qui alors a ^\.€ tres-bien accueilli, parce qu'll renferme, en astronomie, tout ce que des jeunes gens, qui ne veulent pas en faire line etude particuliere , doivent savolr et peuvent comprendre , et que c'est un r^sum^ succinct des nieilleurs ouvrages ^tendus qui traitent de cette matiere. Dans la traduction que nous annoncous , il a corrig^ les difF^rentes valeurs num<^riques qui representent les revolutions p^riodiques des planet es, leurs distanc(S, grandeurs, etc. , d'apres les calculs publics depuis par le C. Lalandc , et il les a ^nonc^^es toujours en myriametres , lieues de France et lieues d'Allemagne. La premiere plancbe repr^sente notre sysleme plan^taire , de nianiere a donner aux enfars une idee exacte ^^^ proportions des diB'drentes planetes , de leurs Eclipses , et de I'orbite des cometes. Le but de la deuxieme planche est de donner aux , enf'ans, une idee des causes des diff^rentes saisous, de Litres divers. a 77 de ce qu*on appelle poles, ^quateurs , tropiques, xodiaque, etc. Comme ce petit ouvrage , que nous recomman- dons aux instituteurs pour son utility, peut servir h. I'instruction cles enf'ans dans Jes ^coles , le C. Fries^ le vend s^par^niefat, sans les planches, pour 80 centimes ou 16 sois , parce que cellcs-ci, ^tant collees sur un carton, et expos^es, peuvent seivir h, plusieurs enfans r^unis a la ni^me lecon. L'ou- vrage, avec les planches, se vend i franc 80 cen- times. Mathematiques. EssAl sur les nombres ap-proxhnatifs ou Recherche aiialytique d'une mdlhode sure ^ -pour obtenir , dit -premier coup et rigoureusement y dans le calcul de ces nombres y touie C exactitude qu'oJi desire. A Paris, chez Duprat, libraire , qua! des Augustinsj 83 p. in-8.° , an 7. Aujourd'hui que I'usage de Parlthmc^tique d^cl- male est. introduit dans le commerce usuel de la vie, il est devenu plus essenliel que jamais d'en approfondir les principes. Les nombreux avantages qu'il procure, ne sont balances que par un inconve- nient : c'est que, dans la division, les r^suhats ne sont pas absolument exacts; ils ne sont qu'approxi- matif's. Dans I'extraction des racines , le calcul ordinaire, comme le calcul decimal , donne des nombres in- coramensurables, et cons^quemment toujours appro- ximatifs, lorsque Ton ne se sert point des signes radicaux. II est done (5galement utile pour I'ancienne comme pour la nouvelle arithm^lique, de calculer des regies sures , qui d^terminent comment on peut parvenir, par la voie la plus courte,a des r^sultats approch^s jusqu'au degre dont on a besoin pour le calcul que J'o,; fait. C'est acette tache que s'est livr^ I'auteur de cette lomc II, S lyS Litres divers, inf^iessanfe brofhure, ^ciite avec clar(^ et preci- sion. Les regies qu'il a invent^es, et qii'il d^veloppe parfaitement , sont un supplement n^cessaire a tons nos trail^s rl'arithnidtique , et il n'est plus permis dor^navant de les ignorer a quiconque en voudra composer un nouveau. L'imprimeur ( Hy , rue des Boucheries-Honore ,) m^rite aussi des eloges pour la beautd des Caracteres et la correction des calculs, assez rare dans les ou- vrages de ce genre. ZOOLOGIE. Tables niethod'ques des mammifcres ct des oiseaux obser\'es dans le departement de la haute Garonne , par Philippe PiCOT Lapeyrouse , membre de Vlnstitiit nationcul^ yirofesaeur d^hisioire naturelle a l^dcole centrale, imprunees par ordre de i' admin I'stra- tioji die departement de la haute Garonne , a C usage dfs dleves de Vecole centrale. A Toulouse, de I'im- primerie de la v * Douladouze j an Vii. L,e C. P/cot Lapeyrouse at connu avantageusemenl dans I'histoire naturelle , par les bons memoires dout il a enrichi la collection de I'ancienne acadenne de Toulouse , par sa Flore des Pyrenees , et par d'autjfs travaux ; il etolt impossible de faire clioix d*un sa- vant plus distingue pour la chaire d'histoire natu- relle de I'ecole centrale de la haute Garonne : aussi son cours est-il suivi , et par des jeunes gens qui cherchent une instruction elementaire, et par des hommes qui veulent perfectionner leurs conoois- sances. Nous observerons en passant, qui^ cette ad- misoion d'audileurs deja instruits et ben^voles dans les ecoles , est pour el les plus desavantageuse qu'u- tile; leprofesseur, oblige de briller , de montrer de- vant des hommes faits son eloquence ou son eru- ; dition , neglige les etres foibles auxqatls il est spe- cialement charge de donner del'instruction , pour Ip bien des etudes, il n'y faut admettre que de veri- table? ecoliers. I Livres divers, 2^9 LeC. Lapeyrousea extralt de son liisfoire desmam- miferes et des oiseaux du d(?partement de la haute Ga-" ronae, les especes quelle renferwe , il veut sans doufe dire la description leclinique des especes qu'elle ren- ferrae, et // lea a dtspos^es dans Cordre qui lui a puTii le plus iiaturel ; nous avons examine cet ordrc, ct nous avons vu qu'il ^toit absolument le ni'^me qne celui ^tabli par le C. Cu V J er , dans son excellent tableau dldmentaire de rhistoire nalurelle des ani~ Tvuux, dont nous avons donn^ I'extiait ( i ), et qu'il a adopts les ni^mes denominations. Nous avons recouru ^ la table des auteurs dont le C. Picot Lapeyrouse s'est seivi , et qui est en t6te de sa brochure; nous avons pens^ qu'il y indiqueroit la source oil il a pris sa classification ; quel a ^te notre ^(onnement de n'y pas meme trouver le nom du C. Cuvicr; si le C. La- Eeyrouse ^toit convaincu d'avoir voulu s'approprier I classificalion du C. Cuvier, ce seroit pour lui le cas de dire qu'on ne vole que Ls riches ; niais il est lui-nieme trop riche de son proprcfond, pour qu'oa puisse lesoupconner de la volont(? d'un pareil pjawiat , ce ne peut etre qu'une omission qu'il sempresiera de r^parer a la premiere occasion. Entomologie. Bdcrdations tirdes de Vhistoire naturelle , traduUes de Vallemandde M. WiLHELM , mil list re de la j;a- role de Dieu. A Augsbourg, par le tradncleur de Socrate rustique, tome premier, de la classe des insectes ; a Basle, chez Henry Huug-; a Paris, ciiez Amand Kcenig^ quai des Angustins , n.° 18. An Vli , 1799, in-8.° Nous avons di'ja publie le prospectus do cet ou- vrage dldmentaire (2 ) , nous en annoncons aujoiir- d'hui les deux premiers numeros; le prem'er com- mence par line introduction a I'e'tude des ins^ttcir, (t) Magasin Encyclop. AnrfSe Ifl , t. V , p. Soy. (h) S(/pr.i, Aim^c: lY, too). VI , p. 413. S a 5>8o Lwres divers. daps laquelle M. Wilhelm traite dcs slngnlarites qu'oflre I'etude de ces anlmaux , afin d*encouiager a leur dtude , comme a fait Linneus dans.sa dissertation iiititul^e M/mci//a insectorum: il expHque ensuite la m(^thode d'apres laquelle il exposera la science; il a pr(?fer^ celle de Linndus a celle de Fabricius: il termine par un precis de riiistoire de I'entoniologie. Apres ce discours pv(?lirainaire court et bien fait, et qui contient une foule de notions cutienses, M. Wilhelm passe a Texpllcation d'une plancbe qu'il a appel^e /rti>/c d'instruclion , parce qu'elle contient i'explication de toutes les parties d'un col^optere par- venu a son ^lat parfait ; celui que M. Wilhelm a choisi pour cette demonstration , est un scarabee tres-beau et fres-commun, le scaralneus jnenJarius , (le grand pilulaire ). On trouve dans cette table d'lns- truction , 29 differences retuarquables dans la forme des antenAes. M. Wilhelm commence ensuite Thistoire des sca- rabees, par celle de Vliercule et du nasicorne , dont il indique les metamorphoses , et figure aussi \a.larie et la nymphe ; les especes principales qui terminent ce numdro, sont Vactcoii , le phulaiigisie ^ Ic bousier capucin , le gytis. Le second numero commence par rhlstoiredu sca- rahceus goUathus. L. ( le grand cacique); nous ob- serverons a ce sujet, que ce beau col^optere differe un peu du vrai Goliath , et que le C. Olivier I'a trans- porte avec raison dans le genre cetoine ^%q>\\% le nom de ceioniacacicus , et que M. Fabricius, dont M. Wil- helm a adopts quelques genres en les combinant avec ]a jnethode de Linneus , a adopts ce changement. On pense bien qu'il donne un article assez ^tendu au scarabee sacr^ , ador^ dcs ^gyptiens. Les scara^ bans taiirus et vacca terminent la division des sca- rab^es a t^te ou corcelet arm^s. Le /o/7^i>«u«^ouvre celle des scarab^es A tete inerme; ]e pilulaire vient ensuite , et est sulvi de quelques- unes des pctites especes de cette division ; nous som- loes etonn^s que I'auieur ait laisse dans cetle divi- Livres divers, 28 f sjon , sons le nom ^e scarab ^e perle , le trox sablo- veiix <\i; Fabricius, qui appaitlent au genre Trox , dont le caiacteie est bien marqu^. Le hanncton , quoiqu'extr^nienient coininun , est digne de curiosity par ses singulieres in^famorphose* que Taiiteur figure dans une planche , et par les de- gats qu'il caust. M. Wilbelra sVIeve avecralsoncontre la sottise des parens qui perniettent aux en fans de mulilcr ces anlmaux dans leurs Jeiix , ce qui les ac- coulunie a I'insensibilite et a la barbarie. Les au- tres MELOLONTHES et les CETOJNES, dont les cou- leurs sout si riches et si varlees ^sont ensuite ofFerfes a la curiosife des enfans. Nous rcgreltons que I'au- teur se tenant, ici strlcteraent aux genres ^tablis par Linniens, qui les auroit reforni^^ lul-m^me s'il eut v^cu assez longtemps pour voir les immenses d^couvertes faites en entoniologie , ait laiss^ ces genres tres-dis- tlncts dans le genre *carab;rus , qui , par cette se- paration, devenu nioins nonibrcux , chavgeroit inolns la ni^niolre des enlans qui auroient ainsi des idees plus exactes. Les LUCANES succcdent au scarab^e ; I'auteur de- ceit celui que ses mandilules longues et rameuses ont fait appeler cerf-volaut. L'auteur termlne son second num<^ro par la descrip- tion de ces petits coleopteres qui detruisent les bois , 1-es (^toffes , les collections d'histoire naturelle , etc. \\ commence par les hostri. hes qwc Linneus avoit r^uni avec lesdermestes; ils'aitacheaux especes appellees iy- ■pographe et chahographe des sinuosit^s qu'elles for- ment sou vent entre IVcorceet le coeurdes bois queleur larve d^vore, et qui ressemblent a des lettres ou a des traits graves j il figure des portions de bois rongt^es par ces animaux ,pour laire nileux cotmolfre leurs singu- liers travaux \ le derniesle da lard , le dei n;csie])e!letier, sont aussi figures avec leur larve qui dcvore k-s anl- maux , les collections d'histolre naturelle , et menu- les livres oil elle perce ces trous ronds c[ui traversent sou- vent un ouvrage trcs-^pals ; la description de la vrilkte daus lous sts^eUts, Itruiine ce uunu'ro , et on aitur. S 3 ^82 Livres dh'ers. a lire \es particularites de cet insecte qui ronge le bols jusqu'au coeur, et a voir les singulaiit^s de ses metamorphoses. Cet ouvrage bien execute, est, comme nous I'a- vons deja dit, tres-propre a Tinstruction de la jeu- nesse , et doitetre recherche par les peies de families qui soignent I'^ducalion de leurs enfans. BOTANIQUE. La -FlaOnB des environs de Paris, ou Distribution md- thodique des jjlantes qui y croissent nature Heme nt , faite d'aprcs le sysieme de Linn^e{\ ) , avec le nom et la description de chacune en latin et en francois , C indication de leur lieu natal, de leur durde , dit temps de leur/foraison , de la coj.deurde leurs fleurs , et la citation des auteurs qui les ont le mieux de- crites , ou en ont donne les meilleurcs figures ; par J. L. Thvillier , botaniffte : nouvelle edition , revue et corrigee, cl considerablemcnt augment ee, A Paris, chez I'auteur, rue de Biev^re, au coin de celle St.- Victor, n,° 42, et H. L. P-erroneau , im- primeur , rue des grands Augustins , n.° 14. Prix , 6 iV. et 7 fr. 90 cent, franc de port, in-8.° de S5o pages. On n'avoit quele Botanicon.-parisiense deVAl llan T, et la Flore Ae" Pans , de Dalibart, quand le C. ThuillieR a publie pour la premiere fois sa Flore des environs de Paris , en 1790 ; cet ouvr.-'ge fut tres- bien accueilli , et devoit I'etre: son format ^toit cum- mode, quoiqu'ileut pu encore, par une meilleure dis- ft) Noii<; avons dernihcraent incUqae la mauicre donl on csfropis le uoiu A'Hippocrau ( Supra , t. I , p. ) On pe.H (lire la n.eme ; chose du gvand Zinnaus ^ doru le noin iivit aiiisi est sucdois ct jioii latin, coiTituc Cels:a$, If^ormius , Thorlacntcnt choisies, ^tablit que le galvanisme ne se nianifeste que par la reaction de la fibre sensible, qiril ne produit point d'effets se- condaires dans Ies substances inanimees, et qne Ies ph^noinenes galvaniqiies sont modlfi<5s selon Ies de- gr^s de I'incitabilil^ des organes , et selon ceux de la force irritante. II parle ensuite des conducteurs formes uniqueraent de substances animales, et des difFerentes experiences faites a ce sujet, du conduc- teur forme de substances m^talliques et charbon- neuscs , des condiicteurs composes de metaux ho- niogenes formant cbaine ou n'en formant pas, de nouveaux ph^nomenes d'irrilation occasionn^s par le simple contact de I'annature du nerf , sans cbaine cer(aines actions plus que ne font d'autres. II fait voir, par une quantity de passages, que Vellejus »e manque point de jugemcnt , qu'on trouve Uaus son i Li^fres divers ^ iSp hisfoire des vues ])rofondes , dcs lapprochemens qui prouventsa sagacity, et qui seroient dignes deTacite; de I'Impartialite m^me a I'^gard des ennemis des ro- nialns; tels que Mithridaie ( lib. ii, ch. 16), Marobo^ duusyXo'xA^'}, Marcomans (lib. 11, ch. 108 — 9), etJr- ininiiis ou Hermann , chef des Germains , qui defit les lc Coucerfc aux Ek'phans. ^^-j Lcs Paroles et Ja Musiquc. a39 Coiin-Maillard. 240 tTardin national dc Cayenne. S41 Pontc d'une Autruche, an Musee d'Histoire naturelie. S^i, Soci^t^ d'Eiuulalion d'Abbeville. Prix d'Aericultnre , propose par Ja Socill^ d'Acriculturedu d^- j' t.arteraent de Xa, Seine. 347 i Mejidicitt. a4a MMhinc^ touer Ir^vaitscaux. uA9 Au C. A L. Millin , sur roriginc de la decouveiie du sexe des planies. ^5e Iflsiitut nationial. ^^9 Prn proposes par I'lnstUut , dans l.i si-aucc du »5 inessidor au 7. a63 Voyage a6'ieu de rastroaomc Ta- lande. 5t65 Socic'tc asiatiqiie de Calcutta. 170 Univeisite deLcyde. a7it Nonvc'Ics du pofelcDclille. ibid. Mort duC. le Blanc. .275 Cours d'Anliquiits. ibid. L I V » JE S D t ▼ E R ». Astrouomie. Essai ffunc Astrononiie siinpli- fi6e, euricbicde deux plattches, a I'usage de la jeu^esse, etc.; par le C. J tan Priest. i"^ Matb^mntiques. '' Essat sur les nonibrcs approxima- juali fs ou Rechcichc analy tique d'une mctliode su« e , pour obtc- uir, du premier coup etrigou- reiKemcnt , daus le cakul de ' ces pombrt's , loule rexaciiLudp (Ju'on desire. ^77 Zoologic. Tables mcihodique.* des manimi- ffcrcs ct des oiseaux ob^crv^ danslcdeparlemciit dela liau'.c Garonne i jxar Philippe Picor lapeyrouse. ^7^ EniMmologie* R^cr^alionRlir^csdc I'histoire na- turelie, iraduiles de KallemaiH? deM. ryilhelm. ^79 fiotauique. La Flore des cnviroiK de Paris, , etc. ; par /. L ThuillUr. aU'- i^rS PhjsJque. E{ip(.'ilecccs sur le Galvanismc, par Humboldt , trad. 284 Histoire naturclle* Hisioirenatui'elIe,g^neraIectpar- ticulifere, etc.; par Leclcrc de Huffon. 287 Histoire, De fide historica Velleji Paler- tuli , elc. ; a Carolo Morgens- tern. 2U8 Anticjuit^s boitleloi«cs , oa Ta- bleau historique tl« Bordeaux » etc. ; pai- P. Btrnadau. -m)o liitt^ralurc oiientale. Traite des poids et luesures legale* dcs Musulniaasy tiaduil de Va- rabe de Makriii ; par A. J. Sylvestre de Sacy. 29 1 Xtomant. Les AventuiTS de Doin Quichoitt' de la Manehe, tiaduitts de I'fs- pagnol ; par Florian. 29^ A N N O N C E S. Clement Mahot , vaudeville anecdotiqua en un acte et en prose , des CC. DurAL el Arm AH T" Gouff£; rejjr^sentdy pour la premiere /his , au tht^dtre des Troubadourt^ ^le c^JIor^alan 7, A Paris, chez le Ubraire du theat!(e des Troubadours, rue dc Malthe et rue des Droits de rHomme, n." 44. Nous avons rendu compte de cette piece dans le .N.° du I.*' messidor an 7, Elle est prec^d^e d'une notice historique surles poetes Francois, depuisPhi- lippe-le-Bel , jusqu'a Clement Marot. A V I S. On pent s'adresser au Bureau du Magasin EncjclopJdkjue pom se procurer tons les Liwes qui paroissent en France et cliex i'Etrangcr, et g^n^raleinent pour tout ce qui concerac la Librujfi* aiicienne ei modcrne. On, sV charge aussi de loutes sortes d'impressions. Les Livres noureaux sent annonccs daus ce Journal aussltut aprts qu'ils out ^te rcmis au Bureau; c'est>4>dire> daus le Mu« in^ro qui se public aprts cette remise. Le Magasin parolt r^gulitreroent le premier de cliaqus mols. On prie Us Libraires qui envoient d«9 JLtyrta p9Ur l<$ anao/icef 4*m indi^ufr toujours I9 prix. (N.° 7.) i."Fructidor an 7. M A G A S I N ENCYCLOPEDIQUE, O U JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS, B. £ D I G £ Par A. L. Millin. ■T^ AVIS DES E D I T E U R S|' Le prix de ce Journal est fix^ : *i 9 francs pour trois naois, iB francs poui- six mois, 36 francs pour un an , Unt pour Paris que pour les D^parlemens , fraiic de port. On peut s'aclresser au Bureau du Journal pour se procuref tous les Livres gui pai-oisscnt en France et chez retrangcr, e( pour tout ce gui concerne la Librairie ancicnne et ruodeine. V--ionuent , et de la consideration due h ceu.^ yui ics tiUlivciu. A. L. M. Nolice siir SiiJim. 291 (repiit, en 176 1» un voyage en Norvege avec Schioen- niitg , savant tres-connu dans la litteiaturC du Nord , ou il re>:ta pendant 14 ans; nous remarcjuerons ce voyage, comme ayant eu la plus grande InflMence surle reste de sa vie , soit paice que sa liaison avcc Schioenning deleuiiina et augmenia sen gout pour rhistoire en gt'nerril , aussi bien que pour cclle de sa patrie en particulier, soit parce que le niarlage auquel ce s^Jour donna lieLi , lul iacilifa les moyens de faire de grandes depenses pour Tinstruction et; I'utilit^ publiques. Dansle cours de cinquanteannees , depuls 1748 jus- qu'en 179'J , il enrlclilt continutllement lalitteratuie de son pays, par des ecvits dont la vasle et immense erudition , le gout et le jugement , attireient a I'au- teur radmlration la plus raerit^e de tous les gens de lettres, comme sa douceur, sa probite, son hu- manity , sa bienveillance , qualit^s qui se nianifes- tent dans tous ses Merits, ne pouvoient que le falre aimer du public, a la reconnoissance duquel il avoit tant de litres. A I'age de 25 ans, II commenca la vasfe entreprlse de i'histoire complete Aw Dane- mark, depuis les temps les plus recules jusquVn 1400 , et ensuite il n'epargna aucune recherche qui put avoir quelque relation a cet'objet: ses lectures, aussi etendues dans tout genre de lltt^- rature que reflechles et judicieuses, le mettoient k portee de voir rhistoire des anclens peuples du Nord dans tous ses rapports avec I'histoire uni- verselle ; et la connolssance approfondie dei sources qui reslent encore dans les lan'gues septentrlonales T i ^ga, Biographic. les plus anclennes , le mit en ^tat de juger d'line foule de choses plus salnement que beaucoup d'^cri- vains modernes. Les o vragesqu'on peut regarder comme des pre- llmlnairesde son histoire de Danemark, sont , outre trols lrait(53,a) surlerol Canute le Grand , b)sur JEnc le Bon, c) sur Eric Ennin ^ publics dans les Essais de corrections sur l^ancienne histoire danoise et twr- Vi^gienne, C Forsoeg til Forbtdringcr i den gamle dun she vg nor sTie Historic y) par Suhmet G. Sch:oenning^ Co- penhague , lySy, 111-4.°, les sulvans : Essai d^une esquisse sur l^ histoire de Porigine dcs pcu~ jjles en general J comme une introduction a cetle des j)euples du Nord en particulier^ (Forsoeg til et Ud- kast of en Historic a-er B^olkenes Oprindelse i Jl- rnindelighed y soni en Indledning til de nordiske Folks I Scerdeleshed , ) Copenhague, 1769, in-4.° trad, en allemand , 1790, par Donatlus, a Lu- beck , in-8.° Sur l^origine la -plus ancienne des peuples du Nord j ( Om de nordiske Folks celdste Oprindelse j) 1770, in -4." Sur Odin et la theologie payenne dans le Nord ^ ( Oni Odin og den hedcenske Gudelere og Gudstieneste udi Borden , ) 1 771 , in-4.'' Histoire de L'' emigration des peuples du Nord j, fHis- ( torie om de fra ISorden uds'andrede Folk, J 1772- 1778 , 2 vol. in-4.'' Histoire critique de Dannemark dans les temps pay ens , (Critisk Historie af Dannemark i den hedcnske Tid,) Notice snr Suhrn. 298 1774-1781 , 4 vol. ln-4.° auxqiielsapparlient un vol. in-fol. piibiie en 1779 avec 96 tables. Ce sent ces 10 volumes qu'on pent appeler le grand niag;^sin de 1 histoire du Nord. A celie classe ap- pariK-Tt encore Touvragc intitule : Scriplorcs rerum danicarum incdu cevi , ijiios collcgit el adormnil Ja- cobus LangebecK^ -pobt ejus mortcvi pubLci juris fecit et -prcefutionem adjecil P. F. Suhm , toinus lY^HafnicE.i'jjd^ V, 1783. VI, 1786. VII, 1792. in-fol. ; ]e tome VIII.*' est sons presse. Ayantdlscutd toiites les matleres dont rob?curite ne pouvoU que nuire aiix recherches qui eloienl le but de son travail, ayant ^clairci , autant que pos- sible, toules les difiikult^s qui s'y rencontroient , il entreprit alors I'bictoire de Danemark , et il fut assez heureux pour I'acbever jusqu'a ia fin de I'e- poque qu'il s'etoit propos^e. Le premier volume de V Histoire de Danewarh y depuis les temps les plus ajiciens jusquW l\uinee6'o3 , CHitorie of Duumarh fru de ueldsle Tidtr ,) fut pu- blie en 1782 , in-4.'* Le 2. n'e, depuis 804, jusqu'en 941, en 1784. Le 3."-^ 942 loSo... 1787. Le 4.'"^ io36 1095... 1790. Le S.me ,096 H47... 1792. Le 6.nie ,1^8 1.57... 1793. Le 7."®, qui contient le royaume du Valdemar I.*"' , est k present sous presse. 11 a fini le reste jus- qu'a 1400, et on en a le manuscrit. Dans les Memoires de la &ociel6 des sciences de T 3 294 Biograpliie. Copc'uhagiie f on frouve une grande quanllle de Irai- t^s hisforiques de Suhm , comme : Essai szir le commerce et Id navigation des Danois et des Ncrvegiens au temps die paganisme , (Forsoeg tit en ytfkandlivg ovi de Tianskes og 'Norshes Handel og Seilads i den Hedenske Tid , i det Kiobenhavnshe Vidcnshibcrs-Sel.skahs Shifter , J an 1760 ^ tome 8.*^ Vans le IX. ^ siecle , an T765 , tome 9.' Sur Vannce de la mart du roi Sven TvesViaeg , (Tien dansJic Konges Svend TvesJdaegs Doedsaar inider^ socgt ,) an 1768, tome 8.* Sur lc3 dijficulles 0^11 e rencontre un ecrivain dans Vun- cienne histoire de Dannemarliet deNon-i^ge, (Tan- 7s des graces (12), ou les atlrayanles des- cilptions de la vohipt^, oinc^es des chariiies de la poesie, eaibiasrnt de jeunes cceurs.Enfin ,comptons encore I'emotion des sens (i3) et les traits biuians d'un long amour, aigulses par les rontrariet^s , ou plutot ac(^r(^s par cette chaleureuse impression de la Dalurequi fcrraente dans le seln des honimes et des animaux, an printemps de leur age, et lorsqu'ils respirenl, par torrens , le feu de la vie et de la volupte : Otto, segnilies , somnus , caro ^ fann'ina , 'vinum , Frosperitas , Indus, carniina , forma , puer. l.es voluptueux Indiens pourront aussi nous ap- prendre I'lnHuence qu'exerce sur eux I'operation de Masse?' ; ce p^trissement delicieux de foutes les arti culalions , qui plonge I'ame dans des sensations inexpriniables (14), ne paroit pas avoir ^t^ ignore (12) .... Cheironomon ledam , molli saltante Batyllo, Tuccia vesica; non impernt , Appula gannit Sicut in amplexu JUVEN. Sat. TI, V. 63. Delignnc^ hoinm. phy.siq. t. I , p. 2.a8, et Louis de Serves-, uisc. (le ];i sleriliic, p. 197, pcnsent que la clause, lorsqu'elle u'csl pas iminofleicc, rend les femnies plus fccondcs. (i3) Telle est celle que cause Ic dicu Fascinus : vojez Horace} Varron, ling. la(. lib. VI; Pline, lib. XXVIII, c. IV; et les Priape'ia, clt. Vojez aussi le pocme du taidinal Picae BeniOo, do j)<;i»c , (edit, operuin Basil, et Veuetiis.) (14) Le Gentil, voyage auxind. i. I , p. 129. Philtres. Soy desRomalns corrorapus, d'apres ces vers de Martial: Percunit (igili corpus nrte tractatrix , UlanurnifUti doctarn spargic omnibus memlris. En circonscrlvant icl notre carrlere , il se pi(?scn(c des considerations plus iniportantes. II ne s'aglt j)oint de s'cnqu^rir des moycns qui produisent cles afFec- tions partlculleres, et pour ainsi dive solitaires, dans J'organe de la generation, il faut encore de- terminer ceux qui peuvent auguienter la spennu^ topee ou la formation de la semence en g^n^ral , et non pas les causes qui peuvent en soUiciler I'eva- cuation. Nos recherches, se coallsant avec des prin- cipes plus profonds, plus nombreux et plus varies, denianderoient un oiivrage de longue haleine. Ainsi toutes les parties de I'organisme animal ayant entre eOes des connexions , des sympathies et des influences r^ciproques, aucune n'^tant isolte, mais formant, au contraire, une sorte de cercle vital, les afl'ec- tions de I'une font ressentir un contre-coup dans les autres. Qiielques-unes d'entr'elles jouissent nieme d'une plus grande activity monatcliujue j selon I'ex- pression de Van-Helmont j tels sont I'csloniac et le cerveau, dont la puissance tyrannise souvent les or- gancs de la generation (t5). 11 faudroit encore <\6- (i5) On ;i vu bcaiicoup d'iiiipuissancc5 pronuites par rimagi- nalion ; c'cst ce qui s'appclle nouer I'aiguilletCd. l^ierus , dc praesiigiis.l. Ill, c. y^^WW. Alexand. Benedict. I.XXIV , c. XlV. Fernet, palliol. 1. VI, c. Xlll. Lamotte , accoucli. 1. Ill, t. IV'. Stahl , de impot. vir. Alttinus , cle slcrilit. Salrnuih , ubs. 7U , 1 II , eic. L'iiuaginatioii fait aiissi des piodigcs cu aiuoiir, L'iu- fluL'uce de I'esiouiac, scion sou bon ou son uiauvais rtat,cst dc y 2 3o8 Matlcre mcdicale, ployer et analyser les efFets des afTections menfales^ d^peindre la chaleur sympathlque des sentiniens , I'atonie de rindlffVrence , la stupeur de la cralnle, et I'antipalhle de I'aversion. Bientot notre sujet, s'etendaiit sans cesse , embrasserolt le champ le plus vaste et le plus f(?coud de la nature , I'ln^pui- sable question de la reproduction ^des #tres, et son inoportance dans le systeiiie de I'univers. Bornons- nous done ici a considerer les efFets des matieres regardees comme aphrodisiaques. La substance reproductive de tons les etres animus qui comprennent le regne animal et vegetal, (quel- que systeme qu'on adopte d'allleurs,) est le r^sullat le plus vital de I'assimilation , et par consequent de la nutrition. Plus un corps s'assimllera de molecules ^trangeres , plus 11 ouvrira de sources fecondes a la reproduction. Ainsi , la nutrition est le fondement le plus solide de la gen(?ratIon, et celle-ci est une suite n^cessaire de la premiere. Les prcuves de cette importante connexion existent sur toute la tene. Vous les trouverez ,en comparanf la proportion des individus, qui augmente dans les contr^es chaudes et plantureuses , avec I'abondance de leur pature ou de leur prole, et qui d^croit dans d'autres cli- inats , a mesure que le fiold, etelgnant les fcux de Tamour et la vigiieur de la v^g^tatlon , diminue da- vantage la quantity de la nourriture. Les matieres brutes et inorganiqucs,loIn d'agran- tnenie trbs-grancl«>. Ceiix c/ui sonl adonncs aux cxci'S de tublc , sout souveut aiisog)'nes ou eaueiuis dts fenmics. J Philires. 809 dir la fonctlon reprodticlrice , n*y causent que des irritations parliculleres ,quelquefois ven^neuses (16), ou seulement toniques (17). On a vante de merae les stimulations produiles par la chrysocolleou borax (18) et par le muriate de soude (19). Si les min^raux n*augmentent I'activlt^ g^n^ra- trice que par des effets locaux , il n'en est pas ^ga- Icment de mfrae des corps organises. Indc'peiidam- inent de la simple nutrition, cette fonctlon repara- trice et conservatrice de tous les etres vivans, plu- sieurs d'entr'eux concourcnt pulssamment a fortifier i'energie brulante de I'amour. Ce n'est pas, toute- fols , que leur action ne puisse devenir funeste^ et souvent ra^me morlelle lorscju'cHe est excessive ; ce n'est pas qu'elle ne soit plus inutile que favorable, et qu'en augmentant le physique de I'amour, elle n'en diminue le contre-poids moral qui le regie. Oa ne peut doncse confier a leurs effets, sans se rendre coupable, surlout lorsque leur action n'est pas plus (c6) Sauvmges , nojolog. t. IV, p. 1^4, par I'arseDic — Brcs- lauer Saruuil. 172a. Juu. {I'j) Comiue les preparations martiales. Albert le Gractl vante la pierre^iiie. Plusieurs ancieus onl tru que I'asiroiite ( Madre^ pora fovotu, L.) aleont mejitem vexare mavitiy, Et solea pulsare nates JUVEN. Sat. VI, V, 610. ' Philtra nocent animis , -vim tjue furor is habent. Ovid. (2.0) Tels que le Gen-seng, ( V a nax quinque folium ,1^. ) cliwj ]cs Cliinois, et le Nin-si ( Sium ninsi , L. ; des Japonois. A'^oye*' Cullen, mat. mcd. t. II, p. 170. Voyez ce que Pline dit tVau- tres plantcs, J. XX, c. XXE, et 1. XXII, c. XXI et XXII, ). XXVI, c. X, etc. Vojez aussi Th^ophra&te; Maahiole^ prcf. sue Dioscorid.f etc. Philtres, 3 1 1 La raclne tie nianclra^ore (atropa ynandiagora , 1j.) que le bon La Fontaine a celebree , et que Rachel , epouse de Jacob, employa (zr) , clit-oii, avec succes; la pomme epineuse (d.itura stramo- nium ^ L,) qui passe pour cette herbe 'tTryroicuns de Thcophrasfe (22) , sont de cette famille. La hangue des Ptrsans qu'Adanson a regards comme le fameux nepenthes d'Homcre (2?.) , et qui paroit n'etre que le chanvre sauvage dont Pythagore fit pi-(?sent a rEurope; cette bangue , dls-je, melee a des aro- niates, alnsi que les semences du peganum luirmafu , L. (24) , causent une ivresse voluptueiise , qui aj )Ule les fleurs les plus douces aux plalsirs de I'aniour , mals q.ii, plongeant dans la stupidity, et faisant perdre la nu'moire, amene pr^raatur^ment , par uti cheniln de roses, aux portes du tombeau. Un somnlfere celebre dans la th^rapeudque , est VopLum , connu an pole coniine a Tf^qualeur, funeste (at) Genes, c. XXX, f. i5-r7. T, B. Porta, inng. natural. 1. II, c. XIX, (\\l qu'clie f;iit pcnlie Vcs^ril. JJUyoscyarnus Phj- saloides , L. produit aussi des effels violcns. {^l^) On a dit encore que c'e'loit une fougcrc. TheopJirast. liist. p'ant. 1. IX, c. XV. Thdocrit. pharmaceulr. p. i5. Dioscoride ct Saumaise cu onl aussi parle. (2.3) Pctr. Petit, Humeri Nepenihes , Uhraject. 1689, in-Ji.o, a fait des ixchciches a ce sujct. Vo^fcz la desctipliou de la Baugue tlaiis Garcias ab horto , p. 233. aroaiat. hist. 1. II, c. XXII, et Van Rheed-slLnif(ucs. (41) C. Jacob (Ethivus , obs. prop. 1. I ; ellc csl foit active en Topiquc. 3i6 Maiitte medic ale. Les llqururs spiritueuses et les subsfances odo- rantes des v^getaux donnent encore une grande Anergic a I'activite g(^n^ratrice. II est singulier que I'odeur des bulbes, des orcbid^es, celle des chalons du cbatalgnier et des aatheres de plusieurs fleurs , ressemble a celle du spermc. Le cbarme des odcurs, qui est si puissant sur I'imaglnation , coiume I'a reuiaiqu^ J. J, Rousseau, entraine imp^tueusement vers ce sentiinent encbanleur, le plus puissant de toute la nature. C'est ainsi que Jes poetes qui ont chants les fleurs et leurs doux parfums (42) , ont aussi d^pelnt les feux de I'amour quVHes ont allum^. Tel est le pouvoir immense de I'imaginalion , die cette source aussi ft'conde en illusions que le fut autrefois la boite de Pandore en biens et en maux. Entrons maintenant dans une caniere non moins riche que la prec^dente, celle des philtres animaux. II semble que, plus assirail^s a notre substance, ils doivent exciter plus immediatement nos organes physiques; en effet, cette idee ne s'eloigne pas en- tierement de la v^rit^, Cependant, s'ils sont quel- quefois plus energiques que ceux des v^g^laux , ils sont moins varies et moins nombreux j ils ont pret^ davantage amille applications ridiculement supersli- lieuses et magiques , ou ni^me funestes , comme nous le verrons. Nous avons fait remarquer qu'un grand nombre (42) Le rigidc Siniique, dc vita beat, c. XI, rcpioclie aux Roiuains d'ahust-r des odeurs : et ne nares interim cessent , odoribus variis injicitur locus ipse in ^uo luxuries paren- tantur. Philires. 3 17 de substances aphrodlslaques devant ce((e propri^t^ ptincipalement a la nutrition , Icur influence doit ^tre plus grande par certains philtres animaux qui aiinientent proportionnellement davantage que les v^getaux. Mais, ind^pendamment de cette action reconnue, ilse presente ici un stimulant particulier, approprie, et pour ainsl dire vital, quiform^ par les organes de la generation, augmente la force et I'energie de la vitalil^. Cette substance inconcevable nous reporte aux causes occultes repouss^es (et quelquefois a tort ) (*) par la physique tnoderne ; elle donne une vigueur indomptable au taureau robuste, elle durcit ses aiuscles et les empreint de son virus odorant et f^tide (43). C'est son activity puissant e qui rend les aniroaux entiers si sup(?rieurs en tout a ceux que I'homme mutile a son gre (44.) ; cVst elle qui allume le gdnie de cclui-ci, ainsi qu'clle Ibrrae son physique ; qui lui communique cette odeur d'homme qui le distingue d'un sexe plus foible et plus tendre; enfin, c'est ce pos. lyc — an cerf aussi. Russel , a?conc)in. of na(. p. 93. — et au saiiglier. Haile, Thiere, p. 36o. Lu/fon , t. V, p. i2r. '44) H^ithrff, de caslral. p. 47. Graof, do- vit/org. p. tufs (45) Arctceus , diuliirn. 1. II , c. V. 3 1 8 Ma lie re medic ale, tient cliez lui une sant^ atlildtlque (46) et line vigucur musculaire n^cessaires a la vie surabondante qui sert a la g^n(?ratlon de ses semblables (47). Ce u'cst pas I'agrcment de I'odorat que cherche Ici la nature 5 c'est iiti but plus augusle et plus magnl- fique , celui de la reproduction des especes. La femme n'est point prlv^e de cetfe sorfe de virus animal. Ainsi que chez les hommes , il est pvincipalement reniarquable dans les temp^ramens sees et billeux , et produit en elles les memes effc-ts (48). C'est hii,surtout, qui determine cette efFervescence aveugle, qui egare et pr^clpile dans des i'ureurs amoureuses, Ihomme soumis a sa vive influence. Ainsi dans tous les animaux se trouve cette sorte de philtre naturel (49), porte par chaque sexe , pour s'attirer mutueliement, pour s'embraser par la flarnnie electrique de la generation. Cette proprl^te , diversenient modifi^e, forme, peut-etre plus que toute autre chose, la chaine de nos affec- tions, et devient souvent la source inconnue de tant de sympathies ou d'antipathies dont on n'apercoit pas des causes visibles chez beaucoup d'individus. La spermatopee est done le Ibndement principal (46) De Mein , iiat. Imruan. p. 14. (47) WithofJ\ toiinnent. HI el IV. — Ilalltit' , clcrn. pliysiol. 1. XX VII, sect. Ill, p. 546. (48) Mart. Schuvlg, parilieiiolog. p. 190. (49) Halhr, ibid. 1. XXV 11 , .sect. Ill, p. 557. L^odcMi- d'lm sexe est aus.si pcu rtclieiclicc dc tx-luj i|iii la purlc , qu'clle Test de raiilie .sexe. Cclui-ci est nuiui d'um; odeur (]ui u^it ic'cipro- fjuemciii sur le prciiiicr. Philtres. 819 de foils ces cfTcts si nonibreux dans cliaqno sexe. Cest coiume le dit I'ingeuleux \ an-Hclmont , dans son style mystique, une certaine confcrmentation de muniie. D'elle seule , en effet, on a pu dire: TJrget amor stirnulis , telisque potentihus urit , F.fftetum. reparans corpus , viridemejiie juventam Insinuatis GfiOFFROy, Hyg':^ne. La vigueur de riiomme , ^puis^e par de vives et longues passions amoureiises , se renouvelle par la chaleur bienfaisante que I'excitement imparlait de I'aniour reveille dans tons ses mcmbres assoupis. Gaub'us ne donne pas d'autie raison du pronijlt rse insinue dans les poivs d'un vieillard accabl^ sous le poids de ses infirmites. Les Orientaux retrenipent ainsi le ressort de leiir vie d^faillante, dans les bras et la couche dcs Jeuncs vierges. Cest ainsi qu'en usereut David au d(?clin descs jours , et tant d'autres voluptueux dont la vie s'est consum^e dans la source brulante des plaisirs. II paroit que I'hoinme, dans I'c'lat de nature, a , comme Ic rcstc des aniiiiaux , ses saisons parh'cu- lieres destin<:^es a sa reproduction (5o) ; ce qui explique pouiquoi il nait bcaucoup plus d'enfans dans certains temps dc Tannce que dans les autics, (/5o) Sonnerat, Vovag. aux Iiid. t. II, 1. IV, p. io3. .Sio Mai /ere mcdlcale. conime BufTon , Wargentin et qnelques aufres I'ont observ(:^. CeKe cause, r^unie aux precedentes, dolt encore en augmenter les efFets , et concourir a cette grande et unique fin que la nature se propose dans toutes ses operations, la production de la vie. ExaiTiinons, d'une raaniere plus precise , rorlglne commune de cette puissance excltante de la vita- lite. Dans le temple de la nature, dans les organcs de la generation des deux sexes, chez tons les ani- niaux qui s'accouplent (5i), on rencontre a I'cxtd- rleur, des glandes qui s^cretent une liqueur fi^tide , cxtremement stimulante pour chaque sexe difFrrent de celui qui le porte, et qui leur est quelquefois tellement exclusive, que ?on action est nulie pour toutes les autrcs especes. Ces glandes, tres-connues dans la plupart des mammi feres (52) , ne le sont pas de meme cliez plnsleurs autres classes tl'ani- maux qui en paroissent privds au premier aspect , mais chez Icsquels la force de I'analogle invite a les admettre. Cc sont dies qui, se developpant dans le tcraps de I'amour (53), produisent ces odeurs ani- males, teiies que leca.s/o/vz////^ le muse ,\diCivette >G\.Cn dont I'^nergie a tant d'induence sur le sysl^me ult- rin de la fcmme et des animaux. Eiles impregnent (or) Ceux (]ni ne s'actooplent pas sont les zoopliytcs , qnel- ques veis, et les inoliiiscjiics bivalves. Les poissons , quoique Dioiques, ne s'iitcoiiplcnt pas, cxcepte les chondioplerygiens. (5'^) Georg. Gmelin, nov, comment. Petropol. t. IV, p. S.lg. (53) Dans le rat niusqn^, Sarrazin , luem. acad. scicnc, lyviS, p. 340. —"Denys, Aincriq, Sept. t. II, p- "79. — Dans I'opossum. Cou'per, anat. p. 16. — Dans Tauimal du muse. Schrock, hisf. xnochi. p. 7, etc, uurtout . Phil I res. 32 1 suvfout la peaii de rindividu qui les produit. C'cst aiusi que le bouc pone iine odeur qui est passee ea proverbe pour ceiiains homines ties-vigoureux (54). Fenurcjue sub ala Trux habicare caper Catulle. ', Olet Gorgonius hircum. HORACK. Elle est tres-remarquahle sous I'alsselle, et le pain qui en est imbibe, rend fidele, dit-on , le chlen qui le mange. Les personnes privies de quelque niembre sont fort sujettes a ces sorles d'odeurs, et paroissent secr^ter aussi plus de semence. On reprochoit a An- flanire, reine dcs Amazones, de s'etre marine a un boiteux ; elle r(!^pondit : «g/if«e y.u>^o? oi(pti , optmie claudus Ola us Borrichius a vu un singe qui di.stinguolt, par I'odovat , les femmes qui Violent les plus ardentes en amour, et qui avoit de la pre- dilection pour elles. Une matiere que I'antiqulte s'est plue h. consid^- rer comme un philtre redoutable , est VhlppoTna* nes (55) , si vaht^ par les poetes ^rotiques. Les cavales en donnent de deux especes. Nous ne parlous en ce moment que de celui qui decoule de leur (64) Surtout sous raissellc. Heucherus , de steiilit. p. 17. (55) 'Inv^, clicval , fcecjvo^ecf ^ inettre en fureiir. II exci'e, en effct, i I'aiiiour, Tctalou clont on en frotte les naiincs. Olivier J)c Serres, ilic'at, d'agric. p, 1.74, ( edit, de Rouen, 1646 , iii-4.0 j. Tome II. X 32S, Mr// 1 ere iJivdicale. viilve , dans le temps, du rut (56), comme chez toules les fcmclles dcs mainuiireres. Virus cuphitK stUlat ah itiguine etjuce. JJippomanes Propkixce, c!eg. H/'ppomaiies cupidce stiUat oh inguine equce. TiiiuLLi;, tk'g. 1V;I. JI. '..... Lentum distitldt ab inguine virus , Jiippoftianes quod sa'pe mala; Icgere noverca;, Miscueruiitque herhos et noii innoxia verba. Virgil. Gcorg. 1. III,>. •j.'^i. J'ignore si son action stlniulanle exerce son dner- gie sar d'autves especes que ]a slenne propre. Un medecin a pictendu que I'ean corroiiipue par un lierisson en rut, causolt un priapisme a ceux qui en buvoient (57). On a dit encore que le sperme du cerf (58) et celui de I'homme etoieut aphrodisiaqnes. Connblen n'a-t-on pas vant^ les menstrues des fem- mes (69) , surt04.it cewx des rousses, et de celles qui' (56) Les laies en foiirnisscnt nne sorle qii'on appelle Apria. Tojez Forta, phythogii. 1. VI, c, Y.— L'isle, husbaiulry. Th. II, p. 336. — Ell poitaiit sur soi mi corps impregne de celui (I'line chienue , on se fait sinvie dcs inriliiis. Poiir celui de la cavi\h , Aristot. Hist, aniui. 1. VI, c. XV'III. Plin. Hist, iiat.' 1. XXVIII, c. XI. (67) Cleghorn , natiir. history of minoixa , p. 75. (58) Bieslauer Sammluug. 1726, oclobre. (59) P7>'ecle/.ius, pbysiolug. sect. Ill, c. XXIX , §. II , p. 2to, — Epliciiier. nat. cur. 1. 1. — Bonaclol, p- 39. Com. Stalpart^ Van . dcr Vyiel , cent. II, obs. XIX, en Vapporlcnt de fiinestcs exciU- ples. Cixlius Aurelian a nid avec raison que le sang du taiueai^' iut uu poison. Tard. pass. 1, I, c. lY, p. 291, Phll/res. 323 sent les plus passlonnt'ej (60) ! An mnlns , 11 parolt certain que les desirs v^nericns conhibuent a cette secr{^jion perlodique (61); cjuelf[;cs {Vmmes repan- deiit ni^me dans ce temps une odeur ibrte (62":, qui auia fait aftrlbuer line quallld vdneueuse a ce sang (63). J'ai remarcju^, avcc surprise, chez une fcniine sainc, qu'il faisoit toaiber le^ verrues sur lesquclles on en avoit applique jilusleurs fbis sans autre reniede,ce qui paroitroit y iiidiquer une sorte d'acrotc'. Les philtres , on pi u tot les poisons composes avrc ces substances unies a divers aiomates, sont les plus terribles et les plus dangereux de tons ceux qu'une folle superstition ait invenles. On volt a quels exces de prejnges et d'inipudeur |;euvent conduire les fu- reurs de la plus aidente de toutes les passions, et cotnbien ellc pent entrainer de calamit^s , aiitant par riiorreur qu'inspirent de telles niatieres , que par leur virulente activite. Elles donnent nalssance a une foule de maladies convulsives, telles que (60) Zacutus , lusit. \. lU, obs. LXX!X , a (lit que lo sang tl'iiii loiix avoit cause one fatuite iucuraijic. — Van clcr IJ'iel , ibid. p. 22.3, trad, fiancoisc. (6r) Coschuitz , organism, p. 99, ct Frsind , cmtiicnol. (Gu) Goelich, obs. nied. chir. ?,. — Holler, ibid I. XXVIf. (6.3) Cclle opinion lies-ancicnne a I'le c^lle du pliilosoplie Dcmocrite , dans sou livic dc la symuatliic et de I'aniipatbie dcs cboscs. Ensnire Pline , I. Ml, c' xV, ei 1. XXVIII, c. VII; cnsiiiic Plutarque , Columelte , 1. XI, c. Xf , ^-feV/en, bist.anini- 1. A III, I'ont rc'peli'. On a eii tort dc picicndie tjuc lettc <>piinun lions vicnt dts Aialjcs. Kiebuhr s'cst assure que Icurs fcniincs n'ont pas dcs mcnstrucs plus tonompiics que les Eui-.)pt'cuucs, X 2 o:z4 Malicrc medic ale, V\\y?,iCt\c ^ I'c'pilepsie, I'apoplexle, la paralysie, la sfupltlite, les accablcmens, Ics d^lires, les subver- sions totales de la raison, la phr(?nesie, etc. ; affrcux lounnens pour le reste de la vie, et qui ont sou- vent lait attenter sur sol-meme, comme le celebre poete Lucrece, et tant d'.iutres qui ont traine des jours inforlun^s, obscurcis par ces pernicieux breu- vages (64). Le sediment muqueux et urineux de I'allantoide , dans la junient pleine (65), qui se retrouve quel- quefois sur le front da poulain nalssant (66), a de m^me el^ tres-c^l^br^ par les anclens , mais avec aussi peu de raison que le precedent. Qua'rititr et nnscentis equi de fronie revulsus , Et rnatri prcereptus amor VmciL. yEncid. 1. IV, V. 5i5. Fallttur cemonias c/uisquis decurrit ad artes , Datque quod a teneri /route revellit equi. Ovid. Ais am, ■ Ut avunculus /lie Neronis , Cui to tarn tremuli front em Ccesonia pulli Infudit Juvenal , Sat, VI. La seule reflexion faisant assez connoitre la full- ((14) Euse.be rapporle ce fait. iS'wc^^ot?^ , c. 5o, dit que Caligula (i'jviiit ('liiIciix par tctle cause. Lucullus en moiu'iu , scion. - Fhuarque. Cufpinien dit ]a iiieine tliose (I'un due de Bavicrc, ct Fahricius, du poete allciiiaud Pierre Lctich. L.zi Iiistoiies sout icnipiic's do pareils traits. (65j Rnygerus, Eph. iiat. cur. 167?), an}>, p. 94, et surtout^ ]e cclcbrc Daubetiton ^ mJiii. acad. dcs sciences, r7'5r. (66) Jristot. liisi. an. VI , 22,. Plin, VIII, 4a. Columella ,YI. Voycz la disEcriat. de £(7rle sur tc sujot, u la fin de son diclionr Philtres, 023 litd de cct objct , nous passerons a de plus iiitercs- sans. Les odeurs animales , foiirnies par diverses secre- tions, produlsent de grands effets dans r^conomle luimaine , et principalement sur le systenie ner- veux , qui en est si lacilement ^mu dans unc de ses plus grandes dependances 5 les organes de la generation sur lesquels 11 a git despotiquement. Le muse (67), la clvette (68) et I'ambre grls (69) ont une energie as->ez puissante sur la fonctlon g^- neratrice. lis produlsent une sorte d'agacement hys- t<^rl(pje sur les ienimes dont le syst^me nerveux est fort Irritable (70). Cependant les anclennes Ro- maines, et bcaueoup d'^Egyptlennes et d'lndlennes (71) les eniplolent avec profusion, persuadc'es qu'lls augmcntent les plaislrs de ramour, et c'est ce que (6-7) Lucas Schroecliius , lilst. mosthi. c XXXIV, p. i53. ^verrho'es dit (jii'il cause lies pollutions uoctnines. (68) Petr. Castellus , dc hiacna odorat. c. X. (69) Just, fid, Klobius , hist, anibar. — iJ/arjzV. Ficin. de vita prodnc. 1. II, c. IX, p. {5^ , le regarfle coiinne aphrodisiaquc. Quoicjuc cclte subsiancc paroiss -'elre une concretion gastiic|ue des balcincs-cachalois {phjseter macrocephalus , L. ) • coniinc Swediaur I'a nionlr^. Cetle opinion est anciciine , voycz Klob. ibid. opin. XVII; cl!c a etc developpce dcpuis. (70) Olaus Magnus f de gciit. sepicntr. I. XVI, c. XIV, le dit mCine dcs feniiiics robusies du Nord ; elles craigncnt qu'ils lie les fassent-. avortcr. (■yr) Faber Lyncceus ^ hist. nat. incxic. — Prosp. ^Ipinus , de medic. 3egvpt. 1. Hi, c. XV, p. 107. lis discnl qu'ellcs en font iiu grand usage dans kur toilette, ct s'cn paifuuient ks parlies iiaiurellcs. X 3 026 Malicre mcdicale. ]eur a rcprocli^ le rlglde saint Jerome (72). Les pc'chciirs savent qu'en fVottant tie muse 011 de ci- vcKe }e cloaque ou I'orlfice externe de Fovaire dcs carnes , on les fait fraytr plus tot et plus abon- damnient (tB). Qtioique I'odeur fetide du castoreum (74) soit an- filiysferlque , ct que Mercurial ait pense que ce rei5iede heroi(|ue s'opposoit a la propagation , ce- pendant ses vertus conlraires coiume emm^nago- gucs (75) sent assez puissantes pour yapproclier cede substance des pr^cedcntes. En efFct , tout ce qui sort, chezles aoimaux, d'une source commune , doit jouir a pen pres des memes propri^t^s ; telles sont les malieres qui servent^chez ces 6tres, a les attirer a. Facte de Ja reproduction de leurs especes. On Tcmarque, de plus, que les quadrupedes qui four- nissent des odeurs fortes sont souvent plus proli- fiques que les autres. On a recommand^, par le mcme principe, raais avec bicn moins de fonderaent, Vuterus de I'hyene ou plulot de la civelte, celui de la base et de la truie (76) , le priape de loup ,* de cerf , etc. 5 mais (72) .S". Hieronymus , advers. Joviuiau. 1. 11. —Id. epist. ad Demelriad. virg. el in vita MarceUae. (yS) Block, Fistli. DcLUschl. 1. 1 , p. ir5. (74) J. Mar ills, casLorolog. viiidob. i685,ia-8.° (75) Geoffroj , mat. nied. de castoreo. —Spielman, instit.' luat. nied. p. .5^5. — Dale, phaimacolog. ( edit. IV. ) p. 446,66 tons les antics pliannacologistes. (76) Van den Eossche , Iiist. raed. animal. Bruxell. ifiSg , in-4.0, a rasscuiblc lout ce cpie les aucicns out dit sur cet objet , aiosi PJiiIiies. 827 •on ne pent ralsonnabletnent Icur adrllmer quelque activitd stimulante , puisquVlle doit se disslper par la desslccation qu'on leiir fait sublr. Je nie lia(e de passer a des animaux d'une autre classe. Tndependammcnt dcs olseaux dont on a vantt' la chair et les ocufs, a cause de Icur cxcel- lentp quality alimentaire , la tovine caret (77), le lezard seine (78) ont ) Baglivi, c. VI. — Serao , dccadeiTi,p. 2o. (89) Mich.Frid. Lochner , Eph. nat. cur. dec. II, an VI , obs.' i26, p. 44t. (90) Krascheninnikow , liist. du Kamtsch. p. 5oR, edil. franc, (gt) AmericL Vespucci , relat. hist. edit. Sliasb. iSoS. '\o-jt7. aussi Paw , letli. philos. sur les Amciic. t. I , p. cc - 54 , ( Luiu!. 33o Maliere inedicaJc. gen^rafeurs , en y cl(?feniiinant iine aflluence Inflani- mafolre de sang et d'humeurs, en augmentant en- .J fin leur force tonlque. Toute glande irrifi^e d'une maniere qiie!conqi:e, secrefe davantage de liqueurs et ravive ses fonchons; c'est ce qii'on observe sans cesse dans les glandes saJivdires, les reins, l'e.sto- inac , etc. C'est ce qu'on reniarque de m^me dans" les glandes s^niinico]es. I! est vrai que ces demieres ne le sent quelquefols que par sympathie, 6u par I'influeuce puissante, soit du ceiveau, soit de I'es- tomac , soit de la peau, etc. Tout ce qui suit les lois de ]a nature, est blen'; tout ce qui s'en ecarte,est foiijouis iiial. Pense-t-on efre plus savant qu'elle ; et comment peut-on croire qu'on la dirigera niieux qu'elle ne le feroit elle- meme ? C'est pour avoir trop souvent rrjepris^ ses sages avis , ou plulot ses douces It cons , que leS ; ihommes ont ouvert sous leurs pas les nombreux abymes d'une mort prematurce , et que leur car- « riere s'est herissee d'une foule de maladies , fruits »j amers de leurs longues et dangereuses imprudences. Les voies memes par les;que]Ies lis ont tente de trom- per la nature, ne leur sont-elles pas funestes ? Quels perils n'entourent pas cette foule de drogues bru- Jantes, ces philtres dont I'activite deprave ou bou- leverse I'entendement , suscite la d^mence, la fu- reur , la phrenesie , et tant d'afFections nerveuses et hyst^riques, dont I'energie cause de violentes he- niorrhagies uterines,des avortemens inortels ^ co\- ronipt et tarit le lait des nourrices, ne produit que de ch^tifs ayortons, ou des etres mutiies et imbe- Phillies. . 33 r clllcs (92), et rend sf^rlle par Irop crardeur (go). Si la jouissance a, dans les femmes , des relations plus c'ttndijcs que chez Thomme (94), ce que je me garderai bien de decider comme un uouveari Tir^- sias , les effets violens des potions aphiodisiaques coivent Icur etre plus funestes, e.t (aire sorlir , scion I'cxprcssion de Montagne , leur raibon hors dc ses gons (95). Elles CDnduisent dans le scntier de ]a mort, par nne pente rapidc ; nialheurcux qui se livre a leurs cliarmes trompcurs , il n'y trouvcra qu'une source in(?pnisable de regrets , et ^pronvera des partes irreparables. On peat s'cu rapporter a« moius a Ovide, lorsqu'il dlt : Nee data piofuerunt pnllentia pJtihra puell's. Et le meilleur des philtres sera toujours celui que recommande ce poete cliarmant : Sit procul oinue nefas ; ut ameris amabilis esto. (92,) Louis Giiyon , lecons diverses, t. Ill, p. 55r. — Et Laur. Jouberi; , loco tit. parr. II. (93) Ceux qui sont trop saTaces font peu ou point d'enfans. Joubert , ibid. c. XXI, p. i5r. (94) Delignac, de I'liommc ct de la fcmiue, t. 11, p- 55. (96) Essay's, ]. Ill, c. V, p. 112. C II R O N O L O G I E. Siir le lemps anqucl a recu Pjlliagore, JL'HIstohe dePyfliagore estassez connue, nousavons quatre auteurs anciens qui ont (qx'X sa vie ; Diogcnc Laerce, Porpliyre, lamblique, ctun anonyme extrait par Photius; tous quatre avoient sous les yeux des hi.^toires plus anciennes de notre philosophe qu'ils citent avec soin : et plusieurs modernes , parmi ]es- quels le docle Dacier ne doit point etre oublie , ont execute la meme entreprise. Tous ces historians sont a peu pres d'accord sur I'epoque a laquelle ils placent Pytliagore , qu'ils font contemporain de Thales , quoique plus jeune ; et I'ecole pythagoriclenne est a peu pres gen^ralement reconnue conime une branche de la secte lonique , fondle par Thales. Aucun auteur ancien ne donne I'epoque precise de la naissance de Pythagore; le savant Larcher , dans la chronologic d'H^rodote, y suppl^e d'une raa- niere ingenieuse. Eratosthenes, dit-il , cite par Dio- gene Laerce (i), assure que Pythagore ayant voulu combattre avec les enfans ,aupugilat , en la 48/olym- piade , avolt efe rejete de cette classe par les agonothetes ; que sur le champ il ^Joit entre en lice avec les homnies, et qu'il avoit yaincu tous ses an- (r) Lib. 8 , Scgm. 47, Pjihagore, 333 Ingonisles : ce fait est conflrnie par Eusebe, qui rapporte la mCMue chose clans ses olympioniques (2). Or, I'age compelent pour enlrer dans la classe ties liommes etoit vingt ans , ainsi que nous I'apprend Harpocration (3) ; Pythagore n'avolt done point en- core vingi ans, et avoit au moins 19 ans; car, s'il eiit eu vingt ans accomplls , comment auroit-il ose entrer en lice avec les en fans? et, s'il n'eut pas eu au moins 19 ans, il n^iuroit pas ete assez fort pour se mesurcr avec les hommes : il est done n^ la pre- miere annde de la 48/ olympiade , qui r(*pond a I'an 608 avant I'ere chr^tienne. Ce sentiment est encore apjuiy^ par Anfilochus, cit^ par Clement d'Alexandrie (4). Get auteur avoit ^crit sur tous les savans, depuis la fleur de I'age (5) de Pythagore, jiisqu'a la mort d'Epicure , arriv^e le lo du mois gam^lion , et cet espace renferme 3i2 ans en tout; or. Epicure est mort, selon Diogene Laerce (6), 272 ans avant i'ere chretienne, la se- conde ann^e de la 127/ olympiade , il avoit alors 72 ans, et Ciceron dit aussi la meme chose (7); si I'ou ajoute a 272, qui est I'annc'cde la mort d'Epicure, (^) I'^'ge 40. {X) All moi Ett to utIi; y,^>}?-eti , p. 67. (4) Stromal, lib. i , p. 366, 1.8. (5) Telle est la signification du mot y-iXtKiot. Larcher en rapporte pliislcurs excmplcs dans scs notes sur Hcrodotc. (6) Segm. i5 du livrc io,corrigt' d'aprcs dcs nianuscriis, par Casaubon, Jacques Sauluiier , Jostpli Scaliger , Gassendi et l^Ie- uagc. C?) J^e Fato , T-V- 334 CJironologie. 3x2 qui est Tespace cle temps ecouJc , seJon Anti-; ' Iqchiis, clepuls I'age virll de, Pythagore jiisqu'a la^ ^ mort d'Epicme , on aura I'an 684 avant I'ere clire-> tienne , et la premiere ann(?e de la 49. olympiade ; Pythagore etoit done homrne fait , en S84 , c'est- a-dire qi'il avoit alors environ 2.5 ans , ce qui s'accorde avec I'hypothese d'Era(osthenes , qui le fait, naitre 608 ans avant I'ere chr(?tienne. Aulus Gellius , appele commun(?inent Aulugelle, dans un chapitre (8), ou il dit s'etrc form^ une no- tice clironologique bien exacte des })^riodes de I'an- tiqulte, et dcs grilnds homraes qui ont illustr^ les premiers ages du monde, assure qne Pythagore vint ] en Italie lorsque Tarquin le jeune, surnonim^ Ic superbe, monia sur le trone, c'est-a-dire , I'an 684 avant I'ere chretienne, Pythagore avant 74 ans 5 Au- li-gelle est d'accord sur ce fait avec Cicpron (9), qui dit aussi que Pythagore vint en Italie sous le r'egne de Tarquin le superbe. Tife-Live (10) fait vivre ce philosophe sous Servius TuUius, et en cela il ne se tronipe point, puisque Servius Tulljus regna -[ depuis Tan S78 jusqu'a I'an 534, depuis la 3o.® jusqu'a la 74.' annee de Pythagore. Quant an temps auquel mourut ce philosophe, \\ paroit constant que ce fut (11) vers cciui de la conju- (o) Livre 17, cli, 2r. (9) De Oraiore , lib. a, cli. 87. (10) Livre i , rli. li). (rr) lamhlich. Vita Pyth.igorx ^ cap. 35, p. 2.00 de I'cJitiou -l d« Kustci-, Amstdodaml , 1707. Pjlhagore. 335 ration de Cylon centre les pydiagorlclens: or , cctte conjuration (12) (l^clata peu apres la destruction de Sibaris par les Crotoniates , et , cons^quemment , vers 5io ans avant I'ere chr^lienne; il avolt alors 98 ans : ccla est confirme par larablique, qui assure (i3) qu'llavecu en tout pies decent ans, et par Tzetzes , qui dit (i4)qu'il est mort ag^ de 99 ans: I'anonyme de Pholius (i5} Ic fait vivre 104 ans; niais ce se- roit le faire mourir trop tard , que de placer IV- poque dc sa mort, avec Eusebe (16), sous la troi- sierne anndede la '-jO^ olymplade, ou Pan 497 avar.t I'ere clirctienne: Diogene Laerce observe (17) qu'He- radide, fils de Serapion, dit que Pythagore mourut ag^ de 80 ans , selon le partage qu'il avoit iui-meme fait des diff^reus ages de la vie, nials que, suivant J'opinion la plus gen^rale , ce philosophe parvint a Page de 90 ans. Ces legeres differences ne riieritent pas d'arr^ter un lec(eur raisonnable , dans Phistoire de temps aussi recules. II n'en est pas de nieme , lorsqu'a Paide de quel, ques passages obscurs on veut laire remonler la nais- sance de Pythagore de trois siecles; ce seroit egaler lessiecles hisloriques aux siecles niylhologlques , que (t2) Id. cap. 35, p. ao5. (i3) Id. cap. 36, p. 2i3. (14} Chll. II, 366. (if)) Page 06 du Puipliyrc qui se iclie avcc riambliquc de- Kusler. . (16) Voyez rediliou srccque, pages -[3 ct i^a, et la version laliue, p. i3o. (i?) Livrc 8. 336 Chronologie. d'y admeftre une pare! lie confusion ; mals ce seroit aussl ne pas rendre justice aux savans que I'esprit de systeme a pu cntrainer , que de ne pas examiner ]eur opinion. lis s'appuient d'abord sur une autorit^ bien res- pectable , celle d'Homere , convenant que Pht^r^cid^s a ^t^ le maitre de Pylbagoie, ce qui est une des preuves de I'opinion commune, puisque le temps auquel a v^cu Pherecides est parfailement connu par sa vie que nous a donn^e Diogene Laerce , et par d'autres auteurs, et que ce temps s'accorde avee celui auquel Je viens de placer la naissance de Py- thaoore. lis en tirent une induction contraire , par le raisonnement suivant : Ph^r^cides, qui, suivant les Grecs cux-memes, avoit puise des connoissances extraordinaires dans les livres des Ph^niciens, etablit dans I'ile de Syros, sa patrie , I'une des iles de I'Archipel , qu'ii ne faut pas confondre a^ ec celle de Scyros , ou plutot Skyros qui est plus grande, un gnomon qui marquoit les divisions de I'annee , par tropinues et par Equinoxes ; cette piece, qui n'etoit pas fort e'tonnanle pour un temps oil Thales predisoit les eclipses, auroit €i€ tres-neuve dans ces cantons aussi iguorans que Tea est en droit de le supposer avant Homere ; on sup- pose done encore qu'cDe fit beaucoup de sensation, et qu'elle deviut tellement celebre dans tout I'Ar- ciiipel, qu'Homere en parla dans' son Odyssee. La verity est qu'au quinzieme livre de ce poeme, vers 4o3, Homere place dans la boucbe du bon Eu- m^e un assez long discours , oii , pendant qu'Uly^se boit Pythagore, (^7 bolt son vin, il lui raconte riiistoire de son pere , qu'll dit avoir r^gne dans cet(e ile de Syios, sa jja- Irie; elle n'est pas grande, dll-ll , et je ne sais si tu en as entendii parler , niais elle se nomine Syrie , elle est placee au dessus d'Ortlgie, oil se font les com'ersions du soleil. Le sens de ces dernlers mots a fort e>erct' les comnientateurs ; Eustathe , Josu^ Barnes (18) , 1 au- teur alleniand d'une geographie d'Homere , et une infinite d'autres, n'y apercoivent autre chose, sice n'est que I'ile de Syros ^tant placee au couchant de celle de D^iosou Rhene, qui I'avoisine , et qu'Homere appelle Ortigle, les habitans de D(?los y voient le so- leil disparoitre, et cons^quemment faire sa coiuer- sion autour dc la terre ; Eustathe ajoute (19} que dans I'lle de Syros ^toit placee nne cavcrne qui in- diquoit les mouveraens du soleil par sa conforma- tion : il n'est la question , ni de Ph^r^cides, ni de son gnomon qu'y voient Bochard , Huet , DodwcU , et d'autres chronologistes d*ailleurs tres - habilcs , mais qui n'avoient pas ^tudie avec assez de d(:-tail ce fait partlculier. On insiste cependant. Homere , observe-t on , avoit dcs idc'cs foutes pythagoriciennes , telles que le sys- teme dcs neuf muses (20) ou dcs neuf spheres , et de la chaine d'or qui pcnd des cifux en terre , em- bl^me de la liaison qui enchaine toutes les parlies de I'univers. Le ph(?nicien Mnsch , ajoute-!-on, qui {iV>y Homcrl Odysscia. Cr.utabrlf^la ^ i7rr, «. 0,\.^c3- fry) Ildiis son coiumcuiaire grcc sur IToiiiLie. (20) Od^^ssL-e, 1. 24, V. 6r. Tnmc FT. Y 33B ChiOTioIogie. signifie zone , sphere , est le muse m^^rne des Grecs , et Ton renvoie a Macrobe (21) , qui a Ires-blen ex- plique le systenie des muses ; il est effectivement tres- probableque les Grecs, qui devoient leur alphabeth et jeur arilhm^tique aux Ph^niciens longlemps avant Homere , ont encore puise cliez eux un grand nom- bre d'id^es que Pythagore ^tudia dans la suite avec assez de soin pour en faire un systeme auquel son 110m rest a. On est tomb^ dans la meme erreur au sujet du roi Numa, que du poete Homere. On n'a cru, dlt Cic^ron f'22), ce prince pythagoricien , que parce qu'il avoit fait des institutions aussi sages que celles du philosophe , qui , peut-etre au contraire , avoit profit^ de la connoissance qu'il eut sans doute des lois romaines. Ovide , dans ses metamorphoses (28) , est le seul autenr anclen que nous connoisslons qui ait fait cet anachronisme. Numa ^tant mont^ sur le trone 7T4ans avant I'ere chr^tienne , il y avoit, entre son avenement a la couronne et la naissance de Pytha- gore, un intervaile de 106 ans : aussi Denis d'Hali- carnasse , Plutarque (24) et Cic^ron, ne rapporlent- ils cette m^prise que pour la r^futer. On oppose I'astronomie ancienne de Bailly (25) , qui regarde comme d^montrd que Numa , dans la (21) Somn. Scip. p. 19, recro. Etliiion de 1472- (33) Tusculanes, au coumicnceuicnt du Ii\re 4. (•^3) Livrc 1 5. (24) Vie dc Numa. (:i5) Piige ic,8. PjtJiagore. 889 r^forme de ranuee, employa des Idees tout a fait pythagoriciennes 5 mais ce m(?me Ballly nous ditaussi dans le m^me ouvrage (26) : <• Quelqucs auteurs ont '« ^crlt que Numa ^toit pyihagorlcien , rien n'est plus " faux. Pythagoie vint en Italic a peu pres dans « le temps que Brutus delivra sa patrie de la ty- «« rannle de Tarquin. Quand on pr^tendit avoir trouv^ « le tombeau de Numa et ses llvres qui y violent « renfermes , on publia qu'ils contenoient la plillo- « Sophie pythagoricienne , mais si ce pr^juge eut « quelque favcur chez les romains , il fut fonde sur «< le respect qu'ils avoient pour Pythagore. » C'est, dit-on , encore une preuve du pythagorisme de Numa, quel'^pithete d'/nfonsus que lul donnent les auteurs : I'usage de ne se jamais passer le rasoir sur la tete, qui faisoit pariie de la consecration des Nazar^ens , fut apporte de I'Orient par Pythagore ; il est vrai que ce philosophe fut appele comatus (2-7), a cause de la longueur de ses cheveux , mais les usages de I'Orient avoienl pu passer en Italic avant Pythagore, et la civilisation de cette partie du monde avoit puis^ sa source a la merae origine. Le dieu ou le prophete des Getes, Zamolxis , a passe lui-meme pour avoir d(e le disciple et resclave de Pythagore ; cette opinion n'est pas sculement rap- portee par lamblique , mais par Herodote, !e pere de I'hlstoire. Get historien, qui fut s'^tablir a Thu- rium I'an 444 avant I'ere chr^tienue , 56 ans apres (.6) Page 4.37. [li) Voycz les auteurs cites par Rlciuge , dans sa note sur le seguieiii 47 clu livre 8 de Diog^ue Lacrce. Y 2 43o Chronologie. Ja moi t de Pytliagore (28) , ne rapporte point cette fable sans en iairesentir Tinvraisemblance. Jepense , iserialious philologiqiies et (|iKkjiies jut'moires iiitciessans, in- sert'is dans Jcs jonrnaux JiTn-'raii(»5 , tels que ce'jx siir I^l Fable du Pigasz^ et snr telle du Combat du Scamandie avec Achille, dans le Z(.^ livre de I'lJiade. Plaine de Trojc. 845 .. beaux restes de I'antiqulte, le mettoient en ^lat « de rester des semaines entieres dans des contr^es « parcouriies seulenaent a la hate par d'aiities, ou " d'y envoyer (^^?> gens hablles pour laire dessiner <■ ]cs monumens et lever les plans des contrees. 11 " s'^toit fait accompagner par plusieurs ing^nieurs, « d'un jenne aitronome tres liabile , appel^ Do;//a , " ^leve de Cassini et de Mechciin , et dii dessi- • nateur Cazas _, par lesqiiels II fit lever , entr'autres , " line carte de I'Attlrjue , cjui surpasse eii exacli- .< tude tout ce qii'on a eu jusqii'a present sur cette « contrtej on n'y a indique auciin endroit dont la «. latitude et la longitude n'aient ^t^ deterrain^es - avec une exactitude geom:, i5i. (25) 11. X, If. (•^6) 11. ij, 465. (27) II. ij , 467. (28} 11. iv, 474; V, 77^ ; xij, 22 j ijj, 307. Z 3 356 Ceographie. Le Scamandre , au contraire, y joue un role prin- cipal. II est appel^ fils de Jupiter (29). 1! assiste a J'assembl^e des dieiix dans I'Olympe , et y est nonim(5 Xanthe (3o). Et de la il se rend au combat de- vant Troye , avec les autres divlnit^s C^^)* On lui sacrifioit des taureaux et des chevaux (Sa). II avoit un pretre parliculier, qui jouissoit d'une grande vene- ration (33). Homere lui donne les surnoms de grand , profond , ay ant de grandes vagues et des tourbillons, de riche en poissons (34). On tiouvedansle 2i."Jelivredel'lliade, un exemple d'une inondation terrible du Scamandre. Ses bords ^toient hauts et escarp^s (35). Homere emploie meme , a son sujet ^ un mot dont on ne se sert que pour le rivage de la mer, >7io«f , . (36), et Eustath dit : « he*, tu tuq/i etvrov coi eiK(^ Pres du camp, le Scamandre quitte sa direction, et decline un peu vers la gauche (Sy). Cette direc- tion du Scamandre , obligeoit les Grecs , lorsqu'ils (29) I). XXJ, 2. (3oJ 11. XX, 40. (3r) II. XX, 73. (32) II. xxj , i3r. (33) II. V, 77. (34) 1]. XX, 73; xxj, 1-124-218-35.1. (35) II. xxj , 171-175-200-134. (36) II. V , 36. (37) II. vii], 56o,- xvj, 396. "^ Plaine de Troye. 357 vouloient entrer dans la plaine de Troye, a passer ce fleuve , et , coinme dans toute I'lliade il n'est pas fait mention de ponts , il paroit que les giieiiiers le passoit a gne {"^o^?) dont il est fait mention au Jiv. XIV, 433. XXI, I. XXIV, 692. Du reste, il faut remarquer que les combats n*a- voicntlieu que dans les plus grandes chaleurs de I'ete , ou le Scamandre, avant de se r^unir au SImois , de- voit certaineraent avoir des endroits oii les pistons pouvoient le passer (38). Aupres de son embouchure , le Scamandre, qui peu auparavant s'etoit r^uni auSimois, formoit ap- paremment des marais; c'est ce qu'on pent pr^sumer par le heron (89) qui s'eleva dans cettc contr^e (40), et les roseaux qu*Ulysse et Diomede y trouverent encore avant d'arriver au fleuve (41). Pres du gue du Scamandre , du cote des Grecs , ^loit le Throsmos J ime colline ou les Troyens cara- perent deux fois en plein air (42). Au - dela du gu^ du Scamandre , on arrivoit d'a- (38) Siir le l)ord du fleuve, dil M. dc Clioiseul , il ya des saules auiiqiies que la vicillcsse a conrbes vers la tene , de soite (Jii'ils s'ttendciu sur loutc la largeurdu [leuve,que leurs brandies memos onl poiissedes racinessurl'aiitrc bord, et cju'ils foruaeni ainsi una espcce dc pont. Lc C. Lccbcvalier r.ipporle la mciue those; et Choiscul dltque ce fat uu arbrescmblable auquel AchilJe s'actro- cLa, lors de la leriible inondatiou du Sciiuaudre. (39) Eustalh. dit : t^a>h(^ «yptwe» n u^a^i yuf fXifft. (40) II. X , 274. (40 II- X, 467. (4aj U. X, 160; xj, 56 J XX, 3. Z 3 358 Geo graphic. bord au tomheau d*Ilus ; ce fut la que, dans la nult ou les Troyens ^toient campus sur leThrosmos, Hec- tor alia ddlib^rer avecles autres chefs, loin du bruit dii camp (48). II paroit que le cbemin pour aller a Troye passoit a cote de la, etque ce tombeau dtoit a peu pres au milieu, entre le Scamandre et le Si- mois (44). En suivant dans cetfe valleele chemin de Troye, on arrivoit aux deux sources du Scamandre ^ dont I'une donnoit de Veau cliaude ^ I'autre de Yeaufroide corame la glace, meme au milieu de I'^t^ (45). Une partie de Teau de ces sources ^toit dirig^e dans des reservoirs de plerre , oil les femmes de Troye lavolent leur linge (46). Ces sources dtoient environndes de broussailles, et I'eau se repandant en partie dans la plaine, formoit des endroits mardca^eux oil croissoient des roseaux ^ (47). Pres de ces sources da Scamandre , dit M. de Choiseul , 6tpit un village appel^ Bunarbaschi , ce qui , en Francois , veut dire sommet de la source ; de- nomination qui est la traduction Uttdrale du mpt »§»vof , dont se sert Homere. (43) 11. X, 414, comp. avec xxiv, 349. (44) U. >) , 166-369, suiv. 497-499. (46) Choiseul (lit qu'on y voit des mines d'un bassin. Quant h. la source cliaude, plusieurs voyagcurs, dont M. Lcnz rapporte les leltres, diseut qu'oQ leui- a assur^ qu'en Iiiver I'une de ces sources donnoit de I'eau chaude; et Choiseul dit tpc I'Aga do;^ Bunarbaschi lui a assure la menie chose. (46) II. xxij , 147-155. (47) Odys. xiv, 473-475. Plabie de Tiojc. 869 Outre ces deux sources, le Scamandre en a encore plusleurs : Homere dit cela expressement , II. XXII. 147 , 148 ; et c'est pourquoi les Turcs appellent en- core aujourd'hui le Scamandre, le fleuve aux 40 sources. L'une de ces sources, dit M. de Cholscul, donne de I'eau chaude ; le thermometre de Reaumur y In- diqua le 10 f^vrier 22 degres , tandls que la tem- perature de I'atmospliere ^toit de 9 degres ; Tautre source ^toit a 8 degres, par consequent plus frolde que I'air exterieur, et Ton conceit facilement que Jorsque la chaleur de I'^t^ ^leve la temperature de I'air a 3o degres , cette eau doit paroi(re froide comme la glace. Lorsqu'on n'emploie pas des instrumens de physique, on ne juge de la clialeur ou du frold. que par comparaison 5 la source chaude doit done paroitre en hiver beaucoup plus chaude qu'elle ne Test en efFet. « L'Aga de Bunarbaschi , ne parloit " de la vapeur ^paisse qui s'eleve de cette source , " qu'avec ^tonnement, et uue sorte de respect re- " ligieux. » On a eie longtcmps tres-embarrass^ pour conci- lier ce passage sur les sources du Scamandre, avec un autre passage , XII. 19-22 , ou ce Ileuve est nomm^ au nombre de ceux qui descendent du mont Ida, On peut r^pondre avec M. Heyne, qu'il est bien permis de dire du Scamandre, qu'il vient des hau- teurs de rida , quoique ses sources soient situ^es plus has que la viile de Troye , c'est-a-dire sur une des haufeurs les moius elev^es de cette montagne. C'est ainsi qu'tn parlant d'uue riviere dont la source Z4 36o Geographie. est au pled des Alpes , on n'h^site pas de dire , qu'elle prend son origine dans \e% Alpes. Mais on n'a pas m^me besoin de chercher a con- cilier ces deux passages, puisqu'il est tres-vralsenti- blablequel'episodeentlerduliv. XII ,3-35 del*Iliade , est une addition ajoutee mal-a-propos par un Ho- m^ride des temps post^rieurs (48). En eflfet , on peut tres-facilement oter tout cet Episode, en joignant ainsi les vers 3 a 35 : Pres de ces sources, et sur le chemin de Troye, ily avoit les champs de bled , (wt^iov %u^(po^v j\<^) qui, sans doute , depuis le commencement de la guerre, ue furent plus cultives ; non-seulement les Troyens n'auroient pas osd cultiver ces champs exposes aux incursions des Grecs , mais iis n'auroient jamais pu en faire la r^colte. " J'ignore, dit M. Lenz, si le froraent ( jry^?) «• qu'on y cultivolt^tolt le zea mais ^ mais , a ce que •< je sais, il n'en est jamais question comme nourri- «• ture pour les homraes , mais seulement pour les « chevaux (5o). Chandler a aussi trouve dans la plaine « de Troye des champs de bled de Turquie. »» (48) Cettc opinion, d^veloppee ici par M, Lenz, a deja et^ jadiquec par M. Boetliger, daus le uoiiveau Mercurc allemand de 1797, n.o 3, p. 26a. (49) II. xxj, 60a. (50) IJ. viij, 188; X, 569. \ I Plalne clc Troyc. 36 t Pres des murs de Troye , dii coi6 suci-ouest, on parvenolt Rufiguier smivage , ia/,n<^ s\[.m€ dans un lieu elev^ (5i)- Str.ibon entend par cet ieA''i(^ ■, un petit boisdefiguiers,etil paroit,en eflet ,quel'ee*i'£(^d'Ho- mereest un figuierisol(^, place aupres ducliemln , pres duquel Priam avoit son verger, dans lequel Lycaon coupa une branche (Vts/ivi(^ pour en faire un appui dans son char (02). .^ Pres de reg/ivf®-, il est encore fait mention d'une QxoT^ii} , ( tour , specula) (53). Quant a I'Erlneos , Choiseul remarque qu'il a conserve son ancien noni , traduit en tuic , I/id~ girdaglii , ( c'est - a - dire , mont des figuiers ). La supposition que cette conformity occasionne de- vient d'autant plus forJe , qu'aujourd'hui il n'y a plus de figuiers sauvages dans cette contree, ou plutot , ( selon Choiseul , ) qu'il n'y en a qu'un seul , et que , par consequent, le nom turc ne peut ^tre autre chose que la traduction du nom grec , usite dans cet endroit a I'epoque oa les Turcs s'y ^ta- blirent. Le C. Lechevalier, p. 29 et lyr , remarque qu'un village sur le rivage, dans les environs duquel il y a beaucoup de figuiers sauvages , est appele Erin- Keu y du grec te^n©- ^ le village des figuiers. Le m^me auteur avoue qu'a I'endroit de I'Erin^os (5i) vj, 433; x-j, 167; xxij , 145. (5a) II. xxj, 36-38. (53) 11. xxij , r^S. ^62 GeographU. d'Homere, II n'y a plus aujourd'hui de figulers. Plus loin , vers la gauche , et devant la porte de Sc^e , il y avoit le grand chene , on le hetre de Ju- piter {(Pk^i^) (54). Lesmuvs de Troie, bails par Apollon et Neptune, etoient garnis de tours. Du c6(^ de I'ee^vE®-, on pouvoit les escalader avec plus de facility (^5), solt que les raursy eussent €i€ molns ^lev^s qu'en d'autres endrolts , ou que les en- virons de la ville , qui Etoient couverts de rochers et \ d'in^galit^s , y fussent plus ouverts , et que par con- sequent les murs fussent d'un acces plus facile. Trols fois les Grecs y avoient teute une attaque , et c'est sans doute la que Patrocle , qui voulut escalader les murs , fut renvers^ par Apollon qui ^toit sur une tour (56). La tour pris de la porte de Scee , est celle dont 11 est fait mention le plus souvent. Dans rUlade, il n'est question que d'une seule j)orte de Troye , situee du cote de la plaine (Sy) , et qui est appeMe ta.n\.6tporte de Sc^e _, tantot porte Dardanienne. Les autres cotes de Troye avoient sans doute aus&i des portes, mais il n'en est pas fait mention dans riliade , le terrain y etant trop in^gal et trop d^fa- vorable pour y liyrer des combats. (54) I]. V, 693; vj, 287; vij, 60; xij, 170; xxj, 549. (56) II. vj, 433. (56J 11, xvj , 700. (57)11. vj, 393. i PJaine dc Troy p. 363 La sidiatlon de Troie etoit tres-^levee , et mon- tueuse. La ville sup^rleure s'appelolt Vergamos, La, ^toient les palais de Priam (58), de Paris (Sg), etd'Hector (60); le temple deMinerve, laprotectrice de Troye (61); le temple d'Apollon (6':i), d'oii le dieu regardoit en has (63) ; il paroit aussi que , dans Tendroit ]e plus ^lev^ , Jupiter avoit un temple ou un autel ou Hector bruloit des cuisses de tau- reaux (64). La hauteur qui s'observolt derrlere Ilion , s'appe- lolt le champ cC Ilion ( %i^io>) IA>;/oy ). De la , on parvenolt sur les hauteurs de ITda , cou- vertes de broussailles et de chenes. (i<^j;? xv>»^o<) (65). Lorsque les dieux de I'lliade , surtout Jupiter, sont assis sur I'Ida , Homere entend la sommlte de cette montagne , le Gargaron > dont il est souvent fait mention dans I'lliade (66). Le Lecton etoit une hauteur moins ^lev^e de I'Ida (67). Apres avoir traite du camp des Grecs , et du (58) II. vj , 24s ; vij , 345. (59) IL vj, 3 1 3. {60) II. vj , 870. (61) II. vj, 88-297. (62) II. V, 44.'-). (63) II. vij, 2r. (64) II. xxij, r7r. (65) II. xxj , 55y , coinp. avcc xxiij , 117-112. (6^) II. xiv, 29^; vj, 47; xxij, 172 J xvj, 6o5; xv , i5r. (67 II. xiv, i57-2'd3-29Z. 3^4 Geogmphie, terrain qu'Il occupoit , M. Lenz parle des torn- beaux d'Ajax, d'Achille et de Patrocle. Dans I'antiquit^ , on s'attacholt d^ja a recher- cher les tombeaux des li^ros morts pres de Troye. La cote et la plaine etoient parsemees de colli- nes de differentes especes. On pouvoit done troii- ver facilement ce qu'on desiroit de trouver ; niais le voyageur cr^dule se trompolt et se Jalssoit tromper. Les habitans de la contr^e, tirant du profit de cette opinion , se gardoient de la com- battre. Parmi les modernes , Pococlie et surtout Chandler se sont persuades avoir trouv^ les tombeaux des h^ros. Le C. Lechevalier et M. de Choiseid metfent iin prix particulier a ces decouvertes , et s'arretent avec un certain respect aupres de ces rellques. M. Biya/it, dans son ouvrage contre le C. Le- chevalier, combat cette hypothese favorite de ce dernier avec succes , mais il tombe lui-rneme dans une nouvelle bypotliese encore plus mal fondee. Selon lui, •• ces collines de la plaine de Troye •• sont d'une date plus ancienne que celle de la «' guerre de Troye , et ont ^t^ ^lev^es par les ha- « bitans originaires du pays, qui Etoient un peup!e •« de la Thrace. » II est incontestable qu'a la vue de beaucoup de collines et d'^l^vations, on a ^te trop prompt a les regarder comme des ouvrages de I'art , et m^me le C. Lechevalier , p. 36 , convient qu'il est tres-facile de se tromper a ce sujet. riaine de Tmye. -. 365 L'hablle ing^nieur, M. le major Miiller (68j , dans le mdraoire ins^r^ dans I'ouvrage de M. Lenz, indique aussi cette erreur comine facile a com- mettre. II est vrai qu*Homere nomnae deja les tombeaux Qtumiili) de quelques Tioyens qui y Violent avant la guerre de Troye , par exemple , de d'Z/os , i^^ Asyetca i de Myrina ; mals aussi il y avbit dans la plaine et sur la cote, tant de coUInes et de hauteurs, comjme le Throsmos , les deux tours ou elevations, dont Tune ^toit pres de la villejl'autre pres des vaissea,ux , les deux Ttie^uTioui (ou ^^vations) , dans rint^rieur du camp , qu'il est au moins dou- teux, si cVtoient des coUines naturelles ou I'ouvrage des homines. Sans examiner avec attention I'int^rleur deces col- lines , il ne sera, en efFet,gueres possible dedlreaquoi elles ^toient destinies , et d'ou elles tiroient leur oil- gine. Le comte de Cholseul en a fait ouvrir plusieurs , et examiner avec tant de soln , qu'on ne pent plus douter qu'elles n'aient et^,en effet, destlnc^es autre- fois a des tombeaux. Mais la maconnerie, les voutes, et en general la construction artificiclle de ces menies tombeaux, prouvent ^viderament qu'ils ne datent point des temps heroiqucs , mais des siecles pos- terieurs ; et M. de Cholseul lui-m^mes'est decide a at- tribuer a Festus ce qu'on appelolt auparavant le iombeau (TAckille. (!^8) Piofessciu- (les sciences matlii-maliqnes et luililaires, ^ Goeuingue. 366 Geographic. Le C. LechevalieretM. de Choiseul sesontarr^tes surtout ail prdtendu torabeau d'Ajax , sur le pro- monloire RhcEtlieum , et a ceux d'Acliille et de Patrocle,sur le promontoire Sigeum,et ce dernier en fit prendre les dimensions et fit faire des recherches a ce sujet. M. de Cliolseul a donne des details exacts et satisfalsans sur la construction et la disposition de ces tombeaux , et le C Lecbevaller a communique a M. Heyne les dessins de ces tombeaux , graves dans I'ouvrage de M. Lenz. Ceux-memes qui ne les regardent pas comme les tombeaux de ces heros grecs, les trouveront tou- jours fort curieux. Voici im extralt de ce que le comte de Cholseul dit de quelques-uns des tombeaux qui se volent encore sur cette cote. " Homere parle avec beaucoup de details, des « tombeaux drig(?s en I'honneur de plusieurs h^ros « grecs ; 11 en ddcrit la forme , il en determine la «< position. Dans les siecles suivans , plusieurs au- " teurs parlent de ces memes tombeaux et du culle « divin qu'on y rendolt a ces memes h^ros. .. Alexandre, avant de passer le Granlcus , leur « rendit les memes honneurs, et sacrifia dans le « temple du meme b^ros qui autrefois avoit dte « vainqueur sur cette cote (69). <• Longtemps apres les babitans de cette cote (69) Plurarch. m Alexandro. . . . y^Uan. Var. hist. xij,7... C'lc, pro Aicli, lo. ¥ PI nine de Troje. 26 j t> cherclioient encore a appaiser les manes d'Acliillo , " en lul offVanl, chaque annee , les premlces de la •• moisson. Philostiate nous rapporte comment Apol- •• lonliis de Thyane sut profiler de cette croyance « pour falre croire a sa mission divine. « Lorsque Caracalla vint a Troye, il rendit au " tombeau d'Achille les m^mes lionneurs que lui " avoit rendu Alexandre ; II le fit orner de fleurs « et de couronnes,et il voulut meme surpasser son « modele, en imitant Achllle (70). " II lui fallolt un Patrocle, dont JI put celd- " brer les funerailles ; Feslus , son plus cher fa- " vorl , mourut a cette m^me epoque , soit d'une " mort naturelle , soit ( comme quelques auteurs " I'ont soupconne ) qu'Il I'eut fait empoisonner. •< L'empcreur, fidele aux plus petlts details de « rillade, fit construire un bucher magnifique, - sur lequel on placa le corps du nouveau Pa- «' trocle ; on y sacrifia plusleurs animaux , et Pem- " pereur lui - memo mit le feu au bucher, en •« invoquant les vents et en offrant des libations. " Pour imiler mieux Acbille , il coupa , malgr^ " sa tete chauve , le peu de cheveux qui lui res- " toient (71). «• Je n'ai pas pu faire ouvrlr (continue M. de (70) Diodorc de Sicilc , 1. xxvij , c. :5, dit : « 11 fit cck'brer solennellcment les fun(5raillcs d'AcliilJe, ct fit luiic autour de son lombcau des comses en ariucs. • (71) Herodlcn , iv , 8. 368 Geographic. « Choiseul , ) le tombeau que j'attribue a Patrocle 5 « raais celui que j'ai cru etVe celul d'Achille. <« On voit encore sur le proinontolre Sigeum , au « meiiie endroit oii , selon Homere et les anciens , " on doit chercher Je tombeau de Patrocle , un •< tumulus en forme d'une pyramide conique. II " a dix-sept pieds d'dl^vatlon perpendiculaire au •. dessus du sol a.ctucl. La base a seize pieds de « diametre. II est pres d'un autre tumulus sem- .. blable, mais qui est plus grand et plus pres du " pied du promontoire Sigde, ou etolent les vais- " seaux ^'Achille. Ce dernier tumulus est appel^ " par les. liabitans, la colline Thiol, et appartient « aujourd'hui a une m^tajrie, dont le possesseur a «« appuy^ sa maison contre cette colline , qui n'a «' d'autre prix pour lui, que celui de I'abriter contre •« les vents du nord. « Apres m'etre donne bcaucoup de peine, et lui « avoir fait beaucoup de promesses, pendant une " annee entiere, je parvins enfin a obtenir de lui << la permission de ff.ire ouvrir le tombeau. «« II auroit ete facile de le percer par le cot^ ; « mais, pour connoitre toute sa structure, je pr^- « fe'ral 6.^y faiie fairq des foullles dans toute sa «• hauteur. Je fis done creuser un puits sur le som- " met, et le fis pousser jusqu'au sol naturel. Ce « sol est un granit gris, tres-^pais, semblable aux « grandes manse's qui lorment le promontoire Sig^e, .. dont cette partie de la cole n'est qu'une prolon- " gation. .. En P la hie de Troyc. 35p " En exanilnaiit le sol avcc atlenllon , on voit ■ <^vulcmment que ces deux tombeaux (Violent audc- i'ois sur le boicl m^me de la nier ; la distance qui ' les en s(^pare aujourd'hul, n'est autre chose qii'une ■ alluvion. Le sommet de la pyramide est ^lev^ de 29 pleds au dessus du sol d'autrefois, et de 20 pieds au dessus de celui d'aujourd'hui , c|ui a ^t«? iiauss(? peu a pen par la terre que la' phiie a enfraine' des montagnes et y a depose. Toute la surface extt^rieure du cone consisfe en une terre argilleuse , bien battue, propre a garan- tir la terre nioins ferrae qui est dcssous. Apres s'etre enfonce a six pieds environ dans cette terre , on trouva une couclie compos^e de pierres et de glaise, qui avoit I'alr d'une espece de ma- connerie , 011 du nioius i\\m^ masse f res - com- pacted elle avoit I'epaisseur de 2 pieds : ensuife il y avoit une troisieme couche melee de terre et de sable, et une derniere enlln conipos^e d'un sable lin. " Au milieu de cette couche, les ouvrlers , par- venus un peu au dessous du niveau du terrain qui entoure aujourd'hui le tombeau , trouverent une grande quantity de charbons sur les debris d'une dalle de pierre cpaisse de 4 pouces, qui, trop foible pour supporter la masse au dessus d'elle s'etoit cass^e, il y a longtemps, et etoit (om- bee dans un caveau quadrangulaire qu'elle avoit du couvrir, de sorte que celui-ci s'etoit rempli du sable (in qui forme la couche au dessus. •' On enlcva cc sable , ct tout cc qui s'y trouya , Tome n. 4 a Syo Geographic. « avec la plus grande precaution; on examina alorf «. le fond, en pratlquant en meme temps laterale- •• ment une ouvertiue horizontale , et on se con- « valnquoit alors qu'on ^toit parvenu jusqu*au fonds « de guanit. t« C'est sur cette ancienne base qu'on avolt cons- " truit, au moyen de quatre petits murs couverts « d'une dalle de pierre, le petit caveau de 4 pieds «• dont il vient d'etre question. Ces murs ^toient u trop foibles pour opposer assez de resistance a la «« masse qui les accabloit , et ils ont c^de, ainsi •< que la dalle de pierre. Cct accident date peut- .< etre de I'^poque meme de la construction de la " pyramide. .. J'ai trouve, dans ce petit caveau, plac^ au mi- «« lieu de la pyramide , des cliarbons , qu'on sait « r^sister a la destruction; de plus, des cendres €. impregn^es de graisse, un grand norabre de frag- « mens de vases de terre parfaitcment semblables •I a ceux qu'on connoit sous le nom A^eirusques ^ If plusieurs os faciles encore a distinguer, entr'au- II tres , la partle sup^rieure d'un libia^ et un mor- it ceau d'un crane, quclques morceaux de fer qui II m'ont paru appartenir a la garde d'une ep^e, et «« enfin un petit bronze fragment^ , et fellement « convert d'une rouille dpaisse qu'on n'y pouvoit II presque rien distinguer. L'air exterleur I'ayant - fiapp^ , la surface exterieure s'en d^tacha , et « j'avois peur de voir se d^truire ainsi toute la " masse, que j'avois d'abord prise pour le fer d'une " lance ; je m'abstins done de I'examiner de plus Plainc fie Troye. S/t • pves. L*aiiisle que j*avols avcc moi elolt plus •• haidi et plus heureux. Lorsqu'il I'eut ncttoyd- , 11 « trouva le corps d'uiie feiiune; II y rt'unit ensuite, « avec line habilet^ parlicullere ,, les fragaiens qui « s'en ^loient d(?taclie3 ■< Cette figure, avant d'avoir ^l6 ronge^e par «' I'humldite du tombeau , avolt d^ja soufTert beau- « coup par le feu, et le metal s'^(oIt cliang^ eii •> plusieurs endroits en un oxyde rouge. Elle avolt « dix ponces de hauteur avec la base. Les chevaux « en sont lourds et nial falts ; sur chacun etoit « assis un guerrler, dont il ne resfe plus que la « parde inr^rleure. Presque toute la surface a souf- " fert un commencement de fusion, qui I'a h(?riss(?e n de petites poinles (72). « Plusieurs des vases dc ferre sont bruits et vl- «• trifles , piais enticrs ; cependant on a observe « que parmi les vases faits dans le genre des vases « dlts 67m5(7//t'5 J ceux qui out des figures n'ont pas " subi cette alteration. Les premiers ont cte sans « doute exposes au feu du bucher; c'etoit une cou- (72) La description rie ce bronze , observe M. Lcnz , que tloiinc ici M. (Ic Choisciil, n'cst pas bien clairc. Le pcinirc Fame/, qui I'avoit rc'uni , et c|iii en avoil nictne fait iin plairf , a aysure ^ M. Hawkins c/ne ce bronze, loryqu'il fui r^tabli el nelto^t?, iTprci-cnioil une figure singiilierc de Minervc. Une image dc .Mi- ncrvc , fragment devient encore plits interessant , si Ton «' se rappelle unc ancitnne coutume d'origine •' tioveimc , ct adopK^e par les Grecs et les Ro- •■ iDains. Plusiems noiirrices portent de petlts en- >> fans envelopp^s encore de langes , pour les pla- •• cer dcvant les genoux d'une statue de Mi nerve « assise. Une autre femme porte une petite caisse «« et une coquille, qui servoit a prendre I'encens (74). « Ce morceau pr^cieux de sculpture sert a pr^^sent " de marche-pied pour monter a cheval, et il est « peut-etre encore uioins remarquable que le mar- « bre dont on a fait un banc a quelques pas de la. " Ce banc est la celebre inscription de Sigee j le M plus ancicn monument de I'ecrlture grecqne, telle « qu'elle ^toit usil^e avant Pcriandre et Solon, El!e « est partagee en deux divisions, qui ont <^te gra- •• vecs a des t^poques difFerenles. La premiere, dans » laquelle on n'a employ^ que I'ancien alphabet «' giec, consistant en vingt lettres , est plus an- » cienne que Simonides , et com.me elle est ecrite * dans le dialecte 3E?olien, II est vraisemblable qu'elle « date du temps oii les Mityl^nceens ^toient maitres •• de S'g^c. I^a seconde division, au contraire, est " regardee comme posterieure a la prise de cette «« ville par les Ath^niens , a cause des atticismes « nombreux qu*on y trouve. En vain, je m'efForcai_ «< d'acheter ou de conqu^air ce monument precieax^. «• j'avois avec moi une galere de dix canons 5 et j'aii- . ( 74 ) Voj'cz Lethevalier , p. 24, Plauie de Troye, SyS •• Tois enlev(? I'iascription par force , si I'endroit avolt el^ sitii^ molns haut, et qii'il eut ^t^ molns pcii- plt". Les liabitans superslltieux regardent ce bas- relief coninie un palladium , dont la perte pour- roit leur attirer de grands malheurs; et, conime ils ne pen vent pas comprendre la raison pour la- " quelle on leur ofFre, pour cette Inscription , un prix - si considerable, ils se persuadent qu'clle guerlt « tous Jes niaux. «« Ce marbre, dont I'inscription est malbeureuse- «« ment (ourn^e en dehors, est endommag(? tous les «« jours de plus en plus par les malades qui s*y cou- •« client, et qui finiront bientot par le d^truire en- «• tierement. >• Nous terminons par ce morceau Vextrait de cet ouvrage infinlment pr(^cleux pour les lecteurs d'Ho- mere, et pour les amateurs de la haute antiquity, dont I'^tude est si attachante. On espere que le C. Lechevalier pubiiera bientot une seconde edition de son ouvrage , qu'on pourra regarder en France comme une premiere, puisqu'il n'y a jamais ^\6 r(?pandu ; nous nous eniprcsserons alors d'en donner une notice. ^Y A a 4 VARIETES, NOUVELLES ET CORRESPONDANCE LITTl^RAIRES. , Socle te economicjiie de Berne. La societe (economique de Berne, n'ayant point jccu de r^ponse satlfaisante a la question qu'elhe avolt proposee en 1796 et 1797, sur les meiLleurs may ens de detruire les vei's qui font de grands degqts en rongeant non- sen lenient Its eioffes de laine , mais au'ssi. celles de sole j et mirlout les meitbles bourre,s dc crins de chev^aua^. , propose de nouveau la inem,e question , en y alFectant le meme prix de 20 ducats:- "-^ elle desire, i.° qu'on di^termiue exacfenicnt quel est cet insecfe , si c'est la.' tinea vestianella ^ pelUo^ nella J tajiezelhi ^ fasci Leila de Linnseus , ou quel- que autre espece j 2.° qu'on en donne luie liistoire bien detalU^e ; 3.° qu'on examine tons Its raoyens employes jusqu'a present pour la destruction de ce vers : enfin qu'on propose des moyens fondes sur la theorie et I'exp^rience propres a en preserver a I'avenir. , Les memoires pourront etre enyoyes jusqu'au i»®^ Janvier 1802. NotLvcUcs Ulleraucs, 077 Academle cVErJort. L'acad(;inie cles sciences , a EiTort , a dt'ccrn^ clans la seance dii 18 PcHTier 1799 , a M. .76'^«/i //tz/r/JuGLER , iiKJclecin a Luchow dans le diiclid de Lunebourg , le prix de 20 ducats qu'eile avoit propose en 1797? pour la nieilleure rle piete , ete. A cette occasion , on distribua aussi plusieurs me- dailles d'or et d'argent ; savoir : A M. Cornelius Sw A Ri N G , prcidicatenr a Naardcn , une m(?daille d'or on 5o ducats, pour un memoire sur Vemploi et L\ibus du style allegorique dans lUii- tcrpreloLtion de Veeriture saiiile^ SyS Nouvellcs lllieraires, A M. S.jmucl Jean van de WynpersE^ maitre- es-arts, (locteur en philosophie , et pr^dlcateur a AiTistcrdain , pour un m^moire 8ur la justice punis- sanfe de Dicu , comme propri^ld aimahle de I'eire su^ pre me et injilleur. A M. Jean Anloine LoTZE , pr^dicateur a Mar- tensdyk, pres d'Utreclit, pour un m^moiie sur les idefs de Caiiteiir de Vcptlre aux Hebreiu: , sur la di' gnite pontificate de J. C. , et La rcsseinblance de ces ideas avec celles des autres auteurs da nouve'au tes- tament. A I'auteur d'un memolre sur le meme objet , qui avoit pour devise : Considerez Jesus , Vapotre , et le pontife de lafoi que nous professons , une medaille d'argent qui lui sera d^livr^e , s'il publle son nom avant le premier octobre de cetfe ann(^e. A M. /F". T. Lang, pr^dicateur a Siegen , pres de Doui lach, pour un m^moire sur Veminence de Jesus' Christ dans sa mission prophetique, A M. J. II. Reg EN BOG EN , pr^dicateur a Fra- neker , une m(?daille d'argent j)our un memoire sur Abraham considere comme pere de ses escUn/es et domestiques. Enfin a M. Wjgri, inaitre-es-arts , docteur en philosophie, et pr^dieateur a Beverwyk, pour uo in 5o 1 35 32 86 388 Noiivelles Iltteraires. On ylent de publicr a Londres toutes les oeuvrcs de sir JVilliam JoNES , en 6 vol. M. le major Ou- SELEY , continue toujours sa Collection orien- tale; il en a d(?ja paru 6 numeros. Nous avons annonc^, dans le temps, ses Persian miscellanxes , 1796 , I vol. in-4.° (5). Ce savant est main'enant occup^ de deux ouvrages ^tendus. Le premier est une traduction du fameux ouvrage arabe , intitule Mesdlek et Memdtek ; c'est une hlstoire g^ographique du monde maliometan entier, ecrlte du temps que I'Espagne (?toit sous la domination des Maures. Cest un des ouvrages les plus rarcs et les plus cu- rieux qui existent. II contient beaucoup de details sur Persepolis. D'Herbelol en fait mention , et il est cil^ dans le 'Nozaliidt d'qouloub (6) , vulgairement appele Geographic persanne , dans \es Heft iq/ynij (les sept climats) et d'autres manuscrits g^ngra- phiques. Cetle traduction doit paroitre d'ici a quel- ques mois. L'autre ouvrage que M. Ouseley ne pourra pu- blier que dans un an, sera intitule : Illustrations of Persian History and Antiquities , or an attempt to illustrate the ancient history of Persia by the traditions prescrwed in original Mss. of that country, Eclahcissemens sur riiistoire et les antiquites de la Perse , ou Essai d'expliquer Tancienae histoire de (;■■)) M;ig. Enrvc. Anncc III, I. IV, p. 2S6. (d) Vilices des cmnrs. Cest uu ouvrage considerable sur I'as- t'.ononiie, I'hisioire Uiiturelle et la geogiaphie de la Perse en pai- ticuller. L'auleur se lunniue Hhaudqulah, et vivoit vers Vnn i23o de Teie vnlgaiie. Nom^elles Vitleraires, 38o la Perse, par les traditions consignees dans lea manuscrlts origlnaux de ce pays. L'intendon de M. Ouseley etoit d'abord de n'c^crire qu'une petite in- troduction ; il avoit done Iraduit toute la section du TaryTih djihdr cird , qui concerne I'ancienne his- toire de Perse 5 mais les i.otes et les eclaircisse- mens n^^cessaires out aiigmente insensiblcnient le volume, au point qu'il excede celui du texte. Jl s'est done vu oblige d'^tendre son plan ; il a tire du Lcb el Tdnarykk tout le cbapifre q-.ii contient I'liistoire de la Perse de Qaiumars a Tezdcdjerd; cette par- tie de I'ouvrage sera publi^e en persan et en an- glois; quant aux edaircissemens et aux notes, elles seront dans le genre de celles de M. JENJSCH,dans son Hiaioriu prioium Rcgiiin ^ etc. On voit, par cette petite notice, que M. Ouse- ley continue toujours a s'occuper avec succes de ses savans travaux sur la lltt^rature persanne. Sa collection de nianuscrits persans s'^Ieve a pies de 400 volumes , et est une des plus considerables parmi les collections de cc genre que possedent des particuliers en An^leterre. A C T E V RS D E L' O D E O N. Arsinoiis , tra^edie en frois actes , jouee le 2cf nitssidur. Tdamas , tyran de Mycenes , a proscrit le brave A si/iviis ^vl ravi son epouse. Arsinoiis, apres quel- Bb 3 opo Noiivelles III I cr aires, qiies annees d'exll , s'est fait passer pour mort , et revient secreteraent a Mycenes , le jour oii sa fidelle Andrionne va ^tre forc«?e de choisir entre la main du tyran et la mort de son fils. Arsinoiis , v^tu d'un habit persan , s'annonce comma un g^n^ral alli^ qui apporte au roi la d^- pouille du proscrlt. Andrionne, qui ne reconnoifc point son ^poux , se livre au d^sespoir , et r^siste avec plus de force encore au tyran qui s'Irrite et ordonne sa mort et celle de son enfant. Le faux ambassadeur demande I'honneur de con- duire la victime au bucher; le tyran le lui accorde : raais il emploie tout en secret pour d^livrer son dpouse, etparvlent, au moment fatal, a soulever le peuple. Le palais d'Idamas est incendld, Idamas lul-nieme pdrit, et Arsinoiis recouvre sa femme et son fils, et rend la liberte a sa patrie. Cette piece est tres-blen ^crlte et tres-blen ver- sifiee, mais elle n'est pas aussi bien condulte; les scenes ne sont pas motiv^es, et les situations sont souvent invraisemblables. Cependant elle a obtenu du succes , et on a demands I'auteur ; c'est le C Belrieu y auteur de quelques pieces donndes avec succes a TOdt^on. Les principaux roles ont ^te bien jou^s par les CC. Dorsan, Vareiines et Chevreuil. La C* Besro- zieres ^ mis beaucoup de chaleur dans celui d'An- drionne ; elle y a €i€ fort applaudie. Nouvelles Ihteraires. Spi Lcs Voisins , comedle en un acte , jouee dans la derniere decade de messidor, an j7, Un riche n^goclant vient tracheter une terre. Le jour oil il y arrive avec sa fille, ses voisins s'em- pressent d'aller a sa rencontre, et de liii faire visite. Ce riche n^gociant a une fille unique a qui bientot chacun des voisins voudroit plaire; mais la jeune personne a pour amant le ci-devant possesseur de la terre que son pere a achet^e. Ce jeune homme , estimable et rempii de bonnes qualit^s, est tout le contraire des autres voisins don-t I'un est un fat, I'autre un ^goiste ; le tvoisieme , un homme obli- geant, mais fort maladroit, et qui fait toujours le contraire de ce qu'il youtlroit. C'est lui q^e le ne- gociant interroge sur Taraant de sa fille : il le sert en voulant lui nuire, surtout lorsqu*il dit quMl n'en- tend rien aux affaires, et qu'il a perdu consid^ra- blement sur la vente de sa terre. Le n^gociant, qui lui est redevable de I'avoir eue fort au dessous de son prix , s'acquitte envers lui , en lui donnaut sa fille. Les details de cette piece sont tres-bien faits,les roles des voisins sont jiarfaiteraent traces. Cette piece est encore de I'infaligableP/fa/c;?, qui compte ses succes par ses ouvrages. Elle a et^ tres-bien >ou^e, surtout par le C. Vigni et par la C Bcffroy, Bb 4 392 NoiH'clIes Ulteraires, Theatre du Vaudeville, La Double Retraite. Cette piece est tomb^e dans la derniere decade de messidor. On I'a lejou^e peu de jours apres , avec quelques changemens. En voici le fonds. Une jeune veuve se retire avec sa soubrette cnez iin paysan qu'elle fait passer pour son oncle. Elle a pour but de fuir le monde qu'elle ne peut plus souffrir. Un jeune homme vient avec son valet habiter le meme endroit. Ces quatre personnages se rencon- trent , s'aiment, se I'avouent, et s'epousent. Le jeune homme n'apprend qu'a I'instant du denouement que sa belle n'est pas une paysanne, quoiqu'il s'en soit deja doute par une lettre adiess^e a son valet. Les acteurs ont fait tous leurs efforts pour faire valoir ce foible ouvrage ; aussi , dnt-ils €i€ applau- dis : ce sont les CC. Duchaume :> Carpentier et Henri, et les citoyennes Sara et Blosseville. L'auteur n'a point dte demands. Jean Monet , directeur de Vancien Opera comique. Cette piece a et^ jouee le 4 tbermidor an 7. L'ex- treme gaield qui y regne , les jolis couplets qui y Noitvellcs llll era ires. ?)Cj2 sont sem^s lui out assure un succcs durable. En voici Je su jet : Jean Monet , directeur de I'anclen Opera comiquc, et Vad^ sont s^rieusement brouill^s : Jean Monet ne veut plus faire jouer a son th(^atre les pieces de Vad^. Anseaume , anil de ce dernier, a presente et fait rccevoir a Monet Jerome et FanchoTuwiie ^■\)\ec^ de Vad^. Monet I'a reciie, il est assur^ du succes , et on dolt la r^peter le matin meme. Anseaume fait cacher Vad^, pour qu'il soit t^moin de la r^p^titlon qui va tres - blen jusqu'au milieu de la seconde scene ; mais il y a un couplet que M.l'« Raton ne veut pas chanter, et qu*elle dit inutile. On a beau lui faire des repr(?sentations, clle assure qu'eile ne le chantera pas. Vade, en colere , sort de sa cachette, et dit qu'il veut qu'on chante le couplet, ou qu'il retirera sa piece. Monet est fort irrit^ d'avolr et^ trompe ; cependant les solllcitations de ses amis et le m^rite de la piece lui font entendre raison, et 11 embrasse Vade. J\]ais tout n'est pas encore arrangd pour Monet. Agnes Doucet , sa maitresse , qu'il a surnommee Violentine , a cause de son caractere, vient lui signlfi^r de tenir sa parole, ou de se rendre a deux lieures au bois de Vincennes pour se battre. Cette Agnes Doucet, outr^e d'avoir ^te quittce par Mo- net, recevoit de lui tous les jours une lecoa d'es- crime, ei , se croyant assez habile, a choisi ce jour pour se venger. lis sont prets a sortir pour aller au bois de Vincennes, lorsqu'un exempt arrive et leur an nonce que MM. les marechaux de France ayant 394 NoiLvclles Ulleraites. , appris leur duel , il vient s'emparer de Monet pour le conduire en prison. Agnes Doucet, qui raiine v^rifablement , est au d^sespoir , se jette aux pieds de Texempt, qui consent enfin a laisser libre Monet, si le duel n'a pas lieu, et si elle se reconcilie avec lui. Agnes y consent et se jette a son cou. Alors I'exempt chante un couplet poissard qui le fait reconnoitre pour Vad^. C'est lui, en efFet, qui est mont^ au magasin, et s'est ainsi deguist?. Tout se termine gaienaent, et on va diner au bois de Vin- cennes oii le duel devoit avoir lieu. La piece a H€ parfaitement jouee. Le role de Violentine a €i€ rendu par la C* Sara avec tout* le naturel possible. On I'a surtout applaudie dans la scene oil elle fait des armes avec beaucoup de graces. Les roles de Monet , Anseaume, Vad^ et Parent ont ^td tres-bien jouds par les CC- Vertpre , Rosieres , Carpentier et Duchaume. La C" Henri a ^t^ tres- applaudie dans le role de M.^'e Raton. ^ La scene de la r^p^tition a €t€ jou^e avec un naturel et un ensemble qui ont fait le plus grand plaisir. Les auteurs ont ete demand^s, ce sont les CC.; 'Radet, Piis et Barr^» Nouvclles Utteiaires. 2gb GUles aeronaute , ou VAmerique nest pas loin ^ parade jouee le 6 thermidor. La vieille demoiselle Cassandre se d^sole tie ce que son amant Gillcs I'a quitt^e , et de ce qu'anim^ de I'amour de la gloire,il est parti dans un ballon 'd'essai, pr^cedant la flotte a^rlenne qui va en Amd- il<[ue. Gilles almolt Colombine ^ niece de la demoiselle Cassandre ; mals celle-cl , pour se I'assurer , s'est empressde de marier sa niece a Arlequin. La scene se passe le jour de la noce, a Anieres, dont M. Cassandre est raaglsler. Le ballon de Gilles tombe prdclsdment dans cet endrolt ; tout le monde s*en- fuit de frayeur , except^ Arlequin. Gilles se crolt descendu en Amerlque, prend Arlequin pour un nbgre ;et , apres plusieurs qaiproquo un peu froids, surtout dans une scene entre Gilles et M. Cas- sandre, ou ils se prennent Tun et I'autre pour deux savans, on se moque de Gilles qui epouse sa vieille amoureuse , ne pouvant faire autrement; et la piece finit au moment ou la flotte aerienne passe dans les airs. Comme toutes les plaisanteries sur \ adrostaiisme avolent dte dpulse^s dans le Ballon Biron j et le Retour da ballon a Moiisseaux , il dtoit difficile d'en faire de nouvcUcs qui fussent piquantesjaussi , cette 896 Nouvelks litteraires, piece a-t-elle eu iin mediocre succes. Quelques changemens I'ont cependant fait mieux rdussir. Elle est des CC. Buhan , Armand-Gouffe et Desfou- GERAIES. Inst I TUT national. Sciences morales el poliliques ; notice par le C. Lacuee. Les membres de la classe des sciences morales et politiquesont, pendant le dernier trimestre , pu- blic quatre ouvrages , et lu seize memoires. Les ouvrages imprimis sont un Rapport sur les troubles de Saint-Domingne], par le C GaRRAN- CouLON , 4 vol. in-S.** Une seconde edition de la Notice sur la vie el les oiwrages de Condorcet , par le C. DiANNYERE , assocle. Antiquites poetiques , ou Dissertations sur les poetcs cy cliques et sur la podsie rhjthmique , par le C. BquchaUd. Nonvelle edition du Voyage en Syrie , des Buines , des Considerations sur hi guerre des Turcs , et du Cathechisme de la loi naturelle ^ par le C VoLNEY, a vol. in-8.° Le C. RffiDERER a lu deux memoires sur la Pa- sigraphie ; dans le premier, il considere la Pasi- graphie conime ^ciiture commune a toiites les Ian- Nouvelles Utteraircs. 897 ones , et comme truchenient iinlversel ; dans le second, i! la consldere coinme langue. Ces deux IVl^moires , que ]e C. Roederer a intitules, Pre- mieres idees de la Pasigraphie , seront suivis d'uii troisieme m^nioire , dans lecjuel notre confrere in- diquera les nioyens de rendre la Pasigraphie aussi iilile qu'elle est ing^nieuse. Des coinmissaires de la classe des sciences phy- siques et mathdrnatiques, et de celle des sciences morales et politiques , devant I'aire tres-incessam- ment a Tlnstitut un rapport general sur la Pasigra- phie, nous avons cru devoir, avant de rendre un compte detaille du travail deja fait par le C. Ecsde- rer, atlendre le travail de^nitif qu'il doit faire , et qui sera soumis incessamnicnt a I'lnstitut. Le C. Roederer a lu aussi des observations sur la theorie de la proposition grammaticale , publi^e par Urbain Domergue : il critique quelques no- tions sur lesquelles est fondee cetfe theorie ; il attaque surtout la nouvelle nomenclature qu'elle presenter il soutient qu'une partie de cette nomen- clature est vague , une autre inexacte, une autre menie en opposition avec I'idee qu'elle doit expri- nier ; qu'elle est tres-conipliquee , et qu'a tous ^gards la nomenclature adoptee par Condillac merite la preference. Le C. Rcederer a lu encore un m^moire sur Ja redaction d'un Cath^chisme de morale. Apres avoir pr^sente une notice historique tres-abr(^gee de I'art des cathcchismes, et de I'usage qu'on en a fait pour I'enseignement des religions, il indique les premiers 398 JSoiwelles Utleraires» essais faits en cc genre pour renscigncment de la morale, et il cite avec ^loge d'Holbach, Saint-Lam- bert et Volney. Il dit ensuite quelles conditions doit rdunir un Cath^chisme de morale pour €"tre bon. II fixe avec precision le sens qu'on doit atta- cher a cbacune de ces conditions dont il a reconnu lan^cessit^; il monfre comment elles se concilient, a quelles qualites de I'esprit il appartient de les remplir, de quelles vues elles dependent, de quels piincipes et de quels sentimens elles d^coulent. Le C. Mercier, convaincu que les homines sont encore plus frapp^s par les exemples que par les pr^ceptes , a lu un mdmolre sur Colon d'Ulique. Nous n'entrerons dans aucun detail sur cet ou- vrage^qui doit ^tre lu pendant cette stance. Le C. BOUCHAUD a consign^ dans quatre m^- moires qu'il a successivement lus, des RechercJies critiques et historiques sur les inagistrats des colo- nies romaines et des munici-pes. Son ouvrage pr^sente un resume clair et m^thodique de tout ce qui nous est parvenu sur la formation des colonies et des municipes, sur les differences qui les distinguoient, et sur les avantages politiques dont les unes et les autres jouissoient. Persuade que chez les nations modernes, et par- ticulierement en France , Vo-pinioii publique et C es- prit -public influent d'une maniere directe , quolque difF^rente , sur la formation et sur I'execution des lois , sur le bonheur general et individuel , le C. ViLLETERQUE a d^fini ces deux puissances sociales, et en a fait cohnoitre les cfFets. S'attachant plus Nonvelles litteralres. 3gg partlcullerement ensuite a I'opinion publlque, notre confrere a examind quels en sont les dldmens mo- raiix , la nature et les effets. II montre qii'elle com- mence par Teducation , se forme dans la famille , se d^veloppe par I'exeraple, s'afTermit par la crainte du blame , se perfectionue par le deslr de la louange, et se conserveroit par des lois qui aurolent pour objet d'assurer dans la famille, non seulement la paix, mais encore I'unlon. La premiere de ces lols seroit , sulvant noire confrere, celle qui accroitroit beaucoup I'autorite des meres. En rendant dgale , dit le C. Villeterque, I'autoritd des peres et des meres, en dirigeant toutes les pens^es , (oiites les affections vers la vie de famille , on ddtruirolt tous Jes germes de m^contentement et de haine, on d(a- bllroit I'herltage des bonnes coutumes, on assurerolt Pempire des bonnes nioeurs,on obtlendrolt une mo- rale pour alnsi dire patrlmonlale , et une opinion publique, severe, juste et durable. La lol naturelle que notre confrere Mercler ap- pelle la grande loi non ecrite ^ a etd I'objet de ses meditations. Apres avoir prouve que toute loi qui s'en ecarte, est vicieuse,et devient tot ou tard nui- sible , I'auteur s'occupe des lois qu'il ddsigne par la denomination de lois non fait es , <\\\\ ne sont, dit-il , que les applications de la loi naturelle, lols vers Icsquelles I'liomme marcbe mf-me a son inscu, et dans lesquellcs notre confrere place la perfection du corps politique. Les lols non faltes , volla , ajoute-t-il, les lois admirables qu'il faut developper ; et, puisque leur premier sillon lumineux a brills a 400 Noui'ciles liller aires, nos regards dans la declaration des droits del'homme, ne d^sesp^rons point de les voir arriver radieuses de leur beauts inn(?e , au jour prescrit pour la fin de I'avilissement et des longs malheurs de I'espcce hu- maine. L'auteur, soumetlant la d^couverle des lois non faites aux ac(es purs de I'entendernent, a une Ema- nation toute celeste qui est dans I'homme , combat le syst^me de Locke , et se decide ouverternent et avec force pour les id^es inn^es. Notre confrere Mkrcier ne s'est point bornE a nioutrer que les lois destinies a r^gir les homraes en soci^tE ont €i€ tracees par la Nature , et que nous ne devons nous occuper qu'a les d^velopper ; il a encore cherchE a prouver , dans un niEraoire sur la g^ograpliie politique , qu'il existe un ordre na- turel de demarcations sur la surface de notre globe, et qu'on ne tardera pas a d^couvrir Je doigt qui, pour dessiner la forme des Etats , assurer la tran- quillite et la conservation des aggregations hu- niaines, et domicilier pour ainsi dire les peuples , a pose partout les remparts et les limites des em- pires ; notre confrere pense encore que les peuj)les s'agiteront , tant qu'ils franchiront ou ne rempli- roat pas le cercle geograpliique trace par la Na- ture. Pendant que notre confrere Mcrcici parcouroit le globe, pour trouver les limites immuables que la Nature a, seloa lui , donnees a chaque peuple, le C. Fleurjeu le parcouroit aussi , pour faciliter. aux differentes nations les moyens de rendre ces ' apparentes Noiwelles litleraires. 401 apparentes barrleres iniitlles, et pour ajoufer aleurs lumieres et a leur bonheur, par des communications plus aisces et plus proraptes. En continuant son travail sur la constitution d'A- thenes , notre confrere Levesque s'est particuliere- ment occup^ de tout ce qui concerne la formation €t I'abrogation des lois. II a fait remarquer, avec raison, que le peuple ath^nien , si jaloux d'exercer hii-meme toutes les autres branches de la souve- rainet^, se faisoit repv^senler lorsqu'il s'agissoit d'abroger les lois anciennes et d'en porter de nou- velles. C'^toit surtout lorsqu'on lui proposoit d'abro- ger d'anciennes lois, que ce peuple se montroit pro- digue de precautions ct de soins, tant il ^toit con- vaincu qu'une legislation versatile est lie plus grand obstacle a la prosperite des nations et au bonheur ties individus. Quels sont les rtioyens de constater la -prosperite des peuples modernes ? Tel est le probl^me d'^co- nomie publique que notre confrere Dyanniere a entrepris derdsoudre. Apres avoir enum^r^ les besoins d'un peuple, et montr^ que la nation la plus heureuse est celle oil iin norabre d'individus, relativement plus grand, satisfait le plus aisement ses besoins , et prend le plus aisement son parli sur les besoins qu'il ne pent satisFaire, I'auteur s'attache parllculierement a prou- ver que plus une nation renferme d'hommes ins- truits, plus il y a d'homraes heureux. Ainsi , pour connoitre la masse de bonheur dont jouissent deux Tome II. C c 402 JVoiii^'elles litleraires. peuples , il sufEt de comparer le nombre d'hommes instrults que Tun et I'autre renferment. Des reflexions sur la fortune ont €i^ aussi pre- sentees a la classe par le C. Diannyere. II resulte des reflexions de notre confrere sur cet objet,quela loi agraire serolt funeste meme a ceux qui n'ont point de propriety terrltoriale ; qu'une o-rande fortune sans travail , est bientot evanouie ; que ce n'est point d'apres la quantity d'or et d'ar- gent qui exlste dans un pays, que I'on peut deter- miner s'il prospere ou s'il dechoit, s'il est riche ou pauvre, mais par la quantite de travail qu'il fait. Notre confrere avance encore deux autres proposi- tions qui saos doute auroient besoin, pour etre ge- neralement adoptdes, d'etre presentees ayec tous leurs developpemens : la premiere, c'est que la vertu est rarement invincible sans la fortune ; et la seconde, que la meme fortune est plus utile a la soclete, lorsqu'elle est a la disposition d'un seul , que lorsqu'elle est a la disposition de plusieurs. Dans son memoire sur le retour des Argonautes par le novd , notre confrere Levesque a montre que , vers les temps les plus recules , les Grecs savoient qu'en suivant le cours de quelques rivieres , en tra- versant quelques lacs,et faisant quelques portages, on pouvoit penetrer, des regions les plus boreales , j'usques dans la Grece ; mais que bientot apres , le nord de la Grece etant devenu barbare , cette ve- rite fut mise en oubli, ou place'e au rang des fables; c'est ainsi que I'ignorance, cette compagne fidelle de la barbaric, obscurcit toutes les verites, toutes Noui^elles U tier aires. 408 les (l^couvertes , et propage avec soln toutes les erreurs et tons les prejiiges funestes. Le C. Mentelle a fournl une nouvelle preuve de cette v^tltd dans son ouvrage intitule : De V Ora- cle de Delphes ^ en Phocide , et de la Santa Casa de Lioretle J en. Italie. Apres avoir fait observer que Boniface VIII, en imaginant la fable de la Santa Casa, flit, comme les Grees qui fonderent I'Oracie de Delpbes, plus occup^ du soin de s'enrichir que de rendre ses sujets meilleurs et plus heureux , il conclut de cette observation, que la politique a cr^^ toutes les opinions r^put^es religieuses. Une seconde observation , rion moins remarquable, c'est que des guerriers , partis de la Gaule , ont d^truit et le temple de Delphes et le prestige de la Santa Casa ; mais avec cette difference que les premiers ne firent rien pour le bonheur des Grecs , et que les seconds , guides par un homme de g^nie , ont eu particulierement pour objet de donner a I'lta- lie un gouvernement qui , 3emblable a celui du peuple francols , doit n^cessairement faire jouir ces belles contr^es de tous les bicns que prodigue la Liberte, lorsqu'elle est fondle sur des lois sages, et confine a des hommes t^clair^s , et par consequent justes et amis de I'humanite. Sciences ph rsiQUEs. Notice par le C. Lass us. De nouvelles observations sur les affinity* respec- tives des terres entre elles, soit par la- vole seche, Cc a 404 NouQcUes Ulteraires. soit par la vole humlde, ont ^\.€ communlqiu'es par le C. Guyton. D'apres des experiences mul- tipli^es, faites expres dans des creusets de platine, il a rendu surtout ces afEnh^s senslbles, en faisant voir qu'elles d^cidolent la precipitation de plusleurs de ces terres dans les monies dissolvans. A cetle occasion, il a discute les faits d'apres lesquels quel- ques chymistes ont pense que le& terres connues sous le nom de baryte et de strontiane j se rapprochent des alcalis. Dans cette seance , il a rendu compte des experiences qu'il a faites sur la combustion du diamant. Tous les chymistes savent que Sclieele est le pre- mier qui ait parle d'un oxyde de plomb brun. Le professeur Proust a fait connoitre tout recemmeut quelques-unes de ses proprletes , ainsi que la ma- niere de le preparer, ou piutot de le former. Les experiences du C. Vauquelin apprennent que cet oxyde, qui est d'une couleur de brun puce, etant expose a la flamme du chalumeau, jaunit par la plus legere impression de la chaleur, et se fond en- suite. II donne une tres-grande quantite de gaz oxygene tres-pur, quand on le chaulFe dans une cornue a I'appareil pneumatlque. Traite avec I'acide sulfurique chaud , il donne aussi du gaz oxygene, et se comporte a cet egard ahsolument comme I'oxyde de manganese avec lequel il a plusieurs pro- prietes communes. La plus remarquable est d'en- flammer promptement le soufre par le simple broie- ment. Cette inflammation du soufre se fait rapide- ment, et repand une lumiere tres-vive, sans occa- NoiiveUes llucraucs. 4c5 sionner ni detonation , ni explosion. Le plomb sur-oxygen^, apres-avolr ainsi brul^ le soufre , se trouve r^dult a I'^tat de galene dont il a la coii- leur noire, bleuatre , et tons les autres caracteres. Le m^me chymiste a cojnmuniqu^ encore des observations sur la decomposition du muriate de sonde, par I'oxyde de plomb : decomposition bien connue, mais qui n*avoit pas encore ^te expliqu(^e d'une maniere satisfaisante , et qui I'est maintenant | par les experiences indiquees dans le m^molre du C. Vauquelin. Le C. HuzARD a lu des observations et des re- flexions sur la rage, par feu Flandrin, associe de I'Institut ; ces observations presentent quelques vues importantes sur la nature et le traitement de cette maladie ; mais ce qui est plus important, c'est qu'elles paroissent ^tablir une dlfF^rence sensible dans ses effets sur les animaux carnivores et sur les herbivores ; il en r^sulte que les derniers , quoique susccptibles de la prendre comme les autres, ne La communlquent que rarement , et meme souvent point; fait Ires-interessaat , et qu'il est utile de constater par de nouvelles observations. Le meme C. Huzard a lu pour le C. Gilbert, actuellement en Espagne , oii il s'occupe des betes a laine de race pure, des observations sur I'agrl- culture , dans le departement des Pyrenees orien- talcs , et sur les abus qui s'opposent dans ce depar- tement et dans ceux environnans, a rame'linratioii cie cette race, et meme a la perfection de cclle du pays qui en approche beaucoup. Cc a 40 6 Notwelles lilteraires* Le C. Teissier a lu aussi des observations utile* sur les moycns a employer pour perfectlonner I'agii- culture en France, et le C. Rougier-la-Bergerie iin ni(?moire sur une maladle du selgle. Une nouvelle fable methodique des mammiferes, c'est-a-dire, des quadrupedes vivlpares et des c^ta- C(?es, a t^ld presentee par le C. Lacepede. 11 a d^- veloppe, dans ce travail , les priucipes qu'il avoit d^ja exposes dans un premier m^moire sur une nou- velle table methodique des oiseaux. II a fait voir qu'un tableau methodique d'animaux devoit r^unir cinq qualit^s principales ; qu'il devoit non-seulement indlquer tres-clairement la place d'un objet que Ton voudroit y trouver, ou y inscrire, mais encore etre conforme a I'ordre naturel des etres vivans : analy- tique r^gulier et applicable a toutes les especes noa encore d^couvertes. Ce naturaliste a prouv^ ensuite que I'on ne pent parvenir a tracer ce tableau, et par consequent a connoitre avec la precision n^ces- saire I'importance relative des organes d'apres les- quels on doit classer Jes animaux, qu'en construi- sant plusieurs echelles de caracteres distinctifs , en. graduant ces ^chelles avec soln , et en les compo- sant de maniere que tous les degrds de chacune de ces series soient comparables entre eux et avec ceux des autres ^chelles. II a donne pour les mammiferes, un exemple de ces series : et il a pr^sentd a la suite de son m(5moire une table methodique dans laquelle les mammiferes sont ranges sous 22 ordrea et 84 genres. Lc C, Desfontaines a qui Ton doit la descrip-. NonveUes Ullcraircs. 407 tlon dcs plantes qui croissent dans les etals de Tuui^ et d'Algcr^ nous a communique aussi les observa- tions qu'il a ('\.€ a port(?e de falre dans le desert de Sahara , sur la culture et les usages du palmier- dattier. Les CC. Ventenat et Vauquelin ont present; cbacun un ouvrage:le premier, un Tableau d't regue vegetal J selon la nietliode jiaturelle de Jussieu ; ou- vrage qui contient non-seulement Thistoire abregee de la science avec I'anatomie des veg($(aiix ^ mais , de plus, I'ordre dans lequel ils doivent etre ran- g^, les caracteres des classes, des families et du plus grand nombre de genres connns ; une exposi- tion des genres d'ordres indeiermia^s, et une table au moyen de laquelle il est facile de connoitre la determination du genre dont on a Time des especes sous les yeux (1). Le second ouvrage pr^sente une s^rie d'exp^- riences que le C. Vauquelin a faites pour analyser la sere de I'orme , du hetre , du charme, du bou- leau et du marronler. Le raeme chymisfe a public aussi un Manuel de VEssayeiir, ou Traite de I'art d'essajer les niaticres d'or el d' argent J -par la coupelle et -par le depart ; ouvrage essentiellement destin^ pour les essayeurs des bureaux de garantie, et qui contient tout ce qu'il est absolument ndcessaire qu'ils connoissent. (t) Suiira i I. I , p. 145. Cc 4 4o8 Nouvellcs Uttcralrcs. LIVRES DIVERS. MlNJ^RALOGIE. Mf.Moire sur un fragment de basalte volcanique tire de Boi'ghetto y terriloire de Rome , lu dans la seance da JO ventose^ a ['academic physico-muthemaiique de Rome ; parXJ. P. Salmon , medecui militahe , membre de la menie academic. An 7 , in-8.° de 82 pages. Malgr^ les travaux de plusieurs hommes celebres , la question de I'origine du basal (e n'est pas encore r^solue , et la description particiiliere de ses selon leur densite specifique, et par cousequent leurs affinites et leur attraction avant leur com- bir.aison ; une gravure qui re[)r^sente les diametres reiatif's du soleil et des sept planetes primitives et de la lune, le diametre de la terre ^(ant suppose un millimetre; enfin , un planetaire d'apres le sys- teme de (^opernic et Vindication de i'orbite de la comcte de i6^1o, dont on croit la revolution elre de 575 ans 5 mois. Sur lefrontispice, I'auteur a r^uni un grand nombre d'objets plus ou moins relaiifs au sujet qu'il a traile; c'est ainsi qu'on y voit entre autres appareils chy- miques, celui qui sert a la decomposition de I'eau , difl'erens globes, une boussole , des vaisseaux , des telescopes, une romaine, un canonnier qui met le feu a sa piece, des fusils, deux a^ronautes elev(?s en Fair, dont Tun, au moyen d'nn telescope, fait des observations , tandis que le troisieme descend en parachute auqucl on le croiioit attache par la t^te ^ un paratonnerre , un telegraphe, un moulin a eau et un autre a vent ; sur le devant sont deux femmes , probablemcnt la physique et la chymie personnifi^es. L'auteur annonce qu'il se propose de faire un traits coraplet de physique et de chymie, unies se- lon le plan qu'il a adopts dans cet ouvrage, ou il donnera les details des operations en grand des arts' qui y ont rapport, avec des gravures ou seront pr. la conservation des viandes, la fabrication du vinalgre ou de Tesprit ardent, alcohol. Get ouvrage, 'minerament utile et tres-bien im- prlme, ne ijeut etre que tres-recherch' par les phy- siologist es , les medecins , et tons ccux qui se livrent k T'cononiie rurale. Llvres divers. 419 Jurisprudence. Institution an droit francois , ciiil et criminel , ou Tableau raisonne cle rclat actuel de la juris- jyrudciicc fnuicoise , precede d^une introduction oil Coji clablit les principes Jondantentaux du droit , de la justice et de la propriete , et suivi d^uti ine- moire cur Vorigine et les resolutions dcs juge" mens par pairs et par jurds , en France et en udn- gleterre , qui a remporld le prix de Vacademie des inscriptions en i yi^g. A Paris , chez H. S. Jan^ 5e«, imprlmeur-librahe, rue des Peres, n.° iig5, an q.^ de la republlque ; in-8.° de 484 pages. Get oiivrage est dii a un ecrlvaln estimable et utile, qui, dans le Mcigasin , a public plusleurs me- nioires, et qui a enrichi la litterature d'une excel - lente production , la Rhetorique de Ciceron. Son but a ^t^ de rt'duire la jurisprudence actuelle a un etat de simpjicite, tel que tout le monde put I'entendre et s'en occuper avec inter^t. Avant d'entrer en ma- ticre , il rappelle quelques principes fondamentaux sur le droit, la justice et la propri^t^ , qu'il regarde comrae les vrales sources de la jurisprudence. Une table des chapilres indique en^uite le pldn de son ouvrage. II traite d'abord de I'etat des personnes , })uis du mariage, de Tadoplion , de la tutele, de 'acquisition, de la donation, des obligations, des cautions, de la suite des proces , des divers tribu- raux et des jugemens. Le tout forme seize livres Merits avec infiniment de precision et de ciarle, et dans lesquels il sait r(:^pandie de I'int^ret sur ua sujet naturtllenient aride. A cet ouvrage est joint I'abrege d'un m^moirede I'auteur, qui a rempori^ le jirix de I'acade'niie des belles-lettres, a Paques i7^^9 , sur I'originc et les revolutions des jugeniens par pairs (i). L'auteur y examine quelles eloicnt les i'ormes judiciaires dans (f) Cc prix fut pailagc eiilrc raute-.u- et ]cC. Lcgiaiui Dtlalcu. Dd 2 420 Llvrcs divers > \Qi causes crliuiiielles chez ]ps ancicns Francs ef; soMs nos prcn)iers rois; a quelle epoqiie s'est intro- cluit dans ie royaume I'usage c!e juger les accuses par lears pairs on par les jures; combien cle temps a dure cet usage , et pourquoi il ne subsisfoit plus alors ( I'/Sg ) pour quelques classes de citoyens ; dans quel lein})s cette forme de jugement s'est ^la- bile en Angleteire, et comment eile ji'y est conser- vce. On sent combien le sujVt de cette dissertation est inleresiant pour ceux qui aiment a s'instruire de tOiis les details de notre hisloire nationale. L'au- ICLir y moalre un bon esi)iit et une grande sagacit(?; le tout est termine' par une bonne table des ma- tieres. E C O N O M I E. Rapport fait a la sociele d'' emulation de Rouen, seance du p pluinoae an 7 , sur les cd^periences comparatives de la consonimation du bois dans les fourneaux de teinturiers et ciutres , avec celle des fourneaux de construction nomelle , par les membres coniposanl la commission de la societe'. Second Rapport fait a lu societe d'emulation >dc Rouen J seance du p prairial an y , sur les nou~ velles experiences relafipes ci I'economie du bois dans les fourneaux , etc., ou sur les moyens rfV- conomiser les combustibles , par une rcforme dans Icur construction. La societe d'emulatlon de Rouen ne cesse de s'occuper d'objets esseiuiellement uiiles, ainsi qu'oa I'a \i\i voir dans les comptes rendus que nous avons pubiit's de ses travaux. On y a deja lu I'extrait dc deux rapports qu'elle vlent dinipnmer,et qui ont pour objet d'epargner une des denrees que la di- sette vendra bienlot tres-precieuse, si on continue a la prodigiier. La society dcsireroit que les expe- riences publiques fussent fiiles aux f'rais du gou- veinement; leur utilite reelle donne lieu d'csp^rcr que cette detuande lui sera accordec. I Livres divers, 421 C O M M E 11 c E. Operation's dcs cJumges de.s principaJes places dc L'-.urope , cunienunt les ,10ms et la dhision de Icitrs dij/['re/nes mnniioics de change , considcrees eiitr''el.L's ct reUilivement les uncs aux inih\ s ; la maiiiere dont on j tienl les ecriturcs ; la lunnihe doiit chacune y cowpte les usances des leitres- de- change , suhant les duerses places d'oii ellcs sont tirees; les jours de grace qui j sout accmdcs ; Le cours des ch.niges desdlles places , avec la re- duction reciprnqtie des monnoies d'une place a Vautve , calculec sur le cours des changes etr/hli cut r'e lies ; par Joseph 'Ren^ Ruelle : /rois/eme edition corrigee et con.nddrablement augmentee des changes dcs diverscs places , et autrcs operations tres-iieces.^aires an commerce , et suifies de Ceca- luation de toutes les monnoies e'trangeres , cou- rantes et anciennes , d\ipres plusieurs cssais au- ihentiques, par Mace de Hicbebov eg, essajeur general des monnoies^ avec les reductions en aj-^ gent^ de France. Prix, 6 ij. broche, et 7 fr. 60 centimes , fraij^^de port; a Lvon , chez Vauteur, rue Desiree, n.° 46 , et chez Rolland , imp.imeur- iibraire, rue rlu Peyrat , n.° 21 ; et a Paris, chez Fuchs , libraire , rue des Mathurius , n.° 334 ; in-o,° de 019 pages. Recueil des lois des douanes de la republique /ran- coise , particuliewment propre a/i.v homme.s dc loi, aux preposes de La rive gauche du Rliin, et auje negociansdes deux rives , pour I.eurs relations com- merciales. A Strasbourg, chez F. G. Levrauti , an 7; 3 vol. d'enviion 600 peiges. Le C. Levrault avoit pubh(? nne nouvelfe (Edition du tarif des droits de doiiane a I'enlree et a Ja >or- tie de Li r^pubHque franc(nse, et 1'etal des probi.- bitions exjstant a, libraire , rue du Bouloy , n.° 56 , an 7 ; vol. de pres de 3oo pages in-12. Cet ouvrage contient vingt-sept entretiens : en voici les tit res : Enlretien I a VI, de la Nature creee; Vlf, Dieu , cette graiide verite physiijue ; VIII, Dieu et les in- telligences ; IX , Dieu ct les inonde^ / X ^ la Pro- vidence ; XI et XII , la Priere ou la Conversation avec Dieu ; XIII , de la P erf ectibi lite de I'homme ; XIV, XV et XVI, Pkilarmonica ou de Cldee et de C Amour de V Ordre ; XVll , les Joies et le repos de I'Ame ; XVIII, le Pluisir; XIX, ['Homme ins- truit par le sentiment ; XX, Orpliee , ou le veritable usage de la poesie et du chant 3 XXt, de la Mort ; XX i I , le Chant da Cygne , ou la Vie a venir et rimmortalite ; XXIII , de hi Sagesse des Anciens ; XXIV , le Portrait et ses Copies , ou Reflexions sur fHistoire ; XKW, les grands hommes de i'anticjuitd profane, ou Nunia^ Pyiliagore j Zoroustre , Socrate et Confucius ; XXVI, Us Inventions et les Arts; XXVIl , les Langues et lew etjmologie. L'auteur suppose les deux premiers entretiens tra- duits du grec. Livres divers, 428 Education. Met II ODE -pratujue cle lecture; oiarage coi\\-pns clans La li!,te ojficielle des lures dlcmenlaires , consacres au premier degrc cfinsiritction ; par N. Fran- cois C de Neufchaleau J . de C Lnstiiut iialioiiat , niinisire de Vintdrieur. A Paris , cle I'inipiimerie de Didnt I'aine , aux galeries dii palais national des Sciences et Arts ; an 7. xj et 180 pages. Prix I franc , avec I'^pigraphe : Quicoiique sait lire, salt le plus difiGcile cle tous Jes atis. DuCLOS. Tout le monde est d'accord depuls longtcmps que la maniere dont on s'y prend connnunenient pour apprendre a lire anx enfans est fort vicieiisc et tres- penibie;aussi a-t-elleexcitelesr(^claniations de tousles ^crivains senses. Ceux de Port Royal , dans ie dernier siecle ,ont signal(^ Tabus; et Gedo) n , dans celui-ci , n'a pas moins attaqui? la routine vulgaire. Ccpen- dant, au premier coup-d'oeil, on croiroit que rien nVst plus simple, plus trivial et plus comnuin qne ce qu'on nomine I'A , B, C; mais plusieurs des mei leurs esprits en ont jug^ bien difTc^remment. RoLLJN le temoigne dans uu article du Truitc' des eludes^ oil il avoue qu'/7 aeruit bien embarrass^ ,s'\[ se (rouvoit dans le cas d'apprendre a lire a des enfans. Get art d'enseigner a lire a ete le siijet des meditations , des essais et des tentatives do beau- coup d'auteurs. Nous avons un grand nombre d\i, b,c, de syliabaires et de meihodes de lectures; ces ni^- thocles sont r^sumees dans le livre que publia, en 1755, le C Chekrier, alors ciiajioine rC^gulier. Son ouvrage est intitule : Meihodes nomeitcs pour apprendre Ci lire aibcniciit et en pen de temps ^ inenie par maniere de jeu et d\imu semen t ^ aussi iti^truc- tives pour les inaltres que commodes auv pires cl meres ^ et fuciles aux enfans , aiec les mojeiis dc Dd 4 4^4 Li vies divers. remedier a jihisicttrs ck/uit ocjucs et bizaireries de Vor- thographe francuise. Le C. Francois dc NeufcJuUeau , lorsqu'il ^tolt commissaire du directolre executif pres du d(^p^r- tement des Vosges , s'etolt souvent entrefenii de cet'objet avcc le C. Janny , professeiir de belles- lettres .a IVcole centrale de ce nieme d^partemeiit, De la conbinalson de leurs id^es est r^sult^ un systeme jusllfie deja par rexperlence. C'est le fonds de I'ouvrage que nous annoncons , et que son auteur iidresse au C. Janny. II est divise en quatre parties. La premiere rend compte des difficult(^s princlpales de I'art d'appren- dre a lire. La secondc donne une idee des diveises jnethodes proposees jusqu'ici pour lever ces diffi- cultds. La iroisieme expose le ]>lan que doit suivre tin instituteur charge de cent Aleves, ]iour leur montrer tout a la fois a lire et a ^crire. Enfin , la quatrieme comprend les tableaux nt'cessalres a I'ex^- cutlon du plan , et qui dispensent les Aleves de& frais et du tourment des livres. Le tout est precede ' du tableau g^n^ral des voix et des articulations de la langue francoise. II est beau de voir un bomme charg^ des plus grands inl^r^ts, s'occuper, dans ses momens de loi- sir , de travaux utiles , et qui ne salisfont I'araour propre que par le plais,ir que tout honmie hotinete cprouve a s'occuper du bleu de ses scmblables. Voyages. Voyage en Syrie et en jEgypte j pendant les annecs 1788, 84 et 85, Iroisieme edition, reiaic et corrigee par V auteur ; augmentee , i.° de la notice 'de deujc manuscriis arabes ineditSy qui four - nisseiit des details nouueaux et curieiix sur I'lnS" toire , la population , les rcvenus , les inipols , les arts de PJEgy^p/e , ainsi que sur l^^tat militaire Vadministratioa , C etiquette des Mamelouks Tchev 1 1 Li V res divers. 425 hasscs , et f^itr roriiniisation regiiliirc de la po^lc aitx- jyigcons ; 2.\ iVun tableau exact de tout le coTumcrce da Lstant , eatiuit des registres dc la chambre dc commerce de Marseille ; 3.° des consi- derations sur la guerre des Russes et des Turcs y jniblides tii 1704 ] 4-° de deu.v gravures nouvelles , represenlant les pyrainides et le sphinx ^ auxcjiielUs sonl Jointes Ics planches de Palmyre , de Balbek , et trois cartes geographiijues toutes refaites a neuf; • par C. R VoLNEF , mernbre dc C Insiitiit national des Sciences ct des Arts. A Paris , chez Dugoi/r et D///^///i/, libraires, rue et hotel Serpente, 2 vol. iii-8.°, an 7. Un avis de I'editeur annonce que Textreme raret(? • v ernes, •> Ici seterminent les voyages de l'auteur, dont les r^cits se trouvent confirmees et completes par un ^lat du commerce du Levant, en 17<:).}, dress^ sur les regislies de la chambre du commerce de Mar- seille , et presente au minislre en 17B6. Cetie 428 Li V res divers. piece nuthentlque est (ennin^e par iin tableau dont ]e rc'^sulfai est que les importations du L,evant et cle Barbarie, a Marseille, pendant I'annee 1784, ont surpasse de plus cle deux mi lions les exiJortatious. La gnerre nous enleve cons^quemment ce b^n^fice annuel dans noi departemens meridionaux. Un avis de I'editeur renfenne la Icttre celebio ^crite par I'auteur, a I'agent de I'imp^ratrice dcs Eussies , en deeembre 1791 , pour renvoyer a sa majesty la medaille d'or que Volncy, alors shiijile paiticulier , avoifc ac(eptee en 1788 de cette impe- ratiice alliee de la France, et que Volney, devenu membre de notre assemblee nationale , n'a plus voulu conserver de la prolectrice des emigres fran- cois. Un nouvel ouvrage fermine ce volume ; ce sent des considerations sur la guerre des Turcs , en 1788. Une rupture venoit alors d'eclater en Ire la Porte et la Russie. L'auteur cherche les suites probables de ces deiiiel^s; il examine IVtat acluel de ces deux peuples , et anercoit les symptomes du dt^peiisse- ment dans la constitution des Turcs , de I'agran- dissement dans celle des Russes. II en conclut que ceux-ci triompberont. Passant de la a la balance des int(^rets de la France dans cette guerre, il ne voit nul inconvenient a sacrifier les despotes turcs dont les Francois ont eu si souvent a se plaindre, et ne voit aucun avantage a conserver des allit's qui nous menagent si peu. Les developpemens sur lesquels il appuie ces deux propositions, sont tres- bien faits et bien Merits-, et, quoique les circons- tances aient chang(^ , I'ouvrage n'a presque rien perdu de son inl^ret. Une carte relative au partage (Eventual de la Turquie , accompagne ce m^moire. AG. F. Licres divers, 429 G R A M M A I R n. Pni :sciPES de Gram maire genera le , mis a la -porlde des I'lifiins , el propres a scnir d''//i/rodi/cfio7i a /V- fude de tonics I.es langues , par A. I. SlLFESTHE DE Sacf. a Paris, de rimpiiinerie de A. A. Lot tin , au coin des rues d'Kufer et dii Chevet- Landry , n."* 3 e( 5 , en la Ci(yl- \cslre de Sacy ! Au mi'ieu de travaux dont I'iiua- g-nalion hiHDaine esl eflVayee , qui deniandent toute ia contention d'nn esprit sur et ^fendu, c'est dans jes nioniens d'un verlueux loisir, qu'il a redigf? pour son fils ces principes de grauin»a\re g^nerale ; il les lui dedie dans une epilie naive et toucliante, et ce present , qui semble ne s'adresser qu'a lui , est uti bienlait pour reducalion de tous les jeunes ci- toyens. Dans ces Clemens dict^s par le savoir et !a raison , le C. Sylveslre de Sacy suit niodestemcnt la route traceepar lestolitaires de Port-Royal , Beau/ee, Court de Gebelin j il n'embrasse pas les opinions de ces novateurs qui abusent des dons de I'esprit , eni- bai assent, par la manie d'inventer ,une science qu'il laul au contraire ^clairt ir : en adoptant la plupart des principes des bavans ecrivainsque nous avons notr.m^, il leur donne I'ordre qu'il croit le plus con\ enable , et \^s deiioiiille de toutes discussions ni(:=taphysique et poleniique , il e'caKe aulant qu'il lui est possible les ternies scienliflques ., il conserve cependaut les expressions techniques consacr^es par I'usage , pour que I'enfant puisse se ^ervir des livres ele- mentaires destines a I'elude des langues. Les articles 4^0 Livres divers, qiiM croit devoir falre passer aiix comiiiencans , sonfe niaifjiu's entre deux ciochels. Le (out est termini par _ line ample table des matieres ; on ne peut que re- J commander aux peres de Families , cet ouvrage vrai- ment utile. P O E s I E. Vers dores de Pjtliagore , iraduifs]mrJc C.Prjlly^ d\4i-ignon. 4 pages in-8.°; cliez Honnert , impri- meur des Soirees I it l era ires. L'origlnal grec aftribue au precepteur d'Epami- nondas , le philosophe Lysis , est tres-connu. La Jra- duction en a e(^ faite en prose \y.\rDacicr et Leveque, Le jeune poete qui , le premier, a os^ I'entreprendre' en vers, m^rite des ^loges, 11 sait bien le grec, et son gout pour la litte'raiure ne I'a point empeche de partirdepuis peu pour les frontiercs ou il a ef^ com- battre les cnnemis de sa patrie. La morale de Pytha- gore Ta sans doufe encourage. On en jugera par ces vers, qui sent les derniers cle cet ouvrage : EtcjUvintl, c!e les liens, dt-gage pour toujours, Tli pieiulras ton essor aux celestes sejouis , Tu seras Dieu ; ]a niort n'auia pins de puissance, Et I'iuimorlalile sera ta recoiupense. Ac. F- Romans. Franz , ou le Chasseur, iraduit de Vallemmul ;\ 2 vol. in-11 J avec figures. Chez B. 'Nicole ^ rue du^ Bouloy, n."" 56. L'aa 7 de la republique. La scene est en Allerriagne. Franz , €\g\€ cbez \in certain baron de Hertzig ^ grand chasseur, a le malheur de le tuer a la chasse : craignant que ce Livres divers, 481 meurtre Involontalre ne passe pour Tin assassinat, il fuit et arrive cliez le cur^ Rnllnvin , qui, ayant appris sa nialheureuse avaniuie, lui donne de I'ar- gent et une bague , et le fait travestir en paysan. I'lauz part ainsi avec line lettre de recommenda- tion pour le comte de t'ro/ihcrg: il est arrete comme voleur dans une ville par laquelle il passe; un iuge inique le condamne a. la prison , et confisque sa biigue et son argent ; mais le bon ciir^ R.ollman le sauve une seconde fois : on lui dqnne un passeport sous le nom Charles Klein, nom qu'il porte jdsqu'a ]a fin du roman. Les avanlures se succedent rapi- deinent. Le nouveau Charles Klein est vole par un conipagnon de voyage. 11 entre chez un maiire de fioste en quality de posliliOn, il est pris par des vo- enrs ; I'lin d'eux , a qui il avoit jadis rendu service , lui met I'argent et la bague que lui avoit vol^ son compagnon de voyage. 11 arrive chez le comte de Froiiberg, en est chass^ pour avoir voulu I'inl^resser en fa.eur de sa fi.le qu'il reiient prisonniere, parce qu'elle aime le chevalier D(«/o-/a5. II entre en qua- liie de chasseur chez le baron cV OppAdorf. La ba- ronne en devient Uprise, veut le scduire ; nouveau Jisepli , il r^siste : la baroniie, pour se venger , apres lui avoir fait prendre une dose d'opium, ie fait en- roler par ie capitaine Scliwetters dans une recrue prete a partir. Quoiqu'enrole forcement il se conduit si bien, qu'en peu de temps il est nomme caporal , puis sergent. II sauve les jours (TEjJiilie^ Hlle de M. Riclffig son colonel, qui sur-le-champ le nomme lieutenant, et ne veut pas qu'il quitte sa maison. C'est la qu'il ronnoit Joaephine , amie d'Emilie, et qu'en mera>' temps il connoit I'amour. Emilie est ja- louse de Josephine et aime aussi Charles Klein. On apprend i^i que le chevalier Douglas a epous^ Eer~ mma , fille du comte de Frohberg. lis passent pres de la maison de M. Hiding; leur chaise se [)rise et ils y sont recus. Charles recoit dans un bal masqu^ un affront de son capitaine Schmetters-, ils se bat- tent, Schmetters est tue j le chevalier Douglas ^tant 482 Lwres d'wers. anglois , prend sur son couiple ce nieurlre , et part avcc son epouse. Josephine part avec M. Midler ?,on pme, pour une campagne oii se trouve M.""^ d'OppeJcIorf, la in^me (jtii avoit voulu sedulre Charles; elle se fait iin plaisir cle le trahir encore, ct persuade a Josephine qu'il est Jnfidele; puis, contretai-sant son ^criture , elle ecrit a Charles que Josephine i'attend ; elle pr^vient M. Muller que sa lille doit avoir un rendez-vous avec Charles, lui donre le moyen de les surprendre, trt lui fait promett.-e de tout entendre sans paroitre. Charles arrive, il est nuit ; M.^^'^ d'Oppeldorf con- tiefait sa voix , le recoit , I'accable de caresses, il ailoit succomber; M. Muller paroit une lanterne a la main, la perlldie est reconnue. Biento! apres M. Riding ayant appris parhasardle v^ri.'ablc nom de Franz, le reconnoit pour son fils , lui apprend (jue le baron de Hertzig est son oncle, et qu'il n'est point mort de sa blessure , lui fait ^pouser Josephine, et quitte I'etat de soldat , le grade de colonel, p^nir alier vivre avec touie sa famille pros du baron de Hertzig son frere , ou il passe sa vie a c/iasAer ^ ainsi que Franz, le cur^ Rolhiian et M. Muller. Comma il faut qu'a la fin d'un rornan lout le monde se marie et soit heureux , M Hertzig propose a Emilie d'^- pouser le jeune Rodolphe son yoisin et bon chasseur; Emilie ne pouvant ^pouser E'ranz , puisqu'il est son. frere , se decide a aimer Rodolphe , et I'^pouse quel- ques mois apres. Telle estl'analyse exacie de ce roman qui renferme a la v^ritd des evenemens pen piquans, mais qui est asscz bien ^crit , et qui ofFre assezd'int^ret. T. D. Table des articles conieniis dans ce ?ium^ro. B 1 O G R A'^P II I E. Notice 5ur P. F. Suhm. 289 MATltRE MEDICALE. Dissertation siir la nature ties Philtres, et sur Paction des Aphrodlsiaqucs J par J. J. yi- ny. 3oo CHRONOLOGIE. Sur Je temps auyiicl a vfecu Py- thagore. 332 Geographie. Die Ebenc von Troja iiach dem Gralen Choiseul-Gouffier. 3^3 Yarietes.nouvellesetcor- responuance litteraires. Societet'conouiif/uede Berne, 336 Academic d'Erfort. ,307 Socie'te de la defense de ]a reli- gion chreiiennc,, alaHaje. ibid. Socicld pJiilomathicjue. 379 Ouvrages francois , latins, et Ira- diiii.s du francois, d^fcndus a Viciine , dans les niois de no- vembre el dJccmbre 1798, Jan- vier et f^vrier 1799. 383 Soci^tjlitterairc dc Calcutta. 386 Arsinoiis, tragedieen Lrois acies, jcu^eleagmessidor. 389 Les Voisius, com^die en un acte, jonce dans la dernifere decade de nicssidor, an 7. 391 La Double Uctiaite. 39a Jean Monet , directeur de I'ancien Opera comique. ibid. Gillcs a^ronaule, on I'Amdrique n'est pas loin , parade jou6c Je 6 therm idor. 396 Instilut national : Sciences mo- rales ct politiqucs ; notice par le C. Lacuue. 'M)(> Sciences physiques j notice par le C.Zassus. 40 J LlVRES DIVERS. Mineralogie. Memoire sur im fragment de ha- saltc Tolcaniquc tire Ac Borg- betlo , etc. j par U. P. Sal' mon, 408 Hisioire naturelle de la montagne dc Saint-Pierre; par B. Faujas' Saint-Fond. 4^9 Histoirc uaturelle. Manuel pour servir a I'histoire na- turelle des oiseaux, des pois- soDS,etc.; par J. B. F. Le- vcille. 4 ' ^ Physique. Nouveau systeme de Tunivers, ou Abiege philosophique de ia physique et de la chymie; par Charles Leopold Matftieu. 4i3 Chymie. Pre'cis d'expericnces et observa- tions sur les difiFereutes especes dc bits , consid6<;es dans leurs rapports avec la chymie , la mc- decineet I'^conomie rurale; par A. Fanncniier^ai'^. Deyeux. 417 Jurisprudence. Institution au droit francois, ci- vil etcriminel, ou Tableau rui- sonne de I'etat aciucl dc la ju- risprudence francoise. 4t9 Economie. Rapports fails ^ la socictd d'cniu* luiiou de Roueu. 4^0 Commerce, Operations des changes dcs prin- cipales places de I'Europc, etc.; par Joseph Rtne Rucllci 42,1 Reciieil des lois des douanes de la it'publiquc fraiicoise , parti- tulicreinentpropreauxhomiues de ioi , etc. jbid. Morale. L'Aveiigle de la Montague. 42a Educalion. Mf^thodc pratique dc Icclmc ; on vrage compris dans la lisle ofE cielle des livres ^Icmeiuaires, consacre$ au premier degr^ d"instriu:iion ; par N. Ffan fois ( dc NeufcliaLean.) 4^3 Voyages. Voyage €u Syrie c)t en iCgypt*^,^^ pendant Ics annees 1783 , JJ4 et ^' 85 J par C. F. Volnty. 424 Gramnialre. Princjpes deGr<^mmaire g^edrale, mis k Ja port(^'e des en fans, et propres a servir d'introduction, ' a r(-tude de toules les laugues ; par A, (. Silvestre de Sacy. 429 Pocsie. t ra- id Vers dor^s de Pytliagore , tra duits par Ic C. Prilly. 481 Romans. Franr, ou le Chasseur, tradnit de rallemand. ibid,' AVIS. On pent s'adresser au Bureau dn Magasiu Encyclopc^diffae,' ■ pour se procurer tons les Livres qui parolssent en France et cheat ^ I'Etranger, ct g^n^-alemeut pour lout ce qui coucefne la Librairle': ancienne el moderne. On s'y charge aussi de toutes sortes d'irapressions. Les Livres nouveaux sont annonces dang ce Journal aussi to* •prfes qu'ils ont 6t6 reniis au Bureau j c'est-k-dire, daus Ic Nu* mero qui se public apres ceite remise. Le Magasio paroit rcguliferenpent le premier de chaque mois. On prte Us Zibraires qui envoUnt dcs Livres pour les annoncer p d'en indtquertoujours le prix^ Ceux qui desirent fdire annoncer leurs ouvrages dans quelques-uns des. meilleurs journaux de I'AlIe- '"^S'^^ 1 peuvent en remettre un exemplaire au bureau i de ce journal. (N." 8.) I ." Fru<3tidor an 7. M A G A S I N ENCYCLOPEDIQUE, P U JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS, H. E D I G E Par A. L. Millin. AVIS P E S E D I T E U R S. •e prix dece' Journal est &\6 : .'i 9 francs pour trois mois, 10 francs pour six rhojs, 36 ffanrs pour un an, yuit pour Paris que pour les Departemens, franc dc.ptu;!. On pent s'ailresscr au Bureau tlu .Tournal pour s<* procurer us Ics Livres (jui parili ^ de Tiuchc , de Cawpistron J sont entierement oubli^es. En commencant le chapitre de la comC^dic, notre auteui' reniarque que I'ltalie et I'Espagne donnerent longtemps des lols a notre theatre ; nous emprun- tames aux Italiens , leurs pastorales galantcs , et leurs bergers beaux esprits; aux Espagnols , leur imbro- glio, leurs capitans, leurs plates boufFonneries , qui attlroient la foule , coiHuiele fa1t encore don Japhet : et Ton n'avoit qu'une piece raisonnable , qui , nialgr^ ses defauts , sut plaire aux honn^les gens, le Mc7i~ ieur, lorsque MoLlERE parut , et avec lui la bonne com^die. En d^signant a ses lecteurs les divers ib(*- rites des pieces de ce creafeur de la scene comique, I'auteur se croit oblig^ de repousser les niauvaises critiques de Villiers, com^dicn de I'hotel de Bour- gogne, les plates mechancctes de Vis^, aufeur d'un journal intitule iSomelles , el nienie la mauvalse co- medie du Porlrait du peintre , de Boursault, qu'on est fache de trouverau iiombrc des detracteuis d'un grand liomnie j mais lorsqu'ij parledu JVlisanlhrope , il con)bat avcc succes, et corj^s a corps, un ecrl\ain qui a fait servir plus souvent son Eloquence a sou- lenir ij^'?> paradoxes , qu'a defendre la veriti'. J. J. Rousseau, dans leitre a cV Altmbcrt siir les i^prc- taclcs , rcproche a Molicre d'avoir jou^ la vcrlu j et de I'avoir rendue ridicule. 'Le defenseur de notre 446 Litleiatiire fiancoise. gloire litterairese sert des armes du critique, il fait ''usage d'line dialectique moins subtile que Jasienne, mais plus raisonnt'e , et porte la discussion Jusqu'a 1'^- vidence , en montrant que, dans le Misanthrope , le ridicule ne porte que sur ce qui est du ressort de la censure coiiiique, sur ce qui est outre, d^p'ac^, reprehensible, done la vertu n'est point compromise , puisqu'un liomnie honnete n'en demeure pas moins respectable tnalgrti des d(^fauts d'humeuret des tra- vers d'esprit ; si on uVtoit pas accoutum^ aux con- tradictions du pliilosophe genevois , on seroit sur- pris de I'aveu qu'il fait un moment apres I'accusa- tion , en ces termes : Quoique ALceste ait des defauis reels dont on n\i pas tori de rire , on sent -pour tan t aa fond da cceiir un respect pour lui dont on ne pent so dcfendre. Cette phrase si reraarquable est I'eloge complet de cette piece, car elle renferme tout ce que le poete a fait , et lout ce qu'il pouvoit faire de mleux. On a reproche a Moliere d'avoir fait plusieurs pieces de bas comique , d'avoir allie, comme dit Boileau , Tabarin a Terence ; mais on sait qu'il dtoit oblige de travailler pour le peuple , et tout etoit peuple , puisqu'il fut force d'appelei* par la farce du Medecin malgre lui j ce public qui n'avoit pu sentir le m^rite du Misanthrope, et ce ne fut que sous la protection du Fagotict j que cette piece immortelle eut des auditeurs. Ceux qui profiterent des lecons de Moliere, en abandonnaut leromanesque et le bouftbn pour une in- tiigue laisonnable et la conversation des honnf^tei Cours dc Litteinfure. 447 gens, fiirent d'abord le jcune Quinault, dans sa Mere coquette, Brueys et Pal APR AT, dans le Muet J dans le Grondeur ^ dans I'ancienne, farce de V Ai'occit patelinqn^ih rajeunirent ; Boursault a eu deux pieces qii'on volt encore avec plalsir, ^sope u ha cour , et le Mercure galant. Ce ne fut que vingt- trols ans apres la mort de Moliere, que parut non son rival, mais son successeur 5 Regnard, dans le Jvueur J dans le Legataire , dans les Mcnechmes , acquit une reputation m^^rit^e. Les pieces qu'on vient de citer sont bien dialogu^es, versifi^es avec faci- lity , et rcmplies de ces situations comiques qui por- tent a la geiete : on y trouve un fond inepuisable de saillies, de traits piaisans ; il ne fait pas sou- vent penser , mais il fait toujours rire. Dufresny fut longtenips lie avec Regnard , ils se brouillereit a I'occasion du Joueur, dont Dufre.hy pr^tcndoit que le sujet etoit a lui, et lul avolt et(? d^rob^; en doonant son Chevalier joueur , il prouva que les sujets sont a ceux qui savent le mieux les trailer. II y a dans les pieces de ce Dufresny , m^nie dans ceiles qui ont ^te mal accueillles, des choses tres- ing(^nieuse3 , beaucoup d'esprit , et cet e.sprit est absolument original ; mais ses pcrsonnages en ont trop , et se resscmblent tons : c'est toujours lul qu'on voit , et jamais le personnage qui est en scene. Dancourt et Hauteroche suivircnt de loin Dufresny; ils terminent les diverses cla-ses de comiques, et laissent im espace immense depuis Moliere jusqu'a eux , sans sortir du mome siecle. L'opera , dont nous devons la premiere idee a 44^ Lltteralure francoise. Mazarin, et le projet de le naturaliser en France par le marquis de Sourdeac, ne fut r^ellement un spectacle, que lorsqne Lully se fut rduni a Qui- Kault. Cette association fut utile a la fortune du musicien, et fort pen a la gloire du poete , parce que, dan^ cette reunion de la pot'sle et de la mu- slque, la premiere, (^tant tres-subordonn^e al'autre, est obligee de renoncer a plusieurs de ses avan- tages, pour laisser jouir I'autre de tons les siens. Quinault etoit pr^cisdnient ce qu'il fiilloit pour ce personnage secondaire; il n'avoit ni la force, ni la niajeste , ni I'^clat qui auroit pu faire ombrage a la musique, qui sut en meme temps s'entourer d'une porape d'autant plus eblouissanfe qu'elle etoit non- velle. Le temps a dlssip^ ce prestige, Lully est oubli^, et Quinault est encore lu , malgrc? les Injustices de Boileau dont Voltaire I'a venge. Alceste et Thcsee annoncerent les progres du ly- rique dans un genre qu'll crf^a , et que lul seul a bien connii. Atys ^ Persee , Pliaeton , Amadis , prou- verent bicntot que son talent avoit acquis toute sa maturity ; mais ce ne fut que dans Roland et dans Arinide qu'il s'eleva jusqu'au sublime des grands sentimens. "C'est dans le role d'Armide que se trouvent les seuls endroi(s oii le poete ait ose con- fier a la musique des de\ eloppemens de passion qui se rapprociient de la tragedie , developpemens au-xquels Gluck a su donner toute I'cnergie dont ils etoient susceplibles. ^ Le chapitre de I'ode est entierement d^did a J. B. Rousseau 5 ce premier de nos lyriques apjiar- tient Coiirs de Lilterature. 449 tient au siecle de Louis XIV, quoique son nom soit souvent m^]^ avec celul de Voltaire. Le plus grand noajbre de ses ouvrages , qui le placent parmi nos auteurs classiques , avoit paru avant la mort de ce prince. Ses -pseaumes , ses odes , ses caiilates ^toient connus avant 1710 j ^poque mal- heureuse qui le forca de s'^loigner de sa patrie , et qui porta une atteinte si facheuse a son g(?nie au- tant qu a sa reputation. On regarde ses pseaumes comme ce qu'il a prodult de plus parfait. Le litte- rateur que nous suivons croit que son talent est plus eleve dans ses odes , et plus varle dans ses cantates. «« La diction de ses pseaumes est en g^ne- «« ral elegante et pure, et souvent tres-po^tique j « ses strophes, de quelques mesures qu'elles soient, «' sont toujours nonibreuses, et il connoit parfalte- •• ment I'espece de cadence qui leur convitnt ; on " en peut juger par tous les rliylhmes dlfF^rens " qu'il a employes, et toujours avcc le meme bcn- «< heur. «> Ici on trouve des citations et des cxem- ples de tous les divers metres. Livre a son g^nie, et ne dependant plus que de lui-meme dans ses odes, il scmble y avoir mis plus d'inspiration , une verve plus soutenue ; celles au comte Duluc , au pri/ice Eugene f au due de Vendome ^ a Malherbe ^ sont regardces comme les vrais modeles de la mar- che de I'ode dans notre langue. En comparant les idi'es princlpales de ces qualre odes avec tout ce que le taient du poete y a lie, on peut comprendie con)mt nt on peut faire une ode. La meilleure iheo- rie de I'art, ajoute le P. Laliarpe, sera toujours Tome U. F f 45o Litteratnre francoise. I'analyse des bons modeles; c'est dans cetfe ana- lyse, qu'il apercolt dans les mellleures pieces de Rousseau des expressions impropres , des tour- nures prosaiqucs, des ^pithetes oiseuses ou insigni- fiantes, des id^es peu justes. C'est surtont dans Jes cantafes que Rousseau est sup^rleur a lul-meme ; c'est iin genre de po^sle qu'il a cree , et dans le- quel il n'a eu ni modele , ni imltateur; c'est la qu'il paroit avoir plus de souplesse et de flexibilil(?. Dans la cantate de Circ^ ^ on trouve toute la richesse et I'^levation de ses plus belles odes, avec plus de vari^t^; c'est un des chef-d'oeuvres de la po^sie francoise. On connoit jusqu'a quel point il a excelle dans V epigramme satyrique ou licencieuse ; et , quoi- qu'en ce genre il soit facile de r^ussir, Rousseau prouve qu'il y a , dans les plus petites choses , un degre qu'il est rare d'atteindre, ou du moins d'at- teindre aussi souvent. Nous avons des ^pitres de cet au(eur dans lesquelles on a de la peine a le retrouver; elles sont presque toutes aussi mal pen- s^es que mal ^crltes ; le mauvais gout le dispute au mauvais esprit ; c'est un melange d'injures tri- viales , de verbiage obscur et de figures forcees. L'abus du jargon marotique d^figure encore ce Ian- gage, qui doit etre employ^ avec sobriety et choix dans le conte , iVpigramme , I'epitre badine,et dans tout ce qui tient au genre familler, coinme La Fontaine et Voltaire ont su s'en servir. Ses allegories sont sup^rieurement ennuyeuses et ses comedies entierement oubli^es. On devoit s'altendre Conrs de Lilteratiire, 46 1 ici a trouver quelqu'apercii sur les odes sacr^es de Lefninc de Pompignan , qui ont su se^ faiie lire apres celles de Rousseau. Sans doute c'est un pa- ragraphe r^scrv^ pour Ja suite de ce cours,qu'on attend avec autant d'iiupatience qu'oa a lu ces premiers volumes avec empressement. Le "chapltre de la Satjre et de VEpttre est la defense de Boileau. On sait que des litterateurs connus et estiraes lui ont fait de nos jours des reproches aussi injustes que mal fondes. Comment est-il possible que le C. Marraonlel n'ait pas voulu reconnoitre tous les services que cet aristarque du bon gout a rendus a uotre po^sie , et ne lui ait accords qu'avec restriction cette influence qu'on lie pent contester ; influence qui s'est repandue sur tous les genres, et qui Ta ^tabli le fondateur im- mortel des bons principes , et I'ennemi toujours existant du mauvais goiit. A I'abri de quclques observations critiques emanees de litleraleurs d'uii m(?rite r^el , les Cotins de nos jours ont refus^ a Boileau toute justice; ils affectent, en parlant de ce dictateur litt^raire , de dire le pint Boileau ^ le nommd Boileau y le froid vcrsificateur Boileau; ils lui reproclient , ainsi qu'a Racine, ^anoir pevda la pocbie fraiicoise. De pareils d^^tracteurs ne* merlte- roient que le silence du m^pris , et le rire de la pitic? , s'il n'etoit pas necessaire de mettre dans tout son jour cet esprit de vertige et de revolte qui n»ul- tiplie sans cesse , parmi nous, les ennemis du bon gout et de la rai.sou , et de marquer \a distance qui sepure les vrais gens de kttrcs, dc ccux qui F 1" A 4^2 Litteratiire Jrancoise, ne veiilent usurper ce titre que pour le dishonorer. Co seul motif a d^termin^ Je professeur du \yc€e a refuter les declamations de certain anonyme qui, a I'occasion de Vuijlueiice de Boileau siir la litU- rature francoise y discours couronn^ par racad^mie de Nismes , publla un pamphlet dans leqiiel tout le m^prls de nos raodernes zoiles se trouve reuni. Apres avoir r^pondu par des raisons et par des citations blen choisies , avec tous les (?gards dus a un de nps meilleurs litterateurs , a un confrere distingu^, qui reconnoit en Boileau toutes les qua- llt^s du poete, hormis la sensibility et les graces du naturel , I'auteur s'occupe a excuser Boileau du reproche , en apparence fond^, de n'avoir pas €i€ juste envers le Tasse et Quinault, de n'avoir pas fait mention de La Fontaine dans I'Art po^- tique. ll ne neglige aucune des inculpations qui lui ont ete faites , et il I'en venge par des faits et par des passages pris dans les satyres et les « les regies prlnclpales de la tragedie , de la co- «« medie , de Pepop^e et des autres genres de « po^sle ; en renfeimant tous les pr^ceptes de " I'art d'ecrire , dans des vers parfaits et faciles ' « a rctrnir , il lalssolt dans tous les esprits la « mesure qui devoit servir a r^gler leurs juge- Cours cle Lilleralure. 453 •« mens. II rendolt farallleres au plus grand nom- " bre les lols avouees par la raison de tous les " siccles , et par le suffrage de tous les hommes « ^clalr^s. » A peine cet ensend)le de lois et de pr^ceptes litt^raires parnt , qu'il fut sanctlonne, non-seulement en France, par tous les bons csprits de toutes les classes, mais encore dans I'Europe, par tous les hommes judlcieux qui en adopterent la doctrine. II y eut , a la v^ril^, des insurrec- tions sur le basParnasse, comme cela devoit ^tre; nials la bonne compagnle siit bientot par coeur lea vers de Boileau, et il fallut se soumettre. Ceux qui ont prefendu que Boileau n'avoit ni fecondile , v\ feu ^ ni r^^ne > avoienl sans doute oublie le Lu- irin. Un poeme en six chants , sur un pupitre remis et enlev^, demandoit bien quelque yiexo/i- ditd pour construire une machine po^tique dont I'imagination faisoit tous les frals , et qui avoit bcsoin de Jcu pour I'animer. << Qui jamais a m^- «« connu Fun et I'autre dans le Lutrln ? Tous les » acteurs employes dans ce poeme ont leur desti- « nation marquee, et la remplisscut en concourant - a I'efTet g(;nf'ral. La fable, pendant cinq chants, « est parfalLement conduite; la vt'rit Chyprc (9). (9) Eckhelii doctriii. num. T. I , p. clxxx. 464 Biographie. Pellcrin est le premier qui ait aper^u combien une pareijle distribution ^toit ^loign^e de I'esprit philosophique qui doit servir de base a la theorie de toutes les sciences. II a distribud ses m^dailles de villes suivant les contrees auxquelles elles appar- tiennent , et ce rapprochement lui a fourni des explications qu'autrenient il n'eut jamais trouv^es ; niais il n'a pas encore porl^ sa methode assez loin: il s'est content^ de grandes divisions g^ographiques. AinsI il a mis ensemble toutes les m^dailles d'une meme contr^e, puis il les a rang^es selon I'ordre alphabdtique , sans avoir egard h. la province de cette contree a laquelle ces mddaillesappartlennent ; il a aussi sdpard des mddallles de villes , celles des rois et celles des colonies. Eckliel a senti I'lnconvdnient de ces dIfFdrentes metbodes, ou plutot il a vu qu'il n'y avolt point de m(^thode ; U areconnu, avec Pelierin, qu'il dtoit aussi ridicule de distribuer les mddailles selon leurs metaux ou leurs modules, que d'arranger les planles selon leurs qualites, ou , d'apres la durde de leur tige, de les distribuer en herbes , en arbustes et en arbres. La methode est le fil d'Ariane qui doit nous con- duire dans le labyrinthe des sciences. Sans la me- thode, les plus belles connoissances ne sont qu'iine routine, que I'on possede plus ou moins bien , selon qu'on a une mernoire capable d'embrasser un plus ou moins grand nombre d'objets, et de les refenir 5 mais c'est la methode qui change I'empi- risme, qui n'est que le rt'sultat de rhabiiude et de Texperieute , ISlotice sitr Echhel. 465 I'cxpmence , en th^orle : resultat heiireux dc la V^flexion et cic la comljinaison des idc^es siir les objets soiimis a nofrc observation (lo). La nielhode est done ausoi utile dans la niinils- matique que dans les diveises parties de Thistoire naturelle. A TaiJe des caracteres d'une substance naturelle, caracteres tir^^s des dents pour les mamniiferes, des organes de la bouche pour les insectes, des nageoires pour les poissons , des organes sexuels pour les plantes, etc., on pent determiner a quelle classc, a queIordre,a quel genre, a quelle espece appar- tient chaque individu que Ton rencontre. A I'aide des caracteres d'une m^dailJe, caracteres tir^s de son m(?(al, de sa fabrique , de son style, de sa forme, de son type, de so:i inscription, on pent d(^terminer a quel peuple, a quelle ville, a quel roi , a quel enipereur on doit la rapporter. C'est I'etude de ces caracteres qui forme la th^orle de la science; et la m^tbode numismatique est aussi n^- cessaire pour la recherche et la classification des m^dailles, que la m^lhode botanique, pour I'inves- tigation et la classification des plantes. Linn^us, en soumettant toutes Ics parties de I'jiistoire naturelle a un arrangement syst(^matique, a merite le titre de reformaleur de cette science : le savant Eckhel , en souraettant la numismatique a une distribulioa methodique mieux combinee, est (lo) Millin ^ iiUroducljon a rctudc dc la niiuiisinatiqiic , p. -jS. Toive II. G 2: 466 Blographle. digne des m^mes ^loges et du m^me honneur. Volci I'ordre qu'il a suivi dans Tarrangement du cabinet de I'empereur a Vienne , ordre qu'Il a fait con- noitre dans la description qu'il a publiee de ce museum, et qu'il a suivi dans I'ouvrage dont nous rendons compte. II forme de toutes les m^dailles antiques deux gran des divisions. i.° Les m(:dailles des villes , des peuples et des rols. 2." Les m" rentes manieres : les i:ns, selon I'ordre alpliabelique dn rcvers-, mais cet ordre alpbab^tlque ne pouvcit ^tre d'aucune utility pour riiistoire , il n'y je< du commerce des Athdniens ; et , pen de temps X avant Tinvasion des Perses , les'habltans de \i\ " petite lie d'Egine, les surpasserent dans ces deux «« parties. De telles cirtonstances bpposolcnt done " des obstacles invincibles a ' la naissance et aux " progres des sclencei et des -arts , solt: parnii les « Spartiates , uniquement ad'onnJs au metier de la. H h 4 488 Ilistoire lllleraire. « guerre, soit parmi les Ath(?niens, opprimes par la « tyrannie ou la misere. " SI quelque ville, clans la Grece,sembloit devoir « servir de bercegu atix sciences et aux arts, cVtoit •« assur^ment Corinthe. Elle ^toit a la v^rlte un des « ^(ats les plus nouveaux de cette contree , et, du «« temps de la guerre de Troye , elle dependolt en- «• core des rols de Mycene ; raais , dans les trols « siecles suivans, elle devint si florissante, qu'Ho- " mere Kii donna le surnoni de riche. Sa situation " avan(ageuse la rendoit non-seulement le centre da «« commerce int^rieur et extdrieur du P^Ioponese j " mais encore d'une grande partie du commerce de «' I'Asie , qui se faisoit par ses poits dans les con- « tr^es occidentales et septentrionales de I'Eu- •' rope. " Dans la prerniere ann^e de la dix-neuvieme «< olympiade, les Corinthiens construisirent les pre- " miers de grands vaisseaux avmes, avec trois rangs «« de rames les unes sur Jes autres ; et, quarante « ans apies, ils livrcrent le premier combat naval «« aux habitans de Corcyre, qu'ils avoient fondee. " II scmbleroit done que Ton dut trouver dans « ceMe ville tout ce qui peut eveiller le genie , et «' produire des idees grandes et des inventions nou- «« velles. Mais si Ton excepie I'invention fabuleuse " de la peiuture, ou plutot du dessin , il n'est au- «• cun art , il n'est aucune science qui ait pris nais- «« sance dans cette ancienne ville comraercante de " \\ Grece ; elle les re^nt lous de I'Asie , et lors- « qu'ils etuient d^ja p.ort6s a.un degr^ de perfec- Sciences dans la Grccc. 489 •« tion assez considerable. Aussi Strabon ne dit-il •« pas que ]a pelnture et les anlres arts aient ^{€ " inventes a Corinthe,mais seulement qii'ils prirent •• des accroisscmens dans cette ville et a Sicyone, •• et qu'ensuite ils y resterent touours florissans. " Avant le regne de Gyges, rol de Lydie, 11 n*y " avolt a Delphes nl or ni argent; tons les dons •« que Ton avoit ofFerts jusqu'alors a A pollen , Violent " de bronze, et Ton n'y voyolt pas nieme des sta- •' tues de cefte matiere, mals de simples tr^pleds. « Gyges , Croesus, et les rois de Sicile Gelon et « Hl^ron , furent les premiers qui ornerent le •« temple de Delphes d'ouvrages d'or et d'argent. " Du temps du dernier roi de Lydie, ]a Grece •« etoit encore si depourvue de m^faux pr^cieux , << que les Spartiates , voulant faire dorer la statue " d'ApolIon a Amyclee, ne purent trouvcr assez ■ d'or pour cela dans les villes les plus volsines " de la Grece, et furent obliges d'en envoyer acbe- " ter a Sardes. « Plnsleurs olymplades apres , Hi^ron , roi dc « Syracuse, ne sut pendant longtemps on trouver ■ assez d'or pour faire une Victoire et uh tr^^pled •■ qu'il vouloit envoyer a Delplics ; enfin , 11 (rouva « cc qu'il desiroit chez un seul marcband de Co- «« rin(he,qui avoit (ravaille pendant plusieurs an- « n(?es pour rassembler ce tr^sor, et I'avolt acliele «< en pctites portions dans une multitude d'endroits " diffi^rens. •• Les consequences de ces fails sont si frap- M pantes , et se presciUcnt si naturellement , que je k 49^ ' JrJis/oire li lie ml re, «■ ne crois pas devoir faire observer au lectcur " quelle ^toit la pauvrele de la Giece entitle, el «« quelle iddc il Taut se former du commerce eJ des « richesses si vant^^es de Corinthc,qiH ne put four- " nir quelques llvres d'or aux Spartiates , et fut .. Qhhg6e de. faiie les plus grands efForts pour Ics « procurer au roi Hi^ron. 11 n'est. done pas ^lon- " nant que jiisqu'a la cinqiiantieme , et meme Jus- « qu'a la soixante et dixleme olympiade, on n'ait •« pas vu fleurir dans la Grece les sciences et hs « arts, qui naissent toujours du luxe et de I'abon- " dance , et ne peuvent jamais en ^tre s^pares. " Ce ,fut seiile-ment lorsque les Grecs eurent " vaincu jes Perses a Marathon et a Platee, et « les Carlhaginols en SiciJe ; lorsque les Phoc^ens « eurent pille le temple de Delphes, et Alexandre « et ses successeurs les riches peuples de I'Asie et «« de TAfrique, ce fut alors seulement que Tor et « I'argent devinrent communs dans la Grece; et ces «« grands ^venemens produislrent encore d'autres «. effets extraordlnaires, dont j'aurai occasion de « parler dans la suite. " S'il est. nature] de penser , d'apres ce que je '. viens de ,. dire, que les sciences et les arts ne " purent exister dans I'ancienne Grece avant les " ^poques que j'ai indiquees , il ne I'est pas moins " d'en conclure que ces sciences et ces arts durent « paroitre plus tot chez les Grecs d'Asie , et s'y «« perfectionner consid^rablement. « Les Grecs d'AsIe etolent divises en auf ant de « tribus particulieres que ceux d'Kiuope j Jls etolent Sciences dans la Gtece. 491 « sortis dcs vllles cle I'EolIde, de I'lonie ou de la « Doride. Les Eoliens sortis de la Thessalie sVta- «• bllrent les premiers en Aslc, occuperenl les con- " tr '« ment des plus grands ecrivains de Tantiquif^, < qui donnent aux sages de la Grece les litres de Sciences dans la Grcce. 4^3 • chefs des (^tats, de l^gislateurs prudens; II suffit •• de rapporter les actions rt les faits de chacun " des homines que I'on comptoit au nombre des " sages, de consld^rer leur zele pour le bleu de •< leur patrie, leur experience dans les affaires pu- «' bliques. " Pittacus, Solon , Cleobule et Pdriandre, ^folent " ou l^gislateurs , ou guerriers, ou chefs du gou- «< vernenient de leur patrie. Chllon etolt rev^tu, a " Sparte, de la dignitd d'^phore , et il s'etoit attird " I'admlration de ses concitoyens , par son esprit « prevoyant et ses predictions politlques. A la v^- «« rite, nous ignorons si Thales et Bias out exerc^ " quelques fonctions publlques, mais il est certain « (jti'Ils donnolent I'un et I'autre des consclls aux " peuples et aux vols. Le dernier empecha Croesus «• de faire la guerre aux habitans des iles de la «« Grece; et , lors de I'invasion des Perses , il donna «< aux lonlens le conseil fort sage, selon Herodote, « d'abandonner leurs villes d'Asie , et de se retirer « en Sardalgne. Longtenips auparavant , Thales «« avoit lache d'cngager les Ion lens a former entre " eux une grande ligue, dont Tassembl^e geneiale « se seroit tenue a TlAON ESAnATA. « Vulci un uionumcnt d'Hipparcjue : Mabche DANS f.ES « vol IS DE LA Justice. On voit aussi sur d'autrcs Hermes « beaucoup d'auires belles inscriptions en vers. Par exemple , on ' lit la suJvante ^ur le chcmin de Stiria : Voici un inonuiiieut « d'Hippaique : Ne TROMPE POINT TON AMI. » .. de Sciences dans la Grcce. 497 « de I'anliqni(e, ponr alnsl dire, les souls gar- " diens et possesscurs dcs connoissances utiles et «« des relations historiques^ les plus anciennes : et •« c'est aussi ce qui engageolt les ])hiloso|)lu's, les '■ m^decins et les liisloriens de la premiere an(ioiii»^, " a visiter si souvent les temples ct'lebres. Pytha- " gore recherclioit partout les pr^tres el les pr^- " tresses; et Arlstoxenes lul -meme racon{oit que le " phllosophe de Samos devoit beaucoup de con- <« noissances a une pretresse de Delphes. H^rodote «« puisa a Dodone et dans d'antres endroits sacr(^s , " plusieiMS anciennes traditions , relatives surtout a « ri.isfoire des Dieux et de la Rell-gion ; et Ton «« pr^tendoif qu'Hippocrate devoit une partie de sa «' science aux remedes qu'Il trouva dans le temple " d'Esculape , a Cos. »» I.es sages s'appilquoient encore a inventer et a expilquer des griphes , des enigmes. "Les personnes " les plus sages et les plus dlstingu^es de la Orece, « les rois niemes s'en proposoient reclproquement « pour laire assaut d'esprit et de penetration. ■■ Ce gout n'eioit point particulier aux Grecs ; on le retrouve chez presque tous les peuples , ainsi que celui des fables dont E^ope ne fut point I'inven- teur , mais dans lesquelles II excella. Les anclens fabulistes vivoient dans des siecles grossiers ou I'homme faisoit , pour ainsI Hire, des anlmaux, sa society ordinaire et famllleie, eiudloit leurs mceurs et leurs ruses. II pouvoit done facilement s'imagi- ner que ces anlmaux dont I'lnstlnct ^toit pour lui Tome If. i i 49^ Tlislohe Utteralre. si incomprehensible , avoient iin langage et de la raison. L^aiiteur , en termlnant ce premier livre, fait observer que, chez les Grecs vt chez Jes Romains, les bommes les plus sages el ni^me les plus austeres s'amusoient a composer des poesies libres , souvent meme licencieuses.il cberche a expliquer cet(e con- tradiction apparente ; <« II iiiut remarquer, dit-il , que la licence dans les Merits , n'est pas toujours line preuve de la corruption des mceurs de leurs auteurs, ni de celle de leurs contemporains. Je lie citerai pas ici, car on pourroit me faire plu- sieurs objections, je ne citerai pas le sage roi Salomon , qui instruisoit son peuple par ses sen- tences , et comppsoit en meme temps le Cantlque des Cantiques. Mais il est certain qu'Arcbiloque, qui vivoit dans un temps auquel on ne pent rai- sonnablement attribuer le commencement de la corruption des mceurs chez les Grecs , dcrivoit d'une maniere si licencieuse , qu'il fut chasse de Sparte pour celte seule raison. Nous savons aussi que, chez les Romains, dans le temps meme oil ils brilloient autant par leur temperance et la pure(6 de leuis mceurs, que par leur courage et leur pairiolisme, les anciens chants Saturniens et Fcscenniens ^toient pleins de licence et d'im- puretes. Chez les Grecs et les Romains, les plus grands hommes d'etat , les generaux , les magis- trals et les philosophes , dont la vie et les moeurs etoient irrdprochables, s'amusoient a composer Sciejices dans la Grice, 49^ « des poesies I^geres , qui sombloient prendre leur " source dans la corruption de Jeurs nioeurs. Les • gvands noms de ces hommes se trouvent dans « Pline ctApuIt'e,rjui se justifioient par leur exeni- " pie, et dont la vie e'tolt aussi pure que quelques- « uns de ieurs ecrils l*^(oien( peu. « Oans I'ancienneGrece, on peut d'au(ant moins « tirer de la licence des ('crl(s, des inductions de- " favorables pour Ic caracle.e ou les moeurs des « auteurs, que la jouissance des plaisirs des sens " ^toit, dans plusieurs fetes et assemblies publi- « ques, une pa. tie du culte que I'on rendoit aux «' Dieux. Ce n'etoit done nl par inconsequence, ni « par l^gbretc^, que Solon, Mimnerine, Sinionides " et d'auires, dont les ouvrages serieux exci.'oient •' tous Ieurs concitoyens a la vertu , s'amusoient « conin.e des jeunes gens dans Ieurs poesies ba- « dines; et il y auroit de I'injuslice a soutenir qu'il « yavoit autant de corruption dans le. nur-urs des " Grecs d'Asie, que de licence dans les ouvrages «< de Ieurs poetes. » Je donneral dans le second extrait ce que ren- ferme de plus piquant et de plus instructif, sur Pylhagore et les Pythagoriciens, le jiyre III. li 2 MELANGES. (Eur RES clioisies de Fenelon } 6 volumes in-i2, avec fig-urcs ; prix i5 fr. et 18 fr. francs de port : a Pan's , chez Leclere , libraire, qiiai des Aug-ustins, n.° 89. « Jouissoiis; et lie faisuns pas de nos plaisirs un sujet de « gucrie Rien n'est si pioiupl et si rapide que « la censure et la satire ; rien u'est si lent que la « refutation et I'apologie. » [L'auteur du LyCEE, dans la comparaison de Corneille et dc Racine^ en parlant des critiques injustes contre ce dernier. ] V>E second extrait (i) devolt e(re destin^ a quel- cjues details bibliographlques : on le commencera cepcndant par un article purement litt^raire , mais qui fera plaislr au plus grand nombre des lee- teurs, sur une question de poesie et de gout, jtis- qu'ici longtemps debattue, et qui des deux cot^s a eu des liommes d'un grand merite. Fendon fut un des premiers a blamer , et il eut raison , I'^tendue et la pompe du rdcit de Theramene j et I'autovit^ de ce maitre dans I'art d'^crire et de juger , devoit etre d'un grand poids contre Timmor- tel auteur de notre Phedre francoise : on sait que ce superbe reiTipt ^e ce defaut , que ]a coutiinie avoit rendu comme n^cessaire. Rien n'est niolns naturel que la narration de la mort d'HIppo- lyte a la fin de la tragedie de Phedre, qui a d'ail- leurs de grandes beaut ^s. Theraniene , qui vient pour apprenflre a Tli^i^e la mort funeste de son fils , devrolt ne dire que ces deux mots , et manquer m^me de fo'ce pour les prononcer distincfement. <• Hippo- «c lyte est mort, vn monstre , tnvoye du fond de la » mer par la colere des dicux , I'a fait perir. Je I'ai « vu. " Un tel homme, saisi, eperdu , sans haleine, peut-il s'aniuser a faire la description la plus pom- peuse et la plus fleurie de la figure du dragon? » « L'oeil morne niaintcnaiit , ct la tete baissce , Scn)b!oient se conformer c\ sa triste pensee , etc. La terre s'eu ^iiieut, I'aii' en est infccle , Le flot qui I'apporta recule cpouvame. Act. V , sc. 6. " Sopnocle est bien loin de cette ^l^gance si de- plac^e et si contraire a la vraisemblance. II ne fait dire a (Edipe que des mots enfrecoupes; tout est douleur (4) : <» , la' oci , «/ , «/ , ar (piZ ^ (piv. C'est plu- tot un g^missement ou un cri , qu'un discours : <« Hd- «i las ! he'las ! dlt-il, tout est ^clairci. O lumiere ! je « te vols maintenant pour la derniere fols » '■ CV«t ainsi que parle la nature , quand elle suc- combe a !a douleur : jamais rien ne fut plus eloign^ des plir. ses briliantes du bel esprit. Hercule et Phi- loctete parlent avec la meme douleur vive et simple , l dans Sophocle. » (4) Act. IV ct V. I CEuvres clc Fen elan. Jo 3 Vol( i comment le piofesseur du lycee, le disciple instruit de la propre bouche de Voltaire, comme il le Icmoigiie dans un grand nombie d endioits de son llvre, lorsqu'll le croli necessaire , je ne dis pas , juslifie ce fameux rccit , mais se joint aux applau- dissemens universels dcs spectaleurs et des lecteurs, et paroit excuser cette Ccinle heurense, que pas un de ses detracteurs , pas un de uos meilleurs poetes n'eut voulu avoir coramise a sa place. « On a ecrit dcs volumes , dit I'auteur du lyc^e , " pour et contre le r^cit du cinquieme acle ( de la « Phedre de Racine) : Je crois qu'on a et^ tro]) loin «• de part et d'autre. On pr(?tend que Theramene , «' dans le saisissement ou ii dolt etre , ne peut pas " avoir la Ibrce d'entrer dans aucun detail : c'est « beaucoup. On oublie qu'il est naturel , et m^me « n^cessaire , que Th(5s^e s'informe du nioins des «< principales circouotances de la mort de son fils, et <« que Theramene, encore (out plein de ce qu'il a vu , « doit satisfaire aulant qu'il est en lui cette curio- " s\t6j mais je convicns aussi que le r^cit est trop •« ^tendu et trop soigneuscment oru^; il brille d'un " luxe de poesie quelquefois deplace : plus simple « et plus court, il eut eie conforme aux regies du « theatre; tel qu'il est, c est un des plus beaux " morceaux de po(?sie descriptive qui soient dans <« notre langue. C'esi la seulefois de sa vie que Ra- " cine s'est permis d'etre plus poete qu'il ne falloit y «' et , d'une faute , il a fait un chef-d'oeuvre. On ne .< doit pas craiiidrc trop que cet exemple ne soLt '< conta^ieux. » 114 5o4 Melanges, En parlant dans I'extrait pr^c^dent des contes et fables^ j'ai omis une observation qui pent ^tre utile a ceux qui veulent faire servir les (Euvres choisies de F^nelon a I'inslruction de la jeunesse ; ( et peu de iivres, sans doute , peuvent niieux rempllr ce but important ). «« Entre les historlettes , dit I'auteur du «i lyc^e , on doit distinguer les yhentiires d'Aristo~ « /zt>«5 , morceau (?ciit coinme le T^lt^maque , et que " tout le monde pent lire avec grand jjlaisir (5). » Ces aventures se trouvent tome II des CEuvres choisies. Cette collection pourroit ^tre augmenl^e d'un vo- lume qui ajouteroit infiniraent a Tagrement et a I'utilit^ ; ce volume, qui se vendroit separement et qui trouveroit beaucoup d'acheteurs , pourroit merae etre lir^ a un plus grand nombre d'exemplaires. Ces CEuvres choisies contiennent une infinite d'excellens pr^teptes, par Ft^nelon , et souvent par Aristote , Hoi ace, Ciceron, Quinfilien, Longin , etc.,sur la mo- rale , sur la politique ,8ur la philosopbie ; sur la gram- maire, la rhetoiique, la po^sie ; sur la maniere d'^- crire I'histoire , etc. etc., qu'on a lus avec int^ret, mais qu'on est souvent bien aise de consulter et de reirouver facilernenL Dans cette vue, il seroit utile decon)po-er une table alphabftique des maticres qui exposat dans un demi volume, le contenu le plus exaci de tout ce que renferment les six tomes , sur queique sujet que ce soil. L'autie el premiere moitiedu meme tome, seroit (5) Tome VII, p. a3r. CE I IS' res de Fen clan. 5o5 employee a nn autre objet qui p!aIrolt infinlnient a un plus grand noii)bie encore de Iccleurs.Voici comment : on pourrojt faire un excellent choix des endroits les mieux versifies J exiraits des difF^rentes traductions en vers des aventures de T^!(?a)aque. Ce rapproche- ment des plus belles tirades formeroit, dans ce court espace , une galerie de tableaux [jiquans, epiques , pittoresques , extreniement agr^able pour les ama- teurs de la grande po^sie. Cetie collection d'un nou- veau genre , interessante et variee , ofF iroit un autre avantage a I'observateur de la metaphysique du Ian- gage ; elle lui d^monireroit , pour altisi dire , Jusqu'a I'evidence, le g(5nie , le caractere , la flexibilite , la force et la foil>lesse de cliacune de ces difierentes langues ; par exemple, que le Lfin , langlois, I'alle- mand, manias par une muse habile , pe'uvent se plier avec succes a tels details rebelles a la verve la plus ardenfe dans notre malheureuse langue francoise ; trop impuissante a bien des ^gards dans plusieurs circonstances , et^ par comparaison , de toutes les langues la moins llexible, la moins pi)etique , et la moins harmonieuse (6). II faudroit que ce choix fut fait avec beaucoup de goiit. II existe un uombre de ces traductions en vers, en difFerentes langues, dans lesquelles il sera facile de faire une r^colte aboudante et cholsie (7). Mal- (6j Vojcz Voltaire, article PoETlQUE, dans ses QucJffony sur I'Encyclopedie. « L'art du versifualeur est d'une difficulle prodi- " g'eiisc, surtout dans iiotie langiie, etc. (7) On troiivera ci-apres , page Tjoc; , a la fm dc cet exdait, daus une note qui iuicnonipioit nop le dircoiirs, un rclcvc des 5o6 Melanges. filatre avolt commence a traduire en vers Francois le T^lemaque •, on en avoit , cllt on , trouve a sa mort iin nombre de fiagmens. Cos niorceaiix pr^cleux ne sciolent pas les nioins iiiteressans pour des lecteurs Francois. Dans ce recuell d'CEuvrcs choisies, on auroit de- sir^ que la traduction de tons les passages cit^s des poetes anciens, d'Horace, de Virgile , d'Ovide , de Catuile, de Martial , etc., Fut en vers : les vers seuls rendent les vers, c'est la methode constante des Aiiglois que nous devrions bieu imiter. Les An- glois , il est vrai , sont beaucoup plus riches que nous dans cette branche de poesie et d'iiiiitation , mais notre iltt^rature Francoise n'tst pas entierement d^- pourvue a cet ^gard. La traduction des ^glogues de Virgile par Cresset , et ceile par Hicher , plus fidelle j une autre de M. P. Paris, 16^9, que I'abb^ Goujet estiraoit ; la traduction des six premiers livres de I'En^'idc, par St-Fr^vilie; celles du 6."'^ Jiyre et des G^orgiques , par Le Franc ; de plusieurs inorceaux cboisis, parCogolin, Fontancs, LeBrun^etc. ,nesont pas tant a d^priser , ( jusqu'a ce que nous jouissions de la traduction par Yirgile-Deliile , si impatiemment attendue ). Boileau , Voltaire , Marniontel , Laharpe , ont traduil en vers un nombre de passages marquans d'Horace; Rousseau , Chaulieu , Nivernois , et plu- sieurs litterateurs distinguc's , en ont imit^ , en vers , des pieces entieres; enfin les CC. Daru , Le Brun , diiffji-cnies Iracluctions cu vers, dc TcL'marjLic, parvenues a notrc cominis.sanrc , el cjuelqiies aunes rciiscigueiiiciis bibliogiaphitpes. coii.criiaui lej ouvrages de Fenelon. CEiU'ies de Ftntlun. 607 son frere, et Lefevre la Foche, par des versions r^ctntes qui leur out ineritc des (^Ioi;es , ont entiere- mcnt conipl^le les CEuvres de ce chanlie aiinable des plaislrs et de la raison. Le C. St.-Ange a tra- duit en \ ers toutes les metamorphoses, et assez heu- reusement pour se voir cit^ souvent a col^ du poeme ori*;lnal. Kn g^n^ral , nous ne manquons point de (raduc- tions en vers , il ne s'agit ciue de les choisir ; un lionime de It tires, sans doute , ne les a point sous la main, niais on a la ressource si commode des grandes biblioiheques nationales, 011 i'on est a por- t^e de les comparer et de choisir. J'avouerai que cinqnante vets foib'es, lus de suite, fatiguent et ennufenf, mais un court passage latin , imile nieme en vers foibles, a toujours un tour plus libre , quel- que chose de plus saillant , de plus hardi , et sera encore pi^ferable a une traduction en piose, pres- que toi'jours servile et plus timide 5 enfin la peinture et la po^sie ont des couleurs, un eclat, un aspect plus frais, plus scTduisant , plus pittoiesque et jdus agre'ablement vari^, que n'ont point le terne et I'u- formlte de la gravure et de la prose. Un trop grand nombre dc Icttres familieres {116) ierminent le dernier volume de cesCEuvres choisies. On eut peut-etre mieux fait de substituer a plu- sieurs, quelqucs autres lettres sur des objets de lit- terature , c'est-a-dire , d'un inter^t plus general pour le plus grand nonibre des lecteurs 5 comme eel es adress^es a M-f"* de S. Lambert , a Lamote , a quel- ques autres ccriyains cclebrcs , et qu'on trouve rcpan- 5o8 Melanges, dues clans les rccuells du temps (8). Surtout , on aurolt aiiiie a y dlstinguer quelques - unes cholsies entie ses leltres philosophiques. L'homnie duraondele plus en etat d'appr^cier nos classiques , met a cotd de nos chef-d'oeiiiTes en ce genre , ces Jettres de Pension ; ce que nous avons , dit-il , dc plus eloquent en phiLo- sop hie (9). Au reste, telle qu'elle est, cetle collection est commode, peu dispendieuse , agreable et utile; ce sont en un mot, les OEuvres choisies de Fenelon, c'est -a - dire , d'un ^crivain qu'on ne sauroit troj) i(?imprimer , multiplier, lire et relire; d'un veritable ami des hommes et des moeurs , d'un ^crivain tra- duit dans toutes les langues connues , lu , relu avec interet et admiration dans tous les pays civilises ; et , a nofre honte, mieux apprecie par les Strangers que par nous-meme. Et , pour me servir ici des ex- pressions d'un e^cellent critique, qui caract^risent I'auteur du Tdemaque de la maniere la plus flat- feuseet la plus 7io«omZ>/e a samemoire, NuL HOMME •« n'a posslde, au heme degre, le talent de «« sendre la vertu aimable (10). » f8J Vojez entre plusieiirs aulres , le " Recueil de pieces fugi- « lives de differezis auteurs, sui- des sujets intcressans. Rotterdam, « 1743 , in- 8.0 " (9) Cesleltres, au nombie de vingt, viennent d'etre reimpri- m^es en un petit volume de 76 pages. Paris, Honnert , rue du Colonibier, an III. Ces Ictttes philosophiques se trouvent, toni.II de la gratide edition, 9 vol. in-4.0 (id) Rapprochement de Xenophon et de Fenelon; de la C3-ro- ptidie et du T^lcmaque, LyC£K, torn. All, p. •j.ij'j. i (Eiivrcs de Fcnelon. 609 Void Vindication dc quelqucs traductions en vers, des A\entiires de Tt^lennnjue j indications ayant rap- port au texte de la page 5o5 ; et par snife,de quel- cjues editions principalesdu poenie original. Siiivront pliisieurs autres renseignemens bibliographiques , concernant Jes ouvrages de F^n^lon. Traductions en vers. Fata Telemachi J Francisci de Fenelon , latino car^ mine reddita. Bcrolini , I743, in-8.° , fig. II y en avoit nn exeniplaire dans la bibliotlieque du prince de Soubise , qui fut vendu 47 liv. 10 s. Telemachus , seu exercitatio eihica morulis ex lingua gallica in lalinuni heroiciim transhila a Jo^ sepho Destouches , Aiigustse Vindelicorum , 1764 , in-8.° 11 n'y a pas longtemps qu'il parut en Allemagne une traduction du Telemaque en vers latins. Baibou a Imprime en 1699, une traduction en vers latins du commencement du T(?l^niaque. Le premier livre du TeJ^maque a ^t^ traduit en vers latins par de Bologne. ( Voyez I'^dition de ses odes sacr^es , publi^es en 1708). Lady Barrel a encore traduit le Telemaque en vers anglois , en 1794. (Voyez I'analitical review. V. 14. 21ie adventures of Telemachus , written originallr in french y attempted ^ in eng'ish blank verse , bjjohn youde , Cambridge ^ i??^? in-S." Cc ne sont ici que les deux premiers livres. 5ro Mdangcs. Neukirk a tradult ces aventures en vers alleniands, 1 1 Tclemaco in oitavarima , tnitlo dal Fruncese , e dedicata alia maesla crislianiss'una di hudovico XV, da Flamiiiio Scarselli ^ professore di eloijuenza nella iini\>ersita di Bolognia , a segretario deW ambascerla di quell senato in Roma. Rcwa , Antcnio de dc Rossi , 1747. deux parties en un volume in-4.° , fig. ensemble de 618 pages. llmedtsimo Telemaco in oltava rima ,e{c. In Vene- zia. Batinelll, T748 , 2 vol. in-8.° 11 medesimo Telemaco , coW agiunta delle avew tiire d'Aristone, In Nupoli, Gravier, 1768, 2 vol. in-8.° Les Aventures de Telemaque , traduites en vers Francois, par Hardouin. Paris, de rimprimerie de Didol aine, 179.3, 4 vol in-12. Le seplieme livre des Aventures de Telemaque, (ce sont les amours de Calypso), traduit en vers francois , par Pelletier. 1788, quelques pages in-8.'^ Prospectus du T^l^maque , imil^ de la prose de M. de Fenelon , en vers francois, par le C. Vendrey- Dijon , de rimprimerie de P. Causse , 1790 , avec quelques fragmens des chants I, II, IH etXil, une I'euille grand in -8.° On le trouve a Paris, chez Je C. Renouard, libraire , rue St.-Andr^ des-Arcs. Ce prospectus d'une nouvelle traduction, pro- mettoit une superbe edition, pour le caractere, le tirage , le papier, mais qui n'a pas eu lien, Le T(?l^maque travesti , ou \^'.eve de Minerve, en vers, (par Jonquieres). Puns ^ v.^ Duchesne, 1784, 3 vol. in-12. i (Eiivres de Fenclon. 5 1 1 Princi pales tdWions francoises. Les Avcnlures cleT^l^maque, avec des reniarqnet hlstoriques et critiques. Rotterdam, J. Hofliout, 1719, ln-i2, fig. Cette edition est retlierchee a cause des reniarques critiques. Lcsm^mcs, ibid ^ ly^S, in-12 , fig., avecles memes remarques. Les Aventures de Te'lemaque , conformes au ma- nuscrlt de I'auteur , et enricliies de figures gravies en taille-douce , sous la direction de Bernard Picart , par les plus habiles niaitres. Amsterdam, Wcslein et Smith, 1734, in-fol, Les memes, fig. Amsterdam , in-4.° Les Aventures de Telemaque. Londres , Dodsley , 1788, 2 vol. in 8.° Cette edition , qui est rare a Londres ni^me, est tres-bien exC^cutee ; elle est orn^e de belles figures que Bernard Picart avoit faites pour la superbe edition in foL, et qui ont et^ reduites dans ie format in-8." Les Aventures de Telemaque. Paris, Didot ain^, 1783, 2 vol. in-4." papier v^lin. Les memes, Didot aine, 178.3,4 vol. i(i-i8,pap. vdiin. Les mfmes, Didot aine, T784, 2 vol in-S." pap. velin. Cestroif editions ont ^te imprlm(?es pour IVduca- lion (in daupl.in. J.es Aventures de Telemaque. Paris, Didot jeune , 1700 , 2 vol. ln-4.° , pap. v^iln , avec fig. de MonneC «t TlJliurd. 5 1 a Melanges. Les memes, Didot jeune , 1790, 2 vol. in-S.**, figures de Cochin et Moieau jeune. Le Ilbraire Durand publia en i75o, une edition du T(?l^maque , avec les Imitations des anciens. (Voyez la France littc^raire. ) Enfin Thc'ophile Barrois , et Sallior, llbraires , viennent de nous donner les A ventures de Tel^maque avec les variantes, et un historique de ses diverses editions , par le C. Bosquillon , 2 petits volumes in-i2. Prix , 6 francs. Les notions bibliographiques suivantes ne seront point id d^placees. L'editeur des CEuvres choisies de F^nelon , avance dans son prospectus , et repete dans I'avant-propos du premier volume, « que la collection de tons les Merits de F^n^lon , se trouve dans la grande edition , 9 vol. in-4." » (J'est une er- reur en bibliographic, et toute erreur , de quelque espece qu'elle soit, doit etre relevee dans un journal comme celui-ci , consacr^ particulierement a ins- truire les Strangers. Le clerge qui dirigea la belle edition de Didot , eut des raisons de nepasy faireentrer les Merits polemiques de I'archeveque de Cambrai , niais , poui les bibiio- graphes Strangers surtout , il n'est pas inutile de rap- peler ici ces omissions. Les ministres religionnaires de quelque secte qu'ils soient , ( et il faut travailler pour tout le monde), qui toujours ontsu distinguer entre nosth^ologiens les plus celebres, Fenelon pour la droiture de son coeur, pour la douceur de son ca- ractere , pour la clartd de I'exposition de ses preu- ves , etc., seront bien aises d'en etre insnuiis; et d'aillcurs , (Eiivres de Fen clou. 5i3 d'allleurs ,les qnerellesde religion qui , plus on moins, ont passionne les grands ecrivains , doivent tenir dans Phistoire de I'esprit humain , une place qui , nialheureusenicnt , n'est pas la moins (^^(endue ct la moins instructive pour ceux qui veulent approfondir riiomme. Ouvrages de Fenelon qui ne sont point com- pris dans la colled ion de ses a'uvrcs y en ^ vol. in-^.^ J imprinies chez Didot I'aHie. Snr le Qnic/is?7ie. Explication des maximes des Saints sur la vie in- t^rieure. Bru-xelles, 1698, in-12 de 164 pages. C'est la bonne edition. Instruction pastorale sur le livre des maximes des Saints, par le m.eme. Amslerdani , Westein , 16(^8, ^ in-12 de 22^ pages. Cinq lettres a M. Bossuet , (:^veque de Meaux ^ in-T2. Quatre lettres a M. de Noaiiles, archevique de Paris , in-12. R^ponse de M. de Cambrai a la de'clarat'on de M. I'arcbevecjue de Paris et de M. IVvC-que de Meaux , 1699.— Deux lettres de M. de Cambrai , pour servir de reponse a la leltre |)astorale de M. I'tSeque de Chartres , snr le livre intitule ; ExpHcation des maximes des Saints ^ etc. — Deux lettres de M. de Cambrai , a T^vfque de Chartres , en r^ponse a la lettre d'un tli^ologien. ■ — Les principales proposi- tions dti livre des maximes des Saints, justid^es par Tojne If, K k 5 1 4 Mt hinges, des expressions plus fortes des saints auteurs , in-12. Reponse de M. de Cambrai a'lVcrIt de M. de Meaux , intitule: Relation dii quietisme. — Reponse de M. de Cambrai aux remarques de M. de Meaux , sur la reponse a la relation. — Prejug^s decisifs pour M. de Cambrai , contre M. de Meaux. — Deux lettres de M. de Cambrai a M. de Meaux , en reponse a IVcrIt intitule :Lf5 passages eclaircis 3 in-12. Lettre de M. de Cambrai a M. de Meaux, pour r^pondre a son tralte latin, intitule : Schotustici in into 3 sur la charlte. — Lethe de M. de Cambrai a M. de Meaux, pour repondre a son traile latin, intituM: Mjsticiin tufo , sur I'oraison passive. — Lettre de M. de Cambrai a M. de Meaux, sur la charit^. — Reponse de M. de Cambrai a T^crit de M. de Meaux, \n{\iiM:QiiesiiuncuUi J etc. — Deux lettres de M. de Cambrai a M. de Meaux, sur les douze propositions qu'il ,veut falre censurer par les doc- teurs de Paris , in-12, Siir le Jauseiiisme, Ordonnance et Instruction pastorale de M. de Cambrai , portant condamnation d'un impiime in- titule : Cas de Conscience propose par un confesseur de province. Paris, 1704, in-12, 264 pages. Seconde Instruction pastorale de M. de Cambrai, pour cclaircir les difficult^s propos^es par divers (^crits contre sa premiere Instruction pastorale, du 10 fevrier 1704. Valenciennes, 1706 , in-12 , 416 pages. (Envies cle Fcnclon. 5r5 Trolsieme Instruction pastorale cle M. de Cam- brai , centre les preu^es cle la Tradition sur I'in- faiilibilite cle I'EgUse , toiicliant les fextes ortlio- doxcs oil li(!'r(?tiques. Valenciennes, i7-5 , in 12, 740 pages. Quatrieme Instruction pastorale de M. c\v f!am- brai , ou Ton prouve que c'est I'Fglise qui exige la signature du Forniulaire. Yalencienncs, i^oj, in-r2, 848 pages. Lettre de M. de Carabral a iin Th(^ologien , au sujet de ses Instructions pastorales, 1706, in-12, 5o pages. Instruction pastorale de AI. de Cambrai , sur le livre intitule : Justification, du silence respcctueux. Valenciennes, 1708, in-12, 4-71 pages. Deux Lettres au P. Quesnel. 171 1 , in-T2. Instruction pastorale en forme de dialogues , dl- vis^e en trois parties. Cambrai , 1714, in 12. Cette Instruction pastorale roule sur les matieres de la grace. La meme , augment^e de quelques dialogues. Cambrai , 1715 , in-12. Ordonnance et Instruction pastorale de M. de Cambrai , pour la publication de la Constitution Vincam Domini Sabuoth j du 17 Juillet lyoo. Paris, 1737, in- 12, 141 pages. Mandenient et Instruction pastorale de M. de Cambrai, pour la reception de la Constitution Uni- genitus , du 8 septembre 171.3, qui condamne le livre du P. Quesnel. Paris, 173.3, in-i2, 82 pages. Lettre de M. de Cambrai , sur rinfaillibiliit? de K k 2 5 1 6 Melan^ies £>' TEglise , touchant les textcs dogmatiqiies , oii il res- pond aux principales objections. Paris, 1728, in-12, i33 pages. Mandemcns , etc. Kecueil de Mandemens dc M. de F^n^Ion , a I'oc- casion des jubil^s , du careme , et des prieres pu- bllques, depuis le i5 novembre 1702, jusqu'au 28 fdvrier 1713. In-12 , 184 pages. Ce recueil contient 22 mandemens siir differens sujets. On a attribue a F^nelon I'Abr^gd des Vies des anciens Pliilosophes, avec un Recueil de leurs plus belles maximes. Paris, 1726, in-i2 , 495 pages. JtZ.-m J Amsterdam , 1727, in-12 , avec Jes Dia- logues des iVIorts. Le Moreii, derniere edition, a la fin de Particle Feji^lon ^ indique un •< Recueil de quelques opus- « culcs de M. do Salignac de la Motte F^n^lon , « archeveque de Cambiai , sur differentes matleres «. importantes , nouvelle edition, 1712 , sans nom " de lieu , in-8.° - dans lequel , dit-on , il se trouve un Catalogue trcs-dctaille des oiivrages de Fdnelon. Ce volume u'existe dans aucune de nos bibliotheques nationales , ou il a etc dcmande inutileraent. VARIETES, NOUVELLES ET CORRESPONDANCE LITT^RAIRES. An Citojen A. L. Millin y Sur Vorigine de la decouverte du scxc dcs planles, Lorsque j'al dit que Linnteus avoit rr^d le sys- teme sexuel des plantes (i) , je crois avoir cite un fait qii'Il n'est pas possible de r^voquer en doute. On ne doit pas conf'ondre l'^(ablissement du sys- teme sexuel Rvec la decouverte du sexe ch s pUintes. II est certain que le c^lcbre botaniste su^dois est I'auteur du systeme sexuel , ou du systenic fosidL' sur quelqucs-uues des considerations que fournissent les organes sexuels ; mais la decouverte du sexc des plantes ne sauroit lui etre attribu(?e , quoiqu'il soit neanmoins le premier qui ait demontr^ cettc vc^rite par une longue suite d'expi^riences. Comrae votre journal, citoyen, est enf re les mains de plusieurs horames de lettres a qui les sciences ne sent point ^trangeres , trouvez bon que ]c rapporte, pour les personnes qui n'ont pas mon ouvrage , ce que j'ai dit sur le sexe dcs plantes. Si cct objet im- (t) Supra y p. aSr. Kk 3 5i8 Nouvelles litleraires. poitant ne paroit pas entlerement approfondi (2) , on vena dii niolns que les notions les plus essen- tielit's a acqu^rir y sont d^velopp^es, et que j'ai in- dique' les sources oil le lec(eur pouvoit pulser des connolssances plus ^tendues. La nianiere dont s'opere la fecondatlou des plan- tes , an moyen de leurs difF^tentes parties sexuelles, est une de ces belles operations de la nature qu'on est surpris d'avoir ^te si longtemps a connoitre , et que nou> ne connoitrions peut-etre encore qu'im- parfaitenient sans les travaux de Linnaeus, I'un des' plus'etonnans g(^nles qui aient trall^ jusqu'a pr^-sent riilstoite na(urelle. II seroit tres-difEcile dedlre quel est celui qui a d^couvert le sexe des plantes , et cette recherche ne seroit d'aucune utilile. Plusleurs apercus , peu imporlans d'abord , ont conduit pro- babl^'ment a la grande decouver(e, comnie plusleurs ruisseaux tres-petits ferment par leur reunion des rivieres et des fleuves. Ce fut snr la fin du siecle cju'on soup^onna la ve- ritable foncfion des ^(amines et des pistils, et qu'on conimenca a croire que ces organes ^toientreellement les parties sexuelles des vegetaut. Nous voyons a la v^rit^ les plantes distlnguees par les anciens en males et femelles ; mai. cette distinction n'etoit fondee sur aucune disposition organique relative aux sexes, et Ton se bornolt a regarder comme plantes femelles , celles qui sonL plus delicates et de plus (a) II est encore d'auLres ariicles dans ]c pi-cniier volume oii j'ai dii patler da sexe des plantes. Voy. Fecundation ^ Linn etonnant (in'on lui ali.ibue la gloire de cetie dc'couvei te , de ni^noe que Harvey est regards'' cornine I'aule-ur de 1.4 circu- lation du sang qu'il a denuntiee , q o'cju'on en eut parle avant lui. VentexNat. yiu C. MlLLlN ^ siir uue no f ice dcs (Eii- vres d^Adam Smith. Citoyen , voiis recommandez a I'atteniion de la C."® Condorcet , les essals phliosf'phiqnes d'Adam Smith. Voici ce que cette C "^ en ciit drins sa pre- face:« Dans ses oeuvres posthunies publl 'es par ua « de ses amis, ( Dugald Siew^t,) et de ses disci- t. pies, on distingue les fragmens sur I'dsfronomie " des an* iens , sur leur physique , sur les arts d'inii- " tation ; frcigrr>ens pr- sais un fragment de Smith qui ne se trouve pas joint a ses OEuvres , ni en anglois, ni en francois. Chahdon-la-Rochette d A. L. Millin, Siir DE PaujV. , Paris , 12. tliermidor an y. Je trouve, mon cher Miilin , dans la Clef du Ca^ hintt ^ du 2 de ce mois , une lettre sign^e Dorsch , dalee d'Aix-la-Chapelle , 24 messldor. Je vais la la transcrire , et y faire quelqiies additions.' '< Je viens , citoyen, de recevoir de Xanten I'af- «• fligeante nouvelle que le c(^lebre chanoine de Paw •♦ (i) y est mort le ig de ce mois, au matin, age « de 60 ans. Le deuil est rdpandudans la commune, " qu'il ^difia par son exeniple. " On sait qu'il est auteur de differens ouvrages « phiiosophiques fort estimcs , entr'autres : £>^5 ;-^- «< clierches siir les Am^ricains , les JEgyptiens , les « Grecs. (1) Le plus gianri noinbrc des etrivains esiropie aiiisi ce iiotn , cjui doii s'ccrirc de Futnv. C. L. R. Noiwelles lUteraires. 5^3 .. II ^toit oncle maternel de Tin fori une y///«f7mr- .. SIS Clooiz, Patrlote sage , il aimoit la republlque .. en philosophe qui g^mit sur les passions humames , « mais ne pr^end point a une perfection chimdn- „ que. 11 a conserve jusqu'a sa derniere heure toute .. sa presence d'esprit , et ne I'a vu s'approcher que , comnie le dernier terme des douleurs qui ont as- « si^ge les dernieres annees de sa vie , ct qui , seules , « I'ont empech^ d'accepter dans ces contr^es un « eniploi public , et d'etre associ^ a mes travaux. .. Quoique n^ dans une caste privll(:^gi^e, il n'en . cut ni les d^I>u{s ni la hauteur : ses princ.pes .. philosophiqueslui avoient attir^ la liaine des pre- ., ires , mais il sut leur commander le respect par « ses vertus. .. J'eusravantagedelcconnoitrepersonnellement, .. et de conserver avec lui des liaisons assez intimes. .. Les hommes mediocres ne pouvoient soupconner .. tant de g^nie dans cet homme d'un exteneur si .. simple ; il y briUoit neanmoins comme un sillon « d'or dans une rocbe in forme. .. J'invite les ^crivains a recueillir les princlpaux .. trails de sa vie, pour rendre hommage a un .. homme que la philosophic et les lettres pleure- i. ront longtemps. » Je parlage , avec le C. Dorsch , le desir de voir une bonne notice sur la vie et les ecrits de Corneiile de Pauw. Voici , en attendant , quelques rense.^nemens que j'avois demand^s a Jnacharsis Clootz , et qu li a Merits de sa main a la tele de mon exempla.re des llcchcYches j:IiUosophiqucs ^ur les Grccs. 5^4 Nouvclles Utter aires. « L'anteur des Recherches siir les Grecs x\\%{. point " parent de Coniciile Painv , editeur d'auteurs grecs " (2) ; il se nomine aussi Corncillc ; II demeuie dans " ]a province de Cleves , a Xanten ; II est chanoine « calholique , apostolique et remain ; il n'a pas « d'autre benefice que son canonicat prussien j il est « n^ a Amsterdam , en 17.39 ; II est origlnaire hol- •' landois; sa familie a jou^ un role distingu^ dans " Tinsurrectlon du i6."ie siecle ; il est parent dii «• fameux r^volutionnaire Pamv , que les Espagnols " appeloient la partie tionleuse de la nation , et que •« les insurgens appeloient le membre viril de I'elat. " CorneiLle Paim , frere de ma mere, fut attir^ (2) Corneille de Pauw, editeui' d'/fjp/ies/io/: , (\e Vhili y. d'Ana- creon , dHorapoUon , de Quintits Calaber , des Caracthcs de ThSophraste , des lettres d^Aristcenac^ de Phrynichus , d'-^sckyle ; auieur de qiiejqucs autres ouviages, u'etoit pas med'tocrement savant, coinme I'a dit quelque part un de nos premiers savaiis, qui lui rendioit aiijourd'hiii plus de justice j mais il avoit des fonucs dures, traiithai)fes ; surtout il ^toit pcu nioilcsle. Sa longue querclle avec d'Onv2/e, nous a valu de part et d'autre, de fort bonnes observations critiques. Le celtbre Toup ne partageoit pas le tn^pris que certains ecrivains ont icnioigne pour cet au- teur. En parlant de sa dispute avec d'Orville sur une c'pi- gramme grccque qui concevne S a pho ^ il s'cxprime ainsi : Qi/o- ntam autem ment'io incidit hujus epigrammatis , de quo plus salts digladiatisuntVi-Ri noCTlSSiMr, d'OrvilJius (itt Vanno Critica, p. ao , seqq, ) ct Pau wius ( in prcefat. ad Arisiaenetum , p. ix seqq. ) Arcades ambo Et cantare pares et respondere parati. Sed cujus mcntem neuter percepit ^ etc. Emend, in Suiduin. p. II. v. Nu^ipft!^^ o<«(^. C. L R. Nouvelles Jitttralres. 5^5 • dans la fertile province de Cleves, a I'occaslon « du manage de mon pere qui lui fit avoir une pr(?- •• bende a Xanten, ville a cinqlieues des tenes oil .. je siiis n(?, et que je ne reyerrai qu'apres «. Qu'on me laisse vivre llbre en France , je ne re- .. gretterai aucun sacrifice en Allemagne. Aiiacliar^ m sis Clootz ne connoit point de lacune cntre la « liberte et la mort. Veritas atque Libertas. " Frederic II lui ofFrit en vain une place acade- " mique a Berlin, et un si(?ge (Episcopal a Breslau. « Outre ses Recherches sur les Ani^rlcain-^ , les " yEgyptiens, les Chinois etlesGrecs, il est encore « auteur de plusieurs dissertations qui se trouvent «• dans le Recueil des Aiitiqiiaires de Cassel. « M. Maas (3) est un liltc^raleur allemand, tres- «. philosophe et tres modeste , qui demeure a Cleves ; « il a public , si jc ne me trompe, quelques ouvrages ■« philologiqucs. » Societe pliilo technique. La societe pliilotechnique a tenu,le 20 thcrmidoi, une seance publiquc; elle t?toit pr^sidee par le C. Decotte. V^) II avoil indiqu^ Jl M. Pmnv inic partie des passages grccs fju'il :i empIovL-s dans son deiniei- ouviage; mais il auroit dii, eo i.if-mc l<.mps,"'lni en domier Ic sens pacis. II lui aiiroit cpa.gn^- plus d'line erreur ct plus d'un faux systciue. C. L. R. 52.6 Nonvelles III le red res, Le C. Hecquet a fait un rapport sur les nou- veaut^s cnnimunlqu^es a Ja Soci^ti^, depuis le 20 floreal dernier. Le C. Landon a la deux romances. Le C. Norry; la seconde partie de la relation de son voyage en ^Egypfe (i). Le C. GuiCHARD ; qiiatre fables en vers. - ^ Le C. PouGENS; la Vision de Leonora, tradtic- lion de I'allemand, de Biirger. Le C. BuHAN ; line ^pitre a sa fabatiere. .Le C. Langles; un conte oriental tir^ de Saady. Le C. Jh. La V allee ; le R^veil de I'an sept , Ode. Le C. GuiCHARD ; quatre fables en vers. Le C. Kalkerenner a fait executer la musique par lui composee sur la scene de Pygmalion , pa- roles du C. Landon , qui ont ete chanties par le C. Gaveaux ; ces trois artistes sont aussi membres de la So(i(?te. Societe d' Agriculture et des Arts , de Bou- logne-sur-mer , departement du Pas-dc- Calais. Cette societe a tenu, le 8 floreal an 7, sa pre- miere stance publique , dans la salle des exercices de I'e'cole cent rale. Le C. DuMONT-CouRSET, directeur de la so- ciete, a ouvert la seance par un discours dont le sujet etoit V Elude de la Nature, et dans lequel 11 (t) %-/vi, p. 1 3. Nouvelles Utlcmircs. 627 a d(?velopp(? quel est le but de rinstitudon de la society, et celui de ses travaux. Le C. PiCHON , secretaire dc la socI(?(e , charge de rediger le tableau des dlfTtrens travaux dontelle s'est occupy depuis son Institution, a fait preceder son rapport de quelques r(?flexIons sur rudlit^ des soci^t^s formees dans le but unique de la culture des sciences et des arts. II a rappele les premiers pas de celle de Boulogne dans cetfe carrlere , ses succts , les hommes dlstlngu^s cjui ont desire d'etre conipies au nombre de ses niembres, les socicles qui lui ont f^molgn^ le desir de correspondre avcc elle jiour les progres des luniieres et des connoissances utiles, les dons qui lui ont (-te adresses , les motifs puissans de sa stability, qui sont dans le soin qu'ont eu les fon- dateurs de bannir de toute discussion, les questions relatives au gouvernenaent , a la politique et a la religion. Passant ensulte au comple qu'il devolt rendre , 11 I'a divlse en trols parties , et a pr^sente une ana- lyse succincte de chaque m^molre 1u aux seances de la society. La premiere partie, consacr^e a I'agrlcuhure et a IVconomIe rurale , comprend les mdmohes sui- vans : I." Expose!^ du sol et de la culture du ci-devant Boiilonnois, par le C. Dublaisel. 2." Reflexions et observations sur la maladle epi- zootlque qui a r^gne panni les betes a cornes des communes marlllmes du dcpartement du Nord, par le C. Mathore/, artiste vetcrlnalre a Dunkcrque. 5^8 Noui'ellcs litleraires. 3.° Queslions sur la fabrication des fromages en France, et sur I'obligatlon oil I'on est de llrer de r^tranger la plupart des fromages destines pour la marine et l'appro\ isionnement des armees, par le C. MuTiNOT d'Ostove. 4." Descriplion topograpliique du ci-devant dis- trict de Boulogne-sur-mer , etat de son agriculture , et des moyens de I'am^liorer, par les CC. Del- PORTE et Henry. 5.° Apercu sur les engrals et les amendes , par le C. DUMOMT-COURSET. 6.° Eapport des commissaires nomm^s par la so- ciete, pour assister'a la tonte du troupeau des CC. Delporte, a la Capelle, par les CC. Coilliot , Grandclas et Pichon. 7.° Sur la culture des jacheres , par le C. Mai- ZIERE. 8.° Instruction sur la nature, les causes et les caracteies de lamorve, par le C. Lebas. 9.° Kappoit fait a la Society d'Agriculture de la Seine, sur les exp^iences du C. HoudaRT, rela- tives a r^conomie et a la preparation des semences, par le C. Yvart, associe honoraire. 10.° Du pize, et de i'avantage d'en introduire la pratique, par le C. Labroughe. La seconde partie renferme les ouvrages relatlfs a la marine, la peche , le commerce, les arts et ma- nufactures, les travaux d'utilit^ locale; elle con- tient : i.° Me'moire sur les avantages que presente le port de Boulogne , considered sous les rapports de la I Nouvelles liltemircs, 629 ia guerre et de la pix, par le C. Co'li.iot. 2.° Essal sur une nietliode pour (rouvt'r I'hcure de la mar^e ^ dans un port quekonque , par le C. Henry. 3.° Observations sur les moyens de corDuiiinica- tlon respective entre la Prance et I'Anglelerre , pit ]e C. COILLIOT. 4.° Menioire sur I'antiqiilfe de la peclie de la ba- leine par les nations europ^ennes, par le C. Noel, de Rouen , associ^ iionoraiie. 5° Produit de la peclie du maquereau par les p^cheurs de Boulogne, pendant I'an 5 et I'an 6, et ceile du liareng, pendant les hivers de Pan 6 et de Tan 7, par le C. CAViLLtER I'ain^. 6.° M^moire sur la n(!cessite' et les moyens de fixer les dunes de Slack, qui comblent la baie d'Ani- bleteuse, et suspendent Je cours de la riviere, par le C. Grandclas. 7.° Etat des fabriques et manufactures existant dans le ci-devant district de Boulogne, par le C. Marmin-Dupont. 8.° Observations sur I'usage du microscope de probity, employ^ pour connoitre labontedes (^toffes, par le C. Mutinot d'Ostove. 9." Rapport fait a la Soci^'ie par les CC. Henry, Cavillier et Pichon , commiasaires nomm^s pour I'^fabiisseinetit d'une m^ridienne. La troisleme parlie conMent toes les travnux relaiifs a rinstnictlon publique , a la lit((^ia(ure , la physique et rhistoiie naturelle ; elle renferme ; Tome 11. L I ^' 53o Noiivelles lliferaires. I.** Motifs qui doivent dc^^terminer le raalntlett du d^cret qui fixe a Boulogne I'ecole cendale du d(^par- tement du Pas-de-Calais, par le C. Mutinot d'Os- TOVE. 2.° M^moire sur IVcole cen(rale du d^par(ement du Pas-de-Calals , plac^e a Boulogne, par les CC. CoLLiOT, MuTiNOr d'Ostove et Grandclas. 3." Notice sur le C. DumaisnIel-Belleval , par le C. Boucher, d'Abbevllle , associ^ hono- raire. 4.° Eloge du C. Abot-Bazinghen, par le C. Carmier. 5.° Description d'un autel consacre a Jupiter, qui sert de fonts baptisraaux dans IVglise d'Hardinghen , par le C. Pichon , et explication de Finscription qui y est gravee , par le C. Mjllin, associ^ hono- raire. (i.^ Explication de Tinscription de la grosse cloche du beffioi de Boulogne, par le C. Henry. 7.° Fragment d'un poeme en vers sur I'agricul- ture et les arts , par le C. Wiant. 8.^ Observations sur les nioyens de falre joulr Ics hahitans des d^p.artemens des monumens des arts recuelllis en Italic et en Flandre , par le C. Pl- CHON. 9.° Observations met^orologiques pendant I'an 5, I'an 6 et une partie de I'an 7, par le C. DUxMONT- COURSET. 10° Dissertation sur les eftets de la lumiere sur les v^^^taux, par le C. Dumont-Courset. 1 Noiivelles U Her aires. 53 1 it.° Rapport siir la detonation d'une fo-se d'ai- sance , par la presence d'une lumierc ; par le C* COURTIN. ' 12. ° Rapport siir iin accouchement de six enfans par le C. CouRTlN. i3.° Description d'un fossile trouv^ j.res du Clia- tilion , a I'ouest du port de Boulogne, par le C. Pjchon. 14.*' Essai sur une P'lore boulonnaise , par Je C. Deu. TO." Rapport sur une espece de grain nomni^ hie de Pologne (Triticum Polonicuin , Ju. ) j par le C DUMONT COURSET. 1 6.* NoniencUture des oiseaux qui ont ^le obser- v{?s dans le voisinage du Pas-de-Calais , pendant Tan 6 et une partie de I'an 7, par le C. PiCHON. ij.° Histoire naturelle de I'^pcrlan , par le C. Noel. 18.° Dissertation sur la g^n8emens qui, depuis la mort de Pia,sont dans UD etat de d^perissement honleux (i\ Le C. Chazet a lu ensuite utie piece de vers , intitule : les Adicuv des poe/es an pubfic quifreqnente le Ijcee ; et la stance a ^t^ termln^e par I'execulion de guelques morceaux de musique* Mort du C. Grognard, Le C. Grognard, ing^nieur de la marine, a q-ii Ton doii les beaux bassins de construction de Rocheforl , vient de mouiir a Paris , dans un age avanc^. Theatre Fran co i.? de la Repu- blic U E. Les deux Frercs , drame en ^ aclcs. Ce drame a ^t^ jou^ le ii thermidor pour la pre- miere foi^. Le noin de Kutzehue , auteur de Misuii- thropie et Repentir, ne pouvoit manquer d'altirer une grande affluencej d'ai.leurs le succes qu'avoit eu cet (i) Supra, annce V, loiue. I, page i>72. LI4 536 Nouvelles Ulteraires, oiivrage a Roiien p< a Nanles , devolt naturellement picjuer la curiosity da public. Cependant , il s'en faiit d- heauconp que le sticces alt vepondu Vl'at- te:ite , et les trlvialites r^pandnes dans cette piece onf nul aux situalions touchantes , et aux beaux trails qui y sont semes. Tel est I'inconvetiient du dtiinie. Les transitions subiles du touchant au boi;fFon,et du trivial an pafheticjue, font un eflPet dis- cordant qui choque le spectateur et nult a I'mteiet. Ft\i/ico.sei Phi/ippe Bertmncl^ freres jumeaux ,(»nt un proces qui dure depuis i5 i^ns. A la suite du partage de la suciession de leur pere , Francois a pretendu garder seul un petit jardin : de la , une haine iir^coiuiliable en(re les deux fieres. Francois a perdu toute sa fortune, et releve d'une nialadie grave pendant laquelle i] n'a eu d'autres secours que ceux de Ckarloite sa fille , ag^e de 17 an-i , et les bous offices du docteur Blounie , qui soigne ^ga- Jenient Philippe attaque de la goutte. M- /?i/yprociireur, ei M me TVo'f gouvernanle de Philippe font tous leuis efFo ts pour enlrelenir la nie'siutelligence enlie hs Ak\\\ fieres, afiu d'avoir la succession de Phi ij^pe, le docteur au coniraire ne n^g'i^e ren pour les re'concil er. Mi.ni de leurs detix procuiaiions , il ne s'en sert que pour letuiiner le j voces qui Us sf^paie. Charlotte \ ieut poir f^liciler son oncle si-r ranni- vers;iire de sa -laissance, et ohiieut ses bonnes graces. Un»^ etiie de K^Jf , avec la r^ponse de M.'n^ Wolf au bas, met leur piojtt au jour. Le docteur offie aux deux IVeres , s(?par^ment, une Nortvclles Vitfcrnircs, 687 collafion dan^ le jaidin siije( rl^ Icnr quPieUe , et profili- (le cetir occ sion pour It's nu-llre dans les bras )'un n len'.t-inent jusqu'a la fin. Le role de Philippe, qui Jet!e de- la vivatite dans la piece, est c.ilqii^ siir le Bomrij bienfai-sani. Il a et^ parfaiienunt fon^ par le C. Sa/^z/.s/r aiii^. Le C. Moiivcl a nils dans le role du nu'decin bea- coup de sensibilite , et la C/ Mtzeiai , dais 1- u)le de Q\\A\\ tie, a d^ploy^ des graces ef unc ingenui.^ charniantes. Le C. La RocluUc el la C/ Sulii ont eu , dans le second acte , une s.ene dont le jeu ne pent ^ire tiop admire. Get onvrage de Kolzehue a ^t^ irarluit pa-- Ics CC TVcisi> et Jaiijf'ct , et arrange a la scene fran- calse par le C. Patrut, ACTEURS DE L^ODEON. Uamant arbilre , coniedie en iin acic et en ^crs , jouee le 1 1 llurf/iiJor j pour la pre- miere Jois. M. et M "1^ Durce y apres qnelques annees de matiage, comniencenf a se trouver I'un a I'autre des (iefauls , des torts, et se d(^cldent a divorcer. I/avocat qu'iU cLoisissent est Volny ^ amant dc 538 NoJivelles 11 if era Ires. yi.me Dnrct^ , avant son mariage , et que son pea de fortune a seul emp^ch^ d'obtenir sa main. Volny croit de son devoir de r^unlr les deux epoux , et y p^vicnt avec la plus grande d^licatesse , en combatlant son propre pencliant. L'acle de sepa- ration est talt de maniere qu'il lenferme le laccom- raodement le plus positif et le plus durable. Cette derniere scene , surlout , est trailee avec une finesse qui a fait le plus grand plaisir. , L'auteur est le C. Scgur jeune , connu par im grand nombie d'agr^ables productions. On peut reproclier a celle-ci uh style un peu manier^, des expressions impropres , mais les situations attachent, et I'ouvr.ige a r^ussl. Le C. Dorsan et la C DeWle ont ^te vlvement applaudis, et I'ont merite dans les roles de M. et M.'"* Durc^. Theatre du Vaude r i lle. Arlequin qui rit el Gllles qui pleure, Cette piece a et^ jonee sans beaucoup de succes le 21 tbermldor : Arlequin et Giiles ont ^t^ obliges de quitter leur malson , lasses de la condulte de Colomblne et de G.7/^//^ Jeurs femmes. Us reviennent au bout de quatre ans , et jurrnt tons deux de ne pas leur repondre si elles vlennent implorer leur pardon. Colomblne et Gillette les ont entcndus et Nouvelles lllleraires, 539 imaglnent un nioyen de les fl^clilr. Gllleftc parle a Ailequin pour Colombiiie , et Colon)bliie a Gillcs pour Gillette. Les deux fenimes viennent ensulte et pr^sentent a Jeurs ^poux le fruit de leur mariage. Les (?poux s'attendrissent et se r^concilient , comnie dans Misanthropie et Repent ir. Arlequin qui rit de tout , et Gilles qui s'afTlige de tout, ont donn^ le titre a cct ou\Tage qui est long et froid. L'auteur a ^t^ demands. C'est le C. Maurice , auteur du Mardchal fcrrant d'Jnuers. Th E AT RE DES TROUBADOURS. La Visile de Racan , ou la Fern me bcl esprit. Les Troubadours qui jouoient provisolrement au Thddtre de Moliere , rue Martin ^ ont ouvert le 14 thermidor, au Theatre de houvois j par la premiere representation de ha Visile de Racan j ou La Fcmiue bet esprit. Une anecdote du 16/ siecie fait le sujet de ce vaudeville. Marie Le ./art de Gournay , pupille de Montaigne y vint a Paris, sur la reputation de Racan, pour voir cepoete c^lebre. Celui-ci invite a se rendre cbez eile, fit part de sa bonne fortune a T'oiiure et a Bussj J qui , pour jouer un tour a M."«^ de Gournay se rendirent chez elle I'un aprcs I'autre , sous le r-om de Racan. Lorsque celui-ci vint a son lour, 540 Nouvelles Ut/eraires. il fut Iraite d'lntrigant jusqira l'arrlv(^e de ses amis. Dans la piece, on a donn^ im amant a MJ'"^ de Gournay , mais elle ne veut qu'un liomme d'esprit, et cVst pour cela qu'elle fait le voyage de Paris , espdrant y voir Racan. Les vis4tes de Bussy et de Voiture, sous le nom de leur ami, n'ont pour but que de ramener MJ^e de Gournay a son amant , qui n'a a ses yeux d'autre defaut que de ne pas faire des vers aussi bieu que Racan. Notre poete est le seul qui puisse faire entendre raison a la Femme hel esprit , qui se decide a epouser son amant. '• Quelques couplets fort librcs avoient d'abord ele applaudis, mais des scenes tres-froides, et surtout le ddfaut d'intdret et de motif, out empechd le succes de ce petit ouvrage dont I'auteur auroit pu tirer meilleur parti. II n'a pas etd demande. Cependant il y a fait quelques corrections , et la piece se joue encore. Le Souper de l^ Opera comique , vaudeville anecdotujiie en un acte et en deux pieces. Charles Favart ^ jeune encore, apprend cbez son pere I'dtat de patissier : mais son gout pour la podsie lui fait negliger sa profession , et , a I'inscu de son pere, il a donne au theatre la Chercheuse d^ esprit. Apres la premiere representation , les comddiens de ropera-coraiqup se rendent pour souper chez le pere de notre auteur qui est ddja instruit du succes de Nouvelles Illtc /aires. Sji son ouvrage. La (roupe arrive en costume , et elle ij^nore le nora de I'auteur du nouvel op^ra ; on leur dit qu'll est avec eux ; alors , pour le connoitre , ils proposent de jouer, dans le sallon mC'ine , la Cher- cheuse d'esprit, qui est representee aux applaudisse- niens de tous les spectateurs. Un seul est restt' froid, c'est Charles ; on s'ecrie que c'est un e/uueux ou Vauteur. II est force de se d^couvrir^ et son pere e«lhousiasme I'embrasse et i'encourage a de nouveaux succes. Cette petite piece , jouee le 19 thermidor, a eu du succes. On peut cependant dire que ce n'est qu'un court prologue a la Chercheuse d'esprlf. L'auteur est une femrne qui a garde Tanonynic. On doit des eloges au jeu simple et naif de la C/" Anger , dans le role de la Chercheuse d'esprit. Inst I TUT national. Notice des Ircwaux de la Classe des Sciences physiques , pendant le dernier trimestre. Par tie matJiematicpie j par le C, Le- FEVRE-GlNEAU, Plusieurs ouvrages ont ^t^ puhlies,et plusieurs m^nioires ont ^t^ lus pendant ce trimestre. Le C. DelaMRRE a public la m^thode dont 11 s*est servi dans le calcul provisoire de Tare iSw meridlen. Get ouvraL,e , pen susceptible d'etre ana- 642 yoiii-'el'es /it /era ires. lys^, est un indice remaiquable de la grandeur et de I'lmportance des operations relatives a la mesure de cet arc. Le C. Prony a aus?I rendu public le plan d'lns- trucfion des eleves de I'^cole natlonale des ponts et cliauss^es , pour I'an 7. Le 18 Boreal de I'an 7 ^tolt une journee Int^res- sante pour les astronomes ; Mercure passolt sur le dlsque du solell. Ces sortes de ph^nomenes ont de rimportance en astronomie , parce qu'Ils donnent avec precision le lieu du noeud de la planete , et qu'Ils servent a fixer quelques autres points essen- tiels dans la theorie de ses mouvemens. Mercure a et^ vu sur le solell quatorze fois de- puis le commencement du XVIII.'' siecle. 11 y passera encore le 17 brumaire de Pan 10. Mais le passage du 18 floreal , qui a commence? a g heures 20 mi- nutes 27 secondes du matin, et qui a dure 7 heures 24 minutes So secondes , pouvoit etre observe par les astronomes de Paris, dans toutes ses phases, depuis I'entree jusqu'a la sortie de Mercure, le solell etant sur I'hoiizon pendant tout ce laps de temps. Cet avantage , qui rendolt tres-pre'cieux le dernier passage, ne se trouvera pas dans celui de I'an 10. Le C. Messier a observe Mercure sur le soleil pendant toute la dur^e du passage. Malgre les in- terruptions freqtientes, occaslonne'es par des nuages qui, de temps en temps, couvroient le solell, cet astronome est parvenu a faire un fort grand nombre d'obseryations e'xactes , qu'il a consignees J Nouvelles Ulteraires. 5^3 «^ans iin m(elop- pemcnt des principales decom-ertes dans toules Ics parties des rnatliernatiques ; les contestations qui se sont eleuees entre les viath^maticiens et- les princi- paux traits de la vie des plus celebres ; nouvclle (fdition considerablement auginenlee , et prolongee jusqiie versC^poque actuelle ^par J. F. MONTUCLA de I'lnstitut national de France , en 4 vol. in-^.*^ avec un grand nombre de planches. 11 ne paroit dans ce moment que les deux premiers volumes accompagnes d'une table de matieres , et de 26 planches. lis contiennent I'liistoire des ma- thematiques jusqu'a la fin du siecle dernier J c'etoit (t) Supid, Annee IV, toil). IV, p. ^ig. (2,) Supra, p. 58. 554 Livres divers. tout ce que conlenoit d'une maniere ties-ImpaiTal(e ]a I*"'* edition de cet ouvrage qui a ^f^ publi^e il y a 3o ans, et qui ne se trouvoit que ties-rarement et a nn . piix considerable. Cette premiere partie de I'histoiie des mathematiques a ^(e infiniment aug- roent^e et periVctionnee dans la nouvelle edition , et on peut dire que les recherches de I'auteur ert out fair un ouvrage tout nouveau. L'impression des deux derniers volumes est fort avanc^e , ils paroi- tront dans le courant de J'hivcr prochain ; ils con- tiendront d'une maniere aussi etendue que satisTai- sante et curieuse , I'histoire des math^matiques et de Ifurs progres depuis Je commencement de ce siecle jusqu'a nos jours. On sail combien cette science s'est perfectionn^e depuis loo ans, et les avanlages immenses que les matht'maticiens de ce siecle ont sur leurs devanciers. L'auteur n'avoit en- core rien public de cette partie absolument nouveJle. Prix des deux volumes qui paroissent broch^s en carton , 3o fr. 5o cent. A Paris, chez H. Agasse , libraire, rue des Poi- tevins , n.° i8. HiSTOIRE NaTURELLE. Lecons cVHisloirc no.turelle sur les mceurs et sur I'industrie des aniinaux , pour servir de suite aux licons elementuires delist aire naturelle , a Pusage des eiifans et des jeuiies gens , par L. COTTE , L'un des conservateurs de la hibliotheque nationale du Pantheon ^ des societes des naturalistes de me- decine et d* agriculture de Paris , de la socidte d^e^ inulation d' Abbei'ille , de la societe meteorologique de Manheim , 2 vol. in-12. A Paris, chez H. Bar- ^ow J imprimeur-libraire , rue des Mathurins. An 7, (iy9g, ere vulg. ) Prix, broch^ , 4 fr. pour Paris , et 5 fr. 76 cent, franc de port pour les d^- partemens. La partie la plus int^ressante de I'histoire natu- relle, la plus propre a fixer I'attention de la jeu- nessc, c'cst sans coatrcdit celle qui offre le tableau Livrcs divers. 555 dcs nioeurs et de I'incJusliie dcs animaux, aes ruses , des stiatag^nu's cju'ils i nii)I(;ient soil pour se procurtr lanouniuue, soif pour la con .ervaiioii de leinpio- gC^nltiire , soil pour se d^fendrc' dr leuis enieuiis. Ce tableau d' viciil de plus en plus pltjua it a nie- sure que I'on descend dt-s ^2;rando anuiiaux aux plus petifs, tels tjue Jes in ec es. L'auteur, dans I'ouvrage que nous aniioncons, fait passer en revue toute la serie des aniniaux,]es quadrupedes vivipareset ovipares, les celatt-e.^ , les reptiles, les poi sons; il ptint ensuite dans le second Volume les iDceurs ainiables des oii;eaux , el il le ter- mine par le detail curieux d>- I'indusf lie des Insecles , de leurs ruse-; , de !eurs slratagenus ; il a aiis a coa- tribution les ouvrages des naluialistes les plus dis- tingu^s dans.celte belle partie de riiistoire natu- relie , \es .Bujfhii , les Lavcpede ^ les Reaumur, les Bonnet J etc.; il y a joint ses propres observations qu'il a princ'palemenf: dirigees vers les insectes. Cette ^lude fait J'objct de ses delasseniens depuis pres de quarante ans. Get ouvrage teiniine la taclie que le C. Co/fc s'^- toil inipoc^e, et qu'il a leniplie en })ul)l;ant depuis yingt ans pour I'instruction de I'enfance et de la jeunesse , difFerens ouvrages elementaires sur V/i/s~ toire naliirelle , sur la phvsii]ue et sur Wigricithure. On en trouveia la li^ie a la fin du preuiier volume de I'ouvrage que nous annoncons. JNous aurious desire que I'auteur qui n'entre dans aucun detail systemalique, eut renvoye, par ui e ci- tation a cliaque arliJe, aux ouvrages de Linn(?us, et a celui du C. Cuvier. JURISPRUDEXCE. CoBE commercial , maritime , colonial , et des prises ^ abr^gd el mis a la parte,' de lout le monde , con- tenant la collection des lots et decisions anciennes ou nomelles , acluellemenl obsrnees en tout ce ijui concerne le commerce, les armemeus en course y ^56 , Li V res divers, les colonies , et la ma ine marchande et miJitaire de la republique francoise ; ouvrage indispensable aux marl lis de tons giades , negocians ^ com tiers, hommes de loi , fonclionnaires d employes dans les professions analogues , 3 vol. in- 12. Le pre- mier volume decet oiJvrap;e utile se vend a Paris, chez Hocqnart , libraiie , rue de la Harpe , n.° 189, et chez Pougcns , libraiie, rue Thomas du museum, et chez ies libraires des ports de mer, et places d'affaires. Les deux autres volumes pa- roitront incessamment : germinal an 7. Nota. On trouve aux memes adresses les Jnti- quites bordelaises J ou Tableau hislorique de Bor- deaux et du d^partement de la Gironde, par Ber- nadau. Prix, 5 fr. O R A M M A I R E. l^OL'VEAU Bictionnaire de poche , f: ancois-allemand et allewand-francois ^ enrichi des expressions nou- vellement creees en France ; seconde edition , eh- tieremenl rcfondue et augmentee de plusieurs mil- Liers de nouveaiix mots : on y a joint des tables des vejbes irreguliers et des nouvclles mesures ,.poids et monnoiesde la le'publique francoibe. A L^ipsic, chez Chre'tien-Theo|jhile Rubenliorst , libraire; et a Paris, chez Chules Pougens , 1798. 24661214 pages, petit format carre. Cefte seconde edition , quoique tres-augment^e , est cependanl moins volnmineuse que la premiere, parce qu'on Ta imprimee avec un caractere exlr^me- ment |:etit , qui fatigueroit memerceil si c'etoit dans iin autre livre deshn^ a etre lu de suite, mais qui preseiite de I'autre (ote le grand avantage de nen faireqn'un veritable dictionnaire (^/f^;u>rAf , surtout en s^panrnt les deux \olumes. L'aufeura toujours eu le soin d'indiquer les diffe'rens <^ens qu'un seul mot peut avoir, par des abr^viafions claires et Intelligibles : ii pr(^b-ente chaque verbe sous la forme qui lui est Uvres divers. 55y propre, et distingue les sens y^o-z^r^s on proverhianjc du sf/jA ordiiniuc , de sorte cjii'il est facile de dis- tinguei les expressions pen usil^ s decellesqui sont familicres , on des tirnies cTurl ; le genre de cliaqiie mot est indi(jiie in ec soln pour les mots f'rancois et all( niands • niais, pour gaj^uc^r de la place pour des fern.es plus utiles, il a bien fait de retrancher de la partie allemande, tons les suhshiiif//s composers , dont I'usage n'est plus recu , ou qu'on peut former facilement par les regies de la grammalre, ainsi cjue les udverbcs regulicrs, p.ir exemple , dtligcminenl de diligent ; la partie allemande n'est pas surchargee non plus des mofs adoptes dufrancois , tels q\\iv hujonelt , artillerie J parce que I'usage les a naturalis(^s. Enfin il a ins^i^ dans son dlctionnaire , non-seu- lement les termes nonveaux enfantes par la revolu- tion , mais aussi les expressions qui s'(?toient perdues , et qu'on a depuis fait revlvre, les unsdans leur an- cifnne signiHcation , les autres dans une nouvelle ; il a cependant eu I'attenton deles designer loujours par //. c. (nouvelle cremation ). Les tables des veibes irreguliers qu'on trouve a la fin de cliaque partie, sont fort commodes et b/ien faites, et i nous semble que les personnes que la petiiesse du caractere ne rebute |)oint , pouiront se servir tres-uli!ement de ce dictionnaire. Abbeck de la Graynmaire francoise , par Noel dr WaiLLY , de V histilui national . Divienie edition , jeti/e, augnientcfe , et entierement re fondue par T ah' tear. Prix, nn franc pour Paiis, ei un fianc 35 centimes, franc de port. A Paris, chez Barimu , iniprimeur libraire, rue des Malhurins , an VII, 160 pages , in- 12. La Grammaire du C. Wallly, ainsi que Textrait qu'ii en a lait a I'usage dvs (^coles, sont sufrHammeut connns ; dans cette nouvelle edition il a suivi sou nouveau systeme d'oithographe ; cependant nous somiues persuades que si un de ses dleves prononcoit 558 Lii'j'cs divers. doner, illc covrlgeroit, et Ini feroit \)Vo\\ox\CQr doiiner; il nous seiiible (ie meine que la prononclalion dolt etre difFeienfe en(re uourrir et nourir^ nonimer et f/onier , batire et batre , jwrsoniie et persone. Du reste , le C. Wailly crolt qu'il seroit plus convenable d'ecrire afriqiichi J amer'iquen , republiqucn, qu\ifr/Ciii/i , ame- ricain i repiiblicain ; cependant 11 n'igiiore pas que ces mots viennent de africanus , awcricanus ^ etc , et certainement I'etranger, (pour lecjuel cependant le C. Wailly crolt sa m^diode plus fiicUe ) qui salt cette ^tymologle , frouvera beaucoup plufi naturel des diffc%ens lonibeaux delaplaiiie de Troye que le C. I>echevalier regarde comme ceux de Protc^siias, d'Hector , d'Ajax, d'Achille, etc. auxquels il a consacre plusieurs chapifres, et qu'il a fait repr^senter dans une gravure , la meme que celle que M. Lenz avoit publiee d'apres les dessins du couite de Choiseul - GoufRer ; au surplus, le C. Lechevalier a fait graver la figure trouv^e dans le tumulus dans lequel on avoit fait faire des fouilles , parce qu'on I'avoit regard(5 comme le fombeau d'A- chille. M. Lenz n'en avoit public que la descrip- tion , et no3 lecteurs se rappellent que c'est'aux soins du C. Fauve! , peintre , qu'on doit la conser- servation de cette petite statue segyplienne drape'e a la grecque, que le vert-de-gris avoit rendu entie- rement m^connoissabie. xA la fin de son voyage , le C. Lechevalier a public cinq inscriptions malheureusement fort mutilees , il y a joint des m^dailles d'llium et d'Alexandria Troas, un bas-relief qui represente un genie assis sur wxi chameau qu'on a trouv^ sur une pierre sepulcrale dans les ruines d'Alexandria Troas, enfin la figure d'un chameau avec son harnois moderne que le C. Lechevalier a deasinee dans une caravane pr'es de Wagn^sie , pour servir de terme de comparaison avec la figure du bas-relief. Le jugenaent des savans les plus distingues' dit, I'Europe, Livres divers. 56 1 I'Europe , a depnls longtemps prononce surroiivrage du (>. Lechevalier ; il nu'rite d'etre dans les n^ains de tous les amateurs de la belle antiquit(^. MyTHOLOGIE scan din AVE. Exam EN comj)aratif du ponvoir des Punjues scan- diinnes et giecques sur Odiu el Jupiter , p^ir S. B. J. Noel , mcinbre du jury d'insirncticn puhli- que de Rouen , el de la society d^Emu'alion de la nicme ville , cnrrespondanl des soci^le.^ de Povis , Ralisbonue 3 Bordeau-v j Dijon j Grenoble , Chalons sur Marne y Abbeville , Poitiers , Boulogne , cic. a Rouen , de riinprlmeiie des arts , mcssldor an 7 , in-8.° de /.^ pag'^s. Nous avons deja annonc^ plusleurs ouviages du C. S. B. J. Noel qu'on pout vegarder comiiie iin des hou)mes les plus ^clalres qui existent aujourd'iiui en France; nous avons fait connoitre son excelfenfe Description du depart ement de la seine infcrieure , son Hist aire de Veperlauy et ce journal contient piu- sieurs articles de lui , tous ^riidi«s , bien ecrits et bien pens(*s. Get estimable (^itoyen s'occupe depuis Iqngteraps d'un ouvrage considerable sur la pechn du hareng; ouvrage qui sera precieux pour I'liistoirc naturelle, celie de la marine , et qui contiendra des details curieux sur divers pofnts relatifsa la jurispru- dence , au commerce , aux sciences dans le moyen age j ses dissertations Sur les migrations du hareng, sur fan- tiquite do la peche de la buleine ins^r^es dans ce iour- nal (i), sont destin(^es a ("aire ])artie de cet inipor- tant ouvrage. Pour lui donner loute la perfection cju'il veut lui lane acqu(^rir , le C Noel a etudi^ le da- nois et le suedois , et, comme un esprit aussi actif et aussi etendu ne neut s'arreter, il a acquis une connoissance profonde des moeurs , des usages, et de I'hisfoire des peuples septentrionaux. (i) Supra, Tom. I. p. 408. Tome ir. N a 562 Livres divers. C!es( a son gout pour la lilt^rature sep(en(nona1e , qn'est dii I'ouviage que nous annoncons. C'esl sans (loutc poursefaiie entendre, qu'ii a'ppe'It Odin , le Jupiter ilfs Scu/ic/inarcs _, et leurs VValkyries , les punji/cs; c'est en voulant foujours comparer les di- vlnitC^s dc> difTerens peuples , a celles dcs Grccs et des Bomains, qu'on a embrouille la mytljologie de tons les autres peuples : ainsl on a trouve une Mi- 7ierie , un Bacchus, un Jupiter , chez les anclens ^gyptlens qui n'ont jamais connu ccs dleux ; un Mcvciivp ^ un Jupiter , un Berculc chez les Gaulois , qui , avant I'invasion des Romains, avolenl cepen- dant un culte bi(n difFeient du leur-, ce qu'il y a de certain, c'est que I'liomme n'a invents des dieux que pour pr(?sider aux plienomenes de la nature et aux evenemens ; aiusi chez tons les peuples, il y en a qui president aux el emeus , a la mer , au feu , a V amour , a la guerre ^ a la mort , et ce ne soni pas pour cela , Jupiler , Neptune, Vulcain j Cupidvu. , Mars , ni Vluton ; VOdin des peuples seplenlrionaux est done leur Odin, et point Jupiter. Nous savons bien que le C. Noel n'a pas fait cette confusion , niais si nous iusistons la-dessus, c'est pour qu'on n'emploie plus dcs d(^signations qui peuvetit perpetuer des crieurs; con but a ^te de faire voir que dans la mythologie du Nord , Odirh est soumis aux TVaViKyries 3 coniuie dans la mythoiogie giecque , Jupiler Test aux panjue's ; on voit ([uMI a bicn ^ludie VEdda et ses coinm^nfa(eurs : il dil d'abord un mot d'Odin , guerrier et l^gislateur du Nord, qui a tou- jours ete regaide conime la premiere divinite scan- dinave , cepcndaut il est soumis a Skowm , (le destin}, Le C. Noel (^ite des passages curieux de I'Edda , qiii detoontrent ce qu'il avance : tantot les Seandi- iiaves distinguoient ks Walkyrits de Skowm , tantot ils les confondoient ensemble, ils en comploient .trois : Urdr , Vcrdandi et Skulld ; oulre ces Wal- kyri^s , il y. a voit encore des arbitres des destinets d'un lang subakerne , qui prc'sidoient a la naissance de chaque enfant, et aux circonsiances de sa vie, Lwres divers. 563 ce sont \^% fees de nos rnmans , et Ics dvergs , nains ou genies , fabricaleurs d'ai mes enchanf^es ; c'cst par line suite de cctte croyance a la superioritc^ des Wal- kyiies sur Odin , que le.s poetes font souvent parier leurs lu^roa avcc tant d'irrc^v^rcnce de cc dieu , tan- . Bouchaud, a, du reste, ("ait des retheiches tres-^tt ndues pour demontrrr un fait, q"i , s'il n'est pas nouveau , est appuye de nouvtlles preirves. 11 donne ensuite quel- ques details snr les poetes cypriaques, et finit par I'exp'ication du passage d'Horace ; il croit que ce puele n'a point eu en vie de faiie la critique d'un de ses conteniporains , niais en efFet , ct lie d'un an- cien poete cyclique ; il seroit cependant singulier qu'Horace cut dccoche ce trait absoluinent perdu conde un |)auvre poe(e niort depuis looo ans ; je pcnse plutot qu'Horace n'a pas en vue !a personne , .niais le genre. Les poetes cycliques diffeient des poetes epiques , en ce que les premiers exposoient le cycle ou cercle d'histoires qu'ils,vouloient raconfer depuis le commencement jusqu' ; la fin, sans episodes, sans aucun des moyens qui animent r(^pop(^e, ainsi Ho- race dit (out simplement qu'il ne (aut pas commen- cer empbatiquen)ent comme a fait un ancien poete cyclique ; I'exemple est mis la, pour I'instruciion de celui a qui il s'adresse, et non pour livrer au ridi- cule celui dont il parle ; du leste, les Fomains n'ayant point eu de pot-tes cycliques, il est bien sur que ce trait ne pcut regarder qu'un auteur grec La seci)nde dissertation est sur la poesie rhytbmi- que,rid«;^e lui en a ^(^ sugg^rte par celle duc^lebre Murafori ^ sur le meme sujet. Elle fut seulenunt disliibu^e eu 1763 aux membres de Tacademie des Livres divers. 565 b'lles-letfres, ou elle fut son hde d'admlssion , et elle cicvoit I'etre. Dans cetle seconde dissertation , le savant Bon- chand (^(ablit la difFt'rence qui se lroii\e cnlre la ^iOi'ixe rhytlimiqiie ei la nic/r/iji/c. i.a po^'^\<.' r/iyt/itni~ ifue ne consiste que dans nn ret lain norabre fixe de syllribes , et la Dicii-iijue dans un certain tiombre de pieds, composes de longnes et de bieves. I -a poesie On voit, par les propres expressions de I'aufeur, I'id^^e qu'il a de son in^rite. Pour q »e le 'erteur puisse aisement juger si i'ouvrage renferme de quoi justifier son opinion, nous en citerons quelques pas- sages. Les poesies sont rangees par classes : le pre- mier livre contient le genre admiialif ; le second livre le genre tendre et galant ; le troisieme le genre moral et le genre descriptif , et le quatrieme les chansons et les fragmens. Void nn morceau du genre admlratif, peut-etre? c'est un fragment de luythologie : I'auteur parle de Jupi(er ^pris de Danae. II p^n^ire, il (lescciul dans une lour d'airaiu , Par I'indigne vertu d'uuc opulentc pluie II st'diiir aisi-nicnt la captive cbloiiie , Par I'ctlat siiboineiir d'liu nietai souver.iin : D'un fatile iriomplie ii recoil peu dc gloirc; D« la foible princessc il tcmit la mcmoiie ; . Nn 4 568 Lwres divers. II la sauvc clu raoins, du pdril trop certain Oil d'Acrise irril^ I'cxpose la vengeance; II I'lude dfux fois sa cruelle prudence, Et rcseive ce phe i\ sou fatal destin. Void iin dchantillon du genre galant ; c'est u« madrigal : Pit's du lit pavoise dc la belle des belles, Tandis qie ic Soiniiieil la relient dans ses bias, Anioui', bats foiblement de tes brillanles ailes ; Evente, et rafraichis ses paisibles appas ; Evcnle-les , Amour.... mais ne I'^veille pas. Nous regret(ons de ne pouvoir indiquer au lec- teur quelle est cette belle des belles, dont les appas paisibles sont event^s. Nous indiquerons encore un couplet d'une chan- son pour une nnascarade, dont Je principal per- sonnage ^toit deguise en vendeur d'orvi^tan , sous le nom di'Eeicule - Rosiiielli , m^decin des Graces; 1774. Air : Tdt , tdt , tot , battez chaud, etc. .Teuues Hebes, si vous doutez Que I'Hcrcule de vos sautes Vaille I'Hercule de la Grece > Pour le savplr, essayez-eu ; Et vous me direz s'il s'enlend A trailer les manx de jeunesse. Tot, tot, tot, battez chaud; qui difffere Manque la moitic de I'aiHaire. Nous ne pouvons juger du m^rite d'Hercule-Ro- sinelli , ne sachant pas quels ^toient les maux de jeunesse de ces jeunes Hebe's; mats ces citations suffisent pour mettre le lecteur a port^e de juger a quel degre ces poesies approctient , comme le dit I'auteur lui-meme, sinon de celles de Pdtrarque, du raoins de. celles de M.™'' Deshoulieres. T. D. TABLE DES ARTICLES. Sciences et Arts. OOCIETE (?conomicjiic de Bcrnc. page 376 Socielii philomalliiquc. ' 379 Happort g^ieral cles travaux de la sociel^ pliiloinaihique de Paris, (Irpuis Je 23 frimaire an 6 jusqu'au 3o iiivosc an 7. 552. Mathematiques. Essai sur Ics nombies approximalifs. ^77 HisLoiie des mathdinatiques, pai J. F. Montucla. 553 Geometrie. Introduction Jl I'Algbbre, conlcnant entr'autres nneaiitlinictiqne des (jiianliLcs directes on positives , par Em. Devcley. 7 Physique. Exlrait des observations faiics i Prague, en Boheme , sur le /Void de I'hiver de 1798 i 1799- '"9 Exp<5riences du paracbute par le C.Garnerin. '■^'■i-('> Experiences sur le Galvanisnic , par F. A. Humboldt, trad, par J. F. N. Jadtlot. 384 Nouveau systenae de I'univers , ou Ah\vg6 pbilosopliicjnc dc la pbjsiqne, de la cbymie , etc. ; par diaries Leopold Mathieu , de Nancy. 4' Rapport faiiala sociele d'e'nuilalion de Rouen , sur Ics experiences relatives ;i I'tconomie du bois dans Ics fourncaux dc lem- turicrs. 4-* 570 Table des arlicles. A S T R O N O M I E. An.ilysc dcs refractions astroiiomiqnts ct icrreslrcs , par le C. Kramp. ' Exiraii ck-s obscrvalions astrobomiques failes a Alcxandrie, par le C:. qaenot. ^^f^ Vovagea.'ricn dc ]'astron(.nic X^ Le Petrartjuc liancois : Poesies divcrses; pa- P. C. Auhry. ^66 Theatres. a c t e u r s i) e l ' o d e o n. L'Eiiliecdaiis le tiiondc. f2.j ArsinoUs, iragcdie eii irois acies. 3!i(^ Lt's Voisius, coincdieen uu atU'. 391; L'ainaiu arbiue. 637 Theatre Francois de la Rkpuijlique. Tilda" re Fiancois de la Rtpubli(ji!e. ri8 jNTatiidde, drame en cinq acies. a35 Lcs deux Frfercj. 535 Theatre de l'Op^ra comique national. Le General Sutduis , op!ra en deux actes, 119 Lc Chapi Ire second. ii3i Theatre du Vaudeville. Le Mari'clial-Ferrant di' la villc d*A livers. 119 Caron Bcauiii,uclia;s aiix cluiinps Llysees. no Arloquin llesiaura(cur, on ia Gjgeurc, an Vaudeville. \ii Muliere a Lyon. n^y Le Concert aux EK'pbaus. 237 h-jG Table des arlicles. La Double Retraite. Jean Monel, direttcur de I'aiiclen Opera comique. GiJles aeroiKiuie, ou I'Amenque n'cst pas loin. Arlccjuiu qui lit el Gilles qui plciuc. Theatre des Trouiiadours. A-bas les Diables, a-bas Its Bcies, etc. M. de BJevre, ou I'Abus dc i'Espril, Cii/cm^ourg- en unac/c. Les Paroles eila Musiquc. Coliu-Maillard. La Visite de Racan. Le Soiiper de TOpeia cotniquc, Romans; 7>r^ ibid. 395 539 ra3 ibid. 289 2.40 539 540 La Caveine de la Murt, trad, de I'auglois, par Z. F.Benin. 143 Lts A ventures de Don Quicliotte de la Manche, traduilts dc Tcs- pagiiol ; par Florian. Franz, au ie Cbasseur, iraduit dc rallcniand; Melange, s. (Eiivres choisies de Fenelou. Sur les Essais phiJosopbiqnes (VAdam Smith. Errata. Audi lions et faiitrs a corrigcr h. ['article Th*ophraste. 292 43o 5oo 621 144 J- Table des articles conlenus dans ce nuniffro. LlTTERATURE FRANCOISE. Ljcce , ou Coiirs dc Litu'ralure auciennc , par J. F. Laharpe. B I O G A P H I E. Notice hislorique «ur Joseph- Hiiaiif Eekhel, gaidc (\a ca biuet d'aiUKjiiites de Vieniie, luc a I.'i scaiicc publiqiie dc lu societc pliiloiiialhique, par A. L. Millin. 458 HiSTOiRE LITTERAIRE. Histoire dc rOiiglne , des Pro- grt's et de la Decadence des Sciences tlans la Gifece ; tra- duiie de rallemaud de Chris- toplie Meiners , prof'esseur or- diuaire de pliilosophle, h I'li- iiiversite de Goeitiigue , par J. Ch. Lavcaux. 471) Melanges. CEuvrcs clioisies de Fciielon.5oo Varietes.nouvellesetcor- respondance litxeraires. All C. A. L. M'llltn^ sur I'ori- giiie de la dctouvcrte du sexc des plaules. 5 17 All C Millin , sur line notice des (Etivres d'Adam Smith. Szi A. L. 5zz Seance litterairc du Lyc^e repu- blicaiii. 534 Mort du C. Grognard. 535 Ix-s deux Frlres, diame en fjuaire acles. ibid. L'Atuant arbitre, coitiddic en ua acce et en vers , joucc Ic 1 1 llier- uiidor, puur la preiuiere (bis. 537 fit ct Gilles qui 53a ChjrJon- la-Roc7iette u Millin , sur dc Pauw. Sociiite philolcchnicjue. 5-5 Socictoid'A{;ricult»re-el des Arts, f]c Roulogiu-.<;iir-incr , depar- ♦emcnl du Pus-dc-Calais. 5^6 Ailecjuiu qui pleure. La Visile de Racan , ou la Femme bfl esprit. SSy Le Soupcr de rOpcra comiquc* vaudeville auecdoiique en uu actc el eu deux pieces. 640 fustitut national : notice des tra- vaux de la cfasse des Sciences •plijsiques, pendant !c dernier u-iincstre : Partie luaihemali- que; par Ic G. Lefevre-Gi- ncau. ^^4' LrVRES DIVERS. Sciences et Arts. Rapport ge'neral de.<; travaux de la societc philomaibiqne dc , Paris, dcpnis le :i3 friraairc an 6, jusqirau 3o nivose an 7, par le C. Silvestre, seci^eiai'* de ceae sociofe , suivi de V^- loge du C. Dmnureres ,, par le C. Cuvier ^ci dc cclui iVEckhel^ par le C. AlilUn. 55a. Matbcinatiqucs. H isioire des mathetualiques, dans laqnellcon rcud toiupie de leurs progrcs depnis Icur originc jus- qu'i nos jouis, etc.; par J-f* Mor.tucla, ^^ ■•r 1 r. ^n" Tn- 'V Hisloire uaturelle. Lecons fl'Histoire natmelle sur les mopursetsur I'indusliii; desani- iiKuix, pour servir de suite aux lecons cleineniaires d'liistoirc natuiclle, h Tusage des eiifans ct des jcunes gens , par Je C. Cone. 554 Jurisprudence. Code commercial, mant){ne, co- lonial et des prises , etc. 555 Grammaire. Nouvcau Diciionnaire dc poclie, francoisrallemand et aiiemand- francois, etc. 556 Abregc de la Grammaire fran- coise , par N ocl de VaillL 55 j Voy.iges. Voyage daus la Troadc, on Ta- i)lcau do la plainc de Tro>c d.insson ctat actucl,-par Jc C. le Chevalier. 558 Mjthologic scandinavc. Exaracn comparalif du pouvoiV des Paiques scandinarcs cL gvccf/ues, sifr Odin et Jupiter^ parS. B. J.JV.oe?. 56 f Litteiaturc. Disseriations sur les poJ;tcs cy- clicjuc^, etc., par le C. Bou- chaud. 563 Poesie francoise. • Le.P^trarque fiancois. Poe'sies di- , verses , par P. C. Aubry. 566 AVIS. On peut s'adresser au Bureau dii Magasin Encyclope'dif/uc, pour se procurer tons les Livres yui parolssent en France et chcz I'Etranger, ct gdndralemcnit pour tout ce qui concernc la Librairic ancienne et inodcrne. On s'y charge aussi de loutes sortes d'impressions. Les Livres nouveaux sout annonces dans ce Journal aussji'fc aprfes yu'ils ont et^ remis au Bureau 5 c'esl-a-dirc, dans Je Nu- nK-ro qui se public aprfcs cette remise. Le Magasin paroit re'gulitrement le premier de cbaque mois. On prie les libraires qui envohnt des Livres pour les anhoncer , fPea indiqucr toujours le prix. Ceux qui desirent faire annoncer leurs ouvrages daus quelques-uns des raeilleurs journaux de rAllt- magne, peuvent en remettre lai excroplaire au burc.T« de ce fournaJ»