if ^W'n si grand avacta^e. A L. IVL Testament de Kang-TIj. 9 Pour adouclr mon travail et me mettre a I'aise ^ j'aurols pu , il est rrai , raarclier sur les traces de ces traducteurs qui , sdns s'astrelndre a ?ulvre pas a pas ]eur original , prennent seiilement le fond de ses id^es , et sur ce canevas travaillent d'apres leur goul et leur genie. Par ce rooyen , j'aurois pu mettre plus de liaison et de suite dans le discours ; j'rfurois donn^ plus de corps et d'dtendue aux faits hisloriques; je serois entr^ dans un plus grand detail sur ce qui concerne la politique, la religion et les mceurs du gouverncmeot; j'aurois fait, enfin , un ouvrage qui m'auroit moins cout^, et qui auroit plu davantage a la pliipart des lecteurs : mais, r^fl^cbissant que je travaillois pour V. S. d^ja vers^e dans la langue et I'histoire chinoise , que je m'e'tois engag^ a lui en- voyer le testament de Kang-liy , et non un ouvrage de mon invention , et que naturellement elle pren- drolt plus de plaisir et d'int^ret a entendre parler Kang-hy lui-mf me , qu'a lire mes discours les plus Studies, je n'ai pas balance a sacvlfier mon gout a celui de V. S. ; et compfant pour rien toutes les dif- ficultes qui s'offrolent a cbaque page, je m'en suis tenu a la lettre le plus exactement qu'il m'a €{€ possible. Ainsi V. S. verra a nu I'ame toute eutiere du grand Kang-by , dans ses dernlers momens ; elle distinguera la marcbe et le caractcre de son esprit, les dispositions et le fond deson coeur,et j'o^e ajou- ter qu'elle ne pouna s'cmpecber de les admirer. Au reste, que V. S. ne s'attende pas a trouver dans le testament de Kang by , ces faits curieux et inlercssans, ces iic^gociations importanles , ces ma- I o II is 1 01 re. rieges > ces rafEnemens de la politique qu'on trouve dans les testaniens des Alberoni et dps, Richelieu. La Chine etant un empire isol^ qui n'a ancun rap- port avee les puissances* etrangeres , qui ne volt a ses llmhes que de petlts ^tats fous jaloux et int6- ress^s a lui payer tribut, et dont toute la pollfique se r^duit a'entretenir I'ordre et la paix dans I'int^- rleur de ses provinces, en mainJenant le peuple dans line certaine aisance; il en r(?sulte que ses souveralns ne connurent et ne durent jamais eonnoitre ces in- trigues de la jalousie, ces d(^marches de I'ambltlon , ces rivalites de puissance , ce jeu , en un mot, et ce choc des passions qui agitent jes cours de TEurope. Kang-hy , dans les premieres annees de son regne, fut,,il est vrai, un prince politique , guerrier et con- qu(^rant; mais sa politique et ses (onquetes ne s'e- teudlrent pas au-dela de ses propres etats. Des qu'il les eut pacifies, son ambition fut satisfa-ite ; et sans s'inquidter de ce qui se passoit ailleurs , il ne pensa plus qu'a proteger ses vassaux , a contenir son p€uple dans le devoir, a rafferrair la puissance de sa dynastie , eta vivre au milieu de ses sujets hcu- reax et tranquille. L'unique chose qui Taffecta durant son regne , est aussi l'unique dont il s'occupe dans ses derniers mo- mens. FIdele miroir de son coeur et de son esprit, son testament n'est qu'une suite de reflexions dic- t^es par son respect profond envers le ciel, par son application infatigable aux affaires de l'etat,par son amour' constant pour la justice, par satendresse pa-» ternelle pour son auguste famlUe: vertus pacifiques Testament de Kang-Hj. 1 1 clout riieureux assemblage a fait de lul le plus grand prince qui ait gouvern^ la Chine. Je n'oserois prononcer sur le but que s'est proposd Kang-hy , en ^crivant son testament; raais je ne se- rois pas ^Ioign aux quatre premieres (/). J'ignore, et je ne saurois pr^- voir quel sera le dernier de mes jours; mais, dans I'age avanc^ ou je suis , je m'estime parvenu an comble du bonheur, Maitre d'un grand empire, je possede tout ce qui est contenu dans les quatre mers qui environncnt la Chine ; chef de famille , mes fils et petit-fils , qui sont au nombre de cent-cinquante, m'assurent une longue et brillante posterity ; d'ail- leurs , plus de guerre , plus de troubles dans mes ^tats. D'un bout de I'empire a I'autre , mes sujets, soumis et fideles , jouissent de la paix la plus pro- fond e. Quail d je r^fl^chis sur les ev^nemens de mon regne , je ue vois rien qui puisse alterer ma tranquillity ; et si je devois aujourd'hui terminer ma carriere, il me paroit que mon coeur seroit dans un parfait repos. Personne n'ignore quelles ^toient les cabales , les factions et les intrigues, les brigandages qui devo- roient et troubloient I'^tat lorsque le ciel me choi- sit pour le gouverner. Je n*oserois m'attribuer les ^vcnemens singuliers qui changerent heureuscment Testamefit dc Kang-Bj. i5 la face des affaires, et m'affermirent sur mon tr6ne encore chancelant ; mals je ne puis voir, sans la plus douce consolation , I'ordie, la paix , I'abondance, la subordination qui rcgnent aujourd'Imi dans toute I'etendue de mes vasteseJats. Cctte glorieuse rc-volution, je I'avoue, m'a coutd des peines et des travaux immenses. A rimilation des empeieurs des trois premieres dynasties (/) , j'ai toujours eu les yeux ouvcrts sur les quatre parties de rempire. Les partis et les revokes qui s'elevoient de toutes parts, venoient a chaque instant dechirer mon coeur , captiver toutes mes pensees, me jeter dans de mortelles inqui^(udes , et ne me permettoient pas plus de repos la nuit que le jour. Que de revers ii*ai-je pas eu a essuyer ! que de soucis a devorer , que d'obstacles de tout genre a surmonter ! Quand je me rappelle tons les embarras, toutes les peines de corps que j'ai eprouvees , je ne suis plus surpris que les empereurs des dynasties prec^- dentes n'aient pas r^gne plus longtemps. Non , ce n'est point I'infemp^rance et la volupte, ainsi que le pr^tendent quelques historiens inconsid(?res qui se plajsent a censurer les empereurs, mr>me les plus ir- r^procbables; ce n'est point, dis-je , rintemperance et la volupte qui ont abreg^leurs jours: c'est le poids immense des affaires, c'est la chaine non interrorapue dessoins et des embarras du gouvernement , qui ont precipite la fin de Icur regne ; il ont succombc* sous lefardcau de I'empire, comme succomba le Tchu-ke Leang (m), qui termina sa glorieuie carriere epuise de peines et de trayaux! Ob! qu'il y a peu de mi- 1 6 Histoire. nistres d'etat qui s'attaclieut a imlter la condulte de ce grand homme ! Un niinistre prend le manlement des aflpalres , et il I'abandonne quaod il le veut; le lien qui I'attache au prince ne le retient qu'autant qu'll a de zele pour son service ; des qu'il s'en d^goute , il se demet de son emploi , se retii-e de la cour, et retourne dans le sein de sa ftimille, oil, libre de tout soin et de toute inquietude, il a la consolation d'embrasser ses enfans, et de caresser ses petit-fils; et apresunevie ais^e , douce et agr^able, il voit d'un ceil tranquille arriver son dernier moment. Que le sort d'un empereurest bien different ! Des qu'il a pris le timon des affaires , quelle qu'en soit la conduite, il ne lui est pas permis de le livrer a des mains ^trangeres ; sa vie toute entiere n'est plus qu'un tissu de peines, d'inqui^tudes et de travaux. Qu'on lise I'histoire de Chun et de Yu, on verra avec admiration que ces deux empereurs {ii) n'ont pas abandonn^ un instant les renes de I'empire , qu'ils entroient eux - monies dans toutes les affaires de leurssujets, qu'ils ne vivoient que pour eux, et qu'ils sont morts I'un et I'autre consumes de travaux et de fatigues, loin de la cour et de leur famille; I'un a Zsan-ou , et I'autre a Hoei-Ki-Kien. Qu'on con- suite I'Y-King , ce llvre sacr^ oii le bien et le mal, le vice et la vertu sont exposes sans d^guisenient, et peints avec toutes les couleurs qui leur convien- nent ; on n'y voit point un trait de reproche sur la conduite des empereurs. En effet , n'avoir pas un seul lieu de repos , vivre toujours dans I'inqui^tude, user Testament de Kang-Hj. ij user ses forces jusqu'a I'epuisement, voila le sort et 3e partage d'un enipereur. Mais parmi ceux qui ont gouvern(5 I'c^tat avec sagesse, j'ose dire qu'on.n'en trouvera pas un seul dont le regne ait dl^aussl aglt(^ que le mien. Ce n'est point la jalousie , Famour de la gloire ni I'ambltlon , qui ont place ma famille sur le trone chlnois. D'apres la m^sintelligencequl r^gnolt entrela dynaslle des Mlng^ (o) et la nilenne, men pere etolt en droit de lui declarer la guerre; et les troubles (/;) qui d^soloient alors la Chine, lui rendolent aise d'en faire la conquete : c'etolt meme I'avis de ses ml- iiistres et de ses g^n^raux d'arm^es, qu'il ne clevoit pas perdre une si belle occasion de se fuire craindre et respecter de ses volslns ; mais , reilecliissant que ce seroit aller centre les ordres du ciel , que d'eulever I'empire a une dynastic qui le poss(/doit l^gitimenient depuls pres de trois siecles , 11 resista a toutes Jes sollicitatlons , et ne put jamais se r^soudre a prendre un parti aussi violent. Les troubles , cependant , croissoient de jour en jour dans I'empire. L'Y-Tching ^toit maitre de Pckin ; I'empereur Tsong - Telling s'^toit pendu lui-meme de d^sespoir. Tout Templre en alarme et dans la consternation , tourna alors ses regards vers mon pere, et implora son secours contre ]a tyrannic de I'usurpateur. Touche des maiheurs de cette nation , qui etoient d^ja raontes a leur corable , mon pere se rendit a ses voeux. 11 entra en Chine [q) , externiina le rebelle et tout son parti, el aux accla- mations des grands et du peuple il fut salu^ et re- con nu empereur. Tome FL B i8 Ulstoire. Son premier soin fut de donner des marques de son estlnie pour Teoipeieur Tsong-Tching , en lul faisant d^cerner tous les honneurs funebres dus a sa diojnite, conformement au ceremonial de I'empire. Si nous remontons aux dynasties pr^cedentes , nous verrons que Han-Kao-Tsou (/), fondafeur de la dy- nastie des Han , n'^tolt qu*un simple commissaire de quartier ; que Ming tal-Tsou , fondateur de la dynastie des Ming , avoit servi ei) qualit(5 de valet dans un monastere de Bonzes (5); que vers la fin de la dynastie des Yuen (/) , le general Tching Yen- leang , a la tete d'une armee considerable , etoit par- venu a I'empire , lequel lui fut blentot enlev^ par le fondateur des Ming. Ma famille descend des rois de la Tartaric orien- tale ; elle a pris possession de I'empire par une dis- position particuliere du ciel et du consentement de la nation. Dans les temps de troubles et d'anarchie, 011 tout est confondu dans un etat , celui qui , par sa sagesse , son autorite ou ses talens sup^rieurs , vient a bout d'y ramener I'ordre et la paix, en devient toujours le maitre et le possesseur legitime 5 c'est un fait con- signe dans I'histoire. Nul homme , par ses seules forces , ne sauroit s'elever a la souveraine puissance , car c'est le ciel qui dispose des sceptres et des coa- ronnes. Celui sur qui tombe son choix , n'a rien a redouter de la part des hommes; si le ciel lui des- tine un regne long et pacifique, toute la puissance luimalne ne sauroit ni le troubler ni en preclpiter le Testament de Kang-Hj, 19 Des ma plus tendre jeunesse, j'al ^tiidle la doc- trine des anciens et des modernes , et je n'ignore rien de ce qu'ils enseignent de plus curieux et de plus utile sur chaque niatlere. Parvenu a ]a vigueur de lage, je pouvois bander un arc de cent-clnquante livres, et tirer une fleche de trcize poign^es de long (w). Conduire des anuees et former (^^^ sieges , don- ner des batallles, sont des arts oil je suls fort expe- riment^. Cependant, quoique je sols un grand homme de guerre , quoique j'aie ^i€ nourri et ^lev^ dans le tu- niulte desarmes, on ne sauroit me reprocher d'a- voir jamais viol^ les droits de la justice ni de I'hu- manite. De ma vie je n'ai fait mourirun seul homme injusfement; si j'ai fait perir les trois rois (i^) et ex- termini la famille Mo-pe [x) ^ je devois leur mort et leur supplice a la tranquilJIte de I'^tat. Quant a ce qui concerne ie tresor imperial , je I'ai toujoursrogardecomme la sueur etle sangdu pcuplej aussi ne m'en suis-je jamais servi'que pour I'entretien desarmeesen temps de guerre, et pour la subsistance du peuple en temps de famine; jamais je'n'en ai fait une depense inutile et supeiflue. Qu'on entre dans les divers palais (j) ou je lo^e durant mes voyages , on n'jr trouvera*rien de pre- cieux , rien de recherche dans les meubles ni dans les orneraens. Dix ou vingt mille taels suffisent pour I'entretien , chaque an nee, de chacun de ces palais. La r(?paratIon des digues coute , chaque annce , a IVtat , plus de trois millions de tatls; aiusi , pour I'entretien de tous mes palais, on ne depense pas la B a 20 Histoire, centieme partle de ce qu'on d^pense pour rentretien des digues. , N'ai-je par raison d'etre franquille sur le juge- juent que portera de moi la postdrit^? Autrefois , Leang-ou-Ty s'empara dii trone , se- conds de son courage et de sa valeur (z). Parvenu a I'age de quatre-vlngts ans , il fut de'tron^ par Hen- Kinty , son vassal , qui le fit enfermer entre quatre inurailles , et mourir de faim [aa') L.'empereur Soui- ven-Ty parvint aussi a Tempire sans la moindre re- sistance ; et , par un trait singulier de foiblesse de Ja part de Tchoug-Tching-Kung , il ne pr^voyoit pas que son fils Yang-ty lui raviroit la couronne et la vie. Ces deux enapereurs auroient du se pr^cautlonner de bonne heure contre rambltlon et la mt'chancete de ces sc^lerats, Un ceil attentif d^couvre de loin Ics complots les plus caches. Pour moi , je connois mes sujets ; je sals qu'Ils me sont tous tres - afFectionn^s. Parmi les princes, les grands, lei ministres et les mandarins, parmi les soldats et le peuple, parmi les princes Mongous m^me , il n'est personne qui ne s'int^resse a moi, qui ne me veuille du bien , qui ne desire sincerement la prolongation de mes jours et de mon regne. Tout age que je suis, et quoique je touche d^ja k mon dernier terme , je sens n^anmoins que mon es- prit et mon cceur sont dans un parfait repos ; j*e- prouve meme une douce joie, lorscjue je pense que les fils et petit-fils des princes L'Y-Tsing-Vang et Teslame?it de Kanp,-ITy. st Jao-Yu-Vang, mes onclcs, spnt encore pleins de vie et de sante. O vous fous qui composez ma famille, ne vous affligez point de mon retour {J)h) \ pourvu que vous viviez longtemps et dans une parfaite intelligence , je suis content, et je meuis avec plaisir. Yong-Tsing-Vang (cc), mon quatrieme fils , me ressemble par Jjien des endroits. II a tous Ics talens n^cessaires pour bien gouverner I'ctat; je lui ordonne de prendre, apres ma mort , possession de I'empire {del) ; qu'on garde le deuil 27 jours, seFon I'usage et I'ordre prescrits ; et qu'on publie a la cour et dans ]cs provinces raes deruicres volonte'jf. NOTE S, Comme ce petit ouviage prc'scnte bien des choscs ^trangeres a la plupart des lecteurs, j'ai jug^ a pro- pos de I'accompagner de (luelques notes pour en fa- ciliter rinteliigencf. Ceux qui seront plus verse's dans la connorssance de I'liistoiie , des usages , de la re- ligion et du genie de la nation chinoise, pourront, sans cons(?quenGe, en omeltre la lecture. [a) Les geograpbes chinois representent la terre quarr^e et environn^e d'eau des quatre cotes. Cette terre quarree n'est autre cbose que la (,'hine, qu'ils appeJlent le royauuie du milieu , Tchon-Kuo , parce qu'ils s'iniaginent que les autccs royaumes ne sont que de peiits etals et petits ilots disperses tout a I'entour dans les quatre mers qui r^pondent aux qualre coles de cclte terre. lis sont aujourd'hui ua B 3 22 Hisioire. peu plus folalres s.ir cet article , mais lenr» carte* gi^ogiaphiques restent toujours les memes. (I) Selon ks Chinois , le ciel , la terre , joints en- semble' 'nen-t.v, clesignentle maitre du monde. >) ^^/"C;t^:t:'ytorne^:r:Te:' :in: ^: etfie^ Vle^ che'mins p„blics', les mai- i' t'ouslesr,eux,p esqne fous les eires , on cha- r; iem esprit tuteliire.l'esprit dont il s'ag.t .c, est I'esprlt de la terre. (d) Les Chinois dislingufs par leur ""issa"" "" leurs dionites , sont dans la persuasion qne le Chang- tTo , le?up'-«-"« seigneur du ciel confie a leurs aucetres ir°oin de leuv famille. D'apres cet.e .dCe vavangite de mon- ger les Iraie! source's du bollheuretdu malheur de Testament de Kang- TIj. ^2 riiomme. La philosophic la plus sublime du paga- nisnie ne fiiit que balbutier sur cette matiere. (/) Les trois premieres dynasties ou families qui ont gouverne I'euiplre , sous les noius de Hia, Chang, Tcheou. La premiere, appel^e Hia, dont Yu le grand a ^X€ le fondaleur, a commence I'an 2200 , avant I'ere chr^tienne, et dans j'espace de 441 ans elle a eu 17 empcreiirs. La seconde, appel(^e Chang, reconnoit Tching- fang pour son fondateur; elle commenca Pan 176.5 avant I'ere chreilenne, et elle a eu 28 empereurs qui ont r^gne 644 ans. La troisieme, nomm(^e Tcheou, foadc'e par Vii- Vang, Tan 1121 avant I'cre chr^tienne, compte 35 empereurs, dout le regue a dure 875 ans. II faut l)ien se g^arder de croire que tous ces em- pereurs aient ete des modeles a suivre. On en corapfe plusleurs dans chaque dynasrie qui ne sont coiinus que par leurs debauches, leurs cruaui^s, leura in-, justices et leur impiet^. Les plus notes dans I'histoire sont Ty-Ki^ , de la dynasfie des Hia, et Cheu-Siii , de la dynastie de Chang, qui meritent d'etre regarded comme les Ncrous de la (ihine; mais Yii le grand , Chao Kang, Tychu, de la dynastie des Hia; Ven- Vang ,Tching-Tan,sr , Tai Kia , Vai-Jin , etc. , dela dynastie des Chang, Vu-Vang , Tching-Vang , etc., de la dynastie des Tcheou, ont et^ des empereurs si recommandables par leur sagesse , par leur equite , leur moderation, leur amour pour le peuple, leur zele pour le bien de I'etat, que tous les sages em- pereurs se font un merite et uue gloire d'imiter leurs actions et leurs verlus. (/;<) Tchu-Kc'leang se rendlt cdebre sous les deux dcrnu rs eiDpereurs de la dynastie des Han , vers V aw 220 dc I'ere chrdlienne. Sa fid^lit^ inviolable a ses souveiaias, son application constante aux affaires, ses (aleus sup^rieurs pour le gouvernement , I'ele- vereut aux premieres dignil^i de I'empire ; mais cc B 4 ^4 Hi si aire. qui le distingua le plus dans ces (eraps de r^voltes et de troubles, fut sa bravoure et son habllete dar$ Ja conduite des arme'es. Les p]us grands general x redoutoient jusqu'a son ombre. II raourut les armes a la main pour la defense de son sonverain. La chute de la dynastie des Han suivit de pies la mort de ce grand homme, qui avoit et(^ son unique soutien. («) Yao-Cliun et Yu , ont tonjours €i€ regardes par la nation chinoise comme les plus parfaits modeles des souverains ; peres de leurs peuples , ils ne s'appli- querent toute leur vie qu'a les rendre heureux et ver- lueux. Leur rej^ne peut elre regards, avec raison , comme le regne de la clemence, de la justice, de la sagesse et de toutes les vertus soeiaies. L'empereur Clnm monta sur le trone I'an 2277 avant I'ere chrelienne. Apves un regne de 5o ans , il mourut a Tsan-ou , dans la province de Kuang-si , age de no ans. Avant de raonter sur le'trone , et de m^riter I'a- mour et Festime de la nation , par les vertus qui font les grands princes, l'empereur Yu avoit acquis deja des droits a son ^(ernelie reconnoissance, par les services imporfans qu'il avoit rendus a I'c'lat. Le renouvellement et raim^^iioration de i'agriculture, Fa liberty et la facilite du commerce dans toutes les provinces , mais surtout I'^coulement des eaux qui avoient submerge toutes les tcrres basses de I'em- pire, ouvrage digne de Tancienne Rome, furent les fruits immortels de I'application infatigable et du genie supcrieur de ce grand prince. 11 monta sur le trone fan 22 ly avant I'ere cbr^- tienne; et, apres un regne de 10 ans, il finit son il- lustre carriere a Hoei-Ki-Kien , ville du troisieme ordre, dc^pendante de Chus-hiu-ly, dans la province du Tche-Kiang. (o) La dynastie des Ming est celle qui a pr^c^d^ imm^diatement la dynastie rdgnante, appel^e Tai- Tsing. Elle fut fondle par Ming-tait-sou , Tan 1884 de I'ere chr^tienne. Elle a eu 16 empereurs , dan& Testament de Kang-By. 25 I'espace de 276 ans La m^slntelligencc qui x€' gnoitentre ces deux families n'avoit d'autres sources que la fiert^ et le inepris que les derniers tiiipereurs de Ming, ou piutot leuis eunuques et leurs man- darins, affectoient pour les princes tartares. Cede ni^sintelligence arma souvent les deux nations I'une contre I'autre. (/?) La Chine e(oitalors danslVfat le plus critique. Le Se-Schum, le Hu-Kuang , le Kiang-Si , le Ho- Nan, le Clicn-Si , toules ces belles provinces etoient eo proie a plusieurs partis de rebelles, dont chaque chef prdtendoit a I'empire ; ce nVtoit partout que violences , meurtres et brigandages. De tons ces chefs de partis, Li-Tse-Tsching ctoit lepius puissant et le plusacraindre: tandis queceux la , par leferet le feu, d^soloient les villes et les campagnts , et ne cher- choient qu*a s*enrichir des clepouilles des grands et du peuple , celui-ci, moins feroce ct plus ruse, constr- voit encore quelque reste d'humanit^, et s'il depouii- loit les gens en place, ce n'etoit que pour soulager la misere du peuple. Par cette conriuite artificieuse , il grossit tellement son parti, que ses troiq^es, non- seulement pour le coiirjige et la valeur, mais encore par le nombre, pouvoient ttnirtete aux troupes irn- p^riales. Se voyant a la tete d'une si belle armee , apres s'etre rendu entierement maitre du Ho-Nan et du Chen-Si , il ne balanca pas a prendre le titre d'cm- pereur, et a s'avancer vers la ville imperiale. II sa- voit que cette place, del'endue par uue garnison de 60,000 hommes, ^toit iniprenable; mais, instruit de ]a mesintelligence qui r^gnoit entre les eunuques et les officiers de guerre, et de la dispos-ition d'un gros parti que ses eaiissaires avoient lorme en sa faveur, il ^toii sur qu'clle iui ouvriroit ses porles. En effet , trois jours apres son arrivcc , il y entra sans resis- tance a la tete de 3oo,ooo homnies. L'empereur Tsong-Tching , qui avoit donn<^ loute sa confiance aux eunuques, ignoroit tout ce qui se passoit au dehors. 11 croyoit les ennemis encore bien dloigne's , lorsqiie de la part de LiTse-T»hing , deux 26 Histoire. eunuqiies vlnrent lui anroncer son arn'vee , et lui demanc'er sa couronne. A cette proposition acca- bJantf , Tson-Tching compiit qu'il etoil tiahi. II vouJut san"; d^lai sortir de son palals , accompagn^ de ses gardes, mais aucuu n'osa le snivre. Ce prince inforlunc se voyant ainsi abandonne, el jugeant que font etoit perdu sans ressouvce, niit ordre le mieux qu'il put aMx affaires de sa faniille ; ct , sans prendre conseil que do son desespoir , il se rctira dans son jardin , et se penciit a un arbre avec sa ceinture. Qiitlques heures apres, le rebelle en{ra dans le pjtlais , oil i! se fit de nouvcau proclanicr empereur. Tandis que cclte rc^volnlion s'oi)er()it dans la ca- pitale, le prince V-Goei coraniandoit les troupes clii- r()i.-;e5 dan? le Leao-Tong. A pein':- eut-il appris I'etat des cboses , que, r^solu c!e venger son souvc- rain, il fit aussitot la paix avcc les Tartare?, et les appela a son ?econrs pour chasser le rebciie et paci- fier IVnipire. Ll-Tse-Tcliiug ne tint pas longtcmp* contre la bravoure des Tartares et des Cbinois rcu- nis ensemble. Apreii quelques combats ou il eut Ion- jours le disavantage , i! prit enfin la fuite, et se re- tira dans le Chen-Si, avee les debris de son arm^e, oil il pnit diins la 8ui(e , dans un combat que lui livra le prince V-San Quei. [r) Han-Kaotsa, connu avant d'ehe empereur sous le nom de Lieu Pang , ne fur d'abord qu'im aven- turier qui , de simple commissaire dc quartier, se fit le chef d'nne troupe de gens sans aveu ; son eloquence raturelie et persuasive , sa moderation. Son courage ct sa valeur , lui formerenl pen a peu un parii tres- consid^rable qui le mit en efat de declarer la guerre a son souverain , et de lui enlever I'empire. II njonta sur !e trone Tan 2c5 avant I'ere cbr^tienne. L histoire chinoise fait le plus grand ^loge de son regne , qui dura 12 ans. La dynastie des Han qu'il a fondee, a eu z5 empereurs dans I'espace de 4-^6 ans. (5) Ming-Tai-Tsu porta, avant d'etre empereur , Testament de Kang-Uy. 27 le nom de Tchu , ensulte celu'i de Hung-Vu ; (^Jant encore valet dans un monastere de Bonzes, il s'en- rola dans une nonibreuse troupe de r^volt^s, dont il devint bieiilot le cliel"; parson coinage et sa hra- voure , il vInt a bout d'enlever la couronne aux Mon- goux, et de les chasser de rempire. Voyez la note o. (/) La dynastle des Yuen, ou Tartares occiden- taux , connus sous le nom de Monuoux , fut fondhit-Su, I'an 1280 apres J. C. Dans I'espace de 89 ans , elle a eu 9 empereurs. Sous le regne du dernier , appel^ Chun-Sy, prince tout occup(? de bagatelles et de frivoiit^s, parmi les rebelles qui se disputoient Tempire , Tching-Yeu- Le.ing, le plus puissant de tous , s'etoit de'ja fait reconnoitre empereur. Mais bientot apves , dans un combat naval qu'il eut a sourenir contre Tchu, oa AJing-Tai-Tsu , il perdit la couronne et la vie. {v) Par une poignee , il faut entendre la largeur de quatre doigts de la main. Ain^i , une flcciie de treize poign^es delong, est une fieclie dont la lon- gueur ^quivaul a treize foisla largeur dc quatre doigts. Les Tartares, tous gens du metier, pr^tendent qup pour tirer une fie. he de cette longueur, avec un arc de i5o livres, il faut elre d'une force extraordi- dinaire. (.r) Ces trois rois sont les rois du Yun-Nan, de Kung-Tong, et du Fou-Kien. La conduite pass^e de ces trois rois , leur puissance actuelle et par rap- port a celui de Canton, son intelligence ct son com- merce avec les Holiandais , donnoicnt de i'ombrage aux Tartares Mautchoux nouvellement ^tablis en Chine. (^•) Je pense qu'il s'agit , dans le lexfe,de quel- ques families de Tartares occidenlaux. {z) Les empereurs ne sortent de la capitale que Sour aller au Chen-Si, ou au Chantong, ou aw Liang-Nau , ou au Leaotong , ou a Ge-Ho (lieu dt plaisance, a sept journees de Pe'kin ). Sur loutes 28 Bisloire. ]t*s routes qui menent a ces difF^rens endrolfs, il y a de six en six lieues un palals imperial qu'on appelle Kitig-Knng ou palals. Ces King-Kung sont environ an nombre de 80 a 90. Ce qu'il y a de remarquable , c'est qu'ils sont to;is bati$ dans des lieux si deserts que I'erapereur -seul , avec ceux de sa famille , pent y loger. Tous !es grands qui i'accompagnent et tout le resle de sasuite^qul est d'environ 5o, 000 homines, sont obli- ges de loger sous des tentes. {aa) Leang-Vu-Ty, avant d'etre empereur, etoit connu sous le noiii de Siao-Yuen. Ses vertus poli- tiques et militaires I'avoient eleve a la dignite de premier ministre d'etat. Sous diflerens pr^textcs dont il colora la passion qu'il avoit de r^gtier, i! Ota la vie et Ja couronne a deux de ses souverains. Parvenu au troiie , il gouvei ria avec btaucoup d'in- telligence, d'apj)lication et d'activit^. Dans la suite, fntele des reveries des Bonzes, il se retira dans un monastere , et abandonua j)resqu'cniierement les solns du gouvernement. Des nuirmures s'eteverent de toutes parts. Heu-King, prince de Ho-Nan, vint aussltot , a la WiQ d'une armee, s'emparer de la villeimperiale de Nan-King. L'empereur lut conduit en sa presence. Touchy de son grand age, et IVapp^ de sa conlenance ferme et tranqnille, le rebelle n'osa pas sur le champ lui arracher la vie ; mais il le condamna a mourir lentement de f'aim dans una prison. Malgrt^ les efforts et les projets ainbitieux de Heu-King, la couronne passa sur la \.H^ du fils de Leang-Vu-Ty ; la dynastie des Leang, qu'il fonda I'an S02 de I'ere chr^tienne , a eu quatre empereurs dans I'espace de 64 ans. [bh) Soiii-Ven Ty, avant d'etre empereur, ^toit un prmce tres-puissant dans le nord , connu sous le nom de Yang-Kien. Instruit que Tchang-Tching- Kung , empereur de la dynastie des Schin , se ren- doit odieux a ses sujets par ses infames et crimi- nelles debauches , il se mit a la tete d'une nom- Testament de Kang-Bf. 29 breusc arm^e , travcrsa la partie itK^ridionale de Ja Chine, et entra , sans resistance, clans la ville Im- pcriale de Nan -King. A son arriv<^e, le lache et voluptueuxTchang-Tching-Kungdisparoit ; et ,par crainte de toniber entre les mains de son enncmi, il va se pr^cipiter dans un puils. Yang-Kien resta possesseur palslble de I'empire; h. la quinzieme ann^e de son legne, il voiilut nom- nier son successeur a remp'ire. 11 nomma son fils ain^, qui ^toit un prince sans talens. Yang-Ty , son second fils, outre de cette pr^ftrence , et transport^ par la passion de r^gner, s'ouvrit le chemin au trone par la mort de son pcre et de son frere. Sui-Ven-Ty tbnda , I'an 690 de I'ere chr^tienne, la dynastie des Sui , qui eut trois empereurs dans I'espace de 28 ans. [cc) Dans*la langue des Tartares, luourir bu s'en retourner, c'est la nieme chose. Ainsi , pour dire qu'un honime est raort, ils disent petere he , il s'en est retourne. {dcT) Yung-Tsing-Vang prit le nom de Yong- Tching, en monlant sur le trone; il ne dementit pas I'id^e avantageuse que Kang-Hy avoit de lui. Durant son gouvernemcnt , il montra toujours beau- coup de vigilance, d'application et de fermete. L'u- nique tache qui d^figure son regne , est l'inhumanit(5 avec laquelle il traita quatre de ses freres, quelques princes du sang , et une famille entiere de princes Chretiens. L'histoire chinoise ne lui fera pas un crime d'avoir chass^ de I'empire tous les mission- naires que son pere y avoit recns ; mais I'Europe chr^tienne ne sauroit ^tre aussi indulgente. Apres un regne de i3 ans, ce prince laissa le trone a son fils, qui Toccupe encore aujourd'hui. {ee) Ce deull de vingt-sept jours, est le deuil que portent les princes dans Tinti^rieur du palais. Le deuil public dure ceut jours. GEOGRAPHIE. Ext RAIT de deux Meinoires dii general d'artUlerie AndreOSSF y relatifs a V^- gjple ; Pan sur le lac Menzaleh y V autre sur la vallee des lacs de Natron , et celle dii Jleiwe sans eau. I. Le Delta proprement dit , est, comme on salt, la partie de la basse ^Egypte, comprise entre les denx principales branches du Nil ; savoir, I'occidentale qui descend a Rosette, et I'orientale qui se jette dans la mer a Lesbd , au-dessous de Damiette. A Test de cette derniere branche , et par consequent liors du Delta, est un lac d'une grande ^tendue, qui s'^tend parallelement a la mer, et n'en est sepa- x€ que par una bande de terre basse, sterile et plus ou moins ^troite. 11 prenoit ancienneuient son nom de la ville de Tennys j il le recolt maintenant de celle de Menzaleh. Aucun voyageur dans les temps modernes n'avoit pu se procurer de renseignemens exacts sur ce lac , a cause du naturel sauvage et intraitable des hommes qui habitent sur ses bords , ou qui naviguent sur ses eaux : les operations de Tarmee fran^aise en y^gypte ont exig^ qu'il en fut fait une reconnoissance mill- taire ; et le general Andr^ossy, chargd de ce soin , a su meltre a profit cette occasion pour I'inter^t des sciences. Dmnille, malgr^ iVfendue de ses rechercheset la surel^ de sa critique , n'avoiJ pn eviier de coinmettre quelques erreurs dans sa carle de I'/Egypte. II avoit donn^ an lac dont nous piirlons la forme d'lin arc . smbaiss^ ; il n'avoit point niarqu^ an nord-est de Menzaleh , une presqu'ile assez considerable qui, s'avancant dans Je lac, le divise en deux baies ine- gales, dont la plus grande esi a I'est. II n'avoit point fait mention des deux villages de Matharich , qui avoisinent cette presqu'ile, quoique ce soient, par leur position et par leur population nombreuse, des endroils impprtans , et qu'ils occupent les seules iles habitf^es qu'ily ait maintennnt sur tout le lac. Enfin, les dimensions que ce c^lebre gc^ographe donne ace lac, different beiucoup de celles que les ingenieurs francais qui accompagncrent le g^n^ial Andreos « et les parties sexuellcs travaillent aussitot de con- « cert a la fecondation du gcrme. Les animaux , et « surtout les vert^br^s, se sentent aussi plus vive- «' ment port^s a remplir cetfe fonction esseiTtielle ; " leur sang est plus agitf^, leurs mouvcmens plus « rapides et leurs desirs plus ardens. . . . Nous enten- «« dons au printem^, dans nos prairies, les mugis- «' semens aigus du taureau , le hennissement redou- « bl^ du cheval : par leurs yeux etincelans , par leurs « mouvemens plus rapides et plus impelueux , nous « jugeons de quelle vive ardeur ils soot enflamm^s : « bientot ils poursuivent, ils atteignent leurs com- " pagnes, et apres avoir rdpandu dans les flancs de « celles-ci le feu briilant qui les d^voroit , leurs «« violens desirs sont calmes et leur ardeur est ^teinte. - Sousi'ombre dpaisse des feuillages lespetits oiseaus Elemens, 45 «« se recherchent, lis se font mutucllenient des ca- " resses , ils s'excilent par leurs tendres ^bats et « par leurs querelles agacantes a s'unir, a se fecon- " der. Chaste et constant clans son amour, le passe- " reau male suit en tons lieax sa femelle , II la •« soulage dans la construction du nid, dans I'incu- « bation des oeufs et dans le soin des petlts. ...» . L'^tude du squelette des oiseaux forme le second cliapltre. Tons les os y sont successivement passes en revue : les differences les plus nolables avec ceux qui leur correspondent dans les autres animaux ver- t^br^s y sont indiqut'es, ainsi que les causes qui pa- roissent les avoir d^termin^es. Les particularit^i pro- duites par les formes singulieres ou par les usages auxquels ces os sont deslin(?s dans quelques especes ; des observations curienses sur le mouvement; enfiii tout ce qu'il est essenliel de connoitre sur cette par- tie de I'organisation , s'y trouve expose avec ordre. Les huit planches qui ornent ce volume appartiennent a cechapitre : elles representent une espece prise dans chacun des ordres. Les dessins en sont g^n^ralement fort exacts et d'une grande puret^ : c'est une grande difficult^ vaincue, surtout dans la planche qui re- presente le squelette du molneau commun ; il donne une haute id^e du talent du C. Baraband ; la gra- vure a tres-bien rendu la nettet^ et toute la preci- sion du dessin. Les organes des sen^;, ceux de la respiration, de la circulation et de la nutrition , font le sujet des deux discours qifl sulvent. Les details d'anatomie et de physiologic qui en Tout connoitre la structure etl'u- 46 Ornilholog'ie. sage, y sont clairement exposes, ainsi que leschan- gemens que paroissent avoir determine la nature et Je genre de vie de ces animaux. Un apercii de la dur^e de la vie dans quelques oiseaux, pr^sente pour extremes la caille qui ne vit que 5 ans, et le grand aigle qui vit au moins 100 ans. L'aufeur a bien in- diqu^ dans cet grands et des riches ; mals ceux •- que la vanile et la jactance ont conduits a en •• im poser a la cr^dulite , savoient bien que les ten- " tatives en ce genre pouvoienf difficilenaent rdus- « sir. Les femmes cies gratuls et des riches sont sur- •' veiil^es par ces etres infbrtun(^s (\\\e la cupldifd " ou Ja barbaiie a rendus leurs tyrans ; dans les " classes moins aisees , ce sont de vieilles femmes " qui le disputent en vigilance aux eunuques. L'in- " fid^'lite et lad^bauche, sontaux yeux des Turcs , «• des crimes horribles ; aussi les peines en sont " cruelles. " La bibliofheque du s^rail a ^t^ longtemps in- " connue au monde savant; ce qui a fait dire a •• I'abb^ Sevin , envoy^ dans le Levant par Louis xv «• pour recucilllr des manuscrils grecs, qu'Amurat lir •« dans le seizleme siecle les avoit fait bruler. L'abbe «' Toderini s'est proctir^ une copie du catalogue de «■ cette bibHolhecjue , qui a e(^ faife en quarante <• jours par un jeune homme alfathe au s(^rall , et " dont ,il a donn^ une traduction. P2n comparant " les diverges notions de ceux qui ont parl son trail6 des His- yo Vojages. u toricns Grecs et Siciliens , dit avoir vn clans -la bi- .. bllotheque des empeieurs grecs un Diodore de .< Sicile coinplet ; on salt qu'il nous en manque cinq « livres. La plupart des mosqu^es imperiales ont .. aussi des biblloflieques (i): les sultans qui les ont ,. fondles, y out atfach(? des academies ou ecoles , « avec leurs professeurs, des hopitaux et des kbans. .. Mabomet ii , apres avoir pris Constantinople, dta- .. blit une academic aSainte-Sophie , pensionna des .. professeurs, et laissa un fonds pour I'entretien .. d'un nombre d'^tudians. Les dcoles annex^es aux » ir.osqu^es des divers sultans contiennent plus de « douze cents ^tudians, tons log^s et elev^s aux frais .. de ces fondaleurs : les maitres qui y sont log^s et .. nourris, sont appeles soflah. Ces softahs ne peu- " vent se marier, ni manger plus d'une fois en vingt- .. quatre heures ; le salaire des premiers professeurs .. est d'environ cent livres sterlings. C'est dans ces .. colleges que sont dev, sultan • Abdul Humid a oiivert une nouvelle bibliotheque " pour le public: la plus grande rarel^ cju'on y " tiouve est le Koran en irols copies, par Irs califes " Omar, Osman et Hali ; bcaucoup de manuscrits « n^glig neh ou flute traversiore, le santonr ou paalterion, « et le tamboor ou guitare. Cede musiijue sauvage « et antousiaste diX3iX\t de douceur, ajoute i'auteur, « que cest toujours avec regret que ie Tentendols « cesser. » Qu'est-ce qu'une musique antousiaste P Jl n'y a point de nation qui honore plus la m^- molre des parens et amis que la turque. Leur res- pect religieux, qui a toujours ete jusqu'a nos jours regards comme un devoir de sentiment par tons les peuples anciens'et niodernes , les conduit a visittr frequemment les ton)beaux des personnes qui leur ont ^te cheres ; a faire pour elles des prieres ex- piatoire,^; a pleurer en silence, meme apres nom- bre d'annees. Les sepultures les plus humbles sont entour^es de cypres. D'autres tombeaux sont dis- tingu^s par des pierres plant^es dcbout , dont le haul , pour les hommes , est sculpt^ en turban , d^signant I'etat , le rang ou la profession du d^- funt, et sans sculpture pour les femnies. Souvent ces pierres bnt des inscriptions en relief , dont les lettres sont dorees sur un fond noir ou vert, contenant le nom et I'age du de'funt , et quelques vers a sa louange. Pres du lieu de la sepulture , il ya une espece de coibcille en piene, dans laquelle sont des fleurs et des plantes aromatiques que les femmes de chaque famille viennent cultiver comme par devoir. Cette pratique est de la plus haute antiquity ; on la trouve cliez les nations les plus grossieres, comme cliez les plus policies : nous qui sommes un peuple d'lmitateurs , qui allons chercher des modes et des usages cbez les Grecs et m^me 78 Voyages, chez les Sauvages, nous devrious blen adopter cette veneration des Turcs pour le reste deleurs parens et de leurs amis , qui seroit en meme temps une dette du coeur, et une jouissance de la sensibilite. H^las ! les idees modernes ont brisd tous les liens qui donnoient quelque prix a I'existence. A" reste, rien n'est plus simple et plus ^nergique que la priere funebre que les Turcs r^citent sur ces torn- beaux ; nous' regrettons que les bornes d'un extrait ne nous permettcnt pas de la faire connoitre d'a- pres le tableau de I'Empire ottoman, par d'Ohsson. L'auteur part avec le projet de parcourir les cotes et lies de I'Archipel , pour y retrouvcr les villes et les monumens que I'histoire a rendus c^- lebres ; nous ue pouvons le sulvre ni a Chalc^- doine , ni a Nicomedie , ni a Nicc'e ; il visite Smyr- ne , Ephese et les restes du temple de Diane ; il s'arrete a Milet., a Samos , a Chio, une des patries d'Homere, a Pergame , a Mytilene; dans tous ces lieux il ne trouve presqu'aucun des objets qu'il cher- choit; partout des mines et desavanies, de I'igno- rance a la place des arts de la Grece , tous les ravages de la destruction effacant journellement ce que le temps avoit epargne. Arriv^ sur ce sol qu'Homere a immortalis^, il le parcourt avec une sorte de respect , et il ne rencontre ca et la que quelques ruines ^parses en si petites parties, qu'elles donnent plus de maticre aux conjectures que d'as- siettea celiesqu'on pent former. En rendant compte, dans le tome II , ann^e V de ce journal , de I'ou- vrage allemand de Charles Gottliold Lenz j intitule Constantinople. 79 la Plaine de Troje , nous avons fait connoifre les savantes recherches cle M. le cornte de ChoiiCiil- Gouffier (3), de MM. MuUer (4), Bryant (5), du C. Le Chevalier, de MM. Heyne et Lenz , etc., sur les tonibeaux . des hi,je vis vingt mlnistres c^tran- gers unir leurs applandissemens, et remporter avec eux dans les quatre parties du monde , I'admiratlon de i ecole-mere, qui, Imitee aujourd'hui chez pres- <]ue toutes les nations civilis^es , honorera a jamais Ja France qui fut son berceau : Institution bienfal- sante et sublime ! qui assoclera les noms ch(^rls des •L^P^e , des Sicard, et de tous ceux qui, ^ leur exemple et d'une maniere aussi distlngu^e , coop^- leront a leurs glorieux (ravaux. On me pardonnera I'elendue de cette digression qui n'estpas etrangere a I'objet qu'on traite : c'est lelan bien naturel d'une ame sensible, amie des (2) Dans cette seance extraorAnalre , qui eut lieu Ie 20 pluvi6se an V ass..sterent rous les n.nistres Francois et les ambassadeurs etrangers , ayan« a Jeur tete le C. La Croix , minisu a des relations exterleures Elemens. q3 liommcs , cies sciences et de son pays. Get elan ra- picle du sentiment , cette effusion du cceur , qr.i pr(^c^da en quelque sorte toufes nies autves pens^es siir le livre dont on parle , faisoit il y a plusieurs luois, la plus grande partie d'une simple annonce inotiv^e de la nouvelle grammaire, annonce a la- quelle je comptois d'abord me borner. Mais a me- sure que j'ai lu les deux volumes, mes id^es se sont accrues, le sujet s'est ^tendu sous ma plume, et enfin , plus j'ai su m^diter le livre d'un maitre tel que peu d'autres m^taphysiclens profonds au- roient eu le talent et les moyens d'en creer un pa- reil, plus j'ai pens^ que son livre m(^ritoit d'etre connu. Voila comment , d'un seul et court extrait , il en est r^sultd trois d'une certaine ^tendue. On ex- cusera done la prolixity de cette analyse des deux volumes de la nouvelle grammaire g^nerale , en fa- veur de I'int^ret qu'elle inspire. Le nouvel ordre grammatical que I'autcur a era devoir y adopter, la nouveaute de plusieurs de ses principes, la net- X^\.€ et la maniere avcc laquelle il a I'art de les ex- poser , en un mot, la preeminence marquee que nous paroit avoir ob(enue cette nouvelle Grammaire generale sur les precedenJes , feront suffisamment noire excuse (i). (5) Au moment ou j'ecris, le rcspi^ctaMe Insiltuteur des sourds-mnets vient d'etre remis ant st pendant le travail de C accouchement , par le C. Bel- LOT. — Le C. Lerminier , rn^decin , a traduit de I'anglois un ni^moire de J. Hunter , contenant des observations sur les vesicates seminales. L'auteur an- glois a public ce memoiie a Londres, au mois de rovembre 1786. Le C. Lerminier ne I'ayant jamais Vu cite dans aucun des nouveaux trait^s d'anatomie , pense qu'il est utile de le faire connoitre en France , d'autant plus que les exemplaires en sont rares , et qu'il ne se trouve pas dans I'edition originale des transactions philosophiques, oil Hunter en a iusere plusieurs autres d'un grand interet. Pendant letrlmestre de niessidor , le C. Buteux a lu a la soci^te des observations sur la maniere de per^ fectionner le beurre\dans ledeparlement de la Somme , et des reflexions sur VetectricitS des corps et sur Cir- ritabilito plus ou t7ioins grande de chaque individu , aux approi:hes d'un orage. Le fait suivant I'a engag^ aux recherches dont ces r^/lexioni ont et^ le r^su!lat. " 11 se pronaenoit sur la route d'Amiens, un jour •« d'^t^ , oil il y avoit apparence d orage : tout - a- •• coup il sentit a la machoire june douleur qui aug- " nienta graduellement , au point de I'obliger de " cesser une lecture qu'il avoit commenc^e, et de " s'asseolrau bord du chemin. Quand le mal fut plus «• supportable, il leva rnachinalenient les yeux , et <« reniarqua plusieurs nuages noirs et blancs dont " un , enlr'autres, se dirigeoit vers le Nord. En ju- Tome VI, G ^8 Nouvelles llneraires. «t geant que ce nua^e avoit pass€ sur sa (e(e , W ne » douta plus que la quantity de matlere ^lectrique « qu'il confenolt, n'eut cause la douleur qu'll venolt - d'dprouver, d*autant plus que sa cessation avoit .« suivi r^loignement du nuage. Ce soupcon devint " bienlot une certitude. Un autre nuage s'appro- «« choitj 11 resta en place; la meme douleur locale «« ne tarda pas a se renouveller ; 11 en calcula les pro- « gres , le decrolssenient et la cessation absolue sur t. la marche du nuage." — Le C. Neret a com- munique ses obserpations sur le galvanisme. — Les eaux mln^rales d*Abbevllle n'ayant pas ^t^ soumises a Pexamen depuls pres de So ans , le C. Noyelles a cru int^ressant de les soumettre de nouveau a I'a- nalyse chymique, et de lever alnsl les doutes qui restoient encore sur les vertus m^diclnales de ce*; eaux. II a trouv^ qu'elles tiennent en dissolution Muriate de magn^sle 8,607. Carbonate de chaux 4,296. Carbonate de magn^sle 1,760. Fer i,8o3. Acide carbonique libre 4.447' — En ouvrant le cadavre d'un homme de 84 ans , mort dans I'etat de plithisle , on a trouv^ dans la vd^slcnle du fiel une masse de treize calculs billaires, de la nature de ceux dont le C. Fourcroy a donne la description : chacun d'eux pesolt 12 grains (7 de- cagrammes ) , Us etolent indlssolubles dans I'eau , et r^slneux. Le C. Barrier , en communiquant ceKe observation a la socldte , lui a soumis en meme temps 3^5 idees 3ur la formation de ces calculs. -— Le C. Go- Nom^elles litteraires. 99 PET a communique a la societt^ des observations sur i'usage de I'acide nitrique dans le traitement des exostoses. A la suite de ce rapport se trouve le programme des trois prix proposes par la Society d'emulallon dAbbeville. 1° Dessin , peinture j sculpture et grauure. T,e ge- nie des arts ^crasant i'envie, et ecartant i'igno- rance. 2° Ecoiwmie-rurale. Quel seroit pour I'ancien dis- trict d'Abbeville, le genre de commerce le plus fa- vorable a I'agriculture ? 3." Poesie. Une piece de 200 a 3oo vers, sur les inoeurs,du jour. Instilut national. L'Institut national a recu , le 16 pluviose, une lettre du ministre de la marine, qui I'instruit qu'il envoie a Brest, pour y 6tre execute, un niodele du nouvel afFut marln , de I'invention du general Montalembert, approuv^ par I'lnslitut. Ljcte des Jits. La stance a ^t(? ouverte par I'EIoge funebre de J. B. Lk Roy, doyen du Lyc^e et de rinstitut nalional, mort le 3o nivose dernier; par Charles Desaudray, G a 100 Nouvelles lilteraires, Dans les mentions honorables ont €l6 compris r I." Un m^moire de Tatin , membre du Lyc^e, sur le d^p^rissement gendrulde nosforcts. 2.«> Un m^moirede Moreau de Saint-Merry, sur la culture de la canne a sucre dans les Antilles , et particuhercment de celle d*Otaili. 3.*' Des Operations geodeskpies et astronomiques de Perny, membre du Lyc^e , dans la Belgique et la Hollande, pour fixer definitivement la veri- table et exacle position des principales villes de ces contrees. 4.° Un m(^moire de Le Blanc , ex-adminlstra- teur du departement , sur la Cry stall ographie. 5.° Un m^molre de Dizi^, sur la viaiiere du caloriijue , consideree comme cause de Vejfet lumi- neux. 6° Une pompe a feu , simplifiee , n'ayant in rouages , ni piston, et cousumant tres-peu de bols ; par Gadon: objet renvoy^ aux commissaires, pour en rendre compte a la prochaine stance publique , apres I'exp^rience qui va etre faite en grand. 7.° Un m^nioire de Trouville , sur les moyens physiques et mecaniques quil a propose au gouver^ nement d^emplojer pour le curage du port de Mar- seille. Couronnes et mddailles qui out ^td distrihudes, ( Nota. Les membres du Lycee y ont volontairement renonce. ) I."* Rapport, par Charles D^SAUDRAY, sur un Precede de Pajot-Dkscharmes , membre du Ly- ISoiiveUes liftcratres. loz ^c , pour souder les glares cassc'es , et r^unir les niorceaux de grands volumes , corurae aussl pour corriger ]e5 fuusses icintcs dcs glaces, et pour les liiniiner , afrn d« leur donner une plus grande ^ten- due ; operations de la plus haute importance pour le commerce. 2.° Discours par SobrY , sur la ndcessUe des so* cietts litteraires. S.** Rapport par Bruley , niembre du Lyc^e , sur les vertns medicinales de I'arbre appele bois delude dans \^^ Antilles , et sur la Cochenille qui existe aujourd'hui vivanfe a Paris , et paroit pou- voir s^ucclinia/er en France. 4.° Rapport de Le Blanc, sur u/i bras si/ppltf^ mental re J ou machine propre a supporter le poids du corps lorsqu'on ecrit , et a supplier au bras gauche pour tenir le papier ou tailler la plume; par Bernard, membre du Lyc^e. 5.° Me'daille decern^e au C. Saumon , charpen- tier-m(?canicien , rue S. Nicohis, faubourg S. An- toine, n.° 5, pour I'invention d'un nouveau Va et Vicnt , a double ^chappenient , adapte a un quart de cercle , qui fait ainsl I'ofTice de la roue entiere, et donne en meme temps le mouvement de rotation avec celui de bascule ; moyen ing^nieux qui peufc recevoir les applications bs plus utiles. 6.° Me'daille decern^e au C. Le Lievre , rue du JardiHat, poiu* la perleclion de ses gravures ea pierres fines. 7.° hes Noi.v , fa hie , par Haulmont , membie du Lycce. G % 102 Nouifelles lilleraires, 8.* M^dallle d^ceni^e an C. Br^an , horloger y cour du Temple, pour une nouvelle pendule, ser- vant de calendrler perpetuel , ou Annuaire r^publi^ cain 3 indiquant les jours compl^mentaires des ann^es sextiles , ou non , avec la reprise des onze heures qui existent de tiop chaque ann^e dans la revolu- tion de 129 ans environ. 9.° Couronne offerte a sa jeune fille , agee de i5 ans , pour ses longs et actiFs fravaux , ainsi que pour sa rare intelligence dans I'execution des pieces les plus difficiles de ce chef-d'oeuvre de I'art. io.° Discours par la C/ Constance PlPELET,dii Lycde des Arts , sur la condilion des Jemmes dans les T^piibliqiies. II.® Rapport par Le Blond, sur le nouveau TV- J^g-aphe dt'ciwal , invent^ par Laval, ing^nieur , inenibre du Lycde , et sur son extreme simplifica- tion , d'apres laquelle il a ^i€ adoptd par le gou- vernement , pour I'etablissement d'une nouvelle //^/ze ULegrapliique depuis le Havre jusqu'a Paris. Expi^rience de ce telegraphe, faile devant I'assem- bl^e , avec la plus grande precision , par les Sourds- "Muels y en presence de leur respectable instituteur, le C. SlCARD, menibre du Lyc^e, qui est aceueilli avec le plus vif entbousiasrae. Couronne deeernee a ses eleves, et reporf^e par eux , a I'instant , a leur intcressant rival dans la 'piece de I'Abb^ de I'Epee , ( la C" Petit Vatihoi'e ^ prdsente a la seance ) , dont le sublime talent a^ re^u ce juste hommage au milieu d Gleanings in England, description of the count s- nance, mind and Character of the Country {1 vol., prix 8 shellings): (el est le tilre d'un nouvel ouvra- ge , int^ressant pour I'histoire ties moeurs de I'An- gletene. L'auteur , M. Pratt, est cl^ja connu , entre aufres, par ses Observations sur la HoUande et hb Trestplialie , et un roman im Jieu verbeux , intituld les Secrets de famille. Un savant tie Cambridge , M. Philippe AllwooD^ a publle un ouvrage de philologie sur rarchieologie grecque, sous le rapport de IVtymologie , des dla- leclcs et des plus anclcns habitans de la Grece. Get ouvrage , iniprlm^ in 4.°, avcc luxe , porte pour litre : Literal y antiijuities of Greece. To ivhich are added obscnalions conceming the origin of several of the literal Cliaraciers in use among the Grecians. ( I liv. steil. 7 shellings.) Des que nous nous le se- rons procure, nous en donnerons un extrait. L'estimable ^dileur de Shalespeare et des CEu- vres de Reynolds , M. Malone , publie una alition classique ( en 3 volumes grand in-8.° ) des CEuvres de Dryden, avec des notes, et la vie de I'auteui- EUe se distinguera surtout par une bonne cri- tique. Une autre edition excellente do VHudihras de Buttlerj avec le commentaire connu de Gray , con- tient quiuze exceilenles grayines en taille douce , lo8 Noiwelles litleraircs. d'aprei les dessins origlnaux de Hogarth , par Rid- ley , et vingt graviires en bols , par Nesbit, qui dans ce moment est le plus c^lebie graveur en ce genre. Ces gravures en bois sont ce qu'on peut voir de plus achev^ dans cetfe partie , et bien sup(?- rieures a font ce qu'on a de feu Beivik et ^Ander- son. Cependant cette edition ne cou(e qu^uoe livre sterling et un shelling. Miss Lawrance , c^lebre peinfre de fleurs, a ter- mini son rosarium ; ce sont dcs gravures supL%ieu- rement bien colorizes ; elles content i5 livres slerl. i5 shellings. Eile va publier maintenant h'^^eurs de la passion (^^\enad\\\e&) , qui paroitront en dix cahiers ; les souscripteurs auront chaque cahier pour lo shellings. 11 n'y a que quelques ann^es que Charles Mack- LlNjle doyen de tous les com^diens de I'Europe, est mort a I'age de 107 ans. Sa carrlere dramatique est aussi remarquable que les autres ^venemens de sa vie : uli de ses anciens amis, Thorn.. KiRKMAN, vient de publier a Londres chez Lachngloii : Me- moirs of the Life of Charles Macllin ( deux vol. in-8.° de 928 pages) , dans lesquels on tnuve iin grand nombre de traits interessans sur Cibber , Gar- rik , Quill, etc. , et beaucoup de vues profondes sur I'art dramatique, en partie d'apres les notes manu- scrites de Macklin. Ces m^moires joints a ceux de m\%% Bellamy , la vie de Garnet par Davies , et les' autobiographies de Colley-Cibber , et de Tate IVii- linson , peuvent servir a compl(?ter I'histoire da lh<^atre anglais. Nouvelles ViUeralrcs. 109 La connolssance de I'Asie recevra de nouveaux accroissemens de deux oiivrages que doiveiU publier deux homines qui ont eux-m^mes vu les contrees dont ils parleront. Le capltaine SiM s'occupc d'une description du royaume ^ Ava y et M. Turner d'uii Guvrage sur le Thibet. Le voyage de Brown , intitule Travels in Africa , "Egypt and Syria , from the year 1792 — 1798 ( i vol. In-4.°, prix i liv. sterl. 11 shell.), est surtout int^- ressant par les d^couverles nouvelles qu'il a faltes dans rint(?deur de I'Afrique. 11 a d^couvert dans le desert Oasis ( aujourd'hui Seewah ) , des mines d'une chapelle qu'il croit, avec beaucoup de vrai- semblance , avoir appartenu au temple de Jupiter Ammon 5 il a fait un sejour forc(? de deux ans dans le royaume Daribre en Abyssinie, et il n'a du qu'a un heureux hasard Toccasion d'en echapper. Un des plus habiles fondeurs en caracteres , Ed- mund Fry y qui demeure dans la rue nomm^e Type- street , a cause du grand nombte de fondeurs en caracteres qui y demeurent, vient dexecuter une entreprise remarquable , sous la direction et avec le secours du grand linguisle Marsden , et du chevalier Bunhs.Cest un volume du plus grand format in-8.°, et imprira^ avec Inliniment deluxe, sous le titre de Pantographia ; il ne conlient que des ^preuves de caracteres de tous les alphabeths connus jusqu'a pre- sent dans tous les pays , ex^cut^es avec des carac- teres fails expres, accompagnees d'lme explication et de la d^-tcrmination de la prononciation, d'apres la langue augloise. L'ouvrage est d' Ce petit opc^ra a 6t^ joud le 4 pluvlose. Malgr^ I'agrdiuent de la amslque , des invraisemblances choquantes et peu d'lntcr^t en ont determine la chiite. L'anteur de la muslque a seul 6t6 demand(^ ; on en a nommd cinq ; les CC. Quinebeau ^ Dubua j Bii- gazon fils, Bcrtaud ^ et Prudtre. Le C. Viijoiix a fait a sa piece beaucotip de cou- pures et de corrections, el la seconde representation a cu plus de succes que la premiere. Theatre du Vaudeville. Sterne a Paris ^ on le Fojagcur scnll- menial. Ce vaudeville, joue le 2 pluvlose, n'ofPre qu'un cadre bien foible. Ce sont tout simplement quelques scenes du Voyage sentimental , cousues ensemble et egay(?es par de jolis couplets. Sterne est a Paris dans le temps de la guerre de la France avec rAngktcrre. II n'a point d'autres papiers qu'un ccrlificat de I'ambaSjadcur anglois a 112 Nouvelles liitemires. La Hciye ; II I'oublie cliez son sellier , ct lorsqu'II I'envole chercher, on en a fait des paplllotes pour ]a coiffure cic madame. II se trouve assez embarrass^ ; on vient I'arreter conime esplon , et on le laisse chez lui , sous la garde d'un jeune homme qui bientot lui paroit pen fait pour ce genre d'occupation. II apprend qu'il n'a pris ce parti que contraint par la ndcessilC^, ayant perdu un billet de banque , son unique ressourcc. Le valet de Sterne , qui a trouv^ le billet, le rcruet a son maitre , qui le rend au jeune homme, et marie son valet avec Rose, fille de I'hoie. Les auteurs de cette bluette sont les CC. EwoiU.e et Forbin. Elle a ei€ bien jou<^e par les CC. Ferfprifj Carpenticr f et la C* Henry. Monsieur Guillaiime y ou le Vojagciir in- connu. Ce M. GuWaume que les anteurs du Vaudeville ont voulu c(:^l^l)rer, est GurLr.AUME Lamoignon DE MaleshePvEES , qu'ils ont joint a leur galerie des grands hommes , le 12 pluviose , avec le plus grand succes. M. Guillaume voyage en Languedcc , pour prendre les eaux. II s'est fixd chez M. Maurice , intendant du chateau de M. Fierville , conseiller au parlement de Toulouse. Ce dernier a envoy^ a Paris son fils , qui , loin de s'y rendre , est venu , sous le nom A^Bip- Noiivellcs Utteraiies. 1^3 polyte , loger dans le village et s'lntrodulre chaque jour chez Maurice , sous pretexfe de faire son por- trait. Son veritable molif est son amour pour Cccile , fille du bonliomme Maurice, avec laquelle il est ma- ri^ secreteraent. 11 s'agit de declarer cette union , parce qu*on propose a C^cile un nouveau parti. M. Guillaume, dont la bonte ct la candeur inspirent la confiance , est choisi pour confident. Hippolyfe lui avoue son hymen, et lui apprend qu'il est fils d'un conseiller au parlement de Toulouse, nomme La vue d'un laquais en livr^e, qu'il reconnoit pour celui de son pere , le force a prendre la fuile et I'empeche de continuer M. de Fieiville arrive, et denaande le pavilion qu'il occupe ordinai- rement. Maurice est oblige de d^placer M. Guil- laume, qui a un enlretien avec le conseiller oii celui- ci le traite avec beaucoup de hauteur et d'orgueil ; mais sa surprise est grande , quand il apprend qu'il aafFiiire a M. Guillautne de Lamoignon-Malesheibcs. II lui demande alors une grace, et M. Guillaume lui en demande une a son lour; il le prie , puisqu'il est conseiller au parlement de Toulouse , d'inter- poser ses bons offices aupres d'un de ses confreres dont le fils a fait une ^lourderie. Fierville ^crit une lettre pleine de force et de sagesse ; et , lorsqu'Hip- polyfe se pr^scnte avec son Spouse , et que Fierville veut faire valoir la distance des rangs , rinegali«(? des fortunes, il a pour juge sa proprc lettre, (hns laquelle Malesherbes lui montrc une rcponsc a cha- tune de ses objections. II estdc?saira^, cmbrasse ses enfans, et Icur paidonnc. 124 NouvcIIcs Ui/eraifm. Cetic piece est sup^rieurcraent joiiee par les CX. Julicn , C]iaj)eUe , Carpenticr et hevohle. On ne sauroit niettre plus de bonhomie que le C. Verlpre clans le lole cie M. Giullaume, ni plus de i^races et de decence que la C* Bcnry dans celui de Ctcile. La piece est des CC. Barre , Radet , Des/onfcn'nes ct Bourgueil, Elle est line des raeilleures du r^per- lolre du Vaudeville. Theatre des Troubadours. II iiefaut pas condamiicr sons enftndie. Tel est le titre d'un -proverhe en un acte qui a ob(enu le plus grand succes, le ii pluviose. Ce n'cst qu'une bluette, inais une biuelte fort gaie et tres- amusante. Dorlis J et Adele son epouse , n'osent se presen- ter chez Franville y leur oncle, qui, jadis mint? par Tiniprudence de s«t soeur , a rt^tabli sa fortune , ouvie sa maison aux artistes et encourage Ics talens. De concert avec une jeune Alsacienne au service de Franville, ils pi^netrent chez lui , sous divers cos- tumes, et finissent par une scene ou ils intt'ressent I'oncle qui leur pardonne. On a demande, apres la piece, les C.^^^* Luporte et Delisle , dont le jeu avoit contribu^ au succes de la piece, qui est da C. Pafraf, Noui'cUes Utteniires. laS diaries Lcbon , on les y^moiirs clii qnatov' ztenie sicclt. Ce vaudeville, represent(? le 19 pluvlose, est ^crlt en vieux langage. Il est tire du roman de M. Mayer, intitule Charles Lehon. Mais il n'y a ni action ni in- trigue; on ne voit dans cetle piece quo la descrip- tion des amours timides de deux aman^ qui, tour- a-{our,se croient inrideles,se desabiisent et sV^pou- sent sans obstacle. Le d^f'aut d'inter^t , joiqt au vieux langage, ont r^pandu sur cette piece une monolonie qui I'a emp^ch^ d'obtenir un plus grand succes. Elle est des CC. Luborcle et Ferrieres , auteurs de la Soiree iiicroyable. Voici le couplet qui a ete redemand^, et qui donnera une idee du style. C H A K 1 K S. Dames, sans vous , que vaudroit peu la tIc I Si gentiment la parsemez de ficurs ! Peindre I'jinour, cVst prendre vos couleurs ; Vous en parer, ful toute notre envie. Si vous ont plu du vieux temps les amours , Applaudissez a iios deux Troubadours. On voit que cela approcbe tout au plus du style naarotique. Si les auleurs avoient employ^ le lan- gage dii quatorzienie siecle, ils n'auroient pas €\.^ entendus des spectaieurs. Si on vent actuellemeiic 126 NouveUes lilteraires. amener la mc^thode d'employer le langage du temps et du pays ou se passe Taclion , on pourra metlre nos tragedies en giec ou en latin , et nos comedies en espagnol ou en italien. T. D. LIVRES DIVERS. ECONOMIE. CoNTRAT social cles republiques , et Essai sin' lesabus religieiix , poliliques , civils , etc. j'purmi toules Ics nations , etpriiicipalemeut en France ; par P. J.-B, NouGARET , ne a la Roclielfe. i vol. in- 12 de 400 pages, avec une estanipe all^goricjue, et ceite ^pi- graplie tir(?e des maximes de la RocheJoucauU : Les hommes ne vivroient pas longromps en sociele , s'ils n'etoient les dupes les uns des autros. Prix ,2 fr. , et 3 fr. par la poste, port payd. A Paris, ciiez Vauleur , rue des Petits - Augustins , n.° 9, vis-a-vis celle des Marais ; Desenne , li- braire, galeries du jardln Egalite, n.° 2 ; et Cail- lot , libraire, rue du Cimetiere-Andr^-des-Arcs , n.° 6. MjEDECINE. NoRDi sc R Es ArcKw fur die Natur-und Arzney- fVissenschofi , ou Archives pour la physique et la medecine du Nord , rt^digees par le pro/esseur Plafl', a, Kiel; et le t/oc7^«r Scheel , a Copenhague. Sous ce nom paroit , depuls I'automne de 1799, un journal qui a pour but de r^unir toutes les d^- Li V res divers. 127 couvertes , observations ou remarqnes Import antes dans toules les parties de la physique et de la ni^- decine, qu'on doit au g^nie et a I'applicaiion des m^decins et physiciens du Nord. Les redacleurs y rnmprennent la Russie, la Suede et tons les (?tats du roi de Daneraarck. lis chercheront a donner im tableau exact de I'elat de la physique et de la m(^- decine dans ces difFerens pays. Dans ]a m(?decine tb'jorique, ils fixeront leur attention principaie sur tout ce qui a rapport aux progres de la plijsiologie , cette science fondamentale de toute la m^decine; et ils embraiseront principalement , par cette raison , la chjmie cuiiviale et v^gt^tale , qui contribue (ant a I'^claircissement de la premiere. Dan? la m^de- cine-pratique , c'est la description des epidt^mies qui occupera une place principaie dans leur collection. Les niedeclns , physiciens et chirurgiens les plus re- renottimes du Nord, se sont associ^s a I'entreprise des redacteurs , et leur ont promis des travaux actlFs. C'est sous les quatre litres siiivans, que les re- dacteurs comj)TeHnent tout ce qui entre dans le plan de leur journal : I. Memoires ddtallles sur toutes les parties de la physique et de la m^decine. II y aura des traductions de memoires publics en langues du Nord, mais la plu- part seront des originaux allemands. II. Notices abr(?gees et extraits de correspondance. III. Litt^ralure de la physique et de la m^decine du Nord. Les re^dacteurs donneront dans cet article un apercu g^n^ral de tous les livres publics ch.ique ann^e par des savans du Nord, qui traitent des ma- tieres de physique ou de medecine. Si les ouvrages sont tres-importans , ils en donnerout un extrait cri- tique plus d^laille. IV. Nouvelles lilteralres. Chaqueann^e, paroitront quatre nuci^ros cbaciin de douze feuiiles , qui formeront ww volume , qui sera orne du portrait d'un c^lcbre m^decin ou physiclea ia8 Lii^res divers, (111 Nortl. Les planches n<^cessaircs pour I'eclalrcJs- sement des m^moires y seront toujours ajouiees. Le premier nuinero qui a paru au niois de sep- tembre, contient les ni(?moires suivaus, tous origi- naux : I. Nouvelles experiences sur la respiration, par le proiessciir Mnhlgaard de Copenliague, avec des lemarques du professeur Pfuj[f. II. Section d'un clieval noye , avec des remarques pbysiologiques de MM.. Herholdt ti Rafn An Copen- liague. III. Nouvelles exp(?rienccs sur le galvanisme , et principalement sur I'iniluence des agens chymiques sur Tirritabilite de la fibre , par le professeur Pfaff' IV. Sur les fievres intermittentes niasqu(!es , par le docteur Styx ^q Riga. v. Sur rinocuktlon de la petite v^role , par le pro- fesseur Pfo-ff. VI. Description de deux nouveaux instruinens d'ac- coucliement , par le docteur Scheel Ac Copenliague. VII. Description de la dyssenterie epidemique qui a regne a Kiel, dans I'ann^e 1798, par i'archiutre iFeber. Philo logie. Hercules Furens , s-pecimen noi'ce recensionis iragoediarum L. Annasi Senecse , a/zcT'ore Torkillo Baden. KiLonii , sumtibus Boluu 179B, 176 pag, in-8.« M. Baden fravaille h. une nouvelle edition des tragi^dlcs de S(5neque : \' Hercule furieux ^ qu'il viciit de publier , et qu'il a d^die a M. Heyne , est dea- ling a faire connoitre sa m^thode. II s'est bornd a ^claivcir et discuter les passages auxcjuels Fabricius Juste Livres divers. 129 Juste Lipse , Gruler et GroiiOi>ius ne se sont pas oc- CLipe. Quant a ceux qui ont d^ja et(^ corrig^s Ipar ces celebres phllologues , il n'y touche que lorsqu'il a des lalsons puissantes pour ^tie d'une opinion difFerente de la leur, et alors m^nie il cite toujours dans ses notes la lecon adoptee par ses pr^d^cesseuis , afin de laisser juger le lecteur lui meme. Du reste , conime cet opuscule n'est qu'un essai , il n'y donne que les observations les plus importanles. M. Baden a compare dix-sept maniiscrits , dont treize de differentes bibliotheques de Rome, trois de celle du roi de Naples , et un de la bibliotheque imp^riale de Vienne. 11 s'est encore servi des va- riantes d'un manuscrit de Varsovie , publi^es par M. GliODDEK, dans la Bibliotheque de Vancienne lit' terature et arts, r^dig^epar M. Heeren , ainsi que de plusieurs anciennes (Editions de la bibliotheque royale de Copenhague. Voici quelques - unes des lecons revues par M. Baden. Vers 19, presque tous les manuscrits et les edi- tions , ont la lecon : Fera coma hinc exterret Orion Deos : M. Baden substitue : Ferro minaci hinc ferret Orion Deos. Au 72.™* vers, M. Baden lit mediusque au lieu de meliusque y adopte' par Heinsius. Vers iii5 et 1116, M. Baden propose un l^ger changement , de telum en tecian , ce qui donne ua bon sens a ces deux vers : Et tu cello decus ac tecum Suspensa diu fortis arundo , etc. Vers 1 168, M. Baden lit avec le manuscrit de Tome VL I 1 3o Livres divers. Varsovie , et quelqnes-unes des premieres editions : Victor Alcidce latens Procede. an lieu de Ja lecon commune : Victor Alcidce laies ;' Proccde : ^n prenant le participe latens dans I'acceptlon d'/^- notus , comme on le tiouve dans des passages de Vir- gile et d'Ovide, cit^s par M. Baden. Au reste , 11 faut lire dans Jes notes meme de notie critique les raisons qiril cite pour ^tablir les lecons propos^es , et pour sentir Timportauce de son (ra- vail, dont les amis des Jettres doivent desiier Ten- tiere communication. Economic: politique. Doctrine sur rim-pot , ■pv^cedee de qui'lcjues viies surl'^conoinie politique en general; par ToussAiA r GuiRAUDET. A Paris, cliez Di/gour_, Jibraire , rue et hotel Serpente , i vol. ln-8.° La science de I'Impot , dont Vauban , I'abbd de Si -Pierre , Quesnuy , Mirabeaa , Dupont , Tuigot , tiecleT , Condorcet , Cazeauv ^ Ic Couteux j Sabu^ iliier. Saint- Aubin , se sont occupes, est encore un probleme que Tauteur de cet ouvrage ne resoiit pas. 11 prouve tacilement que les progres de la science ^conomlque sont lents ; il combat avec succes les divers systemes qui ont ^t^ successivement adopt(5s sur rimpot • il pr^fere celui qui atleindioit tous les objets de consommation , et il propose uu dioit a prc- lever sur le bled et Ics autres grains au moment de la Bionture : droit qui produirgit , selon lui, deux Lii^rcs divers. i3[ rents millions, el peut-etre aussi deux cents rt'vohes. On n'imaglne pas quecette nouvelle d^convcrte fasse ft)r!iine,ni aujDies des gouvernans , ni encore nioins aupres des gonvernes : c'est nn systt'nue encore subs- tit iit- a d'autres systtMnes. L'art de J'adminisf ration linanciere n'obtlendra rien de toiites ces theories ; et IV'dlfice de ]a felicity publique ne trouvera pas dans ces belles , et souvent bizarres speculations , les vrales bases qui Hoivent assurer et consolider le bon- heur de; peuplcs. Philosophie morale. Eleimentm METAPursiCJ juris doctriiicc , auctore Emnianuele Kantlo. hatine vertii G. L. Koenig , collaoorator gymnasii Oldenhurgensis. A Anisler- dani , chez G. Den Hengst , 1799. Le professeur Born, de Leipsic , a ddja traduit en latin plusleurs des ou\ rages d1. D'apres ce que nous avons dlt de la premiere edi- tion , une seconde prouve le prompt debit de cet I 3 1 34 Livres divers. oiurage, consld^re diversement d'apres I'esprit qui anime les difF^rens partis, mais qui reeliement con- tient line foule de fails connus et authentlgues , communiques a I'auteur. BlOGRAPHIE. ISoTTCE liistorique sw la vie et les omrogcs de Jean-Etienne MontuclA , oufeur de VHisioire des Mcithematiques ,int'inbre de l''lnstilut national , de PacadiUnie de Berlin , de la societe lihre d' agri- culture de Seine et Oise ; presentee a ladite societe , j)ar Auguste-Savinien Le Blond , run de ses memhres , en sa stance du 26 nivose an 8 ; inipri- mee par ordre dc la Societe. Paris, pluviose an 8.j in-8.'' de 24 pages. Nous avons ins^r^, dans ce journal (i), une no- tice biographique sur le C. Montucla. Dans celle que nous annoncons, le C. Le Blond donne plu- sleurs details qu'on lira avec plaisir ; il fait sentir surtout I'influence que I'elude approfondie des lan- gues anciennes a eue sur ses autres Guides, et il ajoute quelques reflexions justes sur IVtat d'abandoa dans lequel on les laisse aujourd'hui. Ijts Vies des hommcs illustres de Plutarque, /ra- duites du grcc par Dominique Ricard , avec desremarcpies alufin da chaque vie. A Paris, cbez Charles Pougens , imprimeur-libraire , quai de Vol- taire, n." 10; veuve Dc^s./m^^ rue du Foin Saint- Jacques ; Leclere , quai des Augustins , n.° 09. An 8, (1799). Tom. Ill et IV. Nous avons d^ja annonce les deux premiers vo- lumes de cefte traduction. Ceux - ci renferment les (0 Annee V, t. V, p. 40G. Li\wes divers. i35 vies de Theinistocle, de Camille, de P(^ilcles , de de Fabius Maximiis, d'Alcibiade et de (J')iiolan. On y lit , a la tefe dii 3.'"' volume, iin supplement interessanf a la vie de Plutavque, ct a \a fin du 4."" une addition imporlante sur la doctrine d'An^xagoie. La traduction du C. Hicard est fidelle et bien ^crite; elle est preferable, a tous dgards, a celle de Dacier. Pour les personnes qui ne gcutent pas tons les cbarnies du vieux style d'Amyot , rien nc doit ]eur plaire davantage que Touvrage que nous indi- quons , et lis leront sans doufe des vctux ardens pour sa continuation: les notes qui racc-om|)agnent sont toujours instructives , et quelqiiefois savanles. L'a-ileur, q-ji avoil eu le courage de Iraduireen en- tier les ceu\res morales de Pluiarque, s'est encore surpass^ lui-m^n:e dans la trailuclion des vies bien sup^rieures, et auxquelles cet eciivain ancien doit sa grande reputation. Nous reviendrons sur ces quaire premiers vohimes , et nous ferons connoitre plus par- ticulierement ce qu'Ils conlienuent. P o £ s I E. IjA mustqve , pot- me , trad 11 if de Vesfagnol de Don Thomas de Yriarte ; par J. B. C. Grain fiLLi: , et iiccninpagne- de iioies , pur le C\ Lang le , membre et hihfiothecaire da consenatoire de tnu- fiique. A Paris, chez J. J. I'uchs , libraire, rue des Maihurins, hotel de Climy •, de I'imji'Mijerie de H. L. Perronneuu , rue du Battoir , n." \\. An 8, in S.** de 202 pages. Prix, i franc 5o centimes, ct 2 francs franc de port. Ce poeme , dans lequel Yriartk developpe aver clarte et elegance les regies et les preceptes de la niusiqut* , est divise en cinq clianis. Le premier ofFre line idee des elemens de I'art en les reduisant a deux 5>rincipe3, le son et le temps. Ce premier than! etaut a base des quatre suivans , est, par sa contexture , 1 4 1 36 Livres divers. purement didactlque. Les dlfficulles qu'il prdsenfe ne sont guere susceptibles d'embcllissemens ; il exige la s^rieuse m«'(li(alion dn lecteur, et doit, par conse- quent, moins plaire que les autres. Le second chant traite de rexprossion des divers effets, en donnant des regies paj (iculieres , afin de I'assurer. Dans le iioisienie chant , I'auteur prouve Pe-scellence de la nuKsique par des argumtns fbnd(:s en raison et en autoriles. II parJe i.° de la rausiqne d'eglise; 2..° de ceile des thealres publics ; 3.° de son usage dans les soci^t^s particulieres ; et 4.° pour Phorame dans la retraite. On volt qu'il a oublie la musiqueguerriere, qui a un caractere tout-a fait parliculier , comme le C. Langle Pobserve tres-bien dans une de ses notes. En d^veloppant le caractere de la musique d'eglise, J'auteur fait I'^loge de ceux qui I'ont restaur^e , ainsi que de quelques anciens compositeurs espagnols. 11 y a joint la notice des voix et des insfruroemens em*- ployes dans le chant eccle^siastique , avec la descrip- tion d'un examen public , corarae cela se pratique dans la chapellediiroi d'Espagne. Le 9z/«/r/ est le texte d'Horace, sans aucunes notes on auoiiion;, horsnne courJe preface rUx C. Didot I'ai- ne. il dit avoir suivi I'ddition donne'e par OljerUn , en 1788. Ij regrette que les belles editions de Wa- kefield, a Londres , chez Bentlej , et de Joseph-Ni- colas de Azara , a Parme, chez Bcdoni , ne soient pas sans reproches dii cote de la correction : nous regreftons que ceile du C Bidot ne le soit pas non pins. Nous avons ^r^ frapp^s , a I'ouverhire du Tivre, ^ Line faule grave. Lib. 3 , od. 2 , v. i , il y a : Angustam amice pauperiem pati. an lieu d\iJiiici , lequel mot est de plus a placer cntre deux virgules: amice nuit meme au metre. — yne conjecture que le C. Didot avoit dt^ja proposee flans sa traduction , en vers francois , du I/' livre dea odes^ d^ Horace , a ^te , a ce qu'il nous scmble , admise ici uq pen legerement dans le texte ; elle se lapporte au v. 26 de la 3/ ode du i.^"^ livre ; on y subs- *itue a la lecon reeue, Gens humana rui'i per 'vetituni nefas. celle-ci ; Gens humana ruit per wtlnvn. Nefas! I Livres divers. 1^9 Vetiljnn z?^/?;.? scmble, a l'(^diteiir, pIeonash(jue et maiivals : I'est-il beancoui) plus que vcfiium et iicgolLi dans ce vers si connu d'Ovide , amor. 3, I. 17, Nitimur in -vetitum semper^ cupimusffue negata ! Lib. 3 , od. 3, V. 32 , nous lisons : Troia t^uein perperit sacerdos. Np fallol{-il pa< , dans le premier mot , le double point sur 1'/, Troia P ,Nous n'ainions pas la vieillc orfhographe , suivie par le C. Didot , dans valgus, voltus , etc.; ni celle cViiipauidus ^ inlabatur , conlatus , etc, ( d'aprcs ceiie- ci , il auroit aussi lallu iiiperimn , et il met pavtout impcriurii) ; ni cnfin la finale de I'accnsatif" piuricl , is y au lieu de es , qui , pc^ur des lecteurs pen cxer- c^s , le fait coniondre avec le nominatif ou le g^ni- tif du singuller. — Nous observons encore que les Romains, dans leurs monumens , nc connoissolent pas notre grand u rond , U^ et qu'ils se servoient toujonrs du V; le C Didot auroit bien fait , seloa nous, de se conformer a cet usage, et nous le lui conseiilons pour la suite. — Ces observations, au leste, dictees uniqucment par I'amour de Tart et le desir de la perfection , et que nous nous snions bien gardes de faire a un artiste vulgaire, sont le fruit d'une premiere inspection , tout au j)lus d'uu quart d'beure. P. H. M. LiTTEfiATURE. Ess AT r.ur la Salyre , par le C. Lata. Paris, a I'im- primerie de DemonviUc ^ rue Christine, n.° 12. An 8, 45 pages ii)-8.°, avec Tepigrapbe : « Je n« connols Je Teiir.iblement bons ouTragrs que « ceux dont le siicces ii'est jias dii \\ la malignli<^. » Voi.TAir^. " On ne parle ])lus aujourd'juii que de satyrrs , " dit Tauieur a la tele deed cs.sui , c( il semble, 140 Livres divers, - dans la decadence des lettres, que notre derniere " lessource soit d'etre m^cltans. »• Or, qu'est-ce que la saijre J cet art si universeliement r^pandu, qu'oa ne s'apercojJ pas, raeme en I'exercant , qu'on I'e- xerce? Cest la r^ponse a cette question qui fait le sujet de cet essai. Dans tons les temps , les peuples ont ete la saljre Pun de I'aufre. La Grece fut, du- rant quelquessiecles, la satyre des barbares qui I'ea- vironnoient : cos siecles une fois pass(?s , ceux-ci de- vmrent la siennc. On peut dire la nieme chose de RoTiie y et successivement de toutes les autres na- tions. L'homme vertueux est la satyre vivante du m^- chant ; et de toutes Ifs satyres , celle-ci est la plus efficace , en ce que I'exemple est plus puissant que le pr^cepte. L'historien ou le publiciste qui fait contraster les mcpurs des diflG^rens peuples, leurs vices, leurs ridi- cules, les erreurs ou les crimes de leurs gouverne- inens, les differentes causes de leur dissolution, de leur decadence, de leur chute, traite la salyre en grand. Voila le satyrique utile , s'il est vrai qu'on puisse citer une seule nation qui ait su profiler des lecons de I'histoire ! Cest ainsi que Tacte , dans ses Annales ^ a fait la salyre des moeiirs de Rome. Apres la satyre historique , vient la satyre propre- ment dite , du ressort de laquelle est tout ce qui porte atteinte aux mceurs , au goiit, a la foi publi- que; mais oii le poete ne fait que des sorties gene- ra les ^ et s'abstient des denominations individuelles. L'auteur parle ici successivement des difF(?rens au- teurs satyriques anciens , surtout d'Aristophane , d'Horace, de Juvenal et de Perse. Quant aux saty- riques francois modernes , il n'en dit qu'un mot , parce que leurs ouvrages sont dans les mains de tout le mondej et il finit par examiner ces deux ques- tions : « La satyre a-t-elle produit plus de bien que de « ma) ? est-elle utile ou nuisible? - S'il est un genre de satyre utile , quel est ce ■ genre ? »• Lii'res c/iwers. 141 Theatre. Les VoyAGEVBS _, comddie en irois actes et en vers^ ■par Armand Charlemagne j, representee pour la "premiere fois , siir le thddtie de la rue Feydeau , par les comddiens socidlaires de fOddon , le ij nwose an 8 ; prLv , i fr. So cent. A Paris y chez le Jlbraire, au theatre du Vaudeville, rue de Mai the ; et a son imprimerie , rue des Droits- de-l'Homme , n.'» 44 ; an 8, in-8.'' de 100 pages. IjE Vaudeville au Caire , comedie-folie en un acte et en vaudevilles y par les CC, Jour et LoNG~ CHAMPS , representee pour la premiere fois _, sur le theatre du Vaudeiille j le \Z frimaire an 8; prix , \fr. So cent. , avec des airs notes. A Paris, chez le libraire , au theatre du Vaudeville, rue de Malthe; et a son imprimerie , rue des Droits- de-i'Homme , n.° 44; an 8, in-8.'' de 47 pages. Le Carosse EspAgnol jOu Pourquoifaire F come- die-vaudcKnlle en un acte et en piose , par Ger- SIN , An NEE et Dejouy , representee pour la premiere fois y sur le thddtre du Vaudeville y le 14 nivose an 8; prix , i fr. So cent., avec des airs notes. A Paris , chez le libraire , au theatre du Vaudeville , rue de Malthe ; et a son imprimerie, rue des Droits-de-rHomme, n.° 445 an 8, in-8.** de 5i pages. Romans. NerINE y on le Mariage y histoire angloise , par F. Gaspard Lafont , 2 vol. in-i% y avec fig. Chez IJb Petit le jeune , quai des Augustins , et aux galeries de bois, au palais Egalit^. A Paris, an 8. 'Nerine y I'h^roine de ce roman , est fiUe de Tho' mas Adinklon , et d'une c^lebre actrice du theatre 142 Livres divers. tie Londros, qui meurt en lui donnant le Jour. Adlnkton fait lui-meme I'edncation de sa fille , et a I'ii^e de douze ans la fait sorlir de la campagne oil il I'avoit ^'lev^e , et J'emm'ene a Lotidres, vetue en homme. lis arrivent chez Fitzgard , leur parent, a qui onannonce la niort de N^rine, et qui, a celte nouvelle, traite avec le plus d'egards possible le bon AdinLton , dont il se croit deja i'lierilier ; il veut rnf-nie absolument qu'il n'ait pas d'aufre logement que le sien ; mais il change bien de sentiment lors- qu'il apprend que Ni'rine n'est pas niorte. Adinkton dispose tout pour faire d^bufer sa fille au grand theatre de Lonrlres, et meurt subitenient d'une h^- morrhagie. Misirist, B nley , parenfe de Nerine du cot^ de sa mere, vient s'emparer de la maison , et se declare lutrice de la jeune personne : bientot tons les meubles disparoissent , et mistriss Barley abandonne sa pupille apres I'avoir ruinee. Madame Sulnt-heon , jeune veuve francoise, prend N(?rine pour compagne de ses filles ; mais la jalousie gagne ]e coeur des jeunes personnes , et Nerine est encore ^conduite. Andi\ly , leur vieux maitre de musique, I'avoit prise en aniitie ; il lui offre un logement, meurt assassin^ le mf'tne jour, ef lais-e par son testament sa maison de la ville a Guiiielmiiic ^ sa gouvernante, et une jolie maison de campagne a sa jeune (?leve. Un escroc Spouse Guillelmine et disparoit avec son argent ; un vieil avare demande la main de Nerine, qui pourse debarrasser de ses importunes assiduit^s, quitle la campagne et se r^fugic a Londres, oil elle prend avec elle la trop contiante et malheureuse Guillelmine. Elle se travestit en homme pour plus de liberie J et fait connoissance avec un jeune homme nomme Andre Ij , neveu de son bienfaiteur, et qui ^toit a Londres pour plaider contre le testament qui le privoit dc la succession de son oncle. Prenant Nerine pour un jeune homme, il lui fait toute sa confidence, I'engage a le servir, et IS^rine promet de lui faire voir intss Adinkton. En effet, elle tient pa- role, et r^tonnement d'Andrely est a son comble, Lh'ies clivers. 143 en reconnoissant son Jeune ami dans Tnlss Adlnkion, qui lui fait preiient , a comple^ de qiinranfe gulnecs. I.e jeune Andrely, joneiir et libertln , Us perd an jeu , et , excedd de debaiiclies , tonibe nialade , et nieurt an milieu des plus aflieux tounnens. Afin d'evl(er les pouiftuiles de son amant avare , N(^iine vend sa maison de campagne, et en achette line voisine de Londres. Elie y fait connolssance d'un sir Tritcher, honuiie pnissamment riche, deml- phiJosophe et ^picurien , qui lui fait la cour, et lui piodigue tant de marques d'un v^rllable attache- ment^qu'elle se donne k lui ; mais I'liymen ehange bica sir Tritcher, qui devient bourru , jaJoux , et force la pauvie IN^iine a fuir de la maison apres une dispule tres-vive, dans laquelle il lui lance sa canne a la if te. Le lendemain on apprend la mort de sir Tritcher , et Gsorgcs , son neveu , accuse N^rine de I'avoir empoisonn^ ; elle est mise aux fers et pifte a ^tre condamn^e, quand Guillelmine ac- court et lui apprend cjue son epoux n'est pas mort , et qu'^tant d'abord lond)^ en syncope , il avolt donnd signe de vie au mojuent ou Georges le faisoit cnsfcvelir. Ccpendant Tritcher ne vit par. longtemps, et Georges s'emparant de tout, chasse JNc^rlne, qui est recue chez sir b'rancklin _, son avocat. Ell.^ place son argent chez le banquier Adams , qui fait ban- queroute le lendemain : la voila done encore sans nulle ressource, et de plus piivee de Guillelmine , qui meurt. B'.lle rencontre alors madame Saint-Leon, qui a vii ses trois filles se livrer au libertinage, et se repent amerement de son indulgence pour clles et de sacruaul^ pour N^rine. Le hasard lui fait con- noiire un jeune anglois, sir Bedford ^ qui devient amoureux d'elle , lui fail rend re son bicn par le fripon Adams, el ensuite I'c^pouse. ISerlne , malheu- reuse avec un vieux marl, ^prouve encore plus de chagrins avec le jeune, qui la d^laisse pour une femme perdue, qui bi^nlot apres le trahit et lui laisse voir sa perfidie. Bedford cede a rimpression de la vertu, et lentre dans son n)tnage, oii il vit 144 Livres divers, heureux avec sa soeur Caroline , sa Nerine , et une petite fille dont ils solgnent eux-ra^mes I'^ducation. Tel est I'extiait precis de ce roman , qui intdresse beaucoLip.Le fonds en est simple, les df?tails sont vrais, lescaracteies fortement traces, la morale excellente et le style soisn^, quoique de la plus grande sim- plicite. 11 fera^laisir a tous ceux qui ne cherchent dans un ecrit que la nature, et qui n'ont pas de gout pour le merveilleux et le gigantesque. T. D. Frederic et Jenny , ou VEnfantde la sacristie , jyar J. M. G.*"^ A Paris, au cabinet de Sombert, iibraire , boulevard Saint-Martin, vis-a-vis I'an- cieu op^ra , n.*' ii ; et chez Maradan , Iibraire , rue Pav^e-Salnt-Andre-des-Arcs, n.° i6j an 8 , I vol. in-i2 de 216 pages, avec fig. TJ Enfant de la sacristie est une foible parodie de \Enfant du carnaval de Pjgault - Lebrun , du moins dans les premiers chapitres. Des situations connues, des oaiacteies assez communs, et une in- trigue fort ordinaire, sont tout ce qu'on trouve dans cet ouvrage. Cependant il y a assex d'int^ret, et si l*auteur avoit cholsi un sujet plus neuf , II auroit sanb doute attache davantjge. Le role odieux d'une certaine madame Darcis , qui persecute ses amans , ei fait assassiner I'Enfant de la sacristie , apres I'avoir combl^ de ses faveurs j rimmoralite qu'on trouve dans le courant de I'ouvrage, ou I'Enfant de la sa- cristie abuse de son amante plusieurs fois , et meme dsns la sacristie , et oil on le volt , blentot apres, noyer madame Darcis pour se d«?barrasser de ses persecutions, etc., etc., rdvolteront sans doute les Iccteurs qui respectent encore les moeurs, T. D, Table des articles contenus dans ce numdro. HiSTOIRE. Testament de Kang-Hy, ?mpf reiir de la Chine et des df-ux Tartaiies orieotales et sepienirionales ; ira- iluil et enrichi de notes , par Jos. de Grammont f missionnaire k F^kin. 8 Geographie. Extrait de deux Memoires du gene- ral d'aitilleric Andr^ossy , rela- lifs a I'AEgypte. So Ormitholocib. Trahi il^meutalre et complet d'Or- ni'thoiogie , ou d'Histoiie natu- relle des oiseaux; par P. M. Dau- din. 42 EWTOMOLOCXE. Rapp"*!! fait & la soclite d'agricul- tuie et des arts de Bonlogne- sur-Mer, par le C. Durnont- Courset, 64 V o T i. e z s. Conir.«ntlnop1eancienneetmodcrne, et Description des coles et iles de I'Archipel et de la Troade , par Jacques Dallaway \ traduit de I'aijglois, par An^re Mor^llet. (J3 GbammAirb. EUmens de laGrammaire ginerale, appliques h. la langue fran^oise , par R. A. Sicard: 81 Varietes.nouvellesetcor- respondance litteraires. socz^tes litt^baibes. Seciiti d'imulation d' Abbeville. 94 Institut national. f}^ Lycee des Arts. Ibid. Soci«ie de Medecin« de Paris. xo3 Museum d'HisloireNaturelle. 104 ConRESFONDAKCSt de Londres. xo* Ecosse. ii3 Russie. 114 Paris. iiS Cours i-iforniateur sur la plupartdes principales sciences. Z16 Ecoles centrales. 119 TU^ATBXI. Orphlse , ou la Partie de chassd. 120 Le Voisinage. lac Sterne \ Paris ,ou le Voyageur sen- timental. Ibid, Monsieur Guillaume, ou le Voya- geur inconnu. 192 II ne faut pas condamner Sans en- tendre. ia4 Charles Lebon , ou les Amours du quatorzieme si^de. xa$ Litres divers. Economie, Contrat Social des republiques, et Essai sur les abus religieux , po- litiques ,ciTils , etc. , parmi toutes les nations , el principalement ea France ; par P. J.-B. Hougaret. za6 M^decioe. Nordisches Archiv. fiir die Natur- und Arzney - Wissenschaft , ou ArcbtTei pour la physique ct I* ouedecuifi ^u Nord , redig4>es par le professeur Vfoff. Ibid. Philologie. Hercules Fttrens , specimen novaz recei^'ori is tragoediarum , L . ^uns^Seuecae , auctore Torkillo ( •■ • Sconomie politique. Ooftrine lur Ti^npor , pricedee dp quelques vues sur I'^conomie po- • Jitique en gen^eiiJ ; par Toussaine Guiraudet- i5o rhilosophi« morale. JKlementa metophysicajuris doc- trince, auctore Emnidnuel Kan- tio. Latine venitG* L. Koenlg. i3i Voyages. Premier Voyage «3e M. Byron h la mer duSud, completant la rela- tion du Voyage dej'amiral Anson, »»ec un extrait du second Voyage de M. Byron autour du nionde : ouvrage traduit de I'anglois, par ^1e C. Cantwel. Ibid. Voyage pittoresque de la Syr'e, etc. ; par le C. Cassas. Douzieme li- vraison. i53 Memoires historiques et plilloso- - phiques sur Pie VI , et son pon- tiiicat, jusqu'a sa morl. Ibid. Biographle. tucla^ pr^sentM ^ I'lnstitut n«- tional par Auguste-Savinien Lg Blond. 1 34 Les Vies des liomihes illostres de Plutarque , tradiiires du grec par Domiqique AiQard, PoKsie, Ibid, La Musique, poime, traduit d« Tespaguol de Don Thomas de Yriarle ; par. J. B. C. Grainvilie, et accompagiic de notes , par le C. LangU. i55 Quintus Horatius Placeus*'- i33 Littdrature. Essai sur la Satyre , par 1« CLajra, Th^ati^s.* Les Voyageurs, comWie en troI« actes et en vers , par Armandj Charlemagne* 141 Le Vaudeville au Caire, comidle- folie en un acte eten.vaudeTilles, par les CC Jouy et Longchamps. ibid* Le Carrosse espagnol , ou Pottrquof faire? com^die-vaudeville en un acte el en prose , par les CC. Oer- sin f Aanie et Dejou-y. Ibid. Ronians. N^rlne , ou le Mariage ,histoIre an- gloise , par F. Gaspard Lafont. ibid. Notice histOrifjue sur la vie et les Frederic et Jenny , ou I'Enfant dtf ouvragts de Jean-Etienne Mon- la sacristie ,par J. M. G.** 144 AVIS. Ceux.qiii ddsirent faire, annoncer leur« onvragfS 4ans quelques-uns des melUeurs journaux de TAlle- inagne, peuventen reaiettre un exeniplaire au bureau A^ ee joucual. (^"23.) FlorealanS. M A G A S I N ENCYCLOPEDIQUE, O 0 JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS, R t D I G i ^ar A. L. Millin. A V I S D E S E D I T E U R S. Le prIx de ce Journal est fix^ : h. 9 francs puurtrois mois, i8 fraiKS poui" Six mois, 36 Trams pour un an , tant pour Paris tjue pour les D^partemens , franc de port. On peut s'adresscr au Bureau du Journal pour se procurer tous les Livres qui paroissent en France et chcz I'ei ranger, el pour tout ce qui coocerne lu LjlM-auie ' aocienn* et uioderne. V>E Journal, auquel la plupart des hdnraies qui ont un nom distingu^ , une r^jputation jus£ement ac-. quise dans quelque partie des arts ou des sciences, tels que les citoyens Dolomieu, DksgEJ{Ettes, SiLVESTRE DE SaCY , FOURCROY , HaLLI^, HER- MANN, SCHWElGH.flUSER, LaC^PEDE, LaNGLES, Lalande , Lagrange , Lebrun, Marron, MeNTELLE,BaHBIE du B0CAGE,M0RELLET,N0Er, Oberlin, Chardon la Rochette, Caillard, VAN-M0NS,TRADLLf,L£VElLL6,C0USIN5Cuvi£R, Tome FI. ( br An. ) Geoffroy, Ventenat, Cavaniller, XJstert, BOETTIGER , ViSCONTI, ViLLOISON , WlLjL-EW ET, WiNCRLER, e(c. ont fourni des JVI^moires, contient I'extrait des prlncipaux ouvrages nation^nx : on s'at- tache surtout a en donner une analyse exacle,et a la faire paroitre le plus piomptenient possible apres leur publication. On y donne une notice des meil- lenrs Merits imprimis chez IVtianger. On y insere les m^moires les pins interes?ans siiic toufes les parties des arts et des sciences; on choisit principalement ceux qui sont propres a en acc^ltrer les progres. On y publle les d^couvertes ingenienses , les inven- tions utiles dans tous les genres. On y rend comptc des experiences nouvelles. On y donne un precis de ce que les stances des soci^tes littdraires ont ofFert de phis int^ressant; une description de ce que les de- pots d'objets dVts et des sciences ren^Synent de plus cujieux. On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages des Savans, des Litterateurs et des Artistes distingues dont on regvette la perte;.enfin, les nouvelles litt€- raires de toute espece. Ce Journal est conapos^ de six volumes in-B." par an, de 600 pages chacun. II paroit le premier de chaque mois. La livraison est divisee en deux nu- pieros, chacun de 9 feuilles. On s'adresse, pour I'abonnement, a Paris, au Bureau du Magasin Encyclop^dique, chez le G. FuCHS , Libraire , rue des Mathurius , hotel Cluny. . . , C chez k veuve Changuion et d'Hengst. A Amsieidam, ^ ^^^^.^ Vaa-Gulik. A Bruxellcs, chez Lemaire, A Florence, chez Molini. A Francfort-sur-le-Mein, chtz Fleischer. A r> k i chez Miinget. A Geufeve , -^ ^.j^^^ Paschoud. A Hanjbourg , chez Hoffmann, A Leipsic, chez Wolf. A Leyde , chez Ics f rbres Murray. A Loudrcs , chez de Boffe , Gerard Street. A Strasbourg, chc7. Levrault. A Vienne, chez Dcgen. A Wesel, chez Geisler, Dircctenr des Fostes. \\ faut afirauchir les lettres. PHYSIOLOGIE. Reflexions critiques surun oiwrage ay ant pour litre ^ Traite des Membranes , par le C. B I CHAT, L/anatomie liumaine fut loiigfemps un champ fertile en d^couvertes. Une multitude d'objets in- connus se presentoit de toutes parts aux recherches de ses premiers cultivateurs , et \^% r^compensoit ampleaicnt de leurs p^nibles travaux ; mais , a me- sure que la science fit des progres, les d^couvertes devinrent plus rares et plus difficiles ; et de nos jours, si Ton excepte les derniers travaux de Mas^ cagiiy sur le system e lymphatique, la description faite ^AY Soemmering de la tache jaunequi se trouve au fond de I'aeil , et I'histoire qu'a donn^e Scarpa de quelques branches de I'arbre nerveux suivies dans certains organes oii jusqu'a pre^sent elles avoient ^chappe a la sagacity des observateurs , on ne voit rien qui puisse meriter ce nom parmi les travaux des anatomistes. Cependant un nouvel ouvrage paroit ; le grand nombre de fails anatomiqucs qu'il renferme , mo- tive sa publication. Je le recois avcc empressemenr, je le parcours avec avidite, et j'cn acheve la lec- ture , sans avoir vu se rcaliser de si brillantes pro- messes. M«?contcnt de moa espoir d^u , je rejette Tume VL T 200 Phjsiologle* le llvre avec deplt parmi ces ouvrages qui, comme le disoit un litterateur estimable , ne font que grossir le volume de la science , sans en augmenter le tr(?sor. Mais blentot les Journaux s'cn emparent et I'an- noncent par de pompeux extraits. Les uns le dis( nt entierement neuf ; d'autres soutlennent qu'un traits des membranes manquoit a I'analomie ; plusieurs, qu'il ajoute a la glolre de ranatom'e francoise ; il en e3t qui pr^tendent qu'il (^claire singulierement I'hijitolre de la sant^ et des maladies; enfin , s'il ^n faut croire quelques-uns , I'auteur a d^fcouvert une nouvelle vie dans les ligamens. Aucun journallste, plus juste ou plus instruit que les autres , n'a revendiqu^ les pr^tendues d^cou- vertes du C. Bichat , en faveur de leurs veritabies auteurs; soit ddfaut d^^rudition , soit plutot exces de complaisance , on se r^crie sans cesse sur la nou- veaute des fails que son traits renfermejet comme, dans les sciences , I'autorit^ de quelques indivldus entraine souvent les suffrages du plus grand nombre, j'ai cru devoir a la v^rit^, de publier que cet ou- vrage ne contient d'id^es nouvelles que pour ceux qui les ignorent ; blen convaincu que ces sortes de productions, semblables a une fausse monnoie, ont cours tant que le public n'est pas ^clair^ sur leur nature. Me??ibranes. 291 De hi membrane synouiule et de la secretion de la sjnoi'ie, Plusieurs anafomisfes , et entr'autres Bonn (i) et Nesbith jOnt avanc^que la capsule des articulations , arrlv^e a la circorif(?reuce du cartilage qui revet les exfr^mites des os, se continue sur ce cartilage et le recouvre en enlier. Le C. Bichat nou3 assure que la membrane qui enveloppe orbiculairement les arti- culations, parvenue a la circonference des cartilages articulaires , se r<^fl^i hit sur ces cartilages. Si I'oa trouve quelque nitrite dans cefte assertion , ce ne sera sureinent pas celui de la nouveaute. Cependant le C. Bichat , apres avoir reprodnit cette Id^e neuve, I'etaye de tous les ralsonnemens qu'on avoit d^ja allegues en sa faveur. Tous ceux qui savent distinguer la certitude d'une simple probability conviennenl que, malgre I'analo- gie demontr^e par Bonn entre les capsules des arti- culations et les membranes qui taplssent i'intfrieur des grandes cavii^s, et fourni's.sent. des enveloppes aux organes qui y sont contenus , cette opinion , tres- vralsemblable, ne peut cependant point ^irerigou- (i) Dissenatio de Continuationibus meinbranarum , Andrex Bonn. Lugd. Batav. 17C5, in-4.'* Voyez re rjuVn Hiseni les ameurs d'un recueil tres-ronmi et iies-esiime , Commenlarii de rebus in acientia naturali et medlcina ^estis. Lipsi;*', (oiu. XIII, p. I, p. 1 1 5. «' Membiaiiam articulorum iiiternam epiphysM Canilagineas « in junioribus, aut Cartilagineorutn o.ssium in eduliis, iainindni in- • vesliie , ex cl. Bonn obserrationibus ma^is conlnmarur. » Vv'vez encore A"ej^/M,Li'Cons d'osteogenie , Hailer, Bibl.'Oih. .mat. torn. II, Sandiyiirt ,Th<:iaur. Dis-scrt. seleclarum, loni. T, etc, etc. Ts ic)2. PJiyslologlc. reusement deniontr«?e , puisqu'il est iiiipossiljle de detacher le repll membraneux, du cartilage, ou de le distlnguer du p^richondre avec leqiiel il dolt se conllnuer. Mais, sans nous arr^ter plus longtemps a cette question peu importante en elle-meme, pas- sons h. I'examen de la secretion de la synovie. Les aneiens regardoient les paquet5 cellulaires rougeatres, places au voislnage des articulations, comme les organes destines a la pr(?paration de cette liqueur. Clopton-H avers crut y apercevoir des con- duits excr^toires, et les asslmila aux glandes con- glom^r(^es; raais le plus grand nombre des anato- niistes de ce siecle a r^voque en doute cette struc- ture glanduleuse ; plusieurs meme les out confondus avec le tissu graisseux qui environne les articula- tions {WinsloWy Beister y Borden j, Lieut and). Ce dernier avance menae que les recherches les plus exactes n'ont jamais pu lui faire d^couvrir de glandes synoviales ; il pense que la liqueur qui lubrifie les surfaces articulaires suinte de la face interne du liga- ment capsulaire. Aujourd'hui le C. Bichat s'unit a ces auteurs , et r^pete apres eux que les capsules des articulations sont les organes exclusifs de la s^cr(?- tlon de la synovie. Cette proposition, qui, si elle n'est vraie , est au moins vraisemblable ( ce que I'on doit soigneusement distinguer dans toute science de falts et d'observations ) , ne me paroit pas entlere- nient admissible. Quoique ces pelotons cell uleux, longtemps regar- d's comme des glandes synoviales , n'aient pas , avec les autres glandes conglom'r'es , une lessemblance Membranes. ^93 parfalte , et qiron n'y puisse dcraontrer ni grains glanduleux ni ooncluits excr^teurs , on ne pent n^an- moins s'emp^cher de Ics consid^rer comme en rem- plissant, jusqu'a un certain point , les fonctions , et d'adniettre cjii'ils ne solent de quelqu'utillte dans la s^cr^tion de la synovie. Leiir existence est constante; leurnombreetleur volume son ttoujoursproporlionnes a I'^tendue des surfaces articulaires ^ et a la frequence des mouvemens qu'ex^cutent les articulations au voisinage desquelles ils sont places. On les retroiive chez tous les animaux , pales et peu colores sur ceux qui ont garde un long repos; rouges, eminem- nient vasculalres , et ofFrant les traces d'une sorte d'orgasme inflammatoire, dans ceux qui, avant la mort , ont ^td forces a delongues courses, les boeufs venus a Paris des provinces 'eloignrfes , les betes fauves longtemps poursuivies par les chasseurs. Dans I'ankilose ils sont moins rouges et plus con- sistans que dans I'dtat natural- Lorsqu*attir^es par I'irritation que les frottemens d^termlnent , les hu- meurs affluent de toutes parts vers une articulation qui est en mouvement , n'^prouvent-elles point , en traversant ccs paquets glandulo-cellulaires, ime mo- dification partlculicre qui les rend plus propres a la secretion de la synovie ? Ce ne seroit pas, dans le corps humaln, le seul exemple de parties dont racfion n'est que sccondaire et concurrcnte a celle d'autres organes , princlpalcnient charges d'une se- cretion dont les mat^riaux sont contenus dans le sang qui les traverse. On objectera ,8ans doute , que cet appareil pr^paratoire ne se trouve point au voi- T 3 ^94 Phjsiologie. sinage des grandes cavlt^s ; mals , outre que la na- ture chymique et les usages de la synovle ne sent point exactetnent les memes que ceux de la liqueur que secretent la plevre ou le pt^rltoine, pour etre analogues, deux choses ne sont pas idcntiqucs.L'es- prit liumain , naturellenient paresseux , aime a trou- ver des analogies qui soulagent sa foibksse , et lui ^pargnent la peine de rechercher les differences. Je sals bien que, pour prouver que le mecanisme de la secretion synovlale, exaclement 'semblable a celui du llquide qui mouille rint^rieur des grandescavlt^s, n'a besoin , comme lui , que d'un simple appaieil incmbraneux ; on r^pete a cliaque instant, de mille manieres, et jusqu'au degout, que la nature, avare de moyens, est prodigue de resultats ; qu'elle fait derlver de la meme cause une multitude d'effets dif- f^iens, etc. etc.; mais, sans entreprendre de d^- inonlrer I'absurditd reconnue des principes ra^apliy- siques dans les sciences naturelles , n'est-il pas plus raisonnable de reconnoitre, avec les pKllosophes , que la cause primitive peut se transformer de mille manieres, et que ses modifications innombrables , d'oii naissent les differences des ( ffets qu'elle pro- dult,sontrenfermees dans une esendue qui d^passe les bornes ^troltes de nos conceptions, et a laquelle rintelligence humaine nepeut asslgner de llmites? Dans le cours de cette discussion sur le systeme synovial, j'ai toujours employ^ le terme secretion pour exprimer la fonction par laquelle la synov.e est transmise aux surfaces arliculaires. Le C. Bicbat s'efforce n^anmoins de prouver que c'est une exha- Membranes, 2^5 lalion, et non point une s^crCCvow, il se fonde sur le defaut de glandes Interm^dialies entie Irs vals- seai)x sanguins et les conduits exhalans, glandes qui , selon liii, existent dans tout organes^cretoire. Comma il ne nous avertit point des moiifs qui lui font pr(?- f^rer I'hypothese de MalpigUi au syst^me de Uuysk ^ \f ne puis que lappcler IVtymologie du mot secre- lion , pour faire sentir toute la futility de Ja distinc- tion qu*il pretend ^tablir. Ddrlv^ du verbe latin secn-nere , il exprime , dans le langage des physio- logistes, cette fonction parlaquelle un organe quel- conque s^pare du sang les mat^riaux d'une liqueur qu'il prepare en verlu d'une force qui lui est propre, et forme son caractere distinctif. Or, d'apres cette definition , tirf'e de I'dtyraologie du mot et de son acceptlon gene'ralement recue, est-on fondd a ^ta- blir une distinction entre Taction d'un organe mem- braneux qiii secrete la synovie, et celle d'un organe qui secrete toute autre liqueur? N'y a-t-il point, dans tous les cas , elaboration d'un nouveau flulde qui n'exis'c point dans le sang dont ses t'l^mens ont et<5 s^pares? Le tcrme d'exhalation que I'auleui' subsf itue au mot sc^cre'lion , ne donne-t-il point une idee fausse et I'exbalation , pb(?noraene puremcnt physique, et qui exige I'air pour dissoudre le lluide qui s'exhale, peut-elle avoir lieu entre des surfaces absolument cont-gues et qu'aucun intervalle nc s^- pare ? Cependant cede distinction paroit au C. BIchat d'une tres-grande importance; il ne croit pas memo devoir se dispenser de discuter I'opinion, depuis longtemps oubllee, de ces auteurs qui comparoient T 4 ig6 Phjsiologie, ]a secretion de la synovie a la filtration d'nn fluide a travers le tissu d'une ^tofFe, dont il gagne tonjours la partie la plus Iiif^iieure , sans faiie attention que dans cette liypolhese , la planle des pleds devroit €tre I'organe s^cr^teur de toule reconomle. Rappeler de pareilles encurs pour les refuter avec prollxite, n'est-ce point, comme le disoit Bacon , posseder I'art de faire naitre mille questions d'une seule , par des r^ponses toujours moins satlsfaisantes ? De peur d'encourir le m^me reproche, je passe de suite a ce que le, C. Bichat nonime Traite de Varaclmo'ide. Cette membrane dont le nom indique la t^nuit^ , qui a longtemps ^chappe aux recherches des anatomistes , confondue par quelques-uns avec les autres enveloppes de la masse c(?r^brale , va sans doute lui fournir matiere a d'impoitantes d^cou- veites. Avant d'analyser ses travaux , il est bon de rappeler que dans la dissertation dcja cit^e (2), (2) Il suffira de rapporter I'analyse qu'a > Comnieniarii de rebus in. scientia nacurali et rneJi:iRm gestis. Lipsla-, loai. Xlll. ^9^ Phjsiologie, organe,comme le perifoine par rapport aux visceres abdominaux; qu'elle I'enveloppe sans le contenirr dans sa propre cavity. Traducteiir fidele, iJ emploie les memes raisonnemens pour prouver la mcme opi- nion ; et, dans ce travail, on ne peut lui imputer d'autre tort que celul de taire Ic nom de I'auteur original. Aucun anafomlste n'Ignore que derriere le corps ^ calleux, ail dessiis des tubercules quadrijumaux , la pie-niere a'cnfonce dans les ventricules lat6aux par le troisieme ventricule, et qu'elle va former, dans ces cavites, les plexus choroides, la toile qui les unit et sontient les deux veines de Galien qui rap- portent au sinus droit , ou pressoir d'H^rophile , le sang dlstribu^ dans I'interieur des ventricules. Le C. Bichat croit avoir trouv^, dans cet endroit , une nouvelle ouverture par laquelle raraclinoide se pro- longe dans ces cavites. Si Ton deraande par quelle experience en justifie cette extension de la doctrine de Bonn, on r^pond qu'il se fait une secretion S(?- reuse dans les ventricules , que rarachnoide G?,t la seule membrane sereuse qui enveloppe la masse ce- r^brale , et qu'ainsi on doit la trouver partout ou Ton observe une s^cr^tion de cet I e nature. Si, peu satisfait de cette explication syllogistique , on de- mande comment il est possible de distinguer la dure- mere de rarachnoide , qui se continue en formant sa lame interne 5 on rt'pond que cette distinction , qui ne peut etre ^tablie par aucun precede anato- mique, qu'il est impossible de demontrer intuitive- ment, est facile a ^tablir par rimagination ; qu'elle Membranes. 299 esf prouv^e par le sen! fait de la scnjslt(? qui sVxliale tie la face intt rne dc la dure-nicre, membrane fibreiise qui ne pourrolt rrmpllr cette fonction, si un feuillet s^reux ne se rt^flechisscit sur elle. Jamais le C. Bichat n*abandonne son instrument favori , I'inductiou ana- logique , qui ne devroit ^trc employee qu'avec la plus grande r(^serve , et que Bagliii mettoit, a bon droit, au nombre des causes qui ont relarde'les pro- gres de la medecine. Membranes en general, Haller , voyant que foufes les membranes pou- voient ^tre r^duites en tissu cellulaire , par une ma- ceration prolong^e , n^gligea de distribuer en difF^- rentes classes des organes d'une m^me nature. Depuis cet illustre physiologiste , quelques medecins,et en- tr'autres le professeur Pinel, en ont distingue? divers ordies , d'apres leurs analogies de fonctions et de structure , et ces classifications ont jete une vive lumiere sur I'histoire de leurs maladies. C'cst done a tort que le C. Bichat se plaint que les membranes n'ont pas jusqu'ici fixe I'attention des analomistesj que ce genre cTorgunes ajant rarement une existence isolee , na jamais ^t6 inclement examine par eux. Cette plain(e est d'autant moins fondle, qu'aussi- tot aprcs il reprpduit la division Stabile par le C- Pinel , des membranes, en muqueuses et en sereuses ou diaphanes. II y ajoute un troisieme ordre qui compiend les membranes fibreuses. Nous ne parlous point des membranes composees , Cbro-s^rcuses , s(?ro- 3oo PlijsioJogie, muqueuses , fibro-muqueuses. Ces subdivisions ne conviennent point a tons les temps de la vie ; ainsr le peiicarde est df^pourvu de fibres dans les jeunes enfans,elles ne s'y developpent que par les modifi- cations qu'introduit Paction vilale dans les organes cellulaires. Avant que le C. Bicbat publiat un traits des mem- branes, on savoit que la peau prolongde deniere les paupleres et au devant du globe de I'ceil , dans les voies lacrymales, dans les fosses nasales et les divers sinus qui y aboutissent , dans la bouche , et g^n^rale- jncnt dans toutes les voles alimentaires , adrlennes et urinaires , tapissoit I'int^Ieur des organes uri- naires , respiratoires et digestifs ; que dans ces par- ties , son tissu relacb^ ^toit continuellement abreuv^ par une liqueur muqueuse , d'ou leur est venu le nom sous lequel on les designe. Leroy de Montpel- lier avoit prouve que la surface de ces membranes reniportoit de beaucoup , posn- I'etendue, sur celle de la peau dont elles ^manent , puisque , d'apres les calculs de ce m^decin , la surface d'ou s'exliale la matiere de la perspiration pulmonaire , offre elle seule une ^tendue ^gale a celle de I'organe cutan^. On savoit que la sensibility dont ces membranes sont douses etoit diversement modifide dans les divers points de leur ^tendue. Rega avoit ddmontrd qu'elles ^tablissoient une correspondance d'action entre les organes dans lesquels elles se prolongent ; et cette sympathie, ddmontrde par une multitude de phdno- menes physiologiqucs et patbologiqiies , parolssoit si bien ^tablie , qu'on a du s*etonuer lorsque le Memhratics. 3oi C. BIchat a avanc^ qu'cntre le prolongement de roigane cutan^ qui tapisse Pinterieur dej conduits semiiiaux et uiinalres, et le prolongement plus con- sjd- banfe; ses feuilies sont biplnn^es, et ses legumes sont arqne':^. L'autre , H. trifcHala ( tab. 3^3 , Hg. i ), est presque depourvue de lige. Les pe'tiolcs qui *'d- X % ■324 Botaniquc. levent de la lacine sont trlfoli^s. Les feullles sont ail^es , et les legutnes sont droiis. Le tioislciTie se rapproche inGnlment du desal- ■pinia , dont II ne diiTere que par les divisions du llmbe du calyce qui sont ^gales , et par son pefale supc'rieur qui est concave et plus court que les au- tres. Ce genre ne contient qu'une seule espece orlgl- nalrede laNouvelJeEspagne. M. Cavanllles anomni^ cette es^kce glandulosa (tab. 402), parce que ies ra- nicaux , les feulljes , les calyces , les fleurs et les fruits sont h^riss(5s de glandes. Le quatrieme se rapproclie aussi beaucoup , par son port, et sur(out par ses feullles bIlob^es,du Baiihi/na ; naa'is i\ en dirPere par quclques caracteres de la fructification 5 savoir , !e calyce dont les di- visions du llmbe sont tres-profondes et dont le tube persiste , et les ^tamines qui sont monadelphes. M. Cavanilles decrit deux especes de ce genre. L'une, P. inernris (tab. 409}, croit aux environs d'Aca- pulco. C'est \\n arbre de moyenne grandeur, dont les feullles pdtiolces sont dlvisees en deux lobes alguset dlvergens , dont les fleurs jaunalres et telntes de rouge sont disposees en grappes terminalcs , et dont les legumes, a peine larges de neuf millimelres , ont souvent plus de deux decimetres de longueur. L'autre , P. uculeala ( tab, 410 ), se trouve dans les environs de Panama. C'est un arbrlsseau a. stipules en forme d'aiguillons, dont les feuilles sont parta- gees en deux lobes obtus , et dont les fleurs late- rales et gcmin^es forn)rnt , vers le souimct des ra- nieaux, une grappe feuijlc^e. Melanges . 2ib LOUREIRA. Nous avons fait connoitre , clans le N.* 25 du Bulletin cle la Soclete philomalhlque , an 7 , ce nouveau genre de M. Cavanilles, qui, dans I'ordre des rapports, doit etre plac^ dans la famllle des Ti- thymaloi'des , apres VAleurites. Gynoplevra. Ce genre, dont nous avons fait mention au com- mencement de cet extrait , et auquel dolt se rap- porter le Mah'sherbia de la Flore du P^rou , doit {}tre reuni aux Passi flora L. , Municiiia Juss. ( Yoy. Cav. Monad, pi. 2B7), et Tacsonia Juss. {Ibid, pi. 2-5., 276 et 277, et Smith icon. tab. 25), pour former une nouvelle famllle. Use distingue duP^ss/- Jlora par I'absence de la couronne frang^e, du Muh rucuia par I'absence du tube conique, du Tacsonia par I'absenee de I'involucre trifide urc{?ole et situd a la base du calyce; et II differe de tous ces genres par le caractere que fournlssent les styles Ins^r^s au dessous du sonimet de I'ovaire. M. Cavanilles dccrit deux cspeces de ce genre ; I'une originaire du Perou , G. tubulosa ( tab. 375) , se distingue par ses feuilles cparses, sessiles, lanceolces, In^galemenfc denlt'es et tomenteuses , par. ses fleurs disposces en <^pi serr^ au somraet de la tige et des ramcaux , par son calyce tubuleux ventru, dont les divisions du limbe sont lanc^olees, et par la capsule qui est plus longue que le calyce. L'aulre, qui se trouve sur les X 3 S26 Botanif/iie, monfagnes du Cliill, G. lineanfolia (tab. 376), a les fenilles alternes , lin^^alies et cilices; ses fleurs sent solitaires et axillaires ; le calyce infundibuli- forme est partage a son limbe en divisions ovales ; et la capsule est plus courte que le calyce. Quoique M. Cavanilles , dans la description des plantes nouvelles qu*il nous fait connoitre , ne se solt point asservi aux formes syst^matiques , quoi- qu'il n'ait n^glig^ aucun de leurs carai'teres essen- tiels, il est n^^anmoins quclques genres qu'il ne nous a pas et^ possible de rapporter a des families eon- nueii. Ces genres sont le Bu saria , vol. IV, p. 3o , tab. 35o ; XEucviphia J vol, IV, p. 48, tab. 372; et le Ccrvantesia J vol. V, p. 5o , tab. 476. Nous pre- sumons cependant que VEucriphia a quelques rap- ports avec les Hyp^ricoides, et que le Ceivantesia pourroit apparteriir a la seconde section des Kbam- noides. M. Cavanilles a donne a la fin de cbaque volume la liste de plusieur^^; plantes qu'il avoit deja publfees, et qui out ^td n^anmoins inser^es depuis , sous un ■autre nom , dans un ouvi'age intitule, Regli horti ma/riiensis plan I arum decades. Cefte enumeration , faite sur deux colonnes dans lesquelies correspondent les noms differens donnes aux memes plantes, sera d'une grande utility aux botanistes dont elle abre- gera le travail dans la discussion des synonymes. Terminons cet extrait, peut-etre d^ja trop ^tendu , en observant que les descriptions de M. Cavanilles sont claires et precises, que les synonymes, lorsqu'il a eu occasion d'en citer, sont tres- exacts, et que Melanges, 827 les figures, dans lesqiielles on trouve d^taill(?3 tous les organes de la fi net. float ion, sont aiissi nclles et correctes que celles des volumes precedens. On s'a- percevra aussi que M. Cavanilles a quelc|uefols de- posit les crayons de Flore, pour salsir le pinceau de riiistoirc (8). Dcpuis longteirips TEurope savanle a (8) C'csi ainsi que M. Cnvanilles , dans \i preface du cinquieme vo- lume , (lecrit I'affreux trcmblenient de lerre , survenu dans les cnrirons de Tiinguragua, une des montagnes les plus ^levees du Chill , qui en- glouiit ptusieurs viiies considerables, et bouleversa une vaste eiendue de pays. « Qiiam pliires igoivom! niontes existuni in Quittensi regno, quorum • viscera perpeti»o fervent, unde vapores densi, et saepe flanimje per « foiamina prodeunf. Fit etiaui ssppissljne , quieta terra , in ipsis rumor, • mugJtusque horribilis, qui terrje niotum prrenuntianf , cui reglo ilia • obnoxia semper exislif. Ab anno i7qr mugitus illi sonitusque frequen- « ter audiebantur in Tunguraguae viciniis ; cujus montis di'clivia, lava « tecta, igne inferno potius quam sole usta , ex^minantibus Antonio de « Pineda et Ludovico Nee tantus terror incldit , ut toti contremiscerent « et horrendo soaitu et intolerabili aidore per rimas et per foramin* « prodeunte. Praedixit Pineda , cujus infanstam mortem dolent amici " verique srientiariim cultores, eruptionem parari inrestissimam fera* «. cissimae region!; vcraque pra?sentisse declaravit eventus. Die eiiim « 4 februarii anni i797,hora septima matutina cum tribus quadrantibus , X Tunguraguae nilmine pranier soliium sereno , commoiis moniiura « risceribus , atque horum parlibus repercussis , concussior.e dilaceraiis, « immensiis terrjc tractus per quatuor niinuta iindiilaiiore iremuit tania « vi , ut nuniquani terrap motus major exstilerit , numquam durior cala- ■ niila-s , aul diiior rljdes hominum memoria conservata. Ictn, ut dicam , « oculi Hiulfa oppida corruerunt, alia tH Riobamba , Quero, Pelileo , « Palate, Pillaro montium ruinis cum virentibus obrnta ; alia Dliionum " Hanibato , Latacunga, Guaranda, Riobamlta , et Alausi fere fundiius •• eversa ; alia lerrae desessu , atque fluminum in conirarias partes .. fluxu varie alflicta ; alia demnm mirum in iiiodum commoia ftiere , • tuiiibus atque domibus ruinam minilaatibus : unde tania clades orta Si8 Botanique. place' I'aufeur des plantes monadelphcs au rang des botanistcs Jes plus distingufjs. Scs Iravaux lionorent « ut scxdeclm fere mille homines perierint illo primo et sequeniibus « terra; motibus. Horn eteiiim decima maliuina et qunrta vespertina ejus- « clem did' quartan februarii,post horribilem sonilunn terra iteruni treniuit, « tromuitque frequenter toto februario et martio miti concus.'-ione. Sed « die 5aprilis, borasecunda malutiiia cum Iribus quadraniibus,nova con- « ciissio accidit in destriictis oppidis adeo vehemens ut nisi jam prius fi ista corruerint , funditus procul dnblo tunc Fulssent eversa. * Hii- te^^^e nio^is insrquali str.ige immensum terrae spalium affecit « centum et quadraglnta leucis prodactum ab ortu in occasum , a mari « scib'cet usque ad iluniinis Napo ripns , ct centum et septuaginta ab « aquilone iu Africum, videlicet a Popayan usque ad Piuram. In hujus It iracius quasi centro jacet destructa legio quae quadraginta leuras coni- «c pleclitur a septentrione ad austrum , inter Guarandam nempe et Ma- « chache ; viginti vero ab ortu in occasum. Hulc luctuosse terrse quon- V daiu fi'racissimse , frnctuum varictate et copia prse ceteris diviti , ho- « minnmque numero ampliori , tanquam non unica terrje motus pcstis « sufliceret , a!ia miserrima erenit quae luctum et stragem complevlt. «c Desederunt lerrac , cavemas horridas monstrantes ; ruerunt in valleji « nionlium cacuniina , e quorum visceribus torrenies prodiere ex lique- « facta et foetldissinia materia tanta copia , ut valles plus mille pedes « amplas et sexccntum profundas brevi tempore impleverint , domos, a virentia , sepelientes. Haec materia purissimas aquae scaturigines aiit «« destruxit aut conspurcavit : paucisque diebus in saximodum indurala cc flurainum cursus impedivit , quorum aquae in opposita refluenies per « 87 dies reglonem prius siccam in lacum converterunt.. « Miranda quaedam in hac catastrophe evenerunt phsenomena , quo- « rum duo indigitabo, ceteris praetermissis quae hisiorise auciores eluci- « dabunt. Ubi prinium terra tremuit , lacus Qiiiiotoa dictus , baud • procul ab LisIIve oppido Latacungae ditionis , inflammatus fuit , ejus- « que calor armenta quae in viciniis pascebantur suffocavit. Prope Pelileo « urbem nions erat niira; magnitudinis La Moya nuncupatus , qui ocuii « Jclu ruit , eodemque temporis moment© flumen ingens vomit conspur- ,• cat£E ac foetidissimae aquae quqd urbis vestigia penilus delevit, su* « perstitesque cives volutavii, arripuit, sepelivil. Melanges. 8:29 la nallon espagnole , et mc^ritcnt d'^lre accuelllis avcc un veritable interet par tous les amis de la science. E. P. Yektei^AT ^membre de rinstitut national. ' Mulr.i in hac deformara regione naturae Invesligator invenict scltu * digna. Fragmenta audio inde in Hispaniain Iransporraii examini « subjicienda. Verum tamen noii In Us gemina soli mutailo , verjeque - phceiiomenorum caussac invesligarl debent ; sed in loco ubi elenien- « torum pugna cxititit €t ruinse perslslunt. Hoc proculdubio faciet Frl • •< dcricus Alexander Humboldt , qui regis nostri veniam obtinuit invi. - sendae provincise. « LIITERATURE ORIENTALS Nachricht TOn einer merhpilrcligen liite- rarischrn Betrii^ercj , aiij cincr Reise nach Sizilifn^ ini Jahre 1794; von J. EAGER , aiif der hohen Schnle zu Pavia Dohiom, Leipzig, luid Erlani^cti , 1799. Eela TlONcViine insi^ne imposture litteraire dtcouverte clans un voyage jail en Stcile, en 1794; par M. le D. II ACER- Traduit de Pallcniandj a Eriang, chcz J. J. Palm, 1799. V ES deux ouvragrs dont nous reiinissons rannoncc , nesont, a propiement parler , que deux rddactions de la meme relation, dont I'une est eciite en alle- mand,et I'autre en Francois. Cependant Ton Jrouve quelqueslegeres differences entvcces deux redactions; et I'ediiion francoise contient une preface et une autre addition importanle qui ne se trouvent point dans IVdition aliemande. M. Hager, auteur de cet^e relation, est avan- tagcusement connu dans la litterafurc, par une dis- sertation savante sur I'afHnit^ des Hongiois avec Its Lapons, dont nous avons deja eu occasion de parlor en rendant coniple de Touvrage du D. Gyajmathi surraffinit^ dc la langue honjoise avec les langues Criliqiie. 23 1 d'orlglne finoisc (i). La relation qu'Il vlent de pu- blier a pour olijet rouvrage in)[)rlrne a Palerme, sons les auspices ile nions?gnor Airoldl , archcv^que d'H^- raclt'e , jiigc de la legation apoUolique ef de la mo- rarclne de Siclle, ct sous le tilre de Codice diplo- viatico di Sici/ict sot to ilgoi^emo degli ydrahi , jiubLl' cato f^er opera e sliidio di A'fon^o Airoldi , etc; et celui qui est intitule Codice Normanno ou Libro dslCansiglio d'Egitio. Dans I'extrait que nous alions donner de cette relation, nous ne ferons qu'exposer le jugement de M. Kager , sans nous perraettre d'adoptpr nous-ra^mes aucune opinion. Cette reserve nous parojt n^cessalre dans un proces aussi grave, dont les piec;es ne sont point encore entlerement entre les mains du public. Le manusciit arabe, regarde comme Toriginal du Codice diplomaiico , appartlenl a I'abbaye de Saintr- Martin, situ^e a trols lieues de Palerme. II fut acquis en 1744 pour cette abbaye , et avoit appartenu pr^cedemment a D. Martino la Farina , maiquis de Madonia, qui I'avoit apportd a Palerme avec dau- tres manuscrlts et diff(?rentes curiosites , en revcnant de I'Escuvial dans cette vllje , sa patric. Ce n^a- nuscrit est in-4.'', ct contient 279 pages, ou plntot, comme on lit dans I'edltion allemande , 279 feuil- lets' En T782 , Mohammed ben-Olhman, ambassa- deur de Maroc a la cour de Naples, rctournant a Miquenes, fut oblige de relacher a Palenne, et alia (1) Yoyez le Mag.win enc ycIopJdifjue, aniiee IV, t.YI,p- S6. 332 LllLcrature orientalt, visiter Tabbaye de S. Martin. II etoit accompagn^ de Joseph Vella, maltois , chapelain de I'ordre , et dans ]a suite abb^ de S. Pancrace, en Sicile, qui, parlant la langue maltoise , qui n'est au vrai qu'un arabe corrompu, servoit d'interprete a I'ambassa- deur, pendant son s^jour en Sicile. Les nianusciits arabes que poss* correspontlance , que I'emir ou prince, pere de la « princesse arabp Aziza, qui a donne le nom a un « chateau sarrazin des environs de Palerme, <5toit ■ enterre dans la mosqu^e dudit chateau. On de- « mande done la permission d'y fouiller au prince " de Cas(el-Reale , propri(?(aire du chateau. Vella , «« le livre a la main , indique aux fossoyeurs, conime " un necromance, la place indubitable oil, d'apres «• le passage du texte , devoit reposer I'c^mir ; et " voila )e squeletle indique qui se trouve. Qual H prouu ///(r/o-o-Zorc^exclameritalien dans son enthou- « siasme , polremo noi aspettarci , per convincerci ^ « chs il munoscritto hd tuttl i caratterl di veracita /... «' Cependant le manuscrit, qui truite de toute autre •« matiere, ne dit pas un mot de tout cela ; ct une •' preuve qui paroissoit si evidente , avoit fort peu « cout(? h Vella. » Je dois aussi rapporter quelques autres traits propres, si M. Hager, quiles rapporte , a ^i€ bien instruit, a faire connoi(re la condance due an tra- ducfear da pretendu manuscrit du Codicc diploma- tico. Consulte sur I'usage auquel avoit scrvi un petit cofFre couvert d'l voire et orn^ de lettres arabes, que Ton conservoit dans le tresor de la chapelle royale, Vella dit qu'il avoit servi a conserver le saint Viatique, et que I'inscription avabe ^toit le Punge lingua. Sur robjection qu'on lui fit, que cet hymnc n'avoit tie compose que dans le treizieme siecle , longtemps apres IVpoque des Arabes , et celle meme des Norraands, il dit qt^e le coffre avoit scrvi Crhiqiie, 'S3y servi a garder les rellques des princes des apulres. L'inscription fut ensuite expliqu^e par M. Pclagio, professeur de langiie arabe a Rome , et par M. Tychsen de Rostock; et cette interpretation, que M. Hager ne nous fait pas connoitre , prouva la i"u- tilite des assertions de Vella. Dans une autre occasion, consulle sur un petit manuscrlt turc , il repondit qu'il conlenoit I'liistoire de la Sicile. Ce manuscrit, cependant , n'etoit qu'un recueil de prieres en langue turque, ainsi que le reconnut M. Callcja , professeur d'arabe a Malte. Un onyx, trouv^ pres de Sora , dans le royaume de Naples, orn^ d'une It'gende arabe en lettres cu- fiques, et achet^ pour le roi , par M. Daniele, secre- taire de Pacad^mie d'Herculanum , fut pr(?3ente a I'abbe Vella. II n'h^sita point a assurer que c'^loit I'anneau nuptial de Roger, fondateur de la monar- chie de Sicile. M. Hager a fait graver les caracteres arabes qu'on voit sur cet onyx, sans en donner I'ex- plication. J'en donnerai la lecture et I'interpretatioa a la fin de tette notice. Enfin, on trouve dans VC'd\l\on allemande de la relation de M. Hager , une bevue singuliere de Vella. L'arabassadeur de Maroc , dont nous avons parle, se nommoit Mohammed ben-Othraan. Vella, qui n'etoit pas fort au fait de la lecture de I'arabe, hit toujours , dans sa signature, Mahdju i\\x lieu'de Mohammed; et au lieu de suivre I'ordre des mots de droite a gauche, ii les lisoit de gauche a droite et le nommoit constamment Olhman bsn-Mahdja. Le suGces du Codice diplomutico , connu aussi sJUi Tome J' I. y 338 Litterature orienlale, Je nom de Code Martinien , parce que le nianiiscrit aiabe appartenoit a Tabbaye de S. Martin , et dont il avoit d^Ja paru six volumes , encouragea I'abbe Vella ; et Ton vit paroitre a Palerme, en lygB, le premier volume d'un nouvel ouvrage, sous le titre de Kitab divan mesr 3 ou Libra del Consiglio d^Egitto , c'est-a-dire, livre du divan d'iEgypte, que Ton nomma aussi Code Normand. Get ouvrage fut im- prim^ anx frals du roi. II en parut en meme temps deux editions , dont la principale, de format in-folio, contenoit le texte arabe a cot^ de la traduction , imprim^ magnifiquement avee des caracferes de Bodoni , et etoit orn^e de planches qui repr^sen- toient les restes des anciens edifices arabes de Pa- lerme. Le manuscrit original avoit ^t^ , disoit on, envoy^ de Maroc a I'abbe Vella , par la vole de Livourne. 11 avoit ^t^ tir^ de la bibliotheque de Fez. L'ouvrage contient la correspondauce entre le» princes normands , le comte Roger et le due Robert Gi\iscardi , et Almostanser-billah , le huitieme des Khalifes Fatimis , et le cinquieme dcpuis Almoezz qui avoit ^tabli la domination de cette dynastie en iEgypte. Ce code est composd de deux parties ; la premiere, en quatre-vingt-treize chapitres , contient la premiere legislation , publiee par ces deux princes ; la seconde renferme trois cent quinze chapitres de lols, publiees a Messine par le comte Robert. II parut Strange, dit M. Hager, que des lettres ^crites par deux princes dont I'un avoit reside en Sicile et I'autre en ^gypte , dussent se trouver h I'extr^raitd occidentale de I'Afrique, plutot qu'an Critique, 339 Caire ou a Palerme. On fut encore plus surpris, lit- on dans la relation alleniande, quand on enfendit dire que ce manuscrit contenoit les lois du comte Roger et du due Robert, lois dont ni Terapereur Fr^d le Mag««in encyclopedlque , aan^e III , t. Ill, pag 55 352 Littdralure orient ale. nient a I'opinion des savans Ass^mani de Padoiie, et Tychsen de Rostock, que ces venes ^(oient des tesseres, ou des marques d'immuullt' de quelques charges publiques. Cette opinion cependant est pour le moins probl^raatiquc ; elle n'a point ete adoptee par Adler ; et je persiste a croire que ces verres ^toient une sorte de monnoie fictive, destinee a tenir lieu de la monnoie de cuivre. Je n'aurois pas cru n^anmoins devoir relever ce que M. Hager dit eti passant de ces verres, si je n'avois quelques nou- velles observations a faire sur la monnoie de verre du chevalier Nani, Lorsque je fis Imprimer la notice des monnoies arabes que je viens de citer, je ne connoissois le verre du chevalier Nani que par la description qu^e^i avoit donn^e M. Assemani. Dans la l^gende de ce verre , M. Ass(?manl llsolt niitlvnan Jcls ischvin Tiha- rouba vafir. J'observai que le mot mithman ne me paroissoit point arabe ; mais , comme M. Assemani m'assuroit qu'on lisoit ainsi sur le verre, je supposai qu'il pouvolt signtfier valeur. Depuis ce temps, j'ai recu de M. Assemani un dessin exact de ce verre , et j'ai reconnu , a la premiere inspection, qu'il ne fallolt pas lire mithman ^ mais milhkal. Ensorte que la legende entiere doit etre lue ainsi : Mimma amar bihi Obeidallah ibn Alkhabkhab milhkal f els ischriii Tiharouba vafir , et signifie : Cette piece est du nombre de celles dunt la fabrication a die ordonnde par Oheidullah y fils d^ Alkhabkhab , pour valoirun milhkal de monnoie de cuivre , du poids de 20 kliarouba forts. Je donne ici la representation de ce verre et la le- gend e Critique. 353 gende , en caracferes arabes oidinulres ( Voy. la PI. fig. B. ). II me senible, et t'est aus-i I'avis de M. Adier , que cette Ic'gende, ainsi Iue,do!ine beancoiip de polds a ro[)inIon qui fait de ccs verrcs line mon- noie fictive, une sorte d'assignat (6). Ce ineme verre me paroit aussi propre a jeter du jour siir Tepoque a laquelle remonte I'usage de cet(e monnoie. Je crois , en eH'et , avoir reconnu quel est le persoiinage par I'ordie duquel celle-ci a ^(e faile. La prononciation da nom ObeidalJali ne soufFie aucune dlfficulte ; nials ce nom est tres souvent con- fondu par les copistes avec celui (X'Ahdalluh. fl n'en est pas de meme de celui que j'ai prononc^ d'apres M. Ass^mani , Alkhabkhah. Sa prononciation est ties- incertaine, faute de points diacriliqnes. La premiere lettre de ce nom , en faisant abstraction de I'article al ^ pent etre im djim , on un /ui , on un hha ; la seconde peut etre un ba , un ta , un tha , un noun ^ on un J"''; ^a troisieme peut etre un djim , un ha ^ ou un /v7irt;enfin, la quatrieme peut etie un bn , un ici , ou un tlia. Elle peut encore facilement se confondre avec le noun. On voit quel nombre de permutations peut r^sulter de la valeur incertaine de ces quatre lettres, Aussi le personnage dont il est ici question est-il nomm^ par Cardonne ( Hist. d'A- frique, 1. 1, p. 162 et suiv. ) AbdouiUih ben Alhadjab ; et par Eutychius ( t. II , p. 386 ) Abdullah ben Al~ hidjan. Elmacin (p. 84) le nomme Abdallah ben (G) Peur-C'tre !es diffeientes couleius i!e ces verres inii'qr.oleiu-elles diffc^ientts T.ileuis, Alors elles auroitiit teou lieu de type. Ton^c VI. Z 354 Lllteratnre oiientale. Alsekerl ; Renauilot I'appelle ( Hist. Patr. Alex. p. 199, 201 , 202 ) Oha'idaUali quidain. MakrizI le nonime toujoins ObeidalUih ; quant au second nom , comme les nianuscri(s ne sont point d'accoid sur sa ponc- tiiatlon, je ne puis la determiner avec certitude. lis paroissent cepcndant s'accorder a \)rononcer yilhidjab ou Alliibhab , et connme ce dernier mot signifie en arabe brevis et dcfonnis , ce qui pent le faire regarder corame un sobriquet, je nomraerai ce personnage Obeidu II ah ben-AViibhab, De quatre ou cinq passages de Makrizi oii II est question de cet Obeidallah ,il r^suUe qu'il fut nom- m^ intendant du kliaradj , ou de la capitation en ^gypte , par le kballfe Hescham , fils d'Abdelmelek ; qu'il augmenta cet impot d'un kirat par dinar, ce qui occasionna des soulevemens parmi les clir^tiens , en I'annee 107 ; qu'en I'ann^e sulvanle Alhassan ben-Youssouf, gouverncur d'^gypte , demanda et oblint son rappel , a cause de I'inimitie qui r^gnolt enlre lui et Obeidallah ben-Alhibliab j que celul-ci avolt pour lieutenant, dans I'exercice de sa charge, son fils Alkassem ben -Obeidallah ben-Alhibhab , qui ballt , a Djizeh, un bourg nomme Tersa , et qui succeda a son pere , en I'an 116 , quand celul-cl passadans la province d'Afiique dont II venoit d'etre nomme gouverncur. Makrizi lui donne, en un en- droit, le surnom A^Alsdlouli. On peut voir, dans Renaudotj de grands details sur les vexations qu'il fit soutFrlr aux Copies; et Cardonne rapporte sa fin malheiireuse dans I'endroit que j'ai cite. II me paroit done deniontr^, par le verre du che* Critique. 355 valler Nanl, que l*usage de cette monnoie renionJe au moins au commtiiccment da second siede de rii^g.re Le second objet dont je dois purler ;c;,c'est Ponyx trouv^ a Sora, pres de Naples, que M. Hager a fait graver, et que Vella assuroit ^tre l'ar?neau nupfial de Roger. Cet onyx porte une It'gende arabe,et iel'aifaltgraver(Voy.laPJ.fig.A.).SIjelisbienceUe devise, elle n'appartienr point a un musulman,mals a un Chretien. Elle slgnifie a la lettre : In nomine All qui refugium qucesiemt , surr.>xit , vidit , et non C erut J sulus ; ce que Ton pcut traduire ainsi : - Celui qui avoit mis son refuge dans le nom d'AH , - s*est lev^, et a vn qu'il u> avoit point , pour lul , - de salut. .. C'est done , a ce qu'll paroit, unj sorte de satyre de la confiance que les Arabes de SIcile, partisans d'AIi , comnie les khalifcs Fatimis auxquels lis obe'issoient , met^olent dans le nora et les m^riles de cet imam. On pourrolt m^me donuer a cette devise une application historique plus* pre- cise , en supposant qu'elle a pour objel le Kaid Ali ben-Nama, surnomm^ Ebn-Alhawasch , qui, lorsque Roger soumit la SIcile, ^tolt maitre d'Agri- gente et de Casriana (Castro Giovanni, anclenne- menl Enna), Ces deux places furent les seules qui soutlnrent , pendant quelque temps , I'efFort des armes de Hog.r. Ali ben-Nama soutint meme un si^ge dans Casriana, apres avoir a^ baitu, devant ce(te place, p^^r Roger. ( Voy. Anual. Mod. ed. d'Adler, t. Ill, p. 277-279.) On pourrolt done supposer que cetie pitrre lut grayce pour Roger, Z % 356 Litterafure orlentale: apres qu'il eut vaincu All ben-Nama ^ qui avolt inutllement compte sur la protection d'Ali dont 11 poitoit le nom. J'avois fait part de ces conjectures a M. Hager, qui m'avoit communique una copie de cette pierre gravee; mais je soupconne que ma r^ponse ne lui sera pas parvenue. Au reste , je soumets cette expli- cation au jugement des savans (7). S. DE S. (7) On sera peut-etre bien aise de trouver ici les motifs et le prononce de la sentence rendue contre Vella. Void ce jugement tel qu'il m'a ^te transmis : Motivum. Hand dubitandurn censuimus , Vellam liistoriam rerum Siciliensium sub arabum imperio , si non ex codice Marti- niano artijiciosi corrupto^ ex arabicis scripturis ^ plurimis etsi inscit^ admixtis , certk hausisse. Librum veto concilii .AF.gypti f impensis regiis eodem ipso instante excusum , ex aliis arabicis scripturis alicjud ex parte depromsisse , non paucis tamen adjec- tionibus et erroribus depravatum. Qutv apographa, Apses avoir cbserv^ que le travail de ces notices n'a vltn de coiTnum avec celui qui a lieu k cette bibliotheque pour la confection du catalogue, le C. Dacier mon.'re la difference de I'un et de I'autre; ensuileils'atiaciieanousdonneruneconnoissanceplus particuliere du prrmier. •« Examen fait, dit-il,col- t< lation faite de ces manuscrlts , oil piusieurs ne font •' quer(^p^ter, abr^ger , alonger les aulres, voici les " ressrn'iblances et les differences essentieJJes que ces " mannscrits ont , soit enf r'eux , soit avec les ouvrages •I imprimes ; voici ce qu'ils ajoutenf; aux connois- M sances qu'on avoit deja ; voici ce qu'ils y changcnt . H voici ce qu'ih offrent de nouveau; voici les opi- •• nions qu'ils confirment ou qu'ils d^truisent, etc. •« Combien de services rendus , de peines (?pargn^es , • de faciliies procur(^es, de secours foutnis, de lu- " naieres r^pandues ! et voila ce que le comity des m manuscrlts ne cesse de faire, avec autant de suc- •« ces que de zele. « Ses travaux , ajoute I'^I^gant secretaire de I'aca- •• d^mie , cot d^-ja donn^ lieu a des decouvcrtes ou «• curieuses ou importantes dans plus d'un genre, a « la r^forme de beaucoup d'erreurs , surtout dans « riiistoire des difFerens peuples, et en particuller n dans la notre, en ce qui concerne les moeurs , les «• usages des divers siecles, les ambassades, les n^- •• gociations, les trait^s, etc. » Le C. Dacier parle - Notices dc mamiscrits, 369 des deux volumes de notices fjul avolent (?l(? publics depuis 1787; ]e troisieme ^tolt alors sous pressej Dials I'academie en ^tant ni^contenle avolt tard^ k le lalsser paroifre, et il n'a vu le jour qu'apvcs sa suppression. Mais on a €\.€ bien d(?don)magd de ce qii'on peut y censurei* , par la publication du qua- trleme, renipll en grande partie d'excellens cxt raits dus aux savantes vellles du C. Sllvestre de Sacy. Peut-etre auroit-on souhalt^ , dans le d^pouilltment des raanuscrits, plus de cholx. Le C. Dacler, apres avoir avoud que le basard seul I'a decide, lepond ainsi : « Comment cboisir entre des ouvrages pres- •1 que absolument inconnus? et pourquol cholsir les •« ^pls, quand on a le cbamp entler a molssonncr? " L'^tablissement de ce comite , contlnue-t-Il, a •• pour objet aussi de faire revlvre I'elude des langues « orlentales, non moina n^cessalre au commerce, ■ qu'au progres de nos connoissances ; ^tudc trop K negligee en France, faule dVocouragement , et « jug^e si interessante par une nation voIsIne,lV- «« ternelle rivalc de la notre , qu'olie vient d'erlger " a Calcutta une acad(?mle , dcstlnee partlculicre- - ment a cultlvcr Its langues , a les pr-^pager, a les « rendre famlileres dans les pays de sa domination , « et el se procurer par la de nouveaux inoyens de ■ faire fleurlr son commerce , en acqueiant la glohe " d'avoir fait connoitre I'lnde a I'Europe. - Le comite des manuscrlts a d^ja piodult a crt «• egard les plus bcureux effets ; deja plusleurs horn. - mes de leltres se sont appliques avec succes a P^- « tude des langues arabe , tartare , svilaque, per- Z4 36o Melanges. « sanne, etc., et en ont donn^ des preuves incon- •• tesfables ; d^ja les superbes caracteres de ces dif- »« f(^rentes langues , apportes au commencement du «' siecle dernier par M. de Breves, ambassadeur a, «• ]a Porte, sont r^par^s et mis en ordre; d^ja des " compositeurs sont formes, et en etat de seconder " les travaiix des savans ; 6ie]A enfin ]a France pent t« reconqu^rir la superiority qu'elle avolt perdue de- •« puis plus d'un siecle , pour I'impression des ou- " vrages ecrits dans la plupart des langues de I'O- « rient. «« On s'est propose encore , en etabllssant le co- * mite des manuscrits, de ranlmer I'etude de cede •« antiquite, modele de gout en tout genre, qu'il ne *t faut jamais uegliger , de peur de retomber dans la M barbarie ; et en parliculier, I'etude des monumens «c del'histcire de tous les siecles et de tons les pays. a Qu'on ne croie pas ces etudes unlquement propres « a satlsfairela curlosite : tout ce qui Insfruit est utile; «• les recherches et la critiqiie du savant fournissent •« des materiaux et des reflexions au philosophe; la « philosophic fournit desprlncipes a la morale , et des «• vues a la politique. Tout se tient, tout s'enchaine ' manuscrlt des J^suiles n'en renferme que de choses appartenant a I'hlstoire. On trouve ici des observa- tions sur vingt-cinq de ces articles; elles m^ritent toufes d'etre lues, et ne peuvent qu'^tre utiles aux progres de la phllologie. On regrette seulement que I'auteur n'ait pas pouss^ plus loin sa collation , faite de concert avec son respectable ami FoncemAgne. II existe a la bibliotheque nationale et dans beau* coup d'autres, plusleurs manuscrlts grecs sur la chy- mie , ou plutot sur I'alchymle. Fabrlclus et L^on Allatlus semblolent meltre de I'imporlance a la con- noissance de ces ouvrages. Tout le monde certaine- Tnent ne pensera pas de m^me.« Quel profit, dira-t-on , ■ quelle utiiiteesi-il possible d'attendre d'ecrits qui « ne contlennent que des chlraeres et des reveries? " Mais ces chlmeres, ces reveries, portent un ca- « ractere de singularltd si extraordinaire, elles ont « ^td si universellement r^pandues sur la terre , elles " s*y sont si blen conserv^es malgr^ les persecutions " qu'elles ont essuy^es quelquefols, et malgr^ le rl- «« dicule dont on les a toujours couveites, qu'elles " peuvent, sous ces rapports, fournlr a un obser- - vateur attentlf la maLiere de reflexions tres-phllo- " sopbiques. Xi'alchyniie est une foiie ; mals celte « folie est si antique, et son origlne s*enfonce si « avant dans Ja nuit des temps, qu'a ce seul tltre « elle pourroit mi^rlter des dgards et des menage- « mens. Tout ce qui est ancien semble avoir des • droits a nos respects ; et ne respectons-nous pas •• dans la vieillesse jusqu'a ses foiblesses et ses d^- « lires?.... A travers les voiles dont la doctrine Notices de manuscrhs. 363 »« mysterleiise de nos anclens chymistes s'enveloppe, •« on cnfrevoit les idees que les anclens s'eto'ent « faites de la composition des etres, de la forma- «« tion des corps, du sysf^nie du monde. C'est en la • m^ditant, cette doctrine, qu'on pourroit en llrer « des ]iHi)ieres pour d^broulller le chaos de I'an- " clenne philosophic •« Nous croyons que ce moyen n'est pas a dedalgner, quoiqu'il soil incapable de rempllr I'objet qu'on propose ici. •• Le naturaliste, «« continue I'auleur, trouvera dans ces nianuscrlis " des notions sur les difTerentes substances naln^- » rales connues dans ces lemps si ^lolgnes, et le N littdrateiir pourra s'en aider pour mieux entendre •• les ouvrages de physique des anclens. Le chymiste • y verra se lever I'aurore de cette belle science, qui « bille aujourd'hui avec tant dVclat au milieu de " toutes les autres. ...» On ne pouvoit mieux pr^- tenter tous les avantages de la tache p^nible qu'on doit savoir gre au C. Ameilhon de s'^tre imposee. Apres quelques observations aussi judicieuscs que- bien exprime'es , 11 expose le plan qu'il compte suivie dans la notice de ces manuscrlts; il donne I'expHca- tion des sigues avcc lesquels les anclens alchyraistes cacholenl leur doctrine. Ensuite vient I'extrait d'un lexique grec qui se trouve repete dans les manuscrlts cotes 2826, 2827, 2829 et 2279 ^^ '* bibliotheque nailonale. II vcnferme les mots particullcrs dont les chyralstes anclens seservoient. C'et ouvragc est d'au- tant plus n^cessaire , qu'ils dcslgnoient les choses dont lis voulolent pavler , par d'autres qui n'y avoient aucun rapport ; ou ce rapport ^telt si eloign^ , que 364 Melanges, le vulgaire des lecfcurs nepouvoient I'apercevoir. Le savant Ameilhon en donneplusieursexcmplescurieux, ainsi que des ariicles de ce lexique miitiMs ou defi- gmes dans le glossaire grec de Ducange. « Toutes H ces nieprises, ajoute- t-il , et beaucoup d'autres « que nous aurons occasion de falre remarquer par " la suite, font voir combien il faut se d^fier da •• Glossarimn medicB et infimcB Groecitotis ^ et le be- " soln qu'il a d'etre refondu. Puisse le travail au- " quel je me suis d^vou^, etre utile a celul qui se- •• roit assez courageux pour entreprendre ce grand •• ouvrage ! »• Nous connolssons un homme courageux ; c'est -le savant Corai qui a rassembl^ beaucoup de mat^rlaux sur ce sujet ; et qui , ^tant n^ a Smyrne, connoit paifaltement le grec vulgaire , si necessaire a uue parellle entreprise. Au reste, nous faisons des voeux pour que le C. Ameilhon continue le d^pouil- lement des anciens chymistes , aveclememe gout et la meme critique qu'il a mis dans les deux notices imprim^es dans ce volume. On doit au C. Levesque une collation exacte et utile A^ A nacre on ^ manuscrit du Vatican , avec 1'^- dition de ce poete , donnee par Henri Etienne. Le C. Camus est I'auteur de deux notices, pleines de remarques bibliographiques et philologiques , dignes de I'attentlon des savans. La premiere con- cerne un manuscrit de VHisloire des animaux par Aristote , cot^ n.° 208, dans la bibliotheque de Venise, maintenant, le plus ancien que Ton con- noisse de cet important ouvrage , quoiqu'il ne re- monte pas au - dela du X."^ siecle. «. Ceux qui ont Notices de inamisoiis. 365 « ^crit , (lit rauteur, sur I'^dilion que j'al publlt'e, « tantot ont propose des conjectures pour rc'former le • tcxte que j'avois adopts, tanlot ont paru craindre «• que les manuscrits dont j'ai fait imprimer les varian- H tes , n'eussent pas et^ examines avec assez de scru- « pule; ce sont , sinon tous ccs endrolts, au nioins " ceux qui ont quelque importance, que j'ai recher- « ch(?s dans le nianuscrlt de Venise. »• C'esl ce qu'il ex(?cute avec beaucoup d'exactiiude, et de manitre 4 r^pandre bien des luniieres sur le texte d'Aristote. Si Ton avoit besoin d'une nouvelle preuve qu'on a impute ties-faussemcnt au C. Camus den'avoir donn^ qu'une copie de la version latine de Scaliger, elle resulterolt avec Evidence de la lecture de cetfe sa- vanJe notice. II y traite ses critiques avec justice , moderation et impartialite- Le jugement qu'il porte de M.Schneider, celebre critique allemand , meritc surtout d'etre rapporte. « C'est un homme consom- « m^ dans I'etude, instruit dans la litt(5ra!ure grec- « que aussi bien que dans I'histoiie naturelle, et « dont une longue experience a pcrfectionne le " gout naturel pour la criticjue. » La seconde notice du laboricux Camus , est celle de quatre manuscrits de I'ouvrage en vers po- litujues sur les aiiimaux , presente en 1296, par Manuel Phile, a Michel Paleologue. Celte notice est accompagnC^e, comme la pr^cf-dcntc, de reniar- ques bibliograpliiques tres-exactes. Elle oflVe de plus un tableau comparatif des varianles de ces quatre manuscrits, avec le texte de Phile, donn(? par Cor- neille de Pauw. RIcn de mieux imagine , et il se- 366 Melange.^. rolt (res-utlle d'avoir beaacoiip de tableaux executes de la meme maniere ; (ela lendioit la critique grammaticale nioins p(^nible et plus sure. Du reste, quoique Phile ne soit que du XIII. ' slecle , iJ est d'aufant nioins a nt'gllgcr, qu'ayant beaucoup puise dans Elien, il peut contribuer a nous le faire en- tendre, et que ce meme Elien nous faciliie J'inlel- ligence des passages qu'Il a extraits ou paraphrases d'Aristote. Phile n'est guere plus ancien que Theodore I'Hyr- tac^nien , c'est-a-dire , d'Hyrfac^ , ville de Crete; le savant La Porte du Theil voudroitle faire naitre a Artac^ , sur Ics cotes de la Propontide , parce que la Crete ^toit alors au pouvoir des Venitiens ; cela ne nous paroit pas fonde. La haine que portolent aux Latins, les Grecs , et I'espoir que ceux-cl avoient de parvenir a la cour de Constantinople, les y attiroit meme des pays soumis aux nations de rOccident. Ce Th(^odore est I'auteur de quelques opuscules , tt de 98 letlres que le C. Du Theil se propose de publier. Ces lettres fournissent des d(;^falls propres a faire connoitre la vie que Theodore me- noit a Constantinople , ou il fut charg^ de la di- rection des ^coles publiques , pour ,'a parlie des belles-lettres et de la rh^torique. II etoit fort verse dans la lecture des anciens poetes. Non-seulement on trouve chez lui des citations, des applications et des parodies de vers qui nous sont connus ; mais encore il paroit nous avoir conserve quelques frag- mens qui ne se rencontrent point ailleurs. «■ La tour- - nure de ses phrases, son style, sa couleur, sa Nolices fie manusctits. 36j • manlere, tout est calqn^ sur Tantique. Jusqu'en • son paD(?gyrique de la Salnt-Vierge , par fois on " croit lire des cantons d'Homere, de Pindare , de •• Callimaque : dans la p^roraison de ce discours , •« rinvocatlon a la Salnte-Vierge, sous une foule " de noms divers, rappeliesur le cliamp, et par la «« ressemblance la plus frappante , I'invocation a " Diane, qui se (roiive dans I'hymne compost par « Calliniaque, en I'honneur de cette d^ei^se. » Apres avoir parl^ de I'abus que Theodore a fait de la my- thologie grecque, en traitant des sujets qui tiennent a la religion chretienne , le C. Du Tneil observe que cet ecrivain avoit beaucoup lu et meme etudi^ a fond le pocme des Dlonysiaques de Nonnus. - Je puis, ajoute-t-il, affirmer que I'on relrouvera « souvent les tournnres propres a Nonnus, dans la « plupart des pieces qui conaposent le rccueil des H opuscules de Tli(^odore. »» Le C. Du Thell paiolt estimer beaucoup le pan^- gyrlque de la Saiiile-Vierge , compo ^ par Theodore, dans sa jeunessc. « II n'y manque, dlt-il, aucune de «• ces beaut^s d'elocullon, et de ces graces de dic- " tion , qui font le nitrite des disrours oratoires les «' plus vantes. Sans doule, il y a blen quelques 1^- «' geres taches, du genre de celles que je n'ai point ■ dissimult'es conime on a vu plus haul; rrials , a •« parkr en general , dans la piece donl il est ques- « tion, la netlete el la purete du »(yle, le choix et " I'arrangement des mots, I'exactitude et la syme*- « trie des pcriodes , le mouvement et la vari^te des n figures , tout ann_.nce Tun des rh^teurs les plus 368 Melanges. «« hablles dans leur profession , etc. »» Malgre de pa- reils talens, Theodore mouroit de faini. Qiiolqu'il expllquat des ouvrages plus precieiix que les perles et les diamans , et qu'il en developpat toutes les beaut^s , on le prisolt moins que le plus vil des m^taux ; il etoit nu comme un pilon , et plus pauvre qu'Irus. C'est ce qu'il temoigne lui-merae dans ses lecons,ouil nVpargnepas son erudition mythologique et toutes les comparaisons qu'elle peut lui fournir, pour peindre I'c^tat deplorable de sa fortune. L^em- ploi trop frequent de cette Erudition, la maniere dont il en accumule ]es traits les plus conununs , sans gout et sans necessite, d^parent infiniment , selon nous, ces meme lettres , dont le C. Du Theil n'a public que vingt-neuf dans ce volume ; il re- serve les autrespour ie suivant. N'auroit-il pas micux fait de les reunir toutes ? On n'aime point voir partager ces sortes de recueils ; et quelquefois le commencement degoute de la fin, on inspire d'injustes pr^jug^s qu'il n'est pas toujours facile de dissiper. Nous n'en applaudissons pas moins aux vues du sa- vant ^dlteur, pour les progres de la liltcrature grec- que. On ne sauroit trop I'exhorter non-seulement a publier lerestedes Merits de Th(?odore I'Hyrtac^nien, niais encore a tirer de I'oubli d'autres ouvrages in^- dits , qui sont conserves dans la bibliolheque natio- nale. II y en a encore un assez grand nombre con- cernant ies regnes des derniers eqipereurs grecs de Constantinople et de Tr^bizonde , qui formeroient un supplement important et necessaire au corps d'His- toire Byzantine. Personne , dcpuis Boiyin , n'a ^l^ plus Notices de maniiscrus. 'S^g , plus capable que le C Du Theil, deremplir cede tache, et personne n'a t.availle plus utilement que iui dans la place qu'il occupe k la bibJiotheque na- tioiiale. Son colJegue , le C. Langl^s, livre depuis longtemps h la Iltterature orientale , n'a pas molns Ct6 empress^ de profuer des moyens que lui ofTre sa place, pour nous donner, sur cette partie essentieJIe de nos connoissances, de nouvelles lumieres. En consequence, il a fournJ, dans ce volume, trois no- tices , dont la plus Jnt^ressante est ceJle relative a r/usfolre du celhbre Gengiskan ou Bjenguis-Khan smvunt I'orthographe particuliere de I'auteur • c'est un bon extrait de la troisleine partie de la ^rande H.sto.reuniverse]le,<^criteenpersan,parMyrkhond Aprcs quelques discussions hlstorJques et phiiolo- g.ques , v.ennent des details fort curieux sur le codedu conqu^rant tarfare. Le premier article est la reconnoissance d'un seul Dicu , cr^ateur du del et de Ja terre, qui distribue la vie et la mort hs b,ens et Tindigence, etc.... Les princes les 'plus absolus, et les penples les moins civilises se sont toujours accordes a reconnoitre cette vc^rit^ e'ter nelle, que la sanction des lois fondamentales de la soei€t6 appartient a DIeu seul j c'est pourquol ils*e sont fa.t un devoir sacr^ de mettre son nom k la t^te de leur code. « La couronne, dit Djenguys- " Khan , est here^ditalre. Lorsque I'empereur est - mort, les grands des sept principales tribus se . rendent en robes, blanches, en signe de deull au • palais du visir ou premier minlstre : apre/ le. Tome FL . i' * ie* A a Syo Melanges. " prieies ordinaires, ils font venir le nouveau Khan, « qui s*assied sur un tapis de feutre noir ^tendu au •• milieu du palals. On lui dil de lever la t^te , de H regarder le solell , de reconnoitre relernel dont « il est rombre , de se comporter pendant le cours «« de son regne conform^ment a la volenti diyine, H afin qu*Il solt encore plus elevd dans le ciel qu*II « ne I'est sur la lerre ; que s'll agit contre cette vo- «t lont^, il en recevra dans ce monde la punition , «. et qu'il ne lui restera pour tout bleu que ce mor- <• ceau de feutre , etc. »• Cette cerdmonle en vaut blen une autre , et ces barbares du Nord ne sont pas sans esprit. Lorsque Djenguys-Khan apprenoit qu'une horde ni^connoissoit son autorit^, ou se r^- voltolt contre lui , il ne falsoit pas marcher une arm^e nombreuse et ne deployolt point un appareil terrible ; il se contentoit seulement d'ecrire : «« Si « vousreconnolssez monpouvoir, soyeztranquille; si « vous vous y refusez , DIeu salt ce que nous me- • dltons. •> Ce discours , ajonte avec ralson Phisto- rlen persan, dtoit celui d'un homme qui a plac(? sa confiance dans le secours du tres-haut ; et c*est h. cette confiance qu'il dut tons ses succes. Quoique tres-religieux, ce prince tartare n'etoit pas toujours juste. II assuvoit aux nobles I'lmpunit^ de leurs fautes ou de leurs crimes, pourvu qu'Ils ne commlssent pas plus de neuf fols les m^mes. II con- damnoit I'assassin a une amende de 40 balych d'or; tandis que celui qui tuoit un Chinols, en ^toit quitte pour un ane. Dans ce code, tout porte I'empreinte d'ua homme qui professe Tislamisme ; et nous ne Notices de inanuscrits^ Sji sommes pas de I'avis ^u C. Langles , qui assure que ce prince dtolt simple de/s/e , nous Ic cioyons nia- hom^tan,et cons^quemment ihcistc. Par un article du m^me code , les adulteics sont mis a mort ; quiconque les prend en flagrant delit, peut leur oter la vie. « Ce reg}ement chagrina les habltans " de la province de Qaidoa , qui avoient conlume « de livrer leurs femraesa leurs amis et a leurs ho- « tes, pour les mieux regaler. lis firent des r^cla- « mations , et insisterent forlemcut pour qu'on ne " les emp^chat pas de donner a ceux qu'ils aimoient « cette marque d'affectlon et d'estime.Lesouverain, K indignd de leur bassesse, ceda n^anmoinsa leurs n importunlt^s, en les declarant infames. - On ne punit point par rinfamie, les hommes qui n'en ont plus I'ide'e; la corruption est un abime , ou vont se perdre les plus doux sentimens de la nature. La connoissance de la langue des Tartares-Manf- choux peut faciliter beaucoup I'^tude de Ja litt^ra- ture chinoise. C*est ce q'ti a engage le C. Langles a se livrer a des travaux dent II rend corapte en ces termes : « La langue des Mantchoux, incoa- « nue en Europe jusqu'a ia fin du XVIII.' siecle , •«. me semble uue decouverfe prt'cleuse pour Jes sa- " vans , et int^ressante pour les phllosophes. Etu- - dier , analyser les priuclpes et I'^criture de celte " langue ; cxtraire de 1400 grooppes de son sylla- - baire , un alphabet de vingt-deux lettrcs simples, •« operation dout les naturels m^nie pourront tfrer ' quelqu'avantagej en faire graver les caracteres, Aa a 2 J 2. Melanges. m en tracer les premieres bases, en rediger et crt « publier un dictionnalre assez ^tendu , tel est Je 1. precis de mes travaux siir le Tatar-Manfclioux. » II nous promet des grammaires et dialogues en cette langue : en attendant, il profite de la continuation de la notice des manuscrits*, pour faire connoitre une collection d*environ 200 ouvrages Mantchoux, accumul^s depuis plus d'an siecle dans la bibliothe- que nationale. •• La place que j'occupe, dit-il, dans cet .. immense ^tablissement, mieuxappreci^peut-^trepar •• les Strangers quejjar la nation qui le possede, me • prescrit cette tache honorabl^', qu*aucun de mes «« pred^cesseurs n'avoit eu le moyen d'entreprendre. " Puissent des suctesseurs plus habilcs que moi , « perfectionner et terminer le travail que j'aurai « ebauche ou commence! •• Le C Langles n'est pas moins juste que modeste ; il rend bommage au sa- voir profond et infatigable du P. Amiot, et au zele g^n^reux du ministre Bertin, qui entretenoit une correspondance si active et si ini^ressante avec les missionnaires de la Cbine. Un recueil de pieces en turc , en arabe et en persan , a encore attir^ I'attention du C. Langles, qui en donne une courte notice. Ces pieces contien- nent plusieurs traits d'bistoire , et on y voit le g^nie des difFdrentes nations musulmanes, et leur'maniere de penser, surtout a I'egard des cbretiens. On re- roarquera sans doute dans cette notice et dans les deux pr(?c^dentes , que I'auteur a adopte une ortho- graphe qui lux est particuliere ; il en expose les rai- Notices cle manuscrits, 873 sons, i la t^te de ce volume : quelques-unes nous ont parii fondees; d'au(res n'ont , peut-elre, pas la inemesolldlt^. Dc paielllcs Innovations tendenttou- jours a fatlgiier la memoire , et a dc'goiiter de I'd- tude de la litterature orlentale. Souvent on ne re- connoit plus les ni^mcs mots ; et insenslbleraent tout devlendioit une (?ulgme, si Ton s'en permettoU en- core quelques autrcs. Pourquoi n'adopter pas une meihode unlforme , comme Ton a fait l¥gard de* mots cliinois, oil I'orthograplie portugaise a et^sui- vie constamment ? Du resle , nous avons vu avec plaisir d'assez longs morceaux des textes orientaux, imprimis dans les notices donn(?es par le C. Langles , a I'exemple de Joseph AssemanI , de Ca- siii , de Simon Assemani , etc., qui m^rite de ser- vir dor^navant de regie. On conviendra sans peine que ricn ne peut repandre davantage le gout des langues orientales. Le savant Br£quigny nous fait perdre Pesp^rance qu'onavoit donn^e de trouver dans un manuscrit de Ja bibllotlicque natlonale, cote 4888, A, une chro- nique d'IoaCE, en quelque sorte toute nouvelle. 11 d^montre que tout co que ce manuscrit coutient de cette chronique , si importante pour rhistoire , et de celles qui y sont reunies, avoit Ci6 public par Canlslus , avant r^dilion de SIrmond. Dans une autre notice , ce mCnie savant extralt du manuscrit n." 8704 , quelques anecdotes relatives a la vie de Rabelais. » Le defaut d'ordre, dit-il, et Tabus d'une « erudition pedantesque , en rcudcnt la lecture tres- Aa 3 S74 Melanges, « fatifgante ; et , par le pea (Je choses qii'll m'a M ^t^ possible cl'tn tirer, on jugera sans doute que « j'ai dte assez mal cledomraage de ma peine. »> Des notices qu'on doit aux veilles de Keralto, des CC. Camus , Ameilhon , Levesque , La. Porte du Theil, e(c.,siir le moyen age ct I'bis- tolre de France , se trouvent encore dans ce volume ; mais les bornes de cet article nous emp^chent d'en rendre un compte parliculier. Nous devons n^an- niolns faire une mention expresse de la notice rd- digee par Kerallo, sur les anciennes lois de Suede, qu'on nomme lois jvovinciales j promulgu^es a Eu- rebo, en 1847, sous le regne de Magnus Frlcson , et de ceile donate par le C. Du Theil , qui ren- ferme des details fort curieux sur la vie et les ou- vrages de Pierre des Boniface, troubadour du XI V." siecle. Elle est ecrite avec cette sagesse et cette mo- destie qui out toujours dlrige la plume de cet auteur. II nous reste a parler des notices du C. Le- GRAND - d'Aussi. EUcs m^ritcroient sans doute un assez long extrait, soit que I'on considere I'espace qu'elles occupent dans ce volume , deux cent quatre- vlngt pages, c*est-a-dlre, les trois huitiemes, solt qu'on fasse attention a I'int^ret dont quelques-unes sont accompagnees. D'ailleurs , il en resuUe une utility , celle de nous faire mieux connoitre les xnceurs et les usages des difFerens siecles en France, et celle de fournir de bons mat^riaux pour I'histoire de la litterature et de la langue francoise. Mais ces vingt-cinq notices renfermeut plusieurs opinions Nolices de manuscrits. 876 qui ne sont pas les notres, et quelquefois des refle- xions qu'il nous est impossible d'approuver. Nous nous serions mt'rae determine a les combattre , si nous n'avions pas ciaint d'etre entraine dans des discussions qui ne sont pas de nature a cntrer dans ce journal. D'apres cct aveu franc et sincere, nous e.^p^rons quel'auleur ne nous saura pas maiivais gri? , si nous ne donnons pas une id^e plus complete de ses curleuses notices. . . . Ethane veniam-pctimusque , damusque vicissim, L'ex^cution typograpliique de ce volume fait beaucoup d'honneur aux presses de la r^publique, Peul-etre que les caracleres grecs auroient paru plus beaux, si I'on y eut fait usage de ligatures. Dans les volumes prec^dens, faute d'organisation neces- saire, on s'etoit content^ d'Imprimer quclques mots arabes ; on en trouve Id non-seulement un assez grand nombre , soit dans les notes , soit dans le texte, mals encore de longs fragmens en cettc lan- gue. Des caracteres mantclioux, imprimes ou gra- ves , sont ^galeraent disposes avec beaucoup de gout. En un mot , on ne sauroit trop applaudir au zele et a I'inlelligtnce du C. Dubois - Laverne , directeur de cctle imprlmerie dont il est sorti au- trefois tant de beaux ouvragos. RIen ne pourra Ics effacer, malgr^ tous les efforts des novateurs : plus ils voudront perfectlonner, plus ils s'eloigneront de la perfection , a laquelle il n'appartient point aux hommes d'atteindre , en aucun genre. LVpoque de la decadence des arts, est cell6 du rafiinement; Aa 4 3y6 Melanges. alors, surtout, on prend les reves pour dcs d^cou- vertes, I'inqui^tude d*esprit pour de I'emulatlon , et les jouissances de la vanite pour les i(-compen- ses de la gloire. Maxima pars hominum morbo jactatur eodem, s. c. VARIETES, NOUVELLES ET CORRESPONDA'NCE LITT^RAIRES. C O R R E S P ON DANCE. ' Lett RE du baron de Humboldt ( de Berlin ) J a Jerome Lalande, De Caraccas , Amerique m^ridlonale , a3 frimaire an 8 it la repubflque ( 14 decembre J799). Peu de semaines apres mon arriv^e snr le continent de TAm^rique , j'ai envoye'un extralt de mes obser- vations astronomiques au C. Delambre , croyant qu'il Nouvcllcs litteraires. 877 y en auroit quclques-unes qui pourroient intcresser le bureau des longitudes. J'ai appris que le brick au- qucl je confiai cct extrait s'est perdu dans son pas- sage par la Guadeloupe , lors du grand ouragan qui vient de ravager cette zone tropique. Permettez que je m'adresse aujourd'hui a vous , citoyen , pour vous entretenir de mes travaux. Vous avez marqu^un grand Int^-et pour le voyage d'Afrique, que je coraptois eutreprendre en ven- delles Uttcraires. 887 une plus petite latltiule. Voici quelqucs donn^es sur la temperature de I'eau , dans I'Oceaii , entre I'Eu- rope, TAfrique et TAm^rique. titude. Nord. Longitude dii m^ildieu A la surface A I'air libre. de Paris. delamer. ..29^ 10°. .3i' 12"^. .. 18 ..10 16 . .18 . .3o . . . .12 r. .. 1 3 . . 3 17 .. 3 . . o . . . .12 . . . , 14 .. 8 17 .,45 .. o ,...i3 .. .. 16.., 5 ..i5 17 .. 7 ..3o ....14 ..2 .. i3... 5 ..35 16 ..54 .. o ....i5 .. .. 16 ..55 17 ..22 ..So ....i5 .. .. 37 ..5r 19 ..i3 16 .. .. iS .. 8 28 ..33 17 .. .. 16 ..53 ..20 ....3o .. 5 17 ..4 .. 17 ..8 33 ..2 17 ..9 .. 19 ..26 35 ..26 18 .. .. 16 ..22 22 ..49 ..i5 ....18 ..5 .. 20 ••57 44 ..40 19 - . .. 37 ..5t 5o .. 2 ..3o 19 ..8 .. 18... 9 . ^4.6 61 ..28 ..40 ....20 ..7 .. 20... 3 ..28 66 . .3i .. o ... .21 . . . . de 17 a 27 ..29 66 ..35 17 ..8 .. 23 Sur les bas fonds .... Cetfe lettre dtolt commencee a Cumana ; j'ai 6i€ trompe dans I'esp^rance que j'avois de la falre partir d'une maniere tres-sure par la voie des EtatsUnls. Je I'al trainee avec nioi dans cette grande cap! tale de Caraccas, qui , situ^ea -^oo toises de hauteur, dans une valine fertile en cacao, colon et cafd, offVe le cTIraat d'Europe. Le thermometre descend la nuit ju«!qu'i 11°, et ne monte le jour que jusqu'a 17 ou 10°. La voie par la- quclle ccUe lettre doit partir ^taut tres-pcu sure , Bb a 388 Noui^elles litteraires. je ne puis me r^soudre a continuer les ex(rnlts que Je comptols faire de mes cahiers. Je joins slmple- ment les r^sultats de quelques travaux dont je me suis occupe avec beaucoup de soln. Je crols avoir eu iine tres-bonne observation de la fin de l'i' 4". Bonnes. Je me flatte que ces positions Int^resseront le bu- reau des longitudes, parce que les cartes sent tres- mauvaisesen cette partle. Les observations de Borda et Chabert, a TcnerifFe et a la pointe de sable de Tabago , me font croire que mon chronometre est excellent. Je n'ai difF(^re de ces navlgateurs que de 2 a 5 secondes. Pendant le tremblement de terre que nous avons essuy^ le4novembre 1799, II Cunaana, rinclinaison et non la declinalson magn^tique a chang^ravant le tremblement, rinclinaison etoit 44** 20', nouvelles divisions; apres les secousses , clle s'est conservee 43* 35'. Le nombre des oscillations est resl^ te\ qu'il ^tolt , 229 en 10 minutes; et d'autres exp: j*ai des cen- tal nes d'observatlons la-dessus. II y a quatre marges a(mospherIques en 24 heures, qui ne dependent que du soleil. Le mercure descend depuis neuf heures du matin jusqu'k quatre heures du soir ; il monte de- puis quatre heures jusqu'a onze heures; il descend depuis onze heures jusqu'a 4'^ 3o' du matin; il re- monte depuis 4'' 3o' jusqu'a 9 heures. Les vents , To- rage , les trcmblemens de terre , n'ont aucune in- fluence sur cette marche. Le C. Richard dit qu'a Surinam il y a une variation pareille de 2 llgnes. Remede si?igidier du C. CHRETIEN. Le public a ^te si souvent la dupe des secrets annonc^s dans les arts, et surtout dans la m^declne, qu'il s'est ^tabli une juste defiance contre leurs Bb 4 Sgi No II ue lies litleraiies. efFerts surprenans et presque mervellleux. Depuls Paracelse jusqu'a Mesmer, les panaches, Ics arca- nes, les proced^s mystiques ont s^duit un moment ]a multitude, foujours avide de iiouveautes, et par- la facile a enliainer; raais des succes ^ph(?meres ont bientot et^ suivis du mepris et de I'oubli. Si le cliar- latanisme , cette superstition de la m^decine , a confribue souvenl ala decrier , a pu mCmieref aider ses progres , il faut en conclure que ritn n'est plus im- portant que de la s^parer de I'esprit de decouverte. C'est particulierement aux esprifs philosopliiques de faire cette distinction essentielle, et de s'int^- resser a cette exploration des secrets de la nature , qui , en affligeant I'humanit^ d'une foule de maux, s'est peut-^tre r^serv^ , et renferme probableraent dans son sein tons les moyens de les guerir ; car nous ne devons point prendre la lenteur et la foi- blesse de I'esprit humain pour la mesure de ses res- source? et de sa sagesse. Une decouverte importante doit done ^veiller- I'aUention , et acqu^rir la con- fiance des bons esprits , lorsque ses effets, quoique extraordinaires, sont annonc^s par les t^moignages desint^resses d'hommes distingues dans la science , qui attestent la v^rit^ des faits avec exactitude, et qui, par leur deposition scrupuleuse , leur reputation m^ritee , et leur profession , ne peuvent laisser au- cun doute dans I'esprit le plus incredule. C'est d'a- pres de pareilles autoritds que je viens vous trans- mettre I'expose du succes constat^ d'un remede an- ti-v^n^rien, d^convert par le C. Chretien , mddecin en chef de I'liopital militaire s^dentaire de noire Nouvelles Uneralres, 893 ville , qui conslste uniquement a des filctlons siir la langiic avec une poudre : ces frictions n'cxigent aucun regime, s'administrent sans bains, et il n'y a clans le remede aucun atome de viercure. Un jeune homme de Marseille, qui avoit dte juge ingu^rissa- ble paries plus c^lebres praticiens de Lyon, vient d'etre gu^ri sous nos yeux de cette afFreuse nialadle, satis autre remede, quoique sa situation pr(?sentat les symptomes les plus effrayans et les plus extraordi- naires. L'impresslon que devolt faire cette cure (?ton- nanle, m'a determine a lui donner une publicite qui doit etre utile a Thumanite. Je me suls done adiess^ a uu de nos premiers ofEciers de sante connu par ses lumieres , par sa probile , par son amour pour son art , au C. Fages, cbirurgien en chef de I'hopital mllitaire s(?dentaire de Montpellier, mem- bra de la society libre des sciences, belles-lettres et arts, qui avoit suivi le traitement avec I'ceil de I'observalion, et qui , dans un rapport dict^ par la con- viction , rend a la d^couverte du C. Chretien un horamage public, qui ne pent ^tre suspecte de pre- vention ni de partiality. Ce rapport, par ses details, ne doit point etre consign^ dans votre journal; il suffit d'instruire le public , et meme le gouvernement , qu'apres uu traitement suivi pendant neuf mois , les accidens qui rendoient la cure comme inesp(5r(:^e, ont succes- sivement disparu , et que le malade est parfaitc- t gueri. Vous me demandcrez sans doute, continue Ic 394 No live lies litter aires, " C. Fages, quelle est la composition de ce remede? •« Cost line question que me font beaucoiip de per- « sonnes , et a laquelle je ne puis r^pondre. Tout " ce que je sals , d'apres I'usage que j'en al vu « faire , c'est que la poudre que le C. Chretien « applique en frictions sur la face superieure de la «« langue qui , sous ce rapport seulement , lui donne «« quelque analogie avec la m^thotle de CFare , ne n produit aucuns des efFets du mercure , ni sur le •« systeme nerveux , ni sur les organes s^crdtoires ; « que d'allleurs la parole d'honneur que m'a donn^e " ce citoyen , est pour moi un garant assur^ que '• son remede ne contient point de ce mineral j tan- '« dis que d'autre part , j'ai su que des personnes a *« qui il a confix son remede, ont vainement cher- " ch^ a I'y d(*couvrir. «' Voila , citoyen , un court, mais vrai expos^ du " fait que vous desirez connoitre , en attendant " que le C. Chretien , en ra^decin sage et prudent, " ait, avant de rcndre sa m^lhode publique, assez « multipli^ ses observations sur I'efRcacitd de ce « remede dans le traiteraent des maladies lympha- •« tiques et scropbuleuses, auquel il I'a deja avau- « tageusement oppos^. Salut. »• Sigiie , Faces. Je me confenteral d'ajouter que le C. Chretien , en fait de lumieres, de vertus et de confiance pu- blique, heritier de I'illustre Lamure dont II fut le disciple cheri , n'a consenti que diiHcilement a cetle publication ; et ce consentement sera const- Noui'cUes lilteraircs. 3c^5 der^ par ceiix qui Ic connoissenf; , pliitot comme une preuve de son amour pour I'humanite , que pour sa renommC^e. Salut et consideration , P. L. Martin-Choisy. Pistolel a reveil clu C. Regnier. Le C. Regnier, controleur des armcs porfalives, vientde presenter au lycee des arts un nouveau pis- f olet a r^veil, pour empecher ]es voleurs de p^ne- trer dans les boutiques, magasins et autres depots que Pon veut mettre en toute siirete pendant la nult. Ce pistolet , dispose a etre accroch^ dans un coin de magasin , porte tout a cotd de sa batterie un cornet en cuivre place verticalcment , qui ne peut contenir qu'une petite quantity de poudre d^- terrain^e pour faire seuleraent explosion. Un mouvement a ressort mont^ sur le pislolet , et faisant les fonctions d'un quatre en chifFre, recoit une ficelle qu'on peut teudre tous les soirs , si on le juge n^cessaire. Cette ficelle traverse interleurement a hauteur d'appui les crois^es et les portes, de maniere que si on la touche , Tarme part , donne TefFroi aux voleurs, et ^veille les personnes de la maison , qui trouvent en m^me temps sur ce pistolet une bougie allumee par rinflamnialion de I'amorce. Quoique ce pistolet n'ait rien de dangereux dans I'usage , on a cependant pourvu au moyen d'enipi?- S96 Nou^elles lllteraires, cher le cliien de partir accidenlellement ; en sorte que ce pistolet a tons les avaiilages n^cessaires a la surele. Le minlsde de la police gen^rale , comme le lyc^e des arts, a accuelUi favoiablement cette invention, pour iaquelle il a dte pris des mesures , afin que les frais de fabrication soient a un prix moderd. Ce pistolet coutera 36 fr. en souscrivant chez I'auteur, au d^pot des modeles de I'artillerie , maison des ci-devant Jacobins, rue du Bac. A'^. B. C'est le meme auteur qui a inaagind reclielle a eric, couronn^e par I'instltut national, pour por- ter facilement du ?ecours aux plus hautes maisons incendi^es, et sauver les personnes paries fenetres sans aucun danger. J. N. L. DuRAND J professeur d^archilec- lure a Vecole poly technique ^ au C, Le- GRAND J architecte des trauaux publics. Paris, ce 22 nirose an 8 de la republlque. Citoyen, dans la lettre que vous m'avez adressee en date du 11 de ce mois, ins^rde dans le Magasin Encyclopedique , ann^e V, tome V, p. 427 et 5i3, vous me temoignez de I'int^ret pour le parallele des edi- fices de tons genres , que j'ai offert aux amis des arts , et vous joignez aussi le prospectus d'une His- toire generale de V archil ectitre , que vous pr(?parei5 depuis bien des ann^es , et qui a , dites-vous , une liai- Noiu'eUcs liltcraircs. S97 son si Intlme avcc nion ouviage, que leur reunion vous paroit indispensable. En consequence , vous me proposez de joindre quelques morceanx devotre texte, imprim^ sur le format de mes planches, aux cahicrs de mes souscripteurs, a qui vous laissez la liberty de les prendre a un prix tres-modique. Je vous remercie, citoyen , de tout ce que vous avez bien voulu me dire d'obllgeant aa sujet de mon travail. II est vrai que mon gout pour un art qui a tant d'Influence sur le bonheur de la socI(?t^, m'a fait chercher tous les moyeas d'en approfondir la connoissance 5 et j'al trouve que le plus siir (f'tolt de rapprocher, pour en faire la comparalson , tout ce qui a ^\€ fait en architecture dans tous les temps et chez tous les peuples. Dans cette vue , j'al feuil- let^ au-dela de 3oo volumes in-folio ; et romme une telle vole seroit impraticable loin des blblio- theques publiques et de la capltale , j'ai cru que ce seroit rendre un important service aux artistes, ^J je leur presentois en un seul volume, tous les mo- numcns qui peuvent interesser par leur grandeur , par leur beauts , et meme par leur singularity ; principaleinent si je rapprochois , conime je I'ai fait, les uns des autres, les monumens d'une memeespe- ce , en les dessinant tous sur une meme ^chelle. Qu'ainsi la comparalson en deviendroit bien plus facile, beaucoup plus prompte, et seroit d'une bien plus grande utillte. J'ai parfaitement sentl qu'afin de mettre ma col- lection en ^tat de supplier l.i majeure j)artie des livres qui ont paru sur I'archltecture , il coavenoit SqS Noiwelles lltleraires, d'y jolndre un i^\iQ ; beaucoup d'artls(es m'ont invito a le faire , et mon zele m'avoit d'abord portd a rentrepiendre : mais depuis je me suis apercu qn'une pareille entreprlse exigeoit, vu son impor- tance, beaucoup plus de loislr que je n'en ai. C'est done avec bieti de la satisfaction que j'accepte rofFreobllgeante que vous me faites de jolndre quel- ques extralts de votre histoire de Part aux tableaux que j'en ai donnes, dans la persuasion ou je suis que votre texte remplira mon objet Infinlment mieux que je n'aurols pu le falre. Vous^pargnerez ainsi aux artistes des departemens I'achat d'un tres-grand nombre de llvres , et souvent aussi le d^sagrenient de consumer , a les parcourir, un temps pr^cleux, dont la perte est si affligeante pour ceux qui se font un bonheur de Tetude. Salut et parfahe estlme. DURAND, arcliitecle et -fn'ofesseiir W//i'r ,/v. f. Jfeu/a^i/i £/iC7/c/v/?e/:/i^u€^^ ^/m/e ^ 2'c>/m ^. < Nouvelles I lite ml res. Sgg sa beauts et sa magnificence ; j'en dessechal plu- sieurs dclianlillons, et je ciois que si j'avois voulu contenter lues desirs , j'aurois dessech^ (out ce qui s'ofFroit a mes yeux , (ant je trouvols de varl^ttf clans les ^chantillons. Rendu chez moi , je I'examlne de nouveau ; ef, apres avoir consul (6 les descriptions des especes Linn^ennes,rappor(^es dans le Sjslema Plantannn , Edition de Giiiberl , ain^I que celJcs de la Flore fran- colse, et d'un petit memoire sur les conferva et les byssus , de Bory de Bordeaux , il nie parut que j'avols quelque espece de ralson pour niodver nioa opinion sur la nouveaut^ de ma trouvaille. Je crus m^me lul trouver quelques rapports avcc I'ouvrag© sur les polypes ; et ce que je lisois dans le Magasia ( tome i/', 2/ ann^e, page 5o ) , par GIrod Chan- trans, et dans le m^niolre de mon ami Eory, ue contribuolt pas peu a me fortifier dans ma manlcre de voir. Cependant, comnie je n'avois pas en main des ou- vrages plus dtendus sur ce genre si difficile, j'ose dire meme embrouille , qu'il ^toit par consequent possible que quelqu'un en eut parle; me m^fiant, en outre, de nies propres lumieres, je crus devoir con- suiter des savans plus versus danscette partie. ■L'un, Draparnaud, professeur d'histoire naturelle ^ Tecole centrale de I'Herault, pense comme mof , que cette production doit ^fre rapporlee du genre conferva, et qu'il n'y a rien vu de si interessant ; mais il ajoute : .. II faut vous d^fier de ces appa- " rcnces de niouvement spootan^ que pre'senteni ctr- 400 Noiwelles Uttemires, •« taines conFerves , comme les gclalinosa ^ mutahilis , M etc.. . ., g^n^ralement toiites celles que les auleurs u appellent lubricce ; qxq^jqt. qu'll n'y a rien qui tienne •« de ranlmallt^; les conferves sont de vrales plan- " les, non des polypiers. >» L'autre , Ramond , professeur d'hlstolre uaturelle a I'ecole centrale des Hautes-Pyrenees , et dont le nom seul est un ^loge , me mande qu'elle lui est lout-a-falt inconnue ; il la croit aussi nouvelle pour les autres que pour lu'i. II ajoute : « De toutcs les «« especes que I'on rapporte au meme genre, je crois « que, loin d'etre cong^neres , il y a peut-etre en- « tre elles toufe la distance qui s^pare le regne ani- " mal du legne vegetal; ct je presume, a I'air de «« celle que vous m'avez envoy(?e , qu'elle scrvira «• beaucouj) a ^clalrcir I'organlsatlon des confeives, " et a verifier les observations que Girod Ciiautrans, «« et ensuite Bory , ont annonc^es aleur sujet. •• J'avoue que sans rejeter totalement I'opinlou de Draparnaud , je n'ai pas ^te peu flattd de voir Ra- mond partager la mienne. Quoi qu'il en soit , on assure qu'elle est nouvelle 5 c'est le seul motif qui me determine a en esquisser une description. Si les scrutateurs des conferves desirent en posseder des echantillons, je me ferai un plaislr d'en secher pour eux , aussitot que la baisse des eaux ( ce ne pent etre que I'^t^ ) me permettra d'en recolter. 11 leur sera facile de rectifier les erreurs ou les oublls que '. j'aurois falts dans la description , parce que cette espece est du nombre de celles qui, quoique sdchces depuis longtemps, reprennent vie avec facilite. En attendant Nouvelles liltdraires. 40 1 attendant quVlle soit ranj^^e clans la place qui lui appartient, conime pi'odiiction animale ou v(?g(^tale, je la nommerai conferva hispida. Cette conft-rve habile I'Adour, et adhere aux corps qu'elle rencontre, mais plus volontiers aux rochers ou aux piquets qui sont sur I'une et Taulre rive, par une peiite plaque ou enipateraent, a la maniere des fucus ; de cette plaque part une seule tige, qui se ramifie subilement en une infinite de bras, lesquels se ramifient de nouveau , et acquie- rent une longueur de deux a trois pieds, de telle maniere cependant que le tronc principal et Ics ra- ineaux sont partout dVgale grosscur. Elle est garnle d'un bout a I'autve d'un duvet tres-fin , tres-visible a I'oell nud , ce qui doune a chaque brancbe I'apparence en petit d'une queue de chat dont les poils seroient tres-distincts. Toutes mes recherches, pour d^couvrir la fructi- fication, ont idi€ infructueuses. Je n'ai pas e(^ plus heureux pour ddcouvrir les artisans de ce magnifi- que ouvrage , s'il est vrai que ce soit un polypier , quoique je I'ai soumlse, au sortir de I'eau, a des lentilles de divers foyers, que je Paie raf^me obser- vee dans I'eau, en en placant un brin dans un verre de montre. Ensuite, craignant d'avoir tu^ ou en- gourdi les habitans, en faisant la section d'un ra- nieau , je I'ai consid^ree aussi sans la couper , et en ayant soin de I'eclairer par dessus ; ma peine a ete inutile : seuleraent j'ai cru y reconnoitre un niou- venient animal, independant des mouvemeus oscil- laloires de I'cau. Tome VL, C c 4Q2 Nouvelles lUteralres, Sa couleur est d'un chatain foncd tombant dans le noir; elle fait la main qui veut la saisir , et glisse facllement entre les doigts. Vue dans I'eau mere , ses rameaux sont ^pars, et suivent tons les mouve- mens du courant ; hors de I'eau , tous les filamens se rapprochent, et ne forment plus qu'une masse glaireuse, a la maniere de la conferva gelatlnosa. Cette production appartient-elle au regne vege- tal , ou au regne animal? Est-ce le chainon qui lie ces deux regnes? Telles sont les questions que j'a- bandonne aux Bory et aux Chantrans : je dirai seu- lement que les corallines sertulaires ont long- temps et^ rangees parmi les plantes, et qu'aujour- d'hui elles sont d^finitivement reconnues ^Ire I'ou- vrage des polypes : les fucus et les ulves qu'on a abandonn^s a la botanique , ne tarderont certaine- ment pas a lui ^tre enlev^s; et apres cela , de ceux- ci aux conferves la distance n'est pas grande. Au reste, je ne m'apercois pas que je depasse les bornes d'une simple lettre ; pardon si je vous ai fait perdre des momens qui vous sont si pr^cieux. Je n'ajouterai qu'un mot. Je joins a ma lettre un ^chantillon de ma conferva hispida (i); j'y joindrois pareillement un m^moire sur le volcanisme des environs de Dax , si je savois qu'il put vous etre agreable ; enfin , si vous le desi- rez, je vous ferai passer le catalogue des productions v^g^tales de notre canton ( s'entend de celles qu^ (i) Voyez-en la figure sur la meme planche que le verro cuphique explique par le C. Sylvestre «le Sacy , page 555, Nouifelles Utter aires. 408 j*ai analysees ), si vous le croyez digne d'occuper une place dans voire journal. En attendant, agr^ez le temoignage de mon d^- voiiment , et le plaisir que j'aurai de faire ce qui vous sera agreable. Dax , le 29 nivose an 8. Thore, d/ m^decin. NOUVELLES ETRANG£RES. Angleterre. Le jeune Parker. Cet enfant n^ a Dublin, et qui n'a que quatre ans, a excite I'admiration des habitans de Londres, par ses talens extraordinaires pour la musique et la de- clamation. « J'ai vu cet enfant ( c'est ainsi que s'exprlme n un amaleur de musique qui I'a vu et enttndu) se " presenter avec la plus giande aisance devant une « assemblee des plus nombreuses et des plus bril- •« lantes au theatre de Covent-Garden. II joua sur " le forte-piano une symphonic de Joseph Haydn; • on avoit ^le oblig^ dele placer s.ir une ^l^vation, • parce qu'il ^toit trop petit pour pouvoir atteindre •« le piano : ses mains nVtant pas assez grandes, il • fut oblig^ de pencher le corps tantot a gauche, '• tantot a droite , pour atteindre Jes touches ; en •« ra^me temps il tournoit lui mrme Jes ftuiiics de «« sa musique. II joua une sonate de Clcmenii y avec Cc a 4C4 Nouvelles Uit^raires. «c la m^nie taLillt^ , et les connoisseurs savent que « les compositions de Clementi cicmandent des « doigls exerc(?s. La declamation du jeune Parker « excita peut-6tre encore plus d'admiration que son «< jeu sur le piano. Tous les amateurs de la poesie " angloise savent que la force de la musique ( Ale^ «< xanders Feast) de Br y den], est regarde comme «« son clief - d'oeuvre , et qu'Il pr^scnte les plus " grandes difficult^s pour la declamation , a cause «« de la vari^t(* des passions qui y sont exprim^es ; «« aussi tous les asslstans furent ^tonn^s de la force « et des nuances qu'il savolt y raetlre, et le jeune M Parker fut comble des plus vifs applaudissemens. •• II n'a d'autre maitre que son pere j mals , comme il est oblige de paroitre en public plusieurs fois par jour , il est a ciaindre qu'il ne succombe bientot a ces contlnuels efforts. Allemagne. Resume du catalogue des Iwres nouveaux ou reimprimes , qui out ete aiinonces dans le catalogue de la foire de Lpivsick de Paques in<)g yCi de celle de la S. Michel de la nieme annee. Ce catalogue parolt , a chaque fols , dans la li- bralrie de Weidmann j celui de Paques de I'annee NouveJIes litldraires, 4o5 pass^e contient 218 pages*, celui de la S. Michel en a 100. Foire dc Panues. Foire de la S. Michel. »qu 'Nouv Thcologie. . ..... .1 288 Jurisprudence Medecinc Philosophie Psedagogique Sciences politiques. . . Sciences economiqucs. Pliysicjue Mathcmatiques Histoire naturelle. . . . Geographic..' Histoire Beaux Arts; et Belles- Lettres Tliilologie. Histoire littiiraire uni- versclle Melanges I 71 77 77 72 82 99 19 49 148 3ii 68 4 ^99 1534 Com 83 32 38 21 17 17 26 '4 1 1 5o 21 75 63 16 5 46 hd.N Tr. Total .1 Nouv. Coiit td.N T?^ To:a]. 48 0 4'4 88 44 27 I 160 8 1 112 20 23 5 0 53 32 33 180' 52 27 i3 8 IOC 5 5 108 33 7 5 3 4^' 22 0 III 24 23 IT 3 61 9 7 iiS 37 6 2 5 5c J9 II J 55 4^ 28 8 2 79 4 5 4. 8 10 2 I 21 9 4 73 18 6 2 0 26 8 3 io3 16 26 2 0 44 9 7 "'^ 3i 17 5 9 62 10 17 h5 77 29 9 10 125 34 26 434 109 40 12 12 173 12 I ", 25 10 5 0 40 0 0 9 I 3 0 0 4 11 a«l 160 45 mo j3 322 112 2 7-i 1^ 124; 2433 I 561x1 2o| 'N. B. La premlc'ie colonne contient les ouvrages nou- veaux , Nouf. ; hi deuxierae les continuations d'ou- vrages qui ont paru pr^fcedemment , Co/if.; la tioi- sieme les (Editions nouvelles, EJ. N. ; et la quatrleuie les traductions , Tr, Cc 3 4o5 No/H'elles lilldraires. Livres francois €t latins defendus a Vierine , par la censure imperlale , pendant les mois de juillet et d^aout 1799. Antoine, ou le Crime et les Remords, par Ic C. P. L. Le Bas. 2 torn. An 7 ; a Paris, in-8.* Emilie, ou la Nouvelle Clarisse , par L. C. De- VESTE, 2 torn. A Paris, an 7, in 8." ExJMEN et Confulatio Opusculi citi titulus : Kes- •pojisuin faciiltatis ikeolog.freiburg, de veritate sacra" mentorum quce jurat l sacerdotes in Ah at ia minibirant. An. 1798, in-8.° CEuvRES posthumes du comte de Thiard , publi^es par P. A. L. Maton de la Varetine, 2 torn. A Paris , an 7 , in- 8.° Un pot sans couvercle et rien dedans, ou les Mysteres du souterrain de la rue de la Lune, his- toire merveilleuse et veritable, par Louis Ranool. A Paris , an 7 , in 8." Tableau historique dt lalilt^raturefrancaise, depuis son origine jusqii'a nos jours , par Mila et CouRNON , torn. I. A Berlin, 1799, in-8/' Le vieuxdela Montagne, histoire orientale, traduite de I'arabe par I'auteur de la Philosophic de la nature, 4 torn. A Paris, an 7 , in-8.** Zelucco,ou le Vice a en lui-m^me son chatiment, 4 torn. A Paris, 1796, in-12. Alphonse , histoire portugaise arriv^e lors du Nouvelles litteraircs. 407 tremblement de terre a Lisbonne. A Paris , an 7 , AvANTUREs DE DoNALD Campbeli, , dans iin voyage aux Tndes par terre , traduites de I'anglais par le C. Ch*** a Londres, 1799, in 8." Conrad J ou leCrois^, anecdote du siecle , Ira- dnit de I'allemand par le C. Muller. a Paris , an 7 , in^." DiCTiONNATRE geograpKique et m^thodique de la r^pnblique francaise en 120 d^partemens , y com- prls les colonies occidentales et orientales , par nne society des g^ographes, quatrienoe edition, torn. 1 et 2. A Paris, an 7 de la republique, in-B." DiEu , poeme ^pique en huit chants, par P. P. Gallet. An 7 , in-B." Les Diners du Vaudeville, n." 29 , pluvlose an 7. Paris, in- 1 2. Les Barons de Felsheim, bistoire allemande qui n'est pas tir^e de raliemand , par Pigault le liRUN, troisieme et quatrieme parties. Hambourg et Brunswich , 1798, in-S." Les Malheurs d'Elisabeth, ou les Victlmcs de la perfidie, par M. JMoylin Fleury. A Paris , an 7 , in 8.° IVliNDiT, ou les Avantures de Paul de Mirebon , par Tauteur de Sophie de Beauregard et de Zabeth. A Paris,, an 7 , in-S." L'Optiqde du jour ,ou le Foyer de Montansier, par Jos. K*** A Paris, an 7, in-12. Le Pacha , ou les coups du hnsard et de la for- Cc 4 4o8 Noui'elles litteraires, tune , par les autcurs du Tombeau. Pails , an 7 , in-8.« La Tribu indienne, on Edouard ct Helllna , par le C. L. B.... T. i et 2. A Paris, an 7, in-8.° MoN VoYAGR,'ou Lettres sur la ci-devant pro- vince de Normandie, suivl de quelques pieces fugi- tives , par L. Cadet Gassicourt. A Paris ^ an 7, parties une et deux. Voyages au Thibet , faits en 1626 ct 1626 par le pere d'Andrada, en 1774, 1784 et 1785 par PoGLE TouRNEUR et PouRONGNiER, tradults par Bar- raxjd et BiLLECOQ. A Paris, an 4 ^ in-12 E S P A G N E. Notice de quclques outrages espagnols mo- de me s sur I'astronomie (i) , les mathe- Tnaliques ^ etc, I. Via^^e extalico al mundo planetario ^ en que se ohserva el mecanismo ^ y los jjrincipales fenomenos ^el cielo ; se indagan sus causas fisicas , j se de- miiestra la existencia de Dios , j susadmirables atri- biitos; ( c'est - a - dire , Voyage imaginaire dans le (i) Par M. Chretien Auguste FiscHuft , I Drcsde; elle est tiiee des Ephemeiides !oiwclles luieraires, duit en espagnol et enriclii des d^couvertes les plu« modernes. Tous les ans il paioit un Almanachiiau^ two y EfemcriJes aslronomicas de robservaloire de Cadiz ; il se vend a Madrid dans rimprimerieroyale. Un antra ouvrage important qui merite d'etre cild ici , est : Atlante Espannol , o descripcion general^ geografica .cronologica e historica de Espanna , avec les viies des villes et les costumes des habitans, etc. Madrid , cliez Campins ; iJ en a paru jusqu'a present environ i5 cahiers. L'auteur est JDon Bernardo Es- PiNALT Y Garcia, premier directeur de la poste a Valencia. Don Juan Andres Samaniego a public un mi-r moire etendu sur la direction des aerostats , sous ie titre de Prospecto de una. nave aUnosf erica ^ con el s J sterna de s,u direccio:i% ., .?,vec deagravures , in-8.? Madrid, chez Barco Cq.rrera.de S. Geronimo. Va autre ouvrage sur ce sujet:a paru sous Je titre d'O^-r senaciones sobre el modo de establecer unos buques volantes. Madrid, chez Sanchez Pardo , Calle de Toledo. En 1785 et 1786, Ie gouvernement espagnol fit entreprendre une expedition pour examiner Ie d^- troit de Magellan. Le description en a paru en 1788, sous le titre de Relacion del ultimo Viage al Es- trecho de Magallanes de la Frugal a fie S. M. S. Maria de la Cabeza en las annas de 1785 jy 1786. Exfracto de todos las anteriores desde su descubrimiento im^ presos , y mss, y nola de los habitanles , suelo , clitna, y producciones del Estreclio , in-4.'' Madrid, chez la veuve Ibarra 3 avec cinq grandes cartes et un ex- Noiivelles liner aires. 4 1 3 Cellcnt portrait de Magellan. Yoici le contenu (ie cet ouvrage, qui en fera connoitre I'importance : In- tioductioiu Ce qui a donnd lieu a ce voyage; liste des roms que des navigateurs etrangers out dounes aux points priuoipaux du d^(roit, et indications des noms espagr.ols. Premiere part ie. i.^Pr^paratifs; 2." Voyage de Cadiz a Cubo de las Virgencs ; 3." Operations dans le delroit; 4." Recherches; 5." Journal maritime; 6.° R^sultat dc toufes le3 observations et operations pour lever une carle hydrograpluque ; 7.* Indication de la route du vaisscau et des cotes; 8.° Solution de la question , si la navigation par la mer du sud offie plus d'avantages que la route ordinaire. Se-- conde paxtie. I.° Histoire de tous les voyages qui de- puis la decouverte du detroit y ont ^te entrepris. I." Magallanes ; 2.° Loaisa , 3.° Cabot ; 4." Alcazaba ; 5.** Camargo ; 6." Ladrilleros ; 7.° Drake; 8.° Sar- miento , (son premier voyage) ; 9.° Sarmiento ; (son second voyage); io'° Th. Candish, (son premier voyage) ; 11.'' 12." i3.° Merick, Chidley et Candish , ( son second voyage ) ; 14.° Ric. Hawkins; i5.° Jac. Malm; 16.^01. Noort; ly.^SpIiberg; i8.° Nodales; 19.'' Juan Narborough ; 20.° C. Vood; 21.° Ant. de V^a ; 22.° Les Fllbustiers; 23.° Gennes ; 24.° Beau- chesne ; 26.° Marcant ; 26.° 27.° Biron : 28.° Waillls ; 29.° Carteret ; 3o.° Bougainville. Quant aux voyages faits par des Espagnols , on s'est servi de plusieurs manuscrits qui n'ont pas encore et^ publies. II. ° .Sur le sol, le climat et les productions du detroit, des observations faltes sur le thermoraetre , etc. lII.°Sur les habltans ; IV. ° Si I'on pcut y elablir des colonies d'Europ^ens. 414 Nouvelles Utteraires, THEATRES. Theatre Fe y d eau, VEsclave, Cette bluette^ jout^e le 25 ventose an 8, oflpre Je gerrae de plusleurs situations comiques , mais qui ne sont qu'indlqu^es. Elle annonce du talent , un dialogue facile, mais un plan tiop peu Iravaillc. La niusique a fait le succes de cet op^ia; elle est du C Bruni i et les paroles du C. Gosse. Marcellin. Ce petit opera , donn^ le 2 germinal , a eu du succes. Marcellin, bon laboureur, revlent dans sa famille apres une longue absence. Justine sa fille a concu de I'amour poyr Victor , neveu de M. Scalpel ^chX- rurglen. Victor prie son oncle de I'introduire pres de Justine ; mais Scalpel lui annonce que ses parens ne veulent la marier qu'a un homme un peu ag^. Ne pouvant entrer, il se contente de chanter une romance sous les fenetres de Justine. Marcellin trouve plaisant de I'eprouver, en passant pour le x'lyaX (Tun certain ao-^; Victor lui propose un cartel, Noiivelles Utternires. 416 qu'accepte Marcellln ; aiiparavant, il I'engage a de- jeuner avec lui et Justine 5 apres le dejeuner ils se mettent en garde; mals Marcellln appelle sa femme et scs enfans, se fail reconnoitre, et donne Justine a son aniant. L'auteur des paroles ^%t le C. Bernard-Vabille , dont on avolt joue' quelques pieces aux petits thea- tres du boulevard ; celui de la rausique, le C. Le- hrun , acteur du theatre Feydeau. Theatre Fa va k t. Epicure. Cti opera, joue en trois actes le sS venlose, a eieensuiteremis en deux actes; il n'a pas eu grand succes, malgre la muslque harmonieuse et belle des CC. Mdhul et Chdnibini. II a le d(^faut de toutes les pieces donnees depnis qnelque temps , trop pen d'ac- tion , et par consequent trop peu d'inteiet. Epicure est denonce par ses disciples , amoureux d*Aspasie , et ja- loux de lui ; mais Aspasie devoile le motif dc I'ac- cusation , et Epicure absous pardonne a ses denon- ciateurs. Cette piece est du C. Dumoustisr. 4^6 NoiLvelles li t ter aires » Le Tableau des Sahines, On ne s'attendoit gueres a voir le theatre de I'O- p^ra comique s'emparer d'une piece qui , par son genre, appartenoit de droit an Vaudeville. Les CC. Dieulcifoi, J Old et Lonchamps en sont les auteurs. Lame est aimee de Dercourt, et repond h sa pas- sion ; mais sa mere pr^fere un Champenois, qui dans vingt-quatre henres doit ^tre son ^poux. Der- court sait que Laure , sa mere et son pretcndu doi- vent venir voir le tableau des Sabines, de David. II prend le costume d*un artiste anglois, et fait pren- dre a son valet celiii d*un artiste italien. La societe arrive; la mere entre seule pour voir le tableau, et laisse sa fille en garde au Champenois et aux deux artistes , qui doivent lui en faire I'historique. En efFet, le valet arrange tout : Dercourt est Romulus^ Laure, HersiUe ; et le Champenois, Tatiiis. Ro- mulus enleve celle qu'il aime : Taiius veut s'y oppo- ser , mais le valet jouant un Romain , I'arrete et laisse k Dercourt le temps de fuir avec Laure. Tous deux courent chez I'oncle de Laure, pour I'int^res- ser en leur faveur. Le Champenois d^sabus^, appelle la mere, court chercher la force armee ; Dercourt revient avec une troupe de gens munis de gros ba- tons; le combat s'engage ; Laure se jette au milieu des combattans, et chacun prenant une attitude par- ticuliere , le groupe represente le principal eff.4 du tableau de David, L'oncle arrive, et usant du droit ' que Nouvelles litteraires. 417 que lui donne la quality de tuteur de Laure, il I'u- 11 It a Dercourt. Tous les details de cet oiivrage sonl pleins d'esprit et de finesse. Les roles ont ete fort blen joues ; le C. Dozaiinnlle a et^ on ne plus original dans celuL du Chanipenois. Theatre du Vaudeville, Arioste, Arioste aime Alexandra , fille du comte Bemho. Des brigands qui s'introduisent dans le jardin de Benibo , rencontrent Arioste, et se saisissent de lui ; niais a son nom ils tombeut a ses geuoux. Ce trait ^meut le comte, qui lui donne sa fille. Le su- jet leger de cette anecdote, puisee dans la vie de I'Arioste, a el^ embelli de tres-jolis couplets par les CC. Roger et Dcsfaucheretz. Celte petite piece a obtenu un succcs llatteur. Le Sanvage dc VAvejron. PoUnslij, )euneofficierrusse,prisonnier de guerre, est anioureux de M.™* Nina de Senanges ; il ap- prcnd qu'on doit lui presenter un jeune sauvage , trouv(? dans le d^partcment de TAveyion. II gagne Tome VL Dd 4TO •Nouvelles Utleraires. Jcs chasseurs, prend le costume du jeune sauvao-e, et Intt^resse JNijia, qui le reconnolt a I'arrivee des paysans, et couronne son amour par le mariao-e. Le C. Laporte a. tres - blen Joue le role du jeune amant russe. Les auteurs sont les CC. Dupaij, Mau~ rice et Cliazel. Theatre des Troubadours. Le Remouleiir et la Meuniere, Le C. Viis a qultt^ la society du Vaudeville, et s'est r^uni a celle des Troubadours. 11 y a donne la petite piece que nous annoncons , et qui a eu beaucoup de succes; elle a €i€ jou^e le 17 ventose. Un jeune r^mouleur, Alain Besgrais , est amou- reux de Marguerite , jeune meuniere 5 il se presente a elle sous des deguisemens qui lui deplaisent ; ce n'est qu'en se pr^sentant sous son v^ifable nom qu'il charme la meuniere, et supplante son rival le vieux Robert. Une gaite soutenue remplace les ^pi- grammes qui sont aujourd'hui le fonds de nos vau- devilles, et un fort joli divertissement qui termine la piece , a fait le plus grand plaisir. Le C. Frederic et la C.*' Belisle ont tres-blen joue les roles du r^mouleur et de la meuniere. Noitv tiles li/lerai/cs. 419 Une Soiree tie Clujpelle, Cette piece a ^t^ jou^e le 29 ventose, et n'a pas tomlj^. Le public est bien caprlcieiix ! Uoe piece en cinq actes et en vers, qui nc'ctssalretnent a cout^ a son auteur beaucoup cle peine et de tra- vail , (onibe an th^Ure Francois ; et une b!uef(e sans intrigue, sans situations, qui peut avoir ^t^ faite en deux soirees, trouve de I'indulgence. CJiapelle niene Boileau au cabaret, s'enivre avec le mar^chal de VU'onne , se dispute avec Jul, et marie sa gouvernante avec son valet. Voila tout le fonds de cette piece ; quelques jdIis couplets Tout soutenue ; elle est des CC. Georges Duvai et VieiL- lard, Le couplet suivant a ^te redemandej il est cepen- dant plus (?nigmalique que spirituel. Air : Belle Kaymondc. I! est certaine rliap«-lle , Dont IVlonius esT sacristain ; Le cliansre de la Pucelle N'en est pas le chape)ain. Mais aux sons de la crosselle , Par Despreaux mise en train , Dans cette sainte chapelle Apollon clidnte au hurin. Dd LIVRES DIVERS. M E D E C I N E. Rechercubs sur Vinjliience de Voir dans le dcve" loppement , le caractere et le iraitcnieiit des ma- ladies j oin'Tcige oil Von s*es/ propose d'elablir sur les principes dc la medecnie d'ohsen^ation^ le rop- port des conslitutions atmospJieriques aiec les cofisfifunous /iosoloffiqites ; parL,. D. A BovFFEr, jncdecin a ArgenLaii ^ deparlement de VOrne, A Paris, an 7 , chez Didot le jeiine , imprlraeur-li- braire , qua! des Augustins, n.° 22 5 Croullebois , libraire , rue des Mathurins, n.° 898^ et au nia- gasin de librairie, cloitre Benoit , h.° 357- in-8." de 176 pages, prix 2 fr. 26 cent., et 2 fr. 76 cent, franc de port. Recberclier I'influence des constitutions atnios- plieriques sur les maladies qui leur sucedeut , est une entreprise dont I'auteur ne se dissimule ni I'e- tcndue, ni les difflcullea". Cependaiit on est facile- ment convaincu des avantages qu'olFriroit a I'art de gu^rir une question qui, raalgre son imponance , n'a ^te qu'eftleuree jusqu'a nos jours 5 et qui , si elle etoit approfondie , donneroit un degr(5 de certitude qu'elle ne pent recevoir que de rexperlence ^tablie sur des principes immuables. On doit done sans doute savoir gr^ a I'auteur, du travail auquel il s'est livrau.v , par Pierre-iVJarie t raciiet , midecin de f university de MonlpeUier ^ ex inspco Dd 4 424 Li V res divers. teW'gendral des cheraux -pour la maladie de la mori'e ; outrage ccnnj)os6 sur les notes d' observa- tions de Robert Crachet son pere _, de son virant rnareclial ct laboureur a 'Nielles-les-Blequin , -pres S/.-Onier ; troisleme edition, acec des aiignierila" et plusieurs eclaircisscmens , et a laqnelle on a ajo aid J par forme d^appcndice, des extraits do pieces relaiires aux travaux dii pere et dit /lis. A Paris, Chez Didot le Jeune , quai des Augustins, n.° 22; Croullebois , rue des Mathurins , n.° 898 ; et au uiagasin de llbrairle cloitre Benoit , n.° 867; in-8.° de 182 pages. Voyez ce que nous avons dit sur cet ouvrage , a I'c^poqiie de sa scconde edition j cette troisleme est une prcuve de son succes. LiSgislation. CoNSTiDEBATloNS si/r la disponibilite des biens par donations et testamens , d^apres les lois et les usages des divers peuples , tant anciens que ino~ dernes ^ ou Examcn des nouvellcs lois sur les sue- cessio7is ; par Bbemond , jurisconsulte. A Paris, chez Leclerc y libraire , quid des Augustins, n.° 39; et Moutardier , imprimeur-libraire , quai des Augustins , n.° 28. La partie de la Idgislatron qui concerne la dis- ponibilite des biens par donations ou par testament, est sans contredit une des plus importantes ; elle tient tout a la fois et a I'ordre politique et a I'ordre civil. L'auteur de cet ouvrage prt^tend que la facul- te de disposer de ses biens par acte entre viFs ou de derniere volont^ , est une suite necessaire de la pro- pri^tej et , pour prouver sa these, il parcourt en- homme instruit les legislations anciennes et moder- lies, ou il croit trouver des traces de cette faculty. II scroit ais^ de lui opposer une nomenclature aussi Li V res divers, i^sS longup, de penples qui etolent pi Ives de ce droit. Sans aller plus Join, ranclenne legislation de la France n'onVoit-elle pas la-dessus le contraste loplus formel, puiscjiie, tandis que dans les pays r^gis par le droit romain, on jonissoit de la fatultc la plus illimile'e de disposer de ses biers , il y avoit un grand nom- bre de contumes on Ton ne pouvoit disposer que d'une tres-prfite portion , et plusienrs de rien du tout ? II y a n.eir,e des philosophes, tels que PJaton, JMontagne , etc., qui ont cru tronver de tres-graves inconv(^niens dans la faculty de tesfer ; et a.ssur(?- iwent Its philosoplies ainsi que les legislateurs qui ont suivi leurs opinions , n'ont pas pretendu d^- trune la propriete, qui en cela n'est autre chose C[y.\^ ce queies lois veulent quVlle soit. Suivant meme I'auteur, la propriete particuHere a ete subrogee a la propriete communale, qu'il suppose avoir exists ipriniitiven)ent panni les hommes. Or, celui qui avoit line portion de cette propriete communale n'a- voit pas droit d'en disposer apres lui. Ce droit ne pent done etre iine consequence necessaire de la propriete priv^e , subroge'e a la communale. La facuite de disposer de ses biens tient, corame nous I'avons dit , a Tordre politique, en ce qu'elle donne plus de nerf a la puissance paternelle, et a Ja discipline domestique , base essentielle de tout bon gouvernement ; eile tient encore a I'ordre civil, en ce que celui qui jouit de ce droit pent , au moycn d'une obligation anticipre sur un tf mps ou il ne se- ra plus , tirer de ce qu'il possede des avanlages particuliers, qu'il n'auroit pas aiKrement; ce n'est qu'en ce sens meme que ce droit pent etre envisage comme faisant partie de la propriete. L'auteur pre- tend que les hommes, prives de la facuite de dispo- ser de leurs biens, n'eu seroient plus que les usu- fruitiersj mais en realiie sont-ils autre chose ? Em- portent - lis en mourant ce dont ils jouissoient ? Les principes a ce sujrt se trouvent developpes d'une maniere aussi claire que precise dans Tinsti- tution au droit iVancuis, du C. Beraardi , imprimee 4^5 Livres divers. Tan passd chez Jansen, rue des SS. Peres, n." iigD. All reste, les voenx de I'aiiteur viennent d'etre exaucds en partie par la nouvelle lol, qui donne au droit de disposer de scs blens plus dVtendue que la loi du 17 nivose, et conige quelques - uns de ses vices nonibreux. ECONOMIE POLITIQUE. Doctrine sur Vimpot , prdcedde de quelques vuet sur Udconomie poiit'que en general; par Toussaint GviEAUDET.K Paris, chez Dugour , libraire , rue et hotel Serptnte; i vol. in-8.°" La science de Tim pot , dont Vauhan , I'abbd de Saint-Pierre , Quesnaj, Mirubeau , Dupontj, Turgot, Necker , Condorcet , Caziciux , Lecoitteuv , Saba tier. Saint- Aubin , se sont occupes, est encore un pro- bleme que I'aufeur de cet ouvrage ne resout pas. II prouve faeileraent que les progres de la science ^conoraique sont lents ; il combat avec succes les divers systennes qui ont ele successivement adopt^s sur I'inipot ; il pr^fere celui qui atteiudroit lous les objets de consojTin)at!on , et il propose un droit a pre'lever sur les bles et autres grains, au moment de la mouture, qui produiroit, selon lui , 200 mil- lions, et peui-etre aussi deux cents rdvolles. On n'imagine pas que cette nouvelle d^couverte fasse fortune, ns aupres des gouvernans, ni encore moins aupres des gouvern^^s : c'est un systeme encore subs- titu^ a d'antres systemes. L'art de I'administration financiere n'obtiendra rien de loutes ces theories , et r^difice de la felicity publique ne trouvera pas dans ces belles et souvent bi^arres speculations, les vraies bases cjui doivent assurer et consolider le boii- heur des peuples. LI V res divers* 427 Reflexions sur les etahlissemens de bienfaisance , conteiiant des vues sur Les may ens de perfectioimer Vadnnnistration et la dislrihmion des secours pic hlics a Paris ; par le C. Gc^rard de Melcv, aiicien homnie de loi , et cx-administniteur des ho pices tivds de Paris ; brochure de 64 pages in-8." , prIx , 75cent. Paris, cluz Pruult , impiimeur, rue Ta- ranne , n.° 749, h. rimmortalit^; an 8. Ce petit ouvrage est une espece de code de bien- faisance publique , qui sera certainement utile aux personnel qui sont dans le cas de cooperer a la dis- tribution des secours publics. L'auteur y traite suc- cessivement des d! verses manieres de soulagtr le» malheureux , de la n^cessit^ d'avoir a Paris des hospices et une caisse de bienfaisance , des avantages d'une seule adaiinl^trafion pour les pauvres, de son organisation, de ses attributions et de'pendances , des moyens de s'assurer \e& fonds n^cessaires pour le soiilagement des pauvres , de la distribution des secours a domicile, et des precautions a apporter dans cetfe distribution , des moyens de procurer de 1 occupation aux pauvres, de I'entretien des pauvres dans les hospices, de plusieurs changemens utiles a faire dans ceux de malades et de valides , du ser- vice de sante ; en fin , de Ja nourriture, et en parti- culier de la boulangerle ge'ne'rale , des velemens des indigens, du chauffage et de la lumiere, du service interieur de la police, du choix des agens , et de 1'^ ducat ion des entans des indigens. B I O C R A P n I E. Notices sur la vie litteraire de Spaleanzani ; par le C. Tourdes , medecin a i\irmcc a' Italic. A Paris, chez Maradan , libraire, rue Pav^e- Andr^-des-Arcs. SM apparfenoit a quelque sa\ anf de tracer la vie d un homjiie qui a jl-Iq tant de lumieres sur ii^s 4^3 Li vies divers. sciences pliysiqnes et naturelles , c'^toit sans con- tredit an C. Tourdes, I'un de ses amis Jes plus intfmes, et qui I'a suivi constamment dans le plus grand nonihre de ses travaux : aussi en a-t il rendu le compte Je plus interessant et le plus fidele. On ?r lit en abreg^ (out ce que Spallanzani a fait pour es progres de la lltterature ancienuc, de la physi- qne, de la rain^ralogie , des volcans , de la chymie, et sp^cialement des di verses branches de la physio- logic animale et v('g^tale. Le C. Tourdes seme ses narrations des rc^flexions les plus judicieuses , et tres-propres a faciiiter au lecteur I'lntelligence des exp(?rieiiccs et des d^couvertes. A Teudroit oil I'au- teur analyse le livre de la circulation de Spallanzani, il ajoute la note suivante, qui merite d'etre mt^di- .«e(,). ^ ' " I." C'est une bien grande erreur, dit-il, que de " ne voir la sensibility animale que dans le cerveau , " et dans les moelJes along^e et cpiniere. Ces "« parties forment inconteslablement le point ceu- « trai du systeme uerveux ; mais il seroit aussi ri- " dieuie de le regarder comme le siege unique de «' ses attributions, que de placer exclusivement la " circulation dans le co&ur, la digestion dans I'esto- «• mac, etc., etc. Au reste, il est bien prouv^ par " les experiences de Galvani, et surtout d'Alexandre » Volla, que les netfs separes du cerveau conser- " vent la laculle d'exercer les memes fonctions que " dans r^tat d'integiit<5. •« 2.° C'est encore une erreur dont les suites ont «« ^te tres-funestes aux progres de la physiologic , « que d'attribuer aux ncrfs tous les phenomenes de •' la vitalite. Les nerf's sont sans doute le systeme " vital par excellence, celui qui est doue dune ac- " tion en quclque sorte plus individuelle, et qui " est le plus en rapport avec les autres visceres , (i) Nous n'extralrons rlen cle ce qui a rapport a la vie de ce savant, deja connue par I'excelleiite notice que le C. Sennebier en a donuee dans ce journal , aiinee V , t. Ill , p. 328. Lli'res divers. 429 qui leur communiq-jc et en recolt Jt's les plus fortes; niais II est bien loin cclul m^me iitipresslons d'etre le prototype universe! tie la vie, I'organe absoiu de raMimaliti?. '« 3.° Je serois atsez pori^ a croire que le systcme sanguin jouit , a un de^^r^ peu infcrieur aux nerfs, de la force de la vilallie I. Les k'sions du cauir ont des suites aussi funestes que celles du cerveau ; les animaux succonibcnt plutot a I'extractiou du premier organe , qu'a Tenlevemenl: du second. H. La ligature ou la rescision d'une veine, et sur- tout d'unc arlere, opere les memes efJets que celle d'un nerl', c'esf-a-dire, la paralysic, I'atrophie , etc. 111. L'injeetion d'un iluide dans un vaisseau, ou plutot son melange avee le san<5, occasionne des soubresauts, des convulsions, des ph^nome- nes, en un mot, analogues a ceux que produit la piqure d'un nerf. IV. La vigueur , la force et la san(^, sont en raison du d^veloppement du sys- teme sanguin , apanage des constitutions vigou- reuses et lobustes, a I'age de viriHte. V. La force sensitive n'a point sur la circulation un empire ausii marque qu'on le croit assez communement. Elie peut neanmoias ironbler le mouvement du sang, I'acceU^rer, le refarder ; mais le systeme vasculaire exerce a son tour Taction la plus puis- sanie sur le genre nerveux ; il de'termine- la sus- pension presque absolue de ses facult^s, je veux dire la lethargic. Telle est en outre I'influence du cceur sur le cerveau, que son ^loignemcnt ou son rapproclicraent ne cet organe, decide en partie de la sagaciie, de I'industrie des animaux; ainsi, ils sont d'aulaut plus stupides et bornes, qu'ils ont lecoupluslong,et par consequent lecoeur moins pres du cerveau, et reciproquement : cetteloi pa- roit meme applicable a I'espece humaine. 11 est rare que les penor.nes dont la poitrlne etroite et alongee soutient un cou long et efnl^, niarquent dans les sciences ; et i'ou peut au moins avancer que les sayans les plus disting'.;^& ont en geu^al 43( Lu'res divers. «« le coil ties-court, que leur XH^ repose presque •« sur les ^paules ; aussi meurent-Ils ordinairement " d'apoplexie. VI. Le systeme vasculaiie passe avant « celui des nerfs dans I'^chelle des etres animus. •« VII. Les nerfs entretlennent , par leurs raiiiifica- " tions inKnies, la conespondance la plus intlme «« avec les diverses parlies du corps; mais le syst^- «« me sanguin, fourni d'un nombre pvodigieux d'ar- « teres et de veines, a des rapports tres - ^troits " avec les organes, auxqwels il apporte la substance" " qui doit accroitre leur masse, reparer leurs per- «< tes, etc. VIII. L'argunient qui militerolt le plus en «• favour des nerfs, consiste dans la rapidite de leur •• action , rapiditd qui ^gale celle de I'^clair : tandls «« que les fonc tions du systeme vasculaire , subor- ^«« donn^es au cours d'un fluide dont mille obstacles «' alterent sans cesse I'impuLion et la vitesse, s'exd- « cutent d'une manlere progressive, infiniment plus « lente. >« Le C. Tourdes se propose de donner les develop - peniens de ces diveises propositions, dans un me- moire sur Paction rdciproqiie des sjsleines orgafn- ques , dont on ne sauroit trop desirer la publication, alnsi que de ses notices litteraires sur I'lialie. Son liistoire de Spallanzani est acconipc tere «t le trait^ment ies nuitti'tea ; par L. D. A. Bouffny. 420 De la pesre , ou I^s ^poques menio- rah'Ies de ce Jleau , et les luoyens de s'en prescrverj par J. P. Papon. 4^ ' Mddecine des Animaux. Exposition d'une nouvelle doctrine siu- la medecine des cheraux, par Pierre-Marie Crachct. 42* Legislation. Considerations sur la disponibilite des biens par donations et testa- mens , d'apres les lois et les usa- gis des divers peuples , tant an- ciens que modernes , ou Exameii <}*« nouvelle* lois flur les succes- sions; par JBrewont/. 424 Economic politique. Doctrine sur I'impot , pr^cedee de quelfjues vues sur I'economie po- itique en general \ par Toussaiut ruiraudet. 4^^ Biographie. Notice siir la Tie lirt^ralre de Spal- lanzani ; par le C. 2'ourJes. 4-»7 Po^sie. L'Apotheose de Th^resine , po^me en cinq chants. 4^9 AVIS. On pent s'adresscr au Bureau du Magasin Eacyclop^diqiae ^ Boiu- se procurer lous les Livres qui parolssent en France e^ chea TEtranger , et g^n^ralement pour tout cc qui concernc la Librairie jincienne.«l modernc; On s*y charge aussi de toutes sortes d'impressions» \ Les Liries nouveaux sent annonces daus ce Journal aussitCt apres qu'ils out iti remis au Bureau j c'est-k-dire, dans le Nu- in^ro qui se public aprfcs celtc remise. Le Magasin parott regulifcrernent le premier de chaque mois. On prie les Zihraires qui envoUnt des Livrts pour Us ^nnoncer, d'en indiquer toujours le prix. ^JEi- ^vJ--7. ■■« |N."24.) FlorealanS. A G A S I N ENCYCLOPEDIQUE, o u JOURNAL DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS, R E D I G K Par A. L. MiLLiN. AVIS DES EDITEURS. Le prir de ce JouTnalest fix^: A y iiancs pour trois mois, iH Irancs pour six mois, 36 francs pour un an , t pour Paris que pour les Ddpartemens , franq tie port. {S,TRAULL6,LEVElLL]£,C{a'SiN,CUVIER, r ' VI, (5.™^ An.) Geoffroy, Ventenat, Cavanilles, U BOETTIGER , ViSCONTI, ViLLOISON , Wfl WiNCKLER, etc. ont fourni des M^moires, Textrait des principaux ouvrages nationau? tache surtout a en donner une analyse exact faire paroitre le plus promptemeht possiL leur publication. On y donne une notice dt, leurs Merits imprimis chez IMtranger. On y insere les m^moires les plus interessans, toutes les parties des arts et des sciences ; on chois. principalement ceux qui sont propres a en accdlerer les progres. On y public les d^couvertes ingenienses, les inven- tions utiles dans tous les genres. On y rend compte des experiences nouvelles. On y donne un prdcis de ce que les stances des soci^t^s littdraires ont offert de plus int^ressant ; une description de ce que les de- pots d'objets d*arts et des sciences renferment de plus curieux. On y trouve des notices sur la vie et les ouvrages des Savans, des Litterateurs et des Artistes distingut's dont on regrette la perte; enfin, les nouvelles litt^- raires de toute espece. Ce Journal est composd de six volumes in-8.° r an, de 600 pages chacun. Tl paroit le premier chaque mois. La livraison est divis^e en deux meros, chacun de 9 feuilles. Ons'adresse,pourrabonnement,aParis, auBu ' du Magasin Encyclop^dique, chez le C. FuCi. Libraire, vue des Mathurins, hotel Cluny. , . , f chez la veuve Changuionet d'Hengst. A Amsierdam , | ^^^^ Van-Gulik. A Bruxellcs, chez Lemaire. A Florence, chez Molini. A Fraocfort-sur-le-Meiu, chez Fleischer. f chez Manget. A Genfeve , -J^ ^^^^^ Paschoud. A Hanibourg , chez Hoffmann. A Leipsic, chez Wolf. A Lejde , cJicz les frbies Marray. A Londies , chez de Boffe , Gerard Street. A Strasbourg, chez Levraidt. A Vienne, chez Degen. A Wesel, chez Geisler, Dirccteur des Posies, II faut affranchir les lettres. H.I S T O I R E. I DEES sur les Relations poUtiqncs et com- mtrciah's des anciens peuples de I'y^fri- (]ue y oiLvrage traduit de Valltmand dc 11, A. L. DE Heereiv, membre de pliisieurs academies y professeur de philosophic d Gotlingue. 2 vol. in-8.° j a Paris, chez Buisson y rue Haiitefeiiille , n.'^ 20; chez P oil gens y cjuai Voltaire, n.^ 9; et cliez le tradiicteui y rue des Vieux- Augustins , n." i5. Premier Extralt. L>ETTK parti'e de rhisloire des peuples anciens avoit et^ negligee des savans, parce qu'elle exigeoit de grandes recherches qui , dans la periode de nos connoissances actuelles, ne seroient d'aucun merile. Cependant I'histoire du conamerce des anciens de- vroit etre bien autrement int^ressante que celle de leurs guerres et de leurs conqu^tes , suitout dans un temps ou le commerce est devenu laprinclpale exis- tence des corps pollliques , et pour ainsi dire ie thermometre de lenr force ou de leiir foiblesse , de leur puissance ou de leiir decadence. La conduite des peuples commercans de I'antlquite , dans leurs relations d'int(?rets avec leur-» voisins , ne peut ^trt Tome VI, £ e 434 Hisloire, Indifferente pour celle que doivent suivre les peu- ples modernes ; les motifs qui les font agir soiit les m^mes; ils trouveront done dans le developpement des raoyens, des ressources et de la politique des Carthaginois, la vraie science commerciale. Des re- cherches sur I'his^toire dconomique des anciens leur fourniront les plus grands et les plus Intt^ressans ^clair- cissemens. Plusieurs ^tats puissans avoient fondd leur grandeur sur le commerce, etbeaucoup d'autres le consid^roit au moins comme une ressource qui nVtoit pas a n^gliger. M. de H^eren qui s'est livr^ a ce travail pdnible, s'est born^ a I'^poque qui pr^- c^da le regne d'Alexandre: les conqu^ies de ce roi, et I'accroissement de la puissance romaine qui les suivit , op^rerent dans le commerce et dans le gouvernement des etats , de grandes revolutions. « Le .. premier essai traite des peuples d'Afrique : les .. Carthaginois, les Ethiopieus out pen occup^ jus- « quid les observaleurs j les ^gyptiens, plus con- M nus, ne le sont pas sous le point de vue oii je les «. considere, aussi ne doit-on pas s'attendre a voir ti mes 'id^es cadrer parfaitement avec celles de mes « pr(?decesseurs , qui souyent ne s'accordent pas « merae entre eux. » La connolssance locale de TAfrique devoit 6tre n^cessairement le premier objet des travaux de I'au- teur. Les g^ographes anciens et modernes, les histo- rlens et les voyageurs , H^rodote , Polybe , DIodore de Slclle, ont d'abord €t€ ses guides 5 !e voyage de Bruce, et les rapports de la society fondle en An- gletcrre pour la d^couverte de I'Afrique , lui ont Commerce. 435 fouinl les principaux details sur le commerce de terre des Carthaginois. Carthage , si connue par ses guerres avec Rome et parsa destruction , Test tres-peu avant cette ^po- que fatale : ses historiens , si elle en a eu, ne sont point parvenus jusqu'a nous. Les ^crivalns contem- porains en ont parM: H^rodote qui a (?crit du temps de sa puissance, Polybe, DIodore , sont Jes seuls qui puissent nous conduire dans la connoissance de ses progres comme republique commercante , au moment oil elle ^foit parvenue a sa plus haute splendeur , c'est-a-dire un peu avant et dans le temps de I'empire de Perse. Colonic de Tyr, comme toutes celles que les Ph^niciens etablirent sur la cote septentrlonale de I'Afrique, elle n'en etolt pas )a plus ancienne. Dans I'cnfance de sa creation^ la colonic carthaginoise cut la politique qui convenoit a sa foiblesse, elle entretint une bonue intelligence avec les peuples indigenes ; mais des qu'elle fut arriv^e a I'age de laforce , elle fut en guene avec eux , elle les vainqult, mais cependant sans les soumet- tre. 11 ^toit de son inl^iet de fixer ces Africains nomades ou numides, et de changer leur facqn de vivre pour parvenir a rf^^gner sur eux. Son prrmier soin fut done de leur faire connoilre I'agricuhure ; et sa politique , bien superieure a celle de Rome , fut , en colonisant ses citoyens sur divers points de son territoire , de les engager a se meler avec les indigenes , et, par ces reunions , a s"'assuier la sou- verainet^ de ces contr^cs. Jl est difHcile ' portion, c'est que dans tousses chocs de concurrence «' avec^les Etrusques et les Grecs, elle ne perdit '■ presque jamais uue seule de ses colonies : elle ne «' forma done des dtablissemens qu'autant qu'elle «. eut la souverainet^ des mers , et qu'elle se sentit « en etat de la conserver. Mais le dernier point de " vuede ses colonies n'^toitpasle dernier but desana- n vigation. II est certain que ses flottes alloient ; * jusqu'au canal et aux cotes de Bretagne , sans y V laisser aucune trace d'etablissemens ; et on voit :?« d'apres les relations de Scylax et d'Hannon, que " ses vaisseaux descendoient le loHg des cotes de " I'Afrique^ bien au-dela de ses colonies. •< Les cotes de la Gaule et de I'ltalie invitoient sans doule les Carth'aginois a y fixer quelque ^tablisse- ment; mais les Marseillois , les Etrusques, les Ro- mains , les Latins, les Grecs qui les habitoient , ne soufFroIent , de meme que les Carfhaginois , aucun Yoisin , pavce qu'ils ne vouloient aucun concurrent j Cvmmetce, 441 aussi furent-ils toujburs repousses iJe ce5 cdt^. On ne trouve ni en Gaule ni en Kalie auciih l^stigc de leiir s^jour dans ces pays favorlscs de ia nature.' L'Oc^an se prt^sentoit alors a leiir g^nie entrepre- nant, et ils ne devoient pas cralndre dy rencontier des rivaux oa des ennemis ; 'raaig ce vaste lht?atre , ouvert a leurs projets commerciaux, les te'nta sans- les entrainer; il paroit m^me qu'ils ne fiient pas sur les cotes occidentales d*Afnque , des entreprlses qui leur aurolent r^nssi ; ils se contentetent de r^pandie leurs ^tablissemens sur la partie' septetifrionale , sans doute pour ne pas sVcarter de leur plan de sur-' veillance. Ce qu'on sait de plus exact sur ces coiorr nies, on le doit au P^riple d'Hannon , qui en>fonda plusieurs : parti avee une flofte cliarg^e det rente mille emigrans , il en ^tablit six sur les cotes de Maroc, cbacune de cinq mille hommes, L'ile dx; Cerue , la plus rapproch^e de toutes, en devint I'en- trepot principal. Par la description qu*Hannc;^V.f«Jt des moeurs des sauvages des cotes qu'il visita , on ne pent doutcr qu'fl ne soit parvenu au S«?negal , a . la Gamble, et nieme jusqu'en Guinee. -' Les colonies dont nous venons de parler , furent un prolongemtnt de cclles que Garlhage avoit deja pouss^es jusqu'aux colonnes d'Hercule. •• II est vrai- " semblable , dit I'auteur , que toutes ces vllles, " aussltot aprcs la ruine de leur m-Jtropole, devin- « rent la prole des peuples sauvages qui les detrul* " si rent. » Le principe unique de la politique carthaginolse, fut toujours de conccntrer son commerce, de bornci 44^ Histoire, ses conqu^tes , d'affoiblir les forces de ses colonies, ail point qu*elles ne pussent commercer qu'a son profit. « I^ l!e seiile ouvrolt son port aux vaisseaux et « aux commercans etrangers , tandis que toutes les « autres villes du territoire d'Afrlque , et celles de " Sardaigne, n'osoient recevoir que les vaisseaux de «« la republique. Ce n'etoit que la ou la concurrence « ne pouvoit sMvlter , comme en Sicile, qu*on per- «• mettoit aux Strangers d'aborder , mais toujours " sous les restrictions les plus fortes. Le commerce «« Stranger se faisoit sous la surveillance publique et «• en presence d'officiers carthaginois, et les sommes « dues au vendeur ^toient considerees comme dette •• publique, et comme telles , miscs sous la garan- •• tie nationale. » Cette politique , toute interessdc quelle est, n'a pas et^ n^gllg^e par quelques peu- pies modernes ; elle a bien pu donner I'id^e de I'acte de navigation , le palladium du commerce an- glois. Dan le chapitre de la navigation et du commerce Aes Carthaginois, I'auteur nous fait connoitre quelles Ff 3 452 Hlstoire, Enfin , la bafallle de Zama d^clda du sort de Carthage ; elle eut lieu pres de cette ville. Si cetle scene sanglante sVtoit pass^e en Sicile ou en Italie, remarque Tauteur, elle n*eut pas entraine la ruine de cette r^publique ; mais Carthage n'eut pas le temps de ramasser et de concentrer les forces qui lui restoient, et Scipion profita de son inertie forc^e pour terrasser ce corps fatigiK?. Les conditions de la paix ne lui avoient pas enlev^ tout espoir de se relever, si Rome, en formant le projet de dc'truire Carthage, n'avoit cru pouvoir y r^ussir qu'autant qu'elle attireroit les Numides dans ses interefs ; ell« lui enleva menie la meilleure partie de son territoire, cette contree d'Emporia qui ^toit I'entrepot de son commerce avec I'int^rieur de I'Afrique. Scipion , pour accomplir le projet de Rome, choisit le plus grand ennemi et le plus proche voisin de Carthage, ce Massinissa qu'il fit roi de Numidie : ce prince avoit su appr^cier les avantages de la vie agricole et sedentaire; il avoit fait de ses sujets des cultlva- teurs, il ravit par-la a Carthage le principal appui de sa puissance. II r(?sylte des recherches de M. de H^eren, «• que « cette republique fut tout ce qu'elle pouvoit €tre M dans les circonstances oii elle se Irouva , et elle «e le dut molns au hasard qu'a sa saine politique \ u en quoi elle surpassa tous les autres peuplcs de .< I'antiquitd ; mais cette m^me position I'empecha « de consolider son ^tat int^rieur autant que Rome. " Rome fit tout par soi-mcme ; Carthage, par les « autres. La grandeur de Rome ^loit ^tablie sur un Commerce. 4^3 «• rocher , celle de Carthage sur un fond de sable • d'or. » Nous ferons connoitre incessarament le second volume , non moins int^ressant. A. J. D. B. HISTOIRE LITTERAIRE. Ueber Georgianische Litleratur, — De la Lliterature Georgienne. Vicnne , 1798. Ueber die Samshrdami^che Sprache ^ i/ul- go Samshrlt.— De la langue Samscrite. Vienne, 1799- P H I LOLOGISCH Kritische Miscellaneen. — Melanges de Pliilologie et de Critique. Vienne 1799. CeS trois ouvrages sont de M. Francois Charles Alter , docteur en philosophic , et professeur de langue grecque litterale et vulgaire a "Vienne, a qui Ton doit une edition du texte grec de la chro- nique de George Phrantzes , qui a paru a Vienne, en 1796 , chez les freres Puliu , in-folio , et a la tete de laquellese trouve une preface de 27 pages, ^crite en grec par M. Alter. Ce savant se propose , si les Ff 3 454 Ilisloire lilleroire. circonstances le lui permetfent , d'en donner une se- conde edition, de jolndie an texte une version lar tine et un Glossarium grcecitalis PlininlzecB , avec qiielques autres pieces in^di(es. Dans le premier des trois ouvrages que nous an- non^ons , M. Alter donne un catalogue curieux du petit nombre d'ouvrages en langne georgienne , tant manuscrits qu'imprimes, qui sont venus S sa connoissance. II fait connoitre avec exactitude les diflerens alphabets dont se servent les Georgiens , et particulierement celui qu'ils noniment hizuri , et dont I'usage est born^ aux iivres eccleslastiques. Ce carattere est celui de la Bible georgienne , imprim^e en 1743 a Svenska , faubourg de Moscou. Cette Bible est extremement rare en Europe ; il y en a un exemplaire a Rome, dans Ja bibllolheque du college d'Urbain. La bibliolheque imp^rlale de Vienne en possede un autre. 11 y a quelques ann^es que Gius. Porcelli , libraire de Naples , mVcrivoit qu'il en avoit acquis un exemplaire , et qu'il vouloit le ven- dre au moins i5o ducats. Une singularity remar- quable, c'est que le C. Capmartin de Chaupy ,mort a Paris il y a environ deux ans , poss^doit deux exemplaires de cette Bible , I'un desquils , a la ve- rite, ^toit imparfait de quelques feuillets; j'en don- nai une courte notice au libraire charge de faire la vente de la bibllotheque du C. Capmartin. Les deux exemplaires ont et^ achetes pour la bibllothe- que nationale. . Une partle des renseignemens pr^cleux que M. Alter a consign^s danscet ouvrage sur la litt^rature Lilltrature Georgienne. 455 g^orgicnne , sont dus an P. Gi(^gorio Baglilnanti, natif d'Akzike ou Akzka , professeur de langue g^or, glenne a Rome , et official de la congregation de propaganda Jide. M. Alter a fait graver I'alphabet kuzuri ; 11 se trouve dans ce volume. On y trouve aussi un catalogue interessant de lous les ouvrages de M. Alter, parmi lesquels on distingue un grand nombre de notices blbliographi- ques et biographiques , ins^r^es pour la plapart dans le recueil intitule Memorabilien , qu'a public pendant quelques annexes , a Leipzig , M. Henri Eberhard Paulus , professeur en Tuniversit^ de Jena , ou dans la Gazette litt^raire de Leipzig, intitulee Allgemeiner litterarisclier Anzeiger. Parmi ces noti- ces , j'ai remarqu(? I'annonce d'une traduction en grec vulgalre , du Voyage du jeune Anachar^is , ac- compagnde de 12 cartes. Cette traduction est sans doute imprim^e, quoique cela ne soit pas dit ex- press^raent dans I'endroit que je cite. J'y ai aussi observe plusieurs particularltes curieu- ses , relatives au travail immense entrepris par M. Holmes, pour donner une edition critique du texte des scptante, a I'imitation de celle que Benjamin Kennicotadonn^e du texte hebreu des livres del'an- cien testament. M. Alter est un des plus zi^le's colla- borateurs de M. Holmes, pour lequel il a collalion- ne ou fait colialionner non-seulement plusieurs ma- nuscrits grecs , mais aussi les versions sclavonnt , arm^nienne et georgienne, tant imprimees que ma- nuscriles. Le second ouvrage annonce ci-dessus , conlient Ff 4 456 Hlsloire Utleraire. un vocabulaire de lOo mo(s de la langue samskrite, compares avec les mots correspondans des diverses langues indlennes, tartarcs, on dcs peuples du Cau- case. A la fin du volume, est un supplement a la liste des ouvrages de M. Alter , dont j'ai parl^ il y a un Instant : on y trouve una note curieuse sur deux grammaires greeques vulgaires, I'une de D^- m^trius Nicolas Darbar , imprim^e a Vienne en 1798 J I'autie , d'Antoine Cat^fore , imprlm^e a Ve- nise en 1784, et sur la traduction des G^orglques de Viigile , en vers grecs hexametres, falte par Eu- gene Bulgaris , et dont rimpresslon a etd commen- c^e a P^tersbourg, aux frais du prince Potemkin. Le troisierae ouvrage renferme plusleurs mor- ceaux dont la litt'f*''^^^e/-'*'^ (2). Parisiis ex fjpogi-a' ■phia lacobi Dugast , Via S. Joannis Bellovacensis , ad olwam R. Stephani. 1689 > in-8.° de 14$ pages et de six feulllets liminalres. La d^dicace reinpllt le second et (roisieme feulllet ; elle est adressee au cardinal de Richelieu , qui avoit tenu le jeune Ranc^ sur les fonts baptlsraaux , et Iiii avoit donn^ son nom. On ne sera pas fach^ de (rouver id la traduction de cette piece qui valut a son jeune aulcur une riche abbaye. uiu grand Arm And Jean , cardinal de Richelieu , Arm AND Jean Bouthillier , abbe, Salut et longue prosp(?rite. « Ayaiit appris de bonne heure a me p^iietrer des •« sentimens de reconnoissance , qui doivcnt m*animer " pendant tout lecours de ma vie pour les bienfaiis « dont je suis redevable a votre puissante protection , « bienfaitsqui ont devanc^ les ans de I'adolescence, « jVi pen8(? que mon premier devoir etolt de cultiver 4c sans relache I'intelligence que je ticns de la dlvi- «« nit^; d'essayer, s'il est possible, de meriter, selon •« mes foibles moyens, les encouragemens que vous « ij^Y^z daign^accorder a mes premieres etudes et a, (a) Poesies lyriques d' Anacr^on de Te.os ^ avec les icho/irn d'Armand Jean Bouthillier , abbe. yln acre 071. ^(53 - mes premiers exrrclces, et de m'y appHqner avec « tant d'assidiiite que vous n'ayez jamais lieu de vous - repentir des graces et des honneurs que vous avez « verses sur nioi , ni de ra'en croire tout-a-fait in- « digne. « La langue grecque est aussi la langue des saintes - ecritures, et celle des saints peres chez lesquels - je dois pulser la doctrine des moeurs et la regie - deniaconduite: j'ai done donn^ a IVtude de ie{te - langue les monies soins qu'a celle des Romains; " etcommelesmaitresquime guidentont niisentre - mcs mains ce poete qui vivolt il y a plus de deux " niille ans , et qui m^rite de fixer noire attention, «• non par les sujets qu'il traite, mais par I'^legance - de son style, j'al cru que pour acquei ir une con- - noissance plus parfaite el du sens et du style de " ses poesies, je devois les interpreter et les com- .. menteravec beaucoup de soin , expliq.iercequ'elles - ont de difficile , et rassembltr tout ce qui peut en - facillfer J'Ir.telllgence. En donnant au public ce " travail d'un enfant de douze ans, je suis loin d'y «' attacher quelque m^rite ou quelque prix; j'ai voniu " seulement rendre compte a vofre (Eminence de « rcmploi de nion (enips. Eh ! a qui dois-je Je rendre " ce compte , si ce n'est a celni a qui j'appartiens « tout entier, a celui qui m'a comble de tant el de - si grands biens, qui m'a conduit aux sources.de «' la divine lumlere , et m'a donne' son nom ? J'ai " vouln enfin saisir celtc occasion pour publier hau- - temcnt que la pensee de tout Je reste de ma vie « sera de me conformer cxaclement , aiusi qi;e je 1« 464 Philologle. • dols, aux ordres que vous me donnerez, me d^- «« vouant tout entier , comme I'ont fait mes an- « celres , au service de voire eminence. »• Les trois feuillets suivans renferment la vie d'A- nacrdon , tiree de Suidas, cinq pieces grecques ano- nytnes, a la louange de I'dditeur, et les versd'Henri Etienne sur le plus aimable des lyriques grecs. L'unedes cinq pieces dont je viens deparler , pleine de grace, de naturel , et v^ritablement anacr^onti- que , m^rite d'etre citee. "Els 'Avccxpioyl^ aau^tUy >(^ ' A^f^uvaov ^iXni^>))i Tr^oT^avfja-ii, T/ Qot B-tXiis yevic^ , AvCCK^iUV UOtOi 5 ' H «^' i^ec? Boi£u)^ov i "H u,^ lex? AvoTiov 5 *H ct,^ l^^s Kv6i^^Kv ; '' Ae^f^av^o? if! 05 icfll KptiTJuv TToXu 'Bu6uXt\ii y K^UTlav TToXu Avcci'a y K.^tiTJm 5ToAu Kv6>i^yjSy Ka/^is T£ J T^oi^Sivcov re. ' Apy^uvdov tl y«g av ^jjf "^Eppaa- iXi'' ?■« Tiuvlu, Sur les Odes d'Anacreon et sur le scholiasts. Annand. « Quels voeuxformes-tu,cbantre deTeosPhrules (u « pour Bathylle, pour Bacchus , pour Cythert'e? al- mri-Iu Atiacrtoii, ^65 " nies-tu les danses dcs jeiines vierges? Voici Ar- •< mand qui I'empoi te de beaucoup siir Balhylle , sur " Bacchus, sur CyllK^rde, sur Comus et les jeunes " vierges. Si tu possedes Armand , vis heureux , tu ■ n'as plus de vojux a former. « Le reste du volume est rempli par les odes d*A- nacr^on, au nombre de 55, d'apres I'^dition d'Henvi Etienne , et par les comnienfaires giecs du jeune editeur (TrapexoaAw) ). Chaque ode esl immediatcraent suivie de son coraraentaire. Ce travail ^^X en general bien fait. Les scholies embrassent la partie granima- tlcale, I'histoire, la mytbologie, les ^() mologies, C'est v^ritablement un livre ^lemenfaire qui m^ri- teroit d'etre reimprimd pour nos ecoles centrales, lors- qu'on jugera a pvopos de faire renaitre eu France I'etude du grec qui a tant illustr^ nos ancetres. II faudroit seulement revoir le texfe d'Anacreon, sur les editions qui en ont et^ donnees d'apres le MS. Pal. , et faire au commentaire les corrections et les additions necessaires : je sais , du nioins, que si j'a- vois des eleves , ce serolt dans ce livre qu'ils feroient la premiere lecture d'Anacreon, parce que le meil- leur commentaire , ainsi que le meilleur dictioimaire, des qu'on est un peu avanc^ dans I'etude d'une \a,n- gue, est celui qui est ^crit dans cette langue meme. Cette mdthode a le double avantage d'applanir les difficult^s , et de loger , chemin faisant , dans la rae- moire , des motsnouveaux eJ destournures nouveiles. Je vais donner un ^chantillon de ce travail, en y joigiiant une traduclioa fran^aise , afin que les per- Ton ell, G g 4^(^ Philologie, sonnes monies qui nVntendent pas le grec, puis- sent juger de son utility. EIS EPCTA. (ode XIV.) ©iA4) , ©tA* (piXiiT-ecf, ETTiid E^as (piXiiv f^i' 'Eya <4* i^C^v vcufiet ASWAOV , jjx i7til}9 <^ 'ix^ fiotlijv y Mupc*}^ io-a ft' Ixiio'lS i "Ort p(^eiXi7rov rZ Ep«7< Mltfcup^tScij us to tpav nfol^iTirovlt. 1. NOHMA ABOYAON. ''A-Tto^ov , u^kP^ov yvA'^tjv , eiXt\o7rfoTX^ov. 2. XPTSEHN. "X-frxriltiv y x«A«v, -zruvlct y«p tu KaXu xf^"^**- tKMXhlt. Anacreon, 467 3. ©iiPHXA. 0«|>«|, Tfl k-Tr'o Tit Tfxx,^X^ f*-'i/CP' '"S" tt'iSoiui KtCT^KOV ( //irz KxiyiKov ) *i'Jr(^. Ko/ TO ii^rAay , o Qt^tlfif ^ira* as tUc-Z^x. 4. AXIAAETS. 'i2s ftiyu^ufAf^ y^ juxyjfi(^ uv>if o'i<^ ijv 0 'Ax,(»^\us rout iU TfoUi (rfxrvjo-aflm 'eWkw* xtxi- ft»fX(^- ntixU'i <^£ ^» £« 0£7«^Q- ^lui uios , i?-*" ^£ Tr^eim- foftiitjy H a-«/,« Tfl AX02 ATEIN, UIj'os yu^ Ir « «^«« ri AX02 0 i(rn M7t»iv iTrmfxu* t>i f4.nl ft yj^ Toii lAIETSIN , ? ^ta. TO flit B-ifuv Toii pciUis-i 0>/A>?f ( /isez ;^/A;T,' ) , 'i isTt TPi? EAaooi- ttuXiv tu ^u^» a n^lcifA(^ lU xClfot t5"£x7<:§(^ u'jra tm 'A^iXl^it UJif. 5. BOEIHN. Tiiv Ix. fiu^ic t5 /Soas ka-si^%' fiatlfj ya^ ^ 6. EMArNAMHN. 'E^,i, , iTir">iv , xa.^ TO fca^vufioj ^ U 7-5 ^:i^n;_*t<, » ^e«^o» fcxx,n^-oy.:vf a^uf^MXis ^ tftx^rtrkftni y^ i,uxx,iii)i.».x:a , tv Talf $Kt)^xyxi? ya^ o'l TruXctj ( //ofZ oi ?rxXxioi j raf «{**«; 7. OISTOY2. T«« /3=Aj;, >!T0< tx to%x ^ nxoji to 01212, TO , o^ttW ^j^ o/e-Tofjfl H «i>76iJai (jifiul.11 to To^tua,, U^tjjct^ (^£ Ts'lov 'o7«» Tu\tp,etf t» T^ «up« , 7r««^ TO tJ.^u to Txvjoi' ci(7-Tos J'e 'olx¥ (p£§»;7«f KSfi fictTTx^ipioJiy Ik t» OIJ2 , Gg a 468 Philologie. TO KOfiilu' lliX<^ yu^ TO QvTTci^tjv , y^Jf » fcux.(yjkv aX^cc tyfvhv /2ciXt.oju,ivov , t(^ o'lov K^^lnfAzva >(gj{ t5 fiiXn? e» t? X^^2/'' '"^ ^* Tra^ TO IHMI 'otciv f.t,u,ic^uv tth TituTrtfjcof omo Tijs nv^s. fiiog ^\ ocfT ctvTij? Ttj? BlAS JjVa/ Qvvloviocs ti)S Tcicria? tlp^ctj , « 'o]t o\ a^-^otsoi ci uut^ tu -n^s tov &iOf ti^ov r9>j^*v7e> « xuvtjfiT^vlis. 8. H2XAAAEN. ^H^tjf^ovti , iifcivutclit , «At/7r£7Ta , ix,*^^~ TTcciviJo J t^va^i^iviv , TTus^J* "'"<' AXOTS AAIS EXEIN. g. MAXHS E2i2. 'O vis* t| ^Ci fn «y7/^(>;;iie(r5«f tS E^alt 5 ;j5t/ yofo t ayant ^te nourri par le centaure Chiron de moejle « de chevreull. Le mcme Achille, selon le rapport «« du plus grand nombre des ^crlvains , ^taut devenii « amoureux dePolyxene, fiilede Priam, offritaceroi « de combatlreavec lui, s'il la lui donnoit pour Spouse. " Priam consenlit a cette union; mais lorsqu'ils fu- .< rent arrives au temple d'Apollon Thymbreen , M Alexandre (Paris), plac(i eu embuscade, frappa (5) Chiron lui avoit enselgne la mcdecine. Gs 3 47 o Phllologie, •t Achille H'un trait mortel. AInsi perlt ce he'ros. « Les Troyens ne vouluvent reodre son corps aujt " Grecs que quand on leur eut rapporl^ la rancon <« qu*AchiIle lui-meme avoit e*ig^e de Priam pour " cc'Iui d'Heclor. •« V. BOEIHN. Boiiclier fait avec la peau de boeuf. " La peau de cet animal s'appeJoit |Sa«>;, comme celle " du chien xovtv. •• VT. EMAl'NAMHN. Je m*opposai a lui, je lui r^- *t sistai. Du veibe f^k^vetf^efji ^ form^ de ^«gv»«^/ , dont « le futur irr^gulier est f^.u^'^a-o^oj , [zotKio-ofioui , /ua^isf^fxjf « et le premier aoriste moyen tfAax,icetf^m , i/Ltnyjua-ujutiv, " Le verbe ftk^vtif^t est compost de la particule nc- - gative i^K et du verbe eJ^vS, se rcconcilicr , concliire «• une trhie; car dans les reconciliations et les treves ^ €» les anciens avoient coutume d'immoler des agneaux «« (^u^vas ). « VII. OIXTOrs. Fleches y traits^ de olc-a ^jepofterm. «« De ce nom est form^ le verbe oWiua ^ titer de fare. « La flecbe est appel^e ro%ov lorsqu'elle est ajustee » sur la corde de Tare tendu > du verbe -ra^iu, ra^va; ^ M tendre ; oiVi^ , lorsqu'elle repose encore dans le " carquois , et n'est encore que -port^e , du verbe « «/», porter avec soi ; /Bi>^@^ lorsqu'elle est lanc^e de «' pres , et lor^que le trait est encore, pour ainsi « dire , maifrls^ par la main ; ^i5 ix^t* , avoir assez de mal, « IX. MAXHS ESii. Le sens est : a quoi bon com- « batfre centre TAmoiir , pulsqu'il s'est empare de «• toutes les avenues de mon coeur, et qu'il a d^ja " port^ la flamnie dans I'int^rieur? » EIS KOPHN. (ode XXXIV.) Mj;4' 'oti Qet Tuptv^n Av6(^ ixfculov ii^s Tifttt kI<^ kvtos KOi^rot TtoXioi ui. 1. MH me OTFHIZ. Mh a7ror}fi(pH uz:' \fA>i x.u» tioXiv 2. E0EIPA. 'if KCfctj^U tS E0EIPr2 , «(p' « EQEIPAZn , r»i» Ktftti* vfi^u f c (Tf rit tiftw $» to •xaXan y vs t(sH "f^* ^tsXv¥ Ti ii xft* Kii^is^aJf. 3. AN0OS AXMAION QPAS. K«r' l7riV««» Xiyifttity^ >(jf^ yap )} tjXiKiui cex^i) , i^cf to r^f r,Xi>clecf u.i&(^ ruvrev Icrll. 4. T'AMA «I>rATPA, ^iXTi^ xu^imf fcn xifiletf ri e« Gg4 47* Philologie. luctyfayti/x ^xfi/LCXKU , 'oSiv yivo/lcuj oil tZv '/j^ovuv UTtoXaua-it?, 5, AinSHIS. 'A'7tocr]f'i(pv\? U7[o(pii)yv\?, 6. OVA k'AN. *I4» ( lisez iel^ ) as ret xjii'vu « As/g/,* Xiox.o(pu^u , 'roTf ^'o'J'o/s' TTOfii^vpeoti oivei/^itiiffAivci , rSv isf^^is/y A UNE JEUNE FILLE. •c Ne me fuis point parre que tu me vols des che- «« veux blancs ; et parce que la fleur de la jeunesse «• brille sur toi ne fais point la guene a mon amour. « Vois comme dans les couronnes de fleurs le blanc « lis se marie agr^ablement avec la rose! •» ■" SCHOLIES. « Noire lyrlque adresse la parole a sa maitresse , «« etlui dit qu'il n'est pas a dedaigner, quoique I'age « ait blanchi ses cheveiix. « I. JVSH ME C'TPHIS. Ne te d^tourne pas de moi , «« quoique j'aie les cheveux blancs. c< II. EQEIVA , chfuelure J du verbe Ififtp^ , d'oii I'on «< a fait i6Ei^l,ci), Tiourrir , laisser croilre ses chepcux , « ce qui ^toit autrefois la marque de I'homme libre, « comme celle de Pesrlave iXh, qui n*est la qu'un«f glose gliss^e dans le ttiiiey au lieu de ;t:'^?'?, ou plutot ;K'Aif, comme on lit dans Eustatlie sur le premier vers de riliade , et dans tousles MS. du commentaire de Tzetzes , sur le vers 798 de Lycophron, ou il est question dela meme Etymologic. Cependant on trouve aussi dans Suidas , X/A« , T^(p^, La m^me erreur existe dans ]e petit scholiaste d'Homere , sur le premier vers de I'lliade : mais il est Evident que ©jjA^i n'a rien de commun, pour I'Etymologie , avec Axi»thi. 11 est en- core vrai qu*Eu3talhe , sur le vers 576 du second livre, rapporte que dans plusieurs anciens MS on li- SOlt A*i?A£« au lieu d'A;K'«^ea , ( //5. A;K'^£a5j EXt,t^(povlt!s au lieu deBtx^t^(povliirfOXvaxslsau lieu d'o^uoytU', Uai^K^ pour Ix<*e^(^, e'c. Mais c*est seulement une diffe- rence, ou , si l*on aime mieux , un vice de pronon- ciation. La seconde parlie de cette scholie se lit bien plus correctement dans le commentaire de Tzetzes sur Ife vers 269 de Lycophron. On y voil 1° qu'il fautsubs- tituer «< »(}«^<)i a o< -xaxettoi. Eudocie dans son Violier, pag. 85, dit aussi en parlant de la m^me avanture, *'f T6tg 7co».oi5 Wof^lctj , comme le plus grand nombre le raconte; 2." qu'il faut lire Qvfcfiux'io-itv et uon Cof*fttcx''<'''^j comme ont lu Eudocie et Varin. Apres ces mots ii ne^*'*^©- , on lit dans le lexlque de Varm Cx-ZipZ ruXeura , WTO/ UKQi^H ^vfo?-ec6fCK(rit r^vTmvjs r5 ^oyS , et rien de plus. La phrase dtant ainsi ^ronquEe, Pediteur I'a supplE(?e comme il a pu , et meme fort bien pour le sens. La fin se trouve a la page deja citee de ce meme ViolieT d'Eudocie ( **} , p«- J nacre on. 47^ bile pour la prfniiere fols , comme on salt, dan&^le premier volume dcs Anecdota Gr(vca de notre savant d'Ansse de Vilioison (4) : ^'^'S '•« vt^cgS "E»7«p®-, ^*^& tSv '£«.r/v4.y r?? .uy.rW rS 'A;t'«^« ^^'J^'^'^'^- ^es mOtS C*««C'? r«A^»r« sont pris du vers 270 de Lycophron , et sont expllqu^s par Ics suivans : ''^m uk^(^» l/^o'^a^i^'nt t^u- rkn,, r5 CoyS. Selon Lycophron et quelques autrcs ^crlvains , Achille avolt exige pourla rancon dti corps d'Hecfov son -pesant cCor. Les Troyens userent done de repr^sailles lorsqu'il s'agit de rendre celui a A- chille , et ils exigerent que le poids fut telleme nt juste, que le f^au de la bahmce garddi un j)arfait ^quilibre , «xe/?« (^yycs-oie^m* T^(/]tf»>)f t» <^uy5. La sixieme est emprunt^e de Varin. V. M«>«^-«{; Tedlteur y a fait seulement quelques coupures pour faire un article seul de deux ou trols , et quelques changemens et quelques additions asscz inutiles. Par cxemple, 11 a substitue ho^kxu? a 'iTid^KhUm , et oi La septieme est prise dans le G. E. v. OVra* , et la huitieme est empruntec de ^iarin. V. At^««^«'». Dans les scholies de I'ode XXXIV , la quatrieme est prise dans le lexlque de Varin ; mais elle est tron- que'e. Varin a ^crit (5): (pi)^^ ^vpla>s ^'«' ^»V''?'^ '"^ '^ ftayfuvti^ y«»«>e»« iatpa; (4) Vfnise , 1781 ; 2 vol. in-4.? (5) Col. i854 , edit, de Bale. (6) Idyl. II, I. 47^ Philologle. » kctaS? y de designer cet amour involontaire qui part de «< I'ame ['j). »» On lit dans la vie de I'abbe deRanc^ , par Meau- peou , pag. 26 du premier volume; <« cette edition " ( d'Anacr^on ) parut in -8.° a Paris, en 1689; et " il s'en fit une seconde, qui fut imprim^e chez Du- " gast, rue St.-Jacques, en 1647. » Les deux autres biographes, Marsollieret Le Nain , ne parlent point de cette seconde edition, non plus que D. Gervaise ; mais Moreri et Fabricius ont copi^ le cure de No-^ nancourt. Je n'ai pu me procurer aucun exemplaire de cette seconde edition; mais je suis persuade qu'elle (7) Dans EuripicJe , Andromaque donne a Hermlone la recette d'un de ces philtres , le plus puissant de tous. «« Femme , lul dit-elle , ce n'est « point la beaute , ce sont les veitus qui charment nos opoux. Elles « aussi sont un philtre ! ^ijQfov e^i f(^Jf roe/l' » ro x.u>^os , u yuvcof, 'A^' a^ 'jiijaj TifTntn rtis ^uviuverei?.,., v. 206-7. Constantin Harmenopule (Promptuarium Juris Civilis. VI, lo, 8J definit ainsi ce mot : « On appelle philtres tout ce qui prodult I'a- mour et Tamitie. « Ces philtres, si Ton en croit quelques reveurs , ont « la vertu d'amener quelqu'un a nous aimer. » - buigi , 1 755 J 111-4." La scliolie que cite Fischer se trouve a la page i43. 478 Philologle, cesscholies a Tun des precepteurs del'abbe de Rauc(^. Je me contenterai d'observer, jiour le moment, i.* que celle quf rapporte 01«?arius appartient au sclio- liaste de Pindare (9) ; que dans ce scholiaste on lit; ^9!^/r«f MEN et non pas Qt^t^'iis AE; que, plus loin , Ol^a-^ rius lui-m^me , dans ses notes sur Philostrate , p. 1 15 , s'exprime ainsi: poetce Qo(pe) dicti et Qo^a-ctj ut Schol, Pindari obsewat Lsthmior. Od. V. , et Anacreon. Odar, in B-osajn. Hu^ ran Qf2N, TXTtfi Tromrav ^ as ^ioXoyoruTuii , }(cf^ ya^ tx Kctrat, ras ^tuf TMNOS AMIBAAAETAI SO. I'age ou etoit alor^ I'auteur , » D. Gervaise ajoute : " Ce pretendu commentaire, cet ouvrage accompli , 480 Philblogic. » ce prodlge d'erudifion qui fait I'etonneitient dc «« run i vers , se r^duit a quelques notes marginales , «« que ses maitres lui avoietit fait faire en lui expli- « quant cet auteur , et que le jeune abb^ avoit eu «« soin de coucher sur le papier, a mesure qu'il les « entendoit de leur bouche. Herodote, Strabon , «« TElien , Pline , qui sont sonvent cit^s dans ces « notes, sont des auteurs, disoit depuis fort agr^a- « blement le saint abb^ , que non-seulement je n'avois « jamais lus en ce temps -la, mais dont je ne con- " noissois pas meme les noms. 11 avoiie lui - meme « dans son epitre d^dicatolre, dont nous avons Vori- «« ginal ecrit de sa propre main , qu'il n'a fait autre •« chose que de mettre quelques mots synonymcs , «t mais plus intelligibles, dans les endroitsoii le sens « dupoete^toit obscur. » Ensuite D. Gervaise donne cette pr^fendue Epitre d^dicaloire latine. C'est a peu pres la traduction de la veritable d(^dicace grecque ; niais la fin est totalement difFerente , comme le lec- teur peut en juger : Non suppef.it auleni aliiid , quo par pari referani _, nisi lit supremum niimen obtester longos lit fibiy de genii in Gallia , annas hnpertiat ; unde solutus ciiris qiiibus in regni illius administra- tionedetineris ,comniigres beatorum in insula s ^ inter sanctos ipse anniimcrandus. "Comme dans Torlginal , continue Gervaise, il y «« a plusieurs corrections faites d'une main etrangere, « il est visible que les maitres du jeune abb^ ont tii .< beaucoup de part a cette Epitre... 11 paroitqu'ils «« la composerent d'abord en francois , que le jeune » abbe^ lu mit en latin ^^ et qu'ensuite ils la corri- Anacreon. 481 « gereut et la limerent le plus qii'il leur fut possible, « avant que de lui faire voir le jour. » Ces observations de D. Gervaise prouvent ^videm- ment qu'il ivavoit pas m^me vu I'Anacr^on dont il parle , pulsqu'il suppose que I'epitre dedicatoire est en latin. Je n'ai pas besoin de relever les autres er- leurs; elles sont amplement r^futees par IVchantillon du travail du jeune Ranc^, que je viens de donner. On a vu qu'il y a dans ces commentaires autre chose que qiielijues notes viargiiwles et quelqiies synonjmes, C'est avec la meme jtistesse et la rnenie v. ro. Anacreon. 4^5 ' cune, Heslode, Plafon , Simonlde, Alc(?e , Aristo- phane, Theocrlte, Palladas, Eschyle, Sophocle , Euripide, PIndare, Arislotc, Orpli^e , c'est-a-dire Onomacrite, Ath^nee , TImocreon de Rhodes , et parini les modernes Henri Etienne. Je regretle qu'aucun des biographes de Rancd ne nous apprenne le nora de son maitre de grec j le tra- vail de son dleve prouve qu'il etolt un trcs-habile homme. Nous lisons celui du maitre de theologle, dans Gervaise, page 47; 11 s'appeloit Favier. NOTE S. (*) Armand-Jean Bouthillier de Ranc^ naquit a Paris, le 9 Janvier 1626. II etoit fils de Denis Bou- lliillier, seigneur de Ranc^, maitre des requetes , pr(:^sident en la chambre des comptes , secretaire de la rclne Marie de Mi^dicls, et de Cliarlolre Joly. 8a lamille, originalre de Bretagne , tiroit son nonr de la charge d'echanson qu'elle avoit exercee au- pres des Dues de Bretagne. II n'avoit et^ d'ahord qu'ondoy(? dans la niaison palernelle; les ceremonies d I bapteme fiirent suppletes le 3o niai 1627, dans I'e- gllse paroisslale de S. Come et de S. Damien ; il eut pour parrain le cardinal de Richelieu, et pour niar- ralne Marie de Fourcy , femme du marquis d'KiIlaf , alors sur-intendant des finances, et ensute marcchal de France. La nature I'avolt doued'uncligurer.grt'able, douce, fine , spirituelle, et d'un c (£ur extremement aimant. Ses premieres dtudes, faites fous les yeux de ses parens, avoient etd suivics avccle plus grand soln J elles furent brillantcs dans ses cours dc philo- H h 3 ^86 PJiUologie, sophie et de tli(?ologje. Dans les theses qu'II eut i soutenir , il montra souvent une presence d'esprit pen commune. D. Gervalse , page 48-4, raconte a ce siijet une anecdote plaisante. Un jour un argumen- teur le poussoit vivement, et appuyoit son opinion sur un passage d'Aiistote fort concluant. .< Le jeune <• r^pondant lui dit qu'il n'avoit jamais lu Aristote .« qu'en grec , et qu'il ne I'entendoit qu'en cette \i\u- «« gue ; qu'on eiit a lui rapporter le passage tel qu'il .« itoit dans I'original, et qu'il I'expliqueroit. Mal- «« heureusement Ic prolesseur n'entendoit pas le grec , H et I'abb^s'en doutoit : ainsi tout confusil fut oblige it de se taire. Alors I'abbe cita lui-memc le passage « grec qu'il expliqua,et fit voir la difference qui ^toit " entre le texte et la version latine. » Un autre pro- fesseur voulut vengerson confrere; il attaqua le jeune abbe avec emportement ; mais le due de Montbazon , gouverneur de Paris, present a la dispute, et d^jafort ennuy^ de toutes ces ergoteiies qui , ordinairement , embrouillent la question au lieu de la resoudre, ou meme de I'^claircir, s'avanga au milieu de la salle , en faisant jouer sa canne comme quelqu'un qui veut s^parer des gens qui se battent , et dit a I'abbe : Contra verbosos verbis ne diniices ultra ; c'est-a-dire, ne r^pondez'plus a ces havards. La vivacity naturelle du jeune Bouthillier le por- tolt egalement et avec la meme rapidite , vers I'e- tudeet vers le plaisir. La chasse ^loit un de ses amu- semens favoris. « On Fa vu plus d'une fois, dit Ger- « vaise, page Sy, apres avoir chassd ^rois ou quatre «' heures le matin , venir le meme jour en poste , de « douze ou quinze lieues, soutenir en Sorbonne, ou «« precher a Paris, avec autant de tranquillity d'es- «« prit que s'il fut sorli de son cabinet. » Le nieme raconte que I'abbe de Champvallon , qui fut depuis archeveque de Paris , sous le nom de Francois de Harlay , I'ayant rencontre un jour dans les rues de la capilale, lui i^\\.'. oiivas-tii^ C abbe ? que faistu au^ Anacreon. 4R7 jounVhui? Ce matin ^ x(:^o\^i^\i-\\ ^-precher comme un ange , ce soir cluisser coninie un dicible. «« Son liabit " cle coiir, selon le m^me historien , page 86 , et «< selon I'lisage du temps , (jtoit un justaucorps " violet, d'une etofTe piecieuse,un bas de sole de «« mf^rae couleur, bien tire, une cravatte de point " des plus a la mode, une chevelure longue , toujoius " bien Fris^e et bien poudr^e, deux grosses ^me- •• raudes a ses manchettes , et un diamant de grand - prix au doigt. Mais lorsqu'Il etoit a la campagne • on a la chasse , c'etoit toute autre chose: on ne •« voyoit sur lul aucune marque d'un homme con- " sacre au service des autels. L'ep^e au cot^ , deux " pistolets a I'arcon de sa selle , un habit couleur de " Isiche , et uiie cravatte de tafFetas noir , ou pendoit " une broderle d'or. SI dans les compagnies plus s^- " rieuses qui I'y venoient voir, il prenolt un just- " au corps de velours nolr avec des boutons d'or, il « croyoit beaucoup faire, et se mettre r^gullere- <• mtnf. » Pour la messe , ajoute D. Gervalse, il la disoit ra- rement. 11 avolt recula tonsure le 21 d^cembre i6i55 ; a dix ans il avoit ete pourvu d'un canonicat de Notre - Dame de Paris , puis accable de b^n(?ficcs simples et d'abbayes. Pvccu bachelier en th(?ologie , en fevrier 1647; entre en licence en 1649, '^ P*"'^ ^^ bonnet de docteur de la faculte de Navarre le to f^vrler i653. II avoit obtenu des le 27 Juin 1648 la permission de se faire ordonner par tel ^veqje ca- tholique qu'il lui plairoit de choisir, et de recevoir de sa main les quatre mineurs et les autres ordres, jiisqu'a la pretrlse Inclusivement. La dispense d'age iui avoit ete aussi accord<5e par la cour de Rome ; cependantce nc fut qu'en i65i qu'il recut des mains de I'archevequc de Tours, son oncle , dans I'eglise de Salnt-Jacques-du-Haut-Pas , les quatre mineurs, le soudlaconat et diaconat en un jour , et quclques mois apres, le 3o decembre de la m^me annee , I'ordre de pr^trise. Son oncle vouloit le faire nom- luer coadjuleur de Tours; mais Mazarin, qui avoit Hh 4 488 PhiloJogie. succ^tlc^ a Richelieu , et qui se faisolt un plaisir malln d'c^condulre tons ceux qui avoient et^ en faveur sous son pred^cesseur, repr^senta a Anne d'Autriche que la vie dissio^e et pen edifiante de I'abbe de Ranc^, d^voit lui faire refuser la grace q-i'on dcmandoit pour lui ; elle lui fut en effet refus^e. Sa Famille vit alors combien ii etoit essentiel de lui faire adopter un genre de vie plus coiiforme aux vues d'avancement qu'elle avoit sur lui. L'oncle le noinma done a un arcliidiacoi)^ de Tours, et ce lut en cette quality qu'en i655 il fut depute^ a I'assembl^e du clerg^. L'an- nee suivante, il se dt^mit en sa faveur de la charge de premier aumonier du due d'Orl^ans. A I'assem- blee du clerg^ , I'abb^ de Ranc^ sacquitta avec beau- coup de distinction de plusieurs commissions irapor- tantesdont il fut charge; mais la dt^faveur , ou plu- tot la haine du cardinal, le poursuivoit tonjours ; il fut meme oblige de se retirer avant la fin de de I'as- semblee , parce qu'on I'avertit, sous main, que sa vie n'oloit pas en surete. Ses liaisons avec le cardinal de Retz, iestentatives jnutilesqu'avoit faltes Mazariu pour I'en detacher, et le noble courage que I'abbe de Ranc^ avoit montre dans I'assemblee , etoient les causes de cette haine. Retir^ a sa belie mai^on de 'Verret , il commenca a faire quelques changemens dans sa conduite, a mod^rer son luxe, ses plaisirs, et a porter pour la premiere fois des regards atten- tifs sur la dissipation dans laquelle il avoit v^cu jus- qu'alors ; mais le plus fort des liens qui I'attachoient encore au monde n'eloit pas rompu. Leduc de Monlbazon, dont uousavons dejaparle, avoit ^pous^ en secondes noces unefilledu comte de Vertus , ag^e de i6 ans. C'dtoit la plus belle femme de son temps; depuis un siecle il n'avoit point paru en France une beautd aussi rare, ni aussi reguliere. Le due et le pere de I'abbe de Ranee dtoient fort lies; le jeune Ranc^, fetd, caresse dans la maison du due, fut dleve en parlie sous les yeux de la jeune duchesse , et il se forma entre ces deux personncs inl^ressantes une liaison intime , qui ne finit qu'ayec .Anacrton. 489 la vi^ tie la diicVifssc. Le due ^io^i mort rn 1644, i\%^ (le 86aMs; sa Femme en avoit alors 32, et I'abbd 18. Leiir union , en acqiu'rant parcette mort p.lusde liberfe, pilt pins de consislance, et ne fut tioublee jusqu'en 1667 que par nn seul accident. La duchessc avolt couru liscjue de sc noyeren traversant un pout qui s¥toil lonipu sous cllc ; le bruit meme de sa mort s'etoit deja i(^j)audii , et une femme d'espilt lui avoit fait cette (^pitaphe singulieie : Cy git 01ympe,a ce qu'oii dit. S'il n'est pas vrai ,coinme on souhaite, Son epitaphe est toujours faite ; On ne sait qui nieurt , ni qui vit. Mais dans IVfd de 1657 elle fut aftaquee d'une fievre nialigne a la suite du pourpre,et mourut le sixieme jour de la maladie. L'abbe de Ranc^fut atterr^par cet ^v^nenient impr^vu. Daniel de Larroque , dans ua livre fort rare, intitule : les Ventables Motifs de la con- version de Vabbe de la I'nippe (i) , raconte meme (2,) que que quand elle mourut I'abbe ^(oit a la cam- pagne; <• que ses domestiques , qui n'ignoroient pas « sa passion ,prirent soin de lui cacher ce triste.f^v^- «« nement , qu'il apprit , a son retour , d'une maniere " fort cruelie. Car montant tout droit a I'apparte- " ment de laduchesseou il lui etoit permis d'cntrer - a toute heure , au lieu des douceurs dont ii cvoyoit << aller jouir , il y vit pour premier objet un cercueil " qu'il jugea f tre celui de sa maitresse, en remar- «• quant sa tete toute sanglante qui etoit par liasaid •« tomb^e de dessoiis le drap dont on I'avoit couvtrte •• avec beaucoup de negligence , et qu'on avoit dfe.- H tach^e du resle du corps afin degagner la longueur " du col, et falre un nouveau cercueil qui iu.t plus " long que celui dont on se servoit et dont on avoit (i) Cologne. M.iitfau, iC35; petit in-ia de 220 pa^'O (2) Pag. 26-8. 49© PJiilologle. - siuKil pvis la niesure, qu'il se trouvoitfrop court cl'un «• denii-picd. " Mais les autres historiens regardent celfe anecdote comme controuv^e ; D. Gervaise as- sure y au contraire, que ce lut I'abb^ lui-meme qui I'exhorta vivement a rempllr ses devoirs de religion j qub la nuit ou elle mourut , I'ayant quittde a deux lieures du matin et etant revcnu a cinq, il rencontra sur rcscaller M. de Soubise , fils de la duchesse , qui lui dit ," avec ces airs qui sont assei ordinaires aux « gens de cour : Cen est fait , abbe , la farce est « jou^e. " L'abb^ de Ranee voyant finir sitot una liaison qui avoit pour lui tant de charmes, quittapour tou jours un monde qui ne lui ofFroit plus que degouts et en- nuis. Le reste de sa vie est connu , sa conversion , la demission de ses b^n^fices, la distribution de ses biens aux pauvres , la reforme de son abbaye de la Trappe , les aust^rit^s efFrayantes auxqueiles il soumitsts re- Jigieux et se soumit lui-meme, ses nombreux ou- vrages asc^tiques, ses demel^s avec Mabillon sur les etudes monastlques , enfin sa raort sur la paille et sur la cendre , arriv^e le 27 octobre 1700, a I'age de 76 ans , apres en avoir pass^ 87 dans le desert. D. Gervaise donne sur les principales ^poques de sa vie , surtout sur sa conversion , les details les plus circonstancies,parcequ'il avoit eu de la mere Louise , superieure du convent de la Visitation de Tours , des memoires autbentiques et une correspondance volu- mineuse et suivie , entr'elle et I'abb^ de Ranc^. Si le iecteur demande quelle est cette mere Louise , dont Gervaise dit seulement •« qu*elle avoifc ^te dans le " grand monde avant sa retraite ; qu'elle faisoit les " delices de la cour de M. le due d'Orleans , oncle » du roi ; que ce prince avoit pour elle des egards •« peu commons, » je satisferai sa curiosity en lui comraunlquant la note suivante que je dois au G. Adry, I'un des hommes les plus obligeans et les plus verses dans I'histoire litteralre que je connoisse, «« L'abbe de Ranc^ ^ en qualite de premier aumo- •• nier de Gaston ^ due d'Orleans , avoit eu occasipn Anacrton. 491 " de connoitre Louise Roger de la Marlellihe , elite " la belle Louisoii , dont M."e de Monlpensier fait " un si be] eloge. Elle avoit ete maitresse de ce prince, " et fut mere dii comte de Cliarnj. Vers i655 , elle se " retira dans le nionaslere dela Visitation de Tours, '• sa patrie ; et sa retraite, dit Doin Gervaise , edifia <« tout le royaiime, et fit faire de s^^rietises rt'flexions <« ^ I'abbe de Rouc^ et a Gaiilon ]u'\ - meme, qui « moiiriit dans de grands senlimens de penitence le " 2 fen ce que, dans I'^tat d'^quilibre, la parlie fluide du sph^roide doit toujours se disposer de maniere que le centre de gravity de la surface exteiieure coincide avec celui du spheroide. L'^tat permanent d'equilibre dans lequel sont les corps celestes fait connoitre encore quelques propriet^s de leiirs rayons j car cet ^lat exige que ces corps tourncnt sinon exac- tement, du moins a tres-peu pres autour d'un de leurs irois axes principaux. De la resultent certalnes conditions auxquelles leurs rayons doivent satisfaire; I'auteur les d^veloppe avec la plus grande simpli- city. II obtient ensuito, par la differenciatlon de I'equa- lion g^ncrale de I'^quilibre des spb^roules , la loi de la pesanteur a sa surface; et 11 en d^duit la lon- ^rueur du pcndule a secondes qui est proportionnelle a Cftte pesanteur. Enfin Texpression developp^e du rayon du spheroide lui donne le rayon osculaleur et par consequent le degr^ du m^ridien. Ces for- inules ont I'avantage pr^cieux d'etre absolument in- dependanles de la constitution int^rieure du spb^- roide , c'est-a-dlre, de la figure et de la density de ses couches. Elles dependent uniqf;ement de I'ex- pression de son rayon, a laquelle elles sont li^es par des rapports tres-simples. En comparant ces rela- tions entr'e'lcs, on volt que les parlies du rayou qui entrent sous une forme finie dans rexpression Mecanique celeste, 5i i lie la pesanteur et de la longueur du pendule, su- bissent deux difFerenclations successlves pour passer dans I'exprcsslon du degre du m^ridien, et en su- biroient par consC^quent trols dans la variation de deux degr^s const^'cutifs ; et coinme la diff^rentielle d'une quantity ^levee a une puissance quelconque est toujours mulllplit-e par I'exposant de cette puis- sance, il en resulte que des termcs peu sensibles par eux-memes dans Texpression de la longueur du pen- dule, pourront, s'ils sont ^lev^s a de grandes puis- sances, le devenir beaucoup dans la variation des degr^SjCequi explique, d'une nianiere fort simple, comment II est possible que les longueurs observ^es du pendule a secondes croissent de IVquateur au pole, a peu pres propordonnellemcnt au quarre du sinus de la latitude, fandis que les variations des degr^s observes du meiidien s'ecartent sensiblement de cetle loi. Par la memo raison , I'abcrration de la figure elliptiquc sera moins sensible dans la valeur de la parallaxe horizonlalc de la lune, qui est pro- portionnelle au rayon terrestre, que dnns I'expres- sion de la longueur du pendule qui est donne'e par la difFerencialion de I'equation de I'^quilibre, dans laquelle le rayon du spb^roide entre sous une forme finie. Les formules prec^denfes peuvent servir encore h, ve'rifier les hypotheses propres a represenfer les degres mesur^s du meridlen. L'auleur en fait I'ap- plicatlon a celle qu'a propos^e Bouguer, de supposer lesaccroissemensdcs degr(?s del'equateur au polepro- portionnelsala quatrieme puissance du sinus de la lati- tude , et il prouve que cette loi ue peut pan 6 Lre admisc. 5i2 j4sLronomie* L'auteiir applique ces r^sultats g(?n^rnux au cas oil le sph^roide nVtant point soUicife par des ac- tions ^trangeres , est fonr.^ de couches elliptiques ayant toutes leur centre au centre de gravite du fluide. On a vu que ce cas est celui de la terre sup- pos^e primitivement fluide, et I'auteur prouve qu'il lui conviendroit encore dans I'hypothese ou les figures de ses couches seroient serablablcs. II en d(?duit qu'alors Ic s rayons dimlnuent et les degres augmen- tent de I'equateur au pole proportionnellement an quarre du sinus de la latitude. II prouve encore, a I'alde des niemes formules, que dans les suppositions les plus vraisemblables, suppositions qui deviennent n^cessaires , si le spheroide a €i€ originairement fluide, son aplatissement doit etre moindre que dans le cas de Thoraog^neit^. Enfin, il etablit entre I'ellip- ticit^ de la terre et la variation du pendule dt I'equa- teur au pole , ce rapport remarquable : Si Von -prend j)Oitr unite hi longueur du -pendule ii Vcquateur ^ an- ient Vellipticite de la terre surpasse celle qui auro'it lieu dans le cas de Vhomogen^ite , aulant Vaccroisse- ment total du pendule de I'^ipiateur au pole est sur- pass^ par celui qui auroit lieu dans le merne cas, et reciproquemeni; en sorte que la somme de ret accrols- sement et de I'ellipticitd forme iine quantity cons- tante. L'auteur determine ensuite I'attraction des sphe- roides dont la surface est fluide et en ^quillbre, hy- ppthese qui a lieu pour la (erre, et qu'il paroit na- turel d'c'tendre aux autres corps du sysleme du. mondc. 11 donne ensuite une expression extr^me- ment Mtcanicjue celeste. 5i3 tnt-nt simple de la lol de la pesanteuv a la sinface dos sp]i(^ioides homogenes en (^quillbre, quel que soit I'exposant de la puissance a laquelle I'altraction est proportionnelle; il I'ait usage pour cela de I'equa- tlon qui a lieu a la surface des sph^ro'idcs tres-peu dlffe'rents de la sphere; et il en deduit qu'en gdn^- ral,si le splieroide est (lulde hornogene et dou^ d'un mouveuient de ro(atic»n , la pesanfeur varie de I'equa- teur au pole, proportionnellemcnt au qnarre du sinus dc la latitude; et, ce qui est singulierement remar- quable,cette variation s'an^antit lorsque I'attraction est proportionnelle au cube de la distance, en sorte que , dans ce cas , la pesanteur a la surface des sph^- roides homogenes est partcut la meme, quel que soit leur mouvement de rotation. Dans les recherches pr^c^dentcs, I'auteur a sup- pose I'efFet de la force centrifuge et des attractions etrangeres tres-petit, par rapport a I'attraction du sph^roi'de, ce qui a permis de negliger le quarrf? et les autres puissances de ces forces, ainsi que les quan- tltes du nieme ordre ; mais il fait voir qu'il est facile d'^fendre la meme analyse au cas ou il faudroit les conserver. II arrive enfin a celte conclusion impor- tante, que IVquilibre est rigoureuseuieut possible, quoiqu'on ne pulsse assignor, que par des approxima- tions successives, la figure qui y satisfait. Tel est le resultat des iravaux du C. Luplace sur Jes attrac- tions des spheroicles. La maniere uniforme et directe avec laquclle cette tli^orle, si abstraitc etsi (?pineuse, derive par de simples diderenclalions d'une seule Equation fondamenfalf , est saus doute une des cboses 'l\,iut VL, Kk 5i4 .Astronomie. les plus lemarquables qui alent €\.€ Taites en Ana- lyse. Pour comparer les resultats precedents aux obser- vations, il est nc'cessaire de conuoitre la courbe des meridiens terrestres, et celle que Ton trace par une suite d'op^rations g^od^slques. Si , par I'axe de ro- tation de ]a terre et par le zenith d'un lieu de sa surface, on imagine un plan prolong^ jusqu'a la sphere celeste, ce plan y tracera la circonference d'un grand ctrcle qui sera le meridien du lieu , et tons les points de la surface de la terre qui auront leur zenith sur cette circonference , seront sous le nieme nine platu D'aprescette condition ,1'auteur deteruiiuela courbe qu'ils ferment sur la surface. Celte courbe, cjui est le m^ridien terrcstre, est plane, si le sphero'ide est de revolution; mais dans le cas g^n^ral, elle est a double courbure. La ligne geod^sique est une courbe dont le pre- mier cold est tangent dans une direction queiconque a la surface de la terre. Son second cote est le pro- longement de cette tangente, plie suivant une ver- ticaie et ainsi de suite. D'apres cette condition, I'au- teur determine I'^quation de cette courbe, qui est lapluscourte que Ton puisse mener entre deux points donnas sur la surface de la terre. La ligne geodesique est tres-propre a nous edaircr sur la veritable figure de la terre. En eifet , on pcut concevoir a cliaque point de la sui face de la terre Mecafiique celeste. 5i5 un ellipso'ide tangent ,et sur lequel les mesures geod^- siques , les longitudes et les latitudes, a parlir da point de contingcnce , seioient, dans unepetlle eten- due, les m^mes qu'a cette surface. Si la lerre ^toit un elllpsoide , elle se confondroit avec reliipsoide tangent qui seroit ^ariout le mOme j mais si cette circonstance n'a pas lieu , reliipsoide tangent variera d'un pays a un autre , et ces varia lions , int^ressanles a conrioitre , ne peuvent €tie d^terminees que par dcs mesures gi'od(?siques, faites dans des sens differeuts et dans diverges contrees. La surface de la lerre ^tant suppo3i le premier cote de la ligne g^odesique est paralJele au plan correspondant du m^ridien celeste, la diffe- rence de longitude des ileux extreaiiles de I'arc me- suromme de ces erreurs prises toutes positivement , soit un jninimum. 11 donne une methode pour la determiner d'apres les conditions pr^ccdentes, et cette methode qui emploie les longueun totales des arcs mesures, a I'avantage de donner, comme cela doit ^tre, d'au- tant plus d'influence a chacun de ces arcs, qu'il est plus considerable. L'auteur applique ces m^thodes aux dcgr^s me- sures au Perou , au Cap de Bonne-Esperance, en Pensylvanie , en Italic , en France , en Autriche et en Laponie. II en r^sulte que dans I'hypothese ellip- tique , on ne peut ^viter une erreur de cent quatre- vingt-neuf metres sur quelques-uns de ces degr^s , erreur beaucoup trop considerable. L'ellipticit^ cor- respondante a ce minimum d'erreur est ^gale a—, I'axe du pole ^tant pris pour unite. L'ellipse la plus probable donne pour cetle ellipticite — -, et elle suppose une erreur de 336 metres dans le degr(^ me- suri- en Pensylvanie, cc qui ne pent ^ire adrais. Ce resultat confirme ce qui a etd dit prrct^demment , que laterre s'^carte sensiblement d'une figure cllip- tique. Mais il ne reste plus aucun doute a cet e'gard, lorsque l'auteur , appliquant la mt me analyse aux Mecaniquc celeste. 619 operations failes nouvellement et avec tanl de soin par Delarabre et M^clialn , en tl^dult 7-^ pour I'elllp- ticit^ de la terre , aplalissement qui, ainsi que Fob- serve Tauteur, ne peut subsisfer ni avec les pbeno- menes de la pesanteur , ni avec ceux de la precession et de la nutation ; car ces ph^nomcnes ne permetfent pas de supposer a la tene un aplatissement plus grand que dans le cas de !'iiGtaogeneite,ou au dessus de rf^ ec I'extreme precision qu'ont apport^e dans leurs operations les habiles astronomes que nous avons nommes, ne permet pas d'attrlbuer cet ^cart aux erreurs des observations. Pour conclure la grandeur du quart du ni^rldien terrestre, de Pare compris et observe eulre Dunkerque et Mont-Jouy , il faut adopter une hypolhese sur la figure de la terre, et au uiilieu des irregularit(?s qu'elle pr^seute, la plus simple est celle d'uu ellipsoide de revolution. En partant de cefte supposition, et comparant Tare me- sur^ en France avec I'arc mesure ^ I'equateur , on cu a deduit le quart du m^ridien et la longueur dii metre qui en est la dix raillionienie partie. Cette coniparaison doune ^ pour I'ellipticiie de la terre. I/auteur fait voir ensuite que , quelle que soit la figure de la terre , la dimiiuiiion observce des dcgres du m^ridien du pole a IVquateur , cxige une augmentation torrespondante dans les rayons tcr- reslres , et pajr consequent un aplatissement dans le sens des poles. 11 passe ensuite a la coniparaison de I'hypolhese eiliptique, avec les longueurs observees du pendule a secondes. Prenant , pour cet objet , quinze observations clioisies , il fait voir que i'oii i;k4 520 Asfronomie, pent les conciller toutes avec une figure elliptique, en n'y cidmettant qu'une erreur egale au dix-huit cent luillicme de la longueur observ^e. L'ellipticitd correspondante a ce minimum d'erreur est yrr*^^ celle que donnc I'ellipse la plus probable est ^. On voit par la que les aberrations de la figure ellip- tique sont moins sensibles dans les variations des longueurs da pendule que dans celle des degrds du m^ridien. La theorie des attractions des sph^roides donne,comme I'auteur I'a fait remarquer pr^ce- demment,une explication bien simple de cette cir- constance. L'auteur applique les memes m^tbodes a Jupiter dont I'aplatissement a €i€ d^ermin^ avec exacti- tude. 11 suppose d'abord cette planete homogene ^ et compare aux observations I'aplatissement calcule dans cetle hypotbese. Ce r^sultat se trouvant trop fort , I'auteur en conclut que Jupiter est moins aplati que dans le cas de I'homog^'n^ite, et qu'amsi ea density croit, comme celle de la terre, de la sur- face au centre. Dans ce cas , la theorie ^tabiit des limites entre lesquelles doit etre compris le rapport des deux axes ; ici ces limites sont tres-rapprocbees, et I'auteur fait voir que les axes observes de Jupi- ter y sont renfermes , en sorte que la pesanteur est encore sur ce point parfaitement d'accord avec les observations. f La fin au numero j)rocham. J VARIETES, NOUYELLES ET CORRESPONDANCE LITTfiRAIRES. SOClfiTJ^S LITT^RAIRES, Societe philomathique . Le C. Chaussier y a lu un Precis (^experiences siir Vamj)utation des exlremites arliculaires des os longs. Ce m^moire renferme plusieurs faifs de pra- tique tres -int^ressans , et autres que ceu\ que le C. Sabatier a rapport^s a I'appui du procedt* ope- ratoire qu'il propose. II suffit de clter Ics noms de Cooper, de B. Gooch , de Ch. White, qui fircnt voir que cette melhode exposoit a moins de dan^^er que reparation ordinaire, et laissolt au malade , non-mutll^, I'espolr de recouvrer la force et la fa- cility du mouvement dans la portion de niembre qui lul restolt. Le C. Chaussier nous apprend aussl que Park alia plus loin encore, et qu'il proposa , dans les maladies du coude et du genou , de conserver i'avant-bras et la jambe, en se bornant a emporter les extrt'mit^s malades des os , esp(5rant qu'en rap- 5i2 Noiwelles Hllcraircs, prochant les surfaces divisees par l'op(?ra(lon , les OS, ainsi que les chairs , se r^uniroient par une cica- trice soUde, qui pourroit pcrmetfre au raalade de retiier encore quelqu'ufilit^ du reste du membre. C'cst pour determiner d'une manieie precise les avantages que I'on pouvoit attendre de ces m^tlTodes operatoires , et en meme temps pour connoitre les moyens que la nature emploie dans la formation des articulations nouvelles , que I'auteur a fait depuis quinze ans , et sur diilVfrens aniuiaux , un grand nom- bre d'exp(?i-icMces qu'il a souvcnt rdpet^es dans ses je^ons publiques d'anatomie, et dont nous pr^sen- tons Ici Ips r^suhats. I." Apres avoir d^couvert, par des incisions con- venables, Textr^^mit^ coxale { supdrienre) du f^mur, on a fait sortir la tete de I'qs de son articulation , et on a sci^ plus ou moins bas au dessous du tro- chanter, de maniere a emporter un huitieme , un sixieme et meme un quart de la longueur totale de I'os. Apres avoir rapproclie les chairs et les avoir raaintenues en situation par qnelques points de su- ture, on a abandonn^ aux soins de la nature les animaux opt^res. Les plaies se sont ierm^es sans sup- puration , sans exfoliation apparenle : la cicatrice a ^t€ complete vers le dixierae ou au plus vers le quinzieme jour. A la fin du mois , les animaux com- mencoient a se servir de leiir patte pour quelque mouvement. En examinant, a des^poques plus ou moins elol- gn^es, I'etat des parties soumises a Topc^ration , on a reconnu que les muscles avoient rapproch^ , par Nouvelles Ulteraires. 5i3 leiir contraction, rextremite du fe^mur fur iin des points de I'iscliium ; que I'extrifmitd amputee ^toit arrondie, encroiil^e d'une substance cartilugiformc ; que le point de I'lschinm sur lequel elle appuyoit avoit pris aussi I'apparence cartllagineuse , et pr^- sentoit quelquefois une fossette articidaire plus ou moins piofondc ; que le tissu cellulaire forniolt an- tour de cette articulation nouvelle uue sorte de capsule membraneuse dans laquelle ^toit contenu un fluide sereux plus ou moins abondant ; enfin , que ]a cavite cotyloide se reniplissoit pea a peu de tissu cellulaire qui en diniinuoit la profondeur. 2.° Gomme il importoit de connoitre quels clian- gemens la suppuration pourroit apporler dans Tetat des parties, on r^peta la m^me experience sur un chien ; mais, au lieu de permettre I'aglutination ou le premier mode de cicatrisation des chairs , on de- termina la suppuration en irritant la plaie de diverses manieres. L'animal soufFrit beaucoup : il eut divers depots qui s'ouvrirent successivement. Enfin , apres deux mois , il fut completement gueri , et il se servoit Ires-bien de sa patte. Apres avoir conserve C( t ani- mal plus de quatre ans , on a vu que rcxirtmit^ du f<^mur ^toit attacliee a Tischium par unc substance ligam^nto-carlihgineitse J qui la fixoit sur cet os ct lui permettoit la mobilile en difil^rens sens. II sVtoit aussi forra^ , a I'extrdmit^ du femur, unc -ipopbyse qui donnoit attache a diff^rens faisceaux nujsculaiies ct qui tenoit lieu dc trochanter. 3.° Cctte operation, I'ai'.e a Textrenjite' sc.ipulaire 524 Noiwelles liltemires. (sup^rleure) de riium^rus, a eu le m^me succes et a pr^sentd a pcu pies les memes resultats que les pr^cedentes. 4.° Le C. Cliaussier a fait la meme experience a l'extr<5mitc tiblale du fi^mur, a I'extr^mit^ cubitale de riiumeius, a I'extremit^ larslenne (inf^rieure) du tibia; il a meme eraporte a difFc^reiis animaux , commePaikl'avoit indiqud, les articulations entieres du coude et du genou ; mais quolqu'aucun des ani- maux soumis a ces experiences ne soit mort, I'opd- ration a toujours ^te sans succes : les chairs cou- ples, ainsi que les os , se sont bien cicatris^es; mais, au lieu de former une articulation nouvelle , les extremit^s des os ^toient dloign^es les unes des au- tres, et la partie au dessous de Tarticulation ne formoit qu'une masse pendante, entierement inutile aux mouvemens de I'animal. D'ailleurs , ces opera- tions sur les articulations ginglimoides sont tres- difBciles, tres-dangereuses, a cause des ramifications vasculaires , et ne peuvent promettre aucun succes, parce qu'elles ne sont pas recouvertes et environn^es d'une assez grande quantlte de chairs. En terrainant son mdmoire , le C. Chaussier a pr^sente quelques observations sur le perioste, et a rapportd le cas d'un jeune homme chez lequel I'ex- tremite scapulaire de Phum^rus s'^toit s^parde spon- tandment a la suite d'un d^pot chronique d'une carie dont !a nature avoit procure la guerlson ; il s'etoit forme, dans ce cas, une articulation nou- velle et tres-remarquable. Le scapuhnn (omoplate) portoit une eminence arrondie en forme de tete, NoiLvellcs luteralres. 5^5 et riumierus avoit une caviie c,u? y correspondolt , disposition qui permettoit au maladc I'exercice de presqiic tons Jes mouveniens du bras. Ii^STlTUT NATIONAL. Ordre dcs rapports e/ des lectures de la seance puhllcpLe de I'Institnt , tenue au palais national des sciences et dcs arts, Ig 1 5 i;erniinal an 8. I. Pvapport des nic'moires physiques de la cla.^^e des sciences physiques et inalhemahques, nar le C CUVIER. ^ ' 1 2. Rapport des memoires mathematlques de la classe dcs sciences physiques et math.'matiques, par le L. Lefe7re-Gineau. 3. Rapport des travaux de la classe des sciences niorales et politlques , par le C. Levesque. 4. Rapport des travaux de la classe de lilt^iature et beaux-arts, par le C. Dutheil. 5 M.ns. Dans le second rapport, la commission proposa a I'Insti- tut de faire connoilre au gouvernement I'etat revol- Lla 53^ Nouvelles Uiiei aires, tant des lleux ou les corps rles citoyens etolent d^* poses, et de I'avertir que les premiers principes de la morale , de la m^declne et de la science sociale , demandoient la plus prompte reforme de Tetat dans lequel sent les inhumations. Ces deux rapports ont ^te adoptes par I'lnstitut ; le second a ete envoy^ aussitot au gouvernement (i). Le rapporteur de la commission fut le C. Baudin, Un an ^tolt a peine ^coul^ que ses fun^rallles don- nerent la preuve Iriste , mais frappante , de I'im- portance des solennites que I'lnstitut avoit ^tablies pour la sepulture de ses membres. On vit quel prix attendolt la vertu, la sagesse,la prudence ,lorsqu*un long et grave cortege de membres de I'lnstitut , de reprdsentans du peuple, de citoyens de toutes les classes, accompagna , le visage balgnd de larmes , les restes chers a la patrle d'un homme trop tot enlev^ au bonheur de la rdpubllque. Nous avons encore ete temoins d'un spectacle aussi touchant aux funerallles ordonnees par le Museum d'histoire naturelle pour le venerable Daubenton. L'Instltut, suivant toujours ses memes vues , avolt propose en Pan 7 , pour sujet des grands prix d'archilecture , un Eljsee ou Cimelicre public. L'dauilation de plu- sieurs Aleves a produit des succes : deux ont mdrit^ la couronne, le C. Gasse et le C. Grand jean; elle leur a H€ donnde le i5 venddmiaire dernier. Aiusi, ce n'est plus seulement le sentiment, la rai- (i) L'un et I'autre sont imprimis dans le second volume des Menioires da la classe des sciences rnoraUs ct politiejues. Noi/<'c//rs litleraircs. 533 son, raiiforlle de IVxemple, c'est rexp^rlence r(?- cemment faite parmi nous qui d^monlre rudlitd des institutions funeraires. 11 appartient au gouvernement de les de'lermlner pour la republlque entlere. Avant de se decider, il interroge les citoyens seniibles et instruitsj il leur demande leurs lumieres, et il promet une recom- pense honorable a cclul quel'Institut d^clarera avoir attaint le but, ou en avoir approch^ le plus pres. Tel est I'objet de la lettre que le minlstre de I'ln- terleur a ^crlte a I'inslitut le 5 ventose det nier. Aprcs avoir rappele I'importance des pompes fun(?raires, I'oubH oil elles ctoient tombacs parmi nous , Tind^- cencc des st^pultures , le cri public qui s'<*leve contre ce vide dans nos institutions, et la n^cessite de sa- tisfaire au vcku de la soci^t^, le minlstre charge rinstltut^au jiom dii gouvernement, de proposer pour sujet d'un prIx la question sulvante : Qutlles sont les ceremonies a faire pour les funeroilles , et le reglemcut a adopter pour le lieu de hi sepulture P II le charge egalement d'annoncer qu'une mt'daille de cinq hectogrammes d'or sera accord^e a celui qui, au jugement dc I'lnstilut, sera declare avoir le mieux trait(? cette Importan.'e question. L'Institut invite done les cilo\ens a lui adresser ^ leurs meraoires avant le i/' fructidor prochain, afin que le prix puisse etre proclame dans la seance pu- blique du i5 vend(:^mlalre an 9. Les auteurs youdront bien fairc attention aux diuerents points compris dans la question proposee par le gouvernement. Cc sout d'abord les C(^r(?monics LI '^ 534 Noui^elles Hue mires. a faire pour les fun^ralPes, ce qui se rapporfe i lot?3 les details qui suivent le fr^pas , tcis que pcuvcnt i-ixe I'exposition clu corps, la proclamation du deces, I'invltation et le rassemblement des personnes qui accompagneront le mort , la maniere dont il sera transporle d'un lieu a un autre. La seconde partie de la question, savoir, le r^glement a adopter pour les lieux de sepulture, comprend le choix et I'indi- cation,so!t des locaux ou les corps pourroient etre deposes niomentan^ment pour etre transport's en- suite dans des lieux que leur destination et I'etendue qui leur est necessaire obligeroient a porter plus loin des habitations, soit des locaux destiii's a etre la dernieie demeure des defunts. La maniere dont ces locaux doivent ^tre disposes pour ne pas nuire a la salubrity des babitalions voisines , celle dont ils doivent ^tre decords pour atteindre une partie du but moral que les insiifutions fun'raires se pro- poscnt, font partie des objets que Ton aura a exa- miner. Le sujet propose doit etre traits d'une maniere generale qui puisse s'appliquer sur tons les points de la r'publique. Les cdr'monies funeraires n''(ant conside'r'es que relativement a un acte civil, il ne doit y €tre in- troduit aucune forme qui appartienne a un culle quelconque. Les auteurs se conformeront aux loix ge'nerales de I'Institut sur I'envoi des memoires qui concourent aux prix. Elles consistent dans les articles suivans : Les m^moires seront Merits en francois; ils seront Nom>elles litteraires. 535 remis au secretariat, ou adress^s au minlstre de I'in- terleiir pour I'lnstitut. Quelle que soit la vole que Ton pr^fere , il faut que les metnolres parviennent a rinstitut avant le i." fructidor prochain. Si le memolre est remis dlrecfenient au secretariat, il en sera d^livre un r^c^pissc?. Dans le cas ou le m^- moire ainsi remis obtlendroit le prix , la medaille ne sera d^jivr^e que sur la repr(?sentalion du recd- pisse. Les auteurs n'ecriront pas leur nom sur leurs m€- moires , et ils ne le feront pas connoitre avant le jngement ; ils niettront sur leurs mdmoires une devise ou dpigraphequ'ilsrrpeteront sur un bulletin cachet^, dans I'lntdrieur duquel leur nom sera ^crit. Le billet attache au memoire qui oljtiendra le prix sera le seul ouvert. Fait en commission ,le 26 ventose an 8. Signd , Legrand, Mongez, Gels, Vin- cent , Naigeon , Laplace; Camus, rapporteur. Nominaiioiis. L'Institut national, dans la stance gdni/rale du 5 de ce mois, a fait les trois elections suivantes : Le C. Olivier a eie elu membre rdsidant de la section d*anatomie et zoologie , classe des sciences physiques et matheraatiques : ses concurrens ctoicnt les CC. PiNEL et Brongniard. Le C. Carnot , membre residant de la section des arts mecaniques, xn6me classe : il avoit pour concurrens les CC. Saneb Li4 636 Nouvelles litteraires, et Forfait; enfin , le C. Degerando, de Stras- bourg , assocl^ non resldant, de la classe. des sciences morales et politiques, section de I'analyse des sen- sations et des id^es : les deux autres candidats ^toicnt les CC. PuEVOT et Ant. Lasalle. La m^me classe avoit pr^seute pour une place d'associe de la section de science sociale et legisla- tion , les CC. Massa, Lanjuinais et Henrion; mais ie C. Lanjuinais venant d'etre nomme membre du s^nat conscrvateur , ce qui entraine la cessation de son domicile dans les d^partemens, I'Jnstitut a arreie' que celte liste seroit renvoyee a la classe pour etre cornplet^e. Notice des Iravaux de la classe de Utie- rature el beaux - arts j durant le second trimestre de Vati 8^- par le C. La Porte k- Du Theil. Le merlte des travaux dont la classe de litt^rature et beaux-arts s*est occup^e durant ce dernier trimes- tre, va se montrer de sol-m^me : si, pour y donner du relief, il eut etd besoin d'un habile luterprete , la classe n'eut pas, com me elle a fait, choisi cette fols le plus foible. Six m^moires, tons considerables, se sont trouv^s former un cours d'Histoire orientale presque com- plet. I Continuant a nous montrer I'influence que jadis les peuples du Midi et de I'Orient exercerent sur Noiivelles Uttered res. 537 I'OcclcIent, le C. Dupuis nous a fall connoitre la v^- ilfable oiiglne de ces peuplades nombreiises, si ce- Jebres parmi les Grecs , sous le nom de Cariens, de T.<5leges, de Cr^tols. Sorties des contr^es voisines de ^Euphvate, du golfe Pcrsiqiie, de la Babylonie, de J'Assyvie , elles s'elolent avanc(jes jusques dans la Phenicle, d'ou,araide dela navigation , elles avoient poUe jusques dans les contr^es les plus reculecs de I'Einope , la religion , les nioeurs , les modes carac- terisUques de leur premier pays. Par une multitude de fails bien constates, le C. Dupuis a disculp^ de men- songe nombre d'auteurs anciens , surtout les percs dc riiisfoire et de la g(?ographie, Herodole et Straboii. II. Descendant un peu plus bas dans I'ordre des temps, le C. Mongez, en im second et dernier niemolre sur les costumes des Perses , nous a expose tousles changemens que ces costumes subirent sous le rcgnedes Arsacides et desSassanides. Ardeschir fut le chef de cette dernlere dynaslie. Ce sont les monumcns de sa victoire qu'ofTrent aux yeux du voyagcur les iroposantes mines de Nascbi-Roustam et deTcbehel- minar. Par une comparaison suivie des costumes des Perses en tous It s ages , le C. Mongez acheve de cons- tater ce fait Interessant. Et sa m^thode le conduit encore a recoDnoitre evidemment ce qu'aucun anti- qualre n'avoit nconnu j nous voulons diie, la reprt^- sentation d'un prince Sassanicle, sur le beau cristal grave qui, du tr(?sor de Saint -Denis, a passe au cabinet des antiques de la biblioiheque nationale. \ III. Les Sassanides , vaincus par les Arabes niaho- jnctans , cedent kur tronc aux khalyTes. Sous rempire 538 Nouvelles Utieraires. de ceux-cl les sciences, exilees d*Europc, sont ac- cueillies en Asie, et bientot apres ramen^es en Oc- cident par les Arabes. Tout le monde le sait. Mais, savons-nonspr^cis^ment ce que les sciences perdlrent on conserverent dans leiir retraile chez les Arabes; ce qu*elles peuvent y avoir laisse comme en d^pot a r^poque de leur retour ; et ce qu'elles y retrouveroient encore , si on y recherchoit avec soin les restes ^par- pilles de leur antique tresor? non. Fr^quemraent on nous parle d'ouvrages nombreux, tratluits jadis en Jangues orientales d'apres des orlginaux grecs, au- jourd'hui (res - alt^r^s ou totalement an^aritis. Ces traductions pourroient, nous dit-on, rdparer bien des pertes. Avant d'embrasser trop ^troitement cet espoir, il convient, et tres-fort, de connoitre au juste le degrd de confiance que de pareilles traduc- tions peuvent m^riter ; il faut done en ^tudler I'his- toire. En ne nous annoncant sur cette matiere que de simples aperqus ,le C. Camus nous a sembl^ avoir deja presque fixd deux points importans de critique. Premlerement, les auteurs grecs qui ont attire Tattention des Orientaux, ont etetraduits, d'abord du grec en syriaque; ensuite du syriaque , et peut- etre aussi quelquefois, mais rarement, du grec en arabe ; puis d« Tarabe en h^breu ; eniin de I'hdbreu en latin. Secondement, toutes ces traductions sont ddfec- tueuses : plusieurs causes les ontrendues telles. IV. A ces observations , appuye'es de preuves et de citations , le C. Camus a joint une notice parallele de sept traductions manuscrites de I'ouvrage d'Aristote Noiivclles Ilfleraires. 689 %\\x lesanimaiix, faites en latin d*apres fles versions plus anclennes en langucs arabe e,t h^braique. Celte notice va se trouver Insei^e dans iin nouveau volume des notices des manuscrlts de la blbliollieque natlo- nale. Le cinquleme volume a ^t^ public il n'y a que pen de mols ; Ic sixleme ne tardcra gueres a pa- roitre. V.Le C. Langl^s s'est occup^ des nilometre.^ Re- cueillant, mais non sans une juste critique, tout ce que les auteurs arabes nous disent sur I'anclennete , la forme et la place des premiers nilometres connus en ^Egypte , il suit pas a pas tous ces auteurs depuis le pays d'Alouyah , sup^rieur aux cataracles, et frontiere de la Nubie , oii ils placent les plus an- ciens nilometres , jusqucs dans la basse ^Egypte. A partir de I'ile d'Elephantine , en descendant le fleuve, il trouve i5 nilometres differens ; il nous les a decrits tous sans exception , mais d'une maniere plus ou molns ^tendue. "VI. Prodlgue de son bien , le C. Lang les m'a sa- crifi^ la traduction d'un morceau ties-considerable de I'ouvrage anecdote d'Al - Maqrizy , concernant I'hospice appele Bimaristan , I'un des plus somp- tueux ddifices d'architecture arabe qui se voient an grand Caire. A ce morceau j'ai r^uni un grand nombre de particularit^s relatives aiix regnes des Falhjmitcs , et des Boharites, VII. Dans un autre mdmoire fort ^tendu, j'ai es- say^ de tracer I'histoire complete de toutes les revo- lutions physiques et civiles qui , depuis la naissance de I'histoire jusqu'a ces deruiers sicclcs , ont pu chan- ^40 N^oui'clles Utteraires. ger la face des llcux ; en g^ne'ral rlans la CI]icie,en particulier siir ]es cotes qui bordent legolfe d'Tssiis , et spt'cialement a I'endroit oil est situ(?e k ville mo- derne d'AJexandrelte. Ainsi , quant a la partie purcment lltteraire, du- rant ce trimestre,la classe de lilterature et beaux- arts a bien paye son tilbut, au phllosophe qui re- cherche dans la veritable olivine dcspeuplesla cause des habitudes morales dont il peut s'etonner; a I'a- iiiafeur des arts qui attend des notions jcerlaines sur des costumes, jusques a cette heure insuffisamment Studies; au savant qui , ardent a recuperer les por- tions detachees de son domaine, niais econome de son temps, ne veut redemander son liien qu'a ceux qui, en efFet , le lui retitnnent ; a I'historicn qui , faute de particularit^s, n'a pu encore parler qu'en masse des khalifes segyptiens ; enfin au voyageurfu- tur , a qui tant de relations dt'ja publiees n'ont pas a beaucoup pres pr^par^ tons \q& renstlgnemens n^- cessaires pour bien guiderson avide curiosite. VIII. Le public connoit dcja dans qtiel esprit est r^dige le nouvcau commentaire sur Moliere , qa'il va devoir au C. Cailhava. Durant le trimesfre der- nier , I'auteur nous a plus d'une f'ois prouve avec quelle rapidite cet utile et interessant travail s'ap- proche de son ferme. IX. Fanillier avec la langue espaguole,le C. Cail- hava nous a fait connnoitre tons Ics details de la re- presentation th^atrale, donn^ea Barcelone, pour ce- lebrer un brillant exploit des Francais. De tout temps I'Espagne a chdri rheroisme \ il est sa passion. Mais NoiU'cUes lillemircs. 641 fiere, et m^'aie im peu pcrsoiinelle, elle n'accuellle qii'avcc reserve les li^ros etrangers. AujourcJ'hui , cluz elle, on ne j)aile que des nolres. Informee de la d^couveiie nouvelle de plusleurs nionumens d'antiquit^, la classe,sur le champ, s'est occup^e de fixer le degr^ d'attenlion donl ilsseroicnt dignes. X. D'apres Ic rapport detaille du C. Ai^eilhon , elle a pense que le retsultat des foullles deja faites dans la plalne dTsernore , d«5partement de I'Ain , n'^- tolt pas sans importance, et que, en des temps fa- vorables , le gouveraement croira peut-^tre devolf en encourager la poursuife. XI. On a trouvd a Montpelller un sarcophage re- marquable. Le C. Ciiaptal ayant recu le dessin exact de ce monument funeraire et des divers objets qu'il contenolt , I'a tran^mis a la classe. Le rapport du C. MoNGEZ constate que les arcophage dolt ^tre celui de quelque personnage romain considerable, ^tabli dans les Gaules posterieurement au regne de Domltien. XIJ. Depuis peu , dans les fouilles quise fontau jar- din du Luxembourg , 11 avoit ^te decouvert des restes d'anclennes constructions. Le C. Chalgrin a prouv^ que ce devoient ^tre les debris des d^pendances de rancicn chateau de Vauvert , aujourd'hui Vanve. Bati par le rol Robert vers l*an i025, concede aux Chartreux par Saint-Louis en 1 267, ce chateau avoit disparu des Tan 1824. Marie de M^dicls, en i6r3, ache ta par ^change cettc portion de terrain , et la fit convertir en jardiu. 642 Nouvelles Ulltiaircs. D'autres lectures ^Joient pr(?par^es; nous avons du les c]ifF(?ier et c^dcr la pavole a des Strangers ; il nous en ont bien recompenses. XIII. Lorsque le C. Le Grand , arcliUecte , nous a lu I'introductlon de son ouvrage sur rarchkecture, la classe n'a pii ^tre que charmee en voyant un ar- tiste, si avantageusement connu par ses conceptions en son arf , ^crire et parler sur ce merae art, pour ainsi dire, en littc'rafeur consomme. XIV. Le C. EsMENARD nous a lu les deux premiers chants de son poeme sur la navigation. Sur un sujet si riche et si neuf, I'ex^cution d'un pian simple , mais trcs-vaste , naturellement eut du presenter de nom-* breux obstacles; mais I'auteur n'en connoit point. Preceptesheureusementexpriinds, descriptions bril- lantes, fictions nobles, style plein d'images et de pensc'es, cependant pur et correct , beaui^s du genre didactique, roajestd de I'epopee ; le poeme sur la navigation sembleroit presque destin^ a tout r^unir. Le seul narr^ de I'invention des voiles par Dedale , et I'episode de I'ombre de Dition apparoissant a Sci- pion au milieu de Carthage embiasee, annonceroient dans le C. Esra^nard un poete de la plus haute es- p^rance. XV. Par des reflexions sur le talent de Prei^ille ^ inevitablemenl le C. Mole devoit augmenter nos re- grets. Mais a nourrir ses regrets on trouve souvent du charme. Et puis, ce qui expose si bien la gran- deur de notre perte apprendra bientota nous en de- dommager. Celui qui devint parfalt sans avoir pris de modcle, e^ile seul modele que d^.sormais il i'aut i Nouvellcs Utleraircs. 5^3 prendre. En terminant ses reflexions, Ic C. Mol^ f^- liclle I'art de la dc^clamation , de I'honneur qui luia et.? decern^ de nos jours ; „,ais ce triomphe insigne il le rapporte exclnsivcment au falent sup^rieur, a la morality parfaite deson incomparable ami. Chose remarquable; Je C. Mol^ ignore encore que pour remporter la victoire c'(^(oit bien assez de lul-mfrae. ^ Quand il doit parler des productions de nos ar- tistes , I'interpiete de la classe ne pent sVgarer ; I'ac clamation publique I'a precede, il n'est plus qu'un echo. Soyons heureux d'avoir ^ dire; XVI. C'est durant ce trimestre que , dans la salle du Laocoon , le C. de Joux a d^core \^, pendentifs de ces beaux bas-reliefs qui repr^sentent la France accompagnee de la yictoire, et MInerve distribuant des couronnes aux g^nies ; figures plus grandes que nature : ^ XVfr. C'est durant ce trimestre que le public apu connolfre I'HercuIe sauveur d'Alcesfe, \^, Graces etlaCleapatreduC.REGNAULT,duruaifredontleI iecons nous ont forme lepeintre du Proscrit: Xnr. Enfii, c'est de ce trimestre que dans This- to.re de I'art, pour I'honneur eternel de la France, on datera I'cxposition du tableau des Saejnes. Venons a nos poetes. XIX. Au seul nom de I'Ode , I'orgueil de la langue tranca>ses'inquiete.Laissons,puisqu'enfin il Je faut la.ssons pour jamais a Pindare I'avantage inoui que le plusmelodleux idiome donnoit a sesvers qui, toute- fojs, ne «e hasardercnt jamais sans etresoutenus des 544 Nouvelles lUteraires. sonsliaiiiionleuxclelalyre;malsdlsputons-liil, (oujours et hardiment, la palme dans le cholx , dans I'utilll^ , dans Ja v^ritd des sujets : et, pulsqu'il est des poetes francais qui , respirant I'amour d'une sage liberty , la haine du vice , le devouement a la patrie, le respect pour les grands homnies , savent aussi dans leurs vers imprimer a la salne raison, a la morale la plus pure , les mouvemens vlfs et varies d'uae ardente sensibi- lite, animons-les forteraent a composer des odes, Lorsque leC. Le Grand de Laleu publlera celles qu'il nous a lues , et qui roulent , la premiere sur I'an- iiiversaire de la fondation de la republique , la se- conde sur la translation du corps de Jean -Jacques Rousseau au Pantheon , la troisieme et derniere sur le devouement de Henri Simonneau , maire de la commune d'Estampes , on jugera si ces trois pieces ne soni pas en efFet marquees d'un blen beau ca- ractere. XX- L'auteur de Pame C. Langles a joint des notes a plusieuis de ces iiK^nioires. On liouve dans ce volume encore deiix cartes, celle du lac Menzalch pour la recon- nolssance falle par le Qfn(^ral ANDRjfiossY, en v-n- deniialie an 7, a laquelle est fointe la gravure d'un camde antique, trouvc^ dans I'lle de Tliouna ; et la carte pour la rrconnoissance de la vallee des lacs de Natron cl de celle du fleiive Sans-Eau^ par le g^- nt^ral Andreossy , pluviose an 8. A N A T o M I E. Lecoks d*Aaatom IE cnwparde J de G. Cl'p'Ier , inend)re de l.^ln^.titut national, professeur au col- Idge de France et a Cccolecentrale du Pantheon, etc. rccucillies et publiecs sous ses jeux , par C. Du- Nn 3 566 Lh'/es dheis. in^rll, chef des Iravaux anatomlques de Vecole de mcdeciue de Paris. A Paris, Baudouin, Imprinieur de I'lnstitut national des sciences et des arts. An 8 , 2 vol. In-S." d^ 52 1 et 667 pages. Prix 10 fr. Nous donnerons un extralt d^taill^ des deux pre- miers volumes de cet important ouvrage. BOTANIQUE. Manuel cosmetique et odorifcrant des -plant es ^ ou Traite de toutes les plantes qui peuvenl servir d^or- neineni j de fard et de parfums aux dames , auquel on a joint la quatrihne edition de la toilette de Flore , y conipris la traduction anglaise ; contenant les dif- ferentes manieres de preparer les essences _, poni' mades , rouges , poiidres , fards, eaux de senteurs , bains aroniiiliqiies et pots-pourris ; les apprets dif- ferens dii tabac , et les procedds qii'onpeut employer pour enlever toutes series de taches. Ouvrage utile aux parfumeurs ^ baigneurs j et autres personnes chargees de la direction des toilettes ; par J. P.Bvc- Hoz , auteur de differens outrages de medecine hu- maine et veterinaire , d'histoire naturelle et d'e- conomie champetre. A Paris, chez V auteur, pas- sage des ci-devant Jacobins de la rue Jacques , n.° 449; Fuchs , llbraire, rue des Matlunins, n.° 334 ; Bernard:, libraire , quai des Augustins , n." By ; et les prinripaux llbraires des d^partemens del'Eu- rope. An 8, (1800), in-8.° de 286 pages. Li V res divers. S67 Melanges. Le Conseuv ATEun , on Recucil de morccaux ind- dits , d'hhioirey de poUlique , de liltcralure et do -philosophic , tires des partes -feuilU's de N. Fram» CO IS f de TSleiifchcUeau J , dj Vinstilut national ; deux volumes m-8.° de 416 et ^^^ pages. Prix 10 fr, et 12 i'r. 5o cent, par la poste. De I'iuiprimcrie de Crapelct, an 8 ; et chez les libraires Murau'an, rue Pav^e-St.-Andr^ ; Besraj et Theoph. Bcirrois , rue Hautefcuille ; Detenille ^ rue du Battoirj Re- nouardy rue S. Andr^-des-Arcs. Dans ces deux volumes, on reraarque une multi- tude d'objets qui ofFrcnt le plus grand int^r^^t au lccleiir,et qui n'ont ^chapp^s au long oub'i qui les attendoit , que par le zele du C. f^RANcois ( de Neuf- chateau ); de ce nombre sont des let ties de Buffon a Vabb6 Bexon ; un rapport sur le mesmerisme , par Baillt ; une lettre a Vintendant de Soissons , sur les operations mesmeriennes , de M. de P. a Buza- ney ; une lettre sur V Industrie et la culture des Pays- Bas y par RoBERJOT ; un memoire sur les anncrnens en course y tire des oisivetds de Vavban ; des lettrcs et memoires sur la conservation des bids ; un precis de Couvrage de Vabbd DuBOS , i/itituU : Etahlisse- ment des Francs dans les Gaules; un long fragment sur la philosophic dc Kant ; des matdriauoi pour I'hii,- toire naturelle des salines de Lorraine , par Vabhc Bexon ; des essais poetiques d^HELVETivs ; le Repas J ou les quatre parties du Jour , poeme , par Dr.sp-ERoux ; dcspensdes dctachecs dc Voltaire ; des pieces fugitives infiniment aj^reables. Ce recucil honorera infiniment le gout et la sagacitc de I't'di- teur. Nn 4 TABLE DES ARTICLES. Sciences. Bulletin des sciences par la Soci^te philomathique de Paris. IV.me annee. l^^ge 562 Memoiros siir I'AEgypte , publics pendant les campagnes du general Bonaparte , dans les annees VI et VII. 5C3 Geometrie. Memoire sur les puissances des nonibres et sur leurs racines, par Em. Develey. a5i ASTRONOMIE. Traite de Mecanique celeste, par P. S. La Place. 496 Lettre du baron de Humboldt, a Jerome Lalande , sur ses observations faites en Amerique. 676 Marine. Nouvel affAt marin ,de I'invention du general Montalernbert, approuve par rinstilut. 99 Mecanique. Description d'un lelegraphe tres-simple et a la portee de tout le monde. 269 Description d'un Pistolet a reveil du C Eegnier. SgS , Ornithologie. Traite elementaire cl complet d'Oruithologic , par P. M. Daudin. 43 Table des articles, 669 Erpetologik. Essai d'une classiCcalion naturelle des reptiles; par Alexandre Brong- niart. *'*4 Entomologie. Rapport sur la natnre d'lin insecte (le Cvnips frumenti ) qui a attaqu^ uiie partie des fiomens du ci-devaut Bolonnoisj par le G Dumont- Courset. 5 4 BOTANIQUE. Ant. Jos. Cavanilles icones et descriptiones ptantnrum qua; aut sponie in Hispania cresrunt y aut in hortis hospitantur. Vol. IV et V. 507 Sur la Conferva hispida , par le C. Thore , medtcin a Dax. 4o5 Remarques sur les champignons, par le C. Boucher d'Abbeville. 96 Manuel costnetique et odoriferant des plantes , par le C Buc'hoz. 566 Physique. Sur un eboulement qui a eu lieu dans la falaise de la commune d'Octe- ville, pres du Havre , par le C. ^sselin. 236 C n Y M I £. Analyse chymique des eaux minerales d'Abbeville , par le C Noyelles. Essai sur le perfectionnement des arts chymiquts en France ; par /. A. Chaptal. '^^ Anatomie. Lecons d'Anatomie conipaiee de G. Cuvier. ^"' Physiologif.. Richerand. Reflexions critiques sur un onvrage ayant pour litre, Traite des Membranes , par le C. Bichat. ^9® 570 Table dcs articles. Reflexions Sur I'eleclilcite du corps humain, par le C. Euteux. 97 Medecine. Archives pour la physique et la medecine du Nord, par le prof. Pfaff et le docteui Scheel. 127 Topogrcphie physique de Paris , siijet d'un prix propose par la Societe de medecine de Paris. ic5 Reflexions du C. Bosquillon, sur une jeune personne , morte arec dps symptomes d'hydrophobie. 227 Histoire de la fievre qui a regne epidemiquement a Grenoble 25g Trait^ sur le sang , Tinflammation et les plaies d'armes a feu , tra- dult de Tanglois de J. Hunter, par J. Dubar. 260 Remede singulier du C. Chretien. Sgr Recherches sur 1 'influence de fair dans le developpement, le carac- tere et le traiteraent des maladies; par L. D. A. Bouffey. 420 De la peste , ou les epoques memorahles de ce fleau , et les nioyens de s'en preserver; par J. P. Papon. 4a i Chirurgie. Precis d'experiences sur I'amputation des extremites articulaires des os longs ; par le C. Chaussier. 52i Medecine des Animaux. Exposition d'une nouvelle doctrine sur la mtidecine des dhevaux, par Pierre-Marie Crachet. 4^3 ^ Legislation. Considerations sur la disponibilite des biens par donations et tcsta- mens; par le C. Bremond. 425 ECOUOMIE POilTIQTIE. Contrat social des republiques, par P. J.-B. Nougaret. 126 Doctrine, sur I'lmpor; par Toussoint Guiraudet. i5o Table cles articles. 671 Olbie , ou Essai siir les moyens de reformer les moeiirs d'une nation , par Jean-Baptisie Say. 374 Reflexions sur les etablissemens de bienfaisauce, par le C. Gerard de Melcy. , 427 G E O G R A P H I r. Extrait de deux Memoires du general Andriossy , relalifs ;i I'AEgypte ; I'lin sur le lac Menzaleh , I'autre sur la vallee des lacs de Natron , et celle du fleuve sans eau. 5o Voyages. Constantinople anclenne et moderne , par Jacques Dallaway \ traduit de ranglois, par Andre Morellet. ^^ Premier Voyage de M. Byron i la mer du Sud , traduit de I'anglois, par Cantwel. i5i Voyage pittoresquc de la Syrie, de la Phoenicie, de la Palestine et de la Basse-AEgypte , par le C. Cassas ; doiizieme livraison. iSo Statistique. Tableau du commerce de la Grece, par Felix Beaujour. 261 H I s T O I R E. Testament de Kang-Hy^ empereux de la Chine et des deux Tartaries , traduit ct enrichi de notes , par ios.de Grammont, missionnaire a Pekin. 7 De Judiciorum Vemicorum origine , auct. Jo. Gcorg. Eccio. 265 Memoires historiques et philosophiques sur Pie VI. ' ^^ Testament de Pie VI. ^^^ Tableau de la France , depuis le 18 brumaire. ^^"^^ Idees sur les relations poliiiqueS et commercials des anciens peuples de rAfrique, trad, de Taliemand de M. Heeren. 455 Antiquites. Desslns de bas-reliefs rapportes <\e la Haute-AEgypte par le C Redoute 546 Leitre du general Dugua auC Desgeneites , sur les monumens trouves dans les environs du Caire et dans la province de Gyzeh. 5^4 h'j2. Table des articles, NUMISMATIQUE. Catalogue d'lme collection d'empreintes en soufre, de m^dallles grecque* et roniaiiies , par le C. Mionnet. 276 HiSTOIRE LITTERAIBE. Seance de I'lnstitut national du 1 5 gnminal an 8. SaS Notice des travaux de la classe de liiterature tt beaux-arts , durant le second ti iniestre de I'an 8 , par le C. La Porte du Theil. 556 Prix proposes par I'lnstitut national. 526 Rapport des commissaires de I'lnstitut national, contenant le programme d'un prix sur les sepultures. 55o Nominations Taites a I'lnstitut national. 535 Nonn'nalions aux <^coles centrales de Paris. 119 Statue deVincont-de-Paule. ii5 Resies de Boileau-Despreaux. Ibid. Musium d'histoire naturelle ; recoit une caisse d'objets d'lilstoire naturelle du Bengale. 104 Societe philomatliique. 521 Seance du Lycee des Arts. - ^ pc) Societe d'emulation de Rouen. 256 Societe d'emulation d'Abbeville. 94 Lycee des sciences , des lettres et des arts d'Alencon. Seance du ao nivose an 8, 232 Cours reformateur sur la plupart des principales sciences , annonc^ par le C. Durariy medecin a S. Girons. 1 16 Resume du catalogue des livres annonces dans les deux foires de Leipsick en 1799. 404 Livres Francois et latins defendus a Vienue pendant les mois de Julllet et d'aouf 1799. 4^^^ Discours du C. Kan Hulthem^ en presentanl au conseil des Cinq-Cents, I'Histoire des Mathematiques de Montucla. 279 Cours donnes k I'universite de Goettingue, pendant I'hiver de 1799 a 1800. 240 Sur la societe pour repandre la connoissance des dtcouvertes mecaiiiques utiles , etc. a Londre*. io4 Table dcs articles, 5^3 Collection de manuscrlts du clievali»-r i'U/uion, et son TulJeau de I'empire Ottoman. 558 Nouvelle uiiiversite a Doerpat en Russie. ii4 B r O G R A P H 1 E. Les Vies des hommes illa-Jtres ds Plutarque, traJuites du grec par Dominique Ricard. i54 Notice historiijue sur Jean-F.tienne Montiicla , par le C. Le Blond. Ibid. Notice sur la vie litteraire de Spallanz.ani ; par le C. Tourdes ^ mede- cin a raimee d'ltalle. 427 Revely ^ arcbitecte, t-diieur du troisieme volume dcs Antl'^uities of Athens de Stuart. ii5 Morris Storer. 1 1 2 Hugue-Adricn Joly. a45 Frederic-Louis Ehrmann , pliysicien. 247 Georges-Cadogan Morgan. 44S Le jeune Parker. 4o5 BlBLIOGRAFUIE. Notice de quelqiies ouvroges espagnols modcrnes sur ('astronomic , le,* mathcniatiques, etc. 408 Notxe de piusieurs ouvrages nouveaux qui ont paru en Angleferre. 106 Ouvrages nouveaiix qui onf paru en Ecosse. ii5 Pantographie , par Kdmund Fry. 109 Morale. Elementa metaphysica juris doctrimv , auctore Emmanuel Kantio. Latine vertitG. L. Koenig. )5i Discours sur le Pardon , par le C. Magouet-Mngouerie. 174 PlII LOSOrHlE. f/'/WWi Manuale et Ce^em Tabula edidit /p Scfiueighreuser. 220 ^74 Table des articles. Epictetl Dissertationes edidit Jo. Schweighceuser. Hid. Metaphysique. Des signes et de I'art de penser, consideies dans leurs rapports inutuels ; par J. M. Degerando. 269 De 1 'Homme. ^ 2_2 G R ILK^mens de la Grammaire generale , appliques a la langue francolse , par R. A. Si card. g^ Grammaire francoise , par Emm. Polonceau. 270 rHIiOLOGIE. Hercules Furens, specimen novce recensionis tragoediarum L. Annsei Senecae , auctore Torkillo Baden. ' 1 28 Notice de I'edition grecque d.' Anacreon , donnee par I'abbe de Ranee ; par le C. Chardon-la-Rochette. 460 Critique coekective. Frid. Jacobs Exercitauonum Criticarum Tomus secundus. iSg LiTTERATURE. Essai siir la Satyre , par le C. Lava. i3q LiTTERATURE ORIENT ALE. Relation d'une insigne imposture litteraire decouverte dans an voyage fait en Sicile , en 1794 5 par M. le D. Ilager ; en allemaud et en Francois. 33o Sur t» ois ouvrages de M. Alter , a Vienne ; do la litterature georglenne ; de la langue samscrite ; et melanges de pliilologie et de critique. 4>5 Table cles articles. 676 P o i S I £. La Mus.'que , poeme , tradult de I'espagnol i!e Don Tliomas i» Yiiarte; par J. B.C. Grainville. i35 Quintus Horatius Flaccus. f dition du C. Bidot. i5S Oberon , po^me en quatorze chants , traduit de I'allemand de IVie- land ^ par F. D. Vernay. 20a Elegi in mortem Amire Ludovic^e Karschloe ; onct. Jo. Georgio Eccio. 280 Elegi in tnortem Sam. Fild. Nallian Mori ; auct. eodem. Ibid. Leopoldus Brunsvicensis \ auct. eodem. Ibid. Z>ignitas Poeseos ; auct. eodetn. Ibid. L'Apotheose de Th^resine , poenie ea cinq cliants. 43« THEATRES. Theatre Francois de la Republiquk. Pinto. 55g Theatre Faydeau, Oi phise , ou la Partie de chasse. 1 20 Les Voyageurs , comedie en trois actes et c-n vers , par Armand Charlemagne. jiy Le Petit Page. 25 ^ L'Esclave. 4,^ IVIarcellin. ^•^,;/^ Theatre de l' Opera comiqci national. Le Voisinage. ,2^ Le Rocher de Leucade. 25a Le Fruit defendu. 255 Epicure. xj5 Le Tableau des Sabines. ~ |^^^ Theatre du Vaudeville. Sterne a Paris , ou le Voyageur sentimental, 1 2 1 Monsieur Guillaume , ou le Voyageur inconnu. ua Le Vaudeville au Caire, comedie-folie en un dcte et en vaudevilles, par les CC. Jouj^ et Longchamps. 141 57<5- Table des articles. Ibid. 417 Le Carrosse espagnol , ou Pourquoi faiie ? thid Dans quel Siecle somaies-nous ? 255 Avlequin Debitenf. ^*^^ Grlks vemriIoqne. Aripsre. Le. Sauvage de I'Aveyi on. »^'<'' Theatre des Trouuadours. 11 ne faut pas condamner sans entendre. 1^4 Charles Leboii, ou les Amours du qualorzieme siecle. laS Garrik double. Le Remouleur et la Meuniere. 4' Una Soiree de Chapelle. ^'^ Roman s. Frederic er Jenny, ou I'Enfant de la sacristle. '44 Ke. Ine , 'ou le Marlage , par F. Gaspard Lafont. ■^*''^- Contes Moraux de ma Grand'Tante , a I'usage des enfans du second 5oe faisant Suite aux VeiUees de ma Grand'Mere ', par le C Ducray *" ' 282 Duminil. Apolo^hi del Carlo Lodoli. Beau x-A r t s. 283 riialcographle de Piranesi. leure du C Z>«m«^, pvofesseur d'architecture i I'ecole polytochn.que, ■ au C. Legrand . architect* des travaux publics, sur le parallele des .. ° ' ■ • 3Qt> ^diyices da toils les genres. Technologie. 267 Aroiales des arts et manufactures. - *■ ■ N Melanges. Notices et Extraits des Manuscrits de la Biblio.h^ue nationale et autres Bitlioiheques , publies par I'lnstitut national de France 657 . ' tome V. gg Nouveaux Dialogues des Morts , par F. Pages. U ConServateur; publie par le C. Francois ( de Neufch«reau ). .07 Table des articles contenus dans ce numcro. HiSTOIRE. Idees sur les relations poliiiqaes e commerclales des anciens peuples de rAfrique, trad, de I'alleinand de M. Heeren, 455 HiSTOIRE LITTERAIRE. Sur trois ouvrages de M. Alter, a Vienne ; de la litteiarure geor- gienne ; de la langue samscritc ; el melanges de philologie et de critique. 455 PhiloIogie. Notice de I'edition grecque A'Ana- crion f donnee par I'abbe de Rand; par le C. Chardon-la- Rochette. 460 A S T R O N O I E. Traite de Mecanique celeste , par P. S. La Place. 496 "Varietes.nouvellesetcor- responuance litteraires. SOCIETES UTT^RAIEES. Societe Philomathique. 5ai Precis d'experiences sur I'amputa- tion des extreraites articulalres des OS longs ; par le C. Chaussier. Ibid. Seance de I'lnstitut national du 1 5 germinal an 8. SaS Prix proposes par I'lnstitut national. 626 Rapport des comnilssalresde I'lnsti- tut national , contenant le pro- gramme d'un prix sur les sepul- tures. 53o Nominations falies li I'lnstitut nario- nal. 535 Notice des travaux de la classe de Literature et beaux-arts, durant le second trimestre de I'an 8, par le C. La Porte du Theil. 556 NOUVEI.I.ES ixBAIfCiBEJ. AEgypte. Desslns de bas-reliefs rapportes de la Haute-AEgypte par le C Re- dout^. 546 Letlre du general Dugua au C DeS' genettes , sur les monuniens trouves dan* les environs du Caire et dans )a province de Gyzeh. 554 Suede. Collection de raanuscilts du cheva- lier d'Ohsson, et son Tableau de I'empire Ottoman. 558 T H K A T Pinto. 5-:) LiVRES DIVERS. f- Sciences. Bulletin des sciences par ?a Societ4 philomathique de Paris. IV.m« annee. 562 Memoires sur I'AEgypte , publics pendant les campagnes du gene- ral Bonaparte , dans les ann^cs VI et VII. 5ei AnaLOmld. Lecons d'Anatomie compar^e de G. Cuvier. 565 Bo[ani(|ue, Manuel cosmeli'iue et odoriferant des plantes, par \eC. Buc'hot. 52b M E L A N G E S. Le Conservateur , public par le C, Francois ( de Neafchateau ). 5ti7 AVIS. Ou peut s'adressec au Bureau du Magasin Eacyclop^dlque J pour se procurer tons les Livres qui paroissent en France et chea rEtrauger, et g(5n6ralemcnt pour tout ce qui concernc la Librairie ancienne et modcrue. On s'y charge aussi dc toutes sortes d'impressious. Les Livres nouve;uix sout annonces dans ce Journal aussitol ajiii'S qu'ils ont ete remis au Bureau; c'est-k-dire, daus le Nu- HK-ro qui se public aprfcs celtc remise. Le Magasin paroit rdgulieremeiit le premier de cbaque mois; On prU lis Zibrahes qui envoient des Livres pour les annontxr, d'en indiquer tou jours le prix. Ceux qui deslrent faire annoncer leurs ouvvages dans quelques-uns des meilleurs journaux de i'Alle- njagne,peuvent en remettre un exemplaire au biiteaw de ce journal.