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BÂUCHER. c^/fe^ on c-Âe^ tyc/'&a(àe^ (É/e ^iJ-ûiM c/ecuc ce ûuiey a uûaj acu aue^ i/ûaj azjte^. /^i^en ^ûa/€6 /^aœ€ce^M^^, /eu ^za ^e€^ne eoy/eUence^ ^ne j^n/^ an ao'iiû^r^ ae '?Jûifj en jfcuée '/lom'm.aae. .^^a^^e^ ='fnû6 e/onc ^n<)cUie fûàe neru aeme e^ ie^Âec^e da^^'"^ ce/^e ^ée'^z^eie ^ae^ey ^/r ^ne àe^né/e 6(a ^c ^lei^eiec ^-onÀei^^'^ ec cef ûÂadcu '/e^ e/ûn/^ /^ je^^/ ^j^eîif^ e-j/^ ^^ e/^ ici'^^te^ie^ aue/aueà cnoleau/eà Jui /e /el a^a^/t Paris, i*' mars i8b9, ^C^àe ûtà =' 18 IMRODLCTiON. libre figure fréquemmenl dans tous les traités d'équi- tatioii, mais diversement interprété par les auteurs; de plus, nous ne trouvons nulle part une définition qui nous ait entièrement satisfait. Sans examiner celles qui sont le plus généralement admises (car nous nous sommes promis d'éviter la dis- cussion autant que possible), nous allons définir l'é- quilibre ainsi que nous le comprenons personnelle- ment. jNous engageons le lecteur à lire attentivement les définitions un peu abstraites qui vont suivre, car elles lui donneront, dès à présent, la ciel' de tout leméca - nisme de la méthode dont elles sont la base. Nous pensons que l'équilibre hippique est entière- ment fondé sur cet axiome élémentaire de statique qui dit : toutes les fois que deux forces égaies se trouvent directement opposées, elles se font équilibre, c est-à-dire se détruisent mutuellement. Comme il y a deux puissances bien distinctes dans la machine animale, la force musculaire et \^ poids, ces deux puissances doivent nécessairement concourir, suivant des lois invariables, à la production de l'équi- libre hippique. Cet équilibre sera donc le résultat de V équilibre des forces musculaires allié à une certaine ré- partition du poids de la masse. Le cavalier se rend maître des forces musculaires du cheval, en leur opposant les siennes par le moyen A.^AL\SE DU IJAUCHEniSME. 19 des aides; mais, comme il ne lui est pas possible d'op- poser des forces égales à celles de Tanimal, celui-ci étant beaucoup plus puissant que lui , il se sert de rintermédiaire du mors et des éperons, qui, en raison de la douleur locale qu'ils sont susceptibles de pro- duire (douleur toujours proportionnée aux résis- tances), lui tiennent lieu de forces équivalentes. C'est au moyen de ces dernières qu'il produira l'équilibre des forces musculaires ( forces du cavalier opposées à celles du cheval). Quant à la répartition du poids, le cavalier profite de la souplesse donnée à toutes les parties , pour la régler de telle sorte qu'elle soit toujours V auxiliaire de ses exigences : après avoir d'abord régulièrement réparti le poids sur les quatre membres (en ayant égard à la surcharge naturelle des épaules) (^), on fait eu sorte de le partager peu à peu également (-); ce n'est qu'alors qu'il y a équilibre du poids. On voit donc que, pour que Téquilibre hippique (0 On sait que les membres antérieur- du cheval soni. naiureUement p bis chargés que les membres postérieurs; il est donc évident que le centre de gravité iioh se trouver plus rapproché des premiers que des derniers. (2) Dans la station du ra?.semblcr de M. Baucher, le poids étant égalc- vient réparti sur les quatre supports, le centre de gravité se trouve €Xceptionnelleme7it sur l'intersection des deux plans verticaux passant par les bipèdes diagonaux. C'est donc à tort que Borelli le place sur celte ligne dans le cheval non rassemblé. 2, 20 IMKODl CTION. soit parfait, ou plutôt pour qiCil existe, il faut non- seulement que les deux centres de forces (centre de forces musculaires et centre de gravité) se confondent en un seul, mais de plus que ce centre commun soit porté plus ou moins en arrière, à la place qu*'il occu- perait si la nature avait également réparti le poids du cheval sur les quatre supports. Encore, Téquilibre ainsi obtenu sera-t-il toujours un équilibre stable, auquel le talent de l'écuyer devia donner le plus d''instabililé possible (balancehippiquej. L'équilibre instable^ mathématiquement parlant, n'existe donc point en équitation. On nous permettra néanmoins d'établir deux équi- libres hippiques : un équilibre relatif et un autre absolu. Le premier se définira ainsi qu''il suit : répartition RÉGULIÈRE ^^) du poids de la masse sur les membres qui posent à terre [de pied ferme ou en marche) et absence de toute contraction musculaire qui nest pas indispensable à l'attitude de l animal ou au mouvement sollicité par les aides. L''autre : répartition égale du poids de la niasse^ etc. (') Le cheval en libertéy s'il est parfailemeiil confonué et exempt de toute cause de gène ou d^ souffranco, a son poids vcgidièrement réparti sur les quatre membres. C'est cette régularité qu'il faut avoir obtenue chez le cheval monté, quelle quo soit sa conformation, avant de songer à produire l'équilibre nbso'u. ANALYSE OU BAUCHKRÏSME. 21 Le premier sera celui qui nous suffira pour les besoins ordinaires de réquitation ; l'anlre, rendu aussi instable que possible, sera indispensable pour réquitation supérieure. En conséquence, si, à TefFet de chaque contraction musculaire , nous parvenons à opposer instantané- ment une force équivalente an moyen de nos aides (ce qui nous permettra de régler cet effet suivant noire volonté) ; que, d^ui autre côté, nous utilisions cette faculté de diriger les forces musculaires, pour régler la répartition du poids, de manière que cette répar- tition devienne Tauxiliaire de nos exigences, nous au- rons équilibré notre cheval en raison de nos besoins ; c'est-à-dire nous aurons substitué notre volonté à celle de Tanimal , en nous emparant de ses forces instinctives, pour en disposer suivant notre fantaisie. Pour atteindre ce résultat, nous commencerons, au moyen à^ assouplissements progressifs, à habituer les di- verses parties de l'animal à céder à la moindre action isolée de nos aides, afin de pouvoir produire facile- ment les translations de forces nécessaires à la pro- duction de l'équilibre (*); puis faction combinée de (1) Toutes les fois que le centre de gravité quitte sa position relative, il y a flux ou reflux de poids, n'y eut-il qu'une seule molécule de dé- placée : ainsi, lorsque le cheval veut lever un de ses membres, il est obligé de porter d'abord sur son congénère la portion de poids dont le premier est chargé ; il en use de même ù l'égard de l'autre, lorsque 22 INTRODÏ (VriO^i. ces mêmes aides nous donnera les moyens de modi- fier la direction de ces forces, et de nons en emparer, en les opposant judicieusement les unes aux autres. $2, — De racttou et de la position. Vaction et la position jouent un rôle des plus im- tants dans le dressage du cheval, et, à ce titre, mé- ritent une attention toute particulière. On entend par action communiquée au cheval, Fé- hranlement de la masse résultant de Veffet stimulant des aides du cavalier, et, par action propre au cheval, ce même ébranlement lorsqiCil résulte des forces instinc- tives de r animal. Dans le premier cas le cavalier ac- tionne son cheval: dans le second, c'est le cheval qui a de faction. Quant à la position, c'est la répartition des for- ces W la plus favorable au mouvement ou à Pallure que le cavalier se propose de provoquer. ceiui-ci à son lour doit quitter le sol. Il se produit des translations ana- logues d'avant en arrière et d'arrière en avant. Il y a donc là bien eftectjvemeut /^î/« et reflux de poids; mais ce déplacement, qui, dans un clievîjl bauckeriséy ne peut s'effectuer que suivant certaines lois, est tout au profit de V équilibre. Cette fluctuation ne ressemble donc en rien à la surcliarge alternative de l'avant et de l'arrière-main, recommandée par l'ancienne école, et a\ec laquelle il est de la dernière importance de ne pas la confondre. (^) Force musculaire et poids. ANALYSE ])\ nAICmililSMK. ±{ Cljaque mouvement réclame donc une positmi partkulùre. Il en est de même de chaque allure ; c'est-à-dire que le mouvement et Tallure seront tou- jours la conséquence naturelle de la position préliminaire donnée par le cavalier. Il s''ensuit que ce sera toujours \yàv\a position qu'on parlera à rintelligencederanimal. Ainsi, lorsque le cavalier voudra exécuter un mou- vement ou entamer une allure, ^P'û veut être compris, il devra donner d'abord à son cheval la position qui commande le mouvement ou Tallure. Il évitera de plus, avec le plus grand soin, que les forces employées à donner cette position, ne diminuent en quoi que ce soit celles cpiil faut au. cheval pour entretenir son allure ou pour prendre celle qui lui est demandée. Ce sera en actionnant celui-ci, suivant son plus ou moins d''impressionnabililé, que le cavalier réparera la perte d'action naturelle résul- tant de Tabsorption d\ine certaine cpiantité de force au profit de la position donnée. Exemple emprunté à Pou- vrage de M. Baucher : en supposant qu'il faille au che- val, pour entretenir son allure, une force équivalente à 50 kilogrammes, c'est-à-dire que Faction propre au cheval fût représentée par ce chiffre; en admettant, d'un autre côté, que le cavalier se servît d'une partie de cette force, représentée par 5 kilogrammes par exemple, pour donner la position^ l'emploi de ces 5 ki- logrammes ne devra pas réduire à 45 kilogrammes les forces laissées à la disposition du cheval pour en- 2i INTUODrCTlON. iretenir son allure (ce qni robiigerait. à s'ai'iéici' ou H ralentir), et à cet effet le cavalier actionnera le cheval de manière à compenser cette diminution de 5 kilo- iïrammes (*). Cet exemple démontre suffisamment que V action et la position se trouvent toujours intimement liées entre elles, et constituent deux forces dont dispose le ca- \alier ponr maintenir sa monture en équilibre, con- dition indispensable pour toute exécution précise et immédiate. (') On peut considérer la machine animale comme un réservoir de forces^ d'où le cheval tire inslinctivement celles qu'il lui faut pour pren- dre ou pour entretenir telle ou telle allure. Soit a la quantité nécessaire à la production de l'allure du pas. Supposons maintenant que le cavalier veuille faire prendre le galop à sa monture : cette dernière, pour répondre à la sollicitation des aides, devra nécessairement puiser de nouveau dans le rér,ervoir, et en tirer une quantité ^, qui, ajoutée à la première, donnera a-\-b, somme des forces indispensables pour pouvoir s'enlever au galop. Mais pour disposer le cheval à prendre cette allure, le cavalier est obligé de lui donner une position préliminaire, ç[ il ne peut le faire sans absorber une partie n des forces a; celles-ci se trouveront donc réduites à une quantité a — n, qui, ajoutée à 6, sera trop faible pour permetlre à l'animal de s'enlever au galop. Pour obvier à cet inconvénient, le cavalier, pendant qu'il se servira de Tune de ses jambes pour contribuer à donner la position au cheval, em- ploiera l'autre à le stimuler {action communiquée), afin de le détermiiier à tirer de son réservoir une nouvelle partie 7i=n, et alors la quantité représentée par a — b-\-n-]-n^, sera absolument égale à celle que nous avons figurée par a-\- b : c'est-à-dire que le cheval disposera d'une somme suflisante de forces pour pouvoir répondre instantanément à la sollicita- tion des aides, si quelque autre cansp physique ne s'y oppose pas. NALYSi: h! ilMCMIJnsMi: S 3. — Des aides du cavalier. On appelle aides, les agents dont se sert le cavalier pour faire comprendre au cheval ce qu'il exige de lui. « Les aides, dit M. Baucher dans son Dictionnaire raisonné cVéqiiitation, sont : Vassiette bien entendue, les poignets et les jambes, « Il n'y a pas d'exécution précise possible, sans le parfait ensemble de ces forces; c'est assez dire au ca- valier qu*'il doit en posséder justement le mécanisme avant de cherchera en rendre le mouvement expres- sif pour le cheval, sous peine de lui parler faux et de ne pas être compris. » Dans tous les mouvements et à toutes les allures, le corps du cavalier doit conserver ses rapports d"'é- quilibre et d'aplomb avec le corps de sa monture, de telle sorte que les bras et les jambes restent con- stamment libres d'agir suivant le rôle qui leur est as- signé dans la conduite du cheval ; c est ce qui con- stitue l'assiette bien entendue. Ceci nous amène à expliquer Faction des poignets et des jam.bes, et l'on verra comment ces actions peuvent et doivent rester indépendantes de Tassietle (lu cavalier. Les poignets, au moyen des rênes de la bride et du ^2{> IMKODUCTIOX. filet 5 ont une action directe sur la mâchoire et sur l'encolure, et une action indirecte sur toutes les autres parties du corps. Dans le premier cas, ils servent à maintenir la tête^, à entretenir la souplesse de la mâ- choire et de Pencolure, à donner la direction à Tavant-main ; dans Fautre, par des oppositions ju- dicieuses, à régulariser les actions imprimées par les jambes. Celles-ci provoquent le mouvement, dirigent Tarrière-main, et régularisent à leur tour Teffet pro- duit par les poignets. L^action des rênes de la bride doit toujours être indépendante de celle des rênes du filet, ces dernières ayant des fonctions spéciales : précédée et secondée par celle des jambes, elle produit tous les effets d'ensemble, les ralentissements d'allure et les temps d'arrêt; tandis que les rênes du filet servent à combattre les contractions latérales de Tencolure, à produire des oppositions aux forces de l'arrière-main et à placer le cheval. Le mors de bride, ne devant produire qu'une ac- tion locale sur les barres, action dont fintensité sera en raison directe des résistances du cheval, la main devra toujours rester fixe^^) \ c'est-à-dire qu'elle (0 Le cavalier qui , pour ralentir l'allure, tire sur les rênes de la bride, en rapprochant la main du corps, accule son cheval (voir p. 35). Aussi, qu'arrive-t-il avec certains chevaux mal conformés ou souffrant dans leur arrière-main ? Vaincu dans cette lutte inégale entre ses forces ANALYSE DU BAI'CIl KKISMK. 27 sera plus ou moins soutenue, sans jamais se rappro- cher du corps; mais ce soutien devra être moelleux, afin de pouvoir toujours saisir et réc^ulariser facile- ment l'impulsion donnée par les jambes. Le cavalier s'exercera donc à entretenir constam- ment la souplesse des articulations de Tépaule, du coude et particulièrement du poignet ; les doigts res- teront toujours fermés, mais sans être serrés, ce qui occasionnerait de la roideur. Toutefois cette main, si souple et si légère dans le début du dressage, doit, danscertainescirconstances, lorsque le cheval a déjà appris à céder à ses effets, être et celles de sa monture, le cavalier inexpérimenté se sent peu à peu gagner la main et se trouve finalement emporté à toute vitesse. La raison eu est toute simple : chacun sait, que la direction la plus favorable i\ la ■puissance est la perpendiculaire au bras de levier ; or, en tirant sur les rênes de la bride, on ouvre considérablement l'angle qu'elles font avec les branches du mors, et qui est déjà au moins de 90°. On amoindrit donc l'action locale produite par ce mors. D'un autre côté, la circulation artérielle se trouve arrêtée dans la mince couche charnue comprimée entre l'os de la mâchoire et un corps bien plus dur encore, et la disparition de la sensibilité dans cette partie en est lu suite ualurelle, la pression, quoique moins forte, étant cominue. Chacune de ces deux raisons expliquerait à elle seule pourquoi, dons certains cas, il devient extrêmement imprudent de tirer sur la bouche du cheval. M. Baucher , en n'admettant pas une différence de sensibilité dans la bouche des chevaux, attribue les bouches dures à une mauvaise re- partiiion des forces de l'animal^ et il indique les moyens de modifier cette répartition, de manière à donner à toutes les bouches une égale sensibilité. 28 irSTUOlUCTlOX. sonteniie avec la dernière énergie, ^i. Baiicher a donc bien raison de rejeter l'expression de main lé- gi !:STUODLCilU.\. opposé; au lien de ramener cette tête par la loi ce, en entrant en lutte avec l'animal (comme il n'arrive malheureusement que trop souvent), le cavalier devra d'abord opposer, au moyen de la rêne de filet du côté où il désire aller, une force équivalente à celle que pré- sente l'encolure; puis, réquilibre de ces deux forces ayant eu pour résultat le relâchement des muscles de cette partie, il Tamènera sans peine dans la direc- tion qu'il veut suivre : il suffira en effet de porter la main du filet dans cette direction, et de fermer les jambes derrière les sangles, celle du dehors un peu plus en arrière. Nous ne croyons pas, pour le moment, devoir en- trer dans de plus amples détails, nous réservant dans le courant de Texposé de la méthode, de signaler les écueils que les cavaliers pourront rencontrer dans le dressage de leurs chevaux , et de leur indiquer en même temps les moyens qui nous semblent rationnels pour les éviter. Les principaux moyens dont dispose la méthode pour amener le cavaher à se rendre maître de toutes les forces du cheval pour en user ensuite suivant sa volonté, sont : l** Le travail préparatoire de la cravache; 2^ Les fleûcions de la mâchoire et de V encolure: 3" V effet d'ensemble et la descente de main; A"" Les pirouettes et le travail sur les hanches; ANALYSE L)L BAUCUEIUSM t. 35 o" Le reculer; G'* La concentration des forces au moyen des éperons. S *• — Dm travail pi*ég>ai*atoii>e de fia cravache (^). Le travail préparatoire de la cravache a pour but cCobtenir du cheval uu commeucemenl de soumis- sion ; il donne le moyen de le maintenir en place pendant le travail des flexions, et permet au cavalier de combattre Vacculement (^), en obligeant le cheval à se porter en avant, toutes les fois qu'il le juge à propos. (^) Voir la Progression. (2) « Un cheval est acculé toutes les fois que ses forces et son poids se trouvent refoulés sur la partie postérieure; l'équilibre est dès lors com- promis, et l'on rend impossibles la grâce, la cadence et la justesse. Vacculement est le principe des défenses, puisqu'il tend à prendre conslamment sur l'action propre au mouvement, à reporter le centre de gravité en arrière et au delà du milieu du corps, à rejeter ainsi le poids du corps sur l'arrière-main ; le cheval n'est plus soumis momentanément à i'aclion des jambes : les forces se trouvent en arrière des jambes du cavalier; les pieds se fixent au sol; dans ce cas, le cheval est tout disposé à se livrer aux cabradcs ou à toutes autres défenses. 11 faut, pour éviter Vacculement, que dans tous les mouvements, les jambes du cavalier précèdent la main, et que ce soutien des jambes se continue jusqu'à ce qu'il ait obtenu la légèreté ; c'est lorsqu'elle sera parfaite que l'on recon- naîtra que le cheval n'est ni acculé, ni sur les épaules; c'est alors qu il sera enire 4.a main et les jambes, soumis à la volonté du cavalier. Amené à cet état d'équilibre, même au pas, le cheval est aux trois quarts dressé.); Dictionnaire raisonné iCéquitation.) 5. 3(i LMliODLiCilON. On se sert aussi de la cravache pour couinieiicei' le ramener et surtout pour mobiliser Tarrière-main. Dans ce cas elle remplace les jambes du cavalier el produit des effets à peu près analogues. Lorsque le cheval est suffisamment assoupli, le ca\ a- lier adroit et intelligent peut encore se servir de la cravache pour commencer le travail du rassembler, et hâter ainsi les progrès de Tanimal, qui sont parfois très-lents, le rassembler exigeant une concentration de forces souvent fort difficile à produire sur cer- taines conformations. 11 peut ainsi obtenir plusieurs airs de haute-école d'autant plus brillants et plus gra- cieux, que le poids du cavalier ne charge pas le rein du cheval (^). On conçoit de quelle utilité peuvent être ces exer- cices pour préparer le cheval à exécuter ces mêmes airs sous le cavalier. Hâtons-nous toutefois d'ajou- ter, qu'au rassembler commence le travail de haute- W Le travail de la cravache nous a élé enseigné, il y a quelques années, par M.Diicas, écuyer militaire d'un talent remarquable, et nous Tavons appliqué depuis à tous les chevaux dont iious avons entrepris le dressage. Depuis deux ans nous y soumettons tous nos chevaux de re- monte^ et nous y avons toujours trouvé une grande ressource pour les préparer à l'action des aides inférieures. Un autre écuyer militaire, M. le capitaine /iaabe, auteur de plusieurs ouvrages d'un mérite incontestable, a érigé en théorie ce travail prépara- toire. Toutefois, nous avons tout lieu de croire querinvcnlion en est due, comme tout le reste de la méthode d'ailleurs, à :\[. Baucher seul. ANALYSE 1)( r.AlCilÉIlISMi:. .{7 trole qui a toujours nécessité et nécessitera toujours le tact parfait qui caractérise récuyer. Nous conseillons donc aux cavaliers qui ne possè- dent pas ce tact, de se dispenser tout à fait de prati- quer ce travail de concentration qui a toujours pour résultat, lorsque le cheval nest pas maintenu au ra- mener par une main exercée, d'engager trop vite les membres postérieurs sous la masse, et partant de produire de l'acculement. Quant aux cavaliers que la nature a doués de ce sentiment équestre indispensable pour tout travail de précision ou qui le doivent à la pratique et à l'expé- rience, l'avertissement dont nous avons fait précéder ce livre aura appris qu*'il n*'a pas été écrit pour eux; ce conseil ne peut donc les concerner; toute- fois ils ne pourront que Tapprouver. $2.— Ocs flexioes de anàcÏBOîre et d'ciîc©!wa»e '^^K Assouplir un cheval, c'est vaincre la roideur et la contraction que présentent ses différentes parties et qui peuvent lui permettre de lutter avec avantage contre les aides du cavalier, et même de se soustraire tout à fait à leur action. v'y Voir la Prnç,rossion. .S« INTRODUCTION. Cest par les assouplissements qu'on obtient la légèreté, le liant, Téquilibre, sans lesquels il n'y a pas de cheval dressé. Pour atteindre ce résultat, il faut nécessairement procéder du simple au composé, c'est-à-dire isoler les résistances qui ont leur siège dans des parties séparées, pour les combattre ensuite Tune après Tautre (*). On commence par assouplir la mâchoire et l'en- colure, parce que Texpérience a démontré que ce sont toujours ces parties qui se contractent d'abord, lorsque le cheval cherche à résister aux aides du cava- lier et à entrer en lutte avec lui. a L'encolure, nous dit M. le docteur Auzoux(-^, re- présente un puissant levier dont Tanimal se sert comme d'un balancier, pour établir et maintenir Téquilibre. « Par un exercice approprié et journalier , par cer- taines pratiques, Thabile cavalier peut, comme on dit, assouplir Fencolure, donner aux muscles plus d'énergie , plus de précision dans Taction , plus (1) M. de Sainf-Ange, dans son Ti-aité d'hippologie, explique de la manière la plus lucide TefTet physiologique des flexions sur la machine animale. Nous regrettons que l'exiguilé du cadre que nous nous sommes tracé ne nous permette pas de reproduire ici l'opinion du savant profes- seur. (2) Leçons d'aiialomie et de phjisiolofjie humaine comparéey p. 388. ANAJ.VSi: i)l lîAl'CHFJlîSMi:. ;{«i d'aptiliide à satisfaire aux exigences du mouve- ment; donner an cheval plus de rapidité et de soli- dité. » Les flexions enseignées par la nouvelle méthode permettent de faire céder en très-pen de temps la mâchoire, la tête et l'encolure de tous les chevaux, aux actions les plus délicates du mors. Par leur moyen il sera toujours possible de ramener le cheval, et par conséquent de Favoir dans la main. Le cheval dont les mâchoires et l'encolure n'ont pas été assouplies, les contractera à volonté, et nos forces se trouveront constamment annulées par ces résistances. « Quand on aura retiré aux mnscles leur roidenr, il faudra agir snr eux de manière à les harmoniser pour ainsi dire comme les cordes d'un instrument, de façon qu'ils se prêtent un mutuel secours. Il faut donc d'abord employer le travail à pied et à cheval en place, et au pas , afin d'arriver peu à peu à donner tout le liant possible à Tencolure et à la mâchoire. « Comme c'est par les diverses flexions que nous disposons convenablement le corps et les extrémités, et que c'est par sa contraction et son immobilité que le cheval montre Tintention de nous désobéir, il est évident que toutes les défenses se manifesteront par la contraction de Pencolure, et que son assouplisse- 10 INTKOOrCTION. menl et sa bonne position doivent d'abortl nous occu- per » ^'). Toutefois nous nous adressons, nous^ en premier lieu aux mâchoires, et lorsque nous avons obtenu une certaine mobilité, nous passons à l'encolure, qui, dès lors^ cède sans aucune difficulté '^^K Les résultats qu'on obtiendra en pratiquant ces assou- plissements seront plus ou moins prompts ou faciles, suivant le degré deperfection de la nature deTanimal, et aussi suivant le plus ou moins de tact du cavalier. S''il s'agit du dressage de chevaux de remonte, Tinstructeur devra vérifier fréquemment le résultat du travail des cavaliers; ce résultat lui donnera la juste mesure du tact et de l'intelligence de chacun d^eux, et lui fera connaître en même temps ceux dont il aura à s^ccuper plus particulièrement. Ces assouplissements exécutés d'abord à pied se- ront répétés ensuite à cheval, de pied ferme, puis en marchant au pas, et Ton ne passera à la mobilisation (0 Œuvres complètes de F. Baucher, p. 540. (2) Cette manière de procéder a pour avantage de n'assouplir Tavaiit- main qu'en raison du service auquel on destine le cheval, c'est-ù-dire, do la mobilité relative qu'on se propose de donner à Tarrière-main. Ainsi, le cheval de troupe, par exemple, n'a besoin le plus souvent que de flexions de mâchoire. L'affaissement préliminaire que nous employons, et dont il faut d'ail- leurs être très-sobre pour les chevaux de remonte, est plutôt un moyen d'arriver plus facilement à rassouplisseraenl des mâchoires qu'une flexion «IVncohirc )irnprenient dite. WAI.VSE 1)1 n.UTJIKItISMi:. u tir rarrière-main qiraprès avoir ol)leiiii un commen- cement de ramener. Pour les chevaux de troupe, on sera tres-sohre de flexions latérales de ï encolure, ainsi que des flexions d^ af- faissement, une trop grande souplesse dans cette par- tie réclamant beaucoup de mobilité dans Tarrière- main, résultat difficile à obtenir avec les cavaliers militaires. Du reste, cette mobilité, qui est une qua- lité chez le cheval destiné a être conduit avec tact, serait un défaut grave chez le cheval de troupe, qui doit pouvoir servir au premier cavalier venu, quelles que soient d''ailleurs son adresse et son intelligence. S 3. — Ke l'cITct H recailei» ^^K Le reculer est le complément des exercices pré- cédents. Il ne faut faire reculer ie cheval que lorsquil a eu le temps de se convaincre quil lui est de toute impossibilité de ne pas se porter en avant à la sollicitation des jambes du cavalier. Avant de commencer ce travail, il faudra donc habituer le cheval à se porter franchement en avant à l'éperon, et à le supporter patiemment (') ; alors seulement, et lorsqu'une simple pression de jambes suffira pour le déterminer en avant, on commencera cet important exercice qui, bien compris, devra ame- ner une souplesse notable dans le rein et dans toute la colonne vertébrale. « Cest ici qu'on sera à même d'apprécier les bons effets et l'indispensable nécessité de Tassouplisse- ( ) Voir la Progression. (') Pincer délicat sans soutien de maiii (1"-" phase:, et clïel d'ensemble avec appui des éperons (phase intermédiaire). Voir p. 51 et 53. ANALv.SK [)l IJAUCnKSUSMi:. i7 iiieiil de l'encolure et des hanches. Le reculer assez jjénihle la première fois pour le cheval, le portera toujours à combattre nos effets de mains par la roi- deur de son encolure, et nos effets de jambes par la contraction de la croupe : ce sont là ses résistances instinctives. Si nous ne pouvons en prévenir les mau- vaises dispositions, comment alors obtiendrons-nous les flux et les reflux de poids, qui doivent seuls déter- miner la parfaite exécution du mouvement? Si Tim- pulsion qui, pour le reculer, doit venir de lavant- main , dépassait ses justes limites , le mouvement deviendrait pénible, impossible, et donnerait lieu , de la part de Tanimal, à des brusqueries, à des vio- lences et à des défenses, physiques d'abord , morales ensuite, toujours funestes pour son organisation. « D'autre part , les déplacements de la croupe , en détruisant le rapport qui doit exister entre les forces corrélatives de l'avant et de Tarrière-main, empê- cheraient aussi la bonne exécution du reculer. L'exer- cice préalable auquel nous Tavoiis assujettie, nou^ facilitera les moyens de la maintenir sur la ligne des épaules pour entretenir la translation nécessaire des forces et du poids (^^v » il est bien entendu qu'on procédera au travail dw reculer avec la même méthode qui doit présider à '*) Mcl/wdc d'crâce et la majesté, ce n'est plus le même cheval, la transformation est complète. Si nous avons dû employer l'éperon pour pousser d'abord, jusqu'à ses dernières limites, cette concentration de forces, les jambes suffiront, parla suite, pour obtenir le rassembler nécessaire à la ca- dence et à l'élévation de tous les mouvements com- pliqués. <« Ai-je besoin de recommander la discrétion dans les exigences ? Non, sans doute, si le cavalier, arrivé à ce point de l'éducation de son cheval, ne sait pas comprendre et saisir de lui-même la finesse de tact, la délicatesse de procédés indispensable à la bonne application de ces principes, ce sera une preuve qu'il est dénué de tout sentiment équestre; mes instances ne sauraient remédier à cette imperfection de sa na- ture» (*). ■ (*) OEuvres romplèles de F. Baucher, 4 0' édition, p. 171. ANAf.vsK i)î !î.\iK:!ii:!iisMi:. r;: $ Tl. — COMClusiou. Récapitulons maintenant les principes analysés dans les paragraphes précédents, et résnmons-les de manière à en faire un tout susceptible de répondre victorieusement et le plus brièvement possible , à quelques objections soi-disant capitales, qu'on trouve dans la bouche de beaucoup de gens qui ne compren- nent pas ou ne veulent pas comprendre la méthode. D'après ce qu'on vient de voir, le but que se pro- pose récole de M. Baucher est de s'emparer des forces du cheval par l'assouplissement (non par la fatigue), et de déterminer l'équilibre. Pour arriver à faire céder facilement toutes les charnières, toutes les articulations qui composent la machine, il faut nécessairement assouplir en particu- lier chacun des organes qui agissent sur elles, et pour cela il faut procéder par ordre. On commence par les muscles des mâchoires pour les motifs indiqués précédemment CO, et, à cet effet, on n'emploie que des moyens doux qui, toutefois, n'excluent point une certaine fermeté : point de force, point de brutalité, point de lutte avec le cheval ; les opposi- tions des mains sont exactement proportionnées aux résistances du cheval, qui alors cède facilement aux Cl) Voir p. 38. :;,s INTRODUCTION. effets du mors, sans jamais chercher à s'y soustraire Î3ar la violence. Les mors durs sont donc absolument rejetés pour ce travail. Après la mâchoire on passe à Tencolure, en agis- sant avec la même gradation. Le cavalier, étant maître de la tête et de l'enco- lure, de manière à pouvoir leur donner les positions réclamées pour les mouvements qui vont suivre , commence Tassouplissement des hanches en les faj^ sant tourner, pas à pas, autour des épaules mainte- nues en place^ n'exigeant d''abord que peu de perfec- tion dans Fexécution de ce travail. Il use de la même prudence pour assouplir les épaules, en obligeant celles-ci à tourner autour des hanches. Enfin, il complète plus tard ces assouphssements en place, par le travail progressif et méthodique du reculer, qui agit plus particulièrement sur les muscles du dos, du rein et de la croupe. On a vu que c''était par des oppositions judicieuses des aides qu'on produit l'équilibre des forces muscu- laires, et, par suite , ce que nous sommes con- venus d*'appeler Véquilihre relatif: l'ayant obtenu de pied ferme (ce qui se traduit par la légèreté à la main et à l'aisance dans les mouvements), on cherche à Tobtenir successivement à toutes les allures, d'n- bord sur une piste, ensuite sur deux. ANALYSK 011 HAUCIIIirilSMi:. l'i Et voilà le cheval dressé suivant la méthode de M. Baiicher. Maintenant, vent-on un cheval de troupe? on lui donnera une souplesse relative; on fera un instru- ment grossier pour des mains grossières. Demande-t-on un cheval de promenade, un cheval d'officier léger et gracieux, on poussera un peu plus loin les assouplissements et la concentration des forces. Enfin, réclame-t-on un cheval de tête, un cheval destiné aux hautes difficultés de l'art, on lui appli- quera la méthode dans tous ses détails et avec tous ses raffinements. Est-il nécessaire maintenant d'ajouter que, pour appliquer ainsi la méthode suivant nos besoins , il faut, avant toute chose, une aptitude personnelle en rapport avec les difficultés du genre du dressage qu'on veut entreprendre ? Pour être conséquent, confiera- t-on réducation d^ui cheval d''officier au premier soldat venu, et l'écuyer fera-t-il dresser ses chevaux par ses piqueurs ? Mais la supposée difficulté d'appliquer la méthode D'hast pas la seule objection qu''on ait faite à son ad- missibilité. Elle fatigue le cheval et Tuse prématurément, pré- tendent les uns î Nous sommes d'un avis diamétra- lement opposé, et nous l'appuyons non-seulement ()(» INTRODIiCTÎOX. siu* noire expérience personnelle, mais surtont sur la saine raison : qu'est-ce qui fatigue le cheval, si ce ne sont les contractions étrangères a la production du mou- vement et de Vèquilihre^ et les luttes queTanimal sou- tient contre les volontés mal transmises de son ca- valier? Or, les contractions brusques, violentes, dont lise le cheval pour se défendre, ne se présentent ja- mais en suivant scrupuleusement les règles de dres- sage prescrites par M. Baucher, qui pose en principe sine quâ non, d''éviter toute lutte avec le plus grand soin, et de ne jamais chercher à renverser ce qu'on ne peut arrêter. Toutes les exigences étant sages et en rapport avec les moyens et le degré d'instruction du cheval, celui- ci y répond toujours par une obéissance intelligente, et y trouve immédiatement son bien-être comme ré- compense. Pourquoi donc lutterait-il? La ruine du cheval ne pouvant avoir pour causes la résistance et la lutte, puisqu'il n'y a ni lutte ni ré- sistance, cette cause ne pourrait donc être attribuée qu'à la souplesse communiquée aux muscles et à toutes les articulations, en retour de leur roideur primitive. D'où il faudrait conclure que le muscle qui travaille s'affaiblit !, . . La méthode Baucher restreint les allures, a-t-on écrit aussi : qu'est-ce donc que le mouvement , et qu'entendez-vous par équilibre? La vitesse de Pun PlV.p8^. 1 ^ flexion fondamentale (affaissement de l'encolure.) A>ALVSK 1)1 iiAljCllKitlSM!:. (il iTest-elle pas une conséquence de rinstabililù de Tanlre, et la méthode ne vous enseigne-t-elle pas les moyens de rendre Téquilibre le plus instable possible? Vous auriez donc restreint le mouvement parce que vous aurez augmenté V instabilité de V équilibre! Il s'agit toutefois de ne pas prendre dans un sens par trop absolu ce que nous venons d^ivancer et n'en pas déduire que, pour avoir un cheval très-vite, au lieu de le soumettre à un entraînement progressif, ainsi qu'on a coutume de le faire, il faille le mettre au rassembler, le dresser à la haute école, ce qui serait tout bonnement une absurdité : chaciui sait que, chez le cheval surtout, Vhabitude devient une seconde nature. li importe donc, avant tout, de ne pas lui en donner qui soient incompatibles avec le genre de service auquel on le destine. Arrêtons-nous un instant à ces deux types opposés, le cheval de course et le cheval de haute école , et à cet effet rappelons-nous tout d''abord que la nature a réparti le poids du cheval de telle sorte, que le centre de gravité se trouve plus rapproché des épaules que des hanches. Chez le cheval de course, on a mis tout en œuvre pour porter et maintenir ce centre le plus en avcmt possible et pour habituer l'animal à manier en restant dans ces conditions de pondération tout exceptionnelles. Dans le cheval de haute école, au contraire, on a modifié la répartition du poids ei] irl IMRODLCTION. sens inverse et après avoir reculé ce centre de gravité, on Ta fixé en arrière de sa position normale, en don- nant au cheval Vhahitude de se mouvoir en restant dans cette position artificielle. De même qu"'il est impossible au jockey d''arrêter à volonté son cheval lancé à toute vitesse , nous pen- sons que récuyer ne peut donner instantanément le degré extrême de la vitesse dont est susceptible le sien, s'il ne Ty a préalablement exercé. Le premier cheval ne pourra pas s''arrêter ou se détourner de sa direction , parce qu**!! sera entraîné par le poids de sa masse ; le deuxième refusera de se livrer, parce que, habitué à se mouvoir avec le centre de gravité contenu dans certaines limites, il n'osera pas les lui faire brusquement dépasser, de crainte de tomber. Dans Tun et Tautre cas, c/'est la répartition du poids qui joue le principal rôle, et non la force musculaire, ainsi que Tout prétendu quelques auteurs en ce qui concerne le cheval de haute école. Après avoir prescrit pour ce dernier le maximum de concentration des forces, nous croyons rester pleine- ment d'accord avec nos principes posés précédem- ment, en recommandant le minimum pour le dressage du cheval de course ou, pour être plus exact, en rejetant pour celui-ci tout travail de concentration. Il nous serait en effet très-facile de démontrer , en nous appuyant sur les lois de la statique d'accord avec A.NALVSi: Dl BALCIIÉIUSML. Hi^ celles de la physiologie, que ce travail, indispensable pour réducalioii du cheval destiné à réquitatioii supérieure, serait non-seulement superflu, mais tout à fait contraire à celle de Tanimal qui doit lutter de vitesse sur un hippodrome. Pour celui-là, un exercice gyinnastique , un assouplissement bien ejitendu, en for- tifiant les muscles, rendrait leurs attaches plus résis- tantes, et mettrait Tanimal dans d'excellentes condi- tions pour subir Tentraînement , travail pénible auquel beaucoup de chevaux sont redevables de tares et d'une usure prématurées, bien plus qu'aux luttes de l'hippodrome elles-mêmes. Mais les deux types extrêmes que nous venons de mettre en regard sont également éloignés Tun et Tautre du modèle que nous choisirons lorsqu'il s'agira du cheval de selle proprement dit, c'est-à-dire du cheval destiné à la promenade, à la chasse ou à la guerre, celui-là devra être maniable en raison de nos besoins, et en raison de ces mêmes besoins, il devra , dans un moment donné , être susceptible de fournir une course rapide et soutenue. Nous nous garderons donc bien de le transformer en une machine exceptionnelle, et nous lui laisserons le centre de gra- vité à sa position normale, nous contentant d'en diri- p:er les oscillations suivant nos besoins du moment, ce que l'équilibre relatif nous permettra de faire sans aucune difficulté. Gi lAÏUODlCTlO.X. Nous comprenons donc , jusqu'à un certain point, que les personnes qui ne voient dans Téquitation Baucherque l'équilibre afcso/w (balance hippique) n''ea veulent point pour l'usage ordinaire; mais nous sommes forcé de leur dire, qu'elles ne comprennent de cette équitation que la partie la moins utile et qui, déplus, est hérissée de difficultés. Si la nouvelle école donne les moyens infaillibles pour arriver à faire de la poésie équestre, elle enseigne avant tout et surtout à faire une boiuie prosej c'est celle-là que nous recommandons à tous les cavaliers , et en particulier à ceux qui n'ont pas fait de Féquitalion une étude spéciale. Nous ajouterons même que Téquilibre absolu^ ne dût-il point nuire à la spontanéité du développe- ment de la plus grande vitesse, ne devrait quand même jamais être recherché par le commiui des ca- valiers, les moyens à employer pour l'obtenir étant par trop dangereux. Ainsi, nous le répétons, la nouvelle méthode est loin de restreindre les allures, lorsqu'on sait rem- ployer suivant le service qu'on réclame du cheval ; et ce n'est que, parce qu'elle a été trop fréquemment employée sans discernement, que nous avons pensé faire une chose utile, en établissant une classification qui permet à chacun, suivant ses moyens, de béné- ficier d'une découverte qui, jusqu'à ce jour, n'a profilé qu'aux cavaliers privilégiés. ANALYSE DU BAICHÉRISME. 65 On verra pins loin que nous avons enturement exclu du dressage du cheval de troupe le travail de concentration au moyen des éperons, car nous considérons ce travail comme d'une application trop difficile. Nous y avons substitué avec avantage celui de la cravache, dont Texécution est simple et à la portée des intelligences les plus ordinaires. Mais par la raison que nos moyens d''action sur Tarrière-main sont moins énergiques et par consé- quent plus lents, nous avons aussi modifié le travail des flexions , le réduisant pour ainsi dire aux assou- plissements de la mâchoire. Ces flexions sont même entièrement supprimées, dès qu'ion a obtenu le rame- ner du cheval. Les pirouettes sur les épaules et sur les hanches et les pas de côté, au moyen des jambes secondées par la cravache, nous donnent une mobilité suffisante dans Farrière-main , etlepmcer délicat des éperons prescrit par l'ancienne école ^ une franchise et une obéissance aux aides qui nous permettent de com- pléter les assouplissements par le travail important du reculer. Comme il importe, en assouplissant le cheval de troupe, de ne point ôter de son impulsion en lui don- nant lliabitude du travail ralenti et cadencé (qui, mal compris, pourrait le mcilv q derrière la main), nous employons alternativement les aHures lentes et les 5 66 INTRODUCTION. allures vives, de telle sorte que Taiiimal soit toujours disposé à passer de Tune à Tautre sans aucune hésita- tion, et qu'il conserve toute la vitesse et la franchise désirables dans le mouvement en avant. Ainsi les résultats infaillibles que nous donne notre progression ne sont dus en partie qu'à renchalne- menl raisonné des divers exercices auxquels nous soumettons le cheval, el que nous avons empruntés à la méthode de M. Baucher. L'animal est habitué à céder d'abord aux diverses pressions du mors, ce qui fait que, une fois monté, il ne redoute plus rien de la main du cavalier. Le premier résultat de ces assouplissements est un calme parfait au montoir, et la disparition complète d'une foule de défenses occasionnées par l'effet douloureux du mors. Comme Faclion des jambes sans le secours des éperons est insuffîsanle à faire céder promplement Tarrière-main , nous préparons le cheval, avant de le monter, à ranger ses hanches au moindre loucher de la cravache; puis, en répétant ce trasail l'animal étant monté, et faisant précéder chaque contact de la cravache d'une pression de la jambe du même côté, nous obtenons facilement et sans aucune défense de la part du cheval le degré de mobilité que nous au- raient donné les éperons. On voit que ceci n'est qu'unevariante de l'application des gaules prescrit par ANALYSE DU BAICIIÉR ISME. 67 les rèiîlemenls de cavalerie. Sans nous écarter de ces rè- glements et de la décision du comité de cavalerie qui supprime la méthode en autorisant les flexions de mâchoire et d'encolure, nous obtenons sur tous les chevaux, quels qu''ils soient, une éducation prompte et complète. Nous croyons avoir suffisamment démontré plus haut qu'il est impossible que la méthode 6îe?2 appliquée fatigue le cheval et restreigne ses allures. Il ne nous serait pas plus difficile de réfuter tant d'autres croyances non moins absiu'des ou tout au moins erronées; mais Texpérience et le bon sens public en ayant fait justice depuis longtemps, nous ne croyons pas devoir nous y arrêter. 11 est clairement prouvé aujourd''hul , pour qui- conque s''occupe sérieusement du dressage du cheval, que Téquitalion, ainsi que Tentend M. Baucher, est la seule en rapport avec les besoins de notre époque, parce qu''elle exclut la routine , que ses moyens d''action sont classés avec méthode et raisonnes avec logique, et surtout parce que chacun peut les appli- quer en raison de ses exigences : le soldat comme Toffi- cler, Tamateur comme Técuyer. Nous concluons en définitive que , si beaucoup de cavaliers ont échoué en voulant appliquer la méthode sans maître^ on n'en peut attribuer la cause à Tinsuffi- sance des principes : la méthode Baucher mal appli- 68 INTRODUCTION, quée n'est plus la méthode Baucher. Oiroii se donne donc avant tout la peine de rapprendre, et Ton prononcera après. Nous terminerons ici nos considérations sur la nouvelle méthode, nous bornant à ajouter quelques observations indispensables à la parfaite intelligence de notre Progression appliquée. Cest avec intention que nous n'avons pas limité d^iiie manière absolue le nombre ni la durée des séances pendant lesquelles le cheval devra être soumis à tels ou tels exercices; ce sera à rintelligence et au tact du cavalier de suppléer à cette omission volontaire. MM. les instructeurs militaires chargés du dressage des chevaux de remonte , qui croiront devoir faire usage de notre Progression, décideront de l'opportu- nité de passer d'une leçon à Tautre, en se réglant, bien entendu, sur les chevaux les moins avancés. Tout ce qui nest pas applicable à Vinstruction des chevaux de troupe est imprimé en caractères plus petits et sera naturellement supprimé par les cavaliers ordinaires. Il est urgent de faire les séances courtes, surtout dans les premiers temps , pour éviter la fatigue. Les cavaliers isolés, qui pourront à volonté choisir rheure et fixer la durée de leur travail, feront bien d'exercer leurs chevaux deux fois par jour, matin et ioir, pendant trois quarts d'heure chaque fois. Quant aux chevaux de reiuoiile, le service militaire ANALYSE DU BAUCHÉRISME. G9 ne permettant pas toujours de les faire travailler deux fois, les premières séances seront d'une heure, et pour- ront être portées progressivement à une heure et demie. Soixante séances suffisent largement pour le dressage des chevaux de troupe ; toutefois, à moins de pénurie de chevaux ou de besoins imprévus (*), on fera bien de les garder plus longtemps ; de même qu'on aura at- tendu le phis tard possible pour commencer leur in- struction. Cette mesure, auxiliaire d'une hygiène bien entendue, est éminemment protectrice delà santé des chevaux ; elle est indispensable à l'achèvement de leur développement physique. Par un empressement inconsidéré, par une instruction trop hâjive, on ne donne qu'une éducation vicieuse , et Ton ruine, en peu de temps, bon nombre de jeunes chevaux, qu'il n'aurait fallu peut-être attendre que quelques mois de plus, pour les conserver longtemps en bonne santé; cette mesure a de pins le grand avantage d'accélérer considérablement rinstruction, puisqu'elle ne s'exerce alors que sur des chevaux jouissant de la plénitude de leurs forces, circonstance favorable au dressage du cheval qui, dans ce cas, offre infiniment moins de ré- sistance. (^) En cns de besoins imprévu^, on exercera les chevaux deux fois par jour, et il sera facile crcbtenir, en trente jours de travail et sans ancune fatigue, une éducation plus complète que celle qu'on donnait par les anciens errements en six ou huit mois. 70 INTRODUCTION. Nous le répétons, cet essai n'a point pour objet de convertir aux doctrines de la nouvelle école, ne s'adressant qu'aux cavaliers qui y sont déjà initiés en grande partie, mais qui conservent quelque incerti- tude sur la marche à suivre pour atteindre sûrement le but. Ce n'est que, cédant aux instances réitérées d'iui grand nombre de ces cavaliers, que nous nous sommes décidé à livrer notre Progression à la publi- cité, quoiqu'elle ne nous ait constamment donné que des résultats on ne peut plus satisfaisants. Nous avons pensé leur rendre service en leur offrant un guide susceptible de leur éviter des ennuis, des dé- boires qui, tôt ou tard, auraient tourné, quoique à tort, au détriment de la méthode. Nous avons pensé aussi que, au point de vue de l'instruction des chevaux de troupe, notre essai d'une École de peloton (tout à fait indépendante d'ailleurs des principes qui ont présidé au dressage des chevaux), pour- rait remplacer avec avantage le travail prescrit à ce sujet par l'ordonnance de cavalerie, et qui nous semble infiniment trop long. Nous avons donc divisé notre Progression en deux parties; la première, traitant de l'éducation du che- val de selle en général, à quelque service qu'on le destine; la deuxième, indiquant le complément d'in- struction à donner au cheval de selle pour en faire un cheval de guerre. PROGRESSION POUR SERVIR AU DRESSAGE DES CHEVAUX DE SELLE ET PARTICULIÈREMENT DES CHEVAUX D'ARMES. lîllj.^S l'RKLii. RELATIVES AU DRESSAGE DES CHAYAUX DE TROUPE. Pendant toute la P^ partie^ rinstructeur sera à pied^ et se- condé, alitant que possible, par un nombre de sous-instructeurs proportionné à la quantité de chevaux à dresser. Avant de com- mencer rinstruction, il s assurera que les chevaux sont sellés de manière à n'être gênés par aucune partie du harnachement (^). Il portera aussi une attention toute particulière à la manière dont ils sont embouchés (2). Comme beaucoup de chevaux de troupe ont la tête lourde et sont disposés à s'enterrer ; que d'autres sont naturellement ra- menés , il est utile de constater ces propensions d'avance, afin d'en tenir compte dans le travail d'assouplissement de la mâ- choire et de l'encolure. A cet effet, la veille de commencer le dressage, l'instructeur fera conduire tous les chevaux au manège et les fera monter, après avoir pris toutes les précautions pour éviter les défenses. Il fera marcher sur la piste en colonne par deux, recommandant aux cavaliers de ne se servir que des rênes du filet. Après avoir fait un temps de trot pour calmer les chevaux, l'in- structeur fera ajuster les rênes de la bride dans la main gauche et croiser celles du filet dans la main droite. Il fera marcher ensuite alternativement au pas et au trot, et iwendra en note les chevaux qui, par suite de leurs dispositions naturelles, auront besoin d'être l'objet d'une surveillance particulière pendant le travail des flexions de pied ferme. Pour le dressage , les cavaliers auront des éperons, mais ils n'en feront usage que sur l'avis de l'instructeur. Ils seront munis d'une cravache, et, à défaut, d'une gaule de l^'SS*^ de longueur. Les premières séances seront courtes, afin d'éviter la fatigue. Pendant toute la durée de l'instruction, l'instructeur devra don- ner l'exemple du calme et de la douceur avec les chevaux. Toute impatience, tout mouvement brusque de la part du cavalier, de- vront être immédiatement réprimés; tout mauvais traitement, sé- vèrement puni. (*) Les mnraelles de l'arron, àqnalre travers de doigt de l'épaule; la crou- pière un peu longue, ainsi que le poitrail. (-) Les canons du mors à 3 ceniim. des crocJiets ou à 4 centim. etd^mi des coins ; la gourmette assez lâche pour qu'on puisse y passer facilement le doigt. Pl.I.p./a Travail préparatoire de la cravache 1 . Faire venir le cheval à soi. 2 .Préparation au ramener. PI. II .p .72 Travail préparatoire de la cravache / Faire ranger les hanches. 2. Préparation au reçu 1er PROGRESSION POLR SERVIR AU DRESSAGE DES CHEYATJX DE SELLE ET PARTICULIÈREMENT DES CHEVAUX D'ARMES ('). Un grand nombre d'amateurs pensent qu'il «ufïit de lire mon livre pour pratiquer habilement mes prinripes. En exceptant quelques organisations su- périeures, je ne crois [las qu'il soit possible de réussir dans la pratique sans les leçons d'un professeur, qui, seul, peut initier aux eiïefs du mécanisme, toujours faiblement rendus par écrit; c'est alors seulement que la lecture, qui a ouvert les yeux, devient profi- table. J'ajouterai qu'il faut être "cavalier pour entre- prendre avec succès tout ce que je prescris. ( Baucher, 10* édition, p. U2.) PREMIERE PARTIE(^). 1° Travail préparatoire de la cravache; 2° Fioxioiis (le mâchoire et dencolure; 3° Marcher au pas et changer de main; -4® Pirouettes sur les épaules cl sur les hanches; 5° Effets d'ensemble. Le cavalier conduit son cheval au manège, en tenant de la main droite les rênes du filet passées par-dessus l'encolure ; les eiriers sont relevés; la gourmette est décrochée. (') La partie du texte en petits caractères n'est pas applicable au dres- sage des chevaux de troupe. (2) Pour appliquer cette Progression, il est indispensable de consulter la Récapitulation qui termine cliaque leçon. 74 PROGRESSION. g fer — TraTail préparatoire de la cravache (*^. p.,ire vfn r Eli ciîtraiU 311 maiiége, les chevaux sont rangés sur '^1uTnny^en°^ la ligiic du milieu, à trois mètres Tiin de raiitre(^). la crav^iphe. Après avoir accroché la gourmette, le cavalier dé- piA.M- ' jjoucle la muserolle, pour permettre au cheval de desserrer les mâchoires en cédant aux actions du mors ; il passe les rênes de bride par-dessus Tenco- lure, engage dans leur extrémité le pouce de la main gauche, et les saisit de cette même main à seize centi- mètres des anneaux ; il caresse ensuite le cheval en le regardant avec aménité, afin de le rassurer si ces préparatifs lui avaient causé de Tinquiétude; enfin, en l'attirant à soi de la main gauche, il lui applique délicatement et à petits coups sur le poitrail* la cra- vache tenue horizontalement dans la main droite. Si, au lieu d''avancer, Tanimal hésite, le cavalier continue Faction de la cravache, en opposant éner- giquementla main gauche. Les attaques de la cravache, proportionnées à Tim- pressionnabilité du cheval, devront se succéder de (1) Voir rintroduction, p. 35. (2) L'instructeur fera biea d'établir plusieurs catégories, eu raison des notes qu'il aura prises à la séance préliminaire (p. 72) ; puis, il se placera au centre, et, à mesure qu'il donnera une explication relative au tra?ail à pied, il aura soin de joindre l'exemple au principe. Il passera ensuite d'un cavalier à l'autre, pour s'assurer qu'il a compris ou pour rectifier son travail, s'il v a lieu. PROGRESSION. 75 seconde en seconde, jiîsqu''à ce que, pour s'y sous- traire, il se porte en avant ; alors le cavalier, cessant toute action, le récompense par une caresse. Si le cheval recule, tout en continuant Popposition de la main gauche , le cavalier redouble d'énergie dans ses attaques au poitrail, sans toutefois frapper assez fort pour provoquer des mouvements désordonnés j ces pe- tits coups de cravache se succéderont de même à intervalles égaux, jusqu'à ce que Tanimal cède ; alors les attaques diminueront dlntensité, et cesseront complètement lorsqu'il aura fait preuve de soumis- sion en se portant franchement un pas en avant; ce sera le moment de l'arrêter et de le caresser. Il arrive aussi parfois que le cheval cherche à se soustraire à l'action de la cravache, en se dérobant à droite ou à gauche : il faut alors, pour le décider à se porter en avant, attaquer de préférence Vépaidedu côté vers lequel il cherche à appuyer. En recommençant plusieurs fois ce travail, il n'est pas un cheval qui ne se porte franchement en avant au simple contact de la cravache. Il est indispensable d'obtenir cette docilité avant de commencer les assouplissements de la mâchoire et de Tencolure. Plus tard, lorsque les flexions auront produit un r commencement de ramener, on connrmera ce rame- / / i. /;» ner, en faisant marcher le cheval sur la cravache (qui alors remplira l'office des jambes d'un cavalier) et en r'imener. 7G PROGRESSION. produisant de légères oppositions au moyen de la main gauche. Pendant ce travail, il ne faut jamais permettre à Tanimal de ralentir, encore moins d'arrê- ter : les petits attouchements au poitrail devront entretenir Tallure, en produisant parfois un surcroît d'action dont la main s'emparera au profit du rame- ner. On arrêtera le cheval pour le récompenser, toutes les fois qu'il aura cédé régulièrement. Le cavalier devra toujours rester calme, tout mou- vement d'impatience et de colère ne pouvant servir qu'à surexciter l'animal, qui finirait par se rebuter et par opposer de sérieuses résistances. Fairp ranger On sc Sert surtout dc la cravachc pour apprendre haii'chp?. au cheval à ronger ses hanches : à cet effet, le cavalier, ' ' après s'être placé en face de lui et tenant les rênes de bride de la main gauche, de manib'e à fixer les membres antérieurs en pJace^ le touchera délicatement derrière les sangles. Dès que les hanches auront cédé, en se portant de droite à gauche, il arrêtera le cheval, le caressera et fera fuir ensuite les hanches de gauche à droite, après avoir changé les rênes de main et pris la cravache dans la main gauche. Préparation On pcut aussi, au moycu delà cravache, préparer fpcuier. le travail du reculer; à cet effet, lorsque le cheval sera suffisamment ramené , le cavalier le placera bien droit sur la piste, à main gauche , et produira un effet de mise en main ; puis il touchera l'animal sur le som- au PROGRESSION. 77 met de la croupe, et, dès qu'il fera mine de lever nu de ses membres postérieurs, la main gauche, en s'é- levant un peu, se rapprochera du poitrail, afin de dé- terminer le cheval à reporter en arrière la portion de poids que le contact de la cravache aura fait affluer sur les épaules; lorsqu'il aura fait un pas en arrière, le cavaher Tarrêtera et, l'équilibre rétabli, recommencera immédiatement. On fera répéter ensuite cet exercice à l'autre main, en tenant les rênes de la main droite et la cravache de la main gauche. Lorsque le cheval exécutera ré^uhèrement les ro- f.i ne min lier tations autour des épaules, on le fera marcher sur Jeux pisies. deux pistes. Le cavalier , ayant passé les rênes sur l'encolure, saisira la rêne gauche de la bride avec la main gauche près de la branche du mors, et après avoir attiré le cheval à soi pour provoquer le mouve- ment, il le déterminera k appuyer à gauche, en impri- mant cette direction à Tavant-main; il se servira en même temps de la cravache derrière les sangles, pour faire fuir les hanches , les obligeant ainsi à suivre une ligne parallèle à celle que parcourent les épaules. Mêmes principes et moyens inverses pour appuyer à gauche. Cet exercice, ainsi que le précédent, devra S3 pra- tiquer pas à pas, le cavalier arrêtant fréquemment le cheval pour le caresser et le rassurer. 78 PROGRESSION. Le travail delà cravache, judicieusement appliqué, communiquera une grande souplesse au cheval et de- viendra lui puissant auxiliaire des jambes, lorsque le cavalier sera en selle. Il a Favanlage de pouvoir rem- placer certaines attaques des éperons, dont Tapplica- lion a paru trop difficile pour les cavaliers ordinaires et a servi jadis de prétexte au rejet de la méthode. Pour donner nne plus grande précision à ce travail, à mesure que le cheval s'assouplit de la mâchoire et de l'encolure, le cava- lier, en le fiùsant appuyer, le placera de manière que la télé soit un peu tournée du côté vers lequel doivent se porter les hanches; à cet effet, il saisira de la main gauche la rêne gauche de la hride, près de la branche du mors, et de la main droite, la rêne droite vers son extrémité, de manière qu'en tendant cette der- nière rêne, il puisse amener latèîe et l'encolure dans une demi- llexion à droite. Pendant que la main gauche, par son opposition, règle le dé- placement de répaule gauche, la main droite, tout en agissant sur la rêne droite, l'ait ranger les hanches au moyen delà cravache. Dans la rotation de gauche à droite, la main gauche maintient répaule eh place, et force le cheval à pivoter sur le membre an- térieur gauche ; dans le mouvement d'appuyer à droite, elle im- prime la direction à Tavant-main. Dans Tun et l'autre cas, elle régularise l'effet prodidt par la main droite et entretient la mobi- lité de la mâchoire. Quant à la main droite, elle produira un effet diagonal ; car, en même temps qu'elle stimulera le bipède diagonal droit au moyen de la cravache, elle fera une opposition sur la rêne droite de la hride dans la direction du jarret gauche. Il est inutile d'ajouter ({ue, dans le mouvement de droite à gauche, on emploiera les moyens inverses. La préparation à la pirouette sur les hanches, n'offrant qu'un PROGRESSION. 79 intérêt tout à fait secondaire, nous n'en parlerons ici que pour mé- moire. Le cavalier ayant placé son cheval sur la piste (à l'une ou à l'autre main), lui attire Tavant-main vers l'intérieur du manège, et fixe en même temps sa ci'oupe par de petits attouchements de cravache pratiqués sur le liane du côté vers lequel cheminent les épaules. Le cheval arrivant dans une position perpendiculaire au mur, le cavalier change les rênes de main, et achève la pi- rouelle, en agissant de la cravache sur l'autre liane, pour conti- nuer de contenir la croupe, pendant qu'il lamène lavant-main sur la piste. Pendant ce mouvement, qui devra être exécuté très- lentement dans le principe, les épaules du cheval devront dé- crire un demi-cercle autour des hanches maintenues en place. Ainsi que nous l'avons dit précédemment, on peut employer la i),^;p,T,.pr cravache pour préparer le cheval au rassembler, s'il est suffisam- lo rassemhler. ment ramené et assoupli. Il sulïira, en effet, d'accélérer progres- sivement la marche des membres postérieurs, tout en opposant délicatement la main qui tient les r^nes de la bride, et de provo- quer peu à peu la cadence, en touchant le sommet de la ct-Oupe, alternativement à droite et à gauche, au moment précis où le membre postérieur du même côté arrive au poser. Ce travail, ainsi que le rassembler lui-même, exige inlinimenl de tact et ne doit être pratiqué que par des cavaliers exception- nels (Voir p. 37). § «. — Flexions de mâchoire et d^eiicolure C^>. Pour commencer le travail des flexions, les che- vaux sont placés de nouveau sur la ligne du milieu, à trois mètres Tun de l'autre. Le premier mouvement du cheval, lorsqu'on cherche à lui desserrer les mâchoires, étant de lever (') Voirriniroduclion. p. 37. 80 PROGRESSION. la tête pour se soustraire a Faction du mors, il im- porte de détruire cette résistance de Tencolure avant de s'adresser à celle que pourra ofFrir la mâchoire, conformément au principe qui consiste à ne jamais combattre deux forces à la fois. Il faut donc faire quelques flexions di affaissement avant d'entreprendre Tassouplis- sement proprement dit des mâchoires et de rencolure. Flexion Lcs rêucs étant sur Tencolure, le cavalier se place d'aiiiiis^.'iiient cu facc du chcval, les talons sur la même lic;ne et \fhj. 4 ei2. éloignes a trente-trois centimètres lun de 1 autre; il prend une rêne de bride de chaque main, la saisis- sant près de Panneau du mors; puis, en opérant une pression de haut en bas, proportionnée à la résistance de r animal, il fait en sorte de lui amener peu à peu le bout du nez jusqu'à terre. Dans les commencements, il se contentera de peu de chose, et récompensera la moindre marque de soumission de la part du cheval. La traction des poignets devra se produire sur la nuque, de manière à empêcher le mors de bride d'agir sur les barres, ce qui pourrait augmenter les résistances et provoquer même de sérieuses défenses. L'action des mains sera progressive, afin de ne pas surprendre péniblement l'animal. Dès qu'il aura en- tièrement cédé, on cessera toute traction ; on lui re- placera la tête, et on recommencera un instant après. On arrivera ainsi, en fort peu de temps, à Thabituer à céder à la liioindie pression de haut en bas; ce Pl.Ill.p.8o Flexion préparatoire d 'affaissement . PKOGKESSIO.N. 81 sera riiistaiil de eesser la ilexion. Dans la position d'aiïaissenient, tous les muscles de rencolure devront être relâchés, et Tanimal manifestera l'absence de toute contraction en goûtant son mors. Après chaque flexion, le cavalier ramènera la tête du cheval dans sa position primitive, en ayant soin de s'opposer à tout déplacement brusque. Cette flexion n'ayant pour but que de combattre les résistances de bas en haut de Tencolure et non de modifier la difection de celle-ci^ Tinstrucleur devra s'as- surer par lui-même des chevaux qui peuvent s^en pas- ser, afin de n**y point soumettre ceux qui n'en au- raient pas besoin (*). Il importe aussi de la cesser dès que le cheval a compris. Quant aux chevaux qui résistent à la traction de haut en bas, et à ceux qui, dans la flexion suivante (première flexion fondamentale), cherchent à se soustraire à la pression du mors, en élevant la tête pour forcer la main, on leur appliquera la flexion d^affaissement jmqiCa ce que la résistance ait disparu; quitte à leur relever Tencolure plus tard, s'il y a lieu, par des flexions de ramener pratiquées en soutenant les mains autant que possible et, le cheval étant monté, par des demi-temps d'arrêt produits par la main de la bride et secondés de pressions de jambes, ainsi qu'on le verra plus loin. (1) Voir p. 72. 82 PROGRESSION. Il arrive parfois , après Fentier atFaissement de rencoliire, que les mâchoires restent serrées, ce qui annonce encore une certaine contraction musculaii'e : en contournant moelleusement le mors, et lui faisant toucher alternativement Tune et l'autre barre, tout en maintenant l'encolure affaissée, on arrivera faci- lement à détruire cette contraction et à provoquer la mobilité de la mâchoire. \'^ nexion Qq ggj.^ ]g moment de commencer la première flexion lOD'Iamenlale ^ ' ( li'téiaie proprement dite. Pour Texécuter, le cavalier se placera delà rriai-hoire i i ? r rei'cofuie^ un pcu cu avant de Tépaule gauche du cheval , lui r ^\ '\\> faisant face: il saisira la rêne droite de la bride avec fifj. 1 et ?. ' la main droite, à 16 centimètres de la branche du mors, et la rêne gauche avec la main gauche, un peu plus près. Après avoir produit un léger affaissement au moyen de la rêne gauche, pour s'assurer que Ten- colure ne présente aucune résistance de bas en haut, le cavalier contournera légèrement le mors dans la bouche du cheval, en ramenant la main droite vers soi et un peu en avant, la main gauche restant basse, afin d'oflrir un point d'appui à l'action de la main droite, et de s'opposer à toute élévation de la tête et de Tencolure. Le mors ne devra occasionner qu'une légère ^êne sur les barres , et Fanimal recon- naîtra bientôt que c'est lui qui agit en s'appuyant contre la main, et il ne persistera pas plus à se con- tracler pour résister, « qu'il persisterait à se heurter PLlVp.82 > /II' Imp Lemercier.Pans r^'^ Flexion fondamentale (latérale de la mâchoire et de l encolure.) 1 iMiOGKESSlOiN. 83 contre lin obstacle qu"*!! aurait reconnu impossible à franchir. » Dès que le cheval cédera à la pression produite par le mors, en desserrant la mâchoire et en affaissant un peu la nuque, le cavalier s'empressera de rendre la main pour le récompenser ; il recom- mencera la flexion immédiatement après, et à mesure qu'il obtiendra plus de soumission, il augmentera ses exigences et amènera progressivement la tête du cheval jusque vis-à-vis de la pointe de Tépaule droite ^*). Avant d'arriver à la position extrême de la flexion, ranimai aura dû céder à tous les degrés intermé- diaires; cette flexion sera complète, lorsque la tête se soutiendra d'elle-même dans la position voulue ; dans ce cas, Tabsence de toute contraction musculaire se manifestera par la mobilité de la mâchoire. Mais il ne suffit pas que le cheval mâche son mors, pour que la mobilité de la mâchoire soit parfaite : il faut encore quil lu hkhe , et, à cet effet, on devra en- tendre un certain bruit métallique produit par le cou- tact des mors de bride et de filet, qui indiquera la disparition de toute roideur. Il faut se garder de confondre ce bruit avec celui qu'on désigne communément par : casser la noisette. Celui-là n'est qu'un bégaiement qui n'est précédé, le plus souvent, que d\me demi-ouverture des mâchoires et prouve au contraire fexistence de contractions qui (1) Une dcmi-nexion d'encolure sullira pour le cheval de troupe. 6. 8i PROGRESSION. nuisent à la légèreté. On arrive à les combattre en se servant, dans la flexion de mâchoire à droite (au lieu de la rêne gauche de la bride), de la rêne gauche du filet agissant un peu sur la commissure des lèvres, con- curremment avec la rêne droite de la bride. On fera l'inverse dans la flexion à gauche. On pourra aussi faire usage d'une flexion complé- mentaire du filet, indiquée p. 90, PL YIIÏ, fig. 1 et 2. Lorsque le cavalier aura pu constater Tenlière sou- mission du cheval , il lui ramènera progressivement la tête dans la position normale, en ayant toujours l'attention de Tempêcher de se déplacer d'elle-même. Si, pendant la flexion, le* cheval cherche à se sous- traire à refl'et produit par les mains, en élevant la tête, on aura soin de cesser toute action de la main droite, et Ton opposera , avec la main gauche^ une force égcde à la résistance présentée de bas en haut par lencolure^^). Dès que ces deux forces se seront dé- truites, ce qui s'annoncera par le relâchement géné- ral de tous les muscles de l'encolure, la main droite recommencera son action sur les barres. Le cheval peut encore chercher à se soustraire à la flexion, par Vacculement (-) ; dans ce cas, le cavalier, (^) L'*opposition de la main gauche devra se traduire par une pression sur la nuque du cheval, et non par une action sur les barres, ce qui aa^menlerait la résistance. (2) Voir p. 35. PROGRESSION. Sri en résistant de la main gauche, le ramène vers soi a\ec la cravache, comme il a été démontré précé- demment, p. 70. Il est indispensable que l'aplomb du cheval ne soit jamais altéré en quoi que ce soit par les attitudes par- ticulières données à la tête et à Tencolure , celles-ci devant toujours être indépendantes de la position du corps. La flexion a gauche s'exécutera suivant les mêmes principes et par les moyens inverses. On passera alternativement de droite à gauche, et de gauche à droite; mais on exercera davantage le côté qui présentera le moins de souplesse. Cette flexion et les trois suivantes seront renouve- lées chaque jour jusqu''à parfaite souplesse; on se contentera de peu de chose dans le principe, et Ton passera immédiatement à la flexion suivante. La deuxième flexion peut être substituée à la flexion 2-= flexion fondainerii.-ile préparatoire, si celle-ci, qui n'agit que sur le haut de > affai^^^eimnt la tête au moyen d^in moteur peu puissant, n*'ame- l'emoime}. nait pas assez promptement le cheval à affaisser son fy- i ei'2. encolure. Telle qu''elle est placée ici , elle préparera l'animal à la flexion proprement dite du ramener (flexion directe de la mâchoire), qui est la troisième. Pour Texécuter, le cavalier se placera à gauche près de l'encolure, comme pour la première flexion, et saisira la rêne gauche du filet avec la main droite, 86 PROGRESSION^, et la rêne droite avec la main gauche, à cinq centi- mètres des anneaux. Après avoir croisé les rênes sons la barbe du cheval, il exercera une pression insen- sible d'abord, en séparant peu à peu les poignets Fun de l'autre; il augmentera progressivement in- tensité de cette traction, jusqu'à ce que le cheval, pour s y soustraire, affaisse l'encolure et desserre les mâchoires; alors, pour le récompenser, le cava- lier cessera toute action, en laissant glisser les rênes dans les deux mains. Il n'est pas indispensable de répéter cette flexion en se plaçant à droite. 3 nexion Pour pratiquer la troisième flexion fondamentale, le fondarnentale ' ' (directe cavalicr se placera comme pour les deux précédentes; la mâchoirf' ; il saisira la rêne cjauche du filet à seize centimètres rartener). ^ /Vi'g ^^ Tanneau avec la main gauche, et la rêne gauche de la bride, à une égale distance avec la main droite. Après s'être assuré, comme pour la première flexion, que l'encolure n'offre aucune résistance de bas en haut, il fixera la main gauche de manière à offrir un point d'appui à Faction delà main droite qui, agissant graduellement d'avant en arrière, dans la direction de Fépaule gauche et en s'élevant un peu, fera desserrer les mâchoires du cheval. La pression du mors sur les barres les ayant fait céder, et la tête ne tombant plus que par son propre poids, le ca- valier rendra immédiatement, pour récompenser le cheval. fig. -1 et 2. PlYl,p86 Tœp Lemeraer,finz y. flexion fondamentale (directe de la. rriaLchoire .} PROGRESSION. 87 Dans les commencements celte flexion devra être faite un peu hasse^ afin d'éviter que ies contractions de l'encolure ne viennent prêter leur appui aux résis- tances de la mâchoire; à mesure que Panimal s'as- souplira, on soutiendra peu à })eu les mains, de ma- nière à faire prendre à la tête et à l'encolure un ramener plus élevé. La quatrième flexion fondamentale se fait avec les inflexion rdiiiiamenlale rênes du filet : le cavalier se place comme pour les (i^iiéraie de trois autres flexions, et saisit la rêne droite Taprès ivncoiure). ' ^ ^ PL vu, ravoir fait passer par-dessus Tencolure, un peu en m- « et 2. avant du garrot) avec la main droite, et la rêne gau- che à seize centimètres de Tanneau avec la main gauche. Après s'être assuré que ses deux mains sont en rapport avec la bouche du cheval, le cavalier, prenant Tencolure pour point d'appui , opère sur la rêne droite une traction progressive de haut en bas, de manière à attirer la tête droite; en même temps il résiste légèrement de la rêne gauche, tout en suivant le déplacement de la tête^ afin d'obliger celle-ci à rester constamment dans une direction verticale et d'empê- cher le cheval de se soustraire par la croupe à Fac- tion déterminante de la rêne droite. Dès que celui ci prouve sa soumission en inclinant légèrement la tête et l'encolure à droite, le cavalier laisse glisser les rênes dans les deux mains, pour le récompenser; il reprend la flexion un instant après, en deman- 88 PROCxRESSION. dant toujours un peu plus d'inclinaison ; enfin cette flexion est complète lorsque la tête est arrivée vis- à-vis de Tépaule droite, sans être sortie du plan ver- tical. Le bout du nez s'est seulement rapproché un peu de la pointe de Tépaule. Dans cette position, le cavalier, avant de rendre, attendra Tentier relâchement des muscles de Tenco- hire, résultat qui se manifestera, comme dans les flexions précédentes, par la mobilité de la mâchoire précédée d'un léger afi'aissement de l'encolure. Cette flexion, comme la première et la troisième, se fera alternativement de deux côtés; mais on aura soin de se contenter (Tiin commencement de soumis- sion, une encolure trop flexible étant un défaut grave chez le cheval de troupe (^). Cette observation n'est point applicable aux chevaux destinés à subir un dressage plus complet; ceux-ci devront être soumis avec le plus grand soin aux flexions latérales, aussi bien qu'à celles du ramener; toutefois il faudra se rappeler qu'une grande souplesse d'encolure réclame forcément une mobilité relative dans Tarrière-main^ pour établir et entretenir une har- monie parfaite entre les diff'érentes forces du cheval. Dans toute espèce de flexion, il est indispensable d'empêcher le cheval de revenir de lui-même à la posi- (U On se contentera, pour le cheval de troupe, d'amener la têle dans la direction du quart d'à-drolte ; cela suilira pour préparer rencolure ù céder aux actions latérales du filet. PlVlI.p, // 4^ flexion fondamentale (latérale de l'encolure .j PROGRESSION. 80 tion primitive; les mains, après avoir produit leur effets devront donc rester fixes en attendant la ces- sion. Il arrivera un moment où le cavalier ne sentira plus du tout Tappui du mors ; il devra saisir cet instant pour ramener la tête dans sa position normale, et récompenser le cheval par une caresse. Néan- moins, lorsque Tanimal a bien cédé, on peut par- fois lui rendre spontanément sans inconvénient; c'est même un moyen de s''assurer si le relâchement des muscles est complet ; car, en rendant tout , la tête et Tencolure devront rester un instant en place, avant de revenir à la position primitive ; dans le cas con- traire, la flexion aurait été incomplète, et il faudrait la recommencer. Les quatre flexions qui viennent d'être expliquées sont les seules vraiment indispensables. Toutes les autres, qui sont pratiquées et enseignées aujourd'hui, n'en sont que des variantes ; elles nécessitent, déplus, un tact que tous les cavaliers ne possèdent pas éga- lement : aussi les supprimons-nous tout à fait du dressage des chevaux de remonte; nous n'en parle- rons ici que pour mémoire. Lorsque le cheval a cédé convenableineiit aux llexions fonda- mentales, on complète le ramener àw moyen dune flexion de lilel, qui se pratique de la manière suivante : le cavalier saisit les rénes^ comme il est prescrit pour la quatrième flexion (p. 87), avec cette différence qu'il appuie la rêne droite sur le milieu de Ten- coliire; puis, au lieu d'atfii-erla tèfe à droite, il faif n\ sorte de la 90 PROGRESSION. ramener directement, en opérant une égale traction sur les deux rênes ; la main gauche sera soutenue et s'opposera au déplace- ment de gauche à droite. Cette flexion pourra être exécutée avec les rênes de la bride^ et servira beaucoup à relever la tête du cheval disposé à s'en- ferrer. La quatrième flexion (latérale de l'encolure), qui se fait avec \es rênes du filet, peut être aussi répétée avec celles de la bride. Dans le principe, si le cheval montre de Vhésitation, on peut joindre à la rêne de bride, qui est appuyée sur Tencolure, la rêne de lilet du même coté, de manière que ces deux rênes agissent en même temps ; peu à peu on arrivera à ne se servir que de la rêne de bride seule. Enfin, s'il se présente des chevaux qui desserrent difficilement les mâchoires, nous recommandons à nos lecteurs une flexion qui nous a toujours donné d'excellents résultats : on se place à gauche, on passe la rêne droite du lilet par-dessus la nuque du cheval, et on la saisit avec la main droite tout près de son point d'appui, la main gauche saisissant la rêne gauche près de l'an- neau. Lorsqu'on voudi-a faire ouvrir la boudie du cheval, on rap- prochera les deux poignets l'un de l'autre, ei\ élevant légèrement le gauche et en tirant sur la rêne droite, faisant basculer la main droite sur la troisième phalange du petit doigt , de manière à éloigner le haut de la main. La pression plus ou moins forte du mors du filet sur la commissure des lèvres, résultant de cette trac- tion, ne tardera pas à décider l'animal à desserier les mâchoires et à fléchir l'encolure à la nuque. Ce sera le moment de rendre pour le récompenser {PL viii, fig. 1 et 2). En recommençant quelquefois cette flexion , on arriveia à donnei' une certaine souplesse aux muscles de la mâchoire, qui offriront dans la suite beaucoup moins de résistance. Le travail de toutes les séances commencera par les Pl.VIll pcjo // F lexion complémentaire { assouplissement de la mâchoire ) PROGRESSION. 91 flexions de pied ferme; on en diminuera la durée à mesure que les chevaux s'assoupliront CO. L^instrucleur et les sous-instructeurs ne néglige- ront rien pour se faire comprendre des cavaliers, et pour leur rendre le travail attrayant. Les trois ou quatre premières séances seront en- tièrement consacrées au travail préparatoire de la cravache et aux flexions de pied ferme, afin que les cavaliers en saisissent bien le mécanisme. Pendant les premiers jours, dans l'intérêt de la santé des chevaux, on pourra les faire promener en bridon, et en main autant que possible. Avant de commencer les flexions à cheval, l'in- structeur donnera la leçon du montoir avec le plus grand soin, et la répétera jusqu'à parfaite docilité; les chevaux seront montés successivement en sa piésence ; un homme à pied, adjoint à chaque cavalier, se pla- cera à la tête du cheval, mais ne le tiendj'a qu'autant qu''il fera des difficultés pour se laisser monter. Il lui parlera, le caressera et fera en sorte de lui inspirer de la confiance. Le cavalier s'approchera alors du cheval, sans brusqueiie, mais aussi sans hésitation ; il se placera en face de l'épaule gauche et ajustera les rênes dans la main gauche, de manière qu'en saisis- (*) Pour les chevaux de troupe, on supprimera le travail des flexion* :ès qu'on sera parvenu à fixer la tête dans la position du ramener. L' i;on du Dl'JlllOl 92 PROGRESSION. sant avec cette main (qui lient aussi la cravache) une poignée de crins sur le milieu de Pencolure, il sente légèrement l'appui du mors ; il fera ensuite un demi- à-droile, et engagera le pied gauche dans l'étrier, en s''aidant de la main droite. Si l'animal est bien calme, le cavalier s'enlèvera sur rétrier, appuiera sa main droite sur le trousse- quin, et restera un instant dans cette position; puis il reviendra doucement à terre, à sa première posi- tion, pour caresser son cheval ; si celui-ci ne se tour- mente pas, il pourra aussi le caresser en restant sur rétrier ; ensuite il passera la jambe sans brusquerie, évitant de toucher la croupe, et se mettra en selle le plus légèrement possible, après avoir porté la main droite sur le pommeau. Arrivé en selle, le cavalier ca- ressera de nouveau son cheval, pour ranimer sa con- fiance, s'il avait manifesté de TinquiétudC;, et lorsqu'il Taura calmé, il mettra pied à terre en suivant la même gradation : il passera d'abord la jambe, se tiendra un instant sur Tétrier, caressera le cheval et se remettra en selle; il recommencera plusieurs fois, puis, enfin, arrivera légèrement à terre. En répétant ce travail deux ou trois fois par séance, on aura des chevaux parfaitement sages au montoir au bout de peu de jours; on se passera alors tout à fait du se- cours du cavalier auxiliaire pour ce travail. L'instructeur doit veiller avec soin à ce que les PIIOGUESSION. <)3 cavaliers n'aient pas les rênes trop courtes^ ce qui ferait acculer Fanimal au moment de Tenlever sur rélrier, et provoquerait des défenses. Les chevaux étant tout à fait calmes , on pourra faire monter les cavaliers d'après les principes de l'ordonnance- On mettra immédiatement le caveçon (') aux che- vaux difficiles ^^\ L'instructeur lui-même (ou un sous-instructeur intelligent ) tiendra la longe à seize centimètres de Tanneau, et réprimera toute velléité de défense, toute impatience, par un petit coup sec donné d'une main ferme; il résistera à chaque mou- vement rétrograde par un soutien énergique ; s'il s'iîperçoit que le cheval cherche à s'enlever sur les jarrets, il lui refusera soigneusement le point d'appui, en rendant spontanénfient de la main gauche, après avoir aban- donné la longe de la main droite. On pourra calmer le cheval qui résiste par excès d'ardeur, en lui faisant faire quelques tours à la longe au trot ou au galop. S'il importe de réprimer promptement toute déso- béissance, il n'est pas moins indispensable de savoir (^) Voir rintroduclion, p. 30, Des aides supplémentaires. (2) Lorsque le travail préparatoire de la cravache, et surtout celui des flexions de mâchoire, ont clé bien faits, le caveçon devient un instru- ment tout à fait superflu, tous les chevaux se laissant alors monter sans dimcullé. i)i PROGRESSION, récompenser à point chaque marque de docilité, en cessant toute contrainte et en caressant Tanimal du geste et de la voix. L''instructeur qui est forcé de recourir au caveçon, pour donner la leçon du montoir, aura soin de faire apporter quelques poignées d'avoine, qu'il donnera au cheval à chaque preuve de soumission de sa part. Lorsqu'on aura obtenu une certaine flexibilité de la mâchoire et de Tencolure (ce dont Tinstructeur s'assurera en vérifiant lui-même les flexions), et du calme au montoir, on commencera le travail en place, le cavalier étant à cheval. Le cavalier auxiliaire ne servira qu'à maintenir le cheval immobile, dans le cas où il chercherait a se soustraire aux aides de celui qui est en selle. S'il faisait trop de difficultés pour rester en place, le cavalier auxiliaire se mettrait en selle, sans tenir les rênes, et l'autre, à pied, répéte- rait les flexions fondamentales jusqu'à parfaite tran- quilhté. 1'» noxjon Enfin, lorsque le cheval est bien sage et se tient cheval immobilc, le cavalier commence la deuxième série des (latérale ..,.,. , . , derencoiiire). assouplissements, ainsi au il suit ; après avoir aban- Po- I eî 2. donné les rênes de bride en les laissant tomber sur rencoluie, il saisit une rêne de filet de chaque main (comme le bridon), les doigts bien fermés, les rênes sortant du côté du pouce; puis, ayant assuré sa po- sition en fixant les genoux, il amène progressive- P[.IX.p,94^ r^^ flexion à cheval (latérale de rencokire .) PROGRESSION. 0:i ment la léle du cheval à droite, par une traction eraduée sur la rêne droite; il oppose en même temps la rêne gauche, tout en suivant le déplacement de la tête, de manière à régulariser Faction de la rêne droite et à empêcher autant que possible la tête de sortir de la position verticale ; il se conformera d'ail- leurs exactement à ce qui a été prescrit pour la qua- trième flexion à pied (p. 87), dont celle-ci n'est que la répétition ^'). Ainsi que pour cette quatrième flexion, le cavalier se contentera de peu dans le principe ; à mesure que le cheval cédera, il augmentera ses exigences, jus- qu'à ce qu'enfin la tête arrive vis-à-vis de l'épaule droite. De même que dans les flexions à pied, le mouve- ment de la tête et de Tencolure devant être tout à fait indépendant de Taplomb du corps, le cavalier cessera toute traction dès qu**!! sentira le corps du cheval sor- tir de sa position d'équilibre. Pour prévenir le dépla- cement de la croupe, il tiendra les jambes près, sans toutefois contraindre le cheval par une pression, ce qui ne manquerait pas de produire du désordre. Cette flexion sera répétée à gauche , suivaiit les mêmes principes et par les moyens inverses. (1) De même que pour la quatrième (lexion à pied, on se couleutera d'un quart de llexion pour le cheval de troupe. 06 PlIOGKESSlOiS. Lorsque le cheval répondra avec facilité à celte flexion, on la répétera avec les rênes de la bride, ainsi qu'on Ta pratiqué a pied (p. 90). 2' n ^xion Après avoir fait successivement une flexion latérale cheval à droite et a gauche ^^\ au moyen du filet, le cava- (directe .... ^ i .^ i .. delà mâchoire lier saisu'a CCS rcucs avec la main gauche, comme il est et . . ' ' de l'encolure; prescHt poiiv la positimi de la main de la hride; puis, ramener). PI. X, " les ayant ajustées de manière à sentir Tappui du pg. \ et 2. mors, il assurera le corps et fixera les genoux ; il placera ensuite la main droite de champ sur les rênes, en avant de la main gaiiche, qui s^élèvera un peu en se portant en avant. En soutenant cette dernière, le cavalier produira sur les rênes, avec la main droite, une pression graduée de haut en bas et d'avcmt en arrière, qui aura pour résultat de ramener la tête de ranimai en faisant céder la mâchoire et Tenoo- Inre. Dans cette flexion, comme dans la précédente, le cavalier devra s'attacher à conserver Taplomb de son cheval en n'agissant que sur la tête et sur l'encolure. Il est bien entendu qu'à la moindre marque de sou- mission il aura soin de rendre un peu la main, pour récompenser le cheval ; à cet effet il cédera légère- ment de la main droite, et reprendra la flexion un instant après; peu à peu il exigera davantage, et si (0 Un quart de flexion pour les chevaux de troupe. Pl.X.p.gô. Imp LemerciPr Fans ■ 2^ flexion à cheval ( directe de k mâchoire et de rencoliire ) PllOr.llESSlON. -J^ le cheval se laisse ramener sans résistance, il Ini fera quelquefois des remises de maiuy c'esl-k-dire, qu'il en- lèvera tout à (ail la main droite, pour le récompenser d'avoir bien fait. Enfm, lorsque la légèreté et la sou- plesse ne laisseront plus rien à désirer, que la tête se placera dans une direction verticale (*) à la moindie tension des rênes, et que les mâchoires s'ouvriront si cette tension continue, le cavalier fera suivre chaque ilexion de ramener, d'une descente de main complète, qui consiste à abandonner entièrement les rênes , en les laissant tomber sur Tencolure, et à relâcher les jambes. On comprend, si l'animal se laisse facilement rame- ner avec le filet, combien il répondra avec justesse» lorsqu'on répétera ces mêmes flexions avec la bride seulement, le mors de celle-ci étant un moteur bien j)his puissant que celui du filet. Cette flexion du rame- ner avec la bride suivra immédiatement la précédente. Ce serait ici le iiiomeiit de parler de Veffet d'ensemble ; mais roinme il faut ([ue le cheval soit déjà sulnsamiiient ramené pour y réixHidre facilement, nous avons mis ce travail à la lin de la leçon, afin de ne pas tenir les chevaux trop longtemps en place. [1 ne faut pas perdre de vue, que cette Progression est principa- lement destinée au dressage des jeunes chevaux de troupe; le cava- lier amateur, qui possède une certaine habitude du cheval, pourra mettre moins de lenq)s au Iravail exclusivement de pied ferme. C) Nous tenons cssenlicllcment à la position veriicale delà têleelà vine encolure soutenue. Nous considérons comme défectueuse toute dis- position (le la tête s'écartant de celte ligne, surtoul en dedans. 7 98 PROGRESSION. S 3. —marcher au pais et changer de luaiu. Après avoir consacré cinq ou six séances au travail de pied ferme, tous les chevaux auront un commen- cernent de ramener, qui permettra de les faire mar- cher sans que la tête sorte de cette position. On ter- minera donc chaque reprise par quelques tours sur la piste à Tune et à Tautre main. A Tavertissement de l'instructeur, les cavaliers se porteront droit devant eux, en se servant de la cra- vache à Tépaule si le cheval résistait à la pression des jambes; ils prendront la piste à main droite, se ser- vant de la rêne du filet pour disposer les chevaux à tourner; ils prendront deux mètres de distance, et éviteront de rechercher leurs chevaux, ne s'attachant qu''à maintenir la tête dans une bonne position. Dans les commencements, ils tiendront les rênes de filet croisées dans la main droite, par-dessus celles de la bride. Lorsque les chevaux seront confirmés dans le ramener , T instructeur fera prendre les rênes de filet dans les deux mains (la rêne droite dans la main droite, et la rêne gauche dans le premier doigt de la main de la bride), en recommandant aux cava- liers d'ajuster la rêne gauche de manière qu'elle puisse constamment produire des effets distincts de celles de la P1.X1.P98 / Action latérale des rênes du filet - 2 . Action directe des rênes de k bride PROGUESSION. 99 bride tenues dans la même main ; lorsqu'ils voudront se servir de la rêne du filet, ils renverseront un peu le poignet en rapprochant le pouce du corps (PL XI, fig. 1) ; ils rapprocheront au contraire le petit doigt, en élevant légèrement le poignet, lorsque la bride seule devra agir (PL XI, fig. ^)' Dans Fun et l'autre cas, il importe que les rênes du filet soient toujours conservées égales (*). Ayant fait faire quelques tours à main droite, Tin- structeur h\i changer demain diagonalement, après avoir prévenu les cavaliers de sentir un peu la rêne et la jambe du dedans avant de quitter la piste, afin de permettre au cheval de tourner carrément, Tépaule du dehors ayant un plus grand arc de cercle à par- courir que celle du dedans ; le cavalier ouvre ensuite franchement la rêne droite du filet, en portant la main de la bride du même côté, et ferme les deux jambes, celle du dehors plus en arrière pour contenir les hanches. « La fonction des poignets, dans les changements de direction, est trop simple pour qu'il soit nécessaire d'en parler ici. Je ferai remarquer seulement qu'on doit toujours prévenir les résistances du cheval, en disposant ses forces de manière que toutes concou- rent à le placer dans le sens du mouvement. On dé- (*) La cravache tenue dans la main droite, le petit bout en bas. 7. 100 PUOGPiESSION. terminera donc l'inclinaison de la tête avec la rêne dn filet du côté vers lequel on veut touriter, puis la bride achèvera le mouvement. Règle générale : il faut toujours combattre les résistances latérales de l'enco- lure avec Taide du bridon, en ayant bien soin de ne commencer la conversion qu'après avoir détruit f obsta- cle qui s'y opposait » (*). L'instructeur porte une attention toute particulière à la manière dont le cavalier tient ses rênes ; il s*'al- tache à lui donner, de bonne heure, Fhabitude de tenir celles du filet séparées dans les deux mains, sans que les rênes de la bride cessent d''être ajustées. Les rênes du filet jouant un grand rôle dans les op- positions à faire aux résistances de Tarrière-main, il est indispensable de pouvoir s''en servir isolément, afin que leur action reste toujours indépendante de celle des rênes de la bride. L''instructeur recommandera aussi de toujours chasser le cheval dans la main, avec les jambes, afin qu'il prenne franchement son appui, sans que celle main soit obligée de se porter en arrière pour le chercher. Les rênes ne devront donc jamais être flot- tantes. Dès que les chevaux sont cahiies au montoir et pendant le travail des flexions à cheval, les cavaliers (') OEuvres complètes de F. Baucîier, p. laO. auxiliaires deviennent superfins. Toutefois, s'ils sont attachés au service de la remonte, Finstructeur fera bien de les faire assister aux reprises, afin qu*'ils pro- fitent autant que possible des leçons données à leurs camarades. A mesure que le ramener se perfectionnera, on diminuera la durée du travail des flexions de pied ferme ; on continuera seulement, s'il en est besoin, les flexions directes de la mâchoire et de Fencolure, en relevant cette dernière le plus possible ; quant aux flexions latérales, ainsi qu'on l'a déjà dit, on en sera Irès-sobre. Cette recommandation ne concerne natu- rellement que les chevaux de troupe (^). S 4. — Pîroîicttes sur les épauleis et sur les flanches ^^\ Après avoir successivement soumis le cheval aux flexions de la mâchoire et de Fencolure^ ce qui lui aura donné une certaine souplesse dans l'avant-main, il faudra mobiliser Tarrière-main, afin d'établir un 0) Si les chevaux de troupe élaienl dressés par les cavaliers destinés à les monter dans la 5»//f, on pourrait, sans danger, leur assouplir Tencolure, quitte à leur mobiliser proportionnellement Tarrière-main : mais ces che- vaux, versés dans les escadrons, sont montés ensuite par des cavaliers qui oui la main d'autant plus dure, qu'ils ne se servent nullement des jambes. On comprend, dès lors, l'inconvénient qu'il y aurait à donner trop i\o souplesse à l'encolure. (■-) Voir rinlroduction, p. hfi. 102 PROGRESSION, rapport parfait entre les forces de ces deux parties. Pendant quelques jours, après avoir exécuté les flexions à cheval, et avant de mettre les cavaliers en marche, Pinstructeur leur enseignera les pirouettes de pied ferme, ainsi qu'il suit : Snîerlée ^^ pirouette renversée est un exercice dans lequel (croupeautour j^g hanchcs du cheval doivent décrire un cercle des épaules;, autour des épaules maintenues en place. Pour faire fuir ces hanches de droite à gauche, le cavalier, après avoir ajusté ses rênes de bride et séparé celles du fdet, ainsi qu'il a été expliqué précédemment (p. 98), glissera la jambe droite en arrière et la fer- mera progressivement derrière les sangles, en pro- portionnant son action à Timpressionnabilité de ranimai; il opposera en même temps, au moyen de la rêne droite du filet, une force équivalente à celle que provoquera cV arrière en avant V appui de la jambe droite, et soutiendra de la jambe gauche près des sangles, afin de régulariser Teffet produit par la première, tout en contribuant à maintenir Fépaule droite en place ; enfin il sentira légèrement la rêne gauche du filet, pour être prêt à arrêter le mouvement de rota- lion concurremment avec la jambe gauche. Le cheval ayant fait un pas ou deux au plus, le cavalier Tarrêlera en cessant l'action de la rêne et de la jambe droites, et en le soutenant de la rêne et de la jambe opposées; il continuera ensuite la pirouette, l>K()GKKSSION. 103 piisàpas^ et l'ayant achevée, il se servira des moyens inverses pour déterminer la croupe à appuyer de gauche à droite. Dans ce mouvement, il n'est pas indispensable que l'animal pivote sur un de ses membres antérieurs ; dans les commencements surtout, on se contentera de maintenir à peu près les membres antérieurs en place. Si le cheval n'obéit pas à la pression de la jambe, le cavalier prend la rêne droite du filet entre le pouce et le premier doigt de la main gauche (sans quitter celles de la bride), et le touche avec la cravache en arrière et près de la jambe, faisant en sorte de con- tinuer l'opposition de la rêne du filet '*). Après avoir fait quelques pirouettes, en s'arrêtant après chaque pas, le cavalier répète ce travail sans arrêter, en ayant toujours soin de soutenir l'action de la rêne et de la jambe déterminantes, au moyen de la rêne et de la jambe opposées, pour la régulariser. Lorsque l'animal commence à répondre avec jus- Pirouette ^ * ordinaire tesse à la pression des jambes, et à exécuter réguliè- (épaules ^ '' ' ... autour rement les pirouettes renversées, on lui fait faire des IU)jrand soin, en se conformant d'ailleurs à la Prof/rcssion ci -dessus. 120 iM(OGKESSlON. 11F L £ € O IV. i° Travail sur les hanches et travail individuel (au trot); 2° Toucher des éperons; 3° Répétition des pirouettes et des mouvements sur les hanches , sans le secours des jambes; 4° Descente de main ; 5° Principes du reculer. On consacrera cinq minutes de chaque séance au travail à pie iL Les cavaliers seront ensuite formés sur deux rangs ouverts, à six pas de distance, et l'on fera monter à cheval comme le prescrit l'ordonnance. Pour mettre pied à terre, les cavaliers seront également dis- posés sur deux rangs ouverts, afin que, au lieu de reculer, les n"' 2 et A du 2^ rang puissent se porter en avant. Les conducteurs seront changés chaque jour. g 1". — Travail ssif les haiiclies et traTail iitflividuel ( au trot ). L'instructeur fait répéter les mouvements de la deuxième leçon ^^\ en les entrecoupant de temps de trot sur la pisle, pendant lesquels les cavaliers s''al- tachent à perfectionner le ramener de leurs chevaux ; la légèreté s'étant produite, et les chevaux marchant avec aisance et aplomb, il fera exécuter, en mar- chant au trotj le travail sur les hanches, en ayant (1) On pourra répéter ces mouvements avec les armes, en se conformant à ce qui est prescrit dans la IP partie. PROGRESSION. 127 soin de se conrormer exactement à la progression in- diquée dans la leçon précédente : changements de main diagonaux, demi-voltes, contre-changements de main, etc., etc. Si le cheval précipite son mouvement vers la piste; si les épaules devancent les hanches, ou si les hanches vont plus vite que les épaules, le cavalier y remédiera en agissant exactement comme il est pre- scrit dans la deuxième leçon (p. 117). L'instructeur lui fera comprendre que Tallure étant plus vive, il lui faudra plus de tact et d''énergie dans les diverses oppositions, pour donner la position sans nuire à la légèreté du cheval, et sans diminuer ou augmenter son allure (action). On ne commencera les demi-voltes , les contre- changements de main et les autres mouvements sur les hanches, qu'après avoir obtenu de la régu- larité dans le changement de main de deux pistes. De même que dans ia leçon précédente, les cavaliers qui tra- vaillent leurs chevaux isolément devront porter un soin toiil particulier à l'exécution parfaite de ces mouvements. Ainsi que dans la deuxième leçon, le ti^avaii indi- viduel n'est <5ue la répétition de ce qui a été fait en reprise, chaque cavalier agissant pour son compte, el se conformant aux principes qui lui ont été donnés précédemment. 1-28 PKOGUESSION. § ». — Toucher des cperous ^'^\ Lorsque les chevaux sont bien calmes, suffisam- ment ramenés, et qu'ils exécutent régulièrement les mouvements qui précèdent , Tinstrucleur apprend aux cavaliers à se servir des éperons. Ce iravail sera désormais lauxiliaire indispensable de tous les assonplissemenls auxquels ou soumettra l'animal, et contribuera puissamment à ranimer son énergie et à lui donner de la frav- cluse; son dressage est d'ailleurs entré dans une phase où la pi'ession des jambes est devenue insufdsante pour l'entretien de la légèreté pendant Fexéeulion des divers mouvements qui vojîI suivre^ légèreté qui est le piincipal cai-arlère de toute éducatioii complète. L expérience nous a démontré qu'il est extrême- ment imprudent de soinnettre les chevaux de troupe, et particulièrement les juments, aux atlaques r^e ptVf/ /enue, comme moyen d'assouplissement, les cavaliers militaires dont on dispose, manquant généralement du tact voulu pour se servir judicieusement de ceiie aide qui, bien employée, produit de si merveilleux effets. Nous les supprimons donc entièrement, pour ne nous servir que du pincer des éperons en mar- chant, ainsi qu'il suit, et nous engageons tous les ^^) Voir lUiilrodiiction, p. 51. PUOGUESSlOiN. d29 cavaliers qui travaillent leurs chevaux sans le secours d'un maître, et qui n'ont pas une grande habitude du dressage, de faire de même, s'ils ne veulent s'exposer à les rendre rétifs ou tout au moins fort désagréables. Avant de commencer à habituer le cheval à céder régulièrement au contact des éperons, // faut s^ assurer que son ramener est parfait au pas et au trot. L'instructeur n'aura pas besoin d'attendre que tous Toucher les chevaux soient susceptibles d'être attaqués. x\près '(^e^pi^a^c"! avoir constaté le degré de souplesse et de ramener de chacun , il désignera ceux qu'il jugera devoir être soumis au toucher des éperons; puis, après avoir fait prendre de grandes distances, il préviendra tel ou tel cavalier de produire un effet d'ensemble, en rap- prochant progressivement les jambes de manière à envelopper entièrement le cheval, et de soutenir en même temps la main, afin de s'opposer à toute aug- mentation d'allure. L'animal étant calme, ramené et l'éperon ne se trouvant plus qu'à une très-petite dis- tance du poil, le cavalier le pincera des deux, le plus délicatement possible , en ayant soin de rendre en même temps la main de la bride, de manière que le cheval, en répondant à Téperon, ne sente pas l'appui du mors , et tombe pour ainsi dire dans le vide ; quelle que soit l'allure à laquelle il se portera en avant, le cavalier restera calme, bien assis, se con- tentant de fixer moelleusement la main, et tenant 9 130 PROGRESSION. les jambes près sans produire aucniie pression 5 le cheval ne tardera pas à ralentir et à se mettre dans la main. Après avoir fait un effet d'ensemble, le ca- valier lui rendra tout et le caressera. Comme il importe délaisser ignorera l'animal qu'on va lui faire sentir les éperons, il faut l'habituer d'abord à supporter patiemment une forte pression des jambes, afin qu''on puisse les rapprocher à volonté sans pro- duire le moindre désordre. Ce travail devra d'ailleurs être toujours fait individuellement et à Tavertisse- ment de l'instructeur, qui aura soin de faire les re- commandations voulues, pour que les cavaliers agis- sent avec toute la délicatesse désirable. Il a pour but d'habituer le cheval à se porter franchement en avant aux jambes; s'il est bien compris, celui-ci obéira bientôt sans aucune brusquerie. Ces attouchements des éperons se renouvelleront plus ou moins fréquemment, suivant le degré d''ini- pressionnabilité de l'animal. Lorsque l'instructeur apercevra des chevaux mous, endormis, derrière lamain et les jambes , et n'ayant pas leur distance, il com- mandera aux cavaliers de faire usage des éperons; il leur défendra de s'en servir autrement qu''à son aver- tissement, et surtout, d'en faire un moyen de châti- ment. Il serait inutile, et même dangereux, d'appliquer au dressage des chevaux de troupe, les attaques sur rêsis- iMlOGUËSSlOIS. 1:^1 tance, les allaques pour confirmer le ramener, pour ob- tenir le rassembler, etc., etc., dont il sera question plus loin ; ces dernières surtout ne seront jamais à la portée des cavaliers ordinaires. $ s. — RépcUtiou des pirouettes» et îles mou-' Teiiieiits ISI5&* les hanches^ sans le secours des jaiiilies. Les chevaux commençant à être suffisamment confirmés dans Tobéissance aux aides, Tinstructeur fait répéter les pirouettes et tout le travail sur les han- ches au pas et au trot , en prescrivant aux cavaliers de faire de simples oppositions de rênes, et de se ser- vir le moins possible des jambes, celles-ci menaçant seulement le flanc du cheval sans le toucher ; Fépe- ron se trouvant près du poil , un petit coup, donné avec tact et à propos, suffira pour entretenir l'action, tout en contribuant à maintenir Tanimal dans une bonne position. Ce travail a pour objet de constater le degré d'in- struction du cheval ; il a pour avantage , en lui communiquant une certaine justesse, de le mettre à toute main; condition indispensable au cheval de troupe. Il est bien entendu qu'on se contentera dans le principe, de quelques pas seulement. L'animal s'ha- 9. 13^2 PROGRESSION. bitiie vite à ce travail, lorsqu'il est habilement pra- tiqué; quand il y est convenablement confirmé, on diminue progressivement les oppositions de rênes, et Ton finit par faire exécuter les mouvements, par de simples indications. Le cavalier, pendant toute la durée de cet exer- cice, rétablit et entretient constamment l'équilibre, au moyen d'effets d'^ensemble fréquemment renou- velés. g 4. — Desceute de iiiaîii et de jambes ^^K La leçon de la descente de main se donne , comme celle de Teffet d*'ensemble, d'abord individuellement, puis en marchant aux trois allures : à l'avertissement de l'instructeur, le cavalier abandonne les rênes du filet et ajuste celles de la bride ; puis, il saisit Textré- mité de ces dernières avec la main droite, et place cette main au-dessus de la main delà bride, les rênes presque tendues (à peu près comme le prescrit l'or- donnance, pour le premier temps à' ajustez-vos-rênes) ; il produit ensuite un effet d'ensemble, la main droite conservant sa position ; dès que le cheval y répond, il abandonne les rênes de la main gauche, descend la main droite jusque sur Tencolure et lâche les jam- (1) Voir p. 4?. PUOr.HESSION. I3.S bes. Pendant un instant le cheval restera immobile et parfaitement léger. Le cavalier ayant compris le mécanisme de la des- cente de main, on la lui fait de suite exécuter en marchant, d'abord au pas, puis au trot; dans ce cas, Tallure ainsi que le ramener ne devront subir au- cune altération. Pendant un pas ou deux, dans les commencements, les forces continueront à se faire équilibre ; l'animal conservera sa légèreté. Ce sem- blant de liberté lui donnera une grande confiance, et contribuera puissamment à accélérer son entière soumission. Dès que le cavalier sentira les forces du cheval se disperser (ce qui se manifestera, soit par une accé- lération dans l'allure, soit par un ralentissement suivi d'un affaissement d'encolure) , il s'empressera de les ramener au centre (*); si l'effet d'ensemble se pro- duit bien, il pourra de nouveau être suivi d'une des- cente de main. En répétant quelquefois ces descentes, on arrivera à donner beaucoup de justesse à l'animal, et le ca- valier lui-même acquerra un tact plus grand dans l'emploi de ses aides. Lorsque celui-ci, après une descente de main, voudra remettre le cheval dans 0) Centre de forces et de poids (ne pas confondre avec le milieu du corps). 134 PROGRESSION. son ensemble, il évitera de se servir de la main (Ta- hord, ce qui occasionnerait un ralentissement dans Tallure ; il commencera par une légère pression de jambes, qu'ail fera suivre d'un soutien moelleux de la main de la bride. Il faudra êlre sobre de descentes de main avec les chevaux disposés à s'enterrer. Ou pourra faire des descentes de main, non-seulement sur la ligne droite et sur des cercles, mais encore pendant l'exécution du travail sur les hanches, à toutes les allures (P/.XIl, fig, 2). § 5, ™ Prlucipeis du reculer ^^\ Le reculer est sans contredit un des exercices les plus importants auxquels il faille soumettre le che- val; non-seulement parce que son influence est très- grande sur la marche ultérieure du dressage ; mais surtout parce qu'il met le cavalier à même déjuger du résultat obtenu par les assouplissements précé- dents, le mouvement rétrograde ne pouvant se pro- duire régulièrement, si ces assouplissements n'ont établi une certaine harmonie entre les forces de l'a- vant et de l'arrière-main. Avant de faire reculer le cheval, // faut que son m- (0 Voir rintrodiiction, p. Zi9. rRO(;RESSlON. 135 mener soit parfait, et qu'il obéisse à l'action des jam- bes, sans la moindre hésitation, afin qu'on soit tou- jours maître de le ralentir, de Tarrêter et de le por- ter en avant à volonté. Ces conditions étant remplies, le cavalier le prépare par un effet d'ensemble , tout en s'assurant que les épaules et les hanches sont sur la même ligne , et que le poids du corps se trouve régulièrement réparti sur les quatre supports; en- suite, le ramener obtenu , il rapproche progressive- ment les jambes, de manière à déterminer le cheval à soulever de terre un de ses membres postérieurs ; et, avant que ce membre n'ait eu le temps de se porter en avant, la main, en s'élevant un peu , l'oblige au contraire à se porter en arrière pour étayer la masse, et rétablir Taplomb du corps momentanément dé- truit par suite de la direction rétrograde imprimée au centre de gravité. Le mouvement de reculer ainsi entamé, le cavalier s"'empresse de rendre la main et de relâcher les jambes, afin que le cheval s^irrête après avoir fait un ou deux pas au plus. H rétabht immédia- tement l'équilibre, au moyen d^m effet d'ensemble. Pour que ce travail soit bien exécuté, et par suite bien compris du cheval, il faut que le cavalier recule d''abord pas à pas, chaque pas précédé et suivi, au- tant que possible, d'un effet de ramener. Si le cheval obéit sans se traverser et reste dans la main, on lui fait faire plusieurs pas de suite, en ayant l'attention de \:M\ PllOGUESSION. cesser Tactioiî des aides dès que les forces se disper- sent, pour le remettre immédiatement dans son en- semble: en continuant à faire reculer Fanimal, lorsque celui-ci a cessé d'être en équilibre, c'est-à-dire léger, on s'exposerait à provoquer des défenses et à produire deVacciilement, qui, loin de contribuer à l'assouplisse- ment du cheval, ne serviraient qu'à augmenter ses résistances, en lui offrant de nombreux points d''appui. Pour la leçon du reculer, les cavaliers sont placés sur la même ligne, face au mur d'un grand côté du rnanége, et à deux pas de la piste; ils tiennent les rênes de filet croisées dans la main droite, par-dessus celles de la bride ajustées dans la main gauche; mais ils ne s'en servent que pour opposer les épaules aux hanches, lorsque la pression des jambes devient in- suffisante pour empêcher le cheval de se traverser. L'instructeur fait fréquemment porter les cavaliers en avant, après quelques pas de reculer, et sans les avoir préalablement arrêtés, afin de s'assurer que les jambes ont conservétoute leur puissance impulsive. 11 arrive parfois que le cheval entame de lui-même le reculer, au moment où le cavalier, pour produire son effet d'ensemble préliminaire, fixe la main : une pression de jambes, proportionnée à l'impressionna- bilité de Fanimal, devra le maintenir en place, jus- qu^à ce que la main, en s'élevant un peu, lui imprime le mouvement rétrograde. i'KO(;in-:ssi()-\. v^i Jusqu'à la fin du dressage, chaque séance sera terminée par quelques minutes consacrées au recu- lor, rinstructeur y portant toute son attention, et ne le faisant exécuter à tous les cavaliers à la fois, qu'a- près Favoir fait pratiquer individuellement et s'être assuré qu'il a été bien compris; dans ce cas, il in- dique, dans son commandement préparatoire, le nombre de pas que les cavaliers doivent faire. Lu reculer devant être le résullal d'une combinaison des aides, ainsi qu'on vient de le voir, le cheval ne doit se porter Cfi arrière à l'appd de la main, qu'aju'ès y avoir été sollicité par les jambes. Ainsi, s'il se trouve bien iVaplomb sur ses quatj'e membres, et que la main seule vienne à agir, sans ({u'il y ait eu d'abord pulsion de la part des jambes, la mâchoire et Tenc olure devront seules répondre à cet ai)pelj toutes les autres parties resleront en place. Le cavalier devra parfois faire alterner ces actions isolées de la main avec les effets eombinrs qui produisent le reculer, afin de s'assurer ({ue le cheval n'obéit qu'à la sollicitation des aides. ('e travail contribuera à donner une grande justesse à <'e ilcr- niei'. Reculor en reprise. 138 PROGRESSION. Récapitulation «le la troiisièine leçon. (ENYIR0>^ 8 SÉANCES.) AIDE - MÉMOIRE. Les cinq premières minutes de chaque séance sont consacrées au travail en place : i° Exécuter le travail sur les hanches au trot (p. 126), ensuis vant la progression indiquée à la 2^ leçon (p. 116). Terminer chaque séance par le travail individuel au frof (p. 127), confor-^ mément aux imncipes prescrits (p. 123) (i séances environ). 2° Répétition du travail précédent. Toucher délicat des éperons (p.51('H28), deux ou trois fois au plus dans chaque séance (2 séances). 3° Ajouter aux exercices des pirouettes précédents, la répétition du travail sur les hanches, sans le secours des jambes (p. 131). Descente de main, de pied ferme, au pas, au trot (p. 132). Prin- cipes du reculer (p. 134) (2 séances). PROGRESSION. 139 IV« LE€0]V. -l» Effet d'ensemble avec toucher des éperons; 2° Principes du galop; 3° Changement de pied ; 4° Travail sur les hanches (au galopa ; 5° Principes du rassembler. La tenue des cavaliers est la même que jiour les leçons iné- cê dentés. On fait monter à cheval et mettre pied à terre comme dans la ^^ leçon ; lorsque les chevaux sont confirmés dans le reculer, on fait mettre pied à terre suivant les principes prescrits par l'or- donnance. § t*^'. — Effet d'ensemljle aTec preissioui des éperons (i). Les éperons considérés comme une aide susceptible de donner nn surcroît de puissance aux jambes, permettront au cavalier de produire des effets toujours proportionnés aux résistances, s'il est arrivé à les fixer contre les flancs du cheval, sans que celui-ci soit parvenu à s'y soustraire^, soit en forçant la main, soit en s" ac- culant. On atteindra facilement ce résultat, en ajoutant à l'action des ]2imhe^, pendant quelles concourent à la production de l'effet d'ensemble, une pression progressive et continue des éperons derrière les sangles, jusqu'à parfaite obéissance de l'animal. (1) Voir rintroductioii, p. 53. J-iO PROGRESSION. toutes les fois que cet effet sera trop lent à se produire, ou qu'il menacera de rester incomplet : il suffira de soutenir la main et d'augmenter Venveloppe des jambes-, pour que Téperon, en s'appliquant d'une manière insensible, ne cause pas une impression douloureuse, et de continuer cette pression en l'aug- mentant par degrés, jusqu'à ce que la mobilité de la mâchoire et le relâchement des muscles de l'encolure annoncent la dis- parition de toute contraction anormale. On exécutera ce travail, d'abord en marchant sur la piste, à Tune et à l'autre main, et on le décomposera par effets diago- naux, au moyen de la rêne du dehors et de l'éperon du dedans, et vice versa ; on se contentera de peu de chose les premiers jours, et l'on caressera fréquemment le cheval pour lui inspirer de la confiance. Lorsqu'il subira ces applications avec calme, on les répétera de pied ferme; puis, on passera à l'effet d'ensemble, en observant de suivre la même progression. Lorsque le cavalier sera arrivé à renfermer l'animal à volonté sur une forte pression des éperons, il se sera rendu maître de ses forces, car il lui sera toujours possible de les mettre en équi- libre. En pratiquant ce travail, il faut éviter avec soin que le cheval ne se mette derrière la main et les jambes en s' appuyant contre l'éperon, ce qui arrive parfois lorsqu'il a essayé en vain de se soustraire à la pression des aides inférieures en forçant la main : on aura Tattention de faire suivre chaque effet d'ensemble avec pres- sion des éperons (surtout de pied ferme), d'une petite attaque (1" phase), sans déranger la position des jambes, et en rendant simplement la main de la bride, de manière à déterminei' le cheval en avant, ainsi (ju'il a été expliqué dans la 3« leçon. Ces applications des éperons ont pour but de donner au ca- valier le moyen de produire un commencement de concentration des forces de l'animal, qui le mettra à même d'obtenir des départs au galop justes et légers. Toutefois elles sont insuffisantes pour réiablir la légèreté, lorsque, après (pielqnes-uns de ces dépails. PKOGUESSIOA. 141 0 clioval im peu lourd ou paresseux s'appuie sur la niaiu ou reste derrière les jambes : il faut alors, en soutenant moelleusc- iu(Mil la main de la bride, rapprocher, au moyen de petites atta- (jues progressives en marchant (phase intermédiaire, p. 54), les membres postérieurs restés en arrière de leur ligne d'aplomb, et terminer chaque série de ces attaques paj- un effet d'ensemble avec pression des éperons. Après quelques-uns de ces effets, il arrive fréquemment que le cheval, à Vapproche des talons, roue son encolure et mâche son mors, sans attendre Teffet impulsif des éperons. C'est là une feinte à laquelle il importe de ne pas se laisser prendre. A ce sujet il suffit de se rappeler, que l'effet d'ensemble est le résultat de deux forces équivalentes judicieusement oppo- sées ; il faut donc que le cheval ne se renferme sur la pression des éperons que parce que la main s'oppose au déplacement en avant; dans ce cas, le cavalier doit sentir l'animal venir s'appuyer d'abord sur le mors, par suite de l'effet stimulant des aides inférieures ; puis se renfermer si, cet effet continuant, la main, par sa fixité, l'oblige à rester en place. Pour s'assurer qu il y a réellement production de l'effet d'en- semble, et non feinte de la part du cheval^ le cavalier rend la main avant que l'effet ne soit entièrement terminé; le cheval doit alors se porter en avant sans aucune hésitation. S'il reste en place, c'est qu'il est derrière la main, et tout prêt aussi à se mettre derrière les jambes; dans ce cas, avant de recommencer à prati- quer l'effet d'ensemble avec pression des éperons, il faut lui faire sentir quelquefois les éperons sans soutien de main (1'^ phase), pour rendre aux jambes la puissance impulsive qui leur est in- dispensable. Cette précaution est de la dernière importance. Pendant tout ce ti-avail, qui exige du calme, de l'à-propos et beaucoup de tact de la part du cavalier, celui-ci évitera avec soin de provoquer une impulsion que la main serait incapable de do- miner et d'utiliser au profit de la légèreté; il en sera très-sobre 2 [>KOGUKSSI().\. positions préliminaires étant prises^ il suffira d'incli- ner un peu le corps à gauche et d'augmenter l'effet stimulant de la jambe droite pour provoquer le chan- gement de pied ; celui-ci s'étant effectué, le cavalier passera au pas, remettra le cheval dans son ensemble et le récompensera par une caresse. Il repartira immédiatement au galop à la nouvelle main, et appliquera les mêmes principes en se servant des moyens inverses, pour passer du pied gauche sur le pied droit; il rejoindra ensuite la queue de la colonne qui a continué de suivre la piste en marchant au pas. Le changement de pied sera exécuté par tous les autres cavaliers successivement. L''instructeur leur rap- pellera, de ne jamais rien demander sur la moindre résis^ tance de la part du cheval C^), ce qui les obligerait à faire (les effets de force, susceptibles tout au plus de pro- duire des renversements et non des changements de pied. La position donnée à Tanimal sera toujours telle, qu''il changera de pied de lui-même, sans augmenter ni ralentir son allure, et sans sortir de la position du ramener. En répétant quelquefois cet exercice, le cavalier pourra se dispenser de passer au pas après le change- ment de pied ; mais il fera en sorte de maintenir son cheval souple et léger au moyen de fréquents effets d'ensemble. 0) Voir p. S3. puocuEssiON. ir;:{ Los cavaliers qui voudront obtenir une grande juslesse dans ce travail devront faire de nombreux départs au galop, alternati- vement sur le pied droit et sur le pied gauche, en continuant de suivre la piste à la même main, et en évitant autant que possibU; de traverser leurs chevaux pour les placer; à cet effet, ils feront en sorte d'arriver le plus tôt qu'ils pourront d les faire partir avec la jambe droite, pour le galop à droite ^ et avec la jambe gauche, pour le galop à gauche, ne se servant de l'autre jambe que pour rj'gnlai'iser retfet produit par la première : un léger déplacement de la main de la bride devra suflire pour donner la position, et la jambe, par sa pression, aura pour mission de communiquer l'ac- fion, tout en contribuant à contenir les hanches du cheval sur la ligne des épaules. Pour obtenir le changement de pied du cheval équilibré, les dispositions préliminaires recommandées plus haut ( p. 152) sont tout à fait supertlues. L'animal ùtani rassemblé, le plus léger dé- placement de la main de la bride suffira pour le placer, et l'incli- nation du corps en sens inverse, secondée par l'action de la jambe du côté vers lequel s'est portée la main, pour provoquer le changement de pied. Il est bien entendu, |pour que ce change^ ment puisse s'effectuer instantanément et à la volonté du ca- valier, qu'il faut que celui-ci combine l'effet de ses aides avec les foulées du galop, de telle sorte que leur action soit trans- mise au cheval au moment où le changement de pied est pos- sible ; celui-ci ne pouvant avoir lieu qu'à l'instant où le corps (hi cheval est en l'air, c'est à ce moment précis que l'inclination du corps doit décider ranimai à changer de pied. Quant au déplace- ment de la main et à l'aclion de la jambe, ils doivent précéder un peu celte inclination et correspondre avec la troisième foulée, c'est-à-dire avec l'appui du membre ajjtérieurqui,par sa détente, renvoie la masse en lair C^). (0 irerAbrc droit pour le galop ù droite, et vice vevsâ. iU PROGRESSION. Ainsi que pour le départ au galop, lorsque le cheval est par- faitement équilibré, un déplacement presque imperceptible de la main de la bride est suffisant pour donner la position. C'est ce qui explique pourquoi^ depuis quelque temps, M. Baucher, lorsijii'il veut obtenir la perfection du changement de pied, se sert de la jambe droite pour passer du pied gauche sur le pied droit, et vice versa : cette jambe, dans ce cas, a pour mission d'entretenir l'action, en même temps qu'elle empêche l'animal de se traver- ser. L'inclination à peine sensible du corps du cavalier provoque ensuite le changement de pied, qui se fait avec une régularité et une grâce parfaites. Cette manière de changer de pied est surtout avantageuse pour Texécution de certains airs de haute-école créés par M. Bau- cher. Elle exige naturellement comme condition sine quâ non, un cheval parfaitement soumis au rassembler. Tons les cavaliers ayant compris le mécanisme du changement de pied, Tinstructeur le fera exécuter successivement en reprise ; dans ce cas il leur recom- mandera de redresser le corps et d'opposer la rêne et la jambe qui ont servi à placer Fanimal pour le départ au galop, jusqu'au moment où ils jugeront conve- nable d'effectuer le changement de position, afin d'em- pêcher les chevaux d'agir par iiTiitation. C'est ici que s'arrêtera le dressage proprement dit du cheval de troupe, qui devra être souple, léger et maniable à toutes les allures, si Tinstructeur a su bien interpréter la progression que nous venons de pre- scrire. Il restera à former les chevaux au travail d'en- semble, à les façonner aux sauts d'obstacles et à les PROGRESSION. 15S habituer an feu ; ceci fera le sujet de la TP Partie de cet Essai, et rapplicalioii en sera aussi simple que tout le travail détaillé dans la /'' Partie. Connue notre Progression n'est pas nniquement deslinée à servir de guide d'instructeur, avant de quitter cette première partie, qui a pour but d'ébaucher pour ainsi dire l'éducation du cheval de selle, nous consacrerons quelques pages aux moyens à employer pour donner plus de fini à cette éducation, lorsqu'elle est entreprise par un cavalier remplissant les conditions voulues pour mener à bonne fin, une tâche qui, nous le répetons, est loin d'être à la portée de tout le monde. $ 4. — Travail sur les hanches (au galop) • Les exercices prescrits par les chapitres précédents, ont dû amener progressivement le cheval le plus grossier, à une certaine légèreté et à une souplesse relative, qui permettront au cavalier de le manier avec facilité à toutes les allures. Son dressage, comme cheval de selle, se trouve donc terminé, ou peu s'en faut, puisqu'il ne reste plus <{u'à lui apprendre à franchir des obstacles. Toutefois, le cavalier qui a une juste idée de l'équilibre absolu (^ et des jouissances qu'il procure à l'écuyer assez habile pour l'ob- tenir, ne voudra-t-il peut-être pas s'arrêter en si beau chemin ; aussi, tout en lui criant casse-cou, allons-nous faire de notre mieux pour le guider au milieu des écueils qu'il pourra trouver sur sa route, et lui épargner la déception d'échouer au port. Le travail sur les hanches (en dressage) présente des difficultés (1) Voir p. 20. KiO PROGRESSION. dont peu de personnes se rendent compte ; on se méprend géné- ralement sur son but, qui n'est point de faire ressortir le tact cl l'adresse du cavalier, ou de faire parade des moyens du cheval : c'est un exercice d'assouplissement et rien de plus. Le cheval qui est à même de l'exécuter avec grâce et légèreté, est aux trois quarts mis, et ce ne sera plus qu'une question de temps pour ramener aux mouvements les plus compliqués de la haute équi- lalion. Pour que le travail soit bien fait, il faut que le cheval reste dans la main, (|ue ses épaules et ses hanches soient constamment sur la même ligne, et que ses membres chevauchent avec aisance l'un par-dessus l'autre, sans jamais se rencontrer; il faut encore, pour qu'il manie avec élégance, qu'il ait l'encolure légèrement ployée de manière à regarder le côté vers lequel il appuie. Alors l'animal aura acquis cette souplesse, ce fini, qui lui permettront de répondre avec facilité aux mouvements les plus imperceptibles du cavalier. Voilà donc le but vers lequel celui-ci devra désormais tourner tous ses efforts, et, en suivant avec tact et intelligence la gradation indiquée dans ce chapitre et dans le chapitre suivant, nous croyons pouvoir lui garantir d'avance le succès le plus complet. Avant de commencer le travail sur les hanches au galop, le ca- valier devra répéter avec soin tous les exercices et les mouve- ments de deux pistes au pas et au trot, de manière à obtenir une iirande régularité dans leur exécution, en ne faisant usage que des rênes de la bride, tant pour placer le cheval que pour la pro- duction des effets d'ensemble par des oppositions diagonales; il passera ensuite au galop, en observant la progression suivante : Pour tenir une hanche au galo}» sur le pied droit, le cavalier, ayant commencé un changement de direction diagonal et se trouvant à deux (m trois pas de la piste opposée, fixera la main de la bride en arrière à gauche, pour ralentir la marche de l'é* paule gauche, et appuiera la jambe gauche en arrière, pour forcer les hanches à fuir à droite; il fera en même temps une opposition ile la rêne uauche en dedans en marchant au galop, n'exigeant qu'un quart de hanche ^" 'l'^'ors ri au plusdans le commencement, afin d'éviter la fatigue qui nuirait en ^de \lm, aux progrès du cheval. Lorsque celui-ci rangera convenablement (^) Voir p. 139. Demi -voile ordinaire. Contre- chan^emenl de main. Demi -voile renversée. Changement Changement de pied sur ligne druile, lo8 PKOGRESSlOxN. ses hanches, le cavalier pourra lui faire exécuter les ligures de manège prescrites dans les leçons précédentes. {PL XIII.) La demi-volte ordinaire se commence au pas, et se termine par deux ou trois foulées au galop ; on suivra du reste la pro- gression indiquée pour le changement de direction sur les hanches (p. 156). Dans le contre-changement de main, le cavaUer passera au pas avant de changer de pied pour retourner vers la piste; plus tard, il changera de pied en Vair. En rentrant sur la piste il se con- formera également à ce qui a été recommandé pour le changement de direction (p. 137), La dcmi-volte renversée étant un mouvement assez difficile à exé- cuter au galop, le cavalier devra se rappeler ce qui a été prescrit pour empêcher le cheval de changer de pied dans le travail à faux (p. 149), et s'éloigner assez de la piste pour ne pas être ohligé de le faire tourner trop court pour y rentrer. Cette recommandation s'applique également au changement de main renversé. Dans tous ces mouvements, qui ne sont point de simples parades de manège, mais bien des exercices destinés à asservir les forces de ranimai, le cavalier devra être peu exigeant au commencement, le travail sur les hanches, au galop surtout, étant difficile et fatigant ; il multipliera les effets d'ensemble, les effets diagonaux et les descentes de main, afin de maintenir toujours le cheval calme et soumis; il se servira des attaques pour entretenir sa légèreté. Enlin, en augmentant ses exigences, il s'attachera à perfection- ner de plus en plus l'exécution de ces mouvements, qui amèneront peu à peu une grande souplesse dans l'arrière-main, et une harmonie parfaite entre les forces des différentes parties de l'animal. Le cavalier pourra alors exercer son cheval à changer de pied sur la ligne droite ; à cet effet, il fera une application exacte des principes prescrits dans le chapitre précédent (p. 153) : Pour commencer ce travail, il aura soin de mettre le cheval PROGRESSiON. 159 sur la piste, afin d'avoir plus do facilité pour le mainlouir droit; dans ce cas, lorsque la jambe du dehors se portera en ajrière, l'autre jambe devra s'opposer ù ce que les hanclies tombent en dedans. Si, au moment de glisser la jambe en arrière, le cavalier remar- (juait chez le cheval une tendance à /"orcer la main en s' appuyant dessus, il éviterait de continuer l'action, et attendrait la légèreté, en soutenant énergiquemcut la main. Si, au contraire, Tanimal se disposait à se mettre derrière les jambes, comme il n'aurait pas l'action voulue pour que le changement de pied pût s'effectuer, le cavalier diminuerait au contraire le soutien de la main, et augmenterait la pression des jambes , en se servant même des éperons au besoin pour remettre les forces en équilibre ; bref, il évitera de changer de pied sur la moindre résistance, se rappelant toujours que c'est le cheval qui change de pied, et que le cavalier ne change que la position. De cette manière il sera dispensé de produire tous ces mouvements de corps si disgracieux, qui, en dérangeant l'équilibre, empêchent l'animal de bien faire. Il est inutile désormais de compliquer le travail par de nouvelles exigences : le cavalier, en répétant tous les jours les mouvements et exercices précédents, s'attachera à en perfectionner de plus en plus l'exécution. Pour obtenir ensuite l'équilibre parfait, c'est-à-dire, la légèreté et la justesse indispensables pour exécuter avec régularité les airs et figures de haute-école, [il faudra nécessairement augmenter encore le degré de concentration des forces. Le chapitre qui suit indique la marche à suivre pour atteindre ce résultat. !G0 IMIOGUESSIOIN. S ^. — Dh rassembler (O. Pour obtenir la légèreté parfaite dont nous venons de parler, celle qui caractérise les chevaux dressés par M. Baucher ou par ceux de ses disciples possédant à fond son admirable méthode, il faut avoir recours à un travail particulier, qui, nous le répétons, n'est pas à la portée de tout le monde, car il exige impérieu- sement du tact et une grande habitude du di-essage : nous voulons parler du rassembler. Quiconque n'a dressé d'après les nouveaux principes, ne peut se rendre un compte exact du véritable rrts.s^7?i6/er. Nous ne crai- gnons pas de trop nous avancer, en affirmant qu'il est de toute impossibilité d'amener les forces, du cheval au degré de concen- tration voulu, sans avoir fait subir au préalable h ce dernier tous les assouplissements enseignés par la méthode, et qui, pour la plupart, n'ont jamais été pratiqués avant l'apparition de celle-ci. Le mot rassemblei', il est vrai, était connu depuis longtemjjs ; mais il indiquait un simple avertissement donné au cheval, une sorte de commandement, garde à voiis, que lui adressait son cavalier pour le prévenir qu'il allait lui demander quelque chose, A cet efïet, ce dernier élevait un p^h la main en la rapprochant (la corps et tenait les jambes jirès , pour se conformer aux pre- scriptions de l'ancienne école et en particulier de l'ordonnance de cavalerie; et immédiatement, le cheval impressionnable, de se tourmenter, de sortir delà main; le cheval ramingue, quinteux, de disposer ses forces pour la résistance; le cheval froid d(î rester impassible, sans même déplacer un milligramme de sou poids pour se préparer à satisfaire aux exigences de son maître ! Et pouvait-il en être autrement, lors([ue cette ordonnance défen- dait au cavalier de faire usage de l'éperon autrement que comme d'un moyen de châtiment... en sen servant toujours vigoureuse- ment, et enle laissant fixé au flanc pi^qnix })arfaite obéissance!... (>) Voir p. SA. PHOGUESSION. 161 Que (le clu'vaux lélil's^ et que de cavaliers estropiés, grâce à ces intelligentes recommandations ! Mais de semblables absurdités ne se commentent pas ; aussi laisserons-nous les admirateurs des anciens errements se servir des éperons à leur façon, et rassembler leurs clievaux comme ils rentendenl, sans nous y arrêter davantage. Quant à nous, nous dirons que le cavalier rasscmôZc son cheval^ lorsqu'il le met dans des conditions de pondération telles, qu'il puisse instantanément exécuter, avec légèreté, les mouvements les plus compliqués. Dans ce cas aussi, une opposition graduée et ménagée de la main et des jambes suffira pour produire le ras- sembler, mais après que l'animal aura été soumis à un travail méthodique de concentration qui, eu assouplissant et en harmo- nisant toutes ses parties^ les aura mises à même de répondre spontanément et sans aucun effort, à la position sollicitée par les aides. Ainsi que nous l'avons dit dans notre Introduction, le cavalier qui possède une grande finesse de tact acquise par une longue pratique, peut seul se proposer le rassembler parfait de sa mon- ture, surtout lorsque la nature n'a pas été très-prodigue à l'égard de celle-ci ; encore, dans ce dernier cas, quels que puissent être d'ailleurs son tact et son savoir-faire, faudra-t-il ([u'il sache pro- portionner ses exigences aux moyens de son cheval, s'il ne veut sexposer à perdre, en très-peu de jours, tout le fruit de son travail. 11 est impossible de prétendre au litre decuyer, si l'on n'est en (■'i^t d'obtenir le rassembler ; car c'est cette disposition toute par- îiculière donnée au centre de gravité, qui permet à l'animal d'exé- cuter avec grâce, avec élégance, toutes les difficultés do la haute équilation. Afin de faire ressortir autant que possible les conditions préli- minaires que devra remplir tout cheval destiné à être soumis à ce travail de concentration, nous rappellerons à nos lecteurs ce qui a été dit à l'article Du mouvement et de V équilibre (p. 17) : on y a vu que, poui- se rendre maître des forces du cheval en les op 11 462 PROGRESSION. posant les unes aux autres, il a fallu tout d'abord assouplir ses différentes parties, alin de leur permettre de céder facilement à la moindre action des aides; mais on y a remarqué aussi, que l'équi- libre des forces (résultat d'oppositions judicieuses des aides) , suf- lisant pour les besoins ordinaires de l'équitation, devait être combiné avec Téquilibre du 'poids, pour permetti'e au cheval d'exécuter sans efforts, les airs compliqués de l'équitation sérieuse (haute école). Or on a expliqué comment on obtient ce dernier équilibre, en modilîant la répartition du poids de manière à le dis- tribuer également sur les quatre supports, afin d'alléger les parties surchargées; puis, léquilibre produit, en continuant à diminuer graduellement la base de sustentation, afin de le rendre aussi instable que possible. Il y a là des détails dont la perception n'est possible quà ceux que des études pratiques ont familiarisés avec une série de petits effets de tact, sur lesquels repose du reste le véritable succès en équitation. L'écuyer qui est parvenu à fixer ainsi au milieu, le centre com- mun des forces et du poids, de manière à ne lui permettre que des oscillations presque imperceptibles, aura mis son cheval au ras- sembler, et constitué cette balance hippique au moyen de laquelle tous les mouvements les plus compliqués seront exécutés avec fa- cilité, et, pour ainsi dire, sans fatigue pour l'animal. Pour faire mieux comprendre ce qui va suivre, nous n'avons pas craint de nous répéter, en rappelant des principes déjà déve- loppés dans la partie explicative de notre travail. Maintenant, passons à l'exécution : Effets Le cheval étant parfaitement ramené et se renfermant sans préliminaires difficulté sur les éperons (conditions indispensables), le cavalier rassembler, s'y prend de la manière suivante pour le soumettre aux pre- miers effets de rassembler: après l'avoir mis en mouvement sur la piste, au pas, il fait en sorte de ralentir graduellement la marche des membres antérieurs, par un soutien moelleux de la main, accélérant en même temps celle des extrémités postérieures, par un petit surcroît d'action imprimé au moyen des jambes; dès PlXll.p.i62 ïÂ^ 1. Le rassembler poussé dans ses dernières ImiCes 2 . Une descente de wam sur la demi -hanche . PUOGRESSION. 163 (jue le cavalier s'aperçoit du moindre rapprochement des extrémi- tés ( résultat qui se manifeste d'abord par une petite élévation de la croupe, qui disparaît à mesure que les membres postérieurs s'engagent sous la niasse)^ il provoque un effet d'ensemble, qu'il fait suivi'e d'une descente de main complète, pour récompenser le cheval ; après quek[ues pas, il recommence les mêmes effets, s'attachant à maintenir le cheval droit, aussi calme que possible, et en évitant toute action rétrograde de la main de la bride, ce qui produirait l'acculement. Ces oppositions en marchant devront être renouvelées pendant plusieurs jours, à l'une et à l'autre main, le cavalier y consacrant la iin de chaque séance. Le cheval y répondant convenablement^ on le soumettra (toujours en marchant) à des attaques délicates par effets diagonaux, avec soutien de la main ; et dès qu'il se renfer- mera sans résistance en engageant légèrement ses extrémités pos- térieures, on passera au travail de pied ferme. Ayant arrêté le cheval bien droit sur la piste et ayant obtenu le ramener par un effet d'ensemble, le cavalier soutiendra la main de la bride et produira une certaine vibration de jambes destinée à imprimera l'animal un soupçon de mobilité en place* Si cette mobilité s'est produite sans qu'il ait reculé, sans qu'il se soit traversé et surtout sans qu'il ait cherché à forcer la main, le cavalier le remettra en mouvement, en faisant un effet d'ensemble suivi d'une descente de main et d'une caresse ; il recommencera un instant après ; mais il cessera au bout de quelques minutes, pour ne pas surex- citer et dégoûter le cheval. Ce travail, ainsi que nous l'avons dit, a pour but, en conser- vant le ramener, d'engager progressivement les membres posté- rieurs sous la masse, afin de les mettre à même de recevoir le poids dont sont surchargées les épaules; puis^en augmentant la concentration, de rapprocher insensiblement les extrémités, PL XII, fig. 1. Dans les premiers temps, le cavalier, à moins d'être doué d'un tact extraordinaire, ne s'apercevra guère d'un rapprochement bien li. 164 PUOGKESSIO.N. sensible ; mais ce rapprochement s'eifeclueia, et huit jours ne se seront point écoulés, que déjà le résultat se sera fait sentir; alors seulement il cherchera à produire la cadence, en réglant celte mobilité par des pressions alternatives des jambes, de telle sorte, que chacune agira au moment où le membre antérieur du même côté arrivera au poser ; pendant ce temps, la main de la bride restera soutenue, pour empêcher le cheval d'avancer, et d'obliger les jarrets à agir plutôt de bas en haut, que d'arrière en avant. Bientôt l'action des jambes sera devenue insuffisante pour con- tinuer le rapprochement des extrémités : on se servira alors de petites attaques délicatement pratiquées, d'effets d'ensemble et d'effets diagonaux avec contact des éperons. ISous le répétons, il est de la dernière importance d'agir avec ménagement, et de demander très-peu de chose, jusqu'à ce que le cheval ait bien compris. Tous les chevaux n'étant pas susceptibles d'être rassemblés au même degré, il est indispensable de n'exiger que ce que la con- formation de chacun permettra d'obtenir. En agissant différem- ment, on ne tarderait pas à provoquer des défenses, et l'on se mettrait dans l'impossibilité absolue d'atteindre le but qu'on s'est proposé. pjafTer. Le cavalier qui sera arrivé à produire, en place, une cadence gracieuse, après avoir diminué la base de sustentation sans que le cheval ait perdu de sa légèreté, aura obtenu \e piaffer, et pourra dé- sormais résoudre avec une grande perfection toutes les difficultés si séduisantes de la haute équitation ; car il aura mis les forces du cheval sous son entière dépendance, en se rendant maître de di- riger à son gré les moindres oscillations du centre de gravité. Il arrive fréquemment que le cheval, sollicité par les jambes et retenu parla main, commence par/ij:crles membres antérieurs sur le sol, puis se mobilise en se portant un peu m arrière, malgré la pression des jambes. Ceci est un commencement à'acculement , car les membres postérieurs sont sortis de leur ligne d'aplomb. Il faut immédiatement cesser Veffet de rassembler, tout en continuant PROGRESSION. mi l'iulioii dt's jambes par un pelil pincer bien délicai sans soutien (le la main d'abord, et peu à pou, avec un soutien moelleux de la main de la bride, et ne chercher \si cadence, que lorsque les mem- bres postérieurs sont rentrés dans leur ligne d'aplomb. De plus, il faut avoir soin de provoquer toujours un petit mouvement en avant, et de ne recommencer l'effet de rassembler, que sur une certaine mobilité préalable des membres antérieurs. Faute de prendre ces précautions, le cavalier verrait bientôt son cheval, contenu par la main et excité par les jambes, chercher à se sous- iraire à toute contrainte ens'enlevant du devant (surtout s'il a les jarrets sensibles) ou en se livrant à toute autre défense. Il ne serait peut-être pas hors de propos de le porter en avant et de lui faire faire quelques tours de manège au trot allongé, en lui per- mettant iVéteiidre l'encolure le j)lus possible, pour le disposer à porter sur les épaules l'excédant de poids qui charge l'arrière- main. Pour commencer le travail du rassembler, il est urgent d'avoir des molettes peu acérées. Ilestbienrare de trouver un cheval engageantegraicrnen^ ses deux membres postérieurs sous la masse, dès le commencement de ce travail; mais on corrige cette irrégularité, en continuant les as- souplissements par effets diagonaux et en insistant sur l'attaque du côté de la jambe rebelle. Comme le défaut que nous venons de signaler peut provenir d'une gène, dans un jarret par exemple, il est utile de laisser au cheval la faculté de prendre l'élévation de tète et d'encolure qui lui convient, afin qu'il lui soit plus facile d'opérer les translations de poids nécessaires pour soulager la partie souffrante ; pourvu que cette attitude ne s'oppose pas à la production et à la conserva- tion de l'équilibre. Les limites que nous nous sommes tracées dans la rédaction de notre Progression, ne nous permettent pas de nous étendre plus longuement sur un sujet qui se trouve d'ailleurs traité en dé- tail ' acculant. Cette résis- tance cesse pour ainsi dire toute seule , à mesure que ranimai s'assouplit et se familiarise avec les aides. H est parfois utile, pour ce genre de défense, qu^ui cavalier auxiliaire, muni d'une chambrière, se l»U0CKESS10iN. 177 tienne à portée du cheval, mais ne le touchant qu'a- vec discrétion, et en se conformant à ce qui a été prescrit à ce sujet. Il arrive fréquemment qu^in cheval qui a quelque cause de souffrance dans les jarrets, prend peu à peu rhabitude de se tenir derrière les jambes, et Ton dit alors qu'il ne se livre pas facilement. Il y a là un principe d'acculement qui doit être détruit à temps , si Ton ne veut pas le voir dégénérer en défense. Tout en con- tinuant le travail d''assouplissement prescrit par la Progression, il faut, à un certain degré dlnstruction, fréquemment employer les allures vives ; le pincer délicat des éperons sans soutien de la main {V phase), et avoir bien soin de ne faire reculer le cheval que lorsque la moindre pression des jambes déterminera le mouvement en avant. Le défaut de s'emportera pour cause, ainsi que les défenses dont nous venons de parler, une ré- partition des forces et du poids en désaccord avec l'état défectueux de certaines régions de la ma- chine animale; alors le cheval, en élevant, en bais- sant ou en détournant violemment la tête, arrive à se soustraire à Faction du mors et à se rendre maître du cavalier, qu'il emporte malgré ses efforts. Il im- porte, ici surtout, de ne pas prendre Teffet pour la cause, et d'attribuer (ainsi qu'il n'arrive que trop souvent) ce défaut à la dureté de la bouche ou à 12 Cheval li s'eiuporle. 178 PROGRESSION. la roideur des mâchoires et de reiicoliire; d'où l'on pourrait déduire qu''il suffirait d'assouplir ces parties, pour corriger à tout jamais le cheval qui s'emporte ; ce qui serait tout bonnement une erreur grossière. Certes, il n'en faut quelquefois pas da- vantage ; mais alors le mai n'est pas bien grave, et tient^plutôtà la maladresse du cavalier, qu'à toute autre cause. Le plus souvent, ainsi que pour la majeure partie des défenses du reste, le siège du mal se trouve dans Tarrière-main et particulièrement dans les jarrets, dont l'état douloureux s'oppose à ce que les membres postérieurs s'engagent suffisamment pour annuler , par une flexion préalable, toute réaction pénible, et permettre ainsi que l'arrêt puisse se produire sans une grande souffrance pour l'animal. La faiblesse du rein peut, jusqu'à un certain point, produire des effets analogues, et si elle est jointe à la première infirmité, elle en double naturellement le degré de gravité. Alors toute action de la main, si elle réagit sur le derrière, devient insupportable au cheval, qui bravera la douleur locale produite par le mors sur les barres, par appréhension d'une douleur bien plus vive. Avec un pareil cheval, il faut pratiquer les assou- plissements avec un soin extrême, afin de faciliter le jeu de toutes les articulations et de permettre à PUOGRESSION. 179 ranimai d'opérer peu à peu et sans effort, les transla- tions de poids nécessaires au soulagement des parties souffrantes; puis, ce premier résultat obtenu, pro- duire insensiblement la concentration des forces, pour en retirer la libre disposition à Fanimal [équilibre). La gradation seule prescrite pour ce travail indique que toute lutte entre le cavalier et le cheval devra être absolument évitée. Enfin, pour les chevaux qui cherchent à se dérober Chevai ^ '^ .qui se dérobe. en faisant des écarts à droite ou à gauche, comme il leur faut toujours un point d'appui sur Tavaut ou sur l'arrière-main, suivant qu''ils entament le mou- vement du derrière ou du devant, on rétablira Téqui- libre momentanément rompu, en saisissant avec tact le temps d'arrêt, pour les pousser vigoureusement en avant dans les jambes secondées par de judicieuses oppositions de rênes. Quelle que soit donc la cause première dHuie dé- fense, on voit que, pour la combattre avec quelque chance de succès, il faudra toujours recourir aux mêmes moyens : assouplir d''abord le cheval, et F équi- librer ensuite. Quoique le défaut de battre à la main ne soit pas, (^^eva à vrai dire, une défense du cheval, nous ne croyons pas moins devoir le mentionner ici. Rien n'est plus disgracieux qu'un cheval qui bat à la main, et en même temps rien ne donne plus mau- 12. qui bat à la main. 180 PROGRESSION. vaise opinion du cavalier qui l'a dressé. Il suffit d'un peu de tact et d^iue persévérance de quelques jours, pour faire disparaître à jamais cette mauvaise habi- tude : pour le cheval d'action qui encense, la main, par un demi-temps (rarrêt^ saisit à propos Ten- iever de la tète, de manière que Tanimal ressente chaque fois une impression désagréable sur les barres. L''effet de ces demi-temps d'arrêt devra nécessaire- ment être proportionné à Timpressionnabilité de l'a- nimal, et n\ihsorber que V excédant de son action. Si le cavalier s''aperçoit que le soutien de la main fait revenir le cheval sur lui-même, c'est que le défaut ne réside que dans un mouvement propre àTencolure, et n'a point pour cause un excédant d'action ; l'en- semble des forces du cheval nV participant pas, il importe que les oppositions de la main ne réa- gissent point sur celles-ci ; le cavalier doit donc, dans ce cas, faire précéder ces oppositions d\me petite pression de jambes, pour prévenir le retrait des forces. Ainsi, dans le premier cas (celui qui se présente le plus fréquemment), la main agira sans le secours des jambes ; dans l'autre, Faction de ces dernières pré- cédera le soutien énergique de la main. Toutes les autres causes qui peuvent porter le cheval à battre à la main, telles qu^ui mors défec- tueux, une gourmette trop serrée, une main trop PK()(;UESS10N. 1H1 dure, etc., etc., tiennent à Tinhabileté du cavaliei'j et ne peuvent naturellement trouver place ici. Le défaut de porter au vent a généralement pour cause la faiblesse du rein. Si l'animal a de plus les jarrets sensibles, le mal n'en est que plus grand ; car, comme il cherche alors à se soustraire à l'effet du mors, en élevant la tête et en tendant Tencolure, chaque action de la main réagit directement sur les jarrets, et occasionne une impression douloureuse, qui, chez quelques natures susceptibles, peut dégé- nérer en révolte ouverte. Pour remédier à cet inconvénient, il faut avant tout affaisser le cheval de pied ferme, et successive- mentaux trois allures, afin de hii permettre de soula- ger son arrière-main en portant sur les épaules une partie du poids qui l'écrase ; puis, le travail d'assou- plissement ayant permis au cavalier de faire engager peu à peu les membres postérieurs sous la masse, il relèvera insensiblement Tencolure, en ayant soin de maintenir la tête dans une position verticale; il ramè- nera ainsi la surcharge des épaules, sur les hanches, pour Ty fixer définitivement, les jarrets étant dès lors mieux disposés à recevoir le poids qui leur estdestiné. Il est indispensable, pour ce travail, d^avoir la main un peu basse et surtout bien moelleuse, pour engager le cheval à s'appuyer sur elle en toute con- fiance. Il faut donc absolument é\iter tout mouvement Cheval qui |iorteaii venl. 182 PROGRESSION, briisqne, qui ne pourrait être que contraire au résul- tat cherché. Le cheval se ramènera à mesure q\m Téquilibre se produira. 11 y a quelques chevaux qui portent au vent par suite seulement d'une disposition particulière de Ten- colure et, parfois aussi, d'une mauvaise habitude contractée par la faute du cavalier; ceux-là sont faciles à corriger : les flexions de ramener, confirmées par un commencement de concentration des forces, suffisent le plus souvent pour faire disparaître ce défaut en peu de jours. Cheval ]^e chcval haut du derrière est en général disposé qui ç'encapucboune. ^ ?,'encapuclionner. Quelquefois, un rein faible produit iemême effet; car alors l'animal, n'osant pas fléchir le rein pour céder au poids du cavalier, le voûte au contraire en contre-haut, et baisse la tête pour résister plus facilement. Cette position de la tête, outre qu'elle est fort disgracieuse, permet au cheval de se soustraire entièrement à Faction du mors. Quelle que soit la cause qui provoque rencapu- chonnement, il faut assouplir le cheval, disposer les jarrets à recevoir le poids qui charge Tavant-main, et relever ensuite très- progressivement la tête et Ten- colure, par des demi-temps d'arrêt pratiqués d'une main soutenue, et habilement combinés avec des pres- sions de jambes, de manière que les jarrets fléchissent et s'engagent au moment ou la tête se lève. PROGRESSION. 183 Il y a aussi quelques chevaux qui s'enterrent par suite d\ine conformation défectueuse de l'encolure : après leur avoir pratiqué les flexions avec le plus grand soin(^), on élèvera de même la tête au moyen de demi -temps d'arrêt qui ne tarderont pas à modifier la direction de Tencolure. La main toujours soutenue^ et les jambes actionnant constamment le cheval pour s'opposer au ralentissement de Tallure, achèveront de lui donner Fhabitude de tenir la tête et Tencolure bien placées. Pour corriger radicalement tous les vices et les dé- fauts dont il vient d'être question, il ne suffit pas d'appliquer la méthode dans ses moindres détails : une pareille tâche exige de plus du jugement, beau- coup de tact dans Texécution et une grande habitude du dressage. (1) Le défaut de s'encapuchonner étant très-commun chez les chevaux de troupe, et l'assouplissement de l'arrière-main de ces chevaux étant très-difficile, vu le manque de tact ordinaire des cavaliers, il faudra savoir se contenter de demi-résultats. Il sera donc prudent, en pareil cas, de ne point pratiquer les assouplissements de l'encolure, et de se contenter de mobiliser un peu la mâchoire. DEUXIÈME PARTIE. TRAVAIL MILITAIRE. DEUXIÈME PARTIE TRAVIIL MILITAIRE. Les cavaliers sont toujours dans la même tenue ; «7s ont le sabre au crochet. On fait monter à chevalet mettre pied à terre suivant les princi'pes de l'ordonnance. La cravache est devenue superflue. Habituer les; cheTaiix aiiiL armes» et luauiement des armes à toiiteis les» allurei». Le cheval mis d'après les principes de la nouvelle école, se trouvant entièrement sous la dépendance de son cavalier, n''offrira que des résistances tout h fait insignifiantes, lorsqu*'il s'agira de l'habituer aux armes. Pour ce travail, de même que pour le dressage proprement dit, il faudra procéder avec méthode ; le succès sera prompt et infaillible. Les cavaliers conserveront le sabre au crochet jus- qu'à ce que Tinstructeur en ait ordonné autrement. Celui-ci fera monter à cheval sur deux rangs, ainsi q\ie le prescrit l'ordonnance, et il mettra les colonnes en marche sur la piste, comme aux leçons précé- dentes ; il fera ensuite décrocher le sabre, en recom- mandant d'agir avec délicatesse, et fera ajuster les Sabre. ISS PHOr.HESSION. rênes de la bride dans la main gauche, celles du filet ne devant plus servir que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles. Pour calmer le cheval trop impressionnable, le cavalier passera les rênes de bride dans la main droite, qui les saisira les ongles en dessous, et soulèvera le sabre avec la main gauche, afin de Tempêcher de balancer contre le flanc de l'animal ; peu à peu il l'abandonnera, s'empressanl de le ressaisir si la dé- fense se renouvelait. Quelques effets d'ensemble, faits avec à-propos, contribueront promptement à amener une entière soumission. On commencera ce travail en marchant à main gauche, afin d'éviter que les fourreaux, en heurtant le mur ou les planches du manège, n'effraient par trop les chevaux. Lorsque ceux-ci seront très-calmes, on les fera passer au petit trot ; on fera ensuite al- longer progressivement cette allure, en ayant soin de faire reprendre le pas, dès qu'on s'apercevra du moindre désordre. On procédera de même pour l'al- lure du galop. On fera naturellement exécuter à bâtons rompus tous les mouvements enseignés dans les leçons pré- cédentes. Peu de jours suffiront pour obtenir un calme parfait. Pour le mousqueton et le fusil, on suivra la même proiïression, en commençant le travail à main droite. PUOGRESSlOiN. 180 La lance n'effraiera pas davantage les chevaux, si Lance. l'on s'astreint à procéder avec gradation. On com- mencera par la lance dépourvue de flamme, en recom- mandant aux cavaliers de Tenlever très-doucement en montant à cheval, et d'agir de même en descen- dant, pour la laisser ghsser à terre. Dès que les chevaux ne seront plus impressionnés Exenici du sabre. par le contact des armes, Tinstructeur lera mettre le sabre à la main; à cet effet, le cavalier, marchant au pas, saisira la poignée sans engager le poignet dans la dragonne et en évitant de déplacer le corps ; il glissera en même temps la jambe droite un peu en arrière, pour empêcher le cheval de se traverser. Avant de tirer la lame, il la fera quelquefois jouer dans le fourreau, s'em pressant de rassurer l'animal par une caresse, s'il manifestait la moindre inquiétude. Il tirera ensuite le sabre avec tact, sans bruit, en l'élevant tout doucement, et placera la lame entre le pouce et le premier doigt de la main de la bride, afin de pou- voir caresser le cheval et lui inspirer de la confiance ; puis il lui fera voir la lame, tantôt à droite, tantôt à gauche de Pencolure, en le contenant dans la main et dans les jambes. On arrivera ainsi progressivement, en très-peu de temps, à faire des moulinets et à donner des coups de pointe et des coups de sabre, à toutes les allures. En remettant le sabre, le cavalier aura soin d'a2:ir 190 PROGRESSION. avec douceur, pour ne pas surprendre le cheval ; à cet effet il évitera, les premières fois, de faire résonner la lame dans le fourreau; il aura Tattention aussi de contenir l'animal dans les aides, pour Tempêcher de s'arrêter ou de se traverser. Maniemeci Le clicval habitué à Texercice du sabre ne présen- mousqueton tcra aucunc difficulté pour le maniement du mous- et du fusi]. queton et du fusil, si le cavalier agit avec tact et s'il évite les a-coup de main de bride. Exercice H cn offrira peu ou pas du tout pour la lance, tant qu''elle sera dépourvue de sa flamme; toutefois, Pin- structeur aura soin de suivre la gradation indiquée pour le sabre, et recommandera surtout aux cavaliers de ne pas toucher les chevaux sur la croupe, ainsi qu'il arrive lorsque les moulinets sont mal faits. Pour caresser le cheval qui manifeste quelque frayeur, le cavalier mettra la lance dans la main gauche, sans quitter les rênes, ainsi qu''il a été prescrit pour le sabre. A mesure qu^ui cheval sera habitué à l'exercice de la lance, lecavaher prendra la flamme, en ayant soin de la bien faire voir à l'animal avant de mettre le pied à l'étrier. Les chevaux les plus craintifs resteront ainsi les derniers à être montés avec la flamme de lance; et lorsqu''enfin on la prendra, ils n'offriront que peu de difficultés, Tayaut vue déjà depuis plu- sieurs jours a peu de distance d'eux. PROGRESSION. 191 Si l'on exécute ce travail dans Tordre où nous le présentons, c'est-à-dire après le dressage proprement dit du cheval, on n'y mettra qu\in temps insignifiant. Toutefois il n'est pas impossible d'obtenir des résul- tats satisfaisants en habituant les chevaux aux armes dès la troisième leçon ; seulement, il faudra alors prendre de grandes précautions pour prévenir les défenses, qui influeraient d'une, manière fâcheuse sur la marche ultérieure du dressage. Mais, nous le ré- pétons, il suffit de quelques jours, lorsque les chevaux sont dressés, pour les familiariser avec toutes les armes, et l'on évite ainsi une foule d'accidents tou- jours fort regrettables. Lorsque, par exception, il se trouvera un cheval qui, malgré toutes les précautions, s'effraiera à la vue du sabre ou de la flamme de lance , on lui fera voir ces objets à l'écurie, au moment de lui donnei' lavoine, et il ne tardera pas à se tranquilliser. 192 PROGRESSION. ÉCOLE DE PELOTON. ARTICLE UNIQUE. Après avoir soumis le cheval de troupe aux aides du cavalier, et par conséquent à la volonté de ce dernier, il ne reste, ce nous semble, qu'à Fhabituer à la pression du rang, aux détonations des armes à feu, et aux sauts des obstacles, pour compléter son édu- cation. Toutefois, comme il peut arriver que les che- vaux réunis en peloton prennent promptement Tha- bitude de tenir au rang, nous les soumettrons à un travail particulier, qui, tout en prévenant l'inconvé- nient que nous venons d'indiquer, nous dispensera de faire exécuter la majeure partie des mouvements contenus dans Vécole de peloton. En effet, lorsque nous serons parvenus à donner l'habitude à nos chevaux de se séparer les uns des autres à toutes les allures , et de travailler sur des fronts plus ou moins étendus, n''aurons- nous pas atteint le but que se propose cette école? Aurons-nous besoin de suivre la progression de l'or- donnance, lorsque les chevaux seront devenus des instruments passifs entre les mains des cavaliers, qui connaissent à l''avance le mécanisme de tous les mouvements créés uniquement pour Tinstruction des hommes? Certes, ce serait perdre notre temps; aussi IMiOGKKSSlON. 193 n'auroiis-iious garde de nous y arrêter, et réduirons- nous notre École de peloton aux exercices suivants : 1^ Faire quitter le peloton individuellement et par tîle. 2"" Marches en bataille et conversions. 3'' Charge individuelle et charge par peloton. ï" Sauts d''obstacles. 5" Habituer les chevaux aux bruits de s^^uerre. § l^^ f î«ifi*e qiiUtei* le pclotou inclividiielICBiiieiit et par lile. Pour commencer ce travail, les cavaliers quitte- ront les armes et reprendront la cravache. Un sous- instructeur à pied, muni d'une chambrière, se tien- dra prêt à seconder ceux d'entre eux dont les chevaux feraient des difficultés pour quitter le rang. L'instructeur formera les cavaliers sur un rang, à un mètre Pun de l'autre ; il fera prendre le filet de la main droite et, après avoir fait compter par quatre, il désignera les cavaliers qui devront successivement sortir du rang. A Tavertissement de rinstructeur, le cavalier dé- signé préparera son cheval par un effet d'ensemble, de manière à se mettre en mouvement sans à-coup ; il se portera ensuite en avant, s'aidant au besoin de la cravache à Tépaule, plutôt que de faire usage de Î5 104 PROGKESSIOIN. l'éperon eu cas d'hésitation de la part du cheval. Celui-ci ayant obéi, le cavalier le caressera en conti- nuant à marcher bien droit devant lui et en faisant quelques effets d'ensemble, suivis parfois d'une des- cente de main. Après avoir marché une dizaine de pas, il tournera à droite ou à gauche (suivant la place qu'il occupera dans le peloton), et il viendra, en passant par derrière, traverser son intervalle sans s'y arrêter. A cet effet, avant d\ arriver, il aura soin de resserrer son cheval dans les aides, afin qu'il ne soit point tenté de ralentir, et il se tiendra prêt à agir de la cravache, dans le cas où l'action des jambes au- rait été insuffisante. Le sous-instructeur aura Tat- tention de se tenir à portée, toutefois sans faire voir la chambrière lorsque les chevaux passeront devant lui. Dès que le cavalier aura traversé le rang, il cares- sera de nouveau son cheval, se conformant d'ailleurs à ce qui lui a été prescrit après l'avoir quitté pour la première fois, et, ayant passé encore une fois sur le terrain déjà parcouru, il reviendra s'arrêter à sa place; à moins qu\ui cheval n''ait fait quelque diffi- culté pour traverser le rang , auquel cas il conti- nuerait cet exercice jusqu''à parfaite obéissance. Les chevaux qui n''ont pas encore travaillé dans le rang n\ tiennent généralement pas beaucoup, sur- tout quand ils ont été dressés suivant les principes PUOGRESSiON. 195 nouveaux ; aussi se soumeltenl-ils très-vite à ce tra- vail qui, bien exécuté au pas. est ensuite répété suc- cessivement au trot et au galop. Peu à peu on resserrera lés intervalles, et Ton ar- rivera progressivement à mettre les hommes botte à botte. Enfin, on exécutera ce même travail par file, le peloton étant formé sur deux rangs serrés. Les séances de Técole de peloton devant être d'une heure et demie au moins, on emploiera à ce travail la première moitié de chaque leçon, en ayant soin de ne pas être trop exigeant dans les commencements, et surtout de ne pas diminuer les intervalles tant qu*'il restera un seul cheval tenant au rang ; plus tard on le répétera avec les armes. § 13. — Hlarcbes» en bataille et eonTerisioiiiS. La deuxième moitié de la leçon sera employée, pendant quelques jours, à exécuter des marches en bataille et des conversions. Le peloton étant formé sur deux rangs serrés et à files ouvertes, on le mettra en marche au pas. Afin de calmer leurs chevaux, les cavaliers feront dans le commencement de fréquents effets d'ensem- ble et quelques descentes de main qui les confirme- ront dans leur légèreté ; ils se conformeront du reste aux principes prescrits par Tordonnance. 15. 190 PROGRESSION. En arrivanl à rextréniité du terrain, on exécutera une conversion à pivot fixe, pour changer de direc- tion ou pour se remettre face en arrière. Les cava- liers auront le plus grand soin de ne pas se rappro- cher pendant le mouvement, afin d'éviter de mettre leurs chevaux en Pair, ce qui arriverait infaillible- ment s'ils se trouvaient trop serrés dans le rang. On pourra parfois aussi se remettre face en ar- rière;, par une contre-marche, en recommandant aux cavaliers de reprendre successivement leurs iiUor- valles en arrivant sur la ligne. On ne fera faire de conversions à pivot mouvant, qu''après en avoir exé- cuté à pivot fixe au trot et au galop. Les chevaux étant calmes pendant ce travail au pas, on le fera répéter au petit trot, en faisant reprendre le pas dès qu''on s'apercevra du moindre désordre. On suivra la même progression pour Texé- cuter au galop. On fera ensuite resserrer progressivement les in- tervalles, en conservant toutefois de l'aisance dans le rang. Ces exercices seront enfin successivement exécutés aux trois allures, avec le sabre d'abord, puis avec toutes les armes. PROCHKSSiOiN. 197 g ^. — Cliargc iiijQî^îrïucllc cl cSiarge pai» peloton. Lorsque l'instructeur aura obtenu un certain calme charge dans les marches en bataille et les conversions au ga- '"'^'^"^"^"^' lop, il fera exécuter quelques charges individuelles, en se conformant aux principes prescrits par Tor- donnance ; toutefois, il pourra commencer ce travail sans armes, afin de donner aux cavaliers plus de fa- cilité pour dominer leurs chevaux. Chaque cavalier, après avoir chargé, aura Tat- tention , en reprenant le trot et le pas, de produire quelques effets d''ensemble, pour ramener au centre les forces qui se seraient dispersées pendant la charge. On pourra, pour ce travail, placer des cavaliers en points intermédiaires; mais il ne sera fait aucun commandement dans les commencements, afin d'é- viter toute surprise dans les changements d'allure. Lorsqu'on aura obtenu du calme et de la régu- cbarge larite dans cet exercice, on iera faire des charges par peloton, mais de très- courte durée, pour ne pas fciliguer les chevaux, et en se conformant aux prin- cipes prescrits pour la charge individuelle. § 4. — liants d'otiiitacles. Dès le commencement de Técole de peloton, on saut.iufos«é 198 PROGRESSION. fera sauter le fossé et la barrière avant de quitter le terrain. A cet effet, l'instructeur fera creuser un petit fossé de 50 à 60 centimètres de large, et d'une pro- fondeur de 33 centimètres environ. Il aura soin de faire donner au côté opposé à celui d'oeil Ton doit sauter, une pente très-douce. Tous les deux ou trois jours il fera agrandir ce fossé, en augmentant pro- gressivement sa largeur et sa profondeur, mais d'une manière insensible. Il lui donnera une longueur de 30 mètres environ et fera entasser les terres extraites, aux deux extrémités du côté de l'arrivée, ce qui con- tribuera à empêcher les chevaux de se dérober. Il pourra même, pour augmenter ce remblai, creuser intérieurement deux petits fossés venant aboutir à angle droit sur le fossé principal. Avant de faire franchir le fossé, on disposera les cavaliers en colonne par quatre, avec de grandes dis- tances, et on leur fera prendre le filet de la main droite. On leur adressera ensuite les recommanda- tions suivantes: A l'avertissement de Tinstructeur, les cavaliers du premier rang de quatre se porteront en- semble en avant, au pas (précédés du sous-instruc- teur monté sur un cheval sautant franchement), s'at- tachant à conduire leurs chevaux bien droit, afin de donner à leurs forces la meilleure direction possible. Après quelques pas, ils prendront le trot, et à une (ii- zaine de pas du fossé, un galop décidé, en ayant les PROGRESSION. 199 rênes légèrement tendues pour juger des elîets d'im- pulsion. Ils se maintiendront à la même hauteur, et suivront le sous-instructeur qui les entraînera sur ^ l'obstacle. Arrivés à portée du fossé, les cavaliers bais- seront un peu les poignets, conservant les doigts bien fermés et ne cessant pas de sentir la bouche du cheval, afin de laisser à celui-ci la liberté de s^élancer ; ils le pousseront en même temps dans les jambes pour Ty déterminer, en ayant le plus grand soin de rester bien assis : au moment de Venlever de l'avant-main, ils por- teront le corps un peu en avant, se redressant en arri- vant à terre, afin de rester toujours liés avec le cheval. Ils auront Tattention toute particulière dele recevoir sur le filet, ne se servant de la main de la bride pour Je relever en cas de faux pas, que si Faction de ce filet n'était pas suffisante pour l'empêcher de tomber. L''instrucleur fera comprendre aux cavaliers que pour n''éprouver aucune réaction violente, le corps doit être suffisamment soutenu avant le saut, afin quil ne précède pas le mouvement du cheval ; que les jambes doivent avoir le plus d'adhérence possible; que les rênes doivent être souples, et les fesses pour ainsi dire collées dans la selle. Après avoir sauté, les cavaliers du premier rang passeront le plus tôt possible au pas, et à cet effet, ils soutiendront la main de la bride en assurant le corps et en tenant les jambes près, jusqu'à ce que le -200 PKOCKKSSIO.N. cheval ait obéi (^) ; ils conlinueronl alors de marcher, en faisant quelques effets d'ensemble, et s'arrêteront à une soixantaine de mètres de Tobstacle. Le deuxième rang se portera en avant à son tour, et les autres successivement, toujours précédés du sous-instructeur et se conformant exactement aux mêmes principes. On ne franchira le fossé qu^me seule fois et l'on rentrera immédiatement au quartier. Ce travail commençant avec Técole de peloton, les chevaux sauteront naturellement sans armes d'a- bord, puis successivement avec toutes les armes. Vinstructeur ne fera franchir individuellement que lorsque les chevaux sauteront sans hésitation par quatre et surtout par deux : en comniençant à faire sauter plu- sieurs chevaux à la fois, on évite un grand nombre de défenses provenant de la maladresse de Thomme, ou du manque de confiance de la part du cheval. Les chevaux qui franchissent en compagnie s'encou- ragent et s''entraînent mutuellement, et les cavaliers n'ont plus que la peine de les diriger. L'instructeur, à pied, muni de la chambrière, de- i^) Beaucoup de chevaux sautent d'abord très-franchement, et refusent obslinément de sauter dans la suite: la cause en est due presque toujours aux à-coup de maiû de brider qui attendent ranimai de l'autre côté de Tobstacle, pour le punir d'avoir bien fait. pro(:uf:ssion, 201 vra toujours se trouver à portée du fossé, de maniri'o à venir au secours du cavalier, dont le cheval mon- trerait une certaine liésitation au départ. Lorsqu^m cheval, soit par crainte, soit par man- que d''adresse du cavalier, refusera de sauter, l'in- structeur ne laissera pas s'engager une lutte qui pourrait bien ne pas toujours se terminer à Tavan- tage du dernier; il saisira l'animal par les rênes et le conduira avec douceur sur le fossé, se faisant aider par un sous-officier ou un brigadier qui tiendra la chambrière ; il enjambera lui-même Tobstacle, et fera en sorte de se faire suivre du cheval, en Tatti- rant à soi. S'il réussit à le faire passer (ce qui arri- vera inévitablement s'il a du tact), après Tavoir ca- ressé, il le ramènera une seconde fois, agissant toujours avec la même douceur. Dès que toute hési- tation aura disparu, il le remettra au milieu d'un rang de chevaux sautant franchement, de telle sorte qu'il se trouvera entraîné et maintenu tout à la fois. 11 importe que l'instructeur et le cavalier conser- vent tout leur sang-froid, et évitent avec soin tout acte de brutalité, qui ne ferait qu'exaspérer le cheval et le dégoûter à tout jamais. Il importe surtout que l'instructeur cherche à se rendre compte de la cause du refus de sauter, afin d'en tenir compte dans les moyens qu'il emploiera pour faire cesser le rési- stance. 202 PROGRESSION. En procédant ainsi avec gradation et méthode, nous n'avons jamais rencontré un seul cheval sur plus de deux mille qui, après quelques jours, n"'ait sauté le fossé avec la plus grande franchise. de la barriiip Lorsquc Ics chcvaux uc cherchcrout plus à se dé- rober, et que les cavaliers auront gagné une certaine aisance dans ce travail, on commencera le saut de la barrière. A cet effet, celle-ci étant posée à terre entre les deux chandeliers, l'instructeur fera passer les cavahers en colonne par deux, leur recommandant de conserver leurs distances et de faire enjamber l'ob- stacle à leurs chevaux, en ayant soin de les empêcher de sauter. On placera ensuite la barrière sur le pied des chan- deliers, ce qui l'élèvera de quelques centimètres seu- lement, et on la fera de nouveau enjamber. Enfin on répétera cet exercice en élevant la barrière à en- viron 33 centimètres de terre. L''instructeur fera bien de mettre pied à terre, de prendre par les rênes le cheval qui montrera de Thé- sitation, et d^enjamber la barrière avec lui. Ce travail aura pour résultat de famihariser le cheval avec l'obstacle, de lui faire mesurer son saut sans s*'animer, et de le faire franchir avec une grande légèreté. Il obligera en même temps le cavalier à se servir régulièrement des aides pour diriger le cheval et Tempêcher de se dérober. PROGRESSION. 203 Après avoir fait enjamber plusieurs fois la barrière en suivant la progression ci-dessus, on fera sauter par deux ou par quatre, faisant aux cavaliers les recom- mandations prescrites pour le saut du fossé; on agira de même chaque jour. Le cavalier ne doit pas chercher à enlever son che- val : tout en lui laissant la liberté de s'élancer, il doit veiller à ce qu'il ne prenne pas son élan trop tôt, et à cet effet il ne rendra la main qu''à portée de Fobstacle, en continuant de sentir la bouche de l'ani- mal. Dans les sauts en hauteur, il élèvera légèrement la main sans quitter la bouche du cheval, et suivra l'avant-main dans son ascension , en évitant avec soin de faire refluer le poids sur les jarrets. Les chevaux qui ont les jarrets douloureux, s'ils ne sont pas assouphs de manière à engager convenable- ment leur arrière-main sous la masse, éprouvent, en retombant à terre après le saut , une commotion pénible, dont Peffet se manifeste souvent par un coup de rein suivi d'une accélération subite dans l'al- lure. Le cavalier, dans ce cas, doit se garder de tro]) soutenir la main au moment du poser des membres antérieurs, et laisser autant que possible au cheval la latitude d'étendre un peu son encolure et de sou- lager ainsi la partie souffrante. La barrière restera à la hauteur de 33 centimètres 204 PROGRESSION. pendant plnsieuis jours, puis on l'élèvera insensible- ment jusqu'à 1 mètre de terre. Nous croyons utile de ne pas empailler la barre, afin que les clievaiix, en s'y heurtant et la renversant, éprouvent une impression désagréable qui les enga- i^era à s'enlever davantage. De même que pour le fossé, les cavaliers sauteront d'abord sans armes. L'instructeur prendra les mêmes précautions pour prévenir les résistances. Ce travail devant également terminer les séances, on ne le fera exécuter que de deux jours Tun, en alter- nant avec le saut du fossé. Lorsqu'on sera arrivé à faire sauter les chevaux avec toutes les armes, on terminera chaque leçon par deux sauts successifs, la barrière étant disposée à 40 mètres en avant du fossé, et parallèlement à ce- lui-ci. Quant aux cavaliers qui tiennent à avoir des chevaux franchis- sant brillamment et d'une manière sûre, nous les engageons à ne jamais leur faire sauter des barrières mobiles, qm, en apprenant au riieval le peu de danger qu'il y a à la renverser, le rendent pares- seux et en même temps fort dangereux : en choisissant des obstacles fixes, peu élevés d'abord et sui* de bons terrains, et en les abordant sans hésitation, h une allure franche (^), ils arrivé- es) Le cavalier qui, de pied ferme, fait franchir un obstacle fixe à son cheval, s'expose, si celui-ci s'abat, aux accidents les plusgraves.il n'en est pas de même, s'il aborde l'obstacle à une allure un peu allongée (sans loutpfois abandonner le cheval), se trouvant alors, en cas de chiUe, tou- IMiOGKLSSlON. . 205 roiil pioiiipleineiil à domioi" à leurs chevaux ce Luinplciueiil in- dispensable d une bonne éducation. Dans les localités où l'on pourra se procurer du Sautdeiahai branchage, on fera bien de faire établir une haie mo- bile, à laquelle on ajoutera peu à peu des branches de plus en plus élevées. Cette haie, assez basse d'ailleurs, sera couchée par terre dans les commen- cements; on la redressera insensiblement, et l'on procédera du reste exactement comme pour le saut de la barrière. § 5. — Haliltuei* les chcTaiix aux hvuits de gwcrre. Les six dernières séances de Técole de peloton Feux seront consacrées à habituer les chevaux aux déto- nations d'«irmes à feu; toutefois, on n'emploiera « ce travail qu'une partie de la leçon. Après avoir fait exécuter à bâtons rompus quelques marches en bataille, doublements, dédoublements, mouvements par quatre, etc. pour calmer les che- vaux, on fera rompre le peloton en colonne par deux, et on le fera marcher en cercle, en faisant en sorte qu'il y ait le moins de distance possible entre la queue jours projeté assez loin, pour ne pouvoir être atteint par sa monture ; c'est pourquoi il est toujours bon de savoir bien choisir son terrain pour se livrer à cet exercice, (jui est loin d'être sans danger. 206 PROGRESSION. et la tête de la colonne. L'instructeur et le sous-in- structeur se placeront au centre. Le sous-instructeur muni de son pistolet mettra pied à terre, et brûlera d'abord quelques capsules, après avoir recommandé aux cavaliers de s''occuper de leurs chevaux et de les caresser afin de leur donner de la confiance. Les che- vaux marchant par deux s'habituent très -vite à ces faibles détonations. L'instructeur les fera marcher autant à main droite qu''à main gauche, afin que ceux qui se trouvaient en dehors du cercle soient à leur tour rapprochés du sous-instructeur. Celui-ci aug- mentera insensiblement la quantité de poudre, sans toutefois exagérer la charge, de manière à produire des détonations de plus en plus fortes. Les cavaliers devront contenir leurs chevaux dans la main et dans les jambes, afin de les empêcher de se jeter en dehors; pour les calmer, ils pratiqueront de fréquents effets d''ensemble suivis de descentes de main. Le deuxième jour, les cavaliers seront munis du pistolet et de deux cartouches chacun ; on fera char- ger les armes en marchant. Le sous-instructeur com- mencera par tirer des coups de pistolet au centre, en suivant la même progression que la veille; puis, il désignera successivement les cavaliers qui devront faire feu, leur prescrivant de tirer en ïair, et surtout d'éviter, au moment de la détonation, que les chevaux PROGRESSION. ^07 ne ressentent le moindre à-coiip de main de bride, cause habituelle de la plupart des défenses. On brûlera une cartouche en marchant à chaque main. Les coups de pistolet seront d''abord tirés à des inter- valles assez longs ; ensuite, ils se suivront de plus près. Afin que les chevaux ne soient pas impressionnés par la vue des bourres enflammées tombées dans Tin- térieur du cercle, le sous-instructeur s'empressera de les éteindre. Le troisième jour les cavaliers auront trois car- touches ; ils en brûleront deux en marchant en cercle, et la troisième en marchant en bataille à files ouvertes. Le quatrième jour, on donnera aux cavaliers quatre cartouches : deux seront brûlées en marchant en ba- tailles à files ouvertes, les deux autres, le peloton étant arrêté (*). Ils prendront insensiblement la posi- tion régulière pour faire feu. Le cinquième jour, les cavaliers munis de cinq cartouches seront d''abord formés en bataille à files ouvertes ; ils brûleront une cartouche en marchant et une autre de pied ferme ; puis, on disposera une ligne de tirailleurs, en ayant soin de placer les cava- liers de chaque file presque botte à botte. Disposés (1) Il sera prudent de ne soumettre les chevaux aux feux depied ferme, que lorsqu'ils auront montré un certain calme pendant les feux en mar- chant. 1Î08 PUOGUESSION. ainsi, ils JDrûleront deux cartouches en marcha ni et une de pied ferme. Enfin îe sixième jour, on donnera six cartouches à chaque homme, et Ton fera exécuter les mouvements de tirailleurs prescrits par l'ordonnance, en observant toujours de commencer par les feux en marchant. Le cavalier, en mettant en joue, doit élever le pis- tolet à hauteur de l'œil, et redresser le corps en sti- mulant son cheval dans les jambes s'il s''aperçoit qu'il est disposé à s'acculer ou à se dérober; il fait feu en évitant de porter îe corps en avant, et revient à la position de haut le pistolet avant de le remettre dans la fonte ou de le charger de nouveau. Pour rassurer le cheval, il doit souvent le caresser ; dans ce cas, il place le pistolet dans la main gauche après avoir fait feu, (3n voit par ce qui précède que, pour amener les chevaux à supporter patiemment le bruit des armes à feu dans toutes les circonstances, il faudra brûler \i ne vingtaine de cartouches par cheval. Feux Dans les armes qui ont le fusil ou le mousqueton, iiiousqueion OU sc scrvira du pistolet les deux premiers jours seu- el du fusil. ^ ^ r J lement ; la progression à suivre sera du reste absolu- ment la même. On veillera seulement à ce que les cavaliers, en épaulant, avancent assez la main gauche et qu'ils aient les rênes assez longues, pour que, en cas d'écart, le cheval ne ressente aucun à-coup. On PROGRESSION. ^09 aura soin de tenir les jambes constamment près, et de ne pas épargner les caresses pour tranquilliser les chevaux. La première Ibis qu''on fera feu du fusil ou du mousqueton, on aura, comme pour le pistolet, Tat- tention de diriger le bout du canon un peu en Pair. Enfin on pourra, pour compléter ces exercices, faire battre la caisse à Fheure de Tavoine, ce qui aidera promptement à familiariser le cheval avec le bruit, de quelque nature qu'il soit. Ainsi se trouve terminée l'éducation du cheval de troupe. Les quarante-cinq premières leçons sont en- tièrement applicables aux chevaux de selle, quelque soit le service auquel on les destine d'ailleurs, et suffisent largement pour les chevaux de promenade et de chasse, en y ajoutant toutefois les sauts d'obsta- cles. Pour les chevaux d**armes, on y joindra une quinzaine de leçons consacrées à Técole de peloton. Quant aux chevaux de manège , soumis au rassem- bler, nous n'indiquerons aucune limite à leur instruc- tion ; elle sera toutefois toujours en rapport avec le degré de force des cavaliers destinés à les monter. 14 210 PROGRESSION. F^écapitiilatioii du travail ssiilitairc. AIDE - MÉMOIRE. On jjvendra les armes pour répéter le travail de la deuxième leçon, en commençant la troisième. On les quittera ensuite , pour les reprendre dès qu'on aura obtenu des départs réguliers au galop, à la quatrième leçon. ÉCOLE DE PELOTON. (environ 15 SÉANCES.) 1° Faire quitter le peloton individuellement et par file ("/^ d'heure, p. i93). Marches en bataille et conversions (Va heure, p. 195). Sauts d'obstacles (Vv d'heure, p. 197). 7 séances environ; 2° Charge individuelle {^"j^ d'heure, p. 197). Sauts d'obstacles. 2 séances environ. 3° Répétition, à bâtons rompus, du travail précédent. Charge par peloton (Vs heiire, p. 197). Exercice « feu (^/^ d'heure, p. 205). Sauts d'obstacles. G séances. Nota. Si le nombre des chevaux à dresser dépasse (rente-deux, on en fera deux fractions travaillant séparément. FIN. ? (\# if 4. Chanijemeni de mam diagonal, i. Chmiâemcnl de main renversé . 5. Contre -changement de main . /(. Epaule en dehors et épaule en dedans 5 . DpiniYolte ordinaire . M. TABLE DES MATIÈRES Pages, AVERTISSEMENT. 1 PRÉFACE 5 INTRODUCTION. ANALYSE RAISONNÉE DU BAUCHÉRISME. Ouelques principes géaéranx 15 S 1". — Du mouvement et de l'équilibre 15 S 2. — De l'action et de la position 52 §3. — Des aides du cavalier 25 Exposé de la méthode de dressage 32 S 1". — Du travail préparatoire de la cravache. . . . 35 S 2. — Des flexions de mâchoire et d'encolure. . . 37 S 3. — De l'effet d'ensemble et de la descente de main 41 § 4. — Des pirouettes et du travail sur les hanches. 44 S 5. — Du reculer 46 § 6. — De la concentration des forces au moyen des éperons 51 S 7. — Conclusion 57 PROGRESSION DU TRAVAIL. Observations préliminaires 72 212 TABLE DES MATIÈRES. PREMIÈRE PARTIE. I^- LEÇON. Pages. § 1er, — Travail préparatoire de la cravache 74 Faire venir le cheval à soi 74 Préparer le ramener 74 Faire ranger les hanches 75 Préparation au reculer 70 Faire marcher sur deux pistes 77 Préparer le rassembler 70 ^2. — Flexions de mâchoire et d'encolure 79 Flexions d'affaissement 80 1^^^ flexion fondamentale (latérale de la mâchoire et de Tencolure) 82 2e flexion fondamentale (affaissement de Tencolure). 8.o 3^ flexion fondamentale (directe de la mâchoire; ra- mener) 86 4^ flexion fondamentale (latérale de rencolure). ... 87 Flexions complémentaires. * 89 Leçon du montoir 91 l'^*' flexion à cheval (latérale de rencohu'c) 94 2<^ flexion à cheval (directe, ramener) 96 §3. — Marcher au pas et changement de main. . . 98 Marcher au pas 98 Changement de main 99 §4. — Pirouettes sur les épaules et sur les han- ches de pied ferme iOl Pirouette renversée lOi Pirouette ordinaire 102 S 5. —Effets d'ensemble 105 Effet d'ensemble 105 Effet diagonal 108 Récapitulation de la première leçon IM TABLE DES MATIÈRES. ±\:\ 1^ LEÇON. ^ jer. — Pirouettes en marchant 112 Pirouette renversée 112 Pirouette ordinaire 113 $ % — Marcher au trot lU Changement de main 115 ^ 3, — Travail sur les hanches au pas 116 Demi-volte ordinaire 119 Contre-changement de main 120 Demi-volte renversée 120 Changement de main renversé 120 Épaule en dedans 121 Épaule en dehors 121 § 4. — Marche circulaire 122 § 5. — Travail individuel au pas 123 Récapitulation de la deuxième leçon 125 Ill« LEÇON. g |er^ — Travail sur les hanches et travail indivi- duel au trot 126 Travail sur les hanches 126 Travail individuel 127 S 2. — Toucher des éperons 128 Toucher des éperons, première phase 12V1 ^3. — Répétition des pirouettes et des mouvements sur les hanches sans le secours des jambes. . . . 131 § 4. — Descente de main et de jambes 132 S 5. — Principes du reculer 134 Reculer individuel 134 Reculer en reprise 137 Récapitulation de la troisième leçon 138 214 TABLK DF.S MATIÈRES. IV« LEÇON. Pages. S l". — - Effet d'ensemble avec pression des éperons (Toucher des éperons, phase intermédiaire). . . 139 S 2. — Principes du galop 142 Départs individuels et successifs 144 Travail au galop en reprise. . . 147 ^3. — Changement de pied 150 Changement de pied en Tair sur un changement de direction 151 § 4. — Travail sur les hanches au galop 155 Travail sur les hanches 156 Changement de pied après le changement de direction. 157 Demi-volte ordinaire 158 Contre-changement de main 158 Demi-volte renversée 158 Changement de main renversé 158 Changement de pied sur la ligne droite 158 § 5. — Du rassembler 160 Effets préliminaires de rassembler 162 Piaffer 164 Nomenclature des airs de haute école créés par M. Baucher. 166 Récapitulation de la quatrième leçon 170 APPENDICE. Chevaux exceptionnels 171 Cheval qui se cabre 175 Cheval qui rue 176 Cheval qui s'accule 176 Cheval qui s'emporte 177 Cheval qui se dérobe 170 Cheval qui bat à la main , . . . . 170 Cheval qui porte au vent 181 Cheval qui sVn capuchon ne 182 lABLL DliS MATltUKS. 215 DEUXIÈME PAUTIE. TRAVAIL MILITAIRE. Pages. Habituer les chevaux aux armes et maniement des armes à toutes les allures 187 Sabre 487 Mousqueton et fusil 188 Lance 189 Exercice du sabre 189 Maniement du mousqueton et du fusil 190 Exercice de la lance 190 ÉCOLE DE PELOTON. Article unique 192 S 1^"^. — Faire quitter le peloton individuellement et par file 193 S 2. — Marches en bataille et conversions. ..... 195 Marche en bataille 19S Conversions 196 $ S. — Charge individuelle et charge par peloton. . 179 Charge individuelle 197 Charge par peloton 197 S 4. ■— Sauts d'obstacles 179 Saut du fossé. 197 Saut de la barrière 202 Saut de la haie 205 S 5. — Habituer les chevaux aux bruits de guerre. . 205 Pislolet 205 Fusil et mousqueton 208 Tambour 209 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. ERRATA. Page 7, au lieu de: du désaccord pcrpéluol, lisez: au désac- cord, etc. Page 38, au Heu de : et à l'aisance dans les mouvements, lisez : et par l'aisance, etc. Page 59, au lieu de: du genre du dressage, lisez: du genre de dressage. Page 422, au lieu de: le travail sur hanches, lisez :\e travail sur les hanches. ^^^^? w^ muM ■arc 'IX ^*