|iPi|Sii!!i(i|ii|lil!|||liiliill;ii^ iiliil ■SiouawA ^^'àè 1 COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD CflllEGE, CAMBRIDGE, MASS. The gift of K^^o^ "^cr^ ^"§5!^W,^j.^ No. v'S'À^'-^ 1 ( .— MEMOIRES COUROlNNÉS MEMOIRES DES SAVANTS ÉTRANGERS PiniIRS PAR L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX- ARTS DE BELGIQUE. MÉMOIRES COURONNÉS ET MÉMOIRES DES SAVANTS ÉTRANGERS Pllil.lliS PAU L'ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES, DES LETTHES ET DES BEAUX-ARTS DE BELGIQUE. TOME XLI. BRUXELLES, F. IIAYEZ, IMPBliMEUR DE L'ACADEMIE ROYALE. •S, "1878 TABLE MEMOIRES CONTENUS DANS LE TOME XLI. CLASSE DKS SCIENCES. 1. Sur le problème des liquides superposés dans un tube capillaire; par G. Van dcr Mcns- brngghe. 2. Sur la structure et la composition du coticule et sur ses rapports avec le phyllade oligistifèrc ; par A. Renard , S. J. (avec planche). 3. Révision de la flore liecrsienne de Gelinden d'après une collection appai'lenant au comlc G. de Looz; par le comlc G. de Saporta et le D'' A. -F. Marion (avec 14 planches). CLASSE DES BEAUX-ARTS, 4. Sur la sculpture aux Pays-Bas, pendant les XVH" et XVIII' siècles, précédé d'un résmné hislorique {Mémoire couronné); par le chevalier Edmond Marchai. SLR LE PROBLEME LIQLIDES SUPERPOSÉS DA^S m TUBE CAPILLAIRE; G. VAN DER MENSBRUGGHE, charge du cours de physique nialhémalique à l'Université de Gand , corres{)undanl de l'Acadéniic royale de Belgique INTRODCCTIOW. — PREHIÈRe PARTIE : I. SOLUTION DU PROBLEME D'APRÈS LA THÉORIE DE LA TENSION SUPERFICIELLE. — II. SOLUTION D'APRÈS LA THÉORIE DE LAPLACK. — III. SOLUTIONS DONNÉES PAR POISSON. — IV. SOLUTIONS DÉDUITES DE LA THÉORIE DE GAUSS. SECONDE PARTIE : RÉSUMÉ DES PRINCIPALES EXPÉRIENCES RELATIVES A LA QUESTION. — COMPARAISON AVEC LA THÉORIE. — DESCRIPTION DE QUELQUES FAITS NOUVEAUX, (l'resenté à la classe des sciences le i ilécenibre I87S. Tome XLI. ^ SUR LE PROBLÈME LIQUIDES SUPERPOSÉS DANS UN TUBE CAPILLAIRE {"). INTRODUCTION. i^ i. Dans ces dernières années, la tension superficielle des liquides a fait Tobjel de nombreux travaux; la l'acililé avec laquelle elle rend compte des phénomènes les plus variés et les applications diverses qu'elle a provoquées, ont ramené sérieusement sur elle l'attention des physiciens; quelques-uns, entraînés par la simplicité de cette doctrine, l'ont adoptée sans réserve, et, parmi eux, plusieurs se sont même prononcés contre les anciennes théories de Laplace, de Poisson et de Gauss, parce que certains résultats qui décou- lent de ces dernières paraissent être en opposition avec les faits constatés par l'expérience directe; d'autres savants, pleins d'admiration pour les œuvres des profonds analystes qui ont appliqué le calcul aux phénomènes capillaires, n'ont accueilli les recherches récentes qu'avec une sorte de défiance; sans doute, ils ne nient point la justesse des conclusions (|u'elles établissent par des observations d'une rigueur incontestable; mais ils n'ac- ceptent pas la théorie de la tension dans leur enseignement et continuent à exposer des procédés analytiques parfois très-longs et fort obscurs, sans se demander le sens physique des constantes qui entrent dans les formules. Le but du travail actuel est de montrer que les théories de Laplace, de Poisson et de Gauss, convenablement interprétées, sont pleinement d'accord (') Au mois d'août t874, à la session de l'Association française pour l'avancement des Sciences, j'ai exposé la première esquisse de ce lra>ail; mais les considérations (héoriques que j'ai fait valoir alors étaient fort incomplètes, parfois même trop générales, et n'étaient d'ailleurs pas appuyées par des expériences. 4 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS avec celle de la tension superficielle, mais que, selon moi, on ne les rend claires et rigoureuses qu'à la condition expresse d'allribuer aux constantes introduites dans l'analyse le sens que leur assigne Texpérience, et qui , d'ail- leurs, découle forcément de chacune de ces anciennes ihéories. Mon désir est, d'une part, de dissiper les doutes et les craintes qui retiennent encore beaucoup de physiciens dans l'ornière purement spéculative et les empêchent ainsi de croire résolument à l'existence d'une propriété des liquides que tant d'observations ont rendue manileste et qui a fait éclore bon nombre d'appli- cations nouvelles. Si je réussis dans l'accomplissement de ma tâche, j'aurai donné aux nombreuses expériences que j'ai déjà publiées sur ce sujet, une consécration théorique, sinon absolument nécessaire, du moins très-utile. § 2. Il serait trop long de passer en revue les principaux phénomènes capillaires; aussi me bornerai-je à l'examen d'une seule question. Mais je choisirai précisément celle qui a donné lieu à des résultats théoriques en apparence divergents; je veux parler de la détermination du poids total sou- levé ou déprimé dans un tube capillaire dont l'extrémité inférieure est plongée dans un liquide quelconque et qui contient un ou plusieurs liquides superposés au premier. J'indiquerai d'abord la solution de ce problème en partant du principe de la tension comme fait expérimental; puis j'adapterai à la même question la méthode de Laplace; je citerai ensuite les solutions données par Poisson; enfin je rapporterai les conclusions que MM. Bertrand et Moutier ont déduites de l'analyse de Gauss. Je tâcherai de faire voir la parfaite identité des résultats auxquels on arrive dans tous les cas, pourvu (|u'on se place dans les mêmes conditions, et qu'on interprète convenable- ment les constantes. Telle sera la première partie de ce travail; dans la seconde, je résumerai les faits principaux déjà signalés par plusieurs physiciens sur la question spéciale que je traite ; j'essaierai d'indiquer l'origine du désaccord qui semble exister entre la théorie et l'expérience; enfin je décrirai les observations que j'ai faites moi-même pour mieux montrer que ce désaccord tient à des causes perturl)atrices qu'il est impossible d'éviter. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. PREMIERE PARTIE. i. .■Solution lin proltlénie d'après la théorie de la tension superfleielle. § 3. Rappelons toiil crabord que, comme roiU démonlré de nombreuses expériences, il règne, en Ions les points d'une surface liquide, une tension uniforme qui dépend de la nature du liquide, et qui décroît à mesure que la température s'élève; cette tension a une valeur qui coïncide avec ce que Dupré appelle la force de réunion du li(|uide pour lui-même (*), ou encore avec l'énergie potentielle de Tunité de surface de ce liquide, d'après les idées de MM. Bossclia (**) et Clerk-Maxwell (***). De même, la surface com- mune à deux liquides qui ne se mêlent pas, est caractérisée aussi par une tension qui, d'après Dupré, équivaut à la somme des forces de réunion de chacun des liquides pour lui-même, diminuée du double de la force de réunion de l'un des liquides pour l'autre; M. Quincke (****) a fait connaître plusieurs procédés ingénieux pour mesurer la tension de la surface commune à deux liquides, tension qui équivaut aussi à l'énergie potentielle de l'unité de cette surface. Quant à la surface de séparation d'un solide et d'un liijuide, (*) Théorie mécanique de la chaleur, 1809, Paris, pp. 210-211. Lorsqu'on superpose par- tiellement deux tranches d'un même liquide, elles tendent a glisser l'une sur l'antre de manière à se recouvrir entièrement, en veilu d'une force (|ui, ra])porlée à l'unilé de longueur, constitue lu force de réunion du liquide pour lui-même. Le physicien français cile l'exemple suivant : on mouille parfaitement d'eau l'une des faces d'une caitc; sur un jjlan horizontal, on verse une couche d'eau, puis on applique sur la surface liquide les deux tiers de la face mouillée de la carte; aussitôt la force de réunion fait avancer la carte jusqu'à ce qu'elle porte entière- ment sur l'eau. (") Leerboek der Naluurkundc, Lcyde, 1871; vyfde bock, De moléculaire krachlcn. (*") Theorij of heat , 2" édit., Londres, 1872, p. 2G0. Voir, au sujet de ce rapprochement, ma Note intitulée : La théorie capillaire de Gauss el l'extension d'un liquide sur un autre (Bui.L. DE l'Acad. uoy. DE Belg., 1875, t. X.XXIX, p. 573). ('*") Uehcr Capillaritiilserscheinumjen an der ;icineinscliafllicben Olierfliiche zircier Fliis- sigkeilen (An.n. de Pogc, vol. CXXXLX, p. 1). SUR LE PROBLÈ.\JE DES LIQUIDES SUPERPOSÉS elle est, ainsi que j'ai essayé de le montrer clans une Note récente (*), sol- licitée par une force à'exiension E = 2F' — F, chaque fois que la force de réunion F' du solide pour le liquide dépasse la moitié de la force de réunion du liquide pour lui-même, et à une force de tension F — 2F', toutes les fois que l'in- verse a lieu ; dans les deux cas, le binôme ± (2F' — F) désigne Ténergie potentielle de la surface dont il s'agit. Je n'ai introduit ici la notion de la force de réunion que parce qu'elle fournit, selon moi, l'expression la plus claire de l'énergie potentielle de la surface commune, soit à deux liquides, soit à un liquide et à un solide. (Fig. 1.) I î \ § 4. Cela posé, considérons, en premier lieu, un luhe capillaire vertical et cylindrique, plongé dans un li(|uide tel que le binôme 2F' — F soit positif et, en outre, moindre que F; il y aura donc une tension uniforme F sur toute la surface libre, et une force d'extension E, en vertu de laquelle le liquide s'élèvera le long de la paroi intérieure; par l'action combinée de ces deux forces, il se formera un méniscpie concave ah (fig. 1), tel que la ten- sion F au bord de ce ménisque ait, suivant la paroi du tube, une compo- sante F cos fo précisément égale à E (dans celte figure, comme dans les suivantes, j'ai exagéré notablement, |)our plus de clarté, les dimensions réelles); dés ce moment la forme concave du ménisque ne changera plus. Mais l'ensemble des tensions distribuées sur cette surface concave donnera lieu à une traction de bas en haut, (|ui écpiivaut, d'après un théorème de statique, à la somme des composantes verticales de toutes les forces égales et contraires aux tensions extrêmes; il résulte de là que la colonne s'élèvera dans le tube jusqu'au moment où le poids P du li(|uide soulevé sera égal au contour L du ménisque libre, multiplié par F cos w. Faisons ici une remaniue très-importante : la force d'extension du liquide sur la paroi détermine la formation du ménisque concave, et, avec elle, le (*) Sur les propriétés de la surface de contact d'un solide et d'un liquide (Bull, de l'Acad. Roy. DE Belg., 2' sér., t. XL, p. 54i). DAWS UN TUBE CAPILLAIRE. 7 clévc'loppemeiil do la force de Iraclioii due aux lensious distribuées sur le ménisque; celle dernière force agit seule direclemenl pour faire équilibre au poids de la colonne soulevée; car si, par un moyen quelconque, on dimi- nuait ces tensions du ménisque libre sans altérer la force d'extension le long de la paroi solide, aussitôt l'équilibre serait rompu et ne se rétablirait qu'à la condition de l'égalité entre le poids de la colonne et l'effet des nouvelles tensions de la surface libre. Il est aisé de vérifier cette assertion par l'expé- rience : il suffit de déposer une très-petite gouttelette du même Ii(|uide, mais à une température notablement supérieure, pour voir la colonne descendre d'autant plus (|ue le tube capillaire est plus étroit. Cette remarque me parait utile, parce qu'elle assigne nettement le rôle de la force d'extension d'une part, et celui de la tension du ménisque, d'autre part. § o. Il peut arriver que la force d'extension soit supérieure à la force con- tractile du li(|uide; dès lors l'équilibre du bord du ménisque concave qui se forme devient impossible, et il se produit ainsi une couche mouillante indé- linie, très-mince à la vérité, sur toute la paroi intérieure du tube, abstraction faite, bien entendu, des causes perturbatrices telles que le frottement, la présence de traces d'impuretés sur la paroi, l'évaporalion , etc. ; mais qu'arri- vera-t-il alors pour la colonne soulevée? Il est clair que le ménisque concave se raccordera, dans ces conditions, avec la couche mouillante qui tapisse la surface du tube, de telle manière que l'angle oj sera nul; quanta l'ascension du liquide, due encore à la concavité du ménisque, elle s'arrêtera lors(|ue l'effet des tensions distribuées sur ce dernier sera égal et opposé au poids P de la colonne soulevée, c'est-à-dire lorsque P sera égal à LF'. On voit aisément (|ue, dans ce cas, la force d'extension le long du tidje détermine seulement la production d'une couche mouillante et n'intervient pas autrement pour soutenir le poids de la colonne capillaire. (Fig-2.) 1 r § 6. En troisième lieu, si le liquide dans lequel on plonge le tube capil SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS (Fig. 3.) I- -« laire est tel que le l)iiiôme 2F' — F devienne négatif, la surface de con- tact de la paroi et du li(|uide possède alors une tension E = F — 2F'; on voit sans peine (pie cette force, com- binée avec la tension F du liquide libre, déterminera, non plus un ménisque concave, mais bien un ménisque convexe ub (fig. 2), dont la forme ne se modifiera plus, si Ton a la relation E = F cos w; mais cette surface convexe étant soumise partout à une tension uniforme, il en résultera une pression de baut en bas, qui fera — • descendre le liquide jusqu'à ce que le poids de la colonne déprimée soit égal à LF cos co. i i § 7. Les considérations précédentes nous permettent actuellement d'aborder le cas de deux liquides a ai fi qui ne se mêlent pas et qui sont su|)erposés dans un tube capillaire vertical (fig. 3); supposons d abord que la surface libre ab du liquide supérieur et la surface de séparation cd des deux liquides soient Tune et l'autre concaves, avec la condition toutefois que ces liquides loucbenl tous les deux la paroi solide suivant une ligne de contact parfaite- ment régulière, et que, dans les mouvements d'oscillation de la colonne, celte ligne de contact se déplace dans le même sens et de la même quantité que la colonne, tout en conservant sa régularité. Au point a du filet ver- tical acf, nous aurons pour forces sollicitantes la tension F3 faisant l'angle w^ avec la paroi, et la force d'extension E^ du liquide /S; au point c, la ten- sion F^.3 de la surface comuîune aux deux liquides, et faisant l'angle ^^j avec la paroi, se combinera avec les forces d'extension respectives E^:, E3 des deux liquides. La forme d'équilibre du ménisque libre sera atteinte dès que Ej3 = F^ cos w;3, et celle du ménisque commun aux deux liquides, lorsque E^ -f- F^jg cos i^^^ = E^, c'est-à-dire lorsque F^ cos Uj3 -+- Fj(|S cos Uj;j3 := Ffl, cos »« [1] Quant aux forces capables de soutenir la colonne totale, ce sont évidem- ment, d'a|)rès ce (|ui précède, les forces de traction provenant des deux DAMS UN TUBE CAPILLAIRE. 9 ménisques concaves ah et cd; mais nous avons vu que ces forces sont équi- valentes respectivement à LF(3 ces w^ et à LY^^ cos w^^. On a donc, pour le poids total des colonnes soulevées : P = L (F,3 cos u^3 H- F^^ cos B^|3) [2] Mais, en vertu de la relation [1], nous pouvons remplacer ici le second membre par LF^, cos w^ ; nous avons donc également Téqualion : P = LV„ cos ! L'équation [2] a été obtenue pour la première fois, je pense, par Pois- son (*); seulement il s'est servi d'une analyse bien longue, et, d'ailleurs, il regardait les constantes comme dépendant simplement de la matière du tube et de la matière des liquides, sans leur donner de sens précis; en outre, il a démontré directement l'équalion [3], qu'il croyait pouvoir appliquer dans tous les cas. En 1840, Mossotti (**) a adapté la notion de la force contractile aux for- mules de Poisson, et a pu en déduire les valeurs des distances moyennes comptées à partir du niveau extérieur du vase jusqu'à la surface du ménisque libre, d'une part, et, d'autre pari, jusqu'à la surface commune aux deux liquides; il est aisé de tirer l'équation [2] du système de ces deux valeurs. Enfin, il y a quelques années, M. Quincke (***) a obtenu directement cette relation, en faisant usage des mêmes constantes que moi. § 8. Si l'on avait trois liquides a, /3, y superposés dans un tube capillaire et donnant lieu à trois ménisques concaves , le liquide « étant le même que celui du vase, et le liquide / se trouvant en contact avec l'air par sa surface libre, on pourrait écrire évidemment pour la première valeur du poids total soulevé : P = L j F.^ cos u.^ + Y^y cos a^y -4- F^.j3 COS w^,3 i [4] (*) Nouvelle théorie de Vaciion capillaire, t83l, p. 76. ('*) Lezioni etementaria di fisica matemalica ; Florence, t. I, p. 277. (***) Voir la quatrième note du § 3, p. 5. Tome XLI. 2 10 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS Fy, F(3y, F^rj désignant rcspeclivement les tensions superficielles à la surface libre du liquide y, à la surface de séparation des liquides /3 et y, et à celle des liquides « et ^3; &>,., o^j,,, «^3 sont les angles de raccordement respectifs de ces surfaces. Quant à la deuxième valeur du poids P, on roblienl irès-simplement comme suit, toujours dans riiypothèse formelle que les bords des deux ménisques inférieurs restent parfaitement en conlact avec la paroi solide; d'après le paragraplie précédent, on a, pour les points situés sur le contour de la surface commune aux liquides a el fi, la relation : Fj3 cos a^ + Fj,,3 cos Uj.^ = F^ cos u„ , et pour le contour de la surface commune aux liquides /3 et y : Fy COS »y ■+- Fj3y COS w,3y = F jj COS cjjj; en ajoutant ces équations membre à membre, on obtient: d'où Fy COS COy -1- Fj5y cos lOpy, + F^^i3 cos u^p = Fj, cos Uj, , P = LF^ cos cOjy.. (Fig. 4.) § 9. Un cas particulier, qui mérite d'être examiné brièvement, est celui où le lube capillaire est plongé dans un vase con- tenant deux liquides superposés « et /3, de manière que la partie inférieure se trouve dans le liquide «, et la partie supérieure dans le liquide fi (fig. 4); il n'y a plus alors de ménisque libre; en appli- quant les raisonnements du § 7, on trouve encore l'équation F^ cos cop -+- F^.^ cos B^/s = ¥a cos «^ ; ae^ima^^^iiiiimgiiiii!?!^^ mais les forces qui soutiennent ici la colonne du liquide a soulevée dans le tube, se réduisent à la seule traction de bas en haut, provenant de la tension F^^ qui règne en tous les points de la surface commune cd; ce qui reste du poids de la colonne du liquide « équivaut à la DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 11 différence entre son poids dans l'air et le poids d'une égale colonne du iicjuide /3; appelant P, celte différence, on a donc : OU bien, en vertu de la relation ci-dessus : p, = L j F^ COS aj_ — Fj3 COS U|5 [5] [6] L'équation [5] a été obtenue directement par M, Quincke, et soumise à de nombreuses vérifications expérimentales. (Fig. b.) § 10. Admettons maintenant que la surface libre ab du liquide supé- rieur /3 (fig. 5) soit concave, tandis que le ménisque commun à ce liquide /3 et au liquide inférieur a est convexe; nous supposerons toujours que la force d'ex- tension E^ du liquide supérieur soit moindre que la — tension F^ de la surface libre; pour obtenir les forces qui déterminent l'équilibre, nous n'avons qu'à suivre la marcbe indiquée plus baut, soit pour un ménisque concave (§ 4), soit pour un ménisque convexe (§ 6). L'équilibre de forme du ménisque exige que l'on ait au point a du bord : E|3 = F^ ces Mj3. Quant aux forces qui sollicitent le point c, ce sont la tension F^^ du ménisque, la tension E^ de la surface commune au solide et au liquide a, et la force d'extension E3 du liquide /S sur la paroi; la somme des composantes verticales devant être nulle si l'équilibre a lieu, nous aurons la condition : Fa,3 COS M;,p = E^ -+- E^ ou bien, d'après des relations déjà connues : Ya!i COS a^^ = Fa ces a^ H- F^ COS a^ . [7] 12 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS Ce résuUat devient identique à l'équation [1] obtenue dans le cas de deux ménisques concaves, si l'on y remplace w^-, £0^,3 par les suppléments 180" — w^, 180° — c^ad', cela devait cire, en raison même des directions relatives des forces dans les deux cas. Quant aux valeurs du poids P du liquide « qui serait déprimé, si l'on remplaçait la colonne du liquide supérieur par une colonne de même poids du liquide a, on aurait, d'après ce que nous avons déjà dit: P = L (F^,,-, cos »^^ — F,3 cos co^i), [8] OU bien, en vertu de la relation [7] : p = LFj. cos !>>j_. § 11. Je ne m'arrêterai pas au cas d'un plus grand nombre de liquides superposés dont un ou plusieurs donneraient lieu à des ménisques convexes; il est aisé de voir que l'on a, par exemple, pour trois liquides quelconques qui ne se mêlent pas, les expressions suivantes : p = ± L j F.^ cos coy ± F,3.^ cos a^iy ± F^r^ cos u^-^^ \ , P = LF^ cos Uj,. Les signes + se rapportent aux ménisques concaves, et les signes — aux ménisques convexes; il est inutile, je pense, de supposer des cas plus com- pliqués; d'ailleurs, par analogie, on pourrait écrire immédiatement et sans nouveau calcul, la double valeur du poids total soulevé ou déprimé. § 12. Jusqu'ici j'ai supposé formellement que les liquides superposés dans le tube touchent l'un et l'autre la paroi solide suivant une ligne régu- lière, et que cette ligne de conlact suive complètement les mouvements de la colonne totale , tout en conservant sa régularité. Voyons maintenant à quelles conséquences conduit le principe de la ten- sion, lorsqu'on admet que ces conditions cessent d'avoir lieu. Soit donc, dans un tube capillaire, un liquide ayant une force d'extension moindre que la DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 13 tension de la surface libre ; alors l'angle de raccordement &j sera différent de zéro; si le contour du ménisque n'est pas situé dans la section droite du tube vertical , on voit que le facteur L de la formule F = LF cos w est trop petit; en outre, u peut avoir des valeurs différentes aux divers points du contour réel, et, comme il est impossible de connaître exactement ces valeurs, on prévoit qu'on ne pourra s'attendre à trouver un accord satisfaisant entre la théorie et l'expérience. D'un autre côté, si, après qu'on a imprimé un mou- vement à la colonne liquide soulevée, la ligne de contact, supposée môme régulière, ne se déplace pas autant que celte colonne, il s'introduira une nouvelle cause d'erreur; en effet, admettons que, dans ces conditions, on enfonce le tube davantage dans le liquide; alors le ménisque deviendra moins concave, si la ligne de contact demeure en arrière, et l'angle de raccorde- ment w deviendra plus grand; conséquemment le poids de la colonne sus- pendue sera moindre que d'abord. Au contraire, si l'on retire un peu le tube du liquide, et que la ligne de contact ne suive pas le mouvement de descente de la colonne, le ménisque aussitôt deviendra plus concave, son angle de raccordement diminuera de plus en plus et pourra même s'annuler; dés ce moment, la formule P = LF cos w deviendra P= LF, et la colonne sus- pendue aura un poids notablement plus grand. Ce sont ces variations acci- dentelles, prévues par la théorie et suffisamment vérifiées par l'observation, qui ont engagé les physiciens à ne mesurer les hauteurs capillaires d'un liquide que dans des tubes préalablement mouillés du même liquide; alors seulement les résultats acquièrent, du moins pour les tubes étroits, une constance assez marquée pour qu'ils confirment la théorie. Mais les choses se compliquent encore dans le cas de deux liquides super- posés; pour bien démêler ce qui peut arriver alors, admettons qu'à un cer- tain moment les deux liquides touchent la paroi suivant une courbe régulière, et que, de cette manière, l'équation F(3 cos K^ + ¥a^ cos a^li = F« COS w^j soit satisfaite; lorsqu'on soulève le tube capillaire, il pourra se faire que la ligne de contact demeure en arrière; il faudra, par conséquent, que le 14 SUR LE PROBLEME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS ménisque commun aux deux liquides se meuve en aboutissant, non plus à la paroi, mais à la couche du liquide inférieur a. qui est demeurée adhérente au tube; alors les angles w^, «^,3 se rapprochent de zéro, et l'ensemble des forces capables de soutenir la colonne a une valeur qui converge vers L jF/s + F^^!- Si le liquide a avait été seul, la résultante des forces opposées à l'action de la pesanteur aurait été LF« dans le cas d'un tube mouillé; or, si l'on choisit le liquide de manière que F,3 + F^^ < F^, le poids de la colonne totale soulevée sera nécessairement moindre que dans le cas où le liquide inférieur est seul; au contraire, si F;3+ F„;3 >Fa, c'est l'inverse qui aura lieu. Au lieu de soulever le tube, admettons qu'on l'enfonce davan- tage dans le liquide; alors le ménisque inférieur s'appuiera sur la couche du liquide fU\\\\ ne participe pas autant au mouvement, l'angle w^.3 augmentera, et ainsi le poids du liquide soulevé décroîtra, de sorte que, dans ce cas encore, la formule P = LF^, ne sera pas applicable. Quant aux forces d'extension £3 = F^ cos w^ et E^ = F^ cos w,; des deux liquides superposés, elles n'agissent que sur les couches liquides adhérentes à la paroi, et n'interviennent plus dans les conditions d'équilibre du reste de la colonne, qui doit être considérée comme se mouvant dans une enveloppe liquide. Si, avant d'introduire le second liquide dans le tube, la paroi de ce der- nier était garnie d'une couche mouillante du premier, le dépôt d'une couche d'un autre liquide ne permettra évidemment pas davantage, aux forces d'extension qui régnent le long de la paroi, de contribuer à l'équilibre du poids total de la colonne, et ainsi nous aurons encore pour valeur unique de ce poids p = L j F,3 cos M^ -t- F^,^ I , cd^ étant l'angle de raccordement du second liquide avec la couche mouil- lante du premier. Enfin, si les liquides mis en présence se mêlent, la tension F^g est très- faible, sinon tout à fait nulle, et l'on a sensiblement, pour w^= 0 p = LF^. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. IS § 13. Les considérations précédentes s'appliquent également au cas du § 9, où il n'y a pas de ménisque liljre, et où le ménisque concave commun aux deux liquides, au lieu de s'appuyer toujours contre la surface du verre, se déplacerait, au contraire, entre une couche de l'un ou de l'autre liquide; dès lors les forces d'extension des liquides a et /5 sur la paroi du tube ne pourraient pas non plus intervenir dans l'équilibre de la colonne soulevée; celle-ci serait équilibrée par l'effet de la seule tension F^.3 du ménisque con- cave, et l'on aurait : P, = LF«j3 COS «^j3. Si les deux li(|uides a et /3 se mêlent, on peut négliger la tension F^'i à la surface commune, et le liquide inférieur ne peut s'élever dans le tube au- dessus du niveau de ce même liquide à l'extérieur. § 14. On voit, par les raisonnements que nous venons de faire, combien les solutions des divers cas qui peuvent se présenter acquièrent de simpli- cité et de promptitude du moment où l'on part de la tension superficielle comme fait expérimental; on s'affranchit immédiatement de calculs toujours bien longs et parfois difficiles, et, de plus, on a le grand avantage de mieux suivre la marche des phénomènes. Actuellement nous allons passer à l'exa- men des solutions que fournissent, pour les mêmes problèmes, les diverses théories mathématiques de la capillarité. II. Soliidou d'après la (béoric «le Laplace. § 19. On sait que, d'après Laplace, la pression normale exercée en un point quelcon(|ue d'une surface liquide courbe, pression dirigée vers l'inté- rieur de la masse, a pour valeur : H /I 1\ K±- -+— , 2 \R R7 R et H étant des constantes qui dépendent de la nature des liquides, R et R' 16 SUR LE PROBLEME DES LIQUIDES SUPERPOSES les rayons de courbure principaux au point considéré; le signe -\- corres- pond au cas d'une surface convexe, et le signe — à celui d'une surface con- cave. Le terme | Q + ~) désigne évidemment la pression ou la traction due à la courbure de la surface; or, d'après une proposition de statique rappelée depuis longtemps par Mossotti (*), « chaque fois qu'une surface courbe est sollicitée en tous ses points par des forces normales, cette surface est sou- mise à une tension constante dans toutes ses parties, et la pression qui la sollicite en chaque point est égale au produit de cette tension par la somme des valeurs inverses des rayons de plus grande et de plus petite courbure. » Ce théorème fait immédiatement découler la tension des calculs de Laplace; à ce titre, il a une importance capitale, puisqu'il consacre théoriquement l'existence de la tension superficielle, et consécpiemment l'explication si simple que fournit cette propriété des liquides pour les nombreux phénomènes observés au contact, soit de deux liquides différents, ou d'un liquide et de certaines parcelles solides. Il résulte de là que nous pouvons remplacer, dans les formules de Laplace, le facteur , par la tension F du liquide considéré, tension qui équivaut encore, comme je l'ai déjà dit, à la force de réunion du liquide pour lui-même. Mais comment déduire de la théorie en question ce que j'ai nommé la force d'extension d'un liquide sur une paroi solide? Je dis que cette force découle virtuellement des résultats de Laplace; en effet, il trouve, pour déter- miner l'angle de raccordement wd'un liquide avec une paroi susceptible d'être mouillée par celui-ci, la formule H 2p — p =-cosu, jo étant, d'après lui, l'action du liquide sur le solide, el p' celle du liquide sur lui-même; ces deux actions sont mieux définies quand nous disons avec Dupré que p' est la force de réunion du liquide pour lui-même, et p la force de réunion du liquide pour le solide. Mais " cosw, qui n'est autre chose que la composante de la tension " ou F dans le sens de la paroi , est une force (*) Lezioni elementari di fisica mateinatica , 1843, t. 1, 15° leçon, § 3. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 17 dirigée vers l'inlérieur du liquide; puisque i'équiiii)re a lieu, celle force doil donc êlre détruite par une autre dirigée en sens opposé; celle seconde force ne peut être que 2/3 — /s', et tend par conséquent à étaler le liquide sur une étendue de plus en plus grande de la paroi. Dans le cas d'un liquide qui ne mouille pas le solide, Laplace trouve 2p = - Il cos mais alors " cosu est une force dirigée vers l'extérieur de la masse li(|uide; il faut donc que p' —^p soit une force dirigée vers l'intérieur, et constitue une tension de la couche de contact. Nous retombons ainsi identiquement sur les conclusions que j'ai rappelées au § 3. (Fig. 0.) .§ 16. Laplace n'a pas appliqué sa théorie des pressions provenant de la courbure des surfaces au cas de deux liquides superposés dans un tube capil- laire; je vais tâcher d'y suppléer delà manière suivante. Admettons que le ménisque commun aux deux li(|uides soit concave, de même que le ménisque libre. Pour un filet verlical abc (fig. 6), compris entre un point (ptelconque de la surface libre supérieure et le plan horizontal du niveau extérieur dans le vase, nous au- rons à évaluer les différentes forces qui se transmet- tent au point inférieur c, toutes ces forces étant rap- portées à l'unité de surface; nous aurons ainsi : 1" le poids ;; dû à la hauteur du filet abc; 2" la pression K 3 — "' (-f5 + ip) appliquée au point a du licpiide /3, et dirigée de haut en bas; 3" une pression appliquée en b à la surface con- vexe du liquide /S, et qu'on oblient en remarquant que, à la surface des deux liquides, les forces K^ et 11,3 sont altérées par la présence du liquide «; il est clair que la constante K..^ sera diminuée d'une quantité u provenant de l'action du liquide « sur le liquide /S; de même, le terme j H3 , qui repré- sente la force de réunion du liquide iS, devra être remplacé par l [H,3 — H^J, l Hff,. désignant la force de réimion du liquide (3 pour le liquide «; nous Tome XLL ^ 18 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS aurons donc pour la pression dirigée de bas en haut an point h, si R, , R; sont les ravons de courbure correspondants : .jlv,-p^i[llp 1 I 4» de même, pour la pression due à la surface concave du iicpiide inférieur « au point h, nous devrons remplacer K^ par K, — //, ij. étant l'effet de l'action réciproque de /3 sur «, et substituer { (IL^ — ll^^) à la constante H^, |H,;3 étant la force de réunion de a pour (î; nous pourrons écrire ainsi pour la pression dont il s'agit, pression dirigée de haut en bas : Faisons maintenant la somme algébricpie de toutes les forces qui se trans- mettent en c, en ayant égard à Pégalilé H(3„ = H^?; puis égalons la résultante à la pression K,,, qui sollicite tous les points de la surface plane extérieure au lube, nous trouverons l'équation : Mais 4 H^ n'est autre chose que la tension Fg du liquide (3, et le trinôme |(H^ + H^ — 211,5) représente, comme l'a fait voir Dupré (*), la tension F^^ de la surface commune aux deux liquides; nous pouvons donc écrire p-^^[^-^t)-^^Ai^i Reste 5 trouver le poids total P du liquide soulevé par les actions capil- laires; à cet effet, il faut chercher la somme des valeurs du second membre pour tous les points de la surface libre et de la surface commune; or, celte somme peut s'obtenir bien simplement par la méthode qu'indique .M. J. Ber- trand dans son beau Mémoire sur la théorie des phénomènes capillaires (**); {') Théorie méc. de la chaleui-, p. ô70. (*•) Journal (le Lioiiville, t. XIII, 1848, p. 181). DANS UN TUBE CAPILLAIRE 19 on trouve ainsi, en désignant toujours par L le contour de la section inlérieure du tube, et par w, et w^j les angles de raccordement de la surface libre et de la surface commune : P = L (F,3 cos w^ -H F^^ cos «^^) , valeur identique à celle de notre équation [2]. Mais Laplace a résolu le même problème en considérant directement, non plus les pressions capillaires dues à la courbure des surfaces, mais les forces qui soulèvent ou dépriment la colonne, forces dues à Faction de la paroi sur le liquide, et à celle du li(|uide sur lui-même; il est arrivé de cette manière à Texpression : P = -H^LcosM^, ou bien, d'a|)rès nos notations : c'est précisément notre équation [3]. § 17. Jusqu'à présent, la théorie de Laplace s'accorde pleinement avec les résultais que nous avons obtenus en parlant du principe de la tension. Voyons mainlenanî où commence le désaccord : Laplace, en s'appuyant sur le théorème que le poids soulevé ou déprimé dans un tube capillaire ne dépend que de la nalure du licpiide inférieur, a cherché l'angle de raccordement Wj^^ du ménisque conmum aux deux liquides avec la paroi, et il a trouvé ainsi une relation qui, traduite au moyen des constantes dont nous avons déjà fréquemment fait usage, revient à F|3 cos a^ + Fû;,3 cos «a:(3 = F^ COS w^. Cette formule, que nousavons obtenue également (§ 7), confirme donc la valeur de P que nous avons déduite nous-mème de la théorie des pressions capillaires. Or, l'auteur dit expressément que l'on ne peut plus enq)loyer cette relation dans le cas où une mince couche de l'un des liquides recouvre la paroi inté- rieure du tube, celte couche formant alors un nouveau tube dans lequel se meuvent les liquides mis en présence; mais cette restriction, que nousavons été amené à faire aussi dans la môme circonstance (§ 12), ne nous autorise 20 SUR LE PROBLÈME DES LIQLIDES SUPERPOSÉS plus à admellrc (|uo le poids de la colonne soulevée est toujours encore le même rpie si le licpu'de inférieur élail seul; car si une couche li(piide demeure adhérente à la paroi, on ne voit plus comment Taction de celle paroi |)eul inlervenir dans l'équilibre du reste de la colonne, comme le suppose la démonstration spéciale de Laplace. Cependant celui-ci maintient la valeur unicpie P = LF^, cos Uj-, seulement, ce résultat erroné ne tient pas à la théorie des pressions dues aux courbures des surfaces liquides, mais bien à lapplication de la seconde manière dont l'auteur traite les phénomènes capillaires (*). En effet, si, dans la valeur de P (pie nous avons obtenue d'après la première méthode de Laplace, on représente par w^, &V3 les angles de raccordement respectifs des deux ménis- ques avec la couche adhérente au tube, cette valeur devient applicable au cas actuel comme à celui où Ton suppose qu'il n'y ait pas de couche adhérente. Si to3 et Wj;j deviennent nuls, on peut donc écrire : Si les deux liquides se mêlent l'un à l'autre, F^3 devient négligeable, cl l'on a simplement P = LF^. Enfin, pour le i)roblèmc du § 9, la méthode des pressions de Laplace, appliquée au cas d'une couche adhérente au tube, conduit rigoureusement à la seule valeur à l'exclusion de la valeur p, = L (F^ cos 0)^ — F,3 fos up) donnée par Laplace, et qui ne serait vraie que si les deux ménisques licpn'des pouvaient toujours s'appujer sur la paroi solide le long du bord de leur sur- face de séparation. (■) Siijiplémenl à la théorie de Vuclion ctipillaire , p. 14. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 21 III. i^uliitloiiN données par l'oisson. § 18. Pour mieux l'aire voir coinmenl la théorie de Poisson est liée au principe de la tension, je vais rapporter quelques relations établies par ce géo- mètre, dans riiypothèse que la densité d'un liquide, à sa surface libre ou à sa surface de contact avec un solide, n'est pas la même qu'au sein de la masse liquide. En premier lieu. Poisson trouve II / 1 1 "^~ ti U "*' R' pour l'équation commune à tous les points de la surface libre d'un liquide contenu dans un tube ca|)illaire, (/ étant la gravité, p la densité du liquide, z la dislance de l'un quelconcpie de ces points au niveau du liquide en debors du tube, H un coefficient constant donné par l'expérience et qui dépend de la matière et delà température du liquide, enfin R et R' les rayons de cour- bure principaux de la surface au point considéré. Cette équation consacre déjà l'existence de la tension superficielle, d'après le théorème que j'ai cité au § 15. En second lieu, pour les points du contour delà surface libre, l'auteur donne l'équation /■^ H cos» (*), dans laquelle /"est une autre constante, fournie aussi par l'expérience et dépen- dant de la nature du liquide et de celle du tube; w est l'angle de raccorde- ment. Cette équation rappelle immédiatement celle qui découle du principe de la tension, et où la force contractile F de la surface libre est remplacée par I, tandis que la force d'extension du liquide susceptible de mouiller la paroi tient lieu de la constante ^ f. En troisième lieu, pour le poids A du liquide soulevé ou déprimé dans un tube capillaire, Poisson trouve, en désignant par c le contour intérieur du tube : 1 . 142. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 23 la vérificalioiî que croit fournir Poisson est loin d'être générale, et Ton doit s'étonner à bon droit qu'il ait négligé l'examen de sa première valeur de P, qui peut aisément être adaptée à tous les cas possibles (ibid.). § 19. En réalité, les formules de Poisson (|ue je viens de citer montrent clairement combien ce géomètre s'est rapproclié des résultats auxcpiels con- diiil le principe de la tension des liquides. C'est ce qui a délermiiié Mossolli à rappeler le travail de Poisson à propos d'une théorie des phénomènes capil- laires, fondée par le physicien italien sur l'exislence de celte même tension. Du resle. Poisson semble reconnaître lui-même que la force contractile des liquides peut être la conséquence, sinon le principe, de la solution des pro- blèmes de capillarité. Aussi suis-je porté à croire que s'il avait été physicien, l'illuslre analyste serait arrivé à la démonstration expérimentale de cette pro- priété; car l'état particulier, qu'il suppose à la surface libre d'un liquide et à sa surface de contact avec un corps solitle, se serait sans doute manifesté à lui par les phénomènes si divers auxquels cet état doime lieu et qui sont actuellement bien connus. IV. Solullous dciluites de lu (bcoric de GaiiNS. § 20. Dans deux publications récentes, j'ai montré comment la théorie de Gauss conduit tout naturellement, d'une part, à l'existence d'une force con- tractile à la surface libre d'un liquide ou à la surface commune à deux liquides (*), d'autre pari, à l'action soit d'une force d'extension, soit d'une force de tension à la surface de séparation d'un solide et d'un liquide, suivant le rapport des intensités des attractions moléculaires de ces corps (**). Je n'insisterai donc pas davantage sur ces points, qui, on l'a vu, sont pleinement d'accord avec les formules de Laplace et de Poisson, et je passerai immédia- tement à l'examen sommaire des résultats déduits de la théorie de Gauss pour le problème (|ui nous occupe. (*) La llii'orie capillaire de Giiiiss el l'extciisiuii d'un liquide sur uu aulrc (Bill, de l'âcad. noY. DE Iki.G., 1873, t. XXXIX, p. 37")). (**) Sur les propriétés de lu surface de contact d'un solide et d'un liquide (Ibid., l. XI-, p. ÔVl). 24 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSES § 21. M. J. Rcrlraïul qui, dans le Mémoiro cilé plus liaul (*), a appliiiué celle Ihéorie au cas de deux liquides superposés, a Irouvé a' étant une constante qui ne dépend (pie de la nature du liquide inférieur, /5' une autre constante (pii dépend à la fois de la nature de ce même liquide el de la matière du tube, L le contour intérieur de ce deriiiei-, b sa section droite intérieure, B la section du vase et p la densité du licpiide contenu dans celui-ci. Or il est aisé de faire voir (|ue cette expression est identicpie à notre équation [5]. En effet, remarquons que la section B du vase peut être supposée très-grande par rapport à la section intérieure h du tube, et qu'ainsi le dernier terme de l'équation de M. Bertrand disparait. Quant à la constante «'" — 2/5'^, on peut y substituer a- cos u, à cause de la relation «■- — '■2f- COS a = ^ , Cf. " trouvée par Gauss et servant à déterminer l'angle de raccordement w du liquide inférieur considéré seul. Dès lors l'expression ci-dessus devient : p = a"'pL COS a, c'est-à-dire l'équation [?>], dans laquelle on remplacerait F^, par a'% et w., par w; or celte subslilulion est parfaitement légitime, ainsi que je l'ai montré dans le premier travail cité au paragraphe précédent. L'auteur ne donne pas d'autre expression de la valeur de P, ce qui fait que certains physiciens ont cru qu'ici le calcul était démenti par l'observation, parce que, dans la prescpie totalité des cas, les nombres fournis par l'expé- rience ne sont pas d'accord avec cette formule. Mais nous verrons plus loin que la théorie de Gauss conduit également à notre équation [2] qui seule peut être adaptée à tous les cas possibles. (•) JuuriKil (le Liouvilh', t. XIII, 1848, \>. 44. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 25 § 22. Récemment M. iMoulier, qui dans un premier travail (*) avait montré que la théorie de Gauss rend parfailemenl compte des expériences nombreuses sur lesquelles est fondée l'existence de la tension des liquides, vient d'appliquer celte même théorie à Télude des phénomènes capillaires observés au contact de deux liquides (**). Après avoir établi, par une ana- lyse très-simple, l'équation de la surface terminale d'un liquide dans un tube capillaire, ainsi que l'angle de raccordement de cette surface avec la paroi, angle qu'il appelle /, l'auteur détermine le volume V soulevé à l'intérieur d'un tube vertical plongé dans un liquide, et le trouve égal à V = orL cos i K étant une constante qui dépend de la nature du liquide; cette valeur revient évidemment à Vp ou P = a*pL cos i. L'auteur suppose ensuite qu'il y ait deux liquides superposés et arrive à la même formule que s'il n'y avait qu'un seul liquide, savoir le liquide supé- rieur, ce qui l'amène à énoncer la proposition générale suivante : « La somme des poids des deux li(|uides soulevés dans le tube capillaire est con- stante et égale au poids du liquide soulevé dans le tube capillaire lorsque ce lube plonge dans un vase qui ne contient que le liquide supérieur. » niais, dans une lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser, M. Moulier reconnaît lui-même que cette proposition est inexacte, parce que l'on n'y lient pas compte des actions moléculaires qui s'exercent toujours à la surface commune aux deux liquides, lorsque ces derniers ne sont pas miscibles l'un à l'aulre. Aussi, pour arriver à la vraie valeur de P, il suffit d'appliquer l'analyse de M. iMoulier non-seulement à la surface du ménis(|ue libre, mais encore à celle du ménisque commun aux deux liquides: en elïol, toute déformation imprimée à la première surface en produit généralement une (■) Journal de physique de M. d'Alraéida, t. I, p. 98 , et t. H, p. 27. ('*) Théorie des phénomènes capillaires observés aa contacl de deux lir/uides (.\nn. de l'Ecoi.e MoioiAi.E supÉRiEUiiE, 2"°° séric , 1874, l. III, p. 09). To.ME XLI. 4 26 SLIR LE PROBLÈME DES L1Q[ IDES SUPERPOSES autre clans la seconde; en parlant de cette idée, (|ui est bien conlornie à la nalm-e des li(|uides, j'obtiens facilement l'équation p ^ L j 'j'^ç cos i -+- \d'f -+- «l-p, — 2?'"/>] cos i \ , où a'^., est la constante due à l'action du liquide inférieur sur lui-même, y-/5 celle qui provient de l'attraction du premier liquide sur le second, et /' l'angle de raccordement du ménisque inférieur avec la paroi. Cette valeur est de tout point conforme à noire équation [2], puisque, d'après la première Note que j'ai citée dans le § 20, le trinôme ap + af/s, — ^y-p représente pi-é- cisémenl la tension de la surface commune aux deux liquides. On voit maintenant que la théorie de Gauss, aussi bien que celles de Laplace et de Poisson, conduit absolument aux mêmes résultats que ceux que j'ai déduits du |)rincipe de la tension, et que, avant de se prononcer dans le sens d'un désaccord entre le calcul et l'observation, il faut soumettre les deux valeurs de P à l'épreuve de l'expérience, et examiner pourquoi l'une s'ap- plique dans la plu|)arl des cas à l'exclusion de l'autre. Du reste, le 31émoire du savant français, modifié comme je viens de l'in- diquer, mériterait, je pense, l'approbation sans réserve des physiciens; en effet, il complète très-heureusement le travail de M. Bertrand en ce qui con- cerne l'application de la théorie de Gauss à l'ensemble des phénomènes capil- laires. A cet égard, qu'il me soit permis de rappeler l'altenlion sur la remarquable explication théorique qu'a donnée M. Moutier des principaux phénomènes d'extension des li(|uides les uns sur les autres, phénomènes for- manl l'objet de deux Mémoires que j'ai publiés en 1869 et 1873. On sait que, dans une Note récente (*), j'ai lâché de montrer que celle explication n'infirme aucunement le principe de la tension superficielle, mais que, au contraire, les écpialions finales auxquelles conduit la méthode de Gauss, n'expriment, en définitive, que la nécessité de l'existence de celle force. (*) La llii'on'e de Gauss cl rcxlension d'un ll. 575). DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 27 § 23. Dans le cas d'une couclie liquide adliérenle à la paroi du lube, la Ihéorie de Gauss conduit encore bien simplement au même résultat (|ue dans le § 12; en effet, dans ces conditions, les divers déplacements virtuels pos- sibles n'amènent aucun changement de grandeur dans les surfaces de contact des deux liquides superposés avec la paroi solide, tandis que les surfaces des deux ménisques éprouvent seules des variations; par conséquent les moments virtuels relatifs aux surfaces de; contact avec la paroi sont nuls, et Ton obtient, d'après la méthode de 31. Bertrand ou de M. Moutier, l'expression P = L i F^ -t- F^.^ S , si, bien entendu, les angles de raccordement des deux ménisques sont sup- posés nuls. Si le ménisque de séparation des deux liquides était convexe, on trou- verait encore bien simplement la valeur déjà obtenue plus haut, savoir : P = LiF,„3-F^j. Enfin, le problème déjà traité au § 9 donnerait également pour solution unique : P, = LF„^ eos Ua:j3. § 24. Il résulte de la discussion à laquelle nous venons de nous livrer, que les trois grandes théories capillaires fournissent pour le problème parti- culier que nous nous sommes proposé, des solutions (|ui sont parfaitement d'accord entre elles, pourvu, bien entendu, qu'on se place dans des condi- tions identiques, et qu'on établisse entre ces théories un lien commun qui puisse servir à assigner aux constantes employées dans l'analyse une signi- fication physique bien déterminée ; or, ce lien commun est à mes yeux la tension superficielle qui règne toujours à la surface libre d'un liquide ou bien à la surface de séparation de deux liquides non susceptibles de se mêler; grâce à cette propriété qui découle forcément de chacune des théories dont il s'agit, les grands travaux des célèbres analystes qui y ont attaché leurs 28 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS noms, perdent leur caractère abstrait qui en rendait la lecture si pénible, et deviennent susceptibles d'un mode d'exposition à la fois simple et rigou- reux (*). Ainsi me paraît complétée bien lacilement la partie du travail de M. Bède (**) où ce pbysicien est arrivé également à reconnaître, mais par une voie assez détournée, l'accord des trois tbéories de l'action capillaire. (*) Voir, par exemple, le Traité élhuentalrc (h: la ciipilldrilé, fondée sur la connaissance expérimentale de la tension superficielle des liquides, par M. E. Duclaux, 1872; Paris, elicz Gaulhicr-Villars. (**) Recherches sur la capillarité (Méji. coim. et Mém. des savants étrangers de l'Acad. kov. DE Belg., t. XXX). DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 29 SECONDE PARTIE. Bésuuié des principales expériences relatives à la question. — Comparaison avec la théorie. — nescription fie «luelqiies ftiils ■loniveniix. § 2S. Pour monlrer jusqu'à quel point ht théorie est vérifiée par l'expé- rience, je vais rappeler actuellement les principaux faits qui sont |)arvenus à ma connaissance, quant aux poids des colonnes liquides superposées dans un tube capillaire, et j'y appliquerai successivement les valeurs que nous avons déterminées théoriquement dans la première partie de ce travail. § 26. Expériences de Gay-Lussac (*). A la prière de La place, qui se proposait de comparer les actions exercées respectivement par l'eau et par l'alcool sur le mercure, Gay-Lussac mouilla parfaitement d'eau distillée la surface interne d'un tube capillaire en verre dont le diamètre intérieur 2r était de 4 """,294, puis il a plongé l'extrémité inférieure du tube dans un verre plein de mercure. Il trouva, par une moyenne de dix expériences assez concordantes entre elles, la dépression du mercure égale à 7'"'",4.i5; il s'était formé au-dessus du ménisque convexe du mercure une colonne d'eau de 7'"™,73; la température était de 17°,5. En admettant, avec Laplace et Gay- Lussac, que l'angle de raccordement du mercure est alors de 180", on aurait dû avoir, d'après notre formule [8] (voir le § 10) : P = ^r' \ 7,413 X 13,S9 — 7,75 | = 27rr j F^^ - F^ } , OU bien, après avoir substitué la valeur de r et effectué les calculs du premier membre : ti22"'^5(i = 4,06iSF,,^ — F,3 j. (*) Mécan. céleste de Laplace. — Supplénieiil au livre X, p. 50. 30 SUR LE PROBLEME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS Prenons mainleiianl pour la Iciisioii de l'eau distillée Fj = 7,5, valeur <|ue je déduis d'autres observalions de Gay-Lussac et qui concorde avec celle trouvée par d'autres physiciens; puis faisons F^^, c'est-à-dire la tension à la surface commune à l'eau et au mercure, égale à i"2,s>S d'après M. Quiucke; nous obtiendrons l'i2"'°',5() pour le second membre; l'erreur relative est donc d'environ le ^ de la valeur observée. Cet écart considérable doit probablement être attribué à ce (pie le mercure sur lequel opérait Gay- Lussac n'était pas aussi pur que celui dont s'est servi l'éminenl |)hysicien allemand, qui a pris à cet égard des précautions minutieuses; pour (pie les deux membres de l'équation deviennent égaux, on trouve qu'il faut donner à Fyî la valeur 37,67, c'est-à-dire environ les I du nombre de M. Quincke. On comprend que, dans des expériences aussi délicates et où il reste toujours quelque incertitude dans les mesures, ce résultat peut être considéré comme une approximation assez satisfaisante. Pour voir si le poids déprimé était le même que si le mercure avait été seul, il suflit d'appliquer la formule P = LF^cosw^, F„ étant la tension du mercure, et w^, l'angle de raccordement avec le verre. Comme Gay-Lussac ne donne pas les valeurs de ces constantes pour le mercure dont il s'est servi, et que, nous le savons aujourd'hui, des influences très-faibles en apparence, telles que des traces de vapeurs d'huiles essentielles répandues dans Pair, diminuent notablement la tension F^, nous ne pouvons faire qu'un calcul plus ou moins hypothétique. En prenant F^. = 4.4-,! 7 pour la tension du mercure, (pie je déduis de la table des dépressions de ce liquide donnée par Laplace (*), et faisant w^ = 43" environ, d'après ce géomètre, on trouve P = 130,83, résultat plus rapproché de la valeur observée que celui de l'équation employée ci -dessus. 3Iais ce n'est là qu'un accord tout à fait fortuit, et qui tient uniquement à ce que la valeur 32,19 de F^ cos Wj, dont nous nous sommes servi , est très-rapprochée de celle du binôme F«/3 — Fj3 = 37,67 — 7,5= 30,17, (jui satisfait à l'équation déduite de l'expérience de Gay-Lussac. Ce physicien a remplacé ensuite l'eau par l'alcool ayant pour densité (*) Connaissance des temps pour 1812. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 31 0,81 97, el fait les mêmes opérations que ci-dessus; la dépression du mercure était de 8'""', 0:26, tandis (|ue la hauteur de la colonne d'alcool au-dessus de la surface de conla.l avec le mercure était de 7""", 473. On aurait donc, dans ce cas, en prenant avec Dupré F3 = 2,/i.9 : ■^r^ \ 8,026 X iô,59 — 7,473 X 0,8197 j = ^ttî- j F,^,-, — 2,49 j . Pour /• = 0,04.72 (le tube était le même que dans les premières expé- riences), le premier membre vaut 13o,875; si Ton détermine maintenant la valeur du second membre en portant, d'après 3J. Quincke, F^is = 40,71, on trouve 155,32; il y a donc ici une erreur relative de y environ; la raison en est sans doute la même que dans le cas précédent. Si l'on cherche, au contraire, la valeur de F^3 qui rend les deux membres identiques, on obtient F^j ^= 33,80, c'est-à-dire encore les | du nombre doimé par M. Quincke. De même que dans le cas précédent, la formule P = LF„cos&j^ donne une valeur (130,85) assez rapprochée du résultat de l'observation (135,375), et cela malgré rinlluence perturbatrice de la gaine liquide adhérente au tube. C'est cet accord, purement accidentel, du reste, comme nous le verrons plus loin, qui a déterminé Laplace d'abord, ensuite Poisson et M. Bertrand à regarder la valeur P = LF^ cos oj^, comme tout à lait générale. En réalité, les expériences de Gay-Lussac ne peuvent décider la question, attendu que les valeurs parliculières de F,^, F. el de F.^;3 y sont (elles que les deux formules fournissent pres(|ue le même degré d'approxi- mation. § 27. En 1801, iM. Bède (*) a voulu vérifier si réellement le poids total de deux liquides soulevés dans un tube capillaire est le même (pie si ce tube ne renfermait que le liquide inférieur; mais l'auteur reconnaît lui-même (pie ses résultats sont absolument contraires à la formule théori(|ue qu'il voulait soumettre à l'épreuve de l'expérience; il ajoute que l'équilibre de deux {*) Recherches siti- la capillarilé, |i. 187. .l^ SUK LE PROBLEME DES LIQUIDES SUPERPOSES liquides ainsi superposés est un phénomène très-complexe, de sorte que l'expression analytique de la loi de ce phénomène doit elle-même changer avec la nature des liquides mis en présence. Toutefois ses résultats acquièrent plus de valeur si Ton y applique Téquation [S]: je ne citerai ici que les expériences qu'a laites M. Bède avec Tacidc sulfurique et le naphte; il a trouvé que, dans ce cas, le poids est à fort peu près le même que si le liquide supérieur (le naphte) était seul dans le tube; or, c'est précisément ce (ju'indique la formule [2], lorsqu'on y considère F^j comme sensiblement nulle; celte hypothèse me semble d'autant plus permise que les huiles essentielles formant le naphte sont plus ou moins attaquées par l'acide sulfu- rique et qu'ainsi la tension de la surface commune peut être très-faible, sinon tout à fait nulle. § 28. Voyons actuellement comment la théorie précédente peut s'appli- ([uer aux nombreuses et importantes expériences qu'a faites M. Quincke (*) pour mesurer la tension superficielle à la surface commune de deux liquides superposés dans un tube ca|)illaire; « bien que le procédé des liquides superposés ne soit pas à recommander, » dit l'habile physicien allemand, « il présente toutefois le double avantage d'exiger seulement de faibles quan- tités de liquides, et de faire voir immédiatement que l'équilibre de la colonne totale ne dépend que de la tension du liquide supérieur et de celle de la surface commune aux deux liquides, contrairement au résultat de Poisson , d'après lequel le poids total soulevé ou déprimé dépend uniquement de la tension du liquide inférieur. » Mais nous avons vu (§ 18) que Poisson donne aussi bien l'ime des valeurs de P que l'autre, et que, de celte façon, l'erreur qu'on peut relever dans sa théorie consiste en ce qu'il a cru pouvoir se servir indifféremment de ces deux valeurs, en s'attachant de préférence à l'expres- sion la plus simple de P. La manière d'opérer de M. Quincke est fort ingénieuse; le tube capillaire soumis à l'expérience est ouvert aux deux extrémités; après l'avoir nettoyé (*) Ucber Capillanldtserscheinungen an der gemeinschaftlicheu Oherflàche ziccier Fiussig- keiten (Ann. dic Pogg., vol. CXXXIX, p. I; voir p. 45). DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 53 avec le plus grand soin, on y fait s'élever une colonne du liquide supérieur à une hauteur un peu plus grande que celle qu'on doit avoir en définitive ; alors rexlrémilé supérieure est fermée à la lampe, et le tube est glissé à travers deux anneaux de caoutchouc et fixé ainsi sur une bande de verre à glace bien lavée et portant une échelle divisée en uiillimètres. Alors on coupe l'extrémité inférieure du tube, de manière que l'orifice coïncide avec le zéro de l'échelle et que, de cette manière, on puisse déjà connaître la bailleur de la colonne liquide supérieure avant de plonger le tube dans le second liquide. Cela étant, on descend l'extrémité inférieure du tube collé contre la plaque, dans le liquide inférieur sans (pie les anneaux de caoutchouc viennent tou- cher le liquide, et l'on brise la pointe supérieure du tube; aussitôt la colonne liquide monte, suivie d'une colonne du liquide inférieur, et, à l'aide d'une lunette, on peut mesurer les hauteurs des deux liquides dans le tube. Après l'expérience, on coupe celui-ci au point où se trouvait le ménisque supérieur, pour prendre aisément la mesure du diamètre intérieur. 31. Quincke n'a pas jugé convenable de mesurer aussi le diamètre intérieur au point où s'était arrêté le ménis(|ue commun aux deux liquides, parce que, dit-il, il faut attribuer une influence beaucoup plus grande à des sources d'erreurs autres que les différences de diamètre intérieur, parliculièrement aux variations de l'angle de raccordement de la surface commune. L'auteur admet que, en général, cet angle est différent de 0° ou de 180»; il déduit alors de chaque expérience la valeur de Fj,3 cos w^^, en appliquant l'équation [2], puis il déduit w^j à l'aide de la valeur numérique de Fa;i fournie par le procédé des gouttes liquides plongées dans un autre liquide, procédé plus exact cpie celui des liquides superposés dans un tube capillaire. Mais les valeurs de l'angle u^;^ qu'il détermine ainsi sont très-peu concordantes, ce qu'il attribue à ce que les liquides se mélangent avec le temps, et à ce que, de plus, le frottement rend toujours trop faible la hauteur à laquelle s'élève le liquide inférieur. M. Quincke ne dit pas si les parois du tube étaient mouillées de liquide dans toute leur longueur, avant qu'il fût plongé dans le liquide qui devait y monter à la suite du premier; or, on sait qu'il peut y avoir de notables différences dans les hauteurs capillaires suivant que la paroi intérieure a été plus ou moins parfaitement mouillée. Tome XLI. S U SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS § 29. Je vais acluellemenl faire usage des éléments fournis par Panteur pour voir jusqu'à quel point ils vérifient nos deux formules dans chaque cas particulier; parmi ses nombreuses séries d'expériences, j'en choisirai deux qui me semblent caractéristiques et bien propres au bul que j'ai en vue; ce sont celles qui se rapportent à l'eau et au sulfure de carbone, d'une part, et, d'autre part, à l'eau et à l'essence de térébenthine. En effet, la somme des tensions du sulfure de carbone et de la surface commune à ce liquide et à l'eau diffère peu de la tension de l'eau seule, tandis que cette dernière tension dépasse considérablement la somme de celles de l'essence de térébenthine et de la surface de séparation de cette essence et de l'eau. Il suit de là que, pour les deux premiers liquides, les deux formules fourniront à peu près les mômes résultais numériques, et qu'ainsi on ne pourra décider entre elles, pas plus que ne l'ont permis les expériences de Gay-Lussac; au contraire, pour les deux autres liquides, ces formules donneront des nombres très-différents, et leur comparaison avec les valeurs observées de P nous mettra à même de choisir l'une d'elles à l'exclusion de l'autre. Dans l'incertitude où nous sommes sur l'épaisseur de la couche liquide adhérente à la paroi, et, par conséquent, sur la valeur de l'angle de raccorde- ment de la surface commune avec la gaîne liquide le long de laquelle elle doit se mouvoir, je donnerai les nombres qu'on obtient en supposant, pour la formule [2] : 1° que la surface commune se raccorde avec la gaîne sous un angle nul ou de 180°, suivant que cette surface est concave ou convexe vers le haut; 2" que le terme F^^ cos w^^ ait la moyenne des valeurs trou- vées par M. Quincke dans chaque série d'expériences faites dans des condi- tions identiques. Quant à l'angle de raccordement d'un liquide considéré seul, j'admettrai que le tube ait toujours été préalablement mouillé, et qu'ainsi cet angle soit nul. Voici maintenant les tableaux qui donnent les résultats que j'ai déduits des expériences de M. Quincke, successivement pour les poids observés, et pour les trois formules théoriques P = L(Fj3 ± F^^j), P == L(F;3 ± F^gcosw^^) et P = LFj. cosoj., dans le cas du sulfure de carbone et de l'eau; je conserve d'ailleurs pour ces différentes tensions les valeurs employées par l'auteur lui- même. DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 5S SULFURE DE CARBONE EN UAS ; EAU DISTILLEE EN HAUT F« = 3,325 i t'j.Q = 4,256; F,3 = 7,235. POIDS (S a es DIAMÈTRE DU TUBE- Q iléduit de la formule diiduil de la formule déduit de la Torniule de la colonne soulevée. P = L(F^-F^_3). P = LFa. P=L(F^3-F.-, 3COSUJ.-J). mm nigr. mgr. mgr- rogr. 1 0,093 1,07 0,87 0,97 1,26 2 0,239 3,31 2 42 2,70 3,52 5 0,268 2,92 2,51 2,80 3,06 4 0,276 5,17 2,58 2,88 3,25 5 0,306 4,15 2,S6 3,19 4,18 G 0,316 0,07 2,96 3,30 4,32 EAU DISTILLÉE EN BAS; SULFURE DE CARBONE EN HAUT. Fa =7,235; Fj[3 = 4,256; F/3 .= 3,3-25. u e: a DIAMÈTRE DU TUBE. POIDS déduit de la formule déduit de la formule déduit de la formule 0 de la coliinne soulevée. P = L(F,3 + Fa,3)- P = LFa. P = L(F,3+Fj.,îcosw ,3). mm. mgr uigr. mgr. mgr. \ 0,247 5,91 5,88 5,61 5,47 2 0,323 7,58 7,75 7,38 7,23 3 0,325 7,35 7,73 7,38 7,25 ' 0,433 8,05 10,35 9,88 9,67 1 Ces tableaux monlrent parfailemciU qu'il y a une tendance bien réelle à l'accord entre les résultais de Tobservalion et ceux que fournissent les for- mules P = LF^ cos co^ et P = L j F3 ± F^^ j; en effet, sur dix expériences, il y en a six qui donnent des nombres presque concordants; sans doute 36 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS l'accord n'esl pas tout à fait salisfaisanl, mais quand on réfléoliil aux nom- breuses causes d'erreur, parmi lesquelles je signalerai l'épaisseur inconnue de la couche li(|uidc adhérente à la paroi, on ne pourra guère être surjdis de trouver des écarts notables entre l'expérience et la théorie. Quant à la faible divergence entre les nombres déduits des deux formules ci-dessus, elle lient uniquement, comme je l'ai annoncé, aux valeurs particulières des tensions du sulfure de carbone, de l'eau distillée et de la surface de séparation. On comprend, du reste, que, en ce qui concerne la formule P = L|F«±Fj,;3C0Smj:.3|, elle est mieux d'accord avec l'expérience que les deux autres, lorsque le ménisque de séparation est convexe, parce que, comme le dit M. Quincke lui- même, le frottement empêche la colonne inférieure de s'élever assez haut. Aussi ferai-je abstraction de celle formule dans la suite. § 30. Nous allons voir maintenant que, pour deux licpiides dont les ten- sions diffèrent beaucoup entre elles, ainsi (|ue de la tension à la surface com- mune, il faudra nécessairement faire un choix entre les deux formules P = LF^ cosca^ et P = L j Ffj ± F^s |, à cause de l'extrême divergence des nombres qu'on en déduit. ESSENCE DE TÉKÉBENTUINE EN HAUT; EAU DISTILLÉE EIV BAS. Fa = 7,25, Fj,|3=t,n-; F,5=2,76. U3 a a es o 'a DIAMÈTRE DU Tl'BE. POIDS Je la colonne soulevée. déduit de la formule l' = L(F,î + Fa,3). déduK de la forniulc p = LFa. ni m mgr. mgr. mgr. i 0,333 Ô,G2 i,U 7,G0 2 0,400 4,29 4,94 9,08 3 0,493 5,G2 6,12 11,23 DANS UN TLBE CAPILLAIRE. 37 ESSENCi; DE TÉRÉBENTHINE EN BAS; EAU DISTILLÉE EN IIAUT. Fj;=2,76; Fj,5 = 1,177 ; F3 = 7,23. fa 1 DIAMÈTKE DU TUBE. POIDS obserré. calculé P = L(F,3-Fj,?). calculé P = LFa. lUIU. mgr. mgr. utgr. 1 0,ÔÔ9 5,09 S,20 2,18 2 0,bG8 10,22 11,14 5,52 3 0,077 12,86 1 2,84 6,36 4 0,74i 14,12 14,16 7,02 Nous voyons immédiatement, d'après les tableaux ci-dessus, que la for- mule P = LF, coiuluil h des résultats totalement différenis des nombres observés, et que les écarts considérables sont toujours de même sens pour les expériences faites avec les mêmes li(|uides dans les mêmes conditions; l'équation P =-■ L(F3 ± Fj.,) fournit, au contraire, des nombres assez rap- procbés de ceux de l'observation, pour (|u'on |)uisse les regarder comme confirmant complètement la théorie. Je pourrais, au besoin, multiplier les exem|)les, en recourant à d'autres séries d'expériences analogues faites par M. Quincke; cba(|ue fois la dernière équation donnerait des nombres bien plus satisfaisants que la première, et les écarts relatifs à la formule P = L(F ± F^^) s'expliqueraient tout naturellement par les causes d'erreur inévitables dans des expériences aussi délicates. Je conclus de là que l'assertion que j'ai avancée au § 12, et d'après laquelle il faut exclure la formule P = LF^, lorsque, comme dans les expériences ci-dessus, il y a des couches liquides adhérentes à la paroi, se trouve con- firmée de la manière la plus nette et la plus décisive. Une conséquence à déduire des tableaux précédents, c'est que, ainsi que l'avait déjà observé Young, le poids soulevé peut diminuer notablement, lorsqu'on superpose une petite colonne d'un liquide à faible tension, comme l'huile d'olive ou l'alcool, à une colonne capillaire d'eau distillée; inverse- 38 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS ment, le poids dont il s'agit peut s'accroître lorsque Ton verse une colonne d'eau distillée au-dessus d'une colonne capillaire d'un liquide à faible tension, tel (|ue l'essence de térébenthine; mais, je l'ai démontré plus haut (§ 17), ces faits, dont le premier était opposé par le physicien anglais à la théorie de Laplace, n'infirme en rien celte dernière en général, mais seulement l'une des formules que ce géomètre a données, et qui, vraie en théorie, suppose des conditions irréalisables en pratique. § 31. Actuellement, je vais rapporter deux séries d'expériences faites par l'éminent physicien allemand avec des tubes verticaux dont la partie infé- rieure plonge dans un liquide a, et dont le reste est entouré complètement d'un liquide /3, de manière que la colonne liquide intérieure n'ait plus de ménisque libre; nous avons vu (§ 9) que, dans ce cas, le poids P, du liquide soulevé, poids équivalent à la différence entre les poids de la colonne du liquide a et d'une égale colonne du liquide /5, peut s'exprimer de deux manières différentes, savoir : P, = L F^^ COS a)a,9 P, = L j Fa COS «a — F/3 COS w,3 j . Examinons jusqu'à quel point ces deux formules sont conformes aux résul- tats de l'observation; je choisirai encore le sulfure de carbone et Teau distillée d'une part, et, d'autre part, l'eau distillée et l'essence de térébenthine; les motifs qui m'ont guidé sont les mêmes que ceux que j'ai exposés au § "29. SULFUnE DE CAKBONE ET EAU DISTILLÉE. Fj3=7,23; Fj.,S = 4,256; Kj./3 = 180o; F j; cos Kj; = 2,78 . C a: p "a o DIAMKTlîE DU TUBE. POIDS déprimé. calculé d'après P = LFa3. calcul*- d'après P = L(F^ — Fj-cosui). 1 2 3 mm. 0,888 0,964 2,632 mgr. H,Ô3 13,04 37,08 mgr. 11,86 12,88 53,45 mgr. 13,46 15,78 57,25 DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 39 EAU DISTILLEE ET ESSENCE DE TEREBENTHINE. Fit = 7,23; Fa:;3= 1,117; ««^3 = 0; F|j = 2,76. u ce a ce 0 'a OIAMKTRE DU TUBE. POIDS calculé. calculé 0 K soulevé. P = LFjt,3. P = L(Fa-F,3). mm. mgr. mer. mgr. 1 0,500 1,28 1,87 7,10 2 0,557 1,96 2,06 7,81 3 0,813 3,22 .3,00 11,41 Les résultats précédenls montrent nettement que, pour le sulfure de car- bone et Peau distillée, on peut se servir presque indifféremment de Tune ou de l'autre des deux formules; mais, comme je l'ai déjà dit plus haut, cela n'est dû qu'aux valeurs particulières des tensions de ces li(|uides et de leur surface de séparation. Au contraire, dans le cas de l'eau distillée et de l'es- sence de térébenthine, la seule formule applicable est P = LF^3 coS(a^;3, comme l'avait prouvé M. Quincke. Afin de confirmer celle déduction^ je vais rapporter une expérience faite avec l'eau distillée et l'alcool, liquides pour lesquels la tension F^^ peut être regardée commesensiblement nulle; il s'ensuit que si la formule P=LF^3COS&j^3 donne la vraie valeur du jioids soulevé, ce dernier devra élre nul (voir § 13), contrairement au résultat fourni par l'équation P = L(F^ — Fj). Or, c'est ce que je vérifie de la manière suivante : je plonge un tube capillaire ayant 3 millimètres de diamètre intérieur, et préalablement mouillé, dans une éprouvette contenant de l'eau distillée jusqu'à 2 centimètres environ du bord supérieur; j'enfonce ce tube de telle sorte que l'extrémité libre soit très- voisine du ménisque terminant la colonne soulevée, et je maintiens l'aitpareil dans celte position. Je verse alors avec précaution de l'alcool au-dessus du niveau du liquide extérieur, en me servant d'une pipette dont la pointe est appuyée contre la paroi de l'éprouvette; or, au moment où l'alcool dépasse l'extrémité du tube, la colonne soulevée s'abaisse subitement, et grâce à la 40 SUR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS réflexion de la lumière sur la couche de séparation des deux liquides, je puis constater que le niveau de l'eau est alors le même à Tintérieur et à Pexlé- rieur du tube, et qu'ainsi il n'y a plus aucune élévation due à la capillarité. Si j'ai employé un tube assez peu capillaire, c'est que, avec un tube étroit, la diffusion de l'alcool avec l'eau est plus prompte et empêche alors de suivre la marche du phénomène. Toutefois, pour montrer qu'il n'y a pas non plus dans ce cas des forces capillaires appréciables, j'ai fait l'expérience d'une façon un peu différente, en me servant celte fois d'un tube d'environ 1 «lil- limèlre de diamètre intérieur. Je verse dans l'éprouvctle une colonne d'eau distillée de 6 à 7 centimètres de hauteur; puis une colonne d'alcool de 5 centimètres; je fais cette dernière opération avec assez de précaution pour que la surface de séparation des liquides soit très-visible; cela étant, je fais descendre graduellement dans l'alcool le tube capillaire, dont la longueur ne dépasse pas 4- centimètres, et qui est guidé dans ses mouvements par un système en fil métallique; j'arrête le tube à l'instant où son extrémité infé- rieure touche la surface de contact de l'eau et de l'alcool, surface qui reste bien visible à l'intérieur du tube. J'ai constaté qu'il n'y avait pas non plus alors de mouvement ascensionnel de l'eau. § 32. Dans toutes les expériences précédentes, on a remarqué, sans doute, (|ue la surface commune devait se déplacer plus ou moins notablement avant d'atteindre sa position d'équilibre; il s'ensuit qu'il devait se former toujours des gaines liquides adhérentes à la paroi, et qu'ainsi l'action de celte der- nière sur les portions des deux liquides voisines de leur surface de séparation ne pouvait se manifester librement; dans les cas oii l'extrémité supérieure du tube était exposée à l'air, nous devions donc nous attendre à ne voir s'ap- pliquer aux faits que la formule où entrent les tensions des ménisques con- caves ou convexes foi'més dans le tube, à l'exclusion, sauf dans des conditions spéciales, de celle qui fait dépendre \e poids soulevé ou déprimé du liquide inférieur seulement. A cet égard, nous avons cilé des vérifications réellement frappantes. Mais je me suis demandé si, en diminuant autant que possible le poids du liquide supérieur, et par conséquent, le déplacement du ménisque de séparation, on n'aurait pu maintenir l'équilibre de la colonne malgré la DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 41 présence de la pelile quantilé du liquide supérieur et montrer que, dans ces nouvelles conditions, la seconde formule est aussi bien applicable que la première. Atin de décider la chose, j'ai fait quelques essais, non plus avec des tubes capillaires, pour lesquels Texpérience serait difïicile, mais avec des plaques solides; j'ai choisi des lames de mica, parce qu'elles sont mouillées un peu moins parfaitement par l'eau distillée que les plaques de verre et que, pour celle raison, je pouvais espérer d'obtenir une ligne de raccordement plus nettement accusée. Voici comment j'ai opéré : après avoir soigneusement nelloyé une lame rectangulaire de mica d'une fraction de millimèlre d'épais- seur (environ O'""',2o) et dont les grands côtés avaient 100""",25 de lon- gueur, je l'ai attachée à la partie inférieure du support de la lunette d'un cathétométre, de telle sorte que la lame fût dans un plan vertical, et que le grand côté inférieur fût parfaitement horizontal. J'ai amené au-dessous de ce dernier une capsule en verre remplie d'eau distillée, et placée sur l'un des plateaux d'une balance; l'autre plateau portait des poids qui produisaient l'équilibre du système. J'obtenais aisément l'horizontalité du côté inférieur de la lame de mica à l'aide de son image réfléchie dans l'eau. Cela étant, j'attendais que les plateaux de la balance fussent immobiles, et j'abaissais lentement le support de la lunette de manière à rapprocher la lame du niveau du liquide; en opérant avec beaucoup de précaution, je parvenais à obtenir le contact de l'eau avec le côté inférieur de cette lame à la fois en tous les points de sa longueur; au moment même du contact, je cessais d'abaisser le support de la lunette; aussitôt le liquide s'élevait vivement sur une portion de chaque face de la lame, et l'équilibre était rompu, grâce à la résultante dirigée de bas en haut, des tensions des petites masses concaves soulevées. Je rétablissais ensuite l'équilibre en versant par quantités de plus en plus petites, du sable sec sur le plateau portant la capsule; après quelques minutes, les couches liquides adhérentes aux deux côtés de la lame au-dessus des petites masses concaves étaient descendues, et les lignes de raccordement étaient bien nettes; ces lignes me paraissaient d'ailleurs droites et horizon- tales, et l'angle de raccordement me semblait partout très-petit, sinon tout à Tome XLL 6 iâ SLR LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS lait nul. Le poids du sable sec versé sur le plateau était de l/i-GO milligrammes. Dans ces conditions, je déposais une très-peiile gouttelette d'essence de téré- benthine attachée à la pointe d'une aiguille sur la surface de l'eau distillée à une dislance de deux ou trois centimètres de la lame; à l'instant même où celte gouttelette s'était étalée de toutes parts, l'équilibre était rompu, et le liquide se détachait de la lame de mica. La raison de ce phénomène réside, selon moi, dans le fait que, lors même que la présence de l'essence de térébenthine ne troublerait pas l'équilibre des couches li(|uides adhérentes à la paroi, il n'en est de même, du reste, des masses li(|uidcs soulevées : car en chaque point de la surface primitive de l'eau distillée, la tension F^ se trouve remplacée par la somme F;^ + F^^ des tensions de l'essence de térébenihineel de la surface commune, somme nota- blement moindre que F^.. On comprend, d'après cela, que si, par une cause quelconque, le mouvement de descente de ces masses a une fois commencé, il continuera sans que les couches adhérentes à la lame glissent le long de celle dernière. Ainsi se trouvent réalisées les circonstances que j'avais prévues dans le § 12 à l'égard du cas de deux liquides superposés. J'ai l'épété la même expérience avec l'huile d'olive, l'huile de pétrole, l'alcool, l'élher, et toujours avec le même résultai. Je conclus de là que la for- mule P = LF^. cosw^. n'a aucun intérêt au |)oint de vue expérimental, puisque l'on ne parvient pas à la vérifier même en s'entourant des précautions les plus délicates, et que, comme l'avail du reste formellement annoncé lAI . Quincke, il faut toujours recourir à la formule P = L jF^. cosw^ + F^,3 cosw^s!. Après les expériences si concluantes du physicien allemand, il m'a paru inutile de déterminer les valeurs numériques du poids soulevé pour diffé- rents li(|uides dans le cas particulier des lames solides; je dirai seulement que, à l'égard de l'eau et de l'essence de lérébenihine, j'ai vérifié la formule P = L |F^ -j- Fa;3J de la manière suivante. Je fais les mêmes opérations pré- liminaires que plus haut, mais, immédiatement avant le dépôt de la goutte- lette, j'empêche les mouvements des deux plateaux de la balance, puis je fais en sorte que celui qui porte la capsule ait seulement un excès de poids de 1005 milligrammes, valeur équivalente à P = L(F^ -f F^^) dans le cas par- DANS UN TUBE CAPILLAIRE. 43 ticulier dont il s'agit : en effet, le contour L vaut 201 millinièlres, et, ainsi (|ue je l'ai montré dans un autre travail (*), Peau sur laquelle s'est étalée une première lame d'essence de térébenthine, trop mince pour donner par- tout la teinte blanche du premier ordre (comme dans notre expérience), a une tension F^ + F^s très-rapprochée de 5; il en résulte donc que P = 201 X S = 1005 milligrammes. J'opère ensuite le contact de la gouttelette d'essence avec l'eau, et j'abandonne les plateaux de la balance à eux-mêmes. J'ai constaté alors que le plateau portant la capsule tendait, à la vérité, à se soulever, mais qu'il sufllsait, pour rétablir l'écpiilibre, d'ajouter 40 milligrammes à l'excès de poids primitif. Or, c'est là une vérification qui me parait d'autant plus satisfaisante que l'on ne peut connaître exactement d'avance la valeur F|g + F^,3, (juand les quantités d'essence de térébenthine employées sont aussi minimes. § 33. En résumé, je crois avoir démontré dans ce Mémoire que : 1° L'existence delà tension, soit à la surface libre d'un liquide, soit à la surface de contact de deux liquides, tension (jue l'on déduit de chacune des trois théories de Laplace, de Poisson et de Gauss, constitue entre celles-ci un lien qui sert à la détermination précise des constantes introduites dans les formules. 2° La force contractile ou extensive de la surface de contact d'un solide et d'un liquide, force que j'avais déjà déduite de la théorie de Gauss, découle également de celles de Laplace et de Poisson. 3° Dans des conditions identiques, les trois méthodes conduisent aux mêmes valeurs théoriques du poids d'une colonne soulevée ou déprimée dans un tube capillaire plongé dans un liquide et contenant un ou plusieurs liquides superposés. (*) Sur la tension superficielle des liquides, considérée au point de inie de certains mouve- ments observés à leur surface. Premier Mémoire, § 43 (Mém. cour, et Mém. des sav. étiiangeks uE l'Acad. nov. DE Belgique, t. XXXIV). U SUK LE PROBLÈME DES LIQUIDES SUPERPOSÉS, etc. 4" Enlin, si certaines de ces valeurs ne peuvent pas être vérifiées par Texpérience, ce désaccord n'est qu'apparent, puisque, dans ces cas, on sup- pose impiicitenienl en théorie des conditions irréalisables en pratique; à ce titre, les résultats dont il s'agit restent parfaitement exacts avec les restric- tions spéciales qu'ils présupposent, mais doivent être rejelés du moment où il s'agit de les vérifier expérimentalement. SUR LA STRUCTURE ET LA COMPOSITION MINÉUALOGIQUE DU COTICULE ET SUIl SES RAPPORTS AVEC lE PllYLLADE OLIGISTIFÈRE, Par a, renard, S. J.. CUNSEBViTEUR AU HUSKB RUÏiL d'uISTOIBE riATUBELLE DE BELGIQUE. (Présente à !a classe des sciences dans la séance du 21 octobre 1876.) Tome XLI. SUR LA STRUCTURE ET LA COMPOSITION MINfiRALOGIQUE DU COTICULE. L'élude lilhologique des roches qui cousliluenl les terrains les plus anciens de la I}elii;i(|ue, en laisanl connaître avec plus d'exaclilude leur coniposilion minéralogique el les dilTérenles parlicularilés de leur struclure, nous niel sur la voie pour lever quelques-uns des doutes qui régnent encore sur leur mode de formation. Outre ces résultats d'un ordre général intéressant sur- tout les savants, qui s'occupent de l'étude de la pétrographie et des condi- tions physiques qui présidèrent à la formation des roches sédimentaires les plus anciennes, les travaux lilhologiques sur nos diverses variétés de phyl- lades et de schistes présentent au géologue belge un intérêt tout spécial , car ils permettront peul-éire d'éclaircir quelques points de stratigraphie aujourd'hui contestés. En effet, à l'aide des nouvelles méthodes introduites en pétrographie, on peut espérer qu'il sera possible de justifier ou de rejeter les analogies lithologiques que, dans certains cas, on a invoquées à l'appui des interprétations stratigraphiques. C'est dans ce but que nous avons entre- pris nos recherches sur les phyllades ardennais et sur les roches comprises dans les limites des zones métamorphiques de Dumont. — Toutefois l'étude de la structure el de la composition des roches ardennaises présentent des 4 Sim LA STRUCÏUHE (lillioullés d'un ordre spécial qu'on ne doit point perdre de vue : les élé- nienls conslilulifs de ces masses cristallines descendent à des dimensions excessivement petites, et par conséquent ne présentent guère de caractères crislallographiques nettement saisissables, même à l'aide des plus puis- sants microscopes; ordinairement les éléments sont mal individualisés et leur forme cristalline irrégulièrement développée; la compénétralion d'un grand nombre de substances minérales de composition chimique très-variée et qu'il est impossible d'isoler mécaniquement, ne permet pas à l'analyse cliimique de se prononcer avec certitude. Les longues périodes géologiques qui se sont écoulées depuis la formation de ces roches paléozoïques ont permis à la décomposilion de s'attaquer à la plupart des minéraux qui les constituaient primitivement; à ces altérations viennent s'ajouter les modifi- cations profondes que leur fit subir dans certains cas le métamorphisme régional. Ajoutons que l'analyse microscopique à la(|uclle on est redevable de tant de lumières jetées sur la structure intime et la composition des roches massives, semble impuissante jusqu'à ce moment à déterminer d'une manière définitive quelques minéraux dont la présence au sein des schistes cristallins est un fait constant. La constance même de ces petits éléments caractéris- tiques des phyllades et des schistes, que nous retrouvons invariablement dans les phyllades de l'Ârdenne française et du terrain dévonien et même jusque dans les ardoises huroniennes, vient pour sa part compli(|uer le pro- blème; car elle montre les analogies minéralogiques les plus profondes entre des roches d'âges géologiques très-diiïérents. On ne s'élonnera donc pas si à raison des difficultés que nous venons de rappeler, nous nous bornons aujourd'hui à ne donner que la description lilhologique du coticule, et les rapports qui le rattachent au phyllade oligis- lifère. La certitude des résultats auxquels nous sommes arrivés, ainsi que l'intérêt et la nouveauté des faits que nous signalons et qui ont vivement frappé les savants auxquels nous avons communiqué les conclusions de nos recherches, nous engagent à présenter à l'Académie l'ensemble de nos observations sur des roches belges qui ne manquent pas de célébrité et dont les caractères liihologiques sont de tout point exceptionnels. ET L\ COMPOSITION MINÉRALOGIQUE DU COTICULE. 5 Rappelons succiiiclenient , d'après Diimonl, la position géologique des roches que nous nous proposons de décrire. Elles se renconlrenl dans la partie supérieure du système salmien. On sait que ce système au N.-O. du massif revinien de Slavelol est conslilué de quarizophyllade violet et de phyllade de même couleur dont quelques-uns renferment des veines de coli- cule; auS. et au S.-E. il est formé de quarizophyllade violet zouaire et de phyl- lade violetsimple oligislifère eloUrélilifère renfermanldu colicuIe,de phyllade oirélilifèregris hleuàlre et de (|uarlzophy!lade zonaire de même couleur '. Dès les déhuls de la géologie Tattenlion des savants fui attirée par les roches des environs de Viel-Salm, et nous croyons devoir, en commençant notre travail, rappeler Tapprécialion qu'ont portée sur elles les hommes illustres qui conlrihuèrent le plus à fonder et à développer les éludes géolo- giques dans notre pairie et dans les pays voisins. En 1808 d'Omalius d'Halloy, dans son 3Iémoire sur le nord de la France -, fait connaître aux géologues ses observations sur la pierre à rasoir de Salm- Chàlcau. Dans sa description nette et précise, on reconnaît les Irails fonda- mentaux qui caractérisent le colicule. Il fait remarquer dès lors (|ue cette roche ne constitue pas des filons venus après coup remplir les fissures des pli}llatles adjacents. Ces veines de pierre à rasoir sont pour lui une partie intégrante des couches d'ardoise; elles ne diffèrent des phyilades que par la couleur. Il remarque qu'il n'y pas de joints entre les bandes jaunes et bleues, le tissu et la direction des lames restant toujours les mêmes. « Quelle que puisse être, ajoule-t-il, la ténuité des lames, une fente com- » mencée dans la partie bleue se propagera dans la partie jaune et récipro- » quement. » Celte im|)orlanle observation (jue le changement de couleur n'influe pas sur la direction du clivage est l'un des points sur lesquels nous aurons à revenir. Pour d'Omalius donc le colicule n'est qu'une « modifica- » lion de l'ardoise », il admet le même mode de formation pour ces deux roches; la seule dilTérence porte sur leur composition minéralogique acciden- telle et sur leur structure. ' M. A. DuMONT, Mhnoire sur les lerraixs ardennais et rhénan. (I\fKMorRRs nr i/Acad. rovai.e DE Belgique, 18i7, t. XX, pj). 120 et siii\.) '^ D'Omalius d'Halloy, Journal des Miner., ii" tiô, p. 35C. 6 8UK LA STRUCTURE En 4823 deux géologues allemands qui devaient acquérir plus lard une grande céiéhrilé, IM.M. von Oyeidiausen el von Dechen, vinrent éludier à Salni-Chàleau les roches décrites par d'Omalius, et dans une lettre ' datée de Mons, von Oyeiihauscn écrit à Leonhard que de tous les phénomènes géologi(|ues, celui (pii Ta le plus vivcmcnl intéressé dans notre pays, c'est le coticule de Viel-Salm. 1! admet juscprà un certain point les idées de d'Omalius (|ue nous venons d'exposer el les complète par quelques détails minéralogi(pies et stratigraphi(|ues. Il observe en particulier comment les veines de coticule ne s'entre-croisent jamais; elles conservent une épaisseur à peu près constante sur une assez grande étendue, et malgré les ondulations qu'elles présentent, on les voit rester |)arallèles. Pour d'Omalius, avons-nous dit, le coticule ne diffère des phyllades voisins que par la couleur; von Oyenhausen semble s'écarter de cette opinion; il n'est pas frappé comme le géologue belge de la prolongation du feuilletage du phyllade dans les veines de coticule; car, après avoir indiqué que la roche encaissante est très-feuil- letée, il ajoute que les bandes de coticule sont massives à grains très-serrés, el qu'elles sont de nature minéralogique entièrement différente des phyllades adjacents-. S'écartant donc sur ce point de l'o[)inion de d'Omalius, il est amené à considérer les veines de coticule comme des filons enchâssés dans le terrain sainn'en; toutefois, ce (pii l'empêche de les assimiler tout à fait aux filons, c'est (pi'alors même qu'il croit avoir observé que les veines jaunes traversent perpendiculairement les couches adjacentes, il n'aperçoit jamais de joint, jamais de salbande, mais bien souvent une transition insensible du coticule au phyllade. H conclut donc que, si les veines de pierre à rasoir n'ont pas les caractères des filons proprement dits, leur discordance avec la stratification de l'ardoise ne permet cependant pas de les assimiler à des couches régulièrement intersiratitiées. Tout sendde lui indiquer néanmoins que le coticule s'est formé en même temps que se formaient les ardoises. * Leoiihard's miiienilogisclws Tusclieiiliuch fi'ir 1824, I Ahlh., p. 22o. 2 Von Oyenliausen revient cepciulaal sur ce poinl lorsque, ti'aduisant îi peu près d Onialius, il dit: a Der Wctzschiefei' i-it bisweilen ilicliter uiul niulit so schiefrig wie tier blaue Dacliscliiefer; » (Icnuiiigcaclilct aber verlauft sicli tlie liliiilrige Sliiiclur der Dacliseliicfers iu cleiiWetzsiliiefcr » dergestalt, dass sicli erstercr iu IJIallcIien tlieilen lasst. die nni ciueni liiidc blau, aiu dein » andercn celb sind. » Luc. cil. ET LA COAIPOSITIO^ MINÉRALOGIQUE DU COÏICLLE. 7 De son côté von Declion n'esl pas moins frappé des fails qu'il observe à Salm-Châlcnu, el dans sa lettre à Noggerath * (jue nous avons citée en Iraitanl des porpliyroïdes de TArdcnne française, il dit ([u'il ne lui a jamais élé donné de voir des roches plus remar(iualjles. En étudiant les rapports slratigraphi- ques des veines de coticule avec les phyllades, il est conduit à admettre (pi 'elles forment des filons; mais d'un autre côté, il insiste plus que von Oyenliausen sur le fait si bien décrit par d'Omalius. que le feuilletage du phyllade se retrouve dans le coticule. Il donne la carie et décrit le gisement de la carrière du Trou du moulin devant Viel-Salm. Il ressort du texte el du diagramme que von Dechen n'admet pas la concordance du coticule et du |)liyllade. La disposition exceptionnelle de ces couches, telle qu'elle nous est décrite par les savants que nous venons de citer, suggère à Noggerath - la remarque que les faits relevés à Viel-Salm et en particulier ceux observés par von Dechen, montrent à l'évidence qu'on ne doit point admettre d'une manière absolue que la matière des filons a élé introduite après coup dans des fissures; le manque de salbande et le feuilletage, etc., sonl des preuves (pie le coti- cule n'esl pas une formation postérieure à celle du phyllade. Il cite à l'appui de cette opinion le passage de d'Omalius que nous avons rapporté loul à l'heure; mais il nous semble que Noggerath, dans la traduction du texte de d'Omalius, attribue au mot veine employé par le géologue belge un sens que le contexte ne comporte pas. Noggerath rend ce terme par gangarliy, tandis qu'il est loul naturel dans celle citation de ne donner au mol veine (|ue le sens si souvent usité en minéralogie ou dans l'exploitalion des mines; d'Omalius aura mis veine de coticule connue on dil veine de charbon. Le passage du géologue belge au(|uel il est fait allusion ici ne renferme d'ailleurs aucun détail straligraphique dont on pourrait déduire l'interprétation donnée par Noggerath. Le Mémoire d'André Dumont sur la province de Liège |)arul en 1832 •'. ' Noggcralii : Das Gebirge in lilielnland-WesIpliiden. ]imm , 1821. Eiiiiijc (ji'oijiwslisclœ Bi'obaclUunyen in den Ardennen angestelll , licsunders iibcr vin incrkwurdifjvs Wetzschiefcr vorkommen bci SalmChâUuu , ô"" vol., p. 184. ^ Das Gebirge in Rheinland , etc. >folc, p|). 188, 18'J. ' A.NunÉ DuMOM, Mémoire cour., de lu constitulion géologic/Ke de (a province de Liège. (MÉMoinES couii. UE l'Académie de Iîulxelles, 1832, 1. VllI, p. 20.) 8 SUR LA STRUCTURE Dans cet ouvrage le grand géologue belge est moins explicite sur les roches de Viel-Sahn (|iie les auteurs dont nous venons de rappeler les observations sur le colicule. On voit dans les passages relatifs à celle roche que Dumonl distinguait à cette époque deux modes de gisement pour la pierre à rasoir; il considérait (pielcpies veines comme des filons; pour d'autres, il les envisa- geait comme des couches. Ces premiers qu'il croyait les plus nombreux suivaient la division dont rinclinaison au nord fait avec des feuillets des angles de 60° à 90°. Dans ce Mémoire se trouve aussi la division des schistes et des ardoises de cette contrée, et Dumonl y établit que c'est son schiste ardoise rougeâlre [phyllade oUfjisiifère) qui renferme le coticule; il fait remarquer «pie la pierre à rasoir n'a pas encore été rencontrée dans le schiste diallogique (^phyllade oUrélitifère). Les Archives de Karsten et von Dechen de 1846 renferment un travail sur les phyllades et le coticule du terrain salmien. Ce mémoire dû au Herg- meister Haur ' de Dûren, est incontestablement l'un des plus importants que l'on ait publié sur cette contrée, et il contient en même temps des considé- rations théoriques de la plus grande portée. Dans celte belle étude sur le gisement du coticule et la stratigraphie de ce massif, Baur aborde et résout le problème que présente le feuilletage dont la cause était restée ignorée jus(pralors -. D'après ce savant, les veines de coticule sont toujours paral- ' Ardiiv fur Mineraloyie, etc. Von Karslen und von Dcclicn, Uber die Lagerunc) der Dach- schiefer, iiber Wc.lschiefcr und ûber die von der Schiclilung ahveichende Schiejerumj der Tlwnucliicfer in nurdicestlichcn Tlieile des Durener Bergamts - Uezirks von Baur, ISiCl; tome XX. ■^ En donnant l'hislorique des travaux sur les roclies qui sont l'objet de ce Mémoire, nous ne |)Ouvons passer sous silence la remarquable découverte à laquelle leur étude conduisit Baur, d'autant jjIus que dans des travaux récents on attiibue encore à Sharpe la priorité des vues théoriques développées dans le travail que nous analysons. (Cfr. David Forbes : On slra- lificalion, foliation; 1872.) Sharpe n'a publié ses lecherclies sur le feuilletage (]u'cn 18i7 {Quart. Jour, rjènl. Suc, 1847, tome III, page 74), et ses arguments sont tirés princi|)alemcnt de la déformation des fossiles. Avant le mémoire de Baur, ou connaissait depuis longtemps, comme on le voit dans nos citations de von Dcclien et von Oyenhausen, la distinclion à établir entre la stratification et la schistosilc. Sedgwick avait montré comment les feuillets se poursuivent malgré l'allure irrégulière des couches relevées et ployées et comment aussi les feuillets conservent sur de gi-andes étendues un parallélisme constant. Pour explifpier cette structure feuilletée, on avait eu recours à des actions cristallines polaires ou élcclri- Eï LA COMPOSITION Mii>ÉHAI.O(.iQlE DU COTICLLE. 9 lèlcs à la schislosilé clos couches encaissanles; elles en suivent loutcs les ondulalions. C'est Télude des gisements de Redit (|ui a fourni à ce géologue les arguments les plus convaincants en faveui' de celte interprétation. Il avoue qu'à Sari et à Salni-Cliàteau la question n'est pas aisée à résoudre; car les roches y étant moins à découvert cpi'à Kecht, la disposition des couches y est plus difficile à vérifier que dans le prolongement du lorrain salmien sur le territoire allemand. Dans son mémoire, il élalilit l'allure des couches et celle du feuillelage qui coupe hahituellemenl la stratihcation sous un angle Irès-aigu; il y montre que la direction des feuillets est constante non-seule- ment pour le terrain ardennais du massif de Stavelot, mais encore pour les roches schisteuses du dévonien. Il dislingue ces deux directions principales par leur allure régulière au milieu des joints qui sillonnent les roches et il ohserve que la stralificalion est marquée par des lignes ou zones ondulées suivant lesquelles le clivage est moins facile. Celui-ci s'effectue plus aisément suivant les feuillets, auxquels il reconnaît une conslance invariahle de direclion. Ce mémoire conlieni une description straligraphique détaillée des gisements du coticule et il ressort des faits nomhreux analysés ques et ces Iiypotlièscs élaioiil admises par les plus dinincnts géologues, jusqu'au moment où Baur montra, clans le mémoire que nous citons, que le clivage a pris naissance lors du contour- nement des couches et qu'il paraît résulter d'une pression, normalement à laquelle il s'c^t déve- loppé. (Cfr. Daubrée : Etudes sur le métamorphisme (Mémouies phésentés par divers savants A 1,'AcADÉMiE des SCIENCES, t. XVH, p. 40). Cc qui amcua Baur à cette interprétation, que les expériences de Sorby, de Daubrée et de Tyndall confirmèrent d'une manière si concluante, c'est rinler|)rélalion des norabreu.\ plissements qu'il observa dans le terrain ardoisier et scbisleux qu'il étudiait. Il fut conduit à conclure que tout ce massif fut soumis à une pression puissante qui, s'exerçant du S. au N., causa le rcploiemcnt des couches. Les masses soumises à l'action de cette poussée et ne pouvant céder davantage, éprouvèrent ce qu'il nomme une tension interne dont le résultat se traduisit par la formation des feuillets. Leur direction, d'après Baur, doit èlre perpendiculaire à la pression; et dans le massif la division ea feuillets est constamment dirigée de l'E. à l'O. En admettant la cause qu'il assigne à ce phénomène, on doit toutefois faire une réserve sur un point : Baur avance d'une manière générale que le feuilletage est toujours normal à la pression; il résulte toutefois de récentes recherches de M. Daubrée (pi'il n'en est point ainsi. Ce savant vient de démontrer par des expériences du plus haut intérêt qu'il peut se produire un feuilleté autrement que par une pression perpendiculaire; il en obtient un nettement caractérisé lères semblenl faire iléfaul à la géncralilé des granules que nous rapporlons au grenal il s'en trouve en assez grand nombre, surloul parmi les individus assez grands, chez lesquels on peul constater diuie manière évidente toutes les particularités caractéristiques qui paraissent manquer pour la grande masse des individus. Les grenats dont le diamètre est de 0""",10, et qui sont bien i-ares, montrent au microscope des contours plus ou moins irréguliers formés d'une zone prescpie incolore; au centre apparaît une substance légère- ment brunâtre ou violâtre. On remaripie quelquefois celle structure pour des grenats d'autre provenance, par exemple, d'après Rosenbusch ', pour les grenats d'Auerbach. Une nouvelle objection se présente ici. On se demande naturellement comment, en admettant que celte roche soit presque exclusivement composée de grenats, on puisse concilier ce fait avec la coloration jaunâtre qu'affecte toujours le coticule. Or c'est l'interprétation de cette teinte qui mène à la détermination de l'espèce de grenal représentée ici. D'après nous, la colora- tion de la roche s'explique si l'on rattache le grenal à la variété spessartine, détermination qu'un autre ordre de preuves viendra bientôt confirmer. En considérant la spessartine comme l'élément principal de la pierre à rasoir, on voit que la réunion d'une prodigieuse quantité de ces cristaux infi- niment petits doit produire une impression d'ensemble donnant la teinte jaune blanchâtre. La spessartine la plus pure se Irouve en petits cristaux jaunes transparents dans les granités de l'Ile d'Elbe, en très-pelils grains cristallins jaune-pâle dans le sable diamantifère de Diamantino au Brésil -,en cristaux et petites masses translucides jaunes à S'-31arcel. Dana cite le grenat manganésifère de Maine comme étant du plus beau jaune ^. Le granatfels des ' Phi/siographie der pelr. wicht. Miner. , p. 1 9. M . Rosenbuscli nous écrivit avoir trouvé dans Ii's scliistes à otlrélite des globules identiquement semblables à ceux du coticule, et nous avons de notre côté constaté leur présence dans un phyliade finement oltrélitifère de Salm- Cliâlcau. Ce savant, sans se prononcer sur la nature minéralogique de ces formes, nous com- muniquait encore que, dans certaines prc|)arations taillées dans les spilositcs prises au contact des dinbascs du Ilarz, il avait découvert les mêmes formes. A en juger par la description que .l.-A. l'iiiiips donne de quelques schistes du Cornouailles (Philosophical Mugaz., n. 271, p. 27), il se peut bien que les granules qu'il y trouva en grande abondance soient des grenats. 2 DesCi.oizeaux, Man. de min., t. I, 1862, p. 27G. ■" D.4NA, .1 syslem of mineralogy, p. 195. Tome XLI. 4 2(; SUH LA STUICTI liE pélrogrnphos allomaïuls esl presque enlièremenl composé de grenats bruns ou jaunes. Enlin on connaîl la variété de grenat jaune nommé lopazolilhe de Massa-Aipe en Piéniont. On comprend donc aisément comment Pagglomé- ration des petits grenats spessartine peut produire la teinte de la pierre à rasoir. Mais ce qui nous indique d'une manière plus certaine encore le grenat manganésil'ère, ce sont les résultats des recherches chimiques : ils nous donnent pour réchantillon analysé par M. von der Marck jusqu'à 21,71 p. "/«, et, pour celui analysé par M. Pulal, 17,54 p. "/o- Cette teneur élevée en myo ne surprendra pas, si Ton se rappelle que la spessartine de Naddam en Conneclicnt, an;ilysée par Kammelsherg, a donné 33 p. "/o de manganèse, et celle de Salm-(^liâlcau, analysée par M)l. de Koninck elDavreux, 37,80 p.°/o. Si nous calculons dans l'analyse du colicule par M. PufaI, le fer, la magnésie, la chaux et le proloxyde de manganèse comme hases du type R dans la spessartine, nous ol)tenons : AI.Oj SiO. 10,21 18,41. Il reste donc encore 4,53 ALOg et 17,61 SiO^ qui doivent se rapporter aux silicates alumineux que nous ferons bientôt connaître; et comme le rap- port de SiO^ aux bases esl trop considérable, on peut conclure à la présence de la silice libre sous forme de cpiartz, ce que nous avons d'ailleurs constaté. Quelques grains de coticule suflisent pour accuser nettement le manganèse par la réaction avec la perle de ])orax. SI est inutile de rappeler comment le manganèse imprègne toutes les roches de la régien salmienne, et à que! degré s'y sont développés les miné- raux manganésiféres tels que l'ottrélile, la dewalquite (ardennite de von Lasauix), etc. H n'est pas sans intérêt de remarquer que c'est dans le même terrain que3ll\i. de Koninck et Davreux découvrirent celte roche grenalifére où la spessartine s'est développée en cristaux d'une grande pureté, transpa- rents, jaune-rosé ou brun-pàlc d'environ un millimètre, (|uel(|uefois nette- ment cristallisés en rhombododécaèdres, et dont la composition se rapproche beaucoup plus de la variété type de spessartine que tous ceux dont les ana- lyses ont été publiées jusqu'à ce jour. ET LA COWPOSniON MINÉIIALOGIQUE DU COTICULE. 27 Les éc'lianlillons imprégnés d'hyclroxyde de manganèse cl dont nous avons parlé dans la descriplion macroscopi(|ue, se moiilrenl sous le microscope comme un agrégat de petits prismes et de cristaux de grenats avec la sub- stance micacée comme masse fondamentale. Les enduits de manganèse s'étalent à la surface des feuillets phylladeux qui revêtent alors une teinte jaunâtre, et les grenats recouverts de ces mêmes enduits apparaissent comme des globules brunâtres (fig. 2). Certains d'entre eux taillés sur les deux faces et permettant l'examen des propriétés opti(]ues, se montrent nettement monoréfringents. Nous pouvons donc avancer que ces fragments noirs et compactes sont du coticule composé pour la plus grande |)artie de spes- sarline. La tourmaline, souvent associée au grenat dans les mica-schistes, est un troisième élément du coticule, il est beaucoup moins répandu que ceux que nous venons de décrire '. L'examen des plaques minces de cette roche montre, avons-nous dit, deux es])èces de formes prismatiques nettement distinctes par leur dimensions, leur coloration et leur système cristallin. Les plus grands de ces microlilhos, qui sont de loin les moins nombreux, doivent à notre avis, être rapportés à la tourmaline. Voici les caractères microsco- piques sur lesquels nous établissons notre détermination (fig. 3, i, 5). Ces sections sont des formes cylindricpies allongées dont le grand axe peut avoir en moyenne 7 à 8 centièmes de millimètre, et la largeur 0,01"'"'; elles sont généralement terminées en haut par des faces se coupant sous un angle plus ou moins ouvert; le côté opposé est terminé par une droite; elles sont traversées par des fentes sensiblement paiallèles à cette droite. Leur teinte ne se dislingue point par une grande homogénéité; elle est vert-pâle ou bleu-grisàlre, souvent renforcée à l'une des extrémités du cristal. Ce minéral est biréfringent et assez fortement dichroscopique. F^es extrémités de ces prismes sont souvent ébréchées, et l'on peut découvrir la même chose aux fen- ' Ce minéi'iil n'avait pas encore été signalé en Belgique avant le travail que M. de la Vallée Poussin et moi finies sur les roches plutonicnnes de notre pa3's. Il a été découvert pour la première fuis dans un cristal de quartz de Quenast. Bientôt après, M. Gustave OewaNjuc trouva dans la même localité un groupe do cristaux de tourmaline. Depuis ce temps nous avons lelrouvé cette esjièce minérale dans plusieurs des iiliyllades ardcnnais dont nous nous proposons de faire bientôt la description litliologique. 28 SUR LA STKUCTUKE dillemenls parallèles au pinakoïde d'en bas. Il n'est pas rare de voir ces cris- laux disloqués, légèrement tordus, el les divers tronçons gisant à une petite distance les uns des autres. On découvre au sein de ces sections des enclaves noires et opaciues. Les détails de cette description peuvent s'appliquer à la tourmaline. Les recherches microscopiques de iM. Anger ' ont démontré la présence de cette espèce minérale dans un grand nombre de schistes crislallins, et nous retrouvons dans nos plaques minces la ressemblance la plus parfaite entre les minéraux qu'il envisage comme appartenant à la tourmaline el ceux (|ue nous sommes amené à rapporter à la même espèce minérale. Le Huor, dont M. von der Mark a constaté des traces dans cette roche, pourrait avoir son explication dans la présence de ces cristaux au sein du coticule. Dans l'important travail, que M. Roserd)usch vient de publier sur les schistes de Steiger [Die Sieiger-Schiefcr und ihre Confaczone an den Gra- nitilen von Barr-Andlau und Iloliwald), ce savant décrit de petits prismes offrant les caractères de ceux que nous venons de signaler et il les rapporte comme nous à la tourmaline. Les propriétés optiques de ces microlithes lui ont démontré qu'ils devaient être des cristaux à un axe optique. Il les rap- proche des tourmalines de la luxullianile, avec lesquelles nous avons nous- méme comparé les nôtres. On sait que M. Tornebohm a découvert récemment la tourmaline en cristaux microscopiques dans les Ilalleflinta de Norwége el M. Zirkel dans les schisles lannusiens. Nous avons comparé nos échantil- lons avec ceux de M.M. Tornebohm el Zirkel el nous avons constaté la plus parfaite analogie entre les sections qu'ils désignent comme appartenant à la tourmaline et celles que nous y rapportons nous-même. Dans le coticule la forme des sections de tourmaline montre une diffé- rence de développement pour les deux extrémités : c'est encore un des carac- tères de ce minéral qui nous offre si souvent les exemples les plus classiques d'énantiomorphisme. Les contours des sections de ce minéral nous permeltent jusqu'à un certain point de reconstituer sa forme cristallographique. ' Mih-oskopische SiKilicii iiber Klusl. GcsI., par F. A. Am;eii {Mineniluijisclic Mill. ilc Tclwr- inak), \). 102, fasc. lil, 1875. Eï LA COMPOSITIOiN MLNEKALOGIQLE DU COTICLLE. ^2!) La face lorminale d'en bas esl iiu pinakoïile bien nel dans la plupail des cas; les faces lerininales d'en banl paraissent généralement arrondies; ce qui doit probablement résulter d'une accumulation de faces à cette partie. Nous observons que celte courbe est plus ou moins surbaissée et (|ue l'angle au sommet présente des varialions. C'est ce qui pourrait faire rap- porter les crislaux dont l'angle au sommet esl plus ouvert au type GoP2. ^-^. K. — ^H-'W^^^^s terminales d'en liant) — .^R.OU (faces d'en bas). Les sections où les faces supérieures se coupent sous un angle plus aigu se lapporleraient aux cristaux du type ooP2. — ^(en baul) OK (en bas). Nous avons dit (|ue cerlaines sections présentaient de légères différences de teinte aux deux bouts. Cette différence de teinte est un fait souvent observé pour la tourmaline; on sait en effet qu'elle varie dans un même cristal avec la direction par rapport à l'axe du rliomboèdre, ce qui lient au dichroïsme; mais outre ce phénomène il n'est pas rare qu'un même individu cristallin présente aux deux extrémités des teintes différentes ou tout au moins une teinle d'intensité inégale '. D'après M. von Lasaulx on rcmar(|ue ce fait dans les tourmalines microscopiques enclavées dans les grenats des granulites de Saxe '^. Nous avons insisté tout à l'heure sm* cerlaines déformations subies par ces prismes; nous avons fait remarquer que fréquemment ils étaient courbés, tronçonnés, ébréchés et que leurs divers fragments gisent isolés les uns des autres. Ce sont là des particularités souvent observées pour la tourmaline. Rosenbusch ^ dit que celles que l'on découvre au microscope sont ordinaii-e- menl courbées, el la variété dite cylindroïde forme des agrégats de cristaux entrelacés dont les intervalles sont remplis par la matière de la roche envi- ronnante *. C'est ce que montrent en particulier les tourmalines microsco- pi(|ues de la pegmatile de Berzé en Auvergne ^. Le tronçonnement de ces cristaux nous amène naturellement à parler d'un ' Nauman:V, Elemente der Miner., 9"" cdil., p. 444, 1873. ■^ Von Lasaulx, Pétrographie, p. 8ô. tioiin, 1875. ' Phijsiograyhie der petr. iriclit. Miner., p tiaô. ' Delafosse. Cours de miner , l. Il, p. 11)8. l'aris, I8()2. ^ Von Lasaulx, loceil., p. 83. 30 SUR LA STKUCTUKE clivage l)asi(|iie que (iiiel(|ues observaleiirs croient avoir remarqué aux tour- malines microscopiques. Souvent on voit dans les plaques minces les sections de ce minéral traversées par des lignes parallèles au pinakoïde; toutefois les traités de minéralogie n'indi(]uent pas de clivage basique pour le minéral en question. Dana, Des Cloizeaux et Naumann menlionnent seulement les clivages suivant 11 et ooP2; encore ne sont-ils pas faciles. Au lieu de supposer Texislence d'un clivage basique dont les grands cristaux ne décèlent aucune Irace, ne serait-il pas plus exact d'admettre que ces tourmalines microscopiques aux- quelles nous voyons des marques évidentes de remaniement mécanique ont été brisées par Télirement de la roche? Cette rupture dans un prisme, comme ceux que nous offrent les sections, s'effectuera parallèlement à la base, direc- tion suivant laquelle se trouvent les points de faible résistance. Les exemples de rupture de crislaux avec éliremenl, que nous pourrions mettre en paral- lèle avec ce que nous voyons ici pour la tourmaline, sont nombreux. Nous pouvons rapprocher le fait que nous décrivons du tronçonnement avec écar- lement des segments de bélemnites de diverses localités des Alpes, si habile- ment mis en lumière dans le dernier mémoire de M. Daubrée ^ L'observation que nous fîmes conjointement avec 3L Zirkel vient lever les doutes qui pourraient resler sur le système cristallin auquel appartiennent ces microlilhes. Nous constatâmes dans une préparation de phyllade arden- nais riche en tourmaline, une section parallèle à la base et nettement hexa- gonale qui s'éteignait entre les niçois croisés. Ce fait, joint à tous ceux que nous avons exposés, confirme notre interprétation, (|ui tend à considérer ces prismes comme appartenant au système iiexagonal. Il arrive quekjuefois (pie nos tourmalines renferment des granules opaques. Ces enclaves noires rappellent l'aspect de la magnélite. M. Kosenbuscli, (pu' a découvert des inlerposilions semblables dans des tourmalines d'aulre prove- nance, a en vain essayé de les extraire à l'aide du barreau aimanté. Il ne nous paraît pas improbable que ce soient des particules charbonneuses répandues en grand nondire dans le phyllade adjacent. ' DAUiutiiK, lac. vil., p. 713. ET LA COMPOSITION iVIlNÉKALOGIQUE 1)1 COTICULE. 7,1 Dans les pages consacrées par M. Zirkel à la description microscopique du phyllade de Rcchl, cet éminenl pélrograplie a signalé la présence d'un minéral prismatique jaune verdâtre; pour Tobserver, il faut les forts grossissements du microscope, car les individus les mieux développés n'ont pas plus de 0/""'03 de longueur sur 0,003""". d'épaisseur. Ils sont Irès-lransparenls mais assez mal terminés, de sorte qu'il est dillicile de déterminer toutes les faces de ces cristaux d'ailleurs toujours complets, mais peu nets. On croit entrevoir les faces du prisme se coupant sous un angle d'environ 90" avec troncature sur les arêtes verticales. Ce savant a rcmaniué en outre des agrégations ii'réguiièrcs de plusieurs individus et des cristaux formant des maeles géniculées. Comme aucun des caractères de ces microlithes n'est en opposition avec ceux de l'augite, M. Ziikel croit pouvoir les rapprocher de ce minéral. Tels sont en résumé les détails micro- graphiques qu'il donne sur ces petits prismes (fig. 1, 2, i). Nous les retrouvons en abondance dans le coticule, et avec une assez grande variété de formes crislallincs qui n'ont pas encore été signalées par les micrographes. Ces cristaux prismatiques du coticule identiques à ceux si bien décrits par M. Zirkel sont répandus sporadiquement dans la phyllile; ils se distinguent des prismes de tourmaline par leurs formes, leurs groupements, leur teinte, et surtout aussi par leurs dimensions. Quelquefois ces microlithes s'alignent, se rapprochent et s'enchevêtrent tout en conservant pour l'ensemble une direction constante du grand axe. En certaines plages on les voit suivre les ondulations de la phyllite, et ils apparaissent de préférence réunis en grand nombre dans les parties où les grenats sont moins nombreux. Nous n'ajouterons lien à l'excellente description que M. Zirkel a donnée des cris- taux simples de cette espèce. Mais nous avons découvert dans nos lames taillées des exemples remar- quables de groupements et de maeles, que nous devons faire connaître avec quelque détail. Lorsqu'un certain nombre de ces microlithes gisent réunis, on peut être sûr de découvrir pour quekiues-uns d'entre eux un mode d'accolement ou de superposition qui se répète avec trop de régularité et de constance pour n'être pas soimiis à une loi cristallographicpie. Le diagramme ci-conlre rend ô2 SLH LA STHICTIHK quclques-iiiis dos groupements les plus simples affectés par les microlitlies. On y voit dominer la macle X \/ jj ^ _jjj/ \(/ géniculée avec un angle de près V T"^ Z^"' ^y\ / de 60», et c'est en général sous cet angle que s'effectuent les croisements ou la juxtaposition de ces microlitlies; souvent c'est un grain de spessarline (jui sert de point d'attache. On observe aussi que ces prismes ne conservent point la même épaisseur sur toute la longueur; à la partie supé- rieure ils se présentent comme un simple trait et subissent un renllemenl brusque qui se continue jusqu'à l'autre extrémité. Enfin dans bien des cas ils donnent naissance par leur disposition ramifiée à des formes plus au moins remplies, qui peuvent être considérées comme la charpente des cris- taux que nous avons découverts dans le coticule de Sart et dont nous allons parler. On observe, dans les plaques minces de pierre à rasoir de cette localité, des formes triangulaires jaunes peu transparentes et dont les dimensions mon- tent environ à 0,05'""'. La figure 5 de la planche acconq)agnanl ce mémoire rend l'aspect de ces cristaux tels qu'ils apparaissent au microscope à l'aide d'ini grossissement d'environ 400 diamètn^s. Un coup d'œil sur le dessin fait voir que toutes ces formes peuvent se réduire à un type fondamental : une macle géniculée avec 60" au sommet. Ces cristaux sont composés des microlithes jaunes dont nous avons parlé tout à l'heure; ils sont accolés au nombre de 5 ou 6 et se coupent sous le même angle de 60". Ces sections sont recouvertes de stries parallèles aux deux côtés du triangle, et reproduisent d'une manière bien nette les stries nommées oscillatoires par les cristal- lographes. Toutefois ce ne sont point les microlitlies du coticule de Sari, mais bien ceux que l'analyse microscopique montre dans quelques échantillons d'Ottrez, (pii nous permettent d'observer leur forme cristalline avec le plus de facilité. Si l'on étudie au microscope certaines variétés de pierre à rasoir d'OiIrez, on décou\re avec un grossisscmenl de 700 à 800 diamètres une des particu- larités les plus suprenanles de la roche que nous analysons. Le champ du microscope apparaît criblé de petits cristaux triangulaires d'une peifection ET LA COMPOSITION MINÉKALOGIQIE D\ COTICULE. 55 el crmie délicalesse adiiiiiablos. Ou voit que ces poliis solides géométriques se rallaclienl par leurs valeiu-s angulaires el leurs formes aux microlilhes de Sari ; ils en différenl par leur Iransparenee parfaite, ils ne sont pas non plus composés, comme ceux-là, de petits prismes juxtaposés el n'ont pas la teinte jaunâtre. Ces différences peuvent, en grande partie, avoir pour cause l'exces- sive petitesse des cristaux d'OlIrez el leur extrême minceur; leur base ne mesure souvent pas plus (Fun millième de millimètre. Pour donner une idée de leur épaisseur infinitésimale, il sullil de faire remarquer qu'il n'esl pas rare d'en voir deux ou trois superposés; à l'aide de la vis microméiricpie on se convainc qu'ils occupent des plans différents dans la lame mince. Nous avons reproduit dans la figure 3 de la planche quel(|ues exemples de ces superpositions el les formes les plus ordinaires de ces microlilhes. Grâce à la délicalesse de tous les contours, on peut ici, mieux que partout ailleurs, essayer de déterminer avec assez d'exaclilude le type crislallin au(piel appar- tieul ce minéral; ajoutons toutefois que les dimensions microscopi(iU('s de ces microlilhes el l'impossibilité où Ton esl de les isoler, ne nous permellenl de nous prononcer qu'avec une Irès-grande réserve sur la nalure miuéralo- gique de ces formes, que nous signalons pour la première fois à raltenlion des savants. — Le diagramme sm'vaut offre la projection des cristaux d'OlIrez, il représente les types les plus simples el fondamentaux. A la vue de ces contours el de la ligne infiniment déliée el d'une nel- leté remarquable qui joinl l'angle au sommet et l'angle obtus opposé, on reconnaît immédiatement des formes hémitropes, el les deux moitiés polarisant avec les couleurs comidé- menlaires montrent à leur tour qu'elles ont leur axe optique orienté d'une manière dilTérenle, comme cela doit arriver dans le cas d'une hémitropie du geiu'e que nous signalons pour la plupart de ces macles. Ce minéral constitue donc inconteslablemenl dans la plupart des cas des cristaux maclés par juxtaposition. Il arrive aussi (jue l'on en découvre qui sont maclés par pénétration, par exemple ceux qui sont accolés par le sommet et (pii rap- pellent ce que l'on voit dans certaines macles de Iridymite (fig. 3). Tome XLL ^ 34 SUR l.A STHUCTURE Los anglos do ces rhomboïdos, à jtigor par les évaltialions approximalivos lollos (|ii'on poiil los l'aire au niicroscopi' , sont rospoclivomonl de 60", 90" cl iSO"; Cl) daulres (ormes, ce sonl les angles (|iie présenlenl los hémilro- pies dos cristaux du système rhoml)i(|ue, ipii ont une arête d'environ 120", el pour les(|uels l'Iiémitropie s'effectue suivant le principe crislallonomique : Plan d'Iiémilropie = une face du prisme d'environ 120", c'esl-à-dirc un dôme, par exemple 3Pcc . Les axes principaux des deux individus forment un angle d'environ GO". La figure ci-conire rend la forme cristalline de la macle telle que nous l'inlcrprctons pour les petits cristaux d'Oltrez. Cotte inlorprétalion nous rend compte en même temps des maclos géniculéos que nous offrent ordinairement les petits prismes renfermes dans presque tonlos les plaques du colicule, ainsi que des groupements et des macles do Sart. Malgré tous les détails que nous a fournis l'étude minutieuse de ces remarciuablos formes crislallines, nous devons avouer qu'ils ne suflisent pas encore à une détermination de l'espèce minérale. Nous sommes de nouveau ici en face de l'un des pro- blèmes les plus dilïiciles do la pétrographie : celui de rattacher à une espèce macroscopique des cristaux de dimensions aussi petites que ceux (pie nous avons découverts, cristaux olfranl d'ailleurs dos caractères qui semblent los rapprocher de minéraux connus. Rien ne nous dit toutefois que ces microlithes ne constituent point une espèce minérale nouvelle. L'abondance des matériaux (pie nous avions sous la main et le développe- ment extraordinaire de ces formes dans certains échantillons nous ont permis de les analyser avec soin : nous ne sommes pas porté à les considérer comme des augites; pour l'épidote, dont la teinte et les macles ' présentent des points de rapprochement avec ces microlilhes, elle dilïèrc |)ar los autres caraolèrcs micrographi(pios. Pour essayer de lever les doutes sur ce point nous avons parcouru avec attention les macles analo- gues (pic donnent los minéralogistes pour les silicates, et nous avons été ' D'iiin't's Zirlvcl, von Kolvscliarow signnlo des miulcs trépiilotc aïKiIogues à celles des micro- lilhes de Sari. ET LA COMPOSITIOrS MINÉUALOGIQLIE DU COTICL'LE 5!5 bicnlùl frappé de la rcssenihlaiico do ces niacles hémiiropes avec celles qu'offre (|iieI(|uel'ois le chnsobéril. Nous sommes heureux de conslaler qu'un habile crislallographe, .M. vom Ralh, auquel nous avions envoyé les lames minces d'OlIrez, arrive de son colé à la même conclusion. « Je ne » vois pas de minéral, nous écril-il, avec le(|uel on puisse mieux comparer » les formes dOlirez (|u'avec certaines macles de chrysobéril. Je ne pré- » tends point trancher la (piestion; cependant qu'il me soit permis d'ajouter » que pour identifier deux minéraux on doit donner un certain poids à leur » mode de provenance et à ce point de vue certains faits viennent a|)puyer » riiypothèse en question. Le chrysobéril se rencontre principalement dans » les schistes cristallins à Takaroje dans l'Oural et à Marschendorf en » Moravie. » Signalons encore en terminant la partie micrographique relative au colicule deux éléments secondaires, le fer oligiste qui apparaît rarement et sporadi- quement surtout au contact du phyliade oligistifère dont nous allons étudier brièvement les rapports avec la roche que nous venons de décrire; et la titanile dont on voit de petites sections irrégulières. Nous avons rappelé en commençant ce travail que le coticule apparaît presque constamment associé au phyliade oligistifère; nous avons admis qu'il forme dans cette dernière roche des couches régulièrement inlerstrati- fiécs; nous avons vu comment ces deux roL'hes sont intimement soudées, comment le feuilletage de l'une se |)roIonge dans l'autre; voyons si la microstruclure et la composition du phjllade et du coticule présentent les analogies que nous ont offertes leurs caractères macroscopiques. M.Zirkel a donné une excellente description d'un phyliade oligistifère salmien de Rechl 1; on sait qu'il est identique à ceux qui |)rès de Salm-Lierneux, etc., renferment le coticule; nous résumerons les recherches du professeur de Leipzig avec lesquelles nos observations sur les phyllades de ces dernières localités concordent. M. Zirkel constate d'abord que les grains rougeàtres appartiennent bien au fer oligiste, comme Dumont Pavait admis. Ces grains ' f)er PIn/llil von Rechl in ffolien venn (Sepahatabdruck a us d. Verh. der naturh. Vereins DER PREUSS. llllElM.. l'. WESiniAIEN';, XXlll, iip. 33-50). 56 SUR LA STRUCTURE iipparaisscnl au microscope colorés en rouge (voir pour loule celle description la figure 6); les scellons ordinaircmeni irrégulières sont queltiuefois nettement licxagonales. M. Zirkel considère raccumulalion de lamelles de ce minéral comme produisant la teinte rougeâlre violacée du phyllade. Ces paillettes de fer oligisle et les autres éléments de la roche sont enchâssés dans une suh- slance micacée constiluant la masse fondamentale du phyllade. Le troisième minéral trouvé dans celle roche est le grenat , qui se montre ici avec les caractères (|ue nous lui avons reconnus dans le colicule; notons toutefois que le grenal est de loin plus abondant dans cette dernière roche que dans le phyllade. On voit aussi des microlithes piismaliques non dicroscopiques souvent géniculés qui sont de la même espèce minérale que ceux que nous avons décrits dans le colicule, où ils sont bien mieux développés. Enfin M. Zirkel signale un cintpiième minéral : ce sont des granules noirs générale- ment aplatis, opaques el irrégulièrement terminés; il les consiilère comme des particules charbonneuses si souvent répandues dans les schistes bleuâtres et noirâtres auxquels elles concourent à donner ces teintes, INous ajoute- rons seulement à celte excellente description que nous avons découverl dans nos préparations de ce phyllade outre les minéraux mentionnés par 31. Zirkel des sections prismatiques que nous rapportons à la tourmaline. Si nous rapprochons maintenant les résultats auxquels est arrivé le géo- logue allemand pour le phyllade, de ceux (pie nous avons oblenus nous-mème pour le colicule, on voit apparaître pour ces deux roches de frappantes analo- gies de structure et de composition, (pie Ton était loin de souj)çonner; mais qui concordent parfaitement avec tous les caractères que Télude en grand du phyllade et du colicule nous avait appris à connaître. La seule différence (prils |)résenlent au |)oint de vue des éléments constitutifs consiste donc en ce (pie le ph\llade renferme d'une manière constante des lamelles de fer oligisle el des granules charbonneux qui lui donnent sa coloration; le coli- cule ne nous offre que bien rarement des sections de fer oligisle et plus rare- ment encore des points charbonneux, de là sa teinte plus claire. La |)lanclie 6" est consacrée à reproduire l'aspect microscopi(pie de ces deux roches el Ton voit d'un coiqi dVieil les différences el les analogies de structure el de com- position du colicule el du phyllade que nous venons d'exposer. KT LA COMPOSITIOiN MINHKA LOGIQUE DL COTICULL. Ô7 Il reslerail encore une imporlanle (|iieslion à élucider, c'est celle du mode de formalioii de ces roches. Voici ce que les faits (|ue nous avons exposés nous permellenl de conjecturer. Le problème se rattache nécessairement à celui de l'origine des phyllades, et l'on sait que les théories présentées |)ar des géologues de grand mérite et appuyées par les récentes découvertes de Zirkel s'écartent notablement de l'interprétation admise jnscprici pour expli- (pier la formation des phyllades. Tous s'accordent à dire que ces roches sont sédimentaires; mais il n'est plus permis, après les recherches du savant que nous venons de citer, d'avancer qu'elles ont été simplement formées par Tagglulination d'éléments élastiques. Avant même que Zirkel eût démontré que ces roches étaient composées souvent pour la majeure partie d'éléments cris- tallisés en place, de microlilhes indéterminables qui n'ont certainement pas subi uneaction de transport, des arguments d'un autre ordre, très-habilement développés par M. Pfaff ', commandaient de sérieuses réserves à ceux qui soutenaient la nature purement élastique des minéraux constitutifs de ces roches. Les recherches que nous avons faites ne nous ont point démontré non plus dans le phyllade et dans le colicule qui a été surtout l'objet de notr(; élude, l'existence d'indices certains de élasticité pour les éléments qui forment ces roches, et nous ne nous tromperons pas en affirmant (pie pour la majeure partie ils portent les mar(|ues les plus incontestables d'une cristalli- sation en place. Sans nier riniluence d'un métamorphisme (pii aflecta l'en- semble des couches de ce massif, et (jui se traduit en particulier par les phénomènes du feuilletage |)roduit postérieurement au dépôt des roches, nous croyons que le colicule et le [jhyllade oligistifère doivent être considérés comme ayant conservé au foiid à peu près leurs caractères primitifs. En d'autres mots, nous admettons qu'il existait au moment même du dépôt des iliflerences minéralogiques dans les couches de phyllades et dans celles du coticule. Outre les arguments exposés en faveur de notre manière de voir par M. IL Credner ^, nous faisons valoir en particulier les raisons suivantes : 4° En admettant la tliéorie d'un métamorphisme chimique par voie hydro- ' Mlfjcmeine Géologie als e.raclc Wisftensehafl. I-cipzig, 1873. Cli. VI, - ElemvnU' dcr Géologie, 5' ('ilil. I.eip/.ig, 187(i. 58 SUR LA SÏHICTURE lliermnl(^, on comprend difTicilemcnt celle séparalion nelle et bien tranchée ([lie nous nionlrenl généralement les bandes jaunes et violacées de Tardoise el du colicule, cl telles (|iie les présente chaque pierre à rasoir. I.e fait de celle sé|)aralion est tellement accentué (|ue Part même cheiche à Timiler en collant une plaiiue de colicule sur un fragment de phyllado. Il est impor- tant de noter ce point sur lequel nous avons insisté, en démontrant que celle ligne de démarcation entre les deux roches esl toujours celle qui indique les couches. Pourquoi le métamorphisme aurait-il toujours choisi celle direclion pour exercer son iniluence limitée à ces minces couches? 2° La manière dont les lamelles micacées enlacent el revêlenl.les cristaux microscopiques de ces roches, paraît indiquer une disposition primoi'diale. On comprend didicilemenl celle siruclurc en admetlanlune cristallisation due à un mélamoipliisme hydro-lhermal qui aurait développé ces minéraux au sein d'une roche déjà solidifiée '; 3" L'analyse microscopique (|ui montre si bien dans un grand nombre d(! cas la marche graduelle de la décomposition dans les roches cristallines, en nous faisant retrouver les produits secondaires (jui dérivent de leurs minéraux conslilutifs, ne nous a fait rien découvrir ici de la masse primitive dont le transformation aurait donné naissance aux éléments cristallins qui forment la roche en question. Nous ne pouvons y suivre, comme on peut le faire dans les roches cristallines renfermanl des produits de décom|)osilion par voie hydro-thermale, les différentes étapes par où auraient dû nécessairement passer les éléments formés aux dépens de sédiments piimilifs dont on ne reirouve aucune Irace. Nous admettons donc pour le colicule el pour le phyllade que les éléments cristallins qui les composent sont bien là dans leur lieu d'origine, el qu'ils ont pris naissance très-probablement lors du dépôt de ces sédi- ' Nous ne préleiiflons ]).is alTiiMncr que dans tons los rns le grciint, par exemple, n'est pas ilù à une action mélanioi'|)liif|ue. Nous montrerons liienlôt qu'il esl nécessaire d'admettre la formation de ce minéial par voie niélamoriiliiquc dans les l'oehes ampliiljoii(|ues el les ([uartziles grenalifèrts du terrain lannusicn des environs de Bastogne. Ces roelies seront l'objet d'un pro- chain travail; nous espérons pouvoir y démontrer que dans ces quartzitcs, renfermant à la fois leSpirifer mucroplenis et le Chnneles sarriiiutata, les grenats as^'ocics aux fossiles que nous venons de nommer sont du^ à une action métamorphique postérieure au dépôt. ET LA COMPOSITION WliSEKALOGIQUE DU COTICULE. 59 menls. Nous sommes porlé à considérer ces roches comme le résultai d'une crislallisalioii directe au sein tie la mer salmienne, dont les sédiments de composition minéralogi(iuc alternante étaient tantôt ceux qui devaient donner les bandes de colicule, tantôt ceux qui devaient former les couches de phyl- lade oligisti l'ère '. Les roches désignées sous U'. nom de coticule ou tie novacidite sont assez rares. Le manuel de pétrographie de Zirkel (^LpIu-IjhcIi dcr Peirographie, Bonn, 1866, I. Il, p. 60), le plus complet que nous possédions ne renseigne qu'un point, en dehors du massif salmien, où Ton trouve cette roche : ce sont les environs de Kalzhiitle en Thuringc Giàce à l'obligeance de 31. le direc- teur Richter, nous avons pu comparer les pierres à aiguiser de la Thuringe et celles de notre pajs. En Thuringe, ces roches appartiennent au terrain cambrien ou au terrain azoïque, dont elles forment des couches intégrantes, en parfaite concordance avec les schistes encaissants ; ces couches se pro- longent sur une grande étendue. Ils ne dilTèrent des schistes de cette contrée que par des caractères purement accidentels : une couleur plus paie et moins d'àpreté au toucher. Ce sont, à notre avis, des roches essentiellement (piartzo- schisteuses. D'après les renseignements que nous a communiqués M. Ilichter, ces schistes novaculaires se rattacheraient aux por[)hyroïdes de la contrée; il n'en différeraient (pie par l'atténuation ou la disparition des éléments quart- ' Qiiel(|iios écliaiitillons de plnlhnlc oligistil'èrc inonliciil une niodificalion inU'icssantr , sur laquelle nous nrn'tcidiis un irislan! l'aUi'iilidM. Il airi\e liicii soiivciil ([iie les joints iialurels et les fissures du plnliadc sdjiI i^aniis d'iiil eiicluil lilaiic- jaiiiiàiir, (|ui lesNeiiildo lHiHiC(iii|) an coticide. Cel'e Ijordui'c, laii;(' de inu)(juilé le long de ces joijils et de ces fissuies. Les substances oiganiques, qui lonlribuenl à donner au pli\llade sa coloralion, sont entrainées par les eaux qui s'infillTcnl dans la roche, el les granules de fer (digiste subissent une tiansforinalion en limonite, qui se traduit pai' la Icinle jaunc-brunâlre de la zone modifiée du pli3llade. (Cf. Sciiiif.m; : Ccher ilas BedimjL-iidv dfv Fiirhuiig in den rirtiiien und gelben Dolomilen u?id Kalksliinen der ohern siturisrlwii GrslciiKjnippr. IJv. nnd l'hstttiiids. — Archiv fur IVulurh. Liv. Elml. und KnrUinds, 1" séiie, KUTie 1, p :2i.) 40 SUR LA STRUCTURE z(Mix t'I fel(ls|);ilhi(|ii(',s, (|iii (loiiiieiil la slrucUire |)orphvri(|UL' aux rotlies poiphyroïiles. Nous avons examiné (|iiekjucs pla(|uos minces des pierres à aigdiser (|ui nous avaient élé envoyées par ce savani; mais nous n'avons point découvert, même dans celles dont l'aspect extérieur rap|)elle le plus les roches du terrain salmien, les caractères distinctifs de celles-ci. Nous dirons la même chose des bandes jaunâtres ou verdàtres intercalées dans les phyllades de Fumay. En parlant de ces phylladesde MM. Gosselet et Malaise ' ont mentionné avec la plus grande réserve l'analogie des ardoises de Viel-Salm et de celles de Fumay. En effet leur couleur est presque la même, les veines blanchâtres et verdàtres des ardoises de Fumay rap|)elleiit les veines de coticule de Viel-Salm et elles ont été prises pour de la pierre à rasoir par Sauvage et Huvignier -. Nous aurons bientôt l'occasion de revenir sur la constitution des phyllades ardennais; bornons-nous à dire que l'examen niicroscopi(pie de ces petites veines ressemblant à la pierre à rasoir de Salm n'a pas confirmé le rapprochement cpi'on avait cru pouvoir établir. Ces petites couches jaune-verdâtre taillées en lames minces ne nous ont pas encore montré les ciistaux microscopiques de grenat, si caractéristiques pour les roches salmiennes; nous y avons découvert un grand nombre de microlilhes iirismalicpies semblables à ceux que l'on rencontre dans presque tous les schistes cristallins; en (piel(|ues plages nous avons observé des cris- taux rhoniboédriques peu attaquables par les acides, et que nous sommes |)orté à rapporter à la dolomie. M. Malaise nous a remis un fragment d'une roche schisteuse jaunâtre, trouvée aux environs de Gedinne et (pie l'on considérait comme du coticule altéré. L'altération de l'échantillon, (pii nous fut communitpié ne nous permit |)as d'établir un rapprochement certain avec le schiste novaculaire du terrain salmien. Toutefois nous croyons avoir découvert dans la roche de Ceilinne (piekpies rares grenats microscopiques et des microlithes prismalitpies rcssem- l)lant beaucoup à ceux (pie nous avons signalés dans le coticule. ' Gos)>Ki.ET Cl Malaise, Ohai'rvutions aitr le kiruin siliiikn de l' Anltniif. , Ui li.. dk l'Acad. ROY. DE IkLc,., 2"" série, lonic XXVI, |). 1 10. 2 Sauvage cl Buviomer, Slulis{i(iin> iniiK'i uloijùiiie cl (j(''ulo.%.E.E« ENTRE LA FLORE DU DAKOTA-GROUP ET CELLE DE GELINDE^. TYPES ET FORMES CRÉTACÉS FORMES PALÉOCÈNES CORRESPONDANTES. du : ■ — ——^ _^ Dakota-group, Pteiophylluiii'/ Ilaydeni Lq\ Zamiles coceiiiciis Sap. et Mar. Oryophijlluin luiifolinm Lqx Qiierciis diplodou Sap. et Mar. — primordiale Lqx Orijuphylluin Dcwalijiu'i Sap. et Mar. Persea Stertiberrjii Lcjx Per.sea itulaeoiiiorplm .Sap. et Mar P. Dele.isei Sap. Daphnogene cretacea Lqx Cinnamommn Sezannense Wat C. Sezannense Wat. ri7<«i7(«;n Sp. nov Viburnum vitifuliumUàp. elMav V.yiyanteum'&a\i. Aralia tripartita Lqx ] — Saporlanea L(\\. ...(.... /Ira/ia tooz/a»a Sap. et Mar. — cretacea Lqx \ Hedera Schimperi Lqx Uedera minor Sap. et Mar H. Prisca Sa]). Cisxiies Harkeriatius Lqx. . . . J - affiuisLqx ) Ossus primaeva Sap. Uainamelites Kansaseaiius Lqx llamamelites yelindenciisin Sap. et Mar. Maytiolia aliernans Hv. . . . J - CapelUmi tiy. . . . j i>/flf/«o/,« ,Hr^,«a/« Sap. Menispermites ovalis Lqx Cocctdus Kanii Sap. et Mar. Stcrculia lineariloba Lqx Sterculia labruscct Uii{;. Celastrophyltum ensifolium Lqx Celaslrophyllum Benedenii Sap. et Mar. Ce sont là des correspondances de types et de formes assez étroites et assez nondjreuses, en admettant même que certaines d'entre elles aient DE GELINDEN. H l)csoin d'èlre revues, pour allesler le passage d'une partie noiahie des élé- ments constitutifs de la flore crétacée d'Amérique dans réocène inférieur d'Europe, à travers plusieurs étages consécutifs el malgré la distance du temps combiné avec celle de l'espace. Il est bien évident cpi 'aucune révolu- lion brustpie ni radicale n'est venue s'interposer entre les deux époques, (pii ne se trouvent séparées l'une de l'autre par aucune barrière infranchis- sable. Parallèlement aux plantes crétacées américaines, décrites par M. L. Lcs- (|uéreux, nous avons obtenu, par l'entremise du D"^ Voldemar Kowalevsky, toute une série de plantes cénomaniennes provenant du Quadersandstein inférieur des environs de Prague et par conséquent contemporaines de celles du Dakota-group. Ces plantes, dont les empreintes sont comprises entre les feuillets de schistes argileux micacés grisâtres, sont assez peu apparentes el laissent voir difficilement les détails de leur nervation; elles apparliennenl généralement à la classe des végétaux Dicotylédones angiospermes et, si l'on y joint un certain nombre d'échantillons recueillis par l'un de nous sur d'autres points du même horizon, ce sont les plus anciennes espèces connues de cette catégorie que l'on ail signalées en Europe, puisque la flore fossile qui précède presque immédiatement celle de l'urgonien, n'en renferme encore aucune trace. Il ne faudrait pas conclure de cette circonstance singulière el encore inexpliquée, que les Dicotylédones eussent jadis été créées brusquement el en masse dans l'âge qui coïncide avec l'élroil espace vers lequel a eu lieu le dépôt de la craie de Rouen; leur introduction en Europe, à cette date, n'implique pas forcément leur nouveauté; et, effectivement, les formes sur lesquelles nous allons jeter un coup d'oeil, pas plus que celles d'Amérique, ne dénotent un groupe voisin de son premier début : des com- binaisons déjà variées, des types assez nettement limités, plusieurs familles de l'ordre actuel dès lors fixées dans leurs traits principaux, tel est le spec- tacle que nous oflVent ces Dicotylédones primitives, sans doute déjà bien écartées de leur plus lointaine origine. Il est curieux, malgré tout, de les examiner, soit pour les comparer à celles d'Amérique, soit pour établir la mesure de leurs rapports avec noire flore de Gelinden. Dans le gardonien du Pin, près Bagnols (Gard) (cénomanien inférieur), 12 RÉVISION DE LA FLORE HEERSIElNNE nous avons distingué une forme de Comptonia, peut-être aussi un Myrka , |)uis un Araiia à feuille palmalilohée, tri(|uin(|uépartile, dont Tanalogie avec VA. f/uinf/ucparlila Lqx., du Dakota-group ' est tout à fait évidente et (pii du reste se trouve représenté par une espèce à peu prés semblable dans la flore cénomanienne des environs de Prague. La Conifère la plus répandue de cette dernière région est le Gbjploslrobus gracillimus Lqx., (|ui doit être identifié avec le Freneliles Reicliii Ett. - el dont les rameaux filiformes el élancés ressemblent bien plus par leur struc- ture, par la forme el ragencemenl de leurs feuilles, à ceux du genre Gli/plos- Iribus qu'aux Frendn, mais qui se rapportent peut-être aussi à un type par- ticulier. Cette espèce, dont la diffusion était alors Irès-grande, sert de lien entre les flores cénomaniennes des deux continents, dont elle manifeste la parenté, de concert avec le Scquoia lidchenbacld Ilr. Du reste, contiairoment à ce (juc Ton paraissait croire en avançant (|ue la craie américaine renfermait les formes végétales de l'Europe miocène, les flores cénomaniennes des deux continents se ressemblent évidemment beaucoup, sinon par la présence simultanée d'espèces exactement semblables, du moins par la fré(iuence des mêmes groupes et par une communauté de formes com- binées de façon à constituer des deux parts un ensemble dont l'analogie est sensible. Nous retrouvons sans difficulté en Bohême les mêmes types dominants (|u'en Amérique : 1" Des Araliacées al)ondantes, les unes à feuilles palmatilobées, les autres à feuilles digilées. La principale espèce, à feuilles palmatinerves quincpiélobées, Araiia Koivalcvshiana Sap. et Mar., l'appelle visiblement Wiratia Hercules Sap., d'Armissan, dont elle serait ainsi le prototype sous des dimensions pour- tant plus modestes; à ces Araiia se joint certainement un lledera véritable, //. primordialis Sap., dont les feuilles tiennent le milieu par leur forme et leurs caractères entre celles du lierre d'Irlande et celle de la race du Cau- case, H. caucasica Hort., simples variétés du lierre commun d'Europe; " Cictar. Fi, pi. 13, (Ig. (i. - /ireidefl. von Niederscliocna in Sachsen, j). l'û, pi. I, iig. 10. DE GELLNDEN. 13 2" Le type des Crcdnerla, correspondant à celui des Aspidiophi/llnin cl Prolophyllion de Lesquércux. Il est représenté par une espèce tiouvelle, Crcd- nerla vemdosa Sap. et l\lar., dont les fouilles larges, trilobées dans le haut, atténuées en coin inférieuremeni, ofl'rent des veines infrabasilaires, non pas simples, mais anastomosées entre elles de manière à former une sorte de réseau ; 3" Le type des Ménispermées représenté par des feuilles triplinerves, à bords entiers, arrondies ou obtusémenl atténuées inférieuremeni. Il est difli- cile, dans certain cas, de distinguer ce type de celui des Duphnoyene, sur- tout lorsque le réseau veineux est très-peu marqué; 4" Le type des Ma(jnolia, déjà signalé à plusieurs reprises dans la craie d'Europe. L'espèce cénomanienne de Bohême, que nous nommons provisoire- ment MmjnoUa cenomanensis, se rapproche du MarjnoUa speciosa Hr., de la craie de Moletein, et pourrait bien lui être plus tard réuni; 5° Le type des Hymenea ou Légumineuses tropicales de la tribu des Césalpiniées, Hymenea primiyenta Sap. En dehors de ces types, il faut encore signaler, dans la flore cénomanienne des environs de Prague, d'autres feuilles non encore rigoureusement déter- minées, mais certainement alliées de près, par l'aspect extérieur au moins, au Laurus proleaefolia de M. Lesquéreux ', au Prolcoidcs dnphnoyenokics Hr., du Nébraska, ainsi qu'au Myrtophyllum Geiinlzii Hr., de la flore de iMoletein -. L'aflinilé mutuelle de ces formes est trop frappante pour ne pas être l'indice d'un lien réel qui les aurait rejointes, sans qu'il soit possible d'afïirmer pourtant à (|uel groupe il faut définitivement les rapporter. L'obscurité des détails de la nervation est une difliculté de plus à surmonter dans la déter- mination des empreintes cénomaniennes de Bohême. W existe probablement aussi dans cette même flore des Laurinéos triplinerves ou Daphnoyene et en dernier lieu un Grewiopsis dont l'empreinte, malheureusement mutilée à la base, rappelle les Grewiopsis sidaefolia Sap. et aiiisomera Sap. de Sézannc'' et ressemble évidemment beaucoup à plusieurs Dombeyécs et Tiliacées. ' Report on llie cretac. //., p. 342, pi. S, flg. 1-2. - FI. V. Moletein in Miihren, p. 22, pi. 11, fig. 3-4. 5 Voy. FI. foss. de Sézunne (Mém. de la Soc. géol. ue Fka.nce, 2° série, t. Vlll, Mdm. ii° 5, pp. 404-408, pi. Il, flg. 10, et pi. 13, fig. 8-9. ii REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE Le Irait (iominant de celte flore, comme de celle du Dakola-group et de la plupart de celles des derniers temps de la craie, caractère que nous retrou- verons dans celle de Gelinden, c'est Timportance ou prédominance relative de certains groupes, en premier lieu des familles polycarpienues (Magnolia- cées, — Ménispermces, — Nymphéacées, — Helléborées), puis des Ara- liacées et, enfin, des végétaux encore mal définis dont les Credneria sont le type; mais on voit en même temps par cette rapide analyse (|ue, si le Dakola-group nous a fourni un nombre relativement considérable de formes alliées à celles de Gelinden, ces sortes de liaisons et de correspondances d'espèces sont moins marquées vis-à-vis du cénomanien de Boliéme, bien (pi'il s'agisse de deux contrées géograpbiquemcnt voisines. Elles ne parais- sent jusqu'ici comprendre aucune espèce qui leur soit commune, et les rap- procbements individuels que l'on pourrait établir entre les deux flores seraient peu nombreux et n'auraient rien de très-saillant par eux-mêmes. Ils le seraient pourtant davantage s'il s'agissait de Sézanne au lieu de Gelinden. Nous croyons devoir attribuer ce défaut de liens directs, même partiels, à la différence de station, plus encore qu'à l'éloignoment des deux époques. La flore de Gelinden est celle d'une région boisée et montagneuse; celle du cénomanien de Bohême a dû croître en plaine, dans le voisinage et sur les bords d'une lagune. De là sans doule les divergences que l'on remarque et (|ui portent beaucoup plus, comme nous l'avons vu, sur les détails (|ue sur l'ensemble, les combinaisons végétales comprenant de part et d'autre à peu près les mômes éléments. Il existe plus de rapports directs entre la flore de Gelinden cl celle de la craie blanche de Wesiphalie ', bien que celle-ci soit encore très-pauvre. Le Quercus Wihnau IIos. ^ est très-voisin de l'une de nos espèces, peut-être même n'en diflere-t-il pas. Les Quercus loufjlfolla et cuiieata ^ reproduisent l'aspect de notre Dri/opliijlluin Dewulquci ; enfin, nous signalerons en pas- sant les Phylliles f/uiiif/uenervis et mulfinenu's IIos. comme représentant, non pas des feuilles Dicotylédonées, mais celles d'un Pislia, genre dont nous ' Voy. Ueb. einig. DicoUjl- d. Wesifaliscli. Kreideform., von prof. D' Hosius. 2 L.c, pi. 12, (ig. 3-6. 3 L.c, pi. 13, fig. 8-10. DE GELINDEN. 15 avons conslalé l'exislence dans la craie supérieure d'eau douce du bassin de Fuveau, en Provence. Nous terminerons ici ces préliminaires, peut-èlre trop longs, mais dont le but est de faire saisir comment, à partir du moment où les Dicotylédones se furent introduites, vers la base du cénomanien, cette catégorie de plantes, en Europe comme en Amérique, devint presque aussitôt prédominante. A partir de ce moment jusqu'au début de l'éocène , par conséquent jusqu'à l'époque des marnes crayeuses de Gelinden, la végétation considérée dans son ensemble ne subit que des changements partiels. Les Dicotylédones gagnèrent pourtant, à ce qu'il semble, en variété; elles allèrent en se rami- fiant, à mesure qu'elles s'étendaient et se propageaient; leurs familles et leurs genres s'accentuèrent davantage et se composèrent de formes de plus en plus dissemblables, plus diversifiées par conséquent et plus arrêtées dans les linéaments de leur physionomie particulière. Les traits individuels et ceux de section tendirent à se prononcer; mais les éléments essentiels et consti- tutifs restèrent à peu près ce qu'ils étaient d'abord, en même temps que les associations locales et régionales revêtaient peu à peu des caractères et une physionomie qui leur fussent propres, en la communi(piant à l'ensemble des plantes comprises dans les limites de chacune d'elle. 46 HEVISlOiN DE LA FLORE HEEHSIENNE II UKSCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES OU MIEUX COM.NUES. CRYPTOGAMES. FOUGÈRES. — FiLICES. 1. — Be:«itxia niNiMii. (PI. I, llg. 2-3). /<. serjuienlts frondiiim minutissinns, anqnste linearibus, lobalo-plnnatifidÎH, Uibis rolundutis; nervulo in qidbuslibet medio oblique flexuoso , apice finralo, venus a basi emitlerite; x^enù pleriimque furcalis bifmxalisqne, eliam simplicibus, quandoque inler se aiinstomosalis , citm venulis arcuatim diiergenlibtts usque ad niarginem eunlibiis; remila in/'eriori unika ad sinum excisuiarum decurrenle. Très-rare; coll. du comte G. de Looz. C'est au genre Benitzia, établi par MM. Debey el Ellingshauseii dans leur flore de la craie d'Aix-Ia-Cbapelie \ que nous rallacbons les petits fragments de fronde décrits ci-après. Leurs caractères de forme et de nervation justi- fient ce rapprocbemenl. Les Benilzia dilïèrent peu des Gleichenia par le port; les segments de leur fronde, étroilement allongés et généralement très- petits, sont partagés en lobes arrondis, plus ou moins profonds et munis cbacun d'une nervure médiane oblique, flexueuse, bifurquée au sommet. Celle nervure est divisée, dès la base, en veines secondaires bifurquées vers le milieu de leur trajet et dont les branches divergent en arc et vont atteindre la marge, tandis (jug les veines de Gleichenia, ordinairement simples, sont moins divergentes et se terminent avant le bord. Il se pourrait que le Scle- ropteris bellidula Hr., de la craie inférieure du Groenland, dût être rangé parmi les Benilzia plutôt que dans le groupe jurassique des Scleropleris. ' Deb. et Ettincsh., Acrtih. d. Kreidegeh. von Aarlivn , p. ô7, lab. 5, fij;. I3-1.'î. DE GELIINDEiN. il Les deux petits fragments que nous figurons (fig. 2 et 3) sont inégaux; on les prendrait aisément pour des restes de fronde d'un Gleichenla, mais en considérant attentivement la nervation scrupuleusement reproduite par nos figures, grossies plus de trois fois, on distingue des caractères en désaccord avec ceux des Gleichenia actuels. Les découpures ne sont que des lobes assez profonds, mais qui sont loin d'être partagés jusqu'à la nervure médiane; chacun d'eux est arrondi et un peu oblique; leur consistance a dû être ferme, sinon coriace et la marge est légèrement repliée en dessous, dans celui des deux échantillons qui montre le colé inférieur (fig. 3). La nervation com- prend, dans chaque lobe, une médiane flexueuse, très-obliquement dirigée, divisée à son sommet en plusieurs branches divergentes. Les veines secon- daires, émises par cette médiane, ne comptent qu'un très petit nombre de paires, alternes, aiguës, divergentes; les deux inférieures ont seules de l'importance. De celles-ci, l'antérieure, bifurquée vers le milieu, s'étend dans une direction parallèle à la côte médiane et se projette jusqu'au sinus de l'incisure; la postérieure se relève, au contraire, et contracte une ou plusieurs anastomoses avec la veine secondaire suivante. Toutes les veinules, issues des veines secondaires, divergent plus ou moins et s'étalent en allant atteindre le bord. Dans les Gleichenia propres, auxquels ressemblerait d'ailleurs notre espèce, ces mêmes veines, ordinairement simples et toujours moins obliques, affectent, au contraire, une terminaison obtuse et antémarginale. Il est impossible de baser aucune conjecture sur l'examen d'aussi faibles fragments; il est visible pourtant que notre espèce, par la forme du contour de ses lobes, témoigne d'une étroite affinité avec le Benilzia calopieris Deh. et Ettingsh. de la craie d'Aix-la-Chapelle. Son analogie avec le Sclcropleris beUidnla Hr., de la craie arctique, n'est pas moins frappante ^ On peut s'en convaincre en consultant les figures de Heer. L'espèce groënlandaise porte un sore arrondi, situé vers l'extrémité de la veinule inférieure du côté anté- rieur. Bien que nos fragments soient stériles, c'est aussi sur cette même vei- nule que nous serions disposés à reconnaître remplacement probable des fructifications du Benilzia minima. • Kreidefl. d. arclisch. Zone, lab. 2, fig. 17-18. Tome XLL 18 UÉMSION DE LA FLOUE HEEUSIENNE 2. — OsMtwDA r:oc'KMC'A Sap. cl Mai'., Esaai sur l'étal de la ce;/, des marnes hcers. de Gclindeii (Mém. de l'Ac. bot. de Belgique, l. XXXVII, p. ôû, pi. 1, fig. 2. (PI. I, fig. 1-) 0. fronde pinnalim partila, pinnulis lel fuliolis e basi Iruncata in cuneum ohluse nlle- nitaUi jHiniiiKjHi' liiacquali fere seasitibiis , ambitu elUplico-oblongis oblotifjatisque, ob/iine siirsxm aaiminalis , mnrg'nw leiniiler carlilnijineo arfjnle serralis, suiiiinis con/litentibus ; nervo tiiedio sec/tneiilorum sursuin (tUenuulo, obliquissime alterneque penninervio; nervulis lateralibus phrumque a basi furcalis; ramulis tel latiliiin ramiilo siiperiori tlerum furcalis, quandoque eliam simplicibus, uUimi.s in detttes pcr(jeniibus. Très-rare; coll. du comte G. de Looz. Lors (le la publication de noire premier mémoire sur Gelinden nous ne possédions qu'un pelil fragment de foliole de celle espèce remarquable; la belle empreinle découverte par M. de Looz nous permet de la décrire sûre- ment. Gel exemplaire, exactement rendu par notre figure, se rapporte à la portion terminale d'un segment de fronde, dont l'extrémité seule se trouve mutilée. Les proportions générales de celte fronde, à en juger par ce qui en a été conservé, avaient plus d'ampleur (|ue la petite foliole figurée dans notre premier mémoire ne le donnait à penser. On y distingue plusieurs pinnules ou folioles adhérant au rachis, mais le plus inférieur de ces appen- dices n'est atlacbé que par sa base inégalement tronquée en coin et subses- sile, tandis qu'au-dessus de lui tous les autres sont confluents et décurrents. Ces dernières pinnules sont en même temps plus courtes, plus larges propor- tionnellement et moins atténuées au sommet que la foliole principale. A gauche de celle-ci, sur le côté opposé du rachis, on distingue encore un lam- beau qui se rapporte à une autre foliole insérée plus bas et sans doute en place, mais dont il ne subsiste qu'un faible débris, comprenant un bout de marge et quelques nervures. Cette dernière foliole était insérée bien plus bas que l'autre, dans un ordre alterne, par conséquent conforme à ce qui a lieu pour toutes celles qui sont visibles. La foliole principale est intacte; elle est oblongue, plus large à la base, atUMUiée par un mouvemonl Irès-lent vers le sommet qui devait être acuminé, DE GELliSDErS. 19 mais dont la pointe paraît obtuse par suite cPune atrophie accidonlclle. Sa base est inégalement tronquée en coin, le bord supérieur se prolongeant plus que Taulre qui se termine sur un court pétiole. La nervure médiane va d'un bout à Taulre de la foliole en s'amincissant graduellement jus- qu'à disparaître en se ramifiant à son extrémité supérieure; les veines secondaires sont émises très-obliquement; les inférieures sont toutes divi- sées, celles du côté antérieur de la foliole le sont à plusieurs reprises et suivent une direction tellement oblique, qu'elles courent parallèlement à la médiane; celles du côté opposé sont plus étalées; elles sont également divi- sées par dichotomie, mais non sans une certaine irrégularité, des nervules simples se trouvant entremêlées çà et là, surtout vers le haut de la foliole avec celles qui se bifurquent, ou bien une des veinules restant simple, tandis que l'autre se subdivise; les dernières ramifications des veines aboutissent toujours une à une aux dentelures marginales, qui sont fines, cartilagineuses et acérées. Au-dessus de la foliole que nous venons de décrire, on dislingue encore /^ à 5 pinnules de plus en plus confluentes, à mesure que l'on appioche du sommet dont la terminaison se trouve presque entièrement mutilée. Les trois inférieures de ces pinnules sont seules assez bien conservées pour que l'on observe leur forme et leur direction. A la fois larges et courtes, brièvement acuminées au sommet, un peu recourbées en lame de faux, elles ne sont plus tronquées, mais soudées par la base au racbis et décurrentes, en sorte que deux ou trois paires successives de nervures, directement issues de ce rachis et plusieurs fois bifurquées, vont s'étaler dans le limbe de la pinnule, dont la partie décurrente présente une marge entière, les dentelures ne commençant à se prononcer qu'à une certaine distance de la base et s'élendant de là jus- qu'au sommet aigu de l'organe. Cette disposition confluente des folioles supérieures de chaque segment de la fronde est plus rare et surtout moins prononcée dans les espèces vivantes du genre, comparables à notre espèce éocène et qui forment la section Euos- munda (Presl.) iMilde, dont VOsmumhi rcrjalis L. est le type. Elle y existe pourtant et se manifeste par la soudure des deux folioles les plus élevées, réduites à l'état de lobes plus ou moins profonds, avec la foliole terminale de 20 REV1SI0?< DE LA FLORE HEERSIEÎNNE chaque spgmenl. C'est ce que montre nolamnient la figure de !\lilde ', repré- sonlant l'O. regalis var. actmiinala, race silésienne qui rappelle beaucoup YO. eocenica par la forme allongée de ses folioles; mais, en considérant sur- tout ce dernier caractère, nous remarquons une analogie plus élroile encore entre noire espèce et VOsmunda Joponica Tbig. que Milde rattache, il est vrai, à l'O. regalis à litre de sous-espèce. L'espèce de Gelinden ressemble beaucoup à la race japonaise; elle en diffère pourtant, soit par la base plus nettement tronquée en coin de ses folioles, soit par l'obliquité plus manpiée des veines secondaires, soit enfin par le mode de décurrencc des dernières folioles. GYMNOSPERMES. CYCADÉB:S. — CYCADEAE. 1. — ZaMITBS? P«L«KaCBNICIIS. (PI, I, fig. 4-b.) Z. fronde verosiiniliter pinnata, pinnis lafo-linearihus , inlegris, sensim ad apicein allenuatis, acule lanceolatis ; nervis longitudinalibus absque niedio plurimis , aequa- libus, simplicissimis , ad apicem segmenti convergentibus. Très-rare; coll. du comte G. de Looz. Deux fragments, l'un se rapportant au milieu (fig. 4), l'autre (fig. 5), don- nant la terminaison supérieure d'une pinnule ou segment de fronde, dénotent, à ce que nous croyons, l'existence à Gelinden d'une Cycadée,à laquelle, dans l'embarras où nous laissent des vestiges aussi incomplets, nous donnons le nom de Zamites. Celle Cycadée, si c'en est réellement une, doit avoir appar- tenu à un type analogue à celui des Macrozamiaow de cerlains Encephalartos à folioles entières, comme V Encephalartos Lelinuau Wriese. Il existe, dans la flore miocène de Koumi (Eubée) une espèce, non encore figurée, que l'un de nous a signalée à l'Académie des sciences de Paris et qui se rapprocherait beaucoup de celle de Gelinden. ' Monogr. gen. Osmundae, Vienne, 18G8, lab. 3, fig. 62. DE GELINDEN. 21 L'absence de toute nervure intercalée ou transversale, régalilé de celles (|ui parcourent longiludinalenient le limbe, leur convergence vers le som- met, visible dans une des deux empreintes, le mode de terminaison de ce sommet et la marge cartilagineuse qui paraît avoir cerné les bords nous paraissent concorder absolument avec les caractères propres aux folioles des Cycadées. Ces mêmes caractères diffèrent de ceux qui servent à distinguer les Monocotylédones. C'est ce qui nous a engagés à décrire ces fragments, en leur attribuant une signification que de nouvelles recbcrches viendront peut* être confirmer. La certitude de Texistence de Cycadées en Europe pendant la partie moyenne des temps tertiaires ajoute à la vraisemblance de notre opinion. CUPRESSIiNÉES. — CUPRESSINEAE. 1. — Cn/tHAiicvPAnis bf.loica Sap. et Mai'., /. c, p. 51 , pi. I , fig. ô. (PI. I, ng. 6-9.) c. ramiilis compressiusciilis , alterne divisis, foliis oppositis squamacfonitibus, in lale- ralia navicnlaria facialiaque discrelis ; laleralibus subfalcatis breviterque acnminatis ; facialibus complanatis, dorso convexiusculo leviter carinalis, obtuse lanceolalis , infra apicem glandtilosis ; ■ — strobili elliptico-globosi , subclavati, squamis adpressim decussatis lignosisque, e basi anguste cuneata siirsnm in areas peltalas dorso con- vexiusculas , medio leviter umbonulatas , rhomboïdeas irregulariter ne 4-S-6 angulatas expansis. Rare; Gclinden; Marcl (commune d'Orp-le-Grand); coll. du comte G. de Looz et de M. le professeur Dewalque. Les fragments de rameaux et l'empreinte de strobile, découverts par M. de Looz, complètent heureusement la notion de celte espèce dont nous ne connaissions jusqu'ici qu'un seul petit fragment de ramule. Les feuilles dont notre figure 6, légèrement grossie, laisse bien voir l'aspect et l'or- donnance, se distinguent, comme celles des Thuya et des Chamnecy paris , en faciales comprimées et latérales naviculaires. Les premières laissent voir la trace d'une glandule résineuse au-dessous de leur sommet qui est lancéolé- obtus; les secondes se recourbent en faux, comme celles des Lihocedrus, quoique par un mouvement moins prononcé; un autre ramule (fig. 7) repré- 22 REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE scnlé sous sa dimension naturelle, diffère quelque peu du premier par des articles plus rcirécis dans l'intervalle de chaque verticille, par des feuilles faciales plus larges et plus courtes, enfin par des feuilles latérales plus étroites et plus finement pointues; nous croyons |)ourtant que ce second rameau dont la partie supérieure parait dépouillée de feuilles a dû faire partie de la même espèce. Nous y rapportons également un autre rameau (fig. 8) plus épais dont les feuilles, plus anciennes et plus irrégulières, laissent voir çà et là de ])elils bourgeons situés à l'aisselle de quelques-unes d'entre elles. Nous avons déjà fait ressortir l'étroite afïinité de tous ces rameaux ou ramules à l'état de fragments avec ceux du Chamaecyparis europaea Sap., d'Armissan, du Ch.Bretjniumis (Goepp. et Ber.) Hr., de la région de l'ambre, et du Ch. Ehrens- waerdi Hr., du Spitzberg tertiaire. Les Cliainaecyparis actuels s'éloignent davantage de ces formes fossiles tertiaires qui ont peut-être formé une section ou sous-genre, maintenant disparu. La découverte du strobile que nous figurons (fig. 9) confirme du reste enlièremenl l'altribuiion proposée par nous en premier lieu. Ce strobile est inconleslablemenl celui d'un Chamaecyparis, bien que ses écailles ne lais- sent voir que le moule de leur face inférieure. Leur consistance ligneuse ressort de l'accumulation des résidus pulvérulents, laissés par la substance organique dans les creux de l'empreinte. Leur disposition décussée n'est pas moins certaine. Elles étaient conformées en pcl/a ligneux, soutenus |)ar une base atténuée inférieurement en un support très-mince. La partie supérieure dilatée donnait lieu à un écusson discoïde, faiblement convexe, légèrement ombonulé au centre et limité latéralement |)ar des côtés à I ou 5-G angles irréguliers. Parmi les Chamaecyparis vivants c'est le Ch. obtusa Sieb. et Zucc. dont les fruits nous ont paru se rapprocher le plus par leur dimension et la forme de leurs écailles du strobile fossile de Gelinden; ce|)endant, les fruits de l'es- pèce japonaise, bien qu'ils soient les plus gros du genre, sont notablement plus petits et moins oblongs que le nôtre. A celte divergence vient se joindre celle des feuilles qui sont plus courtes et bien plus obtuses dans le Ch. obima, tandis que celles du Ch. belgica sont plus saillantes, plus pointues et sensi- blement recourbées en faux. DE GELIINDEN. 23 Le cône de Gelinden comprenait 0 à 8 paires d'écaillés décussées, tandis que celui du Ch. europuea, d'Armissan ', n'en coniplail que 3-/i- paires au plus, et ces écailles, allongées dans le sens transversal, donnaient lieu à un cône beaucoup plus petit et plus court que celui du Ch. belgka. Le Chuinaecy paris oblusa est actuellement un arbre élevé qui forme de Jurandes forêts sur les montagnes de l'île Nipon où il atteint jusqu'à 80 pieds de haut. Le Ch. bclgica devait présenter à peu près le même aspect et le même port; sa station probable à une certaine élévation au-dessus des plages de la mer heersienne explique la rareté de ses débris dans les marnes fluvio- marines de Gelinden. MONOCOTYLÉDONES. GRAMINÉES. — GRAMINEAR. 1. PO.»ClTKS L»TIS»I1IUN. (PI. I , fig. 10.) P. foliis lalo-iinearibus, niar(/ine iiilef/errimis; costa viedia ticrris que lonf/iliiilitinliltiis iiiimei'otiis percnrsis; nervis laleraiibus primariis aequidislanlibus , iitterslilialibiis 5-3 medio majore, nervulis praelerea hinc iiule Iransversiin decurreniibus. Très-rare; coll. du comte G. de Looz. Nous figurons sous ce nom, avec la nervation grossie (fig. iOa), un simple lambeau qui pourrait bien dénoter la présence d'une Bambusée ou d'une Arundinée dans la flore de Gelinden. Par la côte médiane très-apparente, par la disposition des nervures plus fortes et plus faibles entremêlées, et par les veines (|ui courent transversalement entre les principales, ce fragment con- corde assez bien avec les feuilles de bambou, spécialement avec celles du Bambusa arundinacea. ' Voy. Et. sur la vég. lert. du S.-E. de la France, 2""' partie, Flore d'Armissan, pi. i, fig. lie ol 5('; Ann. se. NAT., 5' série, t.. IV, pi. 1. 24 REVlS10i\ DE LA FLOUE HEERSIENlNE NAÏADÉES. — FLUVIALES. 1. — I*0!>IOONI« l'KBFOHATA. (PI. 11 Cl 111, l'ig. 1-2.) P. caiilibiis rohusiis , crasse compresso-cylindraceis , sectîone (ransrersn elliplicis, dca- tricibus foliorum semi-annulalis approxhualis in séries duas opposilas ullenialiin disposiiis , laciniis praeterea fuliorum velerum résidais radicellorumqiie lapsonciii cicali'icibus piincliformibus leviler excavalis, lurn sparsis, luin (/lomeratis , in. slatii seiiiii , instruclis; in slatu antem jucenili radicellis pinnalim vmje ramosis , coiiipres- siusculis praedilis, foiiorumqtte lapsoruin basibus aile residuis , foraminibiis pluriinis, oralis , sparsim primo tempore pertusis , dein longiludinaliter laceris et in lucinias nerviformes tandem abeunlibus, dense obsilis; fuiiis lato-tinearibus , sursum oblnsis- sin)e rotundaiis, manjinibus parallelis , f/laberrimis , lenidtcr muUinerviis , nervulis aegre perspicnis; nervo medio fere nullo; nervis longiludinaiibiis nirinqiie circiler G priniariis aequidistantibus , vemilis transversis hinc inde inter se religatis; basibus auteni foliorum residuis aile produclis, niox foraminibus mulloties perlusis. Assez commun; colL du comte G. de Looz. Des rliizonies rampanls, couverts de cicatrices semi-annulaires de feuilles, alteriianl sur deux rangées opposées et entremêlées de cicatrices arrondies de radicules, furent observés dès 1826 par M. A. Brongniart, dans le cal- caire grossier parisien et rapportés par cette habile observateur à une plante voisine du Cuulinia oceanica D. C. {Posidoniu Caulini Kon.), qu'il nomma CaulinUes parisiensis. Un peu plus tard, en 1847, M. Unger dans son Chloris protofjaea *, a signalé une seconde espèce de Cauiinites, sous le nom de Cauliiiilcs radobojensis , dont il fait ressortir rexlréme ressemblance avec le Posidonia Caulini. Il est vrai que Taltribulion proposée par Unger et confirmée par lui, d'après un autre échantillon de la même localité, dans un ouvrage postérieur -, a été ensuite révocpiée en doute par M. Heer qui a cru devoir réunir les fragments de rhizomes et les lambeaux de feuilles rubannées, figurés par le savant autrichien à son Arundo Goepperli ^ : la plante de Hadoboj demeure donc entachée d'incertitude; mais il n'en est pas de même des Cauiinites du bassin parisien. La j)rovenance marine ou du ' Page 30, lab. 17, fig. 1-2. ■^ Iconogr. pi. foss., p. la, pi. C, fig. 5. 3 FI. terl. Hebr., I, p. 02, tab. 22, fig. 3 et 23 DE GELINDEN. 25 moins saumàlre des couches qui les ont fournis, parlicuiièrenienl de celles du calcaire grossier, constitue par elle-même une présomption favoral)le à rallribution qui en a été faite et les figures publiées en dernier lieu par iM. Watelel, malgré leur imperfection relative, dénotent cerlainemenl Texis- lence, dans les mers éocènes, de plantes congénères des Posidonia actuels. L'espèce de Gelinden dont nous allons décrire les diverses parties donne à ce fait une confirmation éclatante. Il n'existe actuellement qu'un très-petit nombre de Posidonia, répandus, il est vrai, sur un espace géographique très-considérable, mais en même temps localisés dans certaines régions. Le genre effectivement n'a été signalé jus- qu'ici, en dehors de la Méditerranée, que dans la mer des Indes et dans rOcéan austral, le long des côtes de la Nouvelle-Hollande. En laissant de côté le Posidonia serrulala Spr.. aux feuilles denliculées-épineuses, dont l'al- Iribulion générique est considérée comme douteuse par Kuiidi \ et le /'. aus- tralis Ilook. fil., des plages de la Tasmanie, dont l'aspect est particulier, avec ses rhizomes allongés, peu robustes, et ses feuilles très-minces, il ne reste à considérer que le seul Posidonia Caulini , dont nous ne connaissons, il est vrai, que la forme méditerranéenne; celle de la mer des Indes, (jue nous n'avons pu nous procurer, aurait eu pour nous un intérêt très-grand de comparaison, puisqu'il s'agissait d'une plante de l'éocêne le plus inférieur. Le Posidonia Caulini Kôn, dont M. Unger n'a donné qu'une description incomplète au point de vue des caractères extérieurs -, est une plante marine des eaux pures, croissant de préférence sur les fonds de roche et les sols résis- tants; ses tiges rampantes, en forme de rhizomes, diversement prolongées et ramifiées dans tous les sens présentent une structure des mieux caractérisées. Couvertes dans les parties anciennes, de cicatrices d'insertions foliaires, semi- annulaires et très-rapprochées, elles portent encore de nombreuses impres- sions punctiformes de radicules éparses entre les anneaux et des résidus filamenteux qui se rapportent aux bases des anciennes feuilles longtemps p<îrsistantes et efTdochées. Les tiges des Zoslères se distinguent de celles des ' Emim. plant., t. III, p. 122. 2 Voy. CId. prolog., pp. M et suivantes. Les détails relatifs à la structure analomique des tiges sont au contraire fort précis; nous y renvoyons le lecteur. Tome XLL 4 26 liEMSION DE LA FLORE HEERSIENNE Posidonia, non-seulemenl parce qu'elles sont plus minces, qu'elles portent des feuilles plus écartées, plus étroites et simplement alternes, mais aussi parce que chez elles les radicules fibreuses sont attachées à chacun des nœuds ou articles sur lesquels sont fixées les feuilles, et que les parties anciennes et dépouillées se trouvent dépourvues de filasse. Les liges de Posidonia se changent graduellement en rhizomes, c'est-à- dire en supports rampants des parties fouillées, à mesure qu'elles vieillissent et se ramifient; il faut donc commencer noire examen par celui des extré- mités non encore dépouillées. Elles ont l'épaisseur du petit doigt environ ; diversement repliées et allongées, subérigées ou contournées et traçantes, elles offrent çà et là des ramifications et présentent des feuilles, appliquées longiludinalement l'une contre l'autre par leur face latérale, vers la sommité de chacune de ces ramifications, que recouvre une épaisse garniture de filaments réunis en forme de pinceau. En dessous de la filasse qui les cache, les liges ne sont pas cylindriques. Elles se montrent fortement comprimées et munies d'un bourrelet convexe sur le milieu de chacune des faces. Les feuilles, il est facile de le vérifier, sont disposées en deux rangées opposées, mais alternant d'une rangée à l'autre, et à intervalles très-rapprochés. Le milieu de chaque feuille correspond à la convexité médiane des tiges el leurs extrémilés latérales dépassent à droite el à gauche la face sur laquelle elles sont implantées pour empiéter sur la face opposée; ces feuilles sont ainsi amplexicaules et semi-engaînanles et leur insertion donne lieu à une ordon- nance distique, selon laquelle la troisième feuille est toujours ramenée exac- tement au-dessus de la première, après un seul tour de spire. La base amplexicaule des feuilles endjrasse les trois quarts environ du j)ourlour de la lige; elle constitue une gaine ouverte qui persiste tout entière sur une étendue verticale de 2 | à 3 centimèlres au plus. Le point où s'opère la scission est marqué très-nettement par une ligne d'articulation transver- sale; c'est suivant cette ligne qu'a lieu la séparation du limbe caduc et de la |)artic basilaire persistante. Celle-ci, d'abord entière el lisse, toujours érigée, s'ouvre |)lus lard à l'aide de fissures longitudinales et se trouve finalement réduite à l'étal de filasse par la désagrégation des parties solides el fibreuses. Au-dessus de la ligne d'articulation, le limbe de la feuille s'allonge en forme DE GELirVDEi^. 27 (le ruban linéaire; il mesure une étendue variable de 20 à SO cenlimèlres, sur une largeur moyenne de 3-6 et jusqu'à 8 millimètres. Ces feuilles se terminent par un sommet arrondi ou carrément tronqué; elles dilTèrenl de celles des Zostères parce qu'elles sont plus larges et moins longues, relative- ment à leur largeur; leur consistance est mince, leur surface lisse; elles sont souples et (lottantes et une fois délacbées de leur base, elles conservent longtemps cette souplesse et ne se décomposent que lentement. Leur ner- vation se compose d'un faisceau médian à peine distinct des latéraux, au nombre de 4- à 6, de cbaque côté. Ces nervures sont é(piidislantes et réunies entre elles, à des bauleurs variables, par des nervides transverses fort nettes. Entre ces nervures, on distingue encore des traits longitudinaux vagues dis- posés en (îles el qui se rapportent aux linéaments des cellules épidermiques. Sur les entre-nœuds rapprocbés correspondant à l'insertion des feuilles, entre leurs bases persistantes et à moitié lacérées, naissent de toutes parts, mais surtout en dessous et sur le côté des tiges tourné vers le sol sous-marin, de nombreuses radicules contournées, cylindriques, mais repliées ou même comprimées en divers sens, relativement épaisses et terminées obtusémeni; elles s'allongent en donnant lieu cà et là à des ramificalions, tantôt amincies et tantôt cylindri(iues, subdivisées elles-mêmes de nouveau. Ces radicules et leurs ramifications n'ont rien de grêle ni de divariqué; elles ne conslilucnt pas un cbeveki. Ce sont des crampons solides qui percent à travers les résidus cl rampent en suivant la direction des tiges qu'elles fixent. Leur vie, aussi bien que leurs fonctions, sont du reste momentanées; au bout d'un temps plus ou moins long, sur les rhizomes âgés, les résidus filamenteux tombeni, les radicules se dessèchent et se séparent de la tige, qui demeure à la fin nue, marquée de bourrelets transverses et semi-annulaires, entremêlés de cicatrices arrondies et excavées indiquant le lieu d'insertion des anciennes radicules. Les empreintes fossiles se rapportent évidemment au môme type, mais elles représentent une espèce bien distincte du Posidonia Caidini, surtout plus robuste dans toutes ses proportions. — Les rhizomes ou parties de liges déjà anciennes (pi. II, fig. 3 et 4; pi. III, fig. 1-2) mesurent 1 j cen- timètre de largeur, sur leur plus grand diamètre, et 1 centimètre seulement sur le plus petit; elles éiaient donc comprimées, mais elles l'étaient faible-' 28 RÉVISION DE LA FLORE HEERSIENÎSE ment, si l'on lient compte des effets de la fossilisation, et l'on peut dire seulement que les tiges adultes du Caulinia perforala donnaient lieu à une coupe transversale plutôt ellipsoïde (|ue régulièrement cylindrique. Elles étaient à la fois moins comprimées et plus épaisses que celles du P. Caulini dont le plus grand diamètre n'excède guère 6 à 8 millimètres. Sur la face large du rhizome fossile (pi. II, fig. 3) on voit se succéder en rangs pressés les cicatrices foliaires sous forme d'anneaux, dessinant une courbure qui s'abaisse latéralement, absolument comme dans \e Posidonia vivant. Aux cicatrices d'insertion adhèrent encore des résidus fdamenteux, visibles surtout le long des côtés; ces résidus sont moins épais et plus clair-semés que ceux des tiges de l'espèce actuelle; mais leur nature est la même, cl l'on peut suivre leur disposition en rangées successives, sur les points cor- respondant aux feuilles dont ils représentent les débris. Les résidus paraissent pourtant composés de filaments moins raides, plus llcxueux et plus entre- mêlés que ceux du P. Caulini; nous verrons bientôt quelle est la véritable cause de cette apparence. Entre les anneaux d'insertion foliaires, on remarque des cicatrices éparses, arrondies, puncliformes, plus ou moins excavées, qui se rapportent visible- ment à des radicules de diverses grandeurs, (|uelques-unes alignées de manière à former une sorte de rangée, d'autres éparses, la plupart déta- chées, comme s'il s'agissait d'un fragment de rhizome depuis longtemps des- séché et roulé dans la vase. A côté de la tige, sur la droite, on dislingue très-nettement (en a) l'empreinte d'une radicule; allongée, repliée sur elle- même, elle se recourbe vers le bas; elle est épaisse de 3 millimètres, lisse el très-finement striée en long à la surface, plus ou moins comprimée el pourvue de deux ramifications, dont l'une suit la même direction que la branche principale, tandis que l'autre est courte et de plus Irès-obtuse. L'échantillon que nous venons de décrire se rapporte évidemment à des parties ancieimes et en partie désagrégées. Il en est de même des empreintes fig. /t, pi. II et 1-2, pi. m, qui représentent des tronçons entraînés par la vague, couverts de cicatrices foliaires ou radiculaires, mais dépouillés de presque tout résidu appendiculaire. Sur ces derniers, on aperçoit des zones distinctes d'anneaux foliaires el de cicatrices de radicules; celles-ci aggio- DE GELINDEN 29 mérées en grand nombre et couvrant à elles seules certaines places. Nous avons pu nous assurer, par la comparaison des deux faces d'une même empreinte, que ces amas radiculaires correspondaient uni(piement à la face inférieure de la tige, celle qui était en contact avec le sol sous-marin , la face supérieure ne présentant que des cicatrices foliaires. Celte dis|)osilion est une conséquence naturelle de l'ordonnance des feuilles en deux séries opposées, cl dans certains cas les feuilles de Tune des deux séries étaient remplacées exclusivement par des radicules. Ces organes, comme le montrent nos figures, se détachaient à la longue en laissant après leur chute une cica- trice fort nette, en forme de cavité circulaire, occupée au centre par une légère saillie. — La figure 1, planche III, qui donne un Ironçon |)lus considérable, montre également, vers le i)as, une agglomération de cica- trices radiculaires correspondant à un renllcment de la lige. Au-dessus de cet amas, les cicatrices d'insertion des feuilles reparaissent et se succèdent en anneaux pressés. Sur les côtés de celte lige, qui devait être âgée, on dis- tingue des traces de résidus, mais à droite (en a), un de ces résidus, moins lacéré que les autres, est de nature à attirer l'allenlion par les caractères fort nets qu'il présente. Il se rapporte certainement à une base de feuille, dont on reconnaît à la loupe les stries ou rayures longitudinales. Or, ce lambeau fibreux montre nettement des ouvertures ovales, provenant de l'écarlement des lacinies ou fissures du tissu foliacé, troué sur certains points, conservant des adhérences sur d'autres. Une autre empreinte, pi. Il , fig. 1, laisse voir encore plus clairement ce même mode de laciniurc par perforation de certaines places. Celte empreinte correspond à l'extrémité supérieure d'une tige surmontée de résidus foliaires érigés, d'une longueur d'au moins 8 centimètres; tous ces résidus sont percés d'une foule d'ouver- tures disposées comme celles dont nous venons de parler et indiquant d'une manière fort netle le mode d'après lequel s'opérait, dans l'ancieime espèce, la désagrégation filamenteuse des bases foliaires; au lieu d'être changés en franges à l'aide de fentes verticales multipliées, les résidus du Posidoiiia per- forula prenaient l'aspect d'une dentelle grossière, criblée d'ouvertures, mais conservant une sorte de continuité due à l'adhérence partielle des tissus. A la longue pourtant, ainsi que cela résulte de l'examen d'une dernière empreinte 30 RÉVISION DE LA FLORE HEERSIEINISE (fig. 2, pi. II), les résidus foliaires du P. perforala différaient peu de ceux de res|)èce vivante; ils consistaient seulemenl en une filasse plus onircmèlée et moins égale, et ce dernier caractère, joint à la dimension plus forte de Pespèce fossile, aurait permis de distinguer au premier abord ses rhizomes de ceux de la planle méditerranéenne actuelle. Mais la différence spécifique est surtout prononcée si Ton s'allache aux feuilles (jui, dans les Posidonia, ont la piopriélé de se séparer promptcment de leur base et de conserver longtemps leur forme après cette scission. Nos figures 5 et 6, pi. Il, représentent deux fragments fort bien conservés de feuilles de Posidoiiia perforala provenant de la même localité tpie les liges et terminées toutes les deux au sommet. Ce sont des feuilles rubanées, à bords entiers et parallèles, larges de 18 millimètres et conservant celle lar- geur presque jusqu'à rexlrémité supérieure, (|ui est lron(|uée en rond ou môme légèremenl émarginée dans le milieu; leur consislance a dû cire faible; leur surface glabre et lisse; les nervures qui les parcourent longiludinale- ment sont au nombre d'une douzaine, disposées à des dislances égales, des deux côtés d'une médiane à peine visible; elles sont reliées entre elles, à des intervalles irréguliers, par des nervilles transverses et elles se recourbent légè- rement en approchant du sommet. La finesse de toutes ces nervures el leur défaut de saillie, à la surface lisse du limbe, empêchent de les saisir disiincle- menl. Nos figures rendent du reste fidèlement l'aspect des anciens organes qui diflerent lrès-|)eu, sauf la taille, des parties correspondantes du P. (latiliiii, la dimension des nôtres étant presque triple de celle que mesurent les feuilles de l'espèce vivante. La même proportion sépare les liges respectives des deux Posidoiiia; il faut en conclure que le P. perforala paléocène se distin- guait surtout par sa grande taille et que pour loul le reste, si l'on excepte le mode tout particulier de désagrégation des résidus foliolaires que présentait cette espèce, il s'éloignait peu de la planle méditerranéenne actuelle. Si l'on compare, d'autre part, le P. perforala aux espèces fossiles déjà signalées sous le nom de Cauliniles, on remarquera qu'il diffère, par les pro- portions plus fortes de ses rhizomes , du Caidiniles parisiensis Brngt '. ' Voy. Descr. cjéol. du liaas. de Parix, pi. P, fig. 10 A. — Wat., PI. foss. dit hassiii de Paris, pi. 20, fig. 1-2. — Schimp., Traité de pid. vég., t. Il, p. 453. DE GELINDEN. 31 ÇAmpliytoiles parisiemis Desmar.); mais il existe une élroile analogie d'as- pect et de laille entre notre espèce et deux CuuUmlcs éocèncs de Paris, imparfaitement figurés par 1\I. Wateiet. Ce sont les CuuUniles dkjilatus Wal. et Wateleli ^ Brngt. La première espèce provient des grès de Belleu, supérieurs aux lignites du Soissonnais; elle est par conséciuent voisine par lage de celle de Gelinden et les fragments de ses tiges couvertes les unes d'anneaux d'insertions foliaires, les autres d'anneaux et de cicatrices radicu- laires manifestent un si grand rapport avec les exemplaires figurés par nous (pi'il y aura lieu peut-être à une identification spécifique de tous ces débris. La dénomination adoptée par iM.Watelel exprime du reste fort mal les carac- tères de l'espèce et, comme l'a fait observer M. Schimper -, la figure de l'auteur (pi. XL\, fig. 5) ne correspond en aucune façon à la description insérée dans le texte. Le CuuUniles Waleleli Brngt. [CuuUniles formosus? Wal., 1. 1, pi. XXII) paraît avoir possédé des liges construites comme celles du Posidonia perfo- ralu, plus élancées pourtant et aussi plus (lexueuses, pourvues en outre de résidus foliaires dont il est diflicile de se rendre compte d'après la descrip- tion et les figures trop peu précises de 3L Watelel. il a été découvert dans le calcaire grossier parisien supérieur, à Marisy-Sainte-Geneviève (Aisne). L'abondance relative des restes de Posidoniu, dans les formations éocènes, témoigne de leur fréquence ol de leur diffusion au sein des anciennes mers, sur des points d'où le genre est maintenant exclu. L'espèce actuelle, unique- ment méditerranéenne, absente de l'Atlantique, disjointe puisqu'elle est signalée dans la mer des Indes, paraît être en voie de retrait; son représentant prin- cipal est en même temps amoindri de taille et refoulé dans une aire bien plus restreinte que dans les temps antérieurs. A l'époque de l'éocène inférieur, au contraire, le type des Posidoniu se montre plein de vigueur et sa présence répétée au sein des mers qui occupaient alors la Belgi(|ue et le bassin de Paris prouve une extension primitive et une distribution géographique différentes de celles qui ont depuis prévalu. * PI. foss. du buss. lie Puris, pp. 8t-82, pi. 19, fig. 3-8 el 21. ^ Traité de pal. vég., I. II , p. 453. 52 RÉVISIOi^^ DE LA FLORE HEERSIENNE 2. — ZosTBitit .t'ODON* (Brnut.) S^p. Cl Map. (PI. III, lig Ô-8 ) Z. Cauliùiis cjjliiKlraceis, vaçjc ramosis, eluuyalis, jlexuoais, nodoao-arliculalis; arlicnlis plus miimsve distanlibiis , radiculoriim residuis lapsorumve cicalricibus qunndo que iiislniclis, foUorum etiani vetiistiorum laciniis liinc Inde oiiuslis; foliis ipsis, ni videtur, lonrje linenribus, basi amplexicaiilibus. CUI.MITF.S NODOSi:s Bnigt., Descriplion ijcol. du bassin de Paris, p. Xi9. — ProJr., p. IHU. CAULINITES NODOSl'S l'iig., Chl. protoij., p. S4. — — Brigt'i Tab. des genres de uéij. fuss., p. Hii. — — Watel., PI. foss du bass. de Paris, p. 7H, pi. ïiÛ, lig. 4. — — Scliimp., Traité de pal. vérj., II , p. U'ù'A. Assez commun; coll. du comte G. de Looz. L'espèce que nous allons décrire semble i(loiili(|iie par la forme el la dimension des liges, par Télendue proporlionnelle el la disposilion des nœuds doni elle reçoit un aspect articulé, avec le Calmiles nodosiis de Brongniarl, nommé depuis CauUniles par Brongniarl, Unger el Walelet. Elle nous paraît l'eprésenler un vrai Zoslera, très-analogue aux Zoslera marina et tiiediier- ranea, plus voisin de ce dernier par la structure des tiges el l'insertion des radicules, mais distinct de tous deux par sa grande taille, double au moins de celle des plus grandes Zoslères des mers actuelles. Les Zoslera el les Posidonia présentent des caractères différentiels aisés à saisir qui permellent de ne pas les confondre, même à Tétai fossile el lors- qu'ils se trouvent réduits à de simples liges. La lige sous-marine des Zoslères est beaucoup plus mince que celle des Posidonia; elle n'esl pas comprimée ni pourvue de feuilles ordonnées en deux séries opposées. Elle est noueuse, articulée et renllée à l'endroit des nœuds qui marquent les points d'inserlion des feuilles, disposées dans un ordre simplement alterne. Ces anneaux d'insertion ou articles se rapprochent suivant les parties de la lige que l'on examine et par conséquent la lon- gueur proporlionnelle des entre-nœuds est très-variable. Les articles se tou- chent presque dans certains cas, tandis que dans d'autres ils sont séparés par un intervalle de plusieurs centimètres. Les feuilles sont étroites et lon- guement linéaires; leur sommet est obtus. Les radicules qui se développent DE GELINDEN. 33 sur les liges, à mesure qu'elles s'allongent et se ramifient, et qui servent à les attacher au sol sous-marin, ne sont point disposées sans onlre clans les cnire-nœuds; minces et filiformes, tantôt solitaires, tantôt l'asciculées, elles naissent exdasivemenl sur les nœuds et sont ou opposées à la feuille ou disposées le long de l'anneau d'insertion, après la chute de la feuille. Les divers caractères qui viennent d'être précisés se retrouvent évidem- ment dans les fragmenis de tiges ou rhizomes articulés que nous figurons et dont l'étal de conservation ne laisse rien à désirer. — Les uns (fig. k k 8) sont nus ou seulement pourvus çà et là de radicules éparses, dont l'insertion est conforme à ce (jue nous avons indiqué; les autres (fig. 3) sont encore accompagnés de résidus foliaires et montrent des nœuds plus ou moins écarlés. Le Zoslera nodosa, dont l'existence paraît s'èlre longtemps pro- longée, au sein des mers éocènes du bassin de Paris, ne saurait être confondu avec le Zosferiles marina Ung. ', dont il diffère par sa grande taille, double au moins de celle de l'espèce de Radoboj. Celle-ci s'écarte au contraire très- peu ou même ne s'écarte pas du tout du Zoslera marina actuel. DICOTYLÉDONES CUPULIFÈRES. — CUPULIFERÂE. La collection de M. de Looz est surtout riche en Cupulifères; elle ajoute évidemment à la connaissance que nous avions juscju'ici de cette famille aujourd'hui encore si importante dans notre zone, en nous découvrant le rôle qu'elle jouait et les caractères (|u'elle présentait en Europe, dès le commen- cement des temps tertiaires. Plusieurs espèces, et parmi elles des formes très-curieuses, dénotant, à ce qu'il semble, de vrais chênes, une surtout accompagnée de son gland, viennent se joindre à celles que nous avions décrites précédemment sous le nom générique de Drijopliylltim. ' dit. protog., tab, 10. Tome XLL S 34 I1KVI8I0N DE LA FLORE HEERSIENNE A déi'aul des organes de la fruclificalion , presque toujours absents, esl-il possible, à Taido des feuilles seulement, de dislrii)uer entre les diverses sec- tions ou sous-genres qui divisent Tensemble des Quercus les espèces de ce groupe rencontrées en Europe à Pétai fossile? Oersted, dont les travaux décisifs ont jelé une clarté si vive sur Tétude rationnelle et sur le classement des Quercinécs, semble Tavoir pensé, et ce savant regrettable aurait tenté l'en- treprise, si la mort n'était venue Tinlerrompre; son dessein, qu'il laisse entre- voir, aurait été de s'appuyer, dans ses rapprocbemenls entre les types vivants et les types fossiles, sur certains détails caractéristiques, d'un ordre en appa- rence secondaire, dépendant de la forme ou de la nervation des feuilles, assez fixes en réalité pour servir de guide à l'analogie. Concurremment avec la morpbologie des organes foliaires, la distribution géographique actuelle doit être également mise à profit et rien ne serait moins surprenant que d'observer en Europe, même dans un âge relativement reculé, des formes de Lepiâobalamis, de Cerris, de Cijclobalanopsis, puisque le premier de CCS sous-genres est répandu de nos jours dans toute la zone tempérée boréale, que le second a le centre de son aire d'l)ai)ilalion dans l'Asie occi- denlale, vers l'orient de la l\léditerranée, et que les espèces du troisième sont partagées entre la région de l'Himalaya et l'arcbipel japonais. On con- çoit encore que les Erijthrobalanus, à l'exemple de tant d'autres types exclus depuis de noire contrée, aient eu des représentants au sein de l'Europe ter- tiaire; le fait paraît même appuyé d'assez d'indices pour être vraisemblable; et la présence des Macrobalanus sur notre sol, à la même époque, n'aurait rien non plus de surprenant, ainsi que Oersted élail porté à le croire, en considérant les Quercus drymcja Ung. et furcincrvis Hr. ' comme alliés de près aux Quercus Galeolli Mari., lancifolia Scbl. et Cham., et leiophyUa I). C. , qui sont des Macrobalanus. CependanI, il faut bien avouer que lorsque l'on s'attache à des fiores d'une très-grande ancienneté relative, comme celle de Gelinden, ces sortes d'assi- milations ne sauraient être admises qu'à titre de conjecture plus ou moins l)lausiblo. L'opinion que l'on adopte lire en réalité toute sa force du degré de ' Voy. Oerst, Bidrag fil kuncisk. om Ege Familien , tab. 7, fig. 3-8. DE GKLLNDEN. 35 liaison plus ou moins iuliino, niauil'cslé par les espèces fossiles vis-à-vis de celles de nos jours dont on essaye de les rapprocher. C'est donc là une pure hypolhèse; mais si d'ailleurs lous les détails visibles concourent à la justi- fier, rien n'empêche de croire que c'est bien véritablement un Lcpidoba- lunus ou un Cerris que nous avons sous les yeux, et, dans un des cas au moins, nous allons voir l'empreinte d'un gland, venue jusqu'à nous, attester la présence des Quercus |)roprenient dits, dans la végétation fores- tière de Gelinden. i. — QUERCINÉES. Nous réunissons clans ce prcMnier groupe et sous la dénomination générique de Quercus toutes les formes de Gelinden qui nous |)araissent avoir représenté de vrais ciiènes. * Cerris? Oerst. 1. — QlEHllt* I.OOZI (PI. IV, fig. 1-2.) Q. foliis petiolatis rugoso-nervulosis , e basi laliore intégra, subinaequaliler oblusissime vuneato-rotimdata , sursum ovalo-lanceulaiis , apice breviler acutis, margine grosse crenatis, creiiis obtuse acutis aiigulatisrjue; nerco primario valida, secundariis sparsis, sub angulo 43 gr. egredientibus, simplicibus , parallelis, in crenas recto Iramile pergentibvs ; nervis lerliariis transversim decurrentibus , simplicibus furca- tisque, vennlis sensu contrario eniissis rcligatis, nervis nervulisque in pagina infe- riori prominulis , supra auleni intpressis. Rare; coll. du comte G. de Looz. Une belle empreinte (pi. IV, fig. 1) permet de saisir sans effort tous les caractères de celte espèce, à laquelle nous donnons le nom de l'homme intel- ligent qui l'a découverte. Le pétiole, épais et relativement court, n'excède pas un centimètre, la forme générale est ovale, élargie et tronquée à la base en un coin des plus obtus, un peu inégalement sinué et subarrondi. Le limbe diminue ensuite insensiblement en se rapprochant du sommet, terminé en une pointe pyramidale obtuse. Les bords se trouvent occupés par une série- de crénelures anguleuses , très-légèrement mucronées. La nervure médiane est saillante et fortement prononcée sur la plus grande des deux empreintes 56 REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE qui nionlre la face inférieure; elle donne lieu à dix paires environ de ner- vures secondaires alternes, dont les inférieures sont les plus développées el qui décroissent régulièrement en longueur de la base au sommet de Torgane. Chacune de ces nervures, toujours parfaitement simple, droite et parallèle avec ses voisines, se rend au sommet de l'un des festons ou crénelures de la marge. Les nervures tertiaires sont très-nettement transversales, saillantes sur la face inférieure, légèrement imprimées en creux sur l'autre face qui devait être à la fois glabre et lisse. La seconde feuille, représentée par les deux côtés d'une même empreinte (fig. 2, dessinée d'après la face inférieure), est plus petite que l'autre; les crénelures marginales ont cbez elle moins de saillie; elle ressemble toute- fois tellement à la première qu'il paraîtrait invraisemblable de ne pas l'iden- tifier avec celle-ci. L'attribution de l'espèce (|ue nous venons de décrire au genre Quercns ne saurait èlre douteuse; tout dans les feuilles révèle un chêne : l'aspect, la con- sistance el jusqu'aux moindres détails de la nervation. Mn s'appli(|uant à rechercher les formes vivantes similaires, on est frappé de l'extrême analogie que présente ce chêne, qui provient de l'un des étages les plus inférieurs de l'éocène, avec le Quercus pseudosuber Santi, espèce de l'Europe méridionale, encore maintenant indigène près de Grasse (Alpes maritimes). Les feuilles du Q. Loozi sont cependant un peu plus grandes; elles sont pourvues d'une ou deux paires de nervures secondaires en plus. En dehors de ces faibles différences, le rap|)rochemcnt entre les deux formes n'en reste pas moins des plus frappants; il autorise à admettre que le (). Loozi faisait partie, comme son congénère actuel, de la section ou sous-geni'e Ccrris. DE GELINDEN. 37 2. — QciiRCi-s .iRtii.uuA. (FM. IV, lig. 5.) Q. foh'is petiolatis, firme membrauaceis , basi lala obtusissime in cuiieiini allenualis , tnarf/inibus simpliciter lobalo-crenatis , lobis minime profttnde incisis arciim ogivalein conlermine desoibentibus; nervis secundariis simplicissimis, sub anijulo 45 fjr. prodeunlibiis, in lobos reclo tramile pergenlibiis ; lerliariis lenuissimis , Iransversim deciirrentibus, venulis mediantibm in rele puhherrimum soiiilis. Très-rare; coll. du comte G. fie Looz. Nous ne connaissons de ce chêne qu'nn seul fragment Irés-nuililé; mais, à l'aide d'une restauration facile de l'un des côtés de l'empreinte, on obtient, comme le montre noire figure, la moitié inférieure d'une feuille munie de son pétiole, dont il est aisé d'apprécier les caractères. La terminaison supé- rieure manque, il est vrai, et la base large, atténuée en un coin très-obtus, semble indiquer au premier abord une forme presque semblable au Qncrcus Loozi; cependant il existe aussi des nuances différentielles qui empêchent de confondre les deux espèces. La consistance est ici visiblement plus mince; les nervures tertiaires sont plus fines, plus flexueuses, anastomosées en un réseau plus délicat, les lobes ne sont pas anguleux, mais leur contour exté- rieur dessine plutôt une courbe ogivale; enfin le pétiole est sensiblement moins épais. Les nervures secondaires, émises le long d'une médiane relativement mince, dans un ordre alterne et dans une direction assez oblique, sont par- faitement simples, parallèles entre elles el elles s'étendent sans déviation jus- (|u'au sommet des lobes. Les nervures tertiaires qui serpentent entre les princi- pales et servent à les rejoindre, sont toutes transversales, menues, légèrement sinueuses et reliées entre elles par des veinules obliques ou dirigées en sens contraire. L'ensemble dénote , aussi bien par le mode de découpure de la marge que par les détails du réseau veineux, un chêne qu'il est naturel de rapprocher des variétés à lobes peu prononcés du Q. cerris L. La forme vivante la plus voisine nous est fournie par une race à feuilles obtusément lobulées du Querciis pseiidosuher Santi ; nous voulons parler de la variété 8 Giissonei du Prodrome qui doit être probablement réunie au Q. creiiaia 58 REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE Lam., observé autrefois aux environs de Gibraltar par Turner. Cependant notre Quercus urciloba se distingue de toutes ces formes ou espèces par la largeur relative de sa feuille, à la base. 3. - QcERtxs »iPLODo:%. (PI m, lig. 10-11; IV, fig. 6-7; V, lig 1-9; VI, lig 1-6 cl VII, fig. I.) Q. foliis subcoriaceis , sat longe validequc peliolatis, ovato-eliipticis lateque ovato- eliiplicis, sursnin hreviler lanceolalis obttisis, hast parum inaequali plerumquc inlerjra rolniulatis obiuseque altenuatis sinuatisque , margine auteni dentato-creiiatis lobula- lisve, dentibus aiit lobiilis tiim simpiicibus , tiim duplîciler incisis, maxime varianti- bus , obtusis aculioribusve , lobiilis primariis saepius a latere nnidentatis ; nervo primario sat valida, sccundariis utrinquc 10-12 oblique emissis, parallelis, ad lobules reclo tramile penjentibus , simpiicibus , extremoie apice furcatis ramosisque ; nervis lerliariis forliter expressis , transversis , numerosis, simpiicibus furcatisque, vcnuli» sensu contrario emissis inler se religatis; — seminis corpore , ut videtur, e coli/ledo- nibus arcle coliaerenlibus constante, pericarpio crustaceo testaquc membranacea e cutis, impressionibus vasculosis e tunica desumptis extus ad super ficiem notato, cylindrico , elongato, basim versus paulisper attenuato; glande ipsa cupulam haemisphericam ? valde apertam? rerosimiliter mulloties superante. Très-fréquent; coll. du comte G. de Looz; le gland (pi. III, lig. 10-11) provient de Maret. Ce chêne est le plus répandu de ceux que les découvertes de M. de Looz nous ont fait connaître; c'est aussi celui qui semble au premier abord s'écarter le plus des formes actuelles. Certaines empreintes (pi. VI, lig. 1, 2, 5), par leurs dimensions inusitées, leur double dentelure très-netlemenl prononcée et la complication du réseau veineux, nous avaient d'abord paru dénoter une forme que nous étions tentés d'assimiler aux Alnus; mais un examen attentif nous a convaincus que toutes ces diversités, dont les chênes actuels fournissent tant d'exemples, reliées d'ailleurs entre elles par des passages insensibles, rentraient très-naturellement dans le cadre d'une espèce unique, alliée en réalité d'assez près à certains chênes vivants américains ou asia- tiques, chez lesquels la tendance à une double dentelure se manifeste égale- ment. Un assez bon nombre de Lepidobalainis et certains Cerris, tels que les Quercus Jlabwensis Due et Vyrmin Rotsch., présentent cette particula- rité d'avoir des lobes peu profonds et doublement incisés; c'est d'ailleurs à DE GELINDEN. 39 rexagération d'une disposition semblable que les feuilles des Querciis doivent les laciniures compliquées qu'elles présentent dans une foule de cas. Plu- sieurs espèces tertiaires de la flore arctique, nous le verrons plus loin, et quelques-unes de la flore américaine du Lignitic présentent le même carac- tère, encore plus vivement accusé. Les dimensions des feuilles du Q. diplodoii sont des plus variables. Le fragment, pi. VI, fig. 1, dont les lobes sont aigus et dont la double dentelure est des mieux prononcées, mesurait 8 ~ centimètres dans sa plus grande largeur, tandis que d'autres feuilles sont réduites à un diamètre transversal de 2 I centimètres ou encore moindre (voy. pi. IV, fig. G, pi. V, fig. 6, et pi. VI, fig. 3). La forme générale est cependant toujours à peu près la même, ovale-lancéolée, arrondie ou atténuée en coin obtus et court; la base est souvent un peu inégale et le sommet se termine en une |)ointe courte cl obtuse, le plus souvent pyramidale (pi. V, fig. 2, 4, G et pi. VI, fig. 1). La dentelure est rarement simple ou presque simple (pi. V, fig. 4-, et pi. VI, fig. 1); le plus souvent cbaque lobule principal, tantôt anguleux (pi. VII, fig. 1), tantôt arrondi en créneau oblus (pi. V, fig. 1 et 3), ou encore figurant une pointe légèrement repliée en haut (pi. V, fig. 2, et pi. VI, fig. 3 et 4), se trouve accompagné d'une dent latérale et secondaire, à laquelle vient aboutir un rameau sorti de la nervure secondaire correspon- dante. Dans des cas plus rares (pi. VI, fig. 2, 3, 4), les lobules de second ordre, pointus-anguleux ou arrondis, sont au nombre de deux à trois, ce (|ui constitue une double découpure, assez analogue à celle des Nothofagm, parmi les Paginées, des Hamamelis et Purrolia, dans les Ilamamélidées. Le pétiole (pi. IV, fig. 7, et pi. V, fig. 9) est long de 7 à 12 millimètres; il mesure parfois jusqu'à IS millimètres; il est assez épais et un peu recourbé vers la base; il se prolonge à travers le limbe en une nervure médiane qui diminue insensiblement d'épaisseur, en approchant du sommet de la feuille, et qui donne naissance à 10 ou 12 paires de nervures secondaires assez obliques, droites, simples, parallèles, qui se subdivisent, près de la marge seulement, en émettant des rameaux courts aboutissant aux lobules secondaires. 40 RÉVISION DE LA FLOUE HEEKSIENNE Les figures 4, 2, 5, pi. V, reprodiiisenl des feuilles à peu près eomplèles du Quorcus diplodon, y compris le [)cliole el la terminaison supérieure; en y joignant les figures 4 et 5, pi. V, fig. 1, pi. VI, fig. 1, pi. VII, qui se rap- portent à des moitiés supérieures et les figures 7, 8, 9, pi. V, fig. o, pi. VI, qui reproduisent la base de plusieurs feuilles, on obtient une idée fort juste de tous les caractères de l'espèce. La base est constamment arrondie ou du moins atténuée en un coin très-obtus; les deux nervures secondaires les plus inférieures, (|uelquefois un peu supra-basilaires, s'étendent obli(|uement en émellaiit le long de leur côté extérieur de courtes ramifications, repliées en arceau le long de la marge, toujours entière dans celte partie. Les dente- lures varient beaucoup d'aspect; elles se réduisent à n'être parfois que de simples dents aiguës et peu saillantes. Les nervures secondaires, ordinaire- ment simples, se bifurquent dans certains cas (pi. IV^ fig- 7) ou bien encore se replient et s'anastomosent (pi. V, fig. 7). Quant aux lobules, ils se mon- trent lanlùt simples, tantôt doublement incisés; ils se prolongent plus ou moins et passent de la forme obtuse à la forme aiguë, et souvent aussi la même feuille (pi. V, fig. 4) fournit des exemples de ces diversités. La figure 3, pi. VI, représente une feuille plus large et plus courte que les précédentes, arrondie a la base, et peu prolongée au sommet, munie sur les bords d'une dentelure pointue : nous avions été tentés de la considérer comme une espèce distincte. La figure 6, pi. IV, montre une autre feuille, étroite et lancéolée, dentée à dents aiguës, que nous n'osons pas décrire sépa- rément. Il en est de même d'une autre feuille (pi. V, fig. 6) relativement petite, ovale et obtuse, à lobules sinués latéralement, plutôt que denticulés, et qui nous parait avoir fait partie du môme ensemble de formes. Les Querciis actuels offrent les mêmes variations d'aspect et de grandeur dans les limites d'une seule espèce; celle que nous venons de décrire s'éloigne assez nota- blement, par sa physionomie, des types connus, en sorte qu'il n'est pas pos- sible de marquer pour elle une analogie aussi directe que pour le Querciis Loozi. Cependant nous voyons des lobules conformés comme ceux de l'espèce fossile dans certaines variétés du Q. infecioria 01., dans les Quercus Itlia- burensis Due et Pyrami Kotsch., qui sont des Ccrris à feuilles doublement dentées; l'afilnilé est peut-être plus sensible encore avec les Quercus reliai- DE GELINDEN. U lala H. el B. el pobjmorpha Cham, et Schl., chênes mexicains, mainlenanl cultivés dans le midi de la France. Les feuilles de ces espèces, arrondies infé- rieurement, à réticulation veineuse très-saillante, ont des lobules marginaux, irréguliers, peu profonds, tantôt simples, tantôt doublement incisés; ces divers détails se retrouvent dans Pespèce éocène à la(|uelle il faut encore comparer une forme du sous-genre Mucrobalanus de Oorstcd, le Q. corru- (jata Hook., dont les feuilles affectent une physionomie Irès-ressemblanle à celle de l'un au moins de nos échantillons (voy. pi. V, fig. 2). Nous avons dû rechercher avec soin si, parmi les chênes fossiles déjà décrits, il ne s'en trouvait aucun qui reproduisit le type de notre Qnercus diplodoH, et nous avons été surpris de rencontrer, dans le sein de la llore arctique tertiaire, trois espèces évidemment alliées de très-près à la nôtre. Ces espèces, qui ne représentent peut-être que trois formes d'un même type spécifique, sont les Querciis Olafseni, platania et Sleenslrupiana de Heei"; elles habitaient le Groenland (Atanekerdluk) et aussi, à ce qu'il parait, le Spitzberg (Cap Lyell) à un moment de la période tertiaire, rapporté par 31. Heer au miocène inférieur, mais peut-être en réalité plus rapproché de l'éocène de Gelinden que ne l'a cru cet auteur. Le Quercus Olafseni ' res- semble évidemment aux feuilles normales el moyennes du Q. diplodon. La double dentelure, la disposition des principales nervures, leur mode de ramification, ainsi que les linéaments du réseau veineux, tout concorde pour rapprocher les deux espèces qui semblent avoir été tracées sur un modèle commun. Pour s'en convaincre, on n'a qu'à comparer la figure 11, pi. 11, de Heer avec nos figures 4 et 6, pi. V; ses figures 8 et 9, même planche, avec nos figures 3, pi. V, et 1, pi. VI; enfin sa figure 12, même planche, avec notre figure 8, pi. V; il est aisé de constater que les caractères principaux sont les mêmes de part et d'autre, et, pour rencontrer une difTérence saisis- sahle, il faut avoir recours à la figure 10, pi. XLVl, du Flora fossilis arclica, qui montre les feuilles de son Q. Olafseni plus atténuées à la base que celles de notre Q. diplodon, dans lequel cette région se dessine avec un contour plus arrondi el plus largement cunéiforme. Celte circonstance et l'absence, ' Fl. l'oss. arct., 1, p. 109, lab. 10, lig. 'j, tab. 11, fig. 7-11, et lab. 23, fig. 5. Tome XLI. 0 42 RÉVISION DE LA FLORE HEERSIENNE dans l'espèce du Groenland, des nervures hasilaires faiblement rameuses, le long de leur bord extérieur, nous engagent à ne pas réunir le cliène de Gelinden à celui d'Alanekerdluk, tout en faisant remarquer combien cette liaison, jointe à plusieurs auti'es, augmente ralïinilé des deux flores, en révé- lant entre elles, malgré la dislance géograpbique des deux pays, une parenté dont la cause vraie nous échappe dans l'état actuel des connaissances. Le Qaercus platania ' de Heer ressemble évidemment au fragment le plus large de notre Q. diplodon; il existe à cet égard une analogie Irès-élroile entre les figures 6, pi. II, et 7, pi. XLVI, de l'ouvrage de Heer, et notre figure 2, pi. VI. D'autres empreintes de la même espèce, figurées dans un sn|)plément ^, témoignent de la même parenté, lorsqu'on les met en regard de nos figures; cependant, l'espèce Icriiaire arctique, dont il n'existe, il est vrai, aucun exemplaire bien complet, parait avoir eu des feuilles plus larges dans le milieu et plus atténuées au sommet ; il faut pourtant faire des réserves au sujet de la figure 5, pi. XLVI, de Heer, qui pourrait être étrangère au genre Quercus. Quant au Qaercus Sleenslrupiana ^, il ressemble aux plus petites feuilles de notre Q. diplodon et n'en diffère que par une base un peu plus atténuée. C'est au Quercus diplodon que nous rapportons, non sans quelque doute en ce qui concerne l'allribulion spécifique, l'empreinte en forme d'amande cylindrique, que reproduit notre figure 10, pi. III, d'après un moule de la cavité qui la renfermait. Cette amande appartient effectivement, à n'eu pouvoir douter, à un gland dépouillé de son péricarpe, ainsi que de son testa mem- braneux, et réduit au corps nucellaire ou semence comprenant les cotylé- dons nus et étroitement accolés. Cette circonstance se présente fréquemment, chez les chênes actuels, après la chute naturelle des fruits, lorsque chacun d'eux demeure exposé à l'influence de l'humidité et manifeste les premiers effets de la germination qui se prépare ^. Le péricarpe crustacé se fend, ' FI. foss. arct., I, p. 109, tah. i I , iig. G, et lab. 40, (ig. 7. 2 FI. fuss. arcl., Il, 0» the fos.ASI«KOPSIS SI.MATl'S. PI. VU, liy. 5.) p. foins coriaceis., elliplico-oblongis, basi obtuse attenuatis, margine subinlegro oblnsis- ■siine denlato-simialis; nervo primario raliilo; serundariis snbopposilh , siinpiicibiis , parallelis, litniter curcuUs, sectia viargiiiein iKiscfiidentibiis rel in sinuiiin partcDi proDtimdarn sistenlibiis; iienis tertiarus iiitilliplivibus, leiiuibus, Iransversini oblique decurrenlibus , venulis mimilissimis inlvr se religalis. Rare; coll. du comie G. de Looz. Nous décrivons sous le nom de Pasianopsis sinuaius une empreinte de feuille, mutilée aux deux extrémités, et (pii, par ses caractères de forme el de nervation, ainsi que par sa dentelure à peine sensible, semble tenir le milieu entre le Pasianopsis retinervis et le DrijoplnjUum DeaxiU/uei. L'em- preinte est fort nette; elle se distingue de l'espèce précédente par ses nervures tertiaires obliquement Iransverses, par rapport aux secondaires, ainsi que par les sinuosités anguleuses qui découpent sa marge. Les bords presque entiers, la finesse el la direction des linéaments du réseau veineux empêchent de l'éunir cette empreinte au DrijophijUtim Dcwak/uci. Nous croyons recon- ' Pruiiroine, t. XVI, p. 8(i. Tome XLL 7 50 HÉVISIOIN DE LA FLOUE HEEFîSIENNE naître dans celle forme une espèce parliculière (|ui se rallache, selon nous, à certaines Casianinées à limbe entier ou subeiitier, comme le Castanea ftoxljiirgii Lindi. Il est pourtant difficile d'asseoir un jugement sérieux sur Texanien d'une empreinte isolée et même incomplète, dès qu'il s'agit d'un groupe évidemment des plus polymorphes. ** Dbyopiiyi.li:.m Deb. (emeiid.) Foiia iiiaryinc serrata, serraturis simplicibus , acutis, limbo foliornnt plus minusre eloiujalo apiceque acuminato; nervis secundariis multiplicibus , exlreino apice fnrcutis, ramulo principaii in dénies pergetitibits. Les nouveaux documents que nous publions complètent les notions relatives aux deux espèces que nous avions plus |)arliculièrement en vue, en leur appli- quant précédemment le terme généi-iquc de Drijopliijllam; nous conservons celle même dénomination, mais en en restreignant (|uelque peu la signilica- lion. 11 nous semble maintenant que le groupe dont il s'agit n'élait pas bien éloigné des Castanea proprement û'ils (^Eucaslanea Oerst., — CasIaneaToyww., in A. D. C. Prod., t. XVI, H 3), dont il représente probablement un prototype à feuilles coriaces et persistantes, qui serait à nos châtaigniers de la zone boréale, dont la provenance polaire résulte de divers indices sérieux, ce que nos Ilex, nos Cerris et nos Lepklobalanus à feuilles persistantes sont vis-à- vis des chênes à feuilles caduques de ces mêmes sections. y. — Drvopuvli.um Oewalqcei Sap. et Mar , Essai sur l'ctal de la vc-(j. heersienne de Geliiiden (Mém. de l'Ac. ROY. DE Belgique, t. XXXVU, p. 37, pi. 2, fig. 1-6, pi. 5, lig. 1-4 et pi. -i, fig. l-i. (PI. VII, fig. 4-5, et VIII, fig. 1-7.) D. foliis coriaccis mil subcoriaceis , peliolatis, maxitne varianiibus , e basi inlegra obliisv acHteve cuneala stirsum plus mimisve elongaiis, apice lanceolaiis attenuatisqiie mil longe sensiin apiculalis, latioribus anguslioribusve , magnis minutisque , margine argtile serralis; nervis secundm-iis obluse vel snb migulo actiliore emissis, plus niinusve numerosis qumuloque mullicipUcibus, allernis, subopposilis, paralleiis, leniler saepius curvalis, in dentés pergentibus, extremo apice furcalis; nerinilis Iransversis, muliipU- cibus, inter secundarios decurrenlibus, venulis flexuosis religalis, inrele tenuissiinnm landem anastomosalis. Très-répandu; coll. du comte G. de Looz. Cette espèce domine évidemment dans la flore de Gelinden; nous compléte- rons son histoire en décrivant les formes extrêmes aux(|uelles elle donne lieu. DE GELINDEN. M Les ligures i, pi. VU, et \, pi. VIII, représenlenl des IVagmenIs de l'euilles larges, aux dents écartées, prenant parfois (fig. 1, pi. VIII) l'apparence de véritables lobules. Les nervures secondaires de celte variété sont plus écar- tées, moins nombreuses et, par conséquent, reliées entre elles par un réseau à mailles plus lâches et plus llexueuses. Le sommet des feuilles (pi. VIII, fig. 5) est en même temps plus court et plus pyramidal; il donne lieu à une pointe lancéolée, plus ou moins aiguë, mais non pas longuement acuminée. i\ous proposons pour désigner celte variété la dénomination de macrodon. Dans d'autres cas, les nervures secondaires étaient plus nom])reuses; le limbe, relativement plus étroit, s'allongeait davantage et s'atténuait supé- rieurement en une pointe étroite et longue (pi. VIII, fig. 2 et 3); on serait tenté de croire (|u'il s'agit d'une espèce particulière. Il n'en est rien pourtant, puisque notre figure 4, pi. VIII, montre le passage entre les deux formes extrêmes, figures 5 et ô de la même planche. La figure 7, pi. VIII, repré- sente la base d'une feuille terminée en coin obtus, avec son pétiole intact; cette empreinte permet de juger de la dimension exacte de ce dernier organe. Dans notre premier mémoire nous avions signalé, comme étant le plus proche analogue du Dryophyllwn Dewak/uei, le Quercus dealbata Ilook., du Népaul; mais l'espèce du Népaul figurée par nous sous ce nom n'est autre que le Q. dadlmla Wall. (?ion Ilook.), simple synonyme du Q. incana de Roxburg. Celui-ci est un Lepidobalanus assez peu éloigné de nos Ilex et par conséquent n'a rien de commun avec la section ou genre Pasiuna, dont fait partie, au contraire, le Quercus deulbala de Ilooker. Les feuilles de celui-ci sont du reste parfaitement entières et ne sauraient être confondues avec celles de l'espèce que Wallich avait désignée sous le même nom. Cette cause d'erreur une fois écartée, après avoir attentivement considéré, en dehors de tout parti pris, les éléments dont nous disposons, il nous a paru que le l)rijo])liijUum Deicalquei manifestait surtout de l'analogie avec le type de notre châtaignier ordinaire, Caslanea vuUjaris Lam. (Caskmea vesca Gœrtn.). En efïet, les feuilles de celui-ci présentent une série de variations correspon- dant parfaitement à celles de l'espèce fossile, tant pour la largeur propor- tionnelle que pour l'étendue et la terminaison du limbe, ainsi que le montrent nos figures 5, pi. VU, 3, 4, 5, pi. VIII; de plus, l'apparence du réseau 52 KÉVISlOiN DE LA FLORE HEEUSlEINtSE veineux, tel qu'il se dessine à la face supérieure des feuilles du D. Dcwal- ffuci (voy. pi. Vin, fig. 6, une empreinte qui se rapporte à cette partie) justifie pleinement le rapprochement que nous signalons. Les feuilles du Caslanca vuUjaris sont, il est vrai, membraneuses et caduques, hien (|ue fermes; mais en supposant l'existence ancienne et non improbable d'une forme éocène congénère, à feuilles coriaces et persistantes, on retrouve aussitôt dans les empreintes du DryopliuUam Dcwah/uci la plupart des caractères de l'espèce actuelle. Dans celle-ci, les feuilles présentent tan- tôt 20, tantôt 25 et jusqu'à 50 paires de nervures secondaires. La dente- lure simple et aiguë-acérée offre le même aspect que dans l'espèce fossile; la base est souvent atténuée en un coin inégal; enfin, le dessin du réseau veineux, comme nous l'avons dit, offre une évidente parité d'aspect, jus(|uc dans les moindres linéaments. Il nous semble donc fort naturel de considérer les DrynpInjUam pro|)rement dits et plus particulièrement le D. Dewalf/uei, comme étant les prototypes de nos Caslanca. Ceux-ci forment actuellement un petit groupe ou sous-genre, celui des Eucastanea, distinct des Caslaiiopsis et réduit aux deux seules espèces : Caslanca piiinila Mill. et Caslanca vid- yaris Lam., l'une de l'ancien, l'autre du nouveau continent. L'origine polaire des Eucaslanea , ou du moins la présence et la diffusion de ces plantes dans l'extrême Nord, à une époque relativement ancienne, ressort des découvertes de iVI. le professeur Ileer qui a signalé, non-seulement les feuilles, mais les inflorescences mâles et les fruits du Caslanca Unycri dans les flores tertiaires du Groenland et de l'Alaska. Uien de plus naturel que d'admettre (pie les Eucaslanea à feuilles caduques, les seuls que nous |)ossédions mainlenant, aient été précédés en Europe par des Eucaslanea à feuilles pcrsislaiiles, ;iyanl appartenu à la même section que les premiers. — Cette hypothèse est d'autant plus vraisemblable que la liaison encore mal définie qui laltaciie la flore de Gelinden à ceil(! des régions polaires s'appuie sur bien d'autres indices, dont (|ucl(|ues-uns ont été déjà mis en lumière et que l'examen de plusieurs des espèces suivantes ne fera que confirnier. DE GKLIÎNDEN 53 III. — l»uioi-iii i,i.iiM c i :t iKKLi.Kit.M: Sa|i. ol .Mal., /. (• , p. l'I, |il. 1, l'g. 3, fl [il. Ti, fig. \--> (l'I. Vlljiy. 15-S.) /). /hliis suhcoriacei.s , ralidc jictiolalis , linmribiis aiii/KSicqiie liiieaii-laiiccolaliii , hasi Ijieciler apicc aitleni luiuje sensiui in acunicii atlcnualis, iiiar/jinc carlilagiitqu si'iralis ; ncrvo priinario subliis lalido, nervis seciindariis inulliplicibiis, oblique leniler rnnaUs siniplicibus, exlreiiio apice farcalis in dciilea peri/enlibiis ; lerliariis iiiiiiicrusis Irnns- lersini decurreiilibus. Assez rare; coll. du coinle G. de Looz. Les (rois nouveaux exemplaires (|ue nous représentons ilonncnl une idée parfaite de celle espèce curieuse el très-nellemenl caractérisée. La ligure G, pi. VII , se rapporte à une feuille munie d'un péliole épais ol long; la neivuio médiane à laquelle cet organe doime naissance diminue insensiblement d'épaisseur en avançant vers le sommet. La base est entière el allénuée en coin obtus; au-dessus se placent des dentelures simples, aiguës, anguleuses, séparées par de faibles sinuosités. La forme générale du limbe est linéaire, insensiblement allénuée vers rextrémilé supérieure qui manipie. La deuxième enq)reinle, confornie à la précédente (pi. VII, fig. 7), montre la ujoilié supérieure d'une feuille linéaire, dentée sur les bords et insensiblement allé- nuée en pointe; Textréme sommet est la seule partie qui fasse défaut. Nous réunissons à la même espèce une troisième empreinte (|)l. VII, llg. eo.uaitPUA. (PI. X , liy. 1.) /*. foliis vix coriaceis, elHpiico-lanceolalis, utrinque atlenuatis, sensim breviler acuminalis, uHcgcrriiiiis, jiruninmuis; nerco primario sat tnlklo , a basi ad suinnium f/nidalim aUcuuaiu; sccuiidariis sitboppusitis, oblique eniissis, sccus inarginein coiijuncto-arculalis; Icrliariis iransvcrsiin dccurrciilibus, siniplicibus furcalisve, venulis sensu contrario cmis- sis iiireiiculuni areolis irapezoideis penlagonulisque clfcciwn abeunlibus inler sereliqalis. Tios-iare; collection du comte G. do Looz. Nous désignons sous celte dénomination une feuille jus(|u'à présent uni(pic; mais son état parfait de conservation, la netteté de ses caractères, l'existence DE GELINDEIN. 65 (Ips deux faces delà même cmpreinle perinellenl de la délorininor assez sùre- menl pour (pril n'y ail aucun doute à concevoir au sujet de sou allribulioii géu('"ii. 'J:2, liib. (i(i, lig. '.>-l3. '^ Sap., El sur la vég. tert., III , p. 79 (Ann. se. nat., 5= série, t. VIII , [)!. 8, (ig. 2(ii) •' Sap.,/. <■., I, p. 57 (AiVN.se. ^A■r., 4" série, t. XIX, pi. (i, lig. <)). 68 REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE 6. I,1TS.»E» EXP.tNSA. (PI. XI, (ig. 1-2.) L. foliis pcliolatis, plus mimisve coriaceis, laie ovalo-lanceolalis, sursum longe sensim alle- nualis, hasi aulem oblusalis, vix Iriplinerviis ; nervis lateralibus inferis suprahasilarihus, cxlus ramosis, cum secundariis aliis plurimis alleritis oppositisque posl inlenmllum médiocre emissis leniler curvalis secusque marginem adscendentibus, ramulis transversis medianlibus, arcualim conjunclo-anasiomosantUms; nervulis simpHciMis furcalisque , tum rigidis, tum flexuosis, Iransversim undique dccurrentilms , venulis sensu contrario emissis curvuUs varieque delinealis in reliculum tenue, areolis demum Irapezoideis elj'ur- tnaltim, tandem solutis. Assez rare; collcclion du comte G. de Looz. Il cxisie dans la collcclion de M. de Looz deux exemplaires de celle rcniar- (juahle espèce, donl l'un, facilement reslaiirc (fig. 1), représente une l'euille à peu près complète, à laquelle rexlrênie base est la seule partie qui fasse défaut. Il est donc facile d'en apprécier tous les caractères el de suivre jusque ('ans les moindres linéaments les détails du réseau veineux. Cette première feuille ne mesurait pas moins de 2 décimètres de long, dans son intégrité el sans y comprendre le pétiole; sa taille la rangeait donc à côté des |)lus grandes Laurinées du monde actuel. Sa forme est ovale, largement lancéolée ou ellipsoïde-lancéolée, brièvement atténuée en un coin très-obtus vers la naissance du pétiole. Vers son milieu, la feuille commence à décroître par un mouvement insensible, de manière à donner lieu à une pointe pyra- midale dont nous avons restitué la terminaison. Les bords sont parfaitement entiers, faiblement ondulés ou sinués çà et là; l'ordonnance iriplinerve est visible; mais les nervures latérales inférieures, nettement suprabasilaire, ne sont pas très-développées par rapport aux autres faisceaux secondaires; elles s'étendent obliquement dans l'un des cas (fig. 1); elles dessinent sur la seconde empreinte (fig. 2), une courbe légère, et laissent entre elles et la marge un espace occupé par des ramifications repliées le long du bord en arceaux successifs des plus obtus. Après un intervalle équivalent au quart de la longueur totale, se montrent des nervures secondaires subopposées (pii s'élancent en se recourbant légèrement et deviennent ascendantes en appro- cliant du bord, le long duquel elles se rejoignent à l'aide d'une série d'arceaux décroissants. Ces nervures secondaires sont au nombre de six paires au DE GELINDEN. C.î» moins; elles (liiniiuienl do longuour et de lorce, ;ui voisinage du suniniel , el les dernières, proni|)lement ramiliées, se replieni el s'anaslonioscnl de plusieurs façons, en affeclani toujours la même dircclion recourl)ée-aseen- danle. La nervation tertiaire est remarquable par la finesse el la couipliealioii du réseau veineux auquel elle donne lieu; les nervules s'étalent en travers; elles sont déliées, multipliées, tantôt simples, lantôl repliées-flexueuses et réunies par des anastomoses et par des branches coudées-anguleuses. Les veines qui servent à relier ces nervules sont angulo-llexueuses, dirigées en sens inverse des dernières el elles se résolvent enfin en un réseau ;i mailles Irapézoïdes, pentagonales ou rhomboïdales, dont la ténuité est exiréme, dans les parties où la loupe permet d'en saisir les linéaments. La seconde feuille (fig. 2) est moins complète; elle ne comprend guère qu'une moitié de l'organe; mais les détails les plus déliés de la nervation y sont très-nettement visibles. Les veines tertiaires y dessinent, dans l'inter- valle des nervures principales, des linéaments plus llexueux et s'y résolvent en un lacis de veinules coudées-anguleuses, dont nous nous sommes elïorcés de rendre l'aspect el les moindres détails (fig. 2). il nous a paru que tous les caractères de forme, l'ordonnance des nervures principales et celle du réseau veineux dénotaient, dans celle ancienne espèce, un Lilsaeaihnl l'ana- logie avec le L. dealbata N. est parfaitement visible. Seulement l'extrémilé supérieure, longuement atténuée, dislingue suHisamment la plante fossile de l'espèce australienne actuelle. Parmi les Lilsaea fossiles du tertiaire, il en esl un que nous devons signa- ler comme se liant de très-près à l'espèce heersienne qui vient d'être décrite; nous voulons parler du Lilsaea marjnifica Sap., d'Armissan ^, dont la feuille présente à |)eu près l'aspect et les dimensions de celles de Gelinden; elle est pourtant plus petite que ces dernières, plus nettement Iriplinerve et pourvue de nervures basilaires plus longuement développées. Le rapport n'en esl pas moins des plus curieux à signaler, [juisque, loin d'être isolé, on le voit se reproduire chez d'autres espèces de l'éocène heersien, dont les similaires reparaissent dans les étages postérieurs du tertiaire. ' Voy. Sap., Él sur la vèrj. tcrl., II, p. I3G (Axn. se. nat., S" série, t. IV, p. 280, pi. 7, fig. (i). 70 REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE 7. ~ I,iT»<.4i-:.% Ki..tTi!«i-:nvis, ( PI. M , fig. 4.) L. fvUis lanccolalis , uiriuque scitsiin aKciiuaiii, triplinerviis; nervis laleralihus itiferis muUo suprabasilarihus , dein adscendentilnis , marginemrjue longe sequcnlibus , cum secundariis opposilis, posl inlervallum eniissis curvaloque adscandmiibus sursuin anasto- mosalis; nervtdis iransversim uiuiique dccurrenlibus , venidis scnsim contrario emissis inler se religaiis. Très-rare; colleclion du comte G. do Looz. Nous avons cru devoir séparer de l'espèce précédcnic une forme cerlaine- Mienl congénère, mais (|ui diffère du Lilsaea ex/uinsa par le contour plus ciroil, plus élancé, plus atténué inférieurement, et par la position plus nelte- menl supra-basilaire des nervures latérales inférieures. Ces nervures, après avoir dessiné une courbe légère, suivent le bord de très-près, remontent le long de la marge et finissent par rejoindre les nervures secondaires ordinaires ipii sont également très -longuement ascendantes et de plus alternes ou inexactement opposées. Les nervures tertiaires sont toutes transversales, simples ou l)ifur(|uées et reliées entre elles par des veinules courant en sens inverse, (|ui donnent lieu à un réseau plus lâche et moins complexe formé de mailles plus carrées el de traits moins sinueux (|ue dans Tespèce précédente. Il est naturel de comparer cette seconde espèce au Lilsaea foliosu N. el aussi au L. glaiica Sieb., dont les nervures présentent une dis|)osition assez analogue, bien que les feuilles de ce dernier soient beaucoup plus lar- gement ovales que celle de notre Lilsaea elatinervis. Celui-ci doit être com- paré, aussi bien que le L. expansa, dont il s'éloigne assez peu du reste, au Lilsaea mayiiifka Sap., d'Armissan. 8. — l.iT.x.ïEA? viBVnKoioivs. ( PI. XI , liy. 5.1 L? foliis subinembrannrcis , peliolalis , ovalis, brevitcr uirinquc allcnualis, obscure Iripli- nerviis; nervis laleraltbus infcris nnillo suprabasilaribiis, exius ramosis, rainulis anle marginem arcualim conjunclis; nervis secundariis aliis, post brève inlervallum emissis, utrinque 5-6, exacte opposilis, lenuibus, sub angulo 45 gr. emissis, anle marginem cur- valoanaslnmosalis; nervis lerliariis Iransversim dccurrenlibus, vcnulis oblique serpen- libus angulosisque inler se religaiis. Très-rare; collection du comte G. de Looz. C'est avec beaucoup d'hésitation el sous toutes réserves, que nous rangeons DE GELINDEN 71 parmi les IJtsaca celte feuille jusqu'à présent unique el restaurée sur riiii des côlés qui se trouve mutilé dans Temprcinte originale. La disposition obscurément triplineive qu'elle présente semble dénoter une Laurinée, el l'étude des détails de la nervation confirme en apparence cette attribulion. Cependant, Taspect général , Tordonnance el la courbure en arc des princi- pales nervures, ainsi que la direction parfois un peu oblique des nervures latérales suprabasilaires, sembleraient plutôt dénoter un Viùiwiium du type de noire V. limis L. Dans le doute, nous appli(|uons provisoirement le nom de Lilsaoa à celte curieuse espèce, jusqu'au moment où la découverte d'autres spécimens viendra permettre d'en mieux définir les véritables alïinilés. Cer- taines feuilles du Lilsaca gluuca nous ont paru offrir assez de ressemblance avec celles de notre Litsaea viburnoïdes pour autoriser la délerminalion (|ue nous avons choisie comme la moins invraisend)lable. 0. — I.ACRijs Omai.ii Sap. el Mai., /. r. (Mém. de l'Ac. roy. de lÎELcrQiE, l. XXXVII ), p. 49, pi. C, li^^. 1. (Pl.X,rig 5-7.) L. foliis petiolalis, firme membranaceis, lanceolalis oblongoque lanceolatis, hasi obluse sur- siim aulem sensim allenualis, margine saepius undulalo integerrimis, penninerviis , nervo primario deorsum valida dein paulatim immitmenle ; secundariis sparsis, curvalis, secus iiiarginem arcu obtusissimo cunjuncto-ramosis ; lerliariis angxdalo-fkxuosis Iransversis , simplicibus furcalisque , inler se el cum venis e Costa média progressis varie reticulalis. Assez rare; colleclion du comte G. de Looz. Nous réunissons au Laurus Omalii de notre premier Mémoire plusieurs empreintes de feuilles qui nous aideront à mieux définir Tespèce, en nous dévoilant ses véritables affinités. La figure S, planche X, que l'on ne saurait séparer de la figure G, même planche, nous montre la base des feuilles el l'origine du pétiole. Dans ces deux empreintes, la marge est dislinclemenl ondulée, comme dans le laurier noble actuel. La forme générale est oblongue- lancéolée ; la base est atténuée en un coin assez obtus ; le sommet se prolonge en s'alténuant insensiblemenl ; sa terminaison devait être plus ou moins acu- minée. La nervure médiane, assez épaisse vers l'origine du pétiole, s'amincil peu à peu vers le haut de la feuille; les nervures secondaires sont relative- ri REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE inenl liiics, disposées sans ordre, émises sous un angle ouvert ou prcscine ilroil; elles se recourbent et se replient le long des bords, de manière à donner lien a un arceau anguleux, cerné extérieurement par une rangée (Paréoles successives. L'espace entouré par ces nervures est occupé par des veines diversement repliées-anguleuses et plus ou moins transversales; simples ou ramifiées, elles se réunissent à une ou plusieurs branches, sorties directe- ment de la médiane, branches qui n'existent cependant pas toujours. La ligure 4 représente un lambeau de feuille, analogue par son aspect et Tordon- nance de ses nervures à celui que nous avons figuré en premier lieu, mais plus large et occupé par des nervures secondaires plus espacées et moins obliquement dirigées. On reconnaît pourtant dans celte em|)reinte les mêmes caractères de forme et les mêmes détails de ramification et d'anastomoses. Enfin, nous rapportons encore au L. Omalii une dernière empreinte cpii représente (fig. 7) la face supérieure d'une feuille visiblement déformée et naturellement tronquée dans le haut, mutilée vers la base, mais donnant les moindres détails du réseau veineux. Ici, les nervures secondaires participent à Tirrégularité du limbe et donnent lieu à des arceaux et à des anastomoses plus variées, mais on reconnail toujours cependant la même disposition dans les linéaments du réseau veineux, qui se laisse apercevoir plus aisément ipie sur l'autre face. Le Laurus Omalii, reconstitué de cette façon, montre bien clairement les caractères (|ui le distinguent : le contour général, comme nous l'avons dit, est |)lus allongé, atténué supérieurement par un mouvement plus insensible ijuc dans les deux formes actuelles, Laurus nobilis L. et Laurus caiiariensis NVebb. Contrairement à notre première appréciation , le L. Ontulii nous semble, par l'ondulation de la marge, par la disposition même des nervures secondaires, leur mode de ramification et de courbure, enfin |)ar les linéaments du réseau veineux, se rapprocher plus du laurier noble (pie de celui des Canaries; mais par la forme oblongue et pres(|ue linéaire de ses feuilles, il se distingue aisément de tous deux. Le Laurus Omalii nous a paru se rattacher surtout aux feuilles les plus étroites d'tme race de Laurus observée par l'ini de nous dans la vallée de la Chilïa, en Algérie; chez celle race, les feuilles sont plus souples, plus DE GELINDEN. 77» allongées el pourvues de nervures secondaires émises sous un angle plus ouvert que dans la race ordinaire d'Europe. Malgré ces afiînilés partielles, Pespèce de Gelinden ne saurait être confondue avec aucune des nôtres. Parmi les fossiles, elle doit être assimilée au Laurus Forbcsi Heer, de Téocène supérieur d'Almiibay (île de Wighl) el des grès de la Sarthe; ensuite au Laurus priiiiujcnia Ung., si répandu dans tout le miocène inférieur. Mais, dans le Laurus primiyeiiia, les feuilles sont toujours plus petites, plus elliptiques, plus acuminées vers les deux extrémités, el les nervures secon- daires inférieures sont plus obliques que celles de notre Laurus Omalil qui, loul bien considéré, rappelle notre L. nobiUs, plus qu'aucune des formes terliaircs déjà signalées. CAPRIFOLIACÉES — CAPRIFOLIACEAE. I. — VlBDRWCM VITIFOLIl'U. (PI XI I , fig. I .) V. fulits riicmbranaceis tel firme meinbranaceis, laie ovato-trapezoideis , apice obtusatis, warrjine repando-siiniaiis obscureqve lubulatu-creimtis, inaequilateraliter palmalo- quinqiienerviis ; nervo primario medio oblique pennineruio, nervis secundariis ullernis , una ciim primariis laleralibiis iiiaequaliter productis extusque ramosis, adscendenlibus crenas sinusque marginales petentibus aut eliam inler se ramulis inediantibus exiremo apice relitjalis; nervis basilaribus duobits exteris inicrmediis vmlto debilioribus , inler se valde inaequalibus, uno raniulos emillenle, allero fere simplici marginem sequenle, nervis lerliariis undique Iransversim decurrentibus flexuosis tenuisciilis , raniulosis, reliculalo-conjunctis , parce prominulis. Très-rare; coll. du comte G. de Looz. L'empreinte est unique, presque complète; elle représente une feuille repliée longitudinalemenl sur elle-même, de consistance plutôt mince et membraneuse que coriace; notre figure lui restitue son aspect normal alin de permettre d'en bien saisir les caractères. Ces caractères, au premier abord, semblent être ceux d'une Ampélidée, plutôt encore d'un Vilis que d'un Cissus; mais un examen attentif démontre que, contrairement à ce (jui a lieu dans l'immense majorité des Ampélidées à feuilles simples et palmalinerves, les nervures secondaires sortent de la Tome XLI. 10 7i KEVISION DE LA FLOUE IIEERSIENINE médiiiiu' (Unis un onlic loiil ;i l'ail allcnic, cl (jiie les nervures latérales hasi- laires sont plus ascendanles, plus incgalenienl développées el aulienient ramifiées que celles de la plupart des Vitis el des Cissiis. De plus, la base de la feuille fossile, au lieu de présenter une échancrure plus ou moins cordilorme, est plutôt atténuée, vers le pétiole, en coin obtus et inégal; et finalement la comparaison de celte feuille avec celles qui manifestent avec elle le plus d'analogie nous a convaincus qu'elle devait élre rangée parmi les Viburnmn à feuilles palmalipartites, prés desquels la reportent non- seulement tous les traits généraux de son contour, mais aussi les détails de sa nervation. La forme est largement ovale, ou mieux inégalement deltoïde; les ner- vures piincipales, au nombre de cinq, inégalement développées, sont obliques, ascendanles, peu ouvertes; elles se dirigent vers un sommet obtus el s'étalent le long de la marge qu'elles atteignent soit directement, soit à l'aide des rameaux qu'elles émettent en petit nombre, vers l'exlrémité de leur parcours. La médiane donne lieu à un Irès-petit nombre (3 à 4- paires seulement) de nervures secondaires tout à fait allernes cl parallèles entre elles. Ces faisceaux secondaires sont encore parallèles aux deux nervures primaires latérales; celles-ci, dont le développement est inégal, émettent le long de leur côté extérieur 3 à 4 ramifications simples ou bifurquées dans le haut el abou- lissanl aux sinuosités anguleuses de la marge. Les deux nervures primaires les plus extérieures sont fort inégales : l'une d'elles, à droite, s'étend assez loin et donne naissance à des ramifications le long de son côté extérieur; l'autre, à gauche, est, au contraire, peu visible; faible, presque simple, elle longe le bord de très-près, en sorte que la base du limbe se trouve terminée, dans cette direction, par un contour moins airondi el plutôt échancré en coin. Cette élégante espèce rappelle à l'esprit certaines formes de la craie du Nébraska [Daliolu-iivoup), que ^\. Lesquereux a signalées sous le nom de Popaliles et qui pourraient bien se rapporter à des Vibiunum primitifs. Cependant les feuilles crétacées ne sont pas nettement palmalinerves, comme celle de Gelinden, à la(|uelle il n'est pas diflicile de découvrir des allinités parmi les Viburnaui actuels. 11 faut mentionner, en première ligne, comme DE GELLNDEN. 7:j alliés de Irès-prèsà noire Vihnrnum vilifoUum, le V. macrop/iijlliwi Tiil)g., (kl Japon, puis le V. erosum Tlibg., de la môme contrée, et enfin le V. don- tcitum L., d'Amérique. Mais c'est surtout avec la première de ces trois espèces (pie la parenté du Viburnnm de Gelinden est vraiment frappanle, tandis que les différences que Ton peut noter ne résultent que de certains détails secon- daires. Parmi les types fossiles tertiaires, notre espèce est comparable au Viburnnm flhjanleum ' Sap., de Sézanne, que l'un de nous a décrit et (pii se rapproche du Viharnum erosum. De plus, il existe dans la flore du Ufjnilic forma/ion, des Montagnes Rocheuses, vers la base certainement éocénc de ce puissant système de couches, un Viburnum signalé récemment par iM. Les(|uereux, sous le nom de V. marghiatmn ^^, et qui représente une forme étroitement apparentée à celle que nous venons de décrire, si même elle ne doit pas lui être réunie, pour former un seul et même groupe morphologi(|ue. 5. — VlDCRKC» .IRCIKKRVIl'M. (PI. XII, fig. 2.) V. foliis ovalu-vUipticis, viaigiiic parce denlicnlads, penniiierviis; iicrco priinario valido, seciiiKfnriis subopposilis; duobvs inferis caelerls produciioribus; superU obtnsins eniissis; omnibus senis niarrjincm curvath coiijnncloquc areulalh, ranitdos in dénies cxliifi einillentibus; lerliaiiis Iransversim varie decnrrentibus. Tiès-rarc; coll. du coiiiio G. de Looz. L'empreinte d'après laquelle nous établissons cette espèce, représente une feuille vue par la face inférieure et plus ou moins gaufrée. Elle est ovale, ellipsoïde, mutilée inférieurement ainsi qu'à l'extrême sommet. Les bords sont denliculés à dents fines, aiguës et assez écartées l'une de l'autre. La nervure médiane est assez mince; les faisceaux secondaires inférieurs sont plus ol)li(pies et plus allongés que les suivants; toutes ces nervures se relient le long de la marge et se rejoignent à l'aide d'un ou plusieurs arceaux angu- leux, d'où partent les ramifications destinées à desservir les dentelures. Dans l'intervalle qui sépare les nervures secondaires, s'étale parfois une nervure ' Vov. Sai'., /'V. fo.ss. des Irai:, de Sèzainie , |>. 8:2, pi, '.t, lig. 1-2. 2 Ft.of IrrI. Liijiiilic [ormul., pi. ÔS, fig 1. 76 UEVISIO.N DE LA FLORE HEERSIENISE longidulinale, direclcment issue de la médiane et bientôt anastomosée avec les veines tertiaires qui courent transversalement, en donnant lieu à des veinules anguleuses. La feuille que nous venons de décrire offre les divers caractères de forme et de nervation du V. rugosum Pers., dont elle se dis- tingue seulement par la marge denliculée; mais il existe d'autres espèces de Viburnum, conime les Viburnum suspensum, Avhamchi Hort., etc., dont les feuilles sont denticulées sur les bords et auxquelles notre F. arcinervlum peut être comparé. Nous citerons encore une espèce cultivée à Hyères sous le nom de Vibunnim odoralissimiim, observée par nous dans le jardin Huber et dont Tanalogie avec la plante do Gelindon nous a paru des plus remar- (|uables. ARALIACÉES. — ARALIACEAE. 1. — IBkDKRA HlALtlSKI. (PI. XII, lig. 3.) //. foliis mvdiocribus, pabnulo-lrinerius Irilobalisfjue laliasiiiie bas! roiundalis, siirsinii in lobos brciitcr obtitsos parlilis , medio vix lalcralibits pruditcliure , Iccller iilriiif/iiv siiiitalo, oitinibus caeleruni integerrimis ; nervis priinariis fjracilihus, secimdariis siibtilibus, oblique furcalo-rcimosis , veniiiis medianlibus inler se anastomosatis. Très-rare; coll. du comte G. de Looz. L'existence d'un lierre, dans la flore de Gelinden, nous est révélée par une empreinte uni(pio et mutilée sur l'un des côtés, empreinte que nous distin- guons spécifiquement de ÏHedera prisca Sap., de Sézanne. Celui-ci se rattacbe à XHedcra /tibernica 3Jack, race irlandaise de VHedera hélix L. La feuille de (ielinden que nous figurons en la restaurant, présente des dimen- sions bien plus petites et diffère de celles de Sézanne par des lobes plus prononcés, plus obtus, et par le contour plus arrondi de la base. Les nervures l)rincipales sont seulement au nombre de trois, mais on distingue encore les traces de deux autres nervures très-faibles (pii suivent la marge et se replient sans donner lieu à aucun lobule, à aucune sinuosité, en deliors des trois lobes principaux. L'empreinte se rapporte visiblement à la face supérieure et cette région a dû être glabre et lisse; les linéaments du réseau veineux ne s'y distinguent qu'à peine. Malgré tout, l'attribution générique ne nous parait pas DE GELLNDEN. 77 (loiiteiise et le type du lierre a éprouvé si peu de changement depuis un temps très-reculé que nous n'hésitons pas à reconnaître dans notre Hedera Malnisci une forme Irès-voisine de la forme européenne actuelle. Nous dédions cette curieuse espèce au professeur Malaise, de qui nous tenons des renseignements précieux sur la flore de Gelinden qu'il a conirihué à nous faire connaître. 2.— «»Al.lt I.OOZIAAA. fPI XMl, fig. 1-3.) .4. fiiliis ioriaceis tel salleiii /irntis, pahtialo-trineiviis Irilobalisque , lobis lanceolalis brevitcr ucuminatis marçjiiiv arrjule denlalis sinualisve , iiiedio lalcralibiis pariiin direryciilibus prodiicliore ; neriis secundariis stibopposilis alleniisquc , obliquis , cur- vatis, siwplicibus raniosoque anaslomosalis; lerliariis flextiusis, Iransversiin decurren- tibns. Assez liiie; coll. du comte G. de Looz. Nous connaissons jusqu'ici trois feuilles de celle remar(piable espèce; deux d'enlre elles (lîg. 1 et 2) sont presque entières ou du moins se complètent muluollement. La feuille, reproduite ligure 2, semble correspondre au type normal; mais elle est mutilée à la base el sur les côtés; plus grande par toutes ses proportions que la seconde (fig. 1), elle présente pourtant les mêmes caractères de forme et de nervation. On remarque seulement que le lobe médian se trouve parcouru, chez elle, par des nervures secondaires plus nombreuses, plus droites, moins ramifiées, el courant plus directement aux dentelures de la marge. L'autre empreinte, à laquelle il faut rendre l'un de ses lobes latéraux, à l'aide d'une facile restauration , se rapporte à une feuille trinerviée el divisée en trois lobes, comme la précédente. Les lobes sont lancéolées, pointus, le médian dépassant les latéraux peu divergents el assez courts; tous trois sont sinués, denliculésà dents aiguës le long des bords. Les nervures secondaires, émises par les principales, sont subop|)osées ou alternes, obliques, plus ou moins recourbées et souvent reliées entre elles par des rameaux de jonction, qui sont beaucoup plus rares dans l'empreinte fig. 2. Les nervures de troisième ordre sont flexueuses et transversales. Les nervures primaires, de leur côté, émellenl, vers le bord intérieur, des rameaux qui courent à la marge, tantôt pour en desservir les dents, tantôt 78 REVISION DE LA FLORE HEERSIENISE pour se reconrbei' rune vers Taulre et s'anastomoser. La coiisislancc de celle feuille a dû êlrc l'enne, sinon coriace. Une Iroisièmc einpreinlo (fig. 3), plus niulilée el plus large, établie sur de plus grandes dimensions cpie les précé- dentes, nous parait avoir appartenu à la mémo espèce. Par sa l'orme, sa physionomie et tout renscmbic de ses caractères, VAralia Looziana rappelle VAralia formosa Hcer, de la craie de Moletein ^ ; mais dans ce dernier les lobes latéraux surpassent ou du moins égalent le médian, tandis que la disposition contraire existe dans VA. Looziana. Celui-ci doit être plus particulièrement comparé aux prétendus Sassafras de la craie du Né- braska, cpie M. Les(piereux considère maintenant comme se rap[»ortant au groupe des Araliacées. Nous citerons surtout V Araliopsis [Sassafras) rrc- facca-, dont les feuilles sont seulement plus larges, les lobes plus obtus et moins élancés, mais dont l'ordonnance est sensiblement pareille à celle de Tespèce belge, pour l'ensemble comme pour les détails. Notre Araiia Looziana diffère très-peu de VAralia argulidens Sap. et Mar., figuré dans noire premier Mémoire (pi. Vil, fig. I); il se pourrait même que les deux formes ne fussent réellement pas dislincles spécifiquement; cependant, les dentelures de VA. argutidens sont plus acérées et les lobes latéraux de sa feuille semblent avoir été plus courts et plus inégalement développés. Comme il ne s'agit du reste, en ce qui concerne ce dernier type, (pie d'un fragment des plus incom- plets, nous aimons mieux décrire séparément les belles empreintes trouvées en dernier lieu et dont la découverte est due à la sagacité de M. de Looz, à qui nous avons dédié Tespéce. .">. — .tnti.iA DKMKicsA Sa|). fl Mur., I. c, |). i^, |il. 8, 11^. I ( Miî'i. m; l'Ac. hov. de Iii;i,i;ii!uii. l. WXVII, IST.l). (PI. XII, lis;. S.) r«;irc; coll. du comte G. tic Looz. Nous figurons une nouvelle foliole de cette espèce rare; elle ne diffère par aucun détail de celle (pie nous avons décrite autrefois; elle est seulement ' /■'/. r. Molelein , p. 18, pi. S, lig. 3. - Voy. Coiihih. lu ihc /hss. l'I. of llic Wcslcrii-Tcrrilor., I, '/'/«• iri'lar. FI., \\. 80, |il il, fiiç. I -2. DE GELL\DE.>. 7!) moins large cl plus petite par toiiles ses proportions. Les nervures secon- daires sont aréolées et émises sous un angle des plus ouverts; elles se replient en arc près des bords et se combinent avec des veinules obli(|ues pour donner lieu à un réseau lrès-(in, dont notre figure reproduit les plus petits linéaments. Nous avons précédemment com|)aré celte forme aux (U'pha- lopanax et Di(lijmopaii(i.r , en supposant (prelle représentait les folioles éparses d'une Araliacée à feuilles digitées. A. — AK»i.lA TIIA.'«NVCKISI.M!IeVI;t, ( l'I. \l\ , (iy 4, t'I |ll. XIV, lig. 1.) A. fnJiis verosiniililcr dhjiUUis, foliuiis hrevilor petiolaiis, e hast in ciinenm hreiiter altenuala sursuiit lalo-linearibus , eloiu/alis , iuU''jerri»ils, lioiniiivrrix ; nervo pri- mario rjrncili; secundariis sparsù, sub anrjulo recto cinissis, nnle uiurfjiiicm urcuuliiii conjunclo-arcolalis , terliariis uiKjiilalim flexuosis , taxe rciiculalis. Rare; coll. du comte G. de Looz. Parmi les empreintes recuillies par M. de Looz, il en est deux (|ue nous considérons comme les folioles d'une Araliacée très-voisine de IVl. vemUosa de notre |)remier Mémoire ^ Cependant, il nous semble saisir des différences appréciables dans le dessin du réseau veineux formé ici par des nervures secondaires émises sous un angle tout à fait droit, reliées entre elles par des veinules moins obliques ([ue celles de 1'^^ veniUosa - et donnant lieu à un réseau moins serré. Ce sont là pourtant de bien faibles différences et la conformité de la plupart des autres caractères nous portent à admettre (|u'il ne s'agit peut-être que d'une variété de VAralia plileboncara. Le |)etit nombre des exemplaires connus jus(|u'ici et la diniculté de saisir les détails des linéa- ments nous empêchent de résoudre cette difliculté. L'une des deux empreintes (pi. XIV, fig. 1) correspond à la face supérieure; elle est mutilée aux deux extrémités; les nervures y sont peu visibles; le limbe est plus large et plus grand par toutes ses pro[)oriions que celui de la seconde empreinte (|)l. XII, fîg. 4-) qui se rapporte à la base d'une foliole plus petite, munie de son pétiole ' Page 53, pi. 7, lig. ô, cl pi. 8, lig. 2. - Ce nom devra être changé et remplacé |)ar celui d'A. plilebonciint pour ne pas faire (lout)lc emploi avec YArriiid ronilosa .Sap., de Sézanne, qui dillcre s))écifi(pienient de celui de Gclinden. SO RÉVISION DE LA FLORE HEERSIENNE el moiilraiU sa face inférieure. Les détails de la iiervalion sont plus visibles sur celle seconde eniproinle. Ils se dessinent avec plus de saillie et de iiottelé. b. — itR«I.I;t •IPIIVF.SCEIVN. (PI. XII, n.y 0) A. foliU rerosimiliter ditjitntis, foliolis oinlo-oblo)igis, breviler sensim acuminatis , remole denliculatis denllbua argtttis sparsisque; nervis secundariis inferis obliquis, sxiperis sensim obtusiuribtis , omnibus anle marrjinem conjiincto-areolatis, lerliuriis, in/lexis, angxilalini rcDiiuso-reiiculatis. Très-rare, coll. du comte G. de Looz. C'est encore au groupe des Araliacées que nous rapportons, non sans (|U('l(|ue doute, une empreinte très-distincle des précédentes et (|ue nous considérons comme une foliole détachée; elle est ovale-oblongue, atténuée en pointe au sommet, obtuse inférieu rement, denticulée à dents aiguës el irrégulièrement disposées le long des bords. Les nervures secondaires inférieures sont obli(iuos; les suivantes sont émises sous un angle plus ouvert; elles se replient et s'anasiomosent à Taide de rameaux à replis anguleux et n'envoient dans les dentelures que des brandies indirectes. Les veines qui serpentent entre les nervures principales sont angulo-dexueuses el se résolvent en un réseau à mailles irrégulièrement trapézoïdes, dont notre figure reproduit tous les linéaments. Nous comparons cette espèce à VAcuHthopaiiax aculeala Bl., à YArulia cuhjciUata Bl., à certains Arlhro- phi/llnin et Paratropia, c'esl-à-dire à des formes ii'Araliaiées sud-asiali(|ues. DE GELINDEN SI IIAMAMÉLIDÉES. — IIAMAMELIDEAE. 1. — H«IIIAIIIEI.ITES GBLINDENENSIS. (PI. XI, lig. C. ) //. foliis saltem firmis coriaceisre, eliiptico-ovtttis,e hasi obtuse ntlennata inlerjerriiiiaque siirsiaii ucule setrulis; nenis sfiblus valcle prominulis; priiiuirio sal valido; secuii- (luriis obiiquis, subopposilis, in dentés pergentibus, inler se parallelis, extremo apice breviter rainosis venulaque latevaliter einissa conjunclis ; duobus inferis exlus breviter ramosis; tertiariis transversini undique decurrenlibm, simplicibus fiircalisque, venulis sensu contrario etnissis inter se relifjalis. Très-rare; coll. du comte G. de Looz. Celle feuille, jusqu'à présent unique, a dû présenter une consistance ferme, sinon coriace; sa base est entière, obtuséinenl atténuée clans la direction du pétiole qui n'a pas été conservé. La partie supérieure, mutilée vers la pointe, se trouve munie de sinuosités anguleuses, ordinairement simples, auxquelles viennent se rendre les nervures secondaires, émises par paires et inexacte- ment opposées, le long d'un faisceau médian assez fort. Les inférieures sont plus obliques et plus ascendantes que celles qui se rapproclient du sommet. Les deux nervures basilaires, conformément à ce qui existe chez les Parrotia, Fothergilla et Hamamelis émettent, le long de leur côté externe, des rami- fications Irès-faibles et promptement anastomosées, l'intervalle qui sépare ces nervures de la marge étant ici des plus étroits. Au-dessus de ces premiers faisceaux se succèdent plusieurs paires de nervures secondaires obliquement dirigées, parallèles entre elles, aboutissant directement aux lobules margi- naux, mais reliées, sur un point voisin de leur terminaison, par une brandie (lexueuse qui longe la marge. Toutes les nervures de troisième ordre sont transversales, simples ou bifurquées, nombreuses, saillantes, avec des veinules disposées en sens inverse. Tout cet ensemble est absolument conforme à ce que montrent les feuilles des FolhergiUa et du Parrotia persica; l'aspect de l'empreinte fossile dénote seulement une consistance plus ferme, sans doute en rapport avec la persistance ordinaire de l'ancien organe sur le rameau (|ui le portait. Tome XLL H Si UEVISION DE LA FLORE HEERSIENNE DILLËNIACÉES. — DILLENIACEAE. 1.- - nil.l.G>'l\ PAI.tEOCK:«IC«. (PI. XII, fig. 7.) D. fnliis lalo-oUongis, leniler basin versus decrescenlibus, simpliciter arfjuleque secus iiiarginem denlaiis , ppiminerviis; neri^is seciindariis sub ançjulo aperlo emissis, siibnppo- siiis, redis, paralklis, siittplicissimis, in dénies marginales pergenlibus ; nervis terliariis Iransversim oblique inter secundarios decurren libus , flexuosis, venuiis obliquis pluriniis in rele tenuissimum tandem solulis. Très-rare; coll. du comle G. de Looz. Aucune Dilléiiiacôc n'a élé encore signalée en Eiu'opo à l'élal fossile ; ccpcnclani, i'aiïinilé de celle famille avec les Magnoliacées, les Anonacées el les Ménispermées, que nous savons y avoir vécu autrefois, rend la présence du groupe probable sur noire coniinenl, à parlir des derniers lemps de la craie. Nous avons nous-mêmes signalé déjà à Gelinden des Iraces de Méni- spermées, el le type des DeivaU/aca, si voisin de celui des Hclléborées, nous a paru révéler l'exislence dans celle flore d'une Iribu de Renonculacées. Nous ajoutons maintenant un nouvel indice à la série de vestiges se rapportant à des familles polycarpiennes. Bien (pie réduite à l'étal de lambeau, l'empreinte à laquelle nous donnons le nom de Dillenia paUcoccnka présente tous les caractères de forme el de nervation de nature à justifier Tallribution adoptée par nous. Elle comprend la partie médiane d'une feuille largement oblongue, dont les bords presque parallèles diminuent très-lenlemenl de largeur en se rapprochant de la base. Ces bords sonl découpés par des dents simples, anguleuses, pointues malgré leur faible saillie, el correspondant chacune à une des nervures secondaires qui s'y rendent directement. La nervure médiane est très-nettement prononcée; elle donne naissance à de nombreuses nervures secondaires, opposées par paires ou plus rare- ment subopposées, toujours parallèles entre elles el s'éloignant de la médiane sous un angle d'environ 4t) degrés. Toutes ces nervures demeurent paifailemenl simples el rigoureusement parallèles; elles atleignenl les den- DE GELLNDEN. 83 lelures inargiiialos sans donner lieu à aucune rainificalion ni anastomose; les veines qui courent entre les nervures secondaires el servent à les relier sont transversales obliquement, c'est-à-dire par rapport au sens général de la feuille; elles sont flexueuses, ramifiées et reliées entre elles par des veinules obliquement dirigées; des ramuscules déliés, angulo-flexueux, disposés entre les nervures tertiaires, donnent lieu finalement à un réseau à mailles trapé- zoïdes ou hexapenlagonales, fort analogue à celui des Magnolia et entière- ment conforme au réseau veineux des DiUenia. Comme le parallélisme des nervures secondaires, l'absence de ramifications, la direction obliquement transversale des veines tertiaires et les moindres détails du réseau concordent en tout avec ce que montrent à ces divers égards les espèces vivantes de ce groupe el surtout le DiUenia speciosa des Indes, nous n'bésitons pas à ranger notre espèce dans ce même genre et à la signaler comme un indice précieux de la présence des Dilléniacées au centre de l'Europe, dès le commencomeni des temps tertiaires. CELASTRINEES. — CELASTRliNEAE. I. — €l!LAMTHOI>UVI.Ll,'n HELbltUIU. (PI. XII I , (ig. 4 ) C. foliis coriaceis, elliplicooblongis, obtusissimc crenulalis , basi in pcltolum obtuse atle- nualis, pcnninerviis; nervo primario valida; secundariis plurimis , sub angulo aperto emissis, flexuosis, ante manjinem coiijuncto-ramosis, venulis Iransversiin ohliquis, angulalim ramosis inler secundanos decurrenlibus , cuin nervuiis c costa média ortis in reliculum conjunclis. Rare; coll. du comte G. de Looz. Feuille de consistance coriace don! le contour tiessinc un ellipsoïde allongé. La base est obtuse, la terminaison supérieure manque, les bords sont occupés par des crénelures égales, nombreuses, dont la saillie est très-faible et dont l'aspect reproduit celui d'une foule de Célastrinées. La nervure médiane est épaisse; elle donne naissance à de nombreuses nervures secondaires, rela- tivement fines, inégalement flexueuses, émises sous un angle ouvert et réunies avant le bord par des arceaux cl des ramifications anastomosées qui longent 84 REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE la marge de près el ne laissent pénétrer dans les dentelures que des veines indirectes, à peine visibles. Dans Pintervalle des nervures secondaires ser- pentent obliquement des veines ramifiécs-angulcuses, dont la réunion forme un réseau à mailles Irapézoïdes, semblable par tous ses détails à celui qui caractérise les Célastrinées. Notre espèce ressemble au Celaslrus n/i/er Wall., du Népaul, ainsi qu'au Celaslrus triginus D. C, de iMadagascar, dont il présente les crénelures, avec des nervures secondaires bien moins obliques. Son analogie est plus étroite encore avec plusieurs Elaeodendron, particu- lièrement avec YE. (jlaucum Pers. On pourrait signaler d'autres ternies de comparaison parmi les I/arlo(/in cl les Plcrocelaslrvs: l'espèce fossile éocène demeure pourtant bien distincte de toutes les formes actuelles que nous connaissons. 2. — Cbi..%strophvi.i,ijm DewALQiieANuaf. (PI. XIV, lig. 8.) C. fuliis coriaceis, ovalo-lanceolalis, longe sensim sursum acuminatis, sparcim argule dcntalis, penninerviis ; nervis secundariis obtuse emissis, anle marginem conjunclo- ramosis, lertiariis transvershn angulalo - flexuosis , in rete laxum areolis irapezoidcis irregularilerque penlagonaiis solutis. Rare; coll. du comte G. de Looz. Nous pensons reconnaître une espèce distincte dans cette feuille de consis- tance évidemment coriace, ovale-lancéolée, obtuse à la base, insensiblement atténuée vers le sonmiel , dont l'extrémité se trouve mutilée. La nervure médiane était mince; les secondaires, subopposées et émises sous un angle assez ouvert, se ramifient et s'anastomosent à l'aide de replis anguleux, avant d'atteindre la marge que découpent des dentelures aiguës el espacées sans régularité. Les veines tertiaires, capricieusement ramifiées -anguleuses, domienl lieu à un réseau làcbe, à mailles Irapézoïdes ou irrégulièrement penlagonales. Les caractères de consistance, de nervation et de dentelure de celte forme fossile semblent d'accord avec l'allribulion au groupe des Célastrinées (pie nous proposons comme la plus naturelle. Le Celaslrus stylosus Wall., du DE GELliNDE^. 83 Népaul, le Celastrus acuminalus Thbg., du Cap, préseiUent des feuilles simi- laires de la noire, i)icn (|ue toujours différentes à certains égards. Il serait également possible de signaler parmi les ilieinées des espèces plus ou moins l'approchées en apparence de notre Celasirophijttnni. 3. — Cbi.*stbopuvi.i,o.m Crepini. (PI. XIV, lig. 9.) C. foliis coriaceis, lanceolatis vel lineari-lanceolatis , basi in ciineum allenuatis, upkc brevile.r acuminalis, margine cartilagineo hinc imle denliculalis ; nerds secundariis areolalis, vcnulis angulntim flexuosis inlra arcas in reliculuin notutis. Assez rare; coll. du comte G. de [^ooz. Il existe plusieurs fragments appartenant à cette espèce dans la collection de M. de Looz; elle se rapproche évidemment par plusieurs détails de forme et de nervation du Salix longim/ua, et il ne serait pas impossible qu'il existât, entre ces deux espèces, une sorte de confusion que nous n'avons pas réussi à dissiper complètement. Dans le doute, et en nous basant sur l'aspect et la disposition des dentelures de l'empreinte (fig. 9), nous aimons mieux décrire à part la feuille qu'elle représente et y reconnaître uneCélastrinée, assurément très-proche parente de notre CelastrophijUum repaudum ', distincte pour- tant par des nervures secondaires moins obliques el des dentelures plus Unes et plus régulièrement espacées. La feuille reproduite par notre figure est presipie complète; elle est lancéolée-linéaire, atténuée aux deux extrémités et pourvue de nervures secondaires qui se replient avant le bord jiour donner lieu à une série d'aréoles dont l'intérieur se trouve occupé par un réseau de veinules ramifiées-anguleuses. Cette espèce peut être comparée à VHarlogia capcnsis el à VEUieodendron orientale. Elle se rapproche sensiblement du CAaslrus Imrlorjianus Sap., de la flore de Sézanne ^. Il faut encore signaler comme très-voisin de notre Celaslrophyllum , le Celastrus banks tac forints Sap., des Gypses d'Aix '^. ' Voy. pi. XH, fig. 4-b (le noire premier Mémoire. 2 Voy. Fl. foss. (h Si':(iiiiie[Mm. Soc. géol. de FllA^CE, "■>' série, l. Vlll, p. 415), pi. XV, fig. 1 .'i. ' Ih'vision de lu Flore des Gi/p.'ses d'Aix, â" fiiseicule, p. 195 (Aimn. se. nat., 5"" séiic, t. XVIll),pl. XVI, lig. 8-9. 86 REVISION DE LA FLORE HEEHSIENINE Toutes ces espèces ont pour Irai! commun de reproduire, avec des varia- lions secondaires, le type de ÏHartoyia capensis L. Nous dédions le CclasirophijUain Crvpinl au savant directeur du Jardin Botanique de Bruxelles. i. — ('Ki.^NTRoiMiïi.i.fM Hrnkokni Ssp. çl MaT., EssBi sw l'élal (le la vég. des marnes hccrs. de Grliiidcn, |i. G6, pi. XII, llg. 1-2 (Mem. Dii l'Ac. boï. de Ueicioue, l. XXXVIl). (PI. XIV, lig. ±) C. foliis rigidis, laie oblongis, stirsion obtuse lanceolatis, basin verswi in pelioliiiii altenualis, cartilagineo-serralis , penninerviis, nervo primario valida sensiin a basi ad summum decrescente ; nervis secundariis numerosis, immersis, plus minusie obliquis, flexuosis, ramosoque anastomosanlibus , ante margine))i cunjiinclo-areolaHs, vemilis oblique reliculalis inler se rcligalis. Assez rare; coll. du comte G. de Looz. Nous publions une feuille presque complète de celle belle el curieuse espèce, dont nous n'avions encore reproduit que des lambeaux; elle esl grande, largement oblongue, lancéolée-obtuse au sommet, allénuée inférieu- remcnl sur un fort pétiole. Sa consistance était visiblement coriace; les nervures secondaires, cachées dans l'épaisseur du parenchyme, sont peu apparentes; très-nombreuses, plus ou moins flexueuses, elles se ramifient et s'anastomosent à Taide de veines obliques ou obliquement transversales et n'envoient vers les dentelures que des ramules indirects. Les nervules qui forment le réseau sont obliques ou même longitudinales el coudées-anguleuses. On reconnaît bien à l'inspection de notre empreinte (pi'il s'agit de la même espèce que représente la planche XII, figure 1, de noire premier Mémoire. Nous persistons à croire que l'attribution de cette espèce au groupe des Célastrinées esl celle (|ui offre le plus de vraisemblance. En agrandissant par la pensée les feuilles du Celastrus senegalensis , on obtient une forme sensiblement pareille à notre Celuslrophyllum Beiiedeni, offrant les mêmes combinaisons de nervures secondaires el de réiiculalion des veines. DE (îKLliNDKN. 87 H. — CBLASTROPHVI.I.lm SERRATCM. (PI. XIV, f\ff. Ô.) C. foliis in petiolurn. crassum breviler (t.'icnualis , margiite serralis, penninerutis ; iierro primario valido; seciindariis sparsis , oblique entissis, secus marcjincni curvalis , arcuaiim conjunclis ; lerliariis simplicibus furcaloquc auaslomosatis, Iransrersiin decurrentibus. Très-rare; coll. du comlc G. de Looz. L'allribiilion do celle feuille est d'une nalure forl douleuse; ses piiiui- paux caractères rappellent à l'esprit certaines Célastrinées. On pourrait cependant être tenté de reconnaître en elle, soit une foliole d'Araliacée, soit une feuille d'IIippocraléacée. Le rapprochement le plus naturel nous paraît être avec le Calha edulis Forst. et le Celaslrus paiiiculalus Wild., des Indes orientales. L'empreinte fossile s'écarte de ces plantes par une moindre obliquité des nervures secondaires qui sont à la fois moins prolongées et moins ascendantes. Il nous paraît didicile d'asseoir un jugement motivé sur des fragments aussi imparfaitement caractérisés. SPECIES INCERTAE SEDIS. CARPOLITHES STERNB. 1. C^RI-OLITIIES SlILCtTIFROKS. (PI. III, li^'. li.) 2. — C'tRPOI.ITHCS DEI.i:«EATIIS. (PI. UI, lî^. 12-13. Les deux espèces de fruits ou de semences que nous figurons on dernier lieu se rapportent pcut-èlre à quelqu'une des Cupulifères dont nous avons plus haut décrit les feuilles; mais leurs caractères visibles sont si peu dis- tincts qu'ils ne sufTisent pas pour autoriser une attribution formelle; nous les reproduisons ici d'après des moules qui nous ont permis de reconstituer leur apparence originaire. L'un d'eux, CarpolUhes ddinealus (fig. 42 et 13), se présente assez souvent à Gelindcn; nous en figurons deux exemplaires dont l'un (fig. 4 2) .ss RKMSIOiN DE LA FLOUE HEERSiENNE paiiiîl (jcrasé et ouvert au sommet au moyen d'une fente apicale irrégulière. L'enveloppe fissurée semi)le avoir été elle-même revêtue d'un tégument memhraneux à la surlace du(piel on dislingue des traces de linéaments dis- posés en réseau. Ces linéaments sont un peu mieux visibles à la superficie du second s|)écimen (fig. 13) qui est moins lisse, moins comprimé, mais (pii affecle la même apparence et dénote la même espèce. Le second fruit (fig. 14) est ellipsoïde assez semblable à un gland par sa forme et son aspect, mais pourrait tout aussi bien représenter une amande de Cycadée ou tout auire organe; sa superficie est sillonnée de rainures longitudinales cl sinueuses dont il est difiicile de déterminer la nature et la sianification. TABLEAU DES ESPh:CES CONNUES DE f.ELIXDEN ET DE LEURS AFFINITÉS ESPECES DE LA FLORE DE GELINDEN. ESPECES EOCENES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. FougèreN. UenUzut luiuniui S. et M. Atlfimiu palœoijLfa S. et M. . . . (Ismiiiidu encenica S. et M. . . . Cycadées. Zttmiles ijulieoeeiiiciis S. cl M. Cupreiiainée*. ChiiiiKfCiiiMiris belfiiru S. et M. . . . Cirauiinée». Pouciles Itilissiiiitui S. cl M. niaïttdéeN. PoaiUoiiiu perforala S. l't M. . . . Zostera noilosa S. et M Ciiiiliiiitcs tVuleleli lîroiigii. (Calcaire grossier. CdiiliHilfs notio.siis Wat. (Calcaire grossier.'. . DE (IKLINDEiN. 89 III CONSIDERATIONS FINALES. Si ron réiinil les espèces successivement tiécriles dans nos deux Mémoires, en plaçant en regard de chacune d'elles les liens directs ou les analogies (|ui les rattachent soit à la flore des étages tertiaires plus récents que celui de Gelinden, soit à la nature actuelle, on obtient le tableau général donné ci-après : GENERAL \\\n: Li:s ESPÈCES soit tertiaires, soit actuelles. ESPÈCES MIO-PLIGCÉNES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES ESPÈCES ACTUELLES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. Aiieimid nbluluu Schr. (Cuba.) OsinHiKtfi jitinuiica Tiibg. (Japon.) . Clianiaecypiiris pisifera Sielj. el Zuit. (Japon.) Pombiniu Cniilitii Ki)n. (Méclilorranéc.) Zosleni matiuu L. (Toutes les uiers. ChtuiKi'ciiparis enropii'it San. (Arniissan) ... — BreijnUnuis Oopp. (Rég. hall.) — Klireiixicùi-di Heer. (Spilzberg.) Zosii'iiies viaiiiiu Ung (Radoboj.) Tome XLI. n î)() REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE ESPECES DE LA FLORE DE GELINDEN. 9. 10. II. n. i:j. 14. la. 16. 17. Cupuliferes. QiierciisLooziH.etM — areiluba S. et M — diplodoii S. et M. . . — odonwplnjllu S. et M. — palœutlrys S. et M. . — purceaerrata S. et M. Pasianopsis retiitervis S. et M. — .s/HHa(«s S. et M — vittatus S. et M. {Dnjnplitjlluin villaluiii). 18. Dnjupliylluiii Dewalqiiei S. et M. lU. 20. laxinerve S. et M. curticcUense W'at. Urticéeii? Mac-Clinlnclùa heersieii.sis S. et M.. ESPECES EOCEiNES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. Quercu.t ptdirodnjmeja Sap. (Grès de la Sarthe.) , — Lumberti W'at. (Grès du Soissomiais.). . Dryophylliiiii ciiiiicellense Wat. (Grès du Soissomiais.) Sallclnées. 22. Salir loiujinqna S. et M ) Salie socia Sap. (Sézanne.) 2(). 27. 28. 29. ;w. ■M. — Matuisei S- et M I,ani-I liées. Cinnainmiiiiin Sczannense \\'at [ — aqiiensis Sap. nov. sp. (Gypses d'Aix.) — elltpsoidt'Hut S. et M Phœbe y telniiHlienicea Schmp Ciiiiiniiiivnnm ellipliciiiii S. (Gypses d'Aix.) - Mississipiense Lesq. (Lignitic formation ) Persea polymvrplia S. elM — Iieersieiisis S. et M Oreodapïnie apicifofia S. el M Lit.iira c.rpan.ia S. et M — elulinervis S et M DE GELINDEN. 91 ESPÈCES MIO-PLIOCENES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. Quercui Monlebambolina Caud- (Toscane.) . — snbcreiiata Sap. (M'-Charray.) . . — Olafseiii Hr. (Groi'nland.) . Qiiercus uroiihijKa L'ng Caslaiiea Utirjeri Hr. (GroSnland.) . . — Knbynii Kow. (Hongrie.) . . . — iialiEopwniln EU. (Armissan.) . Mav-Cliiitockia irinervis Hr (Groenland.) Snlix Lavaleri Hr. (Mollasse suisse-) Cinnamomum laiiceolalian L'ng Cinnaiiimiiuin pohjmoriihmii Ung. (Tout le miocène.). ESPÈCES ACTUELLES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. I : Qiiercus p.ieudoxuber Santi, (Eur. nicrid.) — cienala Lam. (Eur. mérid.) llhaburensis Dne. (Syrie.) pohjmorpha Cham. et SchI (Mexique.) — llhaburensis Dne. (Syrie ) — deiilala Tlibg. (Japon.) — urcicœfolia Bl. (Japon.) — salicina Bl. (Japon.) Pasiana ijlaberrhna Bl. (Java.) — Korthalsii Bl. (Java.) Caslanea Roxbnrgii Lindl. (Indes or.) Pasiana sjiicata Sm. (Népaul.) Caslanea tHilrjaris Lam. (Euroiie.) r PItœbe ambir/ua Sap. 'Arg. de Marseille.) ( — barbusana pliocenica Saj). (Mexiniieux.) ..;.... j Persca superba Sap. (Manosque.; ( — Braunii Hr. (Oeningen ) ( — lypica Sap. (Armissan.) i ( — grœca Sap. ( Coumi.) ) r Daphiwgeiie Ungeri Ett. (.Manosque.) / Oieodaphne Heerii Gaud. (Mexiniieux.) Lilsœa magiiijica Sap. (Armissan.) Pdeœ Sp. (Ue Maurice; Asie trop.) Salix safsaf And. (Afrique or.; Nubie.) — safsaf abyssiiiica And. (Ahyssinie.) Cinnamotniim Duniiaiiin Bl. (Java.) — camphora N. (Japon.) Phocbe laiiceolala N. (Indes or.) — barbusana N. (Canai'ies.) Persea grnlissiina Gœrin. (Zone tropicale) — indica Spr. (Iles Canaries.) Oreodaphnc cnstulala N. (Amérique mérid.) — /tt'feH.s N. (Canaries.) Litsœ.a dealbala N. (Indes or.) — foliosa N. (Indes or.) 9^2 RÉVISION DE LA FLORE HEERSIENNE ESPECES DE LA FLORE DE GELINDEN. T6. •.m. — ;■' vihiiriioîden S. et M. Laurus Omalii S. et M Daphnogene longimjuu S. el M. t'aprl fol lacées. yihiiiiiiiiii vaifiiUiDii S. et M — arcinerviiiin S. et M. . . . Arallacées. Ih'dt'ni iMaldisei S. et M Aralia Louzuiiia S. et M — arijntidens S. et M — ilemersa S. et M — phlcboiieiira S. et M. . . . — Irniisi'etaiiiert'ia S. et M. . . — spiiiesceiis S. et M AmpélIcIceN. Ci.ssiles Inceriis S. et M. Hanianiél Idées. llamatiielitcn ijelindeneitsis S. et M.. . Renoiiculacées. Ociiiiltiueu (leliitdciii'iisis 6. elM, . . nénlNpermacées. Cocctlttt^ kfinii Hl". . . . — Onmuiui S. et M., 40. 50. 31, m. Wlllénlacées. OiUeniu iKilœncuiicn S. et M Sterculiacées. Stcrcnlia tabrnsca Ung Célaslrliiées. Ciiiisiiuiihijllitiii bvhiicum S. et M. . . l)cii'iiliini:aunm S. el M. ESPECES EOCEiNES COKRESPONDANTES OU ANALOGUES. Liiiiriis Forhesî Ht. .Grés de la Sarllie). Viburiiiim niarfjinalniu Lesq. [Liijnilir. foi'inaliim) lledern jirisca Sap. (Sézanne.l Ariiliii nov. sp ;Sézaiine.). . Stcrcnlia labiii.sca Ung. (Solzka.) DE GELLNDEN. 93 ESPECES MIO-PLIOCENES CORKESPONDANTES OU ANALOGUES. ESPECES ACTUELLES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. Launis primiijeitia l'iig — caiiaiieiisis plioceiiica S. et M. (Me.\imieu.\.l . Viburiiuin IVIiijiiipeii Hr. 'Grot'nland. — Mioc, aiTlifiue.) / Ilecleia Mac-Cliai llr. (Groenland.) / — S(ro::i Gauil. 'Ital.plioc.) . Pun-otta iiri-sLiiiu Elt. Ciicriililes Kiinii Hr. Groenland.) Sierculiu labinsca Ung. (Bilin.) . Luitrns iiobitts L. ^Europe.; — caiiarieiisis Webb. 'Canaries.) Vibuniiiiii macroiilni'litin Tlibg. (Japon.) — suspeiisuin Hort. Iledfta hélix L. (Europe.! //. Iiiberiiicit. (Irlande.) Oreoiiattax Sp. (Amérique.) Cfjihtttopaiia.i et Didijtnopantix Sp. AcaiUlwimuax uciUcala Bl. ;Java., iFoilit'iiiila iiliiifolia. ;Anicriquc sept.) Panotin persica C. A. Mey. (Perse.; Ih'llcbdius liuidits Ait. — tiiger L. Coccidii.1 liiiirifolins D. C. (Indes or,) — ovala Meisn. (Timor.) Ditleiiin spcciosa D. C. (Indes or.) Stcrciilîti diiienijolia Dos. (Australie.) — Sp. (Sénégambie.) Celuslrus niber Wall. (Népaul.) - triyinus D. C. (Madagascar.] . — stylosus Wall. (Népaul.) \ ncnmiiiatus Thbg. (Afrique auslr.) 94 REVISION DE LA FLOUE HEERSIENNE D'après ce tableau qui résume exactement l'état de nos connaissances actuelles, le nombre des espèces décrites de la flore de Gelinden s'élève à environ soixante (39). Ces espèces se répartissent en vingt familles et celles- ci , en s'attachanl au nombre relatif des types fossiles compris par chacune d'elles, peuvent être disposées dans l'ordre suivant : Cupulifères (12); Laurinées (11); Araliacées (7); Célastrinées (7); Fougères (3). Trois familles comptent deux espèces (Naïadées, Salicinées, Ménispermacées) et toutes les autres ne sont représentées que par une seule forme. On voit tout de suite combien l'importance relative des Cupulifères et des Laurinées ressort de ce rapide examen; mais les Laurinées, au point de vue de la fréquence des empreintes, demeurent bien en arrière des Cupulifères, aux- quelles revient incontestablement le premier rang. On ne peut mettre en l)alance avec celte abondance des Quercinées et des Castaninées, que la présence souvent répétée du Dewatquea gelindenensis , espèce caractéristique que nous avons rapprochée des Helléborées et (|ui devra peut-être un jour être rangée parmi les hellébores vrais, quand le type qu'elle représente aura pu être étudié d'une manière plus complète. Maintenant que par suite des recherches de M. de Looz le nombre des espèces déterminées de Gelinden a plus que doublé, notre premier soin doit ESPÈCES DE LA FLORE DE GELINDEN. ESPÈCES ÉOCÈNES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. i 58. Ci:thiilltim Cvepini S. et M Ct'lnstru>i ùaitksiœformis Sa\). \Gy\ises d'Xi\) 1)4. — repandum S. et M o5. — reticiilalutn S. et M. 56. — Benedeni S. et M 57. — serratuin S. et M Khamnécs. oS. Zizyphus remotidens S. et M illyrtacées. 59. Myrtop/uillfiitt cnjpioneuron S. et M Zizyphus vetustiis Hr. (Aluiïibiïv,) iï/7/r/w5 cfino/;/iy//o/rfé'« Sap.(Gargas.i — DE GELINDEN. 95 ESPÈCES MIO-PLIOCÉNES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES. ESPÈCES ACTUELLES CORRESPONDANTES OU ANALOGUES lluiloyiu capensis h. (Afrique austr.) Elaeodendruu vrieiilale D. G. (Indes or.) Celastri el Elaeodenclr. Sp. Celastriis pniiiculatiin Wilil. (Indes or.; Zizypiiiis Jujiibu Lani. (Afrique or) Cariophijllus aroutatica D. C. (.\sie lro|),) élre de rechercher la signification de colle flore, considérée en eile-mênie, comme étant l'expression d'une associai ion de formes locales harmonieuse- ment combinées. Nous ne pouvons avoir la pensée de découvrir, à l'aide de ce seul gisement, l'aspect de toute la végélalion européenne contemporaine; il serait indispensable de fouiller longtemps el sur une foule de points, d'inter- roger à la fois de nombreuses localités également riches en plantes et situées dans des conditions très-diverses, pour oser se flatter d'obtenir à cet égard des renseignements suflisanis. En nous restreignant à un seul canton et à un dépôt très-uniforme par sa composition, nous pouvons raisonnablement admettre cependant (|ue la masse de feuilles et d'organes accumulés, d'où nous avons extrait nos soixante espèces, n'a pas été entraînée au hasard au fond des lits marno-crayeux qui la renferment; bien au contraire, il est naturel de croire que ces débris de plantes, obéissant à l'impulsion des eaux et provenant d'une même région, nous traduisent fidèlement la physionomie et les caractères de l'association végétale dont ils se sont détachés. L'un de nous a déjà traité incidemment cette question dans la Revue scienlifique ' ; nous ' Voy. Les Associations reflétâtes fossiles, par G. de S.^porta; — Revue scientifique de France et de l'étra.nger, 0" année, 2' série, n° 3, juillet 1876, pp. C4 et 65. 96 RÉVISION l)K LA FLORK HEEKSIFNNE allons la reprendre ici avec les développemenls qu'elle compoile, en nons appuyani sur des documents plus neltenienl définis que ceux qu'avait en main Pauteur de cette étude, avant Tenlier achèvement du Mémoire. Nous disposons, pour l'exacte appréciation de la flore de Gelinden, de deux éléments destinés à servir de base principale et de point de départ à noire examen. — Le premier résulte de la nature même du sédiment. On sait {|ue l'assise heersienne qui renferme les plantes se compose d'une marne crayeuse, faiblement compacte. Sa pâte fine et presque pulvérulente tache les mains et doit sans doute son origine à des érosions exercées aux dépens de la craie. Ce dépôt, en un mol, ne parait être que de la craie blanche remaniée et devenue marneuse par une adjonction de particules d"argile. il faut nécessairement admettre, à peu de distance de Gelinden, l'existence de berges, de falaises ou d'escarpements dont les talus inclinés auront été sillonnés par les ruisseaux servant d'affluents à la rivière heersienne à l'action de laquelle est dû le transport des débris végétaux. — Ces restes ainsi charriés, peut-être de loin, sont venus ensuite s'ensevelir au fond d'un bassin assez calme et assez profond pour favoriser la décantation des eaux limo- neuses et pour amener la situation horizontale de la plupart des feuilles. Celte dernière disposition ne saurait se réaliser dans des eaux agitées, ni le long d'une plage balayée par les vagues. Un calme relatif est certainement nécessaire à la formation des Mis, à la surface desquels les divers organes, après avoir longtemps flotté, gagnent le fond pour s'y étaler à plat. Bien (jue la plus ordinaire, celte position horizontale n'est pourtant pas absolument générale pour toutes les feuilles de Gelinden. Un certain nombre d'entre elles sont repliées sur elles-mêmes; elles aflectent l'attitude que prennent sous nos yeux beaucoup de ces appendices, lorsqu'ils se dessèchent après avoir quitté l'arbre qui les portait. Il exisle à cet égard des particularités dont l'élude peut être utilisée pour la détermination des espèces fossiles. C'est ainsi que dans le gypse d'Aix les feuilles du Cercis antiqua Sap. se montrent très- souvent pliées en long sur elles-mêmes, à l'exemple de celles de leur congénère actuel, le Cercis silif/uaslrum. La feuille de notre Viburmim vitifolhmi, de Gelinden, présente un repli significatif vers la base et d'autres empreintes donneraient lieu à des observations semblables. Dans des cas pareils, le DE GELINDEN. 97 moiiveinenl des llols na pas élé la vraie cause de ralliliule prise par raiicieii organe; on doit plulôl supposer que celui-ci, enseveli promplonient, a |)u garder la tournure qu'il avait à la surface du sol, au moment où la tourmente ou le ruissellement des eaux pluviales remportèrent juscpie dans le fleuve. Cependant l'horizontalité des enqjreintes n'est pas tellement générale ni si régulière, dans les marnes de Gelinden, que l'on ne puisse admettre une certaine agilalion ou philôl un léger remous dans la masse des eaux, au sein desquelles s'opérait le dépôt. Bien qu'à peu près constamment couchées à plat, les feuilles sont assez fré(|uemment recourbées légèrement par les bords ou inclinées, soit au sommet, soit vers le pétiole; en un mot l'unifor- milé de leur situation est bien moins prononcée que celle qui est propre aux feuilles fossiles des formations lacustres, lorsqu'elles reposent entre des lamelles schisteuses ou sur des plaques calcaréo-marneuses. Dans ces cas effectivement, leur passage à l'état fossile, opéré apparemment au sein d'un cahne parfait, a élé accompagné d'une compression sensible et graduelle, due au poids des lits accumulés, augmenté de celui de la masse d'eau sus- jacente. A celte compression s'est ajouté le plus souvent l'eflet d'une action chimique qui est venue consolider les nouvelles couches et les pénétrer de sucs calcaires ou siliceux. De celte façon la substance végétale a pu se con- server dans une foule de cas, soit incorporée à la roche, soit convertie en résidu charbonneux. La roche marneuse heersienne est purement sédimen- laire; les végétaux, après y avoir laissé leur empreinte, et avec elle les moindres linéaments de leur relief extérieur, se sont détruits entièrement, cl la substance organique a été remplacée postérieurement par un résidu ferrugineux pulvérulent qui la simule, sans avoir rien pourtant de commun avec elle. Les procédés de substitution du fer hydroxydé ou limonile aux résidus végétaux ont été souvent signalés; ils résultent d'une réaction de l'acide carbonique et de divers acides organiques, provenant de la décompo- sition des tissus organiques, sur le fer conlenu dans les eaux ambiantes; ce fer se trouve dissous et ramené d'abord à l'état de protoxyde, puis précipité de nouveau à la suite d'un suintement plus ou moins prolongé, amenant le remplissage des vides qui correspondent aux parties des plantes préalable- ment moulées et disparues. Tome XLL 13 98 llKVISIOrS DE LA FI.OKE HEERSIENINE Le socoiul olémonl crappréciation des caraclères du dépùl ressorl de la présence ceilaiiic de deux piaules marines donl l'une au moins, le l'osidoiiiu, par ses apliludos bien connues, manpie le voisinage d'une mer aux eaux vives cl limpides. Le Posklonia aciuel, P. Caulini Kôn., ne peut effeclive- menl végéler que dans ces condilions el péril promptemenl au conlacl des eaux vaseuses ou impures; il se trouve exclu par cela même des élangs sau- màlres, soustraits à Taccès de la haute mer. Nous sommes donc transportés, par l'observalion de ce type, aux alentours immédiats d'une plage et au niveau de la mer. C'est là, sans doute, au tond d'une baie ouverte, que venait aboutir le courant à l'action du(|uel doit êlre attribué l'apport des végélaux de Gelindon. Tous ces débris ont été entraînés jusque dans le lit du Ik'uve à l'aide d'alfluenls secondaires el de ruisseaux venant d'une région intérieure, après avoir raviné les flancs d'escarpements boisés, dont le sol aurait fourni à la fois et les débris de plantes et le limon crayeux, auquel les marnes de Gelinden doivent leur origine. Si Ton fait abstraction des deux plantes marines, qui, du reste, n'ont pas vécu sur place, mais dont les résidus paraissent avoir subi l'aclion des vagues et avoir été poussés dans les sédiments sous l'impulsion du reflux, à l'exception de ces deux plantes, toutes les autres ont dû faire partie d'une association forestière montagneuse. Les plantes riveraines d'un estuaire, celles qui fréquentent le bord des lacs, celles des plaines, des lagunes tourbeuses, des vallées profondes, du voisinage des eaux vives, jaillissantes ou tranquilles, font entièrement défaut. On pourrait dresser une très-longue liste des végétaux caractéristiques (|ui man(pienl à Gelinden et qui abondent dans d'autres localités éocènes : point de Palmiers, point de Pandanées; de très-rares Monocotylédones; les Myricées sont absentes; les Figuiers, les Artocarpées, les Tiliacées, fréquents à Sézanne, n'ont ici laissé aucun vestige reconnaissable. Les Nerium, les Myrsinées, les Euphorbes, les Diospyros qui se montrent soit dans les marnes du Trocadéro, soit à Skopau el dans les grès de la Sarthe, n'ont pas été rencontrés jusqu'ici. Les Fougères elles-mêmes sont très-rares et les deux types principaux de celte classe, .4 yt(^i!'»*/rt &{. Euosiiiunda(\.)\)e: de VOsmuiicla r('(jalis), se plaisent au fond des bois, le long des ruisseaux ombragés. il n'existe à Gelinden (|u'une seule Conifère; c'est un Chaïuaecy paris qui DE GKLLNDEN. 99 n'a laissé, du reste, que de l'aibies débris. Il se rapproche d'une espèce de haute taille qui, sur les montagnes du Japon, constitue de nos jours de vastes forêts. Les Cupulifères et les Laurinées de Gelinden sont des arbres essen- tiellement forestiers, cl Ton trouverait aisément sur le plateau mexicain, dans les hautes vallées sous-himalayennes et dans PArchipel japonais, des contrées boisées comprenant les mêmes types, combinés dans un ordre relatif, absolument semblable : Quercinées, Castaninées, Laurinées de divers genres. Cependant, s'il fallait préciser, l'analogie nous paraîtrait avoir été bien plus étroite avec rancicn continent qu'avec le nouveau. Les rap|)ro- chements avec le Japon et les Indes orientales sont de tous les plus fréquents cl les mieux caractérisés. VOsmunda eocenica, le Chaniaecyparis helgica, les Quercus palaeodnjs el purceserrata, le Paaianopsis relinervis, le Vibumum vit ifoliu m sont sciad- lemenl représentés au Japon par des formes similaires, proches alliées de celles de Gelinden. Les Cinnamomum, la plupart des Laurinées, particuliè- rement les Lilsaea, plusieurs Araliacées, le Mac-CUnlockia, le Dilleiiia pokwo- cenka, les Ménispermées, reportent plutôt vers le sud de l'Asie. Les affinités africaines sont marquées par le Scdix lonrjiiH/ua, par la fré- (|uence des Célaslrinées, enfin par le Zizyphus. Les liens avec l'Amériiiue sont plus rares el surtout d'une nature moins intime; ils résultent de la |)résence d'une fougère, Aneimia palaeogaea, com- parable à une espèce de Cuba, mais appartenant à un genre qui possède des représentants en Asie, el même au Japon, el aussi de l'existence d'un Persea analogue au P. (jralissima Gaerln., Laurinée dont l'origine exclusivcmenl américaine n'esl pas toul à fait certaine el dont le type existe d'ailleurs aux iles Canaries. L'Europe elle-même ne saurait être oubliée dans cette rapide énuméra- tion; elle peut réclamer comnie lui appartenant un certain nombre de formes prololypiques dont elle possède encore les descendants, assez peu éloignés de leurs ancêtres présumés. A ce point de vue, on ne s'écarte sans doute pas beaucoup de la réalité en alfirmant que notre Osmonde (0. rerjalis) n'esl (|u'une reproduction assez peu différenciée de VOsiininda eocenica. Le Quercus Loozi, le IhyoplijjUHui Deivalr/uci, le Laurus Oinalii, VHcdcrn Malaisei onl pour correspondants au sein de la végétation européenne actuelle le iOO REVISION DE LA FLORE HEERSIENIVE Qaercus pseudosuher Santé, le Castanea vulgaris Lam., VHedera hdix L., le Laurus nobilis L. Ces espèces seraient les derniers termes aux(|uels auraient enfin abouti, après une longue suite d'intermédiaires, quekiues-unes des formes primitives (|ue la flore de Gelinden nous a permis de connaître. Une considération, mise en lumière par notre tableau, est de nature à favoriser cette conclusion : nous voulons parler de la liaison, par enchaîne- ment, d'un certain nombre d'espèces paléocénes de Gelinden avec des formes tertiaires plus récentes qui ne seraient qu'un prolongement des premières. Il existerait ainsi toute une série de termes consécutifs dont le point de départ se trouverait placé dans l'éocène le plus inférieur et qui s'avanceraient de là en traversant les temps tertiaires. Pour accroître le nombre et compléter les membres de ces séries, pour en mieux déterminer le sens et la portée, on n'a qu'à joindre Sézanne à Gelinden et à faire entrer en ligne de compte les formations arctiques qui nous dévoilent l'étal de la végétation des contrées polaires, à une époque où ces contrées se trouvaient encore en possession d'une riche végétation , en voie de communication et d'échange avec les terres plus méridionales de la zone tempérée des deux hémisphères. Si les communications étaient encore possibles entre les pays arctiques et l'Europe vers l'origine du miocène, à plus forte raison ne rencontraient-elles aucun obstacle sérieux, provenant d'une différence de climat, encore bien peu accentuée, lors du paléocène ou éocènc ancien. Cette circonstance explique comment, malgré l'éloignement géographique, Sézanne et Gelinden présen- tent des connexions évidentes avec la végétation tertiaire arctique, telle que les derniers travaux de M. Heer nous l'ont fait connaître. Une partie assez notable des formes comprises dans le paléocène de l'Europe centrale reparaît certainement dans le miocène inférieur des régions arcli(|ues et, |)armi ces formes, une fraction se perd délinilivemenl , c'est-à-dire ne survit pas à l'anéantissement de la flore polaire (flore maintenant réduite aux seules plantes qui frécpienlent le voisinage des glaciers), tandis (|u'une autre partie se montre de nouveau en Europe, vers le miocène supérieur et le pliocène, pour de là passer jusque dans la flore vivante et persister au sein de la zone tempérée boréale actuelle. Le tableau suivant permettra de saisir immédiatement ce point de vue. DE GELI^DEN. toi eu ^ B a =« O) O ^ « 03 0 -0) a O O) »flj eu o o. F-. 3 P -««î rt o H T3 "a- *i i/i o M o S <13 a ■a v> a er' a f- z < Q Z O a< u BS es o en o .5 ~. ^ o ^ i «^ ; U u 51 a. u 55 3 =a t/) (/l a> -" ,,_, u a a> cfl >• s c« a '» tf s I ~: X X ■m t I ^ I î ^ 1 ^s c 1 =2 - i I I ^ c 5 s = 5 -j o g -j := -^ - u =: a. ô rs e v-j î- ^ ■■:^' o ^ .5 ,^ 102 REVISION DE LA FLORE HEERSIEISrSE De pareils rapprochements ne sauraient être fortuits; ils sont trop signi- ficatifs pour êlre l'effet du hasard; ils sont plutôt l'indice, suivant nous, d'une communauté partielle de formes entre l'Europe occidentale et l'extrême Nord, à un moment donné des premiers temps tertiaires, communauté plus tard interrompue, lorsque vers le milieu, et surtout à la fin de l'éocène, la végéta- lion européenne revêtit une physionomie africaine, sous l'influence d'un climat à la fois inégal et chaud, favorable à l'expansion des végétaux aux feuilles maigres, coriaces et épineuses; mais plus tard encore, lorsque la tempéra- ture, commençant à s'abaisser, devint en même temps plus humide et plus égale, les émigrations de végétaux, quittant les alentours du pôle pour gagner l'Europe, se prononcèrent à leur tour et ce mouvement put se combiner avec une marche parallèle entraînant les plantes des régions montagneuses vers les plaines inférieures '. C'est ainsi, croyons-nous, que des genres amis de la fraîcheur, après avoir hanté l'Europe, lors du paléocène, et l'avoir quittée durant réocènc et l'oligocène, purent s'y propager de nouveau, dans le cours et surtout à la fin du miocène. C'est là un chemin que suivirent une foule de plantes, comme nous avons cherché à le démontrer dans notre Flore de Meximieux; ces plantes devinrent dominantes dans la végétation pliocène el persistèrent ensuite plus ou moins longtemps, tout en den)eurant exposées à des chances répétées d'élimination et de retrait. Elïeclivement, sur les douze espèces de cette catégorie, qui figurent sur notre tableau et qui consliluenl autant de types communs à l'Europe paléocène et à la région arctique mio- cène, (rois seulement, l'osmondc, le lierre et le châtaignier, sont demeurées indigènes et se trouvent encore représentées sur notre sol par des formes sensiblement rapprochées de celles du premier âge tertiaire. Toutes les autres sont devenues exotiques et habitent de nos jours soit rAméri(|ue, soit l'Asie et plus particulièrement le Japon. Quel(|ues- unes enfin paraissent avoir cnlièremenl disparu. ' Les ciïets respectifs de ce doulilc mouvement, s'il a réellement existé, sont impossibles à discerner, puisque en dé(initi\e ils ont dû se conrondre; les résultats en étant pareils, on ne saurait à distance faire la part de l'un et de l'antre, toutes les fois du moins (ju'il s'agit d'espèces ayant pu faire également partie el de la llorc polaire et de celk^ des régions alpines de l'Iiuropc tertiaire. Celte dernière végétation aurait été, relativement à la lloie arctique miocène, ce que nos plantes alpines sont aux plantes polaires de nos jours. DE (JELlNDEiN lor> En dehors de la calégorie dont il vient d'être question, beancoiip trespèces de Gelinden et, en première ligne, la plupart des Laurinées, des Araiiacées et des Célastrinées, apparlienneni à des types qui n'ont pas été signalés jusipi'ici dans la flore arcli(]uc et qui peut-être n'y ont jamais trouvé place. Parmi ces formes tertiaires exclusivement européennes, il en est plusieurs qui ne cessèrent depuis l'étage paléocêne d'habiter noire sol et qui se montrent aux divers niveaux successifs, entre lesquels se divise la série tertiaire. — Il en est ainsi des Cinnamonmni qui reparaissent dès la fin de l'éocène sous les noms très-connus de CinnuinuDium (anceolalum cipohjmor- phum ; leur existence se prolonge ensuite jusqu'à la fin du miocène. Le Persea palaeomorpha suit la même marche, les Pcrsea saperba Sap. (Wanosque) et Braunii Hr. (Oeningen) n'en étant que des reproductions assez peu dilTérenciées. Il en est encore ainsi du Lilsaea expansa par rap- port au Lilsaea i/iagnifica Sap., d'Armissan, et à plus forte raison du Laurus Oiiialii, à partir duquel on arrive jusiprà notre Laurus nohUis, au moyen d'une série |)resque continue de formes intermédiaires. Nous avons remarqué dans noire premier Mémoire que la présence à Gelinden du Stcrculia labrusca conduisait à conslaler la longue persistance de ce type dans tout l'espace qui s'étend de l'heersieu au pliocène. On voit donc (|ue, malgré la pauvreté relative des documents, tout porte à croire que les éléments essentiels et constilutifs de la végétation tertiaire ne se sont pas renouvelés à plusieurs reprises, de façon à substituer cha(iue fois un ordre nouveau à l'ordre ancien préalablement détruit. Les changements, au con- traire, n'ont été que dos renouvellements partiels, toujours solidaires les uns des autres. Dès l'origine de la période, il existait des groupes puissants et variés, même des espèces ayant déjà reçu la physionomie et les traits qu'ils devaient conserver et que plusieurs d'entre eux gardent encore. Sans doute, le sud et le nord exerçant tour à tour leur influence, ont favorisé l'essor de certains types de végétaux et frayé la voie à des immigrations qui, à deux reprises el en agissant en sens inverse, vinrent modifier la flore européenne. L'Europe centrale el occidentale était, à ce qu'il semble, moins chaude; elle possédait un climat plus égal et moins extrême, à l'origine des temps ter- tiaires. La chaleur s'accrut et le climat devint africain, c'est-à-dire partagé en deux saisons très-marquées, l'une sèche, l'autre pluvieuse, pendant la JOi HKMSION DE LA FJ.ORE IIEEHSIENNE |)(''rio(lo éocèiie, el lï'lal de choses (|ui sï'lablil alors porsisla prcstnio sans cliangemeiil appréciable, au moins en ce (|ui concerne le midi de l'Europe, pendant une partie de l'oligocène. C'est durant celte dernière période que les premiers indices d'une nouvelle révolution climatéri(iue se laissent entrevoir ci ils coïncident soit avec l'inlluence de la mer tongrienne, soit encore mieux avec celle des lacs qui se formèrent sur un grand nombre de points, immé- diatement après le retrait de celle mer el avant l'établissement de celle do la mollasse. Dans celte période intérimaire, qui répond à l'aquitanicn de Rarl iWayer, l'abondance des dépôts d'eau douce indique assez de quelle nature étail la révolution en train de se réaliser. — Un climat humide guidant tout un cortège de végétaux luxuriants, entraînant à sa sinte les premiers arbres à feuilles régulièrement caduques, venait prendre de nouveau posses- sion de notre sol. Mais avec l'humidité, cette fois, l'abaissement de la lempé- raiiii'c allait se prononcer et accomplir, d'abord dans l'exlrème Nord, el par contre-coup au cœur même de l'Europe, des progrès définitifs. Les types de végétaux qui par suite de cet abaissement, graduellement accentué, quittèrent notre continent, l'abandonnèrent sans espoir fondé de retour. Ils en furent éliminés pour jamais, puisque c'est à une cause générale, non plus acciden- telle, mais cosmique, (]ue leur disparition était due. Auparavant, les oscilla- lions climaléricpies avaient pu n'être que partielles el momentanées; dues à des causes locales, à des configurations géogra|)hi(|ues, les éliminalions de végétaux pouvaient avoir un terme; mais, une fois le pôle définitivement envahi par les glaces, ces mêmes phénomènes revêlirenl nécessairement un caractère absolu qu'ils n'avaient pas eu jusqu'alors el qu'ils conservèrent désormais, au moins dans notre zone et sauf des exceptions toujours ren- fermées dans d'étroites limites. DE GELINDEN. \m EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE I. Pic. -1. — Osmvnda eocenica Sap. et Mar. , sommité d'une fronde ou d'un segment de fronde montrant plusieurs folioles attachées à un raeliis commun, les supé- rieures confluentes, grandeur naturelle. — 2-3. — Benitzia minima Sap. et Mac, deux fragments de fronde grossis. — 4_g. — Zamites pulaeoienicxis Sap. et Mar., deux fragments de folioles dont l'un se rap- portant à l'extrémité supérieure, grandeur naturelle. _ (i-i). _ Chamaecyparis belgica Sap. et Mar.; 6, ramule grossi deux fois pour montrer la forme et l'agencement des feuilles; 7, autre ramule dépouillé de feuilles dans le haut avec des feuilles faciales plus obtuses, grandeur naturelle; 8, autre ramule plus âgé, grandeur naturelle; 9, strobile montrant le moule de la face inférieure des écailles, grandeur naturelle. _ 10. — Poacites latissimiis Sap. et Mar., lambeau de feuille, dO" détails de la nervation, grossis. PLANCHE IL FiG. 1-6. — Posidonia perforata Sap. et Mar.; 1, rhizome garni de ses feuilles montrant de nombreuses perforations, grandeur naturelle; 2, autre rhizome garni de résidus foliaires persistants, grandeur naturelle; 3, autre rhizome garni de résidus montrant des cicatrices de radicules tombées et en a une radicule repliée sur elle-même, grandeur naturelle; 4, autre fragment de rhizome déjà ancien et montrant de nombreuses cicatrices de radicules, grandeur naturelle; 5 et G, deux sommités de feuilles, grandeur naturelle. PLANCHE IIL FiG. 1-2. — Posidonia perforata Sap. et Mar.; 1, fragment de rhizome montrant en « un résidu de feuilles avec des perforations très-visibles et, en dessous, des amas de cicatrices radiculaires, grandeur naturelle; 2, autre fragment de rhizome presque dépouillé et montrant sur le milieu de nombreuses cicatrices de radi- cules, grandeur naturelle. _ 5-8. — Zostera nodosa (Brongn.) Sap. et Mar.; 3, [.ortion de tige, avec des nœuds très- rapprochés et des résidus de feuilles occupant leur place normale, grandeur naturelle; 4, autre fragment de tige à nœuds bien plus écartés, montrant sur l'un d'eux la trace d'une radicule occupant sa place normale, grandeur natu- relle; S et 6, plusieurs fragments de tiges dépouillées de tout résidu avec des nœuds ou anneaux d'insertion des feuilles disposés à des distances inégales, grandeur naturelle; 7 et 8, autres fragments de tige ou rhizome plus âges, grandeur naturelle. Tome XLI. 1* \m REVISION DE LA FLORE HEERSIENNE FiG. 'J. — IJuerciis palaeodrys Sap. et Mar. , fouille presque cnlière . restaurée sur quelques points (lu sommet et de la base, grandeur naturelle. — 10-11. — Qiierciis diplodoii Sap. et Mar., gland dépouillé de ses envelop|)es réduit au corps colylédonaire sillonné à la surface par les traces visibles des faisceaux fibro- vasculaircs de la membrane du lesta, grandeur naturelle; 10, organe vu de face, d'après un moule, et restauré au sommet; W, le même vu par l'autre face, pour montrer la cassure irrégulière qui lui a fait perdre le sommet. — 12-13. — Carpolilltes dclineatus Sap. et Mar., deux exemplaires, doni l'un, fig. 12, irrégu- lièrement fendu au sommet, grandeur naturelle. — 14. — Cnrpo/'V /(e.s .sw/f ah'/»'ows Sap. et Mar. , grandeur naturelle. PLANCHE IV. Fig. 1-2. — Quercus Loozi Sap. et Mar.; i, feuille eomplèle vue par-dessous, avec tous les détails de la nervation , grandeur naturelle; 2, autre feuille plus petite, de la même espèce, grandeur naturelle. — ô. — Quercus urciloha Sap. et Mar., partie inférieure d'une feuille légèrement restau- rée, grandeur naturelle. — 4-5. — Quercus odonlophylla Sap. et Mar. , feuilles , grandeur naturelle. — «3-7. — Quercus diplodon Sap. et Mar.; G, feuille très-petite et plus allongée que dans le type ordinaire, grandeur naturelle; 7, partie inférieure d'une feuille, montrant la dimension du pétiole, grandeur naturelle.. — 8. — Ç»e)V7?s ;;((;-ce.serc«(a Sap. et Mar. , feuille, grandeur naturelle. PLANCHE V. Fig. I-O. — Quercus diplodon Sap. et Mar., feuilles, grandeur naturelle. PLANCHE VI. Pu,. |-(i. — Quercus diplodon Sap. et Mar.; 1, sommité d'une feuille; 2, portion médiane d'une feuille très-large présentant le type du Quercus platania Hr.; 3, feuille plus petite montrant une double dentelure très-prononcée; 4, fragment d'une feuille montrant une double dentelure très-nette; 5, partie inférieure d'une feuille très-large; 6, fragment d'une feuille montrant les détails du réseau veineux. — Toutes ces figures sont de grandeur naturelle. PL.4NCI1E VII. Fig. I. — Quercus diplodon Saj). et Mar., feuille presque complète, montrant le mélange des dents simples et des dentelures doubles dans la même feuille, grandeur naturelle. DE GELINDEN. iQl Fii;. 2. — Pasi'ano/j.si's »-e«t«e)'uts Sap. et Mai'., feiiillo, grandeur nalurelle. — 3. — Pasiatiopsis sinualvs Sap. et Mar., feuille mutilée aux deux extrémités , gran- deur nalurelle. — 4-5. — Drijopln/llum Deirali/uei Sap. et Mar.; 4, feuille très-large mutilée aux deux cxti'éniités, grandeur nalurelle; o, feuille remarquablement étroite, terminée supérieurement, grandeur nalurelle. — (i-8. — Dnjophyllum curticeUense (Wat.) Sap. et Mar.; C, feuille entière à la base , y compris le péliole, mutilé à l'extrême sommet, grandeur naturelle; 7, portion de feuille montrant la terminaison supérieure, grandeur naturelle; 8, autre leuille plus étroite que les précédentes, mutilée aux deux extrémités, grandeur naturelle. PLANCHE VIII. FiG. 1-7. — DnjopliijlUtm Deirulquei Sap. et Mar.; I, portion médiane d'une feuille très- large à dents obtuses et espacées, grandeur nalurelle; 2, autre feuille presque complèle, grandeur naturelle; 3, sommité d'une feuille longuement acuminée, grandeur naturelle; 4, autre sommité de feuille moins longuement acuminée; .D, terminaison su|)érieure d'une autre feuille lancéolée au sommet; (i, feuille plus petite montrant la face supérieure avec tous les détails du réseau veineux ; 7, base dune feuille montrant les dimensions du pétiole. — Toutes ces figures sont de grandeur naturelle. FiG. I PL.\NCI1E l.\. Mac-Ci hitockia heersiensis Sap. et Mar., leuille, grandeur naturelle. — 2-6. — Cin?jamomMHi sezannewse Wat. , feuilles, grandeur naturelle. — 7-9. — Citinamomum ellipsoideum Sap. et IMar., feuilles, grandeur naturelle; on voit en 8° les délails de la nervation grossis. — 10. — Oreodaphnc? apicifoliu Sap. et Mar. , feuille, grandeur naturelle. PLANCHE X. Fk;. I. — Persea palacomorpha Sap. et Mar., feuille complétée à l'extrême base, grandeur naturelle. — 2-3. — Phoebe telrantheracea (Scbimp.) Sa|i. et Mar.; 2, base d'une feuille; 3, partie médiane d'une autre feuille; grandeur naturelle. — 4-7. — Laurus Omalii Sap. et Mar. ; 4, portion de feuille mutilée à la base età l'extrême sommet; 5, feuille presque entière; (i, autre feuille mutilée latéralement et au sommet. — Toutes ces figures sont de grandeur naturelle. — La figure 7 représente une autre feuille naturellement déformée et vue par-dessus, attri- buée avec quelque doute à la même espèce; grandeur naturelle. 108 RÉVISION DE LA FLORE HEERSIENNE DE GELITSDEN. PLANCHE XI. Pic. 1-2. — Litsavu exjmiisa Sap. et Mar. ; I, feuille presque complète, restaurée au.\ deux e.vtréniitds; 2, partie intérieure d'une autre feuille restaurée sur quelques points; grandeur naturelle. 5. — LItsaea? viliurnoides Sap. et Mar., feuille restaurée sur l'un des côtés, grandeur naturelle. — 4. — Z,ï7s«e« e/aM/?H(/« aîT«'«eri;tî«»i Sap. et Mar., feuille, grandeur naturelle. — 3. — Hedeva Maluisei Sap. et Mar., feuille légèrement restaurée, grandeur naturelle. — 4. — ,4 /•«/(■« ira«si;ers2«e»-r80 Sap. et Mar. , foliole? détachée, grandeur naturelle. — 5. — yl j-a/i'a rfemersa Sap. et Mar., foliole? détachée, grandeur naturelle. — (i. — Aralia spinescens Sap. et Mar., foliole? détachée, grandeur naturelle. — 7. — DUtenia pulaeoceiiica Sap. et Mar., partie médiane d'une feuille, avec tous les détails du réseau veineux, grandeur naturelle. PL.\NCHE XIII. FiG. 1-3. — AruUa Louziana Sap. et Mar.; I, feuille de petite taille, mutilée sur l'un des côtés et à la base, grandeur naturelle; 2, feuille plus grande, mutilée à la base et sur les côtés, grandeur naturelle; 5, autre feuille beaucoup plus large, très- mutilée avec un essai de restauration, grandeur naturelle. — 4. — CeluatropkijUiDa belgkuni Sap. et Mar., feuille, grandeur naturelle. PLANCHE XIV. FiG. 1. — Aralia tratisversinerviu Sap. et Mar., portion de foliole?, grandeur naturelle. — 2. — Cdaslrophylium Benedeni Sap. et Mar., feuille presque complète, légèrement restaurée au sommet, grandeur naturelle. — 3. — C('/fl.s) plissement. Cette dernière période ne date réellement que de l'époque de » la Renaissance '. » ' IIiîiiis. Sur le curartère de l'École flamande de pehitiiic , p. 21. (Mém. coun. de l'Académie iiOYAi.E ni: Beigioie, coll. iii-'i", t. XXVII.) vs- PÉRIODE GALLO-ROMAINE. Composées de deux races diiïérentcs, tant sous le rapport des aptitudes que du langage, les anciennes provinces des Pays-Bas oflrent les mêmes traits distinctifs dans la cullure des arts. Si nous jetons un coup tVwW rétrospectif sur l'ensemble des œuvres de sculpture depuis les temps les plus leculés, celles de la partie flamande révèlent bien le caractère de la population dont elles émanent : elles sont empreintes d'un sentiment calme, naïf et réaliste. Au contraire, les productions de la partie wallonne paraissent plus accen- tuées, plus incisives et marquées d'un faire beaucoup plus vigoureux. Ces différences nous semblent être en barnionie avec le tempérament des grandes nations qui nous avoisinent et dont nous subissons l'action : au Nord, l'influence germanique, au Midi, l'influence gauloise. Il est impossible de suivre le développement graduel de la sculpture aux Pays-Bas dès les temps les plus anciens; l'état de barbarie des premières époques, les révolutions politiques et sociales dont notre sol a été si souvent le théâtre et, enfin, la main dévastatrice du temps, se sont appesantis sur les œuvres primitives. Plus on recule vers les temps éloignés, plus les travaux de sculpture deviennent rares et ceux que l'on possède encore n'existent qu'à l'état de vestiges. Tome XLI. 2 IV LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Les peuplades qui occupèrent notre sol, après la période celtique, n'avaient ni temples, ni autels, ni statues pour leur culte. Farouches adorateurs des divinités mystérieuses des forêts, elles ne leur rendaient hommage qu'en les symbolisant par une pierre informe, une épée plantée dans le sol, un tronc d'arbre. Elles abritaient ce symbole derrière un fossé ou sous une simple con- struction en bois ou en terre. Il n'existait donc pas des éléments constitutifs d'un art. Lors de leur établissement dans les Gaules, les Romains imposèrent leurs lois, leur culte, leurs coutumes et leur langue. S'ils réussirent dans le Midi et dans le centre, il n'en fut pas de même parmi toutes les provinces; celles du Nord, et, entre autres, les parties de l'ancienne fielgique correspondant aux provinces actuelles des Flandres, du Brabant et d'Anvers, dont le sol était couvert par des marécages et des forêts, restèrent insensibles à cette influence; aussi la civilisation romaine ne parvint à s'implanter que dans le sud et l'ouest des Pays-Bas. Un assez grand nombre de villas romaines y furent établies, et bien que nous soyons infiniment moins riches en anti- quités romaines que d'autres contrées voisines, fréquemment encore des débris antiques sont découverts de nos jours. La patiente érudition de nos contemporains a fait, sous ce rapport, une fructueuse moisson et l'époque semble venue où une carte archéologique du pays pourra être élaborée *. Parmi les vestiges les plus intéressants des temps anciens nous citerons, entre autres, les autels votifs de la déesse Nehalennia et de la déesse Sandrau- diga , conservés au Musée royal d'antiquités de Bruxelles. Comme ces sujets offrent un type spécial de la sculpture primitive de nos contrées, nous avons cru devoir en faire une mention particulière. A la suite de grandes tempêtes qui enlevèrent en janvier 1647 une partie des dunes près de la petite ville de Dombourg, dans l'ile de Walcheren, on découvrit, successivement, une statue et vingt-deux autels votifs de Neha- lennia, divinité germanique et locale, totalement inconnue jusqu'alors et qui était invoquée comme protectrice de la navigation et du commerce. ' Voir pour ce projet, déjà si ancien, ]cs Biilleiins de l'Académie. On consultera aussi, avec Il iiit, les savantes et nombreuses communications dont M. Schuermans a enrichi le Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie. PÉRIODE GALLO-ROMAINE. v L'autel (le cette déesse, en pierre de sable, a la forme d'un édicule. La déesse, tenant des fruits sur ses genoux, est assise sous un portique ou grande niche à façade ornée aux antes de deux pilastres corinthiens qui portent un fronton triangulaire. Un chien, dont la tète n'existe plus, se voit à la droite de la déesse, tandis qu'à la gauche de celle-ci se trouve un panier rempli de fruits. Nehalennia est couverte d'une double tunique sans manches, sous un grand manteau à collet ovale, costume porté encore par les femmes de cette contrée. Au surplus les monuments du culte de Nehalennia ne sont pas les seuls que l'on ait trouvés à Dombourg. On y a encore découvert une statue de Neptune (prise jadis pour un Hercule), un fragment d'iuie statue d'homme revêtue de la toge, une statue colossale de la victoire trouvée en 1713, une autre statue présumée de la victoire, trouvée en 1718, la tête d'une statue de Neptune, divers autels, des piédestaux et des tronçons de colonnes. Quant à l'autel de la déesse Sandraudiga, ce fut dans les travaux de déblai de la chaussée d'Anvers à Bréda en 1812, qu'on le découvrit au hameau de Tichelt, commune de Zundert (Brab. holl.). Ce monument conservé aujourd'hui au Musée de Leide et dont le Musée de Bruxelles n'a qu'une copie en plâtre, est d'un style simple et assez élégant. Des motifs de sculpture ornent les faces. Sandraudiga, pense-t-on, aurait été une divinité protectrice de l'agriculture, conjecture tirée des attributs sculptés sur cet autel. Le tome III de la Belgique et les Pays-Bas avant el pendant la domination romaine de feu Schayes est enrichi d'une nomenclature méthodique de toutes les antiquités découvertes jusqu'au jour de la publication de ce tome (18o9). Sans compter les nombreux autels et les sujets de sculpture trouvés dans le grand duché de Luxembourg et les cercles allemands environnants, aiiisi que dans quelques endroits du nord de la France et de la Hollande, Schayes cite comme suit les localités de la Belgifpie actuelle qui renfermaient des vestiges de sculptures : Arlon (Lux.), bas-reliefs, statues; Bekkirch (Lux.), pierre sculptée; Belis ou Belinie (HainautP), autel romain; Bellevaux (Namur), médaillon en terre cuite rouge représentant l'empereur Auguste; Bliquy (Hainaut), statuette; VI LA SCLLPTLRE Al]X PAYS-BAS. Bornhem (Anvers), têtes de statuettes; Bruiiliiuit-Liberchies(Hainaut), buste de bronze, buste de pierre; Bruxelles (environs), figurine de bronze; Ethe (Lux.), pierres sculptées; Gérouville (Lux.), sculptures, statuette de Mars et de Nehalennia; Hody (Liège), buste de bronze; Majeroux (Lux.), débris d'une statue de bronze; Melden (¥\. or.), figurine; MonIrœul-sur-Haine (Hainaut), buste de statuette; Quevaucanip (Hainaut), statuette en bronze de Mercure; Scboore (FI. or.), fragment d'un vase à reliefs; Signeulx (Lux.), pierre sculjjlée; Tcrnionde (FI. or.), figurine de bronze; Tournai ligurine de bronze; Tronchiennes (FI. or.), statue d'Anubis en bois de chêne; Velsique (FI. orient.), statuette d'Apollon et Mercure; Villers prés Gérouville (Lux.), sculptures; Virginal-Samme(Brabant), statuette de Mer- cure en bronze ; Virlon (Lux.), sculptures; Waesmunster (FI. or.), figurines; Wervick (FI. occ), figurine. M. Schuermans a fait aussi, récemment, dans le Bulletin des Commis- sions royales d'art et d'archéologie (onzième année, 1872), un intéressant dépouillement des ouvrages qui, depuis 1830, mentionnent les trouvailles de sculptures gallo-romaines. Voici, d'après le travail de cet archéologue intitulé : Antiquités trouvées en Behjitjue, les principales œuvres connues : Figure de femme ayant une espèce d'anse par derrière, et le buste terminé en feuille d'acanthe; elle est creuse et parait avoir servi de vase à boire; trouvée, en 1812, dans les excavations exécutées pour la construction du port d'Anvers, à la profondeur de plus de 30 pieds; — une Vénus trouvée près d'Arlon, en 1818; travail superbe, beau bronze imitant l'or; — Jupiter armé d'un foudre et d'un petit bâton ayant les deux bouts arrondis; bronze; trouvé près d'Arlon; — même figure, mais placée sur un piédestal adhérent à la figure; bronze; aussi trouvée près d'Arlon; — lleicule tenant sa massue et sa peau de lion; d'une très-belle exécution; bronze; trouvé en 4816, lors des travaux de la grande route de Tongres à S'-Trond; — Figure égyptienne; trouvée dans les environs d'Anvers en 1820; elle est très-fruste, mais encore assez conservée pour qu'on puisse en remarquer les divers contours; — Buste de femme avec un anneau sur la tête, propre à le suspendre; l'inférieur est creux; bronze; travail assez grossier trouvé près d'Anvers, lors do l'exécution de quelques ouvrages PERIODE GALLO-ROMAINE. vu aux fortifications; — Figure de Cérès avec un bonnet de forme phrygienne; elle tient dans la main gauche une corne d'abondance; bronze; elle fut trouvée près d'Anvers; — même figure avec quelques variétés; bronze; trouvée, comme la figure précédente, près d'Anvers, dans un caveau ou tombeau ; — Guerrier romain ; bronze ; trouvé lors de la construction de la route de Tongres à S'-Trond; — Figure de femme, debout sur un piédestal à quatre pieds, ayant un trou par le haut, derrière la figure; bronze; elle est d'un travail très-grossier et fut trouvée en 4821, à Anvers, en creusant pour les fondements d'une maison, à plus de 18 pieds de profondeur; — Guerrier romain à cheval, armé d'une lance; figure assez bien faite et coulée en deux pièces, fortement attachées l'une sur l'autre; trouvé en 1821, à Anvers, près des bassins; — Figure de femme placée sur un trépied à tête d'ani- mal; bronze; elle fut trouvée en 1820, à Anvers; — Tête d'un ancien Balave, dont l'intérieur est creux ainsi que la coiffe qu'il a sur la tète; bronze; trouvée dans les environs de Tongres; — deux Figures, dont la plupart des ornements sont en émail de diverses couleurs; bronze; trouvées à Anvers près du Bassin; — petite Figure assise tenant dans la main gauche une corne d'abondance, et ayant l'index de la main droite à la bouche, comme le dieu du silence; bronze; trouvée à Anvers; — petite Figure; bronze; trouvée on 1816, près de Tongres; — Tête d'une statue antique ayant les cheveux noués en arrière; cette tête est creuse, remplie de plomb, et ayant dans le milieu une petite broche de fer très-oxydée; bronze; elle fut trouvée dans les fondements du Bassin d'Anvers; — Petite tête batave, creuse dans son inté- rieur; bronze; trouvée près d'Anvers, lorsque le Bassin a été creusé; — Main égyptienne ornée d'un serpent et de figures emblématiques; bronze; trouvée au village de Rumpst, près d'Anvers, à 23 pieds de profondeur, dans un endroit d'où l'on tirait de l'argile pour faire des briques ; — Cuiller dont le manche est orné d'une petite figui-e; bronze; elle fut trouvée à Tongres vers 1800, en établissant les fondations d'une maison; — Tête de cheval , le bas en forme d'anneau; cette pièce est de fabrique barbare et non romaine; bronze; trouvée à Tongres, lors de la construction de la nouvelle route de Tongres à S'-Trond; — Lion de forme barbare, dont le corps est creux, et un trou au travers; bronze trouvé à 'S Heeren-Elderen, près de Tongres; VIII LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. — Trois idoles égyptiennes, en terre cuite; l'une d'elles a encore, en grande partie, un vernis vert; trouvées à Anvers lors de la construction du Bassin. (CoUectiondii comte Ch. W. de Renesse.) — Une figurine; bronze; trouvée aux environs de Termonde. {Collection VerbercJcmoes, à Termonde.) — Une statuette en bronze, montée sur un socle; déterrée à Velsique (FI. orient.). (Collection J.-J. Corner, juge de paix à Aevele.) — Vase romain en terre cuite, représentant, en diverses figures en relief, le sacrifice d'Iphigénie; découvert près de Renaix, au pied de la montagne nommée 3Iuziekberg, en 1827. {Exposition de la Société des beaux-arts à Anvers, 1835.) — Buste de l'empereur Galba, en marbre blanc; baut 0"',17; déterré aux environs de Maestricht. C'est un des seuls bustes de ce genre Irouvés dans les Pays-Bas; — Tête d'idole en terre blanche, déterrée à Tongres; baut 0"',38. C'est un objet fort curieux qui remonte à une époque très- ancienne; — Jupiler ; bronze. Haut 0'",07. Déterré aux environs de DinanI; — Vase antique ou cuve, avec l'inscription: DIS.M.HIRTIVS C ANNO VIICX; il est orné de magnifiques bas-reliefs, parmi lesquels on remarque un groupe de trois figures représentant la Tristesse; — - une petite tète juvénile de Ger- main, en agate ou pierre fine. Cet objet, d'une gravure excellente, a été déterré à Ciney. [Collection du comte de Renesse-Rreidbach.) — Une main de grandeur naturelle, provenant d'une statue romaine, trouvée aux environs de Tournai. [Collection X. Gand; vendue par Verhulst le i2 avril 1866.) Enfin rappelons ici que deux villas gallo-romaines d'outre-Meuse, récem- ment découvertes à iMeerssen (Herckenberg) entre Maestricht et Fauquemont, ont ofTert de beaux débris de sculpture : l'on y a, entre autres, trouvé un doigt de statue en marbre blanc; une série de bas-reliefs sculptés, sur l'un desquels on voit un baigneur. On y remarque aussi une jambe tronquée, et un magnifique chapiteau corinthien dans une baignoire ou balneum. D'après le caractère de ces sculptures, elles appartiennent à l'âge du haut Empire; rien n'y indique la décadence. Elles ne dépassent donc pas le règne de Commode (180-192). PERIODE GALLO-ROMAINE. ix Le Musée de rinstilut archéologique de la province de Luxembourg, à Arloii, renferme beaucoup de vestiges de sculi)lures romaines et gallo- romaines que nous aurions pu énumérer ici. Bornons-nous à citer l'excellent travail, accompagné d'un grand nombre de planches, que M. G.- F. Prat leur a consacré dans le tome VII du Recueil des Annales de cet Institut. Bavai et Trêves , villes importantes alors, sont actuellement en dehors de nos frontières et, par conséquent, ne peuvent être comprises dans notre domaine d'exploration. Ces villes, au surplus, comme toute notre contrée, furent aussi dévasiées au V*^ siècle, par l'invasion des hordes germaniques '. La présence de nombreuses petites figures de terre parmi ces vestiges d'antiquités inspira l'idée de rechercher s'il a existé un art gaulois propre- ment dit. Adolphe Duchalais, l'éminent archéologue français, dont l'opinion fait autorité en cette matière, résolut la question affirmativement : il donna le nom de travail gaulois à loute œuvre faite dans la Gaule. Or, les (rou- vailles d'œuvres de céramistes des Gaules des premiers siècles, auxquelles l'un de nos compatriotes, M. Edmond Tudot, directeur de l'École de dessin de Moulins, consacra son livre inlilulé : Collection de fiyurines en argile, œuvres premières de l'art gaulois, avec les noms des céramistes qui les ont exécutées (Paris, 1830, in-4"), ne sauraient être contestées, et prouvent que la nationalité gauloise exista jusqu'au V« siècle. « Si parfois, dit cet auteur, nos artistes ont emprunté quelque chose à l'art qui brillait à Rome, ce n'était pour eux qu'un moyen de reproduire des conceptions gauloises. » « ' A partir du règne d'Auguste, les Romains s'efforcèrent de réjjandrc le goùl du luxe et des constructions monumentales dans les grandes cités du Nord : les édifices élevés à Gossoriacum et à Thérouanne, les fabriques d'étoffes d'Arra;- et le gynécée de Tournai, le cirque, le temple et les aqueducs, les statues, les bijoux cl les mosaïques polychromes découverts à Bavai ne permettent pas d'en douter. Mais il faut aussi se rappeler que dans la Gaule septentrionale la civilisation romaine ne s'étendit pas au delà des villes importantes; partout ailleurs, les Belges conservèrent une religion, des idées et des habitudes barbares, dans lesquelles ils furent entre- tenus par la continuité de l'état de guerre chez leurs dominateurs, et par l'introduction des peuples d'oulre-Rhin, que la politique des empereurs continua au milieu d'eux comme soldats ou comme colons. Aussi , dès le V' siècle , après la grande invasion , l'on ne trouve plus de traces de la civilisation romaine; elle avait été ensevelie fout entière sous les ruines de ces grandes cités, et il n'en est presque rien resté pour les arts, sinon des débris que l'archéologue exhume, informes et souvent énigmaliques, de leur tombe quinze fois séculaire. • (L'ibbé De Hais.iies, /. c.) X LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Comme on le sait , c'est à la fusion du culte importé par les latins avec la religion primitive des Gaulois, que l'usage des statuettes dans la Gaule centrale doit son origine. Divers ateliers de céramistes pour la confection de ces statuettes exis- taient dans la Gaule, et dataient des Éirusques; les principaux furent établis dans le département actuel de FAllier (France). Quatre types différents ont pu être reconnus par leurs productions. Le premier remonte à plus d'un siècle avant l'invasion romaine, ainsi que l'indique l'air de parenté des sta- tuettes avec les statues des plus anciens temps; le deuxième, qui ne dura qu'un demi-siècle, révèle un caractère déjà plus lourd que l'art romain et surtout empesé dans les plis; le troisième, qui paraît concorder avec l'intro- duction du culte d'Isis dans les Gaules, se remarque par l'apparition de plu- sieurs types de nouveaux dieux, entre autres, à physionomie égyptienne. Ce type est le plus riche en productions et a embrassé le plus long espace de temps ; des pièces de monnaie qui accompagnaient ces figures vont de iNéron jusqu'à la fin de la décadence de l'empire. Enfin le quatrième date de celte dernière phase de la domination romaine. Les vestiges de ces derniers temps se ressentent profondément de l'état de barbarie de la Gaule. Au commencement du V" siècle les Francs envahirent notre sol. Race tur- bulente et guerrière, ils le couvrirent de ruines. Cependant, dès qu'ils furent les maîtres du territoire, ils voulurent imiter ceux qu'ils avaient vaincus; ils singèrent les mœurs romaines, ils firent relever ce qu'ils avaient abattu et, comme il ne restait pour faire cette reconstruction que des ouvriers initiés aux procédés de l'art romain et gallo-romain , les sujets de sculpture pen- dant celte période continuèrent grossièrement la tradition ancienne. Au surplus les Francs ne s'appliquèrent guère à la sculpture proprement dite. On n'a retrouvé de leur temps que des objets d'orfèvrerie se rappor- tant principalement aux costumes et aux armes. Ces objets se composent de plaques d'agrafes de manteau ou de ceinturon, de boucles, etc. II PÉRIODE ROMANO-BYZANTINE. Une nouvelle et puissante inlluence s'étendit graduellement sur le monde quand le siège de TEmpire passa de Rome à Byzance. La somptuosité de Fart byzantin était faite pour charmer et séduire les peuples qui, de la civilisation la plus corrompue, descendaient vers la barbarie. Le style roman et romano- byzantin se répandit par voie de rayonnement sur toute TEurope. Ce style imposa, pendant des siècles, à l'art sculptural ses formes conventionnelles et immuables, mais, en même temps, nobles et grandioses. Ce n'est qu'à l'avé- nemeut de la période ogivale ou gothique que la sculpture sortit de cette formule et brisa, en quelque sorte, l'enveloppe dans laquelle la tradition et le dogme la tenaient emprisonnée. En sculpture le style byzantin se reconnaît : « aux proportions géométri- » ques des figures, aux plis comptés et parallèles des dra|)eries, aux vète- » menls qui sont ordinairement la tunique et le manteau bordés de perles, » de galons renfermant des pierres précieuses enchâssées; à l'absence de per- » spective dans les pieds et les genoux, qu'on figure très-ouverts pour éviter » la difficulté des raccourcis; aux chaussures quelque fois très-riches, tou- » jours pointues, et suivant rarement le ressaut du support; aux yeux sail- ToME XLL 3 XII LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. » lants, fondus et retroussés à leur extrémité extérieure ; aux sourcils arqués ; » et, enfin, au détail minutieux des cheveux '. » La conversion de Clovis, à la fin du V'' siècle, exerça une grande influence dans le nord de la Gaule. Une étroite solidarité s'établit, dès ce temps, entre l'Église chrétienne et la royauté et leur union constitua une force nouvelle pour attaquer le paganisme, qui était encore plein de vitalité. L'architecture religieuse de nos contrées commença, alors, à prendre une forme. Les arts décoratifs et, entre autres, la sculpture, lui apportèrent leur concours. Il fallait parler par des images à l'imagination des populations encore barbares; il fallait substituer à leurs idoles les symboles de la reli- gion clirélienne. L'œuvre de civilisation allait être continuée et accomplie par les premiei-s missionnaires. Ce furent saint Bavon, apôtre des Flandres, saint Remacle, évêque de Tongrcs, saint Lambert, qui répandit la religion nouvelle dans le pays de Liège, saint Foillan et ses frères, missionnaires de l'Évangile dans la province de Namur, et quantité d'autres propagateurs de la foi. Comme type de la sculpture de ces temps nous avons les deux plaques, en ivoire sculpté, du Musée royal d'antiquités de Bruxelles, qui for- maient, au moyen âge, la couverture d'un livre, et qui avaient servi à orner le gradin de l'autel de la chapelle méridionale de l'église du petit village de Genoels-Elderen (province de Limbourg). Ces deux plaques, disposées en dyptique, offrent des motifs de décoration et d'habillement appartenant au monde latin. Elles représentent, d'un côté, Jésus-Christ foulant aux pieds l'aspic et le basilic, le lion et le dragon; de l'autre côté, l'Annonciation et la Visitation de la Vierge-Marie. Les yeux de toutes ces figures sont en verre bleu, les nimbes sont légèrement concaves; les vêtements de plusieurs per- sonnages sont ornés de laticlaves ou tunique bordée par devant d'une large bande de pourpre et garnie de nœuds ou boulons de pourpre ou d'or, imitant des têtes de clous. ' Inslriiclions du coiiiiti' In'ulnriqiie des iirls e.l iiioiitimcnls de France, p. 8! (inoiiumcnls fixes), publié (liins l;i colkitioii ilo Documents inédits sur l'Iiistoirc de France. PERIODE ROiMANO-BYZANTINE. xui Les VU" et VIII*' siècles donnèreiil lieu à un immense mouvement de science religieuse, qui eut comme promoteurs les missions anglo-saxonnes. Ces missions apportèrent parmi nous le goût des arts. L'un de leurs chefs, saint Boniface, entre autres, professait un grand enthousiasme pour le développement de tout ce qui était destiné à embellir les temples : il recommandait aux monastères de cultiver ce qui appartenait au domaine de l'imagination K Il existait autrefois dans l'église Saint-Amé de Douai une chapelle avec un autel dédié à saint Mauront, ahhé de Breuil, et à ses parents; 31auront fut l'un des fils de saint Adalbaud ou Adalbalde, mort en G4.5, l'un des principaux seigneurs de la cour de Dagobert I"''^ et de sou tils Clovis II, et de sainte Rictrude. De temps immémorial leurs statues, renfermant des |)arcelles de leurs reliques, restaient exposés à la vénération publique. La première représentait saint Adalbaud, revêtu d'une robe fleurdelisée, tenant dans la main droite un livre, dans la main gauche une épée. Entre saint Adalbaud et sainte Rictrude se trouvait saint Mauront, leur fils, revêtu d'une large robe ayant un sceptre ou bâton abbatial dans la main droite et, dans la main gauche, un édifice muni de tours figurant le monastère de Breuil; puis venait sainte Rictrude, en habit de bénédictine et portant aussi un édi- fice qui représentait l'abbaye de iMarchiennes. Admirateur du faste de l'Empire de Byzance, Charlemagne donna aux Gaules un degré analogue de s|)lendeur; sous son règne on vit les palais et les monastères resplendir de richesses. Il contribua puissamment au développe- « ' De ces monastères, où tant de vertus fleurirent , que l'IrlanJe, au Vil' siècle, fut appelée l'Ile des Saints, le désir de l'apostdlat et du martyre arracha bientôt une foule nombreuse de religieux. Ces Galls, au caractère sensible et p()éti([ue mais encore à demi sauvage, s'élancent au delà des mers, priant, prêchant et chanlanl, ils parcourent rAlleniagne, l'Austrasie et sur- tout la Gaule-Belgique : c'est à Lens révè(|U(; saint Vulgan, à Condé, l'Ecossais saint Wasnon , dans l'Artois et le Ponthicu saint Fursy, à Nivelles, saint l'Ilan et saint Foillan, c'est à Gand saint Liévin, le barde missionnaire,... : saint Colomban, ce moine irlandais au caractère âpre et sévère qui composa pourtant des chants si doux et si tristes, fonda les monastères de Bobbio, de Saint-Gall et de Lu\ucil, d'où devaient sortir, non-seuicmciil tant d'honnnes justement célè- bres en Allemagne, en Italie et en France, mais aussi tant de saints qui ont évangélisc la Flandre : Achaire, Orner, Moiumolin el Ebertramme. » (L'aubé De H.iisNEs, /oc. rit.) XIV LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. ment de l'orfèvrerie, art auquel saint Eloi (588-G59) avait déjà imprimé un si grand essor \ L'illustre trésorier de Dagobert h'"^ enrichit les maisons royales, les temples, et particulièrement l'église de S'-Denis près de Paris, d'une quantité d'œuvres, dont il est fait menlion dans les chroniques. De ses ateliers sortirent des châsses ornées de figures, des bustes et des staluettes en argent; des croix processionnelles garnies de bas -reliefs; des fauteuils ou trônes en or ou en métal doré. Son travail le plus célèbre fut le tombeau de saini Germain, évêque de Paris, autrement appelé l'autel de S'-Denis; on y renianpiait im baldaquin, revêtu d'argent, su|)porté par des colonnes de marbre. Son contemporain, saint Arnaud, qui mourut à EIno en 6o4, fit fondre en Flandre une statue de IMercure, en argent, pour confectionner une image du Christ crucifié. Les chroniques carlovingiennes mentionnent les trésors des palais d'Ingel- heim, de Nimègue, d'Aix-la-Chapelle et de divers monastères. Les légations de Byzance apportèrent à Charlemagne des portes d'ivoire sculpté. Celui-ci obtint, entre autres, du pape Adrien l", les marbres et les mosaïques du palais de Théodoric à Ravenne, pour orner son palais d'Aix-la- Chapelle. L'Empereur fit exécuter, également, nue porte de bronze ornée de bas- leiiefs, pour son église de cette dernière ville. Sous Constantin et l'impératrice Hélène, l'Eglise se servit du style et de l'ornementation classique, ainsi que le montrent les sarcophages, retraçant des cérémonies païennes, dans lesquels on renfermait alors les restes des pontifes et des vierges. En l'année 816, Louis le Débonnaire voulant donner à Char- lemagne une sépulture digne de lui emprunta aux chambres funéraires de Ravenne, que nous venons de citer, le l)eau sarcophage de marbre, qui fait partie du trésor d'Aix-la-Chapelle. Le règne de Louis le Débonnaire imprima un nouvel essor aux arts. Comme pour Charlemagne, des plaques d'ivoire sculptées et des reliquaires ' Par SCS lois, Cliai'lenian;ni' f'orçail les prélats à multiplier les productions de la peinture et de la sculpture, et il les y invilail par son exemple. (Eméhic-David.) PERIODE ROMANO-BYZAINTIISE. xv furent envoyés également à Charles le Chauve. Une immense émulation se manifesta dans tous les monastères. Les moines mirent de l'enthousiasme à décorer les parois de leurs églises. Aussi voyons-nous les religieux de rahhaye de S'-Trond, dès le VIII" siècle, dédier à la Vierge- Marie et à Saint- Pierre, un autel entièrement couvert de reliefs imagés en or et en argent. Le culte des divinités païennes n'était, cependant, pas entièrement extirpé : on adorait encore des arhres, des pierres, des sources. Ces erreurs supersti- tieuses avaient déjà provocpié des décrets du pape saint Grégoire (590- (50i), qui, dans une lettre au moine Mellitus, au lieu de conseiller la des- truction des martpies extérieures d'idolâtrie, n'avait prescrit que celle des idoles et la sanctification des temples païens par l'introduction des autels ou des reliques. Les cérémonies du culte chrétien remplacèrent ainsi celles du culte païen , et l'Église tira hahilement parti des anciennes croyances en suhstituant aux promenades mystérieuses du char de la Ilertha germa- nique l'idée de chars sur lesquels on promenait des images saintes comme le démontrent encore, de nos jours, le char de S'^'-Waudru à Mons et celui de S'^-Gertrude à Nivelles. On cloua aux aibres, ohjels d'une vénération païenne, les images saintes ou le symbole principal du christianisme. Les constructions élevées pour les divinités franques firent place à des cha- pelles chrétiennes, les croix surmontèrent les maisons, l'image de la Sainte- Vierge apparut au-dessus des portes ou dans l'intérieur des habitations. Sous le règne de Charlemagne et de ses successeurs on encouragea la sculpture des ivoires, à en juger par ceux à forme byzantine, du trésor de l'église Notre-Dame de Tongres *, celui de l'évangéliaire de la cathé- drale Tournai, et celui de l'évoque Notger, à Liège. Il ne nous reste plus, hélas ! que le souvenir des splendeurs de l'abbaye de S'-Trond : la nomen- ' Un invcnlaire daté du IX"" siècle, de ce lemple, mentionnait entre autres, d'après ]csiVonu- menla hislor. cjeriit., X, 230, de nombreuses couronnes de métal, des ciboires d'or et d'argent, des grenades (pour des reliques), dix-neuf calices en argent, un calice d'or avec patène, pesant 8 livres, trois croix d or, cinq autels d'argent, trois encensoirs d'argent, etc., etc. D'après les Missi dominici de l'an 800 environ, le trésor d'une église de Stevensweerd , sur la Meuse, contenait également des autels en or et en argent, des reliquaires ornés de pierres précieuses, des couronnes, des grenades, des calices en argent, etc. XVI LA SCULPÏUHE AUX PAYS-BAS. clalure a été faite en 870; Walrodes, avant d'être consacré évéqiie, y enseigna la peinture et la sculpture. On cite, également de ce temps, les autels d'argent exécutés, vers 974, par Eusèbe, abbé de Lobbes, pour l'église de son monastère. Une nouvelle cause d'arrêt devait surgir : l'imagination des peuples, frappée des guerres et des désordres sociaux, s'était figuré que l'an mille allait être l'époque de la fin du monde. Quand cette terrible appréliension cessa , les arts reprirent leur cours et le mélange de l'ancien style roman avec le style byzantin se perfectionna en Occident. La sculpture et l'arcbitec- ture associées produisirent de nouveaux motifs d'ornementation, où se com- binèrent les sujets de l'époque anti(jue avec les productions du règne végétal et du règne animal. A la collégiale de S'^-Gertrude de Nivelles, consacrée en 1047, on voit dans le porcbe à gauclie, fermé actuellement, un encadrement décoré de sculptures d'un travail tout parliculiei'. Le style de ces bas -reliefs et de ces statues dénote les premiers essais de nos sculpteurs nationaux; l'orne- mentation de l'encadrement présente un beau spécimen des arabesques dont les moines anglo-saxons savaient si bien illustrer les miniatures de leurs manuscrits. Cette œuvre symbolique a pour sujet Samson et ses travaux. Le fronton représente les scènes suivantes : Dalila coupant les cbeveux à Sam- son; Samson vainqueur du lion ; et les Philistins crevant les yeux au colosse Israélite. Les statues, appliquées aux colonnes, montrent, à gauche, Samson enlevant les portes de Gaza, à droite, Samson ébranlant la colonne du temple de Dagon. Quant aux arabesques, entourant les signes du zodiaque, le lion, le capricorne et le sagittaire, elles sont formées par des volutes ou enrou- lements de vigne. D'après MM. L. Alvin et Bock ', qui ont analysé cette œuvre, elle constitue l'un des remarquables spécimens des tendances artis- tiques au XI* siècle. La chapelle de S'- Basile ou du S'- Sang à Bruges offre, dans la crypte, des sujets de sculpture consacrés au baptême de Jésus ; les fonts baptis- ' /{iillclins tic l'Avadéinie, \" série, 1. XVII, IS'pO. PERIODE ROMANO-BYZANTINE. xvii maux de l'église de Zedelgheni (Flandre occidentale), présentent également des tj'pes du même temps el empreints du caractère de l'époque. La principauté de Liège subit d'abord l'influence byzantine par suite de ses relations avec l'Allemagne où des artistes grecs brillaient alors. Vers l'an 1000, Jean, le mystérieux artiste italien, qultla, selon les chroniques du temps, la cour de l'empereur Otlion III pour venir se fixer à Liège où il décora le chœur de la basilique de S'-Jacques, construite à cette époque par l'évèque Balderic. Cette ville ne cessa depuis lors de posséder des sculpteurs et des peintres qui embellirent ses églises, et qui ornèrent les châteaux de ses évèques et des seigneurs des provinces voisines, de scènes où l'on repré- sentait des sujets chrétiens, des combats ou les chasses des paladins. Un moine qui dirigea l'abbaye de Lobbes, de 965 à 990, Folcuin, Foulques ou FuLCAUD, se fit connaître comme un habile sculpteur en bois et en pierre. Il ornait de riches sujets en argent, les retables des autels de son église abba- tiale; on signale parmi ces objets un ambon ou chaire à prêcher. Erem- BERT, né aux environs de Metz, abbé de Vaulsor ou Waulsort (province de Namur), dépendant de ce diocèse et mort en 1033, s'illustra par l'exécu- tion de deux tables d'argent, ornées de bas-reliefs, pour le maître-autel de son église. L'une formait le devant de l'autel, l'autre le retable : il y repré- senta la Vierge-Marie accompagnée d'autres figures. Il forma un élève nommé Rodulphe qui lui succéda dans la dignité d'abbé et qui se montra comme son maître, habile dans l'art de travailler l'or, l'argent et le bronze. Rodulphe ne survécut que deux ans à son prédécesseur. Adélard II, natif de Lou- venjoul près de Louvain, élu abbé de S'-Trond en lOoS, et mort le 6 décembre 1082, embellit les bâtiments de son monastère et les églises qui en dépendaient d'une grande quantité d'argenterie, de croix avec la figure du Christ et d'autres images; il ne se bornait point à employer des artistes, il était lui-même sculpteur et peintre. Vers l'an 1 100,jTnÉODEnic, abbé du même monastère, terminait les sculptures qui avaient été com- mencées avant lui dans le cloître de son abbaye. Poppon, abbé de Stavelot, mort en 1048, érigea, dans l'église de son abbaye, son tombeau, cite par ses contemporains comme une œuvre d'art des |)lus remarquables. Il dota aussi cette église d'une vaste couronne de lumière, de septante-huit xviii LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. cierges, œuvre superbe pour le temps. Enlin il chargea Hubald, arclii- tecte liégeois, de la reconstruction de l'église de son abbaye. Wibald, l'un des successeurs de Poppon, amena à son tour, à Stavelot, des orfè- vres, |)our y exécuter des ouvrages considérables. Il donna, entre autres, à son église, un magnifique antependium ou devant d'autel, en argent ciselé et repoussé, une table en argent sur laquelle étaient tracés les nom- breuses possessions de l'abbaye et un retable en or, représentant les scènes de la passion. La châsse de Visé, dont les bas-reliefs représentent les prin- cipaux épisodes de la vie de saint Hadelin, était également une œuvre des plus vanlées. C'esl à l'abbé Richard, mort en 1046, que l'abbaye de S'-Vanne, près de Verdun, en Lorraine, reconstruite par l'évéché de Liège, dut de voir doter son église de quantité d'objets précieux. Richard fut le réformateur de divers couvents de l'ordre de saint Benoît en Flandre. L'archevêque Gervais, d'Amiens, en 10S5-1067, compte aussi parmi les prélats de ce temps qui cultivaient les arts. 11 imagina, à ce qu'il parait, de faire fondre en cuivre un grand cerf destiné à être placé dans la cour de son habitation pour se rappeler les plaines giboyeuses du iMaine, sa patrie. Le tombeau orné de mosaïque d'un travail merveilleux, de l'évèque Théoduin de Liège, mort en 1075, qui se voyait dans l'église collégiale de Notre- Dame d'Huy, richement historiée par les ordres de ce prélat, était mentionné avec de erands éloges. A cette époque Ezelon ou Hezelon, chanoine de Liège, du chapitre le plus noble de l'Allemagne, et renommé, par son érudition et son élo- quence, se fit moine à Cluny pour diriger la construction de la grande église fondée par saint Hugues. 11 échangea ses titres, ses prébendes et sa réputation mondaine contre le surnom de Cimenleur. emprunté à son occupation habituelle. De ce temps encore datent les bas-reliefs des deux porches latéraux de la cathédrale de Tournai dont le caractère rappelle la manière de travailler les ornements en métal, telle qu'on le voit à l'église S'-Marc de Venise. Tournai était ville française à cette époque et, peut-être, cette circonstance explique-t-elle le caractère distinct et plus méridional de ces œuvres, comparées à celles des provinces flamandes. PÉRIODE ROMANO-BYZANTINE. xix A Cambrai, l'église du S'-Sépulcro, rebâtie par l'évêque Lietberl, de 1048 à 1064, fut ornée par Walcher, archidiacre de cette église, et par Erlebold, qui avait fait le voyage de la Terre Sainte. Ils placèrent dans le cloître une représentation des saintes femmes au Sépulcre, qui dut être, selon un érudit moderne, une des œuvres de sculpture coloriée, où Ton voyait les mys- tères représentés au vif. A Gembloux, Tietmar, sacristain de Tabbaye, vers Tan 1070, revêtit entièrement, soit qu'il fût artiste ou qu'il fournît seulement les fonds nécessaires, l'ambon ou chaire à prêcher de son église, de bas-reliefs en argent et en or; il couvrit de bas-reliefs semblables la châsse de saint Exupère. Dans la Flandre, la sculpture s'était également développée. L'ancienne abbaye de S'-Bavon, à Gand, consacrée en 1179, offre, dans la crypte de la Vierge, un bas-relief sculpté en tympan de porte, qui représente l'ouverture du reliquaire de saint Bavon et les miracles opérés à la vue de ces dépouilles. Ce morceau révèle nettement rinfluence byzantine. L'un des prélats de ce temps, Henri le Bon, abbé de Gorze, du diocèse de Metz, fut un sculpteur habile du XI" siècle; pendant sa longue adminis- tration il exécuta des œuvres d'un grand mérite; il mourut à Metz, en 1093. A partir du XII*' siècle se manifeste un véritable progrès en sculpture. Beaucoup d'anciennes châsses datent de cette époque, féconde surtout pour l'orfèvrerie. Ces œuvres ont, en général, la forme d'un petit temple ou édicule orné de pierreries et revêtu de gracieux ornements; les faces sont garnies de statues représentant ordinairement le Christ, la Vierge-Marie, les apôtres ou des saints. Le style national commence alors. Les proportions de toutes les figures, tant en métal qu'en pierre, sont moins inexactes. L'expression des physionomies devient |)lus caractéristique : grave pour les saints personnages, elle est sardonique lorsqu'elle personnifie les vices. Les draperies, égale- ment, se débarrassent des petits détails. Notre première école de sculpture daterait donc de ce temps et c'est avec le Xllh siècle que naît le sentiment dramatique. Les poses des sujets seront, dés lors, plus vives, plus accentuées. L'art prendra des allures plus libres. Il se dégagera des limites dans lesquelles il a été renfermé par l'Eglise. Tome XLl. 4 XX LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. C'est alors que parut l'un des premiers sculpteurs de la principauté de Liège, Lambert Patras, de Dinanl : l'église S'- Barthélémy, de Liège, conserve les célèbres fonts baptismaux ((ii'il coula en cuivre, en 1H2, pour la petite église de Notre-Dame aux Fonts, ancien baptistère dépendant delà cathédrale de S'-Lambert, de la même ville. Ils représentent, en haut relief, le baptême de Jésus-Christ, saint Jean-Baptiste prêchant la pénitence en Judée et baptisant dans le Jourdain, saint Pierre baptisant le centurion (lornèlius, et saint Jean baptisant le philosophe Craton, sujets empruntés à l'Évangile apocry[)he de Melitus de Laodicée. Après les fonts de Saint -Barthélémy ', il faut citer ceux de l'église S'-Germain de Tirlemont, que possède actuellement le Musée royal d'anti- (|uités de Bruxelles. La cuve porte la date de 14 49; quatorze arcades en plein cintre, portées par des colonnes torses, ornent la partie supérieure du bassin; des groupes ou figures, en demi-relief, relatifs à l'histoire de la reli- gion sont placés sous chaque arcade; la partie inférieure de ces fonts est décorée de rinceaux gravés et d'inscriptions. L'église S*-Gormain, pour qui cetle belle œuvre fut faite, montre encore dans l'intérieur de la tour, des cordons ornés de figures grotesques, travail du même temps, qui témoigne de la rudesse de l'école nationale. On ne peut s'empêcher d'admirer dans l'église S'-Servais de Maestricht la châsse de ce saint, qui remonte au XII'' siècle. Il existe également au Musée royal d'antiquités de Bruxelles, un Iryptique en vermeil du XII* ou du XIII'' siècle, provenant de l'ancienne abbaye de Floreffe. C'est encore un des objets les plus remarquables de la période dont nous nous occupons. ' Li'S fonts baptismaux datent du Xll' siècle et ne lui sont pas antérieurs. Ces monuinenls sont généralement en piei re bleue dans nos contrées : il ij'en a été fait que foil peu en cuivre ou en pierre blanche. Pendant la période romane ils avaient tantôt la forme d'une margelle de puits ou d'une cuve cylin(lrii[ue, tantôt celle d'un bassin circulaire: ils sont ordiuairciiient |:lacés sur un fût de colonne ou un pilier ircs-trapu posé sur une ba^e carrée. Quatre colonneltes anglaicnt la colonne si la cuve était développée. Les fonts baptismaux formaient un monolilh»; polvgonal pendant la période Oi^ivalc. Consultez l'ai-ticle de M. Vande Vyvcrc sur quelques fonts baptismaux remarquables du pays. {Bull, des Comm. royales d'art el d'archéologie, t. X, p. 22fi.) PERIODE ROMANO-BYZANTINE. XXI En Flandre, nous n'avons comme spécimen de celle époque, que les culs- de-lampe de la chapelle de saint Macaire, de Tancienne abbaye de S'-Bavon, à Gand. Dans le Ilainaut on connaît du frère Hugues, moine, orfèvre du XilP siècle, à l'abbaye d'Oignies, un calice et les couvertures d'un évangéliaire, qui ont figuré à l'Exposition d'art religieux organisée à Malines en 1864. Siège d'une pi'inci|)auté et riche par son industrie, Liège eut bientôt des artistes habiles. Nous citerons Godefroid De Claire, dit le Noble, de Huy, auteur de deux châsses en cuivre doré ou en argent, exécutées en H 72 ou 1173, à la demande de Rodulphe de Thuringe, évêque de Liège; elles étaient destinées à renfermer les corps de saint Mongold et de saint Domitien. On sait que cette église possède également la belle châsse en argent doré, dite de la Vierge-Marie, faites en 1324. Un nouveau nom est récemment venu s'ajouter aux précèdenis : celui de Heimo, placé sur un des cbapitaux de l'église Notre-Dame de Maestricht, Heimo, suppose-t-on, fut l'architecte-sculpteur de cet édifice; on le voit repré- senté sur ce bas-relief tenant un chapiteau renversé qu'il présente à la Vierge- Marie. Parmi les prélats français qui furent les propagateurs des ans à cette époque, il y a lieu de citer Sugeu, Flamand d'origine (on suppose qu'il naquit à S*-Omer ou dans les environs), abbé de S'-Denis (1122-1132), de l'ordre de saint Benoit près de Paris. Il orna son église de portes en bronze doré sur lesquelles étaient représentés, en bas-reliefs, la Passion, la Résurrection et l'Ascension du Christ; puis des vases et des chandeliers d'or émaillé, des orfèvreries s|)lendides, qui servaient de revêtement aux autels, des objets en fonte incrustés d'émaux, qui avaient été faits par des artisans venus à sa demande jusqu'au nombre de sept de la Lotharingie. « Ces bar- » bares, s'écrie Suger, dans sa chronique, font un emploi plus considérable » de pierres précieuses que les nôtres. » M. Alexandre Pinchart ', auquel nous empruntons cette citation, ajoute : «Ces artistes lotharingiens appartenaient à notre pays, et nous les revendiquons pour tels, les documents contempo- ' Histoire de la dinanderie et de la sculpture de métal en Belgique. xMi LA SCULPTURE AUA PAYS-BAS. rains prouvent surabondamment qu'alors, par le nom de Lotharingie, on entendait cette contrée que traverse la Meuse , et qui s'étend à l'ouest du Rhin, depuis l'Escaut jusqu'à la Moselle. » Enfin l'église primaire de Stavelot possède la grande el magnifique châsse, en argent doré, de saint Remacle, datant du milieu du XIII'' siècle, alors qu'avait lieu l'éclosion de cette belle période appelée gothique ou ogivale. Avant d'étudier l'art sous la nouvelle forme qu'il va revêtir, ajoutons ici une remarque. Le nom de châsse ou casse, appliqué dès le Xll" siècle à certains reli- (|uaires et provenant du mot latin : capsa (coffre), est parfaitement justifié pendant la période romane : en effet, les petits ossuaires, destinés à contenir les reliques des saints, alTectent ordinairement la forme d'une boîte oblongue, dont le couvercle imite un toit à deux rampants el dont les parois verti- cales, formées de panneaux de cuivre, travaillées au repoussé, sont ornées d'émaux, de pierreries ou de perles de verre. Il n'en est plus de même pen- dant la période ogivale. On voit succéder alors au colfret, dû à l'émailleur et au joaillier, la petite église créée par l'orfèvre sculpteur, édifice nain qui s'élance en flèche, en ogives; qui se décore de trèfles, de rosaces, de cloche- tons; et qui n'est pas moins admirable dans sa petitesse que la cathédrale dans sa majesté '. ' -Pierre-Antoine Tassaert, né à Anvers en 1727 et mort à Berlin en 1788, doit être considéré comme le fondateur de l'école de scul])ture de Berlin. Avant l'arrivée de cet artiste dans celte ville où il avait été appelé par Frédéric 11, sur les conseils de d'Alembert, on ne connaissait pas dans les ateliers allemands la mise au point ni les opérations qui sim- plifiaient le travail du praticien, en lui donnant une précision presque mathé- matique. Il paraît que l'on regardait dans celle contrée, comme une perte de temps, de faire des modèles d'après nalure de la grandein- du marbre ou de la pierre. Ce fut Tassaert qui introduisit à Berlin ces principes élémentaires. Le chevalier Pierre-Antoine Verschaffelt, né à Gand en 1710 et mort à 31unich en 1793, donna aussi en Allemagne une grande renommée à la sculpture flamande par les œuvres dont il enrichit le palais électoral de Mannheim. 11 y créa, comme Tassaert à Berlin, une école de sculpture. Nommé premier sculpteur de l'électeur, il occupa les fonctions de directeur de l'Académie de peinture et de sculpture de cette ville de 31annlieim. Enfin Pierre-François Lejeune, né à Bruxelles en 1721 et mort à Stuttgart vers la fin du XVIII'" siècle, exerça aussi une grande influence dans cette der- nière ville où il demeura vingt ans; son talent lui valut le titre de premier sculpteur du duc alors régnant de Wurtemberg. Il a enrichi Stuttgart et ses environs de quantité de sujets de sculpture. xcviii LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. STYLE NEOCLASSIQUE. Pendant le XV1II<" siècle il se produisit un retour vers l'élude de Panli- quité. La découverte d'IIerculanum et de Pompeï, les travaux do Piranesi, le célèbre dessinateur italien, né à Venise en 1720 et moit à Rome en 1778, la création des académies, ramenèrent la sculpture aux types clas- sicpios. C'est alors (pie commença à prédominer aux Pays-Bas l'architec- ture gréco- romaine avec ses murs lisses et ses rares ouvertures, ses péri- styles, ses porlirpies à colonnes doriques et sans hases. L'ornemenlation sculpturale des édifices se composa de giilTons, de sphinx, de faisceaux con- sulaires, ou de trophées d'armes et de victoires portant des palmes cl des couronnes. Sur la place du Grand-Sahlon à Bruxelles se trouve un monument de ce style néo-classique : la fontaine élevée aux frais de lord Bruce , et sculptée en 1751, par Jacques Berger, de Bruxelles, élève de Coustou. La création de la place Royale en 1 772 et du quartier du Parc en 1776, à Bruxelles, faits d'après les plans de l'architecte Guimard, mit en grande faveur le st\le alors dominant. De tous les édifices de cette époque, c'est l'ancien hôtel du conseil de Rrahant, bâti en 1779, et occupé, de nos jours, par les Chambres législa- tives, qui présente le plus intéressant type. Les portiques, les trophées et les vases sculptés par De France, qui ornent les façades des hôtels, à droite et à gauche de ce palais, sont traités grandiosement. Le palais même est surmonté d'un fronton avec bas-relief fait une première fois par Gilles-Lam- bert Godecharle, en 1780 et refait par lui en 1820. Ce bas-relief repré- sente la Justice assise sur un irône ayant à sa gauche la Constance et la Religion; elle récompense les Vertus que la Sagesse appelle autour d'elle; tandis qu'à droite, la Force chasse le Fanatisme et la Discorde. Cette œuvre, d'un grand caractère, pèche un peu, peut-être, par l'incorrection des lignes, mais n'oublions pas que l'on était encore dans une phase de transition et PERIODE DE LA RENAISSANCE. xcix que la sculpture n'était plus à la hauteur de la belle époque de la Renais- sance ni à celle de la forte influence de Rubens. Le succès qu'il obtint lors de la première exécution de cette œuvre, valut à Godccliarle la faveur de Marie- Christine, gouvernante des Pays- Ras, qui avait succédé, en 1780, au prince Charles de Lorraine. Il (it pour le château de Laeken un fiontispice également monuuîcnlal, représentant le Temps qui préside aux heures, aux parties du jour et au Retour des sai- sons, dont les figures sont exécutées en demi-grandeur naturelle. Il sculpta encore la plus grande partie des motifs de décoration intérieure de ce palais que nous avons énumérés dans l'article qui lui a été consacré spé- cialement. Enfin on connait ses groupes si caractéristiques placés sur les aubettes du parc, aux deux extrémités vers la place des Palais, ainsi que les beaux groupes représentant le Commerce et les Aris, situés au centre du Parc. Un artiste belge, Paul-Louis Cvfflé, né à Rruges en 1724, s'était acquis ime excellente réputation à l'étranger; il exerça longtemps la sculpture à Lunéville, en Lorraine. Il s'y distingua par la statue de Louis XV, faite en collaboration avec Guibal. L'église S'-Jacqnes sur Caudenherg à Rruxelles, commencée en 1777 et finie dix ans après, sur les dessins de Guimard, fut ornée de bas-reliefs et de slatues dans lesquels se reflète la dernière expression du style néo-clas- sique aux Pays- Ras. Les bas-reliefs de la façade, lourdes et massives concep- tions, ont pour sujet : le iMarlyrc de saint Jacques et Jésus-Christ chassant les marchands du temple; ceux placés à l'intérieur du chœur sont relatifs à la Naissance du Christ, à la Cène et au Portement de Croix. Le sculpteur Anrion de Nivelles avait exécuté sur le fronton un bas-relief représentant le Sacrifice de la Messe; il futdétrin't en 1797. Mais une nouvelle cause de décadence allait surgir pour la sculpture. La révolution politique qui clôtiu-a le XVIII" siècle emporta dans la lour- menle quantité de [)roduclions. Déjà par la suppression des couvents en 1 783 la sculpture religieuse n'avait plus d'éléments de travail. Les ordres funestes Tome XLI- 14- c LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. (lu Directoire en 1798 reçurent aux Pays-Bas la plus implacable exécution et portèrent le coup le plus funeste aux arts : tous les temples furent fermés et leur mobilier détruit ou vendu à l'encan. F>a cathédrale d'Anvers possédait soixante-douze autels richement ornés; pas un seul ne subsista. Un seul mausolée fut épargné. Nous voici arrivé à l'époque contemporaine. Abandonnons donc le domaine des généialilés pour traiter de l'objet principal de ce mémoire, mais avant d'aborder ce sujet, qu'on nous permette de jeter un rapide coup d'd'il sur l'histoire des corporations artistiques considérés, seulement, au point de vue de la sculpture. LES GILDES OU CORPORATIONS DE S'-LUC. Charlemagne appela des colonies saxonnes à venir peupler le littoral des Flandies, si souvent dévasté par les invasions normandes. Les Saxons étaient réunis en Mark, dénomination qui comporte en elle l'idée d'association et qui est synonyme de Gilde ou de corporation. Mais ce furent les comtes de Flandre et les ducs de Bourgogne qui donnèrent aux corporations les éléments constitutifs qui leur ont permis de régir l'art, comme ils régissaient aussi le commerce et l'industrie. Les communes ne se formèrent que du XI" au Xfll" siècle. C'est de cette époque que datent les grandes villes des Pays-Bas et tout devait concourir dès lors au développement des associations. L'élévation des édifices reli- gieux et civils exigeait, indépendamment d'un grand concours d'ouvriers, des règles et des principes qui ne peuvent avoir force de loi qu'en une société distincte et réglementée. Parmi les corpoiations composées des différents corps de métiers, celles des peintres et des sculpteurs furent généralement associées depuis la création de ces institutions. Les sculpteurs n'étaient qualifiés que du terme d'imagier, ou de bcelde- snyders, beckle-houivers ou de beeldc-makers. Ils ne reçurent la qualification PERIODE DE LA RENAISSANCE. ci de statuaires qu'à partir de la Renaissance, c'est-à-dire du moment où la sculpture, après être devenue indépendante de l'architecture, Part par excel- lence, à laquelle elle avait été associée comme la peinture, prit l'immense développement qu'elle a suivi jusqu'à nos jours. Comme on le sait, les corporations avaient pour mission de sauvegarder les franchises accordées à la bourgeoisie, composée des corps de métiers, pour les relations et les progrès des arts, du commerce et de l'industrie. Ainsi que nous l'avons expliqué, lorsque nous nous sommes occupé des premiers temps de la sculpture gothique, les arts étaient alors l'apanage du clergé. Or, celui-ci n'était parvenu à construire les immenses cathédrales qui nous émerveillent, qu'en établissant au pied de ces monuments les chantiers de construction où tous les métiers s'associaient pour arriver à élever ces œuvres magistrales. Les communes n'eurent donc qu'à s'assimiler servilement les principes d'organisation de ces chantiers pour établir leurs métiers de sculp- teurs et de tailleurs de pierres auxquels ils étaient primitivement associés ainsi qu'aux maçons. Ils composaient généralement avec ceux-ci le métier des quatre couronnés. Ce furent les peintres de Venise qui les premiers formèrent, en 134o, sous la protection de saint Luc, une association dans le but de faire progresser l'art. Avons-nous été les imitateurs de l'Italie en plaçant aussi nos corpo- rations artistiques sous la protection de ce saint? Ce point reste encore à élucider. Ce n'est que vers le XIV'' ou le W" siècle que les sculpteurs ou imagiers furent associés aux peintres dans presque toutes les corporations des Pays-Bas. A Anvers, le métier des sculpteurs en bois était un des plus anciens de la corporation de saint Luc; déjà depuis 14.30 il était réuni à celui des pein- tres. Une assez grande incertitude règne sur l'époque exacte où se formèrent régulièrement les premières associations artistiques qui adoptèrent saint Luc pour patron, lorsqu'elles ne se composaient plus que de peintres et de sculpteurs. L'association gantoise, instituée par Jacques d'Artevelde, nous a laissé un registre qui commence en 1338; l'association bruxelloise date de 1337, l'as- cil LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. sociation briigeoise de 13o8, rassociation aiiversoise de 14-20, Tassociation maliiioise de 14-39. Tournai posséda, aussi, une association de S'-Luc qui était déjà connue en 142o, époque où vivait le célèbre peintre et sculpteur Robert Campin et son élève Jacques Daret. La ville de Lille a eu, également, une confrérie de ce nom dans laquelle les sculpteurs se faisaient inscrire, et qui se composait, au XVi'-" siècle, des « maclions, tailleurs de grès, dïmaiges » et de pierres blanches, » Elle disparut en 17oo, lors de rétablissement, par le magistrat de celte ville, d'une école publique gratuite de dessin. La corporation constituait, en quelque sorte, une grande famille com- posée de tous les gens du métier; elle comjjrenait cinq catégories de per- sonnes : les a|)prentis, les maîtres, les jurés, les doyens et le prince. Nul n'était reçu maître ou franc-maître s'il n'était citoyen de la ville même à laquelle appartenait la corporation; il devait une redevance lorsqu'il était ajjpelé à la maîtrise à la suite de l'exécution de son œuvre d'admission, qualifiée de chef-d'œuvre ou lijfstnk; il était aussi tenu à faire un don. Il fut admis plus lard que les étrangers pourraient obtenir la maîtrise moyen- nant une somme à stipuler. Quant aux apprentis, reçus seulement vers l'âge de vingt ans, ils devaient se soumettre aux règles habituelles de l'appren- tissage. On élisait un nouveau chef et un nouveau doyen chaque année, vers la mi-aoùt. La dignité de prince n'était conférée qu'à de nobles per- sonnages qui, sans être artistes, pouvaient protéger la gilde. Un banquet annuel réunissait les confrères à la Noël. C'est à celte époque, aussi, que se réglaient les comptes, surtout des chapitres des églises destinés à payer les œuvres d'art exécutées pour ces édifices, comme nous l'apprend, entre autres, les Ligfjeren de la Gilde de S'-Luc d'Anvers. Les corporations de S'-Luc possédaient une chapelle dans la principale église de la ville; elles avaient leur place déterminée dans le corps général des métiers, qui prenait ofliciellement part, avec ses insignes aux processions. Comme cela existait pour presque toutes les jurandes et maîtrises, un autel particulier leur était réservé dans une chapelle, et ils l'ornaient magnifique- ment, usage des plus favorables au développement du goût artistique, car ces autels mettaient constamment sous les yeux du pidjlic les productions des artistes appartenant à la corporation. PÉRIODE DE LA RENAISSANCE. cm Dès 1338, et peut-être longtemps avant cette époque, il existait à Bruges une association d'artistes jouissant de certains privilèges réservés aux cor- porations de la ville. Celles-ci y portaient au moyen âge le nom de neringen ou umbayten, dénominations qui peuvent se traduire en français par profes- sions mercantiles ou métiers. Riais les tailleurs d'images ou sculpteurs n'y figurent point comme dans les corporations de S'-Luc de Gand et d'Anvers : parmi les sept professions ou métiers qui en faisaient partie, les peintres ou imagiers sont a|)pelés de scliilders, ainsi que de beeldemakers , et les sculp- teurs d'arçons les boomlumivers. Il n'est question des sculpteurs que dans les corporations des charpentiers et menuisiers. Lors du siège de Calais, en 14.36, six sculpteurs comptaient dans le contingent de quatre cent cinquante hommes fournis par Bruges. Celte corporation exista jusqu'au 13 mai 1717. Quelques amateurs érigèrent, alors, à frais communs l'Académie de dessin qui, plus tard, fut honorée de la protection de Marie -Thérèse et de Joseph II. Nous n'avons trouvé dans la table alphabétique des documents de cette gilde que le nom d'un seul sculpteur : Jean Thylman, inscrit dans l'obituaire en 1620. Cependant la sculpture était comprise dans celle association, car, d'après l'article 7 de la keure de Gand (ordonnance du 6 avril 1582, n. s., dont on se servait aussi à Bruges), les sculpteurs ne pouvaient se servir de l'aubier de bois ou de bois pourri, el un paragraphe de l'article 10 leur défendait de modeler quoi que ce fût en argile, sans le faire passer au four. Le livre de la corporation de S'-Luc, de Gand, commence en 1338 pour finir en lo39, c'est-à-dire jusqu'à la suppression des corps de métiers par Charles-Quint. Il reprend ensuite depuis la réorganisation de la corporation, en lo74, et continue jusqu'en 1713, à quelques lacunes près. Vingt-neuf sculpteurs sont inscrits dans ce registre de 1338 à 14.10. De cette année jusqu'en lo39 on en accepta quarante-sept. La première trace historique d'une gilde, à Malines, date du 28 août 1439. Avant cette époque les peintres faisaient partie du corps des menuisiers, et les sculpteurs de celui des maçons. Le métier des quatre couronnés s'y com- posait des maçons, des tailleurs de pierres, des verriers et des sculpteurs. Ce fut vers 1341 que les sculpteurs se séparèrent du métier des quatre cou- civ LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. ronnés, pour former avec les peintres une association particulière. L'Aca- démie de Malines fut créée en 1771. Il existait à Bruxelles, dès le 2 août 1357, une confrérie de S'-Jac- qnes-de-Compostelle, qui avait son hôpital et sa chapelle, laquelle fut rem- placée, au XVll'' siècle, par l'église Notre-Dame de Bon-Secours. Un seul nom de tailleur de pierres {peeldcscniedere) s'y ti'ouve inscrit, c'est celui de Jean Vederman, en 1404. Ce n'est qu'à partir de 1390 que commencent les admissions dans cette confrérie; les dernières datent de 1419. Le métier des quatre couronnés à Bruxelles se composait des tailleurs de pierres, des maçons, des sculpteurs et des ardoisiers, auxquels furent associés les armu- riers et les fourbisseurs. La première ordonnance date du 10 mai 1433. Bruxelles posséda, au commencement du XV*" siècle, une confrérie de la S'^-Croix, dont le registre faisait partie des archives du prieuré de S'-Jacques- sur-Caudenberg. Ce livre commence le 13 octobre 1462 et il n'y aurait rien d'impossible que cette association ait été la continuation de la confrérie de S'-Jacques-de-Compostelle. D'après Grammaye Çlirucella, p. 6), elle remon- terait à l'année 1383. On n'y rencontre, en fait de sculpteurs, que les noms de Pierre Willems, tailleur de pierres (steenhouwere'), postérieurement à 1462, ainsi que Eustache (Tassin) de Cupere, et Arnould (Aerl) Van der Vorsl, tailleur d'images (beeldesniders). Le registre officiel ou les Li(j(jcren de la gilde de S'-Luc d'Anvei-s com- mence seulement à l'année 1433; mais cette corporation avait à sa tête des administrateurs avant cette époque. Chaque année elle élisait deux régents qui recevaient un certain nombre de maîtres. Cette gilde exerça une influence des plus remarquables, tant sous le rapport artistique que sous le rapport littéraire. C'est en 1480 que sa chambre de rhétorique prit le nom de la Violette, avec la devise : Wt jonsten versaeml. Si l'on compulse les ordonnances et les règlements des gildes, on voit que ces associations étaient toutes, à peu d'exceptions près, régies par les mêmes dispositions. Les corporations de S'-Luc s'associèrent , dès le XV'' siècle , aux cham- bres de rhétorique; elles cultivèrent en commun les travaux littéraires PERIODE DE L\ RENAISSANCE. cv et artistiques. Les diverses maîtrises des Pays-Bas se convoquaient à de grandes fêtes, ayant pour but soit les luttes de rintelligenee, soit l'adresse manuelle; elles jouaient des pièces, déclamaient des poésies de leur inven- tion. Bruxelles, Malines, Anvers, Louvain virent célébrer des tournois de ce genre, et des vases d'or et d'argent étaient les prix destinés aux vainqueurs. Mais c'est surtout dans les occasions solennelles, les entrées triompbales ou les installations des princes souverains, que les confréries de S'-Luc étaient appelées à jouer un cei'tain rôle; elles remportèrent dans les joutes qui eurent lieu à ces occasions des succès dont les historiens ont minutieusement relaté les détails. Dès la fin du XVI" siècle, la gilde de S'-Luc d'Anvers, ainsi que toutes les autres gildes des Pays-Bas, firent à peine parler d'elles. Lors de la réno- vation artistique due aux corporations religieuses, sous le prince de Parme et sous Albert et Isabelle, les jésuites et les dominicains créèrent des soda- lilés de mariés et de célibataires, placées dans leurs églises conventuelles sous le titre de l'annonciation de Notre-Dame ou de la vierge Marie. Ces sodalités se composaient de préfets, de consulteurs et d'assistants. Celle des jésuites érigée en 1599, ainsi que celle des Dominicains, laquelle était sous l'invocation du Saint-Nom de Jésus, exercèrent une certaine inlluence. Rubens, fut un des consulteurs de celle des jésuites en 1623; il avait été admis, en 1609, membre de la gilde des Romanistes. L'année suivante s'organisa à Anvers lasodalité de la vierge Marie, formée par les wallons de cette ville, sous l'invocation de l'Immaculée Conception. La gilde de S'-Luc d'Anvers, vaste association, était composée de 407 confrères en 1612, et, en 1617, de 423. Malheureusement les registres s'arrêtent peu de temps après cette année. Ce fut en 1663, sous la direction et le décanat de David Teniers, le jeune, que la gilde prit le nom d'Aca- démie, titre octroyé par Philippe IV, par lettre patente du 6 juillet de cette année. Quant à l'Académie des beaux-arts à Bruxelles, elle ne fut constituée qu'en 1711. L'histoire des gildes ou corporations de S'-Luc n'offrent aucun fait impor- tant pendant les XVII" et XVII^ siècles; elle ne relate que les inscriptions des maîtres, des apprentis elles élections des doyens. Pendant celte longue cvi LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. période, rinfluence de ces institutions alla en s'amoindrissant jusqu'au jour où Marie -Thérèse remplaça les gildes par des académies. Cest à l'initiative du peintre André Lens, qui avait soufl'erl de la discipline des corporations, que les artistes durent d'en être alïrancliis. Il présenta, en 1769, au prince Cliarles de Lorraine, son protecteur, un mémoire sur ce sujet. Sa proposi- tion ne concernait que les artistes anversois, mais le gouvernement, loin de repousser ses idées, résolut de les appliquer, d'abord au Brabant, ensuite à tout le pays. Marie -Thérèse, consultée sur ce point, donna, le 20 mars 1773, pleine et entière approbation à ces dispositions. Désireux de rendre celte ordonnance générale, le gouvernement adressa aux conseillers fiscaux et aux procureurs généraux des conseils de justice des provinces une lettre circulaire pour connaître leur opinion sur l'opportunité de la mesure proposée. Tous y furent favorables, et Charles de Lorraine, en présence de cet accord, fit publier, le 13 novembre 1773, une seconde ordonnance s'appliquant au pays entier et qui ne diltere de la première que par le mandement ordinaire que l'on trouve à la fin de ces édits. Enfin, lors du mouvement qui se fil dans les arts au siècle dernier, sous l'influence des idées classiques, quantités d'académies et d'écoles de dessin- furent créées aux Pays-Bas '. • On poiirrn consuUcr, avec finit, à ic sujet, l'iiilcrcssanl Iravail |)iil)liû par M. Alexandre Pincliart dans le tome IV de la l'' série de la Rkvue nr. i.a .numismatique iiklge. Ce travail porte pour litre : Rechfnlies sur l'hisloire cl tes médailles des Académies et îles écoles de dessin , de peiiiUire, de scidpliirc , irarcliilcclitrc et de ijnwure en Detyii/iie, I84S. NOMS ■ DES SCULPTEURS ET DES PEUSOXNAGES CITÉS DA.NS LE RÉSUME HISTORIQUE (L'astprijque indique la dale on l'arlisle florissait.) Adélard II (abbé), de S'-Trond, ?-108'2. — xvii. AELGOT(Bartholcmcc),Q Audenacidc," 1 i78. — xli. Aei.tre (Corneille D'), de Bruges, ' 1441. — XI.VII. Aebt (Jean), de Maesiricht, " H92. — XLvri. Aiguillon (le père D), à Anvers, architecte. — LXXXVII. A.MAND (Saint) , ? -054. — xiv. Amelrik (Jean), à Louvain, " 1148. — xxxix. André, à Malines, *1Ô7S. — xxx. André de Valenciennes, à Malines, * X1V« siècle. — xxx. Anrion (Adrien-Joseph), de Nivelles, ?-177ô. — xcix. Ans (Cornclis D"), à Liège, XVI"' siècle. — lxviii. Ards ou Arnts (Guillaume), de Bruxelles,' 141 1- 14B4. — XL. Arendonck (Corneille Van), à Louvain, * 1840, — LXIII. Arnoild (Thierry), à Louvain, ' 1448.— xxxviii. Arras (Nicolas D') , d'Arras, ?-1898. — lxxvii. ASPUE (Pierre Van), à Audenaerde, ' 1468. — xm. Asselvns (Georges), à Louvain, ' 1538. — lxvi. Avernier (Antoine), à Amiens, ' 1508-1522. — XLVIII. Axpoele ou van Axelpoele (Guillaume), de Gand, " 1415. — xxxi. Avmonds (les), à Liège, ' XVI« siècle. — Lxvrii. Ballaert (Henri Van), à Gand, • 1871-1573. — LXXX. Barts (Henri), de Louvain, ' 142-4. — xlii. Basel (F.), de Malines, ' 1750. — xcv. Bauduin (Eustace), à Arras, * XVI» siècle. — lxxxi. BALERScnEVT (Jean-Pierre Van), d'Anvers, 1699- 1768. — xciv, xcvi. Baureau (N.), h Mons, ' XVP siècle. — lxxi. Beaugrant (Guyot De), à Malines, ?-vers 1851. — Lvn. Beaugrant (Jean De), frère de Guyot. — lviii. Tome XLI. Beai'Lnepveu (André) ou Biaupneveu, à Valen- ciennes, ' 1364 h 1390. — XXIX. Beaulnepveu (Pierre), * 1386-1392.— xxxiii, xxxiv. Bealuain (Jean De), h Mons, ' 1613. — lxxi. Beckere (Pierre De), de Bruxelles, ?-1527. — LX. Belle (Jacob Van), à Bruges, " 1468. — xxxvi. Berchem (Jeannin Van), h Bruges, ' 1468.— xxxvi. Berger (Jacques), de Bruxelles, 1695-1756. — XCVIII. CVUl LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Bermn (le cavalier), de Naples, 1598-d680. — XCII. Berruguete (Alonzo), d'Espagne, commencement du XVJ= siècle. — li. Beveren (Mathieu Van), d'Anvers, 1630-1690. — xciv. Bevaert (Jean), à Louvain, ' 1468-ii78. — xxxix. Beyaert (Jean), de Louvain, 1499-1 543. — ixiii. Bevaert (Josse), (ils, à Louvain, "1459-1482. XXXIX. Beyaert (Lancelot), dit Van don liorrc, Louvain, * 1524-1528. — Lxiii. Bevaert (Pierre), à Louvain, ' 1492. — xliv. BiAUPNEVEU. Voir Beaulnepveu (André). Biesselinck (Jean), à Walines, * 1469. — xli. BiRD (François), sculpteur anglais, 1667-1721. — xc. Bloemaert (Corneille), à Gorcum, ' XV!'' siècle. — LXXVII. Blaxkenen (Henri Van), à Malines, ' 1577. — xxix. Bloc (Jean De), de Gand, ' 1395. — xxxi. Blonoeel (Lancelot), de Bruges, né vers 1495. — LVIII. BoEciiSTUYNS (D.), de Malincs, * 1730. — xcv. BoECKSTL'YNS (Jcan-François) , de Malincs, 1650- 1754. — Lxxxviii. BoENE ou BooNE (Corneille), à Gand," 1443-1450. — XLII. BoENE ou BooNE (Jean), à Bruges, ' I4C8. — xxxvi. BoGAERDEN (Jcan Van), à Bruxelles, ' 1480. — XXXV. BoGUEM (Louis Van), de Bruxelles, 1470-1540. LIV, LVIII, LXIX. Bologne (Jean De), de Douai, 1524-1608. — LXXVII. Bomersome (Léonard De), de Liège, *1 508 xlvii. Bonespérance (les), de Liège, fin du XV' siècle. — XLVIl. Boone. Voir Boene. — xxxvi. Boonen (Jean), de Louvain, * 1547. — lxxv. BoRGOGNA (Grégoire de Vigarni De), en Espagne, * 1500. — m, LUI. BoRGOGNA (Philippe de Vigarni De), en Espagne, * 1500. — LU, LUI. BoRREJiAN(Jcan),de Bruxelles,' 1494-151 1. — xlv. BoRREMAN (Pasquicr), de Bruxelles, fin du XV' siècle. — xlv. BoRROMÉE (Saint-Charles), d'Aronc, lac Majeur, 1538-1584. — Lxxxv. BoRSET (François), de Jiipille (Liège), ' 1S05.— liv, LXIX. BoïsoN DE Racoir, à Tirlemont, ' 1362. — xxix. Bouchard, chanoine de S' -Lambert, à Liège, ■ XIII'' siècle. — XXVII. Bolllin (Arnould), à Amiens, " 1508. — xlviu. BoLRGOGNE (Jean De), àBourbourg, ' 1491. — xlvi. Boursier (Jean De), maître tailleur de pierres à Tournai, ' 1467. — xli. Boltsvoert (Jean Van), à Bruxelles, ' 1405. — xxxviii. BoYEN (Guillaume), en Suède, ' XVI" siècle. — LXXVII. Braisant (Jacques), de Tournai, ' fin du XIV' siècle. — xxvii. Brandrat, à Rouen, ' 1467. — xlviii. Brav (Ilanin De), à Bruges, ' 1468 — xxxvi. Breydel (Luc), à Gand, ' 1584. — lxxx. Bricy (Pierre), de Bruxelles, à Montpellier, " 1495, — XLVIII. Brille ou Van den Brllle (Albert De), d'Anvers, ■ 1550. — LXXVII. Brune (Laurent De), à Bruges, * 1468. — xxxvi. Bruneel (Gilles), à Louvain, * 1448. — xxxix. Brusseles ou de Bruxeus (Bcrnardino), en Es- pagne, ' 1500. — LI, LU. Brusseles ou de Bruxelas (Juan), en Espagne, 1500. — LI, lu. Bry le jeune (Tliiry De), à Liège, 7-1590. — LXVIII. Brv le vieux (Thiry De), à Liège, ' XVI' siècle. — LXVIII. Bruvne (Jean De), de Bruxelles, ' 1491. — xliv. Bullestraeten (Jean Van) , de Louvain, ' 1497, — XLV. Bulletel (Pierre), a Bruges, ' 1468. — xxxvi. BuLTEEL (Jean), de Bossuyt, ' 1409. — xxxi. BusscHE (Daniel De), dit Van der Hcydcn, de Bruxelles, à Louvain, ' 1448. — xxxviii. Blssciier le jeune (Gérard De), de Bruxelles, à Louvain, ' 1448. — xxxix. BussciiERE (Govard De), à Courtrai , commence- ment du XV' siècle. — XXXI. BuvsTER (Philippe), d'Anvers, 1595-?. — xciii. Bye (Jean De), à Anvers, ' 1454. — xl. NOMS DES SCULPTEURS. cix Campain ou Campin (Robert), de Tournai, * 1125. — XXVllI. Cauvi (Jean De), à Cambrai, ' 15a'J-lbOO.— lxvii. Christmas (Gérard), arcliitccle anglais, * XVII' siècle. — Lxxxiii. Cbauheid (Watier De), de Liège, ' do08. — xlvii. Claes (Jacob), à Bruges, ' I4C8. — xxxvi. Claes (Jean), à Louvain, ' 1448. — xxxix. Claesone (Cornélis), à Dcifl, ' 1457. — xlviit. Claire (Godcfroid De), dit te Noble, de Iluy, •M 72. — XXI. CLANDES.sE^s (N.), * milieu du XVI' siècle.— lxiv. Clerck (Jossc De), à Audcnacrdc, ' 1531-1531. — LVI. ClI^CKE (Jehan), à Bruges, ' 14C8. — xxxvi. Clven ou V'a.n der Cleyen (Aert Van), à Anvers, * 1434. — XL. CoDDEMAN (Jean), à Anvers, ' 1434. — xl. CoELMAN (Henri), à Louvain, * 1448. — xxxviii. CoETSEN (Pierre) , à Courtrai, ' commencement du XV' siècle. — xxxi. CoLYNS (Alexandre), de Malines, 1527 ou 1529- 1C12. — LXXVII. CoLYNS DE NoLE (Ics frèrcs) , d'Anvers, XVI'- XV!!" siècle. — lxxxii. CoLVNs DE NoiE (Robcrl), d'Auvcrs, * XV1I= siècle. — LXXXIV. CoMAis (Guillaume), à Louvain, ' 1448. — xxxix. CoNGET (Jean), de Sanchines, h Louvain, ' 1448, — XXXVIII. CoMNCK (Guillaume De), à Louvaiu, ' 1448. — XXXVIII. CoNSTEYN (Pierre), à Bruxelles, " 1451. — xxxv. CooLMAN (Gauthier), de Malines,' 1455-1 4S4. — xli. CooLs (Donat ou Donatien), à Gaïul, 'XVI' siècle. — IXXVI. CooMANS. Voir Demol (Henri). CopiN (Diego), à Tolède, * IHOO. — lu, lui. CoppEMS (François), de Malines, '1730. — xcv. CoppENS (Théodore), de Malines, ' 1730. — xcv. CoRT (Juste DE),d'Yprcs, ?-lG7G. — xc. CoppmnoLE (Roland Van), à Audenaerde, ' 1478. — XL!. CosvNs (Jean), de Bruxelles," 1059-1678.— xciii CoicKE (Pierre), d'Alost, 1502-1550. — lxxxi. CRiEcouCRiECK(Engclbcrt),à Gand,'1492. -xLiii. Ciiop (Jean De), de Gand, ' 1493. — xliii. CuPERE (Eustachc), à Bruxelles, * 1402.' — civ. CLTSEGHEM(JeanVAN),à Alost,'1420-1452. — xxxi. CvFFLÉ (Paul-Louis), de Bruges,1724-180G.—xcix. Dacqli.n (Guillaume), à Mons, 'XVI« siècle. — lxxi. Damian (Jean), fils, h Munich, ?-102G. — Lxxvii. Damian (Jérôme), de Malines, ?- 1023. — lxxvii. Dancart ou Danciiart, à Séville, ?- 1497. — lui. Daneels (Jean), appelé aussi Jean d'Utreclit, à Tirlemont, ' 1302. — xxx. Dannel (Guillaume), à Cambrai, '1552-1553. — LXVII. Daret (Jacques), à Bruxelles, ■1513-1527. — lix. Daret (Jacques), peintre, de Tournai, "1408. — xxxvi. Daret (Pierre), à Bruxelles, * 1518. — lx. Davianls (Jean), à Louvain, '1494. — xLiv. Debrune ou Brlin (Nicolas), à Louvain, '1458- 1442. — XLI. Dedelinc (Guillaume), h Audenaerde, ' 1504- 1500. — Lvii. De la Arenas (Francisco), en Espagne,' commen- cement du XVI" siècle. — Lii. De la Baerze (Jacques), de Termonde, * 1388- 1391. — xxxiii. De la Croix (Hcnnequin), à Rouen,' 1380.— xlvii. De la Fontaine (Lolhaire), dit Bluuwel, de Tour- nai, ■ 1380. — xxviii. De la Pierre, de Liège, ' 1477. — xlvii. De la Pûtterie (Georges), h Audenaerde, ' 1531- 1554. — lvi. De la Vuerta (Jean), à Dijon, ' 1444. — xxxiv. Delcoir (Jean), de Hamoir (Liège) , 1040-1707. — xcii. ex LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Deleiiaye (Picrard), à Aiidenaerde, ' 14-38. — xii. De le Mer ou De la .Mer (Jean), de Tournai, • li'JO. — XXXV. • Dele.> (Jean Van), de Bruxelles. ?- 1703. — LXXXVIII, xci, xciv. Del Haie (Jacques), h Liège, * XVI' siècle.— lxviii. Dellepierre (Erasme), à Liège, ' XVI' siècle. — LXVIII. Delvaux (Laurent), de Nivelles, 169S-1778. — xcvi. Dehol (Henri), appelé aussi Coomans , à Ander- lechl et à Bruxelles, ' 1459. — xxxii. Denis, à Haekendovcr, * 1483. — xli. Deprince (Gaspard), à Bruxelles, ' 1S87. — lxxii. Deuiîinc (Claes), à Bruges, ' 1408. — xxxvi. De Vogle ou Vogel (Pielre), de Bruxelles, '1468. — XXXVI. De Vos (Baudouin) , à Alosl, " 1420-1482. — xxxi. De Vos (Baudouin), à Gand, *XVI« siècle. — Lxxx. De Vos (Marc), de Bruxelles, lGbO-1717. — XCIII. De Vos (Philippe), à Anvers," XVI' siècle.— lxxx. DicKELE (Gilles Van), à Gand, ' 1S06. — lxi. DiCKELE (Jean Van), à Gand,' XVI' siècle. — LXii. DicKELE (Liévin Van), fils, à Gand, ' XVI'' siècle. — LXII. DicKELE (Pierre), fils, à Gand, ' XVI' siècle. — LXII. DiEST (Arnould De), à Bruxelles, ' 1478. — xli. DoENS (Guillaumc).à Gand, ' XVI' siècle.— lxxx. Dongiieres (Cornilles), à Bruges, * 1468. — xxxvi. Dravers (Arnold), de Diest, ' 1441. — xliii. Dresselers (Michel), h Anvers, ' 1892-1596. — LXXXII. Drvveue (Ronibaut De), deMalines, ' 1536-1548. — LXIV. Du Broelcq (Franz), frère de Jacques le vieux, "XVI' siècle. — ixx. Du Broeucq (Jacques) le vieux, à Mons, ?-l'i84. — LXIX. Du Chatel (Gilles), dit Flaminc, à Rouen,' 1467. XLVIII. DuERNE (Jean Van), de Malines, ' 1589. — lxxxii. Du Gardin ou Du Jardin (Guillaume), de Tour- nai, ■ 1341. — xxviii. Du Hamel (Alardi, de Louvain, '1478-1495. — XLIV. Du QuESNov (François), de Bruxelles,' 1594-1642. — LXXXIX. Du QuESNov (Jérôme), de Bruxelles, 1602-1654. — LXXXIX, xci. Durer (Albert), ' XVI" siècle. — lv, lviii, lxv. Eannes (Gilles), à Batalha ( Portugal), ' 1465. XLVIII. Egas (Anequin De), de Bruxelles, à Tolède, ?- 4494. — Li, LU. Egas (Diego De), à Tolède, * 1531. — Li, lu. Egas (Enrique De), fils, il Tolède, ' 1554. — li. Egas (Pablo De), en Espagne, • XVI' siècle.— li. Elewvt (F. Van), de Malines,* 1730. — xcv. ÉLOi (saint), 588-659. — xiv. Engorans le Behengnon (Bohémien), à Liège, ■ Xlll' siècle. — xxvn. Erard (Gérard-Léonard), à Liège, V-1675. — xciii. Eremdert (abbé), de Waulsort, ?-1033. — xvii. Erlebold, de Cambrai, * 1048-1064. — xix. Etterbeek (Jean Van), à Louvain, ' 1448. — XXXIX. EusÉBE (abbé de Lobbes), ' 974. — xvi. EvER (Jean Van), de Bruxelles, ii Louvain, ' 1448. — XXXVIII. EzELON ou Hezelon (chaiioinc), de Liège, ' XII' siècle. — xviii. Fabien de Fuechières, à Cambrai, ' 1574. — lxvii. Faes (Guillaume), à Louvain, ' 1448. - xxxviii. Faineau (Henri), ii Mons, ' XVI' siècle. — Lxxi. Favdherbe (Antoine), de Malines, * XVII' siècle. — LXXXVIII. Favdherbe (Henri), de Malines, 4574-1629. — LXXXVIII. NOMS DES SCULPTEURS. CXI Faydherbe (Luc), de Maliiics, 1C17-1697. — LXXXVII, xci, xciv. Faydherbe (Jean-Luc), fils, de Malines, 1U54- 170i. — LXXXVIII. Faydhebbe (Jlaric), de Maliiics, IGll-?. — LXXXVIII. Felem (Gérard De), de Liège, ' |/p27. — ■ xlvii. Febier (J.), à Cambrai, " 1434-1435. — ixvii. Fl4men (Anselme), de S'-Omer, 16-47-1717. — XCIII. Flandes (Pedro De), à Palencia, ' iîiil. — li, lu. Flamdkes (Pierre De). Voir Flandes (Pedro De). Fléron (Gérard De), de Liège, ' 1427. — xlvii. Floris (Antoine), mort à Scville en lUSO. — lxxiii. Floris (Claude), ' XVI« siècle. — lxxiii. Floris (Corneille), dit de Vriendt, l\ Anvers, 1518- 1572. — Lxxi. Floris (Corneille), fils, dit de Vriendt, d'Anvers, ? -lOlo. — ■ LXXII. Floris (Corneille) le vieux, dit de Vriendt, à An- vers,?-1638. — LXXII. Floris (François), dit de Vriendt, d'Anvers, 1520- 1570. — Lix. Floris (Franz), dit de Vriendt, peintre, à Anvers, * XVI' siècle. — lxxii, lxxiii. FoLciiN, FoLLQUEs OU Fi'LCARD, à Lobljcs , ' 965 à 990. — XVII. FoiTE, archiicclc allemand, XVIII'' siècle. — .xcvi. FoNTiNGNVS (Gérard De), à Tirlemont, ' H26. — XXX. Fors (Claix), " 1461-1462. — xxxv. Fors (Guillaume), ' 1461-1462. — xxxv. FosTÉ (Théodore), de Malines, * 1750. — xcv. Folrmanoir (Jean), à Mons, " 1535-1548. — LXXI. FouRMA.voiR (Jacques), à Anvers, * 1593. — lxxiii. France (de), à Bruxelles, ' XVIII' siècle— xcviii. France (Jean de), à Cambrai, " 1533-1834. — LXVII. Franck (F.), à Liège, XVII" siècle. — xciii. Franquart (Jacques), à Bruxelles, architecte, XVIH siècle. — Lxxxvii. Franql'eville (Pierre de), de Cambrai, 1553- 1630. — xciii. Fruttet (Frans), appelé aussi Krltet, en Espa- gne, ' XVI' siècle. — LXXIII. G Garnet (Nicolas), en Brabant, ■1363-1367. — XXVIII. Geeraerts (Marc), à Bruges, ' XVI' siècle. — lxxx. Gérard. Voir Gerv (Geryt). — xxxv. Gerhard (Hubert), en Bavière, * 1583-1591. — LXXX IV. Gerines (Jacques De), de Gcrin (Dinanl), " 1462- 1463. — XXXV. Gerines (Jacques De), fils, à Bruxelles, ' 1455- 1459. — xxxv. Germes (Jacques De). Voir Gerines (Jacques De). — xxxv. Gervais (archevêque), d'Amiens, ' 1055-1067. — XVIII. Gery ou Gérard (Geryt), à Dcift, "1451. — xxxv. Gibbons (Grinlin), sculpteur anglais, ? -1721. — xc. GiLLET (François), h Bruxelles, * 1587. — xxxii. GiRALTE (François), à Madrid, ' 1547. — lui. GiRALTE (Juan), à Séville, * 1562. — lui. Glosencamp (Herman), à Bruges, "1530. — lviii. GoDECHABLE (GilIcs-Lambcrt), de Bruxelles, 1750- 1835. — ,\cvi, xcviii. GoDELET (Jean), de Liège, "1477. — xlvii. GoEs (Hubert), à Anvers, * 1592-1596. — lxxxii. GoETHALs (Hugues), de Gand," 14 18- 1134. — xxxi. GoRis (Gérard), à Louvain, ' 1438-1442. — xlii. GossËT, à Rouen, * 1467. — xlviii. Groote (Pierre De), dit Van Gheetc, a Louvain, * 1554. — Lxvi. Grosjean, à Cambrai, * 1551-1555. — lxvii. Gripello (le chevalier de), de Grammont, 1644- 1730. — XCIV. Glas (Juan), en Espagne, ?- 1495. — lu. GuAS (Pedro), en Espagne, * XV' siècle. — iii. Guillaume, chanoine de S'-Lamberl, à Liège, ' XIII' siècle. — XXVII. GiiMARD, architecte, 'XVIII'siècle.— xcviii, xcix. Guillaume, du duché de Brabant, " 1443. — XLVII. Guerricio (Lorenzo), à Tolède, • 1500. — lu. exil LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Habende (Simon), à Cambrai,* 1514-1513. — Lxvri. Hackaert (.léronias), à Mons, ' 1575. — lxxxi. Hallois (Henri), à Licgc, 'XV!" siècle. — lxviii. Halloy (Collart De), à Mons, ' XVl' siècle. — lxxi. IIasselt (Jean Van), peintre, à Courlrai, ' 13G4- 1390. — XXIX. Haze (Jean De), à Audenaerde, ' 1557. — lvii. Heere (Jean De), le vieux, dit Myniteere, à Gand, ?-1578. — Lxxv. Heere (Jean De), fils, de Gand, ? - 1 579. — lxxv. Heil (Léon Van), à Bruxelles, ' 1650. — lxxii. Heimo, à Maesiricht, * Xlll« siècle. — xxi. Hennequin, d'Anvers, à Rouen, ' 1407. — XLViii. Henri, du duché de Brabant, ' li43. — XLvii. Henri le Bon (abbé), de Gorze, ?-1093. — xix. Hernandez (Gregorio), à Valladolid, 'XVI' siècle. — LXI. Herrera , surintendant général de Philippe II, XVI'= siècle. — lxxx. Hertsem (Jean), d'Alh, " 1614. — xc. Herves (Jean De), de Liège, " 1508. — xlvii. Hervy (Jean), peintre à Bruges,* commencement du XV^ siècle. — ix. Hesiis (le père Guillaume), architecte, d'Anvers, ?- 1090. — Lxxxvii. Hessels (Guillaume), à Louvain, ' 1524-1528. — LXIII. Hezelo.n. Voir Ezelon. Hideux (Abraham), à Bruxelles,* 1603. — lxxxiii. IIoEN (Jacques), à Audenaerde, * 1441-1442. — XL. HooRicK (Adrien), à Audenaerde, * 1531-1554. — LVI. HouBAEn. Voir IIlbar. Hoviis (l'archevêque Mathias), à Maliiies, promo- teur du style borroniinicn auxPays-Bas. 'XV!!' siècle. — Lxxxv. HuBALD, architecte liégeois, * XI" siècle. — xviii. Hlbar ou IIoi'BAER (Jcau), à Liège,' 1 514. — lxviii. HtET (Alexandre), à Amiens, ' 1508. — xlviii. HiGE (Guillaume), de Gand, *XV' siècle. — xliii. Hugues (moine), à Oignies, * XIII" siècle. — xxi. HuLlENDONCK (Martin Van), à Bruges, '1008. — XXXVI. HuRTREL (Simon), de Bélhune, 1048-1721. — XCIIl HuY (Jean De), à Paris, ' 1326. — xlvii. Jacoris (le frère CoIard),àNamur,* 1395. — xxviii. Jacquemon, Jakemon ou Jackenez, de Nivelles, • 1272. — xxvii. Jacques, à Audenaerde, ' 1414-1430. — xl. Jansen (Bernard), en Angleterre, * XVII» siècle. — LXXXIII. Jansz ou Janssens (Henri), à Utrccht,' XVI= siècle. — LXXVII. Jasper (Maître), à Gand, * XVI« siècle. — lxxx. Jean, à Liège, ' 1000. — xvii. Jean, dit le Brabançon, à Louvain, ' 1250. — XXVII. Jean, à Louvain, * 1250-1294. — xxvii. Jean , fils, . à Louvain, ■1250-1294. — xxvii. Jean de Valenciennes, à Bruges, ' 1376. — xxxviii. Jenoix (Jean), à Tournai, * 1452. — xxxiv. Johans de Collongne (Cologne), à Liège, ' XIII» siècle. — XXVII. Jo.NCKiiEERTEN (Jacqucs) , de Bois-lc-Duc, " XVI" siècle. — LXXVII. Jo.vGHE (Jean De), mort en Espagne en 1614. — lxi. JoNGHELiNCKX (Jacqucs), d'Anvcrs, * XVI'siècle. — lxxx. Joseph (Nicolas), de Dinant, ' 1386-1590. — XXXIII. JosÉs (Jean), de Dinant, '1372. — xxix. JossE (Jorys), à Deift, '1440. — xxxv. JiJNi (Jean De). Voir Jonghe (Jean De). NOMS DES SCULPTEURS. CXIU K Ka {Barthélémy ), à Audenacrdc, " 1478. — xli. Ka (Méhus), à Audenacrdc, * 14-78. — .\li. Ka (Roger), à Audenacrdc, ' 14C5. — xli. Këldermans van MansdaU (André), de Malincs, ?-mort avant 1488. — xxxvm, xlv. Këldermans (André), de Malincs, * lbl8-1528. — XIVI, XLVII. Këldermans van Heyst (Antoine), de Malincs, mort en lbl2. — xlv, xlvi. Këldermans van Hamme (Antoine), de Malines, mort vers 1514. — xlvi. Këldermans (Henri), * 1487. — xliv. Këldermans van Mansdah (Jean), de Malincs, • 1392-1445. — XXX. Këldermans (Laurent), de Malines, * 1535. — xlvi. Këldermans (Matthieu), dit le Jeune, de Malincs, • 1503-1527. — XLVI. Këldermans (Matthieu), de Malines, * 1448. — XXXVIII. Këldermans (Matthieu), dit le Vieux, de Malincs, ?-1525. — XLVI. Këldermans (Pierre), de Malincs, * 1553. — XLVI. Kerricx (G">«-Ignace), d'Anvers, 1682-1745. — xcv. Kessel (Barthélémy Van), de Louvain, * 1496.— XLV. Kessele (Jean Van), de Louvain, ' fin du XV« siècle. — XLIV. Kevser (Henri De), d'Utrecht, 1865-1021. — LXXXUl. Kinder (J. De), de Bruxelles, * 1696. — xciii. Koevoet (Pierre), h Louvain, ' 1448. — xxxvm. Krutet. Voir Frlttet. Lambert, de Dinant, ' 1377. — xxix. Lammekens (Philippe), d'Anvers, ' 1536-1548. — LXIV. Lampin (Jacques), à Audenaerde, ' 1438-1469. — XLI. Latour, à Liège, 1719-1782. — xciu. Langhemans (François), de Malines, 1661-1720. — IXXXVUI, xciv. Laurens (Jehan), à Rouen, * 1467. — xlviii. Laiireys (Jacques) ou Laurenlic, à Tirlemont, * 1362. — XXIX. Laviron, d'Anvers,* 1695. — xciii. Layens (Matthieu De), architecte, de Louvain, * 1448, — xxxvm, xlii. Le Bervvier (Collar), de Liège, ' 1508. — xLvii. Le Blackere (Gilles), à Gand, * 1436. — xxxiv. Le Bon (Henri). Voir Henri Le Bon. Le Croes (Roger), de Tournai, * 1380. — xxvm. Lecomte (Pierre), de Bruxelles, ' milieu du XVl" siècle. — Lxvm. LeDOUX. Voir ZUTMAN. Le Febvre (Laurent), à Mous, ' XV^sièclc— lxxi. Le Febvre ou Lefevre (Guillaume), de Tournai, ' 1440. — xxvm. Lejeune (le chevalier Pierre-François), de Bruxel- les, 1721-?. — xcvii. Lenaert (Ghilain), de Louvain, " fin du XVI" siècle. — XLIV. Le Pot (Jean), à Beauvais, ?-1563. — xlviii. Le Pot (Nicolas), à Beauvais, * 1540. — xlviii. Lerderlinx ou Lerdervlinx (Daniel), de Gand, ' 1451. — XLII. Lessens (Guillaume), à Bruxelles, ' 1539. — xlvi. Le Thorier (Hcrman), de Licgc, ' 1477. — xlvii. Li CoRNLS (Lambert), de Licgc, ' 1217. — xxvi. LiÉviN LE Bercer, à Bruxelles, ' XV'' siècle. — xci. Li Flamans, à Bourges, * 1224. — xxxii. Lombard (Lambert), do Liège, 1505-?. — lxviii. Loo (Arnould Van), à Gand, * XVI' siècle. — Lxxx. Lotin (Georges), à Audenaerde, ' 1508. — lvii. Louwv (Jean De), à Mons, ' XV1« siècle. — lxxi. Loyet (Gérard), à Liège, ' 1478. — xxxiii. CXIV LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. M Maciiif,i.s (Adrien), à Anvers, " Ibôô. — Lxv. Maciiuca (Pedro), cil lispagnc, ' XV'-XVl» siècles. — 11. Maes (Jean), à Louvain, ' li87. — xliv. Maes (Tiedeman), de Bruges, ' 1413. — xxxiv. Mainfroy (Jean), ' XV« siècle. — xxxiii. Manemaecker (Mathieu), à Rome. ' 1578. — lxi. iMAiNSdale (Van). Voir Keldebmans (Jeanl. MAKcnoN ou Mabckon (Jean), de Liège, ' IS08. — XLVII. Marguerite d'Aitiucue, 1480-1530. — lxix. .Makie de HoNGiiiE, 1503-l.'i58. — lxix. Marlin (llanin), à Bruges, ' 1408. — xxxvi. Mauses (Mathieu), à Rouen, ' 1467. — xlviii. Mabsy (les frères De), de Cambrai, XVII" siècle. — XCIIl. Martinis, à Bourges, * 1224. — xxxii. Marvii-le ou de Mereville (Jean De), à Dijon, ■ 1444. — XXXIV. Massyn, à Audenaerdc, ' 1438. — xti. Mathieu b'Arbas, h Arras, ?-1352. — xxxil. Mattens (Matthieu), h Bru.xellcs, ' XVI" siècle. — LXV. Malris (Henri), d'Anvers, * 1585. — lxxxii. Mélo (Barthélémy De), • 1670. — xcui. Merher (Pierre De), d'Elichovc, ' 1531. — LV. M ertens (Jean), d'Anvers," 1479-1487.— xli,xlii. Metsys (Josse), de Louvain, ' 1524. — lxiii. Metsvs (Quentin), peintre, de Louvain, XVI'' siècle. — lxiii. Mevere (Jean De), de Courlrai, * 1518. — lvii. Mevere (Jean De), père, de Gand, " 1578. — xxx. MEVERE(JeanDE), fils,dcGand,'1418-U46.- xxx. Mevaert (Jehan), à Bruges, ' 1408. — xxxvi. Mevt (Conrad), de Wornis, 1514-1548. — tiv, LXIV, LXIX. Mevt (Thomas), à Bourg, en Bresse,' 1511-1522. — L. Michel Asge. XV'-XVI« siècles. — L, li. lxxxvi. MiLDER (Jean Van), d'Anvers, '?-1038. — xci. MiLDER (les Van), d'Anvers, XVI'-XVII» siècles. LXXXII. MiLLicu (Jean), en Suède, ' XVII» siècle. — LXXVIIl, xc. MiMCK (les), à Liège, ' XVI' siècle. — lxviii. MiNNEX (Baudouin), à Louvain, ' 1448. — xxxviii MocLE (HennequinVAN),à Bruges, * 1408. — xxxvi. MoNE (Jean), de Metz, ' 1533. — lviii. MoNTFORT(Jean de), à Bruxelles, ' 1010. — lxxxii. MoREAU (Gilles ou Gillion), d'Ecanssines, ' 1451. — XXIX. MoREAU (Guillaume), d'Ecaussines,* 1451.— xxix. Mosselhan (Paul), de Bruxelles, à Rouen, ' 1407. — XlVIII. MoLWE (Henri), de Louvain, ' fin du XV' siècle. — XLIV. MouwE (Jean), h Louvain, ' 1448-1515. — xxxix. MiLLicK. Voir MiLLiCH (Jean). MvNHEEREN. Voir Heere (Jean De) le vieux. MvNSHEEREN (Fraiiçois), de Malines,' 1554. — lxv. N ÎNeebbback (Gommaire Van), peintre, h Anvers, " 1553. — LXV. Nicolas d'Auras (Moine), à Anchin, ' 1250-1271. — XXVI, XXVII. Nicolas, de Douai, ' 1272. — xxvii. Nicolas de Verdun, de Tournai. Voir Verdun. NoppEB (Jean), de Louvain, ' 1547. — lxxv. Nirenderg (Conrad De), de Namur, ' 1608-1613. — LXXXII. OciERs(Baud.),;i Audenaerde,' 1514-1515. —lvii. Opstal (Gérard Van), de Bruxelles, 1590-1668. — XCIll. OosT (Pierre Van), Bruges, * 1598. — xxxviii. Ortin (Juan), à Palencia , * 1541. — lu. NOMS DES SCULPTEURS. cxv Pae.\ (Henri), de Louvain, ' 1420. — xxx. Paluda.ms. Voh- Van de.n Bboecke. Pans (Wautier), à Tirlemont, ' 130:2. — xxix. Pardiei; (Jocs De), à Bruges, " I 40.S. — xxxvr. Paris (Jean De), de Tournai, ' 1397. — xxvm. Patras (Lambert), de Dinant, ' 1 1 12. — xx. Pal' (Mikiel De), à Bruges, " 1468. — xxxvi. Pal'ls (Jehan), à Bruges, ' 1468. ~ xxxvr. Pauward (Antoine), à Ypres, ' 1559. — lxiv. Palwels (Antoine), de Malines, ' 1528. — xLvii. Pauwels (Anloine), de Gand, * 1518-1535. — -XXXVIII, LXII. Pauwels (Rombaut), de .Malines, 10-25-1700. — LXXXIX. Pede (Henri Va \), à Bruxelles, * 1539- 15 42. — lxv. Peeteus (.lean), de Diest, ' I467-I4(i8. — xliii. PEELiztNOLi(Donato Boni), dcBergamc, architccle, * 1545. — Lxxxiv. Pemtin (Jean), ' 4424. — xxxiii. Petit (Luc), Nalcncicunes, ' (in du XVI' siècle. LXVIII. Petitus de VoiLLE CiiARMEii, il Bourges, ' 1224. — XXXll. Petro Joanni Teulonico wl de liraniunlid, à Tlo- rence, ' XI V" siècle. — xxxii. Pierre, à Cambrai, ' 1507. — lxvii. PiETERS (Michel), à Audenaerde, ' 4o31-1554. — ivi. PiRAXESi (Giambattista) , dessinateur italien, pro- moteur du style néo-classique, de Venise, 1720- 1778. — xcviii. Pire li .Allemans (lAUemand), à Liège, 'Xlll" siècle. — XXVII. Plattedorse (Henri), il Louvain,' 1448. — xxxviii. Plumier ( Pierre-Denis), d'Anvers, 1088-1721. — xcvi. PoppoN (abbé), de Stavclot, ?- 1048. — xvii. Portant (Barlhclcmy), de Gand, * 1518-1535. — xxxviii. Pozzo (Le Père André), de Trente, architecte, 1042-1709. — xc. Prikse (Pierre De), à Louvain, " 1448. — xxxviii. PiLLAEUT ou Van Plllaert (Félix), il (".ambrai, • 1502-1510. — XLiii. PiLL.iEKT ou Van Pullaeiit (Félix), il Cambrai, • 1502-1510. — XLIII. Qiadewant( Jacques), il Louvain, ' 1 4 48. — xxxvm. Qi ellvn (Arnould ou Artus), le jeune, de S'-Trond, 1625-1700. — xci, xcii. QiELLVN (Arnould ou Artus), le vieux, d'Anvers, 1009-1668. — Lxxxv, .\ci. R. Raephorst (Barthélémy Van), d'Anvers, ' 1408. — xxxvi. Rantere (Cornille De), de Bruxelles, ' 1408. — XLV. Rascii (André), il Bruges, 1530. — lviii. Renier ou Régnier, à Anvers, * 1 434-1438. — xL. Rest (Henri), il Louvain, " 1503-1527. — xlvi. Rbvmoes (Paul), de Bruxelles, ii Louvain, ' H48. — XXXIX. Richard (abbé), de S'-Vanne, ?- 1046. — xviii. Ricquart, de Valenclennes, * 1448. — XLii. RoBEKiN, à Bruges, ' 1468. — xxxvi. Tome XLI. RoHiN OU RoBVNS (Gcorgcs), d'Vprcs, ' XV1« siècle. — LXXII. RooE (Martin Van), ii Bruxelles, ' 1455. — xxxvm. Rodllpiie (abbé), deWaulsort, ?-1035. — xvii. RoELANTS (Jean), à Louvain, ' 1448. — xxxvm. Roeme (Piètre Van), à Bruges, ' 1 168. — xxxvi. RoLANu DE Bruges, il Orviette, " 1293. — xxxii. lîdLLAND, il Cambrai, ' 1584. — lxvii. Ronde (Jean De), de Bruxelles, ' 1448. — xxxvm. Rose (Henri), de Louvain,' fin ilu XV' siècle. — xliv. Rouve (Jean De), à Courirai, ' commencement du XV« siècle. — xxxi. 16 CXVI LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. RiBENs (Pierre-Paul), chef de l'École qui a porté son nom. — lxxxvi, lxxxvii. Rupin (Jean), h Amiens, ' ItiOS-lolO. — xiviii. RiuTAEUT (Daniel), de Gand , ' lull-lSSu. — XXXVIII, LXXV. RtYSBROECK (Van). Voir Va.n de.n Berghe (Jean). RvcKE (Daniel de), à Bruges, " 1 ifiS. — xxxvi. Rym (Jacques), de Gand, ' 1518-1555. — xxxviii. HvsBRACK (Michel), d'Anvers, 1692-1770. — xcvi. S Salmeiion (Melchiur de), à Tolède, " 1851. — lu. Santvoort (Josse van), de Malincs, * 13ÔG1548. — ixiv. Sauvages (les frères), de Gand, ' 1680. — xcii. Schanc (Jean), à Louvain, ' 1448. — xxxviii. SciiEEMAECKERs(Pierre), le jeu ne, d'Anvers, 1691-?. — XVII. ScHiPMANS (Gautier), à Louvain,' 1571. — lxxxi. SciiooNBEECKE (Gilbert Van), d'Anvers,'XVI'' siècle. — LXXXIV. ScHooRMAN (Jean), à Gand, ' 1567-1581. — i.xxv, LXXVl. SiLVESTRE, à Gand, ' 1567. — lxxv. Slodtz (Les), d'Anvers, XVI1''-XVII||= siècle. — XCIII. Sli:ter (Nicolas), à Dijon, * 1588-1590. — xxxiii, xxxiv. S.MEDT (Liévin De), à Grammont, " 1588. — lxxxi. SMET(Adrien De), à Audenaerde, ' 1595. — lxxxi. Smet (Roger De>, à Bruges, ' 1550. — lviii. Smvtere (Jean De), à Gand, " 1520. — lxxv. SoPuiNET (Copiii), à Bruges, ' 1468. — xxxvi. Si'iERiNCK (Gilles), h Audenaerde, ' 1527 1551. — LVI. Stalpaert (Jérôme), à Bruges, ' 1608. — xxxvi. Starx (Jean), à Tirlemont, ' 1126. — xxx. Stas, de Liège, " 1477. — xlvii. Steenland (Jehan Van), à Biuges, ' 1468. — XXXVI. Stone, sculpteur anglais, de Woodbury, 1586- 1647. — Lxxxiii. Straeckendroeck (Christophe Van), à Slalines, • 148^*. — xLi. Stroet (Haine), à Bruges, ' 1468. — xxxvi. Stri VF (Corneille), à Anvers," XVI"'sièclc. — lxxx. Sti'erdoit (Hubert), pcinlre, à Louvain, ' 1448. — XXXII. SiAviis. Voir ZuTMAN (Henri). StGER (abbé de S'-Denis), à S'-Omer, ' 1122- 1152. - XXI. SUSTERMAN, à Liégc, * 1558. — lxviii. SistRis (!•>.), en Bavière, ' 1585-1591. — lxxxiv. SwELiwEN (Chrétien), de Bruxelles, ' 1550. — LXIII, LXIV. Tack (Pierre), d'Anvers, ' 1468. — xxxvi. TAiLLE(Guill.iume), à Louvain, ' 1448. — xxxviii. T a illebert( Urbain), d'ypres,'1600. — Lxv,Lxxxii. Tassaert (Jean Pierre), d'Anvers, 1727-1788. — xcvii. Tétrode (Guillaume Van), à Delft , ' XV1« siècle. LXXVI. Théoderic (abbé), de S'-Trond, " 1100. — xvii. Thie.nen (Renier van), à Bruxelles, * 1485-1511. - XLI, XLV. TiioMAEs (Dominique-Jean), à Audenaerde, ' 1462. XLI. TiuiN (Jean De), lils, à Mons, ' XVhsièele. — lxxi. TnuiN (Jean De), père, à Mons, ?-1556. — lxxi. TiETMAR (sacristain), de Gcmbloux, " 1070. — xix. TiivLMAN (Jean), à Bruges, ' 1620. — cm. ToBiAS (N.), à Bruxelles, ' 1656. — xci. To.NXON (Jean), de Liège,' fin du XV'sièele.— xlvii. Trappaert (Jean), de Dllbeck, à Louvain, ' 1448. — XXXVIII. TROVNiiovE(HaiiinVAN),à Bruges, ' 1468.— xxxvi. TuRPiN ^Jean), à Amiens, ' 1508-1522. — xLviii. Tlscap (Pierre), à Tournai, ' 1452. — xxxiv. Utrecut (Jean d'). Voir Daneels (Jean). NOMS DES SCULPTEURS. CXVII Vadder (Guill.DE), à Louvain, " 1448. — xxxviii. Valckx (Pierre), de Slalines, 175i-178S. — xcv. Valencien.\es (André De). Voir A.vuré. \'ALENCIEN^ES (Joati De), à Cambrai, ' au coriimcn- ccment du XVI' siècle. — lxiv. Vambelli (Gilles), à Bourg, en Bresse,' 1332. —lv. Van den Bavgaeut ou Desjardins (Martin), de Bréda, 1010-1 086. — xciii. Van den Bergue (Jean), dit Vun Itiii/stiroerl;, de Bruxelles, ' Iiîô-14(iô. — xT.r. Van den Bebche (Cuillaumc), fils, \x Audenaerde, • 1461-1402. — XLi. Van den Bosscfie (Jean), à .Anderlecht et à Bi'uxeilcs, ■ 14'J9. — xxxii. Van den Broeck (Pierre), de Malines, ' 1592. — LXXXII. Va.v den Broeck (Jean-Jacques), h Bruxelles, '1021. — LXXXVll. Van den Broecke (Guillaume), dit Paludanu.t, de Malines, ?-lS79. — lxxxi. Van den Broecke (Raphaël), à Anvers, ' IB92- l.'i96. — LXXXII. Van den Brille. Voir De Brille. Van DEN DoERNE (Robert), de Gand,' 1459. — xliii. Van DEN Driessciie (Merlin), à Audenaerde, * 1 518. — LVII. Van den Lelieboeme (Lambert), de Louvain, 1363. — lxxiv. Van den Plascii (Romain), de Bruxelles, ' 1348. — LXVI. Van den Sande (Roelof), à Louvain, ' 1448. — xxxvui. Van den Wolwe (Arnould), à Bruxelles, ' 1459- 1480. — XXXV. * Van de Putte (.Antoine), à Bruxelles, ' XVI' siècle. — LXV. Van de Putte (Otio ou Ollion), à Louvain, ' 1487. — XLIV. Van de Pltte (Gautier), à Louvain, ' 1448. — .xxxviii. Van der Beken (Jacques), dit de Leeuwcre, à Aude- naerde, ■ XVI' siècle. — lvii. Van der Borgt (Ever''),à Louvain,' 1487. — xliv. Van der Brlvnen (Gabriel), de Bruxelles. ' 1337. — LXVI. Van der Clyen. Voir Clven (Van). Van derErdebrlciie (Ingle), à Bruges, * 1468. — xxxvi. Van der Eycken (Henri), à Louvain, ' MIS. — XXXVIII. Van der Goes (Corneille), peintre, à Gand, ' 1 493. — XLIU. Van der Goes (Jean), peintre, ' 1451. — xxxv. Van der IIellen (Henri), il Louvain, ' 1448. — xxxviii. Va.n der IIeyden. V'o(> Blssciieu (Daniel De). Van der Hoochstraete (Jacques), ii Gand, ' I5S9. — lxxx. Van DER Lov(Godefroid), de Louvain,' 1330. — lxv. Van der Mellen (Laurent), de Malines, 1045- 1719. — xcii. Van der Rivière (Égide), à Rome, ?-1000. — LXXVII. Van der Saiien (Quentin), à Audenaerde, ' 1541- 1342. — LVII. Van der Sciielde (Henri), à Gand, ' 1516-1317. LXII. Van derSciielde( Lié vin), peintre, à Gand, ' 1581. LXXX. Van der Schelden (Baudouin), à Audenaerde, • 1333-1370. — Lvi. Van der Schelden (Jean), à Audenaerde, ' 1499- 1514. — Lvi. Van der Schelden (Paul), d'Audeiiaerde, ' 1320- 1540. — Liv. Van der Voeren (Goswin), il Louvain, ' 1448. — XXXIX. Van DER VooRT(Aerl), à Bruges,' I 408. — xxxvi,civ. Van der Van HuE(Bastien),à Valenciennes, ' 1553. LXXXI. Van DER Veken (Nicolas) , de Malines, 1037-1784. — LXXXVIII. Van DER Weyden (H.), de Louvain,' 1424. — xlii. Van der Weyden (Roger), peintre, do Louvain, ■ XV' siècle. — xlii. Van de Sande. Voir De la Arenas. — lu. Van de Velde (François), à Gand, ' XVI' siècle. — LXXVI, LXXX. Van de Velde (H.), à Gand,' XVI' siècle. — lxxvi. Van de W'erve (Nicolas), à Dijon." 1436. — xxxiv. CXVIll LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Veen (Olhoii Va.\), à Lcjde, IbSG-lGôi.— lxxxii. Vederman (Jean), à Bruxelles, ' 140i. — civ. Veldexer (J.), fondeur, à Louvain," 1568. — Lxvi. Veliten ou DeVeluton (Guillaume De), ' 1444. — XXXIV. Verbruggen (Henry-François), d'Anvers, lOHS- 1674. — xc, xcrii. Verdun (Nicolas De), de Tournai, ' l!20i). — xxv. Vergaba (Nicolas) , le jeune, à Tolède, ' IKOO. — LU, LUI. Vergara (Nicolas De), le vieux, en Espagne, ?- 1574. — Li, LU. Vergara (Juan De), fils. Tolède,' 1500. — lu, lui. Verhaecen (Tr.), de Malines, ' 1750. — xciv. Verhaegen (Théodore), de iMalines, 1071-1759. — xcv. Verscuaffelt (Pierre-Antoine), de Gand, 1710- 1793. — xcvii. VlLARS DE H0^i^ECOL■RT OU WiLARSDE HOMECORT , d'Honnecourt (Cambrai), * 1244-1251. — xxxii. ViGARNi (De). Voir Borgogna (De). Vilain (Jean), ' XV'' siècle. — xxxm. Vincent (Colacrt), à Audcnacrde,' XVI' siècle. — LVII. ViTs (Nicolas), " 1459. — x.xxv. Vivier (Martin De), de Liège, ' lin du XV' siècle. — xlvii. Vlaenders (Jean), à Tournai, ' 1460. — xl. VoENius(Otto). KoîVVeen (Olhon Van). VoGEL. Voir De Vogle (Piètre). VoLXEM (Joos Van), à Bruges. ' 1468. — xxxvi. ^'oRSPOEL(Guilla^lnle Van), à Anvers, " 1434.— xl. VooRSPOEL (Jacques), dcMalincs, ?-1665. — xciv. VoRsi'OEL (Jean Van), à Anvers, ' 1431. — XL. VonsT (Sulpicc Van), architecte, de Luuvain, • 1426. — XXX. VoRST (Sulpice Van), fils, à Louvain, ' 1448. — XXXIX. VoizoNNE (Nie. De), à Dijon,' 1388-90. — xxxiii. Vranx (Henri), à Tirlenionl, ' 1426. — xxx. Vredeman (Hans),deLeeu\vardcn,?-1527. — lxxxi. Vriendt (De). Voii- Floris. w Waever ou De Waeïder (Mathieu De), à Louvain. ■ 1530-1543. — Lxiii, Lxiv. Walbodes (évcquc), à S'-Trond, ' 870. — xvi. Walcher (archidiacre), à Cambrai, ' 1048-1064. — XIX. WabiiN (Jean), de Liège, ?-l601. — xcii. Wassemberg (Henry Vas), à Bruges, ' 1468. — XXXVI. Wassemberg (Sleven Van), à Bruges, ' 1468. — xxxvi. Wattier (Maitre), de Tournai, ' 1397. — xxviii. VVaue (Jean), d'Anvers, * 1515. — lxii. Wavbac ou NVaevback (Pierre), à Audcnaerde, • 1519-1534. — Lvi. I Waveniiove (Pierre Van), h Bruxelles, ' 1539- 1512. — Lxv. Weune (Nicolas De). V'o/r Van de Werve (Nicolas). WiBALD (abbé), de Slavelot, ' XII"^ siècle. — xvui. WiLAKS DE Honecort. VoiVVilars de Honnecourt. WiLLEMS (Pierre), Bruxelles, • 1462. — civ. WisscnAVENS (Jean), de Malines, ' 1534. — lxv. WiTTE (Gilles De), de Gand, ' 1554-1576. — LXXX. Witte (P. De), de Bruges, 'XVI' siècle. — Lxxvii. WiTTEBROOT (Martin), de Bruges, ' 1568. — lxxxi. VVoL'TERs (Pasquier), à Bruges, ' 1608. — xxxvi. WiLF (Jean De), à Audcnaerde, ' 1442-1443. — XL. Y-Z Ymbbechts (Martin), de Malines, ' 1513. — lxii. YsBRE (d'Ypres?) (Laurens), surnommé Flaminc, à Rouen, ■ 1467. — xlviii, YpEGHEM(UenierVAN),à Louvain,* 1448. — xxxix. YpREs(Charles D'), surnommé de Lang lie, a\ près, • 1S10-1K61. — Lxiv. Zadoon (.4rnoul), à Bruxelles, ' 1513. — lxii. Zallaken (Godcfroid Van), d'Aerschot, ' 1439- 1447. — XLi. Zi'TMAN, SiiAviis OU Ledolx (Henri), à Liège, ?-1540. — Lxviii. NOMS DES LIEUX OU SE TROUVENT LES OEUVRES ANONYMES CITÉES DANS LE RÉSUMÉ HISTORIQUE. Aerschot (église d"). Jubédu XVI" siècle. — lxxiv. Aix-la-Cbapelle (église d'). Sarcophage de Char- leiiiagnc. — xiv. — Porle de bronze, commandée par Cliarle- niagne. — xiv. Allier (dép' de 1). Ateliers des slatuelles gau- loises. — X. Amiens (cathédrale d). Tombeau de l'évcquc Evrard, mort en 1220. — xxvi. Ancbin (ancienne abbaye d'). Stalles faites en 1208. Statues, XI V'^ siècle. — .xxvi. — Retable du XIII» siècle. — xxvi. — Tombeaux des abbés Simon II et de Jacques de Béthune (gothiques). — xxvi. A.NVERs et environs. Sculptures gallo-romaijies. — VI, VII, VIII. , — Porte de Berchem ou de S'-Georges, élevée en d54-3-lS4î5. — lxxxiv. Anvers. Porte de Kipdorp ou de Borgerhout, élevée en 1585. — lxxxiv. — Porte de l'Escaut, élevée en 1C24. — lxxxiv. Eglise des Jésuites, bâtie en 1C82.— lxx.wii. — Église S'-Jacques. Portail et stalles du XVII" siècle. — Lxxxiil, ixxxvii. — Maison des Tanneurs, décorée en 1644. — XClll. Arlon. Sculptures gallo-romaines. — v, vi, ix. Associations religieuses du Xlll= siècle. Ateliers pour l'ornementation des cathédrales. — xxv. Averbode (ancienne abbaye d'). Jubé et retable du XVI'' siècle. — lxxiv. — Confessionnal de la même époque. — lxxiv. — Chaire de vérité de la même époque. — LXXV. AvESNES (église d'). Tombeaux gothiques. — xxvi. cxx LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Bavai. Sculptures gallo-romaines. — ix. Bekkircu (Luxembourg). Sculpture gallo-ro- maine. — V. Belis ou Beli.me (Hainaut). Sculpture gallo- romaine. — V. Bellevaux (Naniur). Sculpture gallo-romaine.— v. BiiQiy (llainaul). Sculpture gallo-romaine. — v. BoiiNHE.M (Anvers). Sculptures gullii-romaines. — vi. BiiAiiNE-LE-CoMTE (église (Je). Uelabledaté de 1577. — LXXXII. Brlges (ancienne église S'-Donat de). Tombeau de Louis de Ncvers, tué en IS-SCi. — xxix. — (chapelle du S'-Sang ou S'-Basile). Sculptures byzantines. — xvi. — (église S'-Jacques, à). Mausolée de la famille Gros, exécuté en Ibâl. — lxi. — (cathédrale du Sauveur, à). Statues d'apûtres, XVII' siècle. — xci. Brlnhalt-Liberchies (Hainaut). Sculptures gallo- romaines. — VI. Bruxelles (environs). Sculptures gallo-romaines. — VI. — (ancienne église des Dominicains). Tombeau d'Adolphe de Clèves, XVI» siècle. — lxxix. — (église de la Chapelle). Statues d'apôtres, XVIle siècle. — xci. Bruxelles (égliscduSablonj. Monument funér. de Flaminius Garnier,(în du X VI'= siècle. — lxxxii. — Statues d'apôlres, XVII" siècle. — xci. — (église S^-Gudule). Slalues d'apôtres, du W" siècle. — xci. — Chaire de vérité en cuivre. — lxxix. — Tabernacle. — lxxix. — (église S'-Jacques-sur-Caudenberg). Bas-re- liefs de la façade, XVIII» siècle. — xcix. — Frontispice de l'ancien hôtel du roi d'armes du Brabanl, daté de I7C3(actiiellcnient l'entrée de la galerie Borlier.rue delà Madeleine). — xcv. — (Musée royal d'antiquités). Autels votifs de la déesse Nehalennia et de la déesse Sandrau- diga. — ly, v. — Triptyque de Genoels-Elderen. — xu. — Fonts baptismaux de l'église S'-Germain île Tirlemont. 1149. — xx. — Triptyque de l'abbaye de Floreffe. — xx. — Triptyque de l'église de Wainbecq, fait en 1530. — Lxiv. — Ancienne chaire de vérité de l'église d'AI- semberg. — lxv. — Retable de l'église d'Ollomont. — xliii. BuvniNNES (église de). Tabernacle du XV" siècle. Retable du XVI» siècle. — lxvi. Cambron (église de). Tombeaux gothiques. xxvi. Ci.NEV. Sculptures gallo-romaines. — viii. Crespim (église de). Tombeaux gothiques. — xxvi. Dînant (environs). Sculpture gallo-romaine. — VIII. DoMBOLRG (île de Waleheren). Autel votif de la déesse Nehalennia. — iv. DoMBOLRG. Statue de Neptune et autres, et sculp- tures gallo-romaines. — v. Douai (église S'-. \mé de). Statues de S'-Adalbaud et de S'-Mauront, faites en 615. — xiii. OEUVRES ANONYMES. CXXI Écaussines-Lalaixg (église d). Mausolée de Michel de Croy, mort en lîllG. — lxi. — Tabernacles du XV' et du W[' siècle. — lxi. E.vGHiEN (église des Capucins, à). Mausolée de (juilluuine de Croy, fait en 1824 pour l'ancien couvent des Céleslins d'Ilévcrlé. — lx. Etme (Luxembourg). Sculptures gallo-romaines. VI. Flines (église de l'abbaye de). Tombeaux en pierre du XIII" siècle. — xxvii. — Tombeaux gothiques. — xxvi. Florefke (abbaye de). Triptyque du XII' ou du Xlll' siècle. — XX. (j.sNi) (bellroi de). Slalues en pierre du campanile (gothique). — xxv. — (abbaye de S'-Davon). Bas-relief byzantin. XIX. — Culs-dc-lampe de la chapelle S'-Macairc. — XXI. — Bas-relief gothique satyriquc. — xxiv. — (cathédrale S'-Bavon). Tombeau d'Hubert Van Eyck. — lxxix. — Portail fait en 1B72. — lxxiv. — Slalles, XVIP siècle. — Lxxxviii. — (église S'-Nicolas de). Bustes en pierre des comtes de Flandre ornant l'extérieur de la tour. — xxv. — (église S'-Jacques de). Tabernacle, de 1593 et jubé daté de 1593. — lxxxh. — Statues d'apolres. XVI1« siècle. — xci. Gam) (ancienne église S'-Pharaïlde). Tombeau de Catherine de Bourgogne, sœur de Philippe le Bon. — Lxxix. — (oratoire de l'abbaye S'-Pierrc). Tombeau de la reine de Danemark , sœur de Charles- Quint. — LXXIX. — (placcdu Vendredi). Colonne érigée eu 1600. — LXXXIV. GE^oELS-ELDF.RE^ (Limbourg). Couverture en ivoire d'un évangéliaire byzantin. — xii. GÉnoLviLLE (Luxembourg). Sculptures gallo-ro- maines. — VI. GiiEEi, (église S"-Dympline, à). Mausolée d'Antoine de Mérode, décédé en 1550. — lxii. — Portail du XVI' siècle. — lxxiv. GiiiMBEncES. Ornementation de la façade. Eglise et slallcs, XVH"" siècle. — lxxxvii, lxxxvui. H Hal (église Notre-Dame, à). Portail du XVI'^ siècle. — lxxiv. Hertha GERMA.MQiE (chac dc la). — XV. HoDV (Liège). Sculpture gallo-romaine. — vi. HooGSTBAET (église d) (FI. franc.). Tombeaux go- thiques. — xxvi. HooGSTRAETE.N (églisc d'). Slallcs du XVI' siècle. — LXVII. IlooGSTRAETEN (égUsc d). Mausoléc d'Antoine de Lalaing, mort en 1530, cl de sa fcnuiie. — ixvii. Htv (église Notre-Dame d'). Châsse de la Vierge, faite en 1321. — xxi. — Tombeau de l'évcquc Théoduin de Liège, mort en 1075. — xviii. — Portail de la Vierge, fait en 1536. — LXV. CXXII LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Incei.heim (palais d'). Trésors arlisli([uos byzantins. — xiv. Levde (Muséo). Autel votif de la déesse Sandrau- diga. — V. Liège (église S'-Jacques de). Sculptures byzan- tines. — XVII. — Évangéliaire de l'évcque Notger. — xv. — Stalles et confessioiiaux du XVII'' siècle. -■ LXXXIII. — (église S'-Paul). Cunfcssionaux, XVII'' siècle. — xc. LoBBES (ancienne abbaye de). Fontaine golbique du XVI« siècle. — lxvii. LoEMioLT (chapelle de S'-Quirin, à). Retable du XVI'^ siècle. — lxvi. LoLVAiN (église S'-Pierrc de). Tabernacle, fait en ISiO. — XLII. — .lubé gothique, 1490. — xi.ii. — Porche du XVI" siècle. — lxxiv. — Buffet d'orgue du XVl" siècle. — i.xxiv. LvxEMUiiLRG. Musée archéologique. — ix. — (église de l'abbaye N.-Damc de Munster'. Mausolée de Jean l'Aveugle, placé en 1015. ^ LXXXV. ni Maesthiciit (environs). Sculpture gallo-romaine. — viii. — (église S'-Scrvais). Chasse de ce saint, \U' siècle. — XX. — Porche latéial gothique. — xxiv. Majerolx (Luxembourg). Sculpture gallo-ro- maine. — VI. Mëerssen (Hcrckenberg) , près de Macstricht. Sculptures gallo-romaines. — viii. .Meldex (Flandre or.). Sculpture gallo-romaine. — VI. Moha (église de). Balustrade de jubé du XVI» siècle provenant de l'abbaye du Val-Notrc- Danic, près de Iluy. — lxxiv. MoMS (char de S"-\Vaudru, à). — xv. MoNTROEUL-stn-HiiNE (Haïnaut). Sculpture gallo- romaine. — VI. N Namlr (église S'-Loup), bâtie en 1653. — lxxxvii. JNivELiES (char de S'^-Gertrude, à). — xv. — (église S"'-Gcrtrude'|. Sculptures du porche fermé de gauche, ' 1017. — xvi. Nivelles. Stalles du XVI« siècle. — lxxxiu. IVoTCER (évcquc), à Liège. Évangéliaire byzan- tin. — XV. NiMÈGUE (palais de). Trésors artistiques. — xiv. OErvRES d'art de l'Inventaire de la vaisselle d'or cl d'argent aliénée lors de la mort de Charles le Téméraire. — xxxvi. Ollomo.nt (Luxembourg). Uelabic du XV' siècle possédé par le Musée royal d'anli(|uités de Bruxelles. — xlii. OEUVRES ANOINYMES. CXXIII QijÉvAUCAMPS (Uainaut). Sculpture gallo-romaine. — vi. R RiiVENNE. (Palais de Thcodoric). Trésors artis- tiques. — XIV. Renaix {FI. or.). Sculpture gallo-romaine. — vu. RuMPST (Anvers). Sculpture gallo-romaine. VII. S'-Tkond. Sculptures gallo-romaines. — vi, vu. — (abbaye de). Sculptures byzantines. — xv. — Autel romano-byzantin. — xv. SciiooRE (FI. or.). Sculpture gallo-romaiiic. — vi. S'-Heeren-Elderen (Limbourg). Sculpture gallo- romaine. — VII. S'^-Gertrude (char de), à Nivelles. — xv. Signe ULx(Luxemb.). Sculpture gallo-romaine. — vi. SoiGNiES (église de). Slalles datées de 1070. Jubé élevé en 1 04*. — xc. Stavelot (abbaye de). Sculptures byzanlines. — XVIII. — (Église primaire de). Châsse de S'-Remacle. — XXII. Stevensweerd. (Église de). Sculptures byzantines. — XV. SouTU Wraxiiail (comté de Wilts, en Angleterre). Cheminées monumentales du XV1« siècle se rapportant par leur style à l'école des Floris. LXXVI. Termonde (FI. or.). Sculptures gallo-romaines. — VI, VIII. Tessenderloo (église S'-Marlin de). Jubé du XVI= siècle. — Lxv. TiciiELT (Zundcrt, Brab. lloll.). Autel votif de la déesse Sandraudiga. — v. TiRLEMONT (église S'-Germain de). Fonts baptis- maux datés de 11 i9. ^ xx. — Sculptures de la tour. — xx. ToNCRES et environs. Sculptures gallo-romaines. — VI, VII, VIII. — Ivoires byzantins. — xv. — (Église Notre-Dame de). Retable du XV!' siècle, provenant de l'église de Venray. — lxvi. Tournai et environs. Sculptures gallo-romaines. — VI, VIII. Tome XLI. Tournai (abbaye des Prés). Tombeaux gothiques. — XXVI. — (cathédrale de)._ Évangéliaire byzantin. — XV. — Porches latéraux à caractères byzantins. — XVIII. — Chasse de S'-Éleuthèrc, 1247. — xxvi. — Tombeau de l'évêque Walter de Marvis, mort en 1282. Tombeau de l'évêque Waller de Croix, mort en 1202. — xxvi. — (ancien couvent des Franciscains). Tom- beaux de la famille Coltwcll (1380), de Jacques Isaac(1401), de Jean Du Bos (14-58), de Jean de la Wastine (1433). — xxviii. Tronchiennes (FI. or.). Sculpture gallo-romaine. — VI. 17 CXXIV LA SCULPTURE AUX PAYS-BAS. Velsique (FI. or.). Sculptures gallo-romaines. VI, VIII. Venrav (Linib. cédé). Retable, XYI' siècle. — lxvi. ViLLEiis-LA-vRLE (église de).Rclablc daté de 1538. — LXV. ViLLEBS rnÈsGÉnoiviLLE (Lux.). Sculptures gallo- romaines. — VI. ViLVORDE (église de). Stalles du XVII^ siècle. — xc. Virginal-Samme (BrabanI). Sculpture gallo-ro- maines. — VI. ViRTON (Lux.). Sculptures gallo-romaines. — vi. Visé (église de). Cliùssc roniano- byzantine. — XVIII. w-z Waesminster (FI. or.). Sculptures gallo-romaines. — VI. Walcoirt (église Nolrc-Dame de). Jubé construit en 1551. — LXV. Wervick (Flandre occidentale). Sculpture gallo- romaine. — VI. Zedelghem (église de) (FI. occ). Fonts baptis- maux byzantins. — xvii. SECO?iDE PARTIE. LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS PENDANT LES XVI i" ET XVII1= SIÈCLES. Le souffle puissant de la Renaissance avait dominé aux Pays-Bas depuis le X\h siècle : les écoles, fruit des gildes et des corporations du moyen âge, n'exis- taient plus: des académies, réformées et calquées sur un plan uniforme, les avaient remplacées. Une nouvelle ère s'est donc ouverte; mais nous n'avons pas à nous en occuper ici. Une seule méthode nous a paru possible, et nous l'avons suivie pour la seconde pariie de cet ouvrage : c'est de grouper les sculpteurs des XVII" et XVIII'' siècles d'après leur lieu de naissance en nous conformant aux délimitations des anciennes provinces des Pays-Bas. Ce système nous a semblé d'autant plus rationnel qu'il se rapporte aux anciennes écoles de sculpture d'Anvers, de Bruxelles, de Malines, de Tournai, de Gand, de Bruges, de Liège, etc. Le classement des sculpteurs, étant ainsi réglé, comprend huit régions : La première renferme Bruxelles , Louvain , Nivelles et Tirlemont faisant partie de l'ancien duché de Brabant. La deuxième a été réservée à Malines , en raison du grand nombre d'artistes que cette ville a produits. 2 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS, etc. La troisième se rapporte exclusivement à Anvers, ville faisant jadis aussi partie du Brabant. La Flandre comprend les quatrième et cinquième régions. L'une formée de Gand et des localités environnantes : Grammont, Somergem , Tamise et Ter- monde; l'autre relative à Bruges et aux autres villes de l'ancienne Flandre: Aude- naerde, Courtrai, Dadizeele, Dixmude, Tournai et Ypres. La sixième renferme les autres villes de la Flandre faisant partie des Pays-Bas et qui sont actuellement annexées à la France : Amiens, Arras, Béthune, Cam- brai, Douai, S'-Omer et Valenciennes. La septième a été consacrée aux villes des provinces de Hainaut et de Namur : Mons, Alh, Namur et Marchienne-au-Pont. Enfin la huitième concerne la principauté de Liège, et différentes villes des Pays-Bas qui ont appartenu à nos anciennes provinces. PREMIERE RÉGION. BRUXELLES. Du Quesnoy, père (Jérôme), ?-1642; — Du Qucsnoy (François), lo9»-164:2; — Du Quesnoy, fils (Jérôme), 160!2-16o4; — Maliens (Matthieu), " 1603-1617 ; — Gerardi (Hubert), * le'JT; - Boxhorinck (Jaeques), * 1608; — De Montfort (Jeanj, • 1610; — De Blare (Corneille), '161 i; —Van Opslal (Gérard), lo9o-l668; — De Lélis (Tobie), ' IfioO;- Van Dclen [Jean), ?- no3; — Cosyns (Jean), * 1639; - Van Dievoet (Pierre), * 1693; - Van Loon (Théodore). 16'29-IG78; — Tobias (N.), • 1636; — Pastorana,* 1690; — Vau Bossuyt (François). 1636-1892; — Dcvos (Marc), 1630-1717;— A^neessens (Jean- André), 1687-1763;— Berge ou Berger (Jacques), 1693-1736; — Van Nerven (Corneille), * 16!Ni-1717; - Sutincks, • 1716;- DeKinder(Jean),' 1696-1712; -Van dcr Haeghen(Jean-Bapliste),* 1713;— Van der Haeghen(Charlesj, 1733-?;— Piuhbens (N.-N.), * 1719; — Lejeune (Pierre-François), 1721-?; — Roosscns,* 1732; - De Doncker ou Donckcrs (Pierre). 1746; — Honinckx ou Koninckx (Jacques), * 1732; — Simon, * 1731 ; — Simons (N.), XVlll» siècle; — Van Gelder (Jean). • 1763-1770; —Janssens (François-Joseph), 1741-1816; — Abeets (A. -F.),* 1762; - Elshoecht ;Jcan), • 1762; - Duroy (Simon-Joseph).* 1765; — Allenians Albert), * 1773; — Godecharle (Gilles-Lambert), 1730-1833. Deux noms illiislres apparnissent au commencement du XVII" siècle : François el Jérôme du Qlesnov. Ils enroiil |jour père un sculpleui' cgalemeni de mérite, Ji';uôme du Quesnoy, qui mourut à Bruxelles en 1641 ou 1642 el que certains auteurs ont appelé erronément Henri, sans doute par fausse Iradiiction de son iirénom IIiehonv.mis. D'après les comptes des ouvrages pour la cour, aux Archives généi'ales du royaume, les payements suivants ont été faits à cet artiste pour les travaux suivants faits à l'ancien palais des ducs de Braliant détruit par un incendie en 1751 : en 1604, 4 livres fO escalins d'Artois, pour avoir scul|)té trois tètes de sérapinns dans la chambre des archiducs; en ICOo, 50 livres pour certaines réparations à quatre statues de la p;n-tic du jardin appelé le Labyrinthe; en 1610, 50 livres pour avoir travailléau nettoyage des cartouciies sur lesquels sont posés les empereurs d'Autriche; en 1612, 19 livres pour la livraison de quelques statues desti- nées à la grotte du Labyrinthe. On lui coiniait un tabernacle du S'-Sacrement lait en 1600- 1601, pour l'église S'-Marlin d'Alosi, un tabernacle qu'il s'était engagé de sculpter à la même époque, pour l'église S'-Jac(|ues-sur-Candenberg de Bruxelles, et les statues de saint Urbain et du patriarche Noé, laites en 1605, pour l'autel de la corporation des mar- chands de vin dans l'église S'-Nicolas, île la même ville. Le prieuré de Tcrdonek possédait aussi deux de ses statues. FnAisçois DU Quesnoy naquit à Bruxelles en 1394, et mourut à Livourne le 12 juillet 1642. Dès sa jeunesse il annonça les dispositions les plus heureuses pour l:i sculpture. Il dut à son père les premiers éléments de l'art. « Doué, dit M. Ed. Fétis {Les artistes belges à rélranrjer), d'une decesorganisations privilégiées qui ont en elles tontes leurs forces d'impulsion, François n'avait pas besoin d'èlrc stimulé, mais seulement d'être dirigé dans 4 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS ses éludes. Peu d'années s'écoulèrent avant qu'il eùl dépassé le point où pouvait le con- duire l'expérience du niaitfc. Celui-ci s'ai'fèta donc et laissa niarclicr son lils, seul, dans la roule qui conduit aux reliions élevées du domaine de l'art. « Entouré de toute la sollicitude paternelle, François provoquait plutôt chez sa Ijelle-nière un scnliment répulsif; mais ce sentiment, au lieu de lui élre nuisible, ne fit qu'aviver son ardeur. Afin de garder la paix dans la maison, il travaillait le jour cl passait à dessiner la plus grande partie de la nuit- Son activité, toujouis plus vive, se stiinulait pour l'élude en raison des obstacles à sur- nionicr. Il dut cependant bientôt quitter la maison paternelle et clierclier aillein-s les niojens d'existence. Comment se passèrent les premières années de lulle contre les difïi- cullés matérielles de la vie? on l'ignore. Divers auteurs lui attribuent , comme ses premiers ouvrages, une statue de la Justice pour l'ancienne chancellerie de Bruxelles; deux anges, achevés en 1621 pour le portail de l'ancienne église des Jésuites dans la même ville; une statue de saint Jean pour le château de Tervueren; et les figures de la Vérili' et de la Justice (pii ornent le frontispice de l'hôtel de ville à Mal. D'autre jjait, on pense que ces travaux lui sont faussement attribués et qu'il ne laissa guère d'ouvi'age aux Pajs-Bas. C'est à celte époque de sa vie qu'un saint Sébastien en ivoire, auquel il avait consaci'é son talent, lui fit obtenir la protection de l'archiduc Albert. Ce patronage, auquel Rubens ne fut pas étranger, à ce qu'il parait, valut à du Quesnoy les libéralités de ce |)rincc et les moyens d'aller étudier en Italie. Arrivé à Rome, il s'apjiliqua avec ardeur à l'élude des chefs-d'œuvre, mû par le désir de ne produire que lorstpi'il ntn-ait jugé ses études entièrement terminées. La cessation de sa pension, par la uioit de son protecteur, rempèclia de réaliser cette intention. Il dut commencer à subvenir à ses besoins en acceptant les offres de Claude Lorcnese, entrepreneur d'ouvrages de sculpture pour les églises. A cette époque vivait à Rome un marchand flamand nonuiié Pescator qui faisait le commerce d'objets d'art. Entrant un jom- dans la boutique de Claude Lorencse pour acheter une slatuetle de bois qui se trou- vait à l'étalage et dont la beauté l'avait frappe, Pescator, en apprenant qu'elle était l'œuvre d'un de ses compalrioles, voulut en connaître l'auteur, et se fit présenter du Quesnoy, auquel il commanda une statue de marbre. Notre statuaire, libre du choix de son sujet, fil un groupe de Vénus et l'Amour et déploya dans celle œuvre un rare sentiment de la beauté antique : aussi le succès le plus complet accueillit cette production. La liaison qui s'établit en 1623 entre du Quesnoy et le Poussin contribua puissam- ment à développer son talent par la grande manière de dessiner qu'il apprit et dont il lit une si heureuse application dans ses ouvrages. C'est à cette époque de sa carrière qu'il y a lieu de rapporter les réductions qu'il fit des chefs-d'œuvre de l'anliquité. Doué de la plus grande patience, il passa jusqu'à six mois à modeler en petit le groupe de Laocoon qui fut acheté par le cardinal Massini pour 400 scudi. L'un des amateurs d'objets d'art de ce temps, M. Croizat , baron de Thicrs, connu par son cabinet de tableaux, dont une partie fut achetée par ordre de l'impératrice Catherine II de Russie, n'avait pas réuni moins de soixante-cinq sujets de sculpture de notre arlisle. Parmi ces œuvres on remar- quait un Baccbus, le buste d'Antinous, celui d'Horace et la tète du Gladiateur, d'après PENDA^iT LES XVII« ET XVIIF- SIÈCLES. S l'antique. Un autre amateur de ce temps, IMariettc, possédait une belle collection de terres cuites de du Qucsnoy ; elle renfermait des œuvres originales d'un haut prix, des copies de rilcrmaplu'odile et du torse antique. Parmi les diverses manifestations de son (aient, il en est une qui prit un caractère exceptionnel, c'est la perfection avec laquelle il arriva à représenter les tètes d'enfant : celle-ci sulTirait à éterniser son nom. Ce serait la vue d'un tableau du Titien, à la villa Ludovisi, qu'il alla visiter avec le Poussin, tableau qui révéla chez lui ce sentiment. Philippe Colonna, grand protecteur des arts, lui fit faire des modèles d'ornement pour son palais. Il lui confia l'exécution d'une écritoire surmontée d'un groupe de deux enfants dont l'un dormait, la tète appuyée sur un coussin, tandis que l'autre faisait des bulles de savon; et un Christ, d'ivoire, de trois pieds de hauteur, léputé un chef-d'œuvre. Ce Christ, donné au pape Urbain VU, valut à du Quesnoy la composition et le modelage des ornements du baldaquin en bronze que ce pontife fit élever au-dessus du maiti'e-autel de Saint-Pierre et qui fut coulé avec le métal enlevé au portique du Panthéon; des enfants entrelacés de guirlandes de feuillage en forment les motifs principaux. Cet immense bal- daquin de 122 pieds de hauteur, depuis le pavé jusqu'au sommet de la croix, à colonnes cannelées jusqu'au tiers et dont les deux autres parties sont garnies de pampres et d'anges, fut exécuté sur les dessins du cavalier Bcrnin. Deux habiles fondeui's, Grégoire de Rossi et Ambroise Luecnti, en dirigèrent la fonte, pour laquelle on employa 186,392 livres de bronze et 129,000 livres poids de mare; la façon seule coûta plus de oOO,000 livres. Quatre colossales statues d'anges, en bronze, de 17 pieds de hauteur, sont placées au-dessus des chapiteaux; un groupe d'anges, en même métal, figure sur le couronnement du balda- quin : ils soutiennent la tiare, les clefs et les autres marques distinctives du souverain ponlife. Du Quesnoy exécuta à celle époque, pour le marquis Vincent Giustianini, une Vieige en marbre, un Apollon en bronze et un Mercure dont l'Amour ajuste la chaussure. La commande faite |iar Urbain V'II lui avait suscité des détracteurs. Une sainte Suzanne en marbre, qu'il fit pour la corporation des boulangers de Rome, et destinée à l'église Notre-Dame de Loretle, leur imposa silence. Du Quesnoy passa plusieurs années à exé- cuter des modèles d'après nature pour cette statue; aussi eut-il le bonheur de lui donner le sentiment de la véritable beauté antique. L'attitude de sa statue est noble : elle lient d'une main une palme et de l'autre montre au |ieuple l'autel vers lequel elle a la tète tournée. Urbain \'II, charmé de ce travail, lui commanda, en 10.30, l'une des quatre immenses statues de marbi'e destinées à garnir les niches des pilastres qui soutiennent la cou|)ole de Saint-Pierre. L'artiste choisit saint André comme sujet. Cinq années furent employées à tailler cette statue qui répondit pleinement à l'attente. Sa sainte Suzanne et son saint André sont ses œuvres capitales. Son saint André a 22 palmes romaines ou 23 pieds et quelques pouces de hauteur et coûta 1G,GS0 livres de France ou 3,000 scudis. Du Quesnoy |)roduisit aussi plusieurs œuvres funéi-aires. On voit de lui, dans l'église Santa-Maria dell' Anima à Rome, deux lond^eaux : le premier consacré à l'amateur hollandais Van Uflen, qui habitait alors cette ville, et l'autre à Adrien Vryburg. Sur le G LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS premier deux enfanls soulèvent un voile qui découvre l'inscription du monument; l'un d'eux, en signe d'affliction, se cache la figure'avec une partie de la draperie : il lient à la main une clejisjdre qui marque l'heure de la mort. La disposition du second tomheau est presque la même : deux enfants déploient une draperie sur laquelle apparaissent divers ornements qui entourent l'inscription. Il décora divers mausolées , entre autres, celui du pcinirc flamand J. de Hase, dans l'église Santa-Maria délia Piela, au Campo-Sanlo, sur lequel il i)laça im enfant tenant un mouchoir d'une main et de l'autre s'appuyant sur un flambeau qu'il éteint; celui du marchand Pierre Pcscalor sur lequel il sculpta un médaillon soutenu par deux chérubins; il fit aussi im buste et deux génies pour le tombeau de Gaspard de Visschcr, dans l'église dell' Anima à \aplcs; et, dans l'église Saint- Laurent, hors des murs de Rome, l'épilaphe en marbre de Bernard Gabrieli. Il fit pour l'église des Apôtres à Naples, un grand bas-relief , connu sous le nom de concert d'anges, ornant la chapelle du cardinal Filomarini. On lui doit encore les dessins des bas-reliefs fails pour la famille de Casicl-Rodrigo et envoyés en Portugal. Van Uflen possédait de du Quesnoy un Amour adolescent en marbre dans l'attitude de plier un are. Les magistrats d'Amsterdam achclèrent celte œuvre 6,000 florins en 1CÔ7 à la mort de Van Uflen pour l'ofl^rir à la princesse d'Orange. Indépendamment d'un grand nombre de statues de saints placées dans les chapelles des églises de Rome, on compte encore en Italie les œuvres suivantes de du Quesnoy : im Christ de marbre ayant les mains attachées à la colonne, sculpté pour M. Hcsselin, maître de la chambre aux deniers de Louis XIII, et les tètes du Christ et de la Vierge, en argent ciselé, qui faisaient partie de la collection du cardinal François Barberini; la masse d'argent du cardinal Monlalto, entourée d'enfanis et de figures de lions; un bas-relief tiré de la ()° églogue de Virgile, pour la eoUecdon du commandeur dcl Pozzo, et dont plusieurs copies furent faites pom- divers personnages; il i-e|)résentait Silène appuyé contre une vigne à l'entrée d'une grotte, le demi-dieu ayant les veines encore gonflées du vin qu'il avait bu la veille selon sa coutume ; de jeunes bergers l'enchaînent de débris de guir- landes et Églé lui barbouille la figure de jus de mures pendant que de petits satyres s'efforcent de faire lever de terre sa rustique monture; un bas-relief représentant des enfants jouant avec une chèvre, offert par le cardinal Barberini au roi d'Espagne Phi- lippe III qui le plaça au palais de Madrid, lequel renferme aussi un autre groupe de du Quesnoy, représentant Hercule au berceau étoufl'ant le serpent. Un meuble somptueux du palais Farnèse renfermait de François un bas-relief représentant des enfants jouant avec un bouc. Les figures sont de ])ierre de touche sur un fond de lapis. Mamiheim lui doit, dans le palais électoral , deux sujets en ivoire: l'un représentant le Christ allaché à la colonne, l'autre saint Sébastien. Il fit un grand crucifix d'ivoire pour l'hôtel du prince de Lichslenstein, à Vienne, et un buste du cardinal Maurice de Savoie, son prolcclcin-, buste qui fut transporté à Turin. Frédéric le Grand enrichit ses collections d'un bas-relief en marbre de du Quesnoy, représentant un concert d'enfants, qui provenait du cabinet du cardinal de Polignac. Indépendamment de ces sujets, on a perdu les traces des œuvres suivantes qui ont été citées par les auteurs du temps : Deux bustes de marbre PENDANT LES XVI !« ET XVlIIe SIECLES. 7 de Sophocle et de Xénophon. Ils appartenaient , en 1728, à M. Tcn Katc, aniatt'iir d'ol)je(s d'art à Amsterdam. Un bas-relief, en marjjre, représenlanl l'Amour divin vainqueur de l'Amour j)rofane, couronné de lauriers par un génie. Un Amour adolescent, en marbre, dans l'attitude de décocher une flèche. Il était, en 1728, dans riiotcl de Kenl,ù Londres. Ce fut, à ce qu'il parait, son dernier ouvrage; il mil un long espace de temps à le ter- miner : le gentilhomme anglais qui l'avait commandé, racontc-t-on , le fit enlever "de force de l'atelier. La renommée de notre compatriote lui valut l'un des plus grands honneurs que puisse envier un artiste : celui d'être appelé à relever en France l'art de la scul|)ture; mais cette mission resta à l'état de projet, suggéré par un entretien que le Poussin avait eu avec le cardinal de llichelieu ; du Quesnoy ne put malheureusement le réaliser. Déjà malade en quittant Rome, il rendit le dernier soupir à Livourne, dans les premiers jours de juillet 1642. Sa dépouille mortelle repose dans l'église des Cordeliers de cette ville. On a communément attribué à François le monument complet de l'évèque Triest, placé dans la cathédrale S'-Bavon de Gand. Ce tombeau, qui manque d'ensemble mais dont {puiqucs parties sont d'une beauté achevée, tandis que d'autres laissent à désirer, fut commencé par lui et continué par son frère. Ti'iest avait envoyé, en \Gi'2, à François, alors encore à Rome, son portrait en le priant d'exéciUcr le monument qu'il avait le des- sein de se faire ériger. Du Quesnoy entreprit ce travail, mais son départ pour la France ne lui ])ermit pas de l'achever. Il lit parvenir, seulement, au prélat, la statue dont il avait ébauché la tète et deux figures d'enfants destinées à orner les faces du tombeau. Il en reçut une lettre de félieilations accompagnée d'un présent de cent pisloles d'Espagne. Lors de la mort de Fiançois, l'œuvre fut confiée à son frère. Il en résulte que les seuls sujets que nous possédons de notre illustre compatriote sont ces deux enfants. Franchement italien dans toutes les productions de son ciseau, ce sentiment artistique domine également dans les œuvres de ses disciples, de ses émules et de son frère. François du Quesnoy eut la gloire de foimer nombre d'élèves, parmi lesquels nous comptons nos compatriotes AnTus on Arinould Quellv.n le vœux, Rombaut Pauwels, Louis Le Doux et Pierre Du Fresne, dont nous parlerons plus loin. Jérôme du Quesnoy, dont le nom occupe une place si tristement célèbre dans les annales criminelles gantoises, naquit à Bruxelles en 1 602 et y fut reçu comme maître en 1 622, dans le mélicr des quatre couronnés. Après avoir habité l'Espagne, il passa un certain temps à Florence chez un orfèvre de méi-ite, André (ihysels, ancien bourgeois de Bruxelles; il alla ensuite rejoindre son frère, à Rome, lequel était occupé à de grands travaux |)oin' le pape Urbain Vil; il l'acconqiagnait à Livourne loi'sque Fi'ançois mourut dans cette ville. Jérôme revint alors aux Pays-Bas. Artiste de mérite, il fut iionunè une pre- mière fois, le 2b octobre lfi4S, architecle, statuaire et sculpteur de la cour de Bruxelles, en remplacement de Jacques Francquai'l, qui avait dû abandonner cet emploi à cause de son état de maladie. Son acte de nomination porlait qu'il était adnu's « sans aucuns Tome XLI. 18 8 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS gages, nins seulement aux honneurs, profficls, émolumcns, franchises, exemptions cl lil)Cil('7, appartenant audict eslat. » Par lettres patentes datées du o juin Kiol, il fut eon- liriné dans ses fonctions aux gages do 800 livres de Flandre |)ar an, mais il ne prêta ser- ment (|ue le 14 décembre lGu2. On connaît la triste fin de Jérôme, condamné pour sodomie et exécuté sur le Marché aux Grains à Gand, par ordre des échevins, le 28 sep- tembre 1G34. Le nom de cet artiste se rattache à l'une des plus originales œuvres d'art de Bruxelles : la siauiclle, en bronze, de Manneken-Pis , exécutée en 1G19, d'après la commande des reccveui's de la ville, j)our la somme de oO florins du Rhin. Il fit en 1022 mie statue, dorée, de saint ftliehel qui surmontait l'ancienne fontaine du Marché aux Herbes, constrm'te en 1G17 et démolie en 1848, statue pour laquelle il reçut 100 florins du Rhin. Parmi les statues des apôli'cs ornant la grande nef de l'église S'°-Gudule de la même ville, (jualre lui sont dues : saint Paul, saint Barthélémy, saint Matthias et saint Thomas; cette dernière fut conunandée par le conseil de Brabant selon l'ordonnance du 22 décem- bre 1644, et coula 400 livres. Il existait derrière le mailrè-aulel de cette collégiale une tète de vierge (]ue l'historien Rombaut attribue à Jérôme, tandis que Descam[)s l'indique connue étant de son père. Jérôme sculpta, [)our le même temple, six figures destinées à la chaire, commandée à Mattiueu Mattens, qui remplaça celle disparue en 1579; il y fit encore deux anges qui oinaient la quatorzième chapelle dédiée à saint Jean. L'église Notre- Uame de la Cha|)elle à Bruxelles possède de Jérôme une statue de saint Matthieu, qui se trouve dans la grande nef; et l'église Notre-Dame des Victoires au Sablon lui doit la slatuc de sainte Ursule, placée au retable de l'autel dédié à cette sainte, ainsi qu'un magnifique Christ, d'ivoire, de deux pieds de haut, qui se voit encore dans la sacristie. Il avait donné à la chapelle S'°-Anne, rue de la Montagne (à condition de placer cette œuvre dans la niche qui surmonte l'entrée), un groupe représentant sainte Anne tenant la Vierge par la main. Ce groupe, retiré de cet emplacement en 1773, après qu'on eut tenté de le dérober, fut mis alors dans la niche pratiquée ])rès du maitre-autel. On voyait, jadis, dans l'église des Bécollets, une épila|)lie décorée d'un buste et de quatre génies. Ce monument ayant été enlevé lors de la démolition de ce temple, l'impératrice de Russie, Catherine II, en fit acheter les quatre génies. Le jardin du prince de la Tour et Taxis à Bruxelles renfer- mait, au siècle dernier, une statue de Bellone qui fut transportée plus tard à Ralisbonnc. Bruxelles possède encore de Jérôme du Quesnoy une œuvre devenue célèbre par la visite que lui fit le czar Pierre le Grand : c'est la Madeleine placée dans le bas-fond de gauche du Parc, vis-à-vis du Palais. Parmi les moniunents fiméraires qui ornent la cathédrale S'-Rombaut de Malines, on attribue à Jérôme celui de Jean Van Leyen, mort en lb80. Le grou|)e qui surmonte ce monument placé dans la chapelle du S'-Saeremcnt a pour objet sainte Anne et la \'ierge. Une [lyramide, ornée d'un médaillon représentant les traits de Jean ^'an Leyen, s'élève derrière ces statues. Cette œuvre, quoique gracieuse, ne peut être considérée comme l'une des plus remarquables de notre artiste. Anvers dut à Jérôme (rois statues, placées dans la grande nef de l'église de l'abbaye PENDANT LES XVIIe ET XVllIe SIECLES. 9 S'-Miclicl : elles représentent les apôtres saint Matliiias, saint Thadée et saint Simon. Il fil, dans l'église S'-Jaeqties, une excellente statue de la Vierge pour l'autel de la cha- pelle renfermant le londjeau de Rubens. Il est considéré comme l'auteur des quatre évangélistcs placés sur les colonnes du jubé, et d'un beau pupitre anciennement placé nu grand chœur et qui se trouve actuellemenl dans la sacristie de l'église collégiale de Termnnde. iMais c'est la cnlhédrale S'-Bavon à Gand qui possède l'œuvre la ])lus leniarquable de noire statuaire : le mausolée de l'évèque Triest resté malheureusement inachevé par la mort de l'artiste. Ce monument, conçu dans un caractère grandiose, représente l'évèque en habits pontificaux, à demi couché sur un sarcophage, la télé appuyée sur la main droite et dirigeant les yeux vers le Christ qui lui montre la croix; en face du Sauveur se trouve la Vierge. De chaque colé deux génies tiennent l'un une clepsydre et l'autre un flambeau ren- versé. Deux petits anges sculptés en bas-relief, sur la face de devant, enloureni l'épilaphe gravée dans un cartel; les génies couronnant le monument soutiennent les armoiries de l'évèque. La main droile de la Vierge ayant été brisée, le chapitre de la cathédrale chargea, en 1781, le sculpteur Van Poucke de la restaurer. La tradition rapporte que du Quesnoy, dans res])oir de voir ajourner indéfiniment son supplice, biisa l'un des doigts de la statue de l'évèque. Lors de l'exposition d'objets d'art religieux organisée à Malines en 18G4, on put y admirer le Christ en cioix, admirablement sculpté par .Jérôme, qui appartient à la cha- pelle de révèché de Gand. L'église du Béguinage de Malines renferme aussi une œuvre du même genre due au même artiste. Enfin l'église Notre-Dame du Lac de Tirlemont pos- sède de lui un autel surmonté de la sainte Trinité. Il est orné de deux anges sur les archi- vollcs et porte les statues de saint Ivon et de sainte Catherine. Il existe dans l'église de Trazegnics une œuvre excellente de Jérôme que l'on a erroné- mcnt attribuée à François : le tombeau de Gillon Othon de Trazegnies, et de sa femme Jacqueline de Lalaing. Le sculpleur a représenté ces personnages couchés sur un sar- co]jhage; les statues, plus grandes (|iie nature, sont d'un excellent travail. Ce monu- ment, d'une austère simplicité, est, sans contredit, l'un des plus beaux de ce genre, en Belgique. Enfin nous possédons dans la cathédrale de Tournai le superbe tombeau de l'évèque Villain, de Gand, du également au ciseau de Jérôme. D'après les documents du métier des quatre couronnés de Bruxelles, on ne connaît qu'un seul apprenti chez Jérôme, c'est im nonnné Henri Steps, premier fils de maître, inscrit en 1G2Î). Mathieu Mattexs, sur les œuvres duquel nous ne saurions exprimer d'opinion, celles-ci ayant disparu, reçut, en 1618, 140 florins du Ilhin pour un nouveau confessionnal dans l'église Sainle-Gudule de Bruxelles; il reçut la même sonune pour une seconde œuvre de ce genre, don de M. Paul Hennart. Il plaça, la même année, dans le même temple, des stalles vis-à-vis de la chaire de vérité, (pii ont disparu avec celle-ci. Il avait reçu, iO LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS en IGOS, 72 florins ilu Rliin pour les sièges du chœur des chanoines dans cette église. Ces stalles, qni servaient, en niLMiie temps, aux seigrieiu's du chapitre de la Toison d'or, coulè- rent T'-i florins chacune. Détruites en 1795, elles furent rem])laeées par celles provenant de l'ancienne abbaye de Forest. Les archives du ro}aumc à Bruxelles révèlent un nom de sculpteur bruxellois qui florissait en 1 007 : c'est IIccEnT Ger ARni, qui n'est connu que par une requête du 1" février de cette année, adressée à l'archiduc Maximilicn d'Autriche, fds de l'empereur Maximi- lien 11, requête par laipielle il a obtenu franchise et exemption dont jouissaient et ont con- tinué à jouir les serviteurs de l'hôtel de ce prince. Hubert Gcrardi fut reçu au nombre des serviteurs de la maison des archiducs. Nous ne connaissons aucune de ses œuvres. Les mêmes archives nous font encore connaître que, d'après un acte daté de 1G08,A\"en- ccslas Coeberger ayant dessiné pour l'église de Laeken un projet de stalles dont l'exécu- tion fui confiée à Jacques Boxhouinck, ajoutait aux clauses qu'elles devaient être exécu- tées, sur le modèle des stalles de l'église Notre-Dame des Victoires au Sablon, à Bruxelles. Celles-ci furent enlevées quelque temps après et remplacées par celles qui s'y voyaient encore avant la restauration de cet édifice au nombre de vingt, disposées de chaque coté du chœur avec dossiers, et ayant des corniches soutenues par des statuettes grimaçantes, et qui atteignaient la hauteur des fenêtres. C'est vers cette époque qu'existait à Bruxelles Jean de Montfort, un des meilleurs gra- veurs de médailles dont le nom se rattache à une œuvre de sculpture. 11 fit, en 1610, le lion, en cuivre doré, tenant l'écusson du Brabanl, qui surmonte le tombeau, élevé par les archiducs Albert et Isabelle aux ducs de Brabant Jean II et Antoine de Bourgogne, dans le chœur de l'église Sainte-Gudule de Bruxelles : la fonte en est due à Gaspard de Turchel- steyn, célèbre fondeur. Au commencement du XVII" siècle existait à Bruxelles sur le iMarché au Bois une fon- taine qui a disparu de nos jours. Corneille de Blare fut chargé, en 1614, de faire pour ce monument une nouvelle statue que l'on remplaça par l'ornement qui s'y voyait en der- nier lieu. Un excellent artiste bruxellois : Gérard Van Opstal, né en lo9S, fiU reçu le 30 novem- bre 1621 en qualité d'apprenti, chez Nicolas Diedon ou Diodone qui était alors doyen du métier des quatre couronnés de celte ville; il li'availla |)iincipalemcnt pour Paris qui pos- sède toutes ses œuvres. Il habita d'abord Anvers, y fut admis dans la gilde de Saint- Luc, et alla ensuite à Paris où il fut reçu à l'Académie royale de peinture et de sculp- ture ci'éée par Louis \l\' en 1648; il en fut recteur eu 1659 et mourut dans cette ville le 1" août 1668, dans l'exercice de cette charge académique. Profondément versé dans la pratique et la théorie de son art, il en donna une preuve remarquable lorsque, Colbert PENDANT LES XVII" ET XVIII« SIECLES. H ayant proposé à l'Académie de tenir des conférences sur la peinture et la sculplnrc, il y prononça un discours sur le Laocoon antique, qui fut publié par Félibicn et inséré à la suite de ses Entretiens sur la vie des peintres. Van Opstal fit, d'après des dessins de Rubens, quatre bas-reliefs en marbre, qui furent gravés par Van Kessel : ils représenlenl le triomphe de Galalhée, une sirène entre les bras d'un triton, une nymphe accompagnée d'un dieu marin et un faune assis au bas d'un rocher ayant à ses côtés deux enfants qui tiennent un bélier par le cou ; un bas-rclief, pour le président de Torigni, représenlant : Hercule étoulfant Je lion de Numidic, vainqueur de Thydie de Lerne, apportant le sanglier d'Erymanthe vivant à Eurisihée, arrêtant la biche aux cornes d'or du mont Ménaclc, domptant le taureau fuiieux qui désolait la Crète, punissant Diomède qui nourrissait ses chevaux de chair humaine, tuant le dragon qui gardait les pommes d'or du jardin des Hespérides, enchaî- nant le chien Cerbère, et, enfin, se reposant après ses travaux. La porte S'-Antoine, à Paris, (démolie en 1778) était ornée de divers ouvrages de Van Opstal : un grand buste de Louis XIV, placé sur la console servant de clef de voûte au grand portique, et deux figures à demi couchées au-dessus du fronton, représentant la France et l'Espagne se donnant la main en signe d'amitié et d'alliance. L'Hymen, placé ati milieu de l'alliquc, semblait approuver et confirmer cette union qu'il avait fait naitrc ; d'une main il tenait un flam- beau allumé et de l'autre un voile. On lit dans une requête, aux Archives du royaume, écrite par Tobie de Lelis, admis connue maître dans le métier des quatre couronnés de Bruxelles, en 1G50, (|ue le magistrat ayant l'intention de donner à l'église Notre-Dame des Victoires de la même ville deux statues d'apotres, cet artiste offrit de s'en charger gratuitement si l'on consentait à lui foiu-nir les pierres d'Avesnes nécessaires et à lui accorder, sans frais, le droit de bour- geoisie. Cette proposition fut favorablement accueillie, mais il dut faire, en 1640, une autre statue de sainte Anne, pour la nouvelle fontaine du Marché aux Herbes. Parmi les élèves de Luc Faydherbe, de Malines, figura Jean Van Delen, mort le 12 mars 1703 à Bruxelles, et inhumé dans l'église S'-Géry. Il fut admis, en 1G44, dans le métier des quatre couronnés. Charles II, roi d'Espagne, alors souverain des Pays-Bas, l'honora du titre officiel de sculpteur, par lettres patentes du 4 septembre lC7u. Assiégé par le maréchal de Villcroy, à la tète d'une armée française, Bruxelles eut à subir, à la fin du XVI1'= siècle, un épouvantable bombardement; lorsqu'il fut passé, on se mit résolument à l'œuvre pour relever les ruines. La Grand'Place avait été dévastée de fond en comble, et il restait |)eu de chose des riches maisons des corporations. En 1698, le métier des merciers, qui occupait la maison du Renard, fit reconstruire cet édifice; Van Delen fut appelé à faire les sculptures de la salle de réunion tandis que Marc Devos était chargé d'exécuter celles de la façade. L'habileté de Van Delen lui valut aussi l'exécution de deux monuments funéraires érigés à Bruxelles : celui de Jacques d'Ennetières, baron de la Berlière, décoré de figures, ^2 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS placé dans la clinpclle tUi S'-Sncrcment de l'église S""-Giuliile, et celui de ChaHes d'IIovyno, président du conseil privé du BrahnnI, morl en 1071 ; celte seconde œuvre, également décorée de figures, se trouve dans l'église Nolrc-Damc de la (Chapelle, à ganclie de la prin- cipale entrée. Ces monuments, composés de marbres blanc et noir, rappellent par leur style rordoiuioncc des onivres du célèbre arcliilccte Hans Vredcman. V.in Dcicn fit encore, poiu' l'église S'Mjudule, cinq confessionnaux, beau travail sculptural, jadis placés dans la cbapelle Notre-Dame, et transportés depuis dans les nefs latérales. Il est aussi l'auteur des figures, représentant l'Espérance et la Cbarité, existant autrefois dans la cbapelle S"'-Ursule, à droite du clueur, de l'église Notre-Dame des Victoires au Sabinn. Il décora, pour l'église du prieuré de Terbanek , prés de Louvain, un maitrc-aulel, orné de deux figures, représentant la sainte Vierge et saint Jean l'évangéliste. Il entreprit, en 1G8o, pour 2,500 florins, le monument, élevé dans l'ancienne abbaye de Forest, à la inénioiie des abbés de ce monastère. Enfin, il sculpta, pour l'église Notre-Dame au delà de la Dyle, à Malines, la statue du Christ, qui est placée dans la grande nef, contre la première colonne, à l'angle du transept sud et de la nef. Parmi le grand nombre de sculpteurs inscrits au métier des quatre couronnés de Bruxelles, au milieu du XVIT siècle, Jean Cosyns, élu en 1639, est l'auteur d'une des principales œuvres de la chapelle construite sur les plans de Luc Fayd'herbc, dans l'éHise Notre-Dame des Victoires au Sablon : elle se compose de la statue de la Vertu tenant en main une chaîne d'or dont le temps cherche à s'emparer et de la statue repré- sentant la Renommée : elles ornent le tombeau de Lamoral III de la Tour et Taxis et d'Eugène-Alexandre, son fils. Il fit aussi poiu- la maison : Le roi d'Espagne appartenant à la corporation des boidan- gers sur la Grand'Placc de Bruxelles, six grandes statues qui n'existent plus. D'après Des- camps, ces figures étaient assez bien faites. Citons encore PirunE Van Dievoet, admis comme maître en 1695, et qui alla en Angle- terre travailler à l'école de Gibbon. Ses œuvres comptent parmi les meilleures de son époque. Il revint aux Pays-Bas lors des événements politiques dont rAngIctcrre fut le théâtre au commencement du XVir siècle, et alla mourir à Malines en 1715. L'excellent peintre d'histoire TniioDORE Van Loon, né à Bruxelles en 1629, où il mourut en 1678, peut aussi être considéré comme un sculpteur habile. Il resta plusieurs années à Rome et à Florence. Vers 1030, un sculpteur nommé N. Tobias fit pour l'église S"-Gudule de Bruxelles trois statues : saint Jean, saint Simon et saint Matthieu ; elles figurent pariTii les douze apôtres qui sont placés contre les colonnes de la grande nef. PENDANT LES XVII« ET XVIIK SIÈCLES. d3 C'est au sculpteur Pastobana, de Bruxelles, que l'on doit l'une des plus belles œuvres de la calliédrale S'-Ronibaut de Malincs, le niaitre-autel , construit en IGOO sur ses plans. Ce niaitre-aiilel, dont la partie sculpturale fut confiée aux artistes nialinois J.-F. Boeck- stuyns, Fr. Langhemans et LaurcnlVander Meulen, et dont les détails d'ornementation sont de ce dernier, présente un caractère magistral et harmonieux. L'auteur a donné au contre- relaljlc la forme d'un arc de triomphe à trois cintres. Sur la corniche se trouve un pélican doré. Un frontispice , dont les contours sont variés et qui est domine par un balda- (|uin , va jusqu'à la voûte de l'église. Le dais du haut de l'autel est occupé par la statue de l'Eglise qui tient d'une main un ostensoir et de l'autre une croix; elle est assise sur le globe terrestre soutenu par deux aigles éployées; plus bas s'inclinent le Repentir et la Foi. Des séraj)hins s'élancent dans l'espace de part et d'autre du baldaciuin. Les trois por- tiques de l'ensemble de l'œuvre sont séparés par des colonnes. Celui du milieu coiitienl un tableau de la Cène, celui de gauche la statue de la Vierge, celui de droite l'èvèquc saint Biaise. Derrière la tombe de l'autel, riièmicycle du chœur est revêtu, sous les porti- ques, de boiseries sculptées en bas-reliefs représentant alternativement les bustes des (juatre évangélistes et les emblèmes eucharistiques. La sculpture des ivoires eut un éminent représentant en Fuançois Van Bossuyt, plus comiu sous le nom de Francis Bossuit, qui naipiit à Bruxelles en 1Gô6, et mourut à Amsterdam le 22 sc])tembie 1692. Cet artiste visita l'Italie et se perfectionna à Uomc sous la direction des maîtres célèbres; il s'inspira |)i'inei|ialement de l'élude des anti(|ues. Etabli ensuite à Amsterdam, il s'adonna exclusivement à l'exécution de groupes ou de statuettes d'ivoire et de terre cuile. Xan Bossuyl exécuta principalement des sujets niyllio- logi(pies. Son œuvie l'ut gravée' à Amsterdam en 1727 par Matliys Pool d'après les ilessins de Barent Graat. Mauc Devos , père, dit le deux, né à Bruxelles en 1G50 et mort dans la même ville le S mai 1717, fut admis comme maître, en 1G75, dans le métier des quatre couronnés. L'an- cienne église des Augustins possédait de lui une chaire de vérité qui, depuis la fin du siècle dernier, a été trans|)orlée dans r<'glise !Nolre-Damc des Victoires au Sablon, où elle se trouve encore. Les ti'ois méilaillons ornant la cuve offrent l'elligie de saint Thomas d'Aquin, de la Vierge et de saint Thomas de Villeneuve. Au bas de l'escalier, sont deux anges debout, poi'iant l'un la tiare, l'autre un livre avec rinscii|)tion Audite Vvrbiim Dci. Le long de la rampe deux autres anges tiennent la crosse et le glaive, attributs de saint Augustin et de saint Paul, dont les statues s'élèvent à droite et à gauche de la tribune. Enfin deux anges soutiennent le pavillon ou l'abal-voix, (|ui est largement entouré d'une drapeiie. Devos exécuta encore, pour l'église des Augusiins, le maître-autel, dédié à iNuIre-Dame du Bon-Succès, dont W'enecsias Coeberger avait donné le dessin. L'infante Isabelle y lit placer une statue miraculeuse qui, pendant six siècles, avait été à Aberdeen, en Ecosse, et que lui avait apportée un habitant de celle localité, afin de la soustraire aux |)rofa- nations des presbytériens. C'est aussi Marc Devos qui exécuta la statue de Maximiiien- U LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Emmanuel, électeur de Bavière, gouverneur général des Pays-Bas, laquelle servait autre- fois iramortisscment à la l'aeade de la maison de la corporalion des brasseurs, Grand'Plaee, à Bruxelles. Le vent ayant abattu cette statue, on en coula une autre en bronze, la(|uelle a été remplacée à son tour par la première statue équestre, en cuivre doré, du piince Charles de Lorraine, faite en 1700, par Simons, et depuis par une autre statue du même prince, faite par Joseph Jacquet. Devos orna de bas-reliefs, sur la même place, la maison des merciers ou du Bcnard; il sculpta, pour la façade, la statue de la Justice, placée entre les quatre parties du monde. Jean Van Delen l'assista dans rexéculion de ces ouvrages. La maison de la Louve, où se réunissait la compagnie bourgeoise de l'arc, avait aussi, jadis, à sa façade, quatre statues de notre artiste représentant la Paix, la Justice, la Discorde et le Mensonge; il n'en existe plus que les inscriptions. Il plaça, en outre, au-dessus de la |)orle d'entrée, un groupe i-e|irésentant Uomulus et llémus allaités par la Louve. Dans le voisinage de la Grand'Plaee, on voyait, encore, au siècle dernier, au-dessus de la porte de l'allée conduisant au Coffy, rue de la Colline, la slalue de la Renommée qui était considérée comme l'un de ses bons ouvrages. Il y avait également de lui, à l'entiéc |)rincipale de l'ancien couvent des Dames blanches de Jéricho, une Vierge tenant l'enfant Jésus. Dans la grande rue au Beurre, à quelques pas de l'église S'-Nicolas, s'élevait, sur une pompe, la statue d'une laitière, statue qui, mutilée, se trouve aujourd'hui dans l'un des bas-fonds du Parc. On voyait ancieimement sur une maison, vis-à-vis de la chapelle S'^-Anne, rue de la Montagne, le buste de Charles-Quint, œuvre aussi de Devos, qui avait orné de difTércnlcs figures une autre maison faisant face à la rue d'Arcnhcrg. Enfin, il lit pour le cénolaj)hc de l'évètpie Alphonse de Berghcs, décédé en 1G89, la statue de ce j)rélat représenté eou(;lié, s'appuyant du bras droit sur un coussin; ce tombeau se trouve encore dans le chonu- de la cathédrale S'-Rombaut à Malines. Devos avait de la correction et de la facilité dans l'exécution. Son fils Henri fut admis en 1G9G dans le métier des quatre couronnés. C'est Jean-André Agneessens, né à Bruxelles en 1687 et mort en 17(59, qui dessina le modèle de la tombe d'autel |)oui' la chapelle du grand séminaire de Malines, sculptée aux frais du cardinal Thomas-Philippe d'Alsace. Cette œuvre, conçue dans le style tie la (In du XVIIP siècle, fut enlevée par les Français en 1798; achetée par le sculpteur Rombaut Groolaers de Malines, elle fut restituée au séminaire précité en 1803. Jacques Bergé ou Berger, ainsi qu'il signait ordinairement ses œuvres, naquit à Bruxelles le 15 mai 1693 et moin-ut dans la même ville le iO novembre 1736. Fils de Louis Berger et d'Elisabeth Van den Borrc, il se rendit à Paris après s'être exercé pendant quelque temps à la sculpture et entra dans l'atelier de Nicolas Couslou, qu'il quitta pour aller se perfectionner en Italie et séjouiiier pendant ])lusicurs années à Rome où il se livra, avec ardeur et succès, à la sculptuie. De rctoiu- dans sa ville natale, en il'2'i, il y fui adnn's comme niailre dans le métier des quatre eouionnés. Son talent lui valut plus tard la direc- tion de l'Académie de dessin de cette ville. PENDANT LES X\lh ET XVIII« SIÈCLES. iS Berger exécuta, en 1729, un sarcophage, d'où semble sorlir la mort qui, du doigt, montre une table tumulairc sur laquelle sont inscrits les abbés décédés depuis 1152, date de la fondation de l'abbaye de Parc, près de Louvain, jusqu'en 1728. Ce monu- ment, placé dans l'église de l'abbaye, a pour fond une arcade surmontée de la statue du Temps; aux angles du sarcophage sont les statues de la Foi et de l'Espérance; au-dessus voltigent des anges tenant les emblèmes de la prélaturc. Il fit encore, en 1758, les boi- series ornementées du chœur ainsi que les stalles, ornées de sculptures, et vendues en 1828. Il sculpta, en 174.2, pour l'ancienne abbaye des Prémontrés à Ninovc, une magnifique chaire de vérité qui, depuis 1807, se trouve dans l'église S'-Pierrc de Louvain. Elle est formée d'un rocher surmonté de deux palmiers supportant un abat-voix en guise de draperie et entouré d'anges. Au pied du rocher est représentée la conversion de saint Norbert, le fondateur de l'ordre. Près de l'escalier se trouve saint Pierre dans une grotte. Les statues sont de grandeur naturelle. Aux deux côtés de l'autel de l'église de l'ancienne abbaye précitée des Prémontrés se trouvent, de Berger, deux grands bas-reliefs; celui de droite représente la Cène, l'autre la Pàque des Juifs. Une autre œuvre de cet artiste se voit à côté de ces bas-reliefs : ce sont deux grands sarcophages sous une arcade. Sur chacune des tombes est à demi couchée une femme accompagnée de génies qui se tien- nent debout aux pieds; elles symbolisent, l'une le Temps, l'autre l'Éternité. L'arcade a pour couronnement Saturne, image de la mort; au-dessous se trouvent, d'un côté, les armoiries de l'abbé et, de l'autre, celles de l'abbaye. Ce temple renferme encore, de Berger, un lutrin fixe, dont le pupitre est surmonté de deux anges portant les emblèmes des vertus théologales. Notre statuaire exécuta, en 174.5, pour la cathédrale S'-Bavon, le monument funéraire du quatorzième évèque de Gand, Jean-Bai)tiste De Smet. Le prélat, en habits sacerdotaux, est à demi couché. Sa statue est d'un dessin correct et d'un grand fini. Berger attacha son nom, en 17;jl, au beau groupe en marbre blanc de la fontaine de la place du Grand-Sablon à Bruxelles, due à la munificence de loixl Thomas Bruce, comte d'Aylcsbury, en reconnaissance de l'accueil hospitalier que reçut dans les Pays-Bas ce fidèle partisan de Jacques II. Sur un piédestal de quatre mètres de haut est assise Bellone, tenant un médaillon aux efïigies de François I"et de Marie-Thérèse. A la droite de la déesse figure la Renommée; à sa gauche la personnification de l'Escaut. Ln génie tient la lance et l'égide; sur les faces du soubassement sont les armes de lord Bruce et des inscriptions remémoratives. C'est l'œuvre qui caractérise le mieux l'époque néoclassique aux Pays-Bas. Deux bas-reliefs de Berger, représentant le martyre de saint Pierre et la punition d'Ananias, se voyaient dans la salle de réunion de l'ancienne Maison des Poissonniers, à Bruxelles; ils étaient placés aux deux côtes de la fontaine de Gabriel de Grupello, laquelle était décorée de figures et d'attributs de pèche. Ces sculptures, que possède le Musée royal de peinture de Bruxelles, sont assez médiocres. On a de la peine à y reconnaître le talent dont l'artiste avait fait preuve dans ses autres œuvres. Tome XLI. 19 16 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS L'église d'Afllighcm s'enrichit de deux bns-relicfs de Berger qui furent payés 100 souve- rains. Ils représentent le Baptême du Sauveur, et saint Maur et saint Placide reçus par saint Benoit. Les confessionnaux de l'ambulatoire de l'église Notre-Dame de Bruges furent ornés en 1689 des statues suivantes faites par Berger et Louis Ilaghemans, de Bruges : S'-Picrre, S^-Annc, S"'-Calhcrine, S'-Jean , la Sincérité, S'-Augustin, S'-Jérôme et Minerve avec la tcte de Méduse. Enfin notre sculpteiu' fit, en 1699, avec Jean de Sanglier, de la nicnie ville, les confessionnaux et le lambrissage de l'église S'°-Anne. Vers la même époque oit vivait le sculpteur Le Jeune, un sculpteur bruxellois, nommé Jacques Hom.nckx ou Konincxs, élève de Berger, fit, en 17'J2, pour l'ancienne église des Dominicains de Bruxelles, une chaire de vérité dont le groupe principal soutenant la cuve représentait un assassin menaçant de son poignard saint Pierre le Dominicain. II fit aussi pour l'église de l'ancienne abbaye des Prémontrés, à JNinove, le confessionnal de droite orné de statues, œuvre d'un dessin monumental. Corneille Van Neuven, tout à la fois architecte et sculpteur, admis comme maitre dans le métier des quatre couronnés en 1696, fut reçu, l'année suivante, dans la Confrérie des architectes de la même ville de Bruxelles, où il brillait encore en 1717. Cet artiste, à qui l'on doit la façade postérieure de l'hôtel de ville de Bruxelles, a fait, entre autres, en 1700, pour sa ville natale, la belle chapelle Notre-Dame du Rosaire de l'ancienne église des Dominicains; l'autel, ainsi qu'une statue de saint Jacques, placé au-dessus du jubé de la chapelle royale attenant à celte église; l'autel de la chapelle S'-Éloi, détruite en 169o et rebâtie alors, telle qu'elle est représentée dans la Bvbjiquv illuslrév de Rombaut; les des- sins du maître-autel de l'église S'-Nicolas, incendiée pendant le bombardement de lG9o, et rétablie par les soins de l'architecte Pierre de Doncker, autel dont N. Van Mons fit la sculpture; enfin la statue de la Justice sur la porte d'entrée de l'ancien bâtiment, appelé le Poids de la ville, construit en 1707 selon ses plans. L'église S'°-Gudule de Bruxelles renfermait jadis, dans la chapelle de la Vierge, des stalles faites en 1716 par Sltincks. Nous n'avons pas été à même de donner les descriptions de cette œuvre qui fut payée 600 florins. Jean De Kinder fut admis comme maître dans le métier des quatre couronnes en 1712. Dieudonné Plumier, d'Anvers, avait reçu du magistrat de Bruxelles la commande de deux grandes fontaines destinées à la cour de l'hôtel de ville, dont le dessin était dû à l'architecte Jean-André Anneessens, fils de l'infortuné syndic décapité par les ordres du marquis de Prié. Biais Plumier n'était pas inscrit dans le métier des quatre cou- ronnés, et, par cette bonne raison. De Kinder, quoique fort inférieur en mérite, chercha à l'évincer. Il n'y réussit qu'à moitié : le magistrat lui confia seulement l'exécution de l'une des deux fontaines, celle de gauche qui est surmontée, comme celle de droite, d'une PENDANT LES XVII'' ET XVIII" SIÈCLES. ^7 slaluc allégorique représentant un fleuve couché dans des roseaux et accoudé sur une urne. De Kinder avait sculpté trois statues au-dessus de la corniclie de la maison du Cygne, Grand'Place, à Bruxelles, qui fut rebâtie, en 1G96, à la suite du bombardcniont; ces statues ont disparu , ainsi que celles du balcon qu'il exécuta à la même époque ; enfin, il fit, pour le monument funéraire d'Alvaredo, dans l'ancienne église des Domi- nicains, le buste de ce seigneur, ainsi qu'une statue de la Vérité. C'est 5 lui, égale- ment, qu'était duc la statue de saint Hubert ornant l'autel consacré à ce saint dans la même église. Notre sculpteur vivait à l'époque où rinfluencc de Rubcns se faisait encore sentir, cl la plupart de ses œuvres oflrent le style particulier à ce grand maître. La fontaine de l'iiotcl de ville, œuvre médiocre, ne donne qu'une idée incomplète de son talent. D'après les documents du métier des quatre couronnés de Bruxelles, Jean-Baptiste Van der IIaeghen y fut admis comme maître en 17 lo. On ne connaît de cet artiste que deux statues : une Thétis et une Léda, faites en IZÔi, et placées dans le Pare de Bruxelles. Lorsque la collégiale S"'-Gudule de la même ville reçut, de la munificence impériale, la belle chaire de vérité de François-Henri Verbruggen d'Anvers, Van der Haeghcu fut appelé, vers 1780, à y ajouter les animaux qui sont placés sur les haies bordant l'escalier. Charles Van der Haegiien, son fils, né en 175a, fit pour la chapelle S'-Hubert ou Notre-Dame entre les l'oses, de la collégiale sainte Gudule, une Vierge qui a donné le nom de Notre-Dame à cette chapelle. H garnit les murs de l'ancienne église des Domi- nicains, de la même ville, d'une boiserie décorée de plusieurs confessionnaux. Enfin il avait sculpté, en 1770, pour le fronton de l'ancienne Maison des Poissonniers, un gioupe représentant Neptune entouré de fleurs et de tritons couchés sur des roseaux. L'église de l'ancienne abbaye des Prémontrés à Ninove possède diverses œuvres de notre artiste. 11 orna le maiire-autcl de deux petits bas-reliefs en forme de médaillon, dont l'un représente la Samaritaine, l'autre le prophète Elle nourri par un corbeau dans le désert. Il décora encore deux chapelles de chaque côté du chœur, et fit également les sculptures du frontispice et du buffet d'orgue du jubé. Le transsept, jadis formé par un banc de communion sculpté par Van der Haeghen, était orné de huit bas-reliefs retraçant des sujets de l'Ancien Testament. Le premier, du côté de la chaire de vérité, représente rOfirande de Melchisedech, le Sacrifice d'Abraham, la Manducation de l'agneau pascal, la Pluie de manne dans le désert, l'Érection du serpent d'airain, le Prophète Elle encou- ragé et nourri dans le désert par un ange, les Pains de proposition posés par JMoïse dans le tabernacle et le Retour de l'arche d'alliance dans le pays d'Israël. L'église de Ninove ne possède plus que la moitié de ce banc placé maintenant dans le chœur; l'autre partie a été transportée dans l'église de Lennick-S'-Qucntin. N. N. Rlbbens, Bruxellois de naissance, et élève de Xavery, d'Anvers, avec qui il travailla quelque temps, fut, comme son maître, un excellent artiste. Il exécuta quelques 18 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Iravaux à La Haye et clans d'autres localités de la Hollande. Il fut inscrit comme maître en 1719. Parmi les sculpteurs de mérite que revendique Bruxelles, Pieure-François Le Jeune, né le 10 mars 1721, occupe une place remarquable. Après avoir fait ses études dans sa ville natale, il alla se perfeclionner à Rome et y resta douze années. Il s'établit ensuite à Stuttgart où il demeura pendant vingt-quatre ans. Son talent lui valut le titre de premier sculpteiu- du duc alors régnant de ^\'urtcmbcrg. Il ne revint qu'eu 1778 à Bruxelles pour s'y fixer. Le .Jeune dut jouir d'une assez grande réputation, car, membre de ï\ca- démie de S'-Luc de Rome, selon les llatteuses lettres patentes qui lui furent délivrées le 50 mars 1796, il fut aussi membre de l'Académie impériale franciscaine des arts et des sciences d'Augsbourg, créée en 1755, par l'empereur d'Autriche François V\ On ne connaît aux Pays-Bas que deux statues de lui, l'une représentant Méléagre attaqué par le sanglier et l'autre Méléagre vainqueur, placées, en 1786, dans le Parc de Bruxelles. Rome lui doit le mausolée du cardinal de la Trémouille, dans l'église S'-Louis des Français; et au palais du duc de Lante les bustes du pape Benoit XIV et du cardinal Fré- déric Lante. Il orna l'église des cordeliers à Monte-Lupo, près de Lorette, de quatre statues qui représentent l'Église romaine, la Foi, l'Espérance et la Charité. Mais c'est surtout Stuttgart et ses environs qui possèdent ses principales œuvres. Elles se conqîo- scnt : d'une statue du duc alors régnant de Wurtemberg, placée dans le Palais; du buste du même prince et de ceux de Jomelli et de Voltaire; des statues d'Hercule et de Minerve, plus grandes que nature, mises à l'entrée du palais; d'une statue d'A))ollon, dans le salon des lauriers du château de la Solitude, à deux lieues de Stuttgart; de deux statues repré- sentant le Silence et la Méditation, ornant tm petit temple dédié au Silence; d'un groupe de Pan et de Syrinx, ainsi que de trois statues copiées d'après l'antique : Apollon, Antinous et un jeune faune, placées dans le jardin de ce même château. Il enrichit Hohenheim, palais situé à deux lieues de Stuttgart, de deux statues représentant une Naïade et un jeune Bacchus, ainsi que Seehaus, château à trois lieues de Stuttgart, de quatre statues, dont deux représentent Adonis et Méléagre, et les autres des nymphes qui tiennent les attributs de la chasse. La chaire de vérité de l'église d'Asschc a été faite par un sculpteur bruxellois du nom de RoossExs, qui recul pour cette œuvre, faite en 1732, la somme de 1,000 florins. PiEnuE De Doxcrer ou Donckers est l'auteur du maître-autel, fait, dit-on, sur les des- sins de Rubens. Cet autel orne le chœur de l'église S^-Gudule de Bruxelles. Cette œuvre, commencée en 1743, coula 16,000 florins. En 1751, la corporation des brasseurs de Bruxelles commanda, à l'orfèvre et ciseleur Simon, une statue équestre, en cuivre doré, du prince Charles de Lorraine, destinée à PENDANT LES XVII« ET X\Ub SIÈCLES. 19 renij)laccr sur la Maison des Brasseurs, Grand'Place, la statue faite par Mare Devos, de Maximilien-Emmanucl, élccleur de Bavière, qui avait également clé gouverneur général des Pays-Bas. Cette statue, qui n'existe plus, fut élevée le IG juin 17o2. Un sculpteur du nom de K. Si.mons fit, au siècle dernier, lautel de la Vierge, ainsi qu'une statue de la Vierge pour l'église S'-Nicolas de Bruxelles. Il existait à Bruxelles, vers 1770, un menuisier du nom de .Jean Van Gelder, dont les œuvres peuvent être classées parmi les conceptions sculpturales à cause de leur mérite. Il confectionna, en 1765, le buffet d'orgue de l'église Notre-Dame des Victoires au Sablon. Cette œuvre est remarquable par les détails de son orncmcnlation. Selon un coiUrat passé le 17 janvier 1780 avec les gens de loi de \'ilvorde, il fit aussi un buffet d'orgue analogue pour l'église de cette ville. François-Joseph .Janssens, né à Bruxelles le 2o janvier 1744, et mort dans la même ville en 1810, peut être considéré comme l'un des bons sculpteurs de la fin du XVIII'" siècle. 11 se perfectionna en Italie et se fit remarquer à Rome. De retour aux Pays-Bas, il y remplit un certain rôle dans les événements politiques survenus à la fin du siècle. Il fut élu le 18 novembre 1792 un des quatre-vingts représentants lors de la première invasion des Français, sous Dumouriez, élection due à l'initiative prise le 17 novembre par la Société des amis de la liberté et de l'égalité. Janssens fit un certain nombre d'œuvres pour sa ville natale : une slatue d'Apollon pour le Parc (copie de l'Apollino); la statue du roi David sous le péristyle de l'église S'-Jacques-sur-Caudenberg ; Flore et Hébé, dans le jaidin du palais de Laeken; et un Neptune, placé en 1776 dans l'ancienne longue rue Neuve de Bruxelles, et enlevé peu de temps après. Il existe de lui dans la ebapelle S"-Calberine de la cathédrale S'-Bavon de Gand une slatue de la Foi, ornant le mausolée de l'évèque Gérard Van Eersel, qui a été élevé sur les dessins de Van Poucke. Enfin, il est l'auteur du maitre-aulel fait en 1773 pour l'église de l'ancien chapitre de Leuze. L'église Notre-Dame de la Chapelle, à Bruxelles, renferme un pupitre fait en 17G2 par un sculpteur nommé A. F. Abeets. On ne connaît que cet ouvrage de cet artiste qui était établi dans cette ville vers la fin du X\'III° siècle. Parmi les Bruxellois qui allèrent s'établir à l'étranger figure un sculpteur de mérite : Jean Elsiioecht, qui habilait Lille en 1702 et sculptait avec habileté le maibre et le bois. Le régime des corporations existait alors aussi bien chez nos voisins que chez nous et nul ne pouvait s'établir sans se conformer aux coutumes locales. Pour faire preuve de capacité et être inscrit dans la corporation des sculpteurs à Lille, Elshoecht exhiba une statue de saint Jérôme dans laquelle les connaisseurs reconnurent une certaine correction de dessin ; 20 LES SCULPTEURS DES Py\YS-BAS mais les règlcmcnls de la eorporalion s'opposaient à une admission pure et simple, et Eishoeclu dut exécuter, seul, dans une salle de riiôtel de ville servant d'atelier, une statue de Laocoon, haute de trois pieds et demi. Ses juges y trouvèrent beaucoup d'expression et l'artiste eut à exécuter à Lille et dans diverses localités environnantes des statues de saints et de saintes pour plusieurs églises. L'estime qu'obtinrent ses travaux lui valut d'être nommé doyen des sculpteurs de cette ville. Jl fut le maître du célèbre Rolland, lequel devint celui du peintre David. La collégiale S"-Gudule de Bruxelles renferma au siècle dernier une chaire faite en 1765 par un sculpteur apparemment bruxellois, Simon-Joseph Dlroy. Celte chaire, qui se trouve actuellement dans l'église S'-Michel de Louvain, a coûté 3,329 florins 18 sols. Il exécuta, avec Pieuue Valckx de Malines, en 1759 et en 1783, les trois confessionaux de l'église d'Asschc. La même église possède, vis-à-vis de l'autel de Notre-Dame, dans la chapelle de ce nom, le sixiètnc confessionnal, exécuté en 1775, par Albert Allemans, qui était aussi apparemment un sculpteur bruxellois. Cette œuvre a le cachet du style Louis XVI. Nous voici arrivé au plus fécond sculpteur bruxellois du siècle dernier : Gilles-Lam- DEKT GoDECHARLE, élèvc de LauEcut Delvaux, dont André Lens disait, dans une lettre du 25 novendjie 1809, à M. Gobcrt, alors administrateur de la Confrérie de la Vierge de l'église S'-iMichel de Gand : « Nous n'avons plus que Godecharle, à ce que je sache, qui soutienne la sculpture dans ce pays. » Godecharle naquit en 1750 et mourut le 24 février 1835. Une merveilleuse facilité de travail, fruit d'un long séjour à Rome, le distinguait; il y avait été lauréat et fut lors de son retour à Bruxelles nommé professeur à l'Académie. La protection éclairée du prince Charles de Lorraine valut à Bruxelles la ciéalion d'un de ses plus beaux quartiers, celui du Parc et de la place Royale. Guimard, qui a\ait été l'auteur des plans des superbes bâtiments de la rue de la Loi et de la place Royale, voulut que la façade de l'édifice central de la rue de la Loi, actuellement le Palais de la Nation, fût ornée d'un bas-relief digne de ce monument. Il confia en 1780 l'exécution de cette œuvre à Godecharle qui la recommença à quarante années d'intervalle, c'est-à-dire après l'incendie de 1820. Ce fronton représente la Justice assise sur un trône, ayant à sa gauche la Constance et la Religion ; elle récompense les Vertus que la Sagesse appelle autour d'elle, tandis qu'à droite, la Force chasse le Fanatisme et la Discorde. Le succès que valut à Godecharle la première exécution de cette œuvre lui attira la faveur de Marie-Christine, gouvernante des Pays-Bas. A sa demande, il fit pour la façade du palais de Laeken, du côté de la chaussée de Vilvorde, un frontispice représentant le Tenqts qui préside aux heures, aux parties du jour et au retour des Saisons; ces (igures sont exécutées en demi-grandeur naturelle. Il sculj)ta aussi pour ce château des bas-reliefs figurant allégoriquement les mois de l'année, placés entre les douze colonnes corinthiennes PENDANT LES XVII" ET XVIII« SIÈCLES. 2i soutenant le dôme. Au-dessus des portes de la salle à manger il existe encore six bas- reliefs représenlant Jupiter et Mercure acceptant le banquet tpic leur offre Pliilémoii et Baucis; Verlumne, épris de Ponione, se présentant à elle sous la forme d'une vieille femme et lui conseillant d'aimer Bacchus; Cérès présidant à la moisson et les jeux floraux dirigés par Flore et Zépliirine. Sur la corniche du toit du côté de la façade antérieure, on voyait autrefois trois statues, et au bas des doux rampes, deux Sphinx. Ces œuvres, également de Godecharle, furent vendues par le docteur Terrade à un habitant d'Alh, qui en décora la façade de sa maison. Il (it encoi'c pour ce château l'Amour assis sur des nuages, et, d'après les ordres de Napoléon, une statue de la Victoire. Le sculpteur Mantel, de Bruxelles, collabora aux frontons, dont il existe un modèle en terre rouge au Musée royal de peinture. Godecharle excellait dans rorncmentation des jardins. On lui doit celle du comte Coloma, à Malincs, actuellement la maison des Dames de Marie, et le parc de Wespclacr, qui sont garnis de soixante busies ou statues. Entre les années 1792 et 1822, il y fit : l'Apollon du Behédére, Bélisaire, Mercure, la Nymphe de Syrinx poursuivie par le dieu Pan, l'Amour, Vulcain, Diane chasseresse, Renaud et Armide, Hercule, vainqueur du lion de Némée, Saturne, la Vénus à la coquille, Bacchus et Ariane, Psyché et l'Amour. Le temple de Flore du même pare renferme une statue de la déesse des fleurs, datée de 1798. Ce château possède aussi de Godecharle les bustes de Verlat, professeur de l'Université de Louvain, et de Plasschaert, maire de cette ville et créateur de Wespclacr. Le Parc de Bruxelles est orné de deux beaux groupes de Godecharle, placés dans l'allée asphaltée représentant l'un le Commerce, l'autre les Arts, chacun sous les figures emblé- matiques de deux enfants. Un enfant tient un médaillon sur lequel est gravé le plan du Parc; le chiflVe du ministre Stahremberg, qui figurait sur le médaillon de l'antre groupe, a disparu lors de l'entrée des Français en 1795. En fait de sculpture religieuse, on possède de lui à l'église S'^-Cathcrinc , de Bruxelles , un mausolée érigé à la mémoire du peintre belge .lacobs, mort à Milan en 1812, et un cénotaphe placé dans l'autel des S'-Clément et S'-.Jacqucs pour le peintie Dclvaux, mort à Bologne en 1817; à S'-Jacques-sur-Caudenberg deux statues représentant l'Ancien et le Nouveau Testament, un bas-relief représentant la naissance du Christ, la Cène et le Portement de croix, et un mausolée consacré aux mânes du peintre Jacobs; enfin à l'église de la Chapelle, le mausolée d'André Lens, érigé en 1823. Le Musée royal de peinture de Bruxelles a de Godecharle les bustes de Laurent Dcl- vaux, de Bonaparte, premier consul, d'André Lens, de Ph. de Champagne, de Vander Mculen, de Bosscbacrt et le sien. Il renferme aussi le projet de fronton fait pour le théâtre royal de la Monnaie, le premier projet de bas-relief pour l'ancien palais des états généraux et les trois modèles, également en terre rouge, représentant l'Ensevelissement, la Cène et la Nativité. Dans le Musée royal d'antiquités de Bruxelles se trouvent les modèles de ses deux groupes de la porte du Parc à Bruxelles donnant vers la place Royale, représenlant des sujets de chasse, ainsi que le modèle d'un monument à ériger en l'honneur de Henri Vander Noot, 22 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS sur une des places publiques de Bruxelles, et deux grands médaillons représenlanl, les buslcs de Napoléon I" et de rimpéralrice Joséphine, placés jadis sur l'aneicnnc porle d'Anvers, construite en 1808. Ces médaillons ont été donnés par la Régence. Godeeharle fut à Bciiin du temps de Tassacit, qu'il seconda avec autant de talent que d'intelligence; il y prit subitement la résolution de revenir dans sa patrie. L'église de la Chapelle, à Bruxelles, possédait, sur le mur qui sépare le vaisseau de la nef du chœur principal, un immense bas-relief en plâtre, représentant la sainte Trinité couronnant la ^'icrge. Cette œuvre, placée au mois d'avril 1794, et récemment détruite, a été modelée par le sculpteur J.-P.-J. Antoine, et coûta iSO florins de Brabant. Jean Van Luciitern, scidpteur du Brabant, était fds d'un artiste du même genre qui lui communiqua son savoir. Il jouit à Amsterdam de la répiUation d'un travailleur habile. On trouve de ses œuvres dans plusieurs cabinets. Enfin Otto Mangiot, sculpteur du Brabant, travailla en Italie. iNicolaï fait mention de lui dans .sa description de Berlin, et lui attribue un Amour tirant de l'arc, sculpté en marbre. LOUVAIN. Hansche (Jean), * «iVS; — Daelmaiis (Henri), ' KTi; — Stclljens (G.), * )G72; — Steyncn (Antoine), * 1G72; — De Bontridacr(Clir(;iien), *n,")l;— De Coninck (Jean-Baptiste), * 1751. Cette ancienne capitale du duché de Brabant, qui avait eu de si brillants interprètes de l'art de la sculpture pendant la période ogivale, ne nous ofTre plus que quelques noms durant les XVIP et XVIII" siècles. Jean Hansche exécuta, en 1672, les bas-reliefs ornant la voûte de la salle de la partie orientale du cloître de l'abbaye de Parc, près dcLouvain. Il a placé à droite les quatre Pères de l'Eglise et à gauche les quatre Evangélistes. Les cinq sujets suivants de la vie de saint Norbert ornent le milieu : 1" Sa conversion; 2" la distribution de sa fortune aux indigents; 3° il délivre une femme possédée; 4° il reçoit la règle de saint Augustin, et 5° il reçoit de la sainte Vierge l'habit blanc. Un vaste bas-relief représentant l'établissement de la première al)bayc de l'ordie se trouve au-dessus de la porte d'entrée dans l'arcade formée par la voûte; du côté opposé un autre bas-relief ligure une vision de saint Norbert. PENDANT LES XVIIe ET XVIII« SIECLES. 23 Hansche fut assisté par Henri Daelmans et G. Steltjens. Les boiseries de celle salle ont été sculptées par Antoine Steynen. Elles ont élé veiulucs en 1828 à M. Dansaert et se trou- vent actuellement en Angleterre. Enfin Chkétien de Bontiuddeu et Jean-Baptiste de Co?iiNCK, exéculcrent, en 17bl, les sculptures des boiseries et les confessionnaux de l'église des Dominicains de Louvain. NIVELLES. Moulin, ■ 1776; — Tamiiic ou Tamiime (Laurent-Joseph), 4731-1797; — Leliêvre (Pliilippe ), '1772; — Anrion ou Heurion (Adrien-Joseph), ?- 1773. D'après une chronique manuscrite de l'abbaye de Nivelles, appartenant aux Archives du royaume, à Bruxelles, le couvent et l'église de cette abbaye furent détruits par le feu au commencement de l'année loO!2. Le 50 mai de celte année, on recommença à bâtir l'église, qui fut consacrée en 1508; mais elle fut de nouveau brûlée en 1577 par une bande de soldats cl restaurée seulement en 1601. D'a|)rcs la même chronique on entreprit, en 1776, la restauration de tous les bàlimenls de l'abbaye, et l'on changea à celte époque le maiire-autel sur Icipiel fut placé un tabernacle provenant de l'église S'-Jacques , de Nivelles, ainsi que deux anges adorateurs faits à Écaussines par le sculpteur Moulin. Nivelles à donné le jour à un sculpteur de mérite : Laluent-Joseph Tamine ou Taminne, qui fut élève de Laurent Delvaux, de Gand, et de Pigale, de Paris. Né vers 1751 et mort à Bruxelles en 1797, il alla habiter cette ville et y enseigna la sculpture pendant vingt-deux années. Il établit, ensuite, l'Académie à Mons, en 1781, en vertu d'une réso- lution du magistrat du 20 novembre 1780 et en devint professeur-directeur. Il aban- donna celte place en 1784 pour celle de premier professeur à l'Académie de Bruxelles. Le 19 mai 1778, il avait élé nommé sculpteur ordinaire du prince Charles de Lorraine. Accablé d'infirmités et réduit à la misère, il sollicita, en 1797, son admission dans un hôpital de Bruxelles où il mourut dans l'oubli le plus profond. Tamine contribua, en 1775, à l'ornemenlalion de l'église S'-Michel de Gand, par un monument élevé à la mémoire de Philippe Baesbancq, l'un des chapelains. Cette œuvre est placée dans la chapelle de S'-Francois de Paule. Il fit une statue de saint Eloi qui figure sous la chaire de vérité de la cathédrale de Saint-Sauveur, à Bruges. Enfin il sculpta plusieurs statues pour le château de SenelTe. Il existait à la fin du siècle dernier, à Nivelles, un bon artiste, Philippe Lelièvre, que Laurent Delvaux s'associa, en 1772, pour les sculptures de la chaire de vérité de l'église S"=-Gertrude de Nivelles. Tome XLL 20 ^2i LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Delvniix foi'ma un Hiilrc sculpteur nivellois, Adrien-Joseph Ankion ou Uenrion. Né à Nivelles, où il mourut en 1775, il n'a laissé qu'une médiocre réputation et ses œuvres sont peu estimées. Il fit le voyage d'Italie et devint sculpteiu" du prince Charles de Lor- raine. Il exécuta sur le fronton du péristyle de l'église S'-Jacques sur Caudcnbcrg de Bruxelles, im grand bas-relief représentant le Sacrifice de la messe, qui a été détruit en 1 797. Ce tenijilc lui doit encore les statues de la Religion et de saint Pierre, portant la date de 1769. La Religion est représentée par une femme ayant à ses pieds un enfant tenant un livre ouvert; quant à saint Pierre, il tient en main les clefs du Ciel; le coq légendaire l'accompagne. Il fit pour le maitrc-aulel de l'église d'Afllighcm un groupe que l'on considérait à celte époque comme excellenl : il avait pour sujet la Religion tenant un calice et ajant à ses pieds un ange soutenant l'Evangile. Anrion exécuta, en 17"J7, pour la collégiale S'''-Gertrude de Nivelles, les statues de Pépin et d'Itisberge. Il avait fait en 1750, pour le même temple, les statues de saint Thomas, de saint Jean et de sainte Gcrtrude, placées entre les portails latéraux et le transsept. Ce sont des œuvres médiocres. Enfin il devait sculpter poiu- l'abbaye de Ilaut-IIeylissem, près de Tirlemont, un autel, orné d'un bas-relief évalué ],^J00 florins, mais il mourut avant de l'avoir terminé et ce fut sa veuve, Ide Jambers, qui reçut, le 17 novembre 1770, le complément du prix de son travail. TIRLEMONT. Tabagel (S.), ' 163.1 ; — f.ilisquet, • ms). L'église Notre-Dame-au-Lac de Tirlemont fut ornée, vers lGo5, d'un autel surmonté d'une excellente statue de la \'ieige exécuté par un artiste de cette localité, S. Tabagee. Cet autel est placé actuellement dans le collatéral droit du couvent du Béguinage de cette ville. Un sculpteur du nom de Cilisqeet dessina la fermeture du chœur de l'église de Ilaut- Heylissem, qui fut entreprise le 20 février 1779. PENDANT LES XVI^ ET XVHI'^ SIÈCLES. 2S DEUXIEME RÉGION. MALINES. Colyns (Alexandre), të^9-iG[^2; — Pervou (François), *1û77; — De Farent (Dominique), *1577; — Van Calster (Marlin ), * 1602-1628; — Van Avont lies), XVI'-XVII» sitcles; — Caullials (Jean), ' 159i-lo9o; — Fayd'herbe (Henri), 1374-1629; — Fayd'hcrbc (Antoine), ?-16o3; - Fayd'herhe (Marie), 1611-?; — Fayd'herbe (Luc), 1617-1697; — Faydherbe (Jean- Luc), -1634- 170i;— Fayd'herbe (Anne-Barbe), 1643-?; — Versiappcn (Rombaut), ?- 1636; — Van Loo (François), * 1607- •1634; — Scblllemans père (Gaspard), ?- 1670; — Du Flos (Antoine), '1618; — Van lioye (Barthélémy), *1627; - Voorspnel (Jacques), ';-1663; - Verhuist (Rombaut), 162i-169l!; — Pauwels ou Pnuli (Rombaut), 1623-1709; — Van der Steen (Jean), -1633-?; — Van der Veken (Nicolas), d637-1704; —Van der Meulen (Laurent), 1643-1719; — Boecltstuyns (Jean- François), 1650-1734; — Langtienians (François), ■1661-1720; - Verhaegen (Théodore), 1701-1739; —Verhuist (Pierre), 1727-?; — Valckx (Pierre), 1734-1783; — Van Turnbout (Jean-François), * 1702-1737; —Van Elewyt (Jean), ?-1744; — Parant (Lambert-J.), * 1728-1766; — Tunier (Jean-Ba]ilisle), 1743-1818; — Van Buscom (Guillaume), * 1789. IMalines ciil le rare privilège de voir développer chez elle le senliiiienl des arts, qui n'a cessé d'y être en honneur comme un de ceux qui aident le plus à la grandeur morale et à la prospérité des peuples. Cette cité a produit nombre d'excellents artistes et quelques-uns d'entre eux sont placés au rang des plus célèbres. Il est impossible de commencer la série des sculpteurs de cette ville sans parier d'Ai.KXAMJiiE Colyns ', qui rendit son nom immortel et ([ui acquit une gloire impérissable en Allemagne. Né à Malines en 1529, si l'on s'en rapporte t'i l'inscriplion qu'il grava lui- nièine sur son œuvre principale : le tombeau de Maximilien à Inspruek, il mourut dans cette dernière ville le 17 août 1GI2. On ne possède aucun renseignement sur ses études ni sur le commencement de sa cari'ière aitistique. Il apprit les éléments du dessin et l'art de la sculptin-e dans sa ville natale. L'empereur Ferdinand l'attacha à sa personne pour réaliser l'une des plus belles œuvres de la statuaire du XVI" siècle, celle que Tliorswalden qualifia de « l'expression la plus élevée en ce genre. » L'empci'cur Maximilien avait conçu le projet d'ériger à Inspruek une église qui devait lui servir en même temps de sépulture, mais la mort l'cmpècha de donner suite à ces intentions et il fut dévolu à l'un de ses successeurs, Ferdinand, l'rèi'e de Ciiarles-Quint, de commencer en 1555 les travaux commandés par son aïeul. Dès 1558 l'édilicc était ter- miné. Le tombeau de Maximilien, taillé déjà, à ce qu'il parait, du vivant du monarque et fait en |)arlie d'après ses indications, fut en même temps repris. Les frères Abel, ' Nous avons suivi l'orlhograplie du nom de cet artiste, qui s'écrit aussi Colvn ou Colin, d'après les savantes reclierclics de M. Emmanuel Nccfs dans les arcliives malinoises (voir son Histoire de la peinture et de la sculpture à Matines). Nous nous sommes souvent servi de ce travail. 26 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS de Cologne, avaient cnlamc les bas-reliefs en Iboô, dont quatre étaient sculptés loi's de leur mort en 15G5; mais avant cette date Colyns travaillait, cependant, au monu- ment; dès 1358 il sculptait un des bas-reliefs et dans l'espace de huit ans, soit en 1j66, il acbeva les vingt-quatre qui en ornent les faces. Placé ou milieu de l'église de la S"'-Croix sous la voûte élevée, le tombeau de Maximilien est supportée par de suijerbes colonnes en marbre rouge, entre lesquelles sont vingt-huit colossales statues de bronze, coulées par George LoelHer et par Godl ; elles représentent les héros ou princes de la maison de Hapsbourg et d'anciens rois, placés dans l'ordre sui- vant : Jeanne, femme de Philippe le Beau, roi d'Espagne, et belle-lîlle de Maximilien, morte en looo; Ferdinand le Caiholique, roi d'Aragon, frère de Jeanne, mort en loi G; Cunégonde, fdie de l'empereur Frédéric III, et femme d'Albert IV de Bavière, morte en 1 320; Éléonore, princesse de Portugal, femme de l'cmpcrein' Fiédéric III, et mère de IMaximilicn, morte en 1467; Marie de Bourgogne, première l'ennne de i^Iaximilien, morte en 1482; Elisabeth, fille de Sigismond , roi de Hongrie et de Bohème, femme de l'empereur Albert II, morte en 1442; Godcfroid de Bouillon, roi de Jérusalem, mort en 1100; Albert I" d'Autriche, plus tard empereur, assassiné en 1508; Frédéric IV d'Autriche, comte de Tyrol, surnonmié aux Poches vides, mort en 1459; Léopold III le Pieux, duc d'Autriche, bisaïeul de Maximilien, tué à Sempach en 1586; Rodolphe, comte de Hapsbourg, grand- père de l'empereur Rodolphe, inort en 1252; Léopold le Saint, margrave d'Autriche, mort en 1 156; l'cmpcrcui' Frédéric III, père de Maximilien 1", mort en 1493; Albert II, duc d'Aulriclic et empereur d'Allemagne, mort en 1459; Clovis, roi des Francs, mort en 31 1 ; Philippe I" ou le Bel, fils de Maximilien l", mort en 1306; l'empereur Rodolphe d'Haps- bourg, chef de la maison de ce nom, mort en 1291; le duc Albert le Sage, mort en 1558; Théodoric, roi d'Italie, mort en 326; Ernest de Fer, duc d'Autriche et de Styi'ie, grand-père de Maximilien I", mort en 1424; Théodobert, duc de Bourgogne, mort en 640; Arlliiu', roi d'Angleterre, mort en 342; l'archiduc Sigismond d'Autriche, comte de Tyrol, mort en 1496; Maria Bianca Sfoiza, seconde femme de Maximilien, morte en 1310; l'archiduchesse Marguerite, fille de Maximilien, morte en 1350; Cyam- burge de Massovie, femme d'Ernest de Fer, morte en 1429; Charles le Téméraire, tué à la bataille de Nancy en 1477; et Philippe le Bon, fondateur de l'ordre de la Toison d'or, mort en 1467. Au milieu de ces vingt-huit figures se dresse la statue, de grandeur naturelle, égale- ment en bronze, de l'empereur Maximilien, orné du manteau impérial, la tète ceinte de la couronne, agenouillé et élevant les mains vers l'Eternel. Il est placé sur un sarcophage carré, en marbre noir, de seize pieds de long sur huit de large, lequel repose, à son tour, sur trois degrés. La statue, coulée en 1382 par Ludovico Del Duca, est, en même temps, recherchée dans ses ornements et simple de pose. Aussi couronnc-t-elle dignement ce mausolée, aux quatre coins duquel Colyns a mis les figures allégoriques, également de grandeur naturelle, aussi de bronze, représentant la Prudence, le Courage, la Tenqié- rance et l'amour de la Justice, vertus qui ont le plus dominé chez cet illustre prince. La vie de Maximilien est parfaitement caractérisée dans les vingt-quatre bas-reliefs con- PENDANT LES XVII'' ET XVlIi« SIECLES. 27 sacrés aux épisodes de son existence. Ils le monirent au pied des autels, recevant du sou- verain pontife la main d'une femme qui lui a porté en dot les Pays-Bas et le rcprcsenicnt au milieu des batailles mémorables qui ont signalé son règne. Toutes les figures ne dépas- sent pas six ponces et cependant elles peignent, on ne peut mieux, le caractère des per- sonnages et les situations. Une excessive ressemblance distingue celle de l'empereur dont le sculpteur a rendu habilement les traits avec leur dilférencc d'âge. .Jeune encore lors- qu'il reçoit la main de Marie, c'est avec la physionomie de l'àgc mùi' qu'il figure plus lard, lorsqu'il é|)ouse Blanche de Milan. Enfin, il apparaît comme un vieillard, loi»(|u'il bénit, en lol5, sous les murs de Vienne, l'union de ses enfanls. Cclin" qui désire eon- . naître les costumes, les armes, la pompe chevaleresque de ce temps, trouve dans ces bas- reliefs le guide le plus exact et le plus fidèle. Voici, au surplus, la descripiion détaillée de ces vingt-quatre tableaux : Le premier re|)réscnteMaximiiien recevant, en 1477, la main de l'héritière deBourgogne; le deuxième, la bataille de Guinégate remportée par Maxirniiien sur les Finançais en 1479. La scène a lieu au moment où Jean de Dadizccle, granil bailli de Gand, se rue avec ses troupes sur l'artillerie française; le troisième, non placé dans l'ordre chronologique, re|)orte le spectateur devant Aiias qui avait été assiégée cl prise par Louis XI, et que des intelligences avec cette place, entretenues par Maximilicn, livrèrent à celui-ci en 1492; le quatrième, la scène du sacre au milieu du palais des rois. Maximilicn, qui a été élu roi des Romains, à Francfort, le 16 février 1486, est publiquement couronné à Aix-la- Chapelle le 9 avril suivant; le cinquième, la défaite des Vénitiens par les Tyi'olicns et les troupes auxiliaires de Maximilicn, |)iès du village de Callian; le sixième, l'entrée triomphale de Maximilicn à Viermc le 22 août 1490, lorsque ce prince reparut sous les murs de cette ville, au milieu des acclamations, après la mort de Malhias Corvin, roi de Hongrie, qui s'en était emparé, ainsi que de la majeure partie de la Basse-Autriche; le si'piième, la prise d'Albe la Ro\ale le 10 septembre 1490; le huitième, l'cnti'evue de IMaximilien et de Marguerite, sa (ille, (|ui, par le traité d'Arras, fut destinée à Charles VIII et qui était restée depuis cette époque à la cour de France avec le titre de dauphine; le neuvième, que l'on considère comme le chef-d'œuvre de Colyns, représente la défaite des Turcs en Croatie par Maximilicn en 149.'î; le dixième, l'acte de rétrocession de Naples conquis par Charles VIII, roi de France, en 149j, et lepris par Maximilicn, le ])osscsscur légitime qui avait cédé cette ville en dot lors des fiançailles du dauphin avec sa fille Mar- guerite; le onzième, l'hommage que Louis le Maure vint rendre à son souverain pour l'investiture du duché de Milan, à la suite des épousailles de Biiinche avec Maximilicn; le douzième, le mariage, en 1496, de Philippe le Beau avec Jeanne, fille deFeidinanil le Catho- lique et d'Isabelle de Castille; le treizième, la bataille liviée par Maximilicn, aux Bohèmes, en lo04, sous les murs de Ratis^bonnc, pour la revendication du testament de Geoi'ge le Riche, duc de Bavière, qui avait institué pour son héritier son gentirc Robert, fils de Philippe, comte Palatin; le quatorzième, la prise, par Maximilicn, deKafstcin, qui appar- tenait aux Bavarois et qui fut depuis réunie au Tyrol; le quinzième, l'arrivée de Maxi- milicn sous les murs d'Arnhcm, en l.'JOa, pendant le siège de cette ville par les Bra- 28 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS bançons; les seizième et dix-septième, la guerre de Venise, résultant de la fameuse ligue de Cambrai, provoquée par le pape Jules II et par Maximilicn, laquelle unit Louis XII et Ferdinand d'Espagne contre les forces les plus redoutables de l'Europe, et la prise de Padoue, de Vicence, d'une grande partie du territoire de Forli et de la ville de Brescia à la maison d'Autriche, à la suite de ce traité; le dix-buitièmc, l'entrée de Maximilicn Sforce dans Milan, fruit de l'aliénation des cantons suisses par Louis XII , de l'abandon de la ligue de Cambrai par Ferdinand le Catholique, satisfait des dépouilles qu'il avait obte- nues, de la renonciation de Jules II, content d'avoir affaibli les Vénitiens, des balailles de Bologne et de Ferrare, et, surtout, de la bataille de Novare remportée par Maximilicn allié au pape; le dix-neuvième, l'épisode de la seconde bataille de Guinégatc. La scène se passe près du village oii l'armée française fut mise en déroute par Maximilicn, allié à Henri VIII, roi d'Angicicrrc, qui était venu allaqucj' la ville de Térouane le 8 août 1513, au secours de lacpiclie étaient accourus les Français; le vingtième, la cession de Tournai, fruit de la vicioiie précédente; les vingt et unième et vingt-deuxième, la bataille de Vicence du 7 octobre 1313 contre les Vénitiens et la levée qu'ils furent obligés de faire du siège de Marano, qu'ils avaient attaqué à la fois par terre et par mer; le vingt-troisième, le mariage, dans le palais impérial de Vienne, de Ferdinand I" avec Anne de Bohème et celui de Louis II de Hongrie avec Marie, sœur de Ferdinand, union qui fut la suite de l'es- pèce de congiès entre Sigismond, roi de Pologne, Vladislas, roi de Bohème et de Hon- grie, et Maximilicn, afin de faire cesser la guerre entre les Polonais et les .Moscovites, et de mettre une digue aux invasions turques; enfin le vingt-quatrième, le siège mémorable que Vérone, assaillie en Io06 par les Vénitiens et les Français, eut à soutenir, et qui fut rendue aux Vénitiens en 1517, après le payement d'une forte somme d'argent formant l'objet d'un traité. L'achèvement de ce gigantesque travail valut à Colyns le titre de premier sculpteur de Feidinand, qui le retint à sa cour et le chargea, en cette qualité, de son monument funéraire et de celui de Philippine, sa femme, placé dans la même église d'Inspruck. Cette œuvre est située dans une chapelle latérale connue sous le nom de chapelle d'ar- gent. Placée dans une niche spacieuse et élevée, elle se détache sous un cintre de la plus grande perfection et revêtu de marbre, dans le fond cl sur les côtés. Au centre de cette courbe profonde sont les aiines de la maison d'Autriche; les rebords sont garnis de maibre liséiés de blanc; dans les deux pans de droite et de gauche du cintre figurent les statues de saint Jacques, et du Christ entre Marie et saint Jean. Sous les armoiries, dans le fond, où est gravée, de chaque côté, en lettres d'or, l'épilaphe du souverain, se trouve la statue de saint François; im degré plus bas, d'un côté, est celle de saint Léopold, et de l'autre saint George appuyé sur sa lance et son bouclier, foulant aux pieds le dragon. Ces diverses statueltes, d'un travail fini, ont chacune deux pieds d'élévation. La statue de l'archiduc, de grandeur naturelle, est couchée sui- le sarcophage, lequel est entouré de vingt-six écussons, également en mosaïque, consacrés à tous les Etats sur lesquels ce prince étendait son pouvoir. Ils entourent quatre bas-reliefs repré- sentant les principaux épisodes de la \io du souverain. Comme ceux du mausolée de PENDANT LES XV1I« ET XVIII" SIÈCLES. 29 Maximilicn, ils soiK d'une exquise délicatesse et d'un merveilleux fini. Sur les bas-reliefs du fond l'artiste a figuré, sur l'un la cession que fit Maximilicn de la couronne de Bohème ainsi que de celle de Hongrie qu'il avait reçue de Cliarles-Quint, et sur l'autre la bataille remportée par Ferdinand, en 1536, sur les Turcs à Zigeth. A gauche se trouve la bataille livrée à l'électeur Frédéric par Charics-Quint; à droite le camp de Maximilicn II, en 1S6G, lorsque Soliman et ses Turcs se ruèrent de nouveau sur la Hongrie. Colyns mit la plus grande expression sur les traits du sujet pi-incipal : l'archiduc, la tète couverte de la couronne, repose sur un coussin de parade, les mains jointes, son épée et son casque à gauche; à droite le sceptre impérial; des deux côtés du corps se déroule l'hermine de son manteau. Sur la tombe de Philippine, |)laeée, comme celle de son mari, sous un cintre contre la muraille, il a donné à la statue principale une pose gracieuse et un moelleux du plus grandiose effet. Deux bas-reliefs représentent les œuvres de miséricorde, pratiquées par cette princesse; l'artiste a inscrit sur l'un des piliers la date de l'exécution de son tra- vail (loSI). Colyns, dont presque toute l'existence fut consacrée aux deux monuments funéraires que nous venons de décrire scrupuleusement, exécuta, dans l'église des Jésuites d'In- spruck, le mausolée orné de la statue de l'évèque Jean Nas, ministre de Ferdinand. 11 sculpta aussi ceux de M"'° de Loxan et du comte d'Allan, ainsi que les bas-reliefs qui se trouvent sur le tombeau de la famille de Ilohenstaufer. Le bas-relief, représentant la Jlésur- reclion de Lazare, placé sur son propre tombeau au cimetière d'Inspruck et fait par lui, a été mis après sa mort par sa famille sur le monument élevé d'après ses indications. La cathédrale S' -Vit à Prague renferme le beau mausolée des rois de Bohême, exécuté par le même maître en 1589. Les efïigies de Ferdinand II et de sa femme, ainsi que celle de leur fils Maximilicn II, figurent sur le sarcophage. Du jour où il fut appelé à Inspruck jusqu'à sa mort, Colyns, devenu citoyen de cette ville, ne la quitta plus; il y établit ses ateliers où, tandis qu'il ciselait lui-même ses superbes bas-reliefs , ses ouvriers travaillaient sous sa direction aux ouvrages d'art qui lui étaient quelquefois commandés par les villes les plus lointaines. Plus d'une statue, assure- t-on, qui orne la chapelle et la grande salle du château de Wolkenslein, à Troïlzbourg, sont de lui. La colleclion d'Ambras, à Munich, renferme de Colyns un morceau de bois de cèdre, de quelques pouces de longueur, représentant avec la plus exquise précision l'En- lèvement des Sabincs. Il travaillait aussi bien le bois que la cire et le marbre. On prétend que le bas-relief en bois, représentant la Légende de saint Hubert chassant, qui est dans l'église de Slans, est aussi de lui. Vers 1377 il sculpta la fontaine octogone que l'empereur fit élever sur l'une des places publiques de Vienne, fontaine à laquelle travaillèrent deux de ses concitoyens et élèves, François Pervou et Dominique de Faiîent. Colyns, qui était venu à Malines en lo7G et en 1399, n'y a laissé qu'une seule œuvre, faite cette dernière année : le géant, dit Grand-pére, (|ui figure encore dans les cérémonies publiques. 30 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS L'un des premiers sculpteurs malinois, qui travailla presque constamment pour sa ville natale, l'ut Mautin Van Calster, né vers la fin du \\l" siècle. En 1G19 il ùccM|)ait les fonctions de ti'ésoi'ier de la gilde de S'-Luc, et en lO'âô, lG2u et en 1027 il y remplissait les fonctions décanales de doyen. Artiste de mérite, la ville de Malines lui confia la décoration de l'ancienne fontaine, au pont de la Fontaine. Il l'orna, en 1G02-1G0Ô, d'un groupe reprcsentanl Neptune le trident à la main , à cheval sur un monstre marin qui lance des gerbes d'eau par les naseaux. Ce groupe fut fondu par Pierre De Clerc(|. Il fit aussi pour ce pont, en 1GI6- 1617, un Ci'ucifix. En IGOG il avait sculpté, pour l'entrée du palais du grand conseil, une statuette de la Vierge tenant l'enfant Jésus, œuvre occupant encore sa place primitive. Le magistrat lui confia en IGll l'exécution d'un Christ en croix qui fut placé sur le pont de Beffer. En 1G14-1G15 il fui appelé à ornementer le montant central de la porte du nouveau palais du grand conseil; il sculpta un tigre et divers autres sujets pour l'Onune- gang. Van Calster s'occupa aussi de sculpture religieuse. En IGOo il tailla différentes pièces décoratives pour le tabernacle de l'église S'-Jean, de Malines, ainsi que deux statues repré- sentant l'une sainte Barbe et l'autre sainte Anne. En IGll, 1G17 et 1G28 l'église S'-Gom- maire de Lierre fut ornée par lui de plusieurs ouvrages de mérite, entre autres une croix triomphale et des images secondaires qui figurèrent au-dessus du jubé jusqu'à la fin du siècle dernier. C'est à la collaboration de cet artiste avec O.mer van Ommin, le jeune, d'Anvers, que l'église d'Edeghem dut d'être dotée , au XVIL siècle, d'une chaire de vérité pour laquelle Martin Van Calster livra vers 1 G08 les statues de la Vierge et de sainte Anne. (La statue de sainte Anne a été récemment retrouvée dans les combles de celte église.) Enfin, il fit jjour Henri Fayd'iierbe, en 1G20, une croix triomphale de quatre pieds de haut, ornée de fleurs de lys, destinée à l'ancien prieuré de Leiiendacl à Malines, ainsi qu'une statue de saint Ambroisc, deux anges et deux figurines de l'enfant Jésus. Divers sculpteurs malinois du nom de Van Avont ont travaillé dans leur ville natale au commencement du XVIP siècle. Les archives communales citent : en lîiSS Josse \^4n AvOiNT, Georges Van Avont, mort le 5 octobre IGOS; Jean Van Avont, moi't le lo novem- bre 1614, et ses fils Rojibalt, Jean et Abraham; Guillaume Van Avont, fils de Rombalt, baptisé le 27 novembre IGO."), et Jean Van Avont, baptisé le 7 juin 1G07. Ce dernier exé- cuta une statue de saint Paul destinée à l'église Notre-Dame au delà de la Dyle. L'un des premiers fondeurs malinois, Jean Caittiials, appartenait à une famille noble. Fondeur de l'arlillerie de Phili|ipe IV, il coula en cuivre, en 1o94-lo9j, le Crucifix qui surmonta le grand pont de Malines jusqu'à la fin du siècle dernier; le modèle en avait été fait par Jean Van Doorne ou Van Duerne, de la même ville. De ses ateliers sortit le Christ, également de ce métal, qui existait autrefois sur la Place de Meir à Anvers. Les annales malinoises offrent le rare exemple de toute une famille du mémo nom PENDANT LES XVIIe ET XVII1« SIECLES. 51 exerçant l'art de la sculpture au commencement du XVII" siècle : Les Fayd'herbe, dont le plus remarquable fut Luc, élève de Rubcns. Henri Fayd'herbe, adroit sculpteur de petites figurines en albâtre, naquit à Malincs en 1574, et y mourut le 16 avril 1G29. Admis en septembre 1o88 dans la gilde de S"-Luc, il y fut reçu maître le 17 juillet loyi). Quelques années après il quitta sa ville natale pour aller habiter Anvers où il demeurait encore en 1610. Il eut comme collaborateurs les sculpteurs Gaspard Schillemans, Abraham Van Avont et Martin Van Calster. La date de la naissance d'ANTOiNE Fayd'herbe, frère puîné d'Henri, le second membre de cette famille qui s'occupa de sculpture , ne nous a pas encore été révélée. Nous savons seulement qu'il mourut à Malines le 8 octobre 16a5, et qu'il figura le H juillet 160o en qualité de maître dans la gilde de S'-Luc, dont il fut doyen en 1021 et en 1628. On connaît de lui une image de la sainte Vierge et deux anges en blason, ainsi qu'une statue de sainte Elisabeth et une statue de saint Augustin ; ces dernières furent vendues par cet artiste à l'hôpital de Hulst. Il livra au peintre Josse Stevaert tmc figure de la sainte Vierge, taillée dans le bois provenant de l'arbre de Monlaigu ; en 1623, il fit une figure semblable, faite du même bois, pour l'église S'-Jean de Malines, oii elle existe encore; en 1626-1627, il sculpta une image de Notre-Dame des Sept Douleurs pour la confrérie de ce nom dans l'église Notre-Dame au delà de la Dyle, et cinq statues destinées au buffet d'orgue de l'église d'Anderlecht. La ville de Malincs lui confia les sculptures de l'arc de triomphe, ainsi que les lions, les aigles, les blasons ornant l'estrade élevée à la Grand'Place et enfin la restauration de l'écusson et des supports qui surmontaient l'entrée du palais du grand conseil lors de l'inauguration du prince-cardinal, en 1634. Il forma en 1653 un élève, François Verstraeten , qui acheva ses études, en 16S1, dans l'atelier de Luc Fayd'herbe. Le sentiment artistique se révéla chez l'une des filles d'Antoine : Marie Fayd'herbe, née le 22 janvier 1611. Elle est principalement connue par le défi qu'elle adressa, le 20 décembre 1632, au magistrat de Malines pour obtenir, par un concours, d'entrer dans la corporation de S'-Luc; elle y traitait les artistes de cette ville de « fabricants à la dou- zaine.» Huit sculpteurs répondirent, le 12 janvier 1633, à cette demande dont on ne con- naît pas le résultat. Les huit artistes qui signèrent la réponse furent : François van Loy; Rombaut Verstappen ; Peeter de Cael; Rombout Rigouts; Lieven van Eeghcm; Baptiste van Loy ; Franchois Delva et Maximilien Labe. Luc Fayd'herbe , le plus célèbre et le plus fécond sculpteur de cette famille, fut baptisé à la cathédrale S'-Rombaut le 19 janvier 1617: Elève de son père', qui lui enseigna les premiers éléments du dessin, il passa , vers l'âge de douze ans, sous l'égide d'un scul|)teur médiocre, Maximilien Labbé, que sa mère venait d'épouser et qui, enterré dans S'-Roni- ToME XLL 21 52 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS haut le 2G novembre 1075, n'a laissé qu'une slaluctte représentant saint Luc, destinée à servir de (ropliée à la gilde de ce nom lors des processions. A peine âgé de dix- neuf ans, Luc quilla Malines pour se rendre à Anvers, en 1636, oij il fut accueilli par Rubcns. L'illustre chef de l'école flamande l'honora bientôt de son amitié et de sa bien- veillance; il le distingua de ses autres élèves, lui donna la table et le logement chez lui. Il ne se borna pas à le traiter comme son disciple; son affection alla jusqu'à le considérer comme un membre de sa famille, et il ne cessa, ainsi que le constatent diverses lettres, de lui prodiguer des témoignages d'affection. Fayd'herbe sut mériter hautement celte faveur. Travaillant avec ardeur et s'inspirant tout parliculiérement du génie de son maiire, il fit, à l'aide de ses conseils, divers groupes en ivoire qui ornèrent d'abord le cabinet de l'illustre peintre et qui, plus tard, furent placés chez l'électeur palatin. Après avoir eu le bonheur de jouir pendant plus de trois années de ce précieux enseignement, Fayd'herbe quilla Rubcns pour se marier avec Marie Sneycrs. Etabli à Malines vers 1640, son talent y acquil bientôt sa plénitude, et il y exécuta quantité d'œuvres pour les églises. Il fut non- seulement un remarquable sculpteur, mais il est considéré comme l'un des plus habiles architectes de son temps. Fayd'herbe, mort le 31 décembre 1697, n'a guère quille sa ville natale. Il fut enterré le 5 janvier 1698, dans la grande nef de la cathédrale, vis-à-vis de la chaire de vérité. Deux de ses fils, Jean-Luc et Henri, ont exercé la sculpture. Parmi ses élèves on dis- tingue Nicolas Vandeuveken, Jean-François Boeckstuvns, Jean Van Delen, qui devint son gendre, François Langiiemans el Van Hesen. C'est Luc Fayd'herbe qui nous a laissé le plus d'œuvres au XVIP et au XVIII" siècle. Comme elles sont presque toutes dans les églises de Malines, nous les avons groupées, pour les décrire, selon les temples qui les renferment. Sous le grand portail de la cathédrale S'-Rombaut, dans une niche du mur de droite soutenant la tour, se trouve un groupe représentant sainte Anne assise, ayant la Vierge debout à ses côtés. Deux petits anges sont fixés au sommet de la niche. Fayd'herbe sculpta ce groupe en 1670 pour rancicnue chapelle des Jésuites dite de la Sodalilé. On pourrait reprocher un peu de lourdeur à l'ensemble, assez largement taillé, mais dont les sujets sont cependant expressifs. Le mur qui fuil face à cette niche contient, dans un enfon- cement symétrique, un groupe représentant saint Joachim assis; un génie debout lui présente un livre ouvert. Deux anges surmontent ce groupe exécuté en 1672 pour la même chapelle des Jésuites. Au pilier entre le pourtour et le chœur, se trouve une statue de saint Charles-Borromée qui adminislrc le viatique à un pestiféré. Cette œuvre, de caractère exceliont, date de 1675. Le pilier symétrique du côté droit supporte un groupe de saint Joseph cl l'enfant Jésus, fait en 1672. L'ancienne chapelle des Jésuites renfermait encore un excellent groupe qui se trouve actuellement sur le tombeau des Berthout, anciens seigneurs de Malines. Il représente saint François-Xavier agenouillé devant la Vierge, laciuclle lient l'enfant Jésus sur les genoux. Trois petits anges soutenant un livre couronnent cette œuvre qui se distingue par une certaine ampleur. La neuvième chapelle de S'-Rombaut renferme sur la porte de la sacristie un buste PENDANT LES XVI h ET XVIII" SIECLES. 33 représentant le Christ bénissant d'iine main et soutenant le monde de rautre. Et contre le pilier de gauche, dans le transsept méridional, se trouve une statue de saint Joseph, ayant devant lui l'enfant Jésus sur le globe terrestre. Mais c'est dans le chœur de S'-Rombaut qu'existe l'une des meilleures œuvres de Fayd'herbe : le monument funèbre du prélat Antoine Cruesen, sculpté en 1669. Le prélat, en chappe, est agenouillé devant le Christ ressuscité qui tient d'une main l'instrument de sa passion et de l'autre une palme. Le Temps, armé de la faulx légendaire, se trouve en arrière, tandis qu'un petit génie en pleurs cherche à conjurer ses décrets. Deux anges soulèvent une draperie au-dessus de la corniche; elle recouvre un cartel. Le groupe est mis devant un fond de cuivre travaillé d'arabesques à jour où les armes du défunt sont figurées. A côté de ce monument et du mailre-autel se trouve un autre cénotaphe aussi d'un certain mérite, celui du troisième archevêque de Malines, !\Lilhias Hovius, mort en 1620. Fayd'herbe le fit en 1665; la même année il l'entoura d'un portique cintré qui en forme pour ainsi dire une dépendance et surmonta le cintre d'un vase voilé d'une dia- perie funéraire à franges d'or; une tète de mort surmonte l'urne. Le prélat repose, en habits pontificaux, sur un sarcophage de marbre noir; appuyé sur la main droite, sa tète est couverte de la mitre; un lionceau se trouve à ses pieds. Cette statue est largement exé- cutée. Familiarisé avec les meilleurs principes de l'architecture, Fayd'herbe voulut donner au maître-autel de la cathédrale S'-Rombaut, achevé en 166a, un caractère imposant de grandeur et de simplicité. Cet autel, de marbre noir et blanc, a deux faces paral- lèles de chaque côté. Il se compose d'une corniche de marbre noir supportée par quatre colonnes de marbre blanc, à chapilaux dorés, d'ordre composite. Les extrémités sont ornées de deux vases également dorés; des tronçons de fronton arrondis prennent nais- sance de chaque extrémité. De part et d'autre sont taillés, sur les piédeslaux des colonnes, les armes du donateur l'archevêque Cruesen. Des portes d'un travail remarquable se trouvent entre les colonnes. Mathieu Van Beveren orna les cintres d'arabesques ainsi que les battants. Le sommet de cet édifice est surmonté de la statue colossale de saint Roni- l)aut, de près de quatre mètres de hauteur. L'évèque est représenté, la mitre en tète; de la main droite il lève une croix; de la gauche il tient la crosse. Les deux meurtriers du martyr sont accroupis sur les tronçons du fronton. Cette œuvre, d'un très-grand carac- tère, donne une idée complète du talent de Fayd'herbe, tant comme sculptcui' que comme architecte. L'artiste le comprenait si bien qu'il aima mieux abandonner une somme de cent palacons qui lui avait été destinée par le chapitre pour fermer le chœur, ce qui aurait fait perdre à ce maitre-autel son caractère particidier. Malgré ces observa- tions, Van der Sleen fut chargé de ce travail en 1672. Dans le mur extérieur de la chapelle S'-Antoine, de l'église Notre-Dame au delà de la Dyle, on a maçonné, en 1862, un bas-relief de Fayd'herbe représentant l'Érection de la croix. Avant cette époque ce morceau se trouvait dans la nef septentrionale, non loin du baptistère. Un chemin de la croix nécessita son déplacement. Ce bas-relief avait figuré jusqu'en 1757 dans la façade extérieure de l'église. Fayd'herbe exécuta, vers 1G42, une U LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Vierge tenant l'enfant Jésus, pour le tabernaele de l'autel de Notre-Dame des Sept-Dou- leurs dans la même église; elle se trouve aujourd'hui dans le chœur. Ces travaux, dit-on, ont été inspirés par Ilubcns. L'église des S'-Jean-Baptiste et S'-Jcan l'Evangeliste possède dans le chœur, du côté de l'évangile, un reliquaire renfermant les restes de la sainte Croix, reliquaire sculpté par Fayd'herbe. Fait en 1G7S, il se dislingue par une petite statuette du Christ qui le sur- monte. En 1677, il exécuta pour cette église un second reliquaire destiné aux reliques de saint Jean, et qui renferme la tète de saint Jean posée sur un plateau. Cette église possède encore un tombeau d'un certain caractère monumental, celui de Rombaut Iluens, chanoine de Cambrai. En 1G;J1, il (it ce monument qui se ti'ouve adossé à une colonne du transsept. Tout le fond se compose d'une longue draperie simulant un dais dont les plis se ratta- chent aux chapiteaux corinihiens de deux colonnes. Sous les plis su|)érieurs du pavillon se trouve la Trinité; la Vierge, à genoux, intercède pour le défunt, au plan inférieur. Iluens, également à genoux vis-à-vis de celle-ci, a les mains jointes. Ses armoiries sont placées en saillie au-dessus de l'inscription. Cette église renfermait jadis, encore de Fay- d'herbe, une image de saint François de Paulc, ainsi qu'une é|)i(aphe ornementée, élevée à la mémoire de J.-F. Van Sluigclunt, secrétaire du grand conseil, mort en 1647. L'église S"'-Cathcrine, dont Fayd'herbe fit les plans et les sculptures décoratives, renferme de lui, dans la chapelle du S'-Sacrement, deux génies placés au-dessus de la corniche qui repose sur deux colonnes torses. L'ancienne église des SS. Pierre et Paul lui doit les statues de la Vierge et l'enfant Jésus, occupant l'autel de la nef ouest et le bas-relief: l'Assomption dans la chapelle de la Sodalilé. C'est l'église Noire-Dame d'Hanswyck. qui possède ses meilleures œuvres. Au-dessus de la porte d'entrée se trouve un groupe représentant la Vierge et l'enfont Jésus, et sur l'encadrement des portes des sacristies, de chaque côté de l'autel, les bustes de S'-Au- giistin et de la Vierge. Quant à la coupole, elle est ornée de deux bas-reliefs, semi-circu- laires, uniques dans leur genre en Belgique, représentant, celui de droite : la Nativité du Christ, celui de gauche : Jésus succombant sous la croix. Exécutés en pierre blanche, ils ont 4"", 50 centimètres de haut sur 7 mètres de large. Sur le bas-relief consacré à la Nativité ligure la sainte Famille, laquelle s'abrite sous un portique ruiné, dans le coin de gauche ; saint Joseph couvre de son manteau la Vierge et son fils; deux femmes et un berger apportent à Jésus leurs hommages. Sur le haut du portique chante un co(| ; au sommet de l'arcade se dressent deux petits personnages s'ell'orçant de regarder dans l'intérieur de l'élable. Au milieu du tableau s'avance un pasteur amenant, à grands efforts, un bœuf et un âne; une chèvre bondit derrière lui. Au fond apparaît une ville, sous les murs de laquelle paissent des troupeaux. Enfin dans le coin à droite, deux personnages descendent les degrés d'un escalier, obstrué par un tronc d'aibi'e renversé. Dans le second bas-ielief, le Christ, qui occupe le milieu de la com|)osi- lion, est entouré de quaire bourreaux qui le maltraitent. Le chemin parcouru par Jésus est tracé au milieu de constructions délabrées, la route tournant au fond du tableau laisse PENDANT LES XV1I« ET XVlIb SIECLES. 35 enirevoir toute la première partie du cortège composé d'hommes d'armes ; à la suite du Christ quatre cavaliers sortent d'une porte dont la herse est à moitié soulevée. Ce tableau renferme plus de vingt personnages. Fayd'herhe orna également des statues de sainte Catherine et de Dieu le Père, la façade de l'église du Grand-Béguinage. Il flt encore, pour le maitre-aute! de la même église, une statue représentant la Vierge assise tenant l'enfant Jésus, pour la nef laté- rale sud, une grande statue représentant le Christ, et, pour celle du nord, une Vierge des douleurs. On lui attribue une Vierge et l'enfant Jésus qui se trouvent dans le jardin du grand séminaire. 11 est aussi l'auteur du tombeau de Jacques de IJruxelles et de Philippe Deveels, tombeau qui se trouvait dans l'ancienne église des Récollets, ainsi que de la tombe de Pierre Van don Broucke; celle-ci était surmonlée d'une image de la Vierge. Malines possède, dans une maison de la rue du Brul, un musée d'œuvrcs originales de Fayd'herhe qui, dit-on, fut l'architecte de celte habilation ; il se plut à l'orner de quinze morceaux de sculpture. Cette maison a été reconsiruilc par le fils de Fayd'herhe qui l'avait héritée des parents de sa femme, Jeanne-Marie De Crocs; elle appartient actuellement à M. de Meestcr. Deux bustes, celui du Christ et celui de la Vierge, ornent l'escalier. Au premier étage se trouvent les deux modèles des bas-reliefs qui décorent la coupole de Notre-Dame d'Hanswyck. Ils sont d'une si excellente exécution qu'ils sont souvent préférés à ceux mêmes de cette église. Sur une cheminée du second étage un bas-relief représente la Flagellation. Un cabinet renferme une Fuite en Egypte, exécutée aussi en bas-relief Dans une autre chambre se trouve le dieu Pan faisant danser des Amours. Sur la che- minée d'un petit salon on voit une statue d'enfant, de marbre blanc, qui rappelle les brillantes qualités de Rubens. Enfin, dans le fond du jardin apparaît un Hercule, œuvre pleine de vérité et de vigueur. Cette maison renferme, encore de Fayd'herhe, quatre bustes et deux dauphins montés par des Amours. La confrérie de Notre-Dame du Rosaire, à Audenarde, commanda, en 1632, à l'artiste malinois un autel, orné de trois statues pour l'église S'^-Walburgc. Lors de la restauration de l'église S'^-Gudule, à Bruxelles, au commencement du XVII" siècle, on confia à son ciseau les statues de saint Jacques, faite en 1636, de saint André et de saint Thadée, trois des douze apôtres qui ornent la grande nef de ce temple. Ces œuvres sont également pleines de force et de vigueur. 11 fit pour l'église des Jésuites un groupe représentant saint Joseph accompagné de l'enfant Jésus; pour l'église de la Chapelle, saint Pierre, saint Jacques et quelques autres statues. De récentes recherches ont fait connaître que Fayd'herhe est l'auteur de la chapelle des princes de la Tour et Taxis, en l'église Notre-Dame des Victoires, au Sablon. Le contrat passé le 28 février IG51 existe aux archives du royaume à Bruxelles. Enfin il exécuta pour l'église collégiale S'-Gommaire, à Lierre, l'épitaphe d'Adrien de Bic^ peintre d'histoire. Les œuvres suivantes de Fayd'herhe existent dans le musée de Malines : un groupe de la Vierge et de l'enfant Jésus provenant de la chapelle de la Sodalité des Jésuites; un 36 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS buste d'Hercule; un buste d'Ompliale; un groupe de l'enfant Jésus debout sur le globe ter- restre devant lequel s'incline saint Jean; un Christ, esquisse de la statue du grand Bégui- nage; une réduclion de la statue de S'-Jacqucs le Majeur qui se trouve à l'église S"-Gudulc; un Christ; saint Georges à cheval et deux bas-reliefs; saint Roch invoqué par les pestiférés et une Descente de croix. Des douze enfants de Luc Fayd'hcrbe, le huitième, Jean Luc, cultiva également l'art qui illustra son père. l\é à Malincs, dans la paroisse S"-Rombaut, le 28 août 1G54, il mourut dans la même ville, le 29 juillet 1704. Dès sa réception comme maitrc dans la gilde de S'-Luc, il s'occupa de l'institution d'une académie nialinoise des beaux-arts; mais sa demande adressée au magistrat, le 14 juin 1G84, en compagnie de ses collègues de la corporation, resta sans cITcl. Il fit partie aussi de la gilde de S'-Luc d'Anvers, où il donna, entre autres, l'instruction artistique en 1C73-1G74, à Rombaut Verbiest et à Piehre Ver- POORTEN. Jean s'occupait plus spécialement d'architecture. Nous ne connaissons pas ses oeuvres sculpturales. On sait seulement qu'il imita une Nativité du Christ, peinte par Van Dyck. L'une des filles de Luc, Anne Barbe, baptisée à S'-Rombaut le 4 décembre 1643, épousa le 24 juin iOGG, l'un des élèves de son père, Jean Van Delen, sculpteur bruxellois, dont nous nous sommes déjà occupé. La tradition attribue à Anne Barbe deux terres cuites en possession de M. le sénateur de Cannart d'Hamale : ces statuettes, marquées l'une et l'autre du monogramme VD., représentent Minerve et Diane. Ro.mbact Verstappen, franc-maître depuis 162G et mort le 18 juillet IGôG, a formé deux des plus remarquables sculpteurs malinois du XVIP siècle : Rombact Pauwels, dit Paoli ou Pauli, et Rombaut Verhulst. Il a fourni des statues aux églises de Linlcr (près de Tir- Icmont), de Ramsdonck, de Berlaer et de Cappollc-au-Bois. Un document récemment découvert a fait connaître un sculpteur malinois resté inconnu jusqu'ici : François Van Loo, Van Lov ou Verlov, franc-maître en 1G07, qui fut doyen de la gilde en 1G55, 1G37, 1640, 1643, 1647, 16b2 et 16o4. Parmi les oeuvres qu'il exécuta en 1632, on cite à Laeken, près de Bruxelles : une Vierge tenant le corps inanimé de son fils; un saint Sépulcre avec les trois Marie, saint Jean, la Vierge, Nicodème et Joseph d'Arimathie, tous de grandeur naturelle, et une Résurrection; à Vilvordc, à Notre-Dame de Consolation, un saint Sépulcre; à Malincs, dans la cathédrale, six anges à mi-corps, en albâtre, placés dans la balustrade de l'autel de Notre-Dame de la Concorde; sur l'autel du Vénérable le bon Pasteur et deux anges; à l'extérieur de l'église un groupe en pierre représentant la Vierge ayant son (ils mort sur les genoux, aux Récollets un Christ, une Vierge et un saint Jean, et au réfectoire, saint François embrassant la croix; aux Carmes chaussés, le Sauveur en croix; dans le portail de l'église du côté du Marché au Bétail, un Ecce honto; à Lierre, dans l'église S'-Gommairc, PENDANT LES XVII" ET XV1II« SIECLES. 37 deux images de la Vierge entourée de rayons, suspendues à la voûte de réglisc et un saint Christophe; à Homheek, près de Malines, un saint Martin à cheval; à Duffel, un saint Georges à cheval, et à Vorsselaer, un sujet semblable. Gaspard Schillemans , né à Malines à la fin du XVI" siècle, où il mourut vers le 20 avril 1G70, fut admis en 1G08 dans la gilde de S'-Luc, et en remplit les fonctions décanales en 1G26, 1G30, 1GÔ5, 1638, 164.2, 1644, 1646, 1G47, IGol et 1653. Il a exécuté pour cette corporation les statues de saint Luc et de saint Jean qui étaient portées dans la procession. Il fit aussi, pour le couvent des Clarisses, deux grandes statues et une statue de sainte Claire ainsi qu'une statue de sainte Thérèse, détruites en 1792. Dans l'église Notre-Dame au delà de la Djle, à Malines, se trouve un banc de communion qui est l'œuvre d' Antoine du Flos, lequel l'entreprit en 1618 aux frais de la corporation des bateliers de cette ville. On y remarque des bas-reliefs myihologi<|ucs représentant Neptune, des tritons, des sirènes et d'autres divinités maritimes. Il sculpta aussi, la même année, la clôture de l'autel S'^'-Blaise de cette église. Son contemporain Barthélémy Van Roye exécuta, en 1627, pour la cathédrale S'-Rom- baut, un banc de communion, qui est placé dans le transsept méridional. Douze bas-reliefs, figurant les épisodes de la vie de la Vierge, en ornent les compartiments; un assez bon sentiment artistique a présidé à leur composition et à leur exécution. Un excellent sculpteur malinois Jacques Voorspoel, mort dans celte ville le 27 août 1663, commença son éducation en IGIO, à Gand, chez le sculpteur Jean de la Port. Six années après il revint dans sa ville natale pour entrer dans l'atelier de Martin Van Calster. Dès ses années d'apprentissage révolues il obtint la maîtrise et remplit les fonctions de doyen de la gilde de S'-Luc, en 1643 et en 1643'. Il plaça en 1636, devant le chœur de l'église S'-Jean, de Malines, les statues de saint Pierre et de saint Paul, œuvres médiocres de sa jeunesse. Voorspoel qui reçut les conseils de Jérôme du Qucsnoy pendant le séjour de cet artiste à Gand, et qui, après la mort de celui-ci, vint travailler à Bruxelles, où il obtint la maî- trise en 1654, a fait pour l'église S"'-Gudule l'un de ses plus beaux monuments funéraires : celui du comte Ernest d'Ysembourg, placé dans la chapelle Notre-Dame. Cette œuvre, en forme de portique, où se combinent les marbres noir et blanc, est ornée de figures et des seize quartiers de noblesse du défunt. La statue du défunt est couchée; à ses pieds et à son chevet sont deux soldats qui le regardent; plus haut un génie relève une draperie. Notre statuaire avait sollicité entre les années 1659 et 1664 le titre de sculpteur impé- rial. La pièce qui constate cette demande existe aux Archives du royaume à Bruxelles. Vers la fin du XVIL siècle la renommée de nos sculpteurs à l'étranger valut à Rombaut Verhllst, de Malines, d'être choisi par la république des Provinces-Unies pour faire plu- 38 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS sicnrs mausolées, ériges à la mémoire des amiraux qui avaient perdu glorieusement la vie en eombaltant pour la pairie. Baptisé à llalincs le la janvier 1624, et mort à la Haye, dit-on, en 1696, Verhulst fut successivement élève de Rombaut Vcrstappen,en 1653, probablement élève de Luc Fay- d'herbe et de François Van Loo. Il avait fait ses preuves le 12 novembre IGIO, d'après le registre de la corporation malinoise. Il sculpta, en 1681, pour la nouvelle église d'Amster- dam , le mausolée de Michel de Ruyter, lieutenant amiral général de la République, tué dans un combat naval devant la ville de Syracuse, le 22 avril 1676. Ce monument colossal,de 30 pieds de longueur sur autant de largeur, a pour sujet |)rincipal : Ruyter, armé et couché, la télé appuyée sur un canon; de la main droite il lient le bâton de commandement; des triions soufflant de la conque sont placés près de lui. Une Renommée surmonte la statue derrière laquelle un bas-relief représente un combat naval; dans les entre-eolonnements se voient les ligui-cs de la Prudence et de la Force. La république des Provinces-Unies avait aussi perdu le 10 août 16S3, un autre marin illustre, l'amiral Martin Tromp, tué également en combattant les Anglais. Verhulst fit son mausolée pour la vieille église de Delfl d'après les dessins de rarchitecle Jacques Van Campen. Sur un sarcophage Tromp ligure armé et couché sur un gouvernail. Il appuie aussi la tète sur un canon, et de la main droite, lient son bâton de commandement. Sept génies entourés d'emblèmes guerriers sont taillés en haut-relief. Comme siu- le mausolée de Ruyter, un bas-relief représentant un combat naval orne la face principale. En 1666, il lit pour la vieille église de Middelbourg les monuments des frères Corneille et Jean Everssen, lieutenants généraux de la province de Zélande. Ils sont composés de la même manière que le précédent. Restaurés en 1616, ils sont placés actuellement dans l'église S'-Pierre de la même ville. L'église de Haagtekerk, près de Midilelbourg, ren- ferme de Verhulst une épitaphe ornée, élevée à la mémoire de Thibout, en 1669. La vieille église d'Amsterdam contient le cénotaphe du vice-amiral Isaac Swerius, sur lequel figure le portrait en ovale du défunt et des emblèmes l'clatifs à sa carrière. Verhulst fit dans l'église S'-Pancrace, à Lcide, le monument de Vander Werff, qui ne se distingue que par un médaillon renfermant le portrait de l'héroïque gouverneur de cette ville; dans l'église S'-Picrre le tombeau de Jean Van Kerkhoven, seigneur d'Heenvliet, époux de lady Catherine Slanhope, comtesse de Chesterfield, ainsi que la tombe des Meer- man. Leide possède encore de lui : le lion du Bourg, les décorations de la maison Boterhuis et de celle du Waag (poids de la ville) exécutées en 1661. En 1661-1664, au-dessus de la porte d'entrée du Lazaret, situé près de la ville, il plaça un bas-relief représentant un épisode de la peste qui ravagea les Pays-Bas; enfin il fit les ornements conqjosés d'em- blèmes guerriers et les lions ornant la Zylpoort. L'église principale d'Utrccht renferme de lui le tombeau du lieutenant-amiral Guillaume- Joseph Van Ghcndt, décoré de l'image du défunt et d'un bas-rclicf représentant un combat naval. Il entreprit en 1664, pour l'église de Mildwolde (Groningue), le monument funé- raire du seigneur et de la dame de Nienoorl, portant les statues des défunts en grandeur naturelle. On lui attribue le tombeau d'Adrien Clant, achevé vers 1672, dans l'église de PENDANT LES XVII« ET XVII^ SIECLES. 39 Stedum (Groninguc). Enfin l'église de Kalwyck possède cgalemenl de lui un monument funéraire. Le Musée de sculpture de la Haye renferme de Verhulst les bustes de Frédéric-Henri, de Guillaume U, de Marie Stuart, sa femme, et de Guillaume Hl, tous datés de 1683. Son célèbre concitoyen Rombaut Pauwels, dit Paoli ou Pauli, naquit en 1025 et mourut à Gand en 1700. Inscrit le 7 juillet 1656 en qualité d'apprenti dans la gilde malinoise de S'-Luc, il fut d'abord élève de Rombaut Verslappen, puis de Jacques Voorspoel; il se rendit ensuite en Italie cl fut admis à Rome parmi les disciples de François du Quesnoy. C'est à celte époque qu'il adopta le nom de Paidi. Revenu aux Pays-Bas avec Jérôme du Quesnoy, il se fixa à Malines et s'y livra à la sculpture sans avoir la maîtrise, qu'il n'ob- lini qu'en 1645. Rival de Luc Fayd'herbe, il alla habiter Gand où il fut reçu frane- mallre, en 1656, et doyen en 1685. Pauwels n'exécuta que quelques ouvrages à Malines. Jadis figurait de lui dans la façade de l'église du Pclit-Béguinage un groupe d'anges soutenant un ostensoir. Il sculpta, en 1654, pour l'église S'-Jean, une tète de saint Jean-Baptiste qui y existe encore au cime- tière, et plusieurs stations consacrées aux scènes de la Passion; celles-ci sont détruites. M. Ncefs du Trieu a de lui deux groupes : l'un représente un enfant versant à boire à un autre enfant; l'autre, un enfant donnant des raisins à son compagnon. La cathédrale S'-Bavon, à Gand, possède l'œuvre la plus remarquable de notre sculp- teur : son mausolée de l'évèque Charles Macs, placé en 1666. Voici la description qu'en donne M. le baron Kervyn de Volkaersbekc, dans son ouvrage , Les érjlises de Gand, 1. 1", p. 114 : « Couché sur un sarcophage, le prélat, revêtu de ses habits pontificaux, la mitre en tète et s'appuyant sur la main gauche, goûte les douceurs d'un paisible sommeil, symbole de la sérénité d'àmc qu'une conscience pure apporte au juste à son heure der- nière. C'est bien là le sentiment que l'artiste a voulu exprimer, et il y a réussi avec un rare bonheur. Tout dans cette belle œuvre est d'une vérité frappante. La pose du véné- rable prélat est naturelle, les traits de son noble visage respirent bien le repos, cette tran- quillité d'âme dont nous venons de parler. Les draperies sont largement traitées; en un mol, l'ensemble présente un caractère imposant qui convenait parfaitement au sujet. Placé en face du chef-d'œuvre de Jérôme du Quesnoij, ce monumenl ne perd rien de son effet; c'est là, termine M. Kervyn, le plus bel éloge qu'on puisse lui adresser. » Déjà, en 1657, Pauwels avait élé appelé à restaurer, dans la chapelle S' -Yves de S'-Bavon, la tombe des deux premiers évèques de Gand, Corneille Jansenius et Guil- laume Lindanus, élevée cm 1 595. Il y exécuta en 1 669 la clôture de la chapelle des SS. Pierre et Paul. La madone de Michel-Ange, à l'église Notre-Dame de Bruges, lui inspira, sans doute, la conception d'une excellente statue représentant la Vierge assise et l'enfant Jésus, pour l'autel de la chapelle de la Vierge à l'église S'-Michcl de Gand. En 1653 il y fit le mailre-autel de la confrérie de la S"-Croix. L'église Notre-Dame S*-Pierrc était encore ornée au siècle dernier de superbes stalles dues à notre artiste. » En 1781, dit M. Edmond De Busscher, le chœur était entouré de Tome XLI. 22 40 LES SCULPTEUUS DES PAYS-BAS quatre-vingt-six slaiies, à Tiisage des dignitaires et des religieux de l'abbaye. Ces stalles, irès-artistcmcnt travaillées, avaient été placées durant la prélainre de l'abbé Engrand. Leur boiserie et celle du grand buffet d'orgue constituait une œuvre admirable, un ensemble composé de variations infinies, où l'art du sculpteur el du menuisier avait ras- semblé tout ce qu'il y a de beau dans ce genre; où le ciseau de l'artiste et le rabot de l'artisan rivalisèrent de précision, de contours et de netteté d'exécution. Bordures, cadres, ornements, bas-reliefs, groupes et slalucs, tout y était de main de maitrc Parmi les nombreuses figurines et statues, qui toutes se distinguaient par la pensée et l'expression, aussi bien que par le dessin, la disposition et le jet des draperies, on signalait particulièrement les statues de saint Pierre et de saint Paul , placées à l'entrée du sanc- tuaire, et celles des quatre Évangélistes, qui décoraient les sièges du prélat et du prieur. Au milieu du cliœtu- se voyait un lutrin, œuvre du même Pauwels et non moins remar- quable que les sculptures des stalles. Assis sur trois daupbins enlrelacés, un ange sou- tenait un globe surmonté d'un aigle, aux ailes déployées, tenant de la serre droite l'écu d'armes de la puissante abbaye. Les ailes servaient de pupitre, et une guirlande de fleurs , parfaitement imitées, qu'il tenait du bec, descendait jusqu'au pied du lutrin *. » Pauwels fit une statue de la Vierge pour la cbapelle de l'évccbé et un groupe, repré- sentant la Vierge et l'enfant Jésus, destiné aux Jésuites. Parmi ses élèves Jean et Henri Matthys, de Gand, occupent une place remarquable. Jean Van den Steen ou Van der Steen naquit à Malines vers 165o. Admis en 164C comme élève chez Antoine Bauens dit Bayens, il alla, ensuite, en qualité d'apprenti, en i6o3., chez Rombaut Pauwels et, enfin, se perfectionna à Anvers chez Artus Quellyn le jeune. Entraîné par son zèle religieux, il prit à deux reprises l'habit au couvent des Jésuites de Malines, et l'abandonna chaque fois après un certain temps de noviciat. Il accompagna François Langhcmans en Angleterre, travailla pendant quelque temps avec lui à Londres, mais il dut quitter cette ville où il était devenu suspect par suite de son affiliation à la compagnie de Jésus. Revenu à Malines, Van den Steen, reçu franc-mailre en 1670, y jouissait d'une certaine réputation, et fut un des promoteurs, en 1684, du projet de fonder dans sa ville natale une académie des beaux-arts. Il mourut au commencement du XV IIP siècle, après avoir formé un élève nommé De la Haye, et laissé nombre d'œuvres. Luc Fayd'herbe s'était refusé à clôturer le chœur de la cathédrale S'-Rombant pour ne pas faire perdre à la chaire de vérité son beau caractère. Van den Steen accepta ce tra- vail, qui comprenait aussi l'exécution de deux autels destinés à être placés sous le jubé. 11 fit, aussi en 1672, pour la clôture du chœur de la cathédrale, le portique actuellement placé dans la nef septentrionale, qui se compose de deux colonnes ioniques soutenant la frise ornée d'emblèmes de musique. Dans la partie supérieure de la percée, de chaque côté un ange soulève une draperie dont les plis s'échappent de l'entablement. L'ensemble est d'un effet médiocre. Il sculpta le 21 juillet 1698, dans le transsept méridional, pour ' Kervyn, Les cijliscs de Gand, tome II, p. 227. PENDANT LES XV1I<= ET XVll^ SIECLES. 41 la corporation des maçons, l'aulel aclucl tic S"'-Annc, couronné par un groupe reprcsen- laiU celle sainte avant à droite la Vierge et renfant Jésus sur ses genoux; un petit chérubin offre un sceptre à la mère du Christ, tandis (|u'un autre lient un cartel et une trompelle. Au sommet plane, au milieu d'une gloire, le Saint-Esprit et deux anges, l'im portant une branche d'olivier, l'autre une cassolette. A l'église du Grand-Béguinage de Malines se trouvent deux bénitiers re|)résenlanl , chacun, un ange tenant une coquille : M. Emmanuel Neefs les attribue à notre sculpteur, tandis que le chanoine Schoeffer leur assigne comme auteur Michel V'ervoort le vieux , d'Anvers. Dans la même église on voit im maître-autel fait par Van dcn Stccn en 1071 ; les |)artics latérales sont garnies de piédestaux supportant l'un la statue de saint Alexis, l'autre celle de sainte Catherine qui sont attribuées à noire artiste. Il y éiigea, aussi en 1071, le portail principal sur icipjel on remartpie le busie de saint Pierre; deux tor- chères garnissent les exlrémités de rentablement et des têtes d'anges la naissance du cintre. Des médaillons ornent les battants de la porte. Le musée de Gand renferme de noire sculpteur une œuvre d'art qui figura jadis dans l'ancienne salle des parchons : une vaste cheminée à encadrements à grand relief, et à cariatides et décorée d'un admirable schouw-sltik, connue on le disait alors, peint par Rombouts en 1088. Enfin, il acheva en 1085 le tabernacle de l'église S'-Nicolas de Gand, entrepris en 1085 par Jacques Pieters de cette ville. L'artisle dont nous allons nous occuper, Nicolas Van der Veken ou Van der Vekene, brilla principalement par la grâce et la naïveté qu'il donna à ses œuvres. Fils d'He'nri Van der Veken, sculpteur, qui florissait en 1014-1015, il fut baptisé dans la cathédrale S'-Hombaut de Malines le 20 octobre 10ô7. Entré le 20 novembre 1047 dans l'atelier de Maximilien Labbé, il passa ensuite dans celui de Luc Fayd'herbe et y devint le condis- ciple de J. Van Delen, de J.-F. Boeckstuyns et de F. Langhemans. Reçu franc-maitre de la gilde de S'-Luc le 1" février 1002, il remplit les fonctions décanales en 1080, 1083, 1090 et 1092, et mourut, célibataire, dans sa ville natale, en 1704. Van der Veken travailla presque exclusivemenl pour les couvents et les églises de Malines. On ne connaît de cet artiste, comme œuvre faite poiu' compte de la ville, que la restauration, en 1085-1080, de la statue du Christ, placée sur le pont de la Fontaine. Il existe de lui, dans le Musée communal (catalogue, n° 01), une statuette représentant saint Yves, patron des procureurs. La cathédrale S'-Rombaut |)ossède quelques-uns de ses travaux : dans la chapelle du S'-Sacremenl se trouve un tabernacle, d'une agréable com- position, à figures élégantes; le sujet représente Dieu le Père bénissant le monde; des séraphins soutiennent les extrémités de la table de l'autel, l'antependium est décoré de l'Agneau pascal couché sur le livre aux sept sceaux, de petits anges déroulent une ban- derole avec ces mots : Pauls umjdunnu, un ostensoir devant lequel ileux génies s'incli- nent couronne le sommet de l'édifice, deux autres anges, vers le milieu de la coupole, proclament, au son de la trompeue, la Majesté divine. Il sculpta en 1077 les chérubins destinés à èlre placés à côté du maître-autel lors des grandes féies. Sur la tombe d'autel 42 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS de la deuxième chapelle se trouve un petit tabernacle ainsi qu'un encadrement fort simple qui entoure le tableau. Le S'-Esprit, environné de rayons et de tètes d'anges, qui se trouve au faite de ledifice, semble appartenir à la manière de Van der Vekcne. Il fit, en 1688, une belle statue représentant le Cbrist assis, le front couronne d'épines et le rosaire à la main. Cette œuvre se trouve dans une niche de la troisième chapelle. On lui altiibuc un petit tabernacle, remarquable j)ar son exécution, (|ui, avant la révolution brabançonne, ornait le maître-autel de l'église du prieuré de Liliendael et qui est actuellement sur l'armoire de la châsse de S'-Rombaut, dans la partie |)ostérieure du maitre-autel. I/une des deux faces représente, avec une rare finesse d'exécution, la Cène; l'autre la Manne au désert. L'église des SS. Jean-Baptiste et Jean l'Evangeliste possède, dans le transscpt septen- trional, un confessionnal de bonne exécution fait par Van der Vekene en 1703. Les statues de saint Augustin et de saint Roch en ornent l'entrée; les bustes de saint Charles Bor- romée et de saint François de Sales, garnissent la corniche. Au centre se trouve un ange tenant une balance. Le Iranssept méridional renferme un confessionnal, fait en 1692, dont l'ordonnance est pareille au précédent. Les statues du Bon Pasteur et de saint Jean- Baptiste figurent à l'entrée; les bustes de saint Nicolas et de sainte Barbe sont aux extrémités de la corniche. Le S'-Esprit, sous la forme d'une colombe, plane sur le fron- tispice. Devant la chapelle du S'-Esprit se li'ouve une statue de la Vierge tenant l'enfant Jésus, faite en 1680. Deux esclaves enchaînés sont à genoux à côté de la mère du Christ. Deux œuvres de Van der Vekene existent encore dans cette église : une statue médiocre de saint Lihoire, faite en 169G et placée dans une niche contre le mur extérieur de la nef méridionale; et le groupe de la Trinité, sculpté en 1680 : Dieu le Père et le Christ sont assis sur un nuage au bas duquel sont agenouillés d'ime part la Vierge et de l'autre un esclave chrétien, le S'-Esprit plane au-dessus d'eux. Un dais élégant surmonte ce groupe, sur lequel quatre statues appuyées sur des feuillages, maintiennent une couronne. Deux confessionnaux, du même artiste, sont placés, le premier contre le mur du trans- scpt méridional et l'autre dans la chapelle du S'-Sacremcnt de l'église S"'-Calherine. On lui attribue aussi le confessionnal qui orne la chapelle de saint Antoine et dont les figures de la Pénitence forment l'entrée ; un chérubin tenant d'une main une croix et désignant de l'autre le ciel, occupe le sommet. Des tètes de chérubins se trouvent aux angles du fronton. L'église des SS. Pierre et Paul fut ornée au XVIP siècle, par Van der Vekene, selon la mode du temps, d'un revêtement en bois garnissant les parois du portail jusqu'aux côtés latéraux. Il se compose de sept confessionnaux, dans chaque nef, reliés les uns aux autres par des panneaux ouvragés. Ces confessionnaux , dont les deux premiers de cha(pie côté sont exclusivement de Van der Vekene, ont été élevés sur le même plan, les détails d'ornementation seulement diffèrent entre eux. Chaque compartiment central est entoure de figures emblématiques bien travaillées. L'église du Grand-Béguinage possède dans son réfectoire une assez bonne statuette de l'enfant Jésus, due au ciseau de notre artiste. Une excellente statue, considérée comme son chef-d'œuvre, se trouve dans le couvent des Apostolincs, près du chœur. Elle rcpré- PENDANT LES XYII-^ ET XYIII- SIECLES. 43 sente le Christ, assis, couronné d'épines, et tenant un rosaire à la main. Ce couvent pos- sède encore de lui une statuette de saint Antoine de Padoue portant l'enfant Jésus, une statuette de la Vierge tenant également l'enfant Jésus, et un petit buste de sainte Barbe. Ces deux derniers ouvrages rappellent sa manière sans que l'on puisse assiner cependant qu'ils proviennent de lui. Enfin on cite encore comme l'une de ses meilleures œuvres l'iiTiage de saint Hubert pour l'église de Lombeek-Nolie-Danie. Indépendamment de son élève FnANÇois de Leeniier, on cite divers ariisies du nom de Van der Veken qui ont été ses disciples : Gilles, qui devint franc-maiire en 1680, Cor- neille, admis comme élève en 1687. Jean, son contemporain, acquit la maîtrise en 1670 et, enfin, François, le demi-frère de Nicolas, suppose t-on, qui travailla en 1090 aux figures du maitre-autcl de l'église Notre-Dame au delà de la Dyle. Si les sujets religieux furent presque constamment choisis par les sculpteurs des Pays- Bas pendant les XVII" et XVIII" siècles, il fut dévolu à l'un des plus excellents artistes malinois de ce temps de mettre en relief un genre nouveau, celui des natures mortes, des (leurs et des fruits: Laurent ^'an der Meulen né en 164o. 11 commença assez tard son apprentissage artistique, car ce n'est que le 10 novembre 166.3 qu'il devint élève du sculpteur Pierre Van der Stock; il n'obtint la maîtrise de S'-Luc qu'en 1689, fut doyen en 1601 et en 109a et mourut à Malines le 2G octobre 1719. Il jouissait déjà d'une cer- taine réputation avant d'obtenir la franchise artistique. Pendant un séjour fait en Angle- terre en 167o il étonna les amateurs d'art par la finesse d'exécution de ses travaux. C'est dans la sculpture décorative et suiiout dans celle des cadres qu'il se perfectionna; aussi toutes ses œuvres sont-elles des merveilles de délicatesse sur lesquelles des trophées savanuuent combinés, des feuillages, des ficurs, des oiseaux, s'harmonisent heureusement. On admirait encore, de lui, au siècle dernier, dans la chapelle du Vénérable de la cathédrale S'-Rombaut, un encadrement merveilleux qui entourait un cantique du S'-Sacrc- mcnt, écrit à la plume. Il s'appliqua, en 1690, avec les sculpteurs Langhemans et Boeck- stuyns aux décorations si originales des piliers du maitre-autcl de l'église Notre-Dame au delà de la Dyle, élevé d'après l'ordonnance de l'architecte bruxellois Pasiorana. Enfin, lors de la vente, en 177a, des objets d'art délaissés par son petit-fils, le conseiller- pensionnaire Gyseleers-Thys, divers sujets, dus à son ciseau, y figurèrent; acquis jiar l'abbaye de S'-yWrien de Grammont, ils ont été éparpillés lors de la suppression des couvents. Quatre de ces cadres pariirenl ])our l'Anglelerre, les autres leslèrent dans le pays et devinrent la propriété de MM. île lludder et Ducaju, à Gand. Le Messager des Sciences de 1836 a donné la gravure de deux cadres que l'on suppose avoir été exécutés pour le roi d'Espagne, Philippe V. L'un des derniers bons élèves de Luc Fayd'hcrbe, Jean-François Boeckstuyns, naquit à Malines vers 1650; il a été souvent confondu avec son homonyme Gilles-François Boecic- STUVNS, né le o juillet 1631, et qui devint élève en 1662 de F. Langhemans. Admis dans la 44 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS gildc de S'-Luc le 3 juillet 1680, Jean François se distingua par la manière large et aisée avec laquelle, à l'instar de son niailrc, il traitait ses sculptures. Il mourut le 27 juin 1734. Son œuvre principale ligure dans la cathédrale S'-Rombaut. Celle chaire a pour sujet un rocher dans lequel saint Norberl, IVappé de la foudre cl renversé de son cheval, élève les mains vers le ciel. Au-dessus du rocher figuie les mystères de la chute de l'homme et de la rédemption. La tribune est ornée à droite du Christ en croix, entre la Vierge et saint Jean, et à gauche du paradis terrestre. Faite en 1723 pour l'église du prieuré de Leliendael , cette chaire, acquise en 1809 par le conseil de fabrique de la métropole, y fut placée contre un des piliers par J.-F. Van Geel. Le plan avait été modifié par Michel Ver- voort d'Anvers, ainsi que rindicpie l'esquisse en terre cuite qui se trouve au Musée communal. Il produisit une œuvre remarquable pour l'église Notre-Dame au delà de la Dyle : l'autel de la sainte Croix placé dans le iranssept méridional. Dans la m'che cen- trale un ange, de grandeur naturelle, entouré de chérubins, porte la croix et s'élance d'une nuée vers le ciel; Dieu le l'ère, accompagné de deux séraphins, se trouve au sommet; deux génies ])roclament sa gloire. Au bas se trouve une grotte dans laquelle repose le Christ mort; cette dernière statue doit être d'un autre artiste, car, déjà en 1629, Jean Veubeke fut payé pour avoir appoi'lé des changements à la lèle. Boecksiuyns exé- cuta, en 1690, avec Fr. Langhemans et Laurent Van der Meulen la partie artistique du maitre-autel de la même église. On lui attribue une statue de saint Jean l'Evangéliste placée dans le jubé de l'église S''"-Calherine. Luc Fayd'herbe lui confia les deux confessionnaux de la nef septentrionale de l'église Notre-Dame d'Hanswyck. Il y fil encore les stalues de saint Jérôme et de saint Grégoire, qui sont sous la corniche de la coupole; ces sujets largement traités sont d'un noble caractère. Enfin, l'église du Grand-Béguinage possède de lui, indépendamment du banc de conununion, un poitail dont les frontons des issues latérales renferment les médaillons consacrés à sainte Catherine el à sainte Bcgge; le buste de sainte Ursule couronne la porte du milieu. François Langhemans, qui compte aussi parmi les bons élèves de Fayd'herbe, fut baptisé le 18 mars 1661 dans la cathédrale S'-Rombaut. Après avoir travaillé en Angleterre où il s'était rendu avec Jean Van den Steen , il revint à Malines et y fut doyen de la gilde de S'-Luc en 1682, en 1684 et en 1686; il passa un certain nombre d'années en Allemagne où il fut honoré du litre de sculpteur ordinaire de l'électeur palatin, Jean-Guillaume, ainsi que de l'archevêque Guillaume keurvort. Il décora l'abbaye de Sybourg, près de Cologne, et Dusseldorf, de divers ouvrages, et mourut en 1720. L'église S'^-Gudule de Bruxelles renferme de lui, dans la chapelle du S'-Sacrement, un remar(|ual)lc monument fiméraire, celui de Pierre Roose, président du conseil privé du Brabani, décédé en 1673. Cette œuvre en forme de portique, où se combinent les niarbi-es noir et blanc, a pour sujet principal le portrait du défunt en haut-relief, et soutenu par deux génies, il sculpta pour l'église de l'abbaye de Grimberghe un maguifiiiue maître- autel. PENDANT LES XVII» Eï XVII !« SIECLES 45 Malincs possède de lui diverses prodiiclions : Dans le grand portail de S'-Rombaul une statue médiocre de Marie-Madeleine, placée le 12 mai 1701 , comme monument comnié- moralif des frères \'an dcr Zypc. Sa statue de S'-Libert, mise vis-à-vis, en 1G80, ne vaut guère mieux. II acheva en 1699 l'autel des Ames du purgatoire, dans le transsept méri- dional, par l'addition d'ime statue de la Vierge et de l'enfant Jésus. Il exécuta, en 1714-, pour le ijorlique du côté extérieur du transsept les emblèmes sacerdotaux couvrant la frise et le médaillon avec le buste de S'"-Madclcine figurant sur le fronton. Pour le monastère des Récollcts il fit une statue de saint Antoine de Padoue, qui orne actuellement la chapelle de ce saint dans l'église S'^-Catherine. Le chapitre de cette église lui confia en 1718 l'exé- cution d'une statue de saint Laurent qui se trouve dans le transsept méridional. Mais, soit effet de l'âge ou toute autre cause, il donna ce travail à un de ses élèves, Pierard , originaire de Lyon. Saint Laurent est agenouillé sur un nuage soutenu par des anges; au-dessus de sa tète un séraphin lui apporte la couronne de l'immortalité. Enfin, comme nous l'avons déjà dit, lorsque nous nous sommes occupé de Boeckstuyns, il travailla avec ce sculpteur et Laïu'ent Van der Meulen au maitre-autel de l'église INotre- Dame au delà de la Dyle. Le plus remarquable élève de J.-F. Boeckstuyns, Théodore Vehiiagen ou Verhaeghen, "naquit à Malincs le 3 juin 1701 ; il était fils de Romhaut, ouvrier menuisier, lequel, sans avoir la maîtrise, surpassait ses confrères en mérite, et de Marie-Elisabeth Grovcndacl. Théodore alla d'abord étudier à Anvers, dans les ateliers de Michel Vervoort le vieux, de Claude de Cock et de G.-J. Kcrrickx; il vint ensuite à Bruxelles chez Dieudonné Plu- mier qu'il abandonna à l'âge de dix-neuf ans pour retourner à Malincs auprès de son premier maître afin de l'aider à achever la chaire de vérité du prieuré de Leiiendacl. Il fut inscrit, en 1721 , dans la gilde de S'-Lue. Il épousa Emerence Van Jloogsvorst et mourut le 2.o juillet 1739. Pendant ses quarante années de carrière artistique, Verhagen a enrichi Malincs et d'autres localités environnantes d'une quantité prodigieuse de sujets de sculpture. L'une des premières fut le monument funéraire de Cyprien-Ainbroise-Picrre Roose, baron de F^eeuw, décédé en 1720 et placé dans l'église de Leeuw-S'-Pierre ; il est surmonté d'une médiocre statue du Temps tenant un médaillon représentant le buste du défunt. En 1729, il sculpta un ostensoir soutenu par deux anges, placé derrière le tabernacle à l'extérieur de la cathédrale S'-Rombaut de Malines; cette œuvre disparut ainsi que la pierrrc tumu- laire de Henri Joseph de Kerrenbroeck, qu'il avait faite en 1750 pour l'église S'-Jean de la même ville. Saint-Rombaut fut ornée dans les transsepts des statues des quatre Pères de l'Eglise faites en 174'3 et en 1744. Ce sont des sujets d'une vigoureuse conception. Il signa le 3 juillet 1736 un contrat par lequel il s'engageait à entreprendre la belle chaire de vérité de l'église des SS. Jean-Baptiste et Jean l'Évangéliste de Malines, qui fut placée en 1741, et qui coula 2,8b6 florins 6 sous. Le sujet principal représente le Bon Pasteur : il est muni d'une houlette, entouré d'agneaux, et parle au peuple; à sa droite deux vieillards l'écoutent; un autre disciple se trouve à sa gauche; sa pose exprime la même 46 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS pensée que celle de ses compagnons , une jeune mère tenant son enfant est assise devant Jésus. La cuve est ornée d'arabesques entrelaçant trois médaillons représentant la por- sonnilicalion de la Foi; le Baplènie de Jésus, et l'Espérance. Le dais s'élève dans l'air par un prodige de hardiesse et de légèreté; deux séraphins semblent maintenir dans l'espace l'abat-voix, lequel est surmonté d'ornements à feuillages et de petits génies. Mais on considère comme son chef-d'œuvre les stalles de celle église. Il s'associa pour exécuter la partie sud, faite en 1730, ses élèves F. Verhagcn , Théodore et François Coppens, D. Boeckstuyns , F. Van Elewyt, F. Bascl et Théotlore Fosté. L'ordonnance est la même |jour les deux Irihunes. Il a enloiu'é le pilier de tous côtés d'une galerie à orncmenlation en bas-reliefs; les dossiers des tribunes envclo|)|)ent à leur tour les trois faces des colonnes. Les stalles du côlé sud sont ornées de trois beaux bas-reliefs représentant : celui du centre saint Jcan-Ba|)lisle préchant dans le désert, celui de droite le Martyre de saint Jean- Baplislc, et celui de gauche saint Jean l'Evangélistc dans l'ilc de Pathmos. Ce sont de véritables tableaux coni|)osés d'un grand nondjre de figures, à l'exception du dernier où ne se trouve que le disciple du Christ avec son aigle. Des cariatides d'anges séparent ces panneaux. L'artiste a placé sur la corniche le bourreau jtiéscntant la lèle de saint Jean à Ilérodiaile; le tronc du martyr git à leurs pieds. Les marguilliers firent placer le 5 juillet 1744 la tribune du côté nord exécutée, en partie, par les élèves de Verhagen. Elle est inférieure à la première. Trois sujets forment pendant aux médaillons précédem- ment énumérés : celui du milieu représente la résiurcction de Lazare, celui de gauche l'adoration des Mages, et celui de droite le Sauveur enseignant le peuple. Le Christ en croix, soutenu par deux anges, couronne celte partie. Il existe dans l'église S'-Laurent de Lokcren une belle chaire de vérité que Verhagen acheva en 1750 cl qui oflrc quelque analogie avec celle de S'-Jean. Elle a un caractère de majesté digne cle sa destination; la composition en est grandiose; quant aux figures, elles sont pleines d'expression et de vérité. Les statues des docteurs de l'Eglise au milieu desquels se trouve Jésus en composent le sujet. La cuve est complétée par trois médaillons repré- sentant des phases entières de la vie du Christ, ainsi que par vingt anges. Celte œuvre n'a de comparable, dans son genre, que la superbe chaire de l'église S'^-Gudule de Bruxelles, faite en I70!2 pour les Jésuites de Louvain, par Henry François Verbruggen, d'Anvers. L'église Notie-Dame d'Hanswyck possède une chaire qu'il exécuta pour 4000 florins. Commencé en 1745, elle ne fut finie que le î24 déecudjre 1746. Le sujet principal repré- sente Adam après sa faute. A côté de lui se trouve Eve qui, désespérée, se couvre le visage et cherche à échapper à la présence de Dieu k(|uel, sous la forme d'un vieillard, s'adresse à Adam et lui montre d'une main le serpent lanqtant sur le sol, tandis que de l'autre il lui promet miséricorde en indiquant l'image de la Vierge. L'artiste a enrichi de sculptures les parois de la cuve. Sur la face principale on aperçoit un ange tenant un médaillon avec le buste de la Vierge et l'enfant Jésus; un pan de draperie enveloppe l'exté- rieur du carlouche. L'abat-voix est formé par les branches loull'ues d'un arbre; un nuage flotte entre les rameaux. Une assomplion de la Vierge surplombe cette nuée, laquelle est entourée de chérubins. PENDANT LES XVI1<= ET XVIIIe SIECLES. 47 Le jardin du grand séminaire renferme une statue représentant la Vierge et l'enfant Jésus, œuvre dont rexéeution rappelle la manière de faire de Verhagcn , mais qu'il faut plutôt attribuer à ses élèves. On voit contre le mur extérieur de l'hôpital Notre-Dame, rue de l'Empereur, une de ses plus gracieuses productions : la statue de la Vierge, faite en 1759, et conçue avec beaucoup de grâce et d'aisance; ainsi qu'une Vierge, debout sur un nuage tenant l'enfant Jésus, adossée au coin de la rue des Augustins et de la place S'-Picrre. L'église SS. Pierre et Paul renfermait de lui un autel sur lequel figurait une statue de l'enfant Jésus. Verhagen exécuta la chaire de vérité du couvent des Carmes déchaussés de Malincs ayant pour sujet principal saint Jean de la Croix accompagné d'un aigle; il y fil encore une excellente statue de sainte Barbe et deux petits autels devant le eliœur, l'un surmonté de l'image de la Vierge, l'autre de celle de saint François. Le couvent de Béthanie possédait aussi de lui un maitre-autel ainsi que la chapelle claustrale des Frères cellites; enfin il fournit le plan de l'autel des Ames du purgatoire pour le monastère des Dominicains. La belle boiserie, qui lambrisse les murs des nefs latérales de l'église de l'ancienne abbaye des Prémontrés à Ninove, lui est due. Elle contient alternativement des bas- reliefs et des tableaux représentant des épisodes de la vie des deux patrons de l'église, S' Corneille et S' Cyprien. La vie de ce dernier est reproduite du côté droit. L'élection de saint Corneille au trône pontifical se trouve figurée dans le demi-bas-relief qui se trouve au fond contre le grand confessionnal. Le second bas-relief représente une assemblée de prêtres, parmi lesquels sont cinq évèques, convoqués par saint Corneille pour recevoir l'abjuration de Novatius, ou bien sa réconciliation avec l'évèque Tropliime, qui avait sacrifié aux idoles. Saint Corneille, aidé de Liccina, fait enlever des catacombes les corps de saint Pierre et de saint Paul , pour les déposer dans un endroit plus convenable. — Puis viennent : sa condamnation à l'exil — son bannissement — son rappel de l'exil et sa flagel- lation de verges garnies de boules de plomb et sa décapitation. — Le dernier bas-relief représente l'envelissement de son corps par les prêtres, aidé de Liccina. Verhagcn est aussi l'auteur du confessionnal de gauche, orné de statues, et du grand portique au-dessus de l'autel qui occupe de chaque côté le fond du transsept. La cathédrale S'-Bavon, de Gand, mit au concours, en 1739, l'exécution d'une chaire de vérité. Verhagcn y envoya un modèle qui fut exécuté en terre cuite rouge par Allaerl. Ce fut Laurent Dcivaux qui remporta la palme. Dans l'église Notre-Dame du Lac, à Tirlemont, se trouve sur l'autel S'°-Anne une sainte Famille, signée P, J. Vebhacen, datée de 179L Est-ce un fils de Théodore? Pierre Valckx, principal élève et collaborateur de Verhagcn, fut baptisé dans la cathé- drale S'-Rombaut, de Malincs, le 1" mars 1754. Dès son apprentissage terminé, il alla se perfectionner à l'Académie d'Anvers , où il travailla successivement dans les ateliers de Tome XLL 23 48 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Manncn, d'Alexandre Schobbens et de J.-B. Mooriaen. C'est chez ce dernier qu'il apprit l'art de tailler les ornements et les feuillages, genre qui fit sa réputation. Il revint ensuite à Malines et entra dans le couvent des Carmes déchaussés qu'il quitta après treize mois de noviciat. Le 21 avril 1781 il fut admis dans la gilde de S'-Luc dont il devint doyen, et mourut le 3 mai 1783. Sa veuve se remaria le 21 février 1786 avec l'un de ses élèves, Jean Turner. Presque aussi fécond dans ses productions que son premier maitre, Vaickx a laissé de nombreux sujets de sculpture qui se distinguent auîant par la grâce et l'élégance que par la facilité du jet des draperies. En 176ij, il orna de décorations et de figures le maître-autel de l'église S'-Jcan, élevé sur les plans de Verhagen; la sainte Trinité, entourée de génies et assise sur un nuage, est groupée dans la partie centrale; un ange, accompagné d'un chérubin, figure de chaque eôlé du fronton. Il y décora également l'autel du S"-Sacre- mcnl, construit sur les dessins de Guillaume llerreyns; les statues d'Aaraon et de Mel- chisédech furent achevées après sa mort par Turner. En 1773, il plaça une statue de saint Luc, et en 1774 une statue de saint Mare dans la cathédrale S'-Romhaut pour laquelle il donna , en 1781 , le plan du buffet d'orgue. En 1 774, il fit pour l'église S""-Cathe- rine une chaire de vérité d'après les dessins de Verhagen. La sainte Famille en forme le sujet principal. Les génies et les décorations de l'autel S'-Laurent, ainsi que la partie artistique des stalles et des boiseries du chœur de la même cathédrale, faites en 1776, sont encore de lui : sainte Catherine discutant avec les philosophes et la décollation de cette sainte figurent en haut-relief sur le côté sud des stalles; le côté nord a pour sujets: le baptême de sainte Catherine et sainte Catherine recevant l'enfant Jésus des mains de la Vierge; un médaillon avec le buste de la Vierge et un médaillon avec l'image du Christ séparent chacun de ces deux tableaux. En 1778, il fit pour l'église Notre-Dame au delà de la Dyle une statue de l'apôlrc saint Philippe et l'autel S'-Blaise qui se trouve devant le chœur. En 1784, il exécuta, sur les dessins de Verhagen, le buffet d'orgue ainsi que les srtalles des proviseurs de la confrérie de la S'^-Trinité et celles des maîtres des pauvres de l'église S'-Jean. La cathédrale S'-Rombaut possède, dans la chapelle de Zellaer, quatre des six médail- lons qu'il avait faits pour l'ancien prieuré de Leiiendael : ils représentent les bustes de saint Augustin, saint Norbert, saint Antoine de Padoue et saint Louis de Gonzague; la chapelle d'OIiveten renferme les deux autres consacrés, chacun, à un saint de l'ordre de S'-Norbert. Vaickx avait sculpté pour l'église des Dominicains une statue de saint Hyacinthe et une chaire de vérité pour S'-Rombaut. L'église Notre-Dame au Lac, de Tirlemont, renferme la chaire qu'il avait faite pour l'église des SS. Pierre et Paul de Malines et qui a pour sujet principal les slatues de ces saints. L'église d'Assche possède de lui un confessionnal daté de 1783, et l'église de Bonheyden une chaire exécutée vers 1760. Ses principaux élèves furent François-Laurent et Jean-François Van Geel. Les artistes malinois suivants n'occupent plus qu'une place secondaire. PENDANT LES XVlIe ET XYIII" SIÈCLES. 49 Jean-François Van Turnhout, afTilié déjà à la gilde de S'-Luc de Malines, avant le 4 mars 1702, ainsi que le constate une requête que cette association adressa alors au magistrat, travailla presque constamment sous l'inspiration de son contemporain et ami le peintre Égide-Joseph Smeyers. 11 florissait encore en 17î)7. Son œuvre principale est la chaire de vérité de l'ancienne église S'-Pierre, placée actuellement dans l'église de Tirlemont; elle ne se distingue que par les statues des apôtres S' Pierre et S' Paul qui en soutiennent la cuve. La tribune à laquelle se raccorde un escalier taillé dans le roc et couvert de feuillages et de lianes, est surplombé par un nuage qui en forme l'abat-voix. Van Turnhout avait fait pour une pompe dans les jardins de l'ancien évèché un groupe représentant le Christ bénissant un enfant; il est placé actuellement dans le pourtour de la cathédrale S'-Rombaut. Enfin, l'église des SS. Pierre et Paul renferme de lui, de chaque côté de la chapelle Notre-Dame, les statues de sainte Barbe et de sainte Marie-Madeleine, et de chaque côté de l'autel S'° Appoline les statues de saint Stanislas- Kostka et de saint Louis de Gonzague. Un autre signataire de la requête du métier de S'-Luc du 4 mars 1702, Jean van Elewyt, mourut en septembre 1744. 11 fut l'auteur des plans du maitrc-autcl et des deux autels latéraux, ornés de figures, exécutés pour l'église du cloître de Bethléem de Malines. Lambert-Joseph Parant, qui devint doyen de la gilde de S'-Luc, en 1 761, avait quitté Malines avec sa famille le 10 août 1774, à cause de poursuites judiciaires. En 1728, on érigea sur la façade du local du serment de l'arc à Malines une statue qu'il venait d'achever. Il fit l'autel Notre-Dame de l'église S'^-Catherine, qui ne se distingue que par deux figures de génies. Il donna le plan du monument funéraire de Charles van Pyper- seel, placé à côté de cet autel, et qui se compose d'un portrait en médaillon, fait par Herreyns, se détachant sur un rideau drapé contre le mur et exécuté en bois. Il sculpta l'autel de la chapelle de S'-Disme dans l'église Notre-Dame au delà de la Dyle, ainsi qu'un autel placé dans le chœur de l'église des Dominicains. Ce dernier temple fut orné d'une chaire de vérité qu'il fit d'après un dessin de Smeyers, et dont le sujet principal représen- tait saint Dominique. Enfin, il entreprit, en 1766, à raison de 1,000 florins, la chaire de vérité de l'église de Wacrloos. Jean-Baptiste Tlrxer, né à Malines le 51 juillet 1743, y mourut le 2o décembre 1818. Son buste, fait par hii-méme, existe dans le musée communal. On connaît de lui dans l'église Notre-Dame au delà de la Dyle, une statue médiocre, représentant l'apôtre saint Paul, faite en 1784. Il termina les statues décorant l'autel du Vénérable de l'église S'-Jean, laissées inachevées par la mort de son maître Pierre Valckx. Lors de l'exposition d'objets d'art religieux à Malines, en 1863, on y exposa un petit crucifix que l'on prétendait avoir été fait par Turner, à l'âge de quatorze ans. 50 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Enfin, Guillaume vanBuscom, l'un des derniers scnipteurs malinois du XVIII'" siècle, exécuta, en 1789, la pompe nionumcnlalc qui se trouve sur le Marché au Bétail de Rlalines. Celte œuvre est surmontée de la statue de Neptune, faite en 1718, par Lan- ghemans. Malines vit encore naître à la fin du siècle dernier les sculpteurs Jean- François VAN Geel (1756-1830), Bombaut Grootaers (1762-1807), François Laurant (1762- 1821), J.-C. de Ley (1778) et Jean-Joseph De Bay (1779-1863); mais comme leurs œuvres appartiennent déjà à l'époque contemporaine , nous avons cru inutile d'en parler ici. PENDANT LES XWb ET XV1I1« SIECLES. SI TROISIÈME RÉGION. ANVERS. Jonghelinck (Jacques), 1330-1606; — De Bric (Adrien), * 1607--IC43; — Van Haeclit (Jean), * 160S; - Aertsens (Jean), • lo'Jo; — Herenthals (Jean), * 1596; — Van Ommen le Jeune (Orner), ' 1388-1020; — Roycnbaerl (Régnier), * 1629; — Buvster (Philippe), 1393-1688; — Colyns de Noie (Robert). ? -1630; — Colyns de Noie (Jean), -162'»; — Colyns de Noie (André), ? -1639; — Van Milder (Jean), ? -16:^8; - Van Mikler (Corneille), * 1638; — Van Milder (Paul),* -1630; — Érasme? • 1613; — Quellyn (Érasme), ?-16i0?; — Quellyn ( Arnould ou Arlus), 1609-1668; — Ducay, * 1632; — Van den Eynde (Hubert), ?-16o6; — Van den Eynde (Norbert i, ' 1661-1678; — Cardon (Servais), * 1642; — Cardon (Jean), 1602-?; — Verbruggen ou Van der Brugghen le vieux (Pierre), 1609-1686; — Verbruggen (Théodore), * 1676; — Van de Wouwerc (Charles), * ■I6il; — Van Beveren (Mathieu), 1630-1690; — Scheemaeckers le vieux (Pierre), 4640- 1714; — Scheemaeckers le jeune (Pierre), 1691-?; — Verbruggen ou Van der Brugghen le jeune (Pierre), 1640-1691 ; — Verbruggen ou Van der Bruggen (Henry-François), 1633-1724; — Willemsens (Louis), 1636-1702; — Plumier ( Pierre- Denis ou Dieudonné), 1688-1721; — Van Papenhoven (Alexandre); — Hamers, ?-?; — Mullick, * 1693; — Millick (Jean), ?-?; — Slodlz (Sébastien), 1633-1726; — Slodtz (Sébastien-Antoine),?; — Slodiz (Paul-Ambroise), ?-l738; — Slodtz (René -Michel), 1703 1764; — Vereist (Égide ), 1693-1749; — Tassaert (Jean-Pierre- Antoine), 1727-1788; — Cappers (Gaspard), " 1727; — De Neve (Sébastien), * 1623-1670; — Mostaert (Michel), * 1671 ; — Vervoort ou Van der Voort le vieux (Michel). 1667-1737; — Vervoort ou Van der Voort le jeune (Michel i, 1704-?; — Gillis (Laurent). I668-? — Gillis (Jean-Baptiste), 1717-1752; — Kerricx (Guillaume-Ignace), 1682-1743; — Kcrricx le jeune, * 1740-1780; — Devos (Guillaume), * 1708; — De Cock ou De Cocq (Jean-Claude), ?-1736; — Gibbons (Grinlin), ? -1721; — Verbeeck (François-Bernard), 1683-1736; — Rysbrack (Michel), 1692-1770; — Van Kessel (Jean-Baptiste), * 1693; — La Viron ou Le Viron (Pierre), *1693; — Xavery (Jean-Baptiste), 1697-1742; — Mocns (Gaspard), 1698-1762 ; — Van Baurscheit (Jean-Pierre), 1699-1768; - Galle, ?; — Slavon (Guillaume). ?; — Zielens (Joseph),?; - Pompe (Paul-Martin), 1703- 1822;— Pompe (Jean-Bapliste-Ange), 1783-1811; — Gillis (Jean-Baptiste), ?-1771; — Van Beuckelaer (Alipe),?; — Van der Neer (Jacques-Joseph). 1718-1794; — Van der Neer fds (Jacques Jean), 1760-1828; — Roefs (Guillaume), 1738-1808;— Schobben; (Alexandre- François), 1720-1781; —Van Laer (Corneille-Michel), 1751-1830; — Cambcrlain (Joseph) , 1736 1821 ; — Crésaut ou Cressant (Jacques) , * 1736. C'est Anvers, la ville artistique par excellence des Pays-Bas, qui a donné naissance au plus grand nombre de sculpteurs pendant les XVII° et XVIII" siècles. La renommée de sa gilde de S'-Luc lui valut une forte influence dans les arts et doit être considérée comme le grand stimulant qui a porté nombre de ses citoyens à embrasser les diverses carrières artistiques que régissaient alors les corps de métiers. Parmi les plus remarquables sculpteurs de la fin du XVr siècle et du commencement du XVII% l'artiste dont nous allons d'abord nous occuper, occupa l'une des plus princi- pales places. Jacques Jonghelinck, né à Anvers le 21 octobre 1330 et mort dans cette ville le 31 mai 1606, appartient encore par cette date au commencement du XVII" siècle. Fils de Pierre Jongbelinck, de naissance noble, et d'Anne Gramaye, il fut tout à la fois 52 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS habile sculpteur cl fondeur de métaux; il excella aussi comme graveur de sceaux et de médailles. D'après les privilèges du corps des monnayeurs, auquel appartenait son père, il ne fut point obligé de se faire inscrire dans la corporation de S'-Luc. Son maître nous est inconnu. Lors de ses premières années, il existait aux Pays-Bas divers graveurs et sculpteurs italiens de grand méiite, tels que Léon Lconi, Jacques da Trezzo, Jean-Paul Poggini qui travaillèrent durant les dernières années du règne de Charles-Quint. Jonghe- linck fut peut-être l'élève de l'un d'eux. Un de ses biographes assure qu'il alla étudier en Italie, et que dès son retour aux Pays-Bas, il se fixa à Anvers. Sa présence a été constatée à Bruxelles par ime lettre du 22 avril loG7, de Marguerite de Parme, au magistrat de cette ville, lettre autorisant l'artiste à jouir de la franchise des maitôtes. Il avait épousé Françoise Van der Jeught, dont il eut deux enfants : Gaspard et Jeanne. Il fut enterré le 2 juin 1C06, dans l'église S'-André d'Anvers, devant l'autel de la S"'-Croix. Une épi- laphc, en veis latins, qui n'existe plus, y a été consacrée à sa mémoire. C'est à Philippe II que Jonghelinck dut sa première commande. Par lettres patentes du 0 août 1558, on lui confia l'exécution du tombeau de Charles le Téméraire, tué le 5 jan- vier 14.77 sur le champ de bataille devant ÎVancy. Le corps de ce prince, inhumé dans l'église S'-Gcorgcs de cette ville, avait été remis, en 1550, entre les mains du commis- saire de Charles-Quint, lequel le fit placer en dépôt à Luxembourg, d'où Philippe ordonna de le transporter à Bruges. Ce tombeau, destiné au chœur de l'église Notre-Dame, devait faire face à celui de Marie de Bourgogne, fait par Pierre de Bcckere pendant les dernières années du XV" siècle. Jonghelinck prit ce monument comme modèle et exé- cuta son œuvre dans les mêmes proportions, en l'entourant d'ornements semblables. Bien que le monument de de Bcckere soit remarquable, celui de Jonghelinck le surpasse de beaucoup. Il a coûté environ 17,000 livres, de 40 gros de Flandre la livre; le mêlai ne parait pas avoir été compté dans ce chiffre. Par contrat du 9 octobre 1559, notre artiste avait entrcpiMS la sculpture et la fonte, avec tons les acccssoii'es en cuivre doré et émaiilé, de la statue de Charles. Le piince, revêtu de son costimie de guerre, repose sur un riche manteau d'hermine; à ses côtés sont ses gants et son casque, à ses pieds le lion symbo- lique. A droite et à gauche du sarcophage se trouvent les arbres généalogiques avec écus- sons émaillés de ses ascendants mâles et femelles. La statue, ainsi que les armoiries et les autres ornements, fiu-ent fondus sur les dessins de Marc Ghccraerts. Josse Aerts, Jean De Smedt et Pierre De Rams exécutèrent toute la partie en pierre de touche et en marbre du monument, achevé en 15G2. C'est une œuvre de très-grand caractère, et tout à fait conçue dans le style gothique. Jonghelinck fut chargé, en 1563, de la réparation du tombeau de Maiie de Bour- gogne. Il reçut 2,000 livres pour ce travail. Sur ses observations, il lui fut accordé une somme semblable pour les modifications qu'il avait apportées au plan prinutif soumis à Cbarles-Quint. Il passa le 17 mai 1570, avec son frère Nicolas, un contrat pour l'exéculion de huit statues de bronze représentant Apollon, Bacchus, Diane et les figures allégoricpics des planètes : Saturne, Jupiter, Mars, Mercure, ^'énus, qui devaient servir de décoration PENDANT LES XVII" ET XV1II« SIECLES. 53 à l'hôtel de ville d'Anvers lors de l'entrée triompliale d'Alexandre Farnèse, duc de Parme, comme gouverneur général des Pays-Bas. Un acic du 30 juin de la même année stipule qu'Ai'nould VIcminck, seigneur de A^'vnegllem , ayant eausc de Nicolas mort depuis, a payé à notre artiste 600 florins, dont le défunt était resté redevable sur le prix convenu avec son frère pour la livraison de ces slalues. De son côté, Jacques |)romet de les livrer avant le mois de novembre de la même année; il s'engage à ne pas les laisser mouler ni contrefaire de quelque manière que ce soit; de plus, à ne pas permettre d'en prendre copie sur papier ou sur toile, sans le consentement du propriétaire futur. Jacques s'oblige, en outre, à ne pas faire d'autres sujets des mêmes personnages dans les mêmes poses et avec des ornements semblables. La possession de ces statues devint, plus lard, la cause d'un long procès entre Arnould Vleminck et Olivier Vanden Tempel, gouverneur de Bruxelles, ainsi que le relate un document du 20 novembre lo84, du notaire .lean Wesembeke, déposé, comme la pièce précédcnle, aux archives d'Anvers, et qui signale que celte affaire se termina au profit d'Arnould Vleminck, par la vente au magistrat de cette ville de ces huit statues, pour la somme de 8,000 florins. Après qu'elles eurent servi, le 27 août 1583, à orner la grand'place, vis-à-vis l'hôtel de ville, lors de l'inauguration d'Alexandre Farnèse, le magistral résolut, dans sa séance du 6 septembre suivant, de les offrir à ce prince; par décision du S octobre elles furent envoyées, à cet effet, pour être réparées, à Jonghelinck. Aujourd'hui elles figurent peut-être dans quelque palais ou villa de l'ancien duché de Parme. Jonghelinekx est aussi l'auteur de la célèbre slatue en bronze, de IS pieds de hauteur, que le duc d'Albe se fit ériger le 19 mai 1 371 , au milieu de la citadelle d'Anvers , mais qui ne resta pas longtemps debout. Elle représentait le gouverneur des Pays-Bas enlièrement armé, sauf la tète et le bras droit, foulant à ses pieds un monstre à deux têtes cl quatre bras, allégorie de la révolte et de l'hérésie. La statue était placée sur un piédestal en pierre bleue, dû au ciseau du sculpteur nialinois Guillaume Van den Broeckc, dit Paludanus. Sur ce piédestal se lisait une inscription latine à la louange du lieutenant de Philippe II et le nom de l'artiste sur la plinthe : IVNGELINGI • OPVS ■ EX- .ERE ■ CAPTIVO. Celte inscription, conçue par Arias Montanus, avait pour signification que le mêlai de cette statue provenait de six canons enlevés à la bataille de Jemmingcn, en Frise, par les Espa- gnols sur l'armée des révollés commandes par le comte Louis de Nassau. L'opinion publique assure que la statue fut enterrée en 1574 par ordre du gouverneur général, Louis deRequesens, sous un des parapets de la citadelle, à cause de la haine populaire excitée par le duc d'Albe et que soulevait la vue de son effigie. Il est assez généralement admis que lors de la démolition de la partie des fortifications de la citadelle vers la ville, le 18 aoûl 1577, cette slatue fut découverte par le peuple qui s'était chargé lui-même de ce travail. On n'est guère d'accord sur l'usage qui a été fait de cette « fort somptueuse et artiste figure, » comme l'appelait un des auteurs du temps. Les uns prétendent que les Anversois en firent des canons; les autres pensent que les débris furent employés, en 1635, à couler un grand Christ qui se voyait sur la place de Meir. L'un de nos érudils modernes, prétend « qu'on la vendit à un fondeur de cloches, avec condition expresse de 54 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS la fondre pour en faire nuire chose ; ee qui agréa grandement à plusieurs. » L'Iiistorien Van Meteren rapporte que le duc d'Aibe avait fait couler en bronze une deuxième statue pour l'une de ses terres en Espagne; Don Louis de Requesens, ordonna d'en faire une cloche. Notre sculpteur avait exécuté en bronze, en 13CG, par ordre de Marguerite de Parme, un Cupidon et un petit Neptune, ainsi que deux niascarons, de même métal, destinés à la nou- velle fontaine de la Feuillée, située dans le parc privé de l'ancien palais des ducs de Brabant à Bruxelles; mais les troubles qin' suivirent et la non-exécution du projet d'embellissement du palais et de ses dépendances, décidèrent l'artiste à retourner à Anvers. Diverses parties de cette résidence princière, entre autres, la volière, la feuillée et les fontaines ne furent l'objet d'une restauration qu'en 1593. On se souvint alors qu'il avait été commandé au sculpteur anversois, « au tenqis, croyait-on, que Sa Majesté esloit encoires par-deça, certaines pièces de bronze pour servir ausdicles fontaynes. » Ces statues furent recherchées sans résultat; on demanda à l'artiste des renseignements à leur sujet. Il répondit qu'elles avaient été déposées au palais; il en avait reçu en payement 400 livres d'Artois. Elles ne furent point retrouvées; car, par ordre de l'archiduc Albert, du 13 janvier 1597, un second (Àipidon en bronze fut demandé « pour nietlre dessus la nouvelle fontaine en la feuillie de la court. >> Plusieurs autres statues du même métal furent encore commandées à Jonghelinck qui reçut 500 florins pour prix de ces derniers travaux. Il avait passé contrat, le 10 juin 1G05, avec le magistrat d'Anvers, pour le remplace- ment du grand Christ de la place de Meir par un autre en cuivre fondu à mettre sur le même emplacement '. La mort l'empêcha de finir ce travail; ses enfants furent obligés de rembourser à la ville les sommes reçues d'avance, de ce chef, par leur père. Au commencement du XVII" siècle, un sculpteur anversois du nom d'ADRiEN De Brie, Demerv, Denbry ou Den Bry, reçu maître dans la gilde de S'-Luc, en 1607, fit diverses œuvres d'art pour les églises d'Anvers. En 1608, il reçut 22 florins pour un Christ placé sur la chaire de vérité de l'église S'-André; en 1C23-1624, il reçut 50 florins pour un Christ de la chaire de vérité de la cathédrale Notre-Dame; en 1645, il reçut 48 florins pour une statue de saint André destinée au même édifice. L'Anversois Jean Van Haecht, fils de maître, qualifié de tafereelmaker ou de fabricant de panneaux, passa accord le 7 septembre 1605 avec les marguilliers de l'église S'-Jacques d'Anvers pour achever la menuiserie du maître-autel au sujet duquel les marguilliers lui fourniraient les piédestaux, les colonnes, les pilastres, les grandes ailes, les petites corni- ches et deux statues de pèlerins. Il fut stipulé qu'il ferait et livrerait encore une nouvelle table d'autel de la grandeur de la mesure donnée, avec encore deux panneaux y appar- tenant. Cet ouvrage, qui coûta 420 florins, était entièrement payé au mois d'août 1606. Son élève Jean Artsens, également d'Anvers, et apprenti en 1595, reçut 50 florins pour ' Celle œuvre fut confiée plus lard ii Jean Caullials, de Malincs. Voir ce nom. PENDANT LES XV1I« ET XYIII^ SIECLES. 55 avoir confectionné le confessionnal placé dans la chapelle S"'-Ursule de l 'église S'-Goni- maire de Lierre. Un autre élève de Jean Van Ilacclit, Jean van Heuenthals, apprenti en 1596, fit divers travaux pour la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, OiMEn van Ommen le jeune est cité dans les comptes de l'église S'-Jacques d'Anvers, de la Noël, 1619-1620, « pour avoir sculpté une statue de S'-Michcl, destinée à être placée sur les orgues. » Celle statue, qui n'a pas été jugée bonne à être mise en place, fut payée 18 florins. Cet artiste, ou son père, exécuta, d'après les comptes de 1S8S-1586, de la même église, deux ornements destinés aux faces antérieure et postérieure du baldaquin porté au-dessus du saint Sacrement; d'après ceux de 1S88-1589, il con- fectionna deux sièges de chantres; d'après ceux de 1006-1607, il fit les sculptures des stalles du chœur; enfin d'après ceux de 1611-1012, les ornements d'un hémicycle à la porte de l'église, du côté sud, au-dessus de la statue de Notre-Dame. Il acheva, en 1394, le maiirc-autcl de l'église S'-André. Le 10 décembre 1610, Omcr van Ommen entreprit un maître-autel pour la cathédrale S'-Rombaut de Malincs. Les statues de la Vierge et de saint Jean-Baptiste, d'une part, et celle de saint Jean l'Évangéliste, d'autre part, devaient s'y trouver, ainsi que deux anges destinés au sommet des colonnes. Parmi les sculpteurs anversois, appelés au commencement du XVII" siècle à orner la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, figure Reynier Rovendaert, auquel il fut payé, selon les comptes de la Noël 1028-1029, G florins pour avoir sculpté l'cncadrcmenl de l'autel du grand chœur. Nous voici arrivés à un sculpteur anversois qui s'acquit une réputation des plus méri- tées en France par les chefs-d'œuvre dont il orna, entre autres, le palais de Versailles, PiULirrE Buvster, appelé par les Français Buister ou Bistel, naquit en 1S9S. Il commença sa carrière chez le sculpteur Gillis Van Papenhoven, artiste resté obscur. Mû par l'ar- dent désir de briller, il s'établit bientôt à Paris. Ses biographes ne sont pas d'accord sur l'époque de son installation dans celle ville : d'un côté, l'on avance qu'il se maria et qu'il vint à Paris en 1655; il aurait, par conséquent, eu quarante ans à cette époque, âge auquel il est dilficile de se former encore; d'autre pari, l'on assure qu'il fut reçu à la maî- trise à Paris, en 1622, et qu'il commença à y remplir en 1631 les charges d'honneur, ce qui parait plus probable. Selon la coutume du temps, Buyster entra dans l'atelier d'un maître et exécuta pour celui-ci divers ouvrages. Pendant ses loisirs il produisit ses pre- miers travaux. Une statue de l'Annonciation, pour le portail de l'église des Jacobins, le fit bicnlôt avantageusement connaître, et une nouvelle commande, celle d'un groupe, pour le portail de l'église des Feuillants, représentant l'apparition de la Vierge à saint Ber- nard, vint établir sa réputation. Aussi se fit-il si bien apprécier que, peu de temps après Tome XLI. 24 56 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS avoir élé élevé à la mailrise, il remplissait les premières charges de la corporalion. De nombreuses sladics lui fiii'enl alors dcmaïKlées pour des églises : entre autres trois grandes figures pour la eour du Séminaire S'-Sulpicc au faubourg S'-Germain; une Vierge cou- ronnée par l'enfant Jésus, saint Joseph et saint Jean TEvangéliste; un groupe colossal de saint Roch avec un ange, pour l'autel de la Vierge de l'église des Quinze-Vingts; un autre groupe, plus petit, du même saint recevant les consolations d'un ange; une Vierge avec l'enfant Jésus , pour l'église S'-Eus(ache. Certains biographes ne s'accordent pas bien sur la statue de saint Roch : tandis que les uns ne citent que le groupe précité pour l'église des Quinze-Vingts, d'autres assurent qu'il y fit, indépendamment de ce sujet colossal, un autre jiius petit du même saint. Jacques Sarrazin, dont Ruystcr était alors l'élève, était chargé des sculptures du pavillon princi|)al, et de celles du grand escalier du Louvre; il s'associa notre compatriote pour leur exécution. l>a part de celui-ci se composa, pour la façade du côté de la cour, de deux groupes de cariatides, ceux de droite, de 14 pieds de hauteur, et la Renommée, du même côté, au-dessus du fronton; |ilusieurs lions et des tètes de faunes dans les tympans des fenêtres, et des tiophées à côté des fenêtres de l'atlique; dans la frise, des enfants et des cnroulemen-ts de festons, des tètes de satyres sur les clés des arcades des fenêtres; enfin plusieurs chapitaux de colonnes corinthiennes. Le fronton de l'attique du grand pavillon des Tuileries faisant face au jardin lui doit deux statues de la Renommée, ainsi que les ornements de six grandes statues représen- tant des vertus morales. La faveur royale fit rechercher son talent par les personnages de la cour du rang le plus élevé, entre autres le président Desmaisons, IM. Bordier, fermier général, M. De Bullion, sui-intendant des finances, etc., etc. Le château de M. Boi'dier à Rincy renfermait de lui des groupes d'enfants chargés de trophées, de grandes figures soutenant une vaste cheminée et un excellent bas-relief consacré à la Présentation de la Vierge au temple. Pour le château de M. De Bullion il sculpta l'un de ses meilleurs groupes composé de deux enfants et d'une chèvre. Comme François du Quesnoy, il excellait dans ces sujets. Versailles compte de lui, près de la fontaine d'Apollon, quatre grandes figures de satyres et d'hamadryades faites en IGoa; un Ne|)tune avec un cheval marin, à la balus- trade de l'aile gauche de la grande cour, sur le péristyle du côté de la grotte; Cérès et Bacchus et un faune à la façade du pare. Un satyre représentant la poésie satyrique fut sculpté pour la cascade de l'allée d'eau. Les couvents le gratifièrent de nombreuses commandes, entre autres les religieuses du Calvaire et les Carméliles. L'église du Sépulcre à S'-Nicolas-des-Chanips, les sœurs de la Visitation, à la reconnnandation de !M"" de Monipensier, les religieuses Bernardines ont possédé des sujets de Buysier ainsi que l'hôlel de Nevers au ^'al-de-Grace, fondé par Anne d'Autriche. C'est la reine mère qui choisit notre couipatiiolc pour l'exécution de divers travaux importants de cette maison. Boui'ges compte de lui un mausolée; Poissy, le tombeau du président le Bailleul. Pour l'église S'^-Geneviève-du-Mont à Paris, il fit son chef-d'œuvre, le magnifique mausolée PENDANT LES XVII« ET XVlll" SIECLES. 57 fin cardinal la Rochefoucaiilt , grand aumônier de France. Il le surmonta de la slatue du préial, rcprcscnlé à genoux, revêtu d'un manteau, et soutenu par le génie de la douleur. On connaît encore de lui les bustes du cardinal de la Rochefourault et de M. le Camus, évéque de Bellay, placés dans la salle des hommes à l'Iiôpilal des incurables; une bacchante et un groupe de deux satyres dans le jardin du Palais royal; une flore et un satyre tenant d'une main une grappe de raisins et de l'autre la flûte de Fan. Diverses circonstances décidèrent Buystcr à donner sa démission à l'Académie de Paris; il y rentra en mai 1GG3, et deux ans après il présentait un salyre pour son mor- ceau de réception. Nommé le 19 mai 16ô2 sculpteur au service de Louis XIII qui lui avait accordé une demeure dans le palais des Tuileries, Louis XIV, sur l'avis de In reine régente, le continua le 15 juillet IG44 dans ses fonctions. Le 2 mai 1G54 le roi l'autorisa à se construire un atelier dans le jardin du palais. La fin de son existence fut consacrée à rcmbellissemcnt de Notre-Dame de Lorelte où il voulut être enterré. Il résolut alors de sculpter lui-même son tombeau, travail qui l'occupa pendant les sept dei-niêres années de sa vie. Ce moninnent trahit, sans doule, l'âge de l'artiste, mais on ne peut s'empêcher d'y admirer son portrait, un médaillon de forme ovale, supporté par une console élevée sur un piédestal. Buystcr mourut le l'j mars 1688, après avoir atteint sa 93'' année. Il eut de nombreux élèves. Le seul reproche que l'on puisse lui faire, c'est d'être un peu maniéré; ses dra- peries n'ont point de simplicité, ni le vrai sentiment de la nature. A part cela, son mérite est incontestable. La ville d'Anvers donna le jour à un sculpteur de talent qui devint la souche d'une famille d'excellents artistes : les Colvns de Nole. Robert, fils de Jacques, né à l treclit , florissait en même temps que Jean "Van Mildert h Anvers, où il avait été admis en Io91 dans la giide de saint Lucdontil fut doyen en 1G0G. Reçu bourgeois de la ville le 21 mai 1593, il y mourut en 163G. Il eut aussi le bonheur de jouir de la faveur des archiducs Albert et Isabelle. Des lettres patentes données à Bruxelles le 24. mars 1G04, le nommèrent, après que le conseil de Flandre eut donné son avis, « maistre sculpteur de l'hotcl de Leurs Allèzes. » Il attacha son nom au magnifique mailre-autel décoré de diverses statues, qui existait encore au siècle dernier dans la cathédrale d'Anvers, et qui coûta 18,000 florins; l'infante Isabelle en posa la première pierre le 2 mai 1G24; ce fut le premier monument de ce genre qui, par son architecture, mérita l'atleniion des connaisseurs. Cette église, qui avait beaucoup souffert des ravages des iconoclastes, exigea, au commencement du XVII" siècle une reslaïu'ation complète. Robert y fit, en 1S94, ime slatue de la Vierge qui était placée au-dessus de la porte occidentale. Il sculpta pour la gilde de la Jeiuie arbalète, dans l'église S'-Jacqucs, un autel d'un excellent mérite, dont on a enrichi ensuite la chapelle de la Présentation de Notre-Dame; il est orné de deux belles statues d'anges et de deux bas- rclicfs représentant les emblèmes de la corporation. Anvers cemplait encoïc de lui les 58 LFÎS SCULPTEURS DES PAYS-BAS figures de saint Pierre, de saint Paul et des quatre Evangclistcs, placées au frontispice de l'ancienne église des Jésuites, six statues, avec des ornements, pour la cliapcllc de la famille lloulappel, et un Christ tenant un roseau à la main, existant à l'extrémité d'une galerie, près le jardin du Collège royal. II fit, en vertu d'un contrat passé avec Wcnceslas Coberger, le 14 avril 1G22, diverses sculj)tures commandées par ordre de l'infante Isabelle pour l'église Notre-Dame de Mon- laigu. On connaît dans l'église S'^-Gudule de Bruxelles le beau tombeau de rarcbiduc Ernest d'Autriche, mort dans cette ville dans la nuit du 20 au 21 février lyOo, et élevé à sa mémoire par son frère l'archiduc Albert. Fait en IGOl par Robert de Noie, il se trouve à droite du chœur, en face du tombeau de Jean II, duc de Brabant. L'archiduc est repré- senté, couché, armé de toutes pièces, le bonnet ducal sur la tète, l'épée au côté, enveloppé du manteau ducal. Ses gantelets et son casque à cimier orné de plumes reposent à ses pieds. Ce mausolée porte comme inscription ces mots: Soli Deo Gloria, et a été entrepris, par accord du 1 1 mars IGOI , jiour la somme de 2,200 livres de 40 gros de Flandre. L'archi- duc Ernest avait fait en 1o94 à notre sculpteur l'achat d'un beau crucifix d'ivoire. Parmi les grands seigneurs de ce temps qui protégeaient les arts, Charles de Croy, duc d'Arschot, figurait en première ligne. Les artistes lui avaient de nombreuses obligations, et ils enfantaient des chefs-d'œuvre sous cette puissante protection. Ce seigneur, mort le 13 janvier 1612, avait chargé Robert de l'exécution de son tombeau, par disposition testa- mentaire du mois de juillet 1610. Cet acte prescrivait que le corps du duc devait être recou- vert d'une lame de cuivre au-dessus de laquelle « y aura taillée et gravée nostre représen- tation et clfigie au vif, accoustrée en capuscliin et escript allenlbour. » Lors de la Joyeuse entrée des archiducs Albert et Isabelle à Gand les 28 et 50 jan- vier 1600, le magistrat de la ville lui commanda une statue de bois doré. Posée sur une colonne de pierre, au milieu du marché du Vendredi, elle représentait Charles- Quint en costume impérial avec la couronne, le glaive et le globe traditionnels. L'année suivante on résolut de la remplacer par une statue de pierre, et, en 177o, à la colonne maçonnée fut substituée une colonne de marbre taillée d'un seul bloc, avec fût de 21 pieds de hauteur. Il manquait un complément au mausolée du chanoine Antoine Triest, dans la cathé- drale S'-Bavon, fait par Jérôme du Quesnoy; c'était une clôture en marbre digne de ce monument. Elle fut confiée, en 1624, par le magistrat de la ville à Robert Colyns de Noie, qui s'en acquitia pour la somme de 1,200 florins. Il reconstruisit, l'année suivante, le maitre-autel de l'ancien chœur de cette église, et il plaça, en même temps, au-dessus du fronton de la façade la statue de saint Bavon. L'autel a été vendu à l'église S'-Gommaire de Lierre et s'y trouve encore. Il s'associa à son frère Jean dans l'exécution de quelques sujets d'art : pour l'autel du S'-Sacrcmcnt de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, ils firent en 1S93 les statues de saint Pierre et de saint Paul, d'après les conq)tcs de la gilde des Romanistes. Selon contrat du 4 mars U)97 cnlic les admiiiisiialeurs île service de la gilde des Saints, ils devaient PENDANT LES XVI l« ET XVIII» SIECLES. S9 cxc'culcr liiiit statues représentant les prophètes David, Moïse, Salomon, Isaïe, Jcrémic, Ezéeliicl, Daniel et Aggée. Enfin ils sculptèrent le mausolée ile l'évèque Jean Mirœus, qui orna le chœur jusqu'en 171)8, époque où il fut brisé. Jean Colyns de Nole, mort à Anvers le 14 septembre 1G24, a été enterre dans l'église S'-Jacques. Reçu bourgeois le 7 mai 1393, il fut accepté en liiOG comme membre de la gilde de S'-Luc dont il devint doyen en 1604. Comme collaborateur de son frère, son nom se rattache à l'exécution des belles statues de la chapelle Notre-Dame dans l'église S'-(]harles Dorromée anciennement des Jésuites. Le troisième sculpteur du nom de Colyns de Nole qui se signala dans les annales artis- tiques aiiversoises, André, neveu de Robert, mourut en 1039. Admis en 1G21 dans la gilde de S'-Luc, il en fut doyen en 1G27. 11 dut jouir d'une certaine réputation, car Van Dyck, qui estimait son talent, peignit son portrait, lequel fut gravé par Pierre de Jode. Il est l'auteur du monument d'Henri Van Balen, ilit le vieux, décédé le 17 juillet 1652 et enterré avec sa femme, à droite du grand portail de l'église S'-Jacqucs d'Anvers. La chapelle de la Présentation de Notre-Dame de cette église renferme de lui deux statues de guerriers très-bien sculptés, qui se trouvent à côté de l'autel de la gilde de la Jeune arbalète. Pour la cathédrale Notre-Dame, il fit un Christ mort reposant sur les genoux de la Vierge, destiné à l'autel des Uoutkappers ou Klievers. Cette œuvre sert de pierre tumulaire à notre artiste, qui exécuta dix des statues d'apôtres de la cathédrale S'-Rom- baut de iMalincs; toutes de modèles différents, appuyées sur des consoles, et généra- lement d'une belle exécution, elles représentent saint Mathieu, fait en 1653, saint Paul et saint Jacques le Majeur (165o), saint Thomas (1655), saint Philippe, don de la famille Snoy (1652), saint Pierre et saint André (1651), don de la ville de Malines, saint Jean l'Évangéliste (1650), saint Jacques le Majeur (1632) et saint Barthélémy (165o). Jean van Milder, appelé aussi Mildeiït, Maldert ou Malderls, fils d'Antoine, né à Konigsberg, mourut à Anvers le 21 septembre 1658 et fut inhumé dans l'église de l'abbaye S'-Michel. Reçu bourgeois le 9 septembre 1628, il avait été admis en 1610 dans la gilde de S'-Luc, dont il devint doyen en 1632. 11 jouit aussi de la faveur royale, car il devint sculpteur de l'archiduc Albert. Van Dyck a peint son portrait. Deux de ses fils, CoRNEM-LE et Pierre-Pai'l, filIcuI dc Rubens, exercèrent la scul|)ture. Cet artiste travailla sous l'inspiration du génie du mailrc de l'école flamande; toutes ses œuvres en portent le cachet. Il débuta h Anvers par le beau portail ouest de l'église S'-Jacqucs sculpté en 1606. Il fit jiour la chapelle de la Circoncision dc la eathédi'alc Noire-Dame le magni- fique portail décoré des statues du Christ et dc deux anges, servant de monument à l'évèque Jean Malderus. D'après un compte dc la Noël 1621-1622, il a été peint par Adrien Sehut ; c'est donc vers ces années qu'il a dû être sculpté. Il attacha son nom au monument funéraire .de la famille de Moy, adossé contre un pilier de la même 00 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS église pi'ès ilc la chapelle de la Vierge. Exécuté sur les dessins de Rubeiis, ec mausolée est oiiié de trois statues repi'ésentant la Vierge, entourée de saint Jean l'Evangélisle et tic sainte Catherine. La mcnic calhédiaie lenferme encore de lui lepiiaphe de M. Borre- kens, surmontée d'une statue de saint Jean. Il fil pour l'église S'-Georges une statue de la Vierge, placée sur le retable de l'aulcl S'-Uocli; et,en 1622, le maître-aulel de l'église de l'ahhaye S'-Michel, ainsi <|nc cinq statues, consacrées au Bon pasteur, saint Pierre, saint Paul et deux anges servant tous de décoration au jubé. Van JMilder sculpta, en colla- boration avec Erasme Qieli.v.n, une balustrade pour la chapelle de la Confrérie du saint nom de Jésus et du S'-Sacicment chez les Pères Dominicains. Celle balustrade, en partie dorée, était surmontée du nom du Christ, avec un ange agenouillé de chaque côté. Devant, sm- les deux piédestaux du im'Iieu, figuraient les statues de saint Thomas d'Aquin cl de saint Henri Suzon. L'église S'^-Gudule de Bruxelles renferme de lui, dans la grande nef, les statues des apôtres saint André et saint Philippe, exécutées, aux frais du conseil des finances. La statue de saint Philippe a été faite à la suite d'une requête que le chapitre de l'église adressa au conseil et qui fut aposlillée favorablement le 19 mai 1044, par le gouverneur général François de McUo, en affectant à cette destination une somme de 200 livres de gros de Flandre. On trouve aussi, dans l'église des Carmes, à Alost, un excellent maître-autel. Enfin, selon un contrat de 1619, il est l'auleur du maîlre-aulel dédié à saint Gom- mairc, dans l'église de ce nom à Lierre, et surmonté de sa statue; la voûte de l'arcade est ornée de télés d'anges. On voit dans la cathédrale S'-Rombaut de Malines une bonne statue de l'apôlre saint Simon, faiie par Van IMilder, en 1658. Enfin il exécuta, en 1642, le jubé de l'église S"-Anne de Bruges, qui sépare la grande nef du chœur. Les orgues, qui se Irouvenl placées au-dessus, sont entourées de sculptures d'un riche travail. Jean Van Mildcr eut un élève de beaucoup de mérite, Juste De Cort, né à Ypres. Nous nous en occuperons lorsque nous serons ariivés à celle localité. On ne connaît de ConNEiLLE Van Mu.der, fils de Jean, également né à Anvers, que deux statues : les apôtres saint Judc ou Thadée et saint Malhias, exécutées en lOôS au |)rix de 456 florins chacune. Saint Judc est placé du côté méridional, et saint Malhias, du côté septentrional de la grande nef de la cathédrale S'-Rombaut de Malines. Elles sont d'une bonne exécution. Quanta Pierre-Paul Van Milder, nous ne connaissons aucune de ses œuvres. Un sculpteur d'Anvers, désigné sous le nom de Maître Érasme, exhiba en 16Io-1616, aux do) ens et olficiers de la corporation de S'-Michel d'Audenarde, un modèle d'une table d'autel pour leur chapelle. Ne serait-ce pas l'arlisie dont le nom suit? Erasme Quellvn eut à remplir un rôle considérable dans la gildc de S'-Luc d'Anvers, car il élait, à la date du 1" mai et du 15 août 1610 et du 5 février 1612, consulleur des PENDANT LES XVIIe ET XYIII-^ SIECLES. 61 Liégeois; le 2 février 1611 , second assistant, et le lo août suivant, premier assistant du préfet; le 28 décembre 1012, le lo décembre 1619, préfet, le M août 1613, lelOaoùt 1614, le 10 décembre 1617, le 15 décembre 1620, en 1623, et le 4 juillet 1627, consulteur, et le oO juin 1023, assistant du préfet de la Sodalité de la Vierge Marie, formée le 1" mai 1610, entre les Wallons, sous l'invocation de l'Imninculée Conception. On connaît de lui à Bruges la belle chaire de vérité de l'ancienne église des Jésuites actuellement consacrée àS'^-Walburge, chaire soutenue par la figure de la Foi agenouillée tenant une croix et un calice; des médaillons représentant les Evangélistes ornent les pan- neaux cl des anges garnissent les angles. L'artiste a mis à coté de l'escalier les figures, en forme de thermes, de l'Adoration, de l'Éloquence et de la Méditation; il a orné la rampe de rinceaux à jour et des emblèmes des Eléments. Il existe dans la calhédiale Notre-Dame d'Anvers un chandelier artistique, qu'il fit en 1624-162.'), et qui a subi, il y a quelques années, des changements dans sa partie inférieure. Il exécuta plusieurs ouvrages avec Jean Van IMilder. Sa veuve reçut, à cet effet, en 1640 et en 1646, diverses sommes, d'après les comptes de la Confrérie du S'-\om de Jésus et du S'-Sacrement, chez les Pérès Dominicains; ces payements concernent la balustrade, ainsi que la tribune de la Sodalité. Erasme avait donc cessé de vivre avant la première de ces dates. Son fils Abnclld ou Amus Quellyn, dit le Vieux, né à Anvers le 29 août 1609 et mort célibataire dans la même ville le 24 août 1668, occupe une place marquante dans l'his- toire de la sculpture anversoise. Après ses premières études, il alla à Rome et devint élève de François du Quesnoy. De retour à Anvers, il y fut admis en 1640 dans la gilde de S'-Luc. On s'accorde à reconnaître que Quellyn mérita par ses ouvrages de prendre rang parmi les plus illustres sculpteurs de son siècle. Il a formé plusieurs bons élèves, entre autres : Arlus Quelljn le jeune, son neveu, Pierre Verbruggen le vieux, Louis Willem- sens, le chevalier Gabriel de Grupello, etc. A l'époque où il florissait la ville d'Amsterdam avait pris déjà un énorme développe- ment; le commerce avec les Indes avait grandement stimulé cet essor. Le magistrat voulut donner à l'hôtel de ville, actuellement le palais du Roi, un cachet exceptioimel de splendeur. Il a|)|)ela, à cet effet, notre sculpteur et le nonuna ingénieur et architecte de la ville. Quellyn se mil résolument à l'œuvre. Il plaça dans la grande galerie les statues de Saturne, Jupiter, Apollon, Mercure, Mars, Vénus, Diane et Cybèle, posées, chacune, sur un ])iédcstal décoré de festons et d'attributs relatifs à ces divinités. Il orna le salon où se jugeaient au siècle dernier les affaires criminelles, de quatre cariatides plus grandes que nature, et de trois bas-reliefs de 8 pieds et demi de hauteur sur 6 de largeur, consacrés au jugement de Salomon , à celui de Seleucus , législateur célèbre, qui se fit arracher l'œil droit, tandis qu'il condanuja son lils à jjcrdre l'œil gauche, et à celui de Junius Brutus, qui fit trancher la tète à ses deux fils. L'ancien salon du bourgmestre fut orné de sept bas- reliefs représentant le tiiomphe de Fabius Maxinius. Mais c'est à la façade antérieure (pie se trouvent ses travaux les plus coiisidérubles : sur la corniche du fronton se voient les statues 62 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS de bronze, tliacunc ile 12 piids do linulnir, de la Poix, de la Juslicc et de la Pnulence. Ce rroiiton conlieiil un bas-iclief de 92 pieds de longueur sur 18 de hauteur, figurant Neptune entouré de sirènes et de tritons, auxquels ee dieu ordonne d'annoncer la renommée de la ville d'Amsterdam, représentée par une femme s'appuyant sur l'écusson de ses armoiries et tenant de la main droite une branche d'olivier. La face postérieure n'est pas moins riche en sculptures. Trois statues de bronze, chacune aussi de 12 pieds de hauteur, ayant pour sujet la Force, la Prudence et la Vigilance, sont également placées sur la corniche du fronton. Dans celui-ci est un bas-relief, de dimension aussi colossale que celui de la Hirade de devant, et consacré aux quatre parties du monde qui semblent offrir leurs pro- duits à la ville d'Amsterdam, figurée également par une femme ayant sur la tète la coiffure de Mercure et appuyant les pieds sur le globe terrestre; elle est entourée de deux statues représentant l'Amslel elTY, les deux fleuves qui parcourent Amsterdam. Enfin, cet édifice dut encore à Qucliyn la statue allégonipie de la ville ayant aux pieds deux lions et les statues des mêmes fleuves. Le talent de notre eompatriolc ne se borna pas à l'ornementation de cet hôtel de ville. 11 fit encore en Hollande les bustes de Corneille de Graaf, seigneur de Zuidpoisbroeck, du chevalier Jean Iluydckoopcr, seigneur de Maarseven, de Corneille Witsen, bourgmestre d'Amsterdam, et de Catherine 0])sy, sa femme. Il exécuta, pour le prince Maurice de Nassau, une statue de IMinerve et les statues de saint Ignace, saint François de Borgia, saint François-Xavier et saint Louis de Gonzague. Le poète Vondel en a fait leloge, malheureusement on ignore où elles sont placées. Dès qu'il eut achevé son immense lâche à Amsterdam, QucIlyn revint à Anvers où il s'occupa constamment pour la plupart des églises de la ville. On citait : dans l'an- cienne église du Béguignagc, la belle porte de la sacristie, ornée de bas-reliefs et d'en- fants. Dans l'église de l'abbaye S'-Michel l'anlel du S'-Sacrement garni de statues sur les corniches et de bas-reliefs. Dans l'église des Carmes, l'autel de droite, dédié à Notre-Dame du Scapulaire. Dans l'ancienne église des Jésuites, les figures de saint Ignace, de saint François de Borgia, de saint François Xavier et de saint Stanislas Kolska garnissant les niches du chœur. Dans l'église des Dominicains, la statue de sainte Rosalie. Dans celle des Capucins, deux excellenis groupes places devant le chœur. Dans l'église S'-Jacques l'autel du chœur, réputé l'un des plus remarquables du pays, et la superbe statue de saint Jacques, ainsi que des bas-reliefs encastrés dans les piédestaux avec la statue de Dieu le Père, au haut de l'autel du S'-Sacrement. Une belle table de communion qui lui fut due aussi y figure ainsi que deux enfants. Dans l'église S'-Georges, la chaire de vérité, que l'on plaça en 1812, lors de la démolition de ee temple, à l'église principale de ^'ilvordc. L'église S'-Gcorgcs renfermait, également, diverses statues ornant l'autel consacré à ce saint. Dans l'église S'-Walburge, autrement dite du Bourg, une fort belle statue de saint André, deux séra|)hins et les enfants placés au haut des piliers entre les apoires, et une admirable statue de la 'Vierge au premier pilier qui sépare la chapelle Notre-Dame. Dans l'église S'-André, à la droite du maitre-autel, une statue de saint Pierre tenant une croix. Celle statue, qui décorait jadis l'épilaphe de Pierre Sabolh, mort vers 16o8, et PENDANT LES XV1I<= ET XV1II« SIÈCLES. 63 enlerré clans l'église précitée , est actuellcincnt au Musée communal. Dans la cliapcllc S'-Crépin de la cathédrale le monument, exécuté sur les dessins de Rubcns, du chanoine JeanGevaerts, orné d'un buste et de deux statues re|)résentant la .Justice el la Prudence; et le groupe de la Vierge aux Sepl-Douleurs qui existe encore sur l'autel de la chapelle S'-Gommaire. Il sculpta, pour Notre-Dame, vers la chapelle de la Vierge, après l'autel des chirurgiens, un bel autel à bas-reliefs et à figures. Les magasins de la cathédrale d'Anvers renferment son buste de l'un des abbés de l'ancien monastère de S'-IMichel. Derrière cet objet d'art s'étendait une draperie de mar- bre noir, soutenue par deux anges. Ce buste, après avoir été transformé en saint Roch, par le scidpteiu- J.-B. De Cuyper, en 1852, devait orner, avec ses accessoires, la chapelle du S'-Sacrement de l'église S'-Michel, mais ce projet, qui reçut un commencement d'exé- cution, fut abandonné. Notre sculpteur s'était associé avec son élève, Louis Willcmsens, poui- faire les formes du chœur el le jubé de l'église des Récollets d'Anvers. Il exécuta aussi, dans Notre-Dame, avec cet artiste, l'autel des Tonneliers dédié à saint Matthieu, sur lequel il mit un bas- relief représentant des enfants tournant un pressoir à vin. Il sculpta, dans le même temple, avec Hubert Van den Kyntle, l'autel du Serment tles Armes dédié à saint Michel. De chaque côté il plaça une figure représentant Gédéon, el en haut de la corniche celles de saint Michel el d'un ange. Enfin il avait fait le banc de communion de l'ancienne église des Jésuites. Cet excellent ouvrage, décoré d'enfants, de bas-reliefs, de festons, et détruit lors d'un incendie en 1718, coûta plus de 20,000 florins. Anvers lui dut encore douze statues, plus grandes que nature, représentant les empe- reurs de la maison d'Autriche depuis Rodolphe l""^ jusqu'à Ferdinand II, qui servirent de décoration à un des arcs de triomphe élevés, en 1655, lors de la Joyeuse entrée de l'archi- duc Ferdinand, cardinal infant. Le magistral ayant donné ces statues en présenta ce prince, celui-ci les fit transporter à Bruxelles où elles furent placées à la façade postérieure du palais des ducs de Brabant; mais elles se brisèrent lors de l'incendie qui consuma cet édifice en 1731. Le Musée d'Anvers possède de Quellyn une statue de saint Sébastien, ainsi que le remarquable buste, fait en 1664, du marquis de Caracena , gouverneur général des Pays-Bas. Au-dessus de la porte de rancienne habitation des Moretus, marché du Vendredi, figura, encore de lui, un groupe d'Hercule accompagné d'une femme tenant un cartouche sur lequel on grava un compas avec cette inscription : Labore et Constantia, devise des Plantins. Bruxelles a de notre artiste, sur l'autel Notre-Dame de l'église S^-Gudule, une excel- lente statue de la Vierge qui était autrefois dans la chapelle de la Vierge contre un des piliers de la grande nef; enfin on lui attribue une statue de saint Quentin, ornant l'autel S'^-Thércse de l'église S'-Quentin à Louvain. Le chœur de rancienne abbaye d'Aftligheni fut embelli, en 1634, par un maitre-autel, dû à un excellent sculpteur d'Anvers, Dlcav, (|ui reçut 1,000 florins [lour la partie artis- ti(|ue. Déjà, en 1632, il y a\ailfait un autel de la Vierge. Tome XLL 25 64- LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Ces autels dev.nient avoir du mérilc, puisque Rubens, de passage à l'abbnye, peignit pour le premier, en 1G56, son célèbre tableau du Cbrist montant au Calvaire, qui y orna quelque temps le Musée de Paris et décore aujourd'hui celui de Bruxelles. D'un autre côté, Craycr peignit en 1 032, pour l'niKel de la Vierge, une gracieuse composition, représentant l'enfant Jésus sur les genoux de sa mère et entouré des quatre docteurs de l'Église. Arnould Quellyn s'associa à diverses reprises sou compatriote Hubert Van den Eynde ou Van den Eynden, admis en 10)21 dans la gilde de S"-Luc. Cet artiste mourut en IG'JG, dans un âge avancé; il eut deux fils dont l'aîné, Norbert, exerça aussi la sculpture et a l'ait plusieurs ouvrages à Anvers. \',m den Eynde assista son maître pour élever, dans la cathédrale Notre-Dame, l'autel du Serment des Armes dédié à saint Michel. Il est l'auteur de la statue de l'ange et du bas- relief. Il y fit aussi l'autel de la corporation des fripiers. Il exécuta un autel à gauche de la chapelle Notre-Dame de l'église S'-,Jacf|ues, et la partie méi'idionale du bel autel du chœur de l'église S'-Geoiges. D'après les comptes de la cathédrale, sa femme reçut, en IG29-I(j.jO, 18 florins pour la descente et le replacement d'une statue re|)réscntant l'iJcce homo , dans le pourtour du chœur. C'est probablement encore une de ses œuvres. Il fut chargé le 10 noùt 1G29, moyennant la somme de 8,200 florins, de l'exéciilion du niaitre-aulel dcl'église Notre-Dame de Termonde. Quatre artistes de renom étaient présents à l'adjudication : Jérôme du Quesnoy, Jean \'an Mildcr, dit l'Allemand, André Colyns de Noie et Jean de Can, d'Alost. Quanta Norbert Van den Eynde, il est l'auteur de l'autel de Notre-Dame, de l'église primaire de S'-Nicolas(Waes), qui coula 300 livres de gros et dont les payements se firent du 50 novembre 1GG4 au 21 avril 1GGG. Il exécuta, en IG74, avec Arnould Quellyn le jeune, pour l'église S'-!Michcl à Gand, un autel provisoire remplacé en 1G78par un autre niaitre-autcl. Deux sctdptcurs du nom de Cardon : Servais et Jean, probablement frères, florissaient à Anvers au milieu du WIF siècle. Ils faisaient partie d'une famille de sculpteurs, de peintres et de graveurs estimables. Servais, membre de la Sodalilé des célibataires en 1628, sculpta, en 1642, pour l'ora- toire conventuel de l'église de l'abbaye bénédicline d'Afllighem, qui avait été dévastée par les iconoclastes et restaurée en 1623, une chaire de vérité payée GOO florins de Brabant. Les LifjrjiTen de la gilde de S'-Lue d'Anvers portent en noie (p. 66b) : « Il fut résolu en IGôî), par le préfet de la Sodalité des mariés et les membres du magistrat (ou administra- teurs), tant anciens que nouveaux, de l'église S'-Jacques, qu'on ferait construire un nouvel autel. Après qu'il en eut été fait divers dessins ainsi que quelques modèles en cire, la construction fut adjugée à Servais Cardon, pour la somme de 2,700 florins, selon certaines condilions, conformément auconirai signé, d'une part, par le préfet et les autres olïiciaux. PENDANT LES XVII^ ET XVIII-^ SIECLES. 65 et, d'autre part, par Cardon et par son père qui s'était porté caution que l'ouvrage serait bien exécuté. D'après le même recueil Fcnsi Cardon, fils de Servais, sculpteur, né à Arras, a été reçu bourgeois d'Anvers le 22 août 1G03. C'est évidemment le père de Servais dont il s'agit ici. Cet artiste remplit un certain rôle dans la gilde, car nous trouvons à son sujet dans les notes des Lifjcjeren les indications sm'vantes : Magistrat de l'an 1622 : consulteur d'Artois: Fourcye (Fursaeusj Cardon; ÔO juin 1G2"), Furceus Cardon; 1 mai 1029, consultcurs vieux (anciens) : Furcaeus Cardon; 27 aviii 1051, Furcaeus Cardon; et 1052, considlcur Furcaeus Cardon. Jean Cardon, qui naquit en 1()02, sculpta, en 1051, les stalles de l'ancienne abbaye d'Aflligliem, qui passaient jjour les |)lus belles du pays, et qui coûtèrent 0,100 llorins. Cet arlisie était allé en France a(in de se perfectiomicr dans son art à ré|)oque où sa fennnc mourut. Sur sa demande il avait obtenu de Pbilippe II des lettres patentes de légi- timation a» mois de janvier lG.jl, pour son fils âgé de six ans. Parmi les élèves d'Arnould Quellyn Pikrre \'erbri'ggen, dit le vieux, dont le nom a souvent été écrit 'V^erbrlggiie ou Van der Hrlggiœn, naquit à Anvers vers 1009. D'étroits liens de famille l'uniient à son mailic tioiit il é|)ous.'i la sœur, Cornélie, fille d'Ilubcrt Quellyn, le graveur, (|ui décéda le 29 déeend)re 1002. Admis, en lOil , dans la giUle de S'-Lue, il en fut élu doyen en 10o9. Il niouiut le 51 octobre 1080 et a été inliumé dans la cathédrale. Il exerça à Anvers une grande influence sur la sculpture religieuse. Presque toutes ses églises lui doivent des objets d'art. En 1042 il reçut 84 florins pour avoir sculpté les titres des sepis autels privilégiés de la cathédrale INotre-Dame. De 10.55 à 1056 il obtint diverses autres sommes pour les sculptures du bufï'et d'orgue. D'après les comptes de 1637 à 1661, il est l'auteur des sculptures de l'orgue orné de la statue de S''-Cécile et de statues d'anges, ainsi que d'une statue de Notre-Dame des Sept-Douleurs. La construction des autels du S'-Sacre- ment, de S'-Dominique et de la S'^-Croix, ainsi que le jubé, lui furent adjugés pour la somme de 18,000 florins. Le bel autel du S'-Sacrement existe encore dans le transscpt méridional; les deux autres, ainsi que le jubé, ont été démolis en 1855. On cite aussi de lui, dans cette église, un groupe des quatre Évangélistes et une vierge de Miséricorde, de grandeur naturelle, placée en 16oG, dans le circuit du chœur, derrière le maiire-autcl. C'est sur les plans de rarcbitecle anversois François Van Steerbeek, qu'il exécuta, en 1070, le maiire-autel de l'église des Dominicains, souvenir de la munificence de l'évêque Capello; il le décora de trois statues représentant saint Paul, la Foi et la Vérité, ainsi que de cinq bustes en médaillons consacrés aux quatre Pères de l'Église et saint Thomas d'Aquin , sculptés par son fils Pierie. 11 fit, pour la nef de l'église S'-Jacques, une statue de saint Pierre; pour le chœur de l'église S""-Walburge, une statue de saint Simon; près du jubé de l'église de l'abbaye 6(i LES SCULPTELKS DES PAYS-BAS S'-Michel, un groupe de snint Joseph lenanl l'enfant Jésus; pour l'épilaphe de Jacques Swecrls , dans l'église des Carmes, la slalue de saint André Corsini; pour l'église des Dominicains, une slalue de saint Raymond, servant de décoration à l'épitaplie de la famille De VIoers; |)our l'église de l'ancienne abbaye de S'-Bernard, près d'Anvers, un grand bas-relief sur le maître-autel, et huit statues d'enfants ornant les plinthes des piédestaux des colonnes. On cite avantageusement de lui le buste qui orne le mausolée de Claude-François de la Viefville, mort le 16 juillet 1617, et enterré dans la chapelle du S'-Sacremcnt de l'église S"-Gertrude de Louvain, buste que Uacrt altribue à Pierre Verbruggen le jeune. Enfin, il sculpta le mailre-aulel de l'ancienne église des Carmes déchaussés de Bruxelles, œuvre d'une remarquable importance et richement ornée. Pierre Verbruggen et Arnould Guilielmus, auxquels le magistrat de Gand adjoignit le sculpteur Trupeles, de Bruxelles, furent chargés, par la fabrique de l'église S'-Nicolas de la première ville, de se prononcer, en 168G, sur l'exécution du mailre-autcl de celte église, commencé par Jacques Pieters, en 1685, et dont le labeinacle avait été terminé celte même année par Jean Van den Steene, de Malines. Les registres de la gilde de S'-Luc à Anvers conslatent qu'en 1676 un sculpteur du nom de Théodore Verrulggen en fut doyen. Nous ne connaissons aucune de ses œuvres. On pense qu'il était frère de Pierre le vieux. En même temps que ce dernier, florissait à Anvers Charles Van de Wouwere, qui a été reçu, en juillet 1628, membre de la Sodalilé des célibataires établie chez les Jésuites. Il exécuia, en 1641, les ornements et les colonnes de la tribune de la Solidalité, à l'église des Dominicains. Le dos de celte tribune sert actuellement de boiserie près des autels de Notre-Dame du Rosaire et de la S'^-Croix. Pierre ^ erbruggen le vieux eut aussi comme élève d'un excellent méiite : IMathieu Van Beveren, né à Anvers vers 1630 et mort en 1690. Il travaillait également bien le marbre et l'ivoire. On estime surtout ses crucifix que les amateurs recherchent encore particulièrement. Il occupa le poste important de graveur de la Monnaie royale à Anvers. Émule de son maître cl de Scheeniaeckers le vieux, il sculpta quantité d'œuvres d'art pour des églises des Pays-Bas. A Anvers il fit dans l'église des Récollels la chaire de vérité ornée d'un groupe de saint François accompagné de deux anges; il orna l'église S'-Jacques de l'épilaphe de Gaspard Bocsl, monument, décoré d'une vierge de Pitié et de deux anges, et adossé à un pilier prés de la chapelle de la Vierge; enfin, dans l'église de l'abbaye de S'-Michel, il plaça une statue de saint Matthieu au-dessus de l'épilaphe de Jean Van den Brouck, dans la grande nef. Bruxelles possède de lui le beau mausolée de l'amiral Claude, comte de la Tour et Taxis, fait en 1678 pour l'église Notre-Dame des Victoires au Sablon. Ce monument est PEfSDAIST LES XVII« ET XVIII'^ SIÈCLES. 67 décoré des statues du Temps et de la Vertu. Une maqucile en terre cuite eu existe au Musée royal de peinture. Il fit dans la cliapelie de la Maison de la S"'-Trinité un cru- cifix en ivoii'c, et dota d'une œuvre semblable l'ancien refuge de l'abbaye de Tongerloo à Anvers. Enfin, dans la chapelle qui servait d'oratoire au magistrat lorque celui-ci siégea à riiôtel d'Ursel (160.^ à 1697), après le bombardement de Bruxelles, figurait aussi l'un de ses crucifix, ainsi que dans l'abbaye de Griinberghen. De chaque côté du maîlre-aulcl de la cathédrale S'-Rombaut de .Malines , entre les colonnes, sont des portes remarquables, dont les cintres fixes et les battants ont été couverts d'arabesques. Van Beveren exécuta dans le même genre le retable en bas- relief qui s'étend entre l'armoire et l'autel proprement dit. Il sculpta une sainte Famille pour le réfectoire du couvent des Sœurs-Noires, œuvre qui se dislingue par l'achèvement et la grâce du travail. Enfin il exécuta une statue de saint Joseph pour le parloir du couvent des Sœurs de charité. Parmi ses travaux faits à Gand, on cite : dans l'église S'-Nicolas un jubé, remplacé par celui que nous voyons aujourd'hui et dont l'architecliu'e n'est nullement en harmonie avec le reste du temple. Il était sin-monté d'un colossal crucifix, qui orne actuellement la chapelle du Calvaire, ainsi que des statues du roi David et de sainte Cécile; il plaça aussi dans le chœur le maître-autel actuel fait sur les dessins de Rubens. Van Beveren passa, le S avril 1677, deux actes avec le curé Roger Nollingham, les marguillicrs et les délégués du chapitre de S"'-Pharaïlde pour la construction de ces œuvres dont le prix devait s'éle- ver pour l'autel à 2,000 florins et |)our le jubé à 1,200 florins. Tout l'ensemble devait être orné de sculptures et de statues. Il semblerait d'après le chronogramme qui se trouve dans i\n carlouche, sous le fronton de l'aulcl décoré de la statue de saint Nicolas, que Van Beveren aurait terininé cet ouvrage en 1678. Cette date, vraie pour l'autel, ne saurait l'être pour le jubé, car, d'après le registre des résolutions de la fabrique d'église du 3 mars 1681, celle-ci décida d'envoyer à Anvers un notaire chez l'artiste afin de le sommer d'achever les travaux avant l'expiration des trois mois, soùs peine de payer les dommages et inté- rêts que l'on était en droit d'exiger. Un sculpteur gantois contemporain, M. Pierre Devigne-Quyo, a été appelé, il y a peu d'années, à refaire la tombe du maitre-autel. On a communément allribué à Van Beveren le tabernacle adossé au maitre-autel , mais, d'après les comptes de l'église du 7 septembre 1682, le sculpteur .Jéry Picq, de Gand , en fit le modèle sur les dessins du sculpteur Jacques Pieters, de la même ville, qui l'exécuta lui- même en 1683. Parmi les bons élèves de Pierre Verbruggen, citons Pierre ScirEEsiAECKERS, dit le vieux, né à Anvers en 1640, reçu en 1673 dans la gilde de S'-Luc, élu doyen en 1698, et mort à .\rendonck en 1714. Ses fils, Pierre et Henri, exercèrent également la sculpture. 11 s'appliqua aussi principalement à produire des œuvres destinées aux églises d'An- vers. Pour le chœur de l'église S"-Georges, il fit le remarquable mausolée de la famille Van Dclft, orné de la statue du Temps. La cathédrale Noire -Dame renferme, sous 68 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS la grande lour contre un pilier, son monument de la l'aniille Keiiilinck. M. Génard pense que c'est à ton qu'on allribue à Ainotild Ouelljn le jeune, la statue de Gédéon qui se trouve à coté de ee monument; elle est, dit-il, au-dessous du mérite de cet artiste. Il sculpta dans l'église de la citadelle un autel à ornements en cuivre doré, sur le retable duquel figuraient, au milieu, la Sainte-Trinité, d'un côté la Vierge accompagnée de plusieurs anges, de l'autre les âmes du Purgatoire ([ue les anges vieiuient délivrer. Il orna la chapelle de gauclie du mausolée du marquis del Pico, gouverneur de la citadelle. Ce seigneur est représenté armé et couché sur un sarcophage et s'éveillant en suisaut à l'aspect de deux squelettes qui se présentent à sa vue. Au haut sont deux eid'ants pleurant, l'un armé d'un casque, l'autre d'un bouclier. Au milieu figure la Renommée tenant d'une main les armes du dél'imt et de l'autre luie trompette et plusieurs ornements guerriers. Lors du siège de la citadelle, en 174G, une bombe endommagea une partie du monu- ment, brisa les jambes de la figure principale, un des s(|uelettes et plusieurs ornements. En 1751 le marquis de Verne fit lestaurer les paities endommagées |)ar le sculpteur Schobbens, alors directeur de l'Académie. Ce monument, resté longtem|)S enl'oui dans les magasins de la cathédrale, a été restauré et placé le 13 avril 18j7 dans la chapelle S""-Gerlrude de l'église S'-Jacques. Scheemaeckers fit les statues du portail sud de la chapelle du Saint-Sacrement de l'église S'^-Walburge. On compte aussi de lui dans l'église S'-Jacques le bas-relief de la chapelle de la famille tic Zumalo, et la remarquable cba|)elle de la Vierge dans l'église des Carmes. Il l'orna de plusieurs bas-reliefs dont les deux plus grands représentent la ville d'Anvers vue de la campagne, et ime armée rangée en ordre de bataille. Les autres, plus petits, figurent la tour de la cathédrale, celle de l'église des Jésuites, l'hôtel de ville, etc. Il plaça, dans l'église S'°-Catherine, à Iloogstraeteu , non loin d'Anvers, le mausolée de Charles de Lalaing, comte d'Hoogstraelen , tué en 1G7G, au siège de Maeslricht; et dans l'église de l'abbaye d'Everbodc en Cam|iinc, deux autels ornés de figures, dédiés, liin à sainte Anne, et l'autre à Saint tVorbert. La cathédrale de Westnu'nsler, à Loiulrcs, est ornée d'un certain nombre de beaux mausolées dus à l'un de nos compatriotes : Pierre-Gaspaud Schee.maeckeus fils, surnommé \e jeune, qui naquit à Anvers le 10 janvier 1691. Il fut élève de son père, c'est assez dire qu'il reçut les meilleuis principes. Il alla deux fois à Rome, demeura quatre années à Copenhague et partit en 1719 pour Londres. Ce n'est qu'en 1771 qu'il revint se fixer à Anvers, où il mourut le 12 septembre 1781. C'est Londres, ainsi que diverses autres villes de l'Angleterre, qui possèdent ses prin- cipales œuvres. Westminster renferme dans le transsept nord, à droite, le monument de l'amiral Charles \\'ager, mort en 1743; — la statue de la Gloire y tient le portrait de l'illustre guerrier; à gauche dans le bas-côté occidental, le buste du général Percy Kirk, mon en 1741 ; le buste du capitaine Aubrey Beauclerk, tué en 1740, à Carthagène; le monu- ment de l'amiral John Ralehen, qui fit naufrage en 1744, dans la Manche avec le vaisseau PENDANT LES XVII" ET XVII|o SIÈCLES. 69 Viclorij; — lin bas-rclicf avec un navire en péril en orne la face; à rextrémilé, dans trois nielles, cnlic qiialrc palmiers, le moniimenl de l'amiral Walson, morl en 1757. — Le défunt en costume antique, figure au milieu, tenant une branche de palmier. Le génie do Calcutta est représenté par une femme agenouillée, offrant une supplique au conquérant de cette ville; à gauche se (rouve un Hindou cnchainé, personnification de la ville de Chan- dcrnagor, également con(juise par \Vatson. Dans la nef nord à gauche, le monument du médecin Hugues Chamberlain , mort en 1 728 , et fait avec Laurent Delvaux. — Le sujet prin- cipal est figuré en grandeur naturelle, étendu sur un sarcophage; à droite et à gauche sont des statues de femme, attributs de la Santé et de la Médecine, et au haut de la pyramide un petit génie portant la couronne de lauriers ; à droite eonire la clôture du cliceur, le buste de Richard Mead, médecin célèbre, mort en 17o4; et un médaillon tenu par une femme composant le monument du médecin .John Woodwaid , morl en 1728; dans le tran- sept sud ou " Poeiscorner » le monument de William Shakespeare, mort en ICI 6. — Le poëtc, debout sur un soubassement en forme d'autel, appuie le bras droit sur ses œuvres; de la main gauche il tient un feuillet où se trouvent inscrits les litres des principales d'entre elles. La console est ornée des médaillons de la reine Elisabeth et des rois Henri V et Richard 111; dans le bas-côté est, le buste du poêle John Dryden, mort en 1700; dans la chapelle d'Henri VU, le monument de Monck, duc d'Albemarle, le restaurateur des Stuarl, mort en I(i7{); — ce mausolée est composé d'une colonne roslrale avec la figure du duc, de grandeur naturelle; dans la nef sud de cette chapelle, le monument de Jean Sheffield, duc de Ruckingham, mort en 1720, et de sa femme. — Le duc, en costume antique, est représenté à demi couché, sa femme pleure à ses pieds. En haut figure le Temps avec le médaillon du défunt; dans la chapelle S'-Paul, le monument en forme de pyramide de sir Henry Relasyse, lieutenant général et gouverneur de l'Irlande, mort en 1717. On citait encore de Schcemaeekers, dans cette abbaye, le monument du brigadier général George Auguste vicomte Howe, tué le fi juillet 17;i8 devant la forteresse de Ticon- derago, dans l'Amérique septentrionale, et le mausolée de l'ingénieur Hornec? Pour l'hôtel de la compagnie des Indes orientales, il fit les statues de lord Clive, de l'amiral Pocock et du major général Lawrence; pour l'hôpital S'-Thomas, la statue d'Edouard VI, placée au milieu de la cour, sur un piédestal portant la date de 17.57; pour riiôpilal des Incurables, la statue de Thomas Grey, imprimeur de Londres, qui légua plus de cent mille guinées à cet établissement. L'église du village de Highwiccom , dans le comté de Ruckingham, renferme son mausolée de lord Scliclborn , qui est décoré de plu- sieurs statues; enfin pour la ville de Slones, neuf bustes, placés dans un temple dédié à l'Amitié et représentant Frédéric, prince de Galles, les comtes de Chesterfield, de Marcli- mont, de Chatham, Temple, les lords Gowei", Collam, Raihurst et Littleton. Des deux fils de Pierre Verbruggen, dit te vieux, Pierre, l'ainé que l'on a surnommé le jeune, pour le distinguer de son père, naquit à Anvers vers 104-0 et y mourut le 9 octo- bre 1G9I, dans rexercice de la dignité de doyen de la gilde de S'- Luc. Élève de son père, il partit pour Rome en 1674, accompagné d'Abraham Gcnoels, peintre de paysage, et 70 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS (l'Albert Cloiiel, graveur. Il y fu partie de la Société académique créée par les artistes flamaïuis. 11 ne dut guère rester longtem|)s en Italie, car la confrérie du salut iNotre-Danie dans la cathédrale S'-Bavon de Gand, éleva en 1678, dans sa chapelle, un autel décoré de bas-reliefs et de statues, qui, dit-on, fut construit jusqu'au couronnement par Arnould Quellyn et Pierre Verbruggen. Cet autel doit lui être attribué plutôt qu'à son père : celui-ci avait alors soixante-neuf ans. Il orna les églises d'Anvers de nombreuses productions. Pour Notre-Dame il fit en 1678 les quatre Evangélistes de l'autel de la Vierge, sculpté avec Arnould Quellyn le jeune, aiUel dont le couronnement fut achevé en 1700 par celui-ci et ^^'illemsens; mis en vente en 1798, et rétabli en 180o, grâce à Herreyns, on put en conserver les sculptures. Dans la chapelle de la Vierge, de l'ancienne église des Dominicains, il décora le maitre- autol des statues de saint Paul, de la Foi et de la Vérité, ainsi que de cinq bustes en médaillons représentant les pères de l'Église et saint Thomas d'Aquin. Cette œuvre date apparemment de 1640, année de la gravure de l'estampe représentant ce monument dédié à l'évèque Capello. Dans l'église S'-Jacques il plaça une statue de saint Pierre, sur l'autel du Saint-Sacrement, et dans le chœur de l'église de l'abbaye S'-Michel les épilaphes des abbés Gérard Knyd'et Macaire Simeomo, mises en face l'une de l'autre. Il fit en 1680 un riche mailre-autel pour l'église de Lebbeke. La ville d'Ypres lui com- manda , en 1688, pour la somme de 10,000 florins, la fontaine de la Grand'Plaee, décorée de tritons, de dauphins et de trois Renommées sonnant de la trompette. Enfin il est l'au- teur avec les sculpteurs De Cock , de Gand, Kerricx, Van Baurscheit et Vervoort le vieux , des statues du Calvaire de l'ancienne église des Dominicains d'Anvers. Henri-François Verbriicgen , né à Anvers en 165S, a laissé un nombre plus considérable d'œuvres d'art que son frère. Egalement élève de son père, il devint doyen de la gilde de de S'-Lue en 1 688 et mourut le 1 2 décembre 1 724. Ses restes mortels ont été déposés dans le cimetière S'^-Elisabeth. Il paraîtrait que cet artiste n'alla pas visiter l'Italie, ce qui lui permit de consacrer toute son existence à enrichir nos églises. A Anvers on cite pour la cathédrale le tabernacle de l'autel de la chapelle du Saint- Sacrement, représentant l'arche d'alliance, œuvre très-riehc, en cuivre doré; l'inté- rieur était orné de quatre anges dont il n'en existe plus que deux et de trois bas-reliefs; celui du nu'lieu a pour sujet la rencontre d'Abraham et de IMelchisedeeh, roi de Salem (exécuté en 1750 par Henri de Potter, de Bruxelles); celui de droite, Moïse faisant tomber la manne; et celui de gauche, l'ange apparaissant au prophète Elle ellui montrant du pain et une cruche d'eau (ces derniers ont été faits en 1712, par J.-J. Picavet, d'Anvers). Il éleva, en 1676, dans la même église, l'épilaphe de l'évèque Capello, érigée par les aumôniers en reconnaissance de ce que ce prélat avait légué ses biens aux pauvres de la ville. Un autre auteur (Baert) pense que cette épitaphe, placée près de la chapelle des aumôniers, est celle de iMarie Kipholls, bienfaitrice des pauvres. La chapelle du S'-Sacremenl est entourée d'une colonnade, au-dessus delaipielle sont, de notre artiste, deux statues, rcpiésentantrune PENDANT LES XYII^ ET XYIII^ SIECLES. 71 l'Église triomphante, l'autre l'Église militante, données par la famille d'Ullens en 1687; il y fit aussi une statue de saint Éloi pour l'autel des maréchaux ferrants. Pour l'église des Grands-Carmes il sculpta la chaire de vérité soutenue par un groupe des quatre pères de l'Église, et une statue du prophète Elie secouru dans le désert d'Horeb par un corbeau. Il exécuta, en 1695, l'autel de la Vierge de l'église des religieuses du Val-Nolre-Dame, nommées les Façons, et il fit les bas-reliefs de l'autel du S'-Sacremcnt de l'église S'-A\'alburge. On cite comme im de ses chefs-d'œuvre en son genre, le portail de l'église S'-Jacques, au-dessus duquel il nn't les statues du Temps et du Génie de la jeunesse; il orna aussi ce temple d'une statue de saint Pierre à gauche de l'autel du S'-Sacremcnt. On y admire encore le jubé qui sépare le reste du chœur et qui est garni de beaux bas- reliefs. Enfin il sculpta le maitre-autel, le banc de communion de la chapelle du Vénérable et la chaire de vérité de l'église des Augustins. Jl ornementa richement l'ancienne salle du tribunal de l'hôtel de ville et la chapelle qui en est séparée par une belle porte de cuivre. Il fit avec De Cock, Kerricx, Van Papenhoven, Van Baurscheit et Vervoort le vieux les statues du Calvaire de l'ancienne église des Dominicains. Verbruggen façonna, pour l'église de l'abbaye de S'-Bernard près d'Anvers, cinq figures placées à la boiserie du chœur et représentant saint Benoit, pape, saint Malachie, arche- vêque, saint Martin, prêtre, saint Thomas, archevêque de Cantorbéry, et saint Grégoire, disciple de saint Bernard. Pour l'église de l'ancien refuge de l'abbaye de Tongerloo à Anvers, il sculpta le maitre-autel orné d'une Annonciation de la Vierge. La balustrade, divisant l'église dans toute sa largeur, fut garnie de rinceaux et de médaillons avec les bustes de sainte Rosalie, saint François Xavier, saint Ignace, sainte Ursule. L'église S''-Walburge de Bruges lui doit un banc de communion décoré de bas-reliefs représen- tant les métTies sujets, avec des festons et des anges, et le banc qui sert de clôture du chœur et des autels latéraux; on lui attribue la chaire de vérité de ce temple. Pour l'église des SS. Pierre et Paul, de Malines, il sculpta la chaire de vérité, placée dans la grande nef entre deux colonnes du coté de l'est. Sur le globe terrestre, dans la partie inférieure, l'artiste a groupé les figures des quatre parties du monde assises dos à dos. Chaque face de la cuve est revêtue d'un médaillon consacré à un saint de la compa- gnie de Jésus ; ces médaillons sont séparés par les figures emblématiques des quatre Évan- gélistes; des génies soutiennent les cartouches; l'abat-voix, en forme de baldaquin, est supporté par deux anges. Quatre groupes de deux chérubins et quatre médaillons portés par des génies sont disposés alternativement au-dessus du dais. Les médaillons repré- sentent, en bas-reliefs, le Christ, la Vierge, saint Ignace de Loyola et saint François Xavier. Les apôtres saint Pieri'c et saint Paul, exécutés par un autre artiste, ont été ajoutés, plus lard, au premier degré de l'escalier dont la rampe est gracieusement travaillée. La cathédrale S'-Bavon lui doit l'autel actuel du chœur sur lequel figure un beau labernacle. La porte de devant a pour sujet le Christ ressuscité se faisant reconnaître aux disciples d'Emmaûs. Toutes les ciselures sont l'œuvre de l'orfèvre anversois Picavet. Au centre de l'autel est la statue de saint Bavon sur un nuage soulevé par des anges. L'artiste a placé les statues couchées de la Foi et de la Pénitence sur l'entablement des grandes Tome XLI. 26 72 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS colonnes à la naissance du dais. Deux anges élalcnl une banderole près du globe lerrcslrc surnionto de la croix. Des deux côtés de cet autel, il a mis, au-dessus des portes de cuivre (pii l'crinent cette partie du chœur, les statues colossales de saint Lié\in et de saint Ainand. Ce travail coûta 7,G81 livres, 6 escalins, 2 gros et 6 deniers pour son cntièie exécu- tion, somme (|ui équivaut à fr. 97,o40 32 c' de nos jours. Il fit encore, de 1G81 à 1G85, les anciens fonts baptismaux de l'église S'-Michel dus à la munificence des comtes de Wacken. Son chef-d'œuvre, la belle chaire de vérité de l'église S"-Gudule de Bruxelles, faite en 1702, |)our Tanciennc église des Jésuites de Louvain, a pour sujet le poëme du Paradis perdu. Adam et Eve, de grandeur naturelle, sont chassés de TÈden par un ange et pour- suivis par la Mort; au haut de l'arbre du bien et du mal est attaché un baldaquin, souleiui par deux anges; le dais est surmonté d'un groupe de la Vierge tenant l'enfant Jésus lequel écrase la tète du serpent dont le corps s'enlace depuis la base jusqu'au sommet de cette œuvre magistrale. Il fit poin- l'église de Grimberghen quatre confessionnaux magnifiques, les plus beaux peut-être du pays, décorés, chacun, de quatre statues et de médaillons formant corj)s avec les boiseries de la nef. Il a fait présider une idée emblématique à l'ornementation de chacun d'eux : le premier est garni de la statue de la Vigilance et de celle de saint Paul, le persécuteur converti , de saint Pierre, l'apotrc, qui , dans un moment de faiblesse, renia son maitre, et de saint Jean l'évangelisie, le disciple bien-aimé; autour du deuxième sont groupés un personnage rapportant au troupeau l'agneau égaré, l'Enfant prodigue, la Péni- tence et la Constance; autour du troisième on voit la Charité, saint Jean-Baptiste, le roi David et le Repentir; et autour du quatrième, le Justice, la Sagesse, la Foi et l'Espérance. Il a aussi sculpté la chaire de vérité de ce temple, et les deux autels, élevés en 1721, qui décorent les absides des transscpts : à gauche est l'autel du Christ agonisant, à droite celui de saint Servais, où l'on voit ce saint terrassant un dragon. Louis Willemsens, déjà cité parmi les élèves d'Arnould ou Artus Quellyn le vieux, naquit à Anvers le 6 octobre 1636 et y mourut le 12 octobre 1702. Il alla habiter pendant un certain temps l'Angleterre et devint sculpteur de Guillaume III. Il orna l'église S'-Jacques d Anvers d'une statue de saint Jean dans le désert, figu- rant contre un pilier, au milieu de la chapelle Notre-Dame; d'une belle statue de saint, Paul placée à la droite de l'autel du S'-Sacremcnt; et de la chaire de vérité soutenue par les quatre figures de la Foi, la Théologie, la Vérité cl l'Instruction. Il fit, avec son maitre, dans la cathédrale INotre-Daiitie, l'autel des Tonneliers dédié à saint Matthieu. Les bas-reliefs, ornant actuellement le maître-autel de la chapelle S'-Gommaire, représentent des anges pressant du raisin, un ange à droite porte des gerbes de blé, un autre à gauche tient«un calice rempli de vin, emblème de l'Eucharisiie. Le même temple lui doit la clôture de la chapelle des peintres-sculpteurs, dont l'autel a été sculpté parGASPAUD MoE.NS.la clôture de la chapelle des Menuisiers, les figtu'cs de côté de l'autel des Cliirui'giens elle séraphin de l'autel à gauche de la chapelle consacré à la V^iergc fait par Arnould Quellyn; l'autel PENDANT LES XVlb ET XVIlb SIECLES. 73 (le la chapelle S'-Ântoinc de Padoue, connue sous le nom de chœur de la Circoncision, atlrilnic à tort à l'un des Qnclljn, et le banc de communion de cette chapelle, qui se trouvait jadis dans la chapelle de la Vierge, lui sont dus aussi; le premier et le dernier ange ont été ajoutés il y a peu d'années. Dans l'église des Récollets il fit, avec Arnould Qucllyn, les stalles et le jubé. Pour l'éstlise du Béguinage il sculpta un autel, à droite près du chœur. Son buste du comte de Monterey, gouverneur des Pays-Bas, placé jadis à la Bourse, transporté ensuite dans le grand salon de l'Académie de peinture, est aujourd'hui au Musée d'Anvers. Willemsens dota l'ancienne église de l'abbaye de S'-Bernard près d'Anvers, de douze figures placées à la boiserie du chœur, et représentant la Foi, l'Amour divin, la Tempérance, la Force, saint Bernard, saint Gérard, frère de saint Bernard, saint Edmond, archevêque, saint Pierre de Tarentaise, saint Alexandre, fils d'un roi d'Angleterre, saint Gérard, premier martyr et saint Obert, premier abbé de l'ordre de Citeaux et saint Conrard de Porto. A l'entrée du chœur de la cathédrale de Tournai, existent de lui quatre figures plus grandes que nature, dont deux, représentant saint Piat et saint Eleuthère, ont été faites eu 1G82; les deux autres, ayant pour sujet la Religion et la Charité, sont placées du côté opposé. Elles ornent le portail construit d'après les ordres de l'évèque François Villain, mort en \ GG6. Willemsens exécuta en 1700, avec Arnould Qucllyn le jeune, le couronnement de la statue de Dieu le Père et les autres figures accessoires ornant l'autel de la confrérie de Notre-Dame de la cathédrale d'Anvers, élevée à l'occasion du 200° anniversaire de la confrérie qui avait eu lieu en 1 G78. L'un des meilleurs élèves de Willemsens, Pieriîe Denis ou Dieldonné Plumier, se signala tout particulièrement. Il fut baptisé dans la cathédrale Notre-Dame le li mars 1688 et mourut à Londres, en 1721, à peine âgé de 0.3 ans. Admis en 1G99, à l'âge de 11 ans, comme apprenti, il fit des progrès remarquables; il alla ensuite à Paris se pcrfecliouuer chez les maîtres les plus en réputation. Ses succès lui valurent le premier prix à l'aca- démie royale de peinture et de sculpture. Plumier débuta, lors de sou retour à Anvers, par son groupe, plus grand que nature, de l'enlèvement de Proserpine par Pluton, commandé pour le marquis de Mérode Wes- terloo. Cette œuvre, objet de l'admiration de ses contemporains, fut placée dans le parc du château d'Enghien appartenant à la (;imille d'Arenberg. Assuré de la protection de ces seigneurs, Plumier quitta de nouveau Anvers pour venir se fixera Bruxelles. Il y exécuta, en 1714, le buste du conseiller Wynants. A cette époque, le magistral de Bruxelles se proposait d'orner de deux fontaines la cour de l'hôtel de ville. Des statues de fleuves étaient les sujets choisis d'après le dessin de l'architecte Jean-André Agncesscns. Plumier, (|uoique n'étant ni bourgeois de la ville ni franc maître, se présenta pour les exécuter. Un sculpteur assez médiocre de la ville. De Kinder, dont nous avons déjà parlé, qui avait pour compagnon un habile praticien, profila de ces circonstances pour débouter notre artiste; il n'y réussit qu'imparfaitement. Afin de couper le diflëiend, chacun d'eux reçut 74 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS l'exécution crime slnlue, et pour que pareille chose ne se renouvelât plus, le maiïislrat expétiia graïuilenient des lettres de bourgeoisie à Plumier. 11 fut, à cet ellet, inscrit le 50 avril dans le métier des Quatre-Couronnés. L'œuvre terminée l'aimée suivante, a été placée à droite, en entrant dans la cour de riiôlel de ville par la Grand'Place. Quoique médiocre, elle est infiniment supérieure à celle de De Kinder. Aussi gagne-t-ellc par com- paraison. Elle satisfit le magistrat qui abandonna à Plumier l'exécution des quatre enfants et des autres ornements en bronze de ces fontaines, d'après le dessin d'un artiste nommé Robert. Il reçut 800 florins pour cet ouvrage. Bruxelles possède deux excellentes œuvres de Plumier. D'abord la chaire de vérité faite pour l'ancienne église des Grands-Carmes, et qui est actuellement à l'église Notre-Dame de la Chapelle. Laurent Delvaux, son élève, qui était, certes, bon juge en matière d'art, en dit beaucoup de bien dans ses notes manuscrites. Elle a comme sujet principal le prophète Élie caché dans le creux d'un rocher, entre deux palmiers, se dérobant à la fureur de Jézabel; un ange lui apporte à manger; un rideau de couronnement soulevé par des anges est attaché à la cime de deux palmiers. Son mausolée de Philippe Spinola, dans la même église, a pour sujet le Temps tenant d'une main un médaillon dans lequel est un portrait; à gauche la figure de la Mort élève la tète entre les jambes de celle du Temps, tandis que la veuve du défunt est à genoux à droite. Derrière le Temps est une pyramide couronnée d'un buste, en demi-relief. Une renommée partage la hauteur de cette pyramide. A l'entrée du chœur de l'église S'^-Cudule on avait placé de Plumier, deux statues, représentant la Foi et l'Espérance, provenant de l'abbaye de Grimberghen. Elles ont été enlevées en 1819. Enfin l'église de l'ancienne abbaye de Dilighem ou de Jette, de l'ordre des Prémontrés, près de Bruxelles, possédait de notre artiste les bustes de quatre Pères de l'Église placés à la boiserie du chœur. Alexandre Vax Papeniioven, ne à Anvers le 14 juillet 1GG8, doyen de la gikie de S'-Lucen 171 o, fut nommé directeur de l'Académie en 1741. Il mourut le la février 17o9. Élève d'Arnould Quellyn le jeune, il travailla pendant douze années à la cour du roi de Danemark. Il acheva, en 1721, sur les dessins de Henri Verbruggen, l'autel de la chapelle de la Circoncision dans la cathédrale Notre-Dame. Cet artiste, assisté du sculpteur IIamehs, né dans la même ville, sculpta un grand bas-relief représentant la Vierge avec l'enfant Jésus apparaissant à saint Ignace dans le désert, groupe que l'on plaça au milieu de la chapelle S'-Ignaee dans l'ancienne église des Jésuites, qui leur dut également son bane de communion. Il exécuta, en 1709, le beau banc de communion de la chapelle du S'-Sacrement à l'église S'-Pierre de Louvain , attribué crronénient par les uns à Jérôme Du Quesnoy et par d'autres à Luc Fayd'herbe. D'après une requête présentée par les doyens de la gilde de S'-Luc à Maximilien Enmianucl, gouverneur général des Pays-Bas, le sculpteur Mullick, né à Anvers, floris- sait en 1095, auprès du roi de Suède. PENDANT LES XVII« ET XVI1I« SIECLES. 75 D'un autre côté, Jean Millick, sculpteur d'Hedwige Élconore, reine douairière de Suède, née en 1750, et mariée à Charles XIII, fit, par ordre de celle princesse, vingt-sept figures, de grandeur naturelle, pour servir de décoration au cliàleau de Droltningholm , détruit depuis par le feu et situé dans une ile à quatre lieues de Stockholm. Seize de ces statues étaient allégoriques, les autres représentaient Minerve, Apollon et les neuf Muses. Les annales artistiques anversoises mentionnent, du milieu du XVII° siècle au milieu du XVIir, toute une famille de sculpteurs remarquables : les Slodtz. SiïBASTiEN Slodtz, /)ère, né à Anvers en IGao et mort à Paris en 1726, commença apparemment ses études dans sa ville natale. Il les continua à Paris chez François Giriirdon, et se rendit à Rome pour s'y perfectionner dans l'étude de l'antiquité. Cet artiste, qui contribua, comme nombre de nos com|)atriotes, à rembellissemenl de Versailles, fut reçu à l'académie royale de peinture et de sculpture de Paris. 11 eut cinq fils , qui tous embrassèrent avec succès sa carrière, entre autres Sébastien-Amoine, appelé aussi René; Pall-Ambroise, mort en 1758, professeur à l'académie de peinture et de sculpture et dessinateur de la chambre et du cabinet du roi; et René-Michel, le cadet, né à Paris en 1703, et mort en 1764. Paris doit à Sébastien Slodtz, dans le jardin des Tuileries, près du grand bassin octogone, la statue d'Annibal conq)lant les anneaux des chevaliers romains tués à la bataille de Cannes. Cette œuvre brille jilus |)ar la beauté de l'exécution que par la noblesse de l'expression. Pour l'église de l'hôtel des Invalides, il sculpta la statue de saint Grégoire, el un bas-relief représentant saint Louis ordonnant à ses missionnaires d'aller prêcher la foi aux infidèles. Dans l'église S'-Bcnoit, il fit l'épitaphe de Marie-Anne des Essarts, femme de Frédéric Léonard, imprimeur célèbre de l'époque, né à Bruxelles. Dans le parc de Versailles , on plaça son groupe, de dix pieds de hauteur, représentant Prolée el Antée , et dans le jardin du château de Marly, sa statue de Verlumne ou Pomone, ornant la rampe de la cascade rustique. Il fit aussi le buste de ïiton du Tillet, conseiller au Parlement de Paris, mort en 1762. René-Michel Slodtz, qui surpassa de beaucoup ses frères en talent, fut plus connu sous le nom de Michel-Ange Slodtz. Né à Paris vers 170a où il mourut en 1764, il eut la réputation d'être un des meilleurs sculpteurs de France. Après avoir remporté à l'âge de 21 ans le second prix de sculpture, il alla à Rome et y resta dix-sept années. Il revint ensuite à Paris et fut nommé dessinateur du cabinet du roi. Ses œuvres principales sont la statue de saint Bruno refusant la couronne que lui apporte un ange, placée dans la cathédrale S'-Pierre de Rome, et le monument, surmonté d'un squelette de bronze, érigé à Languet de Gergy, curé de l'église S'-Sulpice à Paris, mort en 17.^0. On voit encore de lui à Rome, dans l'église S'-Louis des Français, le tombeau de Nicolas VIeughels. Il a pour sujet un petit génie tenant de la main gauche une palette el recouvrant d'un voile le portrait, en médaillon, du peintre, mort en 1752. 7G LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Un arlisie anvcrsois : Egide Verelst ou Veriielst, né en 1C9a et mort à Augsbonrg en 1749, a été appelé à Munich par le sculpteur de la coin-, W. Groiï, pour travailler aux œuvres d'art du jardin du Palais après la mort de réicctcur Maximilien Emmanuel, en 1745; il se rendit à Etlal où il orna l'église conventuelle d'autels, de statues et de bas-reliefs, lesquels devinrent la proie des flammes lors de la destruction de cette église et du couvent, en 1733; les bas-reliefs de quelques stations d'un chemin de la croix, seuls, furent sauvés et transportés à Ober-Anmergen. Ils devaient offrir du mérite, car G. Von Dillis, directcin- à cette époque du Musée de Munich, les donnait comme mo- dèles aux sculpteurs de cette ville. Après l'incendie d'Ellal, Verelst passa à Augsbonrg, où il travailla pour divers couvents et églises. On trouve de lui des autels et des chaires de vérité, entre antres, dans les églises de Diesscn, Égling, Ochsenhausen, Haim- hausen, etc. Le meilleur élève de Michel-Ange Slodlz : JEAN-PiEnnE-ANTOiNE Tassaert, fils du peintre Jean de ce nom, naquit à Anvers où il fut baptisé dans l'église S'-Georges le 19 août 1727. Il mourut à Berlin le 21 janvier 1788, à l'âge de 60 ans. Son premier maître est inconnu. Il était déjà habile dessinateur lorsqu'il accompagna en Angleterre un de ses frères qui exerçait la peinture, mais il n'y resta pas longtemps. Il se rendit bientôt à Paris, attiré par le désir de voir les monuments et les chefs-d'œuvre de cette ville. C'est alors qu'il entra dans l'atelier de Slodtz, qui était particulièrement renommé par ses travaux d'ornementation. Tassaert s'appliqua à l'ébauche des groupes que son maître, terminait et dont plusieurs ornent encore quelques résidences princières. Ce genre de travail développa chez lui une grande facilité d'exéciuion. C'est à partir du moment où il quitta Slodlz que Tassaert fut connu. En peu de temps on le rangea parmi les bons artistes de son époque. Son goût prédominant était |)our la sculpture à proporlions réduites; ses figures et ses groupes mytiiologiipies, en grandeur demi-nature, sont fort recherchés. Tassaert n'obtint guère de commandes officielles, bien que la statue de Louis XV, placée dans la grand'salle de l'Académie de chirurgie de Paris, soit de lui. On a parlé avec éloge de ce monument. Sa répulalion et ses relations avec d'Alemhert lui valurent la direction des travaux que Frédéric II se proposait d'exécuter dans Berlin, et au sujet desquels deux artistes français, Balthazar Adam et Sigebert Michel, s'étaient retirés, on ne sait par quel motif, avant l'expiration de leur engagement. Il fut successive- ment sculpteur de Frédéric II et de Frédéric-Guillaume II, et inaugura son séjour à Berlin par deux groupes, l'un représentant Deucalion et Pyrrha, pour l'abbé Terray, l'autre, le Sacrifice des flèches de l'amour sur l'autel de l'amitié, pour le comte de Provence, frère de Louis XVI. Il exécuta ensuite, pour Henri de Prusse, les réductions du Génie de la guerre, du Génie de l'amitié, le Sacrifice de l'amour sur l'autel de l'amitié, et l'Amour soutenu par l'amitié, que ce prince lui avait commandés. Les deux premiers étaient de simples ligures, les deux autres des groupes. Placés dans le palais de ce prince, aujour- d'hui l'Université, ils ont été vendus publiquement à Berlin en 1842. Ses premières statues pour le roi furent un Bacchus, une Ariane, un Faune dansant et une Bacchante, PENDANT LES XVII" ET XV1II« SIECLES. 77 destinées au château de Sans-Souci où elles sont encore. Il reçut ensuite la commande des colossales statues des généraux Seydiilz et Keiili, qui furent placées sur une des places publiques de Berlin. Elles sont médiocrement réussies d"a[)rès l'opinion de son élève Sehadow. 11 devait faire pour le garnison de Berlin un monument à Frédéiic H en conunénioration de la fin de la campagne contre les Autrichiens en 1779. Il demandait !200,000 tlialers et dix années pour rcxécution d'après le modèle (pii se trouve actuelle- ment dans la collection de l'Académie de Berlin. Mais ce travail ne put s'efl'ectucr à cause du scrupule émis par Frédéric que les hommages publics ne doivent être rendus qu'après la mort des guerriers qui ont servi leur patrie. Le roi est à cheval; aux quatre coins du piédestal sont les figures de Mars, de Minerve, d'Hercule et de Thémis; sur le devant figurent les armes de la Prusse avec la devise : Mcirli et Musis dilecliis. Tassacrt laissa à Berlin un certain nombre de bustes estimés, parmi lesquels on cite ceux du sa\ant israélite Mosès JMendelssohii et de l'abbé Raynal. Le buste du dernier était destiné au monument que ce philosopiie se proposait de faire élever à la mémoire de Guil- laume Tell, sur les bords du lac de Zurich. Il fit une co|)ie du buste de Voltaire, d'après lloudon, pour Frédéric 11, et que l'on plaça à l'Académie. Il exécuta aussi, pour l'église catholique de Berlin, le monument de M'"° de Blumeiitlial, dame d'honneur de la prin- cesse Henri de Prusse. Sa dernière œuvre a été le modèle, en grandeur naturelle, com- mandé par Frédéric-Guillaume H, d'un tombeau surmonté d'un groupe, dont la principale figure devait être la statue du jeune comte de La Marck, fils naturel du loi. Ce monument représentait les trois Parques assises au milieu d'un rocher élevé sur lequel se trouvait l'entrée d'une grotte où le Temps poussait le jeune prince, qui sen)blait opposer de la résistance et faire des efforts pour se rattacher à la vie. Enfin le Musée des inunnnients français, par Le Noir, cite, de notre compatriote, une statue représentant l'Amour prêt à saisir ses traits, sujet plein de grâce, dit cet auteur, de finesse et de délicatesse. La cathédrale S'-Bavon de Gand renferme, d'un sculpteur anversois, Gaspard Cappers, un banc de communion artistement sculpté à jour, en 1727; il figure dans la chapelle dite de Notre-Dame aux Rayons. V^ers le milieu du XVIF siècle existait à Anvers Sérastien de Neve, qui était, en 1G25-1626, apprenti chez Hubert Vanden Ejnde. Il exécuta en 1G49, pour l'église des Dominicains , une statue de saint Hyacinthe , pour laquelle il reçut 78 florins , le 1 9 juillet de cette année, selon les comptes de la chapelle et confrérie du S'-Nom de Jésus. Ce groupe orne encore celte église. 11 représente saint Hyacinthe debout devant un piédestal sur lequel est la Vierge tenant l'enfant Jésus. Dans la partie supérieure plane une gloire ornée d'anges et de chérubins. De Neve fit, en 1GG9-1G70, le jubé qui surmonte l'entrée du chœur ainsi que les deux autels adjacents de l'église S'-Jacques. Parmi ses contemporains, Michel Mostaert n'est connu que par une jolie petite statuette de la Vierge, provenant d'une conmuinauté de femmes dont les armoiries sont 78 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS sculptées sur le socle. Au fond de la couronne qu'elle porle sur la tète se trouve le nom de rarliste avec la date : 1071. Nous voici arrivés à la famille des Vervoort ou des Van der Voort, si célèbre dans les annales artistiques anvcrsoises. Michel Vervoort ou Van der Voort, dit le vieux, né à Anvers le 3 janvier 1667 et mort le 6 décembre 1757 dans la même ville, fut inliumé dans l'église S'-Jacques. Élève d'IlENRi CosYNS, également sculpteur anvcrsois qui liabiia longtemps Londres et mourut à Bruxelles le i septembre 1700, il alla se perfectionner à Rome, où il demeura quatorze ans. Avant son départ, il avait été reçu, en 1090, dans la gilde de S'-Luc. Vervoort exerça une influence des plus remarquables sur la sculpture religieuse de son temps. Doué d'une prodigieuse activité, il travailla sans cesse pour les églises d'Anvers, de iMalines et d'autres localités. L'église S'-Jacques d'Anvers renferme sa première œuvre faite après son retour de Rome en 1701 : c'est l'épitaplie de la famille Peeters, décorée d'une statue représentant l'Éternité. Cette église a encore de lui, dans la cbapclle de la famille Le Candèle, un autel et un groupe de la Flagellation du Christ, ainsi que le monument de la famille Le Candèle, ayant comme sujet l'Érection de la Croix. Il y fit aussi les orncmenis de la chapelle où se trouve la Flagellation et les statues de saint Jean et de saint Paul. La chaire de vérité actuelle de la calhédiale Xolre-Dame, qu'il avait fait pour l'ancienne abbaye de S'-Bernard, a pour sujet les quatre parties du monde; elle est ornée des emblèmes des quatre Évangélistes et de trois bas-reliefs représentant le Christ, la Vierge et saint Bernard. Il sculpta, pour l'épi lapbe de la famille de Coninck, dans l'église S'-Walburge, un groupe reprcsenlant saint Joseph endormi à qui un ange ordonne de fuir en Egypte. Dans rancicnne église des Jésuites, il fit, pour la petite nef, les confessionnaux, la boiserie et les bas-reliefs, et une slc-vtue de saint Jean-Népomucène, dans la chapelle de S'-Ignace. Il collabora à l'exécution des statues du Calvaire de l'église des Dominicains, avec Cockx, Kerricx, Van Papenhoven, Verbruggen et Van Baurscheit; enfin, il fit l'autel de la chapelle ainsi qu'un crucifix pour l'hôtel de ville. A Malines, dans la cathédrale S'-Rombaut, est de Vervoort une belle chaire de vérité achevée en 1725, pour laquelle il a été aidé par J.-F. Boeckstuyns et Théodore \"erhagen. Le premier de ces deux artistes a eu la plus large part dans l'exécution de ce monu- ment, provenant de l'ancien prieuré des Norberlines de Leiiciidael. Acquise, en 1809, l)our la cathédrale, elle a été heureusement appropriée à sa destination par J.-F. Van Ceci, qui y ajouta plusieurs pièces et opéra le placement sans altérer le cachet de l'œuvre. Le modèle original existe au musée communal. Le sujet principal est la conversion de saint Norbert. Le saint se trouve dans le creux d'un rocher formant la partie inférieure de la chaire. Frappé de la foudre et renversé à côté de son cheval abattu, il implore le ciel. Le double mystère de la ehule de l'homme et de la rédemption se trouve au-dessus du rocher. Les artistes ont placé, du coté droit de la tribune, un Christ en croix entre la Vierge et saint Jean l'Évanirélisle. La scène du Paradis terrestre figure sur celui de gauche. La PENDANT LES XV1I« ET XVlll'^ SIECLES. 79 même calhéclrale renferme aussi de Vcrvoort, dans le chœur, le monument funéraire de l'archevcque Guillaume IFumbert de Prceipiano, mort en 1711. Ce mausolée, exécuté en 1709 sous la surveillance de ce prélat, est d'un excellent mérite. L'archcvé(|uc, en camail, agenouillé sur lui coussin, prie devant la Vierge tenant l'Enfant Jésus; derrière se tient la Religion, accompagnée d'un ange soutenant le Pallium; au sommet du monu- ment figurent, sur un frontispice, les armes du défunt. Le mausolée de Pios|)cr Âmbroise, comte de Prceipiano, général des armées de Charles H, mort en 1707, et placé la même année, dans la huitième chapelle, a été fait également par notre sculpteur. Sur un piédestal portant l'inscription tumulaire apparaît la figure de la Force qui, de la main droite, se repose sur une massue, et de la gauche soutient le portrait de l'ilUistrc guerrier. Derrière s'élève une pjramide au pied de laquelle deux génies |)ortent l'un un casque, l'autre une épée. Les figures, de grandeur naturelle, sont de la meilleure exé- culion. S'-llondjaut lui doit également, dans sa neuvième chapelle, une Vierge debout tenant l'enfant Jésus dans ses bras et écrasant le serpent. Ce gracieux sujet qui couronne aujourd'hui le mausolée du cardinal Thomas-Philippe d'Alsace, placé dans le pourtour, se trouvait, avant la révolution brabançonne, au-dessus de la porte du palais cpiscopal J.-F. Van Geel y ajouta, en 1815, un ange tenant un médaillon portant le buste du défunt. A Bruxelles, existait de Vervoort, dans le chœur de l'ancienne église des Dominicains, le mausolée du chevalier Jacques-François Van Caverson, orné du buste du défunt, placé sur une urne entre les figures de la Force et de la Prudence, sur lesquelles planait le Temps. Ce monument a été acquis en 1862 pour la collection de sculpture du Musée royal de Bruxelles, après que son identité eut été préalablement constatée par la gravure figurant dans le Grand théâtre sacré du duché de Brabant. La même église renfermait encore de notre artiste le mausolée d'Albert de Coxie, baron de Moortsel, orné du buste de ce magistrat et des statues de la Justice et de la Prudence. D'après Descamps, cette œuvre était excessivement belle : « Il y a, dit-il, de la finesse dans le dessin, et une belle façon de faire. » L'église des religieuses de Béthanie, appartenant aux Madclonnettes de Bruxelles, abattue en 1793, possédait de Vervoort le mausolée de Melchior Zyberts, conseiller au Conseil de Brabant, mort en 1725. Il était également orne du buste du défunt et de deux statues allégoriques. Enfin, il existe de notre artiste dans le Parc de Bruxelles, vers la rue Royale, une bonne statue représentant la Charité. Michel Vervoort travailla à Gand avec Pierre De Sutter de la même ville, à la construc- tion des nouvelles slalles de l'église S'-Michel, stalles d'un travail élégant et ornées des figures des huit béatitudes. En 1723 il exécuta pour rénorme lutrin en cuivre, placé au centre de cette église, la statue de l'archange Michel terrassant le démon; elle pèse 800 livres et a coulé 1,000 florins. Indépendamment de l'épitaphe de Jean-François Van Collem, décorée d'ime figure allégorique, il y fil un confessionnal placé dans la quatorzième chapelle, l'orna des statues du roi David et de la Madeleine repentante, et y sculpta, en 1726, un médaillon en bas-relief représentant le bon Pasteur. Bruges lui doit, dans l'église des Carmes, le mausolée de Henri Jermyn, baron de Bcngo, pair d'Angleterre, Tome \LL 27 80 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS et la chaire tic vcrilé de In calhétlralc de S'-Sauvcur. Il exéciila, en 1082, l'iiii dos plus riches porlails de la calhcdralc de Tournai, orné par W'illcmscns des statues de saint Piat et de saint Éleutlièrc; cl sculpta, avec Quellyn le jeune, les figures de Taulcl de l'église S'-Julien d'Alh. Vcrvoort travailla aussi pour I étranger; on cite de lui, en Angleterre, les statues d'Apollon, et de Guillaume III et George I'', rois d'Angleterre, du prince lùigènc de Savoie et du duc de Mariborough, faites pour lord Caddogan; à Séville, dans l'église des Jésuites, les statues de saint Ignace et de saint François-Xavier. Son fds, qui porta le même prénom , et que l'on qualifia de Jeune, naquit à Anvers le 18 août 1704. Il quitta l'atelier de son père à l'âge de quatorze ans pour aller travailler chez Dieudonné Plumier, et se rendit ensuite à Paris où il remporta, en 1724, une médaille à l'Académie de peinture. Trois sculpteurs du nom de Gillis ont acquis une certaine réputation. Lairent Gillis, né à Anvers en 1668, commença son apprentissage en 1702 chez Michel Vcrvoort, le vieux, où il resta pendant vingt-quatre ans. Ses principales œuvres ont été faites pour la Hollande. Son fds Jean-Baptiste, né en 1717, mort le 10 mars 17S2, a été enterré au cimetière des Récollets à Anvers. Il remporta un second prix à l'Académie en 1744 et en 1746. Il exécuta à Gand , avec Jean-Baptiste Helderhcrg, dans l'église Notre-Dame de S'-Pierre, les statues des Douze Apôtres et des quatre Pères de l'Eglise, placées dans les seize niches pratiquées contre les piliers qui soutiennent la coupole et la voùle des nefs latérales. H y fit aussi avec cet artiste la statue du Christ (jui se trouve au-dessus du portail intérieur. A droite et à gauche du maitrcautel, on remarque quatre statues représentant la Prudence, la Justice, la Tempérance et la Force. La première porte la signature de Jean-Baptiste Gillis. Joseph Gillis, né en 1724 et mort dans la nuit du 10 au 1 1 juin 1775, eut pour inaiires son père et son frère. Il remporta le premier prix, en 1743, cl devin! directeur de l'Aca- démie. La ville de Uollcrdam lui commanda, en 1770, pour la porte de Dcifl, un colossal grou})C allégorique représentant les fleuves le Rotter et la Meuse qui Iraversciil la ville. Il le surmonta d'une statue allégorique de la ville et de celle de Mercure. Glillaume-Ignace Kerricx, fils du sculpteur tcrmondois Guillaume Kerricx, dit le vieux, naquit à Anvers, le 22 avril 1682, devint doyen de la gilde de S'-Luc en 1718, cl mourut le 2 janvier 1743. Il est l'auteur des remarquables médaillons des portes du baptislère de l'église S'-Laurenl à Lokcren, représcnlanl le baptême du Christ et le Christ ci iNico- dème. On lui attribue rorncmcntation de la porte nommée dans les comptes de celte PENDANT LES XVII" ET XVHI" SIECLES. 81 église : Lykdeur, ou porte du caveau. Il fit un autel dans le chœur de l'église S'^-Wal- burge, autrement dite l'église du bourg à Anvers, et pour le maître-autel de la cathédrale iNoire-Damc, \\n bas-relief représentant l'adoration du Serpent d'airain. L'église S'-Nieolas de Bruxelles lui doit deux autels placés à l'entrée du chœur, et les statues de saint François et de saint Anioine de Padouc. Il sculpta, en 1718, pour l'église Noire-Dame au delà de la Dylc à IMalines, une belle chaire de vérité. La partie principale est formée du groupe des quatre Évangélistes, placés dos à dos. Des bas-reliefs consacrés, l'un au buste de la Vierge, l'autreà celui du Christ, et le troisième à saint Biaise, ornent la cuve. Deux anges supportent l'abat-voix entouré de médaillons que soutiennent des chéru- bins. Les médaillons figurent : saint Biaise, saint Pierre et saint Paul. Des arabesques à jour figurent sur la rampe, dont le premier degré a pour sujets Moïse et saint Jean- Baptiste. Kerricx fit, pendant les années 172G à 1728, pour l'ancienne église de l'abbaye de Tongerloo des statues, des bustes, des confessionnaux ainsi que divers ornements. Enfin on lui attribue un beau groupe, sculpté en 1724 pour le maitre-autel de l'église de Puers et représentant le Christ donnant les clefs du ciel à saint Pierre. Il existait à Anvers, entre les années 1740 et 1780, un sculpteur du nom de Kfrricx jeune, qui restaura , durant ces années , l'église S'^-Walburge. C'est apparemment le fils de Guillaume-Ignace. Le côté oriental du chœur de la cathédrale S'-Bavon à Gand est clôturé par trois belles portes de cuivre doré, dont le dessin des battants est formé de rinceaux travaillés à jour et ciselés de la manière la plus élégante et la plus gracieuse. Le nom de l'artiste qui exécuta ce travail est gravé sur le pilastre de la porte du milieu. On y lit : Guil. De Vos, foàt, Ant. 1708. D'après les comptes de la cathédrale, cette œuvre d'ait coûta 12,555 flo- rins, argent de change. De Vos a encore fait dans la même église les belles portes de cuivre doré, également travaillées à jour, qui clôturent la chapelle dite du curé, dédiée à saint Sébastien. Elles sont revêtues des armoiries de Van der Nool et de celles du chapitre. Sur le pilastre on lit : G''DEVos,/'ec/< 1711. A. Le collaborateur de Kerricx, de Van Papenhoven, de Verbruggen, de Van Baur- sehcit le jeune et de Vervoort, aux statues du calvaire de l'ancienne église des Dominicains d'Anvers, Jean-Claude De Cock ou De Cocq, naquil dans cette ville où il moiuut en 173G. Il lit pour l'église S'-Jacques la statue de ce saint et celle de saint Pierre, placées dans le chœur. 11 travailla également au fronlisj)ice du palais de la place de Meir, fait par Van Baurscheit le jeune. Il sculpta en 1700 le buste de Ballhazar Mordus pour son mausolée élevé dans la cathédrale. On assure que le sculpteur Grini.ino Gibbons, bien que portant un nom éminemment anglais, qui florissait à Londres en IG'.IO et qui mourut dans celte ville le ."5 avril 17:21, 82 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS où il fut inhumé dans le cimetière de la cathédrale S'-Paul, à Covcnigarden, est né à Anvers, o|)inion assez partagée, car Walpole, dans ses Anecdotes ofPciinting, etc., dit qu'il naquit en Hollande. Pendant qu'il était établi aux Pays-Bas, il eut, comme élèves, selon Baert, Van Oost, de Malines, Van Dievoet de Bruxelles et Waston, sculpteur anglais. Gibbons coida en bronze la statue équestre de Jacques II, pour la cour de Wbitehall, et la statue en pied de Charles II , pour la Bourse de Londres. L'inscription de la première porte la date de 1686, époque où elle fut placée, car le roi Jacques ne mourut qu'en 1701, et la seconde : 1684, date aussi de son érection, car Charles II ne décéda que l'année .suivante. Gibbons fit la décoration du piédestal de la statue équestre de Charles I", à Charing Cross, œuvre de Hubert Le Sœur, scidpteur français. Sur une des faces figure une couronne d'épines que deux anges soutiennent, emblème aussi noble que simple de la fin tragique de ce prince. Il exécuta encore l'épilaphe de Pierre Lely, célèbre peintre de portraits, placé dans la cathédrale S'-Paul et le mausolée du vicomte Camdcn à Exlon. Dans la nef nord de l'abbaye de Westminster se trouve de lui le beau groupe de IM" Mary Beaufoy, morte en 170j. François-Bernaiid Verdeek, frère du peintre d'histoire François-Xavier- Henri Ver- beek, d'An vers, naquit dans cette ville en 168.^. Il entra, à l'âge de 17 ans, dans un cou- vent de Franciscains, et enrichit de ses œuvres, pendant huit ans, les maisons de son ordre à Cologne et à Clèves. Nommé prêtre plus lard, il se distingua par ses connaissances et son .savoir, et devint conseiller de Clément-Auguste de Bavière, archevêque et électeur de Cologne. Ce prélat le chargea, entre autres, de deux missions diplomatiques en Espagne, avec le litre d'évéque in portilms, et lui fit obtenir les bénéfices de l'évéché de Munster; il le nomma plus tard son vicaire général. Verbeek vint à Anvers, en 174.7, après sa nomination, pour revoir son père qu'il avait quitté depuis de longues années. Il mourut dans un cloître de son ordre à Clèves, le 2 novembre 175G. L'Angleterre nous enleva, jeune encore, un sculpteur de mérite, Michel Rvsbrack, né à Anvers en 1692 et mort à Londres le 8 janvier 1770, où il fut inhumé dans le cimetière de Marylebone, à Westminster. Il était fils de Pierre Rysbrack, peintre de paysages et de Geneviève Compagnon. Lorsque Michel Rysbrack arriva à Londres en 1712, les Anglais, à l'instar des Hollan- dais, rendaient hommage à leurs hommes illustres par des monuments érigés dans l'abbaye de Westminster. Il fut appelé à y sculpter les mausolées suivants : à gauche, dans le bas côté occidental du transscpt nord, celui de Richard Kane, le brave défenseur de Gibraltar en 1720, mort en 1756; contre la clôture du chœur le superbe monument d'Isaac iVewton, mort en 172.^; — le sarcophage orné d'un bas-relief représentant des sujets allégoriques, est surmonté de la figure à demi couchée de l'illustre mathématicien; deux petits génies déploient à coté de lui un parchemin ; la figure de l'Astronomie plane appuyée sur une sphère; dans la nef sud, à droite, le buste du médecin John Friend, mort en 1728; du même côté, au-dessus, dans le haut, le buste, sous un dais, du peintre Godfrey PENDANT LES XVII'^ ET XVTII^ SIECLES. 83 Kneller, morl en 1723, fait d'après l'ordonnance de l'arlisle même; dans le iranssept sud ou « Poels' Corner » le monument du poêle Nicolas Rowe, mort en 1718, et de sa fille unique ; — à côté du busie du défunt plane la figure de la poésie ; l'arlisle a placé, au haul, le médaillon de la fille de Rowe; dans le bas côté est de cette partie de l'abbaye, le grand monument élevé à JFaiibicu Prior, savant boinme d'Etat, mort en 1721, dont le buste par Coysevox, cadeau d'un roi de France, se trouve dans une nicbe; les figures de l'Hisioire et de Tlialie, en haut à droite et à gauche, tiennent une torche et un sablier; plus loin le buste de John Millon, mort en 1674; au-dessous figure une lyre enlacée par un serpent tenant une pomme, allusion au poëme le Paradis perdu; enfin le médaillon de Ben Johnson, mort en 16o7, poêle de la cour de Charles I" et contemporain de Shakespeare. Rysbrack fit à l'hôpital des Enfants trouvés un groupe de la Charité représenté par une femme accompagnée de trois enfants, ainsi qu'un bas-relief ayant pour sujet l'Agricul- ture et la Navigation, placé dans la salle des administrateurs. On compte encore de lui dans la salle du dôme du palais de Kensington, un bas-relief représentant la cérémonie d'un mariage romain; à l'hôpital de Greenwich, la statue en pied du roi Georges II; dans l'église de Slrallford, près de Londres, le mausolée de Jacques Kendall ; dans le palais du Sénat académique de Cambridge la statue du duc Charles de Somerset et la statue de Georges I", faites toutes deux en 1756; au milieu de la ville de Bristol, la statue équestre en bronze du roi Georges III; dans la bibliothèque RadclilTe à Oxford, la slatue du célèbre médecin Jean Radclifle; à Blenheim, château construit par la nation anglaise dans le comté d'Oxford pour le général Marlborough après ses victoires d'IIochstett et de Blenheim en Bavière, en 1704, la slatue de la reine Anne. Un autre sculpteur anversois, Jean-Baptiste Van Kessel, travaillait en 1095 à Londres, pour le roi d'Angleterre, d'après une requête que renferme à son sujet les documents de la gilde^de S'-Luc d'Anvers. Un artiste de la fin du XVIP siècle, Pierre La Viron ou Le Viron, d'Anvers, obtint pendant deux années à Paris le prix fondé |)ar le roi pour la sculpture. Il fut envoyé ensuite à Rome aux frais du souverain. Ce l\iit est extrait d'une requête en flamand présentée par les doyens de la gilde de S'-Luc d'Anvers à Maximilien-Emmanuel, électeur de Bavière, gouverneur général des Pays-Bas , lors de la visite que ce prince fit au local de la confrérie le 21 février 1095; cette requête tendait à obtenir huit franchises de toutes charges pour huit personnes à son choix; elle signalait, à cet effet, les grands frais de l'établissement dont les élèves contribuaient singulièrement, disait-elle, à la gloire du pays en produisant des artistes de tous genres qui s'en allaient dans l'Europe entière enrichir les palais des rois et des princes, ainsi que les hôtels des grands seigneurs, des produits de leurs talents. On ne connaît de La Viron que le groupe, fait, d'après l'antique, de Ganymêde et de Jupiter mélamorphosê en aigle, pour le palais de Versailles. 8i LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Parmi les artistes d'Anvers qui s'établirent en Hollande, Jean- Baptiste Xavery, né le ôO mars 1097, a été encore l'un de nos bons sculpteurs de la lin du XVII" siècle. Il mourut dans la même ville le 19 juillet 1742. Kléve de son père Albert Xavery, il alla se perfec- tionner en Italie et s'établit ensuite à la Haye. C'est en Hollande qu'il faut recherelier toutes ses œuvres. Il a fait, pour la Haye, les statues de la Justice et de la Prudence, placées au-dessus du fronton de l'Iiolel de ville, et dans la salle d'Orange, au eliàleau du sladhouder, près de la Haye, un grand bas-i'clief leprésentant Diane et Apollon. Pour la grande église de Harlem, la tribune des orgues, construite aux frais du magistrat de la ville le 14 mars 1750. Il rorna d'un grand bas-relief à figures plus grandes que nature, représentant la Poésie et la Musique remerciant le magistrat de Harlem, personnifié par une déesse. Au-dessus plane une Renommée qui tient un cartel sur lequel est l'inscription relative à l'édification de l'œuvre. Pour Bréda, il sculpta une statue de Mars, placée dans la cour du ebàtcau; à Heusden, le mausolée du général baron de Friedsbeim ; à Lennigb, dans la Gueldrc, le mausolée du général comte de Hompesch; à Tiel , dans la même province, le mausolée du comte de \\ eldere; à Wismar, le mausolée du sénateur et garde-sceaux de Suède, le comte de Lelientbal. Il sculpta les bustes du stadhoudcr Guillaume IV cl de sa fenmie, du prince de Hesse-Casscl, du prince Eugène de Savoie, du duc de Marlborougb et de Balthazar Denncr, peintre de portraits. GASPARD-MELcnion MoENS ou MooNS, que nous avons déjà cité, naquit à Anvers en 1698, fut doyen de la gilde de S'-Luc en 173G, professeur et directeur de l'iVcadémie en 17oa, et mourut le 22 décembre 17G2. D'abord élève de N. Veeremans cl ensuite de Van Baur- sclieil le jeune, il travailla, avec celui-ci à l'autel du S'-Sacremenl de la cathédrale ÎVotre- Dame d'Anvers, autel dont la première pierre a été posée le 2 janvier 1750; il y fit aussi la chapelle des peintres-sculpteurs. Il existe de lui une statue du Pape S'-Corneille, contre un des piliers du côté nord de la grande nef de l'église S'-André. Ses derniers travaux sont la chaire de vérité et l'autel de la Vierge à l'église d'Hoboken. L'un des premiers initiateurs aux Pays-Bas du style rocaille ou pompadoiu", Jean- Pierre Van Baurscheit, dit lejeime, naquit à Anvers le 10 mai 1699 et y mourut dans la nuit du 9 au 10 septembre 1768. Fils de Jean-Pierre Van Baurscheit, le vieux , dit l' Alle- mand, né à ^^'urmcrsdorff le 8 décembre 1669, également sculpteur et architecte, il lui dut toute son éducation artistique. Admis bien jeune encore dans la cor|)oration de S'-Luc puisqu'on l'y fait figurer déjà en 1712 (époque où il n'était encore âgé que de 13 ans!), Van Baurscheit acquit bientôt une excellente réputation tant comme architecte (|uc comme sculpteur. Il donna gratuitement pendant 14 ans, de 1741 à 17oo, l'cnseigncnicnt de la première de ces branches aux élèves de l'académie d'Anvers dont il fut nommé directeur en 1741. 11 attacha son nom à nombre œuvres d'art de cette ville. Il entreprit en 1743 cl ne le termina (pi'en 1751, le bel autel du S'-Sacrement de la cathédrale de Xoire-Dame, poiu' lequel Gaspard IMoens l'assista. Il sculpta les confcssionaux, la boiserie et les bas- PENDANT LES WII^ ET XVIll" SIÈCLES. 85 rcliofs dans la petite nef du côté de la cliapelle de S'-Ignnce, ainsi que la chaire de vérité et le portail de l'ancienne église des Jésuites. Il fit avec Cockx, Kerricx, Van Papenhovcn, Veihruggcn et Vcrvoort le vieux, les statues du Calvaire dans l'ancienne église des Domi- nicains. Dans l'église S'-Paul, il sculpta le monument surmonté d'une statue de saint Pierre le dominicain, du gouverneur de Vrem-Dyck, Jean-Baptisie de Paris, et de sa femme Isabelle Pliili|)pe Van der Bruggcn. Prés de l'autel de Nolre-Damo du S'-Uosaire de cette église existe de lui un monument consacré à la mémoire du père Abraham Van Gheyn, prieur conventuel (des Dominicains?). Cette épilaphe est couronnée par la statue de la Vierge, ayant à ses cotés deux anges en pleurs. Il sculpta pour l'hôtel de ville le buste de Philippe V, roi d'Espagne, mort en 174G; cette excellente œuvre d'art est actuellement au Musée communal. Avant les événements révolutionnaires de la fin du siècle dernier, le chœur de l'église S'-Michel à Gand possédait un gigantesque maitre autel, sculpté en 1717, par Van Baurscheit. Une colonnade élégante en soutenait le dais chargé de figures et d'ornements d'une exécution parfaite. Au centre se trouvait la statue colossale de l'archange Michel terrassant le démon, faite par Michel Vervoorl. Le modèle, peint par Josse Van der Meulen, est conservé dans la sacristie. D'après M. le comte de Limhourg-Stirum , un sculpteur du nom de Boiciiet, d'Anvers, est l'auteur des statues du chœur de l'église de l'ancienne abbaye des Prémontrés à iNinove. Elles représentent Adrien Peckan et Jacob, deux des martyrs de Gorcum. L'église S"-André d'Anvers renferme une table de communion, d'une bonne exécution, faite j)ar les sculpteurs Galle et Guillaume Slavon, de cette ville. Les deux poitcs du milieu et les figures d'enfants ont été sculptées par Galle; le reste est de Slavon, qui a été doyen de la gilde de S'-Luc en 1750. Joseph ZiELENsy fit les figures de Melchisédech et d'Aaron. Celle-ci est placé auprès de la statue de saint Paul, à gauche du maitre-autel. Paul-Martin Pompe, fils de Walthek Pompe, né à Lilh, près de Bois-le-Duc, naquit à Anvers le 24 avril 1742 et y mourut le 4 mai 1822. Élève de son |)èrc, il sculpta quelques ouvrages pour l'étranger et diverses statues qui se trouvent dans les églises d'Anvers cl qui sont toutes d'un certain mérite. Son frère et collaborateur, Jean-Baptiste-Ange ou Engelbert Pompe, naquit également à Anvers, le 18 décembre 1745 et y mourut le 1" novend)re 1810. Elève de l'Académie d'Anvers où il remporta un prix en 1772 cl en 1773, il est renommé pour ses cru- cifix ainsi que pour ses bas-reliefs en ivoire à sujets profanes. Il était aussi excessivement habile dans tous les genres de sculpture d'église et de jardin. Il fit, avec son père, les statues de l'hôtel de ville de Middelbourg et celles de l'église de la Leeuwenstraatsche à Rotterdam. 86 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Quant à Waltiier Pompf. , mon à Anvers le G février 1777, il excellait par ses Christs et ses statues religieuses, dont il en scn!|ila un grand nombre pour des |)articuliers et pour des élablissements. Doué dune grande facilité de travail, il orna nombre d'églises de ses productions, entre autres : dans l'église de Lith, le tabernacle du maltre-autel, l'ait en 17Ô1 pour le vieux couvent des Brigittines à Hoboken , et deux statues dont l'une re|)résentc le Cbrist apparaissant à sainte Brigitte; — abandonnées longtemps dans un grenier, celles-ei ont été placées sous la chaire de vérité en 1840 lors(pie la chapelle a été érigée en église; il sculpta en 1737 les statues de la Vierge et de saint Joseph pour le même inaîlre-autel ainsi que la statue de saint Lambert; dans l'église de Turnhout le maitre-autel ayant pour sujet le Clirisl remettant les clefs du ciel à saint Pierre ; au-dessus de la table de l'autel sont trois bas-reliefs représentant le S'-Sacrement, la Manne tombant du ciel et le Sacré-Cœur de Jésus; contre les piliers étaient jadis les figures de la Vierge et de saint Jean en haut-relief; elles furent placées plus tard dans le chœur principal ainsj que les bustes de saint Augustin, de saint Ambroise, de saint Grégoire et de saint Bernard (|ui ornaient le revêtement de l'église; dans la partie supérieure de l'autel Dieu le père don- nait la bénédiction au monde, et au milieu des nuages se voyait sainte Barbe avec sa tour, la palme à la main et couronnée par un ange; dans l'église d'Oostmalle un saint Antoine fait en '17ol et un saint Jean Népoinueénc fait en 1760; dans l'église saint Jacques à l'hôpital S"'-Elisabcth d'Anvers, les statues de sainte Barbe, de saint Nicolas et deux anges; dans la cathédrale Notre-Dame le trône |iour le maitre-autel; dans l'église S'-An- 'oine le trône du maitre-autel et un grand Christ; à l'église d'Acrschot, l'autel orné d'une statue de saint Pierre es liens; dans l'église S'-Laurent deux anges; dans l'église de Moortsel, un tableau dans la sacristie; pour l'église de Beveren (Waes) un groupe de saint Sébastien et deux archers; enfin les statues de l'hôtel de ville à Middelbourg et celles de l'église de la Leeuwenstraalsche faites avec son fils Engicbert. Alipe Van Beuckeilaer vivait à Anvers, dans l'ordre des Augusiins, pendant les der- nières années du XVIII" siècle. Le réfectoire de son couvent qu'il orna de nombreuses œuvres d'art, renfermait une belle chaire destinée à faire la lecture pendant les repas. Jacqoes-Joseph Vax der Neer, naquit à Anvers, en 1718 et y mourut en 1794. Elève de son père Jean, il remplit, en I7Go, les fonctions de doyen de la gildc de S"-Luc. Il rem- porta le premier prix en 1744 à l'Académie d'Anvers. Il a fait diverses statues et d'autres travaux d'art pour cpiclques églises des Pays-Bas. On cite de lui l'image de Notre-Dame des Sepl-Douleurs, sculptée en 1770, pour l'autel S'-Joseph de l'église du même nom à Anvers. Son fils Jacques-Jeax Van der Neer, né aussi à Anvers en 1760, obtient un premier prix à l'Académie en 1787, et mourut en 1828. L'église S'-Joseph de cette ville |)0ssède de lui lui beau mausolée, et la cathédrale Notre-Dame lui doit une statue du Christ, placée dans le chœur. PENDANT LES XVII« ET XVIII<= SIECLES. 87 Son contemporain Guillaume Roefs, né à Anvers le 3 novembre 1738, doyen delà gilde de S'-Liic en 1795, y mourut le 21 octobre 1808. Artiste de talent, il a fait, entre autres, la chaire de vérité de l'église de Lebbeke, qui a pour sujet principal le Christ et la Samaritaine. Arrivons à Alexandre-François Schobdens. Cet excellent artiste naquit à Anvers, ou il mourut le 13 novembre 1781. Élève d'abord de Van Papenhoven, et ensuite de Corneille Struyf (lequel a été doyen de la corporation de S'-Luc en 1 729), il alla habiter Paris pendant quelques années et y suivit les cours de l'académie de peinture et de sculpture. De retour à Anvers, il fut honoré, à deux reprises, en 1753 et en 1772, du mandat de doyen de la gilde de S'-Luc; il remplit les fonctions de directeur de l'académie jusqu'à sa mort. H c menl funèbre élevé, en IHOo, ;i la mémoire de Guillaume de Brnncliorst et de sa fcmine .Marie de \V arluzel , rcprésenlés eouchés, les mains jointes et les pieds appuyés sur un cliien. Henhi m vtiieys, qui tint un rang distingué parmi les sculpteurs flamands, a été élève de Rombaut Pauwels, de .Malines. Il voyagea en Italie, en Kspagne, en Angleterre et se fixa ensuite à Gand où il devint doyen de la corporation des peintres et des sculpteurs en 1720. Il mourut le o septembre 1752, à l'âge de 95 ans, ce qui fixe la date de sa nais- sance à IGiJ/. On ne lui connaît qu'une scide œuvre, le mausolée de Joacliim du Pugel, baron de la Série, cbantre du cliapitre de la cathédrale S'-Bavon. An centre de l'obélisque qui suimonte le sarcophage, est le portrait en médaillon du déinnt, mort le 29 dé- cembre 1717. Ce monument est placé sous la fenêtre de la cha|)elle dédiée à sainte Catherine. Trois sculptciu-s du nom de Sauvagr : Norbeut, (ils de Xorbert, reçu maître en 1G46, année de sa mort; Fham;ois, sou frère, qui obtint la maîtrise eu 1082, et \orbeut, fils de celui-ci, qui fut admis à la maîtrise le 18 novembre 1G96, occupent une place dans les annales artistiques gantoises. Norbert se distingua par un genre de sculpture qui avait pris un caractère tout particu- lier vers la fin du XVIP siècle, l'ornemcntalion des cheminées monumentales. Il est l'auteur ou tout au moins l'artiste escrainier (schrynwerkcr) de la cheminée de la salle des séances du bureau de bienfaisance de la \iile de Gand. Celte œuvre mérite ime mention toute spéciale. Si nous nous reportons au temps où fui-ent exécutées les admiraldcs cheminées du Franc de Bruges ot de Courlrai, ces monuments constituaient im travail uniquement scidptiu'al. Mais la |)répondérance que la peinture prit, pendant les XVF et W^II' siècles, y introduisit une réforme radicale. Tous les arts concoururent dès lors, et tous les talents étaient ap|)elés à rehausser les salles d'assemblée et en général les intérieurs de monuments qui nécessitent un certain ameublement grandiose. Sauvage fut l'un de ces artistes auquel le magistrat de Gand recourut pour ornementer la salle précitée. L'œuvre complètement en iiois qui, d'après les comptes du bureau tic bienfaisance du 10 novembre 1688 au 10 février 1689, a été faite à cette époque, est di\isée en trois parties. Dans le compartiment du milieu se trouve un tableau de Van Cleef; les deux côtés latéraux, de dimensions moindres, renferment les portraits sculptés de l'archiduc Albert et de l'infante Isabelle, datés de 1689. Deux orphelins, en ronde-bosse, portant le costume de ré|)0(iue, sont adossés aux pilastres du centre. Le compartiment de droite a pour sujet l'elligie de Charles-Quint à qui est due l'initiative de l'institution, tandis que celui de gauche monli'c ceux qui sont l'objet de la sollicitude municipale. Des trophées, conq)osés d'elfels d'habillements destinés aux pauvres, ornent les pilastres des encoignures de la chenn'née. 9i LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS L'entablement inférieur, supporté par de grotesques mascarons, est orne de liuit festons faits par FaA^çols SaiiVage; il est profilé avec un extrême luxe de moulures. Sous les portraits des archiducs l'artiste a placé deux portes de dégagement, a riches lambris et à coins coupés. Le portrait de Ciiarles-Quint est soutenu par deux génies : il surmonte le tableau principal représentant l'institution de celte chambre des pauvres. Norbert Sau\age était non-seulement réijutc bon artisan, mais artiste habile, car il parait qu'il entra dans la maîtrise qui ne s'accordait qu'à ces derniers. Ceux qui se sont occiqiés de cette cheminée en infèrent que c'est à son ciseau (juc l'on doit la partie sculpturale, les portraits des deux orphelins et les mascarons de tous les ornements. L'église S'-Nicolas de Gand renferme du sculpteur Mamlius le vieux un groupe du Christ reposant sur les genoux de la Vierge, surmontant l'autel de la chapelle du Christ soullVant de Gembloux. 11 sculpta, de chaque eoté de l'autel, les statues de saint Charles Borroniéc et de sainte Brigitte, œuvres d"un mérite reconnu. Il nous a été impossible d'assigner des dates à ces statues. Tout ce que nous savons c'est qu'un Servais Mamlius le jeune, sculpteur, est mort à Gand en IGGG. Serais-ce le fils de notre artiste? La confrérie a laquelle a été dédié l'aulcl précité fut fondée par une bulle d'Innocent XI, du 9 juillet IG89. C'est apparemment à cette époque que les sculptures qui l'ornent ont été faites. Six années plus tard, en 169S, Jean Prendhome, exécuta les deux anges qui couron- nent le buffet de l'orgue au jubé de la même église S'-Nicolas. Jean-Baptiste Helderberg ou Van Helderenberg, élève de Boeksent, fut reçu franc-maître en 1683. Nous avons peu de renseignements biographiques sur cet artiste de mérite, qui a été sculpteur en titre de la ville de Gand de 1083 à 1G93. Quantité de ses travaux ornent les églises de cette ville. S'-Michel possède de lui un bas- relief représentant la sainte Famille, sculpté dans l'antepcndium de l'autel de la sixième chapelle dite de la Vierge, et un bas-relief représentant également la sainte Famille, dans l'aniependium, au centre de la treizième chapelle dite de Jésus, Marie, Anne. Cette église lui commanda, en 1G9G, une chaire de vérité détruite en 1794. Elle avait coûté 200 livres de gros. Mais c'est la cathédrale S'-Bavon qui renferme sa principale œuvre : le beau mausolée du huitième évéque, Charles Van den Bosch, placé à côté de l'épilrc dans le chœur. Le prélat, en habits sacerdotaux, est agenouillé devant le Christ; saint Charlcs-Boiroméc, son patron, se trouve derrière lui. Des génies soutiennent les armoiries de la seigneurie de S'-Bavon et du comté d'Everghem. On considère la statue de saint Charies-Eîorromée comme l'une des meilleures œuvres de la cathédrale; mais celle du Christ mantiue de majesté. Quant aux draperies de la ligure principale, elles sont travaillées avec goût. Helderberg sculpta aussi dans S'-Bavon , avec son maître et Pierre De Sutter , le mau- solée du treizième évéque Philippe-Evrard Van der Noot, placé dans la ehapelle de Notre- PENDANT LES XVI^ ET XVITI'^ SIECLES. 95 Dame aux rayons. Sa sladie du prélat est cmproinlo d'un senlimcnl douloureux plein de sévérité. C'est à son association avec .I.-B. (iii.i.is, d'Anvers, fpie l'on doit les statues des tlouze Apôtres, des quatre Pères de l'église, ainsi que eelle du Clu'ist qui est placée au- dessus de la croisée de l'église INolrc-Dame de S'-Pierre. Les seize autres ornent les niches pratiquées dans les |)iliers qui soutiennent la coupole et la voiïlc des nefs latérales. Il existait, au XVII'' siècle, sur la place du Vendredi à Gand, une statue colos- sale de Charles-Quint, due au sculpteur Jérémie Pieq, de celle ville. Ilelderberg la restaura en 1707. Il est l'auleur de Taulel et du retable de la chapelle de la grande boucherie. Près du pilier de droite il plaça une statue de saint Hubert, patron de la chapelle, près de celui de gauche, une statue de saint Antoine avec un agneau au lieu du cochon légendaire. L'ancienne abliaye d'Eenanie près d'Audenacrde était au XVII" siècle un des plus con- sidérables élahlisscments religieux des Pays-Bas; divers sculpteurs furent appelés à l'orner des productions de leur ciseau. Ilelderberg y sculpta, en 1724, les statues de saint Benoît et de sainte Marie-Madeleine, quatre autres statues et plusiein-s armoiries. Nous avons déjà parlé, à diverses reprises, de Pierre De SuTTER,au sujet de la part que cet artiste a prise aux deux principales œuvres de Boeksent. De Sutter mourut à Gand en 1740. Une œuvre délicate lui fut confiée en 167.5, dans l'église S'-Michel : les stalles, couron- nées par les statues des huit béatitudes célestes, auxquelles tiavailla aussi Micmel Vervoort \c vieux, d'Anvei's. Elles ont été liiites, en 1721, deux ans après l'achèvement du maitre- autel construit par le sculptem- Jean-Pierre Van Baurscheit, également d'Anvers. Ces stalles sont d'un travail plus élégant que les premières. Pierre De Sutter eut comme élève un excellent artiste gantois : son neveu, Pierre-An- toine Verschaffelt, connu en Ilalie sous le nom de Pietro Fiamingo ou Pierre le Fla- mand. Il naquit à Gand le 8 mai 1710 et mourut à Munich le o avril 1793. Lors de la mort de De Sutter, Verschaffelt vint habiter Bruxelles, et alla ensuite se perfectionner à Paris, chez Edme Bouchardon; il remporta deux prix en 1752 à l'académie de peinture et de sculpture. De retour à Gand, il y fut un des promoteurs de la création de l'académie de dessin. Il alla ensuite à Rome où son talent lui valut d'être nommé membre de l'académie eapitolienne de S'-Luc. 11 y séjourna de 1758 à 1769 et se fixa après à Mannheim. Nous ne connaissons de Versehaiïelt en Belgique, que le mausolée de l'évèque iMaxi- milien-Anloine Van dcr Nool, |)laeé en 1782 dans la cathédrale S'-Bavon de Gand, et celui du neveu de ce jirélat : Pbilii)pe-Evraid Van der Nool, fait, pour le même temple, avec la collaboration de Boeksent, d'IlELDERBERC et de De Sutter. Il sculpta avec Boeksent et De Sutter les figures colo^ales des quatre Évangélistes ornant le dôme de l'église Notre-Dame de S'-Pierre. Les Etats de Brabant lui commandèrent une statue du prince Charles de Lorraine. Placée le 17 janvier 177u, au milieu de l'ancienne place du Palais, actuellement place Royale, elle a été renversée lors de l'entrée des Français à Bruxelles, le 13 janvier 1793. Tome XLL 29 ()(, LKS SCULPTEURS DES PAYS-BAS Héiablic a|)rès le rclour tk'S Aiilricliieiis, clic a clé nballiic de nouveau le 15 juillcl 1794 et IoikIiic à Douai le 20 mars 1796. Elle avail coulé oO,000 florins et fut coulée par Didier. La galerie d'Arenbergà Bruxelles possède de Verschaffelt un buste de Voltaire et celui de M. Vogels, chirurgien du prince Charles de Lorraine. C'est I étranger qui compte le plus d'œuvres d'art de notre compatriote : A Rome, il fit le huste du pape Benoit XIV, pour la |)reniière salle de la galerie de tableaux formée place du Ca|)ilolc. 11 exécuta la colossale statue de l'archange saint Michel, surmontant la plaie-forme du château S'-Ange, et la statue de saint Jean l'Evangéliste au frontispice de l'église S""-Croix de Jérusalem. Il fit aussi le buste de Clément XIII et le mausolée de ce ponlife, sans parler de plusieuis statues destinées à décorer des façades de palais, et deux anges supportant un bénitier dans une des églises de la ville éternelle. A l'abbaye de Mont Cassin, célèbre monastère de l'ordre de S'-Benoit, dans l'ancien royaume de Aaples, il sculpta la statue du pape Benoit \IV, placé sous le portique de l'église. A Bologne il fit au frontispice de l'église S'-Pierre une statue de saint Paul, haute de dix-sept pieds. Mais c'est Mannheim, où il résida si longtemps, qu'il enrichit particulièrement de ses travaux, notamment le palais électoral. La confiance de l'électeur |)alatin, Charles-Théo- dore, l'appela à la direclion de l'académie, érigée en 1704. Il le nomma son sculpteur et son architecte, cl ces litres lui valiu'ent l'exécution de la statue de l'électeur et celle de sa l'enuue, pour la salle des chevaliers. Il fit aussi leurs bustes pour la bibliothèque et une statue de l'Amour adolescent. Le fronton qui termine l'aile gauche supporte de Ver- scbaffelt un très-beau bas-relief, de cinquante-quatre pieds de longueur, représentant les arts libéraux. Pour le frontispice de l'ancienne église des Jésuites, il sculpta les quatre vertus cardinales, et il orna l'intérieur de ce tenqile d'un beau maitre-autel décoré de figures et d'un bas-relief en bronze consacré à la Cène. Ce temple renferme encore de lui deux anges tenant les instruments de la Passion, six bas-reliefs au-dessus de petits autt'ls et deux bénitiers. L'électeur palatin possédait à Schwetzingen, à trois lieues de Mannheim, une mai- sou de plaisance qu'il se plut à orner d'œuvres d'art. Verschalfel y fit quatre bustes d'empereurs romains, les (]ualre éléments représentés par des statues de neuf pieds de hauteur, deux groupes d'enfants qui soutiennent des armures l'omaines , une statue d'Apollon et deux nymphes, deux statues colossales, de quinze pieds de hauteur, figurant l'une le Danube, l'autre le Rhin, quatre lions plus grands que nature, six sphinx et trente- deux vases, tant en marbre qu'en bronze, la plupart décorés de bas-reliefs. VerschalTelt fit pour le palais de Bcinrad, à deux lieues de Dusseldorf, toute l'orne- mentation sculpturale de la façade antérieure. Il exécuta dans la cathédrale de Spire le maîlre-autel décoré de deux bas-reliefs, qui reju-ésentent l'Adoration des bergers et Jésus- Christ détaché de la croix. L'autel de la chapelle royale à Lisbonne a été ornée par lui de deux anges adorateurs. Il existait encore de lui, au siècle dernier, deux bustes de Voltaire, l'un coiffé à l'antique, l'autre à la moderne. Ils appartenaient au roi de Pologne, Stanislas Leczinska. PEfSDANT LES XVII" ET XVIIIe SIECLES. 97 Dans la seconde moitié du XVFP siècle (lorissait à Gand Géry, Jkky ou Jérémie Picq, qui eut une assez grande pari à la restauialion des temples religieux, si dévastés par les Iconoclastes. Nous ne possédons niallieureusement sur ce sculpteur, comme sur tant de ses confrères, aucun document biograpInVpie. Tout ce que nous savons, c'est qu'il jouis- sait d'une excellente réputation artisticpie. Un de ses contemporains. Juste Billet, ciironiqueur gantois au XVII" siècle, rapporte que le 19 juin 1665 il fut chez l'iiabile sculpteur prénommé, « en vertu de mes devoirs, dit-il , de maître de police urbaine, afin d'y examiner la nouvelle statue, de bois dorée, de l'empereur Cliarics-Quinl. .Je la trouvai belle, bien taillée et exécutée d'après un excellent modèle. Plus lard, maître Picq m'avoua qu'il l'avait travaillée d'après la gravure d'un portrait que le Titien avait peint à l'iiuilc. Celle statue, faite d'une pièce de bois de chêne, de neuf pieds de long, le plus pur et le meilleur qu'on ait pu trouver, durera plus longtemps que celle taillée par Robert Colyns de Noie (d'Anvers), laquelle était en deux ou trois fragments assemblés. D'après l'opinion commune, l'œuvre de Jéry Pic(| existera encore dans cent ans, sm'lout si l'on a soin de la bien peinturer avant de la dorer. » La prédiction de Billet se réalisa, bien (|ue cinquante-quatre ans après, en septembre 1717, un ouragan enleva la statue de la colonne et brisa la base supérieure de celle-ci. L'image ne fut qu'endommagée et le sculpteur Ilelderbeig la restaura dans l'église S'-.Iacques, où elle avait été transportée. Elle fui remise en place lors de l'inauguration comtale à Gand de Charles VI, empereur des Romains et roi d'Espagne, représenté par le marquis de Prié, son ministre plénipotentiaire. L'ancienne statue, redorée par Michel Agys, et replacée sur sa colonne, y resta jusqu'en novembre 1792; elle a été détruite lors de l'invasion des Français, après la bataille de Jenimapes. Le modèle, de petite dimension, est encore à Gand. Géry Picq fit encore un travail assez curieux pour l'une des six plus grandes cloches du Bell'roi tie Gand : le modèle de la représentation du la Pucelle de Gand dans son enclos palissade, le lion tenant l'écu armorié de la ville. Il avait été a|)pelé le 7 septembre 1682 à faire le modèle du tabernacle de l'église S'-Nicolas, d'après les dessins du sculpteur .Jacques PiETERS qui exécuta lui-même son œuvre en avril 168ô. Ce tabernacle est en forme de temple à quatre colonnes torses. Dieu le Père, au milieu d'un essaim d'anges et de chérubins, plane au-dessus du dôme qui surmonte le fronton. Les statues de la Foi el de l'Espérance sont placées des deux côtés de la porte dorée et travaillée à jour, laquelle donne accès aux vases sacrés. Deux petits anges sont en adoration devant le Sainl-Sacrement au-dessus du fronton. Tout ce travail est d'une exécution correcte et gracieuse. Une barrière de marbre blanc, délicatement fouillée, protège cette œuvre ; elle est divisée en trois parties, rappelant divers sujets lires tant de l'ancien que du nouveau Testament. Les armoiries du chanoine Josse Gheraerds, prolonotairc apostoliipie, (igurenl dans le compartiment du milieu. Deux années plus tard, en 1685, le sculpteur .Jean Van den Steene, de Malines, termina ce tabernacle. L'année suivante la febrique de l'église iionmia les sculpteurs anversois Pierre Verbruggen, le vieux, et Arnould Guilielmus auxquels le magistrat de Gand adjoignit le sculpteur Trupelcs de Bruxelles, pour se prononcer sur cette exéculion. e 98 LES SCULPÏEIKS DES PAYS-BAS Lcglisc S'-Mcolas renferme une cliaire de véi'ilé que l'on altril)iie à Géry Pic(|. Celte œuvre, arlisteuient lra\aillée, date de 1 (J70, é))0(|uc où ce seulpteur jouissait à Gand d'une "rande réputation, comme le prouve l'acte passé le 4 février 1009, entre la fabrique d réélise et rentrcpreneur INoiliert Sauvage. Les quatre faces sont revêtues de médaillons (iniu'ant les docteurs de l'église. Des statues d'enfanis représentant les quatre éléments en rompent les coins. J/ahat-voix est soutenu par deux anges. La chaire proprement dite est appuyé sur un ornement terminé à sa partie supérieure par les emblèmes des quatre Kvangélislcs. Ce n'est que deptiis 1845 qu'elle a un escalier à deux rampes fait |)ar le sculpteur Dogaert. Picq, enfin, scidpla en 1074, pour l'église d'Oslciide, les statues du Sauveur, de saint Pierre et de saint Jacques. Ik'lderberg initia, dit-on, aux premiers éléments de la sculpture l'une des plus fortes personnalités artistiques des Pays-Bas au XVIII' siècle : Laurent Delvaux, né en 1095 et décédé à Nivelles le 24 février 1778, à l'âge de 85 ans. Il était lils d'un oiïicicr belge en garnison à Gand mais né à Gcmbloux. Ce ne serait donc qu'aceidenlellement cpic Laurent naipiit à Gand, puisque l'on considère sa famille comme originaire du Brahanl wallon. On a mis en doute qu'Heldcrberg ait pu être son premier maitre : il avait au moins 75 ans lorsque l'élève n'en avait que 15, mais il n'y a rien d'impossible, il nous semble, à ce fait. Le goût pour le dessin se manifesta de bonne heure chez Delvaux. Dès que son premier maitre eut remarqué ses dispositions spéciales, il l'emmena à Bruxelles pour le présenter à Dicudonné Plumier, l'un des meilleurs scul|)teurs que les Pays-Bas possé- daient à cette époque. Delvaux commença par l'aider dans l'exécution de la fontaine de la cour de l'hôtel de ville de Bruxelles, faite en concurrence avec De Kinder. 11 n'avait que 20 ans alors. Pendant plusieurs années il fréquenta l'alelier de son maitre, qui lui consacra ses soins et lui accorda sa conliance. Aussi notre jeune statuaire employa-t-il ses loisii's à l'étude de la nature et son assiduité au (ravail lui lit faire des progrès consi- dérables. Au conurieneement du XVIII" siècle nombre d'artistes étaient dans la misère aux Pays-Bas. Ils ne se trouvaient guère dans une meilleure situation dans les autres pays. L'Angleterre seule, par son opulence et sa générosité, attirait les plus remar- quables de ceux que le continent comptait. Delvaux, à peine âgé de 22 ans , informé que les Anglais projetaient d'élever des mausolées à la mémoire de leurs grands hommes, partit |)our Londres, connue le fit aussi le sculpteur anversois Pierre Scheemaeckcrs le jeune. Il s'y fit bientôt connaître et, à la vue de ses premières œuvres, plusieurs grands travaux lui furent conmiandés. ,\c pouvant y suffire seul, il appela Plumier, s'associa avec lui, et la cathédrale S'-Paul, l'ancienne abbaye de Westminster, pour laquelle il fit avec Scheemaeckcrs le monument du médecin Hughes Chandîcrlain, mort en 1728, et d'autres édifices, rcnferinèreni bientôt leurs productions. Le buste de Georges I", qui se trouvait à Guildliall, conq)lait |)armi les meilleurs travaux dus au ciseau seul de Delvaux. PENDANT LES XV1I« ET XVIlIe SIECLES. 00 Plumier mourut ;i Loiulirs. Sa veuve revint avec ses ctil'anls à Anvers, sou lieu de nais- sauce. Dcivaux, qui avait terminé toutes ses commandes, arriva quelque temps après, épousa la femnie de son mailrc, et la perdit bientôt. Désireux de se |)erfeeliotuK'r encore, il se décida, à la suite de cet événement, à partir, vers 1727, pour l'Italie. Sa réputation l'avait déjà devancé à Rome, car à peine arrivé, il fut surchargé d'ouvrages. A cette époque le roi de Portugal, Jean V, avait doimé ordre à son ministre auprès du Pape de commander des statues aux artistes les plus habiles. Delvaux en exécuta deux, considé- rées comme des meilleures, même par les Italiens. En témoignage de contenleinenl le ministre gratifia le jeune sctdpleur, selon la couliune du temps, d'une médaille d'or à l'elligic de son souverair), et augmenta de deux cents écus la somme considérable formant le prix de son travail. Quatre années de séjour en Italie perfecliomièrent son talent, surtout par l'étude de l'antique. Au bout de ce temps, il revint dans sa patrie dont il était absent depuis plus de quinze ans. Le pape Clément XII, voulant lui donner une marque de bienveillance, lui fil remettre un bref du 3 septembre 1733, recommandant au nonce piès de la cour de Bruxelles de le présenter à Marie Klisabeth, alors gouvernante géné- rale des Pays-Bas, et de lui accorder tout son crédit comme un sujet digne d'une considérable protection. Il obtint les fonctions de sculpteur de la cour, par diplôme de l'empereur Charles VI, du 28 janvier 1734. Son premier travail pour Marie Elisabeth fut l'autel de la chapelle du superbe château de Mariemont que la fureur révolutionnaire de 179a a détruit. Réinstallé à Bruxelles, Uelvaux exécuta de nouveau quelques ouvrages pour l'Angleterre et accompagna ses envois à Londres. Divers seigneurs essayèrent de l'y retenir, mais en vain. L'un d'entre eux, cependant, lui commanda son buste, et le duc de Bedford lui lit exécuter plusieurs statues rpi'il scidpla à son retour. Au lieu de se fixera Bruxelles, tel que l'y autorisait son titre oUiciel, Delvaux se retira à Nivelles auprès de son vieux père. De celte époque date la plénitude de sa carrière artistique. C'est en 174o qu'il sculpta la superbe chaire de vérité de la cathédrale S'-Bavon de Gand, représentant le Triomphe de la foi chrétienne sur le paganisme. Le chapitre avait mis cette chaire au concours; divers maîtres célèbres d'alors, tels que Pierre Veriîkuggen le jeune, d'Anvers, Théodore Veriiagen, de Malines, et l'orfèvre Gaspard Lanoy, de Bruxelles, y prirent part; les modèles, en terre cuite, avaient été exécutés en 175'J, par le sculpteur Ai.lart, de Gand. Delvaux remporta la palme. Son œuvre, modelée d'abord par lui-même, a été dessinée par le peintre Le Roy et le graveur Heylbrouck. Ce précieux dessin n'a pas encore été retrouvé. Voici comment s'exprimait notre artiste au sujet de sa composition : « L'idée de cette chaire est allégorique à la naissance de Jésus-Christ, qui se trouve représenté dans le bas-relief principal. Le monde ipii, jusqu'à cette époque, avait croupi dans les ténèbres de l'idolâtrie, est représenté par la figiu'e du Temps (|ui semble sortir d'un piofond sommeil au son des lronq)ettes qu'un groupe de génies fait entendre autour de lui; il lève le voile cpii le couvre, et la Vérité qui s'offre à ses regards interdits lui montre les Livres saints. Comme ce n'a été i[uc par sa mort que Jésus-Christ a achevé 100 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS (le clclruire l'empire de reircur et du mensonge, le seulptcnr pince, ;i cet eiïel, dans le devant du ciel de cette chaire un groupe d'anges qui portent une croix en triomphe, et un groupe d'enfanis rpii arrachent de la gueule du serpent la pomme fatale. Les deux figures à la rampe n'ont aucun iap|)ort avec celte allégorie. » Les bas-reliefs, ornant les quatre laces, représentent la naissance du Christ, la |)énitcnce de saint Bavon dans la forêt de Mendonck, la conversion de saint Paul, et le buste de l'évèque Antoine Triest. Deux anges , de ginndeur nalinelle, s'appuyanl sur l'écusson de ce prélat, sont aux extrémités du double escalier, dont la rampe a été sculptée dans le même style que la chaire. Celle-ci est, sans contrcdil, l'une des plus admirables et des plus poétiques conceptions en ce genre que l'on connaisse. Lors de l'occupation française en ITio, De Mllicrs, qui avait pris ses quartiers d'hiver à Nivelles, demanda à Delvaux le polirait en médaillon du roi de France qu'il se proposait d'offrir à son souverain. Louis XV ne s'élant pas rendu à l'armée. De Villiers présenta ce portrait à De La (îraulez, commandant de Bruxelles, lequel en fut si satisfait cpi'il exprima à Delvaux le désir d'avoir le portrait du maiéchal de Saxe pour servir de |)cndant. Dcivauxvintà ceteffctà Bruxelles pour retracer les traits de l'illuslre guerrier qui habitait alors l'hôtel de la Tour et Taxis. Le maréchal n'en était pas prévenu : aussi Delvaux ne put-il saisir la ressemblance que pendant un grand diner. Se plaçant dans une antichambre en face de son modèle, il commença son travail. Le maréchal s'aperçut bientôt qu'un étranger se montrait souvent à la porte, le fixait et se retirait aussitôt. Il s'écria : « qui est cet homme? » Sa question est éludée; il insiste, on tergiverse. Impa- tienté, il se lève et veut s'assurer par lui-même de ce que fait cet individu dans la pièce voisine. Il y trouva son buste déjà ressemblant. De son côté, Delvaux, im|)assible, le regarde, corrige, change et se hâte de terminer. « Pas si vite, lui dit le maréchal , je vois que vous avez du talent et je vous donnerai tout le temps dont nous avez besoin pour faire ma tète ressemblante. » En effet, le sculpteur, appelé le lendemain, put terminer complètement son œuvre. Cette anecdote est de son élève Godecharle. Delvaux réussit si bien qu'il reçut du maréchal la commande d'un autre buste. Lors- qu'il élait presque achevé, Maurice de Saxe, dit-on, demanda un miroir et un compas, fit prendre différenies mesures et, voulant juger de leur exactitude, les repoila sur sa figure. Cette épreuve scrupuleuse resta à l'avantage de l'artiste. Aussi le maréchal en fut-il si satisfait qu'il se faisait un plaisir de montrer lui-même son portrait. Delvaux s'empressa ensuite de retourner à Nivelles, où il avait son ateliei',mais il n'eut pas le temps d'achever le buste avant le départ du maréchal, qui eut lieu le 12 janvier 1749. Il le lui envoya à Paris et le 17 mai en reçut la lettre suivante: « J'ai reçu. Monsieur, mon buste en marbre que vous m'avez envoyé. Tous ceux qui l'ont vu le trouvent fort ressemblant; il est bien exécuté et j'en suis fort content. » Le prince Charles de Lorraine, prince aussi libéral qu'éclairé, s'efforça d'atténuer les désastres de cette époque en faisant refleurir les arts. Il nomma à cet effet, le 50 sep- tembre 17o0, Laurent Delvaux, son sculpteur, et lui accorda toutes les marques de dis- tinction (|ue l'on |)ouvuit alors donner aux artistes. Ses premiers ouvrages pour ce prince PENOAÎNÏ LES Xyil-^ ET XVIH'^ SIECLES. 101 ne juslidùrciil point sa répiilation. Ce sont les statues et les bas reliefs de la façade du palais de l'ancienne Gourde Bruxelles. Le grand bas-relief a pour sujet le buste de Marie- Tbérèse entouré de génies sous forme d'amours. On vanta la ressemblance de la léte, quoique le sculpteur, n'ayant aucun modèle, dût la faire en quelque sorte sous la dictée du prince Cliarlcs. Il lit pour la cbapelle deux anges adorateurs au maitre-aulel, et les ornements des bénitiers, ainsi que les statues, les bas-reliefs et les trophées au-dessus de la porte d'entrée. INous ignorons ce que sont devenus les anges adorateurs et les bénitiers. Ils ont été longtemps dans l'atelier de Godecharle où un particulier, qui en était devenu propriétaire, les avait déposés. Quant aux statues des balcons, celles de droite représentent la Guerre et la Paix, celles de gauche la Prudence et la Foi. Une Renommée, ayant un lion à ses pieds, couronne la corniche. Elle est entourée de trophées. Comme on le sait, c'est l'architecte Folle (|ui fut chargé de la transformation de l'ancien hôtel de Nassau en palais pour le prince Charles de Lorraine. On ne peut s'empêcher d'admirer en parcourant l'intérieur de cet édifice les gracieux ornements, tant du grand escalier que de toutes les salles, où le talent de Delvaux s'est plu à rendre dans les nombreux sujets d'ornementation les attributs de la mythologie, des sciences et des arts et tout ce que la nature offre de beau et de varié en ses effets. Cette multitude de sculptures aux perspectives les plus aériennes, sont tout ce qui a été fait de plus élégant, de gracieux et de remarquable dans ce gem'c, parmi nous, à la fin du XVIH" siècle. Le prince Charles, désireux d'avoir un excellent portrait de Marie-Thérèse, proposa à Delvaux de faire le buste de son auguste belle-sœur. Il parvint à satisfaire à ce désir et son œuvre fut envoyée à Vienne. L'impératrice, en témoignage de satisfaction, lui accorda, tout en lui rendant sa qualité de sculpteur impérial, non renouvelée à la mort de Charles VI, une pension annuelle de 400 livres, à partir du I" janvier 17S2. D'un autre côté, le comte de Cobenzl lui commanda un Hercule au berceau, et un sujet allégorique destiné à la cour de Russie. Delvaux exécuta une statue de saint François et une statue de sainte Thérèse, qui ont été envoyées par le même ministre à l'impératrice Catherine II. La réputation de Delvaux est principalement basée sur l'Hercule qui se trouve au pied du grand escalier de l'ancienne Cour, et qu'il acheva en 1770 à l'âge de 75 ans. Il fut assisté, dit-on, par Godecharle. Tout en étant une œuvre remarquable, cette statue, imitée de l'Hercule Farnèse, n'en a ni la forme majestueuse ni la noble fierté. Il avait orné la rampe de cet escalier de douze bas-reliefs en bronze consacrés aux travaux d'Hercule. Que sont-ils devenus? Les uns assurent qu'ils se trouvent dans un château en Autriche, d'autres, qu'ils ont été enlevés par les Français en I79'J. Cette dernière opinion est la plus vraisemblable, car lorsque les armées républicaines enrichissaient Paris des dépouilles de nos provinces, les commissaires de la République encaissè- rent l'Hercule, afin de le joindre au butin de leurs conquêtes; mais la difficulté du transport en paralysa l'expédition qui plus tard fut perdue de vue; la statue resta emballée sous le grand escalier jusqu'à ce qu'un nouvel ordre de choses permit de lui rendre son ancienne place, qu'elle occupe encore. Les bas-reliefs durent évidemment être i()2 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS enlevés à cette époque! Ou bien le creuset les a anéantis, comme la staltie du |)rince Charles de Lorraine, de VerschafTelt, fondue à Douai le 20 mars 1796. L'ancienne église des Carmes de Bruxelles possédait de Delvaux un mausolée consacré à Léonard Matliias Van dcr INoot, baron de Kiesegheni, grand bailli de Gand. Il représen- tait Pallas assise sur un trophée, appuyée sur son égide et pleurant la mort de ce personnage. Cette œuvre de mérite a été réclamée par la famille du iléfunt lors de la démolition de l'église. Dans l'église S'^-Gudule, entre les deux colonnes du chœm-, sont ses statues de saint Martin et saint Benoit, scul|)tées pour l'abbaye d'AHlighcm pour laquelle il avait fait, en 1747, un saint Joseph. Dans l'église S'-Jacques-sur-Caudenbcrg figure son groupe de saint Joseph et l'enfant Jésus; et dans le Parc sont ses statues de Flore et de Pomone. Delvaux sculpta pour l'église des chanoines réguliers à Bois-Seigneur-Isaae un autel avec deux chérubins et un grand bas-relief représentant la mère du Christ au tombeau; pour l'église des Jésuites de Gand, un saint Liévin qui, évidemment, doit être celui se trou- vant actuellement au pied de l'autel de la VI" chapelle, consacrée à la Vierge, dans l'église S'-Michel de la même ville, et qui y a été placé le lo juin 1820, en vertu d'un arrêté des bourgmestre et échevins. La cathédrale S'-Aubin de Namur possède de lui un groupe de saint Antoine de Padoue tenant l'enfant Jésus, sculpté pour l'église des Récollets de cette ville; il le considérait comme son œuvre capitale. Les deux transsepls de celte cathédrale sont ornés, chacun, de quatre médaillons, faits, jadis, par Delvaux pour les deux chapelles latérales du chœur de l'ancienne église abbatiale de FlorelTe. Ceux de droite représentent les quatre Évangélislcs , ceux de gauche les quatre docteurs de l'église. S'-Anbin a encore été gratifiée vers 1851 , par feu M. Danheux, des statues des quatre docteurs de l'église ornant aussi jadis l'abbaye de Florelïe. Ces statues, de grandeur naturelle, sont placées sur des culs-de-lampe entre les colonnes qui soutiennent le dôme. Saint Ambroise frappe le plus particulièrement par la noblesse du sa pose. Il est repré- senté au moment où, revêtu de ses insignes épiscopaux, il refuse l'entrée de l'église à Théodose le Grand. Saint Grégoire, recevant l'inspiration du saint Esprit est très-bien drapé. Saint Jérôme, adossé à un arbre, médite profondément les saintes Écritures. Quant à saint Augustin, il tient en main un cœur enflammé pour exprimer l'ardeur de sa foi. Delvaux affectionnait particulièrement Nivelles dont il enrichit l'église collégiale et celle des Carmes de nombreuses productions. Il sculpta en 17.^0, pour S"'-Gertrude, les statues de saint Pierre, de saint Paul, de saint André et de saint Jacques, qui se trouvent contre les piliers compris entre les portails latéraux elle transsept; dans la chapelle S'-Hubert est son groupe représenlanl la Conversion de saint Paul, composition admirable, formée de trois personnages et d'un cheval que des mains barbares mutilèrent, mais qui a été restaurée; il provenait de l'église de ce saint dans la même ville. Pour l'église S'-Jean l'Evangéliste, il fit, en 1760, une belle statue de la Vierge, encore admirée aujourd'hui. Il avait exécuté pour l'église des Carmes une chaire de vérité, qui se trouve, depuis la suppression de ce temple, à S'^-Gertrude. Elle représente Élie dans le désert d'Horeb. Le corps de Delvaux, qui reposait sous cette œuvre, fut transporté au cimetière S'-Pierre. Au-dessous PENDANT LES XVII« ET XV11I«= SIECLES. 103 de la cliaire on voit Élic clormaiit, appuyé sur le bras gauche; près de lui est un ange ponant un pain et ayant une gourde à ses pieds. M. Marcy, éclievin de Bruxelles au siècle dernier, possédait de celte œuvre un modèle, peut-élre la première idée de l'auteur. Delvaux faisait le plus grand cas de sa cliaire de vérité sculptée, en I772,avec Philippe Leliévre, pour l'église des Carmes chaussés de Nivelles et que possède aujourd'hui l'église S"'-Gerlrude. Il témoigna plus d'une fois le regret de n'avoir pu l'exécuter en marbre. Cette chaire est ornée des statues de Jésus et de la Samaritaine séparées par le puits de Jacob. Jésus est assis à la droite du spectateur, la Samaritaine est debout, les deux mains appuyées sur sa cruche posée sur la margelle du puits. Les trois médaillons de la cuve rappellent les paraboles de l'Enfant prodigue, du Semeur et du Père de famille. L'abat- voix est soutenu par des séraphins. Il existe de Delvaux, dans l'un des parterres du château de Tervueren, quatre groupes d'enfants, représentant les quatre saisons et les quatre éléments, ainsi que le buste d'Henri Walpole, premier grand maître de l'ordre Teutonique. Le iVIusée royal de peinture de Bruxelles possède son charmant groupe des trois vertus théologales. L'artiste gantois n'avait plus dans son atelier, à la fin de ses jours , que trois sujets : un groupe de Biblis et de Canus, un groupe de la Charité romaine et une statue du roi David; celle-ci avait élé faite dans son bon temps et il ne voulait pas s'en défaire. Ces œuvres étaient pour lui, disait-il, et il y attachait un grand prix. Elles restèrent dans sa famille jusqu'au moment où pour cause d'indivision elles ont clé vendues. Le o mai I8G8, eut lieu à Bruxelles une vente d'œuvres de Delvaux restées inconnues jusque-là et où figura l'un des sujets précités. Ces œuvres étaient : une reproduction de la fameuse statue de l'Hermaphrodite de Polyclès; un groupe représentant la Charité romaine; et un groupe de Samson déchirant le lion de Nuniidie. L'Hermaphrodite était d'un moelleux exquis et d'une imitation si parfaite qu'il causait un profond étonnement à ceux qui connaissaient l'admirable copie existant au Louvre. Comme on le sait, Delvaux, pendant son séjour à Rome, en 1732, copia les plus belles statues antiques possédées par la ville éternelle. Cetle production doit dater évidemment de celte époque où il remporta le premier prix à l'académie capitolienne de saint Luc. 11 avait mis dans le groupe de la Charité romaine un sentiment tout particulier de vie qui émouvait à première vue; les membres semblaient agir, la chair palpiter. La tête et les extrémités des membres du vieillard, surtout, étaient traitées d'une façon magistrale. Une grande hardiesse présidait à la pose de la jeune femme, et un excessif sentiment de noblesse et de pudeur se faisait sentir dans la pieuse besogne qu'elle exécutait. Delvaux entendit on ne peut mieux la manière de rendre les parties du corps humain dans ce groupe dont elles constituaient les principales beautés. Des qualités semblables ressortaient dans le groupe de Samson déchi- rant le lion. Ici ce n'est plus la douleur, mais la force qui préside. L'artiste excellait dans ces oppositions. Delvaux sera toujours placé parmi les artistes qui ont honoré leur patrie. Son mérite n'a pas été surpassé dans nos provinces et l'on a dit avec justesse qu'il a su imprimer. Tome XLL 50 104. LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS dans de nouvelles diicclions, le senliiiicnt des grands modèles de l'antiqiiilé. C'est de son école que sont sortis Dieldonné Pli.mieu fils, qui ahandoiuia la sculpture pour la finance, UE^R10N, Ta.mine, Le Roy, Godechakle et d'autres statuaires. Il aimait ses élèves et les traitait en bon père. Lors du concours ouvert, en 1739, par la cathédrale S'-Bavon de Gand, pour une chaire de vérité, le scul|)leur J.-F. Allauut en exécuta les modèles en terre cuile. Il csl l'auteur d'une bonne statue de saint Sébastien, qui se trouve dans la dixième chapelle de l'église S'-Michel de la même ville. Allacrt, que l'on qualifie d'escrinier, excellait dans la scidpture d'ornements. Il existe encore de lui dans un vaste hôtel situé Quai aux Ponuiies à Gand, une chambre lam- brissée d'un travail précieux, du dessin du meilleur goût et dont l'exécution est aussi parfaite que délicate. Cet hôtel était la propriété de messire de Coninck dont Allacrt fut jadis le commensal. Il travaillait exclusivement |)our ce Mécène et orna également son hôtel de deux lustres, chefs-d'œuvre de sculpture, dont l'un devint la propriété de M. Nor- bert d'IIuyvetter, amateur gantois des beaux-arts, l'autre, de proportions plus grandes, se trouve en Angleterre. La plupart des églises de Gand conservent encore des sculptures dues à un artiste de cette localité, Philippe Martens. Par acte du conseil de fabrique du 4 juillet 1712, on le chargea du revêtement ornant la chapelle du Saint-Sacrement à l'église S'-Miebel, moyennant la somme de 2,oo0 llorins, argent de change. On lui confia en 17o8 l'exé- cution du mausolée du chanoine Ferdinand de Brunswick-Lunebourg, placé dans la chapelle dite d'Adam et d'Eve, ou de l'Agneau sans tache, de la cathédrale Saint-Bavon. Cette œuvre est d'un style sévère et d'une bonne exécution. Martens avait entrepris, en 1715, pour la somme de GOO livres de gros, argent de change, le revêtement de la chapelle, dite de Notre-Dame aux rayons, de la cathédrale précitée; les deux petites portes latérales, faites à la même époque, sont peut-être aussi de lui. Il fit, en 1717, les autres ornements qui décorent le couronnement ainsi que la partie postérieure du tabernacle du chœur actuel, avec les sculpteurs Jacques Cop- pens et Hebhelynck. La plupart des églises de Gand conservent des œuvres de ces trois artistes. Martens reçut encore des sommes d'argent en 1704, I71G, 1717, 1718 et 1719 pour diverses autres œuvres d'art à S'-Bavon. Jean IIebbelynciv, que nous venons de citer, pour la part prise, en 1717, aux ornements décorant le mailre -autel du chœur de la cathédrale S'-Bavon, se signala par les stalles faites avec Jacques Coppens, dans le chœur de l'église S'-Nicolas. Ces stalles qui excitèrent l'admiration de ceux qui les ont vues n'ont été terminées qu'en 1719. Elles prolongeaient le chœur actuel jusqu'aux pilastres de la tour. Elle furent vendues à un spéculateur anglais. PENDAiM LES XVII« ET XVlIb SIECLES. lOo Son compagnon Jacqies Coppens fit, en 1719, diverses sculptures pour le couvent d'Eename; il est aussi l'auteur des ornements décorant, depuis 1717, le couronnement et la partie postérieure du tabernacle de la cathédrale S'-Bavon. Etienne Dalschaert, sculpteur gantois, fit en 1720, dans l'église de Lebbeke, avec Michel Heyidroeck, les médaillons représentant l'histoire miraculeuse de la fondation de ce temple. Ce Wevenaere, de Gand, sculpta, en 1722, trois armoiries pour le couvent des béné- dictines d'Eename. On confia à Liévin Mensch, de Gand , en 1717, l'exécution d'une chaire de vérité ayant comme sujet principal Adam et Eve chassés du Paradis terrestre, pour l'église de S'-Sau- veur à Gand. C'est malheureusement la seule oeuvre que l'on connaisse de cet artiste. Parmi les derniers sculpteurs gantois de la fin du XVIII" sièele^mentionnons : Augustin-Bernard-François Portois, né à Gand le 17 août 17o5, l'auteur du bas- relief figurant saint Jean préchant dans le désert qui orne l'antependium de l'autcI de la chapelle saint Jean de la ealhédralc S"-Bavoii de Gand. Il est également l'auteur de l'antependium de l'autel de la chapelle dédiée à la Vierge immaculée, dans la même église. Jean De V^VERE, né à Gand le 10 mars 1754 et décédé à Tronchiennes le 4 janvier 1850, apprit les éléments de son art chez son oncle J. Timmerman. A 20 ans, il partit pour Paris, puis alla à Londres où il resta cinq ans. Il se rendit ensuite à Rome et s'y fit inscrire dans la confrérie de S'-Luc. Après avoir résidé sept années dans cette ville, il retourna à Londres oîi il donna un essor complet à son talent. Ce n'est qu'en 1811 qu'il revint dans sa patrie. On cite de lui le mausolée de la veuve de sir Edward Lockyer, dans l'église S'-André à Plymoulh, et un groupe allégorique au frontispice de l'hôtel de la Compagnie d'assurance de Salisbury. Enfin, Dominique Cuuyt fit les sculptures des stalles du chœur de la cathédrale S'-Bavon de Gand, construites vers 1780 par l'ébéniste Philippe Beggyn. Elles coûtèrent 40,000 florins. Citons encore comme sculpteurs gantois Ciiarles-André Van Ophem (1777-182G), Adrien Parez (1772-1821), Jacques De la Geye et François Engels. Le sculpteur flamand Jacques-François Vescovers travaillait principalement l'ivoire. 106 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Jeune encore il nlln éliidier en Ilalic. II passa ensuite en Angleterre pour clierclicr for- tune, mais il y mourut en 1744 sans voir réaliser ses désirs. On lui doit quantité de petites figures et de vases sculptés qu'il ornementait avec beaucoup de goût. Quant à Bernard Janssen, habitant Londres en 1G17, il vint à Berg-op-Zoom au mois d'août de la uiéme année, à la demande d'Anne-Marie Berck, pour traiter de l'exécution d'un monument funèbre à ériger à la mémoire de son premier mari, Marcel Bax, gou- verneur de la ville. Le prix convenu fut de 2,000 florins carolus. La p!u|)art des pièces étaient prêtes dans l'atelier de l'arlisle au mois de mai 1619, selon le témoignage d'un de ses compatriotes, Matthieu Bencdiclus, tailleur de pierres, qui, à cette époque, avait quitté la Hollande pour aller travailler aussi à Londres. Après quelques contestations de Janssen avec le célèbre sculpteur anglais Nicolas Slone, à propos d'une des pierres du tombeau, (ont le monument fut embarqué pour Berg-op-Zoom, dans les premiers mois de 1620. Une fois placé dans l'église, l'artiste réclama le prix de son œuvre, mais il ren- contra, à cette occasion, de grandes difficultés. On trouve d'autres détails sur Bernard Janssen dans les Anecdotes of painlinrj in England, de Horace Walpole, collccted by George Vertue. Londres, 1772, t. II, p. 40. Il y est cilé comme arcliilecie et auteur du tombeau ilc Thomas Sution, qui érigea en hô|)iial l'ancien couvent de la Charireuse {Cliarter-liouse), de Londres; il fournit les plans des châteaux de Northumbcriand et d'AudIey-Inn, près de Waldenn (Sufiblk), dans le comté d'Esscx. D'a|)rès le manuscrit de la bibliothèque Ilarleietuie, n° 8, article o, un contrat, daté du 23 juin 1624, a été passé entre Paul D'Ewes, Esq., et Jean Jansen, sculpteur, pour un tombeau destiné à l'église de Slowlangtoft. GRAM3I0NT. De Grupello (Gabriel;, 1644-1730. L'excellent sculpteur Gabriel de Gripello, descendant d'une famille noble milanaise, dont une branche s'était établie en France au commencement du XIV" siècle, naquit à Grammont le 22 mai 1644. Son père, Bernard de Grupello, avait pris du service dans l'ar- mée espagnole aux Pays-Bas, et y obtint le grade de capitaine de cavalerie. Gabriel laissa de son mariage avec Marie-Anne d'Aiilzenberg, qu'il épousa dans le Palatinal le 26 août 1698, trois filles et un fils. Il mourut le 20juin 1750, à l'âge de 86 ans, au château d'Eren- stein, à deux lieues d'Aix-la-Chapelle; ce château, où il s'était retiré, appartenait à son gendre. Il fut inhumé dans le chœur de l'église voisine de kçrckracde. PENDANT LES XVII« ET XVIII" SIÈCLES. i07 On ne connaît rien de certain à l'égard de sa jeunesse et de ses premières études, à l'ex- ception d'une anecdote basée sur des traditions domestiques. Dans la confusion résultant d'un incendie, on aurait confié à de Grupello, alors très-jeune, un écrin pour qu'il le mit en lieu de sûreté, et ce précieux objet, à ce qu'il parait, se serait égaré. Cet accident le fit fuir, dit-on, en Suisse, où il entra comme apprenti chez un menuisier qui, remarquant ses dispositions pour les arls, l'engagea chez un sculpteur. Selon une autre tradition, de Grupello eut pour maître Artus Quellyn le vieux, et alla ensuite se perfec- tionner à Paris! D'après le registre du métier des quatre couroimés de Bruxelles, de Grupello est cité comme y ayant été admis en qualité de maître sculpteur en 1 G73.il avait alors 29 ans. Il n'y aurait donc rien d'impossible qu'il eût fait ses études à Bruxelles. Il ne tarda guère à jouir d'une grande réputation et à être bien en faveur, car il fut nommé bientôt sculpteur de la cour par diplôme du roi d'Espagne, Charles II. Sa réputation grandit tellement qu'il passa le 5 mai I69o, avec la permission du gouverneur général des Pays-Bas, au service de Jean-Guillaume, électeur palatin. Il alla, en conséquence, à l'âge de 51 ans, habiter Dusseldorf. En vertu d'une convention conclue le 22 mai 167S avec le doyen de la corporation des poissonniers de Bruxelles, il sculpta pour la salle d'assemblée de leur maison, démolie il y a peu d'années, l'originale foniaine ayant pour sujets Neptune Thétis, qui figure actuellement au Musée de Bruxelles. Il avait déjà sculpté avant cette époque les sta- tues de Narcisse et de Diane, qui ont été placées dans le Parc en 1780. Ces statues, très- estimécs, provenaient de la maison de la Tour et Taxis. Le mausolée élevé dans la chapelle S"'-Ursule de l'église Notre-Damc-dcs-Victoires au Sablon, pour la comtesse douairière de la Tour et Taxis, décédée en 1677, est encore une de ses premières œuvres. Les statues de la Foi et de l'Innocence en forment le sujet principal. Ce mausolée plaît par sa noble simplicité. Dès son établissement à Dusseldorf, de Grupello exécuta un grand nombre d'œuvres pour l'électeur palatin. D'aboi'd un groupe représentant la Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste, à figures de grandeur naturelle, posé sur un piédestal décoré de quatre bas-reliefs ayant pour sujet le massacre des Innocents; l'ange qui ordonne à Joseph de fuir en Egypte ; la fuite en Egypte et la chute des idoles, lors du passage de la S'^-Famille; la nymphe Galalhée; une statue de la Madeleine repentante ; un Christ attaché à la colonne; un enfant accompagné d'un ange gardien; une Vierge de miséricorde; Junon, Mercure, et Pallas; un groupe représentant un dieu marin et une naïade; les statues de l'Electeur palatin et de l'électrice, leurs bustes ainsi que leurs portraits en médaillon; les bustes de l'empereur Joseph I" et de l'impératrice, de Frédéric I", roi de Prusse, et du capucin Mare d'Aviano. Lors de la mort de son protecteur, l'électeur Jean-Guillaume, en 1706, il revint aux Pays-Bas. Il dut séjourner quelque temps à Bruxelles, car une attestation du magis- tral délivrée le 4 février 1715, sur sa demande, certifie que pendant tout le temps que de Grupello y a habité, il a joui de la franchise des impositions mises sur les denrées alimentaires, par sa qualité de premier statuaire de Sa Majesté et de la ville, et 108 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS en considération des beaux et excellents omrarjes par lui faits. Par lettre patente du 19 mars 1719, il obtint de I "empereur Charles VI le renouvellement de son titre de pre- mier sculpteur du prince souverain des Pays-Bas. D'après une médaille datant de 1711, de Grupello exécuta pour la place du Marché à Dusscldorf, la statue équestre de son protecteur. Elle représente ce prince cuirassé, avec la couronne électorale sur la Icte et portant le collier de l'ordre de saint Hubert. Le piédes- tal devait être décoré de quatre lions en bronze tenant le globe terrestre et les autres insignes de l'Empire, mais ces accessoires restèrent inachevés. Il fit encore la statue du prince électeur, qui se trouvait dans la cour de la galerie de peinture du château, ainsi que plusieurs statues de l'escalier de la galerie de tableaux. Trois statues colossales. Minerve, Jiinon et Vénus, longtemps cachées derrière une cloison dans le parloir du couvent des Carmélites de Dusscldorf, où fut admise une fille de Grupello, donnèrent lieu, il n'y a pas longtemps, à un procès entre le fisc et leur possesseur, en faveur de qui se prononcèrent les tribunaux. On voit dans un jardin des environs de Dusscldorf une statue de Mercure qui apjiartient au groupe dont nous venons de parler. Enfin, on compte encore de lui deux 3Iincrves et une Galathée sortant du bain. Cette dernière production est une des plus remarquables de l'artiste. A Mannheim, de Grupello décora de seize figures allégoriques la fontaine de la Grand'Place; chez le comte de Cuypcrs dont les biographes n'indiquent pas la résidence, il fit une statue, de grandeur naturelle, représentant Mars; au château d'Erenstein, un crucifix d'ivoire de 18 pouces de hauteur et trois figures de grandeur naturelle, représentant Junon, Vénus et Paris. On s'accorde à reconnaître à de Grupello de la facilité, du feu, de l'invention, de l'élé- gance, mais son ciseau manquait souvent de largeur et de pureté. Ce n'en est pas moins l'un des plus remarquables sculpteurs des Pays-Bas. SOMERGEM. Van Wayenberghe (Ignace-Joseph), 17o6-1793. Ignace-Joseph Van WAEVENnERGUE naquit le 26 mars 175G à Somcrgcm près de Gand. Il montra de bonne heure de grandes dispositions pour la sculpture et les développa rapi- dement par l'étude particulière des ouvrages de François Du Quesnoy. Il parvint à imiter si bien la manière de ce maître que, dit-on, dans une vente publique faite à Paris, une de ses terres cuites fut vendue comme étant de l'illustre sculpteur bruxellois. Van Wacyen- bergbc alla à Paris en 1773 pour y acquérir les connaissances nécessaires à son art; mais bientôt il se dégoûta des études de l'Académie, oii, disait-il, les divers systèmes des professeurs retardaient ses progrès. PENDAIST LES XMh ET XVIII" SIÈCLES. 109 D'un caractère timide et même un peu sauvage, s'occupant plus de perl'cclionner son talent que de le faire valoir, Van Waeyenberglic resta longtemps inconnu. Le privilège des académiciens qui, seuls, avaient le droit d'exposer au salon, lui semblait une injustice, et enchaînait son ardeur. La révolution française ayant mis fin à cet abus, Van Waeyen- berghe reprit courage, et en peu de temps, une Psyché, une Vénus, un génie de la France, et plusieurs autres figures, sortirent de ses mains. Malheureusement ce travail excessif épuisa sa santé déjà altérée, et avant d'avoir exécuté en marbre aucun ouvrage important, il mourut le ô juillet 1795, à l'âge de 57 ans. Il n'alla jamais en Italie. TAMISE. Nys {Adrien), 1683-177»; - Njs (Philippe-Alexandre-Frani;.ois), -1724-1803; — Nys (Jacques), * 1708. Adhien Nys naquit à Tamise en 1683 et y mourut le 12 avril 1771 , à l'âge de 88 ans. Il alla travailler sous l'égide d'Henri Verbruggcn, d'Anvers. Il fit diverses œuvres pour l'église de Tamise, entre autres le Jubé, les douze Apôtres et la chaire de vérité sur laquelle figure sainte Amelberge entourée des quatre Évangélistes, De ses sept fils deux suivirent sa carrière : D'abord Philippe-Alexandre-François Nys, né le 27 mai 1724 et mort le 24 mars 1803. 11 fut tenu sur les fonts baptismaux par Philippe-Alexandre, prince de Bonneville, seigneur de Tamise, et par la princesse de Steenhuyse, tante du prince Charles de Lorraine. Il se distingua particulièrement par ses Christs, qui sont estimés presque à l'égal de ceux de Jérôme Du Quesnoy. Il a été honoré par le prince Charles de Lorraine d'une médaille d'or pour le buste qu'il avait sculpté de ce prince. Jacques Nys est plus connu par une grande quantité d'œuvres d'art que son frère. L'église S'-Laurent de Lokeren lui doit le grand confessionnal et les médaillons du baptistère. Ces sculptures datent de 1719, peu après l'incendie qui détruisit cette église de fond en comble. Le confessionnal est orné des statues de la Madeleine, de l'Enfant prodigue, du roi David et de saint Pierre, emblèmes du repentir. Les différents comptes relatifs à la construction et à l'ornementation de la nouvelle église ne font nullement mention du confessionnal. Mais en comparant cette œuvre à l'un des confessionnaux de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers et à un confessional de l'église de Zèle, sur lequel le nom de Jacques Nys est taillé avec la date de 1768, et qui se ressemblent par le plan, les figures et le cachet du travail, il y a lieu de supposer que celui de Lokeren est aussi de cet excellent artiste. idO LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS TERMOx\DE. Ulner (Herman), * IGoO; — Kerricx (Guillaume), 1632-1719; - De Smet (Corneille), nW-lSlo; — Van Rossum (Jean), * 1763; — De Vrée ou De Wrée (Jean-BapUsle), * 1728. Divers sculpteurs tic mérite sont nés dans celte ville. Herman Ulner, fit en 16S0 les fonts baptismaux et le confessionnal placé à l'entrée de l'église de Lcbbekc, deux ouvrages travaillés de main de maître et enrichis de sujets et d'ornements artistiques. Glillai'me Kerricx, tout à la fois sculpteur et peintre d'histoire, fils de Guillaume Kcrricx le vieux, brasseur, et de Catherine Bolle, naquit le 24 juillet 1Gj2. Élève d'Artus Quellyn le jeune, qui florissait alors à Anvers, il fut admis en 1674, dans la gilde de S'-Luc. Il alla travailler à Paris pendant trois années, revint ensuite à Anvers, où il devint en 1G92, et en 1711, doyen de la gilde de S'-Luc; il y mourut le 20 juin 1719. Son fils Guillaume-Ignace, né a Anvers, également peintre, architecte et sculpteur non moins remarquable, a été doyen de la corporation de S'-Luc en 1718 et en 1724. Guillaume Kerricx a fait de nombreux travaux pour les églises d'Anvers, de Louvain et de Nivelles. On cite, pour la cathédrale Notre-Dame son monument funéraire de la famille De Witte, fait en 1697. 11 est orné de la statue de saint Jacques et de deux anges. P.our l'église S'-Walburge une statue de saint Jean-Baptiste et un bas-relief représentant la chute de la manne dans le désert, placés sur l'autel du saint Sacrement (ce bas-relief a été sculpté avec Henri Verbruggen); pour l'église S'-Georges, l'autel de la sainte Croix, ayant au retable un bas-relief représentant l'ensevelissement du Christ, et la table de communion faite avec Arnould Quellyn. Pour l'église des Dominicains, deux bas-reliefs qui servaient de décoration à une colonne sur laquelle est placée la statue de Notre-Dame du Rosaire. Il travailla au calvaire de cette église avec De Cocx, Van Papenhoven, Henri Verbruggen, Jean-Pierre Van Baurscheit et Vervoort le vieux, il exécuta, en 1711, dans l'église du Béguinage le monument funéraire de Dorothée Dimmer, décoré de la statue de saint Joseph ; pour Tancienne Bourse d'Anvers, il sculpta en 1 694 rexcellent buste de Maximilien- Emmanuel, électeur de Bavière, gouverneur des Pays-Bas et pour l'ancienne abbaye de S'-Bernard un groupe représentant la Vierge assise, tenant l'enfant Jésus. A Louvain on trouve de lui, dans le chœur de l'église de l'ancienne abbaye S'^-Ger- trude, les mausolées des abbés François -Antoine de Fourneaux, mort en 1699, et Alexandre-Charles de Pallant, mort en 1720. Chacun de ces monuments est composé d'un soubassement supportant la statue du prélat à genoux, accompagnée de deux anges qui tiennent les attributs de leur dignité épiscopale. PENDANT LES Wll- ET XVlIIe SIÈCLES. iH Dans l'église S""-Gertru(le de Nivelles se trouve de Kerricx un monument eonsacré à la mémoire d'Albert de Ti'azegiiies, ancien prévôt de eetie église, et de Ferdinand de Trazc- gnies, ancien prévôt de l'église S'-Piene de Louvain; il est en l'orme de large portail de marbre noir; au milieu repose un cercueil recouveit du drap mortuaire noir à croix blanche. Au-dessus, dans une niche, sont les statues des défunts, en habit sacerdotal, agenouillés l'un vis-à-vis de l'autre. On lui attribue ou à Pierre Verbruggen le vieux, une des plus élégantes productions artistiques du milieu du XVII" siècle : la chaire de vériié de l'église S"'-^\^^lburge de Bi'uges. L'ensemble est plein d'harmonie. Le sujel i)rinci|)al (igure la Ueligion agenouillée qui, d'une main, soutient la croix, et, de l'autre, la cuve qui est décorée de médaillons con- crés aux quatre Évangélistes. Des anges sont sur les angles des niches. Quant à l'abat- voix, il est en forme de légère coquille entourée par des anges. Quatre ternies figurent à l'escalier et représentent l'Adoration, l'Eloquence, l'Etude et la SIéditalion. La rampe est ornée de rinceaux à jour et de génies rappelant les quatre éléments par les emblèmes suivants : la Terre (une chasse au lièvre), l'Air (la chasse au faucon), l'Eau (la pèche au filet), et le Feu (le sacrifice d'un amour maternel). Les armoiries d'une demoiselle De Corte figurent sur ce monument qui, sans doute, a été donné aux Jésuites. D'après la généalogie de celle famille, Adrienne et Isabelle, filles de Maihurin De Corte et de Marie De Lannoy, étaient, comme on le disait alors, dévotes des Jésuites. La première mourut en 1667 et la seconde en 1691. Or, Pierre Verbruggen mourut à Anvers en 1086, tandis que Guillaume Kerricx ne décéda qu'en 1719. Ce serait donc plutôt ce dernier qui serait l'auteur de cette chaire. Corneille De Smet naquit à Termonde en 1742 et mourut à Anvers en 181 S. Il commença ses études artistiques à l'école de dessin de sa ville natale et alla les continuer à Anvers chez J.-J.\'an dcr Neer. Il y suivit les cours de l'académie où il obtint un premier prix. Il fut appelé plus tard à la direction de cet établissement. Plusieurs églises renferment de ses œuvres. On cite avaniageusement ses statues des quatre Évangélistes placées à côié de l'autel à l'entrée du chœur de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers. Elles jjroviennent du palais épiscopal. Jeam Van Rosslm orna en 1763, dans le style rocaille, les panneaux du revêlement de l'église de Lebbeke. Jean-Baptiste De Yrèe ou De Wrée, dit le vieux, sculpteur, né à Termonde, vers IGôo, mort à Anvers en 1726, a été doyen de la corporation de S'-Luc d'.^nvers, en 1683 et en 1699. Il se fit connaître avantageusement par la belle boiserie de l'ancien refuge de l'abbaye de Tongerloo à Anvers. Il exécula l'autel de la cathédrale Nolrc-Dame, dédiée à saint Aubert et à saint Victor, ainsi que les deux statues de l'aulel du Sainl- Sacremenl dans l'église S'^-Walburge; elles sont considérées comme ses meilleurs ouvrages. Par contrat du 23 juillet 1680, il s'engagea à faire poui' l'église |)rimaire de Lokeren, au pays de ^Vaes, un autel qu'il termina en 1683. Tome XLL 51 112 LES SCULPTEIJUS DES PAYS-BAS Il sc'ul|iia le beau cadre du portrail d'Elicnnc Conu-ille Janssens de Ihijdel, clicf- lioiiime de la Confrérie de S'-Luc et de la eliambre de. rliélorique le Rameau d'olivier, caialogiié au Musée d'Anvers, sous le numéro o4G. Ce cadre est orné des armoiries du elieriiomnie, de celles de la corpoialion de S'-ljie avec sa célèbre devise, de celles de la cliamlirc de iliél()ri(|ue le Souci, cgaleinenl avec sa devise; celles de la chambre de rhé- lori(jue de OlijHak, (|ui y (iguraient aussi, ont disparu. Son fils, Jean-Baptistu; De Vrée, le jeune, sculpleur comme lui, naquit à Anvers le 28 sejxcndjre 1007. PENDANT LES XVII« ET XVIIle SIECLES. 113 CINQUIEME RÉGION. BRUGES. De Wilte f l'ien-e), 1318-16-28; — Van der Haeghcn (Matlliieu), • 1600; — Woutcrs (Pasquier), * 1608; - Van Hiillendonck (Marlin),* dOOS; — Slalpaert (JÉrome), • 1608- l6'2o; — Otglieei- (George), ' 1620; — Aerts (FeiTi), 'Meii; - Aerts (P.och),?-n2l; - Ci-anior (Pierre). ' 1620; — Schockaert. " ltl6t; — Schaepelinck (François), • 166i; — Van Corck (Jean). ■1688;- Hagheman (Guillaume,, 1643—?; — Gaillard ou Gaillaerl (Corneille), * 1670;— Verhoeve (Corneille).* 1679; — Moenaert (Martin), " 1673; — De Sanglier (Jean), • 1677-1609; — Pulincx (Henri) le vieux, 1098-I7S1 ; — Pulincx (Jacque.s), ' 1779; — De lioo (Jacquesi, * 1779; — Scliaerlaeckcn (P -J ). " 1743; — Van Wallegliem (Pierre), ' 1743; — Pepers (Pierre), 1730-1783; — CjRlé (Paul Louis). 1724-1806;- Fernandi (Joseph),? — 1799; — Van Lcdc (Maximilien- Louisj, 1739-1834. Si Malines cul la gloire de donner le jour îi Alexandre Col\ns, si Bruxelles vil nailre François Du Qucsnoy, Bruges a une iiluslralion non moins illustre, le seulpicur PiEnuE De Witte, suriioninié en Ilalie Pietro Cundklu, qui naquit vers lb48 et mourut à Munich, en 1628. Génie complet, à qui les trois arts de la peinture, delà sculplure et de l'arcliitcclure ont été également familiers, cet artiste alla se perfectionner en Italie et demeura assez longtemps à Florence, où il s'occupa avec V'asari à la décoration de la fameuse coupole de Santa Maria del Fiore, devant laquelle Micliel-.Ange voulait être enterré. Il travailla aussi à Rome avec le méine maitre pour le pape, et se mit ensuite a la disposition de Cosme I", grand-duc de Toscane. C'est à cette époque de son existence qu'il fil la con- naissance de l'électeur Maximilien I", lequel voyageait en Italie et qm', revenu en Bavière pour succéder à son père Guillaume III, confia à noire compatriote l'exécution arcliileclu- rale et diverses œuvres de sculpture de l'ancien palais électoral (lGOO-1616), considéré comme l'une des merveilles du XYIP siècle. De Wilte en sculpta l'escalier, chef-d'œuvre sur lequel il a insciil son nom. Parmi les diverses cours, celle de la Fontaine est remar- quable par son bassin de bronze, orné de divinités mythologiques et dans lequel les quatre grands fleuves de la Bavière jettent de l'eau, au pied d'une statue d'Olhon de Wittelsbach, chef de la maison qui régna jusqu'au siècle dernier. La cour de la Grotte (Grotlenhof) renferme de ces rocailles et de ces coquillages qui ornaient les villas des seigneurs italiens m LES SCULPTEURS DES PAYS-liAS ù lii (in (lu XVI" siècle. Des slnlucs d'airain doré figuraient dans le jardin au milieu du= ET XV1I1<= SIECLES. H9 rAcaclémie de Bruges s'ouvrit en 1759; il était alors âgé de i^ ans, et en devint l'un des meilleurs élèves. Désireux de se perfectionner il paitit jiour Paris en 1741, dans le but de se rendre auprès d'un onele, également orfèvre. H alla ensuite à Lunéville, vers la fin de décembre 174.6, et entra dans l'atelier de Bardiéleniy Guibal, premier statuaire de Stanislas Leezinski. Cyfllé ne tarda pas à obtenir la faveur de ce monarque, et, à jjartir de 1751, il figure dans différents actes sous le litre de modeleur ou de ciseleur royal. Stanislas et la marquise de Bassompierre daignèrent être parrain et marraine de son pre- mier enfant, issu de son mariage avec Catherine Marchai, fille d'un facteur d'orgue et orgam'ste de la paroisse de S'^-Épvre, à Nancy. La première grande œuvre à laquelle Cyfflé travailla est la statue du roi Louis XV, à l'exécution de laquelle il a été associé par Guibal. Elle fut l'objet d'un différend entre ces deux artistes. Guibal voulait que son nom seul y figurât. H se présenta avec Cyfflé devant Stanislas qui voyait les choses du côté plaisant et, jouant sur les mots, répondit en riant : « Eh bien ! il faudra mettre: cette statue a été faite par Guibal d'un coup de Sifflet. » Les bas-reliefs en bronze du piédestal ont également été faits en commun. Les artistes donnèrent j)our sujets : au premier, le mariage de Louis XV avec Marie Leczinska; au second, la paix de Vienne en 1756; au troisième, la prise de possession de la Lorraine en 1757, et au quatrième, l'institution de l'Académie de Stanislas. La main-d'œuvre de la statue, les bas-reliefs et les ornements coûtèrent 41,000 livres, argent courant de France. Dans cette somme il n'a pas été fait mention des quatre statues allégoriques qui ornaient les angles du piédestal. Coulées en un métal composé de plomb, d'élain et de zinc, elles l'epréscntaicnt la Force, la Clémence, la Prudence et la Justice. Elles sont attribuées, d'après la tradition, à Cyfflé seul, qui les considérait comme ce qu'il avait fait de mieux. Un modèle du monument existe dans les magasins du Louvre. Cyfflé a été aussi associé par Guibal à l'exécution du monument élevé à Lunéville en commémoration du traité conclu le 1" mai 1756, entre Louis XV et 3Iaric-Thérèse. D'après les documents officiels du temps, la part de Cyfflé, payée 29,600 livres environ, se compose d'ouvrages en fonte et en sculpture, entre autres, « corps de rochers, couronnes et ornements de plantes aquatiques faits, est-il dit, à la fontaine d'alliance. » Nommé en 1757, après la mort de Guibal, sculpteur ordinaire du roi de Pologne, Cyfllé fit plusieurs grandes œuvres d'an, notanuncnt, la statue en pied de Stanislas, pour la Bibliothèque de Nancy, ini bas-relief d'après le tableau la Cène de Léonard de Vinci, et d'autres travaux d'un grand mérite. Il excellait surtout par ses petites compositions qui rappellent si bien ses premiers |)as dans la carrière artistique, comme ciseleur et orfèvre. C'est particulièrement dans ses bergerades, qui expriment le goût artistique du temps, ses Savoyards, ses cris de Paris, ses petites scènes galantes, grivoises ou joviales, toutes empreintes d'un sentiment de plaisir, de tristesse, d'extase, de satisfaction, qu'il se montra sans rival. C'est la naiure |)rise sur le fait, le réalisme choisi le plus souvent parmi le populaire. Génie plein de feu, observateur profond, il savait allier à la pureté des formes la finesse des détails, ainsi Tome XLL 32 120 LES SCLILITEUUS DES PAYS-BAS qiK; celle dclicalessc de louche, qui lui appartient en propre et qui donne tant de prix et de eiianne à ses œuvres. Ses statuettes les plus connues en ce genre sont les lîauio- neurs, les Chanteurs, les Pâtissiers, les Chaudronniers, le Baiser, le Tailleur de pierres, que l'on dit être son portrait, le Patineur, qui serait celui de son fils, le Savetier et la Havaudcuse, le buste de Voltaire, Henri IV et Sully, groupe qu'il présenta à Christian Vil, roi de Danemark, lorsque ce souverain, passant à F^unêville en 17G9, visita l'atelier de C)fllé, l'Agréable leçon, la Baigneuse à la fontaine, Bclisairc, Homère, Renaud et Arniide, l'Amour discret, etc. L'Amour silencieux ou disti'ait, l'Agréable leçon, le Savetier et la Ravaudeusc et le portrait de Paupan Devaux, lecteur du roi de Pologne, ont été répétés en grandeurs diftërentes. Un grand nombre de ces sujets ont été exécutés en faïence, d'autres en terre rougeàtre et en terre brune, ou d'un l)leu très-léger. Il fit, en outre, un grand nombre de vases, charmants de forme cl de richesse, ainsi que deux services de table, style Louis XV et Louis XVI, dont les moules existent encore. La fortune, qui avait souri à Cyfflé pendant le règne de son protecteur, l'abandonna bientôt à la mort de celui-ci. Aussi, vers l'année 1777, quitta-t-il Lunéville pour aller s'élablir à Bruges. En passant par Bruxelles, il offrit à Charles de Lori-aine, une excel- lente statiie de ce prince, haute de deux |)ieds et demi, véritable i)ortrait. L'année suivante il se rendit à Vienne où Marie-Thérèse l'accueillit favorablement et le décora de son ordre. Les Etats de Flandre lui avaient commandé, en 1780, une statue de l'impératrice, mais la mort de celle-ci vint entraver l'exécution de ce projet. Il quitta alors Bruges et se retira à la fin de 1784, prés d'un de ses frères, dans le comté de Namur, à Ilastières- Lavaux. La révolution vint bientôt anéantir ses essais de renouveler, dans cette localité, l'art de la céramique qu'il avait si brillamment jiraii(iué à Lunéville, Peu d'années après la naissance de Cyfflé naquit à Bruges, le 1" octobre 1741, Joseph FnuxANDE ou Fernandi, artiste aussi d'un excellent mérite, mort le 10 août 1799. Après avoir suivi les leçons académiques, il étudia la sculpture chez Jean Van Hecke, et partit en 1763 pour Paris, où il fréquenta l'Académie de |)eiuturc et de sculpture; il y remporta bientôt une médaille d'honneur. Une chute au château du comte de Tessé, près de Versailles, où il était occupé à l'exéeiilion de quelques statues, lui valut d'être recommandé par le comte Mercy d'Argenleau, ambassadeur autrichien à Versailles, 'au prince de Starhemberg, ministre de Marie-Thérèse à Bruxelles. Celui-ci lui lit accorder en 1771, une pension par sa souveraine. D'après les archives de la chancellerie des Pays-Bas à Bruxelles, il reçut pen- dant trois ans, 500 florins argent courant de Brabani, pour voyager en Italie. Il avait envoyé de Vienne, disent ces documents, « deux modèles en craie. » Il se perfectionna à Rome, et obtint la faveur d'y faire le buste de l'un des fils de Marie-Thérèse l'archiduc Maximilien alors de passage en cette ville; ce buste, soumis à la reine Caroline de Naples, eut un plein succès. Fernande, après ses trois ans de séjour à l'étranger, revint aux Pays-Bas par Vienne, où il offrit celte œuvre d'art à l'impé- qui ratrice, le récompensa généreusement. De retour en 1776, il se fixa d'abord à PENDANT LES XVII^ ET XV1II« SIECLES. 121 Ri'iixelles et fut nommé sculpteur du prince Cliailcs. Il fit un second voyage à Paris au commencement de 1779, et y exécuta le buste de la l'cine Morie-Antoinelte. Revenu à Bruxelles au mois de septembre de celte année, il acbeva plusicui's ouvrages destinés au prince Cbarles et à queliiues particuliers. La gouvernante générale Marie-Cliristine lui commanda une statue de Flore, de grandeur naturelle. Il alla habiter définitivement Bruges à la suite de la révolution brabançonne. On ne connaît de Fernande aux Pays-Bas que cinq statues qui se trouvent dans l'église de Vlierbeek, près de Louvain; elles représentent la Foi, l'Espérance, In Charité, saint Pierre et saint Paul. Le dernier artiste brugeois dont nous nous occuperons, Maximilien-Louis Van Lede, naquit le 8 février 17.39 et mourut le 13 juillet 1834. Après avoir suivi les cours de l'Académie de Bruges, il étudia pendant six ans la sculpture chez Louis Lessuwe et pendant trois années chez Pierre Pepers. Il partit ensuite |)our Paris au mois de mai I78I et y l'ut pendant deux ans élève de Monot, chez lequel il sculpta les bustes de Frédéric, prince héréditaire de Prusse, qui monta sur le trône en 1787 sous le nom de Frédéric Guillaume II, et du duc d'Angoulème. Il devint ensuite le disei|)le de Gonoy, autre sculpteur du roi chez qui il exécuta , entre autres, une statue de neuf pieds de hauteur, tenant un flambeau de chaque main; elle a été coulée en bronze pour le grand escalier de l'hôtel Galiffet. Il fit, d'après ses propres modèles, une naïade de grandeur naturelle, et un buste colossal de bacchante qui lui fut payé 8,000 livres par M. de Saint-James, trésorier général de la marine cl des colonies. Il remporta un an plus tard, en 1787, le 2" prix de sculpture à l'Académie; le sujet du concours était un bas-relief représentant la peste au temps du roi David. Revenu à Bruges, en 1789; il alla habiter pendant un certain temps l'Angleterre, et s'établit définitivement dans sa ville natale qu'il ne quitta plus. Parmi ses œuvres faites à Londres, on remarque dans la cathédrale S'-Paul, le mausolée du docteur Johnson et le mausolée du général anglais Elliot, gouverneur de Gibraltar. Indépendamment de Jacques De Mehv ou Du Méry (1775-1836), citons encore Jean- Robert Calloigne, (177S-1830), ainsi que François De Hondt, sculpteurs brugeois, lesquels par leurs œuvres appartiennent déjà au XIX" siècle. 122 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS AUDENAERDE et COURTRAL Uù Jloyere (Jean), * I6I0; — De Meyere (ArnonlJ), ?; — Van dm Driessehe (Merlin), • 1613;— De Meylicre (Josse), ■ i6'20; — Aei-ents ou Arents(Giselbert), ?-1640;— Vanderbanck (George), * 1608; — Vandendorpe (François;, ■ 1608; — Limbourg (Pierre), ' 1713; — Boschman, * 1713; — Vcrcruyssen (Jacques), * 1714; — Goebert, * 1713; — Beaurourt, ■ 47 13 ; — Dudar (Pierre), * 1720; — Du Champ, ' 1731 ; — Dubois (François), * ilH. A Courliai est né un scnlpteur de mérite sur lequel malheureusement eomme pour bien de ses confrères, il n'existe que quelques renseignements. Jean De Meyere, fils d'Arnould, également sculpteur, exécuta pour la corporation de S'-iMicliel d'Audenaerde, selon conven- tion du 4 juillet 161S, une riche table d'autel, au prix de 423 livres parisis. Le même artiste façonna à la même époque, avec son aide Merlin Van den Driessche, un ouvrage pour la corporation de saint Antoine, également d'Audenaerde. Un sculpteur, du nom de Josse De Meyhere, répara en 1620-1621, la statue de saint Michel, appartenant à la même corporation. GisELBERT Aerents OU Arents, naquit à Audenaerde et y mourut le 14 mai 1641. Il façonna en 1655 un tabernacle, un portail, une table d'autel (qui lui fut payé 356 livres), deux anges el diverses moulures ou encadrements de tableaux pour l'église de la chapelle derhoi)ilal Notre-Dame d'Audenaerde. Il y exécuta encore d'autres sculptures, non spéci- fiés. Il est à présumer qu'elles ont servi également à encadrer des tableaux, de nombreuses acquisitions d'œuvres de ce genre ayant été faites à celle époque par cet élablissemenl. Les murs de l'hôpital sont encore ornés de gracieuses ornementations, dont il est fort difficile de préciser l'époque d'exécution. Elles se composent de médaillons et de panneaux représentant des sujets tirés de l'Ecriture sainte et dont la plus grande partie est couverte par des tableaux insignifiants. Un autre sculpteur, George Vanderbanck, construisit en 1601, dans l'éghse S'^-Wal- burge d'Audenacide, des stalles pour l'usage de la prieure el des autres religieuses de l'hôpital Notre-Dame. En 1608, on passa marché avec cet artiste pour la confection d'une table d'autel ou retable entaillée d'images et destinée à la même chapelle. Vanderbanck eiil comme collaborateur un artiste du nom de François Vandendorpe. PENDANT LES XVII« ET XVHI« SIECLES. 123 L'nncienne abbaye des Bénédictines d'Eenanie, près d'Audenaerde, qni subsista jusqu'à la fin du XV1I° siècle, a été, à diverses reprises, l'objet de travaux de quelques scul|)teurs non sans mérite : Pierre Limbourg y sculpta, en 1715 deux lions avec leur piédestal, pour figurer à côté de la tour de l'abbaye. BosciiMAN façonna, en 1713, une statue avec son piédestal, quatre lions et seize oiseaux pour la fontaine du jardin abbatial. Jacques Vercruyssen sculpta, en 1714, les grandes armoiries du couvent dans le péristyle au-dessus du réfectoire. En 1718, il taille les armoiries et le mausolée d'une religieuse de l'abbaye. GoEBERT sculpta, en 1723, quatre daupbins en bois de chêne pour la fontaine du jardin abbatial. Beaijcourt tailla, en 1713, plusieurs ouvrages de sculpture dans le couvent. Pierre DuDAR sculpta, en 1720, la pierre lumulaire d'un prélat de l'abbaye dans l'église Notre-Dame de Pamele, à Audenaerde, et reproduit une ancienne épitapbe avec les quar- tiers Bacqué, Lannoy ctWarluzelle (1582, 1387 et 1393). Le même artiste exécuta encore trois armoiries pour le couvent d'Eenamc. Du Champ répare, en 1731, quatre statues dans le jardin abbatial. Enfin François Dubois sculpta, en 1722, six armoiries pour le couvent. 124 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS DADIZEELE. Van Hecke (Jean), 1699-1777. Jean Van Hecke, élève d'Henri Pulincx, le vieux, naquit à Dadizecle, en 1699 ei mourui à Bruges, où il passa presque loule sa vie, le 2;i mai 1777. Son nom se rallaclie à l'exécution, en 1745, de la IjiHe chaire de vérité de l'église Noire-Dame de Bruges, à laquelle il travailla avec P.-J. Schaerlaecken et Pierre Van Wallcghem de la même ville. On aurait pu désirer plus de sévérité dans le style de celte œuvre, mais l'ensemble, dessiné par le peintre Garemyns, est parfaitement gracieux. La cuve est supportée par l'emblème de la Sagesse, posé sur le globe terrestre. Les bas-reliefs représentent: 1° le Sermon sur la montagne, 2° le bon Samaritain, 5° la Transfiguration, 4° le bon Pasteur. Quatre anges placés sur des socles séparent ces bas-reliefs. DIXMUDE. Van Poucke (Cliarles-François), 1740-1809. Charles-François Van Poucke naquit à Dixmude le 17 juillet 1740 et mourut à Gand, où il s'était fixé, le 12 novembre 1809. Fils de Charles et de Marie Dcmarck, il apprit, vers 17S3 ou 1754, le dessin à l'Académie de Bruges, entra ensuite dans l'atelier d'Henri Pulincx à Gand, et partit en 1765, pour Paris, à l'âge de 25 ans; il ne resta dans cette ville que le temps nécessaire pour se perfectionner dans son art. Le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle s'efforçait, à cette époque, d'épurer le goût par l'imitation raisonnée de l'antique. L'Italie et ensuite Rome étaient le but du voyage de Van Poucke. Son talent dut y être apprécié, car il y remplit les fonctions de professeur à l'Académie capitolicnne de S'-Luc. D'après l'un de ses biographes, son application et les beaux modèles antiques qu'il avait sous les yeux lui profitèrent si bien, qu'au bout de deux ans, les Italiens eux-mêmes disaient qu'il était le meilleur des jeunes sculpteurs de la ville éternelle, où il demeura dix à douze ans. Sa première œuvre a pour sujet la Vierge donnani l'habit de pèlerin à saint Julien; elle se PENDANT LES XVII'' ET XVIII« SIECLES. 12S (roiivc au fond de la chapelle de l'iiospice de S'-Julien des Belges. C'est un groupe ingé- nieusement eoneu et eoiicclcment seulplé. Il exécuta aussi à Rome, en 1774, pour son compatriote L.-E. Van Outryve d'Ydewalle, un bas-relief destiné par celui-ci à l'église de l'hôpital S'-Norbert, et différents bustes. Après deux années de séjour Van Poucke fut appelé à Naples pour sculpter le buste de Ferdinand IV, de la reine Tarolinc, archiduchesse d'Autriche, et de leurs enfants. Ce travail réussit si bien, que Marie-Thérèse, mère de la reine, en commanda un second exemplaire. Van Poucke, désireux de le remettre lui- même, partit, en 1776, pour Vienne et fut généreusement récompensé. Il quitta cette ville avec son compatriote Josej)h Fernande et, recommandé au prince Charles de Lor- raine, vint à Gand. Il alla ensuite à Bruges le 26 septembre 1776, passa quelque temps à Dixmude et retourna une seconde fois à Rome pour y achever divers ouvrages; malheureusement le navire qui le ramenait en 1778, coula devant Barcelone à la suite d'une rencontre avec un autre vaisseau; il réunit une nouvelle collection de sujets d'art et put heureu- sement la débarquer à Osiende au mois de septembre 1779. Il alla alors s'établir à Gand pour terminer ses colossales statues de saint Pierre et de saint Paul, qu'il avait modelées à Rome et qui lui avaient été commandées pour la cathédrale S'-Bavon. L'artiste a représenté saint Pierre dans l'attitude de l'apôtre annonçant l'évangile aux gentils. Quant à saint Paul, il secoue dans le feu la vipère qui lui avait mordu le doigt. Ces deux statues, admirablement drapées, coûtèrent 1,600 ducats. Le musée de la Société royale des beaux-arts à l'hôtel de ville, en possède les modèles de moindre dimension. Van Poucke exécuta, en 1782, pour la même cathédrale, le mausolée de Gérard Van Ecrsel, seizième évêque de Gand, que l'on peut mettre en parallèle avec les œuvres de Canova. L'une des statues, celle de la Foi, a été faite par le sculpteur Janssens, de Bruxelles. Ce monument, placé en sortant de la chapelle dédiée à sainte Catherine, est considéré généralement comme l'une des meilleures œuvres de S'-Bavon. La statue de la Charité sur le socle de laquelle l'artiste a gravé son nom avec la date de 1782, en est la pièce la plus remarquable. L'église S'-Bavon lui doit encore divers embellissements, entre autres, les deux chapelles latérales de la grande nef exécutées selon ses dessins. Il fit aussi, en 1781, le dais de la stalle de l'évèque , placée dans le chœur. Son habileté lui valut par l'ordre du chapitre, en la même année, de sculpter une nouvelle main à la statue de la Vierge du mausolée d'Antoine Triest, de Jérôme Du Qucsnoy. D'après un contrat du 2 mars 1787, il fit pour l'église S'-Jacques de la même ville, une chaire de vérité, d'un style à la fois simple, élégant et sévère. De gracieux bas-reliefs en ornent les quatre faces. Ils représentent la Naissance de Jésus, la Bénédiction des enfants, Jésus et la Samaritaine, et la Salutation angéli(iue. La chaire est surmontée de la statue de saint Jacques expliquant l'Évangile au peuple. Selon le contrat, le deuxième bas-relief de la cuve devait représenter Jésus prêchant au temple, et le troisième, Jésus répri- mandant les Juifs qui accusaient une femme adultère. L'œuvre coûta 4,000 florins, argent de change. Jacques De la Geve, habile |)raticicn, mais ardent révolutionnaire que les Jacobins nommèrent lors de l'invasion française, en 1793, commissaire de police J26 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS de la section de la liberté à Gand, exécuta, d'après ses dessins et sous sa direction, la ranij)e de lescalier figurant une vigne artistcment travaillée. Il y fit aussi d'autres orne- ments en bois. Van Poucke sculpta, pour la même église S'-Jacques, le monument funé- raire de Jean Palfyn. Il représente une femme versant des pleurs, excellente statue bien drapée. Dans l'église S'-Micliel se trouve de lui le monument élevé en 1788, à la mémoire de la famille Goossens. Il consiste en une statue d'un jeune liomme, tenant de la main droite une corne d'abondance et de la main gauche un flambeau renversé. La Biblio- thèque publique de Gand renferme l'une de ses œuvres. Van Poucke fit pour l'église Notre-Dame de S'-Pierre de la même ville la belle statue de Dieu le Père placée sur la partie supérieure de l'autel du Saint- Sacrement. Dans la cathédrale S'-Snuvcur de Bruges se trouve une partie de son monument funé- raire, fait en 1782, pour l'église S'-Donat et consacré au XVI" évèque, Robert Caïmo. Elle représente une femme tenant embrassée une urne posée sur une colonne de marbre gris. Il exécuta, en 1785, les médaillons de la chaire de vérité faite sur les plans de Henri Pulincx. La tradition relaie que Van Poucke n'avait pas osé entreprendre de placer une de ses statues en j)résence de la statue de Dieu le Père, de Quellyn , qui orne le jubé. Enfin il exécuta encore, en 1780, quatre Évangélistes pour cette même église. L'église de Loo possède de lui le tombeau de Joseph Liebarl. Il se compose d'une pyramide et d'un bas-relief qui représente un ange en pleurs tenant deux armoiries. Ypres renferme de Van Poucke, dans l'église S'-Martin, le bel autel de la chapelle du S'-Sacrement, achevé en 1787. Il est orné d'un bas-relief représentant la Naissance de Jésus et de deux statues figurant la Foi et l'Espérance. A la fin (lu siècle dei-nier. Van Poucke fut appelé à une chaire de l'École centrale du département de l'Escaut à Gand. Correspondant de l'Institut de France et professeur de l'Académie de S'-Luc de Rome, il contribua puissamment, en 1808, à la création de la Société des beaux-arts de Gand dont il a été le président honoraire jusqu'à sa mort. Il fut aussi directeur de la classe de sculpture à l'académie. Parmi ses élèves on cite : Jacques de la Geye de Gand , Joseph-François Engels el Dominique Cruyt, apparemment de la même ville, et Robert Calloigne de Bruges. PENDANT LES XVH« ET XVIIIe SIECLES. 127 TOURNAL Boniface (Jean), 1653; — Lefebvre,* 4680; — Pierrot, * 1678; - Pierrard, ?; - Lefebvrc (Gaspardj, ?-n57; — Canlier ou Caulier (Jean-Baiitiste) *, 1750; — Lecreux (N.-A.-J.), ?■ Tournai, qui compta au XIV" siècle l'une des plus célèbres écoles de sculpture des Pays-Bas,'n'o(fre plus que quelques noms d'artistes pendant les XVIP et XVIII" siècles. D'après les notes extraites des délibérations du chapitre de la cathédrale Notre-Dame, un contrat fut passé devant notaire, la veille du 13 août 1653, par Maximilien de Cordes, seigneur de la Fontaine, et le chanoine Lefebvre, avec le sculpteur Jean Boniface, pour l'exécution d'un monument funéraire à la mémoire du chanoine Leclercq. Le chœur de la même cathédrale était séparé des basses ailes par une belle clôture en marbre, avec bases et chapiteaux en albâtre. Elle avait été placée de 1680 à 168b, aux frais de plusieurs chanoines, dont on y voyait les écussons. La clôture en face de l'entrée de la salle capitulaire, donnée par le chapitre, en vertu d'une décision de 1679, a été faite par Lefebvre, sculpteur de Tournai, au prix de 2,800 florins. Elle était revêtue d'une inscription en latin, datée de 1680, qui prouve qu'elle a été placée la première. Parmi les sujets de sculpture ornant encore la cathédrale de Tournai, l'un d'entre eux est d'un artiste apparemment contemporain du précédent. C'est un nommé Pierrot, auteur d'un groupe représentant l'ensevelissement du Christ. Cette œuvre ornait autrefois le beau mausolée du chanoine Saladin, mort en 1678. L'on a reproché à l'artiste que la tète du Christ n'est pas penchée du côté qu'indique sa position. Mais il a été excusé par la raison que les proportions exiguës du marbre l'ont empêché de lui donner l'inclinaison voulue. Au siècle dernier le chapitre delà cathédrale, voulant compléter la décoration des basses ailes, fit arranger la chapelle flamande afin de la moderniser dans le goût de l'époque. Elle a été, en conséquence, fermée par une balustrade à colonnettes. Dans le milieu, on voyait une statue de Notre-Dame des Sept-Douleurs, et aux côtés deux autres statues, toutes trois de Pierrard. La Vierge surtout était remarquable par l'expression de douleur impri- mée sur ses traits. Gaspard Lefebvre, excellent artiste tournaisien, mort vers 1757, était qualifié dans la Description, faite en 1775, des meilleures peintures et sculptures qui se trouvent dans les Tome XLL 35 1-28 LES SCULPTELRS DES PAYS-BAS églises (h Tournai, « de l'aïK'ion de la paroisse de S' -Martin, l'ancien du corps des oifèvrcs cl, r.incieii srnnd et souverain doyen de la chaml)re des aris et métiers. » Il orna l'autel du cIkimu' de réjilisc abbatiale S'-Marlin de Tournai, d'un excellent médaillon représentant le Christ au tombeau. Son contemporain : Jean-Baptiste Canlier ou Calmer, de Tournai, mort en 17"jl, tra- vailla en 1750 et en 1751 pour l'évèque François-Ernest, comte de Salm. Il sculpta dans ses appartements des panneaux de portes, des encadrements, des lambris, des consoles et d'autres sujets d'ornementation. Un autre setdptcur tournaisien, N.-J.-A. Lecrelx, élève d'Antoine Gilis ou Gillis,de Valeneiennes, a aussi contribué à l'ornementation de la cadiédrale. Il sculpta la slalle du doyen du chapitre et un groupe de l'archange saint Michel, terrassant le diable, qui se trouve au-dessus du jubé. Il fit encore l'autel de l'église du Séminaire, ainsi que les bas-reliefs des frontons de l'hôpital civil et ceux de la bibliothèque de Tournai. Enfin l'autel S'^-Aunc, actuellement dédié à Notre-Dame dans la cathédrale de Tournai, a été fait par le sculpteur Carré, de la même ville. Quant à Paul Du Mortier, né en 1703 et mort en 1858, cet artiste tournaisicn appar- tient déjà par ses œuvres au XIX" siècle. Nous n'avons donc pas à nous en occuper ici. YPRES. Taillcbert (tlrbainl, * I(î22-lfi26; — De Cort (Juste), 1685-1(379; — R.imaul (Louis), 1688-?; — Hendric, Hinderickx ou Hemlrics (Jean-Martin), 1744-'1777; — Leupe (Antoine), * 1736. Ypres peul, à juste lilre, s'enorgueillir d'avoir donné le jour à Urbain Taillebert qui florissail au commencement du XVIP siècle après les ravages des Iconoclastes. On ne sait malheureusement pas la date de sa naissance, ni celle de sa mort. On connaît ses admirables stalles, son monument d'Antoine de Hennin, placée dans le chœur vers l'année IG^^, sa statue du Christ, sur l'arcade à l'entrée du porche de l'église S'-Marlin d'âpres, ainsi que son jubé de la chapelle du magistrat à Furnes. Il sculpta aussi le magnifique jubé de l'église de Dixmude. L'église de Loo, près de Dixniude, possède de Taillebert de belles stalles placées, en 1C)!24, d'après l'ordre de l'abbé Ilémi Zaman. Elles sont dans un style analogue à celles PENDANT LES .\V1I« ET XVIII« SIECLES. 129 lie S'-iMartin d'Vpres. Les accotoirs et les miséricordes sont couverts de sculptures variées et délicates. Si le stjie n'est pas conforme à l'architecture du choeur, l'art n'en est pas à dédaigner et révèle la renaissance italienne. Le ciseau de Tailkbert a été mis à contribu- tion pour d'auties sujets artistiques de cette église, notamment la chaire de vérilé, dont les bas-reliefs représentent diverses scènes de la vie de saint Pierre. Quinze bas-reliefs ayant pour sujet les iMystèrcs du rosaire, et chacun haut de trente centimètres, sur qua- rante-cinq de largeur, y ont encore été sculptés par lui, ainsi que le banc des maiti'cs des pauvres. Ces pièces portent la date de 1G26. Il existe de Taillebert dans l'église de Westvleeteren, à côté de la porte de la sacristie un bas-relief représentant la Flagellation de Jésus, mesurant un mètre soixante- quinze centimètres de hauteur sur un mètre dix-sept centimètres de largeur, ainsi qu'un bas-relief placé au-dessus de rencadrement et figurant Jésus pliant au Jardin des Oliviers. L'exécution est d'une finesse extraordinaire. On lui aitrihue encore une Mater Dolorosa assise, qui se trouve dans une niche au iranssept sud de la même église. La partie supérieure du retable mesure deux mètres vingt-trois centimètres de longueur. Le bas est partagé en deux compartiments par une colonne ionique. On y lit une inscription avec la date de 16ô6. On ne connaît, aux Pays-Pas, de Juste De Cort, né à Ypres, vers 1G33, et qui mourut à Venise en 1G79, que sa statue de la Vierge, ornant le portail prés de l'autel de la Con- frérie de l'arquebuse, dans la cathédrale Notre-Dame d'Anvers; ce portail a été élevé aux frais de Gaspard Neniius, sixième évéque d'Anvers et neuvième archevêque de Cambrai. L'auteur s'inspira de la sainte Suzanne, de François Du Quesnoy, poiu- l'exécution de son œuvre. De Cort était élève de Jean Van Milder, d'Anvers. De Cort s'est rendu célèbre par son beau mausolée du doge Pezzaro, placé dans l'église des Franciscains, à Venise, et par celui de Louis Mocenigo, capitaine général des armées navales de la république vénitienne, érigé dans l'église de l'hôpital des filles pauvres de la même ville. A Ypres naquit, en 1688, un autre sculpteur aussi d'un certain mérite : Locis Ramait, plus connu sous le nom de maître Louis. Il fit, en 1714, le fronton de l'entrée de la Pois- soimcrie à Ypres, représentant INeplune sur son char attelé de deux chevaux marins et tenant en main le trident; deux génies planent au-dessus du char. Jean-Martin Hendric, Hinderickx ou IIendrics, naquit à Ypres le 26 mai 1744 et y mourut le 10 août 1777. Il fit ses premières études chez Henri Pulincx, de Bruges. Sans aucun appui particulier Hindcricx se rendit à Paris en 1763. Il eut ensuite le désir de visiter Rome, mais il ne put le réaliser. Il est l'auteur du couvercle, en cuivre, des fonts baptismaux qui avaient été faits, en 1630, pour l'église S'" Anne de Bruges. Cette couverture, don de la famille Crits, est en forme de coupe antique d'un style élégant. 130 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS L'i'glise de Kcninglie, à trois lieues d'Ypres, possède de lui un Christ très-csùmé, el 1 église du Sauveur, à Ypres, un Christ en croix qui a été longtemps placé au cimetière. Il est d'une très-belle exécution ; la tète est bien taillée et l'ensemble est du meilleur goût. Enfin Antoine Ledpe, l'un des derniers sculpteurs yprois du XVIH" siècle, fit, en 1736, pour la Confrérie de la bonne mort de l'église des Jésuites d'Ypres, deux bas-reliefs représentant la Mort et un mourant. Ils sont actuellement dans l'église S'-Martin. PENDANT LES XVIb ET XVIII" SIECLES. 131 SIXIEME RÉGION. La Flandre a été au milieu du XVII" siècle l'objet de plusieurs morcellements, suites de nos guerres désastreuses de cette époque avec la France. L'Espagne céda à celle-ci, en 16S9, par la paix des Pyrénées, l'Artois, excepté les villes de S'-Omer, Aire et Renti. Le traité d'Aix-la-Chapelle, signé en 1668, y annexa encore les conquêtes que Louis XIV avaient faites et qui comprenaient, entres autres, les villes d'Amiens, Arras, Bétliune, Cambrai, S'-Omer, Douai et Valenciennes. Si nous consultons les annales artistiques de ces villes, au temps où elles appartenaient encore aux Pays-Bas, nous y trouvons nombre de sculpteurs que nous avons le droit de revendiquer comme nos compatriotes et qui doivent figurer dans ce travail. Procédons à leur sujet par ordre alphabétique des villes. AMIENS. Blassel ou Blasset (Nicolas), ■1()00-1Bd9. Nicolas Blassel, qui se fit appeler plus tard Blasset, naquit à Amiens le 8 mai 1600 et y mourut le 2 mars 1659. Cet artiste, tout à la fois architecte et sculpteur, a enrichi de ses œuvres nombre d'églises de la Picardie. II mourut à Provins, en 1663, un sculpteur du même nom de Blasset. L'église S'-Ayoul possède de lui un remarquable retable surmonté d'un tabernacle orné de statuettes d'une fort belle exécution. Cet artiste était peut-être de la famille de Nicolas Blassel? 152 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS ARRAS. Cardon (Servais), ?; — Estocard ou LestocarJ (Claude ou Jean;, ' 1630. Lorsque nous nous sommes occupé de Funsi Cardon d'Anvers, nous avons cité Servais Cardon, son père, né à Arras. Nous ne connaissons aucune de ses œuvres. Un sculpteur de mérite, Claude ou Jean Estocard ou Lestocard, naquit à Arras et floris- sait à Paris en 1650. Il sculj)ta les bas-reliefs du monument sur lequel est posée la statue du cardinal de Bérulle, dans l'église des Carmélites à Paris. Ils représentent la Sacrifice de Noé après le déluge et la Célébration de la messe. Un autre ouvrage lui fait encore honncui- à Paris : c'est la cbaire de véi'ité de l'église S'-Etienne-dii-Mont : elle est ornée de six figures allé- goriques et de plusieurs bas-reliefs. La statue de Samson la soutient et sur l'abat-voix on remarque six anges qui tiennent des guirlandes; au milieu d'eux un autre ange appelle, au son de la trompette, les fidèles à la parole divine. BETHUNE. Hurlrel, Hurlrelle ou Hurlels (Simon). 1048-1724. Cet artiste, né dans cette ville en 1648 et mort à Gencvilliers près de Paris en 1724, babita quatorze années Rome où il fut élève du cavalier Bernin. Il fut admis le 50 mars 1690 à l'Académie de peinture et de sculpture de Paris, dont il devint professeur adjoint le 5 juillet 1706 et professeur en 1707. Il eut comme collaborateur pour maintes de ses œuvres Pierre Mazeline, sculpteur français bien connu. Il fit pour le chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris un ange en bronze tenant l'éponge, l'un des allributs de la passion du Christ; dans l'église S'-Gcrvais, le mausolée de Michel Le Tcllicr, chancelier de France; dans l'église des Capucines, le mausolée du due de Créqui; au frontispice de la chapelle de l'hôtel des Invalides, deux statues qui repré- sentent saint Jérôme et saint Augustin. Il coula pour l'une des salles de l'Académie de peinture et de sculpture de Paris un groupe en bronze d'un pied, quatre pouces de hau- teur représentant le Chi ist, mort, la tète appuyée sur les genoux de sa mère. Un ange sou- tient la Vierge; deux autres anges pleurent et tiennent la couronne d'épines. Hurlrel colla- PENDANT LES XVlh ET XVI II" SIECLES. 133 bora, avec Coiislou, Anselme Flanien, et d'autres artisles de mérile, à la belle frise du grand salon d'Apollon et à l'ornementalion du bassin de Lalone du palais de Versailles; il y sculpta, pour le bassin de Neptune, le troisième terme, représentant Tbéopbrasie, disciple d'Arislotc, et un jeune faune jouant de la flùle, copie de l'antique du palais Borglièse à Rome; au cbàleau de Marly, il collabora avec Van Clève et Couslou à l'ornc- meniation du grand salon attenant aux vestibules; il orna le second parterre, en face du grand pavillon, d'un faune, copié d'après l'antique de l'Académie de Rome et une nymphe pour les bassins près de la grande pièce d'eau. Il exécuta la statue équestre de Louis XIV, érigée en 1718, au milieu de la promenade de Peyron à iMontpellier. Enfin, il sculpta une Léda pour Auguste II, roi de Pologne. CAMBRAI. Maillot (Roland), * 1894;- Lecocq (Pierre), M.566; — Guillemin fSimon), * do81; — De Franqueville (Picrrel, 1583-1617; — l'élit ïAiitoine), ' 1602; — Petit (Louis), * 1604; — Daiinolle (Jérôme). * 1612; — Dannolle (Robert), ' 1361; — Dannolle (Jean), * 1S61 ; — Douin (Toussaint). ' 1616; — Antlioin, * 1622; — Gallet (Laurent), * 1631; — Desruelle, * 1680; — Boiteau (Robert-François), • 1663; - Boiteau (Oilles), * 17.33; — Gallet, ' 1631; — De Marsy (Gaspar ou Jaspar), * 162o; — De Harsy (Baltliazar), 1623-1674; — De Marsy (Gaspard), ' 1628-1681; — Vérin (Jean), ' 1689-1659. Les recherches faites il y a peu d'années dans les archives de Cambrai ont mis au jour les noms d'un certain nombre de sculpteurs du commencement du XVP siècle restés inconnus jusqu'ici. Roland Maillot sculpta, en 1584, six statues que l'on plaça, quatre au-dessus de la brclèque, et deux sur la cheminée de la nouvelle maison du concierge de l'hôtel de ville. En 1591-1S92, il tailla deux ccussons à la chambre des arbalétriers. En 1.59.o, après que la ville, prise par le comte de Fuentes, fut redevenue espagnole, on le chargea d'effacer au pignon de la Maison des Canonniers les armes de Balagny qui avait été roi de leur serment en IbSG, et que Maillot avait retaillées en 1594, et celles des enfants de Balagny retaillées l'année précédente lors de la venue de Henri IV. Il fournit aussi deux anges pour les armoiries de Sa Majesté. Pierre Lecocq façonna, en 1566-1567, une croix pour la colonne de la croix de Selles (croix du carrefour) et il l'orna de l'image du Christ et de celle de la Vierge. Simon Guillemin, artiste en renom, né à Paris en 1581, étail fils d'un sculpteur cambré- sien dont il n'a pas été retrouvé de traces. Il mourut en 16.58. Simon fut le maître des deux Anguier, François et Michel, les célèbres sculpteurs abbevillois, auxquels on doit plusieurs 134 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS monuments remarquables, et qui fondèrent à Paris une soeiété d'artistes, origine de l'aca- démie de peinture et de sculpture. Le plus illustre sculpteur cambrésien, Pierre de Franqueville, ou Francavilla, ainsi qu'il signait ses œuvres, naquit en 1S48 et mourut à Paris vers 161 S. Cet artiste, de famille noble, d'origine espagnole, alla d'abord étudier à Paris à l'âge de 16 ans. Il y resta deux années et se rendit ensuite à Innspruck où il suivit, dit-on, les leçons d'un sculp- teur célèbre, apparemment Alexandre Colyns de Malines qui y résidait alors; il obtint la faveur de l'arcliidnc, gouverneur général du Tyrol. Au bout de six années de séjour à Innspruck, il se dirigea vers l'Italie, après avoir obtenu des lettres de recommandation. Rome fut la première étape de ce voyage. Il alla ensuite à Florence en 1547; il y devint élève de Jean de Bologne, alors dans toute sa gloire et la plénitude de son génie. Après avoir orné de plusieurs statues la villa Bracei à Rovezzano et le palais de cette famille à Florence, il alla passer quelque temps à Rome et, de retour à Florence, apporta à Jean de Bologne un aide puissant pour l'exécution de ses nombreuses commandes, entre autres ses deux célèbres groupes du Centaure Nessus et de l'Enlèvement des Sabines. Appelé à Gènes avec son niaitre en 1583, il y sculpta les colossales statues de Janus et de Jupiter pour le palais d'été bàli par Luc Grimaldi et les statues de saint Andiroise, de saint Etienne et des quatre Evangilistcs pour la cathédrale S'-Laurent. Il revint ensuite à Florence où la famille Niccolini le chargea de décorer sa chapelle de Santa-Croee des statues de la Prudence, de rilumililè, de la Virginité, de Moïse et d'Aaron. Quatre années plus tard, il exécuta sur les dessins de Jean de Bologne les admirables statues de saint Dominique, de saint Jean-Baptiste, de saint Thomas d'Aquin, de saint Antoine, de saint Philippe et de saint Edouard pour le chœur de l'église S'-Marc. Lors de l'entrée à Florence en 1.589 de Christine de Lorraine, femme du duc Ferdinand l", on lui commanda pour la façade de la catliédrale six colossales statues décoratives. On cite encore à Florence sa statue du Printemps, placée sur le pont de la Trinité et sa statue de Cosmc I"', à Pise, la bizarre fontaine de la place Cavalieri, faite sur les modèles de Jean de Bologne, et son groupe représentant Ferdinand I" secourant la ville de Pise. Il orna en 1603 la façade du palais où est aujourd'hui le tribunal de première instance. Une statue d'Orphée faite pour le jardin de Jérôme de Gondi, noble florentin établi à Paris, attira les regards d'IIemi IV, qui appela de Franqueville en France, le logea au Louvre et lui commanda de nombreux travaux. Le plus remarquable fut le groupe du Temps ou Saturne enlevant la Vérité représentée sous les traits de Cybèle pour le Jardin des Tuileries. Louis XIII, lors de son avènement, lui renouvela son titre de sculpteur. De Franqueville exécuta pour la statue équestre d'Henri IV, érigée en 1614, au milieu du Pont-Neuf à Paris, les cinq bas-reliefs et les quatre statues du piédestal dessiné par Louis Civoli ; les bas-reliefs reçurent comme sujets: la prise d'Amiens, celle de Montmé- lian, la bataille d'Arqués, la bataille d'Ivry et l'entrée triomphale de Henri IV^ dans Paris en 1594; mais malheureusement la mort enleva l'artiste avant qu'il put les achever; ce soin fut réservé à son seul élève Francesco Bordoni qui l'avait accompagné et qui est PENDANT LES XVII« ET XYIII^ SIECLES. 13S l'auteur du magnifique maitre-autel ornant la chapelle du château de Fontainebleau, sculpté en 1G55. Le Louvre renferme de lui un Goliath. De FraiiqueviHe sculpta pour le bassin d'Apollon de Versailles une statue d'Orphée jouant du violon pour charmer Cerbère, et à Trianon-sur-Bois, un iMercure destiné à l'une des quatre niches de la salle ronde; pour le jardin des Tuileries il fit en iG09 un groupe représentant la France personnifiée par une femme que le Temps enlève à ses ennemis, tandis qu'un monstre à deux tètes fait d'inuiilcs efforts pour l'attirer; Louis XIV donna ce groupe à M. de Maupas, qui le plaça dans son château de Pontchartrain prés de Paris. En 18.00 on trouva dans le parc de Windsor plusieurs figures signées Petrus FrancaviUa Flandrus; elles ont pour sujet: Apollon, le Printemps et Samson lié par les Philistins. On reproche à de Franqueville d'avoir remplacé parfois la grâce par le maniéré et d'avoir donné trop d'ampleur à ses draperies ; ce sont des défauts inhérents à son époque. Deux sculpteurs cambrésiens ont porté le nom de Petit. Antoine Petit fut chargé, en 1G02, de l'exécution de neuf figures représentant la Pas- sion, pour l'horloge de l'église métropolitaine de Cambrai, et de réparer les armoiries. Loi'is Petit sculpta, en 1604-1 (50.5, six croix et deux chandeliers pour le grand autel de l'église des Récollets de Cambrai. Ces dates si rapprochées et cette similitude de nom de famille peuvent faire considérer ces deux artistes comme frères ou fils l'un de l'autre. Trois sculpteurs du nom de Dannolle ont aussi existé à Cambrai. Jérôme Dannolle tailla en 1613 l'image de saint Léonard, pour le consistoire du magis- trat à l'hôtel de ville; et Robeht et Jean Dannolle construisirent en 1561 la bretèque. Selon toute vraisemblance, Jérôme devait être le fils de Robert ou de Jean. Le sculpteur Toussaint Douin, fut chargé, en 1616, de restaurer les fleurons du cam- panile de l'horloge de l'église métropolitaine de Cambrai. Cet artiste était contemporain et collaborateur d'Antoine Petit dont nous venons de parler. En 1622 le chapili'e de l'église métropolitaine de Cambrai ordonna de placer la châsse de S'° Maxellende sur l'autel de la chapelle de saint Cosme et saint Damien. Il chargea, à cet effet, IM' Anthoin, d'orner, en la diminuant au besoin (dit le document que nous avons consulté), « la capsa de cette fierté. » En 1632, Laurent Gallet sculpta une statue de la Vierge pour la porte Notre-Dame, alors porte du Malle, rebâtie en 1623. Cette statue a été réparée, en 1690, par le tailleur, d'images Boiteau, premier du nom d'une famille d'artistes dont plusieurs occupent une place dans les annales cambrésiennes. Tome XLI. ."ïi 136 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS En 1081, le sciilpieiir cambrésicn Desruelle surmonta d'un Clirist la croix (levant le couvent des Rccollcts de celte ville. RoBERT-FR\^çols BoiTEAi', BoiTTEAU OU BoiTEAux, ué à Cambrai le 9 janvier 1663, dans la paroisse de S'- .Mari in, est la souche d'une série de sculpteurs qui se sont succédé, dans cette ville, jusqu'à nos jours. Le clicl' de cette lignée \ivait encore en 1754 et travailla eu compagnie de plusieurs tailleurs d'images à la façade d'un nouveau bâtiment dépendant de l'hôtel de ville élevé en 1690, à l'ouest, du coté de la prison. Il répara la même année la statue de la Vierge, œuvre de Gallet, mise en 1651 à la porte du Malle ou Notre-Dame; il fit en 1709 des sculptm-es dans la sacristie et plusieurs statues pour le chœur de l'église mélropoli(aine ; enfin il sculpta en 1728 la cheminée du consistoire de l'hôtel de ville. Il reçut en 1736 200 florins pour les quatre grandes figures de la tour de l'église S'-Martin de Cambrai faites avec Gilles et Jacqles Boiteau. Le Musée de Cambrai possède une statue de saint Sébastien faite par un sculpteur de cette ville du nom de Jespar ou plutôt Gaspard Marsy, établi à Florence au commence- ment du XVII" siècle. Il exécuta celte statue en 162a pour le mausolée du chanoine Briquet, placé dans In grande nef de la cathédrale Notre-Dame de Cambrai. Ses deux fils s'illustrèrent par leurs œuvres. Le premier : Balthazar, naquit en 1623 et mourut le 26 mai 1674; le second : Gaspard, naquit le 6 janvier 1628 et mourut le 10 décembre 1681. Btdihazar avait été admis le 26 février 1675 à l'académie de peinture et de sculpture de Paris, dont il fut élu le même jour professeur adjoint. Gaspard, qui avait été reçu le o août 1637, en fut nommé professeur le 5 juillet 1639 et adjoint recteur le 3 août 1673. Arrivés ensemble à Paris en 1648, ils furent bientôt favorisés de nombreuses com- mandes, par Sarrazin, Buister, Michel Anguier et Van Opstal, entre autres, de la décoration des hôtels de la Vrillière et Salle et du château du Bouchet près d'Étampes. Comme ces deux artistes ont passé toute leur existence à exécuter leurs œuvres en commun, il a été presque impossible de retrouver quelle a été la part de chacun d'eux. Nous sommes par- venu, cependant, à distinguer l'auteur des deux principales d'entre elles : le mausolée de Casimir, roi de Pologne, abbé commendalaire de l'abbaye de S'-Germain-des-Prés, à Paris, mort à Nevers en 1672, c'est-à-dire deux années avant celle de Balthazar et les statues du monument funéraire de Turenne qui figura à l'église S'-Denis près de Paris. Sm- le monument de Casimir, dans l'église S'-Gcrmain-des-Prés, le prélat est représenté à genoux , sur un sarcophage, revêtu de ses vêtements royaux, offrant à Dieu son sceptre et sa couronne. Aux angles du sarcophage, deux esclaves enchaînés à des trophées d'armes, désignaient les victoires que Jean Casimir remporia sur les Turcs, les Tartares et les JMoscovites.il n'y eut que le cœur du roi enfermé dans ce tombeau, son corps fut transporté en Pologne. Les statues des deux esclaves sont actuellement au Musée du Louvre. Dans PENDANT LES WII" ET XVIII« SIÈCLES. 157 l'église de l'abbaye de S'-Deiiis qui, ijoiidaut des siècles, a servi de sépulture aux rois de France, se trouvaient deux statues représentant la Valeur et la Sagesse, sur le mausolée du inaréclial de Turenne, dessiné par Lebrun et exécuté par Jean-Bapliste Tubi. Turenne ayant été tué à Salzbacb le 27 juillet 1G75, c'est à Gaspard Marsy que doivent être attri- buées ces deux statues du monument de Turenne, placé actuellement dans la cbapelle des Invalides, ainsi que le mausolée du roi de Pologne, car ce sculpteur vivait encore à cette époque, tandis que Baltbazar était déjà iriort depuis le 2G février 1G74. Gaspard, qui travailla aussi pour le cliàteau de Colbert à Sceaux, fit dans la décoration du palais de Versailles le groupe de trois figures représentant la France victorieuse de l'empire germanique sous le régne de Louis XIV, dans l'avant-courdu cliàteau; les enfants portés par des cygnes à la fontaine du bassin du Dragon ayant comme sujet le serpent Python environné de quatre dauphins; la statue de l'Aurore figurée par une femme ayant une étoile sur la léte et un coq aux pieds, faite d'après le dessin de Lebrun, pour le grand canal et gravée par Audran en 1G81 ; le groupe de l'enlèvement, par Borée, de la nymphe Oriibye, achevé après la mort de l'artiste par Anselme Flamen, et qui se trouve aux Tuileries, palais qu'il orna aussi du coté gauche sur la cour du pavillon central, des statues de la Diligence et de la Célérité; dans les jardins de Trianon-sur-Bois un enfant entouré de raisins, un petit satyre jouant avec une panthère, sujet répété pour le jardin des maronniers et un petit amour assis sur un dauphin. Il fit aussi le bas-relief de la porte S'-Martin du côté du faubourg: il représente Mars portant l'écusson de la France et poin'suivanl un aigle, personnification des victoires de Louis XIV en Allemagne. Les sujets suivants ont été faits à Versailles, soit en collaboration, soit par l'un ou par l'autre des deux frères : le dieu Mars, aux côtés de la façade de la petite cour du château; les statues de l'Abondance et de la Richesse, sur l'aile droite de la même petite cour; les statues allégoriques des mois de Janvier et de Mars, dans l'appartement des bains; les statues allégoriques des mois de Novembre, Décembre, Janvier et Février, ornant le |)remier avant-corps de la principale façade donnant sur le parc; le beau groupe du bassin de Latone ayant pour sujet Lalone, fille de Cœus et de Phœbé, et ses enfants Apollon et Diane, qu'elle eut de Jupiter; la statue du Midi, figurée par Vénus, ayant auprès d'elle un petit Amour, pour le bassin de Xeptune; la statue de Bacchus entourée de satyres faite pour la fontaine du bassin de Bacchus d'après le dessin de Lebrun; le géant Eneclade pour le bosquet d'Encelade; enfin les deux tritons qui abreuvent les chevaux du soleil |)om- le groupe des bains d'Apollon, sujet que l'on regardait comme leur chef-d'œuvre. On s'accorde à reconnaître que les travaux particuliers de Gaspard sont moins élégants et moins achevés que ceux faits avec son frère. En IG9I-1692, il fut payé à Jean Véuin, sculpteur, pour avoir livré diverses statues destinés à l'hôtel de ville, ÏM llorins y compris 9 florins pour une nouvelle épée à saint Martin de Cambrai. Il reçut aussi 9 florins 10 patars pour une statue de sainte Claire. 138 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS DOUAL Jeau de Bologne ou Boullogne, 1324 - 1608. L'un des plus grands sculpteurs du XVP siècle, placé par les Italiens au nombre des principaux artistes de la Renaissance, Jean de Bologne, qu'ils appelèrent le ISolotjna, Gianbolugna et Zanbologna, fils d'un « entrelailleur » ou sculpteur de Douai, naquit dans celte ville en 1524-, et mourut à Florence le 14 aoiil 1608. Il repose dans un tombeau, qu'il exécuta lui-même, en lo99, dans la cinquième cliapelle, dite de Noire-Dame de Bon- Secours, derrière le maitre-autel de l'église de rAnnoncialion. Il garnit ricbement cette cbapclle de ses œuvres, notamment de plusieurs bas-reliefs représentant les mystères de la Passion et d'un grand crucifix. Sur son sarcophage on voit deux Génies qu'il sculpla à 80 ans; ils tiennent, chacun, en main une torche éteinle et renversée. Cette chapelle et ce monument furent construits aux frais et d'après le dessin de Jean de Bologne qui les érigea, comme le prouve l'épitaphe inscrite sur la pierre tumulaire, dans le but de lui servir de lieu de sépulture, ainsi qu'à tous les artistes flamands qui mourraient à Florence. Sa renommée lui valut de travailler pour les empereurs IMaximilien II et Rodolphe II, pour les rois d'Espagne Philippe III et Philippe IV , pour Frédéric III, duc de Bavière, et pour trois princes de la maison de Médicis : Cosine I", François I" et Ferdinand I". Anobli par rempereur Rodolphe H, le 26 août 1588, le grand-duc Ferdinand I" lui fil l'honneur de visiter son atelier. Sa maison, qui existe encore à Florence, et au-dessus de laquelle il plaça le buste du grand-duc François I", lui fut donnée par ce protecteur des arts. Jean de Bologne, mis en apprentissage à Mons chez Jacques Du Broeucq, dit le vieux, partit pour l'Italie à l'âge de vingt ans. Arrivé à Rome, il y fut, pendant deux ans, le disciple de Michel-Ange. Il alla ensuite à Florence où il entra au service du grand-duc Cosme I". Il passa quelques années à Bologne et y exécuta, à la demande de Saint-Charles Borromée, alors légal de la ville, la fontaine que les Bolonais élevèrent en 1563 sur l'an- cienne place Maggiore et dont le dessin est du Sicilien Thomas Laureii. Au milieu, Neptune debout tient son trident, aux quatre coins figurent des sirènes, des enfants et les armoiries de la cité. Il se proposait apparemment, comme tous ses compatriotes, de revenir dans sa pairie, mais il céda aux sollicitations d'un noble Florentin, Bernardo Vechietti, qui lui fil conlinuer ses études et pour lequel il bâtit un palais qu'il orna de divers sujets, entre autres, d'un charmant saiyre en bronze placé à l'angle de la rue. L'un de ses premiers ouvrages à Florence fut encore, dit-on, les armoiries du Palais ducal. C'est à cette époque de sa jeunesse qu'il fit une admirable statue de Vénus, la même peut-être que celle qui orne la grotte faisant face à l'entrée du jardin Boboli, l'une des dépendance du palais Pitti, PENDANT LES XVI^ ET WIII" SIECLES. 139 tl <|iil lui \;iliit Ih |jrolec'tioii de François de Médieis, fils aîné de Cosnie 1". Il exécula ensuite pour ce prince, un groupe de Samson terrassant un Philistin. Celte œuvre, qui servait de décoration à la fontaine du jardin botanique du grand-duc, et qui fut ofl'erte en 1607, au duc de Lerme, premier ministre du roi d'Espagne Philippe ll[, orna pendant un certain temps son château près de Madrid '. Il sculpta pour le jardin du Palais ducal une fontaine décorée d'une colossale statue de Neptune représentant l'Océan cl des figures du ISil, de l'Euplirate et du Gange. Ce monument se trouve dans le jardin Boboli, qui est également orné de sa statue de l'Abondance ra[ipelant la prospérité de la Toscane sous Ferdinand II. Cette dernière, érigée en 1056, a été terminée par Tacca. Arrive ensuite son Mercure fait d'abord pour la villa des Médicis à Rome, et qui, placé ensuite au palais Riccardi à Florence, se trouve actuellement au Musée national de cette ville; il est connu dans le monde entier par d'innombrables reproductions. Ce Musée, ancien palais du Podesta, renferme aussi ses groupes du Ti'iomphe de la Vertu, de Jésus et saint Sébastien, et d'Apollon et Jimon accompagnée dun paon. Le groupe de Florence victorieuse, commandé par le grand-duc François I" vers 157S, orne le Palais Vieux et fait pendant à une Victoire de Michel-Ange. Mais une de ses meilleures statues, son saint Luc, décore la façade orientale de l'église d'Or San Michèle à Florence. On cite aussi ses statues de la fontaine de la place du Palais Vieux. C'est en 1580 que Jean de Bologne fut appelé à Gènes pour décorer la chapelle élevée en l'honnein' de la S'" Croix, par Luc Grimaldi, dans l'église S'-François de Castello trans- formée en palais de l'Université depuis 1812. Il y fit sept bas-reliefs représentant Jésus devant Cai'phe, la flagellation, le couronnement d'épines, rEcce homo, la condamnation, le Portement de croix et l'ensevelissement, ainsi qu'un beau Christ dominant la chapelle. Pierre (le Franqiieville, qui l'avait accompagné, y exécula, d'a|)rès les modèles de son maître, les statues de la Foi, l'Espérance, la Charité, la Justice, la Force et la Tempérance. Au milieu de la troisième arcade de la galerie des lansquenets ou Loggia de' Lanzi du Palais Vieux se trouve son groupe colossal fait en 1o8ô, dont le piédestal est orné d'un superbe bas-relief représenlant rEnlèvcmcnt des Sabines; le modèle original esta l'Aca- démie des beaux-arts. Ce groupe a pour sujet un soldat romain enlevant une Sabine qu'un vieillard, aballu aux pieds du ravisseur, cherche inutilement à arracher. Cette œuvre d'une puissante et d'une pureté admirables, excite toujours une imiverselle admi- ration. L'artiste y a personnifié les trois âges de la vie : la jeunesse, la maturité et la vieillesse. L'éclatant triomphe qu'obtint alors Jean de Bologne lui inspira l'œuvre colossale faite pour la villa Pratolino prés de Florence, villa construite par Buonialenti poiu- François de Médicis. Cette statue de plus de 60 pieds de hauteur, ayant pour piédestal un amas de rochers, représente le fameux Jupiter pluvius, appelé vulgairement l'Apennin. Le dieu est accroupi; de sa main droiie il s'appuie sur le rocher, de la gauche il presse la tète d'un monstre qui laisse échapper une énorme masse liquide retombant dans un réservoir; ses cheveux recouvrent un front ridé et austère ; une longue barbe s'étale sur sa poitrine ' Elle est actuellement dans le château d'Hovingham-Hill (Angleterre). 140 LKS SCULPTEIRS DES PAYS-BAS et se prolonge du torse jusqu'au rocher. Celle masse seulpiurale est des plus impo- santes tout en étant des plus liarmonieuses sous le rapport des proportions. Comme elle surpassait par ses dimensions les forces d'un seul homme, tous ses élèves l'ussislèrent ilans l'exécution de ce colosse de pierres entassées les unes sur les autres avec aulant d'inlelligence cpie d'art. Jean de Bologne éiigea en 1594 sur la place du Palais Vieux, pour le grand-duc Ferdi- nand 1", frère et successeur de François de Médicis, la belle statue équestre de leur père Cosme. Les bas-reliefs du piédestal sont des plus remarquables et le cheval passe pour être une des plus belles productions de la Renaissance. Les bas-reliefs re|)rcsenlent le premier, Cosme, recevant, à genoux, le titre de grand-duc devant le pape Pie V; le deuxième, la cérémonie célébrée à Florence lorsque le Sénat remit à ce prince l'autorité souveraine; le troisième, l'enlrée triomphale de Cosme à Sienne, après la conquèle de celte ville. La face antérieure a été consacrée à l'inscription commémoralive du monument. En 1.j99, il acheva son Hercule tuant le centaure Nessus, placé d'abord sur un piédestal près le couvent des Théatins et qui est actuellement dans la galerie d'Orgagna. De Fran- queville l'aida et ne termina sa parlie qu'en 1G00. L'arliste fit un tour de force eu portant entièrement la masse sin- les jambes de derrière du centaure (|ui sont excessivement repliées. Souplesse, force, vigueur, tout préside à l'ensemble de cette production. La galerie des Genmies du Musée de Florence renferme ses eirii| bas-reliefs coulés en or sur fond de jaspe, et une coupe de fantaisie surmontée d'im Hercule en or massif. La Loggia pos- sède la belle fontaine de l'isolelto ou des trois fleurs, qu'il avait placée dans un carrefour, près du pont Vecehino; elle représente un soldat armé, qui porte un guerrier mon. D'après les uns, c'est Ajax qui vient d'enlever des mains des Troyens le corps de Patrocle; d'après d'autres auteurs c'est Ajax lui-même porté par un soldat. La chapelle S'-Anlonin de l'église S'-Marc à Florence avait été ornée par de Franqueville de six statues, plus grandes que nature, représentant saint Jean-Baptiste, saint Philippe, saint Antoine, saint Edouard, saint Dominique et saint Thomas d'Aqnin. Plusieurs anges, de grandeur naturelle, les entourent ainsi que six bas-reliefs, qui ont pour sujet des scènes de la vie du patron de la chapelle. Jeau de Bologne y sculpta la statue de ce saint qui se trouve au-dessus de l'arcade formant l'entrée de la chapelle; au sur|)lus notre compatriote décora avec son élève la plus grande parlie de cette église. Quant à sa statue de Ferdinand I" ornant la chapelle des Médicis, elle était placée au siècle dernier, en même temps que celle de Cosme I", dans une chapelle destinée à la sépulture des grauds-ducs jointe à l'église S'-Latu'enl, l'un des plus beaux monuments de l'Italie. Il coula pour la chapelle de San Spirilo un superbe Christ. Sa dernière œuvre à Florence, la statue équestre du grand-duc Ferdinand 1", se ressent, seule, d'une main octogénaire; elle a été érigée en 1608, quelques mois après la mort de l'artiste, au milieu de la place délia Annunziata, avec le bronze des canons enlevés aux Tiu'cs. Florence lui doit encore, sur la place S" Maria Novella, les deux obélisques en marbre, reposant sur des tortues en bronze, élevés en 1608; la statue de Cosme I", dans la galerie des antiques du palais; et dans le musée des ciselures du palais Pilti une statue de saint PENDANT LES VVII" ET XV1II« SIÈCLES. iU Jt'aii en or niiissif. Il lit aussi une slatiie de Cosnie II pour la basilique de S'-Âmbroise; cl une pelite V^énus qui couronne une fontaine de la villa de Pciraja. Poui- la cathc- dialc de Sienne il sculpla les statues colossales du Christ ressuscité, de saint Pierre et de saint Paulin. Deux chapelles fiu'ent édifiées sur ses plans et ornées par lui de sculp- tures. C'est en 1601 qu'il alla à Pisc avec de Fianqucville, avec lequel il fit pour la cathédrale les deux anges et le Christ du niaitre-aulel. Sur ses dessins ses élevés Mocchi, Tacca, Mora et d'autres exécutèrent en 1G02 les belles portes en bronze de ce magnifique dôme; elles sont ornées de bas-reliefs représentant divers sujets de la vie de .lésus-Clirisl. Les premières portes, brûlées en lo9o, avaient eu pour auteur Bonanno. Au dessus du baptis- tère attenant à la cailiédrale se trouvait de lui une statue colossale de saint .lean-Bapiisle. Il fit en Io96 pour le palais des chevaliers la statue de Cosme I", dont les accessoires sont de Franquevillc. Sur la place rpii précède l'église S'-Niccolo est une statue de Ferdinand I", faite en loO.'j et qui est de l'école île Jean de Bologne. Arrezzo lui doit une statue de François I", cl la cathédrale d'Orvietto un saint Matthieu. A Livourne, il érigea sur le quai du Port la slaluc colossale du grand-duc François 1"''; au bas du piédestal sont quatre esclaves nègres faits par son élè\e Pierre Tacca. Dans la grande église de Lucques, en 1.579, il éleva l'autel de la liberté décoré de deux anges et de cinq figures plus grandes que nature. Il fit pour Rome une statue de Henri IV, roi de France, érigée aux frais du chapitre dans le portique de l'église S'-Jean de Latran. Le roi est représenté armé et vêtu à la romaine, tenant dune main un sceptre et posant l'autre sur la garde de son épée. Cette statue, élevée en reconnaissance de ce que Henri IV avait réuni, à perpétuité, à la mense du chapitre, les revenus de l'abbaye de Clérac, en Agenois, a été faite, comme le dit l'inscription, en 1608, sous le pontificat de Paul V. Jean de Bologne était occupé au groupe colossal de Alercure et Psyché placé autrefois à Marly, et à deux statues équestres lorsqu'il moiu-ut. Celles-ci ont été achevées, dit-on, |)ar ses élèves; l'une terminée par Tacca , est celle de Philippe III, roi d'Espagne, érigée à Casa del Campo, prés de Madrid ; l'autre de Henri IV, roi de France, a élé terminée par de Franqueville. Celle-ci figurant sur le Pont-Neuf à Paris, a été renversée par la Révolution de 1793. Il n'en reste que quelques débris au Musée du Louvre. Elle était l'œuvre collec- tive, pensait-on, de Jean de Bologne, de son élève Tacca et du sculpteiu- florentin Dupré; mais d'apiès l'inscription sur parchemin trouvée dans un roideau de plomb i|ue renfer- mait le ventre du cheval, et que cite Germain Brice dans sa Description de Paris, édit. de 1698, t. II, p. 02"), il est parfaitement établi (|ue toute l'œuvre est de l'illuslre sculpteur douaisien. La statue du roi l'aile à Florence par ordre de Ferdinand I", fut donnée par Cosme II, son successeur, à Marie de Médicis, alors régente de France. On l'embarqua à Livourne, mais le vaisseau ayant fait naufrage sur les côtes de l'ile de Sardaignc, on ne put la retrouver qu'après des peines infinies; on la mit ensuite sur un autre navire qui, bien qu'attaqué pai- des pirates, arriva au Havre au mois de mai 1615; la statue fut enfin transportée jusqu'à Paris, et le 15 août 1614 Louis XIH posa la première pierre des fondations du piédestal. Ce monument, (|ui coula .30,000 écus, représentait Hem-i IV à U2 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS cheval, couronné de lauriers, rcvêlu de son armure de guerre, el ayant par-dessus sa cuirasse le collier de l'ordre du S'-Esprit. Clirisn'ne de Suéde avait acquis un groupe de l'Enlèvement de Pandore par Mercure, taile par Jean de Bologne. Elle en fil présent à M. Servien. M. de Sablé, en vendant Mcu- don à M. Louvois, offrit ce groupe à Colbert qui le fit (l'ansporler à Sceaux, où il était quand M. de Scignculai le donna à Louis XIV qui ordonna de le mettre dans le belvédère du château de Marly. Il fait partie, actuellement, du Musée des sculptures de la renais- sance au Louvre. A Meudon, on plaça auprès du grand escalier sa statue d'Esculape. Une statue do Mercure existait dans le jardin de la maison qu'occupait à la fin du siècle dernier M. le marquis de la Tour du Pin Gouvcrnet, rue de Tournon, à Paris. Toutes les œuvres de Jean de Bologne sont exécutées avec la force et la vigueur alliées à la grâce et à rélégancc. Une harmonie parfaite, de la grandeur et de la noblesse y pré- sident aussi. Il aurait occupé la première place parmi les sculpteurs de son siècle si cer- taines de ses œuvres ne péchaient par un agencement un peu trop maniéré. Parmi ses élèves appartenant à nos contrées, citons : Jean Mont, né à Gand, qui devint sculpteur de l'empereur Rodolphe H, et qui, après avoir essuyé quelques disgrâces à la cour de ce monarque, se retira à Conslantinople où il se fit musulman; Adrien de Vhies, né à La Haye, qui florissait à Prague vers la fin du XVI° siècle et qui devint sculpteur de Rodolphe II, après la disgrâce de Jean Mont; et enfin Pierre de Franqleville. SAINT-OMER. Flamen, Flamand ou Flamel (Anselme;, dit Flamen père. 1647-1717. Anselme Flamen, Flamand ou Flamel, dit Flamen père, élève de Gaspard Marsy, naquit à S'-Omer en Artois, en 1G47, el mourut, apparemment à Paris, en 1717, à l'âge de 70 ans. Il eut un fils qui cultiva aussi la sculpture el qui mourut également à Paris. Anselme Flamen, reçu, le 26 avril 1681 , à l'académie de peinture et de sculpture de Paris, en fui élu professeur adjoint le 30 octobre 1694, el professeur le 6 avril 1701. Parmi ses diverses œuvres faites à Paris on cite: dans l'église S'-Paul, le mausolée d'Anne, duc de Mailly, pair de France, chevalier de l'ordre du S'-Esprit, qui mourut en 1678. Ce seigneur est représenté à demi couché, soutenu par la Religion accom- pagnée de l'Espérance; à ses pieds est un génie en pleurs; dans l'église des Carmes du faubourg S'-Jacques, un bas-relief représentant l'Annoiicialion, placé dans l'attique du mailrc-aulel; dans la cathédrale Notre-Dame un ange, de grandeur naturelli- , dans le chœur, et tenant une inscription ra|)pelHnl les attributs de la Passion du Christ. Cette PEIVDANT LES XV1I« ET XVIII" SIÈCLES. 143 œuvre a été coulée par Roger Schabol, habile fondeui-, né à Bruxelles, qui a encore coulé, pour le chœur de ce temple, trois autres figures d'anges portant les attributs de la Passion. Flamen contribua aussi à rembellissement de Versailles. Le grand salon du palais est garni d'une remarquable frise surmontée d'une riche mosaïque ornée de plusieurs figures en bas-relief rcpréscnlaiit des jeux enfantins. Il y travailla avec Coustou, Van Clève, Hur- Irel, l'Espingola, Poirier et Hardi. Pour le bassin de Neptune il fit la statue de Cyparisse mélamorphosé en cyprès par Apollon. Il acheva le groupe de l'enlèvement de la nymphe Orythic, par Borée, laissé inachevé par la mort de son maître Gaspard Marsy, et placé dans le parterre de l'orangerie. Pour le bosquet des Dômes il sculpta une nymphe qui porte les filets de Diane. Autour de la grande pièce d'eau du château Marly, il plaça une nymphe de sa composition. Enfin ce château lui doit aussi une statue de Diane au milieu d'un bassin prés de l'ancien Bosquet des sénateurs. L'académie de peinture de Paris possédait d'Anselme Flamen un beau médaillon ovale, de 2 '/a pieds de haut sur 2 de large, représentant saint Jérôme, nu de la ceinture à la tète et se frappant la poitrine d'une pierre. VALENCIENNES. Schleiff (Pierre), 1601-1641; — Louniaiin (Adam), • 16'20; — Parez (Antoine- Joseph), 1670-1747. Pierre Schleiff, scnlplcur et architecte, na(|uit à Valenciennes en 1601 , et mourut le 14 août 1641. Ses restes mortels reposent dans l'église des Carmes. Indépendamment du portail de ce temple construit et décoré par lui, il fit dans l'église de l'abbaye S'-.Iean de Valenciennes les statues des douze Apôtres , les statues des quatre Evangélistes et la chaire de vérité. Dans l'église de l'abbaye de Vicogne, ordre des Prémontrés, à une lieue de Valenciennes, il exécuta en 1645 le jubé qui coûta 20,000 florins, ainsi qu'un superbe maitre-autel, de plus de quatre-vingts pieds d'élévation, orné de statues, et dont les frais s'élevèrent à40,S00 florins. Adam Lottmann demeurait d'abord à Saint-Omer, puis à Valenciennes, et florissait au commencement du XVIP siècle. Ses conseils étaient précieux, ainsi que nous l'avons vu lorsque nous nous sommes occupés de Henri Aerts de Bruges. Il est l'auteur du reinai'- quable retable ornant l'autel du chœur de l'église de Calais, haut de 51 pieds sur 52 de large, élevé avec des marbres provenant d'un navire génois échoué sur les côtes de F'i'ancc en 1621 dans sa traversée d'Italie à Anvers. Louis XIV fil don de ces marbres à la ville et Tome XLL 3S 144 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS les liabilanls se eolisèrent afin de réunir la somme de 20,000 livres, prix convemi entre le magistral et l'artiste pour l'exécution du retable. On vante comme un chef-d'œuvre les accotements du tabernacle dont l'un représente la Manne et l'autre la Cène. Enfin, Antoine-Joseph Parez, né à Valenciennes le 27 février 1670, mourut le 24 février 1747. Son buste, exécuté par Saly, est au Musée de cette ville. PENDANT LES XV1I« ET XVni« SIECLES 145 SEPTIÈME RÉGION. MON S. Du Biocucq (Jacques), père, ''-1584; Du Broeucq (Jacquesl, fils. ' 1623; — De Beauram (Jean); '1600;— Delavigne (Hugues), * 1616; — Vuyck (Michel), * 1630; — Le Doux ou Le Doulx (Louis), ?-1690; — De Betlignies (Claude- Joseph), 1673-1740; — Longhehaye (Jacques), * 1630; — Du Sart (François), '.'-1661; — Bourlet (Jacques), 16153- 1740; - Fonson (Albert), ' 1686-1712; — Fonson (Charles- Auguste), * 1746-1783;— Goffiaux, Coudaire et Férié, ' 1740-1763; — Chienne (Alexandre). • 1769; — Bonblé ou Bombled, * 1779; — Antoing (Jean-Bap- tiste), • 1780. Selon Giiicciardin qui écrivit vers 1;J60 sa Description de tous les Pays-Bas, Jacques Du Broeucq le vieux, sculpteur et architecte, célèbre de son temps, dit-il, vivait à Anvers. Il était, suivant cet historien, né prés de S'-Omer, ou à S'-Omcr. Contemporain des Floris, il avait aidé puissamment, comme ceux-ci, à la propagation aux Pays-Bas du style de la Renaissance italo-flamande. Jacques Du Broeucq possédait des propriétés à Mons. Et il est plutôt à supposer qu'il y est né selon les recherches des archivistes de cette ville MM. Lacroix et Devillers. Peu de renseignements biographiques existent sur lui. Aussi croyons-nous devoir citer deux faits qui le concernent, et qui viennent d'être relevés dans les Archives de l'Etat à Mons, par M. Devillers. Le compte des draps des morts de l'église S'-Waudru, rendu au chapitre pour Tannée 1 584, contient l'arlicle suivant : « Le 5 octobre, ung estât de bourgeois pour M" Jacques, tailleur d'images, pensionaire du Roy 10 I. » A la suite, dit encore M. Devillers, du Registre contenant les résolutions et sentences criminèlcs des exécutez et bannis pour cause de la surprinse de la ville de Mons, advenue le xxnij" de may xc" Ixxij, et adhérance aux ennemis, on trouve une liste des Prisonniers eslargiz, dans laquelle figure le nom de M' Jacques du Broecq. — Dans une autre liste, dressée précédemment, il était au nombre des prisonniers dont les procès avaient été instruits et « attendant la résolution de Monseigneur (le grand bailli de Ilainaut, Philippe de Sainte-Aldegondc de Noircarmes). » Au nom de cet artiste célèbre se rattachent encore diverses œuvres que nous avons oublié de ciler dans le Résumé historique. D'abord, le mausolée d'Eustache de Croy, évèque d'Arras, ancien prévôt de la collégiale de S'-Omer, mort en lo38. D'après 146 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS M. Gaston de Moniiecove, qui a consacré un inlérossanl article à cet artiste et au lils île celui-ci ', ce monument, d'un grand style et d'une exécution très-soignée, se composait de sept figures en albâtre hautes de six pieds et d'(ni soubassement en marbre noir, orné d'écussons héraldiques. Au milieu de ce mausolée l'ai'tiste mit la statue du défunt com- plétemenl nu, couchée sur un cénotaplie de marbre noir. A droite, le portrait du même prélat en costume épiscopal, est représenté à genoux dans l'attitude de la prière. Derrière lui, saint Eustache, son patron, debout, ayant à ses pieds un loup tenant dans sa gueule un petit enfant (attribut du saint). A gauche, la Religion terrassant l'hérésie, groupe de deux (iguies. Cette deinière statue, qui servit pendant les événements de 1793 à repré- senter la Déesse Raison, a disparu ainsi que celle de saint Eustache. 11 y avait de plus deux anges pleureurs, dont l'un existe encore, et qui est placé dans une niche au-dessus d'un des bénitiers de l'église. Du Broeucq fil aussi dans la même église le tombeau de Philippe de Sainte-Aldegondc, grand bailli de S'-Omer de lSb3 à 1574. Il n'en existe plus, dans une des chapelles latérales, que les fragments mutilés d'un grand bas-relief représentant la Vierge et l'enfant Jésus adoré par des anges. Le reste du monument a disparu récemment. M. de Monnecove possède un petit bas-relief ayant pour sujet la répé- tition des figures de cette composition. « Dans ce travail parfaitement conservé, dit-il, et dont la composition est très-heureuse, l'auteur a ajouté deux anges couronnant la Vierge, un petit saint Jean-Baptiste avec un agneau cl plusieurs chérubins. Ce beau bas-relief faisait primitivement partie d'un triptyque dont les volets n'existent plus. » Le même auleur pense qu'on pourrait encore attribuer à Jacques Du Broeucq le vieux quelques petits bas- reliefs, sans signature, appliqués contre les murs de la cathédrale, dont deux, la Scène du Calvaire et la Descente de croix, sont tout à fait dans son style, ainsi que le monument funéraire de la famille d'Audenforl à l'église S'-Denis. François d'Audenfort, mort en 1572, y figure agenouillé au pied du Christ en croix. Ce monument d'un style gracieux est fortement mutilé. Jacobus Di: BuoEUCQ, qualifié sur son portrait peint par Van Dyck tïarcliitecius Montibus in llannonia, habitait Mons déjà vers 1G12, sans qu'on puisse assurer qu'il y naquit. L'abbé Guillaume Loëmel lui confia, en 1621 , l'exécution du jubé de S'-Berlin un des plus beaux ornements de l'église de ce monastère. La seule figure qui en existe encore dans l'église S'-Denis à S'-Omer représente le Christ appuyé sur la croix. Rien n'empêche d'attribuer à Jacques Du Broeucq le jeune les charmantes clôtures d'une grande partie des chapelles qui longent les bas côtés de la cathédrale de S'-Omer; plusieurs sont datées de 1621 à 1625, époque où cet artiste vivait dans celte ville. Jean De Beaiuain, maître escrinier à Mons au commencement du XVIP siècle, sculpta vers 1600, le jubé de l'église S'^-Élisabeth de cette ville. ' Voir Bulletin historique de la Société des antiquaires de la Morinie (janvier-mars 1875, p. 359), 93= livraison. PENDANT LES XVII- ET XVIII" SIÈCLES. 147 La cathédrale S'-Bavon à Gand possède inic merveille de rorl'évrerie montoise dans laquelle la sciilpliire a une large part : c'est la chasse de saint Macaire, faite en 1616 par HuGLKs Delavigne de Mons. L'orl'évrerie était jadis llorissante dans les contrées wallonnes. A Mons elle avait atteint le plus grand degré de splendeur dès le XV'' siècle, à en juger par la plaque d'éiain cpii repose aux archives communales et qui porte les noms de qua- rante-quatre maîtres orfèvres exerçant, en 1467, leur art dans la capitale du Hainaul. On cite parmi eux, indépendamment de Hugues Deiavigne, Jehan Catel, Jehan Rasoir, Jehan Dethuin (XV" siècle), Jehan Descours, Nicolas Lardenois, Jehan de Cherne (XVl" siècle), Christophe Longhehaye, François de l'Aoust, Dominique Dethuin (XVII" siècle), Claude- Joseph De Bettignies, Moitemont, Jean-François Béghin et Antoine-Constant de Bellignies (XVIII" siècle). Quant à la châsse de saint Macaire, destinée à trans])orter les reliques de ce saint de Gand à Mons lors de la peste qui éclata en 161i3, elle est en style renaissance, flanqué de colonnes cannelées qu'encadrent quatre niclies et quatre has-reliefs placés entre celles-ci. Un dôme surmonte la toiture à rinceaux. Les quatre pignons de la toiture sont décorés des armoiries de la ville avec la date 1616, et de celles du chapitre de S"'-A\'audru, du chapitre de S'-Germain et de lexèque François Van der Burch, de Gand. Les statuettes représentent, au centre, sainte Vv'audru protégeant ses deux filles, et saint Germain, aux extrémités saint Macaire et saint Bavon. Les has-reliefs placés entre les niches ont pour sujets : Saint Macaire guérissant les pestiférés, saint Macaire préservant par le signe de la croix la ville de Malines d'un épouvantable incendie, le même saint dispersant ses ennemis par le même signe et enlin ses funérailles. Nous avons déjà parlé du couvent des bénédictines d'Eename, près d'Audenaerde. Un sculpteur montois, Michel Vuvck, y exécuta en 1650-51 une statue de saint Michel pour laquelle il reçut 60 livres parisis. Au conimencemenl du XVII" siècle naquit à Mons Louis Le Dolx ou Le Doulx, sculpteur et architecte, qui y mourut dans un âge très-avancé vers l'année 1690. Il alla jeune encore à Rome où il fut élève de François Du Quesnoy. Il sculptait la pierre et le bois et leur appliquait une préparation qui leur donnait le ton et l'apparence du nnarbre. Le Doux exécuta à Mons dans l'église S"'-^^ audru les statues de saint Pierre et de saint Paul, décorant la nef principale, les statues des apôlres saint André et saint Philippe, et, en 1664, l'ancienne clôture de la chapelle Notre-Dame du mont Carmel. Dans la chapelle S'-George, attenante à l'hôtel de ville, on plaça ses statues de saint Georges et de saint Quirin. Quelques années après la mort de l'archevêque de Cambrai, François Vander Burch, décédé à Mons le 25 mai 1644, ses parents lui firent élever dans la chapelle S'-Ignace de l'église des Jésuites de cette dernière ville, où il avait été enterré, un splendide tombeau, par Louis Ledoulx. Le monument, en marbre de quatre couleurs, formait une sorte de portique à colonnes et pilastres d'ordre corinthien. La partie du fond , 148 LKS SCULPTKl RS DES PAYS-BAS appuyée contre la mur;iillc de la cliapelle, cl qui, dans son ensemble, avail au moins deux pouces d'épaisseur, niesucail 23 pieds de hauteur juscju'au-dessous de Varcure ou ogive de pierre, sur 12 pieds de largeur, « les saillies des mollures ou coronisses » en dehors. Etendue sur un mausolée oblong, |)lacé en avant, et contre lequel étaient appliqués des blasons de famille, la principale statue représentait le prélat couché sui- le côté gauche et revêtu de ses habits pontificaux. Les figures allégoriques de l'Espérance et de la Charité, étaient placées, debout, sur le même plan; aux extrémités du socle au-dessus du tympan, se trouvaient deux ai:ges. Lors de la destruction de cette chapelle cette œuvre d'art a été transportée en f780 dans la chapelle S'-.Iean de l'église métropolitaine de Cambrai. Elle fut payée 8,400 livres tournois le 24 février 1653. Claude-Joseph de Bettigmes, qui fut élève de Louis l^e Doux, naquit à Mons le 23 novembre 1673 et mourut le 12 juin 1740. Il pratiqua tout à la fois la sculpture et rarchilecture. Mons avait eu à sid^ir ini grand désastre pendant les premières années de la carrière de cet artiste : le siège qu'en fil Louis XIV en 1691. De Beltignies contribua, poin- une large part, à la restauration des édifices endommagés. Il fui appelé à faire, à litre d'essai, le char de S'^-Waudru qui existe encore el qui lui valut le titre de sculpteur du chapitre îles ebanoinesses de S"'-^^ audru ; en 1711, on le chargea des fonctions de maître des ouvrages de la ville de Mons, et pendant la période de 1702 à 1723, il construisit el restaura diverses églises du Ilainaut. En 171 S, il sculpta le remarquable jubé de l'ancienne église S'-Germain de Mons. Il y exécuta aussi une chaire de vérité, appartenant actuellement à l'église S"'-^^'audru, et un maître-autel orné d'un tabernacle d'argent et d'or fait en 172.J. Cette pièce admirable était surmontée d'une coui'onne, égalemenl en or el en argent, garnie de pierreries el d'un Christ en argent. L'un des contemporains de Beltignies, Jacques Longheiiaye, fit en 1630, pour l'ancienne église S'-Germain de Mons, un reliquaire en argent supporté par quatre anges; sous un dôme, soutenu par huit piliers, il plaça l'image de saint Germain. Ce reliquaire pesait 442 onces el coula 3,791 livres, 4 sols. Cel artiste exécuta encore, entre autres, pour ce temple, un ostensoir en argent doré, de 72 centimètres de haut. A Londres mourut en 1661 François Du Sart, surnommé le Wallon, (pii llorissail à Mons au commencement du XVII" siècle. Il fut employé sous le règne de Charles I", à orner de statues et d'ornements le palais de 'SVbitehall. Nous ne connaissons aucune de ses oeuvres. D'après le registre des quatre couronnés de Bruxelles, il existait en 1656 un François Du Sart, apprenti chez Vincent Anthoxi, qui fut reçu en celte qualité dans le courant de l'année de la S'-Jean 1636 à la Noël 1657. C'est apparemment le même artiste. Jacques Bourlet naquit à Mons en 1663, el mourut frère convers de l'abbaye de S'-Germain-des-Prés à Paris en 1740, où il était entré à l'âge de 32 ans. PENDANT LES XVII« ET XVlIIe SIÈCLES. U9 Artiste de mérite, il scuiptn pour l'église de sa maison professe une statue de sainte Marguerite, placée sur Taulel dédié à celte sainte. Il exécuta encore pour ce temple un crucifix surmontant le maitrc-autcl. Ce morceau, de sept pieds de hauteur, que l'on regar- dait comme l'un des plus beaux en son genre, fut fondu en 1706 par Le Clerc. Albert Fonson, de Mons, sculpta en 1686 les statues de saint Pierre et de saint Paul pour le portail de l'entrée principale de l'église S^-Élisabeth à Mons; il fit en 1712 pour la chapelle S'-Roch de l'église S"■-^^'audru un autel orné des statues de saint Fabien, de saint Sébastien et de saint lloch avec son chien. 11 reçut en 1723, 11 livres, 4 sols, pour trois panneaux faits aux pompes sur le Marché au poisson; et en 1724, b livres, 12 sols pour un modèle, en terre, représentant S'-Pierre. Charles-Auguste Fonson, également de Mons, sculpta en 1746 la statue de saint Jacques le Mineur, ornant l'église S"'-Waudru. Cette œuvre a été payée 2,660 livres. Il donna en iVlVS les plans d'un autel, des stalles et d'une clôture du chœur pour l'église S'-Nicolas en Havre à Mons. L'autel, de style rocaille, renferme dans la niche du centre la statue de saint Nicolas entouré de nuages et d'anges; les statues de saint Jean de Matha et de saint Félix de Valois, figurent dans les portiques de droite et de gauche; un majestueux groupe de la sainte Trinité plane dans la zone supérieure. Les stalles, d'un travail remarquable, sont ornées des bustes du Christ, de saint Jean-Baptiste et de ceux des quatre Évangé- listes; les huit panneaux renferment des sujets de l'Histoire sainte. Quant à la clôture du chœur, elle a pour sujet un concert d'anges. Fonson orna de sculptures les boiseries des quatre colonnes en avant du maitre-autel ; les bas-reliefs ont pour sujets la Résurrection, la Descente du saint Esprit, le Triomphe de la Religion et le Séjour des bienheureux. Il sculpta aussi en 1783 un banc orné de bas-reliefs pour la confrérie de la sainte Trinité. Le bel autel grec, d'ordre composite, qui orne la chapelle de l'école dominicale de Mons, est l'œuvre des sculpteurs Goffiaix, Coidaire et Férie. Au sommet du portique figure lui groupe représentant saint Michel terrassant le diable. Sur l'autel sont les statuettes de saint Jérôme et de saint Dominique, ainsi qu'un tabernacle, dont la couroime et les anges ont été sculptés par Goflfiaux en 1740, et les colonnettes par Coudairc en 1763. Alexandre Ghienne décora de sculptures en 1769 les boiseries de la chapelle de Notre- Dame de Tongres à l'église S'^-X^'audru, de Mons. Il sculpta en 1783 les séraphins soute- nant le groupe de la sainte Trinité ornant l'autel du chœur de l'église S'-Nicolas en Havre. BoNBLÉ ou Bombled, dc Mons, où il florissait aussi au milieu du XVII" siècle, a fait vers 1779 les décorations du chœur, celles du buffet d'orgue et d'autres ornementations à l'église de l'abbaye S'-Ghislain près Mons. Enfin Jean-Baptiste Antoinc sculpta les statues et les ornements des porches intérieurs du transsept de l'église S'-Nicolas en Havre à Mons. 150 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS ATH. De Hertsem (Jeanl, * 1615; - Le Noir (Philippe), * 1660. Il existait à Ath vers 1615 un maître tailleur d'images, du nom de Jean De Hertsem, qui sculpta le jubé de l'église de Lessines, l'une des plus belles œuvres de cette époque dans le pays wallon. Ce jubé offre une grande similitude avec celui de Soignies qui doit dater du même temps. Il n'y a donc rien d'impossible que ce soit le même artiste qui ait exécuté les deux. Le jubé de Soignies est décoré de statues en demi-grandeur naturelle, représentant des évéques, les docteurs de l'église et d'autres saints personnages. L'image de la Vierge occupe le milieu de la tribune, que domine les orgues. Quant au jubé de Lessines, on y remarque d'abord quatre bas-reliefs représentant Jésus au jardin des Oliviers, le Christ portant la croix, son ensevelissement et sa résurrection ; puis trois niches richement ornées et séparées par deux petites balustrades à jour, au-dessous desquelles l'artiste a placé les armoiries des archiducs Albert et Isabelle et celles de la ville de Lessines. La niche cen- trale, surmontée d'un dais, renferme la statue de la Vierge, portant l'enfant Jésus; dans les niches latérales sont les statuettes des pères de l'Église. Les cintres des arcades sont ornés de figures d'anges tenant les instruments de la Passion ; une guirlande de feuilles et de fruits court en serpentant sur la frise; enfin des cariatides et une profusion de petits ornements recouvrent les autres parties du monument, dont les angles sont décorés des statues de saint Jean l'Évangéliste et d'un docteur de l'Eglise, debout, sur des culs-de- lampe. La plate-forme terminant le jubé portait jadis un grand Christ et les statues de la Vierge et de saint Jean. Celles-ci fui'cnt reléguées au-dessus de l'arche triomphale du choeur, lorsqu'on opéra le déplacement du jubé en 1758, pour le mettre à l'entrée de la nef centrale. Philippe Le \oir, d'Ath, est l'auteur de deux reliquaires faits de 1638 à 1660, aux frais de Théodore Vaiidéle, chapelain de la cathédrale de Tournai, pour la chapelle de l'hô- jiital de la Rose à Lessines, Destinées à des reliques de saint Eloi et de sainte Ursule, les deux parties réunies ont la forme d'une châsse, et placées séparément de chaque côté de l'autel elles semblent en faire deux. Des génies ailés ornent les coins ; les piédestaux sont garnis de bas-reliefs représentant l'un saint Éloi visitant les pestiférés, l'autre le martyre de sainte Ursule et de ses compagnes. Ces scènes sont assez bien rendues. PENDANT LES XVII«= ET XVIIh SIÈCLES. ISl NAMUR. Jehan, * 1489; - Jorisse (Jehenniu), * ISaS; — Daras (Andrien), * 1533; - Mynuebotte (Herman), ' 1332; - Libillion (François), *lS37; — Robionoy (Pierchon), *1338; — Robionoy (Nicolas), ' 1348- 1359; - Muzclle (Bernard),* 1574; — De Lonnoy (Jehan), * 1371 à 1601 ; — Le Bidarl dit Jadin (François), • 1579-1602 ; — Bidart (Thiéry), * 1379-1616; — Misson (Charles) * 1600; — D'Embrin (Adrien), * 1628; — De Nurenberg (Conrad), * 1613; — De Rofe (Philippe); • 1716; — Simon (Godcfroid), * 1716; — Bayar 'Denis-Georges), * 1727; — Le Roy (Pierre François), 1737-1812; — Feuillat (Julien), " 1739; — Colin (P.-J.), * 1740; — Bastin (J.-C), * 1772;— Denis (François-Joseph), * 1776; — Barbier (Nicolas-François), 1768-1826. Grâce aux investigations faites, par feu l'archiviste Jules Borgnel, dans les comptes de la ville de Namur, divers noms de sculpteurs appartenant au XVI" siècle et au commen- cement du XVII' ont été tirés de l'oubli. Ces comptes constatent qu'il fut payé : En 14.89, à Jehan, tailleur d'imaiges, pour 11 ymaiges par lui faictes et tailliez pour mettre et assir aux nœufz guet fais en cesie année autour delà dite ville et à cascun guet leur nom de chacune ymaige... o moutons, 7 heaumes et demi. — En IS25, à Jeiiennin Jouisse, pour ses peines d'avoir taillier en pierre dure l'image de Dalida (Dalila?) mis au rond empréz lebouluercqde Sanson au devant dele tour Hoioul... 14 livres. — En lo3ô, à Andrien Daras, enlretailleur, pour par luy avoir faict, taillé et élevé en dure pierre une ymaige de saint Roch miz du costé vers l'eauwe à la grosse tour sur Meuse... 40 sols. Au même pour avoir entretaillé et insculpé en dure pierre les armes de l'empereur, de mons. le gouver- neur et de la ville, icelle pierre mise et assize ou pan de mur du pied du chasteau...9 karo- lus 9 sols. — En 1552, à Hebmais Myniebotte pour la fachon de deux saints Rocke de bois mis, l'ung desseur la porte dudit saint Rocke, et l'autre sur l'autel... 40 sols. Audit Her- man pour avoir fait et livré une table d'autel, de bois, mise à l'autel de la chapelle, où il y a quatre personnages, assavoir saint Sébastien, saint Andrien, saint Antoine et saint Rocke et plusieurs paysages... 8 karolus. Le 21 avril lb37, Vertruden et Jehan Libillon, bourgeois, comparaissent devant le conseil provincial de Namur afin de déclarer que François Libillion, père de Jehan, s'était engagé à faire pour Vertruden « une table d'autel avec trois ymages et chapiteau, » enga- gement qu'il n'avait pu tenir à cause d'une maladie. Pierchon De Robionoy est mentionné dans un acte du 4 juillet 1S38, où il est qualifie d\'ntre(ailli'ur (sculpteur), demeurant à Namur. Il s'engage à accomplir certain marché qu'il avait fait avec les mambours de l'église de Warnant, au sujet d'une table d'autel (ou retable), destiné à leur église. En 1S52, Henry, le pointre, reçut pour avoir poindu le baille saint Remy et les deux wineberges de deseure avec les baniers et les deux apoycres de bancq dont Pierchon entretailla les deux apoirvoir dudit banc... 25 sols. Tome XLI. 56 132 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS Nicolas De Rodionoy, ('galcmpiit tailleur cl'imap;cs, cxénila, de 1348 à 1559, plusieurs ouvrages pour la commune, notamment vme statuette d'empereur (Charles-Quint), quatre petits personnages et quatre médaillons qui furent placés au-dessus du puits de la cloche. En 1574, Bernard Mizelle, tailleur d'imaiges, reçut pour avoir faictet taillié l'efligie de l'empereur Charles mis siu" le puits (levant l'hôtellerie de la Cloiche, 3 livres, 10 sols. Jehan Lonnois ou de Lonnoy, entretailleur, avait la spécialité de sculpter les armoiries à Namur, de 1371 à 1601. François Le Bidart, dit Jadin, et Thiéry Bidart, exécutaient, en 1370 et en 1G02, le même genre de travail. Le dernier fut chargé de sculpter le 13 février 1616, pour la salle échevinale, un manteau de cheminée qu'il orna des armoiries de la ville, du mayeur, des échevins et du bourgmestre. 11 reçut 280 florins pour ce travail, dont un fragment considérable, en marbre des carrières de Saint-Rcmy près de Rochefort, se trouve enchâssé dans un mur du Moulin de l'Etoile. Au commencement du WIP siècle florissait à JNamur Charles Misson, « qualifié de bourgeois de ïNamur, de son stil sculpteur et maistre sermenté des ouvrages de masson- ncrie au conté de Namur. » Nous ne connaissons aucune de ses œuvres. Adrien d'Emrrin, natif de Namur, fut reçu bourgeois d'Anvers le 23 juillet 1628, nous apprennent les Liggeren de la gilde S'-Luc de cette dernière ville. C'est à Conrad De Nlrenberg, de Namur, que la cathédrale de Bois-le-Duc dut son remarquable jubé, en style dit de Renaissance italo-flamande, dont le conseil de fabrique a ordonné récemment la démolition. Ce naniurois établi dans celte ville y avait obtenu la bourgeoisie en 1608. Il était, pense-t-on, fils de Conrad de Nurenberg, maître des maçon- neries, de 1 371 à 1 594, du comté de Namur. L'ancien jubé de Bois-le-Duc ayant été détruit par un incendie le 25 juillet 1384, le magistrat adopta, le 15 décembre 1610, le projet d'un nouveau jubé analogue à celui de la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, construit par le malinois Raphaël Van den Brocek, dit Pahidamix. Conrad l'acheva en 161."; il était plus ouvragé que celui qui servit de modèle. Les statues des vertus théologales, séparées ])ar d'autres statues tenant les armoiries d'Espagne, ornaient les clefs des voussures de l'architrave; aux deux faces latérales étaient deux autres figures; les statues de saint Pierre, de saint Jean, de la Vierge et de saint Paul furent posées sur les arcades; quant au cou- ronnement, il était revêtu de bas-reliefs consacrés à la vie du Christ. Deux sculpteurs namurois, Philippe de Rofe et Godefroid Simon, furent chargés, en 1716, des stalles de l'ancienne église Notre-Dame, à Namur; ils les ornèrent de bas- reliefs consacrés aux principaux faits de la vie de la Vierge. L'ensemble du travail coûta 1,328 fl. 14 s. 12 d. De.nis-Georges Bayar, maitre sculpteur et architecte de résidence à Namur, exécuta en PENDANT LES XVII- ET XVIlIe SIÈCLES. i53 1727, pour 7,700 (1. de Briibanl, la jolie eonpole du cnriilon de Téglise S'-Pierrc à Lduviiin. La confection du modèle avait été confiée au sculpteur Jean François Boecksluyns de Malines. Bayar ornenicnla en 1730, avec IIeinri Bonnet, né à Nivelles, la bibliothèque de l'Université de Louvain. Bonnet y exécuta anssi la chaire rectorale. Le plus remarquable sculpteur de Namur, Pii^iim: FnANçois Le Roy, y naquit le 14 jan- vier 1737 et mourut à Bruxelles le 27 juin 1812. Il montra de bonne heure d'excellentes dispositions pour la sculpture et rencontra une protection puissante dans les députés des Etats de Namur, qui l'aidèreiu à faire ses études. Placé à 13 ans, chez Laurent Delvaux, alors à Nivelles, où celui-ci travaillait pour le cha- pitre des chanoinesses de S'^-Gerlrudc, il y fit de rapides progrès. Déjà Le Roy avait entrepris, à celte époque, la restauration des statues de saint Pierre et de saint Paul qui ornent la façade de l'église des Jésuites de IVamur, et l'exécution d'une statue de sainte Anne pour l'église S'-Loup; ce ne fut qu'après les avoir terminées qu'il se rendit à INivelles oii il passa dix-huit mois. Sa sainte Anne reçut l'approbation de Delvaux qui écrivit à celte occasion aux Ktals de Namur le l'J mars 17G0, qu'il serait fort avantageux à ce jeune homme de pouvoir encore étudier quelques années soit en France, soit chez lui. Le Roy, âgé de 23 ans à cette époque, alla se perfectionner à l'académie de Paris. Pendant cinq ans, de 17G2 à 1766, il y tiavailla avec succès principalement dans l'atelier de Bridan, sculpteur du roi, dont il se concilia si bien l'estime que celui-ci lui confia la direction de divers ouvrages. Désireux de se faire connaître dans son pays, Le Roy modela une jMinerve qu'il offrit au prince Charles de Lorraine |)ar l'interniédiaire du comte Cohenzl. Le i)rince témoigna sa satisfaction en lui faisant accorder une somme de 436 livres et l'as- surance de sa |)rotection s'il se rendait en Italie. Le Roy y accompagna Bridan pendant six années. Avant son départ il avait employé son temps à modeler un saint Charles qu'il alla offrir lui-même à son auguste protecteur. Il fit encore, sur la commande du comte Cohenzl, deux sujets rc|)résenlant l'un une ^ esiale et l'autre un Sacrificateur. Ce n'est qu'au mois de novembre 1768 (|u'il partit, visita Rome, Florence, passa trois années à Carrare où il exécuta, entre autres, en marbre, à la fin de l'année 1769, sa Minerve, son Sacrificateur et un groupe de l'Amour, et revint ensuite à Namur en juin 1771. Les œuvres tie Le Roy sont très-rares : ajanl bcaucoiq) travaillé jjourles églises et les cou- vents des Pays-Bas elles furent presque toute vendues ou détruites pendant les premières années de l'occupation française. !\LW.-J. ^^^^ullcl, de Namur, a cédé en 18S3 à la Société archéologique de cette ville, un petit buste, haut de 47 centimètres, représentant le prince de Slahrendjcrg, fait par Le Roy en 1773. En 1790, il existait de lui, dans la chapelle du palais de Laeken, une statue de sainte Christine dont on a fait un grand éloge. Il travailla beaucoup, dit-on, à l'ornementation des édifices de sa ville natale, et fit diverses œuvres pour l'abbaye de FlorcH'e lesquelles ont été transportées ensuite dans la cathédrale S'-Aubin de Namur. En 17o9, un sculpteur naniurois, Jilien Feiillat, vint ouvrir à Tiiiemont un atelier pour l'exercice de son art. 151 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS P. J. Colin, de Namur, liabitanl Louvain, fit en 1740, les slaliics qui décorent l'autel S'-Pierre dans le transsept méridional de l'église de ce nom à Louvain. Cet autel, assez remarquable au point de vue de l'art, a été érigé aux frais de la ville. Les statues qui le décorent sont empreintes d'un sentiment très-profond de piété. C'est à un sculpteur namurois, J.-C. Bastin, que l'on doit les stalles ornant le chœur de l'église Notre-Dame du Lac à Tirlemont. Elles ont été placées en 1772 aux frais des clercs qui contribuèrent, chacun, dans la dépense, pour une somme de o palacons. Le sculpteur François-Joseph Denis, de iNaniur, remporta en 1776 le premier prix d'ar- chitecture à l'académie royale des beaux-arts d'Anvers. Le 8 septembre 1768 naquit à Namur Nicolas François Bardier, artiste de mérite, qui y mourut le 10 juin 1826. H fut élève de Jacques Verberkt d'Anvers, artiste habile établi à Paris, né en HOi, qui eut le titre de sculpteur des bâtiments du roi, fut logé au Louvre cl y mourut le fl décembre 1771. Barbier remporta un premier prix à l'académie de Paris. De retour à Namur, il se fit bientôt connaître par différentes productions, entre autres des figurines et des médaillons en terre cuite pleins de grâce et de finesse d'exécution. Aussi bon dessinateur que bon sculpteur, Barbier excellait surtout par ses pièces de métal façon- nées, au repoussé, véritables œuvres d'art cl de patience. A l'aide du marteau et de poin- çons variés il formait d'une plaque de métal une statuette entière ou une belle figure à l'antique. Lors de l'exposition nationale de Harlem en 1825, sa réputation s'afllrma. On put y admirer plusieurs pièces remarquables ciselées sur platine, notamment un lion rugis- sant, une prêtresse de Vesta, un vieillard en méditation et un Christ. Ces œuvres valu- re'nt à leur auteur la médaille d'argent et de grands éloges : la plupart de ces pièces ont élé acquises par le roi des Pays-Bas. Citons ici pour mémoire Ghislain-Joseph Mass\ux, né à Bois-de-Villers, près Namur, en 1772 et mort à Gand en 1832. MARCHIENNE-ÂU-PONT. Dehaut (Etienne). 1717-1797. ■ Etienne Dehaut naquit dans cette localité en 1717, et mourut le 30 juillet 1797 à Beau- mont où il habitait depuis 1743. Il travailla principalement pour des églises, des chapelles et des couvents. On cite avantageusement ses travaux faits dans la cathédrale Notre-Dame de Tournai. PEiNDANT LES XVIl" ET XVIIIe SIÈCLES. 155 HUITIEME RÉGION. PRINCIPAUTE DE LIÈGE. LIEGE. Coesin, * 1626;— De Fraisne (Pierre), • 1612-1660; — Gaillard. • 16;;0; — De Chateauduin (Pierre), * dBoO; — Bertholet, dit Flémalle (Henri), " 1630; — Mivion (Nicolas François ou Jean), * 1673; — Mulkay, ' 1673 ; — Hamptoir (Arnould), " 1673; — Arnold (le frère Robert), • 1673-1700; — Cornelis," 1673; — Warin (Jean), 1603-1672; - Érard (Gérard Léonard), ?-1673; — Balzan, * 1700; — Kinable, ■ 1700;— D'Heur (Thomas), • ?; — Le Comte (Th.), 1690; — Hans, ■ nl7- ^723; — Termonia, • 1724-1732; — Rendeux (R.;, * 1712-1723; — Cognoulle ou Coinoulle (Simon), * 1730; — Latour (Jean), 1719-1782; — Halct ou Ballet (Julien), * 1736-1737; — Éverard ou Evrard (G.), * 1730; — Melotte (Antoine), ■ ? -1765; — Franck, ' 1773; — Laguesse, * 1773; — Vivroux, ' 1773; — Gallinsen, ' 1773; — Fain, *?; — Danois (Jacques), 1754-1848; — Crahay (Lambert), * 1773; — Defrance * 1769 1770; — De Wandre (François Joseph), 1758-1833; — Gathy (Jean Henri), 1750-1810; — Thélène (Ambroise Joseph), 1768-1819; - Pinet (Nicolas), ? -1842. De tout temps le sentiment des arts a régné dans l'ancienne principauté de Liège, mais si les sculpteurs flamands des XVII" et XVIIl" siècles se sont surtout appliqués à façonner le bois aussi bien que la pierre et le marbre, nombre d'artistes liégeois excellèrent autant dans les sujets d'art en métal qu'en marbre. Au surplus, comme le dit Paul Lacroix, dans son Histoire de V orfèvrerie-joaillerie : « L'orfèvre manie le ciayon comme le peintre, le marteau comme le statuaire, le burin comme le graveur, l'orfèvre est donc essentiellement artiste. » L'un des premiers sculpteurs liégeois du XVII" siècle, Gof.sim, fit, en 1626, pour l'église primaire de Stavelot, où il se trouve encore, un buste, en argent doré, de saint Poppon, abbé de l'ancien monastère de cette ville, mort en 1648. La crosse et le modèle de l'église du monastère que ce saint porte entre les mains, sont plus anciens d'environ deux siècles. Pierre De Fraine, De Fraisne ou Dv Fresxe, contemporain de Gocsin, jouissait dans la principauté de Liège d'une grande réputation artistique. Fils de l'orfèvre Pierre, du même nom, il naquit en 1612 et mourut en 1 660. Sa mère, Jeanne, descendait du célèbre Henri Zutman, Suavius ou Ledoux exerçant la même profession et mort vers 1540. De Fraisne apprit les éléments de l'art chez son père. Il alla à Rome et y devint disciple m\ LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS (le François Du Qucstioy. Il y lit de graiiils proiiiès et brilla, eoiiiiiie son illiisire niaitre, par ses ligures d'enlanls, de satyres cl de triions. Après sept ou huit années d'études, il revint à Liège en 1641. Sur sa renommée Christine de Suéde l'appela à sa cour. 11 avait déjà façonné pour M. Titenier, nicnibrc des Etats généraux, mie superbe aiguière d'argent qui l'ut envoyée à la reine. On connail de lui une gondole ou vase à verser, ayant l'anse entortillée d'une figure humaine, et un autre vase à anse formée d'un serpent. De Fraisne s'appliqua particulièrement en Suède à faire des portraits en médaillon. Après avoir servi Christine pendant sept ans, il revint dans sa patrie lorsque celte princesse abdiqua, avec quantité de modèles qui ont été exécutés en cire et en plâtre. Il avait lait, entre atitres, pour la reine, un gobelet d'argent réputé un chef-d'œuvre. Fixé de nouveau à Liège, il y façonna plusieurs médaillons pour divers pcrsoimagcs et des chandeliers d'argent pour l'autel dcBcaurepart, qui lui avaient été commandés par le prélat Nicolas de Gomzé. On considère comme son travail le plus remarquable, l'arche d'alliance, de cuivre doié, donnée en i()38, par le chanoine Jean Tabolet, à la caihédrale S'-Landjert de Liège; il l'orna de deux tètes de chérubins ailés qui se regardent. Celle œuvre précieuse reposait sur deux |)ieds d'argent garnis de festons en même métal. Son meillcui' élève (jAillaud cisela en vermeil la gaule ou verge d'or que le tréfoncier garde-écolàlre de la cathédrale S'-Lamberl portait durant les oftices. Pierre de Chateaiidulx, qui excellait aussi alors à Liège, contribua également ù la riche ornementation artistique de la cathédrale S'-Lambcrt. Ce temple renferma une tour de sainte Barbe attribué à un de ses élèves et qui a été reproduite par la gravure, en 1690, pour les membres de la confrérie de la bonne mort. Ce reliquaire, en vermeil, de deux pieds et demi d'élévation, avait la forme d'une tour cré- nelée, surmontée de trois tourelles girouettes ; la herse et les meurtrières étaient ornées de pierres précieuses. Il est à regretter que l'auteur de cette précieuse œuvre d'art soit resté inconnu. C'est à Henri Bertholet, surnommé de FlémaUe, frère du célèbre peintre Barthélémy, du même nom (né en 1614, et mort en 1675), dont il dirigea les premières éludes, que l'ancienne cathédrale S'-Lamberl dut sa grande statue, haute de cinq à six pieds, figurant saint-Joseph; l'aile en argent massif, d'après \\n modèle de Jean Delcour, clic avait été donnée en présent par Jean Ernest Surlet de Cbokier. Henri Bertholet orna le piédestal de plusieurs bas-reliefs dont on ne connaît plus les sujets. Enlevé prématurément aux arts par une maladie dont il avait pris le germe en descendant dans une houillère, on ne sait ni la date de naissance ni celle de son décès. 11 ne sut mettre la dernière main à sa statue qui a été achevée et perfectionnée par son élève Mivion. Il avait aussi l'ait sur un dessin de Delcour, pour la même église, une statue de la Vierge, en argent, également haute de cinq à six pieds. Cette statue et son saint Joseph ont été considérés comme de remarquables œuvres d'art. PENDANT LES XVII^ ET XVIIIe SIECLEh. 157 F^a protection de Gilles Franeois Snrlct de Chokier, prévôt de Icj^lise eollégiaie S'-Bar- lliélemy, valut à Henri Berlliolot la eonimande de plusieurs figures en argent pour ee temple, entre autres, un saint Barthélémy, fort admiré dans son temps. MivioN, appelé par les uns Nicolas François et par d'autres Jean, ami et protégé de Jean Louis d'Elderen, prince-évcque, mort en 1694, excella aussi par des œuvres d'art de grande dimension. Il alla se perfectionner à Rome en même temps que son concitoyen MuLKAY, qui avait, dit-on, un faire facile et donnait beaucoup de mouvement à ses figures restées malheureusement inconnues. Jean d'Elderen commanda à .Mivion pour S'-Lanibcrt un Christ en croix, presque aussi grand que nature, une vierge Marie et un saint-Joseph, en argent. La statue de la Vierge avait été faite d'après un modèle du sculpteur AnNOULD Hamptoir qui eut une certaine renommé h Liège. La Vierge et saint Joseph étaient placées sur des piédestaux enrichis de beaux bas-reliefs représentant des scènes de la vie de ces saints personnages. On admirait de Mivion, sur le prie-dieu du trône du prince-évéque, deux girandoles formées chacune d'un piédestal en vert antique, contournées de montants et de doucines en vermeil; elles étaient surmontés de six anges en argent, en haut-relief, dont trois soutenaient une corbeille en bleu turquin, remplies de roses, de lis et d'autres fleurs en argent et en vermeil ; chacun des trois anges portait une torchère en vermeil, à trois branches. Le grand ostensoir de la cathédrale pour lequel Mivion avait adopté la figure du soleil, était également remarquable. Peu d'années avant la fin du XVII" sièlc, le cha- pitre des tréfonciers lui fit exécuter un devant d'autel en argent massif, divisé en trois compartiments, dans lesquels figuraient des bas-reliefs ; celui du milieu représentait l'As- somption de la Vierge, les deux autres, saint Lambert et saint Hubert. Le célèbre frère Robert Arnold (nommé abusivement parle biographe Nacgler Robert Henrard) compte parmi les meilleurs sculpteurs liégeois du XVII" siècle. Il exécuta toutes ses œuvres en marbre. D'abord bénédictin, il dut à l'évèque de Liège Maximilien Henri de Bavière (16o0-1686), d'être nommé abbé d'un couvent de chartreux en Bavière. On pense qu'il mourut à la Chartreuse de Liège où il avait embrassé la règle de saint Bruno. L'avant-dernière chapelle à l'aile droite de la cathédrale S'-Paid de Liège renferme sa remarquable statue de la \'ieige portant l'enfant Jésus, faite pour l'ancienne cathédrale S'-Lambert où elle était placée auprès de la porte d'entrée dans les cloîtres; elle est haute- ment estimée à cause de sa pose gracieuse et aisée. On l'a souvent considérée comme se lapprocbaiit le plus de l'admirable statue de sainte Suzanne, sculptée par François Du Quesnoy pour Notre-Dame de Loretle à Rome. Arnold avait orné la cloison séparant le portique central des portiques latéraux derrière les colonnes du jubé de saint Lambert, de deux beaux bas-reliefs ayant comme sujets Jésus et la Vierge et la descente de Croix. On admirait beaucoup ces morceaux de sculpture que les Français emportèrent en 1794. On s'extasiait surtout sur le talent tout particulier avec lequel l'artiste avait su répandre sur la figure de la Vierge, la grâce et la douceur. Il sculpta aussi pour le même édifice le tombeau du prince-évéque Jean Louis d'Elderen. Ce monument, en forme de chapelle, rcn- iS8 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS iLTinait un bas-relid' représentant, en grandeur naturelle, le prélat agenouillé devant Jésus-Christ. Il orna l'église S'-Nicolas, outre Meuse, d'un remarquable Christ. On admi- rait à l'ancienne église S'-Antoinc une de ses statues, représentant Hercule ou Samson et un saint Sébastien. Il avait fait pour l'église des Dominicains les bas-reliefs d'une chapelle, qui ont été ensuite placés à la cathédrale S'-Paul. Il n'est peut-être pas sans intérêt de rappeler ici que c'est le frère Arnold, également architecte habile, qui éleva le frontispice du couvent des Bénédictines sur Avroi. CoRNÉus, artiste de mérite, sculpta, entre autres, une Sainte-Trinité au dessus du maiire- autcl de l'église S'-Jean l'évangeliste, et un Christ en croix pour le maitre-autel de l'église S'-Denis, toutes deux à Liège. On plaça dans l'église S'-Servais de Hasselt, son Christ au tombeau, fait |)our l'ancienne abbaye d'Herckenrode. Les figures très-expressives des œuvres de cet artiste sont d'un beau dessin. Jean Varin ou Warin, qui fut tout à la fois, sculpteur, graveur, garde et conducteur géné- lal des monnaies de France, intendant des bâtiments, secrétaire du roi et conseiller d'Etat, naquit à Liège en IGO.'î et mourut au Chàteletà Paris le 26 août 1672, à l'âge de 69 ans. Il avait été admis le 27 septembre 1663 à l'Académie de peinture et de sculpture de Paris. Fils de Pierre ^^'arin, sieur de Blanchard, quelque peu gentilhomme, il entra à ce litre au nombre des pages du comte de Rochefort, prince du Saint-Empire. Son goût naturel pour l'art du dessin développa bientôt chez lui des qualités artistiques de premier ordre. iM. Pinchart a découvert dans ces dernières années un document qui jette un singulier jour sm- les commencements de la carrière de Warin. Il résulte de l'examen de cette pièce que cet artiste était affilié, au mois de mai 1628, à une bande de faux monnayeurs arrê- tée à Orchimont, sur le territoire de l'ancien duché de Luxembourg. Parmi les membres de la bande figuraient deux graveurs de Liège, appelés les frères \¥arin '. Sans pouvoir éclaircir comment notre sculpteur s'en lira, tout ce que nous savons c'est qu'il fut appelé à Paris pour procéder à la refonte générale des monnaies. Doué d'une aptitude particu- lière pour les arts plastiques, c'est vers l'époque où il exécutait la réforme des monnaies qu'il coula en or le buste de Richelieu qui malheureusement n'existe plus; cette œuvre était encore en 1696 en la possession de M. de Menars, piésident à mortier. Il existait encore de lui à la Sorbonne, à la fin du siècle dernier, im autre buste en bronze de Richelieu, donné à cet établissement par la duchesse d'Aiguillon, nièce du cardinal. Warin obtint de faire, en concurrence avec le Bernin, le buste en marbre de Louis XIV, qui est encore à Versailles. C'est à cette époque qu'il fit la belle statue de ce monarque que Le Noir plaça après la révolution de 1795, dans son musée des monuments français. De nouveau transportée à Versailles, elle y occupe une des niches de l'escalier des princes. ' D'après la Nouvelle Biographie générale du D'' Ilocfer, Warin était occupé à une Histoire métallique du règne de Louis XIV, lorsqu'il mourut, non sans soupçon d'avoir été empoisonné par de faux mon- nayeurs. Ce qui donne toute vraisemblance à la découverte faite par M. Pincliart. PENDANT LES X\'II- ET XYIII^ SIECLES. 159 Eh même temps que Warin florissait ii Paris un autre sculpteur liégeois, Gérard Léo- nard Érard, mort en 1675, qui avait été admis en 1670, à l'Académie de peinture et de sculpture. Cet artiste fit. pour l'un des pavillons qui Manquent les deux ailes du eliàteau de Versailles, la statue de Vulcain au milieu de deux cyclopes, dans le groupe des divinités figurant le Feu. Il orna l'appartement des bains d'une statue allégorique du mois de novembre, et sculpta, avec Buyster, sur l'avant-corps du milieu de l'aile du même appar- tement, im groupe de Gérés, Bacchus, Cornus et du génie de la bonne chère. Pierre Balzan, appelé aussi à contribuer à l'ornemeniation de Versailles, y cisela, sur les dessins du peintre Lebrun, une superbe table en argent que l'on voyait encore dans le garde-meuble du roi en 1784. Balzan l'aeonna pour la cathédrale S'-Lambert la plus grande partie du reliquaire renfermant la ceinture de ce saint. Son compatriote Kinable, artiste de talent, orna de productions remarquables l'ancienne cathédrale S'-Lambert et l'église du couvent des Chartreux à Liège. Nous n'en connais- sons pas malheureusement les sujets. Le peintre Corneille-Joseph D'Heur, né à Anvers en 1707, était fils du sculpteur Lié- geois Thomas D'Heiii. Parmi les dojens de la gilde anversoise de S. Luc, durant l'année 1739, figure Michel-Ignace D'Heur, peut-être petit-fils de celui-ci. Tu. Le Comte reçut, en 1690-1691, 120 florins pour avoir sculpté les armoiries du prince-évéque Jean-Louis d'Elderen, et celles du bourgmestre aux ouvrages « en Bêche », ancien quartier de la ville de Liège. Lors de la construction de l'hôtel de ville de Liège, dont la première pierre a été posée 'e 14 août 1714, le magistrat confia au sculpteur Hans, élève de Jean Delcour, la plus grande partie de l'ornementation artistique de cet édifice. Le dépouillement des comptes connnunaux, de 1717 à 1725, a révélé les payements suivants faits à cet effet : 1717 à 1718, au sieur Ilaiis, pour les termes, figures, etc., 1961 florins; — 1721-1722, au même, pour six termes à la montée (escalier) de l'hôtel de ville, 320 florins ; — 1 722-1723, au même, pour figures qu'il a laites à l'autre escalier de l'hôtel de ville, 180 florins; • — 1724- 172b, au même, pour avoir livré sur la maison de ville une figure qui représente la Force, 1 56 florins. Au fronton du côté du marché on voyait un groupe de la Religion et de la Justice appa- remment fait aussi par Hans, et au balcon les armes de la ville et celles du bourgmestre. Le sculpteur Termonia reçut, d'après les comptes de 1724-1723, 183 florins |)our avoir sculpté les armes des princes et bourgmestres au-dessus de la porte S'-Léonard ; en 1723- 1726, 34 florins pour avoir coupé des fleurons dans les panneaux des quatre portes de la chambre (de l'hôtel de ville?) tapissée de haute lisse; en 1751-1752, 164 florins pour sculpture, en plâtre et bois, du perron avec son inscription posée à la grande halle. Tome XLL -^7 160 LES SCULPTEURS DES PAYS-BAS D'après les nicmes coniples R. Rf.ndelx reçut 1,500 florins en 1724-1725, pour quatre bas-reliefs et la figure de la Prudence, destinés à l'ornementation du même édifice. Rendeux orna la callicdrale S'-Paul de (juatre groupes représentant l'Espérance, la Religion, la Foi et la Chariié, qui sont placés à côté des autels et de l'entrée du eliœur; d'un groupe colossal de l'Espérance, à gauche de l'autel du S. Sacrement; de deux groupes, de grandes proportions, représentant la Foi et la Religion, faits en 1712 pour l'ancien chœur; et dans l'aile droite, d'un groupe de la charité. Il sculpta, vers 1755, trois statues pour le portail de l'église S'-Barlhélemy, ainsi qu'une statue de saint Adalbert dans l'église S'-Jcan l'Evangeliste. Vers 1750 florissail à Liège Simon Cognoi i.le ou Coinoixle qui s'était acquis une cer- taine réputation surtout |)ar des bas-reliefs dont (pielques-uns figuraient, dit Dartois, à l'ancien palais des gouverneurs des Pays-Bas brabançons. D'après cet auteur, « le gouver- nement, craignant l'invasion des P'rançai.s, les avait fait placer sous les planches (sn 176 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. LIEUX ET ÉPOQUE HE NAISS\NCE. OU IL FLORISSAIT Abeets (A. -F.) Aerents ou Arents (Giselbert) . . Aerts (Ferri) Aerts (Josse) Aerts (Rocli) Agneessess (Jean-André) Allaert (J.-F.) AiiEMANs (Albert) Anrion ou Henrion (Adrien-Joseph) Anthoin . A.MOINE (J.-P.-J.) Antoing (Jean-Baptiste) Ardennes (Gilles D') Abkoid (le frère Robert) Artsens (Jean) Avont (Abraham Van), fds de Jean . . . . AïONT (Georyes Van) AvoNT (Guillaume Van), lils de Rombaut. . AvoKT (Jean Van) Avont (Jean Van), lils de Jean Bruxelles, 1687 Nivelles, ? Huy, vers 1617. Audenarde, li mars 1641 , Bruges, 24 septembre 1614 . Bruges, 1721. . . . Bruxelles, 1769. . . Nivelles, 1773. Liège, 1699 Malines, 30 octobre 1608. Malines, 27 novembre 1605 . Bruxelles, *1762 . Audenarde, •1633. Bruges, • 1359 . . Gand, * 1739. . . . Bruxelles, * 1775. Cambrai, * 1622 . . Bruxelles,* 1794 . . Mons Liège, *1650. . . Anvers,* 1593 . . Malines Malines, 15 novembre 1604 . Malines XV1I« ET XVIII" SIECLES. 177 ELEVES DE Jean Van Haecht PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. Bruxelles, église Notre-Dame de la Chapelle . Audenaerde, hôpilal Noire-Dame Furnes, hôtel de ville Bruges, église Notre-Dame Malines, Grand Séminaire Gand, cathédrale S'-Bavon, église S'-Michel, hôtel Quai aux Pommes . Bruxelles, église S'«-Gudule LE NOM DE L ARTISTE est cite. Bruxelles, église S<-Jacques ; Nivelles, église S'^-Gertrude; AHlighem, église ; Haut- heylissem, abbaye Cambrai, église métropolitaine Bruxelles, église Notre-Dame de la Chapelle Mons, église S'-Nicolas en Havre Liège, ancienne cathédrale S'-Lambert Liège, cathédrale S'-Paul, églises S'-Nicolas, Outre-Meuse, des Dominicains, cou- vent des Bénédictines sur Avroi Lierre, église S'-Gommaire . 19 122 114-115 52 115 14, 16 47, 104 20 24, 104 lû5 22 149 167 137-lSS 54 50 30 50 30 30 178 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. LIEUX liT Él'OQUE DE iNAlSSANCE. OU IL FLORISSAIT. AvoxT (Jean Van) AvoNT(Jeaii Van) AvoNT (Rombaut Van), fils de Jean . . . . . Balzan (Pierre) Badibost (Jean) . . BAnBiER (Nicolas-François) Basel (F.) Bastin (J.-C.) itAiiBReicHEiT (Jean-Pierre Va»), le jeune. BAoERscnEiT (Jean-Pierre Van), le vieux . . llAY (Jean-Kaptisle-Joseph i»k) Bayar (Denis-Georges) Bealcourt Beaurain (Jean De) Beck (André) Berckelaer (le frère Alipe Van) HERfiB ou Berger (Jacques) BEBTHOI.ET (Henri), rfeF/ema//e liETTiKNiEs (Claude-Joseph de) BevEREN (Mallhieu Vam) Malines, 7 juin 1607. Malines j Malines, * 1S88. . . Malines Liège Gand, * 1637. . . Naniur, 8 septembre 1768 Anvers, 27 avril 1699 . . . Wurmersdorff, 8 dée. 1669. Malines, 16 octobre 1779 . . Bruxelles, 13 mai 1693. . . Liège Mous, 25 novembre 1673. . Anvers, vers 1630 Naniur, 10 juin 1826. Anvers, 9 au 10 sept. 1768 , Paris, 14 juin 1865 Anvers, 19 novembre 1786 . Bruxelles, 16 nov. 1736 . . Mons, 12 juin 1740 Anvers, 1690. . . Malines, * 1730. . . Namur, " 1772 . . . Namur * 1727 . . Eename, * 1713. . Mons, • IGOO. . . Hasselt Liège, *16o0. XVII« ET XVin« SIECLES. 179 ELEVES DE Coustou, de Paris. PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOM DE L ARTISTE est cite. Jacques Vei'berckt . . . Tli. Veiiiaegen ... De son père Jean-Pierre Gand, cathédrale S'-Bavon Harlem, exposition nationale de 1825 Malines, église des SS. Jean-Baptisle et Jean l'Êvangélisle . Tirlemont, église Notre-Dame du Lac Anvers, cathédrale Notre-Dame, églises S'-Paul, S'-Charles Corroniée, des Dominicains; Gand, église S'-Miohel Louvain, église S'-Pierre, université . . . Eename, ancienne abbaye des Bénédictines Mens, église S^-Élisabelh Hasselt, église S'-Quentin Anvers, ancien couvent des Augustrns. . . 70,71, Louis Ledoux Pierre Verbruggen le vieux Louvain, égl. S'-Pierre, anc.abb.de Parc; Gand,cath.S'-Bavon;Brux., pi. du G-i-Sa- blon.anc. maison des Poisonn.; Afflighem, égl.; Bruges, égl. N.-D., égl. S"--Anne. Liège, anc. cath.S'-Lamberl, égl. S' -Barthélémy Mons, église S"-Waudru, église S'-Germain Anvers, égl. des Récollets, S'-Jacques, l'abb. S'-Michel ; refuge de l'abb. de Tonger- loo; Bruxelles, égl. du Sablon; Malines, cath. S'-Rombaut; Gand, égl.S'-Nicolas. 30 30 30 lo9 91 154 46 154 78,81,81-85 84 bO 152 123 U6 171 86 14-16 156-157 148 66-67 180 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. LIEUX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE. OU IL FLORISSAIT. BiDART (Tliiéry) Blassel ou Blassït (Nicolas) .... Blasset boeckstdyks (d.) BoECKSTDTNs (Gilles-François). . . . UoECKSTcvKs (Jeati-Fraiiçois) . . . BoEKSENT (le frère Jean) BoiTEAD (Gilles) BoiTEAD (Jacques) BoiTEAU (Robert-François) Bologne (Jean de) ou Boullogne. BONBLÉ OU BOMBLED BoNiFACE (Jean) BoNioDRs (Gilles) Bonnet (Henri) BOSCHMAN BossDiT ou BosscvT (François V*i») . Bodchet BooRLET (Jacques) . . . BoxHORiNCK (Jacques) Amiens, 8 mai 1600 Amiens, 2 mars 1639 Provins, 1 663. . . . Malines, 3 juillet 1651 . Matines, vers 1630. . . Gand, 22 octobre 1660. Malines, 27 juin llôi Gand, 9 avril 1727. . Cambrai, 9 janvier 1663 , Douai, 1S24 , Mons, ? Vivait encore en 1734 . Florence, Uaoùt 1608. Bruxelles, 1636. Amsterdam, 22 sept. 1692 Mons, 1663. Paris, 1740. Namur, * 1379-1610. Malines, * 1 730 . . Cambrai, * 1756. Cambrai, ' 1736. Mons, ' 1779. . Tournai," 1633. Gand,* 16S2. . Nivelles, •1730. Eenarae, '1713. Amsterdam. . . Anvers .... Bruxelles,* 1608 XVII« ET XVI1I« SIECLES. 181 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LB NOM DE L ARTISTE est cité. Théodore Verhaegen. . . . F. Langhemans Luc Fayd'herbe Jacques Du Broeucq le vieux. Namur, liôlel de ville Picardie, diverses églises Saint-Ayoul, église Malines, égl. des SS. Jean-Biiptisle et Jean l'Ëvaugéliste Malines, catli. .S'-Rombaul, églises N.-D. de la Dyle, S'^-Catherine, N.-D. d'Hans- wjck, du Grand-Béguinage Gand, église N.-D. de S'-Pierre,calli. S»-Bavon,anc. égl. des Récollets Cambrai, église S'-Martin Cambrai, église S'-Marlin Cambrai, hôlel de ville, églises métropolitaine, S^-Martin Florence, Bologne, Gênes, Pise, Arezzo, Orvielto, Livourne, Rome, Paris, etc., etc. Saint-Ghislain, église de l'abbaye Tournai, cathédrale Gand, église S'-Michel Louvain, Université Eename, anc. abb. des Bénédictines Ninove, ancienne église de l'abbaye des Prémontrés Paris, église S'-Germain-des-Prés Bruxelles, église N.-D. des Victoires au Sablon; Laeken, église lo2 131 131 48 45 13, 43-44, 78 91 136 136 136 138-142 149 127 91 153 123 13 8S 149 10 182 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. Brie (Ad" De), Dembkï, Denbrï ou Den Bby. BoscoM (Guillaume Van) llci'STBR (Philippe) Calloicne (Jean-Roberl) Calster (Marliu Van) Cauberlii» (Joseph) Canlier ou Caulier (Jean-Baplisle) . . Cappers (Gaspard) Cardon (Fursi), fils de Servais Cardon (Jean) Cardon (Servais) Carré Cautuals (Jean) Chateaeddin (Pierre De) Vocx ou CocKx (Jacques) CocNOULLE OU Coinodlle (Siuion) . . . Colin (P.-J.) l'OLTivs, C01.VN OU Colin (Alexandre) CoppENs (François) LIEUX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE, Anvers, 1393. Bruges, 23 mai 1775. . . Anvers, 1 1 octobre 1 756 . Paris, 13 mars 1688. Anvers, 26 août 1830. Douai, vers 1003 Arras Malines, 1529. Tiflis, 31 janvier 1821 •>.... 1751. . . Inspruck, 17 août 1612 on IL FLORISSAIT. Anvers, * 1607-1645 Malines, ' 1789. . Malines,* 1602-1628. Tournai, * 1750. . . Anvers, * 1727 . . . Anvers, ' 1603-1632. Anvers Anvers," 1642 . . . Tournai Malines,* 1594-1595. Liège,* 1690. . . . Gand, • 1629-1657. . Liège, "1730. . . . Namur, * 1 740 . . . Malines, * 1730. . XVI1« ET XVIli" SIECLES. 183 ELEVES DE PRINCII'AUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOM DE I, ARTISTE est cilé. Gillis Van Papenhoven, et Jacques Sarraziii. Charles Vau Poucke. Antoine Gillis. Tli Vpi'luiegun . . Anvers, cathédrale N.-Dame; église S'-André Malines, Marché au Bétail Paris, anc. égl. des Jacobins, des Feuillants, des Quinze-Vingts, S"-Geneviève du Mont, anc. Séminaire de S'-Sulpice, églises N.-D. de Lorelle, S"-Geneviève, S'-Euslache; le Louvre, les Tuileries, Palais Royal, elc, chàl. de Uincy, chàl. de Videville, prés de Passy, Versailles, Bourges, catb., Poissy, etc., etc. . . Malines, ville; égl. S'-Jean, anc. prieuré de Leiiendael; Lierre, égl. S'-Gommaire; Edeghem, église. Saint-Pétersbourg, divers monumenls; Anvers, cath. N.-D. Tournai, évêché. Gand, cath. S"-Bavou. Afflighem, anc. abbaye Affligheiu, anc. abbaye Tournai, cathédrale Malines, ville; Anvers, place de Melr Liège, anc. cathédrale S'-Lambert . Gand, cath. S'-Bavou, égl. N.-D. S'-Pierre, S'-Jacques; Anvers, égl. S'-Jacques; Bruges, cath de S'-Sauveur Liège, anc pal des gouverneui's. Louvain, église S'-Pierre . . . . Inspruck, églises S'«-Croix, des Jé.,uiles, cimetière; chat de Wolkensteinà Troïlz- bourg; Munich, coll. d'Anibras; Prague, calh. S'-Vit ; Vienne, une des pi. pubi . Malines, égl. SS. Jean-Baptiste et Jean l'Évangeli^=te U 50 55-57, 159 121, 120 50, 51 87 1-28 77 65 65 64, 132 128 50 15G yo-oi 160 151 25-29 Tome XLI. iO 184 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. LIEUX ET ÉPOQUE DK .\AISSANCE. OU IL FLORISSAIT. CoppENS (Jacques) CoppENS (Théodore) COBNÉLIS CosY.vs (Henri) CosY.xs (Jean) CODDAïaK Craiuï (Lambert) CnÉSANT ou Chessant (Jacques) le vieux Cbesant fils (Jacques-Matthieu) .... Croit (Dominique) CiFFLÉ (Paul-Louis) Dalschaerts (lilienne) Uaeijiaiïs (Henri) Da^noue (Jean) Dannoele (Jérôme) Das.>olle (Robert) Dahas (Andrien) Dartois (Jacques) De Bure (Corneille) De Bothiddeh (Chrétien) Bruxelles, -i sept. 1700. Ulrecht, 1752 ou 1733. Amsterdam, 3 sept. 179i. Bruges, 6 Janvier 1724. . Fxelles, 24 août 1806 Liège, 1754 Liège, 12 avril 1848. Gand, * 1719. . . . Malines, * 1 730 . . . Liège Anvers et Londres. . Bruxelles,* 1659-1678. Mons, * 1740-1763 . Liège,* mil. du xviii«s. Anvers,* xvm' s.. . Gaud, * 1781. . . . Gand, * 17-20. . Louvain,* 1672. Cambrai, '1361. Cambrai,' 1613. Cambrai,* 1361 . iMamur, * 1535 . Bruxelles,' 1614 Louvain, * 1751. XVII« ET XVJII" SIECLES. 185 ELEVKS DE Tli. Vei'haegen PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. De son père Charles Van Poucke. . . 1,E NOM DE L iRTISTE est cite. Jacques-Melchior Dartois. Eename, couvenl; Gand, cathédrale S'-Bavon Malines, égl. SS. Jean-Baplisie et Jean l'Évangéliste Liège, églises S'-Jean l'Évangeliste, S'- Denis; Hasselt, église S'-Servais . . . . Londres Bruxelles, égl. N.-D. des Victoires au Sablon,Grand'Place, maison le roi d'Espagne. Mons, école Dominicale Diverses églises Utrecht, hôtel de ville; chat, des environs, Université; Dorilrecht,etc Overveen près de Harlem, église Gand, cathédrale S'-Bavon Lunéville; Nancy, etc Lebbeke, église Louvain, ancienne abbaye de Parc Cambrai, hôtel de ville Cambrai, hôtel de ville Cambrai, hôtel de ville Namur Liège, église S'-Jean, Université Bruxelles, ancienne fontaine du Marché au Bois Louvain, église des Dominicains J 04-10.5 46 158 78 12 149 162 88 88 103,126 118-120 10S 25 133 135 155 Ibl 162 10 23 I8() TABLEAU SYlNOPTlQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. De Cm (Jean) De Cock ou De Cocq (Jean-ClauJe) bt: CoMNCK (Jean-Baptisle) . . . , i»E CoKT (Juste) De Dosckers ou Donckeks (Pieire). Defrance Dehaut (Étienue) . . Deïïo.\dt (François). i»E Kevseb (Henri). De KiivuEU (Jean) . . De la Geye (Jacques). Delavicne (Hugues) . Uelcovk (Jean) . . Dklek (Jeau V.*») . Deesart , DeLVAcx (Laurenl) De Metere (Jean). . De Meyhere (Josse) . De Neve (Sébastien) . LiF.î X ET i:i>oyLE DE NAISSANCE. DE DECES. Anvers, ? Ypres, vers 1635 Marchienne-au-Pout, 1717 Utreclit,lomail565ou 1567? Gand Hanioir, 1627 Ganil, 169!). Anvers, 17.56. Venise, 1679 . Beaumont, 30 juillet 1797 Amsterdam, 1020 . Liège, 14 avril 1707. Bruxelles, 12 mars 170.3 Nivelles, 24 février 1778 ou IL FLORISSAIT AlOSt, * 1629. Louvain, * 1751. Bruxelles, * 1745 . Liège, *17G9-! 781 Bruges Bruxelles,* 1712 Gand, * 1793. . Mons, * 1016. . Gand,* 1629. Courlrai,* 1615. . . Courlrai,*1620. . . Anvers,* 1G25-107 . XVII« ET \Vin> SIÈCLES. ELEVES DE PRINCIPAUX ENUUOITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE nuM DL r IBTISTI! esl cité. Ji'aii Van Millier. Anvers, église S'-Jacques, aiie éslise des Dominicains. Louvain,église des Dominicains Coiiicille liloeinmaerl . . . Charles Van Poncke. . . . C.avaliei' Dei-nin Luc Fayd'lieilie Gei7 IlelderbergjD. Plumier. Arunuld De Meyere .... Hubert Van den Eynde. . . Anvers, cathédrale N'otre-Dame ; Venise, église des Franciscains, liopilal des filles pauvres; Rruxelles, église S"-Gudule Bruxelles, église S"-r,udule Liège; Bru.\elles, lnjtels de la rue de la Loi . . . Tournai, catliédrale et divers couvents et chapelles Bruxelles, hôtel de ville, Gi'and'Place, maison du Csyne, auc. égl.des Diimiiiicams. Gand, église S'-Jaeques Gand, cathédrale S'-Bavon Liège, anc. cath. S'-Lamberl,calh. S'-Paul,égl. S'-Pierre, S"^^-Croix, S'-Denis, S'-Pho- •lien,S'-Martin,S'-Sépulcre, etc.; AmajiTongies;Hassi'U; Gand, cath S"-Bavon,etc. Bruxelles, Grand'Place, maison du Renard, égl. S"-Gudule, N -D. de la Chapelle, du Sablon; I.ouvaiu, égl. du prieuré de Terbanck; Malines, égl. N -D. au delà de la Djle; Forest, auc. abbaye Londres, calh.Si-Paul, abb.de Westminster, Guildhall; Rome; Gand, ealh.S'-Bavon; égl. S'-Miehel; Bruxelles, anc. Cour, anc. ègl. des Carmes ; égl. S"-Gudule, S'-Jacques, Parc; Bois Seigneur Isaac, egl.; Namur, calh. S'-Aubin, égl.desRe- collels; Nivelles, égl. S"-Gerlrude, S'-Jean l'Ev., des Carmes;Tervueren, chat. Audenaerde, corp.de S'-Michel Audenaerde, corp. de S'-Michel Anvers, égl. S'-Jacques, anc. égl. des Dominicaius. 64 70, 71, 7«, 81,8.1 23 GO, 1-29 IS 16-2 Vol lit 172 16-17,75,98 105,125 U7 165-166 11-12 90 47, 7.1,98, 104 122 122 188 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. LIEUX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE. DE riKCKS. où IL FLORISSAIT, De Potter (Henri) Bruxelles,* 1759 . . Bruges,* 1359 . . . Bruges,' 1779 . . . Bruges,* 1677-1699. Bruges,' 1359 . . . De RiMS (Pierre) De Roii (Jacques) De SAivr.uER (Jean) De Smedt (Jean) De Smet (Corneille) Desrdei.le Termonde, 174.2 Anvers, 181.3 Cambrai, ' 1681 . . Dr Sutter (Pierre) Gand 1740 De Vaere (Jean) De Vos (Guillaume) De Vos (Henri) llls Gand, 10 mars 1754. . . . Tronchieniies, -4 jaiiv. 1850. Anvers,* 1708 . . . Bruxelles, * 1696 . . Db Vos (Mare) le vieux Bruxelles, 1630 Termonde, vers lG3o. . . . Anvers, 28 seplembrel 067 . La Haye, 15G0 Bru\pllp<î S niai 1717 De Vré ou Dr; Wrée (Jean-Iîaptisle) le vieux. De Vré ou De Wkée (J"-Ba|it.) le jeune . . Oe Vries (Adrien) Anvers, 1726 De Wacbtere (Michel) Bruges," 1650-1043. Db Wasbbk (Krançois-Josepli) De Wevemaere Liège, 4 septembre 1 758 . . I-iège, 29 juin 1833 .... Gand, * 1722, . . . De Witte (Pierre), surnommé candido . . D'Heoh (Thomas) Bruges, vers 1348 Liège Munich, 1628 XVII« ET XVlil" SIECLES. 189 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. La ^0H 1)B L ilITISTE est cilf. J.-J. Van cler Neef. J. Timmeiniaii son oncle. Jean de Bologne. Anvers, cath. Noire-Danie Bruges, égl. Notre-Dame Bruges, calli. de S'-Sauveur Bruges, égl. S"--Anne Bruges, égl. Notre-Dame Anvers, cathédrale Notre-Dame Cambrai, couvent des Récollets Gand, calh S'-Bavon, égl. S^-Michel, Notre-Dame deS'-Pierre Plynioulh, égl. S'-André; Salisbury Gand, calh. S>-Bavon Bruxelles.égl. N.-D. des Victoires, anc. égl. des Augiislins, GiiTlace, maison du Re- nard, la Louve, des Brasseurs, le Coffy, couv. des Dames de Jéricho, pompe de la grande r. au Beurre, chap. S'-Anne, r. de la Montagne; Malines, calh. S'-Rombaut. Anvers, cath. N.-D., égl. S'-^-Walburge; anc. réf. de Pabb. de Tongerloo, Musée; Lokeren, égl. primaire jean Latour Vasari. Prague; Augsbourg; Edimbourg, Galerie Nationale ■■ • Bruges, cathédrale de S'-Sauveur; égl. S'-Jacques; Anvers, égl. S'-Jacques . . Liège, anc. cathédrale S'-Lambert, etc., etc. Eename, couvent des Bénédictines Florence; Rome; Munich, palais, cathédrale, église S'-Michel 70 32 117 116 52 in 156 79,91, 94-95 105 81 U 11, 1.5-14 111 112 142, 174 91 162-163 105 113 159 190 TABLEAU SYiNOPTlQLE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. DiEVoET (Pierre Vas) OovcKens. Voyez De Domcker .... DoNCKEUK (Ariiout) DoORNE (Jean Va.\) ou Deurjie (Van) . Dovsy (Toussaiiil) Dubois (Kraiirois) Du Rroulxq père (Jae(|iies) le vieux Du BRoKucg lils (Jac(|ues) le jeune . DUCAY, DUCDAIUP DuiiAR (Pierre) Du Feos (Antoine) . . . Du Mortier (Pan!) . . . Du QucaNox (Krançois) , Du QutSiVOï (Jérouie) père Du QuKs%'oir' lil.s (Jérôme). DuROï (Simoii-Josepli). LIEUX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE- Tournai, 1765 . . Bruxelles, 150-i. . Druxelles, 1002. . . Malines, 1715. Mous, ôO septembre 1584. Tournai, )Sô8 Livourne, 12 juilleH642. Bruxelles, en I6il ou IG-i2 Gaïul, 28 septeniljre lOo-i. ou IL FLORISSAIT. Bruxelles,* 1693 . Bruxelles,* 1743 . , Gand, * 1676. . . , Malines,* 1594-1593 Cambrai,* 1616. . . Audenaerde, ' 1722 . Mons, * 1621. . . . Anvers,* 1632-1634, Eename, 1731 . . . • 1720 Malines.* 1618. Bruxelles," 1765 XVIIe ET XV1II« SIÈCLES. 191 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES, LE nUH DE L ARTISTE est cité. Angleterre Bruxelles, égl. S"-Gudule . Oand, égl. S'-Michel . . Malines ....... Jérôme Du Quesnoy père. Jéiome Dii Quesnoy père. Cambrai, égl. mélropolilaine Eename, couvent des Bénédictines S'-Omer, collégiale, église S'-Deuis S'-Bertin, abbaye; S'-Omer, cathédrale S'-Denis . . Afflighem, ancienne abbaye Eename, couvent des Bénédictines Audenaerde,ëgl. N.-D. de Pamele; Eename, couvent. Malines, égl. N.-D. de la Dyle Bruxelles, anc. chancellerie, anc. égl. des Jésuites; anc. chàl. de Tervueren; liai, hôlcl de ville; Borne, catb.S'-Pierre, égl. N -D.de Loretle,deirAnima,S'-Lau- renl, Santa Maria délia Piela; Naples, dell' Anima, des Apôtres, etc.; palais de Madrid; Mannheim, palais électoral; Gand, cath. S'-Bavon Bruxelles, anc. Palais des ducs de Brabant, égl. S'-Jacques, S'-iNicolas; Alost, égl. S'-Marlin; Terbanck, anc. prieuré Bruxelles, anc font, du Marché aux Herbes, Manneken-Pis, égl. S'e-Gudule, N.-D. de la Chapelle, N.-D. des Victoires, anc égl. des Jésuites, chap. S'^-Anne, anc. égl. des Hécollels, Parc, hôtel du prince de Lalour; Malines, calh. S'-Bombaut, égl. du Heguinage; Anvers, égl. deTabb, S'-Michel, S'-Jacques; Termonde, égl. collégiale ^l'irle'mont, égl. N.-D du Lac; Trazcgnies, égl.; Gaud, cath. S'-Bavon, chap. de l'évêché; Tournai, cathédrale Bruxelles, égl. S'^-Gudule. 12,82 18 92 30 133 123 145-146 146 63 123 123 37 128 3-7 3, 7-9, 64, 74 20 Tome XLI. il 192 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. iNOMS IvT PRÉNOMS. LIEUX 1:T lil'OQUE DE NAISSA>CE. OU IL FLORISSAIT. Du Sart (François) Elewyt (Jean Va») EiEWYi (F. Van) Embrin (Adrien D') Elshoecht (Jean) E\cELs (Joseph-François) EuASME (Maître). Voir Quku.ï» (Erasme) . KRRtRD (Gérard-Léonari.l, EsToc\RD ou LEsTOCAnD (Claude ou Jean) . . fl^vcRAKD ou Evrard (G.) Fain ou Fays I'abent (Dominique De) Fayd'herbe (Anne-Barbe) Faîij'[1[.bbe (Antoine) Fayd'herbe (Henri) Fayu'herbe (Jean-Luc), lils de Luc Favu'iikrbe (Luc) Fayd'herbe (Marie) lÉlilE Londres, 1661 Malines, septembre 1744. Naniur. . Bruxelles Liège Arras 167 Maiines Malines, 4 décembre 1643 Malines Malines, 1374 Malines, 28 aoùl 1034 . Malines, lOjanvier 1617 Malines, 22 janvier 1611 Malines, 8 octobre 1653 . Malines, 16 avril 1629. . Malines, 29 juillet 1704. . Malines, 51 décembre 1697 Bruxelles,* 1638 Malines, * 1730. Anvers,* 1628 . Lille," 1762 . . Gand, * 17^)1. Anvers,* 1613 . . . Paris, * 1670. . . . Paris, * 1630. . . . Liège, * 1746-1772. Liège, xviii' siècle. , Innspruck, * 1577. . Anvers jusqu'en IGIO. Mons, ■ 1740. XV1I« ET XVllb SIECLES. 19" ELEVES DE Vincent Anihoni Tli. Verhaegen Charles Van Poucke. Jean Warin Alexandre Colyns. PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOM DE L AUTISTE est cite. Londres Malines, cloîlre de Bethléem Malines, égl. des SS. Jean-Baptiste cl Jean l'Évangéliste Lille et ses environs, diverses églises . . Luc Fayd'herbe. De son père, de Maximilien Labé et de P.-P. Ruhens. Audenaerde, chap. de la corp. de S'-Michel Versailles Paris, égl. des Carmélites, égl. S'-Etienne-du-Mont Liège, anc. cath. S'-Lambert, Séminaire épisc, églises des chan. de S'-Léonard, S'-Denis, S'-Marlin, S"=-Croix, S'-Jean, cath. S'-Paul S'-Remy près Rochefort, monastère Ville de Vienne Malines Malines, ville; églises des SS. Jean-Baptiste et Jean rÊvangéliste, N.-D. au delà de la Dyle; Hulst, hôpital; Anderlecht, église Malines. Malines, calh. S'-Roml,aut, églises N-D. de la Dyle SJ-Calherine, SS. Jean-Bap- tiste et l'iivangélisle, S<-Pierre et S'-Paul, N.-D. d'Hanswyok, du Grand-Begui- nage, Grand Séminaire, Petit Séminaire, couv. des Sœurs de Chante, anc. prieuré de Leliendael, Musée, etc., etc Mons. école Domii 148 49 46 152 19-20 103,126 00 159 132 160-161 161 29 50 31 31 51-06,74 51 149 49. TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. Ferna.vde ou FfbiKandi (Joseph) Feuillat (Julien) FtAMKi», Fi.AM.4WD ou FLituEi. (Aiiselme) FtAjiEN (Anselme), lils FoKsoN (Albert) FossoN (Charles-Auguste) FosTÉ (Théodore) FUAIJiE, FBAlS»rEOUl»UFBESIVK(P''''«DE). Fraine (Pierre De), père FliANCK(F.) FitANQtiEviEEK (Pierre Me) Gaillard Gaillard OU Gaileaert (Corneille) Galle (Ambroise) Gallet (Laurent) Gallinsen Gathy (Jean-Henri) . . . . CIeee (Jean-François Van). Gelder (Jean Van) CiBBONs (Grinliu) . . . . LIECJX ET EPOQUE DE NAISSANCE. Bruges, 1" oclobre 1741 . Namur Sainl-Onier, 1647 Liège, iClî Cambrai, lb48 Liège, 1790 Mallnes,18 sepleml)ie 17b6, Anvers?. . liruges, 10 août 1799 Paris ? 1717 Paris . . . Liège, 1060 Paris, 1615. Anvers, 27 janvier 17bo Paris, 1810 Anvers, 20 janvier 1830 Londres, 3 avril 1721 ou IL FLORISSAIT. Tirlemont, • 1739. Mons, * 1086-17-24 Mons,' 1746-1783 Malines, * 1730. . Liège Liège, ' 173-5-1743 Liège Bruges,* 1670 . Cambrai, * 1652. Liège, * 1750. . Bruxelles,* 1770 . XVII« ET XVIII« SIECLES. 19d ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOM DE L ARTISTE est cilé. J. Van Hecke. GasparJ Marsy Th. Verhaegen . De .son père Pierre et de Franeois Dii Quesuoy. Alex. Colyns? J"de Bologne. Pierre De Fraisne Rome; Florence; Versailles, château du comte de Tessé; Vlierlioek près de Louvain, église Versailles, Marly; Paris, les Tuileries, cath. Noire-Dame, égl. S'-Paid, des Carm. Mens, églises S'^-Élisahell), S'f-Waudru Mons, église S"-Waudru, S'-Nicolas en Havre Malines, église des SS. Jean-Baptisle et Jean l'Evangélisle . Liège, anc. cathédrale S'-Lamlert Liège, église S'- Barthélémy . Florence; Pise; Gênes, calh.; Paris, les Tuileries, le Louvre; Versailles; Trianon ; Windsor Liège, ano. cathédrale S'-Lambert Bruges, cathédrale de S'-Sauveur, église S'-Jacqucs . Pierre Valckx. Cambrai, po: te de Malle ou Notre-Dame. Bruxelles, église N.-D. des Victoires au Sablon; Vilvorde, église Londres, Whilehall, Charing cross, cath. S'-Paul, abb. de -Weslmlnster; Exlon. 120-121 155 li-2 142 149 lin 46 133-156 1S5 161 154-141 136 wn 83 155 161 165 48, 30, 79 19 81-82 196 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. LIi:iJX ET liPOQLK DE NAISSANCE. OU IL FLORiSSAIT. GlLlSQUET GiLLis (.Jean-Baptisle) GiLLis (Josepl]) GiLLis(Laurenl) Gerardi (Hubeit) GHitNBE (Alexandre) boDECHAKi-i! (Gilles-Lambei'l) . GOEBERT. G0ESI.\. GuFFlAUX. GoRCK (Jean Vas) .... Cramer (Pierre) Ghootaers (Romliaut) . . Gbvpello (Gal)['ielle De) GuiLiELMus (Arnold) . . Guii.LEiim (Simon). . . Haecht (.lean Va.\). . . Haghema» (Guillaume) . Hallecx fJ.-J.) . . . Anvers, 1717 . Anvers, 1724. Anvers, 1668. linixelles, 1730. Malines, 1702 GrammonI, 22 mai 16 W . . Anvers, 10 mars 17S2 . Anver.s, 10-11 juin 177.3 Bruxelles, 24 février 1833 . Tirlemonl, * 1779 . Bruxelles,* IG07 . Mons, * 1700-1783 1807 Paris, 1381. Bruges, 16-i5. Erenstein, 20 juin 1750, près d'Aix-la-Chapelle. 1058 Eename, ' 1713 . . Slavelot, • 1626. . . Mons, * 1740. . . . Bruges,* 1668 . . . Bruges,* 1618 . Gand, * 1686. . Cambrai. . Anvers,* 1605 . Anvers, Gn du xv!!!' XVII« ET XV11I« SIÈCLES. 197 ELEVES DE PRINCIPAUX ENUtiOlTS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOM DE L IHTISTE est cité. Son père et son frèi'e . Michel Vcrvoort le vieux. . Laureii! Delvaux Arlus Qucliyn le vieux? Tirlemout, église Notre-Dame du Lac. Gand, église Notre-Dame de S'-Pierre Rotterdam, i)orte de Delfl Hollande Mons, églises S"-\Vaudru, S'-iNicolas en Havre. Bruxelles, Palais de la iXatioii, Parc, Palais de Laekeii, églises S'f-Catlierine, S'-Jacques sur Caudenberg, do la C.liapelk', Musée royal de pciiilure, Musée d'antiquités ; .Malines, Jardin de Coloma; Wespelaer, Parc; Berlin, etc. . . . Eename, couvent Slavelot, église primaire . . Mons, école Dominicale. . . Bruges, église S'^-Anne . . . Furiies, ancienne chàtellenie Bruxelles, Musée royal de peinture, Parc, église Notre-Dame des Victoires; Dusseldorf; Mannheim; château d'Erensteiii Gand, église S'-Nieolas. Anvers, église S'-Jac(|ues . Rome, Collège S'-André . 24 9b 80 80 10 U9 '20-22 123 15S U9 115 11b 14,50 106-108 66 135 34 116 88 198 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. LIELX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE. OU IL FLORrSSAlT H4LF.T0U H*i.LET (Julien) Hameks HàNKicQ (HuberlJ . . . Hanno» (Georges) . . . Hans Hansche (Jean) .... HEBBI'.LTNCK(Jean). . . Hecke (Jean Van) . . . Helderbebg ou Van IIklderberc (Jeau- Baptiste). Hbndric, Heivdrics ou Hinderickx (Jean-Mai'liii). Herentuals (Jean Van) Henhion (Adrien-Joseph), voir Anrion . . . Hertse.h (Jeau De) He.sen (Van) Hetleroeck (Michel) HoNiNCKx ou KoNl^cKx (Jacques) HooL (Jean-Baptisie Va.m) HuLLENDONCK (Mailiu Van) HDttTREL, II<'RTREI.LEOU ilVRTBLS (S"). Jansen (Jean) Dadizeele, 1699. Ypres, 26 mai 1744 Anvers, 1796. Béthune, 1648 Bruges, 23 mai 1777. Vpres, 10 août 1777 Anvers, 1837 Liège, * 1736-1757 . Anvers, 1721 . . . . Gand, * 1627-1628 . Bergues-S'-Winnock . Liège,* 1717-1723 . Louvaiu,* 167 Gand,* 1717. Gand, 1683-1717 Genevilliers près Paris, 1724. Anvers,* 1396 Ath, * 1613 .... Malines,m, du xvii' s Gand, * 1720. . . . Bruxelles,* 1752 . . Bruges, 1608. Angleterre, * 1624. XVIIe ET XV1II« SIECLES. 199 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE nUH DE L ÀBTISTE est cité. .loau Delcour. LucFayd'heibe. Jacques Berger Liège Anvers, aiicienue église des Jésuites Gand, église S'-Micliel Furnes, ancienne chàtcllenie . . . Henri Pulincx le vieux Coeksent Henri Pulincx le vieux. Louvain, abbaye de Parc Gand, cathédrale S'-Bavon, église S'-Jacques Bruges, cathédrale S'-Sauveur, église Notre-Dame Gand, cath S'-Davon, églises S'-Michel, Notre-Dame de S'-Pierre; Eename, abb.. Bruges, église S"=-Aniie; Renynghe, église; Ypres, église du Sauveur Anvers, cathédrale Notre-Dame Lessines, église Lebbeke, église . Bruxelles, auc. église des Dominicains; Ninove, anc. église des Prémontrés Le Cavalier Dcrnin . Tome XLl. Bruges, cathédrale S'-Sauveur. Paris, calh. Notre-Dame, églises S'-Gervais, des Capucines, chapelle de l'Hôtel des Invalides; Versailles, Marly; Montpellier Stowlangloft (Angleterre), église 133 74 90 115 Io9 22 104 117,124 80,91,94 1-29 53 24 150 32 103 IG 88 114 132 106 42 200 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. Jakssew (Bernard) .... J4NSSEKS (Fraoçois-Joseph) . Jehin JoKGUELi.iiCH (Jacques). . JoRissE (Jehennin) KEnnicx (Guillaume), père Kbrhicx (Guillaume-Ignace), fils. KfiRBicK le jeune . Kessel (Jean-Baplisle Van) . . . . ke8!?els (Matlhieu) KlNABLE Koîiii«cK\, roir HoNiîiCK . . . Labcé (Maxiniilien) Laer (Corneille -Michel Vm). . Lagiiesse Langhbhaks (François). . . Lanoï (Gaspard) Latodr (Jean) Ladrant (François) La Viron ou Le Vihom (Pierre). LIEUX ET ÉPOQUE PE NAISSANCE. OU IL FLORISSAIT Bruxelles, 2b janvier 1 744 Anvers, 21 octobre 1550 . Termonde, 24 juillet 16S-2 Anvers, 22 avril 1682 Maeslricht, 20 mai 1784 . . Malines ......... Anvers, 26 décembre 1751 . Malines, 18 mars 1G61 Liése, 1719 Malines, 1762 Anvers, 12 novembre 1650 Bruxelles, 1816. Anvers, 31 mai 1006. Anvers, 20 juin 1719. Anvers, 2 janvier 1743. Rome, 28 mars 1836. Malines, 25 novembre 1675. Anvers, 3 janvier 1830. . . Malines, 1720. Moislins (Picardie), 21 juil- let 1782. Malines, 1821. Londres,* 1617. Namur,* 1489 Namur,*1323 Anvers,* 1740-1780. Londres,* 1693. . . Liège, * xviiie siècle. Liège, * xv!!!!: siècle. Bruxelles, * 1739 , Paris XV11= ET XVIII'' SIÈCLES. ^01 ELEVES DE Luc Faj'd'lieibt'. Pierre Valckx. PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LB ^0U DB L ARTISTE est cilc. Artus Quell) u le jeune . Guillaume Kerricx Berg-op-Zoom Bruxelles, Parc, église S'-Jacques sur Caudenberg, Palais de Laelien, ancienne longue rue Neuve; Gaudjcalh. S'-Uavon; Leuze, église Kamur. Bruges, église N.-D. ; .\nvers, liôlel de ville, ancienne citadelle, place de Meir; Bruxelles, ancien Parc privé du Palais des ducs de BrabanI, brûlé en 1751 . . Namur. Anvers, cath. N.-D , église S"--\\'alburge, S'-George, des Dominicains, du Bégui- nage, anc. Bourse, abb. S'-Bernard; Biuges, egl. S"^^-\Vaiburge ; Louvani, égl. de l'abb. S'<'Gertrude;Nivelles, collégiale Lokeren, égl. S'-Laurenl; Anvers, cath. N.-D., égl. S"-Walburge ; Bruxelles, égl. S'-Nicolas; .Malines, égl. N.-D. au delà de la Dyle; Tongerloo, abb.; Puers,egl.. Anvers, église S'ï-Walburge Londres Rome, église S'-Julien des Belges; Bruxelles, Musée, Palais de Laeken Liège, ancienne calhédraleS'-Lambert, couvent des Chartreux . . Malines ■ Diverses églises Liège, ancienne église des Chartreux Bruxelles, égl. S'=-Gudule ; Malines, catli. S'-Ronibr.ul, égl. S"--Callierine N.-D. de la Djle, monastère des Recollets, Marché au Bèlail; Grimberghe, egl. abbaliMe. Gand, cathédrale S'-Bavon Liège, église S'-Martin . . Malines Versailles 106 19 loi 31-54 131 70,71,78,83, UO-IM 80-81 81 83 172 159 16 31 87 161 13, .43, 44-15, 30 99 160 30 83 202 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. LIEUX ET EPOQUE DE NAISSANCE. OU IL FLORISSAIT. Le BiDiBT dit Jadin (François) . Lecocq (Pierre) Le Comte (Th.) IKCRECX (N.-J.-A.) liEDE (Maximilien-Louls Vaw) . I.E DODX OU Le doclx (Louis). Leeiiiieer (François De) .... Lefebtre Lefeetre (Gaspard) Le Feeb (Blande) Le Fevre (Dominique) liE Jbdne (Pierre-François) . . Lehèvre (Philippe) Lehs (Tobie De) Le Noir (Philippe) lE «OTf (Pierre-François) . . . Lessdwe (Louis) Lestocard, voir Estocard . . . Lecpe (Antoine) LiBiLuoN (François) Bruges, 8 février 1759. . Mons Bruges, 13 juillet 1834. Mons, 1690 Tournai? 1757 Gand Bruxelles, 10 mars 1721 Naniur, 1-1 janvier 1757 . . Bruxelles, 27 juin 1812 Namur, * 1379-1602 . Cambrai,* 1566-1567 Liège, * 1690-1691 . Tournai Malines , Tournai, '1679. . Gand,* 1676 . . Paris, M 670. . . Bruxelles, 'jusq.l"" Nivelles,* 1772. . Bruxelles,* 1650 . Alh, * 1658-1660 . Bruges," xviii^s. Ypres,* 1736. . . Namur,* 1337 . . XVi^ ET XVI1I>= SIECLES. 203 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE ^0M UE h ARTISTE est cité. Antoine Gillis L' Lessuwe et P" Pepers François Du Quesnoy . Jean Van den Steen . . Laurent Dcivaux Laurent Delvaux Namur, hûlel île ville . Cambrai Liège Tournai, cathédrale, église du Séminaire, hoiiilal, Ijibliolhèque de la ville. Paris; Londres, cathédrale S'-Paul Mens, église S"-Waudru, hôtel de ville ; Cambrai, église métropolitaine . Tournai, cathédrale . . . Tournai, église S'-Martin . Gand, église S'-Miehel . . Versailles, Marly, Trianon. Bruxelles, Parc; Rome, égl. S'-Louis des Français; Lorelte, égl. des Cordeliers à Monte-Lupo; Stuttgart, Palais électoral et diver.s châteaux des environs. . . Nivelles, église S"-Gertrude Bruxelles, égl. N.-D. des Victoires au Sablon, anc. fontaine du Marché aux Herbes. Lessines, cha|>. de l'hôpital de la Rose • Namur, Musée de la Société archéologique, cathédrale S'-Aubin, égl. des Jésuites, S'-Luc, et div. égl. et couvents des Pays-Bas Ypres, église S'-Marlin. Namur 152 133 139 128 121 1-17-148 43 127 127 92 91-92 18 23 11 150 135 121 132 130 151 204 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. LItUX ET Ël'OQlJi: UE NAISSANCE. DE DECtS. OU IL TLORISSAIT. Li-i]iioiir\G (Pierre) LoNciiEUiït (Jacques) Lo.\i\ois ou De Lonnoy (Jehan) Loo (François Van) Van Loy ou Veblot. LooN (Théodore Van) ■.oTTUAK.-v (AcJam) LucuTEEEN (Jean Van) Maillot (Uolanil) Mangiot (OUo) Manilius le vieux IManilicis (Servais) le jeune . . . Mantel marsy (lialthazar) itiARSY (Gaspard) Maksï (Gaspard ou Jespar), père. Martens (PInlippe) IUassalï (Ghislaiu-Josepli) . . . Matheïs (Gilles) Matueïs (Henri) Matbeïs (Jean) Uruxc-lles, 1620. Bruxelles, 1678. Brabant , Brabant Gand, 1666. Cambrai, 1623 .... Candjrai, 6 janvier 162S Cambrai. Paris, 26 mai 1674, . . , Paris, 10 décembre 1681 , Bois de Villers (Namur),1772. Gand, 1852. Gand, 1657 Gaiid, 5 septembre 1752 1710 Audenaerde, ' 1713 . Mons, * 1630. . . . Namur,* 1571-1601. Malines,* 1607-1651 Valenciennes,* xvii= s. Amsterdam Cambrai,' lo8.i-lb95. Italie Gand, * xvii» siècle . Bruxelles,* 1780 Florence,* 1625 . Gand,' 1712-1738 Gand, * 1678. Gand,* 169b. XV1!« ET XV11I« SIECLES. 20S ELEVES DE PKINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVl^ES. LE nOM DE L AETIBTE est cité. Eenamc, ancienne abbaye . . . Mons, ancienne église S'-Germaia. Nanuir Laeken; Vilvorde, N.-D. de Consolation; Malines, cath S'-Ronibaut, é^\ des Récollels; Lierre, égl. S'-Gomniaire; Honibeek; Dullel; Vorsselaer Amsleidani. ...... Cambrai, hôtel de ville . Berlin Gand, église S'-Nicolas. Gilles-Lambert Godecharle. Bruxelles, Palais de la Nation Paris et Versailles '. Paris, le Louvre, égl. des Invalides; Versailles; Sceaux, château de Colbert, etc. Cambrai, calh Notre-Dame Gand, cath. S'- Bavon, église S'-Michel Rombaut Pauwels. . . Jérôme Du Quesnoy, lils Gand, cathédrale S'-Bavon Gand, églises S'-Michel, S^-Jacques. 123 148 152 12 36-57 145-l.i4 22 133 22 94 94 21 156 156 156 10 i 154 92 92 92 206 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. Matteks (Matthieu) McLo (Barthélémy De) . . . . Melotte (Antoine) .... Menscii (Liévin) Merï ou Du Méuy (Jacques De) MitDER (Corneille Vah) fils . . .Mii,DEB(Jean Va:«), Mildkiit, Mildeut ou Maldercs. MiLDER (Pierre-Paul Van) Dis . . . . MitLicH (Jean) Mis.soN (Charles) Aliviox (François-Nicolas ou Jean) . Moenaeut (Martin) MoENs ou MooNs (Gaspard-Melchior) . Moiïs (Nicolas Van) Mont (Jean) MoNTFORT (Jean De) MosTAERT (Michel) Moulin MulllCK. . . . Mlzelle (Bcrnart LIECX ET ÉPOQUE DE NAISSVNCE. Bruges, 21 avril 1773 Anvers Anvers Anvers Anvers, 1698. Anvers Liège, 1765 Bruges, 28 octobre 1856 Anvers, 21 septembre 1638. Anvers, 22 Jécembre 1762 . ou IL FLORISSAIT. Bruxelles,'1379-16ie Paris, * 1G70 . . . Liège Gand, * 1717. . . Anvers,* 1658 . Anvers Stockholm,* .wiif s. Namur, * xvii» siècle. Liège,* xvii= siècle . Bruges, * 1647 . . . Bru.xelles,* 1695 . . Vienne, * .xvii"! siècle. Bruxelles,' 1610 . . Anvers,' 1671 . . . Nivelles, * 1776. . . Suède, * 1693 . . . Namur, ' 1547 . . . XVIIe ET XVII^ SIECLES. 207 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE nCJM DE L iBTlSTB est cité. Jean Van Milder. Jean Van Milder. Paris, églises S'-Sul|iice, S'-Barlliélem\; Versailles, Parc. Russie; Liège, église S"-Aldegonde Gand, église du Sauveur Anvers, calh. N.-D., égl. S'-Jacques, S'-George, de l'abb. S'-Michel, des Domini- cains; Bruxelles, égl. S"-Gudule; Alost, égl. des Carmes; Lierre, égl. S'-Gom- maire; Bruges, égl. S'" Anne; Malines, cath. S'-Rombaul Château de Drollningholm, près de Stockholm N Veeremans et .!"-?'>■ Van Baurscheit lejcune. Liège, ancienne cathédrale S'-Lambert Bruges, églises S"-Anne, S'-Jaci|ues Anvers, cathédrale Notre-Dame, église S'-André; Holioken, église Notre-Dame Bruxelles, église S'-Nicolas Jean de Bologne Bruxelles, église S^-Gudule Anvers, chez le D'' Slevens , Nivelles, église S'-Jacques. , Tome XLI. Namur. 8,9 92 101 105 121 59 39-60, 6i 59 73 lo2 137 116 li, 84 176 l-t2 10 77 23 74 l.i2 43 208 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. MczELiB (Jean) . . . . MïsiJEBOTTE (Herman) • Nerve» (Corneille Van) XoLK (André CotYRis Oe), neveu de Rolicrl. Mole (Jean ColviVs De) IVOLE (Robert Coltks De) Noi.LKKRNs .Joseph) iVoRENBBRG (Coorad) Nïs (Adrien) Nïs (Jacques) Nvs (Philippe- Alexandre-François). OuMtN (Orner Van) le jeune. . . . OiiME» (Robeil Vas) le vieux . . . 0,\DERi«Ati\CK (Jaccjues) 00ST(V4N) Opueji (Charles-André Van). . . . Opstal (Gérard Vaw) OiGoEEK (Georges) F'APt>HovE» (Alexandre VaiV) . . . LIEUX ET EPOQUE DE NAISSANCE. Anvers Anvers Anvers Anvers iN'amur . . . Tamise, lOiSô. Tamise, 27 mai 1724. Maliiies Gand, 12 novembre 1777. . Rruxelles, lb9o Anvers, U juillet 1(3(38. Anvers, 1639 Anvers, 14 septembre 1624 . Anvers, 1636 ?. . 1825. Tamise, 12 avril 1771 Tamise, 24 mars I80o Gand, 26 avril 1826 , Paris, 1 aolil 1668. Anvers, 15 février 1759 ou IL FLORISSAIT. Dinanl, * 1573 . . Namur, * 1352 . Bruxelles," 1690-171; Bois-le-Duc, ' 1610 Tamise,* 1719-17(38. Anvers,* 1 383-1 620. Anvers,* 158S-lo8i). Gand, * 1391-1600 . * Fin du xvi^' siècle. * Coinm' du xvii« s. XV1I« ET XVIII" SIECLES. 209 Grinling Gibbons . J. Camberlain. Nicolas Dieiloii PRINCIPAUX ENDROITS OU SF. TROUVENT LEURS OEUVRES. LB NOM DE L ARTISTE est cite. Henri Verbruggeu . . Dinant, église S'-Micliel;Ge(iinne, église. Namur . Bruxelles, anc. église des Dominicains.église S'-Nicolas, PoiJs de la ville, liôtel de ville Anvers, cath. Noire-Dame, église S'-Jacques; Malines.calh. S'-Rombaut . . Anvers, aucienne église S'-Charles Borromée ou dos Jésuiles Anvers, calh. N.-D , égl. S'-Jacques, anc égl. des Jésuiles ou S'-Cbai les Borroniee; Lierre, égl. S'-Gouiuiaire; Montaigu, égl. N -D ; Bruxelles, égl. S'^-Oudule; Gand, calh. S'-Bavon, anc. Place du Vendredi Londres, abbaye de Westminster. Bois-le-Duc, cathédrale Tamise, égli: Zèle, église; Lokeren, église S'-Laurent. Anvers, églises S'-Jacques, S'-André;Malines, cath S'-Rombaul; Edeghem, église. Anvers, église S'-Jacques Gand, église S'-Michel Artus Quellyn le jeune. Paris, divers monuments publics. Fumes, hôtel de ville Anvers, calh. Notre-Dame, église des Dominicains, anc. église des Jésuites; Lou- vain, église S'-Pierre 167 131 16 59,64 S9 57-59 88 152 109 109 109 ÔO, 53 53 89 82 88,105 10-11 115 74,78,81,85 210 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS NOMS ET PRENOMS. LIEUX ET EPOyUE DE NAISSANCE. OU IL FLORISSAIT Paiia^t (Lamberl-Josepli) . . . Parez (Adrien) Parez (Joseph-Anloine) . . . . Pastoraka PAvweLR ou Paci.1 (Rombaul) Pesnekïn (Jean-Baptiste). . . . Pepers (Pierre) Pepers (Pierre), dis ... . Pervod (François) Petit (Antoine) Petit (Louis) PiCAVF.T (J.-J.) PicQ (Géry, Jéry ou Jérémie) PlERRARD PiETERS (Jacques) Pis ET (Nicolas) Planrb Gand, 1772 Valenciennes, 27 fév. 1690 . Gand, 10 mai 1821 . . . Valencit'uues, 2-i l'év. 1747 Matines, 1635. Gand, 1700. Plumier (Pierre-Denis ou Dieudonné). . P1.U.111ER (Dieudonné) fils Pompe (Jean-Baptiste-Ange ou Eiigelbert) . Gruges, 1 750 . Bruges, 20 juin 178o. Matines Liège , Liège, 18i2 Anvers, i mars 1688. Londres, 1721 Anvers, 18 décembre 1740 Anvers, 1 novembre 1810. Malines,' 1728-1774. Bruxelles,* 1690 . Gand, ' 1685. . Inspruck, ' 1577 . Cambrai, * 1602 . Cambrai, * 1604 . Anvers,* 1712 . . Gand, * 1663-1682 Tournai, * 1678. . Gand,* 1683. . . Bruges, * 1719 . xvii-^ ET xviii^ siècij:s. ill KLÈVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. ! p.\i;es La NOM IlE L'âBTISTK esl cilf. Malines, ancien local du Se] menl de l'Arc, églises S'^-Calhenue, Noire-Dame au delà de la Dyle, des Dominicains; Waeiloos, étflise Ai) 105 144 13,43 7, 36, 39-40 92 118 118 29 13.>> 135 70 97-98 127,108 41,66 163 116 73-74 104 85 Bruxelles, église S"-Gudule; Malines, cathédrale Si-Roml)aul Malines, églises du Pelit-Béyuinage, S'-Jean, M N'eel'sdu Trieu; Gand,calh S'-Ba- von, églises X.-D. de S'-Pierre, S'-Michel, chapelle de l'évécUe, Jesuiles. . . . Gand, églises S' -Michel, S'-Nicolas Strasbourg, égl. lulliérienue; Pjiis, égl. S'-Sulpice; Bruges, pompe du Marché, pont de l'Eechoule, palais de l'évèché, iuslilulion des dentellières, égl. N.-D.; Gand, égl. S'-Michel . Rumbaut Versiaiipeu, Jacii. Voorspuel, F' Uii Quesnoy . Pierre Van Walleghem. Alexandre Colins Cambrai, église mélropolUaine Cambrai étriise des Récollets . . .. ... Gaïul, église S'-Nicolas, ancienne place du Vendredi, beffroi; Oslende, église. . Onnd po'lisp S^-Nieolas Rpufîres rathédrale S'-Sauveur ... . . Louis Willemsens Enghien, château d'Arenberg; Bruxelles, hôlel de ville, églises S"-Gudule, N.-D. de la Chapelle; Diligem, église de l'abbaye DesonpèreWallher. . . . Middelbourg, holel de ville; Rotterdam, église de la Leeuwensslraat il2 TABLEAU SYrSOl'TlQLK DES SCLLPTEUUS. iVOMS KT PHKNOMS. LIEUX ET ÉI'OQt'E nt: ^^lssA^cE UK IiKCl:S. ou IL FI.OniSSAlT. Po>iPE (Paul-Marliii) POHPR (Wallher ou Gauthier) PoRTOPS (Auguslin-lfui'iiard-François). PoicuE (Charles-François V.»i«) . PoucKE (François) PRENniiu.nE (Jean) PKi-iiïtx (Henri) le vieux PuLixcx (Jacques), lils QiiELi.ïK (Arnouldou Ailns) le vieux . . QcKLLvN (Arnoulcl on Arins) le jeune . . Qi'Ki.Lvin (Erasme) le vieux QUELLYN OuELLYM (Thomas), fils d'Anus le jeune. RiMAUT (Louis) Re»deu\ (R ) RoBiosov (Nicolas De) Anvers, 2iavi-il 1712 . . Lilli, 2-2 novemhie 170." . Gand, 17 aoùl 1753 . . Dixnuule, 17 juillet 1740 . Bruges, 1 avril 1C08. Anvers, 20 août 1600 S'-Trond, 20 novembre lG2o. Ypres, 1G88 Anvers, 4 mai 1822 Anvers, 0 lévrier 177" Gand, 12 novembre 1809. Bruges, 17 févriei' 1781 Anvers, 24 août lCf)8 Anvers, 22 novend)re 1700 * xvii^ siècle . Gand, * 1693. Bruges,* 1779 Anvers, " 1610-1640. Danemark, * 16b0. Liège,* 1712-1735 Namur,* 1548 . . XVII'' ET XV11I« SIECLES. 213 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LR NOV UB L ARTISTE est cite. Oe son pèie Walllier. Henri Puliiicx. Jean Boeksent Krasnio Qucllv n, Krani;uis bu Quesnuy. Ailus QiK'lljii lo vieux. Arlus Quellyn le jeune. Ailus Quelljn le jeune. Anvers, diverses églises. Lilli(Bial). sept.), éy.].; lloliolien,aiie. couv. des liiigillines; Tundioul, égl.; Oosl- malle, éyi.; Anvei's, égl. .Si-.laei|ues, de riiû|iilal S"'-Élisalirlh, calli. .N'.-D., égl. S'-Anloine; Aerschot, egl.; S'-Laur-cnt (l'g) égl. ; Mnortsel, égl.; lievereu (Waes), égl.; Middeibnurg, hùlel de ville; Hollerdam, égl. de la Leeuvvenssliaal . . . Gand, calhédrale S'-Bavon. Rome, églises S'-Jnlien des lielges, de l'hop. S'-Noi-l)erl ; Naples; Gand, ealli. S'-Bavon, églises S'-Jacques, M.-D. de S'-Piene, S'-Miehel; Musée de la Soc. des beaux-arls; Bi'uges,calli. S' Sauveur; Loo, egl.; Ypres; égl. S'-Mailin . . . . Fumes, hôtel de ville. Gand, église S'-Nicolas Bruges, calli.S'-Sauveur,cliap.du S'-Sang, égl.des Augustins;Gand, égl. S' Michel. Bruges, calhédrale S'-Sauveur. Amsterdam, anc.holel de ville; Anvers,eath.iN.-D., églises du Béguinage, S'-Miehel, des Cannes, des ci-devant Jésuites, des Dominicains, des Capucins, S'-Jac(|ues, S'-Ocorges, S"-Wall)urgp,S'-André,des Récollets, maison professe des Jésuites, Musée, anc. Bourse, etc.; Bruxelles, égl. S"-Gudnle, anc. palais des ducs de Bra- bant; Louvaln, égl. S'-Quentin Amsterdam, anc. hôlel de ville; Anvers, calh. N.-D, églises S'-Jacques, S'-Michel, des Dominicains, des Récollels, des relig. du Val N.-D. nommés les Façons, G'i-Béguinage, des Capucins, de l'Hùpilal, de l'abb S'-Bernard, S'-Georges; Malines, anc. prieuré de Leliendael,calli. S'-Bombaul, abb.de Booseiidael, jardin de l'archevêché ; Gand, catli. S'-Bavon, égl S'-Michel, de l'anc. abb.de Baudeluo, anc. Marche aux Poissons; Bruges, calh. S'-Sauveur; Herckenrode, anc. abb.; Hasselt, égl. iS.-D.; Tournai, cath.; Lille, collcg. S'-Pierre; Ternionde, égl. N.-D Anvers, calh N.-D., anc. égl, des Dominicains, S'^-Walburge Ypres, Poissonnerie Liège, hôtel de ville, cath. S'-Paul, églises S'-Barthélemy, S'-Jean l'Évangéliste Namur 85 86 105 9,1-24-126 uy 94 110-117 117 , til-tiô, 72 (il,6i.7IU3, 168, no eo-61 168 168 129 160 lo2 ;214 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. iXOiMS ET PRKiXOxMS. LIKUX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE. OU IL FLORISSAIT. RoBioxoï (Pierclion Dt) . . IxDLVb (Guillaiinie) Riifi. (lMiili|i[ie Ut) ... . Rousscns Rossui» (Joaii Van) RoïE (liarlhéleniy Van). . . ROYENBAERT (Rejuiei) . . . RUBBESS (iN.-N ) RcxTHiEL (Henri-Joseph) . ■li'suH.icK (Michel). . . . Anvers, 5 novenibie 1758 Anvers, "21 oclolire 1808. Bruxelles Lierneux (Verviers), 1775 Anvers, 169-2 Paris, 15 septembre 1837. Londres, 8 janvier 1770 . Salée (Jean-Lambert) Samsos ^Olivier) StuvAGE (Kran(;ois) Sauvage (Norbert) Sauvage (Norbeii), fils (le François ScUAEPtLiscK (François) SCHAEHLAECK^;^ (P.-J.'i ScHEE.iiAECKERS (Henri), fils . - .«ICHKii,u*i:.iiti:Rs(P'''-Gasp.)lils,i_litlejeune. Ans (Liège), 1788 . Liège, 185-i Namur, * 1532-1538. Namur,* 171G . . . Assche, ' 1 752 . Termonde, * 1763. . Malines, * 1627. . . Anvers,* 1628-1629. La Haye, * 1719 . . Dinanl, ' 1669 . . Gand, • 1082-1688 Gand, 1646. . . . Gand, * 1696. . . Bruges,' 1664 . . Bruges,' 1743 . . Anvers Anvers, 10 janvier 1691 Anvers, 12 se|'tenibre 1781. X\lh ET XVIll« SIECLES. 21 S ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LB NUBl DE L ARTISTE est cité. Jean-Baptiste Xavery De son père Pierre . De son père Pierre . Tome XLI. Warnant (N'amur), église Lebbeke, église Namur, ancienne église Noire-Dame. Assche, église Lebbeke, église . Malines, cathédrale S<-Rombaut . . Anvers, cathédrale Notre-Dame . . La Haye, etc Londres, abb. de Westminster, hôpital des enfants trouvés, palais de Kensinglon, Greenvvich ; Slraltford (Londres), égl ; Cambridge, palais du Sénat académique; liristol; Oxford, bibliothèque RadclilTe; Blenheim (Oxford), château Liège, ancienne cathédrale S'-Lambert. Gand, salle du Bureau de bienfaisance. Gand, salle du Bureau de bienfaisance. Gand, salle du Bureau de bienfaisance. Bruges, égli-ses Notre-Dame, S'^-Anne Bruges, église Notre-Dame Londres, abb. de Westminster, holel de la C" des Indes, hùp. S'-Tliomas, hôp. des incurables, Highwiccom (comté de Buckinghani), église ; Stones loi 87 152 18 111 37 5d 17-18 163 8-2-85 163 167 93 93 95 113 118 07 68-6'J U 216 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. !$CHEenAECKKB9 (Pieri'e), le vieux . ScuiLLEMiNS (Gaspard) ScHLEiFF (Pierre) ScHOBBBNs (\lexaiKlre-Kran(;ois) . . . tlCllOtK»ERT. .«ETLiRi.>' (Ami ré). SiMOJe Si>io\ (Godefroid) SiMONs (Nicolas) Slavok (Guillaume) Slodti (Paul-Anibroise) 5!iLooTz (René-Michel), dit Michel-Ange .^LooTz (Séhaslien), père Slodti (Sébasiien-Antoine ou René). . SuEVtr.s (Henri-Antoine) Stau'aeet (Jérôme) Steitjens (G.) Steps (Henri) Steïnem (Anioine) Struïf (Corneille) Il LIEUX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE. Anvers, 1040 Malines Valenciennes, 1601 . . Anvers, 9 oclobre 1720. Maeslricht . . Paris . . . . Paris, 170,T. . Anvers, l6o3 . ou IL FLORISSAIT. Arendonck (Anvers), 1714 . Malines, 20 avril 1670 . . . Valenciennes, H aoiit 1641. Anvers, 13 novembre. 1781 . Liège, 1673. Paris, 1758 Paris, 1 764. Paris, 1726 Bruges,* 1604 Bruxelles,* 1751 . Namur," 1716 . . Bruxelles, * xviir s. Anvers, 1750. . . Anvers, fin du xviii" Bruges, 1608. . . Louvain,* 1672. . Bruxelles,* 1623 . Louvaiii,* 1672. . Anvers,* 1729 . . XVII« ET XVIII« SIÈCLES. 217 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOU ME L ARTISTE est cite. Pierre Verbruggen . . Vaii Papeiilioven , Corneille Slruvf. De son père Sébastien . De son père Sébastien . François Girardon. . . De son père Sébastien . Jérôme Du Quesnoy lils Anvers, calh. N.-D., églises S'-Georges, de la citadelle, S'-Jacques, S"-Walburge, des Carmes; Hoogstracten, église S'f-Calherine; Everbode, abbaye Malines, couvent des Clarisses, Gilde S'-Luc Valenciennes, églises des Carmes, del'abbaje S'-Jean; abbaye deVicogne. Anvers, église S"--Walburge; Gand, églises S'-Michel,S'-Martin. • • •^• Bruges, églises Notre-Dame, S"'-Aiine Liège, église S'-Jacques Bruxelles, Grand'Place Namur, église Notre-Dame Bruxelles, église S'-Nicolas Anvers, église S'-André Rome, cathédrale S'-Pierre, église S'-Louis des Français Paris, Tuileries, Jardin, églises des Invalides, S'-Benoit ; Versailles; Marly. Bruges, cathédrale S'-Sauveur . . Louvain, ancienne abbaye de Parc Louvain, ancienne abbaye de Parc 67-68 51,57 lia 87 113 171 18-19 132 19 83 73 73 73 73 88 11-t 23 9 23 87 2i8 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. LIEUX ET ÉPOQUE DE NAISS.^NXE. DE DÉCÈS. OIJ IL FLORISSAIT. SUTIKCKS Bruxelles,* 1716 . . Tirlemont, * 1653. . Ypres, * c'du xvii's Tabagel (S.) Tailledert (Urbain) Tamike ou Tamikne (Lambert-Joseph). . . . TAsaiBitT (Jean-Pierre-Antoine) Termonia Nivelles, 1731? Anvers, 19 août 1727 . . . Bruxelles, 1797 Berlin 21 avril 1788. . . . Liège,* 1724-1752 . TiiÉLÈNE (Anibroise-Joseph) Liège, 1768 1819 Dinant, ' 1620 . . . TiTEux (Pl)ilippe-Josepli-Alexandre) .... Saint-Hubert, 1744 . . Sedan, 9 février 1809 . . . Bruxelles,* 1656 . . TciiiiAY (François De) TOMBAT (Mathieu De) Grivegnée, 1747 Grivegnée, 51 janvier 1768 . Liège, 1791 Trbpeies Bruxelles," 1686 . . Tdrseu (Jean-Baptiste) ToRNHOCT (Jean-Frannois Va») Ulseb (Herman) Malines,ôl juillet 17 iô. . . Malines Malines, 25 décembre 1818 . Malines,' 1702-1757. Termonde, • 16bO. . Anvers,Gnduxviii''s. DssEL (Jean-François Van) Malines, 1 mars 1734 . . . Breda, 16M . Tan den BACCiABRT dit Oesjabdins (M"). Paris 2 mai 1694 . XVli" ET XVIH« SIECLES. 219 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOM DK 1, *R1ISTr l'Sl cité. Laurent Delvaux . René Michel .Slodtz François de Tombay . Pierre Vaickx Th Verhagen, Mannen, Alex. Schobbens,.I.-B. Mooriaen. Bruxelles, église S'^-Guilule Tirlemont, église Noire-Dame du Lac. Ypres, égl. Si-Martin ; Dixniude, égl.; Loo, égl.; Westvieeleren, égl.; Furnes, chap. du magist Gand, église S'-Michel: Bruges, cathédrale S'-.Sauveur; Scnefl'e, cbàleau . . . . Paris, anc. acad. de chirurgie ; Bejlin, divers monuments Liège, hôtel de ville Compiégne, château ; Paris, Arc de Triomphe ; Bi'uxelies, Palais de la Nation . . Nivelles, église S"-Gertrude Bordeaux; Paris; Dunkerque Bruxelles, église S'»-Gudule Versailles, château; Tirlemont, couvent des Sœurs Notre-Dame Maeslricht, palais; Russon, chap.; Hervé, égl.; Liège, palais épisc, calb. S'-Paul. Malines, églises S'-Jean, Notre-Dame de la Dyle, Musée MaiineSjCaihédraleS'-Rombautjéglise SS. Pierre et Paul ; Tirlemont, église Lebbeke, église Malines, cathédrale S'-Rombaul, églises Si-.Iean, S"-Catherine, N.-D. de la Dyle, des Dominicains, chapelle d'Oliveten; Tirlemont, égl. N.-D du Lac; Assche, égl. ; Bonheyden, église Paris, anc. pi. des Victoij'es, égl. de la Sorbonne, des Capucines, S'^-Catherine de la cuit., des Minimes, du coll. Mazarin, des Jacobins, anc. Acad. de peinture; Versailles, châl.; Lyon, place Royale 16 2.f I "28- 129 25,104 22, 76-77 139 163 107 168 12 164 163 66,97 48-49 49 110 88 20,47-48-49 173-174 220 TABLEAU SYNOPTIQUE DES Sl.ULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. LIEUX ET ÉPOQUE DE NAISSANCE 011 IL FLORISSAIT. Va^uindorpe (François) Van DtN Driessciii; (Mi-i-liii) Va.\ den Eynde (Huberl) Van des Eïnde (iNorberl) Vaw dek Stees ou Vawdeb Steew (J"). Anvers Malines vers 1633. Van der Banck (George) Van der Bruggiibn. Voir Terbrcggiie. Van drr Haecue^ (Charles), fils Van der Haechen (Jeaii-Baptisle), père . . . Van der Haechen (Malhieu) Va» der HOOCIISTRATE OU Haustrate (.Iac(i.). Vai« der MEUi-Esi (Laurent) Van der Neer (Jacques-Jean) Van der Neer (Jacques-Joseph) Van der Neer (Jean), père Van der Veken (Corneille) Van DER Veken (François) Van der Veken (Gilles) Va.\ Dtii Vi KEN (Henri), père Van i)ER Veken (Jean) 1735 Bruges Malines, 1645. Anvers, 1760. Anvers, 1718. Anvers, 1656. Malines, lin du xviii"^ siècle. Malines, 26 octobre 1719. 18-^8 Anvers, 179-i. Courlrai,* 1608. . Audenaerile,* 1615 Anvers,* 1664-1674. Courtrai, * 1001 . Bruxelles .... Bruxelles, ' 1715 . Gand, * 1600. . . Gand, * 1539-1601 Anvers Malines, * 1687. . Malines,' 1C90. . Malines, * 1680. . Malines,* 1014-16U Malines, * 1670. . XYlb ET WIII'^ SIECLES. 2^1 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LE NOM DE L ARTISTE est CÎtO. Jean de Meyere Ariioulil Quellyii le vieux. Antoine Bauens dil Bayens, Rombaut Pauweis, Artus Quellyn le jeune. Audenaerde, église S'^-Walhurge Audenaerde An vers, cal 11. N.-D.,égl.S'-Jac(nies, des Récollets, S'-Georges;Tt'nnuutle, égl.N.-D S'-Nicolas (VVaes), église primaire; Gand, église S'-Micliel Malines, cathédrale S'-Rombaut, église du Grand-Béguinage; Gand, Musée, église S'-Nicolas Audenaerde, église S"-Walburge. Bruxelles, église S'f-Gudule. ancienne église des Dominicains, ancienne maison des Poissonniers; Niuove, aiic. église des Prémonlrés Bruxelles, église S'^'-Giidule, Parc. Pierre Van der Stock. De son père Jean . . De son père Jean . . Gand, oratoire des Capucins, église S'-Jaci|ues Malines, cathédrale S'-Ronibaul, église Notre-Dame au delà de la D^le; Gram- niont, abbaye de S'-.\drien Anvers, calh. Notre-Dame, église S'-Joseiih Diverses églises de la Belgique Jean Van den Steen , Jean Van den Steen Jean Van den Steen Malines, église Notre-Dame de la Dyle. Jean Van den Steen 122 122 G5, 6.t, 170 64 33, -40-41 122 63 17 17 111 89-90 10,43,44,43 86 86 86 45 45 43 41 45 222 TAHJ.EALl SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRÉNOMS. LIEUX ET ÉPOQL'E DE NAISSANCE. UE DECES. OU IL FLOniSSAlT »';i» niin Vkkes (Nicolas), lils . Malines, 25ocl.obre 10.37 V.»l« OEK «OOHT. Voir %'EKVOORT Va» de Wouwere (Cliarles) .... Varin (Jean). Voir w*bii« .... Vkeremans (N.) Verbeek (François-Bernard) .... Verbeke (Jean) Verbehkt (Jacques) Verbiest (Rombaul) Anvers, 1683. Anvers, ilOi. Vehbrdguen, Verbrv&gdb ou Van der Bruggiieiv (Henry-François). VKnBRCbGEN, VERDRUGGRE UU VAN DER Dhcgghbiv (Pierre), le jeune. Verbrucgen (Théodore) Terbkcggbk, Verbruggbe ou Van der Brvgghek (Pierre), le vieux. Vekbist ou Verhelst (Egide) VtRCRUTssEN (JacquBs) Verhagen (François) Verhageb (P -J ) Verrage» ou Verhaegbiv (Théodore) . . Anvers, 1653. Anvers, 1040. Anver.s, 1009? Anvers Malines, 3 juin 1701 . . Malines, 1704. Anvers,* 1628-1641. Clèves, 11 novembre 1756 Anvers, * xviii' s. . Malines, 1629. Paris, 9 décembre 1771 Anvers, 12 décembre 1724 Anvers, 9 octobre 1691 Anvers, 51 octobre 1686 . Augsbourg, 1749 ... Malines, 23 juillet 1739. Matines,' 1673-1674. Anvers, 1676. Eename, * 1714. Malines, ' 1730. Malines, * 1791. X\lb ET XV11I« SIÈCLES. 225 ÉLÈVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. PAGES LE NOM DE l'artiste est cite. Max. Labbé, Luc Fajtl'herbe. MaliiK's, calhédrale S'-Uombaul, éylises SS Jean-Iîaptisle et Jean rÉvaiigéliste, S"-Catlierine, SS. Piene et Paul, du Grand-lféL-uinage, couvent des Apos- tolines, ponl de la fontaine, Musée; Lombeek, église Notie-Danie Ô-2, ll-iô 78 66 158 84 82 u lai 36 n,46,7(l-7i,S1.8i 09-70,99,170 66 60,65-fi(5, 70, 78 S1,8S, 111 76 i-25 -16, 80 47 •13-17,. 18, 78,99 Anvers, ancienne église des Dominicains Cologne et Trêves, couvent des l'ranciGCains Malines, église Noire-Dame au delà de la Dvie Louvre' . . ■ Pierre Verbniggen le vieux, De son père Anvers, cath. N.-D.,égl. des Giis-Carnies, du Vali\.-D.,S'-Jacques, des Augustins, réf. de l'abb.; tiruges, égl.S"-Walburge ; Malines, égl. S'-Pierre etS'-Paul; Gand, catli. S'-Uavon, egl. Si-Michel; Bruxelles, égl. S"-Gudule; Grinibe]'ghen,égl. . Anvers, cath. N.-D., égl. des Dominicains, S'-Jaci]ues, de l'abb. S'-Michel; Leb- beke égl : Ypres, Grand'Place; Gand, cath. S^-bavon Arlus Quellyn le vieux . . Anvers, cath. N.-D., églises S'-Jacc|ues, S'"-\Valburge, de l'abbaye S'-Michel, des Garnies, des Dominicains, anc. abbaye de S'-Bernard; Louvain, égl. S"--Ger- trude* Bruxelles anc. égl. des Carnées fiecliaussés. . Munich, palais; Etial, église; Augsbourg, plusieurs couvents et églises, et églises de Diessen, Ochsenhausen, Haimhausen, etc Malines, église des SS. Jean-Baptiste et Jean l'iivangéliste Micliel Vrrvonrt le vieux, Claude De (kick, G -.1. Kcr- riex, Uieuilonii Phiuiier, •l.-K lioeckslujus. Malines, calh. S'-Rombaut, égl. SS. J"-Bapt. et Jean l'Évang., S'-Jean, SS. Pierre cl Paul, .N.-D. d'Hanswyck, liùp. N 1)., couv des l'.arnies déchaussés, couv. de liellianie, .jardui du (iJ-Seunnaire, rue des Augusiins; Lokeren,égl. S'-Lanrent; Leeiiw-S' -Pierre, égl.; Ninuve,anc. égl. des Prémoulrés; Gand, calh. S'-Bavon. Tome XLI. i5' 224 TAliLEALi SYiNOPTIQUE DES SCULPTEURS NOMS 1:T PRKiNOMS. LIK! X ET Kl'OyLi: Dr; NU>s\M:r:. IIK DECES. I nu M, ri.dIiIssAiT Vi.iiMotvK (Conicillc). . Tkiiiici.st iltoniliaiil) Jl;iliiios, lo j;iiivirr l(i'2i . . VtniJi(Je.iii) . . . VtiipooiiTE> (l'ieire) ¥krs( Il iFFKLT (Piei're Aiiloiiic) G.ii il,H i]i:ii 1710 VeiiStai'I'Ev (lioniliaiil). VEr,sTi!»i.Tt\ (Ki'ançois) VKMVOnitT (111 »'.»> »EB %'UOItT (Mil'llll), Ic vit'iix VtB\ooiiT ou Va\ util VooiiT(iMicliL'l),k' jotiim Vtscovr.iis (.l;)C(|ues-François) A'ivnoux. . . . . , \'i rKiiiiK (Daniel Van). ^'ooiCHi*oi;i. (.lat'iiiies). VuïLK (Miclu'l) .... WvLLUiiitJi (Pk'ire Va.\) WtniN (111 »'Anii« (.Ican) .... WAïLSUEnGiiE (Igiiace-Josepli Vin) Wtiiï La Uavc? lUliG. MiiiÈicli ;') aviil 17.S3. <\ii\('i'S, ô janvier IG(>7- AiivcLS, IS aoi'il 17()i. Blaliiios Lie™, 10U3 .SdiiuTgL'iii, "2() mars 1756. . Maliiie.s, 18 jiiill(.'t 1050 Anvers, 6 cK'eeinlire I7Ô7 Angleterre, I7il llas.sell, -21 jiiilletlTie. Maliiies, 27a(iiil 16115 . Paris, '16 aoùl 1072 Paris, ô Juillel 1795 Bruges,* 1G70 . . Caniliiai, ' 1001 . . iMaliiies,' 1075-1071. Malines, 10-26. Anf,'leleri'e. . . . Liège, • 1760-1770 Mons, * IC50. lîriiyes,' 1743 Maesliiclil. XVII" ET XVIII« SIECLES. 225 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LB KOM DB L AHTtSTE est cité. Luc Fayd'herbe, Ronibaut Versinppen, Van Loo. Piene De Siilier, son oncle. Lnc Favil'lierbe. . , . Ant. et Luc Fayil'lierbe llcm-y Cosyns De son pèreel de D. Plumier. Jean De la Port, de Gand, Jé- rôme Du Qnesnoy fds, Mar- tin Van Calsler, de Maliues. Druges, cathédrale S'-Sauveur, église Notre-Dame Amsterdam, vieille égl., Bouv égl ; Deift, vieille égl.; Middelbourg.égi. S'-Pierre; Haagtekerk, é,i;l.; Leide, églises S'-Paneraee, S'-Pierre, maisons Boterhuis en de Waag, Lazaret, ZijIpoorI; UlieclU, éyl. principale; IMihIwolde, égl.; Stedum, égl.; Katwyk, égl ; La Haye, Musée de sculpture Cambrai, hôtel de ville Gand, calh. S'-Bavou, égl N.-D. de S'Pierre; Bruxelles, anc. statue du prince Charles de Lorraine; Kome, galerie de labl. au Capitole, cliàl. S'-Ange, égl. S"-Croix; Bologne; Mannlieiin, elc.; Spire; Ratisbonne Linlei', prés Tirlemont, égl.; Raemsdonek.égI ; Berlaer.égl.; Capelle-3uBois,égl . Anvers, calh. N.-D., églises S'-Jac(|ues, S"=-Wall)urge, des ci-dev. Jésuites, abb. de S'-Bernard;Malines, calh. S'-Rombaut; Bruxelles, anc. égl. des Dominicains, anc. égl. des rel. de Bethauie; Gand, égl. .S' -Michel; Bruges, égl. des Carmes; Tournai, cath.; Angleterre; Séville Paris. Angleterre • Liège, holel de ville ; Beeringen, église; S'-Trond,anc. église S"--Catherine; Hasselt,égliseS'-Queui)ii. Malines, égl. des SS. Jean-Baptiste et Jean l'Évang. ; Bruxelles, égl. S"^-Gudule. . Eename, couvent Bruges, église Notre-Dame Versailles Paris 116 ÔO, 37-39 137 56 91,93-90 31, û6 51 41,70,71,78-80, 81,84,83,93 80 103 161 171 37 147 118,124 1S8 108 171 TABLEAU SYNOPTIQUE DES SCULPTEURS. NOMS ET PRENOMS. LIEUX ET ÉPOQUE DE MA1S3AXCE. DE DECBS. OU IL FLORISSAIT. WiLLensEKa (Louis). WoDTERs (Pasqiiier). . . . XiVERY (All)ei'l), père . . . Xavert (.lo.in-Baptiste), fils. ZiELEss (Joseph) ZïLL (Engleberl Van) . . . Anvers, 7 oclobre 1656. Anvers, 30 mars 1697 Anvers, 1 '2 octobre 1 70i Anvers, 19 juillet 1742. Bruges, * i 608 . Anvers,* \vii= siècle. Anvers,* 1750 Gaiid, * 1613-1616 XVII'^^ ET XVI1I« SIECLES. 2:27 ELEVES DE PRINCIPAUX ENDROITS OU SE TROUVENT LEURS OEUVRES. LB »0M DE L ARTISTE est cité. Aitii.»; Quell.vii le vieux. Xavcry père Anvers, calh. .\,-D., églises S'-Jacques, des Récollets, du Béguinage, de l'abbaje S'-Beniaid, Musée ; Tournai, catli Bruges, cathédrale S'-Sauveur La Haye, hôtel de ville, cliât. du Stadliouder; Harlem, grande égl. ; Brcda, châl.; Heusden;Lennigh; Tiel, Wismar Anvers, église S'-André Gand, église S'- Jacques ; Audenaerde 01, G.-), 70, 72-73, 80,170 n-i 84 84 83 00 LISTE DES OUVRAGES CONSULTÉS. Abrv (L.). — F.cs hommes illiisires de la nation liégeoise. Édité par Henri Helhig et Stanislas Bnrniaiis {Pubticalion de lu Sociclé des biblioi)/iiles liéijeois). Liège; 1807; vol. in-S". Albi:m der sint LiKASciLDE. .\nvers, iSBEi; 1 vol. in-4°. Algarotti (F.). — Vies des architectes anciens et modernes, etc., traduit de l'italien par Pingemn. Paris, 1771; '2 vol. in-8°. Ai.viN (Louis). — Notice sur deux monuments : Le chariot de sainte Gertrude à Nivelles et les chemi- nées du château de Saive. (BdUeliim de l'Académie riiijale de lieh/iqiie, \" série, t. XV, 2'^ part., p. ùi-2.) In-8°. — Observations et rapports sur le char de sainte Gertrude, à la collégiale de Nivelles. (Même recueil, l'-' série, t. XXI, 2' part., p. 121 et t. XXII, i" part., p. 194; 2« part., p. 716.) In-8°. — et Bock. — Notice sur des sculptures du XP' siècle, appartenant à l'église S'^-Gertrude, à Nivelles. (Même recueil, t. XVII, I" part., p. KiO.) — Note eoniplémentaire. (Même recueil, 2'- jjarl., p. 188.) In-S". AiNciE.NS OBJETS d'akt FLAMAND cn Suèdc. {Journal des beaux-arts, 1872; p. 45.) In-i". AncHiTECTURA MODERNA, oftc bouwinge van onse tydt, etc., in weesen gebracht by don scer ervaren Cor- nelis Danckerts, etc. Amsterdam, 1651; 1 vol. in-folio. Archives de l'art français. Paris, 1855 et ann. suiv. In-S". Archives dl conseil privk de S. M. L, h Bruxelles. (Aux Archives générales du royaume, à Bruxelles.) Argenviile (D'). — Voyage pittoresque des environs de Paris, etc. Paris, 1762; I vol. in-12. — Vo3age pittoresque de Paris, etc. Paris, 1765; 1 vol. in-12. Artiste (L'). Journal de la littérature et des beaux-arts, !"■ série, t. I à XV. Paris, 15 vol. in-4". Audenaerdscue mengelingen. Audenarde; 6 vol. in-8". A[zevedo] C[ontinho] V B[ernal] (Ger.). — Korte chronyeke der stadt cnde provincie van Meeliclen. Louvain, 6 vol. in-12. Backer (Louis De). — Le tombeau de Robert le Frison, comte de Flandre. (Annales de la Soc. d'Emul. de Bruges, 2" série, t. VII, p. 9.) In -8". Baedeker. — L'Angleterre, la Hollande, l'Italie et l'Espagne; guides. In-8°. LISTE DES OUVRAGES CONSULTES. ±2[) Baert (Pliilippc). — Mémoire sur les sculpteurs et archiicctes des Pays-Bas, publiés par le baron (le Reilïcnbcrg. (Cnmplcs rendus des séances de la Comniiission royale d'histoire, 1" série, l. XIV. pp. 59, 8:28; t. XV, p. 119, 1848 et 1849). In-S". — Le travail original de l'auteur fait partie des manuscrits de la Bibliollièquc royale de Bruxelles sous les n"» lo7(J7, I7(i42, d704b, 17047, 17048, I70S0, I70ai et 17057. — Eloge historique de François Du Qucsnoy, sculpteur, avec un précis de sa vie et de ses ouvrages, de ses élèves, ses compatriotes, et des disciples que ceux-ci ont formés à leur tour. etc. (Aiiiiiiairc de la Silil. roijalc de Bruxelles pour 1848.) In- 12. Baclione (J.). — Le vite de iiiltori, scultori et architetli, etc. Rome, 1042; 1 vol. i]i-4°. Baldinucci (Ph.). — Histoire des artistes célèbres de 1200 à 1070. (i vol. in-4" ou 20 vol. in-8". Basilica bruxellcnsis, etc. Matines, 1745; in-8". Bassan. — Dictionnaire des graveurs anciens et modernes, ele. Paris, 1707; 3 vol. in-12. Baursciieit (Sur Jean-Pierre van) d'Anvers. (Vlitamsche sehonl, 1804, p. 109.) In-4°. Baux (Jules). — Histoire de l'église de Brou. Paris, 184S, vol. in-8''. Bazi.n (Charles). — Description historique de l'église et des ruines du château de Follcville (Somme). (Mcin. de In Soe. des aii,tiq. de Picardie, à Amietis, 1850, t. X, p. I.) In-S". Becdelièvre (Le comte de). — Biographie liégeoise. Liège, 1857; 2 vol. in-S". Belges (Les) illustres. Bruxelles, 1845-1840; 5 vol. in-S». Belgique (La) monumentale. Bruxelles, 1844; 2 vol. gr. in-8". Bellobi (G.-Pielro). — Le vite de pittori, scultori et architetti moderni. Home, 1728 ; 1 vol. in- 4". Bergmann (Antoon). — Gcschiedenis der stad Lier. Lierre, 1873; 1 vol. in-8". Bermudei; (Céan). — Dictionnario historico de los mas illustres professorcs de los bcllos artes en Espana. Madrid, 1800; C vol. in-12. Bernaekts (G.). — La halle de Matines. {Mcssuyer des seioices de 1809, t. XXXVM , p. 201.) In-8". Bkts (P.-V.). — Histoire de la ville de Tirlemont. Louvain, 1801 ; 2 vol. iii-12. BiË (Corneille oe). — Hct guide cabinet van de edel vryseliilderkonsl, etc. Anvers, 1002; I vol. in-4". Billet (Juste). — Tableau de Gand au XVII" siècle, {.luit, de la, Sue. nnj. des henux-arts et de lill. de Gand, t. XII, 1809-1872, p. 451.) In-8». BiocRAriiiE dos hommes remarquables de la Flandre occidentale. Bruges, 1843; 4 vol. in-8°. — générale des Belges morts et vivants, hommes politiques, savants, etc. Bruxelles, 1850; 1 vol. in-S". Biographie nationale. Publiée par l'Académie royale de Belgique. Les cinq premiers volumes qui ont paru. Bleyswvck (Dirck Van). — Beschryvinge der stadt Delft, etc. Delft, 1007; 2 vol. in-i". Bock. — V, cl 1855-d85i; I vol. in-8° et in-i». — Recherclies sur les peintres gantois des XIV* et XV' siècles, avec une appendice relatif à la corpo- ration plastique de Gand, doyens, jures et francs-maîtres. Gand, 1859; vol. in-S". — Recherches sur les peintres et sculpteurs à Gand, aux XVI% XVII» et XVIII' siècles (XVI* siècle). Gand, 1866; vol. in-8». — Juste Billet, chroniqueur gantois du XVII' siècle. — Aperçu de mœurs flamandes. Gand, 1873; vol. in-8». BtiKENS (Christophe). — Trophées tant sacrés que profanes de la {sic) duché de Brabanl. La Haye, 1724-1720; i vol. in-4". — Voir Lom (Chrétien Van). C (L.-A.). — Collégiale Sainte-Pharaïlde, à Gand. {Aim. de la Soc. roij. des beaux aris cl de lill. de Gand, t. IV, 1851-1852, p. 195.) In-8°. Caiiieu (a.) — Rapport sur la statue de Jean de Bologne, exécutée par M. Louis Potiez. {Mcm. de la Soc. d'ayric. de Douai, 1843-1844.) ln-8°. — Notice historique sur une famille d'artistes douaisiens. (Même recueil, 1848-1849.) In-8". Cahier (Charles) et Martin (Arthur). — Mélanges d'archéologie. Paris, 1847-1856; 4 vol. in-4". — Suite et Nouveaux mélanges, recueils in-4". Canat. — Note sur les maîtres des œuvres des ducs de Bourgogne, suivie d'une note sur Joseph Colarc, fondeur et canonnier. (Bull, tnoiuim. de de Caumont, 1855.) ln-8°. Canneel (J.-G.). — Histoire du diocèse de Bruges; 1 vol. in-fol. Cari.iehi. — Description de Florence. — Voyez t. VII du Voyarje d'Italie, par le R. P. Lahat. Carton (Charles). — Notes biographiques sur Pedro Candido (Pierre de Witle), artiste brugeois. {■Innulcs de la Soc. d'Emiil. de llrur/cs , 2'' série, t. I, p. 19.). ln-8°. — Varuna : Notes sur les artistes de la Flandre. (Même recueil, 2'' série, t. III, p. 129.) In-fol. — Hôlel de ville de Bruges. In-8°. Catalogee du Musée royal d'antiquités, d'armures et d'aitillerie de Bruxelles. Edit. de 1851, publiée par A. G. B. Schayes. Edit. de 1864, |iubliée |iar Tli. Juste. Volumes in 8". Tome XLL iC 232 LISTE DES OUVRAGES CONSULTES. Catalogues du .Musée de Malincs, du Musée de Gand et du Musée d'Anvers. CAUwENBERcrJE (Eiliiiond van). — La première fontaine monumentale à .Audenarde. (A un. de la Sac. roy. des bcaiix-arts et de lilt. de Gand, t. VII , ds;j7-18î58, p. 200.) In -8°. — Description historique et architcctonique de l'église S'^-Walburgc, à Audonacrde. (Messager des scicnees de 1837, t. XXV, p. 217.) In-8°. CiiABANNEs (J.-A.). — Album des Belges célèbres : notices sur François Du Qucsnoy et F^aurent Delvaux. (T. II). Bruxelles, 1842-1850; 2 vol. \n-¥. CiiAHLii DE Tvbeuchamps. — Notice descriptive et historique des principaux châteaux, grottes et mausolées de la Belgique. Bruxelles, 1821 ; vol. in-8''. CiiRtsTYN (J.-B.). -- Les tombeaux des hommes illustres qui ont paru au conseil privé du roy catholique aux Pays-Bas. Liège, 1(173; in-8". CicOGNARA (Léop. conilc de). — Storia dclla scollnra. Venise, 1815-1818; 3 vol. in-folio. Clarac (Le comte C. De). — Musée de sculpture antique et moderne ou descrijjlion historique et gra- phique du Louvre et de toutes ses parties, des statues, bustes, bas-reliefs et inscriptions du Musée royal des antiques et des Tuileries, etc. Paris, I8il ; 0 vol. in-8" cl 6 vol. de planches. (luciiiN. — Voyage d'Italie, etc. Paris, 1769; 5 vol. in-12. Colins. — Catalogue des tableaux qui sont dans les cabinets de S. A. S. E. Palatine à Manheiin et à Dusscldorf, l7oG; I vol. in-12. CoMPOSizioNi (Le) di divers! autori in Iode del ritratio délia Sabinn, scolpito in niarmo d' ail eccellenlis- simo M. Giovanni Bologna, posto uclla piazza de S» gran-duca di Toscana slampalo in Firenzc pel Scrmalelli. 1593; in-i". (Comptes.) Extraits d'anciens comptes de Tournai (XIV' et XV" siècles). (Ilnlleliu de la Suc. liUl. de Tournai, t. V, p. Cl.) lu-8". Conversations. Lexicon fur Bildcndokunst. Leipzig, I8i0. CouBLET (J.). — L'architecture ogivale jugée par les écrivains des deux derniers siècles. (.1/c'/«. de la Sue. des anlirj.de Pieardie, à Amiens, 1839, 2'' série, 1. VI.) Vol. in-8°. CoiiNELLSSEN (Norbert). — An accnratc and descriptive account of toji piiece of scul|(ture in «ood, of Peter Vandcr Meulen, (Icniisli sculpter, Gand, 1833; in-8". CoRswAriEM (G.-J. De). — Acte de naissance d'Art. Quellyn le jeune. (Journal des bcau-t-arls, 1873, p. 28.) In-K — et Jaminé (H.). — Monographie de l'église S'-Quentin à Hasselt. (Hull. des Commiss. royales d'arl et d'archcoloyie, t. VIII, p. 404.) In-8". CoLsiN. — Histoire de Tournai. Douai, 1619; in-4°. CoissEMAKER (E. dc). - Aucicn tabernacle de l'église S'-Jean-Baptisie, à Bourbourg. (hull. du Comité flamand de l'ranee, t. IV, p. i76.) ln-8". Cox (Clauile De). — Bcclagt-digt ovcr bel vcrbramleii van de Jesuitcn kerck van Antwcrpcn. .Anvers, 1718; 1 vol in-4". Crazannes (Le baron Ciialoruc de). — Notice sur la déesse Saiidraudiga et sur un antel dc cette divi- uilé. {Uiill. miininn. de de Camnonl, 1817, I. XIII, p. 23.) ln-8°. LISTE DES OUVRAGES CONSULTÉS. 233 Crepin (Hpiiri). — Notes d'un touriste dans la province de Naniur. A consulter pour les fonts baptismaux romans et gothiques. {Aiiti. de la Soc. arcli. de Numitr, t. III, p. lit), 181, 340, 581 ; t. I\ , pp. 28, 156, 265.) In-8». Crozat (baron de Thiers). — Catalogue des estampes de son cabinet, etc. Paris, 1773; 1 vol. in-12. C^■.^NI^GH.4M. — The lives of llie most eminent liritish paintcrs, sculptors and architects. 1850; 6 vol. in-12. CuniosiTiES (The) of f.ondon and Westminster described. Londres, 1778; i vol. iu-Ui. Danckerts (Cornclis). — Voir Arciiitecti'ra moderna. Da\uré Bardon. — Traité de peirUuie, suivi d'un essai sur la sculpture, etc. Paris, 176!); 2 vol. in-12. Danjoi'. — Recherches sur le style et rorneinentatio]! des portes d'église. (Mèiii. de lu Soc. des anliij. de Picardie, à Amiens, 1843, t. VI, p. 460.) ln-8". Dartois. — Notes sur quelques artistes de Liège, publiées par Stanislas Bornions. [Bull, de l'Inst. archéol. liégeois, 1867.) ln-8". Dauban. — M. De Bay père. [Revue univ. des arts, 1865, t. XVIII, p. 241.) ln-8". — Voir Du Seigneir. David (T.-B. Emeric). — Mémoire sur la dénomination et les règles de l'architecture dite Gothique. Lu à l'Académie des inscriptions et belles lettres de Paris, le 10 août 1858. (Bm«. monwm. de de Caumont, 1859, t. V, p. 582.) In-8». — Histoire de la sculpture française. Paris, 1859; in-12. De Co.mnck (.Ios. Bernard). — Mémoire couronné par la Société royale pour l'enseignement des beaux- arts à Anvers : Indiquer les tiaits qui caractérisent le génie des Belges dans la culture des arts et des sciences, etc. .'envers, 1845; in-8". Deiiaisnes (L'abbé C). — De l'art chrétien dans la Flandre. Peinture. (Publié dans les Mém. de la Soc. d'ayric, sciences et arts de Douai, 1858-1859.) Douai, 1860; vol. in-8\ De La Fons-Melicocq. — Documents inédits sur ([uelques artistes lillois des XIV-^^ et XV' siècles. [Revue de fart chrciien.) ln-8". — Architectes, tailleurs d'images, peintres, etc., qui ont orné ou réparé la collégiale de S' Pierre de Lille, aux XIV', XV'^ et XVI' siècles. (Reçue univ. des aris, 1860-61, t. XII, p. 275.) Jn-8". — Les architectes, les ingénieurs, les tailleurs d'images et les fondeurs de (luelques villes du nord de la France et de la Belgique, aux XIV--, XV' et XVI' siècles. (Même recueil, 1862, t. XV, pp. 129, 198.) In-8». — Les écriniers de Lille et leurs œuvres (XIV, XV' et XVI' siècles). (Même rce., t. XV, p. 546.) ln-8". — Les funérailles de quelques souverains des maisons do Bourgogne et d'Espagne, considérées sous le rapport de l'art. (Mémo recueil, 1815, t. XXI, p. 49.) ln-8». Delei'Ierke (Octave). — Notice sur deux elieniinées décorées de l'Iiotel de ville de Courtrai. [Annales de la Soc. d'Enud. de Briujes, [" série, t. 111, p. -426.) In-8". , — Stalles de l'abbaye de Meirose, faites à Bruges. (Même recueil, l"' série, t. III, p. 402.) ln-8". — Galerie d'artistes brugeois, ou biographie connue des peintres, sculpteurs et graveurs célèbres de Bruges. Bruges, 1840; vol. in-8". 254 LISTE DES OUVRAGES COiNSULTES. DiîLEPiERRE (Octave). — Aperçu liistorique et raisonné des découvertes, inventions, innovations et per- fectionnements en Belgique, dans les sciences, les arts, Tinduslrie, etc., depuis les Romains. Bruges, 1836 j vol. in-8°. — La Belgique illustrée par les sciences, les arts, etc. Bruxelles, 1840; I vol. in-S». Délices (Les) du pays de Liège, ou description liistori(ine, etc. Liège, 1710; 'à vol. in-folio. Delsaux (.L-C). — L'église StJacques de Liège. Plans, coupes, ensembles, détails intérieurs, gravés par J. Coune, accompagnés d'un texte explicatif et d'une notice historique. Liège, IS45; I vol. in-f» et broch. in-i". Delvai:lx (François Nicolas Jean-Baptiste). - Mémoire pour servir à lliisloire ecclésiastique du pays et du diocèse de Liège. Bibl. de l'Universilè de Liège, catalogue des SIS., n° 823, 21 vol. in-folio. Tome V, p. (591. Gérard Erard Léonard; p. 1050, .\rnould Hanloir, sculpteur, rival de Del- cour; t. VI, p. 384, Coignoul, sculpteur. (Delvaix.) OEuvres de Laurent Dclvaux (vente). {Journal des lieaux-arts, 1868, p. 31.) In-l". Delvaux de Fouron. — Dictionnaire biographique de la province de Liège. Liège, 1845; I vol. in-S", avec suppl. in- 12. DELVE.^^•E (N.). — Biographie du royaume des Pays-Bas, ancienne et moderne. Liège, 1828; 2 vol. in-8". Deppel (J.). — Handbuch der Aesthelik. De Proost (Barth.). — Choix d'épitaphes, etc. (Anu. de l'Acad. d'archéol. d'Jniers, 1" série, t. XVII, p. 223.) In-8». Descamps (J.-B). — La vie des peintres flamands, allemands et hollandais. Paris, 1753-1769; 5 vol. in-S". — Voyage pittoresque de la Flandre et du Brabant avec des réflexions relatives aux arts, et quel- ques gravures. Nouvelle édition augmentée de notes, par M. Ch. Rochn. Paris, 1838; vol. in-S». Description des meilleurs peintures et sculptures qui se trouvent dans les églises de Tournai, en 1775. {Bull, de la Soc. hhl. de Tournai, t. XI, p. 194.) ln-8°. Description des principaux ouvrages de peinture et de scuIpUire actuellement existants dans les églises, couvents et lieux publics de la ville d'.-^nvers, s. d. (1780) ; in-12. Descrizzione compléta de tulto cio che ritrovarse nelle galleria di pittura, etc., di S. A. principe di Lichtenstein, etc. Vienne, 1767; 1 vol. in-4°. Dethlin (Louis). — Dissertation sur l'église S'«-Waudru, à Mons. (Jnn. dit Cercle archéol. de Mons, 1860, t. III, p. 1.) In-8". — Sur deux sculptures de l'église S"-\Vaudru, à Mons. (Même recueil, t. III, p. 113.) In-8». Devigne (Félix). — Des corporations de métiers. {Jnn. de la Soc. roy. des beaux-arts et de lilt. de Gand, 1846-1847, t. II. p. 269.) In-8°. Devillers (Léopold). — Mémoire historique et descriptif sur l'église S"-Waudru, à Mons. Mons 1857; in-l". — Mémoire sur l'église et la paroisse de S'^-Élisabclh, à Mons. Mons, 1864; in-4». — La châsse de saint Macaire faite par Hugues Delavignc. {Ann. du Cercle archéol. de Mons, 1850, t. II, p. 275.) In-8''. — La procession de Mons. (.Même recueil, 1858, t. I". p. 1 18.) In-8». LISTE DES OUVRAGES CONSLLÏES. .>r,5 Devilikrs (Lénpolil). — Du grand escalier de l'église S"-Wauilru , à Rions. (Ann. du (lerclv anhcol. de nions, 18!)!), l. Il, p. 103.) ln-8°. — L'ancienne église collégiale et paroissiale S'-Germain, à Miins. (^léme recueil, t. III, p. 21 .) ln-8". — Sur deux sculptures du portail de l'église S"'-Elisabeth, à Mons. (Même recueil, t. X, p. 2S0.) In-8". — Excursion archéologique, à Soignies. (Même recueil.) — Biographie montoise. Notes supplémentaires pour- .J. Du Broeucq. (Mém. cl public, de la Soc. des sciences de Mons.) Mons, 1870; vol. in-S». DicTio.NN.iiiiE historique, ou histoire abrégée de tous les hommes nés dans les XVII provinces belgiqucs (jui se sont fait un nom par le génie, le talent, etc. Paris, 1786; 2 vol. in-12. Dictionnaire universel el classii|ue (l'histoire et de géographie. Bruxelles, Parent, 18.^5; 4 vol. in-8°. DiDOT (Firmin frères). ^ Nouvelle Biographie universelle, publiée sous la direction de .M. le D'' Hoefer. Paris; M vol. in-8''. DiDRON (Ad.-N.). — Annales archéologiques. Paris, I84i et années suivantes. Volumes in-4''. DiEGERicKX (Alphonse). — Le sculpteur Charles Van Poucke et l'autel du S'-Sacreraenl de l'église S'-Martin, à Ypres. Vpres, 1875; liroch. in-8°. DiNAUX (Arthur). — Archives du nord de la France, pour Lollmann de Valenciennes, nouvelle série, t. 1", p. 192; in-8». DiscAiLiEs (Ern.). — Les Pays-Bas sous le règne de Mario-Thérèse, 17iO-1780. Bruxelles, 1872; gr. in-S". DoDD (G.-J.). — Histoire de la sculpture en Belgique. (Patria belgica.) Gr. in-8°. DoNNAV (J.). — Schouw van het stadhuis van Kortryk. (Vlaamsclie scliool , 1887, p. 121.) In-4". Driesen (F.). — Note sui' deux figurijics antiques trouvées dajis le Limbourg. {Hall, de la Soc. scienlif. el lin. de Tonrjirs, t. Il , 1851, p. 3SI.) ln-8». Drivai, (Vax). — Catalogue de l'exposition d'objets d'art religieux de Lille, 187i. — Fo/r Borromaei (Carlo). DiBOis. — Article sur Blasset. (Bull, de la Soc. des aniiif. de Picardie, 1870.) 10-8°. Dufay (C). — L'église de Brou et ses tombeaux. Lyon, 18G7; in-12. DuFOUR (Ch.). — Description de la pierre tumulaire du chevalier de Bouberch. (Mém. de la Soc. des antiq. de Picardie, à Amiens, 1842, t V, p. 85.) ln-8». Du Mortier fils (B.). — Recherches sur les principaux monuments de Tournai. (Hall, de la Soc. Iiisl. de Tournai, t. VIII, p. 157.) ln-8». DuPASQUiER (Louis). — Monographie de Notre-Dame de Brou. Paris, 18S9; vol. in-folio. Durand (Ursin) et Martène (Edmond). — KoirMARTÈNE. DuBiEUX (A.). — Les artistes cambrésiens (IX'-XIX" siècle), et l'école de dessin de Cambrai. (Mém. de la Soc. d'Émulaliou de Cambrai, t. XXXII'', 2» part., 1873.) ln-8''. — Lettres de noblesse de Jean de Bologne. (Même recueil, t. XXXIll, 1'" part., 1875.) In-S". Du Seigneur (Jean). — Jean De Bay, statuaire mort à Paris le 8 janvier 1862. (Revue unie, des aris, 1862, t. XV, p. 26b.) ln-8». — Voir Dal'ban. 25() LISTE DKS OUVRAGES CONSULTES. Un SoM.MERAnn (Edmond). — Les arts au moyen âge. Paris, 1858-1840, îi vol. in-8" et albums in-folio. DisEVEL (H.) et De Gratïier. — Rapport sur le Musée d'antiiiuités d'Amiens. (Mém. . Gm.kuie nationale, ou dictionnaire historique de louu les hommes morts ou vivants, nés dans le royaume des Pays-Das. Mons, Lerou.x, 18'27; 1 vol. in-8». Galesloot (Louis). — Documents relatifs à la formation et à la publication de l'ordonnance de Marie- Thérèse du 20 mars- 13 novembre 1775, ([ui alTraiicbit les peintres, les sculpteurs et les archi- tectes, aux Pays-Bas, de l'obligation do se faire inscrire dans les corps de métiers. ( -iiinales de l'.icad. d-arcliéol. d'Anvers, t. XXIll, 1807, p. iSi.) ln-8°. — Le tombeau de Christian 111, roi de Danemark, dans la cathédrale de Roeskilde, et celui de Gustave Wasa, à Upsala. (Même recueil, t. XXVI, p. 408.) ln-8". Galle (Philippe). — Octo hacc signa aenca ante aedcs praetorias posuerat in foro magno senatus antverpiensis, cum illustrissinius ac in victissiuius princeps Alexander Farnesius urbem ingrc- dcretur, xxvii mensis Augusti CP . 13 . LXXXV. Arte fusoria ex conflavcrat ad hunianae sla- turae niagnitudinem, praestantissinius statuarius Jacobls Ji:ngeli.ngii;s, et horum ectipa acreis formis coelabat cxcudebatquo Philippus Galleus. Galleria Giustiniana del niarehcsc Vinccnzo Giustiniani. (Pour les ouvrages de l'rançois Du Quesjioy.) Rome, 1651; 2 vol. in-fol. Gakmeh (J.). — Les tombeaux de la cathédrale d'Amiens. Monument de Pierre Burry. (Mc.m. de la Suc. des antiq. de Picardie, à Amiens, 1808, 5'' série, t. II, p. 7S.) In-8". — Note sur un dessin de Blassct. (Même recueil, t. X. p. 574.) In-8''. G.AiiSSOiN (Eugène). — Biographie de François Du Qucsnoy. (Les Belges illitslres.) Gr. in-8". Gebeirtemssen van Mechelen. Manuscrit des archives de la ville de Malines , enrichi par M. l'archiviste Van Doren d'une table alphabétique et d'une table chronologique. Gélis (de Carcassonne). — Précis de biographie belge. La Ferté sous Jouarre, 1853; 1 vol. in-8°. GÉiVARD (P.). — Corneille de Vriendt, dit Floris III. (Journal des bcaux-aris, 1809, p. 50.) ln-4". — Notice des œuvres d'art qui ornent l'église Notre-Dame d'Anvers. Anvers, 1" édit., 1856; S' édit., 1867; in-12. — Ovcr eenige kunstw erkcn in de Kenipen. In-8». — Luister dcr S'-Lucas gilde, l"' atlev. Anvers, 1854-; in-S". — Notice sur l'ancien hôtel de la Monnaie, à Anvers. (Bull, des Comniiss. roij. d'arl et d'archéoloyie, t. X, p. 19.)In-8'>. — Les grandes familles artistiques d'Anvers. — Revue historique et archéologique. Bruxelles, 1859; in-8». — Notice sur l'hôtel de Jloolenerc et Van Dale (ancien refuge de l'abbaye de Tongerloo), à Anvers. (Bull, des Commiss. rnij. d'art cl d'archcoluc/ie, 1869, t. VIII, p. 80.) In-8". . — De beeldhouwcrs Robrecht en Jan Colyns de Noie. (Bull, des archiv. d'.Invers, II" deci, p. 297.) Gr. in-8». — Levensschets van liartliiilnmacus van Uaephorst; 2'' uitg. (Vlaainselic selnutl, 1858. ji. 91. i hi-i", LISTE DES OUVRAGES COiNSULl'ES. "iTi^J (î^j^Ann (P.). — Do bcoldlioiiwkundc in rie niiddolccuwcn, verslag erner onnft rciilii' van don lioei' V. Didron. [Vluitmsv/ir school, 1887, pp. îjO-îi'i.) ln-4». Gens (Eugèiio). — Dcsciiplion de Téglisc de Lcau. [Ruines cl jiiii/mijrs en Itvlijkjae.) Grand iii-8". Geoffroy. — Description flamande de la province de Matines; édit. de 17:21 (pour Luc Faj d'Iicrbc). Gestel (Van). — Histoire sacrée et profane de l'archevcclié de .Maliiics, 1725; 2 vol. in-folio. Pour le tombeau de Henri 1", duc de Brabaiit. GoETHALS (F.-V.). — Lccluros relatives à l'histoire des sciences. Bruxelles, 1857-1838; 4 vol. in-8'. — Histoire des lettres, dos sciences et des arts en Belgique. Bruxelles, 1810-1844; 4 vol. in-S". - GoF.TGiiEBLER (P. -,!.). — Le sculptcur Kuxthiel. (Aiin. de la Soc. des hcaux-aris et de li/l. de Gand, iSSl- 18S2, t. IV, p. 71.) ln-8». — Atlas topograpliique et historique de feu M. rareliilecte Gooighobuer. [k la Bibliothèque de Gand.) GooR (Van). — Description de Broda. 1714; in-f". GiiATTiEU (De). — Voir Dusevel (IL). [Grosley]. — Observations sur l'Italie, etc., données en I7G4, sous le nom de deux gentilshommes suédois, par M. G. Londres, 1774 ; 4 vol. in-8°. Guerard (F.). — Histoire de l'église S'-Gennain d'.^mions. (Mém.de la Soc. des anlUi. de Picardie, 1800, 2' série, t. VII, p. 429.) In-8°. Gl'érin. — Description de l'Académie des arts de peinture et de sculpture, etc. Paris, 171 U; 1 vol. in-S". Glicciaiidin. — Description de tous les Pays-Bas. Anvers, 1582; 1 vol. in-f". GuiGMES (P.-J.). —Notice sur le jubé de l'église de Lessines. {Ann. du Cercle archéol. de Mous, t. X, p. 270.) In-8». Giiii.iiERMV (F. De). — Voyez Annales arc/icnlnr/iqiics de Didron, I. XIV, p. 200. (Pour de Franquoville.) Hachez (F.). — Notice sur la paroisse et l'église S'-!Sicolas on Havre, à iMons, 1850; in-4". — L'école dominicale do Mons. Mous, 1855; in-S". Hague (Louis). — Skotches in Belgium and Gern)any. Londres, 1840; 20 pi. lith. iu-fol. Halma. — ïooncel der veroenigde Nedcrlandon, cnz. Loeuwaorde, 1725; 2 vol. in-folio. IIarless (W.).— Der Reliquion-und Ornanientenschalz der Abteikisclie zu Slablo (Malmedy). (Jalu bûcher des Verein von Alterthunis Frounden iiii Kheinlande, Hcft XLVI,p. 120.) Bonn, 1869; gr. in-8°. Hasselt (André Van). — Document inédit pour servir à l'histoire de l'art en Belgi(iuo. [Ann. de l'Acad. d'urcltéol. de licUjiqiie, ["• série, I. Vlll, p. 51;).) ln-8". — Notice sur les fonts baptismaux rie l'église S'-Barlhélomy de Liège, 1840. [ISidl. de l'Acad. ruij. de Belgique, i" série, t. XI IL) — Biographie nationale. liruxolks, Jamar, 1850'; 2 vol. gr. in-tolio. — Voir Waagen. IIédert, Ole. — Almanach piltorcs(|ue, etc., de la ville rie Paris. Paris, 1779; 1 vol. in-I2. Tome XLI. 47 240 LISTE DES OUVRAGES CONSLLTES. Hede^daagsche liistoriu of tegenwoordige staal van aile volkcren, ciiz. Amsterdam, 1712 et années suivantes; plusienrs vol. in-S". Helbig (Jules). — Histoire de la peinture au pays de Liège. Liège, 1873 j gr. in-8°. — Quelques travaux de Lambert Lombard. { tnii. de la Soc. d'Emiil. de Liège, i867, p. 155.) In-12. — Recueil des monuments funéraires, dalles sépulcrales cl pierres votives les plus renian|uables de la Belgique depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Liège; p. iii-fol. Hellin (E.-IL). — Histoire chronologique des évoques et du chapitre de l'église cathédrale de S'-Bavon à Gajid, etc. Gand, 1772; \ vol. in-8". — Supplément. Gand, {111 ; vol. in-8°. Hen.ne (.\lexandre). — Histoire du règne de Charles-Quint en Belgique. Bruxelles, 1888; 10 vol. in-8". — et VVautehs (Alpli.). — Histoire civile, politique et niunumentale de la ville de Bruxelles. Bruxelles, 1843-18'i5| 3 vol. in-8». IlÉRis. — Sur le caractère de l'école flamande de peinture sous le règne des ducs de Boui'gognc. (Mémoires couronnés de l'Académie royale de Belgique, 18ul>. Coll. in-4'>, t. XX Vil.) In-i". Geel (Van), statuaire belge. Notice sur sa vie et ses o\i\i-a§es. (J oiirnal des bcaux-arls, 1SS9, p. 105.) In-i". nEVLEN — Historische... verhandelinge... vertooncnde op welkc wysen de kloosterlinge namenllyk die uyt den Kempen zyn met nut en voordcclig gewecst zynaen Kerk en Staet, 17U1. In-4''. Histoire des monuments religieux de Cambrai. HoEFER (Le D'). — Voir Didot (l'irmin frères). HoiNDT (Fr. De). — Notice sur la cheminée du Franc de Bruges. [A un. de la Soc. d'Émul. de Kruges, 1" série, t. II. p. 215.) — Foir ISiOct ISiG. IIouBRAKEN ( Vriiould). — Dc groote schouburg der .Nederlandschc konslscliilders, etc. La Haye, 17!j3; 5 vol. in-8". IIvE (Is.). — Notice sur les dalles tumiilaires de cuivre ciselées et gravées par des artistes flamands en Angleterre. [Ann. de la Soc. d'Emul. de Bruges, 2'' série, t. VII, p. 155.) In-8". — Notice sur une dalle tumulaire de cuivre du XV'' siècle, cpii se trouve au Béguinage, à Bruges. (iMème recueil, 2""' série, t. VIII, p. 221.) InS". — Les pierres tombales au moyen âge. (Même recueil, 2""' série, t. VIII. p. 529.) 111-8°. Iconographie montoisc. — Biographie des .Montois célèbres. Mous, 1860; in-i». — Pour J. Du Broeucq le vieux et les De Bettignies. Immerzeel (J.). — De ievens en ueiken der hullaudsche en vlaamsche kunstschilders, becidhouwers, graveurs en bouwniceslers. Amsterdam, 18-42-1815; 5 vol. in-8". Inscriptions funéraires et monumentales de la province d'Anvers; in-i". Inscriptions funéraires et monumentales de la province de la Flandre orientale. Gand, 18(îH ; in-folio. Inventaire des œuvres d'art des églises de la province de Brabant, 18-48. [Belgique communale^ pp. C98, 773,791,849.) ln-4". IJSÏE DES OLVllAGES COASULTÉS. 241 Invemaihk (lu la Commission provinciale chargôo de reclicrcliir les objets d'arl des églises de la Flandre occidentale. Brnges; ln-8". J Jacob (Bibliophile). — Voir Lacroix (Paul). (Jacoris). Tombeau de Colars Jacoris, mort en lôUa. {Ann. de la Suc. nrcli. de Namur, l. I", p. -128.) ln-8°. Jal (A.). — Dictionnaire critique de biographie et d'histoire. Errata et supplément pour tous les diction- naires historiques, d'après des documents anllienli(|nes inédits. Paris, 1867. JoFFROY (J.). — Vcrhaling ofte historié van Mechclcn. JoLV (Alexandre). — Notice histori(|uc sur P.-L. Cylllé, de Bruges, en Flandre, sculpteur du roi de Pologne, duc de Lorraine, à Lunévillc. (Jiin. de la Suc. d'Émul. de Ilriiycs, -1'' série, t. XIII, p. 79.) In-S". JoiKDAiN et Ul VAL. — Histoire et description des stalles de la cathédrale d'.\miens. (Mèin. de la Suc. des uiiliq. de Picardie, à Jmicns, I8i4, t. VII, p. 8t.) ln-8". — Les clôtures du chœur de la cathédrale d'Amiens. (Même recueil, I8i8, t. IX, p. 1(51.) In-8». K Kervyn de Volkaersbeke (Le baron). — Los monuments et les œuvres d'art à Gand. Discours prononcé au Congrès archéologique et artistique, tenu à Gand en 1838. Gand, 10-8». — Les églises de Gand. Gand, 18S7-1838; 2 vol. gr. in-8». — La chasse de S'-Macairca l'église S'^-Waudru de .'Mons. (Measarjcr des sciences de 185!', t. XXVII, p. 178.) ln-8». — A |iropos du Christ dit de Cliarles-Qninl. (Même recueil, 18(ii), t. XXXVII, p. 107.) In-S». Kluvskens (Hipp.). — Des hommes célèbi-cs dans les sciences et les arts et des médailles qui consacrent leur souvenir. Gand, 18y9; 2 vol. in-8°. Kramm (Chrétien). — De levens en werkcn der hollandscbe en vlaamsche kunslscliildcrs, bceldhouwers, graveurs en bouwmecstcrs. Amsterdam, 1857-1863; 5 vol. in-8°. KuGi.Eii (Fr.). — llandboek der Knnstgeschichte. Slnllgart, 1856-1859; 2 vol. in-8°. KivL (P.-D.). — Retable de l'ancienne corporation des tanneurs daris l'église paroissiale S"-\Vandru, à Hcrenlhals. (Ann. de l'Acad. d'arelicul. d'Anvers, t. XXVI, p. 207.) In-folio. Ladarte. — Histoire des arts industriels an moyen .igc et à l'cpoqui^ de la renaissance. Première édition. In-4». Labat. — Voyage d'Italie. La Boude (Con)te de). — Les ducs de Bourgogne; études sur les kllres. Us arts et l'industrie lendant le XV' siècle. Preuves. Paris, 1819; 5 vol. in-8». 2i2 LIST!'] DIS OIVUACES CONSLLTES. I>A lîdiiiii; (Coiiilc de). — iNolici' des émaux, bijoux cl dlijcts divers exposes daus le Muscc du Louvre. Paris, 185-2-1833; 2 vol. iii-18. La Combe. — Diclionnaire portalif des beaux-arts. Paris, I7M9; iii-12. Lacroix (A.). — Reclierches sur Jacques Du Broeucq, statuaire et architecte nioiilois au WI« siècle. Mons, 1885; in-8". Laciioix Paul) et Sérl (Ferdijiaiid . — Le livre d'or des Métiers. Histoire de rorfévrcrie-joaillerie et des anciennes comniuiiaulés et confréries d'orfévrcs-joailliers de la France et de la Belgique. Paris, 1850; gr. in-8°. — Curiosités de l'Iiisloirc des arts. Paris, I85S; in-8». [La Lam)e]. — Voyage d'un Français en Italie, fait dans les années 1765 et I76C. Paris, I7G9 ; S vol. in-S". Lamdekt (L'ablié). — Histoire littéraire du règne de Louis XIV, etc. Paris, 1751; 3 vol. in-4». — Pour Franqucville, I. III, p. iv. Langlois (F.-E.). — Stalles de la cathédrale de Rouen. Rouen, 1838; in-8". La Moignon (De). — Plaidoyer |iour M. Van Opsial, un des directeurs de l'Académie de peinture, etc. Paris, 1688; in-î". Lampsoml's (Domin.). — Lambcrti Lombarde apud Eburone?i,prc tores celeberriini vita. Bruges, 1565 ; in-8''. [L\ PoMMEBAVE.] — Histoirc do l'église cathédrale de Rouen. Rouen, 1680; p. in-i". La Porte (L'abbé De). — Le voyageur français ou la eonnoissance de l'ancien et du nouveau monde. Paris; plusieurs vol. in-8". La Rue (Pierre De). — Slaetkundig en lieldhaftig Zeeland, etc. Middclbourg, 1736; 1 vol. in-i". Lavalleve. — Fonts baptismaux de S'-Barthélemy. [Ua:cUe de Liéye, 2i et 25 décembre 1855.) ln-4". Le Bla.nc (L'abbé). — Lettres sur les Anglais. Lyon, 1758; 3 vol. in-12. — Pour Rysbrack, d'Anvers. Le Comte (Florent). — Cabinet des singularités d'archilceture, peinture, sculpture, etc. Paris, 1702; 5 vol. in-12. Le Fecviie (C.-.A.). — Matéj-iaux i)onr I histoire des arts dans le Cambrésis. (Mém. de la Soc. d'Emid. de Cuinhriti, 1870, t. XXXI, 1" partie.) Vol. in-S". Li. (ii.AV (Edward). — Spicilége d'histoire littéraire. Lille, 1859; I vol. in-8». — R( cheiclies sur l'église métropolitaine de Cambial. Paris-Cambrai, 1825; in-i". Le Gha.m) m; RErE\xuT. — Tours des églises de Tliourunt et de Lichtervelde; fonts baptismaux de cette (lerniéi'e commune. {Mvssdficr des icicnevs de 1857, t. XXV, p. lil.) ln-8°. Le Jeene rrhéopbile). — Retable gothique de l'église paroissiale de Buvrinnes. (A)iii. du Cercle arcliM. de MuiiSj t. III, p. 302.) ln-8». — Même article dans la ftcrue de l'art chrclicn. 1861. Le Maistre d'Anstaing. — Recherches sur Ihistoirc de l'architecture de l'église cathédrale de Tournai. Tournai, 1842-1843; 2 vol. in-8°. Le Maveur. — La gloire belgiiiue. Louvain, 1830; 2 vol. in-8°. Li; MoMEH iPierre). — Antiquités, mémoires, observations remarquables. Lille, 161 i; 1 vol. in-12. LE^olU (Alexandre). — Deseriplion hisloiique et chronoloL;ique des monumonis de sciil|iture léunis au Mu.'ée des monuments français. 8' édit. Paris, 1806; vol. in-8". LISTE DES OUVHACiES CONSULTES. ^2i5 Lei'.ils (Tli. Va.\). — Notice dos œuvres «rarl de l'église paroissiale S'-Jac(iues, à Anvers. Borgirlioul, I8S3; in- 12. — et RoMBOLTS. — Les Lirjycrcii de la Gilde de S'-Luc d'.\nvcrs. Anvers; 3 vol. gr. iii-8". — Vuii- RoMBOirs (Pli.)- Ï.K Riiv. — Le grand llicàlre sacré du Brabanl. La Haye, 1729; 2 lonies en i part, in-folio. Ltî ViRLovs (Roland). — Dictionnaire d'arcliitcelnre, etc., auquel on a joint une notice des arcliilcelcs, ingénieurs, peintres, seuljiteurs, graveurs, etc. Paris, 1770; S vol. in-î». Leltbe (Cil. De). — l'récis de l'histoiie de l'art. Bruxelles, Jainar, ISiJO; in-8". LiMiuRG-SniiiiM (Le comte T.). — Notice sur l'église de l'ancienne abbaye di;s PréM]onlrés, .i Ninove. {Messar/er des sciences de ISI l, t. XLII, p. 7(5.) In-S». LrsTE chronologique des monuments et des principaux objets d'art de Tournai, du IV' siècle au XVIII'. {Bull, de la Soc. hisl. de Tournai, t. XIV, p. 8.) In-S". Livov (Le R. P. de). — Voyage d'Espagne, fait en I7B:), etc. Paris, 1770; 1 vol. in-8". LoKLREiN (k. Van). — Histoire de l'abbaye de S'-Bavon et de la crypte de S'-Jcan à Gand. (jand, 185«;in-i". — Chartes et documents de l'abbaye deS'-Pierrc, au Mout-Blandin, à Gand. (Jand, 1871; 2 vol. in-i". — Salle des séances du bureau de bienfaisance de la ville de Gand. (Mcssar/cr des sciences de 18()8, t. XXXVI, p. 41.) In-8°. — .\tlas historique et toi)ographique de la ville de Gand. (Même recueil, 187i, t. XLII.) In-H". — Paix en bronze ciselé de la collection de .^I. Ch. Onghena, de Gand. (Même recueil, 18(ii), t. XXXVII, p. 4.97.) In-8". — Cadres sculptés de L. Vandernienlen. {Messager des sciences Je 1836, p. 15.) ln-8". LoM (Chrétien Van). — Supplément aux trophées tant sacrés que profanes du duché de Brabant, de Butkcns. La Ilaje, 1720; 2 vol. in-folio. — Voir Butke.ns. Loo (François Van), artiste sculpteur flamand de la première moitié du X\'1I" siècle. [AJ essayer des sciences de 1874, t. XLII, p. 'i98.) ln-4». LooN (Gérard Van). — Histoire métallique des XVII provinces des Pays-Bas, etc. La Hay<', 1752; 5 vol. in f". Lo.NAV (Le chanoine). — Notice sur les fonts ba|)tismau\ de l'église S'-Bartliélemy, à Liège. [Bull, de l'InslHnl iirchédl. licijeois, t. Xil, p. G I .) In-8». LoiVDON and its environs descrihed, etc. Londres, 1701, 0 vol. in-8». LiiuKE. (V>'.). — Vorschule zum Studium des Kirchlichen kunst, 0' édition. Leipzig, 1875; iu-8". — Gescliiedenis der plastik, von den alteslcn zeiten bis anf die Gegenwart. Leipzig, 1805; in-H". m Magasin pittoresoue. Paris, 1832 à nos jours; recueil in-4". .Malvasia (Ch.-Caesar). — Pitture, seollure eJ areliitletui'e di lîidogna. 2ii LISTE DES OUVRAGES COISSULTÉS. Mam]ek (Cliarles VA^). -- Hcl scliiUirljoeck mut lict leven Jci- vcrmacrdc schildcrs en J'ullogghinghe dor mctaniorphoseo. Harlem, 1G04; 2 vol. iii-4". .Maiiieite. Catalogue raisonne de différents sujets de curiosité dans les sciences et arts qui composent le cabinet de feu M. — Paris, 1773 ; t vol. in-S". iMahiin et Cahier. (Voir Cahieii). Mabtène (Edm.), et DiinAiND (Ursin). — Voyage littéraire de deux religieux de la congrégation de Saint- Maur. Paris, 1717; 2 part, en 1 vol. iii-i". Mathieii (Ad.). — Biographie monloisc. (Extrait des A nn. de ta Soc. des arts, des sciences, de Mons.) 1 8 IS, vol. in-S". — La section des MS. de la Bibliolhèquc royale à Bruxelles possède un exemplaire de cet ouvrage avec des additions et annotations de la main de l'auteur. — Mons, Histoire monumentale, S'^-NVaudm. Mons; in-8". — Documents oITiciels inédits, publiés d'après les originaux des archives publiques, sur l'hisloire monumenlale et admijiistralive des églises S'^-Waudru et S'-Gerniain, à Mons. iMons; in-8". Mausolée (Le) de la Toison d'or ou les tombeaux des chefs et des chevaliers du noble ordre de la Toison d'or. Amsterdam, 1G89; 1 vol. in-H. Mavëk (Ue). — Catalogue ofte naemlyst dcr kunstschilders ende beoldliouvers van Mcehulen. MS. (Bibl. de Malincs). Mazzauosa. — Guida di Lucca. (Pour Jean de Bologne.) MeCart (Laurent). — Histoire de la ville et du château de Huy, d'après — , continuée jusqu'à nos jours par M. Gorrissen. Huy, 1839; 10-8°. Mei.ckebeke (G.-J.J. Van). ^ Levensschets van den beeklhouwer Jan-Frans Van Geel. Anvers, 18b8; gr. in-8". — Joannes-Franciscus Van Geel. {Vlaamscho school, 1858, pp. 10b et Hi.) In-S». Mémoires et documents pour servir à l'histoire des arts en Belgique. N" 2, sculpture religieuse dans le pays de Waes. {Journal des hcaux-aris, I8!)9, p. 103.) In-l". Mémoires pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne, etc. Paris, 1720; I vol. in-1". Mënsaert (G. -P.). — liC peintre amateur et curieux, ou description générale des tableaux, etc., dans reten- due des Pays-Bas autrichiens. Bruxelles, De Mat, s. d. ; 1 vol. in-12. Mercure historii(ac et politique, etc. La Haye, décembre 1767; in-IO. Mérimée (Prospcr). — Voyage en Auvergne et dans le Limousin. 1858; in-S". Merssman (J. De). — Cheminée de la salle d'audience des magistrats du Franc de Bruges. Rapporl. (Aiin. dp la Soc. d'Eiiiul. de Bruges, 'i^ série, t. ill, p. 71.) In-8". Meterkn (Emmanuel Vax). — Historié der Nederlandschc oorlogen, etc. La Haye, 1025; 1 vol. in-folio. Mever. — Algcmeines Kunstler Lexicon. 1875. MiciiAiii (.loseph). — Biographie universelle. Paris, 1811 à LS37; 85 vol. in-8". LISTE DES OÏVRAGES CORSULTES 245 MiciiAi'x (aine). — Notice sur la mort, les funérailles et le tombeau de François Van dcr Brucli, archevêque de Cambrai. {Ann. du Cercle archcol. de Mons, t. VII, p. 39.) Iii-8°. MiciiELET. — Histoire de France, nouvelle édition, 1871 ; in-8°. — Pour Lambert Patras, de Dinant. MieiiiELs (Alfred). — Rubcns et l'école d'Anvers. Bruxelles, 1854; vol. in-8". MiEuis (Fr.). — Besclirijving der stad Leyden. Leiile, 177:2-1784 ; 2 vol. in-folio. MlGNE. — Voir Tkxier. MiLLfN (Aubin-Louis). — Antiquités nationales ou Recueil de monuments pour servir à l'histoire générale et paiiiculière de l'empire français. Paris, 17!)2; i vol. in-8'>. Musée Minard-Van Hoorebeke, à Gand. {Messager des sciejtces de 1864 ; t. XXXII, p. 309.) ^1-8°. Ministère de l'instruction publique de France à Paris. Instructions du Comité historique des arts et monuments. (Publiées dans la Collection des documents inédits sur l'histoire de l'rance.) ln-4». MoMjMENTOS arquitcctonicos de Espana, publicados à expcnsos del estado b;ijo la direccion de una coniision especial, creada por cl ministerio de fomento. Madrid; plus. vol. in-folio. MoNTALEMBEUT (Comtc ue). — OEuvrcs. t. VI. L'art et les moines, mélanges d'art et de littérature. Paris, 1861 ; in-8°. MoNTFAicoiv (Le R. P. doni Bernard ue). — Les monuments de la monarchie française, etc. Paris, 1729; 5 vol. in-folio. MoNTrcNV (Ch.) — Recherches sur les églises de Namur et sur les objets d'art qu'elles renferment. (Ann. do la Soc. archéol. de Namur, t. III, p. 599.) In-8". MooNS Van der Straei.en (P.-Tli.). — FoiV Van der Straelen (J.-B.). MoREiii (Louis). — Le grand dictionnaire historique. Utreeht, 1692; 2 vol. in-folio. MiiNCK (J.-J. De). — Gedenckschriflen van bel levcn, lyden, wonderheden cnde diiysentjaerige eerbcwy- singe van den H. Runioldus, 1773. Mi'RR (De). — Bibliothèque de peinture, etc., pour le recueil d'éloges fait au sujet du groupe de Jean de Bologne représentant un soldat romain enlevant une Sabine : Compozizioni di diversi authori in laudc del ritralto délia Sabina, scolpito in marmo da Gia. Bologna. Florence, 1585; in-4'>, avec figures. Miisiis (Corneille). — Lpilaphia. Anvers, 1!J31; in-i". — Pour Van Tetiode. Naegler. — Neues allgemeines Kunstler Lexicon. Munich; 22 vol. in-S". Neefs (Emm.). — Histoire de la peinture et de la sculpture à Malines. Gand, 1876; 2 vol. in-8". — Tirage à part du travail inséré dans le Messager des sciences. — La peinture et la sculpture à .Malines. — La Gilde de saint Luc et l'Académie royale des beaux- arts. {Messager des sciences de 1871, t. XXXIX, pp. 543, 447, t. XL, p. 12.) ln-8°. — Les sculpteurs malinois. (Même recueil, t. XLII, 1874, p. 422.) ln-8". — Inventaire historique des tableaux et des sculptures se trouvant dans les édifices religieux et civils et dans les rues de Malines. Louvain, 1869; in-12. -24(i LISTE DES OIJVKAGES COINSULTES. Neefs (Diiini.). — CIii'(iiiii|iie arlislique de réglisc S'-Jcan di- Maliiics. (Hiill. drs Cniiiniiss. rni/. d'url cl il'nir/inil., t. XIII, |i. "203.) Iii-S». — ChidiiiiiUL .-irlislicine de léglise S'-Joaii do Maliiics. (Mêim; rceiieil, I87i, t. XIII, p. 203). In-S°. — Le iiionaslcrc du Val-des-Lys, Lcliëndacl. Louvain, 1808; iii-8". NoiiE (Arsène De). — La châsse de S'-Remacle à Slavelol. {.Inii. de l'.lcud. d'archcol. d'Anvers, t. XXII, p. 181.) I11-8». NoYE (Sébasllen Vav). — Tliermac Dioeleliani imperatoris, etc., gravés par .léronic Coek, en ISÎ$8. Objets d'arl religieux appailenant au diocèse de Touiiiai, ipii oui été exposés à Maliiies en seplendire dSOi. — Objets d'art rpii n'y ont pas été exposés. — Id. arrondissement de Tournai; arnm- dissenient de Mons. {Bull, de la Sac. Iiinl. de Tournai, t. X, pp. 234, 249, 27S.) In-8". Odelberg (lleriuan). — Les retables de Strengniis (Suède). (Ànn. de l'Acad. d'arcliêol. d'.liivers, t. XXVI, p. AT6.) ln-8°. — Voir Eiciiiion>. Oettinger (E.-M.). — Bibliographie bibliographique universelle. Bruxelles, 1834; 2 vol. in-S». [Orlandi (P.-A.)]. — L'Abecedario pittorico. Bologne, iTH; in-l». OuTREMEesE (J. D'). — Ly Myrcur des Ilislors, I. V, p. 108. (Chroniques de la Commission royale d'his- toire de Bruxelles). — Pour Lambcrs le Cornus. Paquot. — Mémoires pour servir à l'Iiistoiic littéraire des X\'II pidvinces des Pays-Bas. Louvain, 1701; et anu. suiv. ; 18 vol. in-8". Particularités liistori(]ucs concernant l'église des SS. Michel et Gudule à Bi'uxelles. (Messager des seieiices de 1804., t. XXXI I, p. 225.) ln-8". Pâte. — Monuments érigés en France à la gloire de Louis XV, etc. Paris, 1772; 1 vol. in-folio. Patv (Emin.). — Documents sur quelques artistes du moyen âge et de la renaissance, nés dans l'ancien diocèse de Meaux ou qui y ont exécuté des travaux, (liull. moniim. de de CaunionI, 1840, t. XII, p. 415.) In-S". — Pour Blasset. Paiwels-Devis (J.). — Dictionnaire biographique des Belges, etc. Bruxelles, 1844; 1 vol. in-8°. Peetkus. — Cuve baptismale à Gallaix. (/?wH. de la Soc. hisl. de To,urnai, I. Il, p. 234.) In-S". — Promenade iconographique dans les rues de Tournai. (Même recueil, t. III, p. 70.) ln-8". — Notice sur quelques chapiteaux historiques et symboliques de la cathédrale de Tournai, el sur le lélr:im(ir|ihe, niiNJalnrc du XI' siècle. (Même recueil, t. 1, p. 2!)0.) In-S". LISTE DES OLVUAGES COiSSULTES. 247 Peignot, Bourdot et Chambure. — Voyages pittoresques en Bourgogne, description pittoresque et vue des monuments du moyen âge, divises eu deux parties : C6tc-d"0r et Saone-et-Loirc. Dijon; 2 vol. in-f». Peiikins (Charles C). — Les sculpteurs italiens. Ouvrage traduit de l'anglais par Cli.-Pli. llausoullier. Paris, 1869; 2 vol. gr. in-S» avec 1 cali. de planches. Perreau (A.). — Biographie limhonrgeoise : Mathieu Kesscis, 1781. (Bull, de la Suc. stieiU. cl lilt. de Tongrcs, 18b'i, t. Il, p. 2îi9.) ln-8". Pertz. — Monumcnta gcrmania?. t. IX. Petit de Rosen (J.). — Fragments d'une description archéologique et historique de l'église Notre-Dame de ïongrcs. [Bull, de la Soc. scient, cl lill. de Toiujres, 18BÔ, t. I, p. lU.) In-8». PlGAMOL DE LA FoRCE. — Déliccs de Versailles, etc. heide, 1728; 2 vol. in-12. — Description historique de la ville de Paris et de ses environs, etc. Paris, 1705; 10 vol. iu-8". PiNciiART (Alexandre). — Recherches sur la vie et les travaux des graveurs de médailles, de sceaux et de monnaies des Pays-Bas, d'après des documents inédits. Bruxelles, 1858, t. I"; in-8°. — Archives des arts, des sciences et des lettres. Gand, 1800 et seq.; 2 vol. in-S". — Recherches sur l'histoire et les médailles des académies et des écoles de dessin, ric., en Belgique, 1548. {Revue de la numismalique belge, 1" série, t. IV.) In-S". — Jacques de Gerines, batteur de cuivre du XV^ siècle. (Bull, des Commits. roij. d'url. et d'urehéoL, t. V, p. 114..) In-S". — Roger de la Pasture, dit Van der Weyden. (Pour la gilde de saint Luc de Tournai.) Méuic recueil, VI' année, 1807, p. 408.) ln-8". — Histoire de la dinanderie et de la sculpture de mêlai en Belgique. (Même recueil, t. XIII, pp. 508, 482, t. XIV, p. 97.) In-S". — Notice historique sur Pierre de Beckere, auteur du mausolée de Marie de Bouigogne, à Bruges. [Ann. de la Soe. d'Einul. de Brur/cs, 2' série, t. VIII, p. 241.) In-S". — cl Rlele.ns (Ch.). — Annotations à la traduction française de l'ouvrage de MiM. Cruwe et t^aval- caselle. (T/ie Earlij flcmisli. puinlers.) In-8". PioT (Ch.). — Notice sur la pierre tondjale de maître Adam Glieerys. (Bull, des Coimniss. rny. d'url cl d'urehéoL, t. IV, p. 65.) In-8". — Notice historique sur l'église de liai. (Même recueil, t. I", p. 174.) In-8". — Le retable de l'église S>'-Dimphne à Gheel. (Même recueil, t. I", p. 109.) ln-8°. — L'ancien hôtel de ville d'Alost. (Même recueil, t. IV, p. 243.) ln-8". — Le jubé de la cathédrale de Bois-le-Duc (Pays-Bas). (Même recueil, t. VI, p. 45.) lu-8". — Notice historique et descriptive de l'hôtel de la chàlellenie de Fumes. (Même recueil, 1. \ I, p. 502.) In-8°. — Essai sur le type et le caractère de la sculpture en Belgii|uo pendant le moyen âge. (.Inu.. de ta Soc. d'Émul. de Brwjcs, 1867, 5" série, I. H, p. 179.) Iu-8". Tome XLI 4S 248 LISTE DES OUVRAGES CONSLLÏES. PlOT (Cil.)- lina"f (le la N'itTgc dans l'cglisc S'-PiciTc de Loiivaiii. (Mcssnycr des scirnccs de ISii, I. Xri, p. !«!).) In-S". — Notice historique sur la ville de Lcau, 1800; 1 vol. iri-8". — Histoire de Louvain; 2 vol. in-8°. PiTTiRA di Bologna (La). Bologne, 1766 ; 1 vol. in- 12. PiRo.v. — Algeniccne levcnsbeschrijving dcr manncn en vrouwcn van Bcigic, ciiz. Meclielen, 18()0 ; 1 vol. in-i», met Bijvoegsel. I'lutarque belge. Bruxelles, 1840; in-S». PoLAiN. — Liège pittoresque, etc. Bruxelles, 1842; vol. in-8". PôiLMTZ (Charles-Louis baron de). — Mémoires. Amsterdam et Londres, 1755; i t. en 2 vol. in-12. PoNZ (Don Antonio). — Viagc de Espaûa o carias en que se da iiolicia de las cosas mas aprcciables, y degnas de saberhe que hay en clla. Madrid, 1762; 2 vol. in-12. Pool (Mathieu). — Cabinet de l'art de la sculpture par le fameux sculpteur Francis Van Bossuit, exécuté en ivoire ou ébauché en terre; gravé d'après les dessins de Barent Graat. Amslcrdani, 1727; p. in-i". PorELiERS (L.-T.-H.). — Aperçu sur la sculpture en Belgiiinc. Bruxelles, 1845 ; broch. in- 18. PorniER (A.-J.). — Livret historique des peintres, sculpteurs, etc., du Musée de Valenciennes. 1841. Pr.vtt (G.-F.). — Monuments romains d'.\rlon. (Jnn. de la Soc. archéol. d' Arlon, 1871, 1, VII.) Gr. in-8". PoTTER (De). — Vaderlandsche biographie. Gent, 1861 ; vol. in-8». PuEDiKSTOEL van S'-Michiels en S'»-Gudulakerk le Brussel. ( Vlaamschc school, 1870, pp. U2-I45.) In-4". Provintie, slad en distrikt van Mechelen opgcheldert in liaere kerken, cnz. Bruxelles, 1770; 2 vol. in-8". PuGiN et WiisoN. — Antiquités architecturales de la Normandie, traduction annotée par Alph. Le Roy. Paris et Liège, 1835; gr. in-i" avec 78 pi. — Motifs et détails choisis d'architecture gothique empruntés aux anciens édifices de l'Angleterre; Iraduclion par le même avec notes et dissertation. Paris et Liège, 1858-1867; 2 vol. gr. in-4» avec 113 pi. QiELLVN (Arlusde oude). {Vlaamschc school, 1866; p. 147.) In-4". Qi ELLVN (Hubert). — Sculptures de l'hotcl de ville d'Amsterdam. 1 vol. in-f» en 2 parties. La première imprimée à Amsterdam en 1665, chez Pierre de Wil, la seconde en 1668, chez Frédéric de Wil. Qlinso.nas (Le comte E. de). — Matériaux pour servir à l'hisloirc de .Marguerite d'Autriche, ducliesse de Savoie, régente des Pays-Bas. Lyon, 1860; 5 vol. in-8". Uabi'saet (Henri). — Un mot sur la statue qui surmonte la tour de la maison de ville d'.Vudenaerde. (Aim. de la Soc. roy. des beanx-arls et de litl. de Gaiid, 1848-1850, t. III, p. 170.) ln-8". LISTK DES OL'VRAGRS CONSULTÉS. U[) Raf:p la Gihle anversoise de saint Luc, sous la devise II'' ioinsloi rci-sae»)!, !<■''. 2'' et 3'^ volumes. Anvers; 2 vol. in-8". Rotterdam (Johan Van). — Sur le monument du .M" del Pico placé en 1887 dans l'église S"-Jacques d'.\nvcrs. (Vlaamsclic srlivul, 1837, p. Ui.) lri-8°. Roulez (J.). — Sur le buste en bronze de Poulseur. [Bull, de l'Acad. roy. de lichjiquvj {"^ séj'ic, t. II.) ln-8». — Sur quebjues monuments ligures de l'époque romaine, trouvés autrefois dans le Luxembourg. (Même recueil, 1" série, t. IX, I"^' p., p. iGO.) In-8». — Sur quelques antiquités romaines d Arloii. (Même recueil, t. IX, Z' p., p. 380.) 111-8°. — Sur un buste en bronze trouvé à Brunault. (Même recueil, t. X, Y" p., p. lîi.) ln-8". — Sur un établissement romain à Brunault-Liberchies. (Même recueil, t. X, 2= p., p. 17.) Fn-8». — Découvertes d'antiquités romaines à Virginal-Samme. (Même recueil, t. X, 2'= p., p. 528.) In-8°. — Projet d'une circulaire à adresser aux personnes qui s'occupent de recherches d'antiquités pour aider l'Académie à la formation d'une carte archéologique de la Belgique. (Mémo recueil, t. X, 2^ p., p. 330.) In-8». — Rapport sur les fouilles de Majeroux. (Même recueil, t. X, 2" p., p. 416.) In-8". — Sur un ornement en bronze trouvé à Brunault et relatif au culte de Cybèle. (Même recueil, t. XII, 2' p., p. /,0y.) In-8». — Antiquités nationales. (Même recueil, t. XIV, I" p., p. 597.) 111-8». — Sur une découverte de monuments antiques de l'époque romaine à Arloii. (Même recueil, t. XXI, 2<- p., p. 087.) In-8». Rousseau (Jean). — L'Espagne monumentale et quelques architectes flamands. (BuU. des Commis, roy. d'art et d'archéoL, t. IX, p. 526.) In- 8°. — La sculpture flamande du XI' au XIX' siècle. (Même rcc, t. XII, p. 596, t. XIII. p. 124, t. XIV, p. 331 ; t. XV, p. 170; t. XVf, p. 19.) lu 8°. — Le retable d'Oplinter. (./o»ra«( vol. in-1'2. Sandehus. — Chorograpliia sacra Fîrabaiitiae, etc. La Haye, 172G ; 3 vol. in-folio. Sandrart (Joachim De). — Acadeiriiu nobilissimae arlis picloriae, etc. Nnrenberg, 1083; I vol. in-8". Saumerv (Pierre Lombard). — Voyage littéraire de deux bénédictins. Paris. 1717. — Délices du pays de Liège. Liège, I738-I7i4 ; 5 vol. in-folio. ScHAErKENS (Alexandre). — Mathieu Kessels, statuaire, né à Maestricht en 1784, mort à Rome en 183G. (Ann. de l'/lcad. d'archéol. de llelgique, \" série, t. XI, p. 259.) In-S". — Notice sur le dallage des anciennes églises. (Même recueil, t. IX, p. 2S9.) Im-8". — Anciens meubles d'église. (Même recueil, d" série, t. VIll, p. b09.) In-8". StiiAEPKENS (Alexandre). — Trésor de l'art ancien. 1846. SciiAEPKENS (Arnaut). — Colonnades ou poutres des églises chrétiennes au moyen àgc.{Mcssayer des sciences de 18B9, t. XXVII, p. 41.) ln-8». — La slalue de saint .Michel sur la flèche de l'hôtel de ville de Bruxelles. (Même recueil, 180.'i, t. XXXIII, p. 5.) ln-8». ScHATS (P.). — Het altaer van O.-L.-V. in de cathédrale van Antwerpen. (Vlaatnsche sclinol, 1850, pp. 81-82.) ln-4°. ScriAVEs (J.-B.). — La Belgi(|ue et les Pays-Bas avant et pendant la domination romaine. Bruxelles, 1858- 1859; 5 vol. in-8". — Promenade au parc de Wespelaer. ln-12. — Histoire de rarchiteclure en Belgique. Bruxelles, 1850; 4 vol. in-42. ScHNAASE (Cari). — Niederlandische Brife. Stuttgart uiid Tubingcn, 1834; in-8". — Geschichte der bildcnden Kùnste. Zwcile vcrmehrtc und verbesserte Aullage. Diisseldorf, 1871 ; 4 vol. in-S". ScROEEFER (Le chanoinc). — Série d'articles dans la Gu:et van Mechelcn et Mechelsche Courant, années 185C et suivantes, sur les monuments et les institutions de la ville de Malines. Sciiov (Auguste). — Avènement et progrès de la renaissance aux Pays-Bas au point de vue philoso- phique. {Mém. du Cercle iuternitt. des heaux-dvls à Liège, t. V.) Liège, 1875; in-8". 'iliit LISTE DES OlJVU/\(iES (:()i>SULTÉS ScHOY (Auguste). — Histoire de rinlluenee ilnlieniie sui- l'arcliilecliire dans les Pays-Bas. Mi'innirc couronné par rAcadémic royale de Belgique, classe des beaux-aris, le 18 septembre 1875. Bruxelles, 1877; vol. in-A». — Portail de la chambre cchevinale d'Aiidcnaerde. [Joarnul des Beaux-Arts, 1874, p. 8'i). ln-4°. Arabcschi e grotcschi, origine gréco-rouiainc, etc.(Mcnie recueil, 187!i, p. 113.) In-i". — La cheminée du Franc de Bruges. (Même recueil, IS74, p. ;i'J.) In/t". ScRiBANirs. — Antwerpia. Anvers, 1610; I vol. in-4". ScHi;EtiMANS (H.). — Antiquités trouvées en Belgi(iue. {DiiU. des Cotnm. rmj. d'art et d'arehcol., W' année, 187-J, p. 23.) In-folio. Seffen (N.). — RombautVcrhulst, sculpteur malijiois. ( r/»(//yi.«7)c .«//(H)/, lS(i3,p. li)7.) In-8". Seine (François de). — Rome ancienne cl moderne, elc. Lcide, 1713; 10 vol. in-S". Seré (Ferdinand). — Voir Lacroix (Paul). SiRÉ (Petrus). — Hanswyck, endc het wonderdadigh bceldl van Maria, 1738. Dendernionde, 1738; in-S". Smet (De). — Description de la ville et du comté d'Alost. Alost, 1S!J2 ; 1 vol. in-8". Société d'Émilation de Bruges. — Biographie des lionniies remarquables de la Flandre occidentale. Bruges; i vol. in-S». SciLPTURES flamandes vendues à Londres. {Journal des Ileaux-Arls, 1801, p. îi.) ln-4'. SopRANi (Raphaël). — Délie vite de pittori, scullori ed architclti geiiovesi, elc. Gènes, 1768, i V(d. in-i". Spilbeeck (D. Van). — Hans Vredeman de Vries. ( r/f((«m,sf/,e .«c/io»/, 1863, p. '■2-2o.) In-i». Stalles de S"'-Gertrnde à Louvain. (Mcssar/er di's sciences de 1861, t. XXXII, p. 505.) In-8°. Stappaerts (F.). — Imagiers, orfèvres et sculpteurs ou essai sur Thistoire de la sculpture en Belgique. (flevue trimistriclle , t. III, p. 67.) In-1-2. — cIStroobant. — Monuments d'architecture et de sculpture en Belgic|uc. Bruxelles, 1835; in-folio. (State), a new présent of England, etc. Londres, 1730; 20 vol. in-8". Steyaert. — Bcschrijving van Cent ; in-S". Stow. — A new survey of the ciliés of Loiulnn and Weslnjinster, etc. Londres, 17ïj4-17!>'j; 2 vid. in-folio. SwEEKTUS. — Monumenta sepuUralia et insci-ipliones publieae pri\atae. Duealus Brabantiae. Anvers, 1613; 1 vol. in-12. Tabernacle (IS78?) dans l'église de Loyers (Nanuir). {Ann. de la Sne. arelicol. de Nanuir, t. IV^ p. 266.) ln-8". Taelvefibono, 18Î)5. — Pour Barlliélemy Van Racphorst. Texier. — Dictioiniaire d'oi-févrerie, de gravure et de ciselure chrétiennes, etc., publié par Migne. Paris, 1837; in-8». LISTE DES OUVRAGES COINSULÏÉS. 233 TiiEATiiiiM basilicac Pisaiiar, etc. Rome, 170!j; t vol. iii-folio. Theux de MoNTJAiiniN (le cliev. J. De). — Le chapitre de S'-Lamberl à Liège. Bruxelles, 187I-I87!2; i vol. in- 4». [TiiuiisTEii.] — Essai liislorii|uc sur l'église S'-Paul de Liège. Liège, Spce-Zclis el (jrauJ[iioi]l-Uonders, 1807; iri-8" avec 22 planches. TiioMASSiM. — Recueil des ligures, groupes, elc. du ehàtcau el du pare de Versailles, elc. Paris, 1091 ; 1 vol. iu-8". ïiivs (Ch.-M.-T.). — Sur uue feuille d'ivoire sculplèe trouvée à l'uugres. {.J/iii. Je t'Actid. d'archéol. de Belgique, t. XXIV, p. 422.) ln-8». — Notice sur le retable de l'èglisc de N.-D. de Tougres. (IhiU. de lu Soc. scieiil. el lill. du Liiiihourg, 1874, I.XIII, p. lS7.)ln-8". — Notice sur une feuille d'ivoire fculptèc tiouvèe il Tongres. (Ménic rcc, 1808, t. IX, p. 273.) In-S". TiiKKS (Louis). — Sandruudiga, une des divinités de la Toxaudrie, sou nom conimeiilè et explii|uè. (Aidi. de l'/lcad. d'archéol. d'ylni ers, t. XXV, p. 51.) ln-8". — Voir Van der Straelen (J.-B.). Tour (.4.), Ihrougli the whole Islaud of Great Britaiii, etc. Londres, 1701); 4 vol. in-folio. Trésor national. Bruxelles, 1842 et suivantes; 8 vol. in 8". Tkesvaux (L'abbé). — Histoire de l'église et du diocèse d'Angers. TiDOT (Edmond). — Collection de figurines en argile, œuvres premières de l'art gaulois, avec les noms des céramistes qui les ont exécutées. Paris, 1805 ; In-i". V. D. B. — Lambert Lombard. (Vlaamsclic sclwol, 1805, p. 159.) In-4». Va.\ de,n Branden (F.-Jos.). — Geschiedenis der .Académie van Antwerpen. (Même recueil, 1805, pp. 13, 59, 133, 145.) ln-8". Van den Evnden (R.) en Van ber Willigen. — Geseliiedenis der vaderlandschc schilderkunst sedert de hciftder XVIII'' ecuw. Ilaarlem, 1817-1820 en Aauliaugsel, I8i0; 4 vol. in-8". Van den Nieuwenhuvzen (IL). — Wekelyks berichl van Meehelen. Konstniinnende en hislorisehe wande- linge. Depuis 1783 jusqu'à 1790 exclusivement. \'an den Steen de .Ieiiay. — Essai historique sur l'ancienne cathédrale S'-Lambert de Liège; vol. iu-8". Van de Pitte (F.). — L'architecte Louis Van Boghem. (Aim, de la Soc. d'Emiil. de Brtiijes, i" série, t. IV, p. 201.) ln-8». — Loo, son église et sa tour. {Bull, des Commis, roi/, d'art cl d'urclicul., t. 11, p. 59.) ln-8". — Notice sur le mausolée de la famille de Gros, avec des données historiques sur cette famille. Bruges, 1842; in-4°. Van de Piïte (F.). — La chapelle des comtes de Flandre, à Courtrai. C 251) LISTE DES 01 VRAGES CONSULTES W'alteiis (Aliilidiisc). — La Bclghiuc ancienne cl moderne. (Gcmjraphic et liisloire des conimii/ws hvhjvs.) l'rov. de Brabanl, arrond. de Nivelles, 1. I et II; arrond. de Louvain, ville cl canlon de Tirle- niont; 8 cah. gr. in-8". — Le tabernacle de l'église de Léau, œuvre de Corneille De Vriendt dit Floris. [Bull, de l'Acad. i-iiijak de Dclyiqne, S» série, t. XXVI, p. 354.) In-8°. — La Maison du Uoi à Bruxelles. (Messager des sciences de 1842, t. X.) In-8». — L'ancienne abbaye de Villers. Histoire de l'abbaye et description de ses ruines. Druxclles, ISSU; i vol. in-8». — Histoire des environs de Bruxelles. Bruxelles, 1857; 5 vol. et 1 table in -8°. — Les délices de la Belgique. Bruxelles, 18i5; vol. in-8". — et Hen.ne (Cil.). — Histoire civile, politique et monumentale de la ville de Bruxelles. Bruxelles, 1845-18-45; 3 vol. in-S». Weale (W.-H. James). — Ivoires sculptés de l'église Notre-Dame de Tongres. (Bull, de la Soc. scient, cl lia. du Limhourg, 1801, t. V, p. 203.) ln-8°. — ■ Catalogue des objets d'art religieux du moyen âge, de la renaissance et des temps modernes exposés à Malincs. Septembre 1864. Malincs. ln-S°. — Instrumenta ecclesiastica. Choix d'objets d'art religieux, etc., exposés à Malines en 1864. Bruxelles, 1860, in-fol. — Le beffroi. Art héraldique et archéologie, t. 1, 2, 3. Bruges, 1863-1870; 5 vol. in-4". — Ivoires sculptés de Genoels-Eldercn, près de Tongres. [Messager des sciences de 1859, t. XXVII, p. 1.) ln-8". — Tombe plate en pierre de Victor NViIzocts et Perynne Fockcdeys, sa femme dans l'église de Notre- Dame à Zandvoorde (FI. occ.). (Même recueil, 1803, t. XXXI, p. 56.) ^1-8°. — Bruges et ses environs. Description des monuments, objets d'art et antiquités, précédée d'une notice historique. 2'' édition. Bruges, 1864; in-12. — Belgium, etc.; in-8°. Wegwvzer door Amsterdam, etc. Amsterdam, chez Nicolas Tcnhoorn, 1726; in-8». Wevebman (J.-Campo). — Levensbescbryvingen der nodcrlandsche kunslschilders. 'S Gravenhage, 1729- 1769; 4 vol. in-4". WiLTUEiM (Le père Alexandre De). — Luciliburgensia sive Luxcmburgum romanum. Luxembourg, 1842; vol. in-4''. WiTTE (Le baron J. de). — Figurines de bronze et de fer. [Bull, de l'Jcad. royale de Belgique, 1" série, t. XII, 1" partie, p. 544) In 8°. Woillez (Ern.). — Études archéologiques sur les monuments religieux de la Picardie et particulièrement sur les earaetcrcs architcctonicjues qui doivent servir à faire distinguer ces monuments du V'' au milieu du XVI« siècle. (Mém. cour.). (Mcm. de la Soe. des antiq. de Picardie, à Amiens, 1843, I. VI, p. 213.) lu-8°. — De l'apparition de l'ogive dajis les monuments religieux de l'ancienne Picardie. (Mémo recueil, 1848, t. IX, p. 279.)In-8". ERRATA ET ADDENDA. Page xivi, ligne 26, lisez : André Keldermans au lien (Z'Antoine. — Lviii, ligne 4, lisez : Giosencamp au lieu de GLiSEîiC*jii'. — LViii, ligne 6, lisez : André Rvscii au lieu d'Adrien Rasch. — Lxvm, ligne 6, le lombeau d'Erard de la Marck a été fait en lo27. — Lxix, ligne 20, lisez ; Louis Van Bochem au lieu de Jean Van Bocuem. — Lxxv, ligne 8, lisez : MïNBEEnE au lieu de Mynsheeue. — Lxxviii, ligne 20, lisez : Millich au lieu de Muiiicu. — Lxxxiii, ligue 5, c'est par inadvertance que nous n'avons pas dit que le portail de saint Jacques d'Anvers est de Henry-François Verbruggcn. Nous l'avons niis erronénient (p. xcix, col. 2, ligne S) , dans la liste des noms des lieux oii se trouvent les œuvres anonymes citées dans le Résumé Iiisloiique. — Lxxxiii, ligne 23, lisez : 1620 au lieu de 1021. — cxv, ligne 25, col. 2, lise: : Pierre Pdliaert au lieu de Félix Pullaert. — 4ô, ligne 28, au lieu de l'église Notre-Dame au diià de la Dyle, lisez : cathédrale S'-Ronjliaul. — -18, ligne 59, lisez : François Laukant au lieu de François-Laurent. — bl, ligne 15, après Vas Papeniioven (Alexandre), placez les dates : 1668-1739. — SI, ligne 23, retranchez GiLiis (Jean-Baptiste), ? — 1771. — 6i, ligne 2o, ajoutez : Norbert Van den Eynde sculpta en 1071 un nouvel autel pour la chapelle du S'-Sacre- menl de l'église S'-Georges d'Anvers. — 66, ligne 19, ajoutez : Théodore Verbruggeii sculpta en 1680 la porte d'entrée principale du choeur dans l'église S'-Jacques d'Anvers. — 60, ligne 30. ajoutez : Mathieu Van Beveren sculpta en 1059-1660 le tabernacle du .S'-Sacremenl dans le grand chœur de la cathédrale Notre-Dame d'.\nvers. Il orna aussi l'église S'-Jacqnes d'une statue repié- sentant la Vierge des Douleurs et d'une statue du Christ souffrant. — 71 , ligne 1 1 , après Vénérable, ajoutez : de l'église S'-Jacques , fait selon contrat de 1693. — 72, ligne 28. Louis Willemscns a été baptisé le 7 octobre 1650 dans la cathédrale Notre-Dame d'Anvers. — — ligne 54. Il sculpta en lO'Jo ujie statue de Dieu le père pour la chapelle du S'-Sacrement dans l'église S'-Jacques d'Anvers. — 75, ligne 2.4. Pierre-Denis Plumier naquit le -i mars 1688 au lieu du 1-4. -i.i.S EKRATA ET ADDE^DA. Pase 74, li^ne 35, ajoutez : Alexaiulif V>\ Pi pf.n hôtes exécula, d'après un contrat du 19 nnvemlMV 1712, de nouvelles Iribunes pour la cliapelle Notre-Dame de la calliédrale .\olre-Dame d'Anvers. Cet ouvrage, l'ail en peu de temps, était si artislement travaillé qu'il ohtint l'approbation générale. — 80, ligne 10, à Laurent Gillis, ajoiilcz : en 17-iO il exécula pour l'église S'-Jacques d'Anvers une statue de S'-Jean Népomucéne accompagné de deux anges, l'un tenant la palme du Martyre et l'autre représentant le Silence. — 85, ligne 27. Pierre La Viron l'ut baptisé dans l'église S'-Georges d'Anvers le 15 novembre 1650. Cet artiste obtint le premier prix à l'Académie de Paris en 1676 par son sujet: le Bannissement du Paradis terrestre; et, en 1678, le prix semblable par son sujet : la Punition d'Adam et d'Kve. Il fut proposé le -20 février 1678 pour la pension de Rome. — 8J, ligne 29. Jean-Pierre Van Bauerscheit est né le 27 aviil 1699. — 85, ligne 18, lisez : Limburg au lieu de Limbourg. — 85, ligne 22. Ambroise Galle est mort le 27 janvier 1755. — 86, ligne 23, après Leeuwensstraat, ajoutez : de Rotterdam. — 86, ligne 26, lisez : Alipe Va\ Berckehkr et non V\y Beockelaer, frère lai profès, né à Anvers et mort dans la même ville le 17 novembre 1786. — 115, ligne 20, lisfz : chàtollenie de Furnesnu lieu de Bruges. — 127, Pierrot et Pierbard ne sont qu'un même personnage. Les travaux cités aux noms de ces deux artistes doivent être attribués au second. — 154, ligne 10, au lieu de 1547, lise: : 157-i. TABLE DES MATIERES. Pas"- Avant-propos ' PKEiMIERE PARTIE. Résumé historique i Considérations préliminaires ib. I. — Période gallo-romaine m II. — Période romano-byzantiiic xi III. — Période gothique xsni IV. — Période de la renaissance i-xix Style hispano-italien li Style italo-flamand lxix Style borrominien lxxxv Style de Rubens lxxxvi Style rocaille ou Pompadoiir xcv Style néo-classique xcviii Les gildes ou corporations de S'-Luc <■' Noms des sculpteurs et des personnages cités dans le Résumé historique cvii Noms des lieux où se trouvent les œuvres anonymes citées dans le Résumé liislorique. cxix :2(io TABLf: DES MATIEUKS SECONDE PARTIE. Les SCULPTEURS nns PAVS-IUS PENDANT r.F.S XVir KT XVIll'' SIÈCLES 1 Première région '. Bruxelles ô Loiivain 22 Nivelles 23 Tirlemont 24 Uenxième région : Matines 23 Trolailème région : Anvers SI Quatrième région : Ganil 89 Graminont IO(i Somergem • 108 Tamise 1"'J Termondc 118 riiiqiilènie i*é;;lon : Bruges H^ Aiidenaerde et Coiirlrai 122 Daclizeele 124 Dixmude ^^^ Tournai 127 Ypres 128 sixième région : Amiens loi Arias 132 Béthune il>- TABIJ: 1)K8 MATIERES. 2lil fag" Ciimbiai <âô Douai Val( 138 Saint-Omer ''^^ iA i) ^e|i(iëuie rcgiou t Mons ''''•S Ath ISO Naniiir ■ '•'' Marcliieiiiic-aii-l'oiil !•''''* ■liiUlvniv rr;;iou : Priiicipaulé de Liège : Liège 'aô Grivcgnée ICi Hainoir 165 Huy J