1 1 SI , îiauA^ YÀ3& Iftbrarg of tbc Uluseum OF COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. The gift of ÏVlcm^ ^^v ^-"&^) où débute la dilatation du tube, étant plus apparente. A peu près à la moitié de la longueur \ de celui-ci une bride musculaire ; transversale, parlant et se rendant •j, de l'unedes parois du corps au tissu conjonctif entourant l'utérus, passe au-dessus de l'estomac et le comprime légèrement. C'est à cet endroit que l'estomac, dont la portion antérieure a 28 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE jusqu'ici cheminé au-dessus du pied, s'engage dans le premier tour de la spire et en suit le mouvement pour passer alors dans les tours suivants jusqu'à l'avant-dernier, en ondulant plus ou moins, mais sans constituer à proprement parler de circonvolutions. Au niveau de l'avanl-dernier tour de spire, l'intestin rencontre le canal excréteur des lobes hépatiques («) et il forme en avant de la glande hermaphrodite qui se dessine en blanc sur le dernier lobe du foie, un cœcum bosselé (/«) dont la convexité est tournée normalement en bas et en arrière. (Naturellement les rapports changent un peu selon l'état de contraction de l'animal.) C'est dans la concavité de l'anse qu'aboutit le canal collecteur du foie (n) qui débouche par un large orifice dépourvu de valvules, en sorte que le contenu de l'intestin peut aisément y pénétrer. C'est là également que l'intestin se recourbe sur lui-même et s'avance en ondulant jusqu'à l'extrémité postérieure du rein où, s'infléchissant de nou- veau (i) sous un angle aigu, il s'abaisse et retourne en arrière. Celte portion est presque entièrement cachée par la masse du foie, sa dissection est plus difficile. La tunique conjonctive du rein et du foie adhère très intimement en cette région à la paroi intestinale qui, fort mince, se déchire aisément. En sortant du foie, l'intestin se porte vers la droite (k) pour atteindre le bord du repli cutané qui forme le plafond de la poche pulmonaire; il suit ce bord jusqu'au bourrelet palléal, recouvert par un prolongement du tissu conjonclif pulmonaire. Dans cette région, qu'on peut appeler rectale, le diamètre de l'intestin est un peu plus considérable que dans les portions précédentes. Enfin l'anus, qui débouche sur le bord de l'orifice respiratoire, est muni d'un faible sphincter. Les parois de l'estomac sont plissées ainsi que celles de l'œsophage, mais les plis y sont plus nombreux et plus ramifiés, en sorte que la face interne vue de champ sous un faible grossissement paraît entièrement carrelée. Semper compare cet aspect à celui de follicules glandulaires remplis de cel- lules; il pourrait en effet induire en erreur et faire croire à la nature glandu- laire de l'estomac. Structure histologique de l'intestin. Technique. — Nous avons étudié la structure intime de l'appareil digestif, par trois procédés principaux. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 29 1° A l'étal frais. — Nous ne saurions trop recommander, en général, l'élude des tissus tout à fait frais, vivants pour ainsi dire, étude que les his- tologistes ont toujours beaucoup trop négligée. Sans vouloir diminuer en aucune manière la valeur des différentes méthodes d'investigation le plus en faveur aujourd'hui, nous tenons à insister encore une fois sur les inconvé- nients des réactifs. Ils exercent tous une action spécifique qui altère plus ou moins la figure et les particularités de structure des éléments. Celte remarque est applicable surtout aux animaux invertébrés chez lesquels les éléments n'ont pas encore acquis le degré de fixation et de différenciation qui les distin- guent chez les animaux supérieurs. Sans vouloir répéter ici les preuves que nous avons fournies dans un précédent travail sur les modifications subies par presque tous les tissus sous l'influence des réactifs ', nous dirons que nous nous sommes donné pour règle d'observer les tissus tout à fait frais, chaque fois que cela était possible, avant l'application des réactifs. Nous avons pratiqué maintes dilacérations des différentes portions de l'intestin dans le sang même de l'animal ou tout au moins dans l'iodsérum fraîchement préparé avec l'eau de l'amnios selon la méthode de Frey; 2° Après macération dans l'eau additionnée de picro-carmin à 1 : 100 pendant environ quarante-huit heures; dans l'alcool au tiers pendant vingt- quatre heures; dans l'iodsérum fort, pendant vingt-quatre heures et enfin dans l'acide chromique à 1 : 5000 pendant plusieurs jours. Il faut dans ce dernier cas, selon le conseil de Ranvier, ajouter un peu d'eau phéniquée afin de prévenir le développement de champignons ; 3° Après avoir isolé sous l'eau, aussi rapidement que possible, le canal intestinal tout entier, nous le fendons longitudinalement et le lavons sous un courant d'eau ordinaire pour le débarrasser complètement des détritus alimen- taires. Puis nous le suspendons par un petit crochet en verre filé dans 50 cen- timètres cubes d'une solution d'acide osmique à 1 °/00, dans laquelle nous le maintenons à l'obscurilé pendant vingt-quatre heures. Retiré de là, il est lavé à l'eau distillée, puis plongé dans une solution forte de carmin de Beale (on 1 V. Emile Yung, De la structure intime et des fonctions du système nerveux chez les Crus- tacés décapodes. Archives ue zoologie expérimentale, 1879. 30 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE peul obtenir aussi une assez bonne coloration des noyaux avec l'hématoxyline et la teinture de cochenille). Le picro-carmin ne nous a pas donné de jolies colorations après l'action de l'acide osmique. Après vingt-quatre heures de séjour dans le carmin de Beale, on lave soigneusement, puis on laisse macérer dans Peau. Ce procédé nous a fourni de magnifiques résultats. Les cellules endolhéliales parfaitement fixées par l'acide osmique s'isolent très bien. Le seul inconvénient est le noircissement intense des granulations qu'elles ren- ferment, et qui obscurcissent le noyau lorsqu'elles sont nombreuses. Des pré- parations montées depuis quatre ans à la glycérine sont encore aussi belles que le premier jour; 4° Sur des coupes. — L'intestin détaché est fixé soit par l'alcool, l'acide chromique à 4 : 3000 ou l'acide osmique à 4 : 400. Dans le premier cas (durcissement dans l'alcool), le meilleur colorant est incontestablement le carmin boracique (il réussit moins bien après l'acide chromique ou l'acide osmique) appliqué selon la méthode de Grenadier. Le carmin alunique et l'hématoxyline donnent aussi de fort bons résultats, mais on sait que les pré- parations avec celte dernière substance se décolorent à la longue, tandis que les coupes colorées au carmin boracique demeurent toujours belles. Nos coupes ont été faites après inclusion à la paraffine selon la méthode connue, perfec- tionnée par Giesbrecht. Pour l'étude des glandes salivaires, nous avons obtenu de bons résultats en les dilacérant après une macération de plusieurs jours dans l'alcool au tiers. A l'état frais, il est très difficile d'obtenir autre chose que des cellules éparses débarrassées de leur enveloppe conjonctive. Quant aux coupes, on peut utiliser l'acide osmique, mais presque toujours l'alcool absolu nous a suffi. Le foie se dilacère très bien à l'état frais, mais on n'obtient ainsi que le contenu des cellules qui sont grandes et très fragiles. Pour étudier celles-ci dans leur intégrité, il est indispensable de recourir aux coupes. Le mieux pour atteindre ce but est de couper le foie frais en petits fragments de 3 ou 4 millimètres de côté, que l'on fixe par l'acide osmique à 4 % et que l'on coupe ensuite dans la paraffine. Pendant l'inclusion dans cette dernière, il faut veiller à ce que la température ne s'élève pas au-dessus de 55 à 60°, car le tissu deviendrait alors extrêmement friable. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 31 Intestin. — De l'orifice œsophagien jusqu'à l'anus, les parois du canal intestinal de YHclix sont composées de cinq lamelles principales qui de l'extérieur vers l'intérieur sont : a une lamelle péritonéale conjonctive; b une couche de fihres musculaires circulaires; c une couche de fibres musculaires longitudinales; d une endolhélium cylindrique; e une cuticule amorphe sécrétée par le précédent. En outre, au niveau des glandes salivaires leur recouvrement périlonéal se replie par places sur l'intestin. Feuillet péritonéal. — Celui-ci, dont l'épaisseur varie peu, est composé principalement de cellules étoilées (fig. 48 C) réunies les unes aux autres par leurs prolongements el entre lesquelles flottent de nombreux noyaux isolés au milieu d'un tissu finement réticulé par de minces fibrilles enchevê- trées. A l'état frais, ces cellules sont transparentes avec un noyau ovalaire finement granuleux. Leur protoplasma renferme aussi des granulations, elles sont le plus souvent ramassées autour du noyau. Nous en avons représenté une (fig. 18 C) qui possède une vacuole analogue à celles, plus fréquentes, que l'on aperçoit dans ces mêmes cellules (fig. 18 B) lorsqu'elles ont été coagulées dans l'alcool et dilacérées après séjour dans l'alcool au tiers. Semper *, qui décrit ces cellules, dit qu'elles ne renferment pas de graisse. Cependant leurs granulations, dont quelques-unes possèdent un contour par- faitement distinct, noircissent fortement par l'acide osmique. Outre ces cel- lules, il s'en trouve de plus petites, ovoïdes ou sphériques, contenant une forte proportion de graisse sous forme de globules de différents diamètres. Semper dit avoir vu ces globules se dissoudre dans l'élher, je n'ai pas répété son observation, mais je les ai vus rapidement noircir sous l'action de l'acide osmique. Je n'ai qu'exceptionnellement rencontré une troisième forme de cel- lules ovoïdes renfermant des concrétions calcaires, telles qu'on en trouve ordinairement dans le foie; la seule observation que j'en possède date du mois de septembre 4 885. J'en ai vainement cherché au printemps, mais on en trouve, par contre, pendant toute l'année dans l'enveloppe conjonctive du 1 Sempeh, Beitràge zur Anatotnie und Physiologie der Pulmonaten. Zeitschr. f. w. Zool., 1857, t. VIII, p. 340. 52 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE cerveau '. Ces cellules calcaires sonl beaucoup plus abondantes autour de l'intestin de VArion empiricorum et en général chez les Pulmonés à coquille rudimentaire. Muscles. — Nous traiterons en même temps des deux couches muscu- laires qui sont à peu près partout aussi épaisses Tune que l'autre et dont les cellules constituantes sonl identiques. Nous avons représenté ces dernières dans les figures 9 et 10 et nous donnons figure 14 l'image de la paroi de l'estomac débarrassée de son recouvrement endolhélial et montrant la direc- tion des faisceaux musculaires. Chez YHelix, ces deux lamelles subissent beau- coup moins de variations que chez les Pulmonés aquatiques, c'est à peine si elles sont un peu plus épaisses dans les parois de l'estomac que dans celles de l'œsophage. Les points où nous leur avons trouvé l'épaisseur maximum sont le commencement de l'estomac, les parois du cœcum qui le termine en arrière et l'extrémité du rectum. Nous n'avons réussi à les séparer l'une de l'autre, comme le montre la figure 14, que sur des lambeaux qui avaient longtemps macéré dans l'alcool au tiers. Les cellules sont fusiformes très allongées, étroitement accolées les unes contre les autres (fig. 9 et 10). Elles possèdent un assez grand noyau ovalaire qui se colore vivement dans les réactifs. Leur protoplasma varie beaucoup d'aspect d'une cellule à l'autre, chez certaines d'entre elles il parait parfaitement homogène; dans d'autres, il est rempli de fines granulations qui sont parfois disposées de telle sorte qu'elles simulent une slriation longitu- dinale, ainsi que nous avons cherché à le représenter dans la figure 10. En général, comme le remarque fort justement Bonardi -, ces granulations se ramassent dans la région axiale de la cellule. Quant aux striations transver- sales que Leydig 3 dit avoir été constatées dans les muscles du pharynx de plusieurs Gastéropodes, je les ai cherchées avec beaucoup de soin, en m'aidant * Voir Brock, Untersuehungen ûber die interstitielle» Bindesubstanzzellen der Mollusken. Zeitschr. f. w. Zool., 1883, p. 1. 2 Bonardi, loc. cit., p. 35. 3 Leydig, Traité d'histologie de l'homme et des animaux, trad. française de Lahillonne, 1866, p. 148. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 35 des plus fortes lentilles. Jamais je n'ai vu de striation proprement dite. Il est vrai que par places on aperçoit quelque chose qui y ressemble, mais ce sont des granulations arrangées en lignes droites et parallèles. L'alcool ordinaire coagule le plasma de ces cellules en grumeaux qui se ramassent autour du noyau; toute la cellule se contracte. Dans les parois distendues de l'estomac, les cellules fusiformes sont moins serrées les unes contre les autres et, après qu'on s'est servi de réactifs, elles prennent la forme de petites baguettes cvlindriques telles que Bonardi en a représentées à la figure 6, a de son mémoire, et telles qu'elles se trouvent plus souvent encore dans le tissu conjonclif de l'intestin après macération dans l'alcool au tiers. D'ailleurs, tous les réactifs contractent énormément ces cellules, et c'est ainsi qu'on les voit presque toujours, car, à l'étal frais, leur dilacération est extrêmement difficile. Endothélium. — Cette couche est partout composée de cellules cylindriques de formes et de dimensions fort variées. Les réactifs les modifient telle- ment qu'il faut les étudier à l'état frais, ou bien sur des coupes pratiquées après fixation à l'acide osmique. A l'état frais les cellules endolhéliales sont larges à leur extrémité tournée du côté de la cavité intestinale, légèrement renflées au niveau du noyau (fig. 7 A, D) et se terminent en pointe émoussée à l'autre extrémité. L'eau distillée les altère au bout de quelques instants : elles deviennent bosselées et l'extrémité s'effile quelquefois énormément. Nous avons représenté (fig. 6) cette modification telle que nous l'avons observée sur l'endothélium du canal excréteur du foie, qui ne paraît être d'ailleurs que la continuation de celui de l'intestin. Si, après l'eau, on ajoute de l'acide osmique, la fixation se. fait dans cet état de déformation. Les cellules les plus longues sont placées sur le sommet des plis de la muqueuse, les plus courtes dans les sillons qui les séparent. Nous en avons rencontré d'immenses dans l'estomac ; les plus courtes et les plus larges étaient dans les sillons de la cavité pharyngienne. Il serait plus exact de les désigner sous le nom de cellules prismatiques ; en effet, leur coupe est poly- gonale, ainsi qu'on peut s'en convaincre en les contemplant de champ Tome XLIX. 5 54 COINTRlBUTIOiNS A L'HISTOIRE (fig. 7 B). Le polygone est irrégulier, c'est à lui qu'est dû l'aspect de mosaïque que nous avons signalé plus haut. Le contenu des cellules est ordinairement clair et transparent, renfermant une quantité plus ou moins considérable de granulations qui sont ramassées autour du noyau et vers l'extrémité libre de la cellule. On rencontre égale- ment ci et là de petites vésicules à contours très nets qui se noircissent dans l'acide osmique. Nous ne pouvons affirmer avec Semper que les granulations soient plus nombreuses dans I'endothélium de l'estomac que dans celui du pharynx; mais il nous a semblé, sans que nous osions l'affirmer d'une façon catégorique, qu'elles abondent surtout dans les cellules à l'état de repos; les cellules des Escargots d'hiver en sont particulièrement chargées. Sur tout le parcours de l'intestin, nous avons trouvé chez beaucoup de ces cellules de petites boules se colorant en brun par l'iode ; nous verrons plus loin qu'il s'agit là de légères accumulations de glycogène. Quant à des dépôts pigmen- taires, résistant à l'action des acides, nous n'en avons jamais vu. Cuticule. — Dans le pharynx, la cuticule sécrétée par les cellules endo- théliales est fort épaisse, ainsi que nous l'avons déjà dit. Mais elle se continue sur tout le trajet de l'intestin avec une épaisseur beaucoup moindre. Elle est homogène et présente par places une consistance suffisante pour permettre de la détacher avec des pinces, comme c'est le cas chez la Paludine, d'après une indication de Leydig, lorsque les animaux ont été tués dans l'eau chaude '. Elle atteint chez VHelix son maximum d'épaisseur et sa plus grande consis- tance après la période d'hibernation. Dans les mois de février et de mars, on trouve fréquemment l'intestin obstrué par une sorte de bouchon composé de cellules endolhéliales enveloppées dans des écailles culiculaires détachées de la paroi, à la suite d'une véritable mue. Ces paquets de cellules abondent surtout dans l'intestin proprement dit, en arrière du cœcum, mais on en ren- contre également dans l'estomac. Le bouchon est quelquefois si volumineux et si compact qu'il est moulé sur la lumière de l'intestin, ressemblant à la tige cristalline des Lamellibranches. Nous en avons mesuré un de 15 milli- i Leydig, Ueber Paludina vivipara. Zeitschr. f. w. Zool., t. Il, 1850, p. 162. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 3S mètres de long dans une des anses intestinales comprises dans le foie. La transparence de cet exsudât n'est jamais parfaite, et en le délayant dans l'eau on y constate toujours des débris de cellules et de nombreux noyaux. Durci dans l'alcool et coupé transversalement en tranches minces, on y voit des couches concentriques, ainsi (pie dans la cuticule adbérente, lorsque celle-ci atteint une certaine épaisseur. Ces couches ou strates correspondent sans doute aux périodes de plus grande activité des cellules sécrétoires. Elles apparaissent avec la plus parfaite netteté dans l'épaisseur de la radule et de la mâchoire. Dans l'œsophage la cuticule montre un mouvement vibralile fort beau. C'est au sommet des plis de la paroi que les cils sont le plus longs ; le mouvement toujours dirigé d'avant en arrière est accusé par bandelettes auxquelles il est difficile d'assigner une situation précise. Dans son important mémoire sur l'Anatomie des pulmonés ', Semper dit que chez Y Hélix la vibration de l'estomac est partielle dans sa partie anté- rieure, tandis qu'en arrière elle serait générale. Cette particularité n'est pas constante. Il est vrai que, dans la plupart des cas, les cils vibratiles sont plus localisés en avant de l'estomac que dans sa partie postérieure, mais il nous a toujours semblé qu'il y avait des variations selon l'état fonctionnel de l'intestin. Il nous est arrivé de chercher en vain le mouvement ciliaire dans l'estomac chez des individus qui n'avaient pas mangé depuis longtemps. Il serait donc intéressant de suivre le rapport qui peut exister entre le degré de proliféra- tion des cellules vibratiles et l'activité fonctionnelle. Glandes salivaires. — Les anciens anatomistes ont désigné sous ce nom les grandes glandes de couleur blanche ou jaunâtre que l'on aperçoit tout d'abord, sur les côtés de l'estomac, lorsqu'on dissèque l'Escargot. Elles sont relativement volumineuses, disposées en plusieurs lobes aplatis, entourées d'une lame de tissu conjonclif dans laquelle se rencontrent de nombreuses fibres entre-croisées et des noyaux épars; ce tissu conjonclif relie chaque lobe des glandes par une ou plusieurs brides aux parois de l'estomac. De leur * Semper, loc. cit. 36 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE extrémité antérieure parlent deux canaux excréteurs de même couleur que les glandes, à contours irréguliers, comme s'ils avaient été tordus et chif- fonnés; ils s'avancent librement, passent à travers Panneau nerveux et débou- chent sur la face dorsale du pharynx, à droite et à gauche du point de départ de l'œsophage. Ces canaux, dont celui de droite est généralement un peu plus long que l'autre, possèdent d'épaisses parois dans lesquelles on constate la présence de cellules fusi formes probablement musculaires et de grandes cellules conjonctives accompagnées de fibrilles de la même sub- stance. Leur face interne est tapissée de petites cellules cylindriques recou- vertes de cils vibraliles très courts. Nous n'avons reconnu l'existence de ces derniers que le long du parcours du canal collecteur. Semper ' n'a réussi à constater le mouvement vibratile dans les canaux excréteurs des glandes sali- vaires que chez Limnœus. Leydig - et Barfurlh 3 l'ont retrouvé chez Limax. Ce dernier auteur affirme même avoir vu la ciliation jusque dans les plus petits canalicules de la glande chez Limax variegatus. Pas plus que lui nous n'avons réussi à la voir chez YHelix, même en nous servant des plus forts grossissements. La lumière des canaux collecteurs est fort étroite. Ils déversent dans la cavité buccale un liquide de consistance légèrement visqueuse qui joue un rôle dans la mastication des aliments sans paraître exercer sur eux d'action chimique. Ce liquide lient en suspension de nombreuses vésicules sphériques à contenu 1res transparent et des fragments de cellules salivaires granuleuses. Des coupes pratiquées dans l'épaisseur de la glande en été, pendant sa période d'activité, montrent les lumières d'un assez grand nombre de canalicules (fig. lo, a) qui sont les branches afférentes du canal collecteur et qui ren- ferment la sécrétion sous forme d'un coagulum. La progression du produit sécrété dans ces canaux serait sans doute expliquée par la présence de cils vibraliles, mais leur existence est douteuse dans la plupart des cas. Il faut donc admettre que la poussée de nouvelles quantités du produit et le jeu des 1 Semper, loc. cit., p. 360. 2 Leydig, Histologie de l'homme et des animaux, p. 39o. 3 Barfl'ktii, Verglekhetid-histochemische Untersuchungen iiber das Glycogen. {5. Speichel- drùsen von Gastropoden.) Archiv fur mikrosk. Anato.mie, t. XXV, 1885, p. 283. PHYSIOLOGIQUE DE LESCARGOT. 37 muscles reconnus par Semper dans l'épaisseur des parois en sont la cause principale. Lorsqu'on dilacère à l'état frais dans le sang de l'animal un fragment de la glande salivaire de l'Hélix, on obtient une masse semi-liquide dans laquelle flottent un nombre considérable de noyaux cellulaires, de fragments de cel- lules, de vésicules et de granulations, rarement de cellules entières. Il faut, pour obtenir de ces dernières, laisser macérer la glande dans l'alcool au tiers, alors seulement on a quelque chance d'isoler les grandes cellules avec la gaine conjonctive qui les renferme. Nous pouvons, en effet, considérer les glandes salivaires de YHelix (ainsi d'ailleurs que celles de tous les Pulmonés, nous avons eu l'occasion de nous en assurer sur une dizaine de genres) comme des amas de glandes mono-cellulaires analogues, par exemple, à celles que l'on rencontre autour du pharynx des Hirudinées. Chaque cellule de grande dimension, ovoïde ou sphérique, est enfermée dans une enveloppe de tissu conjonctif à parois fermes et élastiques, qui se prolonge sur un point en un fin canalicule. Cette gaine est amorphe et possède un ou deux noyaux ova- laires très petits qui ne peuvent être confondus avec le noyau de la cellule salivaire; le canalicule n'est jamais cilié; après un certain trajet, il se réunit à un voisin et après plusieurs anastomoses successives ces canalicules se déversent dans des canaux plus importants. Le prolongement de la gaine donne aux cellules salivaires une apparence pyriforme. Le noyau de ces cel- lules est ovoïde, légèrement excentrique, il se colore fortement dans les réac- tifs (le carmin boracique donne de très belles colorations), tandis qu'à l'état frais il est fort difficile de l'apercevoir, surtout dans les cellules riches en granulations. Pourtant le noyau est lui-même fortement granuleux et ren- ferme, en outre, de nombreuses petites vésicules claires. Quant au proto- plasma environnant, il varie beaucoup selon l'état d'activité de la glande. Tantôt, il est parfaitement clair et transparent, tantôt il est granuleux et l'on y voit flotter, entre les granulations, de petites gouttelettes sphériques et bril- lantes ', constituées probablement par de la mucine; elles se déforment faci- 1 11 semble que ces gouttelettes ont été minutieusement décrites parC. Bergonzini : Sulle y lundo le sulivuli deyli Hélix, in « Spullunzani. » Revue de sciences médicales et naturelles, 38 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE lement sous la pression du verrelet; elles sont quelquefois accompagnées d'autres gouttelettes qui se colorent en noir par l'acide osmique ou en brun par Tiode. Dans ce dernier cas, on a affaire à des dépôts de glycogène, qui ont élé particulièrement étudiés par Barfurth dans le mémoire cilé plus haut. « En principe, dit cet auteur, il n'y a aucun élément du tissu dans lequel on ne trouve du glycogène. Il y en a davantage dans les cellules conjonctives et dans les enveloppes de tissu conjonctif des cellules salivaires, mais il y en a beaucoup aussi dans les cellules salivaires elles-mêmes, et seulement des vestiges dans l'endotliélium des canaux excréteurs '. » Le protoplasma des cellules est plus fourni de toutes ces formations en élé qu'en hiver. On sait que Heidenhain -, Pfluger 5, Nussbaum 4, ont signalé à différentes reprises les modifications que subissent les éléments des glandes salivaires des ani- maux vertébrés lorsqu'elles passent de l'état de repos à l'état d'activité. Ils ont mis en évidence ce fait capital que les cellules actives se conduisent d'une manière différente vis-à-vis des réactifs que les cellules au repos, ce qui indique que le pioloplasma et le noyau des cellules sont le siège, pen- dant leur periode.de travail, d'altérations cbimiques importantes. Nous avons entrepris, en excitant directement la glande salivaire de YHelix pomalia, au moyen de courants électriques, des recherches du même genre, mais elles ne nous paraissent pas assez concluantes pour en publier dès maintenant les résultais. Nous dirons seulement que ce que nous en savons, confirme par- tiellement les fails observés chez les Vertébrés. D'ailleurs, nous renvoyons au travail de Barfurlh (pp. 368 et suiv.) pour ce qui concerne les différences d'action de l'iiématoxyline sur les cellules salivaires au repos et au travail. série 2, fasc. IX, Modena, 1880. Nous n'avons pu nous procurer ce travail dont nous devons un extrait à l'obligeance de M. le Dr Calloni de l'Université de Pavie. * Voir Barfurth, loc. cit., t. XVIII, fig. 23 à 31. 2 Heidenhain, Studien des physiologischen Instituts zu Breslau, t. IV, 1868, et Hermann's Handbuch der Physiologie, t. V, 1880. 3 Pfluger, Die Endigungen der Absonderungsnerven in den Speicheldrùsen, Bonn, 1800, et article : Speicheldrùsen, in Stricker's Handruch der Lehre von den Geweben, Leip- sick, 1871. 4 Nussbaum, Ueber den Bau und die Thdtiykeit der Ihusen. Arch. fur mikrosk. Anatomie, t. XIII, 1874. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 39 Foie. — Celle glande énorme, la glande digestive par excellence chez les Mollusques, enveloppe l'intestin de YHdix en arrière de l'estomac. Elle est composée de quatre lobes, divisés eux-mêmes en lobules. Sa couleur varie beaucoup selon les saisons et son degré d'activité. Elle est toujours brunâtre, mais très foncée jusqu'au noir, ou très claire jusqu'au gris. Sa structure est celle d'une glande folliculaire dont les follicules sont extrême- ment ramifiés. Chaque follicule possède un petit canal excréteur, et tous les canaux excréteurs des différents lobules aboutissent dans un grand canal collecteur commun. Les follicules glandulaires portent sur leurs parois de nature conjonctive, de grandes cellules qu'on ne peut étudier que sur des coupes transversales dans leur intégrité et parmi lesquelles on peut en dis- tinguer de trois sortes. La glande est entièrement enveloppée par une lame conjonctive musculaire qui pénètre entre les follicules. Cette membrane (tunica serosael t. muscularis de Barfurlh) est très mince, on réussit cepen- dant à la détacher avec quelque précaution. Les cellules musculaires y sont fort distinctes. On y rencontre aussi de grandes cellules claires à petits noyaux excentriques et des cellules calcaires remplies de sphérules de car- bonate de chaux; ces dernières, qui sont très abondantes chez Arion, sont, au contraire, relativement rares dans l'enveloppe du foie de l'Escargot; on les trouve dans le voisinage des rameaux de l'artère hépatique qui est, comme on le sait, admirablement dessinée en blanc grâce à leur grand nombre à la surface du foie de Y Arion. Ces cellules gorgées de calcaire sont beaucoup plus petites que celles du type conjonctif pur, elles ont un contour très net, mais leur noyau est ordinairement caché par les concrétions qu'elles con- tiennent et qui dégagent de l'acide carbonique lorsqu'on les traite par une faible solution d'acide chlorhydrique. Entre ces éléments cellulaires se rami- fient de nombreuses fibrilles conjonctives qui s'entre-croisent dans tous les sens. Le produit de sécrétion du foie, de couleur brune, verte, vert-jaunâtre, etc., se déverse dans le grand canal excréteur, si largement ouvert sur l'intestin qu'il n'est pas rare d'y rencontrer des particules alimentaires non encore digérées. Nous y avons vu sur des coupes des granules de chlorophylle après alimentation par des feuilles de choux, des granules d'amidon après 40 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE alimentation avec du pain; ces particules peuvent même remonter fort loin à l'intérieur de la glande. Le canal excréteur du foie peut donc être consi- déré comme une évagination de la paroi intestinale. Quant au liquide sécrété, il est réparti dans l'intestin aussi bien du côté de la portion antérieure qu'en arrière, grâce à l'inclinaison du tube, intestinal. Il arrive ainsi dans l'estomac où il agit immédiatement sur les aliments qu'il renferme. Nous avons surtout porté notre attention sur les différentes cellules tapissant l'intérieur des follicules; notre description différera peu de celle qui a été publiée récemment par Barfurlh ' qui a étudié le foie chez Avion empiricorum, Limax cinereus, L. agrestis, L. carinalus, L. variegatus, en signalant les petites différences qui se montrent chez ces divers genres. Comme l'a fait ce savant, nous distinguerons trois groupes de cellules. a. Les cellule s- ferment (Fermenlzellen) (fig. 19 et 20). On les distingue immédiatement dans une dilacération du tissu hépatique à l'étal frais, grâce à leur contenu coloré en amas irréguliers ou en boules rondes. Normalement pressées les unes contre les autres et appliquées aux parois des follicules, elles sont irrégulièrement cylindriques, à enveloppe très fragile, parce qu'elle n'est pas une cuticule proprement dite, mais simplement une couche de pro- toplasma plus dense, qui se déchire facilement et laisse échapper la ou les vésicules qu'elle renferme. Le nombre de ces dernières varie beaucoup dans une même cellule, nous en avons compté jusqu'à cinq ou six et parfois on en voit deux, emboîtées l'une dans l'autre. Lorsqu'il n'y en a qu'une, sa forme est toujours sphérique, mais lorsqu'elles sont nombreuses et pressées les unes contre les autres, elles deviennent irrégulièrement polygonales. Il est vrai qu'elles reprennent facilement leur forme primitive lorsqu'on les isole. Selon Barfurlh, les vésicules qui contiennent le ferment apparaissent d'abord au sein du protoplasma comme de simples vacuoles transparentes, dans lesquelles les granulations se montrent peu à peu comme à la suite d'un précipité. Lorsque ces granulations sont très abondantes et que la vésicule en i D. Barfurth, Ueber den Bau und die ThatigkeU der Gasteropodenleber. Arch. fur mikrosk. Anatomie, t. XXII, 1883, p. 473. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 41 est chargée, celle-ci se rapproche peu à peu de la périphérie de la cellule, puis se fraie un chemin à travers la couche de protoplasma épaissi qui con- stitue l'enveloppe cellulaire. C'est ainsi que les vésicules sortent des cellules, tombent dans la lumière du follicule et, se mêlant aux autres produits de sécrétion, atteignent les canaux excréteurs. Les cellules-ferment de ÏHelix ont un noyau que nous n'avons réussi à voir que sur des coupes après colo- ration au carmin boracique. 11 est excentrique, quelquefois appliqué contre la pseudo-enveloppe, sa forme est sphérique, il renferme un (rarement deux) nucléole très distinct. Lorsqu'on a dilacéré le foie dans l'eau distillée, il se produit une violente osmose, les vésicules-ferment se dilatent et ne tardent pas à éclater, leur contenu, dont la couleur varie du jaune au jaune-ver- dàlre et au brun plus ou moins foncé, ne tarde pas à se dissoudre. C'est pré- cisément là un caractère qui permet de les distinguer des autres cellules de l'organe, et qui explique pourquoi il ne faut étudier que des foies frais ou ayant séjourné dans de l'alcool et non dans l'eau. Si l'on place sous l'eau un petit morceau de foie d'Escargot, seulement pendant vingt-quatre heures, l'eau se colore en brun, mais on cherche en vain dans le tissu hépatique les vésicules-ferment, elles ont été dissoutes. La même chose a lieu si, à la place d'eau, on emploie la glycérine; celle-ci dissout le ferment et ce qui le prouve, c'est qu'elle a acquis dès lors la faculté de dissoudre les substances alimen- taires. Barfurth a constaté encore cette même propriété dissolvante chez les acides et les alcalis étendus. Ajoutons enfin que l'acide osmique noircit le con- tenu coloré des cellules-ferment. b. Cellules hépatiques (Leberzelleu). Elles ont à peu près la même forme que les précédentes lorsqu'on les examine sur des coupes. Elles sont généra- lement un peu plus petites et leurs dimensions varient sensiblement selon leur situation. Les follicules forment dans le foie des franges plissées dont le sommet est toujours occupé par des cellules plus longues que la base, elles y sont plus comprimées et plus nombreuses. Leur nombre total dans le foie est d'ailleurs beaucoup plus grand que celui des cellules-ferment. Elles renfer- ment (fig. 21) un noyau excentrique situé du côté de la base de la cellule et que les solutions carminées colorent rapidement, ce qui le fait reconnaître Tome XLIX. 6 42 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE facilement au milieu des nombreuses vacuoles de même forme qui nagent dans le protoplasma finement granuleux. Ce sont ces vacuoles qui renferment les produits d'excrélion du foie, sous forme de petites boulettes colorées en jaune ou en brun, moins foncées que dans les précédentes, ou sous celle de concrétions irrégulières. L'acide osmique ne les colore pas en noir comme c'est le cas pour le contenu des cellules-ferment et elles ne sont solubles ni dans l'eau ni dans la glycérine. Nous admettrons avec Barfurtb que ces cellules ne renferment que des produits destinés à être expulsés de l'organisme sans que celui-ci sache en tirer profil. Leur contenu ne servirait donc en aucune manière à la diges- tion. Le savant de Bonn appuie sa manière de voir sur les faits suivants, dont nous avons contrôlé l'exactitude. Les vésicules-ferment sont toujours absentes des excréments de l'Escargot, ou n'en rencontre plus dans le rectum; elles ont donc été consommées pendant l'acte digestif, tandis que les concrétions des cellules hépatiques y sont abondantes et sont régulièrement expulsées par l'anus. D'autre part, la présence de ces dernières est constante dans l'intestin pendant l'hivernage comme pendant l'été, alors que les cellules- ferment, devenues inutiles puisque la digestion cesse pendant l'hiver, ne ren- ferment plus de concrétions colorées. Enfin on peut tirer un caractère dis- tinctif entre ces deux ordres de cellules du fait que le contenu des dernières se dissout complètement dans l'alcool et l'éther, tandis que celui des cellules- ferment y est complètement insoluble. c. Les cellules calcaires (Kalkzellen). Elles sont grandes, à contours très nets et se reconnaissent immédiatement, grâce aux nombreux corpuscules réfringents, serrés les uns contre les autres, qui les remplissent. Tandis que les cellules dont il a été question jusqu'ici possèdent un noyau de petite taille qui est ordinairement difficile à voir, les cellules calcaires montrent toujours un gros noyau rond granuleux accompagné fréquemment d'un noyau acces- soire plus petit qui lui est accolé. Dans la dilacéralion du tissu frais, ces cel- lules déchirées répandent dans le liquide ambiant leurs noyaux (dont l'acces- soire demeure attaché au principal) et la masse de leurs concrétions miné- rales. Les laborieuses recherches de Barfurlh, dont nous consignerons ici les PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 43 résultats sans avoir eu d'ailleurs l'occasion de les vérifier, lui a fait décou- vrir que ces particules minérales n'étaient point composées de carbonate de chaux, comme c'est le cas pour les cellules calcaires du tissu conjonctif qui se rencontrent aussi dans les parois des vaisseaux, mais bien exclusivement de phosphate de chaux. Il parait que c'est là une provision de substance, un matériel qui s'accumule pendant l'été et qui permettra à l'animal, l'automne venu, de consolider l'épiphragme au moyen duquel il clôt l'orifice de sa coquille. L'analyse chimique montre, en effet, que pendant qu'en été les cen- dres du foie constituent les 20 à 25 °/0 du poids total du tissu desséché, cette proportion tombe à 10 °/0 pendant l'hiver. L'examen microscopique du foie des animaux réveillés de leur sommeil hivernal prouve également que les cellules calcaires renferment un nombre beaucoup moindre de gra- nules minéraux. D'ailleurs, l'analyse chimique comparative de la coquille et de l'épiphragme ' indique que le dernier est relativement riche en phosphate de chaux (plus de 5 °/0) tandis que la première en est pauvre (à peine 1 °/0). Ces faits sont déjà favorables à la supposition que le phosphate de chaux émigré du foie à l'approche de la saison froide pour passer dans la construc- tion de l'épiphragme. Mais Barfurlh a poussé plus loin l'investigation. On sait que le couvercle d'hiver est sécrété par les glandes logées dans l'épaisseur du bourrelet du manteau; Barfurlh a analysé en différentes saisons des frag- ments de celui-ci. Il a découvert de la sorte qu'au printemps et en été il ne renferme pas d'acide phosphorique, alors précisément que celui-ci abonde dans le tissu du foie, tandis qu'en automne, pendant les jours où les Escargots se préparent au sommeil hivernal, le foie se vide positivement de phosphate de 1 Voici, par exemple, les chiffres publiés par B. Wicke et rapportés par Barfurth LP1PBBÀGME. COQUILLE. Carbouate de chaux 86,75 90,1)7 Carbonate de magnésie 0,96 0,98 Phosphate de chaux 5,36 0,85 Phosphate d'oxyde de fer 0,16 Silice 0,35 1,15 Substance organique 6,12 6,95 M CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE chaux et qu'en même temps cette substance apparaît clans le manteau. Il faut donc bien admettre une relation inverse entre l'existence des cellules calcaires dans le foie et la production de Pépiphragme. De la sorte on com- prend pourquoi les cellules calcaires ne jouent aucun rôle dans l'action diges- tive exercée par le liquide hépatique. On sait que Krukenberg * a constaté dans le suc intestinal des Escargots d'hiver, suc provenant de la sécrétion du foie, l'existence d'un pigment qu'il a nommé hélicorubine et qui donne au spectroscope des raies d'absorption très semblables à celles de l'hémoglobine (raies visibles seulement en solu- tion alcaline). Il est vraisemblable que ce pigment s'élabore au sein des cel- lules hépatiques. 1 Krukenberg, Ueber das Helicorubin und die Leberpigmente von Hélix pomatia. Ver- gleich.-Physiol. Studien, II Reche, 2m Àbth., 1882, p. 63. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 45 III. PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION. Le résumé anatomique que nous venons de donner nous permet un cer- tain nombre de déductions que nous passerons rapidement en revue. Le pharynx est une chambre dans laquelle les aliments subissent une prépara- tion mécanique par le jeu de la mâchoire et de la radule, et physique de la part du liquide sécrété par les glandes salivaires. Les parois du pharynx, pas plus que celles du reste de l'intestin, ne renferment dans leur épaisseur des glandes proprement dites. Les cellules endothéliales cylindriques ne sécrè- tent rien autre qu'une cuticule, on n'y rencontre que ci et là de petits glo- bules de graisse colorés par l'acide osmique, mais pas d'éléments de sécrétion qui leur soient propres. Elles sont partiellement recouvertes de cils vibra- tiles destinés à assurer la marche des substances ingérées, et sont soumises à des mues qui expliquent comment on en rencontre qui sont détachées et flottent dans la cavité de l'intestin. Il ne peut être question, par conséquent, d'un suc gastrique ou d'un suc intestinal proprement dit, émanant des parois du tube digestif et, fonctionnellement parlant, les expressions d'estomac, de duodénum, etc., employées par les anatomistes n'ont pas de sens. Le liquide légèrement visqueux de couleur brun-verdàtre qui remplit l'estomac provient d'un mélange des sécrétions du foie et des glandes salivaires. Ce sont ces deux masses glandulaires qui doivent attirer l'attention de l'expérimentateur; toutefois, nous avons jugé convenable pour plus de sûreté d'étudier séparé- ment d'elles les parois intestinales. Car l'observation hislologique ne nous permet que des conjectures, ainsi que l'a très justement remarqué Claude Bernard 1. « L'impuissance de l'anatomie, dit-il, à nous apprendre les fonc- tions organiques devient surtout évidente dans les cas particuliers où elle est réduite à elle-même. Pour les organes sur les usages desquels la phy- 1 Cl. Bernard, La science expérimentale. Le problème de la physiologie générale. Paris, 1878, p. 105. 46 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE siologie expérimentale n'a encore rien dit, l'analomie reste absolument muette. » Réaction des liquides du tube digestif. — Nous Pavons attentivement examinée d'un bout à l'autre de l'intestin dans les différents mois de l'année; nous ne reproduirons ici qu'une partie de nos notes, quelques-unes d'entre elles pouvant nous entraîner à une discussion qui trouvera sa place plus tard. Remarquons d'abord que durant les mois d'hiver, alors que nous réveillions les Escargots après la fabrication de leur épiphragme, toute la portion antérieure de l'intestin fut trouvée parfaitement neutre. Dans quel- ques cas rares, celte neutralité se maintenait sur toute la longueur de l'intestin, même après avoir réveillé l'animal et l'avoir tenu quelques jours à jeun, mais actif. Le plus souvent cependant la réaction au débouché du canal excréteur du foie est légèrement acide. Le tissu du foie présente la même réaction acide pendant que celui de la glande salivaire est toujours neutre. Durant les mois d'été, au contraire, pendant la période d'activité diges- tive, les glandes salivaires écrasées sur le papier-réactif sont fréquemment alcalines, alors que les parois de l'intestin dans toute leur étendue et le liquide hépatique fournissent une réaction franchement acide. C'est là un caractère constant, quoiqu'il se manifeste avec un degré d'intensité variable. Son maximum a été constaté pendant les mois de juin et de juillet chez des Escargots qui venaient de manger et dont l'estomac était rempli de nourri- ture. Nous verrons plus loin que la réaction acide constante du suc digestif de YHelix lui crée une situation à part parmi les autres Pulmonés, dont les uns digèrent seulement dans un milieu alcalin et les autres également bien dans un milieu acide ou alcalin. Nous avons fait usage dans nos recherches d'un papier de tournesol très sensible préparé pour nous par notre collègue M. le D' Friiliger, assistant au laboratoire de chimie biologique, qui nous a d'ailleurs donné pour la partie chimique de ce travail maints conseils dont nous le remercions sincèrement. Muqueuse de l'intestin. — Les parois du canal digestif soigneusement PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 47 lavées ne renferment ni ferment diastatique, ni ferment peptique ou tryp- sique. Nous avons, aux différentes époques de l'année, essayé de retirer du fer- ment digestif des parois de l'intestin, après l'avoir lavé à grande eau. Notre procédé consistait tantôt à racler la muqueuse, tantôt plus simplement à couper l'intestin en petits morceaux qu'on laissait infuser dans de l'eau dis- tillée ou que l'on conservait dans la glycérine. On n'a fait usage que de la portion antérieure de l'intestin, coupée à quelques millimètres du cœcum vers lequel débouche le canal biliaire. Plus en arrière, l'intestin est tellement plongé dans les lobes du foie qu'il est très difficile de l'en isoler sans les blesser. Or, il est indispensable dans de telles recherches d'opérer rapide- ment puisqu'il s'agit d'avoir à sa disposition un assez grand nombre d'intes- tins. D'ailleurs, la structure histologique de l'intestin étant la même en arrière du cœcum, il est probable que ce que nous allons dire est applicable aux parois de la portion postérieure de l'intestin. Les glandes salivaires doivent naturellement être détachées avec soin. L'intestin isolé et fendu longiludina- lement était régulièrement lavé dans de l'eau courante. Expérience. — L'intestin préparé comme il vient d'être dit est enlevé à douze Hélix pomatia de grande taille, le 4 6 juin, puis placé dans une cap- sule de porcelaine préalablement pesée. Le poids de la matière employée est de 3sr,256; on ajoute 6 centimètres cubes d'eau distillée à 40° C, on tri- ture avec soin pendant une demi-heure, puis on filtre. Le liquide clair et incolore présente une réaction acide à peine appréciable, que nous renforçons par l'addition de trois ou quatre gouttes d'une solution d'acide chlorhydrique à 0,1 °/„. Quelques fragments de fibrine crue, extraite du sang de bœuf, y sont plongés, puis le tout est placé dans une éluve réglée à 37° C. La fibrine demeure parfaitement intacte, elle ne montre aucune trace de dissolution, même après un séjour de dix heures. Des fibrilles musculaires fraîches prises au gastrocnémien de la grenouille ne montrent non plus d'autres modifica- tions que celles qui sont dues à l'acide. Expérience. — Les mêmes résultats négatifs sont obtenus dans les mêmes 48 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE conditions, lorsqu'au lieu d'acide on ajoute quelques gouttes d'une solution de carbonate de soude à 1 °/0 jusqu'à réaction franchement alcaline. Expérience. — L'infusion de 3gr,88 d'intestin dans 6 centimètres cubes d'eau distillée, est ajoutée à de l'empois d'amidon sans qu'après une action de six heures il y ait trace de saccharification. Ces expériences ont été répétées pendant les mois de janvier (avec des Escargots réveillés), d'août et de septembre, et ont donné les mêmes résul- tats négatifs. Un de nos élèves, travaillant au laboratoire de chimie physio- logique de l'Université, reçut des liquides extraits comme il est dit plus haut el fut chargé, sans connaître nos résultats, de les contrôler. Il arriva aux mêmes conclusions. Toutefois je copie ici une expérience qui parait contraire. Expérience. — 16 septembre 1885. Sonzier. Douze intestins d'Hélix pomalia (très grands individus) sont triturés par le procédé ordinaire. Après une heure et à la température ambiante de 20° l'infusion additionnée d'em- pois d'amidon réduit le réactif cupro-potassique indiquant la présence du glucose. Nous ne citons celle expérience qu'avec réserves, parce qu'elle a été faite à la campagne où je ne possédais pas l'outillage nécessaire pour donner beau- coup de précision. Un lavage insuffisant peut être la cause de cette exception el je ne pense pas qu'elle doive infirmer le caractère absolu de notre con- clusion. D'ailleurs, nous pouvons rappeler ici que Claude Bernard a trouvé que le mucus simple a parfois, dans un tissu quelconque, le pouvoir de sac- charifier l'empois d'amidon. Il dit à propos du pancréas : « Celte propriété de transformer l'amidon en sucre ne peut plus même servir à caractériser le pancréas et les glandes salivaires; et tous les tissus muqueux particulière- ment peuvent l'acquérir lorsqu'on les a fait macérer dans l'alcool. C'est ainsi que j'ai fait macérer dans de l'alcool la membrane muqueuse de la bouche, de l'estomac, de l'intestin grêle, du gros intestin, de la vessie, dé la tra- chée, etc., puis toutes ces membranes étant desséchées dans du papier brouil- lard et remises dans de l'eau avec de l'empois, ont transformé l'amidon en PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 49 sucre, aussi rapidement que le tissu du pancréas et des glandes salivaires '. » Il serait intéressant de rechercher s'il en est régulièrement de même avec les tissus des Escargots conservés dans l'alcool. Glandes salivaires. — Les (/landes salivaires de l'Hélix sécrètent une mucosité neutre ou faiblement alcaline, dépourvue de ferment diastalique. Elles ne produisent pas non plus de ferment capable de digérer les substances albuminoïdes. Cette assertion est conforme aux résultats obtenus en premier lieu par L. Fredericq chez Arion rufus 2, puis par Krukenberg 3 sur les glandes salivaires de Sepia Rondelelii, S. o/ftcinulis, S. elegans, Eledone moschata, et par Bourquelot 4 sur les mêmes glandes chez Octopus vulgaris et Sepia officinalis. Ce dernier auteur n'a pas trouvé que leur infusion agisse plus sur l'amidon hydraté que sur l'amidon brut, et quant à Krukenberg, il rem- place le nom de glandes salivaires chez ces animaux par celui de glandes muco-pharyngiennes (Pharynxsclileimdrùsen). Il est vrai que tout en obte- nant les mêmes résultats négatifs que Fredericq 5 relativement à l'existence d'un ferment diastalique dans les glandes salivaires du Poulpe, Jousset de Bellesme 6 a trouvé que les glandes salivaires inférieures de cet animal exer- çaient une action dissolvante sur les tendons et le sarcolemme. « Ayant introduit, dit-il, des fragments de muscles dans le liquide sécrété par ces glandes, je vis les faisceaux primitifs se dissocier rapidement tandis que la 1 Cl. Bernard, Leçons de physiologie expérimentale, t. II, p. 376. 2 L. Fredericq, La digestion des mali'eres albuminoïdes chez quelques invertébrés. Bulletins, de l'Académie royale de Belgique, 2e série, t. XLVI, 1878, et Archives de zool. expérimen- tale, t. VII, p. 391,1878. 3 Krukenherg, Die Verdauungsvorgdnge bei einigen Cephalopoden und Pulmonaten. Unter- SUCHUNGEN AUS DEM PHYSIOL. INSTITUEE DER UnIVERSITAT HeIDELRERG, t. II, 1882, p. 2. * Bourquelot, Recherches expérimentales sur l'action des sucs digestifs des Céphalopodes sur les matières amylacées et sucrées. Arch. de zool. expérimentale, t. X, 1882, p. 383. 5 L. Fredericq, Recherches sur la physiologie du Poulpe commun (Octopus vulgaris). Arch. de zoologie expérimentale, t. VII, 1878, p. 53o. 6 Jousset de Bellesme, Recherches sur la digestion chez les Mollusques céphalopodes. C. B. de l'Acad. des sciences de Paris, t. LXXXVIII, 1879, p. 128. Tome XLIX. 7 50 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE fibre musculaire restait intacte. Le sarcolemme lui-même et les tendons paraissent se dissoudre, mais la fibre musculaire n'est jamais attaquée Les salivaires postérieures jouent donc un rôle préparatoire, elles facilitent et accélèrent la digestion des albuminoïdes, en mettant à nu la fibre muscu- laire et en la livrant à l'action du suc digestif principal. » Il est certain qu'une telle dissociation est due à l'acidité du suc sécrété par ces glandes et qui est en relation avec l'alimentation Carnivore des Céphalopodes. Paul Bert 1 avait autrefois insisté sur l'acidité de l'intestin tout entier chez la Seiche. Mais nos observations nous ont montré qu'il n'existe rien de sem- blable dans la glande salivaire de l'Escargot, qui est un herbivore et dont le suc buccal est neutre ou alcalin. Cependant, dans un récent mémoire, Bonardi 2 a trouvé qu'en été les glandes salivaires de YHelix pomalia, H. nemoralis, Limax maximus, L. psarus et L. variegalus, transforment l'amidon en sucre. C'est le seul auteur à notre connaissance qui ait constaté une telle action; nous n'avons pas été aussi heureux que lui. J'ai opéré de la manière suivante : Les glandes salivaires de vingt-cinq individus tfHelix pomalia furent hachées et pilées dans de l'eau distillée. On obtient ainsi, après filtration, un liquide visqueux et assez épais dont la réaction est légèrement alcaline et qui est employé directement aux expé- riences. Expérience (juin 1884). — On suspend dans un petit tube de verre con- tenant h centimètres cubes de l'infusion salivaire, quelques flocons de fibrine du sang de bœuf conservée dans la glycérine, quelques fibres mus- culaires de la grenouille. Puis on place le tube tantôt à l'étuve, tantôt on le maintient à la température ordinaire. Jamais trace d'action, même après dix-huit heures de séjour. i Paul Bert, Mémoire sur la physiologie de la Seiche, dans Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, t. V, 1867; tiré à part dans Notes d'anatomie et de physiologie comparées, 2e série, Paris, J.-B. Baillière, 1870. s Bonardi, Dell' azione dei succhi digestivi di alcuni Gasteropodi terrestri, sulï amido et sui saccarosci, Pavia, 1884; tirage à part complété d'une première note parue dans le Boll. se. di Pavia, anno V, 1883, sous le titre : Intorno alï azione saccari/icante délia saliva ed alla glicogenesi epatica in alcuni Molluschi terrestri. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 51 Expérience (juin 1884). — Un Arion cmpiricorum, affamé par un jeûne de (rois semaines, prend une copieuse ration de viande de lapin. Tué immé- diatement dans le chloroforme, on l'ouvre rapidement, on lie l'œsophage rempli de viande el de mucus sécrété par les glandes salivaires. On laisse en cet état pendant une heure (température 16° C), puis on examine le contenu. Les fihres musculaires lavées et portées sous le microscope ne montrent aucune modification, les stries sont normales el la dilacération se fait comme en temps ordinaire. Au contraire les portions de viande qui sont plongées dans le suc digestif de l'estomac sont altérées, ainsi (pie nous le verrons plus loin. Si, au lieu de viande, on donne du pain à Y Arion affamé, on retrouve la bouillie hachée dans l'œsophage sans qu'elle donne la réaction du glucose. L'expérience a été faite sur dix individus tf Arion dont on a infusé dans l'eau le pharynx et f'œsophage. Expérience. — On ajoute à 10 centimètres cubes du liquide d'infusion salivaire de YHelix, 2 centimètres cubes d'empois d'amidon. On porte le mélange à l'étuve (37° C) pendant trois, quatre, huit, dix heures. Le liquide demeure toujours sans action sur la liqueur cupro-potassique. Nous avons répété cette expérience pendant les mois de janvier (Bonardi n'a pas obtenu de résultats positifs pendant les mois d'hiver), mai, juin, juillet, août, sep- tembre et octobre, les résultats ont toujours été négatifs (les expériences de Bonardi qui lui ont donné des résultats positifs, ont été faites au mois de mai), même après un séjour de vingt-quatre heures, soit à l'étuve, soit à la température ordinaire. Nous avons essayé sans succès de faire avaler de la farine et de la dex- trine en nature à des Escargots el à des Limaces, mais la structure de leur appareil buccal semble ne leur permettre de s'attaquer qu'à des corps d'une certaine consistance. Expérience. — Nous avons composé une pâte avec de la farine de pommes de terre, broyée avec douze glandes salivaires de YHelix, le mélange a été porté additionné d'eau dans l'étuve à 37° C. pendant dix heures, puis lavé à l'eau et filtré. Le liquide filtré ne renfermait pas trace de sucre. 52 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE Fonctions du foie. — Cette glande, que son volume considérable avait fait envisager comme fort importante par les anatomistes, fabrique des fer- ments qui peplonisent les albuminoïdes, saccharifient les féculents et saponi- fient les graisses. Elle produit aussi du glycogène en plus forte proportion qu'aucun autre (issu du corps. Elle est donc la glande digestive par excel- lence. Action sdr les féculents. — Lorsqu'on ouvre un Escargot au milieu de l'hiver on trouve ordinairement dans son intestin une quantité plus ou moins considérable d'un liquide visqueux de couleur brun-verdâtre, brun, gris- foncé ou même noir, dépourvu de substances alimentaires, mais dans lequel flottent des flocons d'endothélium détaché. La réaction de ce liquide est légè- rement acide, ainsi que celle du tissu même du foie. L'absence de ce liquide en hiver et la vacuité complète de l'intestin ne sont que tout à fait exception- nelles. Nous y avons à plusieurs reprises, pendant le mois de janvier, con- staté la présence du sucre au moyen de la réaction de Trommer (précipité rouge de proloxyde de cuivre, après addition de potasse et de sulfate de cuivre à chaud). Claude Bernard avait déjà constaté la présence du sucre au mois de juillet dans le liquide stomacal de Limax ru fus *. Pour obtenir des résultats bien nets il faut opérer sur un assez grand nombre d'estomacs, une vingtaine, dont on a naturellement soin de ne pas laisser écouler le contenu. Si on ajoute le liquide stomacal en hiver dans une solution d'empois d'amidon, celui-ci ne tarde pas à se transformer en sucre. Si à une telle solution on ajoute quelques fragments de tissu hépatique, le sucre appa- raît également au bout de deux à trois heures, à la température de 37° C. A froid [h- 2° C], nous n'avons pas obtenu la modification, même après vingt-quatre heures. Nous avons remarqué qu'à cette époque, les animaux étant plongés dans le sommeil hivernal, le sucre est localisé dans l'estomac. Il doit donc être * Claude Bernard, Recherches sur une nouvelle fonction du foie, Annales des sciences naturelles, 3e série, t. XIX, 1853, p. 331, note. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 55 entièrement absorbé dans la région moyenne de l'intestin. En effet, si Ton détache soigneusement la portion du rectum qui court sur le côté du sac pul- monaire et qu'on la broie dans un peu d'eau, on n'obtient plus la réaction de Trommer. Nous avons opéré sur dix rectums. D'autre part, la portion ter- minale de l'intestin ne contient pas de ferment diaslalique en hiver, tandis qu'en été il nous est arrivé d'en rencontrer, alors cependant que tout le sucre formé est déjà absorbé. Pendant les mois d'été, juin, juillet et août, les Escargots ramassés dans les bois et immédiatement ouverts montrent généralement l'intestin large- ment dilaté par les aliments végétaux baignés d'un abondant liquide brun- rougeâtre ou verdâtre. La réaction de ce liquide qui est constamment déversé par le canal excréteur du foie en pleine activité est franchement acide. Son action saccharifiante sur l'empois d'amidon, la mie de pain et la farine non hydratée, est très puissante. D'ailleurs, ce contenu stomacal renferme du sucre déjà formé. On le constate en détachant sur quelques individus l'intestin antérieur jusqu'au cœcum en ayant soin de ne pas entraîner des fragments du foie. Le plus avantageux pour cette opération est de poser une ligature aussitôt l'animal ouvert, au niveau des deux points extrêmes, puis de couper en arrière des ligatures; avec quelques précautions on isole ainsi l'estomac et son contenu sans rien en perdre. Puis, on place les intestins dans une éprouvelte avec un peu d'eau, on délaie, on fdtre et l'on essaie le liquide filtré à la liqueur cupro-polassique. Ce même liquide, débarrassé de son sucre dans un dia- lyseur minuscule, conserve le ferment diastatique qui lui permet de saccha- rifier de l'empois d'amidon en moins d'une heure à la température ordi- naire. Le ferment n'est pas seulement dans le liquide déversé par le foie, mais dans le tissu du foie lui-même. Expérience. — Nous enlevons au mois de juin la plus grande partie des lobes du foie chez dix Hélix, puis, après les avoir rapidement lavés dans l'eau distillée, on les triture dans un mortier de porcelaine avec un peu de sable siliceux. Le liquide fortement coloré en brun et rempli de granulations est 54 CONTRIBUTIONS A LHISTOIRE d'abord filtré deux fois en s'aidanl de la trompe, pour activer la filtra- lion, qui sans cela est extrêmement lente. Le liquide, légèrement coloré, renferme toujours du sucre dont on le débarrasse par la dialyse. On ajoute 1 centimètre cube de cet extrait à 10 centimètres cubes d'une solution d'empois d'amidon dans un tube A. Dans un tube B, servant de témoin, on place 10 centimètres cubes d'em- pois d'amidon sans addition de liquide hépatique. Les deux tubes sont exposés dans l'éluve à 37° C. Examinés deux heures plus tard, le tube A donne un abondant précipité de cuivre avec le liquide de Trommer, le tube B demeure intact. Nous nous sommes également servi avec succès dans d'autres expériences analogues de la réaction de Botlcher. On ajoute au liquide une solution alca- line d'oxyde de bismuth, puis on fait bouillir pendant quelques minutes. Lorsqu'il y a du sucre l'oxyde de bismuth est réduit, le liquide passe au gris, puis au noir et laisse déposer une poudre noire 1. Si, au lieu d'empois d'amidon, on place dans le tube qui contient le liquide ferment de la farine en poudre ou des fragments de mie de pain, la trans- formation s'effectue également, mais elle ne devient bien nette qu'après plu- sieurs heures. Nous avons obtenu les mêmes résultats en opérant avec le foie de VÂrion empiricorum. Le foie d'Hélix renferme donc, en hiver comme en été, mais beaucoup plus abondamment dans cette dernière saison, un ferment analogue à celui de la salive des animaux vertébrés, qui transforme l'amidon en sucre. De plus, il fabrique du sucre dans son propre tissu aux dépens vraisemblable- ment du glycogène qu'il renferme et dont nous allons parler. Ce ferment n'agit que très faiblement aux basses températures, en été il est beaucoup plus actif qu'en hiver ainsi qu'à la température de 37-38° C. d'une étuve. De plus l'ébullition le détruit; la réduction de l'oxyde de cuivre n'a, en effet, plus lieu si on fait bouillir préalablement le liquide dans l'éprouvette. l Voir, pour plus de détails, les traités de Chimie physiologique de Gautier, Hoppe- Seyler, Gorup-Besanez, ou encore le Manuel du laboratoire de physiologie de Burdon-San- derson, Foster et Brunton. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. 5S Le sucre produit dans le foie et pendant la digestion est absorbé dans l'estomac; on n'en trouve pas dans l'intestin terminal. Nous avons dit que le suc digestif sécrété par le foie reflue dans l'estomac qui est le siège de la digestion. C'est là aussi qu'a lieu principalement l'ab- sorption du sucre, car on ne rencontre cette substance dans la portion termi- nale de l'intestin que dans des cas exceptionnels à la suite d'une alimenta- tion exclusivement féculente. Expérience. — ■ On recueille au mois de juin les excréments d'un grand nombre d'Hélix nourris de feuilles de chou, nous en avons eu jusqu'à 3 grammes, on les délaie dans un peu d'eau, on filtre et l'on recherche le sucre. Résultat négatif. On examine de la même manière lgr,980 d'excréments d'Arion. Résultat négatif. Expérience. — On recueille les excréments déposés par cinquante Hélix nourris de pain blanc. Faible réduction de l'oxyde de cuivre. Les excréments, grisâtres et plus durs, renferment donc un peu de sucre. Expérience. — Le 14 août 1885. On enlève rapidement sous l'eau l'intestin de trente Hélix ramassés dans les bois. La portion antérieure jus- qu'au cœcum est mise à part de la portion postérieure depuis sa sortie du foie jusqu'à l'anus. On traite les deux parts de la même manière en les tri- turant dans l'eau; l'extrait filtré est essayé à la liqueur cupro-potassique qui est abondamment réduite dans le premier cas, et pas du tout dans le second. La petite quantité de substances sur laquelle nous opérions nous a tou- jours empêché de faire des dosages. Pour cela il faudrait une portion de sub- stances telle, qu'elle est incompatible avec la rapidité indispensable dans de pareilles recherches. Il faut au moins vingt minutes pour extraire l'intestin, et je n'aurais pu opérer sur un nombre aussi grand que celui qui est indiqué ci-dessus, si je n'avais recouru à l'aide de quelques élèves. En été, les tissus se putréfient si vile qu'il faut absolument éviter celte cause d'erreur. 56 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE Nous n'avons pas remarqué chez YHelix une alternance de sécrétion « sucrée » et de sécrétion « biliaire, » telle que l'a observée Claude Bernard chez Limax '. Mais nous retenons une observation de l'illustre physiologiste qui est en parfait accord avec ce que nous venons de dire : « Chez Limax, l'absorption du liquide parait se faire spécialement dans l'estomac où la sécrétion sucrée s'accumule sans qu'il semble en passer des quantités nota- bles dans l'intestin. » Malheureusement l'auteur n'entre pas dans des détails sur ses expériences, il ne dit pas s'il a directement cherché le sucre dans les différentes parties de l'intestin. Du glycogène. — Le glycogène a été constaté dans le foie des Vers, des Lamellibranches, des Gastéropodes, des Crustacés et des Insectes par Claude Bernard lui-même -. Depuis lui, Hoppe-Seyler 5, Berlkau 4, Krukenberg 5, Max Weber 6, Frenzel 7, Bourquelol8, etc., ont reconnu sa présence non seu- lement dans le foie des animaux inférieurs, mais dans à peu près tous les autres tissus de l'organisme, en sorte que chez les invertébrés adultes, il est généralisé dans la masse entière du corps comme c'est le cas, d'après Claude Bernard, chez les embryons des vertébrés. Dès le début de nos études sur l'Escargot, nous avons recherché celte substance dans les coupes histologi- ques que nous étions appelé à faire, et particulièrement dans l'intestin et ses annexes. La publication, survenue l'an dernier, de la vaste enquête à laquelle i Cl. Bernard, loc. cit., p. 333. 2 Cl. Bernard, loc. cit., p. 330, et Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux ani- maux et aux végétaux, t. II, p. 110. 3 Hoppe-Seyler, Unterschiede in chemisclien Bau und der Verdauung hôherer und niederer Thiere. Pfluger's Archiv., t. XIV, p. 399. 4 Bertkau, Ueber den Bau und die Funktion der sog. Leber bei den Spinnen. Arch. fur mikrosk. Anatomie, t. XXIII, p. 224. (Cet auteur ne mentionne le glycogène dans le foie des Araignées (pie d'une manière douteuse.) 3 Krukenberg, Ueber Beservestoffe. Vergl. — Physiol. Studien. 2rae Abth, 1880, p. 59. 6 Max-Weiser, Ueber den Bau und die ThàtigTteit der sog. Leber der Crustaceen. Arch. f. mikrosk. Anat., t. XVII, p. 459. 7 Freuzel, Ueber die Milleldarmdrùse der Crustaceen. Mitth. aus d. zool. station zu Neapel, t. V, 1885. 8 Bourqlelot, Becherches sur les phénomènes de la digestion chez les Mollusques céphalo- podes. Arch. de zool. expérimentale, 2e série, t. III, 1885. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCAKGOT. 57 s'est livré Barftirth 1 sur la répartition du glycogène chez un grand nombre d'animaux, et en particulier chez les Gastéropodes, me dispense d'insister sur l'historique de la question. Je donnerai les résultats auxquels je suis arrivé seulement en ce qui concerne le foie de YHeiix. Voici quelle a été ma méthode de recherche : L'animal chloroformé était rapidement ouvert et le foie détaché, puis on le plongeait dans un excès d'alcool absolu pendant quelques minutes. Le glycogène est, en effet, soluble dans l'eau; or, si on le plongeait dans l'eau bouillante ainsi qu'on le pratiquait autrefois pour la recherche du glycogène, on obtiendrait une coloration diffuse; c'est pourquoi nous avons suivi le pro- cédé dont il va être question. Après durcissement dans l'alcool absolu, le foie est détaillé en coupes aussi minces que possible que l'on examine dans une goutte de solution alcoolique d'iode ou d'une solution d'iode dans l'iodure de potassium -. On sait que l'iode a la propriété de colorer en jaune clair tous les tissus, mais elle colore en brun ou brun-rougeâtre les dépôts de glycogène reposant dans les cellules. Celte coloration brune, sur laquelle est basée la recherche micro-chimique de l'amidon animal, varie beaucoup dans ses teintes selon les tissus et l'état dans lequel le glycogène s'y rencontre. On trouvera beaucoup de détails sur ces nuances dans le travail de Barfurth 3 auquel je renvoie. Dans la plupart des cas, la réaction se montre avec une telle netteté sur les coupes, surtout au voisinage des noyaux cellulaires, autour desquels le glycogène se concentre en masses amorphes, que le doute n'est pas possible. Il faut savoir cependant qu'en cas de doute, on peut laisser la coupe dans une goutte de glycérine à laquelle on ajoute un peu de la solution d'iode. Si la coloration disparaît au bout de quelques temps, c'est qu'elle était effecti- i Barfurth, Vefgleichend-histochemische Untersiichungen uber das Glycogen. Arch. fur mikrosk. Anatomie, t. XXV, 1885, p. 239. 2 Voici les proportions dont j'ai fait usage ainsi que Barfurth : Eau 500 lodure de potassium 3 Iode I 3 Barfurth, loc. cit., p. 261. Tome XL1X. 8 38 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE veinent due au glycogène, attendu que la combinaison de celui-ci avec l'iode est soluble dans la glycérine, aussi bien que le glycogène pur. Lorsqu'on tient à se rendre compte de la teneur comparative du glyco- gène dans différents foies, il faut naturellement multiplier beaucoup les coupes et en pratiquer sur plusieurs lobes de chaque foie. Une recherche précise serait très minutieuse et prendrait beaucoup de temps; on est obligé presque toujours de s'en tenir à une approximation. Avec un bon réactif, fraîchement préparé, on reconnaît tout de suite si le foie qu'on a sous les yeux est riche ou pauvre en glycogène. Concurremment avec le procédé des coupes, on peut se contenter de dilacérer la glande après durcissement à l'alcool, dans la solution d'iode. Lorsque la glande est riche de glycogène, celle-ci remplit les cellules parfois à tel point qu'après la coloration il est impossible de voir les noyaux; lorsque la glande en est pauvre, on aperçoit ça et là quelques taches brunes plus ou moins granuleuses, appli- quées contre la paroi cellulaire ou contre le noyau. La forme normale du glycogène, celle sous laquelle on le trouve le plus souvent dans le proto- plasma cellulaire, est la forme de vésicules ou de gouttelettes semblables à de la graisse. Sur des foies qui ont séjourné dans l'eau, le glycogène a perdu sa forme, il a diffusé dans les cellules dont le protoplasma tout entier se colore par l'action de l'iode. Nous avons dosé une seule fois, au mois de juin de celte année, la teneur du glycogène dans l'ensemble des tissus d'Escargots de grande taille et en pleine activité fonctionnelle. Et, afin de comparer avec les chiffres publiés par Bourquelot pour les Céphalopodes , nous avons exactement suivi sa méthode qui n'est autre que celle de Landwerr ', légèrement modifiée. Voici, brièvement rapportée, quelle est la série des opérations. Un kilogramme d'Escargots débarrassés de leur coquille et lavés à grande eau, sont plongés dans un excès d'eau bouillante additionnée de lessive de soude à raison de 3 centimètres cubes par litre, où on les laisse cuire pen- ' Landwerr, Eine neue Méthode zur Darstellung und quantitativen Bestimmung des Glyco- gens. Zeitschr. f. physiol. Chemie, t. VIII, 4884, p. 16o. Bourquelot, Sur le dosage du glycogène. Journal des connaissances médicales, mars, 1884 et loc. cit., Arch. de zool. expér., t. III, 1885, p. 3. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. «9 dant un quart d'heure. Puis on les triture avec soin et on les cuit de nouveau dans une nouvelle cjuantilé d'eau alealisée, on décante et on lave sur un fillre avec de l'eau bouillante. On réunit les bouillons que l'on reporte à l'ébullilion. On précipite les substances albuminoïdes non coagulées avec de l'acétate de zinc, après avoir neutralisé la liqueur au moyen de l'acide acé- tique. Après fillralion du liquide, on ajoute du percblorure de fer et on pré- cipite de nouveau avec de la lessive de soude. Le précipité ainsi obtenu est une combinaison de glycogène cl de peroxyde de fer. On le lave à l'eau dis- tillée jusqu'à ce que le liquide filtrant ne précipite plus par le nitrate d'ar- gent. « On met alors le précipité dans une capsule placée sur un bain-marie, maintenu à 80°; on ajoute une petite quantité d'eau ; puis 40 grammes d'acide tar trique pulvérisé. On agile jusqu'à dissolution complète et on jette sur un filtre. » « Le liquide rouge-brun qu'on obtient ainsi est refroidi convenablement, puis additionné rapidement d'acide chlorhydrique concentré, jusqu'à ce que la couleur soit devenue jaune de brun-foncé qu'elle était. On verse alors la solution dans de l'alcool à 90°. Le glycogène se précipite en flocons blancs. » Le précipité est assez volumineux, on le recueille sur un filtre, on le lave, puis on le dessèche soigneusement au bain-marie avant de le peser. Sur les / ,000 grammes de viande d'Escargot ainsi traités, j'ai obtenu Sr,6S0 de glycogène. Il serait sans doute intéressant de répéter plusieurs fois un tel dosage aux différentes saisons, et d'étudier l'influence de l'alimentation sur le total du glycogène; mais l'opération est si longue que nous n'avons pas eu le loisir de la renouveler. D'ailleurs, le chiffre que nous avons obtenu rentre dans la moyenne de ceux qui ont été publiés par Bourquelot, qui sont chez les moules communes de 4gr,50 dans un cas et de 8gr,35 dans l'autre, par kilogramme de chair fraîche '. Expérience. — Dans l'état d'alimentation normale, ce sont les cellules du tissu conjonctif du foie dans lesquelles se montre le glycogène. Si, au mois de 1 BOURQIELOT, toc. cit., p. 6. 60 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE juin, on examine micro-chimiquemenl le foie d'un Escargot en pleine diges- tion de substances végétales, on voit que les éléments conjonctifs sont tous gorgés de glycogène. Ce sont les grandes cellules plasmaliques des lamelles conjonctives intercalées entre les lobules qui en contiennent le plus. L'iode y fait apparaître des taches brunes qui ont la forme de vésicules sphériques ou ovoïdes ou bien qui sont irrégulières. Dans ces conditions normales et durant toute la belle saison, nous n'avons qu'exceptionnellement constaté de telles taches brunes au sein des follicules glandulaires eux-mêmes, les cel- lules hépatiques nous en ont toujours paru dépourvues; quant aux cellules- ferment, il en est généralement de même. On serait donc tenté d'admettre d'après cela que la distinction, faite par Claude Bernard, d'un tissu hépatique et d'un tissu glycogénique dans le foie, est applicable aux Gastéropodes. Mais nous verrons bientôt qu'il suffit d'augmenter la dose des matières féculentes mangées par YHelix, pour que celte alimentation, extrêmement propice à la production du glycogène au sein des tissus, le fasse apparaître dans la por- tion glandulaire du foie. D'ailleurs, Barfurth ' dit qu'on trouve déjà sur une Limax nourrie de feuilles de chou, le glycogène, non seulement dans les cel- lules du tissu conjonclif, mais encore dans Pendothélium folliculaire lui-même. Et le même auteur, après avoir rapporté ses expériences sur l'alimentation de V Hélix avec du pain, s'exprime ainsi : La séparation d'un foie glycogénique et d'un foie hépatique adoptée par Claude Bernard doit être abandonnée. Tout le foie peut s'infiltrer de glycogène lorsque la nourriture est abondante. Selon nous, cette infiltration ne se produit qu'à la suite d'un régime amylacé. Expérience. — Le glycogène augmente à la suite d'une alimentation riche en fécule, il diminue par une alimentation riche en albuminoides. L'expérience est très simple et très concluante lorsqu'on l'effectue chez VArion, qui est omnivore. Nous prenons six individus A'Arion au mois de juin, affamés par un jeûne de quinze jours, et nous les divisons en trois groupes de deux individus; le groupe a reçoit de la viande de bœuf, le groupe b du pain blanc humide, et le groupe c des feuilles de chou. Après i Barfurth, loc. cit., p. 328. PHYSIOLOGIQUE DE LESCARGOT. 61 quatre jours de cette nourriture, on les sacrifie et on recherche micro-chi- miquement le glycogène. Si on conserve les coupes pratiquées dans le foie des six individus, leur examen comparatif montre que, tandis que les coupes du groupe b sont farcies de glycogène et qu'on en trouve dans tous les tissus de la coupe, chez celles des groupes a et c il y en a sensiblement moins et il y est seulement localisé dans le tissu conjonclif. Les coupes du foie de l'individu nourri exclusivement à la viande sont les plus pauvres en glycogène. Il vaudrait la peine de recommencer cette expérience sur un nombre suf- fisant iïArion pour qu'il soit possible de peser la quantité de glycogène. On sait, en effet, combien les physiologistes contemporains sont peu d'accord sur la classe d'aliments d'où l'organisme tire les éléments du glycogène. Les expériences faites dans le but de connaître l'origine du glycogène chez les Vertébrés, le font provenir tantôt des féculents, tantôt des albuminoïdes. Les observations qui viennent d'être rapportées seraient, par analogie, favorables à la première de ces opinions. Expérience. — A la suite d'une alimentation féculente, prolongée pendant plusieurs jours, le glycogène normalement localisé dans le tissu conjonclif du foie envahit les cellules glandulaires. En nourrissant des Escargots avec de la pâte de pain blanc, régime auquel ils s'habituent après avoir été affamés, on constate une production excessive de glycogène et les coupes accusent sa présence, non seulement dans le tissu conjonclif qui est selon Barfurlh celui qui, clans tous les organes, est le plus apte à recevoir les dépôts de glycogène, mais aussi dans les grandes cellules qui tapissent les follicules. Après huit jours de régime au pain, la réserve glycogénique est telle, que si l'on vient à faire cuire le foie dans l'eau pendant un quart d'heure, puis qu'on le traite par la solution d'iode, sa masse entière se colore en rouge-brun. Expérience. — Le glycogène fait défaut dans le foie de /'Hélix, un mois à cinq semaines après le début du sommeil hivernal. L'Escargot possède dans son foie, au moment où il se plonge dans son 62 CONTRIBUTIONS A LHISTOIRE sommeil d'hiver, une provision de glycogène qui va décroissant toujours. Nous avons suivi vingt Escargots pendant l'hiver 1884-1885 en les tuant deux par deux tous les huit jours. Huit jours après la confection définitive de l'épi- phragme, la proportion de glycogène parait avoir déjà notablement diminué. Après quinze jours, la solution iodée ne fait déjà plus apparaître de coloration dans les faisceaux fibrillaires et les petites cellules de substance conjonctive. Après trois semaines, les cellules plasmatiques elles-mêmes en sont assez pauvres. En comparant des séries de coupes pratiquées dans diverses direc- tions, on acquiert la certitude que cette pauvreté est générale. Elle s'accentue à la fin du premier mois, à tel point que certains individus paraissent com- plètement dépourvus de glycogène. Toutefois, nous croyons devoir indiquer la tin de la cinquième semaine comme terme extrême au delà duquel la con- sommation du glycogène est achevée. Il parait, d'après Claude Bernard ', qu'un phénomène semblable se mani- feste chez les animaux vertébrés qui hivernent. « Parmi les matières qui doivent servir à la nutrition permanente de l'animal engourdi, il existe tou- jours une grande quantité de matière glycogène. Les grenouilles nous pré- sentent le même fait. Au printemps, l'activité vitale s'éveille, la nutrition longtemps engourdie se ranime. Aussi, à ce moment des rénovations orga- niques, la matière du foie se consomme; l'organe est alors noirâtre, très petit et contient peu de glycogène et de sucre. C'est à la fin de la saison, vers l'automne, que l'animal se trouve arrivé au plus haut degré de vigueur, et que la vie atteint, chez lui, toute son intensité. C'est à ce moment-là qu'il faut examiner le foie de l'animal. Le foie contient alors du sucre et beaucoup de matière glycogène. » Expérience. — Lorsqu'on soumet /'Hélix à l'inanition au milieu de l'été, son glycogène hépatique disparait plus vile qu'en hiver. On n'en trouve déjà plus après quinze jours 2. * Claude Bernabd, Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végé- taux, t. II, p. 102. 2 D'après les chiffres publiés par Barfurth dans son tableau I, il parait que le genre Limax consomme sa réserve de glycogène moins vite que Y Hélix. (Voir Barfurth, loc. cit.) PHYSIOLOGIQUE DE LESCAKGOT. 63 Le glycogène est consommé après sa tranformalion en sucre sous IMn- lluence du ferment diaslalique du foie. L'activité de tous les organes étant plus grande en été qu'en hiver, il n'est pas surprenant qu'il en soit de même pour les cellules dans lesquelles s'élabore le ferment. Sept individus de Y Hélix pomatia furent nourris pendant quatre jours avec de la mie de pain pendant le mois de juin. L'un d'eux, ouvert tout de suite comme témoin, montra son foie gorgé de glycogène. Les cinq autres furent maintenus à jeun sous une cloche de verre dont l'humidité fut entretenue et contre les parois de laquelle ils ne cessèrent de se promener fréquemment. L'un d'eux fut sacrifié huit jours après le début de la période d'inanition. Son foie, beaucoup moins riche déjà en glycogène (localisé dans le tissu conjonctif), en renfermait cependant encore sous forme de gouttelettes dans les grandes cellules conjonctives. Le dixième jour, encore quelques gouttelettes dans les cellules conjonctives. Le douzième jour, pas trouvé de glycogène dans les coupes du foie de l'individu sacrifié. Le treizième jour, trouvé des traces de glycogène se colorant en brun-rouge dans les couches périphériques du proloplasma des cellules conjonctives. Le quinzième jour, aucune trace dans le foie des deux derniers individus en expérience. En résumé, le glycogène est normal dans le tissu du foie de l'Escargot, il y joue le rôle d'une substance nutritive de réserve, qui se transforme en sucre sous l'influence du ferment diaslalique de l'organe, et sa proportion subit des variations selon la nature de l'alimentation et selon l'époque à laquelle on l'examine. Action du suc digestif sécrété par le foie sur les albuminoïdes. — Les premières recherches relatives à l'action du suc, extrait du foie des Gasté- ropodes, sur les albuminoïdes, sont dues à L. Fredericq et à Krukenberg. — Jousset de Bellesme, Paul Bert, Bourquelot et les savants professeurs des Universités de Liège et de Jéna que nous venons de citer, les ont étendues aux Lamellibranches et aux Céphalopodes '. Il résulte de ces travaux que le i Voir les mémoires déjà cités de ces auteurs, et en outre Jousset de Bellesme, Recherches 64 CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE suc du foie des Mollusques agit toujours sur les alburainoïdes (fibrine, albu- mine), tantôt seulement dans un milieu alcalin ou acide, tantôt aussi bien dans les deux milieux. De là, la supposition que le foie des Mollusques fabrique simultanément ou séparément deux ferments analogues à la pep- sine ou à la Irypsine de l'estomac et du pancréas des animaux vertébrés. Nous allons voir que chez YHelix pomatia, il ne peut être question que d'un ferment peptique {helico-pepsine de Krukenberg), puisque la réaction du foie el du contenu stomacal est toujours acide chez lui et que, d'autre part, l'addition d'une solution alcaline, au suc retiré du foie, loin d'activer son pouvoir digestif ainsi que l'a constaté Fredericq chez Arion rufus, l'anéantit complètement. Ce dernier point nous parait surtout décisif, mais nous devons signaler également que l'ensemble des phénomènes de la digestion de la fibrine, son gonflement précédant sa dissolution, sa trans- formation en syntonine avant la peptonisalion, sont également favorables à la théorie qui veut que le ferment du foie de YHelix soil un ferment peptique. Dans le remarquable travail cité de Bourquelot, ce savant discute avec beaucoup de sagacité la question de savoir si deux ferments tels que la pepsine el la Irypsine peuvent réellement coexister dans le foie du poulpe. Nous savons que tandis que la pepsine ne digère que dans un milieu acide, la irypsine peptonise les albuminoïdes dans un milieu neutre, alcalin ou fai- blement acide, en sorte que, quoique le liquide hépatique des Céphalopodes soit acide, cela ne signifie pas que le ferment ne puisse être de la trypsine dans tous les cas, Frédéricq et Krukenberg ont constaté que la macération aqueuse du tissu hépatique du poulpe digère la fibrine en solution acide el en solution alcaline et leurs recherches ont été confirmées par Bourquelot. Existe-l-il donc deux ferments comme l'ont admis les premiers expérimen- sur le foie des Mollusques céphalopodes, C. R. de l'Acad. des sciences de Paris, t. LXXXVIll, 1879, p. 304. On trouvera une bibliographie étendue relative à la physiologie de la digestion chez les Invertébrés et les Poissons dans Krukenberg : Grundzùge einer vergleichenden Physiologie der Verdauung in Vergl. physiol. Vortràge, II. Heidelberg, 1882. On trouvera également un bon résumé de nos connaissances sur cet objet dans Bour- ttUELOT : La digestion chez les animaux invertébrés. Revue scientifique, 23 juin 1883, p. 785. PHYSIOLOGIQUE DE L'ESCARGOT. m taleurs? Bourquelol a constaté o) que la fibrine ne se gonfle pas plus dans le suc hépatique du poulpe que dans le suc pancréatique des Vertébrés supé- rieurs; b) qu'elle se transforme en une substance particulière, la globuline, ainsi que c'est le cas dans le suc pancréatique, et qu'à celte phase, le liquide ne renferme pas de synlonine, alors même que le milieu est acide (ce qui devrait être le cas si le ferment en action était de la pepsine); c) que la digestion des muscles (de crustacés) par la sécrétion hépatique naturelle ressemble surtout à leur digestion par le suo pancréatique; proto- plasma granuleux des cellules salivaires, c noyau de ces cellules, (/ cellule renfermant deux noyaux, e petits noyaux de substance conjonctive, /' couche amorphe conjonctive, g recouvrement endothélial du canal excréteur, h orifice d'un canalicule excréteur secondaire, i noyaux épars a l'intérieur du canal. Fie. 16. — Différentes formes de cellules salivaires. (Leitz, Oc. I, Obj. VII.) Fig. 17. — Un groupe de cellules salivaires (Leitz, Oc. I, Obj. V.i Fig. 18. — Cellules du tissu conjonctif entourant la masse pharyngienne : A différentes formes de cellules calcaires renfermant la concrétion sous la forme de globules ovalaires; B cellules conjonctives montrant des vacuoles dans leur protoplasma après action de l'alcool; C cellule conjonctive étoilée : « prolongements, b vacuole, c noyau. (Leitz, Oc. III, Obj. VIL) Fig. 19. — Produit de la dilaçération du foie à l'état frais : a cellules-ferment, b cellules calcaires, ce globules de graisse noircissant par l'action de l'acide osmique, e granulations très fines nageant dans le liquide de sécrétion et présentant un mouvement brownien très vif. (Seibert, Oc. I, Obj. V.) Fig. 20. — Contenu des grandes cellules-ferment, renfermant des boules de substance colorée en jaune et jaune verdâtre. (Seibert, Oc. I, Obj. V.) Fig. 21. — Noyaux des cellules hépatiques (Leberzellen de Barfurth) renfermant plusieurs nucléoles et de nombreuses granulations (Seibert, Oc. I, Obj. VI.) Fig. 22. — Cellules calcaires du foie. (Seibert, Oc. III, Obj. VI.) Fig. 23. — Cellules musculaires rencontrées dans le tissu conjonctif du foie. : Cour.,t XI.IX PT I. E X: U 0 .:■•- \ Fia. o. C l'içi I. D Fuj fi. . P m ■ - /•/. § I ,/ r/ % /J. /vy 20. Fu, n. Fig 17. Fig 21. |gp /vy /tf I p 8 B /y/ .2?. Fig £? . . ■ ■ , RECHERCHES SUR L'ORBITE DE LA PLANÈTE (181) EUCHARIS, PAR L. de BALL, DOCTEUR EN PHILOSOPHIE , PRÉPARATEUR DES COURS D'ASTRONOMIE ET DE GÉODÉSIE A L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE. ( Présenté à la Classe des sciences dans sa séance du 6 novembre 1886. ) Tome XLIX. 1. RECHERCHES sun L'ORBITE DE LA PLANÈTE (181) EUCHARIS. La planète (181) Eucharis fut découverte le 2 février 1878 par M. Cotleuot à l'Observatoire de Marseille. Depuis cette époque elle s'est montrée huit fois et sept fois on put l'observer. Dans le cours de sa révolution, elle se rapproche assez de Jupiter et celte circonstance rend son étude particulièrement intéressante : en effet, les perturbations dues à ce voisinage fourniront de précieuses indications pour déduire la masse de cette grande planète. Un tel essai serait actuellement prématuré, mais la planète ayant déjà accompli une révolution et demie depuis le temps de sa découverte, il devenait possible de déterminer assez exactement son orbite. C'est ce que je me suis proposé et aujourd'hui j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie le résultat de mes recherches. Afin de permettre d'en juger l'exactitude j'indiquerai d'abord les moyens que j'ai choisis pour y parvenir. A l'aide des ÉLÉMENTS (I) D'EUCHARIS Oscillation et époque 1881 août 31.0 temps moyen de Berlin. M = 264«57'45".l 10 = 510 51 39.1 \ 8 = 144 45 57.9 ( Ëquinoxe moyen 1880.0 i = 18 55 27.5 ) tp = 12 45 58.8 (jl = G44».4905 et en me servant de la méthode — exposée par Hansen et modifiée par .M. Tieljen — pour calculer les perturbations spéciales des coordonnées polaires (voir : Oppolzer, Lehrbuch zur Rahnbestimmung der Cometen und Planeten, II Band, pp. 139-162), j'ai trouvé comme expression des pertur- bations, exercées par Jupiter et Saturne sur Eucharis, les valeurs suivantes. 4 RECHERCHES SUR L'ORRITE [Les masses de Jupiter et de Saturne ont été adoptées d'après Ressel. Des recherches ultérieures faites par MM. A. Hall, Meyer et H. Struve exigent une augmentation nolahle de la valeur, donnée par Ressel pour la masse de Saturne. Ces recherches sont hasées sur des ohservalions des satellites de Saturne : Japhet, Titan et Rhéa. D'un autre côté M. Hill, dans un article traitant des perturhalions mutuelles de Jupiter et de Saturne, récemment publié dans les Aslronomische Nachrichten, a démontré que l'accord entre les observations et le calcul est plus parfait, quand on adopte la masse de Saturne, déterminée par Ressel, qu'il ne l'est en adoptant celle déterminée par M. Hall. Avant de changer cet élément il sera plus prudent d'attendre les recherches de M. Gyldén et les nouveaux résultats tirés des observations des satellites de Saturne : Japhet et Titan. On sait que M. H. Struve a entrepris en 1884 une série d'observations des positions relatives de ces satellites; malheureusement le résultat n'en est pas encore connu. Quant à la masse de Jupiter, il résulte d'une discussion très approfondie de M. kempf que l'ensemble des déterminations modernes donne à peu près la même valeur pour cette quantité que celle déterminée par Ressel. — Les coor- données de Jupiter ont été adoptées d'après les tables de Leverrier.] PERTURBATIONS d'eUCHARIS DUES AUX ACTIONS RÉUNIES DE JUPITER ET DE SATURNE. Pour la signification des AM, Aw, v, z, voir : Oppolzer, loc. cit. Les AM et Aw ont été calculées jusqu'à un millième de seconde, les v el z jusqu'à la neuvième décimale. — L'unité des v el z est la septième décimale. Dates. 1878 février 8 . . mars 20. . . avril 29. . . juin 8 . . . juillet 18 . . août 27 . . . octobre 6 . . novembre 15. décembre 2:>. AM - 0' - I - 1 - 2 - 2 _ -> - 3 - ô - 3 29".43 16.7b 34.01 22.28 12.64 56.12 3.69 6.27 4.69 4' 3 3 6".61 41.64 18.53 37 .36 38.02 20.45 4.47 50.02 36.95 + HI232.3 + N176.8 + 6326. 1 + 4685.1 h» 3249.9 + 2011.5 + 956.6 + 71.5 + 638.7 712.0 1008.4 1260.6 1466.7 1626.9 1742.7 1816.6 J 852.1 1852.8 DE LA PLANETE (181) EUCHARIS. Dates. 1879 février 5 mars 15. avril 21 . juin 3. . juillet 13 août 22 . octobre I . novembre 10 décembre 20 1880 janvier -29 mars 9 . avril 18. mai 28 . juillet 7. août 16 . septembre 25 novembre 4 décembre li 1881 janvier 2 taars 4 . avril lô. mai 25 . juillet 2. août 1 1 . septembre 20 octobre 30. décembre 9 1882 janvier 18. février 27 . avril 8 . . mai 18 . . juin 27 . . août 6 . . septembre I octobre 25. décembre 4 1885 janvier 13 février 22 avril 3 mai 13 juin 22 août 1 septembre 1C octobre 20. novembre 29 aM - 2' - 2 - 2 - 2 - 2 - 2 - 1 - 1 - 1 - 1 - 1 - (» - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - Il - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 +- Il + I) + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 - 0 - 0 - 1 - 1 - 2 - 5 - 5 - 6 59".72 52.03 42.24 30.89 18.47 5.40 52.05 38.75 25.76 13.32 1.61 50.78 40.96 32.21 24.59 18.12 12.77 8.51 5.26 2.94 1.40 0.52 0 . 1 1 0.00 0.00 0.11 0.51 1.38 2.83 4.93 7.60 10.62 13.54 15.61 15.75 12.49 4.08 11.38 35.68 10.18 55.63 52.14 59.04 15.24 39.27 Au - 1' - 1 - 1 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - Il - I» - 0 - Il - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 - 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + 0 + Il + 0 + 0 + 0 + 0 + Il + 0 + 0 + 1 + 1 + 1 + 2 + 2 + 2 + 2 + 2 + 2 23". H 14.48 4.86 56.19 48.40 41 .59 35.12 29.52 24.55 20.15 16.29 12.92 10.02 7.56 5.50 5.82 2.49 1.48 0.75 0.28 0.02 0.07 0.06 0.01 0.01 0.18 0.66 1.62 5.28 5.90 9.81 15.33 22.81 32.53 44.60 58.79 14.51 30.77 46.41 0.48 12.39 21.98 29.43 55.08 39.32 v 1249.0 1715.6 2065.9 2318.7 2485.7 2571.7 2595.0 2557.0 2472.2 2347.0 2188.9 2005.1 1802.6 1587.7 1566.6 1145.4 929.7 725.1 556.9 570.1 229.5 119.4 43.6 4.9 4.9 43.4 117.8 221.7 544.0 466.7 562.9 595.2 513.4 255.1 250.3 1070.9 + 2254.1 + 3804.8 + 5671.9 4- 7752.0 + 9911.7 + 12015.9 + 13949.2 + 13626.2 + 16992.4 - 1822.8 - 1766.5 - 1687.3 - 1589.9 - 1477.9 - 1555.1 - 1225.1 - 1091.0 - 956.1 - 823.2 - 694.7 - 573.2 - 460.4 - 558.5 - 268.0 - 190.7 - 126.8 - 76 6 - 39.6 - 13.0 1.5 5.8 5.1 0.6 0.8 9.7 34.3 .+ 83.1 163.8 294.0 480.9 741.0 + 1090.1 + 1544.1 + 2116.4 + 2814.6 + 3633.7 + 4551.6 + 5526.8 + 6504.0 + 7424.4 + 8236.1 + 8900.2 + 9392. 1 + 9700.4 RECHERCHES SUR L'ORRITE Dates. 1884 janvier 8 . . février 17 . . mars 2.S. . . mai 7. . . . juin lfî . . . juillet 26 . . septembre 4 . octobre 1-i. . novembre 25. 1885 janvier 2 . . février 11. . mars 23. . . mai 2. . . . juin 11 . juillet 21 . . août 30 . . octobre 9 . . novembre 18. décembre 28. 1886 février 6 . . mars 18. . . avril 27. . . juin 6. . . . juillet 16 . . août 23 . . . aM - 8' - 9 - 11 - 12 - 14 - 16 - 17 - 19 - 20 - 21 - 22 - 23 - 2-1 - 25 - 26 - 26 - 26 - 26 - 20 - 26 - 26 - 25 - 2.'. - 24 - 23 9".44 43.99 21.17 59.27 36.72 12.05 43.95 11.20 52.82 47.89 55.66 55.49 46.89 29.47 2.95 27.18 42.11 47.78 44.37 52.13 11.43 42.75 6.68 23.89 55.22 ùa + 2' + 2 + 2 + 2 + 2 + 2 + 2 + 2 + 2 + 3 + 5 -t- 3 + o + 5 + 4 + 4 + 4 + 4 42".52 45.02 47.06 48.86 50.57 52.31 5 i . 1 7 56.23 58.52 1.10 5.99 i . ag + 3 10.81 + 3 14.77 + 3 19.14 + 3 23.92 + 5 29.15 + 5 34.80 ^ 5 40.95 47.61 54.79 2.54 10.88 19.88 29.56 + 18020.0 +- 18701.8 + 19045.2 + 19067.6 + 18793.0 + 18245.1 + 17454.8 + 16449.4 + 15256.6 + 159115..', + 12416.0 + 10819.1 + 9156.4 + 7391 .0 + 5604.8 + 3799.2 + 1994.9 + 212.4 - 1528.0 5206.2 4801 .8 6294.4 7662.8 8885 5 9940.2 + 9823.4 + 9766.9 + 9541.8 + 9161.5 + 8641 .5 + 7997.0 + 7244.5 + 6599.3 +- 5476.7 + 4191 .il + 3456.3 t 2585.7 + 1292.0 + 187.3 - 916.6 - 2008.5 - 3077.3 - 1112.5 - 5105.3 - 6040.1 - 6912.1 - 7709.5 - 8422.4 - 9040. s - 9554.6 A Paide des positions normales approximatives d'Eucbaris, obtenues avec les observations, faites à partir de 1878 jusqu'en 1885 et en me servant des valeurs des perturbations données ci-dessus, j'ai déduit les corrections suivantes des éléments (I). dM0 = + 46".05 do = - 28.84 dS = + 2.89 rfi = + 2.58 dm = + 5.82 «> + 0.01515 DE LA PLANÈTE (181) EUCHARIS. En ajoutant ces corrections aux éléments (I) on trouve les ÉLÉMENTS (II) D'EUCHARIS. Osculation et époque : 1881 août 31.0 temps moyen de Berlin. M= 264° 58' 31 M o)= 310 51 10. 3 S = 144 46 0.8 I = 18 35 30.1

50 0.285 16 2 0.290 16 14 0.296 16 26 0.501 16 58 0.507 16 51 0.312 17 4 0.518 17 17 0.524 17 51 0.329 17 43 0.335 17 58 0.540 18 12 0.346 18 27 0.352 18 41 0.557 18 55 0.363 19 10 0.368 19 25 0.374 19 59 0.379 19 54 0.384 20 9 0.390 20 24 0.395 20 39 T. de l'abberr. 21 m 45. 21 49 21 55 22 1 DE LA PLANÈTE (181) EUCHAIIIS. Dates. 1879 juin 1 5 Dates. 1880 juin 10 M 12 15 14 Dates. 1881 sept. 15 . . 16 . . 17 18 19 Dates. 1883janv. 2 Décl. ' 42' 1. -,'V.i ii 11 .0 37 26.8 5 1 -2.1 29 37.7 EPHEMERIDE POUR 1880 calculée pour 12 heures, temps moyen de A II. i;,'' IS"' I i-.s:; + 7 15 17 0.51 + 7 K. IS 19.06 + 7 15 14 40.65 + 7 15 13 35.46 + 7 Al). 10'' 6°> 33s.21 19 5 57.04 19 5 20.16 19 4 42.60 i'.i I t. 40 Décl. !" 56'' 39".7 4 57 23.8 4 58 18.4 i 59 17. G 3 0 25.3 EPHEMERIDE POUR 1881 calculée pour 12 heures, temps moyen de AU. 22>- -_>[,„ |sMi| 22 23 40.73 22 23 3.48 22 22 20.90 22 21 51.02 Décl. - 16° 42' 14».8 - 16 49 19.2 - 16 56 15.8 - 17 3 4.6 - 17 9 45.2 EPHEMERIDE POUR 1885 calculée pour 12 heures, temps moyen de AD. i'1 57'" 28M I 4 56 54.40 1 5i 22.00 4 53 51.10 4 55 21. 57 4 54 53.51 4 54 26.95 Décl. 2° 54' 38".0 2 45 50.1 2 56 49.7 2 27 57.2 2 IS 13.1 2 8 57.8 1 58 51.6 EPHEMERIDE POUR 1885 calculée pour 12 heures, temps moyen de Dates. 1885 juin 1' 19 21 93 29 Tome XL1X. AD. I71' I'."' ." 17 17 17 17 5 4.07 3 39.16 2 10.117 0 55.01 16 59 30.20 16 58 19.88 Décl. + 0° 20' 35".l + 0 17 + 0 13 + 08 + 05 - 0 2 - Il s 4.5 3.5 31.5 28.8 3.7 5.5 Log. A 0.425 0.428 0. 130 0.453 0 435 Berlin. Log. A il. 163 0.462 il. 161 0.460 0.459 Berlin. Log. A 0.370 0.370 0.571 0.372 0.375 Berlin. Log. A 0.2H2 0.203 0.20b 0.206 11.208 0.209 0.211 Berlin. Log. A 0.449 0.450 0.451 0.453 0.454 0.450 11.458 T. de l'aberr. 22"' 8' 22 15 22 25 22 51 '22 4n T. de l'aberr. 21"' 8» 24 5 24 1 23 58 9.3 55 T. de l'aberr. lym 98» 19 30 19 52 19 34 19 37 T. de l'aberr. 13'" 14' 15 17 13 19 13 22 13 23 13 28 13 31 T. de l'aberr. 23 51 23 35 25 40 25 46 10 RECHERCHES SUR L'ORBITE Dates. 1885 juillet 1 . . 3 . . 5 . . 7 . . 9 . . 11 . . 13 . . 13 . . AD. I0h 37'" 6'.22 16 55 53. i i 16 54 17.70 16 55 45.18 16 5-2 42.05 16 51 44.47 16 50 50.57 16 50 0.50 Décl. 0° 14' 55". 1 0 21 52.3 n 28 55.8 0 36 44.7 0 44 58.0 0 53 34.6 1 2 33.5 I II 53.0 ,0g. 4 T. de 'aberi 0. 160 25" 38s n. 162 24 5 0.464 21 12 0.466 21 20 0.469 24 28 0.471 21 57 0. 17i 24 46 0.477 24 56 EPHEMERIDE TOIU 188C calculée pour 12 heures, temps moyen de Berlin. Dates. IKK6 juin 21 23 25 27 29 juillet 1 7 9 II 15 15 17 19 21 23 25 27 29 51 août 2 4 6 8 10 12 AU. 20h 53- 5'.67 20 52 20.45 20 51 „ 35. 29 20 50 42.28 20 49 47.31 20 48 20 47 20 46 20 15 20 20 44 43 20 41 20 40 20 59 20 57 20 36 20 34 20 33 20 32 20 30 20 29 49.10 17.22 42.01 33.67 22.39 S r,7 51 80 52.95 11.97 19.15 24.73 58.98 32.15 i .55 36.49 .s. 27 20 27g40.21 20 26 12.64™ 20 24,, ,43. 89 20 23&20.23 20 21 55.97 20 20 "55. 5'.» Décl ■ 55i 3''.9 57 57.5 3 19.2 9 9.2 8 15 27 2 8 22 13.0 8 29 26.3 8 57 6.6 43 15.3 55 45.5 2 42.7 il 12 5.7 9 21 47.7 9 51 53.6 9 42 20.1 9 55 6.2 4 10.4 13 51 .5 10 10 10 I 0 38 57 . i [0 50 39.5 27 / ..) Il 11 II 11 11 12 15 28 40 53 5 11.5 52.5 0.0 52.7 8.8 16.7 Log. A 0.462 0.459 0.456 0.453 0.150 0.447 0.444 0.442 0 439 0.437 0. 155 0.433 0.451 n. 129 n. 12s 0.427 0.426 0. 125 0. 121 0 125 0.423 0.425 0.425 0.423 0.424 [1.424 0.125 . ik' l'alierr 24m 6' 23 55 25 45 25 35 25 25 23 16 2o 1 22 59 22 51 22 44 22 37 22 51 22 26 22 21 22 16 22 12 22 9 22 li 22 4 22 1 22 -) 22 -> 22 i 22 6 22 8 DE LA PLANÈTE (181) EUCHAMS. Il Dates. AD. Décl. Log. A T. dp l'aben 20h 19m 12'.74 - 12» 18' 24".8 0.426 22'" 11' 16 20 17 34.50 - 12 31 1.4 0.427 22 13 18 20 16 58.52 - 12 15 33 . 1 0.429 22 19 20 20 15 23.04 - 12 30 4.4 0.450 22 24 ->-) 2il 20 14 14.69 13 7.30 - 15 - 13 8 27 . 8 20 44.1 0.452 0.454 22 29 24 22 55 26 20 12 5.71 - 15 52 51.7 0.436 22 42 28 20 H 3.52 - 13 44 49.6 0.458 22 48 30 20 111 7.15 - 15 36 56.4 0.440 22 56 20 9 14.71 - 14 8 11.2 0.443 23 3 20 8 20.42 - 14 10 52.8 0.445 23 12 20 7 42.40 - 1 i 50 40.3 0.448 25 2U 20 7 2.74 - 14 41 32.9 0.451 25 29 20 6 27.53 - 14 52 9.0 0.454 23 30 SUR LES POSITIONS DES ÉTOILES DE COMPARAISON. Pour trouver de bonnes positions des étoiles de comparaison j'ai consulté les autorités suivantes : (B.) Les zones de Bessel, en ayant égard à la revision de ces zones, faite par M. le professeur E. Luther (Konigsberger Beobacblungen, 37. Band, I. Ablbeilung). Ces observations ont été calculées à l'aide des nouvelles tables de réduction (ib., 37. Band, IL Ablbeilung), qui m'ont été obligeamment communiquées par M. le docteur Franz. (L.) La nouvelle édition des catalogues de Lamont, faite sous les auspices de M. le professeur Seeliyer. Je dois les positions prises de ce catalogue à la complaisance de l'éditeur. (A-Oe.) Les zones australes à'Argelander, calculées par Oeltzen. (Bu.) Rumker, mittlere Positionen von 12000 Sternen. (Arm.) Robinson, Armagh Catalogue. (12 YC.) 12 Year Catalogue, Greenwich. (6YC.) 6 id., id. (N7YC.) New 7 id., id. (9YC.) 9 id., id. 12 RECHERCHES SUR L'ORBITE (BRV1.) Bonner Beobachtungen, VI. Band. (Y.) Yarnall, Washington Catalogue, second édition. (Schj.) Schjellerup, Stjerneforlegnelse. (Gotl.) Catalogue de Copeland et Bôrgen. (Gl.) Grant, Glasgow Catalogue. (Br.) Catalogue général des eioiles observées à l'Observatoire de Bruxelles, de 1857 à 1878. (P.) Observations faites au grand cercle méridien de l'Observatoire de Paris. Les positions m'ont été obligeamment transmises par M. le contre- amiral Mouchez; elles ont été réduites à l'équinoxe de 1875.0 par M. Bossert. (Z. — ) Les observations de zones entreprises par YAslronomische Gesellschaft. En somme, j'ai pu disposer de 14 positions, dont 2 ont été déterminées à Berlin (ZB.), 9 à Leipzig (ZL.) et 3 à Nicolajew (ZN.) — J'exprime ici toute ma gratitude à MM. les professeurs Auivers, Bêcher, Bruns et Korlazzi, qui ont bien voulu m'en donner connaissance. (Drk.), (DrP.) À ma demande MM. les docteurs Kuslner et Peter se sont également chargés de déterminer les positions de 8 étoiles. Enfin, grâce à MM. les docteurs Bauschinger, Bigourdan et Buy cl j'ai pu me servir des nouvelles positions de 3 étoiles, désignées respectivement par (M.), (Bi.) et (Bord.). (AN.) Aslrononiische Nachrichten. Pour le calcul de la précession j'ai fait usage de la constante de 0. Struve et des : « Douze tables pour le calcul des réductions stellaires par F. Folie » . Afin de contrôler ces calculs j'ai comparé les positions, que j'avais moi-même réduites, à celles données par les observateurs d'Eucharis. Quand celte comparaison n'était pas possible j'ai fait le calcul de deux manières : d'abord en me servant de la précession annuelle et de la variation séculaire; puis de la précession annuelle seule, calculée à l'aide de la position de l'étoile valable pour la moyenne des temps. Ces calculs finis, il restait encore à réduire les positions au même système fondamental. A celte fin j'ai adopté le système du « Fundamental-Calalog fiir die Zonenbeobachlungen der Aslronomiscben Gesellschaft » . Pour une partie des catalogues il y a déjà des DE LA PLANÈTE (181) EUCHAMS. 13 labiés de réduction; d'autres n'ont pas été comparés directement au « Fun- damcnlal-Catalog », mais pour quelques-uns il existe des tables de réduction à d'autres systèmes, dont les relations avec le « Fundamental-Catalog ' » sont connues. Dans quelques cas enfin, j'ai déduit les réductions par une comparaison directe avec le FC. M. Autvers, dans la « Vierleljahrsschrift der Aslronomiscben Gesellscbaft, IV. Jabrgang, 4. Helï, p. 323 »,a publié une table pour passer du système de Wolfers-Aryelcuuler à celui du « Vorlàufiger Catalog fur die Zonenbeobacbtungen der Aslronomischen Gesellschaft ». En outre, M. le docteur Kreutz a comparé le « Vorlàufiger Catalog » au FC. [Kreulz, Unlersuchungen iiber die Bahn des grossen Cometen von 1861 (II), p. 11]. Par la combinaison des résultats de ces deux recherches j'ai trouvé la table de réduction pour passer du système Wolfers-Aryelander à celui du FC. Je la donne ici : Table A. FC. — Wolfers-Argelander. o + 10 + 15 + -20 Acr. 0»03 0.02 0.02 0.02 0.02 0.05 - 0»6 - 0.5 - 0.5 - 0.6 - 0.7 - 0.7 Dans les « Astronomische Nachrichten, nos 1532-36 », il se trouve des tables qui permettent de réduire les déclinaisons de plusieurs catalogues à un système moyen. En outre, M. Auivers, l'auteur de ces recherches, a donné dans la « Vierleljahrsschrift der Aslronomischen Gesellschaft, IV. Jahrgang, 4. Heft », des réductions qu'il suffit d'ajouter aux positions de quelques catalogues, pour que toutes se rapportent à un même système. Les relations existant entre ces deux systèmes et celui du FC ont été publiées par M. Auwers dam le FC, p. 12. 1 Je désignerai désormais ce « Fundamental-Catalog » par les initiales FC. U RECHERCHES SUR L'ORBITE Pour obtenir les réductions des différents catalogues, j'ai opéré de la manière suivante i : Zones de Bcssel. — Les nouvelles tables de réduction, calculées il y a quelques années, se rapportent à l'ancien Catalogue d'étoiles du BAJ. M. Auwers dans le BAJ pour 1884, p. 89, a publié une comparaison entre l'ancien Catalogue du BAJ et le FC. Si l'on range les différences d'après les déclinaisons des étoiles, on trouve les moyennes : FC. — BAJ. - 30° - 10 o + 10 + 20 t- 30 + 40 + 50 + 00 + 70 + 80 - 10» 0 + 10 + 20 + 30 + 40 + 50 + 60 + 70 + 80 + 90 o> enn ; des J- - 17 .3 - 4 5 + 5 2 + 15 3 + 25 8 + 35.5 + 47 7 + 53 3 + 62 2 + 74 3 •H 87 6 (Aa) + 0.4 15 - 0.15 19 i 0.45 14 - 0.3 20 + 0.45 15 - 0.45 21 + 0.35 16 - 0.55 22 + 0.5 17 - 0.55 23 - 0"45 - 0.3 - 0.1 0.0 + 0.15 + 0.25 On remarquera que la table I ne diffère pas Irop de la table A, à l'aide de laquelle on passe du système Wolfers-Argelander à celui du FC. L'ancien système du BAJ étant celui de Wolfers, il ne peut y avoir de grande différence entre lesdites tables. Celle qui existe me semble être 16 RECHERCHES SUR L'ORBITE suffisamment expliquée par cette double raison : 1° les procédés employés à les déterminer sont autres et 2° les époques auxquelles elles se rapportent ne sont pas les mêmes. Malgré celte dernière raison il eût valu mieux, je pense, de se servir des tables 1 et II pour cbanger les réductions du système Wolfers-Argelander en celles au système du FC. Mais, lorsque ces tables furent formées, le calcul des réductions était déjà fini; donc, en attendant que dans un avenir peu éloigné1 nous puissions déterminer exactement les relations existant entre les systèmes Wolfers- Argelander et FC, je n'ai pas changé les positions une fois adoptées des étoiles de comparaison et je me suis servi des tables I et II uniquement pour la réduction des positions prises des zones de Bcssel et du catalogue (ÏA rgelander-Oeltzen. Lamont. — M. Seeliger a déterminé approximativement la différence existant entre les positions du tome VI des « Donner Beobachtungen » et celles de la nouvelle édition des catalogues de Lamont. Il a trouvé : BBVl — L : a* = — 0S.04, ±J = — 0".2. Le catalogue BBVI est basé principalement sur le système de Wolfers. J'ai donc ajouté les quantités précédentes à celles données dans la table A. Argelander-Oelfzen. — Argelander, dans le tome VII, p. 30, des « Bonner Beobachtungen »,a adopté, pour passer de ce catalogue au système de Wolfers-Argelander, la même réduction que pour le Calalogus Aboensis : Wolfers — (A-Oe) A« = -j- 0S.049. De plus, le même auteur a publié le résultat d'une comparaison directe des déclinaisons de BBVI à celles de A-Oe (Bonner Beobachtungen, VI Band, p. xvm); de cette comparaison il résulte, pour â = — 17°.5, BBVI - - (A-Oe) AJ == — l".l. En combinant ces deux relations aux tables à passer de l'ancien système du BAJ au FC, on trouve FC — (A-Oe) : A* = + 0\01, Aï = — i ".8 (.03 + 11° 25' 50».l 2 19 BBVI. 56.2 + 0.03 -0.8 10 1 42.94 + 12 5 54.1 1 20 FC. 0.00 0.0 10 1 52.40 + 12 33 45.8 B. 22.3 -0.04 -0.5 10 2 48.64 + 11 16 52.4 1 0 ZL. 68.2 0.00 0.0 48.57 51.0 2 1 Gl. 75.2 78.7 + 0.01 + 0.2 48.50 50.1 2.4 1 21 10 2 48.53 + il 16 50.5 Mouvement propre ? B. 23.4 -0.04 -1.2 L. -0.06 -0.8 P. 73.6 + 0.01 -0.6 22 23 AN. n»234i 80.4 0.00 0.0 AD moy. 1879.0 Décl. moy 1879.0 15 13 5.54 + 7 25 50.4 5.30 49.3 5.34 50.7 15 13 5.35 + 7 25 50.3 15 22 49.94 + 7 44 32.4 1 1 4.3 3.2 5 4 3 B. 23.7 -0.04 -0.8 L. -0.07 -0.8 DrK. 85.7 0.00 0.0 24 AD moy. 1880.0 19 4 3.29 3.36 3.33 Décl.moy. 1880.0 - 4 56 28.8 28.4 28.2 1 7 2 1 3 3 19 4 3.34 - 4 56 28.4 AD moy. 1881 .0 Décl. moy 1881.0 A-Oe. + 0.01 -2.1 22 24 1 .42 -16 57 26.1 1 Pal. 81.7 + 0.06 -1.0 1.66 25.5 1 Bord. 81.7 + 0.06 -0.9 1.85 24.9 2 25 22 24 1.73 -16 57 25.3 D'après une communication de M. le professeur Zona la position appa- Tome XL1X 4. 26 RECHERCHES SUR L'ORBITE renie de l'étoile, déterminée le 20 septembre 1881 à Païenne, a été 22" Um 6U8 — 16° 56' 58".7. En ajoutant à cette position la réduction à 1881.0, à savoir — 4S.58, — 25".8 et celle au Catalogue de 83 étoiles fondamentales australes par Auivers, on trouve la position précédemment indiquée. La position publiée dans les « Aslronomische Nachrichten, n" 2418 » est erronée. de l'étoile. Autorilé. Époque 1800 + Réd. au FC. AD moyenne 1885.0 Décl. moyenne 1885.0 Nombre des observ. Poids. n. -22.1» -C.04 -l'U 16i. 31 m o».20 - 1» 3' 42».4 2 1 L. -0.06 -0.7 0.23 36.8 7 2 Schj. 63.4 + 0.09 -1.3 0.40 38.9 2 2 Gôlt. + 0.09 -0.5 0.29 39.3 2 2 ZN. 83.5 0.00 0.0 0.38 38.0 2 2 26 16 51 0.32 - 1 3 38.7 B. 22.5 -0.04 -1.1 16 52 5.49 - 0 57 57.2 1 1 L. -0.06 -0.7 5.83 52.6 12.9 4 Gôtt. + 0.09 -0.5 5.90 53.7 2 3 ZN. 83.5 0.00 0.0 5.83 53.7 2 3 27 16 52 5.82 - 0 57 53.6 B. 22.5 -0.04 -1.1 17 2 54.37 + 0 11 2.6 2 1 L. -0.06 -0.7 54.48 5.8 9.8 2 Schj. 63.3 + 9.09 -1.3 54.99 1.1 1 1 ZN. 83.5 0.00 0.0 54.46 4.8 2 2 28 17 2 54.54 + 0 11 3.5 D'après une communication de M. le professeur Schjellerup l'AD, observée par lui, est basée sur 4 fils très bien concordants entre eux. 29 L. M. Bi. ' DrK. se.: ADmoy. 1886.0 Décl. moy. 1886.0 -0.07 -0.8 20 48 53.51 - 8 14 3.8 1 0.00 0.0 53.11 3.5 1 3 0.00 0.0 53.19 1.5 3 0.00 0.0 53.21 2.6 2 3 20 48 55.20 - 8 14 2.7 1 Rapporté au n° 30. DE LA PLANÈTE (181) EUCIURIS. 27 N» de l'étoile. Autorité. Époque 1800 + Réel, au FC. A« AJ1 AD moyenne 1886.0 Décl. moyenne 1886.0 Nombre des observ. Poids. B. -0».04 -0"G 20h 50- K2Ô - 8" 9' 8»0 0 L. -0.07 -0.8 1.27 6.6 4 0 Schj. + 0.07 -0.5 1.09 2.5 1 1 * 1.22 4.9 1 30 20 50 1.16 - 8 9 3.7 Mouvement propre en Décl. ? * Rapporté par moi au n° 31, L. -0.07 -0.8 20 51 34.44 - 8 9 7.8 4 1 P. 55.7 + 0.06 -0.6 34.26 5.4 1 1 P. 75.7 + 0.06 -0.6 34.44 7.1 1 1 Scbj. + 0.07 -0.5 54.30 6.1 1 1 31 20 51 34.36 - 8 9 6.6 COMPARAISON DES ÉPHÉMÉRIDES AUX OBSERVATIONS. Les observations cTEucharis ont été publiées presque toutes dans les « Astronomische Nachrichten », dans le « Bulletin astronomique », dans les « Comptes rendus» et dans les « Washington Observations for 1878 ». MM. Stéphan et Zona ont bien voulu réduire de nouveau les observations, faites respectivement aux Observatoires de Marseille (en 1878) et de Païenne (en 1881). L'observation faite à Strasbourg en 1878 m'a été communiquée par M. le docteur Wislicenus. En outre, je dois à l'obligeance de MM. Bigoar- dan et Trépied les observations faites en 1886 à Paris et à Alger. Pour toutes les dates d'observation j'ai calculé de nouveau les réductions au jour des étoiles de comparaison en me servant des constantes f, g,G,. .. du BAJ. J'ai fait également à nouveau le calcul des facteurs parallacliques (n = 8". 85). Ces calculs ont été soigneusement contrôlés soit en les répé- tant, soit par une comparaison aux données des observateurs d'Eucharis. De plus, j'ai fait en double la déduction des ascensions droites et des décli- naisons ainsi que le calcul des A« cos â et des A& Dans quelques cas les différences observées entre les positions de la planète et celles des étoiles de comparaison ont dû être corrigées de la réfraction. Afin de contrôler les 28 RECHERCHES SUR L'ORBITE l. •eu 3 en — 3 3 n •CU 0 _eu eu -3 cl b CO te s "S o "s o co >• s_ eu en O eu 3_ -3 s 3 0 3 en 3 -eu 'Eh — 3 3 es CB -a eu 3 en 3. o eu B 3 B 3 en B ■a H O 3 g 3 en s_ eu 3 eu 3 eu '3 co CB S 3 En — eu eu eu S -eu 3 S — s 3 Cn |3 en eu ■— O 3 eu eo CB 3 - : ci 3 eu -3 ■3 3 3* CB -3 en 3 -a 3 3 — : u. 0 en eu •3 en e o eo 3 s 3 3 — ' •3 en — 0) • ~? en 3 1 ce CB B ■3 £* O eu Eh 3 3 eu O 3 0 3 -3 -eu en 3 en eu » o Q "3 _« 3 3 s. « B. t» X) -0J 3 1 .2 3 ' w en eu en 3 H-» 3 4) eu en eu eu eu en 3. S eu 3 '3 S B 3 ■s 0 9 •m °ës 3 B 3 B es Cl, 3 • M^ ■3 3 3 CL fa •S B "3 3 ■3 3 B 3 «) 50 eu B -3 ■ . "™ s. TJ -3 3 3 a "H •3 + S 3 •3 3 S -3 3 en «4 S •3 eu -3 3 eu 3 en O 3 en 3 .s 3 O eu S — E -3 3 'en B _3 3 eu en •3 en *3 CD > — eu ^cu °x 3 eu 3 B > — 3 en _3 3 CL en 3 ns •^ 3 3 en S. -Q O -b ■S) CL, s eu 'en -2 '3 en 3 ea 3 T3 en 3 — 3 3 Cl. 3 B 3 en 3 « en 3 . 1 r/l B _eu •3 'CD O Oh 3 3" —* 3 > — B 3 es ■ 3 3 a. ce C/3 eu 3_ 3 3 eo eu •eu S 3 _3 en 3 eu es ,p. «^ — - en •3 3 co 3 3 t. 3 C8 3 ai 3 ■a B O eu -3 3 O S es en _2 en 3 CB •3 — en B _3 3 CB 3 -a co O eu +.J 'en O CL en ce •eu "> -eu a ** CL CB t. 3 -3 -eu eu en _3 JCU O ÇDMtasaG^OiCDClCOt^OOiaCïia©* I + + I f I i I I I I I I + + I I OOcN^OOO©^©S'lCM"*^-ii3llCT ôooooooooooooooo _ + + •+• + 1 I I 4- + I I I I + , ^r~CC^CSCOCOCOiaia©"r-©GO©as *■* ta G*1 (M -th Cl ■« sa "<* -r- -th KJ ota©!asai--ao©coceco-*co© ■* ta sa ta 1 l^- ■^ IO ci 30 0 sa co ■^ -* CD C5 co co GO sa "-=}• co t^- gi CO as r- I> fl ÎO co to r- co ■* sa l- sa sa sa i> »a »a sa ra IO te ■* -* sa r^ t^ l> ©1 ci "* 00 C5 Ci 0 0 -c Ci eu ■a c- R fi fi fi fi fi r * « " a a ^3 «2 >> E 0 ÏC P. S CD H eu S CD H à a 0 a « t/} a 0 0 'Si ei Cl a 0 a !fl a. d 0 B "s — j; a 0 c ^3 eu O eu eu 22 0 CL u en -1 O co CL J O -J U ce « Cl ES DE LA PLANÈTE (181) EUCHAR1S. 29 aS as 35 KS -* CM O KS "^ 1^* O CM m -^ -. t" CM ■p^ co "*1 C S = 3 cm O KS ~ Gq ■*- « N N + 1 1 CM 1 CM 1 KS O -^ 1 + 1 •^ KS 1 + 0 ;n T 1 1 I 1 1 1 3 ta O a* — CD 0 3- ce CM ■*- 00 CM O T- d ô o 00 os KS 00 CD KS ■*" O ■* OS 0 l- O KS CM CM 51 CO "* 0 51 10 ^- O CO CM KS 0 0 O Œ !• cm •^ G* «* C© CD CD + + + CM aS CM CM IfS us as CD CD + + 1^ 00 KS cm ^J* as CM •** ■"- t-- r— r- ^- ^H -^H + + + ■*» as 00 + CM GO as 00 + ^. CM CD IO os 1- t'- as ^> GO 05 OS + + + KS CD as r^ CM KS 05 OS + + -? 00 G-1 •^ an O O G^ G^ + + 00 as 0 KS O CM + 1<5 KS as 0 CM + -* as 0 51 + CM as 0 CM + CM KS -* O CM + CM + co CP 3 .ET 15 3 cr CU 3 rCB CD -3 CS "3 CO CD CD 3 CD -3 CO CD CD i- o O O -g o o o o o o t~ O O O O O -* O © OOO 0 o» 0 0 0 0 as CD 0 1 00 O •*< O O — _ ^ à 0 + 1 O O) O O C5 O O O O O O + O + 0 0 + O + O + O + O CD CD S 2 co n S ^* es -* O» r- ç- O OS aS ■*J" CD -"* »h KS IO os 0 O CM -^ CM in Ir- 00 O f. O -^ O 05 00 CM ^" * CD OS CD KS as as os -* as oo -■ I~ C5 CM t-^ c*i CM •* KS — KS — ' as c~ es as as ■* a? co 00* 10 05 CM CD KS CM OS as t~ CM 1— KS CM O O OS 0 ■* 05 •* n S es os os CM a* -* -* OS os — — OS *J "^ KS OS OS C5 KS OS as KS 05 as as as KS KS KS OS 05 OS KS KS OS os •^ an 10 tn os es as KS OS 0 ■>* OS OS os as OS as os CD c 3 3 ■CD La CD O >, eu 3 S 3 CD _CD :— es _"" > CB CO t- CD -CD — -S «« & s. 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Ak cos S AcT Washinglou. + 0-.10 - 0».5 1 Pola. + 0.04 - 0.7 2 Washington. + 0.22 - 0.1 1 » - 0.01 - 3.2 1 » + 0.29 - 1.5 1 » + 0.18 - 3.3 1 » + 0.06 - 3.1 1 » + 0.14 - 2.2 1 » + 0.26 + 0.4 1 » - 0.06 - 4.0 1 » + 0.24 +■ 3.2 1 » + 0.23 [-10.5] 1, 0 » - 0.11 - 5.1 1 La comparaison des différences Aa cos à el M, résultant des observations micrométriques d'une part et des observations méridiennes, faites à Washing- ton, d'autre part, fait soupçonner que la réduction de ces dernières observa- tions au système du FC est tout autre que celle déterminée antérieurement au moyen d'étoiles fondamentales à .s. — 0S.(M, -\- 0".2. D'après ce qui est dit dans l'introduction aux observations de Washington l'équation personnelle a été éliminée; à toutes les soirées que l'on a observé Eucharis on trouve égale- ment des observations d'étoiles fondamentales faites par le même astronome. Une erreur dans mes calculs étant peu probable, force est d'attendre les recherches sur les orbites des autres planètes observées au « Transit Circle » de l'Observatoire de Washington au même temps environ qu'Eucharis. Encore est-il possible qu'en déterminant de nouveau les positions de quelques étoiles de comparaison on arrivera à une concordance plus satisfaisante des deux catégories d'observations d'Eucharis. Les différences A b 4) co eu S c ai en eu — O G co G O co O — X r-* 3 m QJ -o 0) **■ •0) 3 S p — o — C .^ O co ■ : s- ii 00 f- r— > 00 -CU ^ eu g "° eu en «3 '1 s s O CO C _© — s- CD CO -Q O co eu co eu eu Q ce > ëÛ co -G O co CU -a eu — -eu s eu i. a. 3 O — 00 r- 00 3 o c T3 -ej -3 a. co o e 2 o <1 00 co en en ■C .;=; to o eu co 3 C 3" O /. = eu eu ce - — co eu •eu ce > — eu co -G o X 3 eu -c co. eu eu 3 CJ <— ce *G éû >"> 'E. G co — G G eu 3" ._ 1 t — Q^ eu .22 3 eu I -3 co 'G eu o eu co eu •eu ~eu eu -C co S _© eu eu co -^ eu c — eu -eu S O eu Cl. eu =- .G C0 — ; eu s_ -eu G o J5 es sL S « ._, eu co -o O y co eu G eu co o -eu CD CO CT -— — CO — 5 'W R 22 « o eu g 2 ce eu eu S C eu S-— i co -eu S? S "3 O co co eu eu co o co -3 co co — eu co -G O co eu ce -3 co eu -CS co eu G G eu t^ O O ce x eu co co ,-■ G- ,5 ■eu -eu C w S co r— CU O 5 _ G X 3 co C eu -a co eu JS -eu — eu > eu - eu -a co eu eu »\ eu - O _co -5 3 co .3 _eu G 1 3 CU ce — co co eu y C fc g, g W G eu -G -Si O eu co eu eu 3 c 13 -- Sa CO O G eu ce — co eu co eu eu co •ô e; © s -s s .2 o £ -eu a. -eu - a eu eu s-! o « co eu -3 eu "G Ti rs X ;_J 'J2 CO eu en O X ■3 eu ■ ï~~ -eu co 3 co

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CJ ■3 -co -S O. -ca CJ •3 a S ■~ o a = il Eh O DE LA PLANÈTE (181) EUCHARIS. 3o O 00 » « -* G-l ^1 O ^H -ri O o IC «o K5 1<5 + + + + 00 K5 00 (M s -":" 51 1- 51 ^1 -* 00 -* 51 0! 1 1 t- 1 1 - o 51 - O SI - o - o O + 1 1 + •© s — es © CO S o > 05 o G œ i- m «5 o -^- es 51 £ - « oo co es g en -"■ — «o © co S © — -G SI ^ lO !0 g rij. K) 51 -^ • SÎ »! 51 51 eu 51 (M «1 51 .£ï 5-1 51 51 SI « O o co + + <1 3 -r" c t~ CD ■>* •- — "3 — — -S S CD ri* O !!î 00 t- - 51 KO 51 -« . co Sf5 51 ta' GO ^* o + + s- 00 ce 51 © s 1^ 00 -r" — 51 ' ïrt 51 c tj ■^l 51 g O) O o O ^« 51 5 © CU + "B t. © V -" — -. S ri" ce ce -■ sn -4 -CD 51 + 51 + 51 + 51 + O -ce 03 c. -r 00 '= 5^ a. m 1(5 -* — ■^ s i- 2» + + + + CO CO c -a © en m 51 R *" " 'S © "3 a .« srt CD 00 Cl -O) -© — C © © _© Œ S* — O) co -C o co CJ co C _© «8 > Sri © CO -Q © co © 1© s. C © tri O © c?i + 00 M ce ■s S e s s. a. > a _C3 CO 00 00 3 o CU ce -a c -co O O CD S S O B O O i i i W O I ï es o o o iii + 51 51 51 51 + + + -:■ O 00 W5 51 ^ 51 Ci O O O O -r- + + 1 I ■^? ïô t Ï£ o o o o o o = s; C 1 _+ + I © -— '— © co ■a © a © o co C _© « © co © co -Q O co =« 2 © Su ■© « S S o -3 X © CS © c ^3 © © m -* 5i es r- i^ co ce> fa a s. es co + — m la 51 M O ^ -a _£ 1 '© „ -© m © "TH l 11 51 CD es 1-^ oô ci + + + r^ 51 51 51 51 + + + + 51 51 51 51 ^. 51 ■*" -^■ S CS co © co '© c. s © "g _ a — 00 © •© ri" co 1 es — -C •o co C _o © co o © .2 "s © -© c .2 CS — © co -Q O co © '© © -a •© H c © s © o <1 S-l co 1 co ïffl 00 00 3 O — CD -a J3 Pu ■a co © © -a © C" o u es ©• o ri. o c 'S o CO 00 co © ri— CO S _© CD S» - C O O 51 CO ^4 51 © 51 + + + + © c © ri. O O 51 51 51 1C ë O + O + — 1 O 1 -s _ ri" CO 1- © £ '© 51 51 51 51 - + - + — ri" -51 "ri es C 51 — 1- 51 O Sr W SU 51 2 CS 00 00 X X «I "ri. (* 8. C. fi. « + S 1- • c o o 1 o o 1 o 1 tO CD *<* 2ft IO --^ ■*« ** ^-. o O Ci Jft SC5 2rt ** o o o cr Tl G-l ^ ©1 „ 1880 juin 12.5. 1881 sept. 17.5. 1883 janvier 5.5. 1885 juiu 3.5. 1886 juin 27.5. », = 8„.58842 +8„.02929 +8.81896 +8„.859i7 +0.01624 +0 09044 + 9.6434 »10 = 8.58862 +8„.42352 +8.15314 +9.20102 +9.82523 +0.08281 + 0.2577 t>„ = 9„.43774 +8.82173 +9.37906 +9„.68687 +9„. 97268 +9.94213 + 0.5502 ".» = 9„.28549 +8.91735 +8.90173 +8„.84274 +0„.H224 +8„.87443 + 9„,9294 «.» = 8.77987 +8„.50442 +8„.53196 +8„.796Ô6 +9„.~9345 +0„.09630 + 0„.4771 vu = 9.44293 +9.10851 +9.19303 +9„.64037 +0.13864 +9„.4672ô + 0„.3iïl7 »1« = 9„.41970 +9.00010 +9„.ô5787 +9„.37957 +0„.08458 +9.55055 + 9.9868 »•« = 8„.84060 +8.34804 +8„.(3774x +8„.26679 +O„.0648ô +9„.70I36 + 0„.1732 38 RECHERCHES SUR L'ORRITE Au lieu des coefficients mêmes j'ai indiqué les logarithmes. — Afin de contrôler ces coefficients j'ai adopté arbitrairement rfM0 = — bO", (i|x = — 0".01, rf'f = — 10", dto = -t- 30", dû = — 10", di = — 10", donc rfza = — 3ô".36, dX = -+- 9".6S, dv = — 4".13. En substituant d'une part ces valeurs dans les équations de condition et en calculant d'autre part à l'aide des éléments ainsi changés les positions de la planète j'ai trouvé les variations des coordonnées. 1878 février 11.5 . » mars 29.5 . 1879 juin 1.8 . 1880 juin 12.5 . 1881 sept. 17.5 . 1885 janvier 5.5 . 1885 juillet 5.5 . 1886 juin 27.5 . 1. Par les équations •2 l'ar les cléments. de rmi Ml ion. a« cos J AcT A« COS tP àJ1 - 77"74 + 6"81 - 77"72 + 6"86 - 64.65 - 0.25 - 64.69 - 0.27 - 35.11 - Ô.!t6 - 55.01 - 3.97 - 11.72 - 9.98 - 11.69 - 9.99 - 7.19 - 0.41 - 7.11 - 0.37 - 88.63 + 2.26 - 88.58 + 2.26 - 59.00 - 4.75 - 38.98 - 4.75 - 23.82 - 7.62 - 23.81 - 7. 36 Après avoir multiplié les équations de condition par les racines carrées des poids j'ai posé [0.44546] dx, = a- [9.95448] dM0 = y [0.70298] 1000 d(j. = [0.67456] dtp = / [0.25480] dX = u [0.32900] dv = w I.og. de l'unité des erreurs = [0.88023] DE LA PLANÈTE (181) EUCHAMS. 39 Par cela les équations de condition (1) se transforment dans les ÉQUATIONS DE CONDITION (II). 1. Ascensions droites. 1878 février 11.5 — 0.0312 -+- l.OOOOaM- 1 .01100;/— 1.0000:-+- 1.0000< -+- 0.0242u-+- 0.0242io = v\ » mars 29.5 -I- 0.1454 -+- 0.6812 -+- 0.6117 — 0.6719 -+- 0.6994 -+- 0.0013 -t- 0.0020 = v', 1879 juin 1.5 — 0.3070 -t- 0.4616 — 0.4387 — 0.1666 -+- 0.3662 — 0.1242 -+- 0.0976 = v\ 1880 juiu 12.5 -t- 0.5915 -+- 0.4649 — 0.6065 — 0.0693 — 0.0317 — 0.1006 — 0.0049 = r, 1881 sept. 17.3 — 0.6872 -+- 0.5526 — 0.2416 — 0.0014 — 0.3342 -t- 0.0124 -+- 0.0210 = t''s 1883 janvier 5.5 -t- 0.2329 -t- 0.6370 -t- 0.9956 -+- 0.2584 — 0.2668 — 0.2179 -t- 0.0374 = «', 1885 juillet 3.5 -t- 0.4554 -4- 0.5533 — 0.6870 -+- 0.2817 -t- 0.1996 — 0.1820 -+- 0.0449 = v', 1886 juin 27.5 -+- 0.4457 -+- 0.4614 — 0.5509 -+- 0.5260 — 0.2544 — 0.0266 — 0.0112 = »', 2. Déclinaisons. 1878 février 11.5 -t- 0.2147 — 0.0241^- 0.0206;/-+- 0.02261— 0.0263/-+- 1 .0000u-+- 1.0000u' = «', » mars 29.5 -+- 0.7210 -t- 0.0197 — 0.0416 -+- 0.0040 -t- 0.0475 -+- 0.5260 -t- 0.8025 = » 1879 juin 1.5 -t- 1.0000 — 0.1029 -+- 0.0737 -+- 0.0474 — 0.1029 — 0.5222 -t- 0.4103 = v 1880 juin 12.5 - 0.2594 — 0.0692 -+- 0.0918 -+- 0.0158 — 0.0147 - 0.7202 - 0.0351 = V 1881 sept. 17.5 - 0.5975 -h 0.0153 — 0.0231 — 0.0030 — 0.0094 — 0.2444 — 0.4140 = v 1883 janvier 5.5 — 0.7935 -+- 0.1218 + 0.1745 -t- 0.0379 — 0.1152 -+- 0.9815 — 0.1684 = v 1885 juillet 3.5 -H 0.5346 — 0.1154 + 0.1360 — 0.0355 — 0.0621 — 0.8276 -t- 0.2040 = v 1886 juin 27.5 — 0.4197 — 0.0248 -l- 0.0392 — 0.0094 — 0.0039 — 0.6457 — 0.2706 = V Les coefficients de ces équations sont des nombres. — Afin de contrôler la formation de ces nouvelles équations j'ai déduit de celles-ci les équations de conditions (I). Des équations de condition (II) résultent les ÉQUATIONS NORMALES (I). -H 0.2589 -t- 2.9876JH- 0.8654;/— 1.0918;;-+- 1.5262<— 0.0094u-+- 0.0275 » = 9„.74293, dp = — o'. 000553 log t = 9„.74022 0.3734 log dtp » = 9„.61589, d

    = 0„ 00170 1.8294 log dv » = 0„.22293, dv = — 1.67 En substituant les valeurs des incréments différentiels aux équations de condition (I), on trouve l'erreur moyenne d'une équation dont le poids est égal à l'unité pour les ascensions droites e = ± 1 ".77 pour les déclinaisons s = ± 1 .41 H résulte de ces erreurs moyennes que les poids pour une équation résul- tant des ascensions droites d'une part et pour une équation résultant des déclinaisons d'autre part sont dans le rapport de 4 : 4.6. Vu le petit nombre des équations de condition cette relation est très incertaine. Mais en considé- rant comme purement accidentels les écarts entre les différences : Obs.-calc. et les corrections normales de l'éphéméride pour 4878, telles qu'elles ont été déterminées précédemment, on trouve les erreurs moyennes pour 1878 février 11.5, de Aa cos 8 = ± 0'.044, de A§ = ± 0".29 » mars 29.5, » =±0.044, » =±0.47 De là résulterait qu'en adoptant le poids de Aj1 (mars 29.5) égal à 4, les poids des àa (février 44.5 et mars 29.5) et de At? (février 14.5) seraient respectivement de 0.5, 0.5, 2.4. [Ces calculs ont été faits sous les mêmes conditions que le calcul des dates, auxquelles se rapportent les corrections normales de l'éphéméride pour 4878 (voir p. 34)]. En outre, le nombre des comparaisons faites lors des deux dernières apparitions de la DE LA PLANÈTE (48i) EUCH.JRJS. Ai planète étant le même pour les ascensions droites que pour les déclinaisons il en résulte que les déclinaisons ont un poids plus grand que les ascensions droites. J'ai donc formé de nouvelles équations normales en doublant les poids, auparavant adoptés, de toutes les équations de condition pour les déclinaisons. Voici les nouvelles ÉQUATIONS NOUM#LES (II). -+- 0.0276 -4- 5.0529 -+- 0.8534;/— 1-08713+ 1.3327/ -4- 0. 3070k— 0.0642io = il — 0.4003 -4- 0.8534 -4- 5.9038 — 1.4196 -+- 1.0612 — 0.1530 — 0.0647 = (l -4- 0.3497 — 1.0871 — 1.4196 ■+- 1.7515 — 1.6348 -4- 0.0425 -4- 0.0391 = Il -*- 0.0028 -+- 1.3527 -+- 1.0612 — 1.6348 -t- 1.9877 + 0.0251 -+ 0.0190 = il — 0.9406 -4- 0.5076 — 0.1550 -+- 0.0425 -4- 0.0251 -t- 8.4935 -+- 2.3229 = 0 -+- 3.5058 — 0.(1642 — 0.0647 -+- 0.0391 -4- 0.11190 -+- 2.3229 -i- 4.2696 = u De ces équations il résulte log x = 8„.99882 poids 2.1 127 log x. (en s ecoudes = 9„.H)359, Xj = — 0"15 er '. mciy ± 0"486 log y = 7„.95385 2.5913 log rW„ » = 8„. 54960, rfM0= —0.04 » ± 1.359 log z = 9„.90257 0.3164 log lOOOdu. » = !'„.74962, d\x = — 0.0005(1 » ± 0.694 log t = 9„.76471 0.3955 log d'i » = !'„.64058, dif = — 0.44 » ± 0.664 log »=9. 60427 7.1709 log (Il » = 9 . 89970, rfX =-4-0.79 » =t 0.409 log iv = 0„.01550 3.6188 logrfv » = ll„. 23473, rfv = — 1 . 72 » ± 0.485 En substituant les valeurs des incréments dans les équations de condi- tion (I) on trouve les résidus : Obs.-calc. 1878 février 11.5 » niais 29.5 1879 juin 1.8 1880 juin 12.5 1881 sept 17.5 1885 janvier 5.5 1885 juillet 5.5 1886 juin 27.5 A* cos tf 4J - 0"08 + 0"8S - 0.50 - 0.18 + 2.77 - 1.41 - 2.15 + 1.74 + 2.66 + 1.52 4- 0.05 4- 0.59 + 0.15 4- 0.34 - 1.03 4- 1.58 Poids. 3, 6 2, 4 1, 2 1, 2 i, 1 H, 3 H, ^ I, 2 L'erreur moyenne d'une équation dont le poids est égal à l'unité est de ± 1".97. Tome XL1X. « m RECHERCHES SUR LORBITE On remarquera que les nouveaux élémenls de l'orbite d'Eucharis s'adaptent mieux aux ascensions droites qu'aux déclinaisons. Peut-être la cause en est-elle que jusqu'à présent les perturbations exercées par Mars ont été négligées. Il reste encore à déduire de r/x2, dl, dv les corrections du, dQ, di. J'ai trouvé : rfto = — i". ii ri'i'fiii' ninu'iiiit' -±2 2". 051 da = -+- -2 . 45 » ± i . 425 ih = — 1 . 72 » ±- 0 . 443 Afin de contrôler le calcul de ces dernières corrections, j'ai déterminé à l'aide de celles-ci les incréments dxi} d~k, dv. Maintenant, en ajoutant les corrections précédemment communiquées aux élémenls (II) on trouve les nouveaux ÉLÉMENTS (III) DE LA PLANÈTE (181) EUCHAIUS. Osculation et époque 1881 août 31.0 temps moyen de Berlin. M — 264° 38' 31 ".06 tu = r,Kl 51 7. 89 Q =. l (i 46 3.25 Kqnîiioxe moyen 1880.(1 i — 18 35 28.38 -p = (2 44 4.16 [i = 644"'.50284 ,„ = 3I0«5I' 15".'Ki \ Q _= i h ;,t 18.88 [ lîqniiioxe moyen 1890.0 ! = 1 .S 35 24 . 1 7 Après avoir terminé ce travail j'ai reçu encore quelques observations d'Eucharis faites lors de sa dernière apparition en 1886. En me réservant d'en profiter pour les recherches ultérieures sur l'orbite de cette planète je ferai dès à présent connaître les résultats de la comparaison de ces observa- lions avec Féphéméride donnée page 7. Les observations d'Eucharis qui suivent ont été faites par MM. Bigourdan, Charlois, Knorre, S. Oppenheiin ci Trépied. Je saisis avec empressement l'occasion de remercier ces Messieurs DE LA PLANETE (181) EUCHARIS. 43 «s eu eu eu eu eu tn en s -eu S "3 es eu > 3- O -en eu cc ^ o O _ • t/J ^ -eu s ."3. S) eu • ce 'Jj eu *■* ■Q « o eu g- en £_ — ' C g CO rt o Ç"ï., eu £ 3 eu « CB S ■— CB > - ?" i- CB -s* eu tu « ™~ — en S en. — o — eu ■eu C c S en eu 3 c- ^-> ce -a ■a O :- ce — eu s_ en ta eu o — .2 • j-^ — * •eu O en •eu en o S <£2 ce eu en -c <5 ■3 r- -ce eu •eu 1 eu £ eu _© « 1> o 3 O 3 p C s^ •cy eu es • — a> tn ce _ — i s_ eu JS _eu '£- _cu ,— eu -eu . M 4) S 68 •S ^ E- eu tn en eu C " eu -eu *£i ^ . 3 J~T ■^" en eu o > ec en I -eu CB g >• 3 — s s • £- O CB CB "O «5 en •eu 3- "o I- O - M ■s Gl ** X 1- o •** -T t- 6 c i 1 i 1 1 1 + + 1 * « io IO -* io © o o 1^- t^- X X) 00 ■^ C5 ©1 gi ©1 gi G* to ïO (M G^ (M Gl Gl Gl + - + - + + - - _ - - — - .Q © CO 10 © - CM ^ « CO ^. r- ." IO C O i - to •^ iO ■^ to ro 30 X) an IO CD O 1^ ;rs C Gl iO Cl -^ ;o IC ; i- X X X ^H •^i 1- 1- n •A •*». -T ■^ :o CJ •CU a i • 1 1 1 l 1 1 l 1 1 1 1 1 . • Gl - _ !" — — _ n>» 1- -_ ■rii a ■** — ^" **• o o — o o — o O — O o o o o o o o — o — - — ' 0- I 1 ] 1 1 1 - J. i ■t* 1 1 + co CO r- IO 35 ,^ M •^ - O ÏO 1^- - Tl ja G1 ^" O •«■' CO l~- w- o Ci ~ 00 LO IC -^ 00 IO l^. .X) l f* Cl ;o ÎO :o G-l Q O o o i> i> t-> i> t^ co g-i © — -* x ca i^ m ~* io gi — — io — ^-G-lG-lX XXXX00XXCD *< o> << -c: CO^h"**OG-1G1X — COOO©G1 1-- -th 00 CO CO I- CO iO X © -*J- ÎO îO co i-- X CO iO © ■* ^< l- © IO G-l IO -ï^-rf^^lO^^lOWlon^1 gi sra co t^ co G*! G-l Gl Gl K O W « < U RECHERCHES SUR L'ORRITE DE LA PLANÈTE, etc. Autuiiti'. Epoque 1880 + Héd. au FC. O'.OO 0»0 AD moyenne 1886.0 20>> 52™50s.36 Décl. moyenne 1886.0 7» 34' 20"0 Nombre des observ. Rapporté à b. lîAJ. st8 Capricorne. Ui'K. | 80.7 | 0.00 0.0 | -20 15 20.04 | -1." 20 U.O | Poids, Schj. + 0.07 - 0.5 20 53 21.61 - 8 5 58.0 1 1 L. - 0.07 - 0.8 21 .54 4 1.7 3 1 6. 20 55 21.58 - 8 5 59.8 u» 51 20 51 34.36 - 8 9 6.6 Weisse. - 0.04 + 0.3 20 22 22.04 - 11 27 58.0 1 0 AN, n° 1732 67 ? ? 22.03 56.9 3 0 DiK. 86.7 0.00 o.o 22.02 54.4 2 1 m. 20 22 22.02 - Il 27 54.4 Schj. + 0.07 - 0.5 20 8 45.95 - 13 45 45.5 1 1 Y. + 0.05 - 0.6 45.68 42.0 2 1 il. 20 8 45.81 - 15 45 42.6 e. Y. 69.3, 56.4 + 0.05 - 0.6 2n 6 57.72 - 14 1 16.4 5 AN, u° au 47 V '/ 20 6 24.85 - 14 7 52.4 1 1 AN, n° 1528 60.7 - 0.04 - 0.7 25.06 50.2 2 3 Y. 71.9, 66.2 + 0.05 - 0.6 23.00 52.7 8 5 !■ 20 6 25.00 - 14 7 51.8 a- Schj. + 0.07 - 0.5 20 7 47.33 - 14 14 8.2 1 AN, 1kl VII. 28.7 '! ? 20 2 3.19 - 15 21 22.8 4.2 0 Y. 59.7, 71.7 + 0.06 - 0.5 5.17 26.2 2.4 1 h. 20 2 5.17 - 15 21 26.2 DETERMINATION DE LA PARALLAXE RELATIVE DE L'ÉTOILE PRINCIPALE DU COUPLE OPTIQUE Z1316AB, a l'aide d'observations faites a l'institut astronomique annexé a l'université de liege, par- L de BALL, DOCTEUR EN PHILOSOPHIE, PRÉPARATEUR DES COURS D'ASTRONOMIE ET DE GÉODÉSIE A L'UNIVERSITÉ DE LIÈGE. (Présenté à la Classe des sciences dans sa séance du 8 novembre 1886.) Tome XLIX. DETERMINATION DE LA PARALLAXE RELATIVE DE L'ÉTOILE PRINCIPALE DU COUPLE OPTIQUE S1516AB. Les observations de l'angle de position et de la dislance de l'étoile double Z151GAB, faites à partir de 1824 jusqu'à présent, démontrent que le mouvement du compagnon se fait suivant une ligne droite; de plus, la direction de ce mouvement est directement opposée à celle du mouvement propre de l'étoile principale tandis que la grandeur est la même. En effet, d'après les recherches de M. 0. Struve sur le mouvement relatif des deux composantes A et B de 21516 et en se servant du mouvement propre de l'étoile principale A, déduit par M. Wagner (voir : Observations de Poul- kova, vol. IX, p. 105), on a pour 100 ans : le mouvement propre de l'étoile A en Aa cos S = — 40"48 ± 0"81, en &S = ■+- U"64 ± 1"01 relatif » B » = -t- 40.70 ± 0.11, » = — 10. 77 ±0.11 donc » propre » B » = -+- 0.22 ±0.82, » = h- 0.85 ±1.02 M. 0. Slruve en conclut justement : « Les erreurs probables surpassent ici, dans les deux coordonnées, les mouvements déduits pour B. Nous devrons donc regarder l'étoile B comme en repos absolu au fond du ciel et comme n'étant pas physiquement liée avec l'étoile A, tant que nous ne serons pas en état de découvrir, dans le mouvement relatif, une déviation de la ligne droite. » En 1858 31. 0. Struve a découvert une troisième étoile ordinairement très faible. Il est très probable que ce soit une étoile variable : souvent je n'ai pu 4 PARALLAXE RELATIVE DE L'ÉTOILE PRINCIPALE que soupçonner sa présence même dans de bonnes conditions atmosphé- riques et en laissant le champ de la lunette parfaitement obscur. D'autres fois je l'ai vue facilement dans le champ éclairé. Les estimations de gran- deur faites par M. 0. Slruve varient entre 9.10 et 10. H. Mais il faut faire remarquer que les estimations de M. 0. Slruve surpassent celles de beaucoup d'autres astronomes. Dcmbowski n'a jamais vu l'étoile C (Misure microme- triche, vol. I, p. 230, 02539 = 2 1516); pourtant il a également observé des étoiles qu'il notait comme étant de 12me grandeur et ses estimations ne s'écartent pas sensiblement de celles de M. 0. Slruve (Observations de Poulkova, vol. IX, p. 156). En 1879.4 M. //adjugeait C de 13me grandeur. Il n'a malheureusement pas publié de comparaison de ses estimations avec celles d'autres observateurs. Dans ses Observations of double Stars, p. 13, on ne trouve que la note suivante : « In the case of stars observed by the Slruvcs, to which most of my observations belong, 1 bave adopled their magnitudes. In most cases thèse magnitudes are brighler than those of the scale lo which I hâve been accustomed; thus what the Slruves would call a 7l" or 8"' magnitude I would call an 8,h or a 9lh. » Pour M. Ewjelmann, C était en 1883.5, de 10m5. Quant à ce qu'il faut entendre par 10m5, il est utile d'ajouter qu'avec son réfracteur de 8 pouces anglais d'ouverture, M. Engelmann déclare pouvoir observer facilement au champ éclairé les étoiles dont la grandeur ne surpasse pas 10. Cependant, ainsi que je viens de le dire, à l'aide de notre excellent réfracteur de 10 pouces je n'ai pour la plupart vu l'étoile C qu'avec la plus grande difficulté en laissant le champ obscur. Lorsqu'elle était facile à voir au champ éclairé, mais malgré cela trop faible encore pour permettre des mesures exactes, j'ai essayé trois fois d'en faire une observation. Voici les résultats : S1516AC. 1885.50 86.18 86.19 1SSS.9S Angle horaire. Angle de position. Distance. 9>».5 295».2 7"02. 2.5 299.0 7.68 20.2 299.5 7.49 297.9 7.40 Champ éclairé ; observation extrêmement difficile. Souvent C n'est qu'à soupçonner. Éclairage intermittent des fils. 0. Slruve. . . 1858. H7 P. = 294". 10 û z= 8".19 M 61.35 = 297.05 = 8.06 » 66.49 = 297.23 = 7.73 » 72.54 = 297.67 = 7.61 Duner . . . 75.34 = 299.40 = 7.53 Hall . . . . 79.41 = 298.20 = 7.66 de Bail . . . 83.98 = 297.9 = 7.40 DU COUPLE OPTIQUE v|5|6AB l L'ensemble des observations de 21516 AC, que j'ai pu trouver, est ceci Observations « corrigées ». Mesures 1res incertaines par l'extrême faiblesse de C (grandeur : 12). De ces mesures on peut conclure que l'étoile C participe au mouvement propre de A et qu'elle forme avec l'étoile A un système physique. M. Berberkh, dans une note sur l'étoile double 2 1 516 AB (Astronomische Nachrichlen, n° 2624), dit que les observations de la distance des deux composantes concordent mieux entre elles, si l'on admet pour l'étoile prin- cipale de ce couple l'existence d'une parallaxe notable. En se servant de 18 observations de distance faites à partir de 1841 jusqu'en 1866 par 8 observateurs il a trouvé : Parallaxe relative de 2IM6A = 0".28, erreur probable ±0". 04. Plus tard, il eut connaissance d'une note de M. Wïnneke, dans laquelle ce célèbre astronome annonce avoir commencé une série d'observations de 2 1 51 6 AB dans le but de déterminer la parallaxe relative de l'étoile principale [Vierteljahrsschrift (1er Astronomischen Gesellschaft, XIV Band, pp. 167 et 168). M. Berberkh en donne le résultat à la suite de son article sur 21516. En somme il y a 20 observations de distance et d'angle de position, faites à partir de 1878, février 15, jusqu'en 1880, mai 24. En les discutant M. Berberich a trouvé la Parallaxe relative de E1516A = 0".199, erreur probable ± 0".05. La lecture de cette note, très intéressante, m'a suggéré l'idée de déter- miner de nouveau la parallaxe de 2 151 6 A en faisant pendant une année le plus d'observations possible de celte étoile. Pour une quantité de l'ordre 6 PAKALLAXE RELATIVE DE L'ETOILE PRINCIPALE d'une parallaxe d'étoile une nouvelle détermination exécutée par un autre observateur et au moyen d'un autre instrument n'est pas à dédaigner, surtout que la première valeur de la parallaxe, déduite par M. Berberich, est basée sur un petit nombre d'observations seulement et que le résultat pourrait être assez altéré, en tenant compte des équations personnelles des 8 différents observateurs. Aussi ce résultat est-il considéré par M. Berberich comme simplement provisoire et comme encourageant à faire des observations spéciales pour déterminer la parallaxe avec plus de précision. Certes, les observations de M. Winneke méritent beaucoup de confiance, mais le nombre des mesures est petit. M. Berberich aurait dû nous les faire connaître, ainsi que la manière dont elles ont été traitées, d'une façon plus explicite. C'est une lacune qu'il y a lieu de regretter. OBSERVATIONS DE LÉTOILE DOUBLE OPTIQUE 2 1546AB FAITES A L'iNSTITUT ASTRONOMIQUE ANNEXÉ A LUNIVERSITÉ DE LIÈGE. Lors de la publication d'une partie de mes observations d'étoiles doubles (Astronomische Naehrichten, n° 2753) j'ai fait connaître les principales dispositions de notre réfracteur ainsi que celles de l'appareil micrométrique. Je les répéterai brièvement. On peut lire sur le cercle de position, fixement attaché à la lunette, au moyen de deux verniers, distants l'un de l'autre de 180°, jusqu'aux 0°.02. Il n'y a pas d'erreurs de division pour les traits principaux, c'est-à-dire pour les traits 0°, 10°, 20°, etc., tandis qu'on en trouve pour les subdivisions; toutefois ces erreurs de division accidentelles ne dépassent pas 0°.03. La pièce qui porte les fils peut être dévissée de la lunette. Il y a deux fils mobiles et chacune des deux vis correspondantes porte un tambour, divisé en 100 parties. La valeur d'une révolution entière de la vis II, qui m'a servi à la mesure des distances, est 1R= 13".849 -t- 0".00026(« — 7°) erreur moyenne ± 0 . 002 erreur moyenne ± 0.00023, où l signifie la température, exprimée en degrés de Celsius. Pour déterminer les erreurs périodiques de celte vis, j'ai mesuré, en partant de la position R.0 DU COUPLE OPTIQUE vi§i6AB. de la vis et en changeant pour chacune des mesures suivantes le point de départ de 0.R1, la dislance des deux traits tracés sur une plaque en verre et distants d'à peu près 0.1 révolution de la vis II. Cette plaque se trouvait dans le foyer d'un microscope. Après avoir fini la dernière mesure (point de départ R.9) j'ai fait reposer mes yeux pendant quelques minutes, puis j'ai répété les mesures en commençant la première par R.9 et la dernière par R.0. Pour toutes ces mesures le mouvement de la vis a été exécuté dans le sens direct. La moyenne des valeurs obtenues pour la distance des deux traits, en partant de différents points d'un même pas de la vis, a été prise pour chaque pas séparément; puis j'ai formé les écarts de chacune de ces valeurs de la moyenne. Les moyennes de ces écarts, correspondant aux mêmes dixièmes de différents pas de la vis, ont été publiées dans les Astronomische Naehriehten, n° 2753. On peut voir que les erreurs périodiques de la vis II sont imperceptibles. En octobre dernier j'ai mesuré sur différents pas de la vis la dislance de deux traits tracés sur une plaque en verre et distants l'un de l'autre d'à peu près 0.2 révolution de la vis IL Ces observations ont été faites sous des conditions de beaucoup moins favorables que celles dont j'ai publié les résultats dans les Astronomische Naehriehten. Voici les écarts de chacune des valeurs de la distance des deux traits, distants de 0R.2 l'un de l'autre, de la moyenne, cette moyenne étant prise pour chaque pas séparément : Point de départ. R 47. 48. 49. 50. 51. Moyennes : 0 2 4 6 8 — 0.001 -H 0.0015 0.000 0.000 o"!ooo -+- 0.003 — 0.003 -+- 0.002 - 0.0005 - 0.001 - 0.001 0.000 — 0.003 -+- 0.0025 -1- 0.001 -+- 0.002 — 0.001 - 0.002 - 0.001 -+- 0.002 H- 0.001 0.000 - 0.002 0.000 -+- 0.001 -+- 0.0008 — 0.0005 - 0.0010 -r- 0.0002 H- O.OOOfi A l'aide de ces moyennes on trouve la formule pour corriger les lectures de la vis f(u) = — 0\0007 sin u = — 0".009 sin u. Ce terme est tellement petit que sa réalité peut à plein droit être contestée. 8 PARALLAXE RELATIVE DE L'ÉTOILE PRINCIPALE Pour des motifs que plus tard je reconnus non fondés j'avais aux débuts de mes observations pris la distance de 21516AB à différentes soirées sur différents pas de la vis. Six de ces pas à. s. 47R — 52R ayant été vérifiés en mesurant la distance de deux traits, séparés l'un de l'autre près d'une révo- lution entière de la vis, et en suivant la marche exposée ci-dessus pour la détermination des erreurs périodiques donnèrent, pour chacune des six mesures, des valeurs sans différence certaine. Afin d'éviter tout parti pris dans les observations de 21516 je n'ai calculé les coefficients parallacliques qu'après avoir fini toutes les observations, alors seulement aussi ai-je entrepris la réduction définitive des mesures. M. Berberich ayant dit que l'effet de la parallaxe sur l'angle de position était trop petit pour pouvoir en déduire quelque chose d'exact, j'ai porté exclu- sivement toute mon attention sur les mesures de la distance. Je n'observais l'angle de position que par pure curiosité et pour trouver la juste position des fils servant à mesurer les distances, mais nullement dans l'intention de m'en servir pour déterminer la parallaxe. C'est ce qui explique pourquoi ces observations n'ont pas été faites avec plus de précaution. Aujourd'hui je regrette beaucoup d'avoir eu tant de confiance dans la remarque de M. Berberich : en effet, si Ton admet une parallaxe de 0".09 pour S1516A il en résulte, pour la distance 13".l de A à B, une différence de 0°.7 entre les angles de position de 2 1516 AB aux mois de février et de septembre. Cette différence n'est point du tout petite pour une étoile double aussi facile à observer que 21516AB. C'est pourquoi, après avoir reconnu à la fin de mon travail que l'effet de la parallaxe pouvait changer l'angle de position d'une telle quantité, je n'ai pas tardé à déduire la parallaxe aussi des angles de position. Pour toutes les observations je me suis servi d'un même oculaire avec un grossissement de 430 fois. De plus, étant astigmatique, je me suis également servi de lunettes avec des verres cylindriques. Sur l'influence de l'astigma- tisme de l'œil sur les observations voir le savant mémoire de M. Seeliger : Ueber den Einfluss dioptrischer Fehler des Auges auf das Besultat astrono- mischer Messungen [Abhandlungen der k. bayer. Akademie der Wissen- sehaften, II CI., XV Bd., III Abth.). — Sauf quelques cas isolés, où le DU COUPLE OPTIQUE HgiGAB. 9 crépuscule fut assez clair pour permettre de voir les fils sans l'emploi de l'éclairage artificiel, j'ai toujours observé au champ éclairé. J'ajoute que vers la moitié du mois d'août en 1885, le micromètre a été envoyé à M. Cooke pour être pourvu d'un meilleur appareil pour éclairer les fils. Le seul changement apporté au micromètre a été qu'au lieu du fil fixe simple, perpendiculaire aux fils mobiles, on a placé un fil fixe double, dont les deux composantes sont distantes d'environ 10" l'une de l'autre. A presque toutes les soirées j'ai déterminé d'abord le foyer soit à l'aide de 1 1516 môme ou d'une autre étoile. Pour cela l'oculaire était placé de telle manière que les deux fils mobiles se montraient également distincts; il n'est pas possible de les voir en même temps d'une façon parfaitement nette. Lorsque le micromètre n'avait qu'un seul fil fixe, je me suis servi des fils mobiles pour déterminer l'angle de position. Dans ce but les fils ont été éloignés l'un de l'autre de quelques secondes; puis le micromètre a été tourné jusqu'à ce que les fils parussent être parallèles à la ligne de jonction des deux composantes de 21510 AB; pendant ce temps l'étoile double restait entre les deux fils mobiles. A partir du mois d'octobre 1885, j'ai fait toutes les déterminations de l'angle de position, à l'exception de trois d'entre elles, à l'aide du fil fixe double, qui avait remplacé le fil fixe simple, la manière d'observer restant d'ailleurs la même. Dans l'un ou l'autre cas j'ai déter- miné l'angle de position en approchant 21516 des deux côtés d'un seul fil ; en même temps le micromètre était tourné jusqu'à ce que les milieux des deux composantes en parussent également éloignés. Certaines soirées, celte façon d'observer m'a paru préférable. Je n'ai pas noté spécialement les soirées où je l'ai employée, mais je sais que ce ne fut pas souvent. La construction du micromètre ne permettant de placer l'oculaire que dans une direction parallèle au fil fixe, le point zéro du cercle de position a été déter- miné à l'aide du fil fixe. A cette fin j'ai cherché à donner au fil fixe la position voulue pour qu'une étoile traversai ledit fil à des endroits également éloignés du milieu du champ. Ces endroits ont été choisis aussi éloignés que possible du milieu. Durant un passage de l'étoile dans le champ, la lunette restait fixe. L'expérience m'a prouvé que le point zéro du cercle de position est d'une constance d'autant plus remarquable que l'installation du réfracteur Tome XL1X. 2 10 PARALLAXE RELATIVE DE L'ÉTOILE PRINCIPALE laisse un peu à désirer. Aussi n'ai-je pas déterminé ce point zéro chaque soirée, mais de temps à autre seulement lorsque les conditions atmosphériques étaient favorables et que je n'étais pas pressé par d'autres observations. Le micromètre a été dévissé à différentes reprises; donc le point zéro du cercle de position a autant de fois changé. Voici maintenant la manière suivie à déduire définitivement les points zéro pour les diverses périodes : Quand il y avait pour une des périodes des déterminations du point zéro à la fois assez nombreuses et exactes, obtenues à l'aide de 21516 elle-même, je me suis servi uniquement de celles-ci. Mais dans ces cas j'ai au besoin cherché d'abord la courbe qui s'accommodait le plus aux points zéro observés dans les différents angles horaires. Puis, pour déduire les angles de position j'ai employé les points zéro pris sur cette courbe. Pour quelques périodes j'ai fait usage non seulement des déterminations faites à l'aide de 21516, mais aussi de celles faites à l'aide d'autres étoiles. Ces dernières déterminations furent chaque fois corrigées afin de réduire ces points zéro à la moyenne des angles horaires auxquels les observations de 21516 ont eu lieu. Vu la petite distance du pôle de l'axe horaire de l'instrument à celui de l'axe du monde [la moyenne de deux déterminations de cette distance faites en avril et en novembre 1885 est 0'.85], la valeur totale de cette correction, renfermant en même temps la différence des réfractions, n'a pas dépassé quelques centièmes de degré. Pour deux périodes il n'y a pas de détermination du point zéro, faite à l'aide de 21516. Pour chacune des périodes, où le point zéro a été déduit à l'aide et de 21516 et d'autres étoiles, j'ai adopté le même point zéro apparent pour toutes les observations de 21516. Comme je l'ai fait savoir, le micromètre a été à différentes reprises dévissé, en somme 12 fois, de sorte qu'il y a 13 périodes à distinguer. Dans le tableau suivant je les ai fait connaître par un numéro d'ordre, mis dans la première colonne. La troisième colonne indique les points zéro adoptés; ce sont les points zéro apparents, c'est-à-dire qu'ils sont affectés des erreurs de la position du réfracteur et de la réfraction. Dans la quatrième colonne j'ai indiqué les étoiles qui ont servi aux recherches et en outre je fais connaître le point zéro déterminé à l'aide de 2 1516 seule. La cinquième colonne indique les intervalles auxquels se rapportent ces points zéro ou la durée de chacune des 13 périodes, la sixième enfin donne le DU COUPLE OPTIQUE S1516AB. H nombre correspondant des déterminations de l'angle de position de2l5l6AB. Voici maintenant les points zéro adoptés définitivement. 9 10 11 12 13 Angle horaire. Oh 1 2 5 15h 17 19 21 Point zéro apparent. 252» .14 252 16 252 18 252 20 2-13.96 119 36 300 26 303 67 503 23 21516. 177.48 178.75 190.57 112.12 103.77 109.42 109.46 109.50 109.54 109.57 109.58 129.67 2 1516 et uue étoile voisine; 2 1516 a donné 245°. 96. Pas de détermination faite à l'aide de 21516. 2 1516 et d'autres étoiles. Il n'y a eu qu'une seule détermination faite à l'aide de 2 1516 et encore n'est-elle pas en- tièrement exacte : 500°.18. 2.1516 2 1516 et d'autres étoiles; 21516 seule : 305°. 21. 2 1516 et d'autres étoiles; 2 1516 seule : 337 ".45. 21516 seule a Bouvier 2 1516 2 1516 2 1516 INTERVALLE. 1883 avrill8-juiu 2. Juin 4-12 Juin 14 Juin 18-27 Juiu 28 -juillet 3 Juillet 6-10 . . Juillet 18-24. . 21516 et une étoile voisine, 129°. 66. 1516 Août 2 - 4 ... . Août 15 Octobre 23-nov. 16 Décembre 7-11. . 1885 décembre 24- 1886 avril 2. Mai 30 -juin 28 Nombre des angles de position. 16 2 1 10 13 J'ajouterai que jusqu'au mois de novembre en 1885, à l'exception de 2 soirées, la détermination de l'angle de position a été faite dans une position du micromètre seulement; à partir de cette date la moitié des observations, sauf 3, a été faite en donnant au micromètre une position différente de la 12 PARALLAXE RELATIVE DE L'ETOILE PRIiNCIPALE première de 180°. De là peut provenir une différence systématique des angles de position déterminés dans ces conditions différentes entre elles; cependant on remarquera qu'en général pendant la première période la position du micromètre a changé d'une soirée à l'autre. Enfin j'ai fait une partie des mesures en tournant le micromètre tantôt de gauche à droite, tantôt de droite à gauche, mais je ne saurais affirmer si le nombre des mesures faites d'un côté égale celui de celles faites de l'autre. J'ai déjà dit que le point zéro du cercle de position a été déterminé à l'aide du fil fixe tandis que pour la grande majorité des observations faites jusqu'au mois d'octobre l'angle de position a été observé à l'aide des fils mobiles perpendiculaires au fil fixe. Mais cette perpendiculaire des fils n'ayant pas été parfaite, j'ai dû avoir égard à celle circonstance. Dans le tableau suivant je n'ai pas encore introduit la correction qui en résulte; ce sera fait plus tard quand je déduirai la parallaxe des angles de position. Les résultats immédiats de mes mesures de dislance sont les distances doubles. Les observations ayant été faites dans des angles horaires différents, la position de la vis par rapport à la verticale a varié. Quand la vis pour mesurer la distance était horizontale, je faisais les mesures dans une seule position du micromètre; quand la vis se trouvait dans une direction oblique, j'ai choisi la position qui dirigeait le tambour vers le haut. Pour les mesures de la double distance le mouvement de la vis en allant de la première position du fil mobile à la seconde s'est toujours opéré dans le sens direct; il n'y a qu'une seule exception : c'est la première mesure, mais à cette occasion, en faisant les pointages j'ai tourné la vis dans le sens direct. J'ai suivi ces mêmes règles en déterminant la valeur d'une révolution entière de la vis. Afin que les distances observées ne soient pas affectées des erreurs périodiques de la vis j'ai changé le point de départ pour les mesures successives. Dans le cas de 4 mesures le second fil mobile, qui pendant une observation servait de fil fixe, fut successivement placé dans des positions auxquelles correspondaient les lectures R.00, n.25, R.50, [!.75 du tambour. Quand je n'ai fait que deux observations de la double distance ce fil a été déplacé pour la seconde mesure d'une demi-révolution de la vis, mais alors je soignais pour DU COUPLE OPTIQUE S1516AB 43 que dans une autre soirée ce fil se trouvât dans des positions d'un quart de révolution différentes de celles qu'il avait eues la soirée précédente. Quelque- fois j'ai fait plusieurs pointages sur le même côté du fil mobile, restant fixe; dans le tableau suivant j'ai indiqué et les moyennes des lectures et ces lectures mêmes. On remarquera qu'à différentes reprises les observations ont com- mencé par les mesures de la distance; dans ces cas je me suis servi des lectures du cercle de position, faites aux soirées précédentes, pour obtenir la juste position du micromètre. Quelquefois j'ai cherché cette position sans lire plus tard le cercle; enfin il m'est arrivé aussi de changer un peu le point de départ du micromètre dans le courant des mesures. Dans la lre colonne du tableau suivant j'indique la date de l'observation, dans la 2me l'angle horaire correspondant à l'observation de l'angle de position; la 3me colonne donne la lecture du cercle de position, la 4me le point zéro adopté, la 5me l'angle de position. Les colonnes suivantes sont consacrées à la distance. Dans la 8me et la 9me colonne j'ai indiqué les lectures du tambour, pour chacune des deux positions du fil mobile servant à mesurer les distances. La 10me colonne contient les doubles dislances résul- tant des indications des deux colonnes précédentes. Dans toutes les obser- vations la ligne des yeux était ou parallèle ou perpendiculaire à la ligne de jonction des deux composantes de 2 1 S 1 6 AB. C'est par les initiales p et v que j'ai distingué ces deux positions de la tête. Quand ces initiales sont indiquées à la fois, la première se rapporte à l'angle de position, la seconde à la distance. Dans la 12me colonne je donne l'état de l'air en désignant par 1 la tranquillité parfaite des images et par & un état de l'air tellement mauvais qu'il est à peu près impossible de faire une observation. A différentes reprises les images des deux étoiles semblaient osciller indépendamment l'une de l'autre autour d'une position moyenne, phénomène qui rendait les observations très difficiles. Malheureusement je n'ai pas noté cette circonstance chaque fois qu'elle s'est présentée. u PARALLAXE RELATIVE DE LETOILE PRINCIPALE OBSERVATIONS DE 1 1 5 1 6 AB. Remarque : Au lieu de 50R, 54 R, etc., la vis donne 0R, 1R, etc. DATES. Angle horaire. Lecture du cercle de position. Point zéro apparent. Angle de position. Angle horaire. Tempé- rature. Lectures de la vis. 2a Ligne des yeux. 1883 Avril 18 . . . h. m. 0.08 166! 74 o 72.14 94.60 h. m. 0.51 R 5.442 R 1.556 R 1.886 P- 167.12 » 94.98 0.40 1.545 5.191 1.846 167.50 » 95.16 1.00 +11.0 1.061 2.955 1.894 0.19 166.72 » 94.58 1.13 0.822 2.708 1.886 Avril 20 . . . 22.46 346.96 252.14 94.82 23.05 49.561 1.428 1.867 P- 347.06 » 94.92 23.20 49.512 1.189 1.877 22.52 347.02 » 94.88 23.50 0.08 +13.0 49.064 48.826 0.931 0.690 1.867 1.864 Avril 21 . . . 1.00 1.09 346.62 346.78 252.16 94.46 94.62 1.34 2.00 +12.0 48.578 48.075 0.450 49.946 1.872 1.871 à peu près P- Avril 28 . . . 1.37 166.75 72.17 94.58 1.59 47.602 49.471 1.869 P- 166.58 » 94.41 2.08 +10.0 47.342 49.219 1.877 166.66 » 94.49 2.20 47.099 48.947 1.848 1.46 167.30 » 95.13 2.57 46.842 48.706 1.864 Mai 1 ... . 0.27 0.37 166.70 167.24 166.80 166.94 72.15 » 94.55 95.09 94.65 94.79 P- Nuages. Mai 2 ... . 25.56 166.78 72.15 94.63 0.15 + 9.0 49.531 1 .219 1.888 P- 0.0 167.00 » 94.83 0.25 49.095 0.958 1.865 Nuages. 2.30 546.44 252.19 94.25 1.35 + 6.0 49.350 1.216 1.866 P- 347.02 » 94.83 1.44 48.838 0.719 1.881 2.40 346.74 » 94.55 1.58 2.14 49.096 48.599 0.958 0.462 1.862 1.863 2-3 3-4 3-4 2-3 DU COUPLE OPTIQUE vigi6AB. 15 188S Mai 3 Images diffuses, brouillard. Mai 9 . Mai 11. Mai 13. Mai 15. 0.25 255.64 162.15 93.49 256.60 » 94.45 76.58 342.15 94.43 0.38 76.60 » 94.45 2.33 256.56 162.19 94.37 256.50 » 94.31 256.44 » 94.23 3.09 347.14 252.20 94.94 346.40 » 94.20 346.30 » 94.10 346.48 » 94.28 347.04 » 94.84 3.30 347.12 » 94.92 1.31 166.74 72.17 94.57 166.34 » 94.17 166.84 » 94.67 1.41 166.80 » 94.63 1.852 1 .889 1.889 1.869 1.877 1.883 1.874 1.880 Les images sont trop mauvaises pour per- mettre l'observation de la dislance. 0.45 + 8.0 48.598 0.450 1.00 48.079 49.968 48.828 0.717 1.28 48.332 0.201 2.07 + 6.5 49.833 1.710 2.22 49.347 1.230 2.57 49.593 1.469 3.15 49.094 0.974 + 8.2 49.844 1.709 49.588 1.460 •49.325 1.212 + 7.9 s 49. 088 0.959 1.865 1.872 1.887 1.871 Angle horaire. Lecture du cercle de position. Point zéro apparent. Angle de position. Angle horaire. Tempé- rature. Lectures de la vis. 2A Ligne des yeux. h. m. 1.3-2 166.84 o 72.17 94^67 h. m. 2.13 0 + 5.5 R 48.834 R 0.726 R 1.892 p. S. 166.46 » 94.-29 2.30 48.318 0.216 1.898 166.50 » 94.33 1.44 166.65 » 94.48 2-3 1 La moyenne de 49.322 et 49.328. « La moyenne de 49.087 et 49.089. Mai 21. 2.10 346.30 252.18 94.12 1.55 49.848 1.721 1.873 a 2.15 346.58 » 94.20 2.05 2.24 +10.0 49.358 '49.601 1.230 1.469 1.872 1.868 V- ' La moyenne de 49.600 et 49.002. Les images sont souvent diffuses et généralement peu satisfai- santes. 16 PARALLAXE RELATIVE DE L'ETOILE PRINCIPALE DATES. 1883 Mai 22. . Angle horaire. Lecture du cercle de position. Point zéro apparent. Angle de position. Angle horaire. Tempé- rature. Lectures de la vis. 2A Ligne des yeux. h. m. 2.24 166. 3-2 o 72.19 94 A 3 h. m. 1.11 R 49.589 R 1.478 R 1.889 P- 166.08 » 93.89 1.25 49.075 0.901 1.890 166.30 » 94.11 1.49 49.321 1.205 1.884 2.35 166.62 » 94.43 2.10 + 9.9 '48.833 0.715 1.880 3-4 1 La moyenne de 48.828, 48.832 et 48.844. Les images sont presque toujours diffuses. La première mesure de la distance a été faite au crépuscule, sans éclairage artificiel du champ. Mai 24. 1.53 166.42 72.18 94.24 2.25 0.581 2.449 1.868 P- 166.22 » 94.04 2.36 0.087 1.963 1.878 167.00 » 94.82 2.51 0.329 2.208 1.879 166.56 » 94.38 3.03 + 9.8 49.843 1.710 1.867 2.08 166.40 » 94.22 2-3 L'état de l'air varie entre 2 et 3; les images sont généralement bonnes. Juin 2 Juin 4 . 2.02 167.14 72.19 94.95 2.12 +16.3 1.061 2.956 1.895 P- 2.06 167.08 » 94.89 2.23 0.579 2.447 1.868 2.58 346.40 252.19 94.21 2.38 0.822 2.703 1.881 3.02 346.66 » 94.47 2.53 +15.7 0.331 2.202 1.871 4.18 338.64 243.96 94.68 4.34 0.070 1.943 1.873 s. 338.40 » 94.44 4.42 4.50 49.573 49.806 1.452 1.700 1 .879 1.894 4.59 +21.0 49.528 1.207 1.879 2-3 Parfois les images sont diffuses. A plusieurs reprises les observations sont troublées par des anneaux de flexion. Juin 6 . 5.39 158.68 63.96 94.72 6.05 0.810 '2.703 1.893 s. 158.88 » 94.92 0.320 2.191 1.871 158.06 » 94.10 0.568 2.455 1.887 5.47 158.92 » 94.96 6.35 +19.9 0.080 1.954 1.874 1 La moyenne de 2.708 et 2. Juin 8 2-3 4.20 338.88 243 .96 94.92 4.40 49.311 1.190 1.879 s. 338.42 » 94.46 4.56 +21.3 48.823 0.698 1.875 338.52 » 94.56 5.12 49.060 0.932 1.872 4.28 338.46 » 94.50 5.51 +20.9 48.562 0.432 1.870 2-3 2-5.3 Souvent les images sont diffuses et agitées. DU COUPLE OPTIQUE vi5i6AB. 17 DATES. 1883 Juin 1 1 . Angle horaire. Lectures du cercle de position. Point zéro apparent. Angle de position. Angle horaire. h. m. 4.10 1 38?36 03. m 94.60 h. m. 4.29 138.16 » 94.20 4.45 138.96 » 95.00 5.00 4.18 158.70 » 94.74 5.16 Tempe- rature. +12.4 Ligne Lectures de la vis. 2A des yeux. R 48.574 R 0.472 R 1.898 5. 48.064 49.967 1.903 48.550 0.218 1.888 47.827 49.710 1 885 La moyenne de 48.059 et 48.069. Juin 12 . 2.49 338.58 245.96 94.62 49.581 1.461 1.880 s. 338.32 » 94.56 5.12 +16.7 49.079 49.522 0.951 1.198 1.872 1.876 5.58 +16.5 48.828 0.700 1.872 2-3 Les 2 premières mesures de la distance ont été faites au crépuscule, sans éclairage artificiel du champ. 213.84 119.36 94.48 49.591 1.465 1.874 P- 8.54 214.06 » 94.70 9.20 +18.5 49.075 0.951 1.876 Juin 14 A cause des images diffuses et agitées l'observation est très difficile. Je suis frappé de la faiblesse du compagnon. Juin 18 . 5.58 35.20 500.26 94.94 +15.6 ■49.307 1.201 1.894 s. 34.56 » 94.30 48.818 0.697 1.879 34.86 » 94.60 49.578 1.442 1.864 6.06 34.70 » 94.44 6.39 +15.3 49.072 0.959 1.867 La moyenne de 49.502 et 49.512. — Images diffuses. Juin 25 . . 5.52 54.82 500.26 94.56 +21.0 49.371 1.428 1.857 s. 34.84 » 94.58 6.10 49.508 49.061 48.808 1.182 0.929 0.685 1.874 1.868 1.875 Souvent les images oscillent indépendamment l'une de l'autre. — L'ouverture de l'objectif a été de 9 pouces. Je me souviens qu'elle a été de 8 pouces, l'une des soirées précédentes, mais je ne saurais préciser la date. C'est peut-être le 14 (voir la remarque). D'ailleurs ces deux soirées sont les seules où je n'ai pas observé avec la pleine ouverture. Juin 27 4.06 54.72 500.26 94.46 49.565 1.451 1.888 s. 54.80 » 94.54 4.40 +17.0 49.075 49.554 48.822 0.954 1.202 0.698 1.881 1.868 1.876 Tome XL1X. 18 PARALLAXE RELATIVE DE L'ETOILE PRINCIPALE DATES. 1883 Juin 28 . Images difl'uses. Les images oscillent souvent indépendamment l'une de l'autre. Juillet 3 Les images oscillent indépendamment l'une de l'autre. Juillet 6 Les deux premières observations de la distance ont été troublées par des nuages. Juillet 7 Plusieurs fois les images ont été diffuses. Juillet 8 . . Les images sont souvent diffuses. Angle Lectures Point Angle Angle Tempé- horaire. de position. apparent. position. horaire. rature. Lectures de la vis. 2A des yeux. h. m. 0 o R R R 7.21 57.30 303 . 67 93.63 h. m. o 49.548 1.213 1.865 S. 37.90 » 94.23 7.39 +i7.:i 48.831 0.702 1.871 Air. 5.57 218.02 123.67 94.35 49.582 1.472 1.890 s. 218.18 » 94.51 49.070 49.323 0.952 1.198 1 . 882 1.875 6.38 +18.4 48.818 0.694 1.876 6.03 216.86 123.23 95.65 49.583 1.451 1.868 s. 217.32 » 94.09 49.080 48.818 0.942 0.691 1.862 1.873 6.58 +18.7 49.318 1.191 1.873 7.10 37.60 305.25 94.57 +20.1 49.515 1.185 1.870 s 57.82 » 94.59 48.807 48.561 49.559 0.687 0.451 1.439 1.880 1.870 1.880 6.18 217.20 123.23 95.97 48.570 0.441 1.871 s. 217.42 » 94.19 49.074 48.822 0.950 0.695 1.856 1.871 7.15 +20.3 49.512 1.190 1.878 5-4 Juillet 10. 6.52 57.66 303.23 94.43 49.518 1.195 1.875 s. 37.66 » 94.43 48.809 0.689 1.880 7.15 +22.0 49.060 0.938 1.878 2-3 Les images sont bonnes, mais elles oscillent un peu indépendamment l'une de l'autre. Pendant que je suis occupé à faire la quatrième mesure de la dislance l'air devient tout à coup extrêmement mauvais. DU COUPLE OPTIQUE S1316AB. 19 DATES. 1883 Juillet 18. Angle horaire. h. m. 5.48 Lectures du cercle de position. 91.78 92.04 Point zéro apparent. 357.48 Angle de position. 94.50 94.56 Angle horaire. h. m. 6.28 6.41 Tempé- Ligne rature. Lectures de la vis. 2 A des yeux. R 19,559 R 1 . 457 R 1.878 S. +20.5 49.052 0 930 1.878 49 .290 1.178 1.888 48.811 0.679 1.868 A différentes reprises les images oscillent indépendamment l'une de l'autre. Juillet 23. Juillet 24. Août 2. 8.29 92.20 557.48 94.72 49.589 1.455 1.866 P- 91.94 » 94.46 49.065 49.526 0.951 1.194 1.888 1.868 9.08 +15.4 48.818 0.691 1.875 8.28 91.66 557.48 94.18 49.585 1.458 1.875 P- 91.78 » 94.50 49.075 49.520 0.958 1.199 1.885 1 879 9.03 +17.0 48.828 0.707 1.879 8.00 275.76 178.75 95.01 49.580 1.445 1.865 P- 275.56 » 94.61 49.081 48.825 0.949 0.698 1.868 1.875 8.40 +16.2 49.550 1.190 1.860 Les images sont bonnes, mais elles oscillent assez fortement indépendamment l'une de l'autre; l'angle de position est surtout difficile à observer. Août 4. 8.14 272.96 178.75 94.21 49.572 1.450 1.878 P- 272.68 » 95.95 49.072 49.528 0.945 1.195 1.871 1.867 9.15 +16.3 48.828 0.698 1.870 Les images sont passablement bonnes, mais souvent un peu faibles. Images oscillantes. Août 15 8.58 284.92 190.57 94.55 49.588 1.451 1.865 P 284.92 » 94.55 +15.0 49.087 49.528 0.958 1.190 1.851 1.862 9.15 +15.1 48.826 0.695 1.867 5-4 Les images oscillent; parfois elles sont assez bonnes, parfois elles sont mauvaises. 20 PARALLAXE RELATIVE DE L'ETOILE PRINCIPALE 188;» Octobre 25 , Angle horaire. Lectures du cercle de position. Point zéro apparent. Angle de position. 93^94 93.90 Angle horaire. Tempé- rature. h. m. 11.10 26.06 26.02 292?12 » h. m. 11.21 0 + 6.3 12.00 206.02 112.12 93.90 9.52 206.52 » 94.40 10.45 206.28 » 94.16 206.74 » 94.62 10.40 + 6.3 Lectures de la vis. R 49 602 R 1 .477 49.122 0.980 49.362 1.251 49.869 0.735 -19.115 0.987 49.618 1.479 49.535 1.218 48.856 0.729 Octobre 27 Les images sont souvent diffuses. Octobre 28 . Nuages. Octobre 29 . Nuages. Octobre 31 . Très souvent des nuages passent devant l'étoile; à la fin le ciel est tout couvert. Novembre 2. . R 1.875 1.858 1.869 1.866 1.872 1.861 1.865 1.873 Ligne des yeux. Novembre 5. . Novembre 4 5-4 11.03 205.86 205.52 112.12 93.74 93.40 P- 11.12 26.04 26.48 292.12 93.92 94.56 11.44 12.00 49.616 49.119 49.370 1.465 0.973 1.230 1.849 1.854 1.860 P- P- 12.19 + 6.8 48.869 0.730 1.861 3-4 3-4 3-4 25.88 292 . 1 2 95.76 49.602 1.490 1.888 P- 8.57 206.44 112.12 94.52 9.18 + 6.8 49.105 0.978 1.873 9.57 206.44 » 94.32 49.350 1.251 1.881 26.32 292.12 94.20 48.855 0.730 1.875 206.06 112.12 95.94 49.535 1.215 1.880 P- 9.10 26.28 292 . 1 2 94.16 48.849 49.607 0.722 1.472 1.873 1.865 9.53 + 7.2 49.108 0.982 1.874 11.25 26.32 292.12 94.20 9.08 49.108 0.979 1.871 P- 25.96 » 93.84 9.18 10.45 + 7.4 49.007 48.845 1.484 0.705 1 .877 1.860 11.10 + 6.0 48.340 0.222 1 .882 2-3 2-3 3 3-4 Après avoir terminé la deuxième mesure de la distance, le ciel se couvre. DU COUPLE OPTIQUE 21516AB. 21 DATES. 188» Novembre 10 . Angle Lectures Point Angle Angle Tempé- du cercle de de horaire. rature. position. apparent. position. h. m. 0 0 o h. m. 9.30 9.50 o + 6.1 Lectures de la vis. R 49.348 48.857 R 1.221 0.738 Ligne 2 A des yeux. R 1.873 P- 1.881 L'état de l'air varie entre 2 et 3-4. Souvent je n'ai pu faire les pointages à cause des nuages; à la fin le ciel est tout couvert. Novembre 11 . 206.70 112.12 94.58 9.45 48.870 0.749 1.879 P- 10.32 25.74 292.12 93.62 + 5.4 49.373 49.584 49.103 1.234 1.447 0.979 1.861 1.863 1.876 2-3 A plusieurs reprises les images sonl un peu diffuses, le dernier pointage pour la dislance a surtout été difficile par cette raison. Novembre 15. Novembre 16 , Décembre 7 26.26 292.12 94.14 + 3.2 49.616 1.489 1.873 P- 26.04 » 93.92 11.22 49.136 0.997 1.861 206.72 112.12 94.60 49.372 1.241 1.869 12.00 206.70 y> 94.58 11.45 + 3.2 48.877 0.753 1.876 25.92 292.12 93.80 49.387 1.258 1.871 P- 9.37 206.48 112.12 94.36 9.50 + 2.1 48.877 0.759 1.862 288.16 193.77 94.39 10.45 49.370 1.260 1.890 P- 289.08 » 95.31 48.899 0.776 1.877 108.60 13.77 94.83 0.617 1.488 1.871 11.27 108.48 » 94.71 + 1.8 49.140 1.017 1.877 Souvent les images sont un peu diffuses. Décembre 8 . 2-3 2-3 288.64 193.77 94.87 49.631 1.510 1 879 P- 288.70 » 94.93 13.05 - 0.1 49.123 1.013 1.888 A la fin les images sont trop mauvaises pour permettre la continuation des observations. Décembre 11 18.72 283.77 94.95 11.50 49.378 1.267 1.889 P- 11.45 18.72 » 94.95 48.883 0.770 1.887 12.38 198.80 103.77 95.03 49.623 1.510 1.887 199.10 » 95.53 12.38 - 3.0 49.137 1.032 1.895 Pendant les trois premières mesures de la dislance les images oscillent assez fortement. 3 3 3 2-3 22 PARALLAXE RELATIVE DE L'ETOILE PRINCIPALE DATES. 1883 Décembre 24 . 1886 Janvier 26 . Février 1 Février ô Février 10 Angle horaire. h. m. 14.27 15.32 15.34 16.20 16.22 16.05 16.07 22.34 22.37 23.14 23.17 16.45 17.06 Lectures du cercle de position. 114.60 114.61) 204.34 204.50 25.10 24.60 204.50 24.00 205.94 204.20 24.60 24.42 204.28 204.22 24.08 24.60 Point Angle Angle zéro apparent. de position. horaire. 19. -il o 95.19 h. m. 14.34 » 95.19 15.05 109.43 94.91 » 95.07 289.45 95.67 » 95.16 109.43 95.07 15.30 289.45 94.57 15.57 109.57 94.57 » 94.65 289.57 95.03 » 94.85 109.46 94.82 » 94.76 287.46 94.62 » 95.14 Tempé- rature Lectures de la vis. R 40.622 R 1.512 49.132 1.014 0 - 0.6 49.564 48.871 1.258 0.760 49.608 1.509 49.114 1.005 49.349 1.249 + 2.9 48.860 0.756 49.355 1.266 48.865 0.768 + 1.9 49.607 1.517 49.637 1.553 49.143 1.042 48.887 0.777 + 0.5 49.384 1.288 49.631 1.541 - 1.0 49.112 1.030 2A R 1 . 890 1 . KS2 1.894 1.889 1.901 1.889 1.900 1.896 1.913 1.905 1.910 1.896 1.899 1.890 1 .904 1.910 1.918 Ligne des yeux. Au 2-3 Les images sont un peu diffuses et elles oscillent indépendamment l'une de l'autre. Mesures difficiles. Février 15 205.50 109.46 96.04 49.393 1.264 1.871 s. 16.45 204.52 » 95.06 48.882 0.790 1.908 17.55 25.44 289.46 95.98 49.121 1.040 1.919 24.26 » 94.80 48.618 0.530 1.912 Pour la plupart de bonnes images, mais elles oscillent beaucoup. Les mesures sont très incertaines. Février 23 . 1.00 204.60 109.58 95.02 1.15 49.631 1.543 1.912 P- 1.50 24.26 289.58 94.68 - 2.1 49.151 49.582 48.895 1.052 1.294 0.803 1.901 1.912 1.910 DU COUPLE OPTIQUE £igd6AB. 25 DATES. 188C Mars 7. . Mars 1 1 . Mars 12 Mars 24 Angle horaire. h. m. 1.32 2.14 19.20 19.44 19.08 19.28 Lectures du cercle de position 204.44 24.60 203.76 204.06 24.64 24.88 204.40 24.94 Point Angle zéro de apparent. position. 109?58 94t86 289.58 93.02 109.51 94.25 » 94.55 289.51 95.13 » 95.37 109.51 94.89 289.51 95.43 109.55 94.95 Angle horaire. Tempé- rature. Lectures de la vis. R 49.387 R 1.500 48.898 0.806 o - 2.4 49.641 49.138 1.544 1.051 49.638 1.548 - 1.0 49.134 1.063 49.391 1.301 - 1.0 48.882 0.808 +13.9 49.362 1.269 De bonnes images; après celte observation l'air devient très mauvais. Ligne 2a des yeux. R 1.913 P- 1.908 1.903 1.913 1.910 S. 1.909 1.910 S. 1.926 1.907 s. Avril 1 . Air. 1-2 2-3 20.47 24.48 289.54 94.94 48.870 1.798 1.928 s. 204.52 109.54 94.98 49.568 1.289 1.921 20.53 205.80 » 94.26 21.10 205.78 25.70 25.84 289.54 96.24 96.16 96.50 Les images sont souvent bonnes. Avril 2. . Mai 50. 20.45 204.00 109.54 94.46 49.608 1.537 1.929 s. 204.56 » 95.02 +16.3 49.112 1.050 1.918 20.50 204.24 » 94.70 21.17 24.26 289.5-4 94.72 21.20 24.52 » 94.78 224.10 129.67 94.45 48.816 0.757 1.941 P- 3.13 224.40 44.72 » 509.67 94.75 95.05 5.56 +14.6 49.321 1.250 1.929 5.30 44.26 » 94.59 24 PARALLAXE RELATIVE DE L'ETOILE PRINCIPALE DATES. 1886 Mai 31. . Mesures difficiles. Juin 27 Juin 28 Parfois les images sont diffuses. Angle Lectures Point Angle Angle Tempé- Ligne horaire. du cercle de position. zéro apparent. de position. horaire. rature. Lectures de la vis. 2a des yeux. 0 0 o h. m. R R R 223.82 129.67 94.15 49.532 1.494 1.942 P- h. m. 0 2.40 223.94 » 94.27 +17.9 49.073 0.992 1.919 3.00 44.10 44.30 309.67 94.43 94.63 5.29 224.52 129.67 94.85 49.568 1.516 1.948 s. 225.30 » 95.63 5.51 +18.2 49.069 1.013 1.944 43.90 309.67 94.23 44.20 » 94.53 44.32 309.67 94.63 49.510 1.267 1.957 s. 224.38 129.67 94.71 5.33 +17.8 48.828 0.753 1.925 DETERMINATION DE LA PARALLAXE A L AIDE DES ANGLES DE POSITION. 2-3 2-3 Les points zéro du cercle de position adoptés se rapportant aux parties du ciel, dans lesquelles l'angle de position a été observé, il en résulte que les angles de position donnés ci-dessus sont dégagés des erreurs de la position du réfracteur, mais ils renferment encore une partie de la réfraction. Il reste à ajouter à ces angles de position la quantité — x tg % J cos (p — q) sin (;; — q) — sin q cos q \ , où * signifie le coefficient de réfraction, ç la distance zénithale de 21 51 G, /; l'angle de position et q l'angle parallactique. p étant peu différent de 90', il s'ensuit que cette correction peut être négligée; je l'ai néanmoins introduite dans le tableau suivant. Dans ce même tableau j'indique encore les réduc- tions que l'on doit ajouter aux angles de position observés, pour qu'ils se rapportent à l'équinoxe moyen de 1886.0. DU COUPLE OPTIQUE S1ÎH6AB. 25 Les équations de condition pour les angles de position ont la forme : Angle de position observé — 94°. 60 ■+- v = H -+- éj.ah -+- c.M + d.P -+- 0.aA. 94°.60 est l'angle de position adopté pour 4886.0. H signifie la correction de cet angle, quand la ligne des yeux était parallèle à la ligne de jonction des deux composantes, et H + AH cette correction quand ces deux lignes formaient un angle droit entre elles. M signifie la variation annuelle de l'angle de position. P signifie la quantité [4.1754]n, où le nombre mis entre paren- thèses est un logarithme et n la parallaxe exprimée en degrés. — AA signifie la correction à ajouter aux angles de position, donnés ci-dessus, quand ces angles de position ont été déterminés à l'aide des fils mobiles (voir p. 9). Dans le tableau suivant ces observations sont distinguées par l'initiale m, mis dans la colonne avec l'en-tête : Fils. L'initiale f se rapporte aux cas où l'angle de position a été déterminé à l'aide du fil fixe. D'après ce qui précède, les coefficients b et g sont égaux à 0 ou à 1. c = t • — ■ (1886.0), t signifie l'époque de l'observation. Soient An l'effet de la parallaxe sur l'angle de position, n la parallaxe, R la distance de la Terre au Soleil, o la longitude du Soleil, m' et M' deux quantités auxiliaires, on a An = TrRm' cos (O — M') ; m' et M' sont déterminés par les équations : 1 m' sin M' = — : — — ! — (cos a cos p -+- sin S sin a sin p) cos e -+- cos S sin p sin e ! , ASinl" '' r |i 1 m' cos M' = — : — — ! sin a cos p — sin c? cos a sin p } , a sin 1 où « et â signifient l'AD et la Décl. de l'étoile, p et A le vrai angle de posi- tion et la vraie distance, e l'obliquité de l'écliptique. Une première solution avait donné : p = 94°.61 + 0°.354 (t — 1886.0) ; en outre il résulte des observations de la distance a = 13". 14 -t- 0".436(r — 1886.0). Tome XL1X. 4 26 PARALLAXE RELATIVE DE L'ÉTOILE PRINCIPALE A l'aide de ces valeurs on trouve M' = 350" 13' — l'.7 (J — 1883 avril 1) ; log r< |"„„ = 0.0000 — 12.5(* — 1885 avril 1), L4.17o4] où le nombre mis entre parenthèses est un logarithme, t — 1885 avril 1 signifie le temps écoulé à partir du Ie' avril 1885 jusqu'à la date de l'obser- vation, exprimé en mois et en parties du mois. L'unité du terme, dépendant de t, dans l'équation du log. "'.. , est la quatrième décimale. On a donc an = [4.1754] * —"*— R cos (O - M') = P.rf , [4.1754J de sorte que Enfin je désigne par n la différence : Angle de position observé — 94°.60. En me conformant à l'avis de M. GUI j'ai supposé que la constante de l'aberration était la même pour les deux composantes de 21 51 6. Voici ce qu"a dit à ce sujet cet éminent astronome (Memoirs of the R. A. S., vol. XLVIII : (.'///and Elkin, Heliometer Déterminations of Slellar Parallax in Ihe Southern Hémisphère, p. 24) : « Neither in this (parallax of a cenlauri) nor in any of the following investigations lias ihe usual terni been introduced which expresses the elfectof an unknown différence belween the constant of aberra- tion of the principal star and that of the comparison stars. I a m assured bv Prof. Newcomb, relative to bis experimenfs on the velocity of light with an apparatus which deflecled the image of a slit 3° on each side of a inean position in conséquence of the time of passage of light, that there is no appearance whalever of a spectrum in the image, nor indeed the slightest iridescence, as there eerlainly would be if the velocity of red and blue light dilfered by so much as — part of the wholc. Il is diffieult, therefore, lo believe in the realily of such a terme. » Avant de donner les équations de condition je ferai observer que la formation des moyennes des angles de position observés et des n ainsi que le calcul des coefficients ont été faits en double. DU COUPLE OPTIQUE vi5i6AB. 27 ÉQUATIONS DE CONDITION. DATES. 1885 Avril 18 . 20 . ■21 . -28 . Mai 1 2 3 5 9 11 13 13 21 22 24 Juin 2 4 6 8 11 12 14 18 25 Ligne Axe. Angle Fils. des lior. yeux. S. 0».2 m. P- s. 22.8 » » V- 1.1 » » » 1.7 » » » 0.5 » » y> 0.0 » » » 2.6 » » » 1.6 » » » 0.5 {■ » » 2.6 » » » 3.3 m. 5. » 1.6 » /J- » 2.2 » » » 2.5 » » » 2.0 » » » 2.5 » » » 4.3 » S. » 5.7 » » » 4.4 » » » 4.2 » » » 2.8 » » » 8.9 » P- » 6.0 )) s. » 5.3 » » » 4.1 » » Moyennes des angles de position. Nombre des poin- tages. 94?83 4 94.87 5 94.54 2 94.63 4 94.77 4 94.74 2 94.54 3 94.44 4 94.20* 4 94.31 3 94.55 6 94.51 4 94.16 2 94.14 4 94.54 5 94.63 4 94.56 2 94.67 4 94.61 4 94.65 4 94.59 2 94.59 2 94.57 4 94.57 2 94.50 2 Ré frac - + 0.1 1 Réduct. â l'équin. 1 1886.0 ». : Oo.Olj o - 0.1 t <).->:. - 0.1 + 0.27 - 0.1 - 0.06 + 0.1 + 0 05 0.2 + 0.17 0.2 + 0.14 0.2 - 0.06 0.3 - 0.16 0.4 - 0.40 0.4 - 0.29 0.5 - 0.05 0.6 - 0.08 0.7 - 0.43 0.8 - 0.45 0.9 - 0.23 1.0 + 0.04 1.1 - 0.03 1.2 + 0.08 1.3 + 0.02 1.4 t 0.04 1.4 0.00 1.5 + 0.01 1.6 - 0.01 1.8 - 0.01 + 1.8 - 0.08 /;. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 + 1 0 0 0 0 0 + 1 f 1 + 1 + 1 + 1 0 + 1 + 1 f 1 c. rf. - 0.705 + 0.781 - 0.697 + 0.759 - 0.693 + 0.748 - ii. ut:, + 0.665 - 0.667 + 0.627 - 0.065 + 0.613 - 0.G02 + 0.600 - 0.630 + 0.372 - 0.643 + 0.310 - 0.640 + 0.486 - 0.634 + 0.456 - 0.629 + 0.425 - 0.613 + 0.531 - 0.610 + 0.515 - 0.604 + 0.283 - 0.580 + 0.154 - 0.574 + 0.101 - 0.569 + 0.067 - 0.563 + 0.054 - 0.555 - 0.017 - 0.552 - 0.053 - 0.546 - 0.067 - 0.536 - 0.134 - 0.517 - 0.250 - 0.311 - 0.282 Résidus : .• 6.4 s. 5.9 » 4.4 » 7.6 » 6.3 » 6.6 » 7.6 » 6.7 » 7.0 » 6.4 » 8.9 p. 8.8 » 8.4 » 8.8 » 9.0 » Vloyen»" des distances doubles. Nombre des mesures Dis- tance. Réfr. | ( Unité : Aberr. 0".001 ) n. 6. R 1 .8748 4 12".982 + 3.8 - 0.6 -0".155 0 1.8785 4 13.008 + 4.5 - 0.6 - 0.128 0 1.8738 4 12.975 + 4.6 - 0.6 - 0.161 0 1.8710 3 12.956 + 4.3 - 0.6 - 0.181 0 1 . 8872 4 13.068 + 4.0 - 0.6 - 0.069 0 1.8725 4 12.966 + 4.6 - 0.6 - 0.170 0 1.8788 4 13.010 + 4.4 - 0.5 - 0.126 0 1.8812 4 13.026 + 5.7 - 0.5 - 0.109 + 1 1.8812 4 13.026 + 6.2 - 0.5 - 0.108 + 1 1.8740 4 12.977 + 5.8 - 0.5 - 0.158 + 1 1.8930 4 13.108 + 5.8 - 0.4 - 0.027 + 1 1 . 8750 4 12.983 + 4.9 - 0.4 - 0.152 + 1 1 . 8750 2 12.983 + 5.0 - 0.4 - 0.152 0 1.8760 4 12.990 + 6.2 - 0.4 - 0.144 + 1 1.8685 4 12.938 + 6.2 - 0.3 - 0.196 + 1 1.8782 4 13.006 + 5.5 - 0.3 - 0.129 + 1 1.8680 2 12.935 + 6.0 - 0.3 - 0.199 + 1 1.8808 4 13.024 + 6.2 - 0.2 - 0.110 + 1 1.8690 4 12.942 + 6.2 - 0.2 - 0.192 + 1 1.8750 4 12.983 + 6.0 - 0.2 - 0.151 + 1 1.8690 4 12.942 + 6.2 - 0.2 - 0.192 + 1 1.8777 3 13.002 + 6.2 - 0.1 - 0.132 + 1 1.8780 4 13.004 + 6.2 - 0.1 - 0.130 + 1 1.8738 4 12.975 + 5.2 0.0 - 0.160 0 1.8785 4 13.008 + 5.3 0.0 - 0.127 0 1.8665 4 12.925 + 5.5 + 0.1 - 0.210 0 1.8715 4 12.959 + 5.5 + 0.1 - 0.175 0 1.8608 4 12.885 + 5.2 + 0.2 - 0.250 0 Résidus: c. d. (Observ.- calcui). -0.645 +0.872 + 0».029 -0.640 +0.885 + 0.052 -0.629 +0.906 + 0.012 -0.613 +0.929 - 0.017 -0.610 +0.932 + 0.093 -0.604 +0.937 - 0.011 -0.580 +0.946 + 0.021 -0.574 +0.945 + 0.036 -0.569 +0.943 + 0.035 -0.563 +0.940 - 0.017 -0.555 +0.935 + 0.111 -0.552 +0.931 - 0.015 -0.546 +0.925 - 0.017 -0.536 +0.910 - 0.012 -0.517 +0.872 - 0.068 -0.511 +0.859 - 0.002 -0.508 +0.853 - 0.072 -0.495 +0.815 + 0.015 -0.486 +0.790 - 0.068 -0.484 +0.781 - 0.027 -0.481 +0.772 - 0.068 -0.476 +0.753 - 0.008 -0.454 +0.668 - 0.006 -0.440 +0.611 - 0.036 -0.437 +0.599 - 0.003 -0.413 +0.482 - 0.083 -0.407 +0.454 - 0.048 -0.382 +0.324 - 0.119 DU COUPLE OPTIQUE 2ISI6AB. 3o DATES. Angle hor. h. 11.7 Ligne des yeux. Moyen"" de 5 distances doubles. Nombre des mesures Dis- tance. Réfr. | ( Unilé : Aberr. 0".001 ) 'i. b. 0 c. d. Résidus: (Observ.- calcul). 1883 Oct. 25. . R 1 .8670 4 12''.928 + 3.7 + 0.7 - 0".208 -0.183 -0.724 - 0".046 27. . 10.3 » 1 .8672 3 12.929 + 4.1 + 0.7 - 0.206 0 -0.177 -0.742 - 0.045 3). . 11.9 » 1.8560 4 12.851 + 5.7 + 0.7 - 0.284 0 -0.166 -0.779 - 0.124 Nov. 2. . 0.4 » 1 .8792 4 13.013 + 4.8 + 0.7 - 0.123 0 -0.161 -0.794 + 0.037 5. . 9.6 » 1.8730 4 12.970 + 4.7 + 0.7 - 0.163 0 -0.138 -0.802 - 0.006 4. . 10.1 )) 1.8725 4 12.966 + 4.2 + 0.7 - 0.169 II -0.156 -0.810 - 0.010 10. . 9.7 » 1.8770 2 12.997 + 4.5 + 0.6 - 0.138 0 -0.139 -0.851 + 0.019 H. . 10.1 » 1 . 8698 4 12.947 + 4.2 + 0.6 - 0.188 0 -0.156 -0.857 - 0.032 15. . 11.3 » 1.8697 4 12.947 + 3.7 + 0.6 - 0.189 0 -0.125 -0.879 - 0.033 16. . 9.8 )) 1 .8665 2 12.925 + 4.5 + 0.6 - 0.210 II -0.123 -0.883 - 0.057 Dec. 7 . . 1 1 .0 » 1 .8788 4 13.010 + 3.7 + 0.5 - 0.120 0 -0.065 -0.916 + 0.006 8. . 13.0 » 1 . 8853 2 13.042 + 4.2 + 0.5 - 0.093 0 -0.062 -0.914 1 0.037 11. . 12.2 )> 1.8895 4 13.084 + 3.8 + 0.4 - 0.O35 0 -0.0S4 -0.908 + 0.074 24 ' . 14.6 » 1.8860 2 13.060 + 5.6 + 0.3 - 0.074 0 -0.018 -0.831 + 0.030 » ' . 14.9 S. 1.8915 2 13.098 + 5.9 + 0.3 - 0.056 + 1 -0.018 -0.851 + 0.068 188G Janv. 26. . 16.0 )> 1.8965 4 13.152 + 6.6 0.0 - 0.001 + 1 +0.072 -0.519 + 0.026 Fév. 1 . 15.7 » 1.9095 5 15.221 + 6.4 - 0.1 + 0.087 + 1 +0.088 -0.437 + 0.099 3. . 22.9 /'• 1.8972 4 13.137 + 3.8 - 0.2 + 0.001 0 +0.095 -0.404 + 0.006 10. . 16.9 s. 1.9140 2 13.253 + 6.8 - 0.2 + 0.120 + 1 +0.113 -0.302 + 0.105 13. . 17.2 i> 1.9025 4 13.174 + 6.7 - 0.3 + 0.040 + 1 +0.127 -0.224 + 0.011 23. . 1.4 /'* 1.9088 4 13.217 + 4.0 - 0.4 + 0.081 0 +0.150 -0.093 + 0.027 Mars 7. . 1.9 » 1.9092 4 15.220 + 4.2 - 0.5 + 0.084 0 +0.182 +0.101 - 0.006 11. . 19.5 S. 1 .9095 2 15.222 + 5.6 - 0.5 + 0.087 1- 1 +0.193 +0.162 - 0.014 12. . 19.5 » 1.9180 2 13.281 + 5.7 - 0.5 + 0.146 + 1 +0.193 +0.178 + 0.042 24. . 20.6 » 1 .9070 1 13.205 + 4.8 - 0.6 + 0.069 + 1 +0.228 +0.362 - 0.070 Avril 1 . . 21.0 » 1.9245 2 13.326 + 4.6 - 0.6 + 0.190 + 1 +0.250 +0.479 + 0.028 2. 21.1 » 1 .9235 2 13.319 + 4.5 - 0.6 + 0.183 + 1 +0.253 +0.493 + 0.018 Mai 30. . 3.5 P- 1 .9550 2 13.399 + 5.0 - 0.5 + 0.263 0 +0.412 +0.947 - 0.022 31. . 2.8 » 1.9305 2 13.368 + 4.6 - 0.5 + 0.232 0 +0.415 +0.947 - 0.034 Juin 27. . 5.8 s. 1.9460 2 13.475 + 6.1 - 0.3 + 0.341 + 1 +0.489 +0.859 + 0.033 28. . 5.5 » 1.9410 2 13.440 + 6.0 - 0.3 + 0.306 + 1 +0.491 +0.832 - 0.002 1 Poids J . 1 36 PARALLAXE RELATIVE DE LÉTOILE PRINCIPALE La distance, déterminée le 5 mai 1885, a été rejetée. Cette observation m'a paru douteuse, la soirée même où je l'ai faite, et cela à cause du manque de netteté dans les images : elles étaient toutes diffuses. Aussi pour elle le résidu : Observation-calcul est-il 5 fois plus grand que l'erreur moyenne d'une observation. Les deux équations se rapportant aux observations du 24 décembre ont reçu chacune le poids -|, parce que ces observations ont été faites dans une même soirée. Par les mêmes motifs que ceux exposés lors de la discussion des angles de position j'ai donné à toutes les autres équations de condition le poids 1. De ces équations de condition j'ai déduit les équations normales que je donne ici : ÉQUATIONS NORMALES. 64.0000a: — 16.7738," -t- 18.8301n +- 26.5000AZ == — 5.2481 — 16.7738 +12.1001 —12.0100 — 5.2710 = + 3.9382 18.8301 —12.0100 +37.0147 +14.2425 = — 1.0997 26.5000 — 5.2710 -t- 14.2425 + 26.5000 = — 0.5790 Les coefficients de ces équations ont été rigoureusement contrôlés. Voici les solutions : .r = — 0".001 — 0.45a.v ; poids i0.56; erreur moyenne ± 0".008 fj, = + 0 . 436 — 0.51 ; 6.11 ; ± 0 . 021 n = + 0.112 — 0.32 ; 24.98; ±0.010 x = -+- 0.011 12.61; ± 0.014. Si l'on pose Ax = O on trouve les résidus : Observation-calcul, mis à côté des équations de condition; il en résulte Erreur moyenne d'une équation = =fc 0".051, Id. probable id. = ± 0 . 034. On remarquera que pendant de longs intervalles les résidus : Observation- calcul conservent le même signe. Je ne puis rendre compte de cette parti- cularité qu'en répétant ce que j'ai dit dans la discussion des angles de position : mon équation personnelle aura varié. L'origine de la variation de l'équation personnelle me semble être expliquée en partie par les réflexions suivantes : Je suppose (pie lors d'une observation d'une étoile double on a fait DU COUPLE OPTIQUE X1516AB. 37 le plus soigneusement un pointage pour déterminer la dislance. Maintenant, quand on change un peu la position du fil mobile on ne saura dire, dans la grande majorité des cas, que cette position n'est pas aussi bonne que la première. Il y a donc toujours deux limites entre lesquelles on peut varier la position du fil sans que Ton soit à même de préférer une des positions intermédiaires à une autre. Il suffit donc que pendant quelque temps on choisit sans exception les positions du fil qui sont plus proches d'une des deux limites et pendant un autre temps celles qui s'approchent plus de l'autre limite pour qu'il en résulte une différence systématique des résultats de ces deux séries d'observations. L'idée que je viens d'émettre m'est venue au courant de mes observations d'étoiles doubles et peut-être n'esl-elle pas entièrement erronée; je me propose, dans des recherches ultérieures, d'en examiner le fond. Dans ce but j'observerai la distance d'une étoile double avec l'intention expresse de prendre aux soirées consécutives alternativement la plus grande et la plus petite dislance possible des fils. Si mon opinion est juste, je ferais alors à dessein et d'une manière réglée ce (pie j'ai fait auparavant inconsciemment et arbitrairement, et il y aurait plus souvent un changement des signes des résidus : Observation-calcul. Toutefois, des causes psychologiques n'étant pas seules en jeu, le succès d'une entreprise telle que je viens d'esquisser est douteux. Le meilleur moyen de dégager les résultats des observations de la variation de l'équation personnelle est certainement celui de déterminer celte équation chaque soirée (pie l'on observera une étoile double. Je ne crois pas que cela nécessitera un trop grand surcroît de travail. En se servant de l'appareil construit par M. Bigourdan et dont on trouve la description dans le mémoire intitulé : « Sur l'équation personnelle dans les mesures d'étoiles doubles par Bigourdan » il doit être chose facile, me semble-l-il, de déterminer l'équation personnelle lorsqu'il ne s'agit que d'une ou de deux étoiles. Si, comme je l'espère, je puis d'ici à peu de temps disposer d'un semblable appareil, je ne doute pas d'arriver à des résultats encore beaucoup plus exacts et plus satisfaisants que ceux donnés dans le présent travail. — ■ En commençant les observations j'ai eu l'idée d'observer 21350 chaque soirée que j'observerais 21516. L'étoile double 21350 ressemble beaucoup à 21 51 6, 38 PARALLAXE RELATIVE DE L'ÉTOILE PRINCIPALE, etc. tant pour la distance des composâmes que pour leur éclat; de plus, la variation de l'angle de position et de la dislance est extrêmement petite. Malheureuse- ment je n'ai pas donné de suite à cette idée, doutant qu'il pût en résulter quelque chose d'utile. Maintenant, en comparant les deux valeurs de la parallaxe, que j'ai trouvées, à . s. (Angles de position) n = -+- 0".091 — 0.02aH, erreur moyenne = ± 0".013, (Distances) n = +- 0 . 112 — 0.32-u; , = ± 0 . 010, aH = -i- 0".101, erreur moyenne ± 0°.063, ±z = -+- 0' .011, erreur moyenne ± 0".014, on ne peut s'empêcher de reconnaître que l'accord de ces deux résultats est bien satisfaisant. De plus, si l'on considère que ces valeurs résultent d'observations pour ainsi dire essentiellement différentes, d'une part, en effet, détermination d'une direction, de l'autre, mesure d'une dislance, il sera permis de conclure que la vraie valeur de la parallaxe de 21516 A relative à 21516B ne s'écarte pas de beaucoup de celles données ci-dessus. Il reste encore à réunir ces deux valeurs de n. Pour cela j'ai négligé AH et Ax, croyant plus prudent d'attendre que la dépendance des mesures de l'angle que forment la ligne des yeux et la ligne de jonction des compo- santes d'une étoile double soit confirmée par des recherches ultérieures. D'ailleurs, l'effet de cette dépendance est fort pelil. Si l'on pose aH = 0, xc = 0, on trouve la valeur de la parallaxe de 21516A relative à 21516B n = 0".104, erreur moyenne ± 0".008. Si l'on suppose que la valeur trouvée pour n représente la parallaxe absolue de 2 1 SI 6 A, il en résulte pour celte étoile Distance = 1983316 rayons de l'orbite de la Terre, = 295 billions de kilomètres. La lumière de celte étoile met 31 ans pour nous parvenir. DÉTERMINATION DE LA DIRECTION ET DE LA VITESSE DU TRANSPORT DU SYSTÈME SOLAIRE DANS L'ESPACE, PAR P. UBAGHS 5 DOCTEUR EN SCIENCES PHYSIQUES ET MATHÉMATIQUES, ASSISTANT DES COURS D'ASTRONOMIE ET DE GÉODÉSIE A L'UNIVERSITÉ DE LIEGE. DEUXIEME PARTIE. ; Présenté à la Classe des sciences dans sa séance du 4 décembre 188fi. ) Tome XL1X. DÉTERMINATION DE LA DIRECTION ET DE LA VITESSE DU TRANSPORT DU SYSTEME SOLAIRE DANS L'ESPACE. 1. Dans la première partie do noire travail (*), relative à la direction du transport do système solaire, dans l'hypothèse d'un mouvement recliligne et uniforme, nous avons obtenu : A. D. 258° 42'. 1 -+- 30° 13'. 7, par les étoiles de deuxième grandeur, 259 7.0 + 25" 53.0, id. troisième id., 265 13.5 + 26 16.0, id. quatrième id. ; nous nous proposons actuellement de tenir compte de l'aberration systéma- tique, afin d'obtenir une valeur approchée de la vitesse du transport. 2. Les formules complètes qui expriment l'influence que le mouvement de translation du système solaire exerce sur la position des étoiles sont (**) : cos d '. Mr. = (z + v) cos D sin (a — A) — v cos D' sin (*' — A') (1) aj = — (t -+- v) [sin D cos J1 — cos D sin S.IOM.i:s DR GRANDEUR i i A = 2S8° 42'. 1 A' = 259" ol' 16". 5 D = +- 30° 13' 42". 6. Les étoiles qui occupent respectivement les carrés et les deux bandes sont : a) Celles qui occupent le carré H, auront leurs déclinaisons comprises entre + 10° 13' 42" et 50" 13' 42"; les ascensions droites limites sont 235° 30' 18" et 281° 53' 54". Si pareillement on considère le point II.2(78° 42' 6", — 30° 13' 42"), on trouve que le carré correspondant contient les étoiles dont les déclinaisons sont comprises entre — 10° 13' 42" et — 50° 13' 42", tandis que les ascensions droites se trouvent entre 55° 30' 18" et 101° 53' 54"; b) Les étoiles qui occupent la bande H, se trouvent comprises entre les ascensions droites limites 206°"' 6" et 311° 17 6", d'après la formule (5). D'après cela on aura d'abord celles dont la déclinaison est comprise entre — 14° 46' 18" et + 10° 13' 42", entre + 50°13'42"el -j- 75" 13' 42", tandis (pie l'ascension droite est comprise entre 206" 7' 6" et 311° 17' 6"; ensuite celles dont la déclinaison est comprise entre -(- 10° 13' 42" et 4- 50° 13' 42", tandis que l'ascension droite se trouve entre 206° 7' 6" et 235° 30' 18", et entre 281" 53' 54" et 311° 17' 6". Si pareillement nous considérons la bande H2, et si nous faisons abstrac- tion des étoiles par trop australes, nous constatons que les étoiles occupant cette bande sont : d'abord celles dont la déclinaison est comprise entre les valeurs -I- 14° 46' 18" et — 10° 13' 42", tandis que l'ascension droite est comprise entre 26° 7' 6" et 131" 17' 6"; ensuite celles dont la décli- 8 DIRECTION ET VITESSE DU TRANSPORT liaison est comprise entre — 10° 13' 42" et — 50° 13' 42", tandis que l'ascension droite se trouve d'une part entre 26" 7' 6" et 55° 30' 18", et d'autre part entre 101° 53' 54" et 131° 17' 6". 7. Conformément au numéro précédent el à la condition énoncée à la fin du n" 3, les étoiles de ce groupe seront : M 03 ÉTOILES. = 17S5 1875 MOUVEMENT PROPRE en en 03 T3 Ascension droite. Dé L'Iinaison. Ascension droite. Déclinaison. ascension droite. déclinai- ton. 3215 et Andromède. . 2.0 558° 56' 57".60 + 27° 14'12''.15 0"> lm55«.760 + 28° 24' 0".79 + 0".142 - 0".156 1 y Pegasi .... 2.6 il 9 41.50 + 15 49 12.75 Il 6 48.059 + 14 29 18.55 - 0.010 - 0.013 59 a Cassiopea1 . . 2.."> 6 41 27.65 + 55 11 24.05 0 55 25.456 + 55 51 5.17 + 0.052 - 0.038 99 y Cassiope* . . 2.0 10 51 54.09 + 59 25 4.K2 0 49 10.680 + 60 2 21.58 + 0.020 - 0.013 140 [i Androineihe . . 2.3 14 1 25.94 + 54 18 50.02 1 2 44.501 + 34 57 26.12 + 0 216 - 0.084 -276 y Andromède. . 2.4 27 14 34.96 + il 8 29.il 1 56 15.995 + il 43 43.49 + 0.051 - 0.051 287 /. Arietis. . . . 2.0 28 21 17.50 + 22 17 2K.07 2 0 7.801 + 22 52 15.10 + 0.190 - 0.154 428 9, 3 42 22 50.40 + 5 6 45.54 2 55 44.780 + 5 55 52.72 - 0.043 - 0.075 464 /. Persei .... 2.0 46 44 29.89 + 48 57 58.70 5 15 24.452 + 49 24 51.42 + 0.022 - 0.062 761 cp Oriouis .... 2.0 78 0 4.06 + 6 6 17.92 5 18 25.610 + 6 14 4.08 - 0.029 - 0.015 787 8 Orionis .... 2.4 79 52 51 .25 - 0 50 8.24 5 25 57.245 - 0 23 57.01 - 0.021 - 0.005 809 2.0 80 56 55.86 - 1 22 49.87 5 29 52.245 - 1 17 1.04 - 0.027 + 0.006 969 Y Gemiuorum. . 2.5 93 55 18.79 + 16 55 0 . 54 6 50 29.455 i 16 30 15.86 + 0.035 - 0.035 1023 t Canis majoris . 1.6 1112 15 2.16 - 28 39 17. Kl 6 55 42.794 - 28 48 12.61 - 0.016 + 0.017 1042 5 Canis majoris. 2.0 104 56 50.81 - 26 1 15.58 7 3 18.538 - 26 11 46.74 - 0.023 + 0.007 1330 x Hydra .... 2.0 158 55 12.00 - 7 56 56.40 9 21 26.68K - 8 7 4.45 - 0.029 + 0.052 1525 [3 Ursa1 majoris . 2.5 161 45 12.94 + 57 41 20.51 10 54 17.182 i 57 5 7.09 + 0.129 + 0.041 1546 8 Leonis. . . . 2.3 165 15 57.51 + 21 51 39 80 11 7 27.515 t 21 12 29.62 + 0.153 - 0.113 1675 2 3 184 18 16.87 - 15 H 54.65 12 25 25.954 - 15 49 10.03 - 0.215 - 0.146 1685 P Corvi .... 2.3 185 23 32 34 - 22 2 19.21 12 27 49.405 - 22 42 19.39 - 0 049 - 0.052 1894 x Librœ .... 2.3 219 20 29.70 - 15 0 28.04 1 i 45 57 947 - 15 31 16.28 - 0.139 - 0.072 1975 x Coromu . . 2.0 231 4 50.00 + 27 53 15.46 15 29 25.759 + 27 8 11.53 + 0.127 - 0.094 1990 x Serpentis. . . 2.3 235 5 14.40 + 7 12 48.12 13 58 6.711 i 6 49 12.75 + 0.118 + 0.056 DU SYSTEME SOLAIRE DANS L'ESPACE tu •3 09 a TS ta tu b ja B 03 c m t. 1755 1875 MOUVEMENT PROPRE ÉTOILES. Ascension droite. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. en ascension droite. en déclinai- son. 2024 2034 2104 2109 2167 2365 2679 2835 3047 3050 o Scorpii. . p Scorpii. . ï) Draconis . 'C Opbiuchi . Y DracoDis a Sagitlarii . x CygDi . . e Pegasi . . [3 Pegasi . . x Pegasi . . 2.3 2.0 2.6 2.6 2.3 2.3 1.6 2.5 2.4 2 0 236» 28' 23".10 237 48 30.36 245 55 24.82 267 43 54.18 280 0 57.09 508 16 18.90 523 2 18.34 342 58 58.63 343 8 36.30 -21° 54' 8».62 - 19 6 46.54 + 62 4 27.40 - 10 2 57.18 * 51 31 39.75 - 26 34 27.50 ^ 44 24 56.67 + 8 45 47.02 + 26 45 30.89 + 15 53 29.51 15h52»56s.683 15 58 10.257 16 22 18.218 16 50 16.618 17 53 42.244 18 47 30.841 20 37 10.283 21 38 2.815 22 57 42.992 22 58 32.116 -22° 15' 51 ".26 - 19 27 41.99 + 61 47 50.99 - 10 18 43.87 + 51 50 15.39 - 26 26 59.42 + 44 50 3.99 + 9 18 9.90 + 27 24 18.05 + 14 31 58.94 - 0».027 - 0.039 + 0.090 - 0.011 - 0.027 - 0.018 - 0.004 + 0.012 + 0.195 + 0.042 - 0°.028 - 0.027 + 0.050 + 0.035 - 0.028 - 0.067 + 0.005 + 0.011 + 0.133 - 0.030 8. Cela étant, l'application de la formule (4) donne les équations suivantes 0.252» = — 9.4510 0.144» = — 0.6865 0.312» = — 2.2414 0.552» = — 7.1770 0.504» = — 2.2835 0.612» = — 6.6407 0.732» = — 0.9316 0.132» = -+- 23.4141 0.732y = -v 6.2336 — 0.420» = -i- 4.7715 1.188» = — 2.4305 — 0.444» = + 2.4630 0.984» = -*- 4.0306 — 0.972» = — 6.7834 0.780» = — 2.4184 — 0.372v = -*- 6.6770 1.956» = — 2.1840 — 0.528» = -t- 3.6273 0.564» = — 2.3941 — 1.128» = — 1.3619 0.384» = — 1.4338 — 1.056» = — 2.6238 0.360» = — 1.8370 — 0.972» = — 4.3945 0.888» = h- 4.5878 — 0.732» = — 1.8950 0.108» = — 0.9356 — 0.348» = -t- 0.3010 Tome XLIX. 2 10 DIRECTION ET VITESSE DU TRANSPORT 1.248v = — 4.7361 0.600v = + 0.2868 ■ 0.516v = -t- 1.9142 — 0.192v = -t- 25.7560 — 0.156v = — 0.9368 On déduit de là, d'après la méthode des moindres carrés : 17.3827v = — 0".1442 v = _ 0 . 0083 et par suite, en désignant par V la vitesse annuelle de la translation, exprimée en rayons de l'orbite terrestre : V = — 0.0025 II GROUPE DES ETOILES IH GRANDEUR 3.». A = 259" T A' = 260° 19' 59" D = -t- 25° 53'. 9. En procédant comme pour le groupe précédent, nous déterminerons d'abord les étoiles occupant les carrés curvilignes et les bandes qui les entourent. Les étoiles qui l'ont partie du carré H, ont leurs déclinaisons comprises entre + 5° 53' et -f 45° 53' ; les limites des ascensions droites s'obtiennent en faisant A = 20° et âm = D dans la formule (5), ce qui donnera 230° 51 ' 20" et 281° 22' 40". Les étoiles qui font partie du carré Hâ, ayant une déclinaison comprise entre — 5° 53' et — 45° 53', auront leurs ascensions droites comprises entre 56° 51' 20" et 101° 22' 40". Pour obtenir les étoiles renfermées dans la bande autour de H,, détermi- nons d'abord les limites des ascensions droites, en faisant dans la formule (5) A = 45°, 4 = D, ce qui donnera : 208° 40' et 309° 28'. DU SYSTEME SOLAIRE DANS L'ESPACE li En conséquence, occuperont la bande : a) Les étoiles dont l'ascension droite est comprise entre 208° 46' et 309° 28' en même temps que leurs déclinaisons sont comprises entre - 19° 7' et + 5° 53', et entre + 45° 53' et -f 70° 53'; b) Celles dont la déclinaison est comprise entre + 5° 53' et -f- 45" 53', tandis que l'ascension droite est comprise d'une part entre 208° 46' et 236° 51' 20", et d'autre part entre 281° 22' 40" et 309° 28'. Les étoiles de la bande, entourant II2, seront : a) Celles dont l'ascension droite est comprise entre 28° 46' et 129" 28' et la déclinaison entre + 19° 7' et — 5° 53'; b) Celles dont la déclinaison est comprise entre — 5° 53' et — 45° 53' tandis que l'ascension droite est comprise entre 28° 46' et 56" 51' 20" et entre 101° 22' 40" et 129° 28'. 10. Cela étant, le tableau suivant indique les étoiles qui feront partie du groupe de grandeur 3 . 2. 93 -3 as S -o en S* S o 5 ça 1755 1875 MOUVEMENT PROPRE ÉTOILES. Ascension droite. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. en ascension droite. en déclinai- son. 14 57 Ul 18-i 203 212 239 252 436 t Celi . . 8 Andromed ij Piscium u Persei . s Cassope;e (3 Arielis . se 3.3 3.3 3.1 3.0 3.6 5.6 3.3 2.8 1°44' 8".07 6 54 19.85 14 4 0.88 17 56 45.52 19 36 13.42 20 46 21.48 24 15 47.46 25 17 22.51 43 4 55.60 - 10» 11' 2".61 +■ 29 50 58.54 - H 29 14.67 - 9 27 20.40 t 14 4 26.52 + 47 22 56.36 +■ 62 26 57.84 + 19 55 56.66 + 59 59 27.82 0M3m5'.551 0 52 58.871 1 2 18.115 1 17 46.562 1 24 47.799 1 50 19.716 1 45 25.524 1 47 44.257 5 0 2.487 - 9° 31' 1».92 *■ 50 10 55.92 - 10 50 44.17 - 8 49 44.86 + 14 42 2.21 + 47 59 58.47 + 63 5 11.70 + 20 11 45.72 + 40 28 20.29 - 0".048 + 0.150 + 0.187 - 0.102 - 0.005 + 0.067 + 0.052 + 0.075 - 0.025 - 0/'.032 - 0.077 - 0.124 - 0.196 - 0.003 - 6.111 - 0.020 - 0.102 + 0.010 12 DIRECTION ET VITESSE DU TRANSPORT m ÉTOILES. &. 3 r 5S 1875 MOUVEMENT PROPRE en en 03 a Ascension droite. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. ascension déclinai- C o droite. son. 477 o Tauri .... 3.6 47» 54' 55".92 <- 8° 8' 55».12 3h 1 8m 5*.290 + 8°35'14".63 -0".078 - 0".068 481 Ç Tauri .... 3.6 48 48 51.25 + 8 51 58.19 5 20 25.788 + 9 17 42.77 + 0.048 - 0.049 499 3 Persei .... 5.1 51 23 58.20 ^ 46 58 47.10 3 51 1.927 t 47 23 8.54 + 0.018 - 0.037 334 Ç Persei .... 3.0 54 41 52.93 i- 31 7 59.48 3 46 16.682 + 31 30 37.65 - 0.004 - 0.002 539 e Persei .... 3.5 55 22 25.70 + 39 16 56.80 3 49 28.204 t 39 38 47.53 + 0.006 - 0.020 346 y Eridani. . . . 3.0 56 39 11.17 - 14 13 22.40 3 52 11.878 - 13 51 56.48 + 0.045 - 0.106 609 e Tauri .... 5.6 63 55 8.68 + 18 56 49.39 4 21 19.149 + 18 54 4.13 + 0.105 - 0.028 637 v Eridani. . . . 3.3 66 1 26.08 - 3 52 24.81 4 50 4.419 - 3 36 55.14 - 0.055 +■ 0.009 657 |j. Eridani .... 3.6 68 19 1.17 - 5 45 27.81 4 59 15.159 - 5 29 8.05 - 0.003 - 0.002 677 t Auriga:. . . . 3.0 70 16 8 82 + 52 43 3.52 4 48 51.528 t 32 57 57.10 + 0.009 - 0.003 700 tj Aurigœ. . . . 3.6 72 20 41.13 » 40 52 28.45 4 57 45.095 t 41 3 46.65 + 0.033 - 0.061 715 3 Eridani. . . . 3.0 75 57 15.59 - 5 25 27.51 5 1 42.5(11 - 5 14 59.40 - 0.099 - 0.059 765 t) Orionis. . . . 3.3 78 2 55.90 - 2 58 58.78 5 18 11.535 - 2 30 50.54 - 0.022 + 0.010 781 j3 Leporis. . . . 3.2 79 26 21.04 - 20 58 22.98 5 22 55.397 - 20 51 38.72 - 0.022 - 0.079 796 x Leporis. . . . 3.0 80 29 0.27 - 18 0 59.70 5 27 13.042 - 17 54 48.56 - 0.016 + 0.010 806 a Orionis. . . . 3.1 80 51 52.59 -65 29.36 5 29 19.135 - 5 59 37.57 - 0.011 + 0.007 800 Ç Tauri .... 3.3 80 45 15.99 + 20 58 3.83 5 30 10.491 h 21 5 50.77 - 0.009 - 0.024 843 Ç Leporis. . 5.6 85 57 56.07 - 14 55 58.83 5 41 17.515 - 14 52 12.88 - 0.027 + 0.009 863 ■s Aurigaî. . . . 3.0 85 45 20.83 t 57 10 0.52 5 51 11.887 + 57 12 5.05 + 0.055 - 0.078 929 [jl Geminorum. . 5.0 92 2 5.04 + 22 56 47.61 6 15 23.890 i 22 34 52.11 - 0.055 + 0.101 1079 3 Canis minoris. 5.0 108 27 47.99 + 8 45 40.56 7 20 22.282 4- 8 32 21.84 - 0.065 - 0.030 1111 x Geminorum. . 3.6 112 24 24.55 + 24 57 42.88 7 56 53.964 t- 24 41 44.74 - 0.051 - 0.055 1170 er Navis .... 3.0 119 16 42.90 - 23 56 49.78 8 2 13.243 - 23 56 43.41 - 0.112 + 0.061 1180 13 Caneri .... 3.6 1-20 48 9.65 t 9 55 15.85 8 9 44.115 + 9 54 8.88 - 0.066 - 0.041 1272 y. Ursae majoris . 5.5 131 41 38.38 + 48 6 19.61 8 55 5.014 4 47 38 56.96 - 0.055 - 0.008 1434 p. Ursse majoris . 3.0 151 54 50.01 + 42 45 15.10 10 14 52.564 ^ 42 7 38.18 - 0.124 + 0.034 1542 <\i Urss majoris . ô.l 165 56 48.61 + 45 49 22.37 1 1 2 37 . 775 h 45 10 34.54 - 0.105 - 0.036 1548 0 Leonis .... 3.3 165 20 22.95 i 16 15 48.12 Il 7 10.753 i 16 6 44.88 - 0.088 0.0R5 DU SYSTEME SOLAIRE DANS L'ESPACE. 13 « Ci ÉTOILES. 3 1755 1875 MOUVEMENT PROPRE en en £ o -a Ascension droite. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. ascension droite. déclinai- son. 1572 X Draconis . . . 3.3 169° 8' 8".07 + 70°40'48".96 11>'23">57\724 +■ 70» 1' 14".85 -O-'.lll - 0".027 1626 s Corvi .... 3.0 179 23 28.47 - 21 15 23.33 12 5 41.905 - 21 55 28.75 - 0.088 + 0.021 1647 Tj Virginis . 3.3 181 50 42.57 4- 0 41 47.50 12 15 50.663 +■ 0 1 40.52 - 0.084 - 0.022 1764 Y Hydrœ .... 3.2 196 24 51 .93 - 21 52 17.90 13 12 7.694 - 22 30 41.69 + 0.036 - 0.058 1869 p Bootis .... 5.6 215 19 1.47 + 31 27 28.90 14 26 26.575 + 30 55 15.58 - 0.127 + 0.125 1876 Ç Bootis .... 5.3 217 21 54.84 + 14 47 51.49 14 35 10.798 .- 14 15 56.04 + 0.029 - 0.010 1913 y Scorpii ' Herv. 3.4 222 26 51.67 - 24 18 5.65 14 56 45.438 - 24 47 21.55 - 0.105 - 0.033 1918 (3 Bootis .... 3.0 225 10 47.61 t 41 22 7.17 14 57 14.274 t 40 55 4.40 - 0.072 - 0.036 1936 o Bootis . . . 5.0 226 24 25.24 + 34 14 50.15 15 10 27.823 + 55 46 56.04 + 0.104 - 0.105 1957 t Draconis . . . 3.0 229 53 . + 59 49 55.47 15 22 9.047 + 59 24 16.60 - 0.050 + 0.022 1962 Y Ursœ minoris . 3.0 229 22 + 72 42 19.30 15 20 56.560 + 72 16 43 78 + 0.060 + 0.019 1996 0 Serpentis . . . 5.3 255 43 24.16 t- 16 12 15.72 15 40 25.135 + 15 48 51.77 + 0.044 - 0.041 2005 s Serpentis. . . 5.5 254 59 20.89 +■ 5 15 58.85 15 44 55.143 + 4 51 19.32 + 0.102 + 0.059 2065 3 Ophiuchi . . . 5.0 240 22 58.44 -52 57.98 16 7 47.770 - 3 22 15.15 - 0.075 - 0.137 2073 e Ophiuchi . . . 5.3 241 20 44.25 -44 29.39 16 11 42.512 - 4 23 10.55 + 0.060 + 0.054 2086 x Herculis . . . 3.3 + 46 54 32.51 16 15 59.026 + 46 36 43.00 - 0.075 + 0.056 2084 Y Herculis . . 3.1 242 46 52.75 + 19 44 43.25 16 16 24.376 + 19 26 52.83 - 0.073 + 0.048 2133 t) Herculis . . . 3.1 248 37 36.88 ¥ 39 24 6.37 16 38 56.701 + 39 9 40.01 + 0.042 - 0.077 2161 e Herculis . . . 3.3 252 43 54.16 + 31 18 9.89 16 55 50.465 + 31 6 41.95 - 0.071 + 0.052 2183 x Herculis . . . 3.6 255 52 18.50 + 14 41 18.93 17 8 56.900 + 14 52 3.51 - 0.029 + 0.030 2193 Ç Draconis . . . 3.0 257 1 58.54 + 66 1 3.24 17 8 25.716 + 65 52 7.35 - 0.040 + 0.022 2189 0 Ophiuchi . . 3.4 256 44 49.89 - 24 43 42.83 17 14 20.038 - 24 52 21.96 - 0.036 - 0.035 2217 Ç Serpentis . . . 3.6 260 55 56.63 - 15 13 13.14 17 50 25.79! - 15 19 4.38 - 0.073 - 0.047 2233 i Herculis . . . 3.5 263 8 22.59 + 46 8 55.71 17 55 56.246 + 46 4 25.45 - 0.007 - 0.002 2236 Y Ophiuchi . . . 5.6 263 54 17.55 + 2 49 15.54 17 41 37.514 + 2 45 21.42 - 0.055 - 0.056 2250 266 23 12.16 - 9 43 12.14 17 52 8.725 - 9 45 22.07 - 0.051 - 0.097 2392 Y Lynae .... 3.5 282 26 46.51 ^ 32 22 6.45 18 54 16.074 + 52 51 9.38 - 0.027 + 0.011 2401 283 18 41.13 - 5 13 40.41 18 59 56.904 -54 5.90 - 0.057 - O.080 14 DIRECTION ET VITESSE DU TRANSPORT -o M 3 1755 1875 MOUVEMENT PROPRE ÉTOILES. en en ai J3 O T3 H Ascension droile. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. ascension déclinai- B o droite. son. 2405 Ç Aquilae. . 3.0 283°32'18".94 + 13° 31' 5».62 ÎS^G"^!»!) t- 13°40'44".65 - 0».059 - 0".089 2406 71 Sagittarii . 3.1 283 47 43.98 - 21 25 19.02 19 2 19.778 - 21 15 15.74 - 0.033 - 0.034 2475 H Cygni . . 3.0 290 12 42.09 + 27 27 59.45 19 25 40.844 + 27 41 53.93 - 0.026 - 0.020 2511 Y Aquilae. . 3.0 293 59 7.60 + 10 2 2.41 19 40 19.016 v 10 18 56.07 - 0.007 t 0.008 2520 S Cygni . . 2.8 294 19 46.69 + 44 52 42.16 19 il 4.118 h 44 49 55.51 + 0.069 + 0.035 2550 y Sagillarii . 3.6 296 57 58.65 + 18 50 32.87 19 53 11.905 + 19 9 14.12 + 0.045 +- 0.037 2595 y.1 Capricorni 3.5 301 6 57.40 - 15 17 6.15 20 11 7.090 - 12 55 50.97 + 0.033 i 0.017 2609 <3 Capricorni 5.0 301 48 21.55 - 1.) 52 9.46 20 13 59.232 - 15 10 28.85 +■ 0.012 t- 0.022 2656 Ci Delphini . 5.3 306 30 56.05 + 15 45 28.62 20 31 41.246 -11 9 41.13 i 0.082 - 0.029 2760 Ç Cygni . . 3.0 515 57 50.08 + 29 14 2.82 21 7 37.012 + 29 42 54.15 - 0.023 - 0.066 2811 (3 Cephei. . 5.0 321 21 2.85 4- 69 29 19.61 21 27 2.457 + 70 0 45.97 + 0.018 - 0.012 2925 Ç Cephei. . 3.4 550 35 52.32 + 57 0 1.26 22 6 31.166 + 57 35 7.98 - 0.024 - 0.006 2992 Ç Pegasi . . 3.3 337 18 45.69 + 9 33 34.96 22 35 15.701 + 10 10 45.39 + 0.066 - 0.018 3022 t Cephei . . 5.4 340 15 25.32 + 64 54 59.55 22 45 14.095 + 65 32 35.62 - 0.213 - 0.140 11. En appliquant la formule de n° h à chacune des étoiles de ce tableau, nous aurons le système des équations suivantes : 0.324tj = 0.468» = 0.564» = 0.612» = 0.720v = 6.2409 0.0555 4.8634 25.4362 0.5171 1.020» = — 7.4924 1.536» = + 0.1154 0.852*; = — 4.3473 1.440» = — 1.3285 0.742» = — 9.7950 0.396» = .- 0.5144 1.812t> = — 0.6345 1.260» = — 0.4618 1.548» = — 0.4368 0.324» = - 3.6414 0.876» = + 8.2479 DU SYSTEME SOLAIRE DANS L'ESPACE. 15 0.324*; = — 2.0605 0.300V = — 0.1961 1.332v = ■+- 0.7988 1.692V = -+- 2.1721 0.216v = — 5.2382 0.252v = — 1.1343 0.012v = — 0.1977 0.036v = — 0.3067 0.180v = — 0.5198 0.876v = — 0.7349 0.036v = — 0.7554 1.836» = ■+■ 6.2692 0.936v = ■+■ 7.7231 0.588v = — 2.8127 1.044v = — 0.7849 0.360v = — 6.4269 0.696v = — 1.4657 1.536v = -4- 3.0287 0.744v = — 10.0464 0.336v = -+- .0.7250 0.120v = ■+• 2.6372 0.552v = ■+- 2.5108 0.264v = — 7.5729 0.336v = — 2.2886 0.708v = -+- 6.5309 0.576v = 10.8691 0.588v = ■+• 1.7389 1.044v = 6.4699 ■ 0.552v = -* 3.6520 • 0.468v = ■+- 6.0586 •1.032v = — 0.3537 ■ 0.828v = — 2.6319 • 0.360v = — 1.5379 ■ 0.456v = -t- 1.9493 ■ 0.516v = -+- 0.6032 • 0.528v = ■+- 2.7152 •0.396v = ■+■ 1.0982 0.192v = — 2.7144 0.192v = -♦- 0.7083 0.060v = -+■ 0.3152 0.072v = — 0.9321 1.548v = -+- 1.3088 1.008v = — 3.1919 0.672v = — 6.5167 0.264v = -+- 0.2065 0.228v = — 3.4327 0.528v = — 3.8404 0.144v = ■+- 0.7460 0.492v = — 7.7931 0.168v = — 5.5934 0.924v = — 4.5947 0.240v = — 1.3380 0.348v = -i- 0.2679 0.504v = -+- 1.0869 0.336v = -H 3.7660 0.756v = -t- 3.8466 16 DIRECTION ET VITESSE DU TRANSPORT — 0.804^ = + 2.7133 — 0.864v = — 0.6795 — 0.468v = + 0.3992 — 0.288v = -•- 1.3509 — 0.012v = — 6.8755 — 0.864v = — 17.3003 — 1.848» = — 1.4709 De là : 49.1864t> = -+- 8.8770 V = + 0.1804 V = -+- 0.055 III GROUPE DES ÉTOILES DE GRANDEUR 4.O. A = 265° 13' 30" A' = 266° 10' 47".5 D = -*- 26° 16'.0 12. Les étoiles qui appartiennent au carré curviligne Ht ont leurs décli- naisons comprises entre + 6° 16' et 46° 16'; les limites des ascensions droites obtenues en faisant A = 20° et àm — D, dans la formule (5), sont : 242° 54' 5" et 287° 32' 55". Les déclinaisons des étoiles du carré Hi3 sont comprises entre — 6° 16' et _ 46° 16' et leurs ascensions droites entre 62° 54' 5" et 107°32' 55". Afin de trouver les coordonnées des étoiles qui sont distribuées sur les bandes, faisons A = 45° et àm = D, dans la formule (5); on obtient pour ascension droite limites de ces étoiles 214° 42' 26" et 315° 44' 34". Cela étant, la bande H, contiendra : a) Les étoiles dont l'ascension droite est comprise entre 214° 42' 26" et 315° 44' 34", en même temps que leurs déclinaisons sont comprises, soit entre — 18° 44' et + 6° 16', ou entre + 46° 16' et + 71° 16'; b) Les étoiles dont la déclinaison est comprise entre -f- 6° 16' et + 46° 16', tandis que l'ascension droite est comprise, soit entre 21 4° 42' 26" et 242° 54' 5", soit entre 287° 32' 55" et 315° 44' 34". En outre, sur la bande H2, sont réparties les étoiles : a) Dont l'ascension droite est comprise entre 34°42'26" et 135° 44' 34", tandis que la déclinaison est comprise entre +18° 44' et — 6° 16'; DU SYSTÈME SOLAIUE DANS L'ESPACE. 17 b) Les étoiles dont la déclinaison est comprise entre — G0 16' et — 46° 16' tandis que l'ascension droite est comprise entre 34° 42' 26" et 62° 54' 5", soit entre 107° 32' 55" et 135° 44' 34". 13. Les étoiles, constituant le groupe actuel, seront donc : sa T3 ÉTOILES. 3 1755 1850 MOUVEMENT PROPRE en en -a S o t. Ascension droite. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. iscension droite. déclinai- son. 45 x Cassiopese . . 4.0 4» 49' 4».89 + 61° 34' 36". 45 0h 24m 50s.79 + 62» 6' 12".l + 0".060 + 0".02 53 7t Andromède. . 4.5 5 57 57.50 + 32 22 0.06 0 28 52.91 + 52 55 54.7 + 0.060 + 0.02 101 \x Andromedae. . 4.0 10 48 34.29 + 57 9 52.17 0 48 26.80 + 37 41 6.1 + 0.210 + 0.07 113 e Piscium . . . 4.0 12 33 47.95 +■ 6 55 52.95 0 55 9.99 + 7 4 35.0 + 0.060 +- 0.02 177 17 0 29.82 + 44 14 12.64 1 15 31.85 + 45 15 54.4 + 0.075 - 6.05 j 227 cp Andromedae. . 5.0 22 6 48.24 + 49 26 37.14 1 34 17.29 + 49 55 49.4 +■ 0.150 - 0.03 1 248 y Arietis. . . . 4.5 25 2 2.25 + 18 4 52.88 1 45 18.44 + 18 55 22.5 + 0.105 - 0.09 249 Cornes Piase . . 4.5 25 2 2.25 f 18 5 2.62 1 45 18.44 + 18 55 31 .5 + 0.155 - 0.09 362 4.5 35 45 44.31 + 4 30 56.55 2 28 0.58 + 4 56 7.9 - 0.075 - 0.03 372 S Ceti 4.0 36 44 12.18 - 0 44 52.72 2 31 48.13 - 0 19 18.5 + 0.120 - 0.03 380 4.0 37 17 7.53 + 26 38 55.80 2 34 39.69 + 27 5 57.9 + 0.050 + 0.02 388 n Celi 4.0 58 7 7.68 - 14 54 55.28 2 56 59.15 - 14 29 49.1 - 0.015 - 0.02 389 404 î 0 58 20 50.53 59 59 1.24 + 28 12 44.75 - 22 1 56.55 2 58 59.25 2 44 14.15 + 28 57 15.2 - 21 57 28.9 t- 0.180 - 0.045 - 0.11 - 0.01 2t Eridani . . . 4.5 429 6 Persei .... 4.0 42 23 32.31 + 37 52 16.27 2 55 54.81 + 38 15 19.5 + 0.195 - 0.08 434 Eridani .... 4.0 42 53 58.62 - 24 35 55.51 2 55 46.82 - 24 12 56.1 - 0.150 - 0.08 457 Ç Eridani . . . 4.0 45 59 15.09 - 9 44 42.74 3 8 53.02 - 9 22 49.8 + 0.015 + 0.02 487 Eridani .... 4.5 49 57 13.17 - 5 55 54.50 3 23 10.75 - 5 53 56.6 + 0.060 + 0.03 509 b Pleidum . . . 4.5 52 35 39.97 + 25 19 18.28 3 35 58.56 + 25 38 15.8 + 0.060 - 0.05 548 56 47 4.36 + 11 46 39.12 3 52 22.49 + 12 5 46.2 + 0.030 + 0.01 5G4 59 15 9.44 + 47 45 54.61 4 3 54.02 + 48 1 20.0 + 0.030 - 0.06 612 1 x Tauri .... 5.0 65 39 10.97 + 15 23 45.42 4 20 0.48 + 15 57 29.2 + 0.043 - 0.01 670 Oriouis 4.0 69 32 38.56 +59 52.54 4 43 13.30 + S 20 37.2 + 0.075 - 0.05 681 Camelopardi . . 4.5 70 26 4.59 + 60 2 51.87 4 50 5.72 + 60 12 53.9 + 0.060 - 0.02 Tome XLIX. i8 DIRECTION ET VITESSE DU TRANSPORT o' ça (5 ÉTOILES. 1755 1850 MOUVEMENT PROPRE en en o a Ascension droile. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. ascension déclinai- o O droite. son. 698 t Tauii .... 1.3 72" 7' 9".91 + 21-12'55i'.00 4*34" 8M0 + 21»22'15".l + 0'M35 -0".OI 720 X Eridani . . . 4.0 74 21 28.72 - 9 5 18.08 5 1 58.26 - 8 57 1.7 + 0.075 - 0.02 727 2 Leporis . . . 4.5 75 15 12.46 - 12 11 0.68 5 5 18.17 - 12 5 12.7 + 0.075 - 0.02 748 X Leporis . . . 4.5 77 4 29.52 - 15*20 56.65 5 12 40.03 - 15 20 8.2 ) 0.000 - 0.02 792 lcp Orionis . . . 4.:; 80 20 46.06 + 9 18 1.42 5 20 55.20 + 9 22 59.1 +- 0.050 - 0.02 794 X Orionis. . . . 4.0 SU 24 52.12 + 9 44 47.90 5 26 52. 75 + 9 49 41.6 + 0.030 - 0.04 814 a Orionis. . . . i.O 81 56 52.15 - 2 45 47.66 5 31 15.08 - 2 41 28.2 + 0.030 - 0.01 848 Tauri 4.5 84 29 4.57 + 27 51 39.2b 5 43 54.09 + 27 54 16. 0 +0.060 - 0 00 887 v Orionis. . . . 4.5 88 25 48.82 + 14 46 22.50 5 59 055 + 14 46 52.2 + 0.075 - 0.03 892 0 Leporis. . . . 4.5 88 46 4.77 - 14 55 57.71 5 59 22.12 - 14 55 54.4 + 0.060 - 0.01 909 0 Geminorum. . 4.5 90 1 21.22 + 22 55 0.47 6 5 49.29 + 22 32 35.0 - 0.030 - 0.01 920 950 Monoserotis. . . 4.5 90 45 59.75 - 6 15 . 6 7 52.45 - 6 14 0.9 + 0.045 - 0.13 X Canis majoris . 4.0 95 17 29.49 - 53 19 58.28 6 16 58.09 - 53 21 48.6 + 0.060 - 0.09 942 v Germinorum . 5.0 95 56 15.87 + 20 20 50.19 6 20 3.57 + 20.18 5.6 + 0.045 - 0.05 1008 2x Canis majoris. 4.0 100 10 23.25 - 52 14 28.51 0 44 14.42 - 52 20 19.5 + 0.030 - 0.01 1019 i Canis majoris . 4.5 101 18 14.02 - 16 45 21.56 6 49 26.89 - 16 51 48.9 4 0.01S + 0.01 1029 2o Canis majoris. 4.0 105 11 59.08 - 25 29 55.71 6 56 45.80 - 23 57 1.4 + 0.045 + 0.01 1028 y Canis majoris . 4.0 103 10 10.00 - 15 17 24.06 6 56 58.56 - 15 24 56.7 + 0.075 - 0.05 1059 Canis majoris . . 4.5 106 4 4.45 - 25 56 51.67 7 8 8.47 - 26 5 49.5 + 0.050 + 0.05 1072 j Geminorum. . 4.0 107 57 15.47 + 28 15 54.42 7 16 24.37 + 28 5 27.9 - 0.045 - 0.09 1110 Monoserotis. . . 4.5 112 25 8.79 - 8 59 52.95 7 34 4.89 - 9 12 17.5 - 0.060 - 0.02 1217 o Hydrae .... 4.0 126 10 5.61 + 6 32 24.77 8 29 42.77 + 6 15 26.3 - 0.050 + 0.02 1250 y Cancri .... 5.0 127 16 5.06 + 22 19 49.80 8 54 35.95 + 22 0 17.7 - 0.075 + 0.03 1269 d Cancri .... 4.0 151 15 56.17 + 12 47 20.71 8 50 16.77 + 12 26 8.5 + 0.075 - 0.03 1503 Lyneis 4.0 135 52 45.89 + 57 49 18.05 9 9 29.81 + 57 26 4.4 - 0.015 - 0.04 1555 y Leonis .... 4.5 159 25 26.54 + 24 2 0.09 9 23 9.50 + 25 57 55.9 + 0.015 - 0.04 1598 it Leonis .... 4.5 146 48 42.29 + 9 12 29.02 9 52 17.07 + 8 45 43.1 + 0.050 - 0 03 1412 X Hydrœ .... 4.5 149 59 44.66 - 11 9 12.08 10 5 16.75 - 11 36 51.8 - 0.150 - 0.09 DU SYSTEME SOLAIRE DANS L'ESPACE. 19 Scorpii .... 4.0 239 26 37.04 - 18 48 7.76 16 5 17.15 - 19 5 54.1 + 0.060 + 0.03 2094 ç Ophiucbi . . . 4.5 244 17 15.74 - 16 5 25.12 16 22 35.65 - 16 16 50.6 + 0.060 - 0.03 201(7 X Ophiucbi . . . 4.0 244 38 56.97 + 2 52 22.59 16 25 21.34 + 2 18 59.8 + 0.090 - 0.06 2118 A Draconis . . 4.5 247 9 + 69 17 50.65 10 28 18.07 + 69 5 32.2 + 0.075 + 0.02 2115 a Herculis . . . 4.0 246 33 16.15 + 42 57 20.22 16 29 16.15 + 42 44 56.5 + 0.050 + 0.04 2150 x Ophiucbi . . . 4.0 250 56 27.94 + 10 55 17.45 16 46 54.83 + 10 24 58.8 - 0.015 - 0.04 2175 p. Draconis . . . 4.0 253 4 15.99 t 54 48 7.04 17 2 13.87 + 54 40 6.9 - 0.120 + 0.03 2184 Ophiucbi .... 4.5 256 0 44.34 -08 52.48 17 8 55.17 - 0 10 16.5 + 0.075 - 0.06 2194 r/ Herculis . . . 4.0 237 4 21 .29 + 53 22 44.52 17 11 47.24 + 55 15 51.9 - 0.015 + 0.02 DU SYSTEME SOLAIRE DANS L'ESPACE. 21 •3 3 175S 1850 MOUVEMENT PROPRE ÉTOILES. en en 0? XI a Ascension droite. Déclinaison. Ascension droite. Déclinaison. ascension déclinai- S o 2: » droite. son. 2190 v Serpentis. 4.5 256°46' 0".75 - 12°34'30".56 17h12°23".66 - 12»41'20".4 + 0".090 + 0".03 2207 p Herculis . 4.0 258 48 37.93 + 37 23 8.12 17 18 30 68 + 57 17 14.3 +■ 0.060 + 0.02 2206 a Ophiuchi . 4.5 258 35 34.36 * 4 22 26.10 17 19 4.47 + 4 16 29.9 + 0.075 + 0.02 2213 X Herculis . 4.5 260 12 41.91 + 26 18 42.89 17 24 40.60 + 26 13 41.1 + 0.015 + 0.07 2225 8 Serpentis . 4.5 261 54 53.00 - 12 43 15.33 17 32 59.25 - 12 47 22.1 - 0.045 - 0.02 2256 6 Herculis . 4.0 266 57 54.84 + 37 17 49.22 17 51 6.67 + 37 16 26.5 +■ 0.015 + 0.05 2259 Ophiuchi . . 4.0 267 5 39.84 + 2 57 52.82 17 53 8.35 + 2 56 55.5 + 0.120 - 0.05 2281 o Herculis . 4.0 269 29 53.86 + 28 44 44.09 18 1 41.67 + 28 44 44.1 + 0.060 + 0.02 2305 y. Lynœ . 4.5 272 49 14.11 + 35 58 9.27 18 14 56.45 + 36 0 0.5 + 0.030 + 0.03 2376 8 Serpenlis . 4.5 281 0 38.28 ï 3 54 14.20 18 48 45.78 + 4 0 47.1 + 0.045 + 0.10 2393 o Sagiltarii . 4.5 282 29 52.65 - 22 2 31.85 18 55 41.47 - 21 57 19.8 t 0.090 - 0.03 2447 x Cygni . . 4.0 287 51 30.39 + 52 55 53.17 19 13 37.99 +53 5 34.5 + 0.105 + 0.09 2167 Vulpeculae . 4.0 289 37 44.91 + 24 11 5.93 19 22 27.88 + 24 21 55.0 - 0.155 - 0.09 2482 x Aquilae. . 4.0 290 55 51.42 - 7 33 5.13 19 28 49.24 - 7 21 25.0 + 0.045 + 0.02 2495 a Sagiltarii . 4.0 292 17 13.48 i 17 28 2.06 19 55 23.61 + 17 40 23.4 + 0.075 + 0.03 2497

    852 (d'où e =0,0454195) i = â°25'38" Log. « = 9.8G37724 (d'où «=0,750756) Log. rév. sid. = 2,5582505 (d'où r = 228 j., 1 (39) Les éléments ne représentent pas les ohservalions; ainsi, par exemple, comme la révolution sidérale de Vénus est plus petite de 3j.,468, le relard de la planète sur Vénus pendant 8 'j., ans (1759-4768) aurait pour effet de produire une différence de 78° dans la longilude héliocenlrique de deux astres. De même, de 4 740 à 1768, Vénus décrirait un arc de 273° plus grand que celui de la planète dont Haase supposait l'existence pour expliquer le satellite de Vénus. Sixième hypothèse. — Webb2 dit qu'il n'est pas impossihle que l'astre vu près de Vénus soit le résultat d'une réflexion atmosphérique ou mirage. L'auteur croit se rappeler que Brewsler a vu une fois le croissant de la lune dédouhlé. Cette hypothèse a élé reprise et développée par M. Thirion3. D'après l'auteur, le satellite de Vénus proviendrait d'un dédouhlemenl de l'image semhlahle à celui qui se produit dans les ohservalions de soleils i Zeitschrift fur popùlare Mittheilungen, Bd. III, Heft. 1. a Nature, XIV, 1870, p. 193. 3 Revues îles questions scientifiques, janvier 1885. ÉNIGMATIQUE DE VÉNUS. 15 doubles rapportées par Bravais '. Dans ces observations, les deux images du Soleil sont de la même grandeur, tandis que dans celle de Vénus le satellite est beaucoup plus petit que la planète. Pour tourner celte difficulté, Fauteur suppose que les extrémités de l'image sont réduites par une irisation. A cette supposition, on peut répondre, avec M. Houzeau -, que celte irisation ne se produisant que dans le sens vertical, on obtiendrait une image qui ne sérail nullement une miniature de la planète. Ensuite, celte irisation diminuant le diamètre de 12", l'image ne serait pas constamment réduite au quart de celle de Vénus; dans l'observation de Montaigne, le 3 mai 1761, par exemple, le diamètre de Vénus élail de 40", celui du satellite aurait été, d'après l'hypothèse de M. Tliirion, de 28", tandis que l'observateur l'estimait à 10" seulement. Enfin, les deux images, la vraie et la fausse, doivent se trouver sur le même vertical, or, contrairement à ce que croit M. Tliirion, celle condition ne se réalise presque jamais dans les observations du satellite de Vénus. On voit que celle hypothèse, pas plus que les précédentes, ne rend compte de ce qui a été vu par les observateurs; aussi doit-elle être rejelée. Septième hypothèse. — En 1878, iM. Houzeau5 s'était demandé si les apparitions du satellite ne pourraient pas être attribuées à quelque planète inlra-mercurielle, qui serait venue se placer accidentellement dans le champ de la lunette avec Vénus. Quelques années plus lard, M. Houzeau a reconnu que l'élongalion au Soleil de celte dernière planète, au moment des observa- lions, élait trop grande pour qu'un pelit astre circulant à l'intérieur de l'orbite de Mercure, ail pu venir se placer dans la direction de Vénus: « l'explication, à laquelle j'avais cru un moment qu'il sérail possible de recourir, dit l'auteur, est donc absolument inadmissible. » Huitième hypothèse. — L'examen des observations a montré à M. Hou- 1 Mémoire sur les halos. 2 Ciel et Terre, 6e annéee, p. 48. :1 Bulletin de l'A endémie royale de Belgique, t. XLVI, (1878), p. 9S1. 16 ETUDE SUR LE SATELLITE zeau1 une singulière coïncidence : L'observation de Fontana du 15 novembre 1645, les deux observations de Cassini (25 janvier 1672 et 28 août 1686), celle de Short (1740), celles de Montaigne (3 au 11 mai 1761), et enfin celles de 1764 (astronomes de Copenhague et Montbarron), sont toutes séparées par un intervalle de temps, multiple d'une période de trois ans environ (en moyenne 2an!,96). L'auteur conclut à l'existence d'une petite planète circulant dans une orbite un peu extérieure à celle de Vénus, et dont la distance moyenne au Soleil serait 0,844, le demi-grand axe de l'orbite terrestre étant pris pour unité. Malheureusement, cette hypothèse très ingé- nieuse, soulève des difficultés telles que l'on est obligé de la rejeler comme les précédentes. Tout d'abord, l'observation de Short, (pie M. Houzeau conserve dans l'an- cien style, encore en usage en Angleterre en 1740, doit être prise dans le nouveau; la date, ainsi corrigée, se trouve être le 3 novembre, ce qui modi- fie un peu la durée de la troisième et de la quatrième période. Ensuite, il existe plusieurs observations (celles de 1759, 1761, [février, juillet el aoùl] el celle de 1768) dont l'auteur n'avait pas connaissance quand il a écrit son article; ces observations ne répondent plus à la période de trois ans. Puis, comme la dislance moyenne de l'astre au Soleil diffère assez bien de celle de Vénus, la vitesse angulaire diffère notablement aussi, de telle façon qu'il aurait été impossible aux observateurs de voir les deux astres l'un près de l'autre pendant sept mois, comme en 1761. Enfin l'hypothèse de M. Houzeau se fonde sur ce que l'instant des conjonctions héliocenlriques des deux astres diffère peu de celui des conjonctions géocenlriques; mais comme pour une partie des observations Vénus élail en élongalion orientale el pour l'autre partie en élongalion occidentale, cette différence est doublée, el l'on arrive au nombre considérable de cent cinquante et un jours. Pour résoudre la question, il aurait fallu supposer un petit astre circulant dans une orbite dont le demi-grand axe aurait été égal à celui de Vénus, 1 Ciel et Terre, 5e année, p. 121. ÉNIGMATIQUE DE VÉNUS. 17 mais dont l'excentricité, la longitude du nœud, l'inclinaison sur le plan de l'écliptique et la longitude moyenne, s'écarteraient peu des éléments corres- pondants de cette dernière planète; la longitude du périhélie, au contraire, différant de 180° environ. Les calculs que nous avions entrepris pour déter- miner une orbite satisfaisant à ces conditions, m'ont donné un résultat néga- tif; ils reposaient sur les observations du 28 juin, du 19 juillet et du 5 août 1761. En examinant de plus près cette dernière, nous avons été conduit à rechercher quelle était l'étoile dont parlaient les observateurs; celte recherche nous a fourni des résultats tout à fait inattendus et que nous allons rapporter; mais auparavant nous estimons qu'il serait indispensable d'indiquer la posi- tion de Vénus à l'instant des observations. Le premier tableau construit dans ce but renferme : 1° La date, l; 2° La longitude héliocentrique réduite à l'écliptique, t>, ; 5" La latitude héliocentrique, s; 4° Le rayon vecteur, r; 5° Le rayon vecteur projeté sur l'écliptique, r,; 6° La longitude du Soleil, O; 7° Le rayon vecteur de la Terre, R; et 8* La différence v, — ©. Les coordonnées héliocentriques de Vénus et les coordonnées géocentriques du Soleil ont été calculées au moyen des Tables de Leverrier '. Le rayon projeté se déduit de r, = r cos s. Le deuxième tableau contient : i • La date, / ; 2* L'élongation de Vénus, _|° — ©; ô* La longitude géocenlrique de Vénus, P; 4" La latitude géocenlrique, A; 5° La distance de Vénus à la Terre, A; 6" Cette distance projetée sur le plan de l'écliptique, A,; 7* Une colonne indiquant si Vénus était étoile du soir ou du matin; et 8° Le diamètre apparent de Vénus, d. l Annales de l'Observatoire de Paris, Mémoires, t. IV et VI. Tome XLIX. 3 18 ETUDE SUR LU SATELLITE Les coordonnées géocenlriques se déduisent du premier lableau à l'aide du système A, sin ( JJ — G )=r, sin (>•, — ©) A, cos ( .. c o >^ m ci Rayon vecteur accourci Longitude du Soleil O Rayon vecteur de la Terre R. «•.-o 1 1615 novembre II. 61' . . 507°24' -2" 45' 0,7285 0,7275 229» 45' 0,9884 77-39' j 1645 novembre 15. 01'. . 314 31 -2 58 0,7282 0,7272 255 48 0,9875 80 43 5 104.) décembre 23. 5' . . 17 59 -2 47 0,7249 0,7240 274 27 0,9851 103 32 4 1010 janvier 22 . . 6'' . . 62 55 -0 56 0,7212 0,7212 502 58 0,9848 119 57 5 1072 janvier 24 . . 19''. . 162 19 +3 23 0,7193 0,7180 305 13 0,9851 217 0 li 1080 août 27 . . 10''. . 58 53 -0 53 0,7211 0,7213 155 0 1 ,0091 205 50 7 1740 novembre 2 . 19''. . 86 13 +0 42 0,7196 0,7196 221 15 0,9907 225 0 8 1759 mai 20. • • «"V 137 39 +3 2 0,7184 0,7174 59 27 1,0129 78 12 il 1701 février 10 . . 71'. . 69 21 -0 18 0,7207 0,7207 322 21 0,9877 107 0 III 1701 lévrier 1 1 . 7'' r . 70 57 -0 12 0,7200 0,7206 323 22 0,9879 107 33 ! 11 1701 lévrier 12 7'1 . . 72 54 -0 7 0,7205 0,7205 324 22 0,9881 108 12 li 1701 mai 3. ■ >>"■/.■ 202 22 +2 41 0,7219 0,7211 43 32 . 1,0094 158 50 , 15 1701 mai 1. . 9*7,- 203 58 +2 37 0,7221 0,7213 44 30 1,0090 159 28 14 1701 mai 7. . 9-",. 208 46 +2 25 0,7225 0,7219 47 24 1,0103 161 22 ; 15 1761 mai 11. . 9h . . 215 11 +2 9 0,7250 0,7223 51 16 1,0112 163 55 ! 16 1761 juin 6. . 01' . . 256 0 -0 5 0,7264 0,7264 75 50 1,0135 180 10 17 1761 juin 27. . 15». . 290 14 -1 59 0,7281 0,7277 96 29 1,0168 193 45 ' 18 1761 juin 28. . i:;1'. . 291 49 -2 5 0,7281 0,7270 97 26 1,0108 194 23 19 1761 juin 29. . 13''. . 293 24 -2 8 0,7282 0,7277 98 23 1,0168 195 1 20 1761 juillet 18 . 13'' . . 523 19 -3 10 0,7281 0,7270 116 25 1,0160 206 54 "21 1761 août 4 • 13"7.- 230 18 -5 22 0,7271 0,7258 132 42 1,0159 217 56 22 1761 août 7 . 14» . . 555 7 -5 19 0,7260 0,7254 135 57 1,0134 219 30 23 1761 août 11 . 13". . 1 24 -3 14 0,7263 0,7231 139 25 1,0126 221 59 21 1761 août 12 . 13h. . 3 0 -3 12 0,7262 0,7250 140 22 1,0124 222 58 . 25 1764 mars 5 . 01'. . 38 49 -0 55 0,7215 0,7214 345 40 0,9926 75 9 26 1764 mars 4 . 01' . . 60 26 -0 50 0,7214 0,7215 344 40 0,9929 75 46 : 27 1764 mars 9 . • O" '/,. 68 50 -0 22 0,7207 0,7207 349 41 0,9942 78 49 . 28 1704 mars 10 ■ 6»'/,- 70 7 -0 16 0,7206 0,7206 550 41 0,9945 79 26 29 1764 mars 11 . ■ 6".1/.. 71 44 -0 10 0,7205 0,7205 351 42 0,9948 80 2 30 1764 mars 15 7'' . . 78 15 +0 15 0,7201 0,7201 335 42 0,9959 82 33 31 1764 mars 28 . • 7"7v 99 18 +1 25 0,7190 0,7187 8 36 0,9998 90 42 32 1764 mars 29 . • "'"/s- 100 55 +1 50 0,7189 0,7186 9 35 0,9999 91 20 33 1768 janvier 3 . 18h. . 145 12 +3 12 0,7186 0,7174 285 30 0,9835 221 42 20 ETUDE SUR LE SATELLITE TABLEAU III. U ■a u DATE. 1 O es ai i c ' ° Q-s If ■ 5b c ^y c . . 51*51' 261» 36' -1"29' 1 ,3472 1,5467 s. i3';s 2 1645 novembre 15. 6b . . 55 0 266 48 -1 59 1,3180 1,3175 s. 13,7 5 1645 décembre 25. 5h . . 40 52 315 18 -1 53 1,0765 1,0760 s. 16,6 ■4 1646 janvier 22 01' . . 44 59 347 57 -0 29 0,8840 0,8839 s. 19,9 5 1672 janvier 24 . I!lh . . 46 24 258 49 +4 4 0,5996 0,5980 M. 28,8 6 1686 août 27. . 16* . . 37 5b 117 50 -0 33 1,1757 1,1757 M. 13,3 7 17-40 novembre 2 . Kl1'. . 46 55 174 39 +0 43 0,7008 0,7007 M. 24,8 8 1759 mai 20. . • «h3/,- 31 12 90 59 +1 36 1 ,3361 1,5556 S. 13,4 9 1761 février 10 . 7h . . 41 34 3 56 -0 13 1 ,0386 1,0386 S. 17,1 10 1761 février 11 . 71' . . 41 44 5 6 -0 9 1,0319 1,0319 S. 17,2 II 1761 février 12 . 7h . . 41 54 6 16 -0 5 1,0251 1,0251 s. 17,3 12 1761 mai 5 . • 9h'/,- 37 42 81 14 -4 52 0,4272 0,4258 s. 39,9 15 1761 mai 4 . • 9hl/.- 37 8 81 58 -4 30 0,4204 0,4191 s. 40,6 14 1761 mai 7 . ■ 9h'/,- 35 15 82 59 +4 22 0,4007 0,5995 s. 42,5 15 1761 mai 1 1 . . 9h . . 52 15 83 31 +4 8 0,5760 0,3750 s. 45,2 16 1761 juin 6 . . O1' . . 0 25 75 27 -0 13 0,2580 0,2380 D 58,4 17 1761 juin 27. . 15'' . . 29 10 67 19 -4 3 0,5559 0,3550 M. 47,7 18 1761 juin 28. . 15h . . 50 5 67 21 -i 8 0,5615 0,5606 M. 47,0 19 1761 juin 29. . 15». . 50 59 67 24 -4 14 0,3672 0,5662 • M. 46,5 20 1761 juillet 18 . 13h . . 41 48 74 57 -4 39 0,4948 0,4931 M. 34,6 21 1761 août 4. . 15"'/4. 45 19 87 27 -5 56 0,6248 0,6235 M. 27,4 22 1761 août 7 . . 14'' . . 45 29 90 9 -3 45 0,6485 0,6472 M. 26,7 25 1761 août 11. . 15h . . 45 41 93 44 -3 28 0,6793 0,6780 M. 25,6 24 1761 août 12. . 15'' . . 45 45 94 39 -3 24 0,6871 0,6859 M. 25,3 25 1704 mars 5. . . 6''. . 50 58 14 18 -0 29 1,3687 1,5686 S. 13,1 26 1764 mars 4. . 6'' . . 30 51 15 32 -0 26 1,3634 1 ,5653 S. 13,2 27 1764 mars 9. • 6""/,. 31 58 21 38 -0 12 1,3563 1,3563 S. 13,6 28 1764 mars 10. . . 6"'/,. 32 9 22 51 -0 9 1 ,5309 1,3309 s. 13,6 29 1764 mars 11. . 6"'/,. 32 23 24 3 -0 5 1,3253 1,3255 s. 15,7 50 1764 mars 15. . 7'' . . 33 15 28 57 +0 9 1,3025 1,3025 s. 15,9 51 1764 mars 28. • Th7,- 35 57 44 33 +0 50 1,2242 1,2241 s. 14,7 52 1764 mars 29. ■ • 7"'/,. 36 9 45 44 +0 53 1,2179 1,2177 s. 14,8 55 1768 janvier 5 . . 18'' . . 46 50 256 40 +3 30 0,6425 0,6543 M. 26,4 knk;matiquk de venus. TABLEAU IV. 24 DATE. ASCENSION DROITE en temps. DECLINAISON. 5 b 7 8 9 11) 11 1"2 13 14 15 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 1672 janvier 24. 1686 août 27. . 1740 novembre 2 1759 mai 20. . 1761 février 10. 1761 février 1 1 . 1761 février 12. 1761 mai 3 . . 1761 mai 4 . . 1761 mai 7 . . 1761 mai 11 . . 1761 juin 27. . 1761 juin 28. . 1761 juin 29. . 1761 juillet 18 . 1761 août 4 . . 1761 août 7 . . 1761 août 11. . 1761 août 12. . 1764 mars 3. . 1764 mars 4. . 1764 mars 9. . 1764 mars 10 . 1764 mars 11 . 1764 mars 15 . 1764 mars 28 . 1764 mars 29 . 1768 janvier 3. .19*. . 16* . . 19* . . 8*'/,. 9"'/,. 9"'/, 9". . 9h. . 15* . 15''. . 15*. . 131'. . 13"'/,. 14''. . 13'' . . 13" . . 6". . 6". . 6"'/,. 6"'/,. 6"'/,. 7>'. . '"'/,• 7"'/,. 18*. . 258" 12' 119 28 175 21 90 43 3 41 4 44 5 47 80 7 80 26 81 25 82 43 66 12 66 16 66 20 73 52 87 18 90 11 93 57 94 54 13 21 14 28 20 4 21 12 22 18 26 51 41 49 42 59 235 12 I7*12">48' 7 57 52 11 41 24 6 2 52 0 14 45 0 18 56 0 23 8 5 20 28 5 21 46 5 23 40 5 30 52 4 24 47 4 25 4 4 25 20 4 55 28 5 49 13 6 0 44 6 15 50 6 19 36 0 53 24 0 57 53 1 20 15 1 24 48 1 29 12 1 47 25 2 47 17 2 51 59 15 40 49 -18» 57' +20 H + 2 48 +25 4 + 1 22 + 1 53 + 2 25 +27 42 +27 40 +27 34 +27 27 +17 34 +17 29 +17 24 +17 57 +19 30 +19 44 +19 57 +20 0 + 5 13 + 5 44 + 8 20 + 8 51 + 9 22 +11 15 +17 1 +17 25 -16 1 22 ETUDE SUR LE SATELLITE EXAMEN DÉTAILLÉ DES OBSERVATIONS. A août 1761. Observation de Roedkioer et Boserup. — D'après le tableau IV, nous avons pour le & août 1761, à 13'' 15"' : 1761 /« = SHO-lô' o = -+- 19»50' ce qui nous donne pour l'équinoxe de 1855,0 .41 = 5''54ra47' S= -+- 19°51'. On en déduit, pour la position de l'étoile dont parlent les observateurs, comme A/K = + 5S et Ad = -f- 8' 1855,0 /R = 5''54™52- 8 == -i- I9"Ô9'. Or, nous trouvons dans le Catalogue de la Bonner Durchmusterung une étoile de 5e V, grandeur (&, Orionis), dont la position est 1855,0 /fi = 5''54m52s B = -t- 19°41'. La petite différence de 2' dans la déclinaison est assez faible pour que nous puissions reconnaître dans cette étoile, celle qui est renseignée par les astronomes de Copenhague. Comme pour le satellite A.* = -f 24s et A3 = -f- 0°33' nous avons d 855,0 /fi = 5h55™Hs S = -*- 20°4'. Tout près de cette position, nous trouvons une étoile de 5e grandeur (x4 Orionis) que les observateurs auront certainement prise pour le satellite ; les coordonnées équaloriales de cette étoile sont : 1855,0 A\. = Su55°,i9s o = -+- 20°8'. En jetant un coup d'oeil sur la figure 1, on se rendra compte de celte coïncidence très remarquable. EMGMAT1QUE DE VÉINUS. 23 Celte carie est construite à l'échelle de l,nm environ pour 1'. Vénus y est représentée avec sa phase, mais son diamètre est quadruplé. L'étoile dans la position où elle a été observée est marquée par le signe o, et le satellite est désigné par ©. Cette carte est construite d'après le Catalogue de la Bonne?' Durchmunsterung, On remarquera (pie les différences entre les déclinaisons calculées et les déclinaisons observées sont toutes de même signe, et d'autant plus grandes (pie les distances mesurées sont elles-mêmes plus grandes, ce qui semble incliquer une connaissance imparfaite de la valeur d'un lourde vis du micro- mètre. La même remarque s'applique à l'observation du 7 août 1761. Comme le lecteur pourrait douter de la possibilité de voir de faibles étoiles dans le voisinage de Vénus, avant de pousser plus loin cette analyse, nous allons rapporter quelques observations que nous avons faites dans le courant du printemps dernier, de Péquatorial de l'est de l'Observatoire de Bruxelles (ouv. = 0m,15) muni d'un grossissement de 80. Le 12 mars 1887, à 7h10"' du soir, nous avons vu l'étoile DM. -+■ 5°120 de 8e grandeur à 30' environ de Vénus; cette planète était alors à 6° environ au-dessus de l'horizon. Le 14 mars, à 7I,15"', nous avons vu l'étoile DM. + (i°185 de 8"',2 à 50' environ de Vénus. Le 22 mars, à 7h20'", nous avons aperçu l'étoile DM. -f 10°242 de 9e grandeur à la distance de 40' environ de Vénus. L'étoile DM. + 10° 255 de 8e grandeur était bien visible à 35' de la planète. Le 23 mars, nous voyons à 5' ou 6' de Vénus une étoile de 8e grandeur (DM. -J- 10°257). Le crépuscule était encore très fort. 24 ÉTUDE SUR LE SATELLITE Le .9 avril, deux étoiles de 9e grandeur élaienl visibles près de Vénus. Celaient DM. + 18°439 et DM. -f 17u523; la première était à 6' ou 7' de la planèle. 2 novembre il 40. Observation de Short. — Les coordonnées équato- riales de Vénus sont pour le 2 novembre 1740, 19h: 1740 Ai = HH*mn- S = -+- 2048'. et 1855,0 Ai = HW-W 8 = -h 2*10'. L'étoile DM. -f- 2°2493 (8e Vs grandeur) pour le même équinoxe se trou- vait dans la position A\ = -Hh47m38' o = -i- 2°7'. La distance de Vénus à celte étoile était donc de 7', et l'angle de position par rapport à l'équateur — 26°. Short dit (pie la distance du satellite à Vénus était de 10' environ, mais remarquons qu'il y a une certaine incertitude sur l'heure ', et comme le mou- vement horaire de la planète était de 2*4', la différence de 3' pourrait s'ex- pliquer2. Remarquons cependant que le texte français, où se trouve rapportée l'ob- servation, place le satellite au nord-ouest de Vénus, tandis que l'étoile se trouve au sud-est dans une position diamétralement opposée. Cette objection aurait été grave, si le texte anglais avait donné la même position que le texte français; mais il n'en donne aucune, et comme l'auteur du deuxième ne reçut ces renseignements que de seconde main, il est très possible qu'une erreur s'y soit glissée : ou l'on n'aura pas tenu compte du renversement des images dans le télescope, ou il en aura été tenu compte deux fois. * Schorr, loc. cit., pp. 66 et 68, place l'observation de 5 à 6 heures du matin. 2 Quant à la petite différence entre l'angle de position estimé par l'observateur et celui que donne le calcul, elle diminue encore en réduisant l'ascension droite de Vénus de 3'. ÉNIGMATIQUE DE VÉNUS. 25 L'observateur donne un diamètre sensible et une forme allongée' au satel- lite, ei cette remarque pourrait faire douter de la possibilité d'expliquer celle apparition par la présence d'une étoile. Mais remarquons qu'il suffit que la lunette ne soil pas mise exactement au point, qu'un peu de huée soit déposée sur l'oculaire pour donner une grandeur sensible el une forme un peu ovale à l'éioile. L'imagination aidant, l'observateur aura attribué à l'astre qu'il voyait la même phase (pie celle de Vénus. Sur la figure 2. V est la position de Venus à 18h; V est la position de Vénus à I !lh : S, est la position du satellite à I81'; S, est la position du satellite à Ht1'; S' est la position du satellite à I!)1' d'après le texte français: et ic la position de l'étoile DM -+- 2°2493. 10, 1 1 ri 12 frimer 1761 . Observations de La Ghange. — Il est regret- table que nous ne connaissions pas la position du satellite par rapport à Vénus, car pour chacune de ces trois dates nous trouvons une étoile dans le voisinage de celte planète. Voici pour l'équinoxe de 1855,0 la position de Vénus et de chacune des étoiles : 10 février . •II, AR = 0" 1 9mdi> ar = oMirSo'' 3 = -+- 1»Sô' 3 = -+- 2° 0' II février . ■•■il. A\ = 0l|-.'3m45' .41 = 0ll23m 5! 5 = -t- 2°2V B = -+- 2"27' [ ° A\ = {)h27-h7' o = -t- 2°o6' 1-.' février . *, = DM. *, = DM. A\ = 0h26m59' h- 2°5V 7m,7 -+- 2°o8 8"',3 3 = -t- ."" 0' *, = DM. + 3"6S 8m,7 La figure 3 représente la région du ciel que Vénus traversait au moment des observations. 1 Voir flans V Encyclopédie (Ven-Z, p. 840) le fac-similé d'un eachel dont se servait Short et sur lequel était "rave l'aspeet du satellite. Tome ALIX. i 26 ÉTUDE SUR LE SATELLITE 5, 4, 7 et II mai 1761. Observations de Montaigne. — La tigure 4 nous montre qu'ici encore l'observateur a pris des étoiles pour le satellite de Vénus. Pour la première observation seulement, il y a un écart notable entre la position donnée par Montaigne et celle de l'étoile; mais, la distance et l'angle de position étaient simplement estimés par l'observateur, et l'on sait combien ces déterminations à simple vue sont sujettes à erreur, surtout en ce qui concerne l'angle de position. Il peut paraître étrange, à première vue, que .Montaigne ne parle pas des étoiles qui étaient très voisines de Vénus le 4 et le 7 mai, mais il est pro- bable (pie c'est précisément celle proximité qui aura empêché l'observateur de les apercevoir. Nous donnons ci-dessous les positions de Vénus et don étoiles, réduites à l'équinoxe de 18'55,0 i 0 .« = D,,2 mai \ \ •, A\ = hWlity o == + 27-5V O Ai = ol,27n,58' 3 = -+- 27°4j>' •, .-15 = &'i6mW 3 = -+- 27-54' A\ = h]'ô\m5-2' o = -h 27°59' • _. .« = .'ill.)-Jm;i(i- o = ♦- 27°4i' © /« = o"'56ra44' o = + 27-32' • -, /fi = d'^'j-Id' l =-- i- 27°40' • , = DM. -+- 27"80.j,0 Ai = 4"a8™53' S=-t-18°27', L'observateur dit i|ue le satellite était à 40 rayons de Vénus, à partir de cette planète, comme son diamètre était 35" environ, celte dislance se trouve êlre à peu près de 12'. Or la distance o — • ~ 37' environ, soit à peu près le triple de ce qui a été observé. Remarquons d'abord combien il est difficile d'estimer une dislance avec une unité aussi petite et de plus, le moyen d'évaluation employé par Rœdkiaer est extrêmement défectueux, comme le prouvent ces deux observations : Le 23 mars 1887, en observant Vénus à l'aide de l'équatorial de l'Est de l'Observatoire de Rruxelles, nous avons vu près de celte planète une étoile de 8e grandeur. Sa distance était d'environ 9 diamètres de Vénus, soit l'40". Mais celle même distance, eslimée en fraction du champ, a été trouvée de 5' ou 6'. D'après la position de Vénus sur la sphère céleste, c'est cette dernière évaluation qui était la vraie. Le 9 avril de cette année, en observant dans les mêmes conditions, nous avons vu une petite étoile que nous trouvions être à la distance de 12 à 15 diamètres de Vénus, soit — - comme ce diamètre était de 12" — à 2', 5 de la planète; or, la distance vraie était de 7'. i Philosophkal Transactions for theyear 1764, p. 283. - Ces observations sont citées par Haase, toc. cit. ÉNIGMATIQUE DE VÉNUS. 29 .Nous voyons donc qu'on estimant l'éloignemenl en fonction de la gran- deur de la planète, nous arrivons à un résullat à peu près trois fois trop faible, et eu mulliplant par 3 la dislance donnée par Rœdkiajr, nous retrou- vons précisément celle qu'indique le calcul. Il est donc parfaitement admissible que c'est l'étoile m Tauri que l'obser- vateur danois a pris pour le satellite de Vénus. Voir ligure o. 7 août 1764 . Observation de Roedki^r. — Nous avons pour les coor- données équatoriales de Vénus 1701 M = tiMT'*4' o=-HllJ"i4\ ce qui donne 1853,0 & = 6l'6'°l7• S = -h I9°44' la position du satellite par rapport à Vénus étant li/& = — 9' et AS = — 0°30', nous aurons pour le satellite : 1855,0 .* = C^-S- S = -t- 19*44'. Pour cet équinoxe, les coordonnées de l'étoile 71 Orionis (6e grandeur) sont 1855,0 ,0' S = -+- 19*12'. La différence de 12s sur l'ascension droite provient, d'après nous, de l'incertitude qui existe sur l'heure de l'observation, le mouvement horaire de Vénus étant de -J- 10s. Quant à la différence de 2' sur la déclinaison, nous avons montré plus haut à quoi on peut l'attribuer (fig. 6). // août 1761 . Observation de Roedki^r. — L'observateur ne donne pas la différence entre les coordonnées de Vénus et celles du satellite. Il est 30 ETUDE SUR LE SATELLITE très probable que c'est l'étoile v Geminorum (4e '/s grand.) que lîœdkiaîr aura prise pour le satellite ' (fig. 7). 12 août Il 64 . Observation de Roedki/er. — La même remarque s'ap- plique à celle observation; c'est sans aucun doute DM. -f- 19°1391 (7egrand.) qui aura été observée a (même figure). 15, 28 et 29 mars 4764. Observations de Montbarron. — Le 15 mars, dans la direction qu'indique l'observateur (il ne donne pas la dislance), nous trouvons une étoile : DM. + H°262 (8e1/, grand.) dont la position est 1835,0 A = l"52m32' el B = -t- 1 1 "4 1 ; la position de Vénus était 1855,0 ,R = l "32-15' S = -+- I l°42. Voir figure 8. Le 28 mars nous trouvons également une éloile (DM. -f 4 7 "4 71) de 7e grandeur et dont les coordonnées sont pour 1855,0 yfi = 2"52-25' 8 = -+- 17-25' celles de Vénus étant pour le même équinoxe .41 = 2h25"22' 8 = -+- 17°23'. Le 29 mars, dans la direction qu'indique l'observateur il n'y a pas d'étoile, i On a : O /fl = (i'^l-'-id- S = h- 19055' 1855,0 - Pour le 12 août : l O .-R = tibi>'ll' S = + 19»57' ( * /A = e'^e^li' 8 = -t- 19"32'. ÉNIGMATIQUE DE VENUS. 51 cependant on en trouve une (DM. + 170°493) de 6P ' ;, grandeur dans le voisinage de Vénus (fig. 9). Pour nous il n'y a pas de douie que, dans les (rois observations, Mont- barron aussi ait pris des étoiles pour le satellite de Vénus. L'observateur ne pensait pas être en présence d'une étoile, parce (pie l'astre qu'il voyait ne scin- tillait pas, mais c'est un fait fréquent (pie de ne pas voir les étoiles scintiller dans les télescopes ou les lunettes. 3 janvier 1768. Observation de Horrebow. — Les coordonnées équalo- riales de Vénus étaient le 3 janvier 18h (T. Ri. de Paris) 17ï. ENIGMATIQUE DK VENUS. r>3 sur le satellite de Vénus par Horrebow et Rœdkiser à la Société des sciences de Danemark. 5° Mars I S(rl . Observations de Roedki.ck, etc. -- Ces apparitions sont les plus difficiles à expliquer. On a cherché si Uranus ne se trouvait pas près de Vénus lors des observations. Le 4 mars les coordonnées d'Uranus étaient I ; 64 ^ = I5"I8' A = — 0»37', celles de Vénus 1764 JJ = lou5ii' 1 = — 0"2G', ce qui l'ail une dislance de 16' tandis que celle qu'indique l'observateur est tout au plus de 0',5. H nous parait impossible que l'observateur ait commis une erreur aussi grande; il faut cependant remarquer que l'angle de position correspond bien à celui que donne Rredkiaer. Le 4 0 et le 11 mars on trouve une étoile de 9e '/, grandeur près de Vénus, mais il est peu vrai- semblable qu'un astre aussi faible soit visible très près de Vénus. Tome XLIX. APPENDICE. TEXTES ORIGINAUX RELATANT LES OBSERVATIONS DU SATELLITE DE VÉNUS. I«45-1«4«. OBSERVATIONS DE FONTANA. Ces observations nm éié décrites dans les Novœ cœlestium terrestriumque rerum observationes de Fontana, Traclatùs qutntùs, capnt II. Cet ouvrage, qui est très rare, ne se trouve pas en IV Igique et je dois ces textes à l'obligeance de M. Weiss, directeur de l'Observatoire de Vienne. Observatio secundo Veneris. Die 1 I. Novembris anno !64o. hnra ab occasu solis prima. Veneris (igùra variala respeclu antecedentis deprebensionis observabelùr. Item in medio eorpore ejusdim, pilula quœdam punicei adumbrali coloris apparebat, et est nova deprehensio, ùsque adeo ignota (fig. II). Observatio III. Veneris. Die 13. ïNovemb. anno 1645. Hora ab occasù Solis prima in circa. Conspiciebatur Venus, cujùs convexa superficies ad parabolicarn Ggù.ram accedebat; ;ii per superficiem concavam ab ipsa parabolica figura secernebalur, l'indique radios emi tiens. Singùlœ singulis Veneris cornibùs due stelle ejusdem punicei adùmbra i coloris, quasi conlermmœ intuebanlur. Et quanqiiamboc Veneris phenomenon ex opiica, si Venus spherica sit liïmenquc a Sole recipiat, non videatùr posse substistère : adbùc tamen apparentia vera est. Quare sicut Lunam, positis apparentiis non perfectam spbericam dicimùs, atque in se ipsam converti; iia dicendùm est, aùt Venerem, non esse spbericam, ut supra insinuatùm est, aut illos glo- bùlos, seu s(ellas,quœ Venerem comitantùr, cum se ante Veneris eornua collocant, efficere, 36 ETUDE SUR LE SATELLITE ut Venus non acuminatis, sed oblusis, et veluti trùncatis cornibùs affùlgeat, aut, et melius, radiorum multitudinem impedite perfectam cornùùm terminalionenrconspici posse(lig. 12). Obscrvatio IV. Veneris. Die 2o. Deccmb. anno 1645, hora ab occasu Solis prima in circa. Non duo, ut in prœcedenli deprehensionc, sed unicùs lanlùm globulns, seù Stella in parte superiore convexa Veneris collocalur, observalur (fig. 13). Obsercalio V. Veneris. Die 22. Janùarii 1646 a Solis occasù sesquihora. Venus paucis radiis septa, sed acùminatioribus cornibùs, ad avern formant accedentibus deprehendebatùr; globùlùs \cl pilùla, versus Veneris cou avani superiieiem inlùebalùr » (lig.H). I«î*. OBSERVATION DE CASS1N1. Celle observation se trouve mentionnée dans les Mémoires de l'Académie royale des sciences, t. VIII, 1730, p. 245. Cassini la rapporte dans son mémoire sur la Découverte de ta lumière céleste qui paroist dans le Zodiaque. « ... J'avois veù une apparence semblable qui imitoit la phase de Vénus le 25. janvier de l'an 1672. depuis 6. heures 52. minutes jusqu'à 7. heures 2. minutes, quand la clarté du crépuscule la fit évanouir. Vénus estoil alors en croissant, et ce phénomène qui estoit égal à peu près à la quatrième partie du diamètre de Vénus, estoil aussi eh forme de croissant. Il esloit éloigné de la corne australe du diamètre de Vénus, du eosté de l'Occident. » Dans ces deux observations j'ay douté si ce ne serait pas un salellile de Vénus qui scroit d'une consistance moins propre à réfléchir sa lumière du Soleil et qui auroità peu près la même proportion à Vénus que la Lune à la Terre, estant à la même distance du Soleil et de la Terre, que Vénus dont il imiteroit les phases Mais quelque recherche que j'ave faite après ces deux observations, et en divers autres temps, pour achever une découverte de si grande importance, je ne l'ay jamais pu voir que ces deux fois. C'est pourquoi je suspends mon jugement sur ce phénomène. S'il revient plus souvent on aura ces deux époques, qui comparées aux autres observations pourront servir à trouver les règles de son retour, s'il se peut réduire à quelque règle. » ÉNKiMATlQUE DE VENUS. 37 • «*«. OBSERVATION DE CASSIINI. Cette observation est rapportée dans le même ouvrage que la précédente el à la même page. « ... Le 28. Aoust à 5. heures 4o. minutes du matin je ne vis rien dans la lumière diffé- rent de ce que j'avois veù le jour précédent. A 4. heures 15. minutes en regardant Vénus par la lunette de 34 pieds, je vis à trois cinquièmes de son diamètre vers l'Orient une lumière informe, qui sembloit imiter la phase de Vénus, dont la rondeur estoit diminuée du costé de l'Occident. Le diamètre de ce phénomène estoit à peu près égal a la quatrième partie du diamètre de Vénus. Je l'observa) attentivement pendant un quart d'heure et après avoir interrompu l'observation l'espace de quatre ou cinq minutes, je ne la vis plu- : mais le jour estoit grand. » On trouve quelques lignes plus loin . « Le 5. septembre à 5. heures du matin le ciel estant serein, j'emplnyav tout ce qui res- toil de la nuit à chercher par la lunette tout autour de Vénus le phénomène observé le 18 mais je ne vis rien de semblable. Les nuits suivantes les nuages m'empesehèrent d'ob- server la lumière, et de voir une Comète qui passa prés de son terme septentrional... » On trouve identiquement les mêmes textes dans le Recueil d'observations faites en plu- sieurs voyages... par MM. de l'Académie des Sciences, Paris, in-fol. • 74©. OBSERVATION DE SHORT. Cette observation est mentionnée dans : Philosophical transactions, vol. XL1. Part. 11. For ihe Years 1740, 1741. London, 1744, p. 646. An observation of the Planet Vénus, (with regard to fier having a Satellite) made by Mr. James Short, F. R. S. at Sunrise, October 25 '. 1740. ' Vieux style. 38 ÉTUDE SUR LE SATELLITE « Directing a reflecting télescope of 16.5 inchcs focus, (with an apparatu? to follow ihr diurnal motion) towards Vénus, I pcrceived a small Star pretty nigh lier; upon which 1 took another télescope of the same focal distance, which magnifeied about 30 or (10 limes, and which was fitted with a micrometer, in order to measure ils distance from Venus ; and found ils distance to be about 10°.2'.0' . '. Finding Vénus very distinct, and consequenily the air very clear, I put on a magnifying power of 240 times, and, to my great surprize, found this star on the same phasis with Vénus. I tried another magui- fying power of 140 times, and even the found the star under the same phasis. Ils iliameter seemed about a third, or somewhat Icss, of the diameler of Vénus; its lighl was not so bright or vivid, but exceeding sharp and wcll dch'ned. A line, passing through the centre of Vénus and il, made an angle with the equator of about 18 or 20 degrees. » I saw il for the space of an hour several limes that morning; but the light of the Sun increasing, I lost il allhogelher about a quarter of an hour afler eight. I hâve looked for it every clear morning since, but never had the good fortune to see it again. » Cassini, in lus Astronomy, mentions much such another Observation. » 1 likewise observed two darkish spots upon ihe body of Vénus; for the air was excee- ding clear and serene. • On trouve quelques détails complémentaires sur cette observation dans : Histoire de l'Académie royale des Sciences, 1741, p. 124. [Sur un satellite aperçu auprès de la planète de Vénus.] « ... Voilà où l'on en éloit sur le satellite vrai ou apparent de Vénus, lorsque M. Shorl, écossais, également habile à construire des télescopes et à s'en servir pour les observations astronomiques, revit enfin l'année dernière ce satellite, si c'en est un, dans les mêmes cir- constances et avec les mêmes phases que M. Cassini a décrites. C'est ce que j'ai appris au commencement du mois de janvier de cette année par M. Coste, auteur de la traduction du livre de l'Entendement Humain de Locke, et de plusieurs autres ouvrages; j'en lis part à l'Académie, et cette Compagnie me chargea de m'informer plus particulièrement de celle observation et de ses suites et de lui en rendre comple. Mais par malheur la nouvelle apparition du satellite de Vénus, trop semblable en cela aux deux premières, n'a pas élé plus constante. M. Short n'avoit pu encore le revoir au mois de juin dernier. Son observation fut faite à Londres le ô novembre 1740 au malin, avec un télescope par rédexion de 16 '/2 pouces anglois et qui augnientoit 50 à G0 fois le diamètre de l'objet : M. Shorl aperçut d'abord comme une petite étoile fort proche de Vénus, sur quoi ayant adapté à son télescope un plus fort oculaire et un micromètre il trouva la distance de la petite étoile à Vénus de 10 minutes 20 secondes. Vénus paroissant alors très disiincte- ' C'est une faute d'impression, la dislance étail I0'20". KNIGMATIQUE DE VENUS. 39 ment et le ciel étant fort serein, il prit des oculaires trois on quatre fois plus forts, et il vit avec une agréable surprise que la petite étoile avait une phase et la même phase que Vénus; son diamètre était un peu moins que le tiers de celui de Vénus, sa lumière moins vive mais bien terminée; le grand cercle qui passoit par le centre de Vénus et de ce satellite, qu'il seroit difficile de qualifier autrement, faisoit un angle d'environ 18 à "20 degrés avec 1 equateur, le satellite était un peu vers le nord et précédant Vénus en ascension droite. M. Short le considéra à dilïérentes reprises et avec différais télescopes, pendant l'espace d'une heure de temps jusqu'à ce que la lumière du jour ou du crépuscule le lui ravit entièrement. Ces circonstances sont tirées d'une lettre de M. Turner, écrite de Londres le 8 juin à M. Coste... » De Mairan dit dans son Mémoire sur le satellite vu un présumé autour de la planète de Vénus que l'observation du Short dura depuis 7 heures jusque 8 '/* heures. fï59. OBSERVATIOlN de mayer. Cette observation est rapportée dans : Berliner aslronomisches Janrbuch. (Zweyter Theil) 1778, p. 186. [Auszug aus deru Tagebuche der Sternwarte zu Greifswald von Herrn Prof. Mayer.] « 1759. Den 20 May im wahren Minage Z'-igte die Pendelhur 23"55'52",5 Abeuds, uni 8 Uhr 45'50" sali ich ùber der Venus ein Kugelchen von viel geringerem Glanze, ungefahr 1 ij-, Diameter der Venus von derselben entfernt. KunftigeBeobachtungen werden lehren oh dièses Kugelchen ein optischer Schein oder derTrabant der Venus gewesen. Die Beobachtungen geschach, durch ein gregorianisches Femrohr von 30 Zoll Brennweite. Ich setzte sieeine halbe Stundc lang fort, und die Lage des Kugelchen gegen die Venus blieb eben dieselbe, wenn gleich die Richtung des Fernrohres geàndert wurde. » 40 ÉTUDE SUR LE SATELLITE I7GI. OBSERVATIONS DE LA GRANGE. (les observations sont mentionnées dans : Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, vie, I70.N>, l. XVII (Ven. — Z), dans les articles omis, p. 858. « Parmi les apparitions... une des plus remarquables est sans contredit celle du p. la Grange, jésuite. Ce savant cultivoit à Marseille l'astronomie depuis nombre d'années; muni d'excellens instruments et entr'aulres du télescope de G pies de foyer du p. Pezenas, construit par M. Short en 1756, dont l'effet est de grossir 800 l'ois, cl égale celui d'une lunette qui auroit 1000 pies. Son expérience reconnue et son exactitude dans les observa- tions, rendent précieuses celles que nous allons rapporter. » 11 n'y \it point de phase comme l'avoient apperçues tous les autres observateurs; et ce qui n'est pas moins surprenant, c'est qu'il lui paru! que ce petit astre suivoit une route perpendiculaire à l'écliptique. Cette direction qui par ce qui précède se concluoit des observations de Limoges, parut si étrange au p. la Grange, qu'il ne fit point difficulté d'abandonner toutes les conséquences qu'il avoil déduites de ses observations. Elles furent faites des 10 au 12 février 1761, à trois jours différais. » 19G1. OBSERVATIONS DE MONTAIGNE. Baudouin engagea Montaigne de Limoges à s'appliquer à la recherche du satellite de Vénus lors du passage de cette planète sur le Soleil, phénomène qui devait avoir lieu le G juin 1761. Les observations sont rapportées au même endroit que les précédentes. « II apperçut donc le 5 mai sur les 9 heures '/a d" soir, à environ 20 de distance de Venus, un petit croissant assez foible et situé de la même manière que Vénus. Le dia- mètre de ce petit croissant étoil à peu près le quart de celui de la planète, et la ligne menée du centre de Vénus à celui de ce satellite faisoil avec le vertical de celte planète et au-dessous d'elle vers le midi un angle d'environ 20°. » Le lendemain 4 mai à la même heure notre observateur apperçutencore le même phé- nomène, mais un peu plus éloigné d'environ 00" ou I ', et dans la partie septentrionale à l'égard du vertical de Vénus avec lequel il faisoit un angle d'environ 10°. ÉNIGMATIQUE DE VÉNUS. M » Léo et le 6 on ne put faire aucune observation à cause d'un brouillard épais qui tenoit l'atmosphère jusqu'à la bailleur de Vénus, dont on pouvait à peine observer le disque. On fut plus heureux le 7, et l'on vit encorde satellite toujours à la dislance de 25 à 2(V du centre de Vénus mais au-dessus d'elle vers le nord dans un plan qui passait par la pla- nète, le satellite faisoit un angle de 45" avec le vertical de Vénus. » Les jours suivants le satellite ne fut apperçu jusqu'au 11 du même mois, qu'il parut encore vers 9 heures, toujours à-peu-près à même distance de Vénus et faisant un angle de 45" avec le vertical mais dans bipartie meridionale.il est très- remarquable que le satel- lite paraissoit également, soit que Vénus se trouvât dans le champ de la lunette avec. le satellite, soit qu'elle ne s'y trouvât point ; mais qu'il l'appercevoit avec beaucoup plus de facilité lorsque tenant Vénus hors de la lunette il y conservait le satellite. La faiblesse de sa lumière était presque toujours absorbée en présence de Vénus La lunette de M. Montaigne étoit dépourvue de micromètre, et toutes ses dis- tances n'étaient fixées que par estime. » La lunette de Montaigne avait. 2m,74 de longueur et grossissait 40 à 50 fois. (Arago, Astronomie pop-, t. II, p. 559.) 1961. OBSERVATION DE SCHEUTEN. Cette observation a été publiée dans : Bcrliner aslronontisches Jahrbuch, 1778, zwcyter Tbeil, p. 187. « Auszug cines Scbreibens ans Crefeld, vom 14 Nov. 1775. Aus dem astronomisehen Jahrbuche von 1777 sehc icli, dass die Astronomen nocb ungewiss sind : ob Venus einen Trabanten babeoder nicht. Da ieh nun fur mich davon vôllig ùberzeugt bin,so theile hier die Beweise meiner Ueberzeugung mit, weil sie mir wichtig genug zu seyn scheinen. Icb luibe mit meinen Freunden den Trabanten durch ein gemeines Fernrobr binnen ôStunden <"> tiers sehr deullich vor der Sonne sehen vorbeygehen. » In meinem Mémorial finde icb davon folgendes : » Im Jahre 1761 den 6 Jun. Vormittags um 5'/2 Uhr habe Venus in der Sonne geseben. Von 8 bis 12 Ubr konnte man hier wegen der Wolken keine Beobachtungen anstellen. » Um 12 Uhre sah ieh Venus ihr Môndgen in der Mitte der Sonnenscheibe. Uni o Uhr war es beynahe auf dem Rande. » Was wir binnen dieser 5 Stunden in der Sonne saben, konnte nicbts anders als der Tome XLIX. 6 42 ÉTUDE SUR LE SATELLITE Trabanl seyn. Er kam mir so schwarz, rund und distinct vor als Venus, aber viel kleiner, ungefahr '/4 so gross. » Er salie auch don Sonnenflecken, welche ieh \ ielmal gesehen, i:ar nichl àhnlich. Aucli kam sein Lauf mitdem Laufe der Venus iiberein : er war aber eiwas gescliwinder. » Daraus vermuthe ich, dass er an der Scile seines Weges, welche unserer Erde am nâchsten war, und also nichl weit von seiner unlern Conjunction mit Venus gewesen ist, welehes aueli verurfachte, dass der Trabanl schwàrzer sehien. Aus Mangel der Instru- mente war ein grôsserc Genauigkeii nichl môglich, aber genug inicli von dem Daseyn des Trabanten zu ûberzeugen. Ich halte es eher bekanni gemacht, vermuthete aber, es wûrden ihn vicie gesclien haben. » Zweytes Schreiben aus Crefeld vom 28 Dec. 1777. » Es thut mir leid, dass ich aul' die an mich gerichteie Fragen keine ganz genugthuende Anlwort geben kann. Halte ich bey meiner Beobachtung diesen Erfolg nur vermuihel, so wùrde sie, so viel sich bey dem Mangel von Inslrumenten thuu liesse, genauer und umslàndlicher aufgezeichnet worden seyn. Noch lebende Zeugen der Erscheinung sind da. Ohne ctwas von der Astronomie zu verstehcn, sahen sie den Mond der Venus, nach ihrem Ausdrueke, wie eine schwarze Erbsc in der Sonne. Dieser tlrnsland ist an und fur sich unerheblich. Folgendes ist ailes, was mir môglich ist, von meiner Beobachtung noch anzugebcn. Die ersle Beobachtung war un) 12 Uhr oder ein paar Minuien spâter, und das Môndgen nach dem Augenmaasse gerade vor dem Miltelpunckte der Sonne. Wie viel es um 5 Uhr von dem Rande stund, weiss ich nicht genau, aber es war noch eben sichtbar; ich bin also nichl mcbr im Slande, eine Figur davon zu geben. Die geschwin- digkeit scbloss ich also : Ich tbeilte den Diameter der Sonne in 100 Theile. Davon gicng Venus in ungefahr 6 St. 20 Min. 80 Theile, isi in einer Slunde I2,2/I9 Theile. Das Môndgen lief in 5 Stunden 50 Theile, damit I Slunde 162/-Theile. und demnach scbneller als Venus. » Abraham Scheuten. \dams Sohn, 1961. OBSERVATION FAITE A SVNEOST. (HLNTINGDONSHIB.E.) Celle observation a élé rapportée dans1 : The Londun Chronicle or Vniversal Evening PosL, vol. IX, nr 000; from Tuesday June 16 lo Thursday June 18 1761. Extraei of a Icttcr from St-iNeosl in Hunlingdonshirc June C^. 1 D'après IIaask. Zeilschrift fur populârc Mittheitungcn, lîd. III, II. I. EMGJVIAT1QIE DE VÉNUS. 43 « This morning aslwas observing ihe transit, I perceived a phenomcnon, which b) ils motion appeared to move in a curve différent from any spots 1 bad ever before discovered in die sun. An idea occured 10 me, that il was secondary planet to Venus : for it plainly appeared to attend ils primary as Ibe centre of ils motion; and be lielp of my télescope I could perceive it to make near the same transit as tlic planet Venus but nearcr the ecliptic. End of tlic transit of Venus 51 minutes past eighl, and ibe end of tbe secondary V) minutes past nine in the morning, apparent time? » J s«si. OBSERVATIONS DE ROEDKI/ER. Ces obsi rvations ont été publiées en 1882 par M. Scbjellerup, dans le Copernicus (vol. II, p. 164), d'après les registres de l'Observatoire de Copenhague. Au texte même des obsenations nous joignons les principales notes données par M. Schjellerup. « 1761. d. 28 Junii. In quadrante Venerem observans ' Rœdkiaer vidit albedinem quandam, quae Venerem sequebatur. Distantiam inter banc et limbum Veneris superio- rem invenit 0.66 -, et observavit 11" transitum inter banc et Venerem. Poetea tubo 17 eandem inlerum vidit, atque ex facie ejus, quae non adeo falcata erat ac Veneris, sed fere dimidia faeie splendens, suspicatur Observator, se salellitem Veneris vidisse. Coeteri nos eandem albedinem videre non potuimus, licet Venerem saepe observaverimus quadrante, rota meridiana et tubo 17 pedum. » 1761. d. 30 Junii, A. M. Venerem observans Rœdkiaer eandem videbat albedinem, quam antea diebus 28,u et 29"° Junii viderai. Distantiam ejus a Venere delerminabat 'L circiler diametri Veneris. Erat islo die prope cornu superius Veneris in quadrante. Sed isia albedo nondum cœteris nobis apparuit. ■ 1761. d. 2 Julii. A. M. Per totam hanc nociem, et eliam per plurimas antécédentes Boserup et Rœdkiaer Venerem expectarunt orientem spe Satellitem ejus detegendi, sed, ctsi tubis 17 et 22 pedum usi fuerint, nibil tamen viderunt. -• 1761. d. 19 Julii. Statim post ortum Veneris, Rœdkiaer observabat lumen aliquod débile figurée confusae et indistincts una cum Venere in tubo 17 pedum exislens, elsi optime viderelur, etiam Venere in tubo non existente. Distantia hujus luminis a Venere 1 No time givcn, altitude = 51"î)2'it". ' As l1' = lôO'.U, the distance was Hli". U ÉTUDE SUR LE SATELLITE erai, ut aestimabat, 40 1ère semidiam. Veneris. Venus supra illam in tubo ad sinistram sita erat. Lumen valde débile erat, sed tamen salis magnum, ut persvasus sit se stellam non observasse. » 1761. d. 20 Julii. Rœdkiaer Venerem orieniem quidem observnbat, sed nubes Vene- rem quovis momenlo tegebant. » 1761. d. 23 Julii. Rœdkiœr bac nocte Venerem plus intégra bora observabat tubo 17 pcdum et interdum tubo machinae parallacticae, sed ne minimum quidem signum Satellitis videbat. » 1761. d. 2o Julii. Rœdkiœr Venerem per longum salis tempus observavit, sed Satel- litem detegere non potuit. » 1761. d. 5 Augusti. Statim post banc observationem ' stellam quandam machina parallactica observabat Rœdkiœr. Hanc stellam pro Satellite Veneris babebal Venus h. 22 40 41 Stella » 22 40 46 » Distantiamstellae a limbo Veneris superiore observabat circumv. 7.I82. Postea Bose- rup stellam invenit eandem, atque admonuit, Satellitem Veneris esse inl'ra hanc stellam. Hinc Rœdkiœr machina parallactica sequentem fecit observationem Stella supra observata h. 22 58 11 Satelles » 22 58 30 » Dislanlia Satellitis micromelro machinœ parallacticœdeterminata21.66, quod facit in minutis3. Postea a Rœdkiœr determinala distantia Satell. a Venere in rectasc. 24" temp. in déclin. 28.84 4 » 1761. d. 8 Augusii. Rœdkiœr hora 2 malul. iterum vidit Satellitem Veneris, et machina parallactica observavit Satelles h. 23 23 31 Ven. limb. sequ. » 23 23 40 1 Transit of « Pegasi Collum. » 8 ... I find lp = 69".23 and aecordingly the observcd distance = 497".0. 3 Full stop in MS., and a new line. The distance is 25'0". 4 Equal to 33'17". ÉINIGMATIQUE DE VÉNUS. 45 Distantiam a Veneris limbo inferiore deierminavii 12.92 15.50 26.42 ( » 1761. d. 12 Augusii. Hora 1 mat. Rœdkiaer Venerem orientem observnvil et Satel- lileni ejus item m invenit infra Venerem ad dexiram situm fere eodem in loco, ubi prima vice eum observabat. Situm ejus accuralius determinare nubes impediebant. » 1761. d. 13 Augusti. Hora 1 matulina Rœdkiœr observavit Venerem, et invenit in parle inferiori tubi lumen quoddam débile ad dextram Veneris, sed nubes Venerem subinde occultantes observationes ulteriores impedivere. » 1761. d. 29 Augusti, A. M. Per liane noctem Venerem observavit Rœdkiaer, sed Satellitem deiegere non potuit. » 1761. d. 24 Novembris. A. M. Rœdkiaer Venerem observabat tubo 17' et 7', sed Satellitem non inveniebat. » 1761. d. 1 Decembris. Venerem observabat sed Satellitem non invenit [Rœdkiaer], » 1764. OBSERVATIONS DES ASTRONOMES DE COPENHAGUE. « 1764. d. 5 Marlii. Hora 6 pomeridiana Rœdkiaer Venerem observans ejus detegebat Satellitem. Vitro ulebatur objectivo utrinque convexo 9 '/2 pedum, oculari 3 pollicum. Pliasis ejus prorsus eral similis Ven. scilicet globosa, ita ut diameter maxima esset verti- calis in ambobus. Distabat in tubo ad sinistram Veneris 3/4 diametri Veneris. Centrum Satellitis in eodem cum centro Veneris erat parallelo, magnitudinu fere */4 diametri Veneris. » 1764. d. 4 Martii. Iterum bac vespera liorà ilidem 6 ta Rœdkiaer videbat Satellitem Veneris. Dislantia ejus ad sinistram erat [/2 diametri Veneris. Centrum ejus cum centro Veneris angulum l'aciebat semirectum plus minus : altius in tubo apparebatquam Veneris centrum. Pbasis ejus etiam optime distinguere potuit Veneri conformem : usus est pariim 1 Equal to 50'9". 46 ÉTUDE SUR LE SATELLITE eodem vitro objectivo quo beri, parlim objectivo menisco 14 ped uni cum oculari 3 polli- cum. Configurationes d. 3 et 4 Martii taies eranl Confîguratio d.'ô Martii Configuratio d. 4 Martii Satell.O Ov'enus- Satell.O w Venus ■> iV. B. lia Satelles et Venus in lubo apparuere. Satellitem fuisse prsesertim exinde patet, tain Veneris quam Satellitis diametrum notabiliter (tubo usus 14pedum prœ tubo 9 ^2 peduin) amplificari, quod de nulla (ixa valet. » 1764. d. 9 Marlii. Horà 6 '/a vespertina Satelles Veneris visus est a P. H. ', Boserup and Rœdkiser. Ob del'eetum necessariorum apparatuum situm Satellitis atque dislantiam cjus a Venere observationibus delerminare non polui. In tubis videbalur supra Venerem ad dexlram, ila ut ineo judieio faceret cum vcrtieali Veneris circa 50". Distantia a Venere erat 1 '/4 ve' ^ V2 diam. Veneris. Satelles Veneris erat perquam parvus it;i ut vix '/e diam. Veneris excederet "-. » 1 764. 10 Martii. Horà 0 vespertina videbamus tubo 9 '/2 ped. ad dextrani Veneris lumen quoddam, an vero Satelles Veneris esset, nec ne? C. et P. Horrebow afhïmare non audent. Lumen istud faeiebat cum verlicali Veneris 45°. Rœdkiœr auiem credebat, se Satellitem Veneris vidisse eodem tubo 9 '/2 ped., in quo applicuerat duo filamenta sese ad angulum rectum secantia, et observabat sequenlem transitum Veneris et Satelllitis. 15 Satelles ad horizontale, 14 Limb. superior Ven. ad idem, 18 Limb. inferior Ven. ad idem, 31 Limbus anteced. Ven. ad verticale, 55 Limbus sequens Ven. ad idem, 36 Satelles ad idem filam. » Horà 7 '/a vespertina lumen istud plane disparebat. « 1704. d. 11 Martii. Hac vesperà ab hora b 3/4 ac' boram 7 videbamus omnes tubo 9 '/g ped. lumen quoddam débile ad dexlram Veneris circa 50 grad. supra borizonlalem Veneris. Hoc lumen colore Veneri (non sicllulis fixis qua? simul in lubo apparebant) simile erat, quamobrem omncs crcdidimus, quod Satelles Veneris esset. Mollis modis ' Pelei Horrebow, Jr., son of Prof. Pt'tcr Horrebow, Rômer's disciple, and brother of Clir. Horrebow. He v as for some } cars first assistant at the Observatory, until his brolher's death in 1776. Hedied in 1812. a The evening ihc » Satellite » was observed llirongh two télescopes, on of 9 '/, feel and one of 6 feet focal lengtli. P. Horrebow also tliouglit lie saw it with the quadrant, whicli had a tube of 3 feet only, but lie was nol certain. (Trans. R. Dan. Soc., IX, p. 400.) h. 5 56 » 5 56 » 5 56 » 5 56 » 5 56 » 5 56 ÉNIGMATIQUE DE VÉNUS. il tentatum est, an lumen lictitium esset, quod in tubo apparuil, sed conirarium deprehen- sum est. Coloresimile eral illi illumini, quod P. H d. 9 Martii apparuil, sed multo minus erat. Distabat fere a Venere 1 vel 03/4diam. Veneris. Hora 7 disparebal. » 1764. d. 12 Martii. Hac vesperâ Satclles Veneris non visus est, licet iisdem tubis usi simus ac antea. Aër tamen serenns erat; ila ut minima stellas in tubo cum Venere vide- remus. » 1764. OBSERVATIONS DE MONTBARRON. Ces observations ont été publiées dans : Ephemerides astronomicœ ad meridianum Vindobonensem, 1766. De Satellite Veneris, par Hell, p. 26. « Observationes ejusdem Satellilis l'actœ Altifiodori [Auxere] (sic) a D. Montbarron. Anno 1764. » Altifiodori ut refert cel. D. Messier in suis litteris die 16 junii 1764. Parisiis ad me datis, D. Montbarron 1764. Die 15 Martii telescopio gregoriano 32. Pollicum coniem- plando Venerem vespere hora 7. conspexit quoddam astrum minus, ex parte Veneris obscura, quod cum Verticali ex parle orientis faciebat angulum circiter 60 graduum. Die 28 ejusdem Mensis hora 7 [/2. Vespertina vidit D. Montbarron idem parvum astrum ad Venerem simile priori, faciens cum Verticali ex parte oecidentis angulum 15. graduum; Die sequente, id est, 29. Martii, etsi Venus nubeculis rarioribus obducta fuerit, idem lamen astrum conspexit faciens cum Verticali ex parte oecidentis angulum 44. graduum circiter; posl banc ultimam observationem licet saepius hoc astrum ope ejusdem tubi quœsiverit, illud tamen nunquam deinceps videre potuii; omnes observationes probant, astrum hoc non fuisse fixam aliquam, utpote, quaemagis scintillantes surit et minus terminatœ, Phasim tamen in hoc aslro nullam dislinguere se potuisse asseruit D. Montbarron. » 48 ÉTUDE SUR LE SATELLITE, etc. I70S. OBSERVATION DE HORREBOW. Elle est rapportée au même endroit que les autres observations des astronomes danois. » 1768. d. 4 Januarii. Venus ohservabalur h. circiter V, 3/4 A. M. tuba Dolloniano 10 pedum, apparalu lerrestri instructo, atque ejus faciès talis erat : Scilicet infra Venerem paulo ad dexiram à linea vertical! conspiciebat parvum lumen, quod minime Stella erat, (étant enim etiam stellac in lubit, U quse longe aliam habebant apparentiam), quodque à Venere circiter magniludine diamctri Veneris distabat. » Mox postea in tubo Islaeano Astronomico 12 pedum observabatur Venus, hibique ejus h;»c erat faciès : I » Scilicet idem lumen, quod infra ad dextram in tubo terreslri conspi- ciebat, supra ad sinistram in tubo Astronomico apparebat, atque in distantia diametri Veneris '. » PraMerlapsa horà, vel horae tribus quartis, magis ad dextram in Dolloniano, et magis ad sinistram I cl o o le tubo Dollon tubo coelesti. ni tubo Astronomico apparebat hoc Veneri adhaerens lumen. Hoc \ero idem pha?nomenon in Venere observabant lies Obseivatores, C. H., O. B. ei J. 2; omnes certo videbant, boc lumen s tel la m non esse, tendando omnibus certum videbat, boc lumen non esse illusionem iipticam, unde suspicabant, illud forsan esse Veneris Satelliiem. » ' Il will be noticod that the crescent is not reversed in tlie ligure. In thn description llien is nothing about tlie u satellite « being crescent shaped. ' C.hr. Horrebow, Ole Biilzou and Ejolvor Johnsen. Tlie last-named became second assistant in August 1767, two months after Rœdkia'r's death. Mèm Cour. et des Sav.étrang.,tome XLIX PU. .»" Si - — \3Û' S' 1 ( V .f? /•' • * Ljth 0 Severtfyn^, Bruxelles. obant .do] Mèin Cour. et des Sav.étrang.,tome XLLX. F" 36r :, + '■ 3 y." 30'" 2f ■'" 2t • IV • . ■ • • ©. • J • • J 30! J • • • w: e © • ' • . • • • ■ • . 27" 1S * 27" 36 "' 3£"' 32'" 30m 28m 26 Fy.lf. 1 G"' i ,„ . m 4 ." • * 30! 30' • ' m • • , • 19? 8 » • /.'/<■ 6m «" Fui 6. •tftn . S2 '" 5 12? . # ■ 30' m ■ SO' //° //" J!*.'" 32"' ,ro>" Fia S rereyns, Bruxelles P Stroobant , del Mein Cour. et des Savr étrang ,lome XLIX. PI III c m .r,V" st ■m ffçm .L 18? ■ • .• ' ■ X >.' 30' • * • * • • . 17" 0 • 17° .AS"" Jl ■m ~y< .>. F,(/ .'). Hg.11. .ireyns. Bruxelles P.Strool MASSE DE LA PLANÈTE SATURNE DÉDUITE des observations des satellites japet et tlt an, faites en 1888 et en 1886 a l'Institut astronomique de Liège, PAR L. de BALL, DOCTEUR EN PHILOSOPHIE, PRÉPARATEUR DES COURS D'ASTRONOMIE ET DE GÉODÉSIE A l'université DE LIÈGE. ( Présenté à la Classe des sciences dans la séance du 6 août 1887.) Tome XMX. MASSE DE LA PLANÈTE SATURNE DÉDUITE DES OBSERVATIONS DES SATELLITES JaPET ET TlTAN, FAITES EN 1885 ET EN 1886, a l'Institut astronomique de Liège. La valeur de la masse de Saturne, donnée par Bessel dans ses recherches classiques sur l'orbite du satellite Titan, est encore aujourd'hui généralement adoptée. Dans les derniers temps quelques astronomes ont déterminé de nouveau celte quantité par les élonga lions moyennes de quelques satellites, et ces recherches portent à croire que la masse de Saturne serait plus grande que celle résultant des observations de Titan, faites par Bessel. Parmi les recherches modernes ' il faut citer avant tout celles qu'a publiées iM. A. Hall. En se servant de toutes les observations de Japet, faites de 1874 jusqu'en 1884 à l'Observatoire de Washington, M. Hall trouve la Masse de Saturne = 3481.3 ± 0.54 (The Orbil of Japetus, p. 70; Washington Observations for 1882, Appendix I.) M. Hall a encore déterminé la masse de Saturne par les élongations 1 Malheureusement les résultats définitifs des observations, faites par M. Meyer, ne sont pas encore connus (Astronomische Nachrichten, n° 2641). 4 MASSE DE LA PLANETE SATURNE. moyennes de Titan, Rhéa, Dione et Télhys. Il a trouvé (The six inner satellites of Saturn, Washington Observations for 1885, Appendix 1) par les élongalions de Titan. . . . Masse de Saturne = Rhéa. ... » Dione ... » Téthys ... » et la moyenne de ces quatre valeurs 3480.07 ±1.14 1 3450.43 ± 6.20 1 3463.68 ± 8.38 1 3463.41 ± 10.63 Masse de Saturne 3478.7 ±1.10 La masse de Saturne serait donc considérablement plus grande qu'elle n'a été déterminée par Bessel. Dans les Aslronomische Nachrichten, M. Hill a déjà fait remarquer que, d'après ses recherches sur les perturbations mutuelles de Jupiter et de Saturne, une erreur de la détermination de la masse de Saturne, faite par Bessel, telle qu'elle résulte des observations de Japet, faites principalement par M. Hall, est peu probable. D'un autre côté, M. Hall reconnaît lui-même que ses observations peuvent encore bien être affectées d'erreurs systématiques. Du reste, vu qu'il n'est pas possible de combiner directement le satellite avec le centre du disque de la planète et qu'en outre la présence des anneaux augmente encore considérablement les difficultés, il n'y a pas lieu de s'étonner de l'existence de telles erreurs dans les observations. Maintenant, au lieu de comparer entre elles les positions de Saturne et d'un de ses satellites, on peut observer les positions relatives de deux satellites. Nul doute que de telles observations ne permettent d'atteindre un haut degré d'exactitude. 11 est vrai que là aussi des erreurs systématiques peuvent se présenter et cela à cause de la grande variabilité d'éclat de quelques-uns des satellites aux diverses parties de leurs orbites, MASSE DE LA PLANÈTE SATURNE. 3 mais ces erreurs se présentent également pour les combinaisons directes de ces mêmes satellites avec le disque de la planète. La proposition d'observer les positions relatives de deux satellites, faite déjà par Bessel et plus lard par M. 0. Slruve, a été suivie naguère par M. IL Siruve. En 1884, M. IL Slruve a observé les positions relatives de Japet et Titan, et en outre celles de Titan et Rhéa. Il a donné dans les Aslronowische Nachrichlen, nus 2641-2G42, les résultats de ses observations en désignant toutefois celles-ci comme préparatoires pour des séries plus étendues, commencées en automne 1884. Les calculs des positions relatives de Japet et Titan lui a donné pour la l Masse de Saturne = „,^_ , ■— (Japet) 3497.4 ±3.3 K (Titan) 34G0.8 ± 0.9 l'erreur probable d'une équation étant ± 0".382. M. II. Slruve explique la différence de ces deux valeurs, assez grande par rapport aux erreurs probables : 1) par le petit nombre des équations de condition, 46 en tout, tandis qu'il y a 12 inconnues; 2) par ces circonstances, qu'il n'a pu observer Japet pendant une révolution entière et que la plupart des observations de Japet ont été faites lorsque ce satellite se trouvait à l'est de Saturne, et par cela même était d'un éclat très faible. Enfin les conditions atmosphériques ont été très désavantageuses. En se servant des observations de Titan et de Rhéa M. IL Slruve a déterminé la Masse de Saturne = 3493 o ± 3 g (Titan) (Rhéa). 3490.8 ± 0.9 Ces dernières observations, se composant uniquement de mesures des angles de position et des distances, sont naturellement beaucoup plus exactes que les observations des différences en ascension droite et en décli- naison; l'erreur probable d'une équation de condition n'est que de ± 0".174. 6 MASSE DE LA PLANÈTE SATURNE. L'élude des beaux Mémoires de M. H. Slruve m'a inspiré l'idée de conlri- buer pour ma pari à la détermination de la masse de Saturne, en observant également les positions relatives des satellites de celle planète. Mes observa- valions ont commencé le 2 novembre 1885 et elles ont été finies le 2 avril d886. Pendant ce temps j'ai fait 43 observations des positions relatives de Japet et Titan ; 36 » » » Titan et Rhéa ; 27 » » » Rhéa et Téthys ; 29 » » » Rhéa et Dione ; 22 » » » Dione et Téthys. Ces observations sont en partie des observations des différences en ascen- sion droite et en déclinaison, en partie des observations des angles de position et des distances. Aujourd'hui j'ai l'honneur d'en soumettre à l'Aca- démie les résultats en ce qui concerne les positions relatives de Japet et Titan. MASSE DE LA PLANÈTE SATURNE. Observations des satellites Japet et Titan, faites en isss et en isse a l'Institut astronomique de Liège. Les observations ont été faites à l'aide de notre réfracteur de 10 pouces anglais d'ouverture. Lors des publications antérieures j'ai déjà fait connaître les dispositions générales de cet instrument ainsi que celles du micromètre; il n'y a donc pas lieu d'y revenir. Le plus faible grossissement que j'ai employé était de 200 fois, le plus fort de 430. Quant aux observations, peu de remarques suffisent. Et d'abord j'ai pris soin de déterminer très souvent le foyer et le point zéro du cercle de posi- tion; d'ailleurs ce point zéro s'est montré d'une grande constance. Pour les observations des différences en ascension droite je me suis servi, sauf une seule fois, d'un cbronograpbe combiné d'abord avec une borloge électrique de Hipp, plus tard avec une pendule de Dent. Lorsque Japet se trouvait près de sa plus grande élongation à l'est de Saturne, je n'ai pu l'observer en ascension droite que quand Saturne était en même temps près de l'oppo- sition; plus tard ce satellite était tellement faible qu'il m'a été impossible d'observer les passages par le fil. Je me suis alors borné à l'observation des différences en déclinaison et encore ai-je été obligé d'éclairer les fils par intermittence. Quand j'observais les différences en ascension droite et en déclinaison, j'ai toujours commencé par les premières, puis je faisais quelques pointages pour trouver la différence en déclinaison et à la fin j'observais encore une fois la différence en ascension droite. Les différences des temps de passage furent corrigées de la marche de l'borloge, du mouvement du système de Saturne et encore du mouvement de Japet, en adoptant toujours comme temps auquel se rapporte la différence en ascension droite, le temps de passage de Titan. Du reste, ces observations des différences en ascension droite sont les premières pour lesquelles je me suis servi d'un chronographe; l'idée assez exagérée que j'avais eue de l'exactitude de telles observations a été la cause qu'aux premières soirées les comparaisons n'ont pas été plus nombreuses. Quand j'observais les angles de position et les distances ce 8 MASSE DE LA PLANETE SATURNE. furent les angles de position qui ont été observés les premiers, puis j'obser- vais la distance et à la fin encore une fois l'angle de position, mais après avoir tourné le micromètre de 180°. A chaque observation des différences en déclinaison et des distances, le tambour de la vis était dirigé vers le haut. Afin de déduire soit les différences en ascension droite et en déclinaison, soit les angles de position et les distances au même temps, je me suis servi des éphémérides publiées par M. À. Marlh. Voici maintenant les observations. Dans la colonne « Ligne des yeux » j'ai indiqué par p que cette ligne était parallèle à la ligne de jonction des deux satellites, par v que ces deux lignes formaient un angle droit entre elles. Japet- Titan. DATE. Temps moy. do Liège. Aa Réfr. AS Réfr. Nombre des observ. 1885. Nov. 2. 12h32">8 -51» 281 0»000 -0' 39"99 -0"02 10.8 5. . 12 12.5 -53.984 n -1 23.13 -0.04 10.6 10. . 11 54.9 -24.794 » -1 12.90 -0.05 10.9 17. . 10 57.5 -26.994 +0.001 -1 30.19 -0.05 11.8 19. . Il 23.8 -27.072 +0.001 -2 27.06 -0.07 11.7 20. . Il 25.1 -23.P64 0.000 -2 55.94 -0.07 15.8 Dec. 7. . 11 2.6 +27.213 » -0 32.05 -0.01 17.11 11. . 10 8.7 +32.923 » +0 26.65 +0.01 21.9 24. . 10 0.1 +22.270 » +1 28.57 +0.03 21.9 27. . 8 55.4 +30.747 » +1 56.18 +0.05 22.9 29. . 8 49.1 +29.813 -0.001 +2 59.35 +0.08 19.9 1880. Janv 7. . 7 5.5 -30.445 0.000 +0 47.95 +0.03 20.10 8. . 8 17.6 -31 .023 » +0 3.97 0.00 10.10 10. . 7 48.9 -26.466 )) -0 44.79 -0.02 7.7 H. . 7 24.9 -25.576 )) -0 47.05 -0.02 11.8 16. . 13 20.5 +0 37.14 +0.02 0.7 Angles de position. Distances. Ligne des yeux. 1886. Janv 30. . 6M6m8 254° 68 -0°0i 4 26"63 +0"07 6.2 P Fév. 1. . 7 6.6 244.47 0.00 3 43.84 +0.06 6.2 )> 3. . 10 54.7 233.51 « 4 38.53 +0.09 6.2 » 7 . . 8 47,2 240.75 » 5 36.05 +0.10 2.2 — 8. . 6 50.1 251.70 » 5 5.70 +0.09 4.2 — 9. . 6 39.4 216.66 -0.01 4 19.89 +0.08 6.2 /' 10. . 7 49.7 190.36 0.00 5 39.22 +0.08 4.2 r MASSE DE LA PLANETE SATURNE DATES. Temps moy. de Liège. Aa Réfr. AS Réfr. Nombre des observ. 1886. Fév. 14. . . 7h35°>5 +29» 226 0=000 -l'41"46 -0"04 25.11 15. . . 7 57. G -0 52.85 -0.02 0.10 1G. . . 6 52.8 +54.815 0.000 -0 10.22 0.00 22.8 18. . . 10 32.0 +0 56.38 +0.02 0.10 25. . . 7 48.9 -0 14.17 0.00 0.8 28. . . 7 35.4 +0 20.86 +0.01 0.7 Mars 7. . . 11 16.6 +4 0.61 +0.14 0.8 8. . . 10 5.3 +30.017 +0.001 +5 53.21 +0.11 28.5 9. . . 8 30.4 Angles de position. +3 53. 56 Distances. +0.08 0.7 Ligne des yeux. 1886. Mars 10. . . SMl-M 55» 89 0»00 5' 31 "74 +0"12 4.2 P. 1> 11 8 43.6 56.51 » 4 37.41 +0.11 4.2 V 12. 8 5.7 60 11 » 4 9.64 +0.09 4.2 V, V 13 7 50.8 65.92 » 4 7.61 +0.08 4.2 P 17 10 49.6 70.56 » 6 12.78 +0.31 5.2 V 18 7 36.9 67.11 » 6 18.65 +0.13 5.2 P 19 7 45.0 61.08 » 6 3.09 +0.13 4.5 — 24 8 19 4 319.11 +0.01 4 1.99 +0 07 4.2 P 26 8 17.6 287.91 0.00 5 55.02 +0.10 4.2 » Avril 1 8 12.5 260.84 )) 4 55.14 +0.12 4.3 » 2 8 20.5 262.36 » 4 22.65 +0.11 5.2 )> Rcmarffiics aux observations : Nov. 2. Japet souvent faible. | Nov. 16. Vent assez fort, qui fait vibrer un peu les fils servant à mesurer la différence en déclinaison. | Nov. 17. Vent fort, images diffuses; surtout Japet est difficile à observer. | Nov. 20. Japet excessivement faible, diffus. | Dec. 7. Fils éclairés, Japet très faible. | Dec. 11. Éclairage intermittent des fils, Japet excessivement faible, observation très difficile. Dec. 27. Air mauvais. | Janv. 8. Japet ordinairement très faible, nuages. | Janv. 10. Japet très faible, diffus, nuages. | Janv. 11. Fils éclairés, air très mauvais, nuages. | Janv. 30. Observation difficile. | Févr. 7. Air mauvais, Japet se présente sous la forme d'une tache, nuages. | Févr. 8. Japet très faible, tout diffus. Observation très difficile. | Févr. 10. Japet excessivement faible. | Févr. 14. Fils éclairés, Japet excessivement faible, air mauvais. | Févr. 15. Eclairage intermittent des fils, Japet excessivement faible. | Févr. 16. Fils éclairés. | Févr. 18 et 25. Mêmes remarques que pour Févr. 15. Air bon. La ligne de division de l'anneau, découverte par Enke, est difficile à voir. | Févr. 28, mars 8, 10, 11, 12, 13. Mêmes remarques que pour Févr. 15. | Mars 17. Japet est souvent invisible ; observation très incertaine. | Mars 18. Japet faible, observation difficile. | Mars 24. Fils éclairés, images agitées. | Avril 1 et 2. Images agitées. Soienl x, et y, les coordonnées rectangulaires de Japet, x* et y.2 celles de Titan, rapportées à des axes qui passent par le centre du disque de Saturne, Tome XL1X. 2 10 MASSE DE LA PLANETE SATURNE. nous avons, en adoptant comme axe des x celle qui est perpendiculaire au cercle de déclinaison de Saturne Aa cos - (8, -+- Ss) J { «i— «1= " ( — âfoi— !/i) (xi + Œ«) n = ± 0".06 n = 141°5677 » = ± l'.S n = 168°16'.8 » = ± 3'.3 i = 18»30'.0 » = ± 0'.5 i = 27"47'.7 » = ± 177 A l'aide des élongations moyennes, on trouve : (Japet) Masse de Saturne (Titan) » I 3491.0 ±2.6 ±1.8' 1 3501.6 ±o.7 ±3.8' J'ai indiqué en premier lieu l'erreur moyenne, en second l'erreur probable du dénominateur. En réunissant ces deux valeurs dans une moyenne, on trouve liasse de Saturne = 3493. 8 erreur moyenne = ± 8.4 » probable = ± 1.6 ÉTUDES SI II L'ASPECT PHYSip Dl LA PLANÈTE JUPITER DEUXIEME PARTIE: OBSERVATIONS FAITES A LOUVAIN A LA LUNETTE DE SECRETAN DE 1882 A 1885; PAR F.TERBY, Docteur en sciences, membre de la Société royale astronomique de Londres, associé de la Société astronomique de Liverpool, correspondant des sociétés scientifiques Flammarion de France et d'Espagne, membre d'honneur de la Société scientifique Flammarion de Marseille. AVEC 5 PLANCHES (Présentées à la Classe des sciences dans la séance du 5 novembre 1887. Tome XLIX. NTRODUCTION. The persistance of ihe red spol for so manv years lcads me to infcr » tliat the formerlj accepted iheory, that Ihe pheuomena seen on the « surface of Jupiter are atmospheric, is no longer tenable. » Hough, Report of ihe Dearborn observatory for t8S5 and 1886, p. 10. 1 idhuc sub Judlce lis esl ». Ce travail fait suite à celui que .'Académie a bien voulu insérer dans ses mémoires in-4° et contenant mes observations de Jupiter en 1881-1882 '. Les observations de 1882 à 1885 ont encore été exécutées à l'aide de la lunette de Secketan, de 9 centimètres d'ouverture utile, qui avait servi jusqu'ici, exclusivement, à toutes mes recherches astronomiques. La Troi- sième partie de ces études, que j'ai en préparation en ce moment, contiendra les observations faites en 1887 à l'aide de mon équalorial de 8 pouces de Gtu'BB, nouvellement installé, et leur discussion. En 1881-1882 j'avais cherché à déterminer approximativement la longi- tude jovigraphique des principaux détails de la surface, en mesurant sur les dessins, au moyen de diagrammes transparents, la dislance de ces points, en degrés, au méridien central calculé à l'aide des Ephémérides de M. Marth; j'ai, depuis lors, substitué à ce procédé approché, un système plus rigoureux, consistant à noter l'instant du passage au méridien central des détails visibles 1 Mérn. cour. etMém. des. savants étrangers, publiés par l'Académie royale de Belgique, t. XLVU, in-i°, 188o. 4 INTRODUCTION. chaque jour, et à calculer ensuite, au moyen de ces instants, les longitudes d'après les mêmes Ephémérides. Telle est, à quelques exceptions près, dans lesquelles on a suivi le système indiqué dans le mémoire de 1881-1882, exceptions toujours signalées ici du reste, l'origine des nombreuses longi- tudes que l'on trouvera dans le présent travail. Le dessin, bien exécuté, contenant en lui-même sa description, j'ai cru devoir abréger considérablement le texte descriptif et ne signaler dans celui-ci que les points essentiels : les détails importants se présentent d'ailleurs tout naturellement à l'examen parles comparaisons qui accompagnent ces figures. Comme en 4881-1882, les dessins ont été rangés par ordre de longi- tudes; mais les descriptions, contrairement à ce que j'avais fait dans la Première partie, se suivent aussi dans ce même ordre ; afin de permettre au lecteur de s'orienter dans ce grand nombre d'observations, un tableau général les réunit aussi dans l'ordre des dates, avec les longitudes en regard. Ce Mémoire est plus fécond en résultats que la première partie; les dessins s'enchaînent les uns aux autres d'une façon plus remarquable ; aussi celte seconde partie est-elle un acheminement heureux vers la troisième, à laquelle j'ai fait allusion en commençant, et qui promet dès aujourd'hui de conduire à des conclusions intéressantes. J'ai déjà dit que je me suis servi des excellentes Éphemérides de M. Marth 'j mais une difficulté se présentait en ce que, pour 1884-1885, M. Marth a adopté exclusivement les longitudes dérivant du mouvement de la tache blanche équatoriale, prise elle-même pour origine, tandis qu'aux autres époques il a choisi le mouvement de la tache rouge et adopté un système assez uniforme. Or, les dessins de 1885, calculés dans le système adopté cette fois par M. Marth, ne sont nullement reliables entre eux; leur examen prouve immédiatement que ce système de rotation n'est pas celui de Vensemble de la * Monthly Notices. INTRODUCTION. 5 surface, s'il s'applique, comme exception, à des lâches blanches mobiles dans les régions équatoriales. Aussi me suis-je adressé à M. Mardi pour le prier de bien vouloir me dire quelle formule sérail, d'après lui, le mieux en état de réduire les longitudes données dans ce système en longitudes dérivant du système précédemment adopté, basé sur le mouvement de la tache rouge. M. Marth a eu l'extrême obligeance de me répondre en m'en- voyant des Éphémérides nouvelles récemment calculées par lui pour 1885, et basées, comme les précédentes, sur le mouvement de la tache rouge, mais en adoptant pour valeur diurne de la rotation 870° 27, comme en 1887, année dont les Éphémérides ont été publiées dans les Monthly notices, et en 1888, année dont M. Marth compte publier bientôt les éphémérides. M. Marth a bien voulu me donner également les corrections à appliquer aux longitudes, pour les réduire à un système parfaitement uniforme. Les obser- vations de 1887 paraissant devoir jeter plus de jour sur la question, je me propose de faire usage de ces corrections seulement dans la troisième partie de ces études, pour en comparer les résultats avec ceux de toutes les oppo- sitions précédentes depuis 1881. Les longitudes données dans le présent mémoire pour 1882-1884 sont donc dérivées du système adopté précédemment par M. Marth, et basé sur la valeur diurne de rotation 870° 42, tandis que celles de 1885 sont basées sur une valeur diurne de 870°27; ces longitudes ne sont donc pas comparables entre elles ; j'ai préféré les laisser subsister comme telles provisoirement. Les observations faites aux diverses oppositions dont il s'agit dans cette deuxième partie ne sont pas également nombreuses, par suite de circonstances bien indépendantes de ma volonté; je regrette particulièrement d'avoir si peu de données pour 1883; les soins nécessités par l'installation de mon nouvel équalorial de Grubb ont absorbé ensuite mon attention et l'ont détournée en partie de mes éludes habituelles. 6 INTRODUCTION. Fixant de préférence mon attention sur les passages par le méridien cen- tral, j'ai, moins régulièrement qu'en 1881-1882, noté l'éclat relatif des bandes; je m'en rapportais, pour cet objet, au dessin lui-même; cependant les indications de ce genre qui ont subsisté ont été reproduites dans les dessins, et le mémoire de 1881-1882 les explique suffisamment. On trou- vera aussi plusieurs dessins incomplets, plusieurs esquisses partielles, destinés à mieux faire connaître certaines régions; j'ai adopté ce système, soit lorsque l'abondance des détails m'exposait à des inexactitudes en divisant trop mon attention, soit lorsque des conditions défavorables empêchaient un dessin complet, sans cacher pourtant des circonstances importantes. La tentative d'identification des détails de Jupiter, risquée dans ce mémoire, est une lâche fort ingrate, vu l'état actuel de nos connaissances sur cette planète ; aussi ne puis-je que réclamer l'indulgence pour des imperfections que l'on rencontrera en lisant un des premiers essais tentés dans celte voie : « ADHL'C SUB JUD1CE LIS EST. » . -rryfcr^ ^-* ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE DE LA PLANÈTE JUPITER. 1882-1883. 4882,27 novembre, 8b20'" (t. m. Bruxelles); L (longitude du méridien central) = 0°4. Observation interrompue par les nuages; image imparfaite. Le bord supé- rieur ou sud de 31 est occupé par une région très noire qui s'étend du méri- dien central au bord oriental; cette bordure très sombre a été revue le h, décembre {fig. 44, ri). 9 décembre, de 8h10m à 8h26m; L = 5°9 ; fig. /. Image mauvaise, dessin incomplet. L'ombre du satellite II est sur le disque, très petite, mais très visible par moments; la tache rouge est excessivement faible; 3I est d'un rouge très faible; à la longitude de 358°, mesurée sur le dessin, se trouve une tache brillante B, suivant une dentelure du bord nord de 31 ; les régions 311 et 311 1 semblent parsemées d'espaces clairs et sombres entremêlés, trop difficiles à bien voir. La calotte nord a son bord courbé. La tache brillante 6 a été revue le k décembre [fig. 14, 6). 8 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE 2 décembre, de 8h4Sm à 8h30"'; L = 34°7 ; fig. 2. Dessin incomplet, surlout clans les régions 311 et 3 III, à cause de la mau- vaise qualité de l'image; lâche rouge excessivement faible. Passage du premier bout de la tache rouge au méridien central, à 8l,13mil»; L = 29°4. milieu — 8"31m26s; L = 40°l. 9 décembre, de 9h23m à 9h38m ; L = 49°7 ; fig. 3. Tache rouge à peine visible ; image mauvaise. .9 décembre, de 40h9m à 10h3Sm; L = 80°8; fig. 4. Dessin incomplet à cause de la mauvaise qualité de l'image; au bord nord de 3I se voient deux petites taches blanches dont l'une est probablement la tache de Denning. 30 novembre, de 8h3Sm à 8h40™ ; L = 102°6 ; fig. S. Les nuages ayant interrompu les observations, on n'a pu faire qu'une esquisse destinée à montrer la position d'une région brillante, située dans 31; cette même région brillante a été vue aussi le 2 décembre (fig. 6) et se retrouve d'ailleurs dans \es fig. 2, 3, 4. 2 décembre, de /i9hf2m à 10h53m; L = 107°2 ; fig. 6. Observation très difficile ; on voit la même région brillante dans 31 que le 30 novembre (fig. S); sa longitude mesurée ici est de 67°; la bande légère y., située au-dessus de 31, a aussi été vue le 12 décembre (fig. 7). 12 décembre, de 8h34m à 8h42m; L=109 7; fig. 7. L'observation a été poursuivie jusqu'à 8h53m; mais le ciel devenait de plus en plus brumeux. Bande * vue en partie comme le 2 décembre (v. fig. 6). Il y a une tache blanche entre les deux dentelures très petites de 31. La tache blanche de Denning devait passer au méridien central vers 7h41m, d'après les Êphémérides données dans YObservatorg, décembre 1882, p. 385. 28 novembre, de 8h22'" à 8u33m: L = 155°5; fig. 8. Observation continuée jusqu'à 8h43'"; nuages ensuite. DE LA PLANÈTE JUPITER. 9 Dans la zone 311, taches )., faibles, difficiles à définir, vues aussi les 17 décembre 1882 et 25 janvier 1883 (fig. 9 et 10); voir aussi fig. 11. il décembre, de 8hS6m à 9h7m; L=156"6; fig. 9. Nébuleux; en A se voient les taches faibles dont il vient d'être question; la tache blanche a pour longitude mesurée sur le dessin 170°. 1883, 2S janvier, de 6h à 6h8m ; L — 158°7 ; fig. 10. Le dessin est assez complet seulement dans la limite poiutillée; le reste est trop difficile à voir nettement; la même lettre A désigne encore des lâches faibles dont il est question un peu plus haut. La bande 3I est double surtout à droite, grâce à la présence d'une fine bande noire ;j., qui a été vue aussi le 23 janvier (fig. 11). 23 janvier, de 3]l6m à Sh16m; L=185°8; fig. 11. Observation continuée jusqu'à S''23m. La bande 4 *, au-dessus de la calotte nord, semble aussi rougeâlre; pour p, voyez aussi fig. 10. 1882, 18 décembre, de 8h7m à 8h12'"; L-275°8; fig. 12. Observation continuée jusqu'à Sh20m; bande 31 plus noire à droite. 1883, 14 janvier, de Sb39m à Sh46">; L = 290°8; fig. 13. Le dessin a été complété et confirmé jusqu'à Gh3"\ La bande longeant la calotte sud semble entremêlée d'espaces brillants en chapelet. 1882, 4 décembre, de 8h45m à 8hS1m; L - 351°2; fig. 14. Les nuages interrompent vite l'observation; dessin incomplet. La région noire >j de la bande 3I vue aussi le 27 novembre. La lâche bril- lante 6 observée dans 31 doit être la même que le 9 décembre (fig. 1). Pas- sage delà tache brillante au méridien central à 8h53m46s ; L = 3o4°7. * Ce chiffre se rapporte à la notation de Lord Rosse, rappelée dans la première partie de ces études; on est prié de ne pas confondre les indications de cette espèce, ne figurant qu'au texte, avec les chiffres placés sur les planches, et représentant les divers degrés d'obscurité relative des bandes. La notation de Lord Rosse n'est ligurée sur nos planches que pour les croquis partiels 64«, 66, 62, 73, 84, 96, 98 et 99. Tome XLLX. 2 10 ETUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE En 1882-1883, la bande 31 élaii la région la plus visible; généralement celle bande avait une teinte rouge ou brune très prononcée; le k décembre 1882, c'est à peine si la teinte rouge s'y remarquait. Les régions 311 et 3111 oui paru roses, notamment le 2 décembre, comme je l'ai figuré dans les deux dessins de ce jour,/?//. 2cl 6. Une fois, le 23 janvier 1883, à 3''6m, la bande 4 a paru rougeàtre. Quant à la tache rouge, elle était à peine perceptible. 1883-1884. 4884, 16 février, de 5h43m àS'aS4m; L==6°8; fig. 45. L'observation a été continuée jusqu'à 6hlm; image mauvaise. La bande 31 parait double par moments; en r, on voit une tache blanche, la même (pie celle du 4 3 février à 8h; elle est désignée par la même lettre dans les deux dessins (fig. 59). La tache a, qui est représentée comme une dentelure de 31, a été vue également le 11 février à 6''om ' (fig. 56) et à 6h51m (fig. 16). Le 4 G, le passage de la dentelure en question au méridien central a été observé à 5ho3m26s, ce qui donne L = 4 0°7. Le cahier d'observations mentionne que, le 4 6 février, aucun autre détail n'était assez précis, assez visible pour être noté; celte circonstance explique pourquoi les dessins de ce jour sont moins riches que ceux des 4 l et 13 février. // février, de 6h54m à 6K55m ; L = 4 4°3 ; fig. 16. Ce dessin est incomplet parce qu'on a voulu donner tous ses soins aux détails de 31 exclusivement. Les mêmes détails sont désignés par les mêmes lettres dans les dessins suivants : 9 février 5hS2m, fig. 18, b. 1 1 _. 6h3m et 8''6"\ fui. :;\ b. 13 _ G''ol"\ fig. S4, c. 16 — 5"43m, G''î)2"\ fig. 1S, I!), a. r, b. 28 — 6h34°, /'. 1 &'om est l'heure du commencement du dessin; sur In planche on trouve 6,110m30s, heure moyenne entre le commencement et la fin du dessin. DE LA PLANETE JUPITER. 11 / janvier, de 8h26m à 8h35m ; L = 21 °2 ; fig. 47. Les bandes 3 1 1 1 et 4 présentent des granulations noires, confirmées aussi à 8h52m, à comparer à celles qui ont été observées le 11 février, à 6h5'n {fig. 56) et le 13 février, à 5h49m {fig. 54). On a ligure les ombres des satellites I, grise, et III, noire. L'ombre de 1 a semblé avoir la moitié de la largeur de celle de III. A 8H7m, ces deux ombres avaient progressé jusqu'à l'extrémité de la flèche qui les accompagne. En 1 a eu lieu l'entrée du satellite III; la bisseclion a été notée à 8h36m4.0s; le satellite brillait comme un petit disque blanc sur le bord de Jupiter; à ce moment son ombre était au méridien central. De 8h52m à 8h55m on voit la dépression correspondant à la tache rouge au bord oriental. Je ne réussis pas à voir encore le satellite I sur le disque. A 9hlm je soupçonne la présence du satellite III sur la bande 31, près du bord oriental; il y a là un très petit point noir. A 94 lm je crois voir de nouveau ce petit point. A 9h50m le satellite I sort entre les deux bandes équatoriales, au lieu indiqué sur la ligure par une pclile flèche, en IL Je vois le satellite III sous forme d'un très petit point noir sur le bord de la bande 51, près de la dépression sous la tache rouge (v. fig. 24). Voir pour d'autres détails concernant le passage du satellite III, les observations de 10h4m {fig. 24). 9 février, de 5h52m à 6h5m; L=39°8; fig. 48. On voit, au bord oriental, la dépression sous la tache rouge; on a figuré l'ombre du satellite I ; le point b du disque a été observé aussi le 11 et le 16 février [fig. 46, 21 , 49), aussi le 28 février. 28 février, 6h54m; L = 40°5. La dentelure b est près du méridien central, puis nuages. 46 février, de 6hS2<" à 6],56"'; L=47°3; fig. 19. La dépression de 31 est au bord oriental ; l'image est si mauvaise qu'un 12 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE dessin complet est impossible; une seule fois on remarque la configuration de 31; cette configuration est certaine, mais la position des détails n'est qu'approchée. J'ai observé aussi l'entrée du satellite I suivant la petite flèche, mais dans de mauvaises conditions. La bisseclion a eu lieu à6h48m50s. J'ai continué à voir le satellite comme un disque brillant sur le bord jusqu'à T'; deux minutes plus tard, il ne se voyait plus. 28janvier, de 6b40m à 6H7m ; L = 61°4 ; fig. 20. Détails excessivement difficiles. La calotte sud plus visible à gauche; je ne réussis pas à voir la tache rouge ni la lâche blanche qui, d'après M. Denning, devait passer au méridien central une heure avant la rouge (Observatory, janvier 1 884, p. 24). Des nuages surviennent ensuite. // février, de 8h6m à 8h16m; L = 61°5 ; fig. 21. On soupçonne la tache rouge. Le dessin est vérifié de 84 8m à 8h20m et à 8h30ra; l'image devient admi- rable; on entrevoit alors la tache rouge, par moments, apparaissant comme un filet rose très pâle. On reconnaît le point b dont il a élé déjà question plus haut. Passage de la dépression, correspondant à la tache rouge, au méridien central, à 8''5im49s; L = 87"9. U février, de SH7m à ShS6m; L = 68°6; fig. 22. Ce dessin est complété et vérifié jusqu'à 6h25m. Les bandes 3III et 4 sont formées de taches juxtaposées, difficiles à bien définir, en chapelet; ces taches sont séparées par des solutions de continuité 1res difficiles à fixer; en X se trouve une de ces solutions de continuité; à droite de ce point, la bande 4 est plus sombre qu'à gauche. Ces granulations de 3111 et de 4 ont élé vues aussi le 23 décembre 1883, à 9h4m (fig. 29); on en a vu encore le 1er janvier 1884, à 8h26m {fig. 17); voyez aussi 11 et 13 février^. 36 et 54). L'ombre f, dans 3II, a été vue encore le 1er janvier 1884, à 10h4m (///y. 24). DE LA PLANETE JUPITER. 13 La région plus sombre de 4, commençant en X, doit se terminer un peu plus à droite, carie même jour, à 6H4m, on a vu une solution de continuité d, dans 4, située à droite de X {fig. 28); celle solution de continuité a aussi été remarquée le 26 février , à 6b25m [fig. 27). Passage, au méridien central, du point X obS4m 0s;L = 70°l. — de la dépression de 31. . . . 6h25ra 0S; L = 88°8. — du milieu de la tache rouge. . 6b27",32!; L = 90°3. Le milieu de la dépression précède donc un peu celui de la tache rouge; la lâche se voit positivement, mais est d'une faiblesse extrême; ce n'est plus qu'un petit filet rosé, blanchâtre, visible par moments. 9 février, de 6hS8m à 7hom ; L = 77°9; fig. 25. Les nuages interrompent l'observation; on voit l'ombre du satellite I. /janvier, de 40b4m à 10b47m; L = 84 °6; fig. 24. Observation continuée jusqu'à 10h43m. Il faut rapprocher ce dessin de la fig. 22, du 14 février, à Sh47m; j'y renvoie pour les comparaisons faites; celle observation fait suite à celle du même jour, à 8fi26m : voyez plus haut fig. 17 . Nous y retrouvons l'ombre du satellite III prête à sortir du disque, el un petit point noir sur 31, suivant la dépression, point qui n'est aulre, sans doute, que le satellite III lui-même. Ce point est au méridien central à 10h26m; à 10h43m on le voit encore, mais dans les moments de grande netteté seulement. La tache rouge se voit positivement, mais elle échapperait à un œil non prévenu de sa présence; elle est à peine rosée. 9 mars, 6b6m ; L = 87°G ; fig. 25. Les nuages empêchent de faire un dessin complet; je ne puis faire qu'une simple esquisse de la bande 31. Dans de petites éclairaes, je constate que la dépression est au méridien central, à peu près, à 6h6m, ce qui donne une longitude de 87°6. Mais ces résultats ne sont qu'approchés à cause des conditions atmosphériques trop défavorables. H ETUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE 16 février, de 8*1 3m à 8u2/m: L = 97°5 ; fig. 26. On a continué le dessin jusqu'à 8h29m; il est resté incomplet à cause de la difficulté des observations, le vent étant trop violent. Circonstance remarquable, l'ombre du satellite I se projetait sur la tache blanche e et n'en perdait rien de so)t obscurité, ce qui prouverait que celte tache n'est pas lumineuse par elle-même. La tache blanche e est-elle la même que celle qui a été observée le 12 février à 5h58m(/fy. 30) et le U février à 6h44m et à "''oo"1 (fig. 28 et 31)? On a de grandes raisons de le croire. Nous renvoyons à ces dates pour les comparaisons; on y verra que le 12 février le passage de la tache au méri- dien central a donné pour L : 152' 9 et le 14 : 139°6; tandis que sa longitude mesurée le 16 est 114°; celte tache diminuerait donc de longitude, accusant un mouvement atmosphérique dans le sens indiqué par M. Denning pour les taches blanches équaloriales. A la date du 16, mon journal porte : « Cette tache blanche est-elle la » même que celle du 14 février? Je le crois, car je n'en vois aucune autre >> positivement; celle-ci est bien certaine. » Un doute subsiste donc; ne peut-on admettre, en effet, qu'une autre tache blanche est apparue dans celte situation, celle du 14 s'élant affaiblie au point de devenir presque invisible, ou se trouvant trop près du bord oriental? Le 16, d'ailleurs, la lunette était trop agitée par le vent pour pouvoir trancher un point aussi délicat. Toujours est-il que, pendant le cours de ces observations qui se sont prolongées encore, on n'a pas vu assez positivement d'autre tache blanche. Passage, au méridien central, de la dépression do 31. . . . 8''3n'39s; L = 89"i. La tache rouge est passée peu après. Passage du point (3 8"27'"9-; L = 103"li. Comparez avec le 26 et le 14, à 6h44m. La tache rouge était rosée, très fine, trop difficile à observer à cause du vent surtout. DE LA PLANETE JUPITER. 15 26 février, de 6b2Sm à 6h45<" ; L= 99°7 : fig. 27. Image mauvaise, dessin incomplet. On aperçoit, dans 311, une bande fine très visible ; par moments on constate qu'elle est inclinée et qu'elle est formée de nombreux tronçons séparés par des intervalles plus pâles. La bande 4 parait plus sombre à gauche, mais il est impossible de fixer exactement le point d où elle s'éclaircit. Ce point d correspond ici à L = 99°, environ; il est à comparer à la même région figurée le 14 février, à 6h44'n (fig. 28), vers la longitude de 108°. Le 14 février, à 5h47m, on a vu, de plus, la limite occidentale X de celle région plus sombre (fig. 22). Passage du point p au méridien central G''4.°>mls; L = 10o°l. (Comparez avec le 16 à 8h13"' et le 14 à 6l,44m). Les satellites I et II étaient à l'orient, excessivement rapprochés l'un de l'autre, presque au contact; j'ai noté que leur plus grand rapprochement a eu lieu un peu avant 6h43ml\ U février, de 6h44m à 71'; L - 105°2; fig. 28. Une tache blanche e arrive du bord oriental ; c'est celle dont il est question également à propos de l'observation du 16 février, 8ll13n' (fig. 26); elle figure aussi le 14 février, à 7hS5m (fig. 51). Passage du point [i par le méridien central 6h5om ls; L = 107°. — d — (tôt) 6hS6ra42s; L = 108". Comparez avec le 26 février (fig. 27) et avec le 1 4 février 5I|47"' (fig. 22). 1885, 23 décembre, de 9Hm à 9h15m ; L = 129°7; fig. 29. Observations continuées jusqu'à 9''22™. Les bandes 3 II I et 4 présentent des granulations noires nombreuses; la région noire X(/, vue dans 4 à diverses reprises (fig. 22, etc.), se rattache évidemment à cet aspect granulé. 1884, 12 février, de 5h5S." à 6hHm; L = 13o°5;/ty. 50. Observation continuée jusqu'à 6h38m. La séparation entre la bande 4 et la 16 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE calotte nord, invisible d'abord, est devenue visible, quoique très fine, à la fin des observations. On voit deux bandes légères dans la calotte supérieure, comme le 29 février, à 5h50m (fig. 55). Il a été question plus baut de la tacbe blanche e (fig. 26). Passage, au méridien central, de la tache blanche e. . . . 6''33m:20s; L = 152-9. — de la dentelure g &ti%a4S>; L = 488-6. Nous comparerons celte dentelure g à celle qui a été vue le 14 février, à 7h55"', suivant également la tacbe blanche (fig. 51). J'ai observé aussi, le 12, l'entrée du satellite II sur le disque. La Dissection a été notée à 6h48m338; le satellite suivait le bord nord de 31 comme une petite tacbe brillante; je pus le suivre jusqu'à T1^'". 14 février, de 7h58m à 8h7m; L = U6°9; fig. 51. Les images devenant trop mauvaises, le dessin reste incomplet. Passage, au méridien central, de la tache e 7l'48mo6s; L = 139°6. — - de la dent g 7"o5'" 65; L = 143-3. En comparant ces longitudes à celles qui accompagnent la fig. 30 pour les objets désignés par les mêmes lettres, on trouve que ces longitudes auraient diminué, pour la tache blanche et la dentelure, et à peu près dans la même proportion? 17 février, de ShS4m à 6h1m ; L = 163»6; fig. 52. La dentelure noire// a pour longitude mesurée ici 154°6; il est à présumer que c'est le même détail que les 12 et \A (fig. 50 el 51). 29 février, de Sh50m à 6h4m; L = 168°6; fig. 55. Observation continuée jusqu'à 6h43m. Nous retrouvons ici deux bandes dans la calotte 1, comme le 12 février (fig. 50). Si on ne les voit pas le 14 (fig. 51), c'est probablement parce que DE LA PLANETE JUPITER. 17 le dessin est resté incomplet, ni le 17 {fig. 52), c'est parce que l'image était trop troublée. En h, L = 183°, dans 31, tache brillante allongée, indice plus évident de la séparation de 31 en deux zones, souvent remarquées plus ou moins nettement. Le 17 février, à 6h25m(/fy. 34) et à 8h12m {fig. 43), on a vu également cette tache h; aussi le 5 mars, à 5h57m {fig. 56). Le 15 février, à 5h52m {fig. 4-1), on a vu une tache h', semblable. Quand z et /' furent arrivées au méridien central, elles apparurent comme deux taches tellement noires qu'on les eût prises pour les ombres de deux satellites. Les deux taches blanches étaient brillantes, la première très petite, la seconde plus grande et inclinée visiblement. La dentelure/ se trouve aussi dans la fig. 42 du 27 février, à 5h50m et dans la fig. 41, du 15 février à 5h52n'. La longitude de /', mesurée, est 208°. Passage au méridien central, de a 6L 7mo5s; L = 17o"2. — z 6"41m3Ss; L — 198-8. _ _ e 6b22">2Ss; L = 183°9. — — 8 6b57">45s; L = 20S°3. Une tache blanche, â, a été soupçonnée le 19 janvier, à 8h28m, vers L = 202° (fig. 39). 47 février, de 6b25m à 6h29m ; L = 181°5; fig. 34. On a observé aussi à 6h43m. L'esquisse que je reproduis ici représente un espace /*, plus clair, dans la bande 31, celui que j'ai vu aussi le 29 février {fig. 53). Vers 7 heures, la bande 31 se présente comme je la figure dans le dessin 35; un point noirz(?) passe par le méridien central à 6h58m4s, donnant L = 200°2; ce point est assez voisin des dentelures des dessins des 27, 29 et 15 février {fig. 42, 35 et 44). M. Weinek, à Prague, l'a observé aussi au même moment CAstron. Nachr., 2631 et 2637). Les dentelures des bandes apparaissent souvent comme des points noirs rappelant les ombres de satellites ; le Tome XLIX. 3 18 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE 29 lévrier (fig. 55), précisément, la dentelure z paraissait fort noire et avait pourL: 195°5. S mars, de ShS7m à 6h6m; L = 203 3; fig. 36. L'observation a été continuée jusqu'à 6h25ni et à 6h39ra. On voit la région brillante h dans 31 ; on ne revoit pas les taches blanches brillantes du 29 (fig. 35). Deux dentelures « et z de 31, également du 29, et la dentelure /' de 3111 sont encore visibles. On a également dessiné la planète à 6h25ra (voyez fig. 40). 3 février, de Sh4Sm à &53"i L = 211°7 ; fig. 57. Observation continuée jusqu'à 6h2"'. On reconnaît les deux bandes dans la calotte 1, comme les 29 et 12 février (fig. 55 et 58). La tache blanche i a été vue également le 5 mars à 6h25ul (voyez fig. 40). La même tache blanche semble aussi figurer dans le dessin suivant, 38, du 12 février, à 8h7m; voyez aussi le 3 février, à 6,,22'" (fig. 44). 12 février, de 8b7m à 8h46m; L = 212°2; fig. 58. La calotte 1 renferme deux bandes parallèles. La bande 31 renferme une petite tache i, brillante, que j'avais attribuée au satellite II, en ce moment sur le disque ; celte interprétation peut être la vraie; mais il est curieux de constater que ce point brillant aurait pour L : 220°5, longitude très voisine, par conséquent, de celle des taches blanches observées les 3 février (fig. 57, 44) et 5 mars (fig. 40), respectivement 228°8 et 222°3. Passage du point i par le méridien central 8h25m18s; L = 220°5. L'aspect de ce point brillant a encore été vérifié à S'^G"1. On voit l'ombre du satellite 11 sur le disque. 49 janvier, de 8b28m à 8h57m; L = 212°4; fig. 59. Observation continuée jusqu'à 8Hln'. DE LA PLANETE JUPITER. 19 On soupçonne une tache blanche $ à la longitude mesurée de 202". Serait-ce la tache i du 29 février 1884, à ol,50m, à la longitude de 205°3? (v. fig. 55). S mars, à 6h23'" ; L = 21 7°5 ; fig. 40. Passage de la petite tache blanche i au méridien central . . . 6''33m; L = 222"3. (Voyez fig. 57, 58 et 44). 1$ février, de SbST à 5hS8"' ; L = 221°2; fig. 41. Passage de la dentelure j au méridien central 6ll6ln05; L = 227"8. Le 27 février, à 5hoOm (fig. 42) une dentelure j figure à la longitude de 229"6. La région brillante h1, dans 31, est probablement une dilatation de la séparation de la bande en deux, comme j'en ai observé dans des régions peu différentes, notamment h (voyez plus haut), h' est aussi très voisine de la tache brillante i; se confondraient-elles? 27 février, de 5hS0m à §bS7m; L = 225u6 ; fig. 42. Observation continuée jusqu'à 6h33m. Image bonne d'abord, puis, en général, très mauvaise. Passage, au méridien central, de la dent ,/' 61' 0"iOs; L = 229°6. — — y 6h30m O; L = 247°6. La bande 31 parait double comme le 24 janvier [fig. 45). La dentelure / a été observée le 45, à 5h52m (fig. 41). La solution de continuité l' a été vue aussi le 29, à 5hoOm (fig. 55) et le 5 mars, à 5hK7" (fig. 56). 24 janvier, de 7hS9m à 8h9m ; L = 228° ; fig. 45. Observation continuée jusqu'à 8h14m. La bande 31 parait double, surtout à droite. Passage de l'ombre du satellite 1 au méridien central 8h23m12s. 20 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE 3 février, de 6h2T' à 6h33m-, L = 233°; fig. 44. Passage de la tache t, blanche et brillante, au méridien central : 6h17mlos ; L = 228°8. C'est la tache des 5 mars et 42 lévrier (fig. 38 et 40). 17 février, de 8h1T à 8*1 8m; L = 246°7 ;fig. 45. On retrouve ici la région brillante h, dans 31, observée le même jour, à Gh2om (fig. 34) (voir 29 février, fig. 33). La tache blanche K suit ici cette région h, comme la tache K suit, le 45, une région tout à fait semblable (v. fig. 41 et 46). La tache K est la tache blanche Denning, dont on verra le passage au méridien central à l'observa- tion de 8h27m (fig. 47). 15 février, de 6h39m à 6h43m ; L= 249°4 ; fig. 46. On voit, en R, la tache Denning; elle passe au méridien central à 7h4om4s; L = 269°5. On a continué à observer jusqu'à 7h36m; on voyait très bien la petite tache blanche et ronde Denning qui s'avançait vers le bord occidental. 17 février, 8h27m; L = 254° ; fig. 47. Passage de la tache K (Denning) au méridien central . . . 8ll25m30s ; L = 253°1 . La longitude de celte tache a donc diminué, du 4 5 au 4 7 , de 269°5 à 2o3°4 . On voit aussi, dans le dessin actuel, l'interruption / de OUI, dont la longi- tude mesurée est 289°. Le 20, à 6''24m, on a observé également une région /" (fig. 50), mais le dessin a donné pour longitude 244°; il est probable, comme je l'ai déjà dit, que ces solutions de continuité sont assez nombreuses, à cause de l'état de désagrégation en fragments constaté plusieurs fois en 3 III. 1883, 19 décembre, de 10b18m à 10h28m ; L = 255°7; fig. 48. Observation continuée jusqu'à 40h37m. La calotte nord a un bord convexe n et se sépare plus de la bande 4 à DE LA PLANÈTE JLP1TER. 21 l'orient qu'à l'occident, comme le 12 janvier 1884, à 9h7m {fig 49). La bande 3111 est plus sombre à droite, à partir de L = 230°; c'est un indice d'une solution de continuité l" à comparer à celles (pie nous avons désignées par /, l" dans les figures 47 et 50 respectivement, et par/' dans les figures 33, 36 et 42. Les dessins 47 et 48 ont la même longitude à peu près pour le méridien central; la solution de continuité de la figure 48 précède donc / de la figure 47. 1884, 12 janvier, de 9h7n' à 9h17m; L = 262°4;/t; L = 277°6; fig. 51. Observation continuée jusqu'à 6hl lm. Remarquons d'abord l'état granulé de 3III. Le point noir sur 31 est le satel- lite III lui-même, très net, devançant la tache blanche R' (Denning?) près de laquelle il est placé. En VV on voit une région plus sombre de la calotte polaire sud, ressemblant, comme position et grandeur, à la tache rouge. Passage, au méridien central, du point noir (satellite lit). . 6h 6m25s. — de la tache blanche K' . . . 6b 9m50s ; L = 289°1 . — de la bande W 6h19m20; L = 294°9. Remarquons que la longitude 287°1 correspondrait au passage du point 22 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE noir; elle est identique avec celle que nous trouvons pour la dentelure y le 20 février, à 6h50m (fig. 52) ; cette dentelure est suivie d'une tache blanche /, comme le point noir serait suivi ici d'une seconde tache blanche soupçonnée en / (observation du 13 février, à 6''51m, fig. 54). Voir la suite des observations de ce jour, fig. 54. 20 février, de 6h50m à 6h59m; L = 289"4; fig. 32. Dessin complet seulement pour les régions équatoriales. Cette observation fait suite à la fig. 50. Nous trouvons /" et ni ; la région m retrouve son aspect du 42 janvier (fig. 49); la dentelure S est celle des fig. 53 et 55 ; elle est suivie par une tache blanche, brillante, t, à la longitude de 321° (mesurée), t a probablement été vue le 13 février (fig. 54). Passage de la dent y au méridien central 6h50"'0s ; L = 286°7. Voir la suite des observations de ce jour, fig. 55, et aussi l'entrée du sal. III. 3 février, de 8h28m à 8b39M; L== 311°i ; fig. 53. La dentelure S (311°) est la même que celle dont il vient d'être question (fig. 52). 13 février, de 6b51m à 7h; L = 316°8; fig. 54. Cette observation fait suite à la fig. 51. Le dessin est resté incomplet pour les régions autres que les bandes 31, 311, 3III. On voit encore le satellite III sous forme d'un point noir dans la moitié occidenlale du disque; également la tache blanche Denning K.'? On en soupçonne une seconde qui suit et serait la tache / (fig. 52 et 55). La tache K.' a peut-être une avance sur ce point noir par rapport aux observations de la fig. 51. L'ombre du satellite III vient d'entrer sur le disque; 31 est double; 3 III est plus sombre jusque q (318°9), point observé aussi le 11 février (fig. 56) et le / février? (fig. 57). Au bord oriental on voit la dentelure c du 11 février (fig. 16 et 56). Passage de q au méridien central 6b59m4!; L = 318°9. DE LA PLANETE JUPITER. 23 20 février, de 7hS4m à 8],9m; L = 330°; fig. 55. Observation faisant suite à la fig. 52. J'observe l'entrée du satellite III ; le 2e contact a lieu vers 7''o3'". Le satellite se projette ensuite sur 31 comme un petit disque brillant (fig. 55); à 8h il est encore visible; puis il disparaît; à 8h14m je constate encore qu'il n'est plus visible et, à 8''29m, je ne vois rien qui accuse sa présence. On a vu p le 11 février (fig. 56); on revoit l de la fig. 52, et la pointe S. C'est dans la partie orientale de ce dessin que se placent les détails désignés par c, a, r, etc., dans les fig. 16 et 56. Le 11 février, de 6],5m à 6h16m; L= 348°6; fiy. 56. Nous retrouvons ici la région p (fig. 55), les granulations de 3III et de 4 (fig. 51 et 17), et une interruption q de 3III, comme les 1er et 13 février (fig. 57 et 54). On verra la suite de ces observations du 11 dans les fig. 16 et 21, où les mêmes points sont désignés parles mêmes lettres. Pour le moment constatons encore que les points c, o et r ont été vus le 13 février (fig. 54 et 59); de même la dentelure a et la région r le 16 février (fig. 45). Passage de c au méridien central 6l'21'"54s; L = 3S5°5. o 6h28'"54s; L = 3S9°7. 1™ février, de 7h56m à 8h3m; L = 349°5; fig. 57. Le vent empêche l'observation des détails. Je ne signalerai que le point q? (337°) à partir duquel la bande 3HI est beaucoup plus sombre. /er mars, à 6h54m ; L = 353°S ; fig. 58. Image mauvaise; détails invisibles; les bandes 31 et 3 1 II non parallèles; bande 4 très large. 13 février, de 8h à 8h5m; L = 3o7°3; fig. 59. Observation continuée jusqu'à 8h37'". 24 ÉTUDES SUR L ASPECT PHYSIQUE Deux taches blanches occupent les points c' elr, la seconde plus brillante. Celte seconde tache blanche r est la région la plus brillante dans l'espace situé entre la deuxième (o') et la troisième dentelure. L'ombre du satellite III est sur le disque. Passage, au méridien central, de la première tache blanche c'. 7''o8m548 ; L = 355°1. deuxième dentelure o'. . 8h 7m59s ; L = 0°6. — de l'ombre du satellite III . . 8b25B,i^. — — de la seconde tache blanche r . 8h37m 4" ; L = 18°2. Les points c et o du 11 février ont ici les longitudes respectives de 344° (mesurée) et 355°1 (d'après le passage de c'). Le 11 février, à 6hSm, c avait pour longitude 355°5 et o avait 3o987. Les points c' et o' ayant ici pour longitudes respectives : 355 1 et 0°6, la tache blanche & semble avoir pris la place de la dent c du 1 1 février, et la dentelure o' la place de la région o du 11 février. En d'autres termes, les pointsceto du 11 février semblent avoir diminué de longitude par un mouvement de rotation plus rapide, rappelant celui qu'adopte M. Denning. TABLEAU DES LONGITUDES JOVIGRAPHIQUES DES POINTS OBSERVÉS. POINT. DATE. FIGIRES. HEl;l!E du passage au LONGITUDE JOV1GRAPH1QUE Remarques. calculée mesurée mérid.centr. d après le passage. sur le dessin. 1882-1883. Tache rouge extrémité I. 1 décembre 188"J . . 2 s1' 1 .>UI 8 29o4 » Id. milieu. "2 - — . . Id. H 31 26 40° 1 » Tache brillante 6. 4 — - • • 14 8 :;.". 4(> 3S4»7 » DE LA PLANETE JUPITER. 25 POINT. haï HEURE iln passage au mérid.centr LONGITUDE JOA [GRAPHIQUE calculée d'après e passage. mesurée sur le dessin. Remarques. 1883-1884. I. — Régions 1, b 16 - — . . . 9 — — . . . 15 18 • " 21° 30° — Il — ... 16 » •> 44° — — — - . . . 21 » 56" — Kl — ... l!l » » 47°3 approché. — 28 — — . . . » 6 34 II 40°3 " approché. / li - — . . . 22 » " 80° — 1 janvier — ... 24 « » 101° e 12 février — ... 30 6 53 20 152°9 » — li - - . . . 51 7 48 36 139°6 » un peu tard. — 16 - — . . . 26 » » 114° 9 12 - - . . . 50 6 42 45 158<>6 )t — li - . . . 51 7 55 6 1 4305 )) — 17 — — . . . 32 » » 154"6 a 29 ... 35 6 7 55 1 75°2 >' — 5 mars — ... 36 » » 167° î 29 février — ... 35 6 22 25 183°9 » 5 S mars — ... 56 » )) 190° — 29 février — ... 35 6 41 35 195°5 » i? 17 — — . . . 35 6 58 4 200«2 » Il 09 _ ... 33 6 22 25 183»9 )) — 17 - - . . . 45 » » 196° — — — — - . . . 34 n 204° — 5 mars — ... 56 » » 181° h' 15 février — ... 41 « » 214° DE LA PLANETE JUPITER. 27 POINT. DATE. FIGl RE. HElliE fin passage au LONGITUDE JOVIGRAPHIQUE calculée mesurée Remarques. raérid. eentr. d'après le passage. sur le dessin. •3 19 janvier 1884 . . . 59 20-2" i 29 février — ... 53 .77 | M (ill37n,45» 6 17 15 205"3 228"8 » i? 12 — . . . 58 8 "2.3 18 2-20' 5 » i 5 mars — ... 40 6 33 (1 222°3 >< approché. i 15 février — ... 41 6 0 0 227°8 » — "27 — — . . . 4-2 6 0 10 22£°6 » approché. - -20 — — . . . .33 » » "233'' au bord. Y ■27 — — . . . 1-2 6 30 0 "24"o6 » approché. y "20 - - . . . 52 6 30 0 "286»7 » approché. il'-' 13 - — . . . .31 (i (i -25 "287° 1 » m 12 janvier — ... il! » " 287" — 20 février — ... 50 » » 298" — — — . . . 5-2 • >' •340"? approché. k' Denning? 13 — . . . 51 H !l 311 2811"! » K Denning ; 15 - - . . . ■ 40 45 7 15 4 -20fl"5 » — 17 - — . . . 47 8 "25 50 -2.33"! " .S 20 — — . . . 5-2 » a 509» — — — . . . 53 » » .304" — 12 janvier — ... 49 » » 507" ( 3 février —■.... "211 — - . . . .3.3 3.3 - : 511" 522" 32 521" 28 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE POINT. D A T E . F1GLTIE. HElllE du passage au LONGITUDE IOVIGB U'HIQIE calculée mesurée Remarques. tnérid. centr. d'après le passage. sui- le dessin. III. — 1 îégion 3III. /' S mars 1884 . 56 .. .. 191» — 27 février — 42 » » -215° 1" 29 — — . l'.i décembre 1883 33 48 11 )) 208° 230° — 20 février 1884 . 50 " » -241° 1 17 — - . 17 - » 280° '!■' 1 — — . 37 • » 337° '/ Il - — . 56 » » 3-23° — 13 - - . :>i 6>'59m i' 3I8°0 » IV. — Kégion 4. \ M février 1884 . . . 22 S 54 ii 70" 1 » d 2(5 — — . . . "27 » » 99° — 14 — - . . . 28 (i 36 42 108° » approche. 1885. 19 février, de &.43T à 8u2lm; L = 9"5: fig. 60. Observation continuée jusqu'à 9hlm. La dépression correspondant à la lâche rouge est peu profonde, moins marquée qu'en 1884; je ne vois pas la lâche rouge; au commencement de l'observation, la bande la plus élevée du disque est rosée; 31 est rosée plutôt à la fin. On n'a vu aucune trace de la tache blanche Denning qui devait passer au méridien central vers 9 heures (Observatory, février 1885, p. 63). DE LA PLANETE JUPITER. 29 A 9hlm la bande 31 avait l'aspect figuré dans le croquis 60« : le satellite IV se voyait très près du bord oriental; il venait de sortir de l'ombre. Passage, au méridien central, de la dépression de 31 . . . 8"23'"3.'r; I. = I3°8. de F, tache très brillante . . 8h27ra35s; L = 16»2. On retrouve les points R, I), F le 22 mars (fig. 97, 98), ARDE le 15 avril, à 8h43"; (fig. 61), AEF le 20 avril, à 8h10m (fig. 62). 1S avril, de 8H3m à 8h32'n; L = 15°8; fig. 61. Observation poursuivie jusqu'à 9h4-m. Les régions entourées de pointillé sont celles où règne un plus vif éclat; calottes polaires à peine marquées ; la calotte 5 est largement séparée de 3III; à 9h2m, au contraire, ces deux régions ne sont séparées que par une strie brillante ; la calotte inférieure parait alors s'étendre jusqu'à la ligne poin- tillée 5. 31 est plus sombre dans sa partie orientale. Passage de A', tache brillante, au méridien central (tard) . . 8h48mfô"; L = 16°o. — D au méridien central 9h 0m17*; L = 23°o. Pour l'identification, voyez l'observation précédente (ARDE). 20 avril, de 8h10m à 8h18m; L =26°6 ; fig. 62. Observation continuée jusqu'à 8h24™. Passage de A au méridien central 8h19mo0"; L = 30°1. H (milieu de la petite bande partielle) .... 8h21m3o'; L = 31°2. On retrouve A et E le lo avril (fig. 61) et le 19 février (fig. 60); F le 19 février (fig. 60); A le 18 avril (fig. 64); G les 1er et 18 avril (fig. 65, 64 et 70); une proéminence de 3111, en H, le 1er avril (fig. 63). Les deux lâchés brillantes F et F' ont été vues aussi le 10 avril, à 9h10m (fig. 96). Voyez la suite de celte observation du 20, fig. 6§. 50 ÉTUDES SUK L'ASPECT PHYSIQUE /" avril, à 7U5S'" ; L = 30°3 ; fig. 63. Dessin complété ensuite de 7,'53'" à 8h2n', autant que possible. Les nuages rendent le dessin incomplet. 31 esl rougeâlre; la pointe G est très faible, entrevue par moments seulement, mais certaine. La zone entre 3111 et la calotte S est très brillante. \ au méridien central à 7h38m43' (un peu tard); L = 30°8. H l^Si"^' (± à cause des nuages); I. = 40°4. L de G mesurée sur le dessin : 60"3. Pour l'identification de ces trois points, voyez le 20 avril, fig. 62. 18 avril, de 7h8m à 7h22"> ; L= S0°5; fig. 64. Observation continuée jusqu'à 7h47m. A 7h31"' on l'ail le croquis fig. 64a. La tache brillante, blanche, G', visible seulement près du méridien central (fig. 65). Sous 3111 règne une zone étroite, très brillante. La calotte 5 est divisée en deux régions, l'inférieure plus sombre, la supérieure perceptible seulement par son contraste avec la strie brillante qui est au-dessous de 3111; celle circonstance esl à rapprocher de l'observation du 15 avril 1885, à 8h43m, dans laquelle la bande 3111 et la calotte 5 ont paru d'abord large- ment séparées, tandis que plus lard il n'existait plus pour séparation que le trait brillant longeanl 3111. Passage de G dentelure) par le méridien central T'ilm4is; L = 70°3. PHÉNOMÈNES DES SATELLITES III KT IV. Passage de l'ombre du satellite III, y : L'ombre vient de passer au méridien central 7h9m4.8s. Entrée du satellite IV sur le disque de Jupiter. Premier contact, au boni inférieur de 3 III (v. la fig.) 7h9n,48s; observa- lion trop difficile. Biseclion à 7h14I"8s. DE LA PLANETE JUPITER. 31 74 7"'48s, je ne vois plus le satellite IV ; un momenl il a brille comme un petit disque sur le bord de Jupiter. 7h29m38s, je commence à voir le satellite IV, sous forme d'un 1res petit point noir \p. 7h44m33s, le satellite IV apparaît sur 3111 comme un point très noir, aussi noir que l'ombre du satellite III, mais plus petit; il est très visible. Voyez la suite de ces observations au 18 avril, à 7h53m (fig. 70). m avril, de 8h52m à 9h ; L = 52"; fig. 65. G' au méridien central S'^o1" 81 ; L = 51"5. % — 9h12°"15s; L = 54«. La fig. 66 représente mieux les détails de 31, 311 et 3111. On a vu G et G' le 18 avril (fig. 64), voyez aussi fig. 64a; / également le 18 avril (fig. 64, 64a, 70) et peut-être le 7 février (fig. 68). On trouve encore le point / le 23 mars (fig. 72). Le 13 mars, de 7hëSm à 8h7'" ; L = 68°4 ; fig. 67. L'observation a été continuée jusqu'à 9h32m environ. A l'heure du dessin (8'T" en moyenne) les points noirs figurés sur 3111 ne se voyaient pas encore; ils recevront un peu plus loin leur explication. La bande 31, tigurée simple ici, a paru se dédoubler par un Irait brillant d'une grande finesse à 9h2m. Une tache noire, L, est très distincte dans 31. Les deux taches .M et N sont brillantes, surtout N. La séparation entre la calotte S et la bande très étroite qui la surmontait était excessivement fine. Le satellite III était sur le disque et, à 84 lm, je commençai à constater la présence d'un petit point noir sur 3111, dans la région marquée jS" sur le dessin. Les nuages interrompent l'observation. A 9h2"' le point /3" est très visible; je note son passage au méridien central, un peu tard, à 9h9m58s; il est très noir. Si ce point, au lieu d'être le satellite III, était une tache de Jupiter, ce passage donnerait pour L : 110". La moyenne des instants d'entrée et de sortie du satellite III, d'après le Naul. Al»)., est pour ce jour 9h7m29s t. m. Bruxelles, chiffre qui s'accorde avec notre passage par le méridien central. 32 ÉTUDES SUR L ASPECT PHYSIQUE A 9h32'"18a l'ombre du satellite III est entrée déjà en s', tache très noire, très visible, elliptique, à grand axe perpendiculaire à l'équateurde la planète, beaucoup plus grande que /3". Le point noir /3" est en ce moment arrivé en /32. Passages par le méridien central : L 8"Um13»; L = 74°3. MetN 8h18m38s; L = 79". Région plus sombre de 3111, non figurée dans le dessin et précédant pu . 8h28m53s; L = 85°2. (3111 parait formée de plusieurs granulations plus sombres.) P" (satellite 111) 9h9m58s (tard). Pour l'identification des points L, M, N, voyez les figures et l'observation suivantes. 7 février, de /0h6m à /0h/4m; L=73°2; /? à 8]55m; L=244°2; fig. 85. Observation prolongée jusqu'à 8h,j6n'. DE LA PLANETE JUPITER. 37 La région TT' a l'aspect d'une tache isolée; les dentelures de 31 sont très petites. A 8h44m on voit la tache blanche U. Passage, au méridien central, de 11" 8h26m16'; L = 243°8. — 2 8h29°"lls; L = 245*6. I 8ho3'"46<; L = 260°4. 19 mars, de 8U à 8hJ2m; L = 253°4; fig. 86. Observation continuée jusciu'à 8h33m. 31 a une teinte rosée; la calotte 1 est marbrée, contenant fies espaces pins clairs. Passage, au méridien central, de S 8h 7"'47\ L = 254°5. — — -i' 8h12m50s; L = 257°5. 2' 8h33"' 9S; L = 269°8. 12 avril, de8h24m à 8h29<"; L = 271°5 ; fig. 87. Observation continuée jusqu'à 8h49D1. Détails trop dilïiciles à observer. La bande 4 est pins marquée à l'occident, jusqu'à T, vers le méridien central. La région Z'", tache peu marquée, peu brillante, mais blanche, précède la région U. Première dentelure 2 au méridien central 8h26m12s; L = 272°2. L' 8h44m17s; L = 283°2. 17 avril, de 7hS7m à 8Hm ; L = 287°8; fig. 88. Les détails sont excessivement difficiles; l'observation est imparfaite; on la poursuit jusqu'à 9h18m. La bande 3111 est rougeâlre à 9h18'"; à celte heure, également, on voit l'ombre du satellite II sur le disque, très petite, très difficile, grisâtre; la position figurée pour celle ombre correspond donc à 9h18m, au lieu de correspondre à l'heure moyenne du dessin. La tache U est blanche et bril- lante, mais petite. La dentelure B est ceriaine, mais si difficile que sa forme est un peu douteuse. U' est une petite bande partielle dans 311. U au méridien central, un peu tard 7h58n'35s; L = 28C7. R — 8h 4m22'; L = 290*2. 58 ÉTUDES SUK L'ASPECT PHYSIQUE 12 mars, de 8h21m à 8b39m; L = 295°5; fig. 89. Les détails sont trop dilïieiles pour faire un dessin complet. On voit deux taches blanches brillantes dans 3ll : a", celle qui entame 3111, est très ronde, frappante dans les moments de netteté. a." au méridien central 8u36m17< ; L = 299°3. L'autre tache brillante doit cire la tache U. 19 mars, à 9h34m; L = SOe^G ; fig. 90. Dessin approché et incomplet. 3111 est rosée; ôl est noire; on retrouve li et U' pour lesquels nous ren- voyons aux fig. 88, 91, 93 et 97. 11 mars, de 7ho9m à 8h6m; L = 310°6 ; fig. 91. Observation continuée jusqu'à 8'"15m. 3111 et la calotte sud sont rosées; les régions U et a' sont plus brillantes. Passage rie B par le méridien central 8h12m48s; L = 31t3°8. 4 février, de 9h22m à 9h51m; L = 31 5' 6: fig. 92. Observation continuée jusqu'à 10h2'". 31 et 3111 légèrement roses dans la partie nord, qui est aussi leur région la plus sombre. 29 mars, de 8u8m à 8h(9m; L = 321°; fig. 93. L'image est trop mauvaise pour qu'un dessin complet soit possible. B est très visible : deux tacbes blanches et brillantes sont remarquées : U et ?'. B au méridien central 8M4moos; L = 321-8. 30 janvier, à 10h33m; L = 525°. Image trop mauvaise pour dessiner; les bandes 31 et 3III sont grises. 10 avril, de 8h29m à 8h39m ; L = 33(i"o ; fig. 94. On voit l'ombre du satellite II. U' (extrémité de la petite bande partielle) au méridien central, 8h35ni12s; L = 337u2. DE LA PLANETE JUPITER. 59 8bo1"', fig. 9-5, la calotte 5, plus marquée, s'étend maintenant presque jusqu'à la bande 3III, dont elle n1esl séparée que par un trait brillant très fin. En F, on voit une région plus brillante entamant 3III; 31 est plus large en se dédoublant au bord oriental; nous retrouvons ici la trace de la dépres- sion de 31 et le point A. 3111 est rougeâtre à 9h. 9h10m, fig. 96, la tache F semble double (F, F'). Passage de F au méridien central 9"28°'435 ; L = 9°5. — de la dépression de 31 (tôt) 9h28'"43' ; L = 9°5. Le point A se trouve aussi dans les fia;. 60, 61, 62, 63, 64, 98. Quant à F, on le trouve également et même accompagné de F' dans la fig. 62 ; F figure encore dans les fig. 60 et 98. 22 mars, de 8h à 8h4m; L = 341 °9; fig. 97. Observation continuée jusqu'à 8''32m. La dentelure D se voit depuis 8h13m; depuis 8h28"' on voit 31 s'élargir el se dédoubler au bord oriental. L'ombre du satellite 1 est sur le disque; elle est au méridien central à 8I'4"'!1\ On observe le satellite 1 sur le bord occi- dental de Jupiter, au bord sud de 3111, à 8''26m. De 8h44m à 8h48m, je fais le croquis de la fig. 98. Un instant la tache rouge a été soupçonnée sous forme d'une simple ligne au-dessus de D. La région plus brillante A a été vue à 8h58m. On finit les observations à 9''4'"; 3111 est rougeâtre; 31 a, par moments, un aspect figuré en 1882 et 1879, comme le montre le croquis ci-joint (fig. 99) '. Passage de D au méridien central 9h2m21'; L = 18°4. Pour l'identification, consultez les fig. 60, 61 , 62, 95, 96, etc 16 mai, de 8hSSm à 8hS9m ; L=356°7 ; fig. 100. Détails trop difficiles, puis nuages. Bande marquée dans la partie supé- rieure, ne s'étendant que jusqu'au méridien central, depuis le bord occidental ; calottes polaires invisibles. i Mém. cité, 11 février 1882, 6h20m, fig. 30, p. 47, et 14 mars 1882, G"34"\ fig. 27, p. ol ; et obs. de Jupiter en 1879, Bull, de l'Acad., 2e série, XLIX, n° 3, fig. 26. 40 ETUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE TABLEAl DES LONGITUDES JOMGRAPlilUl ES DES POINTS OBSERVES EN 1883. DATE. HEl'llE du passage au mér. central. LONGITUDE jovigraphique calculée d'après le passage. Remarques. 1. — Régions 1, a, H, b. Dépression de 31 [tache rouge) et régions raisinés. Dépression de 31 ! 10 avril milieu ) 19 février 20 avril . 1 — . A' n G' G 15 avril . 22 mars . 15 avril . 20 — . 1 — . 18 - . 7 février 13 mars . 13 — . 7 février 23 mars . 16 — . 16 avril . 21 - . 21 mars . 26 — . (M W>2$«>43' 00 8 23 38 02 8 1!) 50 (i5 7 58 15 II. — Régions :J,I et 311. 01 07 01 Gb 03 64 68 67 67 63 7-2 76 77 78 80 82 8>>48"'lbt !» 2 21 9 0 17 8 5b 8 7 47 41 10 12 11 8 11 13 8 18 58 10 38 31 7 50 17 8 50 33 9 12 57 8 27 44 8 U 36 8 10 0 9<>S 15°8 50°1 3U°8 16»o I8°4 25°5 bl°b 70°3 74°b 74°b 79° 90°4 12b°2 177<>2 I8I04 18b°l 199°2 228» observé tôt. observé tard. observé tard. 60°5 (mesuré). observé tard. obsen é tan ± DE LA PLANETE JUPITEK. il POINT. DATE. FIGURE. HEURE du passage au mer. central. LONGITUDE jovigrapbique calculée d'après le passage. Remarques. Q" 8(1 8>'ô0'" 6« 208°6 Vl'l 7 il 3 211"!» V< 20 - 82 8 28 0 258-8 observé tôt. — 31 - 83 8 II 10 255-t — 19 — 86 8 33 !i 269°8 — 12 avril 87 8 20 12 272-2 u 19 — 83 8 33 -40 200-4 - 12 - 87 8 44 17 283-2 — 17 - 88 7 58 33 280-7 tard. — 83 293-5 (mesuré). B 88 8 4 22 2110-2 — 91 8 12 48 510-8 - 29 — 93 8 14 33 321-8 1' 1U avril 91 II. - 1 8 33 12 légion 3III. 537-2 F 9>'28"' 13s •J-3 — 19 février 60 8 27 33 16-2 7. 20 avril 63 9 12 13 54» — 18 — 70 7 38 50 70-9 Il 20 - 62 8 21 35 51-2 — 1 — 03 7 54 58 40-4 ± \ 13 mars 67 H 1» 58 79- — 08 Kl 45 21 93-5 Région s o m b r e de 5III. 13 mars 67 8 28 55 83-2 P" ou sut. III. ! « - i 07 y y 58 (110») observé tard. Tome XLIX. 42 ÉTUDES SUK L'ASPECT PHYSIQUE HEURE LONGITUDE POINT. HATE. FIGURE. du passage au mér. central. jovigraphique calculée d'après le passage. Remarqite.s. a" 16 avril 74 gh Tin.i:;» 1 12° pp. 23 mars 72 8 52 12 i(i2°9 R? 14 81 8 S 14 221 "3 V l'.l avril 83 8 20 11 2 l.'l-O — 31 mars 83 7 30 13 2i7"3 — 19 — 8(i 8 7 -17 234°3 P' lit - 80 8 12 30 2373 0 31 - 83 8 8 13 238-3 a" 12 — 8*1 IV. — 8 36 17 Région 4. 299°3 r? 80 8 19 0 2o i »y TT' 19 avril 83 8 20 10 243 8 T 31 mars 83 7 32 40 248-9 TABLEAU GENERAL DES OBSERVATIONS DANS L'ORDRE DE DATE. ANNÉE. i .1 (H II . 1IEIRE MOYENNE. LONGITUDE .lu niriditn (fnlr.il. FIGURE. Remarques. 1882 28 30 - 8^20"" 0« 8 27 50 8 37 30 8 22 30 10 22 30 0«1 1 33-3 102-0 34"7 107°2 8 5 0 DE LA PLANETE JUPITER. 45 ANNÉE. JOUR. 1IEIRE MOYENNE. LONGITUDE du amiiliou rentrai. FIGURE. Remarques. 1882 4 décembre iMt.»> II» 351 "2 1 i — 9 — 8 18 II 5"9 1 - 12 — 8 38 1) 109-7 7 — 17 - 9 1 ,"i0 136°6 9 - 18 - 8 !l 50 273"8 12 1883 li janvier 5 42 30 290°8 13 - 23 - 3 11 0 185-8 11 — 25 . - 6 4 0 138°7 10 — 10 décembre in 23 0 253°7 18 — 23 - 9 9 30 129-7 29 1881 1 janvier 8 30 30 21 "2 17 - 1 — III II) 30 81 "G 21 — 12 — 9 12 0 262-4 49 — 10 — 8 32 30 212-4 39 - 24 8 1 0 228»0 45 - 28 — 6 13 30 61 "4 20 — 1 février 7 59 30 519-5 57 — 5 — 3 49 0 2I1"7 57 — 5 - — 6 27 30 233» 44 — 5 — 8 35 30 -j 1 1 ° 1 33 - 0 — 5 57 50 59°8 18 - 0 — 7 0 50 77°9 25 — Il - l» lu 30 548"6 56 — Il — li 33 0 14-5 16 — Il — 8 110 61-5 21 - 12 - (ï i 50 1 3o°5 50 — 1-2 — 8 11 30 212-2 38 — 13 - 3 50 15 277-6 31 44 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE ANNÉE. J 0 l" R . 1884 1885 15 février 15 - 14 14 — 14 — 13 - 13 — 16 — 16 — 16 — 17 — 17 — 17 — 20 — ill — 26 - 27 — 28 - 29 — 1 mars 3 — 9 — 30 janvier 3 lévrier 13 — HEIRE MOYENNE. I.ONGITIDE llu nuTÎtlirn ce Dirai. FUHRE. Remarques. 6>>33m30s 8 2 50 3 51 30 6 52 (I 8 1 II 5 55 0 6 il 15 5 47 (» Il 51 II 8 17 II 3 57 30 6 27 II H 13 0 6 27 50 H I 50 Il 54 0 5 53 30 « 31 II 5 57 0 6 54 II I) 1 30 li (i 0 10 35 0 9 26 50 9 26 30 10 III 0 10 43 0 9 Il 0 zt 316°8 5o7°3 68» 6 105-2 I i6°9 22 1 °2 249°1 6°8 47°3 97"5 163°6 181 »5 246°7 273" 1 350°0 99-7 223°6 40"5 1 68«6 553°3 203«5 87°6 323° 165-2 513°6 73°2 » 213»3 51 59 22 28 51 il 16 15 19 26 52 54 45 50 42 38 36 73 92 68 69 DE LA PLANETE JUPITER. 45 ANNEE. JOUR. HEURE MOYENNE. I.OSGITUDE (lu mcriilieo rmlrjl. FIGl'KE. Remarques. 18X5 10 février 19 12 mars 13 — 14 - 16 - 17 — 10 - 10 - "21 - 22 22 22 23 - 23 — 26 — 28 - 20 - 31 — 31 — 1 avril 10 - 10 - (0 — 12 - 10 — 16 - le — Mile," 30» 9 1 l) 8 50 i) X 1 0 x i 3(1 X 23 0 X -2 30 X 6 0 0 X 15 0 X 2 0 X 16 0 9 l 0 7 36 30 X 17 0 X 10 0 8 36 0 X 13 30 7 41 30 8 35 0 7 38 0 8 34 0 8 31 0 9 10 0 8 -23 0 8 47 50 8 3 0 9 3 50 293»5 68»4 220°8 I 72°7 5I0°6 233°4 306°6 I99<>5 541"9 I28°9 » 228°0 184°3 321°0 242°2 274»5 30"3 536n5 271 "5 15°8 ISO'l 1 7G»n 6(1 60a 8!» 67 XI 76 ni 86 90 80 97 98 9i\ 72 73 82 79 93 83 8-1 63 9-i 95 96 87 61 46 ÉTUDES SUR L'ASPECT PHYSIQUE, etc. ANNEE. .1 0 V R . HEURE MOYENNE. LONGITUDE du méridien central. FIGl RE. Remarques. 1885 18 - IX 18 — 10 — 20 — -20 il - 81' 0>"Ô0* 7 15 0 7 31 0 7 55 0 0 6 30 8 27 0 8 H 0 8 36 0 8 26 0 8 37 0 287"8 50°5 7i"7 117"!) 24402 20-6 52°0 184-0 356n7 88 61 Gin 70 71 85 62 65 78 100 Mein . de l'Académie PL I 20 61» ÎJ '"■V 77 78 184-c J6 ''- 79 ■- ■ - a a_ Miin.de l'Académie PL.V 82 228° 8T, ■ >*A 89 ff * 86 i 1 91 92 315°6 9* , 95 A » -■;■> 9 Ci i w/ £/"' .-I J ,. 98 - 8 46 99 , te, XitA G everet/n u a 11. H' ■>('■'■ ETUDE BIOGRAPHIQUE, LITTERAIRE & BIBLIOGRAPHIQUE SUR OLIVIER DE LA MARCHE par Henri STEIN. ( Présenté à l.i Classe des lelties dans sa séance du 2 aoùl 1886.] Tome XLIX. ï ,.- vL.*V:^«^j^»*/Vi*V^rt^'*r^j^^«^i>' Olivier de la Marche. (Dessin conservé à la Bibliothèque d'Arras.) AVANT -PROPOS. « L'Histoire est un temple dont l'historiographie est le vestibule ». » Le développement des éludes hisloriographiques amène chaque jour la rectification ou la confirmation d'un fait historique important. On est arrivé, un peu lard, il est vrai, à reconnaître que l'élude des sources devait élre le point de départ de loule élude impartiale el sérieuse. De là à rechercher scientifiquement le hut qu'a voulu poursuivre et qu'a pu atteindre tel écrivain, à réunir sur sa vie intime et sur sa vie publique les documents les plus variés et les plus précis, il n'y a qu'un pas. Ce qu'on a déjà fait, à l'étranger comme en France, dans ce sens, est considérable; mais si pour quelques historiens, chroniqueurs ou poètes il n'y a plus qu'à glaner, pour d'autres, au contraire, la moisson est tout entière encore sur pied : on cherche le faucheur qui fera la récolte. Olivier de la Marche doit être compté au nombre de ceux qui attendent un biographe. Il est connu — de nom — ; on le cite comme un bon chro- niqueur du XVe siècle, sans connaître bien au juste sa valeur; de ses actes, on ne sait guère que ceux qu'il mentionne dans ses ouvrages; on accepte * Leçon d'ouverture du cours d'étude critique des sources de l'histoire de France, par M. S. Luce, Bibliothèque de l'École des Chartes, 1882, p. 664. 4 AVANT- PROPOS. sans contrôle ses affirmations, et l'on se garde de rechercher les sentiments qui font guidé dans ses appréciations. A peine lit-on sa prose; et l'on lient communément sa poésie pour ennuyeuse ou futile. Olivier de la Marche joua un rôle considérahle dans toutes les affaires de son temps. Il semhle donc intéressant de connaître ce rôle, et de savoir comment il s'en acquitta. Ses contemporains ne parlent que rarement de lui; du moins n'avons-nous que des témoignages de partisans ou d'amis, naturel- lement portés à l'admirer et à le combler de louanges. Rechercher ce qu'il peut y avoir de vrai dans ces témoignages ne paraît pas non plus absolument dénué d'intérêt. Au XVIe siècle la personne d'Olivier de la Marche est oubliée; ses écrits restent et sont lus, puisqu'on les réimprime à différentes reprises. Mais plus lard, comme de beaucoup d'autres, il ne reste de lui qu'un vague souvenir; à part quelques savants et encyclopédistes qui en l'ont mention, nul n'a souci de commenter, ni même de consulter ses ouvrages tombés dans l'oubli. Les efforts des Foppens ', des Goujet2, des Papillon3, des Lelong 4 et des Paquot 5 sont impuissants à soulever le voile épais qui couvre sa mémoire; et l'écho que répète Michaud 6 dans le lointain n'est pas écouté davantage. H est vrai de dire que ce dernier n'est pas très encourageant lorsqu'il écrit : « D'autres manuscrits de lui reposent dans la poudre des bibliothèques, et » nous croyons que personne n'aura la fantaisie de les tirer de la nuit 7 » . Vallel de Viriville, pour qui le XVe siècle n'avait guère de secrets, est-il plus près de la vérité lorsqu'il dit : « Olivier de la Marche attend encore de i Bibliotheca belgica, t. II, p. 932, Bruxelles, 1739. 2 Bibliothèque françoise, t. IX, pp. 372-390 et t. X, p. 421, Paris, 1745. 3 Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, t. II, pp. 18-21, Dijon, 1745. * Bibliothèque historique de la France, t. II, 254S9-71, Paris, 1769. s Histoire littéraire des Pays-Bas, t. XV, pp. 305-318, Bruxelles, 1769. 6 Nouvelle collection pour servir à l'histoire de France, t. III, pp. 303-306, Paris, 1837. " Idem, p. 306. AVANT- PROPOS. 5 » notre siècle historique une véritable édition critique et complète de ses » ouvrages ' » ? El adhac sub judice lis est. Nous n'aurons pas été le premier à encourir le blâme que Michaud prononçait en d 837; mais nous serons jusqu'ici le seul qui ait tenté d'esquisser une biographie du poète chroniqueur, accompagnée de documents inédits et de pièces justificatives. Nous ne croyons pas que l'on s'occupe actuellement d'une édition complète des œuvres d'Olivier de la Marche : la publication entreprise 2 sous les auspices de la Société de l'Histoire de France, par MM. Beaune et d'Arbaumonl, paraît ne devoir comprendre que les Mémoires et YEslat de la maison du duc Charles, qui y est annexé dans la plupart des éditions antérieures 3. Il est très regrettable de laisser dans l'ombre le Parement des dames, par exemple, qui a fourni et fournira toujours d'amples données à l'archéologue et à l'artiste. La vie d'Olivier de la Marche n'a jamais été suffisamment esquissée. Au milieu du XVIIIe siècle, l'abbé Boullemier 4, de Dijon, avait réuni des notes critiques et recherché des pièces originales propres à éclaircir ou à expliquer les épisodes de celte vie longue et agitée. Boullemier est mort avant d'avoir terminé son œuvre : nul ne sait ce que sont devenues ses notes manuscrites. Plus près de nous, MM. de Beifïenberg et J. Blaes se seraient longtemps occupés d'Olivier de la Marche, chroniqueur et diplomate; mais du premier, il n'existe à notre connaissance qu'une très petite plaquette sur ce sujet3; du second, auquel on doit plusieurs bons travaux sur le XVIe siècle, rien n'a été publié sur cette question. Vers 4865-1866, M. Guillemin, de Chàlon-sur- • Nouvelle biographie générale du 1)' Hoefer, 1859, t. XXIX, p. 51, Paris, Didot. 2 Les tomes I à III ont paru. Ils comprennent les Mémoires, seuls, du chroniqueur, Paris, Loones, 1883-1886. 3 M. B. Prost ne songe plus à donner suite à son projet qui date de 1870. * Nouvelle collection de Mémoires pour servir à l'histoire de France (loc. cit., p. 305). s Paléographie, histoire littéraire, poésies de Chastelain, de Pierre Michault et d'Olivier de la Marche (broch. in-8° de 12 pages, s. 1. n. d.), extrait des Bulletins de l'Académie de Bruxelles, lre série, t. X, 1™ partie, p. 156. t> AVANT -PROPOS. Saône, depuis retiré à Varsovie où il est décédé ', avait fait à Paris et à Dijon de très longues recherches en vue d'écrire la biographie d'Olivier de la Marche : son travail n'a jamais vu le jour. On nous a même assuré "2 que M. Guillemin avait pris copie à la Bibliothèque du Louvre, incendiée complètement en 1871, de la partie relative à Olivier de la Marche dans les Vies des poètes françois de Guillaume Collelet. Nous eussions été heureux de connaître et de faire connaître à nos lecteurs l'appréciation de Colletel. Malgré notre vif désir, il ne nous a pas été possible d'obtenir communication des papiers historiques laissés par feu M. Guillemin. La biographie, que prépare M. d'Arbaumont pour être jointe à l'édition qu'il donne des Mémoires d'Olivier de la Marche, ne doit paraître qu'avec le dernier volume publié par ses soins. Nous n'aurons pas eu l'avantage de profiter de son travail pour corriger les erreurs et compléter les lacunes du nôtre. On a, pour la présente publication, visité les principaux dépôts publics de France et de Belgique, et l'on n'a négligé ni les bibliothèques ni les archives des autres pays (Hollande, Italie, etc., ....) lorsqu'on avait des renseignements précis sur l'utilité de la recherche. L'auteur n'oublie pas l'accueil empressé qui lui a été fait partout où il a passé, et prie toutes les personnes auxquelles il s'est adressé d'agréer l'expression de sa sincère gratitude. i Communication de M. Marcel Canat de Chizy, de Chalon-sur-Saône. ^ Communication de M. Philippe Tamizey de Larroque. ETUDE BIOGRAPHIQUE, LITTÉRAIRE & BIRLIOGRAPHIQUE SUR OLIVIER DE LA MARCHE. CHAPITRE PREMIER. BIOGRAPHIE. § 1. — Sa famille. La famille d'Olivier de la Marche était originaire de la Rresse. MM. Reaune et d'Arbaumont ont indiqué ' quelques personnages ayant porté le nom de La Marche à partir de 4174; mais ils n'ont nulle part exposé la filiation de chacun d'eux, et ils n'ont pas mentionné davantage la source où ils ont puisé leurs indications. Il n'y a donc pas possibilité de les contrôler 2, et s'il est permis de supposer que tous les noms cités se rappor- tent bien à des ancêtres d'Olivier de la Marche, on ne peut, pour les trois premiers du moins, l'affirmer péremptoirement. Au contraire, par des docu- ments positifs qu'ils n'ont pas eus entre les mains, il m'est possible d'infirmer ou de préciser leurs assertions : Renaud de la Marche est témoin, en 11 74, dans le traité de paix conclu entre le duc de Rourgogne et le comte de Nevers 3. i La noblesse aux États de Bourdonne, in-4°, p. 231, Dijon, 1864. 2 Une généalogie à pen près complète de la famille de la Marche, mais non exempte d'erreurs, se trouve à la Bibliothèque nationale imss. Collection Bourgogne, vol. 101, f° 323). Elle ne commence qu'avec l'année 1304. 3 La noblesse aux États de Bourgogne, p. 231. 8 ETUDE Guillaume de la Marche, en 1222, signe la charle dn duc de Bourgogne pour le droit de vendange à Dijon 1. Simon de la Marche est cité en 1279 2 et affranchit les habitants de sa commune en 1286 3. Bertrand de la Marche, chevalier, transige en 130-4 4 avec Jean, abbé de Saint-Pierre de Chalon-sur-Saône, au sujet de la justice des moulins de Saint-Martin-en-Bresse 5. Guillaume de la Marche, son fds, chevalier, est bailli et maître des foires de Chalon-sur-Saône 6. Il épouse Bienvenue Bonamy, et a un fils, nommé Girard 7. Guillaume de la Marche, sans doute fils de Girard, est nommé bailli des foires de Châlon le 7 septembre 1384- 8, et fait quelques voyages à la suite du duc de Bourgogne 9. Il se marie trois fois; mais le nom de sa première femme n'a pu être retrouvé; en secondes noces il épouse la fille de Jean de Sercey (", enfin Marie d'Ayne, cousine bâtarde " du duc de Bourgogne12; il fonde, en 1399 l3, une chapelle voisine de l'église paroissiale de Ville- gaudin ''*, d'après une lettre de l'évêque de Chalon-sur-Saône, Olivier i Courtépée, Description du duché de Bourgogne, t. III, p. 282, Dijon, 1778. - La noblesse aux États de Bourgogne, p. 231, Dijon, 1864. 3 Courtépée, idem, p. 282. * Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 101, f" 323. ■"> Chef-lieu de canton, arrondissement de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). »» Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 11130. La généalogie manuscrite, Collec- tion Bourgogne, 101, f" 323, lui attribue ce qui est le fait de son fils. 7 Pièce justificative, n° I. 8 Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 347. 9 « A Guillaume de la Marche, chevalier, bailli de Châlon, pour gages de n francs par jour pendant le voyage de Flandre (3 février au 6 mars 1385) ». Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 1462, f» 48 v°. 10 Elle s'appelait Flore de Sercey, Pièce justificative, n° IX. 11 Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 339. '2 Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 29, f" 295. *3 Pièce justificative, n° IX. li Commune du canton de Saint-Martin, arrondissement de Chalon-sur-Saône. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 9 (10 juin 1400), qui approuve celle fondation '. Guillaume meurt le 17 mai 1404 "2, laissant au moins, de ses trois mariages5, Irois fils el trois filles, dont deux en bas âge, sur lesquelles nous avons les plus minutieux détails par une lettre de la duchesse de Bourgogne, Marguerite de Flandre 4. Marie d'Ayne, veuve, reçut en 141 5 5, puis encore en 1427, des faveurs et des dons en argent de la duchesse de Bourgogne 6. Elle mourut celte année, 1427 7. Un des fils de Guillaume, Philippe de la Marche, nous occupera tout à l'heure. Un autre, Vautier de la Marche 8, est signalé par MM. Beaune et d'Arbaumont comme ayant pris part en 1424 à la défense de Mâcon par les Armagnacs9. Le troisième fils de Guillaume élait Antoine de la Marche, seigneur de Chàleaurenaud, de Chassey el de la Marche, chambellan du duc Jean sans Peur, né en 1395 et tenu sur les fonts baptismaux, à Chàlon, par le duc en personne "', le 24 mars 1396. Le duc de Bourgogne, reconnaissant i Les premières pièces justificatives concernent ce Guillaume. - D'après son épitaphe, que l'on voyait encore au XVIIe siècle, et qui nous a été con- servée (Bibliothèque nationale, mss. Collection Villevieille, vol. 55, Cab. des Titres, 136ljis, f° 136 v°). Elle est ainsi conçue : « Ci gisent messire Guillaume sire de la Marche en Bresse, chevalier, bailly et maistre des foires de Chalon, et dame Marie d'Ayne sa femme, lequel chevalier trespassa le 17e may 1404, et lade dame trespassale jour de l'an 14 .... Dieux ail les âmes d'eulx. Amen. » 3 Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 23, f° 84 v°, et Collection Villevieille, vol. 55, f°137 r°. ■'<■ Pièce justificative, n° VI. 3 « Marie d'Ayne, à présent veuve de Guillaume de la Marche, abandonna tous ses biens » à ses enfans auxquels ledit Guillaume n'avoit rien laissé, et ce pour les monter et armer, » mais le duc, ayant égard à sa situation et aux grands services dudit Guillaume, donna à » Marie d'Ayne son logement, sa vie durant, en son hostel de Braigny près de Verdun » [sur Doubs], appelle le Chaffault, avec 60 livres tournois de rente, le 10 octobre 1415 ». (Bibliothèque nationale, Collection Villevieille, vol. 55, f"137r°). 0 Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 339 et 365. — Marie d'Ayne avait été dame d'honneur de Catherine de Bourgogne, duchesse d'Autriche, jusqu'à la mort de ladite dame, qui lui légua par testament la somme de 200 francs d'or. Cette somme lui fut payée par le receveur général de Bourgogne sur l'ordre de Philippe le Bon. 7 Pièce justificative, n° XIII. 8 Pièce justificative, n° VIII. 9 La noblesse aux États de Bourgogne, p. 231, Dijon, 1864. |IJ Bibliothèque nationale, mss. Collection Bourgogne, vol. 23, f° 84 v°. Tome XLIX. 2 10 ETUDE ses services et ceux de son père, lanl en Bourgogne qu'à Liège el au Languedoc, lui accorde de nombreuses gratifications 1. On le trouve succes- sivement à Beauvais -, sous le commandement du maréchal Jean de Vergy, en juillet 1417, à Mâcon en septembre 1417 5, en Savoie où il est envoyé par le duc 4 pour faire alliance avec la comtesse de Savoie en 14-18, puis à Paris au mois de juillet de la même année 3; il reçoit à maintes reprises un cheval de monture el des dons en argent du ducG dont il est écuyer et chambellan (14-18-1419) et de la duchesse Marguerite7; il assiste au siège de Marcigny-les-Nonnains, à celui de Melun (novembre 1420) et en 1423 à la bataille de Cravanl-sur- Yonne8. Antoine avait fait dans toutes ces campagnes des dépenses réitérées au service de son maître, avait été fait prisonnier à Montereau9 et n'avait recouvré sa liberté qu'au prix d'une très forte rançon; malgré l'héritage qu'il avait recueilli après la mort de sa mère10 en 1427, il se voit contraint de vendre, à Troyes, ses bagues, ses robes et ses joyaux "; el il a encore recours en 1437 à la générosité de son maitre ,2 qui le récompense largement. Il prend enfin part à une expédition contre les écorcheurs aux environs de Beaune et de Pontailler-sur-Saône 15, et dépose comme témoin dans une enquête14 qui fut faite à ce sujet, à Auxonne, en i Bibliothèque nationale, mss. Collection Villevieille, vol. o5, f° 137 v". 2 Compte de Jean Fraignot, aux Archives départementales de la COte-d'Or, inventaire Peincedé, vol. 22, f°529. 3 Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 11939. ■ ■'<■ Compte de Jean de Noilant, aux Archives départementales de la Côte-d'Or, inventaire Peincedé, vol. 22, 1'" i63. :i Archives départementales de la Côte-d'Or, inventaire Peincedé, vol. 24, f° 707, Pièces JUSTIFICATIVES, ll"s IX et X. 6 Bibliothèque nationale, mss. Collection Bourgogne, vol. 23, f"86 v°. " Pièce justificative, n° XI. s Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 339; Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, 29, P» 64. a Bibliothèque nationale, mss. Collection Villevieille, vol. Uo, f" 137 v°. 10 Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 1G43, f° 41 v°. il Bibliothèque nationale, mss. Collection Bourgogne, vol. 29, f" 295. Il a été impossible de retrouver l'acte de vente dans les archives du département de l'Aube. !- Archives départementales île la Côte-il'Or, B. 339. 13 A. Tuetey, Les écorcheurs sans Charles VII, t. I, pp. 31-32, Montbéliard, 1874. 14 Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 11881. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. H 1438. Il mourut à Dijon le 23 décembre 1438 ' et fut inhumé2 en l'église de Châteaurenaud 3. Philippe de la Marche, frère * des précédents, a fait beaucoup moins parler de lui. Les quelques détails que donne sur lui son fils Olivier3 sont à peu près les seuls renseignements que nous possédions. Il fut gouverneur du château de Joux 6 en Franche-Comté, gruver de Bourgogne7, et épousa Jeanne Boulon8, dont il eut une fille, Jeanne9, et un fils, Olivier. Il mourut encore jeune, vers 1437 ,0. Olivier de la Marche, né en 142511, mort en 1 502 12, épousa en premières noces Odolle de Janley, dont le nom nous est révélé par un seul document13, 1 Un des héritiers d'Antoine de la Marche fut Jean Mairet, écuycr, sieur de Châteaure- naud, gruyer de Châlon, Autun, Mnntecnis et Charolais, à partir du 9 juillet 1440. (Biblio- thèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 29, I" 61). 2 L'épitaphe nous a été conservée (Bibliothèque nationale, mss. Collection Villevieille, vol. 55, f° 138 r°) : « Cy gist noble homme messire Antoine de la Marche, en son vivant seigneur de Chastelregnault, conseillier et chambellan de Monseigneur le duc de Bourgogne, lequel trespassa à Dijon le 25e jour de décembre 1458. Priez Dieupour l'âme de lut/. » Elle n'existe plus aujourd'hui. 3 Commune du canton et de l'arrondissement de Louhans (Saôiie-et- Loire). i Et non fils (Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 101, f" 323). 3 Mémoires d'Olivier de la Marche, livre I, chap. 1. 6 Commune de La Cluse-et-Mijoux, canton et arrondissement de Pontarlier (Doubs). t Bibliothèque nationale. Collection Bourgogne, vol. 23, f"86v°. Cf. Archives départemen- tales de la Côte-d'Or, B. 11411, f° 33 v°. s « Philippe de la Marche, écuyer, seigneur dudit lieu, épousa Jeanne de Corberon, fille » de Jean Bouton, chevalier, seigneur du Fay, et de Jeanne de Villers, à laquelle fut consti- o tuée une dot de f>00 livres et le village de Grammont près de Pierre (Saône-et-Loire), » moyennant quoi elle renonça à la succession de ses père et mère en faveur de Jacques » de Corberon, son frère, par contrat du 15 mars 1521. » (Archives du Château de Pierre, apud Bibliothèque nationale, Collection Villevieille, vol. 55, f° 137 v°). Cf. Lefèvre de La Barre, Mémoires pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne, 2e partie, p. 236, Paris, 1729; Palliot, Généalogie de la maison de Bouton, p. 98, Dijon, 1671; et E. Beauvois, Le Bourguignon Claude Bouton, seigneur de Corberon, in-18, Paris, Leroux, 1882. 9 Pièce justificative, n" XLV. io Mémoires d'Olivier de la Marche, livre I, chap. 1. ti Voir la discussion au début du chapitre suivant. 12 Date certaine : voir au paragraphe o, in fine. 13 M. Marcel Canat de Chizy a bien voulu nous faire savoir qu'il possédait dans son cabinet le testament de Jeanne de Molain, dame d'Yelley, veuve de Jean de Janley et mère d'Odotte, 12 ETUDE el en secondes noces 1 Ysabeau Machefoing2. Il eul trois enfants, Philippole, Louise, el un iils, Charles3. Charles de la Marche* ne parait pas avoir laissé de postérité mâle; il donna le 12 septembre 1517 la seigneurie de la Marche5 à Olivier de Lenoncourt, son neveu. Ici s'éteint la descendante directe des La Marche. Philippole, fille d'Olivier, épousa en première noces Thierry de la Charme, en secondes Philippe de Lenoncourt, par qui elle eut six enfants6. Dès le 15 janvier 1488, elle avait épousé Philippe de Lenoncourt, bailli de Bar-sur-Seine, seigneur de Loches, Chauffour et Marolles-lès-Bailly, toutes localités situées actuelle- ment dans le département de l'Aube 7. Elle devint veuve pour la deuxième fois entre juillet 1507 et mars 1519. Car le 5 mars 1519, elle donne procuration devant notaires en la chàlellenie de Gyé, avec ses fils Jean, seigneur de Loches (qui devint aussi bailli de Bar comme son père), Olivier8, Pierre et Philippe, ce dernier protonotaire-archidiacre de Beims, pour la représenter dans un procès pendant au bailliage de Troyes à rencontre des religieux de Larrivour. Le 15 mars suivant, une sentence est rendue contre eux, qui maintient les religieux de Larrivour dans la possession de moitié des grosses dîmes de Marolles. Philippole apparaît pour la dernière première femme d'Olivier de la Marche. Ce testament est du 13 février 1476 (n. style). — Cf. Archives départementales de Saône-et- Loire, E. 1142, n" 3, fn 13o (Pièce justificative, îr XV). t Voir au paragraphe 3, in fine. - La famille Machefoing était honorablement connue en Bourgogne. Nous avons trouvé, entre autres, un Guillaume Machefoing en 1381 (Bibliothèque nationale, mss. français 26283, pièce 22) et un maire de Dijon en 1440, Philippe Machefoing, qui pourrait être le beau- père d'Olivier (Marcel Canat, Documents inédits pour servir à l'histoire de Bourgogne, 1863, p. 402). 3 Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, 101, f° 323. Cf. Pièces justificativks, n°» LUI et LIV. 4 MM. Beaune et d'Arbaumont (op. cit., p. 231) prennent Charles pour un neveu d'Olivier, s Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 101, f°323. 6 Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 101, f" 323. i Archives départementales de F Aube, E. 41. 8 Olivier de Lenoncourt, sieur de la Marche, est bailli de Langres en 1526, Archives communales de Langres, liasse 94o. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 15 fois, à noire connaissance, le 15 mars 4320, dans un acte relatif à la même affaire1. Nous avons dressé un tableau généalogique - où Ton verra les alliances successives de la famille. Cette généalogie, que nous croyons bonne, sans en garantir l'exactitude absolue, est empruntée, pour les descendants de Philip- pote, au document manuscrit de la Bibliothèque nationale que nous avons déjà cité', et s'arrête au milieu du XVIIe siècle. En 1 780, Courtépée * affirme (pie celte famille était éteinte. Les La Marche avaient fait alliance avec les familles d'Ayne, Boulon, Dommarlin, Mairel, de Saulx, de Moroges, de Lenoncourt, et iMachefoing \ Ils portaient de sable bandé d'or de trois pièces 6. Ils n'étaient pas possesseurs d'une bien grande fortune et avaient souvent besoin de recourir à la libéralité des ducs, leurs bienfaiteurs. Nous n'avons trouvé nulle part d'évaluation exacte de leurs biens, de leurs immeubles tout au moins 7, et nous avons dû nous contenter des bien mesquines indi- 1 Archives départementales de l'Aube, fonds Larrivour, 4 H. 8 (pièces sur Marolles). - Voir ce tableau aux Pièces justificatives. 3 Bibliothèque nationale, Collection Bourgogne, vol. 101, fn 323. * Description du duché de Bourgogne, t. V, p. 302, Dijon, 1780. 3 Nous avons trouvé la mention de plusieurs personnages qui peuvent avoir appartenu à la même famille qu'Olivier de la Marche, mais nous n'avons pu suffisamment établir leur filiation, et nous avons préféré, dans le doute, les écarter de la généalogie. Citons : Alix de la Marche en 1376, dame de Château-Renaud (Courtépée, op. cit., t. V, p. 302); Nicolas de la Marche en 1401, mesureur du grenier à sel de Marcigny-Ies-Nonnains, Archives départementales île la Côle-d'Or, inventaire Peineedé, vol. 18, f° 40; Jean de la Marche en 1403, avocat, Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 11624; Olivier delà Marche en 142S, étudiant à l'Université de Dôle (Bibliothèque nationale, Collection Bour- gogne, vol. 23, f° 84 vn); Henri de la Marche en 1432, abbé de Saint-Pierre de Châlon, Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 11624; Marie de la Marche en 1431, veuve de Guiot Guillon, écuyer, Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 376. Enfin Olivier de la Marche nous parle (Mémoires, livre I, chap. 21) des exploits d'un « sien cousin germain, » Antoine de la Marche, seigneur deSandon, qui nous est inconnu. 6 Ce sont les armes données aux La Marche par MM. Beaune et d'Arbaumont (op. cit., p. 231); nous en avons trouvé la confirmation dans un sceau d'Antoine de la Marche, assez bien conservé, qui est appendu à une quittance de lui, du 22 novembre 1419, Pièce justi- ficative, n° XIII. Nous avons pu même les vérifier à notre aise sur un moulage dudit sceau que M. Joseph Garnier a bien voulu faire à notre intention. 7 Cf. Pièces justificatives, nos XXXV, XLVI et LUI. il ETUDE calions contenues dans la déclaration ' de Guillaume Verdel, receveur de La Marche en Bresse, en 1473. On voudra bien rapprocher de ce texte, qui a évidemment son intérêt, les nombreuses pièces justificatives inédites (|ue nous publions à la fin du présent travail, ainsi Le duc de Bourgogne venait de recevoir à Lille un ambassadeur du pape Nicolas, dans le même but, Mémoires, livre I, p. 28. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. Ti événement jeta clans toule l'Europe '. L'empereur d'Allemagne convia les princes occidentaux à une diète, à Ralisbonne, à l'effet de convenir des mesures à prendre pour arrêter les progrès des Musulmans. Philippe de Bourgogne y fut invité, mais la guerre intestine qui désolait les Pays-Bas ne lui permit pas d'y assister. Dès que la révolte des Gantois fut apaisée, il reprit son dessein 2. L'appel fut entendu, et l'on vint à Lille de fort loin. Les fêles furent magnifiques, à en juger par la description que donne Olivier de la Marche 3. Le festin qui suivit dépasse toutes les bornes permises du luxe et de la pro- digalité. Au milieu du repas, des spectacles divers i en augmentèrent encore l'intérêt et la solennité. Il fallait (pie la salle fût immense pour contenir une table aussi spacieuse, avec tout le terrain nécessaire à faire mouvoir tant de machines et de personnages, sans compter la multitude des convives et l'af- fluence des spectateurs s. A la fin, le duc de Bourgogne, après avoir écoulé la requête du roi d'armes Toison d'or, prononça le voeu de partir en croisade contre les Musulmans 6. L'exemple de Philippe fui un signal auquel tous les i Cf. un article de M. H. Vast, Revue historique, Paris, mai-juin 1880, et le tirage à part de 40 pages in-8°. - Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté, publiés par l'Académie de Besançon, t. III, p. 442, Besançon, 1844. 3 Mémoires, livre I, chap. 29-30. Cf. Lacurne de S,e Balaye, Mémoire de t 'ancienne cheva- lerie, t. I, pp. 187-189. t Dans l'un de ces spectacles, Olivier de la Marche joua un rôle important : « et voulut » le duc que je fisse le personnage de Saincte Église, dont il se voulut aider à cette » assemblée; et ce fut une solennelle chose, et qui vaut le ramentevoir, et sert a nostre » propos. » (Mémoires, livre I, chap. 28). — Je croirais volontiers qu'Olivier eût mieux aimé être spectateur qu'acteur, mais, à la demande de son maître, il devait obéir, et il obéit. — M. de Beaucourt n'avait pas pris la peine de lire le texte d'Olivier de la Marche, lorsqu'il a écrit ceci : «Je ne sais sur quel fondement Michelet (Histoire de France, » t. V, pp. 365-366), affirme qu'Olivier de la Marche fut un des principaux acteurs de la » fête, fit les vers et que notre chroniqueur Olivier, alors jeune et joyeux » compère, s'était chargé du personnage de l'Église. On retrouve la même assertion dans » Vallet de Viriville. » Édition Matthieu d'Escouchy, t. II, p. 153, n° 4. S Commines et d'Escouchy décrivent les mêmes fêtes de Lille. M. de Beaucourt a soigneu- sement relevé, en note, dans son édition, tout ce que d'Escouchy donnait en plus. c Mémoires, livre I, chap. 30. Un manuscrit de la Bibliothèque royale de Bruxelles inti- tulé : Ordonnances du bancquel que fit en la ville de Lille très hault et très puissant prince Philippe par la grâce de Dieu duc de Bourgogne, l'an 1435 (v. st.), le 17 février, peut être -28 ET! IDE seigneurs répondirent par d'aulres vœux diversifiés à l'infini '. On remarqua surtout ceux d'Antoine et de Charles de Rocheforl, de Claude de Toulongedn, de Pierre de Hagembach et du chancelier Nicolas Rolin. D'aulres seigneurs, parmi lesquels Gérard de Roussillon, Guiot d'Usie, Thibaud de Rougemonl el Olivier de la .Marche - s'engagèrent à suivre le duc de Bourgogne dans l'expédition qu'il méditait, mais sans se soumettre aux privations et aux abstinences que leurs compatriotes venaient de jurer dans un mouvement d'enthousiasme et dont ils ne larderaient pas à se repentir :;. Après les fêtes du vœu du faisan 4, et la promesse de tous ces futurs croisés, une guerre que Philippe le Bon eut à soutenir contre Utrechl pour y imposer son fils bâtard David comme prince-évèque 5, et ensuite l'arrivée inopinée du dauphin Louis de France fuyant la colère de son père Charles VII et venant chercher asile aux Pays-Bas, empêchèrent le duc de donner suite à un projet de croisade 6. selon toute vraisemblance attribué à La Marche. Il développe le récit déjà passablement long de ses Mémoires, el au lieu de 2o seigneurs présents au banquet, il en signale 97, qui jurèrent successivement; les noms de ces 97 seigneurs a été publiée par L. Gollut, Mémoires historiques sur la république séquanoise, col. 1173; et par Kervyn de Lettenhove, Notes à l'édition de Barante, t. II, p. 121. Ce manuscrit de Bruxelles, in 4° de 200 fi', sur vélin, illustré, provient de la Bibliothèque des ducs de Bourgogne (Barrois, Bibliothèque protypographique, iv 2242), et paraît avoir été spécialement fait pour l'un des princes de cette maison. 1 Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté, publiés par l'Académie de Besançon, p. 448. Cf. Matthieu d'Escouchy, t. Il, pp. 213-221, Besançon, 1844; el Duclercq, beaucoup plus concis (édition de Beitfenberg, t. II, pp. 195-199). - Le détail relatif à Olivier de la Marche ne se trouve pas dans ses Mémoires, mais dans Matthieu d'Escouchy [édition de Beaucourt, t. II, p. 221), et dans le récit si détaillé que contient le ms. cité de la Bibliothèque royale de Bruxelles, dont une copie fragmentaire se trouve à la Bibliothèque nationale de Paris, mss. français, 10319, f° 172-226. :; Mémoires cl documents inédits de Franche-Comté, p. 446, Besançon, 1844. i Cf. V. Derode, Histoire de Lille , t. I, pp. 361-363, 1848, et Nik. Arenst : Programm der Realschule erster Ordnung zu Trier fur das Schuljahr 1867-1868; Beschreibung der Festfeier die Herzog Philipp derGûte van Buryund im lahre 14S4 zu Lille veranstallete, um tien Adel seines Landes zur Theilnamc am eincm Kreuzzùge zu bewegen, in-4", 1868 (Trier, F. Linlz . ■'■ Mémoires, livre. 1, chap. 33. ti Quand, après avoir étudié les mille détails du luxe, des richesses et de la générosité fastueuse des ducs de Bourgogne, on se demande quelle en fut la portée civilisatrice, on s'aperçoit que le plus souvent aucun sentiment vraiment (''levé ne les guida dans leurs SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 29 H se rendit bien à Nevers ', dans le courant de Tannée 1454, où il eut une entrevue à cet effet avec le duc d'Orléans; niais son voyage avait une raison d'être plus sérieuse à nos yeux, puisqu'il s'agissait en même temps du mariage du comte de Charolais -. George Cbastellain et Olivier de la Marche furent du voyage, et ce furent eux qui organisèrent la représentation des mystères que l'on joua devant les princes 3. C'est principalement à Lille et à Valenciennes 4 qu"Olivier de la Marche passa l'année 1455; el c'est au commencement de Tannée suivante qu'il fut envoyé par plusieurs fois à Bruxelles 5, auprès du chancelier Nicolas Rolin 6, par le comte de Charolais, pour missions diplomatiques importantes. C'était la première lâche de ce genre qui lui était dévolue, mais il la com- prit à merveille. Dès lors le futur Téméraire s'attacha de plus en plus Técuyer de son père, parce qu'il vil en lui un politique d'avenir el un homme de confiance. D'ailleurs Olivier de la Marche avait déjà donné de nombreuses preuves de savoir-faire el d'habilelé, et son mailre s'était jusque-là contenté de lui témoigner oralement sa satisfaction. On le retrouve en août 1457 achetant prodigalités (P. Frédérieq, Le rôle des ducs de Bourgogne aux Pays-lias, p. 71, Gand, 187o). Cf. L. de Laborde, Les dues de Bourgogne, Preuves, t. I, introd., p. xlviii ; et G. Kurth, Sur le rôle politique, de la maison de Bourgogne, Revue de l'instruction publique en Belgique, 2e série, t. XV, p. 38». 1 On trouve bien aux archives de Nevers la mention du passage du duc de Bourgogne , Archives municipales , comptes de 1454-145o, reg. CC.oO, t'° 14. Mais Olivier de la Marche n'y est pas cité. 2 De Barante, Histoire des ducs de Bourgogne, t. 11, p. 126. 3 A. Finchart, Messager des sciences historiques de Belgique , pp. 311-312, Gand, 1862. Pinchàrt donne là toute une série de pièces relatives à Chastellain, payements, gratifica- tions, etc., pour services rendus; nous n'avons, concernant Olivier de la Marche, qu'une seule pièce déjà publiée par L. de Laborde (op. cit., Preuves, t. I, n" 1302, pp. 417-418) et ainsi conçue : « A Olivier de la Marche, escuier, pour don à lui fait par mondict seigneur » en considéracion de certains jeux de mistère qu'il a aidié à jouer devant luy, monsei- » gneur le duc d'Orléans, Madame son espouse et Madame de Bourbon estans devers » monseigneur en la ville de Nevers.... xn escus d'or. » Archives départementales du Nord, Chambre des comptes; Compte de Guillaume Poupet pour l'année liai. * Mémoires, livre I, chap. 32. '■> Mémoires, livre I, chap. 33. Cf. L. Gollut, Mémoires historiques sur la république séquanoise nouvelle édition Duvernoy, col. 1183). i; Cf. l'étude déjà citée de M. Ch. Bigame sur le chancelier Bolin, in-8", Beaune, 1860. 30 ETUDE un cheval à Béthune ' et sur le point de partir pour la Bourgogne; en 1459 panetier du comte de Charolais à Dordrecht -; il reçut enfin en 1461 le titre de maistre d'hoslel de la maison de Bourgogne 3. C'est comme tel qu'il assista, très probablement, au sacre du roi Louis XI à Reims 4, à son entrée à Paris 5 et aux brillantes fêtes qui furent données peu de temps après par son maître dans l'hôtel d'Artois et au palais des Tournelles 6. Le comte de Charolais repartit pour la Flandre, mais une rupture parais- sait imminente entre son père et lui. Il se plaignait fort, disait-il, de l'in- fluence des sires de Croy et de leur politique; en réalité, il était impatient de gouverner. Retiré à Gorcum 7, pour mieux accentuer encore son opposi- tion aux idées de son père 8, il s'était formé autour de lui une petite cour composée d'amis et de flatteurs, dans l'attente d'un événement prochain. Tandis que, par un concours étrange de circonstances, le roi de France et Philippe le Bon se réconciliaient ', d'abord à Hesdin "J, puis à Abbeville (1463-1464), le comte de Charolais faisait tous ses efforts pour se faire 1 « A Olivier de la Marche, escuier pannetier faisant la despence de monseigneur que » icellui seigneur lui a semblablement fait donner pour avoir ung cheval quant il est parti » de devers lui audit lieu de Béthune pour retourner en Bourgogne, xxxvi livres ». Archives départementales du Nord, Compte de la recette générale des finances, F. 151, f° 59 v°. — En 1458 il vend un cheval, et quelques mois après il reçoit 24 livres pour en acheter un autre. Idem, F. 153, P> 361 r" et F. 156, f" 185 v°. - Archives départementales du Nord, orig. parchemin (L. de Laborde, Les ducs de Bourgogne, Preuves, t. II, p. 219, n° 4024). a L. Gollut, dans ses Mémoires historiques sur la république séquanoise (nouvelle édition Duvernoy, col. 1190) publie une liste complète des officiers de la maison du duc de Bour- gogne pour Tannée 1461. Les deux maîtres d'hôtel que comprend cette liste sont : Le sieur Olyvyer de la Marche et Le sieur (»'. de Villiers, seigneur d'igomay. '<■ Mémoires, livre I, chap. 34. s Le 31 août 1461. Cf. la relation publiée par La Fons-Mélicocq, Messager des sciences historiques de Belgique, pp. 168-172, Gand, 1861, d'après le ras. n" 26 de la Bibliothèque de Lille; et Gaehard, La Bibliothèque nationale de Paris, notices et extraits, t. I, pp. 90-91, Bruxelles. Cf. Bibliothèque nationale de Paris, mss. français 10319, f"s 247-258. G Mémoires, livre 1, chap. 34. "i Gorcum, chef-lieu de canton, Hollande méridionale (Pays-Bas). 8 U. Legeay, Histoire de Louis XI, t. I, pp. 260-262 et 338, Paris, Firmin-Didot, 1874. 'J Forster Kirk, Histoire de Charles le Téméraire (traduction française Flor O' Squarr), t. 1, pp. 200-203, Paris, Lacroix, 1865. io Chef-lieu de canton, arrondissement de Montreuil-sur-Mer < Pas-de-Calais). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 31 bienvenir du duc de Bretagne et de l'Angleterre. Louis XI se méfiait surtout des démarches, des allées et venues du duc de Bretagne. Il envoya en secrète mission le bâtard de Rubempré aux Pays-Bas pour être mieux ren- seigné, mais le délégué s'y prit fort mal sans doute, et fut assez maladroit pour se laisser surprendre avec deux de ses compagnons; ce qui devint la cause de nouvelles complications politiques '. Avis de ces faits et gestes fut immédiatement transmis à Charles, et en toute hâte celui-ci dépêcha Olivier de la Marche à Hesdin, vers Philippe le Bon 2. Rubempré, interrogé, fit des réponses contradictoires. On ne put lui arracher l'aveu d'un projet hostile, mais déjà des conjectures effrovables s'étaient fait jour, et l'opinion publique, active messagère, suppléa facilement à l'absence de révélations précises \ La vie du prince était en danger; Rubempré agissait par ordre du comte de Nevers, son rival ; le peuple s'in- dignait et l'émotion, avec l'exagération des hypothèses, s'accroissait chaque jour. Le vieux duc Philippe intervint pour calmer l'étal des esprits, et reçut en audience solennelle une ambassade spécialement venue de France à Lille (5 novembre 14-64) pour faire des représentations au sujet de l'arrestation arbitraire d'un sujet du roi i. La harangue du chancelier de Morvilliers, orateur de l'ambassade, est un chef-d'œuvre d'astuce et de fourberie : il l'ait comprendre — ou essaie tout au moins de faire comprendre à Philippe le Bon, que son fils et le duc de Bretagne ont fomenté contre lui un vaste complot, et qu'il s'est laissé abuser par de faux et malicieux rapports; il termine en deman- dant que Rubempré soit immédiatement remis en liberté, et qu'Olivier de la Marche, secrétaire du comte de Charolais, accusé d'avoir mis le premier en circulation la scandaleuse rumeur, en Flandre et surtout à Bruges s, soit ' Legeay, op. cit., t. I, p. 37o, et Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, t. IV, p. 31iS. 2 Mémoires, livre 1, chap. 35. Cf. Chastellain, livre VI, chap. 107. ;1 Forster Kirk, Histoire de Charles le Téméraire (traduction française, t. 1, p. 207 1 suppose, d'après Le Glay, que l'on trouva sur le prisonnier des papiers promettant une récompense dans le cas d'une capture du comte de Charolais. Rien n'est moins prouvé. * Toute cette affaire d'Hesdin et du bâtard de Rubempré est très amplement décrite par G. Chastellain (édition des OEuvres par Kervyn de Lettenhove, t. V, pp. 86-135, passim). 8 Commines (édition Dupont), t. 1, p. 7. « Que le comte de Charolais avoit fait prendre » un navire de guerre parti de Dieppe où estoit le bastard de Rubempré et Pavoit fait » emprisonner, et que Pavoit fait publier partout et particulièrement à Bruges, par un » chevalier de Bourgogne, Olivier de la Marche ». 32 ÉTUDE envoyé en France pour y recevoir le châtiment mérité par cette grave atteinte à l'honneur du roi '. Le moment venu de prendre à son tour la parole, Philippe le lion expose aux ambassadeurs qu'il refuse de mettre le bâtard de liubempré en liberté; l'arrestation a été faite aux Pays-Bas, sur un territoire qui n'est point fief du royaume de France, et le duc ne doit rendre aucun compte au roi Louis de son administration dans ce pays. Il se refuse également à livrer Olivier de la .Marche, déclarant qu'il se réserve de juger sans partialité cet écuyer de la maison de son lils, s'il est constaté qu'il a mal agi en celle occurrence 2. Ce dut être avec une vive satisfaction que le chroniqueur-écuyer entendit celte bonne nouvelle, et c'est avec parcimonie qu'il donne, dans ses Mémoires, des détails sur loule celle affaire. Ses contemporains, ne sachant cependant le fait que par ouï-dire (à l'exception du moins de Commines), sont plus explicites que lui. Quoi qu'il en soit, le duc de Bourgogne et le comte de Charolais étaient réconciliés; mais Olivier de la Marche, agent trop zélé peut-être, avait encouru la haine inassouvie du roi de France. Peu de mois se passèrent; une conspiration organisée sur un vaste plan contre le roi de France embrassa la plupart des nobles du royaume et étendit ses nombreuses ramifications à l'étranger. Le comte de Charolais lança un manifeste (42 mars 1465) qui n'était pas autre chose qu'une déclaration de guerre, et mil sur pied une forte armée 3. Après de longs préludes d'hostilités 4, les confédérés rencontrèrent le roi ' Mémoires, livre 1, chap. 35; Commines (édition Dupont), 1. I, pp. 7-9; Idem (édition Lenglet-Dufresnoy), Preuves, t. II, p. 417 et sqq; Chastellain, t. VI, chap. 117 (édition Kervyn de Lettenhove), t. V, pp. 115-118; M. Kervyn renvoie en outre au ras. n" 1278 de la Bibliothèque nationale de Paris. - Mémoires, livre I, chap. 3o; Commines édition Dupont), pp. 1(1-11; Th. Basin (édition Quicherat), t. II, pp. 87-93; Chastellain (édition Kervyn), t. V, p. 118. Le récit de Chastellain est particulièrement intéressant. Quant à Commines, âgé de 19 ans, il venait d'être admis au nombre des pages de l'héritier de Bourgogne, et son œuvre commence par le récit de ces événements. Cf. aussi la relation de l'ambassadeur anglais Robert Newill (Preuves de Commines, édition Dupont, t. 111, p. 200); U. Legeay, Histoire de Louis XI, t. 1, p. 380, et de Barante, Histoire îles ducs de Bourgogne, t. V, pp. 275-276. :i Lenglet-Dufresnoy (édition de Commines, in-i'i, t. Il, p. 438 et sqq; et Documents inédits sur l'histoire de France, par Champollion-Figeac, Mélanges, t. II, p. 297 et sq<|. * Voir les détails dans Forster Kirk, Histoire de Charles le Téméraire (traduction française , t. 1, pp. 227-248, et U. Legeay, Histoire de Louis XI, t. 1, pp. 412-427. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 33 de France à Montlhéry (17 juillet 1465) el la bataille s'engagea '. Olivier fui créé chevalier le malin - de celle mémorable journée, el s'y comporta vaillamment ;1. Il avait quarante ans, el possédait toute la vigueur de l*âge mûr. Ajoutons qu'il était déjà marié depuis au moins dix ans, et qu'il avail des enfants; nous ignorons les noms de sa femme 4 el de ses enfants; nous savons seulement, par un extrait de comptes 5, qu'une de ses filles fut tenue sur les fonts baptismaux vers le 27 octobre 1456, el que le duc de Bourgogne, parrain de cet enfant, se dispensa d'assister à la cérémonie, mais envoya un cadeau à l'écuyer, son père. 1 Lies récits de la bataille de Montlhéry, émanant pour la plupart de témoins oculaires, peuvent être trouvés dans Olivier de la Marche, t. I, chap. 35; Haynin (édition Châlon), t. II, pp. 28-42, Mons, 1812 ; Commines édition Dupont), t. I, pp. 33-50; Th. Basin (édition Quicherat), t. II, pp. 49-120, et la Chronique scandaleuse dltedeJean de Troues, pp. 27-29. A rapprocher le rapport officiel (ait au duc de Bourgogne, Lenglet-Dufresnoy, op. cit.. Relation de la bataille, t. II, pp. 481-480, assez bien d'accord avec les autres récits. Les chroniqueurs ne diffèrent guère que par la couleur donnée au récit et par l'esprit qui a inspiré l'écrivain. Haynin donne une version littérale de l'affaire, et résume sa narration en disant que « l'honneur et la victoire de la journée revinrent aux Bourguignons, bien que les » François aient gagné davantage ». Dans ses Mémoires, Commines prend sa revanche de l'enthousiasme juvénile qui l'avait l'ait rester toute la journée immédiatement derrière son maître. Olivier de la Marche, très précis dans ses détails, considère son parti comme vainqueur « ne déplaise à .Messieurs les historiographes françois qui ont mis la bataille » gaignée pour le roy de France, car il n'en est pas ainsi ». - Et non après la bataille, comme le dit Dunod de Chantage, Mémoires pour servir à l'histoire du comté de Bourgogne, p. 270, Besancon, 1740. 3 L. Gollut, op. cit. (nouvelle édition), col. 1215, d'après Commines. 4 Ce n'est pas Ysabeau Machefoing, sa seconde femme, qu'il n'épousa qu'après la mort du duc Charles « le Travailleur ». s « Olivier de la Marche, écuyer panetier du duc de Bourgogne, reçoit le 27 octobre 1456 » quatre-vingt-dix livres tournois pour six tasses pesant dix marcs d'argent, données par » mondit seigneur au baptême d'une de ses filles que mondit seigneur a depuis peu fait » tenir sur les fonts en son nom ». Bibliothèque nationale, mss., Collection Bourgogne, vol. 38, f° 232. Tome XLIX 54 ÉTUDE § 4, — Olivier de la Marche chambellan du duc de Bourgogne ( 1465- 1477). Le nombre des renseignements que nous avons pu réunir sur la vie d'Olivier de la Marche croit en raison directe de l'importance de ses fonctions. Nous Talions pouvoir suivre dans les nombreuses ambassades et missions (pie lui confie son maître et seigneur ', le comte de Cbarolais. Ce n'est plus le page fidèle que nous avons connu il y a vingt ans : c'est le fonctionnaire diplomatique qui agit, parle et écrit avec autorité, qui donne des ordres pour le duc, et qui au besoin assume une lourde responsabilité en son nom. Dès la fin de seplembre 1465, honoré de la confiance particulière de Charles, il est envoyé à Bruxelles pour demander de l'argent au duc Philippe, son père -. Le fait est consigné dans ses Mémoires :i; ce n'était pas moins de cent mille écus qu'il fallait pour payer l'armée. Olivier pari, muni d'un sauf-conduit du roi de France4, se trouve à Bruxelles le 7 octobre s, et revient promptement aux environs de Paris, entre la Bastille S'-Antoine et S'-Maur, où campait le comte, apportant avec lui « du trésor » du duc, trois sommiers chargés d'or où il pouvait avoir quatre-vingts » mille escus 6 ». Lorsque le comte Charles s'en alla par Villiers-le-Bel, Compiègne et Notre-Dame de Liesse7, Olivier le suivit-il? Il est permis de le supposer. Dans tous les cas, on le retrouve à ses côtés au pays de Liège dès le com- mencement de l'année 1466. Le récit du chevalier de Haynin 8, si précieux 1 II partageait cet honneur avec Jean Carondelet, son ami, plus tard chancelier de Bourgogne (Cf. Dreux du Radier, V Europe illustre, t. II, Paris, 1754, avec portrait). 2 Champollion-Figeac a tort de l'appeler à cette occasion panetier puisqu'il ne l'était plus, Mélanges historiques, t. Il, p. 39o, n. 2. 3 Mémoires, livre I, chap. 35. i Idem. 3 Nous possédons une des rares lettres d'Olivier de la Marche, datée de Bruxelles, 7 octobre. Pièce justificative, n° XVIII. (i Mémoires, livre I, chap. 3o. 7 « Auquel lieu il lit ses offrandes dévotement. » » Publié par R. Chalon, Bibliophiles de Mons, 2 vol. in-8n, Mons, 1842. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 35 pour sa clarté et sa précision, nous le montre occupé à faire admirer par les ambassadeurs liégeois la « magnifique ordonnance et bataille de tous » les gens » qui formaient son camp '. Le comte de Charolais avait profilé de quelques moments de loisir pour diriger sur ses bons amis les Liégeois une nouvelle expédition, et les avait tellement épouvantés (pie ceux-ci « vindrent à genoux crier mercy au comte et promirent de non plus venir » à armée contre luy '2 ». C'est le 25 janvier 1 460. Au même moment, les désordres qui se produisirent en Normandie à la suite de la séparation de celle province du royaume de France 8, séparation pour ainsi dire forcée et faite sans l'assentiment des États Généraux i, appelèrent l'attention du duc de Bourgogne de ce côté. Philippe le Bon, très affaibli, n'agissait plus, et son fils se chargeait désormais de diriger la politique. D'ailleurs le comte de Cbarolais avait toujours l'œil au guet, prêt à tirer parti de la moindre occasion favorable. Le duc de Berry ne reste pas longtemps en possession de la Normandie s : Louis XI la reprend (21 jan- vier 1466), le duc de Bretagne intrigue, et Charles de France dépouillé se plaint : c'est Thomas Basin et la Trémouille 6 qui vont chercher protection pour ce dernier à la cour de Bourgogne. Le comte de Charolais dépêche successivement à Rouen Philippe de 1 « Du premier voyage que le comte de Charolais lit au pays de Liège après son retour » de France, l'an mcccclxv. Haynin, l. I, pp. 61-62. Et là fit mettre en ordonnance et » bataille toutes ses gens qu'il f'aisoit beau veoir, car il avoit assés plus de gens qu'il n'avoit » heu en France. Et cependant les ambassadeurs des Liégeois estoient devers ledit comte » en nombre d'environ cent chevaux, dont .Monsieur de la Bouverie estoit un des prinei- » paux, que Monsieur Olivier de la Marche, Bourguignon, menoit et conduisoit tout a » l'entour du camp pour le veoir, et ce par ordonnance du comte. Et estoit ledict de » La Marche, cousin germain audit del Bouverie ». — Jean de la Bouverie, chevalier, était bourgmestre de Liège en 1455, St. Bormans, Liégeois et Bourguignons en liOS, in-8°, Liège, 1881. 2 Mémoires, livre I, chap. 35. 3 Par le traité de Contlans, la Normandie avait été donnée à Charles, frère du roi, duc de Berry, reconnu généralement comme incapable, Chroniques de Jean de Wawrin (édition Dupont), t. 111, pp. 268-271. * V. Legeay, Histoire de Louis XI, t. I, pp. 159-466. s Les lettres-patentes par lesquelles Louis XI reprend la Normandie ont été publiées par Lenglet-Dufresnoy, Mémoires de Commines, t. II, p. 567. 0 Basin est la principale autorité en cette affaire (édition Quicherat), t. III, pp. 272-274. 36 ÉTUDE Crèvecœur, son chambellan, et maître Hugonel, spécialement désignés pour aller trouver le roi de France; puis il envoie Olivier de la Marche en mission auprès des ducs de Bretagne et de Berry. Venant de Bruxelles, Olivier arrive à Rouen alors que Louis XI venait d'y faire son entrée au milieu de l'allégresse générale (7 février 1466). Le roi, apprenant son arrivée, le fait appeler, l'interroge sur sa destination ', lui demande pour quel motif il est en Normandie. Le diplomate lui répond qu'il est envoyé par son maître vers le duc de Bretagne « pour scavoir son estai el aussi pour soy affranchir et » aquiter du serment qui estoil entre eux deux- ». Le chroniqueur ne rapporte pas l'impression que fit cette réponse sur l'esprit du roi : Louis XI n'élail certainement pas dupe, et il dut se souvenir, alors, de l'affaire du bâtard de Kuhempré qui lui avait tenu si fort au cœur. Il ne savait s'il avait affaire, ou non, à un espion. Toutefois il ne crut pas le moment bien choisi pour entraver les projets du comte de Charolais, et laissa l'ambassadeur continuer son voyage. Olivier se sentait néanmoins peu rassuré à Bouen : il se hâte de quitter celte ville, et gagne promptement Bennes, puis Vannes; il arrive au château de l'Hermine où « le duc le irailla honnorablemenl >• . Il ne s'agissait rien moins que de renouer les liens étroits formés par les seigneurs ligués contre Louis l'année précédente, et de reconstituer la liyue du bien public*. L'accueil fait au chargé d'affaires bourguignon était signi- ficatif. Plusieurs mois se passèrent « en bonne chère », et au mois de juin, à son retour de Bretagne, par la Touraine, Olivier fut mandé par Louis XI à Jargeau K « Ce que je fey », dit-il, « et si les bonnes paroles dont le roy » me donna charge pour les dire à mon maislre de par luy eussent esté » vraies, nous n'eussions jamais eu guerre en France » . Ces compliments et ces flatteries ne pouvaient en effet avoir aucun fondement. Deux hommes comme Louis XI et Charles le Téméraire n'avaient (pie de trop faciles occasions de ruptures el d'inimitiés; de plus, en l'occur- i Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, t. IV, p. 343; et Documents inédits, Mélanges historiques, par Champollion-Figeac, t. II, pp. 424-429. 2 Mémoires, livre I, chap. 3o. 3 Idem. 4 Idem. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 37 rence présente1, Louis XI, qui avait sans cesse présente à l'esprit celle grande maxime des princes « Divide et impera », et voulait à tout prix détacher le duc de Bretagne de l'alliance bourguignonne, afin de les réduire tous deux plus facilement, n'avait pu voir d'un œil tranquille et serein ce voyage d'Olivier de la Marche et son long séjour à la cour de Bretagne. Mais telle est la politique de ces princes du XVe siècle, que celui-là est le plus heureux qui sait tromper avec le plus d'adresse. En diplomatie, dans tous les temps, il en a été ainsi; mais la remarque est encore plus frappante à celte époque « où les idées d'argent et d'égoïsme remplacent la loi vive du moyen âge, où la politique mesquine et sourde se substitue au dévouement chevaleresque, où les serments, les écrits, les traités, ne donnent plus même à l'une et à l'autre partie de suffisantes garanties ». En quittanl Jargeau -, où Olivier de la Marche avait revu le roi de France, il retourna auprès de son maître par Paris et le nord du royaume3. Il le retrouva fort mécontent des procédés de Louis XI, et animé de disposi- tions extrêmement hostiles à son égard. Le vieux Philippe le Bon, qui voulait terminer sa longue carrière par un acte de cruauté, s'attaqua à une ville alliée de la France, Dinant 4, fille insoumise dont les crimes étaient 1 Cf. Em. Varenbergb, dans le Messager des sciences historiques de Belgique, p. 255, Gand, 1862. 2 Chef-lieu de canton, arrondissement d'Orléans, Loiret. :! C'est vraisemblablement à cette époque qu'il faut placer le voyage d'Olivier vers le duc de Berry [plus tard duc de Guyenne] de la part de son maître. Il est chargé de lui promettre un secours efficace pour l'aider à rentrer en possession de son duché de Normandie. « Dit plus que certain temps après qu'il fut retourné dudit voyage, vindrent devers ledit » seigneur de Guyenne, audit lieu de Baune, Messire Olivier de la Marche et autres que le » duc de Bourgogne y envoyoit, et tantost après ledit seigneur de Guyenne dist à luy qui » parle que ledit Messire Olivier de la Marche luy avoit asseuré que ledit seigneur de » Bourgogne le secourrait et aiderait a mettre en sa duché de Normandye, voire et beau- » coup plus avant, et pour luy aider icelluy de Bourgogne avoit vingt mil archers et seize » cents lances tous prests, et qu'il estoit vicaire de l'empereur qui croissoit sa force et » puissance, et oultre plus avait scellé et promesse du comte Palatin de le servir à dix mil » hommes en la querelle du duc de Guyenne, et faisoit en oultre scavoir audit de Guyenne » qu'il se tensist prest et feist apprester ses amys pour luy ayder en sa querelle, car il estoit » temps. » Interrogatoire du jeudi 10 octobre 1176, à la Bastille, dans le procès du duc de Nemours. — Bibliothèque nationale, mss. français, nouvelles acquisitions, n" 2387, f° 434 r". * Sur la Meuse, province de Namur, Belgique. 38 ETUDE restés jusqu'alors impunis1. Le comte tle Charolais prit le commandement de l'armée2. Le 17 août le siège fut mis devant celle forteresse réputée imprenable 3, et grâce à une artillerie formidable qui fit l'admiration d'Olivier de la Marche, témoin oculaire4, Dinanl fui pris, et mis à feu et à sac sans pitié, le 27 août el jours suivants. Le chroniqueur-chevalier bour- guignon semble trouver le fait assez naturel, puisqu'il ne profère à ce propos aucune parole de blâme, pas même délonnemenl ". Après ce massacre inouï, les Pays-Bas rentrèrent dans le calme. Le comte de Charolais revint auprès de son père à Bruxelles6. Alors que les ruines de Dinanl fumaient encore, le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, mourut le 15 juin 1467, et ses obsèques se firent à Bruges avec grande solennité7. Olivier de la Marche aurait laissé de très curieux et particuliers détails sur les obsèques de ce prince auquel il devait sa fortune el dont il l'ail le plus pompeux éloge. Mais il n'en a parlé que par ouï-dire. H se trouvait alors en Angleterre, à la suite du bâtard Antoine de Bourgogne. .Nous savons en effet qu'il partit le 1er janvier 14-G7 pour Londres8; qu'on lui alloua, pendant son voyage, des appointements fixes de 48 sous de deux gros chacun par jour jusqu'au mois d'avril suivant9; qu'il y reçut des ordres 1 Forster Kirk, Histoire de Charles le Téméraire (traduction française), L II, pp. 80-94. - Mémoires, livre I, chap. 36; Haynin (édition Chalon), t. Il, pp. 66-G9; Duclercq édition Michaud), t. IV, pp. 266-276; et Gachard, Documents inédits sur Charles le Téméraire, t. II, pp. 330 et 395, Bruxelles. '■'• Henricus de Merica (édition de Ram), in-4", p. 159, Bruxelles; Adrianus de Veteriboscp édition Martène , Amplissima Collectio, t. IV, pp. 1294-1596. Cf. Adolphe Borgnet, Le sac île Dinanl par Charles te Téméraire, 9*2 pages, Namur, 1853 ; extrait des A anales de la Société Archéologique de Namur. '<• Mémoires, livre I, chap. 36. 3 Moins partiaux sont Commines (édition Dupont), t. I, p. 117; Haynin, t. I, pp. 71-72 ; et Duclercq, t. IV, p. 279. Cf. Forster Kivk, [Histoire de Charles le Téméraire (traduction FI or 0' Squarr), t. II, p. 98, note 1. ,; Mémoires, livre I, chap. 36. 7 Mémoires, livre 1, chap. 37. Cf. Ern. Lory, Ces obsèques de Philippe le Htm, in-4" de 36 pages, Dijon, 1869, extrait des Mémoires de la Commission des antiquités de la Côle-d'Or, et Revue des Sociétés savantes, 5" série, t. II, pp. 22-24, Paris, 1870. » Bulletin de la Société de l'histoire tle France, p. 297, 1858, d'après les Archives départe- mentales du Nord. 9 « A Messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondit » seigneur, la somme de ir \vi livres [210 et non 21 comme on lit dans le Bulletin de la SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 39 secrets par un messager de Bruges, Pierre de Couloigne ': qu'il assista aux fêles, carrousels et festins donnés par le roi Edouard en l'honneur dudit bâlard de Bourgogne-, et qu'il s'embarqua à Pleume3, au mois de mai, avec messire Thomas Loreille, bailli de Caen, pour aller en Bretagne i « fournir son ambassade » . Il était accompagné dans ce voyage par Antoine de Lameth", écuyer bourguignon. En chemin il apprit la fatale nouvelle de la mort de Philippe le Bon 6, dont on « se monstroit moult troublé » à la cour de Bretagne 7. Il assista là (à Rennes sans doute) au magnifique service qui fut fait en l'honneur du noble défunt par ordre du duc de Bretagne, qui porta le deuil. Olivier de la Marche, après avoir remercié son hôte de l'honneur qu'il faisait à la maison de Bourgogne, et après s'êlre acquitté auprès de lui de la mission qui lui avait été confiée, repassa la mer et revint8 « devers son maislre » aux Pays-Bas, à Gand. Il reçut là un complément de solde qui devait l'aider à payer les frais de ses derniers voyages 9. Mais Olivier de la Marche n'était pas encore revenu en octobre 1467, car » Société de l'histoire île France, lue. cit.] que mondit seigneur lui a l'ait bailler et délivrer » comptant sur certain voyage qu'il a fait présentement par son commandement et ordon- » nance et pour ses besoignes et affaires par devers le Roy d'Angleterre dont il ne veult » icy autre déclaration estre faicte; pour ce par sa quittance faicte le premier jour de » janvier mcccclxvi. » Archives départementales du Nord; Comptes de la Recette générale des finances, F. lS8,f»91 r. 1 Bulletin de ta Société de l'histoire de France, p. 296, 4858, ibid. - Mémoires, livre 1, chap. 37. 3 Serait-ce Plymouth, étrangement défiguré? Sans doute. Cf. de Laborde, Ducs de Bour- gogne, Preuves, t. I, p. xxxi. '* Mémoires, livre I, chap. 37. 3 Bulletin île la Société d'histoire de France, p. 297, 1858. 6 A cette nouvelle, le bâtard de Bourgogne, qui était encore en Angleterre, revint préci- pitamment en Flandre avec Simon de Lalaing, Girard de Boussillon, Claude de Toulon- geon, Jean de Montferrant, Jean de Chaffaut et Philippe Bouton. Cf. Annales Rerum /landricarum, de Meyer. 7 Mémoires, livre II, chap. 1. 8 Mémoires, ibid. Cf. Bulletin de la Société de l'histoire de France, p. 297, Paris, 1858, d'après les Archives départementales du Nord. ■ 9 Archives départementales du Nord; Comptes de la recette générale des finances i Chambre des Comptes), F. 158, f"s 117-118 r. 40 ÉTUDE nous savons, par un document authentique ', qu'il envoya de Bretagne à Bruxelles messire Matthieu Losengier2 en message vers le duc de Bourgogne, le lendemain de la Madeleine (23 août 1467), et qu'il le dépêcha encore une seconde fois dans le même but, de Bochester en Angleterre, au mois d'octobre !. C'est dans le courant de ce mois qu'il rentra lui-même en Flandre4. Il alla saluer à Louvain le comte de Ghàrolais, devenu duc de Bourgogne. Cet avènement du nouveau duc, qui avait changé la situai ion des villes flamandes, ne modifiait en rien celle d'Olivier, puisque depuis plusieurs années déjà il avait été spécialement attaché à la personne du Téméraire. Celui-ci, satisfait de l'habileté avec laquelle son chambellan avait conduit les négociations difficiles dont il avait été chargé, lui renouvela son mandat, et lui fit délivrer aussitôt un acompte s en vue d'un prochain départ. Mais Olivier de la Marche ne perd pas de temps; et , tandis qu'il est encore près de son maître, il veut assister au nouveau châtiment infligé par Charles le Téméraire aux Liégeois, et se fait comprendre au nombre des vingt gentilshommes-chevaliers chargés de veiller sur sa personne pen- dant la bataille de Saint-Trond 6, le 27 octobre. Il suit son maître à Liège et part de là, muni de pleins pouvoirs, pour l'Angleterre, le 18 novembre 1467 '. L'ambassadeur est accompagné de Jean Carondelel 8, conseiller et 1 Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes), n" 1923, f" 327 v°. Pièce justificative, n° XIX. - Archives départementales du Nord (Comptes), F. 158, f" 246 v". Bulletin de la Société de l'histoire de France, p. 298, 1858. 3 Pièce justificative, n° XIX. * Idem. s Archives départementales du Nord, Chambre des Comptes, F. 158, f° 394 v". 6 Mémoires, livre II, chap. 1. Cf. L. Gollut, Mémoires historiques sur la république séquanoise (nouvelle édition), col. 1220, 1843. f Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes), compte de 146S, vol. 1923, f°66v°. Pièce justificative, n* XX. 8 Jean Carondelet, de Dôle, et issu d'une des principales familles bourguignonnes, fui constamment au service des ducs. Aussi peut-on très bien suivre sa trace dans les nombreux registres de la Chambre des Comptes de Bourgogne; et il ne serait pas dépourvu d'intérêt de connaître le rôle qu'il a joué et les services qu'il a rendus jusqu'à sa mort (1501). Cf. L. Gollut, passim, et voir ci-dessus, page 34. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 41 maîlre des requêtes de l'hôtel de Bourgogne, et par Nicolas Bouesseau, sou secrétaire; il est porteur d'un message secret. En effet, Charles le Téméraire avait tout intérêt à se faire des Anglais des alliés, et il ne négligeait rien pour arriver à ce résultat. De graves événe- ments se passaient alors en Angleterre. Warwick, le faiseur de rois , s'était séparé d'Edouard IV, et une conspiration générale et dangereuse se formait insensiblement contre le souverain, qui cherchait à se fortifier à l'intérieur et à l'extérieur par de puissantes alliances. L'opposition d'intérêts en même temps que l'antipathie des caractères, qui existaient entre Louis XI et Charles le Téméraire, engendraient entre eux une haine implacable; aussi Edouard était-il sûr d'avance de rattachement politique de celui des deux pour lequel il se déclarerait '. L'alliance de la Bourgogne était plus agréable aux Anglais que celle de la France ; les intérêts du commerce entre eux et la Flandre invitaient l'un et l'autre souverain à s'unir étroitement : leur commune jalousie contre Louis servait encore à mieux cimenter leur union. C'était en vue d'une étroite alliance que le bâtard de Bourgogne se trouvait en Angleterre, en 1467, lorsqu'il fut soudainement rappelé par la mort de Philippe le Bon. C'est pour le même motif qu'Olivier de la Marche passa de nouveau la mer à la fin de ladite année. Il arriva à Londres en décembre, revint en Normandie par Honfleur2, se rendit probablement même en Bretagne, retourna encore en Angleterre'' et regagna la Flandre, où il était arrivé le 22 mars 14G8 ''. En récompense de ce nouveau service, < David Hume, llistory of Enyland, Lancasterhouse, n° 1408, chap. XI, passim, d'après Hutdington et Hall. 2 C'est ce que nous apprend l'ambassadeur W. Meny-Peny,dans sa lettre du 16 janvier 1468 imprimée en appendice aux chroniques de J. de Wawrin (édition Dupont), t. III, pp. 186-196 : « M. de Venloc et M. Thomas Quent [du parti de Warwick] me demandèrent si vraiment » l'ambassade de Bourgogne était allée devers vous, votre frère et le duc : je leur dis que ouy, » quant j'avoye veu à Honnetleu Messire Olivier de la Marche et d'autres du conseil dudit duc » de Bourgogne ». Cf. Bibliothèque nationale, mss. français, n° 20486, f°-90, et encore un rapport de W. Meny-Peny, envoyé secret de Louis XI en Angleterre (Bibliothèque nationale, mss. français, n" 15537, f» 252). 3 Ces allées et venues sont assez bien exprimées par ces termes : « en quoy il ala, vaquant, » besoingnant et retournant ». Pièce justificative, n°XXI. * Pièce justificative, n° XXI, Archives générales du royaume de Belgique Chambre des Tome XLIX. 6" 42 ETUDE oulre ses honoraires ordinaires ', le duc lui octroya une gratification de 470 livres huit sous quatre deniers, vaisselle d'argent -. Le résultat des négociations entamées avec l'Angleterre fui le mariage du duc Charles avec Marguerite d'York, sœur germaine du roi Edouard. Charles décida que ce mariage, qu'il considérait, au point de vue politique, comme un triomphe remporté sur les rusées machinations du roi de France 3, serait célébré avec une splendeur inaccoutumée, dès que la période du deuil officiel serait écoulée. Durant tout le printemps la cour de Bourgogne présente un aspect extraordinairement animé 4. Olivier de la Marche passe le mois d'avril à Bruges; il assiste à une scène de la Toison d'or 5 ; puis il est chargé par son maître d'organiser 6 les fêles et spectacles qui auront lieu en juillet. Les métiers travaillent sans relâche, les ouvriers de toutes professions sont appelés pour embellir la cité, et de fort loin viennent des artistes et des décorateurs habiles chargés de la transformer7 en un immense palais féerique. Nous possédons les comptes des ouvrages faits à Bruges « par l'ordonnance d'Olivier » de la Marche et sur l'avis de Jean Flennekaert et Pierre Couslain, peintres » de la cour 8 » pour les noces du duc Charles 9, et nous savons ce que celte Comptes), vol. 1923, f° GG v". Les Archives départementales du Nord, fonds Boussemard, n"8, renferment copie du reçu d'Olivier, daté du 26 avril. 1 Pendant son séjour à l'étranger, Olivier recevait 53 sous par jour; à la cour, il n'avait que 27 sous. Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes, compte de 1468), vol. 1923, f" 327"™ r". 2 Deuxième compte d'André Briçonnet pour l'année finissant le 30 septembre 1468, Bibliothèque nationale, mss. français, n° 20685, p. 439. 3 Voir un projet de traité, Bibliothèque nationale, mss. français, n" 20488, f° 22, renfer- mant entre autres clauses celles du mariage de Marguerite d'York (1466) avec le duc de Milan, le comte du Perche Bené d'Alençon, ou Philippe de Savoie. i Louis XI feignit de n'être pas contrarié. Cf. une lettre sur les négociations de Guyot Pot, à Bruges, Bibliothèque nationale, mss. français, n" 20489, f" 68. » Reiffenberg, Histoire de l'ordre de la Toison d'or, p. 116; Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, l. V, pp. 289-292, d'après le ms. n° 13169 de la Bibliothèque royale de Belgique. 6 Pièce justificative, n° XXII. 7 Forster Kirk, Histoire de Charles le Téméraire, traduction française, t. II, pp. 195-198. 8 Inventaire des archives de la ville de Bruges, par M. Gilliodts-Van Severen, t. V, p. 566. '■> L. de Laborde, Les ducs de Bourgogne; Preuves, t. II, pp. 293-381 ; voir à la Biblio- thèque royale de Bruxelles, ms. n° 17321, une relation anonyme des fêtes. Cf. Annales de la Société d'émulation de la Flandre, t. III; les Mémoires du sire de Haynin (édition Chalon), chap. 10G, Mons, 1842; et Alf. Michiels, Histoire de la peinture flamande et hollandaise, t. II. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 45 journée coula au trésor bourguignon. Il fallait au duc, qui avait pour ainsi dire pris à tâche d'exalter dans ses nouveaux domaines le lustre de la chevalerie, une cérémonie plus éclatante et plus somptueuse que toutes celles qui avaient eu lieu sous le gouvernement de son prédécesseur et père. Aucune fête bourguignonne ne fut assurément plus imprégnée que celle du mariage de Marguerite d'York de l'esprit de contrefaçon chevaleresque; à coté d'elles, le tournoi d'Ypres en 1423 ', le pas de la pèlerine à Saint-Omer en 1447 2, le vœu du faisan même à Lille en 1454 3, auraient fait pâle figure i. C'est Olivier de la Marche, témoin oculaire et actif d'ailleurs, qui nous a conservé la plus intéressante relation de ces fêtes de Bruges 5 (juillet 1468). Non seulement il fut chargé d'en diriger les préparatifs, non seulement il eut à payer une partie des dépenses 6, mais il assiste au tournoi donné à celle occasion 7 et y prend personnellement part8. i Merkwaerdige gebeurtenùsen van iô77 lot 1445, par 01. de Dixmude, publié par .1. J. Lambin, p. 101, Mons, 1835. 2 Voir ci-dessus, page 24. Cf. de Barante, t. II, p. 70. •! Voir ci-dessus, pages 26-28. 4 Cf. Henrard, Appréciation sur le règne de Charles le Téméraire, p. 42, Bruxelles, 1867. 5 Mémoires, livre II, ebap. 4. Sa description ne comprend pas moins de 56 colonnes (édition Michaud et Poujoulat, pp. 521-550). C'est une reproduction (il nous rapprend lui- même) de la lettre qu'il écrivit à l'époque de ce mariage à son confrère le maître d'hôtel du duc de Bretagne, Gilles du Mas. [La lettre est intégralement publiée au commencement dudit chapitre 4.] 11 faut en rapprocher une description plus complète et plus précise sur quelques points que l'on doit attribuer à Olivier de la Marche. Ce serait aussi une copie de la relation contemporaine qu'il aurait envoyée à la cour de Savoie. Elle est contenue dans le manuscrit G1 21 de la Bibliothèque de l'Université de Turin If. 131-1S8) et a été publiée par MM. A. Dufour et Fr. Babut dans les Mémoires de lu Commission des antiquités de la Côte-d'Or, et tirée à part, in-l° de 44 pages, Dijon, 1877. Cf. encore sur ces mêmes fêtes un autre récit anglais contemporain, publié dans les Excerpta historica, pp. 227-248, Londres, 1831. 6 Pièce justificative, n° XXIII. Cf. L. de Laborde, Les ducs de Bourgogne, Preuves, t. II, n*5 4033, 4419 et 4442. i L. Gollut, Mémoires historiques sur la république séquanoise ^nouvelle édition), col. 1228, 1843; et Jacques Meyer, Commentarii seu annales rerum Flandricarum, in-f", f"s 344-345, Anvers, 1561. 8 Mémoires du sire de Haynin (édition B. Chalon), t. I, p. 117, Mons, 1842. Le sire de Haynin fait un récit sommaire de ce pas d'armes et du banquet qui suivit. Il n'y était pas; U ETUDE Les fêtes se prolongèrent pendant plus d'une semaine, du 3 au 12 juillet, avec la même animation. C'étaient tous les jours de nouveaux divertisse- ments, basés sur un même spectacle modifié à l'infini pour entretenir l'intérêt des nobles spectateurs. On a pu dire que ceux-ci avaient devant eux la réalisation vivante des merveilles qu'on racontait du roi Arthur et de la table ronde '. On lisait beaucoup, en effet, à la cour de Bourgogne, les romans de chevalerie, d'Amadis el de Charlemagne; les chevaliers s'ingéniaient avec délices à imiter ce qu'ils voyaient dans ces livres el à donner comme une représentation des mœurs et des gestes des preux de la légende. Ils croyaient, par ces tournois et ces carrousels continuels, relever le prestige de la noblesse ! Détournons nos regards et nos pensées de ces somptueux tableaux, et considérons un instant, avec l'historien de Charles le Téméraire2, la situation réciproque des deux souverains de France el de Bourgogne à la fin de celte année 1468. Louis XI est inquiet et sa situation critique empire chaque jour. Soutenu par la nation dont il est le chef, il a la force que lui inspire celle confiance, mais son caractère prudent jusqu'à l'hésitation lui fait perdre bien des occasions de montrer cette force à ceux qui feignent de l'ignorer. Tout autre est Charles : aveuglé par un naturel emporté el par de trop faciles triomphes, il n'écoute aucun conseil, ne maîtrise aucune passion, et comme! ainsi des fautes graves qui font pressentir déjà Moral et Nancy. A l'un il faut un astucieux et sage Commines, qui pèse ses actes comme il mesure ses paroles; à l'autre il faut un fougueux et brutal Hagembach, qui ne connaît pas de limites à l'impossible. Une soudaine el sanglante collision était imminente. Mais comme toute chose trop bien préparée à l'avance, elle avorta. Malgré des rumeurs sinistres, Louis XI, trop confiant, accepta l'entrevue qui lui fut proposée par Charles il le dit bien : « Je me remetz à ceux qui y furent, car je n'y fus point » (op. cit., p. 113) ; mais il est utile néanmoins d'enregistrer ici la mention particulière qu'il donne du rôle d'Olivier en cette occasion. 1 Lettre écrite par un invité anglais, John Paston (Bruges, lo juillet [1468), citée par J. Forster Kirk (traduction française), t. II, pp. 203-204. 2 Forster Kirk (traduction française par Flor O'Squarr), t. II, p. 206. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 4S le Téméraire lui-même '. Un accommodement devait avoir lieu. On choisit Péronne, en Picardie, pour lieu de rendez-vous2. Le roi de France et le duc de Rourgogne s'y rencontrèrent le 9 novembre 1468; la réception fut cordiale et les gentilshommes des deux Étals assistaient en grand nombre à l'entrevue5. Olivier de la Marche et Commines faisaient partie de l'entourage de Charles le Téméraire4; noire chroniqueur fut même plus spécialement attaché à sa personne 3. On connaît la suite des événements. Une révolte a lieu en même temps à Liège; on répand partout la nouvelle en l'exagérant; Charles ne modère pas son indignation et éclate en malédictions sur son ennemi, instigateur supposé de ce nouveau méfait 6. Et cet ennemi était en sa présence , l'abusant par de fausses démonstrations de sympathie! Tout cela n'était que trop vrai7. Louis XI, pour se disculper, exprima de son plein gré le désir d'aider à punir les rebelles. On le prit au mot, On partit par Le Quesnoy et Namur. On arriva devant la cité de Liège qui fut prise d'assaut et ruinée de fond en comble (30 octobre 1468). Il y a lieu de supposer qu'Olivier de la Marche fit cette campagne et fut témoin de ce désastre 8 ; rien ne le prouve péremptoirement. 1 Lenglet-Dufresnoy, Mémoires de Commines, t. III, pp. 18-20. 2 Mémoires, livre II, chap. 2; Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, t. IV, p. 369; et la lettre de Balue à Louis XI (Bibliothèque nationale, mss. français, 20189, f" 901. 3 Commines (édition Dupont', t. I, pp. 154-155; Gachard, Documents inédits, t. I, p. 196. 4 Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, t. IV, p. 369. s « Et ne retint mondict seigneur aveques luy que moy seulement. » {Mémoires, livre II, chap. 2). 6 Mémoires, t. II, chap. 2. Cf. Commines, t. I, pp. 172-174. i Cf. pour le récit complet des faits Forster Kirk, t. II, pp. 210-257, et Ur. Legeay, Histoire de Louis XI, qui a le tort de ne pas croire à l'instigation du roi de France dans la révolte (t. I, pp. 536-541). 8 Les récits de la ruine de Liège les plus dignes de foi sont ceux du sire de Haynin (Mémoires, édition Chaton, 1. 1, p. 142, Mons, 1842) ; crAdrianus(Martène, Amplissima Collectio, t. IV, p. 1343); d'Henricus de Paula (édition de Ram, Chroniques belges, Bruxelles, in-4°, p. 179); et de Theodoricus Paulus (idem, pp. 223-224) .Cf. Lenglet-Dufresnoy, Mémoires de Commines, t. III, p. 83, et J. Forster Kirk, Histoire de Charles le Téméraire, t. II, pp. 264-272. — Commines et la Marche semblent avoir voulu à dessein omettre dans leur récit tous ces funèbres détails; Olivier dans tous les cas ne paraît nullement ému et raconte cette formi- 46 ETUDE Désormais les noms de Louis de France el de Charles de Bourgogne par- lagèrenl la malédiction d'un peuple abattu, d'une nation humiliée, de sujets mécontents. Mais l'autorité du duc s'était fortifiée au dedans, et sa puissance était respectée au dehors à tel point que son alliance était de tous vivement recherchée. Charles le Téméraire eut le tort de n'en concevoir que de l'orgueil, et fil tout pour mécontenter ses bonnes villes de Flandre. Un jour, — c'était le 15 janvier 1469, — au milieu de superbes tapis- series el sous un magnifique dais, ayant à ses côtés des princes, des cheva- liers de la Toison d'or et des représentants des cours étrangères, Charles siégeait ' ; il tenait son assemblée de notables. Sur la place « appelée Caude- bcrghe », étaient assemblés de riches bourgeois, délégués par la ville de Gand pour venir implorer le pardon du duc el erier miséricorde -; après qu'ils eurent attendu une heure et demie dans la neige, le prince daigna prêter l'oreille à leurs excuses, et ce fut Olivier de la Marche et Pierre Bladelin qui furent chargés d'introduire les députés gantois en séance solennelle. Le duc promit à Gand ses faveurs et sa protection, en échange de quoi il lui relira ses plus anciens privilèges 5 à cause de son abominable conduite à son égard. « Tant d'humiliations ne s'effacent pas aisément de la mémoire des » peuples, et tôt ou tard ils s'en vengeront cruellement à leur tour. » iMais Charles le Téméraire, gonflé d'orgueil, se croit le maître du monde. Il s'assure de l'amitié de ses anciens alliés, du duc de Bretagne, par exemple, vers lequel il envoie de nouveau son homme de confiance, Olivier de la Marche*. Celui-ci quille Lille le 8 février 1469 et va remplir sa mission dable extermination sans qu'une seule épithète puisse nous dévoiler le secret intime de sa pensée. Étrange silence en vérité! « La conduite du vainqueur semble pour eux être la » conclusion naturelle et nécessaire d'une série d'événements dont le duc n'était aucu- » nement responsable. » i Gachard, Documents inédits sur Charles le Téméraire, t. I, p. 204, Bruxelles, 1863. 2 Relation de l'assemblée tenue à Bruxelles, réimprimée par Mlle Dupont, Preuves de Commines, t. III, p. 256. 3 Lenglet-Dufrcsnoy, édition de Commines, t. I, pp. 87-93; et Forster-Kirk, Histoire de Charles le Téméraire (traduction française), t. II, pp. 284-285. * Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes), vol. 1924, fos 112 v°, 125 v°, 191 v°. Pièces justificatives, nos XXIV, XXV et XXVI. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 47 secrète en Bretagne « et ailleurs » jusqu'au mois de mai '. Tranquille tle ce côté, le duc de Bourgogne se tourne vers l'Angleterre. Là, il voit le pays toujours en proie aux plus vives agitations, deux partis se disputant chaudement le pouvoir, l'inimitié de Warwick et de son souve- rain atteignant son paroxysme, l'un voulant entrer dans une voie nouvelle, l'autre préférant suivre paisiblement les traditions du passé. Charles de Bourgogne, pour des raisons tant de parenté (pie de politique et de com- merce, soutient fermement le roi et dépèche vers lui, au mois de mai 1469, Olivier de la Marche-, sans doute à peine revenu de sa dernière mission en Bretagne. Nous ne savons combien de temps dura celle nouvelle ambas- sade; nous le retrouvons toutefois en Flandre, en juillet; il existe aux Archives du royaume de Belgique "', en original , une déclaration d'Olivier constatant le payement fait par le bailli de Gand de soixante-dix palards au geôlier du château de celle ville pour la garde de deux prisonniers (13 juil- let 1469). .Mais la révolulion anglaise ne semblait pas près de s'apaiser. Une révolte de seigneurs, intrigués par Warwick, suivie d'un commencement de guerre civile, amena en peu de temps l'emprisonnement du roi Edouard i , puis son élargissement, suivi bientôt d'une véritable déposition (1469-1470). Charles de Bourgogne ne savait pas bien au juste quel parli prendre. Fallait -il secourir son beau-frère Edouard IV qui réclamait avec instance son appui? Mais dans ce cas, il encourait la haine du parti yorkiste en ce moment au pouvoir, et s'aliénait pour toujours Warwick, déjà animé à son égard de sentiments très hostiles! Fallait-il rester sourd aux supplications de son parent détrôné et chercher à corrompre, par des promesses ou par de 1 PlECE JUSTIFICATIVE, II" XXV. 2 Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes., vol. 1924, l'° 278 v°. Pièce justificative, n" XXVI. 3 Cette pièce est publiée avec fac-similé dans le Compte rendu des séances de la Commis- sion royale d'histoire, 2e série, t. Vil, p. 45. Bruxelles, Hayez, 1855. * Voir pour tous ces détails de l'affaire les historiens anglais : David Hume, Lancaster- house, t. XI, anno 1469-1470, qui les résume; et Kymer, t. XI, pp. G52-lJ5i. Cf. un récit contemporain (la meilleure source a consulter), imprimé dans le tome 1 des Mélanges de la Camden Society. 48 ETUDE l'argenl, le fougueux chef de parli qui tenait pour quelque temps en sa main les destinées de l'Angleterre ? Dans cette alternative délicate, Charles le Téméraire usa d'artifices qui ne pouvaient assurément aveugler le comte Warwick, mais qui fournissaient à ce dernier un prétexte décent de conti- nuer à vivre en bonne intelligence avec la cour de Bourgogne, s'il y était disposé. Il ne craignit pas d'avancer publiquement que son alliance était contractée non avec le roi, mais avec le royaume d'Angleterre, et qu'il lui était indifférent de traiter avec un parti ou avec l'autre 1 , pourvu qu'on ne violât point la foi des traités préalablement conclus. C'est dans ces circonstances difficiles que le discret et habile chambellan du duc de Bourgogne partit derechef pour l'Angleterre -. Olivier venait d'assister, à Gand, en janvier 14.70, au tournoi tenu par Claude de Vauldray, seigneur de l'Aigle 3, tournoi dont il nous a laissé une description intéres- sante, indépendante de ses Mémoires. Celle relation, sous forme de lettre adressée à Philippe, comte de Bresse, a été imprimée pour la première fois, d'après les deux seuls manuscrits connus *, par M. Bernard Prosl 5. Olivier de la Marche quitta Bruges le 25 février, porteur de messages secrets sans doute destinés à Warwick tout-puissant G. Sa mission fut ter- minée le 8 juin suivant. Mais à peine élait-il rentré en Flandre que les affaires d'Angleterre prirent un nouvel aspect et se compliquèrent étrangement. Quoique le duc de Bourgogne, en négligeant Edouard IV et en « faisant sa cour » au gouver- nement actuel, eût lâché de se concilier tous les parlis et de demeurer i Commines, t. III, p. 6; confirmé par les historiens anglais Hall et Grafton. - Archives gàiérales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes), vol. 1925, f» 254 v°. Pièce justificative, n° XXVIII. 3 Conseiller et chambellan de Bourgogne, bailli de la Montagne (1474), mort en 1505. Cf. Gollut, passim ; Dunod de Charnage, Histoire du comté de Bourgogne, t. II, pp. 373-375, et Molinet (édition Buchon), t. I, p. 108. * Bibliothèque municipale de Valenciennes (Nord), mss. nos 581 et 601. 3 Traités du duel judiciaire, relations de pas d'armes et tournois, par 0. de la Marche, etc., pp. 55-95. Paris, Wilhem, 1872. <> Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes), vol. 1925, f° 254 v°. Pièce justificative, n° XXIX. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 49 constamment sur un terrain neutre, il s'aperçut que ses plans ne réussis- saient pas à sa guise; la liaison intime et déjà vieille de Louis XI avec Warwick le laissait inquiet et incertain. Il fit une nouvelle tentative auprès de Henri VI régnant à Londres et lui dépêcha Olivier de la Marche !, qui quitta Sainl-Omer en Artois le 8 juillet 1470. Il était certainement de retour avant le mois d'octobre suivant. Nous n'avons malheureusement aucun détail sur toutes ces négociations, jusqu'ici inconnues, d'Olivier en Angleterre, el cette lacune nous empêche d'éclaircir plus d'un point dans l'histoire des rapports anglo-bourguignons pendant cette période; nous ne les connaissons que vaguement, par de simples extraits des comptes de Bourgogne, que nous publions plus loin en pièces justificatives -, puisqu'il n'en est fait absolument aucune mention dans les mémoires et chroniqueurs du temps 3. Ce silence d'Olivier de la Marche ne doit-il pas nous étonner ? Ne devrait-il pas être heureux et fier de raconter lui-même les péripéties de ces ambassades où, en vérité, il jouait un rôle noble, où il accomplissait des fonctions délicates, où il représentait un maître aimé auprès d'un puissant souverain ? Quel intérêt a-t-il donc eu à vouloir cacher ses faits el gestes à la postérité, qui les recherche avant tant d'intérêt el si peu de succès ? Ne faudrait-il pas en conclure que le duc de Bourgogne lui a fermé la bouche, ou lui a tout au moins signifié de taire ces actes diplomatiques? El alors, quelle en serait la raison ? Quoi qu'il en soil, el en dépit de ce mutisme auquel — de gré ou de force — le chroniqueur parait s'être astreint, les registres de la Chambre des Comptes parlent ; ils parlent peu sans doute, assez cependant pour nous permettre de suivre notre ambassa- deur dans ses différents voyages de l'année 1470. Il est impossible, à l'encontre de notre supposition, d'alléguer qu'Olivier s'est mal acquitté des fonctions auxquelles il a été appelé, et qu'il a encouru au moins les reproches du duc de Bourgogne. Tout tend à prouver le i Archives du royaume de Belgique Chambre des Comptes), vol. 1925, f° 280 v°. Pièce JUSTIFICATIVE, n° XXX. 2 Voir encore les Pièces justificatives, nos XXXI et XXXII. :1 II est douteux que des recherches dans les Archives d'Angleterre puissent nous fournir de plus amples renseignements. Tome XLIX. 7 30 ÉTUDE contraire. Car non seulement Charles le Téméraire le conserva à son service jusqu'à sa mort, mais encore il le combla de ses faveurs. Il le nomma, le 30 septembre 14G9, gouverneur, capitaine cl prévôt de Bouillon *, à la place de Pierre de Hagembach, seigneur de Belmonl2. El Tannée 1471 surtout fut extrêmement fructueuse pour Olivier de la Marche5. Son maître lui donne en récompense de ses services 500 livres « à prendre sur les deniers de la » confiscation des habitants de Tournay et du Tournesis et du connétable » de France 4 », et le 22 janvier il le commet, par une charte spéciale dont nous possédons la teneur s, il le commet, ordonne et « établit capitaine et » bailli des chaslel, ville, terre et seignourie de Lusseu 6, Orville 7 et de » toutes les autres terres quelconques qui en dcppendent appartenais au » conte de Saint-Pol », et lui donne tout pouvoir et autorité en ces pays. La confiscation qui venait d'être opérée sur les biens du connétable de France fut donc très profitable au chevalier et maître d'hôtel bourguignon. Il faut croire que Charles le Téméraire n'agissait pas de même avec tous ceux qui le servaient et qui paraissaient lui être dévoués. La noblesse était * Compte de Guy de Piekois, receveur de la duchié de Buillon pour l'année LXX-LXXI, Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes), n° 24406, f° 1. Pièce justificative, ii° XXXIII. — Cf. Mêmes Archives, Collection des Acquits, carton 8. - Pierre de Hacquembach s'était emparé du château de Bouillon le 15 décembre 1467, à la tête de trente compagnons. Cf. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3e série, t. XII, p. 594, 1886. 3 Sa présence est signalée à Mons le 17 février 1471, d'après un extrait du compte du massard de cette ville qu'a bien voulu m'indiquer M. L. Devillers : « A monseigneur » Olivier de la Marche, maistre d'ostel de mondit seigneur le duc qui, le dix-septyesme » jour d'iceluy mois de febvrier vint audit Mons, fu présenté xn lots de vin, lxxvi sols. » Archives municipales de Mons.) * Extrait d'une petite liasse de comptes aux Archives départementales du Nord, Chambre des Comptes, domaine de S'-Pol (Bibliothèque nationale, mss. Collection Yillevieille, 55 - Cabinet des titres, 136"ls, f» 138 V). :> En vidimus aux Archives nationales de Paris, K. 74, n° 3 (Musée n° 487). Pièce justi- ficative, n° XXXIV. 6 Lucheux, canton et arrondissement de Doullens (Somme). Dans la copie de M. Bousse- mard [Archives départementales du Nord, fonds Boussemard, Correspondance diplomatique, 1585) on lit l'identification sans valeur de Lucca. ' Orville, canton de Pas-en-Artois, arrondissement d'Arras (Pas-de-Calais). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 51 malheureuse et perdait ses privilèges '; la bourgeoisie était misérablement attristée par des dépenses exagérées 2; les infimes subissaient difficilement le joug d'un homme fougueux et emporté, qui voulait, en dépit de tout, com- mander, agir et parler en maître, ne connaissant nulle entrave à la satisfaction d'une ambition imprévoyante et désordonnée \ Telle était au contraire la politique de Louis XI, qu'il savait à merveille profiler des fautes accumulées de son rival. Il n'eut pas de peine à détacher de lui, peu à peu, tous les hommes habiles et considérables de la cour de Bourgogne, travaillant à les séduire successivement par des promesses, et flattant ceux que le duc outrageait en récompense de leurs travaux et de leurs conseils 4. C'est l'époque de la trahison de Commines (août 1472). La raison qui le détermina à changer de maître est restée inconnue jusqu'ici, et le nombre considérable de conjectures que l'on a faites à ce propos n'a point fait avancer la question d'un pas s. Ccmmines n'en dit absolument rien dans ses Mémoires. Il n'a eu probablement en vue que l'intérêt personnel, mobile ordinaire des passions des hommes. On a même élé jusqu'à le comparer au passager qui, prévoyant une catastrophe, quitte à force de rames le navire, avant qu'il coule à fond u. Je ne nie pas les hautes et perspicaces vues de Commines sur la politique contemporaine. Mais ce qui est vrai pour lui ne l's t pas pour d'autres. Par exemple, messire Guillaume Rolin, propre fils du chancelier de Philippe le Bon, ayant appelé d'un procès au Parlement de Paris et s'élanl vu pour cela enlever ses charges et confisquer ses terres par Charles le Téméraire, « s'en ala en France où autres après le siévirent 7 ». Beaucoup d'autres, en effet, imitèrent ces exemples. Olivier de la Marche i Edm. Poullet, Messire Louis Pynnock, ou la vie d'un patricien, màieur de Louvain au XV siècle, p. 117, Louvain, 1865. 2 Paul Frédéricq, Le rôle des ducs de Bourgogne aux Pays-Bas, p. 50, Gand, 1875. 3 Paul Frédéricq, Rôle des ducs de Bourgogne aux Pays-Bas, p. 20, Gand, 1875. * Henrard, Appréciation sur ie règne de Charles le Téméraire, p. 49, Bruxelles, 1867. S Em. Varenbergh, Philippe de Commines et sa carrière politique (extrait du Messager des sciences historiques de Belgique), p. 24, Gand, 1862. fi Idem, p. 23. ' OEuvres de F. Chastellain, Chronique, livre VII, 2e partie, chap. 10. 52 ÉTUDE resla fidèle. Nous avons bien trouvé une lettre ' qui pourrait faire soup- çonner le chroniqueur d'avoir voulu, lui aussi, être parjure à sa parole, et abandonner un maître qui l'avait élevé, pour ainsi dire, qui l'avait choyé, comblé d'honneurs cl de largesses. Olivier « s'en voudrait venir » à Louis XI ? Il quitterait celte cour bourguignonne qu'il avait tant aimée et dont il parlera avec tant de sympathie et de respect dans ses ouvrages? Nous avons peine à le croire, et nous repoussons formellement ce soupçon d'ingra- titude que d'autres pourraient lui imputer. El qu'on ne nous accuse pas d'indulgence outrée pour celui dont nous essayons de retracer la vie, puisque rien ne vient prouver qu'il ail eu même un seul instant cette misé- rable intention ! Louis XI aurait accueilli avec empressement les services d'Olivier, aussi fin diplomate que vaillant capitaine (il le prouvera au siège de Neuss); mais il n'eut pas à les accueillir, parce qu'ils ne lui furent pas proposés. Ou il courut de faux bruits sur son compte, qui parvinrent aux oreilles toujours avidement tendues du roi de France; — ou bien Louis XI aurait voulu ta 1er le terrain, et parler d'un fait qu'il eût bien voulu voir se réaliser comme s'il était déjà accompli. Il n'y a pas, selon nous, d'autre acception raisonnable à donner à la lettre du roi au sire du Bouchage, que nous publions en pièce justificative, bien qu'elle ne justifie rien. Mettre en suspicion la bonne foi d'Olivier de la Marche nous semble impossible. Olivier vient en effet de se signaler par de nouveaux et brillants exploits au service du duc de Bourgogne. Celui-ci, qui n'a plus rien à craindre de l'Angleterre, où NYarwïck est renversé, reprend ses plans contre Louis XI, rentre en campagne et recouvre les villes de la Somme. « En ce temps le » duc mit sus douze cens lances, et fusmes envoyés, messire Jaques de » Montmarlin, le bastard de Viéville, capitaine des archers, et moy, pour » passer les reveùes des hommes d'armes et me fit le duc cest » honneur de la première compagnie d'icelles ordonnances -. » Olivier qui se remet en scène, fut spécialement chargé, dans les premiers jours de janvier 1 Lettre missive de Louis XI au sire de Bouchage i Bibliothèque nationale, mss. français, n*1 2905, f° 3). Pièce justificative, n° XXXV. 2 Mémoires, livre II, chap. 1. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 53 14-72, d'aller avec Philippe de Crèvecœur, sieur d'Esquerdes, tenir garnison en la ville d'Abbeville, nouvellement reprise sur les Français, et la défendre en cas d'attaque ' ; il y était le 4 5 janvier sans aucun doute, puisqu'il assista ce jour là à une exécution capitale 2. D'un autre côté, Louis XI, plus effrayé que jamais, fait sans plus tarder des ouvertures à son rival; il demande une prolongation de trêve, et propose au duc de Bourgogne 3, par ses chargés d'affaires le sire de Craon, messire d'Oriole et Olivier Le Roux, de s'en remettre à des arbitres nommés par égale portion. Charles accepte une entrevue. Olivier de la Marche, qui commandait à Abheville en l'absence du sire de Querdes (22 mars 1472), reçoit l'ordre, avec Simon de Quingey, d'amener à Lille, en toute sûreté *, les trois délégués français ci-dessus nommés. Ce qu'il fit 5. Mais les choses ne s'arrangèrent point. A peine s'entendit-on pour prolonger la trêve jusqu'au 15 juin de la même année 6. Sur ces entrefaites, l'éphémère possesseur de la Normandie, le duc de Guyenne mourut (28 mai 14-72). Le roi de France fut aussitôt accusé d'avoir i Archives générales du royaume de Belgique (Chambre des Comptes), n° 2oo42, fn 5, r°. Pièce justificative, n° XXXVI. - « Item la somme de ix sous pour pain, vin et mouton desjuné au petit eschevinage » par messire Philippe de Crèvecœur, messire Olivier de la Marche et plusieurs autres le » jour que l'on exécuta Jehan Levasseur sur le marché d'icelle ville. » (Compte des argen- tiers, du 15 janvier 1472, aux Archives municipales d'Abbeville). Cf. Ch. Louandre, Histoire d'Abbeville (nouvelle édition), t. I, pp. 333-334, Abbeville, 1883. — M. Ern. Prarond, dans son mémoire intitulé Abbeville à table, pp. 80-81, Amiens, 1878, rappelle ce fait en le faisant suivre de quelques considérations : c< Que l'on se souvienne que Jehan Le Vasseur n'était pas un criminel ordinaire ou vulgaire, mais un patriote plus authentique que Ringois. L'inscription de la somme payée par la ville pour le régal des officiers du duc de Bourgogne est une tache dans nos registres. » 3 Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, t, IV, Preuves, p. cccvm-cccxi ; Forster-Kirk, Histoire de Charles le Téméraire, t. II , pp. 393-397, et U. Legeay, Histoire de Louis XI t. II, pp. 63-70, 1874. * U. Legeay, Histoire de Louis XI, t. II, p. 70. s La présence à Lille est confirmée par un extrait des comptes municipaux de cette cité. La ville fait offrir îx los de vin à messire Olivier de la Marche (Bulletin de la Société de l'histoire de France, p. 297, Paris, 1858). 6 Voici la série des faits : Trêve à Amiens le 4 avril 1471, prolongée jusqu'au 5 juillet; le 4 juillet on la prolonge au 1er mai 1472, et le 7 avril 1472 on se réunit pour la continuer jusqu'au 15 juin suivant. 54 ÉTUDE conspiré contre la vie de son frère, et l'accusation, paraît-il, frappa juste '. Le duc de Bourgogne prit précipitamment les armes et se disposa à marcher sur la France, à « livrer une guerre d'extermination et à exercer » telle vengeance qu'il plairait au Dieu créateur sur le roi et sur tous ceux » qui avaient cherché à le favoriser ou à le protéger dans sa cruelle et détes- » table conduite -. » Nesle en Vermandois 3 fut la première victime de l'exaspération outrée du duc de Bourgogne; la ville fut entièrement livrée au pillage i, au massacre et à l'incendie (10-12 juin); et le facile vainqueur fit mettre le siège devant Beauvais : son armée était commandée par Philippe de Crèvecœur. Pendant ce temps, Olivier de la Marche avait regagné son poste à Abbeville et repris le cours de ses succès militaires. « En ce temps », dit-il, « nous courusmes le pais de Vimeu 5, et ïamenasmes grand butin en la vile, » et mesmement nous courusmes Gamaches et Loupy 6, et prismes le seigneur » de Loupy et ses enfans prisonniers 7» . Airaines 8, Oisemont 9, Rambures '" et Saint- Valery-sur-Somme " retombèrent successivement au pouvoir des Bourguignons; toutes ces localités furent ravagées, brûlées même sans pitié '\ ainsi que le bourg de Gamaches13, qu'Olivier emporta d'assaut, et laissa i Th. Basin (édition Quicherat), t. Il, pp. 287-298; Communes (édition Dupont), t. III, pp. 273-292. a Mémoires du sire de Haynin (édition Chalon), t. II. pp. 202-205, Mons, 1842. 3 Chef-lieu de canton de l'arrondissement de Péronne (Somme). 1 Bibliothèque nationale de Paris, mss. français, n" 3887, p. 128. :' La prévôté de Vimeu fut cédée au comte de Charolais le 13 octobre \iiio par un article additionnel au traité de Conflans. (1 II y a certainement là une erreur de copiste : Il n'existe aucun Loupy dans la région, et il faut très probablement lire Hvppy (canton de Hallencourt, arrondissement d'Abbeville, Somme). M. E. Prarond, Histoire de cinq villes el de trois cents villages, verbo Huppy, Abbeville, 1858-1862, ne mentionne pas ce fait. 7 Mémoires, livre, II, chap. 1. K Canton de Molliens-Vidame, arrondissement d'Amiens (Somme). 9 Chef-lieu de canton, arrondissement d'Abbeville (Somme). i" Hambures, canton de Camaches, arrondissement d'Abbeville (Somme). 11 S'-Valery-sur-Somme, chef-lieu de canton, arrondissement d'Abbeville (Somme). i"-! F.-C. Louandre, Histoire d'Abbeville (nouvelle édition), 1. 1, pp. 336-337, Abbeville, 1883. 13 Chef-lieu de canton, sur la Bresle, arrondissement d'Abbeville (Somme). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 55 piller '. C'étail une vengeance exercée contré le maréchal français Joachim Rouaull "2, seigneur de Gamaches, qui « s'esloil bouté à Beauvais contre monsieur de Bourgogne'' ». Ces faits se rapportent à juillet-août 14-72. Après son échec de Beauvais (22 juillet), Charles le Téméraire parcourut la Normandie à la tête d'une forte armée et marcha jusqu'à Rouen *; il resta douze jours devant celle ville sans oser rien entreprendre, et revint sur ses pas jusqu'à Amiens, où une petite escarmouche eut lieu entre Français et Bourguignons. Les quelques détails qu'Olivier de la Marche nous donne sur la fin de celle campagne 5 permettent de supposer qu'il avait reçu l'ordre de rejoindre son maître après sa campagne bien menée dans le Vimeu. Il fut pendant quelque temps posléà Boye u et à Monldidier \ où il avait charge de cinquante hommes d'armes s. Laissons s'écouler une année presque entière. Nous n'avons retrouvé, poul- ies premiers mois de 1473, qu'un seul document qui fasse mention d'Olivier, avec le litre de « maître d'oslel de mondit seigneur le duc et capitaine de sa grant garde". » Les attributions de capitaine de la garde étaient fort impor- tantes, à en juger par une longue ordonnance de Charles le Téméraire i Chroniques de Jean de Wawrin édition Dupont), t. III, p. 294. — Un mandement du 23 juillet 1472, conservé aux Archives municipales d'Abbeville, établit que « Monsieur de la Marche » commandait les gens de guerre « qui ont prins ladicte ville et chastel de Gamaces. » Cf. Une occupation militaire d'Abbeville au XVe siècle, par Ern. Prarond, p. 8, Paris, 1885. - Bibliothèque de l'Arsenal, à Paris; mss. n° G341, f° 38. 3 Mémoires d'Olivier, livre II, chap. 2. * Bibliothèque nationale, mss. français, n° 20489, f° 14. :i Mémoires, livre II, chap. 2. G Chef-lieu de canton, arrondissement de Montdidier (Somme). 7 Chef-lieu d'arrondissement (Somme). 8 Mémoires, t. II, chap. 2. 9 « Je, Gérard de la Koiche, maistre de la chambre aux deniers de monseigneur le duc de Bourgoingne, certiffie à tous qu'il appartiendra que messire Olivier, seigneur de la Marche, chevalier, aussi conseillier et maistre d'ostel de mondit seigneur et capitaine de sa grant garde, n'a receu aucuns gaiges par mes mains à la charge de mondit seigneur durant le mois de février derrain passé; tesmoing mon saing manuel cy mis le huitiesme jour de juillet l'an mil quatre cens soixante-treize. Gérard de la Roiche. » (Original, aux Archives départementales du Nord, B. 2095, n" 3). 56 ÉTUDE conservée aux Archives municipales d'Audenarde; cette fonction donnait au titulaire le pas sur tous « cliiez d'escadres et de chambres, gentilz- hommes et archiers ' » . Après ce temps, nous retrouvons notre chevalier en Gueidre. Le duc de Bourgogne profila d'une occasion favorable et des loisirs que lui laissèrent un instant les affaires de France pour agrandir son territoire, sans verser de sang et sans être accusé d'usurpation a. Il obtint d'Arnold d'Lgmoni, prince uni par son mariage aussi bien que par une longue alliance intime avec Philippe le Bon et qui venait d'être détrôné, une renonciation à sa souve- raineté en sa faveur; il espérait faire accepter sa domination par Adolphe, fils d'Lgmoni, et par ses nombreux partisans. Il entra en Gueidre avec une armée, et s'ouvrit un chemin sans résistance. Les révoltés s'humilièrent devant le maître, et avec un simple mais imposant déploiement de forces, une vaste étendue de territoire fut incorporée au domaine bourguignon. Par décret spécial du duc de Bourgogne, Olivier de la Marche avait été nommé, le 8 août 1473, maître de la monnaie de Gueidre5. A peine installé dans ses nouvelles fonctions, dont il ne souffle mot dans ses Mémoires, il avait pris une part active au siège de Venloo 4, et s'était trouvé porté, après la prise de celle ville, sur la liste des gentilshommes récompensés pour leur belle conduite (40 septembre 14-73). Une somme importante, 240 livres, lui fut octroyée en celle circonstance s. Huit jours après, a lieu l'entrée solennelle à i Cette ordonnance a été publiée dans les Audenaerdsche mengelingen, t. II, pp. 82 et suivantes. Il suffira d'en donner ici le court extrait suivant : « Veult et ordonne mondit seigneur que lesdis chiefz d'escadres et de chambres, gentilzhommes et archiers de sadite garde révèrent et obéissent doresenavant ù messire Olivier de la Marche, chevalier, son conseillier, maistre d'ostel et capitaine d'icelle garde, en tout ce que par lui leur sera com- mandé et ordonné de par mondit seigneur concernant leur estât. » (Communication de M. le baron Jean Béthune). 2 Cf. Millier : Reichstagsthealrum miter Keyser Friedrichs V Regierung, pp. 69-131, lena, 1713. Voir Commines, t. I, pp. 307 et suivantes. Olivier de la Marche (Mémoires, livre II, chap. 5) ne donne pas de détails sur cette affaire. 3 Archives générales dit royaume de Belgique (Chambre des Comptes), Inventaire, t. III, n° 18100 (compte d'Adrien de Lokere). 4 Olivier de la Marche (Mémoires, livre II, chap. 5), raconte en quelques mots le siège, sans faire comprendre qu'il y assistait. 3 Compte rendu des séances de la Commission royale de Belgique, 2° série, t. VII, p. 55, Bruxelles, Hayez, 1855. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 57 Trêves de l'empereur Frédéric III et de Charles le Téméraire '. Olivier est convié à venir faire partie du cortège de son maître 2, et y prend place après Louis de Bourbon, évêque de Liège, après David de Bourgogne, évêque d'Utrecht, et à côté d'une foulede nobles et de chevaliers (18 septembre 1473). . Mais la résidence du pays de Gueldre ne sourit sans doute guère au cham- bellan. Il ne conserve (pie le titre de « général maistre des monnoies de » mondit seigneur en ses pays et duchié de Gheldres et conté de Zuytphen 3 >> , et se fait nommer bailli d'Amont4 du comté de Bourgogne 5 en 1474. Nous possédons un acte du 5 juillet 1474 où il est désigné comme bailli d'Amont G. Ce document intéressant nous apprend qu'Olivier liquide sa situation pécuniaire avec son oncle, Jacques Bouton, qui avait été chargé 7 de l'administration de ses biens après le décès de son père. La charge de bailli d'Amont n'était pas une sinécure. Indépendamment des devoirs administratifs qui lui étaient dévolus, le titulaire était dans le pays ' On a des détails précis sur le cérémonial déployé à cette entrevue par les deux princes dans Gerung : De magnificentia ducis Burgundiœ in Treverisvisa (Knebel, p. 194); Gachard : Documents inédits sur Charles le Téméraire, t. I, pp. 234-236. Les fêtes et divertissements de tous genres durèrent plus de huit semaines (Cf. Th. Basin, édition Quicherat, t. II, pp. 323-324). ' ^ Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, t. IV, pp. 416-447. — Un document des Archives départementales du Nord (B. 2098) relatif à l'assemblée de Trêves nous fait con- naître le costume de chacun des principaux assistants; voici l'extrait relatif à notre per- sonnage : « Robes longues de velours cramoisy chascun xvi aulnes et pourpoins de satin cramoisy chascun ni aulnes : messire Olivier sieur de la Marche. » 3 Un extrait de compte que nous publions plus loin (Pièce justificative n° XXXIX) lui donne encore ce titre en 1476. Nous ignorons jusqu'à quelle époque il demeura investi de ces fonctions. 4 Gollut ne l'a pas connu; il n'a été introduit que dans la liste publiée col. 1753, deuxième édition par Duvernoy, 1843. Cf. aussi Archives de l'abbaye de la Charité (Biblio- thèque nationale, mss. Vittevieille, p. 55, Cabinet des titres, 136bi\ f°138v°). 8 C'est depuis Philippe le Hardi qu'il y a eu deux baillis en Bourgogne; l'un d'amont qui étendait sa juridiction sur Gray, Vesoul et Baume-les-Dames; l'autre à'aval, qui rési- dait à Besançon. Un troisième bailliage fut au XVe siècle créé à Dôle. 6 Archives du château de Corberon, apud Bibliothèque nationale, mss., Collection Ville- vieille, p. 55, f° 138, r°. Pièce justificative, n° XXX VIII. 7 Voir ci-dessus, p. 16, note 4. Tome ALIX. 8 58 ETUDE le représentant politique du duc, transmettait les ordres, recevait les plaintes, et au besoin prenait les armes pour faire respecter la loi et l'autorité. L'occasion ne se fit pas longtemps attendre. Charles le Téméraire, depuis peu maître de l'Alsace, y avait nommé landvogl ou bailli le fameux Pierre de Hagembach, qui sut y faire délester la domination nouvelle '. Les Suisses commerçants en Alsace perdirent leurs avantages et furent traités avec la plus grande cruauté. Ces faits et beaucoup d'autres qu'il serait trop long d'analyser ici 2 contribuèrent fortement à troubler les relations amicales qui existaient depuis longtemps entre la Bourgogne et les Suisses. Et là où il fallait de la prudence, Charles y mil de l'arrogance; et son impopularité croissant extraordinairement, un orage amoncelé à l'horizon ne devait pas tarder à éclater, terrible et gros de con- séquences. Les négociations traînèrent en longueur; et le jeu de la diplomatie ne fut jamais peut-être plus compliqué au XVe siècle qu'il ne le fut dans les années 1473 et suivantes. Le roi de France cherchait à faire sortir les Suisses de leur neutralité, et après une longue suite d'efforts et de luttes 3, que 1 M. le général Henrard a bien voulu me faire remarquer que ce furent moins les cruautés de Hagembach que les intrigues et l'or de Louis XI qui provoquèrent la rébellion (Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3e série, t. XII, p. 594, 1886). C'est du reste ce qui paraît ressortir des récentes études du Dr Heinrich ' Witte sur la question, particuliè- rement de son travail intitulé : Zur Geschichte der Entstehung der Burgunder Kriege, 4°, 52 pp. Hagenau, F. Ruckstuhl, 1885. 2 Cf. Schœpflin, Alsatia diplomatica, passim; Ludwigs von Diesbach Selbstbiographie (Schweiz Geschichtsforscher, t. VIII, pp. 167 et sq.); Zellweger, Versuch die wahren Griuule des burijuntlischen Krieges aus den Quellen darzustellen (Archiv fur Schweizerische Geschichte), t. V, passim; SchweizerisChes Muséum, t. II, pp. 301-325; Rodt, die Feldzùge Karl's des Kùhnen, t. I, pp. 160 et sq., Schaffausen, 1843; Valerius Anshelm's Berner Chronik, l. I, pp. 85 et sq., Bern,1825; et le bon résumé de J. Forster Kirk, Histoire de Charles le Témé- raire (traduction française Flor O'Squarr), t. III, chap. 2. '■' « Devenu roi, Louis XI s'appliqua à entretenir des relations partout où il pouvait » trouver quelque profit, et on le voit se plaindre à un envoyé vénitien, nouvellement venu » à sa cour, de ce que la République lui adressait si rarement des ambassadeurs, tandis » qu'elle en avait presque toujours à la cour de Bourgogne. » Ern. Nys : Les origines delà diplomatie française et le droit d'ambassade jusqu'à Grotius, p. 16, Bruxelles, 1884. Cf. A. Baschet, Les archives de Venise, p. 293, Paris, 1866. — On verra plus loin le parti que nous avons pu tirer des dépêches écrites pendant le séjour des ambassadeurs italiens SUR OLIVIER DE LA MARCHE. :i9 Commines considère comme son plus puissant coup de politique ', il y parvint. Il opéra même un tel revirement sur l'esprit de Sigismond d'Autriche, qu'après une lutte inouïe de sentiments, et malgré un conflit permanent d'intérêts, l'archiduc fut gagné à la cause de Louis XL Le traité d'alliance contre Charles le Téméraire fut signé le 30 mars 1474. La comhinaison politique comprenait en première ligne le renversement du gouvernement hourguignon en Alsace. « Tandis que les Suisses étonnés considéraient avec » défiance ces engagements qui houleversaient toutes leurs idées préconçues » et toutes leurs traditions politiques; tandis qu'ils se demandaient, inquiets, » où tout cela allait les conduire, et si ce n'était point encore là un piège de » leur ennemi héréditaire, on annonçait publiquement que le peuple de » l'Alsace déjà en révolte ouverte allait être délivré de l'infernale tyrannie » qu'il avait eu à suhir, pour être replacé sous la douce et bienveillante » autorité de son souverain légitime 2. » La mort violente de Pierre de Hagem- hach, fonctionnaire public et représentant du duc de Bourgogne 3, qui eut lieu a Brisach le 9 mai 1474, détermina l'explosion depuis longtemps prévue. Hagemhach avait prononcé sur l'échafaud ces paroles aussi ténébreuses qu'elles devaient être vraies : « Mon noble maître ne souffrira pas que » ma mort reste non vengée. Quand la tempête éclatera, je serai à l'abri » de sa rage. » Le cri de vengeance retentit de toutes parts, et la colère du duc de Bourgogne fut irréfléchie. Il est vrai de dire que le meurtre était bien une provocation directe du peuple à son souverain. Charles prit les armes, et, pour emprunter une expression remise récemment à la mode, entra dans un « état de représailles. » Il avait à agir et à porter un grand coup. auprès de Charles le Téméraire. De tels documents valent mieux que les chroniques les plus dignes de foi et les plus complètes. i Commines, t. II, p. 4 (édition Dupont). â Forster Kirk, Histoire de Charles le Téméraire, t. III, p. 273. 3 Le fait est raconté de même par tous les historiens, Knebel, Schreiber, Rodt, Schilling. Tous sont d'accord aussi sur le châtiment bien mérité de cet homme. Cf., outre les sources déjà mentionnées, Fr. Mone, Quellensammlung badisch. Landesgesch., t. III, pp. 183-256, 1863; et Alsatia, p. 9, Mûlhausen, 1850. 60 ETUDE Il eut recours, comme il faisait presque toujours dans les circonstances difficiles, à l'expérience consommée de celui qui était devenu, peu à peu, son conseiller le plus intime ', je dirais presque son ami le plus dévoué, Olivier de la Marche. En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, Henri de Montbéliard, comte de Wurtemberg ~, un des seigneurs qui avaient pris une part active aux négociations récentes de Louis XI avec Sigismond d'Au- triche, qui voyageait sans défiance et sans défense5 dans le Luxembourg, aux environs de Thionville4, fut arrêté et ses biens confisqués5. Peu de jours après, Olivier de la Marche, bailli d'Amont, et Claude de Neufchâtel6, commissaires spéciaux du duc de Bourgogne, arrivent à Granges7, et font sommer Marc de Stein, bailli de Montbéliard, de leur ouvrir les portes de celte 'place. En vain ils lui transmettent les ordres qu'ils avaient indûment extorqués au comte Henri, leur prisonnier. Sur le refus réitéré du gouver- neur, Olivier prit le parti de faire conduire le comte enchaîné devant les i Depuis que nous avons perdu de vue Olivier de la Marche, il avait probablement assisté à l'entrée triomphale du duc à Dijon (Mémoires, livre II, chap. 5), le 23 janvier 1474, et pris sa part du banquet qui y fut donné, le 26, aux prélats, nobles et députés de Bourgogne (J. Forster Kirk, traduction française, t. III, p. 169); il avait sans doute suivi son maître à Lons-le-Saulnier, et l'avait quitté au moment où il repartait pour la Flandre (Mémoires, livre II, chap. 5). Mais les renseignements qu'il nous donne sont si vagues que nous ne pou- vons rien affirmer à ce sujet. - Henri, fils du comte Ulric, avait obtenu, le 12 juillet 1473, sur la renonciation d'Eberard le Barbu, son cousin, le comté de Montbéliard avec les seigneuries situées en Alsace et en Franche-Comté pour une somme de 40,000 llorins. Le 27 décembre il avait fait son entrée à Montbéliard avec une escorte de 600 chevaux pour prendre le gouvernement du comté. Cf. Duvernoy, Ëphémérides du comté de Montbéliard, p. 231, 1832. 3 11 était accompagné seulement de son maître d'hôtel, Conrad de Sachsenheim, et de huit « chevaulchiers ». * Duvernoy (nouvelle édition de Gollut, 1843, col. 1242, note 1) dit qu'Henri allait vers Charles le Téméraire «e plaindre à lui des atteintes récemment portées à ses droits par le Parlement de Franche-Comté. Bien n'est moins prouvé. Ce que dit Olivier de la Marche (Mémoires, livre II, chap. 5) n'autorise pas cette affirmation. 3 Mémoires, livre II, chap. 5. 6 Claude de Neufchâtel, seigneur de Fay, fils de Thibaud IX, était alors gouverneur de Luxembourg. Il fut chargé plus tard par Maximilien (juin 1492] de remettre les insignes de la Toison d'or à Eberard l'aîné, comte de Wurtemberg. Son frère Henri fut fait prison- nier à Nancy. (Bichard, Recherches sur la maison de Neufchâtel, p. 210, 1840J 7 Granges, canton de Corcieux, arrondissement de Saint-Dié (Vosges). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 61 murs de sa ville, faisant annoncer aux habitants qu'il serait mis à mort si leurs portes restaient fermées. La sommation resta sans réponse. On déploya alors, sur une colline qui faisait face au château, un lapis de velours noir; le prince dut s'agenouiller et Ton put voir un bourreau lever son épée nue sur lui. La sommation fut renouvelée, et le refus du gouverneur fut plus éner- gique encore1. Les chevaliers bourguignons s'en tinrent à cette menace"2, el ramenèrent leur prisonnier, qui fui conduit en Flandre3, puis à Boulogne- sur-Mer, où il demeura en captivité jusqu'à la mort de Charles le Téméraire4. Le 22 juin le duc de Bourgogne avait en effet donné ordre au gouverneur de Luxembourg de « laisser en la comté de Monlbéliard quelques compa- ti gnies, pour exploiter la guerre à l'enconlre de ses ennemis, et de venir le » trouver conjointement avec Olivier de la .Marche, Jacques de Monlmarlin » el ceux de sa garde, et d'amener sûrement ledit comte de Montbéliard » prisonnier '. » Durant tout Télé de 1474, l'Alsace redevint la proie des fléaux de la guerre qui l'avaient si souvent désolée. Mais l'état de représailles où se complaisait Charles le Téméraire ne pouvait durer bien longtemps. 11 répé- tait sans cesse : « Dès que nous aurons fini de ce côté, nous serons prêts à » marcher contre les Allemands fi. » Les préparatifs ne furent pas longs. En juillet 1474, « se meut dissension et débat entre l'archevesque de Coulongne » el le chapitre de la grand'église7. » Robert de Bavière, archevêque de Cologne, était proche parent du duc de Bourgogne et réclama son appui. Charles trouva le moment opportun d'entrer en campagne, car « il ne 1 Mémoires, livre II, chap. S. « Car la coustume de Montbeliart est telle que plustot » verroyent les soudoyers couper la teste à leur signeur que de rendre une telle place. » % « Et ainsi nous en revinsmes sans rien faire. » (Mémoires, livre II, chap. 5.) 3 A Maëstricht (Gollut, col. 1243, note 1) ou à Luxembourg /Duvernoy, Éphémérides du comté de Montbéliard, p. 171)? * Les angoisses de ce supplice et les rigueurs de sa longue captivité lui amenèrent, dit-on, une aliénation de l'esprit (Duvernoy, idem, p. 143). 3 Duvernoy, Éphémérides, loc. cit., p. 231, 1832. Cf. encore l'Annuaire du Doubs, pp. 3S3-354, Besançon, 1840. 6 Foisset, Mémoires de l'Académie de Dijon, pp. 127 et suivantes, 1851. i Mémoires d'Olivier, livre II, chap. 3. 62 ETUDE i) demandoil que d'entretenir et employer ses gens d'armes1. » Profilant habilement de l'occasion, il va mettre sans larder (30 juillet) le siège devant Neuss8, ville forte et place commerçante sur la rivière d'Erlï près du Rhin. Nombreuse et formidable était l'armée bourguignonne, où se trouvaient réu- nis le comle palatin, les ducs de Clèves et de Juliers, le sire de la Gruthuise, Jean d'Egmont, les comtes de Chimay, de la Marck, de Nassau, et quelques capitaines italiens. Olivier de la Marche élait là aussi3. Il nous donne des détails très circonstanciés4 sur les différentes péripéties du siège, sur la valeur des chevaliers, en particulier sur la hardiesse des Italiens. « El fut » le plus beau siège el le mieux élofé que Ton veit piéçà. » Plusieurs mois se passèrent ainsi; la ville de Neuss, défendue par le landgrave de Hesse, résista 1res courageusement3. Mais Olivier de la Marche quitta le camp de Neuss, lorsque, au mois de février 1473, son maître le chargea d'aller ravi- tailler la ville de Linzc, située sur la rive droite du Rhin, entre Coblentz et Cologne7 : la place élait occupée par les Rourguignons, et assiégée par les princes de l'empire. Le chroniqueur chef d'armée nous raconte en lermes clairs" comment il partit avec le vicomte de Soissons, qui conduisait les 1 Mémoires, livre II, cliap. 3. 2 Neuss, cercle de Dùsseldorf, province Rhénane (Allemagne). ;i Dans les comptes des gages des officiers du duc de Bourgogne au siège de Neuss, qui nous ont été conservés en presque totalité (Bibliothèque nationale, mss. nouvelles acquisi- tions françaises, n° 5904, fos 49-60), du 20 août 1474 au 26 mai 147S, Olivier de la Marche figure en tète des listes, avec son titre de « maistre d'ostel et capitaine de la garde ». II reçoit chaque jour trente sous pour ses gages, et treize sous quatre deniers pour sa pension. Je donne un extrait de ces comptes aux Pièces justificatives. 'l Mémoires, livre II, chap. 3. a Mémoires de Haynin, livre II, p. 249; et Molinet (édition Buchon), livre I, pp. 59-77. i; Linz, cercle de Neuwied, province de Coblentz (Allemagne). " Gingins la Sarra (baron), Dépêches des ambassadeurs milanais pendant les campagnes de Charles le Téméraire, tome I, pp. 43-45, Paris-Genève, 1858. Dépèche de Jean Irmy, citoyen et négociant bâlois, du 20 février 1475. 8 Mémoires, livre II, chap. 3. Le récit d'Olivier est confirmé par les textes étrangers ; mais les faits qui y sont contenus ont besoin d'être datés. Il est facile de combler cette lacune en ayant recours aux très précieuses dépèches — toutes datées, elles — des ambassadeurs mila- nais, qui nous ont été conservées, et qui sont publiées (voir la précédente note). L'ambas- sadeur auquel on doit la plus grande partie de cette correspondance est Panigarola SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 63 archers à pied, messire Philippe de Bergues, qui dirigeait cent lances, et environ cent hommes d'armes italiens; comment il lui fallut se faire conduire en ce pays « qui esloit hors de notre congnoissance », et comment il arriva, avec une escorte, par une froide matinée, en face de Linz, de l'autre côté du Rhin '. L'affaire fut promptement et habilement conduite2. Tandis que d'une part on amusait par des escarmouches successives les assiégeants, une poi- gnée d'hommes passa le fleuve avec les vivres, et, après un seul assaut manqué, put entrer dans la ville; « et y eut chevaliers faits et une très belle » besogne3. » Les ordres de Charles le Téméraire avaient été ponctuellement exécutés; il en éprouva une grande satisfaction. L'affaire terminée, Olivier revint le trouver à Neuss, dont le siège dura en tout onze mois sans profit *. Après des efforts énormes et des dépenses considérables, sur lesquelles le duc n'avait pas compté au début d'une entreprise inconsidérément commencée, il fallut renoncer à la lutte, et avouer son impuissance. Un dernier et suprême effort fut tenté le 24. mai 5. (Gingins la Sarra, I, lntrod., p. xi); il arriva auprès du duc de Bourgogne le 12 mars 1475 et pendant dix-huit mois consécutifs (jusqu'au 19 octobre 1476) ne cessa de suivre pas à pas le duc de Bourgogne et de noter journellement tous ses actes. 1 Cf. encore sur le ravitaillement de Linz la Correspondance de la mairie de Dijon, extraite des archives de cette ville, par M. Joseph Garnier, tome I, p. 156, Dijon, 1868. * S'appuyant sur le texte précis d'Olivier de la Marche, le capitaine [depuis général] Guillaume a pu donner une relation bien détaillée du combat du 24 mai 1475 (Mémoires couronnés par l' Acad. royale de Belgique, vol. XXII, pp. 188-190, 1846). Les manœuvres du corps commandé par Olivier y sont exposées avec une grande netteté au point de vue théorique et militaire. 3 Mémoires d'Olivier, livre II, chap. 3. * A rapprocher du récit d'Olivier de la Marche celui de Molinet (édition Buchon, I, pp. 79-118), qui avait obtenu de Charles le Téméraire la permission de suivre l'armée en qualité d'historiographe. Pour compléter, on doit consulter le récit authentique du secrétaire de la ville de Neuss pendant le siège, publié par le Dr E. von Groote (Des Stadt-Secretarius Christ. Wierstaat reimchronick der Stadt Neuss zur Zeit der Belagerutig, nach dem Original- druckvon 1497, 8°, Kœln, 1855. Cf. encore Herzog's Elsàesser Kronick, f° 125, cité par Bodt (op. cit., II, p. 253), et Guillaume, Histoire de l'organisation militaire sous les ducs de Bour- gogne, dans les Mémoires couronnés par l'Académie royale de Belgique, XXII, p. 144, Bruxelles, 1846. s Les comptes des gages des officiers du duc de Bourgogne au siège de Neuss (parmi 64 ETUDE Don Salvador de Clarici raconte ' que le duc Charles envoya en avant le capitaine Jacques Galcoto et ses gens, et Olivier de la Marche avec sa garde, qui se portèrent sur le centre des impériaux, pendant que le duc se rendait lui-même sur leur liane avec tout le reste de ses forces. Le margrave de Brandebourg s'étanl avancé contre le corps de Galeoto, messire Olivier le prit à revers, rompit ses colonnes, l'obligea à fuir du côté de Cologne, et lui tua assez de monde, en faisant en outre un grand nombre de prisonniers. Le témoignage d'un Italien n'est pas suspect de partialité envers Olivier de la Marche, qui dans cette journée mit le sceau à sa réputation de vaillant capitaine. Une entente s'établit aussitôt avec l'empereur Frédéric III, qui à juste litre paraissait fatigué de la lutte et pressé d'en finir. On s'en remit au légal du pape pour arranger l'affaire toujours pendante de l'archevêque de Cologne, et on convint que « se retireroit chacun en ses pais2». Charles quitta le camp de Neuss le 13 juin, mais l'armée demeura aux environs jusqu'au 27 ~°. Neuss restait à la Bourgogne par suite de l'entente conclue *, mais la con- vention ne fut réellement convertie en traité définitif que le 17 novembre suivant 5. Après le départ du duc, qu'advint-il à Neuss? Les chroniqueurs arrêtent leurs récits au 13 juin. Molinel dit seulement ° que « ceux de la ville lesquels Olivier de la Marche), que nous avons mentionnés plus haut, vont jusqu'au 26. [Bibliothèque nationale, mss. nouvelles acquisitions françaises, n° 5904, f° 58). 1 « La battaglia che monsegnor lo duca intendendo che lo imperatore era su li campi fe » armare sua gente e mando Jacobo Galioto con la sua gente, et monsegnor de la Marchia » con la gente de la guardia de Monsegnor, li quali se presentarno vicino alo imperatore et » monsignor lo duca subito li fo aie spale con lo resto de tutte la gente. Lo marchese di » Brandeburgo se catzo con le sue genti per apizare con Jacomo Galioto; unde lo dicto » Jacomo e monsignor de la Marchia li caricarno adosso e ropperolo et catzarolo fino in > Colonia che ne amazarno... » Dépêche [du 24 juin 1475], dans Gingins, I, pp. 169-170. Gf. Dom Plancher, Histoire de Bourgogne, IV, p. 439. - Mémoires d'Olivier, livre II, chap. 3. 3 Lenglet-Dufresnoy, Mémoires de Commines, II, pp. 216-217. * Gingins la Sarra, Dépêches, I, p. 169, Paris, 1858. '■> Chmel, Monumenta habsburgensia, I, p. 125, Wien, 1836. fi Chap. XXI [Molinet, édition Buchon, I, p. 135i. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 65 » vindrent dans le camp bourguignon pour acheter ce qui leur plaisait », et que « pareillement ceux de l'ost du duc Charles entrèrent à Neuss el » s'étonnaient que la place eût pu résister aussi longtemps». Les autres documents ne disent rien d'une entrée collective et solennelle de l'empereur et du duc de Bourgogne dans Neuss, dont parle Antoine d'Appiano, évèque de Genève, dans plusieurs de ses dépèches '. Il est probable (pie cet Appiano se laissa abuser par de faux rapports. Ce qui est vrai, c'est que les commis- saires du duc Charles, Adolphe de Clèves, le sire d'IIumbercourl et Olivier de la Marche, assistèrent au nom de leur maître à la remise de la place au légal du pape s. » Le 10 juillet 14-75 Charles le Téméraire était à Malines, se dirigeant-sur Garni el sur Calais, où il devait rejoindre le roi d'Angleterre el s'entendre avec lui sur la possibilité d'envahir la France, de concert avec le duc de Bretagne. Celui-ci entrerail en Normandie, Edouard IV en Champagne, et Charles en Lorraine. Mais l'on sait que la paix signée à Picquigny r' le 29 août el la (rèvc conclue à Soleuvre 4 le 13 septembre mirent obstacle à ces beaux projets. Pendant ce temps, Olivier de la Marche quille Neuss, et vienl avec trois cents lances d'ordonnance en Bourgogne". Il doit attendre jusqu'en septembre le retour de son maître pour l'accompagner ensuite en Lorraine. (:. Il faul désespérer de connaître les faits el gestes d'Olivier depuis le mois d'août 1475 jusqu'au commencement de l'année suivante. Le chroniqueur • Gingins la Sarra, I, p. 165, Dépêche d'Appiano au duc de Milan, datée de Moncalieri, 24 juin 1475. a Gingins la Sarra, 1, p. 169. Dépêche datée de Vesoul, 23 juin 1475 : « Era monsignor » de Clèves, monsignor de Ilunihereourt, monsignore de la Marchia dentro de Nussia per » parte de Monsignor. » 3 Chef-lieu de canton, arrondissement d'Amiens (Somme). ■* Soleuvre, canton de Esch (Luxembourg). o Gingins la Sarra, I, p. 165. Dépêche d'Appiano, du 24 juin 1475 : « Etdiceche messer •> Giosse da Lalen et misser Oliver de la Marchia sonno venuti da Nus in Borgogna cum » 300 lanze, videlicet erano in camino. Ma non erano giuncti anchora in Borgogna. » 6 Gingins la Sarra, I, p. 194. Dépêche du 30 juillet 1475 : « Parker ha lassato D. Olivier » de la Marcha con laguardade sua Excell" per fargli compagnia, al suo ritorno de Châles » in Lorena. » Tome XLIX. 9 66 ETUDE nous apprend ' que, pour des raisons de santé, il n'assistait pas à la campagne dirigée par son mai Ire contre les Suisses (janvier-mars 4476), et à la bataille de Granson % ce dont il ne fut sans doute pas fâché. Lui, habitué comme le duc Charles à ne connaître que les charmes de la victoire, dut se réjouir de n'avoir pas eu à partager avec lui le déshonneur de la défaite. Il rejoignit seulement l'armée au camp de Lausanne (5 mai 1476) d'où le duc Charles proclama une nouvelle ordonnance militaire 3, et où il fit publier un ordre du jour portant que toutes les troupes eussent à se tenir prêtes pour passer la revue le 8 du même mois *. Dans le tableau qu'a pu tracer des corps d'armée le baron Gingins la Sarra, à l'aide de la nouvelle ordon- nance, on trouve qu'Olivier commandait les quatre escadrons de la garde noble compris dans la deuxième ligne de bataille du premier corps d'armée 5, avec le duc d'Alry pour chef de corps 6. Aussitôt après, Olivier de la Marche, accompagné de plusieurs escouades de gens d'armes et d'archers, est envoyé par le duc de Bourgogne du côté de Genève ; il est chargé de ramener au camp les nombreux soldats que l'on savait dispersés aux environs, et aussi de faire pendre sans rémission tous les maraudeurs et gens sans aveu qui assassinaient les voyageurs sur la roule de Genève 7. Puis, sa tâche terminée sans ambages, le chambellan rentra au camp. 1 Mémoires, livre II, chap. 6. 2 Voir la chronique des chanoines de Neufchâtel (1476), publiée pp. 385-400 du tome V de Y Australie, revue du nord-est de la France, Metz, 1839. Une nouvelle édition vient d'être donnée de cette précieuse chronique par la Société d'histoire du canton de Neufchâtel (1884). «s Publiée pour la première fois par Gingins la Sarra, Dépêches (op. cit., tome II, pp. 153-174, Paris et Genève, 1858). 4- Guillaume, Histoire de l'organisation militaire sous les ducs de Bourgogne (Mémoires cou- ronnés par l'Académie royale de Belgique, t. XXII, pp. 144-147, 1846). « Gingins la Sarra, II, p. 160 : « Oliviero délia Marchia con le quatro squadre di la guarda, » farano et teguirano la seconda bataglia; et caminando teguirano l'ordine de la fila sopra- » scritto, et restringendosi in bataglia arestanaro le quadro squadre de li quatro stati... » 6 11 y avait trois corps d'armée, et en outre un de réserve. i Gingins la Sarra, II, pp. 115-116 ; dépêche du 5 mai 1476 : « Monsignore de la Marchia » e andato verso Zinevra con quatro squadre et molti archieri per far ritornare ogni uno » sara lozato per quello cantine e... quelli che assassinaro la brigata e fanno tanto maie per » quella strata et chi non ritornara subito, a commissione di farli impicare. » SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 67 Sur ces entrefaites, la trêve de Soleuvre, conclue pour neuf ans, est rompue par les Français qui occupent Avignon et prennent Vaudémont ' en Lorraine. Le duc de Milan, Galéas Marie Sforza, s'en émeut. Il propose une entente au duc de Bourgogne qui l'accepte. Il lui demande, par son ambas- sadeur, de vouloir bien lui envoyer à cet effet un gentilhomme de toute con- fiance et bien informé des vues et des sentiments intimes de la cour de Bour- gogne \ Le choix n'est pas difficile à faire : Charles- le Téméraire a sous la main son amé et féal Olivier, qui s'acquittera mieux que tout autre de cette nouvelle mission diplomatique. C'est un homme d'une grande expérience et d'une fidélité à toute épreuve, ajoute Panigarola dans une nouvelle dépêche du 9 mai. L'ambassadeur milanais fera tout ce qui sera en son pouvoir pour hâter le départ de cet envoyé confidentiel 3; le 9 mai il ne fallait pas songer à en parler au duc de Bourgogne, occupé à passer — toujours à Lausanne — une revue de ses troupes *. Quelques jours plus tard — 25 mai 1476 — le duc de Bourgogne est encore à Lausanne. Toutefois il va quitter ce camp le surlendemain s pour se transporter à Morrens 6. Il annonce à Panigarola que son aller ego, Olivier de la Marche, va incontinent partir pour la cour de Milan et fera connaître à Galéas-Marie Sforza son sentiment : il faut agir contre la France sans délai; la campagne de Suisse n'empêchera pas une autre expédition. Le duc de Bourgogne prie en conséquence le duc de Milan de tenir à la disposition de son représentant Olivier de la Marche un certain contingent de troupes i Vaudémont, canton de Vézelise, arrondissement de Nancy (Meurthe et Moselle). 2 Gingins la Sarra, II, p. 123. Dépêche de Panigarola, datée de Lausanne, 4 mai 1476 : « ... et dicendo essere necessario farli provisione, o altramente voy e luy vi ne pentireste, » e di mandarli uno suo gentilhomo ben instructo, ecc...; dice essere contento, lo tara » mottegio di Monsignore de la Marchia : dissi ogniuno che paresse ad la Sria soa essere » bono, pure che fosse fidato et intendesse l'animo et li disegni di soa Sria . » 3 Gingins la Sarra, II, p. 135. Dépêche de Panigarola, datée de Lausanne, 9 mai 1470 : « ... e sta fino in proposito di Monsignore di la Marchia per essere persona da bene di longa » esperientia et fidatissima a soa Excellentia. » 4 Sur cette revue, où Olivier commandait les troupes de la maison du duc proprement o dites, voir les dépêches du 10 mai (Gingins, II, pp. 138-145). ;; Lenglet-Dufresnoy, Mémoires de Commines, II, p. 219. 6 Morrens, district d'Echallens, au pays de Vaud (Suisse), et non en Savoie. 68 ETUDE milanaises; il faut que cette petite armée soit prèle à partir dès le mois de juin, au premier signal. Toutes choses devront être disposées d'avance pour qu'Olivier revienne annoncer promptement à son maître l'expédition d'un corps d'armée milanais spécial sur les points convenus '. Olivier de la .Marche donnera à Galéas-Marie Sforza de plus amples explications, et ira à Milan en passant par Gex 2, où il prendra des lettres de la duchesse de Savoie pour la cour de Milan. Un médecin lomhard, Matheo, attaché à la cour de Bourgogne, informe en outre l'ambassadeur Panigarola qu'il a entendu, la veille, le duc tenir à Olivier de la Marche ce propos : « Vous resterez douze ou quinze jours chez le duc de » Milan, pour attendre l'effet de la demande que vous avez à lui faire; si sa » réponse est évasive ou si vous voyez que l'on traîne l'affaire en longueur, » vous (initierez immédiatement la cour et vous reviendrez sur-le-champ3. » Charles le Téméraire avait-il des raisons de croire que la réponse du duc de Milan serait évasive? Nous ne savons, mais, avant même le départ de son ambassadeur, qu'il prorogeait toujours, il apprit de source certaine * que Sforza ne lui donnerait qu'une coopération indirecte, à peine un contingent en argent qu'il ne lui livrerait même que sous un prèle-nom, mais qu'il n'y avait pas à compter sur un contingent de troupes milanaises. Ainsi le duc de Milan, après avoir été le premier à offrir ses services, désirait à présent la 1 Ce paragraphe n'est que la traduction à peu près littérale de la dépêche adressée par Panigarola à son maître Galéas Sforza, et datée de Lausanne, 28 mai 1476 (Gingins la Sarra, Dépêches, II, pp. 190-197). Un voit par là combien est précieuse cette source d'informations, dont l'exactitude ne peut être niée. Grâce à cet ambassadeur, nous pouvons nous rendre compte au jour le jour des idées de Charles le Téméraire et des agissements d'Olivier de la Marche. Mais comment ici encore expliquer le silence complet de ses Mémoires sur toute cette affaire? Faut-il encore supposer et admettre un mutisme officiel? - Yolande, duchesse de Savoie, allait se rendre a Gex, pour se mettre en sûreté, n'ayant plus qu'un pas à franchir dans les montagnes pour se trouver en Bourgogne. 3 Gingins la Sarra, 11, p. 197. — Il ne. faut pas perdre de vue qu'alors déjà il s'agissait moins pour le ministre public accrédité à l'étranger de faciliter les relations internatio- nales, que de suivre dans leurs moindres détails les faits et gestes du souverain et d'épier avec soin les allées et venues des conseillers, des chambellans, et en général de tous les personnages officiellement ou officieusement attachés à la cour. i Gingins la Sarra, Dépêches, II, p. 199 (Dépêche du 27 mai 1476). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 69 neutralité, ne voulant mécontenter ni les Suisses, ni l'archiduc Sigismond d'Autriche '. Croyait-il, en agissant ainsi, conserver les bonnes grâces du farouche duc de Bourgogne? Pensait-il calmer sa colère en rengageant à se soigner 2 et à bien réfléchira l'utilité de cette guerre avant de courir au-devant du péril? Pouvait-il espérer l'empêcher d'exposer ainsi aux hasards péril- leux de la fortune ses états et. ceux de ses alliés? On sait quel cas Charles le Téméraire faisait de semblables conseils 5. Aussi feignit-il adroitement de ne pas les entendre. Il se montra, devant Panigarola, satisfait d'apprendre que le duc de Milan se proposait de lui renvoyer promptement son ambassadeur avec une réponse favorable 4. Toutefois, le 4 juin 1476, Olivier n'est pas encore parti. Le 8, le camp bourguignon est transporté à Monlet 5. Une bataille est imminente ; l'ambas- sadeur est prêt à partir pour Milan, muni de ses dernières instructions 6. Mais il est encore du 10 au 17 juin avec l'armée bourguignonne, qui campe devant Morat 7. Les projets du duc Charles ne se sont pas modifiés. Olivier passera d'abord à Orbe s où il trouvera quelques gentilshommes qu'il doit emmener avec lui en Piémont ; il passera à Gex prendre les lettres de la i N'est-ce pas le cas de rappeler ici les justes réflexions de M. Ern. Nys : « Un phénomène » naturel se produit au XVe siècle. Les entités nationales, parvenues à leur complet » développement, prétendent exercer au dehors une influence prépondérante, et cette » tendance d'expansion produit dans le monde une activité et un mouvement autrefois » inconnus... Le but de la politique est, plus qu'on ne serait tenté de le croire à première » vue, la consolidation de l'unité nationale. L'isolement était la loi de l'antiquité et du » moyen âge; le rapprochement des peuples sera la marque caractéristique de la période » moderne. Les relations internationales deviennent incessantes, et, somme toute, elles » seront fructueuses. » (Les origines de la diplomatie et le droit d'ambassade jusqu'à Grolius, pp. 7-8, Bruxelles, 1884.) UJ Cingins la Sarra, Dépêches, II, p. 202 (Dépêche du 30 mai 1476). a Gingins, t. II, p. 291. Dépêche d'Appiano, datée de Gex, 22 juin 1476 (soir). 0 Voir sur la bataille de Morat les Mémoires de Commines (édition Dupont, t. II, pp. 24-33); Molinet (édition Buchon), t. I, pp. 198-204; la Chronique îles dominicains de Guebwiller, publiée par M. X. Mossmann, Strasbourg, 1844, a0 1476; Dom Calmet, Chronique de Lor- raine, t. III, preuves, pp. Lxxietsuiv.; de Rodt, DieKriege Karls des Kùhnen (Schaffausen, pp. 288-302, 1844); colonel Perrier, Lesguerres de Granson ci de 'Moral (Fribourg, 1876, in-8°); SUR 0LIV1EH DE LA MARCHE 71 s'en rapporter aux bruits qui se répandent à Genève, le duc a pu se sauver, el va trouver asile à Gex, auprès de la duchesse de Savoie; la défaite a élé complète, et de nature à changer totalement la face des affaires '. L'attitude de Charles le Téméraire, après Moral, fut loin d'être aussi décou- ragée que l'a dit Commines2 et que l'a répété après lui Dom Plancher3. Nous avons d'assez nombreuses preuves du contraire 4, et les faits sont là pour le témoigner. Il est cordialement reçu à Gex par la duchesse Yolande, sœur du roi de France, mais désireux de poursuivre à tout prix sa vengeance. Il fait appeler auprès de lui le capitaine de ses gardes, Olivier de la Marche, et le seigneur de Givry, avec lesquels il s'entretient longuement 5. Puis Olivier regagne Genève ; son départ pour la cour de Milan est différé de quelques jours, car il faut savoir auparavant quelle sera la conséquence de la fatale journée. Le court séjour du duc Charles à Gex avait pour but principal d'accaparer la tutelle du jeune duc de Savoie, Philibert Ier, dont la régence avait élé confiée, le 3 juillet 1475, à sa mère Yolande, et par conséquent d'étendre une domination fictive, en attendant qu'elle fût réelle, sur la Savoie. Ses projets échouèrent. Mais il ne manquait pas de moyens pour parvenir quand même à ses fins ". Après avoir employé auprès d'elle la douceur, la ruse P. Ristelhùber, L'Alsace à Moral fin-8° de 50 pp., Paris, 1876); et Ch. Aubertin, L'ossuaire des Bourguignons à Moral (in-8° de 16 pp., Beaune, 1882). i GinginslaSarra, t. II, p. 307. Dépèche du 26 juin 1476. - Mémoires (édition Dupont), t. II, p. 35. 3 Hisloire de Bourgogne, t. IV, p. 487. * Cf. de Rodt (op. cit.), t. II, p. 296 et une dépêche dePanigarola, du 3 juillet 1476, dans Gingins la Sarra, t. II, pp. 340-343. — i. de Mûller, Histoire de Suisse (traduction Monnart), t. VIII, p. 95, fait, lui aussi, un tableau absolument faux de la disposition d'esprit du duc, après la journée du 22 juin 1476. Toutes les correspondances témoignent bien que ce prince déploya une fermeté d'âme et une activité peu communes pour se relever (Gingins la Sarra, Épisodes de la guerre de Bourgogne dans Mém. de la Suisse romande, t. IX, p. 351, 1849). s Gingins la Sarra, t. II, p. 298. Dépêche d'Appiano, datée de Gex, 23 juin 1476 (soir). Appiano offrit ses services au duc de Bourgogne pour correspondre avec Milan en l'absence de Panigarola. 6 U. Legeay (Hist. de Louis XI, t. II, p. 219), nous parait avoir mal compris ou du moins mal exposé les sentiments qui poussèrent Charles le Téméraire à cet acte d'audace. 72 ETUDE peul-êlre ', il comprit que la violence aurait seule raison de la sœur de son ennemi le roi de France. Il se relira à l'abbaye de Saint-Claude 2 et fit savoir à son chambellan Olivier de la Marcbe, — car c'est encore lui qu'il choisit pour accomplir ce funeste dessein, — ce qu'il aurait à faire 3. Pour un motif connu d'avance, la duchesse Yolande quitta Gex pour Genève le jeudi 27 juin. Elle partit à la nuit tombante, accompagnée de deux de ses fils, Charles et Philibert, et de quelques serviteurs 4. Lorsque le cortège fut arrivé à trois quarts de lieue de la ville b, au village du Grand- Sacconex, il rencontra Olivier de la Marche avec des capitaines italiens et une troupe d'hommes d'armes, qui l'obligèrent à rebrousser chemin et à reprendre la route de Bourgogne 6. Olivier, agent trop fidèle d'un maître |>eu délicat, s'était chargé « contre son cœur » de cette indigne mission '. Il fil lui-même escorte à la duchesse et à son fils Charles; il mit Yolande en croupe sur son cheval, confia l'aîné de ses fils, Philibert, alors âgé de dix ans, au capitaine Lodovico Tagliani, principal officier de la maison de Bourgogne, dont il se croyait sûr, bien que i Cauleleusement, selon l'expression d'Olivier (Mémoires, livre II, chap. 8). - Chef-lieu d'arrondissement (Jura). :! Mémoires, livre II, chap. 8. « Et moy estant à Genève, il me manda, sur ma teste, que » je prisse Madame de Savoye et ses enfans, et que je les lui amenasse : car ce jour madicte » dame de Savoye revenoit à Genève. » * Peut-être, pense M. Gingins la Sarra (Épisodes de la guerre de Bourgogne, dans Mém. de [a Soc. de la Suisse romande, t. IX, p. 349), se proposait-elle de retourner à Gex, où étaient restés son troisième fils Jacques-Louis et sa tille cadette Louise, ainsi que toutes les dames de sa suite (Dépêche d'Appiano, datée de Genève, 29 juin). 3 Le jour (27 juin), l'heure (10 heures du soir) et le lieu (le Grand-Sacconex, canton de Genève (Suisse) de l'enlèvement de la duchesse de Savoie sont indiqués d'une manière fort précise dans une note latine, placée en marge d'un manuscrit contemporain (1480-1485), et publiée dans les Recherches historiques sur le département de l'Ain, par M. de la Teysson- nière, t. V, p. 29, Bourg, 1844. 6 S. Guichenon (Histoire générale de la Savoie, t. 1, p. 567) suppose mal à propos qu'une lutte s'engagea entre les deux partis; la lutte n'était pas possible, et d'ailleurs le récit très précis d'Olivier ne contient rien de pareil. i Mémoires, livre II, chap. 8. Et il ajoute quelques lignes plus loin : « Et ce que j'en li, » je le fi pour sauver ma vie. » On comprend que d'autres, plus scrupuleux ou moins fidèles, eussent, en pareille occurrence, tourné le dos au duc de Bourgogne « qui vouloit » que l'on fist ce qu'il commandoit sur peine de perdre la teste. » SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 73 cet étranger fût né sujet de la maison de Savoie 1. Ce dernier, trahissant son maître et bienfaiteur, profita de la confusion et de l'obscurité de la nuit pour relâcher son prisonnier et le livrer aux sires de La Forêt • et Bernard de Menlhon, qui l'amenèrent le lendemain matin à Genève 3. Yolande fut menée par Olivier de la Marche à Saint-Claude, où se tenait Charles le Téméraire ; celui-ci entra dans une grande fureur quand il apprit que le jeune duc Philibert était parvenu à s'échapper. Le chambellan, malgré son zèle, fut très mal reçu, à tel point que, suivant ses propres expressions, « il craignit qu'il ne lui en coûtât la vie 4. » La régente de Savoie fut con- duite au château de Rouvre 5. Cet acte 6, qui ne devait rapporter au duc de 1 Délia Chiesa, Chron. Real. diSavoia, t. II, p. 207. 2 Aultres parties livrées par le commandement exprès de ma très redoubtée dame » Yolant de France par moy dessusdit Anthoine de la Forest son escuyer pour les chevaul- » chées des afferes secrets de Madame, durant le temps qu'elle a demourée en Bourgoigne, » et depuis qu'elle fut prise entre Gays et Genefve par messire Olivier de la Marche et Troyles » lombard, et leurs gens capiteynes et chefs de guerre et des gens d'armée de l'arivée » [lisez armée] du duc de Bourgoigne et emmesnée en Bourgoigne pour [lisez par] force » avecques mes deux damoiselles Marye et Loyse, et Charles monseigneur leur frère, » enfans de ladite dame. » Chroniques de Yolande de Savoie, sœur de Louis XI, publiées par M. Léon Ménabréa, pp. 149-150, Chambéry, 1859; Extraits des comptes des trésoriers géné- raux de Savoie, § 144. 3 Mémoires d'Olivier, t. II, chap. 8, dont le récit ne s'accorde pas avec celui des Monu- menta hisloriœ pathœ [Italiœ], t. I, p. 787, contenant la Chronica Sabaudiœ manuscripla que cite Guichenon, et que Legeay (t. II, p. 219) a servilement copiée. S. Guichenon (Hist. de Dresse et de Bugey, lrc partie, p. 87, Lyon, 1650) considère comme plus digne de foi qu'aucun autre, Olivier de la Marche, puisqu'il « estoit le chef de cette entreprise ». * Mémoires, livre II, chap. 8; Commines (édition Dupont), t. II, p. 34; Schilling, Chro- nique de la guerre de Bourgogne, p. 315, et Chroniques de Yolande de Savoie (Documents inédits, publiés par l'Académie royale de Savoie, t. I, p. 23, Chambéry, 1859). 3 Rouvre, canton de Genlis, arrondissement de Dijon (Côte-d'Or). — Parmi les seigneurs qui, peu de temps après, lui facilitèrent son évasion, il faut citer Louis d'Avanchôres, qu'elle récompensa (28 mars 1478) par un don de deux cents florins (Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 7007, f" 58). 0 « Par l'advis du Boy de France, en attendant le retour de la duchesse, la tutelle du » jeune Philibert fut conférée à Antoine de Miolans, à Philibert d'Illins en Dauphiné, et » ordonné que Jean Louys de Savoye, évèque de Genève, seroit gouverneur de Savoye, et » de tout le pays deçà les monts, et Philippes de Savoye de tout le Piémont; la détention » d'Yolande ne fut pas longue. Le roi, son frère, la fit sortir (?). Bevenue en Savoie, elle » reprit le même pouvoir qu'auparavant, mais elle n'en jouit pas longtemps, car elle Tome XLIX. 10 74 ÉTUDE Bourgogne que des soucis et des désagrémenls de toutes sortes, et qui augmentait encore, si c'était possible, la haine de Louis XI contre lui, causa à l'ambassadeur milanais Antoine d'Appiano l'indignation la plus véhémente '; il le qualifie d'inique et d'inouï dans le monde 2. Dès que la sinistre nouvelle se fut répandue (28-29 juin) à Genève et ailleurs, ce fut une indignation générale. Les États de la maison de Savoie se montrèrent disposés à tout entreprendre contre l'ennemi de Bourgogne; le roi de France entendit tirer une légitime vengeance de cette violence faite à sa sœur; le duc de Milan ne put tolérer l'injure reçue par sa belle-sœur3. Suivant la chronique de Savoie, Louis, évêque de Genève *, à cette nouvelle, aurait pris les armes et poursuivi les ravisseurs auxquels il aurait fait éprouver de grandes pertes : mais ici la chronique est entrée dans le pur domaine de la fantaisie. Olivier de la Marche est muet à ce sujet, et les événements prouvés sont loin de venir confirmer celte assertion gratuite. La vérité est qu'une petite révolte eut lieu à Genève. On dépouilla le vieux capitaine François Troylo 5, les fils de Pierre de Lignara 6 et leurs gens, qui étaient tous venus là en même temps qu'Olivier de la Marche et sous ses ordres. Ils se sauvèrent à la faveur de la nuit '. Ce ne fut toutefois qu'une simple échauffouréc d'un jour. » mourut dans un château du Vercellois, le 27 août 1478, de tous regrettée. » (Guichenon, Histoire de Bresse et de Buijey, lre partie, pp. 87-88, Lyon, 1650.) 1 Gingins la Sarra, t. Il, p. 326 : « Questa arrcstatione delà \\\"" Madama cusi villana- » mente facta, de la quale tuttol mondo dice che giamay non se oldito dire la piu iniqua, » ne la piu vilana cosa doppo cliel mondo e creato. » 2 G'est naturellement l'avis de la plupart des historiens. Nous croyons que le baron Gingins la Sarra (Épisodes de la guerre de Bourgogne, dans Mémoires de la Soc. de la Suisse romande, t. IX, p. 351) a exagéré la note en sens contraire lorsqu'il écrit : « L'enlèvement de » la régente et du jeune duc de Savoye, son fils aîné, était devenu en quelque sorte une « nécessité politique pour Charles. Cette mesure violente attira sur ce prince un blâme sévère » et universel, et aurait été probablement appréciée différemment par ses contemporains, si, » au lieu d'un échec, il avait obtenu un plein succès. » 3 Gingins la Sarra (Mémoires de la Soc. de la Suisse romande, t. IX, p. 346, 1849). * Historiœ patriœ [llaliie] monumenta, 1. 1, p. 65o. 5 Son fils, Jean-François, fut tué à Morat. 6 Leur père avait perdu la-vie à la bataille de Granson. " Gingins la Sarra, t. II, p. 327. Dépêche d'Appiano, 29 juin 1476. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 75 Mais l'enlèvement d'Yolande de Savoie donna lieu aux bruits d'un vaste complot imaginaire, tramé parle duc de Bourgogne contre l'État de Piémont; les dépèches des ambassadeurs milanais, échos des rumeurs populaires ou des rivalités personnelles, en font foi '. « Olivier de la Marche, qui devait » venir en Piémont sous apparence de pourvoir à la sûreté du pays, amenait » avec lui deux cents lances qui devaient être bientôt renforcées de 200 autres » lances bourguignonnes -. » De là à supposer au duc de Bourgogne d'am- ples projets de conquête, il n'y avait pas loin, et la dépèche ajoute avec solennité : « Mais la Providence a prévenu l'exécution de ce projet. » Il suffira de relire les dépèches de Panigarola, des 7 mai, 9 mai, "28 mai et 17 juin, pour se convaincre que tout cela était de pure invention. Toutes ces circonstances avaient modifié considérablement les alliances bourguignonnes, et coupé court, entre autres, à l'ambassade d'Olivier de la Marche, qui n'alla jamais à Milan 5. Le chambellan n'avait pas réussi à mener à bien la dernière mission con- fidentielle qui lui avait été confiée; aussi ne reçut-il aucune récompense du genre de celles dont son maître l'avait gratifié en 1471 et 1473. Néanmoins, au milieu de la défection générale des gentilshommes de la maison du duc, que celui-ci accusait de l'avoir trahi à Moral *, Olivier demeura fidèle à son poste et à son bienfaiteur. 1 Gingins la Sarra, t. II, pp. 321-322. Dépêche du 29 juin 1476. 2 Gingins la Sarra, t. II, pp. 366-367. Dépèche de Turin, 14 juillet 1476. 3 La dernière dépèche de Panigarola est du 19 octobre 1476. Son rappel s'explique par un revirement de la politique de la cour de Milan (Gingins la Sarra, op. cit., t. II, p. 382, note 5). 4 La conduite hautaine et disgracieuse du duc de Bourgogne amena de nouvelles trahisons (Gingins, t. II, p. 349). Jacques de Luxembourg, frère du connétable de Saint- Pol, et le prince d'Orange se laissèrent gagner par les offres de Louis XI et abandonnèrent la cause de leur maître (Barante, Les ducs de Bourgogne, t. IV, p. 469). Guillaume de Rochefort, seigneur de Pluvost, conseiller du duc de Bourgogne et son ambassadeur ordi- naire près de la duchesse de Savoie, passa au service du roi de France qui le créa son chancelier (Lefèvre de la Barre, Mémoires pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne, t. II, p. 264, note 6). La défaite de Nancy allait accentuer encore cette défection, et Marie de Bourgogne n'allait voir autour d'elle, pour tenir tête à Louis XI, que les débris épars de cette brillante noblesse des Pays-Bas, jadis si compacte et si dévouée à la dynastie 76 ETUDE Il fallait réunir les débris de l'armée vaincue, fortifier le courage et relever le moral des soldats, puisque Charles le Téméraire voulait à tout prix conti- nuer la guerre jusqu'au jour fatal. Par crainte ou par dévouement, quelques villes importantes vinrent prêter leur appui au duc et lui offrirent, en même temps qu'un abri pour lui-même, des munitions de guerre et de l'argent. Besançon était du nombre. Le duc de Bourgogne y arriva dans l'automne de 1476; il y amenait avec lui Olivier de la iMarche qui, en véritable inten- dant militaire, fut chargé de recueillir et de réquisitionner dans la ville les chariots et tout le matériel qu'il put trouver en remplacement de ce qui avait été perdu à Moral '. Tous ces beaux préparatifs allaient aboutir à la malheureuse journée de Nancy (6 janvier 1477) qui coûta la vie à Charles le Téméraire 2. Le corps du duc entièrement défiguré fut reconnu par un de ses pages, Baptiste de la Colonne, par son médecin, par le grand bâtard de Bourgogne et Olivier de la iMarche 3. Le chambellan fut fait prisonnier i par un nommé Jehannol le Basque s, avec Josse de Lalaing, le comte de Chimay, le comte de Nassau, le bourguignonne (P. Fredericq, Le rôle des ducs de Bourgogne aux Pays-Bas, p. 118, Gand, 1875). Quand l'heure de l'infortune sonna pour elle, la fidélité fut l'exception (Henné etWauters, Histoire de Bruxelles, t. I, p. 266). 1 Déposition de Guillaume d'Epenoy, seigneur de Naisey, âgé de 46 ans, dans l'enquête de 1477 (Besançon pendant les guerres de Louis XI, par le président Ed. Clerc, Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon, séance du 30 janvier 1873, p. 33, Besançon, 1873) : « J'ay veù messire de la Marche, bailly d'Amont, faire poursuite au vivant de M. le Duc, et » aller en l'ostel de ville de Besançon, pour avoir des charriots pour la conduite de ses » harnois et de ses bagues, lesquels charriots furent baillés à mondit seigneur et depuis » rués jus devant Nancy, comme j'ay oï dire communément. » - « Et fut rateint, tué et occis à coups de masse » (Mémoires, livre II, chap. 8). '■*' Paradin, Annales de Bourgogne, pp. 987-988 ; et Richard de Wassembourg, Antiquités delà Gaule belgique, f° 524, Paris, 1549. Cf. Éphémérides historiques, f° 2 v°, in-f°, 1581, et Chronique ou dialogue entre J. Lud et Chrétien, secrétaires de René II de Lorraine, par Jean Cayon, in-4°, Nancy, 1844. * Mémoires, livre II, chap. 8. Cf. L. Gollut, col. 1312-1313 (nouvelle édition), 1843. s « Parmi les capitaines qui se signalèrent dans cette mémorable journée, il faut citer un gentilhomme béarnais, Johannot d'Abidos, qui s'empara d'Antoine de Bourgogne et de Philippe de Neufchàtel, et un compatriote des d'Aguerre, Jehannot le Basque, qui s'empara de la personne d'Olivier de la Marche. » J.-B. de Jaurgain, Profils basques (Bévue de Béarn, p. 21, n°du Ie' juin 1886). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 77 comte de Rothelin, le fils du comte de Contay ', le bâtard Antoine, Jean de Montfort, Antoine d'Oiselet et beaucoup d'autres 2. Ils furent conduits à Foug en Rarrois 5. « Si fismes aveques noz ennemis pour noz rançons le mieux que nous » peusmesjet je demouray pleige pour lous les autres : lesquels s'en aièrent » au païs faire leur finance. » Pourquoi Olivier de la Marche demeura-t-il seul otage? Est-il à supposer qu'il manquait de ressources, et qu'à cause de cela il ne put pas payer sa rançon? Quoi qu'il en soit, il demeura captif pendant tout le carême, et ce fut seulement aux environs de Pâques 14.77 qu'il put payer la somme, extraordinairemenl forte d'ailleurs, « de quatre » mille escus 4. » Si l'on admet que le prix du rachat de la rançon était proporlionnel à la valeur du personnage, il faudra bien convenir qu'Olivier de la Marche était un vaillant capitaine et un habile conseiller. Olivier se loue de la « bonne compagnie de ses gentils compaignons de » guerre » qui tinrent d'ailleurs scrupuleusement la promesse qu'ils lui avaient faite. Et il nous apprend qu'on le reconduisit jusqu'à Igney s où l'attendaient cent cavaliers de la garde noble du duc, dont il était le capi- taine 6. De là il regagna la Flandre au plus vite, et alla présenter, à Malines 7, ses humbles services en même temps que l'hommage de son sincère dévouement à sa nouvelle princesse, Marie de Rourgogne, fille du défunt duc, qui « le receut humainement 8. » Olivier de la Marche avait perdu en Charles le Téméraire, comme il le dit lui-même, « honneur, chevance et espérance de ressourse ». « Toutefois », ajoule-t-il, «il faut faire du mieux que l'on peut quand on est en nécessité !). » i Pontus Heuterus, Rerum burgundicarum libri sex, in-f°, p. 186, Antverpiœ, 1584. Cf. U. Legeay, Histoire de Louis XI, t. II, p. 242. 2 Mémoires d'Olivier, livre II, chap. 8. 3 Foug, canton et arrondissement de Tout (Meurthe et Moselle). * Mémoires, livre II, chap. 8. 5 Igney, canton de Châtel-sur-Moselle, arrondissement d'Épinal (Vosges). 6 Mémoires, livre II, chap. 8. 7 Mémoires, livre II, chap. 9. 8 Mémoires, livre II, chap. 8. 9 Bulletin de la Commission royale d'histoire de Belgique, 2e série, t. VIII, p. C3. 78 ETUDE Que s'était-il passé en Flandre depuis le 5 janvier 1477? Marie de Bourgogne y avait notifié à toutes les bonnes villes la mort de son père '. Mais le monarque fiançais, qui avait converti la politique en Part de tromper, avait des vues perfides sur la Flandre '. Pour les atteindre il fallait jouer de ruse. Dès le 9 janvier, Louis XI réclame le retour du duché de Bourgogne 2 comme fief masculin à la couronne de France. Par lettres patentes il déclare que le duc Charles est mort criminel de lèse-majesté et qu'il confisque tous ses biens '. La duchesse Marie écrit sa lettre de protec- tion, et fait rédiger le célèbre Mémoire de justification par Jean d'Auffay, maitre des requêtes '*. Attaqué par ses propres armes, celles des légistes, Louis XI réplique par un mémoire touchant son droit au comté de Flandre, et par un autre de la souveraineté du roi sur les comtés de Hainaut et d'Ostrevent, fiefs de la couronne de France 5. En présence de ces faits, Olivier de la Marche n'avait pas à hésiter; il devait mettre son bras — - et sa plume — au service de sa duchesse, et l'aider à répondre par les armes ou autrement aux astucieux et perfides desseins de Louis XL II n'eut pas à se repentir de cette décision. § o. — Olivier de la Marche, maître d'hôtel de Maximilien et précepteur de Philippe le Beau (i 477-1 soa). Le mariage de Marie de Bourgogne était prochain. Sa main avait été vivement recherchée de toutes parts, surtout par le roi d'Angleterre pour son beau-frère, par le roi de France pour son fils le dauphin 6. C'était, en 1 La Flandre, XVe vol., p. 37, Bruges, 1884; article de M. Gilliodts. "•! Lenglet-Dufresnoy (édition de Commines), Preuves, t. III, p. 496. 3 Bibliothèque nationale, mss., Collection Drienne, n° 14. i Bibliothèque nationale, mss., Collection Dupuy, vol. 106. Cf. Butkens, Trophées de Brabant, t. lit, p. 46; Bulletin de la Commission royale d'histoire de Belgique, 2e série, t. IV, p. 295, et Messager des se. hist., p. 122, Gand, 1853. 8 Bibliothèque nationale, mss., Collection Decamps, n° 55. G Mémoires, livre II, chap. 9. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 79 effet, une magnifique dot que l'apport de la Flandre et de la Bourgogne! Elle fut définitivement accordée à Maximilien, archiduc d'Autriche, et Ton décida que l'union serait célébrée dans le courant de Tannée 1477. Maximilien, âgé de dix-huit ans seulement, accompagné de plusieurs princes et seigneurs, partit aussitôt pour la Flandre. La duchesse dépêcha à sa rencontre Claude du Fav, Guillaume d'Illens, et Olivier de la Marche, qui allèrent jusqu'à Cologne '. Olivier fut aussitôt élevé au rang de « grand » et premier maislre d'hostel. » Les trois gentilshommes firent escorte à Maximilien jusqu'à Gand, où il fut présenté à la duchesse. Le mariage eut lieu, sans grande pompe ni solennité, à Gand, le 19 août 1477. Le 30 octobre suivant, le duc d'Autriche fil son entrée joyeuse à Mons en Hai- naut 2; quoiqu'il n'en parle pas dans ses Mémoires, Olivier devait y assister, car nous savons qu'il était dans celte ville deux jours après. Le dimanche 2 novembre, Maximilien prêta, sur un théâtre établi au centre du marché, serment aux états de Ilainaul 3 puis à la ville de Mons *, en présence de Pévêque de Metz 5, de messire Jean, fils aîné du duc de Clèves, des abbés de Saint-Ghislain, de Liessies, de Cambron, de Bonne-Espérance, du prieur des Ecoliers de Mons, du comte de Chimay, du comte de Joigny, de Jean de la Bouverie, chef du grand conseil, de Louis de la Grulhuyse, de messire Olivier de la Marche, du seigneur d'Aymeries, grand-bailli de Hainaul, du seigneur de Boussu, etc. u. Olivier de la Marche, en qualité de grand maître d'hôtel de Maximilien, 1 Mémoires; Commines (édition Dupont), II, 180; et Gollut, col. 1373. - Lacroix, Faits et particularités concernant Marie de Bourgogne, dans les Mémoires de la Société des sciences du Hainaut, I, p. 17. 3 Les lettres originales sur parchemin contenant le serment prêté aux Etats de Hainaut par le duc Maximilien d'Autriche sont conservées aux archives de l'Etat, à Mons. i L'acte du serment prêté à la ville a été publié par Lacroix (Faits et particularités concernant Marie de Bourgogne, p. 196), d'après l'original, avec sceau, qui repose aux Archives communales de Mons. s II avait pris une part active aux préparatifs de l'union ; oserais-je dire qu'il avait servi d'intermédiaire matrimonial? « Léopold Devillers, Les séjours des ducs de Bourgogne en Hainaut (1427-1482), pp. 56 et 140. Bruxelles, Hayez, 1879. 80 ETUDE est envoyé successivement dans toutes les villes de Flandre pour contrôler des dépenses, pour examiner des comptes, ou pour étudier des affaires par- ticulières sur lesquelles nous n'avons pu recueillir aucun renseignement. Nous trouvons mention de son séjour à Lille en décembre 14-77 ', à Bruxelles en janvier 1478 2; puis nous savons qu'il vint à Bruges préparer la grande solennité de la Toison d'or, qui eut lieu dans cette ville le 30 avril, et sur laquelle il nous donne3 des détails complets. Le 14 mai il se rend à Alost mais ne paraît pas y séjourner 4; les échevins lui offrent du vin du Rhin. Mais les succès réitérés de Louis XI, tant en Bourgogne que dans le nord de la France, firent réfléchir l'archiduc, battu lui-même s au Quesnoy (6 juin 1478). Sans différer, il se décide à entamer des négociations avec le roi de France et envoie vers lui des ambassadeurs, porteurs de proposi- tions pacifiques. Ces ambassadeurs furent Philippe de Croy, Olivier de la Marche, et le comte de Chimay. Ils partirent pour Cambrai 6, et signèrent le 20 un traité par lequel le roi abandonnait ses dernières conquêtes dans le Hainaut et dans la Franche-Comté. Il ne restait plus qu'à s'entendre sur la délimitation des territoires et à examiner certaines prétentions rivales. i Bulletin de la Soc. de l'histoire de France, p. 297, Paris, 1858 : « La ville lui fait offrir <> xn los de vin. » 2 Pièce justificative n" XL. 3 Mémoires, II, ch. 9. Cf. U. Legeay, Histoire de Louis XI, tome II, p. 308. i « Den xiij- ten van meye quam t'Aelst messire Olivier de la Marche, riddere, hem » ghescinct mi kannen rynsch wyns, te vi s. vi d. den stoep, es : xlv s. vi den. » [Compte de la ville d' Alost, de la veille de la Chandeleur [1er février] 1477 [1478 n. st.] à pareil jour de Tannée suivante. Archives générales du royaume île Belgique, Chambre des Comptes, reg. non folioté, 31472). •"> Cet échec, qu'Olivier passe sous silence, est mentionné par la plupart des chroniqueurs, par Molinet (édition Buchon, II, 150-151) entre autres, qui le considère comme moins sérieux qu'il ne le fut réellement. 6 U. Legeay, Histoire de Louis XI, II, p. 311, Paris, 1874. — Il est impossible de consi- dérer ce livre comme une autorité; nous n'hésitons cependant pas à le citer parce que cet auteur a fait une très grande étude des manuscrits Legrand, conservés à la Bibliothèque nationale, et auxquels il a emprunté le meilleur de son œuvre. II les cite d'ailleurs rarement et avec un vague désolant; à la page qui nous occupe, il n'appuie son affirmation sur aucun document. Voir p. 81, note 2. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 81 Des arbitres furent nommés de part et d'autre, qui se donnèrent rendez-vous pour le 1er septembre suivant. Quelque temps après la naissance de Philippe le Beau à Bruges (22 juillet), et son baptême, auquel Olivier a peut-être assisté ', on reprit les conférences; mais l'entrevue des arbitres, d'abord annoncée pour le 1er septembre, à Cambrai, fut remise au 22, à Boulogne-sur-Mer. Au jour dit, les commissaires du roi s'y trouvèrent seuls. Ne recevant aucune nouvelle des arbitres de Flandre, Louis d'Amboise, évoque d'Alby, chef de l'ambassade française, se vil obligé d'écrire à Olivier de la Marche 2, chambellan du duc : « Dès le 20 de ce mois, jour où je vous écrivis de S'-Quenlin, nous » sommes partis de cette ville, et dès le lundi au soir 21 sommes arrivés » à Boulogne, attendant les députés qu'il plairait à Monseigneur d'Autriche » d'envoyer. Toutefois, Monsieur, nous n'avons aucune nouvelle de l'envoyé » Clerevoie qui se devait rendre à nous dès le mardi 22 de ce mois, ni aussi » des députés de mondit seigneur d'Autriche. J'en suis étonné, et à celte » cause je vous envoie ce porteur pour savoir l'intention de mondit seigneur, » et si c'est son plaisir de tenir la journée; et jusqu'à ce que j'aye de vos » nouvelles, nous ne bougerons d'ici. Écrit à Boulogne, le 2G septembre. » Olivier de la Marche et les autres délégués reçurent du sire de Querdes, lieutenant général de Picardie, toute garantie et sûreté pour venir « es pays » de France » ; ce qui semblait superflu d'après la trêve. Or ce n'est que le 7 octobre (pie Maximilien donne pouvoir à ses députés 5. Olivier ne fit-il pas partie de la députalion et s'y fit-il remplacer? Ou bien quitta-t-il ses confrères dès leur arrivée au lieu de destination? Nous l'ignorons. Mais à coup sûr il ne demeura pas avec eux pendant les trois mois que durèrent les discussions — discussions stériles d'ailleurs, puisqu'on se sépara 1 Mémoires, livre II, chap. IX. 2 U. Legeay, Histoire de Louis XI, t. II, p. 322. L'auteur semble appuyer son dire sur les pièces justificatives recueillies par Legrand et conservées aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale (mss. français, nos 6963-fi990). Nous avons vainement recherché dans cette collection la lettre publiée par Legeay; nous ne l'y avons pas trouvée, du moins à sa date. 3 Voir Legeay (op. cit.), t. II, p. 323. Tome XLIX. H 82 ETUDE sans rien résoudre — ; car nous avons des mentions authentiques et indis- cutables de son passage à Grammont ] le 11 septembre -, et à Nieuport ;i le 11 octobre i. Dans chacune de ces deux villes, on le gratifie de deux pots de vin de Beaune ou du Rhin. Y était-il envoyé par l'archiduc pour sur- veiller les affaires municipales, pour organiser des recrutements de gens d'armes, ou pour y apporter des ordres spéciaux? Sera-il jamais possible de compléter ces quelques rares indications, pui- sées au dépôt des archives générales de Bruxelles, par des mentions relatives à Olivier de la Marche, tant dans d'autres comptes des deniers communaux que dans les registres des délibérations des cités ? Il n'y a pas lieu de l'espérer. Et malheureusement les ressources commencent à nous faire singulière- ment défaut. En même temps que les Mémoires d'Olivier perdent de leur netteté et de leur précision, et qu'on y relève des omissions aussi graves, par exemple, que le récit de la bataille de Guinegate (août 14-79), les docu- ments deviennent d'une excessive rareté, et nous laissent dans la plus grande incertitude sur les faits et gestes du premier maître d'hôtel de l'archiduc. Il veut bien nous apprendre seulement qu'il fil aux côtés de Maximilien 5 la campagne de Lille et de Ponl-à-Vendin e, où l'armée flamande était nom- breuse et superbe, et que pendant cette campagne il fut chargé d'aller trouver le roi de France pour ménager une entrevue des deux princes : ce dont Louis XI ne voulut entendre parler. En attendant une décision ' Grammont, arrondissement d'Audenarde (Flandre orientale). - « Ghepresenteert mynen heere Olivier de la Marche den xien dach van septembri n can- » nen wyns, d'eene Beanen van x s. den stoep, ende d'ander Rynsch van vin s. den stoep; » heft xxvn s. » Compte de la ville de Grammont, du 1er mai 1478 à pareil jour de l'année suivante. Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, reg. non folioté, n» 35295. 3 Nieuport, arrondissement de Furnes (Flandre occidentale). 4 « Den xien in octobri minen hère Olivier Van der Marche, n kannen wyns : xl s. » Compte de la ville de Nieuport du 27 janvier 1477 [1478, n st.] à pareil jour de l'année suivante. Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, reg. n° 36781, f° 13 r\ ■> Mémoires, livre II, chap. 9. ,; I'ont-a-Vendin, canton de Lens, arrondissement de Béthune (Pas de Calais). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 83 (fin 1478), el profitant du calme qui régnait à peu près partout, l'archiduc « donna congé à toutes manières de gens d'armes et s'ala festoyer à Lille, à » son privé estât '. » Et puis une année entière s'écoule sans qu'Olivier de la Marche fasse parler de lui. Et non seulement on ne le rencontre nulle part — chose étrange pour un grand maître d'hôtel dont les fonctions si diverses l'obli- geaient à des déplacements perpétuels — mais même tous les faits qui se rapportent à cette année 1479 paraissent être pour lui lettre morte 2. Pour- quoi ce bizarre oubli? Pourquoi cette interruption imprévue? Pourquoi ce désintéressement inaccoutumé ? Qu'on me permette de hasarder une explication. On la considérera pour ce qu'elle vaut, mais tout au moins on voudra bien reconnaître qu'elle n'est nullement en désaccord avec la réalité des faits. Olivier de la Marche, avons-nous dit 5, avait dû se marier vers 1455, et avoir de son union avec Odotle de Janley au moins deux enfants. Un jour arriva — nous ignorons lequel, car le chroniqueur nous donne aussi peu de détails que possible sur les membres de sa famille — où Olivier devint veuf. Plus tard, parvenu aux hautes dignités de cette cour de Bourgogne à la défense de laquelle sa vie entière avait été con- sacrée, il songea à reprendre femme. Il était déjà vieux, « presque « moisy »,et à ce propos un picard de ses amis chercha vainement à le dissuader de ce projet 4. Son second mariage fut contracté avec Ysabeau 1 Mémoires, livre II, chap. 9. - Le chapitre 9 du livre II finit par cette affaire de Pont-à-Vendin et le chapitre 10 reprend à la naissance de Marguerite, fille de Maximilien (10 janvier 1480). 3 Voir ci-dessus, p. 11. * « Quand feu missire Ollivier de la Marche, chevalier jadis tant renommé en armes et » en allégance, comme un autre César, et desjà tant âgé, se voulut remarier à une ancienne >> demoiselle de la maison de Bourgogne, laquelle demoiselle estoit haute et montée sur » eschas, maigre et pleine d'arrestes, avec un long con thisic et contagieux : il veid un sien » amy bon compaignon de Picardie, lequel taschant lui dissuader ce mariage, en se gau- » dissant lui envoya le rondeau ci-après : » Nous négligeons ce rondeau. On ne nous pardonnerait pas de citer des vers qui détonneraient trop ouvertement avec le ton ordinai- rement sévère que nous nous sommes imposé en écrivant cette biographie. Nous renvoyons 84 ETUDE Machefoing ' avant l'année 1180 - el probablement peu de temps aupara- vant2. Nous sommes donc porté à croire que ce mariage eut lieu en 1479; el c'est ce qui serait la cause déterminante de cette interruption dans son récit. Et s'il n'en était pas ainsi, son désintéressement des affaires de la Bourgogne pendant un si long espace de temps serait bien peu naturel et bien peu compréhensible. Ysabeau Machefoing appartenait à une vieille et bonne famille de Bour- gogne 3. Elle convolait, elle, pour la troisième fois. Elle avait, en effet, épousé en premières noces Jean Coustain, un cupide et orgueilleux parvenu 4, dont elle était veuve avant le 1er octobre 1462 3; en secondes noces Jean de Monlferrant G, chambellan du duc Charles le Téméraire, qui vivait encore le 10 mars 1473 7; quel âge avait Ysabeau Machefoing en 1479? C'est ce que nous ignorons. Du moins nous sommes certain qu'elle donna à Olivier une fille et un fils, Charles 8. En 1480, Olivier se hâte de faire rentrer ses fonds. G. Chaslellain nous dit qu'Ysabeau Machefoing était riche de 50,000 écus. Mais elle n'avait pas toute celle somme entre les mains. Son mari lui fait rembourser « cent livres » de gros par an de rente perpétuelle achetés par feu Jean de Montferrant » sur la ville de Bruges en 1464, à rembourser au denier quinze » : ce qui les curieux à La source et l'origine des cous sauvages (à Lyon, par Jean de la Montagne, 1610, pet. in-8", chap. 1). 1 Cf. Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, V, p. 61, et Gachard, Rapport sur les archives de Lille, p. 76. Bruxelles, Hayez, 1841. - Pièces justificatives, n"sXLI et XLII. :i Aux renseignements précédemment donnés, nous pouvons ajouter qu'en 1444 Philippe Machefoing fut envoyé comme ambassadeur par le duc de Bourgogne (Archives départemen- tales de la Côte-d'Or, B. 3707, f" 8 v°). * M. Kervyn de Lettenhove pourra supprimer son point d'interrogation (Chroniques de G. Chastellain, IV, p. 235, note, Bruxelles, 1866) et se dispenser de douter que Jean Coustain était de la même famille que le peintre Pierre Coustain (idem). Cf. Alph. Wauters, Recherches sur l'histoire de l'école flamande de peinture avant et pendant la première moitié du XVe siècle, 2e fascicule, pp. 25-29. Bruxelles, Hayez, 1882. s Pièce justificative n° XLI. <■> Gollut (nouvelle édition, 1846), col. 1191. 1 Pièce justificative n" LIV. x Pièce justificative n" XIII. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 83 faisait quinze cens livres '. La môme année, le 6 juillet, il réclame « deux » cens couronnes de renie héritable sur toute la terre, haulteur et seigneurie » de Boussul en Haynaut 2, sy avant qu'elle est tenue en fief de par mondit » seigneur, à luy appartenant pour cause de sadite femme par vertu de » certains traictiés, accords et appointemens par ci-devant fais entre Glande » de Monferant, frère et héritier dudit messire Jehan de Monferant, et ladite » dame Ysabel [Machefoing] 7\ » A la même époque Olivier de la Marche réclame encore une assez forte somme à laquelle il avait droit, « tant en vertu de l'ordonnance sur ce faicte » et publiée en et par tout le pays de Flandres » que par mandement spé- cial, comme étant un de ceux qui avaient « connu et dénoncé aucuns biens » des tenans parti contraire. » Il s'agissait d'une succession ouverte à Ber- gues-S'-Vinnoc 4 et devant échoir aux héritiers de feu Liénart des Anvois 5, considérés comme ennemis de la cour de Bourgogne. La confiscation fut opérée et Olivier, en sa qualité de dénonciateur, eut pour sa part un tiers de ces biens. Olivier de la Marche remplit les fonctions de commissaire spécial de l'archiduc à l'assemblée des étals de Hainaut, tenue à Mons le 10 février 1481. A sa demande, les états volèrent une aide pour le paiement de Irois cents archers pendant deux mois (i. On le trouve quelques mois après comme 1 Archives yen. du royaume de Belyique, Compte de la ville de Bruyes de l'an 1479 (la S'-Jean) à 1 480 ; reg. Chambre des Comptes, nn 32533, f° 184 v°. Pièce justificative n° XLI1I. - Boussut-Iez-Walcourt, canton de Beaumonl, arrondissement de Thuin (Hainaut). :1 Archives de l'État à Namur (Belgique). Actes du souverain bailliage, registre aux trans- ports et refiefs (1477-1485), n° 47, f" 73. Pièce justificative n° XLIII. '' Bergues, chef-lieu de canton, arrondissement de Dunkerque (nord). :' Archives yénérales du royaume de Belgique, Comptes des confiscations opérées sur les Français en Flandre et à Matines (du 22 juillet 1479 à la Noël 1480). Chambre des Comptes, reg. n° 19720, f"51 r° et 77 v°. Pièce justificative n° XLIV. 6 Léop. Devillers, Inventaire des archives des États du Hainaut, I, p. xcvm. A comparer le compte du massard de la ville de Mons pour 1480-1481, où se lit textuellement ce qui suit : « Le xvie jour du mois de febvrier furent les Estas du pays de Haynnau rassamblez en la ville de Mons où messire Olivier de la Marche exposa ausdits Estas la cherge qu'il avoit de nostre très redoubté signeur et prince, qui estoit pour avoir payement de vc [sic) archiers payez pour ni [sic) mois aux despens dudit pays, pour acompaigner c lanches que 86 ÉTUDE commissaire à Valenciennes (2 mai \ 4.81) : il s'était rendu de par Waximi- licn vers le conseil de cette ville pour lui proposer de contribuer à l'aide votée par les élats de Hainaut afin de pourvoira la défense du pays '. Enfin, le 12 septembre suivant, il assiste aux réjouissances données par la ville de Wons à l'occasion de l'accouchement de la duchesse d'Autriche et de la nais- sance d'un fils qui devait être Philippe le Beau -. La fortune souriait toujours à notre premier maître d'hôtel. Waximilien et Marie de Bourgogne, le 30 septembre, ordonnent à leurs officiers des salines de Salins de lui livrer cinq cents charges de sel qu'ils lui ont octroyées en paiement d'un coursier d'Espagne, poil bai, à longue queue et crins noirs, qu'il leur a vendu pour leur usage et qu'ils ont mis dans leurs écuries 3. Il hérita de Bricelte Du Val, sa nièce 4, de dix boisseaux de froment, mesure de Dinan 5; mais Olivier, que nous trouvons qualifié ici pour la première et unique fois 6 de « seigneur de la Gouarderie, de la paroisse de S'-Juval7», nostredit très redoubté signeur promettait de mettre subz, fu fait présent de vi cannes de vin lxx s. » i Idem. Le fait n'est pas mentionné par Henri d'Oullreman dans son Histoire de la ville et du comté de Valenciennes (Douai, 1739). 2 « Le merquedy 12e jour de septembre audit an, sur les nouvelles venues à mesdis signeurs eschevins, de par madame la grande, de l'accouchement nostre très redoubtée dame Madame la ducesse d'Ostrice en la ville de Bruxelles, le lundy 10e dudit mois, d'un filz, pour lesquelles nouvelles fu moult resjoys le peuple de toute laditte ville, après plui- seurs esbatemens, soupèrent mesdis signeurs eschevins en la maison de le paix, avec eux aucuns du conseil, massart, clercs et sergens à icelle, et après ledit souper vinrent en laditte maison de le paix Monseigneur le comte de Chimay, Monsigneur le bailly de Haynnau, Monsigneur d'Irchonwelz, Messire Olivier de la Marche, Monsigneur l'abbé d'Anchin, Monsigneur de Trélon, le filz demondit signeur le bailly de Viau, le fils messire Pinekart, et pluiseurs aultres seigneurs et aussi dames et demoiselles, pour veyr les esba- temens et julz sur car qui se faisoient au devant de laditte maison de le paix; se bancque- tèrent illecq ensemble des biens de laditte ville, où fu frayet, y comprins 50 sols donnés ausdis jueurs sur car, la somme de 29 livres 18 sols. » [Archives municipales de Mous.) :i Copie papier, Collection Joursanvault, n° 2346, auj. conservée à la Bibliothèque Natio- nale de Paris. Pièce justificative n° XL1I. i Elle était fille de Jeanne, sœur d'Olivier. Pièce justificative n° XLVI. 5 Dinan, chef-lieu de canton, arrondissement de Saint-Malo illle-et- Vilaine). 6 Bibliothèque Nationale, mss., Collection VillevieiUe, vol. oo (Cabinet des Titres 136"'), f° 138 v°. ï Saint-Juvat, canton d'Evran, arrondissement de Dinan :'Côtes-du-Nord). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 87 ne sachant en vérité que faire d'une telle rente sise en Bretagne, passa un accord (25 octobre 14-82) avec Me Jean Goussarl qui lui constitua en échange de ces revenus cinquante sous de rente pendant sa vie '. Ce n'était pas tout : le 24- juin 1482, Maximilien donna « à rachat de » 2,000 livres 2 » à Olivier de la Marche et à sa femme Ysabeau les terres et seigneuries de Rieux 3 et de Vieux-Condé4 qu'il venait de confisquer sur Jean de Humières qui avait comploté contre lui °. On ne pouvait mieux reconnaître les éclatants services d'un fidèle servi- teur et dévoué conseiller qui, après quarante années d'un labeur incessant, avait bien mérité le repos nécessaire à la conservation de sa santé. i Archives de M. le comte de Bruc, au château de Bruc (arrondissement de Bedon, 111e et Vilaine), apud Bibliothèque nationale, Collection Villevieille, vol. 55, f° 138 rn. Pièce JUSTIFICATIVE, 11° XLV. 2 Enregistrons ici une « promesse d'Olivier et de sa femme de rendre les terres et seigneuries de Bieu et de Vieux-Condé toutes les fois qu'il plaira a Maximilien de les racheter pour 2000 livres. » (Archives départementales du Nord, t. VIII de l'inventaire des Chartes, à la date du 7 novembre 1489.) — On nous saura gré de donner au sujet de cette possession des terres de Bieux et de Vieux-Condé le document suivant : « A messire Olivier « de la Marche, auquel a esté acordé par mondit seigneur de prendre et recepvoir chascun » an les deniers de ceste présente recepte durant la vie de lui, sa femme, hoirs et succes- » seurs, le somme de trois cens livres tournois de xx groz la livre de rente et ce jusques à » certain rachat de le somme de unm 1. t. dudit pris qui se polra faire par mondit seigneur » ou ses successeurs; et moyennant ce, ledit seigneur de la Marche et ses hoirs se départent » de toute pareille action qu'ilz avoient et avoir pooient es terres de Bieu et Viescondet, » en les remettant es mains de mondit seigneur pour des prounis desdites terres en joyr » depuis le ne jour d'octobre a0 MCCCC IIII" quinze en avant, à estre payé d'icelle rente » chacun an et commenchant au jour Sl-fiemi a" IIII" quinze, comme le tout plus aplain » appert par lesdites lettres patentes rendues sur le compte précédent de ce dit receveur, » f°C, donné en la ville de Brouxelles le xxvie jour de décembre a" quattre vins quinze. » Pour ce icy pour une année entière, l'an de ce compte, comme par sa quittance cy » rendue, appert lesdits... nic livres tournois. » (Compte 7me de Jehan d'Assonleville, receveur général du Iluinaut, du 1er octobre 1496 au 30 septembre 1497, f° 87 r°). Extrait d'un registre communiqué le 7 mai 1884 par M. Eugène Charavay, de Paris. 3 Bieux, canton de Carnières, arrondissement de Cambrai (Nord). * Vieux-Condé, canton de Condé, arrondissement de Valenciennes (Nord). 5 Archives départementales du Nord, Chambre des Comptes, reg. des Chartes, n° 16, f" 114 v°, apud Bibliothèque nationale, Collection Villevieille, vol. 55, f° 138 v°. Pièce justi- ficative, n° XLV1I. 88 ÉTUDE Parfois encore, l'archiduc avait recours à ses bons et loyaux offices; Maxi- milien savait toujours le trouver de bonne grâce lorsqu'une délicate affaire était à régler. C'est ainsi qu'en septembre 14.83 il lui donne des instructions spéciales et l'envoie en ambassade auprès de Charles VIII, pour compli- menter le roi de France au sujet de son avènement au trône '. Olivier était, en outre, porteur d'instructions - contenant des plaintes à l'endroit de Charles VIII 3 contre les Gantois qui dirigeaient la résistance flamande A. Olivier partit et arriva à Baugency 5; il y trouva la cour et reçut audience de Charles VIII; il remit ses instructions au roi, qui ne devait d'ailleurs en tenir aucun compte, et qui néanmoins le chargea en retour de bonnes paroles pour son maître; et revenant par Orléans, où il assista à la « belle et hon- » nesle entrée de monsieur d'Orléans, » Olivier ne tarda pas à s'en retourner vers Maximilien, qu'il rejoignit à Malines6. Ce ne fut pas, à proprement parler, comme on l'a dit 7, le dernier acte de lavie politique d'Olivier de la Marche. Toutefois il commence à vivre dans la retraite; en avril 4 483, il écrit en vers, à la louange du défunt duc de 1 Mémoires, livre II, chap. 10. Cf. Gilliodts Van Severen, Inventaire des Archives de la ville de Bruges,, t. VI, p. 232 ; et Lenglet-Dufresnoy, OEuvres île Commues, preuves, t. IV, pp. 131-133. 2 Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, pp. 3S9-360, 1850. y Le 5 décembre 1483 Charles VIII accordera des privilèges aux villes de Flandre, et une véritable alliance sera conclue, grâce à l'influence du seigneur de la Gruthuyse, le 2o décem- bre 1484, entre les communes flamandes et le roi de France. * Les instructions portaient : « Le dit Olivier advertira lesdits seigneurs du tort que » ceux de Gand tiennent à mondit seigneur que en ce que ils lui détiennent mondit » seigneur son fils, que en ce qu'ils prétendent et usurpent le gouvernement du comté de » Flandre, contre Dieu, tous droits et bonnes souvenances, et contre l'ordonnance de feue » madicte très redoubtée dame, et contre ce que font tous les autres pays qui se tiennent » en bonne obéissance envers mondit seigneur, et pour ce requerra à iceux seigueurs que » ils ne veullent bailler aucun ascout, faveur ou assistance auxdits de Gand, pleins de ■> mensonge et de mauvaise, perverse et infidèle volonté envers mondit seigneur, et n'est » chose nouvelle ce que les dits de Gand font, car de tout temps et grande ancienneté ils » ont accoustumé de traiter ainsi leur prince » (Lenglet-Dufresnoy, Preuves, t. IV, p. 136). Cf. Edw. Leglay, Maximilien l" et Marguerite d'Autriche (Paris, Renouard, 1839), p. 7. 3 Baugency, chef-lieu de canton, arrondissement d'Orléans (Loiret). r' Mémoires, livre II, chap. 10. 7 Introduction de Michaud et Poujoulat (édition de 1837», p. 304. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 89 Bourgogne, Charles le Téméraire, le chevalier délibéré, et l'année suivante, il est chargé, à la demande de l'archiduc, de veiller à l'instruction de Phi- lippe le Beau, pour lequel il devait écrire plus tard spécialement l'introduction de ses Mémoires et d'autres œuvres *. Dès lors son rôle actif s'efface, et ce n'est que dans quelques rares circonstances qu'il réapparaît, tantôt pour défendre ses droits attaqués devant les juridictions successives 2, tantôt aux côtés de son noble maître Maximilien, ou allant porter ses ordres sur les différents points du territoire. C'est ainsi qu'il va en Hainaut 3 « pratiquer » les habitants pour service de l'archiduc », qu'il assiste à l'entrée solen- nelle de Maximilien à Gand (4485) où il remplit le rôle de grand maître des cérémonies 4, et qu'après avoir reconduit le jeune Philippe à Termonde 5, il suit son maître et l'accompagne, avec le comte de Nassau, le sire de Tinte- ville et Jean de Monlforl, à son arrivée à Bruges, le 26 juin 1485. il est chargé d'assurer les « exécutions de justice » qui furent failes alors sur quelques séditieux G. Puis l'archiduc donne à son premier maître d'hôtel l'ordre d'accompagner à Malines, où la duchesse douairière tenait sa cour 7, un noble criminel, le seigneur de la Gruthuyse 8, chevalier de la Toison d'or, et de le surveiller jusqu'à ce que son procès soit jugé 9. Nous savons, en * Voir, pour plus amples détails, la deuxième partie de notre travail, spécialement pour ce qui concerne le manuscrit de la Bibliothèque Sainte-Geneviève. - Nous voulons parler d'un procès qu'il eut en 1478 avec un sieur Jean de Houpplines, à Gand, procès dont appel fut interjeté au Parlement de Paris en 1484. Le 4 juin Olivier gagna sa cause. (Archives nationales de Paris, Arrêts et jugements du Parlement de Paris, X,A 118, f° 297 v° et 298 r°. Pièce justificative, n° LVIII.) :! Mémoires, livre II, chap. 11. * Mémoires, livre II, chap. 12. Cf. Edw. Leglay, Maximilien et Marguerite d'Autriche, p. 8. Paris, 1829. s Mémoires, livre II, chap. 12. 6 Gollut, Mémoires hist. sur la république séquanoise (nouvelle édition), col. 1412, Besançon, 1843. i Gilliodts, Inventaire des archives de la ville de Bruges, t. VI, p. 264. 8 Voir ci-dessous, p. 116, note 3. 9 Mémoires, livre. II, chap. 12. Les causes de l'arrestation du seigneur de la Gruthuyse sont rapportées par Nicolas Despars à l'année 148o dans son ouvrage : Cronycke van den lande ende graefseepe van Vlaenderen, van dejaeren 405 tôt 1492 (2e édition, t. IV, pp. 257-268). D'après une lettre originale des députés d'Ypres aux magistrats de la même ville, datée de Tome XLLX. 12 90 ETUDE outre, que le 8 septembre suivant les échevins de Malines présentèrent à Olivier le vin d'honneur 1. Les opérations militaires des premières années du règne de l'archiduc Maximilien sont racontées avec quelques détails par notre chroniqueur, qui toutefois ne semble pas s'être suffisamment rendu compte de la marche des événements ~. Il lui arrive trop fréquemment de mêler ensemble deux faits d'un caractère absolument opposé, et de modifier la nature de certains autres faits. Il s'est tenu, de gré ou de force, — son âge ne lui permettant plus de montrer en toute occasion son agilité d'autrefois, — à l'écart de ces opéra- tions, cl il n'écrit plus de visu, selon son propre aveu 5. La pauvreté des documents que nous avons pu recueillir sur celte période n'est pas de nature à nous permettre de fixer ses différents séjours. Nous savons seulement * qu'après l'élection de Maximilieu comme roi des Romains (16 février i486), on le commit spécialement à la garde du jeune Philippe le Beau '", et qu'il n'alla pas au couronnement, le 9 avril, à Aix-la-Chapelle. Les documents de l'année 1487 qui le concernent ne nous apprennent rien sur ses actes c. Olivier jouit paisiblement du repos qu'il a mérité 7; il s'occupe Gand (24 mai 1488), la dame de la Gruthuyse s'est présentée devant les États qui lui ont promis d'intercéder pour obtenir la mise en liberté de son mari (Annales de la Société d'Émulation de Bruges, 2e série, t. X, p. 321. On lit dans le compte de la ville de Malines pour l'année 1486-1487, f° 153 v" : « Idem vi stopen wyns ghepst den heere van den Gruy- » thuise, etc.. » (Archives municipales de Malines). > « Idem vi stopen wyns ghepst mynen heere Olivier de la Marche, ghelevert inde Drake vin septembris xn B. uni d. » (Comptes de la ville de Malines, année 1485-1486, f° 154 v° aux Archives municipales de Malines). - Mémoires, livre II, chap. 11-15. 3 Mémoires, livre II, chap. 14. « Toutesfois à cause de ma vieillesse, je n'ay pas peu estre » partout. Au moins ay-je dit la vérité et récité ce qui en est venu à ma congnoissance. » Il le répète encore (chap. 15) : « II est donc temps que j'escrive de ces hauts faits ce que je » n'ay pas veu à cause de mon ancienneté. » 4 Gollut (nouvelle édition, 1843), col. 1413. s II fut nommé alors « premier maistre d'ostel de monseigneur l'archiduc Philippe. » Pièce justificative n° L. — ■ Ses gages s'élevaient alors a trente-six sous par jour (Biblio- thèque Nationale de Paris, mss. nouvelles acquisitions françaises, n" 5906, f° 147). G Pièces justificatives n05 XLVII et XLVIII. " Il réside le plus souvent à Bruxelles, où on le trouve le 3 février et encore le 8 mai 1487 (Bibliothèque Nationale, mss. nouvelles acquisitions françaises, n° 5906, f° 149-151). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 91 bien encore, lorsqu'on l'en vient prier, de faire une démarche auprès de son souverain; mais, sans les négliger complètement, il ne se mêle plus aussi directement aux affaires de l'État, dont il laisse la direction à de plus jeunes et à de plus vaillants que lui. Son rôle se borne à représenter son maître, à inviter « aux disners et souppers en son bostel les gcntilz hommes cscuiers » et autres gens de bien sievyans la court » , ce qui lui occasionne de nom- breux « frais, missions et despens qu'il souslenoit à cause d'icelluy estât et » encoires devers mondil seigneur l'archiduc son filz » '. Aussi avait-il reçu à cet effet de Maximilien une pension annuelle de 360 livres, qui lui fut continuée par Philippe le Reau. Le 31 octobre 1488, Olivier de la Marche et sa femme Ysabeau Mache- foing achetèrent à Malines une maison appelée den Os -, avec cour et porte, ayant appartenu à feu Arnold van Diesl, et située Marché au Bétail, entre la chapelle Saint-Éloi et la maison dite t'Gulden Hool, moyennant la somme de 64 florins d'or du Rhin 5. Le contrat fut passé devant les échevins Corneille Yngelram et George Cousaert *. Tout en gérant sa fortune, et en gémissant sur ses fautes passées", Olivier 1 Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, reg. n° 1926, f° 4 v°. Pièce justificative n° XLIX. 2 Archives municipales de Malines, Registre aux adhéritances (1487-1489), f° 78 r°. Pièce justificative n° L. — Il y résida quelquefois et on l'y trouve le 29 décembre 1491 (Biblio- thèque Nationale de Paris, mss. nouvelles acquisitions françaises, n° 590G, f° 155). 3 C'est évidemment la même maison dont il sera question dans son testament du 8 octobre 1501. Pièce justificative n° LIV. * C'était, bien entendu, une source de revenus importants et non pas une résidence que les hôtels de Flandre à Paris et à Contlans-Saint-Maur (Seine), dont la garde avait été confiée par Maximilien d'Autriche à Olivier de la Marche, comme nous l'apprend l'extrait suivant, daté du 4 juin 1489, qu'a bien voulu nous communiquer M. B. Prost : « Enregistrement à la Chambre des Comptes des lettres patentes du Roy données à Montilz les Tours le 8 may dernièrement passé, par lesquelles, en ensuivant le traicté de paix dernièrement faict entre le feu roy Loys et le duc Maximilien d'Autriche et les gens des trois membres des Flandres, il confirme le don faict par ledit duc comme ayant l'administration du duc Philippe son fils, à messire Olivier de la Marche, chevalier, de la conciergerie des hostelz de Flandres en ceste ville de Paris et de Conllans près Charenton, et, en tant que mestier est, donne à Charles de la Marche, filz dudit Olivier, ladite conciergerie. » (Recueil Menant, tome VII, f° 155 v°, à la Bibliothèque publique de Rouen, mss. n° 5870.) !> Voir un huitain inédit (Bibl. Nationale, mss. français, n° 1G06, f° 80) que nous publions en appendice à la fin du présent travail. 92 ETUDE songe à la postérité, instruit son jeune et royal disciple Philippe ' et lui enseigne, par des exemples tirés de l'histoire et surtout de l'histoire bour- guignonne, à devenir un prince vertueux, sage et aimé de ses sujets. Il écrit pour lui 2 une Sommaire description de la taille, complexion, piété, exercises et faits mémorables des deux derniers ducs de Bourgogne, puis un Formu- laire des gaiges de bataille''; il l'aide de ses conseils, et lui montre la vraie voie qu'il faut suivre dans le gouvernement des peuples. En même temps, l'œil inquïètement braqué sur les résultats de la politique de Maximilien, il adresse, en termes humbles mais solennels, au roi des Romains, un Advis touchant la manière qu'on se doibt comporter à l'occasion de rupture avec la France 3. Cet écrit est daté de 1491. Désireux de mettre au service de son maître et empereur son expérience, aidée du résultat de ses nombreuses lectures, il lui adresse des conseils de prudence et d'amitié qui dénotent de sa part à la fois une grande science diplomatique, un très juste sens politique, et une par- faite connaissance de son temps. Olivier conserva donc toute sa vie l'entière jouissance de ses hautes facultés intellectuelles. La lecture de cet opuscule* nous donne même une idée très haute de la profondeur de ses vues, beau- coup plus que ne le pourrait faire la lecture de ses Mémoires. Olivier de la Marche avait beaucoup vu, et plus que beaucoup d'autres, il avait observé; il avait minutieusement remarqué, dans le cours de sa longue carrière, maints détails dont il voulait que son maître profitât. Les dernières années d'Olivier de la Marche s'écoulent paisibles et heu- reuses.De nouvelles pensions lui sont accordées annuellement (1492-1496); il reçoit en conséquence ou de l'argent5, ou le droit de percevoir les revenus i Archives départementales du Nord, B. 2143 (à la date du 1er mars 1492). 2 Oskar Richter, Die franziisische Literatur am Hofe der Ilerzoye von Burgund, p. 44. Halle, 1882. ■i Voir plus loin le second chapitre et l'appendice n° 2. * 11 n'en existe, à notre connaissance, que trois exemplaires imprimés. C'est grâce à la bienveillante amitié de M. B. Prost que nous pouvons le donner plus loin en appendice. S Archives départementales du Nord, Chambre des Comptes, registre n° 2144, f° 79 à 80. Pièce justificative, n* LU. — Le document suivant est encore à signaler : « Ou dit conseil » [lundi 26 mars 149o n. st.] ont esté veues les lettres patentes du Roy et nostredit seigneur » souverain, par lesquelles ils vueillent et mandent au trésorier et aultres officiers de SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 93 de seigneuries importantes, comme celles de Fillievie en Artois ' et de Con- chy-sur-Canche, aussi en Artois -, par lettres spéciales du 29 septembre 14943. Exceptionnellement on fait encore appel à ses services et on le voit rem- plir la charge de commissaire du prince à rassemblée des États du Hainaut, qui se tient à iMons les 26-34 octobre 1495*; il les requiert, par la bouche de maître Jean Rousseau, procureur général, d'accorder à Maximilien une aide de quinze mille écus s. En 1496 il dut être envoyé en mission en Alle- magne °, et reçut à cet effet de nouvelles gratifications 7. Les comptes nous révèlent des dons en argent faits par ordre de l'archiduc d'Autriche à Olivier et à sa femme; c'est, le 23 mars 1496, une somme de deux cent vingt livres dix sous, monnaie de Flandre, qui est octroyée à Ysabeau Machefoing s; et l'année suivante, c'est une pension de douze cents livres accordée au cham- bellan sur les recettes particulières du prince9. Lorsque, pour affaires d'intérêt, Olivier, « noble et puissant seigneur », est convié à se rendre en Bourgogne (juillet 1497), il ne se déplace plus 10, » ladite saulneric [de Salins] bailler et délivrer à messire Olivier de la Marche ou à son » certain commandement le nombre et quantité de Ve charges de sel pour une fois, pour » les causes à plus aplain déclarées èsdites lettres; a esté conclu et délibéré en acomplis- » sant le contenu èsdites lettres bailler et délivrer audit seigneur de la Marche à la charge » desdits sieurs les dites Ve charges dessusdites, dont IIe L charges devers Pasques charnelles prochainement venant, et les IIe L charges devers ung an ensuivant. » (Archives départemen- tales du Doubs, B. 188, f° 233.) 1 Fillièvre, canton du Parcq, arrondissement de Saint-Pol (Pas-de-Calais). 2 Conchy, canton d'Auxy, arrondissement de Saint-Pol (Pas-de-Calais). 3 Archives départementales du Nord, Chambre des Comptes, domaine d'Hesdin; Biblio- thèque Nationale de Paris, mss., Collection Villevieille, 55, f° 138 v°. * L. Devillers, Inventaire des archives des états de Hainaut, t. I, p. CVItl. 8 L. Devillers, Idem. " Archives départementales du Nord, Compte de la recette générale des finances, F. 183, f» 183, v°. 7 Archives départementales du Nord, Chambre des Comptes, B. 2155 et 2157. 8 Idem, Chambre des Comptes, B. 2157, n° 5. Pièce justificative, n° LIV. 9 Idem, Chambre des Comptes, Domaine de Béthune (Compte de Jean de la Chapelle, à partir de la Saint-Jean 1497). Bibliothèque Nationale, Collection Villevieille, 55, f° 138, vn. 10uOn le trouve constamment en résidence à Bruxelles, et notamment le 17 août 1495 et le 12 novembre 1497 (Bibliothèque Nationale de Paris, mss. nouvelles acquisitions françaises, M ÉTUDE et donne sa procuration à Julien Chambar par-devant Jean Laurent, lieute- nant général de M. le bailli de Dôle1. Il s'agissait pour lui de défendre ses droits 2 sur les terres, seigneuries et appartenances de Liesle 3, Buffard 4 et Chassey5 au comté de Bourgogne. Avant le 20 juin 1498, Olivier, n'étant pas parvenu à s'entendre avec les propriétaires de ces terres, les fit vendre par autorité de justice lj. Cependant la santé du chroniqueur allait s'allérant chaque jour davantage. Sentant venir sa fin prochaine, il testa solennellement, à Bruxelles, en présence de nombreux témoins, le 8 octobre 1501. Son testament, précieux document 7 dont nous donnons plus loin la transcription, ne peut être que l'œuvre d'un esprit encore sain et parfaitement équilibré. Il avantage parti- culièrement Ysabeau Machefoing, sa femme, dans le cas où elle lui survivra. Quelques jours après avoir témoigné — pour la dernière fois sans doute — sa profonde reconnaissance aux religieux de Sainl-Jacques-de-Caudenberg 8, n° 5906, fos 157-158). A partir de Tannée 1500 [idem, f° 160), Olivier de la Marche ne figure plus sur la liste des officiers attachés à la cour de Maximilien. Il était sans doute tout à fait à l'écart. i D'après une charte appartenant a la famille de Vauldrey, originale (23 juillet 1497). Communication de M. B. Prost. 2 II réclamait cent livres de rente sur ces seigneuries. 3 Liesle, canton de Quingey, arrondissement de Besançon (Doubs). * Buffard, canton de Quingey, arrondissement de Besançon (Doubs). s Chassey, canton de Chagny, arrondissement de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). o D'après une charte de la Collection de Vauldrey (20 juin 1498). " Il n'existe, à notre connaissance, qu'à l'état de copie, mais en double exemplaire : 1° Bibliothèque Nationale, mss. français, 4332, f" 42, sq.; 2° BibliothèqueNationale, Collection Bourgogne, 99, f° 830, sq. Ces deux copies, souvent défectueuses, diffèrent fort peu l'une de l'autre, mais nous avons çà et là pu rectifier l'une par l'autre. Pièce justificative, n° LIV. 8 « Item une obligation du prévost et couvent de Couberghe, en date du XXe de janvier » de l'an de grâce mil cinq cens et ung, par laquelle appert qu'ils confessent avoir receu » de messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et premier maistre d'hostel de » monseigneur l'archiduc d'Austriche, et de madame Ysabeau Machefoins, sa compaigne, » par prest, une très belle monstrance faicte d'or et d'argent à eulx appartenant, pour y » mettre le sainct sacrement, laquelle ilz promettent garder sain et enthier, et la leur » rendre toutes et quantesfois que requis en seront. » (Archives générales du royaume de Belgique, fonds ecclésiastiques, carton 139; Archives du couvent de Caudenberg , non inven- toriées; extrait d'un ancien inventaire des titres de l'abbaye de Saint-Jacques-de-Caudenberg, à Bruxelles. — Communiqué par Alex. Pinchart.) SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 95 qui lui avaient promis une sépulture dans leur église ', Olivier de la Marche expira à Bruxelles2, le 1er février lo023, à Page de 77 ans. Il fut inhumé, selon le désir qu'il avait exprimé, dans l'église de Saint-Jacques-sur- Caudenberg *, devant l'autel de Sainte-Croix s. i Voir son testament publié plus loin, aux pièces justificatives. 2 Sans doute dans l'hôtel qui lui appartenait, et qu'il avait acheté le 24 juin 1482; il y avait joint, le 28 avril 1497, une maison contigué située près de la mare dite de Jœdenpuel (la mare aux Juifs), et tenant par derrière au jardin. L'hôtel était situé en face de l'Arque, c'est-à-dire de l'hospice des vieilles femmes, dit Arca ou l'Arche (en flamand Ter-arken), aujourd'hui école communale. Il devait donc se trouver non loin des escaliers dit des Juifs, conduisant de la rue Terarken à la Montagne de la Cour, et près de l'emplacement actuel du Musée de peinture (communication de M. Alphonse Wauters). 3 Nombre d'auteurs ont étourdiment dit et redit, parce qu'ils se sont copiés les uns les autres, que sa mort était survenue le 1er février 1501 ; ils n'ont pas fait la remarque bien simple que l'année commençait alors, en Flandre comme en France, à la date de Pâques, et que, d'ailleurs, Olivier de la Marche ne pouvait être mort lorsqu'il dicta ses dernières volontés, datées du 8 octobre 1501. On comprend difficilement que, tout récemment encore, MM. Beaune et d'Arbaumont (La noblesse aux Èlats de Bourgogne, p. 231, Dijon, 1864) se soient fait l'écho d'une semblable erreur. * L'église de Saint-Jacques-sur-Caudenberg était contiguë aux dépendances du palais des ducs de Bourgogne, à Bruxelles. La plupart des fonctionnaires habitaient ce quartier; on ne doit donc pas s'étonner de les trouver en majorité parmi les huit cents membres de la confrérie de Sainte-Croix-de-Caudenberg. Toutefois on ne trouve pas le nom d'Olivier de la Marche sur le registre de cette confrérie. Faut-il supposer, avec assez de vraisemblance du reste, que ce registre présente des lacunes? Ou bien faut-il admettre que le chambellan et premier maître d'hôtel de l'archiduc n'en faisait point partie? Ce qui serait assez étrange, puisqu'il fonda une messe à l'autel de Sainte-Croix et que son tombeau était placé au pied du même autel. (Alex. Pinchart, dans le Messager des sciences historiques de Belgique, pp. 357-359. Gand, 1860.) s « Februarius 1. — Obiit Oliverus de la Marse et est sepultus in choro beatœ Maria; » Virginis, sub tumba, ante altare Sancte Crucis. » (Archives générales du royaume de Bel- gique, fonds Cartulaires et manuscrits 733 l provisoire; Obituaire de l'abbaye de Caudcnberg f" 5 v°.) Plus loin (f° 91 r°) on lit dans le même registre : « Dese sielrolle was gemaict » anno XVe XXX, média augusti h[eere] Olivier de la Marche, vrou Ysabelle sijn huys » vroubre. » En présence d'aussi indiscutables témoignages, comment M. Ch. Campan, de la Société d'histoire de Belgique, a-t-il pu écrire : « Ses biographes disent qu'il fut enterré » dans l'église des chanoines réguliers de Currenberg. Il y a probablement confusion; il » s'agit de l'église collégiale d'Anderlecht, où il y avait un chapitre de chanoines et dont » dépendait le hameau de Cureghem, aujourd'hui enclavé dans un des faubourgs de » Bruxelles. » (L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, p. 297. Paris, lre année, 1864.) M. Campan n'avait qu'à se reporter d'ailleurs à l'excellente Histoire de la ville de Bruxelles, 96 ETUDE On inscrivit sur sa tombe ces simples mots : « Cy gist messire Olivier de la Marche qui trespassa l'an 1501, le premier jour de février, et dame isabeau machefoin son espouse qui trespassa l'an 1510, le iie jour de novembre '. » Mais vis-à-vis, scellée dans la muraille, était une plaque de marbre 2 sur laquelle furent gravés postérieurement ces vers : CY GIST OLIVIER DE LA MARCHE, SEIG[NEU]R ET GRAND MAISTRE D'HOSTEL , REMPLI DE TOUT HONNEUR , QUI FUT SAIGE ET DISCRET, LÉAL ET MAGNIFIQUE, ET QUI FIT MAINTS BEAUX DICTS EN BELLE RHÉTORIQUE; L'AN QUINZE CENS ET UNG, LE PREMIER FÉVRIER, MOURUT PLEIN DE VERTUS. VEUILLEZ POUR LUI PRIER. DAME ISAREAU MACHEFOIN MOURUT NEUF ANS APRÈS, SA COMPAIGNE ET ESPEUSE, ET GIST ICY EMPRÈS. PRIEZ QUE PARADIS A ELLE SOIT OUVERT, ET AU RON CHEVALIER LEQUEL A TANT SOUFFERT 3. Sa veuve mourut donc le 11 novembre 1510. Il convient d'ajouter ici quelques renseignements à ceux que nous avons déjà donnés précédem- ment \ Par son testament, Olivier de la Marche l'avait avantagée et lui avait, entre autres cboses, donné l'usufruit et jouissance, sa vie durant, de la maison qu'il possédait « en la ville de Malines pour en disposer à son bon plaisir » et « tous ses biens meubles qui seront trouvés es marches de par deçà à lui » appartenants » s. De plus, Ysabeau Machefoing, veuve, reçut maintes fois du souverain des marques indubitables de sympathie et de reconnaissance. de MM. Henné et Wauters, tome III, p. 357, où la vérité est clairement exposée, mais sans preuves à l'appui. 1 Cette épitaphe a disparu; elle ne se voyait déjà plus à l'époque de Foppens [Bibl. Delgica, tome II, p. 932). L'église de Caudenberg fut d'ailleurs rebâtie de fond en comble et n'existe plus. "' Cette inscription et la précédente nous ont été conservées par le mss. n° 1344 de la Biblioth. royale de La Haye (Pays-Ras), fonds Gérard, A. 130. 3 Allusion a la devise préférée du chambellan : Tant a souffert La Marche. * Voir ci-dessus, pp. 83-84. » Pièce justificative, n° LIV. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 97 Une ordonnance de Philippe le Beau, datée de Bruxelles, 6 décembre 4503 ' et une quittance du 11 décembre suivant, revêtue de la signature de ladite Ysabeau 2, enfin l'octroi qui lui fut fait en 1506, d'une nouvelle pension de dix-huit sous de deux gros monnaie de Flandre, par jour ", en font suffisamment foi. On conserve aux archives des hospices civils de Bruxelles * quatre actes datés des 5 el 6 novembre 1505, du 16 août 1507, et du 12 mai 1508, relatifs à la fondation à perpétuité d'une messe annuelle par la veuve d'Olivier de la Marche; et il a existé une lettre scellée d'Evrard, prévôt de Sainl- Jacques -sur- Caudenberg, datée du 16 août 1507, de laquelle il ressortait 3 que le susdit prévôt, en qualité de mainbour, et les proviseurs des pauvres de Caudenberg reconnaissaient avoir reçu de dame veuve Ysabeau Machefoing une rente de dix florins du Rhin. Après avoir ainsi répandu en largesses le superflu de son bien et trouvé dans la charité la consolation suprême de ses dernières années, la veuve d'Olivier alla rejoindre son mari dans la tombe. Ses enfants lui survi- vaient. i Archives départementales du Nord, Correspondance diplomatique (fonds Boussemard, 158g). 2 Idem. Pièce justificative, n" LVI. 3 « A dame Ysabeau de Machefoing, vefve de feu messire Olivier de la Marche, chevalier, » en son vivant conseilliez chambellan et premier maistre d'ostel du feu roy nostre sire, à » cause de xvm s. deii gros, monnoye de Flandres, que icellui seigneur roy luy a octroie » et accordé prendre et avoir de lui de pencion par jour, à en estre paie de quatre mois en » quatre mois; icy pour son remboursement de la moictié d'ieelle pencion qui l'année pré- » cédente pour les grans et urgens affaires dudit feu roy lui fut octroyée de la moictié, et » pour huit mois entiers de ladicte pencion commenchant le premier jour de janvier mil Ve » et cineq. » [Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, Compte de la recette générale de Flandre es parties île Bruges el du Franc, du 1er janvier 1503 [1506, n. st.] au 31 décembre suivant; reg. n" 2711, f° 165 v°). * Archives hospitalières de Bruxelles, carton 1106, n° 18 (collection des tables des pauvres). s Archives générales du royaume de Belgique, fonds de l'abbaye de Caudenberg, carton 139; Inventaire des titres de l'abbaye de 1581, f°39 V. Pièce justificative n" LV1I. — La pièce ne se retrouve plus aujourd'hui. Tome XLIX. 15 98 ETUDE * * * « Oliver de la Marche, 1res pieux el hardi chevalier de Bourgogne, était » homme de petite stature, mais de très grande prudence, cler en vertu, » riche en éloquence et de vif et pénétrant entendement. » Ce portrait du chroniqueur, fait par un autre chroniqueur, Molinet ', qui vécut assez près de lui pour le bien connaître, peut être considéré comme empreint d'un indéniable caractère d'authenticité. Au physique, nous nous représentons un petit homme à la tête intelligente, au front large, aux sourcils très épais, à l'œil observateur et tranquille, à l'as- pect sévère el quelque peu rébarbatif même : tel du moins on se le doit figurer d'après les portraits qui nous ont été conservés de lui, et faits lorsqu'il avait atteint I âge mur. On est malheureusement privé aujourd'hui de la représentation la plus exacte d'Olivier de la Marche, du portrait conservé dans sa famille 2. Le château de la Marche 3, où il se trouvait, a été détruit par les flammes en 1 861 et les œuvres d'art qu'il renfermait ont disparu dans l'incendie *. 1 Molinet (édition Buchon), t. I, p. 55. - « Villegaudin (Bresse Chalonnoise). Près de l'église, sur le cimetière, est la chapelle de » la Marche, ou des quatre seigneurs, fondée en 1399. On y voit le tombeau de Guillaume » de la Marche, maître des foires de Châlon. Le château à la moderne, bien décoré, possède » un beau salon peint à fresque par Nanini, où est représenté le Festin des Dieux. On y » voit des tableaux d'Olivier de la Marche, de Jean Fyot, de la Continence de Scipion, de » Y Embarquement de Charles II à Anvers. Ce château, dont le donjon est un franc-alleu » noble, a donné le nom à une ancienne maison éteinte, dont étoit Olivier de la Marche. » Description historique et topographique du duché de Bourgogne, par Courtépée, t. V, pp. 300- 302. Dijon, 1780. 3 « Il se conserve, dit-on, ou se conservait encore il y a quelques années, au château de » la Marche en Bourgogne, un portrait d'Olivier de la Marche, peint d'après nature; il est » représenté en miniature, peint vers 1495. » Bulletin de la Société des Antiquaires de France. t. XXIX, p. 170. Paris, 1866. * ce Le château de la Marche (Sadne-et-Loire) vient d'être détruit par les flammes. De cet » édifice, construit en 1082 par Claude Fyot, comte de Bosjean, abbé de S'-Étienne de » Dijon, il ne reste plus que les murs! Le dommage est évalué à £00,000 francs; malheu- » reusement il est irréparable Ce que regrette le propriétaire du château, M. de OLIVIER HE LA MARCHE. 99 L'iconographie d'Olivier de la Marche se compose actuellement, à noire connaissance, de quatre portraits, dont deux publiés et deux inédits. 1° Le premier feuillet du manuscrit français 2868 de la Bibliothèque nationale, qui contient les Mémoires, offre au 5e feuillet une belle miniature: Olivier de la Marche y est représenté à genoux, offrant son livre à son maître au milieu d'une cour somptueuse et d'une brillante cérémonie. Celte miniature est postérieure, naturellement, à la rédaction des Mémoires (1490), et cer- tainement antérieure à la mort de l'auteur. Le manuscrit est, du reste, contem- porain, sans être l'original. 2° Le manuscrit n° 266 de la Bibliothèque municipale d'Arras, sur lequel Vallet de Viriville ', Dinaux - et Bouchot 7' ont appelé successivement l'atten- tion, contient une série de dessins ou crayons, exécutés les uns en noir, les autres à la sanguine, au XVIe siècle, dans l'abbaye de Sainl-Vaasl. Ces crayons ne sont pas tous de la même main ni de la même valeur; mais la plupart ont été pris sur des portraits contemporains '. Le portrait d'Olivier de la Marche se trouve au folio 281 avec la mention : « Messire Olivier de la Marche, grant maislre d'oslel de Philippe, archiduc d'Autriche, histo- rien, -\- 1502 ». Il est d'une indiscutable authenticité, et ressemble fort au premier que nous avons indiqué : on le trouvera reproduit en tête de notre travail. 3° La Bibliutheca Belgica de Foppens, et après lui I. Bullarl dans son » Beaurepaire, marquis de la Marche, ce n'est pas, dit le Courrier de Saône-et-Loire, la » perte matérielle, c'est la disparition des objets d'art et souvenirs historiques, amassés » avec le temps et transmis de génération en génération. » Moniteur des Arts, t. IV, n" du mercredi 18 décembre 1861 . — On a bien voulu s'assurer pour nous que le portrait d'Olivier de la Marche, conservé à Villegaudin jusqu'en 1861, n'avait fait l'objet d'aucune repro- duction. i Bulletin île la Sociétédes Antiquaires de France, t. XXIX, pp. 1(59-177. 2 Archives du Nord, 3e série, t. 111, p. H9. 3 Les portraits aux crayons des XVIe et XVIIe siècles, Paris, 1884, pp. 281-309. i M. II. Bouchot (p. 108) émet l'avis que ces portraits sont la copie d'anciennes verrières. Le fait peut être vrai pour la plupart d'entre eux, mais non pour celui de notre chroniqueur. iOO ETUDE Académie des sciences et des arts l, ont donné une bonne gravure sur cuivre faite très certainement d'après le crayon du manuscrit d'Arras. &° L'Europe illustre de Dreux du Radier ~ contient un portrait en médaillon (Basan sculpsit) qui n'est autre que la reproduction de la précé- dente gravure, modifiée seulement dans la forme. Il fait partie de la suite d'Odieuvre. Il n'y a donc aucune fantaisie dans ces différentes représentations physiques d'Olivier de la Marche, mais le dessin inédit à la sanguine de la Bibliothèque d'Arras offre plus d'intérêt par son origine et par son ancienneté. 1 Bruxelles, 1682, 2 vol. in-folio. Les planches sont signées du monogramme N. 1). L., entrelacé, qui est celui du graveur Nicolas de Larmessin, le père [Manuel de l'Amateur d'Estampes, par Ch. Le Blanc, t. II, p. 493). 2 Paris, 17o4, t. IL Armoiries d'olivier de La Marche d'après le ms. français 2868 de la Bibliotli. nationale de Paris et d'après un sceau (Archives de la Côte d'Or, B. 365). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 101 CHAPITRE II. {ËUVRES DOL1TII1R DU I. V MARCHE. § I. — L'écrivain. Après l'homme, éludions l'écrivain. Olivier de la Marche fui historien et poêle. L'histoire est un besoin de toutes les époques. Sœur de la poésie, elle est née avec elle, dans les temps les plus reculés. A travers les âges, elles n'ont cessé de se donner la main. Beaucoup d'auteurs, la plupart même, se sont exercés à la fois dans les deux genres, et la forme poétique a eu longtemps le don de plaire aux annalistes les plus sérieux et les mieux informés. Au XVe siècle, celle mode élait encore dans tout son éclat, mais le progrès de la prose semblait vou- loir exagérer et hâter la décadence de la poésie. Dans celte trilogie que formaient, à la cour de Bourgogne, Chaslelain, Olivier de la Marche et Jean Molinet, il y avait trois historiens passables, et trois mauvais poètes, je devrais dire trois mauvais rimeurs. Pour instruire el captiver, il fallait emprunter à la langue poétique les expressions nécessaires à redire les exploits chevaleresques de l'époque; il fallait se plier aux exigences du plus grand nombre, si l'on voulait élre écoulé. Comme les deux historiographes des ducs de Bourgogne, Olivier de la Marche se sentait inspiré par Calliope autant que par Clio : son inspiration le trompa quelquefois. Néanmoins ce fut un auteur très fécond, à en juger par la longue liste i02 ETUDE de ses ouvrages, que nous croyons à peu près complète; nous Pavons dressée d'après les indications données par plusieurs bibliographes ' et d'après nos recherches personnelles. 1° Mémoires. 2° État de la maison de Charles le Hardi. 3° Traité des noces de Charles le Hardi. 4° Le chevalier délibéré. 5° Le parement et triumphe des daines. 6* Vie de Philippe le Hardi. 1° Traité d'un tournoi tenu à Gand par Claude de Vauldrcy, seigneur de l'Aigle, l'an 1469*. 8° Êpîlre pour tenir et célébrer la noble fêle de la Toison d'or. (,)° Ordonnances du banquet de Lille. 4 0° Avis au roi des Romains Maximilien Ier, louchant la manière qu'on se doit comporter à l'occasion de rupture avec la France, donné l'an 4 491 . 4 4° Description de la solennité faite par les chevaliers de la Toison d'or, à Bois-le-Duc, le 8 mars -/46S. 4 2° Prière à la Vierge et poésies pieuses. 43° Rondeaux et ballades. 44° Nouvelles prophéties. 4 5° Poésies politiques. 4 6° Traité des gages de bataille. 4 7° Poème des sept douleurs de la Vierge. 4 8° Le débat de Cuidier et de Fortune. Tel est l'ensemble des œuvres dont nous revendiquons la paternité en faveur d'Olivier de la Marche. i Paquot, loc. cit.,; Moréri; Bibliothèque royale de la Haye, mss. 1344, pp. 22-23; et Ch. Muteau et Garnier, Galerie Bourguignonne, t. II, pp. 17-20, Dijon, 1858. - Ce tournoi eut lieu à Gand en 1470, au printemps. Il faut donc ramener au calendrier actuel et considérer l'année 1409 comme étant de l'ancien style. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 103 D'autres ouvrages qu'on lui attribue quelquefois n'ont pu jusqu'ici être retrouvés. Nous citerons : 1° De la puissance de nature et comment les corps célesliaux gouvernent naturellement le monde ' ; rns. vélin in-40 (en vers de 8 syllabes) qui était dans la bibliothèque de M. Foucault. 2° Traité de l'amour des daines, auquel traité sont discourues plusieurs raisons qu'il faut plustost aimer les dames à cause de leurs vertus r/uc pour leurs sensualitez et concupiscence charnelle2; ms. vélin in-4° avec minia- tures, dans la même bibliothèque. 3° Le livre des conseils des usages de la cour. i" Le livre des conseils économiques. 5° Le livre des conseils polémiques. 6" Du chevalier déterminé. 7" De l'art de faire diverses machines de guerre5. 8° De arte heraldicâ '' . Ces différents ouvrages ne paraissent pas être des travaux de premier ordre; il y aurait peut-être toutefois quelque intérêt à les connaître, et nous serions heureux que l'on voulût bien nous en indiquer quelque copie, con- servée dans un dépôt public ou privé. El comme si l'aride nomenclature ci-dessus publiée n'était pas suffisante pour faire passer le nom d'Olivier de la Marche à la postérité, on a voulu encore mettre à son actif d'autres ouvrages dont il n'est certainement pas l'auteur. C'est ce que nous allons brièvement examiner. i Galland, Discours sur quelques anciens poètes et sur quelques romans gaulois peu connus (Mémoires de littérature tirés dos registres de l'Académie royale des Inscriptions et Belles- Lettres, tome II, Paris, 1736), p. 086. 2 Idem, p. G87. Cf. Oscar Richter, Die franzôsische Litteratur uni Hofe (1er Herzôge von Burgund, p. 44, Halle, 1882. 3 Cet ouvrage et les quatre précédents sont indiqués au XVIIIe siècle (par le père Lelong, entre autres), comme faisant partie de la bibliothèque du conseiller Lampinet à Besançon. Nous ignorons où a passé cette collection. * Gachard, les Bibliothèques de Madrid et fie l'Escurial [Collection des Chroniques belges), in-4°, p. o7, Bruxelles, 187o. 101 ÉTUDE § 2. — Fausses attributions. I. — Enseignements pour officiers et clercs poursuivants le noble OFFICE D'ARMES. Toi est le litre d'un manuscrit récemment acquis (à la vente de 31. de Busscher, à Gand, en 1882) par la Bibliothèque royale de Bruxelles, et classé maintenant dans ce dépôt sous la cote série II, 521 '. C'est un in-4" de 6 feuillets, écriture très serrée, du XVIe siècle. Il commence : « Le très » noble et très puissant Boy Alexandre pour exaulcher le nom et vaillance » de ses chiefs de guerre... » Il comprend plusieurs chapitres : « La manière » pour faire un lournoy tournoiant — cri de lournoys — ce qui s'en doibt » suivre le blasonnement des armes, etc.. » Une note, écrite postérieurement en marge de ce manuscrit, dit : « Ce sont » quelques fragments ou extraits d'une composition de messire Olivier de la » Marche, comme il appert par le texte, page 5. » Or, il est dit page 5 : « Item avés molettes, roses, croissans et chevrons, et tout armés de com- » mun, ce dicton est au livre de M'e Olivier de la Marche qu'il fist en » l'an M. CCCC. LXXIIII au siège de Nus en Alemaigne 2. » Un paragraphe plus loin finit ainsi : « Sy comme dict le dict Hongrie, Monljoie, roy d'armes » toison d'or, et moy La Marche, tant a souffert. » De ces passages peut-on conclure que nous avons sous les yeux un travail d'Olivier? MM. Alvin et Buelens en doutent, et nous n'avons pas de peine à nous ranger humblement à leur avis. Ce sont simplement là des extraits de documents et traités concernant la noblesse et la chevalerie, sans grand intérêt d'ailleurs. i L. Alvin, Exposé île lu situation de la Bibliothèque royale durant l'année 18S2, in-8", p. 17, Bruxelles, 1884. 2 Le livre écrit par Olivier de la Marche en 1474, au siège de Neuss, est : L'état de la maison du duc Charles, lequel ne contient pas une ligne de notre opuscule (communication de M. Ch. Ruelens). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 105 Un fragment semblable, identique nous pourrions dire, et également attribué à Olivier de la Marche, se trouve au folio 26 d'un manuscrit vendu à Lisbonne en 1883 ' et portant exactement le même titre :« N° 279. » Olivier de la Marche. Enseignements pour officiers et clercs poursuivant » le noble office d'armes; » ms. in-4°, du XVIe siècle, papier, de 228 feuil- lets. Ce manuscrit, vendu 100 francs, a été acheté 200 francs par la Biblio- thèque nationale de Paris, où il figure à présent sous le n° 4-381 des manuscrits, nouvelles acquisitions françaises. Le doute formulé à propos du manuscrit de la Bibliothèque royale de Bruxelles pourrait être répété ici : il n'y a donc pas lieu d'insister. IL — Vie de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Barrois 2 indique sous ce litre une œuvre d'Olivier de la Marche qui ne lui appartient pas, et qui serait, d'après lui, déposée aux archives du Ministère des Affaires Étrangères. On trouve bien dans ce dépôt (fonds France, n"s 24 et 25), un fragment de George Chaslelain intitulé : « Vie de » Charle, dernier duc de Bourgogne3, » copie sans valeur. Il est vraisem- blable que c'est ce manuscrit que Barrois a confondu avec celui d'Olivier de la Marche. Nous nous sommes assuré, et l'on nous a affirmé qu'il n'était rien aux archives des Affaires Étrangères qui pût être attribué à Olivier de la Marche. III. — LOZ, LOENGES ET PLAINCTES DU BON DUC CHARLES DE BoUUGOINGNE. Celle pièce de vers a été quelquefois attribuée à Olivier de la Marche : elle est contenue dans le ms. n° 3391 (Histoire profane 576) de la Bibliothèque de Vienne en Autriche, sans nom d'auteur, d'après lequel M. Ruelens l'a 1 Catalogue d'une collection de livres rares et de manuscrits précieux dont la vente aura lieu à Lisbonne, sous la direction de Casimiro Candido da Cunha, 2me partie, p. 20, in-8° de 58 pp., Lisbonne, typ. de Veuve Sousa Neves, 1883. - Bibliothèque protypographique, in-8°, p. vin, note, Paris, 1830. 3 Inventaire sommaire des archives des Affaires Étrangères, Paris, 1882. Tome XLIX. 14 106 ÉTUDE publiée ' (f° 13-16); mais elle se Irouve également clans le ms. 726 de ia Bibliothèque de Douai, où la dernière slrophe, en variante du précédent, donne le nom de l'auteur ~, le seigneur de Trazegnies. M. Ruelens a d'ail- leurs signalé déjà cette fausse attribution aux érudils3. IV. — La co.ntroversie de noblesse, tenson uhétorical, d'après Surse DE PlSTOYE. Ce fragment se trouve dans un manuscrit de la Bibliolbècpie du Musée Planlin, à Anvers 4, du XVIe siècle, qui renferme aussi des poésies d'Olivier de la Marche, destinées à renseignement de Philippe le Beau. .M. Eug. Van der Ilaeghen 5 semble attribuer le contenu dudit manuscrit tout entier à Olivier de la Marche, mais il est certain du moins que la Conlroversie de noblesse d'après Surse de Pistoye est l'œuvre de Jean Miélot, publiée en 1475, à Bruges, par Colard Mansion ". Le même manuscrit du Musée Planlin contient encore, et en outre d'oeuvres bien authentiques sur lesquelles nous voulons revenir dans notre troisième chapitre, un fragment en prose intitulé : Platon XIIe philozoplte. V. — Excellent et trks proufitable livre pour toute créature humaine APPELÉ LE MIROER DE MORT. Brunet 7 attribue ce livre à Olivier de la Marche sans aucune raison plausible; il n'y a rien qui puisse le faire supposer. Il a été imprimé (s.l.n.d.) à la fin du XVe siècle, in-folio de 16 ff., avec les mêmes caractères (pie la i Recueil de chansons, poèmes et pièces en vers français relatifs aux Pays-Bas, publiés par le Société des Bibliophiles de Belgique, t. lit, pp. 1-6, Bruxelles, Olivier, 1878. *i A. Dinaux, Les trouvères brabançons, hainuyers, etc., p. 678, Bruxelles, 1863; et l'abbé C. Dehaisnes, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de Douai, in-4", p. 466, Paris, 1878. 3 Recueil depièces en tws français, etc., p. 61, Bruxelles, 1878. *■ Exposé sous le n" 50. Cf. Catalogue du Musée Plantin-Moretus, par Max Rooses, 2me édition, p. 39, Anvers, Buschmann, 1883. s Notice sur la Bibliothèque planliniennc, p. 10, Gand, Vyt, 1875. 6 Van Praet, Notice sur Colard Mansion, p. 117, Paris, 1829. i Manuel du libraire, t. III, col. 783, Paris, nouvelle édition, 1862. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 107 Consolation des pauvres pescheurs, sortie des presses de Mathieu Husz, à Lyon, en 1484, et n'a pas passé en vente publique depuis la venle de la Vallière où il fut vendu 19 livres (n° 2861) '. C'est donc un livre de la plus grande rareté, mais dont la description n'a rien à l'aire ici. Toutefois il importait de signaler celte attribution non fondée, parce qu'elle a été la cause de plusieurs erreurs bibliographiques. M. Deschamps, dans son Supplément au manuel du libraire 2, ne craint pas de signaler, parmi les rarissimes productions de l'imprimerie de Morlaix au XVIe siècle, le volume suivant : Le miroer de la mort, d'Olivier de la Marche, poème en 4 parties, réimprimé par les soins de Christophe de Che/fontaine, général de l'ordre des Cordeliers, en son couvent de Sl-François Cuburien, au bas de la rivière de Morlaix, au diocèse de Sl-Pol de Léon {Finistère), JS73*. Il ajoute qu'un exemplaire en est conservé dans la bibliothèque de M. de Rerdanet, à Lesneven (Finistère). Or, M. Deschamps n'a certainement pas vu ce livre*, ou il s'est fié à une description inexacte que lui avait envoyée le possesseur, peu familiarisé avec la bibliographie 5. Tout récemment M. de la Villemarqué a pu visiter la bibliothèque de feu M. de Kerdanet, et y a retrouvé le volume en question; il en a envoyé la description très complète et très exacte à M. Arthur de la Borderie, qui vient de la publier 6. Nous y renvoyons les curieux, en nous contentant de dire que rien n'autorise à attri- buer à Olivier de la Marche un ouvrage « composé en l'an 1519 par maître » Jean l'Archer l'ancien de la paroisse de Plougonven. » i G. Brunet, La France littéraire au XVe siècle, p. 104, Paris, 186o. 2 Dictionnaire de géographie ancienne et moderne, col. 381, Paris, Didot, 1870. 3 Cf. Catalogue du libraire Chossonery, n° 41 (1882), n° 1267. * Cf. de Kerdanet, Notices sur les écrivains de la Bretagne, p. 107. s Lettre de M. de Kerdanet. 6 Bulletin du bibliophile breton, pp. 5-7, Rennes, Plihon, 4° trim. 1884. Voici le litre exact de ce volume : LE MIROVER DE LA MORT, EN RRETON, au quel doctement et deuotement est trecté des quatre fins de l'home. C'est a savoyr de la Mort , du dernier Iugement, du très sacre Paradis : et de l'horrible Prison de L'enfer et ses infinis Tourments. 108 ETUDE VI. — Les adevineaux amoureux. On a toujours rangé cet ouvrage parmi les œuvres d'Olivier de la Marche. A-l-on eu tort ou raison? Pourquoi maintenant, nous demandcra-t-on, le vouloir classer au nombre des œuvres qui lui ont été faussement attribuées? Nous allons expliquer nos raisons. Le titre Les adevineaux amoureux est moderne; le vrai litre de l'opus- cule est Demandes d'amour. Il a été imprimé en 1477, à Bruges, par Colard Mansion ', et réimprimé en 1831, à Paris, parTechener, dans la 6e livraison île Les joyeusetéz, facéties, et folastres imaginacions de Car esrne- Prenant. Il en existe, à notre connaissance, deux manuscrits; l'un appartient au duc d'Aumale, à Chantilly. Nous n'avons pu nous procurer des renseignements assez précis sur cet exemplaire, mais nous supposons que c'est le même qui a passé à la vente Crozet (Paris, 1841, in-8°) sous le n° 1000. Il était du XVe siècle. L'autre manuscrit fait partie d'un recueil conservé au British Muséum sous la cote 11. F16 et amplement décrit par Vallet de Viriville2. Il existait de cet ouvrage un exemplaire dans la librairie de Charles V, cote 177 3; les Demandes d'amour sont donc antérieures à 1373. On les trouve même antérieurement, sous une forme très peu différente, dans un recueil de poésies 4 dont M. A. Boucherie a donné des extraits sous le titre de Fragments d'une anthologie picarde'6. Elles ne sont pas d'Alain Chartier, comme le veut Brunet; mais elles ne sont pas, à plus forte raison, d'Olivier de la Marche. Et cependant, dans l'édition de Colard Mansion, voici ce qu'on lit : « On » me soit doncques pardonné, car ceste hardiesse m'a mis en corrage le » noble et gentil chevalier, seigneur de la Marche, que Dieu gard. El ain- i II en existe un exemplaire à la Bibliothèque royale de Bruxelles. 2 Bulletin du Bibliophile, pp. 839-853, Paris, Techener, 1846. 3 Van Praet, Catalogue de la librairie de Charles V, dressé eu 1 575 par son bibliothécaire Gilles Malet, in-8», Paris, 1836. * Conservées dans le manuscrit 236 de la Bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier. Ce sont des poésies françaises du XIIIe siècle, recopiées au XVe. s Revue des Langues romanes, t. III, pp. 311-336, Montpellier, Coulet, 1872-1873. Cf. Romania, t. II, p. 138, Paris, 1873. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 109 » coires, pour augmenter cedict traictié, m'a de sa grâce donné aucunes » demandes et responses moult honnesles, dont je Peu remercie '. » Il y a donc eu, à la fin du XVe siècle, un remaniement d'une œuvre antérieure par un poète bourguignon, peut-être P. Michault, qu'Olivier de la Marche aura aidé de ses conseils. Mais il n'y a certainement là de la part d'Olivier qu'une faible collaboration : rien de plus 2. Ces réflexions nous ont déterminé à retirer les Âdevineaux amoureux de la liste de ses œuvres. § 3. — Le chroniqueur. Les Mémoires d'Olivier de la Marche embrassent une période de cinquanle- trois années comprises entre 1435 et 1488. Ils sont généralement publiés (et c'est ainsi que nous avons établi nos citations) sous forme de deux livres. Le premier livre, allant de 1435 à la mort de Philippe le Bon (1467), fut com- mencé par l'auteur à l'âge de 45 ans, en 1470. Le deuxième livre, à partir de l'avènement de Charles le Téméraire, est la réunion presque informe de notes écrites par Olivier â mesure que les événements se passaient sous ses yeux ou parvenaient à sa connaissance. Il n'y a dans ce deuxième livre ni plan ni rédaction. En outre une introduction, écrite après coup, et spéciale- ment composée par Olivier de la Marche pour l'instruction du jeune prince Philippe le Beau, peut dater de 1490 environ. Il est impossible, je crois, de préciser davantage. L'auteur dit simplement qu'il était alors âgé de 6G ans. « Un écrivain du siècle dernier, jugeant avec une sévérité un peu outrée » certaines productions scientifiques, a dit de l'histoire que c'était une fable » convenue. Pour nous, qui sommes habitués à consulter les monuments du » passé avec respect, ce sarcasme paraîtrait un blasphème si nous ne nous i Bulletin du bibliophile Teehener, p. 847, Paris, 1846. 2 Les Adevineaux se trouvent encore dans le ms. de Turin, G' 21, fos 63-95. HO ETUDE » rendions un compte exact de la pensée de Fontenelle. Ce qui détournait » ses contemporains de la lecture des vieilles chroniques, c'étaient les graves » défauts qu'un esprit observateur pouvait et peut y remarque/ : longueur » démesurée des récils, manque d'élévation ou d'indépendance dans les idées, » indifférence pour tout fait autre que les batailles, les négociations diplo- » maliques et les cérémonies d'apparal, enfin absence presque complète d'art » dans la composition '. » Olivier de la Marche échappe moins q. l'aucun autre à ces graves défauts. Son introduction (c'est le nom même qu'il lui donne) est adressée à Phi- lippe le Beau; elle est destinée à retracer à son noble élève l'origine de la maison de Bourgogne, et à lui apprendre en détail de quel sang il était sorti. Il donne à ses protecteurs l'antiquité la plus reculée, puisqu'il remonte à Priam comme souche généalogique de la maison de Bourgogne. Inutile de nous arrêter plus longtemps à toute celle série d'inventions fabuleuses qui s'appuient, sous un faux prétexte d'érudilion, sur des iradilions soi-disant historiques. Dans ses Mémoires proprement dits, Olivier de la Marche est témoin oculaire; il le déclare à maintes reprises; lorsqu'il n'a pas vu un fait qu'il raconte il a soin de nous en prévenir; donc il est impossible de ne pas le croire sur parole. Il a été mêlé, pendant près de cinquante années de vie active, à trop d'événements saillants, il a été témoin de trop d'actes impor- tants pour n'y avoir pas quelque peu contribué, et notre premier chapitre suffît amplement à satisfaire la légitime curiosité du lecteur sur ce point. Gardons-nous bien toutefois déjuger la manière des anciens chroniqueurs d'après celle des historiens modernes. Aujourd'hui un écrivain se représente à notre imagination enfermé dans le silence du cabinet, entouré d'une mul- titude de livres, appliqué à dépouiller des notes, embarrassé de difficultés chronologiques, arrêté par un nom propre inconnu, guettant un détail inédit à travers l'immense labyrinthe de ses matériaux. Mais ce n'est pas ainsi que travaillaient Molinet, par exemple 2, et Olivier de la Marche. i Alph. Wauters, Les travaux historiques de jadis et ceux d'aujourd'hui ; discours à l'Aca- démie de Belgique, p. 3, Bruxelles, 1877. 2 De Reiffenberg, Notice sur Jean Molinet, p. 18, Cambrai, 1835. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. HI Qu'on se les représente notant au jour le jour, sur un carnet de poche, les événements qu'ils voient, les explications qu'ils entendent, les particularités qu'ils apprennent, et allant eux-mêmes aux informations auprès des ambas- sadeurs et des seigneurs de la cour. Qu'on se les représente chevauchant, suivant l'armée, accompagnant partout leur maître, ou bien envoyés en mission auprès d'un souverain étranger; visitant sur leur passage les cours des monarques, les nobles manoirs, les hôtels princiers; devisant de prouesses avec les écuyers, de galanterie avec les dames, de l'église et du gouverne- ment avec les clercs et les hommes d'Etat, habiles à donner même au besoin un coup de lance suivi d'un conseil politique. De la sorte, l'impression des événements arrivait immédiatement jusqu'à eux sans être affaiblie par des relations mensongères, ou exagérée par des témoignages inexacts, infidèles à force d'art ou de convention. Plus tard, Olivier recueillit ses cahiers, plus ou moins bien tenus, et en fil une traduction des faits et gestes des Bourguignons pendant un demi- siècle. Mais ce qui manquait dans les notes manquera dans la chronique; ce qui est mal daté dans l'un sera mal daté dans l'autre. Olivier n'a pas à ce point le souci de l'exactitude historique, et ne fit assurément aucune recherche, aucune démarche pour compléter, modifier ou rectifier des notes prises un peu à l'aventure, souvent même à la hâte. Quelle valeur faut-il attribuer à ce récit? Faut-il admettre 1 avec un his- torien prévenu que « tout le monde scayt qu'il n'y a rien de plus suspect » que les Mémoires d'Olivier de la Marche contre la France? » Non assu- rément; il y a là une exagération notoire. Son intention bien définie d'écrire pour l'honneur et la gloire de la maison de Bourgogne se laisse très facile- ment entrevoir : tout chez lui tend donc à accentuer les mérites des princes de cette famille. En prenant la plume, Olivier n'a pas d'autre but. S'il rap- porte « plusieurs poincts qui seront à la hauteur de vostre signeurie exem- » plaire, miroir et doctrine, utiles et profitables pour le temps advenir, » il le fait par désir de servir loyalement et par-dessus tout son souverain prince 1 Histoire de Charles VII, par Fontanieu, apud Bibliothèque nationale de Paris, mss. français 10449, p. 6. H 2 ETUDE el seigneur, et de lui rendre grâce pour ses constantes libéralités. Celte préoccupai ion bien naturelle pourrait nous faire craindre une partialité plus ou moins grande dans son œuvre, mais celle partialité ne peut nous tromper autant que la réserve de tel ou tel autre, parce que sa passion est aussi franche que naïve. D'ailleurs il nous en prévient, et il ne peut y avoir d'erreur pour personne. Il y a dans ses Mémoires plus qu'un reflet de la chevalerie, car, ce qu'il a le mieux écrit et le mieux décrit, ce sont les pas d'armes, des tournois el des « emprinses, » auxquels il se complaît et auxquels il semble attribuer plus d'importance qu'aux batailles; il ne laisse échapper aucune occasion de témoigner son admiration pour ces fêles chevaleresques, mais là encore c'est pour louer principalement la vaillance des ducs et des seigneurs de Bour- gogne. Il a le culte des grands noms el des belles actions, mais sous sa plume tous ces grands noms, loules ces belles actions semblent être l'apanage exclusif de la cour de Bourgogne. Nous ajouterons cependant à sa décharge que, nalurellemenl appelé par ses fonctions à admirer les faits d'armes de ses compatrioles, il est plus enclin par là même à leur donner la préférence. Quel chroniqueur agirait autrement? Enfin Olivier est infiniment sensible à toutes les marques d'estime et de sympathie que l'on témoigne devant lui pour le duc de Bourgogne, à moins qu'elles ne sortent de la bouche du roi de France : il les considère alors, et avec raison, comme de l'hypocrisie. Mais peut-on dire d'Olivier de la Marche qu'il est un historien officiel de la cour de Bourgogne? Nous ne le croyons pas. D'abord son œuvre n'est pas, comme beaucoup d'autres ', un travail de commande. Il a écrit, à quelques réserves près, ce qu'il a voulu, comme il a voulu, et parce qu'il a voulu. Quelquefois peut-être (c'est une supposition (pie nous avons l'aile à propos de ses importantes ambassades en Angleterre et en Milanais) Charles le Téméraire a voulu lui fermer la bouche; mais il ne lui a certainement pas dicté ses parohs. Plutôt que de dire le contraire de la vérité, Olivier négli- gera volontiers les détails qu'il croit devoir passer sous silence, pour ne pas i Chastellain surtout (Cf. Pinchart, Messager des sciences historiques de Belgique, p. 281, 1862) et son élève Jean Molinet. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. H3 rendre suspectes aux yeux de ses lecteurs l'honorabilité, la vaillance et la droiture de ceux qui l'ont protégé. Il se tait : ce silence est d'or. Une ou deux fois seulement, il ose critiquer, avec l'unanimité de ses contemporains d'ailleurs, les actes de Charles le Téméraire ' ; un des rares blâmes qu'il lui adresse est relatif à cette manie qu'avait son maître de vouloir, sans réflexion, tout entreprendre et tout diriger, et qui fut pour la Bourgogne la cause de plus d'un échec. Évidemment ce caractère semi-officiel, cet intérêt prévu, ce ménagement avec le pouvoir dont il dépend, lors même qu'il ne s'en fait pas le courtisan, est quelque peu défavorable à son œuvre. Cependant, si l'on compare son récit à ceux de ses contemporains les mieux autorisés, à Commines, à Th. Basin, à Chastelain, à Molinet, au sire de Haynin, à Lefebvre de Sainl- Remy, qui sont souvent plus précis, mais parfois moins complets, on est forcé de reconnaître en lui une indépendance d'esprit relative, qui tourne entière- ment à son honneur. On peut reprocher à Olivier de la Marche de n'avoir pas de théories; seul son dessein est bien arrêté. Son affection sincère et dont il donna maintes fois d'éclatants témoignages ne lui fait pas dénaturer la vérité; il ne dissi- mule pas cette obstination de Charles bien surnommé le Téméraire, qu'il appelle, lui, le Travailleur 2; et s'il n'a point pour lui d'expressions amères, si, au contraire, il épuise en l'honneur des ducs toutes les exagérations du panégyrique, à Philippe le Bon peut-être encore plus qu'à son fils, ces exagérations laissent intacts les défauts du dernier duc de Bourgogne, et na servent même qu'à les mettre plus en relief. Il détestait Louis XI, qui d'ailleurs le lui rendait bien; mais il n'en parle jamais qu'avec respect, et, selon nous, Reiffenberg 3 a tort de croire que la poésie intitulée le Mauvais Prince, publiée par M. Kervyn de Lettenhove 4, i Cf. Commines, Molinet; et dans Gingins la Sarra, la dépêche de l'ambassadeur milanais Panigarola, du 10 mai 1476. '-* Mémoires, livre II, chap. 16. s Paléographie et histoire littéraire (extraits des Bulletins de l'Académie royale de Bruxelles), t. X, n° 2; tirage a part de 12 pp., p. 8. 4 OEuvres de G. Chastellain, t. VII, pp. 457-481. C'est bien Chastellain qui en est l'auteur. Tome XLIX. 15 il 4 ÉTUDE est un portrait du roi de France par Olivier de la Marche. Celte attribution ne saurait être admise un instant. Mais on peut dire qu'Olivier n'aime pas les Français et qu'il connaît bien leurs défauts et leurs qualités1; il n'est guère mieux disposé à l'égard des Anglais, qu'il traite quelquefois assez durement 2. Ailleurs il ne prend pas de décision, parce qu'il est prudent et qu'il ne veut s'aliéner les bonnes grâces de personne : « De ceste mort [du » connéslable de Saincl-Pol] je ne quier guères parler, car je ne l'approuve » ne conlredy, et en laisse faire aux nobles princes dessusdicts qui en ordon- » nèrenl à leur plaisir 3. » Il est impossible d'être plus explicite pour faire remarquer qu'on ne veut pas l'être. Olivier de la Marche tenant au fur et à mesure un journal, souvent incomplètement daté, des faits qui arrivent à sa connaissance, il lui est impossible de deviner un fait à peine ébauché, et de comprendre le dernier mot d'un personnage qui entre en scène. Dans sa rédaction postérieure il a utilisé ses carnets sans critique, et il n'a même pas cherché ingénieusement à grouper, à rapprocher des faits connexes : travail bien naturel et bien simple cependant. 11 raconte et ne commente pas, il n'a pas souci de lier les différentes parties d'un ensemble, il ignore en un mot l'art d'écrire; c'est un de ces hommes du Nord qui, selon la juste expression de M. Taine \ « ne » savent pas oublier les choses sensibles et les intérêts positifs pour s'adonner » à la spéculation pure, suivre les audaces de la logique, raffiner les délica- » tesses de l'analyse, s'enfoncer dans les profondeurs de l'abstraction; ils » ignorent ces agitations de l'âme, ces violences des sentiments comprimés, » qui impriment au style un accent pratique, et celte fantaisie vagabonde, » ces songes délicieux ou sublimes qui, par delà les vulgarités de la vie, » ouvrent aux regards un nouvel univers. » Ph. de Commines seul fait une illustre exception. Olivier de la Marche commet des erreurs de dates fréquentes, pour lui- 1 Voir Yadvis au roi Maximilien Ier réimprimé plus loin (voir l'appendice). - Mémoires, livre II, chap. 1. 3 Mémoires, livre II, chap. 5. '< Philosophie de l'art aux Pays-Bas, p. 34, Paris, 1872. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 113 même d'abord ', à plus forte raison pour les autres; il omet des faits impor- tants lorsqu'il n'est pas présent; il apprécie parfois les faits autrement qu'ils se sont passés -. Par suite du décousu qui règne dans son œuvre, il est impos- sible de suivre les péripéties de l'histoire de France et de Bourgogne, même pendant l'espace de temps qu'embrasse son travail : c'est plutôt une chro- nique des princes bourguignons à la personne desquels il fut presque con- stamment attaché. Dans son 2e livre, les erreurs se multiplient et sont telles qu'il est impos- sible de se fier à lui pour suivre la marche des événements accomplis. Ainsi en un endroit 5, la confusion dans son esprit, ou dans ses notes, est telle qu'il place le siège de Beauvais (1472) avant l'entrevue de Péronne (1468), et que la soumission des Liégeois (1468) est immédiatement suivie du récit du siège de Neuss (1474) et de celui des noces de Charles le Téméraire (1468). Cette chronologie est absolument fantaisiste. Un peu plus loin les batailles de Granson et de Moral, de l'année 1476, sont racontées * avant la paix de Péronne du 13 septembre 1475. Un contrôle sérieux est donc con- stamment nécessaire. Olivier avait omis de prendre des dates précises, et sa mémoire lui a fait défaut. S'il s'agit de faits plus particuliers encore, que de détails erronés à relever i Voir ce que nous avons dit au début de notre travail. 2 Je citerai ce fait que je crois inconnu : « Charles de Lalaing, grant père à Philipes » dernièrement mort, trouvant que es Mémoires d'Olivier de la Marche y avoit noté contre » Josse de Lalaing, son père, quy fut tué devant Utrec en l'an XIIIP 1III" III, si comme » d'avoir favorisé aux Gantois, il en fit complaincte par devant le roy Philippe, tellement » que ii l'ordonnance de Charles de Croy, prince de Chimay, Pierre de Lannoy, seigneur » de Frasnoy, Claude de Bessart, premier escuyer, fut pronuncié le contraire, et résolu de » tranchier hors vieille note : faict le XXII0 janvier 1503 (1504 n. st.) ». Je le tire des Mémoires sur Valenciennes, de Cocqueau (Archives de l'État, à Mons), t. II, f° 501. — Cf. un manuscrit ayant appartenu à Daniel Papebroeck et qui a récemment passé en vente : Rolle vanden Quœden Tijt = Volumen calamitosi temporis ab anno U76 usque ad 4552 (Catalogue des collections Van der Straelen-Moons-Van Lerius, ms. histoire, n° 67), où l'on trouve, entre autres documents, « la rédargution que fit Monsieur Charles de Lalaing contre le livre des Mémoires de messire Olivier de la Marche ». Ce manuscrit a été acheté pour les Archives de la ville d'Anvers, et nous en donnons l'extrait à l'appendice. 3 Mémoires, livre II, chap. 2-4. * Idem, livre II, chap. 6-7. H6 ÉTUDE dans celle chronique! On n'en finirait plus si Ton voulait la suivre pas à pas, et il faudrait s'être chargé de la publication même des Mémoires pour se livrer à ce travail fastidieux d'épluchage, dont la nécessité toutefois s'im- pose. MM. Canat de Chizy ' et Beaunc-d'Arbaumont 2 ont ouvert la voie, et l'on pourrait multiplier les citations où des reproches d'inexactitude seraient à faire à noire chroniqueur. Quelques indications brèves suffiront ici. Tous les faits qu'Olivier de la Marche 3 rapporte à 1438 sont de l'année 1441 : grave anticipation qui dure jusqu'au départ du roi des Romains de Besançon i. La chronologie n'est pas exacte non plus pour l'arrivée de l'empereur dans celte ville s; Olivier, quoique témoin oculaire, le fait entrer le 1er novembre et partir le 10 novembre 1442, tandis que nous savons par les comptes de l'hôtel des ducs de Bourgogne que son séjour dura du 3 au 13 6. Ces vétilles n'enlèvent rien au mérite du chro- niqueur, car tous peuvent se tromper; mais il y a des négligences plus fortes, des omissions plus graves. Les années 1479 et 1486 manquent au récit. Les noms de lieux sont parfois étrangement indiqués. Il est vrai que ce genre d'erreurs peut être aisément mis sur le compte des copistes, rarement instruits, plus souvent encore maladroits. Par contre je crois devoir donner raison à Olivier de la Marche contre le sire de Haynin 7, lorsqu'il est question des représentants des nations étrangères venus en Flandre pour assister aux noces de Marguerite d'York et de Charles le Téméraire. Haynin cite l'évèque de Vertus en Bretagne : je ne vois pas bien à quoi il veut faire allusion. Olivier parle, lui, de l'évèque de Verdun, ce qui à tout le moins paraît plus vraisemblable. Les noms propres sont sujets à de bien plus fréquentes erreurs. Mais i Documents inédits pour l'histoire de Bourgogne, t. I, Chalon-sur-Saône, 1863, passim. - Mémoires d'Olivier de la Marche, t. I à III, nouvelle édition, 1883-1885, passim. :! Mémoires, livre I, chap. 4. ! Relevé par Canat, op. cit., p. 491. ;j Mémoires, livre I, chap. 7. fi Rectifié par Canat, op. cit., p. 492. ' Edition des bibliophiles de Mons, t. I, p. 111, Mons, 1842. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 117 celles-ci ne peuvent être mises au compte des copistes, car elles sont bien le fait d'Olivier de la Marche. 11 confond Isabelle de Bourbon avec Marie de Bourgogne '; il parle de Marie au lieu de Marguerite de Bourgogne quand il s'occupe de la femme d'Amédée VIII, duc de Savoie 2; il appelle la duchesse de Luxembourg Jeanne, au lieu d'Elisabeth 3; il donne à (ort à Jacques de Romonl le prénom d'Ame qu'il n'a jamais porté *; il parle de Jean de Brézé qui n'est autre que Pierre de Brézé, sénéchal du Poitou et conseiller de Charles VII5; enfin il estropie les nomsélrangers, elOudeville chez lui désigne Antoine de Wideville, baron d'Escales, frère de la reine d'Angleterre 6. Mais, à côté de ces négligences et de ces erreurs, à côté de cet amour inconsidéré pour les joules et les tournois qu'il se croit toujours forcé de raconter et qui occupent la meilleure partie de sa chronique, il y a vraiment dans les Mémoires d'Olivier de la Marche des parties intéressantes, des vues originales, des renseignements précieux. Ce qu'il dit, par exemple, des Écor- cheurs a servi de point de départ à M. Tueley 7 dans son excellente étude. Le portrait qu'il a tracé de Philippe le Bon est fait de main de maître et n'a son pareil clans aucune chronique 8. Les détails qu'il donne de l'organi- sation militaire des ducs de Bourgogne sont pour ainsi dire uniques, et ont grandement servi à MM. Guillaume 9 et de la Chauvelays 10. On sait qu'Olivier de la Marche avait toujours accompagné le duc dans ses expéditions, à Liège, à Neuss, à Lausanne, qu'il commanda d'abord une compagnie d'ordonnance, puis une compagnie de la garde ducale. Aussi n'est-il pas étonnant qu'il connût parfaitement toutes les parties de l'organisation de l'armée, et lors- qu'on rapproche ce qu'il dit de l'artillerie des comptes qui nous en restent, i Mémoires, Introduction, p. 26. 2 Mémoires, livre I, chap. 6. 3 Mémoires, livre I, chap. 8. * Mémoires, livre II, chap. 6. s Mémoires, Introduction, p. 16. 6 Cf. les Mémoires du sire de Haynin, t. I, p. 125. i Les Écorcheurs en Franche-Comté (l. I, p. 3), d'après le chap. 4. 8 Mémoires, livre I, chap. 37. 9 Mémoires couronnés par l'Académie de Bruxelles, t. XXII, pp. 1-446, Bruxelles, 1849. h» Mémoires de l'Académie de Dijon, pp. 1-189, Paris, 1880. 118 ETUDE on esl frappé de l'exactitude de ses indications. C'est une époque de trans- formations pour l'armée, et il esl fort utile de connaître les changements qui s'opérèrent à la suite des grandes ordonnances de 1474 et de 1476. A ce point de vue, on peut rectifier les autres chroniqueurs, et Commines même, par Olivier de la Marche '. Les sources des Mémoires sont toutes orales et oculaires. Olivier a connu intimement George Chastelain, dont il a fait l'éloge que l'on sait 2, et son élève Jean Molinel, qui, à son tour, l'a généreusement et flalleusement encensé. Il regrette avec un sentiment de modestie, dans son introduction écrite en 4 490, que son intelligence soit étroite et faible. Il regrette d'être lai et non clerc'0, de ne point posséder le stile et le subtil parler de Chaste- lain, ['influence de rhétorique si prompte et tant experte de Jean Molinel. Le chroniqueur cherche-l-il à se faire valoir davantage en parlant de son intelligence étroite et faible? Ou bien n'a-l-il pas conscience de la valeur de son œuvre? Celte dernière hypothèse nous parait absolument invraisem- blable. Au contraire, lorsque l'observateur veut montrer le bout de l'oreille, on reconnaît une étonnante profondeur de vues. Il y a aussi çà et là quelques réflexions intéressantes à signaler : « Liégeois ne sont pas bien couslumiers » de tenir ce qu'ils promettent 4. » « Et les gougeas de l'ostel du duc » aloyent toujours voir les dames à Devanlel [Deventer] qui sont femmes » moult gracieuses et qui prennent plaisir à « festeyer les estrangers s. » Olivier a publié tout au long dans ses Mémoires, et en assez bon texte, deux précieuses pièces diplomaliques, savoir le traité d'Arras de 1435 ", el la trêve de neuf ans signée le 13 septembre 1475 7. Il ne parait pas avoir i Guillaume, op. cit., p. 408, Bruxelles, 1849. i a Ce très vertueux escuyer G. Chastelain, mon père en doctrine, mon maistre en » science et mon singulier amy, lequel seul je puis à ce jour nommer et escrire la perle » et l'estoille de tous les historiographes qui de mon temps ny de piéçà ayent mis plume, » encre ne papier en labeur ou en œuvre. » {Mémoires, livre I, chap. 27.) 3 Mémoires, livre I, chap. 4. * Mémoires, livre I, chap. 35. s Mémoires, livre II, chap. S. ^Mémoires, livre I, chap. 3. " Mémoires, livre II, chap. 7. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 119 utilisé les chroniques des deux historiographes de Bourgogne, qu'il a pu connaître en partie; il a encore moins tiré parti du récit des chroniqueurs à lui inconnus. Son œuvre reste donc entière, induhitahlement personnelle; et c'est un document de première source, en général trop peu connu et trop peu apprécié. Brantôme, qui appelle Olivier de la Marche « grand seigneur et historio- » graphe vray, fort accomply pour les armes et pour la plume », s'est plusieurs fois servi de ses récils, notamment quand il raconte la réception de l'Empereur à Besançon, et quand il parle du duel de Mahuot et de Jacolin Plouvier, à Valenciennes '. Nous trouvons dans une œuvre inédile du XVIIe siècle2 mention de ses Mémoires s, mais c'est surtout Gollut qui l'a fréquemment consulté pour écrire ses Mémoires historiques de la République séquanoise. A une époque plus rapprochée de nous, on a eu maintes fois recours à lui pour compléter les données des autres chroniqueurs du XVe siècle sur les ducs de Bourgogne, et particulièrement sur Charles le Téméraire. Une table des chapitres, placée en tète du manuscrit 2868 de la Biblio- thèque Nationale de Paris, et publiée pour la première fois par MM. Beaune et d'Arbaumont 4, fait supposer qu'Olivier a eu l'intention d'écrire un 3e livre, comprenant la suite des événements à partir de 1488. Son âge avancé et ' Édition Lalanne pour la Société de l'Histoire de France, tome VI, pp. 240-243, et VIII, pp. 183-193, Paris, Loones, 1875-1880. - « Discours d'aucuns duelz, camp clos, combatz, appelz, estoquades, et de plusieurs » cas qui en sont arrivez. » (Bibliothèque nationale de Paris, mss. français, 11363, p. 10.) 3 On trouvait les Mémoires dans la plupart des grandes bibliothèques. Je ne citerai que trois exemples. La reine Elisabeth d'Angleterre possédait un exemplaire (édition de Gand, G. de Salenson, 1567), qui se trouve aujourd'hui à la bibliothèque de l'Université de Gand, par suite de la vente faite en 1787 des doubles du British Muséum ; on le reconnaît aux armes de la reine plaquées sur la reliure. — Il y en avait un volume chez le cardinal Granvelle, comme en témoigne le catalogue de ses manuscrits (Bibliothèque de l'Ecole de médecine de Montpellier, mss. H., 179, pièce III, fu 2 v°, et copie à la Bibliothèque natio- nale, mss. français, Moreau, 849, f° 180, v°). — L'inventaire dressé en 1650 par ordre de l'imprimeur Balthazar Moretus de ses richesses littéraires et artistiques, mentionne un exemplaire des Mémoires, sous le n" 154 (Les manuscrits du Musée Plantin-Moretus, par Henri Stein, Gand, 1886, p. 22, extr. du Messager des sciences historiques). + Édition des Mémoires pour la Société de l'histoire de France, t. I, p. 6, Paris, 1883. *20 ÉTUDE son état maladif ne lui permirent sans doute pas de le composer. Du moins n'en exisle-t-il, à notre connaissance, aucune trace. Ses Mémoires iront été imprimés qu'après sa mort, par les soins de Charles de Poupet, seigneur de la Chaux, son compatriote *. Si l'on veut en trois lignes résumer leur valeur, on pourra dire : L'introduction est une fantaisie généalogique à négliger; Le premier livre est la meilleure cl la plus solide partie du travail; Le second livre renferme beaucoup d'omissions et d'erreurs; Le troisième livre ne paraît jamais avoir été commencé. Telles sont les conclusions auxquelles nous croyons devoir nous arrêter après un examen mûrement approfondi. VAcIvis au roy Maximilian premier touchant la manière dont on se doibl comporter à l'occasion de rupture avec la France est une série de conseils adressés à l'archiduc par Olivier de la Marche, en 1491. Il s'y montre plus profond politique que dans ses Mémoires, où il n'ose jamais émettre une opinion. Avec l'âge, le chroniqueur s'est enhardi : il peut d'ailleurs avoir plus d'autorité sur Maximilien qu'il n'en avait sur le despote Téméraire; aussi donne-t-il son avis sur les gestes politiques, militaires et diplomatiques des Français; il se montre là encore flatteur, mais à bon escient; flatteur utile et convaincu, qui parle dans le but de nuire à tout ennemi de la poli- tique bourguignonne. Nous ne nierons pas que ses conseils soient excellents. En terminant, l'auteur demande pardon à son maître, dont la bonté sup- pléera à son ignorance. Nous avons eu entre les mains (on en trouvera plus loin la copie, à l'appendice) un des rares exemplaires connus de cet opuscule, qui nous a élé obligeamment communiqué par M. Bernard Prost. Imprimé à Bruxelles en 1635, cet opuscule n'a jamais été signalé par aucun bibliographe; il existe cependant a la Bibliothèque royale de Bruxelles. i Dunod de Charnage, Mémoire pour servir à l'histoire du comté de Bourgogne, p. 271, Besançon, 1740. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 121 * L'Etat de la maison du duc Charles de Bourgongne , généralement publié à la suite des Mémoires, mais incomplètement et incorrectement, est daté du siège de Neuss (et non d'Aix, faute de lecture souvent réimprimée), en novembre 1474. Il est signé de la devise bien connue d'Olivier de la Marche. On a cru que le Discours à l'avitailleur de Calais et Y Et al de la maison du duc étaient deux ouvrages distincts. Il n'en est rien. L'erreur provient sans doute de l'omission de la première et de la dernière phrase dans la plupart des éditions; il est facile de se convaincre de ce fait, puisque dans la plupart des manuscrits de cet ouvrage, VÊlat de la maison débute ainsi : « En acomplissant à vostre requesle, monsieur l'avilailleur de » Calais, j'ay mis en brief ce que j'ay peu comprendre de Testât de la » maison du duc... » Le môme ouvrage porte encore un litre latin : Rationarium aulae et imperii Caroli audacis ducis Burgundiœ, principis Befgii, comilis Flan- drîoBj Hollandiœ, Zclandiœ, etc.... » C'est toujours le même livre, qui con- tient, comme l'indique son litre, un aperçu de l'étal de la cour bourguignonne '. Il y a, dans ce précieux travail, des aperçus fort intéressants sur l'exercice de la justice, les finances et les personnes attachées à Charles le Téméraire. Plus d'un historien en a tiré profit. Viennent encore s'annexer aux Mémoires d'Olivier de la Marche deux petites œuvres historiques, qui renferment des renseignements complé- mentaires, sous le litre de Traité des noces de Charles de Bourgogne et de Ordonnances du banquet de Lille. Ces deux opuscules ont certaine- ment été écrits au moment même où les événements se passaient; par conséquent celui-ci en 4453, celui-là en 1468. Nous n'avons rien de plus à en dire. f Cf. A. Pinchart, Messager des sciences historiques de Belgique, p. 156, Gand, 1861. Tome XLIX. 16 122 ÉTUDE * * Le Livre de l'advis du gaige de bataille, écril vers 1494, a élé également composé pour l'inslruclion de Philippe le Beau. Il nous apprend la tenue, réliquelle, le luxe de celte maison de Bourgogne, qui surpassait en richesse et en splendeur toutes les maisons royales d'alors. C'est un morceau intéres- sant, qui avait été étrangement défiguré par tous les éditeurs. M. Bernard Prost, le premier, en 1872, quoiqu'il n'ait pas connu tous les manuscrits, a rétabli le véritable texte. C'est dans cet ouvrage qu'Olivier a affiché le plus grand luxe d'érudition; il cite tour à tour la Bible, le jurisconsulte Bartole, la grande glose de Fr. Accurse, l'Arbre des batailles d'Honoré Bonet, Nicolas de Lire, la Somme rurale de Jean Bouleillcr, qu'il discute, enfin et surtout le Traité des gages de bataille de Villiers de l'isle Adam, qu'il a suivi de point en point et qu'il a même intercalé tout au long dans son œuvre. C'est un traité spécial qui eut beaucoup de vogue à l'époque où il parut. Je terminerai celle revue des œuvres en prose (jusqu'ici connues) d'Olivier de la Marche en signalant encore le Traité du tournoi tenu à Gand par Claude de Vauldray en H69, écril probablement en 1470, et adressé au comte de Bresse ' ; et Vépitre pour tenir et célébrer la noble fesle de la Toison d'or, écrite par Olivier de la Marche, âgé de 76 ans2, c'est-à-dire à la fin de l'année 1500, dale confirmée d'ailleurs par ces mots du début : « Je ne pourroye eslre es lieux » où vous tiendrez la sollemnilé de la noble feste de la Toison d'or. » Et celte solennité à laquelle le vieux chroniqueur, « un pied déjà dans la fosse » craint de ne pouvoir assister, est le treizième chapitre 3 général de la Toison d'or, tenu à Bruxelles au mois de jan- vier 1501. * II s'agit de Philippe, comte de Bresse (1438-1496). 2 II serait plus exact de dire clans sa soixante-seizième année; et c'est encore là une preuve nouvelle qui permet de conjecturer avec assez de raison (voir plus haut, p. 14) qu'Olivier de la Marche est né en 1425. 3 Voir le ms. n° 599 de la Bibliothèque de Valenciennes, in-4° du XVIe siècle, fos 40-44. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 123 Le chroniqueur allait s'éteindre, laissant après lui le souvenir d'un écrivain sincère et loyal, et emportant avec lui dans la tombe les regrets unanimes de tous ceux qui l'avaient pu apprécier à sa juste valeur. §4. — Le poète. Le poète est loin de valoir le chroniqueur. Que ce soit à la poésie politique, à la poésie épique ou à la poésie lyrique qu'il s'adonne pour charmer ses loisirs ou pour remplir une mission, l'inspiration lui est trop souvent inconnue, la verve manque. Les idées morales y peuvent être heureusement exprimées; mais le contact de toutes les subtilités métaphysiques alors en vogue gâte absolument ce mérite particulier, et il faut avouer que c'est pur hasard de trouver à celte époque des vers comme ceux qui furent adressés à Louis XI au nom de la Bourgogne, après la mort de Charles le Téméraire : Prenez pitié du sang humain, Noble Roy Loys de Valois, Nous tourmentez soir et malin Par guerres et piteux exploits. Souvenez-vous que, povre et nu, Bourgogne vous a soustenu Et souéï nourri mainte année... Mettez jus débats et querelles, Car .vous n'aurez mie rien demain ; Si la mort frappe vos merclles, Prenez pitié de sang humain. Qu'on nous pardonne cette citation, nous n'en ferons point d'autre. Nous nous contenterons d'examiner brièvement les œuvres poétiques que nous connaissons d'Olivier de la Marche, et qu'il est à peu près impossible de classer sous une même rubrique. Et d'abord : Un petit poème improprement appelé Vie de Philippe le Hardy, jusqu'à 124 ETUDE ce jour inédit, et que nous publions d'après le manuscrit de la Bibliothèque de l'Université de Turin, G1 21, renferme une généalogie et le récit des hauts fails des ducs de Bourgogne, cl en outre une très intéressante description, à peine esquissée dans ses Mémoires1 , de la translation des restes de Philippe le Bon et de sa femme de Bruges à Dijon. On suit avec lui l'itinéraire détaillé qu'il donne, et c'est là le principal intérêt de ce morceau, absolument dépourvu d'ailleurs de verve poétique. Le chevalier délibéré est un poème allégorique achevé en 1483, comme l'apprend Olivier de la Marche lui-même; il est composé de 248 octaves en vers de 8 syllabes:. Le héros en est le duc Charles de Bourgogne. Ce livre eut un immense succès au XVe cl surtout au XVIe siècle; il se trouvait dans la bibliothèque du roi François 1er 2; il a eu une foule d'éditions et de traductions en diverses langues; on en conserve encore un certain nombre d'exemplaires manuscrits. Le livre du chevalier délibéré, dont l'attribution à Olivier de la Marche n'est pas douteuse, bien que l'on ail voulu en faire une œuvre de Georges Chaslelain, peut être considéré à bon droit comme offrant, sous la forme allégorique, des préceptes d'une sage morale ainsi que des notions particulièrement intéressantes sur les combats chevaleresques et les emprinses des principaux seigneurs bourguignons du XVe siècle. On sait combien Olivier excelle dans ces sortes de descriptions; aussi son style s'en ressent; il esl beaucoup plus vif, et rend beaucoup plus énergiquemenl la pensée de l'auteur. La fin tragique de Charles le Téméraire, que le chambellan vit périr à ses côlés à la fatale journée de Nancy, inspire au poète plusieurs magnifiques stances empreintes d'une douce et suave mélancolie. Tout autre est le Parement el triumphe des dames, exemple frappant de ces subtilités allégoriques si bien dans le goût du temps. Le poète examine quel présent il peut faire à sa dame, qui soit digne des qualités dont elle esl ornée, 1 Mémoires, livre I, chap. 37. 2 Arm. Baschet, La diplomatie vénitienne, les princes de l'Europe au XVIe siècle, p. 424, note. Paris, 1862. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 125 et il se décide à lui offrir un « habit lout vertueux pour la parer devant Dieu » et devant le monde. » La description de cet habit, curieux sous le rapport littéraire, Test encore bien davantage pour la connaissance très précise qu'elle nous donne des pièces composant le costume d'une dame de qualité à la fin du XVe siècle '. Le poète donne à sa maîtresse les pantoufles d'humilité, les souliers de bonne diligence, les chausses de persévérance, la jarretière de ferme propos, la chemise d'honnêteté, le corset de chasteté, la pièce de bonne pensée, le lacet de loyauté, le demi-ceingt de magnanimité, l'épinglier de patience, la bourse de libérable, le couteau de justice, la gorgerclte de sobriété, la bague de foi, la robe de beau maintien, la ceinture de dévote mémoire, le gant de charité, le peigne de remords de conscience, le ruban de crainte de Dieu, les patenôtres de dévotion, la coiffe de honte de méfaire, les tem- plelles de prudence, le chaperon de bonne espérance, les paillettes des richesses de cœur, le signet cl les anneaux de noblesse, enfin le miroir d'entendement. M. Victor Gay'2 suppose que cet ouvrage est de l'année 1492; pour nous, nous admettrions volontiers qu'il a été composé quelques années plus lard, vers 1493 ou 1494. C'est en effet, par le style, un des derniers travaux de l'auteur. Il n'est pas douteux qu'il ne faille attribuer ce petit et intéressant poème à Olivier de la Marche; l'avant-dernière strophe en fait foi, et l'auteur lui-même, au début de son Livre de l'advis du gaige de bataille, déclare avoir achevé un livre du « parempnt des dames » . Mais ici vient se poser un petit problème bibliographique. Que signifie cette phrase3 du prologue (p. 5) : « Lequel volume et plaisant » Iraiclc sans jactance de moy ou estre venleur des œuvres d'aulruy trouvay » par son inlilulacion que aullrefois avoil été descript et composé par noble 1 Jules Quicherat avait depuis longtemps utilisé cet ouvrage d'Olivier de la Marche (Ma- gasin pittoresque, pp. 3o6-3j8, Paris, 1838i, qui lui a fourni d'amples documents pour son Histoire du costume, pp. 323-337. Paris, Hachette, 1877. 2 Glossaire archéologique du moyen âge et de la renaissance, tome Ier, pp. 332-333. Paris, 1887. 3 Réimpression de la Bibliothèque gothique Baillieu, in-16. Paris, 1870. 126 ETUDE » de chevaleureux seigneur messire Olivier de la Marche, en son vivant » chevalier et grant maislre d'hostel du roy de Caslille » ? Il s'agit donc ici d'un remaniement complet du texte original d'Olivier de la Marche, remaniement dû à l'imagination d'un certain Pierre Desrey ' dans les premières années du XVIe siècle; ailleurs il nous apprend qu'il s'est « seullernenl occupé à veoir se aulcune corruption seroit ou auroit esté » faicte par eulx qui depuis l'ont par coppie rédigé comme souvenles fois » est advenu; et aussi pour commenter le texte » II suit de là que l'œuvre d'Olivier de la Marche était en vers; Pierre Desrey a jugé à propos, quelques années après, d'ajouter de la prose en forme d'exemple et de modifier absolument l'œuvre originale. Il nous déclare n'y avoir rien changé-; cela est si vrai que voici la transformation subie par la première strophe. Le lecteur jugera : Ab una disce omncs. 1 Ce Pierre Desrey était coutumier du fait; il était Troyen et mourut après lb[o(Biogra- phie des personnages de Troyes et du département de F Aube, par Emile Socard, p. 136, Troyes, 1882). C'est à peu près tout ce que l'on sait de sa vie. Mais il a laissé un grand nombre d'ouvrages où il se distingue comme commentateur, comme arrangeur de textes; on peut signaler spécialement, outre le Parement des Dames qui nous occupe ici, un remaniement d'une histoire générale des croisades (l'Eracles) publié pour la première fois en 1499, sous le titre de La Généalogie et nobles faitz d'armes du très pieux et renommé prince Godeffroy de Bouillon (cf. Inventaire sommaire des manuscrits de l'Eracles, par le cle Riant, p. 11, Gênes, 1881 ; extr. du tome I des Archives de l'Orient latin) ; on peut citer encore sa traduction assez fantaisiste de la Mer des Croniques et miroiter historial de France, publiée à Paris en ISIS (cf. Les Quinze- Vingts, par Léon Le Grand, dans Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris, t. XIII, pp. 116-117. Paris, 1886). 2 Voici, en effet, ce qu'on lit dans le prologue de l'édition de Paris : « dont moy » hors de ce beau pourpris et plaisant verger regarday bien diligemment ce traicté et pré- » sent volume intitulé Le Parement et triumphe des Daines, auquel sont contenus tous les » habitz, paremens et nobles vestures qu'ilz appartiennent à toutes bonnes dames et femmes » d'honneur. Lequel volume et plaisant traicté, sans jactance de moy ou estre venteur des » œuvres d'aultruy trouvay par son intitulation que aultresfoys avoit esté descript et com- » posé par noble de [sic) chevaleureux seigneur messire Olivier de la Marche en son vivant » chevalier et grant maistre d'hostel du roy de Caslille. Lequel prudent et vertueux cheva- » lier tant en prose qu'en vers huitains a si bien et fructueusement labouré pour le bien et » honneur des dames, desquelles j'ay tousjours désiré estre humble et loyal serviteur. » Parquoy ma fantasie du tout arrière rejettée me suis seullement occupé à veoir et visiter » ce noble opuscule des dames non pas pour y riens corriger, mais pour scavoir seullement o se aulcune corruption seroit ou auroit esté faicte par ceulx qui depuis l'ont par copie SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 127 4°. TEXTE PRIMITIF D'OLIVIER DE LA MARCHE. « Laultr' icr passant une nuyt en décembre » Après dormir que l'esperit médite, » Amours me vint assaillir et surprendre » Des grans vertuz qui ne sont à comprendre » D'une dame, mon choix et mon eslitc. » Mon cucur l'a ma destinée et produite » Par ces vcrluz qui la font tant clamer; » Or fault scavoir si je la doy aymer. » 2°. REMANIEMENT POSTÉRIEUR DE PIERRE DESREY. « L'aullrc hyer, lisant une nuyt pour apprendre, » Après dormir que l'espcrit médite, » Amour me vint assaillir et surprendre » Par tel assault qui n'est pas à comprendre » D'aulcune dame qui mon sens suppcditle ; » Mon cueur l'a ma destinée et prédicle ; » Si fault scavoir si je la dois aymer, » D'amour amere ou d'amour sans amer. » El ainsi de suite jusqu'à la fin du poème. Ce qui est l'œuvre de Jean Desrey a donc toujours passé pour être celle d'Olivier de la Marche. Il serait temps de donner une véritable édition de la partie vraiment altribuable à Olivier, d'après le manuscrit français n° 25431 de la Bibliothèque Nationale qui contient la véritable leçon. Signalons encore le très court Début de Cuidier cl de Fortune, qu'Olivier de la Marche composa en 1477 pendant les loisirs forcés de sa captivité; une série de poésies pieuses et de prières qui datent certainement des dernières années de sa vie, comme la Prière à la Vierge Marie; enfin » rédigé comme souventeffoys est advenu. Et aussi pour commenter le texte affin de mons- » trer le prénommé seigneur y avoir songneusement labouré et par sens de lettre et » estude ». Quoi qu'il en dise, Pierre Desrey doit être seul soupçonné d'avoir modifié le texte primitif d'Olivier de la Marche : il a d'ailleurs agi de même dans la plupart des ouvrages sortis de sa plume. 128 ÉTUDE quelques morceaux, tous bien datés, qui sont intitulés : Complainte sur la mort de Madame Marie de Bourgongne (1482); — Vers et petit traictié fait à la rcqucste de Madame Marguerite d'Auslricc, princesse de Caslille, et donnez par La Marche à 31onseigncur l'Archiduc en l'eage de XX ans (1498); — Vers donnez par La Marche à Monseigneur l'Archiduc pour sa nouvelle cscole (1188); — Vers dorez que donna La Marche à son maistre en l'eage de XV ans (14-93); — Vers faiz à la requeste de Monseigneur de Ravcstain et donnez par La Marche à son maistre l'Archiduc en l'eage de XVIII ans (1 490); — enfin la Prédestination des sept fées et leurs dons à l'empereur Charles ', sorle d'horoscope poétique du futur Charles-Quint, qui fut sans doute le chant du cygne du vieillard Olivier (1501). Ajoutons encore les Nouvelles prophéties que nous publions en appendice et le poème intitulé 2 Doctrine et loz pour Madame Aliénor, fille de Philippe le Beau. Éléonore était, même en 1501, fort jeune, et il semblerait étonnant que ces vers lui aient été dédiés si nous n'en avions la preuve dans le frag- ment lui-même, qui se termine ainsi : ... « Prenez en gré ces molz et ce cliclier, Fait par La Marche, votre vieux chevalier. Tant a souffert La Marche. » Tel est le bilan poétique de notre personnage. Nous n'avons retrouvé, sans doute, qu'une partie de son œuvre; nous nous consolons en pensant que les découvertes futures ne modifieront pas sensiblement l'opinion que l'on se fait de sa valeur littéraire après la lecture des « Nouvelles prophéties » ou même du « Chevalier délibéré. » 1 Olivier ne pouvait pas, en 1501, parler de l'empereur Charles. M. Gachard (Comptes rendus des séances de la Commission royale d'histoire de Belgique, 3e série, t. V, p. 2GG, 18G3) a déjà fait remarquer que le titre émanait d'une écriture postérieure, sur le manuscrit de Vienne. 2 On le trouvera également à l'appendice, d'après la copie par nous prise sur le manuscrit du Musée Plantin, où il a pour titre : Les cinq Sens. Mais c'est là l'unique différence avec le manuscrit de Vienne. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 129 CHAPITRE III. BIBLIOUHAPHIE. A. — Mémoires. Manuscrits. — On connaît six manuscrits complets des Mémoires. 1° Bibliothèque Nationale de Paris, français, 2869 ; papier, XVIe siècle, 495 ff. — Copie assez bonne, un peu endommagée au commencement; on lit sur le 1er feuillet : « Ce manuscrit est le même que Denis Sauvage, qui a fait imprimer cet auteur, appelle le ms. du seigneur de la Chaux, au comté de Bourgogne, car il est sorty du château de Pérès, appartenant à Monsieur le comte de S'-Amour. » Il a appartenu à l'historien S. Guichenon et à de la Mare (n° 332). 2° Bibliothèque Nationale de Paris, français, 23232, provenant de la bibliothèque Bouhier (n°94); papier, XVIe siècle, 383 ff. écrits. — Copie pure et simple du précédent ou de tout autre de la même famille. 3° Bibliothèque de Lille, n° 329, provenant du couvent « Béate Marie de Laude 1 » ; papier, XVIe siècle, non folioté. — Copie assez bonne, avec une interversion seulement à la fin du volume. Les rubriques et les commence- ments de chaque chapitre diffèrent un peu de ceux des manuscrits précé- dents. Ce manuscrit peut avoir eu pour origine le ms. n° 2808, que nous examinerons plus loin. 4° Bibliothèque royale de Bruxelles, n° 10999, provenant du collège des jésuites d'Anvers; papier, XVIe siècle, 418 ff. Copie très médiocre, bien que de la même famille que le n° 2869 de la Bibliothèque Nationale de Paris. * C'est Notre-Dame de Looz, jadis abbaye bénédictine, con de Haubourdin, arr' de Lille (Nord). Tome XLIX. 17 130 ETUDE 5° Bibliothèque du Musée Planlin, à Anvers, n°141; papier, XVIe siècle. Bonne copie. 6° Bibliothèque de sir Thomas Philipps, n° 4291. Nous n'avons aucun renseignement sur ce manuscrit. En outre, nous connaissons trois manuscrits incomplets des mêmes Mémoires. Ce sont : 1° Bibliothèque de la ville de Valenciennes, n° 581 ; papier, XVe siècle, fol. 1-43. Cette copie, d'ailleurs très bonne, ne commence malheureusement qu'au chapitre IV du livre II; elle se rattache à la famille du manuscrit de Lille cilé plus haut, et devrait être utilisée pour une édition des Mémoires d'Olivier de la Marche. 2° Bibliothèque de Bruxelles, n° 5760, intitulé: « Chronyk van Brabanl en Vlaend (603-1497) », en flamand; papier, XVIe siècle. A la fin, sur les trois derniers feuillets, notes en français du XVIIe siècle, intitulées: « Extraict » hors les mémoires d'Olivier de la Marche, touchant la généalogie et » descente de Philippe d'Austrice roy d'Espagne. » Fragment sans intérêt que l'on a quelquefois pris à tort pour une œuvre spéciale d'Olivier ; ce n'est qu'une page détachée de ses Mémoires. 3° Bibliothèque Nationale de Paris, français, n° 2868, parchemin, fin XVe siècle, 70 If. à 2 colonnes. Ce manuscrit est le plus beau et le plus intéressant des Mémoires ; mais il ne renferme que l'introduction écrite après coup pour Philippe le Beau. Cette partie paraît seule avoir été faite. Nous sommes donc en présence ici d'une version originale, à laquelle se rattachent les manuscrits de Lille et de Valenciennes. Celui de Paris seul comprend la table des chapitres au début. Il est en outre orné d'un grand nombre de miniatures en pleine page, mais il présente ce fait assez curieux que les trois premières miniatures seules sont authentiques; les autres ont été faites au milieu du XVIIe siècle, sur la demande de Petau, qui était possesseur du manuscrit ', pour remplir les vides laissés à maints endroits pour des minia- 1 Sur les manuscrits de la collection de Petau, consulter M. Delisle, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, t. I, pp. 287-289, Paris, 1869. M. Delisle ne parle pas du ms. n° 2868, qui est cependant bien intéressant, et qui porte sur le dos la devise de Petau : « Non est mortale quod opto. » SUR OLIVIER DE LA MARCHE 131 Uires et des encadremenls. En effet, outre le style du dessin qui diffère abso- lument, Petau a l'ait mettre ses armes 1 au bas desdites miniatures; tandis que sur les trois premières pages on voit à la même place les armes d'Olivier de la Marche -. En outre, la première miniature en pleine page représente Olivier de la Marche remettant son ouvrage (l'introduction) à l'archiduc Philippe le Beau, [en 1-190]. Nous avons dit plus haut ce que nous pensions de l'authenticité du portrait. Dans tous les cas, ce manuscrit a dû être exécuté pour l'archiduc en personne, et s'il ne contient pas le texte original, il peut être considéré comme contemporain. Selon nous, une bonne édition des Mémoires devrait être faite d'après le ms. n° 2868 de la Bibliothèque Nationale (pour l'introduction), et d'après le ms. de la Bibliothèque de Valenciennes (pour la fin du livre II). Pour combler la lacune, on se servirait conjointement du ms. n° 329 de la Bibliothèque de Lille, de la copie du Musée Planlin, et du ms. n° 2869 de la Bibliothèque Nationale de Paris 5. Éditions. — 1° La première édition des Mémoires a été donnée par Denis Sauvage, à Lyon, en 1562. Elle porte comme litre : Les jj Mémoires de jj Mcssire Olivier de jj La Marche, Premier jj Maislre-d Hostel de \\ l'Archiduc Philippe jj d'Autriche, comte jj de Flandres, jj nouvellement mise en lumière, par Denis Saunage, j; de Fontenailles en Brie, Historio- graphe du Treschreslien jj Roy Henry, second de ce nom. jj A Lyon, par Guillaume Boville, // à Tescv de Venise. // M. D. LXIL // Avec privilège du Roy. In-folio de [x]- 435 -[4] pp. avec les armes de Flandre sur le litre 4. i Écartelé : au 1 et 4 d'azur à trois roses d'argent, au chef d'or chargé d'une aigle issante et éployée de sable; au 2 et 3 d'argent à la croix pattée de gueules. 2 De sable bandé d'or de trois pièces (voir ci-dessus, p. 100). 3 MM. Beaune et d'Arbaumont ont pris pour point de départ les manuscrits 2868 et 2869 seulement de la Bibliothèque Nationale. * Cette édition n'est qu'un tiré à part [comme on dirait aujourd'hui), sans aucune modifi- cation, de la : Cronique jj de Flandres // anciennement composée // par avtevr incertain, et // Nouvellement mise en // lumière // Par Denys Sauuaye, jj de Fontenailles en Brie, Historio- graphe du Très chrestien // Fwy Henry, second de ce nom. jj A Lyon, par Guillaume Roville, // à l'escv de Venise. // M. D. LXII. // Auec privilège du Roy (avec les armes de Flandre sur i52 ETUDE Les feuillets préliminaires contiennent l'avis « Aux lecteurs » (où l'éditeur explique comment il a eu communication du manuscrit des Mémoires que possédait le seigneur de La Chaux), des errata, et la table des chapitres; à la fin quatre pages sont consacrées aux annotations. 2° La seconde édition est de Gand : Les \\ Mémoires \\ de Messire Olivier Il de la Marche jj auec les annotations et corrections \\ de 1. L. D. G. jj Ce qui est dauantage, en ccste seconde édition jj l'Epistre aux Lecteurs le déchirera. // A Gand, // chez Gérard de Salenson, // à l'enseigne de la Bible// annOj 1566. // Avec Privilège Royal. \\\-k° de [xvi] - 645 pp. et la vignette de G. van Salenson in fine. Les feuillets préliminaires renferment le privilège du i septembre 1565, l'épilre au lecteur du 31 juillet 1566, le sommaire des chapitres, la table des matières et Yerrala. On lit au verso du dernier feuillet : Tgpis Manilii. Jean Laulens, de Gand \ a augmenté l'édition de notes marginales, de « collations d'années, et corrections de molz, et dictions corrompues -. » La plupart des exemplaires de cette édition qui passent en vente portent la date de 1567 : ce n'est pas une réimpression de celle de 1566. L'éditeur, comme l'a conjecturé iM. Vander Haeghen a fait composer simplement un titre nouveau pour joindre à l'ancien tirage, et pour faciliter le placement des exemplaires invendus par suite des troubles de 1566. Aussi les exemplaires portant la date de 1566 sont-ils beaucoup plus rares. 3° La troisième édition est de Bruxelles : Les jj Mémoires jj de Messire Olivier de La Marche, jj troisiesme édition, // reueiie, et augmenté d'un Estât particulier jj de la maison du Duc Charles le Hardy, // composé du mesme Auteur, et jj non imprimé cij-deuant. jj A Bruxelles, // chez Hubert Antoine, Imprimeur de la Court, // à l'Aigle d'or, près du Palais, 1616. // Auec Privilège, jj Petit in-8° de [xxvm]-713 pp. avec une table des le titre). Ce volume contient trois parties : La chronique de Flandres (xn-250-vi pp.); la continuation de la chronique (xn-367 pp.); et les Mémoires d'Olivier de la Marche (x-435-4 pp.). 1 Les quatre majuscules du titre désignent cet annotateur. 2 M. Ph. Vander Haeghen, qui décrit cette édition dans la Bibliographie gantoise, t. I, pp. 187-188, Gand, 1858, d'après le catalogue Van Hulthem (n° 26076), la classe parmi les productions de l'imprimerie Gislain Manilius, et non de G. de Salenson. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 133 matières contenue clans les feuillets préliminaires. L'achevé d'imprimer est du 27 août 1615. 6° La quatrième édition est de Louvaiu; elle a été publiée par Everaerdl de Wille, en 1645, in-4° de 714. pp. C'est une réimpression pure et simple de la précédente, avec les annotations et la table des matières. 5° Réimpression de l'édition de Garni dans la Collection universelle des Mémoires particuliers relui ifs à l'histoire de F raine, tome VI II (xiv-422 pp.) et tome IX (les 359 premières pages), Londres et Paris, 1785. Le prologue fait nettement connaître la pensée des éditeurs : « Nous avons supprimé du texte les réflexions oiseuses et les déclamations triviales; nous avons ou retranché ou inséré par extrait, selon leur importance, les descriptions de tournois, de pas d'armes, ou d'autres fêtes de cette nature; on a substitué au chapitre 29 du premier livre l'analyse qu'un moderne en a faite. » En outre la fin des Mémoires a été rejelée de l'édition comme inutile. 6° Réimpression sans valeur dans la Collection complète des Mémoires relatifs à l'Histoire de France, par Pelitot, tomes IX (478 pp.) et X (566 pp.). Paris, Foucault, 1820. 7° Autre réimpression sans valeur dans la Nouvelle collection des Mémoires pour servir à l'Histoire de France, par Miehaud et Poujoulal, l,e série tome III, pp. 301-577, Paris, 1837 '. 8" Enfin la dernière édition a été donnée sous les auspices de la Société de l'Histoire de France, par MM. Henri Beaune et J. d'Arbaumont, avec le titre de : Mémoires \\ d'Olivier jj de la Marche jj maître d'hôtel jj et capitaine des gardes de Charles le Téméraire, 3 vol. in-8° de 340, 431 et 322 pp.; Paris, Loones, 1883-1885. Un quatrième volume reste à paraître, qui contiendra l'introduction, « l'Étal de la maison du duc Charles, » quelques documents, et les tables 2. Ces derniers éditeurs ont eu le tort de n'utiliser que les deux manuscrits de la Bibliothèque Nationale de Paris, sans s'inquiéter de savoir s'ils n'en trouveraient pas ailleurs qui fussent dignes d'être consultés- i Potthast, Bibliotheca historien medii œvi, p. 432, Berlin, 1862, indique une réimpression dans la Collection Guizot, qui n'a jamais existé. 2 Voir ci-dessus, p. 6. m ETUDE en outre ils ont reproduit dans leurs noies les variantes apportées par Denis Sauvage dans son édition défectueuse de 1562 : travail fort inutile à mon sens, et peu digne d'une œuvre d'érudition. Il eût été bien préférable d'in- diquer les variantes des manuscrits, et de laisser totalement de côté des impressions très postérieures à la composition des Mémoires, et ne pouvant offrir un texte établi avec critique. Un autre reproche peut être adressé à M AI . Beaune et d'Arbaumonl : pourquoi, au chapitre III du livre premier, ont-ils substitué à la prose d'Olivier de la Marche, qui contient le traité d'Àrras en entier, les lettres originales de Charles VII conservées aux Archives départementales de la Côte-d'Or? Les éditeurs avouent eux-mêmes que les variantes (sic) de la copie du chroniqueur sont peu nombreuses et peu importantes : c'était une excellente raison de conserver le texte d'Olivier de la Marche, puisque, si je ne m'abuse, c'est ce texte que MM. Beaune et d'Arbaumont ont voulu publier, et non tel ou tel document d'archives. Que les notes renferment le véritable texte du traité d'Arras, soit; mais que ce texte vienne remplacer la prose d'Olivier de la Marche dans une édition de ses Mémoires, cela me paraît inadmissible. Une observation semblable peut être faite pour le chapitre VII du livre second, qui contient la trêve du 13 septembre 14.75. Malgré ces graves défauts clans une édition savante et qui ne sera sans doute pas refaite de longtemps, la publication des Mémoires dans la collection de la Société de l'Histoire de France devra être consultée désormais à l'exclusion de toute autre. B. — Advisad Boy // des Romains Maximilien premier, donné l'an H91 // PAR MESSIRE OLIVIER DE LA MARCHE, // CHEVALIER, CONSEILLER ET PREMIER MAISTRE d'hOSTEL DE MONSEIGNEUR L'ARCHIDUC // PHILIPPE. TOUCHANT LA MANIÈRE QU'ON SE DOIBT COMPORTER // A L'OCCASION DE RUPTURE AVEC LA FRANCE. // Tiré du cabinet d'un curieux à l'occurrence présente. \\ A Bruxelles, chez la vefve d'Hubert Antoine Velpius, // imprimeur juré de la Cour, à l'Aigle d'or, près // du palais. // COI. IOC. XXXV. // Avec permission. Manuscrits. — Aucun manuscrit n'a été signalé jusqu'à ce jour. Éditions. — La seule édition connue (non citée) que je puisse indiquer est SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 135 celle dont le litre est transcrit ci-dessus. Comme les exemplaires en sont fort rares et que la plaquette est peu considérable, j'ai cru devoir en donner une réimpression à l'Appendice. C. — Etat de là maison du duc Charles. Manuscrits. — On connaît dix manuscrits de YÉlat de la maison du duc Charles; et on peut les classer en deux familles. Le texte est dans tous à peu près le même, mais les uns renferment le préambule (En acomplissani à votre requête, Monsieur l'avilaitleur de Calais), et la fin avec la devise d'Olivier de la Marche; dans les autres ces deux extrémités manquent. (Manuscrits de la lre classe, complets) : 1° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 5365; copie médiocre du XVIe siècle, papier, 52 feuillets. — 2° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, nu 18089; copie du XVIe siècle, papier, ff. 1-75. — 3° Bibliothèque munici- pale de Douai, n° 903, bon texte du XVe siècle, qui devra être utilisé pour une prochaine édition, papier, 90 feuillets. — 4° Bibliothèque royale de Bruxelles, manuscrits de Bourgogne, n° 10443; copie passable du XVIe siècle, papier, 91 feuillets. — 5" Bibliothèque d'Oxford, Botlléienne, manuscrit Douce n° 181, provenant de Lalaing; copie du XVIe siècle, sur parchemin; in-folio de 58 ff. — 6° Bibliothèque de l'Université de Groningue (Pays-Bas), coté LB|, section de l'histoire de France; [\n XVe siècle, in-4°, papier, comprenant onze cahiers de 8 ff. non paginés. Le premier feuillet est précédé d'une feuille de garde sur laquelle on lit au verso, en écriture relativement moderne : Liber academicus ex donalione v. cl. Joachimi Allingii cons. anno 1619, mardi l. C'est une traduction flamande anonyme de l'ouvrage français. — 7° Bibliothèque royale de Madrid, ms. E. 35 ; copie du XVIIe siècle, in-folio, papier, ff. 1-46. Traduction anonyme en espagnol du texte d'Olivier de la Marche sous le litre de Etiquetas de la casa del emperador Carlos. (Manuscrits de la 2e classe, incomplets) : 1° Bibliothèque Nationale de 1 J. Alting était bourgmestre de Groningue en 1619. On lit sa signature autographe au dernier feuillet, recto, de ce manuscrit. 136 ÉTUDE Paris, manuscrits français, n°5413; copie du XVIesiècle, papier, non folioté. — 2° Bibliothèque royale de la Haye, ms. n° 1373; copie très médiocre du XVIe siècle, papier, non folioté. — 3° Bibliothèque royale de Madrid, ms. Dds; copie du XVIe siècle, in-folio, papier, 1T. 7-57. Traduction espagnole sous le litre de Estado de la casa del duque Carlos de Borgona y orden de la guerra, traducido del francès. D'après une note écrite en tête de ce manu- scrit, l'auteur de la traduction serait le jésuite André-Marc Burriel, qui la dédia à Don Fernandez Alvarez de Toledo, duc d'Albe, chevalier de la Toison d'or. Éditions. — 4° L'Etat de la maison du duc Charles a été publié pour la première fois à la suite des Mémoires dans l'édition de Bruxelles, 1616, où il occupe les pages 676-715; depuis il a élé réimprimé dans presque toutes les éditions successives, et l'on sail que MM. Beaune et d'Arbaumont, à leur tour, doivent la joindre à la publication l'aile par eux sous les auspices de la Société de l'Histoire de France. — 2° On trouve encore YÉtat de la maison du duc Charles, imprimé dans Veleris œvi analecta, etc., de Anlonius Mallhseus, édition de Leyde, Fr. Haaring, 1698, pp. 359 et suiv., et édition de la Haye, G. Bloch, 1738, t. I, pp. 231 et suivantes 1. Dans Anlonius Matlhaeus, le litre est en lalin : Rationarium aulne et imperii Caroli audacis cluci Bur- gundiœ, et le texte en flamand, publié textuellement d'après le manuscrit de la Bibliothèque de Groningue précédemment cité. D. — Traité des noces de Charles de Bourgogne. Manuscrits. — Un seul manuscrit connu jusqu'à présent. C'est celui que possède la Bibliothèque de l'Université de Turin, G'21; texte peu fautif de la fin du XVe siècle; papier, tï. 131-158. Il a pour litre : Hisloriu nup- tiarum Caroli ducis Burgundiœ, aulore Olivier de la Marche 2. » i Antonius Matthœus fait précéder son édition d'une petite préface en latin qui ne contient rien d'intéressant à signaler. Il paraît avoir ignoré le nom du traducteur. 2 Ce manuscrit, qui renferme plusieurs œuvres d'Olivier de la Marche, a été déjà signalé maintes fois. Cf. Y. Lacroix, Mélanges historiques (Collection des Documents inédits), t. III, SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 137 Éditions. — Le document a été publié pour la première fois dans les Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côle-d'Or, t. IX, pp. 31 1 - 353, par MM. Aug. Dufour et Fr. Rabut, et tiré à part sous le titre de Description inédile des fêles célébrées à Bruges en 1468 à l'occasion du mariage du duc Charles le Téméraire avec Marguerite d'York, par Olivier de la Marche, in-4", de hh pages, Dijon, Jobard, 1877. L'introduction des éditeurs est en partie erronée, et le texte qu'ils ont imprimé ne mérite pas toute confiance '. E. — Ordonnances du Ranquet de Lille. D'après M. Rervyn de Leltenbove, il existerait un manuscrit de cet ouvrage à la Bibliothèque royale de Bruxelles; il a été impossible de le retrouver. F. — Description de la solennité faite par les chevaliers de la Toison d'or a Bois-le-Duc Manuscrits. — Une copie de cette description se trouve dans le manuscrit G'21 déjà cité de la Bibliothèque de l'Université de Turin, ff. 170-172. On n'en connaît point d'autre manuscrit 2. Éditions. — Ce court mémoire est encore inédit. suppl. p. 322; Ch. Morbio, Manuscrits relatifs à l'histoire de France découverts en Italie (Milan, 1839) ; et Edm. Stengel, Mittheilungen ausder Bibliothek von Turin (Halle, Niemeyer, 1873, in-4° de 46 pp.). Voir aussi le catalogue de la Bibliothèque de Turin publié par Pasini en 1749, t. II, p. 4(J.j. * La comparaison attentive que j'ai faite du manuscrit et de l'édition m'ont fait remarquer un grand nombre de fautes de lecture, dont je signalerai seulement ici les principales : Ponchien pour Ponthieu; Delst pour Uelft; Valentheim pour Valenchennes; Nori folle pour Nortfolk; lige pour lyé; acout pour à tout; crespiennes pour crestiennes; Ilerchoubliez pour Herchouwez; brandè pour broudé; Siennes pour Fiennes; marties pour martres; branlant pour broudée; castas pour taftas; pitorie pour pierrie; Dunttrertre pour Duntkerke : ce qui rend, on le suppose bien, plus d'un passage incompréhensible. '•! D'après le manuscrit n° 1344 de la Bibliothèque royale de la Haye, f° 23, celte solennité serait du 8 mars 1465; mais cette date doit être fort probablement erronée, car voici le titre exact du fragment que j'emprunte au manuscrit de Turin : « S'ensuit ung petit mémorial compris sur la feste de la Tlwison d'Or solempnisée au Bois-le-Duc le VIIIe de may [I4]S1. » On se rappelle que ce manuscrit date de la fin du XVe siècle. Tome XL1X. 18 138 ÉTUDE G. — Livre de l'advis du gaige de bataille. Manuscrits. — H y a de ce traité neuf manuscrits qui ne présentent pas entre eux de sensibles différences. Ce sont : 1° Bibliothèque de la ville d'Angers, ms. n° 972; texte très correct de la fin du XVe siècle, in-4°, papier, 36 feuillets. — 2U Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits fran- çais, n° 5518; bon texte du commencement du XVIe siècle, in-4°, papier, ff. 1-28. — 3° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 1436; copie médiocre du XVIe siècle, in-4°, papier, ff. 140-168. — 4° Bibliothèque Nationale de Paris, ms. collection Duchesne, n° 49; copie du XVIIe siècle, in-folio, papier, ff. 220-233 v°. — 5° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 16752; copie du XVIIe siècle, in-folio, papier, ff. 1-32 et 113-145. — 6° Bibliothèque Nationale de Paris, ms. collection Brienne, n° 272; copie du XVIIe siècle, in-folio, papier, ff. 4-15 et 46-58 v°. — 7" Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 194; copie du XVIIe siècle, in-folio, papier, ff. 3-20 et 62 v°-80. - 8° Biblio- thèque de la ville de Rouen, ms. n° 1152; assez bon texte de la fin du XVe siècle (anc. E. 102, provenant du couvent des Capucins de Mor- tagne); in-4°, parchemin, ff. 1-14. — 9° British Muséum, ms. n° 5217; copie du XVIe siècle, in-4°, parchemin, 35 ff. (Bibl. Harleianse Cal. libror. ms. vol. III, p. 252). Editions. — 1° Livre des duels, autrement intitulé l'advis de gage de bataille, jadis composé par messire Olivier de la Marche et dédié à Philippes, archiduc d'Austriche. Auquel se traicle de la façon dont usoient les anciens François à démcslcr leurs querelles en champ clos. Livre fort utile pour ce temps, et non encores imprimé. Paris, Jean Richer, 1586. Petit in-8°. — 2° Réimprimé dans le recueil suivant : Traitez et advis de quelques gentils- hommes français sur les duels et gages de bataille. Assçavoir de messire Olivier de la Marche, de messire Jehan de Villiers, ST de Lisleadam, de messire Hardouin de la Jaille : et autres escrils sur le mesme sujet, non encor emprimez l, (ff. 1-33). Paris, Jean Richer, 1586, pet. in-8°. — 1 Dans cette édition, qui contient le texte de Jean de Villiers intercalé dans celui d'Olivier de la Marche, le Livre de l'advis duyaige de bataille a été singulièrement défiguré. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 159 3° Réimprimé par M. R. Prost (pp. 45-54) dans son livre : Traités jj du jj duel judiciaire jj relations jj de jj Pas d'armes et tournois jj par jj Olivier de la Marche, jj Jean de Villiers seigneur de l'Isle-Adam, jj Hardouin de la Jaille, jj Antoine de la Sale, etc. jj publics par // Bernard Prost, // archiviste du Jura, jj Paris // Léon Villem, libraire-éditeur, 7, rue Perronet // 1872. In-8° de xx-259 pp. et errata '. H. — Traité du tournoy tenu a Gand par Claude de Vauldray, seigneur de l'Aigle, en 1469 (v. style). Manuscrits. — On en peut citer trois copies, également médiocres, qui ont toutes trois pour origine un même manuscrit, aujourd'hui perdu. Deux se trouvent à la Bibliothèque de la ville de Valenciennes, manuscrit n° 581, fin XVe siècle, papier, in-folio, ff. 44-01 v°, et manuscrit n° 601, milieu du XVIe siècle, papier, in-folio, ff. 168-175 v°. — La troisième se trouve aux ff. 58-88 d'un manuscrit du XVIe siècle, sur papier, qui n'a jamais fait partie d'une collection publique et qui appartenait il y a quelques années à M. J. Renard, bibliophile lyonnais : je l'appellerai pour celte raison le manuscrit Renard 2. Éditions. — 31. R. Prost a édité ce traité, d'après les manuscrits de Valen- i On peut lire dans le Catalogue de la librairie Leleu, de Lille (juin 1881), n° 1555, le titre suivant : « Trakté de la forme et devis comme on faict les tournois, par Olivier de la Marche, de la Jaille, etc. ... enrichi de 16 planches, dont 9 doubles, coloriées au pinceau avec le plus grand soin et rehaussées d'or, in-8'\ jésus, pap. vergé. Paris, 1878. » J'ignore s'il s'agit d'une édition spéciale (qui manque à la Bibliothèque Nationale) ou s'il s'agit d'un exemplaire unique de l'édition Prost, illustré six ans après sa publication. 2 M. Renard avait acquis à la vente H. D. M. (Paris, Potier, 1867) ce manuscrit qui figurait au catalogue sous le n° 945, avec une notice de Le Roux de Lincy assez peu exacte. Après la mort de ce bibliophile éclairé, le manuscrit a été porté, au Catalogue des livres rares et précieux, imprimés et manuscrits de la bibliothèque J. Renard (Paris, Labitte, mars 1881), avec le n° 14 i 7. C'est un recueil de pièces en prose et en vers composées à la cour ou en l'honneur des ducs de Bourgogne, la plupart anonymes. Acheté par un Anglais à la vente Renard, ce manuscrit est actuellement entre les mains de M. Van Trigt, libraire à Bruxelles, qui en a proposé l'acquisition à la Bibliothèque royale de Bruxelles. Les admi- nistrateurs de cet établissement ont refusé ses otfres. 140 ETUDE demies, dans son livre déjà cité : Traités du duel judiciaire, relations de pas d'armes et tournois, pp. 55-95. J. — Entre pour tenir et célébrer la noble feste de la Toison d'or. Manuscrits. — 11 n'y a, à ma connaissance, que deux texles assez médiocres de ce traité. L'un est à la Bibliothèque, Nationale de Paris, manuscrits français, n° 5046 (anc. Colbert, 3083); copie du XVIe siècle, in-4°, papier, ff. 77-94; l'autre est dans le manuscrit Renard déjà signalé, de la même époque, ff. 90-106. Editions. — M. B. Prost a édité ce traité, d'après le manuscrit de Paris, dans son ouvrage : Traités du duel judiciaire, relations de pas d'armes et tournois, pp. 97-133. R. — Vie de Philippe le Hardy. Manuscrits. — - Un seul manuscrit connu de ce fragment poétique est conservé à la Bibliothèque de l'Université de Turin, ms. G'-21 ; texte assez bon de la fin du XVe siècle, papier, ff. 125-130 v°. Éditions. — La première édition est celle que l'on trouvera plus loin à l'appendice. L. — Le Chevalier délibéré. Manuscrits. — On connaît douze manuscrits de cet ouvrage, le plus répandu assurément de tous ceux qu'ail composés Olivier de la Marche. Tous sont semblables quant au fonds; les variantes du texte ne portent que sur des mots et émanent des nombreux copistes qui l'ont eu à transcrire. 1° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 1606; texte assez bon, mais incomplet, de la fin du XVe siècle; papier, 80 feuillets. — 2° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 2361 ; bonne copie de la fin du XVe siècle, papier, 65 feuillets. — 3° Bibliothèque Natio- nale de Paris, manuscrits français, n° 15099; texte exactement semblable au précédent, fin XVe siècle, parchemin, 63 feuillets. — 4° Bibliothèque Nationale SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 141 de Paris, manuscrits français, n° 24373; texte médiocre du XVIe siècle, papier, 74 feuillets. — 5° Bibliothèque de l'Arsenal, à Paris, manuscrit n° 5117; copie du XVe siècle, parchemin, 63 feuillets, orné de 10 miniatures dont Tune (f° 53) doit représenter l'auteur couché; malheureusement ce manus- crit est en fort mauvais état et le texte est très incomplet; un certain nombre de strophes ont été ajoutées postérieurement à leurs places respectives, d'après l'édition gothique de Michel Le Noir. — 6° Bibliothèque royale de Vienne, manuscrit français n° 2654; copie du XVIe siècle, in-4°, papier, 75 feuillets. — 7° Bibliothèque de l'Université de Turin, Cod. I. e. III'"; copie médiocre de la fin du XVe siècle, in-folio, papier, 62 feuillets. — 8° Bibliothèque de l'Université de Turin, manuscrit G1 2 1 ; bon texte de la fin du XVe siècle, papier, ff. 1-61 v°. — 9° Bibliothèque d'Ashburnham Place, coll. T. Barrois, n° 478, foS 17-78; manuscrit du XV0 siècle, sur papier. — 10° Bibliothèque d'Oxford, Bodléienne, manuscrit Douce, n° 168; copie du XVIIe siècle sur papier, in-folio, 79 feuillets. — 11° Bibliothèque d'Edimbourg (Ecosse), A avocates library, ms. n° 19.1.8; texte de la fin du XVe siècle sur par- chemin '. — 12° Bibliothèque de la ville de Chalons-sur-Saône, manuscrit n° 123; copie sans valeur faite en 1873. Éditions. — Les éditions de cet ouvrage ont été très nombreuses au XVe et au XVIe siècle. Il n'est pas nécessaire de reproduire ici les longs détails bibliographiques qu'a donnés, sur les réimpressions successives du Chevalier délibéré, Ch. Brunetdans son Manuel du libraire (5e éd., tome III, col. 779-782, Paris, Didot, 1862). Il suffira de mentionner aussi succinc- ment que possible les lieux et dates d'impression : 1° Paris, Ant. Vérard, 1488; in-4° de 77 feuillets avec 13 gravures sur bois. — 2° Paris, Michel Le Noir, 1489 (citée par plusieurs bibliographes mais non décrite de visu, car on n'en connaît pas d'exemplaire). — 3° Paris, Jean Lambert, 1493; in-4° de 49 feuillets avec figures (il a été tiré des exemplaires sur vélin) 2. — 1 Je ne connais pas ce manuscrit, qu'a signalé M. Paul Meyer {Archives des Missions scientifiques et littéraires, 2e série, t. IV, p. 139, Paris, 1867). 2 Dans son Catalogue des livres imprimés sur vélin (Bibliothèques particulières), t. II, p. 135, Van Praët a décrit ce volume sur un exemplaire qui a appartenu successivement 142 ÉTUDE 4° Schiedam, s. cl. (avant 14.98), petit in-folio, gothique, de 31 feuillets, avec gravures sur bois1. — 5° 5. /. n. cl. (Gouda, vers 1300), petit in-folio, gothique, de 34 feuillets, dont le dernier blanc, avec 16 gravures sur bois -; l'exemplaire unique de celle édition célèbre a appartenu successivement à Colbert, à Du Fay, au comte d'Hoym, et en dernier lieu au marquis de Ganay 3. — 6° Lyon, Martin Havard, s. d.j petit in-4°, gothique, de 49 feuil- lets. — 7° Lyon, Martin Havard, s. d.; petit in-4°, gothique, non paginé. — 8° Paris, Jean Trepperel, 1500; in-4°, gothique, de 42 feuillets, avec gra- vures sur bois. — 9° Paris, Michel Le Noir, s. d. ; in-4°, gothique, de 20 feuil- lets. — 10° Paris, Silvestre, [1842], réimpression gothique de l'édition de Schiedam après revision sur les manuscrits de la Bibliothèque Nationale de Paris, par A. V[einant]; in- 12, non paginé, avec signature allant de A.l à P.l, suivie d'une notice explicative de 4 pages. Le XVIe siècle a vu éclore un certain nombre de traductions du Chevalier à Pont-de-Vesle, au baron d'Heiss, à M. Chardin, et qui a été vendu à Londres en 1817, pour 11 livres sterling 11 schellings. Cet exemplaire est orné de douze miniatures. — Un autre exemplaire que possède depuis longtemps le British Muséum (puisqu'il provient de la bibliothèque du roi Henri VII) contient 50 feuillets et 13 miniatures, plus la marque de l'imprimeur. Il a été décrit avec un soin minutieux dans le Bibliophile français (février 1878) par M. Ph. Berjeau. * C'est en prenant cette édition pour base que quelques bibliographes ont voulu faire remonter l'introduction de l'imprimerie à Schiedam (Pays-Bas) a l'année 1483. L'erreur venait de ce que l'on avait pris pour date d'impression la date de la composition du Chevalier délibéré. Cf. Recherches sur la vie et les travaux des imprimeurs belges et néerlandais établis à l'étranger, par P. C. Van der Meersch, pp. 181-182, Gand et Paris, 1856. 2 La notice de ce volume donnée par le Manuel du Libraire (5e édit., t. III, col. 781) est à supprimer et à remplacer par l'article beaucoup plus long et plus détaillé que lui ont consacré P. Deschamps et G. Brunet : Manuel du Libraire, supplément, t. I, col. 763-765, Paris, Didot, 1878. — Cf. aussi les Monuments typographiques d'Holtrop, planches 12 et 128, Amsterdam, 1874. La marque de l'imprimeur (inconnu) gravée à la fin de l'ouvrage renferme les armes d'une ville que l'on avait cru primitivement être Anvers, et qui est certainement Gouda en Hollande (Bibliophile français, février 1878). Il faut donc considérer comme non avenue la supposition de Brunet qui, dans La France littéraire au XVe siècle, p. 104, Paris, Franck, 1865, semble considérer ce. livre comme sorti des presses anversoises de Gérard Leeu. 3 Vendue 5 francs à la vente Du Fay et 33 francs à la vente d'Hoym, cette plaquette a atteint à la vente Ganay (n° 98 du catalogue), en 1881, la somme de 16,200 francs. Cf. La bibliomanie en 1881, par Philomneste junior (G. Brunet), p. 16, Bruxelles, Gay et Douce, 1882. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 143 délibéré, en espagnol ; elles ont été publiées tant en Flandre (Anvers) qu'en Espagne (Barcelone, Madrid, Médina, Salamanque). Les éditions espagnoles, dont on trouvera la nomenclature dans Antonio ' et dans Brunet 2, sont très rares; mais la première en date a été donnée par don Hernando de Acuiïa (Anvers, J. Sleelsius, 1553), puis réimprimée en 1591 sans modifications à l'imprimerie plantinienne 3. M. — Le parement des dames. Manuscrits. — Il y a lieu de distinguer ici deux classes bien différentes de manuscrits, et de séparer soigneusement ceux qui contiennent la version postérieure et originale due à Pierre Desrey de l'unique texte qui fournit la véritable leçon d'Olivier de la Marche. Le seul bon manuscrit est à la Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 25431 (anc. La Vallière n° 128 et Ponlchartrain); XVIe siècle, parchemin, 34 feuillets non numérotés, avec miniatures. — Les autres copies, qui renferment le texte original (fréquemment défiguré) avec ou sans le commentaire de Desrey, sont au nombre de six : 1° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 1705 (anc. Cangé), XVIe siècle, parchemin, 56 feuillets. — 2° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 1706 (anc. Cangé), XVIe siècle, parchemin, 48 feuillets. — 3° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 2333, XVIe siècle, parchemin, 40 feuillets. — 4° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 2376, XVIe siècle, papier, 37 ff. écrits4. — 5° Bibliothèque royale de Bruxelles, manuscrits, n° 10970, fin XVIe siècle, papier, ff. 173-226. — 6° Biblio- * Bibliotheca nova, t. 1, p. 609. 2 Maimel du Libraire, 5e édit., t. III, col. 782. — Cf. Bibliothèque mazarine, à Paris, n°s 10835 A et B. ^ Cette dernière édition est décrite par M. Ph. Van der Haeghen (Bibliotheca belgica, 1" livraison, Gand, 1880). Elle contient 19 planches gravées, que M. Max. Rooses croit pouvoir attribuer à Pierre van der Brocht. 4 Au f° 1 v° on lit : Ce livre est à madame la duchesse connestable de France et lui fut baillé par le libraire du Boy. 144 ETUDE Ihèque du Musée Planlin à Anvers, ms. n° 150, du XVIe siècle, papier, non foliole; sur le feuillet de garde on lit cette mention du possesseur écrite au XVIe siècle : « le behoere toe Gilles van Wissen kerke », et sur le dos de la couverture celte indication « Copyen die niet gedruckten syn. x » Éditions. — On ne connaît que quatre éditions de ce poème2; trois sont du XVIe siècle. La première a été donnée par Jehan Petit et Michel Le Noir, Paris, [1510], in-8°, gothique, de 77 feuillets non chiffrés; la seconde par Olivier Arnoullel, Lyon, s. d.; in-16, golhique, de 80 feuillets; la troisième par la veuve Jehan Trepperel et Jehan Jehannol, Paris, s. d. ; in-8°, gothique, de 70 feuillets non chiffrés, avec deux gravures sur bois 5. Celte dernière édition est la seule qui ne donne pas au traité d'Olivier de la Marche un titre de pure fantaisie, mais bien exactement le titre que Ton trouve dans le manuscrit français n° 25431 de la Bibliothèque Nationale de Paris : — le parement & triûphe des dames Est appelle ce plaisant nouueau liure. Prenez le en gre ainsi que ie le liure pour recepuoir salut de corps & dames. Une réimpression de ce poème a été faite par Horemans, à Lille, pour Baillieu, libraire à Paris, en 1870, sans introduction ni notice4, et forme le tome IV de la Bibliothèque gothique fondée par cet éditeur. i Plantin a-t-il eu l'intention de publier le Parement des Dames? Sans doute. Mais ni lui ni ses successeurs n'ont produit cette édition. Cf. Les manuscrits du Musée Planlin- Moretus, par Henri Stein, p. 4, Gand, 1886. 2 Comme nous l'avons exposé ci-dessus (p. 126), ces trois impressions donnent la version Desrey, et nous ne possédons pas encore d'édition donnant le texte original d'Olivier de la Marche dépourvu de tout commentaire ultérieur. 3 Le Parement fut réimprimé au XVIe siècle, avec quelques modifications, sous le titre de La source d'honneur, etc. Malgré l'assertion de Brunet, t. V, p. 465, et d'autres biblio- graphes, le fond du livre est le même, si la forme est un peu différente. 4 In-12, non paginé; les cahiers signés de A.l à M. 3. Au titre se voit un bois représen- tant la Dame ; au verso de l'avant-dernier feuillet, un autre représentant l'auteur écrivant. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. Uo N. — Le débat de cuidier et de fortune. Manuscrits. — Deux manuscrits de ce petit traité nous sont connus : 1° Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 2232; copie du XVIe siècle, papier, ff. 56-60. — 2° Bibliothèque Nationale de Paris, ma- nuscrits français, n° 18689; copie du XVIe siècle, papier, ff. 76-89. Éditions. — 1° Cet ouvrage d'Olivier de la Marche a eu, vers l'année 1500, les honneurs de l'impression. Le litre est : Le débat de Cuidier et de Fortune // compose par Messirc Olivier de la jj Marche lui estant prisonnier de la journée de Nansi. Au verso du dernier feuillet on lit : Imprimes a Vallen- chiennes par Jehan de liège demorant devant le contient de saint pol. Petit in-4° gothique, de 10 feuillets 1. — 2° Réimprimé par les soins de M. A. de Troyes dans la Revue Franc-Comtoise , 2e série, pp. 244-259. Besançon, 1843, 2e semestre. Il y a un tirage à part à 25 exemplaires (Besançon, Ch. Deis, 1843, in-8°). 0. — Prière a la Vierge Marie. Manuscrits. — Bibliothèque Nationale de Paris, manuscrits français, n° 1606, f° 78. Editions. — Cette prière a été publiée pour la première fois par A. Vei- nant, d'après ce manuscrit, à la suite de la réimpression gothique du Chevalier délibéré (Paris, Silvestre, 1842); elle a pour titre : Humble sup- plique faicte et composée par Olivier de la Marche à l'honneur de la très- sacrée intémérée et inviolée mère de Dieu. P. — Complainte sur la mort de Madame Marie de Bourgogne. Manuscrits. — 1° Bibliothèque royale de Bruxelles, ms. série II, n° 140, fo 7_12. — 2° Bibliothèque royale de Vienne, ms. n° 3391, f° 561-567. Éditions. — On trouve celte complainte imprimée dans le Recueil de 1 Ce volume est très rare et n'a, à ma connaissance, jamais passé en vente; la Biblio- thèque Nationale de Paris en possède un exemplaire, à la réserve. Tome XLIX. 19 146 ÉTUDE chansons, poèmes et pièces en vers français relatifs aux Pays-Bas, publié par les soins de la Sociélé des Bibliophiles de Belgique [par Cb. Buelens], tome 111, pp. 25-38, Bruxelles, .1. Olivier, 1878. Q. — Vers donnés a Monseigneur l'Archiduc. Manuscrits. — 1° Bibliothèque royale de Vienne, ms. n° 3391, f° 200. — 2° Bibliothèque du Musée Plantin, à Anvers, ms. n° 50, f° 1 . — 3° Biblio- thèque Ashburnham, collection Th. Barrois, n° 478. Éditions. -- Cette pièce a été publiée dans le même Recueil de chansons, poèmes et pièces en vers français relatifs aux Pays-Bas, tome III, pp. 7-8, sous son véritable titre : « Ces vers furent donnez par La Marche à Mgr l'Ar- chiduc pour sa nouvelle escolle. » L'éditeur n'a connu que le manuscrit de Vienne, mais les autres textes ne lui auraient fourni aucune modification, bien que celui de la Bibliothèque Ashburnham soit le plus ancien (fin XVe siècle, provenant de la famille de Lalaing). R. — Vers dorés. Manuscrits. — 1° Bibliothèque de la ville de Douai, ms. n° 767, fos 30 v°-34. — 2° Bibliothèque royale de Vienne, ms. n° 3391, fos 201-204. — 3° Bibliothèque du Musée Plantin, à Anvers, ms. n° 50, fos 1 v°-3. — 4° Bibliothèque royale de Madrid, ms. E. 35, fos 48-50. La copie du manuscrit de Douai est incomplète et offre des variantes qui indiquent une origine différente des autres versions. Editions. — Celle pièce a été publiée dans le même Recueil de chansons, poèmes et pièces envers français relatifs aux Pays-Bas, tome III, pp. 9-15 (d'après le manuscrit de Vienne). S. — Doctrine et loz pour Madame Aliénor. Manuscrits. — 1° Bibliothèque royale de Vienne, ms. n° 3391, fos 5-13. — 2° Bibliothèque du Musée Plantin à Anvers, ms. n° 146, in fine. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. U7 Éditions. — Il n'y en a pas eu d'édition jusqu'ici. On trouvera ce poème publié intégralement à l'appendice. T. — Nouvelles prophéties. Manuscrits. — 1° Bibliothèque royale de Bruxelles, ms. n" 11029, fos 152-153. — 2° Bibliothèque royale de la Haye, ms. n° 13 44., pp. 44-46. Editions. — Aucune édition n'a encore été donnée de cette poésie. On la trouvera à l'appendice. U. — Vers faits a la requête de Monsieur de Ravestain. Manuscrits. — 1° Bibliothèque royale de Vienne, ms. n" 3391, fos 205- 206. — 2° Bibliothèque du Musée Plantin à Anvers, ms. n" 50, 1° (> v°. Éditions. — Ces vers ont été publiés dans le Recueil de chansons, poèmes et pièces en vers français relatifs aux Pays-Bas, tome III, pp. 16-19 (d'après le manuscrit de Vienne). V. — Vers faits a la requête de Marguerite d'Autriche. Manuscrits. — 1° Bibliothèque royale de Vienne, ms. n" 3391, fos 207- 2(39. — 2° Bibliothèque du Musée Plantin, ms. n° 50, fos 8-9. Éditions. — Cette poésie a été publiée avec son vrai titre : « Ces vers et petit traiclié fu fait à la requcslede Madame Marguerite d'Austriche, princesse de Castille, et donnez par La Marche à Mgr l'Archiduc en l'eage de XX ans » par M. Ch. Ruelens dans son Recueil de chansons, poèmes et pièces en vers français relatifs aux Pays-Bas, tome III, pp. 20-24 (d'après le manuscrit deViennc); et quatre ans après, M. le marquis de Granges de Surgères l'a réimprimée à nouveau (d'après le manuscrit d'Anvers), dans le Bulletin des Bibliophiles Bretons ', tome V, pp. 49-62. i II y a eu un tirage à part à 30 exemplaires, in-8° de 20 pp., sous ce titre : Strophes 148 ÉTUDE SUR OLIVIER DE LA MARCHE. X. — Prédestination des sept fées et leurs dons a l'empereur Chaules. Manuscrits. — 1° Bibliothèque royale de Vienne, ms. n° 3391, fos 507- 578. — 2° Bibliothèque du Musée Plantin, à Anvers, rus. n° 50, fos 13-23. Éditions. — Cette pièce a été également imprimée dans le Recueil de chansons, poèmes, etc., relatifs aux Pays-Bas, publié par les soins de la Société des Bibliophiles de Belgique, tome III, pp. 39-60, Bruxelles, 4 878. Ici s'arrête la bibliographie des manuscrits et des imprimés d'Olivier de la Marche, telle que nous avons pu l'établir à la fin de l'année 1887. Qu'on veuille bien en excuser les défauts et en relever les erreurs; l'auteur fait appel au lecteur bienveillant. sur la Noël, composées par Olivier de la Marche d'après un sermon d'Olivier Maillard, et publiées sur le manuscrit original (?) inédit avec introduction et notes (Nantes, Forest et Grimaud, 1882'. -.--s-Sfera^ ■- PIECES JUSTIFICATIVES. Thibaut de Granges, écuyer, reconnaît devoir à l'abbaye de Saint-Marcel lez Chalon-sur- Saône cent dix sols viennois, équivalent à une rente léguée à cette abbaye par feu Guil- laume de la Marche, chevalier. (31 octobre 1382.) En nom de Nostre Seigneur, Amen. L'an de l'incarnacion d'icellui courrant mil trois cens quatre vins et deux, le pénultième jour du mois d'octobre, je, Thiébault de Granges, escuier, faiz seavoir à tous ceulx qui verront et ouront ces présentes lettres que je, saichans moy estre teneur entier et posses- seur des assignalx de cent el dix sols viennois ou de monnoye à la valeur de quinze deniers à tournois, denz chascun an à la feste de saint Berthelemy apostre, ou au moins à la prouchainne feste de saint Jehan Baptiste, aux religieux, prieur [et] couvent de Saint- iMarceal prez de Chalon, de annuelle et perpétuelle rente, lesquelx assignalx sont situez à Chalon en la rue par laquelle l'on va de la Tour nueve vers Chastelet, entre la rue dicte de Curvillon d'une part et la maison qui fut de Jaquin le Chapuix d'autre part, congnois et confesse moy devoir pour moy et mes hoirs et successeurs anxdiz religieux, prieur et couvent, à cause de leurdit prieurté, lesdiz cent, et dix solz de viennois de rente de la monnoye que dessus pour les causes contenues et exprimées ez anciennes lettres de ladicle rente passées et ouctroyé[es] auxdiz religieux par feu bonne mémoire messire Guillaume, jadiz sire de la Marche, chevalier, Bienvenue, sa femme, femme feu monseigneur Guil- laume Bonamy, chevalier, et Girard, filz de la dicte Bienvenue et dudit monseigneur Guillaume. Et pour ce je promet/, pour moy et pour mes hoirs et successeurs et lez aians cause de moy, par mon serment pour ce corporellement donné sur sains evvangiles de Dieu et soubz l'obligacion de tous mes biens, meubles et non meubles, présens el advenir, quelconques et où qu'ilz soient, paier et rendre auxdiz religieux, à cause de leurdit prieurlcy, lesdits cent et dix solz chascun an perpétuelment au terme que dessus, sur la painne contenue es lettres dessusdictes, senz ce que par ces présentes aucune innovacion soit faille d'icelles lettres aucunnes, lesquelles je veul estre et demeurer en leur 450 ETUDE force et vigcur perpéluelment ou sur ce faire leur gré, ensemble tous dommaiges et interest qu'ilz pourroient soustenir en encontre par deffault diulit paiement, toutes et singulières excepeions, actions, raisons, allégations, barres, subterfuges, cautclles et cavillations de droit et de l'ait qui contre la forme et teneur de ces présentes letlres pour- roient estre obiciez, dictes ou opposées, et par lesquelles l'effait d'icelles pourrait estre empeschiez e( le paiement de la rente dessusdicic aucunement retardez, tout ainsin comme ce en ses présentes elles estoient toutes de mot à mot inscriptes et répétées ; lesquelles je veul pour (elles estre tentiez, esquelles et à chascune d'icelles je renunce pour moy et pour nies hoirs et les aians cause de moy, et au droit disant la général renun- eiation non valoir se l'espécial ne précède et est avant escripte. Et quant aux chouses dessusdictes et chascune d'icelles fermement tenir, observer entièrement et accomplir, je veul moy et mes hoirs et successeurs et les aians cause de moy estre contrains, comme de chouse adjugée, notoire et manifeste, par la court de Monseigneur le duc de Bour- gongne, par prise, détenue, saisine, vendue et exploit de niez biens et par toutes autres voyes et manières débitez, à la juridiction et cohercition de laquelle court je submés, quant ad ce, moy, mes hoirs et tous mes biens. En tesmoing de laquelle chose j'ay requis et obtenu le scel de ladicte court estre mis à ces présentes. Ce fut fait en la présence de Ponçot Damote, coadjuteur de Jehan Mathey, tabellion à Chalon pour ledit monseigneur le duc; de Jaquemot de Velotel ; de Humbert de Poloingncy, sire de Malerée; de Estienne Le Maire, de Savigney en Revermont, escuiers, et de discrète personne et saige maistre Jaques de Latrecey, saige en droiz, tesmoings ad ce requis et appelez, l'an et jour que dessus. Expcdita est per me : Ponçot Damote. Collection particulière; copie communiquée par M. Edouard André, de Nuits-sous-Beaune (Côte- d'Or), archiviste paléographe. II Quittance de Guillaume de la Marche pour ses gac/es de bailli des foires de Chalon-sur-Saône. (1« avril 1385.) Saichent tuit que nous Guillaume, sire de la Marche en Braisse, chevalier, bailli et maistre des foires de Chalon, confessons avoir eu et reçeu de Andri Pustot, receveur de Monseigneur le duc en noz bailliage et maistrise des dites foires, la somme de dix frans d'or, qui nous étaient deuz par noz gaiges ordinaires de la foire froide dudit Chalon der- SUR OLIVIER DE LA MARCHE. m renenient passé. Desquelx x frans nous nous tenons pour contens et en quittons ledit receveur et touz autres à qui il puet appartenir. En tesmoin de ce, nous avons fait mettre nosire seel à ceste quittance faite et donnée le samadi saint avant le saint service, premier jour d'avril, l'an mil CCCII11XX et quatre. Brenot. (Archives de la Côte-d'Or, B. 347.) III -IV Mandements de Guillaume de la Marche. (1387-1397.) 1° Mandement de Guillaume, sire de la Marche en Bresse, bailli et maistre des foires de Clialon (28 juin 1590), enjoignant à tous officiers de faire respecter les exemptions de péage dès longtemps accordées aux Clialonnais, et de contraindre les péagers de Chagny et Demigny à restituer des sommes à gages indûment exigées par eux de certains habitans de Chalon. (Archives communales de Chalon-sur-Saône, AA. 13.) 2° Mandemenl du même confirmant l'exemption du péage à Sl-Germain du Plain (1597). (Archives communales de Chalon-sur-Saône, AA. 14.) 5° Mandement de Guillaume, sire de la Marche en Bresse, bailli de Chalon (lo no- vembre 1387), pour assurer l'exécution de lettres patentes y insérées, par lesquelles Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, octroie à la commune de Chalon, pour o ans, le droit d'exiger de tous étrangers possédant des immeubles en cette ville le cinquième des loyers qu'ils en retirent et aussi le quart de leurs cens de rentes perpétuelles audit lieu. (Archives communales de Chalon-sur-Saône, CC. 27.) ÉTUDE Quittance de Guillaume de la Marche pour ses gages de bailli des foires de Chalon-sur-Saône . (23 mars 1393.) Saichenl luit que je, Guillaume, sire de la Marche en Braisse, chevalier, bailli et maistre des foires de Chalon, confesse avoir eu et receu de Andry Pustol, receveur de monsei- gneur le duc de Bourgongne au dit bailliage ei des dictes foires, dix livres tournois pour mes gaiges ordinaires de la foire froide île Chalon darrenier passé. Desquels x I. tournois je me tien pour content et en quiète ledit receveur et tous autres à qui quictance en doit appartenir. En tesmoing de ce j'ay fait mettre mon propre seel avec le seing manuel de Symon Lebret, clerc, notaire publique, à ceste présente quictance faite et donnée le xxtue jour de mars l'an mil CCCIII1XX et douze. Lebdet. (Archives de la Côtc-d'Or, B. 347.) M Lettre de Marguerite de Flandre, duchesse de Bourgogne, à Guillaume de la Marche, bailli de Chalon-sur-Saône. [1399-1400.] De par la duchesse de Bourgogne, comtesse de Flandres, d'Artois et de Bourgogne. Cher et bien amé, pour ce que nous scavons que tousjours désirés oyr le bien de noslre estât, nous vous signifions que nous sommes en bon point de cœur, la mercy noslre Sei- gneur, qui ce vous veuille octroyer, et vous prions que de voslre eslat et des nouvelles de par delà nous veuilliés escrire, car nous y prenons grand plaisir. Cher et bien amé, Catherine voslre fille est en sa chanoinie, comme escrit vous avons, et combien que nous SUR OLIVIER DE LA MARCHE. L53 l'ayons envoyée en icelle devant la mi aoust en espérance qu'elle gaignast ses fruits, toule- voye lacoustume de l'église est telle que ladicte Katherine ne prenra rien cette année com- menceant à la Toussaint MCCCXCIX, et l'autre année commenceant à la Toussaint MCCCC ; elle ne prenra que la moitié et le chapitre de ladicte église l'autre, et toutes les années ensuivants elle prenra entièrement les fruits de ladicte prébende et chanoinie, excepté que les deux damoiselles chanoinesses qui la gouvernent, prenront la moitié pour le vivre et gouvernement d'icelle Katherine jusques à ce qu'elle soit grande, et elle saiche son service, et lors elle prenra tout franchement, et vallent les prébendes et chanoinies de cent à six vincq francs avec les distributions de l'Eglise qui vallent bien trente francs, et quand elle sera grande et sçaura bien son service, et qu'elle aura fait rési- dence en l'Eglise un an, elle pourra aller devers vous, et aura chascun an du gros de sa prébende de cent à six vincq francs portés, mais elle n'aura rien des distributions, et se pourra marier, si elle veult, en perdant sa dilte prébende, car les chanoinesses de ladite église sont aussy séculières que sont les chanoines d'une église cathédrale; et ont nom les damoiselles qui gouvernent les damoiselles de Ilones, et sont suers démoulants en un lios- lel, et est l'ainsnée appelée dainoiselle Gellrude de Hones, et l'autre damoiselle Marie de Ilones, et sont bien gentils femmes, car nulles autres n'y peut-on recevoir; et a en ladite église un receveur appelle Jean Vivien qui dit qu'il vous cognoist bien et lui feistes une fois une grant courtoisie et va aucunes fois aux foires de Chalon ; et saichiés que nostre fille d'Ostrevant fut accompagner ladite Kalherine quand elle alla à Mons en Haynaulten ladicte église de la dame de Gommcgines et d'un chevalier et autres gens jusques au nombre de xx chevaux, et paya nostre dilte lillc le disner le jour que ladicte Katherine fut rcceùe, ainsy que par Lucot nostre fruitier, qui fut présent, le pouvés plus à plain scavoir, et depuis noslre dilte fille d'Osircvani nous a escril que les damoiselles qui gouvernent ladicte Kalherine se louent bien d'elle. Et quand à Marguerite voslre fille, elle est en bonne sanlé, et ne fut onc puis malade qu'elle fut pardeçà. Et vous signifions que c'est la mieux mangeant de nostre hostel deux fois le jour. Nostre seigneur en soit garde de vous. Escril au bois de Mofllaines lez noslre ville d'Arras, le 2e jour de septembre. Signé J. de Maiue et sellé. A nostre cher et bien amé le sire de la Marche en Bresse, bailli et maistre des foires de Chalon. [Tiré des archives de M. le Président Fyol, seigneur de la Marche. Copie de la fin du 17° siècle]. (Bibliothèque nationale de Paris. — MS. latin 9869, pp. 216-217.) Tome XLIX 20 \U ETUDE VII Attestation donnée par Guillaume de la Marche du départ d'un écuyer vers le Chancelier de Bourgogne. (3 février 1400.) Nous, Guillaume de la Marche en Breisse, chevalier, bailli et maisire des foires de Chalon, savoir Taisons à louz que, par notre ordonnance l'aile par la délibération du con- seil de monseigneur le duc de Bourgogne estant à Chalon, Leonart Merchy, escuier, partit de Chalon le ni" de février darrain passé, pour aler devers monditseigneur el monsieur son chancellier pourter certaines lettres, cerliflîcacions et autres choses touchans le l'ail de monditseigneur contre le seigneur de Beaujeul; et lui avons ordonné attendre sur ces choses l'ordonnance de monditseigneur. Donné le m" jour de février Tan mil CCCllIl" dix el neuf. (Archives de la COte-d'Or, B. 347.) VIII Mainlevée donnée par le duc de Bourgogne de la terre de Villargeot, acquise par feu Guillaume de la Marche. (28 août 1406.) Jehan, duc de Bourgoingne, conte de Flandres, d'Artois et de Bourgoingne, palatin, seigneur de Salins et de Malines, à nostre chastellain de Verdun, salut. Oye humble sup- plieacion de noz bien améz Vaultier, Anthoine, Marguerite et Catherine, pupielles et maindres d'aaige, enfans de feuz Guillaume de la Marche et Flour de Sercey, jadis leur père el mère, contenant que comme par le traitlié du mariaige d'iceulx Guillame et Floure, messire Jehan de Sercey, chevalier, ait bailliez, donnez et transportez à ladite Floure, sa fille, pour son dm et mariaige, sa terre de Villargeau comme de franc aleu, et SUR OLIVIER DE LA MARCHE. I»5 après ce, feu messire Guillame île la Marche, jacliz chevalier, père dudit Guillame, à son vivant ait acquis de feu Guillaume de Sercey, escuier, tout le droit et porcion qu'il avoit en ladite terre de Villargeau, lesquelx droit et porcion ledit feu Guillaume vendi audit messire Guillaume de la Marche tomme de franc aleu pour pajait chacun an aux héritiers ou ayans cause de feu messire Ode de Verdun, duquel nous avons cause et à nous appartient, trente Crans, et l'abbaye de Saint Pierre près Chalon seize solz ; et depuis, pour ce que ledit messire Guillame de la Marche avoit fait ledit aequest des deniers du mariaige de ladite Flour, ycelui messire Guillame bailla et transporta auxdiz Guillaume, son fi Iz et à ladite Flour, au proffit de la dite Flour, ledit aequest ; et ces choses ainsi faites, lesdiz Guillame et Flour père et mère desdiz pupielles supplians, soient alez de vie à tres- passement; c'est assavoir ledit Guillame piccà et ladite Flour depuis ung an ença, délaissiez survivans leurs diz povres enfants et héritiers pupielles, orphenins et maindres d'aige, desquelx le plus aigié ne puet avoir oulire xn ou xm ans, et il soit ainsi que par la mort de leur dite mère leur soit advenue et escheue ladite terre de Villargeau et n'ayant gaires autres biens dont ils puissent vivre; néantmoins depuis trois mois circa, par deffault de fyé non congneu, comme vous dites, vous avez mis en nostre main la dite terre de Villar- geau, ensemble les proufiiz et soing d'icelle, et pour ce, se feussent traiz lesdis povres sup- pliants par devers nous, il a environ trois sepmaines, en nous requérant à eulx estre faite main levée de leur dite terre ou à tout le moins joyssement, lequel joissement nous leur octroyasmes jusques au xixe jour de ce présent mois d'aoust; et nous ayent derechief hum- blement supplié que de nostre dite main voulsessions lever et les faire et souffrir joir de leur dite (erre, et sur ce ont exhibez aucunes lettres et tiltres qui par aucuns des gens de nostre conseil ont esté veuz et rapportez à nostre amé et féal chancellier, le seigneur de Courty- vron, qui sur ce a eue délibéracion avec noz autres conseillers; nous, ces choses considé- rées, mesmement oye ladite délibéracion, avons nostre dite main-mise en ladite terre en tant qu'il louche le droit, part et porcion que y ont lesdiz suppliants levée et ostée, et par ces présentes levons et osions au proflit d'iceulx suppliants, et voulons et vous mandons que iceulx vous en faites et laissiez joir et user par la manière que eulx et leurs prédé- cesseurs en joissoyent avant nostre dite mainmise en vous payant toutevoyes chacun an desdiz xxx francs qui demeurent en nostre main par deffault de fyé non fait et des autres choses non acomplies, requises par certain don que l'en dit qui en fut fait par feu nostre très redoublé seigneur et père dont Dieu ait l'âme, à dame Marie d'Ayne, femme de feu messire Guillame, sire de la Marche, qui, se bon lui semble, en fera poursuite à l'encontre de nostre procureur par devant nostre hailly de Chalon ou autres noz juges ordinaires qui, appelez et diz nostre dit procureur et autres qui seront à appeler et oyr, y feront raison et justice par la manière qu'il appartiendra. Si voulons et vous mandons que lesdiz supplians vous faites et sou ffrez joir et user paisiblement de noslre dite main-levée et de leur dite porcion et appartenances d'icelle terre par la manière que dessus, sanz le y empeschier aucunement au contraire, jusques autrement en soit par nous ordonné, car ainsi nous plaist il estre fait. Et ausdiz suppliants l'avons octroyé el octroyons de grâce espécial, se mestier est, par ces présentes, par lesquelles ou copie d'icelles eollaiionnées 156 ÉTUDE en la cliambre de noz comptes à Dijon ou par l'un de noz secrétaires, rapportant nous voulons vous en estre deschargié par noz amez et féaulx les gens de nos diz comptes par tout là où, et par la manière qu'il appartiendra. Ausquelx nous le mandons par ces mêmes présentes ainsi faire nonobstant quelconques ordonnances, mandemens ou def- fences ad ce contraires. Donné en nostre ville de Dijon le xxviu" jour d'aoust, l'an de grâce mil 1111e et six. Ainsi signé par nostre seigneur le duc, à la rclacion du conseil ou quel vous les gens des comptes et autres estiez. Bonost. [Collacion est faite avec l'original de cette copie le 111e jour de septembre l'an mil CCCC et six, par moy : De Sauls.] (Archives de la Côte-d'Or, B. 11130.) IX Quittance d'Antoine de la Marche. (31 juillet 1418.) Je, Anthoine de la Marche, chevalier, confesse avoir receu de Jehan de Naidant, con- seiller et receveur général de toutes les finances de monseigneur le duc de Bourgongne, la somme de quarante frans, monnoie royal, laquelle mondit seigneur m'a ordonné estre bail- lié et délivré ce jour d'uy pour aler par son ordonnance et commandement dès la ville de Paris en certains lieux secrez tonchans le bien du Roy et de son Royaume, que autrement ne veult estre déclaré, avec et en la compaignie de messire Guy Turpin, seigneur de Laval, comme par les lettres patentes de mondit seigneur sur ce faites, données le xxvni' jour d'aoust derrain passé, puet plus à plain apparoir. De laquelle somme de xl IV. je me tieng pour content et en quitte mondit seigneur, son dit receveur général et tous autres. Tes- moing mes seel et seing manuel cy mis le derranier jour de juillet, l'an mil CCCC et dix- huit. A. de la Marche. (Archives de la Côte-d'Or, B. 11939.) SLR OLIVIER DE LA MARCHE. 1S7 Paiement par le duc de Bourgogne à Guy Tvrpin et à Antoine de la Marche d'une somme de deux cents francs pour certaines négociations secrètes faites par son ordre. (28 août 1418.) Jehan, iluc de Bourgongne, conte de Flandres et d'Artois et de Bourgongne, palatin, seigneur de Salins et de Malines, à nos amez et féaulx les gens de nos comptes à Dijon, salut et dillection. Nous voulons et vous mandons que vous alouez es comptes de nostre amé et féal conseiller et receveur général de nos finances, Jehan de Noident, et lui rabalez de sa recepte sans aucun contredit ou difficulté, la somme de deux cens frans, monnoie royal, laquelle de notre ordonnance et commandement il a paie, haillié et délivrée comptant à nos amez et féaulx chevaliers et chambellans, messire Guy Turpin et messire Anthoine de la Marche; c'est assavoir audit messire Guy viuxx frans et audit messire Anthoine xl fr., pouraler par nostre ordonnance et commandement, le derranier jour de juillet derniè- rement passé, dès ceste ville en certains lieux secrez touchans le bien de monseigneur le Roy et de tout son royaume, que autre ne voulons estre déclarrez en ces présentes. Par rapportant avec ces présentes sur ce quittance des dessusdicts, chaucun de sa porcion seulement; Nonobstant quelconques ordonnances, mandemens ou deffences à ce con- traires. Donné à Paris, le xxvui" jour d'aoust l'an de grâce mil CCCC et dix huit. Par mons. le Duc : Lezsumat. (Archives de la Côle-d'Or, B. 11939.) XI Paiement par la duchesse de Bourgogne à Antoine de la Marche d'une somme de huit francs pour un voyage qu'il a fait vers la duchesse de Savoie. (30 novembre 1419.) Marguerite, duchesse de Bourgoigne, contesse de Flandres, d'Artois, et de Bourgoigne, palatine, dame de Salins, de Malines, à noz chers et bien amez les gens des comptes à Dijon, de nostre très cher et très amé filz Philippe duc, conte et seigneur des pays et lieux des- 1S8 ETUDK susdiz, salul et dilection. Nous faisans forte en cette partie de nostre dit filz, vous mandons allouer es comptes et rabatre de la recepie de nostre bien amé Jehan Fraignot, receveur général de Bourgoigne, la somme de huit frans, laquelle par nostre ordonnance et par l'avis de Jehan Cliousac, Jean de Noident et autres, il a payé, baillé et délivré eomptans à Anthoine de la Marche, escuier, pour son voyaige devers nostre très chier et très amée suer la duchesse de Savoye, où nous l'avons naguère envoyé pour lui exposer certaine chouse que nous lui faisons savoir touchant nous et nostre dit filz que nous ne voulons aucunement estre déclaré en eeste cause. Par rapportant avec ces présentes quittance sili- ce dudit Anthoine, tant seulement nonobstans quelconques ordonnances, mandemens ou defïenses à ce contraires. Donné à Dijon, le derrain jour de novembre 1419. Par Madame la duchesse de Bourgoigne : G. Lebouiidin. (Catalogue Charavay, vente d'autographes du 31 mai 1884, n° 147. j XII Délivrance à Antoine de la Marche d'une somme de deux cents francs légués à sa mère par Catherine de Bourgogne. (S. d. [1429].) A messire Anthoine de la Marche, seigneur de Chastel Begnault, chevalier, conseiller et chambellan de mondit seigneur le duc, filz et héritier en ceste partie seul et pour le tout de feue madame Marie d'Ayne, jadiz dame de la Marche en Bresse, la somme de deux cens frans monnoie à présent courant, que feue ma dicte dame d'Austerriche a donnez et octroyez à la dicte dame pour considéracion et en rémunéracion des bons services qu'elle lui a faiz en son vivant, pour ce paie par vertu des lettres patentes de mon dit seigneur données à Chalon le un" jour de décembre mil CCCC et XXVII. Cy rendu avec la clause dudit testament faicte en la chambre des comptes à Dijon et quittance dudit chevalier héri- tier que dessus à ce servans. (Archives de la Cûle-d'Or, B. 1643, f° 41 v°.) SUR OLIVIER DE LA MARCHE. J59 XIII Quittance d'A titoine de la Marche. (22 novembre 1429.) Je, Anthoine de la Marche, seigneur de Chastel-Regnault, chevalier, conseiller et chambellan de Monseigneur le duc de Bourgogne, filz ei héritier en ceste partie seul et pour le tout de feue madame Marie d'Ayne, jadiz dame de la Marche en Breisse, confesse avoir eu et receu de Mahieu Regnault, conseiller d'icellui seigneur et son receveur général de Bourgogne, la somme de deux cens frans, monnoie à présent courant, que mon dit seigneur par ses lettres patentes données à Chalon le 1111e jour de décembre mil CCCC XXVII a ordonné à feue la dite dame Marie d Ayne prendre et avoir de lui pour et en lieu de la somme de deux cens frans d'or que feue madame Kalherine de Bourgogne, jadiz duchesse d'Austerriche, cui Dieu pardonne, donna et laissa par son testament et darrenière volonté à icelle dame Marie, pour et en rémunération des bons services qu'elle lui list au temps de son vivant, et pour les causes plus à plain contenues es dictes lettres patentes de mon dit seigneur et en la clause extraicte dudit testament en la Chambre des Comptes d'icellui seigneur à Dijon, le xui" jour de janvier ensuivant ou dit an. De laquelle somme de 11e frans dite monnoie courant, je me tien pour content et bien paie, et en quicte mon dit seigneur, son dit receveur général et tous autres, et avec ce promez acquicter d'icelle somme mon dit seigneur, ses hoirs ou ayant cause, envers tous et contre tous, soubs l'obligation de tous mes biens, sans ce que jamais on lui en puisse aucune chose demander, ores ne ou temps à venir. En lesmoing de ce, j'ay signé ces présenles de ma main et y ai mis mon seel, le xxii" jour de novembre l'an mil CCCC vint et neuf. A. de la Marche. (Archives de La Côte-d'Or, B. 36.1.) 160 ETUDE o 8 ? - Q a ^ g s Pu Q ca Si CD ifi CD I CD 00 CM -a — oj I— I O o < o SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 161 a. C J3 a -5 05 O -3 SB O SB ta J M sd Ci O t£ al SB ^r o z o ta CD -3 S p S O ta — a " en S "3 M ~ S -ë S .2 P ^ C CD CD Z rt ca :z: ss ^ CD ^ C O ,J J ta « S g 135.) 164 ÉTUDE XVII Philippe le lion mande à son bailli de Dole d'envoyer Jeanne Boulon en possession d'une rente quelle a récemment acquise sur des fiefs mouvant du château de Roche for t. (31 janvier li.'i'i.i Philippe, par la grâce de Dieu, duc de Bourgoingne, de Lothier, de Brabant et de Lembourg, contede Flandres, d'Artois, de Bourgoingne, palatin de Haynnau, de Hollande, de Zeliande et de Namur, marquis du Saint Empire, seigneur de Frise, de Salins et de Malims. A tous ceulx qui ces patentes verront, salut. Savoir faisons nous avoir receu humble supplication de nostre bien amée damoiselle Jehanne Bouton, vefve de feu Phi- lippe de la Marche, jadis escuier, en son vivant seigneur dudit lieu; contenant que jasoit ce que icelle suppliante ait nagaires acquis de mess'" Hugues, sire de Vaudrey et de la Chassaigne, et Guiot de Vaudrey, escuier, son filz, la somme de deux cens livres tournois de renie qu'ilz ont assise et assignée à ladite damoiselle, pour elle, ses hoirs, successeurs et ayans cause, perpétuelment en et sur les villaiges dudit lieu de la Chassaigne et de Sergeval en la chaslellenie de la Colonne en nostre baillaige de Dôle, sur les rentes, reve- nues, causes, tailles, mainmorte, grains, bois, eslangs, eaues de cours d'eaues, fours, molins bannaulx, cire, couinées, gelines et autres reddevances et émolumens quel- conques en toute justice, haulte, moyenne et basse. Toulevoies obstant ce que les terres, seigneuries, et choses dessus déclairées sur lesquelles lesdites deux cens livres de rente sont assises comme dit est, sont et meuvent de nostre fief à cause de nostre chastel de Rochefort, qui est fief de dangier, la dite damoiselle suppliant n'a encores osé ne oseroit d'icelles deux cens livres de rente prendre la possession sans sur ce avoir noz congié, licence et consentement, si comme elle dit, dont elle nous a très humblement supplié. Incliuans à sa supplicacion avons octroyé, consenti et accordé, octroyons, consentons et accordons et de grâce espécial, donnons congié et licence par ces présentes que desdites deux cens livres de renie par elle acquises et à elle assignées comme dessus est dit, elle puisse prendre et appréhender, toutes fois que bon lui semblera, la vraye réelle et actuelle possession et saisine pour en jouir et user dés lors en avant comme de sa propre chose, sauf nosire droit et l'autruy, et mesmement sans préjudice du droit de nostre commise, se par avant la date de cestes en avoit esté prinse possession sans notre consentement. Et pourvuu que lesdils vendeurs soient et demeurent noz hommes féodaulx d'autre fief ou chose soullisant. Si donnons en mandement à nostre bailli de Dole et à tous nos autres justiciers et officiers présens et avenir en ce, peut et pourra louchier et regarder leurs lieuxtenans et à chascun d'eulx en droit soy et si comme à luy appartendra que de nostre présente grâce, congié, licence, et consentement selon et par la manière que dessus est dit, facent, souffrent, et laissent ladite damoiselle supplian naisiblemcnt et pleinement jouir SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 163 et user, sans lui faire ou donner, ne souffrir estre fait ou donné quelconque destourbier ou empeschement au contraire. En tesmoing de ce, nous avons fait mectre noslre scel à ces présentes. Donné en noslre ville de Chalon, le derrenier jour de janvier l'an de grâce mil quatre cens cinquante et ung. (Archives générales du royaume île Belgique, Chartes de l'Audience, 37.) XVIII Déclaration par Antoine Rotin de la foi et de l'hommage qu'il a reçus, an nom du duc de Bourgogne, d'Olivier de la Marche, selon la coutume de Hainaut. (8 mai 14GS). A tous ceux qui ces présentes lettres veront ou oront, Anthoine Ilolin, chevalier, seigneur d'Aymeries, d'Anlhuinc et de Lens, mareschal et veneur hiretable de Haynnaut, conseiller et chambelan de très-haux et très-puissans princes et mes très-redoublez seigneurs messeigneurs les duc de Bourgoingne et comte de Cliaroloix, salut et congnois- sance de vérité. Savoir faisons que pour les bons et agréables services et plaisirs que Olivier de la Marche, escuyer et premier pannetier de mondit seigneur te comte de Cliaroloix, nous a fait en temps passé et que encores espérons que il fera à nous et à nos hoirs, nous lui avons donné et donnons à tenir en foj alté et hommaige de nous et de nos hoirs la somme de mil livres tournois, monnoie dudit pays de Haynnaui,de rente chacun an, pourenjoyr et possesser tout le cours de la vie de Marie d'Ally nostre très-chière et très-amée com- paigne et expeuse tant seullement; escheant chacun an à deux termes et paiements, c'est assavoir la moitiet au jour du Noël et l'autre moitiet au jour Saint Jehan Baptiste, et dont nous lui en devons et prommetons à faire le premier paiement pour la première demie année au jour du Noël prochainement venant en l'an du datte de ces présentes lettres, et l'autre moitiet pour la première année enthière au jour Saint Jehan Baptiste enssuivant après, qui sera en l'an mil quattre cens soissante six, etainsi de là en avantd'an en an et de terme en terme, tout le cours de la vie de nostre très-chière et très-amée compaigne et expeuse. Duquel don de mil livres tournois de rente susdictes nous avons fait et faisons audit Olivier de la Marche, pour luy et ses hoirs, certain propre et especial assenne sur toute nostre dessusdicte terre, fief, justice et seigneurie de Lens, en queleoneques mem- bres et parties qu'elle se comprenne, gise et estende. Et si congnoissons que d'icellui don des mil livres tournois de rente dessusdictes, nous avons ledit Olivier de la Marche receu 166 ÉTUDE en la foyalté et liommaige de nous, comme de fief ample, ainsi et par la manière qu'il appartient seloncq la loy et coustume dudit pays et comté de Haynnaut par le tesmoing de ces lettres scellées de nostre propre seel et signées de nostre saing manuel. Et si prions et requérons à nos ohiers et bien amez Robert de Martcgny, secrétaire de mondit signeur le comte de Charoloix, Adenet Le Blon, Jorget Lengherant, Jehan de Froimonl, clerc de la cour de Mons,etPierot Bricquet, lesquelz, comme hommes de fief à mondit très- redoublé seigneur et prince monseigneur le duc de Bourgoingne et de Brabant, comte de Haynnaut et de Hollande, nous avons cspéciallement requis et appeliez là où nous feysmes le don des mil livres tournois de rente par an susdictes audit Olivier de la Marche, et aussi comment à cesly cause nous l'en rechuysmes en la foyalté et hommaige de nous et de nosdis hoirs, seigneurs de Lens, que ils voeillent à ces présentes lettres mettre et appendre leurs seaux avoecques le nostre en certification de vérité. Et nous, Robert de Marlegny, Adenet Le Blon, Jorget Lengherant, Jehan de Froimont et Pierot Bricquet pour ce que à toutes les choses dessusdites et chacune d'elles ainsi faire congnoislre et passer bien et à loy, avons estéptésens et especiallemenl requis et appeliez comme hommes de fief à nostre dessusdict très redoublé seigneur et prince monseigneur le duc de Bourgoingne et de Brabant, comte de Haynnaut et de Hollande; en avons à cesdites présentes lettres mis et appendus nos seaux à la requeste de hault et puissant et nostre très-honnouré seigneur monseigneur Anthoine Rolin, chevalier, seigneur d'Aymeries, d'Anthuinc et de Lens, mareschal et veneur hiretable de Haynnaut, auvecques le sien et son saing manuel en aprobation de plus granl vérité. Ce fu fait en la ville de Valenchiennes, le huilysme jour du moix de may en l'an mil qualtre cens soissante chineq. (Signé) : Anthoine Rolin. [Original parchemin, sceaux perdus.] {Archives de lu famille il,- Luynes, au château de Lucheux en Picardie). XIX Déclaration des (erres appartenant à Olivier de la Marclie dans le bailliage de Bresse. (14 juin 1473.) Je Guillaume Verdet, chaslelain et receveur de la Marche en Bresse, pour noble seigneur messire Olivier de la Marche, chevalier, seigneur dudit lieu, conseiller et inaistre d'ostel de mon très redoublé et souverain seigneur monseigneur le duc de Bour- gongne, en absence dudit chevalier, scavoir qu'il est au service de mondit seigneur le duc, SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 167 congnois et confesse je, seigneur de la Marche, avoir, lenir,pourter et posséder en fief et rièrefief de mondit seigneur le duc les choses cy après déclarées : Premièrement : Le chasteaul et maison for de ladite Marche, ensemble de la mote et foussés, sont du fief de mondit seigneur le duc, à cause de son chaste] et ville de Rochefort, comme je l'ay ouy dire communément et notoirement par les anciens officiers et hommes de ladite terre de la Marche. Item, tout le demourant de ladite terre de la Marche et D'Enay, tant es villages et paroisses de Saint Martin de Bresse, Dicone et de Villegaudin, tant en mex, hommes, rentes, censives, courvées, gélines, estangs, bois, messeries, péage, justice et seigneurerie haulte, moienne et basse, sont du fief de la ville de Mervans, près de ladite Marche, réservé le mex de la chapelle dudit Villegaudin et de la court dudit lieu, lesquelz on dit et maintient iceulx estre de franc alleu et du ressort de Sainct Laurens lez Chalon. Item ledit chevalier a et doit avoir d'ancienneté le fief de Dyombe, qu'il tient en rièrefief dudit Mervans. Item tient et porte ledil chevalier au lieu de Chaissey et de Valote ung mex, lequel pourie à présent de luy Huguet Mey demeurant au petit Chaissey. Item trois pièces de vignes contenant environ quarante ouvrées et plusieurs menues censés à lui deues ou parrochiage dudit Chaissey et es lieux circonvoisins lesquelz il tient en fief du seigneur de Lestrabonne à cause de sa terre de Nantoz, et peuvent valoir chascun an lesdites terres et seigneuries tant en rentes, censés, courvées, gelines, messe- ries, péage, justice, revenues et bois, estangs, molins que terres, appartenances, trois cens livres tournois monnoie courant. Et proteste je ledit Guillaume Verdet se j'ay mis et posé aucune chose en ceste présente déclaration que ne soit mis en son droit ordinaire ou obmis, à y mettre aucune chose appartenant à ladite déclaration que je ne l'ay point fait saichamment, ne pour grever ou nuyre auxeliz fiefs ou rièrefiefs, ains l'auvoir fait par inadvertance et que toutesfois que aultre chose y sera trouvée, y uevra estre mis, et l'en en fera apparoir à la vérité de le faire, et le tout sans le préjudice dudit chevalier de Mey et d'Arretouy; tesmoing mon seing manuel y mis le lundi avant la feste de nostre Seigneur Jhesus-Christ, l'an mil III1CLXXIII. Par soîissigné : G. Verdet. (Archives de la C6te-d'0r, B. 11723, fol. 21). 168 ÉTUDE xx Lettre d'Olivier de la Marche au Comte de Nevers. (7 octobre 1474.) Hault et puissant prince et mon très redoublé seigneur, le plus humblement que je puiz, je me recommande à voslre noble grâce. Et vous plaise savoir, mon très redoublé seigneur, que les matères dont nous parlâmes, vous et moy, sont à ce menées par desà que, s'a vous ne tient, la matère prendre bonne ysue. Vous estes fort amé et désiré par desà, comme vous dira monseigneur de Vilarnoul, porteur de cestes, quy à son povoir ce monstre voslre cervittur. Et me sarnble, monseigneur, et à ceux quy bien vous veullet, que vous ne devez prandre aultre chemin que cely qu'y vous dira, pour le bien de ladite matère. Hault et puissant prince et mon très redoublé seigneur, je ne vous escris aultre chose fors que je prie à nostre Seigneur qu'y vous doint bone vie et longue et voz haulxet nobles désirs acomplir. Escrit à Bruselle, le vne d'octobre, de la main Voslre très-humble serviteur, Olivier de la Marche. (Sur l'adresse) A hault et puissant prince et mon très redoublé, monseigneur le conte de Nevers et de Rethel. (Original autographe, Bibl. Nat., Coll. Béthune, n» 8440, f» 17). [Publiée par Champollion-Figeae, Mélanges historiques (Collection, des doc. inéd.), II, p. 393]. XXI Extrait de comptes relatif aux voyages d'Olivier de la Marche. (1468.) Et avec ce a ledit messire Olivier affermé en sa conscience avoir payé durant ledit voyaigc les parties qui s'ensuivent, assavoir à messire Mathieu Losengier, lequel il envoya de Bouloingne en Bretaigne pour aucuns affaires touchant ladite ambassade, et pour lequel voyaige icellui messire Mathy se partit le lendemain de la feste-Dieu ou dit SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 169 an LXVII, x I. Item qu'il a payé encore audit messire Mathy le lendemain jour de la Magdalaine ensuivant ou dit an LXVII, qu'il le envoya de Bretaigne à Bruxelle devers mondit seigneur, lui signiffiant aucunes choses de sa charge, xn 1. x s. Item qu'il a payé à ung homme de pié par lui envoyé à tout certaines ses lettres closes de Bretaigne devers mondit seigneur pour la cause que dessus, ou mois d'aoust ensuivant, vu 1. x s. Et qu'il a payé audit messire Mathy au mois d'octohre prouehain ensuivant quant il le renvoya de Bcchestre en Angleterre devers mondit seigneur pour ladite matière, etc. Montent ensemble toutes lesdites parties à ladite somme de iiclxxiiii 1. vin s. Pour ce par sa quit- tance contenant assertion en conscience d'avoir fait lesdites vaccations et payé les sommes de deniers comme dessus, et par cerlifficalion dudit maistre de la chambre aux deniers, par quoy appert que pendant ledit temps ledit messire Olivier n'a esté compté ne prins gaiges par lesdits escroes cy rendues, icelle somme de ii°lxxuii 1. vm s. (Archives générales du royaume de Belgique, Compte de 1468, n° 1923, f° 327bi»). XXII Don spécial de 207 livres 14 sotis à Olivier de la Marche pour ses frais de voyages et ses négociations auprès des ducs de Normandie et de Bretagne. (1468.) A messire Olivier de la Marche, aussi ' chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondit seigneur, la somme de deux cens sept livres quatorze solz dudit pris pour, du eom- mendement de mondit seigneur, le xvni0 jour de novembre LXVII, estrepartyde la cité de Liège, où mondit seigneur se tint lors, et estre aie en ambassade avec maistre Jehan Carondelel, maistre des requestes, et Nicolas Bouesseau, secrétaire de mondit seigneur par devers messeigneurs les ducs de Normandie et de Bretaigne, et de là par devers le Boy nostre sire pour affaires secrez dont mondit seigneur ne veult plus ample déclaration ici estre faicte. En quoy il vaqua alant besoingnanl et retournant jusques au xxii" jour de mars prouehain aprèz ensuivant oudit an LXVII, où tous imcluz parmi le jour bisexlil sont comprins six vins six jours, pour chacun desquelz, pour considération des fraiz et despens que ledit messire Olivier dist avoir euz oudit voyage pour guides, convoyemens de gens d'armes qu'il luy a convenu avoir en icelluy voyage pour la seurté de son corps et 1 Le précédent compte est relatif à Jehan de Rochcfay, dit Rosquin. Tome XLIX. 22 170 ETUDE autrement, [mondil seigneur] luy a tauxé cinquante quatre solz dudit pris de deux gros le sol ' ; montent lesdites vaccalions à ce pris à la somme de 111e xl 1. un s. Surquoi ledit messire Olivier receuten prest à son parlement dudit voyage la somme de vn"x 1. dudit pris. Ainsi luy reste la somme de îx" x I. nu s. Et pour quatorze escus d'or de cinquante gros pièce que ledit messire Olivier dist avoir payez, assavoir à messire Jehan de la Haye la somme de six escuz semblables pour, ou mois de décembre, durant ledit voyage, avoir porté lettres closes de luy et desdits autres ambassadeurs à mondil seigneur et les huit escuz d'or semblables que dist aussi avoir payé à ung marchant de Renne pour, ou mois de janvier ensuivant, avoir porié autres lettres closes desdils ambassadeurs à mondit seigneur contenant le fait de ieurdile ambassade, font icelles deux parties xvn I. x s. Montent en tout lesdites parties à ladite somme de n'vn 1. xiiii s. Ce pour sa quiliance contenant affirmation en conscience d'avoir vaqué oudit voyage par les jours et en la manière que dessus et aussi d'avoir payé lesdites deux parties montant xvn 1. x s. 2. El par certifications dudit maistre de la chambre aux deniers parquoy il appert que pendant ladite ambassade ledit messire Olivier n'a esté compté à gages ne prins livres par lesdites escroes cy ren- dues icclle somme de . . . ncvn 1. xnu s. (Archives du royaume de Belgique, Compte de 1468, vol. 1923, f° 66 v°). XXIII Don à Olivier de la Marche d'une somme de 15 livres 6 sous pour les soins qu'il a donnes aux préparatifs des fêtes de Bruges, à l'occasion des noces du duc de Bourgogne. (1468.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondil seigneur, la somme de treize livres dix sols dudit pris, pour du commandement d'icellui seigneur avoir vaqué en sadite ville de Bruges pour le fait des ouvraiges de la fesle de ses nopees depuis le xxr jusques au xxvi" jours d'avril derrain passé, où tous incluz sont comprins six jours entiers pour chacun desquelx mondit seigneur luy a tauxé quarante cinq solz de deux gros de Flandre le sol. Pour ce par sa quictance et certiffication dudit * En marge : Soil corrige nu l'on prendra en despence ledit prest de vu" x I. 2 En marge '• Soicn.1 veues les escrocs. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 171 maistre de la Chambre aux deniers de mondit seigneur contenant que pendant Iesdits six jours ledit messire Olivier n'a esté compté ne prins gages ou livres par les escroes de la despence ordinaire de I'ostel d'icellui seigneur cy rendues, la dite somme de xiii 1. x s. (Archives générales du royaume de Belgique, Compte de 1468, vol. 1923, f° 88). XXIV Extrait du compte de Gile de Rupple, argentier du duc de Bourgogne, relatif à Olivier de la Marche. (1468). A messire Olivier de la Marche, chevalier, aussi conseiller et maistre d'ostel de mondit seigneur, la somme de vingt-huit livres quatorze solz dudit pris qui lui fut donnée pour plusieurs parties par lui payées du commandement d'icellui seigneur. Assavoir dix florins de Rin d'or que mondit seigneur fist donner à ung harpeur de Monseigneur de Normandie, luy estant derrenierement en sa ville de Mons en Haynnaut, valent x 1. x s. Item six autres florins de Rin d'or semblablement par lui données à trompettes estrangères, font vi I. vi s. Item à certains joueurs d'instruments lxx s. Item à ung joueur de divers instrumens qui joua devant mondit seigneur le lendemain du jour de ses nopces, lxviii s. Item à Aigre de Wyt, aide de porteur, pour don à luy lait par mondit seigneur à Bruges, xlii s. Et aux menestrelz d'Alosl pour semblable don que icellui seigneur leur fist nagaires en passant, illec lxiii s. Font en tout ladite somme de xxviii 1. xiui s. Pour ce par quittance dudit messire Olivier cy rendue la somme de xxvui 1. xim s. (Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, vol. 1923, f» 197). 172 ÉTUDE xxv Don à Olivier de fa Marche de 500 Hures pour ses frais de voyage et de séjour en Bretagne. (1469). A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondil seigneur, la somme de trois cens livres dudit pris, en prest aussi à lui fait sur les journées et vacacions que dudit commandement il fait présentement par devers le duc de Bretaigne et ailleurs pour affaires secretz dont mondil seigneur ne veull plus ample déclaracion icy eslre faicte ; pour ce par sa quittance la dicte somme de in" livres '. (Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, année 1469 (n. s.), n° 1924, f° 112). XXVI Don à Olivier de la Marche d'une somme de 122 livres 7 sous qui lui était due pour ses frais d'ambassade en Bretagne. (1469.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondil sei- gneur, la somme de six vingts deux livres sept solz six deniers dudit pris, qui deueluy estoit de reste pour certainnes vacations par luy faictes du commandement et ordonnance de mondit seigneur en la manière qui s'ensuit, assavoir premièrement pour lxix jours com- menehant le premier jour de décembre l'an mil IIirLXVllI, et finis le vu" jour de février prochain aprèz, ensuit qu'il a vacquié devers mondit seigneur, d'avoir attendu son expé- dition pour aie en ambassade de par luy pardevers le duc de Bretaigne pour affaires secretz, dont mondit seigneur ne veull plus ample déclaration icy estre faicte; sans ce temps pendant avoir esté compté par les escroes de la despence ordinaire de son hostel qui au prix de xxx sous de u gros dicte monnoie le sol, que icellui seigneur luy a accordé 1 En marge, Corr. cy après f° vi"v où il est parpayé. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 173 et ordonné prenre et avoir de luy pour chascun desdits jours, font cm I. x s. Et pour le vin" jour de février LXVIII estre parti dudit commandement de la dicte ville de Lille pour aler audit pays de Bretaigne pour la dicte cause. En quoy il vacqua, alant, besoignant et retournant par cix jours entiers finis le xxvne jour de may prochain ensuivant, qui au pris de L'un s. dicte monnoie que mondit seigneur luy a tauxé et ordonné prenre et avoir de luy pour chascun desdits cix jours; font n°im"xiiii 1. vu s. Et avec ce a ledit messire Olivier affirmé avoir payé pour le fait de ladite ambassade les parties qui s'ensuivent; assa- voir à Pierre de Tertre pour de la ville de Nantes en Bretagne le xx" jour dudit mois de mars LXVIII estre aie devers mondit seigneur luy advertir par lettres closes dudit messire Olivier d'aucunes choses touchant le fait de sadite charge, coniprins son retour, xu I. Item à Jehan de Persin pour le xxe jour de mars estre aie par l'ordonnance dudit messire Olivier par devers les ambassadeurs de mondit seigneur lors estans devers le roy notre sire à Amboise pour leur advertir de ce que ledit de la Marche avait besoingné devers mondit seigneur de Bretaigne, comprins son retour, l s. Item le xxix0 jour dudit mois de mars baillié à ung des gens de monseigneur du Lau que ledit do la Marche envoya à tout ses lettres closes devers mondit seigneur touchant le semblable, pour son vin, lxiii s. Item à ung compaignon pour son vin d'avoir porté le xxix" jour d'avril lxix autres lettres closes dudit messire Olivier à mondit seigneur touchant la venue de messire Jehan de Damas, seigneur de Clecy, et maistre Ferry de Clugny oudit pays de Bretaigne, xni s. vi d. Et audit Pierre du Tertre pour du lieu de Samur en Anjou porter lettres closes desdits seigneurs de Clecy, messire Ferry de Clugny, et dudit de la Marche à mondit seigneur touchans leur expédicion de par delà, comprins son retour, vi I. v s. Montent ensemble toutes les dites parties à la somme de iuicxxii 1. vi d., ' surquoy il receuten preste sondict parlement la somme de m0 1. Ainsy lui est demouré deu de reste ladite somme de vi"u 1. vu s. vi d. Pour ce par sa quictance contenant affermacion en conscience d'avoir vacquié en ce que dit est par les jours et pour les causes, et aussi d'avoir payé toutes les parties cy dessus escriptes avec certiffication dudit maistre de la Chambre aux deniers, par quoy appert que ledit messire Olivier de la Marche n'a esté compté par lesdiz escroes durant ledit temps, icelle somme de vi"u 1. vu s. vi d. A la suite on lit : A messire Ferry de Clugny, docteur en loix et en décret prothonotaire du Saint-Siège apostolique, conseiller et maistre des requestes de l'ostel de mondit seigneur (Archives générales du royaume de Belgique, n° 1924. f» 125 v°). 1 En marge : Corr. cy-devant, f" cxn. 174 ÉTUDE XXVII Don à Olivier de la Marche de 40 livres en récompense des services qu'il a rendus au duc de Bourgogne. (1469.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondit seigneur, la somme de quarante livres dudit pris pour don à lui fait par mondit seigneur en considération d'aucuns aggréables services qu'il lui a faiz nagaires, dont il ne veult autre déclaration icy estre l'aide; pour ce par sa quittance, ladite somme de xl livres. {Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, n» 1924, f° 191 v°.) XX» III Don à Olivier de la Marche de 80 livres pour ses frais de voyage en Angleterre. (1469.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maislre d'ostel de mondit seigneur, la somme de quatre-vingts livres dudit pris de quarante gros la livre, que mondit seigneur a ordonné luy estre délivré comptant pour son hattelaige et droit de passaige par mer en l'ambassade qu'il fist derrenièrement de par mondit seigneur, pour laquelle il se party au mois de may mil CCCCLXIX par devers le roy d'Angleterre et de là devers le duc de Bretaigne pour affaires secretz, et pour semblable batlelaige et repassaige à son relourde devers lesdits roy et duc par devers mondit seigneur. Et ce oultre et pardessus ses vacations et autres parties à luy naigaires tauxées par icellui seigneur, pour cause de ladite ambassade, pour ce par sa quittance, la dite somme de nu" 1. ' (Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, n° 1924, f° 278). 1 En marge : Il est parpayé cy devant f", où riens n'est prins à cause du contenu du texte. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 175 XXIX Don à Olivier de la Marche pour le même objet. (1469.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondit seigneur, la somme de deux cens huit livres dudit pris, en presl aussi à luy fait sur le voyage que mondil seigneur luy ordonna faire le xxv" jour dudit mois de febvrier par devers le Roy d'Angleterre pour affaires secretz, dont mondit seigneur ne veult plus ample déclaration icy estre faicte; pour ce par sa quittance, lâcheté somme de iicvui I. ' (Archives générales du royaume de Belgique, n° 1925, Chambre des Comptes, f° 254 v°.) XXX Don à Olivier de la Marche pour le même objet. (1469.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondit seigneur, la somme de cent cinq livres quatre sol/ dudit pris, pour cent seize jours com- menchant le xxme jour de février oudit an LXIX et finissans le xviu0 jour de juing ensui- vant, qu'il a vacquiez continuellement du commandement de mondit seigneur à eslre aie de sa ville de Bruges par devers le roy d'Angleterre pour affaires secretz, dont icelluy seigneur ne veult autre déclaration icy estre faicte, sans ce temps pendant avoir esté compté ne prins gaiges ou livres par lesdictes escroes, pour chascun desquelz jours mondit seigneur luy a tauxé et ordonné prenre et avoir de luy luii s. telz que diz sont, qui à ce taux font la somme de mcxm 1. un s., surquoy il récent en prest à sondit parlement la somme de iicvim 1. Ainsy lui est demouré deu de reste ladite somme de ex I. un s. Pour ce par sa quittance contenant affermacion en conscience d'avoir vaquié oudit voyage par les jours et pour les causes ci-dessus déclairées avec eertiffication dudit maistre de la Chambre aux deniers, parquoy appert que pendant ledit temps icelluy messire Olivier n'a esié compté ne prins gaiges ou livres par lesdiles escroes, icclle somme de cv I. nu s. (Archives générales du royaume de Belgique, n° 1925, f° 278 v°). 1 En marge : Il en est parpayêcy après iiclxxix. ne étude XXXI Don à Olivier de la Marche pour le même objet. (1470). A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondil seigneur, la somme de six vingt livres dudit pris, en prest à luy fait sur le voyage que mondit seigneur luy ordonna faire de sadite ville de Saint Orner le vin" jour dudit mois de juillet par devers le roy d'Engleterre pour affaires secretz dont icellui seigneur ne veult plus ample déclaration ici estre faicte; pour ce par sa quiltance, ladite somme de vi" I. {Archives générales du royaume de Belgique, n° 1925, Chambre des Comptes, i'° 280 v°). XXXII Remboursement par le duc de Bourgogne à Olivier de la Marche du prix d'un cheval. (1470.) Audit messire Olivier de la Marche, la somme de soixante livres dudit pris, qui deue luy esloit pour une haquenée de poil blanc que mondit seigneur a fait prenre et acheller de lui, et icelle donnée au seigneur de Happlancourt, pour aucuns aggréables services qu'il luy a faiz ; pour ce par sa quiltance, avec eertifïication de Jehan de Roiehefay dit Rosquin, conseiller cl premier escuier d'escuierie de mondil seigneur, contenant le pris et délivrance de ladite haquenée, ladite somme de lx 1. (Archives générales du royaume de Belgique, n° 1925, Chambre des Comptes, f° 345). SUR 0LIV1EK DE LA MARCHE. 177 XXXIIi"» Remboursement à Olivier de la Marche de plusieurs dépenses faites pour le compte du duc de Bourgogne. (1470.) En octobre LXX. A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'oslel de mondit seigneur, la somme de sept livres onze solz dudit pris que dudit commandement il a payée et délivrée comptant, assavoir à six joueurs de personnage, quant ils jouèrent devant luy au premier dudit mois d'octobre, en don de mondit seigneur leur a fait, vi l.vis.; et à ung compaignonqui nagaires porta lettres à mondit seigneur de Jehan de la Porte escuier, xxv s.; font ensemble cesdites deux parties ladite somme de vu 1. xi s. Pour ce par certiffi- cation contenant quittance desdites parties, i ce 1 le somme de vu 1. xi s. (Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des comptes, n° 1925, f° 387 v°). Extrait du 5° compte de Guy Pickoix, receveur de la ducliié de Duillon, relatif à Olivier de la Marche. (147-1.) IIIe compte qui fait et rendt à mon très redoubté signor monsignor le duc de Bour- goingne et de Braibant, Guyot Pickoix, receveur de Buillon, de par honnouré seigneur messire Ollivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de mondit très redoubté seigneur monsignor le duc et gouverneur, capitaine et prevost de Bouillon, de tout ce qu'il le dit Guyot a levet et reçeu et ossi payet et rendut, des biens, cens et rentes tant d'argent que d'autres, depuis le premier jour d'octobre incluys mil NIPLXIX jusques à ote il jour mil IIIPLXX [Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, n° "24406, f° 1). Tome XLIX. 23 178 ETUDE XXXIV Lettres vidimées de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, nommant Olivier de la Marche capitaine et bailli de Lncheux et Orville en Picardie. (22 janvier 1471.) A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, Garin Courtois, escuier, àdec présent garde du scel de la baillie d'Amiens establi es prévostez foraine de Beauquesnc et dedens la ville, pour sceller et confermer les contrat/, et obligacions qui y sont faites et recevoir enlre parties, salut. Saichcnt tous que par Jehan Grignard et Jehan Pollel, auditeurs en Indicte prévosté, mis et eslablis par Monsieur le bailly d'Amiens, ont esté veus, tenu, et leuz et dilligamment regardé, mot apprez aultre, unes lectres patientes données de noslre très redoublé seigneur et prince monseigneur le duc de Bourgoigne, scellées en chire vermel, sainnes et entières, en scel saing, et escriptes comme par l'inspection d'icelle est apparu ausdicts auditeurs, desquelles la teneur s'ensuit : « Charles, par la grâce de Dieu » duc de Bourgoingne, de Lothringe, de Brabant, de Lembourg et de Lucembourg, » conte de Flandre et d'Artois, de Bourgoingne, palatin de Haynnau, de Hollande, de » Zellande et de Namur, marquis du saint Empire, seigneur de Frise, de Salins et de » Malines, à tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut. Comme pour certaines » causes ad ce nous mouvans nous ayons puis nagaires fait mettre en nostre main chaste], » ville, terre et seignourie de Lusseu, Orville, et touttes les autres terres quelconques » qui en deppendent, appartenans au conte de saint Pol, et pour ce et aussy pour obvier » auxvoyes de fait et entreprises que aucunznoz ennemis et malveillans faire pourraient sur » noz pays etsubgetz, et meismes sur ceulx qui sont voisins à ladicte terre et seignourie » de Lusseu, nous soit besoing et très expédient de pourveoir à la garde et seureté » d'icelle; savoir faisons que, nous confians en la loyaulté et vaillance de nostre amé et » féal chevalier conseiller et maistre d'ostel messire Olivier de la Marche, et de ses sens >■ et bonne diligence, icellui avons commis, ordonné et estably, commetlons, ordonnons » et establissons par ces présentes capitaine et bailli des dits chastel, ville, terre et » seignourie de Lusseu, Orville et autres appartenances dessusdites, aussy avant que la » recepte dudit Luceu se comprent en lui donnant plain pooir, auctorilé et mandement » espécial de garder bien diligemment et loyalment lesdits chastel, ville et terre et les » habitans d'icelle en et soubz nostre subgection et obéyssance, de y faire et faire faire » de jour et de nuit guet et garde, toutes et quantesfois qu'il appartendra de constraindre « par toutes voyes deues et raisonnables les hommes féaulx, vassaulx, bourgois et subgez » y demourant, lelz et en tel nombre qu'il advisera estre expédient à venir eulx tenir et » demourer es dites villes et chastel, armés habillez et en point pour y faire ledit guet et » garde, quant mestier sera, sans eulx en départir que ce soit par l'exprez congié et » licence de nostre dit capitaine, de faire et administrer raison et justice à ceulx étés cas SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 179 » qu'il appartendra. Et en outre avons donné et donnons pooir, auctorité et mandement >. cspéeial audit messire Olivier de commettre par provision de par nous en ladicte terre » et seignourie de Lusseu, d'Orville et autres appartenances dessusdictes tous officiers » tant de justice que de recepte, et de recevoir le serment d'eulx tel qu'il appartient, et » généralement de faire toutes singulières choses que bon et léal capitaine et bailli peult » et doit faire et qui audit office compétent et appartiennent aux gaiges, drois, prouffis et » emolumens telz et semblables qui ont acoustumé d'avoir parcydevant les autres » capitaines et baillis de ladite terre et seignourie; dont il a fait le serment es mains de » nostre très chier et féal ehief de nostre conseil, le sieur de Saillant. Sy donnons en » mandement à tous les dits vassaulx et subgetz d'icclle terre et seignourie que audit » messire Olivier ou à son commis en ceste partie ilz et chascun d'eulx en droit soy >. obéissent et entendent dilligemment en toutes choses touchans et concernans ledit » office. Et [vous] prestent et donnent conseil, confort, ayde et assistence, se meslier en a, » et requis en sont, car aussy nous plaist il estre fait; en tesmoing de ee, nous avons fait » mettre à ces présentes nostre sccl de secret en l'absence du grant. Donné en nostre » ville de Dourlens le xxne jour de janvier, l'an de grâce mil quatre cens et soixante dix. » Ainssy signé par monseigneur le duc : de Longueville. Tout ce dessus dit nous ont » les dits auditeurs [affermé] estre vray par leurs seaulx. Et nous à leur tesmoing avons » mis à ces lettres ledit sccl. » Ce fu fait, passé et recongnut le quinziesme jour d'octobre l'an mil quatre cens et soixante onze. N. Becqie. (Archives nationales de Paris. — Musée, 487 = K 71, n° 3.) XXXV Lettre missive de Louis XL à du Bouchage, relative aux dispositions d'Olivier de la Marche. (16 octobre [147-2.]) Monseigneur de Bouchage, Guillaume de Thouars m'a fait savoir que monseigneur deCimay et messire Olivier de la Marche s'en vouldroient bien venir à moy, etj'ay grant paour que ce soit quelque tromperie; loutesfoiz il n'est riens que plus je désirasse que d'avoir ledit sieur de Cimay comme vous savez, et pour ce je vous prye que sachez que c'est, et si vous voyez que ce soit à bon escient, que vous y besongnez à toute diligence, et ce que vous prometrez pour leur appoinctement, je le tiendray et incontinent me adverlissez de tout. Escript à Clery, le xvi" jour d'octobre [1472 ?]. LOYS. P- LE Mareschal. A notre amé et féal conseiller et chambellan le sire du Bouchage. (Bibliothèque nationale, mss. français, 2905, f° 3). 180 ETUDE XXXVI Extrait du compte du trésorier des guerres du duc de Bourgogne, relatif à Olivier de la Marche. (1471) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel de monseigneur, et conduicteur de cent lances de son ordonnance, la somme de ïxmcunxxii livres xiui solz, de xl gros, qui deue lui esleoil, pour le payement de lui conduicteur, comprins son estai, ix diseniers, x lieutenants, lxxix autres hommes d'armes, ii0iiiixxxiii archiers à cheval iiiixvxiui picquenaires, xxxiiii couleuvriniers, x arbalestriers et xxu archiers à pie, qu'il a eu souhz lui et en sa compaignie ou service de monseigneur en garnison en sa ville d'Ahheville, au pris assavoir : ledit messire Olivier, conduielcur à xv pieters de xxxvi gros tle Flandres pièce, pour sa lance, par mois ; à lui, pour son estât de conduicteur qui esl c frans de xxxn gros semblables le franc par mois; chascun disinier à xvi s. de gros paraulx, le soit, par jour; ung lieutenant ou chief de chambre à xv pieters, (elz que diz soûls, par mois; Tomme d'armes à xv francs dudit pris de xxxn gros le franc par mois; chascun archier à cheval à v francs semblables, ci l'archier à pié à un frans par mois, le couleuvrinier et arbalestrier ou picquenaire à pié à u solz telz que diz sont, par jour. Et ce pour trois mois entiers commencans ledit premier jour de février LXXI et finiz ledit derrenier jour d'avril LXXI1 après enssuivant. {Archives générales du royaumede Belgique, Chambre des Comptes, n" 25542, f° 5). XXXVII Lettres patentes de Charles le Téméraire, duc de Bourr/or/ne, nommant Olivier de la Marche maistre de la monnaie du pays de Gueldre. (18 août 1473.) Charles, par la grâce de Dieu duc de Bourgoingne, de Lothier, de Brabant, de Lem- bourgetde Luxembourg, conte de Flandres, d'Artois, de Bourgongne, palatin de Maynnau, de Hollande, de Zellande et de Namur, marquis du Saint-Empire, seigneur de Frize, de Salins et de Malines, à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Comme par le trespas de feu messire Arnoul, en son vivant duc de Gheldres, iceulx pays et duchié nous soient SUR OLIVIER DE LA MARCHE 181 présentement avenuz, et à ce moyen soient aussi les offices d'iceulx pays escheuz à nostre disposition et entre les autres l'office de maistre et pardessus des monnoyes d'iceulx pays, auquel n'avons encores pourveu, comme entendu avons et avoir faisons que nous, usant des droictz, prééminences et seignouries à nous avenuz et escheuz comme dici est, et pour considération des bons et aggréables services que nous a faict par cy devant en continuant encores journellement nostre amé et féal chevalier, conseiller et chambellan et maistre d'ostel, messire Olivier de la Marche, icellui confians à plain de ses sens, loiaulté, preudhomie et bonne diligence, avons pour ces causes et aultres à ce nous mouvans retenu, commis, ordonné et institué, retenons, commettons, ordonnons et instituons par ces présentes nudit office de maistre et pardessus des monnoyes d'icellui nostre pays de Gheldres,en lui donnant povoir et auctoriié dudit office exercer et desservir doresenavant ou par personne à ce souffisant et ydoine faire exercer et desservir, de faire forgier toutes monnoyes d'or et d'argent qui par nous ou noz commis seront ordonnées avoir cours en nostredit pays, de donner tous offices nécessaires pour le forgement de ladicle inonnoye estans soubz le dit office de maistre des monnoyes, d'y commectre et desmectre quant bon luy semblera tous offices, assçavoir l'officier d'assaicur et aultres officiels dessusdicts, de eslire lieu en nostredict duchié le plus ydoine et souffisant audit office pour faire lesdictes monnoyes, à faire au surplus toutes et singulières les choses que bon et léal officier dessusdit peut et doit faire et que audit office compétent et appartiennent aux paiges lelz que luy ordonnerons cy après et aux aultres droictz, honneurs, libériez, franchises, prouffis et émolumens accoustumez et y appartenais tant qu'il nous plaira. Sur quoy il sera tenu de faire le serment à ce pertinent es mains de noz ou de nostre très cher et féal chevalier et cbancellier le seigneur de Saillant et du Liz que commettons à ce. Si donnons en mande- ment à nostre chancellier que, receu dudit messire Olivier le dessusdict serment, il le mette et institue ou face mettre et instituer de par nous en possession et saisine dudit office de maistre et pardessus des monnoies de nostredit pais de Gheldres et d'iceluy selon par la manière que dict est, ensemble des paiges, droitx, honneurs, prouffis et émolumens dessus- dicts, il et tous autres noz justiciers et officiers cui ce regardera le facent soufflent et laissent doresnavant piaillement et paisiblement joir et user. Car ainsi nous plaist il estre fait. En tesmoing de ce, nous avons faict mettre notre scel à ces présentes. Donné en nostre ville de INymèghe, le xvin0 jour d'aoust, l'an de grâce mil 1111e soixante-treize. Ainsi signé par monseigneur le duc, J. Goulon. Et sur le dos desdites lettres esloit escript ce qui s'ensuicl: aujourd'hui iuc jour de novembre 1475, messire Olivier de la Marche, dénommé aublancq de cestes, a faict le serment de l'office de maistre et pardessus des monnoies du pays et duchié de Gheldres, dont audit blancq est faite mencion es mains de monseigneur de Saillant et du Liz, cheva- lier, chancellier de mon très redoublé seigneur monseigneur duc de Bourgogne. Fait l'an et jour comme dessus. Ainsi signé : J. Baradot. Collation a esté faicte à l'original par moy : M. Timart. [Copie papier.] {Archives départementales du Nord, B. 2096, n" 1). 182 ETUDE XXXVIII Olivier de la Marche donne quittance à son oncle Jacr/nes [loulou des sommes qu'il avait en son nom, comme administrateur de ses biens. (5 juillet 1474.) Noble seigneur Olivier, seigneur de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'hostel du duc de Bourgongne, bailli d'Amoni, gouverneur du duché de Bouillon et conducteur de cent lances des ordonnances du duc de Bourgongne, donne quiltance à son oncle, noble seigneur, messire Jacques Bouton, chevalier, seigneur du Fay et Corberon, conseiller, chambellan dudit duc, de la somme de 500 livres qu'il lui devoit à cause de l'administra- tion de ses biens pendant sa minorité, après le décès de dame Jeanne Bouton, sa mère, sœur dudit messire Jacques, laquelle somme estoit entre les mains de nobles hommes Philibert et Philippe de Levarre, écuyers, frères, seigneurs de Janly et de Montmain, le cinquiesme de juillet 1474. (Bibliothèque nationale de Paris, Collection Villevicillc, 5S, f° 138). XXXXIII"!- Exlrails des comptes des (jacjes payes aux officiers du duc de Bourgogne. (20 août 1474.) Samedi vingtiesme aoust 1474, au siège devant la ville de Nuysse [Escu xx sous à la valeur de xl gros, monnoie de Flandres]. Le sire de la Marche, maistre d'ostel de mondil seigneur et capitaine de ladicte garde, pour ses gaiges de ce jour xxx s. A luy pour sa pension xiu s. nu deniers. Rcnauldin de Melun xvi s. Anthoine de la Howardrie xvi s. Nicolo Maria Lapolilain (sic) xm s. Messire Thomas le Mathon un s. Licnard la Trompette vin s. Charles la Trompette v s. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 183 Anthoine de Cervolles xx s. Pierre de Crepieul xvi s. Amille de Mailli xv s. Nicolas de Sainct Moris xnis.,elc. Somme desdils gaiges pour ce jour : vi"vm I. vi s. iv deniers. (Bibliothèque nationale, nouvelles acquisitions fran- çaises, n° S903, n° 50). \\\IX Extrait de compte relatif aux gages d'Olivier de la Marche comme maître de la monnaie de (Jiteldre. (1475.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et maistre d'ostel et général maistre des monnoies de mondit seigneur en ses pays et ducliié de Gheldres et conté de Zuytphem, auquel mondit seigneur par ses lettres patentes, données en sa ville de Naneey, le vuie jour de janvier l'an mil JIIICLXXV, a ordonné prendre et avoir annuellement par les mains du maistre particulier de sadicte monnoie de Gheldres, durant tant et si longue- ment que l'on ouvrera en icelle monnoie, la somme de deux cens frans de xxxu gros flandrois le franc, à commencer au jour de la date de certaines autres lettres de retenue qu'il avoil de mondit seigneur données l'an mil II1ICLXXH1. Néantmoins pour ce que l'en n'a point ouvré en ladicte monnoie que depuis le xxv° de décembre l'an mil lIIIcLXXIin jusques au 111e jour de février l'an mil 1III°LXXV, ne lui ont esté payé aucuns gaiges dudit office, fors d'icellui temps que l'on y a ouvré. Et pour ce icy par vertu desesdites lettres de tauxacion de gaiges dont copie est icy rendue, avecques quilance sur ce, servant ses gaiges dudit office de général maistre de ladicte monnoie, montant à dudit temps que l'on y a ouvré en monnoie de ce présent compte, etc. (Archives générales du rmjaumede Belgique, Chambre des Comptes du comté de Gueldre, reg. 18100, f° 5 v°). 184 ÉTUDE xi, Lettre d'Olivier de la Marche aux gens de la Chambre des comptes au sujet du contrôle de la dépense de l'hôtel du feu duc de Bourgogne. (8 janvier 1478.) Très cliiers et espéciaulx seigneurs, nous nous recommandons à vous, et vous plaise savoir que nous vous envoyons présentement par ce porteur nostre contrerolle de la dépense e( gaiges de l'ostel de feu monseigneur le duc Charles que Dieu absoille, pour l'année commençant le premier jour de janvier LXXV et jusques au ve jour de janvier mil I1I1°LXXVJ après ensuivant, pour au surplus besoingnier à la reddicion du compte du maislrc de la Chambre aux deniers de feu mondit seigneur, du temps que dit est. Ouquel nostre dit contrerolle reste à mettre les sommes de la despense et gaiges ordinaires et de la garde de mars LXXV, elles sommes des despenses et gaiges ordinaires seulement des mois d'avril, may, juing et juillet en suivant oudit an LXXVI, dont les eserouz sont démolirez en Bourgoingne, et nostre contrerolle que avions dudil temps avec le demourant de l'année, fut e( démolira perdu en la chambre de nostre estai à la très piteuse journée de Nancy. Très chiers et espéciaulx sires, nostre Seigneur soil garde de vous. Escript à Bruxelles, le vinc jour de janvier l'an mil VCLXXV1I. (Archives départementales du Nord, B. 2117.) \LI Quittance d'isabeau Machefoing, veuve de Jean Coustain. (1« octobre 1462.) Je, Ysabel Machefoing, vefve de feu Jehan Coustain, confesse avoir receu de Pierre Bladelin, conseiller et maistre d'ostel, et maistre Jehan Schareel, secrétaire et garde de l'espargne de monseigneur le duc de Bourgoigne et de Brabant, une pièce de lycorne plaie et ronde qui a esté trouvée entre les biens délaissés par ledit feu Jehan Coustain mon mari, cui Dieu pardoini, et laquelle pièce de licorne mondit seigneur de sa grâce m'a donné. Si m'en liens pour conlenie et en quille mondit seigneur le duc, ledit Pierre Bladelin et maistre Jehan Schareel et lous autres. Tcsmoing le saing manuel de maistre Guillaume Baulain, secrétaire de mondit seigneur, ey mis à ma requeste avec le mien, le premier jour d'octobre l'an mil qualre cens soixante-deux. (Orig. signé :) Bautain. Y. Machefoing. (Archives départementales du Nord, n° 1588, Corresp. diplomatique). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 485 xxii Extrait du compte de la ville de Bruges relatif à Olivier de la Marche. (1479-1480.) Es te welene das betaelt es messire Olivier de la Marche, riddere, als glietrauwe heb- bende t' eenre weltelyke gbeselnede mer- vrauwe de weduwe mer Jan de Montferrant, ter causcn van der zuverynghe ende oflos- singhe van hondert ponden groolen eeuwe- like renten sjaers wylen, ghecocht by den voorschreven Jan de Montferrant, up de voorschreven stede in't jaerLXlIlI,telossen den penninck xv ; compl xvc liv. grooten. (Transcription.} Est à savoir qu'il a été payé à messire Olivier de la Marche, chevalier, comme ayant épousé légitimement dame madame la veuve de messire Jean de Montferrant, pour cause de remboursement de cent livres de gros de rente perpétuelle, l'an, achetées par le susdit feu Jean de Montferrant sur la ville en 1464, à rembourser au denier quinze: fait quinze cents livres de gros. (Traduction ) (Archives tjéncrales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, n° 32S33, f° 184 v°.) XXIII Olivier de la Marche est mis en possession d'une rente qui appartenait à sa femme sur la seigneurie de Boussu, fief dépendant du château de Namur. (6 juillet 1480.) A tous ceulx, etc., Anceau de Hun, chevalier, lieutenant, salut : savoir faisons que aujourd'hui pardevant nous les pères et hommes de fiefx du chasteau de Namur, cy debsoubz nommez et escripts, est venu et comparu en sa personne messyre Olivier de la Marche, chevalier, conseiller, et premier maistre d'ostel de mon très redoublé seigneur, monseigneur le duc d'Ostrice, de Bourgongne, etc., conte de Namur, lequel comme mary et manbour de dame Ysabel de Macefoing, sa l'eme, par avant femme de feu messyr Jehan de Montferant, nous requist et demanda à avoir don, ban et vesture de la somme den0 couronnes de rente héritable sur toute la terre, haulteur et seigneurie de Boussut en Haynaut, sy avant qu'elle est tenue en fief de parie de mondit seigneur à lui appartenant sy comme il disoit, pour cause de sadite femme par vertu de certains traictiés, accords et appointemens par cidevant fais entre Glaude de Montferant, frère et héritier dudit feu Tome XLIX. 24 186 ÉTUDE mcssire Jehan de Monferant, et ladite dame Ysabel. Et par vertu de certain mandement patent donné de mondit seigneur le duc, et sellé de son seau à nous présenté et exhibé de par ledit messire Olivier de la Marche auquel la teneur s'ensuit: laquelle demande et requesle nous tournesmes en droit et en jugement sus révérend père en Dieu frère Deyck, abbé de Floreffe, per dudit chasteau de Namur, illecque présent et ce que au sourplus à faire en esloit, lequel lui sur ce conseilliés ausdis per et hommes, nous dist et rapporta par droict, par loy, par jugement, et par pleine science l'un de l'autre qu'il ne savoit chose que nous n'eussions bien à donner audit messire Olivier de la Marche, comme mari et mambour de dame Ysabiel Masefoing, sa femme, don, ban et vcslurc desdis nn couronnes de rente sur ladite terre et seigneurie de Boussul, sy avant qu'elle est tenue en fief de parie de mondit seigneur le duc à cause de son chasteau de Namur, sy avant que icelles 11e couronnes lui pevent et doivent compéter et appartenir par vertu des dessusdis (raidie, accords et appointemens par cidevant fais entre lesdis Glaude de Monferant et ladite dame Ysabel, et en ensuivant ledit terme du mandement de mondit seigneur le duc, illecque présenté et exhibé comme dist est, sauf tous drois. En ensuivant lequel jugement et tout par le jugement et enseignement desdis pers et hommes, nous recor- dismes et donnasmes audit messire Olivier de la Marche, comme mari et manbour de la dite dame Ysabel Macefoing, de toutes lesdites n° couronnes de rente sur laditte terre et seigneurie de Boussul, comme dit est, don, ban et veslure ; sy avant que lui pooient et deuement et appartenir en ensuivant les dessusdis appointemens, et par vertu du mande- ment de nostredit seigneur le duc; et d'iceldites 11° couronnes, l'advestimes et adhéritames bon droit et à loy pour lui, ses hoirs et remanans, sy avant qu'elles sont tenues en fief de nostre dit seigneur le duc à cause de son chasteau de Namur; et sy l'en rechupmesà homme de fief en nos baisant en foyeten hommage au lieu de mondit seigneur le duc, et par tel serment solempnel faisant, qu'il y appartenoit. En ce wardées et adjoustées toutes les solempnités de droit et de loy à ce afférantes et aecoustumées aux us et couslumes de ladite court, et sauf tous drois à tout ce que dit est faire bon à droit et à loy, furent présens et par nous espéciallement appeliez, comme hommes pers du chasteau de Namur, le dessusdit révérend père en Dieu frère Deyck, qui le jugement porta, et Henri d'Outre- mont, receveur général de ladite conté, et comme hommes du (iefz dudit chasteau, Jehan seigneur de Marbais, messire Englebert Doulay, bailli de Bouvignes, messire Jehan d'Emmeries, bailli de Waseiges, chevaliers, Henri de Hun, escuier et Donea de Hodeghe, en qui warde et retenance nos metismes tout ce que dit est; et afin que ce soit plus ferme chose et estaple, nous ledit lieutenant et les pers et hommes devandis nommez avons à ces présentes lettres et par jugement mis et appendus nos propres seaux en signe et tesmoing de vérité. Faites et données à Namur, le jeudi vie jour de juillet, l'an mil 1111° et I1IIX* (Archives de l'État, à Namur. — Souverain bailliage, Extrait du registre aux transports et reliefs, n° 47, fol. 73.) SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 187 XXIV Extrait du registre des confiscations opérées sur (es Français en Flandre, relatif à Olivier de la Marche. (1480.) A messire Olivier, seigneur de la Marche, etc., de par qui a esté premièrement donné à congnoistre ce que les hoirs et ayant cause de feu Robert Coolman, demourant à Berglies Saint Wiennoc, dévoient aux hoirs de feu Liénart des Anvois, eulx tenant en parti contraire, n'a encoires rien esté payé, en vertu de certaines lettres closes par lui obtenues de monseigneur à celle lin, parce que de la somme recette par ce commis de Michiel de Larderer, comme ayant le droit, ocense et action d'icelle formorture et succes- sion, est question et procès formel pendant devant la justice et en la vierscliare du Hault- pont à Saint-Omer. « [C'est là l'article de la dépense; au fol. li r° est la recette] ( de la Marche était le dénonciateur et avait droit à l/3). » Parce que en la ville de Berghes-Saint- Winnoc est allé de vie à trespas ung nommé Robert Coolman, lequel estoit redevable aux hoirs et héritiers de feu Liénart des Anvoys, eux tenant en parti contraire, de certaine somme de deniers à cause de certaine vente et délivrance de moutons, faicte par ledit feu Liénart audit feu Robert ; et ung nommé Michel de Larderer, demourant audit Berglies, s'est borné en la formorture des biens dudit feu Robert Coolman, par cession et transport que les dits héritiers du dit feu Robert lui en ont fait par convencion et condicion de payer les debles et charges d'icelle formorture ; à ceste cause a esté receu par ce commis dudit Michiel de Larderer au prouftit de monseigneur la somme de lxix livres v. s. i d. gros valant mrxL livres xv sous de xl gros, à laquelle somme messire Olivier de la Marche, chevalier, etc., et aussi Charles Delebecque, huissier d'armes de l'ostel d'ieellui seigneur, tant en son privé que comme ou nom dudit messire Olivier, requiert et prétendt avoir le tiers, tant en vertu de l'ordonnance sur ce faicte et publiée en et par tout le pays de Flandres pour le droit de ceulx qui premièrement donroient à congnoistre et accuseraient aucuns biens des lenans parti contraire, comme aussi par certaines lettres closes signées de la main demondit seigneur à celle fin, obtenues par ledit messire Olivier, etc {Archives générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, reg., n° 19720, f° 77 v.) 488 ÉTUDE XLV Maximilien et Marie de Bourgogne ordonnent à leurs officiers des salines de Salins de livrer à Olivier de la Marche cinq cents charges de sel rosier en paiement d'un coursier d'Espagne, qu'il leur a vendu pour leur usage et qu'ils ont mis dans leurs écuries. (30 septembre 1481.) Maximilien et Marie, par la grâce de Dieu ducz d'Ostrice, de Bourgongne, de Lotliifer], de Brabanl, de Lembourg, de Lucembfourg] et de Gbeldres, contes de Flandres, d'Artois, de Bourgongne, palatins de Haynnau, de Hollande, de Zeelande,de Namur et de Zulphen, marquis du sainct Empire, seigneurs de Frize, de Salins et de Malines, à noz amez et féaulx les commis sur le fait de noz demainne et finen[ces], salut et dilection. Nous voulons et nous mandons que, incontinant après que nostre ville de Salins sera en noz mains et obéissance, vous faictes par nostre trésorier et aultres officiers de nostre saul- nerie illec cui ce regarde baillier et délivrer à nostre amé et féal chevalier, conseiller et premier maistrc d'ostel de nous duc, messire Olivier, sieur de la Marche, ou à son certain mandement pour luy, la quantité de cinq cens charges de sel rosier, laquelle quantité luy avons accordé prendre et avoir de nous pour une fois, pour et en récompense d'un cour- sier d'Espaigne, de poil bay, à longe queue et crigne noir, qu'il nous a baillié et délivrée pour nostre usaige, et lequel avons faict mectre en nostre escuirie; ausquelx nostre tréso- rier et autres noz officiers de nostredite saulnerie, nous mandons parcesdites présentes que ainsi le facent;et par rapportant avec cesdites présentes certifficacion de nostre amé et féal premier escuier d'escuirie, Josse de Prant, de la délivrance dudit cheval, ensemble recongnoissance dudit sieur de la Marche, nostre premier maistre d'ostel, d'avoir eu et receu ladite quantité de cinq cens charges de sel rosier, nous voulons, etc., noz trésorier et aultres noz officiers cui ce regarde en estre tenuz quicles et deschargez en leurs comptes par noz améz et féaulx les gens de la chambre de noz comptes à Dijon et aultres qu'il appartiendra; auxquels nous mandons par cesdictes présentes que ainsi le facenl, sans aucune difficulté; car tel est nostre plaisir, nonobstant quelconques ordonnances, restrinctions, mandemens ou deffences à ce contraires. Donné en nostre ville d'Anvers, le derrnin jour de septembre l'an de grâce mil CCCC quatre vings et ung. Ainsi signé : Par monsieur le duc, vous, le conte de Chimay, le seigneur d'Yrlaim, Nicolas de Gon- deval, maistre d'ostel et autres présens. (Et au doz) : Les commis sur le fait des demainne et finances de monsieur le duc et madame la duchesse d'Ostrice, de Bourgongne, etc., trésorier de la saulnerie de Salins et aultres officiers de ladicte saulnerie cui ce regardera, accomplissez le contenu au blanc de ces SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 189 présentes, tout ainsi et par la forme et manière que mesdits seigneur et dame le veullent et mandent estre fait par icelles. Escript soubz le seing manuel de l'un de nous, le premier jour de octobre l'an mil IIII0 IIIIXX et ung. Ainsi signé : Gondeval. Je, Josse de Prant, conseillier et premier escuier d'escuierie de monsieur le duc d'Aus- irice, de Bourgongne, de Brabant, conte de Flandres, etc., cerliffie à lous qu'il appar- tiendra que messire Olivier, seigneur de la Marche, chevalier, aussi conseillier et premier maistre d'ostel de mondit seigneur, a présentement délivré et lait amener en ladite escuierie le coursier d'Espaigne, de poil bay, à large queue et crigne noir; et dont est faicte mencion au mandement cy attaiché et selon la datte dudit jour : tesmoing mon saing manuel cy mis le derrier jour de septembre l'an mil IIII0 IH1XX et ung. Ainsi signé : Josse de Prant. Maximilien, par la grâce de Dieu roy des Romains, tousjours auguste, de Hongrie, de Dalmacie, de Croacie, etc..., et Philippe, par la mesme grâce, archiduc d'Austicc, duez de Bourgongne, de Lothier, de Brabant, de Lembourg, de Luxemhourg et de Gheldres, contes de Flandres, de Tyrol, d'Artois, de Bourgongne, palatins de Haynnau, de Hollande, de Zellande, de Namur et de Zuytphen, marquis du Sainct Empire, seigneurs de Frize, de Salins et de Malines, à noz améz et féaulx les commis sur le l'ait de noz demaine et finances, salut et dilection. De la part de nostre amé et féal chevalier, conseillier, grantet premier maistre d'ostel de nous, archiduc, messire Olivier, seigneur de la Marche, nous a esté exposé, comme nous Roy et feue nostre très chière et très amée compaigne dame, et mère de nous archiduc, la duchesse dont Dieu ait l'âme, par lettres patentes en datte du derrain jour de septembre l'an mil 1111e IH1XX et ung, et pour les causes y contenues luy ayons donné et accordé avoir et prendre pour une fois en nostre saulnerie de Salins si tost que nostre viile dudict Salins seroit en noz mains et obéissance, la quantité de cinq cens charges de sel rosier, comme il appert par lesdites lettres de nous Roy et de ladicte feue, desquelles la teneur s'ensuit : (Comme ci-dessus, au début.) Et combien que, au moyen de la réduction de nostre dicte ville de Salins en nostre obéissance, lesdites cinq cens charges de sel soient deues audit exposant et luy devroient estre délivrées selon le contenu desdites aultres lettres dessus transcriptes, loutesfoiz obstant l'anchienneté de la date d'icelles lettres, il doubte que noz officiers de nostredicle saulnerie vouldront faire difficulté et reffuz de les luy délivrer, qui luy tourneroit à grant interest et dommaige, et plus pourra faire se par nous ne luy est sur ce pourveu de nostre grâce, si comme il dit; dont, attendu ce que dit est, il nous a très humblement supplier et requis. Pour ce est-il que nous, ces choses considérées et sur icelles en vostre advis voulons et vous mandons par ces présentes que par nostredit trésorier et aultres officiers de nostredicte saulnerie de Salins qu'il appartiendra, vous faictes baillier et déli- vrer audict sieur de la Marche exposant ou à son commandant] pour luy ladicte quantité de cinq cens charges de sel rosier que nosdites aultres lettres dessus insérées et pour les causes y contenues, luy avons donné et ouctroyé, donnons et ouctroyons de rechief par 190 ETUDE cesdites présentes; auxquelz noz trésorier et aultres officiers de nostredicte saulnerie de Salins qu'il appartiendra, mandons par cesdites présentes que ainsi le facent, et par repor- tant avec lesdites présentes lesdites autres lettres cy dessus mencionnez et tout ce que par icclles fait etraporté; seulement, nous voulons lesdites cinq cens charges de sel ou la valeur d'icelles estre passées et allouées es comptes et rabatues de la recepte de nostre- dict trésorier et aultres officiers de nostredicte saulnerie de Salins qu'il appartiendra par nos amez et féaulx les gens de noz comptes qu'il appartiendra, desquelx nous mandons par cesdites présentes ainsi le faire, sans aucune difficulté. Car ainsi nous plaisl-il, nonob- stant quelconques ordonnances, restrinctions, mandemens ou deffences à ce contraires. Donné en nostre ville de Malines, le xu6 jour de novembre l'an de grâce mil IIIICIIIIXX et treze, et des règnes de nous, Roy, assavoir de ecly des Romains le vin0, et desdits de Hongrie, etc..., le troisiesme. Ainsi signé par le Roy, maistre Thiébaull Barradot, Hues du Mont et aultres présens : Numan. Les commis sur le fait des demainne et finances du Roy nostre Sire et de monseigneur l'Archiduc son filz, trésorier ou aultres officiers de la saulnerie de Salins, acomplissez le contenu au blanc de ces présentes selon la forme et teneur et tout ainsi et par la manière que iceulx seigneurs le veullent et mandent estre fait par icelles. Escript soubz les saings manuelz de deux desdits commis le xvc jour de novembre l'an mil 1111e Illlxx et treize. Ainsi signé : Barradot et Du Mo.nt. [Copie papier.] {Arch. Joursanvault, nn "2346, auj. à la Biblioth. nat. de Paris). \LVI Vente par Olivier de la Marche de ce qu'il possède en la paroisse de Saint-Camé en Bretagne. (18 mai 1481.) Noble homme Olivier de la Marche, seigneur de la Gouarderie, de la paroisse de St. Juvat, vendit et transporta à noble homme Charles du Breill, seigneur de Plumagal, un trait de dixme en la paroisse de St- Carné, appelée la dixme de la Marche, à la charge de lui en payer chacun an dix boisseaux de froment à la mesure de Dinan et moyennant la somme de xl livres, les vins et une robbe, par lettres passées le 18 may 1481. (Arch. de M. le comte de Bruc, au château de Bruc. Bibl. nation. Coll. VillevieiUe, 55, f° 138 v»). SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 191 Accord entre Olivier de la Marche et Jean Goussart au sujet de ses droits dans la même paroisse. (25 octobre 1482.) Olivier de la Marche, comme héritier principal et noble de feue Bricette Duval, fille ei héritière de feue Jeanne de la Marche, sœur dudit Olivier, fit un accord avec maître Jean Goussart, par lequel il lui constitua l solz de rente pendant sa vie au lieu de dix boisseaux de froment, mesure de Dinan, que ladicte deffunete lui avoit légués chacun an pendant sa vie, pour une messe par semaine pour le salut de son âme; ladicte renie assise sur la dixme de la Marche, en la paroisse de St-Carné; laquelle dixme ledit Olivier avait depuis peu vendue à noble homme Charles de Breill, seigneur du Pin, par lettres passées le 25 octobre 1482. (Arch. de M. le comte de Bruc, au château de Bruc. Bibl. mil., Coll. Villevieille, SS, f° 138 v). XI/VII Don par Maximilien à Olivier de la Marche des seigneuries de Vieux-Condé et, de Rieux. (24 juin 1482.) Messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et premier maislre d'ostel du duc Maximilien, et madame Ysabeau Machefoing, sa femme, firent enregistrer au conseil dudit duc trois lettres : l'une du 31 décembre 1441, par laquelle Philippe, duc de Bour- gogne, donne à rachat de u mille livres à messire Andrieu, seigneur de Humières et de Buzin- court, les terres et seigneuries de Vieux-Condé et de Bieu en Haynault, à luy échues par le décès sans hoirs de feue dame Jeanne de Wargnies ; idem autres lettres du 17 décembre 1458 par lesquelles ledit duc Philippe transmit aux mêmes conditions les dittes terres et seigneuries à maislre Jean de Humières, fils aine du susdit seigneur de Humières actuelle- ment doyen de Liège; idem autres lettres données à Bruxelles, le 24 juin 1482, par lesquelles le duc Maximilien donne les dittes terres à pareilles conditions, aux susdits seigneur et dame de la Marche, les ayant confisquées sur ledit Jean de Humières, qui tenoit le parti de messire Guillaume de la Marck et d'Arenberg contre luy. (Arch. départementales du Nord, Chambre des Comptes, reg. des Chartes, n» 16, f° 1 14 v°). 192 ÉTUDE XXVIII Certificat donné par Olivier de la Marche de plusieurs paiements qu'il a faits pour l'archiduc Maximilien. (4 janvier 1487.) Nous les maislres d'ostel de monseigneur l'archiduc de Bourgoingne, etc. Certifiions ;'i tous qu'il appartiendra que Ypolite de Berthoz, conseiller, maistre de la Chambré aux deniers et receveur tenant le compte de la despence extraordinaire de mondit seigneur, de par le commandement et exprez ordonnance du seigneur de Uhalhain, premier cham- bellan de mondit seigneur et de nostre sceau parées, et desboursées toutes les parties de dons qui s'ensuivent durant les mois d'octobre, novembre et décembre III1™VI. lit premièrement aux joueurs de Valenciennes qui ont par quatre ou cinq l'ois joué farses et moralitez devant mondit seigneur, tant en la ville d'Anvers, Malines, comme à Bruxelles, xu I. Item aux trompettes du Roy qui ont joué par plusieurs foys au diner de mondit seigneur, vi 1. Item à ceulx qui ont chassé ung grisart devant mondit seigneur, xxxiii s. Item à ung homme pour trois petiz counnis blans et ung grisart vifz pour mondit seigneur, xxxn s. Item aux josnes enfans de sainte Goule de Bruxelles, qui ont chanté devant mondit seigneur, xl s. Item à mondit seigneur en ses mains pour faire son bon plaisir à plusieurs fois, xviii 1. vin s. Item aux veneurs qui ont chassé ung sengler devant mondit seigneur xl s. Ilem aux josnes enfants de nostre dame du Sablon à Bruxelles, le jour saint Nicolas, xxxm s. Et à deux joueurs jouant de la cornemuse, qui ont joué et chanté devant mondit seigneur, xxm s. Toutes lesquelles parties reviennent ensemble à la somme de quarante six livres unze solz du pris de xl gros monnoie de Flandres la livre; lesquelles nous certifiions les dessus dites estre vrayes. Tesmoing le seing manuel de nous cy mis le ime jour de janvier oudit an mil 1111e 1III" et six. [Parchemin original]. 0. de la Marche. (Archives départementales du Nord, B. 2135, n° 3). \ll\ Autre certificat donné par Olivier de la Marche de dépenses extraordinaires faites pour le compte de l'archiduc Maximilien. (4 juillet 1487.) Nous les maistres d'ostel de Monseigneur l'archiduc d'Autriche, duc de Bour- goingne, etc., certifiions à tous qu'il apartiendra que Ypolite de Bergoz, conseillier, maistre de la Chambre aux deniers et receveur tenant le compte de la despence extraordinaire SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 193 de mondit seigneur, de par le commandement et exprez ordonnance du seigneur de Waellan, aussi conseillier et premier chambellan de mondit seigneur et de nostre sceau, paiées et desboursées durant le terme et espace de six mois entiers, commençons le premier jour de janvier l'an mil IUI° IIII" et six, et finissans tous ensuivans, toutes les parties des dons cy après déclairées à eulx et en la manière ijui s'ensuit. Et premièrement aux deux tambourins de nostre sieur Philippe de Ravestein, qui ont le premier jour de l'an joué devant mondit seigneur, lx s. Item un viel tamburin de monseigneur de Ravestin, pour le semblable ledit jour, xx s. Item aux deux tamburins de nostre messire Martin de Ywaert pour le semblable ledit jour, xl s. Item à cinq Alemans d'ont l'ung jouoit d'ung cornet, l'autre de la flûte et les autres cbascun qui ont chanté et joué devant mondit le dit jour, vi 1. Item aux veneurs qui ont chassé le xxe de janvier IIII" VI ung grisait devant noslredict seigneur, xxiiii s. Item à ung homme qui a joué ledit jour veloquettes devant mondit seigneur, xx s. Item aux brasseurs de la ville de Bruxelles, le jour de leur (este, xx s. Item aux veneurs et braconniers de Rochefort qui oni par plusieurs fois chassé par devant mondit seigneur, xu s. Item à quatre hommes messagiers de la ville de Bruges qui ont aporté en présent à mondit seigneur le xme d'avril de par ceulx de ladite ville plusieurs drogueries et confitures, vt I. Item à ceulx de la conl'rarie et serment de l'épée de la ville de Bruxelles, le premier jour de may, yi 1. Item aux personnaiges des quatre fils Aymont à la procession dudit Bruxelles, xn s. Item à ung compaignon qui aporta ung vert chapeau à mondit seigneur, vin s. Item à ung homme qui joua d'apuse devant mondit seigneur, x s. Et à ung homme qui aporta lettres de mondit seigneur de Ravestein à mondit seigneur, xl s. Lesquelles parties reviennent ensemble à la somme de quarante trois livres quatorze solz du pris de xl gros monnoie de Flandres le soit, et sont vrayes. Tesmoing le seing manuel délivré de nous, cy mis le 1111" jour de juillet l'an mil CCCC quatre vingt et sept. [Original parchemin]. Ol. de la Marche. (Archives départementales du Nord, B. 213S, n» 3). Don par Maximilien à Olivier de la Marche de sept cents livres qui lui étaient dues pour ses frais, missions et dépenses diverses. (1488.) A messire Olivier seigneur de la Marche, chevalier, conseillier, chambellan du Roy et premier maisire d'ostel de monseigneur l'archiduc son filz, la somme de sept cens vint livres dudit pris que, par ledit commandement et ordonnance du Roy, ledit argentier lui a baillée et délivrée à cause de trois cens soixante livres semblables que par ses lettres Tome XLIX. 25 194 ÉTUDE patentes données en sa ville de Bruxelles, le xxix0 jour d'octobre l'an mil CCCC quatre vins et six, lui a de sa grâce espécial octroyée et accordée prendre et avoir de lui par chascun an comme il faisoit quand il estoit en Testât aussi de son premier maistre d'ostel, considérant les frais, missions et despens qu'il soustenoit à cause d'icelluy estai et souste- noil encores devers mondit seigneur l'archiduc son filz, en invitant avec luy aux disners et souppers en son hostel les gentilz hommes, escuiers, et antres gens de bien sievyans la court, pour garder son honneur et dont à ceste cause ses prédicesseurs oudit estât avoient, du vivanl de l'eu monseigneur le duc Charles que Dieu absoille, ung plat furny des suites y appartenans \ délivré en la cuisine d'icellui feu Et pour autres causes et considéracions plus aplain déclairées ésdites lettres patentes, tant et jusques à ce que le plat dessusdict lui sera délivré en la cuisine de mondit seigneur l'archiduc, et non plus avant 2. Et ce pour deux ans entiers commcnchantz le premier jour de février l'an mil CCCC quatre vins et cinq, qu'il fut mis en la possession el joyssance dudil estai du premier maistre d'oslel de mondit seigneur l'archiduc, et finissant le darrenier jour de janvier ensuivant l'an mil IIlNIll" sepl, lesdils jours incluz pour ce icy par sa quitance en date du xiue jour de juillet l'an mil MIcIIIl"el huit, conlenans affirmation en sa conscience que aucune chose ne lui a esté délivrée en la cuisine de mondit seigneur l'archiduc durant ledit temps à ceux desondict plat; ey revienl à la somme de virxx I. tArch. générales du royaume de Belgique, Chambre des Comptes, ri» 1926, f° 4.) M Achat par Olivier de la Marche el Ysabeau Machefoing d'une maison sise à Malines. (Octobre 1488.) « Yngelram Cousaert, Thomaes van Huddegheem, hooft vercocht Ilecren Olivier de la Marche, ridder, hoofmeestcr ons gened Heeren, Heeren Philips, herthogen van Ocslryck, van Bourgoignen, van Brabant, etc., ende vrouwen Ysabeelen Machefain, 1 En marge : Vue le un compte de cesle argentier f" vi où ledit tnessire Olivier est payé de ceste p"nsion pour ni ans et ung mois entiers fini pour le dernier jour de janvier an IIII"V en une partie de xicxl comme il appert par lettres patentes et quittances et/ rendues. * En marge : Soit prins garde que ledit plat ailé est rendu et délivre ccsle provision de iii'lx I. par an. 8 En marge : Par certiffications de maistre Ypolite de Berthelin comme maistre de la Chambre aux deniers de monseigneur l'archiduc d'Austrice en datte du xx'' jour de novembre IIII"XII depuis rendu sur le premier compte de Simon Longin de la recette générale des finances de monseigneur l'archiduc f° lxxix sur une partie à cause dudit plat ; cy dessus ces IIIe escus par an dont il avait esté assigné en Dourgoigne prendre, que ledit messire Olivier de la Marche depuis ledit premier jour de février llll" cincq qu'il fut mis en possession dudit office de premier maistre l'hostel jusques à Pasques an llll"' VI, etc , etc. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 195 synder gesellynnen, een huys den Os geheeten, métier eendere plaetsen en de poerten voer, en de oie nietten gronde ende allen anderen sinen toebehoerten, dat Aerde van Dyest toe plach te hoeren, gclegen opte Veemerct van Mechelen, lusschen der Capellen van sinte Loy aen deen zyde, ende ihuys t' Gulden Hoot geheeten, toebelioerende Jacopen van den Leene aen dander zyde. A Domino Jolianne de Poertere presbytère waer op twee capuynen, ende op een en twintich penninge Loevens, ende eenen lialven gront chys, ende op twaelff Ryns guldenen, elken van dien tôt veertich groeten vlaems gelts gerekent, die tôt twee malen te quiten staen, ende elken van dien met sestien gelyker guldenen ende met vollen chyse, daer jaerlix uutgaende. » Ultima Octobris. « Item. De voerg. Heere Olivier ende vrouwe Ysabeele sine gesellynne debent den voerg. Tbomaes vier en tzestich gouden Ryns guldenen, elken van dien tôt veertich groeten vlaems gelts gerekent, te belalen tôt Onser Liever Vrouwen daghe purificacio nu naesttoeeomende, ende daer voer hebben sy hem verbonden ende te pande geset aile haere haetfelike goeden, waer die bevonden zelen worden, die sy nu 1er tyt hebben, ende hier namaels oie hebben ende vercrigen zelen. » Ut supra. {Archives municipales de Maintes. Registre aux adhé- ritanees, f° 78.) III Nouveaux dons faits par l'archiduc Maxi milieu à Olivier de lu Marche. (1492.) A messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller, grant et premier maistre d'ostel de mondit seigneur l'archiduc, la somme de deux mil six cens soixante livres dudit pris, que par le commandement et ordonnance dessusdictes et en vertu de leurs lettres patentes données en leur dicte ville de Malines le xxii" jour d'octobre oudit an IIII" douze, ledit receveur général lui a bailliée et délivrée en assignacion sur le receveur général de Bourgoingne pour semblable somme qui deue lui estoit, assavoir les ii'"clx 1. dudit priz à cause de deux cens escus de xlviii gros dicte monnoie pièce que par autres leurs lettres patentes, et pour les causes y contenues, ilz lui avoient ordonné et octroyé prenre et avoir d'eulx de pencion pour et ou lieu de certain plat furny des suytes et appartenances, qui lui estoit auparavant délivré en la cuisine et du vivant de feu monseigneur le duc Charles que Dieu absoille, à estre paie d'icelle pencion de nc escus par les mains de leur receveur général de Bourgoingne et des deniers de sa recepte venant du demenne du conte de Bourgoingne incontinent que leursdicts pays seraient réduiz en leur obéissance ; 196 ETUDE A messire Olivier, seigneur de la Marche, chevalier, conseiller, grant et premier maistre d'ostel de monseigneur l'archiduc d'Austrice, la somme de dix huit cens livres dudit pris que par le commandement et ordonnance de mesdiis seigneurs ledit receveur général de Bourgoingne, pour semblante somme qui deue lui estoit de reste à cause de cinq cens cscus de xlviii gros dicte monnoie de Flandres, les escus que iceulx seigneurs par leurs lettres patentes données à Malines, le xu" jour d'octobre III1" huit (vérifiées comme il appartient), lui ont de leur grâce espéciale octroiée et accordée prendre et avoir d'eulx de pension par chascun an pour les causes contenues en leurs lettres, mesmement pour et ou lieu de certain plat furny de suytes, comme il est accoustumé et appartenant audit estât et office de premier d'ostel, lequel plat, pour les grans et somptueidx affaires que mesdits seigneurs ont eu à supporter et encores ont, lui a esté payé dès le jour de Pasques l'an 1111" huit jusques audit jour de Pasques l'an I1IPWII où sont comprins quatre ans entiers à en estre paie d'icelle pension par les mains de Hues du Mont, procureur, et naguères argentier d'iceulx seigneurs ou autre argentier advenir, et jusques à ce que le plat dessusdit lui seroit remis et délivré et non plus avant, ouquel cas ladite pension lui sera abolye; pendant lequel temps il a certiffié et affermi en sa conférence que aucune chose ne lui a esté délivré à cause dudit plat accoustumé et appartenant oudit estât de premier maistre d'ostel; qui audit pris de cinq cens desdits cscus par an font pour lesdits quatre ans commansans et finissans comme dessus est dit, la somme de iiii,iiii0l; de ce mémoire est à desduire qu'il a receu le vu" jour de may l'an IIII" neuf par les mains dudit Hues du Mont (pour lors argentier du Roy et de mondit seigneur), pour ung an finissant au jour de Pasques audit an II H" neuf, comme par sa quictance rendue sur le vne et derrenier compte dudit Hues du Mont de l'office d'argentier fol. vm peult apparoir la somme de six cens livres dudit pris. Ainsi lui resloit deu pour sadite pension jusques audit jour de Pasques MI" douze la somme de xvmc I., pour ce icy par sa quictance certiffié de Hues du Mont et coppie desdictes lettres, avec certiffication de M6 Ypolite de Bertoz, maistre de la Chambre aux deniers de mondit seigneur, le tout icy rendue ladite somme de xvin° livres. (Archives départementales du Sont, B. 2144, £> 79). LUI .Refît donné par Ysubeau Machefoïng des sommes qui lui étaient dues depuis la mort de Jean de Mont ferrant , son premier mari. (23 mars 1496.) Je, Ysabeau Machefoing, femme de messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller, grant et premier maistre d'ostel de monseigneur l'archiduc d'Austrice, duc de Bour- goingne, et auparavant vefve de feu messire Jehan de Montferant, confesse avoir receu de SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 197 Simon Longin, aussi conseiller et receveur général de (mîtes les finances de mondit sei- gneur, la somme de deux cent vingt livres dix solz du prix de quarante gros monnoie de Flandres la livre, que par le commandement et ordonnance de mondit seigneur il m'a bailliée et délivrée à cause de semblable somme qui deue m'estoit à cause de dix huit solz deux gros dicte monnoye le soit que icelluy seigneur, par ses lettres patentes données en sa ville de Bruxelles, le xxn" jour de septembre derrcnièrement passée, me a de sa grâce espécial ordonné, octroyé et accordé prendre et avoir de luy de pension par jour, ma vie durant, à cause de semblable somme que feu monseigneur le duc Charles de Bourgoignc, que Dieu absoille, par ses lettres paternes données en sadile ville de Bruxelles, le xvi" jour de mars l'an LXXII, el pour les causes et considérations au long contenues en icelles, avoit ordonné, octroyé et accordé prendre et avoir de luy par chascun jour à mondit feu mary et à moy, à en estre payé par les mains de son receveur général de Flandres es parties de Bruges, lors présent et advenir, et des deniers de sa recepte le cours de noz vies durant et du survivant de nous deux; moyennant laquelle pension mondit feu mary se départy des gaiges qu'il prenoit de luy, par les escroes de sa despense ordinaire de son hostel, et aussy de ce que luy et moy nous départismes avec prouflit d'iccllui feu duc Cbarles de la tnoictié de deux cent soixante livres de rente ou environ que j'avoye droit de prenre et lever ebascun an sur certaines parties au longdéclairées èsdites lettres patentes. De laquelle pension de xvm s. par jour mondit feu mary jusques à son dît trespas et depuis moy avons joy jusques au viu°jonr de may, aussi derrenièrement passé en cest an Ml" quinze que lui mondit seigneur par certaines ordonnances, lors par luy faictes sur la reintégracion de son demaine, madile provision me a esté Ioyée comme lesdictes lettres patentes contenaient le tout plus aplain. Et ce pour madile pension depuis ledit vin6 jour de may derrier jus- qu'au vu" jour de janvier ensuivant et aussi derrcnièrement passé où sont corn prins lesdits jours includz, deux cens quarante cinq jours, qui audit pris de xvm sous par jour valent ladite somme de ucxx I. x s. de ladicte monnoie, de laquelle et pour la cause que dessus je suis contente et bien paiée. Et en quicte mondit seigneur, sondit receveur général, et tous autres. Et quant à ladite ordonnance faicte sur ladite reintégracion de sondit demaine et les seremens en vertu (Ficelle fais par messires des comptes à Lille, mondit seigneur les en a pour le cas présent receu de grâce espéciale par sesdites lettres patentes. Tesmoing le seing manuel de M" Jean Luilier, secrétaire de mondit seigneur, ey mis à ma requeste, le xxiii" jour de mars l'an mil CCCC1I1I" el quinze. Luilier. (Archives départementales du Nord, B. 2157, n° 5.) 198 ETUDE LIY Testa mai l d'Olivier de la Marche. (8 octobre 1501.) Ou nom de la saincte et inséparable Trinité le Père, le Fils et le St-Espril, amen. Par la teneur de cestuy présent publie instrument soil notoire et évident à tous présents et à venir que le 8° jour d'octobre Pan de la Nativité noslre Seigneur 1501, indiction 4e, en la première {sic) année du pontificat de nostre St-Père le pape Alexandre, par la divine provi- dence 6° du nom, comparu en sa personne par devant nous, notaires publics, et les tesmoings cy dessoubs escripts, noble, vertueux, sage et puissant chevalier, messire Olivier seigneur de la Marche, conseiller et premier maistre d'hostel de très hault, très excellent et très puissant prince, mon très rcdoubté seigneur, monseigneur l'archiduc d'Austriche, duc de Bourgongne, lequel comparant, ayant regard, comme il disoit, à la fragilité de nature humaine et qu'il n'est rien de plus certain que la mort, ne moins certain que l'heure d'icelle, et pour ceste cause et autres à ce le mouvants de sa propre, pure et franche volonté et lui estant en son bon sens et vray entendement, fait, ordonne et constitue son testament et dernière volonté pour le profit et salut de son âme en la manière qui s'ensuit. Et premièrement iceluy testateur a recommandé et donné son âme à Dieu nostre Créateur, à la glorieuse Vierge Marie, et à tous les saincls et sainctes du Paradis, quant elle partira de son corps, supliant nostre dit Créateur qu'il luy plaise de sa bénigne grâce luy pardonner ses mesfaits, et implorant la plénitude de ses miséricordes; et au regard de son corps il le livre et présente combien que indigne à la terre et sépulture de nostre mère Saincte Église, pour y prendre pourriture et attendre le grand et épouvantable jour du jugement, et la résurrection générale, espérant audit jour en la clémence et miséricorde de nostre dit Créateur, et eslit sa sépulture en l'église de St-Jacques de Letidcbenberghe ', en la bonne ville de Bruxelles, lez la Cour du Prince, pour y estre mis sous une tombe de pierre, et est d'entention de en laditte église ériger et ordoner quelque fondation pour l'aire dire messes, obils, et prières pour le remède de son âme, selon et ainsi qu'il advisera ey après, et que ses biens le pourront supporter, et combien qu'il veuille estre enterré audit lieu de St-Jacques; touttes voyes pour ce qu'il a chappelle en Bourgongne où ses prédécesseurs, seigneurs de la Marche en Bresse, sont enterrés, il a ordonné et ordonne pour leur faire complaisance que luy trespassé, son cœur soit mis en un coffret de plomb et porté en Bourgongne en sa dite chapelle qui est située auprès de la Marche en un lieu appelle Villersgaudin, et veut son dit cœur estre mis devant le grant autel de la ditte chapelle en façon que il puisse faire marchepied au prostré qui dira la messe, et que ses héritiers fassent faire une pierre sur laquelle le prestre aura les pieds en célébrant la messe, et à 1 Corr. Caudenberg. SUR OLIVIER DE LA MARCHE 199 l'entour 125-130.) SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 219 m LES CINQ SENS Si ma plume fust d'or fin arabicque Et mon papier de perles d'Orient, L'encre moulut par art et par praticque De diamans de couleur séraphique, Pour eslre riche et durer longuement La main divine et parfaict entendement, Si me congnois se indigne de parfaire Les vers suivans que je désire à faire. Qui hault emprent, il fault guider l'ouvrage Si saigement que l'œuvre soit durable; Qui veult escripre ou adrechier langage A quelque grant ou noble personnaige, Il doit peser que ce ne soit pas fable; Qui veult conduire escripture louable, 11 doit premier ce bon Dieu appeller Qui le conduise à escripre et parler. Donc de ma part à Dieu humblement prie Qu'il me doint grâce de dicter et escripre Chose qui soit agréant et amie, Qui me deffende de quelque vice dire, Et que les yeulx qui cestes vonldront lire Tournent les cœurs à vertuz ensuyvir. A ce je tens et tel est mon désir. 1 Tel est le titre qu'on lit dans le manuscrit d'Anvers, sur lequel j'ai pris copie de la présente pièce. Il m'a paru préférable à l'autre titre: Doctrine et loz pour madame A liénor (voir ci-dessus, pp. 128 et 1-46); aussi l'ai-je conservé. 220 ÉTUDE Et à ce point je déclaire mon cœur Non pas digne de leur dont ne suis riche. Suis ordonnez pour estre gouverneur D'une fille de Rois et d'Empereur, C'est madame Aliénore d'Austrice : A elle suis et ne voeul estre siche De semer fruiz de loz et de vertus Devant la dame que j'aime encor le plus. Ainsi, ma dame et ma noble maistresse, Jà conteray mes diz et mes doctrines En motz ligiers, selon vostre jeunesse, Continuant de moien à vieillesse. Où est le sens, là sont les parolles dignes. Ainsi premier planteray mes rachines Par le jardin de vostre entendement, Pour cueillir fruit à ce commeochement. A bien ouvrer pour doctrine première, Il fault guider voz cincq sens de nature Si saigement et de telle manière Que vous soiéz de bon loz parchonnière, Comme celle qui n'a de vices cure, Et qui n'avés aultre désir ne cure Que de songier que l'âme soit saulvée Et d'avoir part à bonne renommée. Le premier sens par qui Dieu nous fait grâce, C'est par les yeulx dont véons par clarté Le ciel, la mer et la terre en sa niasse, Soleil et lune, diamans et topasse, Arbres et fleurs que la terre a porté, De ce grant monde le laid et la beaulté, Bestes, oyseaux, poissons, femmes et hommes, Par les beaux yeulx dont enluminés sommes. Puisque les yeulx nous sont donc ordonnez Pour nous conduire et guider par la voie, Soyons si saiges, droictz et endoctrinez Que les regards soient assaisonnez SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 221 Si saigement que tout le monde voye Que nous voulions par nos yeulx avoir joye; C'est d'acquérir le paradis pour l'àme. Sur ce point doit regarder noble dame. Ne menons pas nos yeulx et noz regards Par soudain trait, mais en sage prudence; Ne faisons pas de nos yeulx picquans dars Pour navrer cœurs de gens par touttes pars; Les archiers sont périlleux d'accointance. Souvent advient par tel acoustummance Que celle est prise qui désire aultrui prendre, Dont la folie fait beaucop à reprendre. Ne servons pas de venin basilicque Qui touttes gens empoisonne et assolle; Noz regards soient plaisans et magnificque, Tous atemprés de doulceur angélicque ; L'œil est mauvais qui par trop ligier vole, L'œil fait jugier la femme sage ou foie. Or vous gardés, ma très noble maistresse, Que par voslre œil vostre nom ne se blesse. Pucelle doit songer, aux champs ou en rue, Souvent les yeulx baissiés contre la terre ; Et soions seur, sans que plus on argue, De terre vinsmes et sera nostre issue Quant partirons de la mondaine guerre. Ce seul penser est puissant'pour acquerre Ce que plus fort par nous doit estre quiz, C'est le royaume de ce beau paradis. Cuide, metz par escript et apprent Que, comme l'œil a sa veue menée, Cil qui le voit a ferme jugement Et adevine, et se treuve souvent Que par regards on congnoit la pensée. L'œil trop mouvant n'est pas chose louée Pour ce qu'il monstre la dame peu estable, Qui son regard a ligier et muable. ifl ÉTUDE Et, par contraire, par l'œil amodëré, Par les regardz menez à la raison, Doux et benings, non pas estre égaré, Communs à tous, de douceur atempré, Sans séparer nulz de comparaison, Telle manière donnera ochoison De vous louer et donner renommée D'estre une dame bien condicionée. Le premier sens qu'on appelle les yeulx Font à l'âme moult de bien ou de maulx ; Grands biens à lame font regards vertueulx Et par contraire regards malicieulx Mettent les cœurs en vicieux travaulx. Surtout, .Madame, gardés vous des assaulx De l'ennemi qui quiert de vous lumber En ses filez par vostre regarder. Louer debvons ce digne Créateur Qui nous a fait le regard et lumière Par qui véons le ciel en sa haulteur Et tout le monde du long et en rondeur, Feulles et fruitz en diverse manière. Celle grâce nous debvons tenir chière, Car les aveugles ont grant regret et paine De nous avoir la veue claire et saine. Louons ce Dieu qui nous a yeulx donnez, Dont nous véons toutes choses terrestre; Louons la Vierge qui les nous a gardez. N'en péchons point, et nous ferons assés Pour veoir Dieu en son glorieux estre; Faisons les œuvres pour seoir à la dexlre De la benoite et saincle Trinité Et de Marie que Ihésus a porté. Du sens des yeulx dont véons les merveilles Prenés en gré ce que j'en ay sceu dire. Retenés bien, mettes essoin et veilles Du second sens, que l'on dit les oreilles, SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 223 Dont il nous fault à ceste fois escripre. Par cellui sens fault sagement eslire D'escouterceulx qui sont de parler clignes, Laissier le mal et prendre les doctrines. Le Créateur forma la créature Et deux oreilles pour ung sens lui donna, Pour tout ouyr, le faulx ou la droicture, Cœullir vertuz, vices, est chose obscure : Pour prouffîter ce sens nous ordonna. Louez cellui qui fait ce beau don a; Faictes trésor quant vous orez le bien; Mauvais conseil ne vous doit estre rien. Aucuns notables ont glosé et escript Que deux oreilles qui sont au chief posées, Par l'une entre tout ce qu'on ot et dit, Mais à tel fin que l'home n'assourdit Par trop ouyr des choses devisées, Par l'autre oreille sont parolles vuidées, Et doit doctrine tenir en souvenance Et le surplus soit mis en oubliance. Es sains sermons par grant sens entendez, A l'escouter mettez l'entendement. D'ouyr dateur ne vous entremettez : De tromper liâmes il sont tous affectez. Qui les escoutte, il en est pris souvent, Mais escouttez cellui qui vous reprend. Car vray amy est cellui qui chastie, Et le flatteur vous est chose ennemie. Le bien oïr atraict bonne labeur. Qui le mal ot en grand péril se boute ! Qui bien escoutte, il est de bien asseur; Qui mal retient, il doit avoir grant peur : De mal sentir il n'en doit faire double. Le mal est doulx et plaisant qui le gouste, Mais il picque et est mordant, madame, Pour périllier le corps, l'honneur et l'âme. 224 ÉTUDE Donc, ma maîtresse, je dis et vous conseille, Se vous voilez demourer vertueuse, Tenés close et l'ouye et l'oreille Contre parolles qui les vices resveille, Car c'est dangier et œuvre périlleuse ; Gardez vcrtuz et en soies songneuse, Vous suppliant que vous soies contente Du second sens, lequel je vous présente. A ce tiers sens que on appelle la bouche Nous fault entrer pour amplier mon œuvre. C'est l'un des sens qui mieulx sert et plus touche Or me doint Dieu grâce que je le couche A mon salut et à vostre recœuvre ; Par la bouche le secret se descœuvre Des pensées dont le cœur a labeur,! Car le parler, c'est messagierdu cœur. Comme ainsi soit que de sacq ne de bouche Ne peut saillir que ce qui la repose ; Par la bouche se descœuvre l'embûche A toutes gens, et ne fault que on le huche ; C'est à quel fin personne se dispose, S'il parle en bien, en lui a bonne chose, S'il parle en mal, le mal est descouvert Et le venin dont son cœur est couvert. Ainsi, madame, semez bonne parolle. Monslrez que en vous n'a venin ne amer : Si jugera Renommée qui voile Que vous estes nourrie en bonne cscolle Et qu'en vous vice ne pourroit demourer; C'est le moyen pour vous faire louer Et à chascun donner en congnoissance Que vous estes princesse d'exellence. La bouche n'est pas faicte pour jurer Ne pour donner baiser luxurieux, Pour gloutement boire ne gourmander, Pour dire mal d'aultrui ne diffamer. SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 225 Tout ce deffend le grand Dieu glorieux. En oraisons qui pénètrent les cieulx, En bon conseil se doit bouche emploier, Se nous voulions avoir digne loyer. En ce tiers sens est la langue posée Pour exposer ce que bouche veult dire, Aussi|les dens qui est chose ordonnée Pour la langue tenir emprisonnée Et la garder du péchié de mesdire. Caton nous dit, et si le volt escripre, Que la première des vertus que nous point, C'est compasser la langue bien à point. Retenons bien, comme Caton l'entend ; Ce cas, Madame, à tout le monde touche; Le trop parler corrompt l'entendement, Trouble le sens et dont on_se repent : Pour ce clouons et les dens et la bouche, Tenant la langue enfermée en sa couche, Et de parler de légier sans penser, Car par ce point l'on se feroit blasmer. De ces trois sens prenés en gré les vers Telz que j'ay sceu les acoustrer et faire. Or me convient fabricquier au travers Du sens quatriesme, et n'en veul eslre avers Pour mon emprinse achever et parfaire. Ma princesse, soyés sy débonnayre Qu'en gré prenés la teneur de mon libvre, Fait de bon cœur du sens que Dieu me libvre. Ce sens quatriesme est en deux sens compris Pour l'àme et corps ensamble gouverner; L'un dont les pieds, qui d'aller sont apris, L'autre sont les mains, qui moult valent en pris Pour touttes œuvres povoir exécuter. Usons-en bien se nous voulons régner, De semer fruit dont l'àme se nourice, Hors de péchié, sans meffait et sans vice. Tome XLIX. 29 226 ETUDE Dieu a donné les pieds pour ambuler Et soustenir la créature humaine, Pour conduire, pour venir, pour aller, Pour diligence povoir exécuter, Comme le cas le requiert et le maine, Qui bien en use, il fait labeur très saine Et par contraire cas celluy se niellait Qui tout ce bien nous a donné et fait. Pas ne sont faiz les pieds pour convertir En aultre sens que raison ne l'ordonne, Comme danser, sauller et tost courir, Perdre le tamps que nous debvons fuir, Quérir oysense qui n'est pas chose bonne; Les pieds sont faiz, pour ce Dieu les nous donne, Qu'ils visitent par soing et par travaulx Le bien publicque, moustiers et hospitaulx. Et puis des mains où tant a de value Nous fault parler et de leur portion : Pas ne sont faictes affin que se l'on s'argue Battre et férir; c'est chose deffendue Et sambleroit mal condition. Le tatiner qui meut temptacion N'est pas licitteà princesse notable; Gardés vous-en, si en serés louable. Les mains sont faictes pour aux povres donner Et en tous cas la personne servir, Pour mesnagier, tailler, coudre, filler, Pour louer Dieu mains joinctes et prier. En labeur bonne les volt Dieu asservir; Qui bien en œuvre, il fait à Dieu plaisir. Complaire à Dieu est œuvre méritoire Pour acquérir perpétuelle gloire. De ces deux sens qui ensamble sont mis, Les pieds et mains dont vous estes servie, C'est pour cause qu'ils n'ont sens ne advis, Mais sont de Dieu ordonnez et commis SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 227 Pour estre mieulx la personne asservie ; Usons-en bien ou nous ferons folie; Ne consentons à péchié ne à blasme Pour le prouffit du corps et de l'àme. En la prison de nostre corps fait giste Le sens cinquiesmc que Dieu nous donne et baille, C'est nostre cœur, et selon qu'il cogite Ou bien ou mal, lame perd ou prouffite, Plaint ou fait joye, selon qu'il vient à taille, Lame et le corps ont terrible battaille; L'àme veult jeûnes et le corps gourmandise, Et sur les deux le cœur a sa maistrise. Quoy que le cœur soit un estre petit, Car c'est du corps une moindre parlie, Il est le roy, le maistre et seignourie ; La personne maine à son appétit; Les mouvemens, il les lie et deslie; Volcnté vient qui tout au cœur salie, Et la raison nous dit qu'il y doit estre : Ayez advis de quel part voulés estre. La voulenté est souvent sensuele, Tendant à mal pour la fresle nature, Mais la raison est lousjours de bon zèle, Et des désirs de voulenté appelle, Pour ce que lame met trop à l'aventure; Prenez raison qui en prouffitant dure, Et retenez les motz de cesle espitre En bien usant de vostre franc arbitre. Parez le cœur de dévotes pensées : Repaissons-le de vertus fructifieuses ; Ouvrons le cœur d'oroysons ordonnées ; Donnons lui boire de larmes esplourées En regrettant noz faultes périlleuses. Le cœur soit riche d'aulmosnes généreuses, Charité soit en cestui sens trouvée, Et vous serés princesse renommée. 28 ÉTUDE Le cœur doncques de telz vertuz nourri Resjouit l'âme pour ce qu'il y prouffitte Et rend le corps de vices apuri Et de meffaiz tout saulvé et guéri, Net de péchié dont il est franc et quitte. Ma maislresse, j'avertis et m'en acquitte, Tenés le cœur en bonne discipline Et âme et corps feront œuvre divine. Se j'ay du cœur prins et que j'ay sceu escripre, Prcnés le en gré, princesse redoublée, Et voz cincq sens gardez sans contredire, Ainsy ou mieulx que je ne le scay dire, Et par vertu soit vostre œuvre menée. Ceste épistle j'ay fait et composée Pour acquitter devoir et léaulté Et vous parfaire princesse de bonté. Et s'aucun dit que beaucop je m'avance De vous donner doctrines et labeurs, Qui n'allés point et n'avés d'éloquence Mais soubz ung an labeur vostre enfance, Que Dieu parfache en touttes bonnes meurs, A ce respons que je'sens les doleurs De vieillesse et ay peur de morir Sans vous povoir de bon conseil servir. Si prie à ceulx qui lors vous serviront Qu'ilz vous présentent ma lechon abrégée. Lire vertus, vice se pert et rompt; Gouster le vice, vertu se corrompt; Prenés le mieulx, si serés bonnourée. A tant fay fin à l'œuvre pourpensée; Prenez en gré ces motz et ce dictier Faict par la Marcbe, vostre vieux chevalier. Tant a souffert la Marche. (Bibliothèque du Musée Planlin, à Anvers, ms. n° 146, in fine.) SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 229 HUITAIN. Tant a souffert mon Dieu de mon ordure Que je ne sçay s'il ne m'a confondu, Tant a souffert l'ange qui m'a en cure De mes péchez, de ma maie adventure, Que c'est merveilles que ne suis perdu, Tant a souffert, supplié et attendu Ta grant bonté, mon faillir et desmarche, Que tout confus se rend à toy LA MARCHE. Explicit. (Bibliothèque Nationale, mss. français 1606, f» 80.) Y RONDEAU. Pour amours des dames de France Je suis entré en l'observance Du très renommé saint François, Pour cuider trouver une fois La doulce voye d'alégance. Saint suis de corde de souffrance, Soubz haire d'aigre désirance Plus qu'en mon Dieu ne me congnois. Pour amours, etc. Je suis entré, etc. Soubrement vis de ma plaisance Et june ce que désir pense, Mandiant partout où je vois, Je veille à conter par mes dois Les maulx que m'a fait espérance. Pour amours, etc. Je suis entré, etc. (Bibliothèque Nationale, mss. français 1104, f" 91.) 230 ÉTUDE VI LA RÉDARGUTION QUE FIT MONSIEUR CHARLES DE LALAING CONTRE LE LIVRE DES MÉMOIRES DE MESS1RE OLIVIER DE LA MARCHE. Messire Olivier de la Marche, chevalier, grand historien, jadis page du bon DucPhilippes de Bourgoigne, depuis capitaine de la garde du duc Charles et maistre d'hostel du Roy des Romains et de monsieur Philippes, archiduc d'Austrice, composa ung livre qu'aucuns appellent les Mémoires de messire Olivier de la Marche, où il sambloit avoir charge de son honneur. Messire Josse de Lalaing, père de monsieur Charles seigneur de Lalaing, en tant qu'en son vivant il avoit, durant les mutineries de Gandt, plus favorisé aux Ganthois que à monsieur Maximilien, lors archiduc d'Austrice, en la détention de monsieur Phi- lippes d'Austrice, fils dudict seigneur Maximilien et de madame Marguerite sa sœur, icelluy messire Charles, homme d'esprit, bien entendu, fort actif et de grande poursuite, sy furent plusieurs nobles hommes congnoissant la maison de Lalaing avoir esté tousiours fidelle et léalle à son Prince, ferme, entière, non violée, sans reproche, et que les nobles suppos d'icelle avoient exposé corps et biens, jusques à 1 ame rendre, au service de leur Prince et seigneur ou maistre, comme chascun sçait, et à ceste cause ledit messire Charles à toute diligence, comme bon fils doibt soubvenir à l'honneur de son père, print ceste matière à cœur, sy que par l'ordonnance du Roy Philippes de Castille, de Léon et de Grenate, etc., il contraindit la dame de la Marche, vefve de messire Olivier, monstrer lesdictes mémoires, lesquelles sur ce pas furent meurement visitées et examinées par illustres et très puissants personnages et gens du grand Conseil, fort discrets et bien entenduz, lesquelz ordonnèrent et décrétèrent ce que s'ensuit : Nous, Charles de Croy, prince de Chimay, etc., Pierre de Lannoy, seigneur du Frennoy, chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or, Claude de Bonart, grant et premier escuier du Roy, certifions que par l'ordonnance dudict Roy, avons communiqué avecq la dame de la Marche, vefve de messire Olivier de la Marche, touchant ung livre par Iuy faict par forme de mémoires ou chronicques nommées les « Mémoires de messire Olivier de la Marche », ouquel livre il donne aucunes charges à messire Josse de Lalaing, de en son temps avoir esté du party ou aucunement favorisé à ceux de Gand durant leurs mutine- ries et rébellions contre l'Archiduc d'Austrice, qui depuis fut Roy des Romains, père dudict Roy nostre maistre, de quoy messire Charles, seigneur de Lalaing, son fils, s'est grandement douleu et complainet, considéré qu'il n'est mémoire que jamais homme por- tant ce fisist faute à son prince ne chose de reproche, ne mesme ledict messire Josse, ce SUR OLIVIER DE LA MARCHE. 231 de quoy aussy par l'ordonnance dessusdite nous sommes deuement informés, tant par les appaisemens que ledict messire Charles nous en at baillé par tesmoings, par escript comme aultrement ; trouvons que ledit messire Josse s'est tout son temps vertueusement et bien conduict et mort au service de son Prince devant la cité d'Utrecht, le 5e jour d'aoust 1485, estant pour lors chevalier de son ordre, gouverneur de Hollande et lieute- nant général de son armée : pourquoy avons fait tracer et mettre hors de son livre ce qui peut estre mis à sa charge, ordonnons et commandons de par le Roy, nostre sire, à tous ceux qui de présent ou du temps advenir povoient avoir l'originel ou minute du livre des- susdict, le facent semblablement trancher et mettre hors, comme raison est; et ainsy cer- tifions tesmoings, nos signés cy mis le 22e jour de janvier 1S04 '. Guilliaume évesque de ïournay *, au secund volume de la Thoison d'Or, imprimé à Troyes, 1530, fol. 220, in fine, dict comme s'ensuit : Je me recorde du noble chevalier, messire Jacques de Lalaing, que Dieu pardoint, duquel je ne parleroy point s'il vevoit, ne à point d'éviter flaterie, mais j'en puis parler sans repréhension, car il est escript que nous pouvons louer un homme après sa mort et le magnéfier après qu'il est consumé en terre et en poudre converty. II ne sera pas trouvé que oneques homme de vaillance l'ouist vanter, et toutesfois chascun sçait comment il se y est conduyt, et quans vaillans hommes il a combattu en lices, et si sera trouvé qu'il en est tousiours party à son honneur, et si en a plusieurs mis en confusion, mais quand on luy demandoit et des moyens qui tenoit, ou comment la chose estoit allée, il ne faisoit point de difficulté d'en dire la vérité, non point pour gloire qu'il en désirast avoir, mais seullement pour respondre au vray ce que on luy demandoit. Tel homme ne excédoit en trop, car il ne se vantoit de riens, tel homme ne céloit la vérité, ainsi ne falloit en peu, mais tenoit le moyen entre vanterie et non dire vérité, et disoit simplement la vérité comme elle alloyt, par quoy vérité estoit en luy, etc.. (Extrait du manuscrit, Histoire, n° 70, de la Collection Moons-Vander Straelen-Van Lerius, aujourd'hui aux Archives de la ville d'Anvers). 1 Nouveau style : 1508. ' Guillaume Fillastre. 232 ETUDK VI! Advis au Roy des Romains MAXIM ILIEN premier, donné l'an 1491 par messire Olivier de la Marche, chevalier, conseiller et premier raaistre d'hostel de monseigneur l'archiduc Philippe. Touchant la manière qu'on se doibt comporter à l'occasion de rupture avec la France. Tiré du cabinet d'un curieux à l'occurrence présente. A Bruxelles, chez la vefve d'Hubert Anthoine Velpius, imprimeur juré de la Cour, à l'aigle d'or près du palais. CID . DC . XXXV. Avec permission. Sacrée maiesté, monseigneur et mon prince, je me recommande à vous si humblement que faire puis. Et pour ce que vieillesse mon labeur personnel fait rebouter el pourtant mon debvoir n'est point acquilé en la redevance que je dois à votre service, touchant les grands affaires ou vous entrez de présent pour la poursuitte du droit de vous et de monseigneur et bon maistre monseigneur votre fils ; toutefois, mes esprits sont tenus en leur loyal acquit de travailler et labourer de mettre par escript l'advis que je puis conce- voir pour la conduite de vos dictes affaires, dont vous pouvez prendre et tirer le grain, et laisser la paille comme chose perdue et vaine. SIRE, j'ay bien tant leu et expérimenté, que vous n'estes point le premier Prince estran- gier qui a emprins conqueste et vengeance sur autre pais que le sien, et mesmes sur le royaume de France; mais je n'ay pas sçeu par escript ne autrement, que oncques Prince fist emprinse plus juste, plus raisonnable, et meilleure querelle, que la vostre de présent, causée en forfait contre vous, monseigneur votre fils, et madame vostre fille, par oppres- sion et violence de celle qui debvoit estre vostre femme, reboutement de vostre noble fille sans cause de droit, détention de si noble personne que de fille de Roy, et deshéiïtement par force de vos seigneuries, et des biens de monseigneur votre fils. Et si viel que je suis ayant l'un des pieds en la fosse, si ose maintenir que si telz meffaicts ne sont mis a la, SUR OLIVIER DE L\ MARCHE. 233 raison, il semble que vous, vos parents etsubjects, dissimuleriés celte vengeance plus par crainte que par droict, mais Dieu mercy je me vois hors de ccsle double et coguois que vertu domine et que lascbeté n'a point de lieu. Puis donques que je vois vos enseignes au vent, vos puissances délibérées, et que j'entens vos trompettes sonner, et vos tambourins redonder, mes esprits se réveillent et prennent nouvel entendement : si me constraint loyal debvoir de vous cseriie mon advis de la conduite de si grande armée tant selon ce que j'en ay leù par anciennes croniques, comme par expérience de ce que en ay peu voir et retenir de mon temps. Premiers, vous mènerez gens de foy, gardans et lenans vérité et promesse, et qui veuil- lent conquerre en ceste guerre honneur et renommée par vaillance et vertueux exercice de leurs personnes. Vous avez affaire à gens subtils, et dont vous avés expérimenté plus de cautelles que de loyauléz : et sont de ce propos que le proufïit de la guerre est l'honneur, et que vaincre par quelque bout que ce soit, loyaumcnl ou faulcement, est la vaillance; et de tels arts de la guerre se faut garder, et ne se doibt on point endormir. François sont diligens en armes, et vous devez garder d'eux quand ils sont loing de vous, quand plus fort pleut, vente et faictdur temps; car à celle heure sont ils en aguets et font leur diligence pour surprendre leurs ennemis. Et pour ce fault bonnes eseoules et guets de jour et de nuict, cl en ce ne devez rien espargner, vous devez choisir deux grands personnages, l'un Allemand et l'autre Walon, les associer ensemble et leur bailler gens de bien des deux langues ; si les iraiclez si bien que partie d'iceux soil tousiours à cheval de jour et de nuit, et qu'ils n'ayent cause de refuser le commandemenl d'iceux deux chiefs sur leurs vies, car de là pourroit venir et sourdre grand dommage el incon- vénient. Vous trouverez entre vos nécessitez deux singulières choses, c'est de mouldre el faire farine, et cuire pain, pour si grand est nourrir, si est besoing que les moulins et les fours qui se trouveront selon vos logis, soyent gardez et mis en œuvre par bonne ordonnance, et que à chacun d'iceux soit ordonné un ehief homme d'auclorité avec leurs gens eux cnlcndans pour faire mouldre et cuire, el que à ehascune compaignie ou chiefs de gens d'armes soit baillée certaine heure pour mouldre et cuire selon le nombre de gens de ehascune bande; et que édict y soit mis et tenu, ou autrement merveilleuse confusion en pourroit advenir, comme ay veu plusieurs fois, jusques provision y fut mise : el se deb- vront porter en l'artillerie plusieurs fers de moulins, marteaux à chapelier mcullcs el autres choses nécessaires, car communément les ennemis ostent les oulils nécessaires et servans aux moulins, pour deslourhcr que l'on ne s'en ayde, et si doit on mener fourniers et meusniers pour s'en ayder si besoing est. Si suis d'advis que l'on deffende de brusler les maisons populaires el non fortes, car tous-jours s'y trcuvenl commodiiez cl aisances pour gens d'armes, et dont eslrangiers ont plus de besoing que les privez. El si ay esté en conseil qu'il me semble bon, pour ce que le Royaume de France est rmull travaillé de gabelles, exactions et autres travaux, que celui qui voudroit faire Tome XUX. 30 234 ÉTUDE conquesle du Royaume, debvroit faire crier franchise et quictance d'icelles gabelles pour lous ceux qui se voudroienl rendre à luy, et que entre les autres causes de sa venue, l'une et principale est, qu'il veut alléger le peuple de leur pauvreté el servitude. Sire, il vous est assez commun de faire Prévost des Marcschaux, ayans regard sur les marchands et vivandiers, et plus avez de gens, plus de commis y faut pour tenir la justice rade sans aucune dissimulation, et les marchands en seureté : car si les vivres faillent, et que marchands n'osent suivre, l'armée seroit en très grand danger, que l'on ne vous sçauroit assez ramentevoir. Faicies bien départir les quartiers cl logis, s'y ordonnez gens sçavans pour ce faire : cl que les quartiers et logis soient lenuz sans entreprendre les uns sur les autres, car de là viennent les grands débals assez pour rompre une armée. La manière de marcher à si grande armée est fort à conduire, pour le grand nombre de chai roy d'artillerie, de vivres, el de menues gens qui suivent l'armée : en ce j'ay veu grande confusion jusque remède y fut trouvé et mis, qui fut tel que après la première compagnie mise en chemin et en train, marcheront tous les chariots, artillerie, et autres gens apparlenans à icellc compagnie ; el pareillement après la seconde compagnie, sa suyte : cl incontinent de compagnie en compagnie; el à la queue de lous les chariots une binne et puissante arrière-garde ordonnée par le Prince, pour tout conduire et mener au logis :'ei de chascune compagnie doibl avoir gens de bien, ordonnez pour faire passer et conduire le charroy pour abréger le chemin. Et ne soit oublié que telle armée ne marche sans bons chcvaucheiirs et descouvreurs de toutes parts, et mesmement de arrière-coureurs pour l'arrière-garde, car là font souvent les ennemis poursuite; et bonnes guides ne faut oublier, et les bien traicler, car autre- ment vous^conduirez à grand peine si grande armée. De pionniers et d'ouvriers pour faire chemins, ceux commis au dict charroy et artillerie doibvcnt prendre la charge d'en avoir, car il les convient nécessairement avoir, et le faict leur touche. Les Romains et lous les chefs de guerre avoienl regard et pratique de mener et conduire leur ost, et les loger pour reposer à l'aise des personnes et chevaux; et volontiers s'il estoit possible les logeoient près des bois et des rivières pour la commodité et l'aisance qui s'y peuvent trouver; et me semble que ainsi devez vous faire. Sire, je congnois les François, ils vous combattront par guerre guerroiable; et combien que je sçay que querez la bataille, il ne vous la livreront s'ils ne vous treuvent en désordre, où il faut avoir bon advis, et que si noble et puissante armée ne soit point sans grand ordre et union. Vous trouverez les François gaillards hommes d'armes, bon chevaucheurs et addextres, prests à cheval, et vous assailleront bravement pour sçavoir s'il loche : si vous monslrez visage, ils se retireront; mais si vous branlez et desmarchez, vous ne trouverez jamais si aspres assailleurs. Pour ce je concluz que tenez ordre comme dict esl : en ordonnant vos batailles mettez au devant des François qui sont à cheval le plus que vous pouvez de vos gens de pied, car les François les doublent merveilleusemenl, SUR OLIVIER DK LA MARCHE. 235 pour ce qu'ils aymeni leurs chevaulx, et vos gens de pied en feront plus grand meurdre <|ue vos chevaucheurs. Et quand aux batailles à cheval, les François sont à doubler, et ils ont longues lances et bonnes selles. Si est le devant et le Iront de leurs batailles fort à craindre, mais je prise fort le fust et suite des lances d'Allemagne: et le premier choc soustenu, et que l'on met la main à l'espée, je trouve que les Allemans ont l'avantage, car il sont puissamment montez : par ce ne peuvent les chevaulx légers des François soustenir la foulle des puissans chevaulx d'Allemagne. Et pour ce alin d'éviter tous dangers ne soit point oublié que la bataille des Allemans ne soit fort redoublée de bonne suite et fort espesse, que les François de leur première entrée ne puissent rompre la bataille. Gardez-vous des cautelles des François et de leurs subtilitez! Tout leur espoir est de vousdesioindre de vos alliances, mesme d'Espagne et d'Angleterre, si seront à chascun de vous grandes offres à pari, tant pour vous mettre en suspicion, comme pour vous tirer l'un de l'autre s'ils peuvent. Je ne diz point qu'il faille faire guerre perpétuelle, ne qu'il soit convenable de tout deslruire, et si sçay bien que Dieu ayme paix et hayt la guerre : mais il me semble pour le mieux et pour la seurelé et prouffit de vos alliances que vous ne devez rien escouter ne entendre en ces matières que tous ensemble, et faire l'appointement et traiclé de tous à une fois ; par ce moyen vous entretenez vos dictes alliances et asseurés la eonqueste de chascun de vous. Vous ne pouvez plus estonner votre ennemy que quand il cognoistra que n'estes nullement à séparer ne desioindre. Sire, je demande pardon d'avoir mis mon advis devant vostre Noble personne par si simple homme que je suis : et me semble comme vostre bonté et clémence suppléra mon ignorance. Je prie Dieu, Sacrée Majesté et mon Souverain Seigneur, qu'il vous doint vos haulls et nobles désirs accomplir. la Marche. FIN. 236 ÉTUDE SUR OLIVIER DE LA MARCHE. ADDITIONS ET CORRECTIONS. P. 8, ligne 13. -- Bienvenue Bonamy était la femme non du second, mais du premier Guillaume delà Marche; et Girard semble être un fils plutôt de Guillaume Bonamy que de Guillaume de la Marche. P. 33, ligne G. — La première femme d'Olivier de la .Marche s'appelait Odotte de Janley, et l'une de ses filles Louise, comme d'autres documents viennent le prouver. l'âge 107. — M. Julien Loth a publié dans les Annales de Bretagne, tome II, n° 2 (janvier 1887), pp. 255-258, un court extrait du « Miroir de la mort » imprimé à Cuburien, qui ne renferme pas moins de 3,360 vers. Mais il a tort de dire que l'existence de ce volume n'a été signalée nulle part; comme nous l'avons dit, il est connu depuis très long- temps. — 108. — Ce qui a été dit des Demandes d'Amour ou Àdevineaux amoureux se trouve confirmé par les indications bibliographiques données dans le « Catalogue des livres com- posant la bibliothèque de feu M. le Baron James de Rothschild » [par Em. Picot], tome II, pp. 330-1, Paris, Morgand, 1887. 125. — Olivier de la Marche emprunta le Parement des Dames à une source espagnole, vrai- semblablement à Rodriguez de la Chambre (La Serna-Santander, Mémoires sur La bibliothèque de Bourgogne, p. 17), dont le poème fut traduit par Fernand de Lucena aussi bien que par Olivier de la Marche. Cf. Die franzôsische Litteratur am Hofe iler Herzôge von Burgund, par le Dr 0. Richter, p. 44, Halle, 1882. P. 230-231. — Ce document est inséré en entier dans les Mémoires de Molinet. Cf. Chroniques de Jean Molinet, tomeVféd0" Buchon), pp. 240-243. TABLE DES MATIÈRES. Pages. . . 3 ÀVASTrPKOPOS CHAPITRE PREMIER. Biographie d'Olivier de la Marche. — §1- Sa famille • § 2. Jeunesse (l'Olivier § 3. Premiers exploits d'Olivier §4. Olivier chambellan du duc de Bourgogne ^ § S. Olivier maître d'hôtel de Maximilien et précepteur de Philippe le Beau. 78 CHAPITRE II. OEuvres d'Olivier de la Marche. — § i. L'écrivain 1()1 104 a 2. Fausses attributions 109 (5 3. Le chroniqueur • • . ■ • . 123 § 4. Le poète ... CHAPITRE 111. 129 Bibliographie des manuscrits et des éditions 149 Pièces justificatives .... v .... 207 Appendices ... .... - . 236 A Mitions et corrections Portrait d'Olivier de la Marche (dessin de la Bibliothèque d'Arras) Frontispice. Armoiries d'Olivier de la Marche (manuscrit de la Bibliothèque Nationale) .... 100 td ,'. Date Due 3 SÏ4 093 258 101