«& MilMOIRES DE Lk SOGIETE ■ LINNEENNE DU CALVADOS. a iuiee 1 8^5. '-^.i--.-, PARIS , CHEZ TREUTTEL ET WURTZ,RUE DE BOURBON', N». i;; CHEZ LANCE , LIBRAIRE , RUE CROIX DES PETITS CHAMPS , N". 5o. M DCCC XXV. 9? 3\ T t SOCIETE LINNEENNE DU CALVADOS. ^. Q^/.<1. z. y^nte«»a«-,;««*i.,5,a;j,^^,^^^j_^^^^^ ^ CAim , UlPBIMEKll! Uli T. CUALOPl.'*. Mi^MOIRES DE LA SOCIETE LINNEENNE DU CALVADOS. (JLiiHcc 1 8^5. CAEN, CHEZ MANGEL, LIBRAIRE , RUE SAINT-JEAN; PxiRIS , CIIEZTREUTTELET WURTZ.RUE DE BOURBON, N°. 17. M DCGC XXV. vv» .v»vw»**vv%vvtvv*,w»w*'k«a%v*vv\»iv»yv»w>»/v»vv\vv*vvvwv\\;V» AVERTISSEMENT. Ijes Iravaux de la Societe'Linneenne du Calvados e'laiit d'une utilite ge'ne'ralement reconnue , plu- sieiirs conseils ge'ne'raux ont vote dessorames pour les encourager , et pour engager les membres de la societe' a faire des recherches dans leurs depar- tements respectifs ; c'estpourquoi la compagnie, apres avoir de'libe're dans les se'ances du 9 mai et du 6 juin 182-5 , conside'rant , que le nombre de ses membres s'est accru ; que sans deroger a son premier plan, elle peut explorer plusieurs de'par- temenls , et que d'ailleurs, des son origine , elle s'est crue institue'e pour faire connaitre les ri- chesses mine'rales , animales et ve'getales , d'une partie du nord-ouest de la France ; elle a concu le dessein de s'occuper de'sormais de Fhisloire naturelle des de'partements du Calvados, de la Manche , de TOrne , de I'Eure et de la Seine- Inferieure ; et de prendre le nom de Societe Linneenne de la Normandie. En faisant connaitre'ce projet, dont IMxe'cution est ajourne'e , la societe declare ne vouloir rien changer a ses statuts , ni a la niarche qu'elle a VI AVERTISSEMF.NT, suivic jusqn'icl dans ses travaux. Si elle change de denomination , c'est pour en prendre une plus en harmonie avec Te'tendue de ses recherches , c'est que le nombre de ses correspondants s'est augmente , et qu'elle peut compter sur leur zele a rechercher tout ce qui peut pre'senter de I'in- le'ret pour Thistoire naturelle , dans les cinq de'- parteraents forme's de I'ancienne Normandie. Extrait du registre des deliberations de la Societe'. Pour copie conforme : DE GAUMONT , Secretaire. .A Messieurs les memhres correspondants de la Socie'te Linneenne da Calvados (i). La socie'te' Linne'enne du Calvados a vu avec peine que, malgre I'engagement qu'ils avaient contracte en recevant leurs dipl6mes,plusieurs de ses correspondants out neglige d^aclieter lepre- (i) Get avis nes'adresse qn'i MM. lesmembres correspondants, qui resident hors des cinq departements dc la Normandiu. AVERTISSEMENT. Vll mier volume dc me'raoires qu'elle publia I'ann^e tlerni^re. Ge travail ayant ete juge'favorablement par tousles savants de I'Europe, et les publica- tions ulte'rieures devant pre'senter le merae in- te'ret , la compagnie espere qu'elle n'aura plus a faire le meme reproche a ses correspondants , et elle me charge de les averlir que s'ils ne'gli- geaient par la suite de se conformer aux dispo- sitions de I'article 24 des statuts , il y aurait lieu de croire qu'ils de'sireraient se retirer. DE CAUMONT , Secretaire. VIU Composition du bureau , pendant le cours de Vannee 1825. MM, • EUDES-DESLONGCHAMPS, doeteur es- sciences , docteuren cliirurgie,professeur d'bistoire naturelle a I'universite de Caen, membre de I'acadeinie de la m6me ville , correspondant de pliisieurs societes savantes , fraiK^aises et utrangeres , etc. , president y rue des Teinturiers, n°. 21. ROBERGE (Michel) , avocat , membre de la societe des anti- qtiaires de la Normandie , president de la societe d'6mulatioa. de Caen , etc. , vice-president , rue St. -Jean , n". 187, DE CAUMONT ( Aecissk), avocat , secretaire-adjoint de la so- ciete des antiquaires de la Normandie , membre de la societe- d'emulation de Caen , correspondant de la soci6t6 linn^enne dc Lyon , de la societe academique de la Loire-lnf6rieure , et de plusieurs autres societes savantes , etc. , secretaire, rue Guil- bert , n°. 24. FAUGONDUQUESNAY, doeteur en medecine , membre de plusieurs societes savantes, etc., arc/i(i'i*<6, rue des bureaux, de la Prefecture , n">. 24. H.ARD0UI1N , doeteur en medecine, membre de plusieurs so-^ cietes savantes, etc., tresorier, rue de Langannerie , n". 4. Composition de la commission d'impression ,. pendant Vanne'e 1826. MM. EUDES-DESLONGCHAMrS,/)rci(W<:n< ; ROBERGE, p/ce-prc- sidMt ; DE CAUMONT, secretaire; FAUGON , archiviste ; HAR- DOUIN , tresorier ; CII AUVIN , membre rcsidant; DE LA FOYE , BACON et LAIR , mcmbres honoraircs. IX VV\ V V\ *;V% %VX VVV VVX^V^ V W V«/V W\. VVX \A/\> w\v^/% vv% w% vw wv ^^/% vvvvxr^ Liste de Messieurs les memhres residants , honoraires et con'espondants de la societe Linneennne du Calvados , qui ont ete nonimes depuis la publication du premier 'Volume. RlilSIDANTS. MM. tUEKOULT DE LA EIGNE, avocat. DUHAMEL , avocat. ETIEINNE , docteur en medecine. TACOTTE DE FONTANES , ancien ileve de I'ecole poJythec uique , capitaine au corps royal d'etat major. HONORAIRES. M. DESCHAMPS, a Caen , inspecteur des taux et forets, menibre de plusieurs societ«s savantes, CORRESPOxNDANTS NATIONAUX. MM. 150UE , i Paris , mcmbre de plusieurs soci6tes savantes , fran- caises et litrangercs. BLANCHE , docteur en mcdecinc, k Rouen. X CORRfSPONDAMS BITOUZ^-D'AUXMESNIL , gcomitic en cliul du cadastre du departcment de la RlancLe , membre de la socictii des an- tiqiiaiics de la Normandie. C ARTIER , avocat, aux Andclys, membre dc plusicurs socictes savantes. CHAPRON (k Harcourt), pharmacicn. DAUDIN, ancien colonel- directeur d'artillerie, ingenienr en chef des ponts et chaussiies , en retraite , membre de la societe philomathique de Paris, dc la societe royale des antiquaires de France , de la societe des antiqnaircs de la Normandie , de la societe d'agriculture du Mans, conscrvateur du museum d'his- toire naturelle de la meme ville , etc. D'ESTOURiMEL (le comte ) , prefet du departcment de la Manche , membre de la societe des antiquaires de la Nor- mandie, et de plusieurs autres socieles savantes. DE BONVOULOIR {k Bayeux) , cbevalier de St. -Louis, presi- dent du coiiseil general du departement du Calvados. DEBELLEFILLE (au Mans), naturalisle. DE MOROGUES (le baron) , ( ix Orleans) , membre de la societe philomathique de Paris, de I'academie d'Orleans, et de plu- sieurs autres societes savantes. DESIIAYES (a Paris) , membre de la societe d'histoire natu- relle de Paris. DE SESMAISONS (le comte) , (a Paris), marechal des camps <;t arniees du roi , membre du conseil general du departement dc la Manche et de la societe des antiquaires de la Nor- mandie. DE JUIGNE (le marquis), a Carentan , membre du conseil general du departement de la Manche , et de la socicti: des antiquaires de la Normandie. ' DUIIOMME (a Avranches ) , membre du conseil general du de- partement dc la Manche. DE GRANVAL (a Bayeux) , grand vicaire general du diocfese , naluraliste. DUCIIEVREUIL (a Cherbourg) , membre de la societe des anli- q:iiatrcs de la Normandie , corrcspondadt de i'academie de Caen. DE PONT-ECOULANT (a Bordeaux) membre dc plusicurs so- cietes savantes. NATIONAUJf, ^ XI DUCIIEVREUIL (Floxel) (u Cherbourg) , docteur en miide- .cjno. DE CERMINY (lecomtc), ( ft Bayeux ) , mcnibre du conseil - gtMit'ial du departeiiicnt du Calvados. DK 15UY (ft Granville ) , niembre de plusieiirs societes savantes. ilAE DE BEAUMONT ( a Rouen ) , iji.c^enicur au corps royal dfis mines , nienibre de plusieurs societtis savantes. EUDES (ft Bayeux ) , docteur en medccine , chirurgicn en chef des liospices, niembre de plusieurs societes savantes. ■FAF1'"IN (ftValognes), pharmacien , membre de plusieurs so- cietes savantes. FEE ( ft Paris ) , botaniste, membre de plusieurs societes sa- vantes. IJUOT (ft Paris), membre de plusieurs-societes savantes. JAV ( a Paris J , botaniste , membre de plusieurs societes sa- vantes. JULiEN (4 Paris ) , redacteur de la revue ciicyclopedique. GAUDIGIIAUD (a Paris) docteur en medccine, botaniste du voyage autour du Monde , sous la direction du capitaine Frey- cinet. LE FORESTIER ( Edocard) , ( ft Bayeux ) , avocat. ^E. .BOUCHER -DUVlGiNY (a Coutanccs ) , receveur parli- culier. LK KOURRIGIIEL ( ft Paris ) , membre de plusieurs socittes sa- vantes. LAivGLOIS ( FfitDERic) , (a Bayeux), directcur de la manu- facture de porc(;laine. LK PAGE (I'abbe), cure de Douvrcs , elwnoinc de Bayeux, etc. liti COiiUR ( ft Dives ) , pharmacien. MARCEL DE SERRES, conseiller ft la cour royale de Montpel- lier , professeur ft la faculte des sciences de la meme ville , membie dc plusieurs societes savantes. KOEL DUROCIIER (ft Vire ) , membre du conseil general du Calvados , de la sociele des anliquaires de la Normandie. PASSY (Antoine) , ( ft Gisors) , membre de la societe des an- liquaires de la Normandie , et de plbsieurs autres societes sa- vantes. XII CORRESPONDANTS. PIllfiVOST (a Paris) , niembre de la societe pbilomatbiqne ct de plusieurs autres socictes savaiites francaises et ctran- gi;res , etc. PESGIIE (a la Flcche) , pharmacien, roembre de plusieurs so- cietes savantes. SEGUIER , prefut du departement de I'Orne , membre de la societe des antiquaires de la JXormandie. VERNET (a Bayeux ) , dacteur en niedecine , chevalier de la legion d'bonneur, membre de plusieurs societes savantes. TH'O.MINS (a Nantes), president de I'acadeniie de Nantes, uienibre de la societe des antiquaires de la Normaadie , et de plusieurs autres sucietes savantes. CORRESPONDANTS STRANGERS. MM. DUBY (a Geneve) , membre de plusieurs societes savantes. JAMSOiN (a Edimbourg) , professeur d'histoire naturclle, pre- sident de ia societe d'histoire naturelle de la meme ville. MAURI, coDservaleur du jardin de botanique de Rome > nicinbre de plusieurs societes savantes. SCllfiEOTENDAL , docteur en medeciiie, conservateur des hcrbiers de S. M. le roi de Prusse , i Berlin. SCIIULTES, professeur i I'universite de Landshut en Baviere. VAUGlIEil ( u Geneve), membre de plusieurs societes savantes. Xlll CATALOGUE Des ouvrages imprimes off'erts par leurs au- teurs a la Societe Linneenne clu Calvados , depuis la seance publique dii 24 mai i8'24- ]\l, Rever. Me'moire relatif a une particularite constute'e sur quelques abeilles. Leltres a Messieurs les membres residants de la socie'te d'agriculture ^ sciences et arls du de- partement de TEure , i^. relativement aux me- dailles de Sainte-Groix-sur-Aiziers ; 2°. sur uu me'te'ore lumineux observe' dans I'arrondissement de Pont-Audemer , le 10 de'cembre 1824- M. Lair. Me'moire sur les combustions spon- tane'es humain^s. M. Desnoyers. Observations sur quelques sys- temes de la formation oolithique du nord-ouest de la France , et particulicrement sur une oolilhe a Fougeres de Mamers (Sarthe). M. DuBuissoN. Essai d'une me'thode ge'ologi- que , ou traite abre'ge' des roches. M. Brouard. Catalogue des plantes du de'par- tcment de I'Eure, SlV CATALOGUE. M. LE COMTE deBournon. ObscrvatiQus siir quelqucs-uns tics mine'raux , soit de Tile de Ceylan , soit de la cote de Goromandel, rapporte's par M. Leschenanlt de la Tonr ; Catalogue de la collection mineralogique par- ticuliere du roi , appartenant a I'auteur de ce meme catalogue , lorsque sa majeste' en a fait I'acqiiisitiou ; Traite complet de la chaux carbonate'e et de L'arragonite ; Description dugoniometre perfectionue' de M. Adelmann. M. Le professeur Lamoukoux. Notice sur re'tablissementdu Bon-Sauveur a Caen. M. Spencer-Smith. Notice ne'crologique sur M. A. Bruguiere , baron de Sorsum, M. De France. Notice sur la puce irritante; Notice sur la modification du tet de certaines especes de mollusques adhe'rents ; Tableau des corps organises fossiies , precede' de reraarques sur leur petrificatioii,; -[ ,,]. Rapport verbal fait par M. de Humboldt, sur ce tableau. M. Sowerby. The zoological journal, qualre n°*. avec planches colorie'es. M. H. A. NicoLLE. Histoire de la digitale pourpre'e. CATALOGUE. XV M. le professeur Marjolin. Rapport fait a I'Acade'mie royale de me'decine sur les pieces d'anatomie artificielle de M. Ameline , profes- seur d'anatomie a re'cole secondaire de Caen. M. C. S. KuNTH. Malvaceas , Buttneriaceai, liliaceae , famili^ denuo ad examen revocatce cliaracteribusque magis exactis distincta?, addita familia nova Bixinariun ; Notice sur le genre Bambusa ; Notice sur les genres Myrtus et Eugenia des auteurs ; Notice sur L. C. M. Richard. M. J. J. N. HuoT. Notice ge'ologique sur le pre'tendu fossile humain trouve' pres de Moret , au lieu dit le Long-Rocher ( Seine et Marne ) ; Observations sur le banc de Grignon , sur le calcaire renferraant des restes de ve'getaux, et sur les couches supe'rieures de cette loca- lite' ; Notice sur Lamouroux ; Eloge de Lavoisier. M. MoNTAiGU. Catalogue des plantes du jar- din Botanique de la ville de Caen. M. Pluquet. Me'moire historique sur I'Hotel- Dieu dc Bayeux. M. le Baron Bigot-de-Mouogues. Catalogue chronologiquc des chutes de pierres et des masses que Von prc'sume tombe'os sur la tcrre^ ScVt CATALOGUJE. Remarque sur leDisthene; Observations ge'ne'rales sur I'influencc tie la latitude , de I'ele'vation , de 1 'exposition et de la nature du sol des vignobles , avec quelques applications particulieres a ceux de I'arroadis- sement d'Orle'ans , et a la repartition de I'impot sur les vignes. Note sur des gyrogonites trouve's dans le de'- partement de la Sarthe. De I'influence des re'coltes intercalaires sur les ble's qui leur succedent. Me'moire sur I'utilite' d'un corps permanent d'inge'nieurs agri coles et manufacturiers 5 Notice mine'ralogique et ge'ologique sur le quartz fe'tide des environs de Nantes; Influence des socie'te's litte'raires , savantes et agricoles, sur la prospe'rite publique; De I'influence des arts sur I'opinion publique et de leurs rapports avec la civilisation j Essai sur I'appropriation des bois aux divers terrains de la Sologne ; Essai sur la constitution mine'ralogique et ge'ologique du sol des environs d'Orle'ans ; Essai sur la topographie de la Sologne , et sur les principaux mojens d'ame'lioration qu'elle pre'sente , relativement a la salubrite et a scs pro- ductions. CATALOGUE. XVII Observations mineraloglques et ge'ologiques sur les principales substaijces cles de'partements du Morbilian , du Finislere et des cotes du JNord ; De la meilleure me'thode pour ope'rer e'eono- miquement la fermentation vineuse. MM. J. de Tristan et Bigot-de-Moro- GUES. Notice sur un crustace' renferme' dans quelques schistes y notamment dans ceux des environs de Nantes ( Loire - Inf e'rieure ) et d'Angers ( Maine-et-Loire ). MM. les Re'dacteurs du producteur ^ n"^. i j 2 , 5 , ^ , ^ ^ de ce journal, M. J. J. NoEGGERATii , de Bonn. Me'raoire liistorique et physique sur quelques chutes de pierres tombe'es sur la surface de la terre , a di verses e'poques. M. A. L. A. Fee. Sur les Lotos des anciens 5 extrait de la Flore de Virgile , conipose'e pour les classiques latins. M. A. BouE. Essai ge'ologique sur I'Ecosse; Me'moire ge'ologique sur le versant Nord des Alpes-allemandes. M. A. JuLiEN , de Paris. Coup d'osil sur les progres des conuaissances humaines en 1824. M. Daudin. Proces-verbal des seances pu- 2 VlII CATALOGUE. hiiques tenues par la societe royale d'agriculture, sciences et az'ts du Mans. M. L. Bacon. Tableau synoptique des a- cldes. M. le Vicomte d'Harcourt. Reflexions sur I'e'tat agricole et commercial des provinces cen- trales de France. M. SuRviLLE. Me'moire sur les vestiges des Thermes de Bayeux, de'couverts en 1760 et recherche's en 1821. M. E. LouYET (du Calvados). Eloge de Pierre Corneille ; Byron et la liberie' , hymne de Mort. M. J. R. Pes CHE. Essai sur les bureaux de charite , suivi du compte rendu des ope'rations du bureau de bienfaisance extraordinaire et teni- poraire de la villedelaFerte-Bernard (Sardie), pendant I'hiver de 18 17. M. Bory-de-St.-Vincent. Homme. Article extrait du dictionnaire classique d'hisloire nalu- relle. M. Lambert. Memoire sur les Thermes an- tiques de la ville de Bayeux ; Notice sur une statue e'questre dite de Guil- laume-le-conque'rant , a Caen. L'AcAOEMiE d'Evreux. Joumal d'agriculture, de me'decine et des sciences , accessoires n"'. i , 2,3^45 1825. CATALOGUE. XIX S0C1£T£ ACADEMIQUE DE NaNTES. PrOCCS- verbaux des seances publiques tenues par cette conipagnie , 1824 et 1825. SociETE d'Emulation de Cambray. Un volume de me'moires , i8q4' SoClETE DES AnTIQUAIRES DE LA NoRMANDIE. Deux volumes de me'moires , 182 5. ACADEMIE RoTALE DES SCIENCES, ArTS ET Belles-Lettkes de la viLLE DE Caen. Un volume de me'moires SaS. Catalogue des objets d'Histoire Naturelle ' averts a la Socie'te' Linneenne dit Calva- dos , et deposes en son nom au Museum dliistoire naturelle de Caen. Le Falco Rufus et le Falco Eruginosus , tue's au marais des Terriers, en i8a5; par M. Montaigu. Galmars suhule et sepiole ( LamkJ pris sur la cote de Dieppe ; parM. Frederic de la Fre- NAYE. Collection des corps organise's fossiles du de- partemeut de la Manche j par M. deGeryille. IX CATALOGUE. Collection des roches du de'partement de la Manche 5 par M. de Caumont. Collection des coquilles de la cote de Gran- ville ; Poissons rares de la memo cote ; par M, de BEAUCOUDrxAY. Succin recueilli dans I'argile plastique des en- virons de Gisors ; par M. Ant. Passy. PROCfiS-VERBAL De la seance solennelle et publique du 2^ mai 1825. Prisidtnce de M. EUDES-DESIONGCHAMPS. A midi , on ouvrit au public les portes de riiotel du Pavilion , qui a e'l^ concede aux Societe's savantes de Caen , par M. le comte Louis d^Osseville , maire de cetle ville 5 a midi et~ demi MM. les membres re'sidants , MM. les membres honoraires, et plusieurs correspondanls nationaux, ajant pris leurs places danslagrande salle des se'ances publiques , M, Deslong- champs , pre'sident , prononca le discours sui- vanl : Messieurs , « S'il est line e'tude remplie d'inte'ret et de « charraes , c'est bien celle qui a pour objet 4 MAI. XXVIl « flatteurs. Les hommes qui ont le plus con- « tribue aux progres des sciences naturelles , « ont voulu s'inscrire sur la liste de nos cor- «( respondants. Les premiers administrateurs du « de'partement et de la cite ont prouve' I'in- « te'ret qu'ils prennent a nos succes , en accep- V de Feau, qnoique organise pour vivre dans cet element , est force de s'arreter a une cerlaine distance de la surface des raers 5 le poids e'nornie de la colonne aqueuse , la privalioti de I'air , I'absence de la luiniere , ne lui permettent pas de pene'trer jusqu'a ces profondeurs inexplorees , sejour re'serve aux mollusques et aux poljpiers. De meme que M, Lamouhoux a propose dans sa geographic physique de diviser les plantes en Ge'ophjles eten rfydrophjtes : il aurait ete plus exact de dire en Aerophytes, de meme il propose maiiiieuant de diviser les animaux enJerozoons etNydrozoons ; denomination pen harmonieuse, il est vrai,mais qui exprime parfaitement sonide'e. Ce nalCti-aliste traite ensuite du nombre des zoophytes conside're's comme iadividus , comme especes et comme genres : il pense que dans cette classe la quantite d'individus est supe'rieure a celle de tous les autres animaux;il pense qu'ily a tout au plus six mille especes de de'crites dans les auteurs, et deux mille environ d'ine'dites dans les collec- tions ; rnais que ce nombre n'est qu'une fraction de ce qui doit exister dans la nature. Les genres, au nombre de 60 dans le sjstema natione de Gmelin, de 160 dans VHistoire des animaux sans veriebres de M. de Lamarck , est mainte- uant deplus de 200 , et s'accroitra encore lorsque J,Vr RAPPORT SL^R LES TRAVAUX ces animaux seront mieux connus. M. Lamouroux a termine sou introduction par un tableau des dif- ficultes nombreuses que pre'sentent I'e'tude et la conservation des zoophytes. BOTANIQUE. ■ Depuis quelques anne'es, des me'moires du plus grand inte'retpour la pliysiolo"ie animale et pour la physiologic vege'tale , ont e'te' publie's en Al- lemagne et en France , sur les phe'nomenes de la vie, et sur la circulation apparente dans les feuilles de la grande Chelidoine Chelidonium majus. L'importance du sujet a demande' de nouvelles recherches plus varie'es, plus profondes, plus en rapport avec les lois de I'optique, et plusieurs naturalistes francaisontre'pe'te'les expe- riences des me'decins de Berlin. Votre correspondant, M. Suriray, docteur en me'decine , au Havre , a fait dernierement des observations nouvelles dont voici le re'sultat : il s'est servi du microscope compose'. Aussitot que le microscope est braque' sur les nervures des feuilles de chelidoine , et qu'un certain nombre de rajons solaires vient a les traverser , on apercoit une grande quantite de corpuscules irre'guliers , Ires-presses , sc mouvant DK LA SOCIETK LINNEENNE. LVII \es uns sur les autres , et pre'sentant saccessi- venient leiirs differentes faces. Souvent ce mou- vement est si vif, qu'il a Tappareiice de la circulation , telle qu'on la voit dans les queues de te'tards , ou dans les membranes interdigitaires des Batraciens, Lorsqu'il se ralentit , on peut voir que , dans les parties les plus diapbanes et les plus externes , ces corpusciiles sont dans un e'tat d'attraction et de re'pulsion irre'guliere , qui se change en un tremblement assez \if et confus, lequel diminue a un tel point qu'on ne remarque plus qu'un le'ger balancement de ces especes de globules , les uns vers les autres , et que Ton pourrait meme compter ceux qui sont le plus pres de la surface. Quelquefois les courants s'arrelent dans un vaisseau , tandis qu'ils conservent leur meme velocite' dans d'autres qui sont voisins ; mais apres quelques secondes , ils reprennent leur premiere activite' , les circonstances restant les memes. Enfm , il arrive un moment oil lout mouvement cesse quoique la feuille soit fraiche ou trempe'e de nouveau dans I'eau 5 les rayons solaires de- viennent insuflisants pourde'velopper cesmouve- ments que plusieurs naturalistes ont regarded commedes illusions produitespar les diffractions de la lumiere. LVHI RAPPORT SUR LES TRAVAUX M.SuRiRAYnepense pasque Ton puisse adopter ropinion de cesnatiiralistes , et regarder Ics glo- bules que ron voil a I'aide dn microscope , comme des etres d'illusion. 11 suffit , en effet , d'inciser et de comprimer le'gerement luie portion de feuilie pour en exprimer un sue jaune , qui perd tout mouvcment , expose a I'air , niais dans le([uel on voil toujours, a I'aide d'une leiilille, les inemes globules immobileset beaucoup plus petits , ce qui peut s'expliquer par I'absence du soleil, car on sail que les corpuscules microscopiques parais- scnt amplifie's lorsqu'ils sont traverse's par une kiiniere directe el d'une grande inlensite'. Voire condere a re'pe'le' ses expe'riences en liiver et en eie : il a reraarque dans les feuilies cueiUies en e'te une plus grande vivacile' de courants et d'osciliations ; tout y indiquait une j)lus grande e'nergie de la vie vegdtale, que dans ics feuilies d'autonuie et d'hiver. II a conclu de tous ces fails re'unis , que le sue de la clic'li- doine offre beaucoup d'analogie avec le sang des vaissaux capillaires des reptiles , et mcnie avec celui des animaux d'une echelle plus t^leve'e. Plusieurs autres de vos confreres s'occupeul avec fruit d'etudier , u I'aide du microscope , les rcplis les plus cache's de la nature. M. Roberge ' DE LA SOCIETE LINN^ENNE. LIX vous prepare un travail sur les oscillatoires. M. Bory-de-St. -Vincent , M. Gaillox , do Dieppe , etM. Agard , professeur a Lunden , ea Suede , font chaque jour de nouvelles de'cou- vertes dans la science des etres infiniment petits. M. SuRiRAY vous a aussi communique' ses observations sur lestrache'es des racines.En cher- chant des traces de circulation dans les tranches tres-rainces des racines , il trouva dans les plus tenues de ccs dernieres , de nombreuses trachees place'es parallelement et longitudinalement, res- semblant a celles desinsectes , de'crites et grave'es par Reaumur. Apres de le'geres tractions , les lils tres-serres se developpaient sous la forme de tire-bouchons , et ressemblaient a ce qu'on ap- pelle trachees dans les feuilles des ve'getaux. Ges fdets en spirale constituent la flexibilite* et la presque totalite des racines capillaires. lis sont des organes d'mgestion , et ils se trouvent colores apres que la racine a trempe pendant vingt- quatre heures dans une decoction de garance. Les racines de la ch^lidoine ofirent aussi Tobservalion facile du passage des trachees a I'e'tat de fibres. On ne trouve presque plus celles- ci dans les racines les plus grosses, tandis qu'elles LX RAPPORT SUR LES TRAVAUX paraissentformerpresqua elles seules, lesracines les plus pctites. M. Hardouin continue avec zele de vous donner des niemoires pour la Flore du Calvados : Pan dernier il avail traite la monandrie el une partie de la diandric ; cette anne'e il a poursuivi son travail en vous pre'sentant le fruit de ses recherches sur les genres Gratiola, Pinguicula^ Utricularia , Verhena , Lycopus , Sahna , Anthoxanthian , Valeriana , Kalerianella. M. Chauvin , membre re'sidant de voire So- cie'te'j vous a lu un me'moire sur les fougeres (jui croissent dans le de'partement du Calvados ; il J en a decouvert Sa especes dont il a donne' d'excellenles descriptions. Ce me'moire forme un travail complet sur cette famille , pour la Flore du Calvados. M. Alplionse de Brebisson vous a adresse' un me'moire sur le genre Euphorbia : ce travail contient la description de i4 especes de ce genre , qui croissent naturellement dans le de'- partement du Calvados el dans quelques autres parties de laNormandie ; parmi elles ^ I'Euplior- bia intermedia ^ ainsi nomme'e par M. deBre- BissoN , e'tait inconnue avanl qu'il Teut de'cou- verte aux environs de Falaise. Yotre confrere J M. Montaigu , conservateur DE LA SOCIETE LINNEENNE. Lxl clu jardin de botanique dc Caen , vous a lu plusieurs me'moires sur les Gramine'es du Cal- vados : apres avoir fait connaitre les caracteres ge'ne'raux de cette grande famille , il vous a donne' une description soignee des diffe'rentes especes qui apparliennent aux genres : Antlio- xanthum , Alopecurus , Phleum, Poljpogon^ Phalaris , Leevsia , Panicum , Agrostis , Ca- lamagrostis , Stipa ,. Melica , Dantlionia et Avena. M. DE Beaucoudrey vous a adresse une note sur quelques plantes communes dans les environs de Granville , VHerniaria Glabra (Linn. ) se trouve abondamment dans les mois- sons , mais seulement sur la cote dans les terres sablonneuses — Le Polycarpon tetraphyllum ( Linn. ) fleurit en juin , dans les memes localites que la plante pre'cedente. — Le Con- vallaria ma'ialis croit dans les bois de Bouil- lon et de la Luzerne ; il s'y est multiplie' au point de couvrir des surfaces considerables. Yi'E- rica vagans ( Liiin, ) se trouve seulement aux iles de Chausey Le Geranium Malacoides ( Linn. ) est abondant sur le roc de Granville , tandis qu'il est tres-rare dans les autres parties du de'partement de la Manche. Dans une de ses dernieres lettres , le merae confrere vous a LXII RAPPOr.T SUR LES TRAVAUX annonce qu'il venait de decouvrir VIxia Btil- hocodium dans les rochers qui bordent les cotes de Granville. Vous vous rappellez que MM. De Gerville et De la Ghapelle avaient deja de'couvert la meme plante aux environs de Cherbourg. M. LAiMOUROUx vous a fait part d'une obser- vation qu'il lit sur les cotes du Calvados , au moisde sepiembre dernier, avec M. Bouy-de- St. -Vincent , votre correspondant. Dcpuis Aromanches jusqu'a Saiiile-IIonorine , ces deux naturalistes n'ont pas remarque' une seule plante maritime dans les falaises qui bordent le rivage ; i's en ont atlribue' la cause a la de'composilion ot a la destruction continuelle des bancs cal- caires. M. Spencer-SxMitii vous a entretenus d'une espece de citrouille introduite enAngieterre depuis quelques annees, et dent la culture oftVe de nom- breux avanlages a cause de la qualile' des fruits et de leur grand nombre. Deuxgraines, seme'es assez tard aux environs de Moscou , ont produit iGo cilrouilles. M. Smith qui , cette anne'e , a cul- live cette plante utile dans son jardin de Caen, vous a oflert un tres-beau fruit oblong qui en est re'sulle (i). (i) Cette citrouille a cte depos6e au jardin des plantes de Caen , oil clle est uiainlcnant cultivee. DE LA SOCIKTE LIKNEENNE. LXl T'otrc coriespo'nclant , M. Delise , chef de balaillon a Vire, qui s'est allachd particuliere- nient a I'e'tude de la norabreiise I'amille des Li- chens, vous a adresse uiie moiioijraphie dii genre Sticta. Celte monographie lut presentee a rinstitut le 5 fevrier 1 826 , et en recut un accueii extremement llalLeitr. Deux niembres de celte compagnie firent sur cet important ouvrage wn rapport ciont les con- clusions lurent adoptees ; ie genre Sticta est ie premier qu'ait acheve votre confrere , et il se propose de traitor successivement tous les autres de la memo maniere. L'avertissement que I'auteur a mis en fete de son travail con lien t des observations sases sur ce qui doit dniger les naluralistes dans I'e- tude des Lichens. iVl. Delise est le preniier qui ait range dans un ordre circulaire les genres nombreux de cetle immense famille , en les rap- prochant a raison de leurs aflinites. Les botanisles apercevront faciilement le nierite de cetle dispo- sition aussi inge'nieuse que naturelle. II est facile de s'apercevoir que votre confrere ne marche pas sur les traces des auteurs qui nu cherclient qu'a muUiplier les genres sans ne'ces- site : il les restreint au contraire autant que pos~ sible J mais par des coupes habilenient traoees, tXIT 'R.iPPORT SCR LES TnAVAUX il e'tablit des sections dans lesquelles viennent se grouper naturellement les especes qui ont le plus d'aualogie entre elles. C'est ainsi qu'au lieu de former trois ou quatre genres dans les Stictes , comme le pourraient faire les botanistes qui atta- chenttropde valeur aux caracteres tire's des apo- theces , ou memo a ceux que pre'sente le thalle, il se contente de les partager en deux divisions : dans Tune sont les stictes pourvusde cyphelles, les cyphellees ; et dans la seconde , se trouvent ceux qui en sont depourvus , les pulmonavie'es . Ces deux grandes coupes donnent naissance aux sections suivantes , \°. les stictes acyplielles jaunes ; 2°. les stictes a cyphelles blanches ; 3°. les stictes a cyphelles douteuses ; 4°« enftn les stictes oil les cyphelles n 'existent pas , ou pulmonariees. Ces moyens simples et ingenieux conservent entier ce genre si beau et si naturel et en abregent infininient I'e'iude. II faut savoir gre a M. D'jelise d'avoir precise ce qu'on appelle cyphelles ; elles ne se trouvent que vaguement de'crites dans Acharius : notre collegue avoue qu'il n'est pas certain de I'utilite' de cet organe , et il a le bon esprit de s'arreter au moment oil il ne pourrait donner que des conjectures. M. Delise a considerablemonl augmenle' le q^enre Sticia qui comple mainlenant 75 especes ©p: la societe linneenne. lxiit et varie'lc's , laiidis qu'Acliaiius n'en cite que a 5 especes et 5 varietes dans son Synopsis Lichenum, Notre coUegue s'est fait un devoir d'adopter les nonis deja recus , et quand il a du en im- poser quelques-uns , il I'a fait d'apres les regies usilees : beaucoup de Stictes portent des noms de savants, homniage de reconnaissance adresse par Tauteur a ceux qui I'avaient seconde' dans ses recberches. L'e'tude de la crjptogamie a bcsoin de figures, mais ce besoin se fait inipe'rieusement sentic pour les Licbens : aussi avons-nous fait litho- graphier et colorier 7$ figures de Stictes qui paraitront avec Touvrage. Nous regrettons que ces litbograpbies n'aient pas la beaute' des dessins qui accompagnent le manuscrit de M. Delise , et que son e'pouse a points d'apres nature avec une rare perfection. Voire confrere, M. Chauvin , qui se propose de vous donner plusieurs me'moires sur les plantes marines de nos cotes , vous a pre'senle' un travail siu' cinq especes de Tbalassiopbytes ine'dites et toutes e'lrangeres aux mers europe'ennes. Les trois premieres appartiennent au genre Laminaria et portent les noms de L. ramosa , Z. gi- ganf.ea , L. quercijolia ; la quatrieme ap- LXVr RAPPORT SUR LES TRAVAUX partient au genre Delessevia (Lnix.), etporie le nom de Deless. formosa. Cette magnifique espece pre'sente huit varie'tcs remarqual^les. La cinquieme enfin fait parde clu genre Caulerpa et conseve le nom de Caul, dactyloides qu'elle avait dans les herbiers de Lam^. et de Bory. Voire savant confrere, M. Auguste Leprevost, vous a adresse' la traduclion de la premiere moitie de la dissertation d'Acharius , sur la famille des Lichens , calicioides , et y a joint quelques conside'rations ge'ne'rales sur celte classe irapor-- taute de la cryplogamie. La dissertation traduite par votre confrere , et qui jette beaucoup de jour sur un groupe jusqu'ici assez obscur , e'tait e'crite en Sue'dois , et inse're'e dans les memoires de rAcade'mie royale des Sciences de Stockolm, recueil qui ne parvient guere en France ; il en devait la communication a I'araitie' du savant professeur que nous venons de perdre et auquel Acharius I'avait adresse'e avec quelques Lichens qui ne sont pas la partie la moins pre'cieuse de ses riches collections. M. Le Prevost se propose de poursuivre ce travail qu'il regarde comrae propre a fournir d'utiles documens a ceux qui s'occupent de I'elude des Lichens ; il espere se procurer par Tobligcantc intervention du savant M. Friel , la DE LA SOCIETE ITNNEENNE. LXVU collection des rae'mcires de rAcadernie rojale des Sciences de Stockolm , aussi bien que les autres publications qui auront lieu en Suede , relativement aux Lichens , et etre ainsi a porte'e de tenir la compaguie au courant de tout ce qui se passera dans ce pajs eloigne' , sur une branche tie la cryptogamie qu'on y cultive depuis long- temps avec une ardeur particuliere et une supe'- riorite' marque'e. M. RoBERGE, votre vice-pre'sident , prononca I'an dernier , dans une de vos seances publiques I'c'loge de Linne' qui est en tete de votre premier volume; cette anne'e il a compose' celui de Tour- nefort , ce discours va etre lu dans cette se'ance. M. Simon, docteur en me'decine a Lisieux, vousa communique' une dissertation surlesysleme et la metliode en botanique. Vous y avez trouve' une nouvelle preuve de Te'rudition et de I'ex- cellent jugement de ce confrere. M. I'abbe' de la Rue pre'senta I'anne'e der- niere , a la Socie'te' , des recherchcs curieuses sur i'e'tude de la botanique a Caen , jusqu'au moment oil Ton forma unjardindes plantes dans cette ville ; votre confrere , M. Lange , a continue ce que M. Tabbe de La Rue n'avait point acheve , et il vous a lu un memoir* picin LXVIII RAPPORT SUR LES TRAVAUX d'interet , sur I'histoire de la botanique a Caen, depuis les dernieres anne'es du XVII*". siecle , et sur la formation du jardiii des plantes , qui date a peu pres de la meme e'poque. Vous avez vu dans le travail de M. Lange , que ce fut le professeur Callard delaDucqueriequi , le pre- mier , eut I'heureuse ide'e de i-assembler a Caen un certain nombre de plantes dans son propre jardin , vers la fin du XVII^, siecle ; niais qu'en 1756 1'Universite acheta celui qui existe dans le faubourg Saint-Julien. M. La.nge , en faisant connaitre les accroissements successifs que prit I'etude de la botanique, sous les dillerents profes- seurs qui enseignerentcette science depuis M. de la Ducquerie , a e'leve' en meme temps un monu- ment bistorique a la science , et a la rae'moire de ces professeurs qui ont bien merite' de leur pays par leur zele et leurs talents. Votre con- frere a termine' en exprimant combien il est a regretter que Tadministration n'ait pas cboisi un emplacement pres du Cours CafTarelli , pour y e'tablir le jardin des plantes , qui ne peut Tes- ter plus long-temps oil il est silue aujourd'hui. Les regrets de M. Lange sont Irop justes pour n'avoir pas ete' partage's. DE LA SOCIETE LINNEENNE. LXIX G E O L O G I E. M . Auguste DuvAu , de Paris , voire corres- pontlant , vous a adresse un memoire sur deux depots coquilliers tertiaires , dont I'un est situe dans le de'partement dlndre et Loire , I'autre dans le de'partement des Cotes du Nord. II a signale' en nieme temps les dissemblances que pre'sentent ces terrains avec les faluns de la Touraine. Dans cet examen comparatif, Tauteur decrit d'abord les productions fossiles et la nature des couches du de'pot deSavigne', situe' sur la rive droite de la Loire. Les couches en sont forrae'es d'un calcaire grossier , ajant en general pen de consistance et appele' pierre de croix dans le pays. Cette pierre est toujours seche , ofTrant une solidite' plus ou moins grande , bien dif- lerente en cela des fakms qui se trouvent a neuf ou dix lieues de Savigne' , sur la rive gauche de la Loire , et elle contient des de'bris assez nombreux de coquilles et de poljpiers. Les fossiles de Savigne different de ceux des falunieres , et il n'y a aucun doute que les deux depots de'/j/crreJe crolx e\. de falun n'appar- iXX RAPPORT SUR LES TRAVATJX tiennent a des sjstemes clistincts dont le moins ancien parait etre le depot de Savigne'(i). Le depot coquillier du de'parteraent des Cotes du Nord , situe hors des limites ge'ne'rales du terrain tertiaire, au milieu de roches anciennes, a cela de conimun avec le calcaire a ce'rites , la craie et les tufs du Gotenlin. La nature de ses couches le rapproche de ce dernier terrain et de la pierre de croix de Savigne'. Vous avez recu de voire confrere , M. Antoine Passy, une notice sur le succin qu'il a de'couvert dans I'argile plastique de Noyers , canton de Gisors ( Eure ) ; ce succin est analogue a celui de Targile plastique d'Auleuil , pres de Paris. M. DE Caumont vous a lu plusieurs me'moires sur la ge'ologie de la basse ZS^ormandie. Dans le premier il a decrit les terrains tertiaires , les terrains secondaircs , ct une partie des roches interme'diaires du de'partement de la Manche. La plus grande pariie de ce departement est (i) Ayant envoye i M. Duvau des echantillons du calcaire grassier qui portc le nom de tuf dans le Cotcntin , ce natu- raliste a etc frappc de leur ressemblance avec la pierre dc croix. Ce rapport ronfirnio I'opinion que j'ai emise sur Page- lelalif des tufs et des faluns du Cotentin. ( P'oyez mon memoiie. ) DE LA SOCIETE LINNEENNE. LXXI occiipee par des roclies de transition. Ces roches fornient , dans plusieurs directions , des chaines plus ou moinse'leve'es ; lesunes traversent le de'- partement du nord au sud ; d'autres se dirigent vers le sud-est et se prolongent dans le Calvados ; d'autres enfin ont ieur direction de i'ouest a I'est. C'est au milieu de ces diffe'rentes chaines , pour la plupart de quartz grenu, de graniij de diabases , de sie'jiitcs , de grauwackes , de gres rouge intermediaire , de viarhre noir coquillier f Mountain- limestone J , de phjl- lades , etc. , etc. , que se sont de'pose's les terrains secondaires. Ge bassin , de forme irre'- guliere,est sitae' entre Saint-L6, Periers, Saint- Sauveur-le-Vicomte , Valognes : il nest born^ par des e'minences que vers le nord , vers I'ouest et du cote du sud ; a i'est la mer lui sert de limites , et tout porte a croire qu'a une e'poque recule'e , les de'pots secondaires (i) du Cotentin se liaient aux depots analogues du Calvados , dont ils ne sont se'pare's que par le Vey. Au milieu du bassin principal que nous venons (i) .le ne veux pailer que du calcaire dc Valognes que I'on trouve i Osmanville sur la rive droite de la ^ ire , et du cal- caire i gryptiites si aboadant dans le Cotentin ct dans I'arron- disscment de Bayeux. LXXII RAPPORT SUR LE3 TRAVAUX de mentionner , des ine'galite's de terrain ont produit d'autres bassiiis circonscrits et peu pro- fonds 5 c'est principalement dans ces cavites que I'on trouve la craie et les de'pots tertiaires. Apres avoir donne' ces notions preliminaires sur la topographie ge'ognostique du Cotentin , votre confrere a de'crit les diffe'rents sjstemes qu'il y a observes , et il les a classes dans Tordre suivant , en commencant par les plus modernes : 1°. Terrain d'eau douce ( Saint-Sauveur-le- Vicomte ) ; a°. Calcaire grossier de Sainteny , Bouhon ^ Auxais , etc. , entre Carentan et Periers , connu sous le nom de tuf ; 5°. Glaise bleuatre ou d'un gris jaunatre avcc ossements de pachydermes ou de ce'tace's^ terre a foulon ( Orglandes , Hauteville ) ; 4''. Faluns et calcaires a ce'rites ( Orglandes j. Hauteville, Ne'hou, Regneville, Sainte-Colombe, Gourbesville , etc. ) ; 5°. Craie a baculites ( Freville , Orglandes , Golleville, Cauquigny, Picauville_,Chef du pont); 6°. Sable et gres vert ( Freville , Gourbes- ville , Chef du pont ) ; 7°. Calcaire a gryphites arque'es ( lias> Lieu ) ; DE LA SOClETt-. LINNEENNE. LXXIIt 8°. Calcaire de Valognes , confondu jusqu'ici a tort avec le sjsteme nioyen d'oolithes (i) ; 9''. Gres bigarre avec couches subordpnne'es de calcaire niagnesifcre fragmentaire , et de cal- caire marneux ou compacte ; lo''. Gres rouge aucien des allemands ? ter- rain houiller ^ poiphyre , etc. , 11°. Gres feldspathique , conglorae'rals por- phjritiques ; ia°. Calcaire marbre coquillier metallifere , gres coquillier _, etc. Grauwackes , phjllades , quartz grenu , sie- nites , diabases , granits , etc. , etc. Dans son second me'moire , voire confrere a de'crit la formation de gres bigarre ( new red sindstone ) qui occupe une e'tendae assez con- side'rable dans le nord-ouest de la Normandie ( de'partemenls de la Manche et du Calvados). Cette formation atteint une e'paisseur de pres de 5oo pieds ; elle consists en marncs rongeatres, et gres argileux renfermant ( partie infe'rieure }- des couches subordonne'es de calcaire , marneux ou compacte, sans fossiles, rouge^ jaunatre, brun , (i) Voycz le memoire tie M. Jules Desnoyers , siir la forma- tion oolithique du nord-ouest di; la France , dans lequel le ealcaire de Valognes est assimile au systeme iiioyen de la forma- tion oolithique ( Great oofitc). ( AnnalUs desjdcnces naiurelles , avril iS25J,. XXXIV KAPPORT sun nCS TRAVAUX ou noir , et ( partie siiperieure ) ties coudics e'paisses de calcaire magnesifere fragmentaire. M. deCaumont pense que dans certains lieux le gres rouge ancien des allemands et le gres bigarre sont peut-etre re'unis , et qu'il seralt alors difficile de les distinguer I'un de I'autre. Le memo vous a pre'sente deux- cartes ge'o- logiques , I'une du de'partement du Calvados , I'autre du de'partement de la Manche ; il vous a hi en menie temps un me'moire destine a accompagner la premiere de ces cartes , et inti- tule' : Obsen>ations sur la topograpJiie ge'o- gnostique du Calvados ; en voici ie re'sume' (i ). 1°. Les roches interme'diaires occupent au moins un tiers de I'e'tendue du de'partement du Calvados, vers le sud-ouestj 2°. Les terrains secondaires en couvrent les deux tiers au nord , a I'est et au sud-est: 5°. Les plus anciens de ces derniers se trou- vent , en ge'ne'ral, pres des roches de transition, et plus parliculierement vers le nord-ouest ; 4°. Les couches secondaires se succedent de telle sorte que les plus modernes sont situe'es vers Vest , c'est-a-dire dans la direction du bassia de (i) A cause du grand nombre de memoires qui ont ete adrcs- ses a ta societe cette ann6e , cclui de M. de Gauniont, sur l.i Topographic gcogiiostiqiie du Calvados , ne sera public que daus le volume qui paraitra en 1826. DE LA SOCIETE LINNEENNE. LXXV Paris , dont elles s'ecarlent graduellement en raison de leur anciennete ; ainsi , tandis que sur les bords de la Vire on Irouve le gres bi- garre et le calcaire magne'sien , le calcaire de Valognes , le lias bleu , et Foolithe inferieure se de'veloppent successivement entre cette riviere et rOrne ; I'intervalle de Caen a Lisieux est rempli presqu'entierement par le calcaire a po- lypiers ( Forest marbre ) , I'argile de Dives (oxfort claj) et les systemes d'oolithe supe'rieurs; et enfin le gres ferrugineus , le sable vert et la craie occupent les environs d'Orbec , de Lisieux, de Pont-l'Eveque et de Honfleur. Ces dilTe'rents terrains ferment des zones qui se dirigent en ge'ne'ral du nord au sud ou au sud- est , et dont quelques-unes se prolongent dans les de'partements de I'Orne et de la Sarthe (i); 5°. Dans la partie occidentale du de'parte- ment (arrondissement de Bayeux ) le terrain est d'autant moins aucien qu'il est plus rapproclie de la nier; fi''. II regne une inclinaison constante des diiTe'rents bancs , vers Test. II s'ensuit que le gres bigarre ( le Vey , Tsigny ) et la craie (Hon- (i) Par exemple I'argile de Dives, le coral rag, I'argile dc Ilonneur, etc. Voyet ii ce sujet rinteressant travail de M. Jules Desnoyers , sur la formation oulitliique du nord-ouesf de la. Ftancc, (Annates des sciences nalureUcs , avril rSaS.) LXXVI HAPPORr SUR LES TRAVAUX fleiir) se trouvent au meme niveau physique , malgre I'enorme epaisseur de la formation ooli- thique qui est placee t nlre ces deux terrains. II re'sulte de cette disposition que la Vire, I'Elle et d'autres rivieres qui bornent le departemenl du cote du couchant , coulent sur les marnes du gres bigarre , vers leur embouchure ; que la Drome , I'Eques , FAure et autres coulent pres de Bayeux sur les marnes du Lias ; que les rivieres de Gronde et de Provence , au nord-est de Bayeux , et peut-etre plusieurs ri- vieres de I'arrondissement de Caen , coulent sur le calcaire marneux , supe'rieur au systeme infe'- rieur d'oolithe ( oolithe de Dundry) ; que la Dive , la Yire et autres coulent sur Targile de Dives ( Oxfort clay ) , supe'rieure au calcaire a polypiers ( forest marbre ) ; et qu'enfm quel- ques rivieres des environs de Pont-l'Eveque et de Lisieux coulent sur les argiles deHonfleur , supe'rieures au coral rag. Votre confrere a rendu ces fails ge'ologiques d'une grande evidence par des coupes prises dans plusieurs directions, et qui montrent en meme temps la succession des diffe'rents systemes et leur position relative. De toutes ces observations, dont je ne men- tionne ici que les principales , I'auteur a conclu 1°. que le Calvados est un des de'partements EE LA SOCttTE LINNKENNE. LXXVII )linitroplies du grand depot calcaire qui occupe line partie de la France septentrionale , et au milieu duquel est situe' le bassin de la Seine ; 2 0. que selon toute vraisemblance ee de'pot cal- caire dont I'extre'mite' occupe les deux tiers du Calvados , se prolongeait plus loin vers le nord et le nord-est , avant que les eaux de la nier eussent mine nos coles calcaires , et que le lias de la presqu'ile du Cotentin doit etre conside're' couime faisant partie du meme de'pot dont il| n'est se'pare' que par le grand Vej j 5°. qu'une partie du Calvados est ge'ologiqueraent analogue a certaines conlre'es de la Lorraine , situe'es a I'extre'mite oppose'e du grand depot pre'cite' , et oil Ton trouve , comme chez nous , le gres jjlgarre et le calcaire a gryphites , dans le voisiuage des roches interme'diaires. Votre confrere a ensuite e'tabli dans I'ordre suivantjla superposition des terrains du Calvados : I*'. Argile plastiquedePrc'-d'Auge , Manerbe, etc. , pres de Lisieux ; 2°. Gres superieur a la craie ( Orbec et en- virons ) ; 30. Craie inferieure (Honfleur, Pont-l'EYeque, Lisieux , Orbec ) ; 4°. Sable et gres \erlf Green sand J ; tXXVlir RAPPORT SUR LES TRAVAUX 5°. Sable et gres ferrugiueux (Iron sand) ; 6°. Marnes bleues et calcaire marneux de Ilonfleur, Bleue marl et marls tone .^ de M. de. la Besclie(i) ; 7°. Calcaire de Blangy , pierre a chaux des environs de Lisieux , (Portland stone 1) ; 8o. Coral rag ; 9°. Argile de Dives et calcaire marneux du Pa js-d'Auge ( Ox fort clay) ; iC. Calcaire a Poljpiers des environs de Caen {Forest niarhre ) , surmonte' suivant M. de la Besclie , par quelques couches de corn- brash (a) • 1 1°. Calcaire de Caen ( Caen freestones ) ; 1 9.«». Calcaire marneux d'Aromanche et» de Port-en-Bessin , confondu a tort avec le lias par M. de la Besche (5) ; (i) Transact. Geol. of London , a""', seric , i"-'. volume page 76. {■i) Transact. Geol. of London , a"', serie , vol. i , p. jS. (3) Transact. Geol. of London , 2°"=. serie , vol. i , pag. 8i. Piobablenient M. de la Besche n'aura pas vislte les falaises des IlacliKttes , an couchant de Port-en-Bessin , car il y aurait vii que le calcaire marnGux est supporte par I'oolilke inferieure , commc M. iliinAiLr I'a dit dans son memoire sur la geologic du Calvados, et comnie je i'ai dit inui menie dans mon memoire sur la geologic de I'arrondissement de Bayeux. — Memoires dc la Soclolc Linnccnne du Calvados, iSa.') , pag. 189, ntj et 19S. DE LA SOCIKTK LINNEENNE. LXXIS 1 T)^. Calcaire oolilhique inferieur de Crolsilles, tie Bajeux , de la fosse du Soucj , des falaises de Sainte-Honoriiie , elc. ; i4°. Calcaire a grypliites arque'es de Subles, Tre'viercs , Mandeville , Catillj , Saiiit-Germain- du-Pert , etc. , etc. ; 15°. Calcaire d'Osmanville , analogue au cal- caire de Valognes , et place' a tort au-dessus dij lias par qiielques ge'ologues ; 16''. Gres bigarre renfermaut ( parlie supe'- rieure) des couches de conglome'rat magne'siferc, et doiit les couches inferieures alternent avec un calcaire fe'tide , compacte ou marneux ; 170. Ores rouge ancien des allemands ? gres houiller , porphyre du gres houiller ; 18°. Terrain interme'diaire. La carte geologique du Calvados , qui ac- compagne ce me'mcirej est dresse'e sur une e'chelle plus grande que celle des cartes de'partementales ordinaires; ellea e'te'Uthographiee par M.Edouard Le Forestier , correspondant de la Socie'te' a Bayeux , et elle fait honneur a son talent. M. Deslong CHAMPS , qui recherche avec tant de succes les etres organise's fossiles que ren- ferraent en abondance les diil'erents terrains de notre pays , vous a hi un mc'moire dans lequel il a de'crit le gisseraent des gres intcrmo'dinires t: avocat , ont e'te' nomme's menibres rcsidants de la Socie'te , ainsi que M. Pacotte-de-Fonta- NES , qui e'taitdejacorrespondant. M- Deschamps, inspecteur des eaux et forets , a e'te nomnic membre honoraire. Eulin , vous coraptez 49 XC RAPPORT SUR LES TRAVAUX correspondants de plus que I'anne'e derntere, Voila , Messieurs , le resume' de vos travaux depuis votre derniere se'ance publique. Les heu- reux re'sultats que vous avez obtenus eL ceux que vous devez attendre , vous allacheront plus que jamais a une etude dont vous avez deja gouLe les charmes , et dont les avantages vous soiit connus. Nous vivons a une e'poque oii les eonnais- sances naturelles ont fait des progres immenses , et oil une nouvelle impulsion est donne'e a tout ce qui conduit a la decouverte de la ve- rite'. La science devient de plus en plus posi- tive ; le regne derimaginalion et des hypotheses est passe' ; il faut que tout travail , pour etre ac- cueilli J soit appuye sur des observations rigou- reuses , sur des preuves incontestables.- C'est a la propagation et au de'veloppement de ces doctri- nes que notre siecle doit les grandes de'couvertes qui Tont illustre , e'est a leur application que votre Socie'te doit la consideration dont clle est entoure'e. D'un autre cote' , on commence a comprendre aujourd'hui qu'il est une autre gloire plus durable que celle que Ton acquiert par les armes , ct dont les re'sultats sont plus utiles. Les travaux BE LA SOCIETE LINNEENNE. XCI sclenlifi ques obliennent chaque jour plus d'im- portaiice et de consideration ; I'e'tat avance de la civilisation a enfin appris que de I'indnslrie, des sciences et des beaux-arls, viennent Tordre , la ve'rite' et la morale. En efl'et , I'e'tude porte vers le bien, e'leve I'ame, agrandit le cercle des ide'es , et de'veloppe les plus nobles sentiments dans le coeur de I'bomme. Je ne puis mieux terminer ces reflexions , qu'en rapportant les paroles du savant organe de I'A- cade'mie des sciences ( M. le baron Fourrier ) , dans la grande seance publique du 2.0 avril der- nier : « Les notions morales el les sciences , a-t-il « dit , ont e'te donne'es a I'homme pour qull « eut en lui une trace divine de Torigine de « son etre , et sans doute leur premier attribut « est d'elever I'ame , d'e'clairer I'esprit , de lui « ouvrir le spectacle de I'univers. Mais a ce bien- «f fait se joint I'utilite' immediate et sensible des « arts. L'homrae accomplit sa desline'e , il « donne aux eflbrts de son genie un but rai- « sonnable et vrai , s'il consacre ses connais- « sances a I'utilite publique et a I'e'tude de « la nature, n Messieurs , regardons le litre de nalura- liste comme le plus beau que nous puissions XCIl RAPPORT SUR LES TRAVAUX porter ; xjue le but de nos travaux soil toujours present a noire pense'e : sojons anirae's d'une noble e'mulaiion. La Socie'te Linne'enne du Cal- vados est la premiere Socie'te' Linneenne de France : elle doit conserver son rang. BIOGRAPHIE. Telle est la condition de la vie humaine , que souvent elle s'e'teint lorsqu'elle est encore dans sa force , et lorsque celui qui en jouit com- mence a recueillir le fruit de ses travaux. Sou- vent la mort aveugle e'pargne riiomme oisif et inutile a son pays , pour frapper I'homme ver- tueux , I'homme e'claire' qui se de'voue au bien public _, ou qui consacre tous ses moments a enrichir le domaine de I'esprit humain. Cette anne'e surtout , des regrets bien vifs se m61ent a la satisfaction que nous e'prouvons de I'e'tat prospere de nos etudes ; la Sociele a perdu quatre de ses merabres les plus savants. Le premier qui ait succombe est voire ar- chiviste , M. Charles Thomime, avocat , pro- fesseur supple'ant d'histoire a I'Universite de Caen , maire de la commune de Mouen _, membre de la Socie'te' des Antiquaires de la Norraandic DE XA SOClfeXE LINNEENNE. XCUt «l de la Socie'le d'Emulalion de Caen , naquit en cette ville 1799. Issu d'une famille distingue'e dans la magistrature et dans les lettres , il com- menca tres-jeune des e'tudes qui furent dirig^es par la tendre sollicitude d'un pere e'claire' , et par Texemple d'un frere studieux. II se distingua tou- jours au colle'ge rojal de Caen, par une ap- plication soutenue; dans leconcours ouvert cha- que anne'e il obtint toujours des couronnes. Plus tard, il s'occupa avec fruit de I'etnde des sciences physiques et particulierement de I'liistoire natu- relle ; il brilla dans ie barreau et dans les lettres ; il fut recu docteur dans cette faculte' , et pen de temps apres nomnie supple'ant de M. I'abbe DE LA Rue , a la chaire d'hisloire , qu'il occupa jusqu'a sa mort avec distinction. M. Thomine se proposait pour but spe'cial de ses travaux en histoire naturelle , de fournir plusieurs me'moires pour la Flore du Calvados. Depuis long-temps il s'occupait de botanique ; il avait fait dans ce deparlement de fre'quentes herborisations , et recueilli un herbier conside- rable. En 1817 , ilde'couvrit unenouvelle espec^ de Bromus , dont la description a ete donne'e dans voire premier volume. M. TnoMiNE avait lu un grand nombre de nicmoires inlercssants a la Societe d'Emulalion XCIV RAPPORT sun LES TRAVATjX de Caen, dotit il etait membre j la variete des sujets qu'il avait traites avec un e'gal talent , at- teste I'e'tendue de ses connaissances. La nature I'avait doue d'une grande modestle , d'une aimable gaite' , d'une douceur inaltera- ble , d'une vasle me'moire , et surtout du talent inappre'ciable d'emplojer tous ses moments sans en perdre un seul. Souvent il prenait sur la nuit ce que lui refusait la rapidite' du jour , et peut-etre qu'une application continuelle a de- termine' sa derniere maladie ; il fut pris d'une lievre ce're'brale le 2-2 mai 1824 ; et mourut dans le courant du mois de juin. Le second naturaliste dont la mort nous a prive's celte anne'e , est M. Thouin, professeur an jardin du Roi , membre de I'Inslitut , corres- pondant de votre Socie'te' et de plusieurs autres corps savants , auteur d'ouvrages ge'ne'ralement estime's. Deja plusieurs amis de cet illustre pro- fesseur ajant paye un juste tribut a sa memoire, il serait superflu de vous entretenir aujourd'hui de ses ouvrages et de sa vie , dont les circons- tances sont bien connues. Vous avez tous deplore' , Messieurs , la perte re'cente et inopine'e de M. Lamouuoux , Tun des priucipaux fondaleurs de cette Societe' , *■ T DE LA SOCIETE LINNEENNE. XCV professeur d'histoire naturcUe a rUniversite de Caen, correspoiidaiit de I'lnstitut de France , des socie'te's philomatique, philotechnique^ d'his- toire naturelle , et de TAcademie royale de me- decine de Paris ; des Academies rojales de Bordeaux , Orle'ans , Agen , Rouen , Caen , Madrid , Turin et d'un grand nombre d'autres socie'te's savantes francaises et e'trangeres (i). M. Lamouroux naquit a Agen en 1779 ; des son enfance il niontra une grandefacilite' pour le travail ; il fit de bonnes e'ludes , et entreprit ensuite plusieurs vojages dans le niidi de la France et en E-spagne. Les diffe'rentes circons- tances de sa vie , a celte e'poque , me sont presque inconnues , etje suis force de les passer sous silence ; mais il est certain qu'il culliva avec fruit toutes les sciences physiques _, et par- ticulierement Thistoire naturelle. Dirige' dans (1) Voici les autres corps savants aux quels appartenait M. Lamouroux ; Societe Linneenne de Paris, societu d'agricultiire tt de commerce de Caen , society d'agriculture de Qiiiniper , societe medicale de Bordeaux , societe des sciences , arts et belles-lettres de Soissons , Alhenee de Toulouse , societe pliy- siographique de Lunden (Suede) , societe de physique de Ge- neve , societe d'agriculture et de medecine d'Evreux , societe des sciences , agriculture et arts de Strasbourg , societe des curieux de la nature dc Moscow j societe du uiuseum d'histoire naturelle de Newyorck. ^CVI RAPPORT SUR LES TRAVAtJX cettee'Lude par M. de Saint-AMANs , il ne tarda pas a se faire un nom. En I'an X , il fut , par interim , professeur d'histoire naturelle a I'e'cole centrale d'Agen, et en remplit les fonctions d'une maniere distingae'e.Quelques anne'es apres il se fit recevoirdocteuren me'decine , eten 1808 ,il fut nomme' professeur adjointd'histoire naturelle a la faculte' des sciences de Caen. En i8io , il recut le titre de docteur es- sciences ; et fut nomme' professeur titulaire d'his- toire naturelle en 181 1. M. Lamouroux s'ac- (jiiitta toujours d'une maniere brillaiite des diffe- rentes fonctions qui lui furent confie'es , et la plupart de nous ont e'te' a meme dejuger corn- Lien il avait de talent pour professer et de facilite pour parler en public : il ne se contentait pas d'expliquer dans ses cours les principes de la science et leurs applications , il aimait a conduire ses eleves partout oil les plie'nomenes de la nature plus visibles pouvaient rendre ses applica- tions plus inte'ressantes et plus sensibles ; cette maniere de professer , qui pre'sente tant d'avan- tages , a beaucoup contribue' a inspirer le gout de I'liistoire naturelle dans le departement du Calvados. Les ouvrages de M. Lamouroux sont gene- DE LA SOCIETE LINNEENNE. XCVIl ral#ment estime's , quelques-uns out e'te traduits en plusieurs langues (i). (i) Voici le titre de ces differents outrages , ranges d'apres la date de leur publication : i8o2, Memoiie siir le rouissage de I'Agave Americana, insere dan^ la decade philosophique. iSo3. Description de deux especes in6dites de Varecs. Bulletin philomatiqiie , tome 3. — Sur le Varec polymorphe, tnC-mc journal.. 1804. Dissertations sur plusieurs especes de Pncus, un vol. in-4''. avec 36 planches. 1809. Memoires sur plusieurs nouveaux genres de la famille des Algues marines , inseres dans le journal de botanique. 181a. Memoire sur la classification des Polypiers ; built, philo- uiatique, 181 5. Rapport sur le ble iajpmas, imprime par ordre de la socidtd d'agriculture de la villc de Caen , in-S". , insure dans plu- sieurs ouvrages periodiques. i^i3. Description de I'Ophiure a six rayons ; annates du museum, t. 20. iSiJ.Essai sur les genres de la famille des Thalassiophites nou articulees , un vol. in-4°- j avec 7 planches. 1,8 1 5. Memoire sur le genre Lucernaire, Memoires du museum, t. 2. 1S16. llistoire des Polypiers coralligfenes flexibles , vulgairement Zoophytes ; un vol. in-S". de plus de 600 pages , avec ij» planches. jSao. Rapport sur le Crocodile de Caen ; annales generales des sciences phys. , t. 5. 1821. Description melhodique de tons les genres de Polypiers, un vol. in-4°. avec 84 planches ; — Resume d'un cours elementaire dc geographic physique , autorise par I'universile , un volume in-S". J.823. Notice sur des Aras bleus qui ont produit i Caen; un cabiei: de 12 a i5 pages in-S". 7 iCVIII RAPPORT SUR LES TRAVAUX M. Lamotjroux a , en outre , e'crit beaucf up d'articles dans rencyclope'die methodique , dic- tionnaire qui se public presentement , et dans plusieurs ouvrages pe'riodiques. II i'endait| compte des travaux des socie'tes savanles de Caen , dans le bulletin universal des sciences et de I'in- dustrie , dirige par I'un de vos correspondants , M. le baron de Ferussac(i). M. Lamouroux e'tait encore charge de la direction d'une superbe e'dition de Buffon, que public M. Verdieres llbraire a Paris. II avail ecrit aussi plusieurs me'moires qui sont ine'dits. Peu de temps avant sa mort , il vous avait annonce' un travail sur les laminaires , M. Deslongchamps en avail deja dessind les planches. i824' Notice sur le bon Sauveur, in-8"., 82 pages , imprime par ordre de I'Academie de Caeii. 1824. Notice sur M. Thierry pere , iniprimee par ordre de la so- ciety d'agriculture de Caen. i824' Memoire sur la distribution geograpbiquc des planres ma- rines ; lu k rAcademie royale des sciences de Parjs , le 11 octobre 1824. (1) Ayant succede i M. Lamourouk, et ni'etant charge de rendre coniple , dans le bulletin univcrscl , des travaux scien- tiCques et litteraires qui se publient en Normandie , j'engage les auteurs qui voudraient i'aire annonccr leurs ouvrages , a m'en faire passer un extralt ou a nie les communiquer , aCn que je puissc moi-meme en I'aire I'analyse. DE LA SOCIETE LINNEENNE. XCIX M. Lamouroux jouissait d'lme bonne sante ; il e'tait dans la force de I'age; il avait acquis des connaissances tres-e'teadues dans la partie qu'il cultivait de preference j il avait recueilli d'immenses mate'riaux et forme' une superbe collection , lorsqu'une apoplexie foudroyante I'enleva a ses amis et a ses e'leves le a5 mars 1825. II est bien a regretter qu'une mort aussi pre'maturee et aussi impre'vue I'ait empeche de publier les grands ouvrages qu'il meditait sur les plantes marines et sur les polypiers. Notre Socie'te' a perdu en lui un de ses membres les plus laborieux et de ses plus fermes appuis ; les sciences naturelles , un des hommes les plus propres a en inspirer le goiit , et a en acce'le'rer les progres. La mort de votre confrere a cause' un deuil ge'neral parmi les savants. Ses amis ont concu le projet d'e'lever un monument a sa me'moire. M. De Crouy, notaire a Caen , et M. Tre'butien libraire , ont bien voulu se charger de recevoir les souscriplions. Le quatrieme confrere que volis avez a regretter est M. Lucas , votre correspondant, Tun des conservateurs du museum d'histoire na- turelle de Paris , qu'un accident funeste a prive C BAPPORT SUR LES TRAVAUX de la vie dans le courant da mois dernier (i). Ce naturaliste distingue' avail consacre' tout soi> temps a I'e'tude ; il avail publie plusieurs ou- vrages. , el il appartenait a un grand nombre de socie'te's savantes. Je connais peu ses oeuvres et sa vie , je ne pourrais qu'imparfaitement vous en rappeler les diffe'rentes circonstances , et je laisse aux autres corps savants dont il (^tait inembre , le soin de lui rendre ce dernier de- voir. (i) M. LrcAs est ijiori- a I'age de 78 ans , d'un eoup de pis-- tolt't qui parlit au jepos. MEMOIRES. HISTOIRE DES LICHENS. GENRE STICTA. Pah D. DELISE , CHEF De BATAILtON, CHEVALIER DE LA LEGION D'HONNEnR ; MEMERB ET COBRESPOHDANI OE FLUSIEUBS SOCIET^S SAVANTKS. 1822. AD colo:;i:l ]]OilY UE SAINT VINCENT. MOS CUEU AMI , i II y a \ii!gt-(1eux aiis qne je rerus de vcns mes pitniitrcs Icfons dc botauique, de celle science qui in'a procuK^ de si doux inslanls , quand n:a destinee vouiiiif que je parcourusse I'Europe avec nos braves conipagnoiis d'arrrics. Ce qui ^lait alorsune distrac- tion est n.ainltnant uiie occupation s^rieuse, a laquelle je cousacre lous Ics moments de repos dent je juuis. Voici le fruit de nies observations pendant ce repos, et depuis que je vis loin des camps; voici nion premier travail sur un des plus beaux genres d'une faniille dont vous m'avez fourni tant d'enfants r c'est a vous que je I'adresse , a vous, mon vieil ami, «|ui m'avez inilie aux niysleres d'une science , qui dans lous Ics temps a repandu des cbarmes sur mon existence : daignez done accepter rhomuiage de cet essai , tout imparfait qu'il puisse ctre , ct qu'il vous prouvc I'attachemcut et la reconnaissance De voire ami ^ DELISE. INSTITUT DE FRANCE. ACADEMIE ROYALE DES SCIElSrCES. Le secretaire perpetuel de I'Jcade'mie , pour les sciences naturelles , certifie que ce qui suit est extrait du proems - verbal de la seance da lundi "h fevrier iSao. k V\/WV^W^VWW\.VX/VWXWWW\/V%W^WXX^/W\/^W%WVW\VV% RAPPORT Sur I outrage deM. DFihlSF. ^ intitule' :Wisloir& tics Lichens, genre Sticta. R*pponTEtiRs,MM. DESFONTAINES et BOSC. Malgre le grand nombre d'ccrils qui ont e'te jniblie's sur le genre Lichen de Linnneus ; malgre' qii'il ail e'te' divise , par sa transformation en fa- mille , en un grand nombre de genres , il est encore un des plus embrouille's de la botanique. Les causes qui se sont oppose'es a ce qu'il put etre convenablement e'tudie , tiennent princi- palement a la nature des especes qui le com- posent , laqucUe varie selon les lieux oii ellcs 8 KAPPOUT croissent , I'age qa'elles ont , le temps de I'annee oil on les observe , ainsi qu'au petit nombre de caracteres dent elles sont pourvues. Parmi les e'crivains auxquels nous devons des ouvrages sur les Lichens , se placent au premier rang , apres Dillenius , le plus ancien de ceux qui les ont figure's d'une maniere reconnais- sable,d'abord Hoffmann^ auteur de deux ouvrages non terraine's , a figures tres-bien exe'cutees , Pun intitule' Enumeratio Lichenuni , etTautre Des- criptioetadumhratio plajitarum quce Liche- Ties dicuntur. Ensuite , apres Linnasus , le plus ancien de ceux qui les ont de'crits convenable- ment , Acharius , qui , dans deux ouvrages clas- siques , mais sans figures , les a divise's en plus de cinquante genres ^ et a donne' de leurs especes des descriptions aussi bien caractoiise'es que possible. Les importants travaux de cesbotanistes , ainsi que ceux de Ehrhard , Lightfoot , Hudson , Smith, Persoon, De CandoUe et aulres, ont sli- mule Icsbotanistesa la recherche des Lichens dans les diffe'rentes parties de I'Europe^ et les especes de ceux de cette partie du monde ont presque double'. On doit citer M. Lck)nDufour, medecia a St. -Sever , comme un de ceux qui ont le plus concouru a ce re'sultat, du moins en France. A Tcpoque oil Hoirmann figurait, et oil Acha- SUR 1,'oLVnAGE DE M. Dl'LlSE. C] riiis (le'cnvail Ics Lichens , les berbiers trEurope etaient peu fournis d'especes elraiigeres , les an- clensvovarreursdansles autres parlies da monde les ayant gcneralemeut negligees ; niais , depiiis line Irentained'iinnees, ceux de ilnde ,derAme- rique , de \a nouvelle HoUande , elc. , ont afilue dans ces berbiers , de sorle qiuis offrent de nonjbreux materiaus a Li science. vVu nombre de ceux qui ont le plus recueilli de Lichens exoU- quesse trouve M. Bory-de-Saint-Yincent , cor- rcspondant de rAcademie. line manquait done plus qu'un botaniste ze'le' et instruit qui voulut et put s'occuper des moyens de faire jouir Ic public des richesses en ce genre disperse'cs p.ir loule TEurope , mais qui , vu les dispositions libdrales des savants de noire epoque, sont a la disposition du premier d'enlre eux , qui en re'clamera la communication. M. Delise, chef de balaiilon en retraite, de- meurant a Vire , de'partement du Calvados , sVst propose pour ren^plircetobjet, et,dans lebutdo i'aire connaiuc la mesure de scs niojens d'execu- tion , il a euvoyc a I'Acade'miele premier re'sultat des e'ludes auxquellesils'est livresur les Lichens en ge'ne'ral , sous le litre (Vlfistoire des Lichens , genre Sllcia ; re'sullat qu^elle a charge' M. Dcs- foiilaines et moi d'examintr , et sur Icquel nous lO RAPPORT avons I'honneur de lui presenter le rapport sui- vant : Le genre Sticta est un de ceux qui ont ^te tree's par Acharius aux de'pens des Lichens. II renferme une parlie des especes de la division ^\es Coriace's de Linnpens. Dans un avertissement , I'auteur rend compte des motifs de son travail , qui n'est que le com- mencement d'un ouvrage ge'ne'ral sur tons les Lichens , oil il de'veloppera de nouvelles ide'es sur ces ve'ge'taux , et oii il corrigera beaucoup d'erreurs accreditees. II annonce posseder deja jilus de quinze cents especes nommees et classees d'apres une me'thode qui lui est propre, et do?it les bases sontjixes. Get avertissement est suivi 1°. d'une indica- tion dans un cercle me'thodique des genres qu'il admet dans la famille des Lichens , et des subdi- visions qu'il propose dans le genre Sticta , pour rendre plus facile la recherche des especes qui y entrent ; 2°. des caracteres de ce genre en latin , et du de'veloppement en francais des con- siderations qu'il pre'sente sous le rapport de I'organisation des especes. Nous n'avons point d'objcctions a clever centre les principes ge'ne'raiix e'mis par I'auteur dans ces SUR LOUVRAGE DE >I. DELISE. II f]ifl'crcn[s preliminaires ecrits avcc clarte et con- cision. Acharius n'avait de'crit que vingt-deux es- peces de Stictes. Au moyen de la reunion des genres Lohaire^ Platisme, Peltu^ere etPulmo- naire [x) , que propose M.Delise, il s'en troiivo soixante (2),dont trente-huit n'etaient pas encore connues des botanistes dans I'ouvrage en ques- tion. Chacune d'elles est Pobjet d'un article, dont voici I'ordonnance: , 1°. Le nom de I'espece , 2'*. Sa synonjmie, 30. Sa description abrege'e ; le tout en latin. . 4". Les observations en tout genre auxquelles elle donne lieu , 5°. La citation du pajs dont elle est originaire, 6°, L'indication de la personne a qui I'auteur en est redevable ; tout ceci en francais. A la description de chaque espece est joint un , deux, et quelquefois trois dessins de cette espece, peints par Tepouse de I'auteur , avec tant de per- fection , (ju'ils re'sistent ( et nous parlons d'apres notre experience ) , a la comparaison avec la nature. ^i) Ccs nonis no sont que des synonymes du genre Sticta , riiipldyts par qur.lques auteurs. {■>■) Depiiis I'epoque oii ce rnpporl a rtO fait, cc genre s'cst augmcnte d'unc douzainc d'cspires. 12 RAPPOKT SUR l'oUVKAGE DE M. DELISE. Nous ne crojons pas devoir entrer dans les details de I'examen de chaque espece, parce qu'il serait fort difficile , sans les echantillons , de inettre rAcade'mie en e'tat de juger de la valeur des motifs qui out guide' Tauteur dans son opi- nion ; mais ce que nous venons de dire lui pa- raitra sans doute sufTisant pour la porter a re- connaitre que I'ouvrage en question est tres-digne de son approbation , et que M. Delise est dans Je cas d'etre encourage par elle a le publier le plus promptement possible. . &-^«eDESFONTAINES, BOSG , Rapporteurs. L'Acade'mie approuve le rapport, et en adopte les conclusions. Cej^tijie conforme : Le secre'taire perpe'tuel , conseiller d'e'tat y commandeur de I'ordre royal de la Le'gion d'hon— neur , 6:/g/ieB. CUVIER. \ W^ V^A **^-VWl www* W\%%/\VW\-VXV»'»V\-k\,V»VV\WVVX'\\VAVVX V*% AVEIITISSEMENT. •roFFRE a cpux qui s'occnpent de* botaiiique l;i nionograplii.e d'un des plus beaux genres de la f.Tmille des Licliens, celui des Slides. QnicoiKjue traite cette partie de Thistoire na- lurelle doit oiler Acharius ^ ([ui a repandu tant de lumieres sur ces ve'cfe'lanx si nonibreux et si interessants : j'ai done le dessein de lui rendre iei I'hommage que ses nonibreux travaux lui out uie'iite'; maisj'avoue, avec la francbise qu'exigent la science et la ve'rite , que ne parlageant pas une graude parlie des idees sjstematiques qui oht dirige sa plume , je les combatlrai dans un auire ouvrage, oil je ferai connaitre ma melbode liclie'nologique 5 pre'sentement il ne sera question que des eloges qui sent dus a cet auteur : il les nie'rite generalcment pour ses belles descriptions , pour les nombreuses observations , les recher- ches et les fails que contiennent ses ouvrages : un de ses derniors est le Synopsis JJchenum , imprinie en 18 i4. N ingt-deux especes et cinq varie'les soul signalees dans le genre que je traite a^ijonrdliui. II laul surtoul admirer la precision l4 AVERTISSEMENT. avec laquelle tout y est peint ; le mot propre% si bien choisi , si bieii adapte a chaque caractere; enfiii un tact qui lui faisait presque toujours dis- tinguer ce qui etait espece et ce qui n'etait que varie'te. Cette derniere idee peut paraitre pue- rile a quelques botanistes _, mais elle ne le sera pas pour ceux qui sont verse's dans I'e'tude de ces ve'ge'taux poljmorphes. On sait que les voya- geurs out rapporte peu de Lichens des re'gions , oil tant d'autres plantes charmaient leurs yeux par leurs brillantes couleurs ; on salt que les e'chan- tillons qu'ils ont I'e'pandus dans les herbiers sont en petit nombre , et presque toujours incomplets. II n'est done pas si facile de prononcer exacte- ment sur ces exotiques ;, et de dire ce qui est espece ou ce qui n'est que varie'te'. De ve'ri- tables savants ont dans ce cas com mis quelques erreurs , que le petit nombre d''objets de compa- raison qu'ils avaient sous les yeux, rendait im- manquables : avec plus de Lichens , j'ai peut-etre commis la meme faute j je Tavouerai sincerement des qu'elle me sera de'montre'e. Mon travail augmente beaucoup le nombre des Stictes. Je suis meme persuade que de nou- velles de'couvertes le doubleront encore quelque jour: j'ai de'crit environ soixante- quinze Stictes , tant especes que varie'tdsj j'ai cru saisir avec tant de AVERT1SSEME^'T. 1 5 verite les difrei'cnces et les rapports de ccs pinn- ies^ que je n'ai pas balance a regarder chaque type comme un ve'ge'tal distinct des conge'neres : si mes descriptions et les figures que j'y joins ne font pas partager I'opinion que j'e'mets , ce sera ma faule. Je dois dire un mot sur le plan que j'ai suivi dans mes descriptions : On voit d'abord le nom du Lichen dans la langue des botanistes j j'ai ne'glige' de le traduire en francais comme une chose inutile. ■J Viennent ensuite les sjnonymes donne's a I'es- pece par les principaux liche'nographes ; je les ai soigneusement recherche's , et ne les ai place's qu'apres ra'etre bien assure' de leur authcnticite' ; je puis dire monie avoir donne' a ceite parlie demon travail I'attention rigoureuse dont jesuis capable ; j^aurais pu multiplier davantage ces sjnonymes , mais ce n'eut e'te' que des frais d'e'- rudition inutiles a la science. Suit la phrase caracteristique , ou description latine et abre'ge'e de chaque individu. Dans cc travail , cette phrase se irouve partagee du nom principal par la sjnonymie, ce que j'aitrouve plus commode que Tusage adopte par quelques savants de faire suivre le nom spe'cilique de la phrase caracteristique , et de ne donner qu'apres les t6 AVERTISSEMENT. noms adople's par chaque anteur. Get article est resserre' autanl que mon catlre Texige , et sur un plan fixe et invariable. Si Ton me reprochait sa longueur, je repondrais que j'ai dii dire tout ce (jui etait propre a faire distinguer chaque espece des especes voisines ; et que c'est a Texi- guile' des phrases caracte'ristiques d'Acharius que ceux qui ne possedent pas le Lichenqgraphia universalis , et n'ont que ses autres ouvrages , doivent Pincertitude oil ils se trouvent presque toujours sur la ve'ritable de'termination des es- peces. J'ai done tache' d'e'viter ce de'faut. La description francaise vient apres : elle est faite sur le plan de la phrase caracteristique , mais plus e'tendue _, et je ne m'en e'carte que pour de'crire comparativement , persuade que ce moyen est un des meilleurs pour faire re- connaitre chaque Lichen. Je dis d'abord ce qu'est le thalle ( thallus) ; je peinds ses formes, ses couleurs , et les divers accidents qui se trou- vent a sa face supe'rieure ; de la je passe au (lessous ; je dis ce qu'il est , et de'cris les cy- phelles , quand il s'y en trouve ; enfin , je passe aux apotheces , je dis leurs formes et le lieu qu'elles occupent. La dernierc partle est consacre'e a Vhistori- que de Fespece ; a son ulilite ipiand ellc est AVERTISSEMENT. jy reconniie ; a son habitat ; et je termine en nommant ]es naturalistes qui m'ont communique les Lichens de'crits ; cilation que la reconnais- sance m'imposait , et que j'ai toujours faite avec plaisir. Dans mes descriptions , j'ai rarement exprimd les grandeurs positives des especes , parce que j'aurais surcharge' ces descriptions de termes qui ne sont pas adopters partout ; mais ici le dessin supple'e a ce qui pourrait etre regarde comme une omission. Tel est le plan que j'ai suivi. Sa re'gularile' conviendra sans doute au naturaliste quise donne a I'etude des Lichens j elle a pourtant une certaine monotonie que j'aurais e'vite'e , en changeant tour a tour le mode de chaque description j mais de la seraient ne's d'autres inconve'nients , et j'ai mieux aime' ctre clair , me'thodique et monotone , que sans me'thode et plus varie', Je me sers aussi de quelques mots qui sonnent mal aux oreilles chatouilleuses des purisles , mais j'avais pour but la clarte' et la brievete' ; je me suis done servi de ces mots 5 qui me faisaient bien comprendre , et qui m'e'vitaient de longues periphrases. Quand j'ai employe ces dernieres , ce n'a e'te' qu'a mon coips dei'cndanij et lorsque la langue francaise 2 ft j8 avertissement. n'offrait pas de terme qui rendit I'expressioQ latine : le mot injlexus eu est un exemple. Le genre Sticta , extremement augmente', puis- que sur pies de quatre-vingts especes , quarante sont nouvelles ou non de'crites , a dii etre divise d'apres des caracteres tres-saillants. Ces divisions sont les Cjphellees et les Pulino- nariees. Dans la premiere , je range toutes les especes dont les cyphelles sont connues ou pre'sume'es exister j dans la seconde , celles qui en sont de'pourvues. Je n'ai pu me de'cider a former deux genres de ces plantes , parce que le thalle, qui me fournit toujours un caractere de premiere valeur , est trop semblable dans ces deux divisions. Par exemple : le S. pulmo- nacea , qui n'a point de cyphelles , ne peut guere etre eloigne' des S. damcecornis , cana- riensis ^ faveolata ^ etc. , qui en sont pourvus. Ces deux divisions ferment encore quatre sec- tions , faites pour aider a la de'termination des especes. Ces coupes ne sont peut-etre bonnes que Yu I'e'tat actuel de nos connaissances dans, cette partie ; mais elles m'onl paru naturelles , et surtout utiles : au reste , la seule valeur que je donne a ce travail est qu'il peut toujours abre'ger des recherches ennuyeuses j mais uu AVERTtSSEMENT. I9 point important pour nies vues est qu'avec mes divisions et sections le genre Sdcta reste unique. J'ai done abandonne' les noms ge'neriques de Platisma^ Pulmonaria^ Lobaria^ etc. ^ donne's par quelques auteurs aux plantes que je traite. Le nom de Sticta , e'tant plus universellement recu , sera celui que je leur conserverai. On verra dans la suite que j'ai aussi re'duit bien ties genres (\'j4charius ; niais cet auteur finis- sait par les multiplier d'uiie maniere effrayante, ce qui e'tait une conse'quence de ses vues sjs- te'matiques. JN'ajant pris que ce qui e'tait nomme'* avant lui fructification pour base de ses di- visions^ , il devait , comme il I'a fait, former trop de genres. S'il avait tenu rigoureusement an principe qu'il avait pose', il est meme de ces genres qui auraient du en former trois ou quatre ; les Stictes en seront un exemple : le Sticth cometia a ses apotheces applaties et cilie'es comme celles d'une Usne'e j le .S". an- gustata les a sub-turbine'es , comme quelques Parme'lies ; le S. cyathicarpa les a en ciboire , et , si elles n'e'tgient pas cilie'es en dehors , elles ressembleraient a celles du Collema bullatum j enfin , le plus grand nombre les a comme cer- taincsLe'canores. II resuUc de la que, si Ton 20 AVERTISSEMENT. ne consiille que la forme et la substance des apothuces pour la formalion des genres , on en fera de peu nalurels ; qu'on est toujoiirs oblige de revenir au thalle ( qui lui-nieme est un receptacle ) , pour perfectionner ce travail , et qu'en adoptant un mezzo termine , on est a chaque instant en defaut , soit pour le rap- prochement des genres , soit pour celui des especes. Je n'e'tendrai pas davantage mes observations sur ce sujet ; je les re'serve _, comme je Tai deja dit, pour un autre ouvrage (i). II en est pour- (i) J'avais lesolu de ne donnerles preuves materiellcs de la difectuosite du systeme d'Acharius , que lorsque j'aurais traite tous les genres ; j'aurais alors fait part des reQexions qui m'avaient porte i former le Ccrclc mciliodique que Ton voil ci-aprfes ; niais je ne resiste pas a fournir des aujourd'imi une de ces preuves ; elle me vient de mon ami M. A. Le Prevost , botaniste aussi distingue que modeste , et qui , apres avoir discut6 les vues d'apres lesquellcs j'ai classe mes Lichens , a bien voulu leg adopter, et a fait lui-m6uie I'expirience sijivante. llm'ecritde Rouen , le 21 d^cembre 1S22.... « .... Je ne voii- « lais pas vous ecrire sans vous rendre compte de I'exameti « des apotheces du Sticta limbata que vous m'avez confie. ■ Aprfes avoir prie M. Beheri d'assister a leur dissection , pour « m'aider a en constater le resultat , avant-hier 19 , j'y ;(i « precede. Quoique le temps fut couvert , et par consequi-ul , « peu propre a I'avoriser de pareilles rechercbes , j'ai oblenu « un plein succes. J'ai partage en deux parties parfaitement • 6gales une apolhece grosse comme un grain de poudie a « canon ; ainsi que je le pcnsa s , nous n'y avons Iniuvt au- A^'EKT[SSEME^T. 2 1 lant une qui trouve ici sa place , puisqu'elle concerne le genre que je publie. Acharius nomrae pidvinules , ties filets simples ou ra- meux , et , clans ce dernier cas , semblables a de petites arborisations. C'Js corps naissent a la surface supe'rieure , etsur les bords de quelques especes carlilagineuses. II appelle sore'dions des taches pulve'rulentes re'unies ca et la, formees des fragments du thalle , et telles qu'on en voit dans le S. crocata. Ces corps differemment nom- me's sout pour nioi les memes , tant qu'ils nais- sent sCir la fronde. On verra dans ce genre qu'ils s'appelentpw/wzw/ej' , et que,suivant leur na- ture , \\s sov\i pidvinules pulveridentes^ verru- « cune trace tie luine proligtre , iiiais un noyau btanc com- « pl(';tement entoure d'line enveloppe noire, i peu pres de la- « niauiere suivanle : O ; ce qui n'eut pas pcrinis a Acharius • de iaisser ce Lichen dans la classe des Cwnolhalamcs , ct « indique conibien sa niethode repose siir une base artilicielle « el defectueuse , puisqu'a coup siir jamais plantes ne furent • plus voisines que ce Sticte et ses congenercs. Je vous engage o a I'aire grand usage de cette observation dans voire preface , II couime i'ournlssant I'un des plus forts" arguments que Ton « puisse employer pour faire sentir qu'il vaut iiiienx , dans la « classification ,s'attacher au receptacle universel qu'aux recep- • tacles parliels , sous peine de violer toutes les analogies. • Vous pourrez nie citer, si cela vous fait plaisir , quelque faible t aulorite que nion nom puisse presenter dans une discussioti I ii importante , elc."> ciformes^ digitees onfruticideuses ; dans le S, crocata deja cite , elles sont verruciformes ; dans le mougeotiana , pulve'rulentes et fruti- culeuses j dans Vargyracea , elles ont presque toutes les formes en comniencant par etre ur- ce'ole'es. Quanta certainesponcluations en dessous i\es frondes , ce sont des cjphelles ; voycz leiirs formes diverses dans les observations qui sui- vent les caracteres ge'ne'riques ; et enfin , quant a la poussiere qu'e'mettent les Stictes par leurs diverses pulvinules , parle thalle, les apotheces et les cyphelles( car cesdifferenls organes donnent lememe corps pulverulent), elle portelenom de seminules , parce que , provenant de Tune ou de I'autre de ces parties , sa forme est la meme, et sou but semblable. Ce sont divers niojens de propagation dont ces Lichens sont pourvus. Puisque je rejette quelques mots nouveaux introduits par JcIiariuSy']e suis bien cloigne'de vouloir en cre'er moi-meme : ceux qui existent me scmblenl plus que suflisanls. J'en introduis pourtantquelques-uns, mais ils ne sont nouveaux qn'en Liche'nographie et nonenBotanique. G'est ainsi que je dis le limbede la cyphelle pour ex- primer ses bords extremes , quand ils sont plats, n'ont point de bourrelet ou de bordure , etc. AVERTISSEMENT, a.*) J'e'lends le sens de quelques autres mois : j'appliquc celui de sinueux , non-seulement aux Lords ou exlremites des Lichens , quand ils ont des parlies e'ehancre'es et d'autres saillan- les, mais encore a leur face supe'rieure, quand des enfoncements et des proe'minences s'y succedent irre'gulierement. Le mot cornicule ^(\.oni je me sers aussi , ne de'signe pas dans ce genre des formes arrondies , aigues et branchues , mais seii- lement des lobules applatis et divise's vers leur soramet comme les ramifications du S. damce- cornis. Tomenteux exprlme dans ledessousdes Lichens un duvet court et doux qui les couvre. Quant a plusieurs autres termes , I'expiication en apparlient a tons les genres et a tons les Lichens , et ce n'est pas le lieu de de'finir ce qui est commun a toute cette famille. Quelques uaturalistes ont cru apercevoir dans les corps reproducteurs des Lichens une ebauche de parties sexuelles , et n'ont pas manque' dans letirs descriptions de parler de fleurs males et de fleurs femelles. Je me suis bien garde' de les suivre dans cette marche , car je suis persuade que des planles aussi oppose'es aux phane'ro- games que le sont les Lichens , les Aigues , les Champignons , etc. , doivent avoir des modes 24 AVEUTISSEMENT, tie reproduction tout aussi opposes , et que ces modes doivent etre diversifie's autant que le sont les substances et les formes dans les families crjptogaraes. Ces vues seront e'tendues , si cet essai est recu avec bienveillance ; et , si je recois des communications et des encouragements , mon dessein est de publier ainsi les autres genres de celte famille. Les raisons qui m'ontporte a rejetter ou adop- ter tel et tel genre seraient de'place'es ici ; mais je ne puis m'empeclier de faire connaitre ceux de ces genres que j'ai conserves , les seuls qui m'ont paru ne'cessaires a Te'tude et a la con- naissance des Lichens. J'ai pense' que les JBota- nisles qui s'occupaient de ces ve'ge'taux , ver- raient avec quelque inte'ret mon Cei'cle liche- nologiqite , dans lequel ces genres s'enchainent en raison de leurs rapports. On y trouvera la base demes grandes divisions , fonde'es , comme je Tai deja fait entrevoir , sur la forme , la sub- stance propre des Lichens , sur le thalle enfin , ou ce qu'on nomme avec raison receptacle ge'neral. Je n^ignorepas que c'est donner beau jeu aux critiques de leur montrerles bases d'lin travail sans les raisons qui I'appuient ; mais ilVERTISSEMENT. sS je ni'expose volontiers a leur jngement : je les pre'viens toutefois que je dois faire plus de cas des observations de ceux qui , ayant vu men herbier , out e'te' a nieme d'appre'cier mes vues, que de celles des naturalistes qui voudraient les juger sur le peu que j'eii dis. Au reste, j'o(rre_, conime par le passe , a tous les botanistes , la comnuinication de cet herbier , oil pres de deux niille Lichens se trouvent classe's suivant ma me'- thode. Les meilleures descriptions lich^nologiques laissent toujoiirs quelque chose a de'sirer. Cola vient de la simplicite' d'organisation de ces ve'- getaux : en effet , les Lichens ont peu d'or- ganes saillnnts ; c'est dans leurs formes qu'ils varient davantage ; mais quand on a dit qu'une espece e'tait arrondie et crenele'e , on a explique' une forme commune a cent autres _, qui seront pourtant arrondies et crenele'es difleremment : I'a'il peut saisir les nuances qui se'parent les cspeces conge'neres ; mais toules les, descriptions possibles ne les feront pas comprendre comme la plante elle-meme, ou une peinture" qui la represente : c'est pour obvier ii ce vague , in- separable de toute description , c'est pour donuer a mon travail toute rulilite qu'il comporte, qiic j'ai fait peiiidre sous mes yeux les diveis 26 IVtRTISSEMEKT. Lichens que j'ai de'crits. Je crois que la \erile avec laquelle chaque plante est rendue , erape- chera de'sorraais toute confusion dans le genre Sticta. On ne confondra plus les Sticta cro- cata et aurata : cinq ou six especes distincles ne porteront plus le nom de damcecornis ; et , quand raon travail n'aurait que ce me'rite , ce serait deja un pas pour mettre la famille des Lichens de niveau avec quelques parties de la Botanique mieux connu?s et plus avance'es. Peindre les Lichens pendant qu'ils sont secs^ ou pendant qu'ils sont humides , me semble pen important , puisque I'un et Taulre de ces e'tats est naturel , et que le but qu'on doit avoir est de faire reconnaitre chaque espece ; mais il convient de de'signer celui de ces e'tats que I'on a choisi : je I'ai fait dans une table qui suit nies descriptions ; et , quant aux especes qui different beaucoup d'elles-meraes par les in- fluences atmosphe'riques , j'en ai fait peindre quelques fragments raouille's et sees ; ils feront eviter des erreurs , et aideront a remplir le but que je me suis propose'. Pour ce qui est des noras impose's aux es- peces, je pre'viens que j'ai toujours choisi le phis ancien , et dans le doute le mieux adapte an Lichen. Quand j'ai recu une cspcce innomme'ej AVERTISSEMENT. 37 je lui ai impose un nom pris dans ses caracteres les plus saillants , ou bien je lui ai donne'celui du naluraliste qui Tavait decouverte , ou me la faisait connaitre j mais , dans tous les cas , j'ai sf.ivi les regies recues de ne de'dier ces especes qu'aux naturalistes dont les voyages ou lestravaui out ete' utiles a la science. G'est peut-etre la crainte du reproche de trop mulliplier les especes qui m'a empeche' de conside'rer la varie'te xantholoma , rapproche'e du S. mougeotiana et la var. soredifeva , rap- proche'e du S. argyracea^ comme des Stictes dislincts : mais le nom que je leur ai impose comme varie'te's , pent toujours leur etre con- serve comme especes , et j'avoue que c'est ainsi qu'ils sont classes dans mon herbier. Malgre' le grand nombre d'especes que je pu- blic , je n'ai point e'puise' la matiere ; il en existe encore dans les lierbiers , dont je n'ai fait nuUe mention ; moi-mcme j'en possede trois ou quatre fragments , qui de'notent des especes distinctes , inais leur pelitcsse m'empeche de prononcer sur leurs caracteres. Il en est d'autres dont je n'ai pu me procurer la vue , ni obtenir aucun eclaircissement , tels sont les S. anthr'aspis et gvojidnllana ^ Ach. Je n'ai done pas cru devoir iairc nienlion de ces Lichens dans le corps de 20 AVERTISSEMENT. mon ouvrage, parce que nies descriplions auraient c'te incomplefes pour les premiers , et que , pour les derniers , j'aurais ete re'duit a copier Acha- rius , sans figurer ces ve'ge'taux , ce qui m'aurait eloigne' du plan que je m'etais trace'. Je me suis contente', pour ces especes , d'etablir des phrases caracle'risliques , et de les placer a la suite de cette monogrnpbie, Telles ont e'te mcs vues en traitant le genre Sticta. Je terminerai cet avertissement en te'moignant ma reconnaissance aux amis et aux naturallstes qui ont bien voulu ni'aider a augmenter mon travail , et a lui donner moins d'imperfection. M. le colonel Bory de St. Vincent doit elre cite le premier : il a eu rextrcme obligeance de faire vojager, pour me la coniier, toute laparlie de son lierbier qui contenait ses Lichens 5 j'y ai vu que , des 1 808 , il avait e'tabli un ordre sys- tematique qui se trouve etre , a peu de chose pres , celui qui existe dans les ouvrages (T^cha- rius. C'est a ce savant que je dois le plus grand nonibre d'especes nouvellcs. Les belles de'cou- vertes qu'a faites M. Bory de St. Vincent , dans la cryptogamie des iles dMfrique , lui ont rae'- rile la reconnaissance de tous les bolanisles \ AVERTISSEMENT. 2^ j'ai lache tie liii lemoigner la niienne , en liii dediant une belle espece inconnue avaiit qu'il I'ei'it de'coaverte. Je dois encore citer feu M. Palisot de Beauvois , cjui m'a enrichi de quelques Lichens d'Ame'rique : M. MouGEOT , bien connu par les beaux fas- cicules de crvptognmes des Vosges , qu'il public |)ar cenlurie , conjointement avec M. Netsler. M. Mougeot m'a oiFert , avec une grande ge-^ nerosite, les especes qu'il possedait; une d'elles e'lait nouvelle : je la iui ai dediee , flattede lui te'moigner ajnsi la haute estime et la vive amide que tous ses procede's lui ont merite' de ma part : MM. D'UnviLLE et Gaudiciiaud , savants aimables , que I'amour de la science a conduits , Tun et Taulre , aulour du globe. Je leur dois plusieurs belles especes : M. A. Le Pre YOST , de Rouen , litterateur et Botaniste tres-distingue , qui a eu la bonle de me conficr le bel ouvrage de Smith , EngUsk Botany^ avec les planches coloriees de Sowerby: Le ce'lebre protesseur du jardin du Roi , M. Dhsfontaines. ]l m'a communique quelques beaux echanlillons de I'herbier du Museum : M. KiTNTH , qui , sans me conunltre n.'a 3o .AVERTISSEMEKT, confid ce qu'il possedait dans le genre Sticta ; confiance flatteuse que je dois a Tamour de la science et a la priere de mon ami , M. Bory de St. Vincent. Les Lichens de M. Kunlh m'ont e'te fort utiles ; ils ont pre'venu quelques erreurs : nommer M. Kunth et M. De Humboldt , des voyages duquel proviennent ces especes , c'est dire I'inteVet qu'elles meritent : M. Leon Dufour ^ mon respectable ami : ^depuis bien des anne'es , j'entretiens avec lui des relations scientifiques , dont je sens tout le prix. J'aime a faire connaitre la ge'ne'rosite' avec laquelle il m'a confie' ses Stictes , proce'de' d'au- tant plus beau , que c'e'tait me sacrifier la pu- blication des especes nouvelles que contenait son fascicule : une de ces especes n'etant point encore decrite , je I'ai de'die'e a ce savant ami. Enfin , MM. Lenormand et Richard Di- siGNY. Leurs conseils et la de'licalcsse avec laquelle ils ont mis leurs herbiers a ma disposi- tion , me font un devoir bien agre'able de citer des noms que le barreau et la magistrature de Vire re'clament parmi ceux qui leur font le plus d'honneur. Je termine en te'moignant une reconnaissance AVERTISSEMEHT. 3| profonde a la douce compagne de mon exis- tence : elle a su Irouver , au milieu des occu- pations du menage, le temps de me peindre presque loutes les especes que j'ai de'crires ; partageant, pendant plusieurs mois , ses instants entre les soins d'une tendre mere , d'une bonne epouse , et le travail qu'exigeait mon entre- prise : il m'est doux de publier ce que je lui dois. Si cette monographie a quelque me'rite aux yeux des botanistes ; si pres de quatre- vingts figures colorie'es sont de quelque prix pour eux , ils ne me sauront pas mauvais gre' de faire connaitre ici une partie de mes obligations envers ma bonne Zelie. M. Alphonse d'e Brebisson , a Falaise , a eu la bonte' de me peindre aussi quelqocs especes; jesaisis cette occasion pour remercier cet ami , appele par son zele et par ses cou- naissances a devenir pour la Botanique ce que M. De Brebisson pere , est depuis long-temps pour I'Entomologie. ViBB (Calvados) i". Janvier iSa3. Noia. Avant que ce manuscrit filt livri k rimpiis- sion , il fut commuuiquti a M. Fee, qui s'empressa de inettjc a ma disposition sa belle collection de 32 AVERTISSEMENT. Stictes : J'y vis plusieurs especes nouveiles que je joignis a nion travail. Aujourd'hui je me trouve heureux tie t^moigner ici ma gratitude a ce savant botaniste : c'est a lui que je dois la connaissance du v«5ritable S. orygmcea; une espece tres-voisine m'a paru nouvelle; je la lui ai d(5diee. . GENERIS STIGT^E DIVISIO. I r Sectio 1*. Cyphellis luteis. CyPHEttiTiE. / Sectio 2°. Cyphellis albis. STICTyE ) Sectio5'. Cyphellis incertis. PttUONACE^. J Sectio unica, Cyphellis nullis. ^t/W*.-* H-VWVWfcVVW*'* W*. V*-% VV'X*^/*.VV- WnVXA W».W^\'V\.VV*V'VX XVX 1V\ GENUS STIGTA. (deuse., Loharia et Platisma. Hodm. — Sticta et Zo- baria. Dec. — Pulmonaria. Bory , in herb. — Sticta. Schreb. et Ach, — Lichenis sp. Linn* CHARACTER GENERICUM. Re#epticiilcm CENERiLE : Thallus cartilagineus laci- iiialus lobatusve,froiidcs libera; duplici Ikcie donatae, basi afBxoe. RECEPTACCtrM PARTiALE : Apothiecia orbiculata, sparsa vel sub-marginalia , sub-sessilia thallo centro affixa , vel adnata, in ambitu libera ; discus et lamina proli- gera externfe thallo superante cincta. PiECEPTACcLA. ACCESsoRiA I Pulvinuli pulvcrulentl , digitativel fruticulosiin pagind superiore sa^pfesparsi; cyphelloe punctiformes membranaceae , vel thalloidcje in pagina inferiore specierum i". divisionis, venae tomentosse anaslomosantes in 3°. Seminuli pulvcrulenti nidulantes in substantia la- mina; proligera;,in frondibus, pulvinuliset cyphellis. Observations. Le genre Sticta se distingue facilemcnt des genres voisins , soit par les ca- racleres e'nonces ci-dessus , soit parce qu'il est le seul OR Ton apercoive des cjplielles ; mais , comme toutes les especes ne sont pas pourvues tie ce receptacle accessoire , il convient de com- parer les S tic tes aux genres voisins,et de monlrtr en quoi ils en different : nous le ferons Llenti>l , mais auparavant nous ajouterons quelqiies ge'ne'- ralite's aux caracteres ge'ne'riques , afin de mieux en faire saisir toutes les diffe'rences. Les frondes des Stictes ont toujours deux faces bien distinctes (i). La supe'rieure est on nue , ou lisse , ou ride'e , ou lacuneuse , ou cou- verte d'aspe'rite's , de verrues ou de pulvin»les ; rinfe'rieure est toujours tomenteuse. Les especes , qui semblent en dessous tout-a-fait glabres et nues (2) , ont elles-memes un duvet , mais si court et si rare que I'ceil ne le saisit pas , et qu'il Vk'y a qu'une forte loupe qui le fasse apercevoir. Les grandes taches qu'on apercoit en dessous des pulmonace'es ne peuvent etre prises pour des cyphellesjpourtant^corame dans quelques cjpliel- le'es , c'est souvent le tballe qui reste a nu , et c'est autour de ces espaces qu'un duvet tonien- teux se croise , s'anastomose et forme des veines quelquefois tres-cpaisses, et toujours irre'gulieres. (1) Et , comme tons les aufres genres deLiclieas, rien qui n. «- rite le nom de feuille. (a) Stkia dicboloma. DES LICftENS. 37 Si ces velnes semblent rapprochcr cette seclioa des PeUigeres ;, c'est seulement pour indiquer un passage a ce genre; car la substance coriace du thalle des Stictes , la forme et I'insertion des apo- thcces en different essenliellenient. Quelques especes n'ont ni ces veines anaslo- mose'es , ni ces cvphelles , ou , du moins, on ne les a pas encore bien reconnues jusqu'a pre'sent ; niais ces especes , de'signe'es dans le tableau de la division du genre sous le nom de Stictes a cjphelles douteuses , sont lacinie'es ct lobe'es comme les pre'cedentes ; clles ont les niemes apo- theces , deux faces distinctes , celle du dessous garnie du duvet tomenteux qui distingue le genre Sticta des Parme'lies , oli il est nu ou fibrilleux , et des Ce'traries, oii il est nu et glabre. Ce tableau indique sur-le-chanip dans quelle section sont place'esles especes : dans la premiere, sont compris les Lichens pourvus de cjpbellcs jaunes ; dans la seconde , ceux qui ont des cypbelles blanches : j'avertis que , pour recon- nailre ceux-ci , il iaut que rechantiilon consulte soit toujours bien sain , parce qu'ordinairement les cyphelles mercbraneuses.se salissent , et alors on prendrait , sans raison , une couleur sale pour uue coulenr 3aune,tandis que dans I'individu bicu conserve elle est blrauhe ; dans la troisieme sec- 58 HISTOIKE tlon, les Li'jlicns oil il n'est pas encore certain que les cj'phelles existent (i). J'ai (lit pourquoi je les regardais comme des Stictes ; la plupart des naturalistes sent de mbn avis en cela , puis- que ces plantes figurent dans leurs collections parmi les especes de ce genre ; enfin dans la qualrieme section , les piilnionacees , oil il parait presque certain qu'il n'existe point de cyplielles ; ces Lichens n'en sont pas moins reconnaissables pour des Stictes au premier coup d'oeil. On pent tonclure de la , que toutes les especes qui auront des cyphelles seront des Stictes , mais aussi que Tabsence de ce caractere n'exclut pas un Lichen de ce genre : done les cyphelles ne sont pas un signe absolu, unique, auquel soit restreint le genre Sticta. Mais on se fait bientot plusieurs questions sur ces cyphelles , et certes quelqucs-unes sont difficiles a re'soudre; bornons-nous a ce que nous en savons : nous voyons des cyphelles urceolees ; alors , c'est une petite excavation regulierement arrondie , forme'e dans le thalle , et par le thalle meme ; ses bords sont lisses et s'inflechissent sue le fond nu de la cyphelle ; (i) Comrae je n'ai vu qu'iine sciile fois ies cyphelles du S. hcr- bacca, il est place dans cette .section. Je dis la meme chose du S. gtomulifera , oil je suis encore moins certain qu'ellcs existent. DES LICHENS. ^X) cede forme est la plus ordinaire : nous en voyons di'enfoncees ( immersce ) dans le duvet : c'est alors une petite membrane , qui creuse unpcu le thalle , et de forme irre'guliere ; enfin il j en a de punctiformes , et dans ce cas c'est une petite proe'minence pulverulente , dont la base s'appuie sur le tballe, et dont le sommet de'passe quelquefois le duvet lomenteux du des- sous ; c'est dans ce dernier etat qu'on les a nommees Sore'dions , nom que je n'adopte pas. Voila leurs formes. Leur utilite I'delle n'est p;is bien connue : pour moi ^ je n'y vois que lies moyens divers de reproduire les especes ; ce que je pourrais dire de plus e'tant conjectu- ral , je m'arrete. Quant aux apotheces des Stictes ^ leurs for- mes sont assez varie'es j et, s'il ne fallait con- suller que cet organe pour la formation des genres , le genre Sdcta ne serait plus unique ; il en formerait sept ou huit. Les apotheces di?s S. cjathicarpa, cometia , aurata , limhata^ uhvoluta , delisea, Hiimholdtii , et celles des especes a lobes cornicule's sont aussi diflerentes qu'on puisse I'imaginer. Celles des S. aurata et angustata different tres-peu des apotheces des Parmelies. Celles des S. limhata , ohvoluta et IJumholdtii sont presque adnecs. Dans le S.. 4o HISTOIRE cometia, on diralt celles d'une Usnee ou d'une Cornicidaire ; enfin la majeure partie des autres ressemblent a celles des Lecanores. Si ce genre devait en former d'aulres , les especes a dessous re'ticule' , lelles que les S. pulmonacea , scrohiculata , dissecta , etc. , devraient elre se'pare'es de celles qui ont leur dessous cjphellifere ; mais la forme de leurs apotheces , semblables a celles des S. cana- riensis , damcecornis , macrophjlla , etc. , ne permet pas cette separation. Pour appuyer nion opinion , les raisonnements que j'oflre aux Lotanistes qui pre'tendent devoir ne consulter que les apotheces pour la formation des genres , sont fonde's i°. sur le thalle libre ; i°. sur les caracteres tire's du re'ceptacle ge'neral , qui rap- prochent les especes dans lesquelles les apo- theces sont diffe'rentes ; 5°. sur I'uniformite' de couleur du disque de ces apotheces , toujours d'un rouge meie de plus ou moins de noir j ^'^. sur la place qu'occupent les apotheces , toutes e'parses ou sub-marginalcs ; 5°. sur le thalle^ qui enveloppe le disque dans sa jeunesse , s'arrete sur ses bords , et y forme un leger bourreletj 6'^. enfm sur la lame proligere ( si Ton pent toujours donner ce nom a la partie colore'e du dis- DES LICHENS. 4' que (i)) , qui est plus epaisse que dans les autres genres. Comparons maintenaut le genre Sticta avec ceux qui s'en rapprochent davantage. II difiere des Parmelies en ce que les frondes sont plus liljres , moins adhe'rentes au lieu natal , et souvent attache'es au sol par la base seule- nient ; par les apotheces sub-sessiles , e'paisses , ct dont le bord thalloide surpasse la lame pro- ligere ; par la presence des cyphelles , ou des vtiues tomenteuses en dessous ; par le dessous toujours tomenteux et non fibrilleux j par un port plus lache , etc. Des Evernies , par tPthalle , qui n'a jamais dans la se'cheresse un aspect mou ; par les lobes, qui ne vont pas en diniinuant et s'atte'nuant ; par la pre'sence des cyphelles ou veines tomen- teuses ; par le dessous duveteux et non glabre , etc. Des Cetraries , par le tlialle , dont les deux faces sont plus distinctes , Tinfe'rieure etant tomenteuse et non glabre ; par les frondes , qui ne s'e'levent pas verticalement de terre ou du lieu de leur naissance , mais suivent toujours un pen le corps oil elles sont ne'es , sans y (1} Voyt'z la iiule sur Ic S. Ihnbata pag. 20 dc I'avcilisscuicnt. 42 IIISTOIUE adherer pourtant ; enfin par Papothece exacle- ment orbiculaire , inse're'e au centre , etc. Des Peldde'es et des Nephromes , par le port , Tepaisseur nioindre du thalle ; par les apotheces qui ne sont jamais onguicule'es , ou terminant de petits lobes, comme des ongles, etc. lis s'e'loignent trop des autres genres pour que la comparaison en soil utile a c'lablir. Acharius pre'vient que le nom de Sticta \ient du mot grec ( Stictos ) punctatus , et qu'il a e'te' donne a ce genre par Schreber , a cause des points que nous nommons cyphelles , et qui se voient en dessous de"a plupart des especes. 1 %/V\ %yX^ W\, V*'W».'\^A'* V\^ V%^ XA^1/V\V/V*V^X^/V*WX»/*X\'\'%W\V'* ^/*^V^^*/** GENUS STICTA. *4rt>vfaB'^'nv\t 'rii»wm»iM Cijpneilata:. SECTIO PRIMA. tvpociiic?! iiitetA 1 STICTA EKDOCHRYSA. PI. i". fig i. S. Thallo cartilagineo crasso intus aurato , lobls elongalis rotundatis marginibus inflexis undulalis , supra laevi c«sio, subtiis vix tomenloso flavcs- cenle subrugoso ; cyphellis minutis prominulis citriuis; apolheciis sparsis numcrosis disco concavo violaceo-nigricanlemargine elevato inflexo. Vit. Lichen a lobes larges , s'e'tend un peu a la manicre tics Parmches. II est profonde'nient la- cinie' j ses lobes epais s'allongent ; leurs borcls 44 HISTOIRE s'arroncllssent , oiidulent , sont releve's et a peine cre'nelds ; le dessus est assez lisse , d\me teinte grise quand il est humide , gris-bleuatre niele' de jaune quand il est sec. Le dessous pa- rait glabre a Tceil simple ; mais la loupe y inoii- Ire un leger duvet ; il est uii peu ride , d'uue couleur jaunatre , avec quelques parties brunes vers le centre ; il conlient de petites cjphelles dorees proe'minentes , un peu plus sensibles vers les endroits obscurs , mais jamais bien visibles a f'osl nu, Les apotheces sont nonibreuses , epar- ses sur touteis les parties superieures des frondes ; dies out le disque concave et d'un violet-noi- ratre ; leurs bords sont flexueux et fle'chis vers le centre. Cette belle espece montre par ses de- chirures que sa parlie interne est d'un jaune dore ; d'oti le nom que je lui ai impose. Le Sticta andochvysa croit aux iles Ma- louines; il m'a «te communique par M. Gau- dichaud , naturalisLc faisant partie de I'expedi- lion comraande'e par le capitaine Freycinet. a. STICTA FEEI. PI. i"^ Ug. 2. 3. Thallo cartilaginco sinuato rngoso, lobia latis- simis roluiulalis vix lacinialis uiarginibus undu- lato-crenulalis, supri lateritio-rutilante sub-toinea- toso , subtiis tomcntoso nd centrum obscuriorc; DPS LICHENS. A' cypliel'iscitiinis minulis punctiloimibus ; apollie- ciis sparsis disco brunneo-nigro maigiiie inllcxo crenulato. CelLe espece est une des plus belles. Son llialle carlilagineux est tres-large ; les lobes s'ar- londissent en ondulant ; ils soat a peine cre- nele's et peu laeinie's ; le des&us parait glabre ;i Tceil nil , mais la loupe le montre uii pen to- mcnteux ; sa couleur est ua jauiie-rougeatre on de brique ; la snperficie est ge'iie'ralement ridt'e ; le dessous de mcme couleur est plus fonce vers le centre , < t a de petites cyphelles punc- tiformes et jaunes ; Tinterieur de ce Lichen est ])lanc-jaunatre ; les apotbeces sont noiratres avec une bordure thalloideflechie sur le disque et uu peu cre'nele'e. II se rapprocbe beaucoup du S. endoclujsa par ses apotbeces, son dessus le'gereraent lo- nienteux' et ses bords ondule's ; mais il s'en distingue par la largeur de ses lobes , par sa couleur , enfin parce qu'il est moins lacinie , caracteres qui le dislinguent aussi du S. oryg- mwa. Cette espece e'tait sans nom dans Fherbier deM. Fee. Je I'ai dediee a c^ savant, en recon- naissance des soins qu'il a nus a augmenter niou 46 mSTOIRE genre de plusieurs especes nouvelles , Jont il se Irouvait possesseur. Celle-ci vient de I'Ame'rique septenlrionale. 5. STIGTA ORYGM^A. PI. i''". fig. 3. / Sticta orygm. S. Thallo cartilagineo scrobiculato rugoso , lobis lalis laciniatis rotuiiclato-crenulalis, supra glabro, lateritio-rutilante , subliis tomcntoso ; cyphcllis minutis citrinis ; apotheciis sparsis coadunatis disco brunneo margine crasso prominulo rugoso crenulato. Le Sticta orygmcea a des frondes larges , cai- tilaglneuses , scrobicule'es et lacinie'es d'une nia- niere assez proiioncee ; les Lords sont arrondis et cre'nele's ; le dessus est glabre , d'une belle couleur rouge-brique et parseine' de riigosile's ; j'yvois encore quelques petits points noirs, assez semblables a de jeunes Verrucaires. Le dessous estle'gerementtomenteux; ony voitdes cjphelles citrines , punctiformes 5 I'inte'rieur du thalle est jaune-citrin; lesapotheces, assez nombreuses sur les individusfertiles, sont ramasse'es par groupes el quelquefois e'parses 5 elles ontle disqiie biun , DES LTCIIF.NS. ^f et une bordure rousse , epaisse , rugueusc el crenele'e. Ce Lichen a quelques rapports^ avec le S. Feei ,• mais il s'en distingue facilement par ses frondes moins larges , plus laciniees et scro- bicule'es , par son dessus glabre et non tomen- teux , enfin par ses apollieces. L'individu que nous a communique' M. Fee e'tait tres-incomplet , puisque nous avons dii y ajouter d'iraagination , pour figurer celiii de notre planche ; mais nous croyons avoir assez Lien saisi son fades pour le faire reconnaitre ; il est fort rare dans les herbiers. II croit aux Et;its-TJnis. 4. STICTA RUFA. PI. v. fig. 4. Sticta rufa. Willd., in herb. Bory ot Kuntli. S. Thallocartilagineolaciniato , lobis rotundatis cre- nulatis, supra Ia;vi,subtussnli-tomentoso, utrinqnfe flavo-rubro rutilante, subtus obscuriore; cypliellis urceolatis confertis pallidis ; apotheciis sparsis sub-marginalihus disco brunneo margine promi- nulo senescente lacerato. Les frondes de celte espece formenl dcs plaques irre'gulieres ; elles sont lacinie'es , \\n -.z iiisTOirrE peu embrique'es , et chaque lobe arrondl plu- sieurs fois et crenele. Le dessus est lisse , d\ine couleur de brique rougeatre-rutilante. Les seg- ments arrondis assez re'gullerement , et la couleur vive du thalle donnenta ce Lichen un aspect fort e'le'gant. Le dessous , un peu tomenteux , a la meme teinte rougeatre , mais beaucoup plus fonce'e vers le milieu des frondes. On apercoit facilement dans ce dessous des cyphelles urceo- lees , et lellement nombreuses que le Lichen en parait crible ; elles sont plus pales que les frondes. Les apotheces se voient a la face superieure ; elles commencent aux endroits oil I'espece est laciniee , et se dispersent pres des bords ; elles sont petites , ont le disque brun- rouge , et leur bordure, a peine sensible dans leur jeunesse , se dechire et devient dente'e en vieillissant. Ce Lichen , de'couvert par Bonpland , a passe dans les mains de Willdenow , puis dans celles de M. Bory de St. Vincent, qui a bien voulu melecoramuniquer. Je Tai vu depuis dans I'her- bier de M. Kunth. II croit dans plusieurs provinces de I'Ame'- me'rique me'ridionale, a Garaccas , Santa-Cruz, etc. DE3 LlCHtKS. 4^ 3. STICTA AUKATA. PI. 2«"«. fig. 5. Lichenoides lacunosum rutilum , etc. Bill. Muse. 549. t. Sj. f<>. Ja. — Platisina crocaliitn. Iloffm. PI. licli. v. 2. 52. t. 38. f. I. 3. — Liilien aiiratus. Engl. Bot. t. aoog. — Slicta aiirata. Aoh. Licl). univ. p. 44S> Syoops. lich. p. 232. — Siieta crocala.Hec, Fl. fr. suppl. iog5". (excl. synon.) S. Thallo carlilagineo coriaceo latissimo intus au- ralo, lobis siiiuatis rotuntlatis, supra laleritio-ru- tilaiife marginibus undulalis pulverulenlo-au- reis , .siibtus tomentoso ad centrum nigricante in anibilu flavo-rubente; cyphellis cilrinis lucidis irrcgularibus; apctheciis marginalibus disco piano fusco-rubro margine inflexo sub-nullo. Ce beau Lichen forme nne plaque irre'guliere; ies frondes en sont larges , arrondies et crc- nele'cs , souvent de'cliiquete'es et d'une teinte bril- lanle de rouge-brique , que Dillenius nomme rulilanle. Les bords des lobes s'embriquent d'une maniere lache vers le centre , et ces bords sont fort apparents _, parce qu'ils se couvrent d'une poussiere dore'e qui les dessine. En brisant le thalle on s'apercoit que c'est sa couleur interne, reniarque d'autant plus inte'ressante qu'elle dis- tingue parfiiilement cette espece des S. crocata el aurigera , dont !a couleur interne est dif- 4- 5o HISTOIRE fdrente. Le dessus est lisse et tres-peu sinueuxj le dessous est tomenteux et noiratre au centre: cette teinte se fond et disparait pres des bords , qui reviennent a la couleur du dessus. Les cy- phelles sont irre'gulieres , quelquefois concaves, quelquefois proeminentes , toujours dorees et saillantes. Les apotheces sont fort rares ; je ne les ai vues que sur un seul e'chanlillon venant de Rio- Janeiro , et qui m'a etc communique par M. Gaudichaud ; ellessont marginales ; ieur disque est d'abord convexe ; il devient plane en s'e'iargissaat , et la bordure d'abord flechie sur le disque se dechire , disparait et laisse le disque entoure d'une lignejaune, qui est la couleur interne du thalle. G'est a notre Liclien qu'il faut rapporter pres- que tous les synonymes du L crocatus des auteurs, Linne ajant le premier donne ce nom a une autre espece , nous le lui rendrons en lade'crivant , et, pour la certitude de notre no- menclature , nous citerons Smith , Acharius , Hooker , etc. , dont nous avons vu ou les ouvrages , cu les Lichens nomnies de Ieur main. En France , la Bretagne particulierement voit croitrc sur son sol cette stiperbe espece. Je la dois a M. Bonnemaison , de Quimper , qui DES LICHENS. 5l le premier I'a recueillie pres de sa ville natale , eta M. Dudresnay, qui me Ta envoye'e de St.- Pol-de-Le'on. Elle vient aussi a la Jamai'que (Swartz ), a St^.-He'lene ( Acharius ), et dans les Cordilieres ( Humboldt ). L'echantillon stdrile que j'ai figure' m'est venu de M. De Clermont- Tonnerre , botanisle aussi aimable que distin- gue. Celui qui est fertile est Tindividu de Rio- Janeiro dont il a e'te' question. Var, B. armoriaca. pi. 2"^'. fig. g. a. S. Thallo cartilagineo coriaceo latissimo intus au- rato, lobis sinuatis rotundatis marginibus undulatis piilvcrulento-aureis , supra helvolo-glaucescente, subtus tomentoso ad centrum nigricaute ; cyphel- lis citrinis lucidis irregularibus ; apotheciis? Var. C. glaucescente. pi. 2"^". ug. c. b. S. Tballo cartilagineo coriaceo latissimo intiis au- rato, lobis sinuatis rotundatis marginibus undu- latis puivernlento-aureis, supra viridi-glaucescente, Bubtus tomentoso flavescente ad centrum nigri- cante ; cyphellis citrinis lucidis irregularibus ; apotheciis ? Pendant que je decrivais ce genre , j'ai recu demon ami, M. Bonnemaison , de Quimper, Ics 5i HISTOIRB deux inte'ressaates varie'te's , qui sont signaldes paries phrases caracte'ristlques ci-dessus. La premiere se distingue par vne teinlede paille ou d'ocre , qui ne quitte le lichen que par I'humi- dile. La seconde est d\m vert-pale et glauque. Tous les autres caracleres sont ceux du S, auraia. Ces deux belles variete's prennent, e'tant mouil- le'es , une tcinte verte qu'on ne voit pas dans le tjpe. Ce changement de couleur n'est pas pour nous un caractere suffisant pour en former des especes etles eloigner dnS.aurata; mais il nous olTre assez d'inte'ret pour les signaler aux bota- nistes qui s'occupent de ces ve'ge'taux. Tous deux naissent dans la Basse-Bretagne , aux environs de Brest. 6. STICTA ANGUSTATA. PI. 5—. fig. 7. S. Thallo cartilagineo coriaceo intiis aurato , loblsi angustissub-canaliculatis, supra laleritio-rutilante marginibus undulalis inllexis pulverulento-aurei«, subtus tomentoso ad centrum fusco in ambitu flavo-rubente verrucis nigris sparsis ; cyphellis citrinis lucidis irregularibiis ; apotlieciissub-turbi- natis disco fusco-rubro margine inflexo. Presque tout ce que nous avons dit du Sticta aurata conviont a rette espece : ce sont les DE3 L1CHE.N5. 55 m^mes coiileurs dessus et tlessous , la meme bordnre dorc-c et pulverulente , les memes cy- phelles, cnfin le meme mode d'extcnsion. Voici comme elle en dilTere : ici le Liclien ii'atleint pas les memes dimensions; ses frondes sont plus e'troites, plus lacinie'es et plus de'tache'es ; leurs herds sont flexueux _, relevc's et ondulanls ; des corps noirs , verruciformes et assez nombreux, sont repandus pres des Lords de la face in- fe'rieure , et , comme ils manquent dans tons les e'cliantillons de S. aurata que j'al vus , je me crois aulorlse' a penser que cette espece en est distincte.Les apotheces exlraordinalrement rares dans les pre'ce'dents , moins rares ici , sont grandes , lurbiae'es , et les bords par la se'che- resse sont fle'chis sur un disque bruii-rouge. Depuis long-temps ce beau Sticfa etait note dans mon herbier comme nnc varie'te du pre'- cc'dent , malgre ma conviction intime qu'il ea etait distinct ; aujourd'hui , que je suis pret a faire connaitre mon travail , craignant moins le reproche de Irop multiplier les especes, je cede a ma conviction ; mais je lul laisse le noni sans pretention que je lui avals impose comme va- rie'te' du S. aurata. M. Bory m'ena communique' des echanlilloqs 54 niSTOIRE qu'il a trouve's dans Tile Bourbon , et MM. Mou- geot et Desfontaines m'en ont envoy e d'autres venus de Madagascar. 7. STICTA AUP.IGERA. PI. o'^c. fig. 8. Lielien aurigerus. Bory., Voyages aux 4 »les d'Afrique. S. Thallo cartilagineo ampio laciniato intus al- bido, lobis rolundatis marginibus laceralis pulve- rulentis , supra helvolo-fuscescente ( in humido fusco) vix sinuato, pulvinulis citriuis pulverulentis asperso , subtuts tomentoso fasco - lutescentc; cyphellis citrinis prominulis ; apotheciis ? Cette espece n'avait point ele de'crite avant M. Bory de St. Vincent. Elle a les frondes larges , libres , lacinie'es , el les extremite's ar- rondies , quelquefois ronge'es et un peu cre'- nele'es ; le dessus est lisse , le'gerement sinue et lacuneux. Sa couleur est un jaune-brun que I'humidite' rend plus obscur ; ce dessus est con- vert de pulvinules verruqueuses , pulve'rulentes et dore'es ; les bords du thalle sont dessine's par une poussiere dore'e , semblable aux pulvinules; le dessous est tomenteux , obscur au centre , brun-jaunatre et comme glace' pres des bordo. DES LICHENS. 55 Les cypheiles qu'ony voit inse're'es sont nom- breuscs , un peu proeminenles et de la meme couleur dore'e. Les apotlieces sent inconnues. M. Bory de St. Vincent a deV.onvert celte belle cspece , que je n'ai encore vue que dans sa riche collection ; et nul doute que , si elle e>;iste dans quelqucs aulres bcrbiers , elle n'y ait e'te' confondue avec les S. aurata ou crocata. Elle diflere de Vaurata par la couleur de ses frondes qui est le jaune-brun , el non lerouge- brique ; par la couleur interne qui est blancbatre et non dore'e ; enfln par les pulvinules verru- ciformes , qui manquent dans I'autre. Elle dif- fere aussi du S. crocata par la largev;r de ses frondes^ leur couleur moins obscure ; enfin parce qu'elle est lobe'e et lacinie'e diiTe'remment. Ce Licben n'a encore e'te' Irouve , a ma connaissance , qu'aux ile de France et Bour- bon. C'est de la que M. Borj I'a apporte' en Europe. W m'en a ge'nereusement enrichi. yar. B. nuda. pi. i>"^'. fig. 9. S. Thallo cartilagineo amplo laciniato inliis aibido, lobis'rotundatis marginibus lacerali.s siib-crenatis pulvtrulentis, supra helvolofusccscente (in hu- mido fusco) vix sinuate nudo , subtus tonientoso 5fi HISTOIRE fusco-Iufescente ; cyphellLs citrinis prominulis j apolheciis ? On voit , par la phrase caracte'ristique , que cette variele diflfere fort peu du type aiiquel nous la raltaclions. Nous avons cru necessaire tie la faire repre'senter , pour eviter de la coii- fondre avec les especes voisiiies. EUea toulesles particularites du S. auriger-a , si ce nVst que le dessus est nu ou de'pourvu des pulvinules pulverulentes, qulsont si remarquables sur cette plante. Je crois meme que ces pulvinules ne naissent sur les frondes que quand elles com- inencent h vieillir. Elle croit aux iles de France et Bourbon. Je la dois a raniitie de M. Borj de St. Vincent, qui a explore avec tant de fruit la Botanique de ees iles. 8. STICTA CROCATA.PI. 4'"'. fig. lo. Lichen croeat us. Lmn. Mant. 3io. Dicks. Crypt, fasc. 2. 22.— licUcn croeatus. Engl. Bot. tab. 2110. —5« 9. STICTA GILVA. PI. 4""'-- fig- >■> Lichen gilvus. Thmib. Prodr. Fl. Cap. p. 178. — Stictii gilva.-^ Willd. , in licrb. Bdiy — Sticia crocala var. D. gilva. Ach. Licli.f univ, — Ssynops. Licli. p. 2D2. : :o"' S. Thallo cartilagineo laciniato , lobis brevibus sub- imbricatis crenulatjs sub-erosis, supri lacunoso ina^qualiler pullo, subliis toinentoso ad centrum fusco in ambilu dilutiore; cyphellis niinutis ci- trinis prominentibus; apotheciis sub-marginalibus coiicavis disco nigro margine la3vi prominulo. Je de'cris cette espece sur un tres-petit e'chan- tillon donne par Willdenow a M. Bory de St. Vincent. Ses frondes d'aboril re'unies se de'tachent bientot ; elles sent un pen lacuneuses etle'gereraent embrique'es ; les lobes sont etroits y leurs bords ondulent et s'allongent aux extremite's, qui se troHvent releve'es , crenele'es et mume im pen ronge'es. La couleur supe'rieure est un brun - terne , dont quelques espaces sont tres- fonces et d'autres plus clairs. Ce dessus ne porte aucun corps jaune et pulve'rulent , comme les S. aurata , crocata , etc. Le dessous est to- menteux , noiratre au centre , brun-jaunatre a,u bout dcs lobes. Des cypbellos fort petites s'y Co HISTOIRE distinguent ; elles sont irregulieres et citrines ; les jeunes ne forment qu'im point pulverulent et eleve' ; mais en vieillissant elles creusent le duvet du dessous , et y paraissent inse'rees. Les apotheces sont place'es vers les Lords des Irondes , pres des cre'nelures ; elles ont le dis- que concave, noir, et le bord lisse et proe- niinent. L'humidite' doit changer leur forme et peut-etre leur couleur. Ce Lichen est a la ve'rite' tres-voisin du Sticta crocata ; mais il en est parfaitement distinct par son dessus presque lisse et non scrobicule', par Tabsence des pulvinules verruciformes et do la bordure citrine , par ses lobes plus de'- tache's , et ses extre'inile's autrement cre'nele'es. Thunberg et Willdenow le regardaient done avec raison comme une espece propre. J'ai la meme opinion sur ce ve'ge'lal , qui n'a encore ^le' trouve' qu'au Cap de Bonne-Espe'rance , et aux lies Malouines. 10. STICTA DESFONTAINII.pl. 4'°^ Cg. 12. S. Thallo cartilagineo scrobiculato laciniato, lobis elongatis liberis truucato-crenulatis, supra glauco- cinerascente pulvinulis digitalis citrinis asperso in ambitu nudo , subtus tomentoso ochraceo ad DES LICHEMS. 6r basin iiigrescente ; cyphellis minutis citrinis sub- prominulis; apolheciis ? Celte espece a quelques rapports avec les Sticta crocata et aurigern ; mals elle pre— senle des difTerences bien prononce'es : plu- sieurs frondes partent d\\ne base , s'elevent et sVtendent en s'e'largissant ; leur face supe'rieure est cendree , roiissatre quand le Lichen est sec , scrobicnle'e et tres-ride'e. Les lobes se di- visent aux extre'mite's , et les lobules sont presque tronque's et tons divise's par une cre'nelure plus oumoins profonde ; la base et les bords sont couverts de pulvinules digile'es tres-dislinctes a la loupe ; I'ceil nu saisit moins leurs formes. Ces pulvinules quoique dore'es sont tres-diffe'rentes de celles des S. crocata et aurigera , qui sont verruciformes. EUes se rapprochent beau- coup de celles du S. inougeotiana. L'extre'mite' des frondes prend une teinte un peu plus fon- ce'e que le centre. Le dessous est tonienteux, brun-noirafre vers la base, etjaune-d'ocre vers les bords. Les cyphelles ne sont que des petits points dore's de niveau avec Ic duvet. Les apotheces nianquent dans Te'chantillon qui nous a servi pour le de'crire et le figurer. Notre Sticta Deafontninii vient de 1 ile Bour-i fi» HISTOItlE bon , ou il a ele decouvert par M.Bory de St. Viuceni. II. STIGTA MOUGEOTIANA. PI. 5^".'. fij;. i3. b- S. Thallo cartilagineo lacinialo Isevi, lobis elongatis mullifidis, lobulis rotundato-crenatis margiiiibus crosis flexuosi.s iaflexis, supra glauco-hepalico pulvinulisfiuticulosis auratis in marglnibus tccto, sublus rugoso vix tomentoso ad centrum nigri- canle in ambilu brunueo-pallido; cyphellis mi- nulis eitrinis; apotheciis ? Ce Lichen est voisin de notre Sticta Deafon- tainii^ mais il en est assez distinct : ses frondes s'etalent et s'alongent sans ordre ; les exlre'niites sont divise'es en plusieurs petils lobes arrondis , et se'pare's par des cre'nekires qui les rendent un pen palme'es ; leurs boids releve's font que les frondes sont canalicule'es dans toute lour lonf'ueui- ces bords sont ronge's , ondiiies , et converts d'un gazon dore' qui n'est qn'un amas de piil- vinules fruticuleuses. Ces pulvinules s'etendcnt quelquefois jusque sur les frondes, qui sont en dessus lisses , glanques et d'un brun- rougeatre; le dcssous tres-ride est peu tomenteuj, noiralre au centre et brun-jaunalre vers les 3. EES LICHENS. 6 bords, Lcs cyphelles sont pelites , irre'gulieres et citrines. Les apotheces manquent. Le Sticta moiigeotiana difFere du S. Desfontainii parce qu'il n'est point ride, ni scrobicule en dessus; parce que ses frondes sont autrement de'coupe'es , qu'elles ont leurs exlre'mile's palmees , que leurs bords sont re- leve's , etc. J'ai priraitivement recu cettc plante de mon ami M. Momieot , et ie la lui ai de'die'e en re- connaissance des proce'de's pleins de de'licatesse et de ge'ne'rosite , dent il a use' envers moi. Des qu'il a su que je m'occupais de la Monographie du genre Sticta,, j'ai recu de lui jusqu'aux Li- chens uniques quipouvaientaugmenter ce genre; je suis fort aise de lui donner ici cette marque de ma gratitude. * Le Sticta moiigeotiana vient de Madagascar. M. Desfontaines a eu la complaisance de me donner I'echantillon que j'ai fait pciudre. Var. B. xantholoma. pi. S'^-^o. fig. 14. Sticta xantholoma , in herb. Mougeot. S Thallo cartilagtneo laciniato lasvi, lobis clongatis repan%/%XV^^%>^^W«W\V%;%W\W%W«. w% GENUS STICTA. Ctipfceuatoe. SECTIO SECUNDA. C5:'Yp^eiliA_ atuidi » 12. STICTA COMETIA. PI. 5«"'^ fig. i5. Sttcta eometla, Ach. Meth. Licb. p. 227. t. 5. f. ». Lich. uiiiir. p. 447* Synops. Licb. p. 23 1. S. Thallo sub - coriaceo latissimo faveolato , lohis profunda lacinialis irregulariter convergent ibus '^' marginibus dens6 nigro - ciliatis , supra, glabro laevi albo-flavescente, subtus tomentoso villoso ci- nereo-fusco; cyphellisconcavisalbis irrcgularibus; apolheciis planis latissimis rufescenlibus raduUo- ciliatis. L^E singulier vegetal e'tend irregulierement des frondes Inrges et profonde'ment incise'es j Its [ DES LICHENS. Gj lobes , en s'elargissant , se recouvrent par leurs bords d'line maniere lache. Les extremite's sont obtuses , mal arrondies , libres et garnies de cils noirs et epais. La face supe'rieure est lisse avec quelques pelits enfoncements lacimeux , glabre , d'un blanc-jaunatre et sale ; rinferieure est lornenleuse cendre'e-brunalre. Descjpbelles irre'gulieres , membraneuses et blancbatres y sont erifoncc'es ; elles ont le limbe flechi au cen- tre. Les apolheces , que I'on voit pres des bords supe'rieurs du thalle , sont les plus grandes des especes connues dans ce genre ; elles ont sou- vent quatre lignes de diametre ; leur disque est plat , roux , et leur bordure cilie'e , rajonnante et noiratre. J'ai figure le Sticta cometia sur un bel e'chan- tillon qui existe dans la collection de mon res- pectable ami , M. Le'on Dufour , qui Pa recu lui-meme du botaniste Lagasca. II en existe aussi une figure dans I'ouvrage d'Acharius , Methodus Lichenum. Ce curieux Lichen nait au Perou sur les troncs d'arbres. 68 HISTOIRE * i5. STICTA OBVOLUTA. PI. S""'. fig. iG. Stiela obvotuta. Acli. Lich. iiniv. p. ^Hi. Synops. Licli. p. ajj..* — 5«. fig. 21. Lichen ambavillarias. Bory, in herb. Voyag. 5. p. 100. S. Thallo cartilagineo lobato rotundato, lobis plicato- flexuosis , supra lajvi vel granulato brunneo-ru- i'cscente, subtus tomentoso carneo-fuscescente; cy- phellis magnis plano-concavis albidis ; apothcciis latis rubris disco concavulo marginepallido exlus sub-ciliato radialo. Ge Lichen a de grflnds rapports avec le S. fuligihosa j niais M. Bory qui Pa dtudie dans son lieu natal affirme qu'il en est distinct , et je partage son opinion. Gclui-ci est plus souvent DES LICHENS. "7 monopUvllo ; sa fronde s'etend orbiculairemcnt. ; sa base est pres du centre ; il est plus grand , Ires-peu lacinie' , raais ses bords orrondis sont presque toujours rouge's. II est conimun avec ses apotheces ; alors le dessus est de'pourvu de toute espece de granulations obscures , telies qu'on en trouve sur le S.jidiginosa^ et meme dans Ics e'chantillons ste'riles de celui que nous dccrivons ; mais ici elles sont toujours raoins noires. Ses couleurs sont aussi plus gaies : en dessus c'est un brun-rougeatre ; on j voit de grands cspaces d\m vert-d'eau. Les cyphelles et les apotheces sont plus larges ; ces derniercs sont plus rouges et plus nombreuses ; les cils que I 'on voit avec la loupe sous le disque sout plus nombreuxet rayonnants. Apres Pavoirde'crit sur le sec, j'cn ai mouille' un c'cliantillon : il a pris aiissitot une couleur verte tres-vive , et les apotheces un rouge-e'clatant : je I'ai fait peindre en cet e'tat. Ge qui m"'a paru fort exti\iordinaire, c'est qu'en se se'chant il n'ait pas repris ses pre- mieres couleurs ; il a garde la teinte verte , seulement il est pins obscur. J'ai trouve' cet incident assez curieux pour le noter. C'est a M. Borj que je dois ce beau Lichen, qu'il a de'couvert sur les buissons d'Ambavillcs a I'ile Bourbon , dans les hautes montagnes , yS HisToir.E entre six et quinze cents toises d'dle'valjon an dessus du niveau de la mer. 19. STICTA DUFOURII. n. G"^: fig. 22. S. Thallo carlilagineo lobato sub-sUpitato repando, lobis irregularibus rotundalis erosis, supra livido- ci vino granulis fuliginosis vel coaruleis asperso , subtus tomentoso brunneo-cllrino ; cyphellis irre- gnlaribus immersis limbatis palUdis ; apotheciis ? Le Lichen que nous de'crivons a quelques rapports avec le S. fuUginosa , et meme avec le S. fiUcina , mais il nous parait bien distinct de Tun et de I'autre. II ne forme pas de plaque orbiculaire dont les frondes partent d'un centre commun , comme dans le premier Lichen ; mais ses lobes assez irre'guliers s'e'lendent plulot dans une direction verticale, et sont stipites comme dans le second ; leurs bords sont mal arrondis , lace're's, et deviennent frange's en vieillissant. Le dessus est ride' le'gerement , et plusieurs espa- ces sont couverts de granulations frange'es comme les bords, obscures ou bleuatres ; sa couleur est un brun-livide mele d'une teinte citrine. Le dessous esttomenteux , brun-citrin , lacuneux et veine dans le sens de la hauteur. On y voit des DES LICHENS. 79 cjphelles pales , irregulieres et un peu enfonce'es dans ie thalle. Les apotheces manquent. Cette espece exisle dans Fherbier de mon sa- vant ami M. Leon Dufour , qui me I'a ge'ne'- reusement communiquee avec tons les Stictes de sa collection. Je la lui ai de'die'e en re- connaissance de ses proce'de's. L'e'chantillon 6"^/- pite qui est ici repre'sente vient de Corse , et m'a e'te' communique' par M. Mougeot. J'ai trouve' en Bretagne un Lichen qui me parait absolument le meme que notre S. Dufourii. La difference que j'j vois n'est que dans ses lobes plus grands , et leurs bords moins ronge's , ce qui peut n'etre qu'un autre etat de la menie plante. La mienne e'tant mouiile'e a ses granu- lations e'paisses et veloute'es. Je Tavais deja dislingue'e du S. fidiginosa. La vue des echan,- tillons de M. Leon Dufour m'a confirm^ dans I'ide'e qu'elle formait une espece. Le S. Dufourii que j'ai fait repre'senter a e'te trouve aux iles Canaries et a Tile de Corse. Si , comrae je le crois , le Lichen que je possede est le meme , il se trouverait aussi en Bre- tagne. 8o HlSTOlIVE 20. STICTA GAUDICIIALDIA. Jl. j--"-. dg. 23. S. Thallo cartilagineo laciniato, lobis latis rotundato- crenulaiis apicibus dilatatis, supra lacunosorugoso lurido, subtus brunneo-pallescente; cyphellis ur- ceolatis incanis ; apotheciis parvis sparsis disco rufo-fusco niargiue pallidiore. Je decris el figure cette espece sur un ^clian- tillon exigu , qui ne nie parait qu'uiie fronde d'un Lichen plus complet ; mais ses caracteres soiit assez prononcc's pour la faire reconnailre. GeLte fronde est libra , lacinie'e largement et crenel e'e : les bords sont arrondis : la base est / 7 nionophjlle , mais les lobes sont ehirgis et mul- tiplies au somraet. Le dessus est un peu lacu- neux et sillonne' de le'geres rides, sa couleur est un brun de cuir ; le dessous parait glabre a I'ceil nu , mais la loupe montre un duvet tres- court , qui ne cache pas des rides plus apparentes que celles du dessus ; il est d'un brun-pale et meme jaunatre. Les cyphelles sont mal arrondies , blanchatres et urce'ole'es. Les apotheces sont petites, norabreuses, e'parses sur tout le dessus des frondes ; elles ont un disque roux-brun, concave, et une bordure plus pale , et a peine sensible. J DES LICHENS. 8 I J'ai (le'die celte espece a M. Gaudichaud , naluraliste de I'expe'dition du capitaine Freycinet. Ce vpyageur a Lien voulu me coramuniquer plusieurs belles especes recueillies dans son voyage autour du inonde ; puisse-t-ii y voir une preuve de ma reconnaissance. Le Sticta gaudichaldia croit aux iles Ma- louines. 31. STIGTA LIMBATA. PI. ;'-e. fig. 24. Dill. Muse. t. 26. f. 100. var.farinosa. B. C. — Lichen Umbaius. Smith , Engl. Bot. tab. i io4. — Sticta timbata. Ach. Lich. unir. p. 455. Synop. Licb. p. 236. S. Thallo carlilagineo lobato rotundato crenulato , supra laevi glauco-fusco granulis marginantibus plumbcis, subtus tomentoso cinei'ascente-carneo ; cypbellis urceolatisalbicantibus;apoiheciisparvuIis convexis immarginatis tballo immersis disco sub- fusco. Ce Lichen ne pent etre confondu avec les S, sylvatica et fuUginosa j des caracteres cons- tants I'en eloignent suflisamment. Ses lobes arrondis ont un centre commun : leur face supe'rieure est d\m brun-glauque, Usse 6 \ 8a HISTOIRE et a peine sinude. On n'y voit point les granu- lations fiiligineuses qui couvrent les especes pre'cite'es ; mais les bords sent charge's de petites masses ou perles plombe'es et bleuatres dont la poussiere , en s'e'tendant, forme une bordure e'paisse et tres-saillante. Ces peliles masses me paraissenl etre des pulvinules fascicule'es; elles ont beaucoup d'analogie avec celles qui se trouvent sur le S. scrohiculata. Le dessous est tomen- teux , e'pais. Les cjphelles s'y voient enfonce'es ; elles ont le fond membraneux ct blancbalre. Les apotbeces different de toutes celles du genre : elles sont petites , convexes , noiratres , inse'rjes dans le ihalle , a peine proe'rainentes , sans bords, nombreuses et disperse'es sur toute la surface des Irondes, J'observe , sur Tindividu fruclifie' que je possede ^ les deux tiers des apotbeces dont le disque a disparu ; il n'j reste qu'un enfoncement arrondi , qui tantot laisse au fond une tcinle noiratre qu'on prendrait pour un reste du disque, et tantot perce tout-a-fait le thalle. Sans la pre'sence des cypbellcs et le dessous , qui est to- menteux et non fibrilleux, on serait tente' de rapprocber ce Lichen de quelques aulres gen- res (i). (i) Voycz, au snjet dcsaj othcccs, la note quise tronre a la page 20 de ravcitisscmcnt. DES LICHENS. 85 Je I'ai cueilli dans tous les ages, et souvent melange parnii les S. sjlvatica et/uliginosa , avec lesquels on I'a long -temps confondu ; mais il en est toujours distinct par sa teinte glauque et ses marges plombe'es. Ses apolheces Ten dis- tinguenl encore davantage. 11 croit sur les troncs d'arbres et les rochers abrite's, parmi les mousses. C'est dans la foret de Fougeres , oil il est commun , que je Fai Irouve une seule fois avec ses receptacles. On le voit encore en Bretagne et en Normandie. M. Le'on Dufour I'a aussi trouve dans les Landes. 22. STIGTA BEAUVOISII. PI. y"". fig. aS. S.Thallocartilagineo orbiculato, lobis sub-imbricatis niarginibus flexuosis rotundato-crenulatis , supr4 lajvi brunneOjSublussub-lomentosobrunneo-fusco; cypliellis urceolatis albidis Umbo inflexo; apo- theciis ? Cette espece a tant de rapports avec la suivante (iS. quercizans. ) que nous nous contenterons ici d'une description comparative : Le thalle a la raeme epaisseur que dans le^. quercizans ; ses lobes , e'galement arrondis , ont dcs cre'nelures un peu plus norabreuses et plus re'- 84 ntSTOlRE gulieres XeLichen forme une massG plus compacte , a peine lacinie'e , adhe'rcnte aux troncs d'arbres , comme les Parmelies. Les bords,tres-flexueax, ont aussi vers le centre des pulvinules digite'es ; tous se relevent et ondulent. La couleur est presque la meme que dans le S. quercizans ; elle a pourtant une teinte brune plus intense. Lescyphelles sont aussi urce'ole'eset blancliatres; le limbe s'infle'cliit au centre. Les apotlieces me sont inconnues. Je dois I'e'cliantillon , que j'ai fait figurer a feu M. de Beauvols. C'e'tait un devoir pour moi de de'dier cette espece ( que je crois parfaite- ment distincte du ,5. quercizans^ , a ce savanl dont la vie enliere fut consacree a I'avancemenJ de Thistoire naturelle. II I'avait rapporte'e dc I'Ame'rique septentrionale. a5. STICTA QUERCIZANS. PI. y"^'. fig. s6. Lobaria quercizans. Mich. Fl. Amer. bor. 2. p. 7)24. — Parmclut quercizans. Ach. Lich. univ. p. 464- — Siicla quercizans. At!i. Synop. Lich. p. 255. S. Thallo cartilagineo lacinialo piano, lobls sub-im- bricatis oblongis rotundato-crcnulatis, supri laevi brunneo-pallido, subtiis sub-tomentoso sub-fusco- nigrescente ; cyplielUs urceolatis raembranaccis 1 UES LICIIEKS. 85 albidis ; apotheciis .«parsis disco fusco concavulo planiusculo margine tenui integerrimo. II forme une plaque tres-irre'guliere donl les principanx lobes sont profonde'ment lacinie's. Des sinus divisent les extre'mite's en lobules ar- rondis et cre'nele's. Au centre , les frondes s'em- briquent un pen j les bords y sont ronge's , el la loupe y fait voir des pulvinules digite'es , qu rendent ces bords un peu frange's , mais seu- lement , je crois , quand le Lichen vieillit. Sa couleur est un brun-fauve en dessus; cette surface est lisse et a peine sinue'e. Le dessous est to- menteux , brun-obscur au centre , et devient brun-jaunatre vers les bords. Les cyplielles y sont tres-nombreuses , urce'ole'es , blanchatres et membraneuses , avec un limbe sensible. Les apotlieces sont e'parses sur les frondes ; elles ont ]e disque brun-obscur , et les bords minces et entiers j elles sont rares. La couleur de ce Lichen le rapproche un peu du S. sylvatica ; mais son fades plus plane et ses lobes plus arrondis Ten distinguent faci- lement ; il est d'ailleurs de'pourvu des granula- tions fuligineuses dont Fautre se couvre quel- quefois. La ressemblance de sa couleur avec celle des feuilles mortes du chene , lui a fail donner 86 HrSTOIRE par Micbaux le nom que nous lui avons con- serve. II vient dans I'Amcrique septentrionale , et a Saint-Domingpe. Je Tai recu de feu M. Palisot de Beauvois. L'individu frucdfie' vient de Rio- Jane'iro ; je le dois a M. Gaudichaud. Sa cou- leur est plus livide 5 mais tous ses caracteres e'tant ceux de notre S. quercizajis , je n'ai pas juge a propos d'en faire une varie'te'. 24. STIGTA SYLVATICA. PI. -'•^: fig. s-. £(cfiensy/i'a•■"'. cg. 43. S. Thallo cartilagineo crasso latissimo , lobis liberis sub-imbricatis lobulis angustis rotundatis, supra Iffiviplumbeo sub-fusco, subtustomentosobrunneo in ambilu hepatico; cyphellis urceolato-Iimbatis albidis ; apotbeciis marginalibus disco piano rufo- fusco margiae prominulo. Cette varie'te sert encore a confirmer mon opinion sur la distinction du ^. macroplijlla d'avec le S. plwnbea. EUe s'e'loigne en efl'et de ce dernier par ses lobules plus arrondis, plus divises et plus e'troits , tandis que , par ses frondes larges an centre , clle se rapproche sans aucun doute du S. macropliilla , cpii offre les memes formes dans d'autres dimensions; ce qui me fait croire que I'echantillon que je de'cris et que j'ai fait figurer , est un S. macro- phjila jeune. Enfin , comme ce dernier , il est plusembriqueetilprend quelques teintes brunes, que je n'ai jamais apercues sur le S. plwnbea. DES MCHEiSS. I l.~) I.rs cyplicllcs et les apotheces sent comme dans lo type. Ce Sticta croit ;i I ile Bourbon. II m'a etc comnuinique par RI. Bory de St. Yiiicenl. J^ar. C. hadia. pi. lo'"'. fig. 44. Sticta bad'ta. Muug. , in herb. S. Thallo caililagineo crasso lallusculo , lobis liberis sub-imbricatislobulis rotundalis, supra Isevi badio, subtus tomentoso brnnneo in anibifu hepatico ; cy[)hellis urceolalis albidis; apotheciis sub-margi- nalibus disco fusccscente niargine promiuulo. On s'apercoit , par la phrase caracte'ristique , que cette varie'te' ne diflere du t} pe que par ses dimensions moindres, et pourtant plus grandes que celles de la varie'te' B. strictula. Elle se dis- tingue encore de I'un et de Tautre parune teinte hrune , qui pourrait Lien ne provenir que de I'age avance' du Lichen. Comme il existe dans plusieurs herbiers sous le nom de S. hadia , jo I'ai figure , en lui conservant cette denomi- nation. II vicnt en AmeVique et a I'ile Bourbon. 8 1 l4 mSTOIBE 58. STICTA CANARIENSIS. PI. n'"". fig. 45. Sticta canariensls. Bory , in herb. — Sticta damascornU. Var.c. eanariensis. Acli. Synop. Lich. p. 25 1. S. Thallo cartilagineo laciniato flabellato, lobis di- varicatisdivergentibus apicibus corniculatis, supra lievi flavescente in humido viridi , subtus sub- tomentoso brunneo-citrino ; cyphellis urceolatis Isevibus limbo inflexo ; apotbeciis sparsis rubro- ferrugineis margine pallidiore promiiiulo. Voici encore ime espece voisine du S. da- mcecoriiis , et souvent coiifondue avec lui , bieii qu'elle en soil suffisamment distincte : sesfrondes sont plus larges , et ne naissent pas par groupcs fascicules ; mais elles s'etendenten divergeant et sesubdivisanten e'ventail; elles sont profonde'menl lacinie'es , et leurs extremite's largement corni- cule'es ; elle est aussi plus epaisse et moinspapv- race'e que le S. damcecornis, Elle en difiere encore par ses couleurs qui sont d'un beau verd en dessus , quand le temps est humide ; en cet e'tat , cette plante rappelle un peu aux Euro- pe'ens , qui voient un soleil ardent , le S. pid- monacea de nos contrees. Si le temps est sec , notrc Siicta eanariensis prcnd uue tcinte jaune- DES IJCUENS. 1 1 5 bronze : c'est en cet etat que nous Tavons fait peiudre. Le dessous est tomenteux , dense , d'uii brun nic'le de jaune ; quelquefois meme il est presque glabre , et jaune-cilrin, Les cjqjhelles sont lisses , urce'ole'es , avec un linibe fle'chi au centre. Les apotheces sont plus grandes que dans le Lichen auquel nous I'avons compare ; elles sont eparses de meme sur toutes les parties supe'rieures des frondes , mais leur couleur est un rouge plus clair. J'observe ici , pour ce Lichen et pour quel- ques autres, que ceux qui veulent comparer mes descriptions aux plantes qu'ilspossedent, doivent remarquer qu'elles sont faites , autant que je I'ai pu , sur des e'chantillons bien compiets ; mais comme les botanistes d'Europe ne possedent or- dinairement que des fragments des especes exo- liques _, ils leur trouveront quelquefois un fades diilerent ; par exemple , ceux qui n'auront qu'iui morceau incomplet du S. canariejisis , n'y ver- ront pas sa forme en e'ventail , qui n'existe que dans les individus bien enliers ; mais , pre'venus d'avance, leur imagination pourra loujours les aider a reconnaitre et a completer chaque es- pece. Cellc-ci croit en abondance sur les Irenes I lO TIISTOIRE des lauriers , dans la foret de Laguna , ile de Te'nerifle. Sg. STIGTA LACINIATA. PI. n"".. Cg. /^g. Lichen lartnlatiis. Svvartz , Fl. Intl. Occid. 5. p. iSgg. Prod, p. 147. — Sticta taclniala. cjusd. Lich. Ainer. Fasc. 1. t. 7. — Platisma laciniatum. IIofThi. I'l. Lich. 3. p. 14. t. 65. f. 7>. Slicta laclniata. Acli. Lich. univ. p. 44*>. Synop. Lich. p. 232. S. Tliallo cavlilagineo coiiaoco dcpresso laciniato , lobis elongalis sub-corniculato-rotuudalis , supra \x\i sub-lacunosolielvoloin humido viridi, subliis tomentosobrunneo-rufescente; cypbellis urceolatis pallidis vix limbatis; apolheciissparsis disco rufo- fusco margine in senioribus evaneseente. Les frondes du S. lacuiiata se detacheiit , et s'etendent irre'guliereinent cii partant d'un renlre qui est leur base ; elles se divisent de nia- nlere que leurs lobes forinient, comineles especes precedentes , des corniculalions dont chaque sommet est arrondi grossierenient. Le dessus est lisse, coriace , lacuneux et meme ride par la se'cheresse. 11 est de couleur paille , et devient verdalre e'tant niouille. Le dessous est tomenleux , dense , et d'un brun-roux. On y \oit des cj'plielles pales, irre'gulieres , urce'ole'es, avec un limbe apparent j enfin les apotheces D£S LICHENS. 1 I 7 sonl ordinalrement t-parses sur les frondes les plus larges , et sub-marginales sur celles qui sont plus e'troitcs ; leur disque est roux , leur Lord c'leve et meine un peu ronge. C'est avec le S. canariensis que celte espece a le plus de rapports. Elle s'en distingue par les rides du dessus , par ses extremites vui peu plus arrondies , enfin parle dessous loujours l)run-roux , jamais nu , ni de couleur citrine. La iigure d''Hoirinann representeun e'chantilloa tres- incomplet. Celle de Swartz est assez mauvaise , iiKiis la plante e'talt efi meilleur c'tat. La noire t'st peinte d'apres un eclianlillou de I'herbier de M. Kuntl). Le S. laciniaia se Irouve sur les troncs d'arbres a la Jamaique , et dans I'Ame'rique nie'- ridionale. 4o, STIGTA I'LAVESCEKS. PI. ii""'. lig.47. S. Thallo carlilagineo depresso snb-Iacunoso, lobis tiissectis crcnatis sub-corniculatis ad centrum fini- brialis , su])i a tlavescenle sulj-rui^oso, subliis caruco sub-fusco;cyi)helIis alLidis inegukuibus; apotheciis sparsis nuuicrosis sub-niargiiialibus disco rubro- fusco margiwc pallidiorc. Le Slicia flavesceiis a des aflinitc's avcc Jl8 HISTOIPE les S. bojjana , papjracea et variabilis. Ses frondes ont la couleur du S. variabilis ; ses lobes uii peu cornicule's le rapprochent du iS". borjana ; leur maniere d'etre libre et diver- gente rappelle aussi le S. papjracea ; mais il differe de ces trois especes par des carac- teres qui lui sont propres : des sinus profonds et arrondis dlvisent le somraet eii lobes corni- cule's et peu allonges ; le dessus n'est point canalicule ; on apercoit seulement dans les en- droits les plus larges quelques enfonceiuents la- cuneux et quelques aspe'rite's ; ses bords , au centre , sont de'coupe's linemen t et presque Irange's ; les frondes sont libres , et d'une assez belle couleur jaunatre. Le dessous est un peu tomenteux , et d'un jaune plus fence que le dessus. Des cyphelles pales et irregulieres y sont enfoncees. Des apotheces nonibreuses cou- vrent les bords superieurs des lobes :. elles sont d'un brun-rouge avec une bordure saillante , lisse et plus pale. Je dois la communicalion do cette espcce a I'obligeance de M. Bory de St. Vincent, qui I'a rapportee de Tile Bourbon. DES LICHENS. I IQ /ii. STICTA VARIABILIS. PI. ii«"". fig. 48. Lichen vartaljilis. Borv, Voyag. o. p. loi. — Slicla variabilis. A'. fig. 54. Lichen glomu/lferus. Lightf. FJ. scot. Engl. Bot, tab. 390. — Lichen niiitabilis. Ehrh. pi. cr. Dec. 5. n. 5o. — Lichen ta- ciniatiis. Iluds. Fl. angl. Dill. muse. t. aG. f. 99. — Lichen laeiniosiis. Gmel. syst. nat. — Lobaria glOmiilifcra. Iloffm. Fl. germ. Dec. Fl. fr. n. 1090. — Parmclia glomutifcra. Acb. Lich. Univ. p. 456. Synops. Lich. p. ig5. S. Tliallo cartilagineocrassocoriaceo orbiculari, lobig latis repanilis creiiato - rolundatis , supra lajvi glauco - virescente pulvinulis fruticulosis atro- 9 I DO HISTOIRE viridibus aspcrso , subliis lomentoso ad centrum brunneo in ambitu pallido ; cyphellis ? apothe- ciis magnis disco riifo margiae rugoso iuflexo thalloidco. Le Sticta glomuUfeva est uii des Lichens car- lilagineux dont les masses sont les plusgrantles et les plus e'paisses : elles s'e'talent sur les gros troncs d'arbres , et y forment une plaque or- biculaire qui a quclquefois plusieurs pieds de diamelre ; les lobes sont lisses , rajonnent^ s'em- Lriquent a peine ; leurs bords et leurs cre'ne- lures sont arrondis re'gulierement : le dessus est glauque-verdatre s'il est huniide , et gris- jaunatre s'il est sec. De nombreux paquets d'un verd-noiratre sont e'pars sur ses frondcs , sur- tout au centre : ce sont des pulvinules qui se developpent extraordinairenient , et prennentla forme de petiles arborisations , dont les exlre'- mite's deviennent obscures , je pre'sume , par i'e'laboralion des sues que ce Lichen absorbe pour prendre son accroissement. Ces pulvinules ont aussi quelques ressemblances avec plusieurs Lichens du genre Stereocaulon. L'existence des cjphelles est fort douleuse dans celte es- pece : les ayant de'couvertes une fois sur ie S. herb ace a , te les aj cherche'es sur le S. DES LfCHENS. l3l ^loinulifera , a cause de I'affinite de ces deux Lichens ; niais je doute encore que les petites excavations , que j'j ai apercues , soient de ve- ritables cjphclles.Les apolheces sont norabreuses, <;parses vers le centre du lichen ; leiir disque est roiige-Lrun , assez large , et Icur bordure thal- loide se fle'chit ordinairement dessus pendant la se'cheresse. Je I'ai trouve' a la Grande Chartreuse en Dauphine' , et en Bretagne : il croit encore en Angleterre et en Suisse : je Tai menie \u quel- que part venant de Saint-Domingue. T^ar. B, ampUssima pi. l5'•"■^ Cg. 55. Lichen amplisilmus. Scop. S. lobis amplissimis , etc. ; vid. sp. descript. C'est cette varie'le si commune dans les forels du Mont'd'Or , que quelqucs botanistes ont dislingue'e comme une cspece. Elle ne dilfere du type que par scs dimensions plus grandes et leilcs qu'elle couvre quelquefois en enlier le tronc des chenes , et par ses lobes terminaux largcmentarrondis et beaucoup moins lacinies ; les apolheces jsont plus rares que dans Ic type, 4 102 HISTOIRE et les pulvinules fruticuleuses toujoiirs fort com- munes. Le seul mol que je change a la phrase caracte'ristique la de'signe parfaitement. Je I'ai trouve'e abondamment dans la foret de Lachenau au Mont-d'Or , en Auvergne , et c'est sans doute cette varie'te' que le savant La- marck a trouve'e , et decrite sous le notn de Lichen glomidiferus. 48. STICTA HERBAGEA. PI. lC<=-^ fig. 56. Lichen t(rtk-v'ircns. Lightf. Fl. scot. Engl. Bot. tab. 294. — &-iclien herbaccus. Ilutls. Fl. angl. Dill. b. m. t. aS. f. 98. — Pul- tnonarla hcrbacca. HoITm. PI. Lich. t. 10. f. 2. — Lobarta her- bacca. Dec. Fl. fr. 1092. Hoffm. Fl. germ. p. 147. — Parmelia lierbacea. Ach. Lich. iiaiv. p. 4^9. Synops. Lich. p. 198. S. Thallo carlilagiueo coriaceo lalissimo, lobls sub- imbricatis crenato-rotundatis, supra la;vi brunueo- olivaceo in humido viridi , subtiis sub-toinentoso pallido-fusco ; cyphellis rarissimis incanis mem- branaceis ; apotheciis niagnis disco rubro-fusco margine pallidiore inflexo thalloideo. Cetle espece est range'e encore parmi les Par- me'lies dans les herbiers des botanistes ; niais la de'couverte des cjphelles ne doit plus laisser de doules sur le nom generique qu'elle doit porter. Ses frondes s'attaclient forteiuent aux troncs " DCS LICHILNS. l55 d'arbres dont elles couvrenl de grandes parlies ; elles sont lacinie'es , iin peu eniLriquees , et leurs Lords sontcre'nele'set arrondis , niais avec moins de re'gularite que dans le S. glomulifei'a , es- pece qui ne peut etre e'loigne'e de celle-ci. Elle forme ordinairement iine plaque arrondie en dessus , d'un verd bien prononce' quand le lichen est moiiille , et d'lui brun-olivalre quand il est sec ; cette partie est lisse , souvent garnie de petites verrues avec un pore au sommet , ce qui simule des apotheces naissantes. Le dessous est brun , tomenleux au centre , nu et blauchatre vers les bords ; les cjphelles y sont tres-rares , petites , membraneuses et blanches ; je les ai observe'es sur un e'chantillon pris dans la foret de Fougeres; elles doivent confirmer la justesse d'une idee duLiche'nograpliesue'dois, qui , n'ayant pas ose' mettre notre plante parmi les Sticta , dit dans son Synopsis LicJienum , aux omissa et emendata oil elle reprend ce nom ge'ne'rique: « Quoad habi turn (inprimis « tlialli) cum Stictis majorem quam cum « ParmelUs prodit ajjinitatem , paviim obs- « tantecjphellarumverarum absentia, w Les apotheces sont nombreuses, e'parses au centre ; elles ont Ic disque large , rouge-fonce' , et une bordure thalloide , qui se courbe dessus par la l54 HISTOIRE sdcheresse. Sa couleur d\n\ verJ assez vif , et I'abseiice des pulviaiiles gloniuliferes, distln°-uent SLiffisaramcnt ce lichen da S. glomidijera. II croit en France , en Ansleteri-e et proba- Lleraent dans toute I'Europe ; la Bretagne est , je crois , la parlie de la France oil il se troiive le plus commune'ment. II est encore assez rare dans les herbiers. 49. STICTA IIOTENTOTTA. PI. i5^"'. Qg. 07. Slicia Hotentotta. Acb. Synops. Lie!., p. 2:11. - I'urmdia hotentotla, ejusd. Lich. uuiv. p. 456. —Lichen ccranoUUs. Lamk. Encycl. Diet. S. Thallo coriaceo rigido crasso, lobis brevibus mar- ginibus incisis sinuato-rotundalis, supra yalbino sub-scabroso, subliis nigro fibrilloso ; cyphellis ? apotheciisjunioribussub-turbinatisniargincinllexo adultis latis plaiio-concavisextus cilialis disco fus- cescente. Cette espece est aussi curieuse qu'extraordi- naire j sa forme laisse des doutes sur son ve'- ritable genre ; mais elle est pourtant plus rap- procbe'e des St'ictes que de tout autre : son thalle est roide , e'pais , coriace et presque su- Le'reux ; on le dirait forme' de la substance qui enveloppe la fainc ( fruit du hcUe ). Ses fronJes DF.S LICHENS. l55 sont petitcs ; elles ont une base e'troite qui s'e- largil de suite , et devient arrondie versle sommet. Lcs Lords sont divise's par de profonds sinus qui forpjent dcs lobules arrondis. Le dessus est ine'gal, prcsque jaspe'par d'innorabrables petites aspe'rite's plus pales que le fond, et qui en vieil- lissant diminuent et s'effacent. La couleur ge'ne'- rale est un verd-pale passant au brun-roux. Le dcssous est brun , et noir aux extrt'mite's qui sont couverles de oils noirs quelquefois si nombreux qu'ilsj formentiui duvet tomenleux ; sa base est nue et ride'e transversalement. On ne voit point de cjphelles en dessous. Les apolbeces sont e'parscs. et sub-marginales , mais toujours dans la parlie extreme des frondes : jeunes , elles ont la forme de petites vermes ; mais , en vieillis- sant, elles s'elargissent ; leur disque est applati , d'un brun-noiratre, et leurs bords sont rouge's. Le tlialle de cette espece semble la rapprocher de V Umhilicaria spadochroa ; mais sa forme et ses apolbeces en font uti Sticte. EUe m'a e'te' commuuique'e par MM. Fe'e et Mougeot , et se trouve au Cap de Bonne-Espe'rance. yar. B. umUlicata. ri- i5«»«. fig. ss. S. Thallo coriaceo rigido crasso sub-suberoso,.lobis 1^6 HISTOIRE brevibus marginibus incisis sinuato - rotundatis , supri brunneo - castaiieo sub -scabroso , siibtus castaneo-nigricante ; cyphellis ? apolheciis junio- ribus minutis sub-turbinatis margine inflexo se- nioribus latis disco umbilicato piano nigricante. Le caractere si prononce de rombilic , qnise IroLive an milieu du disque des apolheces , m'a long-temps empeche' de rapporter cette espece au Sticta hotentotta , que je ne possedais pas ; mais des que j'ai observe ce dernier , sa vue m'a prouve' qu'on ne pouvait I'en e'loigner , et j'en ai fait la varie'te B , qui se distingue en outre de I'espece par la couleur moins verdatre du dessus , par son dessous moins noir , 'et par I'absence totale de fibrilles. Celle-ci vient aussi du Cap de Bonne-Espe'- rance. Je dois les individus que j'ai fail figurer a M. Gaudicliaud. So. STICTA DISCOLOR. Tl. i6'-. Cg. Sg. Sticla discolor. Bery , in herb. — Lichen [pulmonarea) discolor, Bory , Voy. S. Thallo cartilagineo coriaceo laciniato ascendente, lobis liberis sub-imbricatis lacunosis crenulato- rotundalis, supra viridi-olivaceo in humido virides- oente, sublus glabro bullato albido -ochroleuco ; DES LICHENS. iSj cyphellis ? apotheciis sparsis rufis junioribus tur- binatis adultis latis planis marginibus sub-evanes- centibus. Ses froudes assez larges s'etalent et s''elevent avec grace ; elles sont libres et a peine embri- "». fig. Ga. Sticta linila. Ach. Synops. Lich. p. 254. S.Tliallo carlilagineo coriaceo repando reticulatOjlobis latis rotundalis, supra lacunosogilvoolivaceoin hu- mido viridi , subtus pallido buUato interslitiis tomentosis brunneis; cyphellis iiullis ; apotheciis sparsis disco brunneo-fusco niargine sub-evanes- ceiile. Cc lichen se rapproclie tellcmenl du S. pul- monacea queplusieurs botanistes le considerent tou jours corame une de ses varie'te's. Voici les' diflerences sur lesqueJles Acliarius s'est fondc, peut-etre avec raison , pour en fairc une espece distincte: ses lobes ne sont ni allonges, ni coupes brusquement ; ils sont au conlraire arrondis et 10 l46 HISTOIKE un peu crenelds ; dans re'chantillon dont je snis posses seur, et qui me vieiit du Liche'nographe sue'dois , la face supe'rieure est de'pourvue des verrues ou pulvinules qui se voient sur le S. pulmonacea ; les apolheces sont aussi plus obscures, sans pourtant elrenoires , conime dans la varie'te' B. pleurocarpa ; enfin elles sent place'es plus pres de la base, ou dans le cenlre de la froude. Du reste , le ihalle , ses couleurs , les lacunes du dessus , le duvet tomenteux ot les bosselures du dessoas , etc. , sont absolument comme dans le S. pulmonacea. L'absence des cyphelles le range dans la subdivision des pul- monace'es. II croit en Suisse sur les troncs d'arbres. Je crois qu'on le trouve encore au MonL Pylat , pres de Lyon ; et de nouvelles recherches le feront sans doute trouver dans plusieurs autres parties de la France. Depuis que je I'ai figure , j'en ai vu dans riierbier de mon ami , M. Fee , un bel individu , bien caracte'rise' , qui vcnalt des Etats-Unis. DES LICHENS. I 47 53. STIGTA IIETIGERA. PI. iS«°". Gg. 6C. Lichen religcr. 'Rory,VoySig. — Sdcta retigera. Ejiisd., in herb. — Sticta retigera. Ach. Lich. univ. p. 455. Synops. Licli. p. 233. S. Thallo cartilagineo pulmonaceo laciniato congesto, lobis sub-elongatis apicibus obtusis crenato-si- iiualls , supra lacunoso viridi-olivaceo , subtis bullato bullis ocliroleucis iuterslitiis tomentosis nigro-violaceis reticulalis anastomosantibus ; cy- phellis iiuUis ; apotheciisi' Ce Lichen rappelle encore Leaucoup le Sticta pulmonacea ; mais c'est le propre des especes de cette division d'avoir un air de fa- mille Lien prononcc. 11 s'e'tend par plaques la- cinie'es , epaisses , et dont los frondes sont toujours plus ramasse'es que dans le Sticta que nous avons cite; ses lobes sont pen de'coupe's ; ils s'e'tendent nioins , et la face supe'rieure a une teinte olivatre , un pen plus obscure a I'e'tatsec. II est tres-lacuneux ; mais ses enfoncenients ne sont point separe's par un re'seau verruqueux et plonibe : a la loupe seulemcnt on apercoit quel- ques pelites rugosites pulvinulifornics , asscz clair-senie'es , et sans place dislincte. Le dcssous , blanc-jaunatre sur les bosselures et vers les borJs J est parlout alUeurs toracnleux et noir- l48 HrSTOIRE violet. Cette couleur forme im rcseau bleu saillant qui se croise , s'anaslomose dans tons les sens , dessine fortement les bosselures et donno an-dessous des frondes un aspect laineux qui fait facilement distinguer cette espece. Les cypliel- les n'existent pas dans ce Lichen, et les apotheces manquent dans les e'chantillons que j'ai vus. Je dols cette belle espece a mon obligeant ami , M. Bory De St. Vincent, qui I'a recueillie sur les Ambavilles, dans lessavanes de I'ile Bourbon, entre la plaine des CallVes et celle de la base du Coteau Maigre , vers huit cents toises d'ele- vation au-dessus du niveau de la mer. 54. STIGTA DISSECTA. PI. l8'■"^ fig. 67. Platisma dissectum, HeiTm. PI. Lich. descrip. conv. (figura nial.i.) tab. 47- »• 2. 5. — Lichen dissectus. Svvaitz. Prod. p. 147. Fl. Ind. Occid. v. 3. p. 1902. — Ejiisd. Sllcta dissecta. Licli. Americ. icon. t. 8. — Sticla dissecta , lar. a. corrosa. Ach. Lich. univ. p. 45 1. Syr.op. Lich. p. 255, S. Thallo cartilagineo dcpresso patulo, lobis dilatalis sinuato-incisis mari^iiiibus eiosis lacerato-crcnu- lalis , supra lacunoso griseo- virescente , subliis venoso pulmonaceo ; cyphcllis nullis ; apotlieciis sparsis latissimis disco concavo rubro fusco mar- gine eroso. DBS LICHENS. 1 49 CV-sl a la varieLe corrosa d'Acharius cpe nous conservons le nom de S. dissecta , comrae a la seiile a laquelle il puisse clre applique. C'est aussi le Lichen mal figure' par Hoffmann (i). Ses frondes, en partant d'une base, s'allongent, se divisent et s'etendent en tons sens ; les lobes sent rouge's , de'chire's et cre'nele's le long de leurs bords ; quand les cre'nelures sont intactes, elles restenl arrondies, raais cela arrive rarement, et seulement au sounnet des frondes. Le dessus est d'un gris-verdatre et meme jaunatrej tres-la- cuneux et sillonne'. Dans le dessous , un duvet proe'niinent s'anastomose , et court le long des frondes en laissant quelqnes espaces nus et blanc- jaunalres ; ces espaces sont irre'gulierset allonge's dans le sens de la longueur des lobes , ce qui le distingue de fespece suivante , oil ces espaces sont pluLol allonges circulairement. Les cjphelles nianquent corame dans toutes les pulmonace'es. Les apotheces sont grandes , applalies , eparses, elles out le disque brun-roux , la marge ronge'e et fle'chic a peine sur le disque. Celle espece ne peut etre confondue avec la suivanle ; clle s'en eloigne trop par les apotheces, et par ses frondes lacere'es , allonge'es et non arrondies, etc. Je Fai reprc'scnte'e d'apres un (i) Voyez. ci-dcssus ii la syiionyniie. IJO HISTOIKE echantillon clel'herbicr de M. Kunth. EUenail sur les troncs d'arbres dans les Ame'riques , d'ou' Bonplaiid I'a rapporle'e. 55. STIGTA PELTIGERA. PI. iS-="". fig. 68. Slicta dissicta, Acli. Lich. univ. p, 45i. Synops. Licli. p. aSS, , S. Thallo carlilagineo expanse crasso sub-orbiculalo^ lobis laciniatis elongatis rolundato-creniilalis ; su- pra lacunoso viresceule-livido , subtus venoso-pul- monaceo ; cyphellis nuUis ; apolheciis sparsis ele- valis parvis disco rubro-fusco margin e inflexo. Ce Lichen forme des plaques assez largos. Les frondes sont ordinairement allonge'es , re'unies y presque embnque'es et Ires-lacinie'es. Les lobes sont partage's par des sinus profonds et arrondis, imitant beaucoup ceux du Sticta glomidifet^a^ ces lobes sont epais 5 leur ensemble est orbicu- laire. Le dessus est ride' , sillonne' et d'une couleur vert-livide. Le dessous est d'un blanc- jaunatre , et garni d'un duvet court et e'pais qui s'y croise en tons sens , et forme des veines d'un brun-noir d'un aspect e'le'gant j les espaces qu'il laisse a de'couvert sont irre'guliers , et peuvent s'allonger dans tous les sens , et noa pas seulement en suivant la longueur des frondes, DliS LICHENS. l5t comme dans I'espece prece'dente. II n'y a point de cjphelles ; et les apolheces sont petites , sub- pediccillces ; leur disque est brun-roux , et la marge fle'chie , et presque roule'e sur lui. Ce Lichen , que nous avons depuis dix ans dans notre herbier , y a toujours porte' le nom de Sticta peltigera , et c'est la seule a qui nous donnons un autre nom que celui impose' par Acharius ; mais nous n'avons pu lui conserver un nom qui ne convient qu'a I'espece prece'- dente, dontcelle-cin'e'tait qu'une variete d'apres lui. Cos deux Lichens out des caracteres si tranches qu'il nous parait impossible de ne pas les se'parer. Le Sticta peltigera hablte le rojaume de la Nouvelle-Grenade ( Ame'rique me'ridionale ). Nous avons fait peindre les fragments que nous posse'dons ; mais depuis nous avons vu des echanlillons qui ont deux fois leur lon- gueur. 1^2 HISTOIRE 56. STICTA SCROBICULATA. Tl. iS-^"". Dg. 6.> Lichen scrol)icu!atus. Sco[). earn, n.iogi. Fl. Dan. t. 1007. Dill. Miisc. 216. t. 29. f. 114. Engl. Bot. t. 497. — Lic'nm plumbeus. Roth. Bot. mag. 2. t. i. fig. 2. — Putmonaria verrucosa. HolTni. PI. Lich. t. 1. f. 1. — Lobaria verrucosa. Ejusd. Fl. Gcini. — Lo- iaria serjbiculata. Dec. Fl. fr. 10S9. — Slicta scrobiculata. Ac!u Lich. iiniv. p. 455. Synops. Lich. p. a34. S. Thallo carlilagineo coriaceo proslrato , lobis lalfe rotundatis sub-crenulatis , supra lacunoso scrobiculato glaucesceute-viridi ad ceutrum Izevi in auibitu veriucoso , venucis seu pulviuulis plumbeis pulverulentis , subtus tomenloso carneo ad basim obscurioie maculis bullatis albidis irre- gularibus ; cyphellis nullis; apolheciis sparsis disco rufo margine pallido prominulo. Ce Lichen a line teinte gaie qui rcmpeche d'etre confondu avcc ses conge'neres. II lampe ordinairement , el n'adhere fortement que par le cenlre. On le volt former une plaque orbi- culaire , qui quelquefois a plus d'un pied de diametre. Ses lobes , profonde'ment de'tache's , sont larges , arrondis et lears Lords a peine cre'- nele's. La face supe'rieure est partout lacuncuse, scroLiculee ^ et les extre'mite's des lobes , surlout dans les individus vieux , sont converts de pul- vinules verruqueuses , ploinbe'cs et pulve'rulenles^ DES LICHENS. 1 53 qui sont d'autant plus saillanles que les frondes sont moiiis foncJes. Ces frondes sont d\in vert- jaunalre et glaiique ; la couleur devient plus obs- cure par I'humidite'. Le dessous est toraenteux, couleur de chair et rose' , mais le centre est toujoursbrun ; des tacli'es blanchatres , oblongues et sans forme re'guliere s'y font remarquer ; elles sont plus sensibles a mesure que le centre devient plus obscur et on les prendrait pour des cyphelles, tandis que ce n'est que le ihalle qui est a nu sur des bosselures a peu pres coninie dans le S. pidmo- jiacea. Les apolheces , e'parses vers les extre'mite's des frondes , ont le disque roux , concave , el la bordure pale et proeminente ; dans la vieil- lesse du Lichen le disque devient plat , plus fence' , et la bordure disparait. J'ai trouve ce Lichen abondamment fructifie sur les arbres et sur quelques rochers dans la foret deFougeres, etjel'ai recu d'autres points de la ISorraandie. Je le possede encore venant des landes de Bordeaux, du Mont-d'Or en Auvergne , des forets de Treves , de Terre-Neuve et de rile Bourbon. l54 HISTOIRE Vcir. B. ohscurata. ( ««>n fig. ) yar. C Lanuginosa. ( non ng. ) Jesignale iei deux variete's que j'ai cru inutile de faire figurer. La premiere se distingue par la couleur fon- ce'e el obscure du dessus de ses frondes Peut- etre est-ce Te'tat de vieillesse du type ? La seconde se fait remarquer parce que le dessous est reconvert d'un duvet epais et brun qui s'etend jusqu'aux bords ; le dessus est d'un vert- jaunatre et glauque assez clair. La premiere variete croit en France. La se- conde m'a ete' apporte'e de Terre-Neuve. V** Wt^lW-X^VT %.'»'W*A\"l.>-\'%'XV*.'. VV^ V^'\V»A»/V\v'V»W\vX\1/\ "WW** v* ADDENDA. 20'. STICTA CINGHON.E. ( non fig. ) Thallo badio fuscescente laeviusculo , lobis laciniatis rotundalis erosis , subtus bruuneo-lomentosis ; cyphellis urceolatis incanis ; apotheciis ? Habitat ad trimcos et ramos Cinclionarum in America meridiouali. 3i». STICTA ANTHRASPIS. ( non fig. ) Sticta anthraspU. Ach. Lich. univ. p. 449- Synops. Lich. p. 333. S. Thallo cinereo-pallido fuscescente lacunoso retl- culato latissimo in ambitu rotundalo-lobato sub- crenato , subtus ruguloso sub-villoso , sorcdiis minutis albis ; apotheciis sparsis disco nigro de- mum convexo maiginemque thallodem integerri- mum excludente. Habitat in America septentrionali. 53*. STICTA GRONDALIANA. ( non fig. ) Sticla grondatiana. Ach. Lich. univ. p. 45a. Synops. Lich. p. a35. S. Thallo orbiculato cinereo-fusce.^cente sub-villoso ambitu lobato crenulato , subtus molli albo ad l56 IIISTOIRE centrum nigro variegato ; apolheciis margiiialilnis disco piano sub-fusco, subtus villosis albis niargine thallode sub-nullo. Habitat in insula Borboniu ad arbores. 53'. STlGTA L.^VIUSCULA. ( non fig, ) S. Tballo laciniato, lobis rotundatiscrenulatis, supra viridi-olivaceo subtus albescente venis tomentosis brunneis anastomosanlibus; apotbeciis marginali- bus disco rubro f usco. Habitat ad cortices Cincbonarum in America meridionali. Ces quatre especes completent notre travail sur le genre Sdcta. Les S. antliraspis ei gron- dalianasonir^^T^OYles sur I'autorite' d'Acbarius ; car je n'ai pu me les procurer , malgre' de grandes recbercbes dans lesqiielles d'obligeants amis ont bien voulu m'aider. Les S. CinchoncB et ke- viuscula sont analjse's d'apres de faibles ecban- tillons que je possede , et que j'ai recueillis sur des e'corces de quinquina ; leur pctitesse m'a force' de laisser un peu de vague dans nies pbra- ses caracte'ristiques, ce qui ne pourra etre corrige que quand jeverrai des individus bieii complets de ces Licbens. D£S LICHENS. 137 Le S. anllivaspis tloit clrc classc dans Ics Sdctes cyphelliferes , et place , je crois , aiipres du S. faveolata. J'avoue meme que sans I'e'- pithete de tres-large ( tliallo latissimo ) , que lui donne Acliarius , ct qui ne coavient pas a re'chantillon de S. faveolata ^ que j'ai decrit, j'anrais pense' que le Lichen d Acliarius et le mien e'taient identiques ; lenr difference d'Aa- hitat me donne pourtant des doutes sur celte idenlite. Le S. CinchoncB apparlient anssi a la division des cjphelliferes et il sc rapprochedu S. querci- zans. Les S. gT'ondaliaiia et Iceviuscula doivent ^tre range's parnri les pulmonace's , et leur place ne doit pas elre e'loigne'e des S. dissecta et j^eti^era. Le premier a ete' de'die' parAcharius a un voyageur qui passa pen d'instants a I'ile Bourbon , oiiil le frouva ; et le second recueilli, comme je I'ai dit , sur des e'corces de quin- quina, a e'te' trop froisse', et est trop incomplet pour etre suffisamment analyse; je puis assurer pourtant que les fragments que je possede suUi- sent , raalgre' leur petitesse ^ pour faire recon- naitre en lui une espece distincle de toutes cellos decritcs dans le cours de cette monographie. Je finis ici en invitant les naturalistes qui pos- l5S HISTOIRE setleiit (Ics Lichens exotiqiies, a me faire des communications , que je saurai reconnailre de la maniere qui leur sera la plus agre'able. OBSERVATION. Pendant Timpression de ce genre , on m'a communique' quelques Lichens , les uns de France et les autres recueillis pendant le voyage autour du monde de la corvette francaise , la Coquille : ils ont fiut naitre quelques observa- tions que j'aicru devoir joindre ici, parcequ'elles completent Thistoire des especes deja de'crites. J'j fais aussi connaitre un Sticta nouveau , pro- \enant du voyage dont je viens de parler. 5. STICTA AURATA. Pag. 49. J'ai vu dans les herLiers de MM. Dubourg dlsi- gny ct Lenorraand , a Yire , des individusde ce Lichen , recueillis dans les environs de Cher- bourg. (i)Il croit aussi a la Nouvelle Zelande _, ct ce Siicta , sans etre tres-commun , me semble repandu sur le plus grand nombre des contre'es du globe. Tons les e'chantillons que j'en ai vus avaient ete cueiliis non loin des bords de la mer. (i) M. De Lachapelle est le premier qui ait decouvert cells espece clans le departcmcnt de la Maiiclic. DES LICHENS. 1 5() 6*. STICTA CARPOLOMA. N.(noa fig.) S. Thallo cartilagineo coriaceo, lobis laciniatis elon- gatis sub-coriiiculatis retuso-truncatis; supra la- cunoso pallido - flavescente , sublus tomenloso ochroleuco; cyphellis luteis punctiformibus ; apo- theciis marginalibus disco concavulo brunneo-ni- gricaiite margine prominulo sub-evanescente. Cebeau Lichen, comme notre Stictafaveolata, a beaucoup de rapports avec le S. pidmonacea. II s'e'tend et se decoiipe comme lui ; mais ses lobes multiplies , divergents et souvent plus etroits , lui donnent un peu Taspect des corni- cula lions du S. Damcecornis. Le dessus est nu , lacuneux et ride ; sa couleur a I'e'tat sec est un bleu-iivide avec des teintes jaunatres ; le dessous est tomenteux , jaune pale et un peu brunatre vers le. centre. Le caractere qui singu- larise encore ce Lichen , est la presence de cjphelles jaunes , punctiformes , tres-nom- breiises , et qui , se gontlant par I'humidite , rappellent un peu la forme des J^errucairc-s. L'existence de ces c^^phelles et leur couleur nous fait classer le S. caj-poloma dans la premiere section de ce genre , tnndis que , si Ton ne con- sidcrait ([uc son fades , on le piacerait a cole l6o HISTOIRE du S. pidmonacea , on du S. fcweolata ; m.tis il differe de ce dernier par 1 'absence de gra- nulations anastomose'es sur le dessiis. Les apo- theces , qiiand elles existent , sent assez nom- breuses et garnissent les bords du thalle ; elles formont iine verrue pedicellee dans leur jeunesse: niais bienlot un disque presque noir et concave se de'couvre , et , plus il avance en age , plus la bordure qui Tentoure diminue , jusqu'au point de disparaitre entierement. Gette belle espece vient a la Nouvelle Ze- lande. 9. STICTA GILVA. Pag. Sg. Parrai quelques especes provenant des iles Malouines , et qui m''onfc e'te' communique'cs , s'esttrouve'une'chantillon de5. ^ilva plus complet que I'individu sur lequel je I'avais decrit. II a les plus grands rapports avec le iS". sylvatica par son port , ses couleurs et ses decoupures ; mais il s'en distingue toujours par son dessus nu, lisse, et sur lequel je n'ai jamais vu les pulvi- nules qui se trouvent sur I'aulre; eniin par le dessous , oil se voient des cjphelles citrines. DES LICHENS. l6l 5i. STICTA PULMONACEA. Var. B. Pleurocarpa, Pag. 141. J'ai dit que Florke prenait les apotheces de cette variete pour un Lecidea parasite 5 je dois ajouter que Fries , autre savant du nord de I'AI- leniagne , pense que les memes apotheces sont des Pezizes. II '\'V\X'VXV'VW\AX-».-\\/V\V'^\\AAVV\X'»X \X\ WXX VX VAX\ VXVX XVXX »/*X\AX VXA WX INDEX SPECIERUM ET S YNON YMORUM. Litteraj cursivae synonyma indicant. DELISEA. Fee. stiticoidcs. Fee. 94 LICHEN. Linn. , etc. ambavittarius. Bor.' 76 ampllsslmus. Scop. l3l argyracetis. Bor. gi auratus. Sni. 49 aurigerus. Bor. 54 eatvus. Bor. iu2 ceranoidcs. Laink. 1 54 crocatus. L. Dicks. Sm. 56 damoBcornis. Sw. io5 dichoiomus, Bor. 107 discolor Bor. t36 itissecius. Sw. 1 48 fiiliginosiis. Dicks Sm. 74 gilviis. Thunb. 5g gtomuliferus. Lightf. Sm. 139 herbaccns. Huds. Dill. i32 intrltatiis. Bor. 96 lacintaiits. Sw. 116 laciniatus. Huds. Dill. 129 laciniosus. Gmel. tb. laeie-vircns. Liglilf. Sm. i32 Umbaiiis Sm. Si i»ui5a putmonaria. Dec. i39 B. plcurocarpa. Dec. i4> quercizans, Mich. ' "4 scrobicutata. Dec. i5a verrucosa. Hofl'm. '*• PARMELIA. Ach. glomulifcra. Ach. 129 Iterbacea, Ach. iSa hotentotta. Ach. i34 ^(lerciians. Ach. 84 PELTIGERA. Hoffm. sylyatica. Hoffm. 86 PLATISMA. IlolTnu cornudamm. lloffm. «o5 , log crocatum. Hoffm. 49 disscctum. Hoffm. »48 /(/(X. Hoffm. no /actnia?((m. Hoffm. »i6 INDEX. i65 PAG. PULMONARU. Hoffm. Bor. calva. Bor. 'oa dicltotoma. Bor. '"J discolor. Bor. *5° herbacea. Hoffm. ■'' tnJricata. Ber. 9° reticulata. Hoffin. >39 ri^idula. Bor. 97 sylvatica. Ho^m. 86 verrucosa. Hoffm. 'Sa STICTA. Schreb. Ach. Dclisc. 35 alpina. Willd. 68 ambavillaria. Del. 76 angustata. Del. 5a anthraspis. >^c/i. Del, i55 argyracea. Z)«/. 91 B. soredil'era. Del. ga aurata. Ach. Del. 49» 1^9 B, armoriaca. Del, ,\ 5ii G. glaucescente. Del. lb» aurigera. Del. 54 B. nuda. Del. 55 badia . Moug. ii3 Beauvoisii. Del. 83 Billardieri. Dc/. ' ' 99 boryana. Del. loa canariensis. Bor. Del. \ Ji4 carpoloina. Del. - jSg cinchonae. Del. »55 cunietia. .4c/i. Cc^ 66 crcnulata. Del. 128 crocata. Ach. Del. 56 crocata, Dec. 49 £. g-i/wa. Dec. ^9 cyathicarpa. Del, 7* damxcornis. //c/i. Del, Jo5 iGG INDEX. FAG. damacornis , C. eanarlensis. AcL. ii4 delisea. Fee. Del. 94 ©esfontainii. De{. ' 60 dichotoma. Del. 107 B. pendula. Bor. DeL loS discolor. Bor. Del. i36 dissecta. Sm. Del. i48 dlssecta. Ach. _ i5o J. corrosa. Ach. i48 Dufoudi. Del. j8 endochrysa. Del. 45 exaspcraia. Moug-. gi faveolata. Del. ' 101 Fcei. Del. 44 filiciua. Ach. Del, 120 ■fiiix. L. fil. Sw. Spreng. ■ ib. flavescens. Del. "7 fossulala. Duf. on Freycinetii. Z)c/. 124 fuliginosa. Jeh. Dec. Del. ^4 gaudicbaldla. Del. 80 gllva. rViltd. Del. 59, 160 ■glomnliiera. />e/. 129 'B. amplissiiraa. Z>e/. ]5i grondaliana. Ach. Del. ij5 herbacea. Del. i32 Lotentotta. Ach. Del. r54 B. umbilicata. Del. i35 Huniboldtii. ffooA. Z>c/. 69 ioti'icata. Z>c/. 96 KuDthii. Del. 126, Kunthli. Hook. ji kciniata. Sw. Ach, Del. iiG laciniata. Kuatb. 122 iwvis. Bor. io4 kcviuscula. Del. j56 lan/^era. Duf. ji ISDEX. 167 .PAO. limbata. Acb. Del. 81 linita. Jch. Del. >45 macropliylla. Del. "O B. strictula. I>6^ »"2 C.hadia. Del. »»3 macropliylla , A. Bor. 'lo niougeotiana. J5e/. w' ^' B. xanlholonia. Dc/. . fi5 obvoluta. ^c/i. Z)c/. €8 orygmaea. Aek. Del. 4^ pallida. Hook. . 126 papyracea. ZJe/. io4 patula. Del. »2a peltigera. Del. »5o plunibea. Moiig. Del. 109 pulinonacea. y^c/i. />e/. iSg B. pleurocarpa. j4ch. Del. i4i ; 161 C. aggipgata. Del. i43 D. papillaris. Del, i44 E. hypomela. Del. ib. qutrcifolia. Moiig. 97 qiiprcizans. Acli. Del. 84 retigera. Ach. Bor. Del. \\y I'igidula. Del. 37 rufa. Wdld. Dell. 47 scrobiculata. Ach. Del. j5» B. obsciirata. Del. j54 C. lanuginosa. Del. ib. sylvatica. Ach. Dec. Del. 86 E. peruviana. Del. jg^ Thouarsii. Del. yo tomentosa. Ach. Del. -73 variabilis. Ach. Del. no xantholoma, Moug. (j^ w-vw\ w\ xvx VVXWWV*. VV'VVWW\VV\**'*^V\VWV\AW\V'WVV\VV\VV\\^% CATALOGUE ' Dcs Coquilles trouve'es sur les coies dit departement de la Manche , hi a la seance dii i4 mars 182 5 j Par M. DE GERYILLE. A M. DE CALMONT, secretaire de la Sod6t6 Linneenne du Calvados. WoKsiEca , J cdoisvousdire, comme introductiona cecalaloguc pourquoi je lui ai donn6 la forme que vous voyez. Ma premiere idt^e a i\i de faire une liste toute simple des noms geii^riqucs et speoifiques avec I'lia- bitat , comme Je le fis rannee demiere pour les planlcs. Mais je n'ai pas tardc b. m'apercevoir que ce qui t^tait facile pour la Botanique,etail impraticable pour la Concliyliologic. 12 I-O C0QUILLE5 TROUVEES Linn^ a lellcment perfeclionn^ la science des \i- g^taux, qu'avccsa nomenclature les botanistes s'en- tendent partout. Uiais il a imparfaiiement conou les Tcslac(?s : les recherches qu'on a faites depuis sa mort en ont tel- lenient augmcn(<^ le nombre , qu'il est impossible de les adapter a sa classification. Ses genres ne suffisaient pas 11 y a cinquanJe ans , et Gm^Iin , son dernier ^diteur , les a tcUcment surcharges de nouyelles especes qu'il ne s'y reconnaissait p ts lui- naeme, et qu'ilful obligea chaque instant dc dire cui tribui ascribenda? Cependant, avec toutes ses imperfections, le Sys~ tema Natura: fournissait le seal catalogue general des espfeces, qu'on put se procurer. II est dans les mains de tous les naluralistes. J'ai cru devoir en adopter la nomenclature , parce que tout le monde est k port^e de le consuller. D'un auti-e cote , j'ai cru qu'il fallait consulter les ouvrages de ceux qui ont fait des recherches sur les Tcslaces des mers de I'Europe. Mais comme nous n'avions aucun catalogue des coquilies marines de la France , j'ai eu recours a ceux des coquilies dc la Grande-Bretague. Ces catalogues rcunissent la plupart des circons- tances que nous pouvons d^sircr pour I'avancement de nos recherches. Aucun pays en Europe n'a plus de cotes que I'Aiiglcterre ; elle est entouree par des mers qui out avec les nolres la plus grande analo- gic : nulle part on n'a plus etudie les coquilies de ces mers : nulle part on u'en a f^it plus de listes. Parmi les savanls anglais qni s'en sunt occupds SL'n LES COTf.S DE I.\ KATICKE. IJI i\ suffit de ciler Lister, Pennant, Da Costa , Donovan 5 Montagu , iNiaton et Rackett , Leach , Sowerby. Je me snis procure la pliipart des ouvrages de ces savants sur les Tiistaccs de leur pays, et particu- lierement le catalogue donn^ dans le haiticme vo- lume des Transaclions de la Soci^te Linn^enne de Londres ,qui est, pour aiusidire, la recapitulation de tous les ouvrajes anglais sur la Conchyliologie indi- gene, k I'iipoque ou celte liste fut publiee (1807). Voila principalement pourquoi j'ai cil6 cet ou- vrage a presque tous les articles de ce catalogue. Dne autre raison qui m'a engage a le citer de prclerflSice , c'est qu'en indiquant a peu pres tout ce que nous pouvions rencoatrer sur nos cotes , il n'en est pas moins le livre qu'on peut se procurer a meilleur march^ Le 8*. volume des Aetes de la Societe Linn^enne ne forme qu'un petit in-4°. qu'on peut se procurer s(^par6ment. Apres cetle liste , celle que je cite le plus souvent,. est celle des coquilles du coml^ de Dorset , par le docteur Pulteney. Cel!e-ci a sons le rapport du prix le meme avantage que la precedente ; elle ne con- (lent gueres plus de cent pages in-folio , avec des figures de toutes les especes qu'ellc indiqne. Sous le rapport du pr;s, je n'en puis dire aulant des ouvrages de Pennant , de Donovan et de Mon- tagu ; ils sont fort chcrs. Heureusement que j'ai pu les empruntcr. Je n'ai donn6 ni le caractere g^nerique , ni le sp6- cifiquc , d'apres Gmelin. En les copiaot j'aurais inu- tilenient grossi mon catalogue de phrases que cLacun peut lire dans I'ouvraqe, l-]-i COQUILLES TR0U7£ES Mais quand il s'agit d^spfeces que Gm^lin n'a pas jndiquees , et que les naturalistes anglais out dt^cou- vertes , je me suis fait uii devoir de transcrire la phrase de MM. Maton et Rackett, parce que leur ca- talogue est peu connu en France. Celte phrase n'a pas toujours la prt5cision de celles de Linn6; mais je me suis bien garde d'y toucher ou de mcpermettre des observations. J'ai cit^ Donovan , Pennant ou Montagu, seule- ment quand il s'agissait d'espdces iuconnues au doc- teur PuUeney. Vous etes peut-^fre surpris que je n'aie pas fait usage des travaux de nos savants naturalistes MM. Gnvier, De Lamarck et De Blainville. Personne ne reconnait plus que moi les immenses services que ces savants distingues ont rendus a la science ; mais leurs m^moires sont trop diss^mines, et leurs catalogues trop g^n^raux ou ti'op peu d'ac- cord eutr'eux , pour que j'aie pu les citer. Quelque- fois seulement , quand j'ai cru ^tre silr de pouvoir le faire sans erreur , j'ai marqu^ la synonymic de M. De Lamarck {Anim. sans vert. ). Voici la liste des auteurs anglais que j'ai consult^s : Maton etllackett, Transactions of the Liimean Society of London^ i volume /n-4°. » London, 1S07, avec 6 planches de bonnes figures colorides. Donovan _, British Shells , 5 volumes in-S". , figures colorless, London , 1802. ^lonldi^w , Testacea liritannica, London, i8o4j ivo- lumes m-4''. , figures colorices. II y a un supplement en... volumes , mime format, London, 1810. PuUeney, Catalogue of the britisli Shells de of Dorset- SlIR L£S COTES DE LA' MANCHE. 176 shire by Richard Pultency, M. D. London iSiZ, hi'foUo d' environ 100 pages ^ ct 23 planches d&coquilles en noir. Fennant, British Zoology illustrated by plates, 4 ^°- Itimes (n-4°. 3 London, MULTIVALVES. CHITON. Linn. Ginel. p. 5202. 1. G. Fascicularis. Linn. Gmel. pag. 3202... Act. Soc. Linn. Lond. torn. 8. pag, 21. n^. 3. tab. I. fig. I... Pult. Dors, pag. 20. tab. 1. fig. I... Encycl. Me'th. tab. iG3. fig. i5... Lamk. 6 (i). pag. 62 1. n*'. 5. Hab. Querqueville. Sur les pierres et les rochers. Piare. Gette cspece qui se reconnait facilement am petites houppes de polls dont elle est bordee, a quelquefois uq pouce de lon- {^leur. 2.G. Marginatus. Linn. Gmel. p. S^ofi... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 2f. n*'. 4> t. i. f". 2... Pult. Dors, p. 25. t. I. f. 2. ..Lamk. 6(1). p. 021. n°. 6. Hab. Cherbourg, La Hougue. Gette espece est plus petite , et ses bords sont lisses , refle- cbis ot denies en scie. 5. C. Nova species. Hab. La Hougue. Plus grande et plus lisse que les precedentes , elle a cgalc- ment huit ralves. J'en ai trouve plusieurs individus jetes sur la cote, durant une foite gelee , par un grand vend de nord- C'-t ; j'en conserve quelques-uns dans I'esprit de via avec I'a- cimal. Scrail-cc le Chiton punclatas, Linn. Gmcl. p. 5so5 ? SUR LES OOTES DE LA MAN CHE. lyS 4. C. Albus. Linn. Gmel. p. 5^o4... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 23. n^. 7. t. i. f. 4-.. Piilt. Dors. p. 25. t. T,. f. 5. Hab. La Houge. Sur les Iniitres. Pelile. 5. C, CiNEREUs. Linn. Gmel. p. 32o4... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 22. n^.G. t. i. f. 3... Pult. Dors. p. 2^). t. I. f. 4- Hab. Querqueville. Sur les pierres et les huitres. Commune. 6. C. Nova species ? Hab. Inconnue. Cctte espcce que je possctle est tres-peHte. Je ne vois pas dans les auteurs de description qui puisse s'y rapporter. LEPAS. Lmn. Gmel. p. 6207 . 1. L. Punctata. Testa conica punctata , opercuUs ohtusis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 24- no« 5... Pult. Dors. p. 25. t. i. f. 10. Hab. Baie de Cherbourg et de la Hougue. Sur les pierres. Assez commune. Celte cspoce, cliargce de points a pou pres semblables a ceux d'un de a coudre , a peut-ttre etc regardee par Linne comme unc variete du Lcpas balanus ? Gmelin n'en parle pas. 2. L. Balanus. Linn. Gmel. p. 6207.. . Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 25. n^. i.— Balanus commzmw.Pult. Dors. p. 25. t. 1. f. 12.— «« Balanus sulcatus.hamk. 5. p. 890. n". 2, Hab. toutcs nos cotes. Sur les Teslaces et sur les pierres. Tr{-s-commune. IjG COOUILLES TROUVBES 3. L. Balanoides. Liim. Gmel. p. 0207... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 23. n*^. 2. — J^a- lanus vulgaris. Pult. Dors, p, aS. t. 2. f. 7. — an Balanus oi'«/«/v^ ? Larak. 5. p. 5g2. no. 8. ' Hab. id. Tr^s-commune. 4. L. RuGOSA. Testa suh-cjlindracea ^ oper- culis acutissimis. Act. Soc. Lian. Lond. 8. p. 25. n°. 7. t. 1. f. 5. — Balanus nigos us. Pult. Dors. p. 2 5. t. 2. f. 10. Hab. id. Assez rare. Cette espece est presque aussi large au somniet qu'ii la base. Ses valves sont plus aigi'ies et beaucoup plus rudes que celles de I'espece piecedente. 5. L. TiNTiNNABULUM. Linn. Gmel. p. 52o8... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 25. n^. 6. — Balanus tintinnabulum.V\x\i. Dors. p. 2 5. t. r. f. 5... Lanik. 5. p. Sgo. n°. 3. Hab. Probablement etrangfere. Cette belle espfece se tiouve dans nos ports attachee' aux vais- scaux qui I'apportentsans doute des pays strangers. 6. L.Intertexta. Testa depressiuscula^opev' calls indistinctis , vahulis intertextis stria- . lis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 26. n". 9. — Lepas striata. Penn. Brit. Zool. 4- 1- 58. f. 7. ~ Balanus intertextus. Pult. Dors. p. 2 5. t. 1. f. 9. — Creusia verruca. Lamk. 5. p. 4oo. n°. 5. Hab. Nos coles. Asscz commune sur le Peigne opcrculaire. SUR LES c6t£S DE LA MANCriE. I77 7. L. Elongata. Linn. Gmel. p. 32i3... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 2O. n^. 8. — Bala- nus clavatus.ViAi. J)ovs. p. 25. t. i. f. G... Mont. Test. brit. p. lo. Hab. R^ville, sur la Tcte de Saire; St.-Germain- sur-Ay, sur la Morte-Femmc ; Rosel et Carteret, sur les rochers. Commun. 8. L. Anatifera. Linn. Gmel. p. Saix... Act. Soc. Linn. Loud. 8. p. 28. n«. i3... Pult. Dors, p, 26. t. 2. f. 5. — Anatifa Uevis. Lamk. 5. p. 4o4' i^^- i- Hab. Sur les vieux bois a la mer. (). L. ScALPELLUM. Linn. Gmel. p. 62 10... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 27. n". 11... d'Argenv. t. 26. f. F, G...Pult. Dors. p. 26. t. 2. f. 8. — Pollicipes scalpellum. Lamk. 5, p, 407 • n°. 3. Hab. Cherbourg. Sur les Yarccs et les Tubulaires. PHOLAS. Linn. Gmel. p. 32i4. 1. P. Dactylus. Linn. Gmel. p. 52 14... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 3o, n^. i ... Lamk. 5. p. 444- 1^"- !• — Pholas hians. Pult. Dors, p. 26. t. 3. f. 2. Hab. Toules nos cotes plattcs. Celte Pholacle , dont nous tiouvons partout les valves, se trouve vivantc it Granville et a. Querquevillc en abondauce dans le bois pourri cl dans la glaisc, i3 178 COQUILLES TROUVEliS. 2. P. Cais^dida. Linn. Gmel. p. 5-215... Act. Soc. Linn. Load. 8. 'p. 3r. n°. 2... Pult. Dors. p. 2G. t. I. f. 12... Lamk, 5. p. 444* 11°. 3. Hab. Querqueville. 5. p. Grispata. Liun. Gmel. p. 82 16... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 52. n^. 4--' Pnlt. Dors. p. 27. t.5.f.4... Lamk. 5. p. 44^- no.7. Hab. id. 4. P. Parva. Testa ovali hinc reliculato- striata , cardinis dente ex tuberculo orto. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 33. n^. 5... Mont. Test. brit. p. 23. t. i. f. 7,8. Ilab. id. Trf;s-rare. , Cette petite especc n'est pas iiidiquee par Liune. MYA. Linn. Gmel, p. 5217. I. M. Dubia. Testa suh-ovalihiante^ cardinis dente ohsoleto. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 53. no. I. — Pliolasfaha.Vnll. Dors. p. 27. 1. 1. f. II. — Gastrochcenamodiolina. Lamk. 5. p. 447. no. 3. Hab. La Hougue, Cherbourg. Dans les valves de nos grosses huili-es. Rare. Cette petite coquillc resscmble bieii plus par ses liabitiules a uno Pliotade qu'a une Uye ; mais coninie elle n'a les carac- teres d'aucuu de ccs genres , M. De Lamarck eu a fail uu nouvrati. 4. SUU LES COILS DE LA MAN CHE. I79 2. M. In^quivalvis. Testa suh-triangulari , iimhonihus incurvatisgihhis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. ^o. no. 12. t. i. f. G... Encycl. me'tli. t. 230. f. 4« ^- — Corbida nucleus. Lamk. 5. p. 496- "°- ^'' Hab. Nos cotes. Commune. Cette petite coquille est assez commune en valves separees; mais on les tiouve ties-rarement unies. M. De LamaicL I'a otee du genre Mye pour la mettre parrai les Carbides. 5. M. NoRWEGiCA. Linn. Gmei. p. 5 222. — ^m- phidesma corbuloidcs. Lamk. 5. p. 49'** n^. 12. Ilab, Rade de Cherbourg. Rare. Ccttc espece, nacree comme les PflHi/orM, mais un peu plus grande , a les deux valves convexes; c'est une de nos plus cur rieuses. Elle n'a etc trouvee que dcax ou trois fois. 4. M. Arenaria. Linn. Gmel. p. 0218,.. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 55. n". 4-.. Encycl. Meth. t. 221). f. 3. a, b... Pult. Dors. p. 28. t. 4. f. 8... Lamk. 5. p. 4^1-- n''- '^^ Hab. Baie de Cherbourg. Dans le sable. Rare. 5. M. Truncata. Linn. Gmel. p. 0217... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 35. uo. 5... Encycl. Meth. t. 229. f. 2. a, b... Pult. Dors. p. 27.^. 3. f. I... Lamk. 5. p. 4'^i' 'i°- J- Hab. Toutes nos grevcs. Co.iimune. Celte grande espfece est tres-bien noinraee. G. M. Declivis. Testa ovata compressiuscula antice sub-truncata^ cardinis dente crasso. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 36. n^. 5 — Mja iSo COQUILLES TROUrEES • puhescens. Pult. Dors. p. 27. t. 4- f- '^- — Anatina myalis. Lamk. 5. p. 4^4- '^^ 9* Ilab. Rade de Cherbourg. Rare. Cette espuce qui est fragile a ili- piisc au Chalut. y. M. Pfi^TENUis. Testa ovata planiuscida , cardinis dente cochleariforini. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 67 . n^. 6... Pult. Dors. p. 28. I. 4. f- 7'" Mont. Test. brit. p. 4i- t. I. f. 2. Hab. Cherbourg. Tres-rare. 8.M. NiTiDA? Linn. Gmel, p. oaari. Hab. Cherbourg. Dans les sables sous la Cayenne. Feu commune. 9. M. DisTORTA. Testa suh-oi^ali^ vahndis difforinihus tumidioribus , cardinis dente C7Yi^.?o.Act. Soc. Linn. Lond. S.p.ay. n^. 7... Mont. Test. brit. p. 42. t. i . f. i . Hab. Querqueville. Tres-Rare. Cette coquille est fragile et presque transparente. Ellc se niclie conmie les Pholades dans la glaise ul Ic bois pourri. SOLEN. Linn. Gmel. p. 5223. I. S. Vagina. Linn. Gmel. p. 5223... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 42.n<>. i... d'Arg. Conch. t. 24. f. k... Encycl. me'th. t. 222. f. i... Lanik. 5. p. 4^1- n"- i- — Solen marginn- ius.Vnll. Dors. p.28. t! 4- 1* 8. Hab. Nos cotes sablonneuses. Commune. SUR LE3 COTES OE LA MANCHE. l8l Citte espi'ce se vend dans les poissonnerios. 2. S. Ensis. Linn. Gmel. p, Sas/^... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 44. ii°. 4--- d'Arg. , Conch, t. 9-4. f. L... Encycl. mclh. t. aan. f. 2... Pult. Dors. p. 28. t. 4. f. 5... Lamk. 5. p. 4^")?-. no. 5. Hab. iJ. plus commune encore que la precedente. 5. S. Pellucidus. Testa lineari siib-arcuata^ dente alterius vahndce hifulo. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 44- n". 5... Donov. Brit. Shells , t. 1 55. _ Solen minutus. Mont, ex D. Leach. — Solen pjgmaius. Lamk. 5. p. 432. no. 6. Hab. Grtvc voisine du Grand Vey , aux confins des departements dc la Manche et du Calvados. Gette jolie petite espece a rarement plus d'un pouce dt? longueur. 4. S. Steigilatus ? Linu. Gaiel. p. 5220... an Lamk. 5. p. 455. n^. 18 ? Hab. Cherbourg. Rare. Cttte espece cuiieuse , que M. Defiance rapporle a\'ec quelque doute au Solen Strigillatus , nieiite un exanien plus parlicuiier. Je ne I'ai trouve indiquee dans aucuu Catalogue anglais. 5. S. Vespertinus. Linn. Gmel. p. 6228... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. [\-] . n". 8... Encycl. meth. t. 228. f. 2. — Tellina varia- hilis. Pult. Dors. p. 29. t. 5. f. i. — Psam- mohia njespertina. Lamk. 5. p. 5i5. i\^. 5. Hab. 110s cotes platles. 1 8a COQUILLES TROUVKES TELLINA. Linn. Gmel. p. SaSS. 1. T. Ferroensis. Linn. Grael. p. SaSS... Act. Soc. Linn. Loud. 8. p. 4o. ii°. 2,.. Pult. Dors. p. 29. t. 6. f. I. — Psammohia feroensis. Lamk. 5. p. 5i3. n®. 2. Hab. id. Assez rare. 2. T. Variabilis. N ? Hab. Querqueville ; elle n'y est pas rare. Celte espcce , piesqirinterniediaire entre les genres Solen et TcUina , envoyee a Paris , ni'cii est toujours revenue avcc le num de TcUina variabilis. Je ne lui vols point d'analogiie dans les listes anglaises , ni dans Gnie'in. Pulteney ct Donovan indiquent bien une TcUina variabilis ; mais c'est an Solcri vcs' pcrtinus que leur espece se rapporte. Elle est de la taille de la TcUina donacina ; mais elle est inequilaterale. J'en ai en- voye des eehantillons a plusieurs liabiles conchyliologistes an- glais .• aucun d'eus ne I'a reconnue ; presque tous se sent ac- cord6s k ne pas lui trouvcr les caracteres d'une Tcllinc. J'en communiquerai volontiers des echantillons. 5. T. Donacina. Linn. Gmel. p. 5234... Act. wSoc. Linn. Lond. 8. p. 5o. n^. 4- t- i- ^' 7... Pult. Dors. p. ag. t. 12. f. 5 , b... Lamk. 5. p. 5^7 . n°. 27. — an Doncix ana- dnum? ejusd. 5. p. 552. n°. 26. Hab. tovites nos cotes plattcs. Peu commune. 4. T. Fabula. Linn, Gmel. p. SaSg... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. Sa. n^. 7... Lamk. 5. p. 626. n°, 24. — Tellina discors. Pult. Dors. p. Sj. t. 12. f. 3. ct 3, a. SUR LES COTF.S DE LA MANCHE. l^J Hab. l)aie de la Ilougue , et plusieurs de nos cotes plaites. Commune. 5. T. Tenuis. Testa siib-triangulari planf- uscida tenerrima. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 52. iio. 8... Lanik. 5. p. 327. n^. ^5. _- Tellina polita. Piilt. Dors. p. 29. t. 5. f. 5. Hab. Granville et loijte la cole de I'Ouest jusqu'a Poitbail ; jamais auNord de ce Havre. Commune. 6. T. SoLiDULA. Testa sub-glohosa , ante- Tills suh-angulafa. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 58. no. 19... Pult. Dors. p. 99. t. 8, f. 4... Mont. Test. brit. p. 63... Lamk. 5. p. 525. n° . 5r. Hab. baie de la Hougue. Comm*ime. 7. T. Depressa. Linn. Gmel. p. SsoS... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 5i. n^. 6... Larak. 5. p. 526. iv\ 22. _ Tellina squalida. Pult. Dors. p. 29. t. 5. f. 2... Mont. Test. brit. p. 56... Donov. Brit. Shells , t. lOS. Hab, Granville. Rare. 8. T. Faust A. Testa suh-orbicidata , stj'ils transversis miniitissimis obsoletis.Acl. Soc. Linn. Lond. 8. p. 55. n^. JO. t. i. f. 8. — an Tellina striatula. Lamk. 5. p. Ssg. \\°. 55. Hab. Clierbourg ; trouv«ie une scule fois aa Clialat. Gniclin ne pailc point de cette cspece. 9. T. Reticulata. Linn. Gnicl. p. 524o... l84 COQUILLES TROUVEES Act. Soc. Linn. Loud. 8. p. 54- ii°- i ' • t. I. f. f). — Tellina proficiia. Pult. Dors. p. 99. t. 5. f. 4'— (in Luciiia reticulata^ Lamk. 5. p. 542- n''. TO. Hab. Cherbourg. Tres-rare. 10. T> Crassa. Testa sub - rotunda depres- sa , sulc'is transversalibus numerosissimis . Act. Soc. Linn. Lend. 8. p. 55. n''. i5... Lamk. 5. p. 52f). n"^. 55 — P enus crassa. Linn. Gmel. p. 5288. — Tellina rigida. Pidt. Dors. p. 5o. tab. 7. f. 4« Hab. entre Cherbourg et Querqueville. Pas rare. 11. Lactea. Linn. Gmel. p. 01^0... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 56. n°. i4... Pnlt. Dors, p. 5o. t. 5, f. 9... Mont. Test. Lrit. p. 70. t. 2. f. 4« — Amphidesma lucinalis. Lamk. 5. p. 491- i^"- ^.— anLucina lactea? ejusd. p. 542. no. 12. Hab. tontes nos coles. plattes. Peu commune. I '2. T. lloTUNDATA. Testa suh-convexa oj- biculari ^ 'vahuiis hidentatis ^ dente altera bifido , altera divergente. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 56. n"'. i5. — Tellina undat a. Pult. Dors; p. 3o t. 5. f. 8... Mont, Test. Brit. p. 71. t. 2. f. 5. — an Lucina undata? Lamk. 5. p. 54^. u°. i3. Hab. Cherbourg. Trouvee an Chalut , mais trl'S- rarcment. SUR LES COTES DE LA MANCHE. l85 i3. T. Flexuosa. Testa sub-globosa tener- r'una , sinu ab urnbone marginem decur- rente. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 56. n^. 16. —Venussinuosa. Donov. Brit. Shells , t. 42. f. 3. — Tellina sinuata. Montag. ex. D. Leach Amphidesma Jlexuosa. Lamk. 5.p. 492. ii°- 0 — an Lucina sinua- frt ?ejusd. p. 545. "O. if>. Hab. Cherbourg. Trfes-rare. 14. T.Carnaria. Linn. Gmel. p. '5'z^o... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. ay. u^. 17... Pult. Dors. p. 5o. t. 5. f. a. — Lucina car'- naria.h3.wk. 5. p. 4o8.li''. 8. Ilab. Portbail ; Lingreville. Cette espcce a long-temps ete rfegardee comme exotique. Elle a ete designee comme anglaise par tons les concliyliolo- gisles de ce pays. Cependant il n'est pas probable qu'elle ait tou- jours et6 trouvee par accident sur nos cotes. i5, T. Radula. Testa lentiformi convexa striata., margine anteriore juxta cardinein j^ectiusculo. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 54. no. 12. — Venus borealis. Donov. Brit. Shells, t. i5o. Lucina radula. Lamk. 5. p. 54 1. 1^°. 5. Hab. Querqueville. Cette csptce a ete trouvee en 1820 , par MM. Floxel et Duchevreuil. lO. T. In^quivalvis. Linn .Gmel. p. oaoS... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 5o. 11°. 5... i4 l80 COQUILLES TROUVEES Donov. Brit. Shells, t. 4f« f- i* — PaH" dora rostrata. Lamk. 5. p. 49^* ii°« i* Hab. Tourlavillc , baie de la Hougue. Trfes-com- mune. Jo la Irouve souvent vivantc dans Ic sable. J'ai mis cette espece a la suite des Orbiciila'ires , afin de ne pas couper en deux le genre Tetlina de Llnne , dont M. De La- mark I'a separee sous le nom de Pandora. Cctle separation ctait indispensable, car nous en avons une dtuxieme espece. 17. T. Obtusa. Pandora ohtiisa. Leach... Sowerb. Genera of Shells, ii**. 2...Laink.5. p. 499. no. 2. Hab. Baie de la Ilougue. Elle a ete tresbien distinguee par le docteur Leach. Elle est ovale-obtuse. CARDIUM. Linn. Gmel. p. 5244. I.e. DiscoRs. Testa suh-orhiculari ^maxime convexa , valvulis oblique striatis. Act. Soc. LinnXond. 8. p. G7. n^. i5... Mont. Test. Lnt. p. 84. — Tellina divaricata , an pisi- Jojvnis ?Lmn. Gmel. p. 524 1. Hab. Querqueville. Extiemement rare. Les cuncliylioldgistes anglais ne s'accordenl pas sur le genre ,. n". 5... Donov. Brit. Shells, t. G... Lamk. 6 (1). p. 7. n*^. 12. var. a , b. Hab. Baie de Cherbourg. l88 COQUll.LES TR0U7EES 8. C. EcHiNATUM. Linn. Gmel. p. oit^-j.,. Act. Soc. Linii.Lond. 8. p. 05. n'^, 5...Pult. Dors. p. 3o. t. 6. f. 2... Lamk. G (i). p. y. n^. i4. Hab. Baie de la Hougue. Commune, g. C, RuBRUM. Testa^ rotundata convexa , cardinis dentihiis prbnariis fere ohsoletls , laterahhus manifestis. Act. Soc, Linn, Loud. 8. p. QfQ. n^. lo... Mout, Test. brit. p. 9. Hab, R^ville , sur le rocher appel6 tete de saire. J'aitrouv6 un echantillon piesque microscopique de cette rs- pece dans des Batancs pcdonculics. {Lcpas elongata Linn. Giutl... sp. 7. de ce catalogue ) . MACTRA. Li/in. Gmel. p. 32f)6, 1. M. Glauca. Linn. Gmel. p. SaGo... Act. Soc. LJini. Lond. 8. p. 68. w^. 2... Encycl. me'lh. t. 256. f. I... Donov. Brit. Shells , t. 12") — Mactrahelvacea. Lamk. 5. p. /\i/\. n". 5. Hab. Cote depuis Saint-Germain-sur-Ay jusqii'a Granville. Assez commune. Cette grande Maclrs ne se trouve pas dans le nord du depar- tenient. EUe est connne a Granville sous le nom de Schias. 2. M. Stultorum. Linn. Gmel. |>. oaSS... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 69. n"^. f\... Encjcl. Me'tli. t. 250. f. 3... Pult. Dors. p. 5i. i. 8. f. 5... Lamk. 5. p. 474- ""• 7« Hab. Toutes nos c6tes plalles. Commune. CcUc cspiice est tics-lissc , ainsi que la pieccdciUc. SUS LES c6t£S DE LA MAN CHE. l8() 5. M. SoLiDA. Linn. Gmel. p. SaSg... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 70. 11°. 5... Pnlt. Dors, p. 5i. t. 12. f. I... Lamk. 5. p. 477- w^- ^5, Iiab. id. Trts-commune. Cellf-ci est bicn plus epaisse que les precedenlf s. En se dii- ))uui!laiit Ati son drop mar'tn , elle a dcs zones concentiiques dc deux coulcurs, qui la font prendre d'abord pour une cspece diflereute. 4. M. SuB-TRUNCATA. Testu tviangiilata Iwvi crassiuscula , umbonibus tiimidipribns. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 7 i . n». 6. tab. i . f. 1 1... Pidt. Dors. p. 03. t. 5. f. io,..Donov. Brit. Shells, t. 12G. Hab. Nos cotes sablonneuscs. Pas rare. Cotte Mactrc, assez seniblable a la precedente sous beaucoup de rapports, est bien plus courte et triangulaire. 5. M. LisTEBi, Linn. Gmel. p. SaGi... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 71. n^. 7... EncycL me'th. t. 257. f. l\.—Mactra compi^essa. Pult.Dors. p. 3i. t. 7. f. I... Moat. Test, brit. p. 9(1.— Telllna plana. Donov. Brit. Shells _, t. <^>4. f. I an Lutraria compressa ? Lamk. 5. p. 4^9- 11°' 4' Hab. Cotes plattes et vaseuses, pres de Tembou- chure dcs rivieres. 6. M. BoYsii. Testa ovata glabra , cardi/iis dente crasso prominulo. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 72. n". 10,.. Pult. Dors. p. 55. t. 12. f. 7. ..Mont. Tost, brit. p, 08. t. 5, f. 7. igO COQUILI-ES TROUVEES — Amphidesma Bojsii. Lamk. 5. p. 49'' n". 7. , Ilab. Baie de la Hougue. Peu commune. Ellc s'y trouve dans les memes lecalites que le Tetlina fabula ; ellea comnie cette derniure la forme d'ua haricot. 7. M. Dealbata. Testa ovata hi ante ^ car- cllnis dente medio complicato denticuloque laterali. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 68. no. I. t. I. f. 10... Pult. Dors. p. 5i. t. 7. f.j. — an Macira pellucida ? Linn. Gmel. p. 8260 an Mactrafvagilis ? ejusd. p. DaC) r . Hab. Quineville, au centre de la baie de la Hou- gue. Trts-rare. 8. M. Tenuis. Testa compressa suh-triangu- lari cequilatej'ali^ cavdinis dente in altera valvuld bifurcato , dentihus lateralihus re- motis. Acl. Soc. Linn. Lond. 8. p. 72.n0. ^s.,. Mont Test. brit. p. 672. supp. t. 17. f. J- — Amphidesma tenuis. Larak. 5. p. ^^yi. no. 8. Hab. id. Trfes-rarc. 9. M. LuTRARiA. Linn. GmeL p. 3239... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 76. n". i5... Encycl. me'tli. t. 268. f. 5... Pult. Dors. p. 01. t. 5. f. II, — Lutraria elliptica. Lamk. 5. p. 468. no. 2. Hab. Cotes sablonneuses. Rarement entlfere. 10. M. HiANS, Testa ohlongarudi ^ extremi- tate antcriore repando hiante. Act. Soc. SUR LES COTES BE LA MAN CHE. J 1)1 Llnii.Lond.8. p. 74. 11°. 12 Mja oblonga. Linn. Gmel. p. 322i Lutraria solenoides. Lamk. 5. p. 4^8. n^. 1. Hab. id. Tres-commune a Granville. DON AX. Lmn. Gmel. p. 3262. 1. D. Trunculus. Linn. Gmel. p. 5-265... xict. Soc. Linn. Lond. 8. p. 74. 11°. i ... Pult. Dors, p. 5'2. t.6. f, 5. .. Lamk. 5. p. 55 1. n^. 24. Hab. Baie de la Ilougue, a I'cnibouchure de la Sinope. Commune. 2. D. CoMPLANATA. Testa oblonga Itvvi glaher- rima , margi?ie mtegeiTimo. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 75. no. 2... Mont. Test. brit. p. loO. t. 5. f. 4. Ilab. Granville. Commune. Cctle espece est rare eu Angleterre. La figure de Montagu est trcs-bonne. 3. D. Irus, Linn. Gmel. p. 3265... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 77. n'\ 6... Pult, Dors. p. 32. t. 12. f. 6. — J^'enerupiswus.\-i^\v\\. 5. p. 507. no. 5. _ rt/z Petricola lamellosa ? ejusd. 5. p. 5o5. n<^. 1. Hab. Baie de Cherbouig et dc la Hougue. Rare. Comme les Plioladcs , celle espece vit dans les pierres , la glaiso ft le bois pourri. 4. D. Plebeia. Testa ovatalcevi , mai^ginein-' tegerrhno , cardinis dentihus validis. Act. Soc, Linn. Lond. 8. p. 76. n^. i\... Pult. Dois. lC)-2 COQUILLES TROUVliES p. 52. t. 5.1". i5,..Moat. Test. bril. p. 107. Hab. Celte espece trfes-rare sur nos cotes a 6ti pcch6e au Clialuty dausla bale de Cherbourg. VENUS. Linn. Gmal. p. SaGG. J. V. Verrucosa. Linn. Gmel, p. O'^Gi)... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 78. n^. 9.... Pult. Dors. p. 55. t. 8. f. I... Laiuk. 5. p. 58G. no. 7. Ilab. Nos cotes , et particulierement a Granville. Pas rare. Celte coqiiille est epaisse , lamelleuse et cliargee anterieurc- ment dc venues , ce qui lui a fait donner le nom qu'elle portc. 2. V. Gasina. Linn. Gmel. p. 52G9.., Act. Soc. , Linn. Load. 8, p. 79. no. 4. t. 2. f. i...Lanik. 5. p. 587. n°. 9. Hab. Cherbourg. Rare. Cette espece est lamelleuse comme la precedente nt n'a jamais de venues. 5. \ . Fasciata. Testa sub-cordata , costis transversis lads depressis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 80. n^. 5. — Veiins pa- phia , BP'Linn. Gmel. p, 5268. — J^emis paphia. Pult. Dors. p. 55. t. 7. f. 5... Encyci. Meth. t. 276. f. 2. Hab. Cherbourg. Rare. I SUR LES COTES DE LA MAKCIIK. 1 03 4. V. Gallina. Linn. Gmel. p. Sayo... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 82. n". 10. — Venus casina. Pult. Dors. p. 35. t. 8. f. 2... Larak. 5. p. 59 [. no. 24. Hab. Bales de la Hougue et de Cherbourg. Moins rare. 5. V. IsLANDicA. Linn. Gmel. p. Sayi... Act. Soc, Linn. Lond. 8. p. 83. n^. 12... Encycl. Moth. t. 272. f. 6... Pult. Dors. p. 58. t. 6. f. 5 Cjprina islaiidica. Lamk. 5. p. Sby. no. 2. Hab. Rade de Cherbourg, oil je I'ai trouvee plu- sieurs fois. Cette grande et belle espece n'est pas commune sur nos cotes. 6. V. CiiiONE. Linn. Gmel. p. 5272... Act. Soc. Linn. Lond. 8 p. 84- n^. i3... EncycL Me'lh. t. 266. f. I... Pult. Dors. p. 55. t. 6. f. 7. . Cjtherea chione. Lamk. 5. p. 566. n°. 22. Hab. Porlbail. Je ne I'y ai trouvee qu'une fois, apres uu grand vent d'ouest. Elle est fort rare sur nos cotes. Celte espice est plus lisse que la precedente et plus jolie. 7. V. Inquinata. Lamk. 5. p. 607. n°. 88 an Venus triangularis ? Act. Soc. Linn. LoiVd. 8. p. 85. no. II. Hab. Rade de Cherbourg. P^che^e aii Chalat. Cette csptce a etc trouvee une seule fois, et c'est sur I'cclian- tillon \inique , que je posside entier, qu'elle a cte nomniee an Blus^um. i5 If)4 COQUII.LES TROUVEES S, V. ExoLETA. Linn. Gmel. p. 3284... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 87. n". ig. t. 5. f. i... Encjcl. Me'th. t. 279. f. 4j -">••• Vuh. Dors. p, 54. t. 8. f. 5... Cjtherea exoleta. Lamk. 5. p. ^72. no. 48. Ilab. Toutes nos graves et parliculiferement celle de la Hougue. Pliisieurs cenlaines d'inJiviJus vjvans furent jettes i la cote, de la Hougiic , il y a quclqucs annees , par un gros vent d'est. 9. V. OvATA. Testa ovata longituclinaliler sulcata , transversim obsolete striata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 85. n*'. if\. t. 2. f. 4... Piilt. Dors. p. 55. t. I. f. i5... Lamk, 5. p. 607. n^. 87. Hab. Cherbourg et Granville. I'eu conimune. 10. V. AuREA. Linn. Gmel. p. 3288... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 90. n". 24. t. 2. f. 9... Lamk. 5. p, 600. n^. 56 F'enusnehulosa. Pult. Dors. p. 54. t. i5. f. 3. Hab. id. Peu commune. 11. V. Perforans. Testa suh-rhomhoidea .^ antice truncata /-ugosa, postice transvers\in striata. Mon\. Test. brit. p. 127. I. 5. f. 6... Act. Soc, Linn. Lond. 8. p. 89. n^. 22. — J^enerupis perforans . Lamk. 5. p. 5o(). n^. 1. Hab. Baie de la Hougue. Assez rare sur nos cotes. Cette esjjcce percn Ics pierrcs , la glaise el le bois, et ellc s'y niche comme Us Plwlades. SDR LES COTES DE LA JIANCIIE. IQO iQ. V. Decussata. Linn. Gmel. p. '52()^...Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 88. n^. 20. t. o.. f. 6... Pult. Dors. p. 34. t. 6. f. 4«'- Lamk. 5. p. 597. no. 46.var (3). Hab. Nosc6tes. Assez commune. 35. V. PULLASTRA. TcStCl obloTlgO-OVatd , €111" tice angitlata , delicatissime decussatim striata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 88. n". 2 1, t. 2. f. 7... Pult. Dors. p. 36. t. I. f. 8... Lamk. 5. p. 597. n^. ^j. • Hab. Cote de Coutances. Commune. Gmelin a confondu cette espece avec la precedente. Les ha- liilants de la cote oucst du depaiteineut ne s'y trompent pas : ils niangeni, la Fcniis pullastra sons le nom de Coque, et elle se vend sous ce nom i la poissonnerie de Coutances. 14. V. ViRGiNEA. Linn. Gmel. p. 5294... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 89. n°. no. t. 2. f. 8... Encjcl. Me'th. t. 283. f. 2... Pult. Dors, p. 34. t. i3. f. I... Lamk. 5. p. 600. n°. 57. var (2). Hab. Cherbourg et Granville. Commune. ARCA. Linn. Gmel. p. 33o5. 1. A. Lactea. Linn. Gmel. p. Soog... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 92. n^. 3... Lamk. 6 (i). p. 4o. n''. 17 — Area crinita. Pult. Dots. p. 54. t. II. f. 5. njC) coQuiLLES trouvI:es Hab. Nos cotes. Cftte espece sr tiouve comuiunement en valves separ^es, mais rarenient enticre. 2. A. PiLosA. Linn. Gmel. p. 33 j 4-.. Act. Soc. Linn.Lond. 8. p. g4. ii°. 5. t. 3. f. 4...Encycl. Me'lli. t. 3io. f. 2... Pult. Dors. p. 55. t. 1 1. f. 2. — Pectunculus gl/cimcris j an pilosus? Lamk. 0 (i). p. 4Q' w°' 1,2? Hab. Baie de Cherbourg, Equeurdreville et Quer- qucville. Commune. 5. A. Nucleus. Linn. Gmel. p. 33i4-. Act. Soc, Linn.Lond. 8. p. ()5.n". (>... Pult. Dors. p. 35. t. 12. f. 6 Nucula margaritacea. Lamk. 6 (i). p. 59. n°. 6. Hab. Querqueville et Sl% - Anne pres Cherbourg. Assez commune. OSTREA. Linn. Gmel. p. 33 1 5. * Peignes. I. 0. Maxima. Linn. Gmel. p. 35 1 5... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 96. n^. i... Pult. Dors. p. 35. t. g. f. 3 Pectenmaximus. Penn. Brit. Zool. 4' t. 59. £. 6r ... Lamk, 6 (1). p. jC5. no. 1. Hab. Nos cotes. Tout le nionde connait la Grande Piler'ine , que I'ou vend daiis- les uiarclics sous le uoin de Cofichc, sun LES COTES DE LA BIANCIIE. I97 2. O. Jacob^a. Linn. Gmel. p. 55 1 6... Act. Soc. Linn.Lond. 8. p. 97.11°. ^...Pult. Dors. p. 50. t. i5. f. 2 — Pecten jacobceus. Lanik. (S (1). p. lOS. \\°. 5. Ikib. Je Tai (rouvee a Cherbourg ; elle est rai'esur nos c6tes. 5. 0. Vakia. Linn. Gmel. p. 5524... Act. Soc. Linn. Lend. 8. p. 97. 11". 3... d'Arg^nv. Concli. t. 24- f- H... PLilt.Dors. p. 3o. t. 10. f. 1,2,4,5,7, 9 — Pecten vcuiiis. Lamk. () (1). p. 175. no. 47. Hab. Sur toutes nos grives. Commune. 4. 0. OpEiicuLARis. Linn. Gmel. p. SSsS... Act. Soc. Linn.Lond. 8. p. 98. n^.l\... Pult.Dors. p. 56. t. 9. f. 1 , 2 , 4^ 5 — Pecten opercu- /^//w. Lamk. 6(1), p. 172. n". 54- var(b). Ilab. Toules nos coles et surtout a Cherbourg. 5. O. LiNEATA. Testa imequhnihi radiis vl- gintilojigitudinaliterpimcfato-scahris^oper- cw/oco/zt'ex/ore. Act. Soc. Linn.Lond. 8. p.gg. no. 5...PuIt. Dors. p. 56. t. lo.f. 8 Pecten lineatus. Lamk. 6 (1). p. 172. 11°. 55. Hab. id. Plus rare. Ellc pourrait bicn n'6trt' qu'iiiie varietc dc la prtcedentc. 6. 0. SiN'uosA. Linn. Gmel. p. 55i9... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 99. n". 6 — Ostrea dis— torta. Pult. Dors. p. 56. t. 10. f. 5, 6. — Pecten sinuosus. Lamk. 6 (1). p. 175.n0. 49. KjS COQUII.LES TROUVEES Hab. Omonville; Cap de la Hague. Trouv<5e avec les buitres. Rare. ** Flidtres proprement elites. 7. O. Edulis. Linn.Gmel. p. 3354... Act. Soc. Linn. Lond, 8.p. 101. n^, g... Lamk. 6(1). p. 203. !!<'. I. Uab. Nos c6tes. Iluiire viilgairc. Je n'ai point besoin de donner de details sur celte coquille la plus coaniie de toutes , et celle qui offre le plus de varietes. ANOMIA. Linn. Gmel. p. 354o. 1. A. Ephippium. Linn .Gmel. p. 33 4o... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 102. n". i ... d'Argenv. Conch, t. iQ.f. G... Pult. Dors. p. 37. t. 1 1. f. 3... Lamk. 6 (i). p. 226. n°. i. Ilab. Sur les buitres. Parliculierement commune dans les pares. 2. A. Squamula. Linn. Gmel. p. 334 1... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. J02. n°. 2... Pult. Dors. p. 57. t. i3. f. 4'.. (Ill Lamk. 6 (i). p. 228. no. 8? — an Anomia lens 7 ejusd. n^. 9. Hab. id. Aussi commune. Celtc coquille, bien plus petite que la prectidentG, pourrait bicu u'en Otre qu'uiic jeunc varielc. SUR LES COTES DE LA MANCHE. 1 99 3. A. Undulata. Linn. Gmel. p. 3340... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. io5. n^. /[... Encjcl. Melh.t. 184. f. 5, 6. Hab. id. Plus rare. 4. A. AcuLEATA. Linn. Gmcl. p. 3340... Act. Soc. Linn, Lond. 8. p. i o3. n°. 3... Mont. Test. ])rit, p. 1 57. t. 4- i- 5. Ilab. id. Assezrare. Cette espece est petite, arrondie. Obs. Ce genre de coquiUcs adherentcs varle extreme- vient, et I'on a peine a distinguer tes especes des varietes. Parmi ccllcs-ci il y en a une pectinee, qui est evidcmment /'Anoniie commune , quand elle adhere sur Ics Peignes. MYTILUS. Linn, Gmel. p. 5353. 1. M. Edulis. Linn. Gmcl. p. 5553. Act. Soc. Linn, Lond. 8. p. io5. n°, 3... Lamk. 6 (1), p. 126. 11°. 29. Hab. Toutes nos cotes. Trfes-communc. Moiife commune. Elle »e suspend souvent en longucs grappi's aiix roches, aux pieux, aux vaisseaux , etc. Elle I'oriiie iin article asscz important de nourriture ; mais elle est dangereuse quand on en prend trop. 2. M. AcHATiNUS. Dufresne. Cette espece , que j'ai envoyee plusieurs fois i M. Drfrance ct au Museum d'llistoire natuicUe, a Paris, a et6 nomuiee par M. DuCresne MytUus JcUaiinus. Elle est generalement plus grande et constauiment plus large et plus courte que la pre- ccdente. Elle a aussi un goOit different et sc vend beaucoup plus clier. Elle se tiouve a I'extrcmitc de la bare de la Ilouguc , voi- *ine du Grand Vay. 9.00 COQUILLES TROUVKliS 5. M. Incurvatus, Testa Iceviusculaviolacea^ 'vnlvis inciijvatis. Act. Soc. Liiin. Loud. 8. p. io6, 11°. 4-t.5. f. 7... Peiin. Brit. Zool. t. 04. f-74-" Lamk. G (i). p. 127. n=>. 55. Hab. Cote occidentale. Sur les rochers. Fort coni- mriue. Cf^tto cspi'ce est beauccup plus petite que los precedcutes, plus duHcate et hien plus reclierchee. On la connait dans le dcpai le- nient sous le noin de Cayctt. 4. M. Modiolus. Linn. Gmel. p. 5554... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 107. n^. 7... Pult. Dors. p. 58. t. 12. f. 5. — an 3Iodiola talipa? Lamk. 6(1). p. 1 1 r. n^. 2 junior Modiola harbnta. ejusd. ibid, p. ii4. n'\ i4. Hab. Cotes plates. Assez commune. Cette coquillo, quand elle est tres-jeune , est tcllement dilTe- rente de CO qu'elle devient en vieillissant que le D'. Pulteneyen a fait deux especes. 5. M. DiscoRs. Linn. Gmel. p. 5556... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 111. t. 5. f. 8, et var. B. t. 3. f. 9... Pult. Dors. p. 58. t. 2. f. 1.— Modiola discors. Lanik. 6 (i). p. i 1 4- ii°- 1 5. Ilab. Baie de ia Oougue, oil el!e n'cst pas rare. Cette petite inoule se distingue a ses stries divergentes. G. M. Pr^cisus. Testa ohloiii^a dijformi ru- gosa J cardine ad extremitatem. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 12. n<^. 12... Mont. Test. brit.p. i65, 2. t.4.f. 2... Mja edentula. Fa- bricins , De Blainville. Hab. Rade dc Cherbourg, sur les huilrcs. Peu Gonuiiuiie. SUR LES COTtS DE LA MANCIIE. 201 7. M. RuGOSus. Linn. Gmel. p. 535a... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. io5, n^. 2. — Saxi- cava riigosa. Larak. 5. p. 5oi. n^. i. Hab. Elle est assez commune dans lespierres et le test des grosses huitres. PINNA. Linn. Gmel p. 3363. 1. P. In GENS. Testa riigosissima , rugis con" centricis irregidajihus longitudinaliter a rostro decurrentihus , et versus cardinem angido recto injlexis. Mont. Test. brit. p. 180... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 112. n". 1... Lamk. 6 (1). p, iof\. n^. i3. — Pinna hev'is. Donov. Brit. Siiells , t. iSa. Hab. La pleine mer. Cette esptce ne se trouve jamais sur nos cotes ; niais les pc- cheurs du Maquereau la prennent quelquefois au large. 2. P. Pectinata. Linn. Gmel. p. 3364... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. ii5. n". 2... Pult. Dors. p. 59. t. 5. f.3... Donov. Brit. Shells, t. 10... Lamk. 6 (1). p. i53. n°. g, var (a), (b). Hab. id. Les pfclieurs la rapporlent avec la prectdente , niais tri'S-rare- ment. 16 '^■09. COQUILLES. TROUVEES MULTILOCULAIRES. NAUTILUS. Linn. Gmel. p. SdGcj. Deux especes de Coqaillcs multUoculaires microxco- piques ont ^t6 trouv^es a Cherbourg dans les sables. Je crois que le Nautilus Beccarii en est une, et qu'il y en a plusieurs autres especes sur nos c6tes. UNIVALVES. CYPRtEA. Li/in. Gmel. p. 5 5 97. 1. C. Pediculus. Linn. Gmel. p. 54iS... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 120. u^. i...Lamk. 7. p. 4o5. no, 64. Hab. Cotes plates. Commune. Cette espece est connue sous le nom de Pticelage. 2. C. BuLLATA. Testa sub-globosa Icevi. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 121. n^. 2... Mont. Test. brit. p. 202. t. 6. f. i. Hab. Cherbourg, oil elle n'est pas extrfimement rare. Cette Porcclaine est lisse , blanche, sans stries ct sans tachcs. Elle est aussi plus petite et plus courte que la pr6cedcnte. SUR LES COTES DE LA SUN CUE. 20D » BULLA. Linn. Gmel. p. '^^11. 1. B. Aperta. Linn. Gmel. p. 5424... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p, 121. n®. 2... Pult.Dors. p. 4o. t. 22. f. 3. — Bullcea aperta. Lamk. 6 (2). p. 5o. n°. 1. Hab. Baies de la Hougue et de Cherbourg. Assez commune. Je ne crois pas que ce solt la une Coquillc univalve. C'est plut6t une espece de MeUusque rappiochee des Laptysles. Elle a deux osselets additionnels qui la separent ivideniment des Tes- taccs. J'en conserve avec Taninial dans I'alcool. 2. B. Haliotoidea. Testa suh-ovali pellucida^ apertura ovali dilatata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 125. no. 7... Mont. Test. brit. p. 211. tab. y. f. ()... Pult. Dors. p. 43. t. 22. f. 5*. — an Sigaretiis haliotoideus ?? Lamk. G (2). p. 208. n". i. llab. id. Le nom que cette espece porte est tres-heureusement employe. 5. B. Hydatis. Linn. Gmel. p. 5424-.. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 123. n°. 8... Pult. Dors. p. 4o. t. 25. f. 10... Lamk. 6 (2). p. 55. no. 8. Hab. Cherbourg. Trfes-rare. 4' B- Akera. Linn. Gmel. p. 54^4--- Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i25. n°. 11... Pult. Dors. p. 45. t. 22. f. 12. Hab. St.-Yaast, la Hougue. Rare. 2o4 COQUILLES TROUVEES 5. B. Cylindracea. Testa cyUndrica hevi .^ apertura aiigusiissima. Act.Soc, Linn. Loud. 8. p. 197. n^. 16... Pult. Dors, p. ^o, t. x8. f. 22. Hab. Bale de Cherbourg. Trfes-rare. VOLUTA. Linn. Gmel. p. 5435. 1. V. ToRNATiLis. Linn. Gmel. p. 3457... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 129. n^. i... Pult. Dors. p. 4^. t. i4- f- 2... Donov. Brit. Shells, t. 57. — Tor natella fas data. Lamk. 6 (2). p. 220. no. 3. Hab. Baie de la Hougue, dans sa partie m^ridio- nale. Cette jolie coquille n'y est pas tres-rare depuis St.-Marcouf jusqu'au grand Vay. 2. V. Denticulata. Testa ovata , spira ele- i>ata acutiuscula , columella tripUcata , labio denticulato. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i5o. nP. 2... Pult. Dors, p. 44- t- ^^- f- ^* Hab. Cherbourg. Sous la Cayenne. 3. V. Interstincta. Testa turrita , anfrac- tibus 5 planius cutis longitudinaliter cos— tatiSf columella denticulata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i5i. n^. 6... Mont. Test. brit. p. 524« t. 12. f. 10. Hab. Cherbovug. Cette ooquille, plus courtc tl plus petite qu'un grain de fro- SUR LES COTES DE LA MANCHE. 2o5 nient, a cte trouvee par Madame Freret , a laquelle je doJs plu- sieurs d^couvertes curieuses dans les petites especes de tous les genres. 4. V. Caroburgensis. Testa turrita decussata^ anfractihus planis , siitur^is indistinclis . ( Nobis ). Hab. Rade de Cherbourg. Tres-rare. Elle a 6te trouvee une seule fois par Madame Freret. Sa lon- cucurest de i3 Itgnes. Les siries longitudina/es sontasscz profondes; les liorizoniaUs sont mains prononcces , mais neanmoins tres-appa- rentes. Son iist est plus epais que celui d'aucunc autre Volute de 7J0S mers. 5. V. Pallida. Linn. Gmel. p. 3444'" Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. iSa, n°. 9... Encycl. Metli. t. 084. f. 4' — Bulla pallida. Donov. Brit. Shells , t. 66, Hab. Rade de Cherbourg. Trfes-rare. Cette espece n'a que 3 lignes de longueur. BUCCINUM. Linn. Gmel. p. 54G(). i.B. Hepaticum. Testa ovato-oblonga sub- plicata , spij'a acuta elevata , lahio inte- riore rugoso. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i55. no. 5... Pult. Dors. p. 4i. t. iS. f. i5... Mont. Test. brit. p. '^l\5. t. 8. f. i Nassa? Lamk. Encjcl. Hab. St.-Germain-sur-Ay, Je ne I'y ai trouvii qu'une seule fois. 2. B. Lapillus. Linn. Gmel. p. 3484... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i35. n^. ^... Pult. 2o6 COQUII.LES TBOUVEES Dors. p. 4i' t. i5. f. 1 , 2 ^ 5, 4? 9 ? i^- — Purpura lapillus. hamk. 7. p. 244- n°. 3o. Hab. Sur les rochers. Tres-commun. 3. B. Undatum. Linn. Gniel. p. 34o2.-. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 137. n*'. 7... Pult. Dors. p. /\i. t. 17. f. 6... Lamk. 7. p. 265. n°. 1. Hab. Toutes nos cotes. Tr5s-commun. II est connu partout sous le nom de Ban. 4. B. Reticulatum. Linn. Gmel. p. 3495... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 137. n". 8... Pult. Dors. p. 42. t. i5. f. 10... Lamk. 7. p. 267. n°. i4- Hab. id. Aussi cbmmiin que le precedent. 5.B. Macvla. Testa ovata transverslmstriata^ labro incrassato. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i38. no. 10. I. 4. f. 4«" Pult.Dors. p. 42. t. 1 5. f. 8. — Nassa thoracina. Lamk. Encycl. Hab. id. Commun. Cette espece a ete rcgardee comme une jeiine varlete de la prccedcnte ; mais I'inspection de la levre suERt pour en demon- trer la difference. 6. B. Ambiguum. Testa sub-pjramidali trans- i'erslm striata^ longitudinaliter lineato-cos- tata ^ labro tenuiore. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i38. no. 9. t. 4. f- 5... Pult. Dors. p. ^1. t. 18. f. 25. — JVassa ? h'dmk. Encjcl. Hab. Baie de la Houguc. Tris-rare. 7. B. Minimum. Testa acuminata , costis emi- SUR LES COTES DE LA MANCHE. '>0-J nentihiis , striis transversis. Act. Soc. Linn. Loud. 8. p. log. n^. 12... Mont. Test. l)ril. p. 247.1. 8. f. 2 Buccinumhrunneiim. Donov. Brit. Shells^ t. 179 f- 2. Hab, St.-Geimain-sur-Ay. Tres-rare. STROMBUS. Linn. Gmel. p. 35o6. 1. S.Pes pelecant. Linn. Grael. p. 55o7... Act. Soc.Linn. Lond. 8. p. i4i.no. i... d'Argenv. Conch, t. xli. f. M... Pult. Dors. p. 4^. t. i5. f. 7 — Rostellaria Pes pelecanis. Lamk. 7. p. 193. n°. 5. Hab. Granville, an nord da roc. Je n'yenai trouve que deux echantillons. 2. S. CosTATus. Testa subidata^ labro rotnn- dato. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i4i. n". 2... Pult. Dors. p. 42. t. 14. f. i4' Hab. Cherbourg, la Hougue. Assez commune. On piendrait facilenient aii premier coup d'oeil cctte pelilc espece pour uq Fiiscau ou un petit Turbo turricute. MUREX. Linn. Gmel. p. 5524- i.M. Erinaceus. Linn. Gmel, p. 355o... vVct. Soc. Linn, Lond. 8. p. 142. n^. i... Pult. Dors, p. 43. t, 14. f. 7.., Lamk. 7. p. 172. no. 48. Hab. Surpresque toutes nos cotes, Commun. 208 COQUII.LES TROUVKES 2. M. Gracilis. Testa turrita , anfractibus costatis decussato-striatis , sutaris plants . Act. Soc. Linn, Lond. 8. p. i45. n°. 2... Pult. Dors. p. 45. t. i4. f. 18... Mont. Test. brit. p. 267. t. i5. f. 5, et p. 586. Hab. Cherbourg. Trouv^e vine seule fois. 5. M. Nebula. Testa turrita^ anfractibus octo-costatis subtilissime reticulatis^ cauda obliqua. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i^o. n^. 4. .-Pult, Dors. p. 43. t. i4. f- 16. ..Mont. Test. brit. p. 267. t. i5. f. 6. Hab. Toutes l^s graves. Commun. 4. M. CosTATUs. Testa oblonga sub-caudata^ costis elevatis longitudinalibus . Act. Soc. . Linn. Lond. 8. p. i44- w°- ^••- Pult. Dors. p. 43. 1. 14. f. 4' Hab. Cherbourg, Portbail, la Hougue, Granville. Commun. 5. M. Septangularis. Testa oblonga ^ costis septem longitudinalibus continuis paricni elevatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i44- 11°. 6... Mont. Test. brit. p. 268. t. 9. f. 5. G. M. TuRRicuLA. Testa acuminata transver- sim striata, anfractibus costatis elevatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i44. n°. 7... Mont. Test. brit. p. 262. t. 9. f. i... Pult. Dors. p. 43. t. 1 4. f. i5. Hab. Cherbourg, la Hougue. Trfes-rare. SUB LES COTES DE LA MANCIIE. 2O9 7.M. RuFus. Testa acuminata^ anfractihiis costatiSy costis numerosis transverslm stria- tis. Act.Soc. Liuii. Lond. 8. p. i45. n^. 8... Mont. Test. brit. p. 363... Lamk. 7. p. 162, no. 17. Hab. Cherbourg. Rare. Cette petite espece se rapproche du Miirex nebula , mais ellc est plus grande et plus Tcntrue. 8. M. SiNuosus.Z^e^^a acuminata ^anfractibiis sex-costatis delicatisshne transverslm stria- tis , Cauda hrevissima , labro antice fisso. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i45. n". g... Mont. Test. brit. p. 264. t. 9. f. 8. Hab. Baie de la Hougue « a Quin^ville. Trouve une seule t'ois. 9. M. CoRNEus. Linn. GmeL p. oSoa... Act. Soc. Linn, Lond. 8. p. 147. n'^. i5... Pult. Dors. p. 45- t. 17. f. 5. Hab. Cole ouest du departemcnt, a Pirou. C'cSt la plus longue des espf:ces que j'aie tiou\ tes : elle a jus- qu'a deux pouces de longueur. Ellc est cylindriquc , et rude sans slries. 10. M. Linearis. Testa acuminata rugosa , anfraclibus votundatis costatis lineato- striatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i48. no. 14... Mont. Test. brit. p. 261. t. 9. f. 4- Hab. Baie de la Hougue, a L6tre, Quin(5ville. Assez comniun. Cette petite cspfccc a rarcmcnt jusqir^ cinqlignes de longueur. »7 2 10 C0OUII.LE3 TROUVEES 11. M. PuRPUREus. Testa ohlonga caudata , anfractibus teretihus cancellatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i48. \\9. i5... Mont. Test. brit. p. 260. t. 9. f. 3, Hab. Baie de la Hougue. Asscx commun. Cette espece se troiive fort rarement en Angleterre. 12. M. MuRicATUs. Testa oblonga nigosa ^ anfractibus ventricosis , costis Ion gi nidi na- libus at striis elevatis tuberculosis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 149. n". i6...' Mont. Test. brit. p. 262. t. 9. f. 2. Hab. Cherbourg et baie tie la Hougue. Rare. i5. M. Reticulatus. Testa turrita tubercu- lato-reticulata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. jSo. n°. 20... Pult. Dors. p. 43- t. i4. 1. J 5. Hab. Toutes nos coles. Commun. Cette petite espece est de la grosseur d'un grain d'avoine. TROCHUS. Linn. Gmel. p. 3565. 1. T. Magus. Linn. Gmel. p. SoOy... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i5i.n<*. i... d'Argenv. Conch, t. II. f. 5... Pult. Dors. p. 44- !• i^'- f. I . . . Lamk. 7 . p. 1 5. n^. 2 1 . Hab. Toutes nos cotes. Trcs-commun. C'cBt une dc nos plus jolies especes ; on rappelle viilgaircnicnt la sorcicre. 2. T. LiNEATUs, Testa sub-conica umbiUcafa^ anfractibus com>exiusculis . Act. Soc. Linn. SUR LES COTES DE LA 51ANCHE. 211 LoncL 8. p. ir>2. no. 3... Pult. Dors. p. 44- t. i6. f. II, 1-2. _ Trochu^ cinerarius. Mont. Test. brit. p. 284. Hab. Baie de la Hougue. Commun. Cntte coquille est conique et de la grosseurd'une noisettp. 3.T. UaiBiLicATus. Testa iimhilicata depressa^ nnfractibus contigiiis. Act. Soc. Linn. Lend. 8. p. 1 55. no. 4... Pult. Dors. p. 44. t. 16. f. 7 , 8. Hab. Tourlaville , pres Cherbourg, et sur les graves de la c6tc de I'ouest. Commun. 4. T. TuMiDiJs. Testa suh-conica striata, anfractibus prominentihusplanis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i53. n^. 5... Mont. Test. brit. p. 280. t. 10. f. (\. — aii Trochus patho- latiis? Linn. Gmel. p. 3574. Hab. Cherbourg. Rare. Cette espftce n'a pas la moitie de la grosseur des deux prec6- dentes. 5.T. ExiGUus. Testa imperforata conica stria- ta^ anfractibus crenato-lineatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. iSO. x\P. 10... Pult. Dors, p. 44- 1. 21. f. 4. Hab. Nos cotes. Assez commun. Ccttc jolie petite espice est aigue et rouge an sonimet. (). T. Grassus. Testa impevforata sub-ovata^ colamella unidentata... Pult. Dors. p. 44« t« 17. f. 5,7... Donov. Brit. Shells, t. 7f. Hab. Granville, Carteret, la Hoviguc. Pcu coui- muii. il-'i COQUILLES TROUVEES Cette espece est d'une assez grande dimension. 7. T. ZizYPHiNUs. Linn. Gmel. p. oSjg... Acto. Soc. Linn.Lond. 8. p. i5G. 11°. 9... Pult.Dors. p. 44- t« 16. f. 3, 4--- Donov. Brit. Shels, t. 52...Lamk. 7. p. aS. 11°. 46. Hab. Sur nos cotes. Commun. C'est une belle espece. 8. T. Papillosus. Testa imperforata conica Uneato-punctatahasi gibha. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 1 55. n". 8. — Trochus fj'agilis. Piilt. Dors. t. 16. f. 5. — Trochus tenuis. Mont. Test. brit. p. 275. t. 10. f. 5. Hab. Granville, Pirou, St.-Germain-sur-Ay. Rare. Cette espece, qu'on pent facilement confondrc avec la pr6ce- dciitc, est plus grosse, plus mince, et plus aigue au tommet ; les tours- de spire ne sont pas hordes non plus. TURBO. Lirni. Gmel. p. 5588. 1. T. JuGosus. Testa suh-ovata ventricoslore.^ nr/fractihus sulcatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 1 58. n°. I. t. 4- f- 7- Hab. Rochers a Granville , St.-Germain-sur-Ay. Commun. a. T. LiTTOREUs. Linn. Gmel. p. 5588... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i58. n^. 2. t. 4- f* 8_, 9, 10 , II... Pult. Dors. p. 45. t. 17. f. 1, et t. 19. f. 2 ,5... Lanik. 7. p. 47- n"- 24« Hab. Sur tous les rochers. Trfes-Commun. SUR LES COTES DE LA MANCHE. 2 r3 On cunnak cette espece dans le pays sous le nom de frclin ou Brclin. On en mange beaucoiip. 3. T. RuDis. Testa suh-ovata ohtusiore^ an- Jractibus ventricosis. Act. Soc, Linn. Lond. 8. p. iSg. n*'. 5. t. 4* f« 12, i5... Pult. Dors. p. 45. t. 18. f. 6.... Larak. 7. p. l\(.j. n^. 29. Hab, id. Les trois espeees precedentes sont tres-faciles a distinguer au Booycn des bonnes figures du huitieme volume des Transactions, de la Society Linneenne de Londres. 4. T. Petr^eus. Testa conica acuta, apertura pjriformi. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 160. 11°. 6... Pult. Dors. p. 45- t- i^- f« i5- Hab. Cherbourg, Carteret, sur les rochers. Rare. 5. T. CiMEx. Linn. Gmel. p. 5589... Act. Soc. Linn, Lond. 8. p. 161. f. 9... Pult. Dors. p. 45. t. \[\. f. 6 , 9. Hab. Cherbourg. Rare. Cette espece est petite. 6. T. PuLLUs, Linn. Gmel. p. Sf^Sg... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 162, n^. 10... Pult. Dors, p. 45. t. 14. f. 1,3... fl?zLamk. p. 49. no.3i ? Hab. Nos cotes, dans le gros sable. Cette petite espece est couleur dc rose et tresfolie. 7.T.LAB10SUS. Testa sub~conica, anfractibus planis ^plicis nmnerosis.kcu Soc.Linn.Lond. S. p. 164. no. i5. _ Turbo costatus. Pult. Dors. p. 45. t. 18. f. 16. _ Helix lablosa. 2l4 COQUII.LES TROUVEES Moat. Test. brit. p. 4oo. t. i5. f, 7. Ris- soa Defrance. Hab. Cherbourg , dans le sable sous la Cayenne et dans la baie. Peu commiin. Cette jolie petite espece est blanche. 8. T. GiNGiLLUs. Testa conica , anfrnctihus sex planiuscuUs leviter striatis contiguis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. iG5. 11^. 9 .. Mont. Test. Lrit. p. 59.8. t. 12. f. 7... Turbo vittatiis. Donov. Brit. Shells, t. 178. f. i. Ilab. Cherbourg. Rare. Celle-ci est blanchAtre , turricul6e. y. T. Ulv.'E. Testa acuminato-conica , aper- tura suh-ovata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 164. no. 16... Pult. Dors. p. 49' t. i8.f. 12. — Rissoa ... Defrance . Hab. Sur les varecs. Commun. 10. T. Ventrosus. Testa conica Icevi^ anfrac- tibus sex teretibus , apertura sub-ovata , marscine inteserrimo. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 164. no. 17... Pult. Dors. p. 49- t- 18. f. 12 , a. Hab. id. Moins commun que le precedent. Elle est aiissi petite. 11. T. Sl'b-umbilicatus. Testa conica sub- umbdlcata , anjractihus tumidis , apertura ex acte ovata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. iG5. no. 18... Mont. Test. brit. p. 3i6... Pult. Dors. p. 5o. t. 18. f. 12 J b. SUR LES COTES DE LA MANCIIE. 21 5 Hab. Cherbourg. Rare. Elle est tres-petite. 12. T. Truncatus. Testa cjlindrica , anfrac- tibus planiiisculis ^ apice truncato. Act. Soe. Linn. Lond. 8. p. 177. n". 44--- Mont. Test. brit. p. 3oo. t, 10. f. 7...Pult. Dors. p. 5i. t. 19. f. 8. Hab. Snr les varecs avee le Turbo ulvm, mais moins commun«5ment. Cctte ciiquille tr6s-petite est facile 6 reconnaitre a son sommet tronqu6. i5. T. /iuRicuLARis. Testa conica hevij an- fraciibus valde rotunda tis , apertura au- riculari. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. iG6. n°. 22... Mont. Test. brit. p. 5oS. Hab. Baie de la Hougvie, a Quindville. Cette cspecc ressemble lant si une coquilie d'eau douce , nonimee par les Anglais Helix fossaria , et par Draparnaud 6y- e/o.tioma (m/jHr(/m , que je I'aurais prise pour la lueiiie ; mais je I'ai constamment trouv6e dans la mer, el j'eu ai Itien tine ving- taine du lieu que j'ai indique ci-dessus. 1 4. T. Clathrus. Linn. Gmel. p. 30o3. . Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 170. n". 5o... Pult. Dors. p. 45. t. 1 5. f. II. — Scalarla coin- munis . l^d^mk. 6 (2). p. 228. 11°. 5./ Hab. Cote nord du departemeut, ct surtoiit baie de la Hougue. Ccltc jolie coquilie connue par les amateurs sous le nom de Faux-Scalata, n'est pas rare dans les localities que j'ai indiquees. Je ne i'ai jamais trouviie dans le midi de notre deparlenient. ip. T. Parvus. Testa turrita , anfractibus 5 2l6 COQUILLES TROUVEES vel6 , costis eles^atis distantihus. Act. Soc. Linii. Lond. 8. p. 171. no. 5i... Pult. Dors. p. 45- t. 19. f. 4^ — Turbo lacteus, Douov. Brit. Shells, t. 90. Hab. Tres-commun avec le Turbo alvce. , Petite. iG. T.Striatulus. Linn. Gmel. p. 56o4... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 172. n"^. oa... Mont: Test. brit. p. 3o6. t. 10. f. 5... Pult. Dors. p. 45. t. i4. f. 10. Hab. Cherbourg. Cette espi-'cc est niicroscopique. 17. T. CoNiFERUs. Testa turrita ^ anfractihits costatis , costis contiguis ad sutwam suh^ papulosis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 175. n°. 35... Mont. Test. brit. p. 5i4. t. i5. f. 2... Pult. Dors. p. 45. t. 19. f. 6. Hab. Quin^ville. Trfcs-rare. Celle-ci est aiissi niicroscopique. 18. T.CosTATUs. Testa suh-turrlta, anfrac- tihus costatis , apertura margi?ie sulcata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 174. ii^« 38... Mont. Test. brit. p. 5ii. t. 10. f. 0... Pult. Dors. p. 45. t. 19. f. 5... an Lamk. 7. p. 5o. no. 54? —Rissoa Defrance. Hab. Baie de la Hougue. Rare. Celte espece est niicroscopique coinnie les deux pr6c«dentes. 19. T. Terebra. Linn. Gmel. p. 36o8... A^t. Soc. Linn. Lond. 8. p. 176. n". 43... Pult. SUR LES COTES DE LA MAN CHE. 217 Dors. p. 45. t, i5.f. 5, G — Turriteila te- rebi'a. Lamk. 7. p. 56. u". 2. Hab. Sur nos cotes. Rare. Cette espece est bien coiinue et bien commune dans Ics ca- binets. Obs. Je suis conraincii (jue ce genre peat nous four nlr encore plus d'esptces nouvelles qu'aucun des autres. HELIX. Linn. Qmel. p. 36 1 3. 1. H. Elegantissima. Testa suhidato-turrita^ anfraclihiis oblique sidcatis. Act. Sec. Linn . Lend. 8. p. S09. uo. 4'... Mont. Test. brit. p. 29*8. t. 10. f. 2 — Turbo acutus. Donov. Brit. Shells, t, 179. f. i. Hab.? Rare. Cette petite coquille turriculee n'appartient point aux genres Turbo ni Helix '! 2. H. LAEVIGATA. Linn. Gmel. p.5665...Act. Soc. Linn. Lend. 8. p. 222. no.66...Piilt. Dors. p. 49. t. 18. f. 9. Hab. ? Peu commune. Cette coquille singulifere a beaucoup intrigue les savants. On en a Cait un Dulime, un Cabochon , une hocardc. M. De Blainvilli! ia range parnii les ^i^arets. M. Cnvier doute que celte opiniiMi soit Ibndee (voyczle bulletin des sciences n". 5i , p. 62). Je m'en suis procure des ecliantillons avec I'aninir.l , ct je h.s conserve dans I'csprit de vin. 2l8 COQUILLES TROUVEES JNERITA. Linn. Gmel. p. '6Q)Q)C). 1. N. Glaijcina. Linn. Gmel. p. 5671... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 224. 11°. 2... Pult. Dors. p. 5o. t. 21. f. 7. — non Ncidca glau- cina ?? 'Lvkxn\\. 6 (2). p. 196. n^. i. Ilab. Cotes plates. Assez commune. 2. N. Mamilla. Linn. Gmel. p. 3672... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 225. nP. 5...D'Argcnv. Conch, t. 10. f. X. — Nevita nitidti. Donov. Brit. Shells , t. i44 '^'^ Natica mamilla ? Lamk. 6 (2). p. 197. n^. 4. Ilab. Cherbourg, Tourlaville. Rare. Lcs 6chaiilillons qu'on y a trouvcs sunt petits ; on la nomnie Tulgairenient le Teton blanc, 5. N. Pallidula. Testa iimhilicatalcevi ^ um- hilico prof undo productiore . Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 226. no. 5... Pult. Dors. p. 5o. t. 20. f. 4i 5. Hab. Cherbourg. Tres-rare. 4. N. LiTTORALis. Linn. Gmel. p. 5G77... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 226. no,0. t. 5. f. r5. — Turbo neritoides. Pnll. Dors. p. 44* t- i^- f. i5 , i4 > I 5^ iG et t. 20. f. 2 , 3. Hab. Sur toulcs nos cotes, Extr^mement com- mune. SUR LES COTi-S D!i LA MANCIIE. SIQ HALIOTIS. Linn. Gmel, p. 0687. I. H.TuBERcuLATA. Litiii. Gmcl. p. 3687... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 227. n^. i... Pult. Dors. p. 5o. t. 22. f. I , 2... Lamk, 6 (2). p. 21 5. n". (5. Hab. Siir les rocliers considerables de presque toutcs nos cotes. Assez commune. Cette grande coquille nacrce se vend an marclie de Cherbourg sous le nom iIk Sitieux (six yeitx }, et a Granville sous cclui d'Ormcr ( orcillc de mer ]. * PATELLA. Linn. Gmel. p. 3691. 1. P. Chinensis. Linn. Gmel. p. 3692... Act. Soc. Linn. Lend. 8. p. 228, n'^. i.— Patella albida. Donov. Brit. Shells, t. 129.— Calj- ptrcsa sinensis. Dillwjn. ( DeFe'russac. Diet, class, d'llist. nat. ) Ilab. Granville , Cherbourg ^ et dans les pares d'luittres sur lesquelles on la trouve fort souvent ad- herente. 2. P. VuLGATA. Linn. Gmel. p. 5697... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 229. n^. 2... Pult. Dors. p. 5i. t. 23. f. 1,2^8... Lamk. 6(1). p. o3i. no. 28. Ilab. Sur tous nos rocliers. Commune. On la connait sous le nom de File. 5. P. Pellucida. Linn. Gmel, p. ojiy... Act. ^o.c. Linn. Lond. 8. p. 235. iio. 9,... Pull. 220 COQUILLES TROUVEES Dors. p. 5i.t. 25. f. 5...Lamk. fi (i). p. 334. 11°. 43. Hab. Toutes nos cotes. Peu commune. Cette esp^ce est bruae, nunce,coniqiie. Le soininet est obtus, penclie ea avant et marque de quelques rayons bleus. 4. P. CoERULEA. an Linu. Gmel. p. 0697 ? — Patella pellucida (testce seniores) ? Act. Soc. Limi. Lond. 8. p. 234. n^. 9... Pnlt. Dors. p. 5r. t. 23. f. 6... an Lanik ? 6. (i). p. 328. no. 17. Hab. id. Cette espece est un sujet de discussion entre les Goncbyliolo- giates : plasieurs la regardent comme uoe varielii de la prece- dente. Si c'c&t celle qui se trouvc sur nos c6tes , il est difficile d'etre de leur avis. Celle-ci en efl'et , quoique plus jeune , est coustamment plus epaisse , moins transparente , plus etruite , et elle n'a jamais de rayons bleus. J'aimerais mieux I'appeler cornea on compressa que cmrulca ; ce dernier nom en doiine une idee fausse. 5. P. ViRGiNEA. Linn. Gmel. p. 37 11... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 234. ii°- lo--- l^"*^- Dors. p. 5i. t. i4. f. II- Hab. id. Peu commune. 6. P. Ftssura. Linn. Gmel. p. 3728... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 235...Pult. Dors. p. 5i. t. 20. f. 4- ~ Emarginula fissura. Lamk. 6 (0). p. 7. n^. 1. Hab. Cherbourg, Querqueville , Granville, etc.. Peu commune. Vulgairement VEntaille. 7. P. Grteca. Linn. Gmel. p. 5728.., Act. Soc. SUR LES COTES DE LA MANCHE. '27.1 Linn. Lond. 8. p. 206. n». i3... D'Argenv. Conch, t. 2. f. L.... Pult. Dors. p. 02. t. 25. f. 5. — Fissurella grceca. Lamk. 6 (2). p. 1 1, no. 4' Hab. Sur presque toufesnos cotes. Assez commune. Cette espece , beaucoup plus grande que la precedente , est pcicee au sominet. S.P.N? Hab. id. Commune. Celle-ci est petite , lisse , et n'a ni le sommet perce ni echan- ciiirr. C'est bien certainement une Patellc. Quelques connais- scurs nie I'ont designee sous le nom de Patella parva ; mais jc n'ai pu Irouverce nom dans aucun des auteurs que je possede.. DENTALIUM. Linn. Gmel. p. SySS. 1. D. Entalis. Linn. Gmel. p. SySG... Act. See. Linn. Lend. 8. p. 26^. n°. 2... Pult. Dors. p. Sa. t. 22. f. 10... Lamk. 5. p. 545. no. !3. Hab. Toutes nos greves et surtout a Granville. Commuu. SERPULA. Linn. Gmel. p. ojSg. * Spirales. 1. S. Spikillum. Linn. Gmel. p. 3740... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 240. n°. 1... Pult. 222 COnUII.LES TROUVEES Dors. p. 52. t. 19. f. 27*. — Spirorbis spi- rillum. Lamk, 5. p. SSq. n<'. 2. Ilab. Sur les polypiers flexibles et les varecs de nos Cotes, oil elle n'est pas trfes-rare. Cette espece microscopigue echappe souvent a I'oeil dc Tub- servateur. On la regarde souvent coninie une variete de la sui- vante. 2. S. Spirorbis. Linn. Gmel. p. 5740... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 24i.n°. 5... Donov. Brit. Shells , t. 9. f. 1,2. — Spirorbis nau- tiloides. Lamk. 5. p. SSg. n°. i. Hab. Sur les varecs de nos c6tes. Extremement commune. 5. S. Carinata. Testa regulari spiraU ., an- fractu exteriors supra carinato. Mont. Test. brit. p. 5o2...Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 242. no. 6. Hab. id. Cttte espece , plus petite que la precedente , est rcniarquable par la carene de son bord superieur et son ouverture arrondie. •** Contortae irreguiares. 4. S.VjsRMicuLARis. Linn. Gmel. p. 5743. ..Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 245. n'^. io...Pult. Dors. p. 55. t. 22. f. 5... Lamk. 5. p. 5G2. no. I. Hab. Sur nos grosses coqviilles, ou elle forme souvent des grouppes consid(5rables. On la trouvc aiissi quelquelbis simple. sun LES COTES DE LA MANCIIE. 2 25 5. S. TniQUETRA. Linn. Gmel. p. 5740... Act. Soc.Linn. Lond. 8. p. 244« n°- i2...Pult. Dors. p. 52. t. 22. f. 9 p^ermiliatriquetra. Lamk. 5. p. 569. n". 2. , Hab. Sur les coquilles , les pierres , le bois. Tres- commune. Vi. S.FiLOGRANA. Linn. Gmel. p.374i««« Lamk. 5. p. 564- n*^. 12. Hab. 8ar nos cotes, oil elle n'est pas extremement rare. Je suis hurpris qu'aucua Conchyliogiste anglais n'ait observe cette espece sur les cOtes de la Grande-Brelagne. Au lieu de grouppes de tuyaux, commc dans le Scrpula vermiciilaris , celle- ci presenle des tiiyaux egalement agglomeres , mais qui ne sont gut-re plus gros que-du 111 a coudre. *** Liherae. 7. S. Seminulum. Linn. Gmel. .p. 3759... Act. Soc.Linn. Lond. 8. p. 245. 11°. i4...Piilt. Dors. p. 52; t. 19. f. 3i, Hab. Sur nos cotes. Commune. Elle est extremement petite. TEREDO. Linn. Gmel. p. 0747. I. T. Navalis. Linn. Gmel. p. 5747... Act. Sec. Linn. Lond. 8. p. 249. n^. i... Pult. Dors. p. 55. t. 18. f. 21... Lamk. 5. p. ^f\Q. x\9. 1. 424 COQUILLES TROUVKES Hab. Dans nos ports, a Cherbourg, elc. Ce taret est-il indigene ? Je ne le crois pas. Je pense plutot qu'il se trouve apporte des pays etrangcrs attache aux vaisseaux. SABELLA. Linn. Gmel. p. 5748. i.S. Chrysodon. Linn. Gmel. p. 3749' Ilab. Sur nos cotes. Commune. Je n'y ai jamais trouv6 I'animal. Cette espece est cylindrique , droite , et forni6e de giaiiu. res, seront les seuls objets de mon cru que j'auiai a vous offrir. Quelques soins et quelque t^nacite que j'aie mis dans mes rccherches, je ne doute pas que plusieurs espfjces ne m'aient ^chapp^ et ne rendent incomplet le tableau que j'ai a vous presenter. II le sera d'autant plus que le plus grand nonibre de celles dont se com- pose cette Classe, ayant la nier pour element, la re- cherche en devient difficile. En effet, comment par- venir a connaitre celles dont Texistence semble dtre coiWlnee aux plus grandes profondeurs de TOce^an ? 11 en est beaucoup, sans doute, qui nous sont en- ticremcnt inconnues. Si le hasard , plus que nos rccherches , si souvent impuissantes, nous a fait Irouver quelques-unes de ccs dernifcres , ce n'a ^t^ que bien supcrficiellement que Ton a pu s'en oc- cupcr. II a lallu se borner A les decrire. Ce que Ton aurait pu dire sur leurs nicsurs ct leurs habitudes ne scrait que conjectural. Parmi ccllcs qui se trouvent sar nos cotes marines 2ab CATALOGUE DES CRUSTACES plusieurs sont Irfes-bien connues. Les unes faisailf partie de nos aliments, et devenant ainsi un objet de Speculation pour les matelots , s'offrent sans cesse k nos regards , sur ces mfimes cotes , on dans les mar- c\\6s qu'elles servent h approvisionner ; les autres, laissdes en quelque sorte a d^couvert , par le reflux de la met, ont pu facilemenl devenir I'objet des observations et des Etudes des naturalistcs. Les peli- tes espfeces seules ont echapp6 a leurs recherches. II en est autrement des espfeces terrestres et flu- viatiles : elles sont bien connues. Ces dernieres sont en petit nonabre. Cellcs quiontlalerre pour dement, moins nombreuses que les espfeces marines, le sont beaucoup plus que celles des eaux douces. DU DfiPARTEMENT DU CALVAUOf. aa6 ^/V^\V%'7V^\ WV%W%W% CARAGTfiRES DE Li. CLISSB DES CRUSTACES. Testa uni sen multiloba ; cor ; branchicc ; medulla spinalis gangliis plurimis ; pedes sex ad minimum, U jf test compost d'uu ou plusieiirs lobes," recouvrant un coeur; des branchies; une moelle 6piniere avec des ganglions; des pattes articulees^ au nombre de six pour le moins. Cette classe se divise en cinq ordres ( Cuvier , regne anirn. ) : Le premier , celui des Decapodes , forme' des Kleistagnathes et des Exochnates de Fabri- cius , comprend les genres suivans ( i ) : GenrePortune. Genus PoRTUNus.Fabricius, (i) Nous nc mentionnerons que ceux dont une ou plnsieur* espuces se tiouvcnt dans Ic departement du CalTados. x 2f»0 CATALOGUE DES CRCSTACES Olivier, Lamarck , Bosc , Latreille , Leach , Risso ( Cancer. Liiine'. ). Testa lata ; margine anlico suh~rotundo ,. serrato , postice truncato. Pedes decern] an- ticis duohiis chelatis ; intennediis sex gres- soriis , acute iiuguiculatis ; posticis duohiis natatoriis , lamella ovatd dep/^essd termi- natis. Test plus large que long , dont la partie an- te'rieure est semi-circulaire et denle'e , et la pos- te'rieure re'tre'cie et tronque'e. Dix patles ; les deux premieres sent armees de chacune une pince ; les six intermediaires qitr servent a la marche , sont termine'es par un ongle long et pointu ; les ^cwx dernieres sont nalaloires et Hnissent par une lame ovale tres-de'prime'e. J. P. 1£trule. p. Pcber. Fab. Lam. Lat. Ris. ( P. vela- Unas. Leach. — Cancer. Lin. ). Testce rubro-pubeseentes ; fronte dentieulafd ; tateribus utrinqae quinqiie dentatis ; manibus , seu pedum an- ticorum chelis sidcatis , supra unidentatis , apict acu- ilssimis nigris ; car pis bidentatis ; pedum poslicoruiu marginibus ciliatis. Test rouge Ic^gdrement couveit d'un duvet jauna- tre. Son front a de petites denls, dontles deux inter- mMiaires sont plus longues et obtuses. Les deux cotes du test ontchacun cinq dents aigucs. Lespiiices qui tcrminent les pattes exleiieures sont sillonnees , Tinidentees en dessus, tres-poinlues ct noires a Icur DU DEPARTEMENT DU CALVADOS. 23 1 exlr^mlt^; leur carpe est bidente; Ic dernier article des deux pattes postcrieures est longitudinalement divis^ par une carcne. II finit en pointe, et ses bords Font trts-cili^s. Cctte espece, vulgairement connue sous Ic nom d'Elrille , est commune sur nos c6tes. Les rochers du Calvados sont la loca- lite oil elle est la plus abondante. Sa chair, tres-dilicate et ties-estimee en rend la peche int6ressante. 2. P. DE ROSDKLET. P. RoNnELETI. RisS. Lat. Testa sub-tonientosa , branneo-rubra , ntrinque qulnque dcntata , fronte integcrrimd , pilosa, car pis angulatis. Test faiblement pubescent, d'un brun-rougeatre ; front droit , entier, dont le bord est cili^; carpes au- giileux termint^s par une dent tres-aigue. Les doigts sont stri(5s , pointus , rougeatres, avec I'extr^mitt^ brune. Cctte espt^ce, toujours beaucoup plus petite que la precedente, commune dans la Mediterranie , se trouve rarement sur nos coles. Elle s'y cache sous les pierres , dans les parties rocail- Icusfes que la mer ne laisse S decouvert que lorsqn'elle est basse. 3. P. HoLSATiEN. P. HoLsiTus. Fab. {P . depuralor. Lat. Riss. ■ — P. lividus. Leach.). ■ Testa Iceviusculd frontequc quinqae dctitatis. Test lisse , ayant deux impressions et cinq dent« de chaque cot^. Le front est (^galement armtj de cinq dents , dont les trois inlerm^diaires sont plus fortes que les deux laterales. Les doigls qui lerminent les pattes ant^rieures sont stries et denies ; ils finissent en une pointe crochue dont rextreinite est pale. Moiiis rare et plus gros que le precedent, ee Portune se trouTe dans la partie des rochers du Calvados qui est toujourt plus ou moins haignee par la mer. 23a CATALOGUE DES CRUSTACE9 G.PlATYONIQUE. G. PLATYOISICHUS.Lat,((). Brachfuras , thor^ace Icevi , utrinquh sub- quinque dentato ^ manibus aplcd compres- sis y pedibus posticis oi>atis. Lin. 1. P. VARiE. P. VARiEGATUS. Lat. Leach ( Cancer depu- ralor? Lin. — Cancer latipes. Plancus. ). II est d'un ccndr6 grisatre trfes-ponctu6 de blanc presque lisse. Son front a trois petites deots obtuses: son test cordiforme, un peu plus long ([ue large, a de chaque c6t^ cinq dents, dont la seconde et I'avant- dernifire surtout sont plus petites. Le doigt immobile des pattes ant^rieures est trfes- comprim6. Son bord interne, comme celui du pouce, est irr^guliferement dent^. Les tarses des 2*. ,3'. et 4". pattes un peu cili^s sur leurs bords, ont presque \ix forme d'une petite lame semi-elliptique, allong^e, poiotue et stride. L'inserlion des deux derni^res pat- tes est plus rapproch^e. Elles sont plus grandes que les pr^c^denles. Leur dernifere piece , en nageoire , comme celle des Fortunes , est elliptique , lisse et cilice. II se tiouve courant sur le sable humide , et dans les pfttites mares que la nier laisse en se retirant. II n'est pas tr6»-com- mun. Les plus grands ont environ un pouce de long. G. Crabe. G. Cancer. Omnium. Testa hrevis , transversa y planiuscula , postice angustata ; antico margine arcuato. Pedes decern ; anticis duobus majoribiis che- latis , cceteris acute unguiculatis , gressorils, (i) Nouv. diet, d'hist. nat. EU DEPARTEMENT T)V CALVADOS. 253 Test court, trahsverse , prcsque plane , a borJ nntcrieui' arque , retreci et tronque poste'rieure- iiient. Dix pattes, dont les deux premieres , les plus grandes, finissent en plnce ; les autres, ser- vant a la niarche , se lermiuent par un ongle long et pointu. 1. C. Memde. C. Moenas. Omn. TItoracc Iceviusculo utrinque . quinque dentato , fronts triloba , car pis unidentatis ; pedihus acutis , ciliatis , aduncis. Test d'un gris-verdatre et varicde points obscurs, presquelisseavecquelques eiifoncements irr^guliers. Ses bords lateraux ont chacun cinq dents. Son front est trilobt^. Cette espfece, la plus commune de toutes , se trouve abondam- mcnt sur les bords de la mer^ oil on la voit marchant en avant ,. en arriere , mais plus volontiers de cote et avec Titesse , pre- sentant uae de ses pinces ouvertes pr6te i saisir son ennemi ou sa proie. Quoique sa chair soit pen estimee, il s'en fait une grandc consommation , en raison de Ja modicit^ de son prix. On la connait dans le peuple , sous le nom de Crabe enragee. a. C. Paguue. C, PAGcnrs. Omn. Braehyurus, tliorace crasso, utrinque obtuse-novempUcato, manibus apice atris ; front e quinque dentatd. II est rougeatre. Son front a cinq dents. Son test bomb^a neuf dents obtusesdechaque cot^. Sespattes sont grosses et proportioanellement courtes. Les deux anterieuressontlisses, et les pinces qui les terminent sont noires et int^rieurement denizes. Toutes sont d'un rougeatre plus vif que le test. GcUe especc , qui; Ton connait sous ks nouis do Tourteau ^ 934 CATALOGUE DES CRUSTACES Poiipart , rtc. , est suscepliblo d'acqiarir de giandes dimensions. BcaiR'oup aioins commune que la precedente ,c'cst dans les lii iix rocailloux, baignes parl»mer, qu'elle se trouve plus volontiers. Sa chair est regaidee comme la meilleure des Criistaces que Ton peclie dans notre deparlement. 3. C. HERissE. C. niRTELLus. Liii. Fab. Lat. etc. Brachyiiriis , titorace liirto ulrinque 5-detitato, manibus extus mitricatis. Lin. II est petit , d'un brun-rongeutre ; son test uni , li^riss^ de poils, finement dentel^ sur le front a cinq dents plus fortes de chaque cot^. Ses deux pattes an- t^rieures sont lisses en dedans, tres-velues et muri- qu^es en dehors. Les quatre autres paires sont scu- ment velues. Je I'ai toujours trouve cache sous les pierres, dans les plantes marines ou dans les petites mares dont le fond est vaseux, G. Eriphte. G.Eriphia. Lat, {Cancer. ¥dih. Herbs t. ). Testa cordiformis ; antennis exterms , elongatis , hand prope pedicuios GcuUferos jnsertis. Fronte detectd , antennarum inter- mediarnm inseiHio patet 5 pedibus hreinbus. Les Eriphies ont le test cordiforme. Leiirs antennes exte'rieures soiit longues , saillaiites , et inse're'es loin des pe'dicules oculaires ; leur front de'couvert laisse apercevoir I'insertion des an- tennes interme'diaires. Les pattes sont courtes. 1. E. Front-upinbcx. E. spiisifrons. Lat. ( Cancer. Fab.). Tfiorace laevi , ut7'inr/uit 5-dentato: dente secundo tertio- que bifidis ; fronla manibusque multl-spinosis. Son test un peu rcufle, (^pineux h sa partie ante- DV DEPARTEMENT DU CALVADOS. 203 rieure, ayant cinq dents de chaque c6t6, dont la se- conde et la troisieme sont bifides,a le front moins avance que dans les genres precedents. Les devix premiferes paltes grosses, in^gales, hdriss^es de poin- les, ont leur cxtr^mite noire. Cette espece , peu commune , a etc trouvee dans les cavitis ties rocLeis du Calvados et dans les filets des peclieurs. G, Pin NoxHERE.G.PiNNOTHERES.Lat. Leach. Lamk. (Cancer. Lin. Fab.). Testa orbicularis , parva , antice postice- que retusa. Pedes decern \ anticis duobus cltelatis ; cceteris gressoriis. Test petit , orbicnlaire , ante'rieuremeiit et poste'rieurement e'mousse'. Dix paltes ; les deux ante'rieures arme'es d'une pince ; les aiitres am- biilatoires. Animal vivant dans des coquilles bivalves. I. P. Pois. Lat. P. PisuM. Leach. Lamk. ( Cancer. Aliorum. ). Tcsla mollis , snh-quadvata , Iwvis , integcrrlma , obtusa; caudd corporis amplitudine. Test mollasse,. presque carre, avcc les angles ar- rondis 5 lisse, enlier. Sa queue, repli^e sous lui, est a peu-prfes de la grandeur de son corps. II est petit. On le trouve dans les Mottles, poor lesquelles 11 peut etre un bote incommode, mais nullement parasite. •2. V. DEsMoDLEs. P. Mytilorum. Lat. (Cancer varians Oliv. ). Testa ovato-orlnculata, antice sub-angustiore , c.onvexa ^ soUdtl, albidd; manibus ovatis , digitis artiialis. Lat. Celle csptcc, plus polite que la precedeule, est 236 CATALOGUE DES CRUSTACES blanche. Elle a le test orbiculd , un peu r^trtJci an- KJrieurement , trfes-dur. Le dernier article de ses pattes antdrieures est ovale , les doigts soot arquis. Ses habitudes sont les mCuies que celles du prectdeat. G. Maia, G. Maia, sen Inachus. Lat. Lamk. Leach ( Inachus , Parthenope. Fab. — Can- cer. Lin. ). Testa suh-triaTigalaris.) postice rotundate- latior, antice august ata , sub-rostrata , sca- hra aut spinas a-^ pedes decern ; anticis duobus porrectis , chelatis ; ccetevis unguiculatis. Test formant ua triangle allonge' , arrondi et plus large poste'rieurement , re'tre'ci en devant , convert d'aspe'rites et d'epines. Les deux pattes ante'rieures sont terrainees en pinces et dirigees en avant. Les aulres sont onguicule'es et ambu- latoires. 1 . M. SQtiifADo. M. SQtiiNADO. Lat. Lamk. Bosc , Leach ( Inachus cornutus. Fab, ). Testa murlcata ; fi-onte spinis duabus' , latere singulo sex , eloitgatis , conicis ; bracluis pedibus duobus se- quentibus vix longioribus; manibus cylindricis, loevibus, digit is edcntulis. II devient trfes-grand ; sa couleur est blanchatre. Son test, couvert d'asp>h-itc8, plus long que large , a la forme d'un triangle dont la partie post^rieure est la base. II a de chaque c6l6 six fortes Opines; il en a deux autres tres-fortes dont la pointe est diver- gente, qui sont plac6es sur le front. Ses pattes sont cylindrlques ; les ant^rieures sont armies d'une pince qui u'a pas dc dents ; les luiit D'J DEPARTEMENT DXT CALVADOS. 2O7 lagnantcs. Ici, Messieurs, se termine ma tache. Je suis bien persuade que mon zfele dans la recherclie des Crus- faces du departement du Calvados, n'a eu qu'un re- sultat fort incomplet jusqu'a ce jour; etque,comme je Tai dit, quclques genres et beaucoup de peliles especes, notamment daus le dernier ordre , m'ont encore echappe. Je fais les vceus les plus sinceres povirle complement et la perfection dece petit travail, auqueljeme trouverailbrt beureux d'avoir contribue s'il me donne quelques droits a Tamitie et a la bien- veillauce dont un grand nombre de vous avez dalgne m'honorer. ^IVX WA %/\/\ VVW-^A. VVXX MEMOIRE Sur un fossile du Calcaire tie Caen , pre- sume €lre une defense caudale d'ane es- pece inconnue de Mourine , oit Raie-aigle; III a la seance du '■] f eerier 1825 ,• par M. EUDES-DESLONGCHAMPS. AucuNE des varie'tes de Calcaires du Calvados ne me'rite d'etre e'tudie'e d'une maniere plus spe'ciale que celle que nos ge'ologues dcslgnent sous le nom de Calcaire de Caen , soit qu'oii le considere sous le point de vue de son ulilite' pourles constructions, soit quel'ou envisage seu- lenient les productions fossiles qu'il renferme, Plusieurs ecrits public's dans les memoires de notre Socie'te , ou ailleurs , ont deja fait con- nailre la place qu'il doit occuper dans Tordre des formations ge'ologiqucs. Peut-elre ne dif- fere-t-il pas essentiellenient du Calcaire a Polypiers qui parait lui etre supe'rieur, et du Calcaire a Oolites hrunes anciennes , sur lequel il semble reposer ; et que son aspect si 2^2 MEMO IRE SUR UN FOSSILE different , la rarete des Testaces el des Polypiers qu'il renferme , tandis que les deux aulres ea contiennent en si grand nombre , ne tiennent qu'a des circonstances dont il n'est peut- etre pas iinpossible de donner une explication satisfaisante. Je ne me propose point ici de dc'tailler les raisons qui me portent a penser de la sorte ; il faudrait plus de faits et d'observations que je n'ai pu encore en recueillir ; je ne donne cette ^ opinion que comme simple conjecture. Mon but est seulement de faire connaitre une production fossile des plus extraordinaires et tres-rarc da Calcaive de Caen. Rien au monde ne ressemble plus exactement a un troncou de scie d'ouvrier, et il serait bien pardonnable a des personnes pen verse'es en histoire naturelle , de la regardcr comme un morcean de lame de cet instrument. II n'en est rien cependant , et le fossile a bien certainement fait partie d'un corps organise' j il a ele' trouve' en pleine roche et non dans des dt'conibres de carrieres. On pourrait m'objecter qu'il serait possible qu'un ouvrier eiit casse sa scie en sciant des paves (i) , et qu'un fragment fut restd dans (i) Les carriers da vllLigc d'Allemaguc , prus Caen , cmploicnt DU CALCAIRE DE CAEN. 27 ;> la rainure. Les ouvriers d'AUemagiie , d'oii Pun des e'chaiitillons decrit ici provient, se servent de scies qui n'ont pas beaucoup plus de largeur que le fossile dont il est question , mais celui-ci n'est ni me'tallique , ni oxide' ; son tissu rcs- semble tout a fait pour la couleur et la consis- tance a la portion corapacte des os , et mieux <3ncore a celle des dents fossiles. Enfni , ce qui leve toute espece de doute , si meme il peut y en avoir, le corps queje vais faire connaitre est parcouru dans toute sa longueur , par un canal aplati , renipli de gangue. J'ai vu deux e'chantillons de cctte singuliere production , aucun ne m'appartient ; le plus grand fait partie de la collection de M. Tesson , amateur ze'le d'objets d'histoire naturelle ; il a ete trouve' en novembre 1824 , dans une des carrieres d'AUemagne ; I'autre apparlient a M. Lavigne , professeur de dessin ; celui-ci a ete trouve' il y a quelques anne'es parmi un tas de pierres qui servaient a construire un mur. La gangue est de toute e'vidence de Calcaire de Caen ; mais je n'ai pu savoir de quelle localite prcsqu'cBtierement Ic produit de leurs exploitations a faire des carreaiix d'un pied de surl'ace et d'un pouce d'epaisscui" , avec Icsqiicls on pave a Caen la plupart des appartenicnts. 22 \ 27G ME.MOIRE SUR UN FOSSILE precise il proveiiait, Les possesseurs de ces objets ont biea vouki me Ics confier pour les dessiner et les dc'crire. Le plus grand dcs deux e'chaiitillons (figure I pl.^.. J a cinq pouces trois lignes de longueur ; il adhere par I'une de ses faces a un morceau de Calcaire. Ses deux extre'mite's sont frac- ture'es ; il est tres-aplati , rubane' ; sa surface libre est lisse , plane , et laisse apercevoir quel- ques felures dirige'es en sens divers. Ces felures sont accidentelles et re'sultent d'une fracture avec le'gere perte de substance , qui semble avoir e'te produite par une forte compression qu'aurait subie ce corps , avant que le banc calcaire qui le renfermait ne devint solide. Sa couleur est brune ; sa largeur , e'gSle dans toute son e'tendue, est de neuf lignes. Son e'paisseur , dans sa partie moyenne , est partout d'environ trois quarts de ligne. L'un de ses bords est droit et sans aucune dentelure; Tautre , droit aussi , pre'scnte une se'rie de denls re'gulieres , et de forme triangulaire. Elles ne commencent a etre apparentes qu a la distance de sept lignes environ de Tune des exlre'mite's ; elles augmentent in- sensiblement de longueur , et les plus voisines de I'autre cxtremite' sont les plus longues. Elles cnt environ deux lignes de largeur a leur base, DU CALCAIBF. DE CAEN. ^77 «el deux Irgnes trois quarts de la base au sommet; eiles ne sont point implante'es dans ce corps , mais semblent decouples aux dcpens de sa substance ; leur tissu et leur coyleur ne different ]>oint ; les deux bouts de ce fossile sont irre'- gulierement casse's , et I'on pent voir dans ces deux points que ce corps est parcouru dans loule sa longueur par un canal tres-aplati , rem- pli de gangue , dontla largeur est de cinq lignes et IVpaisseur d'un tiers de ligne environ. . / L'autre echantillon (repre'seiitememe plan- cheL fig, 3 J est long de trois pouces et demi ; il est e'galenieut tres-aplati , et I'une de ses faces adhere a la pierre. Ses deux extre'mite's sont tronque'es : I'une est large de cinq lignes et l'autre de deux lignes et demie ; celle-ci devait elre terniine'e en pointe. Sa surface est lisse et luisante , et sa couleur d'un blanc-bleuatre , plus fonce sur les dents ; I'un des bords est uni et sans dentelures , l'autre est dente' tres- ixigulierement en scie comme rechantlllon pre'- ce'dent ; les dents sont seulement un peu plus pelites , et celles de I'extre'mite' la plus e'troite sont presque toutes cassees. L'on distingue fa- cilement , a la troncaturc de I'extre'mite la plus large , qu'un canal parcourt e'galement I'e'pais- &eur de cet echantillon j mais il n'a point e'te 278 MEMOIRE SUR UN FDSSILE rempli de gangue , sans doute parce que le canal est tres-e'tioit et que la gangue n'e'tait point assez fluide pour y pe'netrer. L'on pent voir de merae a cette troncature que la couleur bleuatre n'est qu'exte'rieure , et que la tranche est de couleur brune comme dans re'chantillon pre'ce'dent. Quoiqu'il soit a peu pres certain que ces deux fragments n'ont point fait partie d'un meme individu , il est e'vident qu'ils appartiennent a la meme espece , et l'on pourrait regarder le petit e'chantillon comme le bout ou extre'mite' libre , tandis que I'autre etait beaucoup plus voisine du point par lequel ce corps adhe'rait a I'animal , et de plus qu'une portion interme'- diaire assez conside'rable manque. D'apres la direction des bords , la totalite' de ce fossile ne pouvait avoir moins de deux pieds de longueur et il en avait probableraent davantage. Maintenant , a quelle classe d'etres organise's peut-on rapporter cette singuliere production ? On ne peut, jepense , la regarder comme ajant appartenu au regne ve'getal. Outre que sa forme ct sa structure repoussent cette idee , les cir- constances qui accompagnent la pe'trificalion des restes ve'ge'taux dans le Calcaire de Caen , ajoutent une nouvelle force contre cette sup- position. Les restes de ve'ge'taux, lorsqu'ils ont DU CALCAIRE DE CAEN. 279 peu d'epaisseur , se trouvent reduits a I'etat d'une poussiere brune sans adherence , et laissent sur la pierre des empreintes oil I'on distingue tres-claireraent la direction de leurs fibres ; ils sont communs dans cet e'tat : c'est ce que les ouvriers nomment coups de sabre. Lorsqu'ils avaient plus d'e'paisseur _, ils se sont pe'netre's de silice , et la pierre qui les entoure est e'galement change'een une substance siliceuse amorpbe, plus ou moins poreuse , ne faisant plus effervescence avec les acides et forniant autour du ve'getal ( morceau de bois ) une croute d'un a deux pouces d'e'paisseur 5 les de'bris de ve'ge'taux sont beau- coup plus rares dans cet e'tat que dans I'autre. II est a remarquer que notre fossile n'est nullement siliceux , mais entierement calcaire, II est inutile de s'arreter a de'raontrer qu'il ne pent avoir fait partie d'un Mammifere , d'un Piseau , d'un Mollusque ou d'un Zoophyte, Restent done les Reptiles et les Poissons ; nul Reptile vivant ou fossile n'a offert , je pense , aucune armure que I'on puisse comparer a notre fossile. II est vrai que la queue de quelques Sauriens est aplatie et dente'e en scie sur I'un de sesbords ; mais ces dentelures sontmembra- neuses , molles , et soutenues par des vertebres. 280 MEMOIRE SUR UN FOSSILE II n'y a ici aucune trace de verlebres ; It n'est pas non plus supposable qu'une portion mem— Lraneuse et moUe ait pu se pe'trifier et oflTrir une durete' et un aspect que I'on ne retrouve que dans les dents petrifie'es. II est plus raisonnable de penser que notre fossile est un fragment d'Ictjolite , et sans doute le rayon principal d'une nageoire de poisson Acanthopte'rjgien ou Toisin des Balistes , et plus probablenient encore le piquant ou I'armurede la queue d'une espece inconnue de Mourine ou Raie-aigle. Je m'ar- rete plus spe'cialement a cette ide'e , parce qu'il n'est pas rare de trouver dans le Calcaite de Caen des dents d'un poisson que I'on: ne pent guere rapporter qu'a ce genre. Parkinson en a figure' une semblable sous le nom de Palatum Umax (1). On m'objectera sans doute que les piquants des queues de Mourine sont dentes des deux cote's (2) , landis que celui que je de'cris ne I'est (1) Je possede deux magnifiqaes echantillons proTenant des carrieres d'Alleniagne , qui preseritent une vingtaine de ces dents resttes voisines les unes des autres et dans les rapports qu'elles se trouTaient sur la madioire , quoique cette derni^re n'y soit pas. Je me propose de les faire connaitre incessam- ment , de meme que d'autres Ictyodontes provenant du CaLr caire de Caen , telles que des dents de Squale , de Spare , etc. (3) M. Faujas De St. -Funs ( Annales du Museum , torn, XIV. DU CAI.CAIRE DE C \EIf. 26 1 cjiie (I'un seul. Je rcpondrai a cela que les dents fossiles de Mourine du Calcaire de Caen , n'ont point da tout la symctrie des dents de Mourines vivantes : que leurs formes et leurs courbures irregulicres annoncent qu'elles ont apparlenu a un animal ditFe'rant beaucoup des especes connues , et qu'il n'est pas derai- sonnable de penser qu'ime diffe'rence aussi marque'e dans la forme des dejits peut en avoir e'galement entraine dans la forme de I'ar- mure de la queue. J'ajouterai encore que la grande dimension des dents de Mourine du Calcaire de Caen , iudiquant un tros-grand animal , permettent de supposer une defense caudale fort longue. Au reste , j'abandonne facilement loutes les suppositions que j'ai pu faire pour de'terminer le genre et la classe d'animal auquel le fos- sile que j'ai decrit a pu appartenir. II fau- drait pour plus de certitude , etre a porte'e des grandes collections d'anatomie compare'e , et possc'der plus de connaissances que je n'en pi. 24. fig. 1—4) a figure et decrit un piquant fossile de Rah- aif^lc tiouve dans une piene niarneuse tendre , 4 peu de dis- tance de la ville d'Aigucs-morles ; cc piquant est dcnle des deux cutes ; ces dents sunt dirigees cu ariiere ct denticul^cs. 2S2 MEMOIRE 3UR UN FOSSII.E. puis avoir dans cette science , le flambeau de la Zoologie. Mais j'ai cru qu'il n'etait pas indif- fe'rent d'avertir qu'il existait des dents de Moit^ Hues dans les bancs calcaires oil cette produc- tion fossile a e'te' de'couverte. % VX/-V WXW\WVV'V\%V'%.VV\W\.VX/% V\W\VX/\W*W W\.W\W*V%/* NOTES Sur quelques animaux marins observes vi- vans ; lu&s a la seance du iL\ mars iSaS , Par M. EUDES-DESLONGCHAMPS. J'ai Thonneur de soumetlre a la Compagnie quelques observations faites sur des animaux marins recueillis sur la plage de Colleville , le 6 mars dernier. Je ne fatiguerai point votre at- tention , Messieurs , en vous relatant scrupuleu- sement toutes les especes que j'ai raraasse'es. Elles sont du reste en assez petit nombre et toutes connues. Je ne rapporterai ici que quel- ques fails d'anatoraie ou de physiologic que je crois n'etre pas connus. 1°. ASTERIAS RUBENS. Linn. ASTERIE COMMUNE. Fijbtte des pecheiirs. La plage en e'tait pour ainsi dire couverte , et je n'en parlerais point ici si je ne I'eusse ob- serve'e au moment oii elle devore Ics MoUusques. 284 NOTES A raesure que les vagues abanJotinaient fa pla je-, et lorsqu'il rpstait encore un a deux pofices d'eau sur le sable , on vojait rouler des Jsteries- re'imies au nombre de cinq on six, leurs rayons entrelaces et forraant une sorte de boule. J'exa- minai nn grand nombre de ccs boules : il y avait constamment au milien des Asteries ainsireunies une Mactre lisor ( Mactra stultorum. Linn. J, non petite , rnais adulte ( d'an poace a un pouce et demi de longueur). Les Asteries e'laient ranr ge'es aulour du bord des valves qui toujours e'taient baillantes de deux a Irois lignes : elles y e'taient applique'es par le milieu de leur face infe'rfeure. En les de'tacliant de dessus la co- tjuille qu'elles emprisonnaient ainsi,]e reiiiarquai qu'elles avaient introJiiit entre ses valves de grosses ve'sicules arrondies , a parois tres-minces et remplies d'un liquide transparent. G'.iaque Aste'rie pre'sentait cinq ve'sicules pendantes ^ rangees sjme'triquement autour de sa bouche ; elles e'taient de grosseur ine'gale ; il y en avait ordinairement deux plus volumineuses , et cga- lant environ une tres-grosse avctine. Les Irois- aulres , plus ou moins contraclees , n'avaient que le volume d'un pois. Elles paraissaient tenir a V Aste'rie par un pe'dicule ctroit et tres-couit; a rextre'mite oppose'e il y avait un trou rond sua DES ANIMAUX MARINS. 285 beant , par lequel le liqiiide contenu dans la ve'sicule sVcoulait lentement et goiitte a goulte. Les parois de ces ve'sicules etalent tres-minces ; cependanl la moilie supeiieure , c'est-a-dire celle tourne'e du cote du pe'dicule , e'tait plus epaisse que I'autre et ride'e longitudiaalement ; riufe'rieure e'tait tout a fait transparenle. Au bout de quelques instants , les ve'sicules con- tracte'es et vide'es du liquide qu'elles contenaient, e'taient a peine grosses cotnnie un petit plomb de chasse. II est a remarquer que , lorsque la mer avail! laissd quelques instants les j4steries a sec, elles abandonnaient I'animal qu'elles etaient en train de sucer. Je voulus en conserver occupe'es a cette ope'ralion ; mais a peine furent-elles dans le panier qu'elles se delacherenl de la coquille, et bientot apres on ne pouvait plus distinguer la place des ve'sicules. Je trouvai les coquilles saisles par ces Zoo- phytes a divers e'tats de destruction : quelques unes etaient a peine entame'es , et d'autres n'a- vaient plus que leurs muscles adducteurs : mais^ quelque peu entame'es qu'elles fussent , loutes avaient perdu la faculte de resserrer leurs valves, et paraissaient mortes. SilesTestace's sont la nourritiire habituelle des 286 NOTES j4steri&s , elles doiventen faire une e'norme des- truction^ a en juger par le nombre prodigieuxde ces Zoophytes. Mais comment peuvent-elles introduire des ve'sicules si moUes entre les valves des coquilles , sans que celles-ci , en se fermant subitement , ne coupent avec leur bord tranchant I'arme singuliere de I'ennemi qui veut les de'- vorer ? Peut-etre les Asteries n'attaquent-elles les Testaces qu'apres leur mort ? J'examinai et flairai avec attention vingt ou trente des Mac- tres saisies , aucune n'avait la moindre odeur* II est possible et meme pre'suraable que les As- teries ^ apres avoir saisi leur proie , fassent couler entre ses valves une humeur engourdis- sante qui leur permet ensuite de les devorer sans danger. J'ignore si elles attaquent les autres bivalves et les univalves comme elles attaquent les Mactres ; cela est presumable. Je n'ai trouve que I'espece indique'e plus haul assaillie ainsi ; il est vrai que c'etait a peu pres la seule que Ton vit sur le sable avec son animal , a I'exception pourtant du Cardlum echinatum ; mais il n'y en avait que peu de cette derniere espece , et celles que je trouvai e'taient depuis plusieurs instants a sec. SUR DES ANIMAUX MARINS. 287 2°. Mactra stultorum. Linn. J'ai trouve une varie'le distincte de celle espece et non mentionne'e ; elle est toute blanche, sans rayons , avec une tache brune au cole posterieur. 3°. Pandora rostrata. Linn. J'ai peu de choses a aj outer a ce que dit M. De Blainville ( Diction, des Scienc. nat. torn. XXXII. p. 546 ). J'ai remarque' de chaque cote de la bouche deux longs appendices buc- caux branchiiformes , diriges en arriere , et , contre I'assertion de cet infatigable naturaliste , j'ai vu distinctement sur les deux valves et plus clairement encore sur la valve plate ou droite , la trace de I'impression abdominale ; elle est e'tendue sans sinuosite' entre ces deux muscles re'tracteurs , au lieu de former une ligne non interrompue ; elle consiste en une se'rie de quinze a seize petites impressions musculaires arrondies , dislinctes ; deux ou Irois sont con- niventes. ^8S KOTES « 4°. Donax ajiatinum. Lamk. et Cardlum edule. Linn. Je n'aurais pas menllonne ces deux especes tres-abondantes sur nos cotes , si je n'avais a faire una remarque assez singnliere qui peut- c'lre leur e!%t commune avec plusieurs autres : ii parait qu'elles sent sujeltes a une sorle de mi- gration ; ainsi , il y a deux ans, la plage de Colleville etait tellement remplie de ces deux MoUusques , qu'il sufGsait de fouler le saWe avec les pieds , pour en voir sortir autour de soi. Maintenant il n'y en a presque plus ; on ne les retrouve qu'a plus d'une lieue dela. Cette cir- constaace m'a e'te assure'e positivement par les pecheurs qui fre'quentent habituellement celte partie de la cote. 5°. Nerita glaucina , Des conchyliogistes anglais ; probablement le Naiica castanea , Lamarck , uais non pas le Natica glaucina de cet auteur. Pai recueilli plusieurs e'chantillons de ce Moilusque ; je Tai trouve rampant sur des pierres recouverles de petites mares d'eau. Son man- STJR DES ANIMAUX HARINS 2S9 icau tres-ample recouvre et cache Ja coquille en totalite , comme ranimal des Porcelaines ,• mais le cote droit du manteau m'a paru enve- lopper seal la coquille et la recouvrir comme line sorte de capuchon. La tete et le col sont tres-gros , et lorsque I'animal est tout a fait developpe' , il ressemble , au premier aspect, a i'animal du Bullcsa aperta. Une fois sorti de I'eau , il est reste constamment re'tracte' et son ouverture kerme'tiquemeut ferme'e par I'opercule. L'animal des Natices a e'te de'crit par plusieurs auteurs , mais je ne crois pas qu'aucun ait observe' que le manteau enveloppat complelte- ment la coquille. 60, BucciNUM UNDATUM. Linn. Pen al trouve' un assez grand nombre , tons sur le sable , la coquille pose'e sur son ouver- ture , la spire un peu releve'e , la parlie pos- te'rieure du pied profonde'ment enfonce'e dans le sable , la tete et les tentacules de'veloppe's a la surface. lis paraissaient immobiles. lis sont reste's vivans et presque toujours de'veloppe's pendant quatre jours , au bout desquels je les ai mis dans Talcool ; les bords du pied et la parlie supe'rieure du col etaient orne's de petiles ago NOTES SUR D£S ANIMAUX MARINS. taches noires irre'gulieres ; il e'tait tres-facile de distinguer les femelles des males , a re'nornie verge que ces derniers portent sur le cote' droit du col. Mais je n'ai pu apercevoir la plus petite diffe'rence dans leurs coquilles respectives , soit pour la forme ou le volume , soit dans la colo- ration on la disposition des stries. 'VV\VVVVX/VV%i\ VX\VV\VXAVX/\V"V'\VVVVV\VVTVX/\VV'VVV-VXV-VV'V\VV\VVXVV\V%;* BIEMOIRE Sur les corps organises fossiles du gres iiiterme'diaire du Calvados , lu a la seance du 'h aoui 1824 ; Par M. EUDES-DES- LONGCHAMPS. J-JES terrains du Calvados ofTrent aux naturalistes iin grand inte'ret sous le rapport des fossiles qu'ils renfernient : quelques-uns sont deja connus et de'crils , un beaucoup plus grand nombre ne I'est pas encore. II y a deja quelque temps que M. He'rault, niembre honoraire de notre Socie'te , de'couvrit dans le gres quartzeux de May , des restes de coquilles dont il a fait connaitre le gissement dans un savant me'moire sur les terrains inter- niiidiaires du Calvados , imprime parmi ceux que vientde publier notre Socie'te. Aujourd'hui, Messieurs , je me propose de de'crire et de fi- gurer ces fossiles interessants , renferme's dans des roches que, jusqu'a present, on ne soup- connait gueres couteair des debris d'etres orga- nise's. 33 t 292 MEMO IRE Les principales exploitations de gres sonl a May et a Feuguerolles , villages situe's a denx lieues au sud de Caen , sur les bords de TOrne, I'uii a droite , Tautre a gauche de la riviere. Ces deux localites renferment des fossiles : les carrieres de May ayant e'te' plus souvent et plus soigneusement visite'es , out fourni la presque totalite' des objets de'crits et figure's dans ces me'moires. Les carrieres sont place'es entre le village et la riviere ; quelques-unes ne sont gueres que des Irous ou excavations de peu d'e'tendue . mais il y en a de tres-conside'rables situe'es dans le lieu appele' la Lan^e. C'est dans celles-ci que I'on peut reconnailre la ve'ritable inclinai- son des bancs qui s'enfoncent dans la direction du nord-est , sous un angle de 45 a 5o degre'?. II serait assez facile de se me'prendre sur leur direction , si on ne les e'tudiait que dans des exploitations de peu d'e'tendue , et cela provient de ce que les bancs sont coupe's , perpendicu- lairement a leur epaisseur , par deux ordres de fissures (1) , ayant presque toujours les memes (i) Ces fissures n'ont aucune epaissear; les deux surfaces dc la roche ainsi felee sont contigues. Aucun corps n'est interposr; aucun clment ne les reunit. Leur surface terne nt sale n'a pas la couleur fiaicbe du grcs casse dans sa continuite. SUR LES FOSSILES DU CAI-VADOS. 290 rapports enlre elles. EUes paraissent traverser toute la se'rie des bancs ; au moins les voit-ou se prolonger jusqu'aux profondeurs oil Ton cesse d'exploiter , et I'ou ne depasse gueres 5o a 4o pieds. De ces fissures, les unes sont dirige'es da sud au nord , et les autres de I'est a I'ouest ; elles se croisent du cote du relevemeiit des bancs; aussi presentent-ils dans ce point une foule d'an- gles vifs , ressemblant a d'e'norraes cristaux , grouppe's de diffeVenles manieres. Les fissures principales de chaque direction marchent a peu pres parallelement entre elles. II se trouve e'galement entre ces fissures d'autres dont Te'tendue est moins conside'rable , et qui ne traversent pas toujoursl'e'paisseur d'un banc. Les ouvriers tirent parti de ces fissures pour de'tacher les blocs de gres qui , fele's dans toute sortes de directions ;, ne sont jamais d'un vo- lume trQs- conside'rable et deviennent par la plus faciles a briser pour en faire des pave's. Les bancs sont assez ordinairement se'pares les uns des autres par des coucbes d'une espece d'argile tres-douce au toucber et souvent rem- plies de parcelles de Mica ; il j en a de toutes couleurs , verdatres , blanclies, rouges , jaunes, grises , etc. 2()'i ML.M01RE Les br.ncs varient d'epaisseiir : j'eii ai mesure de 12 pieds , d'autres de trois ; le plus ordinai- rement ils ont de 5 a 8 pieds. lis u'ont pas recu de nonis parliculiers , excepte celui qui se trouve etre le supcrieur aux carrieres de la Lande , et que les ouvriers appellent banc ta- hletterie ; il a plusieurs pieds d'e'paisseur et se s(^pare , suivant I'inclinaison , en plaques d'un a deux pouces d'e'paisseur et de quelques pieds de surface. On emploie ces plaques a divers usages : dans les villages voisins de Maj on s'en sert pour paver les salles basses des maisons. Les ouvriers rencontrent quelquefols , au milieu des bancs , des masses arrondies de six a sept pieds de diametre , dent les parois , dures comme le reste de la roche , ont sept a huit pouces d'e'paisseur ; elles renferment , dans leur inte'rieur, un sable quartzeux , non agglu- line , (I'une extreme finesse j il est presque tou- jours blanc ; les ouvriers m'ont assure' n'avoir jamais trouve au milieu de ce sable , de noyaux cristallise's , ni de coquilles. Quelle cause a pu pre'server ces masses isole'es de I'agglutination ge'ne'rale qui a saisi tons les autres grains quart- zeux dout le gres est forme' ? D'oii peut pro- venir celte forme arrondie au milieu de formes anguleuses , etc. ? On scut que je ne fais ces SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 29S qiicslions que pour attirer I'altenlion sur cetie singularite , et que je ne me charge pas d'j re'- poudre. On ne peut supposer que cela provienne d'une desagre'gation de mole'cules autrefois unies; leur position a une assez grande profondeiir , au milieu des bancs les plus durs , leur forme arrondie meme , s'opposent a cette hypolliese. D'ailleurs , lorsque le gres se de'sagrege , ce n'est que par son exposition a Taction de I'air et de I'eau. On ne voit cette sorte de de'com^ position que sur les plaques les plus superficielics du banc tabletterie , et le gres de'sagre'ge' pre'- sente un aspect bien difierent du sable contenu dans les masses arrondies ; on y trouve tou- jours des portions de la roche plus ou moins fragiles , mais reconnaissables. Malgre que les fossiles trouve's dans le gres de May soient assez norabreux , il s'en laut bcaucoup qu'ils y abondent : on ne les trouve que dans quelques points de certains bancs et assez rarement. II faut exceptor ne'anmoins une petite coquille du genre Productus ( Sowerby.) , excessivement commune dans un des bancs , et tres-rare dans les autres. Tous les fossiles ont complettement perdu leur lest: il ne parait pas avoir e'te' remplace' par un test de transudation , ou , si' cela a eu lieu , 2C)G MEMOIRE ce nouveau test a ete detruit une seconde fois. Les Te'rehratules meme qui conservent , clans les terrains calcaires les plus anciens , leur test primilif on niarin , ont ici e'prouve le sort commun , leur test n'existe plus. Tout ce que I'oii a trouve' jusqu'a ce jour ne consiste qu'en des monies inte'rieurs et des empreintes d'une conservation bien e'loigne'e d'etre parfaites. II est ne'anmoins tres-probable que , dans d'autres roches de ce syst6me de formation , les memes especes se retrouvent avec leur test marin ou spathique , suivant les families ; et je suis porte' a croire que quelques bancs des mar- bres de Vieux ou d'autres localites , sont dans ee cas : je me fonde sur un fait d'analogie bieu evident , que nous offrent les gres etles marbres de transition du de'partement de la Manche. Ces deux sortes de roches renferment les memes fossiles (i). Dana le gres , aucun n'a conserve de test ; ils s'j trouvent , comme dans le notre, a Te'tat d'empreinte et de moule inte'rieur ; le niarbre au coutraire contient les memes especes avec un test de transudation ou marin , suivant les families. Si I'on n'a , jusqu'ici , trouve' aucun vestige , d'etres organises dans nos Calcaires marbres y (i) Differant des nfltres neanmoins. SUR LES FOSSILES DV CALVADOS. IQJ eela n'elonnera point quand on saura qu'ils ne sont point exploite's maintenant , ct que les anciennes exploitations , qui n'ont jamais ete d'une grande etendue , sont comble'es par des lerres rapporte'es, et les roches couvertes de Lichens et de Mousses. II est ne'anmoins indispensable pour Tutilite de la Ge'ologie de de'crire et de determiner nos fossiles aussi exactement que possible , en fai- sant usage de toutes les ressources que laisse leur e'tat de conservation , quelqu'imparfait qu'il soit. On sent combien la tache est difficile : je ne puis me flatter de Tavoir complettement remplie. Afm de rendre e'vidents les caracteres des moules inte'rieurs et des empreintes , souvent plus ou moins engages dans la gangue , il de- venait n^cessaire de les de'pouiller de cette derniere, au moins dans les points qu'il e'tait essentiel de bien connaitre ; les marteaux or- dinaires c'taient insufGsants _, et j'eusse , par ce moyen ^ brise le plus souvent les e'chantillons que j'aurais VGulu de'gager. Je me suis servi avec avantage d'un raarteau aigu par les deux bouts , d'acier fondu trempd de toute durete' , ressemblant en petit aux marteaux dontse servent les meunicrs pour aplanir leurs meules. Avec 2gS ME MO IKE eet instrument , j'usais a petits coups le gre*- jusqu'ace quej'eusse atleint la fissure qui existe constamment entre le moule et son empreiute , et je suis parvenu a decouvrir ainsi tout ce que. pouvaient offrir d'essentiel les e'chantillons sou- mis a moil investigation. Les empreintes ties fossiles du gres et leurs moules sont presque toujours couverts d'un oxide ferrugineux dont la couleur varie du uoir au rouge. Get oxide s'enleve, en partie , en le frottant avee une brosse rude et mouille'e. La surface de I'objet reste un peu rugueuse. Si I'on vient a fexaniiaer avec une forte loupe , on s'a- percoit que ces petites rugosite's sont le resultat de I'arrangement des grains de sable quartzeux dont le gres est forme. Quelquefois la surface des fossiles parait avoir subi une sorte d'erosion^ et cela se remarque sur les objets qui ont ete recouverts inegalement d'oxide ferrugineux j ils, paraissent rouge's dans les points oil cet oxide, etait le plus e'pais. TRILOBITES. Les empreintes de Trilobites ne sont pas fort fares dans le gres de May ; on a recueilli un assex grand nombre de fragments oflrant toutes les SUR LES FOSSILES DTJ CALVADOS. agf) parlies de cesCrustace's; mais elles sont separe'es^ souvent pele-mele , et aucun morceau n'a encoi'e pre'sente I'animal entier. On reconnait facileraent que ces de'bris ont appartenu a plusieurs especes toules ine'dites ; j'ai cru pouvoir en dislinguer trois. II n'est pas aussi facile d'assigner a chacune ce qui lui ap- partient ve'ritablement ; ne'anmoins comme I'une parait beaucoup plus commune que les deux autres , j'ai rapporte' a cette espece le bouclier , les pieces articulaires de I'abdomen et le post- abdomen qui se rencontrent le plus frequemment. J'ai re'uni pour une seconde espece un bouclier et un post-abdomen de forme diffe'rente et qui se trouvent beaucoup plus rarement ; enfin je regarde comme appartenant a une troisieme es- pece un bouclier d'une forme particuliere qu'on ne peut rapporter aux deux autres. Je ne me dissimule point que ces rapproche- ments n'ont pas toute la certitude possible , et que je pourrais bien avoir donne' a I'un ce qui appartenait a I'autre ; en attendant qu'un hazard heureux , en nous offranl les animaux enliers , leve nos doutes a cet e'gard, je decrirai isole'ment les parlies que j'altribue a chaque espece ; je rechercherai ensuile les rapports qu'elles peuvent avoir avec les genres et les especes foi'me'es par 3oa MEMOinE M. Brongniard ; enfin je les e'lablirai restiluces comme especes parliculieres avec leurs caracteres zoologiques. De celtemaiiierej'e'viteraid'induire en erreur , et , si je metais mepris dans Tattribu- tion des parties a chacune des especes , on pourra toujours corriger celte faute , et les descriptions isole'es pourront servir comme mate'riaux de I'his- toire de ces interessants fossiles. J'avertis encore que je me servirai dans celte description de la terminologie adoptee par M. Brongniard. Les parties de Tiilohites qui se trouvent le plus fre'quemment sont des post - abdomens : \iennent ensuite les pieces articulaires de Tab— domen se'pare'es , isole'es et presque toujours casse'es ( on n'a encore recueilli qu'un seul ab- domen avec ses pieces articulaires en place) ; les boucliers ou tetes sont les moins communs. On trouve ces difife'rentes parties a diffe'rents ages et de diverses dimensions. L'espece la plus commune olTre des de'bris appartenant a des individus, qui , enliers, avaienta peine un pouce de longueur , d'autres qui indiquent un animal d'environ un pied et tous les interme'diaires. Un autre faitqu'il est bonde remarquer , c'est que le test de ces Trilobites e'tait solide et non flexible ; on ne trouve point leurs de'bris plies ou comprime's ; quelques-uns out e'prouve' e'vi- ^ SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 3oi demment des fractures avant de devenir fossiles. A la verite on voit quelqiies post-abdomens qui paraissent avoir e'te le'gerement defornie's ; ce sont en general les plus pelits; il est possible que cetle derniere partie de Tanimal fdt un peu plus molle que le reste. Premiere espece. On n'a long -temps cownu que le post-ab- domen de cette espece , et c'est d'apres celte piece seule que Ton annonca la presence des Trilohites dans les gres de May. Dansun voyage fait dernierement a ces carrieres , de compagnie avec MM. He'rault , Desnoyers et De Caumont, je fus assez heureux pour trouver , en place et encore adhe'rent aux immenses roches de cette localite, un morceau de gres a la surface du- quel se trouvaient plusieurs boucUers ou tetes , mele's avec des post-abdomens et des articulations se'pare'es de Tabdoraen. Bouclier. 11 y en a de plusieurs dimensions : le plus grand que je possede (pi. i . fig. i . A. B. ) a un pouce de longueur et vingt-deux lignes de largeur mesure's de Textre'mite d'un des prolon- gementslate'raux a l'autre,et seize lignes au niveau des protube'rances oculiformes. Sa forme est un 302 51EM0IRE peu plus que demi-circulairc j le front ou lobo iiiojen est assez bombe , il est lisse ; on aper- coit tres-obscurement sur ses parlies late'rales- deux ou trois depressions superficielles ; la plus profonde est en arriere ; elle est aussi la plus e'tendue , et elle vient presque se re'unir avec sa congeuere du cote oppose ; elle est situe'e a en- viron une ligne du bord poste'rieur. Le front est se'pare' des joues et du chaperon par une goutliere demi-circulaire e'vase'e et assez profonde qui se continue en diniinuant de largeur sur les pro- longemens late'raux jusqu'a leur pomte. Le cha- peron est releve en avant , il est uni avec les deux joues , ou plutot ces trois parties forraent , par leur ensemble , une espece de zone large partout de trois lignes , qui borde le front. Cette zone est releve'e en avant dans le point qui cor- respond au chaperon, abaisse'e dans Tintervalle qui le se'pare des joues , et relevee de nouveau aux points qui correspondent a ces dernieres. Je regarde com me des protuberances oculiforraes deuxpetites c'minences arrondies , tres-distinctcs sur les echantillons bien conserve's, et situe'es tout a fait sur le bord des joues a une ligne environ de I'origine des prolongemens lateraux. On n'y apercoit point do structure re'ticulaire , et il n'eu peut etre autreraeut , puisqu'il n'y a plus de lest. SU1\ LES FOSjILF-S DTj CALVADOS. 005 3e n'ai pas non plus remarque celte structure ni aucuncs asperites sur les empreintes en creux dont je possede plusieurs ; les grains quartzeux qui constituent le gres ne pouvaient s'appliquer avec assez d'esactifude pour conserver I'em- preinte de parlies aussi petites. Les prolongemens lateraux sent longs d'en- viron quatrelignes etlargesde deux a leurorigine; ils se terminent en pointe mousse , et s'inclineivt presque subitemcnt en has en formant avec le bouclier un angle obtus tres-arrondl, de sorte que le bord posterieur du bouclier , re'uni a ceiui des prolongemens lateraux , de'crit une ligne presque derai-circulaire un pen abaisse'e de sa portion moyenne. L'extremite libre des prolon- gemens lateraux est un pen dirige'e en avant. Tres-peu d'e'chantiUons monlrent ces prolonge- mens a de'couvert , ils sont presque toujours caches par la gangue ; on ne peut les apercevoir qu'en usant avec precaution le gres au niojen du marteau aigu. Tous les boucliers de cette especc que j'ai examine's ne m'ont pre'sente aucune dif- ference remarquable. Abdomen. J'ai deja dit que Ton trouve sou- vent des pieces articulaires de toutes grandeurs isole'es et sans rapports entre elles. Si je n'eusse vu que ces pieces seules, on sent qu'il m'eiU e'te' 5o4 MEMOIUE impossible de donner uue id^e juste de la forme et des proportions de Vabdomen. Heureusemcnt M. He'rault en possede un entier ( pi. i.fig. 5 , A. B. ) ou presque entier, avec ses pieces articu- laires en rapport ; il est d'une belle conservation et a du appartenir a un individu plus grand que celui dont je viens de de'crire le bouclier. Jl est sans troncalure du cote de la tete , mais il est casse obliquement du cote' du post -abdomen. Le cote' gauche est le plus court , on n'y voit que dix articulations ; le cote droit plus long en montre douze , et Ton ne peut juger a cause de la fracture , s'il en existait davantage. II est e'tendu en ligne a pen pres droite d'avant en arriere. Cependant a peu de distance du bou- clier , il forme une convexite assez prononce'e , provenant d'un le'ger glissement des quatre ou cinq premieres pieces articulaires, etnous verrons plus bas^ en e'tudiant la conformation des pieces articulaires , que I'animal avait la faculte de se fle'cbir en boule comme quelques autres Tvllo- bites. Sa courbure transversale est tres-forte , elle a lieu spe'cialeraent a I'origine des flancs ; on peut la comparer a celle d'un demi cerceau uu peu abaisse a sa partie moyenne. Les deux sillons longitudinaux qui parlagent Tabdomcn en trois potions se rapprochent un SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 5o5 pen Tun de Pautre en arriere , de sorte que la portion moyenne est plus large que les flancs da cote' du bouclier ; c'est le contraire en arriere ( i ). La portion moyenne est me'diocrement con- vexe , elle pre'sente une se'rie de gouttieres et de saillies transversales forme'es par les pieces arli- culaires ; les flancs commencent leur courbure, qui est tres-prononce'e , a une petite distance des sillons longltudinaux- On y remarque comme sur la portion moyenne une suite de gouttieres et de saillies , d'autant moins prononce'es qu'on les considere plus pres du bord libre ; les gouttieres ne sont plus dans ce point que des facettes de recouvrement. Quoique les de'bris que nous posse'dons ne soient que des moules et des empreintes , quel- ques-uns sont si nets et si bien exprime's que Ton pent connaitre parfaitement quelle e'tait la forme exacte de chaque piece articulaire , leurs rapports entre elles , conse'quemment les mouvemens qu'elles e'taient susceptibles d'executer. Etudions une de ces pieces isole'es : sa cour- bure ge'nerale est a peu pres celle d'un demi (?,) J'observerai que les figures n'indiquent pas lineairement cette mesurc ; je n'ai pas besoin de dire quecela depend du lac- coui'cl oil sunt vus les flancs. cerceau im peu abaisse dans son milieu ; sa por- tion moyenne est distingue'e des late'rales par deux le'geres depressions, une de chaque cote; son etendue d'arriere en avanl, variable suivant le point de I'abdomen oil on la suppose, est tres-peu considerable eu e'gard a son Etendue transversale. La portion moyenne est creuse'e en avant , sui- vant sa largeur , par une goutliere peu profonde avec une petit rebord aplati 5 derriere cette gout- tiere se trouve une surface convexe , un peu plus large , e'galeraent transversale ; la gouttiere est recouverte par le bord poste'rieur de la piece articulaire qui la pre'cede, et la surface convexe recouvre le bord ante'rieur de la piece articu- laire qui la suit ; sur les flancs on retrouve une disposition analogue mais un peu diiTe'rente ; en avant , au lieu d'une gouttiere , c'est une surface plane qui s'e'largit a mesure qu'elle s'avance vers I'extre'mite' libre ; derriere elle est une autre petite surface , a peine convexe , dont les di- mensions en largeur sont dispose'es en sens inverse de la pre'ce'dente ; elles sont se'pare'es I'une de I'aulre par une arete saillante: la premiere s'en- fonce , lors du mouvement de contraction en boule de I'animal , sous la piece articulaire qui la precede, et la seconde vient recouvrir celle qui la suit. L'extremite libre de cbaque piece est SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. Soy un peu arrondie et nullement bifurquee. II rcgne pres le bord anterieur de cliaque piece articu- laire, un ligne etroite , enfoncee, desline'e, sans doute, a donner attache a une membrane qui les unissait enlre elles. Toutes ces pieces s'imbriquent les unes sur les autres. Le bord poste'rieur du bouclier re- couvre la premiere _, et la derniere i-ecouvre le bord ante'rieur du post-abdomen , dont les parlies late'rales pre'sentent une facette de recouvrement tres-e'vidente, D'apres cette disposition anatomique , il est clair que I'animal e'tait susceptible de se rouler en boule. Le centre de mouvement de chaque piece articulaire parait etre sur les flancs a une petite distance de leur origine. On ne voit pas dans ce point de surface articulaire d'une forme spe'ciale , comme dans quelques Crustace's , no- tamment le Homard. G'est sans doute au peu de solidite de ce moyen d'union , susceptible de se de'truire promptement apres la mort , qu'est due la rarete de trouver entiers les ani- maux, tandis qu'on les trouve presque toujours de'sarticule's. II est presumable que parmi les diverses pieces articulaires trouve'es jusqu^a pre'sent , il en est qui apparlienncnt a des especes dilTerentes j raais 5o8 ME MO IRE il lie ni'cst pas possible de les disllnguer ; je 11 'ai remarque' que des diflferences dans la lon- gueur , la largeur et dans les proportions entre la portion moyenne et les flancs , ce qui me parait de'pendre de I'age et de leur situation plus ou moins voisine du bouclier ou du post-abdomen. Espe'rons que quel que nouvel e'chanlillon nous mettra sur la voie. Post-Ahdomen. On en trouve de toutes gran- deurs , depuis trois ou quatre lignes jusqu'a un pouce et demi et au-dela. Leur forme varie un pen ; la plupart sont presque circulaires ou obs- cure'ment te'tragones. M. He'rault possede dans sa collection un post-abdomen dont le bord pos- te'rieur s'allonge presque en pointe, J'en possede un autre dont la configuration est toute diiFerentCy le bord poste'rieur formant a peine une legerc courbure. Entre ces deux extremes on trouve tous les interme'diaires. Le post-abdomen est sans doute conslitue par une seule piece , et Ires-assure'raent il n'e'tait point compose' de pieces articulaires mobiles. Sa sur- face est simplement sillonnc^e par des lignes en- fonce'es qui lui donnent un^^aspect arlicule. Les deux sillons longitudinaux qui le partagent en trois portions , y conscrvcnt la direction oblique qu'ils avaicnt sur Tabdoraen. lis se reunissent SUR LES FOSSILKS 0U CALVADOS. ;^0C) a peu de distance du Lord poste'rienr et circons- crivent dans ce point , et en arriere , un petit mamelon saillant et arrondi. La portion moyenne est assez convexe , nioins e'tendue que les flancsf et marquee par de pelites goultieres Iransversalcs qui se rapprochent davantage a mesure qu'cUes sont plus poste'rieures. On en compte environ dix sur les grands individus et neuf sur les pelits; je dis environ , car les dernieres gouttieres soat toujours tres-peu distinctes et il est facile de se troinper en les comptant. Les flancs sont courbe's assez fortement , un peu moins cependant qu'a I'abdonien ; ils sont marque's transversalement par des lignes crcuses et prof'ondes , en nombre e'gal aux gouttieres de la portion moyenne ; elles ne sont nullement bifurque'es en dehors. Le bord ante'rieur du post-abdomen , mince dans Tespace qui correspond a la portion mojen- ne , s'elargit sur les (lanes enune facette articu- laire oblique, allcnge'e, dirige'e en avant, d'aulant plift large qu'elle dcvient plus voisine des angles lateraux. Elle est rccouverte par la derniere piece arliculaire de Tabdomen. Celte facette ne s'apercoit que sur les e'chantillons bien conserve's et ccnvenablemcnt degage's. Le bord poste'rieur parait fort e'pais , parce que dans celte parlie , le pest - abdomen se rccoui:be subitement eu 3lO ME MOIRE dessous. Ge Lord forme avec les flancs uii angle plus ou moiiis prononce suivant les indi- vidus. II est tres-marque sur I'e'chantillon figure' pi. r , fig. 6, B. J'ai remarque', sur divers e'chantillons de gres avec fragmens de Trilobites que je possede , plusieurs empreintes d'un corps particulier qui parait avoir e'te membraneux, si ron en juge par sa forme aplatie et les sinuosite's irre'sfulieres de ses bords. Je suis tres-porte' a croire qu'il a fait parlie de notre Trilohite. Je possede un e'chantillon (planche 1 1 , fig. i. ) , qui fait voir deux de ces corps situe's a uiie tres-petite dis- tance d'un post-abdomen ; ils sont de figure a peu pres quadrilalcre j deux de leurs bords sont sinueux et les deux autres sans sinuosite'. .Te les ai dessine's pre'cise'ment dans la situation oil ils sont naturellement jette'ssur ce morceau. J'ai pense' d'abord que ce pouvaient etre des appen- dices situe's au bord poste'rieur du post-abdomen. En re'fle'chissant ne'anmoins a la maniere dent ce bord se recourbe tout-a-fait en dessous , je ii''ose m'arreter a cette ide'e. Quels qu'ils soient, leur situation au milieu de debris de Trilobites^ doit etre prise en conside'ration. On voit par cet expose que ce Trilohite differe beaucoup de tous les animaux de cette SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 3ll famille deja connus : la forme seule de son bouclier me ferait croire qu'il doit cons- tituer lui genre a part , voisin des Caljmenes et des Asaphes , puisque Tanimal enlier e'tait susceplible de se rouler en boiile. Je n'essaierai point cependanl de I'e'tablir : c'est au savant auteur de I'histoire des Trilobites qu'il appar- ^ tient de de'cider cette question , s'il veut bien s'occuper des Trilobites de notre gres , et s'il daigne jetter un coup d'oeil sur cet essai , ou je n'ai d'autre but que de fournir des mate'riaux pour comple'ter leur histoire. Ayant e'te' a porte'e de voir et de comparer un grand nombre d'e'chan- tillons , j'ai pu de'brouiller et indiquer plusieurs caracteres que I'e'tat imparfait de ces e'chantillons n'aurait pas permis de bien saisir ou meme eut fait ne'gliger entierement , s'ils eussent e'te' ob- serve's isole'ment. Je rapporterai provisoircment le Trilohite de la premiere espece au genre Asaplie ; il eut e'te peut-etre aussi nalurel de le reunir au genre Calymene. Cependant je crois que , toutes differences et ressemblances compense'es , il se rapproche plus du premier de ces genres «k que du dernier. 0 12 MEMO IRE Je le nommerai : ASAPHE DE BRONGNIARD. ASAPHUS^ ^ BllONGNIARDlI. » A. Clypeo semi-circulari utrinque in angulis bre- vibus etobtusis proiiucto ; fronte liBvi , sub-convexo, «^apilio el genis couniveutibus margiuato ; oculis lateralibus; abdominis articulis duodecim ? Post- abdomine unipartito , sulcis Iransversis exaralo ( nobis. ). I^EUXIEBIE ESPECE. Ce Tj'llobiie se trouve beaucoup plus rare- ment , etfaspect tres-singulier de son post abdo- men me porte a croire qu'il doit former une espece a part. J'en ai trouve' plusieurs parrai les de'bris de VAsaphe de Brongniard , etj'y rapporte un bouclier ( le seul que j'aie encore vu) , que j'ai trouve sur un pelit morceau de gres isole' renfermant dcs empreintes de Tere- bratules. J'avoue que ce rapprochement pre- sente beaucoup plus d'incertitudes que I'autre , et je le donne pour ce qu'il vaut. Dans une etude aussi ardue , sur des objets de'membres , et plus ou moias tronque's , qtfil est pourtant si ne'cessaire de comiatlre , il estpermis de saisii' %UR LES FOSSILES DU CALVADOS. 5l5 tons les points d'analogie qui nous reslent, quel- (jue vagues ct fugitifs qu'ils puissent etre. BoucUer. Ce bonclier n'est pas enlier ; le cii3peron , la joue droite et le prolongement lateral du meme cote sont fracture's ; ce qui reste suffit ne'anmoins pour doniier une ide'e juste de rensemble ; il devait avoir environ quinze lignes de long et vingt-sept de large , mesure' de I'extre'raite' d'un des prolongemens late'raux a Tautre. II a la forme d'une moitie d'ellipse ; le front est de la meme forme , il est tres-peu Lombe' ; on y apercoit de cbaque cote deux fa- cettes ovalaires tros-superficielles ; il est se'pare des joues et du chaperon par un sillon large et peu profond qui , comme dans Tespece pre'- ce'dente , forme une sorte de zone a I'entour. Les joues sont peu salllantes_, les protube'rances oculiformes tout - a - fait late'rales et peu dis- tmctes ; les prolongemens late'raux larges et longs sont parcourus suivant leur longueur par une gouttiere superficielle ; ilssontpeu courbe's en dessous ; leur estre'mite lib re est arrondie. L'abdomen ou ses pieces articulaires ne me sont pas connus. Post-Abdomen. II est d'une seule piece. J'en ai observe deux variete's que je ne crois pas sullisantes pour former deux especes; dans l''une 3l4 MEMOIRE de ces varie'te's le post-abdomen est de figure- ellipsoide , plus convexe Iransversalement que d'avant en arriere. Les deux sillons longitudi— naux qui le se'parent en trois portions , sont tres-superficiels. Tres-e'carte's en avant , ils se rapprochent un peu en faisant , au milieu de leur trajet. , une le'gere sinuosite ; ils se re'unissent ensuite par une ligne transversale , a peu de distance du bord poste'rieur : la portion mojenne n'est nuUement saillante , il n'y existe aucune trace de gouttieres transversales : les flancs ou portions late'rales n'en ofFrent point non plus ; on voit a une petite distance du bord anterieur une ligne enfonce'e, destine'e sans doute a donner attache a la membrane qui unissail le post-ab- domen a la derniere piece articulaire de Fab- domen. ' Je possede trois e'chantillons de cette varie'te ; ils se ressemblent exactement ; je n'ai pu de- gager entierement les bords ante'rieur et poste'- rieur ; il est probable qu'ils sont dispose's comme dans la varie'te' suivante. Dans celle-ci , le post-abdomen est a peu pres demi-circulaire , le bord poste'rieur e'tant presque droit ; sa surface est tres-peu convexe Iransversalement, et a peu pres droite d'avant en arriere; les deux sillons longitudinaux sonte'cartcs, SUB LES FOSSILES DU CALVADOS. 5l5 snperficiels et viennent se reunir , sans flexuosite Lien prononce'e , a une tres-petite distance dii bord poste'rieur ; il n'y a point de goultieres transversales. On voit , comma dans la varle'te pre'ce'dente , une ligne enfonce'e , tres-voisine du bord ante'rieur. Celui-ci est demi-circulaire; il pre'sente, sur ses parties late'rales , deux fa- cefctes de recouvrement , destine'es a s'articuler avec la derniere piece de I'abdomen ; le bord poste'rieur est a peu pres droit, e'pais , etpar- couru transversaleraent par deux petites goultieres superficielles. Cetle espece a trop de rapports avec la pr#- ce'dente pour ne pas faire partie du meme genre : je la nommerai , d'apres la forme bien particu- liere de son post-abdomen : ASAPHE A QUEUE COURTE. ASAPHUS BREVI- CAUDATUS. A. Clypeo semi-elliptico, in angulis longis , latis," obtusis lateraliter producto ; fronle depresso , capitio ct genisconnivenlibus marglnato ; oculis lateralibus; post-abdominc unipartilo bievi , lacvi. 5i6 3IEM01RB TROISIEME ESPECE. Je lie connais que son bouclier dont j'ai vu trois empreiiiies en relief sur un morceau de gres appartenant a M. Herault. Le meme mor- ceau presente des pieces se'pare'es de t'abdomen, un post-abdomen et Tempreinte en creux el tn- complette du bouclier de VJsaphus Broii- gniardii. Je ne puis croire que le bouclier que je vais de'crire ait appartenu a une varie'te' de cette espece. Sa forme est trop particuliere ; efe ^oique cliaque empreinle ne soit pas parfaile- ment intacte , j'ai pu voir sur Tune ce qui man- quait sur Tautre. Ces trois boucliers sent a peu pres de meme grandeur j la longueur est de six lignes et la largeur de liuit ; la forme approche de celle d'an triangle : le front est tres-grand , assez convexc , plus long que large , termiue' en pointe en avqnt,, e'largi ensuile et puis re'tre'ci en arriere ; on voit dans cette re'gion et de cliaque cote' , un petit tubercule ovalaire trans- versalement , distinct du reste du front par deux Ilgnes enfoncees ; derriere ce tubercule est une petite surface a peu prcs plane qui s'etend jus- qu'au bord poste'rieur j le chaperon n'est pas distinct ; il est confondu avec le front j celui- sun L!iS FOSSILES DU CALVADOS. OlJ ci est se'pare des joues par un slllon elroit et Ires-enfonce ; elles sont pelites , pen saillantes et ne s'e'tendent que jusqu'a moilie' du front, Les protuberances oculiformes , pen distinctes, sont situe'es sur le Lord des joues. Les pro- longeniens late'raux sont courts , e'troits et un peu courbe's en dessous et en avant. L'aspect de ce petit bouclier est fort singulier-; il rappelle en quelque sorte le fer de certaines hallebardes , mais tres-raccourci. Je suis fort embarrasse' a quel genre le I'apporter. Gependant la position des protube'rances oculiformes , et celle des prolongemens late'raux semblent le rapprocher un peu des deux especes que je viens de de'crire , et je le noramerai : ASAPHE INCERTAIN. ASAPHUS INCERTUS. A. jClypeo liiangulari in angalis brcvibus incur- valis lateralitcr producto ; fronte maijno, convexo, auticc acLilOj poslicfe bituberculato , genis parvis ; ocLilis latcralibus. %V\ ■w%/\ VVVVV\VVXVVXVVXVV%X fc/V V-V\VV* VVXVV\ V'V* VVA VVX VV\ VV\ VV\ \.'V\ vv% ELOGE HISTORIQUE DE TOURNEFORT, PronoTice dans la seance puhlique du oif\ mai 1825 J par M. ROBERGE , vice-pre- sident. Messieurs , JL'iiTUDE de I'histoire naturelle ne serait qu'uii amusement frivole , si elle n^e'tait pas Tune des plus nobles occupations auxquelles puisse se livrer un 6tre raisonnable. Ce serait en me'connaitre I'importance etles avantages, que de croire qu'elle n'a d'autre motif qu'une vaine curiosite' , d'autre but qu'un agre'able delassement. Non seulement elle fait le charme de ceux qui la cultivent , mais elle contribue encore au bien-etre du genre hu- niain,qui serait reste' pauvre au milieu desrichesses de la nature , si elle ne lui avail enseigne' I'art de se Ics approprier. C'est elle qui nons apprend a distinguer , parmi Ics productions sans nombre ELOGE IlISTORIQUE. SlQ que renferme le globe , celles qui peuvent servir a nos besoins ou a nos plaisirs , el celles qui n'ont que des proprie'te's malfaisantes , dontnous devons nous preserver ; c'est elle , en un mot , qui impose le tribut que la nature entiere doit payer a I'honmie. Elle perfectionne en meme temps notre intelligence , en nous de'couvrant des traces de celte intelligence infinie dont les cuvrages nous environnent. L'homme , place au , centre de tant de raerveilles , est le seul des etres cre'es que ce spectacle inte'resse , qui clierche a en approfondir les de'tails , qui soil capable d'en embrasser Tensemble et d'en sentir les beaute's. Attache's a la terre par leurs gouts autant que par leur conformation , les animaux ne sontqu'un accessoire dans le plan gene'ral ; mais rhomme n'y joue point un role entierenient passif : il observe , il compare , il distingue ; il juge des causes par les effets , et , de I'examen des phe- nomenes particuliers , s'eleve aux plus hautes considerations. II decouvre renchainement des etres et leur subordination reciproque; il explique les regies de reternelle sagesse , se rend I'inter- prete de la nature , et prete sa voix a Tunivers , qui , sans lui , n'aurait offert qu'un muet hom- mage a son auteur. Yoila , Messieurs , a quels traits on peut re- 020 ELOGE IIISTORIQUE connaitre les naturalistes qui raeritenl veritable- ment ce nora. Tous les siecles en ont vu naitre , tons les climats en ont produit de semblaLles. Livre's aux memes recherches qireux , et jaloux d'arriver au meme but, nousne pouvons trop nous faniiliariser avec ceux qui ont c'te nos mailres , et qui doivent etre conlinuellement nos modeles. He'ritiers de leurs lumieres , nous leur devons toute noire reconnaissance ; depositaires de leur renoninie'e , c'est a nous a leur adresser les hom- niages de la poste'rite. Leur zele re'chauffera le notre , I'exemple de leur courage et de leur per- se've'rance nous sontiendra dans n'os travaux , et les louanges que nous donnerons a leur me'rite nousdisposeront a en acque'rir conirae eux. C'est ce qui me fait espe'rer que vous accueillerez fa- vorablement Te'loge de Tournefort , que je vais Yous lire , heureux aujourd'hui de n'etre point oblige d'aller chercher hors de noire patrie un objet digne de votre estime et de voire admi- ration. Joseph Pillon naquit a Aix , capitale de la Provence, le 5 jnin i656. Le chateau de Tour- nefort, dont son pere ctait seigneur, lui a valu le nom sous lequel il est ge'ne'ralcraent connu. Je parlerais de Torigine de Tournefort et de la noblesse de scs parents , s'il leur ctait redevable I)E TOLTRNEFORT. 021 tl'tine parlie dc sa gloire : mais c'est ini avantage dont il aiirait pu se passer ; car le me'rite est de toules les conditions _, et , s'il donne du lustre a la naissance la plus dislingue'e _, il n'a pas besoin de celui qu'il en recoit. Tournefort fit ses etudes au college des Je- suiles de sa ville natale. Ses progres n'y fureiit pas sans doute fort brillants : Tamour de la Bo- tanique , qui s'etait empare de son coeur a la premiere vue desplantes, iultait sanscesse centre les soins de ses maitres^ etrendait inutiles pour lui leurs meilleures lecons. Comme Linne , il ne- gligeait les exercices de la classe pour aller her- Loriserdans les champs ; il s'extasiait a la decou- verte d'une espece nouvelle , examinait scrupu- leusement ses diflerentes parlies , la comparait a celles qu'il connaissait de'ja , et acque'rait , sans y penser , cet esprit d'observation qu'il porta si loin dans la suite. Contrarie' de mc^me dans ses goals, il s'j livra avec plus d'ardeur , et tons les efforls que Ton fit pour I'arracher au penchant qui Tentrainait tournerent au profit de la science, en la lui rendant plus chere encore. C'est avec de idles dispositions qu'il com- menca son cours de philosophic. Les progres qu'il avail dtja fails dans Te'tude de la nature le degouterent bienlot des values subliiiles que, Saa ELOGE HlSTOniQUE sous ce nora , Toii enseignait alorsdans les ecolcs. Les principes cle Descartes n'y avaient point encore pe'ne'tre' ; niais Tourneforl fut assez heu- reux pour rencontrer les ouvrages tie ce perc de la philosophie moderne : il en me'dita long-temps la sage me'thode , et la reconnulpour le meillenr guide qu'il pouvait suivre dans la recherche de la ve'rite. La mort de son pere , arrivee en 1677, permit a Tournefort de revenir pour toujours aux etudes de son choix. II avait alors 21 ans, et Ton peut juger avec quelle ardeur il se livra a des goiUs qu'une longue contrainte n'avait fait que rendre plus vifs. Sans autre maitre que la nature ^ sans autre guide que sa passion , il recommenca ses recherches , et parvint en peu de temps a con- naitre la plupart des ve'ge'taux qui croissaient spontane'ment dans le pays qu'il habitait. Quel- ques jardins lui furent ouverts ; il n'epargnait rien pour pe'ne'trer dans ceux oii il espe'rait treuver , des plantes rares : on assure meme qu'il y allait furtivement quand on ne voulait pas lui en ac- corder Tentre'e, etqu'unjour il fut cruellement maltraite' par des paysans qui I'avaient pris pour un voleur. ^ II fallut bientot un nouvel aliment a sa curio- site j et^ pour la satisfaire , il entreprit un voyage DE TOURNEFORT. SaS dans les Alpes , d'ou il rapporta un grand nombre d'especes inle'ressantes. Nulle part ailleurs , I'histoire naturelle n'e'tait cultive'e avec plus de succes qu'a Monfpellier , oil Henri IV avail fonde un jardin de botanique, le premier qui ait e'te vu en France. Tournefort s'empressa de s'y rendre , et s'y livra , pendant plusieurs anne'es ^ a la cb jraie , a Tanatomie et aux autres branches dela me'decine,ayant toujours soin de re'server quelques heures de loisir pour les consacrer a la Botanique , son etude favorite. Lorsque le jardin et les environs de xMontpel- lier ne lui oflrirent plus rien d'iate'ressant, Tour-> nefort quitta cette ville, et alia parcourir lachaine saiivage des Ge'vennes. Bieutot apres , il voulut visiter les Pyrenees , oil il eut a souffrir des pri- vations et des incommodite's de toute espece , sans compter les dangers auxquels il fut expose' , seul , sans guide , presque sans provisions, dans une contre'e seme'e de pre'cipices , et qui n'est fre'quente'e que par des betes fe'roces , et par des brigands non moins a craindre. Une sante robusle , un tempe'rament vigoureux, da courage, et surlout I'enthousiasme de la science , voila ce qui lesoutenait dans ces courses pe'rilleuses. II s'enioncait au travers des plus e'paisscs Ibret? , grayissait les rocUers les plus escarpe's , coniine 23 024 i.LOGE HISTORIQUE sHl eut voulu de'i'ober a la nature les richesscs vege'tales qu'elle y avail cachc'es ^ et , lorsque la nuit venait le surprendre , il la passait sur im arbre , dans le creux d'une grotte , ou sous le toitdequelque chevrier. Unemasureabandonne'e, oil il s'etait ainsi re'fugie' , s'ecroula tout-a-coup sur lui : il fut deux heures enseveli sous les mines, et il y aurait pe'ri infailliblement , si Ton eut tarde plus long-temps a le secourir. Plus d'une fois il fut de'pouille' par ces brigands des Py- re'ne'es appelesMiquelets , qiioiqu'il ne portat rien qui fut capable d'exciter leur cupidite. Tout son bagage consistait dans les plantes seches qu'il avait recueillies , et dans quelques morceaux de pain noir que ces mise'rables de'daignaient de lui enlever, mais qui devenaient tres-pre'cieux pour lui , parce qu'il avait eu Tadresse d'y renfermer le peu d'argent qu'il posse'dait. Tournefort passa ensuite en Espagne , et par- courut les cotes de la Catalogne , de'montrant , comme autrefois Hypocrate , les planles aux me'decins et aux e'leves qui se re'unissaient en foule autour de lui , et I'accompagnaient dans ses herborisations. Deretoura Montpellier , sur la fin de iGSi , il mit en ordre les plantes qu'il avait rapportees dc ses diffe'rents voyages , et eut le plaisir de DE TOURNEFORT. SaS voir son lierbier enrichid'un nombre considerable d'cspeces nouvelles. Le nom de Tournefort commencait a sorlir de robscurite ; mais , conime il n'avait d'auire recomniandation que son me'rite , ses talents restaient inutiles pour les autres. II fallait done cju'une circonstance le mit en e'tat de se faire connaitre pour ce qu'il e'tait , et elle ne tarda pas long-temps a se pre'senter. Sous les auspices de Louis XIII , un jardia de jjotaniqueavait ete' fonde', dans la Capitale, par les soins de Gui de la Brosse. Grace au zele et aux lumieres de Fagon , son petit - neveu , ce jardin , neglige' sous les directeurs pre'ce'dents, acquit bientot une uouvelle importance , qui a toujours e'te' en augmentant dans la suite. Per- sonne n'etait plus capable que Fagon de faire les demonstrations publiques des plantes , et de pre'senter la science de maniere a en inspirer le gout aux e'leves. Mais il avait d'aulres devoirs a remplir : son temps e'tait presque enlierement absorbe par la pratique de la rae'decine , et le peu qui lui en restait ne suffisant plus pour ses ibnctions de de'monstrateur *, il dcsirait trouver quelqu'un sur lequelii put s'en dechargcr. Tour- nefort , dont il avait entendu vanter le me'rite , 026 ELOGE HISTORIQU-E lui pariit le seul homme propre a remplir ses vues. II I'allira aiipres de lui, en ii\85 ^ el le fit noramer son supple'ant au jardin du Roi. Fagon n'eut qu'a se louer du ehoix qu'il avak fait. Entre les mains de Tournefort^ le jardin du Roi prit une face nouvelle. Un concours prodigieux d'e'leves , francais et etrangers , de'- montra I'excellence des lecons du jeune profes- seur ; mais ces succes , loin d'inspirer au vertueux nie'decin la moindre jalousie centre son prote'ge, ne servirent qu'a augtnenter I'estinie et la con- fiance dont il I'honorait. 1\ lui fit donner I'crdre de voyager en Espagne ct en Portugal , etplus lard en HoUande et en Angleterre , afin d'etuditr les plantes qui y viennent naturellement , ct d'en rapporter des individus oudes graines pour le jardin. Le savant abbe' Bignon ayant e'te nomrae' pre'- sident de 1' Academic des sciences , y fit recevoir Tournefort , en linjT. ,etdevint, dans la suite , un de ses plus ze'le's protecteurs. Tournefort repondita ces te'moignages flatteurs de conside'ration par un nouveau zele etu no application nouvelle*. Deja , pour remplir digne- ft ment les devoirs dont il ctait charge', il avait senti la ne'cessite' de donner plus d'e'tendue ;i ses travaux , ct d'approfondir ce qu'il n'avait DE TOURNliFORT. 527 h'll jusque-la qu'effleurer. II cliercha vaiiiement, tliins les ecrits des anciens , les veritables ele- ments de la science ; il n'y trouva que des no- lions iinportantes , a la ve'rite , mais incompletes , sans suite et sans liaison , et les regarda comrae des sources oil Ton pourrait puiser iitileraent , et non comme des modeles qu'il fallait iiniter. La Botanique avail ete traite'e plus direclement par les niodernes ; mais, comme la plupart d'enlre eux e'tudiaient moins dans la nature que dans les livres , leurs ouvrages renfermaient plus d'e'ru- dition que de savoir , plus de recherches que d'observations. Ke'anmoins , on vojait deja , du milieu de leurs compilations , jaillir des principes lumineux_, qui n'avaient besoin que de-develop- pement , et _, s'ils n^ont pu' parvenir a e'lever un edifice re'gulier , ils out au moins le me'rite d'ea avoir prepare' lesmale'riaux, en attendant qu'une main plus habile que la leur sutles disposer dans un ordre convenable. Depuis environ deux siecles que le flambeau des arts et des sciences , apporte en Italic par les exiles de Constantinople , avail commence a e'clairer I'Europe occidentale , la Botanique n'avait point e'te' ne'gligee. On s'en c'lait tenu d'abordaune elude servile des anciens : Tbeo- pliraste et Dioscoride eurent beaucoup de com- SzS iLOGE HISTORIQUE nientateurSj et pen de rivaux. Point de regies dans les descriptions , point de fixite dans la lerminologie. On ne faisait nulle attention aux analogies les plus frappantes^ et les ve'getaux , que Ton ne conside'rait que sous leurs rapports me'dicaux ou e'conomiques , e'taienlclasse's d'apres leurs usages ou leurs proprie'te's , et quelquefois d'une raaniere encore plus de'fectueuse. Gessner de'montra le premier que c'e'tail dans les or- ganes reproductifs qu'il fallait chercher les tases d'une bonne distribution niethodique. Dodoens abandonna I'ordre alphabe'tique que Ruel et Fuchs avaient e'tabli ; il esquissa plu- sieurs genres , et forma quelques groupes natu- rels. Cette tentative heureuse fut imite'e avec succes par Lobel et Dale'champs. Ce'salpni de've- loppa ride'e de Gessner , et publia , en i583, une classification fonde'e sur la distinction des plantes en arbres et en herbes , et sur (Pautrcs considerations , tire'es principalement de la forme des fleurs et des fruits. Elle fut appuje'e de nouvelles observations par Came'rarius et Co- lumna , ce qui n'empL'cha pas les deux freres Bauhin de retourncr a la me'thode vicieuse de Lobel. Morison e'tablit encore quelques families, et donna, au sysleme de Cisalpin , une forme nouvelle , qui fut pcrfectionne'e par le laborieux DE TOUfiNEFORT. 32<) Jean Raj. Elle fut Inenlot suivie de celles d'Hermann et de Rivin ; ce dernier a surtout \e mcrite d'avolr suppritiie , le premier , la dis- tinctioa des plaiites en arbres et en lierbes , et d'etre un de ceux qui ont le plus contribue' a la formation des genres. Malgre' le grand nombre de metbodes qui avaient e'te' publie'es, il s'en fallait beaucoup que la Botanique fut devenue une science facile. II nV avait encore rien d'arrete dans la terminologie: les organes des plantes , assez mal connus, e'taient encore plus mal de'crits. La plupart des genres n'etaient point circonscrits dans leurs justes li- mites ; la place qu'ils iDccupaient n'e'tait pas tou- jours de'termine'e par leurs caracteres naturels , et les especes, souvent dispose'es au basard , ne pre'sentaient point cette chaine continue qui con- duit sans interruption de I'une a I'autre. Enfin , les classifications e'taient incompletes _, et les plantes nouvelles que Ton de'couvrait-tous les jours les rendaient inutiles , ou obWgeaient d'j faire des modifications continuelles. Tournefort senlit le besoin d'en cre'er une , sur un plan plus etendu , plus conforme a la nature , qui , exempte des de'fauts que I'on reprochait a celles qui avaient paru jusqu'ici, renferniat ce qu'ellcs ODQ ELOGE HISTOP.IQUE contenaient de meillour , et piit se preter sans efforts a tous les progres de la science. Son systeme parut ^ en i6g4 7 sous le titre d'JSle'/ne?its de Botanique : il y donne la description de G/S genres et de 8846 especes, parmi lesquelies il y en avait un grand nombre de nouvelles. Sis ans plus tard , il publia ie meine ouvrage en latin sous le titre (Tl/isiitu- tiones ReiHerhariw^ pre'ce'de'es d';ine excellenie introduction , dans latjuelle il expose les prin- cipes de la science , et pre'sente I'liistoire de la Botanique _, avec des jugements sur les auteurs. Tournefort divise d'abord les plantes en arbres et en berbes. Cette ancienne distinction , qui lui semblait indiquee par la nature elle-meme , avait deja ete' abandonne'e par Rivin , et une obsei;^ vation plus attentive aurait du lui en faire sentir le peu d'importance. G'esl le principal reprocbe que Ton puisse c'lever centre son systenie. Toutes les plantes pre'sentent des fleurs , ou en sont depourvues. Tournefort ne donne ce nom qu'a la partie brillante , appele'e ordinaire- ment corolle , qui sert d'enveloppe immediate aux organes de la reproduction. La corolle est toute la fleur pour le vulgaire; c'est elle que clierchent les regards j c'est sur elle que se fixe I'attention. Sansielle ;, les plantes. DE TOUIWEFORT. dD I ne parleraient point au coeur ; c'est elle qui les embellit , et qui leur prete ce cliarme qui nous altire vers elles. Rien n'e'gale la delicatesse de son tissu. Elle brille de tout le luxe de la na- ture : couleurs varices , formes e'le'gantes , odeurs suavqs ; tout en elle est re'uni pour nous plaire. La coroUe ne se montre que lorsque la plante est lout-a-fait de'veloppee. Quoiqu'elle ne ^soit qu'un organe accessoire , elle parait etre ce- pendant le courcnnement de*la ve'ge'tation. A peine est-elle fletrie , que Ic vege'tal perd pea a pen sa vigueur 5 la vie , se concentrant dans . la graine , qui murit, abandonnelesautres parties; les feuilles se fanent ou tombent , et la tige , privee du principe qui Tanimait , disparait bien- tot elle-meme , pour faire place a une nouvelle gene'ration. Tournefort a clioisi la corolle pour en faire la base desonsysleme.Desvingt-deux classes qu'il rcnferrae , dix-sept sont co^isacre'es aux plantes qui en sont pourvues , et les cinq aulres a celles qui n'en ont point. Elles sont fonde'es princi- palement sur la disposition des fleurs , sur leurs formes et sur le nombre des parties dent elles se composent. Apres avoir fait servir la corolle pour farmer ses classes , Tournefort emploie le fruit pour les i)Da £LOGE H1ST0RIQUE subdivlser en sections , qui re'pondent aux fa- milies de la me'lhode naturelle. II arrive ensuile aux genres, qn'il e'tablit sur tons les organes de la fructification ; les caracteres des especes sont tir^s des autres parties de la plante , ou de quel- que proprie'te particuliere. • Si Ton veut porter un jugement impartial sur ce sjsteme , c'est avec ceux qui Tavaient pre- cede' , et non avec ceux qui I'ont suivi qu'il faut le comparer; Que Ton se rappelle I'e'tat de la science a cette e'poque , et I'on demeurera convaincu qu'il etait difficile que Tournefort en- treprit davantage. Sans doute il a laisse' beau- coup a faire ; mais c'est lui qui a prepare la voie a ceux qui sont venus ensuite. II a enseigne a la Botanique a suivre une marche re'guliere ; il a pose' des principes dont il ne s'est point e'carte', et il a e'tc aussi utile a la science que ceux qui ont appris de lui a le surpasser. C'est surtout da^is la formation des genres que Tournefort s'est montre supe'rieur aux an- ciens botanistes ; la plupart de ceux qu'il avait e'labiis ont ete' adoptes par Linne'. Jusqa'ici je ue vous aipre'sente dansTournefort que le botanistejilrae reste maintenant, Messieurs, a vous le faire conside'rercoitimevoyageur, etj es- pere qu'il ne vons inte'ressera pas moins sous ce rapport que sous I'autre. DK TOURNEFORT. 553 La France e'tait arrivce a son plus haul degre de splendour. Une longue suite de triomphes avail assure sa preeminence sur les autres nations de TEurope , el des 'chefs-d'oeuvre de tout genre ajoutaient leur e'clat a I'eclat de nos armes. Le siecle des beaux arts touchait a sa fui ; celui des sciences allait commencer. Uaurore en futsigna- le'e par une entrepriseimportante pour le progres des connaissances , et qui n'est pas moins glo- rieuse a celui qui Pavait concue qu'a celui qui I'a exe'cute'e. Fagon , toujours ze'le' pour I'avancement de riiistoire naturelle , voyait avec regret que les productions e'trangeres e'taient encore pour la plupart ignore'es. On employait tons les jours, dans la me'decine , dans les arts, dans I'e'conoraie domesli([ue , une infinite' de substances , sans connaitre les ve'ge'taux sur lesquels on les avail recueillies. S'en rapporter aux voyageurs, c'aurail e'te s'exposer a etre souvent tronipe'. II ne restail done qu'un moyen, c'etait d'envoyer sur les lieux des honimes instruits , charge's de decrire les plantes inte'ressantes qu'ils decouvriraient , de les figurer, et d'en rapporter des graines^ pour les naturaliser au jardin du Roi, s'il etait possible. Le vertueux medecin proposa ce projetaLouis XIV , qui y donna son assentinient. Deja Plu- luier avail passe plusieurs fois en Amerique , 354 J&r.OCE HISTOFIQUE Feuille'e au Peroii , Lippi en Egjpte , et Tour- nefort recut I'orilre de visiter la Grece , I'Asie et rAfrique , non seulement pour y reconnaitre Ics ve'ge'taux dont les anciens avaient parle , et eeux qui pouvaient avoir e'chappe' a leurs re- cherclies , niais encore pour y faire des obser- vations sur les autres parties de I'hisloire natu- relie^ sur la ge'ographie ancienne et moderne , ct meme sur lesmoeurs, la religion et le commerce des habitants. II devait e'crire , toutes les fois qu'il en trouverait I'occasion , au ministre d'Etat, PJ. de Pontchartrain , pour I'informer de ses decouvertes et de ses aventures. Tournefort e'tait plus propre que personne a rcmplir convejj^ablement cette mission. Done' d'un j-Hgement solide et d'une me'moire heureuse , ii s'ctait rendu famiiiers les poetes et les pbilo- sophes , les bistoriens et les naturalistes. Voya- gcant pour la premiere fois sur une terre ricbe en souvenirs et en productions de toute espece , oil lant de penples s'e'taient succe'de , oil s'ctaicnt p.fssees tant d'actions memorables,ii devait trouver a cbaque pas Poccasion de faire des applications de ce qu'il savait. Aussi le voit-on tour a tour de'crire une plante , copier une inscription ou dessiner un monument antique : peinture des raceurs , recbercbes bisloriques , religion , com- merce et productions , ricn il'est cublie' : tout se DE TOURNEFORT. 555 place dc soi-meme et s'arrange dans son recit , e'galement fait pour I'homme qui veut s'instruire, et pour celui qui ne demande qu'uue lecture agreable. Tournefort se mit en route le g mars 1700 , accompagne du peintre Aubriet , et de M. Gun- deislieimer , me'decin allemand et naturaliste dis- tingue. II fit en sept jours et demi le trajet de ParisaLjon, oil il vit une collection de plantes rares , recueillies dans les Alpes par M. GoilFon , qui passe pour avoir inspire' le gout de la Bota- nique au ce'lebre Jussieu , ce qui n'est pas le moindre des services qu'il ait rendus a la science. Le 16 mars , nos vojageurs s'embarquerent sur le Rhone jusqu'a Avignon , d'oii ils se rcn- dirent a Aix. Dix-sept ans s'e'taient e'coules depuis que Tour- nefort en e'tait parti _, et ce ne fut pas sans uii vif sentiment de plaisir qu'il revit les lieux oil il avail passe sa jeunesse , si Ton en juge par la complaisance avec laquelle il en parle. II cite les divers savants a qui la viile d'Aix a donne' naissance , et fait connailre ainsi la noble' coni- pagnie parmi laquelle son nom devait se Irouvcr un jour. Apres avoir donne' quelque temps a sa faraillc et a ses amis , Tournefort prit la route de Mar- seille , oil il arriva le 27 mars. II fut oblige' d'y oJT) ELOCn HISTORIQUE restcr pendant pres d'un mois, en attendant qu'un batiment mit a la voile pour les pays qu'il devait parcourir. Mais ce loisir ne fut perdu ni pour lui ni pour la science : pouvait-il mieux I'eni- ployer qu'a visiter les environs et a etudier I'his- toire de la plus ancienne cite' des Gaules , oii le commerce et I'industrie ont dans tous les temps verse I'abondance el les llimieres , et qu'avaieat illustre'e les Pithe'as , les Plumier , les Puget , les Mascaron. Tournefort quitta Marseille le 24 avril , et entra dans le port de la Cane'e le 3 mai suivant , apres neuf jours de navigation. L'ile de Candie , possedee successivement par Yes. Grecs , les Romains , les empereurs d'Orient, les Arabes et les Venitiens , etait tombe'e sous le joug des Turcs vers le milieu duXVIP. siecle. Ce n'etait plus cette ile beureuse , comme la nommaient les anciens , cette Crete aux cent villes , sur lesquelles regnait Minos. Un peuple conquerant , qui ne connait de loi que t^eile da cimeterre , et dont la vie entiere se perd dans une stupide oisivele , y tenait alors dans I'avilisse- ment un peuple d'esclaves , egalement charge des cbaines de Tignorance et de la tjrannie. Cette Grece , autrefois si fameuse _, conservait a peine le souvenir de ce qu'elle avait e'te' , et toute sa gloirc paraissait eftacee dans la me'moire de ses »E TOURNEFORT _ 357 habitants comme sur les marbres destines a la conserver. Cependant ils n'e'taient point con- damne's a vieillir dans Toppression : tout-a-coup leur courage s'est reveille ; nous les avons vus courir aux armes , et layer dans le sang de leurs injustes maitres lahonlede trois siecles d'asser- vissement. Mais , au milieu des re'volutions des peuples , la nature reste toujours la meme. L'ile de Candie produit aujourd'hui les menies plantes que du • temps de Theopliraste et de Pline. On y voit , comme aux e'poques les plus recule'es , des forets d'oliviers , des coUines couvertes de vignes , de muriers et de figuiers , des valle'es de'licieuses arrose'es par des ruisseaux que bordent des bo- cages de mjrtes et de lauriers-roses. Tournefort J observa le dictame si vante' , et les vegetaux sur lesquels on recueille le kermes , le ladanuni et la gomme adragant. II visita les mines de Gortyne , le mont Ida , et le fleuve Lethe , om- jjrage de platanes , et ce'lebre par les amours de Jupiter et d'Europe. La vue des stalactites qui tapissent la voute et les murs du labyrinthe sou- terrain le conlirma dans I'opinion qu'il s'e'tait Ibrmee , d'apres quelques anciens , sur I'accrois- senient et sur la reproduction des pierres. Apres avoir passe trois mois dans Tile deCandie, Tournclort en partit , le premier aoiit , pour 558 ELOGE IIISTORIQCE aller visiter les iles de rArchipel. II aborda snc- cessivement a I'Argentiere , a Milo , a SjphaiUe et a Seriphe. II descendit dans la grotte d'Aii- tiparos, oii I'attendait un des plus beaux spec- tacles que la nature puisse offrir al'homme. Que I'on se repre'sente des blocs du marbre le plus pur , ici taille's en colonnes et en obe'lisques , la figurant des arbrisseaux et des feuillages , une voute d'ou pendent des grappes , de longues ai- guilles , on d'e'le'gants festons ; des nappes , des draperies d\me blancheur eclatante ; en un mot, tout ce que le siecle de la fe'erie a imagine' de plus magniiique et de plus brillant , et I'on n'aura qu'une ide'e imparfaite de cette e'tonnante mer- veille. Tournefort ne put se persuader que des pro- ductions si varie'es , si re'gulieres , ne fussent qu'un jeu de la nature , et que le hazard seul avait pre'side a leur formation. II leur attribua vine organisation particuliere, un mode de crois- sance et de reproduction analogue a celui des ve- ge'taux. II e'lendit ce systeme aux polypiors, aux cristaux de roche , aux pierres figul-e'es et jus- qu'aux fossiles renferme's dans le sein de la tcrre. Si plusieurs philosoplies de Tantiquite avaient cru que les plantes e'taient des animaux, Tour- nefort , par une erreur scmblable , ne doulait DE touhnefort. Syc) point que les mine'raux ne fussent des plantes. Eiilrainepar son gout et par I'objetde ses etudes, il avail pris Thabitude commuiis et payee pendant quatre ans , san^ tirev a consequence pour Cavenir. Le 22 juin 17^9, la faculte prend communica- tion d'une lettre e'crite le 17 avrila M. Marescot, par M. deMisst, Procureur-ge'ne'ralau Parlement do Normandie , qui lui conseille de cherclier a ficfTcrune place proprea faire un jardin botanique, puisque Taigent qu'il avait eu I'espoir de voir employer a I'acquisition d'un terrain , e'tait des- tine' par les donateurs a former un commence- ment de bihliolheque. Le professeur commu- nique aussi la copie d'une autre letlre e'crite le i5 mai au Recteur, par le meme magistral , qui lui dit quVn fieffant un terrain « cela ne cons- «» titiierait pas I'Universite en unedepense plus <( considerable que celle qu'elle avait faite jus- « qu'a pre'sent , en pajant leslojers d'un jardin, (( et procurerait une stabilite' qui doit faire la <( premiere attention de ceux qui veulent bien « se cbarger du soin des planles. » Dans une assemble'e de I'Universite , le 2 juillct , M. le cure de Saint- Julien laisse encore la joui'ssance de son jardin , « a condition que «( la clef lui en sera remise dans deux ans de <( la Saint-Michel prochaine , sans aucun retard, « sous quelque pre'texte que ce soit. » Le 6 mars 1732 , la faculte' , plus pc'ne'tre'o que jamais de la ne'cessitc d'avoir un jardin ca 05o NOTICE HISTORIQUE propriete , depute deux de ses menibres vers MM. les malre et echevins , pour les prier ins- tamraentdelui donnerun terrain favorable ; mais la ville n'en a aucun de disponible. Le 1 5 decembre de Tanne'e saivante , M. Marescot expose a la faculte , « que le niau- . 33.var... DC. Fl. fr. n". lot 3. Tjge haute de prfes de deux pieds ; feuilles ovales- oblongues , tres-larges ; (;pi fort ample , cylindrique, tin peu laclie; ptHales superieurs aigus , connivents; tablier large , a quatre divisions , deux lattirales lineaircs ; deux inlermediaires larges , arrondies , entieres, et separees par ua sinus aigu oil se trouve souvent une petite pointe; eperon de moilie moins long que I'ovaire ; bracftl-es courtes et avortees. Fleurs purpurines ; tablicr Uchett^ de points plus fonc«is. Mai. Cette belie espece se trouve dans les bois couvertsdcs environs de Falaise, oil elleeslbeauGOup plus rare que la suiyante'. 9. Orchis brcn. O. fusca. Jacq. Fl. austr. t. 307. — O. MHitaris , b. DC. Fl. fr. n". 20 1 3. Cette espece difffere de la precedente par la cou- leur de ses ileurs ct par les divisions ni^diaues de son tablier , qui sont crenelees ou dcntel«^es; son eperon est aussi un peu plus long. Fleurs d'un brun-violet ; tablier rose lachet^ de points fonc^s. Mai. Se trouve dans les bois cou- verts de la Hoguette , prfes Falaise. 10. Orchis BPaLE. O. ustulala. Linn. sp. i333. Cette espece est une miniature de VO. fusca. Sa tige est haute de 6-8 pouces ; ses ileurs sontpetites, iT^uuies en 6pi serr^ , ovale , d'un pourprc noiralrc ^ DES OBCHIDEES. ^yS au sommet; Ics pelales sont rapprochi^s ; le tablier est a trois lobes , celui du milieu , plus long que les autres , est bilob»5 a son extremity ; I'eperon est de moili^ plus court que I'ovaire. Fleurs d'un pourpre-brun ; tablier blanc ponc- lu«i de pourpre. Mai , juin. Pelouses et coUines dt^couvertes ; Monts d'Eraines ct de Grisj , et ail- leiirs. 11. Orchis A ODEtR de bouc. O. hircina. Scop. Cam. n°. iii3... DC. Fl. fr. n'.aoig. — Satyrlum hir&inum. Linn. sp. iS^^. Tige haute de deux pieds ; feuilles ovales-lan- ceok^es ; ^pi lAche ; p^talcs sup^ricurs conni vents; tablier a trois divisions lint^aires , les deux lat^rales petiteset ondul^es , celle du milieu ^troite, longue de 1 8 lignes , rong<5e a rextr6mit(5 ; eperon tr^s-court et obtus ; bract^es deux fois aussi longues que I'ovaire. Fleurs d'un blanc-sale ; tablier vert-brun ^ tach6 de pourpre a sa base. Juin , juillet. II croit sur les pelouses et dans les bois niontueux , a Carabil- lon , Vcrsainvillc , Eraines , Caret , etc. §. II. Tubercutes pabnes on facicuUs. 12. Oncnis Diy kRxqvi, O . divaricata. Rich... M^rat, Fl. par. 2'. «idit. torn. II. p. 9^. Tubercules divis<;s seulement en deux parties al- long^es, f!usilormes et divariqui^es ; tige haute d'un pied ; feuilles «;troites-lanc^olees ; 6pi court, serr<5; deux des p^tales supchieurs ^cart^s ; tablier cunci- 074 DESCRIPTION forme , denfeld, quelquefois triloba d'une maniere a peine sensible ; <5peron conique plus court que I'ovaire ; bractees color6es di^passant peu la coroUe. Fleurs roses tachetees. Juia 1832-23. Marais de Plainviilc. i5. Oncnis a larces feuilles. O. Latifoita. Linn, sp. ijj4- Tuberpules palmds ; tige fisluleuse , haute d'un a. deux pieds ; feuilles ovales-lanceolees, les inferieures assez larges , quelquefois tachees ; t-pi serre ; tablier large, It^gferement trilobe , divisions lal6rales r(5fle- chies en arriere et dentelees; «^peron plus court que I'ovaire ; braclees plus longues que les fleurs. Fleurs purpurines , raremcnt blanches ; tablier parseme de points plus fonces. Mai, juin. Conimun dans les prt's humides. 14. Orchis tachu. O. macalala. Linn. sp. i335. Tigc pleine , haute d'un a deux pieds ; feuilles lanceolees-lintaircs , presque toujours chargees de taches disposees transversalement ; petales sup6- rieurs connlveiits , deux lat^raux ^cart^s ; tablier large , triloba , deotel6 , lobe moj'cn court , peu sensible ; eperon plus court que I'ovaire qui n'est point depass^ par les bractees. Fleurs blanches ou roses avec des lignes el des points purputins. Juin , juillet. Get orchis est comniun dans les pr^s et les bois. BES onCHlDKES. OJO J 5. Orcbis AioKG EPEUON. O. conopsea. Linn. Sp. i335. Tige grele, haute de plus d'un pied; fcuilles oblonges-liiieaires; ^pi long; pelales lateraux, tres- ouverts; tablicr atrols lobes obtus, d peu presegaux; eperon d«51it5, deux fois plus long que Tovaire; brac- Ues lanceolees, terminees cu pointe et alteignant la corolle. Fleursodorantes, purpurines, quelquefois blancbe«. Juin^ juillet. Se ticuve dans les pres et sur les coteaux, hTrepcra., Grisy , Eraincs , Vxiux prhs Fa- laise , etc. 16. Orchis a fleurs vertex. O. viriilis, Y/illd. Sp. 4* p. 33. — Salyrium viri'Je. Linn. sp. i53j. Tige haule do six a douze pouces ; fcuilles peu nombreuses , lanceolees, les infL-rieures ovales ; p6- tales snperieurs connivents; lablier allong6, liM^aire, termine par trois divisions aigiies , celle du milieu plus courte; epevon tres-court, globuleux; braclties d^passant la corolle. Fleurs verclatres. J'ai trouv6 a Trepn-el une varii-2'7. .Tai trouv6 cette plante dans les bois de Goude pres Falaise. OPHRYS. SN-vartz. Pe'rigone irre'guller K six divisions ecartees. ( Les Ophrys different dcs Orchis, parce que leur ta- blier est depourvu d^eperon ). 1. Ophrts MotJCHE. O. my odes. Jacq. Icon, Rar. i. t. 184. — Ophrys insectifera my odes. Lin. Sp. iZ^o. Far. b. O. BoMBiFEBA. Labello iripartUo, laciniu inlcrwedia bifida cummucrone interjecto (Nobis. ). Tige haute d'un pied; feuilles ^troites-Ianc(5olees; ^pi lache compost d'un petit nombre de fleurs qui ont quelque ressemblance avec une mouche bruoe ; p6tales sup^rieurs obtus, les deux lat6raux lineaires, ^troits , forment les antennes de I'insecte dont le corps est represente par le tablier qui est a trois divisions ; celle du milieu est allong^e et termin^e par deux lobes pointus. Fleurs dont les p6tales supcirieurs sont verts , les lat^raux et le tabiier d'un pourpre-brun fonce ; au milieu de celui-ci on remarque une tache bleu-itre. DES ORCHIDEES. O77 Mai, juin. Collincs et bois decouverts , h.^ Assy , Mraincs , Va-sa'mville , etc. La vari^t^ b , qui pourrait fitre une espfecedistincte, a le tablier large, court, a divisions obtuses, ayant une petite pointe dans rechaucrure qui separe les deux lobes tcrrtiinaux. Je I'ai trouvee en 1821 , sur une pelouse des Moats d'Eraincs. 2. Ophrts PORTE-ARAiGMEE. O. arauifera. Huds. Angl. 391. Tige haute de 6-iopouces; t'pi lache , allong^ , compost de 3-6 fleurs ; pt^tales sup^rieurs 6tal^s , oblus, les deux lal^raux plus t^troits et plus courts ; tablier ovale , ayant a sa base deux petites protu- berances saillantes en dessfts, ^chancr^ au sommet, avec les bords r^fl^chis en arrifere , ce qui le rend un pcu convexe; il est enlicremeut ve!u, i I'excep- tion de deux lignes glabres , parailfctes , disSinctes, quelquefois confluentes, qui se trouveut sur le mi- lieu. Fleurs dont les p^tales sup^rieurs sonl verts et le tablier d'un brun - ferruginCux. Avril , mai. Col- lines et paturages montueux, a Grisj , Eraines, Ver- sainville , etc. 3. Ophrys iBEittE. O. apifera. Huds. Angl. 3gi. Tige haute de io-i5 pouces, ne portant que 3-4 fleurs; petales suptirieurs assez larges , obtus , les lateraux trfes-tHroits; le tablier est velu, arrondi , convexe, muni de cinq petils lobes r^flt'clus, cclui du sommet est allonge^ , subulti et recourbe en des- 5^8 DESCRIPTION sous; !es aiillieres sont portees par uii corps mem- branciix lormixi^ en avant par un bee prononc6. Fleurs a divisions snp^rieures roses;, verdalres sur leursbords ; tablier d'an rouge-ferrvigineux, marque de lignes jauncs. Mai, jain.' Pelouses et collines seches , a Caret , Eraines',^ Ver$ainvUle. KEOTTIE. Neottia. Swartz. Divisions du pe- rigone conniveiiles a leur base , e'tale'es a leur sommct ; tablier canalicule , venlru a sa base ; pe'lales late'raux exterieurs reiinis en devant et se prolongeant en pocbe sur i'ovaire. An- there a deux loges, parallels au stjle etinse're'e derriere lestygraate. Pollen en masses grenues et line'aires. Point d'e'peron. 1. Neottie spiRAiE. iV. spiralis. Wilid. Sp. 4- P- 73- — Ophrys spiralis. Linn. Sp. i3 jo. Bulbes allong^es, presque cylindriqiics; tige baute de G-8 pouces, gartiis de quelques feuiiies eiroiles, les radicales sont cvales-allong^es et naisscnt a. cote de la tige; ^pi allonge; fleurs petiles , pubescentes et odorantes, dispos^es en spirale; tablier deuticule; bract^es envclonpant I'ovaire. Fleurs blanclultres. AoCit , septembre. Se trouve sur les collines secbes , a T^i^perel , JSoron , St.~ Clair pres Falaise, etc. DES ORCUIDEES. 679 2. ISeottie d'ete. N. cESthdis. DC. Fl. fr. n». 2o36, Ccfte cspfece difffjre de la prt^crdenle , par ses feuilles allongecs, lindaireset canaliculees qui ac- compagnent la tige; par sesfleurs inodores el moins tardives; ses bulbes aussi soiit plus allong^es. Fleurs blaiicharres. Juillct, aout. Marais lourbeux de Plainville el de Goude. MALAXIS. Swartz. Pe'rigone renverse a 6 di- visions irregulieres ; tablier sans e'peron , su- pe'rieiir, concave, embrassant par sa Ixise le- style qui est byssu et crease en avanl; styg- ni;ite concavS , tonrne' du cote' du tablier ; anthere lie'misphe'rique , Caduque , a deux leges , renfermant nn pollen grenu en masses oblongues. 1. Malaxis de LoESEt. M. Iccselii, Sw... DC. Fl. fr. n*. 2046. — Opiirys Lceselii. Limi. Sp. iSji. Racine fibreuse ayant une sorte de bulbe arrondic, spoiigieusp, souvent plac«^c svir le sol oil croit celte plante ; liampe nuc a trois aretes , haute de 4-G pouces, porfant un petit nombre de fleurs en t^pi liiciie ; deux feuilles radicalcs , ovales-lanc(iolees ; pelales supirieurs ( inais renverses ) etroits-liiieaires; tablier recourb^ a son sommet ; ovaire pediculs induses, CO Bory De Si. -Vincent , did. classl. d'hist. nadir. , ait. /•:-;/- SUR IFS FOUGERES DU CALVADOS 687 me'ritent la preference pour leur applicalioii cons- tamment simple et facile. Si les anciennes classifications , base'es snr les principes le plus ge'ne'ralement adopte's, oni subl le reproche d'etre peu nalu relief , ce vice ne tiendrait-il point au petit nombre d'especes dc'- crites , relativeraent a celui qui reste ignore dans les diverses regions inconnues et non parcourues du globe ? Car il est a observer que depuis un temps peu conside'rable les investigations des vojageurs ont plus que triple' les collections des naturalistes. Linne' n'avait connn que 200 Fou- geres ; Gme'lin , son commentateur , doubla ce nombre; Smith, vers la fin du dernier siecle, en fit connaitre environ 600 ; Swarlz , en 1S06, a donne la description d^plus de 700 especes; et le dernier species de Wildenow en contient a peu pres niille ; enfin le savant Borj , votre ccrrespondant , en' possede plus de 1200 dans ses herbiers. Si, comme il est raisonnable de le conjecturer , d'apres I'abondance des richesses acquises dans un assez court intervalle , uue grande quantite demeure encore e'loigne'e des cabinets denos plus ricbescollecteurs,pouvait-on alfendre des premiers descripteurs des classifi- cations parlaitemcnt naturelles ? Non assurcment: la chaine des rapports deyait se Irouver inter- 29 588 EssAi rompue a chaque aniieau , et ne presenter que lacunes et de'sordre. • Les Fougeres ont e'videmment fait partie de la ve'ge'tadon primitive du globe , comme I'at- testent les noffibreux individus fossiles recueillis avec soili par M. Brongniard. Notre de'partenient recele aussi un grand nombre d'empreintes de Fougeres , surtout dans les bancs de schistes qui se trouvent dans la mine de houille de Littry , oil on les rencontre mele'es avec des debris de Palmiers et d'autres Monocotyle'dones. Parrai celles qui ve'getent anjourd'hui , re'pandues sur la surface de notre monde , c'est dans les regions intertropicales que croissent les plus belles , ces magnifiques Fougeres arborescentes , qui man- quent efitierement a rtfetre Europe. Elles serable- raient disparaitre vers le nord , suivant les ob- servations de quelques voyageurs modernes , et le nombre de celles meme de taille ordinaire y diininue si sensiblement que la Flore sue'doise en compte a peine 2 5 especes , tandis que le de'- partement du Calvados en produitpresque autant. Mais Teloignement des continents , plus encore que le voisinage de I'e'qualeur , augmente le nombre proporlionnel des Fougeres , qui , d'a- pres les calculs tres-ingenieux du celebre vojageur SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. SSq d'Urville , sont avec le reste des vegetaux dans le rapport de i a 33. Les propriete's me'dicamenleuses de certaines fougeres pnt etc apercues des anciens : Pline et Dioscoride en recommandenl parliculierement deux comme anllielmmliques , et vantent surtout leur efficacite' dans I'expulsion du te'nia. Cette pre'cieuse vertu est probablement commune a plusieurs especes de Fougeres , car il est tres- incertain que celles qu'emploie la me'decine mo- derne en pareil cas soient les memes dont parlent les deux naturalistes anciens. Plusieurs autres jouissent ausSfS de diverses q^alite's medicinales. II parait meme que quelques-unes pourraient servir a la nourriture de riionime. Les Norve'giens en mangent lesjeunespousses ; les racines torre'fie'es du Pteris escidenta servent aux habitants de la nouvelle Zelande et de la nouvelle HoUande de nourriture principale ; les Taitiens , dans leur civilisation naissante , mangeaient , dans les temps de disetle, les rejetons el les cotes encore tendres de VAngioptejis erecta ; et Tournefort dit avoir vu , en 1 693 , a Paris , du pain fait avec de Ja racine de Fougere ; mais ce pain , qu'on avait apporte d'Auvergne , etait , dit-il , de mauvais gout , ct ressemblait a des mottes a bruler. Leur utilite' dans les arts oflTre quelqne chose OyO ESSAl de plus general el de plus certain ; tout le monde connait leur emploi dans les verreries. Les Clii- nois s'en servent dans leur manufactures de porcelaines , pour le beau vernis qui met leurs produits en si grande re'putation , et le pauvre peupl^e plusieurs parties du nord de I'An- gleterre blanchit le linge avec la cendre de Fougeres, SUR LES FOUGERES DW CALVADOS. Sc)! FOUGERES. FILICES. Fi/ices. Smith... ()e Cand. FI. fr. — Filicum gen. Linn Juss. J Les Fougeres soiit des plantes \ivaces ^ hcrbace'es ou figneuses , roule'es en crosse du sommet a la base , a IVpoque de leur premier dJveIoppenicnl(Ie genre Ophioglossum esceptc). Elles liennent au sol ([ui les nourrit par une ratine soiUerraine , a laquelle on donne le noni de lige , d'oii sorlent ptusieurs frondes simples ou compose'es. C'est sur la surface infcrieure de ces frondes que naissent presque toujours et diversement groupe'es les fructifications sous la forrae de capsules uniloculaires , spheriques , sessiles ou courtement pe'dicell?es. Ces globules nus ou prote'ge's par une membrane particuliere, appele'e tegument ( indusium) , sont ceints le plus souvent d'un anneau compose' de fibres circulaires et elasliques , par la contraction ({^s- quelles ils s'ouvreut en Iravers a la maturite', et lancent des granules reproductives , de forme oblongue ou re'niforme. Ceux qui sont depourvus d'anneau se de'chirent d'eux-memes au sommet. Quelquefois les fruclilicalions naissent au h.iut .•^92 ESS A I de la feuille ou de la plante en forme do grappe ou d'e'pi , et alors elles n'ont ni anneau elastu|iie ni tegument, Les Fougeres sont munies de pores corti- caux, et pre'sentent a la coup# transversale de leurs stipes des lignes sinueusA et colore'es , d'apres lesquelles M. Du Petit-Thonars e'tablit la distribution des genres de' cetlc belle et nombreuse famille. TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES. Fructifications naissant sur la surface inft^rieure des frondes 2 Fructifications ne naissant point sur la surface infijrieure des frondes. 9 Fructifications de forme d(;lerniiu^'e 3 Fructifications irr^guliferes, (^parses au mi- lieu dYcaflles nembreuses.. Ceterach (IX) Fructifications dispos^es par groupes li- n(5aires • - ....."U » . 4 Fructifications rassemblees en groupes elliptiques ou orbiculaires 7 Groupes lindaires continus sur les bords , , do la fronde 5 4 • / Groupes lineaires dislincts su,r le milieu de la ft oiidc 6 } 10< SUR LES FOUGERKS DU CALVADOS. Oc) 1 Groupcs lint5aires coiitinus , recouverts par les bords de la fronde elle-meme Pteris. ( II } Groupes lineaires continus , recouverls par *vine membrane particuliere. . . . BlecBnum. ( III ) Groupes lineaires recouverts par deux teguments lat^raux qui s'ouvrent au milieu Scolopendrium. ( IV ) Groupes lineaires recouverts parun tegu- ment lateral s'ouvrant de dedans en dehors '. Asplenium. ( V ) Groupes ovales , elliptiques. . Athyrium. (VI) Groupes orbiculaires 8 Groupes orbiculaires munis d'un tegu- ment attache par son centre et libre par ses bords Polvstichtjm. ( VII ) Groupes orbiculaires depourvns de tegu- ment POLTPODICM. (VIII) Fructifications dispos^es en grappes ou en ^pi 10 Fructifications assises sur une petite co- lonne centrale cachi^e dans une enve- loppe foliacee bivalve. IIymenophyllum. (I) Fructifications dispos^es en grappc au sommet de la fronde Osmuxda. ( X ) Fructifications dispos^es en t'pi comme arlicul^ Ophioglossum. ( XI ) 594 ESSAI I. HYMENOPHYLLUM. HYMENO- PHYLLE (Ov t Hjmenophyllum, Smith... De Cand Fl, fr. — TW- chomanis spec. Linn. Car. Capsules sessiles autour d'une petite colonne ceutrale , qui parait etre le prolonge- raent d'une nervure secondaire , et eiiferme'es dans une espece de calice foliace bivalve. « Obs. Les espcccs de ce genre ont les fcuillcs transparentes el membraneiiscs. I. Hymesophtllcm Ti'NBRiDGENSE. HymcnophylU dc Tunbrige. Ilymenopliylliim Tunbridgense. Sm. Mem. Acad. Tur. 5. p. iiS... De Cand. Fl. fr. a". iSgg. — Tiichomanes Tunbridgense. Linn, spec. i56i. Un Stipe grfile , capillaire , rampant , porte des froudes pinnatifides longucs de 12 a i5 lignes. Les pinnules lineaires, oblongues, dentees, sont plusieurs fois dichotomes et traversees par une nervure Ion- gitudinale de couleur brune. Le stipe est depourvu d'ecaillcs , le limbe est dccurrent , et le calice fo- liac^, qui entoure les fruclificalions , lacinieason sommet. Cettc fougere croit sur les arbres ou parmi (1) Je n'ai pii register au plaisir de dicrire cette charniante cspi'.ce, quuiqu'cUe n'ait point encore et6 reciieillie sur le territoira du Calvados ; mais cl!e s'cn trotive si voisine sur plusieurs point! ([uu je ne dcscspere point dc I'y rcncontrcr un jour. SUR LES FOUGEUES DU CALVADOS. St) 5 les mousses ; elle a »^t6 trouv(ie a Mortain , dans les rocbcrs pres la cascade. II. PTERIS. PTERIS. Ptcris. Smith... De Cand, Fl. fr. — Pleridis et Acros- ticlii spec. Linn. Car. Fruclificalions reunies en lignes non inlerrompues , Lordant le contour de la fronde qui les recouvre en se repliant en dessous , et cache souvent m\ tegument membraneux , qui s'ouvre de dedans en dehors. Obs. De CandoUe el pltislettrs aiitciirs ne font point mention de ce tegument , maii il n'cn cxiste pas inoint. 2. Pteris aquiuna. Pteris aigle-imperial. Pteris aquilina. Linn. spec. i553... De Cand. Fl. fr. n". i4oj. Des frondes longues de i a 3 pieds, trois ou qualre fois ailees et velues en dessous, sortent d'une raciiie obloiigue et roussatre en dehors. Les pinnules inK- rieures sont deux fois pinnatifules , les superieures une fois seulement, et les extremes lanceolees tres- entieres. Caen; Falaise ; Vire. Lieux steriles. On en fait des lits pour les enfants dellcals , racliitiqties , scropliuleui , etc. Sa racine est asliingente et s'enipluie contce le vers solitaire. Cclte Foiigcre presentc , a la coupe transicrsale de la base de son slipc , I'image de I'aigle a deuoc tCtes dessine par deux lignes l/rtincs. ^9^ ESSAI III. BLECHNUM. BLECHNUM. Btechmun. Smith... De Cand. Fl. fr. — Osmundce spec. Linn. Car. Capsules dispose'es en lignes continues sur le bord des frondes, recouvertes par un tegument qui se de'cliire de dedans en dehors , et paralleles a la nervure principale. 3. Blechnhm. spicant. Bleclmum en epi. Blechnum spicant. Sm. Mem. Acad. Tur. 5. p. 4ii... De Cand. Fl. fr. n". i4o5. — Osmunda spicant. Linn. spec. i522. Far. b. Bifidum. (Nob.) Les frondes sont de deux sortes : celles de I'ext^- rieur de la touffe st(5rileS , hautes de lo a i5 pouces, quelqviefois pinnies, quelquefois pinnatifides par la confluence des pinnules; les feuilles fertiles senn- blables aux autres , mais un peu sup^rieures en hauteur, ont les pinnules lin^aires , entieres et sou- vent totalement recouvertes par les fructifications. Caen; Vire ; Falaise. Bois montueux. La vari^tc b ne prt^sente d'autre difftjrcnce que d'etre bifurqutje a son sommel. Monies lieux. IV. SGOLOPENDRIUM. SCOLOPENDRE. Scolopendrium. Smith... De Cand. Fl.fr. — Asplenii spec. Linn. Car. Capsules dispose'es en lignes Iransver- tales et paralleles cntre elles sur la surface infe- SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. 5()7 rleiire de la fronde : deux teguments late'raux qui se recouvrent au somniet et laissent voir les fructifications a leur maturite. Obs. Les deux teguments ne sont point sondes ensemble, comme le dit Dc CandoUe ; leur recouvrement est libre , et it ne se fait point de dichirurc. 4. ScoLOPESDRiuM OFFICINALE. Scolopendre officinale, Scotopendriiim officinale Sm. Act. Acad. Tur. 5. p. 4»o... DcC.md. Fl. fr. n". i4o6. — Asplenium scolopendriiim. Linn. spec. iSoj. P'ar. b. Undulalum. De Cand. Fl. fr. c. Multifidum. De Cand. Fl. fr. d. Bifidum. ( Nob. ) D'une souche brunatre, dont les racines sont fi- breuses, naissent sept a huit frondes longues de 3 a 12 pouces et larges dc 8 a i5 lignes, simples, a peu pres entieres sur les bords, legfcrement ondulees et auriculdes ou comme echancrt^es a la base. Leur stipe est garni d'^cailles dans tovile la longueur, et les groupes de capsules , presque toujours alterna- tivenientplus grands et plus petits, sont disposes des deux cot^s de la nervure principale , et lui sont presque pcrpendiculaires. La var. b est fortement ondulee. Dans la vm: c la nervure principale se divise au sommet et la rend multifide. La var. d difffere de celte dernicre en ce qu'elle est simplenient bifide. Caen ; Vire ; Falaise. Dans les puits, les lieux Inimides et couverts, et au bord des ruisseaux. On I'cmploie quelquefois couinttiastringente dans les diarrbce* et les liemorrhagics. SgS ESS AC V. ASPLENIUM. DORADILLE. Aspleniam. Smith... De Cand. Fl.fr. — Aspknii spec. Linn, Cab. Capsules remiies en lignes droites , le- gerement obliques sur le disque de la fronde , et pourvues d'ua seal te'gument late'ral , qui s"'ouvre de dedans ea dehors. 5. AspLENii'M SEPTENTRiONAiE. Dovaclillc scpteiitrionale. Asptenlian sepienirionalc. IIoITm. Germ. 2. p. 12... De Cand. Fl. Ir. n". i4oS. — AcrosUchutn scpteiilrionale. Linn. Spec. i5a4. Cette Fougere croit en toufTcs serrees, hautes de 3 a 4 pouces, sur une souche terniin^e par uiie ra- cing fibreuse. Ses frondes , parfaitement lin^aircs a leur base, s'^largissent un peu en se bifurqiiant uiic ou deux I'ois au sonimet; chaque bifurcalion , qui se termine en pointe acdrt^e , porte deux ou trois groupes de ffuclificalions, qui se r^unissent bient6t, et recouvrent la totality dcs folioles ou bifurcations, except^ une ligne ou deux a la base et a I'extrt^niit^ de chacune d'elles. Caen ( roches de Caillouet); Vire , ( rochers des Vaux ). R. Obs. Cctic Fougere sembledcpoiirvuedc stipe , tant ce qui en tient lieu prescnic une ccnsistance fol'accc. 6. AspiENiDM GERMASicuM. DoradiUe d'Allemagne. • Anplcnium gcrmanicum. Weiss. Goelt. p. 299.. De Cand. Fl. fr. n". i/fug. -Non Linn. Cette espece, pi-cs(|ue en tout semblable a la pre- cedenle , s'eu distingue parliculicreiucut par uu SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. OC)C) pj^tiole de coiileiir brune , garni vers le haut de 8 a 10 folioles alternes , cuneiformes , larges de 3 a 4 lignes , divis(5es en deux ou trois lanieres irregu- lieres. Chaque foliole porte trois a quatre groupes capsulaires, qui, d'abord dislincls , finissent par se confondre. Elle n'a 6t6 trouv6e qu'une seule fois daiis les rocliers des Vaux-de-Vire par MM. d'lsigny et Lenormand. RR. 7. AsPLENicM TRicnoMANES. Doradille polytric. AspUnium tricltomancs. Linn. spec. iS^o... De Cand. Fl.fr. n", Ses frondes sont reguii^rement et une seulc fois ail^es ; ellcs croissent en grand nombie sur une mtime touffe , el sont port^es sur un stipe canalicule, noir-pourpre,luisant,etremarquabIe parson extreme fragility. Ses folioles presque sessiles , un peu trian- gulaires a la base, et l(?gerement crenelees , sont ovales , arrondies dans la moiti^ sup^rieure de la fronde , et charg^es de 6 a 8 groupes lincaires de capsules, qui se conlbndent rarement. Caen ; Falaise; Vire. Sur les rochers couvci-ts et humides, et sur les vieux uiurs. 8. AsFLENiuM RUTi-MURARiA. DoraUtlle des murailles. Asplcnium ruta-mtirarla, Linn. spec. i54i... De Cand. Fl. ff. n". i4i3. Cette Fougtrc , de la m^me laille que les deux prc^cedentes , en difffere par ses folioles plus courtes, plus larges, obtuses, quelquefois lobees ou incisees a Icur sommet , et toujours denticul^es. Les fructi- fications (^parses , au nombre de 3 ou 4 groupes et d'abord distincts , se reunissent en un seul , qui 4oO ESSAl rccouvre toute la fronde, comme dans les Asplenium septentrionale et germanicum. Caen; Falaise; Vire. Dans les rochers et sur les vieux murs. g. Asplenium adianthcm-nigrum. /)or«e. (i) ,4spleninm adumthiim-nigrum, Linn. spec. i543... De Cand. Fl. ir. n°. i4i4- Far. b. Jcutum. (Nob. ) * Frondes longues de 6 a 12 pouoes , le plus souvent bipinn^es; folioles ovales - lanct5ol6es , d'abord ob- tuseset cr^nelees, puis ensuite lacini^es, tres-aigiies, IVuclifications rangees sur deux rangs distincts dans leur jeunesse , et garnissant toute la fronde dans un age plus avance ; slipe depourvu d'^cailles , colore en pourpre fonc^ dans la moitie inferieure, et vert dans le rcste de sa longueur. Caen; Falaise; Vire. Bois huniides et converts. La var. b , dont quelques auteurs ont fait une espece , n'est evidemmeut qu'une tres-l(^gere variete qui se distingue a ses folioles lacinitics et trds-aigiies. Elle passe pour pectorale et aperitive. 10. Asplenium lanceolatum. Doradille lanccolee. Jsplcnittm lanceolatum. Engl. hot. t. 540... Sni. Fl. biit. 5. p. 1 1 J2... De Cand. Fl. iV. supp'. n". i4i4- — ^o" Linn. Cette espece, bn ne pcut plus voisine de la pre- c^dente , ne s'en distingue qu'avec attention. Elle croit de 4 a 7 pouces de hauteur; elle est deuxfois (i)Meratse troinpc en disant que les fructifications ne formcnt qu'une seulc ligne. Elles sont certainement trois ou quatre sur chaque foliolc. II avait pnibablcment vu la plaule dans un titat trop av.Tnce. SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. 4o' ailde ; ses folioles sont plus larges , ovales , tres- obtuses etfortement dentees au sommet. Les fructifi- cations forment de gros groupes arrondis qui restent presque tou jours isolt^s sur le Lord de la fronde , qui , dans sa forme gendrale , est plutot oblongue- lanceol^e que triangulaire comme cellc de I'Asple- vlum adianthum-nigrum. Sur les rochers humides. St.-Andre - de - Fontenay prfes Caen; Falaise ; Yire ( Rochers des Petits-monts et du Chateau). VI. ATHYRIUM. JTHYRIUM. Athyrium. Roth... DeCand. Fl, fr. — Polypodii spec. Linn. Car. Capsules ovoides , elliptiques , obli- quement situe'es sur le disque de la fronde et recouvertes parun tegument aLlache a une ner- vure secondaire , et s'ouvrant de dedans en dehors. * Oes. Ce genre , qui devrail etre reunl an precedent , s'en separe a peine par ses groupes mains allonges ct presque arrondis. 11. Athyritm filix-fjemina. Athyrium Fougire-femelle. Alhyriutn fdix-fmmina. De Cand. Fl. fr. n". i4i5. — Polypodlum filix-famlna. Linn. spec. i55i. l^ar. b. Polypodlum denialum. Ileffm. Germ. 2. p. 7. f. Polypodlum nioltt. Ilofl'm. Germ. 2. p. j. d. Polypodlum Inclsum. lIoDTin. Germ. 2. p. 7. e. Polypodlum trlftdum. Hoffm. Germ. 2. p. 7. /'. Aspldlum fdlx-(y et autres coUiues pierreuses). VII. POLYSTICIIUM. POLYSTIC. Polysticlium. Roth... De Cand. Fl. fr. — Polypodil spec. Linn. Cak. Fructifications rassemble'es en groupes arrondis , pourvus d'un tegument adhe'rent par son centre et libre par ses Lords , en forme d'ombilic. |3. PoLYSTiCHrM FiLix-MAS. Polystic Fougtre-indlc. Polysticlium filix-mas. De Cand. Fl. fr. n". 1419. — Polypodium filix-tnas. Limi. spec. i55i. Far. b. Abbrcviatum. ( Nob.) — Polysticlium abbreviatum. De Cand. Fl.fr. n°. 1420. D'une racine grosse et informe nait un faisceau peu ^talt^ de frondes comme elliptiques , longues de 11 a 18 pouces. Les pinnules sont lanc<5'olees Jongues de 3 ou 4 pouces , etcomposeesde Iblioles confluentes a !a base,ol)longues, obtuses , incliuees sur la nervure principale et denizes dans tout leur contour. Les groupes, qvii ferment deux rangs sur le milieu de la fronde, ont une teinte plombee dans leur jeunesse. Le stipe est blancliatre et garni de quelques ecailles. Caen ; Falaise ; Vire. Bois et lieux st«iriles. La var. b , dont on a cu tort de faire une es- pece , ne dilTferc tJli type que par sa stature do 3o 4o4 FSSAI moitie plus petite , et par les lobes plus courts et plus larges des pinnules. Yire. Daus les bois. Elle jouit d'une grande reputation conime vermifuge. On en fait aussi des couchers puiir les enfants lachitiques. i/^. PoLYSTiCHUM ACiaEATHM. Poljstlc d aiguUlons. Polyslichum aculcatum. De Caiid. Fl. fr. n°. i423. — Poly- podium aculeatum. Linn. sp. i552. Var. b. Pluhenelii. ( Nob. ) — Polystichum Ptukeneiii. DeCand. Fl. fr. supp'. n". i4a2'. Celte espfece se confond aistJment avec le Polys~ tkhum stipitatum. Ce qui la distingue le mieux c'est la granderigiditede toutes ses parties, et les pointes, en i'ornie d'aiguillons , qui terminent les lobes des pinnules et quelques-unes de leurs dentelures. Quoi- qu'elle paraisse souvent deuxfois ailt5e, parce qu'on remarque a la base des pinnules des folioles pres- que libres , elle u'est reellement que simpleinent ailiie. Ses pinnulesnombreuses et serr6esse courbent en doloire , comme leurs folioles ovales , aigiies , et terminees par une pointe roide. Cbacune de ces derniferes est munie a sa base externe d'une espfece d'oreillelte remarquable. La plante acquiert une hauteur de i a 3 pieds , et prtisente sur sa surface inferieurc des polls roussatres ^pars et couches. Le stipe est garni dans toute sa longueur d't^cailles larges , I'e couleur de rouille. Caen f Laavigny ) ; Yire. Bois el baies cpaisses. R. La var. /* a la taille un peu moins »51eve8 , et ne diff^re de I'espece que par ses folioles toutes con- fluentes. i^jcmes localitt^s. Sim LES FOUGEBES DU CALVADOS. 4^^ J 6. PoLysTiCHiM STiPiTATtM. Polystic stipite (l). Aspidium lobatum. Wild. spec. 260. — Nee Linn. Nee De Cand. — Polyaiiclium stipitatum. ( Nob. ) Cette Fougtre , coiifondue par plusieurs auleurs avec la pr^c^dente , en difffeie pourtaiit d'uue ma- niere positive. Les frondes sout moius roides et corstamment bipinn^es ; ses pinnules nombreuses^ conipos^es de folioles ovales , obtuses , denizes et veluesen dessous, sont ciliees et terminees par uue petite pointe moUe. EUes ont , comma le Polystickum aculcatum , un appendicc auriculaire a Tangle ex- terne de leur base , ce qui donne a ces deux es- peces le plus grand rapport ; mais dans celle-ci les lolioles sont portees sur un petiole ou stipe d'une demi-ligne a une ligne de longueur , au lieu d'etre sessiles. Les capsules naissent par groupes distincts sur deux rangs qui se confoudent quelquefois eii vieillissant. Le stipe est reconvert dans toute sa lon- gueur par une multitude d'^cailles. Vire ( Neuville, St-Martindon ) ; Caen ( Lclnset , Louvigny ), Bois et haies couvertes. !;•. PoLYSTiCHUM DilATATCM. Poljstic dilatd. Polyslichumdilaiatum. D« Cand. Fl. fr. supp'. n°. i424' — Noa Liun. Far. b, dislans, (Nob. ) — Aspidium spinulosum , nar. a. Wild. s>p. 262 ? Sa fronde , haute de 1 a 2 picds et plus, dc forme (i) J'ai cru devoir changer la denomination speciCqiie de Wildenow , qui exprime un caiactcre commun k deux cspecc* tros-confuses de notre pays , ct i un grand nuinbre d'espftco* rxotiques. 4o6 ESSAI gen^rale Iriangulaire , est port^e sur un stipe Llaii- chatre , garni d'ecailles nombreuses a sa parlie iiilit5rieure el rares dans le veste de sa longueur : ellc e"t deux fois ailee ; ses pinnules , qui dinii- iiuent de grandeur de la base au sommet , se divisent en folioles profondement pinnalifides , dont les lobes obiongs 5 obtus et denteles, dans toute leur circon- lerence , portent chacun un seul groupe de fruc- tifications. Ghaque dentelure est terminee en pointe acerce. Caen ; Falaise ; Vire. Bois et haies cou- verles. La ra7\ b ne diflfere que par ses pinnules (icartecs et d'egale longueur a peu prfes. Ce qui donne a la plante'une forme oblongue et non triangulaire. Caen ( for^t de Cinglais ). 1 8. PoLysTiCHUM OREOPTERis. Poljstic oreoptcfe. Potystichum crcoptcits. De Cand. I''l. IV. n». 142S. — Non Linn. Cette espece doit se distinguer facilement a ses groupes capsulaircs ranges en ligncs presque con- tinues siir le bord des frondes , qui sent simplement pinnies et longues de 2 a 3 pieds ; les pinnules sent composee^ de folioles confluentcs , oblongues , trcs-obtuses et K^geremcnt cr^nelees ; le slipe cou- leur de paille est lisse et depourvu d'ecailles. Vir« (VieissoUv , Tallevende ^ foret dc St. -Sever). Bois et collincs arides. . SLR LES FOUGEKES DU CALVADOS. 4o7 Till. POLYPODIUM. POLYP ODE. PolYpodium. Addiis... De Canil. FI. fr. — PoLypodii spec. Linn. Car. Capsules dispose'es en groiipes arronuis, e'pars sur la froncle,et completeraent de'pourvues de te'giimeats. ig. PoLYPODIUM VCLGARE. Poljpode comniuii. Polypodium vulgare. Linn. spec. i544-<< De Caad. Fl.fr, n". i4*9> i^ar. b. Srrralum. De Cand. Fl. fr. supp'. u". 1439. e, Lobaluin. Dellse. laed. d. Bifidans. ( Nob. ) e. J'arie^atum. (Nub.) Ses frondes , longues de 3 a 8 pouces , naissent plusieurs ensemble sur line souclie ou tige ^paisse , garnJe d'^cailles et de fibres noiratres. Elles sont siniplernent pinuatifides , oblongiies-lanceolees et terminces en poinle. Les folioles plus ou moius obtuses , alternes , entieres ou iL^g^iement dentees et confluentes sont presque recouveites par deux rangs de groupes capsulaires situ^s des deux cotrs de la nervure secondaire. Caen ; Falaise ; Vire. Dans les lieux pierreux , sur les vieux murs et au pied des arbres. La rar, b a ses folioles plus allong(ies , pointucs et fortement denizes en scJe. La var. c , qui n'est qu'une sous-variete de la precddente , a ses folioles gainies de lobes obtus an lieu de dents. La var. d differe de loutes les autres par ses folioles toutes bitides a leur extremite. La var. e , en tout senibla- 4o8 ESSAI ble a la var. a s'en distingue i sa fconde pina- ch6e de vert et de blanc. Caen. Sur les murs. 20. PoLYPODiBM PHEGOPTERis. P&typocle plicgoptere. Polypodlum phegopteris. Linn. spec. i55o... De Cand. FI. fr. n". i43o. Ses frondes simplement ailees se reconnaissent ais^ment a la manitre dont sont d^jet^es en bas les 3 ou 4 premieres pinnules de la base , qui sont pinnatifides , a folioles obtuses , crenelles et lecouvertes sur les deux surfaces de poils assez nombreux. Les pinnules sup^rieures ^galement pin- natifides sont confluentes entre elles. Les fructi- fications rangees sur deux c6tt5s atteignent rare- mcnt I'extrtimitd des folioles. Vire ( Vieux murs et fentes des rochers humides dans les Vaax ). 21. I'oLYPODirM DRYOPTERis. Poljpode drjopUre. Pofypodium dryopteris. Linn. spec. i555... De Cand. Fl. fr. n". i43i. Sa souche filiforme «5met un stipe long , grele et fragile , qui porte une fronde ternee et bipin- nee , dont les pinnules pinnatifides portent des folioles oblongues , obtuses et legerement cr^nelees. Les fructifications , dispos^es sur deux rangs et d'abord trfes-distinctes , forment quelquefois une bordure presque continue. Cette elegante espt'ce, d'une consistance delicate et d'un vert tirant sur le jaune ^ se trouve a Vire , dans la valine dite Vaua:- de-Vire , sur les vieux murs et dans les fentes des rochers huuiides. SUfi LES FOUGEKES DU CALVADOS. 4^9 IX. GETERACH. CETEIIJCH. Celerach. Bauh... De Cand. Fl. fr. — Asplenii et j4clirostichi spec. Linn. * Car. Cnpsules e'parses en groupes irregulicrs sur toiite la surface infe'rieiire de la froude , et entremelees d'un tres-grarfd nombre d'e'cail- les lance'ole'es et luisanies , qui existent avant la naissance des fructifications. 22. Ceterach officinarijm. Ceteracli des boutiques. CeUrach elJlcinarum. C. B. Pin. 554... Dc Cand. F). fr. n". i433. — Asplenium ceterach. Limi. spec. i53S. D'une racine fibreuse et tenace naissent quinze ou vingt frondes piniialifides , a folioles oblon- gues, obtiises , confluentes et recoiivertes en-de.ssous par line grande quantil<5 de paillettes scarieuses et brillantes , parmi lesquelles naissent les fructi- fications. Caen ; Faiaise ; Vire. Lieux pierreux et sur les murailles. X. OSMUNDA. OSMONDE. Osmunda. Lamk... De Cand. Fl. fr. — Osmundiz spec. Linn. Car. Capsules sans anneau e'lastiqae , dis- pose'es sur les deux surfaces du sommet de la fronde , et la de'formant au point de pa- raitre une grappa de fructifications j teguments nuls. 4lO ESSAT 23. OsMtJNDA REGALis. Osnioncle royale. Osmunda regalis. Linn. Spec. iSn... DeCaad.FI. fr. n". i43 argilcu3Cf< Sua TKOIS DhPOTS COQUII.LIERS. i^'i.O tous ses details ; et ses connaissance en geolo- gie , en conc'iyliologie et en botanique, nous font espe'rer un tableau satisfaisant tlu depot lul- nieme et du sol qui le recouvre. Je n'en parle ioi que pour eyposer les dillerences tres-marque'es qui le distinguent de celui de Savigae', Tous deux sont composes en grande partie de corps marins fossiles , coquilles et polypiers , enliers ou en fragments. On y reconnait des Arches, des Ve'nus^ desHuitres, des Scutelles , des dents de Squale , etc. Mais, 1°. \efalun est constarament a I'e'tat friable ethumiJe, et les ouVriers qui en font I'extraction , sont presque tonjours chasse's par I'eau , avant d'avoir rencontre des couches so- lides. ao. II renferme des Cones , des Volutes, des Fuseaux , des Vis et surtout des Huitres de fort grande dimension ; on y trouve aussi une prodigieuse quantite' d6 coquilles tres-pelites, dont plusieurs ne peuvent etre e'ludie'es qu'a I'aide d'une forte loupe. 3°. Je me suis procure des ossements fossiles de Mastodonte^ Paheoiherium , Lamantin, etc. , trouves dans ce de'pot , sur le gissement desquels je n'ai pu toutefois recueillir aucun renseignement pre'cis. 4'-^^' NOTICE 4°. TjQ fhliin est toujours recouvert par iine terre tres-argileuse (le Bournais fort) , plus ou moins favorable a la culture des ce're'ales. La presence du sable indique la cessation du falnn , qui est alors remplace' par la pierve a chanx ou par le tufaii. L'osil de Fobser- vatcur le moins exerce apercoit cette diflfe'rence. Les proprietaires de terrains argileux font sou- vent des tentalives inutiles pour de'couvrir des falunieres ; car, si le falun ne se trouve que sous I'argile compacte , il ne Taccompagne pas ne'cessaireinent. Mais ces tentatives ne se font point dans les terrains qui conliennent beau- coup de sable , meme quand ils sont tres-rap- proche's des falunieres. 5°. Enfin, les plantes assez communes , qui croissent dans I'argile sur le faUin , sont celles qui acccmpagnent ordinaireraent le honrnais en Touraine. A peine le sable se mele a I'argile , qu'onvoitparaitre Viberis amara , lee Caucalis latifolia et grandijlora^ Wi nagallis phcenices ^ le JS'igella an'ensis , le Thymus acinos , et quelquefoisle Crassula ruhens^ VOrnithogalum pyrenalcwn , le Saponaria vaccaria qui in- diquent ordinaireraent un sol moins fertile. La pierre de Croix au contraire est tou- jours seche et plus ou moins compacte. SUR TUOIS DEPOTS COQUILLIERS. f\-l'J 5°.E!le necontieiit souventque desemprelntes e^lerieures de coquilles , et les especes micros- copiques y sont fort rares. 50. Nous n'y avons point trouve d'ossements de mam mi feres. 4^. La couche qui la recouvre est, comme nous I'avons^deja vu , plus ou moins sablou- neuse et quelquefois ne contient pas d'argile. 5". Enfin , on j trouve e'galement les plantes cite'es ci-dessus comme croissant dans les ter- rains sablonneux , hors des falunieres. Depot coquillier du departement des Cotes^ du^Nord. Ce troisieme de'pot coquillier me semble se rapproclier de celui de Savigne' ; il existe en BrelagnCy dans le de'partement des C6tes-du- Kord , pres de la frontiere d'Ille-et~Vilaine , a pen pres a moilie chemin entre Becherel etDinan, oil il occupe itne partie considerable des com- munes de Trefumel , Saint-Juvat et Quiou , an milieu d'un demi-cercle forme'pardes coteaux quis'abaissent versla Ranee, et que nous n'avons point examines nous-memes , mais que nous devons supposer appartenir au terrain primitif. Nous avions visite ce de'pot il j a fort long- 4^8 NOTICE temps , mais sans recueillir une suite d'e'chan- tillons ge'ologiques. Ceux que des habitants de ce canton ont bien voulu nous envojer avec des notes d'apres nos indications , nous donneront les moyens d'en offrir une description suc- cincte. Les carrieres d'exploitation ont jusqu'a 2 5 pieds de profondeur, celles de Tre'fuiiiel ont ete' abandonnees. Les plus produclives dans ce moment sont celles de la commune de Quiou. Dans toutes ces carrieres les couches parais- sent etre les memes , et , comme a Savigne' , celles de dessous sont les plus corapactes el les plus e'paisses. Nous allons de'crire les caracteres des diflfe- rentes couches. La carriere de Pas de Hac , dans la com- mune de Quiou, a 23 pieds de profondeur , et contient les cojuches suivantes : La plus profonde, oil le n''. 1 , est pe'ne'tre'e de coquilles souvent enlieres ou de fragments plus conside'rables que ceux de la Pierre de Croix de Savigne'. On y distingue des debris d'Ostra- eites,d'Arches,etdes monies inte'rieurs deBaccins, de Venus , de Bucardes , des Scutelles et des dents de Squale. Nous y avons aussi decouvept; SUR rnois depots coquilliers. 4^9 quelques fragments de Serpules , mais au total fort pen de Polypiers. Elle ne contient presque point de sable. Ella est siirmonte'e jusqu'a la hauteur de 8 pieds , par plusieurs couches de meme nature , et dont I'epaisseur varie de 5 a 8 pouces. Cette pierre porte le nona de Jauge dans le pajs. Elle p.irait avoir beaucoup de rapports avec la pierre de Croix de Savigne' , qui loute- fois est feuillete'e et beaucoup plus blanche , et elle sert comme" celle-ci a construire les mai- sons. Le n°. 2 a un peu-moins de consistance que le premier , et est un peu plus jaune. II contient, avec un peu d'argile , plus de sable , et nioins de coquilles entieres. Nous y avons distingue' une valve de Cythe're'e , et une impression de valve de Bucarde. Ce banc a 6 pouces d'e'paisseur. Le n°. 3 , d'environ 20 pouces d'e'paisseur , est un calcaire tres- friable , mele de sable et d'argile , oil I'on Irouve aussi des portions de calcaire argileux Ires-compacte. Le n*'. 4 est compose' de quatre couches cal- caires peu e'paisses , d'une cristallisation confuse, contcnant un peu d'argile , elles se prc'sentent sous hi forme de lames horizoiitalesassezregulieres 4"'0 NOTICE d'environ une ligne d'epaisseur ^ et formant en- semble line couclie e'paisse d'un pouce. Ges depots sent se'pare's par des couches d'argile jaune ou brune_, qui ont la meme e'paisseur. Le 5^. banc, de lo a ii pieds de'paisseur- , est forme' d'un grand nombre de couches e'paisses de 4 a 7 pouces. II a , pour la couleur et la composition , ])eaucoup de rappoi'ts avec Ic n"^. 5 , et est encore plus friable. Ces trois bancs ne contiennent point de corps organises fossiies. Telles sont Ics couches pierreuses qui com- posent cette carriere. Elles sont surmonte'es par deux couches de terre ve'ge'tale bicn distinctes. La premiere , qui a deux pieds dVpaisseur, est une argile d'un brun roux , tres-compacte , et uiele'e d'une assez grande quantite de sable en gros grains. La 2' . qui se trouveala superficie , est aussi une argile d'un brun jaunatre , mais penetre'e d'une phis grande quantite de sable et en parties plus tenues , ce qui la rend plus propre a la culture. Le froment y re'ussit tres-bien. Dans les trois communes ci-dessus de'signees se trouvent d'autres carrieres , entre autres celle du champ da Badier et celle des Sues , a i5o tois(?S I'une de I'autre ; la deniiere a 4^) SUR TROtS DEPOTS COQUILLIERS. 1 4^ pieds cle profondeur , et parait composee tie conches semblaWes a celles que nous venons de de'crire. Dans toutes on remarque que Fepaisseur et la durete des loancs augmentent en raison de leur profondeur. Ce depot contient, comme celui de Savigne, une grande quanlit.e' de corps organise's fossiles. Tous deux ofTi'ent egalement, dans une succession irreguliere , des couches pleines de coquilles , et d'autres qui en sont prive'es. Ouelques-unes des couches de Quiou , conside're'es se'pare- ment, ontaussi une grande analogic avec celles de Savigne' ; niais les ,deux depots different. 1°. Dans I'ordre de superposition. A Savigne', les bancs les plus compactes sont e'galement en dessous , mais le banc coquillier est en dessus ; a Quiou ^ les couches coquillieres sont en dessous. 2^. Dans la qualite' de la terre ve'ge'tale qui les recouvre. Nous avons vu que celle de Savigne' est sa- blonneuse avec pen d'argile 5 celle de Quiou contient plus d'argile que de sable. ISous ferons e'galement observer qu'aucune des couches du depot de Savigne' n'cst emplojee conime marne pour divisor les terres. II est vrai que le sol n'est , dans aiicaae des comnuines en- 45* NOTICE SUR TROIS DEPOTS COQUILLIERS, \ironnantes ;, de nature a avoir besoiii de cette operation. D'ailleurs les couches infe'rieures sont trop dures pour pouvoir etre employees a cet usage sans etre Iriture'es ; et la pierre de Croix sert aux constructions. Les couches 5 , ^ et 5 de la carriere du Pas de Hac sont eniploje'es en guise de mai'ne, noti sur les lieux , mais dans les environs de Rennes, qui en est e'loigne de 8 a lo lieues. Nous regrettons de manquer de renseignements suffisants pour donner plus de de'tails ge'ologiciues sur les communes de Tre'fumel , Saint-Juvat et Quiou , et pour completer ainsi noire esquisse comparative des trois depots coquilliers , qui font le sujet de ce me'moire. WV^VVVVW VV^V%/-VV*.'\W"k VWX-V* WXWXVX-X WX^-V* MEMOIRE Sur Vanimal du CaljptraBa sinensis <, lu a la seance du 6 de'cembre 1S24 5 Par M. EUDES-DESLONGCHAMPS. Ayant e'te charge d'examiner un bocal rempli d'animaux marins recueillis sur la cote de Gran- ville , et envoje's a la Societe' par M. de Beau- coudraj, niembre correspondant , j'y ai reconnu, avec iin extreme plaisir, plusieurs echantillons du Calyptrcea sinensis. A Texception de I'auimal des Caljptvees , ceux des aulres genres e'galemcnt formes aux de'pends des Patelles de Linne' , avaient e'te observes et de'crits avec plus ou molns de de- tail (1). (1) Lorsque je doniiai commuaication de ce incmoire a la Societe Linneenne , je ne connaissais pas encore I'ai tide Mol- lusques, inseie , par M. De Blainville , dans lo Dictionnaire de» Sciences naturelles ; je ciois mOuie que le volume qui len- ferme cet article ( le nieilleur travail qui ait encore ele public sur I'eiisemble dos Mollusqucs ) , n'etait point e*core sorti , lorsque mon nienioire a vU: lu. On trouve dans cet article une 4^i MEMOIUE SUR l'aNIMAL L'oa avail d'abord rattache au genre Calyp- tre'e toutes les Patelles ayant une lame interne dispose'e soil en cornet , soit en spirale plus ou moins complette. Denys-Monfort et M. de Blainville ont re'uni dans un genre nomme' par le premier de ces auteurs Infandihulam , les Caljptrees a lame interne spirale. M. De La- marck n'a pas non plus conserve' le genre Ca- Ijptree tel qu'il I'avait d'abord e'tabli , il en a separe' les especes a lame spirale interne cju'il re'unit aux T'rochus , adoplant ainsi la distinc- • tion f'aile par Denys-Monfort , sans conservcr le genre Infandibulum. Dans un excellent ar- ticle inse're' dans le Dictionnaire classierue d'llis- toire naturelle , M. De Ferrussac a demontrc qu'il fallait re'tablir le genre Cal/p tree lei qu'il c'lait d'abord , et qu'il caracte'rise ainsi : Animal inconna; coqidlle cono'ide a sommet imperfore plus OIL nioins e'leve on siubaisse ; axe vertical quelquefois un pen oblique par rap- flescrJplion siicciiicto du niCme Motlitsque que je cius , dans 1(5 temps , faiie connaitre le promicr. J.'auiais dii peut-etre siippiiiuer mon travail dcvcuii ainsi moins utile ; je me de- cide neaniuoins a le publier tel qu'il elait dans le piincipe et sans y rien changer , nia description etant I'aite avec plus de details que celle de M. De Blainville , el accompagnee de figiups qui manqurnt a la siennc. Qu calyptrjEA sinensis. 4^5 port a la base , celle-ci oj'hiculaire ou el- liptique et souvent irregidiere dans ses contours ; empreinte volutatoire bien mar- quee cliez quelques especes , quelquefois jueine dhtne a deux spires ; cavite munie d'un appendlce vertical de'tache' ou adherent, en demi-tube ou en cone complet , ou d'une languette Jorme'e par una saillie oblique sur la partie interne^ [ou bien d'un diaphragms en spirale , souvent presque horizontal , soutenu par une columelle torse et solide, M. De Ferrussac sous-divise les especes de ce genre en trois sections ; 1^. Campanule'es , un appendice vertical en cornet ou en demi-tube ; ao. Une languette verticale , plane , obli- que et pcu saillante sur la parol ititerne^ sans spire ; o°. Trochiformes . Undiaphragme interne soutenu par une columelle ; test offrant une empreinte volutatoire plus ou moins distincte. L'es{)ece dont je vais faire connaitre I'animal apparlient a cette troisieme section j elle est nomme'e dans I'arlicle de M. De Ferrusac , Ca- lyptrcea sinensis. Dillwjn. Sans aucun doule, elle est e'galement inentionne'e dans le Descrip- 02 456 JIEMOIFE SUR l'.AKIMAL live Cntalq^ue , etc. , cle MM. Maton el Rac- kett , comnie espece linneenne , sous le nom de Patella chinensis (Trans . of Linnean Society, vol. 8. p. 228. ). Olivi ( Zoologia adriatica , p. i8()) indlque egalement sons le nom de Patella chinensis , Linn. , une coquille qui me parail e[re la noire , au moins la varie'le' plus pelile (1). Je m'absliens de rapporter Ics aulres sjnonymes de celte espece , que I'ou trouvera du resle dans rarlicle cite du dic- tionnaire classique, el dans le catalogue de MM. Maton et Rackelt, parce qu'il est Ires-possible, comme Tobserve M. De Ferrussac , que Ton ait confondu sous le nom de Patella chinensis ^ Linn. _, une espece de la raer des Indes etcelle de nos coles , quoiqu'il ne soil pas sans exemple que des coquilles de localite's si eloigne'es soient sans difierence appre'ciable. J'ai e'te e'tonue de ne point trouver de'crite dans I'ouvrage de M. De Lamarck, celte petite coquille qui n'esl point rare. D'apres la distuic- tion qu'il a etablie en lete de son genre Ca- lyptree , elle devrait se trouver parmi les Tro- fi) Per ordinario c piccola tcnuisslina e liscia. lo per6 ne ho trovato qiialche esemplarc iadigeno dei fondi petiosi , quattro volte niaggiorc , piii soiido , opaco e scabro. DU CALYPTR/EA SINENSIS. 4^7 elms , voisine des 2\ pileiis et calyptrceformis ; assure'ment elle n'j est pas. Serait-elle reste'e parnii les Caljptre'es , et ne serait-ce point celle qii'il de'signe sous le noin de Calyplrcea IcBvigata sans citation de synonjmes ? La phrase latine conviendrait assez a notre coquille. Elle est indique'e comme provenant de la Medi- terrane'e. L'on voit que la sjnonymie de cette espeee Lien connue est pourtant assez embrouille'e : pour ne laisser aucune incertitude sur celle dont je fais connailre Tanimal , j'ai egalement figure' et de'crit le test de ce petit MoUusque. La coquille presqiie circulaire est ne'anmoins un peu plus large dans le sens transversal ; son plus grand diametre est de six a huit lignes ; elle est mince , presque demi-transparente ; sa couleur varie du blanc de lait au blanc jaunatre, je n'en ai vu aucune marque'e de rayons plus colores. Sa forme est celle d'un cone tres-sur- Laisse 5 le sommet se trouve a peu pres au milieu de la coquille, la surface supe'rieure est sans aspc'rite's dans la plupart des individus , sur d^autres on en voit quelques-unes irreguliereaient reparties , tres-courles et r'essemblant a des dents de rape. Cette surface n'est pas parfai- Icnienl reguliere 5 elle pre'sente quelques enfon- 458 MEMO IRE SUR l'aNIMAL cements et stries d'accroissemeiit presque cir- culaires , mais non disposees en spirales aussi prononce'a que ceux que Ton remarque sur quelques Cal/ptrees vivantes ou fossiles de celte section. . La surface inferieure de la coquille represente un entonnoir Ires-evase ; ia lame spirale tres- e'troite au sommet descend au cote droit de la coquille en s'elargissant rapldement , et vlent se terminer en arriere a pea de distance du bord. Sa forme est Iriangulaire ; le cote le plus long adhere a la 'coquille ; le plus court , ou la columelle, est a peu pres vertical, comme tordu, et se recourbe en dessous dans toute sa lon- gueur , en formant un pli on bourrelet d'une demi-ligne de largeur ; on peut facilement in- troduire une soie de cochon dans ce petit repli qui est une sorte d'ombilic ; la base de la lame spirale est horizontale , coupe'e presque en demi- cercle , et regarde le cote' gauche. Ainsi la cavite' de la coquille se trouve partage'e en deux parties par la lame spirale ; la plus petite silue'e en arriere , a droite et en dessus , loge le foie , I'ovaire , et une portion de I'intestin ; I'autre, beaucoup plus grande _, contient le reste de I'animal. L'on peut voir les parties suivantcs sans en- 1)U CALYPTR-EA SINENSIS. 4-^9 lever I'animal de dessus son test : i°. le man- teau ; a°. la cavite de la branclilale el les bran- chies.; 3°. ie pied ; /\°. la tete , le col , Toiigine et la lerminaisoa de I'inteslin. Le manteau , tres-mince , ne de'passe point le bord de la coquille ; il parait comme e'chancre a droite et en arriere du pied , du moins , dans cette parlie , il ne s^e'tend pas jusqu'au bord de la coquille. La moitie' gauche de son pourtour est plus e'paisse que sa portion droite corres- pondante ; je n'ai pu remarquer nulle part de iWuiges ni appendices quelconques ; il s'altache, en passant au- dessus de la cavite' branchiale et de I'origine du col , a toute la circoaference du muscle dont I'e'panouissement foime le pied. La cavite' branchiale est tres-grande ; elle est situe'e au devant et au- dessus du col et se pro- longe du cote' gauche jusqu'a la parlie poste'rieure du pied oil elle se termine en pointe ; elle parait formee par un de'doubleraent du manteau. L'ou- verture siiue'e e'galementagauche est fort grande. On apercoit , sans ouvrir la cavite' branchiale, une parlie des filets branchiaux dont un assez grand nombre s'altache , hors de cette cavite' , a la face infe'rieure du manteau. Apres avoir ouvert longitudinalement la paroi infe'rieure de U cavite branchial© et rrjetle' en dehors les 44o MEMOIRE SUR l'aNIMAL brancliles quisedirigent natiirellemeiU en JeJans, on voit que les filets branchiaux sont attache's sur une seule ligne presqiie demi-circulaire , e'tendue depuls le bord droit du manteau jiis- qu'r.; fend de la cavite'. La ligne d'attache est situe'e a pen de distance du bord du manteau dont elle suit le contour. Chaque filet branchial est simple et pai'ait creux : il y en a un assez grand nombre et de longueur ine'gale , les plus courts sont place's aux estre'mite's de la ligne etles plus longs vers la parlie moyenne. Je n'ai pu apercevoir qu'un vaisseau qui suit la ligne d'attache des filets branchiaux. II s'en se'pure en avant et a droite et vient aboutir a un petit corps blanc que I'intestin traverse avant sa terminaison et qui est probablement le coeur. Le pied est petit, de forme ovalaire , ajaiit ses bords amincis surtout du cote' de la tele. II se continue avec le muscle qui vient s'attacher a la face infe'rieure de la lame spirale. C'est par ce point seul que I'animal tient a la coqiiille. La tete est apialie de haut en has ; de ses cole's naissent deux tentacules assez gros'et un pen aplatis , renfles a leur base. C'est sur le renflement que sont place's les yeux comme deux points noirs tres-dislincts : ils sont dirige's en haut , de sorte qu'on ne pent les apercevoir eu I)U CAI.rPTR.^A SIAiASTS. 44 f regardant ranimal par dessous. La Louche est situe'e au bord ante'rieur de la lete entre les deux tentacules. C'est una petite fente verllca'c enlre les levres delaquelle on apercoit reMremite an- te'rieure de la langue ; ceile-ci, vue au micros- cope m'a paru de forme triaugulaire , garnie sur un cote' de deux rangs de crochets recourbe's en arriere , les deux autres coles sont amies de lames e'galement corne'es et dentc'es sur leurs bords. Cette arniure de la langue n'existe que sur une petite portion de son extre'mite' ante'- rieure , elle est inerme dans le reste de son e'lendue ; je n'ai pu reconnaitre comment elle se termine en arriere. Le col est un peu plus long que la icte , aplati comme elle et muni sur ses parlies late- rales de deux appendices membraueux qui se fixent au muscle du pied. En inclinant la tele et le col sur le pied , comme on le voit fig. 5 , on apercoit le com- mencement du canal digestif ou oesophage , qui bientots'incline a droite , passe au - dessous du rectum et vienl gagner le foie avant dc pour- suivre plus loin le canal intestinal j je vais in- diquer les parties que I'on apercoit a la surface supeVieiire de I'animal lorsqu'il a e'te' de'tache' de sa coquille. / 44^ MEMOIRE SUH l'aNIMAL 1°. Le dessLis du manteau recouvrant a gauche la cavite branchiale ; 20. Le sac abdominal loge dans la petite cavite' de la coquille et contenant le foie , Tovaire et une portion de I'intestin. Si I'on rejette a gauche le sac abdominal , comme on le voit fig. 7 , Ton apercoit le muscle principal par le point oil il s'attache a la lame spirale ; enlre ce muscle et le sac abdominal est im sinus profond qui loge la base de cette lame. L'on retrouve I'intestin au point ou nous I'avons laisse' plus haut _, arrivant a la surface du foie ; il descend d'abord un peu , puis remonte en formant une arcade renverse'e ; il traverse dans ce point I'e'paisseur du foie et reparait bientot a la surface supe'rieure, fig. 6. La , il forme une dilatation qui sans doute est I'estomac , puis il se retre'cit et descend jusqu'a I'extre'mite' posle'- rieure de I'ovaire dans lequel il s'enfonce ; il reparait bientot entre cet organe et la cavite' branchiale ; en s'avancant vers la region ante- rieure , il se Irouve place' entre cette cavite' et le bord gauche du foie ; il les quitte , passe au- dessus du col , traverse le coeur et vient se ter- miner a droite du col par mie ouverture a peine perceptible. Le foie est placd au-dessus et en avant de I'o- vaire , il est de couleur verle 5 on apercoit a sa DU CALYPTRvEA SINENSIS. 44^ surface ties vaisseaus blanclialres , rameux , sans doLite les canaux biliaires : I'un deux m'a paru s'ouvrir dans I'intestin au-dessous de I'estomac. L'ovaireestd'un blanc jaunatre , forme' par des especes de grappes dans lesquelles sont des oeufs de diflerentes grosseurs. Voila tout ce que j'ai pu decouvrir dans ce petit mollusque dont j'ai disse'que' trois individus. Je n'ai pu apercevoir de nerfs ni d'autres vals- seaux que ceux dont j'ai parle : mais il est pro- bable qu'ils existent et que leur tenuite' m'a em- pecbe de les dislinguer. Quoique la position de la lame en cornet des Calyptrees de la premiere section doive ne'ces- sairement en trainer quelqucs diffe'rences dans la forme et la position de certaines parties de I'a- nimal, telles que le muscle d'attache , le foie et Tovaire , Tanalogie porle a penser que ces diQe- rences sont pen conside'rables. G'est avec I'animal des Crepidides que celui des CaljjJtrees (i) a le plus de rapporls ; il (i) Je possede dans ma collection une Calyptrce a lame verti- cale en cornet , rappoitce du Cap Horn , par le capitaiue Thomassi. Lorsque je I'ai re^ue , rinterieur contenail encore des debris de I'animal desseche. Cependant sa surface extc- rieure est encroutee partout et jusqu'a la circonference , par cetle production blanchatre , calcaire , sans ports appareots , qui lecouvie IVoquemment les CoquiUes et ks Madri-poras. Si 444 MEMOIKE SUK l'aNIMAL nen dlfiere pas nienie essenliellement. Dans los Crepidules le sac abdominal est tout-a-fait ea arriere , et la cavite branchiale en avanl ; dans les Caljpirees de la troisieme section le sac abdominal se trouve a droile et la cavite' bran- chiale est reportce en partie a gauclie. Ge rap- port avait e'te' pressenli par MM. Cuvier et De Lamarck. Dans I'excelient article de'ja cite de M. De Ferrussac , cet habile conchjliologlste avait pousse' plus loin encore ce rapprochement et prouve par le raisonnement le mieux etabli que les aniraaux de ces deux genres devaieat avoir entre eux la plus grande ressemblance. Voici la lisle des animaux conserves dans U liqueur , renfermes dans le bocal envoye par M. De Beaucoudray. Mactra glauca. Lamk. — solida. Lamk. Tellina tenuis. Lamk. Donax coinplanata. Mat. et Rack. Chiton fascicidarls. Laink. — cinereus. Lamk. le manteau des Catyptrees de cette section enveloppait plus on moins I'exterieur de la coquille., celle que je possetle ae sttiait pas aiQsi cacroutee. r»U CAI.TPTR.EA SINENSIS. 44^ L'echantillon est tres-petit. On le trouve en abondance sur la plage de Luc. Fissurella grceca. Lamk. Calyptrecea sinensis. Dillw. Sigaretus haliotoideus . Lamk. Le seul individu de cette espece faisant parlie de renvoi est tres-certainement le meme animal qu'a de'crit et figure M. Cuvier, dans ses Me- moires pour servir a Phistoire des Mollus- ques , et dont les e'chanliilons venaient de Flie- de-France et du Se'ne'gal. II a les memes dimen- sions que celui des fig. 3 et 4 de la premiere planche du me'raoire cite'. J'avais deja trouve trois ou quatre de ces MoUusques sur les cotes de Luc et Colleville ; mais ils sont de raoitie' plus petitSjSans doute parce qu'ils sonfplus jeunes. J'ai enleve' la coquille d'un de mes echanlillons, elle est liss3 , sans cotes et a ouverture ovalaire ; aiiisi ce ne peut etre le Bulla velutina de MuUer , qui a des cotes longitudinales et une ouverture presque circulaire. Au reste , je n'ai point vu la figure donne'e par Mailer , j'en fais mention d'apres ce qu'en dit M. Cuvier. M. De Lamarck regarde ne'anmoins le Bulla velutinr comme le meme animal que le Sigaretus lialio' 44^ MEMOIRE SUR LE CALYPTRyEA SINENSIS. tdideus , puisqu'il le donne comme synonyme de ce dernier. CRUSTACES. Leucosia Jiucleus ? Lamk. Stenorhjnchus phalangium. Lamk. ZOOPHYTE. Holoturia doliolum. Lamk.' XA,>'VV1.VV\VV^V%/\VVXVVXVVV\;V\VV».VV\\.VVVV\.VW V^/% W* W*.WV WW»/\,\.V«» MEJIOIRE GlfcOLOGIQUE Sur quelques terrains de la Normandie oc- cidentale , lu a la Societe Linne'enne du Calvados , dans les seances du 8 novemhre i8a4, du 5 Janvier et du 'j Jevrier 1829 ; Par M. DE GAUMOJNT , secretaire de la Societe. Xj'observateur le moins e'claire peut reconnaitre facilement que la Normandie occidentale presente deux grandes classes de terrains tres-diffe'rents ; les uns a couches incline'es , rarement calcaires , formant presque toujours un sol montueux ; les autres a couches horizontales , calcaires ou ar- gileuses, ne produisant que des e'minences peu conside'rables (1). Ges deux classes de terrains , les premieres reconnues en ge'oiogie, exercentdes (1) II faut excepter la craie qui forme en general des buttcs escarpces ( Calvados ) , niais elle ne commence a se nionlrer que (Jans la parlie oiienfale clu Calvados; et je ne coniprends pas cctte partie dans la Normandie occidentale, qui pour moi commence am environs de Bayeux , et de Virc. 4 i^ MEMOIRE GEOI.OGIQUE influences marque'es et distinctes sur les pro- ductions ve'getales , surlesanimaux, sur le physi- que et merae sur le moral des habitants ; et il serait bien curieux de de'terminer les re'sultals de cette influence (i). Conside'ree sous ce point de vue, I'etude de la geologic se rattache a d'autres etudes , et fait de'ja pressenlir une foule de rapports inappercus ou ne'glige's jusqu'ici ; mais ces considerations demanderaient un travail (i) Dernierement M. Trouv6 , medicln en chef des hospices de Caen , s'est livrc dans une description de I'Hotel-Dieu dp cette ville , a des consideiations d'un tres-haut interet, concer- nant Tinfluence des locaUtes sur le pliy^iqne de I'lioniine , nieniei des distances tres-rapprocliees. lia reconnu,par exempic, que dans le Bocage ( terrain intermediaire schisteux ) la taille nioyennc des honinies est de cinq pieds ou cinq pleds et un pouce ; que les i'emnies ont l&s mamelles peu developpecs et soul tresiecondes ; Qric dans la plaine de Caen ( terrain calcaire a couches ho- rizoDtales) la taille moyenne des hommes est de cinq pieds deux ou trois pouces ; que les femmcs sont egalemrnt plus grandes , (jnt les mamelles plus developpees que lesBocaines, sont nioins lecoiulrs que ces dernieres , et ces^ent de I'etre plsutOt ; Qu'enlin dans le pays d'Auge ( terrain oolithique emi- neninient argileux ) les habitants des deux sexes acquierent de fort bonne heure un embonpoint considerable , et que less fenimes cessent plutut d'enfanter que dans la plaine de Caen. On pounait ajoutcr a ces considerations judicieuses, une foule d'observalions de detail fort curieuses , qui prouveut que la na- ture du terrain inlluc sur le rtgne animal aussi bicn que i\it le lignc vegetal. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 449 special et je laisse aux physiologistes le soin de s'en occuper. Aujourd'hui, mon but unique est de faire la description geologique des contre'es les plus re- raarquables et les nioins connues de la Nor- rnandie occidentale. Je vais donner quelques notions ge'ne'rales sur la topographic ge'ognoS- tique de ce pays , avant de passer a Texamen des dillerenls syslemes de roches que j'y ai ob- serve's. Avant lout , j'eprouve le besoin de te'moigner a M. de Gerville , la reconnaissance dont je suis pe'netre'. Ce savant , qui consacre si ge'ne'reuse- ment son temps et sa fortune aux progres de la science et auquel on doit tant d'obscrvations inte'tessantes , a mis toute la complaisance pos- sible a me faciliter Texploration de son de'par- tement : sans les pre'cieuses indications qu'il m'a donnees , il m'eut e'te' difficile de visiter ce pays avec fiuit , et c'est presque toujours dirige' par kii, que j'ai parcouru le Gotentin (r). Maigre que j'aie visile' qualre foiscette contre'e, je ne puis me flatler d'avoir rempli complette- (i) Souvent M. de Gerville a eu la bonte de me donner pour p;iiide Rl. Jacqut'S Niullet , son doaiestique , qui a une intel- ligence et drs connaissances au-dessus de sou etat , et quiaiine la gftologie avec passion. 4^0 lilbMOIRE GEOLOGIQUE. ment mon but. Je sens que ceme'moire estbieii court pour le grand nombre de terrains qui en font le siijet , et je pre'vois que j'aurai beaucoup a y ajouler par la suite. Aussi je compte bien re'parer les erreurs ou les omissions que j'aurai pu faire , dans un second travail qui accompa- gftera la carte ge'ologique du de'partemcnt de la Manche (i). Distribution geographique des roclies dans la Normandie occidentale. On sait qu'en ge'neVal les terrains a couches horizontales ( secondaires ou tertlaires) se sont de'pose's dans des cavite's plus ou moins spa- cieuses, au milieu des rocbes anciennes. La Nor- mandie occidentale nous en fournit une nouvelle preuve. Dans cette <;ontree , Jes rocbes interme'diaires qui forment les parois du bassin au milieu duquel se sont deposes les terrains moins anciens , sont pour la plupart de quartz grenu , de granit , (i) J'ai presente cette carte guologique a la societe lioneenne, et dans sa session do iSaS , le conseil general du departement de la Manche a vote une somnie de 800 fr. pour en accelerer la publication. SUR I.ES TERRAINS DE LA NORMAMDIF. 4^1 xle diabase , de slenite , de grauwacke , de phyllade , de gi^es rouge inter me'diai re , de marhve coquillier (Mountain Limestone J . Dans le de'partement du Calvados , ces roclies occupent I'aiTondissement de Vire, une parlie de ceux de Falaise et deBayeus. Dans le de'par- tement de la Manche , elies regnent depuis rextre'mite' sud jusqu'a deux lieues au nord do St.-L6. Laelles selrouvent resserrc'cs enlre les terrains secondaires et la cote de Touest ; mais au nord de Valognes , elles s'etendent de nou- veau, et occupent tout I'arrondissement de Cher- bourg. 11 re'sulte de celte disposition qu'une iigne trace'e entre les roclies interracdiaires et le terrain secondaire , passerait a peu pres par "Villers - Bocage, ^iHj , Parfouru - I'Eclin , Lingevres , Balleroj , Vaubadon , Littrj ( Cal- jvados ) ; Ce'risy , Savigny, Moon , La Meaufle, Cavigny , Montreuil , Aubigny , Periers , Le Plessis , Pretot , Les Montiers, Haut-Mcsnil, Saint-Sauveur-le-Viconite, IN'ehou, Magneville, INegreville, Chiflrevast , Saussemesnil , Toulire- ville , Quetehou , Grenneville , TEstre et Mot)to- bourg (Manche). Ainsi limite' dans la Normandie occidenlale , le terrain secondaire se trouve renierme en partie 55 4^2 MEMOIRE GEOLOGIQUE dans uue espece de golfe de forme irre'guliere , sitae entre Saiiit-L6 , Pe'riers , Saint-Sauveur- le-Yicomte et Cherbourg, borne au nord , a I'ouest et au sud par des eminences , a I'est par la mer. Des roches de quartz grenu , qui se dirigent de Test a I'ouest , sur le territoire de FEstre , Tourville , Quie'ville , et Montebourg , formeat pour ainsi dire uneileau nord- est de ce golfe (2). Ces faits seront plus palpables lorsque j'aurai publid mes cartes ge'ologiques de la Manche et du Calvados. On pent aujourd'hui jeter un coup d'ceil sur la grande coupe, figure'e planche aS; elle traverse d'une rive a I'autre le golfe pre'cite' , que je de'signerai sous le nom de bassin dii Co- te/it in. Des irre'gularite's de terrain ont subdivise' cette cavite' principale en plusieurs autres bassins cir- conscrits et peu profonds , au milieu desquels on trouve les depots de troisieme formation , aux environs de Valognes et de Carentan. En ge'ne'ral , les terrains secondaires et ter- tiaires soiit depose's de maniere que les plus (2) Les roches de transition percent le terrain secondaire et paraissent a plusieurs autres endroits dans le bassin du Co- tentin , par exemple , dans la landc du Gibet , pres de Va- lognes. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. ^b'O modernes sont a un niveau physique plus has que les autres , et que I'e'le'vation relative des diffe'reiits sjstemes est en raison de leur an- ciennete'. Je de'crirai dans ce me'moire , 1". Les terrains terdaires et la craie des en- virons de Carentan et de Valognes ; 2°. Les terrains secondaires; 3°. Quelques roches de transition , principa- lement celles qui avoisinent le bassin du Co tentin. Je vais donner d'abord le tableau de la stra - lilication de ces diffe'rents terrains, en commencant par les plus modernes ; je suivrai dans moa travail I'ordre de ce tableau. Tableau de la stratification des terrains du Cotentin (i). 1". Tkbbain d'ead douce de Saint-Sacvebb-le-Vicomte ("epais- peur , euviron 5 metres ) Calcaire jauniitre ou bleuatre plu- lot argileux que siliceux , avec moules interieurs de Paludines, liulimes Limnees , tantOt faiblement compacte , caverneux , tanlot assez dur etc. — Marnc tourbeuse avec les mfimes coquilles et des pyrite.-i. — Sable. — Marnes vertcs , etc. a". CaLCAIBE CBOSSIEE , des EMVIBOKS UB CaBENXAM , 00 TOF, (i) Quant aux roches intermediaires, leur anciennetd relatire n'e: t que presum^e , et je ne la donnc pas pour certaine 454 >li:M01RE GKOLOCIQUE ( i5 ou iS metres ). Tuf blanc avec monies intcrieurs de petite* coquilles marines. — Tuf biun , plus grossier, avec huitres , ba- ianes, grande terebratule , etc. J". Tekbe a fooLON DE IIautkville liT u'Obglandes (5 mfetres J. Argile tresonctueuse , verd^tre , bleuiitre et d'un brua-jaun4tre avec ossements de mammii'eres. 4°. GaLCAIHK a CliRITES DES El>^VlaO^'» DE ValOGNES ( l5 OU l6 metrei ). Marnes a gros cerites , geodes calcaires et couches solides. — Marne fine et calcaire sans coquilles. — Maines avec coquilles detiuites. — Calcaire couipacte. — Calcaire k piso- lithes. 5°. ChAIEOU CAICAIUE A EAeULlTES||DES ENVlfiUSS DB ValOGNKS (Sou 10 metres). Marnes et calcaires friables. — Couches com- pactes. — Couches chloritees. 6°. Gbes vekx ( 1 metre ). Couches alternatives de grfes gri- sStre chlorite , avec orbitolithes , et de sable argiieux verditre. 7°. CaLCAIBK a 6BYPH1TES AKQUEES , OU LIAS BLEU. ( zS metrCS ? ). Couches .nlternantes et peu epaisses d'aigile bleu4tre et de calcaire grisalre ou bleu plus ou moius argiieux. — Calcaire lithographique. 8". Calcaibe de Valognes ( 20 metres ). Calcaire poreux , blanchatre et jaunatre. — Calcaire cristalliu et grenu. — Couches minces de sable marueux ou d'argile entre les bancs. — Luma- chelle. — Calcaire spathique avec gale*ts roules formant pou- dingue. — Gres calcareo-sableux. €)°. Gresbigabre et calcaires MAG.xEsiFiEEs (8o mfetrcs). Couches puissantes de sables quartzeux jauniitrcs , de galels roules et de marnes rouges. — lloche quartzeuse verdatre. — Silex cornes blancs ou roses, mtles de spath calcaire. — Couches puissantes de calcaire magnesil'tre. — Calcaire calcareo-sableux et poudin- gues , avec spalh calcaire. — Gres argiieux micaces , avec frag- ments de roches anciennes. — Marne rouge. — Coui. hes su- bordonnees de calcaire magnesifere , conipacte ou marneux , diversement colore. 10°. Gb^s bouce ancien DES All^ HANDS ? ( todte liegende J. 11°. GRis HoiiiLLiER. Gros quartzeux , micace avec couches aitcrnatives de schistes argiieux noiralres. — Poudingues quart- SLR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. ^5-y *eux et feldspatiiiques. — Iloiiille. — Porpliyre avec cristaux dc mica, de chaux carbonat^e et petites agatlies , etc. J 2°. CoHGLOMkajiTS poRPH vRiTtQDiis. Rochc tr(."s-dure , non ttratifite, k pate argllo-siliceuse rouge, avec cristaux de f'cl- dspath et fragments de quartz hyalin blanch^tie , de pliyllade, de graiiTvacke , etc. — Couches stralifiees de schistes rougeatres niicac(''S. — ■ Grauwacke rougeatre , grossiere et peu solide. — Gris feldspasthique , etc. l3. POUDINGCE QUARTZEDX ET FELBSPATHIQL'E BABITIFKRE DE I.A PEHNELLE. Coucbes de gres quartzeux avec barite. — Grus feld- spathique verdatrc. — Poudiiigue quartzeux avec cristaux de feldspatb. i4". Gats coQuiLLiKR iNTERMKDi *iRB. Grfcs quartzeux rougeSire. — Gres ferrugineux , brun ou grisatre avec Productus j Trilu- biles , Orlboceres , etc. gres blanc avec les niemes coquitles. — Gres avec plomb sulfure. 15°. Calcaire uarere coqdillier M^TALLiriae. Calcairegrenii ,! d'un gris bleuatre avec Encrines , Produclus , Trilobites , etc. — Calcaire noir Teine de blauc. — W. avec plomb- sulfure , mele de spatb calcaire blanc. 16°. PhVLLADES, GEACW ACRES, THAPPITES FELBSPATHIQB^S. SchisteS tegulaires bleuStres ou noirs, passant a la grauwacke scbisteuse. — Pliyllade arenifere. — Grauwacke compacte. — Grauwacke grossiere , k noyaux de quartz hyalin. — Trappite amigdalaire, avec tubulures dechiquetees. — Trappite a grain fin. I-". QDARTZ CREND, ST^ASCHISTES,SlIiNlTES, DIABASES, CRAMTES. Quartz opaque grenu, rose, blanchatre , grissitre. — Steaschistes , avec nodules de quartz hyalin , passant augrts et au micaschiste. — Sienite avec feldspatb rose. — Sienite grise. — Diabase verditre. /(/.passant a ranipbybolitbe. — Graaite — Id. passantau gj.^s. — .. Granite porpbyrique. — Id. avec mica argentii , et dei- cristaux de Tourmaline. — W. avec pegmatique , etc. V^56 MEMOIBE GEOLOGLQUE Terrain d'eau douce, C'est au mols de septembre dernier (iSaS) que M. de Gerville de'couvrit le terrain d'eau douce a Sainl-Sauveur-le-Yicomte ; et qu'i! eut la bonte de me communiquer cette importante de'couverte. Qu'on se repre'sente un e'tang desse'cbe', de quelques arpents d'e'lendue , on aura une ide'e assez juste du petit bassin dans lequel s'est depose le terrain d'eau douce. Ce bassin , situe' entre le Lude et le Ques- noy , sur la rive droite de la Saudre , au nord de Saint-Sauveur-le-Vicomte ( voyez la pi. ':>.3), est de forme ovale , borne' vers le midi par ie quartz gre'nu , et des autres cote's par les marnes et les galets roule's du gres rouge nouveau. II avait une communication tres-visible avec la valle'e de la Saudre , petite riviere qui coule de I'ouest a Pest , et se'pare le territoire de Saint-Sauveur de celui de Ne'hou , oil il existe des de'pots de calcaire grossier. 11 re'sulte de cette disposition des lieux , que le terrain d'eau douce est se'pare des autres de'pois SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIfi. 4^^7 tertiaires par des eminences et par deux rivieres^ la Douve et la Saudre. Toule la formation consiste en trols couches pen e'paisses et de diffe'rente nature , qui rcn- ferment a peu pres les memes coquilles , lelles que Paludines , Limne'es , Bulimes (i) , etc. La couche supe'rieure est un calcaire com- pacte plutot argileux que siliceux , d'un blanc jaunatre ou bleuatre, renfermant principalement des Paludines , des Bulimes et des Limne'es , a I'e'tat de moule inte'rieur. Ce calcaire ne parait pas s'etre depose' tres-re'gulierement ; et il manque dansune partie du bassin. Son e'paisseur est d'un a deux pieds. Au-dessous de ce calcaire , une marne tour- beuse , noire , avec pyrites sulfureuses , et res- semblant assez a celle des marais , annoncerait bien plutot une alluvion qu'une formation , si la circonstance d'etre recouverte par le calcaire que je viens de de'crire et plusieurs autres faits po- sitifs , ne renversaient une pareille ide'e. Cette (i) J'apprends que M. de Gerville vient de decoavrii- qiiatre iiouvulles especes de coquilles dans le tenaia de SaintSau- vcur-le-Vicoiute ; I'une d'elles est assez giande , avec des stries profondes et un rang de tubercules 4 chaque tour de spire, 11 est proi)able que les infaligables recherches de M. de Gerville en decouvriront d'autres par la suite. 458 MEMOIRE GEOL®GIQUE mnrne ne contient point tie liguiles , on n'j voit pas de debris de vege'laux bien dislincls ; elle ne brule point, et produit pen d'odeur lors- qu'clle est mise en confact avec des ciiarbons; c'est plutot line terre bituraineuse qu'une ve'ri- table tourbe. Elle renferme les memes coquilles- que le calcaire pre'cite , et en outre une grande quantite' de graines dont les unes sont rondes y lisses, applaties , un peu coiivexes et d'une ligne ou une ligne et detnie de diaraetre ; les autres allonge'es , strie'es et wn peu plus volumineuses que les premieres. La partie inferieure de celte couche se me- lange avec un lit mince de sable siliceax tres- iin , dans lequel les ouvriers pre'iendent avoir trouve des ossements qui u'ont pas encore etc examine's. On remarque au milieu des pyrithes sulfu- reuses disse'mine'es dans la marne noire , des Paludines de couleurcuivre'e, comme les fossiles de certaines argiles pyriteuses. Eufui , laconchelaplusprofonde et en meme temps la plus epaisse , consiste en marnes ver- dalres tres-onctueuses , remplies d'une multitude de pelites coquilles d'cau douce , qui toutefois sont de meme espece que celles des couches supe'ricurcs, M. de Gcrville vient d'y rccueillir, SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^0 en oulre , des dents que nous avons regarde'es, M. Deslongchamps et moi , comma des dents de Saurien, Cette couche a environ quatre pieds d'epais- seur et repose sur des galels roules(i). Details de la stratification du terrain deau douce. I. Coupe prised I'extremite orientate du Bassin. I', Aiglle jaunStre tres-collanie avec galets quartzeux roii- lis 3 p>i« (i) Ces marnes avaient ite anclennement exploitees 5 Saint- Sauveur-le-Vicomte ,pour I'engrais d(;s terres ; mais comme elles «ont tr6s-argilcuses , et qu'elles ne contiennent guere de chaux que ce qu'elles en recoivent des debris de petites coquiUes, elles n'offrent pas un grand avanta^e pour la culture , et c'est probablement ce qui en avail fait abandonner I'usage i une epoque reculce (a). Cette annee on a recommence a faire quelques travaux d'extraction. Sans cette circonslance , on aurait probablement ignore encore fort long-temps rexisttnoi^ du terrain d'eau douce de Saint-Sauveur. II parait que l<-s anciennes exploitations avaient ete considiirablts , si Ton en juge par les inegalites de terrain qui attestcnt de nombreuscs excavations. Le lieu oil est situt le bassin s'appelle encore les Ficllles innllires , vieux mot normand qui eu indique la des- tination anttrieure. (a) II parait que cette ezploitatioa etait abandonnee att uioin* depuis 100 aus. 4^0 MEMOIBE GEOLOGIQUE 2". Calcaire compacte d'tin blanc jauniitie ou bleuatre avcc moules inttrieurs de Paludines , Limnees , Bulimcs , cte. * ,. > P* 3*. Marne touibeuse , noire , avec des giaines et les memes coquilles que le calcaire compacte 2 p'' 4". Marne argileuse , verdatre , tres-onctueuse , avec des dents de sanrien et les niemes coquilles que la couche prti- cedente , mais ne contenant point de graines.. 5 p''* II, Coupe prise a I'civtremite oecidcntale da bassin. 1". Glaise jaunatre et galets roules. 4 P"*' 2°. Marne tourbeuse avec petites coquilles 2 p""' 3°. Sable siliceux bnin , se confondant avec la couche prece- dente 4 P"*^ 4". Argile verdAtre trcs-onctueuse , avec de petites coquilles 5 p"'* 1/2 On voit que le calcaire comp.j^c.te.n'exi^t.e point a rextremit6 occidenlale du bassin. III. Troisleme carriere. Cette coupe est curieuse en ce qu'elle montre la couche de tourbe enfre deux lits d'argile verte. 1". Glaise jaunatre avec fragments de quartz 3 pi*'- 2». Calcaire compacte avec moules de coquilles d'eau douce. »...,.. 2 »•■' -iuii-V^-.f ' 3°. Marne noire , tourbeuse , avec coquilles ". .. i;a p"* 4°. Argile verte , tres-collante , avec coquilles 1/2 \>'' 5°. Marne semblable au n°. 3. ..^. ..... .^...^^5 .,^j,^.,j... 1/2 p"* 6°. Argile semblable au n". 4 • ^ P"** Je regarde le terrain d'eau douce du Cotenliu comme a peu pres conteniporain de la seconde formation d'eau douce du bassin de Paris, placee entre le gypse et le calcaire grossier. La couche tourbeuse dont j'ai parle' semblerait, au premier abord , auloriser a regarder ce petit d^pot comme peu ancien j mais cette circons- SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. j\C) I tancene me parait pas d'un grand poids. D'abord lecalcaire compacte qui recouvreles deux couches marneuses, et quine contient que des moules de coquilles , pre'sente a-peu-pres les caracteres du calcaire siliceux d'eau douce. Eu second lieu , la marne tourbeuse alterne avec la ijiarne verte , qui certainement ne peut provenir d'une alluvion ( voyez les coupes pre'ce'dentes ). D'un autre cote', noussavons, etM. Guvier I'a dit lui-meme , que les eaux dp nos marais et de nos lacs ne de'posent plus que du limon friable ; on n'a remarque' dans aucunes d'elles la faculte' que possedaient les eaux douces de Tancien monde de former des depots de calcaire jaunalre et dur , de marncs et de silex , enveloppant les debris des corps or- ganise's qui vivaient dans les eaux (i). Et, d'ail- leurs, je ne vois pas qu'il soit extraordinaire di; Irouver de la marne tourbeuse dans les terrains de se'diment supe'rieur , puisqu'il exisle des amas considerables de lignites jusque dans les terrains secondaires anciens. Mais I'examen des fossiles que renferment lesdifferentes couches du bassin de Saint-Sauveur, renverse completement Topiniou de ceux qui (i) Description gOologiquc des environs de Paiis , loii). i. a', partie , pag. 5oo. 4^* MEMOIRE GEOLOGIQUE voudraient considerer ces couches comme un terrain d'atte'rissement. D'abord, parrai les coquilles fluviatiles que j'ai cite'es , il 7 a une Paludine qui n'est point connueal'e'tat vivant (1). Cette coquille a les plus grands rapporls avec une espece que M. Pre'vostatrouve'e avec des coquilles marines dans une couclie anciennede lignite , entre Bagneux et Montrouge , a Longjumeau (2) , etc., et qu'il a nomme'e Paliidina Desmarestii. M'. Pre'vost croit que la couche qui renferme cette coquille,. estanaloguea celle queM. Jules Desnoyers are- connue a Vaugirard, entre les assises supe'rieures du calcaire grossier (3j et imme'diatement au- dessous du banc qui renferme des impressions ve'ge'tales de'criles par M. Ad. Brongniart sous le nom de Phyllites. En second lieu , parmi les graines fossiles de lamarne tourbeuse deSaint-Sauveur-le-Vicomte, celles qui sont striees et allonge'es ont beaucoup de rapports avec celles de certaines especes d'An- (1) M. de France, qui a eu la bonte da me comtiiuniquer ses idees siir le terrain d'eau douce du Colenlin , vient de n(>mnit;i" la Paludine de Saint-Sauve ur Patiidina citcullata. (2) Rensejgnenients comtnuniques par M. de France. {5-) Voyez le bulletin de la Societe Phylomatique , annee 182^ , page lo/j. sun LFS TERRAINS DE LA NORWAISDIE. 4^5 ge'lique qui sont i-epre'sentees clans I'ouvrage de MM. Cuvier et Brongniart , sur la ge'ologie des environs de Paris (pi. 1 1 , fig. 4 et 5 ) , et que M. Adolphe Brongniart a de'criles sous le nom de Carpolithes thalictroides , var. Pa- j'isiensis et var. JVehsteri. Ces graines se irou- vent a I'e'tat fossile aux environs de Paris ( Long- jumeau) et en Angleterre (ile de Wight) ; elles appartiennent a un terrain d'eau douce supe'- rieur au calcaire grossier et ante'rieur au gypse. Si I'on ajoule a cela la pre'sence des dents de saurien dans la marne verte , ralternance de celte marne avec la marne tourbeuse , enfin I'existence dans cette derniere de pyrites assez volumineuses , tres-compactes et fortdures, de fer sulfure' , il ne restera plus de doute sur Tanciennete' du teiTain d'eau douce de Saint- Sauveur-le-Vicooite (!),ni sur la place qu'il doit occuper. Les coupes que je viens de donner ont fait voir que ce terrain est constamment recou- \ert par une argile jaunalre mele'e de galets roule's. Celte circonstance est encore bien propre (i) I'liisieurs menibres de la Soci6fe Linncenne de Caen avaient temoigne des doutes sur I'Agc de ce ttrrain , c'tst cc qui fait que je suis enlre dans quelques details ; qiunt a moi je I'ai tuu jours ipgarde comine ancien. 4u4 MEMOIR E GEOLOGIQUE aprouver Panciennete du terrain tertiaire de Saint- Sauveur ; en eiTet , cette arglle se trouye , dans le Cotentin , au-dessous de la terre ve'ge'tale et au-dessus de rocbes d'un age tres-diffe'rent. C'est line alluvion ancienne , probablement contem- poraine de la grande de'bacle , que M. Buckland appelle deluge , et qui est poste'rieure aux der- nieres couclies de troisieme formation. Je n'ai pas vu le terrain d'eau douce en contact avec les autres terrains tertiaires. Je- regrette que la saison avance'e (i) m'ait empecbe' de visiter de nouveau la rive gaucbe de la Saudre , en face du bassin de Saint-Sauveur ; peut-etre y verrait- on le terrain lacustre dans le voisinage du calcaire grossier ; si celui-la s'y trouve , il repose proba- blement sur une coucbe de ge'odes calcaires tu- ])erculeuses que Ton voit a Nebou, au-dessus de la marne a ce'rites , et dont il va etre question il Tarticle du calcaire grossier (2). On n'a encore de'couvert ni meulieres , ni gres tertiaires , ni gypse , dans le Cotentin. (1) Lorsquc j'ai visite derni<;rement le terrain d'eau douce de Saint-Sauveur-le-Vicomte (a la (in d'octobre iSzS), la saison des pluies etait venue, le pays etait tres-difficile a explorer, les piairies itaient deja submergccs et les cheniins I'urt uiauvais. (2) J'ai observe a Croville et pres des fosses de la Bonneville , au-dessus du calcaire grossier , une marne verle cjui ressenible beaucoup a celle de Saint-Sauveur. Je n'y ai pas vu de co(|uilk's d'eau douce , niais il scrail bon de Tcxauiiner de nouveau. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^5 Calcaire grassier ties environs de Carentan. ( Tuf de M. DE Gerville.) A deux lieues , au sud et au sud-ouest de Carentan , entre les rivieres de Taute et de Seve, dans une contre'e basse , mare'cageuse , a I'extre'- niite' sud du bassin principal dont j'ai parle au commencement de ce memoire , et dont j'ai donne' une coupe (pi. 26 ) , on trouve un cal- caire extremement grossier , forme pi^esque en- lierement de de'bris de poljpiers et de coquilles, et connu sous le nom de Tuf. On peut voir sur la carte (pi. 25 ) , la posi- tion et les abornements de ce petit depot , isole' des autres terrains tertiaires du de'partement de la Manche, et entoure par les marnes et les galets roule's du gres bigarre' , excepte' peut-ctre d'un seul cote qu'il parait se rapproclier du calcaire de Valognes. La grande legerete' et la porosite de ce cal- caire grossier, lui donnent Tapparence des 'tufs ou incrustations d'eau douce ; mais il ne renferme que des coquilles marines qui lui sont particu- liores , et pour la pliipart beaucoup plus petitcs /[{]{) MEMOIRE GEOLOGIQUE fjue celles des falunieres 5 ces coquilles sont tou- jours a I'e'lat de Moule inte'rieur, et consistent principalement , d'apres M. de Gerville , en Peignes , Arches ^ Sabots, Turritelles ^ etc. On y trouve aussi beaucoup de Poljpiers^ Ca- ijophyllies , Serpules , etc. Souvent le luf n'a pas de couches distinctes , €t il se pre'sente par masses , sans fissures , que I'on se'pare ne'anmoins plus facilement dans le sens de la stratification que verticalement ; il-- existe rarement une stratification bien marque'e. Je connais deux varietes de tuf ; I'une, jaune ( Saintenj , Nay, etc.), ne contient que de Ires-petites coquilles _, dont les plus volumineuses n'ont gueres que trois ou quatre lignes de dia- iTietre ; I'autre, brune, remplie de sable quartzeux ( Saint-Andre-de-Bouhon, Auxais ) , plus dure que la varie'le jaune , renferme , outre les petites coquilles de celle-ci , une grande Te're'bratule Terehratula perforata , ( De Fr. ), des Huitres et des Balanes , etc. Ces deux variett^s pre'sentent quelquefois des lamelles spathiques , et dans ce cas la roche devient plus dure (1). (i) J'ai vu 4 Longueville, prcs de Sainteny , un tuf grisAtre , assez conipacte, tres-quartzeux, extremement dur ; mais il n'e- tait pas en place, ct j'ignoic d'oiiil avail ct'i tiic. SUR LBS TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^7 Le Tuf est-il quelquefois de'sagrege et a I'etat -de f'alun , comme le calcaire grossier et le cal- caire a Baculites ? Est-il parallele au calcaire a Ce'rites , ou est- il plus moderne ? Voila deux questions impor- tantes et difficiles a resoudre. Je n'ai jamais vu le Tuf a I'etat de f'alun, quoi- que M. de Gerville m'ait dit qu'on en avait trouve' sur les confins de la commune de Picau- ville ; mais peut-etre pourrait-on rapporter a la formation du Tuf, le falun deRauvilJe, quis'en rapprocbe sous plusieurs rapports. S'll en e'tait ainsi , la solution de la premiere question entrai- nerait la solution de la seconde. Voici les raisons qui militent en faveur de celte opinion. lO. Le falun de Rauville est d'un jaune tirant sur le brun , un peu sableux ; M. de Gerville a remarque' qu'il contisnt moins de fossiles que le falun a Ce'rites , et que parmi ces fossiles , plu- sieurs ne se trouvent que darts le Tuf brun , tels que la Te're'bratule perforce ( Defr. ) les Balanes €t les Huitres de Bouhon, etc. (i). 2°. Co falun repose sur des ossementsdeMam- (i) II faiit toutcfois dire que Ic falun de Raurille contient plusi«ui'S •spcccs dc coquillcs qu>inanquent dans letuf. 34 46S MBMOIRE GEOLOGIQUE miferes, et, ce qui pourra servir a re'soudrela se- coiide question que j'ai pose'e , ces memes os- semeiits se trouvent a Orglandes et a Hauteville, dans une terre a Foulon , bleuatre , qui re- couvre le calcaire grossier. Or , de ces fails ne peut-on. pas raisonnablement induire : lO. Que le falun de Rauville e'tant supe'- rieur aux ossements qui se trouvent ordinaire- ment au-dessus du calcaire grossier , on doit le regarder corame appartenant a une formation moms ancienne ; 2°. Que le Tuf pre'sentant des rapports assez frappants avec le falun de Rauville , est pro- bablement du meme age et e'galement poste'rieur au calcaire a Ce'rites ? Les relations que j'ai eues avec M. Duvau , correspondant de la Socie'te' Linne'enne du Cal- vados, qui s'est occupe de la ge'ologie dude'- partement dlndre-et-Loirc , m'ont appris que le terrain de Savigne' a beaucoup de rapports avec le Tuf du Golentin ; et qu'il parait moins ancien qne le falun de la Touraine (i). Cette analogic de texture et de gissement vient a (i) M. Duvau a eu la buntc de m'cnroyer des ccbantilluns de la pierre ds Saviguc. sun L£S TERRAINS DE LA KORMANDIE. 4^9 Tiippui de I'opinion que j'e'mets sur le Tuf(i), opinion qui doit cependant etre fortifie'c par de nouvellespreuves, avant d'etre deiinitivement admise, et que je ne prcsente encore que comrae une prcsomption. Le Tuf m'a toujours paru reposer sur les niarnes du Gres rouge nouveau ( voyez les coupes figure'es pi. ^4 ^t ^5 ) ; il serait ne'an- moins possible qu'ou le Irouvat en contactfavec le calcaire de Valognes , du cote' de Beaute et d'Appeville , si toutefois il se prolouge jusques- la vers le nord. Du reste , le gissement du Tuf a beaucoup de rapport avec celui i\es deux autres forma- tions marines qui vont suivre : comme elles il s'est depose principalenient sur le bord des valle'es marecageuses, et il pre'sente de fre'quentes interruptions qui rendent quelquefois infruc- lueuses les exploitations que I'on veut ouvrir. Tantot il se prolongc dans des directions diverses, (i) D'apit's les communications ol)ligeaiit»s que m'a faites Rl. Jules Desiioyers , lois de son dernier voyage eu Normandie , les tufs de la Manche aiiraient non-seulenient des analogues a Savigne , mais encore dans presque tout le bassin de la Loire, et dans celui du RbOne. Ce rapport curieux sera indique par M. Jules Desnoyers , dans un travail qn'il prepare sur les ter- rains teitiaires du dcpartement de la Manche. et qui doit pa- raitre dans le procliaiu volume que jaililiera la socielc d'his- loirc naturcllc dc Paris. 470 MtMOlRE GE0L06IQCE ne formant , pour aiiisi dire , qu'une bande e'troite (i) ; tanLot il s'e'tend davantage , et recouvre uniformement une e'tendue de terrain plus considerable. En general il est surraonte d'luie argile jau- nalre melee de galets quartzeux roule's. Je ne crois pas que cette formation atteigne plus de 3o pieds d'epaisseur. Terre a foulon d'Orglandes , Hauteville. etc. (2). Cette argile rcnferrac des os de mammiferes , semblables a ceux qui se trouvent au-dessous du falun de Rauville , c'est ce qui m 'engage a la placer au-dessous du tuf. Ainsi que je I'ai expose' dans le chapitre pre'ce'dent , elle recouvre le calcaire a Cerites et elle en a rempli les inegalite's. Lorsqu'elle a acquis une e'paisseur de la a i5 pieds ( Hauteville ) , on est force d'esploiler par galeries souterraines , la niarne qu''elle recouvre Cette argile , tres-ouctueuse , est bleuatre , verdatre,jaunatre ou brune j elle est exploitee (1) C'est ce qui a lieu egalement pour le calcaire a Bacu^ lites et pour le calcaire grossier. {■>) 11 est possiWe que cette argile suit d'originc lacustre ; voyez la note suivKste. SUK I.ES ttnUAIiSS DE LA N0R51ANU1E. f\'] I principalement ii ' OrglanJes ; on vient y en cherclier de dix lieues a la ronde. M. de Gerville m'a appris que Ton Irouvait un lit Ires-mince de petites coquilles , dans la terre a foulon j ce fait serait important a exami-^ ner (i) , je ne I'ai point observe'. Calcaire grossicr a Cerites et cra'ie a Baca- lites des environs de Palognes. A trois lieues an nord du bassin dans lequel les Tufs se sontdepose's, il en existe un autre au milieu duquel on irouve 1°. le calcaire grossier a Cerites,; 2°. line formation de craie avec Ba- culites , avant recu pour cette raison le noni de calcaire a Bacidites. Ces de'pols sont , ainsi que le Tuf, dans des lieux bas , fort peu e'leve's au-dessus du niveau des rivieres (2). lis sont limite's par le marbre (1) II serait surtout essentiel de savoir si ces coquilles ne sont point d'eau douce : s'il en etait ainsi , nous serions piubablc- ment obliges de changer quelque chose dans la superposition que nous avous etablie , car le terrain d'eau douce de Saint-Sau- veur pourrait peut-Stre dans ce cas se reunir a la terre a foulon , et le luf tiendrait la place du gypse ; du resti; , je n'ai rien vu encore qui puissc confumer cette prcsomption. J'examinerai soi- gneusenient les coquilles de la terre a foulon lors de nion pro- chain Toyage dans le Cotentin. (2) Les faluns du calcaire a Cerites et nienies ceux du calcaire a liaculites , nc peiiveut gucrcs ctrc cxploiteii qu'a la fin de 472 MEMOIRE GEOLOGIQUE coquillier interme'diaire , le gres de transilion, lo? marnes du gres bjgarre , le calcaire de Valognes ct le Lias ( voyez la carle ge'ologique , pi. 25). Leur epaisseur varie seloii les lieux ; ils sont quelquefois interrompus par des roches plus anciennes qui n'ont pas ete' recouvertes. D'un autre cote , les terrains tertiaires et secondaires du Cotentin e'tant en ge'neral a un }iiveau d'autant nioins e'leve qu'ils sont plus modernes , il s'ensuit que le Lias bleu et le cal- caire de Valognes ferment des e'minences autour du bassin ; que le calcaire a Baculites est plus souvent adosse' a ces deux terrains qu"'il ne leur jest visiblement superpose , et qu'enfm il en est de meme du calcaire a Ce'riles ; a Pe'gard du calcaire a Baculites (vojez la coupe de Freville a Gourbesville , pi. 24 , et la coupe pi. 25). L'e'tendue du petit canton occupe' par le cal- caire grossier et la craie _, est d'environ qualre lieues de I'est a Touest et d'une lieue et demie du nord au sud. II est silue' entre la riviere de Douve et celle du Merderel , si Ton en excepte une portion qui est sur le territoire de INehou ( rive ckoite de la Douve ) , et une autre I'ele , encore nn pent-on souvent creuser au-dela da cinq ou six pieds , sans ulre iucunimode par les etux. SUR LES TERRAINS DE LA KORMANDIE. qj ft qui est a Fre'ville et a Chef-du-Pont (rive gauche du Merderet ). Le tout est compris entre Montebourg , Sainte-Mere-Eglise , Pont- TAbbe' , Saint -Sauveur-le-Vicomte et Va- lognes. La carte que j'ai jointe a ce me'raoire (pi. 23) me dispense d'entrer dans plus de de'tails topographiques. Calcaire grassier a Cerites, Le calcaire a Cerites du Cotentin pre'sente , comme celui que Ton renconlre dans les terrains terliaires de beaucoup d'autres pays , des marnes calcaires ou faluns , remplies de coquiiles , et alternant avec des couches calcaires plus ou moins compacles. La formation de la craie ou du calcaire a Baculites, que nous aliens dc'crire ensuite , con- siste e'galement en couches allernatives de falun et de calcaire compacte(r). D'une part , cette analogic bien remarquable, de I'autre le peu d'e'paisseur et la disposition de ces deux formations marines , qui souvent sont (i) Les faluns du calcaire grossieret du calcaire i Baculites soul exploites pour Tengrais des terres. lis produisent sur elle* a pen prcs le ni£me eOet que la cbaux. 4^4 MEMOIRE GEOLOGIQUE accole'es au lieu d'etre cii superposition e'viJenle^ araient fait confondre ensemble le falun a Bacu- lites et le fakin a Cerites. Faute d'avoir etudie suffisamment les corps organises fossiles des deuxfaluns , on avail rapporte' au calcaire grossier loutes les couches friables , en menie- temps que que I'on avait attribue' au calcaire a Baculites , plusieurs bancs compactes du calcaire a Ce- rites. De cette confusion , Lien pardonnable dans un pays aussi difficile a e'tudier que le Cotentin, il est re'sulle des opinions erronne'es. Plusieurs geologues ont avance' que le calcaire grossier ^tait recouvert par la craiea Baculites ; d'aulres ont me'connu la craie dans ce dernier calcaire. Ainsi, le savant ge'ologue, M. C. Prevost, avait pense que le calcaire a Baculites e'tait reellement place au-dessus du calcaire grossier, ordre de superposition contraire a tous les faits observe's ailleurs. M. de la Beche, dans son intc'ressant travail sur la ge'ologie de la Norniandie , regarde le calcaire a Baculites comme moins ancien que la craie , sans donner plus de de'tails sur sa com- position et son gissement (i). (i) M. de la Beche ne parle qu'en passant du calcaiie a Baculilcs de Fievillc ; voici ce qu'il en dit : • In addition to tlie rocks already noticod in tho preswit SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. i^lO Je lus , moi-meme ( aoiit 1 820 ) , a la Societe Linneenne du Calvados , unenote , dans laquelle j 'indiquais les bancs les plus remarquables du departement de la Manche. Des ce moment, comme il est facile de le voir par I'ordre que j'ai suivi , je supposai que le Tuf e'tait plus moderne que les faluns a Ce'rites, eti que le calcaire a Baculites e'tait voisin de la craie dont il renfermait les fossi'.es ; mais , n'ayant vu les lieux que tres-rapidement , je ne de'ler- rninai rien d'une maniere positive ; et meme je penchai , sans raisons plausibles , a rappro- cher le calcaire a Baculites du terrain oolithique superieur. Depuis cette e'poque , je suis retourne' quatre fois dans le departement de la Manche ; j'y ai sejourne' assez long-temps pour me former une ide'e plus precise des terrains qu'il renferme. En septembre i824 7J'allaia Valognes avec M. Jules Desnoyers , correspondant de la « paper is one which ought properly to have been placed € before the chalk , as it most probably belongs to the tertiary ■ formation. It occurs at Freville , betwenn Valognes and « Carentan , and consists of a tolerably hard light - culuiircd « limestone, containing an abundance of fossil shells, parli- « cularly baculites. » Transact ; (ieol. of London. Vol i, a». seri« , page Si). / ^yQ MEMOIUE Gl'.OLOGrQUE Socie'te Linne'enne de Caen , auteur de plusieurs me'moires tres-estimcs , et dotit j'ai ete a meme d'apprecier Texcellente maniere d'observer (i). Nous visitames ensemble la nombreuse collection de M. de Gerville.Ce savant noas apprit que cer- tains faluns contenaient des The'cidees , des Cra- nies et autres fossiles de la craie , tandis qu'ils e'taient prives des coquilles du calcaire grossier. Cette observation importanle , jointe a quel- ques particularite's que nous remarquames dans la collection de M. de Gerville , nous fit penser des-lors , a M. Desnoyers et a moi^ que cer- tains faluns de'pendaient du calcaire a Baculites; et de ce moment nous pCimes esperer une so- lution satisfaisante des faits pre'tendus anomaux que I'on avait observe's jusqu'alors. Nos pre'somptions se confirmerent , lorsque nous visitames ensemble la carriere de Fre'ville^ donl la coupe sera donnee dans ce memoire , et oil nous vimes une suite de couches alterna- tives de calcaire a Baculites ( craie compacle ) e.t de faluns a Tlic'cide'es (marne de la craie ), et surtoul lorsque nous vimes le calcaire grossier, (i) M. Jules Desnoyers se propose de faire un travail stir les terrains tertiaires du Colenliii. Je ne doute pas que ce memoire ne jette un nouveau jour sur la geologic de ce pays. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 477 Lien caracterise par ses coquilles dilTerentes de celles de la craie , s'appuyer e'videmment sur le calcaire a Baculites (vojez le point de Freville, sur ia grande ceupe que j'ai figurc'e pi. 2 5 et sur la pi. 24 ). Mes observations ulte'rieures ont conftrmemes premieres ide'es : je n'ai pas vu le calcaire gros- sier I'ecouvert par la craie a Baculites , landis que j'ai vu plusieurs fois celle-ci recouverte par le calcaire grossier. Ces deux formations sont bien dlstinctes par leurs productions fosslles ; elles n'alternent pas ensemble ; et je ne crois pas que I'on puisse maintenant les confondre nifaire d'objections bien puissantes contre les fails que je vais exposer. S'il est difficile de reconnaitre Tage relatif dos difierentes formations du Cotentin , il Test encore davantage de de'terminer d'une maniere bien exacte la superposition de chaque sjsleme : ne- anmoins , apres avoir visite toutes les localite's, aide des excellentes observations de M. de Ger- \ille , sur le gissement el la distribution des coquilles , je vais me basarder a e'inettre une opinion , qui me parait d'autant plus probable , qu'elle est appuje'e par une suite de fails con- cordants , et qu'elle ne m'a paru contredite par aucun. 47^ MEMOIBE GEOLOGIQUE Depuis long-temps M. de Gerville distingue plusieurs variete's de faluns du calcaire grossier ; elles peuvent se re'dnire a deux especes princi- pales. jo. Le falun a Ce'rites , exlreraement rlche en fossiles , que I'on Irouve principalement a Nehou , Hauteville , Orglandes , etc. 2°. Le falun a Anomies , Crustace's, Polypiers, Millepores , Lucines , Ve'nus , etc. , dont les fossiles sont gene'ralement a I'e'tat de moule in- terieur ( Freville , Gourbesville , Hauteville ^ Croville, etc. ). A ces denx faluns deja reconnus par M. de Gerville comme formant deux systemes diflerents, nous ajouterons 1°. une marne calcaire, tres- fine , sans coquiiles , que j'ai remarque'e a Or- glandes , au fond de la valle'e , a gauche de la route de Pont-l'Abbe ; et probablement la nieme" que I'on trouve a Sainte-Colonibe. ^ 0.°. Au moins trois varie'te's de calcaire com- pacte qui alternent avec les faluns que nous avons mentionne's. Ceci pose' , je propose de diviser la formation du calcaire grossier en ti^ois sjstemes (i). (i) Je ne dis rien ici de la Maine de Rauville, que je snis- porte a separer du calcaire grossier a Ccritcs , ni dcs lakiiis ii Thtcidees dc la craie f je vais en parler plus bas. SUR LES TERRAINS DE LA ^OnMANmE. '479 1°. Ge'odes calcaires et calcaire compacie , jaunatre ( Ne'hoii ) , falun a gros Ge'rites , tres- aLondant en coquillcs calcinees (Ne'hou, Gour- besville , Orglaiides , Hauteville ) , sy stems su- pe'rieur. 2°. Manie calcaire , sans coquilles , a grain Ires-fin , d'un blanc mat , couches calcaires , plus ou moins dures , alternant re'gulierement avec cette marne ( Orglandes ). S/steme mojen, 3". Marne et calcaire friable , avec Crustace's , Milliolites , Anomies , dents de Squale , Orbi- tolithes , Cones , Volutes , etc. , et autres co- quilles dont le test est de'truit , couches alter- nantes de calcaire plus ou moins compacte , avec les memes fossiles que la Marne, — Calcaire compacte isole' des couches friables. — Calcaire a concretions pisolilhiques et a Milliolites ( Cro- ville , La Bonneville , Regneville , Hauteville , Orglandes , Gourbesville , Fre'ville , etc. ). Sjs- teme injcrieur. Ce dernier sjsteme repose sou- vent sur le calcaire a Baculiles , et se trouve presque toujours dans son voisinage. 48o MKMOira'. geologique I^"". Sjsteme. Le falun qui conslitue principalement ce sjs- leme , contient des Ce'rites ( CeritJduin coma copice ) et une quautite prodigieuse de co- quilles calciiie'es d'une belle conservatioa. M. de Gerville porte a 800 le nombre des especes qu'il y a recneillies depuis dix ans. Ces coquilles sont en ge'iie'ral analogues a celles de Grignon et du Hampshire. Qaelques - unes seulement sont paiticulieresau depot deValognes. M. de Gerville prepare un me'moire qui conliendra le catalogue raisonne' de ces productions fossiles avec la syno- nimie des auteurs anglais. II y joindra des des- criptions laiines pour les especes non decrites ; e'est pourquoi je me dispense de mentionner ici les noms de celles que j'ai recueillies ; cette enu- meration serait d'ailleurs fort inconipletteet assez inutile. Le falun a Ce'rites est qnelquefois assez fni , souvent renipli de sable quartzeux. G'est a Ne'liou que les coquilles sont le mieux conserve'es. Dans cette localite, le falun est reconvert par des cou- ches solides jaunatres , a la partie inle'ricure des- quelles on trouve des ge'odes calcaires tuberculeu- ses , tapissees inte'rieurement de spath calcairc. \ SUR LES TERKAINS DE LA NORMAN DIE. 48 1 Dans (I'autres localiles , le falun alterne avec des couches solides , peu e'paisses et mal strati- fie'es , qui le plus souvent forment des masses discontinues. 11^. Sy Sterne (i). Je place ici une marne tres-fine _, un peu sa- bleuse , sans coquilles , ou au moins en renfer- mant fort peu , que j'ai observe'e a Orglandes , au fond de la valle'e a gauche de la route de Pont- I'Abbe'. Cette marne devient plus argileuse eii approchant des confms de la commune de Gour- besville , et y alterne tres - re'gulierement avec des couches solides , mais un peu marneuses , dans lesquelles je n'ai pas vu de coquilles (5). Peut-etre est-ce au meme sjsteme que I'on doit (1) 11 serait possible que ce systeme fut par la suite reuni au troisiinie ; jusqu'ici je lui ai trouve des caracteres assez tran- ches pour le separer des aulres. (2) Cette alternance etait visible dernierement a I'eitreinite sud-est de la commune d'Orglandes , dans un herbage oil I'on avail creuse un canal profund pour I'ecoulenient des eaux. Lcs couches solides avaient environ 4 pouces d'epaisseur , et les couches de marne deux ou trois ; on en remarquait jusqu'a douze ou treize. On trouve dans Les mines de I'abbaye de Saint-Sau- veurle-Vicomte un fjrand noiiibre de picrres de taille , ren- fvrmant peu de coquilles, et qui ont parii a M. de Gervillc ct 4^'^ MEMOIRE GKOI.OGTQUE rapporter la marne et le calcaire bleuatre de la cnrriere de Sainte-Colombe , dont la coupe va t'ire donne'e. III^. Sjsteme. Ce sont les faluns de Fre'ville , Gourbesville, I.a Bonneville, Groville. II conliennent particu- Ijerement des Oursins , des Anomies , des Milio- lithes , des Orbitoliihes , des dents de Squale, des Crustace's ; les coquilles y sont a I'e'lat de moule interieur, etsemblent avoir ete rouleos et brisees. Ces marues ne renferment pas de sable quartzeux coinme celles du premier sjsteme ; le grain en est plus ou moins fin , et ordmairement agglu- tine' , ce qui lui donne parfois un pen de con- sistance. La couleur en est d'un blanc-jaunatre. Les couches solides de ce sjsteme sont tantot jaunatres, mal stratiiie'es , d'un tissu lache (Gour- besville ) , tantot compactes , dures et presque aussi pesantes que le calcan^e a Bacubtes ; on y reraarquealors (laHougue d'Orglaades), comma a mol, appaitonir au calcaire glossier. Ces pierres sont d'une belle dimension : on cioit qu'clles ont cle tirces de Gourbes- ville ct probablement elles appartiennent encore au systciiie que je vicns de d^crire. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 485 dans ce dernier , des cavite's irre'gulieres remplies de falua_, cequi prouve bien qu'elles ne provien- nent que de rendnrcissement plus ou moins con- side'rable des marnes. Elles se trouvent habituel- lement pres du calcaire a Baculites , et reposent visiblement sur lui dans beaucoup d'endroits. Ce rapprochement et quelques rapports de texture les ont fait confondre avec la craiea Baculites, comme je I'ai deju dit, Les pins inferieures de ces couches solides fenferment tres-fre'quemment des concretions calcaires blanchafres a structure oolithique , appelees pisolithes. Ces petits tubercules _, pour la phipart de forme applatie et irre'guliere , ont au plus sept a huit lignes de diametre , et sent souvent moins considerables. Comme dans les grosses oolithes infe'rieures du Calvados ( ooli- the de Dundry ") , on trouve souvent au centre des pisolithes, un caillou roule' qui sert de nojau, et sur lequel les feuillets concentriques de chaux se sont applique's. Lorsque le calcaire a pisolithes repose sur la craie a Baculites , il semble se her avec elle ; il n'y a que les fossiles et la texture differente des deux roches , qui puissentindiquer les limitcs respcctives des deux formations. 55 584 MfiMOIBE GtOLOGIQUE C'est une chose Lien remarquable et esseii- lielle a relever que la liaison apparente des roclies d'un age different. Won seulement je I'ai remar- que'e entre le calcaire a pisolitlies et le calcaire a Baculites , mais encore enlre ce dernier et le calcaire de Valogncs , fort eloigne de la craie , puisqu'il est e'\idemmeiit ante'rieur au Lias. Ge fait est tres-visible a Orglandes , sur le bord de la route , oii I'on voit plusieurs carrieres : le calcaire grossier, le calcaire a Baculites et le cal- caire de Valognes sont en contact imme'diat et sendjlent , pour ainsi dire , ne former que trois couches d'un nieme systeme. Plus loin , a la carriere Pre'dagael , le calcaire a Baculites s'enchevetre avec le calcaire de Valognes , au point que la couclie supe'rieure de celiii-ci et la partie inferieure de celui-la sont collees I'une a Tautre , et que les blocs provenantde celte couche sontde deux calcau'es dide'ients ( voyez la coupe de cetle carriere pi. uG. ). Quelquefoisle calcaire grossier solide est isole du fdlun , alors il se pre'scnte en roches noa stratifiees , comme a Hauleville , a la hougue tl'Orglandes. Dans cette derniere localile' , oil il atteint eaviron 5o pieds d'e'paisseur , il pourrait sun LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^5 Hen repre'senler ies trois systemes que nous avons nieniionne's. Le calcaire grossier me semble , autant que j'ai pu en juger , avoir un peu plus depaisseur que la craie a Baculites : il repose tantot surce dernier terrain ( Orglandes , Fre'ville ) , tantot sur le Lias ( Fre'ville , Gourbesville ) , sur le cal- caire de Valognes ( Orglandes ) ; enfin sur Ies niarnes du gres bigarre' et ies roches de tran- sition. On pent voir , pi. 24 , une suite de coupes ide'ales qui montrent la position du calcaire grossier par rapport aux terrains environnants. Les coupes suivantes donneront quelques de'tails sur la stratification des trois principaux sjstemes (jue j'ai reconnus. I. Coupe prise a Hauteville , deri^ere le chateau ( i". systcme). Terre vegelale argUeuse 2 p'*' Calcaire grossier , blanchStre et marneux 2 p''' I'alun tres-ricbe en Gerites et auties coquilles 6 p''' II. A Xehou. Teire vegetale 2 p'** i;i Calcaire jaunatre av«c tuclies Tcidatx-es. — Geudes calcaires tuberculeiisps , tapissees de spath calcaire , etc. plusieurs couches '1 p''' ]\Iarne blanche , tres-fiue, avec une grande quantite de Ccrites (Ceritliium Gornucopise) ft autrcscuquillts, environ. S p"!" Cilt« localitc est la plus I'ertile dc loules en coquill*;:. 486 MEMOIRE GKOLOGIQUE III. A Sahilc-Colombe, 1. Au-dessous de la terre vegetale , mavne blancliitre.. i p'' a. Galcaire grossier , gris ou jaunatre et a.-isez dur avec Mil- liolites ' /2 P* 3. Marne semblable au n°. i 2 P"*' W» 4. Galcaire grossier , bleuatrc , tres-dur , arec cmpreintes de coquilles et quelques fragments de quartz et de phyl- lades ' P*' 5. Marne. Les phyllades se trouvent au calvaire de Salnte-Colombe , qui est assez voisiu , et il est probable que le calcaire grobsier n'est pas tres-epais dans cette lucalitc. IV. A Orglandts , a gaiiclie de la route de Pont-l'Abbe. RIarne blancbatre , tris-fine , sans coquilles , parfois un peu endurcie ( 2"'. systeme ) i<* P*' V. Coupe prise a t'esl de la preccdenle. Lits alternatifs de marne blancbe argileuse et de calcaire mar- neux 12 p''* Le calcaire a Baculites se montre a quelques toiscs de la , et on le trouverait probablemeat au-dessous des couches pr«- cedentes. VI. A Hautcvitle. 1. ArgUe jaune rcnfermant des galets de petite dimension. 4 ?■" 2. Terre a foulon , tri;s-onctueuse , d'un jaune fonce , prenant ca et la une teinte vcrditre 10 p""' Je n'ai pas vu d'ossenients de Maainiiferes dans cette couclie, mals probablemeat il y en a puisqu'on y en trouve a Or- glandes. 3. Marne avec Aiiomics , Oursins , etc. ( 5«°»«, systeme 6 p''" d'cxploiles. SUR LES TEKRAINS DE LA NORMANDIE. 4^7 VII. Gourbesvllle et Frevllle. i.Marne d'un grain grossier ( 5<°", systeme ) , couches alterna- tives beaucoup plus minces de calcaiie grossier peu solide, d'un blancjaunatre { (Jouibesville ) ou compact tres-dur, dun blanc sale ( Freville ) , renfermantles memes coquilles que la marne 12 ou i5 p""' VIII. A Orglandes , dans le village a droite de la route. 1. Calcaire grossier i pisolitlics , contenant dps Milliolites , de* dents de Squale, des Oursins, des Cones et autres coquilles i r^tat de moule intferieur 3 p""* Ce calcaire est incline vers le sud , et doit Olre inferieur a la marne a Cerites qui est au ibnd de la petite vallee d'Orglandes, et qui me parait s'appuyer sur le calcaire pisolitbique ( voyez la pi. 2G. ). a. Calcaire compacte a Baculites 5 p"'» 1/2 Les couches sont inclinees vers le sud. 5. Calcaire de Valognes , en contact immediat avec le calcaire a Baculites. Cette derniere carriere , qui n'a pas plus de huit pieds de profondeur,et qui re'unit trois formations dans un aussi petit espace, presente un des fails les plus curieux que Tou puisse observer en geologic. Calcaire a Baculites (formation de craie). II n'y a pas d'argile plastique dans le Co- tentin , le calcaire grossier est en contact ina- 488 MEMOIRE GJ'OLOGTQTIE Biediat avec le calcaire a Baciilites toutes lea fois qu'il lui est superpose. Ce dernier terrain, dans lequel on ne pent me'connaitre una for- mation de craie , consiste en faluns et en couches ealcaires plus ou moins dares , renfermant les ni ernes fossiles, Les couches solides sont d\m blanc jau- nutre , plus ou moins compactes , sou vent a cassure concoide , ou renferniant des lamelles spathiques. On y remarque des cavite's irre'^ gulieres , reniplies de de'bris agglutine's , de co- quilles et de Poljpiers qu^au premier abord ou pourrait prendre pour des oolitbes. On y trouve aussi , principalement a la partie supe'rieure , des silex corne's , tuberculeux , en petit n ombre et isole's , qui sont tantot bleuatres ( Orglandes ), tantot blancbalres (Fre'villc), couleur qu"ils doiveut probableracnt au melange de la chaux avec la silice. Les couches compactes de la craie fournis- sent de tres-bonne pierre de taille ; on en fa- brique au5si des auges_, des tours de pressoir, etc. (Fre'ville ). On en fait de fort bonne chaux a Orglandes , GoUeville , la Bonneville et autrcs lieux. La plus grande exploitation est a Fre'- \iUc. SLR LES TEKRAISS D'S. LA ^'ORMANDIE. L[S^ Le calcaire a Baculites presente beaucoup de varietd dans le degre de durele et de compacitd de ses bancs solides ; qiielqucfois le lissu en devient lache , et la roche passe insensiblemeut a line marne crajeuse. Lefalnn altenie avec les couches solides com- me a Freville et a Chef-dn-Pont ; ou bien il est traverse ca et la par des masses de calcaire com- pacte sans contJnuite et sans stratification ( car- riere Pre'dagnel a Orglandes ) ; ou euiin il est isole (Ne'hou), Je crois avoir reconnu deux varie'te's prin- cipales et distinctes de falun appartenant a la formation de craie : 1 une , que je n'ai vue qu'a Neliou et que je crois superieure a I'autre , est celle que M. de Gerville signalait depuis long- temps comnie renferraant i}.iti The'cidees , des Cranies , et quelques autres fossiles du calcaire a Baculites ; elie est plus blanche et plus crajeuse que I'autre , et contient une multitude de petits fragments de Polypiers. L'autre varie'te est d'un blanc un peu jauna- tre , graveleuse , reni'ermant peu de coquilles parmi lesquelles on trouve surtout des Peignes a cinq cotes , et plus rarement des Baculites brise'es. C'est ce falun qui alterne avec des ecu- 4()0 MEMOIRE GEOLOOIQUE ches compactes , a Fre'ville et a Chef-tlu-Ponty et que j'ai trouve a Orglandes en contact avec ]e calcaire de Yalognes (i). Le grain en est tanlot fin , tantot assez grossier , et s'endurcit quelquefois au point de n'etre plus friable ( Ghef- du-Pont). Les fossiles du calcaire a Baculites appartiennent incontestablementala craie, et s'il y a eu quelque incertitude a cet egard , c'est que , comme je I'ai deja dit, on avail confondu les couches de la craie avec celles du calcaire grossier. Je ne don- jierai point ici le catalogue complet des corps organises fossiles de la craie du Cotenlin , c'est im travail que M. de Gerville a deja fait (2). 11 me suffira d'indiquer , d'apres lui et d'apres mes propres explorations , les especes suivanles hien connues pour appartenir a la craie : Bacii- Utesvertebralis{ Lanik.) , Jmmonites Rotho^ magensis ( Defr. ) , Beiemnites mucronatus , Hamites cjlindricus ( Defr. ) , Pecten quin- quecostatus ( Sow. ) , GeivilUa solenoides ( Defr. ), Inoceramus (Park), Crania antiqua ( Defr. ) , C. stellaia ( Defr. ) , C. striata (i) Voyez les coupes qni suivent. (2J Ce catalogue scia publie,cn 1826, dans lelroisienie voluni* d«s nicmoires de la Societc Liuneenne du Calvados. SUR LES TERBAINS DE LA NORMANDIE, 4o^ ( Defr. ) , Thecidea recurvirosira ( Defr. ) , Th. radians ( Defr. ) , Scaphltes , Catillus Cianeri , Anancliites ovata , NucleoUtes ^ Spatangus prunella (Lamk. ), etc. , etc. , etc. II est essentiel d'observer que certaines especes de coqnilles du calcaire a Baculites de Valognes, paraissent propres a ce terrain et n'ont pas d'a- nalogues dans les aulres formations de craie. On connait malntenant en France , en An- gleterre et aillenrs , beaucoup de localites dans lesquelles la craie est compacte comme celle de Valognes. EnNormandie, M. Elie de Beaumont a de'couvert un calcaire compacte , saccaroide, dans la craie supe'rieure du de'partement de la Seine - Inferieure ( i ) , et M. Boue a observe' dans la Sainlonge une craie compacte qui a le plus grand rapport avec celle du Cotentin (2) ; enfin j'ai observe moi-meme dans le de'partement duCal- vados , a Drubec , a Beaumont et autres lieux pres de Pont-rEveque , des blocs de craie com- pacte employe's dans les constructions , et (i)Je dois la connaJssance de ce fait A M. Auguste Le Prevost, de Rouen , membra de la SocJele Linneenne du Calvados , iia- turaliste aussi distingu6 que savant antiquaire. (») Ce savant geologue auquel j'ai niontre des echantillons de calcaire a Baculites lor.squ'il est venu a Caen , a ete fiappe de la ressembiance que presente ce calcaire avuc la craie de la Sain- tonge , notamment avec celle que Ton liouve a la poiule d« Fouiras , prcs de la Rochcllc. 4y2 MEMO [RE GEOLOGIQUE Oil m'a assure qu'ils avaient ele exlraits Uans les environs j je n'ai cependant pas vu les car- rieres d'oii ils e'taient provenus. A Freville et a Chef-du-Pont , la couche la plus infe'rieure du calcaire a Baculites est par- seme'e de points verdatres , et elle lepose sur un banc peu e'pais de sable chlorite. Cettecouclie_, qum'a qu'im denii-pied d'epaisseur, et qui re- pre'senle la craie chlorite'e , rent'erme , a Chel- du-Pont , un grand nonibre d'OrbitoIithes , Oi^ bitoUtes petasus ( Defr. ) , que Ton trouve egalement dans le gres vert dont il va etre question plus bas. La craie a Baculites repose sur le calcaire a grjphees arque'es , a Freville (i) , sur le calcaire de Valognes a Chef-du-Pont , Picauville et Or- glandes , sur la marne rouge et les galets roule's du gres secondaire , et peut-etre sur le gres in- lermediaire a GoUeville et a la Bonneville. Dans cette derniere localite , elle contient un grand nombre de pelits galets quartzeux , formanl pou- dingue (a) et quelques parlies de la pate cal- (i) Dans celle localite , ainsi qii'a Clief-du-Ponl , il y a unc couche de sable vert entre la craie a Baculites ct Ic ralcaire qui lui est inferieur. (a)C'estce qui a lieu en Normandie, pour les calcaiirs d'^ge tres-diSeient , lorsqu'ils reposent sur le gres bigarre qui consisic souvent en couches altcnialivcs de galets rouMn et de manic* ioug«;Ure*. SUR LES TERRAINS DE I.A NORMANDIE. 4',P caire , sont colorees en rouge par la marne qui est au-dessous. Tout le systeme y alteint a peu pres quatre pieds dV^paisseur , et , nialgre les galets quartzeux qui se trouvent dans la pierre, ^ on en fabrique de la chaux d'une assez bonne qualile. Sable et gres verts. De meme que dans le Cotentin la craie a dcs caracleres qui lui sont particuliers ; le sable et le gres vert sont dilFe'rents aussi de ceux que I'on connalt ailleurs , et sont proportionnelleraent aussi peu developpe's que la craie a Baculites. lis sont repre'sente's par des couches alterna- tives d'un gres niicace gris , un peu clilorile , mele'de calcedoine, et d'un sable argilo-quartzeux- verdatre. Les couches de gres contiennent quel- ques fossiles du calcaire a Baculites , surtout des Orbitolithes , Orbitolites petasus ( Defr. ). Ce systeme est si peu developpe , si inegale- nient re'pandu , que j'aurais pu le pa&ser sous silence , raais comme il montre un rapport de plus entre le calcaire a Baculites et la craie, j'ai prefe're Tindiquer. On voit lesable et le gres verts a Ghef-du-Pout, 494 MEMO [RE GEOLOGIQUE a Fre'vllle et a Gourbesville ; je n'en ai jamais Irouve plus de quatre pieds. Voici plusieurs coupes qui confirmeront ce que j'ai dit sur la stratiiicatioii de la craie a Bacu- lites. I. Chef-du-Pont. *• 1. Terre Tcgetalc a p' 2. Calcaire conipacte a Baculites , assez dnr , se divisant par plaquettes , environ 5 p''* 5. Calcaire incoherent, passant i unc marne graveleuse et ren- fernaant surtout des Polypiers l/> P** 4. id. melange de sable quartzeux i/a p"* 5. Deux couches calcaires vcrdfltres sableuses , avec une grande quantity d'Orbitolithes , Or6ip Au dessous , oa trouve une coiiche incolierenle , puis uuc couclie de calcaire chlorite , reposant sur un sable verdatre , ct qui doit etre superpose au calcaire a Grypbees arquees. III. Pctlle carricre de FrevUte. 1. Terre vegelalo 4 p'' a. Traces dc calcaire grossier par plaquettes J/i ]>'' 3. Calcaire compacte a Baculitcs J p** '/* 4. Marne graveleuse avec Tliccidees 2 P''* 5. Calcaire chlorite » P^ IV. A Orglandes. I. Terre Tegetale melangee de terre glaise 4 P''' a. Calcaire avec pisolithes (calcaire grossier) 1 p i;2 3. Craie P 2°. Cailloutis • =* P"*' 5". Marne d'uu gris bleuatre <^ V'"' 4". Sept bancs de Lias bleu , rempli de Gryphites ar- quees it de Plagiostomes , separis par des conches de marne bleuatre , egalenient remplie de Gryphites 5 p-i' 5", Maine bleue avec petiles Iluitres ct autres coquilles , . , 1 p'' bivalves ' sun LF.S TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5l3 Cette couche scpare le calcaire a Gryphites du calcaire de Valogaes. 6". Banc trus-dui- , bleuatre et jaunatre ( banc dc fcr ), I'ormant a Osmanville I'assise superieurc du calcaii-K de Valogues i j)'' II est convert de petites llnitres et il renferme une pm- digieuse quautite de giandes coquilles bivalves traus- verses dont j'ai dcja parle. y. III. Moins dur et d'nn grain plus gros. . 6 p'" 8". /(/. renl'ermant plusienrs especes de Polypiers de la faiiiiiie des Astrees , et analogues a ceux quisont conununs a Picauville l p* g". Gros lianc traverse de Gssures 2 p''' G p"^"' lo". Trois l)ancs epais et semblables au precedent 4 p''' 6 p"' 11°. Banc dur, resscuiblant au banc de fer. . . i p'' ///. Coupe de la carricre dc la Croijc-MoriiUc a Valognes. 1'. Terfc v6getale 4 P'"' a". Quatorze ou quiiize couches calcaires jaunatres dont les plus minces ont trois ou quatre j)Ouces d'i'paisseur , les autres cinq ou six pouces et siiparees par de petites cou- ches d'argile jaune ou bleue ; environ 7 p'l' 5". Assise plus epaisse que les precedentes S p'*^' 4<'- U 9 P"* 5». Argile 5 p"^» 6". Bancde niarne jaunStre ou bleuatre qui se divisc souTent en deux lits , I'un superieur jaune , I'aulre inferieur b!en , et qui presente quelquefois au centre une coucbt; cal- caire de deux ou trois pouces , remplie de coquilles. Ci; banc ari^ileux se trouve constamnient dans les carrieres de Valognes. Les assises qui lui sont inCcrieures soiit beaucoup plus epaisses et mcilleures pour batir. Cettc couche de niarne contieut des Oursins , des Moules et d'autres coquilles , des lignites et des debris de Sau- riens , etc. d 3l4 MEMOIRE GEOLOGIQUE -". Banc feron , bleu , dur et sonore i p 8". Gros banc d'un blanc grisatre ( il fournit d'excellentes pierres de taillo ) 1 p2 BlEJtOlRE GEOLOGIQUE crire , mais toujours au-dessus du conglomeVat magne'sieii , on trouve des roches peu ddve- loppe'es , dont il est bon de parler. L'une est un quartz opaque de couleur verte , rempUde petits fragments de quartz hyalin que Ton prendrait au premier abord pour des cristaux, et traverse' inte'rieurement de tubulures decliique- te'es.Je ne I'ai encore rencontre'e qu'a CastiUy , aErondissement de Bayeux ; mais ailleurs j'en ai vu des debris a la surface du sol : elle n'avail guere qu'un demi-pied d'epaisseur dans le lieu ou je I'ai trouve'e en place. L'autre , beaucoup plus re'pandue , est un silex corne (^Hornstein ) passant a une subslance calce'donieuse et mele' de spath calcaire. Ge silex jaunatre, rose ou blancbatre , est perce de crevasses , a peu pres comme la pierre meuliere. Son e'paisseur^ variable suivant les lieux, n'excede guere un pied (i). On voit le silex corne' a Montmartin, au Vej, a Neuillj , a Castilly {•?.). [\) Dans les localitOs que j'ai visitees j'ai remarqne que le gilex corne dont il s'agit tnanquait toutes les fois que des bancs de glaise recouvraient le conglomerat magnesien , et qu'il existait seulcuient lorsque cos couches etaient sableuses ou coiu- posees de galets quartzeux. (2) M. Mougeol, docteur en medednc , bicn connu parses ouvrages sur la ciyptogainie , et qui s'occtipe maiotenaat de SVR LES TKRRAI'nS DE LA NORMANDIE. SaS On trouve aussi quelquefois au - dcssus du conglome'rat magndsien, une especede gresblanc ou grisatre , traverse de lubulures , qui iie doit pas etre confondu avec les couches calcaires ; on en voit environ un pied au petit Vej et a Mont- martin. Ces trois dernieres roclies sont ordinairement se'pare'es du conglome'rat magne'sien par des couches d'argile ou de sable , mais quelquefois elles reposent imme'dialement sur lui. Conglome'rat magne'sien ( systerae mojen) (i ). Le conglome'rat magne'sien (-2) semble avoir e'te de'pose par des courants paralleles , dont la geologic avcc un egal succes , a eii la bonte de m'envoyerdcs 6chantillons d'un calcaire du departement des Vosges , qui a beaucoup de rapports avec le calcaire magnesifere de Nor- mandie , il est penetre par un silex rubigineux qui parait ana- logue i celui que je viens de decrire , sauf la difTcrence de couleur. (1) 11 est possible que par la suite on reuoisse ce conglomcrat auK calcaires magnfesiferes couipactes que je crois lui etre inferieurs. L'inclinaison que j'ai remarquee dans certains lieux mo I'ait dcja naitre des doutes sur la position que je lui ai assignee; mais le calcaire congloniere offre une stratification si peu suivie que je u'ai pas pu cclaircir encore suffisamment le fait. Presque toujours il manque lorsque des inegalit^s do terrain pourraicnt faire decouvrir la verile. (») MM. Gordicr et Boue ont rcconnu le conglomcrat ma- 524 BIKMOIRE GEOLOGTQUE direction etait plus particulierement de Test a I'ouest. Tl n'est'pas uniformc'ment repandu dans le terrain de gres bigarre' , mais jamais on ne le trouve sans lui. Les couches supe'rieures de ce calcaire aller- nent presque constamraent avec de I'argile ou du sable , les autres n'y alternent point. Elles font toutes une vive effervescence avec les acides, elles renferment ordinairement une multitude de galets roule's de quartz hvalin , de gres quartzeux , de gres rouge secondaire _, de calcairemarbre,etc.,formantpoudingue(Castilly, Isigny , Neuilly , Montmartin , le De'sert , le Hommet , Tripehou , Saint - Fromond , Aire! , etc. , etc. ) , plus rarement de phyliades , de Grauwackes ( la Couture , commune de Moon ) (0. gnesifere d'Angleterre , dans le conglomerat calcaire de Nor- mandie ; cependant le dernier fait une effervescence trcs-vive sur les acides , et ne renferme presque pas de magnesie. M. Hubert , vice-president de la Societe Linneenne du Calvados , qui vient d'analiser plusieurs echantillons de cette roclie , n'y a trouvfe que quelques milliemes de magnesie , et nos calcaires jurassiques en conliennent quelquefois davantage. (i) II est it reniarqner que I'on n'y trouve jamais dc frag- ments arrondis de sienite comme dans le gres et les argiles qui sunt au dcssous. sun LES TEr:KAIN3 DE LA NORMANDIE. SsB Lc calcaire magnesien fragmcntairc est ordi- nairement grenu;,sableux, renfcrmant des lamellos spalhiques ; la couleur en est tres-variable ; rose, Llanche, rouge, jaune, verte , grise , ces diffe'- rentes varie'te's peuvent se trouver reunies dans un espace circonscrit , cependant la couleur grise ou bianchatre est la plus ordinaire. En ge'ne'ral , on y remarque fre'quemment des cavite's tapissees de spath calcaire. Quelquefois au milieu des bancs qui contien- nent des galets , il j en a qui n'en contiennent point ( Airel ) ,• d'autres fois , les galets manquent dans loutes les couches , commea Saint-Hilaire , pres deCarentan, a TEsIre pres de Montebourg et a trois quarts de lieue de Valognes , sur la route de Cherbourg. Dans ces deux dernieres localites , la roche a un aspect particulier : elle est poreuse , crevassde , et traverse'e de cristaux de spath calcaire. Elle renferme des noyaux d'argile rougeatre et verdatre. Cette derniere nuance , mele'e a la couleur de violette , parait souvent dant, la roche , et lui donne I'aspect bigaxTe (i). (i) J'ai eu I'a rantagn de visitor ces deux localites avec M. de Gerville , dont je ne puis trop reconnaitre les bontes ; Cost presque toujoui.j, muni de ses indicatiuiis et guide par lui que j'ai ctudiO leis t'.'ijaiiis des envinons de Valognes, 526 MEMOTRE GKOLOGIQUE Tout pres de Carenlan , 011 il y a en ancien- nement des carrieres ouvertes , le conglomtfrat niagne'sien est blancliatre, assez compacte : il ne contient pas de galets • mais on voit dans son inle'rieur quelques parties calce'donieuses qui se foudent dans la roche. La meme chose a e'te' vue aupres d'Isigny , par M. Lamarre , de Bayeux , correspondant de la Socie'te Linne'enne du Calvados. Auhameau de la Couture , commune de Moon, on voit plusieurs variete's tres-dilTerentes de conglome'rat magnesifere. Dans Tune des car- rieres exploite'es , il contient beaucoup de frag- ments de scliistes ; il est terreux , pen dur. Dans Tautre , c'est un marbre compacte , rougeatre , tres-homogene et par bancs lege- rement incline's (i). Le meme marbre est intercalle a Cartigny entre deux bancs frag- mentaires. Dans certaines couches grenues on voit un grand nombre de fragments de calcaire marbre, tantot bien distinctement se'pare's de la pate qui Jes renferme , tantot intimement mele's avec elle autour de la surface de contact. Leur transition a cette roche est si gradue'e qu'on ne (1) II est rare que le calcaire magncsien soil incline , je I'ai trouve presquo partout horizontal. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 527 • . . . , pout qiielquefois dire oil Tune des deux com- mence , et ou I'autre finit. Dans ce dernier cas , il arrive souvent que I'aggloraerat passe a un calcaire compacle et homogene. Le conglome'rat magne'sien n'a pas toujours line stratification visible , et qiielquefois les bancs sont re'unis en un ; mais en ge'ne'ral , cependant, on distingue des couches horizontales de deux ou trois pieds d'e'paisseur, Une chose digne de remarque , c'est que celte roche forme quelquefois une bande e'troite (i) ( Airel , Saint-Fromond ) , qui traverse un espace fort e'tendu en conservant a peu pres la meme largeur : il semble alors qu'un torrent de chaux s'est pre'cipite dans une direction fixe , entrainant dans sa marche ^ et s'identifiant pour ainsi dire les fragraenls de roches pre'exislantes qui se trouvaient sur son passage. Dans les lieux oii le conglome'rat magne'sien est le plus dcveloppe , il a environ 4o ou 5o pieds d'e'paisseur ; quelquefois il n'en a que 20. On pent apercevoir tout le sjsteme dans beau- coup d'eudroits , notamment a Airel et le long des buttes de Mont- Alar tin , a Briseval , oil Ton voit constamraent tio ou 80 pieds de marnes (1) Quelqiierols ccUc cspccc dc trainee n'a pas plus dc 5o ou Co pieds de laig.jur. 52b M£MOIIVIi GEOI.OGIQUE rouges au-dessous des couches conglomere'es. Le lieu le plus commode pour dislinguer tous les bancs est pres de la cliapelle Saint-Nicolas , dans le cliemin qui descend jusqu'au bas du co- tea u ( voyez la planche 26). Ainsi que je I'ai deja dit , la masse roclieuse que je viens de de'crire repose presque toujours sur les marnes rouges ( Airel , Saint-Fromond, Montmarlin , Tripehou , le Hommet , Lestre , etc. ) , et je ne Pai vue qu'une seule fois reposer a nu sur le terrain interme'diaire , c'est a la Roque , pres de la Meauffe , canton de Saint- Clair , sur la rive droite de la petite riviere de Vessie , oil on la trouve a mi-c6te assise sur le marbre interme'diaire (Mountain Limestone) ^ dont les couches incline'es contrastent avec I'ho- rizontalile' des bancs conglome're's. J'ai donne une coupe de cette colline ( pi. 26 ). On trouve le conglomeral magne'sien presque partout oil les marnes rouges existent. II est ex- ploite' a Moon , Gastillj , Airel , la Meauffe , Lison , Neuilly , Isigny , Cartignj , Brncheville, Montmartin , Saint-Fromond , le Hommet , Tri- pehou , sur la route de Cherbourg , a 5/4 de lieue de Valognes , et a Lestre pres de Monte- bourg. SUR I.F-S TERRAINS DE LA NORMANDIE. SzQ Cettc rochc est en general tres-dure et diflicile a extraire , comme le sont ordinairement tons les conglome'rats. Elle fournit d'excellenle pierre a batir , dont notre collegue , M. Pattu , inge- nieur en chef des ponts et cbausse'es , s'est servi avec succes pour construire le pont du Vey. Lorsqu'elle ne confient pas beauconp de galets roule's , on en fabrique aussi de fort bonne cbaux, a Airel , Moon , Carligny , la Meauffe , Lestre et peut-elre dans d'autres lieux encore. Jamais je n'ai trouve' ni ve'ge'taux , ni coquilles fossiles dans le conglome'rat raagne'sien , et je n'ai jamais vu alterner ses couches infe'rieures avec celles qui les supportent. Details de la strntificaioin du calcaire Ma- gnesifere fragmentaire. I. La coupe suivantc est prise en descendant Ic cotcau qui est an pied de la chapelle Saint -Nicolas, 5 Montmartin ; la plupart des buttes Toisines montrent le niemc ordre de suiperposition. 1. Sable jaune et galets quartzeux '. . . . i5 p")' v.. Argile bigarree (i) 2 p"*' 3. Id, Rongealrc i p ' (1) J'appellc argilcs bigarrees ceDes qui sont rougeStres avec marbrurcs jaunfities on blanchAti'c.«. O^O MiiMOlRE GEOr.OGIQUE 4. Jd. Avcc lies vcines dc sable blanc 5 p^^ 2. Silex come 112 p"* 5. Grcs blanc saus galets 2 \i'^' 4. Glaise tres-onctueuse ( espece de terre 4 foulon ) . . . . 1 p>» 5. Calcaire f'ragnicnlaire iji pJ C. Sable et argile 2 pD7 blanchatres qui lui donnent I'aspect bigarre. Bientot on le trouve rempli defragments petits et arrondis de gres intermediaire et desie'nite (i). Plus haut , j'ai vu des fragments roule's de mar- bre , puis une suite de bancs sans galets , dont I'e'paisseur est variable. Enfin , au sommet de la butte , on trouve des couches de galets quart- zeux , des argiles jaunes et du sable. Ce dernier systeme se prolonge fort loin dans la foret de Neuilly. On voit entre Tournieres et Saint-Martin- de-Blagny , un porphyre verdatre amigdalaire , avec petits cristaux de chaux carbonate'e. Ce porphyre est au milieu des marnes rouges et des calcaires compactes : il parait s'y trouver par un debordement du terrain infe'rieur dans le terrain (i) J'ai vu dans le gr6s bigarre de Gartignj et do Lison , un trei-petit nombre , i la verit6 , de galets roules de sienite semblable a celle de la Hague , et M. Jules Desnoyers arait d6j4 remarque le meme fait. On trouve anssi A une lieue de Valogues ( Chiffrevast ) , sur la propriete de M. Faffin , membre de la Societe Linneenne du Calvado* , de tres-gros galets roules de granite daus les marnes rouges ; niais dans cette localite la marne repose sur lu granite. II est a remarquer que jamais on ne trouve de fragments de sienite daus le conglomerat magn^sien , ni dans les couchci> qui le surmontent. 558 m£moire geologique superpose. M. de Humboldt cite un fait a peu pres analogue dans son ouvrage sur le gissement des roches , page 265. Le gres , les marnes et le calcaire compacte ne contiennent point de fossiles. Suivant M. He- rault , ces terrains alternent avec les couches su- pe'rieures du gres houiller a Litry (i) ; je les ai vus reposer sur les phjllades , a Tournieres , a Noron et autres lieux ; sur les grauwackes , a la Chapelle-Sainte-Marguerite , et a Moon j sur le marbre intermediaire , a Cavigny ; sur les diabases , a Montreuil ; sur le quartz grenu , a Negreville , aux environs de Valognes ; sur le granite , a Chiffrevast et a Quetehou , etc. Le terrain de gres rouge nouveau offre des butles peu escarpe'es , a sommets arrondis , dont la hauteur excede rareraent i5o ou 200 pieds. (i) Meaioire de I'Academie de Caen, 1S2S, p. 58. Je n'ai vu cette alternance nuUe part ; au Plessis , Ic gres bigarre est nettenient separ6 du gres houiller et n'alterne point avec lui : neaninoins le fait annoncc par M. Herault , n'a rien qui doive etonner ; car il est possible que dans plusieurs lieux de Normandie , le gres rouge allemand iodte liegende se trouve reuai au gres bigarre de maniere k ce qu'il soit difficile de les dis- tinguerTun de I'autre , ou que les assises inKrieures de celuici represcntent le premier; d'un autre cote, on sait que le calcaire alpin ( zechstein) auquclon pent assiniiler le calcaire magnesien , alterne quelquel'uis en meme-teuips avec le iodte Ucsendc ou avec le gres houiller, et avec le gre* bigarre. SUR LES TEFBAIKS DE LA NORMANDIE. 55() Les niarnes rouges sont tres-ferliles ; elles con- viennent particulieretnent aux paturages ; le pommier y vient a merveille , et le meilleur cidre de Normandie est re'colte a Isigny , Gartignj , Moon , Lison , Saint-Fromond , Cavigny , etc. , communes situe'es au milieu des terres rouges. li n'en est pas de meme des galets roule's et des sables et argiles jaunatres qui,, forment le syst^me supe'rieur de la formation ; ce terrain maigre et pierreux ne convient gueres au labou- rage , et il est plus souvent occupe' par des bois ; aussi ceux du Vernaj, du Tronquay, du Molay, de Bernesq , de Neuilly, du Hommet, et ceux qui sont situe's entre Saint-Vast et Valognes , sont- ils dans le meme terrain. Les argiles les plus onctueuses sont employees a faire de la poterie a Noron , Bernesq , Lison ( Calvados ) ; a la Chapelle-en-Juger et a Sau- cemesnil ( Manche ). II me reste a parler d'un fait que j'ai remarque' principalement dans le terrain que je viens d'exa- miner ; lorsqu'ua systeme atteint une puissance plus considerable, il I'acquiert aux depends des autres systcmes qui I'avoisinent , soit supe'rieu- rement , soit infe'rieurement. Je m'explique ; si une se'rie de couches B , assise sur une autre 54o MEMOIRE GEOLOGIQtJE se'rie A , et recouverte par la serie C , vienl a prendre une e'paisseur double de celle qu'elle at- teint le plus ordinairement , la se'rie J ou la se'rie C perdent de leur puissance, ce que vient de gagner en e'paisseur la se'rie B. C'est ainsi qu'a Tournieres , oii le gres et les marnes ont acquis une grande e'paisseur , on ne trouve pas le conglome'rat magne'sien ; et que celui-ci s'est de'veloppe' aux de'pends des marnes aNeuillj, Saint-Fromond, Briseval et Montmartin , oil ces dernieres n'ont gueres que 60 ou 80 pieds d'e'paisseur. Resume. Les sables , les marnes et les gres argileux de Normandie , offrent les caracteres du gres bigarre , et il serait difficile de ne pas les y rapporter ; mais on sera pent - etre e'tonue' de la position du conglome'rat magnesien qui se trouve se'pare' du calcaire magne'sifere compacte, et place' au milieu de la formation du gres rouge nouveau ( voyez la coupe prise a Saint-Nicolas, pi. 26 ). Cette position a beaucoup contrarie mes ide'es et m'a force' de distinguer trois sjstemes , dont la superposition pent se voir dans certains lieux que j'ai cite's. II ne faut pas ne'anraoins attacher trop d'importance a ces superpositions, car les trois sjsteraes sont tellement lie's entre SVn LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 44^ eux , qu'il est impossible de douter qu'ils n'ap- partiennent a peu pres a la meme e'poque , et quelquefois meme le conglora^rat magne'sien m'a semble' parallele aux mariies rouges et aux cal- caires magne'siferes compactes ^ aii lieu de leur etre superpose'. Ce parallelisme apparent m'a fait naitre une ide'e que je vais seulement indiquer. Ne peut-il pas se faire que le conglome'rat magne'sien se soit forme au milieu de courants qui roulaient des fragments de roches ancieunes et des sables , tandis que les marnes se de'po- saient en meme-temps plus tranquillement ^ et formaient des assises alternatives avec des cal- caires magne'siferes compactes , comme nous I'avons vu a Cartigny ? G'est ainsi que par des circonstances dilTerentes , mais faciles a conce- voir , un calcaire de meme e'poque pourrait elre alternativemeat grenu et compacte, liomogene on former un conglome'rat. En effet, on sait que la nature des matieres en contact avec la chaux au moment oii les depots ont eu lieu , a du puis- samment influer sur' la texture des roches cal- caires. En ge'ne'ral , tous les calcaires sableux sont grenus, tandis que ceux qui se ferment au contact de I'argile sont plus compactes. S'il en e'tait ainsi a I'egard des conglome'rais S^S MKMOIRE GtOLOGIQUB et des calcaires magndsiferes compactes, nous con- cevrlons facilement pourquoi ces deux rochcs paraissent quelquefois paralleles ; mais je ne donne cette idee que comme une hypotbese qu'il ra'est impossible de de'fendre avant d'avoir pour le faire, des raisons qui puissent conlre-balancer ies fails de superposition que j'ai observe's ; car malgre mes efforts , je n'ai pas vu de passage du conglome'rat aux calcaires compactes ; ils m'ont loujours paru assez diffe'rents. D'un autre cote', le conglomerat magne'sien ne contient jamais de fragments de sie'nite comme Ies marnes et Ies gres rougeatres argileux ; il semble se lier bien plutot avec Ies sables et galets du sjsteme supe- rieur qu'avec I'autre systeme(i). De quelque maniere qu'on envisage la chose , on sera toujours frappe d'un fait bien remar- quable : c'est que le calcaire magne'sien , soit compacte , soit formant conglomerat , aiterne et se confond pour ainsi dire avec le gres rouge (i) Le terrain de gres Ligarre est extrememcnt difficile a etudier , il nia dunnii plus de peine, que tous Ies autres riunis, et je ne suis cependant pas satisPait des resultats que j'ai obtenus ; je rcverrai cette annee Ies localites Ies pliis re- marquablcs , et il est possible qu'un nouvel examen nr'ap-. prenne ce que j'ai clieichc inutilenienl a decouviir jus- qn'ici. SUR LES TERRAINS DE LA ^ORMANDIE. 545 noiiveau , qu'il est subordonne a cette forma- tion et ne peut en etre se'pare. G'est peut-etre d'apres des fails analogues que dans son excellent tableau des formations d'An- gleterre , publie' en 1816 , M. Buckland avail re'uni dans un meme terrain le magnesian Li- mestone et le red marl ou New red sands- tone (1). M. de Humboldt nous apprend encore qu'en Angleterre le red marl , le calcaire ma- gne'sien et le conglome'rat d'Exeter , couches de'signe'es sous le nom de New red conglo- mej'ate sont inlimeraent lie'es entre elles , et repre'sentent le gres houiller du Mansfeld (2). II est possible que dans certaines localites le gres rouge ancien des AUemands todte lie- gende se confoude avec la partie infe'rieure du gres bigarre. M. Lamarre , qui explore avec zele I'arron- dissement de Bayeux , m'a remis des e'chanlillons d'un gres rouge feldspathique qui me parait (i) Essai geognostique sur le gissement des rochcs , page ali.i. (a) Essai geognoitique sur le gissement des roches , page 335, Ce fait est d'autant plui important a reinarquer , qu'il semble indiquer qu'iine partie du Pfcw red conglomeralt des Anglais rcpiescntc le iodic Ucgcnde du Continent. »\'en scrait- il point de mCnie en Norniandie f 544 mAmoire GEOLOGIQUE analogue au todte liegende. II les avait pris aupres de Tournieres, dans un puits que I'on a creuse en 1826 , et qui e'tait infe'rieur aux marnes rouges et au calcaire magnesifere compacte ; mais dans le cas ou la reunion dont je parle a lieu , il doit etre assez difficile de dislinguer les deux gres Tun de I'autre. D'ail- ieurs , en supposant que le todte liegende existe au-dessous du calcaire magne'sifere com- pacte dans quelques localite's, il ne doit pas avoir pris un grand de'veloppement. Mine de mercure de la Chapelle-en-Juger^ p?es de Saint-L6 , oiwerte dans le gt-es rouge nouveau(^i). A deux lieues et demie de Saint-L6 , a I'ex- tre'mite' du terrain du gres bigarre' , on trouve Tancienne mine du Mesnildot , commune de la Chapelle-en-Juger , d'oii Ton a extrait du mercure a differentes e'poques. La mine de la Chapelle-en-Juger est la seule (1) Les couches de marnc rouge et de gres argilcux de la Cha- pelle-en-Juger , ressemblent a celles quej'ai observees ailleurs ; il serait neanmoins possible que les plus infericures dussent etre rapportees au todte liegende ; et il pourrait bicn eu tire do mOmc pour plusicuis aulrcs localitcs. $UR LES TERRAINS DE I.A NORMANDIE. 545 Kline de niercure qui ait jamais e'te exploite'e en France. Les travaux ont e'te' entrepris et abau- donne's trois fois (i). Les premieres excavations eurent lieu il y a environ loo ans , leslsecondes vers I'anne'e ijSo , et elles furent conside'rables; car I'exploitation dura pendant 12 ans. II parait , d'apres M. Duhamel , qui a visite' les lieux a une e'poque oil I'on pouvait encore se procurer des renseignements qu'il serait im- possible de recueillir aujourd'hui _, que le puits principal avait 200 pieds de profondeur. Je crois ne'cessaire de rapporter ici un passage inte'ressant du mdmoire de ce mine'ralogiste. « Les ouvrages , dit-il , furent faits sur deux « lilons e'loigne's Tun de I'autre d'une trentaine « de pieds et tendant a se re'unir dans leur « direction qui, si I'on en juge par I'affleurement « que I'on voit encore au jour , pres de I'orifice « du puits , est du sud-ouest au nord-est. Leur « pente qui est au sud-est , approche bien de « de la ligne verticale , puisque le puits le plus « profond a du etre fait dans Tepaisseur d'un « des filons. Leur puissance varie depuis un (i) Si Ton veut des details sur la nature et I'etcndue dc cos travaux , on en trouvera daps le mcmoire de M. Duhamel , inspccteur divisionnaiie des mines , anna.cs des mines , torn. 2 , page 3o. 54^ MEMOIRE GEOLOGIQUE « jusqu'a trois pieds. Leur gangue est un ro- « cher melange de schistes et de quartz envc- i< loppes souvent dans une terra glaise , ou en- « toure's de Schistes rouges terreux. Cest dans « cette gangue et quelquefois aussi dans la terre « glaise que I'on trouve le minerai sous la forme « de marcassite ^ et sous celle de Cinabre friable a ou en fleurs , appele vermilion natif. La pre- « miere espece est la plus commune _, la plus pau- « vre et la plus difficile a trailer ; la seconde a « toujours ete' rare. » Le terrain que de'signe M. Duhamel , par le nom de Schistes rouges terreux. et de terre glaise est le gres bigarre' ou pent etre le todte liegende ; et les filons qui le traversent pre'- sentent une roche feldspathique compacte , en partie amigdalaire , avec des petites veines de quartz et de chaux carbonatee ; la couleuren est grise , bleuatre, verdatre ou rougeatre. M. Boue', auquel j'ai donne des echantillons de ces roches , a reconnu qu'elles e'taient analogues a^celles que Ton trouve dans les mines de mercure du Pala- tinat. EUes paraissent so trouver dans la marne et dans le gres bigarre , par un relevement ouunepe'ne'tra- tion du terrain inf e'rieur , dans le terrain super- pose' , ainsi que nous I'avons deja vu pour le por- SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 547 phyre de Tournieres. Le terrain interme'dlaire est d'ailleurs tres-pres de la mine qui est situe'e a I'extre'mite' du bassin du Cotentin. Le mineral n'c'tait pas toujours coatenu dans la roche feldspathique dont je viens de parler, il e'tait souvent fort abondant dans I'argile du gres rouge nouveau. Les derniers travaux que^ Ton a fails a la mine de la Chapelle-en-Juger ne remontent gueres au-dela de iS ou 5o ans ; ils furent bieu moins inte'ressants que les premiers , pro- duisirent peu et furent bientot abandonnes (i). Aujourd'hui les batiments de la mine sont occupes par des cultivateurs , et I'on voit a peine la trace des excavations qui ont eu lieu. II est impossible de se procurer du minerai ; c^est avec la plus grande difficulte' que je suis par- venu a en trouver de tres-petits morceaux que Ton avait ramasses tout recemraent dans un champ voisin de Tancienne mine. Gres houiller. M. He'rault ayant fait connaitre le terrain (i) Le minerai n'etait pas assez abondant pour €tre exploilc avec avantage ; d'un autre cote les travaux ont toujours ete nial surveilles et conduits sans intelligence , ce qui fait que les entre- preneurs y ont bcaucoup perdu, 39 548 JIEMOIRE Gl'.OLOGIQUE liouillcr (le rarroiiclissement de Bajcux , je ne parlerai que de celiii du de'partement de la Man die. II n'y a peut-etre pas en France de de'par- tement oil Ton ait fait plus de recherches pour trouver de lahouillequedans cedepartement (i) , et il est facheux qu'aucune d'elles n'ait eu le resultat qu'on en attendait. II i'aut en attribuer principalement la cause a la mauvaise adminis- tration et aux mojens borne's des entrepreneurs, et peut-etre an de'faut de connaissances ge'olo- giques , sans lesquelles onira toujoursen aveugles lorsqu'il s'agira de cherclier une substance mi- nc'rale quelconque. Quoiqu'il en soit , ce de'partement donne quel- ques espe'rances , et il faut croire que les re- cherches de la Socie'te Linne'enne de Caen fa- ciliteront la de'couverte de ce combustible si utile a la prospe'rite de I'agriculture et des arts. Le seul endroit oil I'on puisse bien examiner le gres houillerestau Plessis (2), au descousdeTan- (1) Voici rindicalion des lieux oil Ton a fait des excavations et des travaux remaiquables pour trouver de la houille. — Mon- tebourg , I'Estre, Saint-Maitin-d'Andouville , Tainfrvillc , Eri- qucbec, Saint-Sauveur-le-Vicomte ( arrondissement de Valognes); Carteret, le Plessis , Mesnil-Aubert , Saussay , Ourille (arron- dissement dc Coutanccs) ; Moon j Monlreuil , Scmilly (arron- dissement de Saint-L6). («) II y a plus de Go ans qiic Ton commenca 6 extraije de SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 549 clen chateau ( i ); ce terrain est borne' par des mar- bres et des gres interme'diaires du cote' de Saint- ja houille ail Plessis ; les travaux interrompiis plusiears fois et abandonnes tout-a-fait depuis plusieurs aonegs , ont prouve qu'uae administration bien dirigee produirait un b^a^fice certain pour les entrepreneurs ; la mine situee dans un lieu voisin de jjlusieurs routes , et n'etant pas fort eloignee d'une riviere na- vigable (la riviere d'Ouve ) est dans la position la plus aranta- geuse possible. Je rapporte ici un passage tire du memoire de M. Duhamcl; on. y verra ce que la mine duPlessis a produit pendant qu'ellc a 6t6 exploitee, et les raisoos qui ont force a I'abandonner. « Une €ompagnie qui avait fait des recherches inutiles pres « de Caen , porta ses travaux au Plessis en 1793. Ces nouveaux « concessionnaires, MM. Bunel et Brebam {") , trouverent d'a- « bord une premiere veine qu'ils suivirent depuis la tfite de •« I'aflleurement jusqu'a 80 pieds de profondeur , sur un plan • incline a Test d'environ 3o degres. II en fut extrait environ « 5o,ooo boisseaux de houille , chacun du poids de 90 livres , « dont Gooo pour les forges et le reste pour les fours a chaux. -« Cette houille etait aussi bonne que celle de Littry , et ga- « gnait en qualite a mesurc qu'on approfondissait. Une faille « qui coupait totalement cette veine , obligea de changer la « direction des travaux. On se porta a 100 toises de la sur la 0 pente des veines ; la on a retrouvc a j20 pieds de profon- « deur, une couche de houille de 4 pieds d'epaisseur , et a 3o o pieds plus has , une autre de 5 ou 6 pieds , que M. Bunel (1) L'ancien chiteau du Plessis, d6moli depuis plusieurs sieclcs, ) M . de la Beclie regarde le conglomirat rouge dc Normandie, comms analogue au conglomerat d'Exeter, qui est parallelc au gres rouge secondaire , (odte (icgcndc. 556 MKMOIRE GEOLOGIQUE il lesa nomme'es CoJiglomeratsPorphjritiques, M. Herault leur a conserve ce nofti dans son memoire sur les roches intermeJiaires du Cal- vados , et je I'emploirai moi-meme; mais il est hon d'observer que cette denomination n'est point exacte , puisqu'elle ne convient qu'a I'une des Irois principales varie'te's de la roche qu'elle de- signe. Le conglome'rat porphyritlque deja signale par M. de la Beclie (i) , et compare par lui au conglomdrat d'Exeter en Angleterre (a) , est tres-re'pandu dans les environs de Coutances, Thorigny ^ Gavray , Hambie , Granville , Villedieu , dans I'arrondissement de Yire , etc. oil il atteint souvent une e'paisseur de 60 ou 80 metres. II est partoiit superpose aux phjUades et aux grauwackes , d'autant plus visiblement qu'il occupe ordinairement le sommet des buttes ( Montaigu , Vieux , Thorigny , route de Gavray pres Coutances , etc. ) , el que ses couches , d'une stratification peu reguliere , souvent pres- que horijiontales , contrastent avec la grande (\) Transactions of the geological society ; page 84 , vol. 2, (2) The porphyritic conglomerate of the bruyere de Clecy and Saint-Laurent de Condelles ( Calvados ) bear a striking resemblance to that near Exeter. Transac. gcol. of London vol. I. 2". seric page 8g. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5^7 Miclinaison des phyllades et des grauwackes compactes. Je ne I'ai jamais vu recouvert par aucunes couches anciennes (i). M. de la Beche a de'fini ainsi le conglom^rat porpliyritique : « Roche rougeatre, dure, composee de galets « de quartz hyalin blanc et rose , qui sont « souvent plus pelits qu'un pois et dent le « diametre n'excedepas deux pouces, renferme's a dans une pate argilo-siliceuse rouge , avee « cristaux de feldspalh. » Cette description est fort exacte pour certains , lieux ( bruyere de Gle'cy , Calvados^ environs de Thorigny , Hudimesnil, etc, , Manche\ oil ce conglome'rat est tres-compacte , tres-dur et feldspathique ; mais pour d'autres elle ne con- vient pas aussi bien , par la raison que la meme roclie olTre souvent bien plulot les caracteres d'une grauwacke grossiere ou d'un conglome'rat argileux , que ceux d'une roche porphyritique, ainsi que je I'ai de'ja dit. (i) Je desire cependant examiner certaine* localites , oil le conglomerat porpliyritique pourrait fitre recouvert par ua grcs quartzeux ou par une cspfece de poudingue , 6galement quartzeux ; je n'ai pas encore pu ticlaircir mes doutes, ayant visite assez rapideuient la grandc etendue de pays occupee par ces roches. 558 MJEMOIRE GEOLOGIQUE Aux environs de Coutances , elle ne conticnt souvent pas on presque pas de feldspalh , et elle est remplie de pelils fragments de phyllades, de grauwackes a grain fin , et meme de lydien- nes. Ces fragments ont souvent conserve des formes anguleuses ( Pont-de-Hienville ). La pate rougeatre , un pen micace'e , qui les rt^u- nit , est tres-argileuse et n'a pas beaucoup de consistance j elle semble quelquefois forme'e de fragments de schistes argileux rougeatres , mal assemble's , qui se se'parent facilement. J'ai vu souvent des bancs conglomere's se confondre ou alterner avec un gres schisteux argilo-siliceux a grain fin , micace' , non frag- mentaire, d'un rouge plus ou moins fence', dont on fait des pave's ( Giesville , Hienville, etc. ) et des meules , pres de Villedieu. Ces couches non fragmentaires ressemblent beaucoup a celles du gres rouge secondaire. La roche conglome're'e ne presente pas une stratification bien suivie ( Montaigu, Hudimesnil); rarement les couches en sontdistinctes , quelque- fois incline'es de 10 a 25 degre's, souvent presque horizontales ; elles pre'sententassez ordinairement des fissures transversales. Ainsi que nous I'avons vu pour le conglome'rat SUR LES TERRAINS DE LA NOR.MANDIE. 559 magiiesieii , celte rocbe semble dans certains lieux s'etre forme'e sous I'mflnence de couranls, et on la trouve quelquefois par bandes longues et e'troites. Aux environs de Granville (i) , elle commence a Saint-Plancher , et se dirige du cote de Conde'-sur-Noireau , en passant par Saint-Jean-des -Champs , Belliere , Follignj , Beauchamps , Ghamprepus , Villedieu , Mesnil- AuzoLif, Monchamps , Monchauvet , Saint-Vigor, Pont-Ecoulant , Proucy (2) , et la bruyere de Cle'cy (3). On la trouve encore a Hudimesnil, pres de Brehal , aux environs de Hambie , de Gavray , deCe'risy-la-Salle ; en un mot , au som- met de presque toules les hauteurs, entre Saint- L6 , Coutances , au nord , et la chaine grani- tique qui traverse le de'partement de la Manche, au sud de Granville en se dirigeant du cote' de Vire. A Montaigu , pres de Thorigny , elle forme deux monticules coniques tres-remar- quables (4). Enfm , tout pres de Coutances , (1) C'est a M. de Beaucoudrey que je dois la connaissance ■ d'un grand nombre de localites dans lesquelles se trouve le coii- glomeiat porphyritique aux environs de Granville. (2) Mem. de la Soc. Linn, du Calv. vol. i. pag. aS-. (5) Transact, geol. ol' Lond. vol. i. a""", serie pag. 83. (4) Les deux inamelons coniques de Montaigu sont fort ru- rieux , eleves de i5o pieds environ , et converts de bois laillis, lis sont si rapproches que Ton pouriait lacilemeat se faire en- 5()0 MEMOIRE GEOLOGIQUE du cote du sud , elle est voisiiie dii marbre inlerme'diaire. M. de la Beche I'a trouve'e aussi sur les Lords de la riviere de Synope ( route de Valognes a Quetehou ) (i) j au-dessous des sables et galets roule's du gres rouge nouveau ; mais j'ignore si elle se prolonge bien loin dans cette contre'e. Le conglome'rat porphyritique est employe a batir ; il fournit de fort bonne pierre que Ton taille comme le granit. La couleur rouge de la roche marbre'e de blanc par le quariz • byalin qui s^ trouve disse'mine , produit un efl'et fort agreable. Le beau chateau de Tho- rigny en e'tait construit presque tout enlier. Les blocs qui sont exposes a Taction atmosphe'rique prennent une forme arrondie. JSota. Les deux grauwackes grossieres qui vont suivre , ont beaucoup de rapports avec le conglomdrat porphy ritique^et quoiqu'elles m'aient paru un peu plus anciennes , elles doivent en etre rapprochees ; elles appartiennent a une tendre de I'un a I'autre. Au sommet de celui qui est le plus escarpe , on volt les ruines d'un petit chateau , ce qui confri- bue encore i rendre plus pittoresque le sommeldu monticule auquel on arrive par un chemin tortueux. (i) A similar rock ( le conglomerat porphyritique ) is exposed to view in one part of the high ground between Valognes and Saiat-Vast. Transact, geol. of London, vol. i. a»". serie. p. H- SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5(1 1 e'poque plus re'cente que Ics grauwackes coui- pactes et les phjUades. Graitwacke grossiere de Donjean. « Roche grise , enveloppant un grand nombre « de nojaux de quartz d'une petite dimension , » et des fragments de phyllade ou de grauwacke <( compacte. » On la trouve a Donjean , pres de Tliorigny et dans plusieurs autres communes voisines. Ses bancs distinctement slratilie's et d'une e'paisseur constante , plongent a I'est. lis n'offrent point de fissures trans versales. On voit quelquefois un peu d'argile entre chacun d'eux. Voici la coupe d'une carriere situe'e pres d'un moulin , sur la rive gauche de la petite riviere qui passe a Donjean. I". Grauwacke grossiere par fragments, avec argile. .. 5 pJ' 2°. Qiiatre ou cinq bancs peu epais 2 p"*' 3°, Couche plus dure que les precedentes 2 p''» ijt 4". /(/ 5 p'i' S". Trois bancs d'une epaisseur variable , moins puissants qut- le precedent , environ 5 p' » On trouve dans les environs plusieurs autres carricrcs a peu pres semblables a celle-ci ; elles sont d'une exploitation assez facile , les bancs elant se'pare's et d'une e'paisseur moyenne. La 56-2 Mkmoire geologique pierre cle Donjeaii est fort estime'e pour balir: on la taillecommele granite ; mais elle a I'avan- tage d'etre plus tendre en sortant de la carriere, et de devenir presqu'aussi dure au contact de Fair : elle oftVe e'galement la proprie'te' de ne point se fendre au feu ; aussi elle est recherchee pour la construction des fours. On la trouve sur plusieurs autres points du departement de la Manche, dans le voisinage du conglome'rat porphyritique. Grauwacke grosslere hrune et violette. Cette belle roche conglome're'e esttres-voisine de la pre'cedente ; ncanmoins elle pourrait etre moins ancienne et se rapprocher davantage du conglomerat porphyritique ; on la trouve aux environs de Thorigny et de Saint-Simphorien, et il est probable qu'elle est assez repandue dans cette partie du departement de la Manche. On pourrait la de'iinir ainsi : « roche conglome're'e « a pate argilo-siliceuse violette ou brune , avec « fragments de grauwacke compacte , de phyl- « lade , de quartz hyalin , etc. , renfermant « ordinairement des cristaux de feldspath. » Elle fournit d'aussi bonne pierre pour batir SUR LES TERRAINS DE LK NORMANDIE. 5(i5 que la roche precedente , et elle se taille de meme. Grauwackes compactes. li Grauwackes d'un gris verdatre avec feldspall ( environs de Thorigny ) , d'un gris jaunatre ( environs de Saint-L6 ) _, brunes ( environs de Periers ). Ces roches , e'videmment plus anciennes que les pre'ce'dentes , passent aux phjllades et aux trappites ; elles sont tres- communes dans I'ar- rondissement de Saint-L6 , oii elles se rencon- trent souvent avec les phyllades , tandis que dans I'arrondisseraent de Cherbourg el de Va- lognes , le quartz grenu et le gres quartzeux I'eldspatique semblent les remplacer. Elles bordent le bassin du Cotenlin a Saint- Clair , Villiers-Fossard , Airel , la Maufie , etc. , arrondissement de Saint-L6. Phyllades (i). Les plijllades offrent plusieurs varie'te's. A. Schiste te'gulaire. II est bleu, noir , ou (i) EtaQt sur le poiut de pul/litr unc carte gcologique du 4o 564 »)EM01SE GLOLOGIQUE verdatre , quclquefois luisanl. M, tic Gerville a tle'couvert il y a plusieurs anne'es , dans les schistes te'gulaires de Siouville, canton desPieux, line grande quanlite de Trilobites qui appar- tiennent aii genre Caiimene. On trouve I'ardoise dans plusieurs lieux de Tarrondissement de Cherbourg (i). Dans rarrondissement de Saint- L6 , oil elle alterne avec les grauwackes et les pliyllades are'niferes , on Texploite a la Barre- Seniilly , a Fumiclion ( route de Saint-L6 a Thorigny).Il y en a e'galement dcs bancs con- siderables aCe'risy, sur les rives de la Vire a Saint-L6 etaux environs , dans Tarrondissement deBayeux, dans cclui de Vire, etc. L'inclinaison ordinaire est de 55 a 75 degre's, Les ardoises de Norniandie ne sont pas tres- fnies , il est douteux qu'elles fussent plus belles a une grande profondeur , niais il est certain qu'elles seraient meilleures si les ouvriers mel- taient plus de soin a les fendre e'galement. Ges departement de la MancUe , je n'indique ici qu'une partie de» lucalites oil cliaque roclie ae rencontre. (i) II est possible que I'ardoise verdAtre des environs de Cherbourg, soil plus ancienne que cclle dc Siouville. Dans un prochain memoire , je rn'occupt-rai de discuter plus au long I'age relatif des roches intermediaires du departement de l:i Manche, SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5f<5 ardoises sont en general fort e'paisses , s'appli- quent mal les unes sur les autres , et on est oblige' de les mastiquer avec de la chaux. Toutefois il faut dire que celles qui soiit du premier clioix n'ofirent point cet inconvenient ; (jiielques personnes merae les pre'ferent aux ardoises d'Angers, a cause de leur grandesolidile'. G. Schiste noduleux (i). II ressemble beau- coup par sa texture au steascbiste noduleux de Cberbourg ; il est ordinairement gris ou bleuatre, il pre'sente toujours des feuillets siliceux qui ressemblent a I'e'corce de certains bois , dont ils repre'senlent tres - exactement les nceuds et les veines. II conticnt des nodules de quartz hjalin rose qui , dans les environs de Cerisy , forme des petits filons paralleles a la stratifica- tion. Cette rocbe se trouve dansplusieurs communes au nord et au nord-est de Saint-L6. B. Schiste te^ulaire , pyritheux , calca- I'ijere. Je dois alabontcde M. de Gerville pltisieurs ccbantillons de cette rocbe qu'il avait recueillis dans les environs de Cherbourg. Ce Schiste est (i) J'ai cu Tavantagc d'etudier cette rochc avrc M. Jules Dei- noyers , c'est lui qui I'a nomoiee ainsi. 566 MEMOIRE GEOLOGIQUE assez fin , contient beaucoiip de pelits cubes dc ler sulfure, et Ton trouve des cristaux de spalli calcaire eiitre ses feuillets. Ljdienne. On exploite cette roche pour batir et pour I'entretien des routes ; au haut de la butte qui borde la petite riviere de Bulsard , au nord- ouest de la ville de Coutances , a Cambernon , dans la landede Vardes, a Cametours, etc., il ^t a remarquer qu'elle acconipagne souvent les diabases , les grauwackes et les trappites , et qu'elle m'a semble' leur etre superpose'e. EUe est noire , a cassure imparfaitement conchoide , traverse'e de petites veines de quartz blancbatre ; elle passe a un schiste siliceux grisatre. J'ai trouve' une lydienne semblable a celle de Cou- tances , sur le territoire de Be'rigny , arrondisse- ment de Saint-L6. Trappites. Ces roches se rencontrent a Montsurvent et Aucteville , entre Lessay et Coutances , a Mon- treuil et a la chapelle en Jnger ( arrondissement SUR LES TERRAINS DE LA NOhlrtANDIE. jGy de Saint - L6 ) , entre le Rosel et Flamenville ( arrondissement de Cherbourg ) ; a Granville el dans beaucoup d'autres lieux. Las Irappites offreut tanLot une structure amig- dalaire, et sont traverse's de lubulures declii- quete'es j tantot leur grain est tres-iin. La couleur en est grise , bleue ou brune , et le plus souvent un peu verdatre. La roche est Iraverse'e de fissures dans lesquelles on trouve toujours un le'ger enduit de fer oxide' ; c'est ce qui la rend facile a briser , bien qu'elle soit fort dure. Le fer sulfure' s'y trouve souvent dissemine'. Les trappites passent a une grauwacke feld- spathique , a grain fin , qui est commune dans le de'partement de la Manche , au phjUade paillete' et a la diabase. lis passeut aussia Teurite porphjroide ( Mont- survent, Sciautot), et a une roche particuliere ( Montsurvent), qui peutetre conslde're'e comme un gnes tres-fin. Ce n'est guere qu'avec la loupe qu'on peut distinguer le feldspath , le quartz et le mica dans cette derniere roche qui est blanchatre , schisleuse , tres - compacle et tra- vcrst'e dans tous les sens d'une multitude de fissures presque imperceplibles ; elle existe sur plusieurs points du do'partemenl de la Manche. 568 MEMOIRE GEOLOGIQUE II est bon d'observer que les trappites se trouvent le plus souvent dans le voisinage des diabases et des sie'nites ( pres de Flamenville , aMontreuil, a Montsurvent, etc. ), et ces roches me semblent appartenir a la meme e'poque, ainsi que les grauwackes compactes , les phjllades , et le quartz grenu. Les trappites contiennent quelques filons me'- talliques. Le plus remarquable que j'aie observe est a Granville , dans la falaise appele'e Roclie Gautier (i). Ce filon, quia un pied ou deux de diametre , conlient du zinc , et du fer sulfure' dans des proportions que je n'ai pas encore de'teimine'es. II est parallele a la direction des couches ( de I'ouest S. 0. a Test N. E. ) ^ et on peut le suivre dans la mer a basse eau. Phjllade paillete. A une lieue et demie de Coutances , sur la route de Lessay , j'ai trouve tout pres des trap- pites , une roclie dont la pale phjUadique grisfr (i) Ce filon a ete dc^jk signale a la Societe Linneenne , par M. de Beaiicoudniy qui en a tiuuve un autre dans la nier a deux licues au siid de Granville, pres de Pignon-Bulor. M. Hubeil^ vice-presidiMit de la S^iciOte Linneenne du Calvados, s'est chaigt; d'analiser le niinerai. SVR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 569 esl remplie de mica a moitie cristallise , et de points verds qui pourraient eire de I'amphi- Lole. Je ne doiUe pas que cette roche ne soit produite par le passage des trappiles aux sie'nites ou aux diabases ; on sail que les roches noii cristallise'es ont de la tendance a devenir cris- tallines dans le voisinage des roches cristallise'es, et le phjllade que j'ai observe n'est pas loin des diabases. Diabases et Sienites du centre da departe- ment de la MancJie , au sud du hassin du Cotentin. Vers le centre du de'partement de la Manche, entre Coutances , Saint - L6 , Periers et Ca- rentan , il existe une chaine de roches amphi- boliques. Du cote' du midi ces roches sont borne'es par les trappites , les grauwackes , les phjilades et autres terrains de meme epoque. Du cote' du nord , elles supportent le gres bigarre' et bor- dent le bassin du Cotentin ( voyez la coupe pi. 2 5 ). Ces roches sont pour la plupartde diabase , les unes avec des cristaux de leldspalh blanc et d'amphibole noir ( Saint-Sauveur-Landelin, Feu- geres) , les autres d'un grain plus fin , avec am- 570 MEMOIRE GEOLOGIQUE phihole verdatre ( pres de Coutances et da Perriers ). Ces diabases passent a la sie'nite (Saiat- Louet, Montreuil ) , mais les diabases occu- pent , je crois , plus d'espace que les sie'nites. Les diabases que j'ai vues se pre'sentent par blocs re'pandus a la surface du sol ; mais elles forment des bancs reguliers a une plus grande profondeur , elles se decomposent au contact de Pair ; il en re'sulte une espece de sable grossier , forme des e'le'ments de la roche qui sont de'- sunis (i) , au milieu duquel on trouve des filons ajant ordinairement une direction verticale et qui ont re'siste' a la de'composilion (2). La sie'nite de Montreuil et de Saint-Louet-sur- Lozon contient du mica noir et des cristaux d'amphibole , j'y ai remarque quelques petits rognons de gnes. Je suis persuade qu'il y a passage des grau- (i) Ce sable est employe avec avantage pour ragriculture. L'hiver on le met dans les etables qu'il assaiiiit en absoibant I'Lumidite et en s'iuipreignant des urines et autres iniuiondices qui les icfectent ; et ensuite , lorsqu'il est charge de niatieres animales , on le repand sur la terre a laqunlle il sert d'engrais. (2) A la Chapelle-en-Juger , et tout pres des sienites , j'ai remarque dans les graiiwackes , des filons de quarU qui Ira- versent la roche , coramc le» filous que je viens de diiciiie tra- versent les diabases. SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 571 wackes et des trappites aux diabases et aux sie- nites. En efTet, j'ai remarqne que dans le voisinage des dernieres roches , celles-la contenaient quel- quefois de I'amphibole oa du mica. Les roches amphiboliques dont nous parlous , commencent du cote' de Pest a Montreuil. A Saint-Louet , le lit de la riviere de Lozon est creuse au milieu d^elles , et les coteaux voisins , e'leve's de 80 pieds environ , en sont tapisse's. Plus loin , vers le couchant , elles occupent le territoire de Mesnilbus , Hauteville-le-Guichard^ Feugeres, Saint- Aubin-du-Perron, Saint-Michet- de - la - Pierre , Saint -Sauveur-Landelin. En revenant vers le sud , on en trouve encore a Mont-Huchon , Camprond , Cambernon , Cou- tances , et pres du pont de la Roque , sur la rive droite de la Soulle, Quartz d'Aiglandes et de Ca^gny. On voit a Aiglandes et a Cavigny , sur les limites du bassin du Cotentin , une roche de quartz qui perce les marnes du gres bigarre' , et qui pre'sente plusieurs varie'te's ; tantot elle se rnontre sous la forme d'un poudingue quartzeux;^ tanlot c'est un quartz compacte que I'on exploite Sja MEMOIRE GEOLOGIQl.'E pour paver les rues de Saint-L6. Enfin , la va- rie'te la plus commune est une espece de meu- liere , remplie de cavite's tapisse'es de cristaux de quartz ; elle prend quelquefois la structure d'uneeponge dont les cloisons sent forme'es par des re'seaux quarlzeux d'une grande te'nuite' , qui renferment constamment une poussiere rouge (i) ; quelquefois cette pierre spongieuse est entoure'e d'une croute de quartz mamelonne'. Cestroisvarie'te'sderochessidiffe'rentespeuvent se Irouver re'unies dans le meme bloc. Je suppose qu'a une plus grande profondeur on trouverait un quartz compacte et liomogeue. Ce que I'on en pent voir pre'sente des masses sans liaison entasse'es les unes sur les autres au milieu d'une argile rouge (2). J'ignore quel est le rapport ge'olo- gique du quartz de Cavigny avec le marbre qui en est assez rapproclie. On voit sur la rive droite de la Yire, un filon de quartz que I'on exploiie a Couvains , (i) Cette poussiere parait pioveuirdes marnes rouges environ- nantes. (j) Cette circonstance bieii remarquable m'avail fait pensor d'abord que le quartz doot il s'agit pouvait appartcnir am terrajas secondaires , mais j'ai niaintcnant abandonne cettL; iut-o. SUR I.ES TERRAINS BE LA NORMANDIE. 575 pour I'enlrelien de la route _, et qui parait faire suite au quartz de Cavigny. He. Groupe. Marhie de transition coquillier , metallijere ( mountain limestone ). Ce marbre que j'ai signale' deja dans I'arron- dissement deSt.-L6 ( i^r. 'vol. des mem. de la Soc. Linn. , pa^. 5i ) , se trouve abondamment dansl'arrondissement deCoutances el dans cekii de Valognes, oil il fait partie de la chaine de mon- ticules qui longe le departement de la Manche du sud au nord (i) ; on le trouve principaleraent a Re'gneville, Montmartin, Griraouville , Montclia- lon, Hienville, Orval, Pre'tot, lePlessis, Surville, Danfreville , etc, etc. (arrondissemement de Coulances) ; a Porbail, Ourville , Barneville , Baubigny, Saint-Paul-des-Sablons_, Surtainville, Pierreville, le Vre'tot, Saint-Pierre-d'Arthe'glise, Nehou, etc. , etc. (arrondissement de Valognes ). Ce calcaire me semble analogue au mountain (i) On pourra voir a ce sujet dans le troisieme volume de la Societe Linneenne , men memoire sur la topographic geo- gnostiqiic du departement de la Manche. 5/4 MEMOIRE GEOLOGIQUE limestone des Anglais, il contient du plomb sulfure etdu zinc (Surtainville, Pierreville), doiit plusieurs filons ont e'te I'objet d'une exploi- tation (i) J il est tres-dur , d'un gris noiralre (i) On pretend dans le pays que les Anglais avaient autrefois exploite le plomb de Pierreville , el nous sarons. parfaitement que des travaux ont eu lieu a plusreui-s reprises dans le XVI 1 1*. sii-'cle , tant a Pierreville qu'a Surtainville , et qu'ils avaient pro- duit bcaucoup de mineral , dont une grande partie a 6t6 perdue ; on en a metne employe a reparer les chemins. lis parait cer- tain que la valeut de^ matieres extraites , en 1789, surpassait les frais d'exploitation , qui , d'ailleurs , devaient fitre peu con- siderables , puisque le minerai se trouvait presque i fleur de terre- Aujourd'hui une nouvelle Gompagnie est sur le point de commeucer k Surtainville de nouveaux travaux d'exploitation. Cette entreprise pent avoir d'hcureux r^sultats , pro'curer de grands avantages au pays , et elle merite d'etre encouragee ; mais les cbances de succes sont douteuses , car les filoni sent rarement continus dans la pierre calcaire ; et le rapport fait il y a plusieurs annees par M. Besson , qui avait ete un des entrepreneurs , pourrait faire naitre des craintes. « Le minerai « ( dit-il en parlant de Surtainville ) ne s*y est trouve qu'en H Mi. v /J