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MilMOIRES
DE Lk
SOGIETE ■ LINNEENNE
DU CALVADOS.
a
iuiee 1
8^5.
'-^.i--.-,
PARIS ,
CHEZ TREUTTEL ET WURTZ,RUE DE BOURBON', N». i;;
CHEZ LANCE , LIBRAIRE , RUE CROIX DES PETITS
CHAMPS , N". 5o.
M DCCC XXV.
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T t
SOCIETE LINNEENNE
DU CALVADOS.
^. Q^/.<1. z.
y^nte«»a«-,;««*i.,5,a;j,^^,^^^j_^^^^^ ^
CAim , UlPBIMEKll! Uli T. CUALOPl.'*.
Mi^MOIRES
DE LA
SOCIETE LINNEENNE
DU CALVADOS.
(JLiiHcc 1 8^5.
CAEN,
CHEZ MANGEL, LIBRAIRE , RUE SAINT-JEAN;
PxiRIS ,
CIIEZTREUTTELET WURTZ.RUE DE BOURBON, N°. 17.
M DCGC XXV.
vv» .v»vw»**vv%vvtvv*,w»w*'k«a%v*vv\»iv»yv»w>»/v»vv\vv*vvvwv\\;V»
AVERTISSEMENT.
Ijes Iravaux de la Societe'Linneenne du Calvados
e'laiit d'une utilite ge'ne'ralement reconnue , plu-
sieiirs conseils ge'ne'raux ont vote dessorames pour
les encourager , et pour engager les membres de
la societe' a faire des recherches dans leurs depar-
tements respectifs ; c'estpourquoi la compagnie,
apres avoir de'libe're dans les se'ances du 9 mai et
du 6 juin 182-5 , conside'rant , que le nombre de
ses membres s'est accru ; que sans deroger a son
premier plan, elle peut explorer plusieurs de'par-
temenls , et que d'ailleurs, des son origine , elle
s'est crue institue'e pour faire connaitre les ri-
chesses mine'rales , animales et ve'getales , d'une
partie du nord-ouest de la France ; elle a concu
le dessein de s'occuper de'sormais de Fhisloire
naturelle des de'partements du Calvados, de la
Manche , de TOrne , de I'Eure et de la Seine-
Inferieure ; et de prendre le nom de Societe
Linneenne de la Normandie.
En faisant connaitre'ce projet, dont IMxe'cution
est ajourne'e , la societe declare ne vouloir rien
changer a ses statuts , ni a la niarche qu'elle a
VI AVERTISSEMF.NT,
suivic jusqn'icl dans ses travaux. Si elle change
de denomination , c'est pour en prendre une plus
en harmonie avec Te'tendue de ses recherches ,
c'est que le nombre de ses correspondants s'est
augmente , et qu'elle peut compter sur leur zele a
rechercher tout ce qui peut pre'senter de I'in-
le'ret pour Thistoire naturelle , dans les cinq de'-
parteraents forme's de I'ancienne Normandie.
Extrait du registre des deliberations de la
Societe'.
Pour copie conforme :
DE GAUMONT , Secretaire.
.A Messieurs les memhres correspondants de
la Socie'te Linneenne da Calvados (i).
La socie'te' Linne'enne du Calvados a vu avec
peine que, malgre I'engagement qu'ils avaient
contracte en recevant leurs dipl6mes,plusieurs de
ses correspondants out neglige d^aclieter lepre-
(i) Get avis nes'adresse qn'i MM. lesmembres correspondants,
qui resident hors des cinq departements dc la Normandiu.
AVERTISSEMENT. Vll
mier volume dc me'raoires qu'elle publia I'ann^e
tlerni^re. Ge travail ayant ete juge'favorablement
par tousles savants de I'Europe, et les publica-
tions ulte'rieures devant pre'senter le merae in-
te'ret , la compagnie espere qu'elle n'aura plus a
faire le meme reproche a ses correspondants ,
et elle me charge de les averlir que s'ils ne'gli-
geaient par la suite de se conformer aux dispo-
sitions de I'article 24 des statuts , il y aurait
lieu de croire qu'ils de'sireraient se retirer.
DE CAUMONT , Secretaire.
VIU
Composition du bureau , pendant le cours
de Vannee 1825.
MM, •
EUDES-DESLONGCHAMPS, doeteur es- sciences , docteuren
cliirurgie,professeur d'bistoire naturelle a I'universite de Caen,
membre de I'acadeinie de la m6me ville , correspondant de
pliisieurs societes savantes , fraiK^aises et utrangeres , etc. ,
president y rue des Teinturiers, n°. 21.
ROBERGE (Michel) , avocat , membre de la societe des anti-
qtiaires de la Normandie , president de la societe d'6mulatioa.
de Caen , etc. , vice-president , rue St. -Jean , n". 187,
DE CAUMONT ( Aecissk), avocat , secretaire-adjoint de la so-
ciete des antiquaires de la Normandie , membre de la societe-
d'emulation de Caen , correspondant de la soci6t6 linn^enne
dc Lyon , de la societe academique de la Loire-lnf6rieure , et
de plusieurs autres societes savantes , etc. , secretaire, rue Guil-
bert , n°. 24.
FAUGONDUQUESNAY, doeteur en medecine , membre de
plusieurs societes savantes, etc., arc/i(i'i*<6, rue des bureaux,
de la Prefecture , n">. 24.
H.ARD0UI1N , doeteur en medecine, membre de plusieurs so-^
cietes savantes, etc., tresorier, rue de Langannerie , n". 4.
Composition de la commission d'impression ,.
pendant Vanne'e 1826.
MM.
EUDES-DESLONGCHAMrS,/)rci(W<:n< ; ROBERGE, p/ce-prc-
sidMt ; DE CAUMONT, secretaire; FAUGON , archiviste ; HAR-
DOUIN , tresorier ; CII AUVIN , membre rcsidant; DE LA FOYE ,
BACON et LAIR , mcmbres honoraircs.
IX
VV\ V V\ *;V% %VX VVV VVX^V^ V W V«/V W\. VVX \A/\> w\v^/% vv% w% vw wv ^^/% vvvvxr^
Liste de Messieurs les memhres residants ,
honoraires et con'espondants de la societe
Linneennne du Calvados , qui ont ete
nonimes depuis la publication du premier
'Volume.
RlilSIDANTS.
MM.
tUEKOULT DE LA EIGNE, avocat.
DUHAMEL , avocat.
ETIEINNE , docteur en medecine.
TACOTTE DE FONTANES , ancien ileve de I'ecole poJythec
uique , capitaine au corps royal d'etat major.
HONORAIRES.
M.
DESCHAMPS, a Caen , inspecteur des taux et forets, menibre
de plusieurs societ«s savantes,
CORRESPOxNDANTS NATIONAUX.
MM.
150UE , i Paris , mcmbre de plusieurs soci6tes savantes , fran-
caises et litrangercs.
BLANCHE , docteur en mcdecinc, k Rouen.
X CORRfSPONDAMS
BITOUZ^-D'AUXMESNIL , gcomitic en cliul du cadastre
du departcment de la RlancLe , membre de la socictii des an-
tiqiiaiics de la Normandie.
C ARTIER , avocat, aux Andclys, membre dc plusicurs socictes
savantes.
CHAPRON (k Harcourt), pharmacicn.
DAUDIN, ancien colonel- directeur d'artillerie, ingenienr en
chef des ponts et chaussiies , en retraite , membre de la societe
philomathique de Paris, dc la societe royale des antiquaires de
France , de la societe des antiqnaircs de la Normandie , de la
societe d'agriculture du Mans, conscrvateur du museum d'his-
toire naturelle de la meme ville , etc.
D'ESTOURiMEL (le comte ) , prefet du departcment de la
Manche , membre de la societe des antiquaires de la Nor-
mandie, et de plusieurs autres socieles savantes.
DE BONVOULOIR {k Bayeux) , cbevalier de St. -Louis, presi-
dent du coiiseil general du departement du Calvados.
DEBELLEFILLE (au Mans), naturalisle.
DE MOROGUES (le baron) , ( ix Orleans) , membre de la societe
philomathique de Paris, de I'academie d'Orleans, et de plu-
sieurs autres societes savantes.
DESIIAYES (a Paris) , membre de la societe d'histoire natu-
relle de Paris.
DE SESMAISONS (le comte) , (a Paris), marechal des camps
<;t arniees du roi , membre du conseil general du departement
dc la Manche et de la societe des antiquaires de la Nor-
mandie.
DE JUIGNE (le marquis), a Carentan , membre du conseil
general du departement de la Manche , et de la socicti: des
antiquaires de la Normandie. '
DUIIOMME (a Avranches ) , membre du conseil general du de-
partement dc la Manche.
DE GRANVAL (a Bayeux) , grand vicaire general du diocfese ,
naluraliste.
DUCIIEVREUIL (a Cherbourg) , membre de la societe des anli-
q:iiatrcs de la Normandie , corrcspondadt de i'academie de Caen.
DE PONT-ECOULANT (a Bordeaux) membre dc plusicurs so-
cietes savantes.
NATIONAUJf, ^ XI
DUCIIEVREUIL (Floxel) (u Cherbourg) , docteur en miide-
.cjno.
DE CERMINY (lecomtc), ( ft Bayeux ) , mcnibre du conseil
- gtMit'ial du departeiiicnt du Calvados.
DK 15UY (ft Granville ) , niembre de plusieiirs societes savantes.
ilAE DE BEAUMONT ( a Rouen ) , iji.c^enicur au corps royal
dfis mines , nienibre de plusieurs societtis savantes.
EUDES (ft Bayeux ) , docteur en medccine , chirurgicn en chef
des liospices, niembre de plusieurs societes savantes.
■FAF1'"IN (ftValognes), pharmacien , membre de plusieurs so-
cietes savantes.
FEE ( ft Paris ) , botaniste, membre de plusieurs societes sa-
vantes.
IJUOT (ft Paris), membre de plusieurs-societes savantes.
JAV ( a Paris J , botaniste , membre de plusieurs societes sa-
vantes.
JULiEN (4 Paris ) , redacteur de la revue ciicyclopedique.
GAUDIGIIAUD (a Paris) docteur en medccine, botaniste du
voyage autour du Monde , sous la direction du capitaine Frey-
cinet.
LE FORESTIER ( Edocard) , ( ft Bayeux ) , avocat.
^E. .BOUCHER -DUVlGiNY (a Coutanccs ) , receveur parli-
culier.
LK KOURRIGIIEL ( ft Paris ) , membre de plusieurs socittes sa-
vantes.
LAivGLOIS ( FfitDERic) , (a Bayeux), directcur de la manu-
facture de porc(;laine.
LK PAGE (I'abbe), cure de Douvrcs , elwnoinc de Bayeux, etc.
liti COiiUR ( ft Dives ) , pharmacien.
MARCEL DE SERRES, conseiller ft la cour royale de Montpel-
lier , professeur ft la faculte des sciences de la meme ville ,
membie dc plusieurs societes savantes.
KOEL DUROCIIER (ft Vire ) , membre du conseil general du
Calvados , de la sociele des anliquaires de la Normandie.
PASSY (Antoine) , ( ft Gisors) , membre de la societe des an-
liquaires de la Normandie , et de plbsieurs autres societes sa-
vantes.
XII CORRESPONDANTS.
PIllfiVOST (a Paris) , niembre de la societe pbilomatbiqne ct
de plusieurs autres socictes savaiites francaises et ctran-
gi;res , etc.
PESGIIE (a la Flcche) , pharmacien, roembre de plusieurs so-
cietes savantes.
SEGUIER , prefut du departement de I'Orne , membre de la
societe des antiquaires de la JXormandie.
VERNET (a Bayeux ) , dacteur en niedecine , chevalier de la
legion d'bonneur, membre de plusieurs societes savantes.
TH'O.MINS (a Nantes), president de I'acadeniie de Nantes,
uienibre de la societe des antiquaires de la Normaadie , et de
plusieurs autres sucietes savantes.
CORRESPONDANTS STRANGERS.
MM.
DUBY (a Geneve) , membre de plusieurs societes savantes.
JAMSOiN (a Edimbourg) , professeur d'histoire naturclle, pre-
sident de ia societe d'histoire naturelle de la meme ville.
MAURI, coDservaleur du jardin de botanique de Rome >
nicinbre de plusieurs societes savantes.
SCllfiEOTENDAL , docteur en medeciiie, conservateur des
hcrbiers de S. M. le roi de Prusse , i Berlin.
SCIIULTES, professeur i I'universite de Landshut en Baviere.
VAUGlIEil ( u Geneve), membre de plusieurs societes savantes.
Xlll
CATALOGUE
Des ouvrages imprimes off'erts par leurs au-
teurs a la Societe Linneenne clu Calvados ,
depuis la seance publique dii 24 mai i8'24-
]\l, Rever. Me'moire relatif a une particularite
constute'e sur quelques abeilles.
Leltres a Messieurs les membres residants de
la socie'te d'agriculture ^ sciences et arls du de-
partement de TEure , i^. relativement aux me-
dailles de Sainte-Groix-sur-Aiziers ; 2°. sur uu
me'te'ore lumineux observe' dans I'arrondissement
de Pont-Audemer , le 10 de'cembre 1824-
M. Lair. Me'moire sur les combustions spon-
tane'es humain^s.
M. Desnoyers. Observations sur quelques sys-
temes de la formation oolithique du nord-ouest
de la France , et particulicrement sur une oolilhe
a Fougeres de Mamers (Sarthe).
M. DuBuissoN. Essai d'une me'thode ge'ologi-
que , ou traite abre'ge' des roches.
M. Brouard. Catalogue des plantes du de'par-
tcment de I'Eure,
SlV CATALOGUE.
M. LE COMTE deBournon. ObscrvatiQus siir
quelqucs-uns tics mine'raux , soit de Tile de
Ceylan , soit de la cote de Goromandel, rapporte's
par M. Leschenanlt de la Tonr ;
Catalogue de la collection mineralogique par-
ticuliere du roi , appartenant a I'auteur de ce
meme catalogue , lorsque sa majeste' en a fait
I'acqiiisitiou ;
Traite complet de la chaux carbonate'e et de
L'arragonite ;
Description dugoniometre perfectionue' de M.
Adelmann.
M. Le professeur Lamoukoux. Notice sur
re'tablissementdu Bon-Sauveur a Caen.
M. Spencer-Smith. Notice ne'crologique sur
M. A. Bruguiere , baron de Sorsum,
M. De France. Notice sur la puce irritante;
Notice sur la modification du tet de certaines
especes de mollusques adhe'rents ;
Tableau des corps organises fossiies , precede'
de reraarques sur leur petrificatioii,; -[ ,,].
Rapport verbal fait par M. de Humboldt, sur
ce tableau.
M. Sowerby. The zoological journal, qualre
n°*. avec planches colorie'es.
M. H. A. NicoLLE. Histoire de la digitale
pourpre'e.
CATALOGUE. XV
M. le professeur Marjolin. Rapport fait a
I'Acade'mie royale de me'decine sur les pieces
d'anatomie artificielle de M. Ameline , profes-
seur d'anatomie a re'cole secondaire de Caen.
M. C. S. KuNTH. Malvaceas , Buttneriaceai,
liliaceae , famili^ denuo ad examen revocatce
cliaracteribusque magis exactis distincta?, addita
familia nova Bixinariun ;
Notice sur le genre Bambusa ;
Notice sur les genres Myrtus et Eugenia des
auteurs ;
Notice sur L. C. M. Richard.
M. J. J. N. HuoT. Notice ge'ologique sur le
pre'tendu fossile humain trouve' pres de Moret ,
au lieu dit le Long-Rocher ( Seine et Marne ) ;
Observations sur le banc de Grignon , sur
le calcaire renferraant des restes de ve'getaux,
et sur les couches supe'rieures de cette loca-
lite' ;
Notice sur Lamouroux ;
Eloge de Lavoisier.
M. MoNTAiGU. Catalogue des plantes du jar-
din Botanique de la ville de Caen.
M. Pluquet. Me'moire historique sur I'Hotel-
Dieu dc Bayeux.
M. le Baron Bigot-de-Mouogues. Catalogue
chronologiquc des chutes de pierres et des
masses que Von prc'sume tombe'os sur la tcrre^
ScVt CATALOGUJE.
Remarque sur leDisthene;
Observations ge'ne'rales sur I'influencc tie la
latitude , de I'ele'vation , de 1 'exposition et de
la nature du sol des vignobles , avec quelques
applications particulieres a ceux de I'arroadis-
sement d'Orle'ans , et a la repartition de I'impot
sur les vignes.
Note sur des gyrogonites trouve's dans le de'-
partement de la Sarthe.
De I'influence des re'coltes intercalaires sur
les ble's qui leur succedent.
Me'moire sur I'utilite' d'un corps permanent
d'inge'nieurs agri coles et manufacturiers 5
Notice mine'ralogique et ge'ologique sur le
quartz fe'tide des environs de Nantes;
Influence des socie'te's litte'raires , savantes et
agricoles, sur la prospe'rite publique;
De I'influence des arts sur I'opinion publique
et de leurs rapports avec la civilisation j
Essai sur I'appropriation des bois aux divers
terrains de la Sologne ;
Essai sur la constitution mine'ralogique et
ge'ologique du sol des environs d'Orle'ans ;
Essai sur la topographie de la Sologne , et
sur les principaux mojens d'ame'lioration qu'elle
pre'sente , relativement a la salubrite et a scs pro-
ductions.
CATALOGUE. XVII
Observations mineraloglques et ge'ologiques
sur les principales substaijces cles de'partements
du Morbilian , du Finislere et des cotes du
JNord ;
De la meilleure me'thode pour ope'rer e'eono-
miquement la fermentation vineuse.
MM. J. de Tristan et Bigot-de-Moro-
GUES. Notice sur un crustace' renferme' dans
quelques schistes y notamment dans ceux des
environs de Nantes ( Loire - Inf e'rieure ) et
d'Angers ( Maine-et-Loire ).
MM. les Re'dacteurs du producteur ^ n"^. i j
2 , 5 , ^ , ^ ^ de ce journal,
M. J. J. NoEGGERATii , de Bonn. Me'raoire
liistorique et physique sur quelques chutes de
pierres tombe'es sur la surface de la terre , a
di verses e'poques.
M. A. L. A. Fee. Sur les Lotos des anciens 5
extrait de la Flore de Virgile , conipose'e pour
les classiques latins.
M. A. BouE. Essai ge'ologique sur I'Ecosse;
Me'moire ge'ologique sur le versant Nord des
Alpes-allemandes.
M. A. JuLiEN , de Paris. Coup d'osil sur
les progres des conuaissances humaines en
1824.
M. Daudin. Proces-verbal des seances pu-
2
VlII CATALOGUE.
hiiques tenues par la societe royale d'agriculture,
sciences et az'ts du Mans.
M. L. Bacon. Tableau synoptique des a-
cldes.
M. le Vicomte d'Harcourt. Reflexions sur
I'e'tat agricole et commercial des provinces cen-
trales de France.
M. SuRviLLE. Me'moire sur les vestiges des
Thermes de Bayeux, de'couverts en 1760 et
recherche's en 1821.
M. E. LouYET (du Calvados). Eloge de Pierre
Corneille ;
Byron et la liberie' , hymne de Mort.
M. J. R. Pes CHE. Essai sur les bureaux de
charite , suivi du compte rendu des ope'rations
du bureau de bienfaisance extraordinaire et teni-
poraire de la villedelaFerte-Bernard (Sardie),
pendant I'hiver de 18 17.
M. Bory-de-St.-Vincent. Homme. Article
extrait du dictionnaire classique d'hisloire nalu-
relle.
M. Lambert. Memoire sur les Thermes an-
tiques de la ville de Bayeux ;
Notice sur une statue e'questre dite de Guil-
laume-le-conque'rant , a Caen.
L'AcAOEMiE d'Evreux. Joumal d'agriculture,
de me'decine et des sciences , accessoires n"'. i ,
2,3^45 1825.
CATALOGUE. XIX
S0C1£T£ ACADEMIQUE DE NaNTES. PrOCCS-
verbaux des seances publiques tenues par cette
conipagnie , 1824 et 1825.
SociETE d'Emulation de Cambray. Un
volume de me'moires , i8q4'
SoClETE DES AnTIQUAIRES DE LA NoRMANDIE.
Deux volumes de me'moires , 182 5.
ACADEMIE RoTALE DES SCIENCES, ArTS ET
Belles-Lettkes de la viLLE DE Caen. Un
volume de me'moires SaS.
Catalogue des objets d'Histoire Naturelle
' averts a la Socie'te' Linneenne dit Calva-
dos , et deposes en son nom au Museum
dliistoire naturelle de Caen.
Le Falco Rufus et le Falco Eruginosus ,
tue's au marais des Terriers, en i8a5; par M.
Montaigu.
Galmars suhule et sepiole ( LamkJ pris sur
la cote de Dieppe ; parM. Frederic de la Fre-
NAYE.
Collection des corps organise's fossiles du de-
partemeut de la Manche j par M. deGeryille.
IX CATALOGUE.
Collection des roches du de'partement de la
Manche 5 par M. de Caumont.
Collection des coquilles de la cote de Gran-
ville ;
Poissons rares de la memo cote ; par M, de
BEAUCOUDrxAY.
Succin recueilli dans I'argile plastique des en-
virons de Gisors ; par M. Ant. Passy.
PROCfiS-VERBAL
De la seance solennelle et publique du 2^
mai 1825.
Prisidtnce de M. EUDES-DESIONGCHAMPS.
A midi , on ouvrit au public les portes de
riiotel du Pavilion , qui a e'l^ concede aux
Societe's savantes de Caen , par M. le comte
Louis d^Osseville , maire de cetle ville 5 a midi
et~ demi MM. les membres re'sidants , MM. les
membres honoraires, et plusieurs correspondanls
nationaux, ajant pris leurs places danslagrande
salle des se'ances publiques , M, Deslong-
champs , pre'sident , prononca le discours sui-
vanl :
Messieurs ,
« S'il est line e'tude remplie d'inte'ret et de
« charraes , c'est bien celle qui a pour objet
4 MAI. XXVIl
« flatteurs. Les hommes qui ont le plus con-
« tribue aux progres des sciences naturelles ,
« ont voulu s'inscrire sur la liste de nos cor-
«( respondants. Les premiers administrateurs du
« de'partement et de la cite ont prouve' I'in-
« te'ret qu'ils prennent a nos succes , en accep-
V
de Feau, qnoique organise pour vivre dans cet
element , est force de s'arreter a une cerlaine
distance de la surface des raers 5 le poids e'nornie
de la colonne aqueuse , la privalioti de I'air ,
I'absence de la luiniere , ne lui permettent pas de
pene'trer jusqu'a ces profondeurs inexplorees ,
sejour re'serve aux mollusques et aux poljpiers.
De meme que M, Lamouhoux a propose dans
sa geographic physique de diviser les plantes en
Ge'ophjles eten rfydrophjtes : il aurait ete plus
exact de dire en Aerophytes, de meme il propose
maiiiieuant de diviser les animaux enJerozoons
etNydrozoons ; denomination pen harmonieuse,
il est vrai,mais qui exprime parfaitement sonide'e.
Ce nalCti-aliste traite ensuite du nombre des
zoophytes conside're's comme iadividus , comme
especes et comme genres : il pense que dans cette
classe la quantite d'individus est supe'rieure a celle
de tous les autres animaux;il pense qu'ily a tout au
plus six mille especes de de'crites dans les auteurs,
et deux mille environ d'ine'dites dans les collec-
tions ; rnais que ce nombre n'est qu'une fraction
de ce qui doit exister dans la nature. Les genres,
au nombre de 60 dans le sjstema natione de
Gmelin, de 160 dans VHistoire des animaux
sans veriebres de M. de Lamarck , est mainte-
uant deplus de 200 , et s'accroitra encore lorsque
J,Vr RAPPORT SL^R LES TRAVAUX
ces animaux seront mieux connus. M. Lamouroux
a termine sou introduction par un tableau des dif-
ficultes nombreuses que pre'sentent I'e'tude et la
conservation des zoophytes.
BOTANIQUE. ■
Depuis quelques anne'es, des me'moires du plus
grand inte'retpour la pliysiolo"ie animale et pour
la physiologic vege'tale , ont e'te' publie's en Al-
lemagne et en France , sur les phe'nomenes de
la vie, et sur la circulation apparente dans les
feuilles de la grande Chelidoine Chelidonium
majus. L'importance du sujet a demande' de
nouvelles recherches plus varie'es, plus profondes,
plus en rapport avec les lois de I'optique, et
plusieurs naturalistes francaisontre'pe'te'les expe-
riences des me'decins de Berlin.
Votre correspondant, M. Suriray, docteur en
me'decine , au Havre , a fait dernierement des
observations nouvelles dont voici le re'sultat : il
s'est servi du microscope compose'.
Aussitot que le microscope est braque' sur les
nervures des feuilles de chelidoine , et qu'un
certain nombre de rajons solaires vient a les
traverser , on apercoit une grande quantite de
corpuscules irre'guliers , Ires-presses , sc mouvant
DK LA SOCIETK LINNEENNE. LVII
\es uns sur les autres , et pre'sentant saccessi-
venient leiirs differentes faces. Souvent ce mou-
vement est si vif, qu'il a Tappareiice de la
circulation , telle qu'on la voit dans les queues
de te'tards , ou dans les membranes interdigitaires
des Batraciens, Lorsqu'il se ralentit , on peut
voir que , dans les parties les plus diapbanes et
les plus externes , ces corpusciiles sont dans un
e'tat d'attraction et de re'pulsion irre'guliere , qui
se change en un tremblement assez \if et confus,
lequel diminue a un tel point qu'on ne remarque
plus qu'un le'ger balancement de ces especes de
globules , les uns vers les autres , et que Ton
pourrait meme compter ceux qui sont le plus pres
de la surface.
Quelquefois les courants s'arrelent dans un
vaisseau , tandis qu'ils conservent leur meme
velocite' dans d'autres qui sont voisins ; mais apres
quelques secondes , ils reprennent leur premiere
activite' , les circonstances restant les memes.
Enfm , il arrive un moment oil lout mouvement
cesse quoique la feuille soit fraiche ou trempe'e
de nouveau dans I'eau 5 les rayons solaires de-
viennent insuflisants pourde'velopper cesmouve-
ments que plusieurs naturalistes ont regarded
commedes illusions produitespar les diffractions
de la lumiere.
LVHI RAPPORT SUR LES TRAVAUX
M.SuRiRAYnepense pasque Ton puisse adopter
ropinion de cesnatiiralistes , et regarder Ics glo-
bules que ron voil a I'aide dn microscope ,
comme des etres d'illusion. 11 suffit , en effet ,
d'inciser et de comprimer le'gerement luie portion
de feuilie pour en exprimer un sue jaune , qui
perd tout mouvcment , expose a I'air , niais dans
le([uel on voil toujours, a I'aide d'une leiilille, les
inemes globules immobileset beaucoup plus petits ,
ce qui peut s'expliquer par I'absence du soleil, car
on sail que les corpuscules microscopiques parais-
scnt amplifie's lorsqu'ils sont traverse's par une
kiiniere directe el d'une grande inlensite'.
Voire condere a re'pe'le' ses expe'riences en
liiver et en eie : il a reraarque dans les feuilies
cueiUies en e'te une plus grande vivacile' de
courants et d'osciliations ; tout y indiquait une
j)lus grande e'nergie de la vie vegdtale, que dans
ics feuilies d'autonuie et d'hiver. II a conclu de
tous ces fails re'unis , que le sue de la clic'li-
doine offre beaucoup d'analogie avec le sang
des vaissaux capillaires des reptiles , et mcnie
avec celui des animaux d'une echelle plus
t^leve'e.
Plusieurs autres de vos confreres s'occupeul
avec fruit d'etudier , u I'aide du microscope ,
les rcplis les plus cache's de la nature. M. Roberge
' DE LA SOCIETE LINN^ENNE. LIX
vous prepare un travail sur les oscillatoires. M.
Bory-de-St. -Vincent , M. Gaillox , do
Dieppe , etM. Agard , professeur a Lunden , ea
Suede , font chaque jour de nouvelles de'cou-
vertes dans la science des etres infiniment
petits.
M. SuRiRAY vous a aussi communique' ses
observations sur lestrache'es des racines.En cher-
chant des traces de circulation dans les tranches
tres-rainces des racines , il trouva dans les plus
tenues de ccs dernieres , de nombreuses trachees
place'es parallelement et longitudinalement, res-
semblant a celles desinsectes , de'crites et grave'es
par Reaumur. Apres de le'geres tractions , les lils
tres-serres se developpaient sous la forme de
tire-bouchons , et ressemblaient a ce qu'on ap-
pelle trachees dans les feuilles des ve'getaux.
Ges fdets en spirale constituent la flexibilite* et
la presque totalite des racines capillaires. lis
sont des organes d'mgestion , et ils se trouvent
colores apres que la racine a trempe pendant
vingt- quatre heures dans une decoction de
garance.
Les racines de la ch^lidoine ofirent aussi
Tobservalion facile du passage des trachees a
I'e'tat de fibres. On ne trouve presque plus celles-
ci dans les racines les plus grosses, tandis qu'elles
LX RAPPORT SUR LES TRAVAUX
paraissentformerpresqua elles seules, lesracines
les plus pctites.
M. Hardouin continue avec zele de vous
donner des niemoires pour la Flore du Calvados :
Pan dernier il avail traite la monandrie el une
partie de la diandric ; cette anne'e il a poursuivi
son travail en vous pre'sentant le fruit de ses
recherches sur les genres Gratiola, Pinguicula^
Utricularia , Verhena , Lycopus , Sahna ,
Anthoxanthian , Valeriana , Kalerianella.
M. Chauvin , membre re'sidant de voire So-
cie'te'j vous a lu un me'moire sur les fougeres
(jui croissent dans le de'partement du Calvados ;
il J en a decouvert Sa especes dont il a donne'
d'excellenles descriptions. Ce me'moire forme
un travail complet sur cette famille , pour la
Flore du Calvados.
M. Alplionse de Brebisson vous a adresse'
un me'moire sur le genre Euphorbia : ce travail
contient la description de i4 especes de ce
genre , qui croissent naturellement dans le de'-
partement du Calvados el dans quelques autres
parties de laNormandie ; parmi elles ^ I'Euplior-
bia intermedia ^ ainsi nomme'e par M. deBre-
BissoN , e'tait inconnue avanl qu'il Teut de'cou-
verte aux environs de Falaise.
Yotre confrere J M. Montaigu , conservateur
DE LA SOCIETE LINNEENNE. Lxl
clu jardin de botanique dc Caen , vous a lu
plusieurs me'moires sur les Gramine'es du Cal-
vados : apres avoir fait connaitre les caracteres
ge'ne'raux de cette grande famille , il vous a
donne' une description soignee des diffe'rentes
especes qui apparliennent aux genres : Antlio-
xanthum , Alopecurus , Phleum, Poljpogon^
Phalaris , Leevsia , Panicum , Agrostis , Ca-
lamagrostis , Stipa ,. Melica , Dantlionia et
Avena.
M. DE Beaucoudrey vous a adresse une
note sur quelques plantes communes dans les
environs de Granville , VHerniaria Glabra
(Linn. ) se trouve abondamment dans les mois-
sons , mais seulement sur la cote dans les terres
sablonneuses — Le Polycarpon tetraphyllum
( Linn. ) fleurit en juin , dans les memes
localites que la plante pre'cedente. — Le Con-
vallaria ma'ialis croit dans les bois de Bouil-
lon et de la Luzerne ; il s'y est multiplie' au point
de couvrir des surfaces considerables. Yi'E-
rica vagans ( Liiin, ) se trouve seulement aux
iles de Chausey Le Geranium Malacoides
( Linn. ) est abondant sur le roc de Granville ,
tandis qu'il est tres-rare dans les autres parties
du de'partement de la Manche. Dans une de ses
dernieres lettres , le merae confrere vous a
LXII RAPPOr.T SUR LES TRAVAUX
annonce qu'il venait de decouvrir VIxia Btil-
hocodium dans les rochers qui bordent les cotes
de Granville. Vous vous rappellez que MM.
De Gerville et De la Ghapelle avaient
deja de'couvert la meme plante aux environs de
Cherbourg.
M. LAiMOUROUx vous a fait part d'une obser-
vation qu'il lit sur les cotes du Calvados , au
moisde sepiembre dernier, avec M. Bouy-de-
St. -Vincent , votre correspondant. Dcpuis
Aromanches jusqu'a Saiiile-IIonorine , ces deux
naturalistes n'ont pas remarque' une seule plante
maritime dans les falaises qui bordent le rivage ;
i's en ont atlribue' la cause a la de'composilion
ot a la destruction continuelle des bancs cal-
caires.
M. Spencer-SxMitii vous a entretenus d'une
espece de citrouille introduite enAngieterre depuis
quelques annees, et dent la culture oftVe de nom-
breux avanlages a cause de la qualile' des fruits et
de leur grand nombre. Deuxgraines, seme'es assez
tard aux environs de Moscou , ont produit iGo
cilrouilles. M. Smith qui , cette anne'e , a cul-
live cette plante utile dans son jardin de Caen,
vous a oflert un tres-beau fruit oblong qui en
est re'sulle (i).
(i) Cette citrouille a cte depos6e au jardin des plantes de
Caen , oil clle est uiainlcnant cultivee.
DE LA SOCIKTE LIKNEENNE. LXl
T'otrc coriespo'nclant , M. Delise , chef de
balaillon a Vire, qui s'est allachd particuliere-
nient a I'e'tude de la norabreiise I'amille des Li-
chens, vous a adresse uiie moiioijraphie dii genre
Sticta.
Celte monographie lut presentee a rinstitut le 5
fevrier 1 826 , et en recut un accueii extremement
llalLeitr. Deux niembres de celte compagnie firent
sur cet important ouvrage wn rapport ciont les con-
clusions lurent adoptees ; ie genre Sticta est ie
premier qu'ait acheve votre confrere , et il se
propose de traitor successivement tous les autres
de la memo maniere.
L'avertissement que I'auteur a mis en fete
de son travail con lien t des observations sases
sur ce qui doit dniger les naluralistes dans I'e-
tude des Lichens. iVl. Delise est le preniier qui
ait range dans un ordre circulaire les genres
nombreux de cetle immense famille , en les rap-
prochant a raison de leurs aflinites. Les botanisles
apercevront faciilement le nierite de cetle dispo-
sition aussi inge'nieuse que naturelle.
II est facile de s'apercevoir que votre confrere
ne marche pas sur les traces des auteurs qui nu
cherclient qu'a muUiplier les genres sans ne'ces-
site : il les restreint au contraire autant que pos~
sible J mais par des coupes habilenient traoees,
tXIT 'R.iPPORT SCR LES TnAVAUX
il e'tablit des sections dans lesquelles viennent se
grouper naturellement les especes qui ont le plus
d'aualogie entre elles. C'est ainsi qu'au lieu de
former trois ou quatre genres dans les Stictes ,
comme le pourraient faire les botanistes qui atta-
chenttropde valeur aux caracteres tire's des apo-
theces , ou memo a ceux que pre'sente le thalle,
il se contente de les partager en deux divisions :
dans Tune sont les stictes pourvusde cyphelles,
les cyphellees ; et dans la seconde , se trouvent
ceux qui en sont depourvus , les pulmonavie'es .
Ces deux grandes coupes donnent naissance
aux sections suivantes , \°. les stictes acyplielles
jaunes ; 2°. les stictes a cyphelles blanches ;
3°. les stictes a cyphelles douteuses ; 4°« enftn
les stictes oil les cyphelles n 'existent pas , ou
pulmonariees. Ces moyens simples et ingenieux
conservent entier ce genre si beau et si naturel
et en abregent infininient I'e'iude.
II faut savoir gre a M. D'jelise d'avoir precise
ce qu'on appelle cyphelles ; elles ne se trouvent
que vaguement de'crites dans Acharius : notre
collegue avoue qu'il n'est pas certain de I'utilite'
de cet organe , et il a le bon esprit de s'arreter
au moment oil il ne pourrait donner que des
conjectures.
M. Delise a considerablemonl augmenle' le
q^enre Sticia qui comple mainlenant 75 especes
©p: la societe linneenne. lxiit
et varie'lc's , laiidis qu'Acliaiius n'en cite que
a 5 especes et 5 varietes dans son Synopsis
Lichenum,
Notre coUegue s'est fait un devoir d'adopter
les nonis deja recus , et quand il a du en im-
poser quelques-uns , il I'a fait d'apres les regies
usilees : beaucoup de Stictes portent des noms
de savants, homniage de reconnaissance adresse
par Tauteur a ceux qui I'avaient seconde' dans
ses recberches.
L'e'tude de la crjptogamie a bcsoin de figures,
mais ce besoin se fait inipe'rieusement sentic
pour les Licbens : aussi avons-nous fait litho-
graphier et colorier 7$ figures de Stictes qui
paraitront avec Touvrage. Nous regrettons que
ces litbograpbies n'aient pas la beaute' des dessins
qui accompagnent le manuscrit de M. Delise ,
et que son e'pouse a points d'apres nature avec
une rare perfection.
Voire confrere, M. Chauvin , qui se propose
de vous donner plusieurs me'moires sur les plantes
marines de nos cotes , vous a pre'senle' un travail
siu' cinq especes de Tbalassiopbytes ine'dites et
toutes e'lrangeres aux mers europe'ennes. Les
trois premieres appartiennent au genre Laminaria
et portent les noms de L. ramosa , Z. gi-
ganf.ea , L. quercijolia ; la quatrieme ap-
LXVr RAPPORT SUR LES TRAVAUX
partient au genre Delessevia (Lnix.), etporie
le nom de Deless. formosa. Cette magnifique
espece pre'sente huit varie'tcs remarqual^les. La
cinquieme enfin fait parde clu genre Caulerpa
et conseve le nom de Caul, dactyloides qu'elle
avait dans les herbiers de Lam^. et de Bory.
Voire savant confrere, M. Auguste Leprevost,
vous a adresse' la traduclion de la premiere moitie
de la dissertation d'Acharius , sur la famille
des Lichens , calicioides , et y a joint quelques
conside'rations ge'ne'rales sur celte classe irapor--
taute de la cryplogamie. La dissertation traduite
par votre confrere , et qui jette beaucoup de
jour sur un groupe jusqu'ici assez obscur , e'tait
e'crite en Sue'dois , et inse're'e dans les memoires
de rAcade'mie royale des Sciences de Stockolm,
recueil qui ne parvient guere en France ; il en
devait la communication a I'araitie' du savant
professeur que nous venons de perdre et auquel
Acharius I'avait adresse'e avec quelques Lichens
qui ne sont pas la partie la moins pre'cieuse de ses
riches collections. M. Le Prevost se propose de
poursuivre ce travail qu'il regarde comrae propre
a fournir d'utiles documens a ceux qui s'occupent
de I'elude des Lichens ; il espere se procurer par
Tobligcantc intervention du savant M. Friel , la
DE LA SOCIETE ITNNEENNE. LXVU
collection des rae'mcires de rAcadernie rojale
des Sciences de Stockolm , aussi bien que les
autres publications qui auront lieu en Suede ,
relativement aux Lichens , et etre ainsi a porte'e
de tenir la compaguie au courant de tout ce qui
se passera dans ce pajs eloigne' , sur une branche
tie la cryptogamie qu'on y cultive depuis long-
temps avec une ardeur particuliere et une supe'-
riorite' marque'e.
M. RoBERGE, votre vice-pre'sident , prononca
I'an dernier , dans une de vos seances publiques
I'c'loge de Linne' qui est en tete de votre premier
volume; cette anne'e il a compose' celui de Tour-
nefort , ce discours va etre lu dans cette se'ance.
M. Simon, docteur en me'decine a Lisieux,
vousa communique' une dissertation surlesysleme
et la metliode en botanique. Vous y avez trouve'
une nouvelle preuve de Te'rudition et de I'ex-
cellent jugement de ce confrere.
M. I'abbe' de la Rue pre'senta I'anne'e der-
niere , a la Socie'te' , des recherchcs curieuses
sur i'e'tude de la botanique a Caen , jusqu'au
moment oil Ton forma unjardindes plantes dans
cette ville ; votre confrere , M. Lange , a
continue ce que M. Tabbe de La Rue n'avait
point acheve , et il vous a lu un memoir* picin
LXVIII RAPPORT SUR LES TRAVAUX
d'interet , sur I'histoire de la botanique a Caen,
depuis les dernieres anne'es du XVII*". siecle ,
et sur la formation du jardiii des plantes , qui
date a peu pres de la meme e'poque. Vous avez
vu dans le travail de M. Lange , que ce fut le
professeur Callard delaDucqueriequi , le pre-
mier , eut I'heureuse ide'e de i-assembler a Caen
un certain nombre de plantes dans son propre
jardin , vers la fin du XVII^, siecle ; niais qu'en
1756 1'Universite acheta celui qui existe dans
le faubourg Saint-Julien. M. La.nge , en faisant
connaitre les accroissements successifs que prit
I'etude de la botanique, sous les dillerents profes-
seurs qui enseignerentcette science depuis M. de
la Ducquerie , a e'leve' en meme temps un monu-
ment bistorique a la science , et a la rae'moire
de ces professeurs qui ont bien merite' de leur
pays par leur zele et leurs talents. Votre con-
frere a termine' en exprimant combien il est a
regretter que Tadministration n'ait pas cboisi un
emplacement pres du Cours CafTarelli , pour y
e'tablir le jardin des plantes , qui ne peut Tes-
ter plus long-temps oil il est silue aujourd'hui.
Les regrets de M. Lange sont Irop justes pour
n'avoir pas ete' partage's.
DE LA SOCIETE LINNEENNE. LXIX
G E O L O G I E.
M . Auguste DuvAu , de Paris , voire corres-
pontlant , vous a adresse un memoire sur deux
depots coquilliers tertiaires , dont I'un est situe
dans le de'partement dlndre et Loire , I'autre
dans le de'partement des Cotes du Nord. II a
signale' en nieme temps les dissemblances que
pre'sentent ces terrains avec les faluns de la
Touraine.
Dans cet examen comparatif, Tauteur decrit
d'abord les productions fossiles et la nature des
couches du de'pot deSavigne', situe' sur la rive
droite de la Loire. Les couches en sont forrae'es
d'un calcaire grossier , ajant en general pen
de consistance et appele' pierre de croix dans
le pays. Cette pierre est toujours seche , ofTrant
une solidite' plus ou moins grande , bien dif-
lerente en cela des fakms qui se trouvent a neuf
ou dix lieues de Savigne' , sur la rive gauche
de la Loire , et elle contient des de'bris assez
nombreux de coquilles et de poljpiers.
Les fossiles de Savigne different de ceux des
falunieres , et il n'y a aucun doute que les deux
depots de'/j/crreJe crolx e\. de falun n'appar-
iXX RAPPORT SUR LES TRAVATJX
tiennent a des sjstemes clistincts dont le moins
ancien parait etre le depot de Savigne'(i).
Le depot coquillier du de'parteraent des Cotes
du Nord , situe hors des limites ge'ne'rales du
terrain tertiaire, au milieu de roches anciennes,
a cela de conimun avec le calcaire a ce'rites , la
craie et les tufs du Gotenlin. La nature de ses
couches le rapproche de ce dernier terrain et
de la pierre de croix de Savigne'.
Vous avez recu de voire confrere , M. Antoine
Passy, une notice sur le succin qu'il a de'couvert
dans I'argile plastique de Noyers , canton de
Gisors ( Eure ) ; ce succin est analogue a celui
de Targile plastique d'Auleuil , pres de Paris.
M. DE Caumont vous a lu plusieurs me'moires
sur la ge'ologie de la basse ZS^ormandie. Dans le
premier il a decrit les terrains tertiaires , les
terrains secondaircs , ct une partie des roches
interme'diaires du de'partement de la Manche.
La plus grande pariie de ce departement est
(i) Ayant envoye i M. Duvau des echantillons du calcaire
grassier qui portc le nom de tuf dans le Cotcntin , ce natu-
raliste a etc frappc de leur ressemblance avec la pierre dc
croix. Ce rapport ronfirnio I'opinion que j'ai emise sur Page-
lelalif des tufs et des faluns du Cotentin.
( P'oyez mon memoiie. )
DE LA SOCIETE LINNEENNE. LXXI
occiipee par des roclies de transition. Ces roches
fornient , dans plusieurs directions , des chaines
plus ou moinse'leve'es ; lesunes traversent le de'-
partement du nord au sud ; d'autres se dirigent
vers le sud-est et se prolongent dans le Calvados ;
d'autres enfin ont ieur direction de i'ouest a
I'est. C'est au milieu de ces diffe'rentes chaines ,
pour la plupart de quartz grenu, de graniij
de diabases , de sie'jiitcs , de grauwackes ,
de gres rouge intermediaire , de viarhre noir
coquillier f Mountain- limestone J , de phjl-
lades , etc. , etc. , que se sont de'pose's les
terrains secondaires. Ge bassin , de forme irre'-
guliere,est sitae' entre Saint-L6, Periers, Saint-
Sauveur-le-Vicomte , Valognes : il nest born^
par des e'minences que vers le nord , vers I'ouest
et du cote du sud ; a i'est la mer lui sert de
limites , et tout porte a croire qu'a une e'poque
recule'e , les de'pots secondaires (i) du Cotentin
se liaient aux depots analogues du Calvados ,
dont ils ne sont se'pare's que par le Vey.
Au milieu du bassin principal que nous venons
(i) .le ne veux pailer que du calcaire dc Valognes que I'on
trouve i Osmanville sur la rive droite de la ^ ire , et du cal-
caire i gryptiites si aboadant dans le Cotentin ct dans I'arron-
disscment de Bayeux.
LXXII RAPPORT SUR LE3 TRAVAUX
de mentionner , des ine'galite's de terrain ont
produit d'autres bassiiis circonscrits et peu pro-
fonds 5 c'est principalement dans ces cavites que
I'on trouve la craie et les de'pots tertiaires.
Apres avoir donne' ces notions preliminaires
sur la topographie ge'ognostique du Cotentin ,
votre confrere a de'crit les diffe'rents sjstemes
qu'il y a observes , et il les a classes dans
Tordre suivant , en commencant par les plus
modernes :
1°. Terrain d'eau douce ( Saint-Sauveur-le-
Vicomte ) ;
a°. Calcaire grossier de Sainteny , Bouhon ^
Auxais , etc. , entre Carentan et Periers , connu
sous le nom de tuf ;
5°. Glaise bleuatre ou d'un gris jaunatre avcc
ossements de pachydermes ou de ce'tace's^ terre
a foulon ( Orglandes , Hauteville ) ;
4''. Faluns et calcaires a ce'rites ( Orglandes j.
Hauteville, Ne'hou, Regneville, Sainte-Colombe,
Gourbesville , etc. ) ;
5°. Craie a baculites ( Freville , Orglandes ,
Golleville, Cauquigny, Picauville_,Chef du pont);
6°. Sable et gres vert ( Freville , Gourbes-
ville , Chef du pont ) ;
7°. Calcaire a gryphites arque'es ( lias>
Lieu ) ;
DE LA SOClETt-. LINNEENNE. LXXIIt
8°. Calcaire de Valognes , confondu jusqu'ici
a tort avec le sjsteme nioyen d'oolithes (i) ;
9''. Gres bigarre avec couches subordpnne'es
de calcaire niagnesifcre fragmentaire , et de cal-
caire marneux ou compacte ;
lo''. Gres rouge aucien des allemands ? ter-
rain houiller ^ poiphyre , etc. ,
11°. Gres feldspathique , conglorae'rals por-
phjritiques ;
ia°. Calcaire marbre coquillier metallifere ,
gres coquillier _, etc.
Grauwackes , phjllades , quartz grenu , sie-
nites , diabases , granits , etc. , etc.
Dans son second me'moire , voire confrere a
de'crit la formation de gres bigarre ( new red
sindstone ) qui occupe une e'tendae assez con-
side'rable dans le nord-ouest de la Normandie
( de'partemenls de la Manche et du Calvados).
Cette formation atteint une e'paisseur de pres
de 5oo pieds ; elle consists en marncs rongeatres,
et gres argileux renfermant ( partie infe'rieure }-
des couches subordonne'es de calcaire , marneux
ou compacte, sans fossiles, rouge^ jaunatre, brun ,
(i) Voycz le memoire tie M. Jules Desnoyers , siir la forma-
tion oolithique du nord-ouest di; la France , dans lequel le
ealcaire de Valognes est assimile au systeme iiioyen de la forma-
tion oolithique ( Great oofitc).
( AnnalUs desjdcnces naiurelles , avril iS25J,.
XXXIV KAPPORT sun nCS TRAVAUX
ou noir , et ( partie siiperieure ) ties coudics
e'paisses de calcaire magnesifere fragmentaire.
M. deCaumont pense que dans certains lieux
le gres rouge ancien des allemands et le gres
bigarre sont peut-etre re'unis , et qu'il seralt alors
difficile de les distinguer I'un de I'autre.
Le memo vous a pre'sente deux- cartes ge'o-
logiques , I'une du de'partement du Calvados ,
I'autre du de'partement de la Manche ; il vous
a hi en menie temps un me'moire destine a
accompagner la premiere de ces cartes , et inti-
tule' : Obsen>ations sur la topograpJiie ge'o-
gnostique du Calvados ; en voici ie re'sume' (i ).
1°. Les roches interme'diaires occupent au
moins un tiers de I'e'tendue du de'partement du
Calvados, vers le sud-ouestj
2°. Les terrains secondaires en couvrent les
deux tiers au nord , a I'est et au sud-est:
5°. Les plus anciens de ces derniers se trou-
vent , en ge'ne'ral, pres des roches de transition,
et plus parliculierement vers le nord-ouest ;
4°. Les couches secondaires se succedent de
telle sorte que les plus modernes sont situe'es vers
Vest , c'est-a-dire dans la direction du bassia de
(i) A cause du grand nombre de memoires qui ont ete adrcs-
ses a ta societe cette ann6e , cclui de M. de Gauniont, sur l.i
Topographic gcogiiostiqiie du Calvados , ne sera public que daus
le volume qui paraitra en 1826.
DE LA SOCIETE LINNEENNE. LXXV
Paris , dont elles s'ecarlent graduellement en
raison de leur anciennete ; ainsi , tandis que
sur les bords de la Vire on Irouve le gres bi-
garre et le calcaire magne'sien , le calcaire de
Valognes , le lias bleu , et Foolithe inferieure
se de'veloppent successivement entre cette riviere
et rOrne ; I'intervalle de Caen a Lisieux est
rempli presqu'entierement par le calcaire a po-
lypiers ( Forest marbre ) , I'argile de Dives
(oxfort claj) et les systemes d'oolithe supe'rieurs;
et enfin le gres ferrugineus , le sable vert et
la craie occupent les environs d'Orbec , de
Lisieux, de Pont-l'Eveque et de Honfleur. Ces
dilTe'rents terrains ferment des zones qui se
dirigent en ge'ne'ral du nord au sud ou au sud-
est , et dont quelques-unes se prolongent dans
les de'partements de I'Orne et de la Sarthe (i);
5°. Dans la partie occidentale du de'parte-
ment (arrondissement de Bayeux ) le terrain est
d'autant moins aucien qu'il est plus rapproclie
de la nier;
fi''. II regne une inclinaison constante des
diiTe'rents bancs , vers Test. II s'ensuit que le
gres bigarre ( le Vey , Tsigny ) et la craie (Hon-
(i) Par exemple I'argile de Dives, le coral rag, I'argile dc
Ilonneur, etc. Voyet ii ce sujet rinteressant travail de M. Jules
Desnoyers , sur la formation oulitliique du nord-ouesf de la.
Ftancc,
(Annates des sciences nalureUcs , avril rSaS.)
LXXVI HAPPORr SUR LES TRAVAUX
fleiir) se trouvent au meme niveau physique ,
malgre I'enorme epaisseur de la formation ooli-
thique qui est placee t nlre ces deux terrains. II
re'sulte de cette disposition que la Vire, I'Elle
et d'autres rivieres qui bornent le departemenl
du cote du couchant , coulent sur les marnes
du gres bigarre , vers leur embouchure ; que
la Drome , I'Eques , FAure et autres coulent
pres de Bayeux sur les marnes du Lias ; que
les rivieres de Gronde et de Provence , au
nord-est de Bayeux , et peut-etre plusieurs ri-
vieres de I'arrondissement de Caen , coulent sur
le calcaire marneux , supe'rieur au systeme infe'-
rieur d'oolithe ( oolithe de Dundry) ; que la
Dive , la Yire et autres coulent sur Targile de
Dives ( Oxfort clay ) , supe'rieure au calcaire
a polypiers ( forest marbre ) ; et qu'enfm quel-
ques rivieres des environs de Pont-l'Eveque et
de Lisieux coulent sur les argiles deHonfleur ,
supe'rieures au coral rag. Votre confrere a rendu
ces fails ge'ologiques d'une grande evidence par
des coupes prises dans plusieurs directions, et
qui montrent en meme temps la succession des
diffe'rents systemes et leur position relative.
De toutes ces observations, dont je ne men-
tionne ici que les principales , I'auteur a conclu
1°. que le Calvados est un des de'partements
EE LA SOCttTE LINNKENNE. LXXVII
)linitroplies du grand depot calcaire qui occupe
line partie de la France septentrionale , et au
milieu duquel est situe' le bassin de la Seine ;
2 0. que selon toute vraisemblance ee de'pot cal-
caire dont I'extre'mite' occupe les deux tiers du
Calvados , se prolongeait plus loin vers le nord
et le nord-est , avant que les eaux de la nier
eussent mine nos coles calcaires , et que le lias
de la presqu'ile du Cotentin doit etre conside're'
couime faisant partie du meme de'pot dont il|
n'est se'pare' que par le grand Vej j 5°. qu'une
partie du Calvados est ge'ologiqueraent analogue
a certaines conlre'es de la Lorraine , situe'es a
I'extre'mite oppose'e du grand depot pre'cite' ,
et oil Ton trouve , comme chez nous , le gres
jjlgarre et le calcaire a gryphites , dans le
voisiuage des roches interme'diaires.
Votre confrere a ensuite e'tabli dans I'ordre
suivantjla superposition des terrains du Calvados :
I*'. Argile plastiquedePrc'-d'Auge , Manerbe,
etc. , pres de Lisieux ;
2°. Gres superieur a la craie ( Orbec et en-
virons ) ;
30. Craie inferieure (Honfleur, Pont-l'EYeque,
Lisieux , Orbec ) ;
4°. Sable et gres \erlf Green sand J ;
tXXVlir RAPPORT SUR LES TRAVAUX
5°. Sable et gres ferrugiueux (Iron sand) ;
6°. Marnes bleues et calcaire marneux de
Ilonfleur, Bleue marl et marls tone .^ de M.
de. la Besclie(i) ;
7°. Calcaire de Blangy , pierre a chaux des
environs de Lisieux , (Portland stone 1) ;
8o. Coral rag ;
9°. Argile de Dives et calcaire marneux du
Pa js-d'Auge ( Ox fort clay) ;
iC. Calcaire a Poljpiers des environs de
Caen {Forest niarhre ) , surmonte' suivant M.
de la Besclie , par quelques couches de corn-
brash (a) •
1 1°. Calcaire de Caen ( Caen freestones ) ;
1 9.«». Calcaire marneux d'Aromanche et» de
Port-en-Bessin , confondu a tort avec le lias
par M. de la Besche (5) ;
(i) Transact. Geol. of London , a""', seric , i"-'. volume
page 76.
{■i) Transact. Geol. of London , a"', serie , vol. i , p. jS.
(3) Transact. Geol. of London , 2°"=. serie , vol. i , pag. 8i.
Piobablenient M. de la Besche n'aura pas vislte les falaises des
IlacliKttes , an couchant de Port-en-Bessin , car il y aurait vii
que le calcaire marnGux est supporte par I'oolilke inferieure ,
commc M. iliinAiLr I'a dit dans son memoire sur la geologic
du Calvados, et comnie je i'ai dit inui menie dans mon memoire
sur la geologic de I'arrondissement de Bayeux. — Memoires dc la
Soclolc Linnccnne du Calvados, iSa.') , pag. 189, ntj et 19S.
DE LA SOCIKTK LINNEENNE. LXXIS
1 T)^. Calcaire oolilhique inferieur de Crolsilles,
tie Bajeux , de la fosse du Soucj , des falaises
de Sainte-Honoriiie , elc. ;
i4°. Calcaire a grypliites arque'es de Subles,
Tre'viercs , Mandeville , Catillj , Saiiit-Germain-
du-Pert , etc. , etc. ;
15°. Calcaire d'Osmanville , analogue au cal-
caire de Valognes , et place' a tort au-dessus
dij lias par qiielques ge'ologues ;
16''. Gres bigarre renfermaut ( parlie supe'-
rieure) des couches de conglome'rat magne'siferc,
et doiit les couches inferieures alternent avec
un calcaire fe'tide , compacte ou marneux ;
170. Ores rouge ancien des allemands ? gres
houiller , porphyre du gres houiller ;
18°. Terrain interme'diaire.
La carte geologique du Calvados , qui ac-
compagne ce me'mcirej est dresse'e sur une e'chelle
plus grande que celle des cartes de'partementales
ordinaires; ellea e'te'Uthographiee par M.Edouard
Le Forestier , correspondant de la Socie'te' a
Bayeux , et elle fait honneur a son talent.
M. Deslong CHAMPS , qui recherche avec tant
de succes les etres organise's fossiles que ren-
ferraent en abondance les diil'erents terrains de
notre pays , vous a hi un mc'moire dans lequel
il a de'crit le gisseraent des gres intcrmo'dinires
t:
avocat , ont e'te' nomme's menibres rcsidants de
la Socie'te , ainsi que M. Pacotte-de-Fonta-
NES , qui e'taitdejacorrespondant. M- Deschamps,
inspecteur des eaux et forets , a e'te nomnic
membre honoraire. Eulin , vous coraptez 49
XC RAPPORT SUR LES TRAVAUX
correspondants de plus que I'anne'e derntere,
Voila , Messieurs , le resume' de vos travaux
depuis votre derniere se'ance publique. Les heu-
reux re'sultats que vous avez obtenus eL ceux
que vous devez attendre , vous allacheront plus
que jamais a une etude dont vous avez deja gouLe
les charmes , et dont les avantages vous soiit
connus.
Nous vivons a une e'poque oii les eonnais-
sances naturelles ont fait des progres immenses ,
et oil une nouvelle impulsion est donne'e a
tout ce qui conduit a la decouverte de la ve-
rite'. La science devient de plus en plus posi-
tive ; le regne derimaginalion et des hypotheses
est passe' ; il faut que tout travail , pour etre ac-
cueilli J soit appuye sur des observations rigou-
reuses , sur des preuves incontestables.- C'est a la
propagation et au de'veloppement de ces doctri-
nes que notre siecle doit les grandes de'couvertes
qui Tont illustre , e'est a leur application que
votre Socie'te doit la consideration dont clle est
entoure'e.
D'un autre cote' , on commence a comprendre
aujourd'hui qu'il est une autre gloire plus durable
que celle que Ton acquiert par les armes , ct
dont les re'sultats sont plus utiles. Les travaux
BE LA SOCIETE LINNEENNE. XCI
sclenlifi ques obliennent chaque jour plus d'im-
portaiice et de consideration ; I'e'tat avance de
la civilisation a enfin appris que de I'indnslrie,
des sciences et des beaux-arls, viennent Tordre ,
la ve'rite' et la morale.
En efl'et , I'e'tude porte vers le bien, e'leve I'ame,
agrandit le cercle des ide'es , et de'veloppe les
plus nobles sentiments dans le coeur de I'bomme.
Je ne puis mieux terminer ces reflexions , qu'en
rapportant les paroles du savant organe de I'A-
cade'mie des sciences ( M. le baron Fourrier ) ,
dans la grande seance publique du 2.0 avril der-
nier :
« Les notions morales el les sciences , a-t-il
« dit , ont e'te donne'es a I'homme pour qull
« eut en lui une trace divine de Torigine de
« son etre , et sans doute leur premier attribut
« est d'elever I'ame , d'e'clairer I'esprit , de lui
« ouvrir le spectacle de I'univers. Mais a ce bien-
«f fait se joint I'utilite' immediate et sensible des
« arts. L'homrae accomplit sa desline'e , il
« donne aux eflbrts de son genie un but rai-
« sonnable et vrai , s'il consacre ses connais-
« sances a I'utilite publique et a I'e'tude de
« la nature, n
Messieurs , regardons le litre de nalura-
liste comme le plus beau que nous puissions
XCIl RAPPORT SUR LES TRAVAUX
porter ; xjue le but de nos travaux soil toujours
present a noire pense'e : sojons anirae's d'une
noble e'mulaiion. La Socie'te Linne'enne du Cal-
vados est la premiere Socie'te' Linneenne de
France : elle doit conserver son rang.
BIOGRAPHIE.
Telle est la condition de la vie humaine , que
souvent elle s'e'teint lorsqu'elle est encore dans
sa force , et lorsque celui qui en jouit com-
mence a recueillir le fruit de ses travaux. Sou-
vent la mort aveugle e'pargne riiomme oisif et
inutile a son pays , pour frapper I'homme ver-
tueux , I'homme e'claire' qui se de'voue au bien
public _, ou qui consacre tous ses moments a
enrichir le domaine de I'esprit humain.
Cette anne'e surtout , des regrets bien vifs
se m61ent a la satisfaction que nous e'prouvons
de I'e'tat prospere de nos etudes ; la Sociele a
perdu quatre de ses merabres les plus savants.
Le premier qui ait succombe est voire ar-
chiviste , M. Charles Thomime, avocat , pro-
fesseur supple'ant d'histoire a I'Universite de
Caen , maire de la commune de Mouen _, membre
de la Socie'te' des Antiquaires de la Norraandic
DE XA SOClfeXE LINNEENNE. XCUt
«l de la Socie'le d'Emulalion de Caen , naquit en
cette ville 1799. Issu d'une famille distingue'e
dans la magistrature et dans les lettres , il com-
menca tres-jeune des e'tudes qui furent dirig^es
par la tendre sollicitude d'un pere e'claire' , et par
Texemple d'un frere studieux. II se distingua tou-
jours au colle'ge rojal de Caen, par une ap-
plication soutenue; dans leconcours ouvert cha-
que anne'e il obtint toujours des couronnes. Plus
tard, il s'occupa avec fruit de I'etnde des sciences
physiques et particulierement de I'liistoire natu-
relle ; il brilla dans ie barreau et dans les lettres ;
il fut recu docteur dans cette faculte' , et pen
de temps apres nomnie supple'ant de M. I'abbe
DE LA Rue , a la chaire d'hisloire , qu'il occupa
jusqu'a sa mort avec distinction.
M. Thomine se proposait pour but spe'cial
de ses travaux en histoire naturelle , de fournir
plusieurs me'moires pour la Flore du Calvados.
Depuis long-temps il s'occupait de botanique ;
il avait fait dans ce deparlement de fre'quentes
herborisations , et recueilli un herbier conside-
rable. En 1817 , ilde'couvrit unenouvelle espec^
de Bromus , dont la description a ete donne'e
dans voire premier volume.
M. TnoMiNE avait lu un grand nombre de
nicmoires inlercssants a la Societe d'Emulalion
XCIV RAPPORT sun LES TRAVATjX
de Caen, dotit il etait membre j la variete des
sujets qu'il avait traites avec un e'gal talent , at-
teste I'e'tendue de ses connaissances.
La nature I'avait doue d'une grande modestle ,
d'une aimable gaite' , d'une douceur inaltera-
ble , d'une vasle me'moire , et surtout du talent
inappre'ciable d'emplojer tous ses moments sans
en perdre un seul. Souvent il prenait sur la
nuit ce que lui refusait la rapidite' du jour , et
peut-etre qu'une application continuelle a de-
termine' sa derniere maladie ; il fut pris d'une
lievre ce're'brale le 2-2 mai 1824 ; et mourut
dans le courant du mois de juin.
Le second naturaliste dont la mort nous a
prive's celte anne'e , est M. Thouin, professeur
an jardin du Roi , membre de I'Inslitut , corres-
pondant de votre Socie'te' et de plusieurs autres
corps savants , auteur d'ouvrages ge'ne'ralement
estime's. Deja plusieurs amis de cet illustre pro-
fesseur ajant paye un juste tribut a sa memoire,
il serait superflu de vous entretenir aujourd'hui
de ses ouvrages et de sa vie , dont les circons-
tances sont bien connues.
Vous avez tous deplore' , Messieurs , la perte
re'cente et inopine'e de M. Lamouuoux , Tun
des priucipaux fondaleurs de cette Societe' ,
*■ T
DE LA SOCIETE LINNEENNE. XCV
professeur d'histoire naturcUe a rUniversite de
Caen, correspoiidaiit de I'lnstitut de France ,
des socie'te's philomatique, philotechnique^ d'his-
toire naturelle , et de TAcademie royale de me-
decine de Paris ; des Academies rojales de
Bordeaux , Orle'ans , Agen , Rouen , Caen ,
Madrid , Turin et d'un grand nombre d'autres
socie'te's savantes francaises et e'trangeres (i).
M. Lamouroux naquit a Agen en 1779 ;
des son enfance il niontra une grandefacilite' pour
le travail ; il fit de bonnes e'ludes , et entreprit
ensuite plusieurs vojages dans le niidi de la
France et en E-spagne. Les diffe'rentes circons-
tances de sa vie , a celte e'poque , me sont
presque inconnues , etje suis force de les passer
sous silence ; mais il est certain qu'il culliva
avec fruit toutes les sciences physiques _, et par-
ticulierement Thistoire naturelle. Dirige' dans
(1) Voici les autres corps savants aux quels appartenait M.
Lamouroux ; Societe Linneenne de Paris, societu d'agricultiire
tt de commerce de Caen , society d'agriculture de Qiiiniper ,
societe medicale de Bordeaux , societe des sciences , arts et
belles-lettres de Soissons , Alhenee de Toulouse , societe pliy-
siographique de Lunden (Suede) , societe de physique de Ge-
neve , societe d'agriculture et de medecine d'Evreux , societe
des sciences , agriculture et arts de Strasbourg , societe des
curieux de la nature dc Moscow j societe du uiuseum d'histoire
naturelle de Newyorck.
^CVI RAPPORT SUR LES TRAVAtJX
cettee'Lude par M. de Saint-AMANs , il ne tarda
pas a se faire un nom. En I'an X , il fut , par
interim , professeur d'histoire naturelle a I'e'cole
centrale d'Agen, et en remplit les fonctions d'une
maniere distingae'e.Quelques anne'es apres il se fit
recevoirdocteuren me'decine , eten 1808 ,il fut
nomme' professeur adjointd'histoire naturelle a
la faculte' des sciences de Caen.
En i8io , il recut le titre de docteur es-
sciences ; et fut nomme' professeur titulaire d'his-
toire naturelle en 181 1. M. Lamouroux s'ac-
(jiiitta toujours d'une maniere brillaiite des diffe-
rentes fonctions qui lui furent confie'es , et la
plupart de nous ont e'te' a meme dejuger corn-
Lien il avait de talent pour professer et de facilite
pour parler en public : il ne se contentait pas
d'expliquer dans ses cours les principes de la
science et leurs applications , il aimait a conduire
ses eleves partout oil les plie'nomenes de la
nature plus visibles pouvaient rendre ses applica-
tions plus inte'ressantes et plus sensibles ; cette
maniere de professer , qui pre'sente tant d'avan-
tages , a beaucoup contribue' a inspirer le gout
de I'liistoire naturelle dans le departement du
Calvados.
Les ouvrages de M. Lamouroux sont gene-
DE LA SOCIETE LINNEENNE. XCVIl
ral#ment estime's , quelques-uns out e'te traduits
en plusieurs langues (i).
(i) Voici le titre de ces differents outrages , ranges d'apres
la date de leur publication :
i8o2, Memoiie siir le rouissage de I'Agave Americana, insere dan^
la decade philosophique.
iSo3. Description de deux especes in6dites de Varecs. Bulletin
philomatiqiie , tome 3. — Sur le Varec polymorphe, tnC-mc
journal..
1804. Dissertations sur plusieurs especes de Pncus, un vol. in-4''.
avec 36 planches.
1809. Memoires sur plusieurs nouveaux genres de la famille des
Algues marines , inseres dans le journal de botanique.
181a. Memoire sur la classification des Polypiers ; built, philo-
uiatique,
181 5. Rapport sur le ble iajpmas, imprime par ordre de la socidtd
d'agriculture de la villc de Caen , in-S". , insure dans plu-
sieurs ouvrages periodiques.
i^i3. Description de I'Ophiure a six rayons ; annates du museum,
t. 20.
iSiJ.Essai sur les genres de la famille des Thalassiophites nou
articulees , un vol. in-4°- j avec 7 planches.
1,8 1 5. Memoire sur le genre Lucernaire, Memoires du museum,
t. 2.
1S16. llistoire des Polypiers coralligfenes flexibles , vulgairement
Zoophytes ; un vol. in-S". de plus de 600 pages , avec ij»
planches.
jSao. Rapport sur le Crocodile de Caen ; annales generales des
sciences phys. , t. 5.
1821. Description melhodique de tons les genres de Polypiers, un
vol. in-4°. avec 84 planches ;
— Resume d'un cours elementaire dc geographic physique ,
autorise par I'universile , un volume in-S".
J.823. Notice sur des Aras bleus qui ont produit i Caen; un cabiei:
de 12 a i5 pages in-S".
7
iCVIII RAPPORT SUR LES TRAVAUX
M. Lamotjroux a , en outre , e'crit beaucf up
d'articles dans rencyclope'die methodique , dic-
tionnaire qui se public presentement , et dans
plusieurs ouvrages pe'riodiques. II i'endait| compte
des travaux des socie'tes savanles de Caen ,
dans le bulletin universal des sciences et de I'in-
dustrie , dirige par I'un de vos correspondants ,
M. le baron de Ferussac(i).
M. Lamouroux e'tait encore charge de la
direction d'une superbe e'dition de Buffon, que
public M. Verdieres llbraire a Paris.
II avail ecrit aussi plusieurs me'moires qui sont
ine'dits. Peu de temps avant sa mort , il vous
avait annonce' un travail sur les laminaires ,
M. Deslongchamps en avail deja dessind les
planches.
i824' Notice sur le bon Sauveur, in-8"., 82 pages , imprime par
ordre de I'Academie de Caeii.
1824. Notice sur M. Thierry pere , iniprimee par ordre de la so-
ciety d'agriculture de Caen.
i824' Memoire sur la distribution geograpbiquc des planres ma-
rines ; lu k rAcademie royale des sciences de Parjs , le
11 octobre 1824.
(1) Ayant succede i M. Lamourouk, et ni'etant charge de
rendre coniple , dans le bulletin univcrscl , des travaux scien-
tiCques et litteraires qui se publient en Normandie , j'engage
les auteurs qui voudraient i'aire annonccr leurs ouvrages , a
m'en faire passer un extralt ou a nie les communiquer , aCn
que je puissc moi-meme en I'aire I'analyse.
DE LA SOCIETE LINNEENNE. XCIX
M. Lamouroux jouissait d'lme bonne sante ;
il e'tait dans la force de I'age; il avait acquis
des connaissances tres-e'teadues dans la partie
qu'il cultivait de preference j il avait recueilli
d'immenses mate'riaux et forme' une superbe
collection , lorsqu'une apoplexie foudroyante
I'enleva a ses amis et a ses e'leves le a5 mars
1825. II est bien a regretter qu'une mort aussi
pre'maturee et aussi impre'vue I'ait empeche de
publier les grands ouvrages qu'il meditait sur
les plantes marines et sur les polypiers.
Notre Socie'te' a perdu en lui un de ses
membres les plus laborieux et de ses plus fermes
appuis ; les sciences naturelles , un des hommes
les plus propres a en inspirer le goiit , et a en
acce'le'rer les progres.
La mort de votre confrere a cause' un deuil
ge'neral parmi les savants. Ses amis ont concu
le projet d'e'lever un monument a sa me'moire.
M. De Crouy, notaire a Caen , et M. Tre'butien
libraire , ont bien voulu se charger de recevoir
les souscriplions.
Le quatrieme confrere que volis avez a
regretter est M. Lucas , votre correspondant,
Tun des conservateurs du museum d'histoire na-
turelle de Paris , qu'un accident funeste a prive
C BAPPORT SUR LES TRAVAUX
de la vie dans le courant da mois dernier (i).
Ce naturaliste distingue' avail consacre' tout soi>
temps a I'e'tude ; il avail publie plusieurs ou-
vrages. , el il appartenait a un grand nombre
de socie'te's savantes. Je connais peu ses oeuvres
et sa vie , je ne pourrais qu'imparfaitement vous
en rappeler les diffe'rentes circonstances , et je
laisse aux autres corps savants dont il (^tait
inembre , le soin de lui rendre ce dernier de-
voir.
(i) M. LrcAs est ijiori- a I'age de 78 ans , d'un eoup de pis--
tolt't qui parlit au jepos.
MEMOIRES.
HISTOIRE
DES LICHENS.
GENRE STICTA.
Pah D. DELISE ,
CHEF De BATAILtON, CHEVALIER DE LA LEGION D'HONNEnR ; MEMERB
ET COBRESPOHDANI OE FLUSIEUBS SOCIET^S SAVANTKS.
1822.
AD colo:;i:l
]]OilY UE SAINT VINCENT.
MOS CUEU AMI ,
i
II y a \ii!gt-(1eux aiis qne je rerus de vcns mes
pitniitrcs Icfons dc botauique, de celle science qui
in'a procuK^ de si doux inslanls , quand n:a destinee
vouiiiif que je parcourusse I'Europe avec nos braves
conipagnoiis d'arrrics. Ce qui ^lait alorsune distrac-
tion est n.ainltnant uiie occupation s^rieuse, a
laquelle je cousacre lous Ics moments de repos dent
je juuis. Voici le fruit de nies observations pendant
ce repos, et depuis que je vis loin des camps; voici
nion premier travail sur un des plus beaux genres
d'une faniille dont vous m'avez fourni tant d'enfants r
c'est a vous que je I'adresse , a vous, mon vieil ami,
«|ui m'avez inilie aux niysleres d'une science , qui
dans lous Ics temps a repandu des cbarmes sur mon
existence : daignez done accepter rhomuiage de cet
essai , tout imparfait qu'il puisse ctre , ct qu'il vous
prouvc I'attachemcut et la reconnaissance
De voire ami ^
DELISE.
INSTITUT DE FRANCE.
ACADEMIE ROYALE
DES SCIElSrCES.
Le secretaire perpetuel de I'Jcade'mie , pour
les sciences naturelles , certifie que ce qui
suit est extrait du proems - verbal de la
seance da lundi "h fevrier iSao.
k V\/WV^W^VWW\.VX/VWXWWW\/V%W^WXX^/W\/^W%WVW\VV%
RAPPORT
Sur I outrage deM. DFihlSF. ^ intitule' :Wisloir&
tics Lichens, genre Sticta.
R*pponTEtiRs,MM. DESFONTAINES et BOSC.
Malgre le grand nombre d'ccrils qui ont e'te
jniblie's sur le genre Lichen de Linnneus ; malgre'
qii'il ail e'te' divise , par sa transformation en fa-
mille , en un grand nombre de genres , il est
encore un des plus embrouille's de la botanique.
Les causes qui se sont oppose'es a ce qu'il put
etre convenablement e'tudie , tiennent princi-
palement a la nature des especes qui le com-
posent , laqucUe varie selon les lieux oii ellcs
8 KAPPOUT
croissent , I'age qa'elles ont , le temps de I'annee
oil on les observe , ainsi qu'au petit nombre de
caracteres dent elles sont pourvues.
Parmi les e'crivains auxquels nous devons des
ouvrages sur les Lichens , se placent au premier
rang , apres Dillenius , le plus ancien de ceux
qui les ont figure's d'une maniere reconnais-
sable,d'abord Hoffmann^ auteur de deux ouvrages
non terraine's , a figures tres-bien exe'cutees , Pun
intitule' Enumeratio Lichenuni , etTautre Des-
criptioetadumhratio plajitarum quce Liche-
Ties dicuntur. Ensuite , apres Linnasus , le plus
ancien de ceux qui les ont de'crits convenable-
ment , Acharius , qui , dans deux ouvrages clas-
siques , mais sans figures , les a divise's en plus
de cinquante genres ^ et a donne' de leurs
especes des descriptions aussi bien caractoiise'es
que possible.
Les importants travaux de cesbotanistes , ainsi
que ceux de Ehrhard , Lightfoot , Hudson ,
Smith, Persoon, De CandoUe et aulres, ont sli-
mule Icsbotanistesa la recherche des Lichens dans
les diffe'rentes parties de I'Europe^ et les especes
de ceux de cette partie du monde ont presque
double'. On doit citer M. Lck)nDufour, medecia a
St. -Sever , comme un de ceux qui ont le plus
concouru a ce re'sultat, du moins en France.
A Tcpoque oil Hoirmann figurait, et oil Acha-
SUR 1,'oLVnAGE DE M. Dl'LlSE. C]
riiis (le'cnvail Ics Lichens , les berbiers trEurope
etaient peu fournis d'especes elraiigeres , les an-
clensvovarreursdansles autres parlies da monde
les ayant gcneralemeut negligees ; niais , depiiis
line Irentained'iinnees, ceux de ilnde ,derAme-
rique , de \a nouvelle HoUande , elc. , ont afilue
dans ces berbiers , de sorle qiuis offrent de
nonjbreux materiaus a Li science. vVu nombre
de ceux qui ont le plus recueilli de Lichens exoU-
quesse trouve M. Bory-de-Saint-Yincent , cor-
rcspondant de rAcademie.
line manquait done plus qu'un botaniste ze'le'
et instruit qui voulut et put s'occuper des moyens
de faire jouir Ic public des richesses en ce genre
disperse'cs p.ir loule TEurope , mais qui , vu les
dispositions libdrales des savants de noire epoque,
sont a la disposition du premier d'enlre eux , qui
en re'clamera la communication.
M. Delise, chef de balaiilon en retraite, de-
meurant a Vire , de'partement du Calvados , sVst
propose pour ren^plircetobjet, et,dans lebutdo
i'aire connaiuc la mesure de scs niojens d'execu-
tion , il a euvoyc a I'Acade'miele premier re'sultat
des e'ludes auxquellesils'est livresur les Lichens
en ge'ne'ral , sous le litre (Vlfistoire des Lichens ,
genre Sllcia ; re'sullat qu^elle a charge' M. Dcs-
foiilaines et moi d'examintr , et sur Icquel nous
lO RAPPORT
avons I'honneur de lui presenter le rapport sui-
vant :
Le genre Sticta est un de ceux qui ont ^te
tree's par Acharius aux de'pens des Lichens. II
renferme une parlie des especes de la division
^\es Coriace's de Linnpens.
Dans un avertissement , I'auteur rend compte
des motifs de son travail , qui n'est que le com-
mencement d'un ouvrage ge'ne'ral sur tons les
Lichens , oil il de'veloppera de nouvelles ide'es
sur ces ve'ge'taux , et oii il corrigera beaucoup
d'erreurs accreditees. II annonce posseder deja
jilus de quinze cents especes nommees et classees
d'apres une me'thode qui lui est propre, et do?it
les bases sontjixes.
Get avertissement est suivi 1°. d'une indica-
tion dans un cercle me'thodique des genres qu'il
admet dans la famille des Lichens , et des subdi-
visions qu'il propose dans le genre Sticta , pour
rendre plus facile la recherche des especes qui
y entrent ; 2°. des caracteres de ce genre en
latin , et du de'veloppement en francais des con-
siderations qu'il pre'sente sous le rapport de
I'organisation des especes.
Nous n'avons point d'objcctions a clever centre
les principes ge'ne'raiix e'mis par I'auteur dans ces
SUR LOUVRAGE DE >I. DELISE. II
f]ifl'crcn[s preliminaires ecrits avcc clarte et con-
cision.
Acharius n'avait de'crit que vingt-deux es-
peces de Stictes. Au moyen de la reunion des
genres Lohaire^ Platisme, Peltu^ere etPulmo-
naire [x) , que propose M.Delise, il s'en troiivo
soixante (2),dont trente-huit n'etaient pas encore
connues des botanistes dans I'ouvrage en ques-
tion. Chacune d'elles est Pobjet d'un article, dont
voici I'ordonnance: ,
1°. Le nom de I'espece ,
2'*. Sa synonjmie,
30. Sa description abrege'e ; le tout en latin. .
4". Les observations en tout genre auxquelles
elle donne lieu ,
5°. La citation du pajs dont elle est originaire,
6°, L'indication de la personne a qui I'auteur
en est redevable ; tout ceci en francais.
A la description de chaque espece est joint un ,
deux, et quelquefois trois dessins de cette espece,
peints par Tepouse de I'auteur , avec tant de per-
fection , (ju'ils re'sistent ( et nous parlons d'apres
notre experience ) , a la comparaison avec la
nature.
^i) Ccs nonis no sont que des synonymes du genre Sticta ,
riiipldyts par qur.lques auteurs.
{■>■) Depiiis I'epoque oii ce rnpporl a rtO fait, cc genre s'cst
augmcnte d'unc douzainc d'cspires.
12 RAPPOKT SUR l'oUVKAGE DE M. DELISE.
Nous ne crojons pas devoir entrer dans les
details de I'examen de chaque espece, parce qu'il
serait fort difficile , sans les echantillons , de
inettre rAcade'mie en e'tat de juger de la valeur
des motifs qui out guide' Tauteur dans son opi-
nion ; mais ce que nous venons de dire lui pa-
raitra sans doute sufTisant pour la porter a re-
connaitre que I'ouvrage en question est tres-digne
de son approbation , et que M. Delise est dans
Je cas d'etre encourage par elle a le publier le
plus promptement possible.
. &-^«eDESFONTAINES, BOSG ,
Rapporteurs.
L'Acade'mie approuve le rapport, et en adopte
les conclusions.
Cej^tijie conforme :
Le secre'taire perpe'tuel , conseiller d'e'tat y
commandeur de I'ordre royal de la Le'gion d'hon—
neur ,
6:/g/ieB. CUVIER.
\ W^ V^A **^-VWl www* W\%%/\VW\-VXV»'»V\-k\,V»VV\WVVX'\\VAVVX V*%
AVEIITISSEMENT.
•roFFRE a cpux qui s'occnpent de* botaiiique
l;i nionograplii.e d'un des plus beaux genres de
la f.Tmille des Licliens, celui des Slides.
QnicoiKjue traite cette partie de Thistoire na-
lurelle doit oiler Acharius ^ ([ui a repandu tant
de lumieres sur ces ve'cfe'lanx si nonibreux et si
interessants : j'ai done le dessein de lui rendre
iei I'hommage que ses nonibreux travaux lui out
uie'iite'; maisj'avoue, avec la francbise qu'exigent
la science et la ve'rite , que ne parlageant pas
une graude parlie des idees sjstematiques qui
oht dirige sa plume , je les combatlrai dans un
auire ouvrage, oil je ferai connaitre ma melbode
liclie'nologique 5 pre'sentement il ne sera question
que des eloges qui sent dus a cet auteur : il les
nie'rite generalcment pour ses belles descriptions ,
pour les nombreuses observations , les recher-
ches et les fails que contiennent ses ouvrages :
un de ses derniors est le Synopsis JJchenum ,
imprinie en 18 i4. N ingt-deux especes et cinq
varie'les soul signalees dans le genre que je traite
a^ijonrdliui. II laul surtoul admirer la precision
l4 AVERTISSEMENT.
avec laquelle tout y est peint ; le mot propre%
si bien choisi , si bieii adapte a chaque caractere;
enfiii un tact qui lui faisait presque toujours dis-
tinguer ce qui etait espece et ce qui n'etait que
varie'te. Cette derniere idee peut paraitre pue-
rile a quelques botanistes _, mais elle ne le sera
pas pour ceux qui sont verse's dans I'e'tude de
ces ve'ge'taux poljmorphes. On sait que les voya-
geurs out rapporte peu de Lichens des re'gions ,
oil tant d'autres plantes charmaient leurs yeux
par leurs brillantes couleurs ; on salt que les e'chan-
tillons qu'ils ont I'e'pandus dans les herbiers sont
en petit nombre , et presque toujours incomplets.
II n'est done pas si facile de prononcer exacte-
ment sur ces exotiques ;, et de dire ce qui est
espece ou ce qui n'est que varie'te'. De ve'ri-
tables savants ont dans ce cas com mis quelques
erreurs , que le petit nombre d''objets de compa-
raison qu'ils avaient sous les yeux, rendait im-
manquables : avec plus de Lichens , j'ai peut-etre
commis la meme faute j je Tavouerai sincerement
des qu'elle me sera de'montre'e.
Mon travail augmente beaucoup le nombre
des Stictes. Je suis meme persuade que de nou-
velles de'couvertes le doubleront encore quelque
jour: j'ai de'crit environ soixante- quinze Stictes ,
tant especes que varie'tdsj j'ai cru saisir avec tant de
AVERT1SSEME^'T. 1 5
verite les difrei'cnces et les rapports de ccs pinn-
ies^ que je n'ai pas balance a regarder chaque
type comme un ve'ge'tal distinct des conge'neres :
si mes descriptions et les figures que j'y joins
ne font pas partager I'opinion que j'e'mets , ce
sera ma faule.
Je dois dire un mot sur le plan que j'ai suivi
dans mes descriptions :
On voit d'abord le nom du Lichen dans la
langue des botanistes j j'ai ne'glige' de le traduire
en francais comme une chose inutile.
■J
Viennent ensuite les sjnonymes donne's a I'es-
pece par les principaux liche'nographes ; je les
ai soigneusement recherche's , et ne les ai place's
qu'apres ra'etre bien assure' de leur authcnticite' ;
je puis dire monie avoir donne' a ceite parlie
demon travail I'attention rigoureuse dont jesuis
capable ; j^aurais pu multiplier davantage ces
sjnonymes , mais ce n'eut e'te' que des frais d'e'-
rudition inutiles a la science.
Suit la phrase caracteristique , ou description
latine et abre'ge'e de chaque individu. Dans cc
travail , cette phrase se irouve partagee du nom
principal par la sjnonymie, ce que j'aitrouve plus
commode que Tusage adopte par quelques savants
de faire suivre le nom spe'cilique de la phrase
caracteristique , et de ne donner qu'apres les
t6 AVERTISSEMENT.
noms adople's par chaque anteur. Get article est
resserre' autanl que mon catlre Texige , et sur un
plan fixe et invariable. Si Ton me reprochait sa
longueur, je repondrais que j'ai dii dire tout
ce (jui etait propre a faire distinguer chaque
espece des especes voisines ; et que c'est a Texi-
guile' des phrases caracte'ristiques d'Acharius que
ceux qui ne possedent pas le Lichenqgraphia
universalis , et n'ont que ses autres ouvrages ,
doivent Pincertitude oil ils se trouvent presque
toujours sur la ve'ritable de'termination des es-
peces. J'ai done tache' d'e'viter ce de'faut.
La description francaise vient apres : elle est
faite sur le plan de la phrase caracteristique ,
mais plus e'tendue _, et je ne m'en e'carte que
pour de'crire comparativement , persuade que
ce moyen est un des meilleurs pour faire re-
connaitre chaque Lichen. Je dis d'abord ce
qu'est le thalle ( thallus) ; je peinds ses formes,
ses couleurs , et les divers accidents qui se trou-
vent a sa face supe'rieure ; de la je passe au
(lessous ; je dis ce qu'il est , et de'cris les cy-
phelles , quand il s'y en trouve ; enfin , je passe
aux apotheces , je dis leurs formes et le lieu
qu'elles occupent.
La dernierc partle est consacre'e a Vhistori-
que de Fespece ; a son ulilite ipiand ellc est
AVERTISSEMENT. jy
reconniie ; a son habitat ; et je termine en
nommant ]es naturalistes qui m'ont communique
les Lichens de'crits ; cilation que la reconnais-
sance m'imposait , et que j'ai toujours faite avec
plaisir.
Dans mes descriptions , j'ai rarement exprimd
les grandeurs positives des especes , parce que
j'aurais surcharge' ces descriptions de termes
qui ne sont pas adopters partout ; mais ici le
dessin supple'e a ce qui pourrait etre regarde
comme une omission.
Tel est le plan que j'ai suivi. Sa re'gularile'
conviendra sans doute au naturaliste quise
donne a I'etude des Lichens j elle a pourtant
une certaine monotonie que j'aurais e'vite'e ,
en changeant tour a tour le mode de chaque
description j mais de la seraient ne's d'autres
inconve'nients , et j'ai mieux aime' ctre clair ,
me'thodique et monotone , que sans me'thode
et plus varie', Je me sers aussi de quelques
mots qui sonnent mal aux oreilles chatouilleuses
des purisles , mais j'avais pour but la clarte'
et la brievete' ; je me suis done servi de ces
mots 5 qui me faisaient bien comprendre , et qui
m'e'vitaient de longues periphrases. Quand j'ai
employe ces dernieres , ce n'a e'te' qu'a mon
coips dei'cndanij et lorsque la langue francaise
2
ft
j8 avertissement.
n'offrait pas de terme qui rendit I'expressioQ
latine : le mot injlexus eu est un exemple.
Le genre Sticta , extremement augmente', puis-
que sur pies de quatre-vingts especes , quarante
sont nouvelles ou non de'crites , a dii etre
divise d'apres des caracteres tres-saillants. Ces
divisions sont les Cjphellees et les Pulino-
nariees. Dans la premiere , je range toutes les
especes dont les cyphelles sont connues ou
pre'sume'es exister j dans la seconde , celles qui
en sont de'pourvues. Je n'ai pu me de'cider a
former deux genres de ces plantes , parce que
le thalle, qui me fournit toujours un caractere
de premiere valeur , est trop semblable dans
ces deux divisions. Par exemple : le S. pulmo-
nacea , qui n'a point de cyphelles , ne peut
guere etre eloigne' des S. damcecornis , cana-
riensis ^ faveolata ^ etc. , qui en sont pourvus.
Ces deux divisions ferment encore quatre sec-
tions , faites pour aider a la de'termination des
especes. Ces coupes ne sont peut-etre bonnes
que Yu I'e'tat actuel de nos connaissances dans,
cette partie ; mais elles m'onl paru naturelles , et
surtout utiles : au reste , la seule valeur que
je donne a ce travail est qu'il peut toujours
abre'ger des recherches ennuyeuses j mais uu
AVERTtSSEMENT. I9
point important pour nies vues est qu'avec
mes divisions et sections le genre Sdcta reste
unique.
J'ai done abandonne' les noms ge'neriques de
Platisma^ Pulmonaria^ Lobaria^ etc. ^ donne's
par quelques auteurs aux plantes que je traite.
Le nom de Sticta , e'tant plus universellement
recu , sera celui que je leur conserverai. On
verra dans la suite que j'ai aussi re'duit bien
ties genres (\'j4charius ; niais cet auteur finis-
sait par les multiplier d'uiie maniere effrayante,
ce qui e'tait une conse'quence de ses vues sjs-
te'matiques. JN'ajant pris que ce qui e'tait nomme'*
avant lui fructification pour base de ses di-
visions^ , il devait , comme il I'a fait, former
trop de genres. S'il avait tenu rigoureusement
an principe qu'il avait pose', il est meme de
ces genres qui auraient du en former trois ou
quatre ; les Stictes en seront un exemple : le
Sticth cometia a ses apotheces applaties et
cilie'es comme celles d'une Usne'e j le .S". an-
gustata les a sub-turbine'es , comme quelques
Parme'lies ; le S. cyathicarpa les a en ciboire ,
et , si elles n'e'tgient pas cilie'es en dehors , elles
ressembleraient a celles du Collema bullatum j
enfin , le plus grand nombre les a comme cer-
taincsLe'canores. II resuUc de la que, si Ton
20 AVERTISSEMENT.
ne consiille que la forme et la substance des
apothuces pour la formalion des genres , on
en fera de peu nalurels ; qu'on est toujoiirs
oblige de revenir au thalle ( qui lui-nieme est
un receptacle ) , pour perfectionner ce travail ,
et qu'en adoptant un mezzo termine , on est
a chaque instant en defaut , soit pour le rap-
prochement des genres , soit pour celui des
especes.
Je n'e'tendrai pas davantage mes observations
sur ce sujet ; je les re'serve _, comme je Tai deja
dit, pour un autre ouvrage (i). II en est pour-
(i) J'avais lesolu de ne donnerles preuves materiellcs de la
difectuosite du systeme d'Acharius , que lorsque j'aurais traite
tous les genres ; j'aurais alors fait part des reQexions qui
m'avaient porte i former le Ccrclc mciliodique que Ton voil
ci-aprfes ; niais je ne resiste pas a fournir des aujourd'imi une
de ces preuves ; elle me vient de mon ami M. A. Le Prevost ,
botaniste aussi distingue que modeste , et qui , apres avoir
discut6 les vues d'apres lesquellcs j'ai classe mes Lichens , a bien
voulu leg adopter, et a fait lui-m6uie I'expirience sijivante.
llm'ecritde Rouen , le 21 d^cembre 1S22.... « .... Je ne voii-
« lais pas vous ecrire sans vous rendre compte de I'exameti
« des apotheces du Sticta limbata que vous m'avez confie.
■ Aprfes avoir prie M. Beheri d'assister a leur dissection , pour
« m'aider a en constater le resultat , avant-hier 19 , j'y ;(i
« precede. Quoique le temps fut couvert , et par consequi-ul ,
« peu propre a I'avoriser de pareilles rechercbes , j'ai oblenu
« un plein succes. J'ai partage en deux parties parfaitement
• 6gales une apolhece grosse comme un grain de poudie a
« canon ; ainsi que je le pcnsa s , nous n'y avons Iniuvt au-
A^'EKT[SSEME^T. 2 1
lant une qui trouve ici sa place , puisqu'elle
concerne le genre que je publie. Acharius
nomrae pidvinules , ties filets simples ou ra-
meux , et , clans ce dernier cas , semblables a de
petites arborisations. C'Js corps naissent a la
surface supe'rieure , etsur les bords de quelques
especes carlilagineuses. II appelle sore'dions des
taches pulve'rulentes re'unies ca et la, formees
des fragments du thalle , et telles qu'on en voit
dans le S. crocata. Ces corps differemment nom-
me's sout pour nioi les memes , tant qu'ils nais-
sent sCir la fronde. On verra dans ce genre qu'ils
s'appelentpw/wzw/ej' , et que,suivant leur na-
ture , \\s sov\i pidvinules pulveridentes^ verru-
« cune trace tie luine proligtre , iiiais un noyau btanc com-
« pl(';tement entoure d'line enveloppe noire, i peu pres de la-
« niauiere suivanle : O ; ce qui n'eut pas pcrinis a Acharius
• de iaisser ce Lichen dans la classe des Cwnolhalamcs , ct
« indique conibien sa niethode repose siir une base artilicielle
« el defectueuse , puisqu'a coup siir jamais plantes ne furent
• plus voisines que ce Sticte et ses congenercs. Je vous engage
o a I'aire grand usage de cette observation dans voire preface ,
II couime i'ournlssant I'un des plus forts" arguments que Ton
« puisse employer pour faire sentir qu'il vaut iiiienx , dans la
« classification ,s'attacher au receptacle universel qu'aux recep-
• tacles parliels , sous peine de violer toutes les analogies.
• Vous pourrez nie citer, si cela vous fait plaisir , quelque faible
t aulorite que nion nom puisse presenter dans une discussioti
I ii importante , elc.">
ciformes^ digitees onfruticideuses ; dans le S,
crocata deja cite , elles sont verruciformes ;
dans le mougeotiana , pulve'rulentes et fruti-
culeuses j dans Vargyracea , elles ont presque
toutes les formes en comniencant par etre ur-
ce'ole'es. Quanta certainesponcluations en dessous
i\es frondes , ce sont des cjphelles ; voycz leiirs
formes diverses dans les observations qui sui-
vent les caracteres ge'ne'riques ; et enfin , quant
a la poussiere qu'e'mettent les Stictes par leurs
diverses pulvinules , parle thalle, les apotheces et
les cyphelles( car cesdifferenls organes donnent
lememe corps pulverulent), elle portelenom de
seminules , parce que , provenant de Tune ou
de I'autre de ces parties , sa forme est la meme,
et sou but semblable. Ce sont divers niojens
de propagation dont ces Lichens sont pourvus.
Puisque je rejette quelques mots nouveaux
introduits par JcIiariuSy']e suis bien cloigne'de
vouloir en cre'er moi-meme : ceux qui existent
me scmblenl plus que suflisanls. J'en introduis
pourtantquelques-uns, mais ils ne sont nouveaux
qn'en Liche'nographie et nonenBotanique. G'est
ainsi que je dis le limbede la cyphelle pour ex-
primer ses bords extremes , quand ils sont plats,
n'ont point de bourrelet ou de bordure , etc.
AVERTISSEMENT, a.*)
J'e'lends le sens de quelques autres mois :
j'appliquc celui de sinueux , non-seulement
aux Lords ou exlremites des Lichens , quand
ils ont des parlies e'ehancre'es et d'autres saillan-
les, mais encore a leur face supe'rieure, quand des
enfoncements et des proe'minences s'y succedent
irre'gulierement. Le mot cornicule ^(\.oni je me
sers aussi , ne de'signe pas dans ce genre des
formes arrondies , aigues et branchues , mais seii-
lement des lobules applatis et divise's vers leur
soramet comme les ramifications du S. damce-
cornis. Tomenteux exprlme dans ledessousdes
Lichens un duvet court et doux qui les couvre.
Quant a plusieurs autres termes , I'expiication
en apparlient a tons les genres et a tons les
Lichens , et ce n'est pas le lieu de de'finir ce
qui est commun a toute cette famille.
Quelques uaturalistes ont cru apercevoir dans
les corps reproducteurs des Lichens une ebauche
de parties sexuelles , et n'ont pas manque' dans
letirs descriptions de parler de fleurs males et
de fleurs femelles. Je me suis bien garde' de les
suivre dans cette marche , car je suis persuade
que des planles aussi oppose'es aux phane'ro-
games que le sont les Lichens , les Aigues , les
Champignons , etc. , doivent avoir des modes
24 AVEUTISSEMENT,
tie reproduction tout aussi opposes , et que ces
modes doivent etre diversifie's autant que le
sont les substances et les formes dans les families
crjptogaraes.
Ces vues seront e'tendues , si cet essai est
recu avec bienveillance ; et , si je recois des
communications et des encouragements , mon
dessein est de publier ainsi les autres genres de
celte famille.
Les raisons qui m'ontporte a rejetter ou adop-
ter tel et tel genre seraient de'place'es ici ; mais
je ne puis m'empeclier de faire connaitre ceux
de ces genres que j'ai conserves , les seuls
qui m'ont paru ne'cessaires a Te'tude et a la con-
naissance des Lichens. J'ai pense' que les JBota-
nisles qui s'occupaient de ces ve'ge'taux , ver-
raient avec quelque inte'ret mon Cei'cle liche-
nologiqite , dans lequel ces genres s'enchainent
en raison de leurs rapports. On y trouvera la
base demes grandes divisions , fonde'es , comme
je Tai deja fait entrevoir , sur la forme , la sub-
stance propre des Lichens , sur le thalle enfin ,
ou ce qu'on nomme avec raison receptacle
ge'neral. Je n^ignorepas que c'est donner beau
jeu aux critiques de leur montrerles bases d'lin
travail sans les raisons qui I'appuient ; mais
ilVERTISSEMENT. sS
je ni'expose volontiers a leur jngement : je les
pre'viens toutefois que je dois faire plus de
cas des observations de ceux qui , ayant vu
men herbier , out e'te' a nieme d'appre'cier mes
vues, que de celles des naturalistes qui voudraient
les juger sur le peu que j'eii dis. Au reste, j'o(rre_,
conime par le passe , a tous les botanistes , la
comnuinication de cet herbier , oil pres de deux
niille Lichens se trouvent classe's suivant ma me'-
thode.
Les meilleures descriptions lich^nologiques
laissent toujoiirs quelque chose a de'sirer. Cola
vient de la simplicite' d'organisation de ces ve'-
getaux : en effet , les Lichens ont peu d'or-
ganes saillnnts ; c'est dans leurs formes qu'ils
varient davantage ; mais quand on a dit qu'une
espece e'tait arrondie et crenele'e , on a explique'
une forme commune a cent autres _, qui seront
pourtant arrondies et crenele'es difleremment :
I'a'il peut saisir les nuances qui se'parent les
cspeces conge'neres ; mais toules les, descriptions
possibles ne les feront pas comprendre comme
la plante elle-meme, ou une peinture" qui la
represente : c'est pour obvier ii ce vague , in-
separable de toute description , c'est pour
donuer a mon travail toute rulilite qu'il comporte,
qiic j'ai fait peiiidre sous mes yeux les diveis
26 IVtRTISSEMEKT.
Lichens que j'ai de'crits. Je crois que la \erile
avec laquelle chaque plante est rendue , erape-
chera de'sorraais toute confusion dans le genre
Sticta. On ne confondra plus les Sticta cro-
cata et aurata : cinq ou six especes distincles
ne porteront plus le nom de damcecornis ; et ,
quand raon travail n'aurait que ce me'rite , ce
serait deja un pas pour mettre la famille des
Lichens de niveau avec quelques parties de la
Botanique mieux connu?s et plus avance'es.
Peindre les Lichens pendant qu'ils sont secs^
ou pendant qu'ils sont humides , me semble pen
important , puisque I'un et Taulre de ces e'tats
est naturel , et que le but qu'on doit avoir est
de faire reconnaitre chaque espece ; mais il
convient de de'signer celui de ces e'tats que I'on
a choisi : je I'ai fait dans une table qui suit
nies descriptions ; et , quant aux especes qui
different beaucoup d'elles-meraes par les in-
fluences atmosphe'riques , j'en ai fait peindre
quelques fragments raouille's et sees ; ils feront
eviter des erreurs , et aideront a remplir le but
que je me suis propose'.
Pour ce qui est des noras impose's aux es-
peces, je pre'viens que j'ai toujours choisi le
phis ancien , et dans le doute le mieux adapte
an Lichen. Quand j'ai recu une cspcce innomme'ej
AVERTISSEMENT. 37
je lui ai impose un nom pris dans ses caracteres
les plus saillants , ou bien je lui ai donne'celui
du naluraliste qui Tavait decouverte , ou me la
faisait connaitre j mais , dans tous les cas , j'ai
sf.ivi les regies recues de ne de'dier ces especes
qu'aux naturalistes dont les voyages ou lestravaui
out ete' utiles a la science.
G'est peut-etre la crainte du reproche de
trop mulliplier les especes qui m'a empeche' de
conside'rer la varie'te xantholoma , rapproche'e
du S. mougeotiana et la var. soredifeva , rap-
proche'e du S. argyracea^ comme des Stictes
dislincts : mais le nom que je leur ai impose
comme varie'te's , pent toujours leur etre con-
serve comme especes , et j'avoue que c'est ainsi
qu'ils sont classes dans mon herbier.
Malgre' le grand nombre d'especes que je pu-
blic , je n'ai point e'puise' la matiere ; il en existe
encore dans les lierbiers , dont je n'ai fait nuUe
mention ; moi-mcme j'en possede trois ou quatre
fragments , qui de'notent des especes distinctes ,
inais leur pelitcsse m'empeche de prononcer sur
leurs caracteres. Il en est d'autres dont je n'ai
pu me procurer la vue , ni obtenir aucun
eclaircissement , tels sont les S. anthr'aspis et
gvojidnllana ^ Ach. Je n'ai done pas cru devoir
iairc nienlion de ces Lichens dans le corps de
20 AVERTISSEMENT.
mon ouvrage, parce que nies descriplions auraient
c'te incomplefes pour les premiers , et que , pour
les derniers , j'aurais ete re'duit a copier Acha-
rius , sans figurer ces ve'ge'taux , ce qui m'aurait
eloigne' du plan que je m'etais trace'. Je me suis
contente', pour ces especes , d'etablir des phrases
caracle'risliques , et de les placer a la suite de
cette monogrnpbie,
Telles ont e'te mcs vues en traitant le genre
Sticta.
Je terminerai cet avertissement en te'moignant
ma reconnaissance aux amis et aux naturallstes
qui ont bien voulu ni'aider a augmenter mon
travail , et a lui donner moins d'imperfection.
M. le colonel Bory de St. Vincent doit elre
cite le premier : il a eu rextrcme obligeance de
faire vojager, pour me la coniier, toute laparlie
de son lierbier qui contenait ses Lichens 5 j'y
ai vu que , des 1 808 , il avait e'tabli un ordre sys-
tematique qui se trouve etre , a peu de chose
pres , celui qui existe dans les ouvrages (T^cha-
rius. C'est a ce savant que je dois le plus grand
nonibre d'especes nouvellcs. Les belles de'cou-
vertes qu'a faites M. Bory de St. Vincent , dans
la cryptogamie des iles dMfrique , lui ont rae'-
rile la reconnaissance de tous les bolanisles \
AVERTISSEMENT. 2^
j'ai lache tie liii lemoigner la niienne , en liii
dediant une belle espece inconnue avaiit qu'il
I'ei'it de'coaverte.
Je dois encore citer feu M. Palisot de
Beauvois , cjui m'a enrichi de quelques Lichens
d'Ame'rique :
M. MouGEOT , bien connu par les beaux fas-
cicules de crvptognmes des Vosges , qu'il public
|)ar cenlurie , conjointement avec M. Netsler.
M. Mougeot m'a oiFert , avec une grande ge-^
nerosite, les especes qu'il possedait; une d'elles
e'lait nouvelle : je la iui ai dediee , flattede lui
te'moigner ajnsi la haute estime et la vive
amide que tous ses procede's lui ont merite' de
ma part :
MM. D'UnviLLE et Gaudiciiaud , savants
aimables , que I'amour de la science a conduits ,
Tun et Taulre , aulour du globe. Je leur dois
plusieurs belles especes :
M. A. Le Pre YOST , de Rouen , litterateur et
Botaniste tres-distingue , qui a eu la bonle de
me conficr le bel ouvrage de Smith , EngUsk
Botany^ avec les planches coloriees de Sowerby:
Le ce'lebre protesseur du jardin du Roi , M.
Dhsfontaines. ]l m'a communique quelques
beaux echanlillons de I'herbier du Museum :
M. KiTNTH , qui , sans me conunltre n.'a
3o .AVERTISSEMEKT,
confid ce qu'il possedait dans le genre Sticta ;
confiance flatteuse que je dois a Tamour de la
science et a la priere de mon ami , M. Bory de
St. Vincent. Les Lichens de M. Kunlh m'ont
e'te fort utiles ; ils ont pre'venu quelques erreurs :
nommer M. Kunth et M. De Humboldt ,
des voyages duquel proviennent ces especes ,
c'est dire I'inteVet qu'elles meritent :
M. Leon Dufour ^ mon respectable ami :
^depuis bien des anne'es , j'entretiens avec lui des
relations scientifiques , dont je sens tout le
prix. J'aime a faire connaitre la ge'ne'rosite' avec
laquelle il m'a confie' ses Stictes , proce'de' d'au-
tant plus beau , que c'e'tait me sacrifier la pu-
blication des especes nouvelles que contenait
son fascicule : une de ces especes n'etant point
encore decrite , je I'ai de'die'e a ce savant
ami.
Enfin , MM. Lenormand et Richard Di-
siGNY. Leurs conseils et la de'licalcsse avec
laquelle ils ont mis leurs herbiers a ma disposi-
tion , me font un devoir bien agre'able de citer
des noms que le barreau et la magistrature
de Vire re'clament parmi ceux qui leur font le
plus d'honneur.
Je termine en te'moignant une reconnaissance
AVERTISSEMEHT. 3|
profonde a la douce compagne de mon exis-
tence : elle a su Irouver , au milieu des occu-
pations du menage, le temps de me peindre
presque loutes les especes que j'ai de'crires ;
partageant, pendant plusieurs mois , ses instants
entre les soins d'une tendre mere , d'une bonne
epouse , et le travail qu'exigeait mon entre-
prise : il m'est doux de publier ce que je lui
dois. Si cette monographie a quelque me'rite
aux yeux des botanistes ; si pres de quatre-
vingts figures colorie'es sont de quelque prix pour
eux , ils ne me sauront pas mauvais gre' de faire
connaitre ici une partie de mes obligations envers
ma bonne Zelie.
M. Alphonse d'e Brebisson , a Falaise ,
a eu la bonte' de me peindre aussi quelqocs
especes; jesaisis cette occasion pour remercier
cet ami , appele par son zele et par ses cou-
naissances a devenir pour la Botanique ce que
M. De Brebisson pere , est depuis long-temps
pour I'Entomologie.
ViBB (Calvados) i". Janvier iSa3.
Noia. Avant que ce manuscrit filt livri k rimpiis-
sion , il fut commuuiquti a M. Fee, qui s'empressa
de inettjc a ma disposition sa belle collection de
32
AVERTISSEMENT.
Stictes : J'y vis plusieurs especes nouveiles que je
joignis a nion travail. Aujourd'hui je me trouve
heureux tie t^moigner ici ma gratitude a ce savant
botaniste : c'est a lui que je dois la connaissance
du v«5ritable S. orygmcea; une espece tres-voisine
m'a paru nouvelle; je la lui ai d(5diee. .
GENERIS STIGT^E DIVISIO.
I
r
Sectio 1*. Cyphellis luteis.
CyPHEttiTiE. / Sectio 2°. Cyphellis albis.
STICTyE
)
Sectio5'. Cyphellis incertis.
PttUONACE^. J Sectio unica, Cyphellis nullis.
^t/W*.-* H-VWVWfcVVW*'* W*. V*-% VV'X*^/*.VV- WnVXA W».W^\'V\.VV*V'VX XVX 1V\
GENUS STIGTA. (deuse.,
Loharia et Platisma. Hodm. — Sticta et Zo-
baria. Dec. — Pulmonaria. Bory , in herb. —
Sticta. Schreb. et Ach, — Lichenis sp. Linn*
CHARACTER GENERICUM.
Re#epticiilcm CENERiLE : Thallus cartilagineus laci-
iiialus lobatusve,froiidcs libera; duplici Ikcie donatae,
basi afBxoe.
RECEPTACCtrM PARTiALE : Apothiecia orbiculata, sparsa
vel sub-marginalia , sub-sessilia thallo centro affixa ,
vel adnata, in ambitu libera ; discus et lamina proli-
gera externfe thallo superante cincta.
PiECEPTACcLA. ACCESsoRiA I Pulvinuli pulvcrulentl ,
digitativel fruticulosiin pagind superiore sa^pfesparsi;
cyphelloe punctiformes membranaceae , vel thalloidcje
in pagina inferiore specierum i". divisionis, venae
tomentosse anaslomosantes in 3°.
Seminuli pulvcrulenti nidulantes in substantia la-
mina; proligera;,in frondibus, pulvinuliset cyphellis.
Observations. Le genre Sticta se distingue
facilemcnt des genres voisins , soit par les ca-
racleres e'nonces ci-dessus , soit parce qu'il est
le seul OR Ton apercoive des cjplielles ; mais ,
comme toutes les especes ne sont pas pourvues
tie ce receptacle accessoire , il convient de com-
parer les S tic tes aux genres voisins,et de monlrtr
en quoi ils en different : nous le ferons Llenti>l ,
mais auparavant nous ajouterons quelqiies ge'ne'-
ralite's aux caracteres ge'ne'riques , afin de mieux
en faire saisir toutes les diffe'rences.
Les frondes des Stictes ont toujours deux
faces bien distinctes (i). La supe'rieure est on
nue , ou lisse , ou ride'e , ou lacuneuse , ou cou-
verte d'aspe'rite's , de verrues ou de pulvin»les ;
rinfe'rieure est toujours tomenteuse. Les especes ,
qui semblent en dessous tout-a-fait glabres et
nues (2) , ont elles-memes un duvet , mais si
court et si rare que I'ceil ne le saisit pas , et qu'il
Vk'y a qu'une forte loupe qui le fasse apercevoir.
Les grandes taches qu'on apercoit en dessous
des pulmonace'es ne peuvent etre prises pour des
cyphellesjpourtant^corame dans quelques cjpliel-
le'es , c'est souvent le tballe qui reste a nu , et
c'est autour de ces espaces qu'un duvet tonien-
teux se croise , s'anastomose et forme des veines
quelquefois tres-cpaisses, et toujours irre'gulieres.
(1) Et , comme tons les aufres genres deLiclieas, rien qui n. «-
rite le nom de feuille.
(a) Stkia dicboloma.
DES LICftENS. 37
Si ces velnes semblent rapprochcr cette seclioa
des PeUigeres ;, c'est seulement pour indiquer un
passage a ce genre; car la substance coriace du
thalle des Stictes , la forme et I'insertion des apo-
thcces en different essenliellenient.
Quelques especes n'ont ni ces veines anaslo-
mose'es , ni ces cvphelles , ou , du moins, on ne
les a pas encore bien reconnues jusqu'a pre'sent ;
niais ces especes , de'signe'es dans le tableau de la
division du genre sous le nom de Stictes a
cjphelles douteuses , sont lacinie'es ct lobe'es
comme les pre'cedentes ; clles ont les niemes apo-
theces , deux faces distinctes , celle du dessous
garnie du duvet tomenteux qui distingue le genre
Sticta des Parme'lies , oli il est nu ou fibrilleux ,
et des Ce'traries, oii il est nu et glabre.
Ce tableau indique sur-le-chanip dans quelle
section sont place'esles especes : dans la premiere,
sont compris les Lichens pourvus de cjpbellcs
jaunes ; dans la seconde , ceux qui ont des
cypbelles blanches : j'avertis que , pour recon-
nailre ceux-ci , il iaut que rechantiilon consulte
soit toujours bien sain , parce qu'ordinairement
les cyphelles mercbraneuses.se salissent , et alors
on prendrait , sans raison , une couleur sale pour
uue coulenr 3aune,tandis que dans I'individu bicu
conserve elle est blrauhe ; dans la troisieme sec-
58 HISTOIKE
tlon, les Li'jlicns oil il n'est pas encore certain
que les cj'phelles existent (i). J'ai (lit pourquoi
je les regardais comme des Stictes ; la plupart
des naturalistes sent de mbn avis en cela , puis-
que ces plantes figurent dans leurs collections
parmi les especes de ce genre ; enfin dans la
qualrieme section , les piilnionacees , oil il parait
presque certain qu'il n'existe point de cyplielles ;
ces Lichens n'en sont pas moins reconnaissables
pour des Stictes au premier coup d'oeil. On pent
tonclure de la , que toutes les especes qui auront
des cyphelles seront des Stictes , mais aussi que
Tabsence de ce caractere n'exclut pas un Lichen
de ce genre : done les cyphelles ne sont pas
un signe absolu, unique, auquel soit restreint
le genre Sticta.
Mais on se fait bientot plusieurs questions
sur ces cyphelles , et certes quelqucs-unes sont
difficiles a re'soudre; bornons-nous a ce que
nous en savons : nous voyons des cyphelles
urceolees ; alors , c'est une petite excavation
regulierement arrondie , forme'e dans le thalle ,
et par le thalle meme ; ses bords sont lisses
et s'inflechissent sue le fond nu de la cyphelle ;
(i) Comrae je n'ai vu qu'iine sciile fois ies cyphelles du S. hcr-
bacca, il est place dans cette .section. Je dis la meme chose du
S. gtomulifera , oil je suis encore moins certain qu'ellcs existent.
DES LICHENS. ^X)
cede forme est la plus ordinaire : nous en voyons
di'enfoncees ( immersce ) dans le duvet : c'est
alors une petite membrane , qui creuse unpcu
le thalle , et de forme irre'guliere ; enfin il j
en a de punctiformes , et dans ce cas c'est
une petite proe'minence pulverulente , dont la
base s'appuie sur le tballe, et dont le sommet
de'passe quelquefois le duvet lomenteux du des-
sous ; c'est dans ce dernier etat qu'on les a
nommees Sore'dions , nom que je n'adopte pas.
Voila leurs formes. Leur utilite I'delle n'est
p;is bien connue : pour moi ^ je n'y vois que
lies moyens divers de reproduire les especes ;
ce que je pourrais dire de plus e'tant conjectu-
ral , je m'arrete.
Quant aux apotheces des Stictes ^ leurs for-
mes sont assez varie'es j et, s'il ne fallait con-
suller que cet organe pour la formation des
genres , le genre Sdcta ne serait plus unique ;
il en formerait sept ou huit. Les apotheces di?s
S. cjathicarpa, cometia , aurata , limhata^
uhvoluta , delisea, Hiimholdtii , et celles des
especes a lobes cornicule's sont aussi diflerentes
qu'on puisse I'imaginer. Celles des S. aurata et
angustata different tres-peu des apotheces des
Parmelies. Celles des S. limhata , ohvoluta et
IJumholdtii sont presque adnecs. Dans le S..
4o HISTOIRE
cometia, on diralt celles d'une Usnee ou d'une
Cornicidaire ; enfin la majeure partie des autres
ressemblent a celles des Lecanores.
Si ce genre devait en former d'aulres , les
especes a dessous re'ticule' , lelles que les S.
pulmonacea , scrohiculata , dissecta , etc. ,
devraient elre se'pare'es de celles qui ont leur
dessous cjphellifere ; mais la forme de leurs
apotheces , semblables a celles des S. cana-
riensis , damcecornis , macrophjlla , etc. ,
ne permet pas cette separation. Pour appuyer
nion opinion , les raisonnements que j'oflre aux
Lotanistes qui pre'tendent devoir ne consulter
que les apotheces pour la formation des genres ,
sont fonde's i°. sur le thalle libre ; i°. sur les
caracteres tire's du re'ceptacle ge'neral , qui rap-
prochent les especes dans lesquelles les apo-
theces sont diffe'rentes ; 5°. sur I'uniformite' de
couleur du disque de ces apotheces , toujours
d'un rouge meie de plus ou moins de noir j ^'^.
sur la place qu'occupent les apotheces , toutes
e'parses ou sub-marginalcs ; 5°. sur le thalle^ qui
enveloppe le disque dans sa jeunesse , s'arrete sur
ses bords , et y forme un leger bourreletj 6'^.
enfm sur la lame proligere ( si Ton pent toujours
donner ce nom a la partie colore'e du dis-
DES LICHENS. 4'
que (i)) , qui est plus epaisse que dans les autres
genres.
Comparons maintenaut le genre Sticta avec
ceux qui s'en rapprochent davantage.
II difiere des Parmelies en ce que les frondes
sont plus liljres , moins adhe'rentes au lieu natal ,
et souvent attache'es au sol par la base seule-
nient ; par les apotheces sub-sessiles , e'paisses ,
ct dont le bord thalloide surpasse la lame pro-
ligere ; par la presence des cyphelles , ou des
vtiues tomenteuses en dessous ; par le dessous
toujours tomenteux et non fibrilleux j par un
port plus lache , etc.
Des Evernies , par tPthalle , qui n'a jamais
dans la se'cheresse un aspect mou ; par les lobes,
qui ne vont pas en diniinuant et s'atte'nuant ;
par la pre'sence des cyphelles ou veines tomen-
teuses ; par le dessous duveteux et non glabre ,
etc.
Des Cetraries , par le tlialle , dont les deux
faces sont plus distinctes , Tinfe'rieure etant
tomenteuse et non glabre ; par les frondes ,
qui ne s'e'levent pas verticalement de terre ou
du lieu de leur naissance , mais suivent toujours
un pen le corps oil elles sont ne'es , sans y
(1} Voyt'z la iiule sur Ic S. Ihnbata pag. 20 dc I'avcilisscuicnt.
42 IIISTOIUE
adherer pourtant ; enfin par Papothece exacle-
ment orbiculaire , inse're'e au centre , etc.
Des Peldde'es et des Nephromes , par le
port , Tepaisseur nioindre du thalle ; par les
apotheces qui ne sont jamais onguicule'es , ou
terminant de petits lobes, comme des ongles,
etc.
lis s'e'loignent trop des autres genres pour
que la comparaison en soil utile a c'lablir.
Acharius pre'vient que le nom de Sticta
\ient du mot grec ( Stictos ) punctatus , et qu'il
a e'te' donne a ce genre par Schreber , a cause des
points que nous nommons cyphelles , et qui se
voient en dessous de"a plupart des especes.
1
%/V\ %yX^ W\, V*'W».'\^A'* V\^ V%^
XA^1/V\V/V*V^X^/V*WX»/*X\'\'%W\V'* ^/*^V^^*/**
GENUS STICTA.
*4rt>vfaB'^'nv\t 'rii»wm»iM
Cijpneilata:.
SECTIO PRIMA.
tvpociiic?! iiitetA
1 STICTA EKDOCHRYSA. PI. i". fig i.
S. Thallo cartilagineo crasso intus aurato , lobls
elongalis rotundatis marginibus inflexis undulalis ,
supra laevi c«sio, subtiis vix tomenloso flavcs-
cenle subrugoso ; cyphellis minutis prominulis
citriuis; apolheciis sparsis numcrosis disco concavo
violaceo-nigricanlemargine elevato inflexo.
Vit. Lichen a lobes larges , s'e'tend un peu a la
manicre tics Parmches. II est profonde'nient la-
cinie' j ses lobes epais s'allongent ; leurs borcls
44 HISTOIRE
s'arroncllssent , oiidulent , sont releve's et a peine
cre'nelds ; le dessus est assez lisse , d\me teinte
grise quand il est humide , gris-bleuatre niele'
de jaune quand il est sec. Le dessous pa-
rait glabre a Tceil simple ; mais la loupe y inoii-
Ire un leger duvet ; il est uii peu ride , d'uue
couleur jaunatre , avec quelques parties brunes
vers le centre ; il conlient de petites cjphelles
dorees proe'minentes , un peu plus sensibles vers
les endroits obscurs , mais jamais bien visibles a
f'osl nu, Les apotheces sont nonibreuses , epar-
ses sur touteis les parties superieures des frondes ;
dies out le disque concave et d'un violet-noi-
ratre ; leurs bords sont flexueux et fle'chis vers
le centre. Cette belle espece montre par ses de-
chirures que sa parlie interne est d'un jaune
dore ; d'oti le nom que je lui ai impose.
Le Sticta andochvysa croit aux iles Ma-
louines; il m'a «te communique par M. Gau-
dichaud , naturalisLc faisant partie de I'expedi-
lion comraande'e par le capitaine Freycinet.
a. STICTA FEEI. PI. i"^ Ug. 2.
3. Thallo cartilaginco sinuato rngoso, lobia latis-
simis roluiulalis vix lacinialis uiarginibus undu-
lato-crenulalis, supri lateritio-rutilante sub-toinea-
toso , subtiis tomcntoso nd centrum obscuriorc;
DPS LICHENS. A'
cypliel'iscitiinis minulis punctiloimibus ; apollie-
ciis sparsis disco brunneo-nigro maigiiie inllcxo
crenulato.
CelLe espece est une des plus belles. Son
llialle carlilagineux est tres-large ; les lobes s'ar-
londissent en ondulant ; ils soat a peine cre-
nele's et peu laeinie's ; le des&us parait glabre ;i
Tceil nil , mais la loupe le montre uii pen to-
mcnteux ; sa couleur est ua jauiie-rougeatre on
de brique ; la snperficie est ge'iie'ralement ridt'e ;
le dessous de mcme couleur est plus fonce
vers le centre , < t a de petites cyphelles punc-
tiformes et jaunes ; Tinterieur de ce Lichen est
])lanc-jaunatre ; les apotbeces sont noiratres avec
une bordure thalloideflechie sur le disque et uu
peu cre'nele'e.
II se rapprocbe beaucoup du S. endoclujsa
par ses apotbeces, son dessus le'gereraent lo-
nienteux' et ses bords ondule's ; mais il s'en
distingue par la largeur de ses lobes , par sa
couleur , enfin parce qu'il est moins lacinie ,
caracteres qui le dislinguent aussi du S. oryg-
mwa.
Cette espece e'tait sans nom dans Fherbier
deM. Fee. Je I'ai dediee a c^ savant, en recon-
naissance des soins qu'il a nus a augmenter niou
46 mSTOIRE
genre de plusieurs especes nouvelles , Jont il se
Irouvait possesseur.
Celle-ci vient de I'Ame'rique septenlrionale.
5. STIGTA ORYGM^A. PI. i''". fig. 3.
/
Sticta orygm.
S. Thallo cartilagineo scrobiculato rugoso , lobis
lalis laciniatis rotuiiclato-crenulalis, supra glabro,
lateritio-rutilante , subliis tomcntoso ; cyphcllis
minutis citrinis ; apotheciis sparsis coadunatis
disco brunneo margine crasso prominulo rugoso
crenulato.
Le Sticta orygmcea a des frondes larges , cai-
tilaglneuses , scrobicule'es et lacinie'es d'une nia-
niere assez proiioncee ; les Lords sont arrondis
et cre'nele's ; le dessus est glabre , d'une belle
couleur rouge-brique et parseine' de riigosile's ;
j'yvois encore quelques petits points noirs, assez
semblables a de jeunes Verrucaires. Le dessous
estle'gerementtomenteux; ony voitdes cjphelles
citrines , punctiformes 5 I'inte'rieur du thalle est
jaune-citrin; lesapotheces, assez nombreuses sur
les individusfertiles, sont ramasse'es par groupes
el quelquefois e'parses 5 elles ontle disqiie biun ,
DES LTCIIF.NS. ^f
et une bordure rousse , epaisse , rugueusc el
crenele'e.
Ce Lichen a quelques rapports^ avec le S.
Feei ,• mais il s'en distingue facilement par ses
frondes moins larges , plus laciniees et scro-
bicule'es , par son dessus glabre et non tomen-
teux , enfin par ses apollieces.
L'individu que nous a communique' M.
Fee e'tait tres-incomplet , puisque nous avons
dii y ajouter d'iraagination , pour figurer celiii
de notre planche ; mais nous croyons avoir assez
Lien saisi son fades pour le faire reconnaitre ;
il est fort rare dans les herbiers.
II croit aux Et;its-TJnis.
4. STICTA RUFA. PI. v. fig. 4.
Sticta rufa. Willd., in herb. Bory ot Kuntli.
S. Thallocartilagineolaciniato , lobis rotundatis cre-
nulatis, supra Ia;vi,subtussnli-tomentoso, utrinqnfe
flavo-rubro rutilante, subtus obscuriore; cypliellis
urceolatis confertis pallidis ; apotheciis sparsis
sub-marginalihus disco brunneo margine promi-
nulo senescente lacerato.
Les frondes de celte espece formenl dcs
plaques irre'gulieres ; elles sont lacinie'es , \\n
-.z iiisTOirrE
peu embrique'es , et chaque lobe arrondl plu-
sieurs fois et crenele. Le dessus est lisse , d\ine
couleur de brique rougeatre-rutilante. Les seg-
ments arrondis assez re'gullerement , et la couleur
vive du thalle donnenta ce Lichen un aspect fort
e'le'gant. Le dessous , un peu tomenteux , a la
meme teinte rougeatre , mais beaucoup plus
fonce'e vers le milieu des frondes. On apercoit
facilement dans ce dessous des cyphelles urceo-
lees , et lellement nombreuses que le Lichen en
parait crible ; elles sont plus pales que les
frondes. Les apotheces se voient a la face
superieure ; elles commencent aux endroits oil
I'espece est laciniee , et se dispersent pres des
bords ; elles sont petites , ont le disque brun-
rouge , et leur bordure, a peine sensible dans
leur jeunesse , se dechire et devient dente'e en
vieillissant.
Ce Lichen , de'couvert par Bonpland , a passe
dans les mains de Willdenow , puis dans celles
de M. Bory de St. Vincent, qui a bien voulu
melecoramuniquer. Je Tai vu depuis dans I'her-
bier de M. Kunth.
II croit dans plusieurs provinces de I'Ame'-
me'rique me'ridionale, a Garaccas , Santa-Cruz,
etc.
DE3 LlCHtKS. 4^
3. STICTA AUKATA. PI. 2«"«. fig. 5.
Lichenoides lacunosum rutilum , etc. Bill. Muse. 549. t. Sj. f<>.
Ja. — Platisina crocaliitn. Iloffm. PI. licli. v. 2. 52. t. 38. f. I.
3. — Liilien aiiratus. Engl. Bot. t. aoog. — Slicta aiirata. Aoh.
Licl). univ. p. 44S> Syoops. lich. p. 232. — Siieta crocala.Hec,
Fl. fr. suppl. iog5". (excl. synon.)
S. Thallo carlilagineo coriaceo latissimo intus au-
ralo, lobis siiiuatis rotuntlatis, supra laleritio-ru-
tilaiife marginibus undulalis pulverulenlo-au-
reis , .siibtus tomentoso ad centrum nigricante
in anibilu flavo-rubente; cyphellis cilrinis lucidis
irrcgularibus; apctheciis marginalibus disco piano
fusco-rubro margine inflexo sub-nullo.
Ce beau Lichen forme nne plaque irre'guliere;
ies frondes en sont larges , arrondies et crc-
nele'cs , souvent de'cliiquete'es et d'une teinte bril-
lanle de rouge-brique , que Dillenius nomme
rulilanle. Les bords des lobes s'embriquent d'une
maniere lache vers le centre , et ces bords sont
fort apparents _, parce qu'ils se couvrent d'une
poussiere dore'e qui les dessine. En brisant le
thalle on s'apercoit que c'est sa couleur interne,
reniarque d'autant plus inte'ressante qu'elle dis-
tingue parfiiilement cette espece des S. crocata
el aurigera , dont !a couleur interne est dif-
4-
5o HISTOIRE
fdrente. Le dessus est lisse et tres-peu sinueuxj
le dessous est tomenteux et noiratre au centre:
cette teinte se fond et disparait pres des bords ,
qui reviennent a la couleur du dessus. Les cy-
phelles sont irre'gulieres , quelquefois concaves,
quelquefois proeminentes , toujours dorees et
saillantes. Les apotheces sont fort rares ; je ne
les ai vues que sur un seul e'chanlillon venant
de Rio- Janeiro , et qui m'a etc communique
par M. Gaudichaud ; ellessont marginales ; ieur
disque est d'abord convexe ; il devient plane
en s'e'iargissaat , et la bordure d'abord flechie
sur le disque se dechire , disparait et laisse
le disque entoure d'une lignejaune, qui est la
couleur interne du thalle.
G'est a notre Liclien qu'il faut rapporter pres-
que tous les synonymes du L crocatus des
auteurs, Linne ajant le premier donne ce nom
a une autre espece , nous le lui rendrons en
lade'crivant , et, pour la certitude de notre no-
menclature , nous citerons Smith , Acharius ,
Hooker , etc. , dont nous avons vu ou les
ouvrages , cu les Lichens nomnies de Ieur
main.
En France , la Bretagne particulierement voit
croitrc sur son sol cette stiperbe espece. Je la
dois a M. Bonnemaison , de Quimper , qui
DES LICHENS. 5l
le premier I'a recueillie pres de sa ville natale ,
eta M. Dudresnay, qui me Ta envoye'e de St.-
Pol-de-Le'on. Elle vient aussi a la Jamai'que
(Swartz ), a St^.-He'lene ( Acharius ), et dans les
Cordilieres ( Humboldt ). L'echantillon stdrile
que j'ai figure' m'est venu de M. De Clermont-
Tonnerre , botanisle aussi aimable que distin-
gue. Celui qui est fertile est Tindividu de Rio-
Janeiro dont il a e'te' question.
Var, B. armoriaca. pi. 2"^'. fig. g. a.
S. Thallo cartilagineo coriaceo latissimo intus au-
rato, lobis sinuatis rotundatis marginibus undulatis
piilvcrulento-aureis , supra helvolo-glaucescente,
subtus tomentoso ad centrum nigricaute ; cyphel-
lis citrinis lucidis irregularibus ; apotheciis?
Var. C. glaucescente. pi. 2"^". ug. c. b.
S. Tballo cartilagineo coriaceo latissimo intiis au-
rato, lobis sinuatis rotundatis marginibus undu-
latis puivernlento-aureis, supra viridi-glaucescente,
Bubtus tomentoso flavescente ad centrum nigri-
cante ; cyphellis citrinis lucidis irregularibus ;
apotheciis ?
Pendant que je decrivais ce genre , j'ai recu
demon ami, M. Bonnemaison , de Quimper, Ics
5i HISTOIRB
deux inte'ressaates varie'te's , qui sont signaldes
paries phrases caracte'ristlques ci-dessus. La
premiere se distingue par vne teinlede paille ou
d'ocre , qui ne quitte le lichen que par I'humi-
dile. La seconde est d\m vert-pale et glauque.
Tous les autres caracleres sont ceux du S, auraia.
Ces deux belles variete's prennent, e'tant mouil-
le'es , une tcinte verte qu'on ne voit pas dans le
tjpe. Ce changement de couleur n'est pas pour
nous un caractere suffisant pour en former des
especes etles eloigner dnS.aurata; mais il nous
olTre assez d'inte'ret pour les signaler aux bota-
nistes qui s'occupent de ces ve'ge'taux.
Tous deux naissent dans la Basse-Bretagne ,
aux environs de Brest.
6. STICTA ANGUSTATA. PI. 5—. fig. 7.
S. Thallo cartilagineo coriaceo intiis aurato , loblsi
angustissub-canaliculatis, supra laleritio-rutilante
marginibus undulalis inllexis pulverulento-aurei«,
subtus tomentoso ad centrum fusco in ambitu
flavo-rubente verrucis nigris sparsis ; cyphellis
citrinis lucidis irregularibiis ; apotlieciissub-turbi-
natis disco fusco-rubro margine inflexo.
Presque tout ce que nous avons dit du Sticta
aurata conviont a rette espece : ce sont les
DE3 L1CHE.N5. 55
m^mes coiileurs dessus et tlessous , la meme
bordnre dorc-c et pulverulente , les memes cy-
phelles, cnfin le meme mode d'extcnsion. Voici
comme elle en dilTere : ici le Liclien ii'atleint
pas les memes dimensions; ses frondes sont plus
e'troites, plus lacinie'es et plus de'tache'es ; leurs
herds sont flexueux _, relevc's et ondulanls ; des
corps noirs , verruciformes et assez nombreux,
sont repandus pres des Lords de la face in-
fe'rieure , et , comme ils manquent dans tons
les e'cliantillons de S. aurata que j'al vus ,
je me crois aulorlse' a penser que cette espece
en est distincte.Les apotheces exlraordinalrement
rares dans les pre'ce'dents , moins rares ici , sont
grandes , lurbiae'es , et les bords par la se'che-
resse sont fle'chis sur un disque bruii-rouge.
Depuis long-temps ce beau Sticfa etait note
dans mon herbier comme nnc varie'te du pre'-
cc'dent , malgre ma conviction intime qu'il ea
etait distinct ; aujourd'hui , que je suis pret a
faire connaitre mon travail , craignant moins le
reproche de Irop multiplier les especes, je cede
a ma conviction ; mais je lul laisse le noni sans
pretention que je lui avals impose comme va-
rie'te' du S. aurata.
M. Bory m'ena communique' des echanlilloqs
54 niSTOIRE
qu'il a trouve's dans Tile Bourbon , et MM. Mou-
geot et Desfontaines m'en ont envoy e d'autres
venus de Madagascar.
7. STICTA AUP.IGERA. PI. o'^c. fig. 8.
Lielien aurigerus. Bory., Voyages aux 4 »les d'Afrique.
S. Thallo cartilagineo ampio laciniato intus al-
bido, lobis rolundatis marginibus laceralis pulve-
rulentis , supra helvolo-fuscescente ( in humido
fusco) vix sinuato, pulvinulis citriuis pulverulentis
asperso , subtuts tomentoso fasco - lutescentc;
cyphellis citrinis prominulis ; apotheciis ?
Cette espece n'avait point ele de'crite avant
M. Bory de St. Vincent. Elle a les frondes
larges , libres , lacinie'es , el les extremite's ar-
rondies , quelquefois ronge'es et un peu cre'-
nele'es ; le dessus est lisse , le'gerement sinue
et lacuneux. Sa couleur est un jaune-brun que
I'humidite' rend plus obscur ; ce dessus est con-
vert de pulvinules verruqueuses , pulve'rulentes
et dore'es ; les bords du thalle sont dessine's par
une poussiere dore'e , semblable aux pulvinules;
le dessous est tomenteux , obscur au centre ,
brun-jaunatre et comme glace' pres des bordo.
DES LICHENS. 55
Les cypheiles qu'ony voit inse're'es sont nom-
breuscs , un peu proeminenles et de la meme
couleur dore'e. Les apotlieces sent inconnues.
M. Bory de St. Vincent a deV.onvert celte
belle cspece , que je n'ai encore vue que dans
sa riche collection ; et nul doute que , si elle
e>;iste dans quelqucs aulres bcrbiers , elle n'y ait
e'te' confondue avec les S. aurata ou crocata.
Elle diflere de Vaurata par la couleur de ses
frondes qui est le jaune-brun , el non lerouge-
brique ; par la couleur interne qui est blancbatre
et non dore'e ; enfln par les pulvinules verru-
ciformes , qui manquent dans I'autre. Elle dif-
fere aussi du S. crocata par la largev;r de ses
frondes^ leur couleur moins obscure ; enfin parce
qu'elle est lobe'e et lacinie'e diiTe'remment.
Ce Licben n'a encore e'te' Irouve , a ma
connaissance , qu'aux ile de France et Bour-
bon. C'est de la que M. Borj I'a apporte' en
Europe. W m'en a ge'nereusement enrichi.
yar. B. nuda. pi. i>"^'. fig. 9.
S. Thallo cartilagineo amplo laciniato inliis aibido,
lobis'rotundatis marginibus lacerali.s siib-crenatis
pulvtrulentis, supra helvolofusccscente (in hu-
mido fusco) vix sinuate nudo , subtus tonientoso
5fi HISTOIRE
fusco-Iufescente ; cyphellLs citrinis prominulis j
apolheciis ?
On voit , par la phrase caracte'ristique , que
cette variele diflfere fort peu du type aiiquel
nous la raltaclions. Nous avons cru necessaire
tie la faire repre'senter , pour eviter de la coii-
fondre avec les especes voisiiies. EUea toulesles
particularites du S. auriger-a , si ce nVst que
le dessus est nu ou de'pourvu des pulvinules
pulverulentes, qulsont si remarquables sur cette
plante. Je crois meme que ces pulvinules ne
naissent sur les frondes que quand elles com-
inencent h vieillir.
Elle croit aux iles de France et Bourbon.
Je la dois a raniitie de M. Borj de St. Vincent,
qui a explore avec tant de fruit la Botanique de
ees iles.
8. STICTA CROCATA.PI. 4'"'. fig. lo.
Lichen croeat us. Lmn. Mant. 3io. Dicks. Crypt, fasc. 2. 22.—
licUcn croeatus. Engl. Bot. tab. 2110. —5«
9. STICTA GILVA. PI. 4""'-- fig- >■>
Lichen gilvus. Thmib. Prodr. Fl. Cap. p. 178. — Stictii gilva.-^
Willd. , in licrb. Bdiy — Sticia crocala var. D. gilva. Ach. Licli.f
univ, — Ssynops. Licli. p. 2D2.
: :o"'
S. Thallo cartilagineo laciniato , lobis brevibus sub-
imbricatis crenulatjs sub-erosis, supri lacunoso
ina^qualiler pullo, subliis toinentoso ad centrum
fusco in ambilu dilutiore; cyphellis niinutis ci-
trinis prominentibus; apotheciis sub-marginalibus
coiicavis disco nigro margine la3vi prominulo.
Je de'cris cette espece sur un tres-petit e'chan-
tillon donne par Willdenow a M. Bory de
St. Vincent. Ses frondes d'aboril re'unies se
de'tachent bientot ; elles sent un pen lacuneuses
etle'gereraent embrique'es ; les lobes sont etroits y
leurs bords ondulent et s'allongent aux extremite's,
qui se troHvent releve'es , crenele'es et mume
im pen ronge'es. La couleur supe'rieure est un
brun - terne , dont quelques espaces sont tres-
fonces et d'autres plus clairs. Ce dessus ne porte
aucun corps jaune et pulve'rulent , comme les
S. aurata , crocata , etc. Le dessous est to-
menteux , noiratre au centre , brun-jaunatre a,u
bout dcs lobes. Des cypbellos fort petites s'y
Co HISTOIRE
distinguent ; elles sont irregulieres et citrines ;
les jeunes ne forment qu'im point pulverulent
et eleve' ; mais en vieillissant elles creusent
le duvet du dessous , et y paraissent inse'rees.
Les apotheces sont place'es vers les Lords des
Irondes , pres des cre'nelures ; elles ont le dis-
que concave, noir, et le bord lisse et proe-
niinent. L'humidite' doit changer leur forme et
peut-etre leur couleur.
Ce Lichen est a la ve'rite' tres-voisin du Sticta
crocata ; mais il en est parfaitement distinct
par son dessus presque lisse et non scrobicule',
par Tabsence des pulvinules verruciformes et
do la bordure citrine , par ses lobes plus de'-
tache's , et ses extre'inile's autrement cre'nele'es.
Thunberg et Willdenow le regardaient done
avec raison comme une espece propre. J'ai la
meme opinion sur ce ve'ge'lal , qui n'a encore
^le' trouve' qu'au Cap de Bonne-Espe'rance , et
aux lies Malouines.
10. STICTA DESFONTAINII.pl. 4'°^ Cg. 12.
S. Thallo cartilagineo scrobiculato laciniato, lobis
elongatis liberis truucato-crenulatis, supra glauco-
cinerascente pulvinulis digitalis citrinis asperso
in ambitu nudo , subtus tomentoso ochraceo ad
DES LICHEMS.
6r
basin iiigrescente ; cyphellis minutis citrinis sub-
prominulis; apolheciis ?
Celte espece a quelques rapports avec les
Sticta crocata et aurigern ; mals elle pre—
senle des difTerences bien prononce'es : plu-
sieurs frondes partent d\\ne base , s'elevent et
sVtendent en s'e'largissant ; leur face supe'rieure
est cendree , roiissatre quand le Lichen est
sec , scrobicnle'e et tres-ride'e. Les lobes se di-
visent aux extre'mite's , et les lobules sont presque
tronque's et tons divise's par une cre'nelure plus
oumoins profonde ; la base et les bords sont
couverts de pulvinules digile'es tres-dislinctes a
la loupe ; I'ceil nu saisit moins leurs formes. Ces
pulvinules quoique dore'es sont tres-diffe'rentes
de celles des S. crocata et aurigera , qui
sont verruciformes. EUes se rapprochent beau-
coup de celles du S. inougeotiana. L'extre'mite'
des frondes prend une teinte un peu plus fon-
ce'e que le centre. Le dessous est tonienteux,
brun-noirafre vers la base, etjaune-d'ocre vers
les bords. Les cyphelles ne sont que des petits
points dore's de niveau avec Ic duvet. Les
apotheces nianquent dans Te'chantillon qui nous a
servi pour le de'crire et le figurer.
Notre Sticta Deafontninii vient de 1 ile Bour-i
fi» HISTOItlE
bon , ou il a ele decouvert par M.Bory de St.
Viuceni.
II. STIGTA MOUGEOTIANA. PI. 5^".'. fij;. i3.
b-
S. Thallo cartilagineo lacinialo Isevi, lobis elongatis
mullifidis, lobulis rotundato-crenatis margiiiibus
crosis flexuosi.s iaflexis, supra glauco-hepalico
pulvinulisfiuticulosis auratis in marglnibus tccto,
sublus rugoso vix tomentoso ad centrum nigri-
canle in ambilu brunueo-pallido; cyphellis mi-
nulis eitrinis; apotheciis ?
Ce Lichen est voisin de notre Sticta Deafon-
tainii^ mais il en est assez distinct : ses frondes
s'etalent et s'alongent sans ordre ; les exlre'niites
sont divise'es en plusieurs petils lobes arrondis ,
et se'pare's par des cre'nekires qui les rendent un
pen palme'es ; leurs boids releve's font que les
frondes sont canalicule'es dans toute lour lonf'ueui-
ces bords sont ronge's , ondiiies , et converts
d'un gazon dore' qui n'est qn'un amas de piil-
vinules fruticuleuses. Ces pulvinules s'etendcnt
quelquefois jusque sur les frondes, qui sont
en dessus lisses , glanques et d'un brun-
rougeatre; le dcssous tres-ride est peu tomenteuj,
noiralre au centre et brun-jaunalre vers les
3.
EES LICHENS. 6
bords, Lcs cyphelles sont pelites , irre'gulieres
et citrines. Les apotheces manquent.
Le Sticta moiigeotiana difFere du S.
Desfontainii parce qu'il n'est point ride, ni
scrobicule en dessus; parce que ses frondes
sont autrement de'coupe'es , qu'elles ont leurs
exlre'mile's palmees , que leurs bords sont re-
leve's , etc.
J'ai priraitivement recu cettc plante de mon
ami M. Momieot , et ie la lui ai de'die'e en re-
connaissance des proce'de's pleins de de'licatesse
et de ge'ne'rosite , dent il a use' envers moi. Des
qu'il a su que je m'occupais de la Monographie
du genre Sticta,, j'ai recu de lui jusqu'aux Li-
chens uniques quipouvaientaugmenter ce genre;
je suis fort aise de lui donner ici cette marque
de ma gratitude. *
Le Sticta moiigeotiana vient de Madagascar.
M. Desfontaines a eu la complaisance de me
donner I'echantillon que j'ai fait pciudre.
Var. B. xantholoma. pi. S'^-^o. fig. 14.
Sticta xantholoma , in herb. Mougeot.
S Thallo cartilagtneo laciniato lasvi, lobis clongatis
repan%/%XV^^%>^^W«W\V%;%W\W%W«. w%
GENUS STICTA.
Ctipfceuatoe.
SECTIO SECUNDA.
C5:'Yp^eiliA_ atuidi »
12. STICTA COMETIA. PI. 5«"'^ fig. i5.
Sttcta eometla, Ach. Meth. Licb. p. 227. t. 5. f. ». Lich. uiiiir.
p. 447* Synops. Licb. p. 23 1.
S. Thallo sub - coriaceo latissimo faveolato , lohis
profunda lacinialis irregulariter convergent ibus
'^' marginibus dens6 nigro - ciliatis , supra, glabro
laevi albo-flavescente, subtus tomentoso villoso ci-
nereo-fusco; cyphellisconcavisalbis irrcgularibus;
apolheciis planis latissimis rufescenlibus raduUo-
ciliatis.
L^E singulier vegetal e'tend irregulierement des
frondes Inrges et profonde'ment incise'es j Its
[
DES LICHENS. Gj
lobes , en s'elargissant , se recouvrent par leurs
bords d'line maniere lache. Les extremite's
sont obtuses , mal arrondies , libres et garnies
de cils noirs et epais. La face supe'rieure est lisse
avec quelques pelits enfoncements lacimeux ,
glabre , d'un blanc-jaunatre et sale ; rinferieure
est lornenleuse cendre'e-brunalre. Descjpbelles
irre'gulieres , membraneuses et blancbatres y
sont erifoncc'es ; elles ont le limbe flechi au cen-
tre. Les apolheces , que I'on voit pres des bords
supe'rieurs du thalle , sont les plus grandes des
especes connues dans ce genre ; elles ont sou-
vent quatre lignes de diametre ; leur disque est
plat , roux , et leur bordure cilie'e , rajonnante
et noiratre.
J'ai figure le Sticta cometia sur un bel e'chan-
tillon qui existe dans la collection de mon res-
pectable ami , M. Le'on Dufour , qui Pa recu
lui-meme du botaniste Lagasca. II en existe aussi
une figure dans I'ouvrage d'Acharius , Methodus
Lichenum.
Ce curieux Lichen nait au Perou sur les
troncs d'arbres.
68 HISTOIRE
*
i5. STICTA OBVOLUTA. PI. S""'. fig. iG.
Stiela obvotuta. Acli. Lich. iiniv. p. ^Hi. Synops. Licli. p. ajj..*
— 5«. fig. 21.
Lichen ambavillarias. Bory, in herb. Voyag. 5. p. 100.
S. Thallo cartilagineo lobato rotundato, lobis plicato-
flexuosis , supra lajvi vel granulato brunneo-ru-
i'cscente, subtus tomentoso carneo-fuscescente; cy-
phellis magnis plano-concavis albidis ; apothcciis
latis rubris disco concavulo marginepallido exlus
sub-ciliato radialo.
Ge Lichen a de grflnds rapports avec le S.
fuligihosa j niais M. Bory qui Pa dtudie dans
son lieu natal affirme qu'il en est distinct , et je
partage son opinion. Gclui-ci est plus souvent
DES LICHENS. "7
monopUvllo ; sa fronde s'etend orbiculairemcnt. ;
sa base est pres du centre ; il est plus grand ,
Ires-peu lacinie' , raais ses bords orrondis sont
presque toujours rouge's. II est conimun avec
ses apotheces ; alors le dessus est de'pourvu de
toute espece de granulations obscures , telies
qu'on en trouve sur le S.jidiginosa^ et meme
dans Ics e'chantillons ste'riles de celui que nous
dccrivons ; mais ici elles sont toujours raoins
noires. Ses couleurs sont aussi plus gaies : en
dessus c'est un brun-rougeatre ; on j voit de
grands cspaces d\m vert-d'eau. Les cyphelles
et les apotheces sont plus larges ; ces derniercs
sont plus rouges et plus nombreuses ; les cils
que I 'on voit avec la loupe sous le disque sout
plus nombreuxet rayonnants. Apres Pavoirde'crit
sur le sec, j'cn ai mouille' un c'cliantillon : il
a pris aiissitot une couleur verte tres-vive , et
les apotheces un rouge-e'clatant : je I'ai fait peindre
en cet e'tat. Ge qui m"'a paru fort exti\iordinaire,
c'est qu'en se se'chant il n'ait pas repris ses pre-
mieres couleurs ; il a garde la teinte verte ,
seulement il est pins obscur. J'ai trouve' cet
incident assez curieux pour le noter.
C'est a M. Borj que je dois ce beau Lichen,
qu'il a de'couvert sur les buissons d'Ambavillcs
a I'ile Bourbon , dans les hautes montagnes ,
yS HisToir.E
entre six et quinze cents toises d'dle'valjon an
dessus du niveau de la mer.
19. STICTA DUFOURII. n. G"^: fig. 22.
S. Thallo carlilagineo lobato sub-sUpitato repando,
lobis irregularibus rotundalis erosis, supra livido-
ci vino granulis fuliginosis vel coaruleis asperso ,
subtus tomentoso brunneo-cllrino ; cyphellis irre-
gnlaribus immersis limbatis palUdis ; apotheciis ?
Le Lichen que nous de'crivons a quelques
rapports avec le S. fuUginosa , et meme avec
le S. fiUcina , mais il nous parait bien distinct
de Tun et de I'autre. II ne forme pas de plaque
orbiculaire dont les frondes partent d'un centre
commun , comme dans le premier Lichen ; mais
ses lobes assez irre'guliers s'e'lendent plulot dans
une direction verticale, et sont stipites comme
dans le second ; leurs bords sont mal arrondis ,
lace're's, et deviennent frange's en vieillissant.
Le dessus est ride' le'gerement , et plusieurs espa-
ces sont couverts de granulations frange'es comme
les bords, obscures ou bleuatres ; sa couleur est
un brun-livide mele d'une teinte citrine. Le
dessous esttomenteux , brun-citrin , lacuneux et
veine dans le sens de la hauteur. On y voit des
DES LICHENS. 79
cjphelles pales , irregulieres et un peu enfonce'es
dans ie thalle. Les apotheces manquent.
Cette espece exisle dans Fherbier de mon sa-
vant ami M. Leon Dufour , qui me I'a ge'ne'-
reusement communiquee avec tons les Stictes
de sa collection. Je la lui ai de'die'e en re-
connaissance de ses proce'de's. L'e'chantillon 6"^/-
pite qui est ici repre'sente vient de Corse , et
m'a e'te' communique' par M. Mougeot.
J'ai trouve' en Bretagne un Lichen qui me
parait absolument le meme que notre S. Dufourii.
La difference que j'j vois n'est que dans ses
lobes plus grands , et leurs bords moins ronge's ,
ce qui peut n'etre qu'un autre etat de la menie
plante. La mienne e'tant mouiile'e a ses granu-
lations e'paisses et veloute'es. Je Tavais deja
dislingue'e du S. fidiginosa. La vue des echan,-
tillons de M. Leon Dufour m'a confirm^ dans
I'ide'e qu'elle formait une espece.
Le S. Dufourii que j'ai fait repre'senter a
e'te trouve aux iles Canaries et a Tile de Corse.
Si , comrae je le crois , le Lichen que je possede
est le meme , il se trouverait aussi en Bre-
tagne.
8o HlSTOlIVE
20. STICTA GAUDICIIALDIA. Jl. j--"-. dg. 23.
S. Thallo cartilagineo laciniato, lobis latis rotundato-
crenulaiis apicibus dilatatis, supra lacunosorugoso
lurido, subtus brunneo-pallescente; cyphellis ur-
ceolatis incanis ; apotheciis parvis sparsis disco
rufo-fusco niargiue pallidiore.
Je decris el figure cette espece sur un ^clian-
tillon exigu , qui ne nie parait qu'uiie fronde
d'un Lichen plus complet ; mais ses caracteres
soiit assez prononcc's pour la faire reconnailre.
GeLte fronde est libra , lacinie'e largement et
crenel e'e : les bords sont arrondis : la base est
/ 7
nionophjlle , mais les lobes sont ehirgis et mul-
tiplies au somraet. Le dessus est un peu lacu-
neux et sillonne' de le'geres rides, sa couleur
est un brun de cuir ; le dessous parait glabre a
I'ceil nu , mais la loupe montre un duvet tres-
court , qui ne cache pas des rides plus apparentes
que celles du dessus ; il est d'un brun-pale et
meme jaunatre. Les cyphelles sont mal arrondies ,
blanchatres et urce'ole'es. Les apotheces sont
petites, norabreuses, e'parses sur tout le dessus des
frondes ; elles ont un disque roux-brun, concave,
et une bordure plus pale , et a peine sensible.
J
DES LICHENS. 8 I
J'ai (le'die celte espece a M. Gaudichaud ,
naluraliste de I'expe'dition du capitaine Freycinet.
Ce vpyageur a Lien voulu me coramuniquer
plusieurs belles especes recueillies dans son
voyage autour du inonde ; puisse-t-ii y voir
une preuve de ma reconnaissance.
Le Sticta gaudichaldia croit aux iles Ma-
louines.
31. STIGTA LIMBATA. PI. ;'-e. fig. 24.
Dill. Muse. t. 26. f. 100. var.farinosa. B. C. — Lichen Umbaius.
Smith , Engl. Bot. tab. i io4. — Sticta timbata. Ach. Lich. unir.
p. 455. Synop. Licb. p. 236.
S. Thallo carlilagineo lobato rotundato crenulato ,
supra laevi glauco-fusco granulis marginantibus
plumbcis, subtus tomentoso cinei'ascente-carneo ;
cypbellis urceolatisalbicantibus;apoiheciisparvuIis
convexis immarginatis tballo immersis disco sub-
fusco.
Ce Lichen ne pent etre confondu avec les S,
sylvatica et fuUginosa j des caracteres cons-
tants I'en eloignent suflisamment.
Ses lobes arrondis ont un centre commun :
leur face supe'rieure est d\m brun-glauque, Usse
6
\
8a HISTOIRE
et a peine sinude. On n'y voit point les granu-
lations fiiligineuses qui couvrent les especes
pre'cite'es ; mais les bords sent charge's de petites
masses ou perles plombe'es et bleuatres dont la
poussiere , en s'e'tendant, forme une bordure
e'paisse et tres-saillante. Ces peliles masses me
paraissenl etre des pulvinules fascicule'es; elles ont
beaucoup d'analogie avec celles qui se trouvent
sur le S. scrohiculata. Le dessous est tomen-
teux , e'pais. Les cjphelles s'y voient enfonce'es ;
elles ont le fond membraneux ct blancbalre. Les
apotbeces different de toutes celles du genre :
elles sont petites , convexes , noiratres , inse'rjes
dans le ihalle , a peine proe'rainentes , sans bords,
nombreuses et disperse'es sur toute la surface des
Irondes, J'observe , sur Tindividu fruclifie' que
je possede ^ les deux tiers des apotbeces dont le
disque a disparu ; il n'j reste qu'un enfoncement
arrondi , qui tantot laisse au fond une tcinle
noiratre qu'on prendrait pour un reste du disque,
et tantot perce tout-a-fait le thalle. Sans la
pre'sence des cypbellcs et le dessous , qui est to-
menteux et non fibrilleux, on serait tente' de
rapprocber ce Lichen de quelques aulres gen-
res (i).
(i) Voycz, au snjet dcsaj othcccs, la note quise tronre a la page
20 de ravcitisscmcnt.
DES LICHENS. 85
Je I'ai cueilli dans tous les ages, et souvent
melange parnii les S. sjlvatica et/uliginosa ,
avec lesquels on I'a long -temps confondu ;
mais il en est toujours distinct par sa teinte glauque
et ses marges plombe'es. Ses apolheces Ten dis-
tinguenl encore davantage.
11 croit sur les troncs d'arbres et les rochers
abrite's, parmi les mousses. C'est dans la foret
de Fougeres , oil il est commun , que je Fai Irouve
une seule fois avec ses receptacles. On le voit
encore en Bretagne et en Normandie. M. Le'on
Dufour I'a aussi trouve dans les Landes.
22. STIGTA BEAUVOISII. PI. y"". fig. aS.
S.Thallocartilagineo orbiculato, lobis sub-imbricatis
niarginibus flexuosis rotundato-crenulatis , supr4
lajvi brunneOjSublussub-lomentosobrunneo-fusco;
cypliellis urceolatis albidis Umbo inflexo; apo-
theciis ?
Cette espece a tant de rapports avec la suivante
(iS. quercizans. ) que nous nous contenterons ici
d'une description comparative :
Le thalle a la raeme epaisseur que dans le^.
quercizans ; ses lobes , e'galement arrondis , ont
dcs cre'nelures un peu plus norabreuses et plus re'-
84 ntSTOlRE
gulieres XeLichen forme une massG plus compacte ,
a peine lacinie'e , adhe'rcnte aux troncs d'arbres ,
comme les Parmelies. Les bords,tres-flexueax,
ont aussi vers le centre des pulvinules digite'es ;
tous se relevent et ondulent. La couleur est
presque la meme que dans le S. quercizans ;
elle a pourtant une teinte brune plus intense.
Lescyphelles sont aussi urce'ole'eset blancliatres;
le limbe s'infle'cliit au centre. Les apotlieces me
sont inconnues.
Je dois I'e'cliantillon , que j'ai fait figurer a
feu M. de Beauvols. C'e'tait un devoir pour moi
de de'dier cette espece ( que je crois parfaite-
ment distincte du ,5. quercizans^ , a ce savanl
dont la vie enliere fut consacree a I'avancemenJ
de Thistoire naturelle. II I'avait rapporte'e dc
I'Ame'rique septentrionale.
a5. STICTA QUERCIZANS. PI. y"^'. fig. s6.
Lobaria quercizans. Mich. Fl. Amer. bor. 2. p. 7)24. — Parmclut
quercizans. Ach. Lich. univ. p. 464- — Siicla quercizans. At!i.
Synop. Lich. p. 255.
S. Thallo cartilagineo lacinialo piano, lobls sub-im-
bricatis oblongis rotundato-crcnulatis, supri laevi
brunneo-pallido, subtiis sub-tomentoso sub-fusco-
nigrescente ; cyplielUs urceolatis raembranaccis
1
UES LICIIEKS. 85
albidis ; apotheciis .«parsis disco fusco concavulo
planiusculo margine tenui integerrimo.
II forme une plaque tres-irre'guliere donl les
principanx lobes sont profonde'ment lacinie's.
Des sinus divisent les extre'mite's en lobules ar-
rondis et cre'nele's. Au centre , les frondes s'em-
briquent un pen j les bords y sont ronge's , el
la loupe y fait voir des pulvinules digite'es , qu
rendent ces bords un peu frange's , mais seu-
lement , je crois , quand le Lichen vieillit. Sa
couleur est un brun-fauve en dessus; cette surface
est lisse et a peine sinue'e. Le dessous est to-
menteux , brun-obscur au centre , et devient
brun-jaunatre vers les bords. Les cyplielles y
sont tres-nombreuses , urce'ole'es , blanchatres
et membraneuses , avec un limbe sensible. Les
apotlieces sont e'parses sur les frondes ; elles ont
]e disque brun-obscur , et les bords minces et
entiers j elles sont rares.
La couleur de ce Lichen le rapproche un peu
du S. sylvatica ; mais son fades plus plane et
ses lobes plus arrondis Ten distinguent faci-
lement ; il est d'ailleurs de'pourvu des granula-
tions fuligineuses dont Fautre se couvre quel-
quefois. La ressemblance de sa couleur avec celle
des feuilles mortes du chene , lui a fail donner
86 HrSTOIRE
par Micbaux le nom que nous lui avons con-
serve.
II vient dans I'Amcrique septentrionale , et
a Saint-Domingpe. Je Tai recu de feu M. Palisot
de Beauvois. L'individu frucdfie' vient de Rio-
Jane'iro ; je le dois a M. Gaudichaud. Sa cou-
leur est plus livide 5 mais tous ses caracteres
e'tant ceux de notre S. quercizajis , je n'ai pas
juge a propos d'en faire une varie'te'.
24. STIGTA SYLVATICA. PI. -'•^: fig. s-.
£(cfiensy/i'a•■"'. cg. 43.
S. Thallo cartilagineo crasso latissimo , lobis liberis
sub-imbricatis lobulis angustis rotundatis, supra
Iffiviplumbeo sub-fusco, subtustomentosobrunneo
in ambilu hepatico; cyphellis urceolato-Iimbatis
albidis ; apotbeciis marginalibus disco piano rufo-
fusco margiae prominulo.
Cette varie'te sert encore a confirmer mon
opinion sur la distinction du ^. macroplijlla
d'avec le S. plwnbea. EUe s'e'loigne en efl'et de
ce dernier par ses lobules plus arrondis, plus
divises et plus e'troits , tandis que , par ses
frondes larges an centre , clle se rapproche
sans aucun doute du S. macropliilla , cpii
offre les memes formes dans d'autres dimensions;
ce qui me fait croire que I'echantillon que je
de'cris et que j'ai fait figurer , est un S. macro-
phjila jeune. Enfin , comme ce dernier , il est
plusembriqueetilprend quelques teintes brunes,
que je n'ai jamais apercues sur le S. plwnbea.
DES MCHEiSS. I l.~)
I.rs cyplicllcs et les apotheces sent comme dans
lo type.
Ce Sticta croit ;i I ile Bourbon. II m'a etc
comnuinique par RI. Bory de St. Yiiicenl.
J^ar. C. hadia. pi. lo'"'. fig. 44.
Sticta bad'ta. Muug. , in herb.
S. Thallo caililagineo crasso lallusculo , lobis liberis
sub-imbricatislobulis rotundalis, supra Isevi badio,
subtus tomentoso brnnneo in anibifu hepatico ;
cy[)hellis urceolalis albidis; apotheciis sub-margi-
nalibus disco fusccscente niargine promiuulo.
On s'apercoit , par la phrase caracte'ristique ,
que cette varie'te' ne diflere du t} pe que par
ses dimensions moindres, et pourtant plus grandes
que celles de la varie'te' B. strictula. Elle se dis-
tingue encore de I'un et de Tautre parune teinte
hrune , qui pourrait Lien ne provenir que de
I'age avance' du Lichen. Comme il existe dans
plusieurs herbiers sous le nom de S. hadia ,
jo I'ai figure , en lui conservant cette denomi-
nation.
II vicnt en AmeVique et a I'ile Bourbon.
8
1 l4 mSTOIBE
58. STICTA CANARIENSIS. PI. n'"". fig. 45.
Sticta canariensls. Bory , in herb. — Sticta damascornU. Var.c.
eanariensis. Acli. Synop. Lich. p. 25 1.
S. Thallo cartilagineo laciniato flabellato, lobis di-
varicatisdivergentibus apicibus corniculatis, supra
lievi flavescente in humido viridi , subtus sub-
tomentoso brunneo-citrino ; cyphellis urceolatis
Isevibus limbo inflexo ; apotbeciis sparsis rubro-
ferrugineis margine pallidiore promiiiulo.
Voici encore ime espece voisine du S. da-
mcecoriiis , et souvent coiifondue avec lui , bieii
qu'elle en soil suffisamment distincte : sesfrondes
sont plus larges , et ne naissent pas par groupcs
fascicules ; mais elles s'etendenten divergeant et
sesubdivisanten e'ventail; elles sont profonde'menl
lacinie'es , et leurs extremite's largement corni-
cule'es ; elle est aussi plus epaisse et moinspapv-
race'e que le S. damcecornis, Elle en difiere
encore par ses couleurs qui sont d'un beau verd
en dessus , quand le temps est humide ; en cet
e'tat , cette plante rappelle un peu aux Euro-
pe'ens , qui voient un soleil ardent , le S. pid-
monacea de nos contrees. Si le temps est sec ,
notrc Siicta eanariensis prcnd uue tcinte jaune-
DES IJCUENS. 1 1 5
bronze : c'est en cet etat que nous Tavons fait
peiudre. Le dessous est tomenteux , dense , d'uii
brun nic'le de jaune ; quelquefois meme il est
presque glabre , et jaune-cilrin, Les cjqjhelles
sont lisses , urce'ole'es , avec un linibe fle'chi au
centre. Les apotheces sont plus grandes que
dans le Lichen auquel nous I'avons compare ;
elles sont eparses de meme sur toutes les parties
supe'rieures des frondes , mais leur couleur est
un rouge plus clair.
J'observe ici , pour ce Lichen et pour quel-
ques autres, que ceux qui veulent comparer mes
descriptions aux plantes qu'ilspossedent, doivent
remarquer qu'elles sont faites , autant que je
I'ai pu , sur des e'chantillons bien compiets ; mais
comme les botanistes d'Europe ne possedent or-
dinairement que des fragments des especes exo-
liques _, ils leur trouveront quelquefois un fades
diilerent ; par exemple , ceux qui n'auront qu'iui
morceau incomplet du S. canariejisis , n'y ver-
ront pas sa forme en e'ventail , qui n'existe que
dans les individus bien enliers ; mais , pre'venus
d'avance, leur imagination pourra loujours les
aider a reconnaitre et a completer chaque es-
pece.
Cellc-ci croit en abondance sur les Irenes
I lO TIISTOIRE
des lauriers , dans la foret de Laguna , ile de
Te'nerifle.
Sg. STIGTA LACINIATA. PI. n"".. Cg. /^g.
Lichen lartnlatiis. Svvartz , Fl. Intl. Occid. 5. p. iSgg. Prod,
p. 147. — Sticta taclniala. cjusd. Lich. Ainer. Fasc. 1. t. 7.
— Platisma laciniatum. IIofThi. I'l. Lich. 3. p. 14. t. 65. f. 7>.
Slicta laclniata. Acli. Lich. univ. p. 44*>. Synop. Lich. p. 232.
S. Tliallo cavlilagineo coiiaoco dcpresso laciniato ,
lobis elongalis sub-corniculato-rotuudalis , supra
\x\i sub-lacunosolielvoloin humido viridi, subliis
tomentosobrunneo-rufescente; cypbellis urceolatis
pallidis vix limbatis; apolheciissparsis disco rufo-
fusco margine in senioribus evaneseente.
Les frondes du S. lacuiiata se detacheiit ,
et s'etendent irre'guliereinent cii partant d'un
renlre qui est leur base ; elles se divisent de nia-
nlere que leurs lobes forinient, comineles especes
precedentes , des corniculalions dont chaque
sommet est arrondi grossierenient. Le dessus
est lisse, coriace , lacuneux et meme ride par
la se'cheresse. 11 est de couleur paille , et
devient verdalre e'tant niouille. Le dessous est
tomenleux , dense , et d'un brun-roux. On y
\oit des cj'plielles pales, irre'gulieres , urce'ole'es,
avec un limbe apparent j enfin les apotheces
D£S LICHENS. 1 I 7
sonl ordinalrement t-parses sur les frondes les
plus larges , et sub-marginales sur celles qui sont
plus e'troitcs ; leur disque est roux , leur Lord
c'leve et meine un peu ronge.
C'est avec le S. canariensis que celte espece
a le plus de rapports. Elle s'en distingue par
les rides du dessus , par ses extremites vui
peu plus arrondies , enfin parle dessous loujours
l)run-roux , jamais nu , ni de couleur citrine. La
iigure d''Hoirinann representeun e'chantilloa tres-
incomplet. Celle de Swartz est assez mauvaise ,
iiKiis la plante e'talt efi meilleur c'tat. La noire
t'st peinte d'apres un eclianlillou de I'herbier de
M. Kuntl).
Le S. laciniaia se Irouve sur les troncs
d'arbres a la Jamaique , et dans I'Ame'rique nie'-
ridionale.
4o, STIGTA I'LAVESCEKS. PI. ii""'. lig.47.
S. Thallo carlilagineo depresso snb-Iacunoso, lobis
tiissectis crcnatis sub-corniculatis ad centrum fini-
brialis , su])i a tlavescenle sulj-rui^oso, subliis caruco
sub-fusco;cyi)helIis alLidis inegukuibus; apotheciis
sparsis nuuicrosis sub-niargiiialibus disco rubro-
fusco margiwc pallidiorc.
Le Slicia flavesceiis a des aflinitc's avcc
Jl8 HISTOIPE
les S. bojjana , papjracea et variabilis. Ses
frondes ont la couleur du S. variabilis ; ses
lobes uii peu cornicule's le rapprochent du iS".
borjana ; leur maniere d'etre libre et diver-
gente rappelle aussi le S. papjracea ; mais
il differe de ces trois especes par des carac-
teres qui lui sont propres : des sinus profonds
et arrondis dlvisent le somraet eii lobes corni-
cule's et peu allonges ; le dessus n'est point
canalicule ; on apercoit seulement dans les en-
droits les plus larges quelques enfonceiuents la-
cuneux et quelques aspe'rite's ; ses bords , au
centre , sont de'coupe's linemen t et presque
Irange's ; les frondes sont libres , et d'une assez
belle couleur jaunatre. Le dessous est un peu
tomenteux , et d'un jaune plus fence que le
dessus. Des cyphelles pales et irregulieres y
sont enfoncees. Des apotheces nonibreuses cou-
vrent les bords superieurs des lobes :. elles sont
d'un brun-rouge avec une bordure saillante ,
lisse et plus pale.
Je dois la communicalion do cette espcce a
I'obligeance de M. Bory de St. Vincent, qui I'a
rapportee de Tile Bourbon.
DES LICHENS. I IQ
/ii. STICTA VARIABILIS. PI. ii«"". fig. 48.
Lichen vartaljilis. Borv, Voyag. o. p. loi. — Slicla variabilis.
A'. fig. 54.
Lichen glomu/lferus. Lightf. FJ. scot. Engl. Bot, tab. 390.
— Lichen niiitabilis. Ehrh. pi. cr. Dec. 5. n. 5o. — Lichen ta-
ciniatiis. Iluds. Fl. angl. Dill. muse. t. aG. f. 99. — Lichen
laeiniosiis. Gmel. syst. nat. — Lobaria glOmiilifcra. Iloffm.
Fl. germ. Dec. Fl. fr. n. 1090. — Parmclia glomutifcra. Acb.
Lich. Univ. p. 456. Synops. Lich. p. ig5.
S. Tliallo cartilagineocrassocoriaceo orbiculari, lobig
latis repanilis creiiato - rolundatis , supra lajvi
glauco - virescente pulvinulis fruticulosis atro-
9
I DO HISTOIRE
viridibus aspcrso , subliis lomentoso ad centrum
brunneo in ambitu pallido ; cyphellis ? apothe-
ciis magnis disco riifo margiae rugoso iuflexo
thalloidco.
Le Sticta glomuUfeva est uii des Lichens car-
lilagineux dont les masses sont les plusgrantles et
les plus e'paisses : elles s'e'talent sur les gros
troncs d'arbres , et y forment une plaque or-
biculaire qui a quclquefois plusieurs pieds de
diamelre ; les lobes sont lisses , rajonnent^ s'em-
Lriquent a peine ; leurs bords et leurs cre'ne-
lures sont arrondis re'gulierement : le dessus
est glauque-verdatre s'il est huniide , et gris-
jaunatre s'il est sec. De nombreux paquets d'un
verd-noiratre sont e'pars sur ses frondcs , sur-
tout au centre : ce sont des pulvinules qui se
developpent extraordinairenient , et prennentla
forme de petiles arborisations , dont les exlre'-
mite's deviennent obscures , je pre'sume , par
i'e'laboralion des sues que ce Lichen absorbe
pour prendre son accroissement. Ces pulvinules
ont aussi quelques ressemblances avec plusieurs
Lichens du genre Stereocaulon. L'existence
des cjphelles est fort douleuse dans celte es-
pece : les ayant de'couvertes une fois sur ie
S. herb ace a , te les aj cherche'es sur le S.
DES LfCHENS. l3l
^loinulifera , a cause de I'affinite de ces deux
Lichens ; niais je doute encore que les petites
excavations , que j'j ai apercues , soient de ve-
ritables cjphclles.Les apolheces sont norabreuses,
<;parses vers le centre du lichen ; leiir disque est
roiige-Lrun , assez large , et Icur bordure thal-
loide se fle'chit ordinairement dessus pendant la
se'cheresse.
Je I'ai trouve' a la Grande Chartreuse en
Dauphine' , et en Bretagne : il croit encore en
Angleterre et en Suisse : je Tai menie \u quel-
que part venant de Saint-Domingue.
T^ar. B, ampUssima pi. l5'•"■^ Cg. 55.
Lichen amplisilmus. Scop.
S. lobis amplissimis , etc. ; vid. sp. descript.
C'est cette varie'le si commune dans les forels
du Mont'd'Or , que quelqucs botanistes ont
dislingue'e comme une cspece. Elle ne dilfere
du type que par scs dimensions plus grandes
et leilcs qu'elle couvre quelquefois en enlier
le tronc des chenes , et par ses lobes terminaux
largcmentarrondis et beaucoup moins lacinies ;
les apolheces jsont plus rares que dans Ic type,
4
102 HISTOIRE
et les pulvinules fruticuleuses toujoiirs fort com-
munes. Le seul mol que je change a la phrase
caracte'ristique la de'signe parfaitement.
Je I'ai trouve'e abondamment dans la foret de
Lachenau au Mont-d'Or , en Auvergne , et
c'est sans doute cette varie'te' que le savant La-
marck a trouve'e , et decrite sous le notn de
Lichen glomidiferus.
48. STICTA HERBAGEA. PI. lC<=-^ fig. 56.
Lichen t(rtk-v'ircns. Lightf. Fl. scot. Engl. Bot. tab. 294. —
&-iclien herbaccus. Ilutls. Fl. angl. Dill. b. m. t. aS. f. 98. — Pul-
tnonarla hcrbacca. HoITm. PI. Lich. t. 10. f. 2. — Lobarta her-
bacca. Dec. Fl. fr. 1092. Hoffm. Fl. germ. p. 147. — Parmelia
lierbacea. Ach. Lich. iiaiv. p. 4^9. Synops. Lich. p. 198.
S. Thallo carlilagiueo coriaceo lalissimo, lobls sub-
imbricatis crenato-rotundatis, supra la;vi brunueo-
olivaceo in humido viridi , subtiis sub-toinentoso
pallido-fusco ; cyphellis rarissimis incanis mem-
branaceis ; apotheciis niagnis disco rubro-fusco
margine pallidiore inflexo thalloideo.
Cetle espece est range'e encore parmi les Par-
me'lies dans les herbiers des botanistes ; niais la
de'couverte des cjphelles ne doit plus laisser de
doules sur le nom generique qu'elle doit porter.
Ses frondes s'attaclient forteiuent aux troncs
" DCS LICHILNS. l55
d'arbres dont elles couvrenl de grandes parlies ;
elles sont lacinie'es , iin peu eniLriquees , et leurs
Lords sontcre'nele'set arrondis , niais avec moins
de re'gularite que dans le S. glomulifei'a , es-
pece qui ne peut etre e'loigne'e de celle-ci. Elle
forme ordinairement iine plaque arrondie en
dessus , d'un verd bien prononce' quand le
lichen est moiiille , et d'lui brun-olivalre quand
il est sec ; cette partie est lisse , souvent garnie
de petites verrues avec un pore au sommet ,
ce qui simule des apotheces naissantes. Le
dessous est brun , tomenleux au centre , nu et
blauchatre vers les bords ; les cjphelles y sont
tres-rares , petites , membraneuses et blanches ;
je les ai observe'es sur un e'chantillon pris dans
la foret de Fougeres; elles doivent confirmer
la justesse d'une idee duLiche'nograpliesue'dois,
qui , n'ayant pas ose' mettre notre plante parmi
les Sticta , dit dans son Synopsis LicJienum ,
aux omissa et emendata oil elle reprend ce
nom ge'ne'rique: « Quoad habi turn (inprimis
« tlialli) cum Stictis majorem quam cum
« ParmelUs prodit ajjinitatem , paviim obs-
« tantecjphellarumverarum absentia, w Les
apotheces sont nombreuses, e'parses au centre ;
elles ont Ic disque large , rouge-fonce' , et une
bordure thalloide , qui se courbe dessus par la
l54 HISTOIRE
sdcheresse. Sa couleur d\n\ verJ assez vif , et
I'abseiice des pulviaiiles gloniuliferes, distln°-uent
SLiffisaramcnt ce lichen da S. glomidijera.
II croit en France , en Ansleteri-e et proba-
Lleraent dans toute I'Europe ; la Bretagne est ,
je crois , la parlie de la France oil il se troiive le
plus commune'ment. II est encore assez rare dans
les herbiers.
49. STICTA IIOTENTOTTA. PI. i5^"'. Qg. 07.
Slicia Hotentotta. Acb. Synops. Lie!., p. 2:11. - I'urmdia
hotentotla, ejusd. Lich. uuiv. p. 456. —Lichen ccranoUUs.
Lamk. Encycl. Diet.
S. Thallo coriaceo rigido crasso, lobis brevibus mar-
ginibus incisis sinuato-rotundalis, supra yalbino
sub-scabroso, subliis nigro fibrilloso ; cyphellis ?
apotheciisjunioribussub-turbinatisniargincinllexo
adultis latis plaiio-concavisextus cilialis disco fus-
cescente.
Cette espece est aussi curieuse qu'extraordi-
naire j sa forme laisse des doutes sur son ve'-
ritable genre ; mais elle est pourtant plus rap-
procbe'e des St'ictes que de tout autre : son
thalle est roide , e'pais , coriace et presque su-
Le'reux ; on le dirait forme' de la substance qui
enveloppe la fainc ( fruit du hcUe ). Ses fronJes
DF.S LICHENS. l55
sont petitcs ; elles ont une base e'troite qui s'e-
largil de suite , et devient arrondie versle sommet.
Lcs Lords sont divise's par de profonds sinus
qui forpjent dcs lobules arrondis. Le dessus est
ine'gal, prcsque jaspe'par d'innorabrables petites
aspe'rite's plus pales que le fond, et qui en vieil-
lissant diminuent et s'effacent. La couleur ge'ne'-
rale est un verd-pale passant au brun-roux. Le
dcssous est brun , et noir aux extrt'mite's qui sont
couverles de oils noirs quelquefois si nombreux
qu'ilsj formentiui duvet tomenleux ; sa base est
nue et ride'e transversalement. On ne voit point
de cjphelles en dessous. Les apolbeces sont
e'parscs. et sub-marginales , mais toujours dans la
parlie extreme des frondes : jeunes , elles ont
la forme de petites vermes ; mais , en vieillis-
sant, elles s'elargissent ; leur disque est applati ,
d'un brun-noiratre, et leurs bords sont rouge's.
Le tlialle de cette espece semble la rapprocher
de V Umhilicaria spadochroa ; mais sa forme et
ses apolbeces en font uti Sticte. EUe m'a e'te'
commuuique'e par MM. Fe'e et Mougeot , et se
trouve au Cap de Bonne-Espe'rance.
yar. B. umUlicata. ri- i5«»«. fig. ss.
S. Thallo coriaceo rigido crasso sub-suberoso,.lobis
1^6 HISTOIRE
brevibus marginibus incisis sinuato - rotundatis ,
supri brunneo - castaiieo sub -scabroso , siibtus
castaneo-nigricante ; cyphellis ? apolheciis junio-
ribus minutis sub-turbinatis margine inflexo se-
nioribus latis disco umbilicato piano nigricante.
Le caractere si prononce de rombilic , qnise
IroLive an milieu du disque des apolheces , m'a
long-temps empeche' de rapporter cette espece
au Sticta hotentotta , que je ne possedais pas ;
mais des que j'ai observe ce dernier , sa vue m'a
prouve' qu'on ne pouvait I'en e'loigner , et j'en
ai fait la varie'te B , qui se distingue en outre
de I'espece par la couleur moins verdatre du
dessus , par son dessous moins noir , 'et par
I'absence totale de fibrilles.
Celle-ci vient aussi du Cap de Bonne-Espe'-
rance. Je dois les individus que j'ai fail figurer
a M. Gaudicliaud.
So. STICTA DISCOLOR. Tl. i6'-. Cg. Sg.
Sticla discolor. Bery , in herb. — Lichen [pulmonarea) discolor,
Bory , Voy.
S. Thallo cartilagineo coriaceo laciniato ascendente,
lobis liberis sub-imbricatis lacunosis crenulato-
rotundalis, supra viridi-olivaceo in humido virides-
oente, sublus glabro bullato albido -ochroleuco ;
DES LICHENS. iSj
cyphellis ? apotheciis sparsis rufis junioribus tur-
binatis adultis latis planis marginibus sub-evanes-
centibus.
Ses froudes assez larges s'etalent et s''elevent
avec grace ; elles sont libres et a peine embri-
"». fig. Ga.
Sticta linila. Ach. Synops. Lich. p. 254.
S.Tliallo carlilagineo coriaceo repando reticulatOjlobis
latis rotundalis, supra lacunosogilvoolivaceoin hu-
mido viridi , subtus pallido buUato interslitiis
tomentosis brunneis; cyphellis iiullis ; apotheciis
sparsis disco brunneo-fusco niargine sub-evanes-
ceiile.
Cc lichen se rapproclie tellcmenl du S. pul-
monacea queplusieurs botanistes le considerent
tou jours corame une de ses varie'te's. Voici les'
diflerences sur lesqueJles Acliarius s'est fondc,
peut-etre avec raison , pour en fairc une espece
distincte: ses lobes ne sont ni allonges, ni coupes
brusquement ; ils sont au conlraire arrondis et
10
l46 HISTOIKE
un peu crenelds ; dans re'chantillon dont je snis
posses seur, et qui me vieiit du Liche'nographe
sue'dois , la face supe'rieure est de'pourvue des
verrues ou pulvinules qui se voient sur le
S. pulmonacea ; les apolheces sont aussi plus
obscures, sans pourtant elrenoires , conime dans
la varie'te' B. pleurocarpa ; enfin elles sent
place'es plus pres de la base, ou dans le cenlre
de la froude. Du reste , le ihalle , ses couleurs ,
les lacunes du dessus , le duvet tomenteux ot
les bosselures du dessoas , etc. , sont absolument
comme dans le S. pulmonacea. L'absence des
cyphelles le range dans la subdivision des pul-
monace'es.
II croit en Suisse sur les troncs d'arbres. Je
crois qu'on le trouve encore au MonL Pylat ,
pres de Lyon ; et de nouvelles recherches le
feront sans doute trouver dans plusieurs autres
parties de la France. Depuis que je I'ai figure ,
j'en ai vu dans riierbier de mon ami , M. Fee ,
un bel individu , bien caracte'rise' , qui vcnalt des
Etats-Unis.
DES LICHENS. I 47
53. STIGTA IIETIGERA. PI. iS«°". Gg. 6C.
Lichen religcr. 'Rory,VoySig. — Sdcta retigera. Ejiisd., in herb. —
Sticta retigera. Ach. Lich. univ. p. 455. Synops. Licli. p. 233.
S. Thallo cartilagineo pulmonaceo laciniato congesto,
lobis sub-elongatis apicibus obtusis crenato-si-
iiualls , supra lacunoso viridi-olivaceo , subtis
bullato bullis ocliroleucis iuterslitiis tomentosis
nigro-violaceis reticulalis anastomosantibus ; cy-
phellis iiuUis ; apotheciisi'
Ce Lichen rappelle encore Leaucoup le
Sticta pulmonacea ; mais c'est le propre des
especes de cette division d'avoir un air de fa-
mille Lien prononcc. 11 s'e'tend par plaques la-
cinie'es , epaisses , et dont los frondes sont
toujours plus ramasse'es que dans le Sticta que
nous avons cite; ses lobes sont pen de'coupe's ;
ils s'e'tendent nioins , et la face supe'rieure a une
teinte olivatre , un pen plus obscure a I'e'tatsec.
II est tres-lacuneux ; mais ses enfoncenients ne
sont point separe's par un re'seau verruqueux et
plonibe : a la loupe seulemcnt on apercoit quel-
ques pelites rugosites pulvinulifornics , asscz
clair-senie'es , et sans place dislincte. Le dcssous ,
blanc-jaunatre sur les bosselures et vers les
borJs J est parlout alUeurs toracnleux et noir-
l48 HrSTOIRE
violet. Cette couleur forme im rcseau bleu
saillant qui se croise , s'anaslomose dans tons les
sens , dessine fortement les bosselures et donno
an-dessous des frondes un aspect laineux qui
fait facilement distinguer cette espece. Les cypliel-
les n'existent pas dans ce Lichen, et les apotheces
manquent dans les e'chantillons que j'ai vus.
Je dols cette belle espece a mon obligeant ami ,
M. Bory De St. Vincent, qui I'a recueillie sur
les Ambavilles, dans lessavanes de I'ile Bourbon,
entre la plaine des CallVes et celle de la base
du Coteau Maigre , vers huit cents toises d'ele-
vation au-dessus du niveau de la mer.
54. STIGTA DISSECTA. PI. l8'■"^ fig. 67.
Platisma dissectum, HeiTm. PI. Lich. descrip. conv. (figura
nial.i.) tab. 47- »• 2. 5. — Lichen dissectus. Svvaitz. Prod. p. 147.
Fl. Ind. Occid. v. 3. p. 1902. — Ejiisd. Sllcta dissecta. Licli.
Americ. icon. t. 8. — Sticla dissecta , lar. a. corrosa. Ach. Lich.
univ. p. 45 1. Syr.op. Lich. p. 255,
S. Thallo cartilagineo dcpresso patulo, lobis dilatalis
sinuato-incisis mari^iiiibus eiosis lacerato-crcnu-
lalis , supra lacunoso griseo- virescente , subliis
venoso pulmonaceo ; cyphcllis nullis ; apotlieciis
sparsis latissimis disco concavo rubro fusco mar-
gine eroso.
DBS LICHENS. 1 49
CV-sl a la varieLe corrosa d'Acharius cpe nous
conservons le nom de S. dissecta , comrae a la
seiile a laquelle il puisse clre applique. C'est aussi
le Lichen mal figure' par Hoffmann (i).
Ses frondes, en partant d'une base, s'allongent,
se divisent et s'etendent en tons sens ; les lobes
sent rouge's , de'chire's et cre'nele's le long de
leurs bords ; quand les cre'nelures sont intactes,
elles restenl arrondies, raais cela arrive rarement,
et seulement au sounnet des frondes. Le dessus
est d'un gris-verdatre et meme jaunatrej tres-la-
cuneux et sillonne'. Dans le dessous , un duvet
proe'niinent s'anastomose , et court le long des
frondes en laissant quelqnes espaces nus et blanc-
jaunalres ; ces espaces sont irre'gulierset allonge's
dans le sens de la longueur des lobes , ce qui le
distingue de fespece suivante , oil ces espaces
sont pluLol allonges circulairement. Les cjphelles
nianquent corame dans toutes les pulmonace'es.
Les apotheces sont grandes , applalies , eparses,
elles out le disque brun-roux , la marge ronge'e
et fle'chic a peine sur le disque.
Celle espece ne peut etre confondue avec la
suivanle ; clle s'en eloigne trop par les apotheces,
et par ses frondes lacere'es , allonge'es et non
arrondies, etc. Je Fai reprc'scnte'e d'apres un
(i) Voyez. ci-dcssus ii la syiionyniie.
IJO HISTOIKE
echantillon clel'herbicr de M. Kunth. EUenail sur
les troncs d'arbres dans les Ame'riques , d'ou'
Bonplaiid I'a rapporle'e.
55. STIGTA PELTIGERA. PI. iS-="". fig. 68.
Slicta dissicta, Acli. Lich. univ. p, 45i. Synops. Licli. p. aSS, ,
S. Thallo carlilagineo expanse crasso sub-orbiculalo^
lobis laciniatis elongatis rolundato-creniilalis ; su-
pra lacunoso viresceule-livido , subtus venoso-pul-
monaceo ; cyphellis nuUis ; apolheciis sparsis ele-
valis parvis disco rubro-fusco margin e inflexo.
Ce Lichen forme des plaques assez largos. Les
frondes sont ordinairement allonge'es , re'unies y
presque embnque'es et Ires-lacinie'es. Les lobes
sont partage's par des sinus profonds et arrondis,
imitant beaucoup ceux du Sticta glomidifet^a^
ces lobes sont epais 5 leur ensemble est orbicu-
laire. Le dessus est ride' , sillonne' et d'une
couleur vert-livide. Le dessous est d'un blanc-
jaunatre , et garni d'un duvet court et e'pais
qui s'y croise en tons sens , et forme des veines
d'un brun-noir d'un aspect e'le'gant j les espaces
qu'il laisse a de'couvert sont irre'guliers , et
peuvent s'allonger dans tous les sens , et noa
pas seulement en suivant la longueur des frondes,
DliS LICHENS. l5t
comme dans I'espece prece'dente. II n'y a point
de cjphelles ; et les apolheces sont petites , sub-
pediccillces ; leur disque est brun-roux , et la
marge fle'chie , et presque roule'e sur lui.
Ce Lichen , que nous avons depuis dix ans
dans notre herbier , y a toujours porte' le nom
de Sticta peltigera , et c'est la seule a qui nous
donnons un autre nom que celui impose' par
Acharius ; mais nous n'avons pu lui conserver
un nom qui ne convient qu'a I'espece prece'-
dente, dontcelle-cin'e'tait qu'une variete d'apres
lui. Cos deux Lichens out des caracteres si
tranches qu'il nous parait impossible de ne pas
les se'parer.
Le Sticta peltigera hablte le rojaume de
la Nouvelle-Grenade ( Ame'rique me'ridionale ).
Nous avons fait peindre les fragments que
nous posse'dons ; mais depuis nous avons vu
des echanlillons qui ont deux fois leur lon-
gueur.
1^2 HISTOIRE
56. STICTA SCROBICULATA. Tl. iS-^"". Dg. 6.>
Lichen scrol)icu!atus. Sco[). earn, n.iogi. Fl. Dan. t. 1007. Dill.
Miisc. 216. t. 29. f. 114. Engl. Bot. t. 497. — Lic'nm plumbeus.
Roth. Bot. mag. 2. t. i. fig. 2. — Putmonaria verrucosa. HolTni.
PI. Lich. t. 1. f. 1. — Lobaria verrucosa. Ejusd. Fl. Gcini. — Lo-
iaria serjbiculata. Dec. Fl. fr. 10S9. — Slicta scrobiculata. Ac!u
Lich. iiniv. p. 455. Synops. Lich. p. a34.
S. Thallo carlilagineo coriaceo proslrato , lobis
lalfe rotundatis sub-crenulatis , supra lacunoso
scrobiculato glaucesceute-viridi ad ceutrum Izevi
in auibitu veriucoso , venucis seu pulviuulis
plumbeis pulverulentis , subtus tomenloso carneo
ad basim obscurioie maculis bullatis albidis irre-
gularibus ; cyphellis nullis; apolheciis sparsis disco
rufo margine pallido prominulo.
Ce Lichen a line teinte gaie qui rcmpeche
d'etre confondu avcc ses conge'neres. II lampe
ordinairement , el n'adhere fortement que par
le cenlre. On le volt former une plaque orbi-
culaire , qui quelquefois a plus d'un pied de
diametre. Ses lobes , profonde'ment de'tache's ,
sont larges , arrondis et lears Lords a peine cre'-
nele's. La face supe'rieure est partout lacuncuse,
scroLiculee ^ et les extre'mite's des lobes , surlout
dans les individus vieux , sont converts de pul-
vinules verruqueuses , ploinbe'cs et pulve'rulenles^
DES LICHENS. 1 53
qui sont d'autant plus saillanles que les frondes
sont moiiis foncJes. Ces frondes sont d\in vert-
jaunalre et glaiique ; la couleur devient plus obs-
cure par I'humidite'. Le dessous est toraenteux,
couleur de chair et rose' , mais le centre est
toujoursbrun ; des tacli'es blanchatres , oblongues
et sans forme re'guliere s'y font remarquer ; elles
sont plus sensibles a mesure que le centre devient
plus obscur et on les prendrait pour des cyphelles,
tandis que ce n'est que le ihalle qui est a nu sur des
bosselures a peu pres coninie dans le S. pidmo-
jiacea. Les apolheces , e'parses vers les extre'mite's
des frondes , ont le disque roux , concave , el la
bordure pale et proeminente ; dans la vieil-
lesse du Lichen le disque devient plat , plus
fence' , et la bordure disparait.
J'ai trouve ce Lichen abondamment fructifie
sur les arbres et sur quelques rochers dans la foret
deFougeres, etjel'ai recu d'autres points de la
ISorraandie. Je le possede encore venant des
landes de Bordeaux, du Mont-d'Or en Auvergne ,
des forets de Treves , de Terre-Neuve et de
rile Bourbon.
l54 HISTOIRE
Vcir. B. ohscurata. ( ««>n fig. )
yar. C Lanuginosa. ( non ng. )
Jesignale iei deux variete's que j'ai cru inutile
de faire figurer.
La premiere se distingue par la couleur fon-
ce'e el obscure du dessus de ses frondes Peut-
etre est-ce Te'tat de vieillesse du type ?
La seconde se fait remarquer parce que le
dessous est reconvert d'un duvet epais et brun qui
s'etend jusqu'aux bords ; le dessus est d'un vert-
jaunatre et glauque assez clair.
La premiere variete croit en France. La se-
conde m'a ete' apporte'e de Terre-Neuve.
V** Wt^lW-X^VT %.'»'W*A\"l.>-\'%'XV*.'. VV^ V^'\V»A»/V\v'V»W\vX\1/\ "WW** v*
ADDENDA.
20'. STICTA CINGHON.E. ( non fig. )
Thallo badio fuscescente laeviusculo , lobis laciniatis
rotundalis erosis , subtus bruuneo-lomentosis ;
cyphellis urceolatis incanis ; apotheciis ?
Habitat ad trimcos et ramos Cinclionarum in
America meridiouali.
3i». STICTA ANTHRASPIS. ( non fig. )
Sticta anthraspU. Ach. Lich. univ. p. 449- Synops. Lich. p.
333.
S. Thallo cinereo-pallido fuscescente lacunoso retl-
culato latissimo in ambitu rotundalo-lobato sub-
crenato , subtus ruguloso sub-villoso , sorcdiis
minutis albis ; apotheciis sparsis disco nigro de-
mum convexo maiginemque thallodem integerri-
mum excludente.
Habitat in America septentrionali.
53*. STICTA GRONDALIANA. ( non fig. )
Sticla grondatiana. Ach. Lich. univ. p. 45a. Synops. Lich. p.
a35.
S. Thallo orbiculato cinereo-fusce.^cente sub-villoso
ambitu lobato crenulato , subtus molli albo ad
l56 IIISTOIRE
centrum nigro variegato ; apolheciis margiiialilnis
disco piano sub-fusco, subtus villosis albis niargine
thallode sub-nullo.
Habitat in insula Borboniu ad arbores.
53'. STlGTA L.^VIUSCULA. ( non fig, )
S. Tballo laciniato, lobis rotundatiscrenulatis, supra
viridi-olivaceo subtus albescente venis tomentosis
brunneis anastomosanlibus; apotbeciis marginali-
bus disco rubro f usco.
Habitat ad cortices Cincbonarum in America
meridionali.
Ces quatre especes completent notre travail
sur le genre Sdcta. Les S. antliraspis ei gron-
dalianasonir^^T^OYles sur I'autorite' d'Acbarius ;
car je n'ai pu me les procurer , malgre' de grandes
recbercbes dans lesqiielles d'obligeants amis ont
bien voulu m'aider. Les S. CinchoncB et ke-
viuscula sont analjse's d'apres de faibles ecban-
tillons que je possede , et que j'ai recueillis sur
des e'corces de quinquina ; leur pctitesse m'a
force' de laisser un peu de vague dans nies pbra-
ses caracte'ristiques, ce qui ne pourra etre corrige
que quand jeverrai des individus bieii complets
de ces Licbens.
D£S LICHENS. 137
Le S. anllivaspis tloit clrc classc dans Ics
Sdctes cyphelliferes , et place , je crois , aiipres
du S. faveolata. J'avoue meme que sans I'e'-
pithete de tres-large ( tliallo latissimo ) , que
lui donne Acliarius , ct qui ne coavient pas a
re'chantillon de S. faveolata ^ que j'ai decrit,
j'anrais pense' que le Lichen d Acliarius et le
mien e'taient identiques ; lenr difference d'Aa-
hitat me donne pourtant des doutes sur celte
idenlite.
Le S. CinchoncB apparlient anssi a la division
des cjphelliferes et il sc rapprochedu S. querci-
zans.
Les S. gT'ondaliaiia et Iceviuscula doivent
^tre range's parnri les pulmonace's , et leur place
ne doit pas elre e'loigne'e des S. dissecta et
j^eti^era. Le premier a ete' de'die' parAcharius
a un voyageur qui passa pen d'instants a I'ile
Bourbon , oiiil le frouva ; et le second recueilli,
comme je I'ai dit , sur des e'corces de quin-
quina, a e'te' trop froisse', et est trop incomplet
pour etre suffisamment analyse; je puis assurer
pourtant que les fragments que je possede suUi-
sent , raalgre' leur petitesse ^ pour faire recon-
naitre en lui une espece distincle de toutes cellos
decritcs dans le cours de cette monographie.
Je finis ici en invitant les naturalistes qui pos-
l5S HISTOIRE
setleiit (Ics Lichens exotiqiies, a me faire des
communications , que je saurai reconnailre de
la maniere qui leur sera la plus agre'able.
OBSERVATION.
Pendant Timpression de ce genre , on m'a
communique' quelques Lichens , les uns de
France et les autres recueillis pendant le voyage
autour du monde de la corvette francaise , la
Coquille : ils ont fiut naitre quelques observa-
tions que j'aicru devoir joindre ici, parcequ'elles
completent Thistoire des especes deja de'crites.
J'j fais aussi connaitre un Sticta nouveau , pro-
\enant du voyage dont je viens de parler.
5. STICTA AURATA. Pag. 49.
J'ai vu dans les herLiers de MM. Dubourg dlsi-
gny ct Lenorraand , a Yire , des individusde ce
Lichen , recueillis dans les environs de Cher-
bourg. (i)Il croit aussi a la Nouvelle Zelande _, ct
ce Siicta , sans etre tres-commun , me semble
repandu sur le plus grand nombre des contre'es
du globe. Tons les e'chantillons que j'en ai vus
avaient ete cueiliis non loin des bords de la mer.
(i) M. De Lachapelle est le premier qui ait decouvert cells
espece clans le departcmcnt de la Maiiclic.
DES LICHENS. 1 5()
6*. STICTA CARPOLOMA. N.(noa fig.)
S. Thallo cartilagineo coriaceo, lobis laciniatis elon-
gatis sub-coriiiculatis retuso-truncatis; supra la-
cunoso pallido - flavescente , sublus tomenloso
ochroleuco; cyphellis luteis punctiformibus ; apo-
theciis marginalibus disco concavulo brunneo-ni-
gricaiite margine prominulo sub-evanescente.
Cebeau Lichen, comme notre Stictafaveolata,
a beaucoup de rapports avec le S. pidmonacea.
II s'e'tend et se decoiipe comme lui ; mais ses
lobes multiplies , divergents et souvent plus
etroits , lui donnent un peu Taspect des corni-
cula lions du S. Damcecornis. Le dessus est
nu , lacuneux et ride ; sa couleur a I'e'tat sec
est un bleu-iivide avec des teintes jaunatres ;
le dessous est tomenteux , jaune pale et un peu
brunatre vers le. centre. Le caractere qui singu-
larise encore ce Lichen , est la presence de
cjphelles jaunes , punctiformes , tres-nom-
breiises , et qui , se gontlant par I'humidite ,
rappellent un peu la forme des J^errucairc-s.
L'existence de ces c^^phelles et leur couleur nous
fait classer le S. caj-poloma dans la premiere
section de ce genre , tnndis que , si Ton ne con-
sidcrait ([uc son fades , on le piacerait a cole
l6o HISTOIRE
du S. pidmonacea , on du S. fcweolata ; m.tis
il differe de ce dernier par 1 'absence de gra-
nulations anastomose'es sur le dessiis. Les apo-
theces , qiiand elles existent , sent assez nom-
breuses et garnissent les bords du thalle ; elles
formont iine verrue pedicellee dans leur jeunesse:
niais bienlot un disque presque noir et concave
se de'couvre , et , plus il avance en age , plus la
bordure qui Tentoure diminue , jusqu'au point
de disparaitre entierement.
Gette belle espece vient a la Nouvelle Ze-
lande.
9. STICTA GILVA. Pag. Sg.
Parrai quelques especes provenant des iles
Malouines , et qui m''onfc e'te' communique'cs ,
s'esttrouve'une'chantillon de5. ^ilva plus complet
que I'individu sur lequel je I'avais decrit. II a
les plus grands rapports avec le iS". sylvatica
par son port , ses couleurs et ses decoupures ;
mais il s'en distingue toujours par son dessus
nu, lisse, et sur lequel je n'ai jamais vu les pulvi-
nules qui se trouvent sur I'aulre; eniin par le
dessous , oil se voient des cjphelles citrines.
DES LICHENS. l6l
5i. STICTA PULMONACEA.
Var. B. Pleurocarpa, Pag. 141.
J'ai dit que Florke prenait les apotheces de
cette variete pour un Lecidea parasite 5 je dois
ajouter que Fries , autre savant du nord de I'AI-
leniagne , pense que les memes apotheces sont
des Pezizes.
II
'\'V\X'VXV'VW\AX-».-\\/V\V'^\\AAVV\X'»X \X\ WXX VX VAX\ VXVX XVXX »/*X\AX VXA WX
INDEX
SPECIERUM ET S YNON YMORUM.
Litteraj cursivae synonyma indicant.
DELISEA. Fee.
stiticoidcs. Fee. 94
LICHEN. Linn. , etc.
ambavittarius. Bor.' 76
ampllsslmus. Scop. l3l
argyracetis. Bor. gi
auratus. Sni. 49
aurigerus. Bor. 54
eatvus. Bor. iu2
ceranoidcs. Laink. 1 54
crocatus. L. Dicks. Sm. 56
damoBcornis. Sw. io5
dichoiomus, Bor. 107
discolor Bor. t36
itissecius. Sw. 1 48
fiiliginosiis. Dicks Sm. 74
gilviis. Thunb. 5g
gtomuliferus. Lightf. Sm. 139
herbaccns. Huds. Dill. i32
intrltatiis. Bor. 96
lacintaiits. Sw. 116
laciniatus. Huds. Dill. 129
laciniosus. Gmel. tb.
laeie-vircns. Liglilf. Sm. i32
Umbaiiis Sm. Si
i»ui5a
putmonaria. Dec. i39
B. plcurocarpa. Dec. i4>
quercizans, Mich. ' "4
scrobicutata. Dec. i5a
verrucosa. Hofl'm. '*•
PARMELIA. Ach.
glomulifcra. Ach. 129
Iterbacea, Ach. iSa
hotentotta. Ach. i34
^(lerciians.
Ach. 84
PELTIGERA. Hoffm.
sylyatica. Hoffm. 86
PLATISMA. IlolTnu
cornudamm. lloffm. «o5 , log
crocatum. Hoffm. 49
disscctum. Hoffm. »48
/(/(X. Hoffm. no
/actnia?((m. Hoffm. »i6
INDEX. i65
PAG.
PULMONARU. Hoffm. Bor.
calva. Bor. 'oa
dicltotoma. Bor. '"J
discolor. Bor. *5°
herbacea. Hoffm. ■''
tnJricata. Ber. 9°
reticulata. Hoffin. >39
ri^idula. Bor. 97
sylvatica. Ho^m. 86
verrucosa. Hoffm. 'Sa
STICTA. Schreb. Ach. Dclisc. 35
alpina. Willd. 68
ambavillaria. Del. 76
angustata. Del. 5a
anthraspis. >^c/i. Del, i55
argyracea. Z)«/. 91
B. soredil'era. Del. ga
aurata. Ach. Del. 49» 1^9
B, armoriaca. Del, ,\ 5ii
G. glaucescente. Del. lb»
aurigera. Del. 54
B. nuda. Del. 55
badia . Moug. ii3
Beauvoisii. Del. 83
Billardieri. Dc/. ' ' 99
boryana. Del. loa
canariensis. Bor. Del. \ Ji4
carpoloina. Del. - jSg
cinchonae. Del. »55
cunietia. .4c/i. Cc^ 66
crcnulata. Del. 128
crocata. Ach. Del. 56
crocata, Dec. 49
£. g-i/wa. Dec. ^9
cyathicarpa. Del, 7*
damxcornis. //c/i. Del, Jo5
iGG
INDEX.
FAG.
damacornis , C. eanarlensis. AcL. ii4
delisea. Fee. Del. 94
©esfontainii. De{. ' 60
dichotoma. Del. 107
B. pendula. Bor. DeL loS
discolor. Bor. Del. i36
dissecta. Sm. Del. i48
dlssecta. Ach. _ i5o
J. corrosa. Ach. i48
Dufoudi. Del. j8
endochrysa. Del. 45
exaspcraia. Moug-. gi
faveolata. Del. ' 101
Fcei. Del. 44
filiciua. Ach. Del, 120
■fiiix. L. fil. Sw. Spreng. ■ ib.
flavescens. Del.
"7
fossulala. Duf. on
Freycinetii. Z)c/. 124
fuliginosa. Jeh. Dec. Del. ^4
gaudicbaldla. Del. 80
gllva. rViltd. Del. 59, 160
■glomnliiera. />e/. 129
'B. amplissiiraa. Z>e/. ]5i
grondaliana. Ach. Del. ij5
herbacea. Del. i32
Lotentotta. Ach. Del. r54
B. umbilicata. Del. i35
Huniboldtii. ffooA. Z>c/. 69
ioti'icata. Z>c/. 96
KuDthii. Del. 126,
Kunthli. Hook. ji
kciniata. Sw. Ach, Del. iiG
laciniata. Kuatb. 122
iwvis. Bor. io4
kcviuscula. Del. j56
lan/^era. Duf. ji
ISDEX. 167
.PAO.
limbata. Acb. Del. 81
linita. Jch. Del. >45
macropliylla. Del. "O
B. strictula. I>6^ »"2
C.hadia. Del. »»3
macropliylla , A. Bor. 'lo
niougeotiana. J5e/. w' ^'
B. xanlholonia. Dc/. . fi5
obvoluta. ^c/i. Z)c/. €8
orygmaea. Aek. Del. 4^
pallida. Hook. . 126
papyracea. ZJe/. io4
patula. Del. »2a
peltigera. Del. »5o
plunibea. Moiig. Del. 109
pulinonacea. y^c/i. />e/. iSg
B. pleurocarpa. j4ch. Del. i4i ; 161
C. aggipgata. Del. i43
D. papillaris. Del, i44
E. hypomela. Del. ib.
qutrcifolia. Moiig. 97
qiiprcizans. Acli. Del. 84
retigera. Ach. Bor. Del. \\y
I'igidula. Del. 37
rufa. Wdld. Dell. 47
scrobiculata. Ach. Del. j5»
B. obsciirata. Del. j54
C. lanuginosa. Del. ib.
sylvatica. Ach. Dec. Del. 86
E. peruviana. Del. jg^
Thouarsii. Del. yo
tomentosa. Ach. Del. -73
variabilis. Ach. Del. no
xantholoma, Moug. (j^
w-vw\ w\ xvx
VVXWWV*. VV'VVWW\VV\**'*^V\VWV\AW\V'WVV\VV\VV\\^%
CATALOGUE
' Dcs Coquilles trouve'es sur les coies dit
departement de la Manche , hi a la
seance dii i4 mars 182 5 j Par M. DE
GERYILLE.
A M. DE CALMONT, secretaire de la Sod6t6
Linneenne du Calvados.
WoKsiEca ,
J cdoisvousdire, comme introductiona cecalaloguc
pourquoi je lui ai donn6 la forme que vous voyez.
Ma premiere idt^e a i\i de faire une liste toute
simple des noms geii^riqucs et speoifiques avec I'lia-
bitat , comme Je le fis rannee demiere pour les
planlcs.
Mais je n'ai pas tardc b. m'apercevoir que ce qui
t^tait facile pour la Botanique,etail impraticable pour
la Concliyliologic.
12
I-O C0QUILLE5 TROUVEES
Linn^ a lellcment perfeclionn^ la science des \i-
g^taux, qu'avccsa nomenclature les botanistes s'en-
tendent partout.
Uiais il a imparfaiiement conou les Tcslac(?s : les
recherches qu'on a faites depuis sa mort en ont tel-
lenient augmcn(<^ le nombre , qu'il est impossible
de les adapter a sa classification. Ses genres ne
suffisaient pas 11 y a cinquanJe ans , et Gm^Iin ,
son dernier ^diteur , les a tcUcment surcharges de
nouyelles especes qu'il ne s'y reconnaissait p ts lui-
naeme, et qu'ilful obligea chaque instant dc dire cui
tribui ascribenda?
Cependant, avec toutes ses imperfections, le Sys~
tema Natura: fournissait le seal catalogue general des
espfeces, qu'on put se procurer. II est dans les mains
de tous les naluralistes. J'ai cru devoir en adopter
la nomenclature , parce que tout le monde est k
port^e de le consuller.
D'un auti-e cote , j'ai cru qu'il fallait consulter les
ouvrages de ceux qui ont fait des recherches sur
les Tcslaces des mers de I'Europe. Mais comme nous
n'avions aucun catalogue des coquilies marines de
la France , j'ai eu recours a ceux des coquilies dc
la Grande-Bretague.
Ces catalogues rcunissent la plupart des circons-
tances que nous pouvons d^sircr pour I'avancement
de nos recherches. Aucun pays en Europe n'a plus
de cotes que I'Aiiglcterre ; elle est entouree par des
mers qui out avec les nolres la plus grande analo-
gic : nulle part on n'a plus etudie les coquilies de
ces mers : nulle part on u'en a f^it plus de listes.
Parmi les savanls anglais qni s'en sunt occupds
SL'n LES COTf.S DE I.\ KATICKE. IJI
i\ suffit de ciler Lister, Pennant, Da Costa , Donovan 5
Montagu , iNiaton et Rackett , Leach , Sowerby.
Je me snis procure la pliipart des ouvrages de ces
savants sur les Tiistaccs de leur pays, et particu-
lierement le catalogue donn^ dans le haiticme vo-
lume des Transaclions de la Soci^te Linn^enne de
Londres ,qui est, pour aiusidire, la recapitulation de
tous les ouvrajes anglais sur la Conchyliologie indi-
gene, k I'iipoque ou celte liste fut publiee (1807).
Voila principalement pourquoi j'ai cil6 cet ou-
vrage a presque tous les articles de ce catalogue.
Dne autre raison qui m'a engage a le citer de
prclerflSice , c'est qu'en indiquant a peu pres tout
ce que nous pouvions rencoatrer sur nos cotes , il
n'en est pas moins le livre qu'on peut se procurer
a meilleur march^ Le 8*. volume des Aetes de la
Societe Linn^enne ne forme qu'un petit in-4°. qu'on
peut se procurer s(^par6ment.
Apres cetle liste , celle que je cite le plus souvent,.
est celle des coquilles du coml^ de Dorset , par le
docteur Pulteney. Cel!e-ci a sons le rapport du prix
le meme avantage que la precedente ; elle ne con-
(lent gueres plus de cent pages in-folio , avec des
figures de toutes les especes qu'ellc indiqne.
Sous le rapport du pr;s, je n'en puis dire aulant
des ouvrages de Pennant , de Donovan et de Mon-
tagu ; ils sont fort chcrs. Heureusement que j'ai
pu les empruntcr.
Je n'ai donn6 ni le caractere g^nerique , ni le sp6-
cifiquc , d'apres Gmelin. En les copiaot j'aurais inu-
tilenient grossi mon catalogue de phrases que cLacun
peut lire dans I'ouvraqe,
l-]-i COQUILLES TR0U7£ES
Mais quand il s'agit d^spfeces que Gm^lin n'a pas
jndiquees , et que les naturalistes anglais out dt^cou-
vertes , je me suis fait uii devoir de transcrire la
phrase de MM. Maton et Rackett, parce que leur ca-
talogue est peu connu en France. Celte phrase n'a
pas toujours la prt5cision de celles de Linn6; mais
je me suis bien garde d'y toucher ou de mcpermettre
des observations.
J'ai cit^ Donovan , Pennant ou Montagu, seule-
ment quand il s'agissait d'espdces iuconnues au doc-
teur PuUeney.
Vous etes peut-^fre surpris que je n'aie pas fait
usage des travaux de nos savants naturalistes MM.
Gnvier, De Lamarck et De Blainville.
Personne ne reconnait plus que moi les immenses
services que ces savants distingues ont rendus a la
science ; mais leurs m^moires sont trop diss^mines,
et leurs catalogues trop g^n^raux ou ti'op peu d'ac-
cord eutr'eux , pour que j'aie pu les citer. Quelque-
fois seulement , quand j'ai cru ^tre silr de pouvoir
le faire sans erreur , j'ai marqu^ la synonymic de M.
De Lamarck {Anim. sans vert. ).
Voici la liste des auteurs anglais que j'ai consult^s :
Maton etllackett, Transactions of the Liimean Society
of London^ i volume /n-4°. » London, 1S07, avec 6
planches de bonnes figures colorides.
Donovan _, British Shells , 5 volumes in-S". , figures
colorless, London , 1802.
^lonldi^w , Testacea liritannica, London, i8o4j ivo-
lumes m-4''. , figures colorices. II y a un supplement
en... volumes , mime format, London, 1810.
PuUeney, Catalogue of the britisli Shells de of Dorset-
SlIR L£S COTES DE LA' MANCHE. 176
shire by Richard Pultency, M. D. London iSiZ, hi'foUo
d' environ 100 pages ^ ct 23 planches d&coquilles en noir.
Fennant, British Zoology illustrated by plates, 4 ^°-
Itimes (n-4°. 3 London,
MULTIVALVES.
CHITON. Linn. Ginel. p. 5202.
1. G. Fascicularis. Linn. Gmel. pag. 3202...
Act. Soc. Linn. Lond. torn. 8. pag, 21. n^.
3. tab. I. fig. I... Pult. Dors, pag. 20. tab.
1. fig. I... Encycl. Me'th. tab. iG3. fig. i5...
Lamk. 6 (i). pag. 62 1. n*'. 5.
Hab. Querqueville. Sur les pierres et les rochers.
Piare.
Gette cspece qui se reconnait facilement am petites houppes
de polls dont elle est bordee, a quelquefois uq pouce de lon-
{^leur.
2.G. Marginatus. Linn. Gmel. p. S^ofi... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 2f. n*'. 4> t. i. f".
2... Pult. Dors, p. 25. t. I. f. 2. ..Lamk. 6(1).
p. 021. n°. 6.
Hab. Cherbourg, La Hougue.
Gette espece est plus petite , et ses bords sont lisses , refle-
cbis ot denies en scie.
5. C. Nova species.
Hab. La Hougue.
Plus grande et plus lisse que les precedentes , elle a cgalc-
ment huit ralves. J'en ai trouve plusieurs individus jetes sur
la cote, durant une foite gelee , par un grand vend de nord-
C'-t ; j'en conserve quelques-uns dans I'esprit de via avec I'a-
cimal. Scrail-cc le Chiton punclatas, Linn. Gmcl. p. 5so5 ?
SUR LES OOTES DE LA MAN CHE. lyS
4. C. Albus. Linn. Gmel. p. 5^o4... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 23. n^. 7. t. i. f.
4-.. Piilt. Dors. p. 25. t. T,. f. 5.
Hab. La Houge. Sur les Iniitres. Pelile.
5. C, CiNEREUs. Linn. Gmel. p. 32o4... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 22. n^.G. t. i. f. 3...
Pult. Dors. p. 2^). t. I. f. 4-
Hab. Querqueville. Sur les pierres et les huitres.
Commune.
6. C. Nova species ?
Hab. Inconnue.
Cctte espcce que je possctle est tres-peHte. Je ne vois pas
dans les auteurs de description qui puisse s'y rapporter.
LEPAS. Lmn. Gmel. p. 6207 .
1. L. Punctata. Testa conica punctata ,
opercuUs ohtusis. Act. Soc. Linn. Lond.
8. p. 24- no« 5... Pult. Dors. p. 25. t. i.
f. 10.
Hab. Baie de Cherbourg et de la Hougue. Sur les
pierres. Assez commune.
Celte cspoce, cliargce de points a pou pres semblables a ceux
d'un de a coudre , a peut-ttre etc regardee par Linne comme
unc variete du Lcpas balanus ? Gmelin n'en parle pas.
2. L. Balanus. Linn. Gmel. p. 6207.. . Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 25. n^. i.— Balanus
commzmw.Pult. Dors. p. 25. t. 1. f. 12.— ««
Balanus sulcatus.hamk. 5. p. 890. n". 2,
Hab. toutcs nos cotes. Sur les Teslaces et sur les
pierres. Tr{-s-commune.
IjG COOUILLES TROUVBES
3. L. Balanoides. Liim. Gmel. p. 0207... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 23. n*^. 2. — J^a-
lanus vulgaris. Pult. Dors, p, aS. t. 2.
f. 7. — an Balanus oi'«/«/v^ ? Larak. 5. p.
5g2. no. 8.
' Hab. id. Tr^s-commune.
4. L. RuGOSA. Testa suh-cjlindracea ^ oper-
culis acutissimis. Act. Soc. Lian. Lond. 8.
p. 25. n°. 7. t. 1. f. 5. — Balanus nigos us.
Pult. Dors. p. 2 5. t. 2. f. 10.
Hab. id. Assez rare.
Cette espece est presque aussi large au somniet qu'ii la base.
Ses valves sont plus aigi'ies et beaucoup plus rudes que celles de
I'espece piecedente.
5. L. TiNTiNNABULUM. Linn. Gmel. p. 52o8...
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 25. n^. 6. —
Balanus tintinnabulum.V\x\i. Dors. p. 2 5.
t. r. f. 5... Lanik. 5. p. Sgo. n°. 3.
Hab. Probablement etrangfere.
Cette belle espfece se tiouve dans nos ports attachee' aux vais-
scaux qui I'apportentsans doute des pays strangers.
6. L.Intertexta. Testa depressiuscula^opev'
calls indistinctis , vahulis intertextis stria-
. lis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 26. n".
9. — Lepas striata. Penn. Brit. Zool. 4- 1-
58. f. 7. ~ Balanus intertextus. Pult.
Dors. p. 2 5. t. 1. f. 9. — Creusia verruca.
Lamk. 5. p. 4oo. n°. 5.
Hab. Nos coles. Asscz commune sur le Peigne
opcrculaire.
SUR LES c6t£S DE LA MANCriE. I77
7. L. Elongata. Linn. Gmel. p. 32i3... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 2O. n^. 8. — Bala-
nus clavatus.ViAi. J)ovs. p. 25. t. i. f. G...
Mont. Test. brit. p. lo.
Hab. R^ville, sur la Tcte de Saire; St.-Germain-
sur-Ay, sur la Morte-Femmc ; Rosel et Carteret, sur
les rochers. Commun.
8. L. Anatifera. Linn. Gmel. p. Saix... Act.
Soc. Linn. Loud. 8. p. 28. n«. i3... Pult.
Dors, p, 26. t. 2. f. 5. — Anatifa Uevis.
Lamk. 5. p. 4o4' i^^- i-
Hab. Sur les vieux bois a la mer.
(). L. ScALPELLUM. Linn. Gmel. p. 62 10...
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 27. n". 11...
d'Argenv. t. 26. f. F, G...Pult. Dors. p. 26.
t. 2. f. 8. — Pollicipes scalpellum. Lamk.
5, p, 407 • n°. 3.
Hab. Cherbourg. Sur les Yarccs et les Tubulaires.
PHOLAS. Linn. Gmel. p. 32i4.
1. P. Dactylus. Linn. Gmel. p. 52 14... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 3o, n^. i ... Lamk. 5.
p. 444- 1^"- !• — Pholas hians. Pult. Dors,
p. 26. t. 3. f. 2.
Hab. Toules nos cotes plattcs.
Celte Pholacle , dont nous tiouvons partout les valves, se
trouve vivantc it Granville et a. Querquevillc en abondauce
dans le bois pourri cl dans la glaisc,
i3
178 COQUILLES TROUVEliS.
2. P. Cais^dida. Linn. Gmel. p. 5-215... Act.
Soc. Linn. Load. 8. 'p. 3r. n°. 2... Pult.
Dors. p. 2G. t. I. f. 12... Lamk, 5. p. 444*
11°. 3.
Hab. Querqueville.
5. p. Grispata. Liun. Gmel. p. 82 16... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 52. n^. 4--' Pnlt.
Dors. p. 27. t.5.f.4... Lamk. 5. p. 44^- no.7.
Hab. id.
4. P. Parva. Testa ovali hinc reliculato-
striata , cardinis dente ex tuberculo orto.
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 33. n^. 5...
Mont. Test. brit. p. 23. t. i. f. 7,8.
Ilab. id. Trf;s-rare.
, Cette petite especc n'est pas iiidiquee par Liune.
MYA. Linn. Gmel, p. 5217.
I. M. Dubia. Testa suh-ovalihiante^ cardinis
dente ohsoleto. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 53.
no. I. — Pliolasfaha.Vnll. Dors. p. 27. 1. 1. f.
II. — Gastrochcenamodiolina. Lamk. 5. p.
447. no. 3.
Hab. La Hougue, Cherbourg. Dans les valves de
nos grosses huili-es. Rare.
Cette petite coquillc resscmble bieii plus par ses liabitiules
a uno Pliotade qu'a une Uye ; mais coninie elle n'a les carac-
teres d'aucuu de ccs genres , M. De Lamarck eu a fail uu
nouvrati.
4. SUU LES COILS DE LA MAN CHE. I79
2. M. In^quivalvis. Testa suh-triangulari ,
iimhonihus incurvatisgihhis. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. ^o. no. 12. t. i. f. G... Encycl.
me'tli. t. 230. f. 4« ^- — Corbida nucleus.
Lamk. 5. p. 496- "°- ^''
Hab. Nos cotes. Commune.
Cette petite coquille est assez commune en valves separees;
mais on les tiouve ties-rarement unies. M. De LamaicL I'a otee
du genre Mye pour la mettre parrai les Carbides.
5. M. NoRWEGiCA. Linn. Gmei. p. 5 222. — ^m-
phidesma corbuloidcs. Lamk. 5. p. 49'**
n^. 12.
Ilab, Rade de Cherbourg. Rare.
Ccttc espece, nacree comme les PflHi/orM, mais un peu plus
grande , a les deux valves convexes; c'est une de nos plus cur
rieuses. Elle n'a etc trouvee que dcax ou trois fois.
4. M. Arenaria. Linn. Gmel. p. 0218,.. Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 55. n". 4-.. Encycl.
Meth. t. 221). f. 3. a, b... Pult. Dors. p. 28.
t. 4. f. 8... Lamk. 5. p. 4^1-- n''- '^^
Hab. Baie de Cherbourg. Dans le sable. Rare.
5. M. Truncata. Linn. Gmel. p. 0217... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 35. uo. 5... Encycl.
Meth. t. 229. f. 2. a, b... Pult. Dors. p. 27.^.
3. f. I... Lamk. 5. p. 4'^i' 'i°- J-
Hab. Toutes nos grevcs. Co.iimune.
Celte grande espfece est tres-bien noinraee.
G. M. Declivis. Testa ovata compressiuscula
antice sub-truncata^ cardinis dente crasso.
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 36. n^. 5 — Mja
iSo COQUILLES TROUrEES •
puhescens. Pult. Dors. p. 27. t. 4- f- '^- —
Anatina myalis. Lamk. 5. p. 4^4- '^^ 9*
Ilab. Rade de Cherbourg. Rare.
Cette espuce qui est fragile a ili- piisc au Chalut.
y. M. Pfi^TENUis. Testa ovata planiuscida ,
cardinis dente cochleariforini. Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 67 . n^. 6... Pult. Dors. p.
28. I. 4. f- 7'" Mont. Test. brit. p. 4i- t.
I. f. 2.
Hab. Cherbourg. Tres-rare.
8.M. NiTiDA? Linn. Gmel, p. oaari.
Hab. Cherbourg. Dans les sables sous la Cayenne.
Feu commune.
9. M. DisTORTA. Testa suh-oi^ali^ vahndis
difforinihus tumidioribus , cardinis dente
C7Yi^.?o.Act. Soc. Linn. Lond. S.p.ay. n^. 7...
Mont. Test. brit. p. 42. t. i . f. i .
Hab. Querqueville. Tres-Rare.
Cette coquille est fragile et presque transparente. Ellc se niclie
conmie les Pholades dans la glaise ul Ic bois pourri.
SOLEN. Linn. Gmel. p. 5223.
I. S. Vagina. Linn. Gmel. p. 5223... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 42.n<>. i... d'Arg. Conch.
t. 24. f. k... Encycl. me'th. t. 222. f. i...
Lanik. 5. p. 4^1- n"- i- — Solen marginn-
ius.Vnll. Dors. p.28. t! 4- 1* 8.
Hab. Nos cotes sablonneuses. Commune.
SUR LE3 COTES OE LA MANCHE. l8l
Citte espi'ce se vend dans les poissonnerios.
2. S. Ensis. Linn. Gmel. p, Sas/^... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 44. ii°. 4--- d'Arg.
, Conch, t. 9-4. f. L... Encycl. mclh. t. aan.
f. 2... Pult. Dors. p. 28. t. 4. f. 5... Lamk.
5. p. 4^")?-. no. 5.
Hab. iJ. plus commune encore que la precedente.
5. S. Pellucidus. Testa lineari siib-arcuata^
dente alterius vahndce hifulo. Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 44- n". 5... Donov. Brit.
Shells , t. 1 55. _ Solen minutus. Mont, ex
D. Leach. — Solen pjgmaius. Lamk. 5.
p. 432. no. 6.
Hab. Grtvc voisine du Grand Vey , aux confins
des departements dc la Manche et du Calvados.
Gette jolie petite espece a rarement plus d'un pouce dt?
longueur.
4. S. Steigilatus ? Linu. Gaiel. p. 5220... an
Lamk. 5. p. 455. n^. 18 ?
Hab. Cherbourg. Rare.
Cttte espece cuiieuse , que M. Defiance rapporle a\'ec quelque
doute au Solen Strigillatus , nieiite un exanien plus parlicuiier.
Je ne I'ai trouve indiquee dans aucuu Catalogue anglais.
5. S. Vespertinus. Linn. Gmel. p. 6228...
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. [\-] . n". 8...
Encycl. meth. t. 228. f. 2. — Tellina varia-
hilis. Pult. Dors. p. 29. t. 5. f. i. — Psam-
mohia njespertina. Lamk. 5. p. 5i5. i\^. 5.
Hab. 110s cotes platles.
1 8a COQUILLES TROUVKES
TELLINA. Linn. Gmel. p. SaSS.
1. T. Ferroensis. Linn. Grael. p. SaSS... Act.
Soc. Linn. Loud. 8. p. 4o. ii°. 2,.. Pult.
Dors. p. 29. t. 6. f. I. — Psammohia
feroensis. Lamk. 5. p. 5i3. n®. 2.
Hab. id. Assez rare.
2. T. Variabilis. N ?
Hab. Querqueville ; elle n'y est pas rare.
Celte espcce , piesqirinterniediaire entre les genres Solen
et TcUina , envoyee a Paris , ni'cii est toujours revenue avcc
le num de TcUina variabilis. Je ne lui vols point d'analogiie
dans les listes anglaises , ni dans Gnie'in. Pulteney ct Donovan
indiquent bien une TcUina variabilis ; mais c'est an Solcri vcs'
pcrtinus que leur espece se rapporte. Elle est de la taille de
la TcUina donacina ; mais elle est inequilaterale. J'en ai en-
voye des eehantillons a plusieurs liabiles conchyliologistes an-
glais .• aucun d'eus ne I'a reconnue ; presque tous se sent ac-
cord6s k ne pas lui trouvcr les caracteres d'une Tcllinc. J'en
communiquerai volontiers des echantillons.
5. T. Donacina. Linn. Gmel. p. 5234... Act.
wSoc. Linn. Lond. 8. p. 5o. n^. 4- t- i- ^'
7... Pult. Dors. p. ag. t. 12. f. 5 , b...
Lamk. 5. p. 5^7 . n°. 27. — an Doncix ana-
dnum? ejusd. 5. p. 552. n°. 26.
Hab. tovites nos cotes plattcs. Peu commune.
4. T. Fabula. Linn, Gmel. p. SaSg... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. Sa. n^. 7... Lamk. 5.
p. 626. n°, 24. — Tellina discors. Pult.
Dors. p. Sj. t. 12. f. 3. ct 3, a.
SUR LES COTF.S DE LA MANCHE. l^J
Hab. l)aie de la Ilougue , et plusieurs de nos cotes
plaites. Commune.
5. T. Tenuis. Testa siib-triangulari planf-
uscida tenerrima. Act. Soc. Linn. Lond.
8. p. 52. iio. 8... Lanik. 5. p. 327. n^. ^5.
_- Tellina polita. Piilt. Dors. p. 29. t.
5. f. 5.
Hab. Granville et loijte la cole de I'Ouest jusqu'a
Poitbail ; jamais auNord de ce Havre. Commune.
6. T. SoLiDULA. Testa sub-glohosa , ante-
Tills suh-angulafa. Act. Soc. Linn. Lond.
8. p. 58. no. 19... Pult. Dors. p. 99. t.
8, f. 4... Mont. Test. brit. p. 63... Lamk.
5. p. 525. n° . 5r.
Hab. baie de la Hougue. Comm*ime.
7. T. Depressa. Linn. Gmel. p. SsoS... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 5i. n^. 6... Larak. 5.
p. 526. iv\ 22. _ Tellina squalida. Pult.
Dors. p. 29. t. 5. f. 2... Mont. Test. brit. p.
56... Donov. Brit. Shells , t. lOS.
Hab, Granville. Rare.
8. T. Faust A. Testa suh-orbicidata , stj'ils
transversis miniitissimis obsoletis.Acl. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 55. n^. JO. t. i. f. 8. — an
Tellina striatula. Lamk. 5. p. Ssg. \\°. 55.
Hab. Clierbourg ; trouv«ie une scule fois aa
Clialat.
Gniclin ne pailc point de cette cspece.
9. T. Reticulata. Linn. Gnicl. p. 524o...
l84 COQUILLES TROUVEES
Act. Soc. Linn. Loud. 8. p. 54- ii°- i ' • t.
I. f. f). — Tellina proficiia. Pult. Dors. p.
99. t. 5. f. 4'— (in Luciiia reticulata^ Lamk.
5. p. 542- n''. TO.
Hab. Cherbourg. Tres-rare.
10. T> Crassa. Testa sub - rotunda depres-
sa , sulc'is transversalibus numerosissimis .
Act. Soc. Linn. Lend. 8. p. 55. n''. i5...
Lamk. 5. p. 52f). n"^. 55 — P enus crassa.
Linn. Gmel. p. 5288. — Tellina rigida.
Pidt. Dors. p. 5o. tab. 7. f. 4«
Hab. entre Cherbourg et Querqueville. Pas rare.
11. Lactea. Linn. Gmel. p. 01^0... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 56. n°. i4... Pnlt. Dors,
p. 5o. t. 5, f. 9... Mont. Test. Lrit. p.
70. t. 2. f. 4« — Amphidesma lucinalis.
Lamk. 5. p. 491- i^"- ^.— anLucina lactea?
ejusd. p. 542. no. 12.
Hab. tontes nos coles. plattes. Peu commune.
I '2. T. lloTUNDATA. Testa suh-convexa oj-
biculari ^ 'vahuiis hidentatis ^ dente altera
bifido , altera divergente. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. 56. n"'. i5. — Tellina undat a.
Pult. Dors; p. 3o t. 5. f. 8... Mont, Test.
Brit. p. 71. t. 2. f. 5. — an Lucina undata?
Lamk. 5. p. 54^. u°. i3.
Hab. Cherbourg. Trouvee an Chalut , mais trl'S-
rarcment.
SUR LES COTES DE LA MANCHE. l85
i3. T. Flexuosa. Testa sub-globosa tener-
r'una , sinu ab urnbone marginem decur-
rente. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 56. n^.
16. —Venussinuosa. Donov. Brit. Shells ,
t. 42. f. 3. — Tellina sinuata. Montag.
ex. D. Leach Amphidesma Jlexuosa.
Lamk. 5.p. 492. ii°- 0 — an Lucina sinua-
frt ?ejusd. p. 545. "O. if>.
Hab. Cherbourg. Trfes-rare.
14. T.Carnaria. Linn. Gmel. p. '5'z^o... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. ay. u^. 17... Pult.
Dors. p. 5o. t. 5. f. a. — Lucina car'-
naria.h3.wk. 5. p. 4o8.li''. 8.
Ilab. Portbail ; Lingreville.
Cette espcce a long-temps ete rfegardee comme exotique.
Elle a ete designee comme anglaise par tons les concliyliolo-
gisles de ce pays. Cependant il n'est pas probable qu'elle ait tou-
jours et6 trouvee par accident sur nos cotes.
i5, T. Radula. Testa lentiformi convexa
striata., margine anteriore juxta cardinein
j^ectiusculo. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p.
54. no. 12. — Venus borealis. Donov.
Brit. Shells, t. i5o. Lucina radula. Lamk. 5.
p. 54 1. 1^°. 5.
Hab. Querqueville.
Cette csptce a ete trouvee en 1820 , par MM. Floxel et
Duchevreuil.
lO. T. In^quivalvis. Linn .Gmel. p. oaoS...
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 5o. 11°. 5...
i4
l80 COQUILLES TROUVEES
Donov. Brit. Shells, t. 4f« f- i* — PaH"
dora rostrata. Lamk. 5. p. 49^* ii°« i*
Hab. Tourlavillc , baie de la Hougue. Trfes-com-
mune.
Jo la Irouve souvent vivantc dans Ic sable.
J'ai mis cette espece a la suite des Orbiciila'ires , afin de ne
pas couper en deux le genre Tetlina de Llnne , dont M. De La-
mark I'a separee sous le nom de Pandora. Cctle separation ctait
indispensable, car nous en avons une dtuxieme espece.
17. T. Obtusa. Pandora ohtiisa. Leach...
Sowerb. Genera of Shells, ii**. 2...Laink.5. p.
499. no. 2.
Hab. Baie de la Ilougue.
Elle a ete tresbien distinguee par le docteur Leach. Elle est
ovale-obtuse.
CARDIUM. Linn. Gmel. p. 5244.
I.e. DiscoRs. Testa suh-orhiculari ^maxime
convexa , valvulis oblique striatis. Act. Soc.
LinnXond. 8. p. G7. n^. i5... Mont. Test.
Lnt. p. 84. — Tellina divaricata , an pisi-
Jojvnis ?Lmn. Gmel. p. 524 1.
Hab. Querqueville. Extiemement rare.
Les cuncliylioldgistes anglais ne s'accordenl pas sur le genre
,. n". 5... Donov.
Brit. Shells, t. G... Lamk. 6 (1). p. 7. n*^. 12.
var. a , b.
Hab. Baie de Cherbourg.
l88 COQUll.LES TR0U7EES
8. C. EcHiNATUM. Linn. Gmel. p. oit^-j.,. Act.
Soc. Linii.Lond. 8. p. 05. n'^, 5...Pult. Dors.
p. 3o. t. 6. f. 2... Lamk. G (i). p. y. n^. i4.
Hab. Baie de la Hougue. Commune,
g. C, RuBRUM. Testa^ rotundata convexa ,
cardinis dentihiis prbnariis fere ohsoletls ,
laterahhus manifestis. Act. Soc, Linn, Loud.
8. p. QfQ. n^. lo... Mout, Test. brit. p. 9.
Hab, R^ville , sur le rocher appel6 tete de saire.
J'aitrouv6 un echantillon piesque microscopique de cette rs-
pece dans des Batancs pcdonculics. {Lcpas elongata Linn. Giutl...
sp. 7. de ce catalogue ) .
MACTRA. Li/in. Gmel. p. 32f)6,
1. M. Glauca. Linn. Gmel. p. SaGo... Act. Soc.
LJini. Lond. 8. p. 68. w^. 2... Encycl. me'lh.
t. 256. f. I... Donov. Brit. Shells , t. 12") —
Mactrahelvacea. Lamk. 5. p. /\i/\. n". 5.
Hab. Cote depuis Saint-Germain-sur-Ay jusqii'a
Granville. Assez commune.
Cette grande Maclrs ne se trouve pas dans le nord du depar-
tenient. EUe est connne a Granville sous le nom de Schias.
2. M. Stultorum. Linn. Gmel. |>. oaSS... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 69. n"^. f\... Encjcl.
Me'tli. t. 250. f. 3... Pult. Dors. p. 5i. i. 8.
f. 5... Lamk. 5. p. 474- ""• 7«
Hab. Toutes nos c6tes plalles. Commune.
CcUc cspiice est tics-lissc , ainsi que la pieccdciUc.
SUS LES c6t£S DE LA MAN CHE. l8()
5. M. SoLiDA. Linn. Gmel. p. SaSg... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 70. 11°. 5... Pnlt. Dors,
p. 5i. t. 12. f. I... Lamk. 5. p. 477- w^- ^5,
Iiab. id. Trts-commune.
Cellf-ci est bicn plus epaisse que les precedenlf s. En se dii-
))uui!laiit Ati son drop mar'tn , elle a dcs zones concentiiques dc
deux coulcurs, qui la font prendre d'abord pour une cspece
diflereute.
4. M. SuB-TRUNCATA. Testu tviangiilata Iwvi
crassiuscula , umbonibus tiimidipribns.
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 7 i . n». 6. tab. i .
f. 1 1... Pidt. Dors. p. 03. t. 5. f. io,..Donov.
Brit. Shells, t. 12G.
Hab. Nos cotes sablonneuscs. Pas rare.
Cotte Mactrc, assez seniblable a la precedente sous beaucoup
de rapports, est bien plus courte et triangulaire.
5. M. LisTEBi, Linn. Gmel. p. SaGi... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 71. n^. 7... EncycL me'th.
t. 257. f. l\.—Mactra compi^essa. Pult.Dors.
p. 3i. t. 7. f. I... Moat. Test, brit. p. 9(1.—
Telllna plana. Donov. Brit. Shells _, t. <^>4.
f. I an Lutraria compressa ? Lamk. 5.
p. 4^9- 11°' 4'
Hab. Cotes plattes et vaseuses, pres de Tembou-
chure dcs rivieres.
6. M. BoYsii. Testa ovata glabra , cardi/iis
dente crasso prominulo. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. 72. n". 10,.. Pult. Dors. p. 55.
t. 12. f. 7. ..Mont. Tost, brit. p, 08. t. 5, f. 7.
igO COQUILI-ES TROUVEES
— Amphidesma Bojsii. Lamk. 5. p. 49''
n". 7. ,
Ilab. Baie de la Hougue. Peu commune.
Ellc s'y trouve dans les memes lecalites que le Tetlina fabula ;
ellea comnie cette derniure la forme d'ua haricot.
7. M. Dealbata. Testa ovata hi ante ^ car-
cllnis dente medio complicato denticuloque
laterali. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 68.
no. I. t. I. f. 10... Pult. Dors. p. 5i. t. 7.
f.j. — an Macira pellucida ? Linn. Gmel. p.
8260 an Mactrafvagilis ? ejusd. p. DaC) r .
Hab. Quineville, au centre de la baie de la Hou-
gue. Trts-rare.
8. M. Tenuis. Testa compressa suh-triangu-
lari cequilatej'ali^ cavdinis dente in altera
valvuld bifurcato , dentihus lateralihus re-
motis. Acl. Soc. Linn. Lond. 8. p. 72.n0. ^s.,.
Mont Test. brit. p. 672. supp. t. 17. f. J-
— Amphidesma tenuis. Larak. 5. p. ^^yi.
no. 8.
Hab. id. Trfes-rarc.
9. M. LuTRARiA. Linn. GmeL p. 3239... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 76. n". i5... Encycl.
me'tli. t. 268. f. 5... Pult. Dors. p. 01. t. 5.
f. II, — Lutraria elliptica. Lamk. 5. p.
468. no. 2.
Hab. Cotes sablonneuses. Rarement entlfere.
10. M. HiANS, Testa ohlongarudi ^ extremi-
tate antcriore repando hiante. Act. Soc.
SUR LES COTES BE LA MAN CHE. J 1)1
Llnii.Lond.8. p. 74. 11°. 12 Mja oblonga.
Linn. Gmel. p. 322i Lutraria solenoides.
Lamk. 5. p. 4^8. n^. 1.
Hab. id. Tres-commune a Granville.
DON AX. Lmn. Gmel. p. 3262.
1. D. Trunculus. Linn. Gmel. p. 5-265... xict.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 74. 11°. i ... Pult. Dors,
p. 5'2. t.6. f, 5. .. Lamk. 5. p. 55 1. n^. 24.
Hab. Baie de la Ilougue, a I'cnibouchure de la
Sinope. Commune.
2. D. CoMPLANATA. Testa oblonga Itvvi glaher-
rima , margi?ie mtegeiTimo. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. 75. no. 2... Mont. Test. brit.
p. loO. t. 5. f. 4.
Ilab. Granville. Commune.
Cctle espece est rare eu Angleterre. La figure de Montagu est
trcs-bonne.
3. D. Irus, Linn. Gmel. p. 3265... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 77. n'\ 6... Pult, Dors. p.
32. t. 12. f. 6. — J^'enerupiswus.\-i^\v\\.
5. p. 507. no. 5. _ rt/z Petricola lamellosa ?
ejusd. 5. p. 5o5. n<^. 1.
Hab. Baie de Cherbouig et dc la Hougue. Rare.
Comme les Plioladcs , celle espece vit dans les pierres , la
glaiso ft le bois pourri.
4. D. Plebeia. Testa ovatalcevi , mai^ginein-'
tegerrhno , cardinis dentihus validis. Act.
Soc, Linn. Lond. 8. p. 76. n^. i\... Pult. Dois.
lC)-2 COQUILLES TROUVliES
p. 52. t. 5.1". i5,..Moat. Test. bril. p. 107.
Hab. Celte espece trfes-rare sur nos cotes a 6ti
pcch6e au Clialuty dausla bale de Cherbourg.
VENUS. Linn. Gmal. p. SaGG.
J. V. Verrucosa. Linn. Gmel, p. O'^Gi)... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 78. n^. 9.... Pult.
Dors. p. 55. t. 8. f. I... Laiuk. 5. p. 58G.
no. 7.
Ilab. Nos cotes , et particulierement a Granville.
Pas rare.
Celte coqiiille est epaisse , lamelleuse et cliargee anterieurc-
ment dc venues , ce qui lui a fait donner le nom qu'elle portc.
2. V. Gasina. Linn. Gmel. p. 52G9.., Act. Soc.
, Linn. Load. 8, p. 79. no. 4. t. 2. f. i...Lanik.
5. p. 587. n°. 9.
Hab. Cherbourg. Rare.
Cette espece est lamelleuse comme la precedente nt n'a jamais
de venues.
5. \ . Fasciata. Testa sub-cordata , costis
transversis lads depressis. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. 80. n^. 5. — Veiins pa-
phia , BP'Linn. Gmel. p, 5268. — J^emis
paphia. Pult. Dors. p. 55. t. 7. f. 5... Encyci.
Meth. t. 276. f. 2.
Hab. Cherbourg. Rare.
I
SUR LES COTES DE LA MAKCIIK. 1 03
4. V. Gallina. Linn. Gmel. p. Sayo... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 82. n". 10. — Venus
casina. Pult. Dors. p. 35. t. 8. f. 2... Larak.
5. p. 59 [. no. 24.
Hab. Bales de la Hougue et de Cherbourg. Moins
rare.
5. V. IsLANDicA. Linn. Gmel. p. Sayi... Act.
Soc, Linn. Lond. 8. p. 83. n^. 12... Encycl.
Moth. t. 272. f. 6... Pult. Dors. p. 58. t. 6.
f. 5 Cjprina islaiidica. Lamk. 5. p. Sby.
no. 2.
Hab. Rade de Cherbourg, oil je I'ai trouvee plu-
sieurs fois.
Cette grande et belle espece n'est pas commune sur nos cotes.
6. V. CiiiONE. Linn. Gmel. p. 5272... Act. Soc.
Linn. Lond. 8 p. 84- n^. i3... EncycL Me'lh.
t. 266. f. I... Pult. Dors. p. 55. t. 6. f. 7.
. Cjtherea chione. Lamk. 5. p. 566. n°. 22.
Hab. Porlbail. Je ne I'y ai trouvee qu'une fois, apres
uu grand vent d'ouest. Elle est fort rare sur nos
cotes.
Celte espice est plus lisse que la precedente et plus jolie.
7. V. Inquinata. Lamk. 5. p. 607. n°. 88
an Venus triangularis ? Act. Soc. Linn.
LoiVd. 8. p. 85. no. II.
Hab. Rade de Cherbourg. P^che^e aii Chalat.
Cette csptce a etc trouvee une seule fois, et c'est sur I'cclian-
tillon \inique , que je posside entier, qu'elle a cte nomniee an
Blus^um.
i5
If)4 COQUII.LES TROUVEES
S, V. ExoLETA. Linn. Gmel. p. 3284... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 87. n". ig. t. 5. f. i...
Encjcl. Me'th. t. 279. f. 4j -">••• Vuh. Dors.
p, 54. t. 8. f. 5... Cjtherea exoleta. Lamk.
5. p. ^72. no. 48.
Ilab. Toutes nos graves et parliculiferement celle de
la Hougue.
Pliisieurs cenlaines d'inJiviJus vjvans furent jettes i la cote,
de la Hougiic , il y a quclqucs annees , par un gros vent d'est.
9. V. OvATA. Testa ovata longituclinaliler
sulcata , transversim obsolete striata. Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 85. n*'. if\. t. 2. f. 4...
Piilt. Dors. p. 55. t. I. f. i5... Lamk, 5. p.
607. n^. 87.
Hab. Cherbourg et Granville. I'eu conimune.
10. V. AuREA. Linn. Gmel. p. 3288... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 90. n". 24. t. 2. f. 9...
Lamk. 5. p, 600. n^. 56 F'enusnehulosa.
Pult. Dors. p. 54. t. i5. f. 3.
Hab. id. Peu commune.
11. V. Perforans. Testa suh-rhomhoidea .^
antice truncata /-ugosa, postice transvers\in
striata. Mon\. Test. brit. p. 127. I. 5. f. 6...
Act. Soc, Linn. Lond. 8. p. 89. n^. 22. —
J^enerupis perforans . Lamk. 5. p. 5o().
n^. 1.
Hab. Baie de la Hougue. Assez rare sur nos cotes.
Cette esjjcce percn Ics pierrcs , la glaise el le bois, et ellc s'y
niche comme Us Plwlades.
SDR LES COTES DE LA JIANCIIE. IQO
iQ. V. Decussata. Linn. Gmel. p. '52()^...Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 88. n^. 20. t. o.. f. 6...
Pult. Dors. p. 34. t. 6. f. 4«'- Lamk. 5. p.
597. no. 46.var (3).
Hab. Nosc6tes. Assez commune.
35. V. PULLASTRA. TcStCl obloTlgO-OVatd , €111"
tice angitlata , delicatissime decussatim
striata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 88. n".
2 1, t. 2. f. 7... Pult. Dors. p. 36. t. I. f. 8...
Lamk. 5. p. 597. n^. ^j. •
Hab. Cote de Coutances. Commune.
Gmelin a confondu cette espece avec la precedente. Les ha-
liilants de la cote oucst du depaiteineut ne s'y trompent pas :
ils niangeni, la Fcniis pullastra sons le nom de Coque, et elle se
vend sous ce nom i la poissonnerie de Coutances.
14. V. ViRGiNEA. Linn. Gmel. p. 5294... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 89. n°. no. t. 2. f.
8... Encjcl. Me'th. t. 283. f. 2... Pult. Dors,
p. 34. t. i3. f. I... Lamk. 5. p. 600. n°. 57.
var (2).
Hab. Cherbourg et Granville. Commune.
ARCA. Linn. Gmel. p. 33o5.
1. A. Lactea. Linn. Gmel. p. Soog... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 92. n^. 3... Lamk. 6
(i). p. 4o. n''. 17 — Area crinita. Pult. Dots.
p. 54. t. II. f. 5.
njC) coQuiLLES trouvI:es
Hab. Nos cotes.
Cftte espece sr tiouve comuiunement en valves separ^es, mais
rarenient enticre.
2. A. PiLosA. Linn. Gmel. p. 33 j 4-.. Act. Soc.
Linn.Lond. 8. p. g4. ii°. 5. t. 3. f. 4...Encycl.
Me'lli. t. 3io. f. 2... Pult. Dors. p. 55. t. 1 1.
f. 2. — Pectunculus gl/cimcris j an pilosus?
Lamk. 0 (i). p. 4Q' w°' 1,2?
Hab. Baie de Cherbourg, Equeurdreville et Quer-
qucville. Commune.
5. A. Nucleus. Linn. Gmel. p. 33i4-. Act.
Soc, Linn.Lond. 8. p. ()5.n". (>... Pult. Dors.
p. 35. t. 12. f. 6 Nucula margaritacea.
Lamk. 6 (i). p. 59. n°. 6.
Hab. Querqueville et Sl% - Anne pres Cherbourg.
Assez commune.
OSTREA. Linn. Gmel. p. 33 1 5.
* Peignes.
I. 0. Maxima. Linn. Gmel. p. 35 1 5... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 96. n^. i... Pult. Dors. p.
35. t. g. f. 3 Pectenmaximus. Penn. Brit.
Zool. 4' t. 59. £. 6r ... Lamk, 6 (1). p. jC5.
no. 1.
Hab. Nos cotes.
Tout le nionde connait la Grande Piler'ine , que I'ou vend daiis-
les uiarclics sous le uoin de Cofichc,
sun LES COTES DE LA BIANCIIE. I97
2. O. Jacob^a. Linn. Gmel. p. 55 1 6... Act.
Soc. Linn.Lond. 8. p. 97.11°. ^...Pult. Dors.
p. 50. t. i5. f. 2 — Pecten jacobceus. Lanik.
(S (1). p. lOS. \\°. 5.
Ikib. Je Tai (rouvee a Cherbourg ; elle est rai'esur
nos c6tes.
5. 0. Vakia. Linn. Gmel. p. 5524... Act. Soc.
Linn. Lend. 8. p. 97. 11". 3... d'Arg^nv.
Concli. t. 24- f- H... PLilt.Dors. p. 3o. t. 10.
f. 1,2,4,5,7, 9 — Pecten vcuiiis. Lamk.
() (1). p. 175. no. 47.
Hab. Sur toutes nos grives. Commune.
4. 0. OpEiicuLARis. Linn. Gmel. p. SSsS... Act.
Soc. Linn.Lond. 8. p. 98. n^.l\... Pult.Dors.
p. 56. t. 9. f. 1 , 2 , 4^ 5 — Pecten opercu-
/^//w. Lamk. 6(1), p. 172. n". 54- var(b).
Ilab. Toules nos coles et surtout a Cherbourg.
5. O. LiNEATA. Testa imequhnihi radiis vl-
gintilojigitudinaliterpimcfato-scahris^oper-
cw/oco/zt'ex/ore. Act. Soc. Linn.Lond. 8. p.gg.
no. 5...PuIt. Dors. p. 56. t. lo.f. 8 Pecten
lineatus. Lamk. 6 (1). p. 172. 11°. 55.
Hab. id. Plus rare.
Ellc pourrait bicn n'6trt' qu'iiiie varietc dc la prtcedentc.
6. 0. SiN'uosA. Linn. Gmel. p. 55i9... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 99. n". 6 — Ostrea dis—
torta. Pult. Dors. p. 56. t. 10. f. 5, 6. —
Pecten sinuosus. Lamk. 6 (1). p. 175.n0. 49.
KjS COQUII.LES TROUVEES
Hab. Omonville; Cap de la Hague. Trouv<5e avec
les buitres. Rare.
**
Flidtres proprement elites.
7. O. Edulis. Linn.Gmel. p. 3354... Act. Soc.
Linn. Lond, 8.p. 101. n^, g... Lamk. 6(1).
p. 203. !!<'. I.
Uab. Nos c6tes.
Iluiire viilgairc. Je n'ai point besoin de donner de details sur
celte coquille la plus coaniie de toutes , et celle qui offre le
plus de varietes.
ANOMIA. Linn. Gmel. p. 354o.
1. A. Ephippium. Linn .Gmel. p. 33 4o... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 102. n". i ... d'Argenv.
Conch, t. iQ.f. G... Pult. Dors. p. 37. t. 1 1.
f. 3... Lamk. 6 (i). p. 226. n°. i.
Ilab. Sur les buitres. Parliculierement commune
dans les pares.
2. A. Squamula. Linn. Gmel. p. 334 1... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. J02. n°. 2... Pult.
Dors. p. 57. t. i3. f. 4'.. (Ill Lamk. 6 (i).
p. 228. no. 8? — an Anomia lens 7 ejusd.
n^. 9.
Hab. id. Aussi commune.
Celtc coquille, bien plus petite que la prectidentG, pourrait
bicu u'en Otre qu'uiic jeunc varielc.
SUR LES COTES DE LA MANCHE. 1 99
3. A. Undulata. Linn. Gmel. p. 3340... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. io5. n^. /[... Encjcl.
Melh.t. 184. f. 5, 6.
Hab. id. Plus rare.
4. A. AcuLEATA. Linn. Gmcl. p. 3340... Act.
Soc. Linn, Lond. 8. p. i o3. n°. 3... Mont. Test.
])rit, p. 1 57. t. 4- i- 5.
Ilab. id. Assezrare.
Cette espece est petite, arrondie.
Obs. Ce genre de coquiUcs adherentcs varle extreme-
vient, et I'on a peine a distinguer tes especes des varietes.
Parmi ccllcs-ci il y en a une pectinee, qui est evidcmment
/'Anoniie commune , quand elle adhere sur Ics Peignes.
MYTILUS. Linn, Gmel. p. 5353.
1. M. Edulis. Linn. Gmcl. p. 5553. Act. Soc.
Linn, Lond. 8. p. io5. n°, 3... Lamk. 6 (1),
p. 126. 11°. 29.
Hab. Toutes nos cotes. Trfes-communc.
Moiife commune. Elle »e suspend souvent en longucs grappi's
aiix roches, aux pieux, aux vaisseaux , etc. Elle I'oriiie iin article
asscz important de nourriture ; mais elle est dangereuse quand
on en prend trop.
2. M. AcHATiNUS. Dufresne.
Cette espece , que j'ai envoyee plusieurs fois i M. Drfrance
ct au Museum d'llistoire natuicUe, a Paris, a et6 nomuiee par
M. DuCresne MytUus JcUaiinus. Elle est generalement plus
grande et constauiment plus large et plus courte que la pre-
ccdente. Elle a aussi un goOit different et sc vend beaucoup plus
clier. Elle se tiouve a I'extrcmitc de la bare de la Ilouguc , voi-
*ine du Grand Vay.
9.00 COQUILLES TROUVKliS
5. M. Incurvatus, Testa Iceviusculaviolacea^
'vnlvis inciijvatis. Act. Soc. Liiin. Loud. 8.
p. io6, 11°. 4-t.5. f. 7... Peiin. Brit. Zool.
t. 04. f-74-" Lamk. G (i). p. 127. n=>. 55.
Hab. Cote occidentale. Sur les rochers. Fort coni-
mriue.
Cf^tto cspi'ce est beauccup plus petite que los precedcutes, plus
duHcate et hien plus reclierchee. On la connait dans le dcpai le-
nient sous le noin de Cayctt.
4. M. Modiolus. Linn. Gmel. p. 5554... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 107. n^. 7... Pult.
Dors. p. 58. t. 12. f. 5. — an 3Iodiola talipa?
Lamk. 6(1). p. 1 1 r. n^. 2 junior Modiola
harbnta. ejusd. ibid, p. ii4. n'\ i4.
Hab. Cotes plates. Assez commune.
Cette coquillo, quand elle est tres-jeune , est tcllement dilTe-
rente de CO qu'elle devient en vieillissant que le D'. Pulteneyen
a fait deux especes.
5. M. DiscoRs. Linn. Gmel. p. 5556... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 111. t. 5. f. 8, et var. B. t.
3. f. 9... Pult. Dors. p. 58. t. 2. f. 1.—
Modiola discors. Lanik. 6 (i). p. i 1 4- ii°- 1 5.
Ilab. Baie de ia Oougue, oil el!e n'cst pas rare.
Cette petite inoule se distingue a ses stries divergentes.
G. M. Pr^cisus. Testa ohloiii^a dijformi ru-
gosa J cardine ad extremitatem. Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 12. n<^. 12... Mont. Test.
brit.p. i65, 2. t.4.f. 2... Mja edentula. Fa-
bricins , De Blainville.
Hab. Rade dc Cherbourg, sur les huilrcs. Peu
Gonuiiuiie.
SUR LES COTtS DE LA MANCIIE. 201
7. M. RuGOSus. Linn. Gmel. p. 535a... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. io5, n^. 2. — Saxi-
cava riigosa. Larak. 5. p. 5oi. n^. i.
Hab. Elle est assez commune dans lespierres et le
test des grosses huitres.
PINNA. Linn. Gmel p. 3363.
1. P. In GENS. Testa riigosissima , rugis con"
centricis irregidajihus longitudinaliter a
rostro decurrentihus , et versus cardinem
angido recto injlexis. Mont. Test. brit. p.
180... Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 112. n".
1... Lamk. 6 (1). p, iof\. n^. i3. — Pinna
hev'is. Donov. Brit. Siiells , t. iSa.
Hab. La pleine mer.
Cette esptce ne se trouve jamais sur nos cotes ; niais les pc-
cheurs du Maquereau la prennent quelquefois au large.
2. P. Pectinata. Linn. Gmel. p. 3364... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. ii5. n". 2... Pult.
Dors. p. 59. t. 5. f.3... Donov. Brit. Shells, t.
10... Lamk. 6 (1). p. i53. n°. g, var (a), (b).
Hab. id.
Les pfclieurs la rapporlent avec la prectdente , niais tri'S-rare-
ment.
16
'^■09. COQUILLES. TROUVEES
MULTILOCULAIRES.
NAUTILUS. Linn. Gmel. p. SdGcj.
Deux especes de Coqaillcs multUoculaires microxco-
piques ont ^t6 trouv^es a Cherbourg dans les sables.
Je crois que le Nautilus Beccarii en est une, et qu'il
y en a plusieurs autres especes sur nos c6tes.
UNIVALVES.
CYPRtEA. Li/in. Gmel. p. 5 5 97.
1. C. Pediculus. Linn. Gmel. p. 54iS... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 120. u^. i...Lamk.
7. p. 4o5. no, 64.
Hab. Cotes plates. Commune.
Cette espece est connue sous le nom de Pticelage.
2. C. BuLLATA. Testa sub-globosa Icevi. Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 121. n^. 2... Mont.
Test. brit. p. 202. t. 6. f. i.
Hab. Cherbourg, oil elle n'est pas extrfimement
rare.
Cette Porcclaine est lisse , blanche, sans stries ct sans tachcs.
Elle est aussi plus petite et plus courte que la pr6cedcnte.
SUR LES COTES DE LA SUN CUE. 20D
»
BULLA. Linn. Gmel. p. '^^11.
1. B. Aperta. Linn. Gmel. p. 5424... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p, 121. n®. 2... Pult.Dors. p.
4o. t. 22. f. 3. — Bullcea aperta. Lamk. 6
(2). p. 5o. n°. 1.
Hab. Baies de la Hougue et de Cherbourg. Assez
commune.
Je ne crois pas que ce solt la une Coquillc univalve. C'est
plut6t une espece de MeUusque rappiochee des Laptysles. Elle a
deux osselets additionnels qui la separent ivideniment des Tes-
taccs. J'en conserve avec Taninial dans I'alcool.
2. B. Haliotoidea. Testa suh-ovali pellucida^
apertura ovali dilatata. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. 125. no. 7... Mont. Test. brit.
p. 211. tab. y. f. ()... Pult. Dors. p. 43. t.
22. f. 5*. — an Sigaretiis haliotoideus ??
Lamk. G (2). p. 208. n". i.
llab. id.
Le nom que cette espece porte est tres-heureusement employe.
5. B. Hydatis. Linn. Gmel. p. 5424-.. Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 123. n°. 8... Pult. Dors.
p. 4o. t. 25. f. 10... Lamk. 6 (2). p. 55.
no. 8.
Hab. Cherbourg. Trfes-rare.
4' B- Akera. Linn. Gmel. p. 54^4--- Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. i25. n°. 11... Pult. Dors.
p. 45. t. 22. f. 12.
Hab. St.-Yaast, la Hougue. Rare.
2o4 COQUILLES TROUVEES
5. B. Cylindracea. Testa cyUndrica hevi .^
apertura aiigusiissima. Act.Soc, Linn. Loud.
8. p. 197. n^. 16... Pult. Dors, p. ^o, t. x8.
f. 22.
Hab. Bale de Cherbourg. Trfes-rare.
VOLUTA. Linn. Gmel. p. 5435.
1. V. ToRNATiLis. Linn. Gmel. p. 3457... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 129. n^. i... Pult.
Dors. p. 4^. t. i4- f- 2... Donov. Brit. Shells,
t. 57. — Tor natella fas data. Lamk. 6 (2).
p. 220. no. 3.
Hab. Baie de la Hougue, dans sa partie m^ridio-
nale. Cette jolie coquille n'y est pas tres-rare depuis
St.-Marcouf jusqu'au grand Vay.
2. V. Denticulata. Testa ovata , spira ele-
i>ata acutiuscula , columella tripUcata ,
labio denticulato. Act. Soc. Linn. Lond. 8.
p. i5o. nP. 2... Pult. Dors, p. 44- t- ^^- f- ^*
Hab. Cherbourg. Sous la Cayenne.
3. V. Interstincta. Testa turrita , anfrac-
tibus 5 planius cutis longitudinaliter cos—
tatiSf columella denticulata. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. i5i. n^. 6... Mont. Test. brit.
p. 524« t. 12. f. 10.
Hab. Cherbovug.
Cette ooquille, plus courtc tl plus petite qu'un grain de fro-
SUR LES COTES DE LA MANCHE. 2o5
nient, a cte trouvee par Madame Freret , a laquelle je doJs plu-
sieurs d^couvertes curieuses dans les petites especes de tous les
genres.
4. V. Caroburgensis. Testa turrita decussata^
anfractihus planis , siitur^is indistinclis .
( Nobis ).
Hab. Rade de Cherbourg. Tres-rare.
Elle a 6te trouvee une seule fois par Madame Freret. Sa lon-
cucurest de i3 Itgnes. Les siries longitudina/es sontasscz profondes;
les liorizoniaUs sont mains prononcces , mais neanmoins tres-appa-
rentes. Son iist est plus epais que celui d'aucunc autre Volute de
7J0S mers.
5. V. Pallida. Linn. Gmel. p. 3444'" Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. iSa, n°. 9... Encycl. Metli.
t. 084. f. 4' — Bulla pallida. Donov. Brit.
Shells , t. 66,
Hab. Rade de Cherbourg. Trfes-rare.
Cette espece n'a que 3 lignes de longueur.
BUCCINUM. Linn. Gmel. p. 54G().
i.B. Hepaticum. Testa ovato-oblonga sub-
plicata , spij'a acuta elevata , lahio inte-
riore rugoso. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p.
i55. no. 5... Pult. Dors. p. 4i. t. iS. f. i5...
Mont. Test. brit. p. '^l\5. t. 8. f. i Nassa?
Lamk. Encjcl.
Hab. St.-Germain-sur-Ay,
Je ne I'y ai trouvii qu'une seule fois.
2. B. Lapillus. Linn. Gmel. p. 3484... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. i35. n^. ^... Pult.
2o6 COQUII.LES TBOUVEES
Dors. p. 4i' t. i5. f. 1 , 2 ^ 5, 4? 9 ? i^- —
Purpura lapillus. hamk. 7. p. 244- n°. 3o.
Hab. Sur les rochers. Tres-commun.
3. B. Undatum. Linn. Gniel. p. 34o2.-. Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 137. n*'. 7... Pult.
Dors. p. /\i. t. 17. f. 6... Lamk. 7. p. 265.
n°. 1.
Hab. Toutes nos cotes. Tr5s-commun.
II est connu partout sous le nom de Ban.
4. B. Reticulatum. Linn. Gmel. p. 3495...
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 137. n". 8...
Pult. Dors. p. 42. t. i5. f. 10... Lamk. 7.
p. 267. n°. i4-
Hab. id. Aussi cbmmiin que le precedent.
5.B. Macvla. Testa ovata transverslmstriata^
labro incrassato. Act. Soc. Linn. Lond. 8.
p. i38. no. 10. I. 4. f. 4«" Pult.Dors. p. 42. t.
1 5. f. 8. — Nassa thoracina. Lamk. Encycl.
Hab. id. Commun.
Cette espece a ete rcgardee comme une jeiine varlete de la
prccedcnte ; mais I'inspection de la levre suERt pour en demon-
trer la difference.
6. B. Ambiguum. Testa sub-pjramidali trans-
i'erslm striata^ longitudinaliter lineato-cos-
tata ^ labro tenuiore. Act. Soc. Linn. Lond.
8. p. i38. no. 9. t. 4. f- 5... Pult. Dors. p.
^1. t. 18. f. 25. — JVassa ? h'dmk. Encjcl.
Hab. Baie de la Houguc. Tris-rare.
7. B. Minimum. Testa acuminata , costis emi-
SUR LES COTES DE LA MANCHE. '>0-J
nentihiis , striis transversis. Act. Soc. Linn.
Loud. 8. p. log. n^. 12... Mont. Test. l)ril.
p. 247.1. 8. f. 2 Buccinumhrunneiim.
Donov. Brit. Shells^ t. 179 f- 2.
Hab, St.-Geimain-sur-Ay. Tres-rare.
STROMBUS. Linn. Gmel. p. 35o6.
1. S.Pes pelecant. Linn. Grael. p. 55o7... Act.
Soc.Linn. Lond. 8. p. i4i.no. i... d'Argenv.
Conch, t. xli. f. M... Pult. Dors. p. 4^. t. i5.
f. 7 — Rostellaria Pes pelecanis. Lamk. 7.
p. 193. n°. 5.
Hab. Granville, an nord da roc. Je n'yenai trouve
que deux echantillons.
2. S. CosTATus. Testa subidata^ labro rotnn-
dato. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i4i. n".
2... Pult. Dors. p. 42. t. 14. f. i4'
Hab. Cherbourg, la Hougue. Assez commune.
On piendrait facilenient aii premier coup d'oeil cctte pelilc
espece pour uq Fiiscau ou un petit Turbo turricute.
MUREX. Linn. Gmel. p. 5524-
i.M. Erinaceus. Linn. Gmel, p. 355o... vVct.
Soc. Linn, Lond. 8. p. 142. n^. i... Pult.
Dors, p. 43. t, 14. f. 7.., Lamk. 7. p. 172.
no. 48.
Hab. Surpresque toutes nos cotes, Commun.
208 COQUII.LES TROUVKES
2. M. Gracilis. Testa turrita , anfractibus
costatis decussato-striatis , sutaris plants .
Act. Soc. Linn, Lond. 8. p. i45. n°. 2...
Pult. Dors. p. 45. t. i4. f. 18... Mont. Test.
brit. p. 267. t. i5. f. 5, et p. 586.
Hab. Cherbourg. Trouv^e vine seule fois.
5. M. Nebula. Testa turrita^ anfractibus
octo-costatis subtilissime reticulatis^ cauda
obliqua. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i^o.
n^. 4. .-Pult, Dors. p. 43. t. i4. f- 16. ..Mont.
Test. brit. p. 267. t. i5. f. 6.
Hab. Toutes l^s graves. Commun.
4. M. CosTATUs. Testa oblonga sub-caudata^
costis elevatis longitudinalibus . Act. Soc.
. Linn. Lond. 8. p. i44- w°- ^••- Pult. Dors. p.
43. 1. 14. f. 4'
Hab. Cherbourg, Portbail, la Hougue, Granville.
Commun.
5. M. Septangularis. Testa oblonga ^ costis
septem longitudinalibus continuis paricni
elevatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i44- 11°.
6... Mont. Test. brit. p. 268. t. 9. f. 5.
G. M. TuRRicuLA. Testa acuminata transver-
sim striata, anfractibus costatis elevatis.
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i44. n°. 7...
Mont. Test. brit. p. 262. t. 9. f. i... Pult.
Dors. p. 43. t. 1 4. f. i5.
Hab. Cherbourg, la Hougue. Trfes-rare.
SUB LES COTES DE LA MANCIIE. 2O9
7.M. RuFus. Testa acuminata^ anfractihiis
costatiSy costis numerosis transverslm stria-
tis. Act.Soc. Liuii. Lond. 8. p. i45. n^. 8...
Mont. Test. brit. p. 363... Lamk. 7. p. 162,
no. 17.
Hab. Cherbourg. Rare.
Cette petite espece se rapproche du Miirex nebula , mais ellc
est plus grande et plus Tcntrue.
8. M. SiNuosus.Z^e^^a acuminata ^anfractibiis
sex-costatis delicatisshne transverslm stria-
tis , Cauda hrevissima , labro antice fisso.
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i45. n". g...
Mont. Test. brit. p. 264. t. 9. f. 8.
Hab. Baie de la Hougue « a Quin^ville. Trouve
une seule t'ois.
9. M. CoRNEus. Linn. GmeL p. oSoa... Act.
Soc. Linn, Lond. 8. p. 147. n'^. i5... Pult.
Dors. p. 45- t. 17. f. 5.
Hab. Cole ouest du departemcnt, a Pirou.
C'cSt la plus longue des espf:ces que j'aie tiou\ tes : elle a jus-
qu'a deux pouces de longueur. Ellc est cylindriquc , et rude
sans slries.
10. M. Linearis. Testa acuminata rugosa ,
anfraclibus votundatis costatis lineato-
striatis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. i48.
no. 14... Mont. Test. brit. p. 261. t. 9. f. 4-
Hab. Baie de la Hougue, a L6tre, Quin(5ville.
Assez comniun.
Cette petite cspfccc a rarcmcnt jusqir^ cinqlignes de longueur.
»7
2 10 C0OUII.LE3 TROUVEES
11. M. PuRPUREus. Testa ohlonga caudata ,
anfractibus teretihus cancellatis. Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. i48. \\9. i5... Mont. Test.
brit. p. 260. t. 9. f. 3,
Hab. Baie de la Hougue. Asscx commun.
Cette espece se troiive fort rarement en Angleterre.
12. M. MuRicATUs. Testa oblonga nigosa ^
anfractibus ventricosis , costis Ion gi nidi na-
libus at striis elevatis tuberculosis. Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 149. n". i6...' Mont.
Test. brit. p. 262. t. 9. f. 2.
Hab. Cherbourg et baie tie la Hougue. Rare.
i5. M. Reticulatus. Testa turrita tubercu-
lato-reticulata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p.
jSo. n°. 20... Pult. Dors. p. 43- t. i4. 1. J 5.
Hab. Toutes nos coles. Commun.
Cette petite espece est de la grosseur d'un grain d'avoine.
TROCHUS. Linn. Gmel. p. 3565.
1. T. Magus. Linn. Gmel. p. SoOy... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. i5i.n<*. i... d'Argenv.
Conch, t. II. f. 5... Pult. Dors. p. 44- !• i^'-
f. I . . . Lamk. 7 . p. 1 5. n^. 2 1 .
Hab. Toutes nos cotes. Trcs-commun.
C'cBt une dc nos plus jolies especes ; on rappelle viilgaircnicnt
la sorcicre.
2. T. LiNEATUs, Testa sub-conica umbiUcafa^
anfractibus com>exiusculis . Act. Soc. Linn.
SUR LES COTES DE LA 51ANCHE. 211
LoncL 8. p. ir>2. no. 3... Pult. Dors. p. 44-
t. i6. f. II, 1-2. _ Trochu^ cinerarius.
Mont. Test. brit. p. 284.
Hab. Baie de la Hougue. Commun.
Cntte coquille est conique et de la grosseurd'une noisettp.
3.T. UaiBiLicATus. Testa iimhilicata depressa^
nnfractibus contigiiis. Act. Soc. Linn. Lend.
8. p. 1 55. no. 4... Pult. Dors. p. 44. t. 16.
f. 7 , 8.
Hab. Tourlaville , pres Cherbourg, et sur les graves
de la c6tc de I'ouest. Commun.
4. T. TuMiDiJs. Testa suh-conica striata,
anfractibus prominentihusplanis. Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. i53. n^. 5... Mont. Test.
brit. p. 280. t. 10. f. (\. — aii Trochus patho-
latiis? Linn. Gmel. p. 3574.
Hab. Cherbourg. Rare.
Cette espftce n'a pas la moitie de la grosseur des deux prec6-
dentes.
5.T. ExiGUus. Testa imperforata conica stria-
ta^ anfractibus crenato-lineatis. Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. iSO. x\P. 10... Pult. Dors,
p. 44- 1. 21. f. 4.
Hab. Nos cotes. Assez commun.
Ccttc jolie petite espice est aigue et rouge an sonimet.
(). T. Grassus. Testa impevforata sub-ovata^
colamella unidentata... Pult. Dors. p. 44« t«
17. f. 5,7... Donov. Brit. Shells, t. 7f.
Hab. Granville, Carteret, la Hoviguc. Pcu coui-
muii.
il-'i COQUILLES TROUVEES
Cette espece est d'une assez grande dimension.
7. T. ZizYPHiNUs. Linn. Gmel. p. oSjg... Acto.
Soc. Linn.Lond. 8. p. i5G. 11°. 9... Pult.Dors.
p. 44- t« 16. f. 3, 4--- Donov. Brit. Shels,
t. 52...Lamk. 7. p. aS. 11°. 46.
Hab. Sur nos cotes. Commun.
C'est une belle espece.
8. T. Papillosus. Testa imperforata conica
Uneato-punctatahasi gibha. Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. 1 55. n". 8. — Trochus fj'agilis.
Piilt. Dors. t. 16. f. 5. — Trochus tenuis.
Mont. Test. brit. p. 275. t. 10. f. 5.
Hab. Granville, Pirou, St.-Germain-sur-Ay. Rare.
Cette espece, qu'on pent facilement confondrc avec la pr6ce-
dciitc, est plus grosse, plus mince, et plus aigue au tommet ; les
tours- de spire ne sont pas hordes non plus.
TURBO. Lirni. Gmel. p. 5588.
1. T. JuGosus. Testa suh-ovata ventricoslore.^
nr/fractihus sulcatis. Act. Soc. Linn. Lond.
8. p. 1 58. n°. I. t. 4- f- 7-
Hab. Rochers a Granville , St.-Germain-sur-Ay.
Commun.
a. T. LiTTOREUs. Linn. Gmel. p. 5588... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. i58. n^. 2. t. 4- f* 8_,
9, 10 , II... Pult. Dors. p. 45. t. 17. f. 1,
et t. 19. f. 2 ,5... Lanik. 7. p. 47- n"- 24«
Hab. Sur tous les rochers. Trfes-Commun.
SUR LES COTES DE LA MANCHE. 2 r3
On cunnak cette espece dans le pays sous le nom de frclin ou
Brclin. On en mange beaucoiip.
3. T. RuDis. Testa suh-ovata ohtusiore^ an-
Jractibus ventricosis. Act. Soc, Linn. Lond.
8. p. iSg. n*'. 5. t. 4* f« 12, i5... Pult.
Dors. p. 45. t. 18. f. 6.... Larak. 7. p. l\(.j.
n^. 29.
Hab, id.
Les trois espeees precedentes sont tres-faciles a distinguer au
Booycn des bonnes figures du huitieme volume des Transactions,
de la Society Linneenne de Londres.
4. T. Petr^eus. Testa conica acuta, apertura
pjriformi. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 160.
11°. 6... Pult. Dors. p. 45- t- i^- f« i5-
Hab. Cherbourg, Carteret, sur les rochers. Rare.
5. T. CiMEx. Linn. Gmel. p. 5589... Act. Soc.
Linn, Lond. 8. p. 161. f. 9... Pult. Dors. p.
45. t. \[\. f. 6 , 9.
Hab. Cherbourg. Rare.
Cette espece est petite.
6. T. PuLLUs, Linn. Gmel. p. Sf^Sg... Act. Soc.
Linn. Lond. 8. p. 162, n^. 10... Pult. Dors,
p. 45. t. 14. f. 1,3... fl?zLamk. p. 49. no.3i ?
Hab. Nos cotes, dans le gros sable.
Cette petite espece est couleur dc rose et tresfolie.
7.T.LAB10SUS. Testa sub~conica, anfractibus
planis ^plicis nmnerosis.kcu Soc.Linn.Lond.
S. p. 164. no. i5. _ Turbo costatus. Pult.
Dors. p. 45. t. 18. f. 16. _ Helix lablosa.
2l4 COQUII.LES TROUVEES
Moat. Test. brit. p. 4oo. t. i5. f, 7. Ris-
soa Defrance.
Hab. Cherbourg , dans le sable sous la Cayenne et
dans la baie. Peu commiin.
Cette jolie petite espece est blanche.
8. T. GiNGiLLUs. Testa conica , anfrnctihus
sex planiuscuUs leviter striatis contiguis.
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. iG5. 11^. 9 ..
Mont. Test. Lrit. p. 59.8. t. 12. f. 7... Turbo
vittatiis. Donov. Brit. Shells, t. 178. f. i.
Ilab. Cherbourg. Rare.
Celle-ci est blanchAtre , turricul6e.
y. T. Ulv.'E. Testa acuminato-conica , aper-
tura suh-ovata. Act. Soc. Linn. Lond. 8.
p. 164. no. 16... Pult. Dors. p. 49' t. i8.f.
12. — Rissoa ... Defrance .
Hab. Sur les varecs. Commun.
10. T. Ventrosus. Testa conica Icevi^ anfrac-
tibus sex teretibus , apertura sub-ovata ,
marscine inteserrimo. Act. Soc. Linn. Lond.
8. p. 164. no. 17... Pult. Dors. p. 49- t- 18.
f. 12 , a.
Hab. id. Moins commun que le precedent.
Elle est aiissi petite.
11. T. Sl'b-umbilicatus. Testa conica sub-
umbdlcata , anjractihus tumidis , apertura
ex acte ovata. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p.
iG5. no. 18... Mont. Test. brit. p. 3i6...
Pult. Dors. p. 5o. t. 18. f. 12 J b.
SUR LES COTES DE LA MANCIIE. 21 5
Hab. Cherbourg. Rare.
Elle est tres-petite.
12. T. Truncatus. Testa cjlindrica , anfrac-
tibus planiiisculis ^ apice truncato. Act. Soe.
Linn. Lond. 8. p. 177. n". 44--- Mont. Test.
brit. p. 3oo. t, 10. f. 7...Pult. Dors. p. 5i.
t. 19. f. 8.
Hab. Snr les varecs avee le Turbo ulvm, mais moins
commun«5ment.
Cctte ciiquille tr6s-petite est facile 6 reconnaitre a son sommet
tronqu6.
i5. T. /iuRicuLARis. Testa conica hevij an-
fraciibus valde rotunda tis , apertura au-
riculari. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. iG6.
n°. 22... Mont. Test. brit. p. 5oS.
Hab. Baie de la Hougvie, a Quindville.
Cette cspecc ressemble lant si une coquilie d'eau douce ,
nonimee par les Anglais Helix fossaria , et par Draparnaud 6y-
e/o.tioma (m/jHr(/m , que je I'aurais prise pour la lueiiie ; mais je
I'ai constamment trouv6e dans la mer, el j'eu ai Itien tine ving-
taine du lieu que j'ai indique ci-dessus.
1 4. T. Clathrus. Linn. Gmel. p. 30o3. . Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 170. n". 5o... Pult.
Dors. p. 45. t. 1 5. f. II. — Scalarla coin-
munis . l^d^mk. 6 (2). p. 228. 11°. 5./
Hab. Cote nord du departemeut, ct surtoiit baie
de la Hougue.
Ccltc jolie coquilie connue par les amateurs sous le nom de
Faux-Scalata, n'est pas rare dans les localities que j'ai indiquees.
Je ne i'ai jamais trouviie dans le midi de notre deparlenient.
ip. T. Parvus. Testa turrita , anfractibus 5
2l6 COQUILLES TROUVEES
vel6 , costis eles^atis distantihus. Act. Soc.
Linii. Lond. 8. p. 171. no. 5i... Pult. Dors.
p. 45- t. 19. f. 4^ — Turbo lacteus, Douov.
Brit. Shells, t. 90.
Hab. Tres-commun avec le Turbo alvce. ,
Petite.
iG. T.Striatulus. Linn. Gmel. p. 56o4... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 172. n"^. oa... Mont:
Test. brit. p. 3o6. t. 10. f. 5... Pult. Dors.
p. 45. t. i4. f. 10.
Hab. Cherbourg.
Cette espi-'cc est niicroscopique.
17. T. CoNiFERUs. Testa turrita ^ anfractihits
costatis , costis contiguis ad sutwam suh^
papulosis. Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 175.
n°. 35... Mont. Test. brit. p. 5i4. t. i5. f.
2... Pult. Dors. p. 45. t. 19. f. 6.
Hab. Quin^ville. Trfcs-rare.
Celle-ci est aiissi niicroscopique.
18. T.CosTATUs. Testa suh-turrlta, anfrac-
tihus costatis , apertura margi?ie sulcata.
Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 174. ii^« 38...
Mont. Test. brit. p. 5ii. t. 10. f. 0... Pult.
Dors. p. 45. t. 19. f. 5... an Lamk. 7. p.
5o. no. 54? —Rissoa Defrance.
Hab. Baie de la Hougue. Rare.
Celte espece est niicroscopique coinnie les deux pr6c«dentes.
19. T. Terebra. Linn. Gmel. p. 36o8... A^t.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 176. n". 43... Pult.
SUR LES COTES DE LA MAN CHE. 217
Dors. p. 45. t, i5.f. 5, G — Turriteila te-
rebi'a. Lamk. 7. p. 56. u". 2.
Hab. Sur nos cotes. Rare.
Cette espece est bien coiinue et bien commune dans Ics ca-
binets.
Obs. Je suis conraincii (jue ce genre peat nous four nlr
encore plus d'esptces nouvelles qu'aucun des autres.
HELIX. Linn. Qmel. p. 36 1 3.
1. H. Elegantissima. Testa suhidato-turrita^
anfraclihiis oblique sidcatis. Act. Sec. Linn .
Lend. 8. p. S09. uo. 4'... Mont. Test. brit.
p. 29*8. t. 10. f. 2 — Turbo acutus. Donov.
Brit. Shells, t, 179. f. i.
Hab.? Rare.
Cette petite coquille turriculee n'appartient point aux genres
Turbo ni Helix '!
2. H. LAEVIGATA. Linn. Gmel. p.5665...Act. Soc.
Linn. Lend. 8. p. 222. no.66...Piilt. Dors. p.
49. t. 18. f. 9.
Hab. ? Peu commune.
Cette coquille singulifere a beaucoup intrigue les savants. On
en a Cait un Dulime, un Cabochon , une hocardc. M. De Blainvilli!
ia range parnii les ^i^arets. M. Cnvier doute que celte opiniiMi
soit Ibndee (voyczle bulletin des sciences n". 5i , p. 62).
Je m'en suis procure des ecliantillons avec I'aninir.l , ct je h.s
conserve dans I'csprit de vin.
2l8 COQUILLES TROUVEES
JNERITA. Linn. Gmel. p. '6Q)Q)C).
1. N. Glaijcina. Linn. Gmel. p. 5671... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 224. 11°. 2... Pult.
Dors. p. 5o. t. 21. f. 7. — non Ncidca glau-
cina ?? 'Lvkxn\\. 6 (2). p. 196. n^. i.
Ilab. Cotes plates. Assez commune.
2. N. Mamilla. Linn. Gmel. p. 3672... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 225. nP. 5...D'Argcnv.
Conch, t. 10. f. X. — Nevita nitidti. Donov.
Brit. Shells , t. i44 '^'^ Natica mamilla ?
Lamk. 6 (2). p. 197. n^. 4.
Ilab. Cherbourg, Tourlaville. Rare.
Lcs 6chaiilillons qu'on y a trouvcs sunt petits ; on la nomnie
Tulgairenient le Teton blanc,
5. N. Pallidula. Testa iimhilicatalcevi ^ um-
hilico prof undo productiore . Act. Soc. Linn.
Lond. 8. p. 226. no. 5... Pult. Dors. p. 5o.
t. 20. f. 4i 5.
Hab. Cherbourg. Tres-rare.
4. N. LiTTORALis. Linn. Gmel. p. 5G77... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 226. no,0. t. 5. f. r5.
— Turbo neritoides. Pnll. Dors. p. 44* t- i^-
f. i5 , i4 > I 5^ iG et t. 20. f. 2 , 3.
Hab. Sur toulcs nos cotes, Extr^mement com-
mune.
SUR LES COTi-S D!i LA MANCIIE. SIQ
HALIOTIS. Linn. Gmel, p. 0687.
I. H.TuBERcuLATA. Litiii. Gmcl. p. 3687... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 227. n^. i... Pult.
Dors. p. 5o. t. 22. f. I , 2... Lamk, 6 (2). p.
21 5. n". (5.
Hab. Siir les rocliers considerables de presque
toutcs nos cotes. Assez commune.
Cette grande coquille nacrce se vend an marclie de Cherbourg
sous le nom iIk Sitieux (six yeitx }, et a Granville sous cclui
d'Ormcr ( orcillc de mer ]. *
PATELLA. Linn. Gmel. p. 3691.
1. P. Chinensis. Linn. Gmel. p. 3692... Act.
Soc. Linn. Lend. 8. p. 228, n'^. i.— Patella
albida. Donov. Brit. Shells, t. 129.— Calj-
ptrcsa sinensis. Dillwjn. ( DeFe'russac. Diet,
class, d'llist. nat. )
Ilab. Granville , Cherbourg ^ et dans les pares
d'luittres sur lesquelles on la trouve fort souvent ad-
herente.
2. P. VuLGATA. Linn. Gmel. p. 5697... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 229. n^. 2... Pult.
Dors. p. 5i. t. 23. f. 1,2^8... Lamk. 6(1).
p. o3i. no. 28.
Ilab. Sur tous nos rocliers. Commune.
On la connait sous le nom de File.
5. P. Pellucida. Linn. Gmel, p. ojiy... Act.
^o.c. Linn. Lond. 8. p. 235. iio. 9,... Pull.
220 COQUILLES TROUVEES
Dors. p. 5i.t. 25. f. 5...Lamk. fi (i). p. 334.
11°. 43.
Hab. Toutes nos cotes. Peu commune.
Cette esp^ce est bruae, nunce,coniqiie. Le soininet est obtus,
penclie ea avant et marque de quelques rayons bleus.
4. P. CoERULEA. an Linu. Gmel. p. 0697 ? —
Patella pellucida (testce seniores) ? Act.
Soc. Limi. Lond. 8. p. 234. n^. 9... Pnlt.
Dors. p. 5r. t. 23. f. 6... an Lanik ? 6. (i).
p. 328. no. 17.
Hab. id.
Cette espece est un sujet de discussion entre les Goncbyliolo-
giates : plasieurs la regardent comme uoe varielii de la prece-
dente. Si c'c&t celle qui se trouvc sur nos c6tes , il est difficile
d'etre de leur avis. Celle-ci en efl'et , quoique plus jeune , est
coustamment plus epaisse , moins transparente , plus etruite ,
et elle n'a jamais de rayons bleus. J'aimerais mieux I'appeler
cornea on compressa que cmrulca ; ce dernier nom en doiine
une idee fausse.
5. P. ViRGiNEA. Linn. Gmel. p. 37 11... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 234. ii°- lo--- l^"*^-
Dors. p. 5i. t. i4. f. II-
Hab. id. Peu commune.
6. P. Ftssura. Linn. Gmel. p. 3728... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 235...Pult. Dors. p.
5i. t. 20. f. 4- ~ Emarginula fissura.
Lamk. 6 (0). p. 7. n^. 1.
Hab. Cherbourg, Querqueville , Granville, etc..
Peu commune.
Vulgairement VEntaille.
7. P. Grteca. Linn. Gmel. p. 5728.., Act. Soc.
SUR LES COTES DE LA MANCHE. '27.1
Linn. Lond. 8. p. 206. n». i3... D'Argenv.
Conch, t. 2. f. L.... Pult. Dors. p. 02. t.
25. f. 5. — Fissurella grceca. Lamk. 6 (2).
p. 1 1, no. 4'
Hab. Sur presque toufesnos cotes. Assez commune.
Cette espece , beaucoup plus grande que la precedente , est
pcicee au sominet.
S.P.N?
Hab. id. Commune.
Celle-ci est petite , lisse , et n'a ni le sommet perce ni echan-
ciiirr. C'est bien certainement une Patellc. Quelques connais-
scurs nie I'ont designee sous le nom de Patella parva ; mais jc
n'ai pu Irouverce nom dans aucun des auteurs que je possede..
DENTALIUM. Linn. Gmel. p. SySS.
1. D. Entalis. Linn. Gmel. p. SySG... Act.
See. Linn. Lend. 8. p. 26^. n°. 2... Pult.
Dors. p. Sa. t. 22. f. 10... Lamk. 5. p. 545.
no. !3.
Hab. Toutes nos greves et surtout a Granville.
Commuu.
SERPULA. Linn. Gmel. p. ojSg.
* Spirales.
1. S. Spikillum. Linn. Gmel. p. 3740... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 240. n°. 1... Pult.
222 COnUII.LES TROUVEES
Dors. p. 52. t. 19. f. 27*. — Spirorbis spi-
rillum. Lamk, 5. p. SSq. n<'. 2.
Ilab. Sur les polypiers flexibles et les varecs de nos
Cotes, oil elle n'est pas trfes-rare.
Cette espece microscopigue echappe souvent a I'oeil dc Tub-
servateur. On la regarde souvent coninie une variete de la sui-
vante.
2. S. Spirorbis. Linn. Gmel. p. 5740... Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 24i.n°. 5... Donov.
Brit. Shells , t. 9. f. 1,2. — Spirorbis nau-
tiloides. Lamk. 5. p. SSg. n°. i.
Hab. Sur les varecs de nos c6tes. Extremement
commune.
5. S. Carinata. Testa regulari spiraU ., an-
fractu exteriors supra carinato. Mont. Test.
brit. p. 5o2...Act. Soc. Linn. Lond. 8. p. 242.
no. 6.
Hab. id.
Cttte espece , plus petite que la precedente , est rcniarquable
par la carene de son bord superieur et son ouverture arrondie.
•**
Contortae irreguiares.
4. S.VjsRMicuLARis. Linn. Gmel. p. 5743. ..Act.
Soc. Linn. Lond. 8. p. 245. n'^. io...Pult.
Dors. p. 55. t. 22. f. 5... Lamk. 5. p. 5G2.
no. I.
Hab. Sur nos grosses coqviilles, ou elle forme
souvent des grouppes consid(5rables. On la trouvc
aiissi quelquelbis simple.
sun LES COTES DE LA MANCIIE. 2 25
5. S. TniQUETRA. Linn. Gmel. p. 5740... Act.
Soc.Linn. Lond. 8. p. 244« n°- i2...Pult.
Dors. p. 52. t. 22. f. 9 p^ermiliatriquetra.
Lamk. 5. p. 569. n". 2.
, Hab. Sur les coquilles , les pierres , le bois. Tres-
commune.
Vi. S.FiLOGRANA. Linn. Gmel. p.374i««« Lamk.
5. p. 564- n*^. 12.
Hab. 8ar nos cotes, oil elle n'est pas extremement
rare.
Je suis hurpris qu'aucua Conchyliogiste anglais n'ait observe
cette espece sur les cOtes de la Grande-Brelagne. Au lieu de
grouppes de tuyaux, commc dans le Scrpula vermiciilaris , celle-
ci presenle des tiiyaux egalement agglomeres , mais qui ne sont
gut-re plus gros que-du 111 a coudre.
*** Liherae.
7. S. Seminulum. Linn. Gmel. .p. 3759... Act.
Soc.Linn. Lond. 8. p. 245. 11°. i4...Piilt.
Dors. p. 52; t. 19. f. 3i,
Hab. Sur nos cotes. Commune.
Elle est extremement petite.
TEREDO. Linn. Gmel. p. 0747.
I. T. Navalis. Linn. Gmel. p. 5747... Act.
Sec. Linn. Lond. 8. p. 249. n^. i... Pult.
Dors. p. 55. t. 18. f. 21... Lamk. 5. p. ^f\Q.
x\9. 1.
424 COQUILLES TROUVKES
Hab. Dans nos ports, a Cherbourg, elc.
Ce taret est-il indigene ? Je ne le crois pas. Je pense plutot
qu'il se trouve apporte des pays etrangcrs attache aux vaisseaux.
SABELLA. Linn. Gmel. p. 5748.
i.S. Chrysodon. Linn. Gmel. p. 3749'
Ilab. Sur nos cotes. Commune. Je n'y ai jamais
trouv6 I'animal.
Cette espece est cylindrique , droite , et forni6e de giaiiu. res, seront les seuls objets de
mon cru que j'auiai a vous offrir.
Quelques soins et quelque t^nacite que j'aie mis
dans mes rccherches, je ne doute pas que plusieurs
espfjces ne m'aient ^chapp^ et ne rendent incomplet
le tableau que j'ai a vous presenter. II le sera d'autant
plus que le plus grand nonibre de celles dont se com-
pose cette Classe, ayant la nier pour element, la re-
cherche en devient difficile. En effet, comment par-
venir a connaitre celles dont Texistence semble dtre
coiWlnee aux plus grandes profondeurs de TOce^an ?
11 en est beaucoup, sans doute, qui nous sont en-
ticremcnt inconnues. Si le hasard , plus que nos
rccherches , si souvent impuissantes, nous a fait
Irouver quelques-unes de ccs dernifcres , ce n'a ^t^
que bien supcrficiellement que Ton a pu s'en oc-
cupcr. II a lallu se borner A les decrire. Ce que Ton
aurait pu dire sur leurs nicsurs ct leurs habitudes ne
scrait que conjectural.
Parmi ccllcs qui se trouvent sar nos cotes marines
2ab CATALOGUE DES CRUSTACES
plusieurs sont Irfes-bien connues. Les unes faisailf
partie de nos aliments, et devenant ainsi un objet de
Speculation pour les matelots , s'offrent sans cesse
k nos regards , sur ces mfimes cotes , on dans les mar-
c\\6s qu'elles servent h approvisionner ; les autres,
laissdes en quelque sorte a d^couvert , par le reflux
de la met, ont pu facilemenl devenir I'objet des
observations et des Etudes des naturalistcs. Les peli-
tes espfeces seules ont echapp6 a leurs recherches.
II en est autrement des espfeces terrestres et flu-
viatiles : elles sont bien connues. Ces dernieres sont
en petit nonabre. Cellcs quiontlalerre pour dement,
moins nombreuses que les espfeces marines, le sont
beaucoup plus que celles des eaux douces.
DU DfiPARTEMENT DU CALVAUOf. aa6
^/V^\V%'7V^\
WV%W%W%
CARAGTfiRES
DE Li. CLISSB
DES CRUSTACES.
Testa uni sen multiloba ; cor ; branchicc ;
medulla spinalis gangliis plurimis ; pedes
sex ad minimum,
U jf test compost d'uu ou plusieiirs lobes,"
recouvrant un coeur; des branchies; une
moelle 6piniere avec des ganglions; des
pattes articulees^ au nombre de six pour
le moins.
Cette classe se divise en cinq ordres ( Cuvier ,
regne anirn. ) :
Le premier , celui des Decapodes , forme' des
Kleistagnathes et des Exochnates de Fabri-
cius , comprend les genres suivans ( i ) :
GenrePortune. Genus PoRTUNus.Fabricius,
(i) Nous nc mentionnerons que ceux dont une ou plnsieur*
espuces se tiouvcnt dans Ic departement du CalTados.
x
2f»0 CATALOGUE DES CRCSTACES
Olivier, Lamarck , Bosc , Latreille , Leach , Risso
( Cancer. Liiine'. ).
Testa lata ; margine anlico suh~rotundo ,.
serrato , postice truncato. Pedes decern] an-
ticis duohiis chelatis ; intennediis sex gres-
soriis , acute iiuguiculatis ; posticis duohiis
natatoriis , lamella ovatd dep/^essd termi-
natis.
Test plus large que long , dont la partie an-
te'rieure est semi-circulaire et denle'e , et la pos-
te'rieure re'tre'cie et tronque'e. Dix patles ; les deux
premieres sent armees de chacune une pince ;
les six intermediaires qitr servent a la marche ,
sont termine'es par un ongle long et pointu ; les
^cwx dernieres sont nalaloires et Hnissent par
une lame ovale tres-de'prime'e.
J. P. 1£trule. p. Pcber. Fab. Lam. Lat. Ris. ( P. vela-
Unas. Leach. — Cancer. Lin. ).
Testce rubro-pubeseentes ; fronte dentieulafd ; tateribus
utrinqae quinqiie dentatis ; manibus , seu pedum an-
ticorum chelis sidcatis , supra unidentatis , apict acu-
ilssimis nigris ; car pis bidentatis ; pedum poslicoruiu
marginibus ciliatis.
Test rouge Ic^gdrement couveit d'un duvet jauna-
tre. Son front a de petites denls, dontles deux inter-
mMiaires sont plus longues et obtuses. Les deux
cotes du test ontchacun cinq dents aigucs. Lespiiices
qui tcrminent les pattes exleiieures sont sillonnees ,
Tinidentees en dessus, tres-poinlues ct noires a Icur
DU DEPARTEMENT DU CALVADOS. 23 1
exlr^mlt^; leur carpe est bidente; Ic dernier article
des deux pattes postcrieures est longitudinalement
divis^ par une carcne. II finit en pointe, et ses bords
Font trts-cili^s.
Cctte espece, vulgairement connue sous Ic nom d'Elrille , est
commune sur nos c6tes. Les rochers du Calvados sont la loca-
lite oil elle est la plus abondante. Sa chair, tres-dilicate et
ties-estimee en rend la peche int6ressante.
2. P. DE ROSDKLET. P. RoNnELETI. RisS. Lat.
Testa sub-tonientosa , branneo-rubra , ntrinque qulnque
dcntata , fronte integcrrimd , pilosa, car pis angulatis.
Test faiblement pubescent, d'un brun-rougeatre ;
front droit , entier, dont le bord est cili^; carpes au-
giileux termint^s par une dent tres-aigue. Les doigts
sont stri(5s , pointus , rougeatres, avec I'extr^mitt^
brune.
Cctte espt^ce, toujours beaucoup plus petite que la precedente,
commune dans la Mediterranie , se trouve rarement sur nos
coles. Elle s'y cache sous les pierres , dans les parties rocail-
Icusfes que la mer ne laisse S decouvert que lorsqn'elle est basse.
3. P. HoLSATiEN. P. HoLsiTus. Fab. {P . depuralor. Lat.
Riss. ■ — P. lividus. Leach.).
■ Testa Iceviusculd frontequc quinqae dctitatis.
Test lisse , ayant deux impressions et cinq dent«
de chaque cot^. Le front est (^galement armtj de cinq
dents , dont les trois inlerm^diaires sont plus fortes
que les deux laterales.
Les doigls qui lerminent les pattes ant^rieures sont
stries et denies ; ils finissent en une pointe crochue
dont rextreinite est pale.
Moiiis rare et plus gros que le precedent, ee Portune se
trouTe dans la partie des rochers du Calvados qui est toujourt
plus ou moins haignee par la mer.
23a CATALOGUE DES CRUSTACE9
G.PlATYONIQUE. G. PLATYOISICHUS.Lat,(().
Brachfuras , thor^ace Icevi , utrinquh sub-
quinque dentato ^ manibus aplcd compres-
sis y pedibus posticis oi>atis. Lin.
1. P. VARiE. P. VARiEGATUS. Lat. Leach ( Cancer depu-
ralor? Lin. — Cancer latipes. Plancus. ).
II est d'un ccndr6 grisatre trfes-ponctu6 de blanc
presque lisse. Son front a trois petites deots obtuses:
son test cordiforme, un peu plus long ([ue large, a
de chaque c6t^ cinq dents, dont la seconde et I'avant-
dernifire surtout sont plus petites.
Le doigt immobile des pattes ant^rieures est trfes-
comprim6. Son bord interne, comme celui du pouce,
est irr^guliferement dent^. Les tarses des 2*. ,3'. et
4". pattes un peu cili^s sur leurs bords, ont presque
\ix forme d'une petite lame semi-elliptique, allong^e,
poiotue et stride. L'inserlion des deux derni^res pat-
tes est plus rapproch^e. Elles sont plus grandes que
les pr^c^denles. Leur dernifere piece , en nageoire ,
comme celle des Fortunes , est elliptique , lisse et
cilice.
II se tiouve courant sur le sable humide , et dans les pfttites
mares que la nier laisse en se retirant. II n'est pas tr6»-com-
mun. Les plus grands ont environ un pouce de long.
G. Crabe. G. Cancer. Omnium.
Testa hrevis , transversa y planiuscula ,
postice angustata ; antico margine arcuato.
Pedes decern ; anticis duobus majoribiis che-
latis , cceteris acute unguiculatis , gressorils,
(i) Nouv. diet, d'hist. nat.
EU DEPARTEMENT T)V CALVADOS. 253
Test court, trahsverse , prcsque plane , a borJ
nntcrieui' arque , retreci et tronque poste'rieure-
iiient. Dix pattes, dont les deux premieres , les
plus grandes, finissent en plnce ; les autres, ser-
vant a la niarche , se lermiuent par un ongle
long et pointu.
1. C. Memde. C. Moenas. Omn.
TItoracc Iceviusculo utrinque . quinque dentato , fronts
triloba , car pis unidentatis ; pedihus acutis , ciliatis ,
aduncis.
Test d'un gris-verdatre et varicde points obscurs,
presquelisseavecquelques eiifoncements irr^guliers.
Ses bords lateraux ont chacun cinq dents. Son front
est trilobt^.
Cette espfece, la plus commune de toutes , se trouve abondam-
mcnt sur les bords de la mer^ oil on la voit marchant en avant ,.
en arriere , mais plus volontiers de cote et avec Titesse , pre-
sentant uae de ses pinces ouvertes pr6te i saisir son ennemi ou
sa proie.
Quoique sa chair soit pen estimee, il s'en fait une grandc
consommation , en raison de Ja modicit^ de son prix. On la
connait dans le peuple , sous le nom de Crabe enragee.
a. C. Paguue. C, PAGcnrs. Omn.
Braehyurus, tliorace crasso, utrinque obtuse-novempUcato,
manibus apice atris ; front e quinque dentatd.
II est rougeatre. Son front a cinq dents. Son test
bomb^a neuf dents obtusesdechaque cot^. Sespattes
sont grosses et proportioanellement courtes. Les deux
anterieuressontlisses, et les pinces qui les terminent
sont noires et int^rieurement denizes. Toutes sont
d'un rougeatre plus vif que le test.
GcUe especc , qui; Ton connait sous ks nouis do Tourteau ^
934 CATALOGUE DES CRUSTACES
Poiipart , rtc. , est suscepliblo d'acqiarir de giandes dimensions.
BcaiR'oup aioins commune que la precedente ,c'cst dans les lii iix
rocailloux, baignes parl»mer, qu'elle se trouve plus volontiers.
Sa chair est regaidee comme la meilleure des Criistaces que
Ton peclie dans notre deparlement.
3. C. HERissE. C. niRTELLus. Liii. Fab. Lat. etc.
Brachyiiriis , titorace liirto ulrinque 5-detitato, manibus
extus mitricatis. Lin.
II est petit , d'un brun-rongeutre ; son test uni ,
li^riss^ de poils, finement dentel^ sur le front a cinq
dents plus fortes de chaque cot^. Ses deux pattes an-
t^rieures sont lisses en dedans, tres-velues et muri-
qu^es en dehors. Les quatre autres paires sont scu-
ment velues.
Je I'ai toujours trouve cache sous les pierres, dans les plantes
marines ou dans les petites mares dont le fond est vaseux,
G. Eriphte. G.Eriphia. Lat, {Cancer. ¥dih.
Herbs t. ).
Testa cordiformis ; antennis exterms ,
elongatis , hand prope pedicuios GcuUferos
jnsertis. Fronte detectd , antennarum inter-
mediarnm inseiHio patet 5 pedibus hreinbus.
Les Eriphies ont le test cordiforme. Leiirs
antennes exte'rieures soiit longues , saillaiites , et
inse're'es loin des pe'dicules oculaires ; leur front
de'couvert laisse apercevoir I'insertion des an-
tennes interme'diaires. Les pattes sont courtes.
1. E. Front-upinbcx. E. spiisifrons. Lat. ( Cancer. Fab.).
Tfiorace laevi , ut7'inr/uit 5-dentato: dente secundo tertio-
que bifidis ; fronla manibusque multl-spinosis.
Son test un peu rcufle, (^pineux h sa partie ante-
DV DEPARTEMENT DU CALVADOS. 203
rieure, ayant cinq dents de chaque c6t6, dont la se-
conde et la troisieme sont bifides,a le front moins
avance que dans les genres precedents. Les devix
premiferes paltes grosses, in^gales, hdriss^es de poin-
les, ont leur cxtr^mite noire.
Cette espece , peu commune , a etc trouvee dans les cavitis
ties rocLeis du Calvados et dans les filets des peclieurs.
G, Pin NoxHERE.G.PiNNOTHERES.Lat. Leach.
Lamk. (Cancer. Lin. Fab.).
Testa orbicularis , parva , antice postice-
que retusa. Pedes decern \ anticis duobus
cltelatis ; cceteris gressoriis.
Test petit , orbicnlaire , ante'rieuremeiit et
poste'rieurement e'mousse'. Dix paltes ; les deux
ante'rieures arme'es d'une pince ; les aiitres am-
biilatoires.
Animal vivant dans des coquilles bivalves.
I. P. Pois. Lat. P. PisuM. Leach. Lamk. ( Cancer.
Aliorum. ).
Tcsla mollis , snh-quadvata , Iwvis , integcrrlma , obtusa;
caudd corporis amplitudine.
Test mollasse,. presque carre, avcc les angles ar-
rondis 5 lisse, enlier. Sa queue, repli^e sous lui, est
a peu-prfes de la grandeur de son corps.
II est petit. On le trouve dans les Mottles, poor lesquelles 11
peut etre un bote incommode, mais nullement parasite.
•2. V. DEsMoDLEs. P. Mytilorum. Lat. (Cancer varians
Oliv. ).
Testa ovato-orlnculata, antice sub-angustiore , c.onvexa ^
soUdtl, albidd; manibus ovatis , digitis artiialis. Lat.
Celle csptcc, plus polite que la precedeule, est
236 CATALOGUE DES CRUSTACES
blanche. Elle a le test orbiculd , un peu r^trtJci an-
KJrieurement , trfes-dur. Le dernier article de ses
pattes antdrieures est ovale , les doigts soot arquis.
Ses habitudes sont les mCuies que celles du prectdeat.
G. Maia, G. Maia, sen Inachus. Lat. Lamk.
Leach ( Inachus , Parthenope. Fab. — Can-
cer. Lin. ).
Testa suh-triaTigalaris.) postice rotundate-
latior, antice august ata , sub-rostrata , sca-
hra aut spinas a-^ pedes decern ; anticis duobus
porrectis , chelatis ; ccetevis unguiculatis.
Test formant ua triangle allonge' , arrondi et
plus large poste'rieurement , re'tre'ci en devant ,
convert d'aspe'rites et d'epines. Les deux pattes
ante'rieures sont terrainees en pinces et dirigees
en avant. Les aulres sont onguicule'es et ambu-
latoires.
1 . M. SQtiifADo. M. SQtiiNADO. Lat. Lamk. Bosc , Leach
( Inachus cornutus. Fab, ).
Testa murlcata ; fi-onte spinis duabus' , latere singulo
sex , eloitgatis , conicis ; bracluis pedibus duobus se-
quentibus vix longioribus; manibus cylindricis, loevibus,
digit is edcntulis.
II devient trfes-grand ; sa couleur est blanchatre.
Son test, couvert d'asp>h-itc8, plus long que large ,
a la forme d'un triangle dont la partie post^rieure est
la base. II a de chaque c6l6 six fortes Opines; il en
a deux autres tres-fortes dont la pointe est diver-
gente, qui sont plac6es sur le front.
Ses pattes sont cylindrlques ; les ant^rieures sont
armies d'une pince qui u'a pas dc dents ; les luiit
D'J DEPARTEMENT DXT CALVADOS. 2O7
lagnantcs.
Ici, Messieurs, se termine ma tache. Je suis bien
persuade que mon zfele dans la recherclie des Crus-
faces du departement du Calvados, n'a eu qu'un re-
sultat fort incomplet jusqu'a ce jour; etque,comme
je Tai dit, quclques genres et beaucoup de peliles
especes, notamment daus le dernier ordre , m'ont
encore echappe. Je fais les vceus les plus sinceres
povirle complement et la perfection dece petit travail,
auqueljeme trouverailbrt beureux d'avoir contribue
s'il me donne quelques droits a Tamitie et a la bien-
veillauce dont un grand nombre de vous avez dalgne
m'honorer.
^IVX WA %/\/\ VVW-^A. VVXX
MEMOIRE
Sur un fossile du Calcaire tie Caen , pre-
sume €lre une defense caudale d'ane es-
pece inconnue de Mourine , oit Raie-aigle;
III a la seance du '■] f eerier 1825 ,• par
M. EUDES-DESLONGCHAMPS.
AucuNE des varie'tes de Calcaires du Calvados
ne me'rite d'etre e'tudie'e d'une maniere plus
spe'ciale que celle que nos ge'ologues dcslgnent
sous le nom de Calcaire de Caen , soit qu'oii
le considere sous le point de vue de son ulilite'
pourles constructions, soit quel'ou envisage seu-
lenient les productions fossiles qu'il renferme,
Plusieurs ecrits public's dans les memoires de
notre Socie'te , ou ailleurs , ont deja fait con-
nailre la place qu'il doit occuper dans Tordre
des formations ge'ologiqucs. Peut-elre ne dif-
fere-t-il pas essentiellenient du Calcaire a
Polypiers qui parait lui etre supe'rieur, et du
Calcaire a Oolites hrunes anciennes , sur
lequel il semble reposer ; et que son aspect si
2^2 MEMO IRE SUR UN FOSSILE
different , la rarete des Testaces el des
Polypiers qu'il renferme , tandis que les deux
aulres ea contiennent en si grand nombre , ne
tiennent qu'a des circonstances dont il n'est peut-
etre pas iinpossible de donner une explication
satisfaisante.
Je ne me propose point ici de dc'tailler les
raisons qui me portent a penser de la sorte ; il
faudrait plus de faits et d'observations que je
n'ai pu encore en recueillir ; je ne donne cette ^
opinion que comme simple conjecture. Mon but
est seulement de faire connaitre une production
fossile des plus extraordinaires et tres-rarc da
Calcaive de Caen.
Rien au monde ne ressemble plus exactement
a un troncou de scie d'ouvrier, et il serait bien
pardonnable a des personnes pen verse'es en
histoire naturelle , de la regardcr comme un
morcean de lame de cet instrument. II n'en est
rien cependant , et le fossile a bien certainement
fait partie d'un corps organise' j il a ele' trouve'
en pleine roche et non dans des dt'conibres de
carrieres. On pourrait m'objecter qu'il serait
possible qu'un ouvrier eiit casse sa scie en sciant
des paves (i) , et qu'un fragment fut restd dans
(i) Les carriers da vllLigc d'Allemaguc , prus Caen , cmploicnt
DU CALCAIRE DE CAEN. 27 ;>
la rainure. Les ouvriers d'AUemagiie , d'oii Pun
des e'chaiitillons decrit ici provient, se servent
de scies qui n'ont pas beaucoup plus de largeur
que le fossile dont il est question , mais celui-ci
n'est ni me'tallique , ni oxide' ; son tissu rcs-
semble tout a fait pour la couleur et la consis-
tance a la portion corapacte des os , et mieux
<3ncore a celle des dents fossiles. Enfni , ce qui
leve toute espece de doute , si meme il peut
y en avoir, le corps queje vais faire connaitre
est parcouru dans toute sa longueur , par un
canal aplati , renipli de gangue.
J'ai vu deux e'chantillons de cctte singuliere
production , aucun ne m'appartient ; le plus
grand fait partie de la collection de M. Tesson ,
amateur ze'le d'objets d'histoire naturelle ; il a
ete trouve' en novembre 1824 , dans une des
carrieres d'AUemagne ; I'autre apparlient a M.
Lavigne , professeur de dessin ; celui-ci a ete
trouve' il y a quelques anne'es parmi un tas de
pierres qui servaient a construire un mur. La
gangue est de toute e'vidence de Calcaire de
Caen ; mais je n'ai pu savoir de quelle localite
prcsqu'cBtierement Ic produit de leurs exploitations a faire des
carreaiix d'un pied de surl'ace et d'un pouce d'epaisscui" , avec
Icsqiicls on pave a Caen la plupart des appartenicnts.
22
\
27G ME.MOIRE SUR UN FOSSILE
precise il proveiiait, Les possesseurs de ces
objets ont biea vouki me Ics confier pour les
dessiner et les dc'crire.
Le plus grand dcs deux e'chaiitillons (figure I
pl.^.. J a cinq pouces trois lignes de longueur ;
il adhere par I'une de ses faces a un morceau
de Calcaire. Ses deux extre'mite's sont frac-
ture'es ; il est tres-aplati , rubane' ; sa surface
libre est lisse , plane , et laisse apercevoir quel-
ques felures dirige'es en sens divers. Ces felures
sont accidentelles et re'sultent d'une fracture avec
le'gere perte de substance , qui semble avoir e'te
produite par une forte compression qu'aurait
subie ce corps , avant que le banc calcaire qui
le renfermait ne devint solide. Sa couleur est
brune ; sa largeur , e'gSle dans toute son e'tendue,
est de neuf lignes. Son e'paisseur , dans sa
partie moyenne , est partout d'environ trois
quarts de ligne. L'un de ses bords est droit
et sans aucune dentelure; Tautre , droit aussi ,
pre'scnte une se'rie de denls re'gulieres , et de
forme triangulaire. Elles ne commencent a etre
apparentes qu a la distance de sept lignes environ
de Tune des exlre'mite's ; elles augmentent in-
sensiblement de longueur , et les plus voisines
de I'autre cxtremite' sont les plus longues. Elles
cnt environ deux lignes de largeur a leur base,
DU CALCAIBF. DE CAEN. ^77
«el deux Irgnes trois quarts de la base au sommet;
eiles ne sont point implante'es dans ce corps ,
mais semblent decouples aux dcpens de sa
substance ; leur tissu et leur coyleur ne different
]>oint ; les deux bouts de ce fossile sont irre'-
gulierement casse's , et I'on pent voir dans ces
deux points que ce corps est parcouru dans
loule sa longueur par un canal tres-aplati , rem-
pli de gangue , dontla largeur est de cinq lignes
et IVpaisseur d'un tiers de ligne environ.
. / L'autre echantillon (repre'seiitememe plan-
cheL fig, 3 J est long de trois pouces et demi ; il
est e'galenieut tres-aplati , et I'une de ses faces
adhere a la pierre. Ses deux extre'mite's sont
tronque'es : I'une est large de cinq lignes et
l'autre de deux lignes et demie ; celle-ci devait
elre terniine'e en pointe. Sa surface est lisse et
luisante , et sa couleur d'un blanc-bleuatre ,
plus fonce sur les dents ; I'un des bords est
uni et sans dentelures , l'autre est dente' tres-
ixigulierement en scie comme rechantlllon pre'-
ce'dent ; les dents sont seulement un peu plus
pelites , et celles de I'extre'mite' la plus e'troite
sont presque toutes cassees. L'on distingue fa-
cilement , a la troncaturc de I'extre'mite la plus
large , qu'un canal parcourt e'galement I'e'pais-
&eur de cet echantillon j mais il n'a point e'te
278 MEMOIRE SUR UN FDSSILE
rempli de gangue , sans doute parce que le canal
est tres-e'tioit et que la gangue n'e'tait point assez
fluide pour y pe'netrer. L'on pent voir de merae
a cette troncature que la couleur bleuatre n'est
qu'exte'rieure , et que la tranche est de couleur
brune comme dans re'chantillon pre'ce'dent.
Quoiqu'il soit a peu pres certain que ces
deux fragments n'ont point fait partie d'un meme
individu , il est e'vident qu'ils appartiennent
a la meme espece , et l'on pourrait regarder le
petit e'chantillon comme le bout ou extre'mite'
libre , tandis que I'autre etait beaucoup plus
voisine du point par lequel ce corps adhe'rait a
I'animal , et de plus qu'une portion interme'-
diaire assez conside'rable manque. D'apres la
direction des bords , la totalite' de ce fossile ne
pouvait avoir moins de deux pieds de longueur
et il en avait probableraent davantage.
Maintenant , a quelle classe d'etres organise's
peut-on rapporter cette singuliere production ?
On ne peut, jepense , la regarder comme ajant
appartenu au regne ve'getal. Outre que sa forme
ct sa structure repoussent cette idee , les cir-
constances qui accompagnent la pe'trificalion des
restes ve'ge'taux dans le Calcaire de Caen ,
ajoutent une nouvelle force contre cette sup-
position. Les restes de ve'ge'taux, lorsqu'ils ont
DU CALCAIRE DE CAEN. 279
peu d'epaisseur , se trouvent reduits a I'etat
d'une poussiere brune sans adherence , et laissent
sur la pierre des empreintes oil I'on distingue
tres-claireraent la direction de leurs fibres ; ils
sont communs dans cet e'tat : c'est ce que les
ouvriers nomment coups de sabre. Lorsqu'ils
avaient plus d'e'paisseur _, ils se sont pe'netre's de
silice , et la pierre qui les entoure est e'galement
change'een une substance siliceuse amorpbe, plus
ou moins poreuse , ne faisant plus effervescence
avec les acides et forniant autour du ve'getal
( morceau de bois ) une croute d'un a deux pouces
d'e'paisseur 5 les de'bris de ve'ge'taux sont beau-
coup plus rares dans cet e'tat que dans I'autre.
II est a remarquer que notre fossile n'est
nullement siliceux , mais entierement calcaire,
II est inutile de s'arreter a de'raontrer qu'il
ne pent avoir fait partie d'un Mammifere , d'un
Piseau , d'un Mollusque ou d'un Zoophyte,
Restent done les Reptiles et les Poissons ; nul
Reptile vivant ou fossile n'a offert , je pense ,
aucune armure que I'on puisse comparer a notre
fossile. II est vrai que la queue de quelques
Sauriens est aplatie et dente'e en scie sur I'un
de sesbords ; mais ces dentelures sontmembra-
neuses , molles , et soutenues par des vertebres.
280 MEMOIRE SUR UN FOSSILE
II n'y a ici aucune trace de verlebres ; It n'est
pas non plus supposable qu'une portion mem—
Lraneuse et moUe ait pu se pe'trifier et oflTrir une
durete' et un aspect que I'on ne retrouve que
dans les dents petrifie'es. II est plus raisonnable
de penser que notre fossile est un fragment
d'Ictjolite , et sans doute le rayon principal
d'une nageoire de poisson Acanthopte'rjgien ou
Toisin des Balistes , et plus probablenient encore
le piquant ou I'armurede la queue d'une espece
inconnue de Mourine ou Raie-aigle. Je m'ar-
rete plus spe'cialement a cette ide'e , parce qu'il
n'est pas rare de trouver dans le Calcaite de
Caen des dents d'un poisson que I'on: ne pent
guere rapporter qu'a ce genre. Parkinson en a
figure' une semblable sous le nom de Palatum
Umax (1).
On m'objectera sans doute que les piquants
des queues de Mourine sont dentes des deux
cote's (2) , landis que celui que je de'cris ne I'est
(1) Je possede deux magnifiqaes echantillons proTenant des
carrieres d'Alleniagne , qui preseritent une vingtaine de ces
dents resttes voisines les unes des autres et dans les rapports
qu'elles se trouTaient sur la madioire , quoique cette derni^re
n'y soit pas. Je me propose de les faire connaitre incessam-
ment , de meme que d'autres Ictyodontes provenant du CaLr
caire de Caen , telles que des dents de Squale , de Spare , etc.
(3) M. Faujas De St. -Funs ( Annales du Museum , torn, XIV.
DU CAI.CAIRE DE C \EIf. 26 1
cjiie (I'un seul. Je rcpondrai a cela que les
dents fossiles de Mourine du Calcaire de
Caen , n'ont point da tout la symctrie des
dents de Mourines vivantes : que leurs formes
et leurs courbures irregulicres annoncent qu'elles
ont apparlenu a un animal ditFe'rant beaucoup
des especes connues , et qu'il n'est pas derai-
sonnable de penser qu'ime diffe'rence aussi
marque'e dans la forme des dejits peut en
avoir e'galement entraine dans la forme de I'ar-
mure de la queue. J'ajouterai encore que la
grande dimension des dents de Mourine du
Calcaire de Caen , iudiquant un tros-grand
animal , permettent de supposer une defense
caudale fort longue.
Au reste , j'abandonne facilement loutes les
suppositions que j'ai pu faire pour de'terminer
le genre et la classe d'animal auquel le fos-
sile que j'ai decrit a pu appartenir. II fau-
drait pour plus de certitude , etre a porte'e
des grandes collections d'anatomie compare'e ,
et possc'der plus de connaissances que je n'en
pi. 24. fig. 1—4) a figure et decrit un piquant fossile de Rah-
aif^lc tiouve dans une piene niarneuse tendre , 4 peu de dis-
tance de la ville d'Aigucs-morles ; cc piquant est dcnle des deux
cutes ; ces dents sunt dirigees cu ariiere ct denticul^cs.
2S2 MEMOIRE 3UR UN FOSSII.E.
puis avoir dans cette science , le flambeau de
la Zoologie. Mais j'ai cru qu'il n'etait pas indif-
fe'rent d'avertir qu'il existait des dents de Moit^
Hues dans les bancs calcaires oil cette produc-
tion fossile a e'te' de'couverte.
% VX/-V WXW\WVV'V\%V'%.VV\W\.VX/% V\W\VX/\W*W W\.W\W*V%/*
NOTES
Sur quelques animaux marins observes vi-
vans ; lu&s a la seance du iL\ mars iSaS ,
Par M. EUDES-DESLONGCHAMPS.
J'ai Thonneur de soumetlre a la Compagnie
quelques observations faites sur des animaux
marins recueillis sur la plage de Colleville , le
6 mars dernier. Je ne fatiguerai point votre at-
tention , Messieurs , en vous relatant scrupuleu-
sement toutes les especes que j'ai raraasse'es.
Elles sont du reste en assez petit nombre et
toutes connues. Je ne rapporterai ici que quel-
ques fails d'anatoraie ou de physiologic que je
crois n'etre pas connus.
1°. ASTERIAS RUBENS. Linn. ASTERIE COMMUNE.
Fijbtte des pecheiirs.
La plage en e'tait pour ainsi dire couverte ,
et je n'en parlerais point ici si je ne I'eusse ob-
serve'e au moment oii elle devore Ics MoUusques.
284 NOTES
A raesure que les vagues abanJotinaient fa pla je-,
et lorsqu'il rpstait encore un a deux pofices
d'eau sur le sable , on vojait rouler des Jsteries-
re'imies au nombre de cinq on six, leurs rayons
entrelaces et forraant une sorte de boule. J'exa-
minai nn grand nombre de ccs boules : il y avait
constamment au milien des Asteries ainsireunies
une Mactre lisor ( Mactra stultorum. Linn. J,
non petite , rnais adulte ( d'an poace a un pouce
et demi de longueur). Les Asteries e'laient ranr
ge'es aulour du bord des valves qui toujours
e'taient baillantes de deux a Irois lignes : elles
y e'taient applique'es par le milieu de leur face
infe'rfeure. En les de'tacliant de dessus la co-
tjuille qu'elles emprisonnaient ainsi,]e reiiiarquai
qu'elles avaient introJiiit entre ses valves de
grosses ve'sicules arrondies , a parois tres-minces
et remplies d'un liquide transparent. G'.iaque
Aste'rie pre'sentait cinq ve'sicules pendantes ^
rangees sjme'triquement autour de sa bouche ;
elles e'taient de grosseur ine'gale ; il y en avait
ordinairement deux plus volumineuses , et cga-
lant environ une tres-grosse avctine. Les Irois-
aulres , plus ou moins contraclees , n'avaient
que le volume d'un pois. Elles paraissaient tenir
a V Aste'rie par un pe'dicule ctroit et tres-couit;
a rextre'mite oppose'e il y avait un trou rond
sua DES ANIMAUX MARINS. 285
beant , par lequel le liqiiide contenu dans la
ve'sicule sVcoulait lentement et goiitte a goulte.
Les parois de ces ve'sicules etalent tres-minces ;
cependanl la moilie supeiieure , c'est-a-dire
celle tourne'e du cote du pe'dicule , e'tait plus
epaisse que I'autre et ride'e longitudiaalement ;
riufe'rieure e'tait tout a fait transparenle. Au
bout de quelques instants , les ve'sicules con-
tracte'es et vide'es du liquide qu'elles contenaient,
e'taient a peine grosses cotnnie un petit plomb
de chasse.
II est a remarquer que , lorsque la mer avail!
laissd quelques instants les j4steries a sec, elles
abandonnaient I'animal qu'elles etaient en train
de sucer. Je voulus en conserver occupe'es a
cette ope'ralion ; mais a peine furent-elles dans
le panier qu'elles se delacherenl de la coquille,
et bientot apres on ne pouvait plus distinguer
la place des ve'sicules.
Je trouvai les coquilles saisles par ces Zoo-
phytes a divers e'tats de destruction : quelques
unes etaient a peine entame'es , et d'autres n'a-
vaient plus que leurs muscles adducteurs : mais^
quelque peu entame'es qu'elles fussent , loutes
avaient perdu la faculte de resserrer leurs valves,
et paraissaient mortes.
SilesTestace's sont la nourritiire habituelle des
286 NOTES
j4steri&s , elles doiventen faire une e'norme des-
truction^ a en juger par le nombre prodigieuxde
ces Zoophytes. Mais comment peuvent-elles
introduire des ve'sicules si moUes entre les valves
des coquilles , sans que celles-ci , en se fermant
subitement , ne coupent avec leur bord tranchant
I'arme singuliere de I'ennemi qui veut les de'-
vorer ? Peut-etre les Asteries n'attaquent-elles
les Testaces qu'apres leur mort ? J'examinai et
flairai avec attention vingt ou trente des Mac-
tres saisies , aucune n'avait la moindre odeur*
II est possible et meme pre'suraable que les As-
teries ^ apres avoir saisi leur proie , fassent
couler entre ses valves une humeur engourdis-
sante qui leur permet ensuite de les devorer
sans danger. J'ignore si elles attaquent les autres
bivalves et les univalves comme elles attaquent
les Mactres ; cela est presumable. Je n'ai trouve
que I'espece indique'e plus haul assaillie ainsi ;
il est vrai que c'etait a peu pres la seule que Ton
vit sur le sable avec son animal , a I'exception
pourtant du Cardlum echinatum ; mais il n'y
en avait que peu de cette derniere espece , et
celles que je trouvai e'taient depuis plusieurs
instants a sec.
SUR DES ANIMAUX MARINS. 287
2°. Mactra stultorum. Linn.
J'ai trouve une varie'le distincte de celle
espece et non mentionne'e ; elle est toute blanche,
sans rayons , avec une tache brune au cole
posterieur.
3°. Pandora rostrata. Linn.
J'ai peu de choses a aj outer a ce que dit M.
De Blainville ( Diction, des Scienc. nat. torn.
XXXII. p. 546 ). J'ai remarque' de chaque
cote de la bouche deux longs appendices buc-
caux branchiiformes , diriges en arriere , et ,
contre I'assertion de cet infatigable naturaliste ,
j'ai vu distinctement sur les deux valves et
plus clairement encore sur la valve plate ou
droite , la trace de I'impression abdominale ;
elle est e'tendue sans sinuosite' entre ces deux
muscles re'tracteurs , au lieu de former une ligne
non interrompue ; elle consiste en une se'rie
de quinze a seize petites impressions musculaires
arrondies , dislinctes ; deux ou Irois sont con-
niventes.
^8S KOTES «
4°. Donax ajiatinum. Lamk. et Cardlum
edule. Linn.
Je n'aurais pas menllonne ces deux especes
tres-abondantes sur nos cotes , si je n'avais a
faire una remarque assez singnliere qui peut-
c'lre leur e!%t commune avec plusieurs autres : ii
parait qu'elles sent sujeltes a une sorle de mi-
gration ; ainsi , il y a deux ans, la plage de
Colleville etait tellement remplie de ces deux
MoUusques , qu'il sufGsait de fouler le saWe avec
les pieds , pour en voir sortir autour de soi.
Maintenant il n'y en a presque plus ; on ne les
retrouve qu'a plus d'une lieue dela. Cette cir-
constaace m'a e'te assure'e positivement par les
pecheurs qui fre'quentent habituellement celte
partie de la cote.
5°. Nerita glaucina ,
Des conchyliogistes anglais ; probablement le Naiica castanea ,
Lamarck , uais non pas le Natica glaucina de cet auteur.
Pai recueilli plusieurs e'chantillons de ce
Moilusque ; je Tai trouve rampant sur des pierres
recouverles de petites mares d'eau. Son man-
STJR DES ANIMAUX HARINS 2S9
icau tres-ample recouvre et cache Ja coquille
en totalite , comme ranimal des Porcelaines ,•
mais le cote droit du manteau m'a paru enve-
lopper seal la coquille et la recouvrir comme
line sorte de capuchon. La tete et le col sont
tres-gros , et lorsque I'animal est tout a fait
developpe' , il ressemble , au premier aspect, a
i'animal du Bullcsa aperta. Une fois sorti de
I'eau , il est reste constamment re'tracte' et son
ouverture kerme'tiquemeut ferme'e par I'opercule.
L'animal des Natices a e'te de'crit par plusieurs
auteurs , mais je ne crois pas qu'aucun ait
observe' que le manteau enveloppat complelte-
ment la coquille.
60, BucciNUM UNDATUM. Linn.
Pen al trouve' un assez grand nombre , tons
sur le sable , la coquille pose'e sur son ouver-
ture , la spire un peu releve'e , la parlie pos-
te'rieure du pied profonde'ment enfonce'e dans
le sable , la tete et les tentacules de'veloppe's
a la surface. lis paraissaient immobiles. lis sont
reste's vivans et presque toujours de'veloppe's
pendant quatre jours , au bout desquels je les
ai mis dans Talcool ; les bords du pied et la
parlie supe'rieure du col etaient orne's de petiles
ago NOTES SUR D£S ANIMAUX MARINS.
taches noires irre'gulieres ; il e'tait tres-facile de
distinguer les femelles des males , a re'nornie
verge que ces derniers portent sur le cote' droit
du col. Mais je n'ai pu apercevoir la plus petite
diffe'rence dans leurs coquilles respectives , soit
pour la forme ou le volume , soit dans la colo-
ration on la disposition des stries.
'VV\VVVVX/VV%i\ VX\VV\VXAVX/\V"V'\VVVVV\VVTVX/\VV'VVV-VXV-VV'V\VV\VVXVV\V%;*
BIEMOIRE
Sur les corps organises fossiles du gres
iiiterme'diaire du Calvados , lu a la seance
du 'h aoui 1824 ; Par M. EUDES-DES-
LONGCHAMPS.
J-JES terrains du Calvados ofTrent aux naturalistes
iin grand inte'ret sous le rapport des fossiles
qu'ils renfernient : quelques-uns sont deja connus
et de'crils , un beaucoup plus grand nombre ne
I'est pas encore.
II y a deja quelque temps que M. He'rault,
niembre honoraire de notre Socie'te , de'couvrit
dans le gres quartzeux de May , des restes
de coquilles dont il a fait connaitre le gissement
dans un savant me'moire sur les terrains inter-
niiidiaires du Calvados , imprime parmi ceux
que vientde publier notre Socie'te. Aujourd'hui,
Messieurs , je me propose de de'crire et de fi-
gurer ces fossiles interessants , renferme's dans
des roches que, jusqu'a present, on ne soup-
connait gueres couteair des debris d'etres orga-
nise's.
33
t
292 MEMO IRE
Les principales exploitations de gres sonl a
May et a Feuguerolles , villages situe's a denx
lieues au sud de Caen , sur les bords de TOrne,
I'uii a droite , Tautre a gauche de la riviere.
Ces deux localites renferment des fossiles : les
carrieres de May ayant e'te' plus souvent et plus
soigneusement visite'es , out fourni la presque
totalite' des objets de'crits et figure's dans ces
me'moires.
Les carrieres sont place'es entre le village et
la riviere ; quelques-unes ne sont gueres que
des Irous ou excavations de peu d'e'tendue . mais
il y en a de tres-conside'rables situe'es dans le
lieu appele' la Lan^e. C'est dans celles-ci que
I'on peut reconnailre la ve'ritable inclinai-
son des bancs qui s'enfoncent dans la direction
du nord-est , sous un angle de 45 a 5o degre'?.
II serait assez facile de se me'prendre sur leur
direction , si on ne les e'tudiait que dans des
exploitations de peu d'e'tendue , et cela provient
de ce que les bancs sont coupe's , perpendicu-
lairement a leur epaisseur , par deux ordres de
fissures (1) , ayant presque toujours les memes
(i) Ces fissures n'ont aucune epaissear; les deux surfaces dc
la roche ainsi felee sont contigues. Aucun corps n'est interposr;
aucun clment ne les reunit. Leur surface terne nt sale n'a pas
la couleur fiaicbe du grcs casse dans sa continuite.
SUR LES FOSSILES DU CAI-VADOS. 290
rapports enlre elles. EUes paraissent traverser
toute la se'rie des bancs ; au moins les voit-ou
se prolonger jusqu'aux profondeurs oil Ton cesse
d'exploiter , et I'ou ne depasse gueres 5o a 4o
pieds. De ces fissures, les unes sont dirige'es da
sud au nord , et les autres de I'est a I'ouest ;
elles se croisent du cote du relevemeiit des bancs;
aussi presentent-ils dans ce point une foule d'an-
gles vifs , ressemblant a d'e'norraes cristaux ,
grouppe's de diffeVenles manieres.
Les fissures principales de chaque direction
marchent a peu pres parallelement entre elles.
II se trouve e'galement entre ces fissures d'autres
dont Te'tendue est moins conside'rable , et qui
ne traversent pas toujoursl'e'paisseur d'un banc.
Les ouvriers tirent parti de ces fissures pour
de'tacher les blocs de gres qui , fele's dans toute
sortes de directions ;, ne sont jamais d'un vo-
lume trQs- conside'rable et deviennent par la plus
faciles a briser pour en faire des pave's.
Les bancs sont assez ordinairement se'pares les
uns des autres par des coucbes d'une espece
d'argile tres-douce au toucber et souvent rem-
plies de parcelles de Mica ; il j en a de toutes
couleurs , verdatres , blanclies, rouges , jaunes,
grises , etc.
2()'i ML.M01RE
Les br.ncs varient d'epaisseiir : j'eii ai mesure
de 12 pieds , d'autres de trois ; le plus ordinai-
rement ils ont de 5 a 8 pieds. lis u'ont pas
recu de nonis parliculiers , excepte celui qui
se trouve etre le supcrieur aux carrieres de la
Lande , et que les ouvriers appellent banc ta-
hletterie ; il a plusieurs pieds d'e'paisseur et
se s(^pare , suivant I'inclinaison , en plaques d'un
a deux pouces d'e'paisseur et de quelques pieds
de surface. On emploie ces plaques a divers
usages : dans les villages voisins de Maj on s'en
sert pour paver les salles basses des maisons.
Les ouvriers rencontrent quelquefols , au
milieu des bancs , des masses arrondies de six
a sept pieds de diametre , dent les parois ,
dures comme le reste de la roche , ont sept a
huit pouces d'e'paisseur ; elles renferment , dans
leur inte'rieur, un sable quartzeux , non agglu-
line , (I'une extreme finesse j il est presque tou-
jours blanc ; les ouvriers m'ont assure' n'avoir
jamais trouve au milieu de ce sable , de noyaux
cristallise's , ni de coquilles. Quelle cause a pu
pre'server ces masses isole'es de I'agglutination
ge'ne'rale qui a saisi tons les autres grains quart-
zeux dout le gres est forme' ? D'oii peut pro-
venir celte forme arrondie au milieu de formes
anguleuses , etc. ? On scut que je ne fais ces
SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 29S
qiicslions que pour attirer I'altenlion sur cetie
singularite , et que je ne me charge pas d'j re'-
poudre. On ne peut supposer que cela provienne
d'une desagre'gation de mole'cules autrefois unies;
leur position a une assez grande profondeiir ,
au milieu des bancs les plus durs , leur forme
arrondie meme , s'opposent a cette hypolliese.
D'ailleurs , lorsque le gres se de'sagrege , ce
n'est que par son exposition a Taction de I'air
et de I'eau. On ne voit cette sorte de de'com^
position que sur les plaques les plus superficielics
du banc tabletterie , et le gres de'sagre'ge' pre'-
sente un aspect bien difierent du sable contenu
dans les masses arrondies ; on y trouve tou-
jours des portions de la roche plus ou moins
fragiles , mais reconnaissables.
Malgre que les fossiles trouve's dans le gres
de May soient assez norabreux , il s'en laut
bcaucoup qu'ils y abondent : on ne les trouve
que dans quelques points de certains bancs et
assez rarement. II faut exceptor ne'anmoins une
petite coquille du genre Productus ( Sowerby.) ,
excessivement commune dans un des bancs , et
tres-rare dans les autres.
Tous les fossiles ont complettement perdu
leur lest: il ne parait pas avoir e'te' remplace' par
un test de transudation , ou , si' cela a eu lieu ,
2C)G MEMOIRE
ce nouveau test a ete detruit une seconde fois.
Les Te'rehratules meme qui conservent , clans
les terrains calcaires les plus anciens , leur
test primilif on niarin , ont ici e'prouve le
sort commun , leur test n'existe plus. Tout ce
que I'oii a trouve' jusqu'a ce jour ne consiste
qu'en des monies inte'rieurs et des empreintes
d'une conservation bien e'loigne'e d'etre parfaites.
II est ne'anmoins tres-probable que , dans
d'autres roches de ce syst6me de formation ,
les memes especes se retrouvent avec leur test
marin ou spathique , suivant les families ; et je
suis porte' a croire que quelques bancs des mar-
bres de Vieux ou d'autres localites , sont dans
ee cas : je me fonde sur un fait d'analogie bieu
evident , que nous offrent les gres etles marbres
de transition du de'partement de la Manche.
Ces deux sortes de roches renferment les memes
fossiles (i). Dana le gres , aucun n'a conserve
de test ; ils s'j trouvent , comme dans le notre,
a Te'tat d'empreinte et de moule inte'rieur ; le
niarbre au coutraire contient les memes especes
avec un test de transudation ou marin , suivant
les families.
Si I'on n'a , jusqu'ici , trouve' aucun vestige ,
d'etres organises dans nos Calcaires marbres y
(i) Differant des nfltres neanmoins.
SUR LES FOSSILES DV CALVADOS. IQJ
eela n'elonnera point quand on saura qu'ils
ne sont point exploite's maintenant , ct que les
anciennes exploitations , qui n'ont jamais ete
d'une grande etendue , sont comble'es par des
lerres rapporte'es, et les roches couvertes de
Lichens et de Mousses.
II est ne'anmoins indispensable pour Tutilite
de la Ge'ologie de de'crire et de determiner nos
fossiles aussi exactement que possible , en fai-
sant usage de toutes les ressources que laisse
leur e'tat de conservation , quelqu'imparfait qu'il
soit. On sent combien la tache est difficile : je
ne puis me flatter de Tavoir complettement
remplie.
Afm de rendre e'vidents les caracteres des
moules inte'rieurs et des empreintes , souvent
plus ou moins engages dans la gangue , il de-
venait n^cessaire de les de'pouiller de cette
derniere, au moins dans les points qu'il e'tait
essentiel de bien connaitre ; les marteaux or-
dinaires c'taient insufGsants _, et j'eusse , par ce
moyen ^ brise le plus souvent les e'chantillons
que j'aurais VGulu de'gager. Je me suis servi
avec avantage d'un raarteau aigu par les deux
bouts , d'acier fondu trempd de toute durete' ,
ressemblant en petit aux marteaux dontse servent
les meunicrs pour aplanir leurs meules. Avec
2gS ME MO IKE
eet instrument , j'usais a petits coups le gre*-
jusqu'ace quej'eusse atleint la fissure qui existe
constamment entre le moule et son empreiute ,
et je suis parvenu a decouvrir ainsi tout ce que.
pouvaient offrir d'essentiel les e'chantillons sou-
mis a moil investigation.
Les empreintes ties fossiles du gres et leurs
moules sont presque toujours couverts d'un
oxide ferrugineux dont la couleur varie du uoir
au rouge. Get oxide s'enleve, en partie , en le
frottant avee une brosse rude et mouille'e. La
surface de I'objet reste un peu rugueuse. Si I'on
vient a fexaniiaer avec une forte loupe , on s'a-
percoit que ces petites rugosite's sont le resultat
de I'arrangement des grains de sable quartzeux
dont le gres est forme. Quelquefois la surface
des fossiles parait avoir subi une sorte d'erosion^
et cela se remarque sur les objets qui ont ete
recouverts inegalement d'oxide ferrugineux j ils,
paraissent rouge's dans les points oil cet oxide,
etait le plus e'pais.
TRILOBITES.
Les empreintes de Trilobites ne sont pas fort
fares dans le gres de May ; on a recueilli un assex
grand nombre de fragments oflrant toutes les
SUR LES FOSSILES DTJ CALVADOS. agf)
parlies de cesCrustace's; mais elles sont separe'es^
souvent pele-mele , et aucun morceau n'a encoi'e
pre'sente I'animal entier.
On reconnait facileraent que ces de'bris ont
appartenu a plusieurs especes toules ine'dites ;
j'ai cru pouvoir en dislinguer trois. II n'est pas
aussi facile d'assigner a chacune ce qui lui ap-
partient ve'ritablement ; ne'anmoins comme I'une
parait beaucoup plus commune que les deux
autres , j'ai rapporte' a cette espece le bouclier ,
les pieces articulaires de I'abdomen et le post-
abdomen qui se rencontrent le plus frequemment.
J'ai re'uni pour une seconde espece un bouclier
et un post-abdomen de forme diffe'rente et qui
se trouvent beaucoup plus rarement ; enfin je
regarde comme appartenant a une troisieme es-
pece un bouclier d'une forme particuliere qu'on
ne peut rapporter aux deux autres.
Je ne me dissimule point que ces rapproche-
ments n'ont pas toute la certitude possible , et
que je pourrais bien avoir donne' a I'un ce qui
appartenait a I'autre ; en attendant qu'un hazard
heureux , en nous offranl les animaux enliers ,
leve nos doutes a cet e'gard, je decrirai isole'ment
les parlies que j'altribue a chaque espece ; je
rechercherai ensuile les rapports qu'elles peuvent
avoir avec les genres et les especes foi'me'es par
3oa MEMOinE
M. Brongniard ; enfin je les e'lablirai restiluces
comme especes parliculieres avec leurs caracteres
zoologiques. De celtemaiiierej'e'viteraid'induire
en erreur , et , si je metais mepris dans Tattribu-
tion des parties a chacune des especes , on pourra
toujours corriger celte faute , et les descriptions
isole'es pourront servir comme mate'riaux de I'his-
toire de ces interessants fossiles. J'avertis encore
que je me servirai dans celte description de la
terminologie adoptee par M. Brongniard.
Les parties de Tiilohites qui se trouvent le
plus fre'quemment sont des post - abdomens :
\iennent ensuite les pieces articulaires de Tab—
domen se'pare'es , isole'es et presque toujours
casse'es ( on n'a encore recueilli qu'un seul ab-
domen avec ses pieces articulaires en place) ;
les boucliers ou tetes sont les moins communs.
On trouve ces difife'rentes parties a diffe'rents ages
et de diverses dimensions. L'espece la plus
commune olTre des de'bris appartenant a des
individus, qui , enliers, avaienta peine un pouce
de longueur , d'autres qui indiquent un animal
d'environ un pied et tous les interme'diaires.
Un autre faitqu'il est bonde remarquer , c'est
que le test de ces Trilobites e'tait solide et non
flexible ; on ne trouve point leurs de'bris plies
ou comprime's ; quelques-uns out e'prouve' e'vi- ^
SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 3oi
demment des fractures avant de devenir fossiles.
A la verite on voit quelqiies post-abdomens qui
paraissent avoir e'te le'gerement defornie's ; ce
sont en general les plus pelits; il est possible
que cetle derniere partie de Tanimal fdt un peu
plus molle que le reste.
Premiere espece.
On n'a long -temps cownu que le post-ab-
domen de cette espece , et c'est d'apres celte
piece seule que Ton annonca la presence des
Trilohites dans les gres de May. Dansun voyage
fait dernierement a ces carrieres , de compagnie
avec MM. He'rault , Desnoyers et De Caumont,
je fus assez heureux pour trouver , en place et
encore adhe'rent aux immenses roches de cette
localite, un morceau de gres a la surface du-
quel se trouvaient plusieurs boucUers ou tetes ,
mele's avec des post-abdomens et des articulations
se'pare'es de Tabdoraen.
Bouclier. 11 y en a de plusieurs dimensions :
le plus grand que je possede (pi. i . fig. i . A. B. )
a un pouce de longueur et vingt-deux lignes de
largeur mesure's de Textre'mite d'un des prolon-
gementslate'raux a l'autre,et seize lignes au niveau
des protube'rances oculiformes. Sa forme est un
302 51EM0IRE
peu plus que demi-circulairc j le front ou lobo
iiiojen est assez bombe , il est lisse ; on aper-
coit tres-obscurement sur ses parlies late'rales-
deux ou trois depressions superficielles ; la plus
profonde est en arriere ; elle est aussi la plus
e'tendue , et elle vient presque se re'unir avec sa
congeuere du cote oppose ; elle est situe'e a en-
viron une ligne du bord poste'rieur. Le front est
se'pare' des joues et du chaperon par une goutliere
demi-circulaire e'vase'e et assez profonde qui se
continue en diniinuant de largeur sur les pro-
longemens late'raux jusqu'a leur pomte. Le cha-
peron est releve en avant , il est uni avec les
deux joues , ou plutot ces trois parties forraent ,
par leur ensemble , une espece de zone large
partout de trois lignes , qui borde le front. Cette
zone est releve'e en avant dans le point qui cor-
respond au chaperon, abaisse'e dans Tintervalle
qui le se'pare des joues , et relevee de nouveau
aux points qui correspondent a ces dernieres. Je
regarde com me des protuberances oculiforraes
deuxpetites c'minences arrondies , tres-distinctcs
sur les echantillons bien conserve's, et situe'es tout
a fait sur le bord des joues a une ligne environ
de I'origine des prolongemens lateraux. On n'y
apercoit point do structure re'ticulaire , et il n'eu
peut etre autreraeut , puisqu'il n'y a plus de lest.
SU1\ LES FOSjILF-S DTj CALVADOS. 005
3e n'ai pas non plus remarque celte structure
ni aucuncs asperites sur les empreintes en creux
dont je possede plusieurs ; les grains quartzeux
qui constituent le gres ne pouvaient s'appliquer
avec assez d'esactifude pour conserver I'em-
preinte de parlies aussi petites.
Les prolongemens lateraux sent longs d'en-
viron quatrelignes etlargesde deux a leurorigine;
ils se terminent en pointe mousse , et s'inclineivt
presque subitemcnt en has en formant avec le
bouclier un angle obtus tres-arrondl, de sorte
que le bord posterieur du bouclier , re'uni a ceiui
des prolongemens lateraux , de'crit une ligne
presque derai-circulaire un pen abaisse'e de sa
portion moyenne. L'extremite libre des prolon-
gemens lateraux est un pen dirige'e en avant.
Tres-peu d'e'chantiUons monlrent ces prolonge-
mens a de'couvert , ils sont presque toujours
caches par la gangue ; on ne peut les apercevoir
qu'en usant avec precaution le gres au niojen du
marteau aigu. Tous les boucliers de cette especc
que j'ai examine's ne m'ont pre'sente aucune dif-
ference remarquable.
Abdomen. J'ai deja dit que Ton trouve sou-
vent des pieces articulaires de toutes grandeurs
isole'es et sans rapports entre elles. Si je n'eusse
vu que ces pieces seules, on sent qu'il m'eiU e'te'
5o4 MEMOIUE
impossible de donner uue id^e juste de la forme
et des proportions de Vabdomen. Heureusemcnt
M. He'rault en possede un entier ( pi. i.fig. 5 ,
A. B. ) ou presque entier, avec ses pieces articu-
laires en rapport ; il est d'une belle conservation
et a du appartenir a un individu plus grand que
celui dont je viens de de'crire le bouclier. Jl est
sans troncalure du cote de la tete , mais il est
casse obliquement du cote' du post -abdomen.
Le cote' gauche est le plus court , on n'y voit que
dix articulations ; le cote droit plus long en
montre douze , et Ton ne peut juger a cause de
la fracture , s'il en existait davantage.
II est e'tendu en ligne a pen pres droite d'avant
en arriere. Cependant a peu de distance du bou-
clier , il forme une convexite assez prononce'e ,
provenant d'un le'ger glissement des quatre ou
cinq premieres pieces articulaires, etnous verrons
plus bas^ en e'tudiant la conformation des pieces
articulaires , que I'animal avait la faculte de se
fle'cbir en boule comme quelques autres Tvllo-
bites. Sa courbure transversale est tres-forte ,
elle a lieu spe'cialeraent a I'origine des flancs ; on
peut la comparer a celle d'un demi cerceau uu
peu abaisse a sa partie moyenne.
Les deux sillons longitudinaux qui parlagent
Tabdomcn en trois potions se rapprochent un
SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 5o5
pen Tun de Pautre en arriere , de sorte que la
portion moyenne est plus large que les flancs da
cote' du bouclier ; c'est le contraire en arriere ( i ).
La portion moyenne est me'diocrement con-
vexe , elle pre'sente une se'rie de gouttieres et de
saillies transversales forme'es par les pieces arli-
culaires ; les flancs commencent leur courbure,
qui est tres-prononce'e , a une petite distance des
sillons longltudinaux- On y remarque comme sur
la portion moyenne une suite de gouttieres et de
saillies , d'autant moins prononce'es qu'on les
considere plus pres du bord libre ; les gouttieres
ne sont plus dans ce point que des facettes de
recouvrement.
Quoique les de'bris que nous posse'dons ne
soient que des moules et des empreintes , quel-
ques-uns sont si nets et si bien exprime's que Ton
pent connaitre parfaitement quelle e'tait la forme
exacte de chaque piece articulaire , leurs rapports
entre elles , conse'quemment les mouvemens
qu'elles e'taient susceptibles d'executer.
Etudions une de ces pieces isole'es : sa cour-
bure ge'nerale est a peu pres celle d'un demi
(?,) J'observerai que les figures n'indiquent pas lineairement
cette mesurc ; je n'ai pas besoin de dire quecela depend du lac-
coui'cl oil sunt vus les flancs.
cerceau im peu abaisse dans son milieu ; sa por-
tion moyenne est distingue'e des late'rales par deux
le'geres depressions, une de chaque cote; son
etendue d'arriere en avanl, variable suivant le
point de I'abdomen oil on la suppose, est tres-peu
considerable eu e'gard a son Etendue transversale.
La portion moyenne est creuse'e en avant , sui-
vant sa largeur , par une goutliere peu profonde
avec une petit rebord aplati 5 derriere cette gout-
tiere se trouve une surface convexe , un peu plus
large , e'galeraent transversale ; la gouttiere est
recouverte par le bord poste'rieur de la piece
articulaire qui la pre'cede, et la surface convexe
recouvre le bord ante'rieur de la piece articu-
laire qui la suit ; sur les flancs on retrouve une
disposition analogue mais un peu diiTe'rente ; en
avant , au lieu d'une gouttiere , c'est une surface
plane qui s'e'largit a mesure qu'elle s'avance vers
I'extre'mite' libre ; derriere elle est une autre
petite surface , a peine convexe , dont les di-
mensions en largeur sont dispose'es en sens inverse
de la pre'ce'dente ; elles sont se'pare'es I'une de
I'aulre par une arete saillante: la premiere s'en-
fonce , lors du mouvement de contraction en
boule de I'animal , sous la piece articulaire qui
la precede, et la seconde vient recouvrir celle qui
la suit. L'extremite libre de cbaque piece est
SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. Soy
un peu arrondie et nullement bifurquee. II rcgne
pres le bord anterieur de cliaque piece articu-
laire, un ligne etroite , enfoncee, desline'e, sans
doute, a donner attache a une membrane qui
les unissait enlre elles.
Toutes ces pieces s'imbriquent les unes sur
les autres. Le bord poste'rieur du bouclier re-
couvre la premiere _, et la derniere i-ecouvre le
bord ante'rieur du post-abdomen , dont les parlies
late'rales pre'sentent une facette de recouvrement
tres-e'vidente,
D'apres cette disposition anatomique , il est
clair que I'animal e'tait susceptible de se rouler
en boule. Le centre de mouvement de chaque
piece articulaire parait etre sur les flancs a une
petite distance de leur origine. On ne voit pas
dans ce point de surface articulaire d'une forme
spe'ciale , comme dans quelques Crustace's , no-
tamment le Homard. G'est sans doute au peu
de solidite de ce moyen d'union , susceptible
de se de'truire promptement apres la mort ,
qu'est due la rarete de trouver entiers les ani-
maux, tandis qu'on les trouve presque toujours
de'sarticule's.
II est presumable que parmi les diverses pieces
articulaires trouve'es jusqu^a pre'sent , il en est
qui apparlienncnt a des especes dilTerentes j raais
5o8 ME MO IRE
il lie ni'cst pas possible de les disllnguer ; je
11 'ai remarque' que des diflferences dans la lon-
gueur , la largeur et dans les proportions entre la
portion moyenne et les flancs , ce qui me parait
de'pendre de I'age et de leur situation plus ou
moins voisine du bouclier ou du post-abdomen.
Espe'rons que quel que nouvel e'chanlillon nous
mettra sur la voie.
Post-Ahdomen. On en trouve de toutes gran-
deurs , depuis trois ou quatre lignes jusqu'a un
pouce et demi et au-dela. Leur forme varie un
pen ; la plupart sont presque circulaires ou obs-
cure'ment te'tragones. M. He'rault possede dans
sa collection un post-abdomen dont le bord pos-
te'rieur s'allonge presque en pointe, J'en possede
un autre dont la configuration est toute diiFerentCy
le bord poste'rieur formant a peine une legerc
courbure. Entre ces deux extremes on trouve
tous les interme'diaires.
Le post-abdomen est sans doute conslitue par
une seule piece , et Ires-assure'raent il n'e'tait point
compose' de pieces articulaires mobiles. Sa sur-
face est simplement sillonnc^e par des lignes en-
fonce'es qui lui donnent un^^aspect arlicule. Les
deux sillons longitudinaux qui le partagent en
trois portions , y conscrvcnt la direction oblique
qu'ils avaicnt sur Tabdoraen. lis se reunissent
SUR LES FOSSILKS 0U CALVADOS. ;^0C)
a peu de distance du Lord poste'rienr et circons-
crivent dans ce point , et en arriere , un petit
mamelon saillant et arrondi. La portion moyenne
est assez convexe , nioins e'tendue que les flancsf
et marquee par de pelites goultieres Iransversalcs
qui se rapprochent davantage a mesure qu'cUes
sont plus poste'rieures. On en compte environ
dix sur les grands individus et neuf sur les pelits;
je dis environ , car les dernieres gouttieres soat
toujours tres-peu distinctes et il est facile de se
troinper en les comptant. Les flancs sont courbe's
assez fortement , un peu moins cependant qu'a
I'abdonien ; ils sont marque's transversalement
par des lignes crcuses et prof'ondes , en nombre
e'gal aux gouttieres de la portion moyenne ; elles
ne sont nullement bifurque'es en dehors.
Le bord ante'rieur du post-abdomen , mince
dans Tespace qui correspond a la portion mojen-
ne , s'elargit sur les (lanes enune facette articu-
laire oblique, allcnge'e, dirige'e en avant, d'aulant
plift large qu'elle dcvient plus voisine des angles
lateraux. Elle est rccouverte par la derniere
piece arliculaire de Tabdomen. Celte facette ne
s'apercoit que sur les e'chantillons bien conserve's
et ccnvenablemcnt degage's. Le bord poste'rieur
parait fort e'pais , parce que dans celte parlie ,
le pest - abdomen se rccoui:be subitement eu
3lO ME MOIRE
dessous. Ge Lord forme avec les flancs uii
angle plus ou moiiis prononce suivant les indi-
vidus. II est tres-marque sur I'e'chantillon figure'
pi. r , fig. 6, B.
J'ai remarque', sur divers e'chantillons de gres
avec fragmens de Trilobites que je possede ,
plusieurs empreintes d'un corps particulier qui
parait avoir e'te membraneux, si ron en juge par
sa forme aplatie et les sinuosite's irre'sfulieres
de ses bords. Je suis tres-porte' a croire qu'il
a fait parlie de notre Trilohite. Je possede un
e'chantillon (planche 1 1 , fig. i. ) , qui fait voir
deux de ces corps situe's a uiie tres-petite dis-
tance d'un post-abdomen ; ils sont de figure
a peu pres quadrilalcre j deux de leurs bords sont
sinueux et les deux autres sans sinuosite'. .Te
les ai dessine's pre'cise'ment dans la situation oil
ils sont naturellement jette'ssur ce morceau. J'ai
pense' d'abord que ce pouvaient etre des appen-
dices situe's au bord poste'rieur du post-abdomen.
En re'fle'chissant ne'anmoins a la maniere dent
ce bord se recourbe tout-a-fait en dessous , je
ii''ose m'arreter a cette ide'e. Quels qu'ils soient,
leur situation au milieu de debris de Trilobites^
doit etre prise en conside'ration.
On voit par cet expose que ce Trilohite
differe beaucoup de tous les animaux de cette
SUR LES FOSSILES DU CALVADOS. 3ll
famille deja connus : la forme seule de son
bouclier me ferait croire qu'il doit cons-
tituer lui genre a part , voisin des Caljmenes
et des Asaphes , puisque Tanimal enlier e'tait
susceplible de se rouler en boiile. Je n'essaierai
point cependanl de I'e'tablir : c'est au savant
auteur de I'histoire des Trilobites qu'il appar-
^ tient de de'cider cette question , s'il veut bien
s'occuper des Trilobites de notre gres , et s'il
daigne jetter un coup d'oeil sur cet essai , ou
je n'ai d'autre but que de fournir des mate'riaux
pour comple'ter leur histoire. Ayant e'te' a porte'e
de voir et de comparer un grand nombre d'e'chan-
tillons , j'ai pu de'brouiller et indiquer plusieurs
caracteres que I'e'tat imparfait de ces e'chantillons
n'aurait pas permis de bien saisir ou meme eut
fait ne'gliger entierement , s'ils eussent e'te' ob-
serve's isole'ment.
Je rapporterai provisoircment le Trilohite
de la premiere espece au genre Asaplie ; il
eut e'te peut-etre aussi nalurel de le reunir au
genre Calymene. Cependant je crois que ,
toutes differences et ressemblances compense'es ,
il se rapproche plus du premier de ces genres
«k que du dernier.
0 12 MEMO IRE
Je le nommerai :
ASAPHE DE BRONGNIARD. ASAPHUS^
^ BllONGNIARDlI.
»
A. Clypeo semi-circulari utrinque in angulis bre-
vibus etobtusis proiiucto ; fronte liBvi , sub-convexo,
«^apilio el genis couniveutibus margiuato ; oculis
lateralibus; abdominis articulis duodecim ? Post-
abdomine unipartito , sulcis Iransversis exaralo
( nobis. ).
I^EUXIEBIE ESPECE.
Ce Tj'llobiie se trouve beaucoup plus rare-
ment , etfaspect tres-singulier de son post abdo-
men me porte a croire qu'il doit former une
espece a part. J'en ai trouve' plusieurs parrai
les de'bris de VAsaphe de Brongniard , etj'y
rapporte un bouclier ( le seul que j'aie encore
vu) , que j'ai trouve sur un pelit morceau de
gres isole' renfermant dcs empreintes de Tere-
bratules. J'avoue que ce rapprochement pre-
sente beaucoup plus d'incertitudes que I'autre ,
et je le donne pour ce qu'il vaut. Dans une
etude aussi ardue , sur des objets de'membres ,
et plus ou moias tronque's , qtfil est pourtant
si ne'cessaire de comiatlre , il estpermis de saisii'
%UR LES FOSSILES DU CALVADOS. 5l5
tons les points d'analogie qui nous reslent, quel-
(jue vagues ct fugitifs qu'ils puissent etre.
BoucUer. Ce bonclier n'est pas enlier ; le
cii3peron , la joue droite et le prolongement
lateral du meme cote sont fracture's ; ce qui
reste suffit ne'anmoins pour doniier une ide'e juste
de rensemble ; il devait avoir environ quinze
lignes de long et vingt-sept de large , mesure'
de I'extre'raite' d'un des prolongemens late'raux
a Tautre. II a la forme d'une moitie d'ellipse ;
le front est de la meme forme , il est tres-peu
Lombe' ; on y apercoit de cbaque cote deux fa-
cettes ovalaires tros-superficielles ; il est se'pare
des joues et du chaperon par un sillon large
et peu profond qui , comme dans Tespece pre'-
ce'dente , forme une sorte de zone a I'entour.
Les joues sont peu salllantes_, les protube'rances
oculiformes tout - a - fait late'rales et peu dis-
tmctes ; les prolongemens late'raux larges et
longs sont parcourus suivant leur longueur par
une gouttiere superficielle ; ilssontpeu courbe's
en dessous ; leur estre'mite lib re est arrondie.
L'abdomen ou ses pieces articulaires ne me
sont pas connus.
Post-Abdomen. II est d'une seule piece. J'en
ai observe deux variete's que je ne crois pas
sullisantes pour former deux especes; dans l''une
3l4 MEMOIRE
de ces varie'te's le post-abdomen est de figure-
ellipsoide , plus convexe Iransversalement que
d'avant en arriere. Les deux sillons longitudi—
naux qui le se'parent en trois portions , sont
tres-superficiels. Tres-e'carte's en avant , ils se
rapprochent un peu en faisant , au milieu de leur
trajet. , une le'gere sinuosite ; ils se re'unissent
ensuite par une ligne transversale , a peu de
distance du bord poste'rieur : la portion mojenne
n'est nuUement saillante , il n'y existe aucune
trace de gouttieres transversales : les flancs ou
portions late'rales n'en ofFrent point non plus ;
on voit a une petite distance du bord anterieur
une ligne enfonce'e, destine'e sans doute a donner
attache a la membrane qui unissail le post-ab-
domen a la derniere piece articulaire de Fab-
domen. '
Je possede trois e'chantillons de cette varie'te ;
ils se ressemblent exactement ; je n'ai pu de-
gager entierement les bords ante'rieur et poste'-
rieur ; il est probable qu'ils sont dispose's comme
dans la varie'te' suivante.
Dans celle-ci , le post-abdomen est a peu
pres demi-circulaire , le bord poste'rieur e'tant
presque droit ; sa surface est tres-peu convexe
Iransversalement, et a peu pres droite d'avant en
arriere; les deux sillons longitudinaux sonte'cartcs,
SUB LES FOSSILES DU CALVADOS. 5l5
snperficiels et viennent se reunir , sans flexuosite
Lien prononce'e , a une tres-petite distance dii
bord poste'rieur ; il n'y a point de goultieres
transversales. On voit , comma dans la varle'te
pre'ce'dente , une ligne enfonce'e , tres-voisine
du bord ante'rieur. Celui-ci est demi-circulaire;
il pre'sente, sur ses parties late'rales , deux fa-
cefctes de recouvrement , destine'es a s'articuler
avec la derniere piece de I'abdomen ; le bord
poste'rieur est a peu pres droit, e'pais , etpar-
couru transversaleraent par deux petites goultieres
superficielles.
Cetle espece a trop de rapports avec la pr#-
ce'dente pour ne pas faire partie du meme genre :
je la nommerai , d'apres la forme bien particu-
liere de son post-abdomen :
ASAPHE A QUEUE COURTE. ASAPHUS BREVI-
CAUDATUS.
A. Clypeo semi-elliptico, in angulis longis , latis,"
obtusis lateraliter producto ; fronle depresso , capitio
ct genisconnivenlibus marglnato ; oculis lateralibus;
post-abdominc unipartilo bievi , lacvi.
5i6
3IEM01RB
TROISIEME ESPECE.
Je lie connais que son bouclier dont j'ai vu
trois empreiiiies en relief sur un morceau de
gres appartenant a M. Herault. Le meme mor-
ceau presente des pieces se'pare'es de t'abdomen,
un post-abdomen et Tempreinte en creux el tn-
complette du bouclier de VJsaphus Broii-
gniardii. Je ne puis croire que le bouclier que
je vais de'crire ait appartenu a une varie'te' de
cette espece. Sa forme est trop particuliere ; efe
^oique cliaque empreinle ne soit pas parfaile-
ment intacte , j'ai pu voir sur Tune ce qui man-
quait sur Tautre. Ces trois boucliers sent a peu
pres de meme grandeur j la longueur est de six
lignes et la largeur de liuit ; la forme approche
de celle d'an triangle : le front est tres-grand ,
assez convexc , plus long que large , termiue' en
pointe en avqnt,, e'largi ensuile et puis re'tre'ci
en arriere ; on voit dans cette re'gion et de
cliaque cote' , un petit tubercule ovalaire trans-
versalement , distinct du reste du front par deux
Ilgnes enfoncees ; derriere ce tubercule est une
petite surface a peu prcs plane qui s'etend jus-
qu'au bord poste'rieur j le chaperon n'est pas
distinct ; il est confondu avec le front j celui-
sun L!iS FOSSILES DU CALVADOS. OlJ
ci est se'pare des joues par un slllon elroit et
Ires-enfonce ; elles sont pelites , pen saillantes
et ne s'e'tendent que jusqu'a moilie' du front,
Les protuberances oculiformes , pen distinctes,
sont situe'es sur le Lord des joues. Les pro-
longeniens late'raux sont courts , e'troits et un
peu courbe's en dessous et en avant.
L'aspect de ce petit bouclier est fort singulier-;
il rappelle en quelque sorte le fer de certaines
hallebardes , mais tres-raccourci. Je suis fort
embarrasse' a quel genre le I'apporter. Gependant
la position des protube'rances oculiformes , et
celle des prolongemens late'raux semblent le
rapprocher un peu des deux especes que je viens
de de'crire , et je le noramerai :
ASAPHE INCERTAIN. ASAPHUS INCERTUS.
A. jClypeo liiangulari in angalis brcvibus incur-
valis lateralitcr producto ; fronte maijno, convexo,
auticc acLilOj poslicfe bituberculato , genis parvis ;
ocLilis latcralibus.
%V\ ■w%/\ VVVVV\VVXVVXVVXVV%X fc/V V-V\VV* VVXVV\ V'V* VVA VVX VV\ VV\ VV\ \.'V\ vv%
ELOGE HISTORIQUE
DE TOURNEFORT,
PronoTice dans la seance puhlique du oif\
mai 1825 J par M. ROBERGE , vice-pre-
sident.
Messieurs ,
JL'iiTUDE de I'histoire naturelle ne serait qu'uii
amusement frivole , si elle n^e'tait pas Tune des
plus nobles occupations auxquelles puisse se livrer
un 6tre raisonnable. Ce serait en me'connaitre
I'importance etles avantages, que de croire qu'elle
n'a d'autre motif qu'une vaine curiosite' , d'autre
but qu'un agre'able delassement. Non seulement
elle fait le charme de ceux qui la cultivent , mais
elle contribue encore au bien-etre du genre hu-
niain,qui serait reste' pauvre au milieu desrichesses
de la nature , si elle ne lui avail enseigne' I'art
de se Ics approprier. C'est elle qui nons apprend
a distinguer , parmi Ics productions sans nombre
ELOGE IlISTORIQUE. SlQ
que renferme le globe , celles qui peuvent servir
a nos besoins ou a nos plaisirs , el celles qui
n'ont que des proprie'te's malfaisantes , dontnous
devons nous preserver ; c'est elle , en un mot ,
qui impose le tribut que la nature entiere doit
payer a I'honmie. Elle perfectionne en meme
temps notre intelligence , en nous de'couvrant
des traces de celte intelligence infinie dont les
cuvrages nous environnent. L'homme , place au ,
centre de tant de raerveilles , est le seul des etres
cre'es que ce spectacle inte'resse , qui clierche a
en approfondir les de'tails , qui soil capable d'en
embrasser Tensemble et d'en sentir les beaute's.
Attache's a la terre par leurs gouts autant que
par leur conformation , les animaux ne sontqu'un
accessoire dans le plan gene'ral ; mais rhomme
n'y joue point un role entierenient passif : il
observe , il compare , il distingue ; il juge des
causes par les effets , et , de I'examen des phe-
nomenes particuliers , s'eleve aux plus hautes
considerations. II decouvre renchainement des
etres et leur subordination reciproque; il explique
les regies de reternelle sagesse , se rend I'inter-
prete de la nature , et prete sa voix a Tunivers ,
qui , sans lui , n'aurait offert qu'un muet hom-
mage a son auteur.
Yoila , Messieurs , a quels traits on peut re-
020 ELOGE IIISTORIQUE
connaitre les naturalistes qui raeritenl veritable-
ment ce nora. Tous les siecles en ont vu naitre ,
tons les climats en ont produit de semblaLles.
Livre's aux memes recherches qireux , et jaloux
d'arriver au meme but, nousne pouvons trop nous
faniiliariser avec ceux qui ont c'te nos mailres ,
et qui doivent etre conlinuellement nos modeles.
He'ritiers de leurs lumieres , nous leur devons
toute noire reconnaissance ; depositaires de leur
renoninie'e , c'est a nous a leur adresser les hom-
niages de la poste'rite. Leur zele re'chauffera le
notre , I'exemple de leur courage et de leur per-
se've'rance nous sontiendra dans n'os travaux , et
les louanges que nous donnerons a leur me'rite
nousdisposeront a en acque'rir conirae eux. C'est
ce qui me fait espe'rer que vous accueillerez fa-
vorablement Te'loge de Tournefort , que je vais
Yous lire , heureux aujourd'hui de n'etre point
oblige d'aller chercher hors de noire patrie un
objet digne de votre estime et de voire admi-
ration.
Joseph Pillon naquit a Aix , capitale de la
Provence, le 5 jnin i656. Le chateau de Tour-
nefort, dont son pere ctait seigneur, lui a valu
le nom sous lequel il est ge'ne'ralcraent connu.
Je parlerais de Torigine de Tournefort et de la
noblesse de scs parents , s'il leur ctait redevable
I)E TOLTRNEFORT. 021
tl'tine parlie dc sa gloire : mais c'est ini avantage
dont il aiirait pu se passer ; car le me'rite est de
toules les conditions _, et , s'il donne du lustre a
la naissance la plus dislingue'e _, il n'a pas besoin
de celui qu'il en recoit.
Tournefort fit ses etudes au college des Je-
suiles de sa ville natale. Ses progres n'y fureiit
pas sans doute fort brillants : Tamour de la Bo-
tanique , qui s'etait empare de son coeur a la
premiere vue desplantes, iultait sanscesse centre
les soins de ses maitres^ etrendait inutiles pour
lui leurs meilleures lecons. Comme Linne , il ne-
gligeait les exercices de la classe pour aller her-
Loriserdans les champs ; il s'extasiait a la decou-
verte d'une espece nouvelle , examinait scrupu-
leusement ses diflerentes parlies , la comparait
a celles qu'il connaissait de'ja , et acque'rait , sans
y penser , cet esprit d'observation qu'il porta si
loin dans la suite. Contrarie' de mc^me dans ses
goals, il s'j livra avec plus d'ardeur , et tons les
efforls que Ton fit pour I'arracher au penchant
qui Tentrainait tournerent au profit de la science,
en la lui rendant plus chere encore.
C'est avec de idles dispositions qu'il com-
menca son cours de philosophic. Les progres
qu'il avail dtja fails dans Te'tude de la nature le
degouterent bienlot des values subliiiles que,
Saa ELOGE HlSTOniQUE
sous ce nora , Toii enseignait alorsdans les ecolcs.
Les principes cle Descartes n'y avaient point
encore pe'ne'tre' ; niais Tourneforl fut assez heu-
reux pour rencontrer les ouvrages tie ce perc de
la philosophie moderne : il en me'dita long-temps
la sage me'thode , et la reconnulpour le meillenr
guide qu'il pouvait suivre dans la recherche de
la ve'rite.
La mort de son pere , arrivee en 1677, permit
a Tournefort de revenir pour toujours aux etudes
de son choix. II avait alors 21 ans, et Ton peut
juger avec quelle ardeur il se livra a des goiUs
qu'une longue contrainte n'avait fait que rendre
plus vifs. Sans autre maitre que la nature ^ sans
autre guide que sa passion , il recommenca ses
recherches , et parvint en peu de temps a con-
naitre la plupart des ve'ge'taux qui croissaient
spontane'ment dans le pays qu'il habitait. Quel-
ques jardins lui furent ouverts ; il n'epargnait
rien pour pe'ne'trer dans ceux oii il espe'rait treuver
, des plantes rares : on assure meme qu'il y allait
furtivement quand on ne voulait pas lui en ac-
corder Tentre'e, etqu'unjour il fut cruellement
maltraite' par des paysans qui I'avaient pris pour
un voleur. ^
II fallut bientot un nouvel aliment a sa curio-
site j et^ pour la satisfaire , il entreprit un voyage
DE TOURNEFORT. SaS
dans les Alpes , d'ou il rapporta un grand nombre
d'especes inle'ressantes.
Nulle part ailleurs , I'histoire naturelle n'e'tait
cultive'e avec plus de succes qu'a Monfpellier ,
oil Henri IV avail fonde un jardin de botanique,
le premier qui ait e'te vu en France. Tournefort
s'empressa de s'y rendre , et s'y livra , pendant
plusieurs anne'es ^ a la cb jraie , a Tanatomie et
aux autres branches dela me'decine,ayant toujours
soin de re'server quelques heures de loisir pour
les consacrer a la Botanique , son etude favorite.
Lorsque le jardin et les environs de xMontpel-
lier ne lui oflrirent plus rien d'iate'ressant, Tour->
nefort quitta cette ville, et alia parcourir lachaine
saiivage des Ge'vennes. Bieutot apres , il voulut
visiter les Pyrenees , oil il eut a souffrir des pri-
vations et des incommodite's de toute espece ,
sans compter les dangers auxquels il fut expose' ,
seul , sans guide , presque sans provisions, dans
une contre'e seme'e de pre'cipices , et qui n'est
fre'quente'e que par des betes fe'roces , et par
des brigands non moins a craindre. Une sante
robusle , un tempe'rament vigoureux, da courage,
et surlout I'enthousiasme de la science , voila
ce qui lesoutenait dans ces courses pe'rilleuses.
II s'enioncait au travers des plus e'paisscs Ibret? ,
grayissait les rocUers les plus escarpe's , coniine
23
024 i.LOGE HISTORIQUE
sHl eut voulu de'i'ober a la nature les richesscs
vege'tales qu'elle y avail cachc'es ^ et , lorsque la
nuit venait le surprendre , il la passait sur im
arbre , dans le creux d'une grotte , ou sous le
toitdequelque chevrier. Unemasureabandonne'e,
oil il s'etait ainsi re'fugie' , s'ecroula tout-a-coup
sur lui : il fut deux heures enseveli sous les mines,
et il y aurait pe'ri infailliblement , si Ton eut
tarde plus long-temps a le secourir. Plus d'une
fois il fut de'pouille' par ces brigands des Py-
re'ne'es appelesMiquelets , qiioiqu'il ne portat rien
qui fut capable d'exciter leur cupidite. Tout son
bagage consistait dans les plantes seches qu'il
avait recueillies , et dans quelques morceaux de
pain noir que ces mise'rables de'daignaient de lui
enlever, mais qui devenaient tres-pre'cieux pour
lui , parce qu'il avait eu Tadresse d'y renfermer
le peu d'argent qu'il posse'dait.
Tournefort passa ensuite en Espagne , et par-
courut les cotes de la Catalogne , de'montrant ,
comme autrefois Hypocrate , les planles aux
me'decins et aux e'leves qui se re'unissaient en
foule autour de lui , et I'accompagnaient dans ses
herborisations.
Deretoura Montpellier , sur la fin de iGSi ,
il mit en ordre les plantes qu'il avait rapportees
dc ses diffe'rents voyages , et eut le plaisir de
DE TOURNEFORT. SaS
voir son lierbier enrichid'un nombre considerable
d'cspeces nouvelles.
Le nom de Tournefort commencait a sorlir
de robscurite ; mais , conime il n'avait d'auire
recomniandation que son me'rite , ses talents
restaient inutiles pour les autres. II fallait done
cju'une circonstance le mit en e'tat de se faire
connaitre pour ce qu'il e'tait , et elle ne tarda
pas long-temps a se pre'senter.
Sous les auspices de Louis XIII , un jardia
de jjotaniqueavait ete' fonde', dans la Capitale,
par les soins de Gui de la Brosse. Grace au
zele et aux lumieres de Fagon , son petit - neveu ,
ce jardin , neglige' sous les directeurs pre'ce'dents,
acquit bientot une uouvelle importance , qui a
toujours e'te' en augmentant dans la suite. Per-
sonne n'etait plus capable que Fagon de faire
les demonstrations publiques des plantes , et de
pre'senter la science de maniere a en inspirer le
gout aux e'leves. Mais il avait d'aulres devoirs a
remplir : son temps e'tait presque enlierement
absorbe par la pratique de la rae'decine , et le
peu qui lui en restait ne suffisant plus pour ses
ibnctions de de'monstrateur *, il dcsirait trouver
quelqu'un sur lequelii put s'en dechargcr. Tour-
nefort , dont il avait entendu vanter le me'rite ,
026 ELOGE HISTORIQU-E
lui pariit le seul homme propre a remplir ses
vues. II I'allira aiipres de lui, en ii\85 ^ el le
fit noramer son supple'ant au jardin du Roi.
Fagon n'eut qu'a se louer du ehoix qu'il avak
fait. Entre les mains de Tournefort^ le jardin
du Roi prit une face nouvelle. Un concours
prodigieux d'e'leves , francais et etrangers , de'-
montra I'excellence des lecons du jeune profes-
seur ; mais ces succes , loin d'inspirer au vertueux
nie'decin la moindre jalousie centre son prote'ge,
ne servirent qu'a augtnenter I'estinie et la con-
fiance dont il I'honorait. 1\ lui fit donner I'crdre
de voyager en Espagne ct en Portugal , etplus
lard en HoUande et en Angleterre , afin d'etuditr
les plantes qui y viennent naturellement , ct
d'en rapporter des individus oudes graines pour
le jardin.
Le savant abbe' Bignon ayant e'te nomrae' pre'-
sident de 1' Academic des sciences , y fit recevoir
Tournefort , en linjT. ,etdevint, dans la suite ,
un de ses plus ze'le's protecteurs.
Tournefort repondita ces te'moignages flatteurs
de conside'ration par un nouveau zele etu no
application nouvelle*. Deja , pour remplir digne-
ft
ment les devoirs dont il ctait charge', il avait
senti la ne'cessite' de donner plus d'e'tendue ;i
ses travaux , ct d'approfondir ce qu'il n'avait
DE TOURNliFORT. 527
h'll jusque-la qu'effleurer. II cliercha vaiiiement,
tliins les ecrits des anciens , les veritables ele-
ments de la science ; il n'y trouva que des no-
lions iinportantes , a la ve'rite , mais incompletes ,
sans suite et sans liaison , et les regarda comrae
des sources oil Ton pourrait puiser iitileraent , et
non comme des modeles qu'il fallait iiniter. La
Botanique avail ete traite'e plus direclement par les
niodernes ; mais, comme la plupart d'enlre eux
e'tudiaient moins dans la nature que dans les
livres , leurs ouvrages renfermaient plus d'e'ru-
dition que de savoir , plus de recherches que
d'observations. Ke'anmoins , on vojait deja , du
milieu de leurs compilations , jaillir des principes
lumineux_, qui n'avaient besoin que de-develop-
pement , et _, s'ils n^ont pu' parvenir a e'lever un
edifice re'gulier , ils out au moins le me'rite d'ea
avoir prepare' lesmale'riaux, en attendant qu'une
main plus habile que la leur sutles disposer dans
un ordre convenable.
Depuis environ deux siecles que le flambeau
des arts et des sciences , apporte en Italic par
les exiles de Constantinople , avail commence
a e'clairer I'Europe occidentale , la Botanique
n'avait point e'te' ne'gligee. On s'en c'lait tenu
d'abordaune elude servile des anciens : Tbeo-
pliraste et Dioscoride eurent beaucoup de com-
SzS iLOGE HISTORIQUE
nientateurSj et pen de rivaux. Point de regies
dans les descriptions , point de fixite dans la
lerminologie. On ne faisait nulle attention aux
analogies les plus frappantes^ et les ve'getaux ,
que Ton ne conside'rait que sous leurs rapports
me'dicaux ou e'conomiques , e'taienlclasse's d'apres
leurs usages ou leurs proprie'te's , et quelquefois
d'une raaniere encore plus de'fectueuse. Gessner
de'montra le premier que c'e'tail dans les or-
ganes reproductifs qu'il fallait chercher les
tases d'une bonne distribution niethodique.
Dodoens abandonna I'ordre alphabe'tique que
Ruel et Fuchs avaient e'tabli ; il esquissa plu-
sieurs genres , et forma quelques groupes natu-
rels. Cette tentative heureuse fut imite'e avec
succes par Lobel et Dale'champs. Ce'salpni de've-
loppa ride'e de Gessner , et publia , en i583,
une classification fonde'e sur la distinction des
plantes en arbres et en herbes , et sur (Pautrcs
considerations , tire'es principalement de la forme
des fleurs et des fruits. Elle fut appuje'e de
nouvelles observations par Came'rarius et Co-
lumna , ce qui n'empL'cha pas les deux freres
Bauhin de retourncr a la me'thode vicieuse de
Lobel. Morison e'tablit encore quelques families,
et donna, au sysleme de Cisalpin , une forme
nouvelle , qui fut pcrfectionne'e par le laborieux
DE TOUfiNEFORT. 32<)
Jean Raj. Elle fut Inenlot suivie de celles
d'Hermann et de Rivin ; ce dernier a surtout
\e mcrite d'avolr suppritiie , le premier , la dis-
tinctioa des plaiites en arbres et en lierbes , et
d'etre un de ceux qui ont le plus contribue' a la
formation des genres.
Malgre' le grand nombre de metbodes qui
avaient e'te' publie'es, il s'en fallait beaucoup que
la Botanique fut devenue une science facile. II
nV avait encore rien d'arrete dans la terminologie:
les organes des plantes , assez mal connus, e'taient
encore plus mal de'crits. La plupart des genres
n'etaient point circonscrits dans leurs justes li-
mites ; la place qu'ils iDccupaient n'e'tait pas tou-
jours de'termine'e par leurs caracteres naturels ,
et les especes, souvent dispose'es au basard , ne
pre'sentaient point cette chaine continue qui con-
duit sans interruption de I'une a I'autre. Enfin ,
les classifications e'taient incompletes _, et les
plantes nouvelles que Ton de'couvrait-tous les
jours les rendaient inutiles , ou obWgeaient d'j
faire des modifications continuelles. Tournefort
senlit le besoin d'en cre'er une , sur un plan
plus etendu , plus conforme a la nature , qui ,
exempte des de'fauts que I'on reprochait a celles
qui avaient paru jusqu'ici, renferniat ce qu'ellcs
ODQ ELOGE HISTOP.IQUE
contenaient de meillour , et piit se preter sans
efforts a tous les progres de la science.
Son systeme parut ^ en i6g4 7 sous le titre
d'JSle'/ne?its de Botanique : il y donne la
description de G/S genres et de 8846 especes,
parmi lesquelies il y en avait un grand nombre
de nouvelles. Sis ans plus tard , il publia ie
meine ouvrage en latin sous le titre (Tl/isiitu-
tiones ReiHerhariw^ pre'ce'de'es d';ine excellenie
introduction , dans latjuelle il expose les prin-
cipes de la science , et pre'sente I'liistoire de
la Botanique _, avec des jugements sur les auteurs.
Tournefort divise d'abord les plantes en arbres
et en berbes. Cette ancienne distinction , qui lui
semblait indiquee par la nature elle-meme , avait
deja ete' abandonne'e par Rivin , et une obsei;^
vation plus attentive aurait du lui en faire sentir
le peu d'importance. G'esl le principal reprocbe
que Ton puisse c'lever centre son systenie.
Toutes les plantes pre'sentent des fleurs , ou
en sont depourvues. Tournefort ne donne ce
nom qu'a la partie brillante , appele'e ordinaire-
ment corolle , qui sert d'enveloppe immediate aux
organes de la reproduction.
La corolle est toute la fleur pour le vulgaire;
c'est elle que clierchent les regards j c'est sur
elle que se fixe I'attention. Sansielle ;, les plantes.
DE TOUIWEFORT. dD I
ne parleraient point au coeur ; c'est elle qui les
embellit , et qui leur prete ce cliarme qui nous
altire vers elles. Rien n'e'gale la delicatesse de
son tissu. Elle brille de tout le luxe de la na-
ture : couleurs varices , formes e'le'gantes , odeurs
suavqs ; tout en elle est re'uni pour nous plaire.
La coroUe ne se montre que lorsque la plante
est lout-a-fait de'veloppee. Quoiqu'elle ne ^soit
qu'un organe accessoire , elle parait etre ce-
pendant le courcnnement de*la ve'ge'tation. A
peine est-elle fletrie , que Ic vege'tal perd pea
a pen sa vigueur 5 la vie , se concentrant dans
. la graine , qui murit, abandonnelesautres parties;
les feuilles se fanent ou tombent , et la tige ,
privee du principe qui Tanimait , disparait bien-
tot elle-meme , pour faire place a une nouvelle
gene'ration.
Tournefort a clioisi la corolle pour en faire
la base desonsysleme.Desvingt-deux classes qu'il
rcnferrae , dix-sept sont co^isacre'es aux plantes
qui en sont pourvues , et les cinq aulres a celles
qui n'en ont point. Elles sont fonde'es princi-
palement sur la disposition des fleurs , sur leurs
formes et sur le nombre des parties dent elles
se composent.
Apres avoir fait servir la corolle pour farmer
ses classes , Tournefort emploie le fruit pour les
i)Da £LOGE H1ST0RIQUE
subdivlser en sections , qui re'pondent aux fa-
milies de la me'lhode naturelle. II arrive ensuile
aux genres, qn'il e'tablit sur tons les organes de
la fructification ; les caracteres des especes sont
tir^s des autres parties de la plante , ou de quel-
que proprie'te particuliere. •
Si Ton veut porter un jugement impartial sur
ce sjsteme , c'est avec ceux qui Tavaient pre-
cede' , et non avec ceux qui I'ont suivi qu'il
faut le comparer; Que Ton se rappelle I'e'tat de
la science a cette e'poque , et I'on demeurera
convaincu qu'il etait difficile que Tournefort en-
treprit davantage. Sans doute il a laisse' beau-
coup a faire ; mais c'est lui qui a prepare la voie
a ceux qui sont venus ensuite. II a enseigne a
la Botanique a suivre une marche re'guliere ; il a
pose' des principes dont il ne s'est point e'carte',
et il a e'tc aussi utile a la science que ceux qui
ont appris de lui a le surpasser.
C'est surtout da^is la formation des genres
que Tournefort s'est montre supe'rieur aux an-
ciens botanistes ; la plupart de ceux qu'il avait
e'labiis ont ete' adoptes par Linne'.
Jusqa'ici je ue vous aipre'sente dansTournefort
que le botanistejilrae reste maintenant, Messieurs,
a vous le faire conside'rercoitimevoyageur, etj es-
pere qu'il ne vons inte'ressera pas moins sous ce
rapport que sous I'autre.
DK TOURNEFORT. 553
La France e'tait arrivce a son plus haul degre
de splendour. Une longue suite de triomphes avail
assure sa preeminence sur les autres nations de
TEurope , el des 'chefs-d'oeuvre de tout genre
ajoutaient leur e'clat a I'eclat de nos armes. Le
siecle des beaux arts touchait a sa fui ; celui des
sciences allait commencer. Uaurore en futsigna-
le'e par une entrepriseimportante pour le progres
des connaissances , et qui n'est pas moins glo-
rieuse a celui qui Pavait concue qu'a celui qui
I'a exe'cute'e.
Fagon , toujours ze'le' pour I'avancement de
riiistoire naturelle , voyait avec regret que les
productions e'trangeres e'taient encore pour la
plupart ignore'es. On employait tons les jours,
dans la me'decine , dans les arts, dans I'e'conoraie
domesli([ue , une infinite' de substances , sans
connaitre les ve'ge'taux sur lesquels on les avail
recueillies. S'en rapporter aux voyageurs, c'aurail
e'te s'exposer a etre souvent tronipe'. II ne restail
done qu'un moyen, c'etait d'envoyer sur les lieux
des honimes instruits , charge's de decrire les
plantes inte'ressantes qu'ils decouvriraient , de
les figurer, et d'en rapporter des graines^ pour
les naturaliser au jardin du Roi, s'il etait possible.
Le vertueux medecin proposa ce projetaLouis
XIV , qui y donna son assentinient. Deja Plu-
luier avail passe plusieurs fois en Amerique ,
354 J&r.OCE HISTOFIQUE
Feuille'e au Peroii , Lippi en Egjpte , et Tour-
nefort recut I'orilre de visiter la Grece , I'Asie
et rAfrique , non seulement pour y reconnaitre
Ics ve'ge'taux dont les anciens avaient parle , et
eeux qui pouvaient avoir e'chappe' a leurs re-
cherclies , niais encore pour y faire des obser-
vations sur les autres parties de I'hisloire natu-
relie^ sur la ge'ographie ancienne et moderne ,
ct meme sur lesmoeurs, la religion et le commerce
des habitants. II devait e'crire , toutes les fois
qu'il en trouverait I'occasion , au ministre d'Etat,
PJ. de Pontchartrain , pour I'informer de ses
decouvertes et de ses aventures.
Tournefort e'tait plus propre que personne a
rcmplir convejj^ablement cette mission. Done' d'un
j-Hgement solide et d'une me'moire heureuse , ii
s'ctait rendu famiiiers les poetes et les pbilo-
sophes , les bistoriens et les naturalistes. Voya-
gcant pour la premiere fois sur une terre ricbe en
souvenirs et en productions de toute espece , oil
lant de penples s'e'taient succe'de , oil s'ctaicnt
p.fssees tant d'actions memorables,ii devait trouver
a cbaque pas Poccasion de faire des applications
de ce qu'il savait. Aussi le voit-on tour a tour
de'crire une plante , copier une inscription ou
dessiner un monument antique : peinture des
raceurs , recbercbes bisloriques , religion , com-
merce et productions , ricn il'est cublie' : tout se
DE TOURNEFORT. 555
place dc soi-meme et s'arrange dans son recit ,
e'galement fait pour I'homme qui veut s'instruire,
et pour celui qui ne demande qu'uue lecture
agreable.
Tournefort se mit en route le g mars 1700 ,
accompagne du peintre Aubriet , et de M. Gun-
deislieimer , me'decin allemand et naturaliste dis-
tingue. II fit en sept jours et demi le trajet de
ParisaLjon, oil il vit une collection de plantes
rares , recueillies dans les Alpes par M. GoilFon ,
qui passe pour avoir inspire' le gout de la Bota-
nique au ce'lebre Jussieu , ce qui n'est pas le
moindre des services qu'il ait rendus a la science.
Le 16 mars , nos vojageurs s'embarquerent
sur le Rhone jusqu'a Avignon , d'oii ils se rcn-
dirent a Aix.
Dix-sept ans s'e'taient e'coules depuis que Tour-
nefort en e'tait parti _, et ce ne fut pas sans uii
vif sentiment de plaisir qu'il revit les lieux oil
il avail passe sa jeunesse , si Ton en juge par
la complaisance avec laquelle il en parle. II cite
les divers savants a qui la viile d'Aix a donne'
naissance , et fait connailre ainsi la noble' coni-
pagnie parmi laquelle son nom devait se Irouvcr
un jour.
Apres avoir donne' quelque temps a sa faraillc
et a ses amis , Tournefort prit la route de Mar-
seille , oil il arriva le 27 mars. II fut oblige' d'y
oJT) ELOCn HISTORIQUE
restcr pendant pres d'un mois, en attendant qu'un
batiment mit a la voile pour les pays qu'il devait
parcourir. Mais ce loisir ne fut perdu ni pour
lui ni pour la science : pouvait-il mieux I'eni-
ployer qu'a visiter les environs et a etudier I'his-
toire de la plus ancienne cite' des Gaules , oii le
commerce et I'industrie ont dans tous les temps
verse I'abondance el les llimieres , et qu'avaieat
illustre'e les Pithe'as , les Plumier , les Puget ,
les Mascaron.
Tournefort quitta Marseille le 24 avril , et
entra dans le port de la Cane'e le 3 mai suivant ,
apres neuf jours de navigation.
L'ile de Candie , possedee successivement par
Yes. Grecs , les Romains , les empereurs d'Orient,
les Arabes et les Venitiens , etait tombe'e sous le
joug des Turcs vers le milieu duXVIP. siecle.
Ce n'etait plus cette ile beureuse , comme la
nommaient les anciens , cette Crete aux cent
villes , sur lesquelles regnait Minos. Un peuple
conquerant , qui ne connait de loi que t^eile da
cimeterre , et dont la vie entiere se perd dans
une stupide oisivele , y tenait alors dans I'avilisse-
ment un peuple d'esclaves , egalement charge
des cbaines de Tignorance et de la tjrannie. Cette
Grece , autrefois si fameuse _, conservait a peine
le souvenir de ce qu'elle avait e'te' , et toute sa
gloirc paraissait eftacee dans la me'moire de ses
»E TOURNEFORT _ 357
habitants comme sur les marbres destines a la
conserver. Cependant ils n'e'taient point con-
damne's a vieillir dans Toppression : tout-a-coup
leur courage s'est reveille ; nous les avons vus
courir aux armes , et layer dans le sang de leurs
injustes maitres lahonlede trois siecles d'asser-
vissement.
Mais , au milieu des re'volutions des peuples ,
la nature reste toujours la meme. L'ile de Candie
produit aujourd'hui les menies plantes que du
• temps de Theopliraste et de Pline. On y voit ,
comme aux e'poques les plus recule'es , des forets
d'oliviers , des coUines couvertes de vignes , de
muriers et de figuiers , des valle'es de'licieuses
arrose'es par des ruisseaux que bordent des bo-
cages de mjrtes et de lauriers-roses. Tournefort
J observa le dictame si vante' , et les vegetaux
sur lesquels on recueille le kermes , le ladanuni
et la gomme adragant. II visita les mines de
Gortyne , le mont Ida , et le fleuve Lethe , om-
jjrage de platanes , et ce'lebre par les amours de
Jupiter et d'Europe. La vue des stalactites qui
tapissent la voute et les murs du labyrinthe sou-
terrain le conlirma dans I'opinion qu'il s'e'tait
Ibrmee , d'apres quelques anciens , sur I'accrois-
senient et sur la reproduction des pierres.
Apres avoir passe trois mois dans Tile deCandie,
Tournclort en partit , le premier aoiit , pour
558 ELOGE IIISTORIQCE
aller visiter les iles de rArchipel. II aborda snc-
cessivement a I'Argentiere , a Milo , a SjphaiUe
et a Seriphe. II descendit dans la grotte d'Aii-
tiparos, oii I'attendait un des plus beaux spec-
tacles que la nature puisse offrir al'homme. Que
I'on se repre'sente des blocs du marbre le plus
pur , ici taille's en colonnes et en obe'lisques , la
figurant des arbrisseaux et des feuillages , une
voute d'ou pendent des grappes , de longues ai-
guilles , on d'e'le'gants festons ; des nappes , des
draperies d\me blancheur eclatante ; en un mot,
tout ce que le siecle de la fe'erie a imagine' de
plus magniiique et de plus brillant , et I'on n'aura
qu'une ide'e imparfaite de cette e'tonnante mer-
veille.
Tournefort ne put se persuader que des pro-
ductions si varie'es , si re'gulieres , ne fussent
qu'un jeu de la nature , et que le hazard seul
avait pre'side a leur formation. II leur attribua
vine organisation particuliere, un mode de crois-
sance et de reproduction analogue a celui des ve-
ge'taux. II e'lendit ce systeme aux polypiors, aux
cristaux de roche , aux pierres figul-e'es et jus-
qu'aux fossiles renferme's dans le sein de la tcrre.
Si plusieurs philosoplies de Tantiquite avaient
cru que les plantes e'taient des animaux, Tour-
nefort , par une erreur scmblable , ne doulait
DE touhnefort. Syc)
point que les mine'raux ne fussent des plantes.
Eiilrainepar son gout et par I'objetde ses etudes,
il avail pris Thabitude
commuiis et payee pendant quatre ans , san^
tirev a consequence pour Cavenir.
Le 22 juin 17^9, la faculte prend communica-
tion d'une lettre e'crite le 17 avrila M. Marescot,
par M. deMisst, Procureur-ge'ne'ralau Parlement
do Normandie , qui lui conseille de cherclier a
ficfTcrune place proprea faire un jardin botanique,
puisque Taigent qu'il avait eu I'espoir de voir
employer a I'acquisition d'un terrain , e'tait des-
tine' par les donateurs a former un commence-
ment de bihliolheque. Le professeur commu-
nique aussi la copie d'une autre letlre e'crite le
i5 mai au Recteur, par le meme magistral , qui
lui dit quVn fieffant un terrain « cela ne cons-
«» titiierait pas I'Universite en unedepense plus
<( considerable que celle qu'elle avait faite jus-
« qu'a pre'sent , en pajant leslojers d'un jardin,
(( et procurerait une stabilite' qui doit faire la
<( premiere attention de ceux qui veulent bien
« se cbarger du soin des planles. »
Dans une assemble'e de I'Universite , le 2
juillct , M. le cure de Saint- Julien laisse encore
la joui'ssance de son jardin , « a condition que
«( la clef lui en sera remise dans deux ans de
<( la Saint-Michel prochaine , sans aucun retard,
« sous quelque pre'texte que ce soit. »
Le 6 mars 1732 , la faculte' , plus pc'ne'tre'o
que jamais de la ne'cessitc d'avoir un jardin ca
05o NOTICE HISTORIQUE
propriete , depute deux de ses menibres vers
MM. les malre et echevins , pour les prier ins-
tamraentdelui donnerun terrain favorable ; mais
la ville n'en a aucun de disponible.
Le 1 5 decembre de Tanne'e saivante , M.
Marescot expose a la faculte , « que le niau-
. 33.var...
DC. Fl. fr. n". lot 3.
Tjge haute de prfes de deux pieds ; feuilles ovales-
oblongues , tres-larges ; (;pi fort ample , cylindrique,
tin peu laclie; ptHales superieurs aigus , connivents;
tablier large , a quatre divisions , deux lattirales
lineaircs ; deux inlermediaires larges , arrondies ,
entieres, et separees par ua sinus aigu oil se trouve
souvent une petite pointe; eperon de moilie moins
long que I'ovaire ; bracftl-es courtes et avortees.
Fleurs purpurines ; tablicr Uchett^ de points plus
fonc«is. Mai. Cette belie espece se trouve dans les bois
couvertsdcs environs de Falaise, oil elleeslbeauGOup
plus rare que la suiyante'.
9. Orchis brcn. O. fusca. Jacq. Fl. austr. t. 307.
— O. MHitaris , b. DC. Fl. fr. n". 20 1 3.
Cette espece difffere de la precedente par la cou-
leur de ses ileurs ct par les divisions ni^diaues de
son tablier , qui sont crenelees ou dcntel«^es; son
eperon est aussi un peu plus long.
Fleurs d'un brun-violet ; tablier rose lachet^ de
points fonc^s. Mai. Se trouve dans les bois cou-
verts de la Hoguette , prfes Falaise.
10. Orchis BPaLE. O. ustulala. Linn. sp. i333.
Cette espece est une miniature de VO. fusca. Sa
tige est haute de 6-8 pouces ; ses ileurs sontpetites,
iT^uuies en 6pi serr^ , ovale , d'un pourprc noiralrc
^
DES OBCHIDEES. ^yS
au sommet; Ics pelales sont rapprochi^s ; le tablier
est a trois lobes , celui du milieu , plus long que
les autres , est bilob»5 a son extremity ; I'eperon est
de moili^ plus court que I'ovaire.
Fleurs d'un pourpre-brun ; tablier blanc ponc-
lu«i de pourpre. Mai , juin. Pelouses et coUines
dt^couvertes ; Monts d'Eraines ct de Grisj , et ail-
leiirs.
11. Orchis A ODEtR de bouc. O. hircina. Scop. Cam.
n°. iii3... DC. Fl. fr. n'.aoig. — Satyrlum hir&inum.
Linn. sp. iS^^.
Tige haute de deux pieds ; feuilles ovales-lan-
ceok^es ; ^pi lAche ; p^talcs sup^ricurs conni vents;
tablier a trois divisions lint^aires , les deux lat^rales
petiteset ondul^es , celle du milieu ^troite, longue de
1 8 lignes , rong<5e a rextr6mit(5 ; eperon tr^s-court et
obtus ; bract^es deux fois aussi longues que I'ovaire.
Fleurs d'un blanc-sale ; tablier vert-brun ^ tach6
de pourpre a sa base. Juin , juillet. II croit sur
les pelouses et dans les bois niontueux , a Carabil-
lon , Vcrsainvillc , Eraines , Caret , etc.
§. II. Tubercutes pabnes on facicuUs.
12. Oncnis Diy kRxqvi, O . divaricata. Rich... M^rat,
Fl. par. 2'. «idit. torn. II. p. 9^.
Tubercules divis<;s seulement en deux parties al-
long^es, f!usilormes et divariqui^es ; tige haute d'un
pied ; feuilles «;troites-lanc^olees ; 6pi court, serr<5;
deux des p^tales supchieurs ^cart^s ; tablier cunci-
074 DESCRIPTION
forme , denfeld, quelquefois triloba d'une maniere
a peine sensible ; <5peron conique plus court que
I'ovaire ; bractees color6es di^passant peu la coroUe.
Fleurs roses tachetees. Juia 1832-23. Marais de
Plainviilc.
i5. Oncnis a larces feuilles. O. Latifoita. Linn,
sp. ijj4-
Tuberpules palmds ; tige fisluleuse , haute d'un a.
deux pieds ; feuilles ovales-lanceolees, les inferieures
assez larges , quelquefois tachees ; t-pi serre ; tablier
large, It^gferement trilobe , divisions lal6rales r(5fle-
chies en arriere et dentelees; «^peron plus court que
I'ovaire ; braclees plus longues que les fleurs.
Fleurs purpurines , raremcnt blanches ; tablier
parseme de points plus fonces. Mai, juin. Conimun
dans les prt's humides.
14. Orchis tachu. O. macalala. Linn. sp. i335.
Tigc pleine , haute d'un a deux pieds ; feuilles
lanceolees-lintaircs , presque toujours chargees de
taches disposees transversalement ; petales sup6-
rieurs connlveiits , deux lat^raux ^cart^s ; tablier
large , triloba , deotel6 , lobe moj'cn court , peu
sensible ; eperon plus court que I'ovaire qui n'est
point depass^ par les bractees.
Fleurs blanches ou roses avec des lignes el des
points purputins. Juin , juillet. Get orchis est
comniun dans les pr^s et les bois.
BES onCHlDKES. OJO
J 5. Orcbis AioKG EPEUON. O. conopsea. Linn. Sp. i335.
Tige grele, haute de plus d'un pied; fcuilles
oblonges-liiieaires; ^pi long; pelales lateraux, tres-
ouverts; tablicr atrols lobes obtus, d peu presegaux;
eperon d«51it5, deux fois plus long que Tovaire; brac-
Ues lanceolees, terminees cu pointe et alteignant la
corolle.
Fleursodorantes, purpurines, quelquefois blancbe«.
Juin^ juillet. Se ticuve dans les pres et sur les
coteaux, hTrepcra., Grisy , Eraincs , Vxiux prhs Fa-
laise , etc.
16. Orchis a fleurs vertex. O. viriilis, Y/illd. Sp. 4*
p. 33. — Salyrium viri'Je. Linn. sp. i53j.
Tige haule do six a douze pouces ; fcuilles peu
nombreuses , lanceolees, les infL-rieures ovales ; p6-
tales snperieurs connivents; lablier allong6, liM^aire,
termine par trois divisions aigiies , celle du milieu
plus courte; epevon tres-court, globuleux; braclties
d^passant la corolle.
Fleurs verclatres. J'ai trouv6 a Trepn-el une varii-2'7.
.Tai trouv6 cette plante dans les bois de Goude pres
Falaise.
OPHRYS. SN-vartz. Pe'rigone irre'guller K six
divisions ecartees.
( Les Ophrys different dcs Orchis, parce que leur ta-
blier est depourvu d^eperon ).
1. Ophrts MotJCHE. O. my odes. Jacq. Icon, Rar. i. t.
184. — Ophrys insectifera my odes. Lin. Sp. iZ^o.
Far. b. O. BoMBiFEBA. Labello iripartUo, laciniu inlcrwedia bifida
cummucrone interjecto (Nobis. ).
Tige haute d'un pied; feuilles ^troites-Ianc(5olees;
^pi lache compost d'un petit nombre de fleurs qui
ont quelque ressemblance avec une mouche bruoe ;
p6tales sup^rieurs obtus, les deux lat6raux lineaires,
^troits , forment les antennes de I'insecte dont le
corps est represente par le tablier qui est a trois
divisions ; celle du milieu est allong^e et termin^e
par deux lobes pointus.
Fleurs dont les p6tales supcirieurs sont verts , les
lat^raux et le tabiier d'un pourpre-brun fonce ; au
milieu de celui-ci on remarque une tache bleu-itre.
DES ORCHIDEES. O77
Mai, juin. Collincs et bois decouverts , h.^ Assy ,
Mraincs , Va-sa'mville , etc.
La vari^t^ b , qui pourrait fitre une espfecedistincte,
a le tablier large, court, a divisions obtuses, ayant
une petite pointe dans rechaucrure qui separe les
deux lobes tcrrtiinaux. Je I'ai trouvee en 1821 , sur
une pelouse des Moats d'Eraincs.
2. Ophrts PORTE-ARAiGMEE. O. arauifera. Huds. Angl.
391.
Tige haute de 6-iopouces; t'pi lache , allong^ ,
compost de 3-6 fleurs ; pt^tales sup^rieurs 6tal^s ,
oblus, les deux lal^raux plus t^troits et plus courts ;
tablier ovale , ayant a sa base deux petites protu-
berances saillantes en dessfts, ^chancr^ au sommet,
avec les bords r^fl^chis en arrifere , ce qui le rend
un pcu convexe; il est enlicremeut ve!u, i I'excep-
tion de deux lignes glabres , parailfctes , disSinctes,
quelquefois confluentes, qui se trouveut sur le mi-
lieu.
Fleurs dont les p^tales sup^rieurs sonl verts et le
tablier d'un brun - ferruginCux. Avril , mai. Col-
lines et paturages montueux, a Grisj , Eraines, Ver-
sainville , etc.
3. Ophrys iBEittE. O. apifera. Huds. Angl. 3gi.
Tige haute de io-i5 pouces, ne portant que 3-4
fleurs; petales suptirieurs assez larges , obtus , les
lateraux trfes-tHroits; le tablier est velu, arrondi ,
convexe, muni de cinq petils lobes r^flt'clus, cclui
du sommet est allonge^ , subulti et recourbe en des-
5^8 DESCRIPTION
sous; !es aiillieres sont portees par uii corps mem-
branciix lormixi^ en avant par un bee prononc6.
Fleurs a divisions snp^rieures roses;, verdalres sur
leursbords ; tablier d'an rouge-ferrvigineux, marque
de lignes jauncs. Mai, jain.' Pelouses et collines
seches , a Caret , Eraines',^ Ver$ainvUle.
KEOTTIE. Neottia. Swartz. Divisions du pe-
rigone conniveiiles a leur base , e'tale'es a leur
sommct ; tablier canalicule , venlru a sa base ;
pe'lales late'raux exterieurs reiinis en devant
et se prolongeant en pocbe sur i'ovaire. An-
there a deux loges, parallels au stjle etinse're'e
derriere lestygraate. Pollen en masses grenues
et line'aires. Point d'e'peron.
1. Neottie spiRAiE. iV. spiralis. Wilid. Sp. 4- P- 73- —
Ophrys spiralis. Linn. Sp. i3 jo.
Bulbes allong^es, presque cylindriqiics; tige baute
de G-8 pouces, gartiis de quelques feuiiies eiroiles,
les radicales sont cvales-allong^es et naisscnt a. cote
de la tige; ^pi allonge; fleurs petiles , pubescentes
et odorantes, dispos^es en spirale; tablier deuticule;
bract^es envclonpant I'ovaire.
Fleurs blanclultres. AoCit , septembre. Se trouve
sur les collines secbes , a T^i^perel , JSoron , St.~
Clair pres Falaise, etc.
DES ORCUIDEES. 679
2. ISeottie d'ete. N. cESthdis. DC. Fl. fr. n». 2o36,
Ccfte cspfece difffjre de la prt^crdenle , par ses
feuilles allongecs, lindaireset canaliculees qui ac-
compagnent la tige; par sesfleurs inodores el moins
tardives; ses bulbes aussi soiit plus allong^es.
Fleurs blaiicharres. Juillct, aout. Marais lourbeux
de Plainville el de Goude.
MALAXIS. Swartz. Pe'rigone renverse a 6 di-
visions irregulieres ; tablier sans e'peron , su-
pe'rieiir, concave, embrassant par sa Ixise le-
style qui est byssu et crease en avanl; styg-
ni;ite concavS , tonrne' du cote' du tablier ;
anthere lie'misphe'rique , Caduque , a deux
leges , renfermant nn pollen grenu en masses
oblongues.
1. Malaxis de LoESEt. M. Iccselii, Sw... DC. Fl. fr. n*.
2046. — Opiirys Lceselii. Limi. Sp. iSji.
Racine fibreuse ayant une sorte de bulbe arrondic,
spoiigieusp, souvent plac«^c svir le sol oil croit celte
plante ; liampe nuc a trois aretes , haute de 4-G
pouces, porfant un petit nombre de fleurs en t^pi
liiciie ; deux feuilles radicalcs , ovales-lanc(iolees ;
pelales supirieurs ( inais renverses ) etroits-liiieaires;
tablier recourb^ a son sommet ; ovaire pediculs induses,
CO Bory De Si. -Vincent , did. classl. d'hist. nadir. , ait. /•:-;/-
SUR IFS FOUGERES DU CALVADOS 687
me'ritent la preference pour leur applicalioii cons-
tamment simple et facile.
Si les anciennes classifications , base'es snr les
principes le plus ge'ne'ralement adopte's, oni subl
le reproche d'etre peu nalu relief , ce vice ne
tiendrait-il point au petit nombre d'especes dc'-
crites , relativeraent a celui qui reste ignore dans
les diverses regions inconnues et non parcourues
du globe ? Car il est a observer que depuis un
temps peu conside'rable les investigations des
vojageurs ont plus que triple' les collections des
naturalistes. Linne' n'avait connn que 200 Fou-
geres ; Gme'lin , son commentateur , doubla ce
nombre; Smith, vers la fin du dernier siecle,
en fit connaitre environ 600 ; Swarlz , en 1S06,
a donne la description d^plus de 700 especes;
et le dernier species de Wildenow en contient
a peu pres niille ; enfin le savant Borj , votre
ccrrespondant , en' possede plus de 1200 dans
ses herbiers. Si, comme il est raisonnable de le
conjecturer , d'apres I'abondance des richesses
acquises dans un assez court intervalle , uue
grande quantite demeure encore e'loigne'e des
cabinets denos plus ricbescollecteurs,pouvait-on
alfendre des premiers descripteurs des classifi-
cations parlaitemcnt naturelles ? Non assurcment:
la chaine des rapports deyait se Irouver inter-
29
588 EssAi
rompue a chaque aniieau , et ne presenter que
lacunes et de'sordre. •
Les Fougeres ont e'videmment fait partie de
la ve'ge'tadon primitive du globe , comme I'at-
testent les noffibreux individus fossiles recueillis
avec soili par M. Brongniard. Notre de'partenient
recele aussi un grand nombre d'empreintes de
Fougeres , surtout dans les bancs de schistes qui
se trouvent dans la mine de houille de Littry ,
oil on les rencontre mele'es avec des debris de
Palmiers et d'autres Monocotyle'dones. Parrai
celles qui ve'getent anjourd'hui , re'pandues sur
la surface de notre monde , c'est dans les regions
intertropicales que croissent les plus belles , ces
magnifiques Fougeres arborescentes , qui man-
quent efitierement a rtfetre Europe. Elles serable-
raient disparaitre vers le nord , suivant les ob-
servations de quelques voyageurs modernes , et
le nombre de celles meme de taille ordinaire y
diininue si sensiblement que la Flore sue'doise en
compte a peine 2 5 especes , tandis que le de'-
partement du Calvados en produitpresque autant.
Mais Teloignement des continents , plus encore
que le voisinage de I'e'qualeur , augmente le
nombre proporlionnel des Fougeres , qui , d'a-
pres les calculs tres-ingenieux du celebre vojageur
SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. SSq
d'Urville , sont avec le reste des vegetaux dans
le rapport de i a 33.
Les propriete's me'dicamenleuses de certaines
fougeres pnt etc apercues des anciens : Pline et
Dioscoride en recommandenl parliculierement
deux comme anllielmmliques , et vantent surtout
leur efficacite' dans I'expulsion du te'nia. Cette
pre'cieuse vertu est probablement commune a
plusieurs especes de Fougeres , car il est tres-
incertain que celles qu'emploie la me'decine mo-
derne en pareil cas soient les memes dont parlent
les deux naturalistes anciens. Plusieurs autres
jouissent ausSfS de diverses q^alite's medicinales.
II parait meme que quelques-unes pourraient servir
a la nourriture de riionime. Les Norve'giens en
mangent lesjeunespousses ; les racines torre'fie'es
du Pteris escidenta servent aux habitants de la
nouvelle Zelande et de la nouvelle HoUande de
nourriture principale ; les Taitiens , dans leur
civilisation naissante , mangeaient , dans les temps
de disetle, les rejetons el les cotes encore tendres
de VAngioptejis erecta ; et Tournefort dit avoir
vu , en 1 693 , a Paris , du pain fait avec de Ja
racine de Fougere ; mais ce pain , qu'on avait
apporte d'Auvergne , etait , dit-il , de mauvais
gout , ct ressemblait a des mottes a bruler.
Leur utilite' dans les arts oflTre quelqne chose
OyO ESSAl
de plus general el de plus certain ; tout le monde
connait leur emploi dans les verreries. Les Clii-
nois s'en servent dans leur manufactures de
porcelaines , pour le beau vernis qui met leurs
produits en si grande re'putation , et le pauvre
peupl^e plusieurs parties du nord de I'An-
gleterre blanchit le linge avec la cendre de
Fougeres,
SUR LES FOUGERES DW CALVADOS. Sc)!
FOUGERES. FILICES.
Fi/ices. Smith... ()e Cand. FI. fr. — Filicum gen. Linn
Juss. J
Les Fougeres soiit des plantes \ivaces ^
hcrbace'es ou figneuses , roule'es en crosse du
sommet a la base , a IVpoque de leur premier
dJveIoppenicnl(Ie genre Ophioglossum esceptc).
Elles liennent au sol ([ui les nourrit par une
ratine soiUerraine , a laquelle on donne le noni
de lige , d'oii sorlent ptusieurs frondes simples
ou compose'es. C'est sur la surface infcrieure
de ces frondes que naissent presque toujours
et diversement groupe'es les fructifications sous
la forrae de capsules uniloculaires , spheriques ,
sessiles ou courtement pe'dicell?es. Ces globules
nus ou prote'ge's par une membrane particuliere,
appele'e tegument ( indusium) , sont ceints le
plus souvent d'un anneau compose' de fibres
circulaires et elasliques , par la contraction ({^s-
quelles ils s'ouvreut en Iravers a la maturite',
et lancent des granules reproductives , de forme
oblongue ou re'niforme. Ceux qui sont depourvus
d'anneau se de'chirent d'eux-memes au sommet.
Quelquefois les fruclilicalions naissent au h.iut
.•^92 ESS A I
de la feuille ou de la plante en forme do grappe
ou d'e'pi , et alors elles n'ont ni anneau elastu|iie
ni tegument,
Les Fougeres sont munies de pores corti-
caux, et pre'sentent a la coup# transversale de
leurs stipes des lignes sinueusA et colore'es ,
d'apres lesquelles M. Du Petit-Thonars e'tablit
la distribution des genres de' cetlc belle et
nombreuse famille.
TABLEAU SYNOPTIQUE DES GENRES.
Fructifications naissant sur la surface
inft^rieure des frondes 2
Fructifications ne naissant point sur la
surface infijrieure des frondes. 9
Fructifications de forme d(;lerniiu^'e 3
Fructifications irr^guliferes, (^parses au mi-
lieu dYcaflles nembreuses.. Ceterach (IX)
Fructifications dispos^es par groupes li-
n(5aires • - ....."U » . 4
Fructifications rassemblees en groupes
elliptiques ou orbiculaires 7
Groupes lindaires continus sur les bords
, , do la fronde 5
4 • /
Groupes lineaires dislincts su,r le milieu
de la ft oiidc 6
}
10<
SUR LES FOUGERKS DU CALVADOS. Oc) 1
Groupcs lint5aires coiitinus , recouverts
par les bords de la fronde elle-meme
Pteris. ( II }
Groupes lineaires continus , recouverls
par *vine membrane particuliere. . . .
BlecBnum. ( III )
Groupes lineaires recouverts par deux
teguments lat^raux qui s'ouvrent au
milieu Scolopendrium. ( IV )
Groupes lineaires recouverts parun tegu-
ment lateral s'ouvrant de dedans en
dehors '. Asplenium. ( V )
Groupes ovales , elliptiques. . Athyrium. (VI)
Groupes orbiculaires 8
Groupes orbiculaires munis d'un tegu-
ment attache par son centre et libre
par ses bords Polvstichtjm. ( VII )
Groupes orbiculaires depourvns de tegu-
ment POLTPODICM. (VIII)
Fructifications dispos^es en grappes ou
en ^pi 10
Fructifications assises sur une petite co-
lonne centrale cachi^e dans une enve-
loppe foliacee bivalve. IIymenophyllum. (I)
Fructifications dispos^es en grappc au
sommet de la fronde Osmuxda. ( X )
Fructifications dispos^es en t'pi comme
arlicul^ Ophioglossum. ( XI )
594 ESSAI
I. HYMENOPHYLLUM. HYMENO-
PHYLLE (Ov
t
Hjmenophyllum, Smith... De Cand Fl, fr. — TW-
chomanis spec. Linn.
Car. Capsules sessiles autour d'une petite
colonne ceutrale , qui parait etre le prolonge-
raent d'une nervure secondaire , et eiiferme'es
dans une espece de calice foliace bivalve.
«
Obs. Les espcccs de ce genre ont les fcuillcs transparentes el
membraneiiscs.
I. Hymesophtllcm Ti'NBRiDGENSE. HymcnophylU dc
Tunbrige.
Ilymenopliylliim Tunbridgense. Sm. Mem. Acad. Tur. 5. p. iiS...
De Cand. Fl. fr. a". iSgg. — Tiichomanes Tunbridgense. Linn,
spec. i56i.
Un Stipe grfile , capillaire , rampant , porte des
froudes pinnatifides longucs de 12 a i5 lignes. Les
pinnules lineaires, oblongues, dentees, sont plusieurs
fois dichotomes et traversees par une nervure Ion-
gitudinale de couleur brune. Le stipe est depourvu
d'ecaillcs , le limbe est dccurrent , et le calice fo-
liac^, qui entoure les fruclificalions , lacinieason
sommet. Cettc fougere croit sur les arbres ou parmi
(1) Je n'ai pii register au plaisir de dicrire cette charniante
cspi'.ce, quuiqu'cUe n'ait point encore et6 reciieillie sur le territoira
du Calvados ; mais cl!e s'cn trotive si voisine sur plusieurs point!
([uu je ne dcscspere point dc I'y rcncontrcr un jour.
SUR LES FOUGEUES DU CALVADOS. St) 5
les mousses ; elle a »^t6 trouv(ie a Mortain , dans les
rocbcrs pres la cascade.
II. PTERIS. PTERIS.
Ptcris. Smith... De Cand, Fl. fr. — Pleridis et Acros-
ticlii spec. Linn.
Car. Fruclificalions reunies en lignes non
inlerrompues , Lordant le contour de la fronde
qui les recouvre en se repliant en dessous , et
cache souvent m\ tegument membraneux , qui
s'ouvre de dedans en dehors.
Obs. De CandoUe el pltislettrs aiitciirs ne font point mention de
ce tegument , maii il n'cn cxiste pas inoint.
2. Pteris aquiuna. Pteris aigle-imperial.
Pteris aquilina. Linn. spec. i553... De Cand. Fl. fr. n". i4oj.
Des frondes longues de i a 3 pieds, trois ou qualre
fois ailees et velues en dessous, sortent d'une raciiie
obloiigue et roussatre en dehors. Les pinnules inK-
rieures sont deux fois pinnatifules , les superieures
une fois seulement, et les extremes lanceolees tres-
entieres. Caen; Falaise ; Vire. Lieux steriles.
On en fait des lits pour les enfants dellcals , racliitiqties ,
scropliuleui , etc. Sa racine est asliingente et s'enipluie contce
le vers solitaire.
Cclte Foiigcre presentc , a la coupe transicrsale de la base de
son slipc , I'image de I'aigle a deuoc tCtes dessine par deux lignes
l/rtincs.
^9^ ESSAI
III. BLECHNUM. BLECHNUM.
Btechmun. Smith... De Cand. Fl. fr. — Osmundce spec.
Linn.
Car. Capsules dispose'es en lignes continues
sur le bord des frondes, recouvertes par un
tegument qui se de'cliire de dedans en dehors ,
et paralleles a la nervure principale.
3. Blechnhm. spicant. Bleclmum en epi.
Blechnum spicant. Sm. Mem. Acad. Tur. 5. p. 4ii... De Cand.
Fl. fr. n". i4o5. — Osmunda spicant. Linn. spec. i522.
Far. b. Bifidum. (Nob.)
Les frondes sont de deux sortes : celles de I'ext^-
rieur de la touffe st(5rileS , hautes de lo a i5 pouces,
quelqviefois pinnies, quelquefois pinnatifides par la
confluence des pinnules; les feuilles fertiles senn-
blables aux autres , mais un peu sup^rieures en
hauteur, ont les pinnules lin^aires , entieres et sou-
vent totalement recouvertes par les fructifications.
Caen; Vire ; Falaise. Bois montueux.
La vari^tc b ne prt^sente d'autre difftjrcnce que
d'etre bifurqutje a son sommel. Monies lieux.
IV. SGOLOPENDRIUM. SCOLOPENDRE.
Scolopendrium. Smith... De Cand. Fl.fr. — Asplenii
spec. Linn.
Car. Capsules dispose'es en lignes Iransver-
tales et paralleles cntre elles sur la surface infe-
SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. 5()7
rleiire de la fronde : deux teguments late'raux
qui se recouvrent au somniet et laissent voir les
fructifications a leur maturite.
Obs. Les deux teguments ne sont point sondes ensemble, comme
le dit Dc CandoUe ; leur recouvrement est libre , et it ne se fait
point de dichirurc.
4. ScoLOPESDRiuM OFFICINALE. Scolopendre officinale,
Scotopendriiim officinale Sm. Act. Acad. Tur. 5. p. 4»o... DcC.md.
Fl. fr. n". i4o6. — Asplenium scolopendriiim. Linn. spec. iSoj.
P'ar. b. Undulalum. De Cand. Fl. fr.
c. Multifidum. De Cand. Fl. fr.
d. Bifidum. ( Nob. )
D'une souche brunatre, dont les racines sont fi-
breuses, naissent sept a huit frondes longues de 3 a
12 pouces et larges dc 8 a i5 lignes, simples, a peu
pres entieres sur les bords, legfcrement ondulees et
auriculdes ou comme echancrt^es a la base. Leur
stipe est garni d'^cailles dans tovile la longueur, et
les groupes de capsules , presque toujours alterna-
tivenientplus grands et plus petits, sont disposes des
deux cot^s de la nervure principale , et lui sont
presque pcrpendiculaires.
La var. b est fortement ondulee. Dans la vm: c
la nervure principale se divise au sommet et la rend
multifide. La var. d difffere de celte dernicre en ce
qu'elle est simplenient bifide. Caen ; Vire ; Falaise.
Dans les puits, les lieux Inimides et couverts, et au
bord des ruisseaux.
On I'cmploie quelquefois couinttiastringente dans les diarrbce*
et les liemorrhagics.
SgS ESS AC
V. ASPLENIUM. DORADILLE.
Aspleniam. Smith... De Cand. Fl.fr. — Aspknii spec.
Linn,
Cab. Capsules remiies en lignes droites , le-
gerement obliques sur le disque de la fronde ,
et pourvues d'ua seal te'gument late'ral , qui
s"'ouvre de dedans ea dehors.
5. AspLENii'M SEPTENTRiONAiE. Dovaclillc scpteiitrionale.
Asptenlian sepienirionalc. IIoITm. Germ. 2. p. 12... De Cand. Fl.
Ir. n". i4oS. — AcrosUchutn scpteiilrionale. Linn. Spec. i5a4.
Cette Fougere croit en toufTcs serrees, hautes de
3 a 4 pouces, sur une souche terniin^e par uiie ra-
cing fibreuse. Ses frondes , parfaitement lin^aircs a
leur base, s'^largissent un peu en se bifurqiiant uiic
ou deux I'ois au sonimet; chaque bifurcalion , qui
se termine en pointe acdrt^e , porte deux ou trois
groupes de ffuclificalions, qui se r^unissent bient6t,
et recouvrent la totality dcs folioles ou bifurcations,
except^ une ligne ou deux a la base et a I'extrt^niit^
de chacune d'elles. Caen ( roches de Caillouet); Vire
, ( rochers des Vaux ). R.
Obs. Cctic Fougere sembledcpoiirvuedc stipe , tant ce qui en tient
lieu prescnic une ccnsistance fol'accc.
6. AspiENiDM GERMASicuM. DoradiUe d'Allemagne. •
Anplcnium gcrmanicum. Weiss. Goelt. p. 299.. De Cand. Fl. fr.
n". i/fug. -Non Linn.
Cette espece, pi-cs(|ue en tout semblable a la pre-
cedenle , s'eu distingue parliculicreiucut par uu
SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. OC)C)
pj^tiole de coiileiir brune , garni vers le haut de 8
a 10 folioles alternes , cuneiformes , larges de 3 a
4 lignes , divis(5es en deux ou trois lanieres irregu-
lieres. Chaque foliole porte trois a quatre groupes
capsulaires, qui, d'abord dislincls , finissent par se
confondre. Elle n'a 6t6 trouv6e qu'une seule fois daiis
les rocliers des Vaux-de-Vire par MM. d'lsigny et
Lenormand. RR.
7. AsPLENicM TRicnoMANES. Doradille polytric.
AspUnium tricltomancs. Linn. spec. iS^o... De Cand. Fl.fr. n",
Ses frondes sont reguii^rement et une seulc fois
ail^es ; ellcs croissent en grand nombie sur une
mtime touffe , el sont port^es sur un stipe canalicule,
noir-pourpre,luisant,etremarquabIe parson extreme
fragility. Ses folioles presque sessiles , un peu trian-
gulaires a la base, et l(?gerement crenelees , sont
ovales , arrondies dans la moiti^ sup^rieure de la
fronde , et charg^es de 6 a 8 groupes lincaires de
capsules, qui se conlbndent rarement. Caen ; Falaise;
Vire. Sur les rochers couvci-ts et humides, et sur les
vieux uiurs.
8. AsFLENiuM RUTi-MURARiA. DoraUtlle des murailles.
Asplcnium ruta-mtirarla, Linn. spec. i54i... De Cand. Fl. ff. n".
i4i3.
Cette Fougtrc , de la m^me laille que les deux
prc^cedentes , en difffere par ses folioles plus courtes,
plus larges, obtuses, quelquefois lobees ou incisees
a Icur sommet , et toujours denticul^es. Les fructi-
fications (^parses , au nombre de 3 ou 4 groupes et
d'abord distincts , se reunissent en un seul , qui
4oO ESSAl
rccouvre toute la fronde, comme dans les Asplenium
septentrionale et germanicum. Caen; Falaise; Vire.
Dans les rochers et sur les vieux murs.
g. Asplenium adianthcm-nigrum. /)or«(7/« ?io(>e. (i)
,4spleninm adumthiim-nigrum, Linn. spec. i543... De Cand.
Fl. ir. n°. i4i4-
Far. b. Jcutum. (Nob. ) *
Frondes longues de 6 a 12 pouoes , le plus souvent
bipinn^es; folioles ovales - lanct5ol6es , d'abord ob-
tuseset cr^nelees, puis ensuite lacini^es, tres-aigiies,
IVuclifications rangees sur deux rangs distincts dans
leur jeunesse , et garnissant toute la fronde dans un
age plus avance ; slipe depourvu d'^cailles , colore
en pourpre fonc^ dans la moitie inferieure, et vert
dans le rcste de sa longueur. Caen; Falaise; Vire.
Bois huniides et converts.
La var. b , dont quelques auteurs ont fait une
espece , n'est evidemmeut qu'une tres-l(^gere variete
qui se distingue a ses folioles lacinitics et trds-aigiies.
Elle passe pour pectorale et aperitive.
10. Asplenium lanceolatum. Doradille lanccolee.
Jsplcnittm lanceolatum. Engl. hot. t. 540... Sni. Fl. biit. 5. p.
1 1 J2... De Cand. Fl. iV. supp'. n". i4i4- — ^o" Linn.
Cette espece, bn ne pcut plus voisine de la pre-
c^dente , ne s'en distingue qu'avec attention. Elle
croit de 4 a 7 pouces de hauteur; elle est deuxfois
(i)Meratse troinpc en disant que les fructifications ne formcnt
qu'une seulc ligne. Elles sont certainement trois ou quatre sur
chaque foliolc. II avait pnibablcment vu la plaule dans un titat
trop av.Tnce.
SUR LES FOUGERES DU CALVADOS. 4o'
ailde ; ses folioles sont plus larges , ovales , tres-
obtuses etfortement dentees au sommet. Les fructifi-
cations forment de gros groupes arrondis qui restent
presque tou jours isolt^s sur le Lord de la fronde ,
qui , dans sa forme gendrale , est plutot oblongue-
lanceol^e que triangulaire comme cellc de I'Asple-
vlum adianthum-nigrum. Sur les rochers humides.
St.-Andre - de - Fontenay prfes Caen; Falaise ; Yire
( Rochers des Petits-monts et du Chateau).
VI. ATHYRIUM. JTHYRIUM.
Athyrium. Roth... DeCand. Fl, fr. — Polypodii spec.
Linn.
Car. Capsules ovoides , elliptiques , obli-
quement situe'es sur le disque de la fronde et
recouvertes parun tegument aLlache a une ner-
vure secondaire , et s'ouvrant de dedans en
dehors. *
Oes. Ce genre , qui devrail etre reunl an precedent , s'en separe
a peine par ses groupes mains allonges ct presque arrondis.
11. Athyritm filix-fjemina. Athyrium Fougire-femelle.
Alhyriutn fdix-fmmina. De Cand. Fl. fr. n". i4i5. — Polypodlum
filix-famlna. Linn. spec. i55i.
l^ar. b. Polypodlum denialum. Ileffm. Germ. 2. p. 7.
f. Polypodlum nioltt. Ilofl'm. Germ. 2. p. j.
d. Polypodlum Inclsum. lIoDTin. Germ. 2. p. 7.
e. Polypodlum trlftdum. Hoffm. Germ. 2. p. 7.
/'. Aspldlum fdlx-(y et autres coUiues
pierreuses).
VII. POLYSTICIIUM. POLYSTIC.
Polysticlium. Roth... De Cand. Fl. fr. — Polypodil
spec. Linn.
Cak. Fructifications rassemble'es en groupes
arrondis , pourvus d'un tegument adhe'rent par
son centre et libre par ses Lords , en forme
d'ombilic.
|3. PoLYSTiCHrM FiLix-MAS. Polystic Fougtre-indlc.
Polysticlium filix-mas. De Cand. Fl. fr. n". 1419. — Polypodium
filix-tnas. Limi. spec. i55i.
Far. b. Abbrcviatum. ( Nob.) — Polysticlium abbreviatum. De
Cand. Fl.fr. n°. 1420.
D'une racine grosse et informe nait un faisceau
peu ^talt^ de frondes comme elliptiques , longues
de 11 a 18 pouces. Les pinnules sont lanc<5'olees
Jongues de 3 ou 4 pouces , etcomposeesde Iblioles
confluentes a !a base,ol)longues, obtuses , incliuees
sur la nervure principale et denizes dans tout
leur contour. Les groupes, qvii ferment deux rangs
sur le milieu de la fronde, ont une teinte plombee
dans leur jeunesse. Le stipe est blancliatre et garni
de quelques ecailles. Caen ; Falaise ; Vire. Bois et
lieux st«iriles.
La var. b , dont on a cu tort de faire une es-
pece , ne dilTferc tJli type que par sa stature do
3o
4o4 FSSAI
moitie plus petite , et par les lobes plus courts et
plus larges des pinnules. Yire. Daus les bois.
Elle jouit d'une grande reputation conime vermifuge. On en
fait aussi des couchers puiir les enfants lachitiques.
i/^. PoLYSTiCHUM ACiaEATHM. Poljstlc d aiguUlons.
Polyslichum aculcatum. De Caiid. Fl. fr. n°. i423. — Poly-
podium aculeatum. Linn. sp. i552.
Var. b. Pluhenelii. ( Nob. ) — Polystichum Ptukeneiii. DeCand.
Fl. fr. supp'. n". i4a2'.
Celte espfece se confond aistJment avec le Polys~
tkhum stipitatum. Ce qui la distingue le mieux c'est
la granderigiditede toutes ses parties, et les pointes,
en i'ornie d'aiguillons , qui terminent les lobes des
pinnules et quelques-unes de leurs dentelures. Quoi-
qu'elle paraisse souvent deuxfois ailt5e, parce qu'on
remarque a la base des pinnules des folioles pres-
que libres , elle u'est reellement que simpleinent
ailiie. Ses pinnulesnombreuses et serr6esse courbent
en doloire , comme leurs folioles ovales , aigiies , et
terminees par une pointe roide. Cbacune de ces
derniferes est munie a sa base externe d'une espfece
d'oreillelte remarquable. La plante acquiert une
hauteur de i a 3 pieds , et prtisente sur sa surface
inferieurc des polls roussatres ^pars et couches.
Le stipe est garni dans toute sa longueur d't^cailles
larges , I'e couleur de rouille. Caen f Laavigny ) ;
Yire. Bois el baies cpaisses. R.
La var. /* a la taille un peu moins »51eve8 , et ne
diff^re de I'espece que par ses folioles toutes con-
fluentes. i^jcmes localitt^s.
Sim LES FOUGEBES DU CALVADOS. 4^^
J 6. PoLysTiCHiM STiPiTATtM. Polystic stipite (l).
Aspidium lobatum. Wild. spec. 260. — Nee Linn. Nee De Cand.
— Polyaiiclium stipitatum. ( Nob. )
Cette Fougtre , coiifondue par plusieurs auleurs
avec la pr^c^dente , en difffeie pourtaiit d'uue ma-
niere positive. Les frondes sout moius roides et
corstamment bipinn^es ; ses pinnules nombreuses^
conipos^es de folioles ovales , obtuses , denizes et
veluesen dessous, sont ciliees et terminees par uue
petite pointe moUe. EUes ont , comma le Polystickum
aculcatum , un appendicc auriculaire a Tangle ex-
terne de leur base , ce qui donne a ces deux es-
peces le plus grand rapport ; mais dans celle-ci les
lolioles sont portees sur un petiole ou stipe d'une
demi-ligne a une ligne de longueur , au lieu d'etre
sessiles. Les capsules naissent par groupes distincts
sur deux rangs qui se confoudent quelquefois eii
vieillissant. Le stipe est reconvert dans toute sa lon-
gueur par une multitude d'^cailles. Vire ( Neuville,
St-Martindon ) ; Caen ( Lclnset , Louvigny ), Bois et
haies couvertes.
!;•. PoLYSTiCHUM DilATATCM. Poljstic dilatd.
Polyslichumdilaiatum. D« Cand. Fl. fr. supp'. n°. i424' — Noa
Liun.
Far. b, dislans, (Nob. ) — Aspidium spinulosum , nar. a. Wild.
s>p. 262 ?
Sa fronde , haute de 1 a 2 picds et plus, dc forme
(i) J'ai cru devoir changer la denomination speciCqiie de
Wildenow , qui exprime un caiactcre commun k deux cspecc*
tros-confuses de notre pays , ct i un grand nuinbre d'espftco*
rxotiques.
4o6 ESSAI
gen^rale Iriangulaire , est port^e sur un stipe Llaii-
chatre , garni d'ecailles nombreuses a sa parlie
iiilit5rieure el rares dans le veste de sa longueur :
ellc e"t deux fois ailee ; ses pinnules , qui dinii-
iiuent de grandeur de la base au sommet , se divisent
en folioles profondement pinnalifides , dont les lobes
obiongs 5 obtus et denteles, dans toute leur circon-
lerence , portent chacun un seul groupe de fruc-
tifications. Ghaque dentelure est terminee en pointe
acerce. Caen ; Falaise ; Vire. Bois et haies cou-
verles.
La ra7\ b ne diflfere que par ses pinnules (icartecs
et d'egale longueur a peu prfes. Ce qui donne a la
plante'une forme oblongue et non triangulaire.
Caen ( for^t de Cinglais ).
1 8. PoLysTiCHUM OREOPTERis. Poljstic oreoptcfe.
Potystichum crcoptcits. De Cand. I''l. IV. n». 142S. — Non Linn.
Cette espece doit se distinguer facilement a ses
groupes capsulaircs ranges en ligncs presque con-
tinues siir le bord des frondes , qui sent simplement
pinnies et longues de 2 a 3 pieds ; les pinnules
sent composee^ de folioles confluentcs , oblongues ,
trcs-obtuses et K^geremcnt cr^nelees ; le slipe cou-
leur de paille est lisse et depourvu d'ecailles. Vir«
(VieissoUv , Tallevende ^ foret dc St. -Sever). Bois
et collincs arides. .
SLR LES FOUGEKES DU CALVADOS. 4o7
Till. POLYPODIUM. POLYP ODE.
PolYpodium. Addiis... De Canil. FI. fr. — PoLypodii
spec. Linn.
Car. Capsules dispose'es en groiipes arronuis,
e'pars sur la froncle,et completeraent de'pourvues
de te'giimeats.
ig. PoLYPODIUM VCLGARE. Poljpode comniuii.
Polypodium vulgare. Linn. spec. i544-<< De Caad. Fl.fr, n". i4*9>
i^ar. b. Srrralum. De Cand. Fl. fr. supp'. u". 1439.
e, Lobaluin. Dellse. laed.
d. Bifidans. ( Nob. )
e. J'arie^atum. (Nub.)
Ses frondes , longues de 3 a 8 pouces , naissent
plusieurs ensemble sur line souclie ou tige ^paisse ,
garnJe d'^cailles et de fibres noiratres. Elles sont
siniplernent pinuatifides , oblongiies-lanceolees et
terminces en poinle. Les folioles plus ou moius
obtuses , alternes , entieres ou iL^g^iement dentees
et confluentes sont presque recouveites par deux
rangs de groupes capsulaires situ^s des deux cotrs
de la nervure secondaire. Caen ; Falaise ; Vire.
Dans les lieux pierreux , sur les vieux murs et au
pied des arbres.
La rar, b a ses folioles plus allong(ies , pointucs
et fortement denizes en scJe. La var. c , qui n'est
qu'une sous-variete de la precddente , a ses folioles
gainies de lobes obtus an lieu de dents. La var.
d differe de loutes les autres par ses folioles toutes
bitides a leur extremite. La var. e , en tout senibla-
4o8 ESSAI
ble a la var. a s'en distingue i sa fconde pina-
ch6e de vert et de blanc. Caen. Sur les murs.
20. PoLYPODiBM PHEGOPTERis. P&typocle plicgoptere.
Polypodlum phegopteris. Linn. spec. i55o... De Cand. FI. fr.
n". i43o.
Ses frondes simplement ailees se reconnaissent
ais^ment a la manitre dont sont d^jet^es en bas
les 3 ou 4 premieres pinnules de la base , qui
sont pinnatifides , a folioles obtuses , crenelles et
lecouvertes sur les deux surfaces de poils assez
nombreux. Les pinnules sup^rieures ^galement pin-
natifides sont confluentes entre elles. Les fructi-
fications rangees sur deux c6tt5s atteignent rare-
mcnt I'extrtimitd des folioles. Vire ( Vieux murs
et fentes des rochers humides dans les Vaax ).
21. I'oLYPODirM DRYOPTERis. Poljpode drjopUre.
Pofypodium dryopteris. Linn. spec. i555... De Cand. Fl. fr. n".
i43i.
Sa souche filiforme «5met un stipe long , grele
et fragile , qui porte une fronde ternee et bipin-
nee , dont les pinnules pinnatifides portent des
folioles oblongues , obtuses et legerement cr^nelees.
Les fructifications , dispos^es sur deux rangs et
d'abord trfes-distinctes , forment quelquefois une
bordure presque continue. Cette elegante espt'ce,
d'une consistance delicate et d'un vert tirant sur
le jaune ^ se trouve a Vire , dans la valine dite Vaua:-
de-Vire , sur les vieux murs et dans les fentes des
rochers huuiides.
SUfi LES FOUGEKES DU CALVADOS. 4^9
IX. GETERACH. CETEIIJCH.
Celerach. Bauh... De Cand. Fl. fr. — Asplenii et
j4clirostichi spec. Linn. *
Car. Cnpsules e'parses en groupes irregulicrs
sur toiite la surface infe'rieiire de la froude ,
et entremelees d'un tres-grarfd nombre d'e'cail-
les lance'ole'es et luisanies , qui existent avant
la naissance des fructifications.
22. Ceterach officinarijm. Ceteracli des boutiques.
CeUrach elJlcinarum. C. B. Pin. 554... Dc Cand. F). fr. n". i433.
— Asplenium ceterach. Limi. spec. i53S.
D'une racine fibreuse et tenace naissent quinze
ou vingt frondes piniialifides , a folioles oblon-
gues, obtiises , confluentes et recoiivertes en-de.ssous
par line grande quantil<5 de paillettes scarieuses
et brillantes , parmi lesquelles naissent les fructi-
fications. Caen ; Faiaise ; Vire. Lieux pierreux et
sur les murailles.
X. OSMUNDA. OSMONDE.
Osmunda. Lamk... De Cand. Fl. fr. — Osmundiz spec.
Linn.
Car. Capsules sans anneau e'lastiqae , dis-
pose'es sur les deux surfaces du sommet de
la fronde , et la de'formant au point de pa-
raitre une grappa de fructifications j teguments
nuls.
4lO ESSAT
23. OsMtJNDA REGALis. Osnioncle royale.
Osmunda regalis. Linn. Spec. iSn... DeCaad.FI. fr. n". i43 argilcu3Cf<
Sua TKOIS DhPOTS COQUII.LIERS. i^'i.O
tous ses details ; et ses connaissance en geolo-
gie , en conc'iyliologie et en botanique, nous
font espe'rer un tableau satisfaisant tlu depot lul-
nieme et du sol qui le recouvre. Je n'en parle
ioi que pour eyposer les dillerences tres-marque'es
qui le distinguent de celui de Savigae', Tous
deux sont composes en grande partie de corps
marins fossiles , coquilles et polypiers , enliers
ou en fragments. On y reconnait des Arches,
des Ve'nus^ desHuitres, des Scutelles , des dents
de Squale , etc.
Mais, 1°. \efalun est constarament a I'e'tat
friable ethumiJe, et les ouVriers qui en font
I'extraction , sont presque tonjours chasse's par
I'eau , avant d'avoir rencontre des couches so-
lides.
ao. II renferme des Cones , des Volutes, des
Fuseaux , des Vis et surtout des Huitres de
fort grande dimension ; on y trouve aussi
une prodigieuse quantite' d6 coquilles tres-pelites,
dont plusieurs ne peuvent etre e'ludie'es qu'a
I'aide d'une forte loupe.
3°. Je me suis procure des ossements fossiles de
Mastodonte^ Paheoiherium , Lamantin, etc. ,
trouves dans ce de'pot , sur le gissement desquels
je n'ai pu toutefois recueillir aucun renseignement
pre'cis.
4'-^^' NOTICE
4°. TjQ fhliin est toujours recouvert par iine
terre tres-argileuse (le Bournais fort) , plus
ou moins favorable a la culture des ce're'ales.
La presence du sable indique la cessation du
falnn , qui est alors remplace' par la pierve
a chanx ou par le tufaii. L'osil de Fobser-
vatcur le moins exerce apercoit cette diflfe'rence.
Les proprietaires de terrains argileux font sou-
vent des tentalives inutiles pour de'couvrir des
falunieres ; car, si le falun ne se trouve que
sous I'argile compacte , il ne Taccompagne pas
ne'cessaireinent. Mais ces tentatives ne se font
point dans les terrains qui conliennent beau-
coup de sable , meme quand ils sont tres-rap-
proche's des falunieres.
5°. Enfin, les plantes assez communes , qui
croissent dans I'argile sur le faUin , sont celles
qui acccmpagnent ordinaireraent le honrnais en
Touraine. A peine le sable se mele a I'argile ,
qu'onvoitparaitre Viberis amara , lee Caucalis
latifolia et grandijlora^ Wi nagallis phcenices ^
le JS'igella an'ensis , le Thymus acinos , et
quelquefoisle Crassula ruhens^ VOrnithogalum
pyrenalcwn , le Saponaria vaccaria qui in-
diquent ordinaireraent un sol moins fertile.
La pierre de Croix au contraire est tou-
jours seche et plus ou moins compacte.
SUR TUOIS DEPOTS COQUILLIERS. f\-l'J
5°.E!le necontieiit souventque desemprelntes
e^lerieures de coquilles , et les especes micros-
copiques y sont fort rares.
50. Nous n'y avons point trouve d'ossements
de mam mi feres.
4^. La couche qui la recouvre est, comme
nous I'avons^deja vu , plus ou moins sablou-
neuse et quelquefois ne contient pas d'argile.
5". Enfin , on j trouve e'galement les plantes
cite'es ci-dessus comme croissant dans les ter-
rains sablonneux , hors des falunieres.
Depot coquillier du departement des Cotes^
du^Nord.
Ce troisieme de'pot coquillier me semble se
rapproclier de celui de Savigne' ; il existe en
BrelagnCy dans le de'partement des C6tes-du-
Kord , pres de la frontiere d'Ille-et~Vilaine , a
pen pres a moilie chemin entre Becherel etDinan,
oil il occupe itne partie considerable des com-
munes de Trefumel , Saint-Juvat et Quiou ,
an milieu d'un demi-cercle forme'pardes coteaux
quis'abaissent versla Ranee, et que nous n'avons
point examines nous-memes , mais que nous
devons supposer appartenir au terrain primitif.
Nous avions visite ce de'pot il j a fort long-
4^8 NOTICE
temps , mais sans recueillir une suite d'e'chan-
tillons ge'ologiques. Ceux que des habitants de
ce canton ont bien voulu nous envojer avec des
notes d'apres nos indications , nous donneront
les moyens d'en offrir une description suc-
cincte.
Les carrieres d'exploitation ont jusqu'a 2 5
pieds de profondeur, celles de Tre'fuiiiel ont
ete' abandonnees. Les plus produclives dans ce
moment sont celles de la commune de Quiou.
Dans toutes ces carrieres les couches parais-
sent etre les memes , et , comme a Savigne' ,
celles de dessous sont les plus corapactes el les
plus e'paisses.
Nous allons de'crire les caracteres des diflfe-
rentes couches.
La carriere de Pas de Hac , dans la com-
mune de Quiou, a 23 pieds de profondeur ,
et contient les cojuches suivantes :
La plus profonde, oil le n''. 1 , est pe'ne'tre'e
de coquilles souvent enlieres ou de fragments plus
conside'rables que ceux de la Pierre de Croix
de Savigne'. On y distingue des debris d'Ostra-
eites,d'Arches,etdes monies inte'rieurs deBaccins,
de Venus , de Bucardes , des Scutelles et des
dents de Squale. Nous y avons aussi decouvept;
SUR rnois depots coquilliers. 4^9
quelques fragments de Serpules , mais au total
fort pen de Polypiers.
Elle ne contient presque point de sable. Ella
est siirmonte'e jusqu'a la hauteur de 8 pieds ,
par plusieurs couches de meme nature , et dont
I'epaisseur varie de 5 a 8 pouces.
Cette pierre porte le nona de Jauge dans le
pajs. Elle p.irait avoir beaucoup de rapports
avec la pierre de Croix de Savigne' , qui loute-
fois est feuillete'e et beaucoup plus blanche , et
elle sert comme" celle-ci a construire les mai-
sons.
Le n°. 2 a un peu-moins de consistance que
le premier , et est un peu plus jaune. II contient,
avec un peu d'argile , plus de sable , et nioins
de coquilles entieres. Nous y avons distingue'
une valve de Cythe're'e , et une impression de
valve de Bucarde.
Ce banc a 6 pouces d'e'paisseur.
Le n°. 3 , d'environ 20 pouces d'e'paisseur ,
est un calcaire tres- friable , mele de sable et
d'argile , oil I'on Irouve aussi des portions de
calcaire argileux Ires-compacte.
Le n*'. 4 est compose' de quatre couches cal-
caires peu e'paisses , d'une cristallisation confuse,
contcnant un peu d'argile , elles se prc'sentent
sous hi forme de lames horizoiitalesassezregulieres
4"'0 NOTICE
d'environ une ligne d'epaisseur ^ et formant en-
semble line couclie e'paisse d'un pouce. Ges
depots sent se'pare's par des couches d'argile
jaune ou brune_, qui ont la meme e'paisseur.
Le 5^. banc, de lo a ii pieds de'paisseur- ,
est forme' d'un grand nombre de couches e'paisses
de 4 a 7 pouces. II a , pour la couleur et la
composition , ])eaucoup de rappoi'ts avec Ic n"^.
5 , et est encore plus friable.
Ces trois bancs ne contiennent point de corps
organises fossiies.
Telles sont Ics couches pierreuses qui com-
posent cette carriere.
Elles sont surmonte'es par deux couches de
terre ve'ge'tale bicn distinctes. La premiere ,
qui a deux pieds dVpaisseur, est une argile d'un
brun roux , tres-compacte , et uiele'e d'une assez
grande quantite de sable en gros grains.
La 2' . qui se trouveala superficie , est aussi
une argile d'un brun jaunatre , mais penetre'e
d'une phis grande quantite de sable et en parties
plus tenues , ce qui la rend plus propre a la
culture. Le froment y re'ussit tres-bien.
Dans les trois communes ci-dessus de'signees
se trouvent d'autres carrieres , entre autres celle
du champ da Badier et celle des Sues , a
i5o tois(?S I'une de I'autre ; la deniiere a 4^)
SUR TROtS DEPOTS COQUILLIERS. 1 4^
pieds cle profondeur , et parait composee tie
conches semblaWes a celles que nous venons de
de'crire. Dans toutes on remarque que Fepaisseur
et la durete des loancs augmentent en raison de
leur profondeur.
Ce depot contient, comme celui de Savigne,
une grande quanlit.e' de corps organise's fossiles.
Tous deux ofTi'ent egalement, dans une succession
irreguliere , des couches pleines de coquilles ,
et d'autres qui en sont prive'es. Ouelques-unes
des couches de Quiou , conside're'es se'pare-
ment, ontaussi une grande analogic avec celles
de Savigne' ; niais les ,deux depots different.
1°. Dans I'ordre de superposition.
A Savigne', les bancs les plus compactes sont
e'galement en dessous , mais le banc coquillier
est en dessus ; a Quiou ^ les couches coquillieres
sont en dessous.
2^. Dans la qualite' de la terre ve'ge'tale qui
les recouvre.
Nous avons vu que celle de Savigne' est sa-
blonneuse avec pen d'argile 5 celle de Quiou
contient plus d'argile que de sable.
ISous ferons e'galement observer qu'aucune des
couches du depot de Savigne' n'cst emplojee
conime marne pour divisor les terres. II est vrai
que le sol n'est , dans aiicaae des comnuines en-
45* NOTICE SUR TROIS DEPOTS COQUILLIERS,
\ironnantes ;, de nature a avoir besoiii de cette
operation. D'ailleurs les couches infe'rieures sont
trop dures pour pouvoir etre employees a cet
usage sans etre Iriture'es ; et la pierre de Croix
sert aux constructions.
Les couches 5 , ^ et 5 de la carriere du Pas
de Hac sont eniploje'es en guise de mai'ne, noti
sur les lieux , mais dans les environs de Rennes,
qui en est e'loigne de 8 a lo lieues.
Nous regrettons de manquer de renseignements
suffisants pour donner plus de de'tails ge'ologiciues
sur les communes de Tre'fumel , Saint-Juvat et
Quiou , et pour completer ainsi noire esquisse
comparative des trois depots coquilliers , qui
font le sujet de ce me'moire.
WV^VVVVW VV^V%/-VV*.'\W"k VWX-V* WXWXVX-X WX^-V*
MEMOIRE
Sur Vanimal du CaljptraBa sinensis <, lu a
la seance du 6 de'cembre 1S24 5 Par M.
EUDES-DESLONGCHAMPS.
Ayant e'te charge d'examiner un bocal rempli
d'animaux marins recueillis sur la cote de Gran-
ville , et envoje's a la Societe' par M. de Beau-
coudraj, niembre correspondant , j'y ai reconnu,
avec iin extreme plaisir, plusieurs echantillons du
Calyptrcea sinensis.
A Texception de I'auimal des Caljptvees ,
ceux des aulres genres e'galemcnt formes aux
de'pends des Patelles de Linne' , avaient e'te
observes et de'crits avec plus ou molns de de-
tail (1).
(1) Lorsque je doniiai commuaication de ce incmoire a la
Societe Linneenne , je ne connaissais pas encore I'ai tide Mol-
lusques, inseie , par M. De Blainville , dans lo Dictionnaire de»
Sciences naturelles ; je ciois mOuie que le volume qui len-
ferme cet article ( le nieilleur travail qui ait encore ele public
sur I'eiisemble dos Mollusqucs ) , n'etait point e*core sorti ,
lorsque mon nienioire a vU: lu. On trouve dans cet article une
4^i MEMOIUE SUR l'aNIMAL
L'oa avail d'abord rattache au genre Calyp-
tre'e toutes les Patelles ayant une lame interne
dispose'e soil en cornet , soit en spirale plus
ou moins complette. Denys-Monfort et M. de
Blainville ont re'uni dans un genre nomme' par
le premier de ces auteurs Infandihulam , les
Caljptrees a lame interne spirale. M. De La-
marck n'a pas non plus conserve' le genre Ca-
Ijptree tel qu'il I'avait d'abord e'tabli , il en a
separe' les especes a lame spirale interne cju'il
re'unit aux T'rochus , adoplant ainsi la distinc-
• tion f'aile par Denys-Monfort , sans conservcr
le genre Infandibulum. Dans un excellent ar-
ticle inse're' dans le Dictionnaire classierue d'llis-
toire naturelle , M. De Ferrussac a demontrc
qu'il fallait re'tablir le genre Cal/p tree lei qu'il
c'lait d'abord , et qu'il caracte'rise ainsi : Animal
inconna; coqidlle cono'ide a sommet imperfore
plus OIL nioins e'leve on siubaisse ; axe
vertical quelquefois un pen oblique par rap-
flescrJplion siicciiicto du niCme Motlitsque que je cius , dans
1(5 temps , faiie connaitre le promicr. J.'auiais dii peut-etre
siippiiiuer mon travail dcvcuii ainsi moins utile ; je me de-
cide neaniuoins a le publier tel qu'il elait dans le piincipe
et sans y rien changer , nia description etant I'aite avec plus
de details que celle de M. De Blainville , el accompagnee de
figiups qui manqurnt a la siennc.
Qu calyptrjEA sinensis. 4^5
port a la base , celle-ci oj'hiculaire ou el-
liptique et souvent irregidiere dans ses
contours ; empreinte volutatoire bien mar-
quee cliez quelques especes , quelquefois
jueine dhtne a deux spires ; cavite munie
d'un appendlce vertical de'tache' ou adherent,
en demi-tube ou en cone complet , ou d'une
languette Jorme'e par una saillie oblique sur
la partie interne^ [ou bien d'un diaphragms
en spirale , souvent presque horizontal ,
soutenu par une columelle torse et solide,
M. De Ferrussac sous-divise les especes de
ce genre en trois sections ;
1^. Campanule'es , un appendice vertical
en cornet ou en demi-tube ;
ao. Une languette verticale , plane , obli-
que et pcu saillante sur la parol ititerne^
sans spire ;
o°. Trochiformes . Undiaphragme interne
soutenu par une columelle ; test offrant
une empreinte volutatoire plus ou moins
distincte.
L'es{)ece dont je vais faire connaitre I'animal
apparlient a cette troisieme section j elle est
nomme'e dans I'arlicle de M. De Ferrusac , Ca-
lyptrcea sinensis. Dillwjn. Sans aucun doule,
elle est e'galement inentionne'e dans le Descrip-
02
456 JIEMOIFE SUR l'.AKIMAL
live Cntalq^ue , etc. , cle MM. Maton el Rac-
kett , comnie espece linneenne , sous le nom
de Patella chinensis (Trans . of Linnean Society,
vol. 8. p. 228. ). Olivi ( Zoologia adriatica ,
p. i8()) indlque egalement sons le nom de
Patella chinensis , Linn. , une coquille qui
me parail e[re la noire , au moins la varie'le'
plus pelile (1). Je m'absliens de rapporter Ics
aulres sjnonymes de celte espece , que I'ou
trouvera du resle dans rarlicle cite du dic-
tionnaire classique, el dans le catalogue de MM.
Maton et Rackelt, parce qu'il est Ires-possible,
comme Tobserve M. De Ferrussac , que Ton
ait confondu sous le nom de Patella chinensis ^
Linn. _, une espece de la raer des Indes etcelle
de nos coles , quoiqu'il ne soil pas sans exemple
que des coquilles de localite's si eloigne'es soient
sans difierence appre'ciable.
J'ai e'te e'tonue de ne point trouver de'crite
dans I'ouvrage de M. De Lamarck, celte petite
coquille qui n'esl point rare. D'apres la distuic-
tion qu'il a etablie en lete de son genre Ca-
lyptree , elle devrait se trouver parmi les Tro-
fi) Per ordinario c piccola tcnuisslina e liscia. lo per6 ne
ho trovato qiialche esemplarc iadigeno dei fondi petiosi , quattro
volte niaggiorc , piii soiido , opaco e scabro.
DU CALYPTR/EA SINENSIS. 4^7
elms , voisine des 2\ pileiis et calyptrceformis ;
assure'ment elle n'j est pas. Serait-elle reste'e
parnii les Caljptre'es , et ne serait-ce point
celle qii'il de'signe sous le noin de Calyplrcea
IcBvigata sans citation de synonjmes ? La phrase
latine conviendrait assez a notre coquille. Elle
est indique'e comme provenant de la Medi-
terrane'e.
L'on voit que la sjnonymie de cette espeee
Lien connue est pourtant assez embrouille'e :
pour ne laisser aucune incertitude sur celle dont
je fais connailre Tanimal , j'ai egalement figure'
et de'crit le test de ce petit MoUusque.
La coquille presqiie circulaire est ne'anmoins
un peu plus large dans le sens transversal ; son
plus grand diametre est de six a huit lignes ;
elle est mince , presque demi-transparente ; sa
couleur varie du blanc de lait au blanc jaunatre,
je n'en ai vu aucune marque'e de rayons plus
colores. Sa forme est celle d'un cone tres-sur-
Laisse 5 le sommet se trouve a peu pres au
milieu de la coquille, la surface supe'rieure est
sans aspc'rite's dans la plupart des individus , sur
d^autres on en voit quelques-unes irreguliereaient
reparties , tres-courles et r'essemblant a des
dents de rape. Cette surface n'est pas parfai-
Icnienl reguliere 5 elle pre'sente quelques enfon-
458 MEMO IRE SUR l'aNIMAL
cements et stries d'accroissemeiit presque cir-
culaires , mais non disposees en spirales aussi
prononce'a que ceux que Ton remarque sur
quelques Cal/ptrees vivantes ou fossiles de
celte section. .
La surface inferieure de la coquille represente
un entonnoir Ires-evase ; ia lame spirale tres-
e'troite au sommet descend au cote droit de la
coquille en s'elargissant rapldement , et vlent
se terminer en arriere a pea de distance du
bord. Sa forme est Iriangulaire ; le cote le plus
long adhere a la 'coquille ; le plus court , ou la
columelle, est a peu pres vertical, comme tordu,
et se recourbe en dessous dans toute sa lon-
gueur , en formant un pli on bourrelet d'une
demi-ligne de largeur ; on peut facilement in-
troduire une soie de cochon dans ce petit repli
qui est une sorte d'ombilic ; la base de la lame
spirale est horizontale , coupe'e presque en demi-
cercle , et regarde le cote' gauche. Ainsi la
cavite' de la coquille se trouve partage'e en deux
parties par la lame spirale ; la plus petite silue'e
en arriere , a droite et en dessus , loge le foie ,
I'ovaire , et une portion de I'intestin ; I'autre,
beaucoup plus grande _, contient le reste de
I'animal.
L'on peut voir les parties suivantcs sans en-
1)U CALYPTR-EA SINENSIS. 4-^9
lever I'animal de dessus son test : i°. le man-
teau ; a°. la cavite de la branclilale el les bran-
chies.; 3°. ie pied ; /\°. la tete , le col , Toiigine
et la lerminaisoa de I'inteslin.
Le manteau , tres-mince , ne de'passe point
le bord de la coquille ; il parait comme e'chancre
a droite et en arriere du pied , du moins , dans
cette parlie , il ne s^e'tend pas jusqu'au bord de
la coquille. La moitie' gauche de son pourtour
est plus e'paisse que sa portion droite corres-
pondante ; je n'ai pu remarquer nulle part de
iWuiges ni appendices quelconques ; il s'altache,
en passant au- dessus de la cavite' branchiale et
de I'origine du col , a toute la circoaference
du muscle dont I'e'panouissement foime le pied.
La cavite' branchiale est tres-grande ; elle est
situe'e au devant et au- dessus du col et se pro-
longe du cote' gauche jusqu'a la parlie poste'rieure
du pied oil elle se termine en pointe ; elle parait
formee par un de'doubleraent du manteau. L'ou-
verture siiue'e e'galementagauche est fort grande.
On apercoit , sans ouvrir la cavite' branchiale,
une parlie des filets branchiaux dont un assez
grand nombre s'altache , hors de cette cavite' ,
a la face infe'rieure du manteau. Apres avoir
ouvert longitudinalement la paroi infe'rieure de
U cavite branchial© et rrjetle' en dehors les
44o MEMOIRE SUR l'aNIMAL
brancliles quisedirigent natiirellemeiU en JeJans,
on voit que les filets branchiaux sont attache's
sur une seule ligne presqiie demi-circulaire ,
e'tendue depuls le bord droit du manteau jiis-
qu'r.; fend de la cavite'. La ligne d'attache est
situe'e a pen de distance du bord du manteau
dont elle suit le contour. Chaque filet branchial
est simple et pai'ait creux : il y en a un assez
grand nombre et de longueur ine'gale , les plus
courts sont place's aux estre'mite's de la ligne
etles plus longs vers la parlie moyenne. Je n'ai
pu apercevoir qu'un vaisseau qui suit la ligne
d'attache des filets branchiaux. II s'en se'pure en
avant et a droite et vient aboutir a un petit corps
blanc que I'intestin traverse avant sa terminaison
et qui est probablement le coeur.
Le pied est petit, de forme ovalaire , ajaiit
ses bords amincis surtout du cote' de la tele. II
se continue avec le muscle qui vient s'attacher
a la face infe'rieure de la lame spirale. C'est par
ce point seul que I'animal tient a la coqiiille.
La tete est apialie de haut en has ; de ses
cole's naissent deux tentacules assez gros'et un
pen aplatis , renfles a leur base. C'est sur le
renflement que sont place's les yeux comme deux
points noirs tres-dislincts : ils sont dirige's en
haut , de sorte qu'on ne pent les apercevoir eu
I)U CAI.rPTR.^A SIAiASTS. 44 f
regardant ranimal par dessous. La Louche est
situe'e au bord ante'rieur de la lete entre les deux
tentacules. C'est una petite fente verllca'c enlre
les levres delaquelle on apercoit reMremite an-
te'rieure de la langue ; ceile-ci, vue au micros-
cope m'a paru de forme triaugulaire , garnie sur
un cote' de deux rangs de crochets recourbe's
en arriere , les deux autres coles sont amies de
lames e'galement corne'es et dentc'es sur leurs
bords. Cette arniure de la langue n'existe que
sur une petite portion de son extre'mite' ante'-
rieure , elle est inerme dans le reste de son
e'lendue ; je n'ai pu reconnaitre comment elle se
termine en arriere.
Le col est un peu plus long que la icte ,
aplati comme elle et muni sur ses parlies late-
rales de deux appendices membraueux qui se
fixent au muscle du pied.
En inclinant la tele et le col sur le pied ,
comme on le voit fig. 5 , on apercoit le com-
mencement du canal digestif ou oesophage , qui
bientots'incline a droite , passe au - dessous du
rectum et vienl gagner le foie avant dc pour-
suivre plus loin le canal intestinal j je vais in-
diquer les parties que I'on apercoit a la surface
supeVieiire de I'animal lorsqu'il a e'te' de'tache' de
sa coquille.
/
44^ MEMOIRE SUH l'aNIMAL
1°. Le dessLis du manteau recouvrant a gauche
la cavite branchiale ; 20. Le sac abdominal loge
dans la petite cavite' de la coquille et contenant
le foie , Tovaire et une portion de I'intestin.
Si I'on rejette a gauche le sac abdominal ,
comme on le voit fig. 7 , Ton apercoit le muscle
principal par le point oil il s'attache a la lame
spirale ; enlre ce muscle et le sac abdominal est
im sinus profond qui loge la base de cette lame.
L'on retrouve I'intestin au point ou nous I'avons
laisse' plus haut _, arrivant a la surface du foie ;
il descend d'abord un peu , puis remonte en
formant une arcade renverse'e ; il traverse dans
ce point I'e'paisseur du foie et reparait bientot
a la surface supe'rieure, fig. 6. La , il forme une
dilatation qui sans doute est I'estomac , puis il
se retre'cit et descend jusqu'a I'extre'mite' posle'-
rieure de I'ovaire dans lequel il s'enfonce ; il
reparait bientot entre cet organe et la cavite'
branchiale ; en s'avancant vers la region ante-
rieure , il se Irouve place' entre cette cavite' et
le bord gauche du foie ; il les quitte , passe au-
dessus du col , traverse le coeur et vient se ter-
miner a droite du col par mie ouverture a peine
perceptible.
Le foie est placd au-dessus et en avant de I'o-
vaire , il est de couleur verle 5 on apercoit a sa
DU CALYPTRvEA SINENSIS. 44^
surface ties vaisseaus blanclialres , rameux , sans
doLite les canaux biliaires : I'un deux m'a paru
s'ouvrir dans I'intestin au-dessous de I'estomac.
L'ovaireestd'un blanc jaunatre , forme' par des
especes de grappes dans lesquelles sont des oeufs
de diflerentes grosseurs.
Voila tout ce que j'ai pu decouvrir dans ce
petit mollusque dont j'ai disse'que' trois individus.
Je n'ai pu apercevoir de nerfs ni d'autres vals-
seaux que ceux dont j'ai parle : mais il est pro-
bable qu'ils existent et que leur tenuite' m'a em-
pecbe de les dislinguer.
Quoique la position de la lame en cornet des
Calyptrees de la premiere section doive ne'ces-
sairement en trainer quelqucs diffe'rences dans la
forme et la position de certaines parties de I'a-
nimal, telles que le muscle d'attache , le foie et
Tovaire , Tanalogie porle a penser que ces diQe-
rences sont pen conside'rables.
G'est avec I'animal des Crepidides que celui
des CaljjJtrees (i) a le plus de rapporls ; il
(i) Je possede dans ma collection une Calyptrce a lame verti-
cale en cornet , rappoitce du Cap Horn , par le capitaiue
Thomassi. Lorsque je I'ai re^ue , rinterieur contenail encore
des debris de I'animal desseche. Cependant sa surface extc-
rieure est encroutee partout et jusqu'a la circonference , par
cetle production blanchatre , calcaire , sans ports appareots ,
qui lecouvie IVoquemment les CoquiUes et ks Madri-poras. Si
444 MEMOIKE SUK l'aNIMAL
nen dlfiere pas nienie essenliellement. Dans los
Crepidules le sac abdominal est tout-a-fait ea
arriere , et la cavite branchiale en avanl ; dans
les Caljpirees de la troisieme section le sac
abdominal se trouve a droile et la cavite' bran-
chiale est reportce en partie a gauclie. Ge rap-
port avait e'te' pressenli par MM. Cuvier et De
Lamarck. Dans I'excelient article de'ja cite de
M. De Ferrussac , cet habile conchjliologlste
avait pousse' plus loin encore ce rapprochement
et prouve par le raisonnement le mieux etabli
que les aniraaux de ces deux genres devaieat
avoir entre eux la plus grande ressemblance.
Voici la lisle des animaux conserves dans U
liqueur , renfermes dans le bocal envoye par M.
De Beaucoudray.
Mactra glauca. Lamk.
— solida. Lamk.
Tellina tenuis. Lamk.
Donax coinplanata. Mat. et Rack.
Chiton fascicidarls. Laink.
— cinereus. Lamk.
le manteau des Catyptrees de cette section enveloppait plus on
moins I'exterieur de la coquille., celle que je possetle ae sttiait
pas aiQsi cacroutee.
r»U CAI.TPTR.EA SINENSIS. 44^
L'echantillon est tres-petit. On le trouve en
abondance sur la plage de Luc.
Fissurella grceca. Lamk.
Calyptrecea sinensis. Dillw.
Sigaretus haliotoideus . Lamk.
Le seul individu de cette espece faisant parlie
de renvoi est tres-certainement le meme animal
qu'a de'crit et figure M. Cuvier, dans ses Me-
moires pour servir a Phistoire des Mollus-
ques , et dont les e'chanliilons venaient de Flie-
de-France et du Se'ne'gal. II a les memes dimen-
sions que celui des fig. 3 et 4 de la premiere
planche du me'raoire cite'. J'avais deja trouve
trois ou quatre de ces MoUusques sur les cotes
de Luc et Colleville ; mais ils sont de raoitie'
plus petitSjSans doute parce qu'ils sonfplus jeunes.
J'ai enleve' la coquille d'un de mes echanlillons,
elle est liss3 , sans cotes et a ouverture ovalaire ;
aiiisi ce ne peut etre le Bulla velutina de
MuUer , qui a des cotes longitudinales et une
ouverture presque circulaire. Au reste , je n'ai
point vu la figure donne'e par Mailer , j'en fais
mention d'apres ce qu'en dit M. Cuvier. M. De
Lamarck regarde ne'anmoins le Bulla velutinr
comme le meme animal que le Sigaretus lialio'
44^ MEMOIRE SUR LE CALYPTRyEA SINENSIS.
tdideus , puisqu'il le donne comme synonyme
de ce dernier.
CRUSTACES.
Leucosia Jiucleus ? Lamk.
Stenorhjnchus phalangium. Lamk.
ZOOPHYTE.
Holoturia doliolum. Lamk.'
XA,>'VV1.VV\VV^V%/\VVXVVXVVV\;V\VV».VV\\.VVVV\.VW V^/% W* W*.WV WW»/\,\.V«»
MEJIOIRE GlfcOLOGIQUE
Sur quelques terrains de la Normandie oc-
cidentale , lu a la Societe Linne'enne du
Calvados , dans les seances du 8 novemhre
i8a4, du 5 Janvier et du 'j Jevrier 1829 ;
Par M. DE GAUMOJNT , secretaire de la
Societe.
Xj'observateur le moins e'claire peut reconnaitre
facilement que la Normandie occidentale presente
deux grandes classes de terrains tres-diffe'rents ;
les uns a couches incline'es , rarement calcaires ,
formant presque toujours un sol montueux ; les
autres a couches horizontales , calcaires ou ar-
gileuses, ne produisant que des e'minences peu
conside'rables (1). Ges deux classes de terrains ,
les premieres reconnues en ge'oiogie, exercentdes
(1) II faut excepter la craie qui forme en general des buttcs
escarpces ( Calvados ) , niais elle ne commence a se nionlrer
que (Jans la parlie oiienfale clu Calvados; et je ne coniprends
pas cctte partie dans la Normandie occidentale, qui pour moi
commence am environs de Bayeux , et de Virc.
4 i^ MEMOIRE GEOI.OGIQUE
influences marque'es et distinctes sur les pro-
ductions ve'getales , surlesanimaux, sur le physi-
que et merae sur le moral des habitants ; et il
serait bien curieux de de'terminer les re'sultals de
cette influence (i). Conside'ree sous ce point
de vue, I'etude de la geologic se rattache a
d'autres etudes , et fait de'ja pressenlir une foule
de rapports inappercus ou ne'glige's jusqu'ici ;
mais ces considerations demanderaient un travail
(i) Dernierement M. Trouv6 , medicln en chef des hospices
de Caen , s'est livrc dans une description de I'Hotel-Dieu dp
cette ville , a des consideiations d'un tres-haut interet, concer-
nant Tinfluence des locaUtes sur le pliy^iqne de I'lioniine ,
nieniei des distances tres-rapprocliees. lia reconnu,par exempic,
que dans le Bocage ( terrain intermediaire schisteux ) la taille
nioyennc des honinies est de cinq pieds ou cinq pleds et un
pouce ; que les i'emnies ont l&s mamelles peu developpecs et
soul tresiecondes ;
Qric dans la plaine de Caen ( terrain calcaire a couches ho-
rizoDtales) la taille moyenne des hommes est de cinq pieds deux
ou trois pouces ; que les femmcs sont egalemrnt plus grandes ,
(jnt les mamelles plus developpees que lesBocaines, sont nioins
lecoiulrs que ces dernieres , et ces^ent de I'etre plsutOt ;
Qu'enlin dans le pays d'Auge ( terrain oolithique emi-
neninient argileux ) les habitants des deux sexes acquierent
de fort bonne heure un embonpoint considerable , et que less
fenimes cessent plutut d'enfanter que dans la plaine de Caen.
On pounait ajoutcr a ces considerations judicieuses, une foule
d'observalions de detail fort curieuses , qui prouveut que la na-
ture du terrain inlluc sur le rtgne animal aussi bicn que i\it
le lignc vegetal.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 449
special et je laisse aux physiologistes le soin
de s'en occuper.
Aujourd'hui, mon but unique est de faire la
description geologique des contre'es les plus re-
raarquables et les nioins connues de la Nor-
rnandie occidentale. Je vais donner quelques
notions ge'ne'rales sur la topographic ge'ognoS-
tique de ce pays , avant de passer a Texamen
des dillerenls syslemes de roches que j'y ai ob-
serve's.
Avant lout , j'eprouve le besoin de te'moigner
a M. de Gerville , la reconnaissance dont je suis
pe'netre'. Ce savant , qui consacre si ge'ne'reuse-
ment son temps et sa fortune aux progres de
la science et auquel on doit tant d'obscrvations
inte'tessantes , a mis toute la complaisance pos-
sible a me faciliter Texploration de son de'par-
tement : sans les pre'cieuses indications qu'il m'a
donnees , il m'eut e'te' difficile de visiter ce pays
avec fiuit , et c'est presque toujours dirige' par
kii, que j'ai parcouru le Gotentin (r).
Maigre que j'aie visile' qualre foiscette contre'e,
je ne puis me flatler d'avoir rempli complette-
(i) Souvent M. de Gerville a eu la bonte de me donner pour
p;iiide Rl. Jacqut'S Niullet , son doaiestique , qui a une intel-
ligence et drs connaissances au-dessus de sou etat , et quiaiine
la gftologie avec passion.
4^0 lilbMOIRE GEOLOGIQUE.
ment mon but. Je sens que ceme'moire estbieii
court pour le grand nombre de terrains qui en
font le siijet , et je pre'vois que j'aurai beaucoup
a y ajouler par la suite. Aussi je compte bien
re'parer les erreurs ou les omissions que j'aurai
pu faire , dans un second travail qui accompa-
gftera la carte ge'ologique du de'partemcnt de
la Manche (i).
Distribution geographique des roclies dans
la Normandie occidentale.
On sait qu'en ge'neVal les terrains a couches
horizontales ( secondaires ou tertlaires) se sont
de'pose's dans des cavite's plus ou moins spa-
cieuses, au milieu des rocbes anciennes. La Nor-
mandie occidentale nous en fournit une nouvelle
preuve.
Dans cette <;ontree , Jes rocbes interme'diaires
qui forment les parois du bassin au milieu duquel
se sont deposes les terrains moins anciens , sont
pour la plupart de quartz grenu , de granit ,
(i) J'ai presente cette carte guologique a la societe lioneenne, et
dans sa session do iSaS , le conseil general du departement de
la Manche a vote une somnie de 800 fr. pour en accelerer la
publication.
SUR I.ES TERRAINS DE LA NORMAMDIF. 4^1
xle diabase , de slenite , de grauwacke , de
phyllade , de gi^es rouge inter me'diai re , de
marhve coquillier (Mountain Limestone J .
Dans le de'partement du Calvados , ces roclies
occupent I'aiTondissement de Vire, une parlie
de ceux de Falaise et deBayeus. Dans le de'par-
tement de la Manche , elies regnent depuis
rextre'mite' sud jusqu'a deux lieues au nord do
St.-L6. Laelles selrouvent resserrc'cs enlre les
terrains secondaires et la cote de Touest ; mais
au nord de Valognes , elles s'etendent de nou-
veau, et occupent tout I'arrondissement de Cher-
bourg.
11 re'sulte de celte disposition qu'une iigne
trace'e entre les roclies interracdiaires et le
terrain secondaire , passerait a peu pres par
"Villers - Bocage, ^iHj , Parfouru - I'Eclin ,
Lingevres , Balleroj , Vaubadon , Littrj ( Cal-
jvados ) ; Ce'risy , Savigny, Moon , La Meaufle,
Cavigny , Montreuil , Aubigny , Periers , Le
Plessis , Pretot , Les Montiers, Haut-Mcsnil,
Saint-Sauveur-le-Viconite, IN'ehou, Magneville,
INegreville, Chiflrevast , Saussemesnil , Toulire-
ville , Quetehou , Grenneville , TEstre et Mot)to-
bourg (Manche).
Ainsi limite' dans la Normandie occidenlale ,
le terrain secondaire se trouve renierme en partie
55
4^2 MEMOIRE GEOLOGIQUE
dans uue espece de golfe de forme irre'guliere ,
sitae entre Saiiit-L6 , Pe'riers , Saint-Sauveur-
le-Yicomte et Cherbourg, borne au nord , a
I'ouest et au sud par des eminences , a I'est par
la mer.
Des roches de quartz grenu , qui se dirigent
de Test a I'ouest , sur le territoire de FEstre ,
Tourville , Quie'ville , et Montebourg , formeat
pour ainsi dire uneileau nord- est de ce golfe (2).
Ces faits seront plus palpables lorsque j'aurai
publid mes cartes ge'ologiques de la Manche et
du Calvados. On pent aujourd'hui jeter un coup
d'ceil sur la grande coupe, figure'e planche aS;
elle traverse d'une rive a I'autre le golfe pre'cite' ,
que je de'signerai sous le nom de bassin dii Co-
te/it in.
Des irre'gularite's de terrain ont subdivise' cette
cavite' principale en plusieurs autres bassins cir-
conscrits et peu profonds , au milieu desquels on
trouve les depots de troisieme formation , aux
environs de Valognes et de Carentan.
En ge'ne'ral , les terrains secondaires et ter-
tiaires soiit depose's de maniere que les plus
(2) Les roches de transition percent le terrain secondaire et
paraissent a plusieurs autres endroits dans le bassin du Co-
tentin , par exemple , dans la landc du Gibet , pres de Va-
lognes.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. ^b'O
modernes sont a un niveau physique plus has
que les autres , et que I'e'le'vation relative des
diffe'reiits sjstemes est en raison de leur an-
ciennete'.
Je de'crirai dans ce me'moire ,
1". Les terrains terdaires et la craie des en-
virons de Carentan et de Valognes ;
2°. Les terrains secondaires;
3°. Quelques roches de transition , principa-
lement celles qui avoisinent le bassin du Co
tentin.
Je vais donner d'abord le tableau de la stra -
lilication de ces diffe'rents terrains, en commencant
par les plus modernes ; je suivrai dans moa
travail I'ordre de ce tableau.
Tableau de la stratification des terrains
du Cotentin (i).
1". Tkbbain d'ead douce de Saint-Sacvebb-le-Vicomte ("epais-
peur , euviron 5 metres ) Calcaire jauniitre ou bleuatre plu-
lot argileux que siliceux , avec moules interieurs de Paludines,
liulimes Limnees , tantOt faiblement compacte , caverneux ,
tanlot assez dur etc. — Marnc tourbeuse avec les mfimes coquilles
et des pyrite.-i. — Sable. — Marnes vertcs , etc.
a". CaLCAIBE CBOSSIEE , des EMVIBOKS UB CaBENXAM , 00 TOF,
(i) Quant aux roches intermediaires, leur anciennetd relatire
n'e: t que presum^e , et je ne la donnc pas pour certaine
454 >li:M01RE GKOLOCIQUE
( i5 ou iS metres ). Tuf blanc avec monies intcrieurs de petite*
coquilles marines. — Tuf biun , plus grossier, avec huitres , ba-
ianes, grande terebratule , etc.
J". Tekbe a fooLON DE IIautkville liT u'Obglandes (5 mfetres J.
Argile tresonctueuse , verd^tre , bleuiitre et d'un brua-jaun4tre
avec ossements de mammii'eres.
4°. GaLCAIHK a CliRITES DES El>^VlaO^'» DE ValOGNES ( l5 OU l6
metrei ). Marnes a gros cerites , geodes calcaires et couches
solides. — Marne fine et calcaire sans coquilles. — Maines avec
coquilles detiuites. — Calcaire couipacte. — Calcaire k piso-
lithes.
5°. ChAIEOU CAICAIUE A EAeULlTES||DES ENVlfiUSS DB ValOGNKS
(Sou 10 metres). Marnes et calcaires friables. — Couches com-
pactes. — Couches chloritees.
6°. Gbes vekx ( 1 metre ). Couches alternatives de grfes gri-
sStre chlorite , avec orbitolithes , et de sable argiieux verditre.
7°. CaLCAIBK a 6BYPH1TES AKQUEES , OU LIAS BLEU. ( zS metrCS ? ).
Couches .nlternantes et peu epaisses d'aigile bleu4tre et de
calcaire grisalre ou bleu plus ou moius argiieux. — Calcaire
lithographique.
8". Calcaibe de Valognes ( 20 metres ). Calcaire poreux ,
blanchatre et jaunatre. — Calcaire cristalliu et grenu. — Couches
minces de sable marueux ou d'argile entre les bancs. — Luma-
chelle. — Calcaire spathique avec gale*ts roules formant pou-
dingue. — Gres calcareo-sableux.
€)°. Gresbigabre et calcaires MAG.xEsiFiEEs (8o mfetrcs). Couches
puissantes de sables quartzeux jauniitrcs , de galels roules et
de marnes rouges. — lloche quartzeuse verdatre. — Silex cornes
blancs ou roses, mtles de spath calcaire. — Couches puissantes
de calcaire magnesil'tre. — Calcaire calcareo-sableux et poudin-
gues , avec spalh calcaire. — Gres argiieux micaces , avec frag-
ments de roches anciennes. — Marne rouge. — Coui. hes su-
bordonnees de calcaire magnesifere , conipacte ou marneux ,
diversement colore.
10°. Gb^s bouce ancien DES All^ HANDS ? ( todte liegende J.
11°. GRis HoiiiLLiER. Gros quartzeux , micace avec couches
aitcrnatives de schistes argiieux noiralres. — Poudingues quart-
SLR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. ^5-y
*eux et feldspatiiiques. — Iloiiille. — Porpliyre avec cristaux dc
mica, de chaux carbonat^e et petites agatlies , etc.
J 2°. CoHGLOMkajiTS poRPH vRiTtQDiis. Rochc tr(."s-dure , non
ttratifite, k pate argllo-siliceuse rouge, avec cristaux de f'cl-
dspath et fragments de quartz hyalin blanch^tie , de pliyllade,
de graiiTvacke , etc. — Couches stralifiees de schistes rougeatres
niicac(''S. — ■ Grauwacke rougeatre , grossiere et peu solide. —
Gris feldspasthique , etc.
l3. POUDINGCE QUARTZEDX ET FELBSPATHIQL'E BABITIFKRE DE I.A
PEHNELLE. Coucbes de gres quartzeux avec barite. — Grus feld-
spathique verdatrc. — Poudiiigue quartzeux avec cristaux de
feldspatb.
i4". Gats coQuiLLiKR iNTERMKDi *iRB. Grfcs quartzeux rougeSire.
— Gres ferrugineux , brun ou grisatre avec Productus j Trilu-
biles , Orlboceres , etc. gres blanc avec les niemes coquitles. —
Gres avec plomb sulfure.
15°. Calcaire uarere coqdillier M^TALLiriae. Calcairegrenii ,!
d'un gris bleuatre avec Encrines , Produclus , Trilobites , etc.
— Calcaire noir Teine de blauc. — W. avec plomb- sulfure , mele
de spatb calcaire blanc.
16°. PhVLLADES, GEACW ACRES, THAPPITES FELBSPATHIQB^S. SchisteS
tegulaires bleuStres ou noirs, passant a la grauwacke scbisteuse.
— Pliyllade arenifere. — Grauwacke compacte. — Grauwacke
grossiere , k noyaux de quartz hyalin. — Trappite amigdalaire,
avec tubulures dechiquetees. — Trappite a grain fin.
I-". QDARTZ CREND, ST^ASCHISTES,SlIiNlTES, DIABASES, CRAMTES. Quartz
opaque grenu, rose, blanchatre , grissitre. — Steaschistes , avec
nodules de quartz hyalin , passant augrts et au micaschiste. —
Sienite avec feldspatb rose. — Sienite grise. — Diabase verditre.
/(/.passant a ranipbybolitbe. — Graaite — Id. passantau
gj.^s. — .. Granite porpbyrique. — Id. avec mica argentii , et dei-
cristaux de Tourmaline. — W. avec pegmatique , etc.
V^56 MEMOIBE GEOLOGLQUE
Terrain d'eau douce,
C'est au mols de septembre dernier (iSaS)
que M. de Gerville de'couvrit le terrain d'eau
douce a Sainl-Sauveur-le-Yicomte ; et qu'i! eut
la bonte de me communiquer cette importante
de'couverte.
Qu'on se repre'sente un e'tang desse'cbe', de
quelques arpents d'e'lendue , on aura une ide'e
assez juste du petit bassin dans lequel s'est depose
le terrain d'eau douce.
Ce bassin , situe' entre le Lude et le Ques-
noy , sur la rive droite de la Saudre , au nord
de Saint-Sauveur-le-Vicomte ( voyez la pi. ':>.3),
est de forme ovale , borne' vers le midi par ie
quartz gre'nu , et des autres cote's par les marnes
et les galets roule's du gres rouge nouveau. II
avait une communication tres-visible avec la
valle'e de la Saudre , petite riviere qui coule
de I'ouest a Pest , et se'pare le territoire de
Saint-Sauveur de celui de Ne'hou , oil il existe
des de'pots de calcaire grossier.
11 re'sulte de cette disposition des lieux , que
le terrain d'eau douce est se'pare des autres de'pois
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIfi. 4^^7
tertiaires par des eminences et par deux rivieres^
la Douve et la Saudre.
Toule la formation consiste en trols couches
pen e'paisses et de diffe'rente nature , qui rcn-
ferment a peu pres les memes coquilles , lelles
que Paludines , Limne'es , Bulimes (i) , etc.
La couche supe'rieure est un calcaire com-
pacte plutot argileux que siliceux , d'un blanc
jaunatre ou bleuatre, renfermant principalement
des Paludines , des Bulimes et des Limne'es ,
a I'e'tat de moule inte'rieur. Ce calcaire ne
parait pas s'etre depose' tres-re'gulierement ; et il
manque dansune partie du bassin. Son e'paisseur
est d'un a deux pieds.
Au-dessous de ce calcaire , une marne tour-
beuse , noire , avec pyrites sulfureuses , et res-
semblant assez a celle des marais , annoncerait
bien plutot une alluvion qu'une formation , si la
circonstance d'etre recouverte par le calcaire que
je viens de de'crire et plusieurs autres faits po-
sitifs , ne renversaient une pareille ide'e. Cette
(i) J'apprends que M. de Gerville vient de decoavrii- qiiatre
iiouvulles especes de coquilles dans le tenaia de SaintSau-
vcur-le-Vicoiute ; I'une d'elles est assez giande , avec des stries
profondes et un rang de tubercules 4 chaque tour de spire, 11
est proi)able que les infaligables recherches de M. de Gerville
en decouvriront d'autres par la suite.
458 MEMOIRE GEOL®GIQUE
mnrne ne contient point tie liguiles , on n'j
voit pas de debris de vege'laux bien dislincls ;
elle ne brule point, et produit pen d'odeur lors-
qu'clle est mise en confact avec des ciiarbons;
c'est plutot line terre bituraineuse qu'une ve'ri-
table tourbe. Elle renferme les memes coquilles-
que le calcaire pre'cite , et en outre une grande
quantite' de graines dont les unes sont rondes y
lisses, applaties , un peu coiivexes et d'une ligne
ou une ligne et detnie de diaraetre ; les autres
allonge'es , strie'es et wn peu plus volumineuses
que les premieres.
La partie inferieure de celte couche se me-
lange avec un lit mince de sable siliceax tres-
iin , dans lequel les ouvriers pre'iendent avoir
trouve des ossements qui u'ont pas encore etc
examine's.
On remarque au milieu des pyrithes sulfu-
reuses disse'mine'es dans la marne noire , des
Paludines de couleurcuivre'e, comme les fossiles
de certaines argiles pyriteuses.
Eufui , laconchelaplusprofonde et en meme
temps la plus epaisse , consiste en marnes ver-
dalres tres-onctueuses , remplies d'une multitude
de pelites coquilles d'cau douce , qui toutefois
sont de meme espece que celles des couches
supe'ricurcs, M. de Gcrville vient d'y rccueillir,
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^0
en oulre , des dents que nous avons regarde'es,
M. Deslongchamps et moi , comma des dents
de Saurien,
Cette couche a environ quatre pieds d'epais-
seur et repose sur des galels roules(i).
Details de la stratification du terrain deau
douce.
I. Coupe prised I'extremite orientate du Bassin.
I', Aiglle jaunStre tres-collanie avec galets quartzeux roii-
lis 3 p>i«
(i) Ces marnes avaient ite anclennement exploitees 5 Saint-
Sauveur-le-Vicomte ,pour I'engrais d(;s terres ; mais comme elles
«ont tr6s-argilcuses , et qu'elles ne contiennent guere de chaux
que ce qu'elles en recoivent des debris de petites coquiUes,
elles n'offrent pas un grand avanta^e pour la culture , et
c'est probablement ce qui en avail fait abandonner I'usage i
une epoque reculce (a). Cette annee on a recommence a faire
quelques travaux d'extraction. Sans cette circonslance , on
aurait probablement ignore encore fort long-temps rexisttnoi^
du terrain d'eau douce de Saint-Sauveur. II parait que l<-s
anciennes exploitations avaient ete considiirablts , si Ton en
juge par les inegalites de terrain qui attestcnt de nombreuscs
excavations. Le lieu oil est situt le bassin s'appelle encore les
Ficllles innllires , vieux mot normand qui eu indique la des-
tination anttrieure.
(a) II parait que cette ezploitatioa etait abandonnee att uioin*
depuis 100 aus.
4^0 MEMOIBE GEOLOGIQUE
2". Calcaire compacte d'tin blanc jauniitie ou bleuatre avcc
moules inttrieurs de Paludines , Limnees , Bulimcs , cte.
* ,. > P*
3*. Marne touibeuse , noire , avec des giaines et les memes
coquilles que le calcaire compacte 2 p''
4". Marne argileuse , verdatre , tres-onctueuse , avec des dents
de sanrien et les niemes coquilles que la couche prti-
cedente , mais ne contenant point de graines.. 5 p''*
II, Coupe prise a I'civtremite oecidcntale da bassin.
1". Glaise jaunatre et galets roules. 4 P"*'
2°. Marne tourbeuse avec petites coquilles 2 p""'
3°. Sable siliceux bnin , se confondant avec la couche prece-
dente 4 P"*^
4". Argile verdAtre trcs-onctueuse , avec de petites coquilles
5 p"'* 1/2
On voit que le calcaire comp.j^c.te.n'exi^t.e point a rextremit6
occidenlale du bassin.
III. Troisleme carriere. Cette coupe est curieuse en ce qu'elle
montre la couche de tourbe enfre deux lits d'argile verte.
1". Glaise jaunatre avec fragments de quartz 3 pi*'-
2». Calcaire compacte avec moules de coquilles d'eau douce.
»...,.. 2 »•■'
-iuii-V^-.f '
3°. Marne noire , tourbeuse , avec coquilles ". .. i;a p"*
4°. Argile verte , tres-collante , avec coquilles 1/2 \>''
5°. Marne semblable au n°. 3. ..^. ..... .^...^^5 .,^j,^.,j... 1/2 p"*
6°. Argile semblable au n". 4 • ^ P"**
Je regarde le terrain d'eau douce du Cotenliu
comme a peu pres conteniporain de la seconde
formation d'eau douce du bassin de Paris, placee
entre le gypse et le calcaire grossier.
La couche tourbeuse dont j'ai parle' semblerait,
au premier abord , auloriser a regarder ce petit
d^pot comme peu ancien j mais cette circons-
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. j\C) I
tancene me parait pas d'un grand poids. D'abord
lecalcaire compacte qui recouvreles deux couches
marneuses, et quine contient que des moules de
coquilles , pre'sente a-peu-pres les caracteres du
calcaire siliceux d'eau douce. Eu second lieu , la
marne tourbeuse alterne avec la ijiarne verte , qui
certainement ne peut provenir d'une alluvion
( voyez les coupes pre'ce'dentes ). D'un autre cote',
noussavons, etM. Guvier I'a dit lui-meme , que
les eaux dp nos marais et de nos lacs ne de'posent
plus que du limon friable ; on n'a remarque' dans
aucunes d'elles la faculte' que possedaient les
eaux douces de Tancien monde de former des
depots de calcaire jaunalre et dur , de marncs et
de silex , enveloppant les debris des corps or-
ganise's qui vivaient dans les eaux (i). Et, d'ail-
leurs, je ne vois pas qu'il soit extraordinaire di;
Irouver de la marne tourbeuse dans les terrains
de se'diment supe'rieur , puisqu'il exisle des amas
considerables de lignites jusque dans les terrains
secondaires anciens.
Mais I'examen des fossiles que renferment
lesdifferentes couches du bassin de Saint-Sauveur,
renverse completement Topiniou de ceux qui
(i) Description gOologiquc des environs de Paiis , loii). i. a',
partie , pag. 5oo.
4^* MEMOIRE GEOLOGIQUE
voudraient considerer ces couches comme un
terrain d'atte'rissement.
D'abord, parrai les coquilles fluviatiles que
j'ai cite'es , il 7 a une Paludine qui n'est point
connueal'e'tat vivant (1). Cette coquille a les
plus grands rapporls avec une espece que M.
Pre'vostatrouve'e avec des coquilles marines dans
une couclie anciennede lignite , entre Bagneux
et Montrouge , a Longjumeau (2) , etc., et qu'il
a nomme'e Paliidina Desmarestii. M'. Pre'vost
croit que la couche qui renferme cette coquille,.
estanaloguea celle queM. Jules Desnoyers are-
connue a Vaugirard, entre les assises supe'rieures
du calcaire grossier (3j et imme'diatement au-
dessous du banc qui renferme des impressions
ve'ge'tales de'criles par M. Ad. Brongniart sous
le nom de Phyllites.
En second lieu , parmi les graines fossiles de
lamarne tourbeuse deSaint-Sauveur-le-Vicomte,
celles qui sont striees et allonge'es ont beaucoup
de rapports avec celles de certaines especes d'An-
(1) M. de France, qui a eu la bonte da me comtiiuniquer ses
idees siir le terrain d'eau douce du Colenlin , vient de n(>mnit;i"
la Paludine de Saint-Sauve ur Patiidina citcullata.
(2) Rensejgnenients comtnuniques par M. de France.
{5-) Voyez le bulletin de la Societe Phylomatique , annee 182^ ,
page lo/j.
sun LFS TERRAINS DE LA NORWAISDIE. 4^5
ge'lique qui sont i-epre'sentees clans I'ouvrage
de MM. Cuvier et Brongniart , sur la ge'ologie
des environs de Paris (pi. 1 1 , fig. 4 et 5 ) , et
que M. Adolphe Brongniart a de'criles sous le
nom de Carpolithes thalictroides , var. Pa-
j'isiensis et var. JVehsteri. Ces graines se irou-
vent a I'e'tat fossile aux environs de Paris ( Long-
jumeau) et en Angleterre (ile de Wight) ; elles
appartiennent a un terrain d'eau douce supe'-
rieur au calcaire grossier et ante'rieur au gypse.
Si I'on ajoule a cela la pre'sence des dents de
saurien dans la marne verte , ralternance de
celte marne avec la marne tourbeuse , enfin
I'existence dans cette derniere de pyrites assez
volumineuses , tres-compactes et fortdures, de
fer sulfure' , il ne restera plus de doute sur
Tanciennete' du teiTain d'eau douce de Saint-
Sauveur-le-Vicooite (!),ni sur la place qu'il doit
occuper.
Les coupes que je viens de donner ont fait
voir que ce terrain est constamment recou-
\ert par une argile jaunalre mele'e de galets
roule's. Celte circonstance est encore bien propre
(i) I'liisieurs menibres de la Soci6fe Linncenne de Caen
avaient temoigne des doutes sur I'Agc de ce ttrrain , c'tst cc qui
fait que je suis enlre dans quelques details ; qiunt a moi je I'ai
tuu jours ipgarde comine ancien.
4u4 MEMOIR E GEOLOGIQUE
aprouver Panciennete du terrain tertiaire de Saint-
Sauveur ; en eiTet , cette arglle se trouye , dans
le Cotentin , au-dessous de la terre ve'ge'tale et
au-dessus de rocbes d'un age tres-diffe'rent. C'est
line alluvion ancienne , probablement contem-
poraine de la grande de'bacle , que M. Buckland
appelle deluge , et qui est poste'rieure aux der-
nieres couclies de troisieme formation.
Je n'ai pas vu le terrain d'eau douce en contact
avec les autres terrains tertiaires. Je- regrette que
la saison avance'e (i) m'ait empecbe' de visiter
de nouveau la rive gaucbe de la Saudre , en face
du bassin de Saint-Sauveur ; peut-etre y verrait-
on le terrain lacustre dans le voisinage du calcaire
grossier ; si celui-la s'y trouve , il repose proba-
blement sur une coucbe de ge'odes calcaires tu-
])erculeuses que Ton voit a Nebou, au-dessus
de la marne a ce'rites , et dont il va etre question
il Tarticle du calcaire grossier (2).
On n'a encore de'couvert ni meulieres , ni gres
tertiaires , ni gypse , dans le Cotentin.
(1) Lorsquc j'ai visite derni<;rement le terrain d'eau douce de
Saint-Sauveur-le-Vicomte (a la (in d'octobre iSzS), la saison
des pluies etait venue, le pays etait tres-difficile a explorer, les
piairies itaient deja submergccs et les cheniins I'urt uiauvais.
(2) J'ai observe a Croville et pres des fosses de la Bonneville ,
au-dessus du calcaire grossier , une marne verle cjui ressenible
beaucoup a celle de Saint-Sauveur. Je n'y ai pas vu de co(|uilk's
d'eau douce , niais il scrail bon de Tcxauiiner de nouveau.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^5
Calcaire grassier ties environs de Carentan.
( Tuf de M. DE Gerville.)
A deux lieues , au sud et au sud-ouest de
Carentan , entre les rivieres de Taute et de Seve,
dans une contre'e basse , mare'cageuse , a I'extre'-
niite' sud du bassin principal dont j'ai parle au
commencement de ce memoire , et dont j'ai
donne' une coupe (pi. 26 ) , on trouve un cal-
caire extremement grossier , forme pi^esque en-
lierement de de'bris de poljpiers et de coquilles,
et connu sous le nom de Tuf.
On peut voir sur la carte (pi. 25 ) , la posi-
tion et les abornements de ce petit depot , isole'
des autres terrains tertiaires du de'partement de
la Manche, et entoure par les marnes et les
galets roule's du gres bigarre' , excepte' peut-ctre
d'un seul cote qu'il parait se rapproclier du
calcaire de Valognes.
La grande legerete' et la porosite de ce cal-
caire grossier, lui donnent Tapparence des 'tufs
ou incrustations d'eau douce ; mais il ne renferme
que des coquilles marines qui lui sont particu-
liores , et pour la pliipart beaucoup plus petitcs
/[{]{) MEMOIRE GEOLOGIQUE
fjue celles des falunieres 5 ces coquilles sont tou-
jours a I'e'lat de Moule inte'rieur, et consistent
principalement , d'apres M. de Gerville , en
Peignes , Arches ^ Sabots, Turritelles ^ etc.
On y trouve aussi beaucoup de Poljpiers^ Ca-
ijophyllies , Serpules , etc.
Souvent le luf n'a pas de couches distinctes ,
€t il se pre'sente par masses , sans fissures , que
I'on se'pare ne'anmoins plus facilement dans le
sens de la stratification que verticalement ; il--
existe rarement une stratification bien marque'e.
Je connais deux varietes de tuf ; I'une, jaune
( Saintenj , Nay, etc.), ne contient que de
Ires-petites coquilles _, dont les plus volumineuses
n'ont gueres que trois ou quatre lignes de dia-
iTietre ; I'autre, brune, remplie de sable quartzeux
( Saint-Andre-de-Bouhon, Auxais ) , plus dure
que la varie'le jaune , renferme , outre les petites
coquilles de celle-ci , une grande Te're'bratule
Terehratula perforata , ( De Fr. ), des Huitres
et des Balanes , etc.
Ces deux variett^s pre'sentent quelquefois
des lamelles spathiques , et dans ce cas la roche
devient plus dure (1).
(i) J'ai vu 4 Longueville, prcs de Sainteny , un tuf grisAtre ,
assez conipacte, tres-quartzeux, extremement dur ; mais il n'e-
tait pas en place, ct j'ignoic d'oiiil avail ct'i tiic.
SUR LBS TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^7
Le Tuf est-il quelquefois de'sagrege et a I'etat
-de f'alun , comme le calcaire grossier et le cal-
caire a Baculites ?
Est-il parallele au calcaire a Ce'rites , ou est-
il plus moderne ? Voila deux questions impor-
tantes et difficiles a resoudre.
Je n'ai jamais vu le Tuf a I'etat de f'alun, quoi-
que M. de Gerville m'ait dit qu'on en avait
trouve' sur les confins de la commune de Picau-
ville ; mais peut-etre pourrait-on rapporter a la
formation du Tuf, le falun deRauvilJe, quis'en
rapprocbe sous plusieurs rapports. S'll en e'tait
ainsi , la solution de la premiere question entrai-
nerait la solution de la seconde.
Voici les raisons qui militent en faveur de
celte opinion.
lO. Le falun de Rauville est d'un jaune tirant
sur le brun , un peu sableux ; M. de Gerville a
remarque' qu'il contisnt moins de fossiles que le
falun a Ce'rites , et que parmi ces fossiles , plu-
sieurs ne se trouvent que darts le Tuf brun , tels
que la Te're'bratule perforce ( Defr. ) les Balanes
€t les Huitres de Bouhon, etc. (i).
2°. Co falun repose sur des ossementsdeMam-
(i) II faiit toutcfois dire que Ic falun de Raurille contient
plusi«ui'S •spcccs dc coquillcs qu>inanquent dans letuf.
34
46S MBMOIRE GEOLOGIQUE
miferes, et, ce qui pourra servir a re'soudrela se-
coiide question que j'ai pose'e , ces memes os-
semeiits se trouvent a Orglandes et a Hauteville,
dans une terre a Foulon , bleuatre , qui re-
couvre le calcaire grossier. Or , de ces fails ne
peut-on. pas raisonnablement induire :
lO. Que le falun de Rauville e'tant supe'-
rieur aux ossements qui se trouvent ordinaire-
ment au-dessus du calcaire grossier , on doit le
regarder corame appartenant a une formation
moms ancienne ;
2°. Que le Tuf pre'sentant des rapports assez
frappants avec le falun de Rauville , est pro-
bablement du meme age et e'galement poste'rieur
au calcaire a Ce'rites ?
Les relations que j'ai eues avec M. Duvau ,
correspondant de la Socie'te' Linne'enne du Cal-
vados, qui s'est occupe de la ge'ologie dude'-
partement dlndre-et-Loirc , m'ont appris que
le terrain de Savigne' a beaucoup de rapports
avec le Tuf du Golentin ; et qu'il parait moins
ancien qne le falun de la Touraine (i). Cette
analogic de texture et de gissement vient a
(i) M. Duvau a eu la buntc de m'cnroyer des ccbantilluns
de la pierre ds Saviguc.
sun L£S TERRAINS DE LA KORMANDIE. 4^9
Tiippui de I'opinion que j'e'mets sur le Tuf(i),
opinion qui doit cependant etre fortifie'c par
de nouvellespreuves, avant d'etre deiinitivement
admise, et que je ne prcsente encore que comrae
une prcsomption.
Le Tuf m'a toujours paru reposer sur les
niarnes du Gres rouge nouveau ( voyez les
coupes figure'es pi. ^4 ^t ^5 ) ; il serait ne'an-
moins possible qu'ou le Irouvat en contactfavec
le calcaire de Valognes , du cote' de Beaute et
d'Appeville , si toutefois il se prolouge jusques-
la vers le nord.
Du reste , le gissement du Tuf a beaucoup
de rapport avec celui i\es deux autres forma-
tions marines qui vont suivre : comme elles il
s'est depose principalenient sur le bord des
valle'es marecageuses, et il pre'sente de fre'quentes
interruptions qui rendent quelquefois infruc-
lueuses les exploitations que I'on veut ouvrir.
Tantot il se prolongc dans des directions diverses,
(i) D'apit's les communications ol)ligeaiit»s que m'a faites
Rl. Jules Desiioyers , lois de son dernier voyage eu Normandie ,
les tufs de la Manche aiiraient non-seulenient des analogues a
Savigne , mais encore dans presque tout le bassin de la Loire,
et dans celui du RbOne. Ce rapport curieux sera indique par
M. Jules Desnoyers , dans un travail qn'il prepare sur les ter-
rains teitiaires du dcpartement de la Manche. et qui doit pa-
raitre dans le procliaiu volume que jaililiera la socielc d'his-
loirc naturcllc dc Paris.
470 MtMOlRE GE0L06IQCE
ne formant , pour aiiisi dire , qu'une bande
e'troite (i) ; tanLot il s'e'tend davantage , et
recouvre uniformement une e'tendue de terrain
plus considerable.
En general il est surraonte d'luie argile jau-
nalre melee de galets quartzeux roule's.
Je ne crois pas que cette formation atteigne
plus de 3o pieds d'epaisseur.
Terre a foulon d'Orglandes , Hauteville.
etc. (2).
Cette argile rcnferrac des os de mammiferes ,
semblables a ceux qui se trouvent au-dessous
du falun de Rauville , c'est ce qui m 'engage
a la placer au-dessous du tuf. Ainsi que je I'ai
expose' dans le chapitre pre'ce'dent , elle recouvre
le calcaire a Cerites et elle en a rempli les
inegalite's. Lorsqu'elle a acquis une e'paisseur
de la a i5 pieds ( Hauteville ) , on est force
d'esploiler par galeries souterraines , la niarne
qu''elle recouvre
Cette argile , tres-ouctueuse , est bleuatre ,
verdatre,jaunatre ou brune j elle est exploitee
(1) C'est ce qui a lieu egalement pour le calcaire a Bacu^
lites et pour le calcaire grossier.
{■>) 11 est possiWe que cette argile suit d'originc lacustre ; voyez
la note suivKste.
SUK I.ES ttnUAIiSS DE LA N0R51ANU1E. f\'] I
principalement ii ' OrglanJes ; on vient y en
cherclier de dix lieues a la ronde.
M. de Gerville m'a appris que Ton Irouvait
un lit Ires-mince de petites coquilles , dans la
terre a foulon j ce fait serait important a exami-^
ner (i) , je ne I'ai point observe'.
Calcaire grossicr a Cerites et cra'ie a Baca-
lites des environs de Palognes.
A trois lieues an nord du bassin dans lequel
les Tufs se sontdepose's, il en existe un autre au
milieu duquel on irouve 1°. le calcaire grossier
a Cerites,; 2°. line formation de craie avec Ba-
culites , avant recu pour cette raison le noni
de calcaire a Bacidites.
Ces de'pols sont , ainsi que le Tuf, dans des
lieux bas , fort peu e'leve's au-dessus du niveau
des rivieres (2). lis sont limite's par le marbre
(1) II serait surtout essentiel de savoir si ces coquilles ne sont
point d'eau douce : s'il en etait ainsi , nous serions piubablc-
ment obliges de changer quelque chose dans la superposition
que nous avous etablie , car le terrain d'eau douce de Saint-Sau-
veur pourrait peut-Stre dans ce cas se reunir a la terre a foulon ,
et le luf tiendrait la place du gypse ; du resti; , je n'ai rien vu
encore qui puissc confumer cette prcsomption. J'examinerai soi-
gneusenient les coquilles de la terre a foulon lors de nion pro-
chain Toyage dans le Cotentin.
(2) Les faluns du calcaire a Cerites et nienies ceux du calcaire
a liaculites , nc peiiveut gucrcs ctrc cxploiteii qu'a la fin de
472 MEMOIRE GEOLOGIQUE
coquillier interme'diaire , le gres de transilion, lo?
marnes du gres bjgarre , le calcaire de Valognes
ct le Lias ( voyez la carle ge'ologique , pi. 25).
Leur epaisseur varie seloii les lieux ; ils sont
quelquefois interrompus par des roches plus
anciennes qui n'ont pas ete' recouvertes.
D'un autre cote , les terrains tertiaires et
secondaires du Cotentin e'tant en ge'neral a un
}iiveau d'autant nioins e'leve qu'ils sont plus
modernes , il s'ensuit que le Lias bleu et le cal-
caire de Valognes ferment des e'minences autour
du bassin ; que le calcaire a Baculites est plus
souvent adosse' a ces deux terrains qu"'il ne leur
jest visiblement superpose , et qu'enfm il en est
de meme du calcaire a Ce'riles ; a Pe'gard du
calcaire a Baculites (vojez la coupe de Freville
a Gourbesville , pi. 24 , et la coupe pi. 25).
L'e'tendue du petit canton occupe' par le cal-
caire grossier et la craie _, est d'environ qualre
lieues de I'est a Touest et d'une lieue et demie
du nord au sud. II est silue' entre la riviere de
Douve et celle du Merderel , si Ton en excepte
une portion qui est sur le territoire de INehou
( rive ckoite de la Douve ) , et une autre
I'ele , encore nn pent-on souvent creuser au-dela da cinq ou
six pieds , sans ulre iucunimode par les etux.
SUR LES TERRAINS DE LA KORMANDIE. qj ft
qui est a Fre'ville et a Chef-du-Pont (rive
gauche du Merderet ). Le tout est compris
entre Montebourg , Sainte-Mere-Eglise , Pont-
TAbbe' , Saint -Sauveur-le-Vicomte et Va-
lognes. La carte que j'ai jointe a ce me'raoire
(pi. 23) me dispense d'entrer dans plus de
de'tails topographiques.
Calcaire grassier a Cerites,
Le calcaire a Cerites du Cotentin pre'sente ,
comme celui que Ton renconlre dans les terrains
terliaires de beaucoup d'autres pays , des marnes
calcaires ou faluns , remplies de coquiiles , et
alternant avec des couches calcaires plus ou
moins compacles.
La formation de la craie ou du calcaire a
Baculites, que nous aliens dc'crire ensuite , con-
siste e'galement en couches allernatives de falun
et de calcaire compacte(r).
D'une part , cette analogic bien remarquable,
de I'autre le peu d'e'paisseur et la disposition de
ces deux formations marines , qui souvent sont
(i) Les faluns du calcaire grossieret du calcaire i Baculites soul
exploites pour Tengrais des terres. lis produisent sur elle* a pen
prcs le ni£me eOet que la cbaux.
4^4 MEMOIRE GEOLOGIQUE
accole'es au lieu d'etre cii superposition e'viJenle^
araient fait confondre ensemble le falun a Bacu-
lites et le fakin a Cerites. Faute d'avoir etudie
suffisamment les corps organises fossiles des
deuxfaluns , on avail rapporte' au calcaire grossier
loutes les couches friables , en menie- temps que
que I'on avait attribue' au calcaire a Baculites ,
plusieurs bancs compactes du calcaire a Ce-
rites.
De cette confusion , Lien pardonnable dans
un pays aussi difficile a e'tudier que le Cotentin,
il est re'sulle des opinions erronne'es. Plusieurs
geologues ont avance' que le calcaire grossier
^tait recouvert par la craiea Baculites ; d'aulres
ont me'connu la craie dans ce dernier calcaire.
Ainsi, le savant ge'ologue, M. C. Prevost, avait
pense que le calcaire a Baculites e'tait reellement
place au-dessus du calcaire grossier, ordre de
superposition contraire a tous les faits observe's
ailleurs.
M. de la Beche, dans son intc'ressant travail
sur la ge'ologie de la Norniandie , regarde le
calcaire a Baculites comme moins ancien que la
craie , sans donner plus de de'tails sur sa com-
position et son gissement (i).
(i) M. de la Beche ne parle qu'en passant du calcaiie a
Baculilcs de Fievillc ; voici ce qu'il en dit :
• In addition to tlie rocks already noticod in tho preswit
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. i^lO
Je lus , moi-meme ( aoiit 1 820 ) , a la Societe
Linneenne du Calvados , unenote , dans laquelle
j 'indiquais les bancs les plus remarquables du
departement de la Manche. Des ce moment,
comme il est facile de le voir par I'ordre que
j'ai suivi , je supposai que le Tuf e'tait plus
moderne que les faluns a Ce'rites, eti que le
calcaire a Baculites e'tait voisin de la craie
dont il renfermait les fossi'.es ; mais , n'ayant
vu les lieux que tres-rapidement , je ne de'ler-
rninai rien d'une maniere positive ; et meme
je penchai , sans raisons plausibles , a rappro-
cher le calcaire a Baculites du terrain oolithique
superieur.
Depuis cette e'poque , je suis retourne' quatre
fois dans le departement de la Manche ; j'y ai
sejourne' assez long-temps pour me former une
ide'e plus precise des terrains qu'il renferme.
En septembre i824 7J'allaia Valognes avec
M. Jules Desnoyers , correspondant de la
« paper is one which ought properly to have been placed
€ before the chalk , as it most probably belongs to the tertiary
■ formation. It occurs at Freville , betwenn Valognes and
« Carentan , and consists of a tolerably hard light - culuiircd
« limestone, containing an abundance of fossil shells, parli-
« cularly baculites. » Transact ; (ieol. of London. Vol i, a».
seri« , page Si). /
^yQ MEMOIUE Gl'.OLOGrQUE
Socie'te Linne'enne de Caen , auteur de plusieurs
me'moires tres-estimcs , et dotit j'ai ete a meme
d'apprecier Texcellente maniere d'observer (i).
Nous visitames ensemble la nombreuse collection
de M. de Gerville.Ce savant noas apprit que cer-
tains faluns contenaient des The'cidees , des Cra-
nies et autres fossiles de la craie , tandis qu'ils
e'taient prives des coquilles du calcaire grossier.
Cette observation importanle , jointe a quel-
ques particularite's que nous remarquames dans
la collection de M. de Gerville , nous fit penser
des-lors , a M. Desnoyers et a moi^ que cer-
tains faluns de'pendaient du calcaire a Baculites;
et de ce moment nous pCimes esperer une so-
lution satisfaisante des faits pre'tendus anomaux
que I'on avait observe's jusqu'alors.
Nos pre'somptions se confirmerent , lorsque
nous visitames ensemble la carriere de Fre'ville^
donl la coupe sera donnee dans ce memoire ,
et oil nous vimes une suite de couches alterna-
tives de calcaire a Baculites ( craie compacle )
e.t de faluns a Tlic'cide'es (marne de la craie ),
et surtoul lorsque nous vimes le calcaire grossier,
(i) M. Jules Desnoyers se propose de faire un travail stir
les terrains tertiaires du Colenliii. Je ne doute pas que ce
memoire ne jette un nouveau jour sur la geologic de ce pays.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 477
Lien caracterise par ses coquilles dilTerentes de
celles de la craie , s'appuyer e'videmment sur le
calcaire a Baculites (vojez le point de Freville,
sur ia grande ceupe que j'ai figurc'e pi. 2 5 et
sur la pi. 24 ).
Mes observations ulte'rieures ont conftrmemes
premieres ide'es : je n'ai pas vu le calcaire gros-
sier I'ecouvert par la craie a Baculites , landis
que j'ai vu plusieurs fois celle-ci recouverte par
le calcaire grossier. Ces deux formations sont
bien dlstinctes par leurs productions fosslles ;
elles n'alternent pas ensemble ; et je ne crois pas
que I'on puisse maintenant les confondre nifaire
d'objections bien puissantes contre les fails que
je vais exposer.
S'il est difficile de reconnaitre Tage relatif dos
difierentes formations du Cotentin , il Test encore
davantage de de'terminer d'une maniere bien
exacte la superposition de chaque sjsleme : ne-
anmoins , apres avoir visite toutes les localite's,
aide des excellentes observations de M. de Ger-
\ille , sur le gissement el la distribution des
coquilles , je vais me basarder a e'inettre une
opinion , qui me parait d'autant plus probable ,
qu'elle est appuje'e par une suite de fails con-
cordants , et qu'elle ne m'a paru contredite par
aucun.
47^ MEMOIBE GEOLOGIQUE
Depuis long-temps M. de Gerville distingue
plusieurs variete's de faluns du calcaire grossier ;
elles peuvent se re'dnire a deux especes princi-
pales.
jo. Le falun a Ce'rites , exlreraement rlche
en fossiles , que I'on Irouve principalement a
Nehou , Hauteville , Orglandes , etc.
2°. Le falun a Anomies , Crustace's, Polypiers,
Millepores , Lucines , Ve'nus , etc. , dont les
fossiles sont gene'ralement a I'e'tat de moule in-
terieur ( Freville , Gourbesville , Hauteville ^
Croville, etc. ).
A ces denx faluns deja reconnus par M. de
Gerville comme formant deux systemes diflerents,
nous ajouterons 1°. une marne calcaire, tres-
fine , sans coquiiles , que j'ai remarque'e a Or-
glandes , au fond de la valle'e , a gauche de la
route de Pont-l'Abbe ; et probablement la nieme"
que I'on trouve a Sainte-Colonibe. ^
0.°. Au moins trois varie'te's de calcaire com-
pacte qui alternent avec les faluns que nous
avons mentionne's.
Ceci pose' , je propose de diviser la formation
du calcaire grossier en ti^ois sjstemes (i).
(i) Je ne dis rien ici de la Maine de Rauville, que je snis-
porte a separer du calcaire grossier a Ccritcs , ni dcs lakiiis ii
Thtcidees dc la craie f je vais en parler plus bas.
SUR LES TERRAINS DE LA ^OnMANmE. '479
1°. Ge'odes calcaires et calcaire compacie ,
jaunatre ( Ne'hoii ) , falun a gros Ge'rites , tres-
aLondant en coquillcs calcinees (Ne'hou, Gour-
besville , Orglaiides , Hauteville ) , sy stems su-
pe'rieur.
2°. Manie calcaire , sans coquilles , a grain
Ires-fin , d'un blanc mat , couches calcaires ,
plus ou moins dures , alternant re'gulierement
avec cette marne ( Orglandes ). S/steme mojen,
3". Marne et calcaire friable , avec Crustace's ,
Milliolites , Anomies , dents de Squale , Orbi-
tolithes , Cones , Volutes , etc. , et autres co-
quilles dont le test est de'truit , couches alter-
nantes de calcaire plus ou moins compacte , avec
les memes fossiles que la Marne, — Calcaire
compacte isole' des couches friables. — Calcaire
a concretions pisolilhiques et a Milliolites ( Cro-
ville , La Bonneville , Regneville , Hauteville ,
Orglandes , Gourbesville , Fre'ville , etc. ). Sjs-
teme injcrieur. Ce dernier sjsteme repose sou-
vent sur le calcaire a Baculiles , et se trouve
presque toujours dans son voisinage.
48o MKMOira'. geologique
I^"". Sjsteme.
Le falun qui conslitue principalement ce sjs-
leme , contient des Ce'rites ( CeritJduin coma
copice ) et une quautite prodigieuse de co-
quilles calciiie'es d'une belle conservatioa. M.
de Gerville porte a 800 le nombre des especes
qu'il y a recneillies depuis dix ans. Ces coquilles
sont en ge'iie'ral analogues a celles de Grignon et
du Hampshire. Qaelques - unes seulement sont
paiticulieresau depot deValognes. M. de Gerville
prepare un me'moire qui conliendra le catalogue
raisonne' de ces productions fossiles avec la syno-
nimie des auteurs anglais. II y joindra des des-
criptions laiines pour les especes non decrites ;
e'est pourquoi je me dispense de mentionner ici
les noms de celles que j'ai recueillies ; cette enu-
meration serait d'ailleurs fort inconipletteet assez
inutile.
Le falun a Ce'rites est qnelquefois assez fni ,
souvent renipli de sable quartzeux. G'est a Ne'liou
que les coquilles sont le mieux conserve'es. Dans
cette localite, le falun est reconvert par des cou-
ches solides jaunatres , a la partie inle'ricure des-
quelles on trouve des ge'odes calcaires tuberculeu-
ses , tapissees inte'rieurement de spath calcairc.
\
SUR LES TERKAINS DE LA NORMAN DIE. 48 1
Dans (I'autres localiles , le falun alterne avec
des couches solides , peu e'paisses et mal strati-
fie'es , qui le plus souvent forment des masses
discontinues.
11^. Sy Sterne (i).
Je place ici une marne tres-fine _, un peu sa-
bleuse , sans coquilles , ou au moins en renfer-
mant fort peu , que j'ai observe'e a Orglandes ,
au fond de la valle'e a gauche de la route de Pont-
I'Abbe'. Cette marne devient plus argileuse eii
approchant des confms de la commune de Gour-
besville , et y alterne tres - re'gulierement avec
des couches solides , mais un peu marneuses ,
dans lesquelles je n'ai pas vu de coquilles (5).
Peut-etre est-ce au meme sjsteme que I'on doit
(1) 11 serait possible que ce systeme fut par la suite reuni au
troisiinie ; jusqu'ici je lui ai trouve des caracteres assez tran-
ches pour le separer des aulres.
(2) Cette alternance etait visible dernierement a I'eitreinite
sud-est de la commune d'Orglandes , dans un herbage oil I'on
avail creuse un canal profund pour I'ecoulenient des eaux. Lcs
couches solides avaient environ 4 pouces d'epaisseur , et les
couches de marne deux ou trois ; on en remarquait jusqu'a douze
ou treize. On trouve dans Les mines de I'abbaye de Saint-Sau-
veurle-Vicomte un fjrand noiiibre de picrres de taille , ren-
fvrmant peu de coquilles, et qui ont parii a M. de Gervillc ct
4^'^ MEMOIRE GKOI.OGTQUE
rapporter la marne et le calcaire bleuatre de la
cnrriere de Sainte-Colombe , dont la coupe va
t'ire donne'e.
III^. Sjsteme.
Ce sont les faluns de Fre'ville , Gourbesville,
I.a Bonneville, Groville. II conliennent particu-
Ijerement des Oursins , des Anomies , des Milio-
lithes , des Orbitoliihes , des dents de Squale, des
Crustace's ; les coquilles y sont a I'e'lat de moule
interieur, etsemblent avoir ete rouleos et brisees.
Ces marues ne renferment pas de sable quartzeux
coinme celles du premier sjsteme ; le grain en
est plus ou moins fin , et ordmairement agglu-
tine' , ce qui lui donne parfois un pen de con-
sistance. La couleur en est d'un blanc-jaunatre.
Les couches solides de ce sjsteme sont tantot
jaunatres, mal stratiiie'es , d'un tissu lache (Gour-
besville ) , tantot compactes , dures et presque
aussi pesantes que le calcan^e a Bacubtes ; on y
reraarquealors (laHougue d'Orglaades), comma
a mol, appaitonir au calcaire glossier. Ces pierres sont d'une
belle dimension : on cioit qu'clles ont cle tirces de Gourbes-
ville ct probablement elles appartiennent encore au systciiie
que je vicns de d^crire.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 485
dans ce dernier , des cavite's irre'gulieres remplies
de falua_, cequi prouve bien qu'elles ne provien-
nent que de rendnrcissement plus ou moins con-
side'rable des marnes. Elles se trouvent habituel-
lement pres du calcaire a Baculites , et reposent
visiblement sur lui dans beaucoup d'endroits. Ce
rapprochement et quelques rapports de texture
les ont fait confondre avec la craiea Baculites,
comme je I'ai deju dit,
Les pins inferieures de ces couches solides
fenferment tres-fre'quemment des concretions
calcaires blanchafres a structure oolithique ,
appelees pisolithes. Ces petits tubercules _, pour
la phipart de forme applatie et irre'guliere , ont
au plus sept a huit lignes de diametre , et sent
souvent moins considerables. Comme dans les
grosses oolithes infe'rieures du Calvados ( ooli-
the de Dundry ") , on trouve souvent au centre
des pisolithes, un caillou roule' qui sert de nojau,
et sur lequel les feuillets concentriques de chaux
se sont applique's.
Lorsque le calcaire a pisolithes repose sur la
craie a Baculites , il semble se her avec elle ;
il n'y a que les fossiles et la texture differente
des deux roches , qui puissentindiquer les limitcs
respcctives des deux formations.
55
584 MfiMOIBE GtOLOGIQUE
C'est une chose Lien remarquable et esseii-
lielle a relever que la liaison apparente des roclies
d'un age different. Won seulement je I'ai remar-
que'e entre le calcaire a pisolitlies et le calcaire
a Baculites , mais encore enlre ce dernier et le
calcaire de Valogncs , fort eloigne de la craie ,
puisqu'il est e'\idemmeiit ante'rieur au Lias. Ge
fait est tres-visible a Orglandes , sur le bord de
la route , oii I'on voit plusieurs carrieres : le
calcaire grossier, le calcaire a Baculites et le cal-
caire de Valognes sont en contact imme'diat et
sendjlent , pour ainsi dire , ne former que trois
couches d'un nieme systeme.
Plus loin , a la carriere Pre'dagael , le calcaire
a Baculites s'enchevetre avec le calcaire de
Valognes , au point que la couclie supe'rieure
de celiii-ci et la partie inferieure de celui-la
sont collees I'une a Tautre , et que les blocs
provenantde celte couche sontde deux calcau'es
dide'ients ( voyez la coupe de cetle carriere
pi. uG. ).
Quelquefoisle calcaire grossier solide est isole
du fdlun , alors il se pre'scnte en roches noa
stratifiees , comme a Hauleville , a la hougue
tl'Orglandes. Dans cette derniere localile' , oil il
atteint eaviron 5o pieds d'e'paisseur , il pourrait
sun LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 4^5
Hen repre'senler ies trois systemes que nous avons
nieniionne's.
Le calcaire grossier me semble , autant que
j'ai pu en juger , avoir un peu plus depaisseur
que la craie a Baculites : il repose tantot surce
dernier terrain ( Orglandes , Fre'ville ) , tantot
sur le Lias ( Fre'ville , Gourbesville ) , sur le cal-
caire de Valognes ( Orglandes ) ; enfin sur Ies
niarnes du gres bigarre' et ies roches de tran-
sition.
On pent voir , pi. 24 , une suite de coupes
ide'ales qui montrent la position du calcaire
grossier par rapport aux terrains environnants.
Les coupes suivantes donneront quelques de'tails
sur la stratification des trois principaux sjstemes
(jue j'ai reconnus.
I. Coupe prise a Hauteville , deri^ere le chateau ( i". systcme).
Terre vegelale argUeuse 2 p'*'
Calcaire grossier , blanchStre et marneux 2 p'''
I'alun tres-ricbe en Gerites et auties coquilles 6 p'''
II. A Xehou.
Teire vegetale 2 p'** i;i
Calcaire jaunatre av«c tuclies Tcidatx-es. — Geudes calcaires
tuberculeiisps , tapissees de spath calcaire , etc. plusieurs
couches '1 p'''
]\Iarne blanche , tres-fiue, avec une grande quantite de Ccrites
(Ceritliium Gornucopise) ft autrcscuquillts, environ. S p"!"
Cilt« localitc est la plus I'ertile dc loules en coquill*;:.
486 MEMOIRE GKOLOGIQUE
III. A Sahilc-Colombe,
1. Au-dessous de la terre vegetale , mavne blancliitre.. i p''
a. Galcaire grossier , gris ou jaunatre et a.-isez dur avec Mil-
liolites ' /2 P*
3. Marne semblable au n°. i 2 P"*' W»
4. Galcaire grossier , bleuatrc , tres-dur , arec cmpreintes de
coquilles et quelques fragments de quartz et de phyl-
lades ' P*'
5. Marne.
Les phyllades se trouvent au calvaire de Salnte-Colombe ,
qui est assez voisiu , et il est probable que le calcaire grobsier
n'est pas tres-epais dans cette lucalitc.
IV. A Orglandts , a gaiiclie de la route de Pont-l'Abbe.
RIarne blancbatre , tris-fine , sans coquilles , parfois un peu
endurcie ( 2"'. systeme ) i<* P*'
V. Coupe prise a t'esl de la preccdenle.
Lits alternatifs de marne blancbe argileuse et de calcaire mar-
neux 12 p''*
Le calcaire a Baculites se montre a quelques toiscs de la ,
et on le trouverait probablemeat au-dessous des couches pr«-
cedentes.
VI. A Hautcvitle.
1. ArgUe jaune rcnfermant des galets de petite dimension.
4 ?■"
2. Terre a foulon , tri;s-onctueuse , d'un jaune fonce , prenant
ca et la une teinte vcrditre 10 p""'
Je n'ai pas vu d'ossenients de Maainiiferes dans cette couclie,
mals probablemeat il y en a puisqu'on y en trouve a Or-
glandes.
3. Marne avec Aiiomics , Oursins , etc. ( 5«°»«, systeme 6 p''"
d'cxploiles.
SUR LES TEKRAINS DE LA NORMANDIE. 4^7
VII. Gourbesvllle et Frevllle.
i.Marne d'un grain grossier ( 5<°", systeme ) , couches alterna-
tives beaucoup plus minces de calcaiie grossier peu solide,
d'un blancjaunatre { (Jouibesville ) ou compact tres-dur,
dun blanc sale ( Freville ) , renfermantles memes coquilles
que la marne 12 ou i5 p""'
VIII. A Orglandes , dans le village a droite de la route.
1. Calcaire grossier i pisolitlics , contenant dps Milliolites , de*
dents de Squale, des Oursins, des Cones et autres coquilles
i r^tat de moule intferieur 3 p""*
Ce calcaire est incline vers le sud , et doit Olre inferieur a la
marne a Cerites qui est au ibnd de la petite vallee d'Orglandes,
et qui me parait s'appuyer sur le calcaire pisolitbique ( voyez
la pi. 2G. ).
a. Calcaire compacte a Baculites 5 p"'» 1/2
Les couches sont inclinees vers le sud.
5. Calcaire de Valognes , en contact immediat avec le calcaire
a Baculites.
Cette derniere carriere , qui n'a pas plus de huit
pieds de profondeur,et qui re'unit trois formations
dans un aussi petit espace, presente un des
fails les plus curieux que Tou puisse observer
en geologic.
Calcaire a Baculites (formation de craie).
II n'y a pas d'argile plastique dans le Co-
tentin , le calcaire grossier est en contact ina-
488 MEMOIRE GJ'OLOGTQTIE
Biediat avec le calcaire a Baciilites toutes lea
fois qu'il lui est superpose. Ce dernier terrain,
dans lequel on ne pent me'connaitre una for-
mation de craie , consiste en faluns et en couches
ealcaires plus ou moins dares , renfermant les
ni ernes fossiles,
Les couches solides sont d\m blanc jau-
nutre , plus ou moins compactes , sou vent a
cassure concoide , ou renferniant des lamelles
spathiques. On y remarque des cavite's irre'^
gulieres , reniplies de de'bris agglutine's , de co-
quilles et de Poljpiers qu^au premier abord ou
pourrait prendre pour des oolitbes. On y trouve
aussi , principalement a la partie supe'rieure ,
des silex corne's , tuberculeux , en petit n ombre
et isole's , qui sont tantot bleuatres ( Orglandes ),
tantot blancbalres (Fre'villc), couleur qu"ils
doiveut probableracnt au melange de la chaux
avec la silice.
Les couches compactes de la craie fournis-
sent de tres-bonne pierre de taille ; on en fa-
brique au5si des auges_, des tours de pressoir,
etc. (Fre'ville ). On en fait de fort bonne chaux
a Orglandes , GoUeville , la Bonneville et autrcs
lieux. La plus grande exploitation est a Fre'-
\iUc.
SLR LES TEKRAISS D'S. LA ^'ORMANDIE. L[S^
Le calcaire a Baculites presente beaucoup de
varietd dans le degre de durele et de compacitd
de ses bancs solides ; qiielqucfois le lissu en
devient lache , et la roche passe insensiblemeut
a line marne crajeuse.
Lefalnn altenie avec les couches solides com-
me a Freville et a Chef-dn-Pont ; ou bien il est
traverse ca et la par des masses de calcaire com-
pacte sans contJnuite et sans stratification ( car-
riere Pre'dagnel a Orglandes ) ; ou euiin il est
isole (Ne'hou),
Je crois avoir reconnu deux varie'te's prin-
cipales et distinctes de falun appartenant a la
formation de craie : 1 une , que je n'ai vue qu'a
Neliou et que je crois superieure a I'autre , est
celle que M. de Gerville signalait depuis long-
temps comnie renferraant i}.iti The'cidees , des
Cranies , et quelques autres fossiles du calcaire
a Baculites ; elie est plus blanche et plus crajeuse
que I'autre , et contient une multitude de petits
fragments de Polypiers.
L'autre varie'te est d'un blanc un peu jauna-
tre , graveleuse , reni'ermant peu de coquilles
parmi lesquelles on trouve surtout des Peignes
a cinq cotes , et plus rarement des Baculites
brise'es. C'est ce falun qui alterne avec des ecu-
4()0 MEMOIRE GEOLOOIQUE
ches compactes , a Fre'ville et a Chef-tlu-Ponty
et que j'ai trouve a Orglandes en contact avec
]e calcaire de Yalognes (i). Le grain en est
tanlot fin , tantot assez grossier , et s'endurcit
quelquefois au point de n'etre plus friable ( Ghef-
du-Pont).
Les fossiles du calcaire a Baculites appartiennent
incontestablementala craie, et s'il y a eu quelque
incertitude a cet egard , c'est que , comme je I'ai
deja dit, on avail confondu les couches de la
craie avec celles du calcaire grossier. Je ne don-
jierai point ici le catalogue complet des corps
organises fossiles de la craie du Cotenlin , c'est
im travail que M. de Gerville a deja fait (2).
11 me suffira d'indiquer , d'apres lui et d'apres
mes propres explorations , les especes suivanles
hien connues pour appartenir a la craie : Bacii-
Utesvertebralis{ Lanik.) , Jmmonites Rotho^
magensis ( Defr. ) , Beiemnites mucronatus ,
Hamites cjlindricus ( Defr. ) , Pecten quin-
quecostatus ( Sow. ) , GeivilUa solenoides
( Defr. ), Inoceramus (Park), Crania antiqua
( Defr. ) , C. stellaia ( Defr. ) , C. striata
(i) Voyez les coupes qni suivent.
(2J Ce catalogue scia publie,cn 1826, dans lelroisienie voluni*
d«s nicmoires de la Societc Liuneenne du Calvados.
SUR LES TERBAINS DE LA NORMANDIE, 4o^
( Defr. ) , Thecidea recurvirosira ( Defr. ) ,
Th. radians ( Defr. ) , Scaphltes , Catillus
Cianeri , Anancliites ovata , NucleoUtes ^
Spatangus prunella (Lamk. ), etc. , etc. , etc.
II est essentiel d'observer que certaines especes
de coqnilles du calcaire a Baculites de Valognes,
paraissent propres a ce terrain et n'ont pas d'a-
nalogues dans les aulres formations de craie.
On connait malntenant en France , en An-
gleterre et aillenrs , beaucoup de localites dans
lesquelles la craie est compacte comme celle de
Valognes. EnNormandie, M. Elie de Beaumont
a de'couvert un calcaire compacte , saccaroide,
dans la craie supe'rieure du de'partement de la
Seine - Inferieure ( i ) , et M. Boue a observe' dans
la Sainlonge une craie compacte qui a le plus
grand rapport avec celle du Cotentin (2) ; enfin
j'ai observe moi-meme dans le de'partement duCal-
vados , a Drubec , a Beaumont et autres lieux
pres de Pont-rEveque , des blocs de craie com-
pacte employe's dans les constructions , et
(i)Je dois la connaJssance de ce fait A M. Auguste Le Prevost,
de Rouen , membra de la SocJele Linneenne du Calvados , iia-
turaliste aussi distingu6 que savant antiquaire.
(») Ce savant geologue auquel j'ai niontre des echantillons de
calcaire a Baculites lor.squ'il est venu a Caen , a ete fiappe de
la ressembiance que presente ce calcaire avuc la craie de la Sain-
tonge , notamment avec celle que Ton liouve a la poiule d«
Fouiras , prcs de la Rochcllc.
4y2 MEMO [RE GEOLOGIQUE
Oil m'a assure qu'ils avaient ele exlraits Uans
les environs j je n'ai cependant pas vu les car-
rieres d'oii ils e'taient provenus.
A Freville et a Chef-du-Pont , la couche la
plus infe'rieure du calcaire a Baculites est par-
seme'e de points verdatres , et elle lepose sur
un banc peu e'pais de sable chlorite. Cettecouclie_,
qum'a qu'im denii-pied d'epaisseur, et qui re-
pre'senle la craie chlorite'e , rent'erme , a Chel-
du-Pont , un grand nonibre d'OrbitoIithes , Oi^
bitoUtes petasus ( Defr. ) , que Ton trouve
egalement dans le gres vert dont il va etre question
plus bas.
La craie a Baculites repose sur le calcaire a
grjphees arque'es , a Freville (i) , sur le calcaire
de Valognes a Chef-du-Pont , Picauville et Or-
glandes , sur la marne rouge et les galets roule's
du gres secondaire , et peut-etre sur le gres in-
lermediaire a GoUeville et a la Bonneville. Dans
cette derniere localite , elle contient un grand
nombre de pelits galets quartzeux , formanl pou-
dingue (a) et quelques parlies de la pate cal-
(i) Dans celle localite , ainsi qii'a Clief-du-Ponl , il y a unc
couche de sable vert entre la craie a Baculites ct Ic ralcaire
qui lui est inferieur.
(a)C'estce qui a lieu en Normandie, pour les calcaiirs d'^ge
tres-diSeient , lorsqu'ils reposent sur le gres bigarre qui consisic
souvent en couches altcnialivcs de galets rouMn et de manic*
ioug«;Ure*.
SUR LES TERRAINS DE I.A NORMANDIE. 4',P
caire , sont colorees en rouge par la marne qui
est au-dessous. Tout le systeme y alteint a peu
pres quatre pieds dV^paisseur , et , nialgre les
galets quartzeux qui se trouvent dans la pierre,
^ on en fabrique de la chaux d'une assez bonne
qualile.
Sable et gres verts.
De meme que dans le Cotentin la craie a dcs
caracleres qui lui sont particuliers ; le sable et le
gres vert sont dilFe'rents aussi de ceux que I'on
connalt ailleurs , et sont proportionnelleraent
aussi peu developpe's que la craie a Baculites.
lis sont repre'sente's par des couches alterna-
tives d'un gres niicace gris , un peu clilorile ,
mele'de calcedoine, et d'un sable argilo-quartzeux-
verdatre. Les couches de gres contiennent quel-
ques fossiles du calcaire a Baculites , surtout des
Orbitolithes , Orbitolites petasus ( Defr. ).
Ce systeme est si peu developpe , si inegale-
nient re'pandu , que j'aurais pu le pa&ser sous
silence , raais comme il montre un rapport de
plus entre le calcaire a Baculites et la craie, j'ai
prefe're Tindiquer.
On voit lesable et le gres verts a Ghef-du-Pout,
494 MEMO [RE GEOLOGIQUE
a Fre'vllle et a Gourbesville ; je n'en ai jamais
Irouve plus de quatre pieds.
Voici plusieurs coupes qui confirmeront ce que
j'ai dit sur la stratiiicatioii de la craie a Bacu-
lites.
I. Chef-du-Pont.
*•
1. Terre Tcgetalc a p'
2. Calcaire conipacte a Baculites , assez dnr , se divisant par
plaquettes , environ 5 p''*
5. Calcaire incoherent, passant i unc marne graveleuse et ren-
fernaant surtout des Polypiers l/> P**
4. id. melange de sable quartzeux i/a p"*
5. Deux couches calcaires vcrdfltres sableuses , avec une
grande quantity d'Orbitolithes , Or6ip
Au dessous , oa trouve une coiiche incolierenle , puis uuc
couclie de calcaire chlorite , reposant sur un sable verdatre , ct
qui doit etre superpose au calcaire a Grypbees arquees.
III. Pctlle carricre de FrevUte.
1. Terre vegelalo 4 p''
a. Traces dc calcaire grossier par plaquettes J/i ]>''
3. Calcaire compacte a Baculitcs J p** '/*
4. Marne graveleuse avec Tliccidees 2 P''*
5. Calcaire chlorite » P^
IV. A Orglandes.
I. Terre Tegetale melangee de terre glaise 4 P'''
a. Calcaire avec pisolithes (calcaire grossier) 1 p i;2
3. Craie P
2°. Cailloutis • =* P"*'
5". Marne d'uu gris bleuatre <^ V'"'
4". Sept bancs de Lias bleu , rempli de Gryphites ar-
quees it de Plagiostomes , separis par des conches
de marne bleuatre , egalenient remplie de Gryphites
5 p-i'
5", Maine bleue avec petiles Iluitres ct autres coquilles
, . , 1 p''
bivalves '
sun LF.S TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5l3
Cette couche scpare le calcaire a Gryphites du calcaire de
Valogaes.
6". Banc trus-dui- , bleuatre et jaunatre ( banc dc fcr ),
I'ormant a Osmanville I'assise superieurc du calcaii-K
de Valogues i j)''
II est convert de petites llnitres et il renferme une pm-
digieuse quautite de giandes coquilles bivalves traus-
verses dont j'ai dcja parle.
y. III. Moins dur et d'nn grain plus gros. . 6 p'"
8". /(/. renl'ermant plusienrs especes de Polypiers de
la faiiiiiie des Astrees , et analogues a ceux quisont
conununs a Picauville l p*
g". Gros lianc traverse de Gssures 2 p''' G p"^"'
lo". Trois l)ancs epais et semblables au precedent
4 p''' 6 p"'
11°. Banc dur, resscuiblant au banc de fer. . . i p''
///. Coupe de la carricre dc la Croijc-MoriiUc a Valognes.
1'. Terfc v6getale 4 P'"'
a". Quatorze ou quiiize couches calcaires jaunatres dont les
plus minces ont trois ou quatre j)Ouces d'i'paisseur , les
autres cinq ou six pouces et siiparees par de petites cou-
ches d'argile jaune ou bleue ; environ 7 p'l'
5". Assise plus epaisse que les precedentes S p'*^'
4<'- U 9 P"*
5». Argile 5 p"^»
6". Bancde niarne jaunStre ou bleuatre qui se divisc souTent en
deux lits , I'un superieur jaune , I'aulre inferieur b!en ,
et qui presente quelquefois au centre une coucbt; cal-
caire de deux ou trois pouces , remplie de coquilles. Ci;
banc ari^ileux se trouve constamnient dans les carrieres
de Valognes. Les assises qui lui sont inCcrieures soiit
beaucoup plus epaisses et mcilleures pour batir. Cettc
couche de niarne contieut des Oursins , des Moules et
d'autres coquilles , des lignites et des debris de Sau-
riens , etc.
d
3l4 MEMOIRE GEOLOGIQUE
-". Banc feron , bleu , dur et sonore i p
8". Gros banc d'un blanc grisatre ( il fournit d'excellentes pierres
de taillo ) 1 p2 BlEJtOlRE GEOLOGIQUE
crire , mais toujours au-dessus du conglomeVat
magne'sieii , on trouve des roches peu ddve-
loppe'es , dont il est bon de parler.
L'une est un quartz opaque de couleur verte ,
rempUde petits fragments de quartz hyalin que
Ton prendrait au premier abord pour des cristaux,
et traverse' inte'rieurement de tubulures decliique-
te'es.Je ne I'ai encore rencontre'e qu'a CastiUy ,
aErondissement de Bayeux ; mais ailleurs j'en ai
vu des debris a la surface du sol : elle n'avail
guere qu'un demi-pied d'epaisseur dans le lieu
ou je I'ai trouve'e en place.
L'autre , beaucoup plus re'pandue , est un
silex corne (^Hornstein ) passant a une subslance
calce'donieuse et mele' de spath calcaire. Ge
silex jaunatre, rose ou blancbatre , est perce de
crevasses , a peu pres comme la pierre meuliere.
Son e'paisseur^ variable suivant les lieux, n'excede
guere un pied (i). On voit le silex corne' a
Montmartin, au Vej, a Neuillj , a Castilly {•?.).
[\) Dans les localitOs que j'ai visitees j'ai remarqne que le
gilex corne dont il s'agit tnanquait toutes les fois que des bancs
de glaise recouvraient le conglomerat magnesien , et qu'il
existait seulcuient lorsque cos couches etaient sableuses ou coiu-
posees de galets quartzeux.
(2) M. Mougeol, docteur en medednc , bicn connu parses
ouvrages sur la ciyptogainie , et qui s'occtipe maiotenaat de
SVR LES TKRRAI'nS DE LA NORMANDIE. SaS
On trouve aussi quelquefois au - dcssus du
conglome'rat magndsien, une especede gresblanc
ou grisatre , traverse de lubulures , qui iie doit
pas etre confondu avec les couches calcaires ; on
en voit environ un pied au petit Vej et a Mont-
martin.
Ces trois dernieres roclies sont ordinairement
se'pare'es du conglome'rat magne'sien par des
couches d'argile ou de sable , mais quelquefois
elles reposent imme'dialement sur lui.
Conglome'rat magne'sien ( systerae mojen) (i ).
Le conglome'rat magne'sien (-2) semble avoir
e'te de'pose par des courants paralleles , dont la
geologic avcc un egal succes , a eii la bonte de m'envoyerdcs
6chantillons d'un calcaire du departement des Vosges , qui a
beaucoup de rapports avec le calcaire magnesifere de Nor-
mandie , il est penetre par un silex rubigineux qui parait ana-
logue i celui que je viens de decrire , sauf la difTcrence de
couleur.
(1) 11 est possible que par la suite on reuoisse ce conglomcrat
auK calcaires magnfesiferes couipactes que je crois lui etre
inferieurs. L'inclinaison que j'ai remarquee dans certains
lieux mo I'ait dcja naitre des doutes sur la position que je lui
ai assignee; mais le calcaire congloniere offre une stratification
si peu suivie que je u'ai pas pu cclaircir encore suffisamment
le fait. Presque toujours il manque lorsque des inegalit^s do
terrain pourraicnt faire decouvrir la verile.
(») MM. Gordicr et Boue ont rcconnu le conglomcrat ma-
524 BIKMOIRE GEOLOGTQUE
direction etait plus particulierement de Test a
I'ouest. Tl n'est'pas uniformc'ment repandu dans
le terrain de gres bigarre' , mais jamais on ne le
trouve sans lui.
Les couches supe'rieures de ce calcaire aller-
nent presque constamraent avec de I'argile ou
du sable , les autres n'y alternent point.
Elles font toutes une vive effervescence avec
les acides, elles renferment ordinairement une
multitude de galets roule's de quartz hvalin , de
gres quartzeux , de gres rouge secondaire _, de
calcairemarbre,etc.,formantpoudingue(Castilly,
Isigny , Neuilly , Montmartin , le De'sert , le
Hommet , Tripehou , Saint - Fromond , Aire! ,
etc. , etc. ) , plus rarement de phyliades , de
Grauwackes ( la Couture , commune de Moon )
(0.
gnesifere d'Angleterre , dans le conglomerat calcaire de Nor-
mandie ; cependant le dernier fait une effervescence trcs-vive
sur les acides , et ne renferme presque pas de magnesie. M.
Hubert , vice-president de la Societe Linneenne du Calvados ,
qui vient d'analiser plusieurs echantillons de cette roclie , n'y a
trouvfe que quelques milliemes de magnesie , et nos calcaires
jurassiques en conliennent quelquefois davantage.
(i) II est it reniarqner que I'on n'y trouve jamais dc frag-
ments arrondis de sienite comme dans le gres et les argiles qui
sunt au dcssous.
sun LES TEr:KAIN3 DE LA NORMANDIE. SsB
Lc calcaire magnesien fragmcntairc est ordi-
nairement grenu;,sableux, renfcrmant des lamellos
spalhiques ; la couleur en est tres-variable ; rose,
Llanche, rouge, jaune, verte , grise , ces diffe'-
rentes varie'te's peuvent se trouver reunies dans
un espace circonscrit , cependant la couleur grise
ou bianchatre est la plus ordinaire. En ge'ne'ral ,
on y remarque fre'quemment des cavite's tapissees
de spath calcaire.
Quelquefois au milieu des bancs qui contien-
nent des galets , il j en a qui n'en contiennent
point ( Airel ) ,• d'autres fois , les galets manquent
dans loutes les couches , commea Saint-Hilaire ,
pres deCarentan, a TEsIre pres de Montebourg
et a trois quarts de lieue de Valognes , sur la
route de Cherbourg. Dans ces deux dernieres
localites , la roche a un aspect particulier : elle
est poreuse , crevassde , et traverse'e de cristaux
de spath calcaire. Elle renferme des noyaux
d'argile rougeatre et verdatre. Cette derniere
nuance , mele'e a la couleur de violette , parait
souvent dant, la roche , et lui donne I'aspect
bigaxTe (i).
(i) J'ai eu I'a rantagn de visitor ces deux localites avec M.
de Gerville , dont je ne puis trop reconnaitre les bontes ; Cost
presque toujoui.j, muni de ses indicatiuiis et guide par lui que
j'ai ctudiO leis t'.'ijaiiis des envinons de Valognes,
526 MEMOTRE GKOLOGIQUE
Tout pres de Carenlan , 011 il y a en ancien-
nement des carrieres ouvertes , le conglomtfrat
niagne'sien est blancliatre, assez compacte : il ne
contient pas de galets • mais on voit dans son
inle'rieur quelques parties calce'donieuses qui se
foudent dans la roche. La meme chose a e'te'
vue aupres d'Isigny , par M. Lamarre , de
Bayeux , correspondant de la Socie'te Linne'enne
du Calvados.
Auhameau de la Couture , commune de Moon,
on voit plusieurs variete's tres-dilTerentes de
conglome'rat magnesifere. Dans Tune des car-
rieres exploite'es , il contient beaucoup de frag-
ments de scliistes ; il est terreux , pen dur.
Dans Tautre , c'est un marbre compacte ,
rougeatre , tres-homogene et par bancs lege-
rement incline's (i). Le meme marbre est
intercalle a Cartigny entre deux bancs frag-
mentaires.
Dans certaines couches grenues on voit un
grand nombre de fragments de calcaire marbre,
tantot bien distinctement se'pare's de la pate qui
Jes renferme , tantot intimement mele's avec
elle autour de la surface de contact. Leur
transition a cette roche est si gradue'e qu'on ne
(1) II est rare que le calcaire magncsien soil incline , je I'ai
trouve presquo partout horizontal.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 527
• . . . ,
pout qiielquefois dire oil Tune des deux com-
mence , et ou I'autre finit. Dans ce dernier cas ,
il arrive souvent que I'aggloraerat passe a un
calcaire compacle et homogene.
Le conglome'rat magne'sien n'a pas toujours
line stratification visible , et qiielquefois les bancs
sont re'unis en un ; mais en ge'ne'ral , cependant,
on distingue des couches horizontales de deux
ou trois pieds d'e'paisseur,
Une chose digne de remarque , c'est que
celte roche forme quelquefois une bande e'troite
(i) ( Airel , Saint-Fromond ) , qui traverse un
espace fort e'tendu en conservant a peu pres
la meme largeur : il semble alors qu'un torrent
de chaux s'est pre'cipite dans une direction fixe ,
entrainant dans sa marche ^ et s'identifiant pour
ainsi dire les fragraenls de roches pre'exislantes
qui se trouvaient sur son passage.
Dans les lieux oii le conglome'rat magne'sien
est le plus dcveloppe , il a environ 4o ou 5o
pieds d'e'paisseur ; quelquefois il n'en a que 20.
On pent apercevoir tout le sjsteme dans beau-
coup d'eudroits , notamment a Airel et le long
des buttes de Mont- Alar tin , a Briseval , oil Ton
voit constamraent tio ou 80 pieds de marnes
(1) Quelqiierols ccUc cspccc dc trainee n'a pas plus dc 5o ou
Co pieds de laig.jur.
52b M£MOIIVIi GEOI.OGIQUE
rouges au-dessous des couches conglomere'es.
Le lieu le plus commode pour dislinguer tous
les bancs est pres de la cliapelle Saint-Nicolas ,
dans le cliemin qui descend jusqu'au bas du co-
tea u ( voyez la planche 26).
Ainsi que je I'ai deja dit , la masse roclieuse
que je viens de de'crire repose presque toujours
sur les marnes rouges ( Airel , Saint-Fromond,
Montmarlin , Tripehou , le Hommet , Lestre ,
etc. ) , et je ne Pai vue qu'une seule fois reposer
a nu sur le terrain interme'diaire , c'est a la
Roque , pres de la Meauffe , canton de Saint-
Clair , sur la rive droite de la petite riviere de
Vessie , oil on la trouve a mi-c6te assise sur le
marbre interme'diaire (Mountain Limestone) ^
dont les couches incline'es contrastent avec I'ho-
rizontalile' des bancs conglome're's. J'ai donne
une coupe de cette colline ( pi. 26 ).
On trouve le conglomeral magne'sien presque
partout oil les marnes rouges existent. II est ex-
ploite' a Moon , Gastillj , Airel , la Meauffe ,
Lison , Neuilly , Isigny , Cartignj , Brncheville,
Montmartin , Saint-Fromond , le Hommet , Tri-
pehou , sur la route de Cherbourg , a 5/4 de
lieue de Valognes , et a Lestre pres de Monte-
bourg.
SUR I.F-S TERRAINS DE LA NORMANDIE. SzQ
Cettc rochc est en general tres-dure et diflicile
a extraire , comme le sont ordinairement tons
les conglome'rats. Elle fournit d'excellenle pierre
a batir , dont notre collegue , M. Pattu , inge-
nieur en chef des ponts et cbausse'es , s'est servi
avec succes pour construire le pont du Vey.
Lorsqu'elle ne confient pas beauconp de galets
roule's , on en fabrique aussi de fort bonne cbaux,
a Airel , Moon , Carligny , la Meauffe , Lestre
et peut-elre dans d'autres lieux encore.
Jamais je n'ai trouve' ni ve'ge'taux , ni coquilles
fossiles dans le conglome'rat raagne'sien , et je
n'ai jamais vu alterner ses couches infe'rieures
avec celles qui les supportent.
Details de la strntificaioin du calcaire Ma-
gnesifere fragmentaire.
I. La coupe suivantc est prise en descendant Ic cotcau qui est
an pied de la chapelle Saint -Nicolas, 5 Montmartin ; la plupart
des buttes Toisines montrent le niemc ordre de suiperposition.
1. Sable jaune et galets quartzeux '. . . . i5 p")'
v.. Argile bigarree (i) 2 p"*'
3. Id, Rongealrc i p '
(1) J'appellc argilcs bigarrees ceDes qui sont rougeStres avec
marbrurcs jaunfities on blanchAti'c.«.
O^O MiiMOlRE GEOr.OGIQUE
4. Jd. Avcc lies vcines dc sable blanc 5 p^^
2. Silex come 112 p"*
5. Grcs blanc saus galets 2 \i'^'
4. Glaise tres-onctueuse ( espece de terre 4 foulon ) . . . . 1 p>»
5. Calcaire f'ragnicnlaire iji pJ
C. Sable et argile 2 pD7
blanchatres qui lui donnent I'aspect bigarre.
Bientot on le trouve rempli defragments petits et
arrondis de gres intermediaire et desie'nite (i).
Plus haut , j'ai vu des fragments roule's de mar-
bre , puis une suite de bancs sans galets , dont
I'e'paisseur est variable. Enfin , au sommet de la
butte , on trouve des couches de galets quart-
zeux , des argiles jaunes et du sable. Ce dernier
systeme se prolonge fort loin dans la foret de
Neuilly.
On voit entre Tournieres et Saint-Martin-
de-Blagny , un porphyre verdatre amigdalaire ,
avec petits cristaux de chaux carbonate'e. Ce
porphyre est au milieu des marnes rouges et des
calcaires compactes : il parait s'y trouver par un
debordement du terrain infe'rieur dans le terrain
(i) J'ai vu dans le gr6s bigarre de Gartignj et do Lison ,
un trei-petit nombre , i la verit6 , de galets roules de sienite
semblable a celle de la Hague , et M. Jules Desnoyers arait
d6j4 remarque le meme fait.
On trouve anssi A une lieue de Valogues ( Chiffrevast ) , sur
la propriete de M. Faffin , membre de la Societe Linneenne
du Calvado* , de tres-gros galets roules de granite daus les
marnes rouges ; niais dans cette localite la marne repose sur lu
granite.
II est a remarquer que jamais on ne trouve de fragments
de sienite daus le conglomerat magn^sien , ni dans les couchci>
qui le surmontent.
558 m£moire geologique
superpose. M. de Humboldt cite un fait a peu
pres analogue dans son ouvrage sur le gissement
des roches , page 265.
Le gres , les marnes et le calcaire compacte ne
contiennent point de fossiles. Suivant M. He-
rault , ces terrains alternent avec les couches su-
pe'rieures du gres houiller a Litry (i) ; je les ai
vus reposer sur les phjllades , a Tournieres , a
Noron et autres lieux ; sur les grauwackes , a
la Chapelle-Sainte-Marguerite , et a Moon j sur
le marbre intermediaire , a Cavigny ; sur les
diabases , a Montreuil ; sur le quartz grenu ,
a Negreville , aux environs de Valognes ; sur
le granite , a Chiffrevast et a Quetehou , etc.
Le terrain de gres rouge nouveau offre des
butles peu escarpe'es , a sommets arrondis , dont
la hauteur excede rareraent i5o ou 200 pieds.
(i) Meaioire de I'Academie de Caen, 1S2S, p. 58.
Je n'ai vu cette alternance nuUe part ; au Plessis , Ic gres
bigarre est nettenient separ6 du gres houiller et n'alterne point
avec lui : neaninoins le fait annoncc par M. Herault , n'a rien
qui doive etonner ; car il est possible que dans plusieurs lieux
de Normandie , le gres rouge allemand iodte liegende se trouve
reuai au gres bigarre de maniere k ce qu'il soit difficile de les dis-
tinguerTun de I'autre , ou que les assises inKrieures de celuici
represcntent le premier; d'un autre cote, on sait que le calcaire
alpin ( zechstein) auquclon pent assiniiler le calcaire magnesien ,
alterne quelquel'uis en meme-teuips avec le iodte Ucsendc ou
avec le gres houiller, et avec le gre* bigarre.
SUR LES TEFBAIKS DE LA NORMANDIE. 55()
Les niarnes rouges sont tres-ferliles ; elles con-
viennent particulieretnent aux paturages ; le
pommier y vient a merveille , et le meilleur cidre
de Normandie est re'colte a Isigny , Gartignj ,
Moon , Lison , Saint-Fromond , Cavigny , etc. ,
communes situe'es au milieu des terres rouges.
li n'en est pas de meme des galets roule's et
des sables et argiles jaunatres qui,, forment le
syst^me supe'rieur de la formation ; ce terrain
maigre et pierreux ne convient gueres au labou-
rage , et il est plus souvent occupe' par des bois ;
aussi ceux du Vernaj, du Tronquay, du Molay,
de Bernesq , de Neuilly, du Hommet, et ceux qui
sont situe's entre Saint-Vast et Valognes , sont-
ils dans le meme terrain.
Les argiles les plus onctueuses sont employees
a faire de la poterie a Noron , Bernesq , Lison
( Calvados ) ; a la Chapelle-en-Juger et a Sau-
cemesnil ( Manche ).
II me reste a parler d'un fait que j'ai remarque'
principalement dans le terrain que je viens d'exa-
miner ; lorsqu'ua systeme atteint une puissance
plus considerable, il I'acquiert aux depends des
autres systcmes qui I'avoisinent , soit supe'rieu-
rement , soit infe'rieurement. Je m'explique ; si
une se'rie de couches B , assise sur une autre
54o MEMOIRE GEOLOGIQtJE
se'rie A , et recouverte par la serie C , vienl a
prendre une e'paisseur double de celle qu'elle at-
teint le plus ordinairement , la se'rie J ou la
se'rie C perdent de leur puissance, ce que vient
de gagner en e'paisseur la se'rie B.
C'est ainsi qu'a Tournieres , oii le gres et
les marnes ont acquis une grande e'paisseur ,
on ne trouve pas le conglome'rat magne'sien ;
et que celui-ci s'est de'veloppe' aux de'pends
des marnes aNeuillj, Saint-Fromond, Briseval
et Montmartin , oil ces dernieres n'ont gueres
que 60 ou 80 pieds d'e'paisseur.
Resume. Les sables , les marnes et les gres
argileux de Normandie , offrent les caracteres du
gres bigarre , et il serait difficile de ne pas les y
rapporter ; mais on sera pent - etre e'tonue' de
la position du conglome'rat magnesien qui se
trouve se'pare' du calcaire magne'sifere compacte,
et place' au milieu de la formation du gres rouge
nouveau ( voyez la coupe prise a Saint-Nicolas,
pi. 26 ). Cette position a beaucoup contrarie mes
ide'es et m'a force' de distinguer trois sjstemes ,
dont la superposition pent se voir dans certains
lieux que j'ai cite's. II ne faut pas ne'anraoins
attacher trop d'importance a ces superpositions,
car les trois sjsteraes sont tellement lie's entre
SVn LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 44^
eux , qu'il est impossible de douter qu'ils n'ap-
partiennent a peu pres a la meme e'poque , et
quelquefois meme le conglora^rat magne'sien m'a
semble' parallele aux mariies rouges et aux cal-
caires magne'siferes compactes ^ aii lieu de leur
etre superpose'.
Ce parallelisme apparent m'a fait naitre une
ide'e que je vais seulement indiquer.
Ne peut-il pas se faire que le conglome'rat
magne'sien se soit forme au milieu de courants
qui roulaient des fragments de roches ancieunes
et des sables , tandis que les marnes se de'po-
saient en meme-temps plus tranquillement ^ et
formaient des assises alternatives avec des cal-
caires magne'siferes compactes , comme nous
I'avons vu a Cartigny ? G'est ainsi que par des
circonstances dilTerentes , mais faciles a conce-
voir , un calcaire de meme e'poque pourrait elre
alternativemeat grenu et compacte, liomogene on
former un conglome'rat. En effet, on sait que
la nature des matieres en contact avec la chaux
au moment oii les depots ont eu lieu , a du puis-
samment influer sur' la texture des roches cal-
caires. En ge'ne'ral , tous les calcaires sableux
sont grenus, tandis que ceux qui se ferment au
contact de I'argile sont plus compactes.
S'il en e'tait ainsi a I'egard des conglome'rais
S^S MKMOIRE GtOLOGIQUB
et des calcaires magndsiferes compactes, nous con-
cevrlons facilement pourquoi ces deux rochcs
paraissent quelquefois paralleles ; mais je ne
donne cette idee que comme une hypotbese qu'il
ra'est impossible de de'fendre avant d'avoir pour
le faire, des raisons qui puissent conlre-balancer
ies fails de superposition que j'ai observe's ; car
malgre mes efforts , je n'ai pas vu de passage du
conglome'rat aux calcaires compactes ; ils m'ont
loujours paru assez diffe'rents. D'un autre cote',
le conglomerat magne'sien ne contient jamais de
fragments de sie'nite comme Ies marnes et Ies
gres rougeatres argileux ; il semble se lier bien
plutot avec Ies sables et galets du sjsteme supe-
rieur qu'avec I'autre systeme(i).
De quelque maniere qu'on envisage la chose ,
on sera toujours frappe d'un fait bien remar-
quable : c'est que le calcaire magne'sien , soit
compacte , soit formant conglomerat , aiterne
et se confond pour ainsi dire avec le gres rouge
(i) Le terrain de gres Ligarre est extrememcnt difficile a
etudier , il nia dunnii plus de peine, que tous Ies autres riunis,
et je ne suis cependant pas satisPait des resultats que j'ai
obtenus ; je rcverrai cette annee Ies localites Ies pliis re-
marquablcs , et il est possible qu'un nouvel examen nr'ap-.
prenne ce que j'ai clieichc inutilenienl a decouviir jus-
qn'ici.
SUR LES TERRAINS DE LA ^ORMANDIE. 545
noiiveau , qu'il est subordonne a cette forma-
tion et ne peut en etre se'pare.
G'est peut-etre d'apres des fails analogues que
dans son excellent tableau des formations d'An-
gleterre , publie' en 1816 , M. Buckland avail
re'uni dans un meme terrain le magnesian Li-
mestone et le red marl ou New red sands-
tone (1). M. de Humboldt nous apprend encore
qu'en Angleterre le red marl , le calcaire ma-
gne'sien et le conglome'rat d'Exeter , couches
de'signe'es sous le nom de New red conglo-
mej'ate sont inlimeraent lie'es entre elles , et
repre'sentent le gres houiller du Mansfeld (2).
II est possible que dans certaines localites le
gres rouge ancien des AUemands todte lie-
gende se confoude avec la partie infe'rieure du
gres bigarre.
M. Lamarre , qui explore avec zele I'arron-
dissement de Bayeux , m'a remis des e'chanlillons
d'un gres rouge feldspathique qui me parait
(i) Essai geognostique sur le gissement des rochcs , page
ali.i.
(a) Essai geognoitique sur le gissement des roches , page
335, Ce fait est d'autant plui important a reinarquer , qu'il
semble indiquer qu'iine partie du Pfcw red conglomeralt des
Anglais rcpiescntc le iodic Ucgcnde du Continent. »\'en scrait-
il point de mCnie en Norniandie f
544 mAmoire GEOLOGIQUE
analogue au todte liegende. II les avait pris
aupres de Tournieres, dans un puits que I'on
a creuse en 1826 , et qui e'tait infe'rieur
aux marnes rouges et au calcaire magnesifere
compacte ; mais dans le cas ou la reunion dont
je parle a lieu , il doit etre assez difficile de
dislinguer les deux gres Tun de I'autre. D'ail-
ieurs , en supposant que le todte liegende
existe au-dessous du calcaire magne'sifere com-
pacte dans quelques localite's, il ne doit pas avoir
pris un grand de'veloppement.
Mine de mercure de la Chapelle-en-Juger^
p?es de Saint-L6 , oiwerte dans le gt-es
rouge nouveau(^i).
A deux lieues et demie de Saint-L6 , a I'ex-
tre'mite' du terrain du gres bigarre' , on trouve
Tancienne mine du Mesnildot , commune de
la Chapelle-en-Juger , d'oii Ton a extrait du
mercure a differentes e'poques.
La mine de la Chapelle-en-Juger est la seule
(1) Les couches de marnc rouge et de gres argilcux de la Cha-
pelle-en-Juger , ressemblent a celles quej'ai observees ailleurs ;
il serait neanmoins possible que les plus infericures dussent etre
rapportees au todte liegende ; et il pourrait bicn eu tire do
mOmc pour plusicuis aulrcs localitcs.
$UR LES TERRAINS DE I.A NORMANDIE. 545
Kline de niercure qui ait jamais e'te exploite'e
en France. Les travaux ont e'te' entrepris et abau-
donne's trois fois (i). Les premieres excavations
eurent lieu il y a environ loo ans , leslsecondes
vers I'anne'e ijSo , et elles furent conside'rables;
car I'exploitation dura pendant 12 ans.
II parait , d'apres M. Duhamel , qui a visite'
les lieux a une e'poque oil I'on pouvait encore
se procurer des renseignements qu'il serait im-
possible de recueillir aujourd'hui _, que le puits
principal avait 200 pieds de profondeur. Je crois
ne'cessaire de rapporter ici un passage inte'ressant
du mdmoire de ce mine'ralogiste.
« Les ouvrages , dit-il , furent faits sur deux
« lilons e'loigne's Tun de I'autre d'une trentaine
« de pieds et tendant a se re'unir dans leur
« direction qui, si I'on en juge par I'affleurement
« que I'on voit encore au jour , pres de I'orifice
« du puits , est du sud-ouest au nord-est. Leur
« pente qui est au sud-est , approche bien de
« de la ligne verticale , puisque le puits le plus
« profond a du etre fait dans Tepaisseur d'un
« des filons. Leur puissance varie depuis un
(i) Si Ton veut des details sur la nature et I'etcndue dc cos
travaux , on en trouvera daps le mcmoire de M. Duhamel ,
inspccteur divisionnaiie des mines , anna.cs des mines , torn.
2 , page 3o.
54^ MEMOIRE GEOLOGIQUE
« jusqu'a trois pieds. Leur gangue est un ro-
« cher melange de schistes et de quartz envc-
i< loppes souvent dans une terra glaise , ou en-
« toure's de Schistes rouges terreux. Cest dans
« cette gangue et quelquefois aussi dans la terre
« glaise que I'on trouve le minerai sous la forme
« de marcassite ^ et sous celle de Cinabre friable
a ou en fleurs , appele vermilion natif. La pre-
« miere espece est la plus commune _, la plus pau-
« vre et la plus difficile a trailer ; la seconde a
« toujours ete' rare. »
Le terrain que de'signe M. Duhamel , par le
nom de Schistes rouges terreux. et de terre
glaise est le gres bigarre' ou pent etre le todte
liegende ; et les filons qui le traversent pre'-
sentent une roche feldspathique compacte , en
partie amigdalaire , avec des petites veines de
quartz et de chaux carbonatee ; la couleuren est
grise , bleuatre, verdatre ou rougeatre. M. Boue',
auquel j'ai donne des echantillons de ces roches ,
a reconnu qu'elles e'taient analogues a^celles que
Ton trouve dans les mines de mercure du Pala-
tinat.
EUes paraissent so trouver dans la marne et dans
le gres bigarre , par un relevement ouunepe'ne'tra-
tion du terrain inf e'rieur , dans le terrain super-
pose' , ainsi que nous I'avons deja vu pour le por-
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 547
phyre de Tournieres. Le terrain interme'dlaire
est d'ailleurs tres-pres de la mine qui est situe'e a
I'extre'mite' du bassin du Cotentin.
Le mineral n'c'tait pas toujours coatenu dans
la roche feldspathique dont je viens de parler,
il e'tait souvent fort abondant dans I'argile du
gres rouge nouveau.
Les derniers travaux que^ Ton a fails a la
mine de la Chapelle-en-Juger ne remontent
gueres au-dela de iS ou 5o ans ; ils furent
bieu moins inte'ressants que les premiers , pro-
duisirent peu et furent bientot abandonnes (i).
Aujourd'hui les batiments de la mine sont occupes
par des cultivateurs , et I'on voit a peine la
trace des excavations qui ont eu lieu. II est
impossible de se procurer du minerai ; c^est
avec la plus grande difficulte' que je suis par-
venu a en trouver de tres-petits morceaux que
Ton avait ramasses tout recemraent dans un
champ voisin de Tancienne mine.
Gres houiller.
M. He'rault ayant fait connaitre le terrain
(i) Le minerai n'etait pas assez abondant pour €tre exploilc
avec avantage ; d'un autre cote les travaux ont toujours ete nial
surveilles et conduits sans intelligence , ce qui fait que les entre-
preneurs y ont bcaucoup perdu,
39
548 JIEMOIRE Gl'.OLOGIQUE
liouillcr (le rarroiiclissement de Bajcux , je ne
parlerai que de celiii du de'partement de la
Man die.
II n'y a peut-etre pas en France de de'par-
tement oil Ton ait fait plus de recherches pour
trouver de lahouillequedans cedepartement (i) ,
et il est facheux qu'aucune d'elles n'ait eu le
resultat qu'on en attendait. II i'aut en attribuer
principalement la cause a la mauvaise adminis-
tration et aux mojens borne's des entrepreneurs,
et peut-etre an de'faut de connaissances ge'olo-
giques , sans lesquelles onira toujoursen aveugles
lorsqu'il s'agira de cherclier une substance mi-
nc'rale quelconque.
Quoiqu'il en soit , ce de'partement donne quel-
ques espe'rances , et il faut croire que les re-
cherches de la Socie'te Linne'enne de Caen fa-
ciliteront la de'couverte de ce combustible si
utile a la prospe'rite de I'agriculture et des arts.
Le seul endroit oil I'on puisse bien examiner le
gres houillerestau Plessis (2), au descousdeTan-
(1) Voici rindicalion des lieux oil Ton a fait des excavations
et des travaux remaiquables pour trouver de la houille. — Mon-
tebourg , I'Estre, Saint-Maitin-d'Andouville , Tainfrvillc , Eri-
qucbec, Saint-Sauveur-le-Vicomte ( arrondissement de Valognes);
Carteret, le Plessis , Mesnil-Aubert , Saussay , Ourille (arron-
dissement dc Coutanccs) ; Moon j Monlreuil , Scmilly (arron-
dissement de Saint-L6).
(«) II y a plus de Go ans qiic Ton commenca 6 extraije de
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 549
clen chateau ( i ); ce terrain est borne' par des mar-
bres et des gres interme'diaires du cote' de Saint-
ja houille ail Plessis ; les travaux interrompiis plusiears fois et
abandonnes tout-a-fait depuis plusieurs aonegs , ont prouve
qu'uae administration bien dirigee produirait un b^a^fice certain
pour les entrepreneurs ; la mine situee dans un lieu voisin de
jjlusieurs routes , et n'etant pas fort eloignee d'une riviere na-
vigable (la riviere d'Ouve ) est dans la position la plus aranta-
geuse possible.
Je rapporte ici un passage tire du memoire de M. Duhamcl;
on. y verra ce que la mine duPlessis a produit pendant qu'ellc
a 6t6 exploitee, et les raisoos qui ont force a I'abandonner.
« Une €ompagnie qui avait fait des recherches inutiles pres
« de Caen , porta ses travaux au Plessis en 1793. Ces nouveaux
« concessionnaires, MM. Bunel et Brebam {") , trouverent d'a-
« bord une premiere veine qu'ils suivirent depuis la tfite de
•« I'aflleurement jusqu'a 80 pieds de profondeur , sur un plan
• incline a Test d'environ 3o degres. II en fut extrait environ
« 5o,ooo boisseaux de houille , chacun du poids de 90 livres ,
« dont Gooo pour les forges et le reste pour les fours a chaux.
-« Cette houille etait aussi bonne que celle de Littry , et ga-
« gnait en qualite a mesurc qu'on approfondissait. Une faille
« qui coupait totalement cette veine , obligea de changer la
« direction des travaux. On se porta a 100 toises de la sur la
0 pente des veines ; la on a retrouvc a j20 pieds de profon-
« deur, une couche de houille de 4 pieds d'epaisseur , et a 3o
o pieds plus has , une autre de 5 ou 6 pieds , que M. Bunel
(1) L'ancien chiteau du Plessis, d6moli depuis plusieurs sieclcs,
) M . de la Beclie regarde le conglomirat rouge dc Normandie,
comms analogue au conglomerat d'Exeter, qui est parallelc au
gres rouge secondaire , (odte (icgcndc.
556 MKMOIRE GEOLOGIQUE
il lesa nomme'es CoJiglomeratsPorphjritiques,
M. Herault leur a conserve ce nofti dans son
memoire sur les roches intermeJiaires du Cal-
vados , et je I'emploirai moi-meme; mais il est
hon d'observer que cette denomination n'est point
exacte , puisqu'elle ne convient qu'a I'une des
Irois principales varie'te's de la roche qu'elle de-
signe.
Le conglome'rat porphyritlque deja signale
par M. de la Beclie (i) , et compare par lui
au conglomdrat d'Exeter en Angleterre (a) , est
tres-re'pandu dans les environs de Coutances,
Thorigny ^ Gavray , Hambie , Granville ,
Villedieu , dans I'arrondissement de Yire , etc.
oil il atteint souvent une e'paisseur de 60 ou 80
metres. II est partoiit superpose aux phjUades
et aux grauwackes , d'autant plus visiblement
qu'il occupe ordinairement le sommet des buttes
( Montaigu , Vieux , Thorigny , route de Gavray
pres Coutances , etc. ) , el que ses couches ,
d'une stratification peu reguliere , souvent pres-
que horijiontales , contrastent avec la grande
(\) Transactions of the geological society ; page 84 , vol. 2,
(2) The porphyritic conglomerate of the bruyere de Clecy
and Saint-Laurent de Condelles ( Calvados ) bear a striking
resemblance to that near Exeter. Transac. gcol. of London vol.
I. 2". seric page 8g.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5^7
Miclinaison des phyllades et des grauwackes
compactes. Je ne I'ai jamais vu recouvert par
aucunes couches anciennes (i).
M. de la Beche a de'fini ainsi le conglom^rat
porpliyritique :
« Roche rougeatre, dure, composee de galets
« de quartz hyalin blanc et rose , qui sont
« souvent plus pelits qu'un pois et dent le
« diametre n'excedepas deux pouces, renferme's
a dans une pate argilo-siliceuse rouge , avee
« cristaux de feldspalh. »
Cette description est fort exacte pour certains ,
lieux ( bruyere de Gle'cy , Calvados^ environs
de Thorigny , Hudimesnil, etc, , Manche\ oil
ce conglome'rat est tres-compacte , tres-dur et
feldspathique ; mais pour d'autres elle ne con-
vient pas aussi bien , par la raison que la meme
roclie olTre souvent bien plulot les caracteres
d'une grauwacke grossiere ou d'un conglome'rat
argileux , que ceux d'une roche porphyritique,
ainsi que je I'ai de'ja dit.
(i) Je desire cependant examiner certaine* localites , oil
le conglomerat porpliyritique pourrait fitre recouvert par ua
grcs quartzeux ou par une cspfece de poudingue , 6galement
quartzeux ; je n'ai pas encore pu ticlaircir mes doutes, ayant
visite assez rapideuient la grandc etendue de pays occupee
par ces roches.
558 MJEMOIRE GEOLOGIQUE
Aux environs de Coutances , elle ne conticnt
souvent pas on presque pas de feldspalh , et
elle est remplie de pelils fragments de phyllades,
de grauwackes a grain fin , et meme de lydien-
nes. Ces fragments ont souvent conserve des
formes anguleuses ( Pont-de-Hienville ). La
pate rougeatre , un pen micace'e , qui les rt^u-
nit , est tres-argileuse et n'a pas beaucoup de
consistance j elle semble quelquefois forme'e de
fragments de schistes argileux rougeatres , mal
assemble's , qui se se'parent facilement.
J'ai vu souvent des bancs conglomere's se
confondre ou alterner avec un gres schisteux
argilo-siliceux a grain fin , micace' , non frag-
mentaire, d'un rouge plus ou moins fence', dont
on fait des pave's ( Giesville , Hienville, etc. )
et des meules , pres de Villedieu. Ces couches
non fragmentaires ressemblent beaucoup a celles
du gres rouge secondaire.
La roche conglome're'e ne presente pas une
stratification bien suivie ( Montaigu, Hudimesnil);
rarement les couches en sontdistinctes , quelque-
fois incline'es de 10 a 25 degre's, souvent presque
horizontales ; elles pre'sententassez ordinairement
des fissures transversales.
Ainsi que nous I'avons vu pour le conglome'rat
SUR LES TERRAINS DE LA NOR.MANDIE. 559
magiiesieii , celte rocbe semble dans certains
lieux s'etre forme'e sous I'mflnence de couranls,
et on la trouve quelquefois par bandes longues
et e'troites. Aux environs de Granville (i) , elle
commence a Saint-Plancher , et se dirige du
cote de Conde'-sur-Noireau , en passant par
Saint-Jean-des -Champs , Belliere , Follignj ,
Beauchamps , Ghamprepus , Villedieu , Mesnil-
AuzoLif, Monchamps , Monchauvet , Saint-Vigor,
Pont-Ecoulant , Proucy (2) , et la bruyere de
Cle'cy (3). On la trouve encore a Hudimesnil,
pres de Brehal , aux environs de Hambie , de
Gavray , deCe'risy-la-Salle ; en un mot , au som-
met de presque toules les hauteurs, entre Saint-
L6 , Coutances , au nord , et la chaine grani-
tique qui traverse le de'partement de la Manche,
au sud de Granville en se dirigeant du cote' de
Vire. A Montaigu , pres de Thorigny , elle
forme deux monticules coniques tres-remar-
quables (4). Enfm , tout pres de Coutances ,
(1) C'est a M. de Beaucoudrey que je dois la connaissance
■ d'un grand nombre de localites dans lesquelles se trouve le coii-
glomeiat porphyritique aux environs de Granville.
(2) Mem. de la Soc. Linn, du Calv. vol. i. pag. aS-.
(5) Transact, geol. ol' Lond. vol. i. a""", serie pag. 83.
(4) Les deux inamelons coniques de Montaigu sont fort ru-
rieux , eleves de i5o pieds environ , et converts de bois laillis,
lis sont si rapproches que Ton pouriait lacilemeat se faire en-
5()0 MEMOIRE GEOLOGIQUE
du cote du sud , elle est voisiiie dii marbre
inlerme'diaire. M. de la Beche I'a trouve'e aussi
sur les Lords de la riviere de Synope ( route
de Valognes a Quetehou ) (i) j au-dessous des
sables et galets roule's du gres rouge nouveau ;
mais j'ignore si elle se prolonge bien loin dans
cette contre'e.
Le conglome'rat porphyritique est employe
a batir ; il fournit de fort bonne pierre que
Ton taille comme le granit. La couleur rouge
de la roche marbre'e de blanc par le quariz
• byalin qui s^ trouve disse'mine , produit un
efl'et fort agreable. Le beau chateau de Tho-
rigny en e'tait construit presque tout enlier. Les
blocs qui sont exposes a Taction atmosphe'rique
prennent une forme arrondie.
JSota. Les deux grauwackes grossieres qui
vont suivre , ont beaucoup de rapports avec le
conglomdrat porphy ritique^et quoiqu'elles m'aient
paru un peu plus anciennes , elles doivent en
etre rapprochees ; elles appartiennent a une
tendre de I'un a I'autre. Au sommet de celui qui est le plus
escarpe , on volt les ruines d'un petit chateau , ce qui confri-
bue encore i rendre plus pittoresque le sommeldu monticule
auquel on arrive par un chemin tortueux.
(i) A similar rock ( le conglomerat porphyritique ) is exposed
to view in one part of the high ground between Valognes and
Saiat-Vast. Transact, geol. of London, vol. i. a»". serie. p. H-
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5(1 1
e'poque plus re'cente que Ics grauwackes coui-
pactes et les phjUades.
Graitwacke grossiere de Donjean.
« Roche grise , enveloppant un grand nombre
« de nojaux de quartz d'une petite dimension ,
» et des fragments de phyllade ou de grauwacke
<( compacte. » On la trouve a Donjean , pres de
Tliorigny et dans plusieurs autres communes
voisines. Ses bancs distinctement slratilie's et
d'une e'paisseur constante , plongent a I'est. lis
n'offrent point de fissures trans versales. On voit
quelquefois un peu d'argile entre chacun d'eux.
Voici la coupe d'une carriere situe'e pres d'un
moulin , sur la rive gauche de la petite riviere
qui passe a Donjean.
I". Grauwacke grossiere par fragments, avec argile. .. 5 pJ'
2°. Qiiatre ou cinq bancs peu epais 2 p"*'
3°, Couche plus dure que les precedentes 2 p''» ijt
4". /(/ 5 p'i'
S". Trois bancs d'une epaisseur variable , moins puissants qut-
le precedent , environ 5 p' »
On trouve dans les environs plusieurs autres
carricrcs a peu pres semblables a celle-ci ; elles
sont d'une exploitation assez facile , les bancs
elant se'pare's et d'une e'paisseur moyenne. La
56-2 Mkmoire geologique
pierre cle Donjeaii est fort estime'e pour balir:
on la taillecommele granite ; mais elle a I'avan-
tage d'etre plus tendre en sortant de la carriere,
et de devenir presqu'aussi dure au contact de
Fair : elle oftVe e'galement la proprie'te' de ne
point se fendre au feu ; aussi elle est recherchee
pour la construction des fours.
On la trouve sur plusieurs autres points du
departement de la Manche, dans le voisinage du
conglome'rat porphyritique.
Grauwacke grosslere hrune et violette.
Cette belle roche conglome're'e esttres-voisine
de la pre'cedente ; ncanmoins elle pourrait etre
moins ancienne et se rapprocher davantage du
conglomerat porphyritique ; on la trouve aux
environs de Thorigny et de Saint-Simphorien,
et il est probable qu'elle est assez repandue dans
cette partie du departement de la Manche. On
pourrait la de'iinir ainsi : « roche conglome're'e
« a pate argilo-siliceuse violette ou brune , avec
« fragments de grauwacke compacte , de phyl-
« lade , de quartz hyalin , etc. , renfermant
« ordinairement des cristaux de feldspath. »
Elle fournit d'aussi bonne pierre pour batir
SUR LES TERRAINS DE LK NORMANDIE. 5(i5
que la roche precedente , et elle se taille de
meme.
Grauwackes compactes.
li
Grauwackes d'un gris verdatre avec feldspall
( environs de Thorigny ) , d'un gris jaunatre
( environs de Saint-L6 ) _, brunes ( environs de
Periers ).
Ces roches , e'videmment plus anciennes que
les pre'ce'dentes , passent aux phjllades et aux
trappites ; elles sont tres- communes dans I'ar-
rondissement de Saint-L6 , oii elles se rencon-
trent souvent avec les phyllades , tandis que
dans I'arrondisseraent de Cherbourg el de Va-
lognes , le quartz grenu et le gres quartzeux
I'eldspatique semblent les remplacer.
Elles bordent le bassin du Cotenlin a Saint-
Clair , Villiers-Fossard , Airel , la Maufie ,
etc. , arrondissement de Saint-L6.
Phyllades (i).
Les plijllades offrent plusieurs varie'te's.
A. Schiste te'gulaire. II est bleu, noir , ou
(i) EtaQt sur le poiut de pul/litr unc carte gcologique du
4o
564 »)EM01SE GLOLOGIQUE
verdatre , quclquefois luisanl. M, tic Gerville
a tle'couvert il y a plusieurs anne'es , dans les
schistes te'gulaires de Siouville, canton desPieux,
line grande quanlite de Trilobites qui appar-
tiennent aii genre Caiimene. On trouve I'ardoise
dans plusieurs lieux de Tarrondissement de
Cherbourg (i). Dans rarrondissement de Saint-
L6 , oil elle alterne avec les grauwackes et les
pliyllades are'niferes , on Texploite a la Barre-
Seniilly , a Fumiclion ( route de Saint-L6 a
Thorigny).Il y en a e'galement dcs bancs con-
siderables aCe'risy, sur les rives de la Vire a
Saint-L6 etaux environs , dans Tarrondissement
deBayeux, dans cclui de Vire, etc. L'inclinaison
ordinaire est de 55 a 75 degre's,
Les ardoises de Norniandie ne sont pas tres-
fnies , il est douteux qu'elles fussent plus belles
a une grande profondeur , niais il est certain
qu'elles seraient meilleures si les ouvriers mel-
taient plus de soin a les fendre e'galement. Ges
departement de la MancUe , je n'indique ici qu'une partie de»
lucalites oil cliaque roclie ae rencontre.
(i) II est possible que I'ardoise verdAtre des environs de
Cherbourg, soil plus ancienne que cclle dc Siouville. Dans un
prochain memoire , je rn'occupt-rai de discuter plus au long
I'age relatif des roches intermediaires du departement de l:i
Manche,
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 5f<5
ardoises sont en general fort e'paisses , s'appli-
quent mal les unes sur les autres , et on est
oblige' de les mastiquer avec de la chaux.
Toutefois il faut dire que celles qui soiit du
premier clioix n'ofirent point cet inconvenient ;
(jiielques personnes merae les pre'ferent aux
ardoises d'Angers, a cause de leur grandesolidile'.
G. Schiste noduleux (i). II ressemble beau-
coup par sa texture au steascbiste noduleux de
Cberbourg ; il est ordinairement gris ou bleuatre,
il pre'sente toujours des feuillets siliceux qui
ressemblent a I'e'corce de certains bois , dont
ils repre'senlent tres - exactement les nceuds et
les veines. II conticnt des nodules de quartz
hjalin rose qui , dans les environs de Cerisy ,
forme des petits filons paralleles a la stratifica-
tion.
Cette rocbe se trouve dansplusieurs communes
au nord et au nord-est de Saint-L6.
B. Schiste te^ulaire , pyritheux , calca-
I'ijere.
Je dois alabontcde M. de Gerville pltisieurs
ccbantillons de cette rocbe qu'il avait recueillis
dans les environs de Cherbourg. Ce Schiste est
(i) J'ai cu Tavantagc d'etudier cette rochc avrc M. Jules Dei-
noyers , c'est lui qui I'a nomoiee ainsi.
566 MEMOIRE GEOLOGIQUE
assez fin , contient beaucoiip de pelits cubes dc
ler sulfure, et Ton trouve des cristaux de spalli
calcaire eiitre ses feuillets.
Ljdienne.
On exploite cette roche pour batir et pour
I'entretien des routes ; au haut de la butte qui
borde la petite riviere de Bulsard , au nord-
ouest de la ville de Coutances , a Cambernon ,
dans la landede Vardes, a Cametours, etc., il ^t
a remarquer qu'elle acconipagne souvent les
diabases , les grauwackes et les trappites , et
qu'elle m'a semble' leur etre superpose'e. EUe est
noire , a cassure imparfaitement conchoide ,
traverse'e de petites veines de quartz blancbatre ;
elle passe a un schiste siliceux grisatre. J'ai
trouve' une lydienne semblable a celle de Cou-
tances , sur le territoire de Be'rigny , arrondisse-
ment de Saint-L6.
Trappites.
Ces roches se rencontrent a Montsurvent et
Aucteville , entre Lessay et Coutances , a Mon-
treuil et a la chapelle en Jnger ( arrondissement
SUR LES TERRAINS DE LA NOhlrtANDIE. jGy
de Saint - L6 ) , entre le Rosel et Flamenville
( arrondissement de Cherbourg ) ; a Granville
el dans beaucoup d'autres lieux.
Las Irappites offreut tanLot une structure amig-
dalaire, et sont traverse's de lubulures declii-
quete'es j tantot leur grain est tres-iin. La couleur
en est grise , bleue ou brune , et le plus souvent
un peu verdatre. La roche est Iraverse'e de
fissures dans lesquelles on trouve toujours un
le'ger enduit de fer oxide' ; c'est ce qui la rend
facile a briser , bien qu'elle soit fort dure. Le
fer sulfure' s'y trouve souvent dissemine'.
Les trappites passent a une grauwacke feld-
spathique , a grain fin , qui est commune dans
le de'partement de la Manche , au phjUade
paillete' et a la diabase.
lis passeut aussia Teurite porphjroide ( Mont-
survent, Sciautot), et a une roche particuliere
( Montsurvent), qui peutetre conslde're'e comme
un gnes tres-fin. Ce n'est guere qu'avec la loupe
qu'on peut distinguer le feldspath , le quartz
et le mica dans cette derniere roche qui est
blanchatre , schisleuse , tres - compacle et tra-
vcrst'e dans tous les sens d'une multitude de
fissures presque imperceplibles ; elle existe
sur plusieurs points du do'partemenl de la Manche.
568 MEMOIRE GEOLOGIQUE
II est bon d'observer que les trappites se
trouvent le plus souvent dans le voisinage des
diabases et des sie'nites ( pres de Flamenville ,
aMontreuil, a Montsurvent, etc. ), et ces roches
me semblent appartenir a la meme e'poque, ainsi
que les grauwackes compactes , les phjllades ,
et le quartz grenu.
Les trappites contiennent quelques filons me'-
talliques. Le plus remarquable que j'aie observe
est a Granville , dans la falaise appele'e Roclie
Gautier (i). Ce filon, quia un pied ou deux
de diametre , conlient du zinc , et du fer
sulfure' dans des proportions que je n'ai pas
encore de'teimine'es. II est parallele a la direction
des couches ( de I'ouest S. 0. a Test N. E. ) ^
et on peut le suivre dans la mer a basse eau.
Phjllade paillete.
A une lieue et demie de Coutances , sur la
route de Lessay , j'ai trouve tout pres des trap-
pites , une roclie dont la pale phjUadique grisfr
(i) Ce filon a ete dc^jk signale a la Societe Linneenne , par M.
de Beaiicoudniy qui en a tiuuve un autre dans la nier a deux
licues au siid de Granville, pres de Pignon-Bulor. M. Hubeil^
vice-presidiMit de la S^iciOte Linneenne du Calvados, s'est chaigt;
d'analiser le niinerai.
SVR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 569
esl remplie de mica a moitie cristallise , et de
points verds qui pourraient eire de I'amphi-
Lole. Je ne doiUe pas que cette roche ne soit
produite par le passage des trappiles aux sie'nites
ou aux diabases ; on sail que les roches noii
cristallise'es ont de la tendance a devenir cris-
tallines dans le voisinage des roches cristallise'es,
et le phjllade que j'ai observe n'est pas loin des
diabases.
Diabases et Sienites du centre da departe-
ment de la MancJie , au sud du hassin du
Cotentin.
Vers le centre du de'partement de la Manche,
entre Coutances , Saint - L6 , Periers et Ca-
rentan , il existe une chaine de roches amphi-
boliques. Du cote' du midi ces roches sont borne'es
par les trappites , les grauwackes , les phjilades
et autres terrains de meme epoque. Du cote' du
nord , elles supportent le gres bigarre' et bor-
dent le bassin du Cotentin ( voyez la coupe pi.
2 5 ). Ces roches sont pour la plupartde diabase ,
les unes avec des cristaux de leldspalh blanc et
d'amphibole noir ( Saint-Sauveur-Landelin, Feu-
geres) , les autres d'un grain plus fin , avec am-
570 MEMOIRE GEOLOGIQUE
phihole verdatre ( pres de Coutances et da
Perriers ). Ces diabases passent a la sie'nite (Saiat-
Louet, Montreuil ) , mais les diabases occu-
pent , je crois , plus d'espace que les sie'nites.
Les diabases que j'ai vues se pre'sentent par
blocs re'pandus a la surface du sol ; mais elles
forment des bancs reguliers a une plus grande
profondeur , elles se decomposent au contact de
Pair ; il en re'sulte une espece de sable grossier ,
forme des e'le'ments de la roche qui sont de'-
sunis (i) , au milieu duquel on trouve des filons
ajant ordinairement une direction verticale et
qui ont re'siste' a la de'composilion (2).
La sie'nite de Montreuil et de Saint-Louet-sur-
Lozon contient du mica noir et des cristaux
d'amphibole , j'y ai remarque quelques petits
rognons de gnes.
Je suis persuade qu'il y a passage des grau-
(i) Ce sable est employe avec avantage pour ragriculture.
L'hiver on le met dans les etables qu'il assaiiiit en absoibant
I'Lumidite et en s'iuipreignant des urines et autres iniuiondices
qui les icfectent ; et ensuite , lorsqu'il est charge de niatieres
animales , on le repand sur la terre a laqunlle il sert d'engrais.
(2) A la Chapelle-en-Juger , et tout pres des sienites , j'ai
remarque dans les graiiwackes , des filons de quarU qui Ira-
versent la roche , coramc le» filous que je viens de diiciiie tra-
versent les diabases.
SUR LES TERRAINS DE LA NORMANDIE. 571
wackes et des trappites aux diabases et aux sie-
nites. En efTet, j'ai remarqne que dans le voisinage
des dernieres roches , celles-la contenaient quel-
quefois de I'amphibole oa du mica.
Les roches amphiboliques dont nous parlous ,
commencent du cote' de Pest a Montreuil. A
Saint-Louet , le lit de la riviere de Lozon est
creuse au milieu d^elles , et les coteaux voisins ,
e'leve's de 80 pieds environ , en sont tapisse's.
Plus loin , vers le couchant , elles occupent le
territoire de Mesnilbus , Hauteville-le-Guichard^
Feugeres, Saint- Aubin-du-Perron, Saint-Michet-
de - la - Pierre , Saint -Sauveur-Landelin. En
revenant vers le sud , on en trouve encore a
Mont-Huchon , Camprond , Cambernon , Cou-
tances , et pres du pont de la Roque , sur la rive
droite de la Soulle,
Quartz d'Aiglandes et de Ca^gny.
On voit a Aiglandes et a Cavigny , sur les
limites du bassin du Cotentin , une roche de
quartz qui perce les marnes du gres bigarre' , et
qui pre'sente plusieurs varie'te's ; tantot elle se
rnontre sous la forme d'un poudingue quartzeux;^
tanlot c'est un quartz compacte que I'on exploite
Sja MEMOIRE GEOLOGIQl.'E
pour paver les rues de Saint-L6. Enfin , la va-
rie'te la plus commune est une espece de meu-
liere , remplie de cavite's tapisse'es de cristaux
de quartz ; elle prend quelquefois la structure
d'uneeponge dont les cloisons sent forme'es par
des re'seaux quarlzeux d'une grande te'nuite' ,
qui renferment constamment une poussiere rouge
(i) ; quelquefois cette pierre spongieuse est
entoure'e d'une croute de quartz mamelonne'.
Cestroisvarie'te'sderochessidiffe'rentespeuvent
se Irouver re'unies dans le meme bloc. Je suppose
qu'a une plus grande profondeur on trouverait
un quartz compacte et liomogeue. Ce que I'on
en pent voir pre'sente des masses sans liaison
entasse'es les unes sur les autres au milieu d'une
argile rouge (2). J'ignore quel est le rapport ge'olo-
gique du quartz de Cavigny avec le marbre qui
en est assez rapproclie.
On voit sur la rive droite de la Yire, un
filon de quartz que I'on exploiie a Couvains ,
(i) Cette poussiere parait pioveuirdes marnes rouges environ-
nantes.
(j) Cette circonstance bieii remarquable m'avail fait pensor
d'abord que le quartz doot il s'agit pouvait appartcnir am
terrajas secondaires , mais j'ai niaintcnant abandonne cettL; iut-o.
SUR I.ES TERRAINS BE LA NORMANDIE. 575
pour I'enlrelien de la route _, et qui parait faire
suite au quartz de Cavigny.
He. Groupe.
Marhie de transition coquillier , metallijere
( mountain limestone ).
Ce marbre que j'ai signale' deja dans I'arron-
dissement deSt.-L6 ( i^r. 'vol. des mem. de la
Soc. Linn. , pa^. 5i ) , se trouve abondamment
dansl'arrondissement deCoutances el dans cekii
de Valognes, oil il fait partie de la chaine de mon-
ticules qui longe le departement de la Manche du
sud au nord (i) ; on le trouve principaleraent a
Re'gneville, Montmartin, Griraouville , Montclia-
lon, Hienville, Orval, Pre'tot, lePlessis, Surville,
Danfreville , etc, etc. (arrondissemement de
Coulances) ; a Porbail, Ourville , Barneville ,
Baubigny, Saint-Paul-des-Sablons_, Surtainville,
Pierreville, le Vre'tot, Saint-Pierre-d'Arthe'glise,
Nehou, etc. , etc. (arrondissement de Valognes ).
Ce calcaire me semble analogue au mountain
(i) On pourra voir a ce sujet dans le troisieme volume de
la Societe Linneenne , men memoire sur la topographic geo-
gnostiqiic du departement de la Manche.
5/4 MEMOIRE GEOLOGIQUE
limestone des Anglais, il contient du plomb
sulfure etdu zinc (Surtainville, Pierreville), doiit
plusieurs filons ont e'te I'objet d'une exploi-
tation (i) J il est tres-dur , d'un gris noiralre
(i) On pretend dans le pays que les Anglais avaient autrefois
exploite le plomb de Pierreville , el nous sarons. parfaitement
que des travaux ont eu lieu a plusreui-s reprises dans le XVI 1 1*.
sii-'cle , tant a Pierreville qu'a Surtainville , et qu'ils avaient pro-
duit bcaucoup de mineral , dont une grande partie a 6t6 perdue ;
on en a metne employe a reparer les chemins. lis parait cer-
tain que la valeut de^ matieres extraites , en 1789, surpassait
les frais d'exploitation , qui , d'ailleurs , devaient fitre peu con-
siderables , puisque le minerai se trouvait presque i fleur de
terre-
Aujourd'hui une nouvelle Gompagnie est sur le point de
commeucer k Surtainville de nouveaux travaux d'exploitation.
Cette entreprise pent avoir d'hcureux r^sultats , pro'curer de
grands avantages au pays , et elle merite d'etre encouragee ;
mais les cbances de succes sont douteuses , car les filoni sent
rarement continus dans la pierre calcaire ; et le rapport fait
il y a plusieurs annees par M. Besson , qui avait ete un des
entrepreneurs , pourrait faire naitre des craintes. « Le minerai
« ( dit-il en parlant de Surtainville ) ne s*y est trouve qu'en
H Mi.
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